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Biographie nouvelle des
contemporains [1787-1820].
Antoine-Vincent Arnault
'Hfôs'?,^^
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BIO«IUPHIE NOUVELLE
DES CONTEMPORAINS.
TOME X.
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DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, RUE DE VAITGIRARD, N<> i5,
DimmiHiiE i.*oi>KOir.
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BIOGRAPHIE NOUVELLE
DES
CONTEMPORAINS,
OU
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE ET RAISONNÉ
DE TOUS LES HOMMES QUI, DEPUIS LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE,
ORT ACQUIS DE LA CÉlÉBRITB PAR LEURS ACTIONS, LEURS ECRITS,
LEURS ERREURS OU LEURS GRIMES,
SOIT EN FRANCE , SOIT DANS LES PAYS ÉTRANGERS ;
PRÉCÉDÉE
D'un Tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens
remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce Jour,
et d'une ^able alphabétique des Assemblées légîsla^ves , a partir de l'Assem*
blée constituante jusqu'aux dernières Chambres des Pairs et des Députés.
Par mm. A. V. ARNAULT, ancien HSHfiRE db l'Institut ; A. JAY;
E. JOUY , DE l'AcadÉmib Française ; J. NORVINS , bt autres
HOIIMBS DB LBTTRBS , MAGISTRATS BT MlLITAIRBS.
Ornée de 3oo portraits,
TOME DIXIÈME.
J— LANJ
JLEDENTU, LIBRAIRE, quai des Augustins, n» 3i.
DUFOUR ET C% LIBRAIRES,
RUE DU pAOïr, W T. •
1827.
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û-ui^aa^ny
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BIOGRAPHIE
NOUVELLE
DES CONTEMPORAINS.
JOURDA
JOURDAN (JEAK-BÂPnsfjB), ma-
réchal de France, né à Limoges ,
le 29 avril 176a, s'enrôla en 1778,
dans le régiment d*Auxerrois y et
fit la guerre d* Amérique. Après la
conclusion de la paix, il revint en
France. En 1790, il était capitaine
dea chasseurs delà garde nationale
de Limoges; il fut nommé, en 1 791 ,
commandant en chef du a"** ba-
taillon ^es volontaires de la Haute-
Vienne, qu'il conduisit à l'armée
du Nord; il fit la campagne de la
Belgique sous Dumouriez, et se
distingua dans plusieurs occasions,
notamment aux environs de Na-
mur, lors de la retraite de l'armée.
Le 27 mai 1 795, il fut élevé au gra*
de de général de brigade, et à celui
de général de division, le 5o juillet
suivant. Il commandait le corps de
bataille à la journée de Honschoote,
etfut blessé en enlevant les retran-
chemens ennemis à la tête de ses
troupes. Deux jours avant, il s'était
emparé de Hout-Kerke, Herzeele,
Bambeke et Rexproede. Le a6 sep-
tembre suivant,il remplaça le géné-
ral Bouchard dans le commande-
ment de l'année. Le 17 octobre, il
remporta la victoire de Wattignies,
disputée avec acharnement dans
un combat de 48 heures, et força
le prince de Cobourg à lever le
blocus de Maubeuge. Le comité
de salut public appela alors Jour-
dan à Paris, pour conférer avec-
lui sur les opérations ultérieures.
Enivré de ses succès, le comité
voulait prendre l'offensive. Jour-
dan lui fit considérer que l'armée
était composée de nouvelles levées^
la plupart sans armes ni habits;
qu'ainsi il valait mieux passer l'hi-
ver sur la défensive, pour se met-
tre en état d'attaquer au printemps.
Ses plans furent adoptés ; néan-
moins, on n'oublia pas sa résistan-
ce, et, dès qu e les troupes furent en
état d'agir, Pichegru vint le rem-
placer. Le comité de salut public
avait même pris un arrêté par le-
quel il ordonnait la destitution et
l'arrestation du général Jourdan ;
Oiais des représentans du peuple
près l'armée ayant pris sa défense,
le comité se borna à faire propo-
ser par Barère de le mettre en
retraite. Cependant il fut réem-
ployé peu de temps aprè«, et
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2 JOU
obtint le commandement de l ar-
mée de la Moselle. Il ouvrit la
campagne de 1794 par le combak
d*Arlon, où les Autrichiens^ forts
de 169O00 hommes, furept com-
pléteiQent battus. Il reçut ensuite
l'ordre de iraTers«r les Ardenaes ,
et de Tenir, avec 4o,«oo hommes,
se réunir devant Chariéroi à l'aile
droite de l'armée du Nord, ce
qu'il j'exécu ta avec habileté. Les
troupes placées sous le comman-
dement de Jourdan reçurent le
nom d'armée de Sambre-et-Meuse.
Cette armée passa la Sambre, rem-
porta la vicloirc de Fleurus le 8
messidor (a6 juin), celle del'Our-
the et «le l'Aiwâille le i8 ôeptem-'
bre,.et celle ^e la Roër le 2 octo-
bre suivant. £lle battit r^nnemi
dans une fovle de combats, reprit
les places de Landrecies, Leques-
aoy^ Yaleticienaes et Condé,Jit la
poiiqu^e de celles de. Ghaderoi,
Nam«ir, Julie rs et Maestricht, et
planta ses drapeaux sur le IVbio,
. depuis Glèves jusqu'à Cobleati.
Ainsi furent conquises pour la
Fi*aac6 en «me seule campagne,
ces beMes contrées qu'arrose le
Rhin, >qui lui sont restées |>eEkdaBt
90 ans, et que les désastres d«
idi4'<^)Bt seuk pu lui.ai^racher. £r
1 795, JourdftD '.prit possession de
iû fort^esde de Luxembourg, qui
se -reftditpar uapitalatioii. En sep-
tembre, il paËM$a le Rhin de vive
£»i^c«i.en présence d'un corps de
»o,^ôo Autrichiens», «t s'empara
de H^uaseldorf. L'araatW de Gliiir^
&yt9 réuBâ^^uria Lahn,ii'o8a point
^ courir la ohaiM^e d'une. balaille, et
«ereploya au-<)elÀ du Meîo. Jour-
daiî'^ poursuivit, et pdt 4>usitioa
«ntreJVlayeoceci Hochst, eà pas-*
mt k l^e de neutralité cônve-*'
JOU
Jîue avec la Prusse. Pichegru,qui a-
vait traversé le Rhin à Manheim, et
qui, d'après les ordres du gouver-
neiDent, aurait dû s'avancer avec
la majeure partie de ses forces sur
le Mein, pour couper la retraite à
Clairfa jt, etopérer sa jonction avec
Tarnsiée de Sambre-et-Meu$e^ 9e
borna à porter sur Heidelberg un
corps de 10,000 hommes, qui,
peu de jours après, fut complète-
ment battu. Clairfayt, rassuré par
l'inaction de Pichegru en relation
avec les émigrés, tira des renforts
de l'armée autrichienne du Haut-
Rhin, franchit la ligne de neutralité
au-dessus de Francfort, et iDanœu-
vra pour envelopper l'armée de
Sambre-et-Meuse entre la Lahn ,
le Mein et le Rhin. Telles ^nt les
causes de la retraite de Jourdan.
Le gôuvepnemeiit lui écrivit à ce
sujet : « Oui, général » nous ai*
ornons à vous rendre la justice que
»vou8 méritez; nous approuvons
)»la retraite que. vous avez ordoo*
»fiée, et nous somcEres convaincus
» qu'elle était indispensable. Nous
• vous avcKis félicité lorsqii^ vous
navez conduit l'armée de Sambre-
»et-Aleuse à la victoire; nom vous
» félicitons de l'avoir arrachée, par
j)iine retraite beureuse, à une parte
«{[tt'esque inévitable. » Peu de temps
après, le ^géotéral Clairfayt ay^ant
for^ié les ligues «de Miayence, Jour-
dan marcha au secours de l'aroiée
de Rhin -et -Moselle. Aj>rè8 une
courte, mais bj^illante campagne
dansle Hundsi^ick, il oonviAt4'un
armistice,, et ia guerre qe fut re-
piise qu'au p^iateiups suivant, ,
époque à laquelle il passa <lo
nouveau le Riia,, força le |péné-
ral Wartensleben à battre en jê^-
traite,, s'etopara de F<ri»ncfort et
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M Wut^bourg » ^ « portij prè?
dj^ Rafisboi^ae. Mais ayant été att^t^
q^é paç ra^çkiduc CharlçSj qui &^
fetiirail; ^e deyant JVJoreaM , et \^r
aait au&^ODur^ d« W^rti^psleben 9
avec 4p*P<M> hojpin^s , il fut oblir
^é ie i^ repfjer swt jp Rl^in. Joui:-
dao a publié» .eo |343, m oi^yrage
ayant pour fitrfi ; ^émoir^s pour
servir à i'hfsfolre dç la campagne
4e lygà, 4aR9 leqjJjet iUst dérnoii-
tré qii$ $a retraite fut (ycpasioRiéiB
par J9 qfiauyaise dir.ec^ioa que lie
gouv.eraefnjBB^ dooaa auxarihéesi,
^t p^T le pj^rti qije prit Moreau,
d'aller rpr^ppjrter yne rictoire fa-
elle sur le Leqjs. , au lieu de $^i-
vre }%p]^id]qic CharljE^s. ^ourd^ijd
^y^nt quitté le <;Q09inandement^
r^mée, tutàpmoi^y en mars 1 79^7,
par 1^ département de 1« Hauter
Viiepue, au conseil des cinq-cents.
Le a5 s^^ptembre^ U fut élu pri^
aidant, «t)esii janvier 1,798, se^
crétairp. Le a4 septembre suir
Taiit, il f^t réély président, e^t
,4oj(ina sa déi;njssion le 14 ^P~
:hre, a^no^ç^nl que le direptoiire
le destinait au. commandement
.d^^ armées. Dans T exercice de ses
fo^ctlpiv» législatives , il prit spif-
.Tèii^ part aux discussiçn s, fit di-
vers rapports, proposa et fltadop-
lier la loi sur la consci^tion. Le
directoire, qui par ses prétentions
exagérées à Afistadt , ç^t ses en-
itr^prises en Italie et en Suisse,
avait .aj?mé toute FEurope contre
Ixki , no|i - s^eu^ement négligea de
lever des arniées capables de te-
.nir tête à J'orage , miiiî^ encore
<^ouimença Ifis hostilités avant d'a-
voir réuEÛ pur les .pqijats d'atta-
que tous les moyens dont il pou-
vait dtspQ^r;. de sorte que T^i^-
4i^ée dusP^niiibe, i^pmppi^fl^e par
JOU ?
1^ général leiurdaq , ne comptait
qqe 5^99pQ hpmmes, lorsqu'elle
pa^s^j le Rhin, le \" mars 1799,
et eqfra ^n gpp£d>e. «fourdan ne
tarda pas à se trouver ep présence
de Tarchiduc Charles, qui avait
plu§ d^ 65,ooo hommes sous ses
ordres. Lè§ hostilités commence-
rfsnt le 20 piars; le lendeniain, trois
divisions françaises soutinrent à
Oarach , çoptre tput^ l'armée au-
trichienne , le copabat Ip plus opi-
niâtre, e|; n'abandonuiérent leur
position qu'après avoir fait é-
.prouver une perte ppnsidérable
aux ennemis. Jpurd^p , convaincu
qu'en persistant \à lutter çoptrp
djQ^ fojçces aus^i supérieures il
cpuipromettraît son armée, prit
la, ^termiinatipn dje ^e rapprpàer
du ^ Rhin , dans l'espérauce d'y
recevoir les secours d^ont il ayaft
bèspip pour reprendre J'offensive.
^1 fit sa retraite en bon ordre , e{
fut suivi nwllemeht par l'archi-
duc. S'étant agerçu ,- )e 24, que
ce prince av^it mal disposé ses
t,rO;(ipes a,ux epvirons de Stocîeach,
il espéra que cette circonstanc.é
balancerait la disproportion de ses
forces avec celles de son adver-
saire, et prit la résolution de ten-
ter encore une fois le sort des ar-
mes. En conséquence, il attaqua
rarchiduc Ip lendemain , à Licb-
tingen, lui fit 49OOO prisonniers ,
prit 2 pièces de canon , coucha
sur le champ de bataille et y sé-
journa lé^our suivant. L'avantage
remporté n'ayant pas été aussi
considérable que l'espérait Jour-
dan, il continua sa retraite, et se
porta vers les débouchés de la
forêt Noire, Lp 10 avril, il fut
remplacé par Massépa. Réélu ap
conseil des cing-ce«^ts , il y entra
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4 JOU
en mai 1799. L'împéritie du gou-
vernement étant la cause des re-
vers qu'essuyaient les années ,
Jourdan proposa de déclarer la
patrie en danger, dans l'espérance
de faire adopter des mesures
propres à retirer la France de
la situation déplorable où elle se
trouvait. Mais il échoua. Le 18
brumaire , il ne marcha pas sous
la bannière du général Ëonaparte,
parce qu'il craignit que sous le
prétexte de soustraire la nation à
l'anarchie , on ne voulût lui ravir
la liberté. Il fut exclu du corps-
législatif, et momentanément con-
damné à être détenu dans le dé-
partement de la Charente-Infé-
rieure. Le 24 juillet 1800, il fut
nommé ministre extraordinaire ,
puis administrateur - général en
Piémont. Il extirpa le brigandage,
rétablit l'ordre dans les finances ,
«t fit régner la justice dans ce
pays. En 1803 > il fut appelé au
conseil-d'état. En janvier i8o5,
il fut élu candidat au sénat-cori-
seçvateur, parle collège électoral
de la Haute-Vienne, et appelé en-
suite ai4 commandement en chef
de Tarmée d'Italie. Le 19 mai
i8a4> Jl fut fait maréchal de l'em-
pire, et grand-cordon de la légion-
d'honneur. En juin i8o5, il reçut
l'ordre de Saint-Hubert de Bavié-
sre, et commanda les manœuvres
du camp de Castiglione , lors du
couronnement de Napoléort com-
me roi d'Italie. Remplacé à l'ar-
mée par Masséna , au moment où
la guerre éclata, il se plaignit a-
mèrement à l'empereur, qui lui fit
la réponse suivante ; «Mon cou-
»sin, je reçois votre lettre du 5
«vendémiaire; elle me fait un€
• véritable peine, et je partage
JOU
» toute celle que vous ressentes.
» Il est impossible d'avoir été phis
» satisfait que je ne l'ai été de vo-
» tre conduite, et d'avoir meilleure
» opinion que je l'ai de vos talens.
» Si j'ai envoyé Masséna en Italie,
«c'est en cédant à ma conviction
» intérieure, que dans une guerre
»qui présente tant de chances et
D dont le théâtre est éloigné du
* secours du gouvernement, il fal-
» lait un homme d'une santé plus
«robuste* que la vôtre , et qui
«connût parfaitement les loçali-
»tés. Les événemens se pressent
«autour de nous avec une telle
«rapidité, qu'il a fallu de telles
» circonstances pour faire taire tou-
» te considération particulière. J'ai
«dû envoyer en Italie l'homme
«qui connaît le mieux l'Italie. Dcr-
«puis les positions de la rivière
«de Gènes jusqu'à l'Adîge , il
«n'est aucune position que Mas-
» séna ne connaisse. S'il faut aller
«en avant, il a encore un avan-
» tage ; ces contrées' agrestes dont
» il n'existe pas de carte même à .
«Vienne, lui sont également fa-
» milières. Mon cher maréchal ,
ftje conçois que vous devez avoir
«de la peine; je sais que je vous
» fais un ' tort réel , mais restez
«persuadé que c'est malgré moi.
«Si les circonstances eussent été
«moins urgentes coVnme je m'en
«flattais, vous" eussiez achevé cet
» hiver de bien connaître lés loca-
«lités, et ma confiance dans vos
» talens et dan§ votre vieille expé-
«rience de la guerre m'eût rassu-
» ré. Mais vous connaissez le Rhin;
«vous y avez eu des succès. La
«cîunpagne est engagée aujour-
ï^d'hui; mais dans i5 ou 20 jours,
«les événemens nécessiteront de
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JOU
I» nouyelles formations, et je pour-
»rai TOUS placer sur ce théâtre
» que Vous connaisses le mieux.,
»el où vous pourrez déployer tou*
»te votre bonne yolonté. Je désire
«apprendre, par Totre réponse,
»que Yous êtes satisfait de cette
«explication, et que surtout tous
»Re doutez pas des sentimens que
*\e yous porte. • En 1806, Jour-
dan fut envoyé à Naples en qua-
lité de gouverneur de cette ville ;
et en 1808, il passa en Espagne,
«Q qualité de major-général so^s
le roi Joseph, qu'il suivit constam»
ment à titre de conseil. Abreuvé
de dégoûts- et de contrariétés de
toute espèce, il sollicita son rap-
pel, qu'il obtint sur la fin de 1809.
Le général Glarke, ministre de la
guerre, lui écrivit à ce sujet : a J'ai
«soumis à l'empereur votre de-
» mande de rentrer en France; s'il
» l'accorde, je regretterai vivement
»la franchise, l'exactitude et le
«talent de votre correspondance.
«Je crains bienqueVotre Excellen-
«ce ne puisse être suppléée par
«personne, dans les circonstances
«graves où nous nous trouvons.»
Jourdan vivait au sein de sa famil-
le, lorsque l'empereur, détermi-
né à faire la guerre à la Russie ,
loi ordonna de retourner en Es-
pagne avec sa première qualité.
Ce fut pendant cette seconde pé-
riode que se fit la retraite de Ma-
drid, et que fut donnée la bataille
deVittoria, le ai juin i8i3. On
a long-temps imputé au maré-
chal Jourdan le mauvais succès
de cette journée; mais il n'y com-
mandait ni de droit ni de fait, et
ses conseils éprouvèrent de nom-
breuses contradictions. On sait, de
plus , que dans ses f^équens rap-
JOU 5
ports au gouvernement, il avait
prédit ces revers qu'il n'était pas
en son pouvoir d'empêcher, et en
avait assigné les causes. Après la
bataille de Yittoria, il rentra en
France, et resta sans activité jus
qu'à l'année suivante, où il fut
nommé gouverneur de la i5"* di-
vision militaire. Le 5 avril 1814,
il envoya de Rouen son adhésion
à tous les actes du gouvernement
provisoire. Le 2 juin, il fut créé
chevalier de Saint-Louis. Après
le ao mars 181 5, il se retira à sa
campagne. Napoléon l'appela à
la chambre des pairs au mois de
juin, et l'envoya à Besançon, en
qualité de gouverneur de cette
place et de la division militaire.
Il présida le conseil de guerre qui
devait juger le maréchal Ney , et
qui se déclara incompétent. Le
roi de Sardaigne lui envoya , en
1816, son portrait enrichi de dia-
mans, comnie un témoignage des-
tiné à rappeler son administration
du Piémont en 1800. Il &it nom-
mé, en 1817, gouverneur delà
7* division militaire , et , l'année
suivante, le roi l'appela à la cham-
bre des pairs.
JOURDAN (Antoine -Jacques-
Louis) , littérateur, né en décem-
bre 1785, à Paris, fut d'abord des-;
lîné à la profession de médecin.
Il se livrait aux études nécessaires
à cette profession, lorsque appelé
aux armées en 1807 , il y fut suc-
cessivement employé comme chi-
rurgien sous-aide, et comme aide-
major. Il a conservé ce dernier
grade et en a rempli les fonctions,
depuis son retpur à Paris jusqu'au
licenciement de i8i4> dans les
hôpitaux militaires du Gros-Cail-
lou et du Yal-de-Grace. M. Jour-
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flan, ^riyè de son €ïnpïof , et )|)0S-
èédant plusieurs tûtigues, étt-
tré autres , ralleinand, renonça
tôut-â-fait à Texercice de la mé-
decine pour se livrer à Ih littéra-
ture médicale. Indépendamment
d'une foule de bons éïtrâîts d*oti-
Trages étranger^,* et d*)ex(îetten8
articles dont il a enrichi le Jour-
nal général et le Dictionnaire des
sciences médicales^ il a publié plu-
^eurs ouvrages dont les princi-
paux sont: 1* Traité de laPligue
polonaise ,' 'traduit de rallemaiid
de'F.L. La Fontaine. Paris, 1^07,
în-8" ; 2* ^Histoire de là médecine ,
depuis son origine jusqu'au '19*
siècle, traduit de rbltemând die
Sprerigel', Paris, 18 15, 7 YOl.
în-8* ; 5' Histoire de la philoso-
phie moderne, depuis la naissance
des lettres jusgu^à Kànt , 'ptécàdéè
' H\n' abrégé de la philosophie^ an--
çiénne, depdîsThaUsj'uè'qu'au i5*
sî^tle, tfaduit de ràllemùnd de
T.'^Buhle, Taris, 1816, 5 ifol.
JOURtfl^N (JEAW-BAP»tïSTE),
auteur draHiatîque , naquit à Mar-
seille le 20 décembre 1711, et
mourut à Paris le 7 janvier 1793.
FîFs d'iin capitaine de vaisseau
nàâf charid ,' dès sa tendre jeunesse
il ât^conipagna soh père dans des
ybyâgés, et assista près de lui û
felusièlirs èombats où il monti*â
beaucoup de courage. Ilafvlaît èe-
pèndant une autre vocation, et
son goût pour le théôthe Tayant
cèiiduU a Paris, il s'y occupa
(Tèfuvrâges dramatiques dont plu-
sieurs ' furent ' représentés avec
quelque succès sur le théâtre Ita-J
lien, entre autres, tEcole des Pru-
dis 9' comédie en 3'hctes,^ joilée en
1755 et non imprimée. Jôùtdàn
avMt héi^é ûh sa ftnnflle Vsme «lo^
dique fortune t^uNJ ne parvint ptis
à 'augmen'termai:gré ses «ombreux
travaui. 11 paraît, au contraîre.
^'accablé dés infirmités de fa
vieillesse , il se trouvait , lorsqu'R
moutùt, dans un état presque vx)i-
Sin de l'indigence. Les ouvrages
qu'il a ]p!isb1ités 8oht : i* téCûrreC"
tëur desin>uffc>ns, ou t écai erdePra^
gue, i75f5, in-8'; fi"" le Guerrier
philosophe^ ou MémohreB du duc
dis***, 1 7449 4 psntiesin- i^^^^'Hii-
îoîre d'JristomènB, avec 'quetqojBn
réftêaHôm^sar lu tragédie éeâe irom,
174^*5 in-in; ^""'t/istoire de Pyr-^
rfïusy 1746', a Vôl in-ia; 5*» Us
amours d^Jibroccme et dÂnthia^
traduit du îg/ec de Xîénupfaon 4«
Jeune, 1748, Iri-ib; *6* Fie%ie
daine Olympe Matdaehlni, traduit
jte i'itali«n de Gregorlo Leti, arec
ilés'uotes', 1968, a'vol. in-^ia; ^7*
Coynpardison \ie Mimfiuset deF\^
nise sautée, i770« Dn^graud honi'<'
bre d^ouvrag<^'d'ttile molndre'iih-
pôrtance sont '8onii»'de lu plume
de cet auteur. -
JOURDA^ (AKTOK-JofflWH), né
à Aubdgne en 'Provence, montra^
dès le commenc^nent, rarrersion
la plus marquéepuur la révolution.
Il ne voulait point cependant en
être le' martyr, et se cacha pendint
la terMôurde 1795. D^abord inscrit
sûr ta liste des- émigrés, ^pilis dé-
couvert et emprisonni^ il'ne dut
son salut qu'à la journée dU t^
thermidor an 2 (27 juillet I7ô4)'
En 1795^ il i\lt nommé député au
conseil des cinq-eents par le 'dé-
partement des BoUcbesHin^Rliôiie.
Les prindpes qu'î^ arait professés
jU^u'aioi^s le^rent bied'aeeuvitiir
d*urie paitiè 'die ï^as^^mblée. •'Il
crut dévi!^r'86ur««i2r'eës|iirincipei(^
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JOU
qui ^e trouvaient en opposition
avec ceux de la iii£i}ori|:é des deux
coaseiljS) et défendit» toutes les
fois que i'occdsion s'en présenta ,
la cau^ des émigrés «tvec une
chaliQur reuiarqiiiible* Il prétendit
aussi défendre la liberté des cul-
tes , qui n'était point attaquée f
à Toccasion de rétablissement de
la tbéophilantropie , qu'il re-r
poussait Mais ce qui lui fait le
plus d'honneur, cfest de s'être op-
posé à ce qu'on condamnât à mort
les émigrés qvii» avec le duo
de M. de Choiseul-Stainvilley fu-
rent jetés p^r un naufrage flur les
cotes de Franoe. M. Jourdan s'é-
tait f d^ns toutes les occasions y
prononcé coatre le directoire; il
en fut considéré oommf un enne-
mi dangereuji;» et se trouva com-
pris dans le décret de déportation,
qu'à la sollicitation de ce même
directoire les deux Qonseils rendi-
rent à la suite de la >ournée du 18
fructidor. M* Jourdan, parvenu à
s'échapper, allacbercher unrefuge
en Espagne , et ne fut autorisé à
rentrée en France qu'après la ré-
Yolution du )8 brumaire* Porté
sur la liste des candidats au sénat-
ponservateur m i8q5> il fut en-
suite nommé à la préfecture du dé-
partement des Forêts. Après la res-
t^ura^tton en )8i4* M. Jourdan ob-
tint l^ titre de conseiller-d'état en
service ordinaire; et bientôt on joi-
gait à ses attributions celles d'ad-
mioÎAtr^ur civil des cultes reli-
gîeui: , eç remplacement de l'an-
cien ministre des exultes. Le retour
de* Ilâapoléon en mars 18 1 5 força M.
JoutrddiQ d'abîoadonner cette place,
dans laquelleil fut réintégré après
le 8 juillet , ei^'il quitta de nou-
v^u, à c^use du dèpériss«m#iit de
JOU 7
s^ santé, en 1816, Il avait pré»*-
lablement rédigé et présenté au
roi. l'ordonnance qui confie l'ad-
ministration de tout ce qui avait
rapport au culte catholique au
grand-aumônier. Une nouvelle
décision fit bientôt rapporter cette
ordonnance, et je ministri^ de l'in-
térieur vit la surveillance de tous
les cultes rentrer dans ses attribu-
tions.
JOURDAN (Mathubis-Jodvb),
dit Joui^DAïi GOi^PB-TÊTE, naquit
dans un village du Yivarais. Il
apprit le métier de maréehal-fer-
rant. Jeune encore, il partit pour
ce qu'on appelle populairement
faire son tour de France. Une bron
chure publiée à Paris, en 1822,
porte que Jourdan était attaché à
M. Delaunay, gouverneur de la
Bastille en 1789, et que ce fut lui
qni lui trancha la tête le 1 4 )uillet.
Ce qu'il y a de certain, c'est que
Jourdan habita Versailles après le
i4iuillet 17%* et qu'il y exerçait
la profession de marchand de vin^
lors des événemena des 5 et 6 oc-
tobre. La voix publique le désigna
alors comme ayant coupé les têtes
des gardes-du-corps. C'est à cette
époque qu'il se rendit à Avignon.
Cette ville n'étant pas encore
réunie à la France, pouvait servir
4i'a$ile à qeux que la procédure
it^ruite contre les auteurs des as^
sassixiatâ du 6 octobre aurait me-
nacés. Jourdan arriva à Avignon
avec beaucoup d'argent et des
lettres de recommaadation pour
Mainvielle et Duprat }eune, qui,
à cette époque, étaient les cheé
de la révolution d'Avignon. Il se
livra à un petit commerce, et se
fit inscrire dans la garde national
le. Au mois d'avril 1791, cette
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s
roo
garde se composait de 14 compa-
gnie s, et Jourdan, lors de Jfa réé-
lection annuelle des officiers, était
/parvenu à se faire nommer, de-
puis peu, capitaine de l'une de
ces compagnies C'est sur ces en-
trefaites que M. de La Yilasse,
gentilhomme de Yaison, qui s'é-
tait déclaré avec ardeur pour la
réunion du comtat à la France,
ayant été assassiné par les papis-
tes de cette contrée, des patriotes
d'Avignon crièrent vengeance, et
demandèrent à grands cris la guer*
re contre les Gomtadîns qui ne
voulaient pas de leur réunion à la
France. Le maire et plusieurs of-
ficiers municipaux d'Avignon,
quoique très-patriotes, s'oppo-
saient à cette guerre; mais elle
fut résolue d'après les menées et
les clameurs des frères Mainyielle,
des frères Duprat , des frères Ro-
vère et de Jourdan. L'armée avi-
gnonnaise se composa de i4com-
pagnies de la garde nationale,
d'environ aoo déserteurs des ré-
gimens de Lorraine-dragons et de
Soissonnais- infanterie. Cn sieur
Patrix en fut nommé général, et
Rovère et Mainvielle aîné furent
ses lieutenans. Cette armée partit
bientôt après et rencontra l'armée
comtadine , près de Fariau, à 4
lieues d'Avignon. L'armée comta-
dine fut mise en déroute; mais
on fit un crime à Patrix d'avoir
laissé les canons en arrière; on
cria contre lui à la trahison, et on
le fusilla sans jugement. Il fut
ensuite question de lui donner un
successeur : l'armée nomma suc-
cessivement Mainvielle aîné et
Rovère, mais ils refusèrent. C'est
alors que Jourdan dit à très-haute
voix : » Puisque personne ne veut
JOU
«> être général, moi, je le serai. » A
ces mots, le cri de vive le géné^
rai &eût entendre, et Jourdan de-
vint général en chef, sans qu'au-
cune autre formalité accompagaât
sa nomination. Les Avignonnais
allèrent camper sous les murs de
Carpentras; mais après un mois /
d'une espèce de siège, qui n'était
seulement pas un blocus, ils ren-
trèrent à Avignon. Cette armée
accusait la municipalité de ne lui
avoir pas envoyé les munitions né-
cessaires , afin d'apporter des en-
traves à ses opérations. Elle cassa
les officiers municipaux, et les fit
arrêter, plus particulièrement ceux
qui s'étaient opposés aux hostili-
tés. Le maire, M. Richard, parvint
à s'échapper. Il est mort il y a a
ans à Paris, où il était venu cher-
cher un asile. Ces infortunés ma«
gistrats, tous patriotes, furent,
bientôt après, dans la nuit du 16
octobre, massacrés et jetés dans
une grande tour dite de la Glaciè-
re. Jourdan était à la tête des
bourreaux dans cette nuit affreuse.
Des commissaires du roi arrivè-
rent bientôt après à Avignon; on
instruisit une procédure contre
ces assassins. Jourdan fut décrété,
arrêté comme il traversait l'Ou-
vèze, fuyant sur un cheval, et
amené dans les mêmes prisons
sur le pavé desquelles étaient en-
core fraîches les traces .du sang
qu'il y avait versé. Les démar-
ches de son aide-de-camp Rovè-
re eurent pour résultat une am-
nistie en faveur des giaciéristes;
alors Jourdan sortit, mais furtive-
ment, des prisons d'Avignon,et se
retira à Marseille. Il fut du nom-
bre de ceux qui entrèrent à Arles
en 179a, sous les ordres de Re-
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iOU
becqui, qu'un arrêté du départe-
ment jies Bouches-du-Rhône ayait
envoyé dans cette Ville. L'année
suivante, il reyint à Marseille. Cet-
te ville ayant levé l'étendard de
l'insurrection contre la c(»iyen-
tion, Joijfrdan y fut arrêté, et resta
en prison jusqu'à ce que l'année
commandée par le général Car-
teaux eût rétabli dans la yiUe l'au-
tocîté conventionnelle. Il retourna
à Avif;non, où Rovère et Poultier,
représentans du peupb, envoyés
en mission dans^ les départemens
méridionaux, le nommèrent com^
mandant en chef de la gendarme**
rie des départemens de Yaucluse
et des Bouches-du-Rhône. En
cette qualité, il fut le pourvoyeur
du tribunal de Yaucluse, que ceà
proconsuls avaient érigé en tribu-
nal révolutionnaire. Ne sachant
ni écrire, ni lire, signant ses or-
dres avec une^ffe, il faisait arrê-
ter les citoyens de la manière la
plus arbitraire. Il en arrêta lui-
même un des plus notables du
pays, et l'envoya sous honne es-
corte, d'Avignon à laConciergerie
de Paris, parce qu'il avait haute-
ment improuvé les événemens de
la Glacière, et la turpitude des re-
présentans qui l'avaient nommé
aux fonctions qu'il exerçait. Jour-
dan qui ne tarda pas à le suivre
dans la capitale, se présenta à la
société des Jacobins, et y reçut
V accolade fraternelle du président
et un diplôme de sociétaire. De
retour à Avignon, fier de l'accueil
qui lui avait été fait à Paris, il ne
garda plus de mesure, et se livra
à toutes sortes d'extravagances a-
troces ou ridicules . Il ne marchait
plus qu'en voiture à 4 chevaux,
escorté par ses gendarmes. Il vi-
JOU g
vait avec une femme de Bedairi-
des, qu'il avait enlevée à son
mari. Il fit mettre en prison le
maire et les officiers municipaux
de Yedennes, parce qu'ils n'avaient
pas gardé le chapeau bas en lui
parlant , et fit faire feu sur des
citoyens de la commune d'£yra-
gues, qui ne voulaient pas lui cé-
der leurs chevaux. L'accusateur
public ayant voulu réprimer ces
ea^oès, Jourdan le fit arrêter lui et
le grefiier du tribunal. Tant de
turpitudes et d'infamies reçurent,
enfin leur juste récompense. Le
comité de salut public donna or-
dre de s'emparer de Jourdan, et
de le livrer au tribunal révolu-
tionnaire. A l'instigation deRoyè-
reet de Poultier, Tallien parla en
vain en faveur de ce misérable à
la société des Jacobins, Jourdan
fut condamné à mort et exécuté
le 8 prairial an a (27 mai 1794)*
Quand il parut au tribunal, il a-
vait sur sa poitjrine un portrait de
Marat, large comme une assiette.
C'est à tort que la Biographie des
frères Michaud et celle de Bruxel-
les disent que ce monstre fut puni
de mort comme royaliste et com-
me fédéraliste. Il fut condamné
à mort comme convaincu d'être
complice d'une conspiration ten-
dant à détruire la république par
l'immoralité. Yoici, au surplus,
d'après le Moniteur du i5 prairial
an a (1794) 9 l^s motifs du juge-
ment : a Comme convaincu de
«conspirations formées dans le
» département des Bouches^ u-
» Rhône, et notamment à Avignon
»et dans son district, contre le
» peuple, par suite desquelles les
«biens nationaux auraient été di-
»kpidés9 en s'en procurant à vil
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lo JOU /
» prix, I'ad|tidi0ait4<>n par le» in tri -
» gués et la terreur; en abusant et
» l'autorité militatre, pour perse-
» cuter et incarcérer arbitraîremeat
»des citoyens, des fonctionnaireft
» publics; en méconnaissant Tau-*
»torité judiciaire, administrative
»et de police, et même de la re-r
» présaitation nationale, pour y
» substituer un pouvoir arbitraîro
»et oppresseur. »
JOUBDAN (JossPH - Gabuei.'-
Aimé), homme de lettres, officiel!
de la légion-d^bonneur , maître
des requêtes, ancien premier côm*
HÛs des finances, etc. , est né «à
Villecs-Cotterets, département de
TAIene, au mois de fi^tembre
1771. I! étudiait le droit lorsque
la révolution éclata. Formé à Vé-*
cole des pi: losophea du 18"^ siè-
cle, et passionné pour les ouvra-'
ges de Tua des plusoélèbres d'en-»
tre eux, J. J. Rousseau, il adopta
avec enthousiasme, mftts sans exâ«
gémtioD, les nouveaux principes.
Attaché à ia rédaction du journal
ie Logùgi^pke, il se chargea de
Feadre compte des séances de
rassemblée oottstituaote, ce qu'il
fit avec beaucoup -de soin et d'im-
partiâlîjté. Partisan de la monar-*
chie caDsdtutîoBnelle , il fut sust
pect aux exagérés de .1 793, et il
courut plias d'un^ danger à c^te
funeste époque. Eloigné de toute
fonction puhliqtre, il s'occupait de
rétude de l'histoire naturelle, €4
««urtotit de la hoianique, lorsqu'il
devint, en 1795, rédacteur en
i^hef du Moniteur, Il combattit
dans cette fetuillele terrorisnteyque
quelques hommes exagérés â'eilbr«<
çaiesit .«neene de ranînMr. E don-»
Ha aussi .il'ejBeeifeBâ.'fiffticks de
Urtstérsituw, «etl'an aim» iùi veti?«ii'*
JOU
ver rame et quelque portion du
talent de son illustre maîti$ dans
ceux de la ^épuUuré et des Souve-^
nirs. Ces deux morceaux, ausfri
bien prisés que bien écrits , ont
inspiré le génie du poète: Legminrè
les a reproduits avec bonheur dao9
deux pièces de vers qui portent U»
mêmes titres. M. Jjpurdan donna
plus tard une œarqœ touchante
diattachement. e( de respect à U
mémoire de l'auteur du Contrai
soekii. Le traducteur en prose de
Juvénaiy Dusault, ayant attaqué
le philosophe de Genève, par suite
de. la vanité la plus ridicule et
d'une insigne mauvaise foi, dans
une brochure qu'il publia en 1 798»
De mes Rapports (wecJ.J. Roas^
seau^ M. Jourdan répandit par u^
ne autre brocàure qui fut accueil**
lie avec beauoiHip d'intérêt, et
unanimeoeient Approuvée. Sous le
gouvernement conai^ire , M.
lourdan quitta la rédaction do
journal officiel^ et devint secré-
taire de l'agence des receveurs^
généraux, qui, en l'an 11 et en
l'an 12, partagea le service de lu
trésorerie nationale. Cette agence
cessant ses opérations, M. Jourdaa
fut changé d^ rendre .compte de
la liquidation, travail qui lui con-
cilia la bienveillance ^u ministre
du. trésor, qiû le nomma directeur
de la caisse -de service chargée d»
continuer les mêmes opérations.
D^uis la premiène restauration , eu
46149 M. Jourdan-est devenu «lio-
cessivement premier commis des
finance$,ayaQt la diviston du mou-
vendent général dies londs; mem-
bre et ttfiPifcier de la légion d'hton*-
neur; eafi», par <»donnaace 4u i«9
avril 1817., nmtm des refuêtes
«f» sorvioe extsao^disiawe.
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JOU
I aOURDES (GitsBRt-AiiàVKB),
né à Aiom,^ département du Puy^^
I de-Dô^me, fut destiné* par sa fa^^
mille au barreau, et fit, à cet effist,
de très-bonnes étudésw Ayant em-
' brassé la cauit de la réyolution ,
il fut député à la cenTèntion en
17^; mais 9 en qualité de sup-
pléant, il n*entra dans cette assem-
blée qu^aprés la mort de Louis
XVI. Il passa de la convention au
conseil des cinq-cents, dont H sor-
tit en 1798. Après avoitr été nem-
mé commissaire du directoire prèë
le tribunal de cassation, ilfut^ en
i8o4 ^ eBToyé en Piémont, avec
la mission d'organiser Tordre ju-
diciaire dans ce pays. De retenir
en Fraiit'é, M. Jourdes y a repris
ses fonctions de substitut à la cour
de cassation , et les a conservées
presque isans interruption. Il a été
nommé avocat-général près de la
uètiie cour, après la seconde res-
tauration en 1 8 1 5.
JOUftND-AlJBERT (N. ),comte
de Tnstal, pair de France et com-
mandeur de la légion"^ 'honneur,
naquft, en 1755, à Bordeaux, oà
d'idiord il fut ttègociant , puis ad-
ministrateur du district de cette
ville* «Nommé, en 17^1, député à
l'asiieinblée iègislalive 'par fe dé-
partement de la GiitJnde, ti s'y oc-
capa de divers rapports sur les
colonfes. Il iic fit point partie de
la ^ecmvention, et fob, «n raiiaon de
ses opinions , 6bligé de se cacher
pendant lé règne dé 4a terreur.
Aypès *la révolution ^u 18 brn-
maire, il fut appdlé au sénat-cmi-
servatstar, et ^v4nt ensuite lîn des
règens ife la banque -de France.
Ndinmê pair de France afprès 'i»
premierTetOTtr du roi,M.-foumu4
Akibert Qrioarât de 2i ^meothriiê 1 5^
J(H)
U
Héritier d'une fortune constééra^-
ble, et amateur des beaut-arts, il
avait réuni l'un des plus bettux ca-
biMets d'objets d^arts et de scien-
ces que pût posséder un particu-
lier. Il s'adonna avec succès à l'a*
gricultut^, et publia, en 1789, un
Mémtrire sur i' infertitité des Lan-*
des, tt sur tes moyens de les mettre
en vctteur^
JOU V£N€EL (Lt: citfevAiil;ai>fi) ,
fut, au coinmencement de décem-
bre i8i3, nommé, en templftce^
meiit de M. Gravelle de Fontaine,
maire de Versnilles, et datis le
moi6 de mars 18 14^ chevalier de
Tordre de la Réunion^ il ad^es^ïi
aux habit ans de cette ville, lors
de l'âpprot^e de l'ennemi, une
proclamatJiMi remarquiQblep'arson
énergie, les engageant à courir
aux armes et à défendre l'indépen-
dance nationale. Lorsque le cofps
qne commandait le maréchal due
de Raguse, indigné de rentrée dè$
alliés k Pari», était pt*et à se sou-
lever contre son généra! , te che-
valier de Jouvencel, en sa qui»Iité
de nvaii^ déploya, dans oètte o('-
casion, atitant de présence K^^e•^-
prit que de fermeté et de courage^
et parvint à empêcher quelatran-
qmUité ne fût troublée. Le 18 mai
amirant, il obtint la décoration de
la légion-^ 'honneur, après avoir
été présenté au roi. Il aVait résoht
de il'accepter 4iueune fonction
pendant les cent jours; cependafnt
il reprit ceBe de maire de Versail-
les, pour se rendre arux vœux -des
kabitans qui l'en solMoîtèrent.
Lorsque pour la seconde fois l'en-
nemi était aux. portes de la ville ,
le 5oijufn r8i5, elle se trouTaiiï
»lor8 àti ncMiveau menacée du pi'l-
lage^rmtiis M; de Jouvendel obtint
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la
JOU
une Capitulation qui Ten préserya.
Il rjèsista courageusement aux ré-
quisitions Tejçatoires des soldats
étrangers, à qui, le 8 juillet, il dé-
couvrit son sein en disant : «Tuez-
» moi , niais laissez la yille en re-
»pos. » Ce trait d'un si beau dé-
Touement ne resta pas sans récom-
pense. Le conseil municipal de
Versailles roulant offrir à M. de
Jouvencel un gage de la recon-
naissance des habitans^ lui fit don
d'un ricbe service d'argenterie,
sur lequel était gravé, avec leur
hommage, le nom des journée»
qjuî consacraient ses titres à leur
reconnaissance. Le chevalier de
Jouvencel a rédigé sur les événe-
mens arrivés dans cette yille en
1814 et 181 5, des Mémoires très-
intéressans qu'il a offerts au con-
seil municipal en 1817.
JOUY(Victor-Joseph-Etiehne),
ancien adjudant-général, membre
de l'institut (académie française).
Beaucoup d'hommes célèbres ont,
comme M. Jouy, débuté par la
carrière des armes et fini par cel-
le des lettres. Un plus grand nom-
bre, par cette analogie singulière,
qui, surtout dans les états libres,
existe entre le soc et l'épée, s'est
reposé des travaux de la guerre
par ceux de l'agriculture. Mais
ceux-ci avaient un patrimoine à
cultiver; et fort heureusement, M.
de Jouj, qui n'en avait pas, s'est
vu dans la nécessité d'acquérir le
patrimoine du talent. Né en 1 769,
à Jouy (Seioe-et-Oise) , il avait à
peine atteint sa iS""* année quand
il suivit , dans l'Amérique méri-
dionale, en qualité de sous-lieute-
nant à la suite des colonies, le ba-
ron de Besner , qui venait d'être
nommé gouverneur de la Guyane
JOlî
française. Peut-être est-il naturel
d'attribuer aux impressions qu'un
pareil voyage dut produire sur un
enfant de i3 ans , doué d'une or-
ganisation ardente, la vivacité , le
coloris, et la variété pittoresque,
qui caractérisent particulièrement
les productions de ce littérateur.
L'année suivante, comme si l'élè-
ve revenait de vacances, le voya-
geur du NouTcau-Monde revînt
prendre sa plaoe sur les bancs du
collège d'Orléans, à Versailles, où
il acheva ses études. Mais il était
de sa destiftée d'aller encore é-
chauffer son imagination sous le
ciel des tropiques;et deux ans après,
il alla rejomdre aux Indes orienta-
les le régiment de Luxembourg, où
il servit plusieurs années. Un évé-
nement extraordinaire, et dont le
plus simple récit tiendrait trop de
place dans une notice biographi-
que , força M. Jouy à quitter .
ce régiment pour se reûdre à la
côte de Goromandel , et de là au
Bengale, en qualité d'officier d'é-
tat-major attaché au gouverne-
ment de Chandernagor. Le sé-
jour qu'il a fait dans cette belle
partie du monde , a fourni à
plusieurs de ses ouvrages ces cou-
leurs locales, ces tableaux vrais et
attachans, qu'aucune imagination
ne peut remplacer; la mémoire est
aussi une des propriétés du ta-
lent, parce qu'elle est l'empreinte
de l'observation. M. Jouy a été,
et est à la fois , bon poète et bon
prosateur , parce qu'il a bien ob-
servé,* et bien' choisi dans tout ce
qui,' depuis sa première jeunesse,
a dû intéresser son esprit et son
cœur. A la fin de 1790 , il quitta
la zone torride, et revint en Fran-
ce, où il trouva la révolution. Il
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Pa^e.L2, .
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JOU
entra en qualité de capitaine dans
lé régiment de Colonel-Général
infanterie, et fit la première cam-
pagne de la guerre de la révolu-
tion , comme aide - de - camp
du lieutenant-général O^ Moran ,
près duquel 11 fut dangereuse-
ment blessé au combat de Bon-
secours. Nommé adjudant rgé-'
aérai sur le champ de bataille, a-
près la prise de Furnes, il Tut ar-
rêté quelques jours après par les
ordres du représenta5t du peuple
Duquesnols , puis condamné à
mort par contumace au tribunal
révolutionnaire de Paris. Il échap-
pa miraculeusement à Téchafaud,
sur lequel périt son ami le général
O' Morari,rune des plus honorables
yictimes de la terreur. Réfugié en
Suisse , M. Jouy passa 8 mois
dans la petite ville de Brecagerten;
Après le 9 thermidor, il rentra en
France, reprît du service, et fut
nommé chef d'état-major de l'ar-
mée sous Paris, commandée parle
général Menôu. Dans la journée
du 2 prairial , il eomniandait ui;i
^ bataillon de jeûnes ^ens qu'il avait
formé lui-même , et auquel il a-
vaît procuré des armes. C'est à
cette petite troupe que la conven-
tion nationale fut redevable en
grande partie du triomphe qu'elle
obtint sur les terroristes. Au i3
vendémiaire, il fut arrêté et desti-
tué pour être entré en conférence
avec les députés des sections de
Paris, au'camp du Trou-d'Enfer.
Quinze jours après, remis en li-
berté, il fut envoyé à Lille pour
commander la place; mais à peine
arrivé, il y fut arrêté et incarcéré
de poutedu, Sous prétexte de liai-
sons politiques avec lord JMfalmes-
i>upy, et de connivence avec le
JOU
i5
ministère anglais. M. Jouy é-
taît alors, comme il est à présent,
l'ennemi des amitiés étrangères.
L'accusation tomba avec son ab-
surdité, et il fut réintégré dans ses
fonctions. Mais, dégoûté par cette
troisième persécution d'une car-
rière qu'il paraissait devoir par-
courir avec éclat , il sollicita et
obtint sa retraite. Le directoire y
joignit un supplément de pension
pour cause de blessures et à raison
de ses honorables services. Il a-
vait 5o ans quand il quitta l'épée
pour prendre la plume. En 1800,
il suivit à Bruxelles M. de Ponté->
coulant, premier préfet du dépar-
tement de la Dyle, et seconda avec
beaucoup ék zèle cet habile admi-
nistrateur, dont le nom est si jus-
tement révéré dans un pays qu'il
a élevé au plus haut degré de
prospérité. L'amitié de M. Jouy
pour M, de Pontécouiant l'avait
seule attaché au travail administra-
tif. La nature lui destinait une au-
tre carrière, celle de la littérature,
Qà il entra immédiatement après
la nomination du préfet de la Dy-
le au sénat-conservateur. Les pre-
miers pas qu'il fit dans la carrière
académique furent marqués par
des succès de vogiie qu'obtinrent
quelques vaudevilles faits en so-
ciété avec MM. Delonchamp et
Oieulafoy. Mai% son début dans la
carrière lyrique , le bel opéra de
la Festoie , classa tout-à-coup
l'auteur parmi les écrivains dra-
matiques dont s'honore la Fran-
ce. Le brevet de sa dignité litté-
raire lui fut donné par l'académie,
et ce brevet fut le prix décennal
fondé par Napoléon , qui proté-
geait, encourageait et récompen-
sait tous les genres de gloire. L'o-
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14
JOU
pinion puMîqufS avait déjà çlécer*-
néy par un suffrage unÎTers^l» que
}3 annéfis 4e aucGjès <^t 4^aatiQUé
3an.s interruption^ la pallie popu-
laire à ce bel ouvrage, o<^ le pM^e
ne pouvait avoir de rival que le
musicien. C'estaommerM. Spon-
tîni, dont la verve brillante, origi-
nale et ppétique^ a fraterqii^é d'un^
^nanière si remarquable avec c^Ue
4e M. louy* La poésiie et la
musique sont scèurs. Les auteurs
de la Festcde et de Fçrnand Cor-
tes l'ont prouvé. Ce dernier o*ji-
yrage partage constamment les
BUjQcès de la Feêtale^ fil présente
jcertaiujBipent dans le Anal du ser
^x>pd acte ce que la poésie et U
ipusique réuaies ont pfod^it de
plus grandiose e^ de pKîs pathé^
^ Mq^J>e. Les opéras des 4^^^on^,
«nufiique de Méhul ; de& Ahenc/sr^
fiagss, musique de M. Çherubini;
et des B^yadères^ musique de M.
.Catel , ces deux dernier^ s^irtout
x>nt ft^é très -favorablement ac-
puejlUs du public , et sont restée
MU répertoire. Le talçnt de 9il.
CJatel ;, ilam ce dernier ouvrage ,
â'est montré avec «tout le cbarroe
^t toute la mélodie dont il est &as-
cef tlble., et Jl a ajouté un nouvel
éclat à la juste réputation de oe
girand compositeur. Plusieurs o-
péras-comiques ont aussi amusé
les loisirs de la muse lyrique de
a. Jouy^ et l'ont partie du ré-
pertoire du Théâtre- Feydeau. tlais
une autre muse l'appelait sur un
autre théâtre. Il donna quei-^
ques comédies en prose ou en vers
^U Théâtre-Français et à celui de
rOdéon. L'une d'elles, grand ou-
vrage en 5 actes et en vers , l'Hé-
ritière, est reçue, depuis a ans? au
Théâtre- Français. C'est une gra^n-
JOU
d^ scelle 4e «ï<wrs, ^tl^t re^^jAr
tionjEipafu, ai4xamisqai TâiaL^ii-
tendue, aussi brin4nte qi^e la 64^11-
ception en a seifiblé élev^p et phi-
losophique. M^is fevfii^ns ^i
théâtre de notr<^ acad,<^miciea. î»»
tragédie était, au^fi un. doiaai|i|&
que l'ôge mOr de M. Jouy a'^r
tait réservé. Il annonee d^a^ $Qa
début par La tragédie de Tippoq--
A$â6;^^ qu'il avait ponçu^ dans^ l'ia-
dir , rintenj^jlQ^ 4e. s'ouvrir i#q/s
route nou ve41e entre ceia deijx gea-
res, que Von e^t convenu d.e dis-
tinguer paf les nou^s de cLa^sl^uf
Bt d€0r ornant l^u^. Un succès pror
digieux a justifié cette ^nnée lie
bonheur de cette dé cpuy^rt/e li^é-
raire.^ L'introduction sur 1^ scèa^
d'un personnage aussi nipder|:ie
qqe Tippoo-SaJèb , d'une Victàff^
contemporaine dç iapoliti^Vie u^fW*
patrice de F Angle terrée, parut alors
i^ne audace p^r^sque saqrilége coa-
ire les vi^ïilles méthodes du P^r
«nas^ 9 où l'esprit de lia CQutum^
et celui du privilège avaient su s^
maintenir malgré tpi^ les niveaui^
delairévolujl^on. Cet ouvrage n'ob-
tint qu'un succès d 'estime ^«Oa^
la tragédie i^^.fiéiimir^, ce Vf |#it
pas le siOfMverain qui.^taît lé malr
heureux: c'était Jle g^and homwf^
le sauveur de l'eiinpire; l'empe-
i:eur était le coHp^ible, le bourre^n^
l'ingrat. La scène était belle etjn^
4rucUve pour la société. I^e^ ip(i-
pressions étaient taupes ÇraîehQ^
des malheurs d'un gr^pd gç»ie ejt
du triomphe çle ses ennemi,s cou*
ronnés. Un s^ntimept 4^chir^njt
d'amopr de la patrie régnait, d^n? .
le noble caractère du héros fi.y<^u-
gle, et sympathisait avec des plf^i^^
récentQS et 4e^ émotions qu'au-
cune ligueur n'a j$imais pu fiQOr
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JOU
damner au silenca chez leA Frao-
çai». Car il est bien remarquable
que c'est surtout aux représenta-
Itona thiâtraies que se trabit et s*é-
paocha, avec la franchis® la plus
vive et une expression presque
héroHiue, la coascicnoe moralç et ,
politique de la nation. Les lectures
de cet ouvrage 9 qui fut reçu avec
acciamadon au Théâtre-Français»
avaient suffîsauimenl;doaAé. à son
auteur la «Q«sure du succès qu'il
eût obteinu.Siir la scène. Mais il
était écrit que le iu^au rôle de Bé^
liêaire serait refusé k Talina. La
censure e^e-mtune avait d'abord
accueilli IWvrage. Mais la censure
est scrupuleuse selon les gens : elle
se crut séduite, ille Tétait en efi'et»
et elle ^e repe<itit* C'est à ce re-
pen^r d'inquisiteurs que le public
demanda raison, dans le temps» de
la non -représentation de Bélisaire.
Le public la lui d^^ianda Béli^
saire à la main. L'aiuteur fit impri-
naer sa pièce avec une préface, o^i
il rendait ccnnpte diU v^to pronon-
cé par l'aréopage des ténèbres.
Ainsi BélisM-ire s au. lieu d'un
triiHnphe pubjic, n'^ut qu'un suc-
cès général. Mais toutes les émo^
tions furent privées , et l'adaHra-
tiojfi n'ayant pu être Sfé.di^jeuse par-
ce qu'elle fut individuelle, Ja tran-
quillité .de l'empire j(ie .fut heureu-
sement potpt troutitLjèe. M. Jouy
fut généreux <2 ans après envers la
censure, ou plutôt II s'était repenti
à son tour. £n réparation. de Tou-
tjcagequ 'il avait fait à la délicatesse
de ce tribunal., en lui offrant dans
le |Mîrsonnage .de Bélisaire le ta*-
bleau de l'héroïsme persécuté,
pardonQ£Hit à son bourreau, il lui
présenta. le génie du crime, heu^
jreux de '^es triompheii, et rassasié
JOU i3
de la mort des hommes, abdiquant
avec sécurité au milieu de ses V'icti-
mes son épouvantable magistratu-
iie. La censure adopta Sylla, C 'était
tout simple , elle avait refusé Bé <
Useire. ÉUe rendit même compte
à l'auteur des motifs de sa préfé;-
rence, en lui demandant le sacri-
fice de quelques vers qui respî-
xaient franchement l'amour de la
fkairie et de la liberté. Le tact de
la censure fut bien juste, car la
'tragédie de Sylla, après 60 re-
iprésentations consécutives, pour-
suit ^ soit à Paris, soit dans les
déparitemens , soit à l'étranger ,
la carrière d'un des plus grands
succès dont les annaàes drama-
tiques aient conservé la mémoire:
le genre était aussi noirveau que
le triomphe de l'auteur. Montes*-
xfuieu a été, a-*t-on dit^ la muse
de M. Jouy p«ur la tragédie de
SjUa : cela n'est pas exact. €e qui
est vrai, c'est que M. Jouy a trou-
yé dans Je dialogue du dictatetur
«avec un sage, l'heureuse idée de
mettre sur la scène Sylla se jus-
tiliant de la férocité de son propre
'géw«9 et ^ déclarant, au nom de
ia liberté de Rome, innoeent de
itout le sang que sa tyrannie y a
répandu. Cette idée est grande,
elle est sublime même par son
audace. Il n'y avait qu^tin esprit
Mipjérieur qui pût l'enfanter, et
^u'un grand tttleut qui osât s'en
saisir. Mais l'histoire, et flous o-
son^ le dire à l'auteur lui-même,
son génie éminemment tragique,
lui a donné le personoage entière^
ment neuf de Roscius, h singur-
Uère audience des rois de l'Asie,
la terrible image du sommeil et
de la peur de cet homme qui em-
p^iiha Rome de dormir et d« sou-
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iG
30U
pirer, la belle scène du fils de Sf l-
la qui, pour sauver son ami pros-
crit, le cache dans le palais de son
père, à qui <;et atmi .doit ôter la
TÎe; enfin le grand coup de théâtre
de l'abdication, que tout le monde
attend, et qui saisit tout le mond«
d^une impression inattendue. Mais
l'observateur de l'histoire, au mi-
lieu des succès de Sylla, est frap-
pé d'un autre caractère , non
moins original , et sans doute
plus attachant. La tragédie de
l'empereur Julien a été repue à
l'unanimité au Théâtre- Français.
Tout ce que nous ajouterons, au-
près avoir assisté à plusieurs lec-
tures de cet ouvrage, c'est qu'il
n'est le souvenir d'aucun poëme
dramatique, et qu'un intérêt jus*-
qu'à présent inconnu sur la scène,
sortant d'un caractère d'une in-
vention absolument neuve, ré-
pand dans toute cette tragédie un
charme tout-à fait idéal, une clar-
té pure et magique, qui s'éteint
au dénoûment, comme l'astre de
la vie de Julien, sur la tête cou-
ronnée de ce grand homme. Mais
le Rosdus français si sublime
dans le rôle de Sylla, où se-,
ra-t-îl pour montrer Julien à
ses chers Parisiens I Nous som-
mes arrivés 9 non au terme de
la carrière dramatique de M.
Jouj, mais à la clôture de son ré-
pertoire actuel. La philosophie
nous le montre encore, sous une
autre forme, le précepteur de la
société. La France n'avait point
d'ouvrage du genre du Spectateur
d'Addisson et Steele , du Guar-
dian , du Rambler, etc. M.
Jouy s'est plu à naturaliser parmi
nous cette espèce de journal en
action. Avant lui chez les Fran-
JOÏJ
çais. Mercier seul avait essayé
dans ses esquisses grossières, sans
vigueur connne sans vérité , non
le tableau , mais la caricature des
mœurs du jour. Quinze volumes
in-S", traduitsdans toutes langues
littéraires de l'Europe, sont un
monument assez imposant de ses
travaux dans ce genre si instruc-
tif et si piquant, qui donna autre-
fois à la véritable comédie cette
heureuse devise, coêtigat ridendo
•mores. Ces tableaux, où la nature
et la société sont prises sur le fait
à chaque instant, offrent certaine-
ment aux peintres comiques la pa*'
lette la plus riche et la plus variée.
C'est aussi une manière d'écrire
l'histoire de son âge, dont les scè-
nes les plus intéressantes ne se pas-
sent pas toujours sur le théâtre de
la cour , de la politique ou de la
guerre : ces courtisans, ces hom-
mes d'état, ces guerriers rentrent
aussi dans la vie privée; et il est
piquant de les olbserver comme
particuliers, dans les repos ou
dans l'abandon de leur > carrière
publique. Ce sont les bulletins
de la guerre et de la paix sociales
en France, que V ermite a re-
cueillis; la réputation, les talens,
les ridicules, les qu£dités, les vices,
les vertus, les services, les ingra-
titudes, sont les acteurs de cette
collection vraiment dramatique,
dont les éditions se multiplient
chaque jour. L'essai du même
auteur sur /a Morale appliquée à la
politique, est une grande pensée
qui - méritait d'être mûrie plus
long-temps. Cet ouvrage, qui a
servi de texte au coursque M. Jouy
donna l'année dernière (181^2), à
l'Athénée de Paris, fut si vivement
demandé par le public et par le»
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J013
audîtears des séances de èette aca-
démie, que Fauteur s'est refusé à
lui-même le temps nécessaire
pour le «méditer davantage. Mais,
tel qu'il est, cet écrit est impor-
tîmt, riche d'aperçus, de prin-
cipes , de style , et de pensées.
Quelques chapitres y sont trop
écourtés, et le manque de àèye^
loppemens s'y fait parfois sentir.
Quelques au tres^ paraissent s'é-«
carter d'une classification, ipétho*
dique. Un mois de travail déro-
bé à l'infatigable fécondité de
M. Jouy, donnerait à cet ouvrage
distingué toute la valetit" qu'il doit
avoir en France,où l'on ne pardon-
ne pas à un écrivain de pécher par
les formes. C'est le seul pays où'
cette sévérité soit connue; elle est
inspirée par la raison.. On ajparlé
avec beaucoup d'éloge d^un autre
Essai sur l^ industrie française.
Dans cette carrière nouvelle pour
Fauteur, et en dehors de son talent
et de. ses méditations connues, le
plus pur patriotismie lui a servi de
guide. Avec ce sentiment, il était
bien sûr de ne pas s'égarer, et de
remplir vis-à-vis du.commerce de
sa patrie, Fengagement qu'il avait
pris. Cet ouvrage a été à son a-
dresse, et a prouvé aux négocians
et aux manufacturiers que les
muses françaises ne sont pas ex-
clusives, mais que tout ce qui. in-
téresse à un degré élevé la pros-
périté nationale, tout ce qui doit
démontrer la supériorité ou la ri-
valité de son industrie en Europe,
est une noble carrière où se trou-
vent honorés . de descendre les
hommes de cette autre industrie ,
que Fon nomme littérature. Indé-
pendammeiH des nombreux arti-
cles dont M. Jouy a alimenté fen-^
JOU i;
(jant tarit d'années, et dohtîl nourrit
encore à présent plusieurs j.oar-
naux,, et qui ont attaché son nom
comme collaborateur à Fanciehne
Gazette de France, à la Minerve,
ou comme fondateur, ù la Renom-^
mée, au Courrier français, au Jour-^
nal des ArtSj^et ^m Miroir desSpec-^
taçtes et des mœurs, il donna dans
ses premiers débuts en littérature
une collection élémentaire de
l'histoire sacrée, profane et mo-»
derne, de la géographie et de la
mythologie, divisée en jeux de
cartes pour l'instruction des en-
fans. Ces jeux sont devenus clas*
niques. Il était difficile à un poly-t
graphe comme M. Jouy, et sur-
tout à un aussi actif collabora-
teur d'écrits périodiques, d'éviter
certaines tracasseries moitié poli-
tiques, moitié judiciaires. On n'a
sans doute pas oublié le procès
singulier qu'^1 eut à soutenir à la
cour d'assises en i8ig, contre la
municipalité de Toulon, pour avoir
osé blâmer ses habitans d'avoir li-
vré leurs murs aux Anglais en 1793.
Le procès était gagné de part et
d'autre, puisque d'un côté. Fin-
flexible mémoire de cette affreuse
époque était pour l'accusé, et que
de l'autre un parti puissant se
vantait du crime que repoussait
si innocemment l'accusateur. M.
Jouy parla' devant tous les té-
moins de ce fait malheureusement
historique , et comme on peut
le penser, il fut absous. Un juge-
ment bien remarquable du tribunal
de 1" instance, à l'occasion d'ar-
ticles incriminés du journal le Mi-
roir, lesquels, en police correc-
tionnelle, avaient fait condamner
les rédacteurs à 5 mois de prison,
a dernièreihent vivement intéressé
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i8
JOV
la curiosité ou plutôt Tamitié pu-
blique^ et par la plus juste appré-
ciation de la nature et de l'intention
de ces articles^ a renvoyé absous
MM Jouy, Amault, Dupât j et les
autrescoUaborateurs de ce journal.-
La littérature est aussi une religion,
k persécution lui es,t favorable.
£n 1814^ la mort du cheyalier de
Parnj, qui arracha ce poète au
spectacle de la guerre des dieaa?
modernes, laissa une place vacan-
te à TiK^adémie. ^, Jouy y fut
appelé; il y était attendu, et on
ne put pas le qualifier d'auteur
d'ouvrages inédits. Voici au sur-
plus la liste exacte de ses titres
littéraires jusqu'au mois de dé-
cembre i8aa : i* ia Paix et
^ Amour ^ divertissement à l'oc-^
casion de la paix; a** (avec Long-
champ) la Fille en loterie; l* Ar^
kitre'fComment faire? vaudevilles,
1798; 5* (avec le même et Diieu-
lafoy) le Tableau des Sabines; le
VaudetiUe au Caire, vaudevilles,
1799; 4" (avec Dieulafoy) t Intri-
gue dans les caves, vaudeville,
>^Q9; 5" (avec Année et Gersiq) le
Carrosse espagnol, vaudeville; 6*
(avec Dieulafoy) Milton, opéra-co^
mique, 180 5; 7^ la Vestale, ^Td^nà o»
péra en 3 actes, 1810; 8* les Bayadè
res, grand opéra en 3 actes, 1 8 1 1 ;9*
les Amazones, grand opéra en 3
actes, 1811; 10'' TippoO'Saëb,tTa'
gédie en 5 actes, i8i3; ii" les A-
bencerrages, grand opéra en 3 ac-
tes, i8i3; i^"* Fernande ortez,
grand opéra en 3 actes, 181 3; i3*
Zirphile et Fleur de Myrte
(avec M- Lefèvre), opéra féerie,
en a actes, i8i4; i4* Bélisai'
te t tragédie en 5 actes (non re-
présentée), avec préÊice et dis-
cours préliminaire relatif aux-
persécutions dont cet ouvrage a
JOV
été l'obje^(îii-8*, i8ao); 1 5" f Hom-
me aux convenances^ comédie en 1
acte, en vers, (représentée au
Théâtre-Français); i^'' l'avide Hé-
ritier, comédie en 5 actes et en
prose (à l'Odéoo); 17 'M. Beaufilsy
ou la Conversation faife d'avance ,
comédie en 1 acte et en prose (à
rOdéon et au Gymnase); 18° le
Mariage de M, Beaufils, comédie
en i acte et en prose (à l'O-
dèon); 19* Sylla, tragédie en 5
actes, 1821; ao'* r Ermite delà
Chaussée-d' A ntin, ou Observations
sur les mœurs françaises au 19°**
siècle, 5 vol. in-ia (trad. en angl.
parServan), cheï Pillet, Paris^
1 8 1 5; a 1 • /« Franc Parleur, a vol.
in-ia (trad. en angl., i8iS);aa*
l'Ermite de la Guyane, 3 vol. in-
I a, 1 8 16; aS"* l' Ermite en province,
3 vol. in-ia, Paris, i8ao; a4**-
Morale appliquée à la politique,
a vol. în-8*>, Parist^ i8aa; a5»
Essai sur rindustrie française, i
vol. in- 1 a, Paris, 1 82 1 ; 26* Jeux
de cartes historiques à l'usage de
la jeunesse des deux sexes , chez
Vanacker, à Lille, et chez Ee-
nouard, à Paris, 1 a jeux.
JOVELLANOS ( dok Gispà&d- .
Melchiob db ) , poète espagnol ,
savant et homme d'état , hé dans
lesAsturiesen 1749 9 reçut de la
nature les dispositions les plus
heureuses. Avide de connaissan-
ces , il obtint pendant le cours de
ses études les plus grands succès.
II sortait à peine de l'enfance que
déjà l'histoire , l'antiquité, la lit-
térature ancienne et moderne lui
étaient familières, et bientôt des
essais lyriques le firent connaître
comme un rival heureux des meil-
leurs poètes existans alors dans la
Péninsule. Reçu, à 21 ans, mem-
bre de l'académie espagnole, il fut
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JOV
presque dans lie même temps nom-
ihé conseîîler-d'état du roi Char-
les Iir, qui , tant qu'il vécut , lui
témbignala plus grande confian-
ce, en le chargeant souvent de
missions importantes , dont il s'ac-
quitta toujours à la satisfaction du
monarque. Après la mort de Char-
les III, les ennemiB de Jovella-
nos s'acharnèrent contre lui, et
cherchèrent les moyens de l'éloi-
gner du conseil du nouveau roi.
Ils n'y réussirent pas d'abord, et,
pendant 4 ^ns, il résista à l'orage;
enfin ses ennemis l'emportèrent, et
il succomba. L'Espagne avait fait
long-temps ù la république fran-
çaise une guerre onéreuse; la paix
qui venait d'être conclue en 1794?
était plus onéreuse encore. Le tré-
sor royal était vide, les sources de
la prospérité publique épuisées,
et l'on ne savait quel moyen em-
ployer pour lever des subsides. Un
impôt sur le haut clergé , posses-
seur de richesses immenses , fut
proposé par Jovèllanos, et excita
la haine implacable des hommes
puîssaùs', qui, en appelant cette
mesure injuste et sacrilège, par-
vinrent à le faire exiler dans les
mgntagnes des Asturies. Ce qui
prouve cependant que cette accu-
sation n'était qu'un prétexte à
leur vengeance, #est que son pro-
jet fut adopté en grande partie et
mis à exécution. Rappelé de l'exil
en 1 799 , Jovellanos remplaça ail
ministère de grâce et de justice,
Llaguno. Il avait d'abord refusé
cet emploi, lorsqu'un ordre réité-
ré du roi le força d'accepter. Com-
me il n'avait pas l'intention de se
prêter aux vues ambitieuses du
ministre favori, Godoï He prince
de la Paix:) , il ptévît dwahtîe sa
JOV
»d
nouvelle disgrâce. H fut en effet,
sans que le peuple qui l'aimait en^
sût le motif, exilé au bout de 8
mois à l'île Majorque, et renfermé
dans le couvent des chartreux de
Palma. On a cru , mais cela n'a
jamais été prouvé, que dans un^
lettre adressée par lui au roi , en
dévoilant les intrigues du favori i
il avait parlé avec trop peu de mé-
nagement de la reine. Ce ne fut
qu'à la chute de Godoï, et lors-
que les Français entrèrent en Es-*
pagne en 1808 , que Jovellanos
recouvra sa liberté. Il ne tarda pas
à être élu membre • de la juntef
suprême. Plus tard Joseph Bona-
parte, assis sur le trône d'Espa-
gne , le nomma ministre de l'inté»
rieur^ emploi qu'il n'accepta pas,
malgré la prédilection marquée
qu'il montra toujours pour les
Français , et qui , dans un moment
d'effervescence, devint la cause
de sa mort. Les amis de l'ancienne
dynastie, qui considéraient Jovel-
lanos comme un partisan du nou-
vel ordre de choses, ayant suscité
une émeute au commencement de
181a , il fut inhumainement mas-
sacré par le peuple. Jovellanos
était l'ami des lettres et le protec-
teur des savans. Parmi les ouvra-
ges qu'il a publiés, on distingue
les' suîvans : i*^ Recueil de poésies
lyriques , Madrid , 1 780 ; a* jOw-
cours prononcé dans l'assemblée
générale de l* académie des beaux^
arts de Marseille , en 1781, Ma-
drid, 1782; 3** Mémoire sur réta-
blissement des monts - de ^ piété,
Madrid, J764; 4" Mémoire lu
à l* académie d* histoire , sur la
nécessité d'un bon dictionnaire géo-
graphique, Madrid, 1785; 5" R^-
flexions sur ta législation d'Espa*
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ao JOY
gne, Madrid, 1785; 6<* Lettre
adressée à Campomanès^ sur le
projet (Vun trésor public, Madrid,
1786; 7" Informe sobr^ la ley
agraria, Madrid, 1795. Dans le
Recueil de poésies lyriques de Jo-
Velianos , on trouve sa belle comé-
die intitulée et Delinquente hono^
rado ( THonnête Criminel ) , qui,
après avoir obtenu le plus grand
succès en Espagne, fut traduite en
anglais , et jouée à Londres , où
elle obtint un succès pareil. L'abbé
Mejlar, vicaire- général de Mar-
seille , la traduisit aussi en fran-^
çais. Il faut se garder de la con-
fondre avec la pièce française «ous
le titre de l'Honnête Criminel, ou
U Piété filiale, par Fenouillot de
Falbaire, représentée, pour la pre-
mière fois, en 1768. Ce drame, en
5 actes et en vers, qui obtint beau-
coup.de succès, n'a point de res-
semblance avec le sujet traité
par Jovellanos. La comédie es-
pagnole a été réimprimée à Bor-
deaux en 1818. Jovellanos par-
lait avec beaucoup de facilité les
' langues française , anglaise et ita-
lienne. 11 a traduit de ces langues
divers ouvrages, entre autres, le
Paradis perdu de Milton. Ce qui
lui fait le plus d'honneur, comme
poèie, est sa tragédie de Pelage,
représentée à Madrid en 1790.
JOYAUT ( A. A. A. ) , aide-de-
camp de George Cadoudal, et l'un
des co-accusés de ce général, né à
Lénac (Morbihan), était fort jeune
lorsque la révolution éclata, ce
qui l'empêcha de prendre part aux
premiers troubles de la Bretagne.
Il vécut long-temps à Rennes dans
une espèce - d'inaction ; mais dès
que la chouanerie fut organisée
dans lesdépartemens en vironnans,
JOY
il y prit la part la plus activé ^ en
changeant toutefois de nom. Il
adopta celui d'un homme qui, loin
de porter les armes contre sa pa-
trie , mourut glorieusement en
combattant pour elle, et le chouan
Joyaut se fit appeler d'Assas* Ar-
rêté par ordre du directoire, en
l'an 7 ( 1798 ) , il fut amené à Pa-
ris et enfermé au Temple. Il n'y
resta que peu de temps, et parvint
à obtenir sa liberté , en rejetant le
tort d'avoir pris parti contre le gou-
vernement sur son peu d'expé-
rience et sur de perfides conseils.
Cela ne Tempêcha pas néanmoins
de figurer de nouveau dans l'in-
surrection de l'an 8, où il recruta
publiquement pour l'armée roya-
le. Ce fut alors qu'il devint aide-
de-camp de George Cadoudal ;
mais , après la pacification > de
l'Ouest, il profita de l'amnistie
pour se rendre à Paris. Il demeura
dans cette ville sous prétexte d'af-
faires de commerce , mais en efiet
pour y préparer l'attentat du 3
nivôse , et la machide à juste titre
nommée infernale, qui, dirigée
contre un seul homme, fit périr et
mutila tant de citoyens. Ce fut
Joyaut qui , sous le costume d'un
charretier, accompagna , dans la
soirée du 5 nivôse, la charrette qui
portait, ouàlaqwlle était adaptée
cette machine. Après l'explosipn ,
il parvint à se soustraire à toutes
les recherches , gagna un port de
mer, et s'embarqua pour Jersey
d'où il passa à Londres. Là il par-
ticipa aux nouveaux complots qui
se tramaient contre le chef du goui
vernement français, et de l'exécu-
tion desquels George Cadoudal é-
tait particulièrement chargé. Reve-
nu en France avec ce dernier, ill'ac-
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JUB -
coinpagna à Paris, où- la police,
qui surveillait leurs démarches, lea
fit arrêter dans les premiers jours
de juin. Joyautfut encore tine fois
-enfermé au Temple, -et quelques
jours après condamné à mort. Il
n'avait alors que 26 ans. Lors (àe
l'exécution, qui eut lieu le 5 mes-
sidor an 12 ( 24 juin 1804 ), au-
cune altération ne se fit remar-
quer dans ses traits , et sur l'écha-
faud il fit entendre le cri de vive
te roi I '
JUBÉ ( -Auguste) , baron de la
Perelle, maréchal-de-camp, com-
mandant de la légion-d'lionneur ,
est né en 1765. Après avoir fait les
campagnes de la révolution, il avait
obtenu le commande mentde la gar-
de du directoire, qu'il perdit lors-
que ce gouvernement fut renversé
le 18 brumaire an 8 (g novembre
1799 ). Lors de l'institution du
tribunat 9 M. Jubé en fut nommé
membre , et donna en cette qua-
lité son adhésion à la proposition,
faite au sein de ce corps , de nom-
mer le premier consul empereur.
Lorsque le tribunat eut cessé
d'exister, le général Jubé fut ap-
pelé à la préfecture du départe-
ment de la Doire ( à Ivrée en
Piémont). Il passa de cette pré-
fecture à celle du Gers, où il fut
remplacé en 1814. Créé, après la
restauration , chevalier de Saint-
Louis, il fut, sous le gouverne-
ment royal , attaché au ministère
de la guerre. Le baron Jubé de la
Perelle a publié quelques ouvra-
ges , parmi lesquels on distingue
une Histoire des guerres des Gau-
lois et des Français en Italie, de-
puis Bellovèse jusqu'à la mort de
Louis XII , un vol. in-8''; et une
Réponse' au discours virulent pro-
JUB 21
nonce en 1818 pwr lord Stanhope,
dans la chambre des pairs d'Angle^
terre , contre la France et la mai»
son de Bourbon, Le' premier de
ces ouvrages, publié en i8o5,
sert d'introdpction à celui du gé-
néral Servan sur le même sujet.
JUBIÉ(Pierre-Jose^hFleuryj,
né dans la commune de la Sône ,
arrondissement de Saint-Marcel-
lin, département de l'Isère. Son
père fut anobli par Louis XVI,
en récompense des services rendus
par lui et sa famille à l'industrie
manufacturière. C'était beaucoup
autrefois pour un bourgeois d'être
anobli; mais pour un citoyen , <;e
qui est tout c'est d'être utile. La
culture en grand du mûrier, ap-
propriée à la productiondelasoie,
et l'introduction de l'art relatif à la
préparation de cette matière, sont
dues à la famille Jubié, qui est
demeurée propriétaire des pré-
cieuses machines du célèbre Vau-
canson. La médaillée d'or fut ac-
cordée plusieurs fois à la manu-
facture- de la Sône, après l'expo-
vsition des produits de l'industrie
française. Avant la révolution, M.
Jubié était inspecteur-général des
manufactures. En 1787, il était
membre de l'assemblée provin-
vinciale du Dauphiné, et fut ad-
ministrateur du département de
l'Isère en 1790, 1791 et 1792. En
.1795, il ftit appelé au conseil des
cinq-cents; compris dans la pros-
cription du 18 fructidor, il dut à
l'importance de la manufacture
qu'il dirigeait, le bonheur d'y
échapper. En 1796, M. Jubié fut
l'un des fondateurs de la caisse
des comptes courans, dont la
réunion à la banque de France
fut faite sous son administration.
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)
2'2
JUE
Alors il était chef d'une grande
oiaison de banque, sous la raison
Jubiéy B aster eiche et comp^". La
mort de son associé j et des créan-
ces considérables sur le gouv^r-
ment pour diyers services , les-
quelles furent xnîses à l'arriéré et
sont encore à présent l'objet de
^esréclamations, détenàinèrentSi.
Jubié à renoncer aux affaires et à
retourner dans son département.
£n iSoa^ il fut nommé membre
du conseil-général. En i8o3 9 il
remplaça ton ^ père dans la sous-
préfecture de Saint-Marcellin , et
fut nommé député pour la session
de. 1804 à 1809. En iSiS, M. Ju-
bié préj^ida le collège électoral d,e
l'arrondissement de Saint-Mar-
< cellin i et fut deux fois candidat de
ce même collège en i8i5 et 1816.
Ce fut au mois de décembre de
cet^te dernière aimée que M. Jubié
reçut le cordon de Sajnt-Micbel.
En 1819 , ^^ reçut le titre de con-
Sieiller du roi près le conseil-gé-
néral des manufactures. Depuis
18169 il faisait partie du jury ins-
titué pour protéger les produits
français contre la fabrication è-
trangère, et ne cessa ces fonctions
qu'dMi i8ao;il fut alors nommé se-
crétaire-général de le préfecture
de la Seine-Inférieure. M. Jubié
ayait trois fils qu'il a eu le malheur
de perdre : l'aîné , entre autres, de .
la manière la plus tragique en
1815, sous le fer d'un assassin;
le second, ancien of&cier, mort
récemment à l'âge de 29 ans ; et
le troisième, capitaine du génie ,
périt à IMge de ai ans, dans les
glaces de la Russie.
' JUERY ( P. ) , député du
département de l'Oise à l'assem-
blée législative^ est né dao^ la
JUP
ci - derant proyince d'Auy.er-
gne. No^)mé, api:ès le 10 août
1792^ l'un des Commissaires
chargés de vérifier la caisse de
l'extraordinaire, confiée aux soji^
de MM. Ao^ielot et Itecoutewr
Lanoraye, il moiaX^ dans ses
fonctions autant 4e zèle q,!ue
d'impartiîdité. Il combattit le
projet d'aliénation des forêts na-
tionales ; mais d^ns cette discus-
sion, comme dans toutes celles oi\
il montra de J'opposition , il le fil
avecufe modération remarqua-
ble. Il avait, le 8 août de cette
même année 1792^ sauvé la vie à
M. Girardin, lorsque ce dernier fut
attaqué au sortir de l'assemblée ,
en raison de sou vote en faveur du
général La Fayette. En 180a, l'ar-
rondissement de Senlis, où M.
Juery se trouvait sous-préfet , le
nomma député au corp^-législatif.
Depuis qu'il a cessé d'être député,
il exerce à Senlis la profession
d'avocat consultai^t , et fait, de
plus, valoir une manufacture de
coton , établie à quelque distance
de cette ville.
JUGLER ( Jeàn-Fk^débig) , né
à Wetteburg en Saxe, le 17 juillet
1714, et mort le 9 janvier 1791 ,
se consacra de bonne heure à
l'enseignement, dont il suivit la
carrière avec beaucoup de distinc-
tion. Il pa^e pour un des meilleure
philologues de son temps» Ce sa-
vant actif et laborieux eut le mal-
heur d'être frappé de cécité quel-
ques années avant sa mort. Parmi
les ouvrages qu'il a publiés, et dont
quelques-ans lui font le plus griud
honneur, ojd distingue : 1" BibUa-
theca historia Utterarim setecta ,
léna, 1754 — 1763, 3 vol. in-ô';^
2"* Dissertatiçnsur t usage d^s Bt^,
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Jtll
Mémoires pour servir à une Bio^
graphie jwristi^fue, ou Notices sur
la vie et les écrits des hommes
ifétat ou jurisconsultes gui se sont
illustrés enEurope,Leipsickf 1 7739
6 Tol. in-8'', Jug^er a fait aussi un
i;rand nombre d'excellentes tra-
ductions. Il avait conçu le ptan
d^iHKe Histoire critico-'lUtéraire de
tous les ouvrages publiés à l'occa'-»
sion du procès de Charles I*' , roi
d' Angleterre, que sa cécité ne lui
permit point d'exécuter. Il était ,
lorsqu'il mourut 9 conseiller du
roi d'Angleterre, et inspecteur de
Facadémie équestre de Luné-
bourg.
JUIGNB ( AlCTOlHE-ËlioNO&K^
UoM Lt Guac PB ) 9 archevêque
de Paris j naquit en cette yille ,
d'une ancienne famille originaire
du Maine , le a novembre 175B,
et mourut le 19 mars 1811. Ayant
embrassé l'état ecclésiastique, il
fut sacré évêque de Ghâlons-sur-*
Marne, le 26 avril 17649 et Louis
XVI 9 qui avait pour lui une pré-
dilection marquée, lui conféra, en
1781, le siège ardbiépbcopal de
Paris. Pendant le rigoureux hiver
de 1788 à 1789 , il fît faire , aux
pauvres de son diocèse , de nbm-«
breu^s distributions de vivres eft
de bois , ajant , dit^oà , pour cela
eagaeé son patrimoine et vendu
sa yaïaAelle d'argent. Nommé dé-
puté du clergé aux états-généraux
eo 1 789 , il n'y montra pas d'abord
HB esprit conciliant , ni cette ab-*
Bégation de l'intérêt personnel
que recommande le divin auteur
delà doctrine de l'Évangile. M. de
Joigne manifesta, au contraire ,
l'intiention dé soutenir arec beau-
oott|i de Tigueur, et par tous les
JUl
^5
n^oyens possibles, les privilèges
exclusifs de l'ordre qu'il représen-
tait. Dès4ors, en butte aux dé-
nonciations et à la haine du peu-
ple , il courut quelques dangers
dans la journée du 24 )nin. Sa
voiture fut assaillie par un attrou-
pement populaire , on jeta des
pierres et delà boue à l'archevêque,
et il ne se tira qu'avec peine de
la foule qui l'entourait. On avait
en effet répandu le bruit que l'ar-
chevêque s'était présenté au roi ,
un crucifix à la main, afin de
conjurer ce prince de ne pas sanc-
tionner les décrets de l'assemblée
nationde. Depuis s'étant réuâi
avec le clergé aux deux autres
ordres , il montra j^tts de modé-
ration, et consentit, le a6 sep-
tembre, qu'on appliquât aUl
besoins de l'état , l'argenterie des
églises et fout ce qui ne se trou-
vait pas nécessaire an culte : ce
qui ne l'empêcha pas de s'opposer,
le 14 avril 1790, à ce que les biens
ecclésiastiques fussent déclarés
nationaux. Il émigra rers la ôa
de cette même année ; alla d'abord
en SaToie, d'oà il publia Ma man-
dement contre les sermens que
l'aÊssemblée exigeait des prêtres.
Retiré en Allemagne en 179!!, sa
maison servit de refuge à um» le9
prêtres qui dvaiènt refusé de se
cofiforiiker aux nouvelles lois^ re-*
connues en France. Il rentra à
Paris après la promulgation dû
concordat de 1802, auquel it
donna son adhésion, et téçat
depuis au sein de sa fannillé ei»
^mple particulier. Ge prélat était
doué de la plus heureuse nlémoire;
on assurb qu'il savait la &iWa.par
cœur. Il a publié dirers Mande'^
mens, des Lettres pastorales , }iû
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24
JUL
Rituel, un Examendès principes du
pastoral sur l'ordre, la péniten^
ce, les censures et le mariage, et
quelques autres écrits 9 dénoncés
à Fassemblée nationale.
Jl^LIEN ( Jean) , ministre pro-
testant , plus connu sous le .nçan
de Julien de Toulouse j est né à
Nîmes , département du Gard. Il
était Tun des administrateurs du
département de la Haute-Garonne,
lorsque le collège électoral 9 tenu
àAieux/rélut ppur son président,
et le nomma , à la presque unani-
mité, le 4 septembre 1792 , dé-
puté à la convention nationale.
Dominé par un caractère ardent
et par une imagination peut-être
uh'peu trop exaltée, mais fidèle
aux principes de morale et de
tolérance qui devraient réunir en
une seule toutes les croyances
religieuses , il espérait que le
nouvel ordre de choses opérerait
les améliorations politiques de-
mandées par la masse de la nation.
Lanîarche rapide des événemens,
et^ le choc violent des passions ,
ne permirent pas à M. Julien de
suivre, en politique, la marche
lente et modérée qu'il avait adoptée
pour l'enseignement de rJÉvangile.
Membre de la convention, il s'y
montra , et nous aurons plus d'une
fois l'occasion de le remarquer
dans cet article , l'appui et le dé-
fenseur, lui .ministre protestant
depuis vingt années , des prêtres
catholiques les plus opposés aux
de^gmes de^a croyance. Dans le
procès du roi, l'un des ipremiers
actes de cette assemJ)lée si nom-
breuse et si diverse dans les élé-
mens qui la composaient , il fut
entraîné par une majorité impé-
rieuse. L'homme le plus modéré,
JUL
dans des occasions extraoÎTâinaf-
res, n'a pas jtoujours les moyens
d'assurer son indépendance et sa
"sécurité; ejt M. Julien fut dans ce
cas. Il céda à l'empire des circons-
tances, et vota avec la maforîté.
Tout^ois ce ne fut pas sans com-
bat, et il eut le courage de dire a-
vant d'émettre sou Tote : « S'il fut
»un moment depuis l'ouverture de
»la convention, où nous ayons dû
» faire taire^ toutes les passions ,
«imposer silence à toutes nps
D préventions , c'est celui où nous
«sommes appelés à prononcer sur
»la vie d'un citoyen. Quant à moi,
9 je ferme les yeux sur l'avenir
» heureux, ou malheureux qui nous
«attend; je ne consulte que ma
«conscience : voilà ma règle , et
» j^y puise l'arrêt pénible et- dou-
«loureux que je dois porter. »
Dans cette explication pénible de
la pensée, on voit l'homme sub-
jugué; on ne voit pas le proscrtp-
teur. Son discours , monument
remarquable pour la circonstance,
fait partie de la collection com-
plète des opinions imprimées avec
tous les documens à l'appui du
procès. M. Julien avait combattu
avec force le projet, du moment
qu'il fut manifesté par la majorité
de l'assemblée, de juger Louis
XVI. « Quelle ihipartialité, avait-
Ȕl dit, quelle droiture de juge-
» ment , quelle rectitude dans les
«idées pourrez- vous attendre d'un
«juge qui se sera porté pour ao-
« cusateur, qui aura figuré comme
«partie, d'un juge qui déposera
«contre celui qu'il accuse ? » Ce
fut d'après ces bases qu'il proposa
le projet de décret eh 10 articles
qui termine son opinion, et dont
le second' est ainsi conçu : Louis*
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JCL
X^I serûjugé par un tribunal
pris hors du sein dé ta convention.
Le 21 février 1793, il fut élu se-
crétaire de l'assemblée; à la même
époque, il présidait la société des
jacobin» 9 dont les principes n'îns-
piraient point eneore Tefifroi. Il
fut ensuite nommé membre du
cotnité de sûreté générale , avec
AiiQViSR {pay. ce nom) ,' si connlu
par samodéMktÎQii et ses senti-
mens philaiitropî<|ues ; m^s ce
comité, qui ne proscrivit point ,'
n^eut pas une loi^e durée. Par-
mi les membres qui le recom-
posèrent, on remarqua Yadier,
Youland, Amar, du Barran, Élie
Lacoste. Doué d'une grande ac-
tivité et d'un^ grand amour pour
le travail, il a pris une part im-
portante aux opérations des co-
mités et commissions dont il a été
membre. Attaché k la commission
des marchés, M. Julien fit deux
rapports à la convention ; l'un re-
latif à la réorganisation des diffé-
rens services de l'armée de la
Belgique , et à l'allocation des
sommes très- considérables dues
aux entrepreneurs-généraux. ' Le
décret ■ à cet égard ' fut conforme
aux propositions qu'il avait faites,
et au plan d'organisation joint à
son travail. Le second ,^ relatif à
l'établissement des régies, n'eut
pas de suite. Il fit décréter, dans
l'intérêt du culte catholique , des
peines sévères contre ceux qui
commettraient , dans les églises ,
desprofanations et des indécences,
etîl s'éleva contre la suppression
des frais de ce culte, comme pou-
vant exercer une grande influence
sur la tranquillité publique. Il fut
envoyé à Orléans pour vérifier/ les
iaks d'inrâbordination 'et :d'inci-
JUL
a5
visme imputés ^ux chefs de la lé-
gion Germanique; sa mission
s'étendit aux départeniens de la
Vendée, où il ue fit que paraître,
et rentra bientôt à la convention.
Dans le court sèfour qu'il j fit ,
il fut accusé d'y avoir entravé la
liberté de la presse; et ses arrê-
tés , relatif à la suppression de
quelques journaux exagérés, fu-
rent cassés, sa conduite censurée.
Malus et d'Espagnac sont dénoncé»
comme dtlapidateurs; on parle de
les traduire aux tribunaux. M.
Julien prend leur défense : ils sont
absous; mais lui est accusé par
Lasource d'une indulgence cri-
minelle. Néanmoins Alalgs est ren-
voyé à ses fonctions d'ordonnateur,
et d'Ëspagnac comme< entrepre-
neur. A la suite des éréneniens^
des 5i mai , 1*' et 2 juin 1795 , et
d'après quelques démêlés entri||
lui et Buzot sur les résultats de
ces fatales journées , il insista for-
tement pour, faire rendre un dé-
cret d'accusation contre cet esti-
mable député. M. Julien reconnut
plus tard combien il , avait été
heureux de ne pas l'obtenir. Il fut
étranger à la proscription dont Bu-
zot fut plus tard la victime. C'est à
son énergie qu'on dut, le 18 juil-
let, le rapport d'un décret rendu
la veille , qui déclarait le général
Beyvsser traître, à la patrie, et le
mettait hors la loi , comme com-
plice de la rébellion des autorités
de Nantes. Ce décret fut converti
en une simple traduction à la
barre, où lé général se justifia
pleinement Des troubles sérieux
s'étaient manifestés dans le dé-
partement du Gard. Les patriote»
avaient été mis en fuite; desassas^
sinats avaient été comojiis sur la
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26
JUL
per sonaede pliwfeurs d'entre eux.
Les autorkéâ étaleot ceopsjjies de
tolérance on d'insotidance. Quoi*
que sollicité par les pareas desrtc-
tifiies, M. Julien veut éviter une
réacjtion , et il se bortie ^ dans son
rapport , qui fut adopté $ sauf
quelques légères modifications , à
demander la destttutîon de la mu-
nicipalité et Tarrestation de plu-
sieurs de ses membres. Il fait en-
suite décrète l'élargissement des
commissaires du pouTotr exécutif
détenus à Brest ; passer à l'ordre
du }our 9 «1 nom du comité de sû-
reté générale , dont il était Foi^a*
ne , sur la demande formée par le
général Custine, de faire entendre,
daiBS son procès , comme témoins ,
Bouchard, général en chef de
l'armée de Rhîn-et-Moselle, ainsi
qu'un grand nombre de comman-
Iplans de places fortes, parce
qu'il serait résulté de ce déplace-
ment, la désorganisation de l'ar^
mée et la mise à la merci de l'en-
nemi de nos places et citadelles
c-emées de toutes parts; mais il
proposa de faire entendre , de-
Tant les juges des lieux, tous ceux
que Custine désignerait pour té-
moins. M. Julien fit un autre rap-
port sur la conduite militaire du
général Wvcstermann dans l'Ouest,
accusé de trahison et de pillage.
U demanda son renvoi devant une
eonr martiale, qui l'acquitta. Sur
un autre rapport de ce député^ trois
ministres du culte catholique à
Orléans, traduits à Paris et détc-
sus à la Conciergerie, sont mis
%n liberté , le ^ur même où Fou-
quier-Ttn ville les réclamait pour
les traduire en jugement. Dans uae
autre circonstance^ il fait mander à
la barre leprooureur^syndic dadia»
JUL
trîct , le nuiire ^e h commune de
Brest et «on substitut., pour j ren-
dre compte de l'arrestMion iirbî^
traire des commissaires du pou-»
voir exécutif envoyés dans cette
Ville. Chevallot, euré dans le dé-
partement de la Haute-Saôae,
ayant été destitué de ses fonctions
par l'évêque Flavigni, pour cause
de markige, M. Juti^&ftun rap-
port »ur la pétition de ce -prêtre
fatigué d'un long célibat, et pro-
noncer pour l'avenir l'annullation
de toute destitution pour la mènie
cause, fulminée par l'autorité ec-
clésiastique. Sur sa motion, la
convention décrète que la flo<^é
populaire de Toulouse a bien mé-
rité de la patrie pouc sa conduite
envers l'armée des Pyrénées^ à
son passage par cette ville. Il dé-
nonce ceUe de Tonnerre, oomme
cause des troubles qui s'y étaient
élevés, et fait mander la munici-
palité pour donnerdes expUoatîons
à ce sujet. Ces fonctkMuiaires fu-
retnt honorablement acquittés. Le
département des Landes fut un
de ceux du Midi où il se manifesta
les plus grandes agitations, au su-
jet des événemens du 5i mai. Il
nes^agissait, d'après les rensetgne»
mens fournis par M. Ju^en à la
tribune, que de séparer et de for-
mer en républicpie £édérative les
frontières occidentales, composées
des départemens de la Gironde,,
de Lot-et-Garonne, du Gers, és9
Hautes-Alpes, des Basses-Pjrré-*
nées et des Landes. Quoique char-
gé du rapport sur les adminbtra-
tions^ rebelles, et malgré le soulè-
vement du midi centre la eonvea**
tion, M. Julien crui mieux servir
sa patrie en proposant des raean-
res peu aèièm» cpi^en demandant
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du sai^. A quelque» arre^tatidos
de fonotiçQoatres se hom^ son
mioîfitèner de rigueur, «t l'orage
fut aussitôt .ai^aisé. Il Cait pro-r
noaeer la mise en Ubei^é de Far
brctg^ettes, arrêté par ordre de
, la convenlJoA, ^^omme sîgaatarire
des air^s îosurceotîonijiâsj pris
parle Gomité central de Montpel-
lier, 4ioQt il était secrétaire. Il fait
égaieniieut relâcher Maugéy prési^-
deot de la société populaire de
Nancî, arrêté lors des trouMes de
eeUXe viMe, et fait traduire à la
barre VîUot, pi^ocupieur^syi^cde
la comipmie, Génajude^et Olheim,
officiers qimicipauf , et 4lestituer
Dvqiueanoj, directeiir des^postes^
ci-devai^t membre de l'assemblée
Goastituante. It propose de faira^
examiaer la conduite de la pom-
pagoie des Iad<Bs, qu'il aeçuse d'à-
Toir prêté, ea lyga^p des somines
énormes pour faire opérer la con*
tr^-^révolutioa. Ce fut sur sa pro-»
position qa^intervint le décret qui
ordonna rarr08tation ^t la transla-
tion à Paris, de plusieurs citoyeos
notables de Lorient, et par unf»
disposition subséquente, que l'ad-
ministration du département de
la Corréze n'ayait pas cessé de
bien mériter de la patrie. Il fait
prononcer également la mise en
liberté des enfans Laguyomarais
de Bretagne, arrêtés sur un ordre
du comité de sûreté générale. Af-
fligé des scènes scandaleuses qui
se passaient tous les jours à Paris,
relativement aux famines qui nq
portaient pas de cocardes, et des
Toies de fait dont ces femmes é-
taient les yictimes, il fit décréter
8 îoors de prison contré tout^
celles qui, par mépris ou négli-
gaocçy nç Sfs décoreraient pas dfn
JUL
aj
ee signe, e^t .en eas de réddrve, la
néelusion jusqu'à la paix.^ Sur aa
depaaode^ un autse décret porta
peine 4e mor^ contre les fournie
seurs infidèles dans le service des
armées. Pendant ce temps, il était
déncmeé %nK Jacobins, oamme fa-
vorisant leurs dilapidations^ Aleœ-
bre du comité de sûreté générale,
il Dut chargé de faire un rapport
sur les ndministr^tions fédéraUê"
teê, c'est-à^tre rebelles. Ce tra-
vaU remarquable, sous plus d'un
rapport, et qui embrassait %ma
les points du territoire, toutes les
intrigues de l'époque » lui fit une
foute d'ennemis implacables dans
leaein de la convention, dont il
ménagea tr^p peu quelques mem*
hre9 influens, et au dehors. A la
suite du tableau vigoureux de la
situation de la France, et dans un
projet de décret en 9o3 artieles^
les peines qu'il proposait contre
eeux qu'on aecnsait de fédéralis-
BEie, par suite des événemens des
3i mai, i^' et 2 juin, à peu d'ex-
ceptions près, n'étaient que temr ^
poraires : des destitutions, des dér
placemeos d*ui^ départeuïent à
un autre» des emprisonnemens
plus ou moins prolongés, la pri-
vation on suspension des exeroi-
ees des droits civils pendant 110
temps limité, étaient les châtimens
les plus fréquens qu'il aurait voot
tu qu'on infligeât aux coupables
de cette époque orageuse. Xa fac-
tion victorieuse au 3i mai, indi-
rectement attaquée dans ce rap*
port, réunit to«s ses efforts contre
Al. Julien, tandis que Robespierre,
£urieux de voir son attente troa»-^
pée,**le dénan$^it aux Jdeohins
eomm.e feuillantin et coQtre-rév«K
lutionnaire» et Voubod à la <
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a8
JUL
Tentioncomme modéré, déclarant
que ce travail n'atteignait point le
but qu'on s'était proposé, et qu'il
devait être regardé comme non
avenu, ce qui fut décrété. La com-
mune de Paris, sur le réquisitoire
de C baume tte, ordonna que ce
même travail serait brûlé dans le
lieu otdinaire de ses séances;
toutefois, cet ' arrêté surpris à la
précipitation, fut rapporté quel-
ques jours après, sur la proposition
de Cubièreà-Palmezeaux. M. Ju-
lien, alarmé de ce déchaînement,
céda à l'empire des circonstances.
Il fit une espèce de désaveu de
son rapport, en déclarant qu'il a-
vait pu être trompé par de fy.iit
documensqui lui avaient été trans-
mis au nombre de plus de 5,ooo.
Cette concession calma momen-
tanément les passions. Par un
principe de justice et d'humanité,
il combattit la proposition démet-
tre hors la loi tout représentant
du peuple qui Se soustrairait au
décret d'arrestation lancé contre
lui sans avoir été entendu. Il fit "
approuver la condtiite de La Plan-
che, son collègue de la Nièvre^
envoyé en mission dans le dépar-
tement, de Loir-et-Cher, et pro-
noncer la mise en liberté du maire
dèBeauvais. Sans autre cause que
la haine de quelques proécripteurs,
et bientôt proscrit par un arrêté
du comité de sûreté générale qui
ordonnait sa mise en arrestation,
M. Julien prit le parti de se sous-
traire à cette mesure inique; et
lorsqu'il espérait en voir cesser
l'effet, JÉlie Lacoste le fit com-
prendre dans la eonspiration dite
de l'étranger^ où • figurèrent, sous
des prétextes divers, plus de loa
personnes, conventionnels et au- .
JUL
très. M. Julien fut en conséquence
décrété d'atcusation , et mis hors
la loi, comme prévenu «d'avoir
«trafiqué de ses opinions avec les
» compagnies financières, et com-
9 me complice de la falsification
id'un décret coneemant ces com»
»pagnies, » avec Fabre-d'Églan-
tine, Delaunay d'Angers, etc.
Plus heureux que ces derniers qui
périrent sous la hache révolution-
naire , il échappa à toutes les re-
cherches; et après avoir erré pen-
dant une année sur les bords du
lac de Constance, il revint en
France, après la révolution du 9
thermidor an a (ay juillet 1794);
mais il ne rentra point à la con-
vention, ajant été remplacé dans
cet intervalle par Allard,' son sup-
pléant. Encore sous le décret de
mise hors la loi, M. Julien récla-
ma la cessation de sa proscription.
Plusieurs membres dé l'assemblée,
entre autres,^ Dentzel, Rovère et
Ma^ec, appuyèrent sa demande, et
ledécret fatal fut rapporté. La crise
du 5o prairial an 3 porta M. Julien
dans une des municipalités ^e Pa-
ris (celle du Luxembourg). Il
fait connaître à la convention les
troubles survenus dans l'assem-
blée primaire dont il est prési--
dent, et contre laquelle l'autorité,
mal informée, avait fait marcher^
des troupes. Ce fut à peu près à
cette époque qu'il fut chargé, par
la société populaire de la rue du-
Bac , de rédiger une adrjesse , dont
l'objet était de provoquer un dé-
cret qui déclarât la patrie en dan-
ger. Après la révolution du iS
brumaire an 8 (9 novembre 1 799),
il fut arrêté et détenu pendant quel-
que temps à la Conciergerie, avec
des mpmbres dès précédentes as-
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JUL
semblées nationales, dont la plu-
part, ne. se connaissaient que de
nom, et que Ton accusait d'avoir
conspiré contre le gouvernement
consulaire. Rendu à la liberté, et
fatigué de tant de persécutions, M.
Julien passa dans les départemens
au-delà des Alpes, et se fixa à Tu-
rin, où il a exercé, pendant quinze
ans, la profession d'avocat. Plu-
sieurs de ses plaidoyers, insérés
dans le recueil des Causes célèbres y
prouvent qu'il a suivi la carrière
du barreau avec distinction, et
il la suit encore à Embrun, dé-
partement des Hautes-Alpes , où
il s'est retiré après l'évacuation de
l'Italie, par les troupes françaises.
C'est donc à tort que des biogra-
phes, sans doute involontairement
induits en erreur, ont prétendu
que « M. Julien de Toulouse, a-
»près avoir cessé de faire partie
» de Ja convention, est rentré dans
»une obscurité dont il n'est plus
» sorti depuis, et qu'en 1 8 1 6 , il a
vété obligé de quitter la France
» par suite de la loi du 1 2 janvier
» (de; cette année) rendue contre
j»les conventionnels dits votaifs. »
Bi.. Julien n'a pu être porté sur
aucune liste de proscription,
n'ayant rempli aucune fonction,
publique depuis la convention
nationale, et n'ayant point donné
son adhésion à Vacte additionnel
aux constitutions de ^empire, La
carrière politique de M. Julien a
été extrêmemept orageuse; mais,
dans tous les temps, dévoué à «on .
pays, îU'aservi avec les meilleures
intentions et avec le -plus grand
désintéressement.
. JULIEN (d;e Pabme), né à Sa-
vigliano^ en 1736, quitta, à l'âge
de 7 aus^ sa famille, qui, à cause
JUL 39
de son extrême pau vreté , ^e pou-
vait lui donner aucun secours. Il
reçut d'un maître d'école qu'il
servait , les premiers élémens de
son éducation, et acquit, on ne
sait trop comment , des connais-
sahces en peinture qui ne l'em-
pêchèrent pas de lutter long-tèmps
contre le besoin. Il alla à Kome,
où les bienfaits du duc de Parme
le fixèrent pendant .quelques an-
nées. Sa vive reconnaissance pour
ce prince le porta à ajouter le nom
de Parme à celui de Julien. Dans
la capitale des arts, les chefs-d'<»u»
vre de Raphaël et du Domîniquin
exaltèrent son imagination. Il
comprit toute la différence qui
existait entre la manière de ces
grands maîtres et celle qu'on lui
avait apprise , et dès ce moment
il résolut de marcher sur leurs tra-
ces. Protégé par M. de Felino , il
vint à Paris, où il fut présenté au
duc de Mancini-Nivernois. Ce
dernier, qui était l'ami des arts et
< des artistes , le chargea de la con-
fection des ornemens de sa galerie,
et lui fit, pour prix de ce travail,
une pension viagère qui lui faci-
lita les moyens de produire quel-
ques grandsouvrages, entre autres,
un Jupiter endormi entre les bras
de J linon sur le mont Ida. .Ce
peintre, qui, malgcé.son talent,
ne parvint jamais à l'aisance, ayant,
après la mort de son protecteur,
placé ses tableaux! chez le prince
de Ligne, qui, en échange, lui fai-
sait une pension , perdit toutes ses
ressources par la banqueroute du
prince, et tomba dans la plus gran-
de détresse* Le ministre de l'inté-
rieur, François de Neufchâteau, en
étant instruit, lui envoya des se-
cours qui. arrivèrent trop tard.. Le
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5o J€L
chagrin causé par la misère arrfît'
avancé les jours de Julien de Paff-
me; il mourut le do juin 1799.
JULIEN (Piérot), membre dcr
raeadémie royale de peinture et
de sculpture, et cheralfer de la
légîori-d'honrteur, naquit à Saint-
PaaiMn, dans le département de la
Haute-Loire, en 1751. Ce sta-*
tuaire célèbre n'avait que i4 ans
lorsqu'il entra chei un sculpteur
et doreur de la ville du Fuy-en-
Véiay , qui lui donna les premiè-
res-notions de son art. Il avait dé-
jà fait quelques progrès lorsqu'un
de ses ondes, jésuite, le fit ve-
nir à Lyon et le plaç^a chez l'ar-
chîtecte Perrache ; ce dernier pré-
sidait l'académie de Lyon, où bien-
tôt Julien remporta un prix; Per-
rache, qui avait deViné le génie de
son élève, vit que le talent qu'il
annonçait rie pouvait être perfec-
tionné qu'à Paris , et prît le parti
de l'y conduire lui-iném€. Guil-
laume Goustou , son compatriote-,
fut le maître auquel il* le cortûa.
Celui-oî, en sa qualité de sculp-
teur du rbî , était chargé des tra-
vaux les plus importans; îl eût
été difficile dé mieux placer le
jeune- Julien» Après avoir travaillé
10 ans sous la direction de son
nouveau maître, en 1766 il se
crut en état de concourir pour le
grand prix de sculpture. Cette
noble audace fut couronnée d'un
plein succès ; le prix lui fut décer-
né'à l'unanimité. Les véritables
juges du mérite virent avec autant
de plaisir que d'admirartion , qu'en
profitant des leçons de son maître,
«t sans trop s'écarter des princi-
pes de son école , J ulien avait senti
<jue, pour parvenir à la perfec-
tion de l'art^ il fallait se rappro-
JtJL
cher davantage de la manière des'
anciens, dont on admira long-
temps en France les modifies sans
les imiteif. Le sujet que Julien
avait choisi était un bas-rélîef re-
présentant Sabinus offrant son
char aux Vestales^ obligées^ de fttir*
les Gaulois tdinqueurs de Rome.
Bn 176S, îl fut envoyé à Rome,
comme pensionriaîre, etdefmeu^'
ra 4 ans dans cette ancienne ca-
pitale du 'monde , constamment'
occupé de l'étude del'antique. Le>
deux belles copies qu'il fit pour"
le président ïfiocqùart , de VApol-
Ion' du Belvédère et du Gladiateuf
combaitant, prouvèrent combien
il avait profité de cette étude. Tan-
dis que Julien était à Rome, le'
goiivernement chargea G. Cous-
tou du mausolée du dauphin et de
son épouse , inhumés dans la ca-
thédrale de Sens. Coustou, sur*
qui la main du temps commen-
çait déjà àr s'appelsantir, pensa
avec raison c(ue son élève Julien
était le sculpteur le plus capable
de le seconder dans cette grande'
entreprise, etlui associaBeauvais,
son condisciple et son ami. Ce
fut donc de ce beau monument
que Julien s'occupa à son retour'
de Rome. La figure de Vlmmorta-^
Utéy qui est un chef-d'œuvre, est
entièrement de lui; mais elle ne'
contribua que peu à sa réputation,
la gloire de l'avoir faite se repor-
' tant sur Coustôti, d'après les usa-
ges même de l'académie, qui ne'
ces^it de^ considérer conmie élè-
ves les artistes'qu'elle n'avait point
encore admis dans son sein. On
assure même que Coustou , pour'
jouir sans partage de l'honneur
de l'exécution , conseilla à Julien
de retourner à Rome, en Tassu^
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JUL
rant que soo talent n'élail poîot
eocore assez formé. Celui-ci 9 qui
aTait déjà 4^ ans, cédant enfin
aux conseils de ses amis qui Ten*
conrageaient à vaincre sa modes-
tie, jugejSi qu'il était tempe de se
mettre sur les rangs pour entrer
à racadémie^ et commença les
épreuves exigées par les rëgle-
meo^. U fit une figure représen-»
tant GmUmède visant le. nectar ^ et
la présenta sous les auspices de
Coustou, alors recteur de l'aca^
demie. Celte figure, moins parfaite
peut-être que celles qu^l a faites
depub, mais aupérieure à celle»
que beaucoup de membres de Ta^
cadémie ayaient produites pour
leur réception, ne fut point agréée;
ce qui étonna beaucoup les hom-
mes éelaîrés et impartiaux, qui
t considérèrent ce refus comme l'ef-
fet d'une basse jalousie. On alla
même juscpi'à dire que Coustou,
loin de fayoriser son disciple , lui
avait aussi xefusé son suffrage.
Ce coup accabla Julien, qui, dans
le découragement où il tomba,
eût abandonné son art, si des
amis tels que MM. Quatremére
de Qmncj et Dejouz ne l'eussent
encouragé à se remettre sur les
rangs. Il céda à layoixde l'amitié,
et présenta, en 1778 , le modèle ^
de son Guerrier mourant. Alors
tous les suffrages assurèrent son
triomphe, le modèle fut agréé; et
Julien, chargé de l'exécuter, en
marbre , fut reçu académicien
Tannée suivante, dès que l'ouvra-
ge fut terminé. Dès-lors il put
prendre place parmi les sculpteurs
français les plus célèbres. Chargé,
par M. d'Angiviliiers , de faire les
statues de La Fontaine et du Pous
sin, il fit revivre sous son habile
JCL ' 5i
ciseau Tadmirabie simplicité du
Bon t homme. L'exécution de la
statue de Poussin fut interrompue
par la révolution ; et l'auteur ne
termina cette belle statue que peu
de temps avant sa mort , arrivée
le 17 décembre i8o4> ^1 ^^^tt fait
dans l'intervalle, lastahie de la
Baigneuse f destinée à la laiterie
de Rambouillet, production char-
mante qui orne maintenant le pa-
lais de la chambre des pairs, et
qu'on ne se lasse point d'admirer.
Il fit aussi pour le château de
Rambouillet deux bas -1 reliefs de
1 5 pieds de longueur sur 5 de haur
teur, représentant, l'un Apollon
chez Admètey et? l'autre la fable de
la chèvre Amalthée; ces morceaux
qui depuis furent placés ù la Mai-
maison, réunirent tous les suf-
frages. Julien exécuta aussi un
des bas-treliefs de la non velle églî.«e
de Sainte-Geneviève, que la ré-
Yolution a fbit disparaître , et plu-
sieurs copies d'après l'antkfue ,
que le baron de Juy, son ami ,
Ud aTait commandées pour la ville
de Lyon. Le plus grand plaisir de.
Julien fiit de favoriser les jeunes
gens qui se consacraient à l'étude;
des arts; jamais les succès de ses
rivaux n'excitèrent s^ ^ousie , et
sa modestie fut au moins aussi
grande que ses lalens. Pour per*
pétuer l'amitié qui les unissait,
Claude Dejoux éleva, à la mémoi-
re de cet artiste distingué, un mau-
solée qui ornait le jardin des Mo-
numens français « et qui depuis fut '
transporté au- cimetière de Mont-*
Louis ( appelé vulgairement du
P. La Chaise). Julien était, lors-
qu'il mourut, membre de l'institut
de France.
JULIEN ( LR COMTE Lotiis-
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3a
JUL
' JosEFH-ViCTOR ) , iiiaréchal-de-
camp et commandant de la lé-.
gîon-d'honneur, né au mois de
mars 17649 s'attacha , en 17899 à
M. de La Fayette, qui 9 pendant les
orages de la révolution, l'employa
utilement en qualité d'aide^e-
camp. Le parti constitutionnel 9
que ce dernier défendait, ayant été
proscrit après la journée du 10
août 1 792 , et lui-même obligé de
quitter l'armée qu'il commandait
aux frontières à cette époque, M.
Julien , que diverses circonstances
avaient empêché de suivre son
général, se trouvait à Paris en
Fan 2 (1794). Il ivA arrêté , et
enfermé dans la maison d'arrêt
du Luxembourg; mais la journée
du 9 thermidor, ou plutôt les sui-
tes de cette journée, le rendirent
' à la liberté. Il reprit du service ;
fut nommé maréchid-de-camp en
i8o5, et obtint, peu de temps
après , le titre de commandant de
la légion-d'honneur. Pendant les
cent jours j M. Julien fut nommé,
Ear Napoléon , préfet du Morbî-«
an , en remplacement du comte
de Floirac, qui le remplaça à son
tour, après la seconde invasion
des étrangers.
JULLIAN ( Pi«rre-Louis-Pas-
gal) ,iié ÀMontpellier, d'une famille
honorable , qui aopcupé des places
importantes dans la magistrature,
la finance et l'armée. Il fut d'a-
bord destiné par ses parens au
premier de ces états ; mais un de
ses oncles , capitaine au régiment
de Piémont cavalerie , et chevalier
de Saint-Louis , l'ayant engagé à
prendre le parti désarmes, il ve-
nait, d'acheter une lieutenance au
régiment des gardes- françaises ,
quand la révolution du 14 juillet
JUL
1 789 amena^ le licenciement de
ce (Corps. Tournant alors de nou-
veau ses regards vers la ma^s-
trature, M. Jullian se rendit à
Montpellier pour étudier le droit.
A peine avait-il commencé ses
études 9 qu'un décret de rassem-
blée nationale vint supprimer les
parlemens, le 6 septembre 17^0.
Ne sachant plus quelle profession
embrasser, et ayant assez haute-
ment énoncé des opinions con-
traires à la révolution , il se. fit des
ennemis dans sa ville natale , et
courut même quelques dangers
dans unesémeute populaire , où le
président de BousseiroUes, son
apii, fut blessé d'un coup de feu.
Il quitta alors Montpellier, et vint
à Paris où résidait son père. Le
roi venait d'être ramené de Va-
rennes; les infortunes de ce prince
exaltèrent la tête de M. Jullian ,
qui trouva le moyen de lui être
présenté. Louis XYI l'accueillit
avec bienveillance « et , depuis
cette époque 9 il parut fréquem-
ment au château des Tuileries. Il
s'y trouvait dans la. nuit du.9 au
10 août. D'après les informations
qu'il avait recueillies 4 M. Jullian
instruisit le roi des dispositions
qu'on avait faites .dans les sections,
pour venir assaillir le château à la
pointe du jour. Il ne s.'y trouva
pas cependant au moment de
l'attaque, parce que, trompé par
des renseignemens postérieurs ,
qui annonçaient qu'elle n'aurait
lieu que le 11, Û s'était retiré
pour prendi^e quelque repos, ayant
déjà passé plusieurs nuits. Ré-
veillé à 9 heures du matin, dans la
matinée du 10, par le bruit du ca-
non, il tenta vainement de retourner
au château , dont toutes les issues
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J13L
étaient gardées. Bientôt les cris de
yictoire du peuple et le massacre des
Suisses , ne lui laissèrent d'autre
ressource que celle de la fuite; il
parvint à sortir de Paris le ii
août, entre quatre et cinq heures
du matin, et se rendit à Clichy-
la-Garenne ^ che& un de ses amis,
où il demeura caché. Apprenant
que des poursuites étaient dirigées
contre lui, il se retira successive-
ment dans une petite maison so-
litaire près de Yersailles, puis
dans une autre retraite que lui
procura le propriétaire de la ver-
rerie de Meudon. Enfin, il iîit dé^
couvert le 8 octobre i^gS, arrêté
et conduit dans les prisons de
Versailles, par ordre du comité
révolutionnaire de cette ville , et
subit une captivité de i5 mois.
Mis en liberté 3 mois après le
9 thermidor, M. Jullian crut de-
voir marquer sa reconnaissance au
parti thermidorien auquel il de-
vait la vie. Poursuivant sans relâ-
che les hommes accusés de terro-
risme, il fut bientôt considéré
comome l'un des chefs de cette jeu-
nesse qu'on désignait sous le nom
de \si jeunesse dorée. Le lo germinal
an &, il présenta à la convention
une adresse dan^ laquelle il de-
mandait le jugement de Billaud-
Yarennes et de ColIot-d'Herboîs.
Ayant j dans cette séance , été dé-
noncé comme chevalier du Poi-
gnard , par Bourdon de l'Oise ,
plusieurs députés de la Montagne
proposèrent de le mettre en ari*es- >
talion; mais cette proposition
n'eut pas de suites. Pendant les
msurrections des 12 germinal et
1*' prairial an 4 9 il se rendit suc-
cessivement dans plusieurs sec-
tions qu'il engagea à se rallier pour
JUL
55
défendre la convention menacée.
Dans la seconde de ces journées, il
eut ses habits déchirés et fut au mo-
ment de partager le sort de l'infor-
tuné Féraud. Le 1 5 vendémiaire, il
se rangea du côté de la convention;
il accompagna depuis le représen-
tant Fréron à Marseille, pour y
arrêter les progrès de la réaction.
M. Jullian, dans un méhioire qu'il
publia à son retour, s'applaudit
d'avoir rempli cette mission sans
qu'une seule goutte de sang eût
été versée. Le 3o avril 1797, il fit
^ insérer dans le Moniteur^ un arti-
cle courageux relatif au général La
Fayette, injustement détenu dans
les prisons de l'Autriche. Il deman-
dait que, par un article du traité de
paix qui allait se conclure entre la
république française et l'empereur
d'Allemagne , les fers de l'illustre
prisonnier fussent brisés. Après là
journée du 18 fructidor an 5 (4 sep-
tembre 1797 ) , accusé d'avoir
participé à une radiation d'émi-
grés, M. Jullian fut arrêté, et dé-
tenu au Temple pendant 6 mois.
Traduit pour cette cause au tri-
bunal criminel de la Seine, le 5
mars 1 798, il fut acquitté à l'una-
nimité. £n 1795, il avait vCon-
nu à Marseille Lucien Bonapar-
te; ils renouèrent cette connais-
sance après le 18 brumaire; mais
il ne fut jamais en faveur au-
près de Napoléon , qui l'exila
deux fois. Chef d'escadron de la
garde nationale en 1809, il fut
envoyé nrès du maréchal Ber-
nadette (aujourd'hui roi de Sùè«
de), alors chargé de repousser
l'agression des Anglais contre An-
vers, et fit près de lui, pendant
deux mois , le service d'officiçç
d'ordonannce. De retour à Pari^,
5
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34 Jt5L
H. Jullian fotenooretnenacéd'étre
enfermé à Yîncennes; il parvint
cependant à obtenir la persaission
de se retirer en Francbe-Comté ,
où il passa i4 mois chez le
prince de Beaufremont, son ami.
Après ce temps 9 il reçut du direc-
teur des droits-réunis, une corn*
mission pour se rendre en Italie y
dans rintérêtde cette administra*
lion. Cette commission était une
lettre d*exil , puisqu'on lui enjoi-
f;naitde partir sur-le-champ, et de
ne point repasser les Alpes sansam
nouTcl ordre. Il parcourut les
divers pays de Tltalie^ et, lors-
que par suite des éyénemens
de 18149 ce pays rentra de nou-
veau sous la domination autri-
chienne > M. Jullian revint, en
France, après s'être préalable-
ment rendu à Parme, où était
établi le quartier - général du
roi de INaples ( Joachim Miifrat ) 9
afin d'y chercher. un appui contre
les vexations que faisaient éprou-
ver aux ftgens français leurs
insolens vainqueurs. IL passa quel-
ques jours à Pans, et retourna à
Maples^ où il se serait probable-
ment fixé , sans le nouvel orage
qui gronda sur ce pays. Rentré
dans sa patrie en 18 1 5, M. Jullian,
témoin des scènes d'horreur qui
désolèrent le Midi, et persécuté
lui-même , se hâta de quitter en-
core une fois ce pays malheureux.
Il s'est établi depuis dans les en-
virons de Bruxelles, où il se
livre à l'étude, et sans renon-^
cer à sa patrie , où il fait de fré-
quens voyages. Il s'est aussi ren-
du en Espagne, et a publié un
ouvrage sur la révolution de ce
pavs. Les autres écrits publiés par
M.^laUldn^sont : i"* Mémoire sur
JtL
ié Éiiàif Paris, prairial an 4> ^^
Fragment histcrigues et pùlitiqù^ii
Paris, i8o4; 5" Souvenirs de mti
vie, par M. deJ j » parties,
vol. in-8*; 4* Considérations poii^
tiques sur les affaires de France ei
d'Italie, pendant les trois pre^
mières années du rétabli ^sèment des
Bourbons sur le tràns de France ,
Bruxelles 9 1817. Ce dernier ou-
vrage est pleind'intérêt et de faits
curieux.
JULLIAN (N. ), de Gareatan,
était professeur à l'université de
Paris lorsque la révolution éclata.
(Jn grand dévouement au nouvel
ordre de choses le fit remarquer
dans la section du Panthéùn, où il
demeurait, et le fit choisir, en 1 795,
parle comité de salut public, pour
remplir une mission secrète. On
lui confia, à cet effet, une somme
assez considérable en assignats.
Bientôt il annonça qu'il avait été
volé. Voulant détruire les soup-»
çons que l'on formait sur sa pro-»
bité, et qui l'avaient rendu l'objet
de poursuites, il demanda à être
mis en jugement , et obtint enfin
cette faveur après 6 mois de solli^
citations. Il fut solennellement aci
quitté en 1795. En 1800, il passa,
en qualité de seorétaire-généfal,
à la préfecture du département
des Basses -Pyrénées, et depuis,
il a été perdu de vue. M. Jullian
avait publié, avant txstte nomina-*
tion, i* Elémens du bonheur pU'*
blic, ouvrage d'éducation; a* Ré-*
flexions sur le retour des émigrés
en France.
JIJLLIEN (dbia Drôms, Mabg-
AwTOiiïi), né en 1745^ au Péage
de Romans , dans la ci - devant
province du l>auphiné , dé-
puté à la oonventiçyn national*
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jyar Ks dc^rtetnmt ée la Drôme.
Ap^ avoir ooBsaeré sa jeunesse
à des travaux utiles^ qui t lui aé*-
«ju^eot une honnête aisance^ il
était Tenu s'établu* àr'Paris) po«r
y suivre rédoeation de ses enfan^^
âés Nâatione Inttikie^ et la Gorre»-
pondanee qu'il entretenait a?ee
raTooat-gétoérai dervan à Greno<*-
ble> 6t quelques autres homiiiee
dislîiiguée du Dauphiné y vere le
tîoaiineaeeiiiéht de la réyoiùtion;
«es lettres brèiante^ de piairiotis*-
1^, ifài furent lues aTeo avidité
dans sen dépitt^rement^ attirèrent
Mt lui raUe^tien de ses^ coftei^
(o^ens. il fut élu par eax membite
«upliléam à l'assènlbiée législatif
te «A i^i ^ et rannée suivatii<e ^
député à lu i^tenvéUtiofl. L'âtnè
ftrd^iité et possionhée de iullieh
ie)>nrta à se lier art^ les hommes
rpn ^é prétendaient à eette époque
lis seuls «mis sittcère* dé Itfliber*
té. Né trouvant pas lés Qirontttnt^
mêi répiibticaln^^ il se^ prononça
fortemetit contre euxy et se fit de
Iftoinbreux enneiliis , taim au de^
hers qu'au seiti fiaêftie de Faasem->
blée nationale. On lui reprochait
une exahatimi éiltrêïne de prin^
cipesrévotlitioiiiialreB^ un dèvottoi
ment absolu au parti <{it ée la
^èntûgng, ^i m^ liavsottë intimes
avec les ehef^ de cette faction^
Dans lé procès des roi ^ il Tota
pour la peine' k plttà sévère, banê
appel et sand suivis. JuHleo ne
panit cepetidâftt que rareihéftt à
la tribune; i! y éleva il** jofw laf
voix pour arrêter le glaive fevé sur
«m dé ses compatriotes établi à
Lyon, (^n'on avairproposé dèira-
dairè, séatîce tetiàMite, ari tribu-
nal réTolufiotihtiiilé. IlplaMâ quel-
quefois, deirtritàj la cause d'ku-i
JUL 35
tiraB àndheciiieus actusés : et il est
juste d'observer que ce députe ,
sou vent et violemm en t attaqué par
ses adversaires , n'occupa aucune
^<t ces missions dans lesquelles
plusieurs de^ës ebllègues^ char-*-
gés d'organiser la terreur, se fi-
rent une réputation si funeste;
qu'il n'usa poiftt de son crédit
pour s'enrichihy et^ qu'il ne soU**
«ta pas^, âprèfe la session oonven*
tîomidle, de places lucratives*
Btxtployé^ peUdânt^uèlquetemps^
en qualité de comnifSi^ai^è du d}->-
rectoîre prés de J'âdmînistratidfl
du- département de laDrèâïev il
dontia bieMôt s^ démi^sioA^ eif $é
retira éntîèremètotdjgs af&fV-ee p^r
se livrer à la liftéirâtut^. tf a pu-»-
Mié de» Oèû9êtUës:p^ëti\ifU^ê^ qui
obtinrent des éloges êatks le Mér-^
curefditïgè alors' pfer La Harpe et
Fe^ifanes. lUUten è^t' mort , deitis
sa davnpagne auprès' de ftomftài^
en i8^i. ' ' "
IULLIBN (M. A.)^ fils du pré4
cé^dent, est ué à Paris ert ijf^5^
fit d'excellentes études & l'Uni ver-J
site <àe tétte ville , et t^ttMûat im
eo^rs de rhétorique pendant IM
dernière aunée des séances del'às^
sè^tïblée c6n<stitlàâtit^^ Témt^fhde^
effottsênrergiquesd'Uii graftd nètà>^
hfé de patHotes pour combattM(
et détruire les anciens abus>' èflf
pour fonder la Hberlé polylïqu^ ^
kf jéutte Jollien fut de boritici
heure associé à leurs séhtimens et
à leurstrf^ayaui. Bft 17^^, iifitùtf
voyage en Aùgïe*erré, et il j àh^
tînt J amitié dû tiéléhre lordStah^J
hdpe, l'un des chefs de rôppôdi-
tion, auquel il ffvait été necoih-
mantié par le duc de Là Rochefou-
cauld et 'par Condy)rcet Lord
Staûhopè le toit bientôt à mérité
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56
JCL
de coonaîtpe toutes les menées de
Pitt et du mlmstère britannique,
pour favoriser la contre-révolu tion
et bouleverser la France. Tandis
qu!6n agitait ce "pays dans Tinté-
rieur, on provoquait au dehors les
gouvernemens étrangers à Tenva-
bir. La nécessité de prévenir une
invasion , de conserver Tindépen-
dance nationale et Vintégrité du
territoire, fit adopter des mesu;*
res viotentes et terribles, aux-
quelles se joignirent des actes de fu-
reur et des vengeance^ populaires,
qui fournirent plus d*uae fois aux
ennemis de la révolution les oc-
casions d'en calomnier les prin-
cipes, en la. précipitant dans de
coupables eiceès. M. Juilien, obli-
.gé\ de quitter l'Angleterre ; pour
n'être pas j^tteint par les lois sur
rémigration , fut d'abord, à son
retour en France, employé comme
fii^e-commissaire des guerres à
l'armée des Pyrénées commandée
par le gêpéral en chef Servan ,
frère de l'ami de son père. Devenu
ensuite commissaire du comité de
salut public à Bordeaux , pendant
une, époque tristement fameuse y
par l'exaltation des esprits et. les
fureurs auxquelles les différei^
partis se livraient, M. Juilien, à
peine âgé de 18 ans, et dans tou-
1;e la fougue d'une adolescenoe
passionnée, rempli cette mission
importante avec un zèle ardent.
Des excès déplorables avaient
été commis,. M. Juilien en re-
jet^ tout lé blâme sur les dépu-
tés en mission qui avaient des
pouvoirs; plus étendus que les
siens. Il attaqua depuis, lui-même,
ta conduite du sanguinaire procon-
sul Carrier, et de. quelques autres
ultra-révûlutiponaires^ contre les-
JUL
quels il ne craignit pas de se pro-
noncer avec énergie, et qui ne tar-
dèrent point à se venger. M, Juilien
avait obtenu du gouvernement le
rappel de Carrier, en prouvant
que ce député déshonorait, par
ses cruautés, la mission qui lui
était confiée. La ville de Nantes fit
écrire à M. JuUien une lettre hono-
rable , pour lui exprimer sa recon-
naissance : mais Carrier, rentré
dans le sein de la convention, se
réunit, le 1 1 thermidor an 2 (1794)9
à l'un de ses collègues qui avait
rempli à Bordeaux une mission
presque aussi sanguinaire que celle
de Carrier à Nantes ; et ces deux
députés, dont l'un venait d'être
nommé membre du comité de sa-
lut public, accusèrent de concert
M. JuUieii, et le firent arrêter sans
qu'il pût obtenir d'être mis en |a-
gement , malgré ses vives récla-
mations. Après une détention de
14 mois,, il fut remis en liberté
par un arrêté du comité de sjlreté
générale, qui déclarait quesa con-
duite publique avait été reconnue
exempte de reproches. M. Juilien
se chargea , bientôt après , 4^ la
rédaction de l'Orateur Piéà^ien ,
fournaldans lequel ilsi^^ala tour-
à-tour, d'un côté, les imprudences
et les. folies de quelques homngies
inconsidérés et exaltés qui vou-
laient une démocratie sans limites;
de l'autre, la marche- fausse et té-
nébreuse d'un gouvernement fai-
ble et hypocrite, qui ne savait, ni
constplidei; , ni établir sur des ba-
aes soliifes, la liberté publique. 11
obtint ensuite , pour passer dans
l'étranger, une commission de
<ïapitaine - adjoint à l'état - major
dans une légion italienne. A l'é-
poque des préliminaires de la paix
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de Léoben, qui préparèrent le traî'*
té de Campo-Formio , le général
en chef Bonaparte appela auprès
de lui M. Jullien, et remploya
à des trayaux particuliers et de
confiance. Il lui fit rédiger, sous
le titre de Coutrier de f armée
(fltaiief un bulletin politique, se-
mi-ofiiciel, destiné à présenter
tour-à-tour à Tarmée la situation
intérieure de la France, et à la
France les sentimens et les yœux
de l'année. Sa rédaction ne satis-
fit cependant pas toujours celui qui
remployait, et M. Jullîen éprou-
Ta une esp^e de disgrâce; mais
il n*en fut pas moins compris quel-
que temps après, sur la liste des
personnes choisies par le général
Bonaparte pour être employées
dans l'armée expéditionnaire d'E-
gypte; i|ne resta que 8 mois dans
ce pays, et obtint, pour cause de
santé, la permission de revenir
en Europe. Il débarqua à Livour-
ne, alla joindre le général "^^en chef
Ghampionnet à Borne, fit auprès de
ce général la campagne deNaples,
fat nommé, par lui, secrétaire-gé-
néral du gouvernement provisoi-
re de la république Napolitaine, et
reprit avec activité l'exécution du
plan qu'il avait proposé , quelques
années auparavant, au général
Bonaparte, pour l'organisation in-
dépendante et fédérative de l'Ita-
lie. Le général Ghampionnet ayant
été rappelé, et arrêté à son passa-
ge à Turin par les ordres du di-
rectoire-exécutif, M. JulUen par-
tagea sa disgrâce, et fut lui-même
emprisonné dans le fort Saint-
Elme à Naples; puis renvoyé hors
des états napolitains, sans qu'il
lui fût permis de rentrer en Fran-
ce. Après la journée du 18 bru-
JUL , 57
maire et l'établissement du gou-
vernement consulaire , M. Jullien
fut employé dans la campagne d'I-
talie à l'armée de réserve. Après la
mémorable bataille de'Marengo,
il fut chargé de rédiger un mé-
moire sur l'organisation des divers
états de la péninsule italique. Ge
mémoire présenté au premier con-
sul, a depuis été imprimé dans le
tome IX du Recueil des pièces offi'
cieliês sur Napoléon, publié par
M. Schoellen 1814 et i8i5. Deux
missions relatives à l'entretien des
troupes françaises, furent succes-
siven>ent «confiées à M. Jullien,
l'une à Parme , l'autre en Hollan-
de. Au retour de cette dernière,
une conversation politique qu'il
eut à la Malmaison avec le pre-
mier consul, fut suivie d'un ordre .
au ministre de la guerre de l'éloi-
gner de Paris , et il fut attaché ,
comme membre du corps de l'ins-
pection aux revues, à la i5* divi-
sion militaire, où il resta jusqu'à
la formation du canip de Boulo-
gne. Il composa, pendant cette es-
pèce d'exil, les deux ouvrages
suivans : Essai (général (t éduca-
tion physique 9 morale et intellec--
tuelle, et Essai sur l'emploi du
temps. Il fit aussi parvenir à l'em-
pereur Alexandre, par suite d'un
ukase de ce monarque inséré dans
le Moniteur de France , deux mé-
moires , l'un exposant le plan d'u-
ne école militaire et industrielle ,
l'autre sur Vorganisation simpli--
fiée des chancelleries , ou minis-
tère de l'empire de Russie, L'em-
pereur lui écrivit une lettre flat-
teuse, accompagnée de Fenvoi
d'une bague enrichie de diamans. s
M. Jullien fit les campagqes d'Ulm
et d' Austcrlitt , à la suite desqu^el-
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/<^oogIe
58
JL'L
'le& il obtint la permisBM)Q de re^
venîrdanssa famille à Paris. Cbar^
^é des détails de rhabillement des
tsoupes, il coiuerTa pendant 4
années^ de 1806 à i8icft,oe8fonc-p
tîons qui lui imposaient TobLiga-
tibn de travailler touftles mois avec
Fempereur; mais une nouTelle
disgrâee Téloigna encore de Paris
et de la Fraripe. Envoyé à Milan,
et chargé de l'inspection d'une
partie des troupes françaises en
Italie n il fut accueilli arec beau**
coup de bienveillance par le prince
£ugène^ alors vice-rot. Mais ce
prince, après son retour d'un
voyage à Paris , ne lui fit plus un
accueil aussi favorable. A la fin
de 18] 3,, M. Jullien fut ari^té à
Mantoue par ordre de Napoléon,
il était accusé d'avoir fait un i»é-»
molire politique contré l'empereur.
Sie» papiers furent seim , mais on
n'en trouva point qui fîussent de
nature à le compromettre; il ne
put néanmoins les recouvrer, aînsi
que son entièife liberté , qu^après
l'abdication de Napdiéon. Il re-f-
Tint alors en France, et fut envoyé
à Grenoble par le ministre de la
guerre^ pour l'organisation etl'ins-
pection des corps d'artillerie ; mais
à peine échappé aux poursïûtes
de la police impériale , il fut bien**
tôt disgracié comme bonapartiste.
Il 8fe rj^n^it alors en Suisse^ au-
près dé ses en fans et de son ami
Vemloizl M. J^Hién fut l'un
dés fondateurs du journal rjjî^
dépendant y qui est devenu le
ConstiiuHomiel. Il avait déjà,
vers la fin de 1817, pubHé divers
écrits Sur Us éUctions et le Mmtmi
éhetorM, ouvrage qui (di^tint un
iPuecès mérité , et qui a eu plu-
«ieufis éditiofis. En 1819, M. Jul-
JUL
lien détemiîna un oertaio nMobre
desava^ns^ depublicistes, delil-p
térateurs et d'artistes, à se réunir à
li|i pour rédiger un dowmai cen^
irai de la cmiisMtiou ^ 9&a& letkre
de Reoae encyclopédique* Ce re-^
eueil, qui paraît par cahier» men-
suels depuis ^ années, présente
un tableau abrégé et comparé des
travaux utiles à rkumanité dans
tous les genres, «t dans tous les
pays. Indépendamment iks ouvra-
ges cités cit'dessaa, il a eneore
pqblié : Esprit de la méùhode d*é-
dacaiion de Peeialozzi, 18 13, 3
vol. in-r8* ; Mémariai keraire , ou
Tkermomèire^l'empM du tempr^
i8i5, in-8''; Agenda gHiértU , eu
Mémùrial pertatifunwereeé, livret
praUfue d'emploi du tempe 9 5^
édition, 181 5, in- 12.
JULU£N(Avc»»b), frévedu
précédent, est aé au Péage de
Romans, en 1779 ; fit ms premièf es
campagnes aupiés de son feècc en
kg3Ppteet enitalie; fut emsuite, pen-
dant 8 aiinées,secrétaiffe particulier
du général Dejean , ministre de la
guerre , et BeiBBaé succeasivemeot
eommisaaire des guerres», sous-?
inspecteur a»x revues, et sous4a-r
tendant militaire. On a de lui un
E^eai sur l' ordre ^ 1&17, où il ex-r
pose des moyens simpAssiet faelles
d'appliquer dans les acienet», et
suvtout dans l'adininislrûtioa pu-^
yiqae, une médiode assez sûre
pour que tout y âoit caaveaable-
ment classé, et ^u'il ne puisse ja-
naà$ s'y introduire aucune «onfu-t
sîoi^ ni àttOun désordre^
JULLIËN (AxDKÀ), auteur de
pkisieMTs ouvraig^s utites , a'se&t
partsculièrement livré à de Io&t
gués recherches sur les d|£Ssnenft
yignebles^qui ont a^(|ai» quelque
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. (
•élébritédMis tiKites 1» parties dii
mondo. II a dierdié à dél«rmîaev
d'une nuffliére précise leur kMtXk-*
due, leurs produit»^ la clftssiâca-»
tion de Itors vins, efc il est par*^
reau à Ibnner, pour Tétrangev
anssi-bien fue pour la France y
une espèee de siéUistiqus vineuse f
mai est d'an grand intérêt. De sea
aperçus^ il résulte que les ¥ignea
«pi cooTrent ly^^^^y^ hectares
9or Ifl silriaee de la France^ pro-?
ëaisent annueUemenl , terme
BOjenySi,,! 19,4^2 hectolitres en^
TiroQ. Il a encore publié sur cet
important sufet les onTrages sui-*
Tan» : i* Àppttreiis perfêcUânnéa ,
propreté imnêvaser leêvim et tm-
trêê liqmurs^ mêc ottsans eammttr
nicatwn mee l^air, 18099 tn«ta;
%* Manuei du sommêiùr, au ins"
truttiom prmtifuê iur ta mamèrê
ée sêigwr iss pins, dédié à M. le
sénateur Cbaptal^ %8i5| în-*is^;
3* Topographie de, tous Us wgna-'
hées connus, suivis dl une cUtoaifissh
Usngsmér aie dos vint, rêiô^ tn*8\
M. JuMien a inveoljé une espèce
de Cannelle^) nmnmées aérifères^
pour tranaraser les Tins en bou-
teiflea.
iUMBLIN (J. D.>,doctenr.re-
gem et profossenr de l'aneienna
Faculté de médecine» devint an*«
suite prafesaauv daphyaicpie et de
Biathéfliatôqaes au Prytanée firan*
fsk, Ses talens comme méNiacin
et coannie physicîeik lai avaient
acquis de la célébrité^ el loswyae
M. de Ghoiseul-Gouffier fut naaoh
mé à ranaibassade de Constante ,
nople, if le choisit pour fttre Tua
des savans qui l'acconipagnàreftl
dans ce voyage* Arrivé éana la
eapitak àe rempiraoUBibao, in^
ttclpt y ût^ «cni)oiMeniènft anree
JUH
S9
l'abbè Spalanaaoi^ son ami, des ex*
périences microscopiques t dont
les résultats amenèrent plusieurs
découvertes précieuses. Pendant
tout le temps qu'il séjourna dans
cette Tille ^ il s^occupa de rocher-^
ohes relatives à tout ce qui con-
cerne l'histoire naturelle de la
Turquie. On doit à ce savant l'ii}*
vention d'une machine pneuma-
tique d'une stnicture particulière^
et celle d'une nouvelle pompe à
feu« Comme physicien, il trouva
aussi le moyen de prendre l'eau
ao haut des syphons recourbés s
sans que le courant établi dans la
sypfaon se trouvât interrompu» Il
était parvenu, par un grand noBH
bre d'expériences, à reconnaître
tous les effets que peut produira
l'électricité sur l'économie ani-
male. En parcourant les rives de
la mer Noire, iL découvrit les rui-
nes de la ville de Githium , dont
arant kii aucun auteur n'avait
parlé. Cette découverte devint
l'objet d'un Mémoire ^ que depuis
il. présenta à l'institut. Il a publié
plusieurs bons ouvrages, parmi
lesqueb 00 distingue un Traité
élémentaire de physique et ds chi-
vAie, dont le i** volume parut en
1S09, peu de temps avant sa mort.
Le ai*, qui derak traiter des Scisn^
ces physico-mathématiques, estres*
té en ofianuscrit. Jumelîn mourut
à Parî&> en 1809.
JliMILHAC- CHAPELLE (m
BiAaariNi)^ nommé, en septem^
bre iSiSt à la chaml>re à^ dépu-
tés, par le département de Sm»*
et-Qise, fit partie de la maîcaité
de cette chambre ^ avec laquelle
îà vota constamment. Lorsqu'à!»
mois d'avril 1816, AI. Lanhàse-
Vâknk proposa de Eonse^re dasùi
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46
JCN
les mains des prêtres les registres
de rétat^ciyil, M. de Jumilhac ap-
piiya fortement cette proposition
qui pourtant ne fut pas adoptée.
Il publia alors des observations
tendant à prouver qu'elle était es-
sentiellement nécessaire sous le
rapport des principes religieux.
Il avançait même, sans le persua-
der, que les registres de Tétat-ci-
vil étaient tenus par les municipa-
lités avec si peu de ^oin, qu'il s'y
commettait dés erreurs telles, que
les noms et prénoms d'une femme
avaient été mis pour ceux de son
mari mort, et qu'une jeune fille
avait été enterrée comme étant du
sexe masculin. Il s'appuyait sur-
tout, en demandant le retour à
l'ancien usage, de cette maxime :
A côté de r avantage (T améliorer est
le danger d^ innover; et il ajoutait:
«Pensée sublime, qui d'un seul
j» trait retrace la destinée des em-
» pires et la folip des siècles qui les
»ont renversés.» Après la dissolu-
tion de la chambre de i8i5, M. de
Jumilhac fut réélu, toujours par
le département de Seine-et-Oise.
Il siégea, dans la session de 1816
à 1817, à l'extrême droite, mais
ne parut plus à la tribune, et vota
avec la minorité. Le baron de Ju-
milhac est mort peu de temps a-
près cette session.
JUNOT (Andoche), duc d'A-
brantès, général de division, colo-
nel-général des hussards, et grand- .
cordon de la légion-d'honneur,
naquit à Bussy-les-Forges, dépar-
tement de la Côte-d'Or, le a3 oc -
tobre 1771, et mourutle 29 juillet
i8i3. 11 était, à l'époque de la ré-
volution, étudiant en droit, et
partagea 9 en 1792, cet enthou-
siasme guerrier qui appelait les
JDN
Français à la défense de la patrie^
Parti dans l'un des bataillons de la
Côte-d'Or, comme simple grena-
dier» il se fit remarquer dans tou-
tes les circonstances par un cou-
rage à qui souvent on aurait pu
donner le nom de témérité. Atta-
ché, en 1796, au géqéral Bona-
parte, qui le nomma son aîde-de-
camp , il fit avec lui l'immortelle
campagne d'Italie , où il déploya
une intrépidité qu'on ne peut plus
nommer rare, puisqu'elle est de-
venue l'apanage d'un si grand
nombre de guerriers français. Il
suivit en Egypte le vainqueur de
l'Italie, montra dans toutes les
occasions le même courage , et se
distingua particulièrement au com-
bat de Nazareth , où il ne craignit
pas d'attaquer, à la tête de 5oo ca-
valiers , un corps de 10,000 Mu-
sulmans, qu'avec le secours de
Kléber il mit en déroute. De re-
tour en France, il y participa à la
révolution du 18 brumaire, et
continua de rempHr les fonptions
d'aide-de-camp du premier con-
sul. Au commencement de 1804»
il fut nommé successivement corn*
mandant, puis gouverneur de Pa-
ris. Il passa ensuite à l'armée d'An-
gleterre, en qualité de général de
division, et reçut le titre de colo-
nel-général des hussards. Le 1*'
février i8o5, il obtînt la décora-
tion du grand-aigle de la légion*
d'honneur. Envoyé en ambassade
à Lisbonne, la haute réputation
dont il jouissait engagea le prince-
régent  le nommer chevalier de
l'ordre du Christ. En i8o5, il quit-
ta momentanément ses fonctions
d'ambassadeur pour se rendre à
l'armée d'Allemagne. A la bataille
d'Attsterlitz il combattit sous les
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yeux del^apoléon, et fit desprodi«
ges de valeur. Il retourna quelque
temps aprèsàLisbonne;inaisla bon-
ne intelligence ayant cessé d'exis-
ter entre le Portugal et la France,
il qaitta le rôle d'ambassadeur
pour reparaître comme général.
Cbargé de prendre possession du
royaume de Portugal, lorsque la
maison régnante de ce pays T^ut
abandonné pour se retirer au Bré-
sil, il le fit sans éprouTer une
grande opposition; il obtint par
suite le titre de duc d'Àbrantës, ap-^
partenant précédemment à l'une
des plus illustres familles des bords
du Tage. Il n'ayait pour contenir
ce pays que peu de troupes, et s'y
maintenait depuis 2 ans, quand
lord Wellington, à la tête d'une
armée nombreuse, vint l'attaquer
dans Lisbonne. Junot et les bra-
ves qu^il commandait- soutinrent
l'attaque des Anglais avec leur
courage ordinaire; et si, en rai-
son de l'infériorité du nofnbre, ils
De parvinrent pas à faire lever le
siège à ces derniers , que proté'
geaient les babitans, ils en firent
assez pour obtenir une capitula-
tion des plus honorables. Par cet-
te capitulation , qui eut lieu le 5o
août r8o8, l'armée française et
son général quittèrent Lisbonne
ayec les honneurs de la guerre, et
sortirent du Portugal sans aucune
opposition. Cependant cet événe-
ment contrariait trop les projets
de l'empereur I<japoléon, pour
qu'il n'en témoignât pas quelque
ressentiment à Junot. Il fut dis-
gracié et resta sans emploi jus-
qu'en i8i2. A cette époque. Na-
poléon, voulant porter la guerre
au sein de la Russie, eut besoin de
s'entourer de nouveau de tous ses
JUN 41
braves. Il confia au~ duc d'Abran-
tës le commandement du 8"* corps
de la grande-armée ; mais les di-
verses positions qu'occupa ce corps
ne permirelit pas toujours à son
chef de signaler comme il l'eût
voulu son bouillant courage. II
se conduisit néanmoins avec beau-
coup de distinction, le 19 août, au
combat de Yalentina. A peine de
retour en France, le duc d'Abran-
tès repartit pour aller prendre le
gouvernement des Provinces -II-
lyriennes^ où il avait été précé-
demment nommé; mais bientôt
attaqué d'une maladie dangereu-
se, ses facultés intellectuelles pa-
rurent s'affaiblir. Ramené en Fran-
ce, chez son père, résidante Mont-
bard, le aa juillet i8i5, il y était
à peine depuis deux heures que,
dans l'un des plus Violens accès
de la fièvre qui le consumait, il
sauta par une fenêtre , et se cassa
la cuisse. Les transports qili l'agi-
taient dérangeant tous les appa-^
reils, l'amputation fut jugée né-
cessaire et ordonnée. Ce fut par sui-
te de cette amputation que le duc
d'Abrantès mourut le 28 du mê-<
me mois , laissant dans la désola-
tion sa famille et tous les habitans
de Montbard, dont , à une autre
époque, il avait été le bienfaiteur.
Sa tombe s'élève, sans ornement ,
au milieu de celles de ses compa-
triotes, avec lesquels il se confonr
dit toujours , et son cœur repose
au Panthéon. On ne lira pas sans
intérêt l'anecdote suivante, dont
l'authenticité nous est garantie par
une personne qui a bien connu le
général Junot. A son retour d'E-
gypte , il alla en Bourgogne voir
sa famille, et s'arrêta à Montbard,
lieu de ses études et de ses pre-
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43
JUIl
mîers plaisirs^ où rka tB bissait
piésâger alors qu*il dorait sitôt
terminer ses jours. Son plus grand
empressement en arrivant fut de
eourir chez ses anciens eamara-
deS) et de leur témoigner que la
fortune n'avait point altéré ks
sentimens de son cœur. Dans le
cours de ses visites^ ayant rencon-^
tré son maître , que depuis long-^
temps, il croyait mort, il se jeta à
son col et le serra dans ses bras
avec la plus vive émotioa. Le
vieillard , surpris de recevoir cea
témoignages d'affection de la part
d'un homme dont l'extérieur an*
nonçait l'élévation et la richesse 9
reste confus et incertain. « Com^
ment! dit Junot, ne me reconnais-
ses-vouapas? — Non, monsieur, je
q'aî pas œt honneur;— r-Quoî! vous
ne reconnaissez pas le plus pares-
^ seux, le plus libertin, le plusntiau-
vais sujet de vos écoliers P — .Se-
rait-ce monsieur Junot à qui j'au-
rais l'honneur de parler?» répondit
enfin le maître. A ces mots, le
général , qui ne peut s'^npecher
de rire de la naiveté du vîdillard,
Fembrasse de nouveau». Quelque
temps après , il lui fit une paft*
sîon. Le duc d'Abrantès , ami des
beaux -arts, et principalement de
la pdnture, possédait une collée-
tioB de tableaux du plus gra^d prix.
JDAIEN (PiekrbRogh), officier
distingué de la marine française ,
commandait en 1R09 la fré'gate
i* Italienne, faisant partie de la di-
vision de Lorient sous les ordres
de M. Troude. Deux divisions an-
glaises étant ven«ies bloquer les_
ports de Lorient et de l'île d'Aîx,
et annonçant assez clairement Fin-
tention d'occuper le mouillage de
la rade des Basques, le capitaine
iV9
Jurien refMt d<) M* Troude l'ordre
d'appareiller le 2)5 févri^i: ;au ma-
tin. Il mit à la voile, après avoir
réuni i V Italienne la Cybèle et la
Câljpsû, avec lesquelles il vint
mouiller aux Sahtes-d'Olpniie. Il
n'avait paseocore atteint le bu t qu'il
s'était pr(^p0sé, quand SvaisaeaiCix
anglais et une frégate ratta^uèreou
Aussi courageux que Jean Bart, la
capitaine Jurienn'était pashomme
à se laisser Ikitimider par le nom-
bre. Malgré l'inégalité des forces,
et personnellement aux prises a-
vec un vaisseau de 80 canon», il
soutint pendant 5 heures le feu
le plus meurtrier, et parvint à
entrer dans le port des Saines.
Après la première restauration^i le
roi chargea le capitaine Jurien
d'aller, en vertu du. traité de Pa-
ris, reprendre possession de l'île
de Bourbon. Il partit de BQcb«*
fort le i3 novembre 18 14» livrant
sous ses ordres la frégate YAfri^
caine et les flûtes V Éléphant, la
Salamandre et la Loire; s'acquitta
de sa mission avec autant de zèle
que d'inteUigenee, et rentra daa^le
port de Brest le 917 août 181 5. La
réputation du capitaine Juriea lui
valut, pendant la traversée, de la
part de lord Sommerset, gouver-
neur du cap de Bonne-Espérance,
l'accueil le plus flattewr. Ce brave
marin est au nombre des capitaines
de vaisseau en activité. I>e tels
hommes aauront en tous temps
faire respecter le pavillon de la
France.
JUSSIBU ( Aktowe-Laubww
bb), né à Lyon en 1748^ vint étu-
dia la médecine à la Faculté de
Parts, et y fut reçu dœteiMr eni 517».
Dès l'année 1770, i l'âge de %%
ans, il fot choisi par Lemoni^v
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Thnie M),
J^a^e^4x
t^^y^/. a^ iJ^t^.^^^^^.
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pour faife^au jardin du'Roî les le*
poos de botanique que ce célèbre
professeur) appelé auprès de LouU
XY, en qualité de pteinier méde*
ciu ordinaire 9 se Toyait obligé
d'interrompre. M. de Jus»ieu , é-r
lëye de Lemoniery dont il suivait
les caur9, et de Bernard de Jus-p
sieuy son oncle, rendit de grandi
serviœs à la scîenee 9 dont 'A faoi*
iita Tenseifioenient. L*écoledebo«
taoique, la même qui avait été é^
tablie ou plantée par Touroefort,
était trop resserrée. Les fiantes y
étaient placées sans ordre, etvl*
valent à peine dans un sol épuisé.
M. de Jussieu sollicita vivement
auprès de Bufîbn, alors intendant
du jardin du Roi , un changement
nécessaire ; et quand celui-ci eut
obtenu des fonds pour renouveler
l'école , M. de Jussieu profita de
cette occasion pour disposer les
plantes suivant une méthode nou-
velle , dont kf bases sont consi*
gnées dans un Mémoire imprimé
en 1775, dans le recueil de Taca^
demie, la nomenclature de Linné
avait succédé dans la science k
eelle de Toumefort. M. de Jussieu
Tadopta pour la nouvelle éeole
qui existe encore aujourd'hui, et
mit ainsi le jardin de Paris en har-
monie > avec les autres établisse^
mens de ce genre en Europe. M.
de Jussieu donna à Tacadémie deux
Mémoires : Tun sur lalamille des
renoncules, dans lequel il cherche
à fixer les principes pour la for-
mation des familles des j[>lantes;
l'autre , qui a été cité précédem-
ment, sur la méthode employée
par lui peur la classification la
plus naturelle, et qui devait servir
de base à son Gênera Plantarum,
Dans les Annales du Muséum , et
JUS
45
dans les mémoires qui y font suite,
il en a donné un grand nombre
tendant en général à prouver, dé^
velopper et compléter son grand
ouvrage où furent établies les fa-*-
nailles naturelles , et à le tenir au
niveau de la science, qui s'étendait
par les décoii vertes des botanistes
et des voyageurs. C'est en 17S9
fpa'il publia le Gsnera Pitmtarum.
Dès l'âge de î5 ans, en 1775, M.
de Jnssieu avait été nommé mem*
bre de l'académie des sciences. Il
Ait un des premiers membres de
la société royale de médecine,
fondée en 1776. L'année suivante,
celle où la botanique perdit Ber-
nard de Jussieu , Haller et Linné,
il fut nommé administrateur de
botanique au jardin du Roi , suc-
cédant à son oncle qui avait occu^
pé cette place- pendant 5^ ^^^' ^^
continua à remplir les fonctions de
M. Lemonier jusqu'en 1786, épo-
que à laquelle le professeur renon-
ça à sa chaire en faveur de M.
Desfontaînes. En 1804, il fotnoin-
mé professeur de matière médi-
cale à la Faculté de Paris. Le jour
même de son installation,la Faculté
devait renouveler son président.
M. de Jussieu fut choisi par ses
nouveaux collègues , parmi les-
quels il comptait plusieurs de ses
anciens élèves. C'était à }a fois un
hommage rendu à ses talens , et
en même temps une preuve d'af-
fection qu'il recevait. En 1808, il
fut nommé conseiller titulaire de
l'université impériale. Il perdit
cette place quand t'universîté fut
détruite. Depuis la seconde restau-
ration, il a reçu le cordon de Saint-
Michel. Il était membre de la lé-
gîon-d'honneur depuis la création
de oet ordres M. de Jussieu est en-
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44
JUS
cdre professeur de matière faiédî-
caile à la Faculté de médecine, et
de botanique rurale au -Muséum
d'histoire naturelle. C'est Tun de
nos savans les plus distingués et
Tun des meilleurs citoyens.
JUSSIEU (LlUBEWT-PlERBE Dl),
littérateur, neveu du précédent ,
est né à Lyon le 7 février 1792.
M. de Jussieu, à qui de bonnes étu-
des ont fait "sentir plus vivement
la nécessité de répandre Tinstruc-
tion jusque dans les dernières clas-
ses de la société , a en quelque
sortes à l'exemple de l'abbé Gaul-
tier ( voy. ce nom ) , qui l'honora
de son amitié, et sur la tombe du-
quel M. de Jussieu a exprimé les
plus touchans regrets , consacré
son utile jeunesse à l'éducation^
populaire. Il est le rédacteur-gé-
néral, depuis l'origine, du Journal
4t éducation , publié par la société
pour l'instruction élémentaire ;]ont-
nal qui a puissamment contribué
à la propagation de l'enseigne-
ment mutuel , non-se.ulement en
France, mais encore dans les pays
étrangers. Il a mis au jour plusieurs
ouvrages d'éducation , au nombre
desquels nous citerons plus parti-
culièrement : 1" Simon de Nantua,
ou le Marchand forain. Cet ouvra-
ge a obtenu le prix fondé par un
anonyme, et proposé par la société
pour l'instruction élémentaire, en
faveur du meilleur livre destiné à
servir de lecture aux habitans des
villes et des campagnes. La société
a ajouté une médaille d'or au prix
qu'elle décernait à cet ouvrage ,
qui a été approuvé par la commis-
sion d'instruction publique; il a
été traduit en 7 langues (Paris,
in- 12, 1820, a"' édition avec fi-
gure). 2* Antoine et Maurice, Le
3U$>
même succès a accompagné cétre
nouvelle production de M. de Jus-
sieu. Elle a mérité le prix proposé
\par la société' royale pour l'amé-
lioratlon des prisons , en faveur
du meilleur livre destiné à être
donné eii lecture aux détenus,
(Paris, in- 12, 1821). M. de Jus-
sieu a aussi payé à l'état une par-
tie de la dette que ses talens et
ses principes lui avaient feit con-
tracter, en publiant, comme un
des traducteurs et éditeurs, le re-
cueil des Discours de Fox et de
Pitt au parlement d* Angleterre,
II coopère en outre à la rédac-
tion de divers ouvrages périodi-
ques. »'
JUVET (HuGUEs-ÀLExis) , doc-
teur en médecine, naquit en 1714,
à Chaumonten Bassigny, et mou-
rut à Bourbonne-les-Bains, en
1 789. Il occupa long-temps la pla-
ce dé médecin de l'hôpital mili-
taire de Bourbonne, etpbtint celle
d'intendant-général des eaux mi-
nérales, après la mort de Jean
Baudry, dont il avait épousé la
fille. Juvet a publié les ouvrages
sùivans : 1* Dissertation sur les
fièvres quartes, 1760; 2* Disser-
tations contenant des observations
sur les eaux thermales de Bourbon^
ne-leS'Bains, iy5o; Z'' Réflexions
sur les causes de l'intempérie de
Vair régnant sur le climat de Fran^
ce^ 1757 ; 4* Mémoire sur les eaux
minérales f 17^7; 5" Essai sur la
gangrène interne^ 1765. Chacun
de ces ouvrages forme 1 vol. in- 12.
Juvet s'occupait quelquefois de
poésie latine; il composa pour la
fontaine de bourbonne le distique
suivant:
.tariferai divesjactet Pactolus arenat;
Ditior has affcrt inortalibu» unâa aetuiem^
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JuTet n'était pas . mo'iiia estimé
pour ses talens que pour ses qua-
KAE
45
lités personnelles. Il est générale-
ment regretté.
K
KAESTNËK (Abrâham-Got-
thelf), savant mathématicien ^t
professeur à Funiversité de.Goet-
tingue, naquit à Léipsick, en 171^9
et mourut le 20 juin 1800. Son
père et son oncle 9 jurisconsultes
distingués 9 lui donnèrent des le-
çons de jurisprudence; mais il pré-
féra rétude des mathématiques, et
Hausen, l'un de ses premiers maî-
tres dans cette science 5 lui fit a-
dopter la méthode géométrique
des anciens 9 à laquelle il s'est
montré. constamment attaché. A
cette époque, Gottscheds'eiTorpait
d'inspirer à ses cqncitoyens le
goût de la bonne littérature alle-
mande. Kaestner se lia ayeclui^et
forma son style d'après les princi-
pes de .cet homme ^distingué. Tous
ses ouvrages, en effet, scientifiques
ou purement littéraires, prouvent
qu'il a. étudié les bons modèles.
Kaestner étudia aussi l'astronomie.
Il passait d4^ nuits entières à ob-
server le ciel étoile ; mais il n'a-
vait qu'un vieux télescope à tube
de bois, lequel manquait encore
d'un oculaire. Ce fut avec cet ins-
trument misérable et imparfait,
auquel il adapta un verre convexe,
qu'il tenta ^'observer la comète
de 174^. Ses observations ne lui
paraissant pas dignes d'être décri-
tes, il les chanta dans une ode
qu'il a imprimée depuis dans sejs
Mélanges. Des relations d'amitié
s'étant établies entre lui et J.
Chrétien Baumann, opticien ha-
bile qui avait appris hs mathé-
matiques par la seule lecture des
ouvrages de Wolf, il lui dut la
jouissance d'une lunette , dont
l'objectif avait 6 pieds de, foyer,
et qui grossissait 23 fois. Cette
lunette permit aux deux amis de
voir la comète de 1744» I^ s^ pro-
curèrent de meilleurs instrumens;
et au moyen d'une lunette de 26
pieds, ils remarquèrent sur le dis-
que du soleil, qes taches blanches
et lumineuses qui y furent égale-
ment observée? par Schrœter de
Liliental, avec des télescopes de
la plus grande perfection. Kaest-
ner épousa la sœur de Baumann ;
mais sa place de professeur extraor*
dinaire de mathématiques, aux
appointemeus de cent rixdales, ne
suffîsant pas aux dépenses de sa
maison, tenue sur le pied le plus
modeste, il fit pour des libraires
différentes traductions, telles que:
les ]fIémoires de l'Académie de
Suède \ l'ouvrage d'Hellot, VArt
de la teinture-, celui de Smith,
sur l'Optique, etc. Il remporta
un prix, à Tacadéraie de Berlin,
par une dissertation écrite en
français, sur les devoirs qui ré^
sultent de la conviction que les é^
vénemens fortuits défendent de l(i
volonté de Dieu. Le mérite de
Kaestner, comme professeur de
mathématiques, fut enfin apprécié,
et la chaire de mathématiques de
l'université de Goettingue lui fut
confiée. Il justifia ,1e choix que
l'on avait fait de sa personne, par
la facilité et la clarté de son en-
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KàS
seigtimn^nt, et par les lfTt«6 élé^
mentaires qu'il a mis au jour, et
qui ODt concouru puissamment à
répandre en Allemag^ne le goût de
cette science. Kaestoer voyait af-
fluer à ses leçons des élèves qui
Mendient d<es points tes plus éi^-^
^és du Nord. On vit même pen^
dânt la guerfs de sept âns^ 6o«t-*
tli^gue, comme partie du Hano-^
tre, étant tombé au pouvoir de«
FVdnpa!^, des offîeiers de <^ette na-^
tkm assister aax leçons dé Ka^t*^
àer, et s'y fortifier dans le$ ma-
thématiques 9 ou prendre le goût
ûts Cette science. Ce professeur
produisit une espèce de révolutioti
dans l'enseignement 9 plue parti-^
eulièrémebt sur la théorie du bi-^
ndme, sur telle des équations d'ufl
degré supérieur, et sur ccfic de
Téquilibre des forces dans les le^
tiers. Ses ouvrages élémentaires
firent en quelque sortëoùblièr ceux
de Wolf; mois Karsten, à son
four, a fait oublier ceux de Kaest^
iî^r. Ce dernier^ étant devenu di-
recteur de l'observatoire de Goet-»
tingUe, après ïobie Mayer, pro-^
SE>sâ l'un de ses élèves , Rarsten
iebuhr, pour faire partie de Tex-
pêdJlion que la cour de Copenha-
gue envoyait en Arabie, afin d'y
opérer des découvertes utiles et
sôieàllfiifues. L'élève de Raestner
seul survécut à ses compagnons
de voyage , et rendit compte ded
découvertes qui avaient été fëlites.
Kaestner et Heyne étant parvenus
k rapprocher les membres de la
société littéraire de.Goettingue,
que des discussions particulières a-
vaient séparés, le pren^ier s'occu-
Sa de la rédaction des méinoîres
e celte société, et y fournit, dans
l'espace de i4 JJis, 4? disstrtatitméi
diepufsle volume de \^k t^y
qu'il pvbfia en i7>7i> jfisqu'aii
14** volume de Commentationes ,
dans lequel on trouve son Speci"
men analysées geometric(B catn ai'
gebraicâ comparatœ, Kaestoer a
eonoottru à la rédadtîon de la Ga-
zette ikttéraire. de Goettiague : il y
donna d'excellentes dissertaftions
sur la physique^ les mathémati-
ques, l'astroapmte, âta; mai»
eemme il était fort satirique» et
qu'il avain beaucoup d'esprit, il ne
bissait }aman échapper l'âotasîoB
d'égayer ses lecteurs aux dépeaj
de ses confrères et de lui-même.
A l'époque oà les ouvrages. d«
Kant occupaieilt le pins toutes les
têtes germaniques^ on tui daman-»
dait pourquoi il n'étH<yaît^^ oes
ouvragesqui avaienl déîètaBit d'ad»
mirateurs: «Je possède 12 langues^
vtant ancieniliés que modernes >
»répofklait-Ml' :«Ues nie suffisent;
n et je ne veux pas , à mon âge^ «n
Aapprehdrc^uUQ treicième^AKaesl''
ner, ayant eu le malheur ide per-
^e la sœur de son ami Baumann^
épousa k reuve d'un officier fran«
yais, et en eut une fille, qu'ilioarîari
un de ses meilleurs aiils. M» Kirs*-
ten. Kaestner a composé une feitle
d'ouvrages tous lm]^imés> et dont
les titres seuis oecUpent la pages
dans le Dictionnaire de Meuseh
Nous citerons simplement ceux
qui suivent : 1* Prima quœ posé
inpêntam typographiianprodiUMu*
eiidiê eàitio, Léipsiek, i^So, ia4*)
a^ De kàbitu fnathêseos et phy4ticm
ad reiigionem^ Létpsick, 175a; 5*
Mélanges (yermischte-Schrifiten)^
Altetiboug, 1750, in-8'; 5** édi*
tion, 1783, i«-8% 3 parties; 4*
MérnMreB de la sociMé é Harlem,
traduetion du hollandais, Léip^
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dck, tySê; 5*Élémen8 (fûtltkmé*
tiqoê^ de géométrie , de irigeno^
métrie et de perspective, Goettin-
eue, 1^56; 6* Erlauterung, etc;
(âouTelle démopstratîon de l'Ini-^
finârtaiité de l'âme), Goettinguc,
Ï767, in-4*; T ^^* Notices ou
Éhges ée^Leibnitz, TpBie Mayer^
Reederer y Erxiebeii', Meister ,
Lichtenberg, etc.; 8" Histoire dés
mathématii^ues , depuis le renou-
Tellement des sciences jusqu'à la
fin du i8** siècle, 1^96-1806,
4 yoL in-8'. La mort de Tau*
teur né lui permît pas de termi-
ner ce sarant ouvrage, qui ne va
que fusqu'au milieu du 17**
siècle. Kaestner avait, en 1768^
écrit sa TÎe , que Baldinger à In-
sérée dans ses &$ofj;tàphîes des
médecins et des «laturalistes vi^
Tans, totnè 1'% et dans V Histoire
de i* université de Goettingue, par
Putler. Hcyne a pubHé, dans lé
tome 1 5 du Recueil de racadémlt
de G^^ettingue , l'éloge ^le Kaest*
ner. Une médaille d'of^ en l'hon^
neur de ce savant, avait été frap-^
pée en 17^0, paille comte Guillau-
me I*% de Seliaumfetirg et Lippes
«ILALB (tfi^AAOK Élis de), ori-
gtnmre d'AUemi^ne , el d'une l'a-
ibille protestante, est né en Fran-
ce en 1767. Son père, qui, sous le
règne de Louis XVI , occupait le
grade de brigadier des armées du
roi, fut tué k la bataille de Camp-*
dedboasse, dans la guerre de Tin-»
dépendance des États-Unis. Des-^
tffiN^ à l'état militaire, lé baroti d%
Ralb entra, en 1784, dans le ré-
giment dc'Royal-'Deux-Pents, éik
d'aboi<d' il fôt soUs-lieutenant. Il
devint lieutenant en 1787, et en
179a ilémigfapourall^rrejoit^ré
rari»ée d#» ptînce». Il j it partie
KAL
4?
d^utie compagnie qui, sôus k ii-^
trtj'de tolotttaif es , se Composait
d'<9illciers réunis des f égîmens de
Deiix^Ponts et de Lamark. Lors* .
que les circonstances euretit ren-^
du nécessaire le licenciement àt
cette compagnie, il alla offrir ses
services à l'empereur d'Autriche,
qui l'admit, en 1799, en qua**
lité de çAdet gentilhomme, daiié
les chasseurs tyroliens û*£tiâ$
von Keil, Il passa ensuite clans '^
le réjgîmcnt d'Erpach, où il fat
fait officier, et rentria en France
en i8<y2. Retiré dans la terre d«
Atiloti , propreté de ses ancêtres ,
qui ne se trouvait point Tendue^
11 devint maire de cette commune
par là faveur de M. de Gavres,
préfet de Versailles , qui aTsnt été
st^n compagnon d'armes sur les
rives du Ahin. Le baron de Kalb,
nommé, le 16 mars i8i3, chef de
cohorte de la garde nationale de
Rambouillet^ et ma jor-généra^deé
gardes nationales de Seine-et-Oise>
Ters la fin de la même année, re-
nonça bientôt à ces dernières fonc-
tions, qui lui semblèrent incompa-
tibles avec celles de maire qu'il
remplit toujours. La décoration -
du Mérite-militaire lui ftit aecor- ^
dée en 1816 par le roi.
RALRBRENNER (Chrïstiaii),
célèbre compositeur de musique,
naquit à Munder, dans l'électorat
de Cassel, en 1775. Il était issu
d'uue famille juive, Ralkhrenner»
élève d'Emmanuel Bach, perfec-
tionna, sous un si habile maître >
les dispositions qu'il avait reçues de
la nature, et par ses talens mérita
d'être attaché , étant encore très-
jeune, à la chapelle de Télecteur
de Hesde. Il passa ensuite à Berlin.
Le prince Hetiri , fi^re de Frèdé*
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48 tLAL
rie II, lui confia la direction de sa
chapelle et celle de son théâtre,
eu il a, fait représenter, entre
autres pièces , les opéras de la
Veuve de Malabar, de Démocrite^
et de la Femme et le Secret. Kalk-
brenner publia, vers cette époque,
un traité d'accompagnement. Il
quitta Berlin en 1796, et voyagea
en Allemagne et en Italie. S 'étant
rendu en France , il se fixa à Pa-
ris, et y publia, en i8oa, une
Histoire de la musique, ^ vol. în-
8". Cet ouvrage , que la mort de
l'auteur, arrivée le la août 1 806,
ne lui permit pas de terminer,
traite plus particulièrement de la
musique des Hébreux. Il est écrit
en français, bien que l'auteur fût
AUeiÉiand.Il aaussi publié unTra/-
té de la fugue et du contre- point,
d'après le système de Bitcher.
Sous le gouvernement impérial,
Kalkbrenner fut attaché , comme
maître de chant, à l'Académie
impériale de musique, où il fit re-
présenter l'opéra d^Olimpie^ ten-
tative malheureuse : la pièce n'eut
qu'une seule représentation. Néan-
moins il ne perdit pas courage, et
fit recevoir par le jury, en l'an 8,
Œnone^ qui devait être représen-
tée l'année suivante; mais par
suite de rétards , indépendans
de la volonté de l'auteur, ce ne
fut qu'en 1806 que l'on s'occupa
de représenter cette pièce. Kalk-
brenner mourut lorsqu'il en pré-
parait la mise en scène, ftl. Cho-
ron rapporte, dans son Diction-
naire historique des musiciens ,
_ que « différens morceaux de l'o-
*> péra d'Œnone , qui n'était d'a-
» bord qu'une cantate, avaient
» enlevé tous les sufifrages da0s
» plusieurs concerts où l'au-
KA£
«teur les avait fait eotèadre. »
KALKBR£NN£A (Frjbi>éuc) 5
fils du précédent, né en 1784, est
élève de M. Adam, pianiste dk*-
tingué. M. Kalkbrenner a dooné
plusieurs œuvres ppar le piano,
estimés des amateurs, tels que 2
œuvres de sonates, des fantaisies^
une sonate à 4 mains, etc. £a
1809, il s'occupait de la composi-
tion d'un grand opéra, paroles de
M. Paganel.
KALKRËUTH (Adoi.phe-Feé-
D^iG, coMTfi de), feld-maréc^al
prussien, gouverneur de Berlin.
^ë en 1756, et destiné dès son
enfance à la profession des armes,
il commença à se faire remarquer
pendant la guerre de sept ans, où
il servit en qualité d'adjudant-gé-
néral du prince Henri de Prusse.
Les quêtes militaires qu'il dé-
ploya alors contribuèrent beau-
coup aux succès obtenus par le
prince. Nommé au commande-*
ment de l'armée de Pologne , en
1789, le désir de se signaler ne
l'empêcha pas de se montrer, dans
le cabinet prussien, du parti de
ceux qui voyaient quelques dan-
gers à faire la guerre à la Franqe.
Comme la guerre eut lieu, indé-
pendamment de sa volonté , il y
prit part en faisant les campagnes
de 179a, 1793 et 1794* Dans tou-
tes il se conduisit avec distinction,
et fit également preuve de talent
et de bravoure dans les chances
diverses ^qu'éprouvèrent les ar-
mées dont il fit partie. S'étant em-
paré de Trêves, en 1794» il en ré-
sulta des discussions assez vives
entre les ofliciers prussiens et les
ofliciers autrichiens, qui' se trou-
vaient ensable à l'armée du Rhin.
Ces derniers reprochaient au gé-
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RAL ,
néral KaUcrcuifa de' ne chercher^
en feisant la gnerre, qu'à compro-
mettre les intérêts de la maison
d'Autriche. Il réfuta celte accu-
sation par la' publication d'un mé-
moire, dans lequel il exposa clai-
rement les faits qui justifient sa
conduite. £n i8o5, il fut revêtu
du commandement de - Tarmée
prussienne, rassemblée en Pome-
ranie. Nommé, en 1806, gou-
verneur de Thbrn et de Dantzick,
il devint, quelque temps après,
inâpecteùr-général de toute la- ca-
valerie prussienne , et colonel en
chef des dragons de la Reine. En
1806, il quitta la Pomérânie pour
entrer en Saxe , à l'efiet de join-
dre le corps qu'il commandait à
la principale armée de sa nation.
S'étant porté sur Weimar, vers la
fin de septembre, il commandait,
après la bataille d'Iéna , une ^lar^-
tie de la réserve, qui ne donna
point Ayant sollicité en vain un
armi&tiçe de 6 semaines, qui lui
fut refusé par l'empereur Napo-
léon, il se retira à Brunswick. Il
défendit depuis Dantxicki assiégé
par l'armée- française aux ordres
du maréchal Lefèvre,' avec lequel
il conclut , le 27 mai 1^07 , une
capitulation par laquelle il obtint
que la garnison ne serait point
prisonnière de guerre; Ce fut lui
qui, le 1^4 ju^i^ suivant, signa , au
nom de son souverain, le traité de
Tibitt a?ec Napoléon. Il venail
d'être i^iommé gouverneur de Ber-
lin, au mois de janvier 1810^
quand le roi de Prusse le chargea
de se rendre à Paris, pour y com-
plimenter l'empeteur des Fran-
çais, à roceasion de son mariage
avec Tarchiduchesse- Marie-Loui-
se. De retour en Prusse, le comte
KAM
49
de Kalkreuth jFut nonrmé gouver-î
neur de Breslau. En 1814 , on lui
confia le gouvernement du grand-
duché de Varsovie: mais il le quit-
ta bientôt pour celui de la capita^'
le de la Prusse. Il mourut le 10
juin 18^8 , à Berlin. Il était âgé
de 8a ans, et en avait passé 67 au
service. Il avait des qualités esti-
mables qui le firent regretlén 1
KAMENSROI (le comte) ^ feld-
maréchal russe,- etc. Il fit avec
beaucoup de distinction la guerre
contre les Turcs, se fit principale-
. ment remarquer dans la campa-
gne de 1789, où sa réputation
militaii^e égala' celle des meilleurs
généraux russes connus jusqû*a-
lors. Cependant la cfuauté qu'il
montra en plusieurs circonstances
ternit Téolat de ses belles actions,
et empêcha même son gouver-
nement de remployeir pendant
quelque temps. Paul I" avait
montré pour lui des dispositions
peu favorables; mais il fut mieux
traité de l'empereur Alexandre,
qui le remit en activité en 1802.
Chargé, en 180G, du commande**
ment en chef des armées russes^
U montra d'abord beaucoup de
mauvaise humeur aux généraux
Beiiingsea et Buxhowden, auxt
quels il reprocha leur marche ré-
trograde à rapproche de» Fran-
çais. En vertu des^ pouvoirs illi-
mités qu'il avait reçus, s'étimt
poi'té en avant au commencement
de l'année 1^807, il se fit battre à
Cïarnowo et à Nasielfc. Ce dou-
ble échec lui fit ôter le- comman-
dement. On le rappela à Péters-
bourg,. où «es partisans nombreux,
regardant cette disgrâce comme
une injustice, montrèrent assez de
mécontentement pour que le mi-
4
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do
KAM
nistère se crût obligé d*es^liquer
lis motifis de sa condaite. Il m
hû fut pas difEciLe de faire eoimaî-
tre que les mauvai&es disptoaitioas
faites par le général Kamenskoi,
au commencement de la campa-
gne 5 étaient les seules causes de
ses deux défaites. Gela n'empêcha
pas qu'en 1B1O9 11 fut employé de-
rechef à l'armée de Moldayte, où
il remplaça le prince Bagration.
Au bout de quelques mois, il re^
put la décoration de l'ordre dk
Saint-Georges de première classe^
pour prix de la Tictoire éclatante
qu'il venait de remporter à Schuat^
la, sur l'armée turque commandée
par le grand-rUir. Le général ILa-*
mçDskoi est mort, le 17 mai de
4'année suivante, à Odessa»
&AMENSKOI (lb cowte)^ lieu*
tenant-^général russe, frère cad^t
du précèdent. Destiné dès son eii-
fance à la profession des armes, il
combattit en plusieurs occasions
jious les ordres de son frère , et
parrint rapidement aux premiers
grades^ Il fut, en 1807,. l'un des
cAciers-' généraux russes qui se
^stinguèrent à la défense des forts
de Dantiick contre les Français*
Ce fut à la belle conduite qu'il
tint en cette ocçasîoa, qu'il dut^
l'année suivante, le grade de lîeti-
tenant-gènéral. JBnvoyé à l'armée
de Finlîuide , il y soutint la répu-
tation qu'il avait déjà acquise. A
ta fin de 1 809, il battit les Suédois
à l'affaire d'Améa, et fut nommé
-ensuite général d'infanterie. En
1810, il ût partie de l'armée de
Moldavie, et contribua puissatn-
ment par sa valeur à chasser les
Turcs de Schumla. Chargé, en
1812 ^ du commandement d'un
corps d-armée> il fut battu ùt Fro-
KAM
dubne^ le 1 3 aoCLt, par le& Français.
KAÂIFEN (Nico«.âs^Goi>FBiB]»»
Van), né à Harlem en 1776, fut
d'abord destiné au commerce de
la librairie qu'il, entreprit, mais
qu'il abandonnai bientôt pour se
livrer tout entier à la culture des
lettres, il rédigea depuis, pen-^
daot quelque temps, la GmeMe d§
Lejde, et devint ensuite profea*
seur de langue allemande à l'uni-
versité de lieyde. Se» principaux
ouvrages sont un grand nonshre
de mémairtSf dont plusieurs ont
été coijironnés par diverses socîé^
tés savantes, nationales etétr^m-^
gères; tels scmt, entre autres^ ceux
qui ont pour titres:!" Essai sur
i*histoire de i a poésie, tant chez les
peuples anciens que chez les peuples
modernes, les plus connus et les
plus civilisés, couronné par la 90-^
ciété d'Harlem, en 1807; ^^ Com-
paraison de la vertu et du banhear
des anciens, avec les mêmes astuv-
ta^es chez les modernes ; 5* Mé*
moire sur futilité des traductions
des auteurs grecs et latins-; 4"* Comr
par oison des 5 principaux poè^
mesépifues modernes^ tant entre
eux qu'avec ceux d* Homère et d»
Virgile. Ces trois derniers roé^
moires ont également été couron-
nés par la société des sciences de
Harlem. On doit encore à M.
Kampen : 5<* iSeautés morales des
anciens, 4 volumes in-S', 1808;
6" Description politique et géogra*
phique des Pays-Bas, 1816, in-8';
7* Histoire de la domination fr/m-
paise en Europe, 181^ 5 volumes
în*8% etc. etc. Ces <M vers ouvrages,
ainsi que tous ceux du même au-
teur que nous ne citons pas ici,
ont fait accorder généralement à
M. ¥an Kampen une grande éra«
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'lônw lo.
A"-
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dftîmi^ et beaucoup de jugement»
&ANT (biU!iuBL)5raQdesplus
célébrée métaphysiciens de TAl-
kmagne, est né à Kœnîgsberg en
Prusse^ lé 2» atril 1734* Seeparens,
dont la fortune était médUocre, le &-
rent d'abord élerer dans une école
de ohwté^dont il sortît pour entrer
9M collège^ puis à TamTersité de
JUenipberg. Il deTÎnt ensuite
professeur de philosophie. ILant
avait contracté , dès son enlance,
dans la société de ses païens ^ le
l^oût de cette inflexible probité
qu'on retronre partotit^ dans sa
conduite et dan» ses éorits , et 11
ayait d'ailleurs reçu d$ la nalufe
une organisation telle^ (pi'il.put9
en quelques années seulement»
suffire à des trayanx qui lui firent
embrasser la connaissance de tous
les système» de métaphysique qui
«raient paru ayént lui , en ihéme
temfis qu'il s^oécupait aussi des
lao^e9 9 de Thi^oire 9 des mathé*
raatiqueS) et en général de toutes
les sciences. Noua nous garderons
bien de conduire le lecteur à tra-^
▼ers les routes tortueuses que Kant
s'est frayées dans lés sciences abs*
traites. L'ergotiame logîco«-méta«>
physique de ce philosophe^ dont les
systèmes ont préfalu dans une
partie do monde savant » offre
d'ailleurs une telle obscurité que
l'auteur lui-même 9 sutnugué par
ses propres idées ) s'égaie à chaque
instant dans ses démonstrations
sans pouvoir retrouver sa route.
I Aussi nous rangeons-nous volon-»
tiers de Tavis des personnes d'un
très*bon sens qui , en donnant à
Kant le titre de Prince des meta-*
physiciens» n'ont pas hésité à affir-
mer qu'il était impossible » après
ee philosophe^ de s'égarer pliitf
KAN
5i
•omplétenacnt «ko» les sciences
aâ>straîtes. Mai» si l'on ne dérai>-
sonna jamais avec autant d'érudî-
ttoÉi dt peut-^tre d'esprit, per-
sonne aseurément ne tint une
Hïonduite plus irréprochable que
le philosophe de Reenigsberg, et
l'on peut dire de hiî qu'il éts^lis-
saît par ses mcsurs^ ee qu'il avait
le malheur de rendre inintelligible
par ses ralsonnemens ; nous vuv*
ions parier de la morale, «ette
partie sî simple de la philosophie
qu'il a ea l'art funeste de présen*-
ter sous Un }our tellement objcur
{^oj^^Métaphy8iquêd0$mtgur$y^
qu'elle pourrait également servk
à ooQseuler toutes les vertus et à
{«stiâer tous les crimes. La révo^
Itttion i?^gîeuse qui a précédé en
France iaréToHition poKtique, a
sans doute empêché que le syti^
tème de Kant ait été introduit
parmi nous. JUais il a trouvé d'tn-
fatigablea pro9éiytesclui»son pays,
et parmi la plupart des théologiens
du Nord> qui, àrimitation de tant
d'autres peuples, admirent éf'oo^
tant pius qm'm conçoivent mains,
La doctrine du philosophe de K.€S*
iiigsberg se professe ou se prêché
aujourd'hui dans 1» plupart diss
écoles et des églises d'Allemagne,
sous le nom à^ christianisme nà*
iional. Cette doctrine a presque
été exclusivement adc^tée dans
les écoles du Nord, et même dans
une partie de la Suisse. Les prin-
cipaux ouvrages de Kant sont : i*
Pensées sur la véritable évaiuaition
des farces vitales , i^éii; oi* Uls'^
toire naturelle de l^uniders, 1755;
5^ Théorie du Ciel, diaprés les
principes de Nemton, 1^55; 4*
Traité dês premiers éUmens de»
eùlmtùêstmces humainas y 1762,011
Digitizèd by VriOOQlC
5a KAN
latin ; 5"" Eisai sur là manière dont
en pQurrait introduire en philoso-
phie ridée des grandeurs négati-
ves, en allemand) 1762^^6" Unique
kajse pjossible à une démonstration
del'^iHistencedeDieUy 1764, l'au-
teur, quelques années plus tard,
détruisit toutes les opinions et tous
les principes qu'il ayai^ émis dans
cet ouyrage ; 7* Critique de la rai-
son .pure; 8* Principes métaphy-
siques delà science du droit, 17969
in-8*; g* Essai- d^ anthropologie
rédigée dans des vues pragmatiques;
\ff C Homme considéré in concret 0
* et m abstracto , etc. etc. etc. Kaqt
mourut à&œnisberg9 le 12 févi;ier
1804. Jl avait cru pendant assez
long-temps à la métempsycose;
sa maxime favorite était l'idée
comprise dans les deux, vers suî-
vans d'un auteur qu'il affectionnait:
Summum crtde ne/as atâmam priitftrrt pudori.
Et propttr vitam vivendi perdtr* eausau»
RANTELAAÎl(JACQUBa), orateur
et écrivain hollandais, est né à Ams-
terdam en 1759. Les grandes dis-
positions qu'il annonça dans le
cours de ses études, qu'il fit à l'u-
niv<e»ité de Leyde , lui gagnèrent
l'amitié de H. Schuttens , célèbre
professeur de langues orientales^
qui lui en inspira le goût, et dans
la connaissance desquelles il ne
tanda pas à se faire remarquer par"
des succès hrillans. Ce fut à ces
progrès qu'il dut l'avantage d'être
admis comme candidat en théolo-
gie, et d'être appelé successive-
ment à remplir les fonctions de
ministre des protestans réformés
de .Wecwond , et ensuite de 'ceux
d'Akneio. C'est là qu'il eut occa-
sion de développer son patriotisme
et ses taiens oratoires, endéfendant
kjec chaleur les réclamations des
KAN
citoyens de cette ville contre les
droits seigneuriaux, soùs lesquels
ils étaient accablés par les Rech-
teren, seigneurs d'Almelo; mais
lorsqu'on 1787 les droits furent ré-,
tablis sur l'ancien pied, par l'inter-
vention de la Prusse qui embrassa
la cause des seigneurs, Rantelaar,
pour se soustraire aux suites de la
réaction, renonça à ses fonctions,
et se retira à Amsterdam, où il se
livra entièrement à l'étude des bel-
les-lettres. Entre autres ouvrages,
il y publia une traduction de la
vie du fameux baron prussien de
Trenk, 3 vol. in-8''. La révolution
de 1795, qui rétablit les droits de
l'homme sur les ruines des droits
seigneuriaux que Kantelaar avait
attaqués avec tant de force huit
ans auparavant, le jeta dans une
nouvelle carrière. La province d'O-
ver-Yssel le «nomma député à la
première convention nationale qui
se réunit à la Haye en 1796. M.
Kantelaar ne tarda pas à prendre,
dans cette assemblée, composée
des hoinmes les plus éclairés de
la république, le rang que ses ta-
lens lui assignaient. Il fut un des
principaux et des plus éloquens
orateurs de cette assemblée. Ses
collègues furent étonnés d'en-
tendre un prêtre discuter avec
clarté et élégance, les'^affaires les
plus épineuses de haute politique
et d'administration , et développer
les vues d'un homme d*état con-
sommé. Partisan zélé de la liberté,
il ne proposa jamais de ces me-
sures odieuses et violentes qui
nuisent à la plus belle des causes.
Aussi fut-il accusé de modéran-
tisme par le parti exagéré^ qui, a-
busantd'un momentde triomphe ,
fit même incarcérer Kantelaar le
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KAR
2a jaûYier 1 798, avec to«s ceux qui
oyaient professé les mêoies opi-
nioDs; cependant son parti ayant re-
pris le dessus, il recouvra sa liberté
iei a juin suivant. Plusieurseoïplois
honorables et lucratifs lui furent
offerts; mais il les refusa tous, et
préféra d'établir un bureau d'a-
gence et de banque à la Haye, que
la faiblesse de sa santé le força
d'abandonner après la années
de succès. On a, de cet écrivain,
plusieurs ouvrages estimés : Spe^
cimen observât iohum criticarutn ,
ad quœdam, F. T. iocdy ir^v^
Eloge de H. A. Schuttens , Ams-
terdam, i7g4» Discours surfin'^
pience qu'a exercée le progrès des
lumières sur^ le sert des femmes ;
Traité sur la poésie pastorale^ cou-*
Fonné par la société des sciences
d'Amsterdam, et iniprimé dans le
a' volume de ses4Buvres, 18 15,
in-8*; en 1793, il publia avec M.
Feyth des Considérations sur les
belles-lettres, 3vol.in-8°;en 1816,
avec le professeur Siegenbeck,
un ms^asîn littéraire sous le titre
d^Euterpe» Ml Kantelaar s'esj aussi
exercé dans la poésie légère;: son
Elégie sur la mort d^un enfant ^ qui
est regardée comme un chef-d'œu-
vre , et son Ode à Schimmelpen'-
nincky prouveront aux connais-
seurs qu'il eût réussi dans le genre
lyrique comme dans le genre élé-
giaque, si la poésie n'eût été pour
lui autre chose qu'un objet de dé-
lassement. Aujourd'hui M. Kan*-
telaar habite Amsterdam sa patrie,
où il a établi une raffinerie de su-<-
cre. L'institut des Pays-Bas le
compte au nombre de ses mem^
brcs. . . '
KARASMIN (N.), savant litté-
rateur russe 9 est, dit-on ^ l'un des
KAS
55
premiers écrivains de sa nation.
L'empereur Alexandre l'a ïiommé
conseiller- d'état, l'a décoré de
l'ordre de Sainte-Anne, et lui a
donné 60,000 roubles avec uu lo-
gement dans une maison de plai^
sauce qui a appartenu à l'impéra-
trice Catherine II, pour le ré-
compenser comme auteur d'une
Jhistoire générale de la Russie, dont
les 9 premiers volumes , qui
vont jusqu'à Tannée i56o, ont
paru en 1816. M. Karasmin pro-
fesse une sincère estime pour la
littérature française, et a traduit en
russe les Contes moraux de Mar-
nlotttel. On lui doit aussi urte nou-
velle intitulée Julie ^ que , par
,un juste sentiment de reconnais- •
sance nationale , M . de Bouilliers
atraduite en français. M. Karùs-
min a encore donné 4 volumes
de Lettres d*un Russe en voya-
ge , qui ont été traduits eh %lle*-
mand, et quelques poésie!^, parmi
lesquelles on distingue celles qui
ont paru sous le titre : Aglaia ^
Moscou, 1794> ^ vol. in-5'.
KAST££L£ (PlEBRB-LBOHAltD-
Van DEa)^ député de ta conrentioâ
hollandaise, est né dans la provia-
ce de Hx^lande. Il fut pendant
plusieurs- années pensionnaire de
la ville de Harlem; mais lorsque '^
la révolution de 1796 éclata dans
sa patrie, il devint membre de Ift
convention nationale qui se réunit
à la Haye. Il présida plusieurs fois
cette assemblée,ets'yfitremarqiier
par l'éloquence et la logique {^resr-
santé de ses discours. Sous le règne
du roi Louis, il fut placé à la tête
de la commission de l'arriéré des
.finances. M. Van der Kasteâe a
aussi cultivé la poésie , etises pro-
ductions en cegenre ont eu du «uc-
^gitizedby Google
S4 KA9
çès eo QollaadQ. On a df Ji^uoei^-
ductlon métrique d'O^si^n, qm çsl
justement estimée; le jM^oiier to-
hime seul de cet ouTrag^ fi été
publié, précédé d'une pr ééice dans
laquelle Fauteur a^ite la que^tioa »
si les vers mesurés des Greoii et
des fto«9«vis peufent être em-
ployé» ««06 succès dans la poésie
hoUaudaise , et il penche vers cette
O^nion. Il a aussi publié de bon-
nes traductions de plusieurs odes
de K-lopstock et de ^ieland, i jgSf
I vol. in-S% M. Van der hM&Vme
est mort en 1811.
JtASTNER (C. W. G.)- Après
avoir successivement professé la
physique et k chimie, dans leA u^
Diversités de Heidelberg, Fran0«-
iofif Halle et Bonn, il prît les ar-
mea, «t combattit pour l'indépenr
dunoe de sa patrie. U devint aiée^
de-campdu&ldrmarécfaalBluBher;
l'aïQO^ntpa^iayà la fin àt» campa-
gneis. denBi4 et 181 5, à F'aris; et
ibt ensuite obargé d'une mission
â^ {iondrea. Lapais le rendit à ses
premières occupations; et il est
aujourd'hui compté ' parmi les
meillj^rs chimistes de TÀllemar
^e. S^es nombreux ouvrages fouisf
sent de l'estime générale. Ils sont
tous écrits en aflemand. On a de
lui : Ofsrundriss der chimie, a voL
ia-8%i8o6, Heidelberg;J9<!i7rai!gtf
mr bêgrundung einer }Vi$êms^
fhaftliohen chimie, a toI. int8*
»8o6; Grundriês dtr expérimental
pbor^iki !k vol. înf8*; Ençyclopae-r
dieuahe {$àer SHetstmge», in- 8*";
m^eiotogic der tmergûnisehen it««*
iwr, Heidelberg, 1 806, in-8*; £m^
iitung in die neimrs chimie, HallB,
i6i^^in^% GâWésrbs freund, dont
ila jusqu'ici paffu8 v. in74''; Deuta^
^k0r Sachbach fur di0 Phwmacic.,
KAU
Biêrlio, %i%%9 $ Tioi in-46. Cet
ouvrage se continue. M. tMi-r
ner e^t aisoeié à tia grand nom-
bre d'académies*
iLAUFFMANM (MAaiB-AnuE-
Aii«)u«i(U*C4t«eb»e)^ Tune it»
femmes qui ont cultivé la pein-
ture avec le plus de succès^ na-
quit À Coire dans le pajs d«s Gri*
sons, en 174*- Dès son enDuwe,
elle montra tes plus heureiiaes
dispositions pour la peinture fA
pour la musique; néanmoios elles#
livra exclusivement à la peintum.
Son père, peintre médiocre, fnai»
homme de sens, lui donna tes pre ^
mières lepûns de det art, et laooo*
duisit ep Italte , nù elte devait su*
ehever son éducation, en préseBee
des che&td'eeuvre des plus grands
maîtres. Dkt Fâge de 1 1 ans, An-r
gelioa jouiJMïait, comme peintre,
d'une réputation qui détermine
i'évêque de €ôme. Tille où son
père s'était fixé, à iaire faire son
portrait parla jeune artiste. Ange*
iica reproduisit si habilement lee
traits du prélat, que tes prinçi^
paux personnages de la ville de
Côme Toulttipènl avoir des por»
traits de la mhu^ main; et Robert
d'Esté, duc de Hodène et gotiver«*
neur de Milan> infonné du mérite
d'Angelica^ se déclara son proteo»
tenr. Le cardinal de Roth Tappirie
à Constance, et se fit peindre par
elle. Ses succès alUient toujouiy
croissant; mais ressidiiité qu'dte
apportait au travail altéra sa sen«^
té; et à Y^ de 20 ans, elte fut
forcée de cesser mpmentaoémant
de cultiver Lapemture. Elle re^t
alors l'étude de la musique 9 àf^^
laquelle, en peu de temps, eltede^
vint très^-b^lle^ Partagée entre
eesdeux, atts, dantnn taUefm w
■Digitized by
Google
eU« a TOtthî rêprodnîfe èén |Mm*
cliant iovind'ble, sa pensée cons-
tante, «ile s'est représentée entré
la musique «t la peinture; chacu-
ne d'eties s'efforce de l'attirer : elle
cède à la peinture; mais elle laisse
tn même temps aperceroîr ie re-
gret d*êtrê forcée de faire tm choix.
An^eliea parcourut, l'Italie, et fit
à Rome, eh 17645 «n cours de
perspective. Sur l'invitation de
qoelfues seigneure anglais qu'elle
avait connus à Venise, elle se ren-
dit â Londres. Les plus brillans
«accès marquèrent son séjour en
Angleterre, oâ elle essuya aussi
des cha^ns qu'elle n'avait point
encore éprouvés. Chargée de pein-
dre les membres de la famille
rojale, au milieu des principaux
seigneurs de la cour, déduits par
les talens et par les grâces de sa
personne, die resta insensible à
leur» hommages. CJft artisle an-
^is, dont eile avait refusé de de-
▼eoir l'épouse, s'eh vengea d^une
fiàanière bien peu digne^d'un ga-
lant homme. U choisit dans la
basse dasse du jieuple un jeiïne
homme bfai fait, et d'une belle
figure, le revêtit d'habfts magni-
fies, et lui fit étudier, -quelque
temps, les habitudes, lé ton, ie
langage des personnes d'une haute
eoûdition. Lé jetîne ho^me, bien
instrttU d« son rôlfc , se présenta à
AngeKca «6ùs lé titfë du comte
Frédéric de Hârn^^ et parvint k
abuser de la coDfiahce et de la
candeur die la jeune artiste. Elle
Taîmaetlui donna sa main. A pei-
ïKJ le mariage esWl oondu 9 que
le peintre anglais se hâte de dévoi-
ler Taitificê qu*il a mis en usage.
C^tte découverte causa à la feùne
«p^se un chagrin qui lui ôta
&A13
55
presque l'usage de la raison. Ses
amis parvinrent cependant à la
calmer; ils l'engagèrent à porter
plainte devant les juges, et a de-
mander l'annullation de son ma«-
riage:eile suivit leurs conseils, et
le mariage fut en effet^'annulé, le
10 février ï 768, par un acte de
séparation; mais avec la condi^
tiôn de faire au faux seigneur une
pension viagère jusqu'à sa mort ,
qui arriva peu de temps après.
Angelica trouva dans 1 exercice de
son art de npbles consolations; el*
le mérita de nouveau les suffrages
du public, et son nom fut inscrit
avec solennité sur le registre dei^
membres de la société rojale de
peinture de Londres. Klopstock
et Cessner célébrèrent^ dans leurs
écrits, le mérite et les grâces de
cette aimable artiste. Vivement
touchée des tributs flatteurs de
deux hommes aussi distingués par
leurs talens, elle leur envoya quel-
ques tableaux de sa composition.
Pressée par toutes les personnes
qui lui étaient dévouées de faire
un choix digne d'elle , en juillet
1781, elle épousa Zucchî, peintre
vénitien très^estimé. Cette union
fut heureuse; elle avait été formée
par suite d'une estime réciproque.
Angelica désirait depuis long-
temps de revoir l'Italie, qu'elle
s'était habituée à regarder comme
sa patrie d'adoption. Peu de jours
après son mariage, elle partit avec
son mari pour Ostende; mais eile
s^arrêta quelque temps dans cette
ville, où elle composa, pour un
riche vamateur aurais , Léonard
de VinH expirant ddrtê tes bras de
François 1*'. Elle se rendit ensuite
à Naples, puis à Rome, où elle
fixa etiS^n sa résidence. Dans la
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56
k:au
cité même où Raphaël reçut ses
sublimes inspirations, , etïe exé/cu-
ta, pour l'empereur Joseph II,
qui voyageait alors en Italie, le
Retour d* Arminias vainqueur des
légions de Varus, et la Pompe fu-
nèbre par laquelle Énée honore la
mort de Pailas. Des succès consr
tans , et les témoignages de la
plus flatteuse considération, ne pu-
rent la consoler de la perte de son
époux, qui mourut en 1795. Bien-
tôt Tin vasion de lltalîe par les
Français la plongea dans une
sombre inquiétude. En yaiin le
général L'Ëspinasse exempta sa
maison du logement des gens de
guerre , et fît offrir à Angellca sa
protection et tous les services qui
dépendraient de lui : cette femmjB
célèbre avait perdu son énergie;
le charme puissant des beaux-arts
avait disparu à ses jejux; plus d'U-
hmoi), plus de bonheur : une in-
quiétude . continuelle robsédait,
et répandit sur le reste de sa
vie la douleur et Tennui. Elle
succomba à un chagrin vaguç.,
que nulle cause apparente ne mo-
tivait, le 5 novefnbre 1807, e*
fut inhumée dans la chapelle de
Saint- André délie Fratte.ToxisX^s
membres de l'académie de Saint-
Luc assistèrent à ses funérailles,
et, comme aux obsèques de Ra«
phaël, ses deux derniers. tableaux
furent portés. à la suite de son cer-
cueil. Les ouvrages d-Angelica
Kauffmann sont répandus dans
toute l'Europe, à Vienaje, à Mur
nich, à Londres, à Florence,, à Eo^
me, à Paris , etc. Tous se font re-
marquer par une grâce ravissante,
et par un coloris qui était partir
culier à cette célèbre artiste. Elle
avait, comme peintre de. por-
RAU
traits, rhabîtude d'attendre quel-
que temps avant d'esquisser .ses
figures, afin de saisir l'attitude Ja-
vorite du modèle qu'elle devait
peindre. Dans tous ses fabliaux,
on voit qu'elle s'était efforcée de
mettre en pratique le précepte de
son père : celui de bien saisir les ef-
fets du clair-obscur. Ces-mêmes ta-
bleaux attestent aussi le soin qu'el-
le, prenait d'éviter la confusion des
figures, sa continuelle attention k
raisonner les scènes qu'elle retra-
çait, enfin à dessiner avec gQût
ses draperiesj de manière à ne pas
trop enveloppe? ses personnages».
Ce dernier soin faisait dire à un
de ses amis, homme de goût et
bon juge : « Vos figures aûgélîr
»qiies pourraient marcher sans
» déranger leurs vêtemens* » Ab--
gelica avait l'habitude de jeter $ur
le papier les réflexions que ses tra-
vaux lui inspkaîent quelquefois^
et elle gardait ces souvenirs . arec
soin. A sa mort on les a curieuser
ment examinés. On lisait ces mots
sur un de ses ;oal)ier» : « Un jour^
» que je trouvais de la difficulté, à
» exprimer dans Ja tête de Dieu le
i)père ce que je sentais, je. dis en
» moi-même: JenjC yeux plus ten**
»ter d'expijmer les choses supé-
»rieures.à l'inspiration humaine,
» et je réserve cette entreprise pour
» le moment où je sierai dans )q cjel;
» si cependarit au cieVon fait de la
» peinture. » M. G. de Eossi a pur
bliéia vie d'Angelica sous ce titre:
Vit a di Angelica Kauffinann pU-
friVe, Florence, 1810.
^ KAUFFMANN(N.),célèbre.mu-
sicien et mécanicien de Dresde, a
inventé et exécuté plusieurs insr
trùmens* de musique, tels que
le bellçhéon , le cordauledion ejt
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Vkarmonicordê; An doable mérite
qui àe. rend déjà si recommaDda-*
ble aux yeux des amis des arts ,
M. K.aufi'mann joint encore celui
de très-habile exécutant. Il s'est
fait entendre dans plusieurs Tilles
étrangères, où ses soirées- ont eu
le plus, gr^ud succès, et ont été
constamment suivies, pans un
Yoyage qu*il a fait à Paris» en 1817,
il s'est montré jaloux.d'obtenir les
suffrages-des artistes çt des ama-%
t£urs français, qui se sont plu 4
rendre justice à ses lalens. Qn
doit aussi à 1!À. Kauffmann un m-
tomate-trompette , qui est généra-
lement regardé comme un chef-
d'œuyre de méciiplque.
KADNITZtRITTBERG (Ve»-
CE$i.^s, p&iNGE de), qui a passé long-
temps pour le plus habile dipLoma*-
teet le plus grand homme d'état du
4^*' siècle , naquit en Autriche
eo 1710. Destiné d'abord par. sa
famiUè.à l'état ecclésiastique, la
mort de. son frèm. aîné le jSt re-
noncer aux hpuniturs de l'Ëgiise,
et il entra très-j.eune encore dans
U. carrière diplomatique. Chargé
successivement de plusieurs mis-
sions importantes, il s'en acquitta
à la satisfaction \ de l'empereur
Charle». yi , qui le nomma son
chambellan, et qui le jugea digne
de représenter l'empire germani-
que, au congrès d'Aix-la-Chapel-
le, fin 1743.. Le. prince de K.au^
nitz signa, au nom de l'empereur,
le traité de paix mémorable qui
iut conclu en cette ville. Il fut
chargé ensuite d'une négociation
qui offrait de bien plus grandes
difficulté;^,. et qu'il ter/adina de la
manière la plus heureuse. II. parr
Tint à faire .changer entièrement
le isyitème politique du cabinet de
KAU 57
Yersailles. L'ancienne inimitié qui
avait régné entre les maisons de
France et d'Autriche, depuis Char-
les-Quint et François I*S fit place
à une étroite alliance qui étoi^na
toutes les nations. Par un mélanr
ge adroit de hauteur et de sou-
plesse, le prince de Kaunitz arri- ^
va au but que l'on avait jusqu'a-
lors jugé impassible d'atteindre.
Il s'attacha d'abord à gagner la
femme qyi exerçait à cette époque
la plus haute influence sur le mo-
narque ,^ et qui réglait presque à '
elle sébile les destinées de la Fran-
ce. Négociant bien plus avec la
u^arquise de Pompadour qu'avec
-le ministère , il obtint encore que
rorgt^eilleuse impératrice-reine ,
la.pieuse Marie-Thérèse, appuyât
ses né^ciations, en écrivant de
sa main les lettres les plus flatteu*-
ses à, la favorite de Louis Xy. Ces
grands moyens i'éussirent parfai-
tement. Le roi de France , qui ar
vait feit une guerre si cruelle à
Marie-Thérèse, devint son allié;
et le roi de Prusse , qui avf^it été
l'allié de. la France, devint son en-
nemi.. La France et l'Autriche s'u-
nirent après trois siècles d'une
discorde sanglante. Le traité fut
signé à Versailles entre Lftuis XV
et MaricrThérèse, en.mai 1756; et
l'édifice politique, élevé par le
cardinal de Richelieu, fujt renverr
se; cette alliance, que bien des
bpmmes d'état traitaient d'union
monstrueuse, tourna en effet entiè-
rement à l'avantage de. l'Autriche*,
L'abbé^ de Bernis, depuis cai:dindl,
à qui on fit houneur du traité,, et
qui y avait eu la moindre part,
sentit un des premiers combiea
fiette union pouvait . devenir fu-
neste à la. France. M^s dès qu'il '
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S8
KâV
yompad<Mfr le fit disgraeier. Le
pWnce de Kaunitz, à la tête du
ministère d'Autriche, sous Marie*
Tkérèse et sous l'empereur Jo-
seph II, eut depuis constamment
à lutter contre un génie du pre*
mSer ordre. Le roi de Prusse,
Frédéfic II, qui n'arâit point de
ûiaîtresse qu'on pût séduire, était
aussi fort dans son cabinet qu'à k
têt^ de ses armées. Il fallut eou«*
Tent fléchir, et rabaisser devant lui
l'orgueil de la maison d' Autriche.
Frédéric démôla tous les plans du
prince de KaunitK^ et les fit tou-
jours avorter. Le projet le plus
cher à Tempereur d'Allemagne é^
Uût sans doute celui de réuoir à
ses vastes domaines l'électdrat de
Bavière. La courte guerre de 1778 ,
et la paiit de Tescben, à laquelle
rAutri<4e fut forcée de souscrire,
mirent fin à ces projets d'envahis*
sèment. Ce fut la dernière défaite
du prince de Kaunitx , et le der^
Aier triomphe de Frédéric IL Le
long ministère du prince se ter-'
mina sans événemens impoitans.
Possédant des qualités très-esti-^
mables, cihéri des trois souverains
qui se succédèrent sur le trône, à
la tête de Tadministration de l'en-
tât, sans avoir jamais subi de dis->
grâce ; comblé de biens et dlion**
neurs, le prince de kaumtz mourut
à l'âge de 84 ans , laissant l'héri-
tage d^un nom sans tache, et une
immense fortune à ses nombreux
desceàdans.
KAUNITZ-RITTBERC^QUBS-
TAMBEAG (lb privcs Alots), pa-*
rentdu célèbre ministre de Marie-*
Thérèse et chambellan de ('empe*
reur d'Autriche, né le ao juin
1794) entra de bonne heure dans
la carrière diplomatique^ et Ait «ne-
ceasivement chargé* par ia coor
de Vienne de, diverses ambassades,
à Dresde, à Copenhague, à Na^
pies et à Madrid. Il fut remplacé
dans cette dernière , en 1816, par
le comte de Saurau , puis dèeoré
de r<ordre de 'Saint-Étienne àé
Hongrie , et chargé d'uiM miosioii
près de la cour de Rome. Le comté
de Rittberg, propriété du prince
de Kanniti < se trouvant faire per«
tie de la Prusse par l'acte du cou*
grès de Tienne du 9 juin i6i5,
ce prince est devenu eujet de deux
souverains.
KAUTS (CoHSTAifnx-FftAxçms-*
AHTOiifB de), savant autrichien,
né. à Tienne en i^SS , étudia d'a-
bord la médecine et le droit , et se
livra ensuite â des recherches ap»
profondies sur l'histoire de son
pays. En 1 77a, il Ait nommé mëm*
bre de la censure des livres dans
les états de l'Autriche* On distin-
gue p^rmi les ouvrages de ce sa*
vaut : VEêêûi d'une histoire des sa*
vans d Autriche : une Histoire
pragmdtiïfuedumâr^uisat é^Aatti"
chenet desÈetaireissemens sur tes ûT'
mesdel'archiduehéd Autriche, La
crojadce aut sorciers , aux vam-*
pires et aux enchanteurs était en«
core fort accréditée dans sa patrie;
il publia, en 1771, un ouvrage in-
titulé de Culiibus magieis, Kauts
mourut le 28 janvier 1 797, à l'âge
de 6a ans.
KEATE (GxORexs), membre dé
la société royale de Londres et dé
celle des atitiquaires de la même
ville, naquît vers 1750, et fit ses
études au collège de Kingston. Il
voyagea ensuite dans la plus grande
partie de l'Europe, et s'arrêta
quelque temps k ôenève , oA il
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èaebercàa l'occwon d« ^roîr VoJ^
laire, qui/raceueûliit ayeo beau*
i»>up de bieoY^iUance. Il reYÎat
ensuite en Angleterre, etfutnom-»
ifté asMAseur du eoUksge de droit
da temple à LQudfes. Il mounit
daos isette ville ^o i79^- On bu
doit uft grand nombre d'ouvrages»
qui ae 4irtiQguent gétwralecnent
par beaucoup d'origioaiiié dans
les idées et d'élégance dans le
^yle. Les|Mioc!i|WBXsont: i^Ronu
qui i^ut un aceumi ÊiTorable du
publie ; 2* TuUsaa abrégé é» ChiS"
tolr4 ancienne, du gouvernement
«P/M0/ et des lois dfi la répubii4fue as
Genàee, jn-8*. Cet ouvrage est
dédié à Voltaire^ qin s'était d'abord
propoeé de le traduire > mais qui
diaagea ensuite d'avis, à cause
d'un éloge pompeux que &eate fit
de Shakespeare <kns une épitre
«dressée à Voltaire. S"* Lae Alpee^
poëme» 1^763; ^•l'ÀbbayedéNet^
H^f poëme, 1769; 5** le Tambeaa
deme rjreadie, poëme dramatique;
dont le fonds est pria dans le eé*
lèbre tableau^lu Poussin, Londres»
1773; 6" Esquisse diaprés naiure,
d^esinée et eolorUe dans un f>oyage
à Margata^ 1779^, d vol. in-ria*
Cet ouvrage eat , de tous ceux de
Keate^ celui qui a été le plus géf
oéralement goûté en Ao^tenne.
^"L'Behétiade; c'est le fragment
4*un poème en loohamsquerau-
leur avait entrepris sur la révolu*
tloA suisse» et qu'il abandonna en*
fuite d'après le^i eonseîis de VoK
49ini.S'fieiaiL9mdsetl0sPelem^,eemp
posée eur les journaux ei eaminu*
nieaihns éacapUaine BanryWiU
samMde plusieurs de sas affieiere
quàisn a0êi 178%, y firent nmfra^
g0ifLMéB6$, i7&^in-4*. Le pro<*
«hW
KJbà $9
4e œtte felatio»» très#bie«
écrite» eutunedestinatîoo honora- .
i>le : il fut tout entier ooasaoré
à soulager les victimes du naufrage
qui en fait le sujet; elle a été trà/^
éxkite en français.
]i£ATfi (Tbo>as), membre de
la société ro jale de Londres» cbU*
rurgien de la famille royale, etoht«-
rurgtêo en chef des armées an^
glaises, a ppblîé : i** un Recueil
à'Ohsermtianesarl'hydrocèleêtla
tnanUare 4e traiter cette maladie f.
9' un happert sur, iee relatiane
entre les dieers cemités chargés
4e eeiUer à Imitait sanitaire des ireu^
peSf 18081-1809. M. Keate eet
aussi estimé pour son caraotèr^
que pour ses talens.
&ËATS (fiiAaiéuAao-Go»vnii)»
contre^mirai anglais» acquit de
bonne lierre la réputation d'un
habile marin. Il n'était que sim«
pie lieutenant à bord du vaisseau
le prince George, qui faisait paitie
de l'esoedre envoyée aux Indes
occidentales» sous l'amiral Eodr
nej» et sur lequel le duc de Gla«r
rence était embarqué comme gar-»
dennarine : et déjà regardé .corn*
me un homme qui avait. sur m
profession les ootioos les plus étea-*
dues, Keats fut chargé de l'ios*»
truction du prince dans cette par*
tie. Ces rapports établirent bteat6t
une liaison intime. &eats fut eoni^
tammeot protégé par le prince #
quieontribua avec zèle è son avant*
(*ement. Sn 1789» lé lieutenant
&eats fut élevé au grade de capi^
taine. Dans l'action d'Algésîras»!*
la jiûUet iSoj» il commandait le
vaisseau lO'Superbe » qis^ montait
Tamiral Duekworth. A la bataiUe
de San-Domittgo, leg^vrier 1804^
le litre de coiooel des royidet ma»
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6d
&£I
rines lui fut accordé. Le 2 octobre
iS^j il itit promu au grade de con-
tre-amiral de Tescadre Bleue. C'est
à lui que le marquis de la Romana,
«insi que les troupes espagnoles qui
étaient sous^es ordres dans le nord
de TEurope, durent les moyens de
•s'échapper 9 pour retourner dan»^
leur pays. £a octobre 1808, il re«-
çut le grand-cordon de Toixlre du
Bain.
KEITH (George ëlphiitstonb^
LOfts YicOMTE de) , célèbrc amiral
anglais 9 etc., né en 17479 d*une
ancienne famille d'Ecosse, mon*-
tra dès' sa jeunesse du goût pour
le service de mer, et se distingua
bientôt dans la marine royale de
son pays. Il y passa d'abord par
tous les grades inférieurs, ainsi
que l'exigent les lois anglaises qui
n'admettent aucune exception, ù
.cet égard, même pour les princes
«in sang royal. Nommé lieutenant
de vaisseau en 1773 , il fut promu
au grade de capitaine en 1775.
£lu deux foi$, en 1774 et en 1780,
membre du parlement par le com-
té de Dumbarton , et pour la troi**-
sième, en 1786, par le comté de
Stiling, il figura parmi lesmem^*
bres indépendans de la chambre
des communes, qui ne votaient
constamment ni pour le ministère
ni avec l'opposition.' Il tenta vai^-
nement , en 1 780 , ^ de réconcilier
entre^ux MM. Pitt> Fox et le duc
de Portland. Employé dans la
guerre contre les colonies d'Amer
.rique, il s'y distingua, et com-
manda long-temps un vaisseau de
74canon8. En 1793, il faisait par^-
tie de la grande flotte de la Médi-
- terranée,et commanda/^ Robuste
d^tns l'escadre de l'amiral Hood.
Il entra dans le port dé Toulon
KEI
lorsque cette ville eut proclamé
Louis XVII , et eut le commande-
ment "du fort de la Malgue. Cette
expédition lui valut l'ordre da
Bain et le grade de contre-^amiral de
l'escadre Blanehe. Après la prise
du cap de Bonnes Espérance, dont
il s'empara en 1795, il fut créé
pair d'Irlande avec le titre de ba-
ron Keith du Stone-Haven *- Ma»
risobal. Peu de temps après ^ il re-
joignit la flotte du canal aux or*
dres de lord Bridport , q&'il rem-
plaça avec le titre de vice-amiral.
En 1800, il futchargé.du booïbar-
dement de Gènes ; delà il passa à
la baie de Cadix avec le grade
d'amiral, pour soutenir l'entrepri-
se du général Abercrombie contre
cette plac6.£n 1804 , il eutle com-
mandement delà flotte qui trans-
porta l'armée anglaise sous lesor^
dres du mêmegénéral en Egypte ,
où il contribua , par ses bonnes
dispositions, au débarquement des
troupes. Lord Keith, dont la gloire
militaire avait été jusque-là sans
tache , y porta atteinte à cette épo-
que , par la yiolation de la con-
yentioa d'ElArisch. Il exigea que
tous les Français qui avaient pro-
mis d'évacuer librement l'Egypte
se rendissent prisonniers de guer-
re. Le général Desaix lui adres-
sa, à cette occasion y de vifs re-
proches sur sa foi punique ; mai«
sa conduite fut approuvée par le
gouvernement britannique, qui le
combla d'honneurs et de biens. Il
reçut les remercîmens des deux
eljiambres du pariement, obtint
la pairie 4i'Angîeterre, la permiis-
sion de porter l'ordre turcduCrois-
sant, la place de chambellan, se-
crétaire et garde du sœau du prin-
ce de Gallçs > etc.' La ville de Lob:-
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'dres lui envoyai la lettre qui lui
donaait le droit de cité, dans une
boîte d'^or dé grand prix. En i8o3,
il fut nommé amiral dePlymouth.
Il avait le commandement de la
flotte dans la'mer Baltique , et eut
ordre, en 1807, devenir présider
la cour martiale formée pour juger
des causes de l'échouement du
vaisseau le Conquestudor sur les
bas-fonds de la baie de Quiberon.
En iBi4 9 le prince-régent lui don-
na le titre de vicomte. Lord Keitb
a épousé la- riche héritière de Wil-
liam Mercer. Elle mourut après
ufte année de mariage. Sa fille uni*
que^.Margùerite-Marie Elphinsto-
ne, a épousé, en 1816, après une
longue résistance de son père , le
général comte de Flahaut , ancien
aide-de-camp de Napoléon.
KELLER (Loris - Dorothée,
COMTE DE ), fils d'un aucicn con-
seiller du duc de Wurtemberg ,
est lié à Stedten, près d'Erfurt.
Il commença ses études à Goettin-
çue, les acheva à Strasbourg, et
entra, dès qu'ellesfurent terminées^
ati service de Prusse , où il se dis-
^ngua dans la carrière diplomati-
que. Il était très-jeune encore
quand il obtînt le titre de ministre
plénipotentiaire près la cour de
Suède. Après la mort du grand •
Frédéric, son successeur ayant
jugé le comte de Kelier digne de
toute sa coiifiahce , le icontinua
dans ses fonctions , et lui confia
bientôt Timportante mission de
plénipotentiaire près delà cour de
Russie.. En 1789 il fut' envoyé à
la Haye , et concourut , avec les
ministres d'Angleterre , d'Autri-
che et de Hollande , aux arrange-
tnens par lesquels l'autorité de la
maisoB d'Autriche fut rétablie en
K£L
61
Relgique. Il assista, en 1795, à
une réunion de diplomates et de
généraux, qui, sans l'autorisation
de leurs souverains respectifs ,
donnèrent à cette réunion le nom
de Congrès, pour délibérer sur
les propositions faites par Du-
mouriez fugitjf, de subjuguer
la France. • Il fit , de concert a-
vec M. de Stahremberg, minis-
tre d'Autriche , rejeter ces propo-
sitions comme insuffisantes , et
surtout parce qu'elles exigeaient
de la part des coalisés des conces-
sions trop fortes. Sur ces entre-
faites , les Français entrèrent en
Hollande, et mirent, fin aux déli-
bérations du prétendu congrès.
Par la même cause, la mission du
comte de jLeller près des États-
Généraux se trouvant finie, il
resta dans Finactîon j usqu'en 1 797,
époque où il fut envoyé à Vienne
en qualité de ministre plénipoten-
tiaire. Il résida près de cette cour
jusqu'en i8o5, et donna alors sa
démission, se proposarit de vivre
dans* la retraite. En 1807, on lui
offrit d'entrer au ministère des
affaires étrangères en qualité de
second ministre; mais son oppo-
sition au système politique de M.
de Haugwits lui fit refuser cette
place. Après l'organisation du
royaume de Westphalie enfa-
veur de Jérôme Bonaparte, le
comte de Keller ne voulut point
s'attacher au nouveau gouverne-
ment de ce pays, bien qu'il en
dépendît par ses propriétés., Il
consentit néanmoins à être mem-
bre des états provinciaux convo-
qués à Cassel. Il voulut bien aussi
remplir les fonctions de ministre
du prince-primat, grand-duc de
Francfort ( le duc de Dalberg ,
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6^
fkEh
son ami ) 9 aufwè« d« reœjpei^ettr
Ifapel4on. Le comte de KeUer
quitta Paris en 18 13; el k>P9<|ye9
par les èTénemensde la guerre^ le
rojaume de Westphalie eut cesse
d*exister^ l'éleeteur de Hesse ayant
repris le {^ouTentemeut de ses
ancieas états 9 ne manqua, pas
d'empk)jer de nouveau ses taleas
ctiplomatiques i eu le chargeant de
défendre se» intérêts au congrès
de Vienne. Dés que ks opératiof»
de ce congrès furent termiaées p
le comte de Seller rentra au set-
vice du roi de Prusse. Il fut nojn-
Boé premier président de la «4^
gence d'Erfurt ^ en iSi5.
KËLLEAMANN ( Fearçoïs-
GflaiSTOPBft, DUC M YAUiT)^ pair
«t maréchal de France, sénateur 9
grand-cordon de la légion*4'hon-^
iieur, grand*<!roix de l'ordre de
Saint-Louis, etc.,, naquit à Strass-
bourg f. département du BaSrRhin,
le 5omai 1755. Un goûl proiioncé
pour rétat militaire lut fît prendre
du service comoïe simpl&hussard,
ayant à peine atteint sa 17* anikée.
Son zèle^ son imelUgence^ aa
passion pour les a(rmes, le firent
distinguer et aimer de ses ob«rfe ;
6t ayant donné, pendant la guette
de se^t ans , de^ preuves réité-
rées de ses talens et de son coura«
ge , il. devint ofitder et obtint assec
rapidement le gradé de colonel du
végiment de Golonel-général hus^
sards; en 1788,11 était raaréchalr*
4le*-oâmp< Il adopta a'vec enthou-^
miasme les principes de la rérold*
tion , et fut envoyé en Alsace afin
d'arrêler Tindiseiplinedes troupes
que fomentaient en secret les offin
ciers ennemis du nouvel ordre de ,
eîhoseS^ Il y réuasit en partie ; et
pour retremper le moral dea sel**
JL£t
dats, il lesr. engagea à fréqM«Ajk)r
les sociétés populaires ^ pures
alor» de tout esprit de démagogie.
La ville de Landau lui décerna ,
en reconnaissance de son zèle pa-
triotique ^ une eouranne civique,
^ d^ remercîmens solennels. A
l'époque du 10 août 179» , le gé^
néral ILettermann, comme tons
les fonctionnaires publics et ehe£s
de corps y adhéra; aux érénemens
de eette journée, et prêta serment
è la liberté et. à l'égalité. NomuEié
peu d^ lemps après commandant
de l'armée de la Bfosirile , M fit sa
jonction avec celle de Dutnouriva,
dans ks plaines'de la Champagne.
Chargé de défendit la position de
Valmy, Je combat qu'il soutint le
19 septembre de la même année»
décida le succès de cette campa-
gne, eteut pour résultat remarqua-
ble y la itotraite dss troupes alliées^
Il passa ensuite soua les ordres du
général Cuétine, qui l'accusa à la
oonvention nationale d'avoir né^
gligé de s'emparer de Trèvea et
de Mayence. Indigné d'un sem^
blabla rapport , le général KeUer-
fliiann écrivit à lamême assemblée:
« que cette dénonciation ne pou-^
jrrait être que l'effet de la folie ou
jtduyin. » A cette époque d'effer-
vescence, lea généraux étaient
attaqués ou défendus au gré des
hommes dont le parti avait le plus
d'influence , sans égard aux difii*-
cullés de 1» position dans laquelle
ces généraux se trouvaient; il
fallait vaincre pour n'être pas ac*
ûusé, et la victoire ne préservait
pas toujours d'absurdes dénoncia*
tiens. C'est ce qui arriva au géné«
rai Kellermann. Il fut tour à tour
protégé et accusé, soit dans son
commandement d^ l'armée de la
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lô/Ttje ro-
Pcu^e tf2
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IkJÊL
Moselle^ sait lors du siég* de b
TÎUe de LyoQ ^ dant il condobk
les preinières Dpératîons saos
beaucoup de succès. Fatigpié d'être
en butte à ces dénoocîations jour-^
nalières, il demanda à passer à
l'armée des Alpes , oïl ses services
contribuèrent à défendre nos
frontières méridionales. Les dé-
nonciations se renouTelèrent , et
elles eujrent assez de force , bien
<{iie • dénuées de f«ts suffîsans
pour tes motif er^ poifr le £iire
destituer et arrêter. Transféré à
Paris 9 il fut ix>nduit à la prison
mîlitaâre de l'Abbaye^ en septem-*
bre 17959 et j resta jusqu'à l'é-
poque de sa misie eo jugement au
tribunal céToLutionnaâre C'était
après la rérolulion du 9 thermidor
ad 3 (27 juâlet 1794), et il fut
acquitté. £n 1795, il reprit le
commsaidement de l'armée des
Alpes et d'Italie 9 et ne put se
iaire renuorquer que par sa résisr*
tance à^es forces bien supérieu-*
veaanz siennes. Le général Bo*^
naparte ayant été nommé, par le
directoire-exécutif^ commandant
en ebef de l'armée d'Italie 9 le gé^
néral Kellermaan cooserra celui
de l'armée des Alpeft, qui fut re-
gardée^ comme une réserve et une
armée d\)bservation. Étant à Paris
en 1 7979 et après, avoir donné à la
g«idarmene.nne organisation ré*'
gulière, le général Kiellermann
regut du directoire l'ordre de se
rendre à Lyon et de mettre cette
ville en état de siègel^ En 1798 9
se tfouTànt au théâtre d'Anger^ 9
il y reçut une. couronne qu'il
s'empressa d'enro jer aux autorités
constituées. De retour à Paris 9 il
fut nommé membre du bureau mi«
litaire établi près le directoire. II
KEL
65
prit p#u de pMrt à la révolution du
kS brumaire an 8 ( 9 novembre
1799 ) ' ^ néanmoins il fut nom-
né membre du sénat conserva-
teuTy^dont il devint président le
2 août 1801. Grand-cordon de la
léglio&-d'honneur9 le 5^ juillet de
l'année suivaRte9 il obtint9 peu de
temps aprèSyla plus honorable ré*
compense de ses longs et utiles
service»; il fut nommé maréchal
de l'empire. Il était pourvu de la
fténatorerie de Goimar^ lorsqu'en
i8o5 il 3e rendit dans le» départe-
mens du Haut et du Bas^-Rhin,
pour j organiser les gard^ na-
tio»9d^. Sa»reconnaissauee pour
le ohef du gouvernement ^ qui
avait acquitté envers lui 1a dette
de k patrie 9 lui fit proposer, au
mois dj9 juillet 18069 réfection
d'un monument en l'honneur de
l'empereur NapoléoiK Ce prince
lui confia 9 lor» de la campagne de
Prusse 9 l'organiâiîtion des régi-
mens provisoires à Mayence ; et,
en 1:8099 le commandement du
corps d'observation de l'Ëlbi». £n
181 1 9 il le chargea de présider le
collège électo^rat du département
du Haut-BJ^. A la suite de la ba-
taille de Hanam (5o et 3i octo:br^
i#i5)9ldmaréchalKellermaon prit
le commandementde toùtesle» ré-*
serves à Metz. Les événemefts po^
litâques de 1814 le trouvèrent, ainsi
"que tousles dignitaires et fonction»
naires de l'empije 9 prêt à se ratta-*
cher au gouvernement royale et
le 1" avril (i8i4) 9 il vota la dé-
ehéance de l'empereur et la créa*^
tion d'jin gouvernement provi*
soîre. Après la première restaura-
tion , le roi le nomma commissaire
extraordinaire dans la 5* division
juilitaire., gnind'croix de l'ocdre
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04
KEL
Foyial et militaire de Saint-Louis ,
et y le 4 juin , membre de la cham-
bre des pairs. Le maréchal Kel-
lèrmisinn, n*ajânt exercé aucune
fonction pendant les cent jours ,
reprit de droit sa place parmi les
pairs, après la seconde restaura-
tion, en juillet 181 5. Ctst ancien
et illustre guerrier mourut le i5
' septembre 1820, & l'âge de 85 ans.
Son cœur a été transporté , con-
formément à sa dernière Toloiité ,
À Valm y, « ^fîn qu'il reposât parmi
»les restes de ses brâyes compa-
» gnons d'armes. »
KELLëAMANN ( N. MARQUIS
DE Valmt ) , fils du . précédent ,
lieutenant-général ; grand<cordon
de la légion-d'honneur, chevalier
de Saint-Louis , e$t né à I\letz ,
département de la Moselle, yers
Ï770; il fut élevé à Paris 9 au
coÛége des Quatre-Natîons. Il fit
ses premières armes près de son
père et sous sa direction. En 1 796 ,
il était adjudant-général à Tarmée
d^Italie, où il montra une valeur
et des talens héréditaires. Au pas-
Sfige du Tagliamento, il chargea
là cavalerie de l'ennemi avec la
plus grande intrépidité ; il fut
blessé de plusieurs coups de sa-
bre dans cette action glorieuse.
En 1800, combattant avec Desaix,
sous les ordres du premier consul,
il prit une grande part à la bataille
de Marengo, à la suite de laquelle il
fut nommé général de division. Cet-
te même armée , commandée par
Brune, fut témoin encore de la va-
leurdu généraliiellermann,au pas-
sage du Mineto. Passé àlà grande-
armée d'Allen^agneen i8o5,il prit
Î>art à la célèbre bataille d'Auster-
iis et y fut blessé. Employé à
l'année de Portugal ^ il ne se fit
pas moins remarquer, et fût en«-
voyé , après la perte de la bataille
de Vittoria, en parlementaire aux
généraux anglais^ il signa , le 3o
août 1808, au nom du général
Junot^ duc d'Abrantès; cottinrian-
dant en chef de l'armée française ,
la capitulation de Cintra. Le 20
mai de l'année suivante ; il prit la
ville de la Pola de Sçna ; au com-
bat d'Alba de Termes , au mois
de novembre de la même année ,
il défit le duc del Parque et couvrit
momentanémentlaVieille-Castille.
Rappelé en France , et employé
dans la campagne de i8i5, il
donna de^^nouvelles preuves de
valeur, le 19 mai, au combat de
Wessie, et le ao, à la bataille de
Bautzen. Dans la campagne de
France, en 1814? ilfit des prodi-
ges au combat de Nangis. A Pro-
vins, il chasisa l'ennemi et lui fit
éprouver une grande perte , no-
tamment en prisonniers. Après la
première restauration, le roi le
nomma , le 6 mai 1814, membre
d« conseil de guerre, qui était
immédiatement sous les ordres
de ce prince. Le 2 juin , legénéral
Kellermann devint chevalier de
Saint-Louis et inspecteur-général
de cavalerie dans les villes de
Lunéville et de Nanci^ Lors du
départ de Napoléon de - l'île
d'Elbe, en mars i8i5, le général
Kellermann ^t appelé au com-
mandement de la cavalerie , que
la prompte arrivée de ce prince à
Paris nepermit pas de rassembler.
Nommé membre de la chambre
des pairs pendant les cent jours,
il en fut éliminé après la seconde
restauration. Le général Keller-
nyann-est aujourd'hui en disponl-
biUté.
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KEL
KELLGRËN (Henri), philoso-
phe, littérateur et poète suédois ,
naquit en Scanie, le i*' décembre
1751. Il fît à runirersité d'Abo,
en Finlande, d'excellentes études.
Après aToir obtenu le titre de uiaî-
tre-ès-arts, il donna , pendant
quelque temps 9 des leçons publi-
ques dans la même ville. Il se ren-
dit ensuite à Stockholm, et fut
chargé de l'éducation des deux fils
du feld-maréchal comte de Me-
jerfeldt. Ses talens pour la poésie
le firent bientôt connaître avanta-
geusement. Encouragé par de
nombreux succès , il suivit cette
carrière, et se livra entièrement
à la littérature. Il eut cepen-
dant de grands obstacles à vain-
cre. Long^temps sans fortune ejt
sans protecteurs, il éprouva les at-
teintes du Jj^esoin, et fut constam-
ment en butte aux attaques de
tous les mauvais. poètes. Gustave
IIÏ remploya enfin à corriger quel-
ques écrits émanés de sa plume
royale, et à mettre eu vers les ca-
nevas d'opéras que ce prince lui
fournissait. Lors- de 1^ fondation
de l'académie suédoise, à l'instar
de l'académie française , en l'an-
née 1786, Kellgren fut un de ses
18 premiers membres , et obtint
une pension avec le titre de secré-
taire du roi. Sans négliger les arts
d'imagination , il s'occupa , les
dernières années de sa vie, de l'é-
tude de l'histoire et de la philoso-
phie; mais un travail continuel rui-
na insensiblement sa constitution
naturellement faible, et il succom-
ba à la fleur de son âge, le 1 a avril
1795. Son caractère aimable et
ses talens lui avaient fait de nom-
breux amis, et sa mort occasiona
les regrets les plus sincères. On
REL
65
frappa une médaille en son hon-^
neur; son convoi funèbre fut suiti
par tout ce que la ville de Stock-
holm renfermait d'hommes de let-
tres et de savans distingués, et ses
amis firent graver ces fnots sur sa
tombe : Pottœ^ philosopho, eivi-,
amico lagentes amicL Les ouvra-
ges de cet écrivais ont fait époqu«
non-seulement en Suède, maiâ
dans tout le Nord. Ses poésies se
recommandent par l'élévation , la
grâce et la finesse qui y régnent ;
des idées profondes liées à des
vérités utiles, rendues en style
clair et précis, distinguent ses pro-
ductions en prose. Le recueil des
œuvres de Kellgren a paru après
sa mort ; il contient des odes^ des
é pitres et les tragédies lyriques de
Gustave JVasa et de Christine.
Ce sont les pièces dont on fait le
plus de cas. On distingue encore
dans ce recueil, des traductions
à* Horace^ de Tibulle^ de F oit aire j
et enfin des Essais de pfUlûsophie
morale. Il se rendit surtout utile
en combattant le mauvais goût
et les prétentions des écrivains
sans talens, Kellgren rédigea, pen-
dant plusieurs années, la partie
littéraire d'un journal intitulé
StQckholms posten,àouï\es articles
d'analyse et d^une critique tou-
jours équitable et modérée, obtin-
rent un succès général.
KELLY (John), savant anglais,
naquit,>en 1750, à Douglas, dans
l'île de Man, et mourut le 12 no-
vembre 1809, La langue du -pays
où Kelly reçut la naissance, était
un dialecte delà langue .celtique.
Il s'adonna de bonne heure à une
étude particulière de ce dialecte,
dont il composa, à l'âge de 17 ans,
sans être aidé d'aucun livre, d'au-
5
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q^9 une gr$mtnairfi e^ un dia-t
tionnaire. Il fut chargé par réyèr
qvifi de Sodor H de Man, le docr
teur Hildesley^ de $uryeiller 1^
traduction dans e0t idiom.e de dif-
lereos livres religieux 9 .e^tr^ aur
très, Vancim Testament, ^(i\ avaijt
été confié au zë}^ de pUisi^urs jeç-
elésiastiques. Kelly rieçut les or-
dres , et d£Tint s4|Cces»iTepaeat
qb^f de congrégation 9 vicaire
tl'Ardleigk, e^ recteur de Copford
près de Colchester. Ce fut en iBo5
qu'il publia sa Grammaire-prati^
4fu^ de l'ancienne langue galliqUe,
ou de Vtle de Man , Tulgairement
appelée /«MoÂA;^. Le complémeut
4e pet ouvrage intéressant, s^on
Dictiannaire trigUte des languies
free, irlandaise et manks/ étai^ à
l'inoipression, ^t assez avaax^é d^^s
le tirage, lorsque le £bu prit à ré-
tablissement des imprimeurs Mr
i^ols, et consuma entièreo^nt le
Irayail du malheurmix Kelly. Ce
fiât quelques années après qu'il
fut attaqué du typhus, dont il de-
TÎnt la victime; il était âgé d'en-
viron 60 ans.
KEMBLË (JiAK-Pfliuppfi), cé-
lèbre acteur anglais, frère de mi^-
trlss Siddons, 1^ meilleure actrice
<fae l'Angleterre ait jamds poss^r-
dée, est né à Prescot dans le collec-
té de Lancastre, de parens catho-
liques. Après lui avoir £ait com-
mencer son éducation en Angle-
terre, ses parens, qui le destinaient
à l'état ecclésiastique, renvoyè-
rent à Douai en Flandre, pour teiv-
jniaer ê^s études au collège de
cette ville, où l'on croit qu'il eut
Talmâ pour condisciple. Aux pre-
mières insinuations qui lui furent
faites par ses directeurs , sur 1^
ij^tei]itj)ûn9 de $çs parp^^ç, |a répu-
gnance po^rl'éfii^t qu'ifs voulaient
luj donner fqt cau^e qu'il prit la d4-
j;ermination .di$ s'y soustraire p^r la
fuif:e. De jretour en Angleterre, ne'
poAiv^i^t pa^ f'^i^oqn^^blefneQt se
présenter -^ s^ famille , il fi^t ^^
traîné par &on penchant et par )e
besoin d^ns un^, trompe de comé-
diens d.e province. Il joi|a succes-
sivement .4 Liverppol, à ^im*
bourg et à York, (et fi^it favorable-
ment accueilli. C'est dans pett^
dernière ville q4'il fit représeolçr
npe imitation de la pomédie
de Alassinger : ^ouûeau myyen de
payer d'anciennes dettes ^ et cellç
des Erreurs. Encouragé pap les
succès qu'il avait obtenus d^^sl^ç
villes du second ordre* il se dé-
cida A se montrer 4^9 Ue^pi^^ley
et^n septembre î703^> il débMta
iSpr le théâtre de Priiry-i-^pe ,
dans le rôle de H^mlet. J>e si^p-
cès brillant dont ce débi^t fut
couronné , l'ephardit ^ 3*çngagjer
d^ns d'autres rôles; l'ienthousi^Sr
me général qu'il expjta , li^i proiir
va qu'il avait réussi. Cependant,
pépétré de la profondeur et d;çs
diffîciiltés de son état, et mojp^
satisfait de lui q\i^ nel'pC^ient s^s
admirateurs, U résolut dp vi-
siter 1^ continent, pour y étudie^
les différens théâtres, et surtout
ceux de la capital^ de la Prança ,
où il fit un séjour ^ez loug.
H s'y lia 4vec Talma çt les naeilr
leurs acteurs de nps théâtres.
P^ns uue espècjB de couversf^tioii
académique où l'on s'éteudit d^
part et'd'autre sur les auteurs qi^i
avaient fait l'ornement et la gloir^
de la scène des d^ux nations,^eni^
bic omit de nommçf Itf olièrç- « ISt
» Hulièr^, tlglièrek» s'écrifi^t'-Qa 4^
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toates pifft» ? « Messieurl , répli-
» qua Kemble , Molière n^est pas
» Français, c'est rbomme de la
» nature : îi appartient à toutes
0 le« nations. » Le lendemain, allant
ayec un acteur, faire ce qu'il ap-
pelait un pèlerinage, il prend les
rênes du cabriolet, et airiYe sans
s'égarer d'un pas aux Piliers des
Halles , en face de la maison de
Molière, et salue le berceau et
le domicile de cet inimitable au-
teur, par les expressions les plus
affectueuses que son ^œur put lui
fournir. Les acteurs de Paris ne
furent pas les s^êê^ à TaccueilUr ,
et la manière ho^i^ûblo <iont ma-
dame la baronne de Staël en parle
dans ses mémoires, prouve qu'il
fut admis dans les plus hautes so-
ciétés. A son retour à Londres >
riche des observations qu'il avait
recueilGes, tant, à Madrid qu'à
Paris, il reparut sur la scène pour
y recevoir des témoignages tou-
jours plus flatteurs de la satisfiic-
tioQ du public. Sa réputation fut
dès-lors si solidement établie ,
qu'il fut chargé de la direction du
théâtre de Covent-Garden. Les
rôles d'Hamlet , de Macbeth , <ie
Goriolan, de Beverley et d'Othello
sont ceux qui ont principalement
servi -à établir sa réputation. Il
est curieux de conuaître l'évé-
nep[)ent assez singulier qui por-
ta Kemble à s'engager dans les
liens du mariage. On rapporte
que la ôUe d'un ministre d'état
conçut pour lui une passion si
violente , que le père, pour en
prévenir le$ effets, pffrit à l'ac-
teur une somme de 5,ooo livres
sterling, s'il se mariait tout de
suite à toute autre femme que sa
fille. Kemble accepta l'offre , et
KEM 67
épousa la veuve de-M. Breretow.
L'incendie du théâtre de Covent-
Garden, arrivé en 1808, lui oc-
casionades pertes considérables,
et l'obligea de continuer sa cart-
rière sur le théâtre de l'Opéra-
Italien. £n 1817, cet acteur, ju«^te-
ment admiré de ses compatriotes
comme des étrangers, a quitté le
théâtre. Sa représentation de re-
traite, dans le rôle de Goriolan,
fut sans doute pour lui la journée
la plus satifaisante et la plus glo-
rieuse de sa vie. £lle se termina
par un banquet d'adieux, auquel
Talm^ , alors à Londres , et plu-
sieurs lords assistèrent. Après les
toasts, lord Hojland, président de
la réunion, prononça un discours
en présentant à M. tLemble un
vase magnifique sur lequel devait
être gravée l'inscription sui vante i^
« A J. P. Kemble , écuyer, lors
)»de sa retraite de la scène, dont
» il a été , pendant trente-quatre
»ans, l'ornement et l'orgueil ,
» etc. » Kemble ne fut pas seule-
ment acteur dramatique célèbre ;
mais nourri de la lecture d^ écrf-
vains anciens et modernes, il a
arrangé pour la scène anglaise ,
un grand nombre de pièces dQ
divers auteurs, et quelques-unes
de Shakespeare que l'on ne jouait
plus. On a de lui : la Ferme^ co-
médie, 1789, in-S*»; l'Amour
sous fHusieurs masques^ comédie^
179a, in-8'*; Lodoîskaj opéra-^
comique, in-8*; U Pèlerin^ ço"
médie, 1797, in-8".
KEMBLE (Charles), acteur cé^
lèbre et auteurdramatiqoe anglais,
frère du précédent, naquit à
Brecknock, en 1775. Il fut envoyé
en France à Page de i5 ans , et
deqdeur^ 3 an% i Douai , 01^ il ap^
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68
KEM
prit la langue Trançaise, et acheva
$on éducation. De retour en. An-
gleterre , il occupa d'abord une
place dans le bureau de la poste ;
mais, entraîné j)ar son goût vers
le théâtre , goût irrésistible dans
sa fanlille, il se rendit à She(rield,
où il commença sa carrière théâ-
trale. Il y remplit le rôle de Ro-
land, de la comédie Comme vous
l* aimez (As youlike it), et obtint
un grand succès. Après avoir joué
tour-à-tour sur les théâtres de
Newcastle et d'Edimbourg, il dé -
buta à Londres , au théâtre de
Drury-Lane, en 1794» par le rôle
de Maicom, dans Macbeth. Ce dé-
but fut brillant, et M. Golman
l'engagea aussitôt pour le théâtre
de Haymarket. G. Remble y resta
jusqu'en 1802. A cette époque, il
passa sur le continent pour rétî|-
blir sa santé chancelante. De \ re-
tour à Londres, il se réunit à son
frère au théâtre de Covent-Gar-
den, et se maria en 1806 (voy, l'ar-
ticle suivant). M. G. Kemble a
composé plusieurs pièces qui ont
été accueillies avec faveur, telles
que : le Point d^ honneur, comé-
die , 1800 , in-8"; le Vagabond, -
histoire dramatique, 1808, in-8°;
Intrigue et Contre-Intrigue, far-
ce, 1808, în-8°.
KEMBLE ( Ma&ie-Thérèse de
Camp, femme de Gharles), comé-
dienne et auteur dramatiqift , est
née à Vienne, en janvier 1774* Son
père, George-Louis de Gamp, mu-
sicien , la destina au théâtre , et
elle parut, à Tâge dé 6 ans, dans le
rôle de Cupidon , des ballets de
Noverre. Etant passée au théâtre
Le Texier , elle remplit , n'ayant
encore que 8 ans , le rôle de Zé^
Me, daiis la comédie de la Colom-
KEM
be, dont M"* de Genlis est auteur.
Du théâtre Le Texier , elle passa
au Girque, où sa danse fut remar-
quée. Le prince de Galles s'inté-
ressa à la jeune danseuse; et à la
recommandation de S. A. R., elle
fut admise au théâtre de Heymar-
ket. Bientôt M"' de Ganip quitta
Heymarket pour Drury-Lane, où
elle remplit le rôle de Julie dans
l'opéra de Richard-cœurrde-Lion,
de manière à assurer le succès de
la pièce. M"* de Gamp donna au
théâtre où elle était engagée, une
comédie, les premières Fautes,
qui obtint tousfliss suffrages, eté-
veilla l'attentiontti'un certain M.
Earle , qui se prétendit volé , ' et
rappela la comédie des Fautes n^*
turclles, laquelle avait paru pres-
que incognito. L'auteur accusé se
justifia victorieusement dans le
Moming'Chronicle, M"' de Gamp
quitta, à la fin de 1806, le théâtre
de Drury-Lane , pour celui de
Govent-Garden , où elle épousa
presque aussitôt M. Gharles Kem-
ble, acteur distingué de ce théâtre,
et frère du célèbre acteur du même
nom. M"' Kemble a fait représen-
ter , en 1808 , le Lendemain de
noces, intermède.
KEMPELEN (Wolfgang), ba-
ron , référendaire de la chancelle-
rie hongroise à Vienne , et direc-
teur des salines de Hongrie, na-
quit à Presbourg, le a3 janvier
1734, et mourut à Vienne, le 26
mars 1806. Il manifesta dès sa
jeunesse un goût prononcé pour
les arts miécaniques , et se livra
avec ardeur à l'étude des sciences
exactes. Bientôt il construisit lui-
même des machines du mécanis-
me le plus ingénieux. En 1769, il
offrit à la curiosité publique un
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automate de sa composition qui
jouait aux échecs , et exécutait
toutes les Combinaisons de c^ jeu
avec une telle précision, qu'il ne
pouvait être gagné que par des
joueurs de la première force. Cet-
te étonnante machine fut annon-
cée dans tous les journaux de
rAliemagne , et les éloges les plus
emphatiques y furent donnés à
Tauteur. Il en méritait bien cer-
tainement, mais ils auraient été
complètement justifiés s'il eût
voulu faire connaître les vérita-
bles moyens employés par lui
pour diriger cette machine, car
il paraît' démontré que ceux qu'on
mettait en évidence n'atteignaient
pas ce but. Le baron de Rempe-
len vînt, en 1783, montrer à Paris
son Joueur d* échecs. On pense
bien que les curieux se portèrent
en foule pour le voir. L'automa-
te , assis devant un bureau mon-
té sur 4 roulettes , était vêtu à la
turque. Le bureau contenait un
cylindre ^ . des rouages , dont
l'objet apparent était de faire
mouvoir la machine. L'automate
levait son bras avec' lenteur, l'a-
vançait de même , et enlevait a-
vec dextérité la pièce que le jeu
indiquait de prendre pourlat^ans-
porler sur la case où elle devait
être. L'adversaire faisait-il une
fausse marche, la pièce était in-
continent reportée à la place
qu'elle occupait précédemment ,
et un mouvement de tête de l'au-
tomate indiquait la satisfaction
que fait éprouver une faute com-
mise à celui qui en profite. Cette
figure répondait aussi aux diver-
ses questions qu'on lui faisait , en
indiquant sur une table les lettres
propres à former ses réponses.
KËM 69
Les observateurs en général dou-
tèrent que l'opération eût lieu
par l'effet de la mécanique ren-
fermée dans le bureau. Il y en
eut qui supposèrent qu'un nain
qui s'y trouvait caché dirigeait
seul les mouvemens. Ces conjec-
tures se trouvèrent fausses. L. Dur
tens, qui examina avec une égale
attention la figure et la table qui
en dépendait, se convainquit de
l'impossibilité d'y cacher l'enfant
le plus petit. Kempelen conve-
nait bien qu'il donnait lui-même
la direction* à la machine, bien
qu'il s'en tînt toujours éloigné à
une distance de o pieds au moins;
mais le problème ne se trouve
pas résolu par cet aveu. Il avait
aussi une autre figure qui, au
moyen d'un soufflet et d'une tra-
chée-artère, articulait des mots
et même de petites phrases. Pour
prouver qu'il n'y avait point de
charlatanisme, il en publia la des-
cription sous ce titre : le Méca-
nisme de la parole y suivi de la deS'
cription d'une machine parlante ,
et eniHchi de 2*^ planches , Vienne ,
1791 , grand in-8". Indépendam-
ment de cet ouvrage, il a publié
quelques poésies allemandes, et
quelques pièces de théâtre parmi
lesquelles on cite-: Persée et An-
dromède, drame ^ et V Inconnu
bienfaisant, comédie. Sa Presse
à l'usage des aveugles , est l'un
de ses chefs-d'œuvre de mécani-
que les plus estimés. Dutens et
Chu Gottlieb, deWindisch ont pu-
blié plusieurs lettres sur son Joueur
d'échecs automate : les premières
insérées dans le Mercure deFrance^
juillet 1770; et les dernières, tra-
duites en français,dansles^nnâ/^^
encyclopédiques de 1817, tom, Y.
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7Ô
&E9I
KEMPER ( Jean -MKtcmoft) ,
professeur de jutisp ru dence à rtini-
versité de Leyde, et député à la se-
conde chambre des états-généraux
du royaume des Pays-Bas, est né
à Amsterdam 9 le 26 avril 1776.
11 publia, en 1 796, son premier ou-
Trag^ intitulé : Dissertatiojuris de
jurisconsultorum romanorum prin-
cip'tG y quod contra bonos mores fiai,
idjure ratum esse non opportere.
Il se rendit à Leyde Tannée sui-
vante, pour y recevoir le grade cle
docteur en droit. De retour à Ams-
terdam, il ouvrit son cabinet d'a-
vocat, et devint^ en 1798, secré-
taire de la société des patriotes
modérés^ formée dans le but de
balancer l'influence d*une autre
société de patriotes qui avaient
adopté tous les principes de la ré-
volution opérée *le 22 janvier
1798. Sa conduite lui attira la haine
du parti dominant, et lui aurait
nécessairement fait perdre la chaire
de professeur à l'académie de Har-
derwich, qui lui était destinée, si
la révolution du 1 2 juin 1 798 n'eût
mis le pouvoir entre les mains du
parti modéré. Porté, au bout de
quelques mois, à la chaire de Har-
derwich, il y professa la jurispru-
dence jusqu'en 1806. A cette épo-
que, il fut appelé à Amsterdam
comme adjoint à M. Cras, dont il
était l'élève ; et en cette qualité il
fut chargé de l'enseignement du
droit civil, tandis que M. Cras, à
raison de son âge , ne s'était réser-
vé que celui du droit naturel et
du droit public. Trois ans après,
M. Kemper fut chargé, à Leyde, de
la chaire du droit de la nature et
des gens. C'est lui qui fournit, en
1811, à MM. Cavier et Noël, en-
voyés par le gouvernement fran-
;
f^EM
çaîs, les renscignemens relatif» à
l'état de l'instruction publique
dans ces contrées. Dès les pretnîers
revers de la France , en i8i3, M.
Kemper donna, pour ainsi dire, le
signal de la désobéissance qui ame-
na, quelques mois après , en no-
vembre même année, une réto-
lution 5 et qui replaça la Hollande
sous la domination de la maison
d'Orange. A cette époque, M.
Kemper agit ouvertement, et se-
conda de tous ses moyens MM.
Van Hogendorp et Van derDuyn,
qui s'étaient placés à la tête de
l'insurrection. Cefutdeccsduûm'-
virs qu'il reçutla mission, avec M.
Fannius Scholten, d'aller presser
l'adhésion à la révolution de la
ville d'Amsterdam, Ces commis-
saires réussirent dans leur mis-
sion , et la ville d'Amsterdam se
prononça ouvertement pour là ré-
volution qui venait de s'opérer
dans le département des Bouches-
de-la-Meuse et autresdépartemens
de la Hollande. Le prince d'O-
range, au nom duquel le duumvi-
rat agissait , revint et fit son en-
trée solennelle à Amsterdam le i*'
décembre. M. Kemper, qui l'avait
accompagné, et qui montra, dès-
lors , son penchant pour Texten-
sion du pouvoir d'un seul,\l'enga-
gea à prendre le titre de prince
souverain^ et ce ne fut pas sans
peine que le prince se décida à le
prendre; aussi s'empressa-t-il, dans
sa proclamation du i** décembre
18 15, de déclarer qu'il n'accep-
tait la souveraineté , que sous la
réserve expresse qu'elle serait,
le plus tôt possible, réglée et cir-
conscrite par une constitution. Les
patriotes et les écrivains les plus
éclairés blâmèrent hautement M.
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&£K
VLemféti Paraît dèïêt^ ^û^U ^^
^témùë de sa âeate autorité , la âou-
rerdmèfié m pfi&cé d'Orâitftgé^ et
l'adebs^reot d'avoir, paf ce seol
/aii^ pertté le ootup mortel à la li-
i>erlé de ia ûation. M. &emper
retoi^ltia ensuite à leyde, où il
ref rît set( \€çotss de droit, où il re-
çôt Tordre du Lîon-Belglque, leâ?
titres d'écuyer et de conseiller-
â'étaf en service ettraordinaire ,
pour prht de ses services à l'éj^o-
fufé «te là révalution. Après avoir
ergani^é les unitersités^ il fut, en
I8175 raiïiefié daïis la Carrière
politique pa^ sa fK»ininaftion à la
seconde cbàAibre de» états-géné-
iéÊtt potit la prbvinrce de HoUan-
dé, n B*y dîsTfin^ua pé^ soâr adhé-
sion <$o1[istante aux mesures propo-
éée^pàrlemii^âtèi^e hollandais. M.
Kezùffer Yotapout toutes les lois*
fiscâ]c.<v de MM. S*x et AppeKos '^
pour IsÈ ffo«irelle loi , dite dès 5o^
ftorîns^ en- limitation de la Hherté
de U pres9e,et fit passera l'ordre chï
foursurlespéfitioi^deMUt. Giiyet
et Caiichoîs-Lemaire^ Citoyens
français^ qui detnandaient Tauto-
risattdtf de poursmvre en justice
le ministre do la police, pat )e9
ordres dhj<fftel il» avalent été obli-
gés, eâ violation cfe Tart^Cle 4 de
la toi fondamentale, dé quitter le
territoire du royaume <ïes Pays-
Bas, où ils étaient établis. M . Kém-
per s'eist pro^ioncé une foi^ ce-
penëaAft, contre !a proposition iwî-
instér^lle et le pi'ojet de lof refa--
tif €M dvint 4e chasse, que l'on
présentait éomm^ dro^ ré^^ien ,
et qu'il eonsrdéra , à\i confraite ^
coMiÉne \îti dt(At inhérent à lapro-^
pfiété. Il fait partie delà Commis-
sioit ebar'gée die la confection des
eoéesip dôU^ï i*égïr ïé royaa-
?»
Me de» Fâ^y^-Bas. Bf. &eà»p<r a
publié les Ouvrages suivans : Ora-
iio de Jure naturœ immaiaMH et
éBterno , 1 79^ ; Ortttio dé prud^h^
tiâ civlli in ptom&tendàerudltione,
îbid. ; Oratio de Utterarutn stàdiô
calarhitosis reipubtiûtt tempùribuê
optimo éotatiô et perfugio, f8o6}
Oratio deUegibus poputorum opti'
mis iticrescentis vet decrescentts ku^
fnanitatis indiciis, 1806; Otatîo
de prastanliâ diseipiinùrutn mdra"
tiam cufn cékteris disciplinis eoni^
pardta, t^o^; Biscoi^s sur diffé-^
rens sujets en langue hollandaise,
ï6 >4 ; Annales du droit ft*an)^ais à
l* usage des départeMêhs hollandais^
5 vol. in-S"; Code^ criminel avec
remarques-, i vol. in-8*; Obserm*
fions sur là iài du 4 ^ài iSi4^
telatite à la conversion de lu dette
publique en tfollande; Opinion sur
le projet de loi âoneernant In péché
du hareng, préséhté à la secondé
chambre des états - géiiéraasè dans
lu session de i8Îî 7 ; Oratio dé cela-
fis noslreè faiis éxeinplo geiiiibUii àc
ptœsertim Btlgis nUnqu&m negll^
gendo; Essai sur lUàftuehcé des
évértemens politiques et des opinions
religieuseê et philosophiques depuis
*5 ans^ et sur lei progrès deê /u-
fnières chez les peuples de l'Euro^
pe, sous le rapport de la religion
et de la morale : ce mémoire a été
Couronné par la société Teylef à
Haariem.
KENDALL (Jeat^), quaÉLer,
naquit en Angleterre, Ve*sija5,
et y mourut en r 8149 à Colchester,
à Fâge d'enviroii 89^ ans. Il a pu-
blie diiférens ôi:?vragei sûr dés sil-
lets de religion et de mof aie , et a
traduit , avec beaucoup dé soin ,
des extraîts de notfef immortel Fé-
néloô, pour kquél il avait rifte
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73,
KEN
admiration toute française. Les
ouvrages de Kendall sont écrit»
en anglais. On cite jftrmi les plus
utiles : i* Abrégé de l'ancien et du
nouveau Testament, in-ia, 1800 ;
i' Essai moral sur le danger des
spectacles, brochure in -8*;. 3"
Extraits des œuvres de Fénélon,
1 vol. in-ia; 4** Lettres sur des
sujets religieuœ, 2 vol. in- 12;
5* Poésies sur ^des sujets moraux
et religieux, tirées de divers au-
tmrs, 1 vol. in- 13; 6* Extrait de
Thonias à Kempis , 1 volume in-
1 2 ; 7'' Vie de Thomas Slory^ pré-
dicateur quaker, r vol. in- 12; 8*
Préceptes de la religion chrétienne^
par demandes et par réponses ^
I vol. in- 12.
RENNA (lecolonejl M'), com-
mandant en second de Tarmée des
indépendans du Chili, a acquis,
par ses talens et sa bravoure, une
bonorable célébrité parmi les guer-
riers de l'Amérique méridionale.
II s'est distingué dans différentes
occasions, et plus particulière-'
ment à l'affaire de Membrillal,
qui eut lieu le 19 mars 1814. Vi-
vement attaqué, dans cette affaire,,
par le chef des troupes royalistes,,
Gainza, dont les forces étaient
beaucoup plus considérables que
les siennes,: il lui résista avec in-
trépidité, et parvint à le repousser
après lui avoir tué et blessé . un
grand nombre d'hommes. M' Ken*
na reçut les plus grands éloge& du
commandant en chef de l'armée
des indépendans, le général O'Hig-
gins , et continua utileiuent à pren-
dre part aux événçmens militaires
qui amenèrent enfin, dans le Chili^
rétablissement d'un gouverne-
ment conforme aux vœux des ha-
bitans de CjBtte belle contrée. M*
KEN
Kenna est d'origine irlandaise» et
n'a embrassé la cause des indépen-
dans que par amour pour la liber-
té. Ce fut en 181 5 qu'il obtint le
commandement en second, dan«^
lequel il s'est distingué, et dont iP
était digne par les services qu'il a-
vait déjà rendus au comniçuce-
ment de la guerfe de l'indépen-
dance.
KENT ( Auguste-Ernest, comtk
wa Dublin , dug de ) , 4'* û^s du roi
d'Angleterre Georges III , naquit
à Londres, le 2 novenabre 1767.
Après avoir commandé quelque
temps un régiment, il fut nommé
général, et, le 5o mars 1820,
gouverneur de l'importante place
de Gibraltar. Il y montra beau-
coup de sévérité envers les sol-
dats , et une partie de la garnison
se souleva contre lui. Un léger pré-
texte suffit aux mutins pour pren-
dre les armes, Ils avaient envoyé
auprès du prince une députation
pour solliciter la permission de
passer en fête la nuit de Noël. Le
prince crut devoir la refu&er pour
le maintien de la discipline, et
punit par les arrêts les régiroens
qui avaient fait solliciter la doman-*
de. Ceux-ci s'insurgèrent aussitôt,
et voulurent faire partir le gouver-
neur, pour mettre à sa place le
général fiarnet. On leur opposa le
54"* régiment , qui n'avait point
pris part à l'insurrection; il fit feu
sur les factieux et les dispersa. La
journée se passa eà entier dans la
confusion ; et le lendemain le trou-
ble recommença -avec plus de vio-
lence que la veille , malgré tous les
efforts du général Barnet pour ré-
tablir le calme. A dix heures du
soir, le prince se mit à la tête de son ^
régiment, se fit Siuivre d'une com-
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KEN
pagnie de grenadiers et de deax
pièces de campague, et marcha
contre les mutins ; malgré le feu
des canons et 4e la mousqueterie,
ils firent une assez longue résis-«
tapce, et ne furent vaincus et dis-
persés , après un grand carnage ,
que yers minuit. On les arrêta
presque tous , et les chefs du com- ,
plot furent traduits devant une
cour martiale. Les habitans de la
ville témoignèrent au prince , par
une adresse, leur reconnaissance
pour la fermeté qu'il avait mise à
apaiser les troubles. Il quitta ce-
pendant, peu de temps après, ce
gouvernement pour retourner en
Angleterre. Il voulut le reprendre
en 1808, sur le bruit que Gibral-
tar allait être assiégé ; mais le roi ,
3on père, lui refusa la permission
d'y retourner. Au mois de juillet
i8i6, il fit partie de l'assemblée
réunie à la taverne de Londres,
-pour venir au secours des manu-
facturiers. Il y fit une motion ten-
dant à prouver que la détresse
présente était l'effet nécessaire du
passage de l'état de guerre à l'état
de paix où l'on se trouvait : cette
motion fut combattue par lord
Cochrane ; l'assemblée ne se sé-
para point cependant sans avoir
fait une souscription qui produisit
une somme considérable. £n 1818,
le duc de Kent épousa Marie-
Louise - Yictorine de Saxe - Co-
bourg, princesse douairière de Li-
nange, sœur du prince Léopold
qui avait épousé la princesse Char-
lotte, fille du prince- régent , au-
jourd'hui Georges IV. Le duc de
Kent fut emporté, par une mala-
die aiguë , peu de temps après son
mariage ^ dont il est issu une prin-
cesse héritière de la couronne. Il
KEN
7^
a laissé d'honorables souvenirs en
Angleterre, où il était à la tête
des principales institutions philan-
tropiques. Ainsi que son frère , le
duc de Sussex, il se distingua dans
la chambre des pairs parmi les
membres de l'opposition, et se
.prononça souvent avec énergie
contre les mesures ministérielles.
KENTZINGER (l'abbé Fran-
çois-Joseph de), né à Strasbourg,
le 5 septembre 1757, était fils aîné
du dernier syndic de la noblesse
immédiate de la Basse-Alsace. M.
de Vergennes l'appela à Versail-
les, pour lui confier la place de
secrétaire de légation , à la suite
du ministre plénipotentiaire du roi
au cercle de la Basse -Saxe. Il rem-
plit ces fonctions pendant cinq
ans, et ne les quitta que pour al-
ler les remplir de nouveau à Co-
blentz, avec le comte Constantin de
Vergennes. L'abbé Kentzinger se
conduisit dans ce poste, pendant
l'émigration, de manière à méri-
ter la confiance des princes, frères
de Louis XVI, qui* en partant pour
la campagne de Champagne , en
1792,1e nonimèreiit leur chargé
d'affaires. Des succès dans l'élo-
quence de la chaire avaient précé-
dé ceux qu'il obtint dans la car-
rière diplomatique. L'installation
delà municipalité, qui remplaçait
l'unique magistrat de Strasbourg,
en 1 790 , donna lieu à une céré-
monie solennelle, qui. attira un
concours ' nombreux de specta-
teurs ; l'assemblée se réunit dans
la cathédrale; l'abbé Kentzinger,
rentré en France par congé, avait
été choisi pour prononcer le dis-
cours. Il parla d'une manière di-
gne de son ministère, sur l'obéis-
sanos due à l'autorité légitime, et
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r4
KËN
Satisfit également toiii le* jJartîè.
la toiinicipaiité ordonna l'impres-
siotl du discours aiux frais de lat
commode. L'abbé KenUinger né
reparut en France qu'en i8ï6, a-
près avoir séjourné îi4 ans dand
les états de l'empereur d'Autri-
che, ôû il était généralement es-
timé. Il jouît d'une penston que
le tùl lui a accordée sur le mirris-
fère des affaires étrangères. ïl st
publié différens écrite politiques
qu'on a remarqués dans le temps;
lés Considérations Sur le traité dé
Baie, outrage dàiis lequel II an-
nonce les maux qui menacent la
Prusse, et qui fit beaucoup de
sensation lorsqu'il parut. Il est
encore auteur d'an ouvrage plus
nouveau, qui ne fut pas moins re-
marqué que l'autre : Lettre du gé-
néral Palafox au général Lafebvré,
RÊNTZINGEK(ANtôwE.Xavîef
m), frère dii précédent, naquit à
Strasboufg en i^5g, émîgra ed
I ^791 ,ct fut,immédîafement après,
nommé secrétaire principal du
prince de Mtetterùkh, ministre
pleAipot^ntiair'e de l'emperéut
d'Autriche ali gouverdement gé-
néral des Pays -Sas, qu'il accom-^
pagna également au congrès de
Rastadt. Le roi l'a nomtné maire
de Strasbourg, en 181 5, en ré-
compensé des services qu'il ren-
dît à sa cause dans cet emploi.
L'école de travail établie à Stras-
bourg a ûîé lés regards de M.
Kentzînger, qui l'a itiisé dans urt
état florissant, et l'a rendue digne
de servir de modèle en ce genre.
II a reçu la décoration de la légiod-
d'honnéur et celle de t'Éperon-
d'or.
KENTZINGER (Jèin-Baptisté
Pe); frère des précédens, csf né à
RÊfî
âtrasbourg, en 1767* Il iétrit
d*dbord d'agent secret aux prin^
cfés, arriva à Goblentz en 1791, et
fit la guerre àous leur^ ordres. ît
rentra en ffânce en i&i5, et fitt
liomimé chevalier de Saint- Lcfuisf.
11 exerçait, en ïSiS, les fonctions
dé vice-président dU tribunal ct-
vîl et de président de la coùf pré-
Vôtaie, à Straisbourg.
KENTZINGER (le ÉriRO* CriAU-
LÉs-Lotis de) , frèfe des précré-'
dens, né à Strasbourg, le i3 dé-^
Cembre 1770, éuiigraen 1791 jfuÉ
nommé capitaine au fégîment dé
Witfgenstéin à Farnaiéè de» priri-'
Ces, et 6t la campagne de 1 7^2f èi#
cette quaKté. Il quitta bientôt éét-*
ie àtméé aveiï l'antorisatiôn dur
for , et pasî^a âu servicie dé^ ï'Ad-»
giéfétre/ ïl fit toutes les guért-cif
dé la révolution, et s'éléfa atf
grade de lietitenant-coionel. ïfrt
tSoS, il fut nôntriié coounàndant
en second de l'île d'Héligolaiid ^
6ù il reçut, etf iSiS, Monsieur,
frèt'e du foi, et M. lé due d'An-
gouléme, tjui s'y étaient fendrié
darisr l'intention de passer Sur lé
cofritinent. Dafris le dOiiranft dé cet-
ce année, litté expédrtidn dOM il
fut chargé l'attira sur PEIbe et îé
Wésër; il avait ordre des^empéféi*
des batteries qui avaient été cons-
truites à Cuxhaven, et d'arïiîcr
les Hanovrieris. Il débârqutf en
conséquence à l'embouchure de
l'Elbe; mais, âppTenarnt bientôt
3ue le général Tettenbofn Venait
'entrer à Hambourg, avee l'ai-^
vânt-gardé do Corps d'armée fus^^
que commandait fci comte de Witt-
génstern, }tf. deKén^zingerséBtâéa
de seconder les desseins du géné-
ral Tettenborn , m se réunissant
à liiî, et en lui foufttisféanft tertïéés
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KEN
Icd arlttèê éontW atctit hesoiïî pont
aritier les Hamboiirgeoi» et le»
fianorriens^ fl rétablit ainsi les
eomm aftic£^oDs entre T Angleterre
cf le nord de TAIleniagne, et con-
tribua puissamment au succès dé
la coalition. Dés services aussi
importans rélevèrent, à la suite dé
son expédition, au grade de quar-
tier-maîtfe-général du corps d'ar-
mée anglo->hanovrîen que com-
mandait le comte de Walmoden.
Tant de faveurs ne purent le fixer
en Angleterre : il deùianda sa dé-
mission du service anglah dès que
Monsieur* fut arrivé en France, et
revint dans sa pattie, où le toi le
nomma colonel et chevalier de
Sdiftf-Lotris. Monsieur y dans le
même temps , le choisit pour se-
crétaire de «es commandemens ,
et bientôt après pour secrétaire-gé-
néral du comité des gardes nationa-
les du royaume. Le prince -régent
d'Angleterre crtit lui devoir aussi
des récompenses,et lui conféra Tor-
dre dès Guefphes en 1816; enfin,
Il fot créé baron par Louis XVIIL
KENYON ( LtoTD, lord), célè-
bre jurisconsulte anglais, naquit,
etii735, dans le comté de Flints de
Lloyd Kenyon de Brignon. Après
avoir terminé ses études à l'école
de Ruthin , dans le comté de Den-
l»gh, son père, qui le destinait
au barreau , le plaça en qualité de
clerc chez un» pocureor, pour le
familiariser avec les formes mul-
tipliées de la procédure. Il em-^
ploya si utilement sontemps,qu'aù
bout de quelques années il fut ad-
mis comme membre de la société
d'avocats au collège de justice de
Lincoln , et fut , peu de temps
après, compté au nombre dès meil-
leurs jurisconsultes. Nommé avo-
K£fl
75
cat aiipiȏs de la cour de la chani-
cellerié , il débuta danà cette nou-
velle carriète par la défense de
lord Gordon , dont il fut chargé ,
conjointement avec le célèbre Ers-
kine. En 1 J'Ba,^ il fut nommé pro-
cureur-géftéral et premier juge de
Che3ter,et les électeurs de H indon
dans le comté dé Wîltà le por-
tèrent au parlement. 11 remplaça,
i ans après, le comte de Mafis-
fîeld dans les fonctions de greffier,
et le chancelier lord Thurlow le
crut encore placé au - dessous de
Son mérite. En 1788, il fut élevé
à Ifi place de premier juge dti banc
du roi, avec le titre de baron. On a
constamment rendu justice en An-
gleterre â l'intégrité et à l'équité de
lord Renyoti. Magistrat incoiTup-
tible et sévère, on lui a cependant
reproché de ne pas avoir toujours
su se tenir en garde contre l'indi-
gnation que la seule apparence du
crime etcitait en lui. Il oubliait
quelquefois que l'extrême j^istice
dégénère en injustice dans certai-
fies circonstances, et l'inflexibi-
lité de son caractère le fit souvent
' accuser d'exercer ses fonctîonji a-
vec une extrême rigueur. Il eut
pour l'église anglicane la môme
ardeur de ièle qu'il avait pour la
justice , et lord Kcnyon en fut un
vdes plus fermes soutiens. Il mou-
rut en i8oa. On a attribué sa mort
au chagrin que lui occasiona la
perte de son fils amé.
RERALIO ( Louis-Félix -Gui-
tvÈHENT DE ) , naquit à Rennes erl
1754. Il entra d'abord dans la car-
rière des armes, et parvint au
grade de lieutenant-colonel. Kera-v
îio obtint ensuite sa retraite ave6
la cfoix de Saint-Louis , et vînt S6
fixer à Paris ^ oà il s'adonna à Vè^
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76
KER
tude des belles - lettres. Ea 1766,
il fut appelé à Parme et adjoint au
célèbre abbé de Condillac poup
diriger l'éducation du jeune infant
don Ferdinand. Pourvu ensuite ,
par la protection du duc de Choi-
seul, de la place de professeur de
tactique àVécole Militaire, il dé-
tint , peu de temps après , inspec-
teur de cette école. On doit à
Keralio un grand nombre d'ou-
Trages , parmi lesquels nous cite-
rons : I* Recherches sur les prin-
cipes gànérauxde la tactique, Paris,
1769, in- 12; 2" Voyage de Gme-
Un en Sibérie, traduction abrégée,
1767, 2 vol. in- 12; 3° Histoire
,natureUe des glaciers de la Suisse^
traduction deGnmer, i770,în-4%
avec figure ; 4* Essai sur les moyens
de rendre les facultés de l* homme
plus utiles à son bonheur^ traduit
de l'anglais de J. Grégorjf, 1776,
in- 12. L'auteur du Dictionnaire
historique , littéraire et bibliogra^
phiqufides Françaises et des Étran-
gères naturalisées^maidàme Fortu-
née Briquet, et M. Barbier , dans
son Dictionnaire des Anonymes ,
attribuent cette traduction à ma-
dame Robert Keralio, fille de l'au-
teur, et dont on lira plus bas l'ar-
ticle. 5" Histoire de la guerre des
Russes et des Turcs en 1736-1759,
et de la paix de Belgrade qui la
termina, HYoL in-125 1777-1780-
1789, avec cartes; 6" Histoire de
la guerre enjtre la Russie et la Tur*
quie, et particulièrement de la
campagne de 1759, avec des notes
et des observations, Saint-Péters-
bourg, 1773, in-4°, in-8% et en
2 vol. in- 12. Ces deux derniers
ouvrages ont été traduits en alle-
mand. La Harpe assure, peut-^tre
un peu rigoureusement, que cette
KER
histoire n'est qu'une gazette très-
sèche. Keralio a été aussi l'un des
rédacteurs du Journal des Savans.
Il mourut à Grosley, dans la vallée
de Montmorency, le 10 décem-
bre 1793. Il était membre de l'a-
cadémie des inscriptions de Fran-
ce, et de l'académie de Stockholm.
KERALIO ( Marie -Fbançoise-
Abeille , DAME DE ) , femme du
précédent, naquit en Bretagne.
Elle a cultivé les lettres avec
quelque succès , et a donné des
traductions estimées de poètes
étrangers. On cite plus particuliè-
rement: 1" sa traduction de l'anglais
des Fables de Gay^ in- 12, 1759;
imprimée à Amsterdam , en 1764,
in-8" ; a" une autre traduction du
mêiàe auteur, r Éventail, poëme.
Madame Keralio a transporté dans
notre langue ces deux produc-
tions , avec un talent qui a été gé-
néralement apprécié. On ignore
l'époque précise de sa mort.
KERALIO (madame Robert,
Louise-Félicité Guinement de ) ,
fille des précédens, est née à Pa-
ris en août 1768. Elle a coopéré
quelque temps à la rédaction du
Mercure national en 178901 1790,
au Censeur universel , et a publié
un grand nombre d'ouvrages, par-
mi lesquels on cite : i* Essai *sur
les moyens de rendre les facultés de
l'homme plus utiles à son bonheur ^
ouvrage traduit de ^l'anglais ( voy.
le i" article Keralio ) ; 2° traduc-
tion de différens morceaux des
Mémoires de l'académie de Sienne,
en /^«/i>, Paris, 1777, 1 vol. in-12;
5* traduction des quatre derniers
volumes de VHistoire du grand-
duché de Toscane, sous le gouver--
nement des Médicis, Paris, 4 vol»
in-12, 1783; 4* Voyage dans les
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:Pai^ 77 ■
IhrneyJû.
^l^a^é^
J}èpidé' '
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KER
Deua-SicUes de Henri Swinburne,
pendaat les années 1777, 1778,
*779> 1780, traduit de Tanglais ,
Paris, Ï785, in -8% ouvrage qui
réunit l'agrément à Tutilité, et que
madame Robert Keralio a heureu-
sement traduit ; 5* Histoire (t Eli-
sabeth, reine (t Angleterre , tirée
des écrits originaux anglais, actes,
titres et autres pièces manuscrites
qui n'ont pas encore paru , 1 786 ,
1787, 1788, 5 vol. in-8^. L'His-
t<Vire d'Elisabeth, fruit de dix an-
nées d'études, de reeherches, de
patience et d'un talent mûri par
la réflexion, est une production
très-remarquable et qui manquait
à notre littérature, car nous étions
privés de l'histoire et de la vie de
cette princesse , si célèbre dans les
annales de l'Angleterre; l'auteur
a fait précéder cet important tra-
vail d'un discours préliminaire, où
l'on trouve les connaissances d'un
jurisconsulte distingué, et des vues
politiques que ne désavouerait pas
un homme d'état supérieur. Le sty-
le de madame Robert Keralio est
sage, égal, facile; mais parfois un
peu sec, et trop généralement di-
dactique. 6* Voyage en Hollande
et dans le midi de r Allemagne, sur
les deux rives du Rhin , dans l'été
de 1S06 , traduit de l'anglais,
1809, a vol. in-8°; ^'^ Amelia et
Caroline, ou l' Amour et l^ Amitié,
5 vol. in-i2j 1808; 8" l'Étranger
en Irlande, ou Voyage dans les
parties méridionales et occidentU'
les de cette lie , pendant l'année
i8o5 , traduit de l'anglais de John
Carr, 2 vol. in-8', 1809 5 9° ^ Ipf^on-
se et Mathilde , ou la Famille espa»
gnole, 1809, 4 volumes in- 12;
10* Élémens de construction , an-
glais - français, 1810 , in-8' ; 1 1*
KER
7^
Rose ei Albert^ ou le Tombeau
d'Emma , 18 10 , 5 vol. in- 1 2 ; 12*
Fables de Dodley, en anglais , in-
12, 1810. Madame Robert Kera-
lio avait le projet d'élever à la
gloire des dames françaises qui ont
cultivé les lettres , un monument
digne en effet de sa nobledestina-
tion : c'était le Tableau de rétat
des lettres dans les Gaules, Elle a
publié 14 vol. de cet ouvrage,
qui devait en avoir environ 40 ,
sous le titre de Collection des meil-
leurs ouvrages français composés
par des femmes, 1786,1787, 1789.
Les volumes VII , VIII et IX qui
étaient préparés , n'ont pas été im-
primés, et l'ouvrage a été aban-
donné. Si cette tentative eût réu^^si,
l'auteur eût rendu le même hom-
mage au mérite des dames étran-
gères. Madame Robert Keralio a
été admise à l'académie d'Arras et
à la société patriotique bretonne.
KÉRATRY(Augcste-Hilâkion),
né à Rennes, le 28 octobre 1769.
Ovide veut qu'on attende la mort
d'un homme pour le proclamer
heureux ; il n'en est pas ainsi de
la qualification d'homme ver-
tueux: on peut la donner à tel
homme qui n'a pas encore fourni
sa carrière , sans crainte que la
dernière moitié de sa vie démente
le témoignage honorable de l'au-
tre moitié. La source du bonheur
est pour ainsi dire hors de notre
domaine, et la main qui la dirige
peut à chaque instant lui donner
un autre cours; mais la source de
la vertu est en nous-même, et n'a
rien à craindre éts causes exté- '
rieures , indépendantes de notre
volonté. Ainsi donc , la plus rare
des célébrités , celle d'une vie
sans tache, peut être justement
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acquise à celui qui ajit loia encore
du terme qui met le sceau à tou#
leâ autres genres de réputatipn.
C'est avec cett/e sécurité de Tave*-
nir qi|^ nous allons parler de St.
Kér^try, certaias que les biogra-*
ph«6 futurs oe trouveront rien 4
réformer à notre jugement* Il
méritait d'avoir pour père un
honnête boipme, courageusement
dévoue aux intérêts de sa provin-
ce; c'ét£>it le patriotisme d'une é-
poque, où -le goiivernemieat absolu
ne permettait guère à ce senti-
ment d'étendre plus loin ses limi-r
tes : l'exil dont il fui fr^pé deu](
fois ne Qt qu'ajouter à l'estiifie que
lui portaient se;» compatriotes» et
lui méritiïrent l'honneur d'être
porté au fauteuil de président de
la Qoblesse aux états de Bretagne.
Cette remarque qui nous fournit
l'occasion de dire que iH. Auguste
liératry est issu d'une famille no-
ble, est un trait de plus à ajouter
i l'éloge d'un hommç que n'attei-
gnit aucun des préjugés de la
classe privilégiée à laquelle il ap-
partenait. Après avoir commencé
ses études à Quimper, il quitta )«
collège dirigé par M* Le Coz, res-
pectable ecclésiastique, mort ar-
chevêque de Besançon» pour ter-»
miner ses études à Rennes , sa
ville natale. Auguste Kératry rem^
porii^le prix d'honneur en rhéto-
rique, où il avait pour professeur
le savant M. Germé, actuellement
recteur honoraire de l'université
de Rennes. M. Kératry, que ses
droits héréditaires et sa position
sociale appelaient au parlement
de Bretagne, devint élève en droit,
et eut pour camar^ade le général
Moreau>, alors prévôt de cette
école (1787*1788). Pondant ces
KÉft
deui^ années , M. Kératry dirige^
§es études, Jour-à-tour sérieuses
et littéraires, d'apré* les principe^
qui motivaient en France une^é-
Ibrme politique. En 1789, il vînt
habiter un bien rural qu'il possé-
dait dans le Finistère , et c'est de
là qu'il adressa ^ l'aâsemblée cons-
tituante une pétition en feveur du
partage ég^l dans les familles no-
ble^; disposition légale, à l'adop-
tion de laquelle il n'était point
personnellement intéressé , bien
que dernier né de sa famille , at-
tendu que ses droits héréditaires
étaient dès -lors fixés par la mort
de son père. Vers cette époque ,
il fit plusieurs voyages ù Paris, où
il se livra plus particulièrement à
la société de quelques hommes de
lettres estimed)les, tels que. Ber-
nardin de Saint-Pierre, Legouvé,
l'abbé de Yauxèles , etc. Rentré
dans ses foyers lorsque lu révolu-
tion , tombée entre les mains de^
arnachistes , achevait de se déua*
turer, il fut un moment arrêté par
ordre de l'affreux Carrier , qui
venait d'arriver dans ce départe-
ment, et sauvé par quelques amis
de collège. Un mois après la mort
du roi , il retourna dans le Finis-
tère , où , sur un ordre du comité
de surveillance , il subit une dé-
tention de 4 mois. Les habitans de
la conimune rurale où il aTait
son domicile, le réclamèrent avec
tant d'instance , qu'il fut enfin
rendu à la liberté. Depuis cettç
époque , M. Kératry, satisfait deç
différentes fonctions njiunicipale»
qu'il exerça dans cette même com«'
mune, où l'attachement qu'on lui
porte est un véritable culte , se
iivr(\ sans réserve aux études phi-
losophiques et littéraires , m%r
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iLÉa
quelles il espérait consacrer sa Tîe,.
lorsque les suffrages honorables
des habitans du Finistère rappe-
lèrent, en 1818, à la chambre des
Réputés. Une nouvelle carrière
^'ourrait devant lui ; il y entri
d'un pas ferme, en homme attaché
à la révolution, dont il a coostam-»
ment blâmé les excès , mais dont
il espérait contribuer à faire triom-
pher les principes. Cette marche
dut lui co'içiîier d*autant plus d'es-
time et de considération , qu'elle
l'éloignait dayaotage des faveurs
du pouvoir et des emplois publics.
A peine honoré du titre de dépu*»
té^ ;»vant l'ouverture de la session»
i| combattit avec autant de forcç
que d'éloqqencc, dans le Journal
ùén0ral,rppïnio^ émise à la cham-
bre des p^irs par M. ^arthélem j,
et par laquelle on préludait ^ la
destructiop de la )oi des élections.
La manière dont îl soutinf à la
tribune cette mêm^ loi du 5 fé**
yrier^ dans la session de 1818 9 et
dpnt il défendit avec M. Rojer*
Gollard la nouvelle loi sur la li^
berté dç la presse, désigna sa place
dans la chambre sur ce qu'on ap-
pelait alors le banc des doctrinaires.
Pans la session suivante, cette loi
du 5 février fu^ entièrement dé-
truite. Cette mesure qu'où peut
appeler désastreuse , à laquel-
le les doctrinaires n'étaient étran-
gers que d'iptention, rallia M.
K^ératry au parti de l'opposition.
On sait quel courage et quel talent
déployèrent plusieurs membre^
du côté gauche de la chambre |
dan^ les discussions mémorables
auxquelles donna lieu la nouvelle
loi des élections que l'on parvint
à substituer à celle du 5 février.
M. Kératry parla le dix-septièmç
sur cette grande question politi->
aue, où tout semblait avoir été
dit, et le discours qu'il prononça
dans cette circonstance mérita d'ê-
tre recueilli avec ceux des grands
orateurs qui Pavaient précédé à la
tribune. Le coup le plus funeste
venait d'être porté aux espérances
des patriotes piir l'établissement
des lois exceptionnelles. Le député
du Finistère, à qui la censure ne
permettait plus de s'exprimer li-
brement dans les feuilles publi->
ques , composa successiviement
trois brochures politiques dopt^le
même mois vit épuiser plusieurs
éditiops. La première avait pour
titne : Pocuniens historiques ; elle
parut au mois d'août 18:10, Dans
{a seconde , ia France telle qu'on
l'a faite, l'auteur présentait pp
tableau fidèle des envahissemeni
Succes3ifs de l'aristocratie d^ns
toutes les branches du pouvoir. La
troisième , écrite en société avei^
le vertueux, le célèbre Lanjuinais,
pair de Frapce, était destinée à
combattre le projet de la loi des
municipalités^ déjà présenté à la
chambre per le ministère, et dont
le rapport venaitd'êtrefait avec des
amendemens aggravans au pom
d'upe commission spéciale. Onpeut
affirmer que c'est au lèle de ces deux
citoyens bretons, et à leur associa-
tion patriotique, que Ton doit Ta-
bandon , ou du moins l'ajourne-
inent d'un projet qui tendait à la
destruction de l'une des plus im-
portantes garanties sociales. Cç
dernier écrit a paru au commen-
cement de 1^1. Depuis cette
époque , M^Mfatry, convaincu
de rinutilité mt ses efforts daps
une chambre dont la majorité
n'était plus que l'orgape du mh^
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6o
Kia
ûistère, n'a parlé que rarement à
la tribune, et seulement pour y
prouver à ses commettans qu'il
n'avait point quitté lé poste des
libertés publiques. C'est ainsi qu'il
à pris la peine de démontrer par
une véritable description médicale,
que le prétendu cordon sanitaire
des Pyrénées n'é kit qu'une me-
sure hostile, prise contre les Es-
pagnols; qu'il a cru devoir récla-
mer de l'humanité de la chambre,
un dégrèvement des droits sur le
sel , impôt si onéreux pour la
classe indigente ; qu'il s'est élevé
avec une éloquente indignation
contre l'odieux privilège des jeux
de hasard et de la loterie , dont la
plupart des gouvernemens de l'Eu-
rope se sont fait une honteuse res-
source. Enfin, dans la session de
1832, à l'occasion du dernier bud-
get du ministre des relations ex-
térieures, M. Rératry a courageu-
sement attaqué le système de ci-
vilisation rétrograde, suivi par la
diplomatie actuelle de l'Europe.
Nous aurons achevé d'esquisser la
vie politique de cet honorable dé-
puté du Finistère, en disant qu'il
est depuis i4 ans membre du con-
seil-général de son département;
que M. Mangin , procureur-gé-
néral à Poitiers, a jugé à propos
de le faire figurer dans un de ses
réquisitoires, avec trois de ses plus
illustres collègues, comme mem-
bre désigné d'un prétendu gou-
vernement provisoire, auquel le
succès de la conspiration de Sau-
mur aurait donné naissance ; en-
fin, que WL. Kérat^n'a pas seule-
ment réclamé judJHîrement, mais
qu'il s'est associé iV% plainte por-
tée par M. Benjamin Constant au
tribunal de l'opinion publique,
&E&
contre cette accusation. Après
avoir suivi M. Kératry dans sa
carrière administrative et poli-
tique , où nous remarquerons
qu'il n'a jamais exercé de foncr
tions salariées ^ considérons - lé
comme homme de lettres, et rap-
pelons ses titres principaux à cet
autre genre de gloire. En 1791, il
a publié un volume de Contes et .
d Idylles à l'imitation de Gesner/
L'abbé Aubert et La Harpe en ont
rendu un compte très-avantageux
dans les journaux du temps. Ses
Inductions morales et philosophi"
ques, dont nous ne saurions indi-
quer la date précise, portent l'em-
preinte d'un travail qui a quelque
chose de natifs et dans lequel une
imagination impatiente s'est néan-
moins soumise à une marche ré-
gulière et systématique. Cet ou-
vrage riche de pensées ,' fort de
style, et brillant d'images, suffirait
pour assigner à son auteur un rang
distingué parmi les écrivains de
cette époque. Dans le cours de
l'an 8, il a successivement publié
son Voyage de 24 heures; deux
éditions en furent profnptement
épuisées. En l'an 10, ses Voisins
dansl'jàrcadie, qui ontobtenunon
moins de succès. L'année suivan-
te, son Habit mordoré, production
dans le genre de Sterne , qui se
fait remarquer par ce mélange de .
tristesse et de gaieté que les Anglais
ont caractérisé sous le nom à* hu-
mour. En i8ii, il publia un petit
poëme en prose sous le titre de
Rut h et Noëmij sujet tiré de l'E-
criture sain te, et traité par l'auteur
avec cette simplicité antique .et
religieuse qui convient À ce genre
de composition. En i8i5. M, Ké-
ratry mit au jour un traité de
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KÊR
f existence dé Ditittt de ritnmor-
taiité de fume, dont aa ne peut
feîre un plus grand éloge qu'en
di^mnt qu'il ajoute des preuves
nouvelles à des vérités sur les-
quelles repose rédifioe social. Dans
le cours de s^ts travaux politiques^
cet écrirain laborieux a cherché
dans la cultàré des artsr , ou du
moins dans l'appréciation de leurs
chefs-d'œuvre , dés consolations
contre l'inutilité de ses courageux
efforts. Le compte qu'il a rendue
dans le Courrier français, du Sa*
ion de 1819, a fourni la matière de
plusieurs lettres charmante^ qui
ont été réunies ^n un corps de vo-
lume par le libraire Maradan, édi-^
leur de presque tous lés ouvrages
de M. Rératry. On doit encore->à
ses studieux loisirs un Traité sur
les arts (limitation, dans lecpiel
se trouvent , peut-être , les. pages
les plus éloquentes qui aient été
écrites sur ce sujet. Achevons de
caractériser en quelques lignes le
talent de M. Kératry. Contempla-
teur assidu de la nature, il se plaît
 suivre, avec une imperturbable
attention , la même série de faits
et d'idées, jusqu'à ce que le fil en
échappe à ses yeux; son esprit,
nourri dans la solitude, s'est ainsi
conservé quelque chose de propre
et d'original qui manque trop soù*
vent parmi nous, même aux écri-
vains les plus distingues. Nous
devons. ajouter qu'il en résulte,
dans des ouvrages philosophiques
cl littéraires, Temploi souvent exa-
géré de formes , d'images et d'ex-
pre!?sions trop directement em-
pruntées à ses études physiques de
la nature et des arts. M. Kératry
travaille en ce moment à un com*
mentaîte deè GônsidératioM Hir
&Ea
«I
le sublimey d'ËufimatiUèl Kant. Au
moment où nous terminons cet
article, en novembre 18212 (la date
est nécessaire à constater ) , M.
Kératry vient d'être réélu à k
chambre des députés par le même
arrondissement du département du
Finistère , qui' l'avait nommé en
1818.
KÉftAUDREN (Pierre - Fran-
çois,) médecin en chef des armées
navales, et membre 4e la légion-*
d'honneur, est né à Brest, eh 1769.
Dès que ses études classiques' fa-
l-erit achevées, il se livra spéciale-
ment à la médecine. Les cburs
qui se faisaient alors à Brest étaient
très- estimés ; il les suivit avec la
plus grande assiduité, fit en peu
de temps des progrès rapides, et
se voua au service de la marine.
Afin de pouvoir joindre Utilement
la pratique à la théorie , il fît plu-
sieurs campagnes, dans lesquel-
les il observa avec le plus grand
soin ks maladies qui régnent or-
dinairement sur les vaisseaux, et
parvint à découvrir de nouveaux
moyens de les combattre et même
de les prévenir. Au retour de ses
voyages, il obtint à Brest une chai-r
re de médecine navale,^ à l'école
de cette ville. M. Kéraudren, au-
torisé à se rendre ù Paris, vint ac-
croître dans la capitale les eonnâis^
sances déjà très-étendues qu'j^pos*
sédait. Il reparut aut bordé 'qui
l'ont vu naître, avec le double titre
de docteur et de médecin en chef
de l'armée navale. Ce futed cette
dernière qualité qu'U fit «un nou-
veau voyage, qui le mit à même
d'adresser, à son retour, des mé-
moires au ministf-e de la marine^
oû> en rendant' compte de Ues
découvertes^ il indique les moy eus
6
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Google
8â
KM
de perfectionner le. service de
santé maritiqie. Lor^ de l'expé-
ditioa du capitaine Baudin, pour
la décourerte des terres australes,
rOe fut lui qui fut chargé de rédl^-
ger les iiiaitructions sanitaires dont
Péro9 a fait dans sa relation le
pluè gr^nd éloge.. Depuis ce mo-
ment, M.Kéraudren, qui était mé-
de(i^ consultant attaché au <ni-
nistère de la marine « fut chargé
£fk cette qualité d'inspecter tous
les ports, et d'y organiser le servi-
.ce de santé des bôpitau3( et de$
BSCadreâL Le zèle et Tinielligence
qu'il mit à remplir ses fonctions
lui yalurent le titre d'inspecteur-
géoéraly et la croix de la légiont
d'hpRnetir, dont l'empereur le
décora en i^4* Ai. Kéraudren a
publié le$ ouvrages suivana : i*"
Réfieûsicns séminaires sur lé scoi^^
but, j8o4» itï-'^% fi" Mémoire sur U
sipiùlis dégénérée. Cet ouvrage $e
trouve dans k 8";* vol. des M^moit
l'es de 1/9'. société médicaUr'5° Pr<J{jet
de règlement sur les moyens de pré-
venir l'introduction par mer des
maladies contagieuses ; 4° Mévioi'-
r^ sur le, mal de mer; 5* un asse»
grafid nombre, d'articles insérés
dans le Dictionnaire des sciences
médicales^ svkv l'hygiène navale. En
jBi6) le. roi a nommé M. Kéifau*-
dneA chevalier de l'ordre de Saint-
Michel.
K jàllESPËRTZ ( LE COHTB M ) i
colonel dti.e^valerie et chevalier
de Saint-IiOiuis , eœbraasa de bon*
ne henre l!état militaire. Il était ^
en i;;S8^ iCa()itainè dans le régi*
ment des obasseurs des P jrénées«
U éfîiigra au commencement de k
révolution 9 et fit les campagnei
de l'ateée des princes. Il fut nom*
mé par le roi «ùui- préfet de Foiit
KÈK
gères en iSiS^ et en exerça les
fonctions après la seconde restau-*
ration. En mars 1817, il fut appelé
à remplacer M. Watters à la pré-
fecture de la Vendée.
KERGAKIOU ( le comte >,
exerça sous le gouvernement im-^
périal les fonction^ de chambel-
lan , et fut créé comte par Napo-
léon, le 36 décembre 1811. Il fut
nommé à la préfecture d'Indre*
et-Loire, et en remplit les fonor
tions jusqu'au i5 octobre i8i4«
A cette époque , le roi le fit ofÊr
cier de la légion-d'honneur, et lui
confia la, préfecture du Bas-Rhin.
Une ordonnance ro}^ale 9 en date
du 2 août 181 5, le déplaça de
nouveau et le nomma préfet de la
Seine-I n férieure.
KERGARIOU^LOCMARIA
(de) y oiiicier de la marine fran^
^aise, avait servi d'une manière
distinguée dans la marine royale
jusqu'au moment où la révolution
éclata. Il quitta la France et »«
réfugia chez l'étranger. Il reparut
dans sa patrie avec les troupes qui
débarquèrent à Quiberon en 1 795.
On connaît le résultat de cette
éxpéditron; M. Kergariou fut fait
prisonnier par l'armée aux ordres
du général Hoche 9 traduit devant
une commission militaire, cout
damné à mort et fusillé le 3o du
même mois» Son père, vieillard
respectable par son âge et par ses
vertus 9 avait été président du dér
parlement du Finistère , dans les
années 1792 et 1795* Accusé d^
fédéralisme après la chute dti parti
de la Gironde , il ne put. échap-
per à la proscription qui en pour^
suivit les partis^nsi; il comparuf f
c^ 1 794 9 avec tous les adminis*
trateur^ di» Finistère, d^fa^t le
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tribunal réTolutionnaîre de Brest i
fut condamné à mort 9 et eut ia
douleur de ne subir son arrêt quV
près avoir tu périr ses infortunés
collègues.
&ERGORLAY ( Locis-Fbàh-
çois-Pàvi;, GOMTfi va), fnembre de
la chambre des députés ^ ofiiCt)»r
de la légion-d'honneur^ eheValior
de Saiût'-Louis^ «9t né en ^Breta-
gne vers Tannée 1790* Après avoir
servi pendant quelques années dans
un régiment d'infanterie ^ il *e re^-
tira à la campagne ^ vécut ignoré
jusquW 181 5^ époque où les ré-
solutions 4u congrès de Vienne
étaient connues f et où Napoléon
chancelant présentait à l'accepta-
tion ou au p*efus des Français son
â€t€ additionneL M. de Kergorlay
publia alors une bro<ihure sous le
titre : Des lois eneistantes et du
9 mui 181 5. Les opinions qu'il y
énonçait et ses attaques directes
oontre la personne de Napoléon ,
itèrent l'attention de la police .
X)'après un ordre du ministre Fou-^
ché, l'imprimeur Dentu fVit arrêté*
L'auteur devait l'être également;
inais quoique les biographes Mi-^
chaud prétendent qu'il ne se cacha
point , toujours e$t-U de notoriété
pttbliqu<% que M. iLergorlày ne fut
point trouvé. L'on arrêta ^ il est
vrai, son frère; mais l'auteur in-
ciiminé resta libre, grâce au dé-
vouement fraternel On ignore mê-
me les démarches qu'il fit alors pour
réclamer contre l'erreur qui frap-
paiit son frèr^ à sa place. Heureuse-»
ment, le second retour du roi, en
juillet de la même année, mit 6n à
la captivité de ce ïrère généreux.
Au mois de septembre de la même
aiinée, M. de SLergorlay, celui qui
n'avait point perdb sa liberté , fut
h3K
85
nommé à la chambre deê. députés
par le département do l'Oise. Il
se plaça à Tettrême droite et vota
en faveur du projet de loi sur les
crfs séditieux ; mais toutefois après
avoir proposé de remplacer la tè^
daction de l'article 7 par celle-ci :
« Sont (coupables d'actes séditieux
» toutes personnes qui répandraient
» ou abcréditeraieDi ^ soit des alar-
ornes sur l'exécution fidèle de la
» charte CoDstitutionûelle et des
»lois qu'elle a confirmées; soit
» des nouvelles tendant à alarmer
»les citoyens sur le maintien de
» l'autorité légitime, et à ébranler
» leur fidélité. >» Il avait exprimé
1^ plus toucbans regrets sur l'an-
cien temps ^ sur les parlemens,
et s'était écrié : « Messieurs, le
]»roi s'est dépouillé de la puissan-
wce législative qui n'appartenait
»qu'À lui seul. * Opkiion que la
charte avait démentie à l'avanoe.
M. de Kergo^lay fut nommé se-
crétaire le a5 novembre. Lors de
la présentation du projet de loi
sur r amnistie, le 6 janvier 1816,
il fit ainsi cofj^naître son opinion :
liSfi regarde ce titre de projet
«comme défectueux. L'amnistie
» que le roi avait le droit de pro*
» damer, n'est pas l'objet de la
»loi. Cette loi générale a pour
» objet ks exceptions à faire à cet-
» te loi rendue par l'autorité supé*
srieure, celle du roi, et à lui ré-
» sérvée par l'art. t4 de la charte*
• Nous devons prier le roi d'user
» de son pouvoir dans sa plénitu-
» de , en retirant ce titre de projet
»de loi. » L'évasion de M. de La
Valette ( vify. La VAiKtTE ) , mi-
racle de l'amour conjugal, ejccita
dans l'âme de M. Kergorlay un
fteiktimeoit d'indignation qu'il ex-
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84
KËR
prima dans la discussion sur la
responsabilité des ministres :
« Qudle interprétalîon honteuse ,
»dit ce député, û'auraît-on pas
» lieu de donner à la *prolongation
T)de notre silence !... L'évasion
ï> d'un grand criminel a excité sur
»deux ministres ( M. Barbé-Mar-
wbois , garde-des*sceaux, et M.
v»Decazes, ministre de la police )
il des soupçons qui ne sont pas
» dissipés. Leur conduite posté-
^ Heure n'a pas été propre î'i nous
«rassurer. L'un a bravé notre dé-
» fiance et abusé de la confiance
»de la chambre des pairs, en con-
wféraiit l'inamovibilité à une foule
-»de juges que leur récente infidé-
ulité enveïs leur l'oi en avait ren-
» dus indignes. Il a jeté aussi la
ji consternation dans les départe-
» mens 9 qui ne peuvent attribuer
»de telles nominations qu'à une
» conspiration ouverte contre la
» royauté. L'autre emploie l'au-
» torité arbitraire qu'il exerce sur
»l€s journaux, à y organiser^une
«diffamation systématique con-
»treles principes religieux et roya-
» listes. Ce honteux héritage de
» Fauché , iaiblement contenu en-
>»core par notre réunion^ va pren-
wdre évidemment, aussitôt après
j» la fin de notre session , un déve-
«loppement dont il est impossi-
»ble de calculer les suites. « Le
19 avril, il fit, au nom de la com-
mission chargée d'examiner le
projet de loi relatif à l'extinction
des pensions ecclésiastiques, un
rapport tendant à ce qu'il fût af-
tecté 41 millions au clergé , et à ce
que les biens non vendus fussent
remis ou restitués aux établisse-
mens ecclésiastiques à titre - de
propriété incontestable. La majo-*
KER
rite de la chambre , animée des
principes deM. deKergorlay, don-
na lieu à l'ordonnance royale du
5 septembre 1816. M.- de Ker-
gorlay se présenta aux nouvelles
élections : ce fut M. Tronchon,
membre de plusieurs <le nos an-
ciennes législatures, qui fut élu.
M. de Kergorlay, renommé en
18 17, fait partie de la série qui a
été renouvelée en 1822. Il avait
publié', en 181 5, outre sa fameuse
brochure Des lois existantes, etc. ,
différens autres opuscules politi-
ques , sur lesquels les journaux et
ses amis ont gardé le silence.
KERGORLAY (Flowan, comte
de) , frère du précédent , et déjà
connu par son dévouement fra-
ternel en 181 5; il siège à la se-
conde chambre, comme l'un des
députés nommés par le départe-
ment de la Manche, qui renou-
velle sa députation en 1825. M.
de Kergorlay se place au côté droit:
Il n'a encore trouvé l'occasion de
se faire remarquer que par son
vote fidèle à la majorité.
KERGUELEN - TREMAREC
( Yves- Joseph de) , célèbre navi-
gateur français, naquit en Bre-
tagne, vers 174^? ®t mourut en
1797. Il montra dès sa jeunesse 9
ainsi qu'un grand nombre dese^
compatriotes, un goût prononcé
pour la navigation , entra de bon-
ne heure au s,ervice de mer, et en
1767, à peine âgé de 22 ans, il
avait déjà obtenu le grade de
lieutenant de la marine. A^ cette
époque, le gouvernement fit ar-
mer une frégatej à l'effet de pro-
téger la pêche de la morue sur les
côtes d'Islande. Kerguelbn en re-
çut lé commandement, sortit de
Brest le 2& avril, et se trouva en
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KEK
vue de Tlslande le 12 mai suivant.
Le besoin de se procurer de$ ra-
fraîchissemeos et du bois le fit re-
lâcher, vers le, milieu de Tété, à
Berg^en , en Norwège. Il fit cette
navigation pendant le temps em*
ployé ordinairement par les pê^
cheurs à changer de parage pour
la pêche, et en se firayant un pas-
sage au milieu des glaces. Ker-
guelen revint prendre sa station ,
le 17 août, vers. le QgT' parallèle
nord. li'usage des bâti.mens pê^
cheurs est de quitter ces mers du
25 au 3o aoOt. A cette épgaue,
les brumes et les mauvais^ Kio^ps
commencent à s'y faife sentir , e|
à rendre la navigation périlleuse..
Kerguelen, voy^ant que sa pré->
sence n'était plus nécessaire dans
ces parages, mit à la voile, et ren-
tra dans le port de Brest le 9 sep-
tembre. A son retour, il fut char-
gé par le gouvernement de $e ren-
dre en Angleterre , pour y faire
des observations sur la construc-^
tion navale, et s'acquitta de cette
mission avec autant d'intelligence
que de zèle. En 1769,^ ?1 reiwit le
commandement de sa frégate,;
pour une opération à peu . près
semblable à la première. Ce ))ut.
rempli, il revint en France, et pré-
senta au roi ,une Relation de ses
deux voyages. Occupé , pendant
l'année 1 770 et le commencement
de 1771 , à sonder et relever les '
côtes ie France, il fit en même
temps exécuter les travaux néces-
saires pour indiquer aux marins
la route et l'entrée des ports. On
supposant alors aux terres austra-
les une étendue immense^ dont
Gonneville n'avait découvert
qu'un des points avancés : Ker-
guelen, dans l'espoir d'y faire de
K£R 85
nouvelles découvertes, en propo-
sa le vpyage. Dans les instruc-
tions qu'il reçut, on le chargea de
parcourir une nouveUe route, in-
diquée par le chevalier de Grenier,
comme étant la plus courte pour
arriver pux Indes. Un astronome
( l'abbé Rochon ) fut attaché à
l'expédition, qui partit de Brest le
1" mai, et arriva à l'île de France
le ao août. Afin de vérifier Jes a^
vantages de la route que l'abbé
Rochoq, avait déjà parcourue avec
le chevalier de Grenier, Rergue-
len se rapprocha de i'équateur
avant de se diriger vers le pôle
sud. Il crut reconnaître, ain^i que
le savant qui l'accompagnait, que
les avantages offerts par cette
nouvelle route étaient trop faibles
en comparaison des dangers: aux-
quels on était exposé en la par-
courant. L'expérience, néan-
moins, a depuis décidé cette
question différemment. Kergue-
len, reparti de l'île de France
pour aller à la découverte des.
terpres australes, le 16 janvier
i77ii> découvrit,, les 12 et i3 fé-
vrier, par 5o* 5' sud, àe$ îles de-
vant lesquelles^ il resta jusqu'au
v8;.ra[aisles brumes et le niau-
vais teqips ne lui permirent pas
d'y demeurer plus long-temps.
Après avoir chargé la cprvette qui
l'accompagnait d*y déppsfs.r un
acte de prise de possession, re-
cueilli depuis par le célèbre capi-
taine anglaise Goo)& en .1776, il
revint en France, annonça au mi-
nistre s^ découverte, et en fit de-
vant Louis XV, auquel il fut pré-
senté, upe description pompeuse.
Le roi, espérant tirer de cette prisé
de possession de grands avanta-
ges, nomma Kerguelen capitaine
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86
Ki:ii
de raisseau , et le décora -de la
croix de Saînt-Louis, qu'il liii at-
tacha luî-même. Cette double fa-
veifr exiita l'envie, et lui suscita
beaucoup d'ennemis, qui disaient
hautement qu'il n'avait découvert
que des glaces. Cela ne l'empo-
cha pas d^' obtenir le commande-
ment d'une nouvelle expédition
pour aller vérifier la découverte
qu'il avait annoncée. Parti pour
se rendre à l'île de France, le 29
août 1775, il quitta cette île le i9
octobre, ayaiît sous ses ordres,
Indépendamment de sa frégate ,
deux autres petits bâtîmens. Le
i5 décembre. Il vît pour la pre-
mière foi» la terre ; et depuis ce
jour jusqu'au '6 janvier 1774? ^^
en reconnut plusieurs points, qui,
d'après un relevé général, for-
maient plus de 80 lieues de côtes.
Cependant le manque de vivres ,
le triste état des équipages et des
bôtimens, et une mer continuel-r
lement agitée par des tempêtes,
déterminèrent Kerguelen à quit-
ter ces parages , pour se retirer à
la baie d'Antougil (île de Mada-
gascar), et de là au cap de Bonne-
Espérance. 11 rentra enfin' dans le
port de Brest le i;^ septembre. A
peine était-il*de retotir en France,
qu'un officier de son équipage :»
auquel il avait appai^éftiinent doQ<^
né quelque sujet de plainte, pu-
blia contre lui un mémoire, où il
était accusé a'avoîi*'mfill rempli sa
mission, et surtout' d*avoîr aban-
donné dans des parëges déserts
une de ses embarcations avec les
officiers et soldats qui la 'mon-
taient, lesquels ne furent sauvés
que par une espèce de prodige,'
d'une mort inévitable. Les an-
ciens ennemis de Kerg^uélen ap«^
KEH
pesantirent encore les charges por-
tées contre lui , et parvinrent à le
faire arrêter et traduire devant un
conseil de guerre , qui , malgré
les attestations fayorables de plu-
sieurs officiers de l'expédition , l^
condamna à ^tre déchu de son gra-
de et enfermé au château de Sau-
mur. Couime il paraît que Tanî-
mosité plus que la justice avait
dicté ce jugement rigoureux, Ker*
gueten , après quelques mois d^
détention , fut rendu à la Hbértê.
Il avait employé utilement le
t«mpj| de sa captivité, en 8*oe*
eupant;à rrtetlre ^h ordre ses di-
vers mémoires relatife à la marri-
ne. Depuis ce moment jusqu'à
répoque de sa mort^ arrivée, com-
me on Ta vu, en 1797, il fit en-
core avec ses deux fib plusieurs
courses sur mer. Kerguelen a pu-
blié les ouvrages suivans : i^ /!«-
tatiom tC'uh toynge dans la mer du
Nordj aux cet es d^ Islande^ du
Groentund, de Ferre^ de Schèi-
tandy des Orcades et deNorwège^
fait en 1767 et 1768, cartes et fi-
gures, Paris, 1771 , un vol. in-4*>
a° Relation de deux wyages dans
tes mers australes et des Indes ^ fdlts
^«1771, 1775, 1773 <5r i7j»4,
Parfo, 1782, I vol. in-S*; S* Me*
iation des combats et des événemens
de la guerre maritime dé 1778 ,
eMrê ta Franee et t*Ah^Cetèrrt^
terminée par an précis de la guerre
présente g des causes de h. Idestrur-'
tion de la mariné et des moyens dÈe
la rétablir^ Paris, 1796, 1 vol.
in -8'; 4' Cartes ma?fl^s de la
Mantke^ des lies Orcades^ etc.
Dans là relation que donna Gouk,
lorsqu'il eut pris possession de
l'île découverte par le navigateur
français; il dit : «e J'auraîa pu la
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onomtxier fort conveqabliunBiit .
nViU delà Désolation; mais pour.
»De P4S ôter à M. Kerguelen la.
»f[loiîr« i» l'avoir découyerte, je
»rai app«Ue tmre de KergueUn.»
K£|LB. ( ftoBSftT ) 9 chirurgien;
écossais ^ mort à Edimbourg | en
mai i8i4* Sa viehonorahle, mai»,
ebacur^, n*a été rérélée que par
sea lalens et sfispuTrage& : ?ia pai*»
sible, qui lui a fait aequérir de jus-
tes droits à Testinie générais, et
plus pATtieulièremeiU; à la nôtre 9
bjien méritée par la cdnsidèration
qu'iiportait à^ssavans, dont il a
su apprécier le mérîle, et dont il a.
(vausporté les utiles coûnaissançes
dans sa langue mattrnelleu &err a
publié' : L.** Éiémens de ehimiê ,
traduit du français de Làvoisier»
*5^-«*-i9955in-8'; ià"" Ess4i ear la
moupelle méthode de èlmuhinunt
fier U^^ide mu^iaiiéfus oaigéné,
Iradiiit 4û français de Baithollet;
3^ le Mégn4 animal ^ ou système
iaolûgi\qae de Linné, 17^^ ii^
4^; 4* HUtoir-o msturellé des ser^
ptsnsi et ^ des quadrupàdeS', 4 ^^l*
ia^Sf , il 8Ô149 . 5t . Mémoires de Ip
vie de Mi' WUUmn S%neliie, 181 1> .
a voL in-i.8»j 6t Histoire de VÉ^
eosse durant h règne des Roberti
Mffuoey 1811, fi volv' in^S" ; 7*jEsv>.
siai suf la ihàorie de la tetn^e , ^vaL-»
duitidu' ftfaaçajs de M. Cuvier^
i8i5, î^-?8^y etc. Ce dcnrier ouh*
i«ag^,.4|iii:)ip««u après la «mort de
Pai|tpur,a été mile m j oùv p^ le pro^ '
fesseur Jameson. i^ërr éti^t mem-^
b«e de^la-sooièté ro jalp et dé la,
sMûété icis •asj^liqoâîfes d'Édim^^
bourg. '' .' ii: '' î.-
KËRSAINT (A»mawd-Got-Sj^
uoMf cûSTH Dtf), mea)bve>de ras«i
seubiée lé^siative-et de la c(»|h
r«ntion nationale', capitaine de
vaisseau 9 • naquit ^ • Palis . , vfirs .
1^4*5 d'uufft famille noble deBre*
tagnc. Destiné par sa naissance k
la carrière des amtes^ ilreçut Une
édudatioti analogue à cette pro^
fession. Son goût le porta .au aeiv
vice de mer. Il se trouvait» au.
commencement, de la révotuti^fi « .
capitaine de vaisseau» et fut^ dit-
on, rhomme de mer le plua e^pé^
rimenté de son temps* Il était cité
surtout par ta précision et Tba*^
bileté de ses mancsuvres* Attaobé
au parti philosophique, les prfnei**
pas du nouvel ordre I de choses
convinrent à soj) esprit éclairé^ f^>
il les adopta avec franchise, tuais
avec sagesse. Distingué * pan vSca
talens et sa bravoure,. pl^in d-ea^.
poir dans une réveldtion qui de-r
vail détruire de nombreux alj^us».-
dèS'.Taurore de cette. «éfblutioiÈii.
en. 1789, 'il publia ua ouvrage
très 1 remarquable y' sous ce titre ;
le Bon Sens, Il«y nx^aii h déeo^
vett l-Âme d'un homme de bien
dévoué à la patrie et partisan de
1^ libertai Ai4«*de$sus de toutes. le»
suggestions, dédaignaut tout inn>^
térêt persohn^, il attaquait énern.
giquement^ dans aon» éutrage^ ie$
privilèges, les droits iaodaus, el
jusqu'à: rpxisteaee, consme ordres
dans Pétat, de la tnqblessè et >dii
clergé. Sea'oonnaisaandea en ida*-^
ritie et en adminiâtration le firent
piusieur^ fois appeler îvu comité,
maiitime de l'assenobiée eon^ti-^
tuante, afin d'éelaitfer Ici membres*
qui le composaient de-see lumières»
et de son expérienoâ. i&esidfes:
n^y furent pas toujours adoptées, •
et il i' ensuivit des discussions-
qui Retentirent jusque dans, les
journaux. Kersaîat fut ùoipmé,
en septeiQbre 1 79 1 ^ administras
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8S KlA
teur du déparkettient do Par»,
dont il présidait le corps éleotp^
rai , et membre duppléaot de ras-
semblée législative, où il ne siégea
que' le 5 janvier i^ga, à la place
de Mosneron, qui avait donné sa
démission. Le 25 juillet 1792, il
dénonça le pouvoir exécutif, pour
n'avoir pas déclaré la guerre au
roi de Sardaigne. Il demanda eu-*
suite la nomination d'une com-
mission e:(traordinaire et spéciale,
à re£tet d'examiner si, sous ce rap-
port^le roi n'avài t pas encouru la dé-
chéance. A la suite des événemens.
du 10 août, il fut envoyé, en qua^
lité de commissaire, à l'armée de*
la Meuse; mais le général La
Fa jette, qui la commandait, le fit
retenir à Sedan, où il était arrivé
le 14 du miême mois. Rendu à la
liberté, il reviM à Paris, et repdk
ses fonctions àl'assemblée législat-
tire, où il continuk à professer les
Doêmes principes. Il.se pronotipa.
avec le même courage contre ies
usurpations de la nouvelle munir
cipalité de Paris. {Feyêz Gvàiiisi,)
Redoublant d'^ergie, en. raisoa
de la marche rapide 'des événe-
mens et <de l'exagération .des difr
férens partis, il les attaqua touri à.
tour dans, leurs chefs ks plus exa-'
gérés .^ Le département dei Sieine-*
et-Oise loi cloniia une preuve,
d'estime et' de confiance , en- lé:
nommant,' au mp^^s de septembre
1^92, meminre: de la conveiitîon
nationale. Là* et dès le coùimeAce-»
ment de la session , il ^ lia avec
le parti de \a. Gironde, par suite
de se^ jrelations avec plusieurs de.
ses chefs5^:6t par suite de la con-
formité de leurs opinions, qu'il
partageait avec autant de franchi^ i
se- que de loyauté. Comproniis en
apptareooe, et- sans y avoir domié
lieu, dans des papiers trouvés à
l'ouverture de V armoire de fer ^ il
se défendit avec chaleur contre
les attaques de ses ennemis. Il
prouva victorieusement qu'il avait
rempli ses devoirs de député, par
la lettre même qu'il avait adressée
au roi, et dans laquelle ir conju-
rait ce.prince d'éloigner de sa per-
sonne les intrigans qui le trom-
paient et le trahissaient Cette at*
taque violente ne l'intimidapas. Il
se montra plus animé encore con-
tre les partisans du système de I4
terreur, que Ton conqtmen^t à
organiser. Lors du procès du.roi^
le a6 janvier, il vota la réclusion
jusqu'à la paix, et le 30, il écrivit
au président de la conventioa na-
tionale, pour lui deniier sa4énus<»
sion. Dans cette lettre, insérée au
âfûTtUeiw, il osa dire que c« s'il avait
));été réduit à être le collègue, des
>y panégyristes et. des {urotnoteurs
'>^des 9 et 5sq)tenibre, il voulait au
)H:noins défendre sa mémoire du
«jreprpcbe d'axoir été. leur com-^
».plice. ». Les mémbrçsdu parti dtt
la Aitm^a^^^ .se «yrurent. désignés
et insultés par cette lettre, et ils
en attaquèrent l'auteur* Les Gi*
r^ifidins, qui le comptaient dana
leurs , rangs « n'hésitèrent pas à
prendre sa défense,. et il fut man-
dé à la barre. Le aa^ U se présen-*
ta^ et tout «n. se. JMStifiai3||,.il: xm
put s'«bipccher déliasser échapper
des marques d'une profonde indî^
gnation. Il persista dansr sa dékni»r
sion , et refusa de BÀé^er dms le séia
de la convention. Il serait difilcile
d^exprimier la sensation' en sens
divers qu'inspira. cette preuve inu-
sitée d'énergie, que la'majoritéide-
l'assemblée qualifia d'audace et
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ÏLEK
d'Impudence. Le triamphe do par-
ti des Montagntords d&vint funeste
à Kérsaînt. Robespierre et ses di-i-
gnes collègues ne lui^pardonnè'^
rent point son mépris et le cou»
rage c[u'il avait montré. En valu
Kersaint essaya de se soustraire à
forage: sa perte était furée, et
pour être ^ifl^^rée, eUe n!en to pas
moins certaine. Sésamisy-espèrant
faîre diversion à la proscription
qui le menaçait, lemirenteii-conT
currence avec Monge pour lemi^
nistère de la marine; ils ne firent
que 1^ remettre en évidence, et ii
fut arrêté après ta résolution, du
5i mai 3795, refusamt avec nobles*
se'dè' cbercher pn asile sur les
teives étrangères, oà on le pressait
de se rendre. Traduit au tribunal
révèlutiôtmaire^ il fut condamné
à • 'mort, le 4 décepnbiîe> suivant,
comme conspirateur «t comme fé^
déraliste. Il était âgé de 5^ ans. il
a publié, outre sa brochure le Bon
Sens, plusieurs autres ouvrages :
I * InstUutian$navéties'g ou'prfmièrelf
Fuef sarHea ciassès et l'admini»^
traiion maritime, lygo^,- in-8?; a*
OonèidéraUon» isur la force publia
q^etl'-institutiôh '^és giir4»s na^-
tiârùUed, 1 f 96; ït'' Lettre em^répome
êcMyAhéê iiéanettuQïi^lm'U^iTl-
hmi\^'*Rubic0n;''^rVdL'ii!^w> dû
Ifoîit'iStfrtw, i^îSg:^ lii-*8i*^; M. de
Kierstfint a coneourâ à la rédac-*^
tii^U' du Jourhal 4e^l<k société 1^
1769^ avec Gondbrcieit ,i Dupont de
Namears, etc. La fille de» ce gè*
nérètt'X citoyen a> épousé le da«
de^0aras. Digne héritière des ver*
tusde son pèrey elle aaceepté -la pré-
sidence d'une société de bienfai*
sanee, et fai t encore partie de la so^
«ièté établie pour l- encouragemenjt
deVèinseigiiemdnt^lémaiitaire.^
K£R H
KERSAINtr (N. GOitTE 9E),*ne«»
veu du précédent, contre-amiral^
commandant de la légion-d-hcm-
neur, chevalier de Saint-Louis,
ex- préfet maritime et^ex- préfet
du département de la Meurthe,
«itra de bonne heure au service
de la marine, et parvint au grade
de capitaine de vaisseau. Il était
chef des mouvemens militaires
du port d'Anvers^ lorsque l'empe-
reur le nomma, le 12 mars i8ia^
préfet maritime. Après les évéoe*
mens polidques de 1814 ot de
rô 1 5, il fut appelé par le roi, dam
le > courant de eettC' dernière an^
née, à remplir les fonctions .de
préfet de la Meurthe; mais en
septembre :r8i6, il fut rempladl
par le baron Séguier.* Il reprit
alors le grade qu'il oecopalt idans
la marînei L-emperenr Aleotan^
drè, voulant le récoB»pénsi^ des
soins qu'il avait eus des .troupes
russes pendant son administration
sap^jcure>du département de. la
Méucthe , lui envoya la décora-
tion, en diamant^ de l'ordre de
Silinte-^Anne. Le com le de K ersainè
n'étant plus inscrit dans V Alw»*
nach réyal depuis 1818, on doit
présumer qu'il a été mis en. rcN
I traîiei'' - - ^- •■
. KBRVÉLEG AN^AbcôsTnr-^ER-
ir;àaD-^FaftteÇoi9«-GoAftR£ ns), dèptt^
té aux états-généraux , à la «on--
v^itibn nationale , au conseil ^déi»
anciens et au - corps-lé^iattf,
est né «le 19: septembre ♦174^- '^^
était ^: avant la révolution, •^éné-^
chaLduprésidial de Quimper, et
avait publié, lors des premiers
tr&ubles de la Bretagne, un écrit
intitulé y Réflea>i-ons d'Un philasb^
phe breton sur les^ affaires présent*
tes y ouyra^G daiis lequel se trou*
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homme de bien et d'un siocèro
ami de la liberté. Appelé par les
»uffrag«s du ti«r8-état de sa sénér
ebauasée 9 pour le représenfcep à
rassemblée des états-généraux,
eo 1789^ il parut rarement à la
tribune de. cette assemblée: mais
ilfit partie du fameux comité brer.
ton qua les députés du tiers-éiat
de sa proirince fonaènent ù. Yer-r
sailles^ et:auquelse rallièrent enr
suite presque tousses défenseur»
de la cause du peuple. Nomittè
membre du -cxmnté de ralienatien
des domaines nationaux ^ &L>de
Kerrélegan .y eut de viTes alter*-
cations avec plusieurs membpet
du parti: qui défendait lés privif»
lëfçes. et les droits féodaux. A U
suite d'une de ees diflputes.« il:. se
bfttlîl au pistolet ayec le Ticomte
de i Mirabeau^ frère du colèbre
orateur^, efk le blessa. Élu parole
département du Finistèce à la
convention nationale 9 en septe»'*
bfe 1792^ il vota dans le procès
du roi 9 pour la détention et le
bannissement à. la paix* Attadbé
«u parti deU> Gironde ^ il le sou-*-
tiot dans toutes les occasions. La
feuillet iooendiaire que rédtgeaiè
Marat, fut dénoncée avec coura»
ge far: J/L.dé Korvélegaif.LoaS
^V ^7^9 ûet honoraMe.idéputé'
fut noiltiQié membre du comité des:
doiiie^ ffm était obargé de la re^^
chorobe des complots tramés à
dette, tépoque. par la commune
usttirpi^Uiiœ.de Paris, laquelle,
dans. la. nuit du 9 au 10 aoât
^7^9 s'était^ do son propre mou-r
vemeat, installée à rHételndeT^
Ville 4 et avait cbassé lea medibroa
ipiesé^itieusementelle avait rem««
p)«Qés«> Lé s^ mai» il donna^ ainai
ij^e see eiiae ccrtlèguet , u iiimt^
«ion. iVlai» eet acte de prudence
4)e leaauva pas^de la prosCriplM^Ht
Après la- journée du 3i mai, il
fut compris au nonriMPe di^a mw^^
bres que le p^rti de la M^ntagm
Âjeutait à ses auÉres vietimee» M»
de Kertélegan eut le bo^b^f
d'édiappeir aux. nombreuses re^
cberobes qui furent faites, de. su
pemonse ,. et ne put reparaitr»
^fu'aprèi'iai révolution du 9 tbern
•midor an 2 ( d^ juillet 1^)*
âNomméau comité de. sûreté/ gér'
ttérale, il |uslift» le choix die aefi
oollèguea , pur .sa cenduite.énfTi
fique lors de insurrection du 1^
prairial an 5, dan» la(|ueUe il fut
grièvement blessé» Depuis il e^té
Buocessivement appelé au eonsoîi
des anciens 9 au cimseil des cinq-*
oents>9 et au eorps*tlégislétif»
doHt.il faisait nacore paftie:.-eii
181 5^ M. de Kèrvélegai^ s'est
retiré dans 6«s propriétés , et
vit aujourd-bui éloigné di)s fonc^ ^
tiens publiques^ . mais toufours
bononè deTestime et derafitection
de ses ooneitoyeqsi '.
KHIAN-LOU^KG ( x^rauve «»
LA Cboti) , naquiten 1 7 11 9 et mon«
ta sqrleardne. après la mofft de
Youngt{Tlûtig9\SQft-^èii^ e» i.:^5î^
ton piiemitir^at^e de sautef»i»e^
iè, et surtout d^ )iistiQe$r(futtd!t
rendre a- là Uberté et -k Ifmrs 41^
gnités les pHtioes de sa tetniltaé
fils ou pedit-fils dfa libang^^iii que
rintrigue el la iabMssie &wm«iit
feit jeter dan^.Ies prisons (^'leart
guir liaiift IVxil^ l^ : premliiHH ,
anoées de sont nègne- fonept-maiH
^uées pai^ de pareils actes de. clé*
menthe . et > de, ^uetîd^e 9. mm «Mssi
par.dQ violentes persiéoiitfaiisconr
tre les: ebrétietis' ( En i*7^3 ^^H 1^
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KHI '
terrint à mftin armée dm» la que*
relie de^ princes tartares qui se
faisaient la guerre, et plaça A- *
moursanan sur le trône qui lui
èuii disputé par un chef de sa
fJamiUe^ nommé Dawadji. Amour-
sanan n'avait cependant obtenu
qu'un pouvoir très-borné sous la
protection de l'empereur : il ne
put se résigner à son sort, et leva
l'étendard de la révolte contre son
bienfaiteur. Khian-Loang fit sur-
le-^amp courir sur Amoursanan;
Bfiais cette première expédition
manqua par la dé£eotion des trou<-
pestartares qu'on avait employées.
Le prince tartare serait peut<-être
même parvenu à rétablir son au-
torîlé et à se soustraire k la domi-*
nation chinoise , sans l'énergie de
•deux officiers supérieurs, l'un
chinois et l'autre mandchous , qui
décidèrent l'empereur à pousser
la guerre avee vigueur. Ces deux
généraux firent changer les chan-*
ces; et Amoursanan , battu et fu-
gitif, ne se crut en sûreté que dans
U 'Sibérie , où il mourat pres-
que aossit&t de la petite- vérole.
L'empereur, irrité, de n'avoir pu
se si^rdu rebelle vivant, voulut
avoir au moins ses ossemens; mais
la cour de Russie en refusa Tex*-
trad^ton , et se borna à les foire
montrer aux officiers de l'empe"
reur, pour doi^ner la preuve cer-
taine de la mort du Tartare. La
chute d'Amoursanan fi tpas^er sous
la domination de la Chine, nop*-
seulement les contrées immenses
Habitées par les Tartares, n^ls
enoore les villes habitées par les
L Mahométans. Ifattre, par cette
guerre, d'une grande partie desi«é-
gi<ms Intérieures de l'Asie , Khian«
LoiHig voulut faire nevivre le» oé»
KHI
9»
rémonios triomphale» qve lea an-
ciens souverains de la Chine pra«
tiquaient à la fin d'une guerre
glorieuse. Elles eurent lieu en effet
à dix lieues de Pékin, sur la route
par où devait revenir le général
vainqueurTchaoheî. Lorsqu'on fut
près de l'autel de la victoire qui
avait été dressé , l'empereur mît
pied à terre, fut au-devant du gé^
néral, le complimenta, et aprèl
avoir rendu grâce à l'esprit de* la
victoire, conduisit Tchaoheï dans
sa tente , le fit asseoir auprès de
lui, et lui présenta de ses propres
mains une tasse de thé, Le gêné»»
rai voulut, suivant l'usage, le
recevoir è genoux, niaiî? l'empe-
reur s'j opposa H le releva. Les
cérémonies ferminéeit, le cortège
défila au milieu d'une foule itnw
mense; le général à cheval, U
casque en tête et armé de sa cui-
rasse, précédait d'im pas Vempe^
reur , qui était assis sous un dais
magnifique. £n i;;6i,îl y eut dea
fêtes publiques à l'occasion de la
cinquantième année de la vie de
l'empereur; mais ce ftit surtout
en 1767, qu'il donna à ces fêtes i|n
éclat extraordinaire pour la oérév
monie du labourage de la terre.
Trois ans après , la nation de»
Tourgot, tribu mongole qui s*é-
talt établie sous la domînatloil
russe, se leva en masse , au nom**
br^ environ de 5oo,ooo ômes^
résoltie de se soustraire à H dofi^i^
natioq de la Russie par une urf'-^
gratixMi armée. Après bien dm
combats et des fatigues, elle ét^
riva sur les^ bords de l'Ili, deman*
da à rentrer dans l'empire chinois,
et à s'établir À»n$ la contrée;
qu'habitèrent jadis leurs pères,
L^empereur aeeuelllit cettfi de*
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9» ^ K^Hl
mande, arec les démonstrations de
la joie la plus vive, fît donner tout
ce qui était nécessaire à l'établis-
sement de cette peuplade, attira
son chef à la cour, et le combla
d'honneurs. Un pareil événement
est regardé en Chine comme le
plus heureux et le plus honora-
ble qui puisse» arriver , et suffit à
lui seul pour illustrer un règne.
Un événement lûgalemeot heu*-
reux aux yeux deij Chinois , eut
lieu en 1775, fl'était la réduction
par. la force des armes , ou plutôt
l'extermination des Miao-tsen,
petit peuple de race thibétane,
qui s'était conservé indépendant
dans la contrée montagneuse et
, entourée de précipices où il s'é-
tait établi. Le général Akoui fut
chargé de le soumettre à tout
prix. Après des travaux et des
fatigues inouïs, et à l'aide de
l'artillerie, il poursuivit les mon-
tagnards, les chassa de toutes les
gorges, les déposta de toutes les
bouteurs, et les força à se réfugier
dans le fort de Karaï, réputé im-
prenable. Il fut pourtant empor-
té, et les princes et les chefe furent
conduits à Pékin, chargés de fers.
L'empeneur n'usa point cbtte ibis
de .sa- clémence, ordinaire. II, fit
mettre, à toort non-séulement les
princes et les chefs , mais presque
tous les guerriers de. ce peuple,
souillant ainsi sa victoire et son
cègne par. une insigne cruauté.
l>epuis cet événement, il perdit
Si^ccessîvement sa mère, son fils
aîné et son premier ministre.
JUais l'âgiQ et les infirmités de
Khian-Loung ne l'empêchaient
famais de s'assujettir à toutes les
cérémonies que .les empereprs
placent au nombre de leurs de-
KIË
voirs, et on le vit, à l'âge de 80
ans, se lever au milieu de la nuit
•pouf donner des audiences. Il â^
vait toujours annoncé que si la
durée de son règne égalait la du-
rée du règne de son illustre aïeul
Khan-hi, il abdiquerait la cou-
ronne : c'est ce qu'il fit en faveur
de son fils, quand il eut accompli
la soixantième année de son règne
en 1796. Il mourut en 17999 à
l'âge de 87 ans. Ses connaissan-
ces, des vertus publiques et pri-
vées, l'ont fait placer au rang des
meilleurs empereurs qui aient
gouverné la Chine.
KICKX(Jean), pharmacien , nô
à Bruxelles 5 en 1773, s'est fait a-
vantageu sèment connaître par sa
Plora bruxeliensisy imprimée à
Bruxelles, iBi2,in-8°. On annonce
de lui, comme devant bientôt être
publiés, un traité latin sur les^
Substances médicamenteuses sim*
pies, et un Système de mméraiogie^
purgé et débarrassé de cesdescrip-
tloua prétendues scientifiques qui
rendent l'étude de cette science si
pénible. Les talens et les connais-
sances de M. Kickx ont été, mal-
gré sa modestie, honôrablemient re-
connus dans sonpays. Bla été mem-
bre du.cidevant jury^ de uiédecine,
et fait aujourd'hui partie du conseil
actuel de santé. Il est aussi mem-
bre de l'académie royale des, scient
ces et belles-lettres de Bruxelles.
RIENMAYER (iMienBC, BiAOtf
db) , feld-maréchal autrichien,étc. ,'
entra dès. sa jeunesse dans la
carrière des armes. La guerre
contre les Turcs lui fournit l'occa-*
sion. de se distinguer par ses ta-
lens et sa bravoure. Il obtint un
avancement rapide, et devint co-
lonel, vers la fin de la dernière
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KIE
campagne. Dans la guerre que la
révolution française amena, il fut
d'abord employé comme général-
major, et ensuite comme lieute-
nant-feld-maréchal; mais il n'é-
prouva plus que des revers, et ses
campagnes contre les Français
n'ajoutèrent point à sa gloire mi-
litaire. Dans l'année 1800, il pas-
sa à l'armée de' Brisgaw. £n i8o5,
il occupa la Bavière avec le corps
,qu'îl commandait; à l'approche
des Français 9 il se retira vers
la Bohême, où il eut besoin de
toutes ses forces pour soute-
nir leurs efforts après la capitular
tion d'Ulm. Il perdit le comman-
dement de ce corps, et fut rem- ;
placé par le général Mecrfeld, lors
de sa réunion à l'armée russe aux
ordres du général Kutusow. Il fut
depuis chargé d'un commande-
ment en Bohême, sous les ordres
de l'archiduc J'erdinand, qui le
détacha dans le Tyrol à la reprise
des hostilités ; mais quand le prin-
ce eut évacué Prague, par suite
de l'armistjce, il eut le comman-
dement supérieur de toute la Bo-
hême. En 181Q, ses connaissances
dans l'art vétérinaire lui firent
confier l'inspection - générale des
haras du royaume, afin de décou-
vrir si la mortalité si fréquente des
chevaux, n'avait pas sa cause dans
quelques vices de ces établisse-
mens. Le gouvernement de la
Gallicie se trouvant vacant, il en
fut provisoirement chargé; il le
quitta vers la fin de 1814 pour
celui de la Transylvanie.
KIEZËR (Dietbich-Geokges),
médecin, est né le 24 î^oût 17^9,
à Harburg, en Hanovre, pays où
son père était prédicateur, en mê-
me temp» qu'il exerçait' les fonc-
RIE
93
tions de professeur au gymnase
de Harburg. Il termina ses études
médicales aux universités deGoet-
tîngue et de Vurtzbourg, et dé-
tint médecin de la ville de Nord-
heîm, où il demeura 6 ans. Il
occupa la chaire de professeur de
médecine à léna, en 1812, et fut
un des premiers, après les désas-
tres des Français, à proposer au
duc de Weimar de lever une lé-
gion d'étudians volontaires à che-
val, à le tête de laquelle il se mit,
et fit la campagne de 1814 contre
la France. Pendant la seconde et
facile invasion de notre territoire,
après le désastre do Waterloo, en
181 5, il devint médecin en chef de
l'état-major du roi de Prusse, et
directeur du grand hôpital mili-
taire prussien de Liège, puis di-
recteur de celui de Versailles, où
la valeur française mit quelques
instans son zèle et ses talens à4'é-
preuve. M. Kiezer, après la guer-
re, a repris ses fonctions de profes-
seur ordinaire honoraire à léna,
et a publié diiférens ouvrages uti-
les à la science. Voici les titres et
les dates de ces productions : 1°
Dissertatio de anamarphosi oculi^
Goettingue, 1804, in-4"; ft* Oken
und Kiezer biétrage zur vergiei-
chenden analomie à physiologie ,
Bamberg, 1806, in-4"; 5* Apho-
rismen aus der physiologie der
P/îflnfztfn, Goettingue, 1808, in-8*;
4* Uber die nntur erkenntniss und
heilang des scwharzen staares ,
Goettingue, 1810, in-8*; 5* Der
ursprung des darmkandls dus der
vesicula umbilicales, Goettingue,
1810, in-4'*; 6° Grundlage der pa-
thologie und sherapie der mens-
chen^ 1 theil, léna, 1812, in-8* :
ç* M^-mcir^e sur l'organisation des
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Google
94
&IK
fiantêê* Il « été couronné par la
société Tejler* d'HarUm, i8i5^
Hariem; l'auteur y a joiutaa plan«
ches. 8** Ueber das weun und die
bedentung dsr exanthetna, léna,
i8i3> in-4*» 9' yorbauurgs und
vfirhalturtgs muas regele beianstei"
nnnden faut fieber epidemi^n^ léna,
1 S 1 5t 10-8" ; 1 G" Eiemente des phy*-
tonomity i theil^Iéna^ i8i5, in-8'';
11** Brugmans und Deipech uber
(1er hospUalbradd y léna* 1816,
in- 8°; la" System der medicin:
erster band^ physiologie der kran*-
kfieit. Halle, 1817, in-S»; i3"
JrchiVé fur der thierischeo magnc'^
iismas^ Léipsick, 1817; M Kiezer
est particuliàretncDt recomman^
dable par seê décou?ertes en ana-
tomie et en physiologie végétale.
KIKKËKT (AiiTOiM), yice-a-
xiiiral du royaume des Pays-^Bas^
oiUcier de la légion^d'honneur et
commandant de Tordre militaire
de Guillaume, etc. , né à Vlieland
en Hollande, le 1 7 novembre 1 762.
Il entra à Tage de 14 ans dans la
marine comme cadet. Son intelli-^
gcnce et sa brayoureluÎTalurent,
en 1779 9 le grade de lieutenant*
C'est en cette qualité qu'en 1782
il prit une part distinguée à la
glorieuse bataille de Doggersbank,
sur le vaisseau de ligne le Bâta*
ve^ commandé par le capitaine
Bentink. L'audace et le calme qu'il
montra dans cette action le fiè-
rent décorer de la médaille d'ar-
gent^ qu'obtinrent tous ceux qui
avaient concouru à cette brillante
victoire. Nommé guccessivement,
en. 1782 et 1786, premier lieute-
nant et capitaine , après diverses
croisières dans la Méditerranée, et
devant les îles Açores 9 il prit terre
à l'île de Curaçao, qu'il ne quitta
KIL
qu'en décembre 17^5. Pendant st
station, en 1790, les Nègres de
nie s'insurgèrent ; mais aprèe
quelques petits combats , le capi-
taine Kikkert parvint à les ftou^
mettre et à les ramener à l'obéis-^
sance. Revenu dans sa patrie, sa
belle conduite fut récompensée ^
en 18025 par le grade de contre*
amiral, et en 18059 par le com«
mandement des navires de guerre
stationnés au nord de la rivière
de TY, poste qu'il conserva jus*
qu'en 1807, époque à laquelle t(
fut confié au vioe-amiral de Win*
ter, sous lequel il servit encore
environ un an* Promu , en 1808 ^
au grade de vice-amiral, il prit
le commandement de la station du
Zuydenée. Lors de la févolutioo
de 181 5, il s'empressa, dans une
proclamation datée de Rotterdam,
d'abjurer le service de Napoléon ,
de se déclarer pnir la cause de
Tindépendance nationale <» et de
faire flotter le pavillon hollandais
sur la Meuse 9 où il avait fait arri*
ver divers bâtimens armés, des^
tinés à soutenir les efforts simulta*
nés qui se faisaient sur tous les
points peur reconquérir cette in->
dépendance. D'un autre côté, il fa*
vorisa, par les mesures qu'il prit,
l'occupation des postes de Brielle
etHeilevoetsluiî, seuls ports par
lesquels les munitions de guerre
d'Angleterre pussent être intro-
duites dans la Hollande. Le roi
des Pays-Bas récompensa le vice*
amiral Ktkkert de son dévoue-
ment à la maison d'Orange, en le
nommant commandeur de Tordre
militaire de Guillaume, et gou-
verneur de l'île de Curaçao.
KILMAINË (CeAaEBs-Josfepe),
général des armées^e la répu^
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UL
Ulque française^ naquit «a Ifflaii<»
4t5 d« pareils nobles. Il passa ^ dèt»
•a îeiiAease, au «etvie^ de France^
et se distingua pendant la gue^rt
de rAmérique, où il servit sous
ks ordres des fénératix Biron et
ib La Fayette. De retour à Parts^
après- It traité de 17969 il contî-
nua à suirre la carrière militaire ^
dans le règirtiertt de Lattsun^hus*
sUrds; et avait le grade de capitaine
au commeoeemélit de la révolu-»
tîon. Fidèle à la patrie qu'il avait
adoptée « il la servit ftvec- sèle » et
obtint bientôt 9 par ses talens et sa
Taleur » un avancement rapide et
mérité. Nommé général de briga«
de, et employé aux armées des
Ardennes et du Nord^ il futhono*
rabletilent cité pour âa belle con-
duite à la bataille de J6mmapes«
11 passa ensuite dans la Vendée ,
<rà il resta peu de temps , et fut
envoyé à l'armée du Nord. Il y
oueiUitde nouveaux lauriers, par*
liculièrement au camp dt César.
Xes preuves multipliés de aèle 9 de
talens > de valeur et de patriotisr^
me qu'il n'avait cessé de donner
au nouveau gouvernement de là
France , ne le mirent point a l'a-»
bri des proscriptions du temps. Il
fut destitué , arrêté , et allait être
mis en jugement lorsque la révo*
lution du 9 thermidor an 2(2,7 îuiU
let 1794) lui sauva la vie, lui ren»
dit la liberté , et le replaça dans
les rangs des braves. li défendit
la convention liati«>oale contre les
factieux , à Tépoque des [ournées
de prairial an 5 (mai 1795). Ëm»
ployé ensuite à Tarmée d'Ita*
lie, Sotts les ordres du général en
chef Bonaparte , il ajouta à sa ré*
putation militaire par de nou«>
veaux faits d'armes , tant sous les
RIN
95
mliri de . Mantoae que dans les
plaines de Castigltone. Mandé
à Parts pour Texécution d'un plan
de descente cft Irlande, il tut nom»
mé général en cbef de rarmée
d'Angleterre ; mais cette expédi-
*tion ayant été retardée , le gêné*
ralKilmaine fut chargé, en i79St
par le directoire-»exécotif, d'un
ooni mandement dans l'intérieur ^
qu'il quitta pour prendre le com*
mandement de rarméed'Helvétie.
Il eéda^ l'année suivante^ ce poste
au général Masséna , et revint à
Parts» Atteint, dans cette ville,
d'une maladie aiguë, il mouruldans
la journée même, le i5 décembre
1799. Le général Kilmaine fut vi^
vement regretté de tous ceux qui
avaient été à même d'apprécier
son noble Caractère et son inva*
riable attachement à la France.
Tous les braves qui ont servi sous
ses ordres > honorent encore sa
mémoire et citent avec vénération
le nom de Kilmaine.
&ING (ÉDouAan) , savant litté*
rateur anglais, naquit en 1755
dans le comté de Norfolk. Après
de longues études conomenCées à
Cambridge et terminées dans la
société de jurisprudence du Tem-
ple , il parvint à se faire riominer
greffier de Lynn. Un Esêui sur U
gffutêi'nêmeni anglais, qu'il pi»-
bliaen I767, lui ouvrit successif-
vement les portes de la. société
royale et de celle des antiquaires^
dont il devint, par la suite 9 pré-^
sideat< Après plusieurs autres é*
crits, il publia, en 1 7889 des Frag*
mens de critiqué , dont le sort fut
asset remarquable. Cet ouvrage
parut d'abord condamné, par Tin-^
difierenoe du public , à un éter-»
nel' oubli; maïs une seconde é-«
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98 KIN
ditidR fut recherchée^ diaprés les
éloges qu'en avait faitd l'auteur
du fameux poëiïie des Powrsmtes
littéraires, hesFragmens i^ttéraires
ne sont cependant remarquajiles
i|ue par les opinions bizarres et
ascétiques qu'ils renferment. L'au-'
teur cherche à prouver que saint
Jean-Baptiste était un ange en-
voyé du ciel , et le même qui
avait autrefois apparu dans la
personne d'Elisée; que Jé»us^
Christ reparaîtra une seconde fois
sur la. terre ; que le soleil est une
des maisons du ciel, et par sa con*
nexion avec la terre,. notre ciel, .
etc. Un second ouvrage plus con-
sidérable que le premier, plus
érudit , mais tout aussi déparé par
des assertions invraisemblables et
absurdes, parut quelque temps
après ^ous le titre é^ Histoire des
anciens châteaux. Doué d'une
imagination ardente , la poésie ne
lui fut pas étrangère , et il ât suc-
cessivement paraître, des Hymnes
^ à l'Être. suprême, imités des can-
tiques orientaux, et une Imitation
ide la prière d'JbeL Comme éco-
nomiste politique^ il publia des
Considérations sur l'utilité de la
dette nationale y et comme ama-
teur de l'astrologie, des Remarques
sur les signes du temps , dans les-
quelles il soutient que nos décou-
vertes en histoire naturelle et en
physique, et les événemens politi-
ques de l'Europe, ne sont que
l'accomplissement des prophéties
emblématiques de l'Écriture. Mais
ce nouveau Nostradamus s'attira,
par ses doctrines hétérodoxes,
l'animadversion de l'évêque Hors?
ley, qui critiqua sévèrement et ré-
futa ses ouvrages. M. King avait
sans doute une vaste «rudition;
mais • 9on imagmation déréglée
rendit l'emploi^qu'il fit de ses ta-
lenspeu utile à la société. Ilinoa*
rut le 16 aTrll i'807.
KING {lors Petca) , membre
du parlement anglais, esti^i^u dû
lord-chancelier King, nèVeit du
célèbre Locke. Lord PeterîKing,
né en 1776, élevé à'Canabrîdge ,
se rangea de très-^bonne heure
parmi les membres' de l'opposî*;-
tion. ïrès-familter avec les mar^
lières de financés et de banque,
il prit, en t8o5, une part active
à la suppression des paiemens en
argent par la banque, et publia
même à cette occasion des pen-
sées et réflexions •sur la suspen-^
sion des paiemens en espèce aux
banques d'Angleterre et (tlrlun-
de. En i>8ii , il fit connaître par
la voie de l'impression, le dis-
cours qu'il avait prononcé au par-
lement, sur le Bill du comte de
Stanhope, relatif aux guinées et
aux billets de banque. Lord King
reprocha vivement aux ministres^
au «lois de mars 1816, de n'a-
voir point réclamé, au congrès dé
Vienne , la rentrée des fonds que
plusieurs puissances étrangères,
entre autres, la Russie et l'Au-
triche, devaient depuis 1796 au
gouvernement de la Grande-Bre-
tagne. « Comment les ministres,
»dit lord King, ont-ils pu se taire
• à ce sujet dans le congrès PC'est
«probablement encore une suite
fi de ce système de libéralité et
»de générosité, qui paraît les a-
» voir guidés aux dépens du peu^
)>ple anglais. Il aurait' mieux
«valu n'avoir pas de ministre^
»au congrès , que- d'en avoir
» un qui s'çst rendu coupabU
IV de la plus» grande négligencii
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«pour les întéfêts de la patrie. •
KINGSTON (ÉusABETft Choo-
iÉicB, t»rcB«s5B DC:), dame anglaise
célèbre par la singuiarité de ses
aventures , naquit en i ^^o j dans
le comté de DteVohshirte , d'ilri*
îamille antienne de te pays. Elle
était fort jeune lors'qu'elle eut
ie malheur de perdre ^on père ,
colonel en i^lraité. Elle dé-
tint, par nntertcntîon de M. Pull»-
nèy, principal chef dé Topposi-
tîon, que favorisait alôrn le prince
de Galles, Tune des filles d*hon-
Heur de la princesse. La nature
nvait doué miss Chtidlei^h de
toutes les qualités qui aài-aibnt pli
la rendre l'orneihetrt de son sexe.
Dans le rang où ^le se trouTa
tout à co«p éléfée, elle attira
bientôt les hommages d'one foulé
â^adorateurs , parini lesquels elle
?S$tingua le duc d'flamilton. lU
avaient, d'ufi commun accord^
détèrttiiné Tépoqùe de leur hnai-
t4age, quand une hinte d^ hn»h
Ghùdleigfi. Ttii persuada que lé
duc étajt infidèle. Elfe f)afvint àin'-
si à rotnpre ce iliartage, et'fen fa*
vorisant Ifeè prétentîttns dû tîapir
taine Herve;^^ fil* dii èdnite' de
Bristol 5 Â\t délehniha sa nSéce i
é^ÏJfotiser sectiotéttlfenV ce dernier i,
te 4 août 1^44' ^'<^^^ uniM fut
d/atttai&tîfkTu^ïn^àlheurëuseqtie dès
là ^rcttiière Muitdês note* iniètris^
If ë?vey ctiftçiut p<yur sorf nfiari anh
aversion iiiViîitàbïe, et' prit la ré-
solutléh de nepHisfe Voir. iîjepen-
tlant, par tiri de tei cbîitfa*rtés (jùe
la mobilité de son ëaractércf pou-
vait seule eipfiquei-, dans la det*-
nihvé eWtrfeiiie qu'ils cui-ent ppuir
àW-êtei* les é<iiidîtions *uùè %t^iï'-
ratîon à l'amiable, elle déy^int'mé^fe
d*UB eiffant qui ne rétîut qu(S'4uef-
Rl?<
07
ques semnnes. Alors, îM)ur éviter
lés selUcitatîons de quelques nou-
teaut prétendans, et les reproches
bien fondés du duc d'Hanlitton^
elle prit le parti de passer sûr le
cdtitinfent, et t;ette détermmàtrdn
fournit un trait de plus de la faizar«>
rerlé de son caractère. Avant dé
^Vmbarquer , elfe fit insérer dan^
tous les journaux atfgtais TaVis
luîvant : «Une jeune lady, mat-
» tresse de sa personne, possé*-
Titlant une ftiriune honnête, et qui
»troit n'être poitot désagréable,
neit danslarééolutîon d'aller pas-
hier quelque temps dailMeè pays
)» étrangers. Elle serait flattée
î> que quélque^une hothme d*uné
» famille honnête let d'une sotiété
I» agréable , voulûrt être son* (^om*
bpagnon de toyage. Elle n^a au^
ù ctfn engagement de cifeur, et él^
»le soi^haite que celui qui se pré^
» $éntera pour répondre à ses tues
n^itaiissi libre qu'elle, dfm que
TrieW h'etnpèche une unloti pus
» Ihtrmë de succéder -à çettfe preî.
»niil^ré liaison. La répbnjë est
1) atltelidiie sous quinze jotlrs par la
kH-OÎe des gazettes. Oncbinptë que
» le secret sera gardé jiisqti'à ce que
«tous lés ariifingehiéhi soient pris.
ff'L'in^disCrétion ne sWait ptytùt im-
to'pudîe.v; La 'répond suivante fut
în.<iérée dans les joumadt, deut
jot^rs aphès : « Un homme entré
ndéuX âge*, d'une âgtire passer-
»ble, d'une bt)nnie! sànlé^ offhe ses
«services à la dame dont Wh*-
» nonce est insérée dans là galette
1) d'hier; il a déjà Toyagé, et îî vit
wdahs M^e parfaite indépehdanîC^é.
)/Si la d^mc eh qùé^^tidn«r6h qu'il
» puisse lui çonvfîhlr , il e«t prêt à
'A partir aussitôt qu'eFle le désire-
-«îâ; ellti voudra bien hif ^fre sa-
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98
KIN
» Toir ses intentions. » Lady Her-
vey eut up^ entrevue avep le
personnage 9 qui était un major
anglais. Ils . firent le voyage en-
semble; mais leurs humeurs ne
sympathisant pas, ils furent bien-
ti^t las Tun de l'autre, et se sépa-
rèrent à Berlin. Le séjour de cette
ville fut très -agréable à lady
Herryey. Présentée au grand Fré-
déric, elle en reput Taccueil le plus
favorable : ce prince parut char-
mé de ses manières franches; et
sur la demande qu'elle lui fit, il la
dispensa, de toute étiquette en sa
préseiiceiikll eçt vrai qu'elle, avait
employé un moyen aussi adroit
que flatteur, en manifestant le dé-
air « d'étudier à s(m aise , disait-
Delle., un priiice qui donnait des
)) leçons à toute l'Europe, et qui
» pouvait hardiment se vanter d'a-
» voir un admirateur dans chaque
«individu de la nation bri^anni-
»que. » De Berlin, elle se rendit
à Dres.de, où bientôt par son es-
prit et le. charme de sa conver-
sation , elle sut captiver la bien-
veillance de TËlectrice, qui prit
le plus grand intérêt à son sprt,
et la combla de présens. A son re-
tour en Angleterre , elle ne man-
qua pas d'aller offrir son honrnia-
ge à sa première bienfaitrice , la
princesse de Galles, et charma çetr
te princesse en lui faisant le réiCit
de ses voyages et de ses diyerses
aventures. Au sein des plaisirs de
Ja capitale et des cercles brillans
dont elle faisait les délices, son
cœw était tourmenté par l'idée de
soi?i union avec le capitaine Her-
vey. Le désir d'«n faire disparaî-
tre les traces lui suggéra la pen-
sée de se .rendre à Lainston, Où
s'était fait^ la cérémonie de sqd
mariage : là, elle se fit représenter
Jes registres de la paroisse qu'elle
feuilleta; et tandis que le bon ec-
clésiastique , chargé d'en surveil-
ler le dépAt, causait avec les per-
sonnes de sa suite, elle enleva a-
.droitement le feuillet qui conte-
nait l'acte qu'elle aurait voulu a-
néantîr. Cependant son époux,
qui était assez dangereusement
malade, devint quelque temps a-
près comte de Bristol et pair
d'Angleterre. Cette double cir-
constance lui fit faire de graves
réflexions. Prévoyanlqu'elle pour-
rait devenir bientôt une riche
douairière, elle se repentit de l'im-
prudente démarche qu'elle avait
faîte, et chercha, en séduisant le
chapelain.de I^jnston par des pré-
sens, à faire rétablir sur les re-
gistres son acte de mariage. Elle
y réussit ; mais l'espoir qu'elle a-
vait conçu fut trahi, et le comte de
Bristol se rétablit parfaiten^ent
de sa .maladie. Peu de temps a-
près, la jeune comtesse inspira une
vive passion au duc de Kipgston,
pair d'Angleterre, qui jouissait
d'une iorjuàe considérable, et qui
lui offrit sa niaîn; Un pareil parti
devait nécessairement, flatter soo
amour-propre; mais il fallait, .pour
opéref son divorce, obtenir 1^ con-^
lentement du comte de ^stol.
Celui.- ci le refjusa d'abof;4> /di*
saut : <î Qu'U. irait. plutô( à tais
»lea diables, que 'dcj;i;éçom'pense;r
))ia vanité de sa fjçinipîie par, le titre
»de duchesse,» Mais épris biientôt
luj-m^me d'une femme charman-
te qu'il voulait épouser, il finit
par accorder ce qu'on lui deipan-
dait , et lady Hervey, au com.-
ble de i^es vœux^ fut enfin unie
solennellement, le 8 mars 1769,
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au.dpc de .IH^g^t€|n. zVk f^f:(àl
.que ,ce. mariage tne re^i^plil; paâ
plus que le premier ^les espé-
rances de : la . nouvelle duchee-r
se. Le due, d'une constitution
.délicate et d'urne, santé lolb)^, a-
vait des mœur$ très-douces , qtu
formaient un parfaljt cpf)traste a-^-
vec le caractèrç , turbulent et inr
quiet de s$i |eninie: Ce contraste
faisait éprouver des contrariété»
aux deux époux, qui,; l'un et l'au-
tre 5 . regrettèrent leur, liberté^ Le
chagrin sans doute aggrava la ma-
ladie du duc, qui mourut effi J73.
Par son. testament, il léguait à
son épouse lia jouissance de sa
fortuite, mais il j i^ettait la dure
condition de ne point ^e remarier*
Elle fit tout ce qu'elle put poiur
faîre supprimer, cette clause, raai$
içlle ne put. y. parvenir.. Libre de
s'abandojiner à. ses goûts, et ren-
due à fa société, ses profusions,
qui scandalisèrent 1è peuple de
Londres, lui firent éprouver quel-t
ques,désagrémeiis,,:qui la déter-»
mioèreot.à s'éloigner de cette ca-
pitale pour voyager en Italie. JEUe
mit dans les apprêts de.ceyoyj^gj^
Ip plua grand faste, et fit çpnsT
trufre exprès un magnifique yacht,
qui la conduisit à Rom^, où son ar-^
rivée offrit quelque chose de l'apn
pareil du débarquement de Gléo-
pûtre à- Tarse. Dans ce voyage, un
aventurier adroit, et d'une figure
agréable, qui se faijsait npmmer le.
prince d'Albanie, eut l'art de M
inspirer . une passion très-vive.
Elle était sur le point dé lui don-^
ner.sa fortune avec sa main, lors-
qu'il fut arrêté pour d'anciennes
escroqueries^ il se suicida dans sa.
prison. Les héritiers di^doc de.
Kingston, voulant faire casser l«
Klîf 99
}esti2|i|ient'qM^il ar^ fait eufoveur
de la duchesse, Taccusèrent de
bigamie, en soutenant là validité
de son premier mariage. « Lors^
qu'elle appîit cette nouvelle, elle
sa rendit^chei son ban'qui^r, afiti
d'en obtenir de l'arigent pour re-
tourner à Londres. Cet homme, '^
gagné par ses ennemis, refuse de
la voià^; mais elle a le courage de
l'attendret avec un pistolet sur le
seuil de sa porte, et par la fierté
de sa contenance, le force à lui
donner les fonds dont elle a be-
soin. Elle arriva en Angleterre au
moment où uxie procédure oonr-
*tre elle était commencée ; les par-
ties adverses soutenaient que la
bour ecclésiastique qui a'vail Càs-^
se son mariage était incompétent
tp. Le bruit de ce procès retentit,
non -seulement en Angleterre,
mais sur tout le continent. Lprs-
quMlfîit jugé, «pe foule immen-
se remplit la salle' d« Westmins-
ter; on y distinguait des mem-
bres de la famille royale, deis^mi-
Mjistres étranger? , et une grande
partie de^là chambre dès comr
mui^s. La duchesse parut devant
ses juges avec une contenance
noble ^t ^suw. Elle était vêtue
de noir, ^t accompagnée de dciux
femmes de chaiOrbre, d'un seoré-
taîre? d'un, ^decia et de six a-
yocats. Elle avait assisté: à toutes
Lbç séances. Son. maîntifen et ses
réponses savaient intéressé vive-
ment l'auditoire en sa faveur*, :ce-
pendaut la majorité de la cham-
bre des pairs. la déclara coupable
de bigfimie. Au terme de la loi,
un fei: rouge de vaut lui être appli-
qué aur la main droite; mais les
juriscopsultes chargés de la dé-
feiji^^e firent val^p fi« , sfi, faveur
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100 Ktlt
l'un deê pHtfM^ès ^ là |)éfiHé^
Îin èkettipmil de cètt« peîfre ceiA
es metnferes ée ce fcofrps '^i Ta-*
râieni eticôariM. Là belle Veut^
01^ fut ct^«rè ik)uf échafn^ét ^6%
tltk« de docfèes^e dé Kfri^stdh
ctmtfè celui de cottitèsà^ï de Wris-^
tcd', nprès a VOIT reçir |)¥éhlaMe-
nefit tinte vive 'rèmanttftnce du
gtand-^terW^t. Uhe dingularité
remarquable se présehtfe encote
fd^ c'est qoé, par ce jtigettieât^
k testament du duc de Kiii^àton,
eon8Îdé)4 'Comme itidépèfAdàfit de
son inariàge, fût conservé. i>e
c^tte manière-, tes biens ttnrftense^
qu'il avait donnés èAa àuchesit^
Kingston ^ restèrent à Ik comtes^
de Bristol-9 cè t\\A ne r<ïmpliHsail paâ
le vieu de ceùk tfii aVaî'en^ \û^
tenté èe sciindaleuï procès. Ik n«
se tinrent pas pou r battus , et foN
mèretit le projet de la faî^è e&tler
d&ns que^Aé con^té lôintAit)-^ et
de la déclarer incapable de ^rèf
86S M^ns; ^nàîs ^lle prévint léiii^
desseins efi s'embatquânt pouir
Galais, d'^0> après ^u'-eMe y e*A
demeufé plusieurs moi^ , telle ifè"
l€«mà à Home, font y arrtiiftfger
quelques affairêfs dHntérêt: Peti^
dftnt le séjow «quVlte fit ëti l5ettfe
title^ t>n lui ^tistruf»ait à GMàiJ)
un vai^ssenu à^mke fofu^iè nètfVël^
ki',«tdela^ki^ grande tnagn3fi->-'
ceMe;<elié revînt 's*^ embat^uér^
et%e fit ainsi cohdoireèSaihl-Pé-»-
t^rebourg^ oA 'élite ii^èéut de <Ca^
tberiAte II rftêotieil \ë^^ disfiti^
gué. Bds bètds dé la Neiira, elfe
se'hindit teu Pologne^ dû te prince
de bftdsiwil) â (jui élite inspira
ûtle grande pà<f^6> lui donftàltes
fétesltes plôd sdta^ueiisteS. ïl cOH*
sidérait dômme uYie fatèlit* in^
gue râvanttfgc ^e devenir ^on é^'
^pG^t; inais il eh ^ en vain là ât^
^Miode. lia toMtésdé de Bristol re-
vint ten France /bti la smgularîtè
de ses avête^tures, sbh esprit ^ ses
jgtfices et sa fOrt?unte aHîHfererft au-
pires 4'elk )es ptefso^nia^s Yes plui^
illnstres, tet la Mlient joUîrde l'exis-
tence 4a plu^ bHHaÀte. Elle h^ètart
plus jeune, maïs telle n^avait pofnt
Cessé d'ênre aimable > et éa n^urè
offrait encore des restes de cette
beauté dont le ebarmè Irlrèslstî-^
ble avait Tait dire asset àringillrèré-
fnent à un poète anglais:
Soh teii e&fnhi&hde dé l'iùmeV.
Son gevtc veut qu'on le tti t^tcOth,
La ducbesse de Kingstotii» dési-
rant sefitcr teii ^France, adhetà
le 'magtnfique c^âtèàù de SKitit-
Assise^ à deuxiieufes Ôè tontal);|e-
bleàu. C'est là qu'elle mouhit,
après une maladie de qudquek
jout-8, le â8 août 1788, à VSge de
68 ans.
KÏNKER V JfeA*»)., ihetiibre dé
l^înstitut i^yal des Pa^s^Eas ëi de
plusteu^ sociétés 'sàVant'es,* est ne
à NièuWei^-^Alnstel, près d'Ani^t^r-
âërnyten 1J64. Bse.livra de bonne
hëutè ^ rétudc dé 1.1 poêsrè, pul^
dte là politique et de la philoso-
phie. Là ^cîèsie ^[)àrdît aVôîV été
son oCcùpatiort principale , ^t ïl
hii doîf dc^ Sutcès Wonof ables que
n'oAt pôimits>t]fb)és les dissensions
politi€(ucs. Il a publié : i* fe Mes*
su^erdeVtitHtan, 1788; d** CéUa,
tragédie dotit le siijet a été ^rrs
dans les ùr&istidi^s; 5** ^Fîêlè ^écu^
laii-e, aliégorîè d^amàtiquey i8oi;
4* Airhùmûr tt Zecfirà, tragédie ,
1804 ; S"" Dieu 'éi lu HhettÉ ; 6*
Pf*dsodie koiianëdise , rfrémbire
éoutonhé pa* là société des arts et
dte^ stiîetftes d'Amsterdarii ; *?* In-
ttodacthn ti um théorie généra/e
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UN
M* Kmkeff quelque» UaUnctioi»
d*0Ai vpag^^s. Ar aidais dana sa bngue
iviateroeUe. li h été nommé« eo
1.918 , professeur de (Utéva^ure
IloUaadaîse à Ué^e.
K^INS&ERQEN ( Jun - Hb^ai
1Î4» ) , 4mle de Doggeirsbai^t ,
lî^menaRNamûrdl ^u service du
j^ dès P^SrHas » naquit 9. le ^^'
«m 1735, à ûoesburg. Dès l'âge
4e gt 9f»9^ il s^vit i^ns l'armée de
t^irre, ot ç«tra daos la maruM^ d;^
im'ii fut a^otm sa i4^ ana^f* (I
i^*Butd*i|bo^4%uelepaag de ^det,
4tq^e^t|es actv>Qs d*éclatf acquit
4e^ l'e^péricffiçe dan& plusieurs
▼ojNIgf s. de. IfNftg gours, ets^éleia
paip ses tateqe et par se» service^
)ll9q«i*att grade de Ueutenapt-ami-
r«d« li'ymçH^n à laquelle, le cou-
damos^ la paixdiOiit îouLssiait aloi*s
90«^ FAj5« hv fil désirer die pasier
au 9eff¥Îce de la IjL.ussîq; il eç ot>r
tiAl \0k p^rqfiiafipB de.sion gOjiprVCF-
Deqic^t^ el.9'y feudit ei^ 17^7. V
fot acçufUU de la naanière la pji|s
^iftàv^ée fSHf l*Î9ftpératriee Coi-
tjkerîoe II ^ pa^ 9f^. mi^isitres; m
Un Qon4a,)es forcées miMriUines de
l'état, «< Ni epiuMiQ JHsIifui bieur
tA( lsi e^l^^iAOo 4|u*ac^ afjiiit ea lui.
Venaem ^'î^M ar^cé 4sip^ la
mei? NoîiiejL. il j vole. Vescadrè
sfHiSj sef: Qffdf^B , coesipo&ée dP 9
Y«j[S!9es^li de U99& de^ 4<j pi^fw
dke«;anonr9 et ôje .quelqiites petit?
QAVrires de:guei;rcï, »vai» entête h
flottj&tjMi^qu^, fovie de i5 vaisseainx
de lîii^a e^. dÂ.4ibfféf eo» aut^res hfir
l^eas. IUjp)t!|beriei^neha)9iaee p^
«1 iiest«iii^ ili etia<|MG: reoMsiiewgb ^
fieslQ i^elHqUj&tîir; q^uelques-un^, diê
8e& vai3af$fliVtK ét^cent maltraité^,. 4
8,'4iKHglie .pej^f^nt quelque? heurr
«»i> t^pa9e>.ei rexie^t. à U cj^
UN lai
ge. {^e çembat se renoaveUe ; la
Ugoe eonerale est coupée» et une
victoire complète est le résultat
4*u^e ipai^œuvre aussi bal^ile
qu*audacieuse : les Turcs perdi-
rent leur vai9seau amiral, qui fut
coulé ha». La gloire ne fut pas le
seul avantage que Van&icisber^bn
retira de ce combat : il j fit l'e^ai
d'HQ nouvel ordre de bataille, q||Hl
avs^U inventé , et dont le suocès ,
dans cettc^ ^urnée, le fit adopter
par la suite par les officiels de la
marine ap glaise et 4e la marine da /
France. Des signaux mobiles de
son invention fureiit aussi essaj^
dans cette affaire : ils suppléaleot
à la perte de la vergue ou de tour
te; autre partie, du vaisseau, ser-
vant à Texécutiou des signaux ;
leur mobilité les mettait i
l'abri de tous lee busards 4e ^
gue^i^. Cet officier Siavait écrire
comme U savait combatt^-e, : ou
remarqua alofs un u;ié«ioî,re qu'il
remil à l'impératrice Qathçrine
(I y sur la libre, ivivigation de la
vaer ISoire , et un projet de oon^i-
tjcuction de chaloupés canoivii^
jpe», qu'il adressa au ministre 4c U
u^iafi 4e Russie. Quelque birRr
l#Ute que fUt la perspective ^ue
lui Qffrait; le service de cette pu,^r
sauce, il vov^ut revoir sa patrie,
e^ il j rer^tsça en i27^' ^^^ w^sipn
Impoct^nte l'y attendait : la ijépoe
bËque 4e^ Pays-Bas éuit en, gu^èrte
aiVec l'ei^pereur de. 9taroQ ; U fu^
chargé 4e conclure la ^ai;^f V; 4er
veJ^Qppa 4^11^ cette oçça^on ua
a!q|uvea^ talent , Qel^i, d'un, Uabile
uégQclaileur. £9178^ , à; 1^ fani^use
jWrD^ée du S aoOt^ il ({QuuwRdai^
yj v;ai9g!eauj^ de Ugi?e, &qu^ lest or-
dres de l'a^rifil, 8»oujba;iaa9, etcan^
^ibu^ pois^ainuiei»!», p^r. wlw^
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102
KIN
voure et par l'habileté de ses ma-
nœuvres, â la victoire que celut-d
remporta sur l'amiral Parker. L'é-
tat lui tint compte des services
qu'il venait de rendre : il reçut en
son nom une médaille d'or, le ti-
tre de contre-amiral, celui de pre-
mier adjudant de la marine auprès
de l'amiral-général, et fut enfin
.nommé membre du comité secret
de la marine. L'établissement dii
port du Helder, et ses améliora-
tions continuées jusqu'en 1796,
sont encore dus à ses heureuses
conceptions. Quand fa paix fut
conclue avec l'Angleterre, la l^is-
sie et le Danemark se disputèrent
l'avantage de posséder Van Kins-
bergen , et lui firent les offres les
plus avantageuses; il ne crut pas
devoir les accepter : il se réservait
pour sa patrie. Effectivement, il la
préserva, en 179^, de l'invasion
de Dumouriez, en s'opposant a
ses opérations sur le Moerdyk; et
en 1794? il fit tin plan de défense
pour les rivières de la Hollande, et
particulièrement pour J'entrée du
Zuyderzée. Jusqu'ici nous ne l'a-
yons considéré que comme guer-
rier et diplomate, il va se montrer
à joos yeux comme un administra-
teur distingué. Avant celte époque,
'les dépenses de la marine étaient
acquittées |)ar des produits incer-
tains et par des secours précaires^
il donna le conseil de faire porter
sur le budget de l'état une somitte
'suffisante pour cet objet impor-
tant , et la chose eut Heu comme
il l'avait proposée. Il concourût
-aussi à l'étabHssemenf d^un Insti-
tut ou école militaire, pour lequel
îl fit assigner des fonds, ainsi que
pour des pe.nsions à accorder aux
officiers hors d'état de s'ervli*. Bâ
1795, il fut compris dans la mie-
sure prise contre tout le corps
des officiers de marine , pour cause
d'opmions politiques, et licencié.
Arrêté peu de teflnps aprè», îl fût
jeté en prison , et relâché sans
forme légale. Il crut poiivoir alors
•accepter les propoSitîWs que lui
fit de- nouveau le roi de Dane-
mark, de prendre du service dans
ses états, mais avec la condition
expresse de ne jamais porter les
armes contre sa patrie. Les cir-
constances l'empêchèrent d'exer-
cer aucun service afefif, et il ôb'tîilt
sa démission en 1806; Louis Na-
poléon, à son avéneiôent au trôlne
de la HoUandei^ sut apprédèr lè
tnérîte de cet officier, et le nomma
son premier chanibellân honorafî-
re^ maréchal du royauttié ^ cdn-
seiller-d'état en service extraOrdi»^
naire (section de la marine) , grattd'
•croix de Tordre de rUnit)nj et
comte de Dogge^sbank, pour pel^-
Jétuer le souvenir dé la gloire doiit
il s*était couvert à la journée de Ce
Tiom.Rinsbergen reçut les "emplois
dont on le revêtait; mais il refiisii
par désintéressement les' triaite-
mens qui y étaient attachés. Lors-
que la Hollande fiit réunie à l'em-
pire français, Napbléôrf Itfi Conser-
va son titre de obnite) et le noiôWra
sénateur ; il en accepta la 'di«i
gnité, et en refusa le* appôintfe-
mem. Quoiqti'ir fît le plu^ nfoWe
usàtge de tes rfcheésës^il ne voulut
•plus lés augmenter^ -qutind îl piit
avec ses seules pesfeoupctes remplir
ses projets de J^iënfàisancè'. La
Hollande- lui ' doit l'ittstît<!^t d^ là
marine à Amsterdam, ririètitut des
sourds-muets à Grôr^flgtfé, lés a-
clademies d'UlYèbht'ét de Harden^
Wik,^ de itiêmte q!i**m&'ftîaîe^'i««^
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KIN
lîtatioris partîèutîèrës pour lesquel-
les il a dépensé des soraïues con-^
sidérables, et qui ont porté dans
les campagnes et dans la petite
ville qui avoisineot son habitation
l'instruction' et le bonheur. Peu
d'offieiers étaient plus instruits, et-
il en est peu qui aient plus écrit
sur là marine. Quelques-uns de
ses ouvrages sont restés inédits^ et
parmi ceux qui oht été publiés 5
plusieurs oiit paru sous le nom
d'un de ses- élftveè. Toici leurs ti-
tres en français : Ordres] et Ins-
truetions concernant te service de
la rharine; le Service de taisseàu,
par le ckevaliet Van Kinshergen,
publié par C. A. "Verbuel; Exer-
cice du canon sur un vaisseau de
guerre^ publié par le même; Ma-
nuel du marin^ augmenté et rectifié
par ie cketalier Van Kinsbergén;
le Service générai du vaisseau, par
le chevalier Van Kinsbergen, pu-
blié par C. a: Verfiùel ; Principes
de la tactique 'de mer, publié psir
le même. Cathei»ihe II a fôit tra-
duire cet ouvragé en langue russe,'
pour l'usage de«a mariné. Le grande
livre général des signaux de jour et
de nuk, avec un gNod nombre de
figures ; V Artillerie pratique de
marine; naUvèlïe Garte de lûCri^
mée,- avec une 'description de cette
province { cette carte est très-esti-
mée) ; Carie de Mihér de M armera;
Deseripthiv de l'archipel, aveclUHé
' nouvelle Cai^ïe généiralè , olivragé
excellent qui a été traduit en alle-
mand en 179^2 /et publié avec des
Ttmàv(fiiie^\ Introduction â iagèeV-
re de mer, pa)r -te Chevalier Van'
Kinsberg'ên, ^liblié par Ai Makay;
Manuel ^oUtifuë 'êCH^ us'a^ç^es jm-,
nés ofjielerv de màriUè, par' le' éUe^".
vaUer VanKinshef^en, publié»pàr
KIS"
165
J. H. Van Ollenhausen; *ttr:/flt
formation des Batteries de mer;
Projet de l* établissement dfan
fonds pour les veuves des marins,
sans frais pour f état ; Rêve (fun
marin; sur la nécessité de tenir en
service un Corps permanent de Ma--
telots ; sur la formation d' une
Académie de marine. Van Kins-
bergen était décoré de la grand'
croix de l'ordre militaire de Guil-
laume ; il avait été e^ écuyer
par le roi des Pays-Bas , et c'est
ce q«i l'a fait admettre dans Ter-
drê équestre de la province de
Gueldre. Il a reçu encore plusieurs
ordres étranger, tels que ceux de
Saint-Georges , du grand-cordon
des ordres de Saint -André , d'A-
lexandre - Newski et de Sainte-
Anne, par la cour de Russie; de là
grwid^croi* de Tordre de Danhe-
brog, par celle dé Danemark. Van
Klinsbergen était membre de Tins-
Htùt des Pays-Bas , de Tacadémie
dès sciences de Berlin^ et de plu-
sieurs sociétés savantes. Il ne respi-
rait que pour la gloire dfe son pays,
et li'à^otfssé de multtplter les ob-
jets projprès à former de grands
hommes dans tous les» genres, en
mettant sous les yeux des jeunes
gens- les bustes de ceiix dont la
Hfyllande s'honore le plus* Ruyter
était"surtobt son héros*; il le prît
pour modèle , il suivit ses traces
toutes les ïFoié que 4'bfecàsion s'en
est p>éseiltê€, et il en fit faire le
buste pour le ptecér dans l'îns-
titàt ;ébns<i€ré à fédùetttion des jeu-
nes marini*. '¥*i Kînsbepgcte est
moîi^A l'âge de iS4'j^iri; générale-
rtl^pt estimé de srés <<^hcîtoyens,
dfiik le bonfteur roccbpa sarts
cessé; Lorsqti'rl ne fttt-pkis, il*éut
encore des droits »àià reconnais-
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|o4 iilO
8anc«9 ea lateMiBt deuii élièves^ di-
gne» dç lui, Tamiral Yerhuel, qwi
de son Tirant fut po^nnaé pw 4^
Fi*anc«4 e\ M. Van dçr. Hciden^ é-
levé dans ee mopiept à un posie
wpéi^F daa9 la marine d^Jl^i^
ûe.
néral autrichi^» m d'une famil^
le diatio^uée, originaire de Hom-*
grîe. Il embrass^a 4a kaqi|<^ h^ure
U profewion des afopes , ^t ft'y
di»tiQ§ua« II iatroduidit d'heureu-
se» inoo rations dan». Iq «erTÎeoée
la cavaUrîe» qui seooAdèrent I?»
¥ues de Tenapereup Joseph H*
Auasi fut'-il nommé le faUmr de
retnpereui* poui^la caral^rie ^
eomme H. d^AWiozi renaît pour>
rin&pterje. Il obtint 9 d^na len
eavipagnes de 1793 et ijQârle
commandement d*iin9 dÎTÎaiai^
autrichienne dai^ k» Pays-J*?$,,
Mm les reyers qq'U essuya p^oiftn
vèrent évidemmeiit que le «tfr
lent de bkn org^nUer une 9rmé^.
ne suppose pasi ffiujc^ws^eWde.
la bien jçodam^dejr. I^oipiné den
puis au CfOffanwndenoient d^ la^it-
le de Vienne % k CQ^ite de Kins-
kl y ifto^wit «n ft^rier 1Ô04. !•«
eomte François Ivinsl^ir soft fnère»
eoi^eUleir ii^ime, çt^^bellan, d^t
rei9pjerçi)r.f| dir^qleur dq répple
des Cade|8, j mpurut ^\|ssi ui^
anaprfei» j.v .
WeSK-WA^A, pach^ de RMdr,
schMpk> a^vait dénî^loppé tiap^ dé-
nergle et de fermeté daii^» &oa
paobatiks qn^ le ^i^ir JIAi^tapbi^-
Beira^tar , a-Tf» kquel il élaJl lié
d'açtiUiéet de îiystèi«e,l'f^vait desti-
né au çomjtnand^nient-générîddas
arméei} ottomanes j^ur le Danuhe<
Lorsque Jtcs japissi^ires, dont Iç ¥i-.
liraYî^U vQulu dioiinueç IHnfluep-.
ce, filant la.^en«Ue révftlutUin.
d^n» laquelk tiustapba-teir^çtaF
périt , Riose-^i^ja feriTva k pre-
jet de Yenger la mort de soià anai». /
4e lui succéder, et d'efieotuer H
féforme dopt la preniiéro tenti^lî-^
ve l^\ avait oo^^ lay-k* A la tète
^e /^^ooo hooMipesde troupe^ asv^-
tiqu^, il donna à craindre ai^x
ianissaii^es mutinés qu'il neyouiat
^arcbe^si^* Constanlinopk % ftiù»
de détourner çe.daniger, ils ein4
pkyérejfit tQu# leHçs moyens pour
soukver seei ^qldats. )iîose-Èia>«^
fit loi^-rtenips têt^ à Toç^e x ^
se dispo^t à tirer Mue ve<me%Pœ
éclatante de ae» eonen^i^ : v^Si
le» janissaire^ Ver«p.prtér<mt. A'-
ba^dooné des siens , trahi, par
quelques gouverneurs ifoisin», f^t ,
^j^bant que aa tête ayait été aii^G
H prl% 1^ .ConstantiBopk» il 9e ^it
for^é de çbercbeï «0 asile à ^v-
cbares^t, oiXil fnt accompagné d«
yi^î-amiçal JluTsfo-Aeyj^ et de ^i^t
qnes autres personnage» de di»T
tinotion* Il pai;¥iut ^ 9auyer,sea
effet» k^plus préciei^ ji et ptm^
d'un million en or, La g^fciFi»
paraissant inakmineri^te entre k
Popte-Ottou^ii^ et k l^ussie , ce;^
réfugks furent ioT^^ 4 passer k
Nkstef e^ à se r<^ndre en Ukraine»
où Wo^e-Iiiaja?^ fini pçir se ^x^.
ILIPPIS (AwDiiÉ), théologien,
et biographe aogki^, naquit e«i^
17^7, i^ Nottifigbap^, H Int éléyei
4u dflO^eur RoddrigOj pe vow^
à l!ét^t eeclésîikstiqui^9 et fut i^ou)-
isné, en ^74(8 , mjnistre^ ^ Boston «
aq ooipté; de tiocoln» Ça. 17^0, il
passa ^ Dorking> d^ns k pon^té
de Surrey, et le. qniUaen I755>
pftiif ê^e. pa^t^Mii 4'^ne congré-
gation à Westminster.x Kippis tra-
vailla aussi .quelque t^ixips au
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Km
Intitulé SliMioéhéqf^ kpfitami^Hifi >
qui »'0ttt poiot d^ sui!«è^ Oeini
aaa aprèa, pkiïûeiirs d«' fe^ amîa
ayant état»)! A leurs {rai& uae a*-
cadiénaie pour Véducation.daa pûn
nialraa di^iftofi», K.lppla ^a M
nommé profeâst^ur^ U flt paraîti>0y
ea i^^ëSi ta l^fm$0 4^^ mini»tif^%
à tmn dernière adretiSA au parier
mmi, ounrad» auqu^ répondit
le floqtaur «luo^ier» itt qui o^a*.
skm9i une 4iftpHta au^ci eus. S»
i77'f > il <loai?a uoe nouYoUa écB-
tLQQ de 9^ MiW^héij^m k'ii«nnir
qms da^s U«(UQUe H . déploya
tQuf« ^ea èrujdjitioi» et aea eoan^iai
sfUkee^ ^w4«|s. IL a eiM^#'e publié
la fTi^ rf(( wptt(im# Cq^; la Kin
^. dûçuar Lqr4n0vj YBîM^m
lui doit un gfftw nombw d'au?
tr^tft é^ts; partiçulièramcufit, de»
S^KmoiM et dç$ Traitéf^ Il avait
rççiu, à Vunixcraité d'Ediwhourg,
le grade de docteur, et était ast
scicjé de la SjQciété royale et de
ceUe ^efi aatiquaMres ,- loraquHl
mpUFut le 8i ootQj^ t^g^. lîipn
pise^ dijus, et p^e CQWiue luar
t^fien ; mais ses ou^r^iges ne
mauqueut i)i de jugemeuA ui de
reebe^clies.
TOjN^, 1UR09 ^% Lnj^iftwaf )^ plii-
loaaphe *uis«tj uaquit à Bomne» le
i3 (supyier ly^j et mouirut ea
iSop, Il apparteuait à upe faaûlte
au(^ienn^9 qui k destiua à Vétat
militaire : il Q'epi consacra pa»
rnoiu^ une partie de ^ jeunease à
Té^ude de ^ philosophie ef des
hellesT-lettres, t^%P an service de
HoU^çkde, il cGmKiifKQdait undér
&llk
«aS^
tiMsbeumnc^ formiiut la g«^i^oi^
du foirt SaiaM*ierra pr<^ d#
M^eitpiebt* Après avqir lu eye^
fruit les écrits i^ lieibnjtii e| â^
VifkUi il eanputle pni|«t d'u»
givi»d ourrage plulfisio^qufK en
donna le plan^ el en confia di^r*
puis Texécutii^tn au CQUseiilef Hc-
liattahauseU]^ 9oa ami, K.ircliVep-
gep commença 4 fixer Tatteutifl^
de ses compatrieiteB» peir le û\^
cours qu'il prQB«!«iça m 176^ t
damune^asaemMée de )ew^ pa^»
tHaiens bernois» et ^w» lequel il
célébra rhérolque générosité d^
hahîtaïas de Soleure* qui» peodaui
le siège que soutint leur ^iU^ <¥!
tSxa» conlrl» Léapold l^^duQ
d'Avtriebe, voyant» p^^rla^ruptupe
du pionâde l'Aacs uae foule d'as-»
sÂége;ana tomber dans le £k\(i^et
a'empiresaérent de yeler é leur (^e-r
cours» et parvinrent à les arr^^ber
^la mort, tea SoleuiH)i£i^ ae cg^r
tentèrent pas de celte $eule actiou
généreuse; ils donnèrent è cea
malbeureu«^ des vivres et de» ha-
billemenS) et les renvoyèrent sans
rançon* lia pareil trait d'bumani-
té était fait pour ejçciter Teiitbc^u^
siaame de» eufans d'un peuple
hospitalier, que régQÎan(ie n'awl
poiat encore, ccfrcmpu. R.irçh«-
berger prononça aou di&co^uri ave%
une onction qui pénétra lesi cç&urs »
et fut dèarlors considéré eK¥i¥>^
un écrivain éloquent et un boncir.
toyeo. Quoique porté par aea
g&^t» à rétude de la pbiloso^pHieit
il ne aV H*"^^ ïw» enelu«iemen% ^
et s'occupa ausai aTco succès de»
l'étude de^ sciences natureHei^^
qq'il appliqua spécialement à Tar.
giH^utaure, ce qui rendit se», con-
naissances très-utilea à son paya*
Membre de la société éconoiniquii
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io6
KIR
et physique de Berne, il fit ' sous
SOS yeux plusieurs expériences a-
^rlcoles, arec le gypse employé
dans les prairies artificteH^s.
Nommé membre du conseil sou-
terain de Berne, en 1 776, il exer-
ça aussi les fonctions de bailii de
Gottstadt, près de Bienne, pen-
dant l'espace de 6» ans, et entretint
à cette époque une correspondance
suivie avec Jean^Jacques Bous**
seau. Kirchberger, dont la philo-
sophie 'élaît éclairée , et religieuse
sans supersti^on, s'éleva avec for-
ce contré une secte dHéluminans
ou à^éclairearSf dont le chef était
Frédéric Nicolaî, éditeur de la
Bibliothëgas germanique. Cette
secte se propageait rapidement en
Allemagne. Rirchberger engagea
le chcTalier de Kimmermann^ son
ami, à rédiger, ainsi qne lui, des
mémoires contre elle. Ces mémoi-
res, qui parvinrent à Tempereur
Joseph It, déterminèrent ce prin-
ce à prendre, de concert avec la
cour de Beriin, des mesures capa-
bles d'arrêter les progrès de ces
dangereux sectateurs. Ce philoso-
phe fut lié jusqu'à sa mort, avec
les hommes les plus recomman-
dables de rAllemagne.
^ KIBKJLAND (Titokas), mem-
bre de la société royale d'Edîm-
boug, naquit en 1730. Après a-
Toir fait d'excellentes études, il
se fit recevoir dans une école de
médecine, et acquit un nom dis-
tingué parmi les médecins et les
chirurgiens qui brillèrent de Son
temps en Angleterre. Sa vie en-
tière fat consacrée à la pratique
de son art, et il dut la grande
réputation! dont il jouit, au ra-
re désintéressement , 'aux talens
distingués et aux succès avec les-
KIR.
quels il l'exerça. De» doeumeo*
authentiques manquent à Thistoi-
re de cet homme estimable : on
ne peut douter néanmoins qu'il
ait pris part aux discussions in»->
portantes qui s'établirent eotre
le£^ preihiers médecins^ de l'Euro* -
pe , depuis le milieu du dernier
siècle ; le titre seul de ses ouvra-
ges prouve qu'il ne fut- étranger à
aucune des découvertes de cette
époque. On a de lui un ouvrage
sur la (rirn^én^^ qu'il puUiaea
1754, et dans lequel il âxe l^
cas où l'application dii quinquina
est utile ou nuisible. \)a Essai
sur les fièvres suivit cet ouTragv.
En 1767, M. Maxwell y répon-
dit ; mats^ une réplique appuyée
sur ^ des exemples , prouva que
la suppression iiAmédiate des
fièvres est souvent très - avan-
tageuse. En 1770^ il réfuta les -
remarques de M. Pott sur les frac-
tures compliquées. Ses Observa'-
tions furent suivies , l'année d'a-
près, d'un Appendice; et en i78o«
il publia dn Supplément dans le-
quel ,' embrassant l'opinion de
Bilguer sur l'abus des amputa-
tions , il affirma qu'à la campa-
gne, où on les emploie rarement,
il ne meurt pas un dixième des
personnes atteintes d'une frac-
ture même compliquée. On a en-
core des ouvrages de Kirkland skr
la fièjcreet sur ia coqueluche , ainsi
que des Commentaires sur les ma-
ladies apopleàtiques et patalyti- •
ques* Ses Eûoamens de l'état pré-
sent de la chirurgie , passent en-
cors aujourd'hui pour un des ou-
vrages les plus remarquables de»
l'époque actuelle : il y Considère ;
l'analogie d^S maladie» externes '
avec les mdldfd^ies internés^ et
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KIR
ehercUé à démontré)' combien il
serait dangereux de séparer deux
branches d'un art qui ont entre
elle» les rapports les plus intîmes ;
qoestion qui, vingt fois résolue, a
été de nouyean agitée de nos jours.
Kirkland était membre de la so-
ciété; royale d'Edimbourg, et éé
plusieurs autres sociétés savantes.
Il mourut à Ashbj, au mois de
janvier 1798, à Fage d'environ
77 ans. <
KlRKPATftI€K (Iambs) , sa-
▼ant orientaliste^ mort le 22 mars
1813, fut employé pendant long-^
temps par la compagnie des In-
des, et devînt son anpbassadeur
prés les cours de Madadji-Sciii-
di^h , et du grand-nA)^l Schah-
Aâlem. Il résida aussi quelque
teinps • auprès de Nizam , ainsi
qu'à Haïderaal , pour le service
de la même compagnie. Kirkpa-
tfick était surtout versé dans l'é-
tude dé rbistoife, des jâfiliquités,
des reliions et des langues de
l'Asie. On lui doit: 1^ Description
dàtûjraum0 de Népaul, âytc une
' carte et des planches, Londres ,
1811 , iri^4*» 2* Biographie des
pôèteé persans f traduite de Daou-
îet Scbal, Calcutta, 1789, in-4'; 3*
CAôiœ des lettres de 'Tippoo-sui--
tan; Londres,' 18 1 1, in-4».
KIRWAN (Rtchâbd),: Vun des
chimistes les plus distingués dé
l'Angleterre, fur d'abord destiné
à la* carrière du barreau; mais son
goût i^entraîniant Vers: le.i'^cfences
naturellesyil s'y adonna totillentier.
Bientôt il y itassez^tlc' progrès,
particulièrement, dans la chimie ,
potCf remporter à la société royale
de- 'Londres, le prix anhud' fondé
par 'C oplcy . KîrM^n deTTÎfit inem-
hrëât^àétte soi^èté^^'et dcfla plu-
KIR
107
part des académies de l'Europe ;
il a beaucoup écrit. Ses ouvragea
traitent de la logique, de la méta-
physique,'de la minéralogie, de la
géologi« et surtout de la chimie,
dont il a agrandi le domaine.
Nous n'en citerons ici que les prin-
cipaux. T*' Expériences et oh^ev^
vaticns sur la pesanteur spéeifiqiée
et les affinités de diverses sukstan^
ces satines, »• Estimation de ia
température sous les différons degréx
de latitude^ trsLÛmU en français «t
insérés dans le Journal des Savaite^
Paris, î 790 ; 5* Obserpatiofii sur
les mines de hôuHle, 1789; 4® Eoh
périences.sur la force, des acides M
la proportion des ingrédiens dés
sels neutre^i 1790; 5* Otserve-
thons sur le. magnétisme, 1796; €•
De l'état primitif du globe ^t.de la
cataslfopiw pullula succédé^ 1796.
Cet ouvrage offre les rapproche*
nusns aur l'état primitif du globe ,
avec la géologie actuelle. ^"^ Essai
sur la iiberîe humaine-^ 8". De la
nomenclature chimique et minerai
logique, 1800 ; 9" Élémen» de wwV
néralogie, 1794* a vol. in-S";ia"
Essai sur l' analyse des eauaminé^
raies; 11" Logique, 1809^ 2 voK
in-S"; la* Nouvelles observatianis
sur les proportions de J' acide car^
boniquû', dans les trois acides m^t-
néraux anciennement 'connus ^ ^
sur tes hases de diverê sels meair^s
et autres coniposés, i797> ■S"
Expérience sur une nouvelle terre*,
trouvée près de Sronthiau, : en JE-
cosse,' 1794* -Cette terre: est crf-
le%qui a. été placée naguère ati
nombre des substances isncote ii|-
décomposablea jusqù'iidn par tous
nos moyens, d'analyse Mmiqxte;,
: iy[TE>(CaAJU[j:s)9€l>ii<Mrgienail'
giais,. naquit vers i\;6dtf kfiwfe-
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K9%
KLA
seM^ dins le oomté de Kent^ ût
é% bonnes études^ fut -repu ohtr
purgien, et mèvita ^ar lieaucoup
de pratique et desotù^hagesutiles,
d'ê£re reçu en qualité de i^çmhr^
du oottéfe fûy(d des chîrurgilens.
lï a publié: i^ Smr êe» moyens ik
rappeler à la vie i&a ttsphyxiéa, in-»
W*y \^%^\ s** Eâ$<H^ &l okêéreathns
physèohgiques ei médicale^ sur ia
submersion des animaux, et sur- la
résine de^ (^acorotàes reHnifwa,
au résine de Btotanj'iB^ay^ in^9
1^5; ^*fÂfÈkfeA%Mèmôires, Bia^
seriationê et Artichs sur des ma*
tières médicales et ohivupgîcales y
ins^é» dans les journaux- de mé-f
decine et dans plusieurs iTutres
l'ecueils: Charles Kite mourut à
Gravesend, vers ^811.
RLAFROTH (MÂiTnf-fi&N&i) ,
célèbre professeur de ohimie,
membre de ^académie de» scien*
ces de.Bierlîn et d)e plusieurs au-«
tresv académies 9 asaocié étrangev
de (Institut de France , naquit à
BerKn le i**^ décembre 1745, et
mourut dans cette ville le 1*^ jan*
Tier 1817. I>oué d'un esprit obi
servateur, d*un caractère réfiéehi
et d'une grande patience 9 il se
livra à la minéralogie , dès que
ses études furent terpiinées^
fl avait pour oétte seience un
penchant délerminé ; mais il se»^
tit bientôt qiie ce ne serat qu^en
y' réunissant i^èlude de la chimie
^^11 pourrait aoquérir des o^«
naissances certaines. C^st en se
livrant avec une éga^e ardeur à
l'une et à l'autre qjuil fit lee pi«>T
grès les plus rapide». On doit à ce
sav'ant et laborieux chimiste, ka
découverte do la lirgone dan» le
Jlirgon.'de' Ceyiaa, et çeÉe de la
présenoe d'o la potasse dana che
prodUctÎQUS yo)«aoif|4be^ It'lPOtl**
va eneoipe la pestasse d^s le^ gfe-
ftatblane, ditleucite; etdanaU
senior! rouge, ua «oi^veau tuétal
auquel il donn^^ le nom de iiPtm»,*
Il trouva égalememil iy> dieu^tétee
et un troisié^ «létal dana la pecibi-
bi«nde, et dans )a ng^i^ed-av hboi**
(^e, et les noçam^;,, V^n» w/»sme,y
etl'au^re^ ieilure^^S^s eupéjpiencea
réitérées; lui frent aequ^ir U
preuve que la mine d'argent rouçe
était uae.aulfùpe dfvge;)t et d'an-
tmoloe. H a védigé un Système
mjnàrahsi^ft^ dont les prîpoipea
coustitutifti deamînétauai forment
easenlieilement la base. Un grand
nombre d'analyses des. substa^eo^
fossUes, puUiées par lui, «e troi»T
^ent i^n^U' JloHt^aJ d^phy^i^m^
\%tl'Qurm(* dôé, minee^ les Atmaie^
de qkimh^i «to. e|c. C'eat pan dc^
tfavauiÊ dont, l'importance. ég%le
U^ nooabte qui^ Klaprotb s*^t
plàcié au nombre d<>s ^inîâies les
plus distingués^ Ses Mémoires^ de
çhimie^oi^ été recueillis et traduits
en français p^r Taai^aert,. Paris»
1807 ,, A voJL in-8.%
fib du précédent 9 eat né ^ Berlin
le \i octobre 1785-. B aei hum
aveo ardeur, dès l^e de 1$ ansj
à l'étude dea langues: asiiatiqtiei».)
et prioeipaleaient du cbiiada* les
bibli#id^uea roynlesi et parliea^
Uères) de Berlin lui fo^uvoireot
d'abcKrd de; précieusî seo^iuns^qa'il
eutoepeadant bcentôit épuîlsest (1
se rendit alors, ters l'aoaée,i8o»>
à t'unîversité de HuthynmiBcm^
trouyaint , ni dea professeutis .4^09
ittstruita, ni- les matériaux qu'il
déaîraic, il se détermina, aprdt
uA-séjoup de iSmoia» à' con*
thiiier a» rec^bffcbes ài la hMilîerT
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dié^Hè lie ll^fesîië; Il '^è k^dit
Tannèê èùit^te A W«h^v$ oi)
Mées Mhgûziii (la CàftfèiPé' m^8^*,
I8d^ - i«o3). Aptièè te' 'FfubliOâr-*
fi«3i-iâè'^ joufnàU ^âî te fit ètm^
Më^'s^iëncés dé Péfë^^bdui^
rftt»^e4à dkné •son Béln^eii ^titdité
d^éàdémiëien'^Adjoîhlt pour i«0
laliftfès etialittéï^ituiHg a^^Hquels.
Le b^ ^D^f<(ml deè étiiéès et de^
i^heiichès de 'JELl^^th^ était d^
fbiirhir d'Utiles ^Iftîroisâemetl^
sé^ rhiètèir^ etlà géo^nipbrè de
llutérfiè^lftdiè rAsté^ iet d« détël--
#tt}nël' léâ tnî^tiitiiohs des êSSèttti'^
téfi ^euf^làde^ qut hÀ^itèiit là pà^-
He la llltis VKMle et Ift ^k^ ah<$ii^^-
ivèiTiëtit fTétipIèe <dû ^Ibbe. Il ^l'^
MéôU^ ofetîht», fen V«é5,la pt^^
^âé^ <dii'e(iiJite tk>h$>>r]t{ii à Fkîâ^
©é^à les Vèy<igêtfr& Avaient tta^
Tersé la Sibérie et le pays ^loé
aiSi'êi^dil tolsillaifeèli, jiis^u'ttux^
fiioft}«ièjt*<ë â^ là CliiH^^ ki^qa*ul¥e*
d^[Hl«e ^t^e^àté eî^(¥e l*àmbà9-
5âd^ et 1% ^H^e^i'ci^ dé 4a Aldn-
^è ti^ {)é¥lhit fa^ d'à^llër plil^
tefb. (Éét iflddfent ^otolràrfe Vî^^e-
m^m M. Klàpli(»h;^âis41i«dtiè$l^
Ht <de^ hOleè pHeciéuses , =ét pl<oi'^
«a -iie&^kWïaîssètoôéfS ^qtill avàït
â)ê<|â{^é èl^t ')è^ dMéi^ns peuplés
dôttf fl V^éttaftdie travèr»é¥îè teN-'
ri«oit^v ir<it ttfte étud^ jifrrtlrèulië^
re des làii jplïes , et <fo<^a^'*é^>ô«-
eâbôlaifès 'de tdûè leU tiitffcétéis en
usagé 'dafïs Ces cofntrééë, ^uîlul
feU^^éfit Véh èà^s >d^uii ^U&'
«rtiVàil^iil* ^*e éias^«i«frt toétb(w
diqti«i <^èâ bàbi%»iiS d« FA^î« dàtis
l'ôj«di^ dé îlé«i»s rrfèes |)riïû>îtiVèSi
|$llqQè^ èoiMartfre& ^Àd ta kitt^
^né' maiidcheûe-^ '^âî 'èdft ^\im
gtknd «éèo^râ poi?i«r l'iétude dtt
èhîkièis^ ^ il eut îf^é^^ëh dWiie^
ter à frkoutïk en SHi^èrie^ ^û it fit
nri ëéldUt- dte lo mër^, f^àûobtip
dfe libres ^iiiôlè , bidÉvdehëtl^ y /
niongols et japoâaîsi A î^pptNofCÎie
de l^été de i866> Il se disposa à
#fetoiJrrht?r à Pé4ersbeûrg^ 'mais îi
Tëulût d'iàboÉrd profiter dé la belle
Sai^n Jiour Idhger et eiplorek* une
gilsi&de partie des frëntièrès ée/la
Chiné. Il poussa s^s èi^élii-j^îoi^ à
travers les tnônta^ties d'Àlttaî
jnscfu'an lac SaS»saii dàh3 le "pays
des Ëleutlis. A son arrivée à Pé-*
ter^è^rg, exki^èi'j^ raeadétnré se
radfôigÈrît en qualité d'aeadéthi-^
ciéh ei^HiordiÛafn; ^ en ^ééonmk^-
sàhce iéè se^ heuvelles décùn Ven-
tes. Stir là prepusftidn du eomte
Jèëh PôttMBki, qui s'était UVré ^x
Éiiêrtiès i^héi^ebes ^be l^v K4a^
ft\>Ûi\ "Vjetei-'Ci ftit chargé par
TàëtiKl^îé de ptif^bdrirles nkmi-
tàjjnéè dn Càiieâise Jïéuf y coiifti-
nuer &és investigations savantes
sW 1^ -peuplés asiatiques. Ce
rùfê^ Hat^reprfs aux frais de !*«-
eadémié , soUs ses aUS{»cesetavee
se^ îpstl!^àt)dnns ^ prolnetfait une
pla$ Hdiè tneissnn dedécîHitet4:es
et d'Obstervàtîbns que le premier.
En effets M. Klaprotb y réèueil-
Kt des riôtibfas prêdeusès suf lesf
KhateÈtf eâ ^ les Ooumàniens ^t lés.
Pétdiehègues , tmiô peuplés tar-
tàrés^^lont figuré suecessiféifnen^
dan>9 lé moyen âge ; enfin il "par-
TÎttt k l*èOonikaîlre^ dans le Gau*^
é^se, léè de^eendans - ées Hun^y
des Avkrés^tèes Alains; Il ne fi«?
pàsmôlnfs heuréusi dans l-àcqùisi'-
tiondë^ibniHèfcHts râtes>f atttil lesr
^liéb les {)bi^ iBi|)^ta#is liém^êés
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iiQ ILLA
recueils; ^complets de, toutes les
langues parlées daps cette contrée^
ejtia traduction de la Chronique
géiyrgienne; mais la pénurie des
financées de racadérnie de Russie
le fit rappeler avapt qu'il eût ter-
miné toutes les recherches que la
contrée exigeait. Il arriva à PéterS'*
bourg en janvier 1809^ après
avoir perdu > aux environs du
Cauçajse, s€^:CQiBpaguons, enle-
vé^ par une fi<;vre maligne, et à
laquelle il n'échappa lui-mepie
que par un bonheur ex,traordinai-r
re . Ses utiles, travaux ^ les danr»
gers qu'il- avait courus- ^ et les suc^-*
ces. qui avaient couronné s<ps ef-
forts, lui donnaient, sans donte,
droit à quelque récompense ;
loais on usa envers lui d'une gran-
de parcimonie, même pour l'in-
demniser de ^s frais , et il éprou-
va>de plus, des difficultés impré-
vues pour l£( publication de la
rejation de son voyage. Jl ne lui
fut permis 9 qu'en 18*10 , de faire
paraître le premier volume de ses;
collections sur la littérature asia-
tique^ sous le titre : Archiv ftfr
die asiatlsche Lttteratur^.^TàQd in-
4** 9 accon^pa^né de trois lettres à
M.. JVlontucci . à Berlin, qui l'avait
indirectement attaqué dans sesRe'
cherche^ . philologiques, DégoOté>
de Saint-Pétersbourg, par les pro-
cédé;» peu généreux qu'pq avait à
son ^gard, il saisit l'offre qui lui
fut faite d'une place de professeur
à l'université de Wiln^, A la de-
mande du comte de Czartprinzki;
mais le nouveau ministre de l'ins-
truction publique en Russie le
Fçtint au moment de. son départ,
en le chargant de faire le catalo-
gue raisonné des livre$ et .^ap«us-
çrits chinois et mandchou x dont
RU
il avait.enrichi la hiUiothéque 4q
l'académie par ses deux prel^iers
voyages. Ce catalogue ne. fut X^v*-
miné que dans la fiu de l'année
1810, et encore fallut-il qu'il se
rendît '\ Berlin pour y ^aire gravei:
les caractères chinois, nécessaire»
à la publication de son auyrage.-^
Cette dernière opération. l'occupa
pendant 14 mois » à la guite des-
quels il demanda^ en 181a,
. son congé du service de Russie ,
qu'il n'obtint que long-temps a-
près. En 18149 il entreprit, un
voyage en Italie, et après avoir
parcouru ce. pays pendant plu-
sieurs mois,il vint en Friince, où il
séjourna long-temps. Le roi de
Prusse le nomma, en 1816, pro-
fesseur des langues asiatiques ^ et
il eut en outre l 'autorisation de
publier tous ses ouvrages aux frais'
de ce monarque. M. ,|J.lfiprpth a
usé. de cet avantage, et a déjà £ait
paraître plusieurs volumes de ses
voyages.
KLASS (tSS. TRÈaBS FBéDÉRICr
'Christian, et CnABifES'CHais'nAïf ),
ont tous deux suivi ayec succès
la carrière des beanx-arts, le prer
mier comme peintre paysagi^t^
et graveur à Teau-forte, et l'autre
comme peintre d'histoire. Frédé-
ric naquit à. Dresde en i^Sa, ap-
prit à dessiner et k peindre sans
maître , et ne réclama les conseil^,
de Casanova,. peifltçe.disitîngMé,
que lorsqu'il était déjà en état de
produire de bons ouvrages. Ca-
sanova le prit en amitié,, et .le
dirigea dans.^es travaux. Frédé-
ric |Llas3, par de nouvelles etudeS'
et une grande app^cation , justifia
bientôt les espérances. qu'il avait,
données; et sfâ» productions ré-
pandues^ dans toute l'Europe sont
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Ihme^jô .
JPii^e/jiL.
'tS^^^
&. "'<-» r/,y'r/,> /.^ /ùy,,,/,//y„r /;w.(V^..Vv
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eâdmèea des amateurs. Il exceHâit
dans le paysage ^ qu'ila plus ;pa|^
ttculièrement traité. Ou lui doit^
comme graveur à l'eau-forte, des
. Vues et d^» Paysage» montagneux
'4*ul^lTaTail peu fini^ mais d'un
.effet très-pittoresque 9 et où fe
montre un goût pîquaat de com-
position. Sous la désignation de
Pesages montagneux, on con-
naît de cet artiste m^ œuvre de
52 pièces publié en 1775. Fré-
déric Klass avait été adniis com-
me membre résident de Tacadé-
mie royale de Saxje; il mourut
quelques années après son frère^
. €a AftLEs 9 fi'ère ■ aîné de Fnéi^éiiic ,
. et né €oipfl>e ,1*4 h Dresde , sV
. donna é, h peinture historique ^ et
.reçut des leçons et des consei|s
de Casanova 4 qui le dirigea plus
par,ticulièremeni dans cet art, que
son frère dont le talent était plus
formé.^ Charles a. produit peu
d'ouvrages; il avait été nommée
Inspecteur du cabinet de^ estam-
pes de Dresde 51 et maître de des-
sin^ des pages. U mourut en 17949
et eut pQur successeur , dans
.remploi de maître de dMsin des
pages 9 son frère Frédéric.
KLAUBER (iGNACE-SiBASTIEH;^,
graveur allemand ,. naquit à Augs-
bourg. Son père, graveur assez
médiocre , lui donna les premiers
èlémens de son art ; mais voyant
. 4es heureuses dispositions, il vou-
lut le confiera un maître habile,
et l'envoya à Paris étudier so'îis M.
de Wille, bien digne» par une celé-
' brîté Justement acquise, de diriger
les talens d'un pareil élève. Le
feune KJauber répopdit aux soins
qu'on prit dq }ui , et fit en peu de
temps des progrès si rapides, qu'il
fut agréé par l'académie royale de
KM 111
i ^ ■
pemture 9 sur ses deux estampes ,
tEcolUr de Harlem, et le Sou-
joeur du monde, et qu'en 1.787 , U
fut reçu au nombre de ses mem-
bres , sur les portraits de Vanloo
et d'Allegrain, I^a révqlution dé-
termina Klauber,à quitter la Fran-
xe, et à retourner daqs sa patrie.
L'imp^trice Catherine Tappela
bientôt à Saint-Pétei;sbourg^ il, y
reippjit d'abord Ja place de pror
fes^çur à l'académie impériale
des. beaux-arts ^ et fut ensuite
non^piè , par cette princesse,, gar-
de des dessins et estampes de son
cabinet, en même temps qu'il fut
décoré de l'ordre de Saint- Wladi-
mir. KJauber était habile et labor
rieux : il a gravé, en Russie^ un
grand pombre de portraits > par-
mi lesquels on distingua, particut-
lîèrement ceuf de rimpératriceÉli<
sabeth,,de S^taniislas-Auguste, roi
de Pologne^ et de Platori, métro-
polit^ii^ de iVtoscou^ !Cet artiste
célèbre mpurut à Saint -Péters-
bpurg, le 25 mai 1817. Ses quali-
té? morales, autant que ses talens ,
le firent universellement regretter.
K.J(.ËRËK (Jeajt-Baptiste), l'un
des g^Açj-aux-quv ont le plus illus-
tré Içs armes de la France, na-
quit à Strasbourg en 174^? d'une
famille estimable, priais peu riche.
Jeunq,eQjçore quand il perdit son
père, il fut envoyé chez un ecclé-
siastique, son parent, pour y re-
cevoir sa première éducation;ntais
il en fut bientôt rappelé par sa fa-
mille, et, dès l'âge de 16 ans, il se
rendit à Paris afin d'y étudier l'ar-
chitecture , pour laquelle il se
sentait de véritables dispositions.
Chalgrin, l'un des architectes leé
plus distingués de son temps , fut
son premier maître dans cet art,
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iili
KiÈ
«t B pn)fita dé ses leÇohs. La bàr*-
Hèî*^ dtes beatjx-krt* ne paraissant
f as ^evoiî^ lui offrir dès taojnèns
"dé Ibrtuhe , îl retdarna â S^ras^
ÎJOUI^g:, et a était ehcoré indécis
^t- *é •choii d'iin état, t^y^i iih
llâsàrd root particulier le diêteff»-
n^tiàpôtirlâ proïfessîon'defsâi*mes,
où irâévâit acquérir tantijlte ^loîrè.
Il était liii j eût assis dans tin cafi
aiiprè^ dé qùêl^îtiCS BavàrC^ls^'tlofe
dès jfeuhes g«ns îhsuhèi^ënh Ïn6i*-
gfn'é de cette înjnste agression , îl
prîlriVtrtî'ctîtîe parti dëé étfângei^
tphtté ses cioteipiatnôtè^, fft ptwv'cy-
q\ia icfeè dfefhièris en diiél.-t/teS fer-
▼^fôîs, plëms d'adtt4itàtît)tt poiik-
lé pi-océdé hardi et géiférèux dfe
ÏLlétrei-, îtii firent crrte descTi^ïtilAh
sèduisattle de l'état irtiHHàirè , ëh
Itiî 'phïjxwîânt' Centrer t\ TéCole dé
jMltitîlth/Le jeune Klébfei-, en îfeis
'écoutant, ^ seftiît pénétré du feti
iâvéc tequel ils hsî parlaièhti i\ kt-
ùépta letit offre , et détînt bientôt
im lies lîicîllettrs élevés àa xiftifi^
école tnilîtàîre; Le çètiéhil dte
Raotiîti, dotït il obtint ià *pfl^i^
tioti, le tioiïïttià Hètitenant Âit^
son fiegimerit , t>à il resta" depuis
th^^ jiisqu'étx 1^8^. Ajrâttt QÎ(5i*s
omenti fati* ciônçé pour tévenfr
tl£tns sti patrfé , il Se décida, dV
ptfes Ta vis de sa'ftîthilïe^ àilonnér
"iSa dttùîé^îôti poar dbtertfr un eih-
plrfi cîvîl plus avantageât .3 ses
injévéts. ïl. de la Oalai^re, în^
tentet d^Ahace, luî^t ôbtehrr la
plate d'inspecteur des ' bâtiinerris
tf ans Ici il aute- Alsace , fonctîwti
qu'il remplît pendant 6 khi. Lia
tévOlutiott ffanç^àrse qui isurrrrit
te trouva disposé â etnbrassfef plés
pHhcîpés * W enitsi coinhlè àdju-
<lartt-tna}oïdans l'ûti de^ prtiîïîers
î>atâainns de vôïofntaîi'es'qm ^t^
gantsè^nt. ¥l^^a 6 'kiè^ à tii^
Bèàuvihiérs > j^ndant 4esqiiéts il
mit èii4*ïé pïedde i^uterre lé fet«îi»-
làti dôA¥ ^l'fériè^itpàHitev^ de^m
bîehfôt tin- des ïiîèi1ieiiit<s dé Vaf-
tnéé.-il se rendit'ènSuife * Tai^Éhèfe
iîu ^nét-aV Guàit^fe sttùs l8s HJm»-
parts die Mliyèfifée, et sOllief!^ ^M^
place â'àld<e-de'CaiTip du gêbéf&l
FerHèW, qUî cbibmatKkrit à P©-
réntruy : tttAii ft'i<yalit pu t'obtë-
lîit* > il porta toute sbrt ftttétotloo
sur l'es traVauk do siège, j^e^aitt
lequel îl thontra taht de bfttVo«i»e
et de tàlehs militaifes/^uë se febri-
t!i!ii'be fut unahimët^fyé^t appii^Vé^
x!es géhérâé^^ qui téttk)igftè»éllt*à
Klébéf là plUis flatteuse WeoVéîl-
lande. R^'^béll et Mëi4ii^ àe Thitiki-
Tlllë, corhwiissaïres dé la eottVfetf-
tioD , lé nommèrent âdjUKlatl^
géhéral ', héà^nboifiè^ tilu fe^Métlt
tVii il ten trait en FVatKîé à la'tûte
d'UnédéSteolonnés de l'arnaèét^é-
tbrî^iise \ îl tiit èr^êté à Nàft^él et
ëohdtiit èbus efecortè ju^^â?f*iirtî.
le liiît^ii^tre et la ^uékre le Ql k^i-
iltStihëxm^ïr^htrté, et te hrtUf-
ihna'génét'àl ûë bHgàé^, en*l«^cdfl-
firtnanf ^afflfs 1^ ^rddé 'aiiqtt<H ^i-
vaîent -éîéVê lés «}ioit4it1i^aiWîî 4e
la cotil^entîbtK Appelé ïikjW en
éénioigUà^ dàBS lé pt^è» de Tin-
fortuné Où^tiné'^ Kïétrér dé^KW^a
avec auraht de coaifa^e 'que de
loyauté j et jpartit^ tijouts après,
polir ia Vendre ^ uve^ la -j^hlson
dé ili'ajt'nééi îl aVïMt com^^ rin
plan d'attaqué que lès ifrèsoKï-
tious du èotiilfrè dé sa4«t public ae
lui permirent ]tkmsà$> d'c*èouter.
la première bataille du'll «hgagëa
fut celle de TotfoU , dttli&iîïqtietie
il reçut iiiië bleSsufe f)4H»f(Miée 'à
Téfiatilè ëfe èfcai*géant à la telle âés
preHëmtt^ d'aVawt-igiitde; 41 obtitit
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KLE
«nsïiite plusieurs avantages, sur-
tout au combat du Mans, à celui
de Savenay, et dans Tioiportante
expédition contre l'île de Noir-
moutiers, qu'il fut seul chargé de
diriger. Les prii\cipaux chefs ven-
déens ayant alors été faits prison-
niers , l'un d'eux , le prince de
Talmont , sur le point de mourir,
lui témoigna hautement spn es-
time. Ce fut pendant cette cam-
pagne que se passa le beau fait
d'armes qui rappelle dans nos an-
nales militaires le fameux passage
des Thermopyles. Les républir-
Gains étaient en retraite^ et vive^
ment poursuivis par un ennemi
supérieur, apré& avoir essuyé un
échec considérable. Kléber aper-
çoit un défilé , et reconnaît d'un
coup d'œil qu'il est possible d'y ar-
rêter la marche des ennemis en sa-
crifiant 5oo hommes. Il appelle un
ofiicier dont il connaît l'intrépidité
et le dévouement. « Vous allez oc-
«cuper ce poste, lui dit-iU vous y
» serez bientôt attaqué par l'enne-
» mi; vous y périrez : mais vous sau-
»verez l'armée. » Il embrasse en-
suite l'olïicier, et lui dit un éternel
adiei|. Le défilé est occupé par
ces 5oo hopmes. Quelques heures
après , ils avaient tous cessé de
vivre; mais leur trépas conservait
à la patrie une armée ei^ière. Klé-
l)er, de retour à Paris, fut envoyé
à l'armée du Nord, puis à celle de
Sambre-et-Mense , et se couvrit
de gloire à la bataille de Fleurus,
où les Autrichiens et les Anglais
perdirent plus de 10,000 hommes,
et furent mis dans une déroute
complète. Le général Kléber, qui ,
avait ei^en tête le prince d'Orange,
le poursuivit jusqu'au pont de
Marchiennes, où il le battit encore.
KLÉ
ii3
Il s'empara ensuite de Mans b 1''
juillet , ayant sous ses ordres 5
divisions. Quinze jours après, il
se rendit maître de Louvain, puis
du célèbre poste connu sous le
nom de la Montagne de fer, et
plaça , en octobre 1794 , le siège
devant Maestricht, place dans la-
quelle il entra vicTtorieux, après 1 1
jours de tranchée ouverte. Il servit
encore l'année suivante à la même
armée , commanda le passage du
Rhin devant Dusseldojf , et eut
une grande part des succès qu'ob-
tint Jourdan au commencement
de la campagne de 1796. Il battit
les ennemis à Altenkirken, à Bufz-
bach^ et s'empara de Francfort, où
il trouva une nombreuse artillerie.
Feu après, il continua de pour-
suivre les Autrichiens, qu'il attei-
gnit près de la Rednîtz, où il leur
enleva 60 pièces de canon. Les
dégoûts que le directoire faisait
éprouver à la plupart des géné-
raux, portèrent alors Kléber à se
démettre du commandement : il
vint à Paris 4 où il fut en quelque
sorte conduit au directoire comme -
malgré lui, par le ministre Petiet; '
mais il quitta bientôt Paris , et il
fit un voyage dans le département
du Haut-Rhin, où ses amis se pro-
posaient de le faire nommer mem-
bre du corps-législatif. Leur espé-
rance fut trompée; Kléber revint à
Paris, où il se trouvait à l'époque
de la révolution des 18 et 19 fruc-
tidor. Ses ennemis, parmi lesquels
on compte avec regret le général
Hoche , cherchèrent alors , mais
vainement , à le faire inscrire sur
la Hste des déportés. Ayant passé
à l'armée d'Angleterre après le
traité de Gampo-Formio , Kléber
fut nommé par le général en chef
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114
KLÉ
Bonaparte pour faire partie de l'ex-
pédition d'Egypte. Le 3o juin
1798 ^ Kléber débarqua devant
Alexandrie , et reçut un coup de
feu à la tête eh escaladant les
murs de cette place. Le générai
en chef lui ordonna ensuite de
passer à Cathieh pour former le
blocus d'El-Arish; et le i3 février
1799, il arriva, après une marche
pénible dans les déserts, devant la
ville de JafTa , qui fut emportée
avec ses forts. Accompagné du
général Bon, il présenta, quelques
jours après , le combat à Abdalla-
Pacha, qui s'était retiré sur les
hauteurs de Korsoum avec 2,000
chevaux et 10,000 Turcs. Kléber,
enveloppé ensuite à Sed-Jarra ,
par 49<>oo hommes , attaqua en
même temps la cavalerie et le
Camp retranché des ennemis, qu'il
enleva de vive force. Cette victoire
fut suivie de celle à qui l'histoire
a donné le nom de victoire du
Mont-Thabor, remportée par les
généraux Bonaparte et Kléber.
De retour au Caire , et après le
triomphe d'Aboukir, qui ven-
gea là flotte française , le général
en chef Bonaparte ayant résolu
de revenir en France, nomma
Kléber pour le remplacer dans le
commandement-général de l'ar-
mée d'Egypte. L'armée encore
forte de i5,ooo combattans , se
trouvait d'ailleurs dans une posi-
tion très-critique. Kléber pour-
suivit les négociations commen-
cées avec le grand-vizir, non qu'il
en espérât quelque résultat bien
avantageux, mais pour gagner du
temps pendant lequel il présumait
qu'on lui enverrait des secours.
Sur ces entrefaites, le grand-vizir
avançait de Damas , et une flotte
KLE
arrivée élevant Damiétté débarqua
4,000 janissaires. On fut obligé
d'en venir aux mains :1e carnage fut
horrible; mais tous les janissaires
furent taillés en pièces, à l'excep-
tion de 8cK) qui furent faits prison-
niers. Cev javantage, quoique im-
portant , n'était rien moins que
décisif, et il rendit même les né-
gociations plus difliciles. Une ar-
mée de 60,000 hommes, sous les
ordres du vizir, s'avançait en toute
hâte , en se grossissant à chaque
instant par de nouvelles troupes
asiatiques ;~et déjà la tête en était
arrivée à Jafifa, lorsque le Commo-
dore Sidney-Sipith, sur la propo-
sition de Kléber, entama des né-
gociations plus régulières que cel-
les qui avaient encore eu lieu jus-
que-là. Le général Desaix et M.
Poussielgue traitaient sur le vais-
seau amiral avec le commodore,
qui en avait reçu le pouvoir du
vizir, quand on reçut la nouvelle
de la prise du fort d'El-Arish par
l'armée ottomane, qui se montait
alors à 80,000 hommes , avec 70
pièces de canon. Elle était en ou-
tre dirigée par des ofiiciers euro-;
péens, et Kléber n'avait à opposer
à des forces aussi considérables
que 8,5oo hommes partagés en 5
Corps. Dans cette position critique,
il ordonna à ses plénipotentiaires
de ne rompre les négociations
qu'autant qu'on proposerait de
traiter sur des bases qui compro-
missent la sûreté ou la gloire du
nom français. Sir Sidney-Smith
mit dans ces négociations de la
franchise et de la loyauté. Après
plusieurs notes oflici elles remir
ses par le commodore anglais
et approuvées par le vizir , on
conclut enfin à £1-Arish, le a4
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ÉLtÉ
'jànyiér i8oô, un traité qui por-
tait en substance : « Que l'armée
'» française éyacuerait TEgyptè
»>sous trois itnois ; qu'elle serait
>»' nourrie jusque - là et pendant
» la trayerséé aux frais de la Por-
n te ; 'qu'on lui fournirait des bâ-
«timens de transport et une es-
»corte de vaisseaux de guerre;
«que de son côté elle n'înquiéte-^
'» rait aucun des alliés de la Porte
ajasqu'ù son arrivée en France;
» qu'on lui livrerait 3,x)oo bourses
«chacune de 3oo piastres pour
M faciliter son départ *, somme qui
«serait prise sur les magasins lais-
'» sé^ par les Français; que l'armée
M ne lèverait plus d'irhpôts; qu'au-
» cun habitant ne serait inquiété
» pour s'être réuni aux Français;
» que les propriétés des sujets ïes-
i^pectifs des deux puissances, con-
1» fisquées depuis la guerre^ seraient
«restituées, et lés sujets arrêtés
» soit en France soit en Turquie,
» aussitôt remis en liberté , etc. »
E^léber avait souscrit à toutes ces
coniiittons^ diuis la crainte de ne
recevoir aucun secours , et par la
connaissance qu'il avait de Tes-
prît du directoire dont il ignorait
encore là chuté;' mais comme H
s'occupait à foire exécuter ce trai-
té , il reçut du commodore Sid*-
ney-Sinitfav ministre plénipoten-
tiaire angMs près la Porte, une
lettre qui itfi annonçait^ « Que le
»goiiverâemeéèi anglais avait re-
»fiï$é d'approuver le traité d? El-
:» ÀTish, et que le cotnmandant dé
»la €otte angiàisie sur la Méditer-
»raiiée ;a?àit ordre de s'opposer
»à sbn exé^atîdn. ^ A cet ihst^e
-mancfu^ de. foi dd gppv^rn^ment
britannique, Eiebfer fit réarmer les
'fort9y af rêter iedépait des muni*
KLË
ii5
tions, et disposa tout pour une
bataille , en excitant l'indigna-
tion de ses soldats paf la publi-
cation d'une lettre de l'amiral
Keith, du 8 janvier i8o»0', dans
laquelle cet officier anglais lui
confirmait les dispositions nou-»
vellement prises par le cabinet de
Londres. « Ce n'est que par une
» victoire qu'on répond à une
V aussi insigne lâcheté, dit-il à seà
• troupes; préparez-vous à com-
» battre. » Et en effet, il fit aussitôt
assembler son conseil de gu^e ;
et dès la nuit suivante, il se ren-
dit dans la plaine de Koubé, où
tous ses soldats se rassemblèrent'
successivement. Quoiqu'ils n'i-
gnorassent pas le nombre prodî-^
gièux de leurs ennemis, un seul
cri de fureur se faisait entendrcs^
parmi eux, et tous brûlaient d'en
venir aux mains. Dès les 3 heures»
dîi matin, le village de M'atharieh,
défendu par un retranchement et
i6 pièces de canon, fut emporté'
à la baïonnette par quelques
compagnies de grenadiers sous les
ordres du général Reynièr. L'ar-
mée turque arrivée en ce moment;
enveloppa d'abord l'armée fran-
çaise ; mais cette attaque n'ayant
'pas réussi, les troupes enûe-^
mies se retirèrent en toute hâte a
£1-Hanka^ où Kléber les poursui-
vit et les mit en dérouté. Ley jour
suivant il partit pour Salahié,>où
il comptait trouver toute l'âritiéc
turque réunie; mais il n'y rencon-
tra qu'un butin prodigie'tix, et ap-
prit que le vîiir* s'enfuyait à tra-
vers les déserts, escorté au plus
de ôoo hommes. Cette ^ba-
tàille qui eut lieu le 5 \ mars 1 8ao,
est conntféf sous le noiki de batail-
le d'Héliopolis. Kléber viût aus-
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ii6
RLK
sitôt au Caire; mais il avait éclaté
dans cette TilJe une insurrection
terrible, $ur le bruit faussement
répandu, que les Français avaient
été mis en déroute. La ville fut
plusieurs fois sommée de se ren-
dre, et après quelques attaques,
elle signa, le 27 avril, une capitu-
lation par laquelle Rléber y entra
en vainqueur. Tant de succès a»
raient fait repentir le gouverne-
ment britannique de sa perfidie,
et le général français s* occupait à
rétablir par une sage administra-
tion, le délabrement des provinces
qu'il venait de conquérir, quand
la main d'un fanatique musulman
Tarracfaa à sa jgloire et à ses triom-
phes. Il venait de faire un voyage
à Oizeb, et était de retour au Cai-
re le 14 juin 1801, jour auquel il
(ut invité à déjeuner chez Le gé-
néral Damas, qui occupait une
maison attenant au quartier-géné-
rai. Il était près de deux heures,
quand Kléber sortit de la salle du
festin 9 emmenant avec lui M.
Protain, architecte, et engageant
les Convives h l'attendre pour le
café. Ils se promenaient tranquil-
lement tous ieux sur une longue
terrasse qui Joignait la maison du
général Damas à eielle du quar-
tier-général, quand un homme
caché dans une citerne qui était à
l'extrémité de cette terrasse, en
sortit sans être vu, s'avança de
même vers Itléber^ océupé todt
entier ^ le conversation qu'il avait
avec M, Protain, et frappa ce go4
néral dans l'aine gauche, d'un
coup de poignard qui le blessa
mQrtellement. Kléber se sentailt
frappé, s'appuya aussitôt sur k
parapet delà terrasse, et n^eutque
le temps de crier : J moiy je suik
KLÉ
blessé. Au même instahnt, il tondie
noyé dans son sang. M. Protain
qui n'avait pas encore remarqué
l'assassiÀ, étonné des mouvemens
du général, regarda autour de lui,
et aperçut un homme furieux qui
s'avançait contre lui, un poignard
levé. Qucjique l'architecte ne fdt ar-
mé que d'une légère caiine, il en
frappa plusieurs fois l'assassin, et il
s'engagea entre eux^un combat daha
lequel fis se prirent corps à corps: M.
Protain reçut six coups de poignard,
qui le firent tomber sans connaissan-
ce auprès de llnfortuné général.
L'assassin revint aussitôt sur Klé-
ber, ignorant si le premier ooup
qu'il lui avait porté était mortel, et
il le frappa encore de trois autres
coups; mais le premier avait péné-
tré jusque dans l'oreillette droite du
cœur. Pendant ee temps,> l'alar-
me se répandait autour de la ter-
rasse.Un soldat delà compagniedes
guides avait entendu les derniers
mots de Kléber, et aceouraît avec
plusieurs autres, par les jardins de
l'état-major. Ils apercureatun hom-
me qui s'enfuyait, et l'arrêtèrent
à l'instant : c'étail^ l'assassin. Les
informations qu'on en tira appri-
i*ent qu'il ét»it d'Alep, et qu'Û se
nommait Soleyman; qu'il «wait
été envoyé par Aehmedr-Aga, fa-
vori disgracié dn vicir^ gui lui a^
vait promis le retour de sa faveur,
sous la condîtioii^xpresse qu'il fe-
rait assassiner KléJberi Ce jeune
homme exahé par le fapatisme re-
ligieux, se disposait à être reçu
lecteur du Coran dans une jmos-
quée, et avait déjà fait plusieurs
pèlerinages à la. Mecque, à^Médi-
ne> etc. Il appelait combats sacrés,
les guerres aetttdles des musul-
mans ctifcitre leurs anémia, et
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KLÉ
croyait quel'etferminationdetous
leê infidèles était le gage le plus
assuré de la perfection de rislamis^
Me. Aohmed-Aga, pour recouvrer
la faveur du vi^ir, avait habilement
profité des dispositions de Soley-
tnan, à qui il avait donné les ins-
tructions nécessaires pour Tac-
compitssement de son ^exécrable
forfait. Soleyoïan était d'abord
arrivé au Caire^ vers le 5 mai
i8oi^ et s'était logé à la grande
mosquée. Après avoir attendu 5i
fours Kléber, qui était alors à Gi-
seh^ il avait formé le dessein d'al-
ler trouver le général dans cette
vtUe; tuais à peine y était-il arrî^
vé, que Kléber en était parti. So-
lejman revint au Caire presque
sur les pas du général, et parvint,
le i4 juin, à se cacher dans la ci-
terne dont nous avons parlé. Ce
misérable, condamné à mort par
un conseilde guerre, périt du sup-
plice du pal ^ après trois jours des
plus horribles souffrances. Son
corps a été apporté en France, où il
est déposé au Muséum d'histoire na-
turelle. Le général Slenou prit le
commandement de l'armée après
la mort de Kléber^ dont l'oraison
funèbre a été prononcée solennel-
lement à Paris^ sur fa place des
Victoires, par M. Garât. Ce géné-
ral était d'une taille héroïque, et ùr
vait dans sa conduite et dans ses
moeurs, plus d'un trait de ressem-^
blance avec les héros d'Homère.
Son esprit était cultivé, porté aux
gfrandes conceptions, et répondait
aul proportions de sa stature a-
thlétîquè; mais son caractère en
avait aussi toute la vigueur. Klé^
ber ne reconnaissait que deux su-
périorités, celle de l'amitié et celle
du génie. Aussi n'était-il facile
JLhÈ 117
r'avéc ceuk qu'il aitnait, eti^efut-
soumis qu'à Bonaparte. Après
la levée du siège de Saint-Jean^
d'Acre, il dit au général en chef :
«Général, une petite tache ne
» gâte pas un bel habit. ^ Il était
connu et recherché dans l'armée
pour ses saillies heureuses; et l'é^
tonnante facilité' qu'il avait pour
les jeux les plus subtils de l'es-
prit, pouvait rappeler l'adresse
singulière de l'animal colossal, in-
telligent, brave et robuste, qui
dans l'Asie amuse son maître
quand il l'aime, et court triom-
pher pour lui dans les combats.
Un homme dont le jugement sur
Kléber ne Saurait être suspect. Na-
poléon, qui l'avait nommé soniruc-
cesseur en Egypte, dûait souvent
à Sainte-Hélène, que si Kléber
n'eût pas été assassiné, l'armée
anglaise fcût été détruite, et l'Égyf-
te serait restée à la France. An mo-
ment où nous terminons cet arti*-
cle, paraît un volume de notes et
de commentaires de Napoléon, sur
divers ouvrages ou diverses piè-
ces relatifs à son époque. Au nom-
bre de celles-ci, se trouve lé rap-
port du général Kléber au direc-
toire, sur la situation de l'armée,
sur celle de l'Egypte, et sur les
circonstances politiques et mili-
taires dans lesquelles Bonaparte
lui a laissé le commandement-gé-
néral. Un commentaire de Napo-
léon accompagne cette pièce im-
portante. Le commentaire aussi
est important; mais comme il
combat une grande partie des as-
sertions du général Kléber, il
fait procès dans ce moment. Nous
ne pouvons prononcer entre ces
deiix autorités imposantes, et ftous
devons nous contenter d'annoncer
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ii8
KLE
•l'existeoce de cette polémique pbs-
;th.ume, qui va peut-être ouvi:ir
un champ bien vaste aux discusr
fiions de ceux qui survivent , et re-
mettre pour long-tems en juge-
ment, à mesure que les produc^-
tions de Sainte-Hélî'ne verront le
jour,celui qui les a dictées, les hom-
mes dont il est appelé à parler, et
les grands événemens qui ont^pen-
dant 20 années, dominé la France
et l'Europe sous son iùfluence.
KLEEMANN ( Chrétiew-Fbé-
beric-Ghablbs ) , peintre d^his-
toire naturelle, naquit à Altdorf,
près de Nuremberg^ en 1755, et
mourut le a janvier 1789. Il eut
pour maître son père ; et se per-
fectionna sous la direction du cé-
lèbre natumliste Koesel de Rosen-
hof , donril épousa la fille. A-
près la mort de son beau-père ,
^ hérita dejaes ouvrages sur les
insectes et sur les grenouilles, et
les perfectionna. C'est à lui qu'on
doit les gravures enluminées duCa-
talague systématique d$s Coléop-
tères , par y oet. Il a publié plu-
aieurs ouvrages dont les plus re-
marquables sont : i^duHanne^
ton; 2* Remarques sur quelques
.chenilles et, papillons; 3° Raupen-
leben ( sur la vie des chenilles),
de Jos. Mader, accompagné de
beaucoup de notes intéressantes ;
4" Supplément à r/r/5/o£re des in^
sectes j pour faire suite aux Ré-
créations entomo logiques de Rcesel,
continuées par Chr. Schwarz, 2"*
partie, 1 792- 1 794. Le premier de
ces ouvrages fut couronné par l'a-
cadémie de Manheim. La réputa-
tion littéraire de Kleemann . n'est
point aussi étendue que celle qu'il
s'est acquise comme peintre d'his-
toire naturelle.
ILLÇ
KLEI^N ( E&kest-Fb&bina^d ) ,,
savant jurisconsulte prussien ,
membre de l'académie des scien-
ces de Berlin, secrétaire -d'état au
département de la justice, etc.^
naquit à Breslau en 1745 , et
mourut le 28 mars 1810. Il passa
du gymnase de Breslau à l'unie
versité de Halle, où il fit de très-,
bonnes études, et de retour dans
sa Ville natale, il fut reçu avocat.
Le recueil de mémoires qu'il pu-
blia en 1779 , sur le droit et sur
la législation , fixa sur lui l'atten-
tion de ses confrères, et particu-
lièrement celle du chancelier Cra-
mer, qui l'ayant fait venir à Ber-
lin, l'attacha à la rédaction du
nouveau code prussien. Klein mit
le plus grand zèle dans la con^c-
tion du travail dont il était char-
gé; et on lui doit, ainsi qu'à Sua»;
rez son ami , les parties les plus,
importantes de ce code, entre au-
tres, celles relatives aux délits et
aux peines. L'académie des scien-
CQS de Berlin avait proposé un prix
pour le meilleur mé^loire sur la
puissance paternelle. Elle couron-
na celui de Klein, nt l'admit en-
suite, en 1789, au nombre de ses
membres. Il fut nommé directeur
de l'université de Halles et mem-
bre ordinaire, de la Faculté de
droit. Son zèle dans l'exerçicç de
ces nouvelles fonctions, fut le
même que dans les précédentes ,
et quelques années après^ ^yai\t
été rappelé à Berlin , il fut atta-.
ché au tribunal suprême. La comr
mission de législation établie à
Saint-Pétersbourg le nomma, en
i8o5, son correspondant, çl Ift
gouvernement prussien lui confia
l'emploi de secrétaire-d'état au
département de la justice. Il r>e(>v^i
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S.LE
du roi de Prusse l'ordre de F Aigle-
Rouge de troisième classe. Outre
les ouvrages dont nous avons dér
|à fait mention, Klein a encore
publié : 1" Annales de la iégisla^
tion et du droit dans les étals prus-
siens, Berlin et Stetlin, a4 vol.
in -8', 1788-1807. Cet ouvrage,
ainsi que tous les principaux fie
cet auteur, sont en allemand. 2"*
Principes du droit pénal allemand
et prussien^ Halle, in-8% 1799;
3' Principes du droit naturel^
Halle, 1797, in-8''; ^"^ Système du
droit civil prussien. Halle, 1801 ,
in-8*; 5° Archives du droit cri^
minel ; cet ouvrage, fait en société
avec Kleinschrod , forme 7 vol.
m-8", 1798-1809. 6** Un grand
nombre de Mémoires, Dibseria-
tiens. Programmes, etc., ont été
imprimés séparément ou insérés
dans différens recueils et journaux.
Le 14"* vol. de la Bibliothèque
générale Allemande, est orné du
portrait de |p célèbre juriscon-
sulte.
KLEIN ( Louis, comte ) , né en
176a à Lunéyille, d'un proprié-
taire aisé ,, fut employé fort jeu-
ne dans la maison du roi. La ré-
Yplution. lui ouvrit bientôt la rou-
te où il devait se distinguer. La
vie du général Klein se place avec
honneur parmi les plus belles vies
militaires dont la France, trahie
par la fortune, est encore glorieu-
se aujourd'hui. Il partît en 1790,
comme lieutenant dans un régi-
ment d'infanterie, passa dans un
régiment de chasseurs à clieval ,
se distingua dans l'armée du Nord,
y fut nommé adjudant-général, et
assista dans ce grade au déblocus
de Maubeuge. On le vit combatre
i^yec courage^ à JFleurus , dans
KLE
*i9
toutes les affaires qui eurent lieu
sur la Meuse et l'Qurthe ; on le
voit au passage de la Roër , à la
prise de Bonn , d'Audernach et de
Coblentz. Promu au grade de gé-
néral de brigade en 1795, c'est en
cette qualité qu'il se trouva, au
passage de la Lahn , où sa valeur
brillante attira sur lui l'attention ^
et lui mérita les éloges de Jour-
dan. Dans cette journée, le géné-
ral Klein chargea deux fois la ca-
valerie» ennemie, la culbuta en-
tièrement, faillit périr lui-même
dans les eaux, et n'échappa quje
par miracle : la gloire et une
Ipngue vie , que* tant d'autre^
beaux faits d'armes devaient ho-
norer, l'attendaient sur l'autre ri-
ve. Le 6 thermidor, il fit capitu-
ler Wurtsbourg; le i5, à la tête
de l'avant -garde du général
Ghampionnet , il battit complète-
ment l'ennemi à Sultzbach ; avec
5o cavaliers seulement, il péné-
tra à Bamberg, et soutint long-
temps dans les rues un combat
inégal et meurtrier. Au moment
où les Autrichiens le croyaient
leur prisonrrier, il se fit jour à tra-
vers leurs rangs, et trompa leur
attente. Les 27, 28 et 5o, il se
distingua aux attaques de Lang-
feld , d'Abersemandorst et de
Vallsbach. En 1 796, Beurnonville.
lui confia le commandement de
l'avant-garde de l'armée de Sara-
bre-et-Meuse : avec moins de
6,000 hpmmes il met en fuite un
corps d'armée autrichien de
11,000 hommes, placé entre
Creutznach et Kayserlaufern." Le
grade de général de division lui
fut conféré en 1 799 : et Masséna
ie nomma chef de l'état-majpr de
l'armée. Il contribua à la déroute
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I20 KL£
de Kofsakow et entra à Zurich. *
Appelé , en frimaire an 8, au coin-
Bfiandement de la cavalerie sur le
Ahin^ il reprit, le 9 prairial sui-
vant > celui des troupes devant
Kehh et seconda Moreau dans sa
marche sur Vienne. Après tant de
travaux militaires, il prit quelque
repos, et resta quelque temps dans
ses foyers^ domme commandant
de la 1'* division de dragons dans
le département de la Somme. On
le retrouve en i8o5, au passage
de Dohawert. Il culbute Tennemi,
fait des prodiges de valeur, et con-
tribue à la défaite des autrichiens
à ABbuk, où le général O'Don-
nel est fait prisonnier. A Mars-
heîm , il force le major Wemek à
capituler, désarme 6 bataillons à
Nuremberg , et dépeuple ( pour
ainsi dire ) la colonne de Tarchi-
duc Ferdinand, à force de lui fai-
*re des prisonniers. Ensuite il pas-
se en Bohême avec le général Ba-
raguey - d'Hilliers. Blucher lui
donne l'assurance qu'un armistice
vient d'être signé , à la suite de
la bataille d'Iéna. Le loyal géné-
ral français croit à la loyauté du
général prussien , et laisse échap-
per les débris du corps ennemi.
Klein se venge héroïquement de
cette perfidie ; peu de jours après
il atteint les Prussiens dans leur
retraite , les' culbute et les disper-
se : celte faute généreuse, si bril-
lamment réparée, n'en fut pas
moins la cause d'une honorable
disgrâce. L'empereur appela le
général Klein au sénat, le 14
août 1807 , et le combla d'hon-
neurs et de distinction : l'année
précédente, il avait épousé M"*
d'Arberg, fille de la comtesse d'Ar-
berg, dame d'honneur de l'impé-
KL£
ratrice Jo9éphine,et d^une des pre^
mières familles de la Belgique. Le
général Klein avait depuis loug^
temps déposé l'épée, lorsque l'em-
pereur tomba du trône; comme sé-
nateur, il prit place à la cham-
bre des pairs, le 4 juîn 18149 ^t
fut nommé chevalier de Saint-
Louis, le a^ du même mois : il
ne prît point de service pendant
les cent Jours^ et entra de droit à
la chambre des pairs après la $e->
conde restauration.
KLEIST DE NOLLENDOEF (le
comte), débuta jeune dans la carriè-
re des armes, et était parvenu au
grade de colonel d« hussards en
1 795. Il servit en cette qualité sur
le Rhin,dan^ l'armée prussienne,et
se distingua au siège de Mayencê
ainsi qu'à l'alSaire de Monbaeh. Il
reçut une blessure grave le i5
juillet 1794? ^ ^^ bataille de Lau-
tern. Nommé général-major, il
fut employé ensuite en Pologne,
et fit,la même anné«|INprèsla red-
dition de Varsovie , une guerre à
outrance aux corps polonais qui
restaient encore arméç après leâ
revers de Kosciusko. Fendant la
guerre de 1807, le général Kleist
fut bons taounent employé; mus
il n'y fit rien de remarquable. Au
mois de juillet 1812 , il comman-
dait un corps de l'armée prussien-
ne réunie contre les Russes avec
les Français , et il remplaça , dans
le grade delieutenant-général , le
général Yorck après sa défection.
Le corps mis sous ses ordres fit
partie de l'armée commandée par-
le roi JoachimMurat. Il fit la campa*
gne de 18 1 5,lorsque le roi dePrusse
se^ut déclaré contre la Fraude , •
et le 20 mai , il se distingua à l'at-
taque des hauteurs de Burg. Le 39^
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KLfi
il se rètidit avec le gétiètal russe
Schoowakyff, à Pleiwitï, près du
duc de Vicence, et signa Urt ar-
mistice qui suspendit lès hostilités
jusqu'au 8 juillet. Le 1 7 août, il se
distingua de nouveau déYîsint Dres*
de, et quelques jours àprèis, à Taf-
faifte de Kulm , où le général Van-
damme fut fait prisonnier ayec le
corps qu'il conimandait. €e fut à
la suite de cette affairé qu'il obtint
le titre de comte de Ndlendorf ,
du nom du village où le combat
s'était engage , lors de l'affaire de
Léipsîûk : les troupes sous ses or-
dres faisaient partie de la colonne
commandée en chef par le géné-
ral Barclay de ToUy. Le 6 novem-
bre , il fit bombarder le fort de
Saint - Cyprien et la citadelle de
Pétersberg; et le 7, il accorda
une suspension d'armés au com-
mandant de la placë,qui avait opi-
niâtrement refusé de se rendre, a-
près différentes sommations. Le 1 •'
janvier 1 8 1 4 9 il passa le Rhin , s'a-
vança avec l'armée de Silésie de-
vant Thionville , et le 9 mars, il
était au combat de Laon , où il se
distingua. Le 2 1 , H chercha à at-
telndre^ près de Culchy, les ma-
réchaux Mariâont et Mortier. Le
26, les Français furent obligés d'é-
jacuef laFerté-Gaucher. Après s'ê-
tre signalé auxaffaîresdeSézannot^
de Gbulommîers, il se porta, le
28, sur Clay, et s'empara de Vil-
le parisis et de Monsaigle, posi-
tions long-temps disputées par les
Français, mais qui furent enfin
obliges de céder au nombre. Le
général Kleist ayant reçu ordre, le
5o, de former l'attaque principale
sur Paris, déboucha par Saint-
Denis. Il éprouva, aux villages de
la VHtette et de la Chapelle , une
KLË 121
résistance des plus^ opiniâtres;
enfin, au moment où il entrait à
la Chapelle, il reçut, par une es-»
tafelte , la nouvelle de la capitula-
tion. Ce général fqt nammé , au
mois de mai 1816, gouverneur
du duché de Berg.
ILLENAU (le GOi|fTE Jeàv de) ,
feld-maréchal autrichien, né en
Hongrie , fît les premières cam-
pagnes de la révolution contre les
Français. Lieutenant - colonel à
l'armée de Wurmser, en 1793,
il eut soifvent le commandement
de corps détachés, avec lesquels ,
malgré le talent et la bravoure
que ses compatriotes lui reôon-
naissent, il fut presque toujours
malheureux. La campagne de
1799, en Italie, lui offrit des
chances plus favorables ; il obtint
quelques succès, fut fait géné-
ral - major, et coQtribba, après
la retraite du général Macdonald,
à dissiper les petits corps que ce
général y avait laissés pour sou-
tenir les partisans de 1 indépen-
dance italienne. Employé ensuite
vers la Htière du Levant, il ten-
ta, pour pénétrer dans Gènes,
plusieurs attaques qui n'eurent
aucun succès. En 1800, il passa
à l'armée du Rhin. En i8o5, il
servait dans l'armée de Bavière,
et se trouvait enfermé dans Ulm,
lorsque Mack signa la capitulation
par suite de laquelle cette ville)
fut remise à l'empereur Napoléon.
Ce prince ayant distingué legéné-
ralKlcnau parmi les prisonniers, le
félicita de son courage, et plaignit
son malheur. Au mois d'avril
1812, il fut nommé conseiller in-
time de l'empereur d'Autriche, et
lorsque cette puissance se déclara
contre la France, en i8i5, il fut
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122
KLI
chargé de se pprter sur Dresde,
à la tête d'un corps d'année qui
fut mis en déroute le 27 août*
Cette défaite ne TempêcKa pas
d'être non^mé, dans le mois d'oc-
tobre suîyant, général de caya-
lerie. S'étant porté de nouyeau
rers, Dresde, il y attaqua les débris
de l'armée française , commandés
par ie marécÊal Gouyion-Saint-
Cyr, que les difEcultés de sa po-
sition obligèrent de capituler. Les
fonctions d'inspecteur-général de
l'armée autrichienne furent çon-r
fiées au général Klenau , en
1814. '
RLINGLIN (le babon de), té-
tait, à l'époque de la réyolution ,
maréchal-de-camp au service de
la France. Se trouvant chargé en
partie de l'exécutiçn des ordres de
M. de Bouille , relatifs au départ
de Louis KVI jpour Varennes en
juin 1791,^1 fut décrété d'accusa-
tion le i5 juillet par l'assemblée
nationale. Il n'attendit pas qu'on
l'arrêtât , et alla se réunir aux é-
mîgrés, dont il commanda un
corps en 1792. Il passa ensuite
avec le grade de général-major au
service de l'empereur d'Autriche,
et fut employé, en 1 796 et 1 797,
à l'armée du Rhin. C'est là que,
par une négligence funeste aux
hommes de son parti, il laissa pren-
dre ses équipages et fourgons. A-
près la retraite du général de La-
tourj^ on trouva dans les fourgons
un grand nombre de lettres , qui
prouvèrent les relations de Pi-
chegru avec le prince de Çondé,
les émigrés, et plusieurs person-
nes de l'intérieur de la France.
Cette prise, sur laquelle on accu-
sa depuis le général Moreau d'a-
voii* long-temps gardé le silence ,
KLI
envoyée par lui au directoire, ser-
vit de base aux accusations dirir
gées contre Pichegru, après la
journée du 18 fructidor an 5(4
septembre 1797). Klinglin avait
été l'intermédiaire de la corres-^
pondance, et lorsque ces lettre»
furent publiées officiellemeat, un
grand nombre d'individu? se trou-
vèrent compromis. En 1800, le
général Klinglin fut employé à
l'armée de Brisgaw; la célébrité
que lui avait donnée momentané-
ment la prise ^e ses fourgons, jae.
fut point soutenue par des fai^s
d'armes qui soient parvenus à la
connaissance du public. Le géné-
ral Klinglin est mort en Autri-
che,
KLINGSPORRË (MAriiK^ ba-
Eoir be), feld-maréchal suédois.
Après avoir servi avec distinction
en France , il revint dans sa. pa-
trie , où il obtint un avancement
rapide, et la faveur des deux rois,
Gustave IIÎ et Gustave IV Adol-.
phe. Employé par le premier
dans la guerre de Finlande, ea
1788, il fut chargé dès la secon-
de campagne, après le renvoi du
général ToU, du çommissariah^
général et des apprpvisionnemens.
de l'armée, que son prédécesseur
avait laissé manquer des objets
les plus nécessaires. Il s'acquitta
de celte x^ommissipn difficile.,
dans un pays épuisé, avec zèle et
intelligence, jusqu'à' la paix de
Werœlc. Le roi Gustave IV lui
donna, en 1808, le commande-
ment en chef de l'armée, de Fin-
lande, dans la guerre désastreuse
avec I4 Russie, que ce prince s'at-
tira a cette époque. Le feH-mf^-
réchal Klingsporre fit tout ce qui
était humainenient possible ppi^
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KLI
défendre, pied à pied, U Fiolcin».
de contre des années quatre fois
plus nombreuses que celles mi-.
ses à sa disposition. Il sentit qu'il
ne pouvait, sans compromettre
ses troupes 9 s'e^oser à des ac-
tions générales; mais il s'attacha à
harceler, dans des aflaires d'avant-
postes, le général russe Buxhou-
dcn. Il fit brûler la flottille de^
Idcs qui se trouvait dans les ports.
Saint - Michel et de Christina ,
avant que le général Zutsckoff ne
se fût emparé de ces places , afin
qu'elle ne tombât pas au pouvoir
de l'ennemi. Le général Klingsr
porre opposa ensuite, dans les dé-
filés de Tawastehus, une résb-
tance opiniâtre; mais il fut con-
traint de céder au nombre; et cet-
ie place, qui n'avait point été mi-
se en état de soutenir un siège re-
plier, fut emportée dans le com-
mencement du mois de mars.
Les Russes s'emparèrent, peu de
temps après , de l'île et des forts
de S^artholm. L'occupation de
cette dernière place devint d'un
avantage décisif pour eux; ils y
trouvèrent une artillerie nom-
breuse , dont ils se servirent pour
former le siège de Swéaborg, la
forteresse la plus importante de
la Finlande. L'aile gauche del'âr-.
mée ennemie manoeuvra pendant
ce temps sur Abo , capitale de la
Finlande, qui n'était point forti-
fiée , et s'en empara. Le maré-
chal Klingsporre dut alors dé-
ployer toutes ses ressources, et
niontra autant de talent que de
bravoure. Poursuivi par l'avant-
garde et le centre de l'armée rus-
se, il disputa le terrain avec ppi^
ni^treté, Jiivr^ .plusiçnrs. combats
jBCkçuirtriefs , et se retira , dans le
EXI
135
meilleur ordre .possible, ver^ U^
province de la Bothnie orientale.
Vainement l'aile droite des enne-
mis tenta de le tourner; il décon-
cert£^ toutes les manoeuvres dea
Russes , et culbuta , à Sikojoki ,
les troupes qui ne cessaient de le
harceler. Ayant reçu, peu de jours
après, des renforts de volontaires
bothniens et d'autres troupes , il
eut avec les Russes, à Keirolàx,
une aûaire générale , et remportj^
un avantage signalé. Il reprît en-
suite l'oifensive, attaqua l'avant-
garde ennemie commandée par
le général Balacheff, et la repousse^
en lui faisant éprouver une perte,
considérable. Il avait été favorisé
dans ce mouvement par le débor-
dement des lacs, qui retardait li|
marche du principal corp^ d'ar-
mée russe; mais l'armée du ma-
réchal Klingsporre, réduite, par
les fatigues et les maladies, à un
petit, nombre de combattans, ne
put pas profiter long'-temps de ses
avantages. Il chercha vainement
à défendre la citadelle de Swéa-:
borg, qui tomba au pouvoir des
Russes avec toute son artillerie et
sa garnison composée de plus de
6,000 hommes. Le maréchal
Klingsporre tenta cependant de
reprendre encore une fois l'offen-
sive, et dirigea ses opérations avec
la plus grande habileté. Il attaqua
le corps commandé par le général
Balaton, le défit, lui tua beaucoup
d||i monde , et .s'empara d'une
^^nde partie de son artillerie. Le
générai Balaton reçut, pendant
l'action, une blessure très-grave.
Après cet avantage, les Suédois,
qui avaient reçu de nouveaux reur
forts, cl^f^ssèrént Ips RjUsses, de la
positioç^ de, Saint- Michel ft' et se^
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I!&4
&Lt
tondes par leur flottille da ;olfe
bothnien , ils s'eiDparèrent du
poste de PercliQ, battirent le gé«
néral Rayewski , et auraient sans
doute poussé plus loin leurs aran-
tages, si le général Barclay de
Tolly n'était.vedu avec tine armée
nouyelle prendre le commande-
ment en chef de toutes les troupes
russes, devant lesquelles le maré^
chai Klingsporre fut forcé de se
retirer. Cette retraite ne put s*o-
pérer qu'arec les plus grande^
difficultés. Les TÎvres et les muni-
tion^s de guerre manquèrent à la
fois à l'armée suédoise, et son
chef ne put en ramener que de
faibles débris. Le noaréchal Klîiigs^
porre, de t«tour à Stockholm, y
trouva les affaires dans un état dé
crise violente. L'armée de TOuest
venait de conclure un armistice
avec les troupes danoises et nor-
wégiennes , contre lesquelles elle
avait long-temps combattu. Cette
armée marchait sur Stockholm
pour opérer un changement dans
le gouvernement. Le méconten-
tement était général, et les Russes
ne se trouvaient plus éloignés que
de quelques lieues de la capitale.
Dans la matinée du 1 3 fé vrier 1 809,
le roi, enfermé dans son apparte-
ment , avait donné l'ordre de ne
laisser entrer personne. Ce fut le
maréchal Klingsporre , suivi du
général Adelcrentz et du maré-
chal de la cour Silversparre , ouï
força le premier la consigne JUt.
qui, après un court entretien, ^a-
gagea Gustave-Adolphe à changer
de système de gouvernement ou
à cesser de régner. La révolution
de 1809 eut lieu {voy. l'article
Gustave IV). Le roi abdiqua; les
états du royaume 'élevèrent sur lé
&LO
trône le duc de Sudennanîe (Char-
les XIII), qui se hâta de conclure
avec la Russie une paix devenue
nécessaire. Le maréchal Klings^
porre est mort dans on âge très-
avancé, en 1820.
KLIN&ËNBERG ( D. ) , adû
la réputation dont il a joui , à ses
connaissances étendues en hy-
draulique, en géographie et en
astronomie. On trouve dans les
archives de la société de Harlem,
plusieurs mémoires intéressans
qu'il a donnés sur ces diflFérente»
sciences. M. Rlinkenberg était
membre de la société batave des
sciences de Harlem, et correspon-
dant de l'académie des sciences de
Paris. Il moutut à la Haye , en
179g, ûgédegoans.
RLOPSTOCR (FaéMMC-Gor-
tubb), un des plus célèbres poè-
tes de l'Allemagne, naquit à Qued-
linbourg, le 2 juillet 17^4. Ses
parens avaient peu de fortime, et
il était l'aîné de 10 enfans. Il é-
tudia au collège de Pforta près de
Naumbourg, et fil des progrès ra-
pides. Le génie poétique dont la
nature l'avait doué, et qui devait
le placer un jour au premier rang
des écrivains allemands , se déve^
loppa de bonne heure. A peine
adolescent, il fit des odes et des
pastorales où l'on remarquait déjà
de la verve et d'heureuses inspi*
rations. Enflammé par la lecture
de milton etd'Young, il conçut
bientôt le projet de donner à l'Al*-
lemagne un poëme épique. Mais •
ne possédant aucune fortune, il
songea d'abord à se créer des
moyens d'existence , choisit l'é-
tat ecclésiastique , et se rendit à
l'université d'Iéna , pour étudier
la théologie. Il ne put résister, ce^
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lo/t
l*aaey
a^ei'Z^.
i^tûyi^-â^r/y.
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KLO
pendant au g[oût inné qui Ten-
traînait Ter$ la poésie 9 et se mît
à trayailler avec ardeur aux pre-
miers jçhauts de son poëme qu'il
intitula ia Messiade, Sur ces en-
trefaites, il quitta léna pourLéip-
sick. C'est dons cette dernière vil-
le qu'il termina les 3 premiers
chants de ce célèbre ouvrage.
Il les communiqua à quelques a-
mis , et leur enthousiasme les li-
vra au public. Imprimés en 1 74^9
à Brème et à Halle , dans des re-
cueils périodiques , ils firent la
plus vive sensation 9 et le jeune
Klopstock fut dès -lors regardé
comme un des poètes les plus dis-
tingués de l'Allemagne, Encoura-
gé par un aussi brillant succès 9 il
publia des odes pleines de beau-
tés. Des hommes d'un éminent
mérite^ parmi lesquels se trou-
vaient Bodmer , Breitinger et
Gessner, avaient formé à Zurich
une réunion littéraire, dont le but
était le perfectionnement de la
littérature allemande. Admira-
teurs du poëme de la Mwiade,
ils s'empressèrent d'engager son
auteur à se réunir 4 eu^, et l'ac-
cueillirent avec transport. Klops-
tock séjourna 9 mois à Zurich;
il retourna ensuite dans sa patrie,
et sollicita une chaire au collège
de Brunswick. Nais la fortune
qui jusqu'alors l'avait moins Da^
vorîsé que la gloire, commença
aussi à lui sourire au moment où
U s'y attendait le moins. L'ambas-
sadeur danois près la cour de Fran-
ce, amateur passionné des beaux-
arts , lut les 5 premiers chants
de la Uessiade ; il devint dès-
lors l'admirateur et le protecteur
de Klopstock. A son retour k Co-
penhague, il recommanda vive-
&L0 12J
ment l'auteur à son souverain. Le
roi Frédéric V pressa Klopstock
de se rendre en Danemark, et
lui assigna une pension de 200 é-
cus ( a,ooo fr. environ ). C'est
en allant à Copenhague, que
Klopstock ût la connaissance à
Hambourg de madame MoUer ,
femme aimable et spirituelle qu'il
épousa en 1754. Arrivé à Copen-
hague , il fut aussitôt présenté au
roi, qui lui fit l'accueil le plus gra-
cieux. Voyant alors son existence
assurée , il voulut terminer ce
poëme qu'il s'était proposé pour
but de sa vie. En 1755, les 10
premiers chants de la Messiade
furent imprimés aux frais du roi.
La force d'âme de Klopstock fut
bientôt après mise à de rudes é-
preuves ; la mort lui enleva son
épouse, et, en 1771, il eut la dou-
leur de voir le comte de Berns-
torff , qui l'avait constamment
protégé, disgracié et éloigné du
ministère par Struensé. Il se ren-
dit alors à Hamboui^g, et s'établit
dans cette ville, où il vécut très-
retiré , et ne la quitta' plus que
pour fajlre de courts voyages au-
près du landgrave de Hesse , qu|
lui accorda aussi une pension.
Quand la révolution française é-
ckita , Klopstock se montra le
partisan d'une sage réforme et
l'ami de la liberté. Les hymne»
patriotiques qu'il composa lui va-
lurent le titre de citoyen français.,
Mais après les massacres des a et
3 septembre, lorsque le sang eut
souillé la belle cause à laquelle il
s'était dévoué, il renvoya le di-
plôme àe citoyen français que lui
avait adressé l'assemblée consti-
tuante. Tous ceux qui connurent
Klopstock , respectèrent autant
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126
KLU
sçs vertus qu'ils admirèrent ^on
talent. Ses mœurs étaient douces
et pures. Jamais l'envie , l'égoïs-
me ou la vanité , passions com-
munes à tant d'écrivains, ne souil-
lèrent son âme noble et sensible.
Sa conversation était pleine d'es-
prit , de goût et d'enjouement.
Il recherchait l'entretien des fem-
mes, et surtout des Françaises.
C'est avec Klopstock que l'école
vraiment allemande a commencé;
il donna à la langue une harmo-
nie dont on ne l'avait pas encore
crue susceptible. Cet illustre écri-
vain niourut le 14 mars i8o5.
Dans la seconde partie de la Mes-
siade ^ on trouve un "admirable
nîorceau sur la mort de Marie ,
sœur • de Marthe et de Lazare ;
c'est le tableau de la mort du jus-
te. Klopstock, sur Je point d'ex-
pirer^ récitait d'une voix faible
Tce passage , pour s'exhorter lui-
même à bien mourir. Les funé-
railles de ce patriarche de la litté-
rature allemande , furent célé-
brées à Hambourg avec une pom-
pe extraordinaire. On y fit là lec-
ture de ces mêmes vers sur la
mort de Marie; La ville danoise
d'Altona, voisine de Hambourg,
s'empressa aussi de rendre à la
mémoire de Klopstock d'écla-
tans honneurs. Outre la Messiadej
fruit de 20 années de travail, et
ses Odes,i^ poète a fait quelques
tragédies ; la plus connue est
la Mort d^Adam, Elle â été tra-
duite en français et en italien. Il
à aussi publié un Discours sur ta
langue allemande, et enrichi plu-
sieurs journaux et recueils périodi-
ques d'articles intéressans. <
KXUIT(Adbien), naquît à por-
drecht, le 9* février 1755. Il fit
KLU
d'excellentes études à l'université
d'Utrecht. Son mérite l'ayant bien-
tôt fait connaître avantageusement,
il fut nommé professeur de lan-
gue latine, d'abord à Rotterdam,
et ensuite à là Haye .^ En 1764* il
passa en qualité de recteur à l'é-
cole latine d'Alkmaar, et fut en-
isuite appelé, dans la même quali-
té, à Leeuwaarden, puis à Mid-
delbourg, où il occupa en même
tems la chaire de profes-^eur d'élo-
quence et de langue grecque. On
lui offrit, en 1778, la chaire des
langues anciennes et des antiqui-
tés, à l'université de Harderwick;
mais il préféra celle des antiquités
nationales à Leyde, que lui propo-
sèrent les curateurs de l'université
de cette ville. Le discours qu'il
prononça à l'ouverture de son
cours, et dans lequel il prouva
que les habitans des Pays-Bas n'a-
vaient fait qu'user d'un droit na-
turel en renonçant à l'obéissance
au roi d'Espagne Philippe II, don-
na lieu à quelques attaques des
partisans du pouvoir absolu, mais
il réfuta victorieusement ses ad-
versaires. Il fut obligé, en ï795j
d'abandonner sa chaire , ses opi-'
nions politiques étant opposées à
celles du parti dominant, mîiis éUé
lui fut rendue en i8o2> eten i8o6j
il fut nommé professeur de sta-
tistique du royaume de Hollahd<e;
Sa fin tragique intéressa vive-
ment le public. Le 1 a janvier 1807^
époque du idésastre de Leyde, sa
maison s'écroiila et l'ensevelit
sous ses débris ainsi qlie son épou-
se. H était alors âgé (le 72 ans;
Kluit a publié un grand nombre
d'ouvrages ; le plus remarquable^^
est son Histoire de la constitutioii
hollandaise; 5 vol. j 180a fet l6o5;
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KLU
Ses autres principaux écrits, sont:
1 • Indication du genre des noms
substûntifs hollandais, par Hoogs-
traten, avec des remarques de A.
Kluit, 1760; 2" f^lndiciœ articuli
ho, hœ^ to, in novo testamento^ 5 pe-
tits vol. in-8% 1768, 1771; 3° His-
toria critica comitatâs HoUandim
et Zelandiœ, 4 vol. in-4% 177I)
1788; 4° Index chronologie us site
prodromus ad primas lineas histo-
riœfederum Betgiifederati, Leyde,
1789; 5** la Souveraineté des états
de la Hollande^ défendue contre la
doctrine actuelle du gouvernement
démocratique^ 1785-1788; 6** Ob-
servations sur les droits de C homme
proclamés en France, 1795; 7" OA-
servations sur Ja guerre avec l'An-
gleterre, et sur lé commerce des
Pays-Bas, 1794-
, KLUYSRENS(Jean.Fbançois),
premier officier de santé dans l'ar-
mée du royaume des Pays-Bas,
meiçbre de l'institut de ce i*oyau-
me, de la société de médecine de
Londres, de délie de l'école de mé-
decine de Paris, d'Anvers, de
Bruxelles, de Bordeaux, etc., est
hé le 9 septembre Ï771, à Alost,
dans la Flandre orientale. Son pè-
re, qui était chirurgien, et qui le
destinait à sa profession, lui don-
na les premières notions de son
art, et l'envoya en 1788, à Gand,
pour y suivre des cours réguliers.
Le jeiftie Kluyskens, qui avait fait
de très-bonnes études, développa
une intelligence peu commune, et
joignant l'application à ses dispo-
sitions naturelles,* il obtint la mé-
daille d'or qui s'accordait à l'élève
le plus distingué de l'école. M.
Kluyskens fut ensuite attaché au
régiment autrichien de Leloup-
chasseurs^ en qualité d'aide-chirur-
RLU 127
gien. Il se trouva à l'afTaire dé la
Groix-aux-Bois, en Gbampagne,
et reçut une blessure grave, qui
l'empêcha de continuer son servi-
ce. Il fut ensuite attaché à l'hôpi-
tal de Longwy, mais il se retira
dans sa famille après la bataille de
Jemmapes. Il alla ensuite à Paris,
pour se perfectionner souâ les
maîtres célèbres de cette capitale;
et étant retourné à la Haye, en
1794, il fut nommé chirurgien-
major dans l'armée hollandaise. Il
quitta cette place lorsque les Fran-
çais Se furent rendus maîtres delà
Hollande, etseretiraàGaiid, pour
y exercer sa profession. Ses talens
ne tardèrent pas à y être connus,
et le firent nommer chirurgien en
chef de l'hôpital civil; il obtint en
même temps le titre de professeur
d'anatomie et de chirurgie à l'école
élémentaire, ^es succès brillans
augmentant chaque jour son cré-
dit et sa réputation, îl fût appelé
à la place de chirurgien en chef de
l'hôpital sédentaire établi à Gand.
Il avait été nommé peu de temps
auparavant membre du conseilmu-
nicipal, lorsqu'en 1814 la Belgi-
que passa sous un nouveau gou-
vernement. M. Kluyskens devint
chirurgien principal de l'armée
des Pays-Bas. On ne peut donner
trop d'éloges à l'activité avec la-
quelle, ajprès la bataillé dé Wa-
terloo, il organisa le service des
hôpitaux, où un nombre effrayant
de blessés se trouvèrent entassés.
Il ne rendît pas un moindre servi-
ce à la ville de Bruxelles, en la
préservant par ses soins dé l'épi-
démie dont elle était menacée,
pendant les chaleurs dé cet été et
par l'encombrement des malades.
La décoration de l'ordre du Lion-
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isS
KLU
Belgique fut la récompense de
ses sains et de son dévouement;
U fut ensuite nommé membre de
la régence municipale de Gand et
des états provinciaux, et c'est à
lui que la Belgique est redevable
de rétablissement d'un hospice
de maternité, et de cours pour les
sages-femmes, de la propagation
de la vaccine, de la fondation d'un
grand hospice pour les aliénés, et
en grande partie de la création
d'une université à Gand. Outre
les voyages que M. Kluyskens
faisait régulièrement tous les ans
à Paris, pour y prendre connais-
sance des nouvelles découvertes
dont s'enrichissait la médecine, il
entretenait des relations habituel*
les avec les hommes les plus ins-
truits dans l'art de guérir. Il fut
Tun des plus ardens propagateurs
de la vaccine dans sa patrie, et ce
fut lui qui découvrit le moyen d'a-
voir le meilleur vaccin, en indi*
quant l'époque où l'on devait le
roeueillir. M. Kluyskens n'est ar-
rêté dans ses opérations par au^
cune dilliculté, e( il en a surmonté
de très-grandes. On cite, entre au-
tres faits remarquables, dans la
Biographie de Bruxelles, le sui-
vant: «Une jeune femme de Son-
aeghem, village situé à 5 lieues
de Gand, vint, en 1812^ trouver
M. Kluyskens, et lui exposa qu'elle
portait un enfant dans son sein de-
, puis 16 mois. Après un mûr exa-
men, le docteur resta convaincu
que l'enfant était hors de la ma^-
trice, et qu'il s'était développé
4ans l'ovaire gauche, ou dans la
irompe de Failope. Il déclara donc
à la malade qu'elle ne pouvait
conserver ses jours qu'en se sou-
mettant à Topération césarienne;
KLY '
ia femme y consentit, et fat opé-
rée avec autant d'adresse que de
bonheur; l'enfant mort à terme
fut extrait, et la mère parfaite-
ment rétablie par les soins de H.
Kluyskens 3 eut , depuis cette épo-
que, 3 en fans do«t elle accoucha
très-heureusement. » M. Kluys-
kens a publié : i* V erhandeiing
over de koepokjes^ etc. Cet ouvra-
ge, imprimé sur Tinvîtation du
préfet de l'Escaut, fut distribué
gratui tendent, a* Introduction à
la pratique des accouchemens^ tra-
duit de l'anglais ^ a vol. , Gand ,
1802; 5* Annotes de littérature
médicale étrangère^ ouvrage inté-
ressant « commencé en 1809; 4''
Zoonomie, ou Lois de la vie orga-
nique , traduit de l'anglais , et
enrichi d'observations et de notes,
4 vol, grand in-S*", Gand, 1810;
5* Mémoire sur la .fièvre inflani'
matoire' typhoïde^ qui règne dans
la province de la Flandre orientale ,
in-8% Gand, 1817; 6* J^iwéJrfa-
tion sur l'ophthalmie contagieuse ,
qui règne dans quelques bâtai fions
de l* armée des Pays'^Bas, 1 vol.
in-S**, Gand, 1819. M. Kluyskens
est encore l'auteur d'un grand
nombre de discours et de mémoi-
res ; on cite particulièrement une
J>isêertalion sur l'efficacité de l'u-
sage extérieur de l'acide muriati-
que dans la gangrène d'hôpital,
KLYN (Henw-Hbrman) f poète
hollandais, naquit à Amsterdatin,
en 1775. Il fait valoir dans cette
ville une rai&nerie de sucre. Son
éducation fut toute commerciale;
mais un goût naturel l'entraîna
vers les belles -lettres et la poé-
sie. Ses essais poétiques obtinrent
du succès. Quoique son style
n'ait pas toujours toute la correc-
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KNI
Jîon désirable 9 on trouvé souvent
dans ses productions d^heureuses
inspirations , et des morceaux
pleins de verve. lia publié : r
Recueil de poésies, 2 vol., 181 5;
3* i* Astronomie, poème didacti-
que, 1809, Amsterdan^; 3° les
Passions , poëme en 6 cbants |
181 â, la Haye; 4° '« Progrès des
lumières, poëme en 2 cbants; 5*
«deux autres poèmes intitulés, L'un
Oldenbarneoeld, et l'autre C Hom-
me; 6° trois discours en prose, dont
l'un intitulé : CHomme considéré
ccmm€ un être susceptible de per^
fectibilité. Son frère Bernard Klts
est comme lui rafiineur de sucre
à Amsterdam; comme lui, il s'est
adonné à la poésie. Il a publié ,
en 1817, un recueil de poésies,
dans lequel se trouvent plusieurs
pièces remarquables , entre au-
tres , celle intitulée : Souvenirs de
ma jeunesse.
KNIAZIËAYICZ (N.), général
polonais. Né, pour ainsi dire dans
1er camps, dès que ses forces le
lui permirent, ce brave ceignit le
sabre et mania le mousquet. Il se
fit remarquer par son intrépidité
et son patriotisme lors de l'insur-
rection de 1794 contre les Russes.
Dans l'affaire de Gulkow, il eut
uh commandement sous Zajonc-
«uk; il commanda également sous
l'immortel Kosciusko, an camp
retranché près de Varsovie, et prit
part avec lui à la fameuse bataille
de Macijowice, contre les deux
armées russes réunies de Suwarow
«t de Fersen. Il serait difficile d'é-
numérer tous les brillans faits
d'armes par lesquels il se distin-
gua dans cette fatale journée. A-
près Textérmination de presque
tau!» ses compagnons d'armes, il
RNI 129
fut pris sur le champ de bataille,
l'épée à la main, et se défendant
vaillamment quoique grièvement
blessé. Enfermé pendant tout le
temps que vécut Catherine II, il ne
sortit de captivité qu'à l'avènement
de Paul I" au trône de Russie. Le
premier usage qu'il fit de sa liber-
té, fut de se rendre en France, où
il commanda en second sous le
général Dombrowskî les légions
polonaises. A la reprise de Rome
et à la conquête de Naples sous
Championnet et sous Macdonald,
il fit des prodiges de valeur. Ayant
été choisi pour commander la lé-
gion polonaise qui se forma sur le
Rhin, il ne démentit pas la haute
réputation de bravoure qu'il avait
acquise sur les champs de" bataille
dans la campagne de 1803, et con«
tribua à la victoire de Hobenlin**
den. Voyant, après la paix de Lu-
néville, que l'espoir de l'indépen-
dance de sa malheureuse patrie^
espoir qu'il avait si long-temps
nourri, n'était plus qu'une illusion,
qu'aucune puissance de l'Europe
ne consentait à réaliser, il deman-
da sa démission, ainsi que plusieurs
officiers de sa légion, et se retira à
la campagne en Pologne. Là, plein
de souvenirs glorieux, et désabusé
des espérances qui lui firent si
souvent aifronter la mort, il ne
s'occupa dans sa retraite que de la
culture de ses champs. Nouveau
Cinciunarus, les honneurs sont ve-
nus l'y rechercher, Napoléon lui
envoya, en i8o5, la décoration de
commandant de la légionTd 'hon-
neur. L'empereur Alexandre le
réintégra dans le grade de lieute-
nant-général de l'armée polonaise .
Une riche héritière, en unissant
son sort à celui du général Knia-
9
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i5o
RKI
ziewicz» a depuis contribué, plus
que tous les souverains, à réparer
envers ce brave guerrier les torts
de la fortune.
RNIGGE (Adolfhe-Fbànçois*
Faédéug, babon de), littérateur al-
lemand^naquit dans une habitation
de son père, située aux environs
de la ville de Hanovre. Ses études,
quMl termina à Goettingue, un long
se jour à la campagne et la disposi-
tion de son esprit, tournèrent toutes
ses pensées vers la philosophie,et il
visita qu^qiies cours et plusieurs
villes de FAilemagne, plutôt pour
y observer les hommes et les
mœurs que pour y chercher des
honneurs et de Féclat. Il se fixa
enfin à Bremen,et fut attachée la
collégiale de cette ville, où il mou«
rut, le 6 mai 1796 , à l'âge de 3^
ans. Le genre de ses ouvrages est
analogue aux habitudes de sa vie;
ils traitent de philosophie, de mo*
raie et de iittérature. Leur lecture
est facile et agréable; mais les
idées du baron de K^kiig^e ont peu
de profondeur. Cependant son trai-
té du Commerce des Hommes^ (li-
ber dem -Umgang mit menschen),
%mit aux qualités habituelles de
l'auteur, la grâce et la'facilité,celle
qui lui manque ordinairement, la
profondeur. Cet ouvrage a obtenu
et conserve encore un succès mé-^
rite; on l'a réimprimé plusieurs
fois^ en un ou plusieurs volumes.
Meuser, dans son dictionnaire^
parle avantageusement des ouvra-
ges de ce philosophe.
KNIGGË (Philippe -Charles,
BARON de), de la famille du précé*
dent, docteur en droit à Goettin-^
gue, exerça plusieurs emplois
dans le pays de Hanovre, et pu-
blia en làti» diiférens ouvrage
Km
isur le droit germanique, pamy
lesquels on remarque celui qui a
pour titre : Dissêrtatio inaugurm
juridica quàcaslri germanici natu^
rà et indoles eahihetMr, Goettin-
gue, 1747? ïn-4*« ^ baron Ph.
Ch. de Knigge avait été reçu che*
Palier de l'empire par l'empereur
François !•'. Il mourut en 1796,.
dans un âge asseï avancé.
KNIGHT (Ricbaid-Pathe), ri-
che pi^opriétaire et poète anglais^
naquit au sein de l'opulence, ^
reçut une excellente éducation,
dans laquelle il puisa le goût des
lettres, qu'il cultiva avec le plus
grand succès. Il a publié: i"^ No-
tice sur Us restes du culte de Pr la-
pe, existent encore à Isernia dans
le royaume de Naples, avec un
Discours sur le cuite de Priape, et
sa liaison avec la théologie mysti*-
que des anciens 1786, in-4'** Cet
ouvrage que l'auteur avait com-
posé 4ans sa jeunesse, et où la
pudeur et la décei|ce ne sont pas
toujours respectées, n'a jamais été
mis en vente^ a* Essai analytique
sur l'alphabet grec^ >70^9 in-4";
5** le Paysage, poëme didactique,
1^94, în-8"; 4" Revue du paysage,
et essai sur le pittoresque, avec des
remarques pratiques sur les orne--
mens champêtres, >795> in-8'; 5*
les Progrès de la société cit)ih,
poëme didactique, 1796, in-4'; 6*'
Recherches analytiques sur le»
principes du goût, i8o5, in-S**; 7»
Monologue sur la mort de Charles
James Fox, 1806, in-8*. Il a
aussi enrichi de divers articles, le
Journal classique,
KNIGHT (Cornélib), dame
anglaise, qui fit un long séjour en
Italie, a fait paraître: i" Dinarèas,
suite du Hassêlas da docteur Johr^<-
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KNO
son, 1790; n^MarcusFlaniinius^on
tableau de la vie privée^ politique et
militaire de f Romains ^ renfcriïiç
dans une suite de lettres d*an pa-
tricien à son aiiii, yers l'an 767 de
la fondation de Rome, 1792, a
vol. în-8*. C'est une heureuse imi-
tation du savant ouvrage de l'ab-
bé B^rthélemi. M""' Knight a fait
pour Rome, ce que ce dernier
avait fait pour la Grèce long-temps
auparavant; elle a tracé habile-
ment le tableau de l'empire et de
ses habitans sous les règnes d'Au-
guste et de Tibère. Il existe une
traduction française de cet ouvra-
ge, sous le titre de Vie privée, po'
litique et militaire des Romains. 3*
Description du Latium ou de la
Campagne de Rome, avec des vues
dessinées par l'auteur, 1 8o5,in-4*'*
KNOBELSDORF (A. F., bàbon
os), ield-maréchal prussien, che-
valier de l'ordre de l'Aigle-Noir et
de l'Aigle-Rouge, gouverneur de
Custrin , avait le titre de lieute-
nant-général lorsqu'il commanda,
au commencement de 1795, le
' corps -auxiliaire qui , à cette épo-
que, se porta ert Brabant. Cepen-
dant il n'y seconda que très- fai-
blement l'armée autrichienne.
Chargé de se rendre ensuite sur
le Rhin, la direction du blocus de
Landau lui fut confiée; mais cette
opération ne fut pas heureuse , et
Id reprise des lignes de Weissem-
bourg par les Français , le força
de l'abandonner. Il continua de
servir, sans succès remarquables,
la campagne suivante. Ce général
était âgé de 76 ans lorsqu'il mou-
rut à Berlin le 10 décembre 1799.
KNOES ( OtAus-ANûEasow ) ,
savant suédois, naquit vers le mi-
litU'du i8<^ siècle. Il obtint le'
KNO
jSi
grade de maître-ès-arts, et ensei-
gna long-temps en cette qualité à
l'université d'Upsal. Son mérité
releva à une place de professeur
au gymnase de Skara , dans la
province de Vestrogothîe ; il y
mourut le i6 février 1804. Le
professeur Knoes avait fait une
étude particulière de l'histoire lit-
téraire, et entretenait des relations
intimes avec le bibliothécaireGiœr- .
well, qui s'occupait dif même ob-
jet. Knoes a publié : i" V Histoire
de l'académie d'Upsal; a* une flis-
toire littéraire de la Vestrogotkie;
5* des Discours et des Lettres im-{
primés séparément ou consignés
dans les journaux de Giœrwell.
KNOX (John), libraire de Lon-
dres, né en Ecosse, acquit une
fortune honorable dans cette pro-
fession, et consacra une partie de
cette même fortune à des entre-
prises utiles à ses concitoyetis.
Aidé de souscriptions qu'il provo-
qua, il parvint à établir des ports
et villages pour la pêche du hareng
sur plusieurs points des côtes oc-
cidentales et septentrionales de
l'Ecosse, où le besoin s'en faisait
sentir. Ce fut dans 16 voyages, de
1764 à 1775, qu'il effectua cette
importante opération , dans la-
quelle il fut puissamment secondé
par la société Highlandaise, éta-
blie à Londres, et qui lui accorda
toute sa confiance. Knox fit con-
naître les différentes 'excursions
que son entreprise avait nécessi-
tées, dans un ouvrage intitulé :
Tour through the Highlands of
Scotland, 1786, in-8", lequel a été
traduit en français, 2 vol. in-8%
1790. Le sentiment patriotique
qui l'avait constamment dirigé lui
inspira lei désir d'entreprendre à
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ses frais , et de confier, aux meil-
leurs graveurs de Londres, une
belle. collection des sites les plus
pittoresques de l'ancienne Calé-
donien ainsi que des monumens
remarquables qui subsistent en-*
eçre. La mort ne. lui permit pas
de mettre ce projeta exécution.
Elle le surprit le i" août 1791, é-^
tant à Dalkeith, en Ecosse.
KN0X(Jean)9 capitaine de vais-
seau anglais, naquit à Edimbourg,
et mourut à Dalkeitb en 1790. Jl
a:publié une relation de la campa-,
gne du Canada, dans laquelle il a
été employé, et a donné des ren-
seignemens que Tbistorien et le
géographe pourront consulter a-
vec fruit. Cet ouvrage est écrit en
anglais : An historicai account ,
etc. (Relation historique des cam-
pagnes faites en Amérique pen-
dant les années 1757, 17^, 1760,
contenant les événemens les plus
remarquables de cette période,
notamment les deux sièges de
Québec, les ordres donnés par les
amiraux et les officiers-généraux;
la description des pays où Fauteur
a servi, celle de leurs forts et gar-
, uisons, de leur sol, de leur climat
et de leurs productions; un jour-
nal météorologique, ainsi que plu-
sieurs pièces offîcielles; le mande-
ment de révêque du Canada, les
ordres du jour des Français , et
des plans pour la défense du pays),
Londres, 1769, 2 vol. in-4".
KOBELL (f EaDiKAifi)), peintre
et graveur à l'eau-forte, naquit à
Manbeim en 1740. Destiné à la
diplomatie, il commença ses étu-
des à l'université de Heidelberg;
mais un travail sédentaire ne con-
venait pointa son imagination ac*^
tîve, 11 ne remplissait qu'impar-
iLOfi
faitement des devoirs pour lès-*
quela il avait une aversion décidée^
^ Remployait à. dessiner tous les.
momens qu'il pouvait leur déro-^
ber. Son père crut triompher de^
son penchant, en le plaçant chez
un secrétaire, de la chancellerie, .
et en rec^mmandantsurtout qu'on
le surchargeât d'écritures; mais le
goût du jeune Kobell était invin-
cible, et il l'emporta sur tous les
obstacles. Un paysage qu'il était
parvenu à peindre, et dans lequel
l'électeur de Bavière, à qui on te
présenta, reconnut le germe d'un
beau talei^t, fit enfin cesser cet état
de contrainte. Il reçut du prince
une pension, et ce t[ui valait mieux,
pour lui, la liberté de se livrer au
goût qui le dominait. Il fut bientôt
. connu chez l'étranger; et le prince,
jaloux .de posséder un artiste ha-
bile dans ses états, l'envoya à
Paris pour se perfectionner. Il y
fit un séjour de dix ans, revint»
dans. sa patrie en 1796, et fut
nommé par l'électeur, son peintre
de paysage. Des sites bien choisis,
un .coloris frais et suave, distin-
guent les tableaux de cet artiste.
Les amateurs recherchent ses des-
sins, bien qu'ils soient très- nom-
breux. Kobell joignait au talent
de peindre celui de graver. Son
burin fin et spirituel s'attachait
surtout aux scènes champêtres de-
?etite et de moyenne grandeur :
o pièces en ce genre , de l'effet
le plus agréable, composent spn
œuvre. Non moins recommanda-,
ble par ses moeurs et son caractère,
que par ses talens, il ne vit autour
de lui que des amis et des admî-.
rateurs. Il mourut en 1796. Les
deux fils qu'il a laissés , Guil-
laume et Henri, ont reproduit leSx
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KOC
Tertds et les talens qui distin-
guaient leur père.
KOBELL (N.)^peintre de paysa-
ges 9 né à Amsterdam, mourut en
18 i5,à!afleur de son âge. Des paysa-
ges et des tableaux d'animaux, ex-
posés au salon du Louvre en 1810,
iSia et 1814, lui ont fait une ré-
putation méritée. Sa manière se
rapproche de celle de Paul Potter,
qu'il avait particulièrement étU'^
diée. Une mort prématurée Ta
empêché d'atteindre la perfection
à laquelle ses talens et son appli-
cation pouvaient lui donner 1 es-
poir de prétendre.
KOCH (GHBISTOPHE4ïVMLiLVlini
bb), professeur de droit public à
Strasbourg^ écrivain distingué par
ses laborieuse» recherches, a tenté
avecquelqtt#s succès de débrouil-
ler le chaos qui enveloppe This-
tôire du moyen âge. Il naquit
d'une famille protestante, le 9
mai 1737, à BouxwiIler« dans une
partie de TAlsaoe qui appartenait
alo)r6 au landgrave de Hesse-
Darmstadt. Son père était con-
seiller et membre de la chainbre
des finances de ce prince. Le jeu«
ne Koch reçut ses premières ins-
tructions dans l'excellente école
de la petite ville où il était né, et
entra, en 1760, à l'université pro-
testante deStrasbourg,oû il acheva
ses études. Il s'attacha principa-
lement à celle du droit, et acquit
les connaissances lés plus éten-
dues dans cette partie, auxquelles
il joignit bientôt l'art particulier
de déchiffrer et de juger les an-
ciennes chartes. Bavait pour maî-
tre le célèbre Schœpflin,qui, ayant
recûmiu tout le mérite de son élè-
ve, en fit son ami, et l'associa, au
bout dç. quelques années, u sestra-
KOC
i53
vaux. L'élëve se trouva bientôt ^n
état de (continuer après son maître
l'espèce d'école politique que le
professeur Schcepflin avait fondée
à Strasbourg, et à laquelle «a
haute réputation fit accourir de
toutes parts des jeunes gens appar-
tenant aux preniières fiimiiles <fe
l'Europe. C'est de cette école dont
K.och devint fe chef, après la mort
de Sehœpflin , arrivée en 1771,
que sortirent depuis un grand
nombre de ministres et d'hommes
d'état. La réputation de Koeh s'é-
tendit encore en 1761, par la pu-
blication de son Commentatio de
collûthne éignitatum et bénéficia^
rum eccUsiàsticorum in hnperio rù-
mana germanico, opuscule qéi fut
le prélude du Commentaire sur la
sanction pragmatique germanique,
qui ne fut publiée qu'en 1*789. En
1763, il reçut les grades académi-
ques, et vint À Parisj où les savans
les plus distingués l'accueillirent
honorablement. Il passa un an
dans cette capitale , oà il recueil-
lit des matériaux précieux pour la
continuation de VHistoria Za^in-
go^Badensisy dont le premier vo-
lume seulement avait été rédigé
par Schœphflin, bien que l'ouvra-
ge entier ait été publié depuis
sous le nom de ce savant. Ce
dernier ayant, lorsqu'il mourut,
laissé son cabinet, d'antiquité et
sa riche bibliothèque à la ville de
Strasbourg, à condition que' Koch
en serait nomm&conservateur, ce
vœu i\it rempli et Koch, nommé
professeur, Tut dès lors autorisé^
à ouvrir des cours. Il refusa, en
1 779, la chaire de droit public ger-
manique que lui offrit le gouver-
nement d'Hanovre, à l'université
4e Ctoettingue. En 1780, il reçût
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i34
1.0C
de Tempereur Joseph II le titre
de cheTalier de l'empire* et peu
de temps après, il obtint à Stras-
bourg la chaire de droit public,
qu'il remplit jusqu'à ce que Funi-
versîté de cette Tille cessa d'exis-
ter. Député à Paris en 1 789 par
les protestans d'Abace, il sollici-
ta près de l'assemblée constituante
le maintien de leurs droits civils
et religieux, en rappelant les trai-
tés sur lesquels ils étaient fondés.
11 obtint la sanction de ces droits
par le décret du 17 août 1790,
qui déclara, que les biens ecclé-^
siastiques protestans ne faisaient
point partie des biens mis à la
disposition de la nation par le
déci^et du ]*'* novembre 1790»
Peu de temps après, le cri dd
guerre qui, en appelant aux armes
une jeunesse belliqueuse, renle«<
Tait aux études. Tint interrompre
une carrière où Koch s'était illus^
tré« (Appelé dès lors à rendre à
son pays des serTices d'un autre
genre, il se Toua tout entier aux
affaires publiques, et ftit nommé,
par le département du Bas-Rhin,
député à l'assemblée législative.
Là, il se montra partisan de la
monarchie constitutionnelle, et
s'opposa aux hommes dont le but
éTident était de reoTerser le trône
pour établir l'anarchie. Nommé
président du comité diplomatique,
il employa tous ses moyens pour
conserver la paix, et dans un rap-
port qu'il fît au mois de mar»
1 793, il aTanpa que la déclaration
de guerre à l'Autriche annonçait
de grands malheurs. Aptes la
joumée^du 10 août, il écrivit aux
autorités constituées de son dé-
partoment pour exprimer son op-
position personnelle sur les mesu-
KOC
re»qui avaient préparé et qui mi*
virent cette journée. Il espérait a-
lors que ces autorités partage-
raient ses sentimens, et que la
France entière se déclarerait con-
tre les violences de la révolution^
Mais cet espoir fut complètement
déçu,et le vo&u hautement exprimé
de Koch attira sur lui le ressenti-»
ment du parti vainqueur, qui le fit
incarcérer. Il ne recouvra la li-
berté qu'après une captivité de 1 1
mois , et lorsque Robespierre, et
ses complices eurent été anéan^*
tis. Ses concitoyens ne tardèrent
pas à lui donaer une nouvelle
marque de leur confiance en l'ap-
pelant au directoire du départe<^
ment. Il défendit constamment
les intérêts de ses administrés
pendant le cours de sesfonctions^
qu'il se hâta de quitter le plus. tôt
qu'il lui fut possible, pour se li-»
vrer: de nouveau à ses travawt
littéraires. . Il s'en occupait avec
fruit depuis 6 ans^ lorsque le se-*
natus-consulte du mois de mars
iSod le nomma membre du tri*
bunat. Il n'accepta cette place
que dans l'espoir d'être encore
utile à ses compatriotes, et notam-»
ment à ceux qui professaient le
même culte que lui. Il eut ea ef*
fet une grande part à la nouvelle
organisation de ce culte, et au ré*
tablissement de l'académie pro-
testante de Strasbourg. Après la
suppression du tribunal, il refusa
d'occuper de nouvdiles places et
retourna au sein de sa famille. Le
gouvernement lui fit, sans qu'il
l'eût sollicité, une pension de re-
traite de 3,000 francs. Le titre
de recteur de l'uni versitéide Stras-»
bourg lui fut déféré en 18 10 par
le grand-maître de Tunivecsité de
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France. M« Koch termina son bono*
rable carrière le 35 octobre 181 5.
Indépeiidamment des ouvrages
de Koeh déjÀ mentionnés dans cet
article on cite les suivans : 1* Ta-»
bies généalogiques des mtUsons sou-
veraines de C Europe, Strasbourg,
178a, 1 ToL in-4*; a" Abrégé de
l'fiisMre des traités de paix entre
les puissances de V Europe, depuis
le traité de Westpkaiie^, Bâle,
, 179^9 4 ▼ol. in^8«; 5" Tableau des,
révolutions de t Europe depuis le
bouleversement de l* empare romain
en Occident jusqu'à nos jours f
orné de tables généalogiques et de
cartes géographiques, Bâley iSoa,
Paris, 1813*1814^ 4 vol. in-8; 4»
TMe des, traités entre la France
et les paisêances étrangères, depuis
la paiûPde fV estphalie jmqn^ à nos
jours^ suivie d'un recueil de traités
et actes diplomatiques qui n'ont pas
va le jour ^ Bâle, 180a, a toI.^ in-
8**. &ooh, dit un de ses biotgra*'
phes, possédait une sagacité peu
comttittne, une * grande pureté
d*âme, une pa^ence à toute é-
preuve et un calme inuiârtorba-
blc. .
&Œ€HLIN (JâCQmn)^ député
par le département dn Haut-Rhin
à la chambre des dé{>utés,membre
de la légion -«dliaiioettr, est né à
Mulhouse. Son grand*-père, Sa*
mue! Keechlin, fonda, en 174^9
dans cette TÎllej k première ma-*
nufacture d'indiennes connue, q«i
depuis a reps^une si grande ex*
tension, parles soins de ses petits^
fils. Ce fut dans cette falnrique que
feo M. Obeiimnip acquit les con-
naissances qui <topuia l'ont mis à
même'de formeff na èteblissement
par^l à Jouj, et qui ont rendu
son. ttotti célâïre dans ies fastes de
KOEl
135
l'industrie nationale. Peu de temps
après la révolution de 1789, le
gouvernement français ayant ré-
tiré à la petite république de Mul-
house le privilège* qu'elle avait
d'introduire en France ses pro-
duits industriels, M. K.œchKn, pè-
re du député actuel, transporta
son vaste établissement dans l'in-
térieur; mais à peine Mulhouse
fut-il réuni à la France, que MM.
Kœchlin frères y établirent de nou-
veau le même genre d'industrie.
Sous leur habile gestion, cette ma*
nufacture a prospéré ; elle est de-
venue une des plus considérables.
du royaume, et eUe occupait, 'û
y a peu de temps encore (i8a5) ,
plus de 6,000 ouvriers. Lors de
l'exposition de 1819, le jury, char-
gé de juger les produits de l'in*^
dustrie nationale , après avoir dé-
cerné la médaille d'or aux^frères
Kœchlin^ a demandé au gouver-
nement et a obtenu de lui la croix
de la légioni-d'honneur pour un
des frênes de M. Jacques Kœchlin,
ce dernier se trouvant déjà depuis
long-temps membre de la légion.
Jusqu'en rannée 181 3, M. Jacques
Kœchlfn n'était guère connu que
par ses grandes entreprises indua-
trielles et sa bienfaisance; il était
considéré comme un père par ses
nombreux ouvriers. Il avait fon-
dé et largement doté un institut
pour les orphelins dans sa ville na*
tttie. A cette époque, l'estime de
ses condtoyens, celle des fone^
tionnaires supérieurs du dépar-
tement, l'appelèrent à la mairie de
Mulhouse.. Son intégrité dans
l'exerdce de 9e» fonctions, était
«généralement reeonaoe; mais sa
conduite ferme et énergique en
1814, lui valut de plus l'hefi-.
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1%
EŒ
neur d'être destitué par les.eh^
des armées étrangères lors de leur
première invasion en France.
Réintégré sous le ministère de M.
Decazes , il fut destitué de nouveau
à l'époque de la loi électorale du
29 juin i8ao, et huit jours avant
les élections du collège du dépar-
tement du Haut^Hhin. Il n'en tut
pas moins Qomimé à la presque una^
nimité de ce collège, député à la
seconde chambre. Sa conduite
pendant cette session est connue
de, la France entière. Réélu ea
182a parle même collège électo-
ral, M. Kœchlinfut chargé de pré-
senter à la chambre une pétition
de i3a électeurs, demandant une
enquête judiciaire sur la prome-
nade militaire de deux esca<)rons
de cavalerie dans le département
du Haut* Rhin, qui n'eut pour ré-
sultat définitif qne l'aiTestatio^
ducolonel Garonét du sieur Roger.
La pétition déposée par M. Kœ-
chlin n'ayant point été prise en
considération, et loi-même n'ayant
pu la soutenir à la tribune, il crut
alors de son devoir de Caire impri-
mer, sous sa responsabilité per-
sonnelle, une relation de tout ce
qui s'était passé à cette époque
dans le département qui l'avait
nommé et qu'il représentait. L'é-
crit de M: Kœchlin a été depuis
ssMsi; et lui-même, absent, a été
condamné par défaut à 5,ooo
francs d'amende et à un an de pri-
son. Il vient de faire opposition à
ce jugement. Chéri de tous, ceux
qui ont le bonheur de le connaî-
tre particulièrement, M. Kœchlin
est révéré dans son département
par la masse des citayens. Le jour
de sa nomination à la chambre des
députés fut un jour d'allégresse
KŒ
générale à Mulhouse, et tous les
habitans illuminèrent spontané,-;
ment leurs maisons.
KGËHLËR ( jEiV-BBR2(Aap ) f
naquit à Lubeck en 174^9 ^^ ^^^'
1757 il publia une dissertatioa
latine sur VHymén^e et Talassionp.
divinités qui présidaient aux ma-
riages chei les Grecs et chez les
Romains. Cette production fit con-
cevoir une opinion favorable de ce
jeune homme, âgé alors de 17 ans,
et lui mérita des encouragemens.
Kœhler fui nommé» en 1766, pro-
fesseur d'histoire et de philosophie
dans l'université de ILiel; il publia
alors un prograoune fort intéres-
sant sur une nouvelle édition
d'Hésiède, pour laquelle il avait
fait des recherches immenses et
consulté toutes les variantes des
manuscrits de Paris , qu'il avait
coUationnés* Plusieurs écrits de
M. Kœhler restèrent long-temps
inconnus. Mais M. Wolf vient
d^aononcer qu'il est possesseur de
ces manuscrits» et qu'il se propose
d'en faire usage. £q 1765^ Kœhler
publia de^ remarques détachées
sur Dion Chtysostàme, et en 1767,
des notes et des observations sur
Théâcritejdont les savans ont porté
un jugement favorable. Kœhler
était instruit dans la littérature o^
rieatale. Aussi, à la fin de so»
livre sur Tkéocrite, plaça-t-il un
essai de corrections sur les.éori-
vains arabes. On a de lui : Feri-*
similitimjwris spuitmn, en 1771;
une édition des Imtiiutes de Jus-
tinien, d'après celle' de Cujas, a-
vec des notes, en 1772^; et deux,
livres, Interpretationum et Emeh-
datiûnum Jurisramsni, en 1793 .:
tous ouvrages qui prouvent qu'il
s'occupa beaucoup de la jurispcU'*
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ienceancleane. Néanmotos, il ne
perdait pas de yue les lettres
grecques; il avait publié, en 1 7^8,
une traduction allemande de TZ-
phigénie en AuUde, d'Euripide,
accompagnée de remarques criti-
ques. Il occupa, dépuis 1781 jus-
qu'à 1786, une chaire de grec et
de langues orientales à Kœnigs-
berg. €'est dans cet intervalle
. qu'il publia ses Observationes crU
tieœ ad EecUsiastm cafHit uitimam,
1781 , réimprimées avec des cor-
rections en 1^83, în-4°« ^^ savant,
connu par des ouvrages estimés,
et qui avait fourni de bons articles
à différens recueils périodiques,
passa les dernières années de. sa
vie dans un état voisin de l'indi-
gence; il mourut le 5 avril 1809.
&ŒKNËK (TBioTOEE), naquit
à Dresde, en 1788. Qàs l'enfance
il s'annonça , comme poète par
une imagination ardente. Schil-
ler, intimement lié avec son pè^
re, conseiller du gouvernement
saxon, sut démêler les disposi*
tiens du jeune homme pour la
littérature,. et se lit un plaisir de
les cultiver. En 1811 , il acheva
ses études à LéipsickC II reçut
bientôt une défense formelle de
fréquenter aucune des universi-
tés de la Saxe, parce qu'enthou-
siaste de l'indépendance germa-
nique, il mettait tout en œuvre
pour propager une doctrine que
son gouvernement ne professait
pas. U se retira à Vienne, et, a-
baoéénnant ses idées politiques ,
il se mît à travailler pour le
théâtre» Ses pièces eur^it un bril*
laot succès, et k firent recher-
cher dalij» les meilleures sociétés.
Il leur dut encore la place de se-
crétaire de la régie' du théâtre de
la cour, avec un traitement de
a,ooo florins. Parmi les pièces
qui établirerM: sa réputation, on
distingue particulièrement Toni
et Zriny, drames en 5 actes. Après
la retraite de Moscou, les affaires
de l'Allemagne commençant à
changer de fnce, Koerner sentit
son courage s'enflammer. Rien ne
put le retenir à Vienne, ni l'a-
mour, ni son goût décidé pour les
lettres, ni l'existence la plus heu-
reuse. Jl fit le voyage de Bres-
lau pour s'enrôler, comme sim-
ple soldat, dans le coq>s prussien
des chasseurs achevai de LutKOW.
Il dut à sa valeur dans le combat
de Lutzen le grade de spus-ofli-
cier. Son corps étant tombé en-
suite dans une embuscade , il fut
grièvement blessé; il s'échappa
néanmoins à travers les bois, et y
resta toute la nuit sans secours.
Ce ne fut que le lendemain au
matin que des paysans, l'ayant
r^icontré , l'enlevèrent et le ca-
chèrent chez eux jusqu'à sa con-
valescence. Les lettres le con-
, solèrent de cette retraite forcée ;
il en charma les ennuis, en com-
posant des chants belliqueux. Il
quitta son asile le plus tôt possi*
ble , et, à la faveur d'un déguise-
ment, il regagna l'armée pruB»
siende. A l'affaire du 8 octobre, il
se distingua.de nouveau, et Jut
nommé lieutenant sur le champ
de bataille. Mais il termina bien-
tôt 8^ glorieuse carrière; la mort
vint l'arrêter le 18 dans les plai-
nes de Léipsick , n'ayant pas en-
core a5 ans. La noblesse et l'éner*
gie distinguent toutes ses produc-
tions. Nouveau Tyrtée, ses chants
ne respirent que Taniour de la
gloire et.de la patrie. Le recueil de
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^38
KOi
se9 poésies a été publié à Vienne
en 18145 sous le titre de /a Lyre
4tr£pée.
KOLLëR , général autrichien ^
fur un des commissaires chargés
de conduire, en 18149 Napoléon
à l'île d'Ëlbe , et reippUt honora-
blement cette mission. Il sot a?ec
adresse et fermeté soustraire l'em*^
pereur aux dangers qui le mena«-
cèrent dans le midi de la France ,
"où plusieurs attroupemens ayatent
été formés dans les villes qu'il
derait traverser. A Aix et à^rgon ,
le général Koller reyêtit Napoléon
de son uniforteé d'ofiicier-géné-
rai autrichien , et parvint ainsi à
le faire passer sans insulte à tra-^
vers la plus vile populace a*
.meutée, et qui manifestait dé}à
les intentions les plus hostiles.
Napoléon lui exprima sa recon-
naissance lors de son arrivée à
Tile d'Ëlbe. Pendant la traversée^
après lui avoir témoigné le désa-*
grément d'avoir eu pendant tout
le voyage des témoins incommo-
des dé sa conduite , il afouta avec
une sorte d'abandon : « Quant à
» VOUS) général, je me suis mon*
n tré tout nu ; mais dites-moi fran-
«chement si vous ne croyez pas
n que toutes ces scènes scandaleu-
»ses ont été sourdement excitées
» par le gouvernement provisoire,
»qui voulait me faire assassiner
» parla populace. »Xe général Kot-
1er lui répondit : «Qu'il était per>
»suadé que le gouvernement fran-
9 cm ne se serait pas permis une
» conduite si contraire aux vues des
» puissances alliées. » Ces rensei-
gnemens sont consignés dans une
relation de ce voyage, qui parut
Tannée suivaiute. Pendant les dix
)our9 que le général Koller resta
ROL
à l'âe d'Elbe,, il gagna de plus ea
plus la confiance de Napoléon «
M. Koller lui ayant un jour répé-
ta plusieurs fois : « Votre majesté
»a tort, » Napoléon lui dit: «Est-
»ce ainsi que vous parles à votre
» empereur ? » .— a Notre souve-
n'rain, répliqua le général, trou-
avérait très-mauvais que ses ser-
» viteurs ne luj dissent pas toujours
«la vérité. » — « En ce cas, re-
«prit l'empereur, votre maître est
«bien mieux servi que je ne l'ai
«jamais été. « Avant de quitter
l'île d'Elbe, le général Koller, qui
avait fait venir un navire de Gè**
nés, chargé par Napoléon de con*-
dure avec cette ville une convenu
tion de commerce, s'acquit de
cette dernière mission avec au-
tant de promptitude que d'à van*
tage pour les intérêts de l'île et de
son nouveau souverain.
KOLLI (iB BARON db), Piémon-
tais, avait pns un vif intérêt à la
cause du prince des Asturîes ^
qui, après avoir détrôné le roi son
père , se trouvait Itû-même privé
de la couronne, et détenu en Fran*
ce au château de Valençay. Le
baron de KoUi était *en Angleter-
re en 1810. Il concerta, avec le
ministère anglais , le plan de dé*
livrer le prinee ( aujourd'hui Fer-
dinand VII ) et les autres ia«<
fans espagnols. Le baron de KdI-
li avait reçu des pleins-pouvoirs,
et des instructions particuliëras
du marquis de Weilesley. Son
projet était d'enlever les lan-
ces , de les amener sur la côte dft
France , où ils auraient trouvé^
pour les recevoir, une escadre
anglaise commandée par l'amiral
Coekburn» Il quitta Londres A cet
effet , et Tint à Paris poor yprè-
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K.OL
par«r ses oioyeDs» et de lâse renv
dre â Yalençaj9 lieu de la résii*
deoce des princes d 'Espagne. Il
touchait au moment de l'exécu-
tien, lorsque par une imprudence
son plan fut découvert. Le ^4
mars, le ministre de la police 9
Foucfaé, instruit de ses desseinc,
le ût arrêter et conduire devant
lui. Le baron deKoili a depuis dé-^
claré cpie ce ministre lui proposa
de changer de rôle, et de s'intro-
duire auprès des princes , mais de
les trahir en les engageant à faire
um fausse démarche , dont ib ser-
raient ensuite devenus les TÎctimes.
M. de Kolli rejeta, comme il le dit
encore, cette indigne proposition,
et fut enfermé dans le château de
Yincennes , dont il ne sortît qu 'au-
près le retour du roi, en avril
18 14* Ce qu'il y a de certain,
c'est qu'un autre individu, por-
tenr des lettres de créance qu'on
avait enlevées à Kolli, et ayant
beaucoup de ressemblance avec
lui, fut présenté à Ferdinand, qui,
r^outant quelque piège, ne vou-
lut poîtttj'accueillir, et s'opposa
à ce qu'il fût introduit auprès de
ses frères don Antonio et don.
Carlos. Ferdinand se hâta même
de dénoncercet individu , et de
faire part au commandant du
château, M. Berthémî, des propo-
sitions qui lui avaient été faîtes ,
afin de ne pa^ laisser croire un
aeiid instant qu'il voulût se |irêter
à un plan d'évasion. JMjpiposteur
fut renvoyé, et le vfiPtolli, dès
qu'il eut recouvré sa liberté, se
hâta de recueillir et de publier
les pièces relatives à sa mission,
afin d'éclairer les souverains sur
hi pureté . de ses intentions. Mai»
B«àgi)è tous ses effcMrts, on assure
tOL
i3»
qu'il ne put fanials obtenir la res*
titution des dtamans saisis sur lui
lors de son arrestation. ' ' '
KOLONTAY ( Hbhbi ) , vice-
chancelier polonais, naquit danft
le ]^Edatinat de Cracovie, d'une
famille noble , mais peu riche ;
ses parens le destinaient à l'état
ecclésiastique. Après avoir fait
ses études à Eeme , et suivj la
carrière des lettres , il devint recf
teur de l'université de Gracovie.
Il s'occupa 19 ans de l'éducation
publique, et en 1788, la diète
de Pologne l'appela dans son sein»
C'etst alors qu'un champ plus en-
tendu s'ouvrit à son ambidon et
à ses connaissances. Cette assem»
blée avait de grands objets en vue^
elle méditait des lois importantes^
pour le bonheur de la patrie , elle
voulait une (x>nstitution qui ren-
dit le gouvernement de la Polo^
gne plus stable. Kolontay la ser-<
vit sous ceis deux rapports; A
publia différens écrits p(^r dispo-^
ser l'opinion aux change mens qui
se préparaient^ et fut un des prin--
cipaux rédacteurs de la constitn-^
tion du 5 mai 1791. La place de'
vice -chancelier de la couronne
récompensa al6rs son zèle et ses
services ; mais la constitution
ayant été renversée par les armea
rnsses en 1792 , il perdit son rang
et seç titres, et fut obligé de pren«*
dre la fuite. Il se retira à Dresde
avec son ami le comte Ignace Po--
tocki. Sur la fin de i^^^ ^^^
soiusko l'instruisît qu'unekisup-
rection était prête à édater en*
Pologne; et bientôt après les in-
surgés ayant obtenu des succès-
au combat de Wraclawice, Ko^
lontay prit place au conseil na-
tional, et fut chargé de diriger leSir
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c4o
K^OM.
finances. Le parti russe ou tojji^
liste qui le détestait « lui repro^
chait de Tinflexibilité dans le ca«
ractère , de ia dureté dans ■ les
manières et de l'exaltation dans
les principes ; il Faccusait surtout
de servir la cause du peuple aux
dépens des nobles, et de jouer,
dans son pays, le rôle 4e Eobes-
pierre. Toutes ces plaintes se pro-
pageaient secrètement ; mais câ-
pres la perte de la bataille de
MauJQwice et la prise de Koscius-
ko, les ennemis de Koloi^tay ne
gardèrent plus aucune mesure :
ils Taccusèrent ouvertement d'a-
voir voulu faire égorger le roi , sa
famille, ses partisans et les pri-
sonniers russes, afin que, l'alro-
cité de pareils crimes ôtant tout
espoir de pardon , le peuple ainsi
qpe l'armée vissent la nécessité de
sa défendre jusqu'à la dernière
extrémité. Kolontaj se réfugia en
Gallieie, mais il y fut arrêté et
renfermé à Olmutz. Il ne dut sa
liberté qu'à Alexandre I** 5 qui la
demanda et l'obtint^ à son avéne-
Bffient au trône. Depuis cette épo-
que, Kolontay est resté étranger
aux affaires publiques.
KOMARZËWS&I (Jejlk-Bàp-
tiste) , ancien lieutenant des ar-
mées du roi et de la république
de Pologne, cbevalier de pluueurs
ordres , membre des sociétés
royale de Londres et littéraire
de Varsovie, etc., naquit à Yarso*
vie 9 d'une famille noble, mais
pauvre. Komarzewfè.i (on doit
prononcer ELomigeski ) reçut une
très-bonne éducation, et, protégé
par un des ministres du roi Stanis-
las-Auguste, il eut rhonneur d'ê-
tre présenté à ee prince , qui l'ao-
cueillit avec bontés lui confia bien*
ILOtt
tôt plusieurs missions importan*-
tes près des cours de Russie, d'Al-
lemagne et de Gonstantinople-4
et^ ayant eu à se louer de son zèle>
de son intelligence et de sa fidéli-
té , le . récompensa successive-
ment, en le décorant de l'ordre de
l'Aigle-Blanc de Pologne, en le fai-
sant chef de& bureaux de la guer-
re, en le nonomaot lieutenant-gé-
néral de ses armées et son- premier
aide-de-caxnp, enfin en lui donn
nantl'^ntendance-générale des mi-
nes^ dont une à titre de propriété.
Komarzewski fut constamment dé^
voué à «on roi et à sa patrie , dont
il défendit l'indépendance dans le
conseil et à Tarmée. Le partage
de cette illustre Pologne devenant
inévitable, le roi ordonna au gé-
néral Komarzewski , auquel il a-
vait accordé k plus tendre ami-
tié, de s'éloigner d'une patrie qui
allait passer sous une dominatioa
étrangère. iLomarzewski obéit, et
se rendit en Russie , où l'impéra^
trice Catherine II l'avait appelé ,.
et où elle voulut lui confier les
fonctions les plus honorables* Le>
général Komarzewski refusa les.
offres de cette princesse, et n'ac-
cepta de toutes ses bontés que l'or*
dre de 5aint^Alexandre Newsky»
Paul I*', le pacifique successeur
de la conquérante Catherine >
Paul I*' qui, honorant le malheur
de Stanislas- Auguste , lui av^ât
notifié son avènement au trône ,
en le qualM^lt de roi $ malgré son
aldication^^u, deux années après^
avait décoré de la couronne roya«
le la dépouille mortelle de son an-
cien ami 9 et accompagné sou cor-
tège funèbre avec les marques
d'une sincère douleur, Paul P'
réitéra des offres d^autant plus ao*«
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&0M
œpUbles / alors ^ que la double
cause de L'attachement de Ko*
marzewski ne subsistait plus; il
pouTait, sans trahir ses sermons ^
s'attacher à un nouyeau maître;
mais 'il était Polonais, et il resta
attaché à son réi, quoiq^il eut
cessé d'exister, età sapatrie,quoî-
^c[u'eUe se trouTât rayée du nom*
hre des nations. Eloigné de la
terre natale, sans patrie, sans fa--
miUe, Komarzewski reprend ses
anciens travaux, et rentre dans le
domaine des sciences , qu'il ataît
momentanément quitté. Il fut re-
çu à l'unanimité membre de la
société royale de Londres, et pro-
clamé , d'enthousiasme , membre
de la société littéraire de Yarso-
TÎe. . Stanislas Auguste arait or-
d<mné que MM. de Perthes , colo-
nel-géographe de S. M. ., et Ko-
marzewskî^ général employé près
delà personne du roi, dresseraient,
d'après la grande carte topogra-
- phiqoé inédite de Pologne, et la
> lerée des plans de tous^ les can*
tons, une carte, qui pix)eurerait
aux Toyageiirs,.aux militaires et
aux hommes d'état les renseigne-
mens les plus essentiels sur le ter-
ritoire polonais. €e trayail eut
lieu ; des circonstances en empê-
chèrent la mise au jour; mais en-
fin il parut à Paris , en 1809^ par
les soins de Komanewski, lequel,
après ayoîr parcouru l'Italie, l' Anr
gleterre , plusieurs régions du
Nord , s'était JSxé pour toujours
dans , la capitale de la France. Le
Moniteur fit un éloge mérité de ce
trayail; il dit que : « La carte hy-
^drpgraphique de Pologne e^i la
9 meilleure que l'homme d'état ,
« le militaire , le . géographe ou le
» voyageur puissent consulter sur
K0M
141
» la constitution physique de la Ko-
»logne. 9 Komarzewski composa
et exécuta seul un instrument à
l'usage des mines, qu'il nomma
gruphomètre souterrain, et qui me*
sure en même temps et invaria--
blement la direction, l'inclinaison
et la distance. Lardasse des scien->
ces physiques et mathématiques de
l'institut ayant chargé des commis*
saires de faire un rapport sur cet
instrument, les commissaires s 'ex^
primèrent ainsi dans leltr rapport :
«le conseil des mines de France
» se proposait depuis long^t^mps
ode chasser la boussole des tra-
»yaux des mines; des ingénieurs
»ont déjà projeté et dessiné un
» graphomètre qui paraît très-pro-
« pre à atteindre ce but ; mais il
» n'est pas encore exécuté. M.
nKomàrtewski a hnag^né son gra-
nphomètre souterrain; il consiiste
».en une plaque circulaire que l'on
"9 placejsolidement, et dans une po-
»sition horizontale, par le moyen
vd'un niveau à bulle d'air cylin-
ndrique. Cette plaque en plate-
» forme est divisée sur son timbre
j>en degrés, et en même. temps en
» heures, suivant la méthode des
j» mineurs; sur cette plaque repose
«une alidade mobile circulaire-
» ment , qui sert à indiquer les de-
»grés, et par conséquent les di-
» rectîons ; cette alidade est sur-
» montée d'une autre plaque ver-
» ticale , à laquelle elle est solide-
»ment û^e; cette plaque verti-
» cale est tronquée par sa partie in-
»férieur.e, et sa forme représente
»les deux tiers d'un cercle; elle
y»nëî divisée en lao degrés de cha-
» que côté ; elle sert , à l'aide de
ndeux alid0des garnies de cro-
)» chets, à indiquer les angles d'tnr
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i4i vjou
» clioaison. » Après aToir établi la
supériorité da graphomètre sou-
terrain sur la boussole, et avoir
démontré rapplîeatioQ du pre-
mier, les commissaires terminent
ainsi : « Nous pensons que le gra-
K pbomètre souterrain bien exécu-
» té, et après y avoir apporté quel-
»ques periectionnemens , pourra
. v remplacer avantageusement les
' » anciens instrumens en usage dans
j»ies mines, sans en ^voîr les in-
» convéniefts, «t qu'il est à désirer
nque ce savant le fasse graver,
»^n qull puisse être -exécuté par
«les artistes français et introduit
9 dans nos mines» . Au bas du rap-
port est l'adoption par la classe
des conclusions des commissaires.
Encouragé par ce rapport, l'au-
teur du graphomètre souterrain a
réalisé le vœu de l'institut, et l'ins-
trument perfectionné a paru en
i8o5. Par la mise au jour de- ces
deux ouvrages, Komarzevr^i s'é-
tait avantageusement fait conirâî-
tre , et ne pouvait qu'espérer du
succès d'un travail qu'il méditait
depuis long-temps, et publia sous
le titre modeste de Coup^tfœii ra^
. pide sur les causes réelks de la
décadence de la Pologne (Paris,
1 vol. in-8", 1,806). Les bases de
ce travail tendent à prouver que
la Pologne, jadis édifice colossal ,
^ a eu ses /ondemens sapés dès le
14* siècle ; que dians le 16* , on en
arracha les plu» fortes colonnes,
et que depuis ce temps les lois qui
devaient le raffermir le précipi-
tèrent vers sa ruine : ces lois tar-
dives amenèrent l'anarchie, qui
bientôt livra à toutes les horreurs
de l'ambition , de la haine , de la
'discorde, un pays immense, fer-
tile et peuplé, mais -dénué de dé-
ROM
fense, parce qu'une armée sur pied
et des places fof tes étaient cen-
sées préjudiciables à la liberté.
Le travail entier tend à prouver
que le roi n'était ni faible , ni là*-
che; que la nation n'est ni fou-
gueuse , ni barbare , ni sauvage.
Après avoir parcouru èes divers
siècles de la Pologne en observa-
teur qui est digne d'écrire l'his-
toire de son pays, après avoir
semé au milieu de sa narration des
idées et des observations impor-
tantes , après avoir discuté et. ap-
précié les faits, après avoir distri-
bué, avec la même équité, aux
souverains , aux peuples et à tous
ceux qui ont figuré dans les affîiî-
res publiques, l'éloge et le blâme,
il prouve que les désastres de la
Pologne ne proriennent que des
système» d'un petit nombre d'o-
lygarques qui, j$our se faire des
partisans, employaient tantôt le
poids des richesses, tantôt les res-
sorts de la crainte -ou de Fespé-
ranoo, et qui, avec l'apparence
d'un zèle ardent à servir l'état , ne
cherchaient au fond qu'à satisfaire
leurs passions. Un éloge touchant
du monarque auquel Komarzew-
ski avait consacré toutes ses affec-
tions,terminenoblement cet ouvra-
ge. ^ la connaissance approfondie
des mathématiques, aux scfences
moins difficiles de la minéralogie
et de l'hydraulique, à sept langues
qu'il possédait, parlait et écrivait
par principes , Romarzewskî joi-
gnait plusieurs arts d'agrénient,
tels , entre autres , que le dessin
et la musique ; il leur dut quel-
ques motnens de tranquillité dans
ses longues infortunes. C'est à Pa-
ris, en 1810, à l'âge de 66 ans,
que Komarsewski termina sa car-
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KON
tière, égalemeat regretta de ses
anciens et de ses nouyeaux coin'*'
patriotes. M. Basot, au nom de
plusieurs sociétés de bienfaisance 9
dont Komarzewski faisait partie ,
prononça sur sa tombe son élogs
funèbre^ qui fat imprimé en 18 lo,
et réimprimé en i8i4-
KONING (Jacques), commis-
greffier au tribunal de 1'' instan-
ce à Amsterdam 9 s'est distingué
dans la carrière littéraire par un
MémoiresurI* invention defimpri^
merie, que la société des sciences
à Harlem trouva digne d'être
couronné, en 1^16. Le but de ce
mémoire est de résoudre en fa-
veur de Harlem, \a contestation
encore indécise entre cette der-
nière TiUe et celle de Mayence, sur
rinvention de rimprimerie, que
M. Koning attribue à Laurent
Coster, fils de Jean de Harlem.
Cependant, d'après les rechercher
de l'auteur, faites dans les archi-
Tes des églises de Harlem, il nyoue
qu'il n'a pas pu retrouver le nom
de.Laurept, fils de Jean sacristain
(€(teter) que récrirain Junius,
dans son ouvrage Batavia, publié
en i588, avait le premier cité
comme l'inventeur de l'art d'im*
primer avec des caractères mobi*
les. Le savant Gérard Meerman,
dans ses Annales iypographicœ,
et plusieurs autres écrivains hol-
landais^ soutiennent la même opi-
nion, qui a toujours été combat-
tue par les sâvans des autres pays
et que \ le méikioire de Koning,
quoiique couronné par la société
de Harlem, est loin de prouver
d'une manière convaincante. La
ffuscription des premiers livres
sortis des presses de Mayenee, et
les témoignages de /tous les écri-
KON
145
vains contemporains attribuant
l'honneur de Finvention de Tim*
primerie à Guttemberg, Fust et
Schœfifer, qui ont travaillé dans
cette ville, établissent avec plus
d'évidence que Mayenee a des
droits mieux fondés que Harlem
à 1 honneur d'une dfcs découverte;»
les plus utiles à l'humanité.
KONIRENBDRG (Jean), pro-
fesseur de théologie au collège
des protestans-rémontransd'Ams*
terdam, avant la révolution de
1 795. Il devint, en 1 798, membre
de la convention nationale de la
république Batave^ et fit partie de
la commission chargée de la ré-
daction d'une nouvelle constitu-
tion. Pendant le temps qu'il passa
dans cette assemblée, il restaattu-
ché au parti des patriotes; mais il
sortit de la carrière politique pour
retourner à sa chaire 4Bt à ses tra-
vaux littéraires. Indépendamment
des discours qu'il prononça dans
des occasions plus ou moins re-
marquables, oa a de lui : i** M^-
moire stçr ta banque tf Amsterdam;
a' Essai sur iegénie de Raphaël et
d* Angélique Kauffman dans la
peinture^ Amsterdam, 1810;. 3*
Dialogues sur les mythes, ou Paro'
boles qu'on trouva dans l'Ecriture
sainte, 1809; 4* Éloge d'Elisabeth
Bekker et d^ Agathe Decken; 5*
Histoire de la révolution de
i8i5, publiée en \^\^\ Q* Mélan-
ges'^ de littérature, dé physique et
de morale, Amsterdam, 1818. M.
Ronyrenburg s'est aussi essayé
dans la poésie par une tragédie de
Consiantin-le- Grand; mais il a
abandonné depuis la carrière du
théâtre. Parmi les diverses tra-
ductions dont il s'est occupé, on
Ndistinguc ceUe dîe l'ouvrage de?
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i44
RON
M* Engel sur Vlmitation mimique,
Harlem, 1790, a vol. in-8* avec
figures.
KONOPKA,(Jeài«)^ naquit à
Slonim, en Litnuanie, le 27 dé-
cembre 1777. Il fut d'abord officier
au service de Pologne, et passa,
en 1795^ au service de France.
Sa bravoure le fit bientôt distin-
guer; il parvint aux grades Supé-
rieurs, et en 1807, il fut promu à
celui de général de brigade des
lanciers polonais de la garde. Il se
couvrltde gloire en Italie, àFried-
land, dans les( journées de Maii-
len, de Ciudad^Real et de BadajoK
en Espagne. A ce dernier combat,
5'régimens anglais ayant dépassé
la gauche de l'armée française*
Konopka les attaqua avec ses lan-
ciers, les défit entièrement, leur
prit «5 drapeaux et 5oo hommes,
et contribua puissamment à cette
brillante victoire. Les Anglais ac*
cusèrent les Polonais d'avoir souil-
lé la gloire de celte action par
leur cruauté, et d'avoir refusé de
faire quartier aux prisonniers.Mais
le général Konopka en ayant rame-
né 5oo au quartier-général, cette
accusation tombe d'elle-même,
£n 1812, il fut chargé de lever un
second régiment de lanciers de la
garde dans le duché de Varsovie,
et il en fut nommé le chef. Il n'a-
vait encore pu réunir que 5oo
hommes, avec lesquels il se crut
en état de tenir la campagne et de
provoquer l'ennemi. Cette au-
dace le perdit : après la plus vi-
goureuse résistance, accablé par
le nombre, il fut pris avec les dé-
bris de son régiment, le 5o octo-
bre, à Slonim, lieu de sa naissance.
Sa caisse et tous ses effets mili-
taires tombèrent cgaienfient entre
KON
les mains de l'ennemi. On croît
que ce brave est mort pendant sa
captivité en. Russie.
KONOVNITZIN (Pibbab), gé*
néral russe , chevalier des ordres
de Saint-*Alexandre-Newsky, et de
Saint-George, naquit en i754,
dans le gouvernement de PskofT.
Il entra au service; comme sous-
officier dans l'artillerie , le 14
mars 1772. IHommé capitaine en
1788, et employé à cette époque
dans l'armée de Finlande, il y res-
ta jusqu'en 1791, où il passa à
l'armée de Moldavie avec le rang
de major. Il devint, au mois d'août,
alde-de-camp du prince Potem-
kin, et fut promu, le 12 février
1792, au grade de colonel. Il ser-
vit en Pologne en 1793 et 1794»
et fut cité honorablement dans les
journées de Ghelm et de Slonim.
Le grade de général-major lui fut
accordé en 1797. L'année suivan-
te, la noblesse de Saint-Péters-
bourg le choisît pour former et
commander la milice de son gou-
vernement. Il se distingua pen-
dant la guerre de Finlande, dans
plusieurs affaîi*es sur terre et sur
mer, et obtint en 1809 le grade
de lieutenant-général. A la même
époque , le commandement de la
5' division militaire lut fut confié;
et après la rupture du traité arec
l'Angleterre, il fut chargé de la di-
rection de toutes les forces desti-
nées à défendre les côtes de la
Baltique, depuis Polanghen jus-
qu'à Hapsal. Il eut sou» ses or-
dres, en 1812, une division d'in-
fanterie. Les 14 et i5 juillet, on
remarqua sa belle conduite près
deWitepsk et à la défense de Smo-
lensk. Il occupait la moitié de
cette dernière ville, et repoussa,
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KpO
pendant douze beures, trois assauts
consécutifs. Le général Konoynit-
zin commandait le centre de Tar-
mée russe, le a6 août, à la batail-
le de BorodinOy et se trouva à tou-
tes les affaires, de cette campagne,
dont la plus remarquable fut 1^
bataille de Krasnoî. Au mois de
j^vier, il était à la tête des gre-
nadiers; et à l'affaire du 20 avril
01^ Napoléon commandait en per-
sonne, il renforçait avec ce corps
le flanc gaucbe de l'armée russe ;
il j fut atteint d'un coup de feu*
De nouveaux services rendus par
le général Konovnitzln à la bataille
de Léipsick, lui méritèrent des dé-
corations^ de pi M sieurs ordres, et
la haute faveur de Tempereur de
Russie.
KOOTEN (Théopore, Van), hu-
maniste et pioète latin, naquit à
Leenwarde, le .2a octobre 1749*
Il fit ses études à Francker, où
ses talens troiivérent un maître
distingué, Jean AcLrader,. qui fut
son ami^ et qui lui donna une
grande preuve d'intérêt, en pla-
çant le SpechnenemenUationumda
ieune auteur à la suite de ses
proTj^res Emendationês f en 1772.
Kooten fut recteur de Técole laU-
ne de Campen en 1772, et de
Middelbourg ea 1779, et enfin,
en 1784, il succéda à^son maître,
mort vers la fin de; 782. Le parti
patriote ayant succombé par suite
de l'invasion prussienne , lors des
troubles politiques de la Hollande
en 1787, il fut obligé de cpjitter
^on poste et sa patrie; il vint en
France avec son ancien collègue,
et son ^mî Walckenaer, fils du cé-
lèbre helléniste. En 1795, il re-
tourna en Hollande, avec lui sous
d'autres auspices, et y ejjçrça un
KOP 145
emploi honorable dans l'adminis-
rtration publique. Quelques an-
nées après, M. Walckenaer ayant
été, nommé à l'ambassade d'Ëspa-
. gne. Van Rop^en le suivit, et rç-
vint encore avec lui en Hollande
lorsqu'elle fut terminée, et ne l'a
plus quitté dephis cette époque;
il est mort, chez spn ami dans une
maison de campagne entre Harlem
et Leyde, en 18 14- Van Kooten a
laissé : i* Incerti auctoris {vutgô
Pindari thebani) Epitame IHados
homericiB , Leyde et Amsterdam,
1809, i"-8% L'impression de cet
ouvrage était commencée depuis
1774» elle fut interrompue p§ir
des circonstances politiques : un
seul exemplaire échappé à la des-
truction d'une édition à laquelle
il ne manquait queia préface, pas-
sa de mains en mains dans celles
)le M^ Henri Weyting, recteur k
Campen, qui terinina enfin cette
entreprise. 2° DelicicR poetica^
(faisant suite à celles de Van San-
tenj, Fasciculi Fil; les trois pre-
miers à Dunkerque, les quatre
derniers à Amsterdam, 1 792* 1 800,
iu-8". Les meilleures pièces de
cette collection, et heureusement
Icis plus nombreuses, sdnt de m.
Van Kooten. Il excellait dans la
poésie latine. Sa diction est élé-
gante, correcte et pure; il s'était
surtout proposé TibuUe pour mo-
dèle. Parmi les pièces qu'il a com-
posées, on distingue particulière-
ment celle ad Batavos, en vers ql-
lexandrins, 1794 (fasc. IV), et
une Elégie sur l'inconstance des
choses humaines [ïàsc. VII^ pag.
254-260, et datée de 1801).
KOPEC, officier polonais, don-
na l'exemple du cai^rage à ses
Compat;'iotes, pour arracher son
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i46
EOR
pays au jottg de TélrMiger; 0t
quoique ses efforts n'aient pas été
couronoés du succès 9 son- nom
Démérite pas moins d'être assoelé
à celui de Kosoiuske» puisqu'il
eombettit pour la même cause.
Kopec» ma)or de caTaJerie au ser*
vice dç la Pologne, fut un de ceux
que ToD contraignit, après la
campagne de 1791, de s'incorpo*
rer dans Tarméè russe. Il se pro*
mit bien de profiter de la prc-»
mière occasion favorable, pour se
«oustraire à la violence qu'on lui
avait faite. Cette occasion se pré*-
senta en 1794; alors, malgré le
soki avec lequel il était surveillé,
il osa le premier s'éloigner de
l'Ukraine à la tête de son corps,
et marcher sur Dubno pour se
réunira Kosciusko. La )onction se
fit, et il prit alors le commande-
eient d'une brigade; K^opec servit
pendant le reste de la campagne
d'une manière distinguée* Û se fit
«Qftont remarquer au premier
siège de Varsovie que les Prus-
siens tentèrent inutilement, et
qu'ils furent forcés d'abandonner.
€e bmve ofiicier ne put échapper
ù k veogeance. de Callierine ; il
tomba entre ses mains» et fut re«
légué en Sibérie.
iLOftSÂ&OW (BiKSKOi) gêné*
rai russe, se fit d'abord connaître
ccimme major 4du régiment des
gardes Semenowsikj} rexcellente
tenue de ce beau corps, et la pré-^
cision de ses maassuvres, avaient
fait particulièrement d^tinguer
l'ofiicier chargé de son instruction.
Korsakow fut nommé par l'impé-
ratrice pour accompagner le comte
d'Artois en Angleterre, et monta
avec ce prkice la frégate /a J^éniM.
U pasaa qucdque tcynps A Londres»
&0R
débarqua ensuite en Flandre, e|
se rendit auprès du prince de Go-»
bourg, qui commandait alors l'ar^
mée autrichienne. Il assista à la
bataille de Fieurus, qui lui fournit
depuis l'ocoasion de se rendre a-*
gréable à sa eouveraine, en lui
rendant un compte exact et dé-
taillé des opérations militaires de
cette campagne, dont la fin de-»
vint si honorable pour l'armée
française et si désastreuse pour
«es ennemis. Il fut bientôt après
envoyé en Perse, pour j servir
sous les ordres du prince Zoubow.
Lors de l'avènement de Paul I*"
au trône impérial, le général Kor*-
sakow fut rappelé, et tomba mo-
mentanément dans la disgrâce de
Tempefeur. Mais ce prince pas-'
sionné pour les manœuvres et é-*
volutions militaires, rendit bien-"
tôt ses bonnes grâces à un officier
qui avait déjà développé des ta*
jens distingués comme tacticien.
La laveur dont il jouit bientôt au -
près du souverain, lui fournit
encore l'occasion de retracer le
tableau de la campagne de 1794;
il mit au ^our les fautes des géoé--
rauz autrichiens, ea4ra dans le
détail de leurs manœuvres et de
leur tactique; en s'appesan tissant
sur leurs erreurs, il insista surtout
sur les moyens à employer pour
battre et soumettre les Français,
chose iacile, selon lui, vu leur
indiscipline et leur mauvaise te-
nue. Paul I*S qui avait créé un
nouveau système militaire, crut
avoir trouvé l'occasion d'en prou-
ver l'excellence, en chargeant de
son exécution un général qui en-
trait si bien dans ses vues; en
eonséquenee, il ordonna à ILorsa^
kow, 4fu'il .jpnvoyaît avec une ar*-
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KOR
mée pour , 'seconder rarcbidue
€barl«s, d'agir de cencert avec
le prîoee, pour le plan général de
la oaàipagne, mais de séparer son
armée de c^le de l'archiduc, et
de combattre de manière que ses
exploits et sa gloire appartÎAssent
en propre à l'armée russe, qui
n'avait jttsque-tà seryi qu'en auxi-^
llaire des Autricfatens en Italie.
Bientôt 4o90<^ Russes se trouyè-
rent au centre de la Suisse. Le
prînee Charles fit retirer la plus
grande partie de ses troupes, et
laissa à Korsakow la gloire de
combattre seul Masséna. Celui-ci
établit son quartier-général à Zu-^
rich, les combattans n'étaient sé-
parés que par la Limath. Le a4
septeùdbre 17999 les Russes se
disposaient à attaquer les Français;
ceux-ci les prévinrent en descen-
dant des plateaux voisins. Le pas-
sage de la Limath ayant été em-
porté presque sans résistance,
plusieurs postes forcés, et quel-
ques-uns tournés, Korsakow se
▼it réduit à rassembler la plus
grande partie de ses forces aux
portes de Zurich et dans Zurich
même, et là, s engagea la bataille
sanglante qui décida du sort de la
Suisse et de toute la campagne.
Les Russes soutinrent leur répu-
tation , firent des prodiges de va-
leur, et le champ de bataille était
jonché de leurs eadavres lors-
qu'ils l'abandonnèrent. On a pré-
tendu que Korsakow, déconcerté
par les manœuvres rapides et mul-
tipliées de l'armée française, et
peut-être mal secondé par de
jeunes offieiers-gén4raux sans ex-
périence, ne conserva point dans
cette actiofi mémorable le sang-
froîd qui earadérise un grand gé-
KÙ3
t4;
néral. Le coî^ps de Côndé qui ar-
rivait de Constance, décida Kor-
sakow à suspendre sa retraite, et
à se reporter en avant, pour se-
conder les tentatives de Suwarow,
cherchant à débmidier pur lés
petits cantons. Cette marche don-
na lieu à un secqad combat près
ib Diesenhoren; il fut aussi san-
glant que le premier, sans être
plus heureux. Les Russes furent
entièrement défaits, et ne purent
plus tenir tête aux Français vîçto-
rieuxé Korsakow ayant réuni ses
débris à ceux de Suwarow , se
trouva sous les ordres de ce gé-
néral, et le suirit à Augsbourg et
à Prague. Les deux généraux fu-
rent disgraciés à leur retour en
Russie. Mais à l'avènement d'A-
lexandre i*% Korsakow rentra en
foveur, reçut Tordre de Saînt-
Alexandre-Newsky, et fut nommé
général de la cavalerie.
KOSADAWLEW, ministre de
l'intérieur de l'empire de Russie,
et conseiller intime de l'empereur
Alexandre, se distingua dès sa
jeunesse par ses talens et son pa-
triotisme. Après avoir fait d'ex-
cellentes études à l'université de
Léipsick, sous la direction du sa-
vant et respectable professeur
Plattner, le Nestor de la philoMM^
phie allemande, M. de Kosadaw-
lew voyagea pendant quelques an-
nées. A son retour dans sa patrie^
il fut jugé digne de seconder les
vues du' souverain; et après avoir
rempli avec distinction des fonc-
tions importantes, l'empereur A-
lexandre lui confia, en 1816, le
portefeuille du ministère de lln-
térieur. M. de Kosadawlew a fait
preuve, dans ce poste, de connais-
sances étendues^ et a iigaeië son
Digitked by VjOOQ IC
i48 KOS
admiii^rjEition par plusieurs éta-
bibsemeas d'une utilité éminente.
Ce tut sur son rapport que l'em-
pereur commenpa, cette même an-
née, le grand œuvre de Tdffran-
chiss.ement des serfs dans l'inté-
rieur .de son vaste empire. Les
. propriétaires nobles de la province
de TËsthonie avaient déjà, en
i8i4j pris la résolution généreuse
d'abolir la servitude et d'affran-
^ chir tous les paysans de leurs do-
maines. Ils recurent Tautorisation
nécessaire du gouvernement; et
cet acte de patriotisme, qui mérita
et obtint de justes éloges, a trouvé
depuis de nombreux imitateurs.-
Le^ ministère de M. de Kosadaw-.
lew se distingue par un exercice
sage et modéré de l'autorité qui
lui a été confiée. Il n'est pas de
l'avis de ces administrateurs qui
, croient que leur pouvoir doit se
faire sentir à chaque instant à leurs
administrés. .Quelqu'un lui de-
mandait un jour pourquoi les
plantes et les fruits de l'étranger
réussissaient mieux en |lussie que
les manufactures et autres éta-
blisseoieos industriels, qui sont
cependant aussi les fruits du tra-
vail et de la patience, i* C'est que
«l'administration, répondit cet
» homme d'état, ne se mêle pcis des
«serres chaudes et des cultures,
»mais qu'elle les abandonne à
» l'intelligence des propriétaires. »
^ KOSCIUSKp (THADéE), guer-
rier citoyen, un des derniers com-
me des plus illustres défenseurs
de la liberté et de Tindépendance
de §a malheureuse patrie, la Po-
logne. Né vers l'an 1^55, d'une
famille noble, mais pauvre, il reçut
sa première éducation à Varsovie
4âùs lé corps des^ Cadets. Il s'y
KOS
ât .remarquer par* sa bonne con-
duite , son application à l'étude ,
les connaissances qu'il acquit en
mathématiques , et son habileté
dans l'art du dessin* Le jeune
Kosciusko obtint pour premier
prix de son mérite déjà distingué,
d'être mis au nombre des quatre
élèves envoyés dans les pays étran-
gers pour y perfectionner leurs
connaissances , et qui voyageaient
aux frais de l'état. Il passa plu-
sieurs années en France, constam-
ment appliqué à l'étude des scien-
ces , et particulièrement à celles
qui ont rapport à l'art militaire j
ne se délassant de ses travaux que
par la culture des lettres et des
beaux-arts. De retour en Pologne,
H entra au service , et fut nommé
au commandement d'une compa-
gnie; mais sa patrie n'ayant point
alors un besoin urgent de son bras,
et la bannière de la liberté flottant
<Jan« le Nouveau-Monde, Koscius-
ko se hâta de traverser l'Atlanti-
que , et alla offrir ses services au
général Washington. Le héros de
TAmérique eut bientôt l'occasion
d'apprécier la valeur et les talens
militaires du guerrier polonais; il
le fit son adjudant, lui accorda
toute sa confiance, et l'employa
dans les circonstances les plus dif-
ficilesJ Compagnon des La Fayette,
Lameth , Dumas et autres guer-
riers français, il acquit des droits
à leur estime et à lemi amitié.. H
fut comblé d'éloges par le célèbre
Franklin , et reçut les remercî-
méns publics du congrès des
treize provinces unies. L'ordre de
Cincinnatus li^i fut aussi accordé ;
mais il cessa bientôt, ainsi que la
plupart des républicains de l'Amé-
rique, de se distinguer des autres
, Digltized by
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To;::
Pn,r V^'
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KQS
elloyens par une décoration exté-
rieure qui n'ajoutait rien à sa gloi-
re, et qui blessait les lois de l'é-
galité. Après la paix et la recon-
naissance solennelle de l'indépen-
dance des Ëtats-tJnîs de l'Amérique
par l'Angleterre et par toutes les
puissances.de l'Europe, Koscîusko
réyirit en Pologne. Il y vécut dans
la retraite jusqu'en 1789. A cette
époque, le roi Stanislas et la diète
poloiiaise ay aient tenté quelques
efforts pour s'opposer à l'influence
dominatrice de l'impératrice Ca-
therine II et de ses alliés. Kbscius-
ko fut nommé^général-major par
la diète. £h 1 79 1 ,lè 5 mai, cette diè^
te,le roi et toute la nation polonaise
adoptèrent avec enthousiasme une
constitution libérale ; mais ils a-
Taient négligé de solliciter auprès
de la grande autocrate^de toutes Ids
Russîes, la permission d'être libres
et heureux; elle envoya une armée
pour châtier ce peuple qu'elle trai-
tait déjà de rebelle. Le jeune prince
Joseph Poniatowsky fut chargé
de défendre son pay^ contre l'in-
vasion des Russes. Kosciusko eut
sous lui le commandement d'une
division, fit des ^prodiges de valeur
pendant toute cette campaigne, et
excita lin- enthousiasme général
dans l'ak^mée, par sa brillanlte con-
duite à l'affaire iianglante de< Dm-"
bienskà; Mais son zèle, et son ^aa^
versé pour sa patrie, ne purent, la
sauver du >oug étranger. Le faible
Stanislas^ épouvanté dcis menaôeâf
de <îelk qui ne lui avait pas toun
jours movAtë tant de rigueur, de
hâta de négocier, et se soumit eu-
fia à toutes le» volontés tie Gathe»
rine. Dlès que' le honteux UaAxè
d'àsservis8«aient fôt conclu, Kos-^
ciu^kd et 16 au^es dès >princi-
K05
ï49
paux officiers patriotes donnèrent
leur démission. Il se vit , peu de
temps après , forcé de s'exiler de
sa patrie subjuguée parles Russes,
et il se retira à Léipsick. L'assem-
blée législative de France honora
son patriotisme en lui déférant à
cette époque le titre de citoyen
français. Vers l'année 1795, Une
généreuse résolution germa de
nouveau dans l'âipe des Polonais.
Déterminés à secouer le joug ac-
cablant sous lequel ils gémissaient,
tous les jjreux se portèrent sur Rost
ciusko. C'était lui que les nobles,
les guerriers et le peuple, dési-
. raient voir à la tête de cette gran-
de entreprise. Le général russe
Igelstrom commandait alors à Var-
sovie; il se tint, à son insu, plu-
sieurs conciliabules nocturnes dan)3
cette capitale; et par un bonheur
remarquable^ il ne se trouva pas
un ^eul traître dans la foule deg
patriotes réunis. L'exil en Sibérie
eût été leur sort à la première dé-
noQciation. Après avoir concerté
leurs mesures, ils envoyèrent^ au
mois de septembre , des députés
vers Kosciuskd. Il communiqua
les propositions qui lui étaient faî-
tes à Ignace Pototski, à Ralontay,
et autres exilée polonais. Tous lui
conseillèrent de se rendre aux
vœux des patriotes , et' tous pro-
n!ikent de joindre leurs efforts aux
siens* Il se porta de suite sur la fronf
tière, àt reconnut bientôt combien
les ukoyens mis à sa disposition
étaient encore faiblesetinsuffisan».
gon retour en Vologne fut même
bientôt ébruité,. et donna l'alaraie
aux Russes. Kosciusko, aussi habi-
le^ aussi ptudent que brave, vH
qu'il n'était point tempil d'éclater
eticore. H envoya son ami^^dèl^
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i5o
Kas
et son frëre d'armes, Za)ôoczeck,
k Varsovie, pour prendre de nou**
telles mesures , et surtout pour
retenir les autres chefs qui vou-
laient agir trop précipitamment.
Lui-même, il et, avec <|ue]que é-
clat, un voyage en Italie, qui cal-
ma lès soupçons des Russes. Mais
il revint, par une voie détournée',
êù Pologne, au commencement
de Fannëe 1794* Zajonczeck l'a-
vait averti que les patriotes de
Varsovie étaient prêts^ à commen-
cer le mouvement, et qu'il n'y
avait plus de temps à perdre; que
les Kusses avaient repris toutes
leurs inquiétiides , et qu'ils licen-
ciaient successivement tous les
corps nationaux. Kosciusko ehtrà
dans la ville de Grkcbvie au mois
de février, dans le moment même
Où le général Madalinsky venait
d*ètre sommé par Igelstrom de
Hcencier son régiment. Mais , a»
heu d'obéir, Madalinsky leva l'é-
tendard de la liberté, et chassa les
Russes de Cracovie. Le a4 mars,
les citoyens de cette vîUe dressé^
rent l'acte de rinâépendan(^ po-
lonaise, et répandirent leurs pro^
elamatiorls dans tout ie tojûnm^.
RosciiliAo fîit déclaré chef ^prê-i
me de k force nationale , et cAo
Finvestà d'unedictaturegénéralej
tant pour lés alfoif«s miHtaîres et
civiles, que pour les relations poti^
tiques avec les pulesâmces et rangea
res. Sa sagesse et sa modération
étaient connues, et l'on ne donnti
d'autres limites à son pouvoir que
Celles de sa veitù. Il se montra
Oonfitaaim«nt digne de cette liaraté
confiance, «t finnais ses ennemis
mêmes, ne purent lui r^rocheif
à^é'ffAr abfn^se de son aùlèrité. ïs
prei«îer usage qu'il <eii 'fit fdt de
KOS
softif de Cracovie, et de se mettre-
à la tété de 49<^o hommes , Ta
plupart n'ayant pour armes que
des piques et des faux emman-
chées. Avec ce faible corps , et
sans artîneriè, il n'hésita point
d'aller à la rencontre d'une année
de la^ooo Russes , amplement
pourvue de tout l'attirail de la
go^rrei. Il n'y avaîtpas un moment
à perdre , d'àûtrcfs troupes enne-
mies étaient en marche pour join-
dre celle-ci. Kosciusko exhorta
ses soldats à suivie son exemple,
et à vaincre ou à périr. li attaqim
avec la plus gramj« impétuosité
lesRu^ses^ près de Wraclaw^o, les
battit complètement, leur enleva
la 'pièces de cànon , et'fit 9,odo
prisonniers. Ses soldats se mon-
trèrent dignes de leur chef. On vit
un corps de paysans armés de
leurs faux se fêter sur les bat^rieit
russes et les enlever. De nouvelles
levées vinrent bientôt le joindre,
et il se trouva, au'comrmèndéineat
dtl mois de mal, & la tête de 9,000
combattans. L'exemple de Kos**
ciusko «t de Madalinifty avait été
suivi aVec sitcoès à Varèdvie. A-
pvès tin oomhat dans les rues de
cette ville, combat tAeuftrler qui
âe prolongea pendâbt S^^urâ, le
général Igelstrem et tousles Kius^
ses en avaient 'été chassé jpai'ldi
patriotes. €e qui 'restai: de'iégi-
mens polonais^ se sourleTaitde tou-
tes parts. Des - paysans aimés du
palatinat de Sabdomtr, et un éotfé
réuni par le génial pat^<yte<»ro-*
ohotrsky, vin^nt joindre le iUié»
rifteor delà IPdlognê,<qpi^bsi^itde
notfveliu en 'pldsienrl Ti}nc<intreé
les Russes, et les cbana'dé l'inté-»
rieuf du pays, il de reodii ensoilift
à ¥àr9otiëpoiilr 'y' organiser le
■ Digitized by VjOOQIC
goaverDement. Mais FdppfodiB
d'un nouvel et formidable eane-*
mi le força bientôt à en sortir pour
livrer de nouyeaux combats^ Le
roi de Prusse ei^tra en Pologne à
la tête d'une armée de 499<)<<^
bdinuies. kosciusko n'en avait
environ que 1 5^000 à lui opposer.
11 eut l'audace d'attaquer les Prus-
siens près de S^cekociny, dana
la mémorable journée du 8 juin*
hsL bataille fut sanglante? et la vic^
teire long-temps disp4itée« Après
avoir eu » chevaux tués souâ lui ,
«t perdu beaucoup de monde 9
ILoscîusko parviat cependant < à
JHrendre une tbrte position au»de-
Tant de Varsovie, et ^couvrir cette
ville que les Prussiens ne purent
eÉEiporter. Mais ils se vengèrent
sur Cracovie, Id berceau de la ré-^
TolutioUj pkce importante contre
laquelle ils envoyèrent un corps
considérable qui s'en eqipara. A
cette nouvelle j le peuple de Yar-»
savie, transporté de fureur > se
perta à de grands çxcès. Des agi-
tateurs ameutèrent la populace 9
et tbrcèrent les prisons. Plusieurs
prisonniers furent msusacrés; et
deux évêques 9 accusés de conni*
vence avec les ^miemis de l'état^
furent pendus, ^kosciusko, qui vou-
lait la liberté et non la licence ^
reolra indigné dans Varsovie , oà
il&taussitot traduire les auteurs de
ces atrocités devant les tribunaux*
Après une enquête légale , ils su-
birent la peine prononcée contre
euxy et les plus coupables ex.piè-
rent leurs forfaits sur l'écbafaud.
Lé roi de :Prusse ayant réuni de
nouvelles forces auiKquelles plu-
ûeurs. corps russes vejoaient de ^
joindre» reprit bientôt l'investisse^
meotde Var0av4^.Mai&UctaipiQya
%0B,
valnem9tit toutes l^s^^esiouro^sd^
la puissance et de la ruse pour ri^
duire cette capitale. Les citoyens
furent menacés d'une destruction
totale; on offrit aux ofiSciers polo--
nais la conservation de leurs gra-
des et de nouvelles faveurs s'ils
voulaient abaodoiuiier 'Kosci^isko.
Tous renouvelèrent leur serment
de vaincre ou de périr avçc lui.
Pendant 12 mois» des combats san*
glans se Uv raient presque tous les
jours« Dn assaut général fut enfin
résolu; mais les patriotes repous-
sèrent les Prussiens et les Russes }.
qui éprouvèrent une perte immen-
se. Frédéric-Guillaume se trouva
alors forcé de lever le siége^ et de
se retirer t en toute hôte vers la Po*
logne prussienne» où une insur-
rection générale venait d'éclater.
^Qsciuskodétacha plusieurs corps
à;sa poursuite» et comptait se met-
tre lui-même à la tête d'une petite
armée pour pénétrer en IJtbua-
nie. Mais le général russe Suwa-
rovr, depuis si lameux, y était dé-
jà entré»'et avait battu le patriote
Sierakoirski près de Brtesc. D'un
autre côté, le général >JPersen s'a-
vançait à marches forcées et à la
tête d'un corps considéri^ble» pour
se joindre à .Suwarow. ILosciusko
résolut de tentera tout prix d^eui^
pêcher cette jonotioh. U quitta
Varsovie le ^ deptembrç. Mais la
forljuné <|ui avait jusque-là secon-
dé sa valeur» le trahit bientôt. Des
ordres qu'il avait envoyés au gé-
iiflral Poninski furent interceptéa
par les Russes. Le corps *de ce
chef ne put le joindre j et le plis-
sage important d'une rivière fut
forcé par l'eanemi; enfin» dans la
journée du 4 octobre , tLosciusko
fufeatl^qué par l'année Auiféuér^.
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i5a
&0S
Ferséti , tro» fois supérieure en
nombre à la sienne. La bataille de
Màcijowice , la plus sanglante et
la plus funeste pour les Polonais^
dura une journée entière ; deux
fois les Russes furent repoussés y
et des prodiges de valeur rendaient
eneore la fortune incertaine quand
Kosciusko tomba sans connaissan-
ce percé de coups. Il avait fait
jurer aux siens de ne point Faban-
donner vivant au pouvoir des Rus-
ses; et l'on assure que des cavaliers
polonais ne pouvant l'emmener,
lui donnèrent encore quelques
Coups de sabre sur la tête , et le
laissèrent pourmort sur le champ
de bataille. Les Cosaques s'apprê-
taient déjà à dépouiller son corp9
ensanglanté, quand il fut reconnu
par quelques officiers. Dès qu'ils eu-
rent prononcé le nom de Koscius-
ko, les Cosaques même lui témoi-
gnèrent le respect dû au courage
et au malheur. Tous les secours de
l'art lui furent prodigués, et on lui
montra les plus grands égards. Mais
l'ordre arriva bientôt de le trans-
porter à Pétersbourg , où Cathe-
rine, quelquefois généreuse, mais
alors trop irritée pour l'être, le fit
plonger dans un cachot., Il aurait
sans doute terminé sa vie dans les
fers, ou serait allé grossir le nom-
bre des malheureux Polonais qui
languissaient déjà dans les déserts
de la Sibérie, si la mort de l'impé-
ratrice n'était yenue changer sa
destinée. Un des premiers actes de
l'empereur Paul !•% fut de rendre
hommage aux vertus de Koscius-
ko. Non-seulement il^ le fit remet-
tre sur-le-champ en liberté, mais
il lui assigna une pension dont, à
la vérité, le fier Polonais ne vou-
lut jamais rien toucher, et dont il
ROS
lui renvoya le brevetâtes qu'il eut
remis le pied sur un sol à l'abri de
l'influence russe. Quand ses nom-
breuses blessures furent cicatri-
sées, Kosciusko se rendit en Amé-
rique , où il fut accueilli comme
devait l'être un héros citoyen? qui
avait prodigué son sang, dans les
deux mondes pour la sainte cause
de la liberté. En 1798, il revint en
France, où les mêmes hommages
lui furent rendus. A Rayonne, où
il débarqua , on le reçut avec
les honneurs militaires dus à
un général en chef français. A
Paris tous les partis le fêtèrent à
l'envi ; et ses compatriotes de l'ar-
mée d'Italie, ayant trouvé, eo
1798, lors de la prise de Lorette,*
le sabre d'un ancien sauveur de
la Pologne et de l'Allemagne ,-
Jean Sobie^ky, qui avait vaincu
les Turcs sous les murs de Vien-
ne , jugèrent Kosciusko seul di-.
gne de posséder cette arme, et la
lui envoyèrent. Kosciusko 4>réfé-.
rait le séjour de la France à tout
autre et y demeura long-temps ;
mais il ne voulut accepter ni em-
ploi ni commandement. Il habi*
tait presque toujours une campa-
gne qui appartenait à son ami
M. de Zeltner , ancien ambassa-
deur de la république helvétique
en France. Le héros polonais, dans
celte humble retraite, occupjût ses
loisirs de travaux champêtres , et
comme le grand Condé à Chan-
tilly, se livrait à la culture des
fleurs. Mais il ne cessait de suivre
des yeux les destinées de sa pa-^
trie, et de donner d'utiles conseils
à ses concitoyens. £n 1806, on le
flatta quelques instans d'un nou-
vel espoir, et l'on fit luire à. ses
yeux l'image de la Pologne res-
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KOS
suscitée. Mais ce rêye bHUaat
s'éyanouit bientôt. On n'en ré-
pandit pas moins sous son nom
des proclamations^ contre lesquels
les il protesta ; mais aucun jour-
nal n'osa publier ses réclamations.
Fouché mit tout en œuvre pour
le gagner ou Tintimider. « Je ne
»me mêlerai jamais, lui dit Kos-
*» ciusko 9 de vos entreprises en
» Pologne, à moins qu'on n'assure
Ȉ ma patrie un gouvemement
» national , une constitution li-*
nbérale et ses anciennes limites.
» — Et si l'on vous y fait conduire
«par la force armée? répond le
» duc d'Otrante. — Alors je di-
»rai à la Pologne entière, que
f> je ne suis pas libre et que je ne
«prends part à rien. — Eh bien,
>f nous nous passerons de vous, »
furent les dernières paroles du
ministre irrité , qui s'en passa en
effet , ainsi que de gloire et de suc-
cès. Le reste est connu. En 18149
lors de l'invasion des étrangers en
France , Kosciusko se trouvait
dans une maison de campagne,
aux environs de Fontainebleau.
Des pillards dévastaient la com-
mune qu'il habitait; il s'élance
au milieu d'eux , protège les
citoyens,. et s'adresse avec indi-
gnation aux officiers d'un régi-
ment polonais qu'il rencontre^ et
dont les soldats n'étaient pas les
moins ardens au pillage. aLors-
» que je commandaîsde braves sol-
»dats , s'écria- t-il , ils ne pillaient
» point, et j'aui^ais sévèrement pu-
» ni les subalternes qui se seraient
» permis des désordres pareils à
» ceux que nous voyons , et plus
» sévèrement encore les chefs qui
»les liuraient autorisés par leur
«coupable insouciance. — Et qui
KOS
i53
ȏtes -vous, pour nous parler avec
» autant d'audace ? lui demaada-
».t-on de foutes parts. — Je suis
» Kosciusko. »A ce nom , les sol-
dats jettent leurs armes , le sup-
plientdeleurpardonner le tort dont
ils venaient de se rendre coupa-
bles, se prosternent à ses pieds,
et, suivant l'usage de leur nation^
se couvrent la» tête de poussière.
Le village fut sauvé, les géné«-
raux ennemis vinrent tous lui
rendre hommage, et l'empereur
Alexandre ayant appris que Kos-
ciusko habitait ce lieu , ordonna
qu'on lui Ht donner une garde
d'honneur; conduite par laquelle
ce prince s'honorait encore plus
lui-même qu'il ne favorisait le
général polonais. Tous les envi-
rons du domicile de celui-ci furent '
depuis exempts et de pillage et
de contributions. Mais quelques
ménagemens qu'on eût pour sa
personne , il ne put supporter
long-temps le spectacle déchirant
qu'offrait à cette époque le pays ^
qu'il aimait le plus après sa pa-
trie. Kosciusko quitta la France,
voyaga quelque temps en Italie,
et se retira en6n dans les environs
de Soleure en Suisse. C'est de
là qu'est daté le dernier acte mar-
quant de «a vie. Par une disposi-
tion formelle, prise devant les au-
torités et enregistrée par le no-
taire public, en 1B17, il abolit la
servitude dans son domaine de
Siecnowicze en Pologne , décla-,
rant libres et exempts de toute&
charges, redevances et servicesi
personnels, les anciens serfs de ses
terrés. Il fit apposer la signature
de tous ses amis présens , M.
Zeltner, le colonel Grimm et au- _
très , à cet acte de bienfaisance ,
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1^4 Ï<IS
auquel û Tonlut dènner là pltu»
graôde solennité^ pour assurer tes
droite de ses paysans rendua à la
liberté. \}n accident déplorable
Yint, peu de temps après, mettre
un terme à sa glorieuse vie. Sou
cbeyal s'abattit sous lui dans une
course à la campagne^ et.Koscius*
ko, grièTen>eiit blessé , expira peu
de jours apiès ^a chute. D'amers
regrets éclafèreot à. cette nouvel-
le , dans randen et dans le ncNi^
▼eau mofide. Tout ce ftti setrou*^
yaît d'bonoQies distingués 4an» k
contrée où il mourut) suivit son
convoi. Le corps fut d'aborddé-
posé dans une église deSoleuire;
mais sa patrie reconnaisaaote ré-«
clama bientôt les restes de ce
grand homme. Un général polo-*
nais fut chargé de se rendre en
Suisse pour les chercher , et M< de
Zeltner accompagna te corps de
son ami jusqu'à sa demiëiî^ ^de-^
meure. Les fiâmes de la Pologne
prirent d'un commun accord le
deuil, et le portèrent comme
pour un père. Ses cendres repo^
^ent maintenant dans l'église mé-»
tropoMtaine de Gracovie , entre
celles de lean Sobieski et de Jo-^
sepfa Poniatowski. Un monument
colossal lui sera élevé ; les' brarves
de plusieurs pays ont désiré en
faire les frmSi Mais sa mémoire
durera plus «icor e que les moau-
men» élevés par la? main des hom-'
mes; et sa gloire,, pure de toute
souillure, que le onaQieur même
n'a jamais pu flétrir^ seperpétue<^
ra* d'Age en âge. Le nom^eKos-^
eiusko «era prononcé avec véné-
ration , tant qu'il existera des êtres
qui honoreront la vertu et qui ché-
riront la liberté.
iiOSPOTe ,généralautrLchie3i,
&09
servit, en 1793, sous les ordre»
du géoéral Wurinser de la ma->-
nière la plus honorable. Ce fut
surtout le i5 oeCobre qu'il dé-
ploya le plus grîind talent, à la
prisedes lignes de Weissembourg,
où il dirigea pne des colonnes qui
contribuèrent au succès de cette
journée^ Une pareille conduite é-
iait un titre po4»r être employé
de nouveau; il le fut en «ffet dan$
toutes les affaires qui eurent lieu
À la an dé ip^ovembre devant les
lignes de Haguenau , et il mérita
les mêmes éloges. Il reparut en-
core, les années suivantes, à l'ar-
mée qui combattit sur le Rhin;
il y re^ut la récompense de ses
services, ayant été nommé feld-
maréchal-lieutenant en 1796; et
en. 1800, il commandait une divi-
sion vers Constance, où il obtint
de nouveaux succès.
KOSTëK (Hbnbt), naquit en
Portugal de parens anglais. Il
voyagea dans le Brésil , y résida
6 ans, et, après avoir acquis une
parfaite co|inaissance de ce pays ^
publia à Londres, en i8i6, Wà
ouvrage intéressant» accompagné
d'une bonne carte de la rade^ du
p(»*t et des bancs de sable de Per-
naQ»ibuco« Après avoir fait un
voyage par terre de Pemambuco
à Séara , il s'embarqua pour M.a-
raham et Itamaraca, qu'il observa
avec soin. Les détails qu'il donne
sur ces contrées lointaines por-
tent le caractère de la plus grande
exactitude. Nous n'avions encore
que des notions très- vagues sur
une partie du Brésil qui n'avait
pas été .décrite depuis Bariœus f.
Piso et Marcgraw. La relation de
M. Koster augmente nos connais*
sances; mais il est à regretter <qu%
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EOT
et Toyageur n'ait pas éteftdu p\vi$
loin ses recherches et ne nous ait
pas donné une description com^»
plète du Brésil. En tSiS, M. Jay
a publié, à Paris, une traduction
des Tojages de M. Koster, «M'oée
de planches et de cartes.
KOTSCflCHJBEY (ls comte
hib), né Ters Tannée 1770, d'une
ancienne famille de Russie, fut
nommé, par rimpératrioe Cathe-
rine, dès Tannée 1793, A l'ambas-
sade de Con8^antinople. A l'are-
Bernent de Paul I**, il fut rappelé.
Quoique le nouyel empereur ne
lui eût pas conserVé le même de-'
gré de confiance que lui avait ac-
cordé Catherine, il nomma le
oômte de KotscboubejTÎce-chan*
ceKer et seCrétaîre-d'élat aux af-
foires étrangères; mais cette fa-
veur passagère fut suivie d'une
disgrâce complète. A l'avéne-
aaent de l'empereur Alexandre, il
fot de nouveau employé, et char-
gé provisoirement du portefeuille
des affaires étrangères. Nommé
ensuite au nfinistère de Tinté*
rieur 7 il conserva ce poste }us-
qu'Mi traité deTilsitt; mais s'é-
tant déclaré contre le système
eotitinental''et contré l'alliance a-
mtc Napoléon, îl dut se retirer une
seconde fois. Après les événe-
tnensde iBr», le comte Kotschou-
hfj rentra en faveur, et a depuis
feit constamment partie des com-»
missions de gouvernement éta-
blies pisndant les fréquentes ab^
sences de Tempereur.
IKOWEBUË (Av€trnB-Faérà-
mc^FBBDiRA^^ D£), naquît le 3
Biâi 1761, à Welmar^ oà $oû père
étult cbti^Hler de légation^ Sea
diB|losftions poétiques se manifés-
«ftreiit^ès Tâgetto^ ans. U cotti-
KOT
i55
mençà, au gymnase de »a tille
natale, son éducation qu'il per*
fectionna dans les académies d»
Duisbourg et dléna. Il s'était
surtout distingué dans Tétude du
droit, et Ton croyait qu'il ehoisi'-^
rait la carrière de la jurrsprudén-'
ce : il en fût autrement. Kotte-
bue fut homme de lettres ; il vou-
lut être homme de lettres univer-
s^; et il n'est pas une branche
de littérature dans laqueUe il ne
se soit exercé, à l'épopée près.
Il était âgé de 20 ans , lorsque le
comte de Coert« , ami de son pè-
re, et alors ministre de Prusse en
Russie, Tappela à Saint-Péters^
bourg* Kotzebue se rendit dans
cette capitale, en qualité de secré^
taîriB de M. de Bauer, général du
génie. Ce dernier recommanda,
par^ testament, son secrétaire k
l'impératrice, qui s'empressa d'ac-
complir les dernières volontéf^
d'un officier qui l'avait fidèlement
servie. Cette princesse nomma
Kotzebué conseiller titulaire,^ et
le plaça dans Tadministration de
ilevel, oà il devint, en 1785, as-
sesseur au premier tribunal, et
ensuite président du gouverne-
ment, place qu'il occupa pendant
10 ans, avec le grade de lieute»
nant-colonel. Ayant reçu «a dé-
mission , il se retira , en 1 7g5 ,
dans une petite propriété qu'il
possédait à 43 werstes de Narta,
et qui lui venait de sâ femme (il
s'était marié en Russie). Dana
cette retraite, il se consacra en«
tièrement à la littérature drama^
tique, et c'est à elle qu'il doit par*
ticttlièreinént sa réputation. Il
s'était «ssayé de bonne heure dans
cette carrière Tout en achevant
son droit à lètktt, il avait oompo-
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i56
KOÏ
se, pour une société, une pièce
qui obtint du succès. Dès-lors il
connut sa yocatiôn, et fit repré-
senter à Saint-Pétersbourg plu-
sieurs pièces qui contribuèrent à
lui concilier la bienveillance de
rimpératrice. Appelé, en i;?92, à
la direction du théâtre de Vien-
ne , K^otzebue quitta la Russie
pour se rendre dans cette capitale;
mais il se démit bientôt de la pla-
ce qu'on lui avait confiée, et par-
tit pour Weimâr. Il était depuis
5 ans de retour dans sa patrie,
quand , sollicité vivement par sa
temme de retourner en Russie,' il
céda à ses prières , et repartit
pour Saint-Pétersbourg, où il a-
vait laissé ses deux fils qu'on éle-
vait dans le corps des cadets rus-
ses. A peine arrivé sur les fron-
tières de l'empire, il fut arrêté
par ordre de Paul P% qui le soup-
çonnait d'être l'auteur de pam-
phlets révolutionnaires, dans les-
^ quels il était personnellement at-
"taqué. Kotsebue fut, déporté à
Kurgau en Sibérie. Il rend comp-
te , dans . son ouvrage intitulé
V Année la plus ren^arquable de
ma vie^ de son voyage, de la gros?
sière dureté des sbires qui le
conduisaient au lieu de son exil,
des vaines tentatives qu'il fit pour
leur échapper, des dangers sans
nombre qu'il courut, et des pri-
vations de toute espèce qu'il çut
à souffrir. On prétend que l'ima-
gination active du dramaturge a
beaucoup ajouté aux événemens
réels dont il fait le récit. Quoi
qu'il en soit , on ne peut refuser
de l'intérêt à cette relation. Il y
raconte aussi que Paul I*', l'ayant
rappelé, l'accueillit très-bien, lui
fit même des excusés, et lui con-
KOT
fia la direction du théAtre de
Saint-Pétersbourg, emploi qu'il
ne conserva que peu de temps.
Le désir de revoir son pays et sa
famille, l'engagea à demander sa
démission, qui ne fut acceptée
qu'après la mort dé Paul I". Le
29 avril 1801, Kotzebue partit
de Pétersbourg, et arriva bientôt
après à Weiniar. Ayant eu dans
cette dernière ville quelques dé-
mêlés avec Goethe et les frères
Schlegel, il se rendit à Paris, où
les gens de lettres les plus distin-
gués et les' meilleures sociétés
s'empressèrent de Taccueillir. Il
répondit à la bienveillance qu'on
lui avait témoignée, par une bas-
se ingratitude. Dans son ouvrage
publié sous le titre de M-es sou-'
venir s de Paris, ouvrage rempli de
jugemens faux et d'anecdotes ha-
sardés, il outrage, il calomnie les
hommes qui lui ont ouvert leur
maison et l'ont admis dans leur
intimité. L'injustice avec laquelle
il traité les Italiens, dans ses S ou-'
venir s. de Rome, et de N a pies ,
n'est pas moins révoltante. Vers
la fin de i8o3, Kotzebue entre-
prit, de concert avec M. Merkel,
un journal intitulé le Sincère (Der
Freymûthige), dans lequel Napo-
léon était attaque avec virulence.
S'étant brouillé quelque temps
après avec M. MerkeL» ce dernier
révéla, dans son journal le Sin^
cère, des faits peu honorables
pour son ex-coUriborateur. Jusr
qu'en i8i3, Kotzebue consacra
tgur-à-tour son temps aux matiè-
res littéraires et politiques, et on
lui attribua une foule de proôla-
mations et de pièces diplomati-
ques qui partaient du C2J)înet de
Saîm- Pétersbourg, Il suivit te
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KOT
czar dans la campagne de 18 1 3,
coqime ècriTain politique de l'ar-
mée, fut nommé ensuite consul*
général de Russie à Kœnigsberg,
et appelé à Saint-Pétersbourg en
1816, pour être attaché aux afifai-
res étraqgères. En 1817, Tempe-
reur l'autorisa à retourner dans sa
patrie, et le nomma son corres-
popdant littéraire en Allemagne,
aTec un traitement de i5,ooo
roubles, le chargeant en outre de
lui rendre compte de Tesprlt pu-
blic dans ce pays. La correspon-
dance de Kotzebue n'est qu'un
tissu de calomnies et de diffama-
tions contre les Allemands qui
professent les idées libérales, et
ce sont les écriTaiiis les plus illus-
tres de l'Allemagne. Il se plaisait
à y travestir leur doctrine , et à y
dénaturer leurs idées. Le hasard
ayant donné de la publicité à ces
bulle.tins, un cri général s'éleva
contre l'insidieuse servilité de leur
rédacteur. Les étudians des uni-
versité^ qui avaient combattu avec
un si noble dévouement l'op-
pression ék*angére , étaient sur-
tout grossièrement insultés dans
les rapports de l'écrivainallemand,
devenu l'ennemi de la gloire na-
tionale. L'un d'eux se rendit à
Manheim, ville que Kotzebue ha-
bitait depuis quelque' temps; de-
manda à lui parler, le 25 mars
1819, et, ayant été introduit dans
son cabinet, le frappa de trois coups
de poignard. ( Voyez l'article
Sand.) Kotzebue mourut sur-le-
champ , et fut enterré le surlen-
demain. Il laissa 14 enfans, dont
un fils capitaine de vaisseau au
service de Russie, et qui jouit
d'une réputation honorable. [Voy.
l'art, suivant. ) Coxxune auteur
KOT
157
dramatique, Kotzebue a quel-
que imagination , une grande
entente de la scène ; il dispose
ses situations avec art , et sait
obtenir d'heureux effets qui nais-
sent principalement de l'oppo-
sition des caractères. Il a don-
né, sous son nom , près de 5oo
pièces. de théâtre; tout cela n*est
pas le fruit de son invention. On
sait qu'il en a acheté une grande
partie à des étudians, et qu'il n'a
fait que les retoucher. £n outre
Kotzebue, qui a quelquefois été
traduit, a souvent traduit aussi.
Parmi ses pièces , il en est plu-
sieurs qui sont imitées des auteurs
français, telle , entre autres , que
r Homme de quarante ans, titre
sous lequel il déguise la Pupille de
Fagan; telle que la petite Ville
d'Allemagne, faite d'après la
petite Ville de M, Picard. Il ne
doit toutefois qu'à lui seul ses
plus grands succès. Gustave Va'*
sa^ les Hussites, Octavie, la Prê-^
tresse du soleil, les Espagnols au
Pérou, Hugo Grotius, lui appar-,
tiennent en toute propriété , ainsi
que les Deux Frères tt Misant kro^
pie et Repentir, drames qui tous
deux ont été naturalisés sur notre
scèf]ie. Kotzebue ne se renferma
pas dans la littérature dramati-
que; il a composé plusieurs ro-
mans. On n'a guère accueilli que
celui qui est intitulé : les Mal»
heurs de la famille d'Orthenberg,
Il voulut enfin être historien > et
publia Y Histoire de f ancienne
Prusse^ et ï Histoire de l'empire
d'Allemagne: mais ces deux ou-
vrages , empreints de la plus ré-
voltante partialité , sont tombés
dans le discrédit. Ses jugemens,
en objets d'arts» étaient souvent
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i58
KOT
aussi faux que ceux qu'il portait
sur les hommes. Il n'a {amoîs tu,
disait-il, dans la Vénus de Midi'*
ci$ , «qu'une très- jolie serrante
H surprise en grand déshabillé par
»le jeune maître de la maison,
»dont elle ne se presse pas trop
«de fuir les regards lascifs ; » et
dans le groupe du Laacoon, « que
» les couTuisions repoussantes
«d'un scélérat que le bourreau
» fait périr sur la roue. » Le ca-
ractère de Kotzebue, entaché de
plusieurs défauts capitaux, tels
que la présomption, l'envie et la
cupidité , a , très-malheureuse-
ment pour lui, trop influé sur ses
écrits, kotiebue fut surtout libel-
liste. Il fit , sous le masque de
l'anonyme, une guerre peu hono-
norable pour lui, contre les litté-
rateurs les 'plus estimés de l'Alle-
magne. Goethe , dont la supério-
rité l'importunait, fut lui»même
l'objet de sa critique TÎrulente.
Malgré l'âcreté et l'injustice des
jugemens dont ils étaient remplis,
les journaux qu'il dirigea n'ob-
tinrent pas de Togue; il n'en re-
cueillit que du déshonneur. Les
prérentions répandues contre
Kotzebue devinrent si fortes à la
longue , qu'on ne lut tint plus
même compte de ce qu'il faisait
de bien , et qu'on cherchait une
cause honteuse à ses actions ho-
norables. Ainsi, quand il écrivait
dans V Abeille et la Feuille popu-
iaire, en faveur de Tindépendan-
ee de sa patrie, quand il excitait
les peuples de l'Allemagne à se-»
eouer le joug que leur imposait
la France, on l'accusa de n'écrire
que dans l'intérêt des princes qui
le salariaient. Il fut sans cesse en
#ppofition avec s^ propres prin-»
KOT
cipes. Tout en prêchant l'égalité
et l'indépendance au théâtre , il
écrivait Tlans l'ombre en faveur
de la tyrannie et de la servitude.
Les rois, au reste, ne furent pa?
ingrats envers cet écrivain. L'in-
dignation, produite par la perfide
apostasie de Kotoebue, ne se tour-
na malheureusement pas en mé-
pris dans toutes les urnes; elle
devint fureur dans celle de Sand,
et une lâcheté fut punie par un
assassinat.
KOTZEBUE, fils du précédent,
officier distingué de la marine rus-
se, livra sa vie à des dangers plus
réels que ceux auxquels s'exposa
son père , et néanmoins rencontra
dans les entreprises périlleuses de
la carrière qu'il avait embrassée,
moins de peines, d'anxiétés et
d'ennuis, que ce dernier dans sa
longue polémique. Lieutenant de
vaisseau au service de la Russie,
Kotzebue fils reçut de l'empereur
Alexandre, en 1814» le comman-
dement du brick le Rurick , et
la commission d'entreprendre un
voyage autour du monde, en dou-
blant le cap Horn , et cherchant
par le Kamstchatka un passage
au pôle arctique. Pendant 16
mois, il erra sur ces mers désolées,
où il trouva un grand nombre
d'iles sans habitans. Plusieurs sa-
vans qui l'accompagnaient, et en-
tre lesquels on cite M. Wormsfield,
Danois, et M. Clemisseau , Fran-
çais, firent, de concert avec lui, des
observations scientifiques, qu'ils
publièrent après leur retour, le
16 janvier 1816. Leur voyage of-
fre des particularités curieuses.
M. Kotzebue fils touchait le sol de
l'Allemagne, quand il apprit que
son père venait d'être assassiné.
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Jhjneyjo
J.O(^ ■
("' ty/'m^)^' /ûw^r/r/fm/
Tlaiivnr.
Tremu tleZ et Srttif.
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KOU
&OURAKIN (lE PMSGS Alexan*
dre), naquît yen 17^3; H fut éleré
avec Paul I*' et admis dans sa so^
cièté intime. Constamment atta*
ché ù sa personne, il Faccompa-*
gna dans ses voyages en Prusse
€t en France. Il fut nommé rai*-
nistre et yice-chancelier de l'em-
pire de Rusèie, en 1796; se démit
de ces fonctions en 1803, «t fut
nommé,peu de temps après9àr«'ïm«
bassade de Vienne. En 1807, l'em-
pereur Alexandre chargea le prin^-
ce de Kourakin de conclure les
négociations entamées à Tilsitt,
où il signa la paix avec la France.
Il ftit créé, à cette occasion^ con-
seiller privé de première classe a^-
vec le rang de feld-maréchal. Eti
1808, le prince Kourakin fat nom-
mé à l'ambassade de Paris , où il
fil un sé^ur de 4 années. Lors de
la fête que le prince de Schwart-
zenberg donna à l'empereur Na-
poléon pour célébrer son mariage
avec une archiduchesse d' Autri-
che, le prince Kourakin courut
les plus grands dangers. Le feu
ayant pris à la salle, il tomba sur
les marches de l'escalier, fut fou-
lé aux pieds, et fut emporté cou»
vert de blessures, dont quelques-
unes ne purent être entièrement
cicatrisées. Le prince Kourakin
ne quitta Paris que dans le mois
de mai 1812, lorsque la guerre
contre la Russie était décidée , et
lorsque tons les moyens de con-
ciliation avaient épuisés. Il eidste
une correspondance officielle en-
tre ies agen9 français, le comte de
Romanzow et le prince Kourakin,
contf^nant tout ce qui a précédé
la rupture des négociations : die
est d'un grand intérêt politique,
«t ^tl^ste les tulçns #t la sagesse
KOU 159
de Tambassadeur russe. Il se ren-
dit, en quittant Paris, à sa maison
de campagne près de Sèvres, et
y attendit long-temps ses passe-
ports. Ce qui rendait sa situation
plus désagréable , c'est que toute
communication étant intercepté^
entre la France et les frontières de
la Pologne , il ne pouvait ni écri-
re à son souverain, ni se rendre
auprès de lui. Il éprouva des per-
tiss considérables à l'incendie de
Moscou, niiais ses malheurs parti-
culiers ne firent qu'augmenter son
attachement pour son prince et
pour son pays. £n 18149 le sénat,
qui venait de déférer à l'empereur
Alexandre le surnom de Béni^ en-
voya le prince Kourakin pour le
complinienter et le saluer de ce-
titre. Une maladie le retint à Ber-
lin, et pendant quelque temps il
ne prit point de part aux affaires
publiques. Quelque temps après,
Alexandre lui donna une preuve
de confiance, en rattachant à son
conseil-d'état; il y resta jusqu'en
1817; alors le prince, dont la santé
était considérablement affaiblie,
demanda et obtint la permission
de s'absenter et de voyager en
pays étranger. Le congé , en lui
conservant ses appointemens, pen-
sions et argent de table, porte ces
propres mots, que «c quand le pria»
»ce Kourakin aura obtenu du soU"
«lagement dans son état actuel, il
1» ne se refusera pas sans doute à
» être de nouveau utile à sa patrie. »
Au mois de septembre de l'an*^
née 1823 , il se trouvait à Pa^
ris. Ce prince est bailli de Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem, et ei>
a été chancelier pendant plusieurs
aBiiées;il est aussi chevalier grand^
ûrm% de l'otdre royal de la lé-
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i6o
'%0\]
gion-d'honneu r,des ordres dePrus-
96, de Danemark, et de Bavière.
KOUTOUSOFF de SMO-
, LENSK (MlCHED-LlVRlONOVITCH-
GoLEMiTCHEFF, PRINCE de), géné-
ralissime, ministre d'état, etc., na-
quit en 1745. Il acheva son édu*
cation à Strasbourg , où il apprit
les langues française , allemande,
et acquit des connaissances très*
étendues. A 16 anstil commença
sa carrière militaire, en qualité de
caporal dans l'artillerie. Peu de
temps après , il fut fait officier, et
à 17 ans, il était lieutenant dans
le régiment commandé par Sutvb-
row. En 1762, fl fut choisi pour
- aide-de-camp par le prince Hols-
tein-Beck, et le 21 août de la mê-
me année , il obtint le grade de
capitaine. En 1764 il passa en Li-
thuanie, fit 5 campagnes contre
les Polonais, et servit depuis sous
les ordres de Romanzoff, qui ob-
tint de si glorieux succès contre
les Turcs. Le jeufie KoutousolT
s'était fait remarquer au combat
de Ribaja-Mognila , le 10 juin
1770; à celui de Prutfa, le 5 juil-
let; au passage de la Logne, ainsi
qu'à la bataille de Kagont^ où Ro-
manzofl remporta une victoire si-
gnalée. Koutousoff n'obtint le
rang de major qu'à la fin de cette
année, et fut nommé lieutenant-
colonel au mois d'octobre 1771,
afu:ès la mémorable bataille des
Postes, où 409O00 Turcs furent
taillés en pièces. Il se trouvait en
Crimée, en 177a et 1776, et as-
sista à la bataille d'Olchesk y , sur
le Dnieper; s'empara d'un fort,
près d'Isoumne, et fut blessé dans
l'attaque. Honorablement cité ,
pour sa conduite dans toutes les
affaires importantes de cette guer-
! KOU
re, l'impératrice Catherine' II le
nomma colonel le s 7 juin 1782,
et brigadier le aS juillet de l'année
suivante, au moment où il retout-
nait en Crimée. ILoutousoff réunis*
sait aux talens militaires , les qua-
lités-morales qui concilient l'esti-
me; deux célèbres généraux nis-
ses, rivaux de gloire, RomanzofF
et Potemkin, qui devaient com-
mander dans la guerre qui venait
de se renouveler contre la Tur-
quie, et qui faisaient un cas parti-
culier de Koutousoff, voulurent
tous deux l'avoir sous leurs ordres.
Le a 1 novembre de la même an-
née, il fut nommé- général-major.
Depuis 1787, le 28 août, jusqu^au
mois de juillet 1788, il fut chargé,
ayant sous ses ordres un corps
d'armée séparé,de couvrir la fron-
tière, et d'empêcher l'ennemi de
passer le Bog; mais trouvant peu
d'occasions de se. signaler dans ce
genre de guerre, il obtint la per-
mission de rejoindre l'année de
Potemkin, qui l'employa au siège
d'Oczakoff. Le 28 août, l'ennemi
fit une sortie, et tomba a?ec furie
sur le corps de Koutousoff : il ré-
sista avec fermeté, et développa
les plus grands talens ; mais 11 re-
çut une blessure grave dont il ne
guérit que par une sorte de mira-
cle. A peine rétabli, il vint rejoin-
dre le prifice Potemkin, qui le
chargea de couvrir les frontières
de la Turquie et celles de la Polo-
gne. Il montra, dans cette nouvel-
le mission, une activité qui déjoua
tous les projets de l'ennemi; et le
résultat de ses manœuvres habi-
les, fut la victoire signalée qu'il
. remporta à Cochrane; il se trouva
encore à la prise d'Ackerma^n et
de Brender. En 1790, il fut envoyée
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KOU
1
KCW
ï6»
avec seâ troupes» à l'armée de Su-
warow, qui assiégeait Ismaîlow;
il y prit le conrniandement de la
6* coionoe, et marcha à sa. tête, à
Tassaut terrible qui coûta la yie à
plus de 509OO0 Turcs. Il l'ut fait
lieutenant - général , le a5 mars
1^91, et envoyé sur-le-champ pour
commander les troupes qui se
trouvaient entre le Pruth^le Dnies-
ter et le Danube. Il allait rempor-
ter de nouveaux avantages , lors-
que le prince Repnin qui comman-
dait en chef, lui ordonna de le
joindre; et le a8 juin, il se distin-
gua à la bataille deMatchine^quifut
gagnée par les Russes, et qui ter-
mina la guerre. On put remarquer
alors que Koutousoff n'était pas
moins heureux qu'habile ; 3 gé-
néraux presque toujours divisés
d'opinions, Potemkin» Suwarow,
et Repnin 9 le recommandèrent à
l'impératrice; il occupait le com-
mandement de rUkràine, qu'il
quitta bientôt pour aller àCoUj^an-
.tînople y remplir les fonctions
d'ambassadeur; elles durèrent de-
puis le 4 juÎQ 179^9 jusqu'au a4
mai 1794. A son retour, l'impéra-
trice lui marqua sa satisfaction, en
lui donnant le commandement de
la Finlande, et en le nommant di*-
recteur du i" corps des cadets.
£n 1796, le roi de Suède était ve-
nu à Saint-Pétersbourg, et Kou-
tousolT, chargé de l'accompagner,
le reconduisit jusqu'à Lovisa.Paul
I" lui continua la faveur 4ont il
avait joui sous Catherine II. 11 lui
en donna une preuve, en le char-
geant de décider la Prusse à en-
trer dans son système, mission dé-
licate qui eut un plein succès. A
son retour, il fut nommé au com-
mandement des troupes de Fin-
lande. Bientôt il ei^t demi autres
missions qui l'honorèrent sans l'oc-
cuper. La première le mettait à la tê-
te des troupes russes, en Hollande,
en remplacement du général Her-
mann, qui avait essuyé un échec;
maisjl apprit à Hambourg, que la
paix était conclue, La seconde fut
d'aller à la rencontre du roi de
Suède, qui revenait en Russie, et
de l'accompagner; le prompt dé-
part du monarque mit bientôt fin
4 cette mission. Le comte de Pah-
len ayant été disgracié après la
mort de Paul I*% Koutousoff fut
nommé,par l'empereurAlexandre,
au gouvernement jmilitaire de
Saint-Pétersbourg. Cette pkce où
l'esprit de conciliation est surtout
nécessaire, ne pouvait convenir à
personne mieux qu'à lui, et il l'eût
probablement conservée ; m^is la
guerre entre 1» France et l'Autri-
che ayant éclaté, il fut chargé de
commander l'armée qui devait se
réunir aux Autrichiens. Ceux-ci
venaient d'être battus à Ulm; c'é-
tait une circonstance peu.&vorable
aux Russes. Koutousoff employa
toute son habileté pour rendre cet
avantage inutile aux Français : 0
passa, puis repassa le Danube» et
eut un engagement sérieux à
Crems, qui n'arrêta pas la marche
des Français, mais qui valut au
général russe, de la part de l'em*
pereur d'Autriche , le grand-^cor-
don de Maric-ïhérèse. Les Russes
se retirèrent en Moravie, les Fran-
çais les suivirent, et les deux ar-
mées furent en présence à Auster-.
litz.Ce fut près de cette petite ville
qu'Alexandre convoqua un conseil
de guerre, .Les avis furent parta-
gés ; les uns voulaient une affaire
générale, s'appuyant sur la valeur
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lôa
KOU
I
ROI'
de leurs troupes et sur raffaiblis-
sèment del Français. Koutousoff
fut d'un avis opposé ^ et prouva
par de solides raisons j qui ne fu -
rent point accueillies, qu'on avait
tout à craindre en attaquant Tar-
mée française, et tout à espérer en
faisant un mouvement rétrograde,
parce que, d'un côté, on opérerait
une jonction avec le général Ben-
ningsen, qui s'avançait avec un
renfort considérable, et que de
l'autre on concerterait les opéra-
tions ultérieures avec l'archiduc
Charles^ qui revenait d'Italie par
la Styrie. Un jeune aide-de-camp
de l'empereur de Russie détruisit
tous ces raisonnemcns : c'était le
prince Dolgorouky; jeune, fou-
gueuxy méprisant les autres na-
tions et exaltant la sienne, pai'lant
sans cesse de l'honneur natio-
nal , s'adressant à l'imagination
plutôt qu'à la raison , il persuada
sans convaincre, fit revenir .à son
avis les chefe qui avaient parlé lés
premiers, et l'attaque fut résolue;
on prît toutes les dispositions né-
cessaires pour la faire réussir, et
l'on assigna à chaque colonne le
rang qu'elle devait occuper. Une
seule chose dérangea le plan sa-
vamment conçu des alliés; tout é-
tait disposé pour l'attaque, et rien
pour la défense. Napoléon instruit
que ses ennemis allaient l'atta-
quer, les prévint ; le succès ne fut
pas un seul instant douteux, la
victoire fut complète. La gloire
de Koutousoff ne souffrit point de
la perte de cette bataille, il s'était
opposé à ce qu'elle eût lieu. Il se
rendit en Ukraine, dès que la paâx
fut conclue, et de là àPétersbourg.
Il eut, en 1808, le commande-
uicat de l'armée de Moldavie , et
en 1809, il fut nommé gouverneur
de la Lithuanie. Après la mort du
comte de Kamensky, il prit le
commandement de l'armée, desti-
née à combattre les Turcs : ils fu-
rent battus, mais on ne pouvait
connaître l'issue des négociations
qui suivirent. Koutousoff voulant
seconder les vues de son maître,
qui désirait terminer une guerre
qui divisait ses forces, aprè* avoir
remporté quelques avantages sur
les Turcs, et leur avoir enlevé plu-
sieurs forteresses, parvint à enve-
lopper le grand- vizir Nadir- Pacha,
qui fut forcé de se rendre à dis-
crétion le a6 novembre 181 i,avec
une armée supérieure à celle des
Russes. Le titre de comie et le don
du portrait de son souverain , en-
richi de diamans , fut le prix de
cet important succès. Koutousoff
devait servir son pays d'une ma-
nière plus utile ^encore, comme
négociateur. Il avait reçu Tordre
de j^clure la paix à tout prix; il ,
dépendait de lui qu'elle fût plus
ou moins prompte, plus ou moins
avantageuse : la paix qu'il signa à .
Bâchàrest,le 16 mai 181 a, surpas-
sa l'attente d'Alexandre sous ces
deux rapports. Aussi ne crut-il
pas trop payer un pareil ser-
vice, en élevant à la dignité
de prince celui à qui il le de-
vait. Cependant la guerre avait
éclaté entre la France et la Russie.
Toutes les espérances se portèrent
vers Koutousoff; Alexandre ne se'
borna pas à remplir le vœu géné-
ral, il le nomma encore président
du conseil-d'état, et le 8 août,
généralissime de ses armées. Com-
blé de tant de faveurs, ce général
livra, le 26 du même mois,à Napo-
léon, la bataille de la Moscowa,
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KOU
f
KRA
105
la plus sanglante de toutes celles
qui eurent lieu dans cette guerre.
Les Russes la perdirent malgré les
talens et la bravoure de leur chef,
qui néanmoins reçut le titre de
ield-maréchal 9 et ne put empê-
cher Napoléon de pénétrer dans
Moscou. Ce prince occupa cette
ville autant de temps qu'il crut
que les propositions de paix qu'il
avait faites à Alexandre seraient
acceptées; quand il eut perdu tout
espoir de ce côté, il songea va quit-
ter un lieu qui ne lui offrait plus
aucune ressource ; on sait quelles
furent les suites de cette détermi-
nation tardive. Malgré Tétat af-
freux dans lequel l'armée française
fut réduite, elle offrit cependant en-
core une masse i^npo$ante, et sut, à
force de valeur, repousser les atta-
ques journalières d'un ennemi su-
périeur en forces. L'heureux Kou-
tousoff , si puissamment secondé
par les élémens déchaînés et notre
mauvaise fortune, recueillit les
fruits et les honneurs du triomphe:
il fut décoré du grand-cordon de
Tordre de Saint-George , et reçut
le surnom de Smolensky. Dès le
mois de janvier suivant (i8i3),
les Russes pénétrèrent en Prusse;
mais tandis que son armée rassu-
rait l'indépendance de l'Allema-
gne, le prince Koutousofl* éprou-
vait une maladie cruelle, suite de
ses longs travaux, et était au mo-
ment de terminer sa carrière. Il
mourut, le 16 avril i8'i5, à l'âge
de 68 ans, dans la petite ville de
Bunslau en 5ilésie. Il avait con-
couru à assurer le triomphe des
armées russes , et obtenu toutes
les récompenses auxquelles il
pouvait aspirer ; il ne lui a man-
qué que d'en jouir plus long-
temps. Au reste, il était digne de
sa fortune ; dès l'enfance il avait '
étudié l'art militaire, il en con*
hai.^sait les principes , et en avait
long-temps médité ^es opérations;
Il ne donnait jamais rien au ha-
sard : plus semblable en cela à
Romanzoff qu'à Suwarow, et plus
heureux que tous deux, puisqu'il
jouit. constamment de la faveur
de son souverain; il est vrai qu'il
obtint à la guerre, de plus grands
succès que to.us ceux qui l'avaient
précédé, et qu'il eut de plus grande
obstacles à surmonter. Il avait le
caractère liant et des mœurs dou-
ces; élevé en France, il avait con-
servé le goût de la littérature fran-
çaise, il cultivait les arts, et par-
lait purement plu^eurs langues.
KRAFFT (J. Ch.}, architecte j
né à Vienne et résidant à Paris ,
s'est fait connaître par la publi-
cation des ouvrages snivans : i**
( conjointement avec Ransonnet-
te ) Nouvelle architecture français
se « ou Pians , coupes et élévations
d^s plus belles maisons et hôtels,
construits à Paris et dans les en-
virons , 1801-1802 , in-fol. ; 2*
Plans, coupes et élévations de diver^
ses productions de fart de la char-
pente, exécutées tant en France
que dans les pays étrangers, 1802-
i8o5, 4 parties, in-fol.; 3" Portes
coc hères , portes d'entrée, croi-
sées 9 balcons , entahletnens , et
détail de menuiseries et de serru^
reries y 1812, in-fol. ; 4* Produc-
lions de plusieurs artistes fran-
çais et étrangers , relatives aux
Jardins pittoresques, iSiu in-fol. ; S'*
liecueil des plus beaux monumens
anciens et français, 18 12, in-fol.
KRAHE ( Lambert ) , peintre
allemand^ naquit à Dusseidorf^
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i64 KRA
Ycrs Tan if5o. C'est en Italie, et
principalement à Rome, qu'il per-
fectionna son goût pour la pein-
ture sous Subleyras et Beneâali ,
car il n'avait apporté de sa patrie
que des dispositions et quelques
élémens: A son retour à Dussel-
dorf , il fut nommé premier ins-
pecteur de la galerie de cette vil-
le. Il paraît que cet artiste se bor-
na à la théorie de son art , et à la
restauration de la galerie, puis-
qu'on ne cite de lui aucun ouvra-
ge important^ Sans l'aventure du
îeune Schmitz , son nom n'eût
peut-être pas passé à la postérité.
Cependant son enthousiasme pour
' la peinture , qui lui fit prendre
tant d'intérêt aux élèves qui se
faisaient remarquer par d'heureu*
ses dispositions, a sans doute con-
tribué à augmenter le nombre
des bon« peintres. Abordé un jour
par un jeune homme assez sim-
plement mis , qui lui oflVe à ache-
ter un cahier de dessins, Krahe
l'ouvre , et surpris d'y trouver les
germes d'un grand talent, deman-
de le nom de l'auteur; le jeune
Schmitz se nomme , et ajoute
qu'il pourrait faire mieux , s'il
n'était obligé> pour^vivre, de tra-
vailler au métier de boulanger
chez son père, ce qui ne lui per-
mettait de se livrer au dessin
que les jours de fêtes. Krahe l'in-
vite à revenir le lendemain. II a-
vait eu le temps d'examiner plus
attentivement les essais du jeune
boulanger ; il le retient le lende-
main , le loge chez lui et le traite
comme s'il eût été son propre fils.
Sous les auspices de Krahe, le
jeune Schmitz joignit à Tétude du
dessin, celle de la géométrie et
de l'histoire. £t après avoir acquis
KRA
quelques connaissances élémcm-
taires , il fut envoyé par son pro-
tecteur à Paris pour se perfection-
ner dans le dessin , auprès du
célèbre graveur Wîlle. Cdui-ei
raccueillitavec affection, dévelop-
pa ses talens et le renvoya à
son bienfaiteur. Les progrès de
Schmitz avaient été prodigieux, et
Krahe n'eut pas de peine à le pla-
cer dans la galerie de Dresde, où
il lui confia des travaux qui de-
mandaient une main habile. Sou-
tenu dans son assiduité au travail
par les deux plus puissans le-
viers , la reconnaissance et l'a-
mour, Schmitz ne fréquenta pen*
dant deux ans que la maison de
Krahe. Il y fut si vivement affec-
té un jour, par fes apprêts d'une
fête qui devait être donnée pour
célébrer le mariage d'Henriette
Krahe , fille aînée de son protec-
teur, dont il était devenu passion-
nément amoureux, qu'il tomba
dangereusement malade, et fut
alité pendant près de 4 mois. Dans
le cours de sa maladie il en dé-
couvrît la cause à M. Krahe; et
le projet de mariage ne s'étant
pas réalisé, celui-ci résolut de
faire cesser les peines de son é-
lève, et se rendit chez lui avec sa
fille pour lui annoncer sa détermi-
nation. Mais quel fut l'étonne-
ment de Krahe , lorsque le lende-
main , au lieu de voir Schmitz ac-
courir chez lui , il apprend qu'il
est parti pour Munich , avec tou-
tes ses planches et tous ses des-
sins. Huit joup s'écoulèrent sans
qu'il fût possible d'apprendre les
motifs de cette fuite. Mais Schmitz
revient , se jette dans les bras de
Krahe , et s'écrie. « A présent je
»suîs digne d'Henriette; j'ai aussi
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» quelques revenus. » Soa voyage
à Munidî avait prodcdt ce chan-
gement dans sa fortune.- Il s'y é-
tait jeté aux pieds de l'électeur, et
lai ayant exposé sa situation, il
en avait obtenu une pension de
600 florins, en considération de
sa reconnaissance envers son bien-
faiteur et de ses talens. Son u-
oion avec Henriette fut conclue
ea 178JI. Dépais son mariage,
ScfamitiT a gravé un groupe d* en-
fans peint par Aubena; Jésus et
saint Jean d'après Sarcellino ,
et V Apparition de Jésuk à la Ma^
deiaine, du Barroche. On a enco-
re de lui dans le Voyage pittores^
4fue de Naples, une Vue de la pe»
tite cour supérieure de la maison
de campagne de Pompée. Schmitz
mourut à Dusseldorf, et ne sur-
vécut pas long-temps À soni)eau-
pére, qui termina aussi sa carrière
il Dusseldorf, en 1790 , empor-
tant les regrets de tous les jeunes
artistes, qu'il ^vait aidés de ses
conseils et de ses bienfaits pendant
tout le cours de sa vie.
KRAMP, mathématicien alle-
mand, successivement médectn à
Sjlire, et professeur de physique
expérimentale à l'écolèi centrale
de Cologne, s'est fait un nom par<^
mi lea savans et les mathémati-
ciens par plusieurs ouvrages gé-
néralement estimés. Son analyse
des Réfractions astronomiques, sur-
tout, lui assigna une place distin-
guée dans la république des li-
tres. Cet ouvrage, d'après le ju-
gement de rinstitnt, fut solenn^-
lement prodamé, en 1798, comme
la meilleure production de l'an-
née; il fut réimprimé à Strasbourg
et à Léipsick, en 1799, in-/}*'. Ses
Eiémensd' arithmétique universelle.
ILRÀ
i65
publiés en 1808^ furent l'objet
d'un examen spécial dans la classe
des sciences mathématiques de
l'institut, et il en fut rendu compté
en 1810, dans son rapport sur le
progrès des lumières. Vo^ci com-
ment le rapporteur s'en explique:
« Cet ouvrage peut être lu avec
» fruit et avec intérêt, même après
«les nombreux traités d'algèbre
}»qui ont paru dans toutes les^lan-
» gucs. L'auteur y expose un cal-
» cul des dérivations, un peu diffé-
» rent de celui d'Ai^ogart. Il s'en^
» sert pour bannir toute idée d'in-
» fini des calculs différentiel et In-
n tégral qu'ilramène aux méthodes
«purement algébriques. On lui
» reprochera, peut-être aus^', un
«néologisme quia ses inconvé-
«niens dans les sciences mathé-
»matiques comme dans la ^ttéra-
Ature; mais il s'attache dans sa
«préface à démontrer que ses no-
» tations étaient indispensables
«pour le développement de ses
«idées. » On a encore de lui en
allemand : i" Histoire de V Ai^éos"
tatique sous Us rapports historique^
physique et mathématiquej Stras-
bourg, 1783, 2 vol. in-8', avec
un supplément publié en 1786; a"
VArt des aecouchemenSs traduit du
tVançais de Sacombe, Manheim,
1796, in-8% et plusieurs m^mi»*-
res qae l'on trouve dans différeits
riecueils périodiques.
ILRASICKI (Unage) , comte de
^ezen, archevêque de Goesne,
etc. , naquit à Boubiecko , fte 5
février 1756, d'une femille illus-
tre dans les sciences et dans les
armes. Ses parons le destinèmut
dès son enfance à l'élat «ceiésaas-,
tique, et il obtint sans peine des
dignités et des richesses, €[u'il ^ût
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i66 KRA
payées de son sang dans la carriè-
re militaire; il devint successire-
iiM^nt prince-évêque de Warmie,
et archevêque de Gnesne. La litté-
rature, qujl cultiva avec succès,
rendit son nom célèbre. Krasickt
futTun des plus illustres écrivains
polonais du 18"* siècle. Passionné
pour l'indépendance de sa patrie,
et ne pouvant la défendre avec
son épée, il la servit tant qu'il put
avec sa plume. Quand la Pologne
tut partagée pour la première fois
en i;?72, et que, par suite de Id
domination prussienne, il fut for-
cé de renoncer au sénat de sa pa-
trie, il ne trouva de consolations
que dans les lettres^ et se consa-
cra entièrement aux (travaux du
cabinet. Il avait une conversa-
tion vive et enjouée, qu'il con-
- serva malgré ses malheurs. Le
grand Frédéric, qui aimait à
l'entendre , l'honora d'une cons-
tante amitié. Ce prince lui dit
un jour en plaisantant : « Mon-
M sieur Tarchevêque, j'espère bien
» que' vous me ferez entrer en pa-
» radis sous votre manteau épis-
»copal. — Non, sire, répondit Je
» prélat, votre majesté me l'a ron-
agné si court, qu'il me serait im-
» possible d'j cacher de la contrc-
ik bande. )> Le comte Krasicki
montrait dans ses • écrits plus die
goût, d'agrément et de facilité
que Naruszewic» et Trembecki>
ses contemporains; mais il était
moins nerveux et moins correct.
Il excellait surtout à saisir les ri-
dicules qui- tenaient aux habitudes
nationales^ et en faisait une pein-
ture fidèle. Parmi une foule d'ou-
vrages de ce poète, on distingue :
i*\aMych0ide^s\iîei tiré'de l'ancien-
ne chronique de Févêque Kadlu-
KJRA
beck, selon laquelle les rats et les
souris avaient mangé leroiPopiel.
Krasicki trouva dans cette fable t
la matière d'Un poëme héroï-comi-
que en 10 chants; il été traduit en
français par Dubois. On cite en-
core : a" /a Monomachie, ougiur-
re des moines^ en 6 chants, do^il
l'exécution fut peut*êtredueàune
plaisanterie de Frédéric. Ce prin-
ce, en donnant au prélat polonais
l'appartement de Sans - Souci
que Voltaire avait autrefois occu-
pé, lui fit observer avec un sourire
malin, que le souvenir du poète
qui l'afvait précédé, allait sans
doute l'inspirer heureusement.
Cette observation ayait vivement
frappé l'imagination de l'archevê-
que, réchauffa sa verve, et cet ou-
vrage original passe pour son
chef-d'œuvre. 7)^ V Antimonoma^
chie, aussi en 6 chants, poëme
inférieur au premier; 4° plusieurs
livres de Fables^ qui en contien-
nent d'excellentes, dont toutes le^
langues pourraient s'honorer; 5"*
des Satires un peu froides, com-
parées à celles de Naruszewicz; 6"
la Guerre de Ckocim^ poëme épi-
que en 12 chants : c'est plutôt lin
récit historique de la victoire
remportée sous le règne de Si-
gismond, par Ohocskiewi, sur le
sultan Osman, qu'un véritable
poëme épique; on y trouve de
beaux vers; 7* des imitations
de Fingal, des chants de Selma^
et d'autres poëmes d'Ossian : el-
les sont loin d'offrir la touche
mâle de l'original; 8* des Lettres
et Mélanges, en prose et en vers;
l'instruction, la gaieté et la raison
semblent réunies pour en faire un
tout aussi agréable qu'utile. C'est
dans ses ouvrages en prose sur-
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KRA
tout qu'il attaque les défauts ou
les ridicules de ses compatriotes,
et Ton dit qu'tt les en corrigea en
partie. Les ouvrages de Kraslcki
font encore aujourd'hui les délices
des hommes de goût de sa patrie,
ir a encore publié une Encyclopé-
die élémentaire et une Histoire de
Varsovie^ qui figurent aTantageu-
sement parmi ses autres ouvra-
ges. Le comte Krasicki mourut à
Berlin, le i4 mars 1801, âgé de
66 ans, et tut généralement re-
gretté. La plupart de ses ouvrages
ont été recueillis et publiés par
Dmachowski, Varsovie, i8o5 et
suiv. , en 10 vol. in-8°.
KRA^NSKI (i.ecohteVincet4t),
général polonais, était issu d'une
famiUe ancienne et célèbre dans
l'histoire de la Pologne. Passion-
né pour la liberté, il abandonna
sa patrie, quand il la vit sous le
joug des Russes, et passa au ser-
vice de France, où il devint colonel
du 1" régiment de chevau-légers-
lanciers et chambellan de l'empe-
reur Napoléon. Il se distingua dans
différentes affaires par son coula-
ge; il s'illustra surtout au passage
du Niémen, qu'il traversa le pre-
mier à la nage. Il se trouva à tou-
Ites les affaires de cette campagne
^t s'y couvrit de gloire. Cette
brillante conduite lui valut, en
181 3, le grade.de général de brî-,
gade, et celui de général de divi-
sion en i8i4* Le ]5 mars de cette
année, il se signala encore auprès
de Reims, et contribua particuliè-
rement à la reprise de cette ville,
en coupantla route de Béri-au-Bac. .
I^'ennemi forcé de se retirer en'
désordre, laissa au pouvoir des
Fran/pais 23 pièces de canon, 5,ooo
prisonniers et 100 voitures deba-
KRA 1G7
gages et d'artillerie. L'abdication
de Napoléon mit fin aux hostilités^
et le général Krasinski recoudui-
sit les débris de ses troupes en Po-
logne. Le jour qu'il entra à Posen
fut un jour de fête; il fut reçu
aux acclamations de toute la ville,
célébrant également et son patrio-
tisme et ses belles actions. Les au-
torités vinrent à sa rencontre, et
dans un discours que leur adressa
le comte de Krasinski^ on remar-
qua le passage suivant : « Les ai*
i>glesque vous voyez planer au^
» dessus de nos têtes, et \e& armes
» qui brillent dans nos mains^ sont
»Ia preuve de la confiance du
» jeune monarque sous lequel nous
» vivons, et de la haute protection
» qu'il nous accorde. Le monde
» entier lui rend justice, mais c'est
)) à la postérité à l'en récompen-
» ser, en le plaçant au rang de ces
» héros que l'admiration des siècles
«transmet aux autres siècles. Fi-
»dèles à notre devoir, nous n'a-
»bandonnâmes un trône chance-
wlant, que quand celui qui l'avait
» élevée l'abandonna lui-même.
»Ce n'est qu'avec sa permission
«que nous nous adressâmes
Ȉ l'empereur Alexandre, dont
» l'âme magnanime nous promit
nbieuveillance et protection. » Le
monarque russe, au mois de no-
vembre de la même année, char-
gea le comte de Krasinski de pas-
ser en revue, à Var80vie,la garde
impériale lithuanienne , et le nom-
ma commandant de cette ville.
Plusieurs membres de la famille
de ce générai ont droit aux éloges
de leurs contemporains. Krasins-
ki» évêquede KaminieC, sut inté-
resser la France entière à la con-
fédération de Bar; et à sa voix,
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iSè
eAx
pour la 9«coiirit, une foUlé d'Of-
ficiers français accouru renl sous
les ordres des généraux de Vio-
ménii, DumourietetChoiseul. On
voit encore, à la même époque, le
grand « maréchal du même nom
obtenir, de la Porte-Ottomane,
par son habileté les plus grands
avantages pour sa nation. On ne
pourrait citer tous les Rrasinski
célèbres, mais il serait injuste de
passer sous silence le capitaine
Pierre Krasin^ki, blessé à Somma-
^ Sierra, près de Madrid, dans la
fameuse charge de chevau-légers
j^olonais de la garde, commandée
par le général , son parent. •
RRAIÎSE (ChaHles-ChbétieîjJ ,
^ médecin saxon, naquit à Dolitsch,
en 1716, d'une famille pauvre.
Ses parens s'efforcèrent cependant
^^^e lui faire donner une bonne é-
ducation , et il profita des sacri-
fices au-dessus de leur» forces qu'ils
s'étaient imposée. Il tennina ses
études à Léipsick, après les avoir
commencées à Halle et conti-
nuées à Hambourg, et fut repu,
en 1753, docteur en médecine ; îl
devint, en 1762, professeur d'a-
natomie et de chirurgie. Krause
s'est également fait remarquer
comme professeur et comme pra-
ticien , et îl a composé une assez
nombreuse collection de disserta-
tions académiques, dont les plus
importantes ont été réunies et pu-
bliées , «n 1787, par C. G. Kiihn,
sous le titre de : Opuscula meâieo-
pratica. Krause a donné de bon-
nes traductions : i*de VOstéoiogie,
d'Alexandre Monroe ( 1 76 1 , in-8°);
2* du Traité de Vtiydroplsie, de
Donald Monroe, ih-8% 176a,
réimprimé en 1777; 3* des Mé-
moires du collège des médecins de
. , KRA
Londres^ 3 vol. in-8*. On cite en-
core sa belle édition de Oeke^
Léipsick, 1768, in-8% et les ama-
teurs la réunissent à la collection
des yariorum, Krause mourut le
a6 avril 1703. ^
KRA Y fuBOH m), général-
feld-seugmeistre au service d'Au-
triche, commandeur de l'ordre
de Marie-Thérèse , propriétaire,
d'un régiment d'infanterie, na-
quit en Hongrie, d'une famille
distinguée. Il prit jeune encore lé
parti des armes , fit la guerre con-
ïte les Turcs en qualité de colo-
nel , et fut nommé général-ma)Oi-
à la paix, en récompense de seb
services. Il se conduisit^ d'une
manière honorable en 1793, ,1794
et 1795, dans les Pays-Bas, etstlk^
le Rhin. En 1796, il^t employé
à l'armée de Warten^leben , et
dès l'ouverture de la campagne
s'y distingua d'une manière parti-
culière ; il fut élevé au grade de
feld-maréchaMieu tenant. De Kray
continua à montrer la valeur la plus
brillante dans toutes les affaires
qui eurent lieu, en août et en
septembre, dans la Franconie,
aux bataillcis d'Altenkirken , For-
cheim, Bamberg, Wetzlar, <îîe&-
sen , etc. , où il développa de
grands talens et exécuta des ma-
nceuvres savantes. Au commen-
cement de l'année 1 797, cette'mê-
me armée, que commandait Wet-
neck, éprouva des pertes si considé-
rables '<f et fut mise par le général
Hoche dans une telledéroute,que!a
plupart des ofliciers-généraux qui
y servaient furent inculpés, et tra-
duits à un' conseil de guerre tenu
à Vienne. De Kray fut acquitté;
mais sans doute, pour disculper
dans l'opinion le chef aux dépens
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RRA
des inférieure , il fat condamné à
1 5 jours d'arrêts. Il passa, en jtiil-*
let, à Tamiée d'Italie , et, après
la mort du jeune prince d'Orangé,
il pirit le commandement en chef
des troupes autrichiennes. La ma-
nière brillante dont il ouvrit la
campagtie de 1799? prépara les
succès qu'obtinrent bientôt Mêlas
et Smrarow.* On Itii confia alors la
conduite du siège de Mantoue, que
l'approche de l'armée de Macdo-
nald fit suspendre un instant ; mais
il vînt à bout dé s'en emparer, a-
près deux mors de travaux. L'ac-
cueil flatteur que lui fit l'empe-
reur François, quand il se rendît à
Vienne, en février 1 800, dut lui faire
espérer de nouvelles faveurs, et il
fut en effet nommé au comman-
dement lie l'armée du Rhin , que
quittait l'archiduc Charles. Ses suc-
cès ne répondirent pas à l'attente du
monarque; constamment repoussé
et vaincu par les Français, il fut
forcé de se retirer jusque sur les
bords du lac de Constance. La
paix interrompit bientôt les opé-
rations militaires du général de
Kray. Il se rendit à Vienne , où il
mourut, au mois de janvier 1801.
Il a laissé la réputation d'un des
généraux les plus habiles qui aient
commandé les troupes autrichien-
nes , pendîint la guerre de la ré-
volution française.
KRAYENHOFF ( Cobnbille-
Rodolphe-Théodore), lieutenant-
général et inspecteur-général du
génie au service du royaume des
Pays-Bas , est né à Nimègue , en
1769. Son père ayant éprouvé des
passe-droits dans la carrière mi-
litaire, avait renoncé au service,
et s'était établi pharmacien à Ams-
teVdam. Le jeune Krayenhoff se
kRA
169
fendit à l'école de Harderwyck,
pour y apprendre la médecine.
Il fit d'excellentes études, reçut
le grade de docteur, et exerça
quelque temps l'état de méde-
cin à Amsterdam. Mais il em-
ployait tous ses loisirs â l'étude
des mathématiques et de l'art mi-
litaire. En 1795, quand les trou-
bles politiques éclatèrent en Hol-
lande, le docteur RrayenhoflF prit
les armes, et se voua entièrement
à l'état pour lequel la nature l'a-
vait doué des dispositions les plus
heureuses, que l'étude avait dé-
veloppées. Il parvint rapidement
aux premiers grades. Nommé
lieutenant-colonel ingénieur, et
contrôleur-général des fortifica-
tions hollandaises,il fut chargé par
le gouvernement en 1 798, de faire
une nouvelle carte de la républi-**
que batave. Cette commission ne
pouvait être confiée â des mains
plus habiles, i) la remplit avec
succès , et la carte qu'il livra bien- »
tôt, est une des plus belles et la
plus exacte qu'on ait faites en
Hollande. En 1 799, au mois d'août,
une armée anglo-russe occupait
la Nord -Hollande; on le nomma
chef d'une brigade d'ingénieurs ,
et il eut le bonheur de délivrer
son pays de ces hôtes incommo-
des. Le 17 décembre i8o5, il fut
élevé à la place de commissaire-
général du gouvernement batave,
auprès du quartier - général de
Louis Napoléon. Il justifia la con-
fiance dont on l'avait honoré, dans
les compagnes de i8o5, 1806 fct
1809 en Zélande, où il rendit des
services im^portans. Peu de temps,
après l'avènement de Louis au
trône de Hollande, M. Krayenhoiî
fut nommé successivement aide-
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170
KRA
de-camp du roi , direclcur-géoé-
ral du dépôt de la guerre 9 gé-
nérai-major 9 et enfin ^ en 1809,
ministre de la guerre. Lorsqu'il
fut question de réunir la Hollande
à Tempire français 9 désespéré de
Toir sa patrie perdre son existen-
ce politique et son indépendance 9
il osa engager le roi Louis à la
résistance 9 proposa les mesures
les plus énergiques 9 et voulut
mettre la ville d'Amsterdam en
état de défense. Mais l'abdication
de Louis et la soumission des Hol-
landais rendireiit son zèle et ses
conseils inutiles* Le général
Krayenhoff resta quelque temps
sans fonctions ; mais Napoléon 9
qui savait apprécier l'énergie et
les talens, et qui prenait les hom-
mes utiles partout où il les trou-
vait 9 le nomma9 par son décret
du ai septembre iSio, inspec-
teur-général du génie 9 place
qu'il a occupée, jusqu'à ce que la
Hollande eût recouvré son an-
cienne indépendance, par suite
des évén^mens de 18 13. Le géné-
ral Rrayenhoif embrassa avec
chaleur le parti patriotique 9 et
fut nommé, le 24 novembre, gou-
verneur d'Amsterdam. A cette é-
poque, il fut chargé du siège de
Naarden, ville dans laquelle les
Français s'étaient renfermés. Mais
ceux-ci résistèrent vaillamment à
toutes ses attaques , et ne capi-
tulèrent que lorsqu'ils furent in-
formés que Paris avait ouvert ses
portes aux armées alliées. Le 17
janvier 18149 on lui confia le
commandement de la 1" division
militaire des provinces unies des
Pays-Bas, et quelque temps a-
près, la place d'inspecteur-géné-
ral du génie, qu'il remplit encore
KIl£
aujourd'hui. M. Krayenhc^ff joîirt
au courage et aux talens mili-
taires 9 des connaissances profon-
des dans la partie qu'il préside,
et dans celle du JVaieràtaat (ad-
ministration des ponts«-et-chaus-
sées ) qu'il dirigait également ,
sous la république batave, avec
le titre de commissaire-inspecteur
du , JVçiterstàat , et membre du
comité central de cette adminis-
tration. M. Krayenhoff est aussi ^
un écrivain distingué : on lui doit
une traduction de l'ouvrage de
Jacquet sur l'électricité, auquel
il a joint un grand nombres d'ob-
servations particulières et de no-
tes. Une société savante de Tou-
louse avait proposé un prix, sur
V Électricité physique et médicale :
son mémoire', écrit en latin, rem-
porta le prix. Il a été traduit en
français par le professeur Van
Swinden. On lui doit encore une
description étendue de la compo-
sition de sa belle carte du royau-
me de Hollande , ainsi qu'un pro-
jet concernant la clôture de la riviè-
re du Lek. Ces deux ouvrages qu'il
a adressés à l'institut des Pays-Bas,-
ne sont pas encore publiés. M.^
Krayenhoff, estimable sous tant
de rapports , est commandeur de
l'ordre militaire de Guillaume, et
chevalier de la légioo-d'honneur.
KRËIG (Jean-Fmdéric), géné-
ral français, naquit à Lahr, en
Brisgaw, en 1730. Sa famille avait
été forcée de s'exiler- de France
après la révocation de l'édil de
Nantes. Mais le jeune Kreig y ren-
tra à l'âge de 16 ans , obtint du
service, et fit, avec distinction,
toutes les campagnes des guerres
d'Hanovre sous le maréchal de
Saxe. Il fut nommé, par le mare-
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KAE
chai de Broglie, capitaine de cava-
lerie après ta malheureuse bataille
de Rosbach , ^où il avait presque
«eul eu le bonheur de se distin-
guer, et après la bataille de Min-
den, il fut nommé major. Il reçut
16 blessures au combat de Clos-
tercamp, en protégeant la retraite
de Tarraée française ; resta sur le
champ de bataille, et ne fut sauvé
que par la générosité du grand
Frédéric, qui le fit enlever mou-
rant 9 et lui fit accorder des soins
particuliers. Après sa guérison,
qui avait exigé un traitement de
3 ans, il résista à toutes les solli-
citations de ce prince, qui l'enga-
geait à servir dans ses troupes; re-
vint en France, et y fut long-
temps malheureux. Ses services
étaient oubliés, et il n'obtint enfin
qu'avec peine une sous-Ueutenan-
ce. Parvenu de nouveau au grade
de capitaine , il commandait: une
batterie fiottante au siège de Gi-
braltar en 178a; ces batteries ayant
été détruites^ il s'échappa à la nage
iqalgré de nouvelles blessures, et
eut le bonheur de sauver aussi la
vie à plusieurs de ses frères d'ar-
mes. La révolution le trouva capi-
taine au régiment de Nassau ; il
devint bientôt aide-de-camp du
général Wimpfen, commandait en
second au siège de Thionville, et
ce furent ses vigoureuses softies
et ses habites manœuvres qui for-
cèrent les ennemis à la retraite. Ils
ne s'en vengèrent pas en braves ;
ils diirent le feu, en se retirant, à
une petite propriété qu'il avait à
Oberkirck, dans le Brisgaw. Il de-
vint, bientôt après, colonel d'in-
fanterie, puis général de brigade,
et enfin , général de division.
Arrêté en 1795, il fut conduit à
KAE
171
Paris, et resta i5 mois dans les
fers. Rendu à la liberté , il alla
combattre les Vendéens , remporta
plusieurs avantages, et revint ù Pa-
ris. Appelé par le directoire pour
prendre le commandement en
cette ville, il remplit 18 mois ce
poste diflicile dans les circonstan-
ces où l'on se trouvait alors, ob-
tint enfin sa, retraite, et, alla se fixer
à Bar-su r-Ornain, où' il mourut ,
en février i8o3. Kreig, générale-
ment estimé, était chéri des pau-
vres qu'il soulageait , et des sol-
dats qu'il traitait en frères. Il comp-
tait Ô4 ans de service effectif, et 55
blessures. Il avait été nommé ,
quelques années avant sa mort ,
membre du conseil- général de son
département.
KJiEUTZER (Rodolphe), célè-
bre compositeur de musique et l'un
de nos premiers virtuoses sur le
violon, est né à Versailles, dépar-
tement deSeine-et-Oise, en 1767.
Son père, musibien attaché à la
chapelle du roi, lui donna les
premiers principes de son art, et
le plaça ensuite sous la direction
de A. Stamitz, qui cultiva les heu-
reuses dispositions du jeune Kreut-
zer pour le violon. Il parut , à pei-
ne âgé de i3 ans, au concert spi-
rituel, où il exécuta avec un art,
un aplomb qui excitèrent l'en-
thousiasme, un concerto de violon
qu'il avait composé. Ses progrès ,.
ses talens se développèrent si heu-
reusement, qu'à 19 ans il fit ré-
péter, dans la petite chapelle du
château, devant toute la cour,
deux grands opéras, qui furent
écoutés avec beaucoup d'intérêt :
ils lui méritèrent la protection de
la reine, et l'honneur de faire
partie des concerts particuliers de
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i7â
&RË
celte princesse. Prouvant bientôt
qu'il ne possédait pas moins la
théorie de son art que l'exécution,
il publia plusieurs concertos, et fit
représenter successivement plu-
sieurs bpéras, qui furent accueillis
avec faveur : celui de Paul et Vir-
ginie le fit classer parmi les pre-
miers compositeurs en ce genre.
M. Kreutzer, entré comme pro-
fesseur au Conservatoire , lors de
la création de cet utile établisse-
ment, fut envoyé, en 1797, en
Italie , pour y recueillir les ouvra-
ges des maîtres de l'école italien-
ne. Jaloux de puiser à toutes les
sourcejs pour perfectionner son ta-
lent, il voyagea depuis en Alle-
magne et en Hollande. De retour
à Paris , il devint premier vîoloh
de la chapelle et de la musique
particulière de l'empereur, et pre-
mier violon de l'Académie impé-
riale de musique. Il est actuelle-
ment premier professeur de violon
à l'École royale de musique et de
déclamation , et premier chef d'or-
chestre de l'Académie royale de
musique. Ses différens ouvrages
sur notre première scène lyrique,
^ comme à l'Opéra -Comique, ont
obtenu le succès le plus flatteur.
Nous allons faire connaître la no-
menclature de ses ouvrages. A
l'Académie de musique : i* Astya--
nax^ opéra en trois actes, paroles
de Dejaure , ' iBoi , composition
remarquable par de-beaux chœurs
et un air du caractère le plus tra-
gique; 2° (avec Nîcolo) Fiaminius
àCorinihe, opéra en un acte, pa-
roles de Guilbert et Lambert, 180 1 ;
S* Aristippe, opéra en a actes,
paroles de MM. Gîraud et Leclerc,
1808, ouvrage plein de grâces;
4* /a Mort (tAbel, opéra en 5
£LR£
^
actes , paroles de M. Hoffmai) ,
1810; 5" le Triomphe du mois de
Mars y opéra en un acte, paroles
de M. Dupaty, 1811; 6" (avec
MM. Méhul, Paer et Berton) t'O-
riflamme, opéra en un acte, pa-
roles de MM. Etienne et Baour-
Lormian, i8i4; 7* /a Princesse
de Babylone, opéra en 3 actes,
paroles de M. Tîgée-, 181 5 : cet
ouvrage se ressent un peu de l'ex-
trême froideur du poërae; 8° (avec
MM. Persuis, Spontini et Berton)
les Dieux rivaux, opéra en un
acte , paroles de MM. Dieulàfoi et
Brifaut. 9* Il a composé la musi-
que de plusieurs ballets : eu 1806,
Paul et Virginie; en i8o8. An-
toine et Cleo pâtre; en 1809, (a
Fête de Mars; en 181 3 (avec MM.
Persuis et Berton), l'Heureux
retour; en 1817, le Carnaval dé
Venise; en 1818, la Servante
justifiée; enfin, en 1820, ClarL'
La musique des ballets à^ Antoine
et Ctéopâtre, de la Fête de Mars
et de Clari, est délicieuse, et vaut
celle dès meilleurs opéras. A t'O-
péiu-Coi^iQUE : i"" Jeanne d'Arc ;
a* Lodoiska, ouvrage' intéressant,
et dont l'ouverture est toujours
entendue avec plaisir; 5* Paul et
Virginie, dont la musique simple
et naïve participe du génie de Ber-
nardin de Saint-Pierre ; 4* '^ franc
Breton; 5* Charlotte etVerther ;
6* le petit Page; 7" François I**\
S^ Jadis et Aujourd'hui; 9* l^ Hom-
me sans façon ; 1 o" le camp de So-
bieski; \V Constance et Théodore;
12*» le Béarnais {1814); i3* la
Perruque et la Redingote (1814) ;
14* enfin, en 1816, le Maître et
le Valet. M. Kreutzer a encore
composé la musique des chœurs
d'une espèce de mélodrame inti-
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KRÊ
tulé : ia Journée de Marathon, ou
le Triomphe de la Liberté, lequel
fut représenté , en 1794 5 rue de
Richelieu 9 sur le théâtre qui de-
puis devint celui de l'Opéra. On
doit à M. Kreutzer des concertos
-de violon, des symphonies concer^
tantes pour deux violons^ des quar^
fetii, des trios, des duos et des
sanates de violon. Il est auteur,
avec M. Baiïlot, de l'excellente
Méthode de violon, rédigée pour
renseignement du Conservatoire
de musique.
KREUTZER (N.) , frère puîné
du précédent ^ est un de nos meil-
leurs Tiolonistes ; il joue avec un
rare talent les concertos de Viotti.
M. Kreutzer jeune est professeur
survivancier de son frère, à l'É-
cole royale de musique et de dé-
clamation , et troisième violon de
l'Académie royale de musique. Il
-ne paraît pas s'être livré à la com-
position.
KRIEGER, officier distingué de
marine c&anoise9 était parvenu au
grade d'adjudant-général, et com-
mandait une division de chalou-
pés canonnières en 1808. Il fit, a-
Tcc les faibles moyens mis à sa
disposition, tout, ce qu'on pouvait
attendre de l'officier le plus brave
et le plus expérimenté. Un convoi
anglais très-considérable avait mis
à la voile des côtes de la Suède ,
èous l'escorte de 2 frégates de cette
nation et de plusieurs autres b.lti-
mens de guerre , et passait à la
hauteur de Dragœ. M. Krieger n'é-
coutant que son courage et l'hon-
neur de sa nation , n'hésita pas à
les attaquer avec la division qu'il
avait sous ses ordres ; des forces
aussi inégales devaient tout au plus
faire espérer qu'on pftt balancer
, KRI 175
celles de l'ennemi. M. Kriegep fit
bien davantage : il «ou tînt un com-
bat de 6 heures, pendant lequel il
brûla plusieurs bâtimens du con-
voi, en prit 10 autres, parmi les->
quels était un brick de guerre, et
désempara une des frégates. Le
glorieux succès qu'il remporta en
cette occasion , avait eu pour té-
moin le roi de Danemark , qui
était placé au port de Dragœ , et
qui avait été spectateur du com-
bat. Aussi récompensa-t-il digne-
ment le courage et l'habileté de
l'adjudant-général, en l'élevant
sur-le-champ au rang de comman-
deur. Il est amiral aujourd'hui.
M. Krieger a soutenu sa réputation
pendant toute la durée de la
guerre.
KjaiVTZOFF ( LE COMTE DE ) ,
colonel des Cosaques de la garde
impériale. Après s'êtrB distingué
par dfî beaux faits d'armes et une
intrépidité à toute épreuve, il s'est
encore honoré par son humanité
et sa généreuse conduite envers
les blessés et les malades français.
Les soins qu'il prodigua aux pri-
sonniers après le désastre de Mos-
cou, lui ont acquis des droits éter-
nels à la reconnaissance des brave»
de toutes les nations , et particu-
lièrement des Français. Quinze'
cents malheureux trahis par la for-
tune, et preisque tous mutilés ou
couverts d'honorables blessures,
se trouvaient abandonnés dans un
hôpital ^ont les Russes venaient
de s'emparer. La populace d^
Moscou , exaspérée par les maux
qu'elle avait soufferts pendacft l'oc-
cupation de cette capitale , et par
Tincendie récent du Kremlin, al-
lait les^^mmoler à sa rage. Le co-
lonel Krivtzoff , qui avait alors 1»
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174 K^W
jambe cassée d'un coup de feu, ou-
blie ees propres maux, se traîne à
l'entrée principale de l'hôpital ,
fait un rempart de son corps aux
1 5oo Français qu'on voulait égor-
ger, et a le bonheur de les sauver
tous. A l'affaire de Kulm^lorsque
la victoire était déjà décidée, un
des derniers boulets qui furent
tirés lui emporta la cuisse. On ne
put lui conserver la vie qu'en fai-
sant l'amputation le plus haut pos-
sible. L'opération qui présentait
les plus grandes difilcultés , fut
exécutée si habilement, et si com-
plètement guérie , que M. Krivt-
zoff put voyager peu de temps a-
près. Il commença par visiter l'Al-
lemagne et la Suisse , et se trou-
vait, en 1816, à Paris. Il y assis-
tait à toutes les séances de 1$l so-
ciété de l'instruction élémentaire,
à l'effet de s'instruire et de rap-
porter dans sa patrie le bienfait de
cette utile institution ; et en cela ,
il suivait autant les dispositions de
son cœur que les intentions de son
souverain. La {générosité qui l'a-
vait signalé ù la reconnaissance
des Français, avait, long-temps
auparavant , acquitté le bienfait
qu'il leur empruntaitalors. Il vou-
lut,encore qu'ils lui fussent rede-
vables d'une invention utile , 'du
modèle d'une cuisse et d'une jam-
be artificielles, qui réparaient en
quelque sorte la perte qu'il avait
faite de l'une et de l'autre. Il les
déposa chez le docteur Montègre,
rédacteur de la Gazette de santé.
Ce modèle avait été confectionné
pour lui, avec beaucoup de talent,
par un mécanicien anglais; et, à
l'aide de la machine construite sur
le modèle, il marchait avec beau-
coup de facilit^. La descriji^fton de
RRU
ce modèle , présenté d'après le»
intentions bienfaisantes de l'offi-
cier russe au conseil d'adminis-
tration , fut insérée dans le bulle-
tin; et déjà, deux artistes français
étaient parvenus à l'imi ter en 181;;?.
Le colonel Krivtzoff joint à un ca-
ractère noble et à la plus haute
valeur des connaissances très-éten-
dues, et cultive avec succès la lit-
térature et les beaux-arts.'
itRUDENER (N., baron de),
ambassadeur de Russie près la
cour d'Espagne, naquit en Livo-
nie, d'une des plus anciennes fa-
milles de cette partie du territoire
russe. A la suite de ses études, qui
furent très-s«»ignées et très-bril-
lantes , il se consacra à la diplo-
matie, et devint, en 1796, ambas-
sadeur de la cour de Saint-Péters-
bourg à celle de Madrid. Les rap-
Jports politiques entre ces deux
puissances ayant cessé vers cette
époque, il ne put remplir sa mis-
sion , et se retira dans ses terres.
Son gouvernement le nomma, en
1798 , ministre à Copenhague , et
ensuite à Berlin. Il mourut dans
cette dernière ville, d'une attaque
d'apoplexie, le i4 juin 1802. M.
de Rrudener, (Jue ses qualités per-
sonnelles ont généralement fait
regretter, passait pour un des pu-
blicistes les plus distingués de
l'Europe. Sa femme , dont l'arti-
cle suit, a donné à son nom un
autre genre de célébrité.
KRUDENER (Valérie, baronne
DE ) , illuminée du 19"* siècle ,
faite, peut-être, pour devenir l'u-
ne des femmes les plus utiles et
les plus distinguées de son temps,
s'est livrée à une vocation mysti-
que , à un iiluminisme exalté , à
un enthousiasme religieux, que la
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RRU .
raison n'avouait pas, que repous-
sait rétat actuel dés esprits 9 et
qui frappèrent de stérilité et mê-
me de ridicule les plus aimables
dons, les plus remarquables facul-
tés de rintelligence. Fille du com-
te de Wittenkoflf , gouverneur de
Kiga, arrière-petite-fiUe du célè-
bre maréchal Munich , elle est
née en 1765. Une physionomie
raviss£|nte; un esprit facile et lé-
ger; des traits mobiles, qui expri-
HLient toujours le sentiment et la
pensée ; une taille moyenne et
parfaite; des yeux bleus, toujours
sereins, toujours vifs, dont le re-
gard pénétrant semblait vouloir
(comme disait si bien Diderot),
traverser le passé ou l'avenir; des
cheveux cendrés retombant en
bouclés sur ses épaules ; quelque
chose de neuf, de singulier, d'im-
prévu dan« ses gestes et ses mou-
vemens : tels étaient les avantages
physiques qui distinguaient la ba-
ronne Valérie de Krudener, am-
bassadrice à Berlin en 1788. Ido-
lâtrée du monde, elle Taimait. Son
rî^ng, sop esprit, ses qualités, fai-
saient d'elle une des premièresr
femmes de l'Europe. Une passion
fatale qu'elle inspira au secrétaire
de légation du baron de Krudener,
son mari, alors ministre de Russie
à Venise, rendit son nom plus
célèbre encore; et un roman plein
de charme, où elle raconte avec
une sensibilité profonde le sort du
malheureux jeune homme qui s'é-
iait suicide pour. elle, acheva de
fixer, sur l'iiéroïne de son propre
roman , l'ahentipn de l'Europe.
Cet ouvrage, intitulé Valérie, est
écrit avec un enthousiasme et une
verve qui annonçaient déjà une
âme tumultueuse et . ardente qui
KRU 1^5
devait bientôt l'egarder comme
trop humbles les régions vulgaires
de la société humaine , et cher-
cher, loin de toutes les idées com-
munes et de toutes les pensées
raisonnables, une atmosphère plus
épurée. Au commencement de la
révolution , elle fit un voyage et
un séjour dans nos provinces mé-
ridionales avec sa belle-fille , So-
phie de Krudener, mariée depuis
à un Espagnol, et ses deux enfans.
Un an après, elle retourna en Al-
lemagne. Depuis ce temps', jus-
qu'en i8o5ou 1806, M""* de Krude-
ner échappe à l'histoire; et quand
on la voit reparaître sur la scène,
la brillante ambassadrice de Prus-
se , la touchante historienne de
Valérie se montre sous la forme
de Magdeleine pénitente. C'est
une femme envoyée de Dieu et
animée d'une vo(^ation irrésistible.
Le vase des parfums est brisé.
Elle oublie tous les succès, toutes
les amitiés , toutes le^ vanités du
monde. Elle pleure sur les hom-
mes , sur leurs erreurs , et sur sa
propre jeunesse. Veuve depuis
quelques années , elle partage sa
vie entre sa mère , et ces œuvres
de charité qu'elle prodigue , et
qui bientôt attirent sur elle les
regards inquiets des gouverne-
mens. Une foule de malheureux k
q\ii elle donne asile , subsistance
et.amitié, la suivent en tous lieux.
Valérie se dit appelée à rétablir
sur la terre le règne de Christ, Ja-
mais tant de générosité , de grâce
et de dévouement ne se sont unis
à une persévérance plus ardente
dans cette mission ultrà-évangé-
lique. Mais les i^ois trouvèrent
mauvais que l'on catéchisât dans
les carrefours, et qu'avec le ton
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176 RfttJ s
d'une inspirée on soulevât à
Christ la population de leurs états.
Durement renvoyée avec les fidè-
les qui composaient son cortège,
dès domaines du roi de Wurtem-
berg, tant soit peu philosophe et
rude «hrétren, elle trouva un asile
plus doux et une hospitalité plus
généreuse sur les terres de Bade.
Cependant elle devenait une puis-
sance : les cabinets se liguèrent
contre ses prédications , et elle ne
marcha plus que par négociation
de royaume en royaume. Les évé-
nemens de la terre suivaient leur
cours. Napoléon tomba. Valérie
crut ce moment favorable pour la
conversion de la terre , dont elle
avait embrassé si co'urageusement
Tentreprise. Elle suivit à Paris
Alexandre, qu'elle nommait Voint
du Seigneur , et qu'elle regardait
sérieusement comme choisi d'en-
haut pour être le régénérateur du
monde. Là , livrée à toutes les
erreurs d'une imagination arden*
tè, elle n'oublia rien pour les faire
partager. Dans des conférences
mystiques , dont un jeune pré-
dicant genevois, nommé £m-
peytas, partage les* travaux, elle
explique les prophéties antiques,
celles du Nord, et appelle à son
secour, les visions, les voix en-
tendues du ciel, les rêves du jour
et les songes de^ia nuit. Les puis-
sances de la Jterre viennent, trois
fois par semaine, assister à ces
théurgiques et mystérieuses as-
semblées : la pourpre de l'auto-
jcrate du Nord s'humilie devant la
parole de cette femme extraordt-
naire. La voix publique assure
même que la cérémonie religieuse
.du camp de la Vertu et la sainte
alliance sont l'ouvrage de Valérie.
KEU
Puisse -t-elle ne pas avoir à se re-
pentir trop amèrement des eifets
de son éloquence ^t de ses pres-
tiges sur les destins futurs des na-
tions et des rois de l'Europe! Sou-
mise elle-même à l'empire 4c
t;ette foi brûlante à laquelle elle
soumet aisément ceux qui la voient
et l'entendent sans méfiance, cet-
te femme que l'on ne peut blâmer '
sans la plaindre, et que le philo-
sophe doit voir avec plus de com-
passion que d'étonné ment, a sou-
vent égaré son esprit dans les ré-
gions de la mort et de la vie éter-
nelle, et dans le commerce des
anges. C'est ainsi qu'après la mort
du jeune et infortuné LaBédoyère,
auquel, avant ce moment, elle a-
vaît donné tant de larmes, elle
n'en versa plus que de joie. Elle
l'avait vu, disait -elle, brillant de
la gloire céleste. Elle lui avait
parlé : il lui avait, répondu : « Je
»suis heureux! » David (c'est le
nom que M"* de Krudener don-
na à l'empereur Alexandre) quitta
la France, et M"* de Krudener le
suivit. Depuis ce temps, sa vie a
été une série de tribulations, qu'el-
le reçut comme des bienfaits du
ciel. Ses amis d'Allemagne l'a--
valent oubliée, et ses fidèles l'a-
bandonnèrent : on lui interdit l'en-
trée de la France; en Suisse, elle
erra de canton en canton, poursui-
vie par la surveillance des magis-
trats. Cependant le canton d'Ar-
govj^ lui offrit un asile. Aidée de
M. Empeytas, elle prêcha long-
temps à Arau et dans les environs;
des milliers de fidèles accoururent
des bords des lacs et des montagnes,
pour partager le pain de vie des
mains de la fond^rice du nouveau
culte. Elle-même, debout «iir un
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KRO
monticule 9 prêchait douvent cinq
ou dix heures en plein air; et ces
longues improvisations, ces longs
voyages, l'absence du sommeil
et de la nourriture , n'altéraient
point la santé de Valérie. De ce
corps fragile, où la délicatesse
avait précédé les années, une voix
d'oracle sortait, et les infirmités
semblaient fuir la missionnaire
de la charité. «Voyez! dit -elle,
n ne sui^ - je pas moi - même un
» miracle perpétuel? » Valérie,
catéchisant les souverains , . les
grands, les pécheurs et les pau-
vres du 19' siècle, offrait la plus
fidèle traduction du beau passage
d« Virgile, où il peint si bieu la
possession de Dieu dans une fem-
me inspirée. Cependant la loi hu*
maine se déclara ouvertement con-
tre la loi divine annoncée par la
baronne de Krudener. La charité
chrétienne, qui unit tous les hom-
mes, ultras et libéraux, carbona-
ris et serviles, d'un lien de frater-
nité et d'indépendance, sembla
aux gouvernemens une insurrec-
tion descendue du ciel pour régé-
nérer l'ordre social. On dispersa
le troupeau. La parole de l'hum-
ble pythonisse fut déclarée sédi-
tieuse, et la législatrice retourna
dans sa patrie. Malheureux em-
ploi des dons les plus rare»! éparts
xiéplorables d'une imagination brû-
lante, qui a fait de l'amour le lien
du ciel et de la terre, et qui, do-
minée du sentiment de sa force
intérieure, a cru tout. possible à
cette puissance et à cette ardeur
de volonté!
KRUNIÏZ ( Jban-Geohges ) ,
docteur en médecine, est né à
Berlin en 1728. Il fit ses études à
Goettingue, Halle et Francfort-
s«r-rOder. C'est dans cette der-
nière ville qu'il obtint le grade de
docteur, après avoir publié éa
dissertation inaugurale, de Ma-
trimonio, muttorum morborum re-
medio, Francfort, 1799, in-4°. Il
professa ensuite et pratiqua la mé-
decine dans cette ville; mais, ob-
tenant peu de succès comme pro-
fesseur et comme praticien , il re-
nonça à la médecine, et vint s'é-
tablir à Berlin, où il se fit remar-
quer comme un des écrivains tra-
ducteurs et compilateurs les plus
infatigables de l'Allemagne. On
assure que le docteur Krunîtz ne
livrait pas moins de trois feuilles
par jour à l'impression. Une ma-
ladie dont il fut affecté pendant
les dernières années de sa vie ne
mit point obstacle à sa fécondité ,
et les exercices les plus modérés
étaient devenue trop fatigans pour
lui; néanmoins il ne trouvait de
distractions à ses xnaux que dans
s^s travaux littéraires. Krunitz était
trop pressé d'écrire pour Soigner
son style et pour éviter une extrê-
me prolixité. On peut cependant
retirer quelque frnit d<i ses ouvra-
ges, On y trouve souvent de pré-
cieux renseigne mens, et le lecteur -
est étonné de l'immense érudition
de l'auteur. Ses principaux écrits
sont , outre une foule de traduc-
tions de bons ouvrages français ;
V Encyclopédie économico'teclinolo'
giaae, ou Système général, de l'é--
conomie politique, domestique et
morale y de géographie, de t histoi-
re naturelle et des arts. Plusieurs
articles fort étendus de cette en-
cyclopédie, tels que le Curé de
campagne^ 1 794 , et les Ecoles ru-
rales, ont été imprimés à part. Il
a traduit de l'anglais, V Histoire de
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,1.78
KRIJ
r électricité^ par Priestley, 177a;
V Histoire naturelle des coralines^
par EUis , 1767 , in-4% etc. II a
encore publié «a recueil d^artlcles
choisis sur ragrîcuïture, l'écono-
mie domestique, les arts et les ma*
nufactnres, 3 toI. în-8'S avec
fig., Léipsick, 1768. C'est lui qui
a dressé les tables de matières de
plusieurs grands ouvrages , entre
autres, celles de la traduction alle-
mande de VBlstoire naturelle de
Buffôn. Il a fourni à plusieurs feuil-
les .périodiques un grand nom-
bre de mémoires sur la médecine,
l'histoire naturelle, etc. Plusieurs
sociétés savantes l'avaient admis
au nombre de leurs membres. On
ignore l'époque précise de sa
mort. '
KRDS (Joseph -Lottis-Casimir),
naquit à Lucerne, d'une famille
distinguée, et fut destiné à la ma--
gistrature. Il commença par fré^
quentér le gymnase de sa ville na-
tale, et fit ensuite ses études en
philosophie et en jurisprudence,
à l'université de Fribourg daiiS le
Brisgau. Il parcourut depuis la
France et l'Italie, et se fixa quel-
que temps auprès du prince abbé
de Saint-Gall, qui l'avait chai-gé
de l'administration de ses domai-
nes. De retour à Lucerne, M. Krus
fut élu membre du conseil-d'état.
Ses talens et son patriotisme lui
acquirent bientôt une prépondé-
Tance marquée dans le gouverne-
ment de son canton. Deux partis
divisaient alors les conseils de Lu-
cerne, et se livraient (depuis 1764
jusqu'en 1769) à des discussions
continuelles qui troublaient l'état.
Malgré les efforts const.ms de M.
Krus pour concîHer ces partis, la
paix ne put se rétablir et le sang
KRU
coula. Des haines et des rivsdités
de famille furent transformées en
complots contre l'état, quelques
imprudences de jeunesse furent
regardées comme des conspira*
tions, et on ^n profita pour former
des accusations graves, dont le ré-
sultat ftit une sentence de mort
contre le fils d'un des premiers
magistrats, et le bannissement de
son malheureux père. M. Krus,
qui après des efforts infructueux
pour rétablir la paix entre ses col-
lègues, les avait abandonnés à
leurs passions, reparut pour s'op-
poser à l'exécution d'une sentence
injus^; il ne put y réussir, mais
H contribua à démasquer l'hypo-
crisie du parti victorieux, dont If.
chef fut banni par une espèce
d'ostracisme, mesure qui rendit
enfin la paix à sa patrie. Devenu
administrateur des bailliages ita-
liens, il sut profiter des deux an-
nées pendant lesquelles il occupa
ce poste, pour se lier d'amitié a-
yec le comte Firman à Milan , et
obtint, par ce moyen, de précieux
avantages pour ses «administrés.
De retour à Lucerne^ il fut nom-
mé avoyer et premier magistrat
du canton, que dès-lors il repfé-
senta souvent dans les diètes de
la confédération. M. Krus, pour
éviter à sa patrie les maux de la
révolution et de l'invasion étran-
gère, avait fortement appuyé lé
système d'une parfaite neutra-
lité, et s'était même, dans cette
vue, prononcé franchement pour
l'abandon des privilèges patri-
ciens : cette conduite prudente et
modérée lui valut la haine des
exagérés, et il fut privé de ses em-
plois; il vécut dan<) la retraite jus-
qu'en 1801. Alors le gouvememeat
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KRU
helvétîqwe, qui roulait conserver
à la Suisse sa constitution unitai-
re, crut ne pouvoir arriver à ce
but qu'en opérant l'union des
volontés et desissprits. Ayant ré-
solu de 6'adjoindre les anciens
magistrats^ les plus connus par
leurs talens, leur probité et leur
patriotisme, il appela M. Krus au
conseil législatif. Mais cet homme
respectable, qui avait vieilli dans
d'autres habitudes, qui ne voyait
que des choses et des formes nou-
velles à la place de celles qui lut
étaient familières, se dégoûta
bientôt d'un poste où il ne pouvait
agir, où ses moyens lui devenaient
inutiles,' et commença à regretter
l'ancien système ûé gouverne-
mefit. Il crut le retrouver dans
l'acte de médiation proposé à la
Suisse par Napoléon, et il s'em-
préssa d'accepter la place d'avoyer
que lui déférèrent ses concitoyens :
cette illusion ne tarda pas à se
dissiper; quelques formes ancien-
nes avaient à la vérité reparu,
mais l'indépendance nationale et
la liberté des délibérations n'exis-
taient plus que nominalement. Ne
pouvant tenir secret le chagrin
qu'il ep resserfliit, il se condamna
à former une sorte d'opposition,
défendant toujours avec forcé ce
qui était juste et honnête, ou ce
qui lui paraissait tel, mais mon-
trant quelquefois, par habitude
sans doute, un peu trop d'humeur
contre toute création libérale et
généreuse. Il niourut en i8o5,
âgé de 71 ans.
KBlUSËMÂRK ( LE BARON De) ,
générai et ambassadeur prussien^
etc., naquît en Prusse, d'une fa-
mille distinguée par ses services
militaires. Ayant acquis des con-
&EU
^.9
naissances diplomatiques , et au
fait des intérêts des cours ^ il fut
chargé de plusieurs missions par
le cabiaet de Berlin. Le roi de Prus-
se, en 1806, avait fait, auprès de
Napoléon , plusieurs démarches
tendant à maintenir la paix; mais
toutes les tentatives à ce sujet
n'ayant produit aucun résultat fa-
vorable, Frédéric-Guillaume fit par-
tir pour Saint-Pétersbourg, avec
une lettre de sa propre main, adres-
sée à l'empereur Alexandre, M. de
Krusemark, qui réussit à renouer
entre les deux monarques une
coalition dont ils se promettaient
le plus grand succès 9 et qui n'a-
boutit qu'au traité de Tibitt. Dans
le courant de 1609, il fut nommé
ambassadeur de Prusse près la
cour de France ; il en remplissait
enOore les fonctions eh 181 5, en^-
tretenant constamment la bonne
intelligence entre les deux états;
mais les désastres de Moscou ac-*-
casionèrent une rupture qui le
força à quitter la France. L'impor*
tance des événemens d'alors don-
na lieu à la correspondance la plus
active entre le prince de Harden*
berg^ le duc de Bassano et lui ; on
l'a recueillie, elle fortne un en/^
semble de docuniens précieux pour
l'histoire complète de cette épo-
que. £n 1B149 et lorsque la paix
eut été signée à Paris , le général
Krusemark fut nommé eiKoyé
extraordinaire de la cour de Ber-
lin près celle de Vienne ; il est
mort dans cette dernière ville,
en 1821.
KRUSÈNSTERN (le CHEVALIER
A. -F. ùe) , entra de bonne heure dans
la marine russe, 8*j[ distingua par
ses connaissances et son caractère
entreprenant, et parvipt au grad«
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i8o
KAU
de capitaine dé Taisseau. Il servît
4Bur les flottes anglaises pendant les
années de 1793 à 1797, et passa à
Canton^ en Chine, les années 1798
et 1 799. Doué d'un esprit observa-
teur, il vit tout d'un coup l'avan-
tage inuuense que les Russes pt)u-
vaienl retirer d'un commerce di-
rect avec la Chine, en y transpor-
tant les pelleteries de leurs pos-
sessions sur les côtes de nord-ouest
de l'Amérique. De retour en Rus-
sie, il n'eut rien de plus pressé
que de soumettre à son gouver-
nement un projet tendant à don-
ner des secours à la compagnie
russe d'Amérique, afin de procu-
rer aux négociaus établis sur les
côtes de nord-ouest et aux îles
Aleutiennes, les moyens de faire
un commerce direct avec la -Chine
et le Japon. Ce projet eut le sort
de la plupart des projets utiles, ne
fut point goûté d'abord; mais ac-
cueilli depuis par l'empereur A-
lexandre, à qui le comte de Ro-
manzoi!', ministre du commerce ,
le présenta aussitôt que ce prince
fut monté sur le trône, M. de liru-
seiistern fut muni des pleins-pou-
voirs nécessaires, et quitta la ra-
de de Falmouth le 5 octobre i8o3,
avec plusieurs bâtimens sous ses
or4resi Celui sur lequel il se trou-
vait en personne, nommé la TVfl-
deshda (l'Espérance), et un autre,
laiV^îJû, était commandé par le ca-
pitaine Lisanskoy. La Nadeshda
fut de retour à Cronstadt le 19
août 1806. Il a paru trois relations
de ce voyage : i'^ Voyage autour
dumonde, fait de 1804 à 1806, par
le capitaine A* F. Krusensteirn [en
allemand ) , Saint -Pétersbouf g ,
i8jo, 3 vol. iri-4**, et allas; 2"
Lisanskoy (Uroy). Voyage autour
&RU
du monde (en russe), ibid., a roL
in-8^ Il en a été annoncé une
traduction allemande par fti. Pans-
ner. S" Observations faites dans
un voyage autour du monde pen-
dant les années i8o3 à 1807, par -,
Langsdorff^ Francfort, 1812', 2
vol. in-4''. Les découvertes de ce
voyageur sont précieuses, surtout
parce qu'elles ont pleinement con-
firmé celles qu'avait faites avant
lui le célèbre et infortuné La
Peyrouse, et celles que quelques
Hollandais avaient annoncées de-
puis ce dernier; de sorte qu'il res-
te peu de choses à faire maihte-
,nant pour compléter la reconnais-
sance entière de cette contrée.
M. de Krusenstern a déterminé
de la manière la plu& précise, la
position de Nangasaki et celle du
détroit de Sangaar. Il a aussi exa-
miné de plus près et avec plus de
soin que Bronghton même, qui
voyageait en 1796, la côte occi-
dentale de l'île de Jedso, le dé-,
troit de La Peyrouse, qu'il a tra-
versé ; on lui doit encore d'avoir
mieux reconnu que ses prédéces-
seurs, la côte orientale de l'île de
Saghalien, l'extrémité nord de cet-
te île, et la côte Mord-est qui se
rapproche de la côte de Tartarie ,
et du détroit qui a arrêté la mar-
che de La Peyrouse. C'est aussi
dans ce voyage qu'il rencontra,
sur les côtes de Noukaïwa^ l'une
des îles Mendoça , dans le grand
Océan , où il avait été obligé de
relâcher, un matelot français qu'un
naufrage y avait jeté quelques
années auparavant. C'est le fa-
meux Joseph Cabris, qui s'est
exposé si long-temps aux regards
des Parisiens. Au moment de tom-
' ber sous le casse-tête des sauva-
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KUH
ges, il aratt touché le cœur de la
fille du roi, était devenu son é-
pouX) prince de la famille royale,
et enfin grand juge- du pays. M.
de Krusenstern l'aVait enlevé à
toutes ces faveurs de la fortune.
Si cet enlèvement était Tefiet
d*une violence dont ces anthro-
pophages, de qui il paraît que
Cabris avait commencé à adoucir
les mœurs, eussent à se plaindre,
il serait affreux d'avoir peut-être
à reprocher à M. de Krusenstern
d'aggraver le sort de tous ceux
qui tomberont dans leurs mains.
Ea i6i5, il fut chargé d'une nou-
Telle expédition ; il s'agissait en-
core d'un voyage autour du mon-
de, pour examiner le détroit de
Behring, l'Océan glacé, et pour
trouver ua passage de la côte
nprd<K)uest de l'Amérique à Ar-
chaagel, paf le continent d'Amé-
rique ou celui d'Asie. Dès que le
bruit de cet armement se fiit ré-
pandu, le capitaine russe vit une
foule d'officiers accourir vers lui,
et demander à être ses associés.
On connaît déjà quelques particu-
larités de ce voyage , mais la re-
lation n'en a pas enoore été pu-
bliée.
RUH (Éphaàîm-Moîsb) , poète
allemand , né à fireslau en i ^3 1 ,
était d'une famille israélîte. Il an-
aonpait les plus heureuses dispo-
sitions et une grande ardeur pour
l'étude. Son père, qui était né-
gociant, le crut propre à briller
dans une autre carrière, et vou-
lut en faire un savant rabbin : mais
les subtilités âe la scolastique
des Hébreux rebutèrent le jeupe
Kuh; son imagination vive ne put
s'en accommoder, et il montra
pour ce genre de connaissances
KUH
i8f
une répugnance qut décida son-
père à renoncer à l'espoir d'avoir
un rabbin dans sa famille. Il finit
alors par le destiner à l'état où il
s'était enrichi lui-même. Il avait
un frère à Berlin , fameux sous le
nom d'Éphraîm, et connu peur
avoir été chargé de l'entreprise
de la refonte des monnaies ,^ous
Frédéric. C'est à lui qu'il adressa
son fils, et le jeune Kuh entra ain-
si dans le commerce. Parmi les
connaissances qu'il fit dans cette
ville, se trouvaient Mendelsschn ,
Ramier, Lessing et d'autres grands
écrivains. Kuh, séduit par leur
exemple, négligea bientôt le soin
de sa fortune, pour se donner tout
entier aux lettres , et surtout à la
poésie; et la passion des livres
se joignant au défaut d'économie,
tort assez rare chez les Iraélites,
il se vit ruiné en peu données ,
au point qu'il ne lui resta d'autres
moyens de subsister qu'une pen-
sion que sa famille fut obligée de
lui faire. Trois caisses énormes,
remplies de livres, le suivaient
dans tous ses voyages;, c'est ain-
si qu'il parcourût la Hollande , la
France et l'Italie. Il revint, deux
ans après, en Allemagne, rap-
portant de ses courses une mé-
lancolie qui dégénéra bientôt en
aliénation mentale, accompagnée
d'accès de fureur. Ce triste état
lui laissait cependant quelques
instans lucides, et c'est alors
qu'il composa ses meilleures piè-
ces de vers. Un médecin habile
parvint à le guérir de sa mélan-
colie ; mais Kuh ne fit que chan-
ger de malheur, et il est douteux
qu'il ait gagné au change : il de-
vint paralytique en 1785. Il mou-
rut à Breslau le 5 avril 1790,
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i8s
KDL
Son manuscrit, tout entier de poé-
sies, contenait plus de 5,ooo piè*
ces. Ramier se chargea après sa
mort de les recuéHlir, et d'en foire
un choix. G^est ce choix qu'il a
publié et fait imprimer à Zurich^
en 179a , en 3 petite yolumes. Ils
renferment particulièrement des
épigrammes, des madrigaux, des
chansons dans le genre de Catulle
ou d'Ânacréon ; des fables , dans
lesque^es. il a cherché à se rap-
procher de la manière de Phèdre;
et enfin une ode à la Divinité,
qu'on dit a Voir été retouchée
par le célèbre philosophe Men-
delssohn. Lé Muséum aliemand
et le Martial de Ramier contien-
nent aussi quelques poésies de
Kuh. Mofee Ifîrschel, son compa*
triote et son co-religionnaire, a
rédigé sur Ce poète une fiotiee
intéressante.
KULENK AMP (Louis), profes-
seur à l'université de Goettin^ue,
naquit ^à Brème en 1724, fit de
' bonnes études, et fut' nommé,
jeune encore, à la place de pro-
^ fesseur, dans laquelle il rendit d'u-
tiles services à la jeunesse. Il se
fit connaître avantageusement dans
les lettres par une disertàtion la-
tine sur Nlsroch, idole des Assy-
riens, dont il est question dans le
chap; 57 d'Isaîe,- et dans le chap.
I9du4"*liv- desKoîs. Gette dis-
sertation fut honorablanent ac-
cueillie. Kulenkamp a composé
peu d'ouvrages; le plus remar-
quable est un Spécimen d'observa*
tions et de corrections sur CEtimo*
hgicam magnum, d'après un ma-
nuscrit de la bibliothèque de Wol-
fenbuttel, Goeltîngue, 1^65, in-
4". Les encouragemens que Ku-
lenkamp reçut pour ce trarnîh an-
KUS
quel \\ avait apporté autant ^e
soin que de talent, lui donnèrent
ridée d'en préparer une nouvelle
édition. Différens travaux lui fi-
rent ajourner ce projet, et il mou-
rut, sans l'avoir eiécuté, dans le
courant de l'année 1^7.
&USZANZl^(Au)w pacha àdeux
queues, chef des Kersales, au ser-
vice de la PorterOttomane , etc ^
appartient par sa naissance awfc
derniers rangs de la société ; mais
son coarage et son énergie l'ont
élevé au poste périlleux de chef
des Kersaies serviens, et il est l'un
des plus braves guerriers de ce»
contrées. Kuszanajr-AH aJaflt'€rai^
té, en 1804, avec les Serviens in*-
surgés, promît de mettre à leuv
disposition les deys turcs vivras
ou morts, mais ayant eu à se
plaindre de ces mêmes Serviens*
il conduisit ses prisonniers à Be^
kir-Pacha, et ne voulut point é-^
vacuer Belgrade^ qu'il avait, le
projet de garder pour «on comp-
te. Proscrit par k divan, par sui-
te de sa défection, et n'ayant pour
résistera Gzemi-Georges, qui vei-
nait l'attaquer à la tête des Ser-
viens, que ses propi-es forces, il
fit toutes les dispositions néoés»-
saires, et se défendit vaillamment.
Epuisé par de nombreuses attu*-
qiies^ une longue résistance et
une grande détresse , il se déter-
mina enfin à envoyer des députés
aux assiégeans , offrant de rendre
la forteresse et la ville ^ à la dou^-
ble condition d'être employé par
les Serviens et de conserver son
organisation militaire. Quoique
Gzemi-Georges dût tout à la for-
tune, qu'il fût brave et qu'il sût
estimer le courage, il se montra
outré delà résistance de Kuszau-
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MB
ftj-{àU,^t refusa d*écoiiler>au(»ui0
propoidUoQ. L'Iqtrépide cheî des
assiégea résis^ta eooorè^ mms. inut
tilement; et après la prise de la TJl-
4e basse par les Serviens^t il se re-
tira, le i^déHmhvj^. 1807, dans la
forteresse supiédeure, d'où U s'é •
ohappa, JBOfi sans peine, et naarcha
sur Widdin, où il espérait se réu-
nif àPasswan-Qglou. La mort de
ce chef lui fit refuser l'etttrée de
la TtUe. Us'e» éloi^a; oiais il r^^
TÎBt bientôt etiut aduus* l\ deviot
mêtne oomâiandjiat eu seeoQd de
kfplaoe sous l4ris-Pacha* La.Por^
te-^Ottomaae lui ayant raudu sa
cdofiafice, ea 1^0^ il-fit de aou-
veau la g^elrre aus SerrJeus^ let
Gommand» Fa vaut-garde de Tar-
màe tunpneé Depuis ce temps ii
a-été perdu de vue^ Kua^aosty-Ali
est^cstiiiié Don-^çeulemeùt par son
ODUrage, iuais> encore par de» qua-
lités qui ne sont pas toujours le
partage dee^ ehefs indépendant.
U ètmti humain et générecac. Qa
<$tle comme .unte preuve de soit
énergie» ia letti^ qu'il éa« vit à
€^mt*<G«olrgei9) et^qu^ les . jourr
nauxdu temps ont rappoilée» Il
y déclartii^4|ii!il périmait les armes
à lamaîadanslafortei-essis de Eei-
ft»dej si les conditions qu'il pro-
posait n'étaî«at p^fit^accotfdée»*
S!a défonse en «ffet ét^n^a même
sesteoaemls.
ILUTTNIIft (GH4AW C^OTTiiOV),
savant vojageur aai^n 9 naquit à
U9 ifô
Wiedfsmar» pv^s de Delitsph. en
Saxe, le 18 février 1705. Il ût
d'e^eUeates études à i.éî.p$Ick.,
et exerça pendant huit ans» à Baie,
la, professicn d'instituteur. Son
instruction et sa moralité lui firent
confier l'éducation d'un jeune
lurd irlandais, avec lequel il fit
plu4ie.urs. voyages dans les prin-
cipales contrée» de l'Europe; il
accompagna ensuite quelques ri-
ches Anglais qui voyageaient éga-
lement pour s'instruire. Kuttner
n'ét^t pas seulen^ent un homme
studieux et avide de connaissan-
ces, il était bon observateur des
hommes et des choses « et ses
voyages renferment de nombreux
rensei^nemens que l'o/i consul^
avec frmt. Il possédait à fond plu-
sieurs langues, et a publié, .outre
les ouvrages dont npus allons faire
connaître les titres^ un grand
m>i|ibre d'observations, de mé-
moires et d'extraits, sur des ma-
tières intéressantes^ qui ont été
insérés dans les recueils et jour-
naux littéraire^ de l'Allemagne.
On lui doit : i" Lettres sur Clr--
Lande et sur la Suisse; a* Voyages
en AUemagne , en Danemark ,
en SuèfUy en Norwège et dans me
partie de l'Italie; 3" Observations
sur l' Angleterre, les Pays-Bas, çt
la France. Ccsaîj^t estimaWes*è-
tait retiré dans sa patrie, et mou-
rut à Léipsick, le 1 1 février i8o5,
regretté de ses cof^citoyens.
LABANT£ (G. M.), professeur socrate, dans laquelle il a rept-ô-
de langue italienne à Paris, s'est duit avec avantage une grande
liait connaître par une bouné tra- partie des beautés du rhéteur grec.
dMPti^n en -it^ep àea^OEw>rfs dÙh Cet ouvrage a été imprimé en 2
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1^4
LAB
Tol. in- 13. L'aùteùr y a ajouté
des notes estimées, la vie d'Iso*
cratepar Plutarque, plusieurs pas*
sages de la traduction française de
TabbéÀuger, de Denysd'Halicar-
nasse et de Cicéron. ^
LABAREYRE (Alexandre-Lait-
bekt-Garitieh de), commandait en
1B14 la garde nationale de Valen-
ce, et fut le premier qui proclama
dans cette yille le rétablissement
delà maison de Bourbon. Lorsque
î^apoléon revint de Tîle d*Ëlbe en
181 5, M. de Labarejre, qui rem-
plissait encore les mêmes fonc-
tions, prît, pour s^opposer à son
passage, des mesures qui furent
rendues vaines par la force des é-
vénemens qui ramenèrent Napo-
léon à Paris. Dès ce moment,
M. de Labareyre fut destitué, et
pour éviter l'arrestation dont il se
croyait menacé, il alla «e Joindre
au dite d'Angoalême, qu'il servit
avec autant d'activité que de zèle
dans l'organisation des corps
royauxde la y"^* diVision militaire^
que le prince lui conâa lorsqu'il
fut entré dans Valence. Obligé de
quitter de nouveau cette ville après
la retraite des troupes royales, il se
réfugia d'abord dans le Vivarais,
puis à Lyon^, et vint ensuite à Paris.
Onattribue à tort à M. de Labareyre
un ouvrage intitulé : Exposé suc^
einct des ét&nemtns qui ont eu lieu
dans le département de La Drame,
depuis C invasion de Bonaparte,
jusqu'au 7 avril 1 8 1 5, Paris, 1 8 1 5.
LABAROLIÈRE (kebaron), gé-
néral au service de la république,
fut élevé àLunéville, dans la mai-
son d'éducation du roi Stanislas,
et entra très-jeune dans la carriè-
re des armes. Il était, au com-
mencement de la révolution, lieû-
LAB
leiiant-colonel des chasseurs à che-
val de Lorraine^ et fut employé, en
1792, dans l'armée de Dumouriez*-
L'année suivante, il passa à l'ar-
mée des côtes de la Rochelle, sou»
les ordres du général Biron, et fut
chargé du commandement en
chef de toutes les forces d'Angers
et dé Saumur, réunies au pont
de Gé. M. Labarolière se porta sur
Martigné*Bryant, • où il campa le
i5 juillet. Bientôt il fut attaqué
par les généraux Laroche -Jacque-
lin et Bonchamp, qui comman-
daient une armée de i5^ooo Ven-
déens. L'avant-garde des républt-
cainsfutd'abord repoussée;maisM»
Labarolière eut bientôt réparé cet
échec^ en faisant porter quelques
demi-brigades sur les havteurs.
Ce mouvement décida de la vic-
tcnre , et les royalistes dispersés
se retirèrent jusque sur Coron. Le
17, ils revinrent attaquer les ré-
publicains 5 et cette fois ils eurent
l'avantage. Dans ces temps dé-
plorables, un général ne pouvait
être malheureux impunément. M.
Labarolière-fut destitué; mais il fut
rappelé en 1796. Il resta quelque
temps encore k l'armée de l'Ouest»
chargé du commandement de la
division de Rennes, qu'il perdit
bientôt pour n'être plus réemployé.
Sous le gouvernemeni impérial,
il obtint la croix de la lègron-
d'honneur, et la place de receveur-
général du département du Gard.
LABARRE (N.), général au
service de la république. Il avait
fait les guerres d'Amérique ^'v^ec
le général La Fayette. De retour
en Europe, il reprit du service
dans l'armée française A l'époque
où nombre d'officiers donnèrent
leur démission,il ne crut pas devoir
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les imiter; et il continua de servir
SOUS' les drapeaux français, quoi-
qu'ils eussent changé de couleijr.
Employé au siège de Toulon en
1793, lise distingua, le 17 novem-
bre de la même année, a l'attaque
du fort Pharon. Appelé ensuite à
l'armée des Pyrénées, il déploya
des connaissances militaires et le
courage le plus héroïque aux ba-
tailles de Coliioure, de Boulou, et
enfin au combat entre Roses et Fî-
guières, où il reçut une blessure
morteUe, qui l'enleva à la patrie
le 17 juin 1794* ^^ convention
décréta que les actions militai-
Fes de ce brave seraient gravées
sur une des colonnes du Panthéoà,
de ce temple alors consacré à per-
pétuer la mémoire des grands
hommes, mais qui depuis peu a
été rendu au eulle catholique. Le
général de Labarre était un hom-
me remarquable par sa loyauté et
son courage; il fit application aux
intérêts qui divisèrent la France
en 1789, des principes qu'il avait
puisés à l'école de Washington, et
ne pouvait pas croiH^ que défen-
dre le sol occupé par la majorité
de la nation, ce ne fût pas défen-
dre la patrie.
LABARAE (Lovis-Jvlie5-Cas-
TBLs), musicien compositeur, est
issu d'une famille noble de la ci-
devant - province de Picardie; il
est né à Paris, le 24 mars 1771.
Son goût pour la musique se ma-
nifesta de très-bonne heure, et il
prit des leçpns de violon du célè-
bre Yiotti. Roulant étudier son
art sur la terre classique de la
musique, il se rendit en Italie. En
1791, il alla à Naples,'et apprit
la composition au conservatoire
de la Pieta, à l'école de Nicole
LAB
i85.
Sala, professeur des plus distin-
gués. De retour en France en
1795, il se mit sous la direction
de Méhul, et deux ans après, il
devint premier violon du théâtre
Molière, où il fit jouer, en l'an 6,
un opéra en 1 acte, (es Époux de
seize ans ^ ou Auguste et Marianne,
qui n'eut que 3 représentations,
le poëme ayant paru d'une extrè- .
me froideur. Le 5 pluviôse an 7,
M. Labarre fut admis à l'académie ^
de musique, par suite du concours
qui eut lieu au conservatoire. Il
est auteur de 3 Œuvres de duos
pour le Tiolon, de deux recueils de
Romances, ô^nn^ scène des adieux
du Cid à Chimène, enfin de Capri-
ces et airs variés pour le violon.
LABARTHE (Ehmànoel-Fsli-
cfTÉ, COMTE de), d'uue des plus
anciennes familles de la Guieiine,
né en 1769, entra, à l'âge de i5
ans, dans les gendarmes de la
^arde du roi, et obtint, en 1 788,
la place de commissaire des guer-
res, avec le grade de capitaine.
L'année suivante, il fut envoyé à
Londres par M. de Montmorin,
auprès d» l'ambassadeur de Fran-
ce, et à son retour, il servit dans
l'armée du maréchal Luckner,
comme aide-de-camp du général
Jarry. Forcé de renoncer au ser- i
vice, après l'émigration de son
général, il ne reparut qu'en 1795
dans la Guienne, où il remplit les
fonctions de «hef d'état-major de
l'armée royale. Ce corps fut dé- /
truit sous le gouvernement con-
sulaire, et les principaux chefs fu-
rent traduits devant des commis-
sions militaires. Toutefois M. de
Labarthe obtint sa liberté, après
quelques mois d'emprisonnement;
mais une partie de ses propriétés
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186 LAB
fut C€[nfisquée. Les désastres de
la campagne .de Moscou lui per-
inireat de faire de nouvelles ten*
tatiyes en faveur de la famille
de» Bourbons; il reviat en 18 13
à Paris, et y forma, dit-on, avec
quelques royalistes, le prof et d*at*
taquer T^empereur dans le sein
nriême du corps*législatif. Le ren-
voi inattendu de cette assemblée
aurait seul fait manquer Texé-
cutiouvde ce dessein. Ce fut lui
qui lit connaître au comte de
Lynch, maire de Bordeaux, le
lieu où étalent détenus les frères
Polif nac. Il concerta avec eux le
plan du mouvement que M* de
Lynch exécuta depuis. Au retour
de Louis XVIII en 1814, il fut
nommé secrétaire honoraire de la
chambre et du cabinet du roi,
chevalier de Saint-^Louis, et aide-
de-camp du duc d'Aumont, avec
le grade de colonel. Au mois de
mars 1 8 1 5, il était avec son géné<-
isal dans la Normandie, et il fut o-
biîgé de se retirer avec lui en An-
gleterre, après avoir inutilement
tenté de faire prendre les armes
à la population. M. de Labarthe
9e rendit aussitôt à Caen, et dès
le commencement du mois de
fuin, il retourna en Angleterre
ftTcc des instructions. De là, il
passa dans Tile de Jersey, où se
formait un coi^s destiné à; agir
contre la Normandie. Ce corps,
commandé par le duc d'Aumont,
débarqua près de.Bayeux, et se
porta sur Caen, où commandait
le genéral'Yedel, lorsqu'on apprit
la nouvelle de la rentrée du roi
dans Paris. Les hostilités cessèrent
alors, et le comte de Labarthe re-
prit ses fonctîons.d'aide-de*camp
dti dnc d'Aumont, ainsi que celles
LAB
de secrétaire de la chambjre et du
cabinet du rot.
LABARTHE (P.), employé au
ministère de la marine, est auteur
de plusieurs ouvrages sur la ma-
rine, les colonies 9 etc. 1" Es^ai
sur l'étude de la législation de la
marine, tant ancienne que moderne,
avec les notices des décrets, rendu»
partrois desassemblées législatives
sur cette matière, rangés par okire
méthodique, in-8% 1796; a* /^.<iya-
gê au Sénégal, pendant les années
1784 et 1785, d'après les mémoi-
res de Lajaille, in-8% i8oa; 5*
Voyage à la côte de Guinée^ ou
description des côtes d'Afrique,
depuis le cap Tagrin,jusguau cap
dé Lopez'Gonzahet% in-8', i8o3;
4" Harmonies maritimes et colO'^
niales, contenant un précis des éf
tablissen^ens français en Améri-
que, en Afrique et en Asie, in-8%
181.5 ; 5* Intérêts de la Fram»
dans l*lnde, in-8% 1816. On attri-
bue encore à M. Labarthe, les^^ii-
nales marilimes et coloniales , im-
primées en 17QO, 1 vol. in-8*».
LABASëËË (HÀaiGBA£-M-
CAMP, baron), né le 11 février
17649 enSaintonge, s'est distin-
gué dans les campagnes de la ré-
volotion, et particulièrement à la
bataille de Marengo , où il corn*
mandait un régiment. 11 futnom<r
mé général de brigade en i8o3« et
commandant de la légion-d'hon-
neur en 1804. En 1808, legénénal
Labassée entra en Espagne, fut
employé à l'armée du Nord , et
montra beaucoup.de courage à ia
prise d'Oviédo, les 18 et 19 juin
1809. En 18149 après la rentrée
des Bourbons en France, il fut dé«>
coré de la croix de Saint-Louis,
et pourvu du çomi»a|idement de
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ia 1"* subdivision de la i4"* di-
vision militaire à Cherbourg» Huit
jéurs ayant le débarquement de
^^oléon au golfe Juan, il écrlTait
à Louis XVIU : « Sire , l'armée
vtottîours fidèle à Thonneur, à son
nprtnee^ à la patrie^ ne semra
«point l'ambition de ses plus
««ruels enneoïis; elle servira jus-
»qu'à la mort son souverain légi>-
«tirae. J'en jure parles sentim^ne
«qui m'animent pour votre augus*
» te personne; j 'en }ure par le bon
x" esprit qui règne parmi les trou-
»pes stationnées dans le comman->-
wdeoient des troupes que votre
» majesté m'a oonfié. ^iv^ Lotdà
>»XVIIIl nous n'en voulons pas
» un autre. » Après les événemens
du ao raiars , le général Labassée
quitta.le commandement de Cher*
bourg^, et fut envoyé à l'armée
d'observation du Jura , où il fut
employé dans la 4"* division des
gardes nationales de l'empire. De-
puis cette époque, il n'est plus en
activité.
LABASTAYS (N.), docteur mé-
decin, gradué en France et en Es-
pagne, médecin de l'hôpital mu-
nicipal et militaire de Lorient, a
publié différens ouvrages, parmi
lesquels on remarque les suivans :
t'' Précis d'une noaveiie théorie des
maindies chroniques, parlieulière'-
ment des scorbutiques et puruien'-
^tes, 1760, 1 vol. in-iâ. Cet ou-
vrage a été réimprimé, même for-
jnat) en 1801. a* Traita de l'affèc'-
tiûn vénérienne , 1789, in-8"; 3*
Da cuite philosophique, ^79^^ in-
8*. La singularité de ce mémoire
Va fait traduire en allemand. L'au^
teur y prend le titre <de physicien
et de philosophe. 4' Traitement
é^smutwHee^cHtênées, 1 vol.ln^ia.
LAB 187
LABATTU, officier français au
service des indépendans de l'Avné-
rique, fut nommé, en 1812, com-
mandant en chef de l'armée de
Carthagène, conjointement avec
don M. Gortès-Campomanès, offi-
cier espagnol qui avait embrassé
ia «aéme cause. Tandis que ce gé-
néral obtenait des saeeès impor-
tans dans les département de Tola
et deSan-Benito, Labattu chassa
les royalistes de tous les points
fortifiés, situés sur la rivière de
Magdalena, tels que San-Antonio,
£1 Penon, Guaymaro, etc., etc.
Labattu vola aussitôt à de nouvel-
les victoires, et s'embarqua sur le
lac dit Cienega de Santa-Marta,
pour marcher sur la ville de ce
nom. Plusieurs bateaux armés
s'opposaient à son passage ; il les
détruisit et s'empara ensuite de la
ville. Ces nouveaux avantages
semblaient devoir assurer la liber-
té de toute la province de Rio-Ha-
oha, d'autant plus que l'esprit de
la plupart des habitans était entiè-
rement porté vers les idées d'in-
dépendance; mais la conduite im-
politique de Labattu fit perdre les
avantages qu'il avait obtenus par
ses armes. Les habitans de San-
ta-Marta se Tévoltèrent, et quoi-
qu'il y eût dans te port plusieurs
vaisseaux de guerre qui le soute-
naient, il' fut contraint de s'embar*
quer pour Carthagène. Cette re-
traite donna aux royalistes la faci*
lité de faire venir de la Havane
et de Maraoaybo, des renforts qui
mirent la ville à l'abri de nou*-
velles attiaufues. Quelque temps
après, Labattu fut encore chargé
d'une autre expédition qui ne
ràussitpas mieux que la première»
ce qui détermina le gouveme-s
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i88
LAB
ment à cesser de remployer ea
qualité de commandant en chef.
LABAUME (Eu^èhe), cafHtaine
au corps royal des ingénieurs-
géographes, cheyalier dé la Cou-
' ronne-dé^fer, est né à Nîmes, vers
1780. Son pire exerçait la profes--
sion d'avoué. Le }eone Labaume,
destiné au service militaire, entra
de bonne heure dans le corps du
génie. Il passa bientôt dans le
royaume d'Italie, et fut nommé
par le vice-roi Eugène Beauhar-
nais, auquel il avait été recom-
mandé, stius-lieutenantingénieur-
géographe. Ces fonctions ne fu-
rent pas celles qui Toccupèrent le
plus; le prince le dispensait de la
plus grande partie du service, et
l'employait à des objets qui étaient
pour lui d'une importance par-
ticulière; voulant réunir aux parcs
de sa maison de plaisance des por-
tions du territoire de Monza , il
chargea le jeune Labaume d'en le-
ver les plans. Il le fit ensuite pas-
ser à Venise, pour mesurer les
lagunes, et de là dans le Frioul,
pour tracer une carte du cours de
la Brente ; enGn il» l'envoya à Pa-
ris, en 1810, avec la mission os-
tensible de quelques travaux topo-
graphiques. M. Labaume profita
du long sé}oi|r qu'il fit dans cette
capitale^ pour prendre rang par-
mi les écrivains : il publia une
Histoire abrégée de la république
de Venise, a v. in-8% Paris, i8ii.-
Des journalistes de Parisr cru-
rent sans examen ce qu'il annon-
ce dans sa préface, qu'il avait puisé
ses matériaux dans les auteurs vé-
nitiens , et donnèrent les plus
grands éloges à son ouvrage , en
témoignant, comme lui, quelque
mépris pour l'histoire de Venise,
LAB
faite par l'abbé Laugîer. Mais la
chose fut examinée de pkts près
en' Italie, et l'on reconnut, en fai-
sant des comparaisons, que l'his-
toire de M. Labaume n'était que
l'abrégé, et souvent une copie Ût^
térale de celle de Laugiér; que le
premier n'avait consulté aucun
des titres originaux des anciennes
histoires vénitiennes ,• et qu'enfin
il avait puisé dans la Dietionnaire
historique de Chaudon, l'aventu-
re romanesque de Blanche Capel-
lo; et la barbare démonstration
d'amour de Mahomet II envers
Irène. Tous ces détails sont consi*
gnés dans un journal italien inti-
tulé :^nn«/( di scienze e Uttere,
Néanmoins le vice-roi, à qiû l'ou-
vrage était dédié, redoubla de
bienveillance pour l'auteur, l'éle-
va au grade de lieutenant-ingé-
nieur-géographe, et, à son départ
pour la campagne de 1 8 1 a, le nom-
ma l'un de ses officiers d'ordon- .
nance; c'est en cette double quali-
té que M. Labaume fit la çampa-
jgne de Russie, il échappa à ses dé<
sastres, et en revint arec la déco-
ration de la légion-«l'honiieur. Il
habita Milan jusqu'à la fin de 1 81 ^, .
époque à laquelle le vice-roi se
rendit dans le Frioul;\ct à l'appro-
che des Autrichiens A il se retira
avec lui sur le Mincio, L'abdica-
tion de Napoléon ne ch)ingea rien
: aux bonnes dispositions du prince,
qui, pendant son séjour à Paris,
fit employer son protégé par le
général Dupont, alors ministre de
la guerre. M. Labaume ne fut
l>oint employé pendant le ministè-
re du maréchal Soùlt, duc de Dal-
matie, qui le remplaça; il alla
habiter l'ancien état, vénitien , oà
il avait une propriété. Il avait pu-
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LAB
Wié pendant son dernier sé|our à
Paris, une histoire delà campagne
de Russie, sous le titre de Rela-
tion circonstanciée de la campagne
de Russie, en 1812, ornée des
plans de: la bataille de la A(oskowa
et du combat de Malo-Jaroslayetz.
Cette histoire, incomplète sans
doute, puisqu'elle ne comprend
que les opérations du corps que
commandait le prince Eugène, est
cependant intéressante, et joint en
g^énéral à l'exactitude des faits, le
mérite du style ; elle a été impri-
mée trois fois, et traduite çn an-
glais en i8i5. Après le retour du
roi, M. Xabaume obtint une place
au bureau topographique du mi-
nistère de la guerre , et est deve-
nu un des trois historiographes de
ce ministère.
LABAUMË (Melghior) , maré-
chal-de-camp, naquit à Châions-
^ur-Saône, en 1756. Officier gé*
'.lierai au commencement de la ré^
Yolution, il se retira à Thiais, près
■de Choisy-le-Roi ; mais dénoncé
pendant le règne de la terreur, il
^e vit bientôt arrêté comme sus^
pect, fut traduit à Paris, et en-
fermé dans les prisons du Luxem-
bourg. Enveloppé dans la préten-
due conspiration des détenus de
«ette maison d'arrêt, il fut livré
an tribunal révolutionnaire, et con-
damné à mort le 10 juillet 1794*
LABBÉ (Marie) , femme Gai-
las, est née à Monthois , départe-
ment des Ardennes. Consacrée à
célébrer tous les titres à la gloire
ou à l'estime publique, la Biogra-
phie nouvelle des Contemporains
ne passera pas sous silence l'un des
plus honorables traits du caractè-
re français. C'est une femme qui
le fournit, et qui nous rappelle ces
LAB
189
beaux temps de Sparte et de Ro-
me , où les mères sacrifiaient hé-
roïquement à la patrie lesplus chers
objets de leur tendresse. En 1 799,
sous le gouvernement consulaire,
l'ordre du départ des conscrits de
la commune de Monthois, chef-*
lieu de canton , étant arrivé, la
Plupart des mères, se jetèrent en
pleurant dans les bras de leurs fils,
>et énervaient ainsi le courage de
ces jeunes gens qui ne connais-
saient encore que les affections
domestiques. Marie Labbé, indi-
gnée de cet acte de faiblesse , s'a-
vance au milieu d'elles. «Eh quoi!
• vous pleurez, leur dit cette /em-
1) me courageuse, quand la patrie
» a besoin de vos en fans P Retenez
.»ces larmes qui les rendent aussi
» faibles que vous. J'avais cinq fils,
» trois sont partis volontairement;
» Fun deux est mort sur le champ
»de bataille; Je quatrième part
«aujourd'hui; le cinquième, âgé^
»de 18 ans, me reste. Mais si ses
nbras vigoureux sont nécessaires
» à la défense de la liberté , il est
j» prêt à partir, et le sacrifice en est
» i'ditiy. Ces paroles, dignes de cet-
te Spartiate qui remettant un bou-
clier à son fils partant pour la guer-
re, lui dit, en l'embrassant, pars,
et reviens avec ou dessus, électri-
sèrent tous ceux qui les. entendi-
rent ; toutes les larmes se séchè-
rent, et les assistans, les mères
et les jeunes soldats s'écrièrent:
f^ive la république ! C'est ce dé-
vouement à la patrie, qui pendant
le cours de la révolution s'est à la
fois montré. chez tous les citoyens,
qui a porté le nom français chez
tous les peuples, et leur a fait ac-
quérir tous les genres de, gloire.
LABBE Y (Jeân-Baftiste), pro*
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190
LAB
fesseur de^ matbématiqtfes, a été
attaché en cette tfualîté aux écoles
centrales 9 pendant le cours de la "
révolution. On lui doit : i**la tra-
duction, du latin en français, arec
des notes et des éclaircissemens ,
de l'Introduction à l'analyse infi-
nitésimale, par L. Euler, Paris,
1^97, a Tol. in^8*; 2"" Traité dj^
statique y 1612, in-S"; 3» Lettres
à une Princesse d^ Allemagne, sui-
vies de VÉloge de Condarcet, nou-
relle édition, avec des notes, 2
ol. in-8*», 1812.
LABBEY - DE - POMPIÈRES
(Gvillaxjme-Xayier) , né le 5 ikiai
1751, embrassa très-jeune la car-
rière militaire. Il était , à l'époque
de la révolution,chevalier de Saint-
Louis et capitaine d'artillerie, ar-
me dans laquelle il servit pendant
24 ans. Une dénonciation, dont
rinjustice fut reconnue plus tard ,
le fit incarcérer, et il subit une
détention de 18 mois. Rendu ù la
liberté , il devint président de soh
district, et exerça difiérentes fonc-
tions gratuites , telles que celles de
président des hospices civils de sa
résidence. Devenu ensuite conseil-
ler de préfecture , il occupa long-
temps , par intérim , la place de
préfet, et en 18 1 5, il fut élu mem-
bre du corps-législatif. Dans la
chambre de 1814 9 M. Labbey^
de-Pompières prononça plusieurs
discours, qui furent imprimés,
ceux entre autres sur la liberté de
la presse, sur le budget, sur le
projet de loi relatif à la naturali-
sation'des habitïins des départe-
mens réunis à la France, sur la
restitution aux émigrés de leurs
biens non vendus , sur le projet dé
loi des douanes, sur la franchise
du port de Marseille , sur les im-
LA*
positions établies par le préfet dé
la Meurthe , etc. Dans tout le cour»
de cette session , il n'émit aucune
opinion qui ne fût favorable à la
cause du peuple. Nommé , en
181 5, membre de la chambre des
représentans, par le départentent
de l'Aisne , il fut un des cinq mem-
bres de la comipission des inspec^
teurs de la salle, et parut peu k
la tribune pendant cette session*.
Réélu par ce m<$me département,
en 1819, à la chambre de» dépu-
tés, et fidèlô à la cause de la li«
berté, qu'il avait défendue avec
autant de courage que de talent
dans toutes les occasions, il s'oppo-
sa de tous ses moyens aux décrets
qu'il croyait contraires aux droits
nationaux et aux véritables inté-
rêts du trône constitutionnel! Il
avait promis aux électeurs du dé-
partement de l'Aisne de siéger au-
près de ses honorables amis, MM.
Dupont de l'Eure, La Fayette, d'Ar-
gensot) , etc. Il remplit son man-
dat avec le dévouement qu'on
attendait de lui , et avec une éner-
gie que son grand âge et la fai-
blesse de sa constitution ne per-
mettaient guère d'espérer. Lors
de la discussion' sur le changement
de la loi des élections, session
de 1819, îl prononça un dis-
cours éloquent, dans lequel il é-
tablissait l'inconstîtutionnalité de
cette loi , et les dangers qu'elle de-
vait entraîner après elle. « Quand
nia charte, dît-il, est violée, le
» pacte social est rompu , le co^ps
» politique est dissous , la loi n'est
»plus qu'un fantôme; il ne reste
»que l'arbitraire et la force, pré-
» curseurs de l'anarchie. Avec unfe
«perspective aussi funeste, dans
A-un péril aussi imminent, nou^
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LAB
• tiousiicnoDs, atec un noble pair:
»C*0St de cette tribune fue doit
» partir le premier cri d* alarme,
»Mais les Français ont entrevu la
1» liberté ; ib la veulent , ils Tau-
«ront, du^nt - ils*, briser sur la
tf tête de leurs ennemis les chaînes
«qu'ils Youdraient leur donner. «
Peu de temps après 9 il s'éleva a^
vec non moins de force contre la
«ensure des journaux ^ et il établit
qu'il n'y a plus de liberté, lors-
qu'on ne peut plus penser ce qu'on
veut, et lorsqu'on ne peut plus
écrire ce qu'on pense. Dans la dis*
cussîon sur les comptes ai^riérès ,
il prouve que , d'après la manière
dont ils étaient présentés , la cour
des comptes ne pouvait trouver de
moyens' assez sûrs de contrôler
exactement toutes les opérations
en recettes et en dépenses. Il se
plaignit qu'ils renfermaient une
foule? de dépenses qui n'avaient été
n! demandées ni consenties, dans le
nombre desquelles figurait l'achat
de plusieurs hôtels, dont le prix
était même porté au-delù de ce
qu'ils avaient été achetés. M. Lab-
bey-de-Pompières proposa des ré-
ductions sur les budgets des diilë-
rens ministères, et il soutint que la
dépense du ministère de la justice
était exorbitante, qu'elle s'élevait
à 18 millions aujourd'hui, tandis
qu'elle n'allait qu'à 10 millions en
1810, à une époque à laquelle la
France se composait de 17 dépar-
temens de plus. Dans la session de
1820, M. Labbey-de- Pompières dé-
fendit les intérêts de la nation avec
le orême zèle et avec le même ta-
lent; mais il se distingua surtout
dans les séances des 9 mars et 18
ayril, en combattant la proposi-
tion de M. Sirieys de Mayrinhac.
LA6 1^1
«Quels sont doue, dît^il, lesdroîtt
» de ceux qui veulent nous imposer
» silence? Viennent-ils d'une autre
» eriginequele9n6tres?Alors,quMl9
»^nous montrent leurs pouvoirs.
» Ainsi que nous, né les tiennent-
» ib que du peuple PQu'ils daignent
« aussi nous écouter qu'où
» n'espère pas étouffer nos justes
» plaintes. Nous sommes envoyé»
i>pour exposer les besoins dé la
» nation, pour défendre ses inté-
» rets , peindre ses tourmens ,• ex-
• primer ses désirs Je le répè-
»te, ce n'est pas de vous que je
• tiens le droit d'émettre ici ma
« pensée ; la charte l'a reconnu ce
» droit, elle me l'assure, comme
» elle vous fait un devoir de m'én-
» tendre. Je déclare que je l'exer-
»cerai dans toute sa plénitude, et
• qu'une fois à la tribune, je n'en
» descendrai qu'après avoir émis
» toute ma pensée, à moins qu'on
»ne m'en arrache de vive force.
»Eh! que nVt-on pas le droit de
»dire à cette tribune, quand on a
» entendu y proférer, y répéter ce
9 blasphème anti -social, ce blas-
» phème impie, qu'il est une classe
^ que sa naissance met au-dessus des
Ti> autres j et à qui son rang ne pcr-
» met pas de réparer par le trafic
mou l'industrie les brèches de sa
ï> fortune Ne vous y trompei
» pas, messieurs, ce n'est pas le-
«trouble qu'on redoute, c'est la
» publication de la vérité ; c'est le
» despotisme des ministres qu'on
» vous propose d'établir. Ils veu-
» lent vous ôter la parole, parce
» qu'ils veulent renverser la liber-*
»té, et qu'elle n'a plus d'autre
«refuge que cette tribune. Ceuàf
»gui veulent' renverser la liberté,
• dit Montesquieu, craignent les
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19a LAB
» écrits gui peuvent rappeler l'esprit
» de la liberté, .^ . . Messieurs , à tou-
» tes ces prétentions je n'opposerai
» qu'un mot ; je le tirerai de This-
»toire, et c'est aux ministres que
»je l'adresse : Tarquin usurpa le
ii pouvoir du peuple; il fit des lois
»sans lui, il en fit même contre
» lui : il aurait réuni les trois peu^
Ttvoirs dans sa personne; mais le
n peuple se souvint un moment qu^il
» était législateur, et Tarquin ne le
fifut plus. » Dans sa proposition
pour la suppression de l'impôt sur
le sel 9 il excita fréquemment les
murmures du côté droit, et il cita
^-à propos ce passage de Montes-
quieu, dans lequel l'auteur pré-
sente les quatre manières dont l'a-
ristocratie établit ses privilèges ,
par rapport aux subsides : « La
» première , de n'en point payer ;
»la seconde, de s'en exempter par
.} la fraude ; la troisième , de se les
^ «faire rendre, sous prétexte de
» rétributions ou d'appointemens
» pour emplois ; la quatrième, de
» rendre le peuple tributaire , et
«de partager les impôts levés sur
dIuî. » Le 8 février 182a, lors de
la discussion générale du projet
de loi relatif aux feuilles périodi-
ques, il prononça un discours re-
marquable , qu'il termina ainsi :
« Les hommes dont la conscience
)»est pure bravent la médisance,
» comme Sully, comme vous, mes-
» sieurs, et vous le prouverez en
» rejetant la loi. Cependant, si elle
M doit être adoptée , il ne me reste
» qu'à m'écrier avec douleur : Voyez
» d'ici ce lieu où des nations étaient
» enchaînées aux pieds d'un colosse
«de bronze I Habitans de la Flan-
» dre p de l'Alsace , de la Franche-
« Comté, elles figuraient vos aïeux !
LAB
i»Tel est le sort réservé à toute tta-
»tion où les ministres ne savent
• gouverner qu'avec des milliers
ode gendarmes pour asservir la
«patrie, des représei^ans pour la
«vendre, et un cacheisur la boa-
» che de quiconque oserait se plain-
»dre. » Le 17 avril, dans 61 dis-
cussion relative au budget des re-
cettes, il s'éleva contre l'impôt sur
le sel, qu'il soutint être inique,
immoral et nuisible : inique, ea
ce qu'il portait particulièrement
sur la classe indigente; immoral ^
en ce qu'il favorisait la fraude; et
nuisible, parce qu'il privait lea
bestiaux d'un aliment salutaire et
productif. Le 23 juillet suivant,
session de i8aa, après avoir pro-
posé différentes réductions sur le
ministère des affaires étrangères ,
il laissa à la conscience du ministre
le soin de faire disparaître de ses
comptes les dépenses secrètes ,
« cette honte des gouverncmens^
»cet aliment des dénonciations... «
«Sept cent mille francs, ajoute-
» t-il , pour explorer les contre-ré-
nvolutions étrangères, quelle pi-
»tiél Le prix des sueurs du peuple
» destiné à river les fers de ses voi-
»sins, quel siècle! 0 C'est ainsi
que, le i5 du même mois, en de-
mandant un dixième de réduction
sur le budget du même ministère ,
il avait émis le vœu de voir un
jour disparaître totalement cette dé-
pense, qui ne servait, comme il le
dit, qu'à river les fers des peuples.
« La diplomatie actuelle, s'écria-
» t-il , n'est-elle point en ce mo-'
»ment même occupée à renouer
n toutes ses intrigues , et toutes ses
«démarche^ ne tendent-elles pas
» à livrer à la furie d'une horde de
» lâches assassins cette nation mal*
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LÂB
»%èumuse (les Grecs) qui , depuis
«trois siècles, expie, sous le joug
» le plus dur, le crime de lèse-ty-
«i'anaie d'ayoir donné la dvilisa-
vjtion à TËiubpe? La diplomatie
»Toit d'unJeil sec les torrens de
»sang quiMnondent rOrûent , et
vdes massacres épouvantent l'uni-
» vers sans troubler son jmpassi-
iibiiité. » M. Labbej-de-Pompières
giége encore aujourd'hui (iSsiS) A
la cbambre des députés.
LA BÉDOYÈRE (Charles-An-
eéuQUE- François *-HuGBET, comte
bb), d'une famille noble et ancien-
ne, né à Paris en 1786. L'année
de sa naissance, mourut son aïeul,
MAReUBftlTE-HvGHES-CHARLES-MA^
BIE-HVCHET DE La BÉDOYÈRE, si COU-
nn alors par la passion que lui a-
▼ait inspirée la belle et vertueuse
AeATfiE Sticoti:, actrice du théâtre
Italien, qu'il épousa malgré sa fa-
mille. Son père, procureur-général
au ^parlement de Bretagne, après
l'avoir déshérité, eut facilement
le crédit de faire casser son ma-
riage. Mais l'amour et le talent
surent triompher de l'orgueil no-
biliaire et magistral, et il dut à
des mémoires pleins d'intérêt et
de verve qu'il publia, non-seule-
ment la restitution de la femme
qu'il avait choisie, mais encore
celle d'une partie de son héritage;
les infortunes de M. et de M"* de
La Bédoyère donnèrent, dans le
temps, à Arnaud de Baculard, le
sujet de son^ roman, Us Epouco
imiheureuo}. Ce sont aussi les in-
fortunes de son petit-fils qui font
la' matière de cette notice. Charles
avait toutes les qualités qui font
qu'on est malheureuit et distingué.
Il était beau, spirituel, mélanco^
Uque^ emporté, abstrait, franc
LA*
IS5
jusqu'à la rudedse, passionné poux?
Ws grandes actions, pt)ur les
grands talens, mais enfcore plus
pour les beaux sentimens et pour
tes hautes vérités de la morale et
de la politique, assez insouciant
des dehors de la vie, vrai solitaire
delà société, où il n'avait que des
accès d'abandon, loyal en tout
point, brave 'en toute occasion, a-
nA du danger -et? du merveilleux,
d'un commerce facile et attachant,
enjoué par distraction, rêveUr par
nature'. Ses qualités comme, ses
défauts étaient prématurés. Ses
défauts n'étaient que l'excès de
ses qualités. Charles vivait ^le
principes plutôt que de ïentimeinrs;
mais comme il était doué d'une
organisation ardente, il donnait à
tout ce qu'il sentait la fougue
d'une passion, et c'était avec une
sorte de délire qu'il était amou-^
reux de la raison. £n 1806, à pei-
ne âgé de 30 ans, il sortit tôut-iW
coup des habitudes d'une société
où il avait puisé peut-ôlre l'exal^
tation de ses idées avant leur dé*
veloppeme»t, pour prendre le par-
ti des armes. Pu' salon de la'
célèbre bar(^ne de. StAël, il. se
trouva soldat'à M^iyence^ et peu a^
près, officier' dans le corps des
gendarmes d'ordonnance de lu
garde impériale. L'époque «tait '
graild« alors; elle rappelle encore
la bataille d'I en a, la bataille d?»Ey-*
lau, la bataille de Friedland, la
pa^x de ïilsitt. Charles servit aved
distinction dans k seconde cbm-»
pagnie, et fut cité parmi les^brit ves
dans la campagne de Poméranie.
En 1 808 et 1 809, le prince Eugè-
ne, dont il était l'ami, se l'attacha
comme aide-de-caçrip. En Espa-
gne^ à la bataille) de Tud6la,.la
i3
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maréchal Laoaes^ qui se connais*
sait en homao^ft de guerre, fit
uae mention honorable 4u jeune
La Bédoy ère» qui» malgré une blés-
tare graya^ enleva une pièce de
canon* De Tarmée d'Espagne, il
passa à celle de Pologne , et mé-
rita, par la distinction de ses ser*
TÎces dans la fatale retraite de Mos-
cou, d'être appelé au commande*
ment du iia"* régiment d'infau*
terie de ligne. Le vieux régiment
et le jeune colonel se couvrirent
de gloire aux batailles de Lutsen
et de Bautsen en Saxe, en i8i3.
Ce corps faisait partie de la divi-*
lien Gérard* Rien ne manquait à
ion illustration. Charles fut blessé
à la tête de son régiment Rentré
en France avec l'armée qui survi*
vait à peine aux victoires et aux
trahisons, le colonel La Bédojère
fit la fameuse campagne 4e 18149
chef* d'oeuvre militaire dtl plus
grand capitaine des temps moder-
nes. Après Tabdication de Napo*
léon, il revint à Paris, où il perdît
le commandement du 1 id** régi^
ment, lequel fut incorporé par la
suppression de son numéro. L'c-»
ehelle militaire suivait la réduc*
tion de l'échelle politique. En 181 5,
Charles fut nommé colonel du 7»»
d'infanterie de ligne en garnison
à Grenoble. Après le débarque*
ment de Napoléon, qui n'avait en*
core été rejoint que par quelques
détachemens , le colonel du 7"*
lui amena , à Vieille , le premier
régiment. En abordant Napoléon,
La Bédoyère lui dit : « Sire , les
1» Français vont tout faire pour
»Y. M. , mais il faut aussi que
*T. M. fasse tout pour eux : plus
» d'ambition , plus de despotisme;
ftnous voulons être libres et heu*
LAB
»reux. Il iàui abjurer, Sire, I«
• système de conquête et de puis-
»' sance , qui a fait le malheur d«
»{& France et le vôtre. 9 Aprèe
cette courte harangi^, on se mit
en marche. La Béov^ère suivit
Napoléon avec son régiment. Poitr
quiconque a connu intimement ce
malheureux jeune hommcf, il n'est
point douteax qu'en trahissant le
serment qu'il avait prêté au roi,
il n'ait envisagé une telle action
comme le plus grand sacrifice
qu'il crbjait pouvoir faire à la pa*
trie. Cet amour de la patrie , le*-
quel, dès ses plus jeunes ans, avait
exalté son âme de tous les graiùds
souvenirs de la Grèce et de Rome,
avait pris, depuis la première res-
tauration, le caractère d'une idée
fixe, d'une passion unique et dé*
vorante , qui avait envahi toutes
ses facultés. Aussi ce n'était point
à la cause de Napoléon que le
colonel La Bédojère se dévouait:
c'était à la cause de la liber*
té; car il était révolté du despo-
tisme, rehaussé même, et pres-
que ennobli qu'il eût été par la
gloire , et rien ne pouvait arrêter
les mouvemens de l'indignation
que lui causait tout acte arbitraire.
Aussi, quand fut publié le décret
qui confisquait les biens des mem-
bres du gouvernement provisoire
de 18149 il ne put s'empêcher de
dire en présence de Napoléon : « Si
»le régime des séquestres et des
9 proscriptions recommence, tout
»sera bientôt fini; » et quand il
reçut sa nomination d'aide-de-
camp de Napoléon, il en fut sur*
pris. « Je n'ai rien fait pour lui ,
n disait-^il, je n'ai rien fait que pour
»la patrie. » 11 avait été nommé
général de brigade à son arrivéi»
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LAB
à ParU, €t peu après, il fut lieu-
tenant-général, et appelé à la pai-
rie. La journée de Waterloo eut
Ueu Le général La Bédoyère res-
ta un des dfjïtiierssur le champ de
bataille, ef revint à Paris siéger
dans lé chambre des pairs. Mais
le désespoir qu'il apportait de Wa-
terloo, où, suivant son idée do-
minante, il venait de voir périr ce
qu'il appelait la patrie ^ Tentraîna
dans la faiseuse séance du 22 juin^
où fut agitée si tumultueusement
la question de .l'abdication que
Napoléon venait de faire en faveur
de son fils. La véhémence^ Téga-
rement des paroles que La Bé-
doyère prononça , le firetit inter-
rompre plusieurs Fois, et plusieurs
fois même rappeler à Tordre. Pa-
ris capitula. Là Bédoyère suivit
l'armée au-d«M de la Loire. Le 5
juillet, Â l'époque du licenciement
de cette armée, ne voyant point
de sûreté pour lui en France, il se
disposait à partit pour T Amérique.
Il avait déjà son passe-port et une
lettre de crédit. Mais la voix de
la nature pariait aussi violemment
ÙL son âme qiie la voix de la pa^
trié; Ses yeux se fermèrent sur
tous ses périls. Il voulut, avant
de s'exiler, peut-être pour jamais
de la France^ dire un dernier adieu
à sa [eune femme et à son enfant.
Cependant , il n'ignorait point le
sort qui l'attçndait s'il était arrê-
té : iuS-même, après Waterloo, il
avait prononcé sa sentence, quand
il avait dit : « Si les chambres s'i-
» soient de l'empereur 5 tout est
» perdu. Les ennemis seront sous
»peu de jours à Paris. Alors, que
» deviendra la liberté et que de-
» Vtndront tous ceux qui ont em-
«bfasdé la cause nationale? Quant
LAB
195
jiâ moi, taon sort n'est pas dou-
» teux, je serai fusillé le premier. »
La fatalité dont peut-être ce jeune
homme ne repoussait pas l'in-
fluence, l'entraîna A sa perte. Il
arriva à Paris par la diligence, et
descendit dans le faubourg Pois-
sonnière chez une amie de M"* de
La Bédoyère. Mais il n'était pas
venu seul de l'armée dans cette
diligence. Le jour même il fut ar-
rêté. Traduit, le 4 août 181 5, de-
vant une commission militaire ,
lié par sa propre conviction, il ne
chercha pas à repousser l'accusa-
tion dont il était l'ohjet, et il ac-
cepta sa sentence comme il aurait
accepté sa grâce. Il marcha froi-
dement à la mort comme dans un
jour de combat; et s'il mourut sans
faiblesse, il ne mourut pas sans
regret. Le pouvait-il? il ne cessa
d'avoir présente la cause si chère
de sa mort, sa femme et son en-
fant : et de plus, il fut assisté. Jus-
qu'au dernier moment, par l'abbé
Dulondel de Caîm, qui l'avait vu
naître, qui l'avait élevé, qui te vît
mourir. Ah! sans doute ce respec-
table ecclésiastique n'oubliera ja-
mais le 19 août i8i5, où périt sou^
ses yeux, à la fleur de l'âge, à 29
ans , celui demi il était le premier
ami.
LABELINAYE (M. B.), né à
Fougères 5 d'une famille noble. Il
entra de bonne heure dans la car-
rière militaire , où il se distingua ,
par sa bravoure, et obtint la croix
lit; Saint-Louis. A l'époque de la
révolution , il quitta le service et
se fixa à Paris. Arrêté en vertu de
la loi du 17 septembre contre les
personnes 5uspectes, et traduit en-
suite au tribunal révolutionnaire,
il y fut condamné à la peine de
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igÔ LAB
mort, le 28 juin 1794? à l'âge de
LABERTÈCHE (N. ),officier.gé-
néral^né le 1 4 octobre 1 764 a Sedan,
entra au service en 1779, dans les
volontaires de la marine, et re-
çut 2 ans après le brevet de sous-
lieutenant. Il fit en cette qualité
la guerre d'Amérique, et il ne re-
vint en France qu'après que l'in-
dépendance des Etats - Unis eut
été reconnue. Il fut alors incorpo-
ré dans la compagnie écossaise
des gendarmes de Lunéville, et
entra, au commencement de la ré-
volution, dans la gendarmerie na-
tionale. Il était capitaine dans ce
corps ù la bataille de Jemmapes,
où il donna des preuves d'une rare
valeur Le général Beurnonville
et lui étaient entourés de 18 dra-
gons ennemis; M* Labertèche char-
gea sur eux, en tua quelques-uns ,
mit les autres en fuite, et délivra
ainsi le général. La couronne de
chêne et le sab/e d'honneur que la
convention lui accorda, ne furent
pas les seules récompenses qu'il
obtint pour ce beau fait d'armes ;
il ne tarda pas à être nommé co-
lonel par le général Beurnonville,
devenu ministre de la guerre, et
que l'assemblée avait chargé de
son avancement. Nommé bientôt
après commandant de l'école du
Champ-de-Mars , le général La-
bertèche ne fut pas tout-à-fait é-
trangcr, dit -on, au projet des
principaux membres delà conven-
tion qui fondaient sur les élèves
de cette école l'espoir de triom-
pher à la journée du 9 thermidor.
Dénoncé, pour ce fait à la conven-
lion, et traduit à la barre, il ne
dut son salut qu'aux services qu'il
vivait rendus à la patrie; il obtint
LAB
même une pension de retraite, a*
vec laquelle il se retira à Sedan.
En 18 15, le général Labertèche
fut changé du commandement du
château de cette ville; il s'em-
pressa, avant l'arrivée même des
Prussiens, de faire arborer le dra-
peau blanc sur les remparts de la
place. Il avait été nommé, en 18 1 2,
chevalier de la légion-d'honneur.
LABESNADIÈRE (lechevàueh
de), conseîUer-d'état, officier de
la légion-d'honneur, etc., était, a-
vant la révolution, membre de la
congrégation de l'Oratoire. Ses
principes, conformes aux idées
libérales^ le firent admettre, après
la suppression des maisons reli-
gieuses , au ministère des affaires
étrangères, d'abord en qualité de
simple commis. M. de Labesna-
dière passa bientôt sous -chef, et
enfin chef de division. C'est alors
qu'il put faire connaître l'étendue
de ses connaissances en diploma-
tie. La réputation qu'elles lui don-
nèrent le fit remarquer par l'empe-
reur Napoléon, qui voulut le voir,
et qui, à la suite d'un entretien
qu'il eut avec lui, le nomma, le
1" janvier 18 15, conseiller-d'étàt
et membre de la légion-d'honneur.
Le retour des Bourbons n'a fait
qu'apporter un changement favo-
rable à l'état de M. de Labesna-
dière ; conservé au conseil-d'état,
il a, en outre, été chargé de la
direction des travaux politiques
du ministère des affaires étran-
gères. Il faisait partie des envoyés
français au congrès de Vienne,
lors de la révolution du 20 mars.
Rentré en France à cette époque ,
il fut nommé membre de la cham-
bre des représentans , et fut du
nombre des commissaires en-
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LAB
Tojrés, le 27 juin, par le gouTer-
neiAent provisoire, aux généraux
des armées ennemies campées sous
Paris. M. de LabesnadiéreTait tou-
jours partie du conseil-d'état.
LABILLARDIERE ( Jean - Ju-
MB») , né à Alençon , étudia d'a-
bord la médecine , et se livra' en-
suite entièrement à la botanique.
Il apprit les premiers élémens de
Cette science à Montpellier, et aus-
sitôt ses études terminées, il alla
en Angleterre, où il resta 18 mois.
M. Labillardiére y trouva, dans
led 'riches collections des plantés
de toutes les parties du globe, dés
moyens de s'instruire, et le célè-
bre Bancks les lui facilita. A peine
rentré en France, il se dirigea
Tcrs les Alpes, où il fît des recher-
chés, ainsi que dans les monta-
gnes du Dauphiné, avec Villars.
A Turin, il fut guidé pair MM.
Bellardi et Balbi. Il entreprit en-
suite le voyage dti Levant, ayant
une mission du gouvernement
français. Après être resté quelque
temps à l'île de Chypre, il partit
pour la Syrie , et ne put avancer
que lentement dans ce pays, à
cause de la guerre et de la peste.
Il parcourut les restes de la forêt
du Liban, où il s'arrêta pour me-
surer la hauteur de la montagne
du Sannin , et après y avoir re-
cueilli quelques plantes, et fait des
observations sur les mœurs des
habitan»et sur la culture du pays^
il se rendit à Damas, où il fixa le
terme de ce voyage. M. Labil-
lardiére revint en France, avec
une belle collection de plantes,
par l'Ile de Candie, la Sardaigne
et la Corse; il commença, quelque
tempis après son arrivée, la publi-
cation de son ouvrage, intitulé :
LAB
197
Icônes plantarum Syriœ rariorum
descriptionibus et observatlonibds
illustratœ, decas prima ^ Plaris ,
1791, petit in-4°9 avec figures.
Ce travail, seulement' terminé en
181a, a long-temps été interrom-
pu par les voyages et les entre-
prises que lui fit ftiire son amour
pour les découvertes utiles. La
même année 1791, qu'il avait fait
paraître la première décade de son
ouvrage, il accepta du service
dans l'expédition de d'Enlrecas-
teaux, envoyé, à cette époque, à
la recherche de l'infortuné La
Peyrouse. L'expédition partie de
Brest le 28 septembre , relâcha à
l'île de Ténérife, dont M. Labil-
lardiére visita le pic; delà, elle
prit terre' au cap de Bonne -Es-
pérance, et ensuite à la Nouvel-
le-Hollande. M. Labillardiére re-
cueillit partout une grande quan-
tité de plantes, ainsi que dans les-
îles de la mer du Sud et de la Son-
de qu'il parcourut également. Il
aurait encore^ augmenté son her-
bier, composé de 4? 000 plantes
en majeure partie nouvelles, sans-
la guerre avec l'Angleterre. Ar-
rêté à l'île de Java, dépouillé
des richesses qu'il avait acquises
au milieu des périls de toute es-
pèce, dans lesquels sùccom|)èrent
une grande partie de ses compa-
gnons, entre autres son ami Riche,
e| d'Ëntrecasteaux lui-même, il
ne parvint k regagner l'Europe
qu'avec les plus grandes peines.
Cependant M. Labillardiére ob-
tint la restitution de son herbier
à la sollicitation de Banks. Ei>
1798, il publia sa Relation du
Voyage à la recherche de La Pey-
rouse^ 2 vol. in-4'*9 et in-8**, avec
atlàSb. En 1800, il fut admis à l'ins^
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19^ LAI
tîtuty en renJplaceiBent de Lliéri*
tter, et .en 18049 î^ comoieBça à
Dure paraître , par livraisons 9 la
description des plantes qu'il ayait
recoeàltes dans la INouvelle-HoU
lande. Cet ouvrage terminé en
»8o6, et inlitulé Novœ-HoUandiasi
• piantarum speclmeny%yo\. ia-fol.)
contient a65 plantes» avec des figu-
res parfaitement exécutées, et for-
me la collection la plus complète
des plantes de la NoUvelle-HoUan-
de. Le docteur Smith a doané ùk un
genre d'arbostes de cette oontrée^
de la famille des apocyrUes, le
nom de M. Labillardière.
LABINTINAYE (Agatbon-Mà-
me-René de), major de vaisseau,
naquit k Rennes le 24 mars 1768^
et entra très-jeune au service de
la marine. Au combat d'Ouessant^
le 7 octobre \ 779, le >eaQe Labin-
tinaye montait la frégate la Sur-^
teilhnt», en qualité d'enseigne de
vaisseau. Plein d'ardeur, il s*é-^
lançait à l'abordage de la frégate
anglaise I0 Québec^ lorsqu'il eut
le bras droit fracassé par un caup
de mitraille. Le courage seul ne
distinguait pas ce jeune officier:
il avait des connaissances éten-
dues ; elles furent appréciées par
les états de" Bretagne, quî> malgré
sa jeunesse (il n'avait que ;ia ans)^
lui donnèrent voix délibérative
dans leurs assemblées. Labinti-
naje , quoiqu'il n'eût plus qu^uB
bras dontîl pftt se servir, conti-
nua à rester en activité jusqu'à l'é-*
poque de sa mort, arrivée sur mer
en 1792. Il avait été nommé major
de vaisseau avant la révolution.
LABLACHE (le comte de), dé-
puté de la noblesse du Dauphiné
aux états-généraux. Partisan des
réformes, il fut, un des premiers
tAB
de l'ordre de la noblesse à ae reiw
dre à la chambre du tiers-état U
se fit remarquer dans toutes left
discussions relatives aux qiiesti<Mss
de finances, et s'opposa suriout
vivement à la i»-éation dea assi-
gnats, qu'il pféa?aia comma étr»
vaut exercer ««e iniuenoedestruer^
tive sur le crédit ^ la parospéri^
de la France* Il contribua à l'a-
doption de plusieurs déerets mt
les coixtre»seings, et teronaa m
carrière. politique en apposant su
signature aux protestations des 1%
et i5 septembre 1791. Après avok
long-temp« vécu retiré dans une
terre qu'il possédait aux environ»
de Paris» il y mourut ea lëosu
LAB1.ACIIÉS (Loins), plustcon*
nu dans le corps où il servait sciu»
le nom de Lacsavssbb , naquit à
Portiemaurt, département de ^0^*
se, le i5< mars 1770» et entra aa
service dans le» carabiniers du 2"*
régiment d'infanterie légère. €e
brave prit part à toutes les cam^
pagnes de la révolution,, et fit par^
tie do l'armée d'Egypte. Sa videur^
éprouvéele fit choisir pour êtrel' un
des quinze plus intrépides soldabi
qui devaient les premiers escala-<
d^r le» murailles de la forteresse d«
Saint-Jean-d'Acre. Treixe y péri»
rent, et quelque temps apr5s, 90a
camarade étant mort, il ftit le seul ,
qui pût rendre témoignage d'ua si
beau trait de dévouement. A Tai-
faire dite des trois rente Ifrûves^ il
donna de nouveiltjs preuves de
bravoure, et j fut grièvemmit
blessé. Il ne quitta point le rang
des simples soldats; son éduea*
tion, ses habitudes, sa modestie
l'y retenaient; mais il fut un de
ceux qui furent désignés dès la
créatioa de la légion* dlioaaeuv
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)Mur en faire partie. Le »4 ^^u-*
maire aa 15, il reçut la décoration
de cet ordre, et mourut le 14 bru*
tnaire an 14, re§;retté de tous séi
camarades.
LABLANCHBRIE (MiKHb-
Ci.ao0I-Paiiih de) , naquit à Lan*
grès, le 29 décembre i^Sa, et
mourut à Londres, en 1811. Après
aroir fait. ses études à Paris, il en-
tneprit des voyages ^ et ?isita les
possessions françaises de rAméri*
^e; maia réTolté de la manière
dont on traitait les Nègres, Il ne
tarda pas k reyenir dans sa patrie.
Il euTrlt alors un bureau de cor-'
respottdance générale pour les
sciences et les arts, destiné à faire
connaître les progrès de l'industrie
en Europe. Cette utile entreprise
n'eut qu'un succès momenta é
Au commencement de la révolu-
Hon , Lablancherie émigra en An-*
gieterre, et il alla s'établir à Loq-
dres, dans une maison qui. avait
appartenu au célèbre Newton.
Cette circonstance, dont il sut
profiter habilement, hit fit faire la
connaissance de plusieurs person*
nages Importans , entre autres du
ducdeBucelengh, qui obtînt pour
Ini une pension du gouTememënt
ainglals, ainsi que l'autorisation d'a«
)Outer le nom de Newton au sien.
Le» titres ne donnent pas le génie,
et Lablancherie resta obscur mal-
gré son nouveau nom. ItafpubHé:
1* Extraits da Journat de mes
ff9^agest ou Histoire d'un jeune
homme, pour sertir' tt école aux
pèreh et aux mères, 2 vol. in-is ,
Paris, 1776, ouvrage d'une con-
ception heureuse , mai^ qui laisse
beaucoup à (fésirer ; a" Correspond
danee générale sur les sciences et
les êHs, ou Ifouveihs de la tépu^
iAB ^
'Mquesl^s tettreSf depuis 1778. Ce
journal, commencé le 2% janvier
*779> « changé divei*ses fois de
titre : il forme one collection de
8yol. in-4*. 5"" Essai d* un tableau
historique des peintres de Cécole
française, depuis Jean Cousin , en
i5oo 9 jusqu'en 1783, ibid., in-4'.
LABLANDINIERE (JACQizssr
PuaBK-CoTELLB db), uaqult à La*
val en 1709, et est mort en 1795.
Il entra dans l'état ecclésiastique,
et après avoir été directeur au sé-
minaire d'Angers, curé de Sou-^
laines 9 et prieur de Ballée dans iè
Maine , il devint dojen de la col*
légiale de Saint-Cloud , avec le tî*
tre de second supérieur des prêtres
du Mont-Valérlen, et grand- vi-
caire et archidiacre de Blois, En
1755, l'abbé de Lablandinière pu-
blia une Lettre sur l'Assemblée du
elergé, contre laquelle la séné-^
chaussée d'Angers prononça une
sentence, le 5 mars 1766. <^uel-
que temps après, à la mort d'Au-
debois de LaChalinière, il s'occupa
de la rédaction des Conférences
d'Angers 9 auxquelles il travailla
depuis sans interruption. Cet ou-
vrage 1, qui a Joui d'une grande
réputation , a été aussi fortement
attaqué en 1785. L'auteur des'
Nouvelles ecclésiastiques a repro-
ché à l'abbé de Lablandiniëre d'^jr
avoir soutenu une morale relâ-
chée, particulièrement dans le
voliime qui forme le traité des
Actes humains. En 1787 et en
1 789, Maultrot publia contre lui
êSL Défense du second ordre-y 3 vol.
in-iâf, et la Défense des Prêtres
dans le synode. Lablandiniëre ,
pourvu dé plusieurs bénéfices ,
s'était déclaré dans fous 'ses écrits
en faveur des préri^gati'ves dont le
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.kaii.t clergé était en possession. En
i^Sç^^ il se montra opposé à la
cor^stitulion civile du clergé, et
.perdit son revenu. Il fut alors ac-
cueilli dans la maison d'une reli-
gieuse, où il termina sa carrière
à Tâge de 86 ans.
LABLËË (Jacques) , ^né àBeau-
gencj, le 26 août'1751, d'un né-
gociant de cette ville. Il était avo-
cat au parlement de Paris , lorsque
la révolution éclata. En 179Q, il
fut nommé officier municipal^ et
l'un des 60 administrateurs de la
Commune. Tandis qu'il présidait
la section du Luxembourg, on fut
averti qu'un attroupement de 5 à
6000 personnes s'était porté au pe-
tit Luxembourg, occupé par il/ (?»-
A£>ttr (aujourd'hui Louis XVIII) ,
et voulait y entrer. Le bruit du
départ du prince y avait donné
lieu. M. Labiée conçut le projet
de le délivrer du danger auquel il
le voyait exposé. Il sut arrêter la
multitude à la porte du palais,, où
il entra accompagné d'une députa-
tion, ,et Teput une déclaration du
prince , qui calma l'effeiTescence
populaire : il fit part à l'assemblée
nationale de ce qui venait d'arri-
ver. lJn,,4ttrojipement également
considérable , qui s'était formé
autour des Tuileries , venait aussi
de se dissiper. M. Labiée fut con-
duit par Içs oîUcierg municipaux
à rHôtel-de-Ville, où, sur le ré^
quisitoire du procureur- général-
syndic, le maire lui vota é{e$ re-
mercîmens. On vota en outre riin-
pression du prpcès- verbal, de Vér-
véne^n^nt. En 1795, M. Labiée
fut nommé administrateur-géné-
ral des subsistances militaires. Peu
après, il fut arrêté, et détenu six
Uiois s^\i Lyiembourg. On produi-
LAB
sit contre lui le procès-verb^ é€
l'événement que nous venons de
rapporter, et son opinion sur le
procès de Louis XVI , insérée a4i
Fanal parisien, ouvrage périiî-
dique dont il était rédacteur, É-
chappé à la mprt, il fut nommé,
en 17981, contrôleur -général des-
ser vices delà guerre dans leMidi,
sur la présentation de Louis Bo-
naparte. N'ayant pas voulu faire
partie de l'expédition d'Egypte, il
resta dans la 8°'*' division militaire,
et en administra les services. Il lut
ensuite eoiplpyé dans l'admJtBiâ*
tration des droits-réunis. En 18149
le roi le nomma chevalier de l'or-
dre de la légion-d'hooneur, et lui
donna une pension de laoofr. sur
la liste civile. U a publié, en 1777^
des Es&ais de poésies légères , avec
Sylvain Maréchal. Ea 1780, une
petite comédie héroïque, intitulée
J pelles. et Campas pe^ qui a, eu 3
éditions, mais n'a été représentée
que sur des théâtres de^ société.
En 1785, des Opuscules lyriques,
et Werther à Charlotte, héroîde.
En 1 800 , une Lettre au ministre
Carnotj, relative à l'inspection des
services de la guerre. La mêoae
année, des Rommces historiques ,
qui ont eu 4 éditions. Successive-
ment , des romans ayant ppur ti-
tres: Sylvine, fille séduite; l'Hom-
me aux six femmes i le CheeçLlier
à l'épreuve; la ^ouietfe (qui a eu
6 éditions); Amour et Religion;
Ediinde,, ou le Prix du courage;
l'Ecarté; Aventures d' mie joueuse;
les six Nouvelles ; uj^e traduction
des Visions de Quêvedo; les Ren"
dez - vous de la Coltine ; et un
grand nombre de contes à l'usage,
de la jeunesse. Avec IVl"* la com-
tesse de Genlidi, le Petit Journal
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LÀB
du Dimanche, On a encore de lui
des Considérations siir les jeux Je
'hasard y un Tableau chronologique
dm ordres de chevalerie, une tra-
duction libre en vers français de
ià Mort d'Abely dont le libraire
15ymery prépare (' 1 8^5) une a"^* édi-
tion; une traduction libre en vers
français des Satires d'Yoàng, dont
il a paru 2 éditions. M. Labiée
a publié successivement , comme
éditeur, plusieurs recueils poéti-
ques : le Journal des Muses; les
Trûubadours modernes; le i*' vo-
lume des Quatre Saisons du Par^
nasse; les Annales poétiques: le
Choix décennat; le Nouveau Par-
nasse chrétien; la Lyre ^acrée; la
Couronne poétique de Napoléon,
etc. , etc. M. Labiée a encore publié
différentes brochures sur des sujets
de jurisprudence, d'administration
et de politique. Il n'a point mis
son nom à la plus grande partie de
ses ouvrages.
LABOISSIÈRE(Jean-Baptiste),
avocat avant 1789 , se prononça
•en faveur de la résolution , et fut
nommé, en 1791 , par le départe-
ment du Lot, député à l'assemblée
législative. L'année, suivante , il
fut réélu à là convention natio-
nale ; lors du procès de * Louis
XVI , il demanda que le rapport
sur les faits imputés à ce prince
fût fait par les comités réunis, et
qu'ensuite la convention le jugeât
elle-même sans en appeler au peu-
ple. Il cita à l'appui de son opi-
nion l'exemple des dieux, « qui ,
«dans l'Olympe, se jugeaient en-
K tre eux. ^ Cependant , Labois-
sière vota pour la mort, avec la
réserve de Mailhe , réserve qui ,
comme on le sait , tendait à sau-
ver le roi. Après la session conven-
LAB 201
tionnëlle , il entra au conseil des
anciens, el devint secrétaire de
cette assemblée le 21 novem-
bre 1797. L'année suivante, il sor-
tit du conseil , et fut envoyé dan»
le département du Lot copnïne
commissâi^'e du directoire près
l'administration centrale. Après
l'établissement du gouvernement
consulaire^ il passa comme juge au
tribunal civil du département de la
Seine, dont il cessa de remplir les
fonctions quelques années aprèfe.
On ignore ce qu'il est devenu.
LABOISSIÈRE (N.), général
de division , fit la campagne de
1 794 en Allemagne , et fut fait
prisonnier au combat de Trips-
ladt. Rendu à la liberté, il se dis-
tingua, en 1796, sur le Rhin, no-
tamment à la bataille de Biberach
et au passage du Val- d'Enfer. Il se
rendit ensuite à.l'armée" d'Italie, y
fit la campagne de 1799 et celle
de 1800 dans le Tyrol. Le général
Laboissière cessa, à cette époque',
d'être employé; mais il reparut,
en 18 15, à l'armée d'Allemagne,
où il eut le commandement d'une
division de cavalerie. Depuis ce
temps, il a été perdu de vue.
LABOISSIÈRE, était cbanoine
et vicaire-général à Perpignan ,
lorsqu'il fut nommé , en #791 ?
député du clergé aux états-géné-
raux. Il signa les protestations des
12 et i5 septembre 1791 , seule
occasion où il fut remarqué.
LABORDE (jEAN-PiEaBE), né
le i5 novembre 1765, avait été
employé dans l'administration des
finances de sa province avant la
révolution, et Jor^u'elle éclata,
il était secrétaire-général de l'as-
semblée provt&ciale de Commin-
gçs. En 1791 , il fut nommé juge
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«oft LAB
«a tribunal de lombes ^ et après
la révolution du 9 thermidor , il
obtint la pLice d'administrateur
du district de l-île Jourdin. Maire
de la Tille de Lombes en 1796, il
lut élu, la même année,- député au
conseil des cinq-cents par le dé-
partement du Gers. Le 3o mai
1796, il fit décréter que les biens
des ecclésiastiques déportés se-
raient restitués à leurs héritiers »
et en 1797, il fit accorder des in-
demnités aux habitans de Landre-
cies pour les pertes qu'ils ayaient
éprouvées pendant le siège de
cette place. Sorti du conseil dans
le mois de mai 17999 il entra au
Boureau corps- législatif , où il
lesta jusqu'en 1806. Dans le mois
de janvier i8i3 9 M. Laborde
Sut réélu par le département du
Gers f et au commencement du
mois d'avril 18149 il donna son
adhésion à k déchéance de l'em-
pereur Napoléon. A l'arrivée de
Louis XVIII 9 il fit partie de la
députation envojrée au-devant de
ce prince à Gompiègne; et de re-
tour dans la capitale 9 il fut l'un
des membres de la commission
chargée de préparer le projet de
rè^ement, pour l'assemblée. M.
Laborde parla en faveur du projet
de lot par lequel on devait exclu*
re les députés devenus étrangers à
la France par suite du traité de,
Paris. Il appuja les projets de Loti
de» ministres sur la liberté de la
presse 9 sur les finances ; et il se
prononça pour la restitution en-
Jière dès biens des émigrés non
vendus. Enfin, le 22 décembre, il
parla en faveur du projet des mi«»
nistres sur la rédueticMi des menï<
bre» de la cour saprême de eas^
«alto», ikuis celte, sessîoa, M.
LAB
Laborde vota constamment avec
les ministres; il fut nommé mem-
bre de la légion-d'honneur. Pen^
dant les cent jours, il fit partie de
^ chambre des représentaos-
LAtORDË (J. P.), ouré de
Gomeillanf fut choisi par le cler-
gé de la sénéchaussée de Con<-
dom, pour le représenter aux é-
tats -généraux de 1789. Il y em*
brassa le parti national, et prêta
le serment civique et le serment
religieux. £n ,1795, l'assemblée
électorale du département du Gers
le porta au conseil des cinq-cents.
Il y contribua à uo aete de justicei»
en faisant décider la restitution dei
biens dct prêtres déportés à leurs
héritiers. Sorti du conseil en mai
1799, î^ ^^ partie du corps>légb*
latlf qui succéda à cette assemblée*
LABORDE (lb Bâsi»), ad>ity
dant-commandanty avait embrassé
de bonne houre la profession mili<^
taire. Il était officier d'infanterie em
1793, lorsqu'à la suiJte du 3t mai
plusieuis départemens se dispo^
saient à faire marehec des forcée,
contre la conrention, il fut arrêté
dans les environs de Lisieox, par
des agens du général l^impâsa»
commandant les farces fédérales
du Galvados. On le soupçonnait
d'être chargé par le eomilé de sa-
lut public d'une mission seofète»
Mis en liberté par suite des évè*
nemens, il fit dans le paj» uol a»^
ses long séjour, ce qui dofioa tien
de croire qu'il avait reçu du gott-*-
yernement Tordre de surveêllev
leS' partisans de la cbotmnnêriê
qui étaient en grand nombce» M.
Laborde,, de retour à Paris , fiil
atiaehé à la police militaire, qobh
ine adjoint à rétat-major du gé^
aérai Moulin* U oMat sous le
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' goiiTeraenieQt oonsalaive le grade
de beutenaat^^louel, et se mon-
tra depuis «uast dévoué à Napoléon
empereur, qu'il l'avait été àBona^
parle premier C0B8ui. Se» ««rvioes
fureot eependaol elrcooscrîtsddns
renceiat^ cte la ville de Paria, où il
oxerça une police trèd^vi^îlaate^Ce
fut lui qui arrêta 9 dans k malt-
née di» 9^7 octobre iSia^^le gêné**
ml Uallet, au niomeiit oj]| celui-*
eî allait déchar§f^ nur kii son se*
coud platokt^ après avoir^ d'uo
premi^f coup, fracassé la raâchad-i
ve «R fèuéral Hu)Ud. Le bâton
Laborde ayant tarasse Maliet,. le
désarma et le fit arrêter. L'empe-
reur, qui était alors en Russie, se
montra, à son retour, reconnais-
sant envers M. Laborde; il lui
fit compter une somme d'argent
considérable, lui accorda le rang
d'ad^udant-comn^ndant et te \l^
tre de baron. Quoique cet offîeier
n'ait poim été employé depuis, le
retour du roi, et qu^i^ ait cessé
dfe porter rttaiibFoae,ilbabitetoiiiH
jours la capitale.
LAROaUË («lEÀIt-JoSlSFB bb),
andea banquier de la cour (qo'il
tie faut pas confondre avec M. do
Laborde, valet de chambvedu roi),
a été un des hommes de ces der-^
nîers temps le pi os distingués par
son génie pour le commerce , ait^
si que par le bon emploi qu'il fit
de ses richesses. II était d'une an-*
donne famille do Béam, nommée
Bort, établie à Bielle, chef*lleu de
ili vallée d'Ëss&n. Elle prit le nom
ée Laborde en t6fto, lorsque l'hé^
ritière de la phis grande partie
des biens de la famille Dort épou*
sa M. Tressarin. Depuis cette é*
^oque, la branche cadette qui con-^
imua d'habiter Awlle prit le nom
LAB
210S
do Dort Laborde. Jeaa-4oseph de
Laborde^ né en 1 724^ «Dtra> ùt'âge
de 1 S» ans, dans la maison de com-
merce d'un de sos oncles étaihHe à
Bayonne. Il a'y fit connaître en
peu de liemps par beaucoup de
sagacité et une activité infatigable^
Les priiKsipales opérations de cette
maison consistaient dans IVicqni^
sftion des marchandises de l'Inde,
et le transport %n échange dé nos
produits indigènes; elle faisait aus-
si un grand commerce avec VEb^
pagne, et c^est dans ce dernier
pays que M. de Laborde a fait les
plus fortes opérations. Il »'y était
acquis un si grand ctédit et une
telle considération, que le goover*-
aement espagnol, en 1^5^, ne
consentit à prêter 5o millions an
gouvernement français, que sur hi
garantie personnelle de M. de La-
borde. Connu bientôt dans toute
l'Europe, il fut aussi apprécié par
les ministres du roi de France, et
surtout parie duc deCbois^l, qui
ne négligea rien pour se l'attacher,
et fui le chargea de presque tous
les sorvices importans de la guer*»
te et de la marine, qu'il soutint
par d'immenses avances de fondi
dans les temps les plus difficiles.
C'est alors qu'il fut nommé ban-»^
quier de la cour. Mais lors de la
disgrâce dti duc de Choisenl, il s>e
retira entièrement des affaires ,
pour îouir en. repcK» d'une fortune
honorablement acquise, il eonser*
va cependant encore 6 vaisseaux^
qni servaient principfttemeBt aux
transports de tous les prodoitt des
immehâes habitatieBs qu'il possé- *
datt à Sâint->Domingue. Ce» vaîa»
seaux y rapportaient sur leur les!
des pierres, de taille numérotées ,
qui ^erraient ù construro les seuU
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304
LAB
édifices en pierre qui existent. en-
core aujourd'hui dans cette co-
lonie. La principale raison qui
engagea M. de Laborde à se re-
tirer des affaires, était la crainte
qu'on pût l'accuser d'accapare-
ment, ou de spéculations quelcon-
<|ues sur des marchandises. £n ef-
fet son crédit était si grand, et sa
correspondance si bien établie a-
Tec toutes les maisons considéra-
bles de l'Europe, qu'il aurait pu
paralyser la vente de toutes les
denrées qu'il eût voulu accaparer,
et doubler ou tripler ainsi en un
moment sa fortune. On eut la
preuve de ce qu'il aurait pu faire,
lorsque pendant la guerre d'Amé-
rique, il arrêta pour le service du
roi tout l'or monnayé qui se trou-
vait dans les différentes places de
l'Europe, et fit porter i a millions
de cette monnaie à Brest et au
Havre, pour ie paiement de la ma-
rine et de l'armée, ce qui rétablit
«ur-le'K^hamp le crédit de l'état.
Après, a voir renoncé aux affaires,
il se livra à son goût pour les arts,
et principalement pour l'architec-
ture. Ayant acheté successivement
plusieurs grandes terres, il les em-
bellit et y fit construire des habi-
tations magnifiques. Le château de
Saint-Ouen, qui appartient au-
jourd'hui à M. Ternaux; celui de
Saint-Leu, au duc d'Orléans ; de
la FerLé-Vidame , au duc de Pen-
tbièvre;'èt«eluide Méré ville, fu-
rent élevés par ses ordres. Ce fut
surtout dans ce dernier lieu , un
des plus agréables et des plus pit
toresques des environs dé Paris,
que M. de Laborde dépensa des
sommes considérables; On lui doit
aussi les plus beaux hôtels. de la
Chauseée-d'Antin. Toute cette
LAB
partie de Paris était alors un grand
jardin dépendant de son hôtel de
la rue Grange-Batelière, au coin
du boulevart. Le goût des cons-
tructions et des travaux de la
campagne s'accordait chez lui a-
yec la passion de la bienfaisance,
qu'il avait au plus haut degré.
Les travaux qu'il faisait exécuter
attiraient autour des lieux qu'il
habitait, une population nombreu-
se qui finissait par s'y établir. C'est
ù cette circonstance qu'un poète
fit allusion, dans un quatrain qu'on
trouva un jour sur une des fabri-
ques du jardin de Méréville.
Ici , Laborde au fruit de ses utiles reilles
Donnait un emploi généreux:
Par bienfaisance il créait des merveilles.
Et par amour des arts il faisait des heureux.
L'aisance qu'il répandait autour
de lui dans ses terres ne l'empê-
chait pas de faire des aumônes
consiaérables à Paris. Il y consa-
crait régulièrement 24?^^^ francs
par an, dont 12,000 étaient remis
au curé de Saiat-fiustache, sa pa-
roisse. En 1 768, il souscrivit pour
400,000 francs, lors qu'une nou-
velle construction de quatre grands
hôpitaux fut proposée pour la vil-
le de Paris. Il mettait dans sa ma-
nière d'obliger une délicatesse qui
en augmentait le prix, et il était
bien rare, lorsqu'on s'adressait
directement ^lui , qu'on éprouvât
un refus. Quelquefois aussi il y
mettait de la gaieté. Un seigneurdc
la cour très-dérangévint un jourle
trouver, et lui dit: «Monsieur de La-
» borde, vous allez être bien éton-
»né, que n'ayant pas l'honneur dé
»vous connaître, je vienne vous
«prier de me prêter 100 louis.
8 Monsieur, lui répondit-il, vousaf-
» lez être bien plus étonné enoore
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LAB
•que moî^ ayant Thonneur de
» vous connaître, je vous les prête. »
Quoique aimant la magnificence ,
M. de Laborde était très-modeste et
simple dans ses manières. Le roi
avait érigé pour lui la terre de La-
borde en marquisat, omis il ne
voulut jamais en porter le titre. Il
disait souvent à ses enfans : « J*ai
«acquis de la fortune pour vous,
» vous devez acquérir de la gloire
»pour moi; celui qui ne ^aitpas
» mériter le bonheur n'est pas dî-
»gne d'en jouir. » Aussi avait -il
fait embrasser à ses fils la carrière
la plus périlleuse, celle de la ma-
rine. L'aîné, après avoir fait avec
distinction la guerre d'Amérique,
quitta le service militaire pour
exercer la charge de garde du tré-
sor royal. Il fut nommé député
du tiers aux états- généraux de
1789, par le^ bailliage d'Etam*
pes , et siégea au c&té gauche de
l'assemblée constituante. Il y fut
chargé de plusieurs rapports im-
portanssurles finances, qui furent
imprimés par ordre de la cham-
bre. Deux autres fils de M. de La-
borde, également placés dans la
marine , périrent malheureuser
ment pendant le voyage de La
•Peyrouse. Leur mort fut due à un
acte de courage et de généreux
dévouement. On en trouve le ré-
cit dans la relation de ce voyage,
et La Peyrouse leur fit élever un
monument au port des Français,
sur la côte de la Californie. Le
quatrième des fils de M. de La-
borde est aujourd'hui ( i8a3 )
membre de la chambre des dépu-
tés, nommé par le département
de la Seine, (f^oyez l'article sui-
vant). Pour prix d'une, vie utile
et honorable^ M. de Laborde de-
LAB
205
yait au. moins espérer une mort
tranquille; mais il n'en fut pas
ainsi. Il subit le sort d'un grand
nombre d'hommes distingués de
la même époque, et la hache ré-
volutionnaire, qui firappà Maies-
herbes et Lavoisier, atteignit éga-
lement cet homme de bien. Il était
au milieu de son jardin de Méré-
ville, entouré de ses nombreux
ouvriers, lorsque les gendarmes
vinrent le saisir pour le conduire
au tribunal révolutionnaire. A cet^
te nouvelle, tous les habitans de
la commune se présentèrent au
nombre d'environ i,Qooavec des
pioches et des fourches pour le
délivrer j et il eut beaucoup de
peines à leur persuader qu'il ne
eourait point de danger, et qu'on
ne devait pas s'exposer pour lui à
une résistance inutile. Ces braves
gens envoyèrent une députation
pour le réclamer auprès de la con-
vention, mais cette démarche mê-
me hâta sa perte. Il périt le 18
avril 1794.
LABORDE (Alexandre-Louis-
JosEFH de), fils du précédent, na-
quit à Paris le 1 5 septembre 1774*
et fut élevé, ainsi que ses frères
aînés, à Jully. Il serait entré com-
me eux dans la marine , mais les
approches de la révolution jetaient
déjà quelques incertitudes sur di-
verses situations , et rendaient le
choix d'un état plus difficile. M.
de Laborde père se rappelant que
l'empereur Joseph, lors de son
voyage en France, et pendant un
séjour prolongé dans la terre de
la Ferté , satisfait de l'accueil
qu'il y recevait , avait témoigné
le désir de voir entrer au service
d'Autriche un des enfans du pro-
priétaire , celui-ci, prit tout d'un
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do6
LA6
coap la résolution d'enroyer le
dernier de ses fils à Vienne, arec
une simple lettre à Feuipereur
|»our toute formalité. Le jeune de
Laborde fut très-bien reçu , et
nommé sur4e-*champ sous-lieu^
tenant dans le régiment de Yen-
ceslas-CoUoredo, et aide-de^camp
du général de ce nom , chargé a*
lors du commandement de l'armée
qui se rassemblait en Russie pour
entrer en Pologne. Deux ans a^
près, il Alt nommé capitaine dans
les cheyâu-légers de iLInsky, et
fit, en cette qualité et en celle de
chef d*escadron, cinq campagnes;
fut blessé deux fois , et obtint
l'honneur bien rare , pour les é^
trangers , d'être mentionné arec
éloge dans les Annaiêë dé t* armée
autrichienne, composées sous la
direction, et imprimées par ordre
du g^uremement. Si un Français
est excusable de n'atolr pas quitté
à cette époque le service étranger,
c'est sans contredit M. de Labor-^
de. Il était entré au service d'Au-
triche avant la révolution, lorsque
cette puissance était encore alliée
à la France. Son père avait depuis
été jeté en prison , et n'en sortit
que pour aller finir sur l'échafaud
sa longue et honorable tie. Au
milieu des* horreurs de la guerre,
M. de Laborde conserva toujours
lin cœur français. Transporté bles-
fik dans la ville de Heidelberg, où
le général Oudinot, fait prison-^
nier par le régiment de Kinsky,
renaît aussi d'être conduit, dès
qu'il p'ut sortir, il alla trouver ce
général, lui offrit ses services, vi"
fita avec4ui les autres prisonniers
lï'ançais , et leur prodigua des se-
cours et des soins. Aussitôt qu'il
f)ut peutccr en France, il quitta le
LAB
service d'Autriche, et revint dans
sa patrie peu de temps après le
traité de Campo^Formio. Il se
livra avec ardeur é l'étude des
hDgues anciennes , des lettres ^
des arts; patx;ourut ensuite T An-
gleterre, la Hollande et l'Italie, et
se prépara au Tojage d'Espagne,
qu'il méditait depuis long-temps,
désirant décrire ce pays si peu
connu alors, et si intéressant sous
plusieurs rapports. Après avoir
exécuté ce projet , it publia le
Voyagé pittoresque et historique
de l'Espagne , 4 '^^^' in*fol. , et
Vltinéî*aire de t'Espagne, 5 Vol.
în-^**. Il ajouta bientôt à ces pu-
blications la dèscriptibn des Phases
grecs du comte de Lamberg^ une
des collections les plus précieu^
ses ; un Voyage pittoresque en
Autriche; a vol. in-fol.; uti grand
travail sur les Monumens de ta
France classés chronologiquement.
Ce dernier ouvrage n'est pas en-
core terminé. Lesdiiïéfens travaux
de M « de Laborde lui méritèrent
d'être reçu à l'institut (iicadémie
des inscriptions et belles-lettres )t
et attirèrent sur lui les regards du
chef du gouvernement. L'empe*
reur l'emmena avec lui éti Espa-^
gne, et l'année suivante en Autrî<-
ehe ; le nomma successiyemcnt
maître des requêtes au consett-
d'état, président de la liquidation
des comptes de la grande-armée ,
et directeur des travaux publics
de Paris. Il publia, en 1812, un
Recueil de projets de travaux (tu^
tilité publique à eivécviter dans Pa*
ris j, dont on a déjà exécuté une
partie, et cet ouvrage est Consulté
encore pour tous les travaux de
ce genre. On y distingue surtout
un système perfectionné pour le^
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LA»
égouts» ainsi que pour 1^ distri-
bution des eaux jusqu'aux étages
lea plus élevés des maisoiis « ua^
modèle de trottoirs en dalles de
granit , et des projets de belles
fontaines publiques. Le gouyer^
oeoient ayant nommé, en iSao^
une commission pour indiquer
l'emplacement le plus favorable à
la eonstruction d'une salle d'opé-
ra, M. de Laborde en fut nommé
rapporteur. Après avoir discuté
dan» son rapport les avantages et
les inconvéniens de tous les pro-
jets présentés, il proposa de cons-
truire cet édifice dans le jardin de
Frascati^ sur le boulevart^ vis-à-
Tis du prolongement de là rue
Vivienne» formant un p$eiidop4^
riplère, ayant face d'un côté sur
le boulevart , et de l'autre vi»-à'-
vis la rue Vivienne, étant ainsi
isolé de toutes parts 9 et offrant
aux voitttres l'avantage de station-
ner sur la place de la Bourse et
«ur les Boulevarts» Ce projet fut
adopté par le conseil des minis-
tres; mais on prit le parti de cons-*
truire d'abord une salle provisoi-
re qui entraîna des frais si consi-
dérables, qu'il est douteux qu'on
en bâtisse de long- temps une au-
tre. M* de Laborde éta^ chef de
bataillon de la garde nationale de
Paris y et se tr^Hivait, le 5i mars
1S14 » posté avec une compagnie
âe..grenadiers au-devant de la bar-*
rière de Clicfay. Il fut envoyé dans
la nuit par le marécbal Monccy 9
avec M. Tourton, au camp russe,
pour traiter d'une capitulation
noQorable pour la garde nationa-
le. A son retour, il fut nommé
colonel d'étatr-major de cette gar-
de, et eut le commandement aux
Tuileries pendant les dix dernier»
hkt
907
{ours qui précédèrent le ao mars.
U Qt ensuite un nouveau voyage
en Angleterre pour prendre conr*
naissance de différentes améliora*
tions et institutions nouvelles, k
son retour , il publia le premier
ouvrage qui ait paru sur VEnsei*
gn^ment mutuel , et fut, pendant
3 ans , secrétaire-général de la
Société Centrale , qui fonda cette
institution. D publia de plus dif-
férons ouvrages sur l'administra*
tion et l'économie politique. Son
travaiUur/'^^/^ri^ (téusociatÎQH, et
soji rapport sur les fyriêons de Pût-
ria^ donnèrent lieu à plusieurs a-
méliorations dans Je régime inté-
rieur de ces dernières. Rentré
dans le conseil-d'état en 1818, il
en fut de nouveau exclu peu de
temps après. Son attachement aux
institutions nouvelles d'une utilité
reconnue, et le besoin qu'il éprou*-
vait d'attaquer tous les abus et de
chercher à soulager le^ maux de
l'humanité, le firent accuser d'o-
pinions libérales. Mais repoussé
par le ministère, il fut adopté par
la nation ; et reçut bientôt le té-
moignage le plus flatteur de l'es-
time générale par sa nomination
à la chambre des députés. M., de
Laborde fut élu, en 1832, par le
grand collège du département de
la Seine. U a paru plusieurs foi»
à la tribune, et s'est prononcé avec
autant d'énergie que d'éloquence
sur des matières importantes. Il
a voté contre la proposition d'une
nouvelle loi des douanes, qu'il a
signalée comme contraire à toute<^
ifes saines doctrines en économie
politique; a hautement improuvè
la conduite de certains agens d»
l'autorité envers le colonel Du-^
£aiy : son discours improvisé à ce
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208
LAB
dernier sujet produisit un- grand
effet ,d£ins l'assemblée. M. de La-
borde a épousé W^* de Labre, fille
de l'ancien ministre -de France à
la cour de Russie , et nièce de
l'abbé Sabatier de labre, conseil^
1er au parlement, qui proposa un
des premiers à ce corps la convo-
cation des états -généraux. Dans
la session de 1823, il a voté contre
la guerre d'Espagne.
LABORDE MÉRÉVILLE (F.
L. J. de) , fils du banquier de la
cour, et frère aîné du précédent,
était garde du trésor royal au
commencement de la révolution.
Il fut nommé , par le tiers-état
d'Ëta.mpes, député aux états-gé-
néraux de 1789, et s'y prononça
d'abord avec modération pour
une sage réforme politique. Il
parut plusieurs fois à la tribune
nationale pour y discuter des ques-
tions de finarices , et fit quelques
rapports sur ces matières, ainsi
que sur la caisse d'escompte dont
il était un des principaux action-
naires. Au mois de s«^ptembre
1790 , il fut au nombre des com-
missaires chargés de recevoir l'ar-
genterie que les églises de France
offrirent en doh patriotique , et il
fit, à la même époque, pour son
propre compte, un don de 5o,ooo
livres. Après la clôture de la ses-
sion de l'assemblée constituante,
il ae retira en Angleterre, et mou-
rut à Londres en 1801.
LABOREAU (Jean -Baptiste),
naquit en 1762, ù Saint -Claude,
et mourut le 20 décembre 1814,
à Sens, où il était receveur des
domaines. Après avoir fait de bon-
nes études dans son pays, il vint
à Paris, où il cultiva le dessin a-
vec succès. Il passa ensuite en
LAS
Angleterre, y vécut quelque temps
du produit de son art, se -fit con-
naître, et finit par être nommé
secrétaire de l'ambassadeur de
France. Laboreau revint dans sa
patrie, après avoir habité Londres
pendant 1 5 ans. Il a publié, sous
l'anonyme,'la traduction du Précis
philosophique et politique de l'An^
gleterre, par O. Goldsmith, 2 vol.
in- 12, Londres, 1776. Eni786,rM"*
Brissot a donné une traduction de
cet ouvrage sous le titre de Lettres
philosophiques, etc., 2 vol. in -8*.
LABORIE (Antoine-Athawase-
Rouxdr), né en 176^, dans le
département de' la Somme, se fil
connaître par un Eloge du cardi-
nal d*EstoateùUe, qui remporta,
en 1 788, le prix proposé par l'a-
cadémie de Rouen. Il semble avoir
eu le projet de se consacrer à l'é-
ducation de la jeunesse. /A cet ef-
fet, il passa quelques mois, vers la
fin de 1789 et le commencement
de 1 790 , à l'institution de l'Ora-
toire; mais les événemens de la
révolution changèrent probable-
ment sa résolution. Dès-lors il
s'occupa des affaires publiques;, et
ne se livra paB exclusivement à la
politique spéctilative. En 1792, M
était secrétaire du ministre des af-
faires étrangères ( M. Bigot dç
Sainte-Croix). Compromis par les
papiers trouvés chez ce ministre
après la journée du 10 août , il
évita les poursuites de la polipe en
se retirant en Angleterre , où M
passa quelques années. Revenu
en France avant la révolution du
18 brumaire, comme il avait eu
précédemment des relations avec
M. de Talleyrand - Périgord, de-
venu ministre des relations exté-
rieures, il obtint la place de pre*
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LÂB
.luier secrétaire dans le Cidjînet
particulier de ce ministre. Tout
en s'occupant des affaires da mi-
nistère, il ne négligea pas les sien-
nes. Mettant à profit les rensei-
gnemens que la correspondance
diplomatique lui procurait , il en
alimenta plusieurs journaux , et
particulièrement le Journal des
Débats, à la prospérité duquel
son industrie ne fut pas inutile, et
à la propriété duquel il fut associé
pour ce service. M. Laborie fonda
aussi à cette époque, de compa-
gnie arec M. Suard, le Publicis'
te, journal qui, néanmoins, ob-
tint peu de succès , et mourut*^au
bout de quelques années de mort
Tiolente, lorsquMl allait expirer de
mort naturelle. Dans la seconde
année du consulat , M. Laborie
disparut subitement. Il s'était
soustrait par la fuite aux recher-
ches du gouvernement. Par quel-
les )causes les avaît-îl provoquées?
^ous ne répéterons pas ce qui a
été débité dans le temps, et ce que
les Biographies étrangères ont ré-
pété. Nous ne consignons ici sur
des objets d'une certaint^ nature ,
que ce qui a été juridiquement
constaté. M. Laborie chercha en-
core une fois asile en Angleterre,
où il resta jusqu'en i8o5, époque
V laquelle Napoléon, devenu em-
pereur, consentit à son retour.
Rentré en France, il chercha et
trouva dans son industrie des res-
sources contre la mauvaise fortu-
ne, et se fit inscrire sur le tableau
des avocats. Il ne plaida pas, mais
il fit des mémoires dans plusieurs
causes d'une importance recon-
nue. L'accusation dont il avait été
frappé ne lui avait pas cependant
aliéné tous ses amis , et il était
LAB
209
même resté en relation a^ec un
personnage puissant qui, lui mê-
me, avait fini par encourir la l\%^
grâce du chef du gouvernement.
Cette position explique le crédit
dont on l'a vu jouir lors de l'en-
trée des alliés à Paris le 5i mars
18149 et l'on ne s'étonna pas de
le voir nommer secrétaire-adjoint
du gouvernement provisoire. Le
zèle de M. Laborie justifia la con-
fiance dont il était honoré. Chargé
de faire imprimer la fameuse dé-
claration de l'empereur de Rus-
sie, de ne traiter avec aucun des
membres de la famille Bonaparte,
il la porta , dès le jour même de
l'arrivée d'Alexandre, à l'imprime-
rie des frères Michaud, qui rivali^
salent avec lui de zèle et d'activi-
té. Remise à a heures après midi,
on avait déjaHré 10,000 exemplai-
res de cette pièce à 7 heures du
soir, et a,ooo étaient à la disposi-
tion du monarque, qui se trouvait
logé chez le prince de Bénévent
(M. de Tallejrand), nommé tout
récemment, par le sénat, prési-
dent du gouvernement provisoire:
VenàdLïiXies cent jours, M. Laborie
suivit le roi à Gand; il y travailla à
la rédaction du journal officiel, pu*^
blié par les ordres de ce prince,sous
le titre de Monileur universel. A-
près la seconde abdication de Napo«
léon, M. Laborie rentra en Fran-
ce , et fut , dans le mois d'août ^
nommé à la chambre de 181 5 par
le corps électoral du département
de la Somme. Dans cette cham-
bre , dissoute par l'ordonnancé
royale du 5 septembre 1816, non-
seulement il fut constamment uni
à la majorité , mais il se signala ^
par son exagération entre lés j^us
exagérés. Il 7 montra surtout
/ 14
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a 1 o LAB
une piédilectioa marquée pour
le clf^cgê , dont il proposa , dans
un nipport fait en comité secret,
«l^méliorer le sort. A la suite
d'une opinion émise sur le bud-
get, dans la séance du 18 mars,
il offrit un tableau de cette ses-
sion assez digne de remarque , et
termina par une profession de foi
dans laquelle les principes de la
'majorité de la chambre étaient
solennellement consacrés. Lors
des élections de 1816 pour la for-
mation d'une nouvelle chambre
de députés, les collèges d'arron-
dissement d'Amiens et de Dour-
lens présentèrent M. Laborie pour
candidat; mais tous les effoits des
électeurs qui partageaient ses prin-
cipes ne purent lui acquérir la ma-
jorité, et repoussé de la législatu-
re , il Toulut entrer dans l'admi-
nistration , et tourna ses regards
vers la préfecture de la Somme.
De grands personnages l'appré-
ciaient, dît-on, et pourtant M. La-
borie n'exerbe , depuis cette épo-
que, que l'honnête profession d'à-
Tocat.
LABOUDERIE (Jean), prédi-
cateur et licencié en droit , né à
Chalinargues, petit bourg du dé-
partement tlu Cantal, le 1 5 février
1776. Après avoir étudié les langues
anciennes au collège de France, il
embrassa l'état ecclésiastique , et
était vicaire de Notre - Dame de
Paris en 181 5. Le jour de l'exé-
cution d'un misérable nommé
Dautun, condamné à mort pour
avoir assassiné son frère , dont il
partagea ensuite le corps en mor-
ceaux^ qu'il jeta dans différentes
rues de Paris, Labouderie fut ap-
pelé auprès de ce monstre , pour
[ui donner les secours de sou mi-
LAI
nistèt-e; mais aussitôt que Daotun
aperçut cet ecclésiastique, il l'ac-
cabla d'injures et refusa son mi-
nistère. M. Labouderie a publié
les ouvrages suivans : t " Pensées
théologiques, in-S*; a* wi Mot sur
la constitution, par un vicaire de
Paris, i8i4; S" Fragment ttun
discours prononcé à Notre-^Dame,
le jour de l* Assomption, 181 5; 4*
Discours sur le baptême d'un juif
converti, Paris, 181 5; 5" Adresse
aux Parisiens par un ami^de l*or^
dre et de la paix, 181 5; 6*" Oraison
funèbre de M, de La Roue, archi'-
prêtre de Notre-Dame, octobre
1 S*! 5; 7* Discours prononcés à No*
tre-Ddme, le 7 mars 1817, àtoe^
casion du baptême, du mariage, et
de la première communion é^un
juif converti; 8* Considérations or
dressées aux aspirans au ministère
de l'église de Genève, faisant suite
aux Considérations de M. Bmpey^
tas sur la divinité de Jésus-Christ,
avec une réponse à quelques ques-
tions qui m'ont été proposées par
M. Dellac, avocat à la cour royale
de Paris, 1817, in*8'; 9* Précis
historique du méthodisme, suivi
d'un discours pour l'abjuration
d'un jeune homme de cette secte,
in-8°. L'abbé Labouderie a encore
publié plusieurs sermons.
LABOUILLËRIË (le bàroI
RouLLET de), fut d'aboni employé
dans les bureaux de la marine; il
parvint à se faire connaître, et ob-
tint la place de caissier particulier
du premier consul. Il passa ensuite
à l'armée des côtes d'Angleterre,
où il fut trésorier -général, et 4
son retour, il fut nommé admi-
nistrateur de la caisse d'amortis-
sement. Pendant la campagne de
1809, il remplit à Vienne la plac«
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LÂB
d^administrateur des fonds du pajrs
concpjis^ et après la paix, il devint
trésorier-général du domaine ex-
traordinaire. H. de Lab'ouillerie
était maître des requêtes au co-
mité des finances. En 18149 il fut
conservé dans ses fonctions 9 et
nommé intendant du trésor de la
liste civile, puis secrétaire-géné-
ral du ministère de la maison du
roi. Pendant les cent jours, en
181 5, il ne fut point employé;
mais au retour des Bourbons, il
fut réintégré dans les places qu'il
occupait avant leur départ. Dans
le mois d'août 1816, il. fut appelé
à la chambre des députés par le
département de la Sarthe, et dans
le mois d'octobre suivant, il pré-
sida le comité des finances en l'ab-
sence du ministre. Dans le mois
de février- 1817, il prononça un
discours sûr l'état des finances,
qu'il termina en engageant la cham-
bre à adopter le projet de loi avec
lesamendemens de la commission.
Il a été différentes fois attaqué
par les membres du côté gauche,
pour des actes de son administra-
tion. Le baron de Labouillerie ,
qui était un des employés les plus
sélés du gouvernement impérial,
à montré le même dévoilement
aux différons ministres qui se sont
succédé sons le gouvernement
roy^l. Siégeant à la droite dans la
chambre des députés, il a cons-
tamment voté avec les ministres,
et a su conserver jusqu'à ce jour
(1825) les fonctions de conseiller-
d'état, auxquelles il a obtenu de
joindre celles plus lucratives enco-
re de sous-secrétaire*d'état du dé-
partement des finances.
LABOULAYE ( Jean-Baptistk-
Lotis F&OG de), membre de la
I-AB au
chambre des députés, e^i né à
Versailles. Après avoir seri^ dans
l'administration de la marine , où
il obtint la place de commissaire
en 1786, et celle de secrétaire du
conseil en 1788, il fut chargé, en
i79i,d'unemission en Angleterre»
parle ministreBertrand Molle ville.
A son retour, il fut nommé chef
d'administration à Lorient , et fut
envoyé dans différens ports pour
effectuer l'échange des prisonniers
avec les Anglais. Arrêté à cette ë-
poque par ordre du comité de sa-
lut public, il resta détenu pen-
dant un an dans les prisons de
Saint-Alalo, et à sa sortie, après
le 9 thermidor , il fut appelé au^
près de l'amiral Yillaret- Joyeuse
pour occuper la place d'intendant
de l'armée navale. En 1796, il de^
vint secrétaire-générul du minis-
tère de la marine , et passa en-^
suite ordonnateur à Nantes et à
Lorient. En 1804» il entra au ml-*
nistère des affaires étrangères, et
en 18149 il fut nommé commis-
saire du roi pour traiter de l'ér
change des prisonniers en Angle^
terre. Choisi, à la fin de la même
année, pour secrétaire d'ambassl*
de à Constantinople , il se trour
vait avec le marquis de Rivière à
Marseille au commencement de
mars 181 5. La manière dont il sf
prononça à cette époque, en fa-?
veur de la cause des Bourbons, le
contraignit à se cacher après la
retraite de M. le ducd'Angoulême|
mais il n'en fut pas moins nommé
à la chambre des représéntans
par le département de la Marne.
Réélu à la chambre dite introuva--
êle, dans le mois de septembre sui-
vant, M. Froc de La^oulaye ne fut
pas 4u nombre des df pûtes écar-
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ai 12
LAB
tés pa/ rordôimaoce du roi du 5
septembre 1816; il fut de nouyeau
choisi par le département de la
NLarne. Ce député, placé daas les
rangs ministériels, parla, en 1818,
en faveur de la liberté de la pres-
se, et s'inscriyit, en 181g, contre
la proposition faite par M. Barthé-
lémy à la chambre des pairs. En
. i8sto, il fit le rapport contre la loi
sur la liberté de la presse, fut
nommé conseiller-d'état en ser-
Tice ordinaire, le 12 juillet de la
même année, et en 1821, il vota
en faveur de la nouvelle loi d'é-
lection. Le ministère a réuni , en
1822, M. Froc de Laboulaye aux
amis de l'ordre constitutionnel ;
dans cette session , il a voté avec
. eux, et a prononcé plusieurs dis-
<;ours qui ont produit une \i\-e
impression dans l'assemblée et
dans le public.
LABOULINIÈRE (Pierre), fut
d'abord secrétaire-général de la
préfecture des Hautes-Pyrénées;
il fut nommé, en 1814^ sous- pré-
fet de l'arrondissement de Bcau-
Tais. M. Laboulinière, qui, au re-
tour de la famille des Bourbons,
a\ait manifesté beaucoup de roya-
lisme, servit néanmoins avec zè-
le pendant les cent Jours. Destitué
au retour du roi , il a obtenu de-
puis une nouvelle sous-'préfecture
dans le département de Seine-et-
Oise. On a de lui : r Précis (ti^
déologie, i8o4, in-8°; 2' de Cln^
fluence d*ane grande révolution
sur le commerce, l' agriculture et
les arts , discours couronné à l'a-.
cadémie de Lyon et dédié à Louis
Bonaparte, i8o8,in-8'*; 5' Histoire
politique et civile des trois premier
res dynasties françaises, 1808, 3
vol, iii-8®; 4* Considérations poli-
LAB
tiques sur la France et les divers
états de l'Europe, 1808, in-8'; 5*
des Factions et des Conquêtes, ou
Précis des écarts politiques et mi-
litaires de la révolution française ,
181 5, in-8^ M. Laboulinière est
correspondant de l'académie de
Turin et de plusieurs sociétés sa-
vantes
LABOURDONNAIE,maréchal-
de-camp avant la révolution, se
prononça pour elle; il fut employé
'à l'armée de Flandre sous le gé-
néral Dumouriez, et chargé de la
direction du siège de la citadelle
d'Anvers ; il fut ensuite envoyé à
l'armée de l'Ouest contre les Ven-
déens. Accusé par Bourdon de
l'Oise d'avoir mal-à- propos fait
porter sur les derrières 5,ooo hom-
mes que lui avaient envoyés les
commissaires du département de
la Manche , il parvint avec peine
à justifier non ses manœuvres mi-
litaires, mais au moins ses inten-
tions. Il n'en fut pas moins des-
titué peu de temps après , et n'a
point, à ce qu'on sache, été em-
ployé depuis.
LA BOURDONNA YE (le baron
de), chevalier de la légîon-d'hon-
neur, nommé nriaire de la ville de-
Rennes en 1812, s'est distingué
par son dévouement au gouver-
nement impérial , et depuis au
gouvernement royal. Dans une a-
dresse à l'impératrice Marie-Loui-
se, à la fin d'octobre 1^1 3, il s'ex-
primait ainsi : « La bonne ville de
» Rennes s'empresse de faire par-
» venir à Votre Majesté l'expres-
»sion des sentimeus d'amour et
» de respect dont elle est pénétrée
opour ses souverains , et qui , s'il
«était possible , augmenteraient
«encore dans le moment où, lors-
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LAB
»que nous Yoyons notre magna-
Anime empereur sacrifier son re*
» pos à la défense de Tempirey nous
«▼oyons son auguste compagne
»se consacrer tout entière aux
«soins qu'entraîne l'administra-
vtion intérieure. » Présenté au
roi le 9 mai 1814» il lui adressa le
discours suivant : « Le retour de
• Votre Majesté a comblé de joie
»les habitans de la yille de Ren-
»nes; c'est avec transport que les
«Bretons voient renaître un gou-
• Temement paternel pour lequel
I» ils . soupiraient depuis si long-
» temps, et qui peut seul concilier
»la puissance avec la justice. A la
» première nouvelle de cet événe*
» ment , l'allégresse publique a é-
uçlaté par un mouvement spon-
»tané, et le souvenir de nos longs
«malheurs a paru effacé dans un
<» jour. » Le baron de La Bourdon-
naye n'a point été conservé dans
ses fonctions de maire.
LABOUEDONNA YE (F&ivçois-
AÉGis, COMTE db), ué le 19 mars
1767, servit avant la révolution
dans le régiment d'Austrasie, et
fut officier municipal à Angers,
en 1789. Attaché dès-lors au par*
ti dont il est maintenant l'un des
orateurs les plus exaltés, il émi-
gra en 1793. Après avoir servi
peu de temps sous les ordres du
prince de Gondé, il rentra en
France, alla se joindre aux Ven-
déens, et se battit avec distinction
sous l^rs drapeaux. Le gouvci;-
nement consulaire ayant adopté
pour devise union et oubli, M. de
Labourdonnaye en profita, et fut
nommé membre du conseil-géné-
ral du département de Maine-et-
Loire, maire d'Angers, et enfin,
eii 1817, candidat au corps-légis-
LAB
113
latif. Comme tant d'autres mem-
bres de l'ancienne noblesse, il a-
baissa son orgueil devant le chef
de l'empire français; quand Na-
poléon revint d'Espagne, il lui
présenta une adresse, au nom du
conseil-général du département.
Les désastres de la campagne de
Russie réveillèrent des prétentions
éteintes depuis long-temps, et la
chute de l'empereur fit naître l'es-
poir de les réaliser. Le rétablisse-
ment de l'ancien régime dans tou-
te sa pureté, devint l'objet de tous
les soins de la vieille oligarchie.
Le comte de Labourdonnaye, ap-
pelé à la chambre de 181 5 par
le département de Maine-et-Loi-
re, s'y montra le plus introuvable
de cette chambre. Le 1 1 novem-
bre, il lut le projet de loi, appelée
depuis loi d'amnistie, dans lequel
il proposait de poursuivre, par ca-
tégories, tous ceux qui avaient
pris part à la révolution du ao mars.
«Les exemples, dit-îl , pour être
«salutaires, doivent être choisis de
» préférence parmi ces vétérans de
«la révolution, ces conspirateurs
» rassasiés d'honneurs, de puissan-
4 ce, de richesses, d<tnt la prospé-
«rité, objet de tant d'envie, a en-
» flammé tant d'ambitions, exalté
«tant d'espérances, et produit tant
«de ^^oupables projets. C'est en
« précipitant ces hommes superbes
«de la hauteur où leurs crimes
«les ont élevés, que vous donne-
«rez des leçons utiles de modéra-
«tion et de vertu. C'est en prou-
«vant, par des exemples fréquens,
«ces vérités triviales de l'incons-
«tance de la fortune et delà puni-
»tion certaine, quoique tardive,
» des forfaits, que vous ramènerez
))à cette morale publique qui,
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ii4
LAB
» seuld Riree la religion, hit la for-
»ce des états, et supplée à rinè-
• puissance des lois... Trop long-
• temps séduit par des apparences
»de soumission, par quelques ser-
• vices hypocrites, par desprotes-
• tations de fidélité, le gouyeme-
»ment a épargné des hommes que
•l'on TÎt, à toutes les époques de
»la réyolution, en diriger les mou-
AYemens et etf aiguiser les poi-
«gnards!... Il né suffit pas de re-
• chercher les coupables, de tou-^
• loir les punir; il fôut encore que
• la justice, d'accord arec la Ten-
» geance nationale, les désigne, et
• que la clémence et la politique
• les isolent de cette multitude é-
» garée ouséduite, derrière laquel-
•le ils surent toujours si habiie-
» ment se cacher. Ce ne sera pas
•dans Tordonnance du a4 )t>illet
«que TOUS irea les chercher; vous
» la rejetterez cette ordonnance,
• monument irrécusable de la lé-
S) gèreté, de la faiblesse des uns, de
» la trahison dès auti^es. » Lorsque
M. Michaud proposa de voter des
remereimens en faveur des in-
dividus qui s'étaient armés pour
la cause royale pendant les cent
jours, M. Je Labourdoùnaye s'éle-
va contre l'ordre du jour, et pro-
posa à la chambre de déclarerque
les troupes royales de la Vendée,
de rOuest et dd Midi avaient bien
mérité de la patrie. Le a janvier
1816, dans la discussion relative
aux andens membres de la con-
vention ^qui avaient voté pour la
mort dans le procès de Louis
XVI , et qui avaient accepté des
places après l'événement du ao
mars, le comte de Labourdonnaye
s'écria : « Nous concevons que
• les crimes postérieurs des régî-
LAB
• cîdes ne sont pas une récidif e^de
•leur premier crime; mais ce ne
• sont plus des coupables ordinai-
» res. Des hommes qui ne possè-
• dent aucune vertu, puisque la
• démence n'a pu les désarmer,
• sont toujours dangereux, et le
•bannissenient de pareils hommes
• est commandé par l'intérêt pit*
• blic. » €e«te opinion si formel-
lement contraire au texte de la
charte constitutionnelle , n'en fat
pas moins accueillie par une im-
mense majorité. Dans la même
session, on a vu M. de Labour-
donnaye se prononcer vivement
contre le ministère de la police, et
proposer d'examiner si le prodoit
des impôts sur le^ jeux, ^ir les
journaux, etc. , devant être perçu
par ce départements Son aniioo-
^é contre les ministres de 18 1 5
lui avait fait faire cette proposi-
tion, qui, cependant^ ne fut point
adoptée; elle avait des adversaires
intéressés trop puissans. Dans les
sessions suivantes , ce député re-
nouvela son attaque , et toujours
par le même motif. C'est ainsi
que dans la discussion sur la loi
contre la liberté individuelle(i8i6
À 1817), après avoir reproché au
ministre Decazes d'avoir indiqué
sommairement le nombre des
personnes arrêtées et détenues en
vertu de ses ordres, il s'éleva con-
tre l'arbitraire et l'immoralité de
la police , à cause , disait-il , des
moyens qu'elle ofl^ait à ^ chef
ambitieux de devenir dictateur.
Dans son discours contre le pro-
jet de loi sur les élec^ons^ il avait
excité contre lui les murmures,
et s'était fait rappeler à Tordre.
Danscdui contre le projet de cen-
sure des journaux, on fut étonné
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LAB
de Tenteadre' foire l'éloge de U
liberté de la presse, comme seule
capable de créer un esprit public.
Mais sous le ministère suiyant,
composé en partie d'hommes at-
tachés à la patrie, lorsqu'oo pensa
on instant qu'un rapprochement
entre les libéraux et les ultras ne
serait pas entièrement impossible^
au moyen de concessions récipro-
ques, le comte de Labourdonna je
fit bientôt éTaaouir toute espèce
d*espéranoe par un discours dans
lequel il avanipa, malgré réTÎden*
ce des faits, <|ae les ou? rages dont
le gouvernement fayôrisait le dé-
bit étaient ceux dirigés contre la
charte, la morale publique et
la légitimité» On est autorisé à
conclure que M. de LabourdoU'-
naye avait voté contre la loi sur
la censure des îoumaux, seule-
ment parce qu'elle ne devait pas
être exercée par des hommes de
son choix* La loi sur le recrute-
ment, que la France doit au mare*
chai Gouvion-Saint-Cyr , et qui
tendait à mettre le gouvernement
à même d'avoir continuellement
sur pied des armées nombreuses,
sans donner l'éveil à des puissan-
ces jalouses de notre ancienne
gloire; cette loi nationale fut l'ob*
jet ^P attaques de M. Labourdoa-
naye» L'organisation des légion-
nures-vétérans» et l'avancement
par ancienneté, sont les articles
contre lesquels il se prononça
principalement. Il termina en de-
«landant la réforme générale de
l'administration et des états-ma-
jors, et une loi sur la responsabi-
lité des ministres. Yotant ensuite
contre le budget, sans discuter ce-
lui de la justice, il se plaignit du
ministre ainsi' que de celui de te
LAB «115
police, en parlant de l'écrit du
colonel Fabvicr, intitulé : Lyon
«n 1817. « Qui maintiendra, dit-il,
•la dignité de la magistrature, st
»le ministère public ne poursuit
»pas un écrit qui accuse une cour
«prévôtale d'a?oir rendu des ar-
vrêts sanguinaiies , des arrêts qui
»ne ressemblent que trop aux ju-
ngemens en masse de 1795? Pour^
»quoi tant de sévérité pour les
«écrits qui attaquent les a£tes des
«ministres, et d'indifférence pour
•ceu^qui attaquent les cours sou-
» veraines? » Labourdonnaye vota
contre le budget du ministère de
la police , qu'il présenta comme
ayant été la cause des troubles par
une réaction continuelle. De là, il
parla de la prépondérance que
pouvait avoir un ministre de la
police, par les moyens qu'il avait
de soudoyer et de préparer le
crime ; enfin , il parla des agens
dont elle se servait, et il les repré-
senta comme initiés à toutes les
conspirations. L'année suivante,
le comte de Labourdonnaye fut
opposé à la résolution de la cham-
bre des pairs, relative à la loi des
élections , et il termina son dis-
cours par une violente sortie con-
tre les ministres, à cause de la
création de nouveaux pairs. Dans
la discussion sur la presse, il rom-
pit, le premier du côté droit, le
silence que les membres qui siè-
gent à cette partie de la chambre
paraissaient avoir adopté,à l'exem-
ple, de la majorité des pairs. Le
17 mai, il parla contre la pétition
en faveur des bannis , et bientôt
après, lors de la discussion sur le
budget de la guerre, il s'écria :
. fc Quarante mille hommes de plus
»ou de moins ne sont rien dans b
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9'^
LAB
ttbolaûce de l'Europe. Les souve-
«raÎDs plus ou moins prochaine*
» ment attaqués par les progrès des
» doctrines subversires dé toute so-
ft ciété, sentent enfin que c'est con*
» tre cet ennemi qu'il faut se réu-
»nir. Vainement Youdrions-nous
» nous dissimulertque c'est parmi
«nous que s*est établi le foyer de
9 ces doctrines incendiaires. C'est
»du plus ou du moins de tran-
«quillité de la France que les
» souverains attendent le salut de
» l'Europe; l'influence politique de
»la France sera en raison des pro-
» grès qu'aura faits son goureme-
»ment dans le rétablissement de
» l'ordre, de la morale et de la re-
nligion. Ce n'est point avec des
» armées plus ou moins uombreu-
i>ses que nous conquerrons cette
» influence. N'est-ce point assez
» qu'une loi de recrutement, con-
» traire au système monarchique,
»ait développé dans l'armée un
» esprit de guerre et de conquête?
i» Faut-il, en augmentant cette ar-
» mée , accroître son influence ,
«propager son esprit, le rendre
» national, en faire l'esprit du gou-
» vernement? » Au commencement
de la session de 1819 à 1820, M.
de Labourdonnaye s'opposa à
l'admission de M. Grégoire à la
chambre des députés, et il s'écria
qu'il devait être chassé comme
indigne et comme régicide. Le 14
février, ce fut lui qui proposa l'a-
dresse faite au roi au sujet de l'as*
sassinat du duc de Berri. Dans la
discussion sur la loi suspensive de
la liberté indiriduelle , il préten-
dit qu'il n'était pas question de
savoir si cette loi était contraire à
la charte, mais si elle était néces-
sitée par les dangers de l'état ; il
LAB
ajoutait que lorsqu'on injuriait les
mbsionnaires et qu'on nomnoait
un régicide député, on ne pouvait
refuser aux ministres le droit
d'emprisonner. Le 21 mars, il
parla en faveur de la nouvelle loi
sur la censure, et il attribua tous
les malheurs de la France aux é-
crivains libéraux qui renversaient
la légitimité et la religion en prê-
chant l'égalité et la souveraineté
du peuple. Le 17 ayril^ il déclara
que les ministres avaient toujours
le droit de parler sur toutes sortes
de questions, et que les députés
n'avaient pas toujours le droit de
leur répondre. Le a8 du même
mois, il demanda le rappel à l'or-
dre de M. Manuel, pour avoir ci-
té un chef vendéen pensionné sur
la liste civile, après avoir été des-
titué pour des causes infamantes.
Dans la discussion sur la nouvelle
loi des élections, il s'éleva contre
celle du 5 février 1817 , parce
qu'elle avait amené à la chambre
un régicide et des hommes tels
que M. Manuel; enfin, il prétendit
qu'on pouvait modifier les lois, et
que d'ailleurs la charte avait été
octroyée et non pas consentfe.
Dans la session suivante, lors de
la discussion sur les pétitions-, il
traita de paroles anarchiqu4|M^d-
les du général Meynaud de La-
vaud, qui, en déplorant les consé-
quences ftinestes de l'arbitraire,
avançait que « si les ministres
«sont responsables devant la loi
» envers le roi, ils le sont aussi de-
nvant la nation et l'armée. » M:
de Labourdonnaye demanda mê-
-me à ce sujet le rappel à l'ordre
de ce député. Le même jour, dans
la même discussion, il s'écria que
la France ne voulait plus de dépu-
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LAB
tes do côté gauche ; son rappel à
Tordre fut alors demandé par
MM. de Gorcelles et Alexandre
Lameth. Il parla, le 33 février ,
comme rapporteur de la commis-
sion chargée du projet de loi sur
la circonscription des arrondisse-
mens électoraux. Rapporteur de
la commission des recettes , il
présenta son rapport le lo mai
1891 , et il termina son discours
par des considérations sur la né-
cessité de réduire la contrihution
foncière. Le la juillet , lorsque
M. Labbej*de-Pompières prouva
que la grande propriété payait à
peine le dixième de la contribu-
tion foncière et le centième des
contributions indirectes, il repro-
cha à Tauteur de. ce discours de
n'avoir pour but que d'appeler
Tanimad version publique sur la
majorité de la chambre. La car-
rière législative de M. de Labour-
donnaye est encore (i8a3) en
pleine activité ; et naguère les
vœux de son parti et les craintes
de la nation le citaient comme
successeur prochain d*un minis-
tre opposé, dit-on, à la guerre
d'Espagne.*
LABOUR£AU (Jkàii-Baptistb),
né en 1755, à Amay-ie-Duc,
était médecin avant la révolution.
Il se montra l'un des partisans les
plus prononcés de la cause popu-
laire, et se fit recevoir membre de
la société , des Jacobins ; mais les
liaisons qu'il eut successivement
avec les chefs de plusieurs partis
faillirent lui devenir funestes. En ^
1794? il ftit incarcéré comme en-
nemi >de Robespierre , et il le fut
de nouveau peu de temps après ,
comme ayant pris part à la cons-
piration dite des Hébert istes. Il
LAB Ï17
eut le bonheur d'être le seul des
prévenus dans cette affaire, ac-
quitté par le tribunal révolution-
naire, et il reparut ensuite aux
Jacobins, où deux jours après son
acquittement, il fit l'éloge du tri-
bunal qui l'avait prononcé, dis-
cours qui respirait encore la ter-
reur qu'il avait éprouvée devant
ce tribunal de sang. Le 3ô prai-
rial, Laboureau reparut dans la
société populaire du Manège for-
mée à cette époque; mais depuis
la dissolution de cette société il a
cessé de se mêler des affaires publi-
ques, et il s'est uniquement oc-
cupé de sa profession.
LABRADOR (lb chevalier doh
Pedro -GoMBz), était conseiller-
d'état du roi d'Espagne, et minisr
tre de Charles IV à la cour de Flo-
rence^ avant la révolution de 1808.
La réputation dont il jouissait
comme diplomate lui valut alors
l'honneur d'accompagner Ferdi-
dand VU à Rayonne. Dès les pre-
mières conférences que don Pe-
dro Labrador eut à cette époque
avçc M. de Champagny, ministre
de Napoléon, il fit voir qu'on ten-
terait en vain de le faire entrer
dans les vues de l'empereur, et
fut bientôt remplacé, sous le pré-
texte qu'il n'était pas d'un rang
égal à celui du duc de Cadore.
Don Pedro Labrador suivit le roi
d'Espagne en France, et il parta-
gea son exil jusqu'en 181 4* ^ cet-
te époque, il rentra dans sa patrie,
fut nommé conseiller- d'état, et
peu de temps après ambassadeur
en France et au congrès devien-
ne. Il y fit partie du conaité géné-
ral des huit puissances qui avaient V
eu part au traité de Paris; et dans
la discussion sur l'abolition de la
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2l8
LAB
traite des Noirs, il s'opposa forte-
ment à l'abolition immédiate ré«>
elamée par lord Castiereagh. Il
représenta que cette mesure com-
pçomettraît les intérêts de l'Espai-
gne, à <^ause de la situation des
colonies de Cuba et de Porto-Ri-
eO) dans lesquelles l'introduction
des Nègres était nécessaire pour le
soutien d'établissemens nouvelle-*
ment commencés, et que d'ail-
leurs l'Espagne, par le traité du 5
juillet 1814, s'était, il est vrai,
engagé à s'occuper de Tabolitioa
de la traite, mais qu'elle l'avait
ensuite fixée à 8 ans, et seulement
d'après les instances de Tambas-^
sadeur anglais. Don Pedro Labra-
dor termina son discours en disant
que l'Angleterre pressait trop la
conclusion d'une ^affaire que le
parlement britannique avait dis-
cutée pendant plusieurs années,
et qui était dans le seul intérêt de
l'Angleterre. S'il ne montra pas
dans cette circonstance une gran-^
de philantropie, au moins prou-
va-t-tl qu'il n'était nullement du*
pe de la politique du gouverne-
ment britannique. A la fin du mois
de mars 181 5, il reçut l'invitation
faite au roi d'Espagne par les plé-
nipotentiaires de Russie, diAngle^
terre, de Prusse et d'Autriche,
d'accéder au traité d'alliance cou"
du contre Napoléon le a5 du mê-
me mois, et il répondit que l'Es-
pagne ne prendrait part à aucun
traité, que comme partie princi-
pale. Le chevalier Labrador sou-
tint avec la même fermeté l'hon-
neur de sa nation dans le mois
de f uin de la même année , et re-
fusa de participer à aucun acte
contraire à la restitution immé-
diate dos duchés de Parme, Plai-
LAB
sanoe et Guastalla; mftis ses ei&rts
furent infructueux. Les quatre
grandes puissances disposèrent de
ces états sans égard aux droits de
l'Espagne, et le chevalier Labra-
dor en fut réduit à la formule or-
dinaire d'une protestation, et au
refus de sa signature. Le congrès
de Vienne terminé, il retourna en
Espagne, et fut ensuite nommé à
l'ambassade de Naples.
LABRAGERESSE (Paiy^iv
BoNRBT de), docteur en médecine^
naquit vers 17349 ^ Monde, et est
nwrt dans cette ville le i5 novem-
bre 1804. On a de lui un Mémoi^
re sttr in rage, inséré dans les mé-
moires de la société royale de mé^
decine, et un autre ouvrage inti*-
tulé la PalsatiUe; ils sont très-
estimés , et Labrageresse leur
doit sa réputatioa dans le monde
savant. Ses talens <omme prati-
cien l'ont aussi fait connaître a-
vantageusement , et il jouissait
de l'estime de ses concitoyens au
double titre de savant et d'bon-
néte homme.
LABRETONNIÈRË (N.), nom-
mé en 1 8a 1 membre de la chambre
des députés par le département
de la Drome. Son admission 00-
casiona des débats assez .vifs par
les réclamations des députés du
côté gauche de l'assemblée, qui,
sans lui contester d'avoir réuni ea
sa faveur le vœu de la majorité des
électeurs de Montelîmart , se plai-
gnaient de l'omission des formalités
exigées impérieusement parla loi,
et qui seules rendent une élection
valide. Les députés du côté droit
et du centre soutinrent que les élec-
teurs ayant procédé de bonâe fd ,
cela suffisait pour valider l'éleo-
tion. Ils ne prévoyaient pas sans
Dicptized by VjOOQIC
LAB
éoote les nombreux abus auxquels
ane pareille conclusion ouyrait
)a porte 9 et malgré les réclama-^
IfOBS les plus fortes^ Mi Labreton-
nlère fut aâmts et se plaça au cen-
tre.
LÂBRIFFE (ÀVOUSVB9 gohtsùb),
était sous-lieutenant au régiment
des dragons de la Reine ayant la
réyolution. Admis au nombre ét$
courtisans de Napoléon, il fut nom"
mé son chambellan. L'eaipereur
le chargea^ en iSii, de portera
N^ples la nouvelle de la naissance
de son âls. Le comte de Labriffe
fut décoré à cette occasion du
gtand-»coitlon de Tordre des Deux-
Sieiles. Après les érénemens de
1814, il fut nommé capitaine dans
la garde nationale à cheval de Pa«
ris, lors de l'arrivée de Monsieur
en cette ville; devint ensuite sous<*
Keutenantdes cbevau-légers, et fut
décoré de la croix de Saint*LouÎ8.
Datis le mois de juillet 18 iS, il
présida le collège électoral du dé«
partement de TAube, qui le cboî-»
sit pour son député à cette cham-
bre, qui fut dissoute par l'ordon-
nance du 5 septembre. Il y avait
fait preuve de modération, en vo-
tant avec la minorité. En 1816, le
comte de Labriffe obtint le com-»
nfiandement des dragons de la
Manche, et la même année, il fut
réélu à la chambre des dépu-
tés.
LABROQDËRË (F&asçois-Rat-
HOirtHLuG de) , professeur de droit
en Tuniversité de Toulouse , na->
t}ult dans cette ville le 18 octobre
1725. Les rares talens qu'il dé-
ployait lorsqu'il fréquentait le
barreau, lui firent des ennemis qui
lui disputèrent, non par: une ho-
norable lutte de talens^ mais par
LAB 219
de lâchés ealcwanie», la cbaire
de polesseur, et ils remportè-
rent. Labroquère ne se découra-
gea point; plusieurs fois il rentra
dans la lice ; enfin au quatrième
eoncdifiTi, en 1766, il fut nommé,
et l'approbation de ce choix fut
générale^ Depuis lors , jusqu'à
Pépoque delà révolution, il exer-
ça ses foncdons avec autant de di^
gnité que de science et de succès.
Labroquère écrivait et parlait le
latin et le français avec une égaie
pureté. Parmi ses ouvrages, on
compte les traités suivans, tous
marqués au coin des véritables
connaissances : i*" Inêiitutioniba»
Juriê civilis; a* De -servit ut ibus;
S* De Soluto tnatrimenio ; 4* ^^
moine sur les noces des Romains^
5<^ Mémoire sur les différens peu-
ples placés entre l' Armorique et^
l* Aquitaine pendant les premier^
siècles de l'empire romain. Ce sa-^
vaut professeur mourut en 1810.
LABRODSS£ (Svzaknb) ,.née à
Vauxin, dans la ci-devant province
du Périgord, vers i^4^> ^^ ^^^^
appelée dès son enfance à deve-
nir une prophétesse, une sainte..
Son imagination ardente lui re-
présentait sans cesse la béatitude
éternelle; c'était l'objet de tous
Bes vœuxt Couchée sur le dos, elle
passait des journées entières à con-
templer le ciel , et pour y monter
plus tôt, elle tenta , âgée de 9 ans,
de s'empoisonner, en avalant des
araîgnéesé Cette espèce de folie ne
fit que s'accroître, et à 20 ans, elle
voulut courir le monde pour ré-
former l'égLise et les moeurs des
grands. £lle céda néanmoins aux
sages conseils de l'évêque de Pé'-
rigueux, et retarda, pour le mo«
ment, son pèlerinage. Alals> quand
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220 LAB
la réyolution éclata « le chartreux
DON Gbrle \toyez ce nom), autre
illumiDé, ayant proclamé 5 dans
Tenceinte même de l'assemblée
constituante, le nom de Suzanne
Labrousse, dont il exaltait les ver-
tus prophétiques, rien n'arrêta
plus cette visionnaire. Elle entre-
prit le voyage de Rome , pour y
prêcher le pape lui-même, disant
qu'elle s'élèverait dans les airs aux
yeux des habitàns de cette ville,
si le souverain pontife refusait
d'accéder aux conditions qu'elle
lui proposerait. Le saint -père, au
lieu d'écouter les sermons de Su-
zanne, la fit enfermer au château
Saint- Ange, d'où elle ne sortit
qu'en 1798, Ws de l'entrée des
troupes françaises en Italie. ' M"*
Labrousse revint à Paris, et ne
pouvant prophétiser et pérorer
publiquement, elle composa des
ouvrages mystiques, commenta la
Bible et V Apocalypse, Elle n'était
pas dénuée, à ce qu'il paraît, de
quelque éloquence; car elle a fait
des prosélytes parmi des hommes
distingués. L'évêque Gontard, en-
tre autres, fut un de ses prôneurs.
«C'est dans les cahiers de M^'* La-
«brousse, écrivait-il en 179a,
«qu'il faut apprendre à connaître
9 la religion, non point cette reli-
ngîon que les vices de l'ancien
» clergé ont rendue si différente de
^ son origine , mais cette émana-
X tion pure des lumières célestes ,
)» etc. » Parvenue à un âge tirès-
avancé, elle habite encore aujour-
d'hui la capitale, et rachète ses
erreurs passées par la pratique
de toutes les vertus chrétiennes.
Elle a publié, en 1797, un volume
de prophéties.
LABROUSSE-BEAUREGARD ,
LAB
après avoir été chanoine régulier
de Chacelade, devint prieur -curé .
de Champagnolles. En .17B9,. le
cleicgé de la sénéchaussée de Sain-
tes l'élut député aux états-géné- .
raux. Il se fit peu remarquer pen-
dant l'assemblée constituante, .et ,
signa les protestations des la et i5
septembre contre les décrets, de
cette assemblée.
LABROUST£(FKi]!rçois-MiiiiE-
Alexandbe), ex-membre du con^
seil des cinq-cents et du tribunat,
ex-administrateur de la caisse d'à- .
mortissement , membre de la lé- .
gion-d'honneur, s'est fait remar-
quer pendant la durée de ses
fonctions législatives par des tra-
vaux importans d'utilité publique.
Le département de la Gironde le
nomma, en 1796, député au con-
seil des cinq-cents. Au mois .de
juillet 1797, M. Labrouste soumît
les projets de résolution pour la
réunion des lois sur les fermages.
Le trésor public poursuivait une
rentrée de ao millions; et le tra-
vail à ce sujet, nonobstant les ar-
rêtés du conseil , était sans cesse
retardé. Le a5 juillet, il insista for-
tement pour la discussion de deux
projets qu'il présentait sur cette
affaire. Enfin ils furent adoptés a-
vec différens amendemens. Dans
la séance du 4 septembre (1797)»
il demanda la radiation du nom de
Duprat de la liste des députés dé-
portés; dans celle du 14 octobre
suivant, il combattit la proposi-
tion de l'établissement d'une ins-
pection-générale pour le recouvre-
ment des contributions directes;
et dans celle du a4 novembre de
la même année , il exposa l'état
d'abandon dans lequel se trou-^
valent les hospices civils de Bor-
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LAB
deaux. Sur sa proposition,un mes-
sage au directoire-exécutif fut dé-
crété, à l'effet de réclamer toute
Texécution de la loi du 16 vendé-
miaire an 5. Le 3o janvier i?g9,
il prit part à la discussion sur l'im-
pôt des sels, et vota en faVcur de
l'impôt ; le 3 mai , voulant sous-
traire à la mort les émigrés nau-
frages à Calais 9 il proposa leur
déportation. La révolution du 1 8
brumaire an 8 (9 novembre 1 799)
ayant fait renouveler la législatu-
re, M. Labrouste, qui avait été
renommé au conseil des cinq-cent!s
pour 1799, devint membre du tri-
bunal, dont il fut élu secrétaire le
24 octobre. i8o5. Il fit partie de
cette assemblée jusqu'à sa disso-
lution en 1807. Administrateur
de la caisse d'amortissement de-
puis cette époque, il perdit cette
place en 181 5, par suite de la sup-
pression de la place même;
mais il fut nommé, le 26 juin 18 1 6,
en qualité de commissaire-liqui-
dateur pour l'apurement des comp-
tes de tous les comptables de l'an-
cienne administration^ sous la sur-
veillance immédiate du ministre
des finances. On doit à M. Labrous-
te des Considérations sur la caisse
d'amortissement, Paris, 1816. Il
avait donné, au mois de mai 1 8o4»
une preuve d'un grand désinté-
ressement, en refusant la place de
directeur des droits-réunis du dé-
partement du Rhône, à laquelle
U avait été nommé. M. Labrouste,
après avoir occupé des places émi-
nentes et rendu des services réels
à son pays , est aujourd'hui l'un
des receveurs particuliers des con-
tributions de Paris.
LABUS (Jbân), archéologue, né
vers 1776, dans le Brescian^ d'une
LAB 221
famille originaire de France, étu-
dia à Brescia, ensuite à Padoue, et
il se disposait à embrasser l'état
ecclésiastique, lorsque les Fran-
çais changèrent la forme du gou-
vernement de son pays. Les cnefs
de la nouvelle république Cisalpi-
ne reconnurent en lui tous les ta-
lens propres à remplir des fonc-
tions importantes, et malgré sa
jeunesse, ils l'envoyèrent dans le
Yéronais, où il justifia la conGan-
ce qu'on avait eue en lui. Sous le
gouvernement de Napoléon, il fut
chef de division dans les bureaux
de l'in tendance-générale des biens
, de la couronne ; mais son amour
pour l'étude l'empêcha de recher-
cher une place plus importante,
dans la crainte qu'elle lui laissât
moins de loisirs. L'étude de l'an-
tiquité, dont il avait puisé le goût
près du célèbre archéologue Mor-
celli, avait pour lui le plus grand
attrait : aussi passe -t-il pour un
des hommes les plus habiles dans
l'explication des monumens. Il a
fait part de ses découvertes dans
différens ouvrages en italien, aussi
estimés pour la pureté du style que
pour l'importance des sujets, et il
a donné une édition de trois opus-
cules de l'abbé Morcelli.
LABUSSIERE, simple employé
au comité de sûreté générale, mé-
rite de trouver place dans une bio-
graphie, comme bienfaiteur de
l'humanité et comme un des nom-
breux exemples de l'ingratitude
des grands. Il appartenait à une
famille honorable; mais la révolu-
tion l'avait contraint à remplir une
place de commis dans les bureaux
du comité de sûreté générale. Il
sut donner de l'importance à ses
fonctions, en travaillant une par-
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^.22 LAC
tie des nuits à détruire les pièces
qui devaient servir à poursuivre
une foule de personnes innocen-
tes. On porte à 4oo le nombre de
celles qu'il sauva par ce moyen,
et parmi lesquelles étaient les ac*-
teurs du Théâtre-Français. Labus-
siëre fit connaître ces actes par des
mémoires qu'il publia en 180 5; les
comédiens français donnèrent une
représentation en sa faveur; mai^
nous sommes fâchés de dire que
cet exemple de reconnaissance ne
fut point imité par plusieurs pei^-
sonnages impoitans qui doivent
leur existence au citoyen coura-
geux qui s'est dévoué pour les,
sauver. Labussière est resté dans
un état voisin de l'indigence.
LACATHELINIÈaE (Lours-Ri-
PAVLT de), l'un des chefs des ar-
mées vendéennes, le plus connu
par le courage et en même temps
parla cruauté. A la première in-
surrection des départemens de
l'Ouest , dan^ le mois de mars
1793,11 souleva les paysans du
pays de Retz, et à leur tête, il
commença à se faire connaître
par la prise du port de Saint-ێ-
ré et de Bourg-Neuf. L'arrivée du
générai Beysser le contraignit à
se retire^ sur le Bocage ; mais
bientôt après, il opéra sa jonction
a^c Charette, et marcha avec lui
sur Nantes, d'où ils furent repous-
sés avec perte. Contraint, après
cet échec, de rentrer dans le pays
.de Retz, Lacathelinière y fut atta-^
que par la garnison de Mayence,
qui l'en chassa malgré la coura-
geuse résistance qu'il opposa long-
temps à ses ennemis. Il parvint
cependant à se réunir encore à
Charette, se battit avec lui à Tor-
fou et à Montaigu, et s'en sépara
LAC
de nouveau après le passage de
la Loire. Dans l'hiver de 17949 il
fut attaqué par plusieurs colonnes
républicaines, et dans l'impossi-
bilité où il était de résister à tou-
tes ces forces, aussi-bien que de
se joindre à d'autres chefs, il vou-
lut licencier ses troupes jusqu'au
retour de la belle saison. Toutefois
les officiers vendéens , entraînés
par l'exemple deCharette,le déter-
minèrent à renoncer à ce projet,
et à faire de nouvelles levées. Le
succès sembla d'abord favoriser
son audace; Lacathelinière battit,
vers la fin de février, la première
colonne républicaine qui se pré*
senta à l'entrée de la forêt de
Prince; mais vaincu à son tour
par de nouvelles troupes, et bles-
sé de deux coups de feu , il fut
contraint de se cacher dans une
ferme, où il fut découvert dès le
lendemain même de cette affaire.
Conduit à Nantes , il y fut con-
damné à mort et fusillé. Ce chef
réunissait, à une haute valeur et
à des falens militaires très-distin-
gués, cette fermeté dans les con-
seils qui entraîne les esprits. Mais
ses bonnes qualités étaient obscur-
cies par sa férocité. Les cruautés
qu'il exerçait de sang- froid en-
vers les malheureux prisonniers,
ses concitoyens,' ont flétri sa mé-
moire, et ont donné lieu à ces ter-
ribles représailles qui dévastèrent
et ensanglantèrent les belles pro-
vinces de l'Ouest de la France.
LACAZE (Joseph), fils, négo-
ciant de Libourne, né en 1751,
fut député à la conïention natio-
nale par le département de la Gi-
ronde, au mois de septembre 1 792.
Lacaze avait adopté avec sincérité
les principes de la révolution ^ et
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Ibnie^w.
^,^a^^^?^ t/^^ .
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LAC
il fut chargé par ses concitoyens
de remplir plusieurs fonctions ad*
mînistratiyes, ayant d'être revêtu
de leur confiance et de leur man-^
dat à la convention. Dans le pro-
cès du roi, il vota le bannissement
à la paix et la réclusion pendant
la guerre. Attaché au parti de la
Gironde, il .fut dénoncé par Marat,
comme entretenant une corres-
pondance anti' jacobine avec son
collègue Valazé. Il donna à ras-
semblée toutes les explications,
qu'elle désirait 9 et offrit de sou-
mettre cette correspondance au
plus rigoureux examen. Lacaze
ayant signé les protestations con-
tre la révolution du3i mai 1795,
fut décrété d'accusation le 3 octo-
brcy et livré au tribunal révolu-
tionnaire, qui le condamna à mort
le 3o septembre 1 794 (9 brumai-
re an a). Il périt ayant à peine
atteint sa 4q* année. L'année sui-
vante, il fut demandé à la conven-
tion la célébration annuelle d'une
pompe funèbre en l'honneur de
cette victime de la terreur, et des
amis de la liberté qui avaient péri
sur l'échafaud.
LACÈNE (PiE»aE-JEiN), lieu-
tenant au 58"* régiment de ligne,
est né vers 179a, à Bordeaux,
département de la Gironde, et fut
élevé à l'école militaire de Saint-
Cyr. Il entra comme sous-lieute-
naht de voltigeurs dans le 3"' ré-
giment qui faisait partie de la 5"*
division du 1" corps. Au combat
en avant de Mosaîck , et à l'atta-
que faite par la division du géné-
ral Compans dans les premiers
jours de septeml>re 181a, le sous-
lieutenant Lacène , alors à peine
âgé de ao ans , s^élança l'un des
premiers dans une redoute , en
LAC
^a^
chassa les Russes , et s'étant em-
paré d'une pièce de canon , il fit
feu sur eux. Nommé lieutenant
peu de jours après , il fut blessé
d'un coup, de feu à la jambe à la
bataille de la Moskowa , et fait
prisonnier dans la retraite le 10
décembre suivant. Etant parvenu
à s'échapper des prisons de Rusr
sie, il allait traverser le Niémen
pour rejoindre ses drapeaux, lors-
qu'il fut arrêté par les postes en-
nemis. On le conduisit à Orem-
bourg sur l'Oura, dans la Tartane
d'Asie, où il est resté jusqu'aux
événemens de 1S14. De retour
dans sa patrie , il a repu de son
corps et du prince d'Eckniulh les
témoignages les plus flatteurs , et
il sert aujourd'hui dans le 58"''
régiment de ligne. Le brillant
début de M. Lacène promettait à
la grande-armée un brave qui se
fût montré bien digne de lui ap-
partenir.
LACËPÈDE (Bernard Germâin-
Étienne La ville, comte de), est
né à Agen, le 16 décembre 1756,
d'une famille noble. Destiné par
ses parens à la carrière des armes,
il servit d'abord quelque temps
en Bavière ; mais entraîné par un
penchant irrésistible vers l'histoi-
re ' naturelle , il quitta le service
militaire pour se livrer entière-
ment à son étude favorite. Buf>
fon introduisait alors en Fran-
ce, par la magie de son style , le
goût de cette science qu'on y avait
long- temps négligée. Ce grand
peintre de la nature , et son col-
laborateur Daubenton, distinguè-
rent le jeune- Lacepède, quidevin*
leur meilleur élève. Ils iHvent
obtenir la place de garde^Br ca-
binets au jardin du Boi^ à Paris 7
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224
LAC
emploi qu'il occupait encore lors-
que la révolution éclata. Il s'était
déjà fait connaître par son Histoi-
re naturelU des quadrupèdes ovfi^
pares et des serpens, qui annon-
çait le continuateur de Buffon.
Cet ouvrage était tracé sur le
même plan que les œuvres du
Pline français; mais M. de Lace-
pède, ayant bientôt senti la néces-
sité d'adopter une méthode dans
les sciences , et connu le danger
de s'abandonner à^ tous les élans
du génie, d'où résultent des écarts,
embrassa quelques idées lidnéen-
nes, et son Histoire naturelle des
po.ssons, 1798, 5 vol. in-4'> com-
posée pendant la révolution, est
rédigée d'après un système qui se
rapjproche de celui du naturaliste
suédois. M. de Lacepède avait
donc un nom déjà européen
quand il entra dans la carrière po-
litique qui s'ouvrait devant lui.
11 fut d'abord nommé adminis-
trateur de Pai'is. Appelé ensuite
par cette ville à l'assemblée légis-
lative, il fut élu^ le 28 novembre
1 791 , président de la même assem-
blée, et se fit toujours remarquer
par la modération de ses princi-
pes. Ne se dévouant à aucun par-
ti , il voulut conserver une attitu-
de indépendante, ce qui était fort
dangereux alors. C'est pendant sa
présidence que l'assemblée fit une
adresse au roi contre les émigrés
réunis sur les bords du Rhin , et
que la création de la haute-cour
nationale d'OHéans fut décrétée.
C'est lui qui accueillit, au nom de
l'assemblée, l'hommage du club
desWhigs d'Angleterre, avec les-
quefljk^ reprèsentans de la nation
franPRe s'unirent de sentimens.
De concert avec M. Français de
LAC
Nantes, il demanda, à cette occa^
sion, que des lettres de naturalisa-
tion fussent accordées au fils du
respectable docteur Priestley, dont
quelques sicaires du ministère bri-
tannique avaient brûlé la maison 9
à cause de son attachement connu
à la révolution française. Après la
session, M. de Lacepède reprit ses
occupations littéraires, et traversa
sans accidens et sans fonctions les
temps orageux de la révolution.
£n 1796, il fut nommé membre
de l'institut, et trois ans après,
celui de Bologne l'admit au nom-
bre de ses associés. Il fut princir
paiement chargé d'organiser l'ex-
pédition commandée par le capi-
taine Baudin. M. de Lacepède dé-
signa lui-même, pour faire partie
de cette expédition , deux jeunes
sa van s qui se sont distingués de-
puis, MM.Bory de Saint-Vincent et
Péron.En 1799, le premier consul
Bonaparte l'appela au sénat-conser-
vateur, dont il fut élu président
en 1801. En t8o5, lors de l'orgar
nisation de la légion-d'honneur,
il fut nommé grand-chancelier de
cet ordre; en 1804» il fut créé ti-
tulaire de la sénatorerie de Paris,
et décoré', en février i8o5, du
grand-aigle de la légion. Comme
membre du grand-conseil d'admi-
nistration et président du sénat,
M. de Lacepède porta la parole
dans toute» les occasions solen-
nelles qui signalèrent la domina-
tion impériale. Entièrement dé-
voué à Napoléon , il consacra son
éloquence à l'éloge de ce dernier
et À l'apologie de toutes ses entre-
prises. Le 12 janvier 1814 9 il osa
cependant parler de paix à l'em*
pereur, à la tête du sénat, et pro-
nonça ces paroles remarquables :
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LAC
<'NoUs combattons entre les tom-
I» beaux de nos pères et les ber-
» ceaux de nos enluns. Obtenez la
«paix. Sire, et que votre main,
» tant de fois viictorieuse, laisse é-
» chapper Ie$ armes après avoir si-
»gné. le repos du monde, d Lors
de Tinstallation du gouvernement
provisoire , il fut privé de la pla-
ce de grand-chancelier de la lé-
gion-d'honneur, qui fut confiée
momentanément à M. de Pradt.
Le 4 juin i8i4, M. de Lacepède
fut nommé pair de France par une
ordonnance royale. Au retour de
'Napoléon de l'île d Elbe, il refusa
la placé de grand-maître de Tuni-
Tersité, qui lui était proposée;
mais il accepta celle de grand-
chancelier de la légion - d'hon-
neur, et continua de siéger à la
chambre des pairs, dont il fut ex-
clu par l'ordonnance du roi du 24
juillet 181 5. Il a été rappelé de-
puis dans ce premier corps de l'é-
tat. Pendant le cours de sa vie po-
litique, et lorsqu'il remplissait les
plus hautes charges, IVl. de Lace-
pède ne cessa jamais d'assister ré-
gulièrement aux séances de l'ins-
titut, de concourir à l'examen des
mémoires, et (de faire , quand ses
autres occupations le lui permet-
taient, ses cours au jardin des Plan-
tes, dont il était aussi l'un des plus
ïéjés administrateurs. Les titres et
les cordons ne changèrent point
son caractère, qui fut toujours ai-
mable et bienveillant. Il a publié,
en 1804 9 V Histoire naturelle des
cétacéeSfCj^uiyde même que son His^
toire des quadrupèdes ovipares et
celle des poissons, peut être con-
sidérée comme la continuation des
oeuvres de BulTon. On retrouve
d^ns les ouvrages de c^ saTfinr na-
I. X.
LAC
aa5'
turaliste cette élégance de stylç ^
ces observations profondes qui
rappellent l'excellente école à la-
quelle il appartient. M. de Lace-
pède éprouva de grands chagrins
domestiques ; la perte des person-
nes qu'il avait le plus ainaées in-
terrompit ses travaux, et a peut-
être privé la France de quelques
ouvrages utiles, qu'il aurait pu4ui
donner encore. 11 ne s'est point
livré exclusivement aux sciences
et à la politique; au milieu de ses
graves occupations , ^ il a encore
trouvé le temps de cultiver les let-
tres et les arts. Passionné pour la
musique , il a porté fort loin ^es
connaissances dans cet art ; ou en
peut juger par sou ouvrage intku*
lé : La Poétique de la musique ,
1^85, a yol. in-8°. Il a aussi pu-
blié deux romans, qui ont été fa-'
vorablement accueillis du public :
Ellivai et Caroline ^ 2 vol. in-12;.
Charles d'Elfivctl et Caroline da
Florentinoy suite d' Ellivai et Cài'
roline^ 3 vol. in-12. Outre les ou-
vrages précédemment cités, M. le
comte de Lacepède a encore don-^
né : Essai sur C électricité naturelU
et artificielle, lySi 9 2 vol. in-8^;.
Physique générale et particulière^,
1782 et 1784, 2 vol. in-8''; Elog^
de /?/. J, L. duc de Brunswick ,'
1786, in-8"; Eloge historique d^.
ÙaUbenton; Kues sur Venseigm-^^
ment public, 1790, m-8°; Notice^
sur Dolomieu. M. de Lacepède a«
travaillé aux Annales du Muséum*
d'histoire naturelle, à la Mena-.,
gerie du Muséum et au Magasin^
encyclopédique, 11 a aussi com-,
posé des symphonies et des sona-
tes. On recherche avec empres-.
sèment les Discours d'ouverture,
de ses CQ^w•# au. jardin des Plan-.
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%^ù
LAC
tes 5 qui formeol t Toliime 104*.
LAGHABSAUSSIÈRE ( Amgb-
ÉruanffB-XATiBR PoisêON 0eJ 9 Ht-
térateur» secrétsure perpétuel de
1a société pbiiotecbnique et de
celle des Enfans d'Apolk)!!, mem-
bre de plusieurs sociétés littérai-
res de France et de Tétran^r^ na-
quit à Paris» le 4 décembre 17 5a,
«t mouruâ dans cette Tille, le 10,
septembre iB^o. Il fit ses étude»
ayec éclat au collège des Quatre- ^
Nations» le même dans lequel son
f ère , avocat distingué au parle-
ment de Paris, a^ait été pension-
naire en qualité de gentilhomme
flamand. Lacbabeaus8ière,d*abord
destiné à l'état ecclésiastique, pré-
' fera la profes^on des armes , et
f^tadmis dans les gardes-du-corps
de M. le comte d'Artois, aujour-
d'hui Monsieur* Ce fut dans ce
corps qu'il se lia de la plus tendre
amitié avec D£deyrac,qul y servait
au8si,et qu'ils composèrent ensem-
bleletir premier ouvrage^ l* Éclipse
totale, opéra-comique qui eut
beaucoup de succès,et qui l'ut sui-
TÎ d'un autre non moins favorable-^
ment accueilli, Jzémia,oulesSaU'
pages. Ce fut encore Daleyrac qui
fit la musqiue de Gulisian , ou U
HulU de Samaroande , paroles de
Lachabeaussièrè et de M. Etienne.
D'autres compositeurs se chargè-
rent de faire la nHisique des jolis
opéras de Caroline deLichtefleld,
de VEmbarras du choix, etc.ll fit»
en outre, plusieurs comédies, par-
mi lesquelles on remarque les /l/n-
ris corrigés,* la Confiance dange^
reuse, les Deux Fourbes, etc. Le
yaudevillelni doïtiÀttendre etCou-
rir, Lasthénie, etc. Après un long,
fntervalle employé à des travaux
littéraires d'une autre nature» et
LAC
peu de temps avant sa mort, il fit
recevoir au théâtre Feydeau deux
ouvrages dont l'admission eut lieu
à l'unanimité , et qui sans doute
seront bientôt donnés au public ;
ils ajouteront à la gloire de cet es-
timable et spirituel auteur. Ou
connaît, par la lecture qu'il en a
faite dans différentes sociétés lit-*
téraires, sa traduction en prose
poétique de l'Enéide, et l'on s'é-
tonne que l'auteur n'ait pas rendu
cet ouvrage public. Sans décider
la ^question tant et depuis si long-
temps agitée, de l'utilité et du de-
gré de fidélité des traductions en
prose, même poétique,des poètes»
on ne verrait pas sans intérêt, pa-
raître un ouvirage auquel Lacha-
beaussièrè a mis tous ses soins» et
pour lequel il avait une grande
prédilection. Peu de poètes ont
^réuni autant de grâces qu'il en a
développé dans ses poésies. On a
de lui une traduction eja vers li-*
bres à^ Anacréon, et nombre d'u-
pologues, dans lesquels la morale
la plus pure se trouve embellie
par l'harmonie habituelle d'une
poésie pleine de pensées douces
et d'images ingénieuses qui flat-
tent le cœur et plaisent à l'esprit.
A un talent distingué, Lachabeaus-
sièrè unissait La modestie. Il ai-*
^mait à obliger,et ses conseils» gai-
dés par le goût » ont été souvent
utiles à ses jeunes confrères. Il
leur rendait même un autre genre
de services, aussi bien qu'aux hom-
mes de lettres qui formaient sa so-
ciété habituelle. Amateur enthou-
siaste de l'art de la comédie, et
paraissant sur les théâtres de so-
ciété avec un succès qui eût fait
honneur à un acteur de profession» •
H réciftait devant eux» avec toute
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LAC
rki^piratîon qu'ils auraieni pu y
mettre Bux^mêmes 9 leurs propres
proddctiong^et leur fournissait ain-
si les moyens de )ug;er d'ayance
l'effet qu^elles devaient produirez
Lachabeaussière a couru ^e$ dan-
gers à Tune des époques les plus
orageuses de la révolution. Il fut
arrêté, lui, sa femme et ses filles,
sur la présomption qu'il avait don-
né un asile secret au député Ju-
lien de Toulouse, qu'il ne connais-
sait même pas. Inscrit sur la liste
du tribunal révolutionnaire pour
te 10 thermidor, quelques jours
avant cette époque, il composa
des vers pour sa femme, et chargea
un d^ses compagnons d^infortune
de les lui faire parvenir à la mai-
son d'arrêt, dite de la Bourbe , où
elle était enfermée. La révolution
du 9 thermidor an » (27 juillet
1794) lui fit rendre la liberté,
ainsi qu'à sa femme, ses filles et
tant d'autres infortunés, victimes
de la tyrannie de Robespierre. En
1796, Lachabeaussière fut désigné
par le conseil des cinq-cents, com-
me un des hommes de lettres à
employer pour l'instruction de la
jeunesse. En 1 798 , il devint ad-
ministrateur de l'Opéra; mais Tan^
née suivante,on lui intenta un pro-
cès^ en dilapidation, dont le justifia
pleinement un jugement solenneL
Depuis ce temps jusqu'à sa mort,
il ne s'occupa plus que de travaux
littéraires. Outre ses pièces dé
théâtre^ il a publié: 1' Catéchis-
me français, on Principes de mor
raie, en vers; a** Œuvres diverses,
dans lesquelles ou remarque des
esssHS de traductions en vers
d'Homère, de Virgile , d'Horace ,
etc., 1811, in-8'*; 5' Poésies g(H
Unit s et ^raeieases tCAnacrécn ,
LAC JSkVty
Bion, MoschusyCaiuHe et Horace^
traduites on imitées envers, i8o3,
in-S"; 4° Apologues motaax, in-
8% i8i4; 5Ma traduction de T/-
bulUf publiée sous le nom de Mi-
rabeau , et qu'il a réclamée corn*
me étant son ouvrage.
LACHABEAUSSIÈRE (Poisson .
de), minéralogiste, membre de la
légîon-d'honneur, frère puîné du
précédent, est né le 6 août 1755.
Il a rempli successivement les
places d'agent temporaire, d'ins-
pecteur et de directeur^dans le^
mines des ci-devant provinces du
Limousin , de la Navarre , et dans
le département de la Loire-Infé-
j'ieure. Il a eu pendant quelque
temps la direction des salines de
Cette dans l'ancien Languedoc.
En 1795, il ne fut pas employé, à
cause de sed opinions politiques,
dans le corps qui s'organisait a-
lors. En 18 15, la réunion de la
direction - générale des mines à
l'administration des ponts - et-
chaussées 9 fit perdre à M. de La-
chabeaussière l'emploi qu'il occu-
pait dans les bureaux de la direç-
tion^générale. Les auteurs d'une
biographie rapportent, qu'ayant
servi en 1776, dans les gardes-du-
corps de M-, le cotnte d'Artois, au-
jourd'hui Monsieur (et nous pen-
sons qu'ils confondent M. Lacha-
beaussière le minéralogiste, avec
son frère le littérateur, qui y ser-
vit bien réellement, circonstance
dont ils ne parlent pas), il entra,
en 18149 comme surnuméraire,
dans les gardes de la porte du roi;
mais la licenciement de ce ^ps
le priva de son emploi , et il se
trouva , ajoutent les mêmes bio-
graphes, aprè» 4^ atis de services,
sans place ot sans pension. Ù. de
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2StS
LAC
• Lachabeaussière a coopéré, dans la
même année, a\ec M. Vîton de
Saint-Allais, à la publication du
1" volume du Nobiliaire univer'^
«e/. Il a fait impH mer, en 1816,
une pièce de Vers sur le retour
de Louis-le-Désiré, Peu de temps
avant la publication de cet opus-
cule, il reçut du roi la décoration
de la légion-d'hooneur.
LAC H AISE (le baron de) , an-
cien mare chai- de-cjamp et préfet
du Pas-de-Calais , est né à Aulun
en 1744* Il ctait officier supérieur
dans le régiment de cavalerie
Royal-Normandie, avant 1789, et
il parvint au grade de général de
brigade dans les premières cam-
pagnes de la révolution. Il se re-
tira ensuite à Beauvais, où il oc-
cupa d'abord différentes fonctions
publiques, et dont il était devenu
maire en i8o3, lors du passage
du premier consul Bonaparte dans
cette ville pour le camp de Bou-
^ logne. M. de Lachaise fut, à cette
époque, nommé préfet du dépar-
tement du Pas-de-Calais , dont le
collège électoral le présenta l'an-
née suivante comme candidat au
sénat-conservateur. Pendant tou-
te son administration comme pré-
fet, le baron de Lachaise fit exé-
cuter avec une rigueur inflexible
les décrets impériaux, et montra
un dévouement sans bornes ù ce
gouvernement. Comme orateut*,
il remporta la palme sur tous les
panégyristes de l'époque. » Tràn-
» quilles sur nos destinées, disaît-
»il ù Napoléorx (devant Tétat-
» major de l'armée au camp de
» Montreuil), nous savons tous que
j»pour assurer le bonheur et la
» gloire de la France, pour rendre
]»à tous les peuples la liberté du
LAC
» commerce et des mers , et fixer
«enfin la paix sur la terre. Dieu
«créa Bonaparte et se reposa. »
En 1814 > le baron de Lachaise se
prononça avec la même éloquence
pour la cause royale, et obtint la
croix de la légion-d'honneur du
duc de Berri, qu'il avait reçu chez
lui. Il perdit sa place en 18 15, au
retour de Napoléon de l'île d'Elbe,
et n'a pas été employé depuis la
seconde rentrée du roi. Le baron
de Lachaise vit retiré à Beauvais.
LACHAPELLE (le comte de) ,
maréchal-de*camp, eut,en 1790,10
commandement des troupes char-
gées de maintenir la tranquillité
dans Lyon; mais il fut bientôt
accusé d'être entré dans une cons-
piration royaliste découverte à cet-
te époque , et fut destitué dans le
mois de décembre de la même an-
née. Le comte de Lachapelie émi-
gra alors, rejoignit les princes , et
fut nommé major-général de leur
armée en 1792. En 1796, il fît
partie du corps de débarquement,
commandé par loVd Moira, et
accompagna le comte d'Artois à
l'île Dieu. Arrêté en 1802, à Bay-
reuth , avec plusieurs autres émi-
grés, il perdit sa correspondance ,
et ne tarda cependant pas à obte-
nir sa liberté. Il est mort en An-
gleterre.
LACHAPELLE (l'abbé de), na-
quit vers 1710, et se livra à l'étu-
de des mathématiques, science à
laquelle il a rendu des services
très-importans. Vivant dans la re-
traite, où il pratiquait la philoso-
phie , il partagea son temps entre
le travail et la société de quelques
sa vans. Il n'en fut pas moins nom-
mé censeur royal, membre des a-
cadémies de Lyon et de Bouen,
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LAC
el de !â société royale de Londres.
Il est mort à Paris vers 1792. Oa
lui dpît plusieurs découvertes uti-
les, consignées dans ses nombreux
ouvrages; les principaux sont : 1"
Discours sur l'étude des mathéma-
titfues^ in- 12, Paris, 174^; a"* Z"^-
titutions de géométrie^ 2 vol. in-8°,
174^; Traité des sections coniques-
et autres courbes anciennes ^ ap^
pliquées et applicables à la prati-
que des différens arts^ in -8", i75o/
4" l^Art de communiquer ses idées,
avec des notes critiques et philo-
8ophiques,^ Paris, in- 12, 1763 ; 5*
le Ventriloque, ou l'Engastrimy-
the, 2 part, in- 1 2, Londres et Paris,
1^72 : ouvrage intéressant, et le
plus complet qui existe encore sur
ce sujet, dans lequel Tauteùr prou-
ve qu'on peut expliquer les ora-
cles et plusieurs faits miraculeux,
au moyen de l'engastrimysme ,
ou de la faculté qu'auraient cer-
tains individus de jeter à de gran-
des distances des voix dans l'air,
ou d'en faire sortir de la terre. Les
effets de celte faculté étaient con-
nus dans les temps anciens, et c'est
de cette manière qu'on explique
l'évocation de l'ombre de Samuel
par la pythonisse d'Endor devant
Saiil. Enfin, en 1774? l'abbé de
Lachapelle a publié son Traité de
la construction du scaphandre, ou
du bateau de l'homme, Paris, in-8\
Au moyen de cet appareil , fait de
liège , l'homme peut marcher sur
un fleuve, et l'auteur a fait plu-
sieurs fois lui-mêm€ l'essai de
celte découverte sur la Seine.
LACHAPELLE(madame veuve),
célèbre sage-femme et professeur
en chef à l'hospice de la Materni-
té, naquit à Paris vers 1776. Sa
ttîère, M"* Dugucs, professeur
LAC 229
d'accouctiement ' à l'Hôtel-Dieu^
l'instruisit de très -bonne heure
dans la pratique de son art; et
cette intéressante élève donna , à
l'âge de ï 5 ans et demi, des preu-
ves d'un talent précoce et de beau-
coup de présence d'esprit dans un
accouchement difficile où elle eut
le bonheur de sauver la mère et
l'enfant. Mariée à 22 ans, et veuve
peu de temps après , elle se con-
sacra tout entière aux devoirs de
son état, et devint, en 1794? sage-
femme et professeur en chef à l'é-
cole ou hospice de la Maternité.
Elle y rendit d'iniportans servi-
ces, et y forma d'excellentes élè-
^ves ; l'une d'elles (dont l'article
paraîtra au supplément général)^
M"* Boivin, connue par plusieurs
bons ouvrages,' lui a succédé. M"*
Duguès était morte victime de son
dévouement, en soignant une fem-
me atteinte d'une maladie conta-
gieuse. M"* Lachapelle a consumé
ses forces dans l'accomplissement ,
de ses devoirs. Outre les travaux
et les soins de son professorat,cha-
que jour elle faisait trois visites
au lit des malades , et consacrait
le reste de son temps à l'éducation
de son neveu, M. Duguès, qui,
déjà, a obtenu des succès d'ans la
carrière de la médecine. Elle pas-
sait le peu de momcns de loisirs
que lui laissaient de nombreux
travaux-, dans la culture d'un jar-
din de botanique ises amuscmens
étaient encore utiles à la science.
La vie de cette excellente femme,
que ses élèves ne désignaient ja-
mais que sous le nom ( consacré
à l'école) de la bonne M'^ Lacha-
pelle, a été constamment séden-
taire et laborieuse; quoique riche
à plus de 2^0, 00a francs de rentes.
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35o
LAC
elle ne prît de voiture que dans
les dernières années de sa yie. Il
«erait difficile de nombrer toutes
ses bonnes œuvres, comme d'ex-
primer ses longues souffrances.
Atteinte, dans sa 45"* année, d'une
înaladie de Tonesice cardiaque,
qui la força de s'abstenir de toute
espèce d'alimens solides, elle fut,
, pendant phis de a années, en proie
aux horreurs de la faim. Le 7 oc-
tobre 182 1,1a mort mit cependant
un terme à cette longue agonie, et
M"' Lachapelle fut, au moment
suprême, ainsi qu'elle l'avait été
pendant tout le temps de ses souf-^
iVances, un modèle de résignation
et de douceur. Le conseil-général
des hospices lui a fait rendre les
honneurs funèbres. Ses élèves^
précédées de cent jeunes filles vê-
tues de blanc , les médecins les
plus distingués de la capitale y et
des personnes des plus notables ^
accompagnaient sa dépouille mor*
telle, qui a été déposée au cime-
tière de l'Est (dit du P» La Chaise),
Trois discours ont été proponcés
sur sa tombe. Le dernier, dit le
Moniteur, celui de M"* Hollevii/^
»tE [voy. ce nom), ancienne élève
» de l'école, et membre de l'athé-
»née des arts, était adressé à ses
^compagnes ,. et exprimait de la
9 manière la plus touchante les
Dsentimens de respect, de recon-
9 naissance et de regrets qu'elle
)> partage avec elles. » M"* Lacha-
pelle voulant que les fruits de son
expérience ne fussent point per^
dus , les a consignés dans deux
ouvrages, qui jouissent d'une es-^
time méritée : l'un sous le litre
de Recherches sur les maladhs d^s
nouveau-nés, vol. in-4° ; et l'autre
$ous celui dç Prqtltiue d^s accour
LAC
chemens, ou Recueil de mémoires
et observations sur les points les
plus imporians de l'art, Paris,
1821, 1 vol. in-8*. Elle â publié
des observations intéressantes dan^
le 1" vol. de V Annuaire des Hôpi"
taux. Liée d'une ancienne et cons-
tante amitié avec le célèbre accou-
cheur Baudeloque {voyez ce nom),
elle lui fournit, ainsi qu'au conseil
d'administration des hospices, dea
observations nombreuses pour le»
tableaux officiels qu'ils ont publiés.
On a remarqué queM"*^Lachapelle
qui a été le premier professeur de
l'hospice de la Maternité>où ilse fait
par an de 4 à 5,ooo accouchemens,
et où elle pratiqua pendant 20 ans,
sans interruption , toutes sortesr
d'accouchemens de quelque natu-^
re qu'ils se présentassent, ne ter-
minait'presque jamais un accou-
chement contre nature ou labo-
rieux, c'est-à-dire, avec les ins-
trumens ou forceps, sans consulter
les auteurs anciens ou modernea
les plus estimés. On a remarqué
aussi qu'une prévention populaire
voudrait faire interdire aux sages-
femmes l'emploi de ces instru-»
mens. Cependant i^ii est constant
que toutes les élèves sages^femmes
instruites i\ l'école de la Maternité,
par ordre, et la plupart aux frai*
du gouvernenient, reçoivent pour
question de concours : Descrip^
tion des instramens et manière de
s'en servir,
LACHATRE (le Dtid de) , né ,
vers 1760, dans leBA'ri, était ma-
réchal - de - camp et grand - bailM
d'épée du Berri en 1789, lorsqu'il
fut nommé député de la noblesse
de cette province aux étâts-géné-
raux. M. de Lachâtre ne se fit re-
oiarqueri rassemblée constituaa-
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LAC
te que comme signataire de^ pro-
testations des 12 et 1 5 septembre
1791 , contre les décrets de cette
assemblée. Il émigra ensuite avec
les princes, et servit à l'armée de
Condé en 179a et en lygS. Après
le licenciement de cette armée il
leva le régiment Royal-Émigrant^
au service de l'Angleterre^ Ce corps
fit partie de l'expédition de Qui-
beron en 1796, et le duc de La-
châtre continua à le commander
jusqu'à son licenciement en 1802.
Il se retira alors à Londres , avec
le traitement de colonel de l'ar-
mée anglaise , et en i8o5, il fut
accrédité paf les princes auprès du
cabinerde Saint- James. En i8i4î
il fut conservé près de ce gouver-
nement comme ambassadeur de
France, et dans le mois d*août
1815, il a été nommé membre de
la chambre des pairs, et duc l'an-
née suivante. Rentré en France ,
dans le mois de mai de la même
année , il a été employé auprès
du roi comme premier gentil-
homme de la chambre.
LACHENAL (Werner dis), na-
quit à Bâle en I736, et fit ses é-
tudes à l'université de cette villoi
Il se livra ensuite à ta médecine ,
et fut nommé, en 1776, profes-
seur d'anatomie et de botanique.
Les observations et les recherches
de Lachenal ont beaucoup servi à
Haller dans son Histoire des plan-*
tes suisses. Il était. lié avec ce bo-
taniste , à qui il a écrit un graid
nombre delettres,imprîmée$dans
les Épttres latines à Haller. Il a
aussi fait des supplémens au g^and
ouvrage de son ami, qui sont ren-
fermés dans les Acta et nova acta
helvetica.
LAÇHEVARDÏÈRE (A. L.^, é-
LAC
23 1
tait chef de bureau à la caisse de
l'extraordinaire au commence-
ment de h\ révolution, 11 se pro-
nonça avec chaleur pour la cause
populaire, et devînt un des prin-
cipaux orateurs de la section de
la Halle-aux-Blés. Après la jour-
née du 10 août, il fut nommé vi-
ce-président de la commissioa
administrative, remplaçant le dé-
partement de Paris. Le i5 avtîl
1793, Lachevardière parut à la»
barre de la convention, à la tête
d'une députation de la section de 1
lu. Halle<«auX'Blé5 , et demanda
l'exclu sion de l'assemblée des dé-
putés de la Gironde^ ainsi que de
plusieurs autres metnbres qu'if
qualifiait d'ennemis du peuple. Il
ftit ensuite envoyé dans la Ven-
dée, et il y montra autant de Sévé-
rité dans l'eKécutiôn des ordres du
gouvernement, que d'activité dans
les mesures à prendre pour la dé-
fense du pays. Dé retour dans k
capitale, il assista assidûment aux
séances des Jacobins , et il y dé-^
nonça le* député (ïoupilleau de
Fontenaî , qu'il accusa de fautes
graves. Il prétendit même que la
convention était coupable d'avoir
envoyé ce député en mission dans
son propre pays, et il fut aussitôt
accusé lui-même par Bentabole^
«Favilîr l'assemblée nationale. La;
chevardîère aurait été exclu de la
société sans la protection de Ro-
bespierre , qui prit hautement sa '^
défense. 11 dévoila ensuite les in- "
tfrgues du gouvernement anglais,
qii'îl accusa d'être l'auteur ées
malheurs delà France, et il fut,
après, chargé de rédiger un acte
d'accusation contre tous les rois
ennemis de la république^ t^che-
vardlète se-retira pendant quehjue
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a32 LAC
temps, après la chute de Robes--
pierre; maiîj il reparut lors de la
révolution du 18 fructidor, et ob-
tint la place de secrétaire-général
du ministère de la police, dont.
Sotin avait lé portefeuille. En
1798, il passa au ministère de la
guerre, et ne tarda pas à être nom-
mé consul à Palerme. Dans le'
yoyage qu'il fit pour s'y rendre.
Lâche vardière fut pris par les An-,
glais, et eut le bonheur de s'é-
chapper presque aussitôt. Il était
yé avec Gohier et Moulin, et il fut
nommé par eux membre de l'ad-
ministration du département de,
la Seine, après la journée du 3o
prairial, qui les avait fait entrer
au directoire. La révolution du 18
brumaire renyersa ses protecteurs,
et non-seulement il perdit sa pla-
ce, mais il fut même condamné à
la déportation. Le général Menou,
avec qui Lachevardière s'était trou-
vé dans la Vendée , et qu'i} avait
même défendu dp diverses incul-
pations, obtint la suspension de cet-
te mesure. Par la protectîoti de ce .
général , il fut mêoîe nommé , ,
e,n .f,89î^5 secrétijire !des relations
- cominerç^iales a . Hambourg. La-
chevardière,.te venu depuis à Pa-
ris, n'a pïu5 occupa de fonctions,
^publiques., . ,
LACHÈZE - MUREL , né en;
1,^4^5 était, avant la révolution , .
lieutenant-général au bailliage de
I^)[artei-ea-Querci , et fut nbnimé ,
en 1789^ député aux états-géné-
raux^par le tiers- état de^ ce bail- .
liage. Mandataire du peuple dans
cette assemblée, M. Lachèzé-Mu-
rel vota constamment avec le par-
ti opposé à toutes les améliora-
tions du système social, réclamées
p.arjsescommettans. Après le 14 ^
LAC
juillet, il se prononça contre l'en-
voi d'une députation au service
funèbre célébré en l'honneur des
vainqueurs de la Bastille , et il
s'éleva contre le supplice de la dé-
capitation d<ins la discussion du
codç pénal. Sa conduite comme
député lui attira quelques persé-
cutions en 1793 ; il fut arrêté et
incarcéré à la Conciergerie, où il
resta jusqu'après le 9 thermidor.
Appelé, en l'an 6, au conseil de»
anciens, il n'y parla que rarement^
et fut nommé, en 1809, par Na-
poléon, président du collège élec-
toral de FigeajC , département du
Lot. M. Lachè^e-Murel sacrifia
comme tant d'autres à l'idole de
r.époque , et il ne liû épargna
pas la flatterie dans son dis-
cours d'ouverture. Napoléon suc-
comba. Habile à profiter des cir-
constances , M. Lachèze - Murel
rappela, en i8i4> ce qu'il avait
fjiit à l'assemblée constituan*
te en faveur du pouvoir illimité.
S^es anciens services ne furent
point oubliés; il obtiat des lettres
de noblesse, la croix de chevalier
de la lé^or^-d'honneur, celle de
chevalier de Malte , et il fut en
même temps nommé conseiller-
d'état. En 181 5, M. Lachèze-Mu-
rel fut député par son parti à cette
fameuse chambre Introuvable , qui
ejlt amené une nouvelle révolu-
tion sans l'ordonnance salutaire
du 5 septembre 1816, et s'y mon-
tra , malgré son iige avancé , ua
des plus ardens promoteurs des
lois d'exceptions _et des mesures
les plus rigoureuses. Cherchant à
détruire, l'une après l'autre, tou-
tes les institutions nationales a-
doptées pendant les 20 dernières
années en France, il fil un loiiç
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LAC
discours dans lequel il engagea la
chambre à s'occuper de suite du
projet,, de rendre aux curés et aux
desseryans les fonctions d'officiers
del'état civil. Après avoir fait,dans
ce, discours, la description des a-
vantages de cette manière, d'ad-
ministrer jusqu'en 1789, « Hélas!
»s'écria-t-il, la France avait mé-
»rité par ses crimes de perdre le
» bonheur dont elle jouissait; et
» cette première assemblée, tant
«exaltée par les apôtres de l'iin-
« piété et les ennemis de tout or-
i)dre, mais contre laquelle l'his-
1» toirc formera une si terrible ac-
,» cnsation , dérangea l'ordre des
«choses que j'ai rappelé, et décré-
»ta qu'il serait établi, pour tous
^ » les Français sans distinction, un
»roode uniforme pour constater
» les naissaqces , les mariages et
))lcs décès. » M. Lachèze-Murel
prétend ensuite prouver que ce
mode, qu'il appelfle anti-religieux,
a été une des causes de la dépra-
vation qu'il suppose dans les
moeurs, et il termine par ces pa-
roles : « L'évangile ne détermine
^ » aucune forme de gouvernement.
» Comment en aurait-il déterminé,
Mlorsque son divin auteur disait
»>que son royaume n'était pas dç
» ce monde ? Il les approuve tou-
» tes; il oblige seulement à respet-
)) ter le gouvernement qui est éta-
» bli, et à obéir à ceux qui sont les
«dépositaires de la puissance, non
«par le Aiit , mais lorsqu'ils ont
» pour eux la sanction du temps. »
M. Lachèze-Murel demanda, pen«
dant la même session , qu'on an-
nulât les élections trop préci-
pitées, et se plaignit de la promp-
titude que plusieurs députés met-
taient ÙL se faire inscrira pour ar
LAC a53
voir la parole. Il vota , au reste 9
constamment avec les ministres
quand ils proposaient des lois de
rigueur; mais il se prononça for-
tement contre eux lorsque l'expé-
rience des malheurs de la Franche
et du mécontentement général
que leurs mesures y excitaient, le»
eut ramenés à des opinions plus
modérées.. Il demanda alors avec
instance qu'une loi sut la respon-
sabilité des ministres, dont le prin-
cipe était consacré par la charte,
reçût un entier développement; il
fut mêftie chargé, sur la proposi-
tion de M. de La Bourdonnaye ,
de faire un rapport au nom de la
commission nommée pour fairo
une enquête sur les allégations
relatives à la conduite de quel-
ques-uns des ministres de cette é-
poque.M.deLachèze allait présen-
ter ce travail à l'assemblée, quand
la dissolution inopinée de la cham-
bre introuvable vint le priver de
ses fonctions législatives. Il pré-
senta depuis, conjointement avec
l'ex-député Sirieys de Marinhac,
à la nouvelle chambre où ni l'un
ni l'autre n'avaient été appelés,
une dénonciation en forme , dans
laquelle il accusait le préfet Lezai-
Marnesia et trois autres magis-
trats du département du Lot, de
s'être servis de voies illégales pour
influencer les élections et pour
donner l'exclusion aux candidats
désignés comme ultra-royalistes.
Un procès en calomnie fut intente
contre MM. Lachèze et J^irieys, et
ils furent condamnés à cent francs
d'amende et aux frais.
LACHIÈZE(P.), àéputéà ras-
semblée législative parlé départe-
ment du Lot, devint ensuite pré-
sident du tribunal de Martel. Au
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a54
LAC
mots de mars 17979 il fut nommé
par le même département au eon»
seil des anciens. Son élection 9 dé-
clarée nulle d'abord, à cause d'une
scission t[uî avait eu lieu dans l'as-
semblée électorale, fut validée
peu de temps après , et son con-
current Sallelles, qui avait siégé
quelques jours au conseil, en fut
exclu par suite de la journée du
18 fructidor an 5 (4 septembre
1797). Entré au corps-législatif
au mois de décembre 17999 M.
Lachièze en a fôît partie jusqu'en .
1804. Il "ï*^ point rempli de fonc-
tioÉis législatives depuis cette é-
poque.
LACHNÎTH (Loms-ViNCESLAs),
compositeur de musique., ancien
maître de la musique et des spec-
tacles des ducs régnans de Deux-
Ponts , est né & Prague , en 1 766.
Il avait déjà un talent très-distin-
gué sur le cor, lorsqu'il vint à Pa-
ris, en 1773, et il le perfectionna
en prenant des leçons et des con-
seils de M. Rodolphe. On entendit
ce virtuose plusieurs fois avec un
vif plaisir au concert spirituel;
mais il fut obligé , pour cause de
santé, de renoncer à l'exécution,
et il se livra à l'étude de la com-
position, dans laquelle, le dirigea
le célèbre Philidor. M. Lacbnitb
a formé à son tour des élèves dis-
tingués, et a donné un nombre
assez considérable d'ouvrages. 1*
Il a composé, avec M. Adam, une
Méthode de doigté, et y a ensuite
ajouté deux parties; elle a été a-
doptée par le Conservatoire. 2* il
est seul auteur de 18 œuvres de
musique , tels que symphonies ,
^uatiwrs, concertos, sonates pour
)e piano et pour la harpe, et d'une
grande qtmntité de musique ar-
LAC
rangée. 5* Ses ouvrages dramati-
ques consistent en quelques opé-
ras-comique» représentés, savoir:
l'heureuse Récokeiiiation, au théâ-
tre des Italiens; C Antiquaire, au
théâtre de Monsieur; et te mauvais
Fils , au théâtre Montansier.
4* M. Laehnith a arrangé, pour
l'Académie impériale de musique,
1* les Mystères d'Isis^ d'après le»
airs de la Flûte enchantée, de Mo-
zart, c( Il £^ ajouté, disent les aur^
Dteurs du Dictionnaire historique
n des Musiciens, des récitatifs, et a
» fait aussi l'air de Bocchorîs, Soyez
j* sensibles j etc. , auquel celui de
» Mozart sert d'accompagnement ,
»et qui est répété dans trois cou-
«plets, avec le chœur et la danse. »
a' L'oratorio de Saill, pasticcio
formé des i hefs-d'œuvre des plus
grands maîtres. M. Laehnith dut
cette Idée heureuse au désir qu'il
avait de remplacer les concerts
spirituels, qui n'^existaient plus.
5* Enfin , la Prise de Jéricho, autre
oratorio dans le même genre. Il
s'associa, pour l'arrangement de
ces deux oratorios , un de ses con- ^
frères les plus distingués, M. Kalk-
BRBNNEB, père. {Voyez ce nom.)
M. Laehnith a, dit-on, en porte-
feuille les Fêtes lacédémoniennes ,
opéra en 5 actes, paroles de M.
Santerre; unœuvre de symphonies,
exécuté aux concerts de la loge
olympique, et un œuvre de qua^ .
tuors pour le violon-
LACLQS ( Pierre - Amb&oise-
Feavçois Choderlos de), naquit à
Amiens en 1741. Il entra, en 1769,
en qualité d'aspirant, dans le
corps royal d'artillerie; et l'année
suivante, il fut fait sous - lieu-
tenant. Il était capitaine en
1778, lorsqu'il fut envoyé dans
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LAC
riie d*Aix pour y construire tm
fort. £n 17899 il fut attaché à la
personne du dernier duc d'Or-
léans, comme secrétaire surnu-
méraire, et suivit ce prince en
Angleterre vers la fin de }a même
année. M. de Laclos revint à Paris à
l*époque de la fédération, et fut
chargé, par une société célèbre,
de rédiger le Journal des Amis
de la Constitution : le dernier nu-
méro de ce^ ouvrage c^t du mois
de juillet 179^15 époque où il y
eut scission dans cette société.
M. de Laclos prit alors le parti
de la retraite; «il renonpa même au
service militaire, mais il le reprît
en 1 793 avec le grade de maréchal-
de-carop. Nommé, la même an-
née, gouverneur de tous les éta-
blîssemens français dans l'Inde, il
travaillait à reunir les moyens de
réussir dans cette mission diffîcîle,
lorsqu'il fut destitué et arrêté dans
les premiers mois de 1795. M. de
Laclos, qui avait fait unç étude
approfondie de l'art militaire, en-
voya de sa prison aux comités du
.r;r)uvernement ijes plans de réfor-
me et des projets d'expérience sur
une nouvelle espèce de projectile.
On lui accorda la liberté de faire
ses essais à la Fère et à Meudon.
Le succès justifia ce qu'il avait
avancé; mais on ne lui permit pas
de pousser ses recherches plus
loin. Mis de nouveau en prison,
H n'en sortit que quelques mois
après la journée du 9 thermidor. Ce
fut alors qu'on le nomma secré-
taire-général de l'administration
des hypothèques, et telle était
l'heureuse facilité de son esprit,
que ce genre de travail, tout nou-
veau pour lui, parut néanmoins
lur être fe^ilîer. Après la réforme
de cette^dministration^ Ureprit ses
LAC
235
expériences militaires^ qui furent
aussi heureusesifue les précéden-
tes. Le premier comiil qui les
avait ordonnées, agréa la demande
que lui iSt M. de. Laclos de rentrer
au service, et le rétablit dans le
grade de général de brigade. Il
reçut l'ordre de se rendre à l'ar-
mée du Rhin , où il fut employé
dans l'artillerie; passa de là en Ita-
lie , pour commander en second
l'artillerie de siège, et commanda
ensuite l'artillerie de réserve de la^
même armée, sous le général
Marmont. Depuis son retour en
l'an 10, il fut honoré de deux
missions parjiculièref. Enfin, mal-
gré la faiblesse de son âge et l'al-
tération visible de sa santé, M. de
Laclos sollicita et obtint, en l'an
1 1, l'honneur d'aller commander
l'artillerie de Tannée qu'on desti-
nait pour les côtes dltalie. Un
voyage si long, des soins si péni-
bles, que son zèle ne lui permet-
tait pas d'interrompre, et l'exces-
sive chaleur du climat, eurent
bientôt achevé de ruiner ses for-
tes. Il mourut à Tarenle, le 5 oc-
tobre i8o3. L'activité d'esprit
dont M. de Laclos était doué ne
trouvait point assez d'altmens dans
les études de l'état militaire qu'il
avait embrassées dès son jeune âge,
et il y associa bientôt la culture
des lettres. Des Poésies fugitives
qui feraient la réputation de tout
autre, ne sont qu'une faible partie
de la sienne. L'ouvrage qui lui' a
donné de véritables' titres à la cé-
brîté, c'est le roman des Liaisons
dangereuses, que l'on blâma et
qu'on lut avec la même fureur, et
dont la singulière destinée fut de
nuire à son auteur en raison mê-
me des succès qu'il obtint. Ce^
roman est une peinture des mœurs.
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nie LAC
de la bonne compagnie, telles
qu'elles étaient alors. Ces mœurs
sont révoltantes; malheureuse-
ment elles existaient, et le tableau
n'était que trop fidèle. Les modè-
les que le peintre avait repré-
sentés frémi rerlt à la vue de ces
images de leur dépravation; ils
, ne purent pardonner à M. de La-
clos d'avoir offert au grand jour
ce' mélange de perfidie, de liberti-
nage et de cruauté que le bon ton
avait mis à la mode, et dont l'hor-
reur étaft cachée sous les grâces
de la politesse. Leur vengeance fut
cruelle : ils insinuèrent que dans
ces mœurs, % peintre ne produi-
sait que sa propre morale, et que
son livre était moins un roman
qu'une confession ; ainsi, par une
de ces inconséquences dont le
monde seul p^t donner l'exem-
ple, l'estimç qu'on ne pouvait re-
fuser à l'écrivain, on voulut l'ôter
à sa personne, et l'indignation
qu'on devait au vice découvert fut
la récompense de celui qui l'osait
démasquer. Cette impression a
été pour l'auteur des Liaisons dan-
gereuses une source d'injustices et
de persécutions qui ont rempli sa
vie d'amertume. M. de Laclos a-
dressa, en 1786, à l'académie
française, une lettre sur le prix
qu'elle proposait pour VÉloge du,
maréchal de Vauban, Dans celle
lettre, écrite aveclesménagemens
que ce sujet demandait, il cher-
chait à réduire à leur juste valeur
Tes services peut-ôtre trop vantés
du maréchal. La cour crut devoir
répondre par de la hauteur à une
opinion que les places fortes de M.
Vauban devaient réfuter, ouplutôt
qu'elles n'ap^uj^aient que trop
bien, puisque après avoir mis d'a-
LAG
bord tant de peirie à les construire,
on en eut si peu dans la suite à
les prendre. Doué d'nn esprilfort
etisouple à la fois, M. de Laclos
a prouvé, dans les dlfférens em-
plois qu'il a exercés,qu'il était fait
ppur tout embrasser. On a de lui
plusieurs écrits sur la guerre, sur
les finances et sur quelques autres
branches de l'économie politique.
Il avait, sur le gouvernement de
nos possessions dans l'Inde, les
vues d'un véritable ftomme d'é-
tat. Ses Instructions aux bailliages,
écrites en 1789, feront toujours
Jionneur à la justesse de son es-
prit et à la droiture de ses inten-
tions. Peu d'hommes enfin, parmi
nos contemporains, ont été plu»
recommandables à plus de titres.
LACOMBE (François) , d'Avi-
gnon, naquit en 1755, et mourut
dans les premières années de la
révolution, à Montpellier, où il é-
tait commissaire de police. Il a
traduit quelques ouvrages de l'an-
glais , et en a composé plusieurs
qu'il a publiés presque tpus sans
nom d'auteur : i° Lettres historié
gués et • philosophiques du comte
d'Orrery sur la vie et les ouvrages
de Swift, traduiV de l'anglais, in-
12, 1753; a° Lettres choisies de
Christine, reine de Suède, in- 13,
1739; 3° Lettres secrètes de Chris-
tine, reine de Suède j^ aux person-
nes illustres de son siècle, Paris ,
in- 12, 1762; 4** Lettres de milord
Schaftesbury sur l^ enthousiasme ,
avec sa vie , traduit de l'anglais ,
Paris et Londres, in- 12, 1762; 5*
Dictionnaire du vieux langage fran--
fais, 2 vol. in-8% 1765-1767; 6"
le Mitron de Vaugirard, Dialogua
sur le blé, la farine et le pain, avec
un Traité de boulangerie , Paris »
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LAC
Amsterdam 9 în-8% 1776; 7* Ob^
nervations sur Londres et ses envi-
rons, avec un Précis de là canstUu-'
tion d'Angleterre et de sa décaden-
ce, in-8% 1780. Cet ouvrage a été
réimprimé sous le titre de Tableau
de Londres et de ses environs. Dans
le mois de septembre 1795, la
conrention accorda une pension
' à la veuve de Lacombe.
LACOiVBE (Dominique), évê-
que d'Angoulême, né en 1749; à
Montre Jean, près de Toulouse, a-
dopta les principes de la révolu-
tion, et fut un des premiers de
son ordre qui prêtèrent serment de
fidélité à la constitution civile du
clergé. Il fut ensuite nommé cu-
ré de la paroisse de Saint-Paul ^ à
Bordeaux, et en 1791, député à
l^assemblée législative. Le. 7 avril
1792, il donna sa démission, et
retourna à Bordeaux, où il con-
tribua à sauver la vie à plusieurs
citoyens estimables, proscrits sur
Taccusation absurde d'être fédé-
ralistes. De ce nombre fut M. Tar-
teyron de Gange , riche négociant
«t protestant zélé, envers lequel
la conduite du prélat catholique
' fut des plus honorables. En 1798,
M. Lacombe fut sacré évêque mé-
tropolitain de la Gironde, en ver-
tu de la décision prise, dans une
réunion tenue à Paris, en 1797, par
le clergé constitutionnel de Fran-
ce. £n i8oi,ilassista au second co-
mité des prêtres constitutionnels,
donna ensuite sa démission, de-
mandée alors à tous les , prélats,
et obtint, en 1802, le siège d'An-
goulême. La nomination de M.
Lacombe et de 1 1 autres évêques
constitutionnels , avait éprouvé
de grandes diflicultés de la part
d\\ clergé non conformiste et du
LAC
.^57
pape. On leur imputait à crime
ne s'être crus citoyens en même
temps que prêtres, et le souverain
pontife leur fît demander, par le
cardinal Caprara , une rétraction
que Lacombe et deux de ses col-
lègues ne voulurent point dour
ner. Il eut à ce sujet un entretien
avec le légat, dont il rend lui-mô-
me compte, ^e la manière suivan-
te, dans une lettre adressée, le 4
juin 1802, au vénérable prêtre Bi-
nas, ancien chanoine de Saint-Ber-
trand, << Je déclarai que je ne fai-
»sais Tabandon de la constitution,
» civile du clergé, que parce qu'u-
» ne nouvelle loi la rendait impra-
» ticable; que loin de me repentir
» d'y avoir été fidèle, je regardais
» comme les meilleurs actes de
» ma vie, tous ceux.qu'élle m'avait
«prescrits, et auxquels je me fé-
»liciterai toujours de m'être prê-
»té. Si quelqu'un ose vous dire
» que nous nous sommes rétractés,
» ne craignez pas de lui dire : Men-
ti tiris impudeniissimè. On vous di-
»ra peut-être que M. le légat nous.
»a donné l'absolution , que la
«preuve en est dans les registres
»de la légation : vous direz avec
» moi que M. le légat, au mépri»
» des règles usitées dans l'adminis-
«tration du sacrement de péni-
» tence, au mépris de ces parole*
» célèbres d'une infinité de papes :
»Nisi vère contrit is et confessis, a
» donné une absolution qui n'était
»ni voulue, ni demandée; que
«lorsque le decretum en a été re-
» mis par l'évêque Bernier à quel- r
»ques-uns d'entre nous, ils en ont
«fuit justice çn le jetant au feu, ^
«en préseilce de celui de qui iU
«l'avaient reçu, sous les yeux du
0 citoyen Portalis, nnuistrcdes cul-
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a38
LAC
»tesy qai nous a assuré en ai oh*
» agi de mêuiey lorsque M. le 1^
» gat lui a transmis un semblable
» deeretam, pour le relever et Tab-
9 soudre des censofes qu'il a pu
«encourir en prenant part à la
«résolution. Yous dîrec de plus
» que le constitutionnel Lacombe
« n'a pas été gratifié de ce deeré^
vtum. Sans doute qu'on a craint
«qu'il fût moins patient que les
«autres; qu'après avoir déclaré
« hautement qu'il en ferait plain*
» te à qui de droit, il le renverrait,
«bien et dûment conditionné, è
«son auteur, avec une lettre bien
«propre à attester que^ s'il est
«plein.de respect pour le siège
« apostolique, il ne l'est pas égale-
«ment pour ceux qui, ayant sa
«confiance, prodiguent et ris-
«quent témérairement ses grâ«>
>oes. » L'abbé Bernîer, si connu
par la conduite qu'il avait tenue
dans la guerre de la Vendée, oà'
ce membre d'une église qui abhor-
re le sang, lut loin de détourner
les yeux quand on versait ceiut
de ses concitoyens; cet abbé mili-
tant, dévoué depuis au premier
consul et nommé par hii évêque
d'Orléans, a publié qiie« les 12 e-
-«vêques constitutionnels réélus
«avaient donné des marques de
«résipiscence, et qu'ils s'étaient
«conformés aux dispositions du
» décret d'absolution, qu'ils avaient
» reçu avec tout le respect conve*
« nable. » Ce fait, démenti par M.
Lacombe, est cité dans la Biogra-
phie des frères Michaud , qui par-
lent en outre, en style peu histori-
que, de h\ jactance, des inconsé^
ijuences et ée^rodomontades du pré-
lat constitutionnel , et qui s'éten-
dent 9 avec complaisance^ sur les
LAC .
• désagrémenset mortifications qu'il
doit avoir essuyés dans ces der-
niers temps, et particulièrement
lors du passage d'un prince à An-
gouléme. Ces détails, d'ailleurs
peu intéressans, ne sont point par-
venus jusqu'à nou9. M. Lacombe
occupe encore aujourd'hui .(i 825)
le siège épiscopal d' Angouflêfine ,
où ses moeurs pures, sa bienfai-
sance et l'exercice de toutes les
vertus chrétiennes le font honorer
et chérir de se^ concitoyens.
LACOMBE (J.B.), président de
la commission milituire dite révo-
lutionnaire de Bordeaux, fbt on des
hommes les plus féroces, et Tu*
des instrumens les plus ab^eeta
du pouvoir. Il naquit à Toulouse,
où il fut instituteur avant la ré-
volution; mais sansespi^it» com-
me sans connaissances, il fut con-
traint de quitter cette ville, et il
alla s'établir à Bordeaux, qu'il
quitta encore, pour éviter la pei«^
ne que lui avaient fait encourir dî^
férentes escroqueries. Il se retira
alors dans un village du départe^
ment de la Gironde, et il y ouvrit
une école qu'il tint jusqu'à la ré-^
volution du 3i mai, qui renversa
le parti des Girondins, La confu-
sion qui régnait à cette époque
dans Bordeaux, permit à Lacon^
d'y reparaître. La violence denses
opiiHons le fit. remarquer des
proconsuls en mission dans cette
ville, qui le jugèrent digne d'être
l'exécuteur de leurs ordres san<^
guinaires, et le nommèrent , ea
conséquence, président de la com«-
mission militaire, appelée ensuite
commission militaire révolution
naire. Cet homme odieux s'em-
parait des dépouilles de ses victi-
mes: aussi, pour eo auj^tnei^terk
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tton^ire, Q faisait lui-même des
listes de proscription, et arrêtait
les malheureux qui y figuraient.
Lorsque Julien futenToyé à Bor-
deaux par le comité de salut pu-
blic , pour remplacer les repré-
scntansy il parvint à le tromper,
et, de cette manière, à conser-
ver son pouvoir * jusqu'à, la chu-
te de Robespierre. Il fut alors tra-
duit lui-même devant le tribunal
qu'il avait présidé, et condamné
à la peine capitale. On rapporte
que l'accusateur pùbHc le fit taire
au moment où il allait prouver
qu'il était moîns^ coupable que
ceux qui av^iient établi la commis-
sion militaire; mais qu'il n'en pro-
nonça pas mojps ces paroles : « Si
»vous avez des reproches à me
» faire, vou? m 'avez aussi de gran-
»de8 obligations. Si j'avais suivi
*les ordres des reprèsentans, j'au-
» rais fait périr le double de victi-
«mes, et beaucoup de ceux qui
»m'écoatent n'existeraient plus. »
Quoi qu'il en soit, il fut accompa-
gné jusqu'au lieu du supplice par
ks malédictions du peuple, k qui
sa mort faisait pousser des cris de
}oîe.
LACOIVIBË ('MABEMOrSBLLB), CO*
médienne assez médiocre, à l'épo-
que de la révolution, voulut se
montrer sur un plus vaste théâtre
que celui de Thalîe, et devint Pu»
ne des héroïnes de ce^ temps de
troubles. Elle figura principale*
ment dans l'attaque du château
des Tuileries le lo août 1792, et
parut, le sabre à la main, au mi-
lieu des assaillans. Les fédérés ,
Jiour prix de sa bravoure, lui dé-
cernèrent , après cette journée ,
fine couronne civique qu'elle dé-
posa le 25 du mâme mois sur le
LAC aSô
bureau de l'assemblée législatite.
Le 26 août 1 795 , elle parut à la
barre de la cornvention, y pronon-
ça un discours en qualité d'orateur
de' la Société des héptibUcains, et
demanda l'épuration de ten^tes les
administrations, la destitution des
administrateurs traîtres , et l'ex-
pulsion des fonctions publiques
de tout ce qui appartenait à la
caste des nobles. L'exaltation de
ses. principes n'empêcha pasqu'el-
le^fut dénoncée aux Jacobin* le 16
septembre suivant, par Chabot^
Bazire et Renaudin, qui frappaient
souvent sur leurs aijûis comme
sur leurs ennemis. Cette dénon-
ciation , néanmoins , n'eut pas* de
suites fâcheuse» pour elle; mais la
convention, lasse de ses peprésen-
tationsT, la renvoya au comité de
sûreté générale, q^ui neîes accueil-
lit pas mieux. On assure (fue sous
le gouvernement directorial, ÏH'**
Lacombe a été attachée à la po-
lice de Paris. Quoi qu'il en soit, il
paraît que les drfférens rôles qu'et-
le a joués ne l'ont point enrichie.
Elle a disparu entièrement de la
scène politique; ori la croit marte
depuis quelques années.
LACOMBE (Jacques), naquit
à Fiiris en 1724? exerça la profes-
sion d'avocat, et se fit ensuite re-
cevoir libraire. Il s'est fait con*-
naître par un grand nombre d'ou-
vrages, en général estimés, dont
nous ne citerons qu^ les princi-
paux : 1° Progrès des sciences et
des beaiLX-arts sous le règnes dt
Louis X F7, ode imprimée dans le
recueil de l'académie d'Angers, et
qui avait obtenu le prix proposé
par cette société en 1749; ^^ Bio-
tionnaire portatif des beaux-arts,
în-8*, lySîï, réimprimé différenr-
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a4o l'AC
tes fois > et traduit en italien ; 5*
le Salon , eu' vers et en prose ^ ou
Jugement des ouvrages exposés au
Loupreen 1763, in- 12; 4** Abrégé
chronologique (le l* histoire ancien--
ne, in-8% ijS^; 5" le Spectacle
des beaux-arts, in-S", 1758, réim-
primé en 1 762; 6" (avec Macquer)
' Abrégé chronologique de l'histoire
d'Espagne et de Portugal, com-
mencé par le président Hénault, 2
Tol. in-8% 1769, 2"* édition, 176$;
7° Histoire des révoluiiéns de l'em-
pire de Russie, in-8", 1760, tra-
duit en allemand; 8° Histoire de
Christine, reine de Suède, in-S",
1762, traduit en anglais; g* Abré-
gé chronologique de l'histoire du
Nord, ^ Yol. iu-8°, 1762; lo* Sci-
pion àCarthage, opéra en 3 actes^
an 3; ii* Précis de l'art dramati-
que des anciens et des modernes,
2 vol. in-8% 1808, ouvrage pos-
thume, composé avec Champfort.
Lacombe a encore travaillé au
journal intitulé l' Avant-Coureur,
au Mercure^de France, et il a four-
ni à VEncyclopédie méthodique le
Dictionnaire des arts et métiers
mécaniques, 8 vol. ; celui des chas-
ses, des poches, etc., 1 vol.; celui
de tart aratoire et du jardinage,
\ vol. ; celui des amusemens îles
sciences, 1 vol. ; VEncyclopédiana,
i vol. ; enfin , le Dictionnaire des
jeux mathématiques et des jeux
familiers , 1 vol. Lacombe est
mort à Paris en 1801. Le Dic-
tionnaire dis musiciens dit qu'il
était beau-père du célèbre Grétry»
tACOMBE-DE-PREZEL (Ho-
noré ) , frère de Jacques , naquit
^a 1725, et mourut au commen-
cement de la révolution. Comme
son. frère, il a exercé la profession
d'avocat , et comme lui , il s'e*t
LAC
occupé de littérature. Il afait pa^
raître plusieurs dictionnaires : i*
Dictionnaire d'anecdotes^ de traits
singulières et caractéristiques -, a
vol. in-8% 1766; 2"* Dictionnaire
iconotogique, ou Introduction à la
connaissance des peintures, médail-
les , estampes , etc. , in- 1 2 , 1 7 56 ;
3** Dictionnaire portatif de juris-
prudence, 3 vol. in-12, 1763; et
4** Dictionnaire des portraits histo-
riques, ouvrage dans lequel l'ail-
teur a montré beaucoup de goût
dans le choix de ses sujets, 3 vol.
in-8*, 1768. On a encore de lui les
Progrès du commerce, in-12, 1760,
et les Pensées dfi Pope, avec un
Abrégé de sa vie, extraites de iV-
dit ion anglaise de ïVarburton ,
in-8% 1766.
LACOMBE - SAINT- MICHEI.
(Jean-Piéride), né vers 1 740,'d'une
famille noble du Languedoc, avait
servi avec distinction pendant -2^
ans dans le 7"°* régiment d'artille-
rie , oi\ il avait été décoré de lu
croix de Siiint-Louis, lorsque la
révolution éclata. A cette époquev
son corps reçut l'ordre de marcher
sur Paris; Lacombe manifesta dès- '
lors, et surtout à la journée du ï^
juillet 1789, des principes de li-
berté qui n'étaient pas conformes
à ceux du maréchal de Broglie,.
La nuit suivante même, il futdes—
titué; mais en 1791, il fut nommé
par le département du Tarn dé-
puté à l'assemblée législative.
Lacombe-Saint-Michel demanda
qu'on prît des mesures sévères
contre les officiers qui abandon-
naient leurs drapeaux , et surtout
contre ceux qui sortaient de leur
patrie et qui s'armaient chez l'é-
tranger pour y porter la guerre
civile. Il s'occupa ensuite d« l'ad-
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LAC
iniaistràtipa do Tarnirée nationale,
fit augmeoter le aombre des corps
de rartillerie à cheYal, et fit por-
ter le décret de peine de mort
contre les commandans de places
assiégées qui ouyriratent leurs
portes «sans s^être défendus aussi
long- temps que les règleinens le
prescrivent. Lacombe se battît à
ruifaire du lo août » et il coatri*
bua puissamment à la défaite des
Suisses. Il alla ensuite en mission
au camp de Soissons, à l'armée
du Midi et en Savoie , et il ^ fut
nommé député à la convention
nationale. Il y vota la mort de
Louis XVI sans appel et sans sur-
fis. Envoyé quelque temps après
en Corse, en qualité de commis-
saire, il pourvut aux approvision-
nemens de cette île, que le gou-
verneoient paraissait avoir ou-
bliée depuis long-temps, et il y fit
exécuter les décrets des assem-
blées constituante, législative et
conveationnelle , relatifs à la
religion catbolique. Cependant,
il ne tarda pas à être attaqué par
les Corses , qu'il battit dans les
mois de pluviôse, ventôse et ger-
minal an 2 , se défendit encore
quelque temps contre les Anglais,
auxquels il refusa de rendre Bas-
tia^ et fut enfin obligé de se rem-
barquer faute de moyens. Rentré
à la convention, il fut bientôt en-
voyé en àiission à l'armée des Ar-
dennes, dont il annonça les succès
à l'assemblée. £o 1 796, Lacombe-.
Saint-Michel fit partie du comité
de. salut public , et fut ensuite
nommé membre du conseil des
anciens. Il y présenta diiférens
rapports sur l'organisation de l'ar-
mée, et .l'ut élevé *à la présidence
le 28 octobre 1797. L'année sui-
LAC. a4i
vante, Ll sortit du corps-législatii',
rentra dans l'armée, et fut ensuite
appelé à l'ambassade de Naple.^.
Les dégoûts que ses opinions lui
attirèrent à cette cour lui firent
demander son rappel, qu'il ob^
tint au commencement de 1799*
Rentré en France, il fut employé
d'abord comme général de bri gar-
de, puis comme général de divi-
sion, et enfin, comme inspecteur-
général d'artillerie. Il se distingua
dans la campagne de i8o5 en Ita-
lie , et fut pourvu d'un comman-
dement en Hanovre lors de la
campagne de Prusse en 1806. La-
combe-Saint-Michel passa ensuite
en Espagne, et fut décoré de l'ai-
gle de la légion -tl'honneur le 27
juillet 1808. Chargé, en 1809, ^^
la direction du siège d'Ostalric,
il fut contraint de l'abandonner,
épuisé par l'âge et par lés fatigues.
Il rentra alors en France , où il
mourut, le 27 janvier 1812, dans
son château de Saint-Michel. Il
était membre de l'académie de
Melun.
LAC0SÏE(N. ), ministre de Louis
XY I, était, avant la réitolution, pre-
mier commis dans les bureaux de
la marine. Les connaissances qu'il
avait acquises dans ^ette place l'a-
vaient mis à même d'en remplir
une plus impoitante, et il fut bien-
tôt envoyé en mission dansl^s Iles-
du-Vent, pour y établir le nouveau
régime colonial. Des querelles qu^il
eut avec M. de Béhague, gouver-
neur de la Martinique, le contrai-
gnirent à repasser en France, et à
son arrivée, il dénonça cet. offi-
cier-général à l'assemblée et à la
société des amis de la constitution,
dans laquelle M. Laooste fut alors
admis. Dans le mois de mars 1792,
16
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i^2
UC
Louîft XVI lui confia le portefeuil-
le du ministère de la marine, au
ffrand mécontentement des roja-
nstes exclusifs et exagérés ifui ne
Toy aient dans M. Lacoste qu*un ro-
turiei'y dont les principes n*étaient
nullement en harmonie avec lés
leurs. Cependant le nouveau mi-
nistre, malgré ses brusqueries, et
même ses violences, était un hom-
me de bien, qui ne craignit pas de
donner au roi de nombreuses preu-
ves d'attachement. Le lo juillet
1^92, M. Lacoste remit son porte-
feuille ainsi que tous les autres mi-
nistres, et devint' ensuite ambassa-
deur en Toscane. Mais il fut, quel-
que temps api:ès, arrêté et traduit,
dans le mois de février 1795, de-
vant le tribunal criminel de la Sei- '
ne, qui l'acquitta. Depuis cette
époque, M. Lacoste vécut dans la
retraite jusqu'en 1800, que le pre-
mier consul 'appel a au conseil des
prises, supprimé en 1814.
LACOSTE (ÉuÉ), député de la
Dordogne à la convention natio-
nale, exerçait, avant la révolution,
la médecine à Martignac. Il se pro-
nonipa avec ehaleur pour la cause
populaire, et fut nommé adminis-
trateur du département de la Dor>
dogne. Élu, «n septembre 1791,
député ù rassemblée législative, il
fut réélu Tannée suivante à la con-
vention nationale; il y vota lamoif
de Louis XVI sans^ursis ni appel.
Lacoste siégea constamment à la
Montagne, et cependant il se con-
duisit avec quelque modération à
Tarmée du Nord, où il fut envoyé
en mission. Pendant la terreur, il
ÛC partie du comité de sûreté gé-
nérale, et dans le mois de prairial
an !à, il fit le rappoit de la conspi-
ration dite de BaU, ou de Tétranger^
LAC
dont le but était, s<doB lui, d'as-
sassiner^ Robespierre et Colioi*
d'Herbois. Le 1*' messidor, il fut
nommé président de rassemblée^
et à la révolution du 9 theitnidor,
il se joignit à tous les membres des
comités du gouvememeot pour
renverser Robespierre, dont ils
connaissaient les intentions hosti-
les à leur égard. Le même jour»
Lacoste dénonça à la convention
Labre tèche, comme Tun des exé-
cuteurs des mesures prises contre
elle; le ii du même mois, il fit
décréter la suspension du tnbunal
révolutionnaire, en partie voué à
Robespierre, et le fit remplacer
par une commission. £n révolu'-
tipn, les vainqueurs ne s'arrêtent
guère au point marqué par la jus-
tice. Le parti qui avait triomphé
au 9 thermidor ne tarda pas à
vouloir exercer des réactions; mais
lorsque Lacoste entendit Lecointre
de Versailles dénoncer, les mem-
bres de r ancien comité de salut
public, non -seulement il le com*
battit avec force, mais il demanda
même son airestation. Quelque
temps après, plusieurs membres
de ce comité furent mis en accu-
sation : Lacoste tenta de nouveau^
mais vainement, de les défendre;
il fut lui-même dénoncé par Gou-
ly, le 9 pt*airial , pour avoir parti-
cipé à rinsurreoti^n des premiers
jours de ce mois, et il fut arrêté
comme membre des anciens comi-
tés du gouvernement. Lacoste ob-
tint sa liberté après Famnistie du
4 brumaii'e an 4 9 ^^ ^^ retira
dans son pays, où il continua de
pratiquer la médecine jusqu'à sa
mf)rt, arrivée en i8o3.
LACOSTE (lÊmai&quisdb) , était,
en 1789, résident près le duc de
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LAC
Dcux-PoTîts, loi^(tiril tue nommé
député atrx états - généraux par la
lïoM^i^se du Cliafonais. Le mar-
quis dé Lacoste embrassa la cause
du peupfe i\ rassemblée coustî*
tuante, et dans la séance du Saoôt
17S9, il d^emàtfida même que les
biens du clergé fussent mis à la
disposition de l'état, pour subre-
nir à ses besoins. Ayant ensuite é-
migré, îî fut arrêté en 1795; mais
if obthrt sa liberté quelque temps
après, et cessa de prendre part aux
spires publiques.
LACOSTE (JEAN-BÀrrrsTt), a-
tocat et député à hi conrention
nationale par le département du
Cantal, Tota la mort de Louis XVF
sans appef ni sursis. M. Lacoste,
presque toujours en mission,ne prit
ensuite qu'une très - légère part
aux délibérations de rassemblée.
Après avoir parcouru les départe-
mens de fa Haute-Loire, du Rbin
et de la Moselle, il fut envoyé près
des armées du Nord, où il donna
des preuves de courage. A Haguç*
nau, il servit lui-même les pièces
êe canon , et à la dèfigiite de If o-
obe, à Kaiserlautern , il resta dans
le fort de la mèlée^ En 1 796, Rf . La-
coste accompagna l'armée qui fit
la conquête de la Hollande, et dans
tetie invasion , comme dans tou-
tes les autres, il se fit autant re-
marquer par son intrépidité et son
désintéressement, que par l'exac-
titude avec laquelle il fit exécuter
les décrets de la contention et les
ordres du gouvernement. Quelque
temps après son retour, les députés
Faure et Dentie! l'accusèrent, à la
séance dti i*' juin 1796, d'avoir
organisé la (Commission : qui en-
sanglanta l'Alsace, sous la direc-
tion de l'accusateur public Scbriei-
LAC 243
dtf. Delabayfe', quoique |>roscri't
au 5i mai, comme Girondin, prit
la défense de M. Lacpst^ qui ah)rS
était malade, et demanda pour
ce député l'autorisation de rester
chez lui sans gendarmes, « atten-
» du, dit-il, qu'il n'a pas le moyen
» de les payer. » L'assemblée parut
étonnée, mais M Lacoste n'en fut
pas moins décrété d'arrestation. Il
fut nommé préfet du département
des Forêts, après l'établissement
du gouvernement consulaire. En
181 5, appelé par Napoléon à la
préfecture de la Sartne, il fut en
conséquence atteint parla loi d'am<
nîstie du 12 janvier 1816. Il s'était
d'abord retiré en Belgique; mais
par suite de mesures, provoquéeH
par le gouviemement françfais, il à
été obligé de quitter ce royaume.
LACOSTE (PfERaE-FEAwçois),
né à Piaisanocy près de Toulouse,
a été long -temps professeur à
Clermont-Ferrant , département
du Puy-de-Dôme. Il s est parti-
culièrement livré à Pétude de l'his-
toire naturelle, et a été reçu mapi-
bre de l'académie des antiquaires
de France. Il a publié : 1* Lettre
de M, l* abbé Lacoste, de Plaisahce,
vicaire de la Dalbade , à un curé
non conformiste, în-8*, 1791, et
la réponse à cette lettre, intitulée :
Képonse à ta lettre (tun curé non
confqrmîste , in-8\ 1791 ; a* Dis-
court sur tes devoirs des citoyens
envers ta patrie, Toulouse, in-8*;
3* Discours pour une fête civique,
Toulouse, in-S**, 1 793; 4" DiV^oar*
sur les oblisations que les Français
se sont imposées en acceptant (a
constitution , Toulouse , in-8% an
4; 5* Discours sur les vertus répu-
blicaines , Toulouse , in-8*, an 4-
Cet ouvrage a été imprimé par
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244
LAC
ordre du département. 6" Obàer-
mtions sur l'agriculture des mon-
tagnes de l'Auvergne, in-8°, Cler-
inont; 7** Ké flexions sur la nécessi-
té de se rallier tous à la constitu-
tion et de la maintemr,inS°^ 1801;
8* quelques Observations concer-
nant l' agriculture dans les monta-
gnes du département du Puy-de-
Dôme , in-8**, 1801 ; g* Discours
sur les dispositions des habitons du
.département du Puy-de-Dôme pour
lès sciences, in-8% 1801; 10° Dis-
cours sur les avantages qu^i résul'
lent de f élude de l' histoire naturel"
le, avec des notes, in-8", 1801; 1 1"
Observations sur les volcans d"* Au-
vergne , suivies de notes sur divers
jghjets recueillis dans une course
tninéralogique, in-8*', 1802, a"* é-
dition, i8o5; 12," Lettres minéra-
logiques et géologiques sur les vol-
cans de l' Auvergne, écrites dans
un voyage fait en 1 804, in-8*', 1 8 1 5;
i3° Histoire naturelle de l Auver-
gne et dés départemens environ'-
nans, dont il a lui-mome rassem-
blé tous les matériaux , 5 vol.
^n*^
LACOSTE (Henbi VEBmERDE),
appartient à une famille de Nîmes,
estimée dans le commerce. Dés
le commencement de la révolu-
tion, il se fit connaître par son a-
mour pour la liberté, pour cette
liberté éclairée qui, tenant le mi-
lieu entre la tyrannie et la licen-
ce, peut seule assurer le bonheur
des peuples. Ses principeî) lui firent
embrasser la cause des Girondins;
il Youlut s'opposer aux attentats
commis contre la repuésentatîon
nationale lès 5i mai, 1 et a juin
1793, et fut décrété d'accusation
jpar la conrention comme l'un des
chefs du parti fédéraliste. Lacoste
• LAC
parvint à se sauyer.et à sortir de
France. 11 fut alors mis hors la
loi, et inscrit sur la liste des émi-
grés ; mais après la chute de Ro-
bespierre, il rentra dans sa patrie,
où après avoir exercé diâërentes
places administratives, il fut nom-
mé, en Tan 8, membre du corps-
légi«latif. £n Tan i3, il ne fut pas
réélu par le^ sénat, çt devint chef
de division aux archives de la po-
lice générale. Après la chute de
Napoléon en 1814 > il fut. envoyé
par le roi dans lés départemens de
rOuest ; mais la franchise et le
courage avec lesquels il s'expliqua
sur les causes des malheurs qui
désolaient la France, irrita contre
lui un ministère dévoué au parti
réactionnaire, et Lacoste fut a-
lors rappelé; dans le mois de mai
i8i5, il fut nommé, parrarron-
dissement de Nîmes, député à la
chambre des représentans. Dès les
premiers jours , Lacoste se montra
opposé au gouvernement dé Napo-
léon; et aussitôt que l'acte addi-
tionnel aux constitutions de l'em-
pire eut paru, il fit imprimer tme
brochure intitulée : Appel aux pro-
messes de Vempereur, Cette bro-
chure, dans laquelle l'auteur s'ex-
prime avec beaucoup d'énergie^
ne lui attira cependant aucune es-
pèce de persécution. Après la ba-
taille de Waterloo, Lacoste s'éleva
en comité secret contre le rapport
des ministres, et il fut l'un des prer-
miers à demander la déchéance de
Napoléon. Dans la séance du a8
juin, il se rendit l'interprète de la
nation, en demandant à l'assem-
blée qu'elle exprimat la rfîconnaiâ-
sance des Français envers l'armée.
Après le second retour du roi, La-^
coste a (ravaillé à la rédaction de
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LAC
plusieurs journaux, entre autres à
la Quotidienne : \\ ' est nriort y ers
i8ai. Lacoste est auteur du drame
ée-f^ashington , qui a été repré-
senté ayec quelque succès^en 1 8 1 5,
sur le théâtre c*e l'Odéon, ci -de-
vait de rimpérattice.
LACOSTE (J. A. j>e), président
dtt tribunal de la Rochelle en
1791^ fut élu par le dépàHenient
de lai Cbaretite^nférieure à l'as-
semblée'iégîslatite. Il ne fît point
-ipartie de k convention, radis., eu
1795, il entra au conseil des an-
ciens, ort il se montra favorable
au" directoire,' notamment à l'épo-
que du 18 fructidor an 5 (4 sep-
temb^'1797). M. de Lacoste
sortit du ^conseil en 1799, et n'a
point> été appelé depuis dans les
oàambres législatives.
•LACOSTE (EttfilTNB-CLBMEIfT),
maréchal-de-camp, cîommandant
de la légion-d'honneur, Chevalier
de Tordre de Saint-Henri de Saxe,
etc., etc., naquit^ le îJ décembre
1775, à Romans, département de
la Drôme , et entra au service- en
1792, dans un bataillon de volon*
taires. Le 17 novembre de la mê-
me année, il fut nommé lieute-
nant , passa à l'armée des Alpes ,
et fut employé au siège de Toulon
«mnniN^ effîcief é'éclalretirs. La-
eo«te servît ensuite à l'armée des
Pyrénées-Oricmales , et il mérita
)e grade de capitaine adjudant-
major à l'attaque delà redoute de
la Sekie^edoute dans laquelle il s'é-
lanoa l'un des premiers, et où il fit
i5 prisonniers. Il avait été blessé à
cette affaire* d'un coup de feu à la
bouehe^ il le fut de nouveau à la
bataille de Saint - Laurent de la
Mouga, le 26 thermidor. Le capi-
taine Lacoste fit ensuite paftia de
LAC
345
rariiiée d'Italie, et se distingua à
la bataille d'Arcole. Après cette
liiémorable canipagne, il pas^ en
Egypte avec le général Bonapar-
te, et donna des preuves d'une
grande valeur au premier assaut
dé Saîrit-Jean-d'Acre, où il reçut
uff coup de feu; à la bataille d'Hes-
ber; à celle du' io bmmaîre an 8,
où il fut fait chef de bataillon sur
le champ de bataille; enfin, à celle
d'Alexandrie, où il eut la jambe
cassée. De retour eh Europe, La-
coste fit les campagnes de 180 5,
i9o6 et 1807. Sa conduite à la ba-
taille d'Eylau lui valut le gradé
dé colonel^ il quitta le 96"* ré-
gknent d'infanterie de ligne pour
prendre le commandement du
27"" régiment d'infanterie légère,
avec lequel il entra en Espagne en
1808. Il contribua à la prise de
Bilbao, de Saint-Ander et de Bur-
gos, et se distingua aux batailles
d'Ëpinosa, de Medelin, de Tala-
vera de la Reyna , d'Ocana , à
Almonacid, et à l'affaire de Chi-
clana. Après la campagne de Rus-
sie, lorsque l'armée française quit-
ta la ligne du Tage, le colonel La-
coste rentra en France , et passa
en Allemagne comme général de
brigade. Après avoir rendu dès
services importans dans la campa-
gne de Saxe, il accompagna l'ar-
mée dans sa retraite sur le Rhin ,
et fut tué, en i8i4> dans une re-
connaissance.
LACOSTE (lE comte), général
de brigade du génie, aide-de-camp
de Napoléon , officier de la lé-
giond'honneur, etc., fit lacampa-
gne de 1807 en qualité de colonel
du génie, fut blessé* à la bataille
de Friedland , et mérita les plus
grands éloges pendant le siège
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346
LAC
de DanUick. Le courage et le$
coDDaissances dont . il fit preu-
ve JP l'attaque de cette. TÎlle le fi-
rent conyître de Tempereuf N»-
poléoDy qui rattacha à sa person-
ne eu qualité d'aide-de-camp, a*
▼ec le grade de géaéral de brigade.
En 1808, Lacoste passa en Espa^
gne, et fut chargé de la directîoa
des trayaux du siège de Sarragas*
se, où il déploja la plus grande in-
trépidité. Cette Tille était à la yeil-
le de se rendre, lorsqu'il fut tué ,
le 31 février 1809, par une balle
qui l'atteignit au front. Le général
Lacoste, aussi recommaadable par
ses connaissances que par son cour
rage, a emporté en mourant les re-
grets de toute l'armée.
LAC011DKAY£(mLot]i«s,chk.
TAUsa m), fut, en 1789, député
aux état»-géoéraux par la n(4>les-
se du Poitou. Npmmé n^enolivf
du comité de la marine, lorsque
l'assemblée nationale fut consti-
tuée, la dissidence prononcée de
ses opinions avec celles de. ses
coUègnes le porta à donner sa dé-
mission, en février 1791. Pendant
toute la durée de l'assemblée cons^
tiquante, il vota constamment a-
vec la minorité, et signa les pro*
testatîons des 19 et a5 septembie.
M. de Lacoudraye n'a point Csiit
partie des assemblée^ suivantes.
LACOUA, peintre, naquît en
1746, à Bordeaux, où il fut proi-
fesseur de dessin à l'école ceotra-
le. 11 apprit les premiers élémens
de son art dans Tatelier de Vien, et
alla ensuite se perfectionner à Ro-
me, où il fit une étude particu-
lière des cheiis -d'oeuvre, tant an-
tiq^es que modernes, qui enfi-
chUsent cette ville. De retour en
Fr^ace, Lacour, malgré tous les
LAC
avantages qu'on lui prooaettaif
dans la capkale, s'établit à Vor-
deau^, où il fut nomn^é profes^-
seur de dessin. On n'enscâgnait a-
lors que les premiers principes de
l'art à VsidiémU de cette riUe,
Lacour j introduisît l'étude de la
peinture; et grâces 4 ses sojns et
à sa sollicitude vraimeot paternel-
le enTen ses élèves, il en forma
en peu de lenops de Irès-distin-
gués, et qui l»î ont fait le plus
grand honneur. Lacour peigaaic
avec succès dans plusieurs geaf»s,
et ses ifabienux d'histoire sont ^^
timés. Il a exposé au LoMTre
difierentes piodnctiops • parim
lesquelles on n remarqué nu À^
pare ^ndoÊmù mw âoh trésor^ un
MeudUni, de» Payêêges, des Tê-
tes d^ études., et des Morinfs. Iai
plus gfw^ partie de ses ouvra-
ges existe à Cordeaux, et il ea a
aîné Jusque toutes les églises
de cettQ ville. Un de ses t|J»le»ux
les plus estimés représente la
façade des Chartrans; mais son
cbefnl'fipuvre est celui qui repré-
sente ««iat P^a/in» êrchewégue de
Bordeaux, aecaeUÛftt dans son pa^
lais une foule de malheureux par-
séeutés. Ce tableau est le derpier
ouvrage de Lacour; il le fit étant
déjà atteint de la maladie qui V^Or-
leva aux arts, le a8 janvier i8i4*
LA<COlJa (N. GuTOT, XAxoif pu),
lîeulenaiit- général, commandant
de laiégion-d'honneur, grand'croix
de l'ofdre de Saint-Henri^e Saxe,
issu d'une famille noble 9 naquit à
Carignan, département des Ai^
dennes. U entra fort jeune au ser^
vice , en 1 787, en qualité de cadet,
au régiment de Rojal^Auvergae.
Nommé socceesivement f cus^lieu-
t^ant et lieutenant dans le même
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'f%
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ïbm^uv ,
A^f-^^/^C^l€^t^^
ary/uy".
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LAC
corp», il était , en 1793, capitaine
aîde-de-camip du général de Font*-
bonne. Son attachement au nouyel
ordre de choses 9 qu'il rK; servit
néanmoins que dans les rangs de
Tarmée, le fit adjoindre aux adju-»
dans-géticraux. Il fit la belle cam^
pagne de Hollande^ en qualité
d*adjudant-générai sous Ftonegru,
et celle d'Allemagne sous Moreau»
dont il fijiapliM d'uiie foisrattea*
tion par son courage et ses talens.
Fait prisonnier ainsi que plusieurs
o£fîcicrs-géiiéaux> en Suisse, il fut
d'abord accu«ili a?ec asset de bîeii«-
TeilianceparSinrarow; mai^bien»
tôt ce général russe 1^ traita ayee
une extrême rigueur. Cèpendadt^
il lui rendit la liberté sur parole.
Il fut nommé ^ en 1801, général
de brigade, et investi du com^
mandement des départetiaens du
r Yonne, de la Majrenne et de la
Loire. Il passa, en i8o3, en qpia-
Hté de eommanda«l d'une briga-^
de, à l'armée dltali«, et eut la
gloire de terminer le siège de
l'importante place de Gaëte. Qii
1806, le général Laoourse rendit
au corps d'armée du OMréefaal
DaroQst, en Pologne. liât la cam-
pagne de i8«9, en Autriche; se
distingua plus particulièrement au
pont de Landshut, qu'il emporta
malgré la supériorité de l'enn^imi^
ce qui lui mérita ta mention la
plus honorable dans les bulletins
de l'armée , et dans les relations
historiques de cette époque. Blessé
à mort à la bataille de Wagrani , il
reçut la risite de l'empereur -Na-^
poléon , qui , après lui avoir té-^
moigné les regrets les plus flat^
teurs et les plus tCHichansy lui
conféra , ayant de le quitter , le
frade de général de dirision : mais
LAC
24?
le général Lacour expira, à Vienne,
le 28 juillet, 32 fours après la ba-
taille. Il fut regretté de tousses
compagnons d'armes. £n vertu
d^un décret de l'empereur, du 1"
janvier 1810, la statue de ce brave
devait être placée sur le pont de
la Concorde.
LACOUR . D'AMBËSiËDX {N.
i»e), avocat de Grenoble, futnooi-
mé,en 1789, député aux états-gé-
néraux par le tiers-état du Dau-*-
phiné. Au mois d'août 1790, il fut
élu «ecrétaire de l'assemblée; et
lors du- voyage de Louis XVI à
Varernies., en 1791 , il fut. chargé
de se rendre en qualité de corn-
rai^atre dans les' départemens de
TAiny de la H^ute-Saône, du Jiîra
et du Dotfbs, pour j veiller au
maintien de la constitution. M. de
Lacour-d'Ambesieux n'a point fait
partie des assemblées législatives
qui se sont succédé sous diver-
ses dénominations depuis cette
époque.
LACRAMPE (N.), homme de
loi avant la révolution. Nommé
député à la convention nationale,
par le département des Hautes-
Pyrénées 9 il j vota la mort du
ror; il entra ensuite au conseil des
<»iiq«>cents avec les a tiers descon-
ventîonneb, et fut réélu en 1798.
Après la révolution du 18 brumai-
re, il fut appelé au corps légfsla-
tif> et cessa de faire partie de cet-
te assemblée en 1804* Depuis oet^
te époque, M. Lacrampe a cessé dé
prendre part aux aftaires pql)li-
ques^
LACRETËLLE rPiniBB-Lovis},
atné, est né à Metz en 1751. lie
biographe est heureux àe rencon-
trer une de ces belles vies que dis-
tinguent une grande probité poli-
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348
LAC
tique et littéraire , un talent re>
marquable consacré à Tutilîté des
hommes, et l'alliance de tous ces
•titces à Testihie publique. Fils d'un
des avocats les plus distingues de
Metz, M* Lacretelle a fait ses pre-
miers essais dans la carrière judi-
ciaire, sousla direction de son pè-
re, au barreau de Nanci. En 1778,
il vint à Paris, fut inscrit au ta>
bleau des avocats, et ses premiers
écrits attirèrent sur lui l'attention
des philosophes ; plusieurs dis-
cours ^ mélanges et rjfiémoires annon-
cèrent une pensée forte, un style
énergique , une faculté rare d'in-
T^estigation philosophique chez M.
Lacretelle, encore jeune. En 1 78 1 ,
il obtint, en concurrence avec M.
Carat , un second prix à l'acadé-*
mie. française , pour un Éloge de
^lontausier. Si l'ouvrage de son
rival renfermait une grande quan-
tité de vues , d'images et d'aper-
çus, celui de M. Lai^retelle était
peut-être conçu avec plus de for-
ce, et présenté sous un aspect plus
vrai et plus sévère. En 1785, il
publia son excellent Discours sur
le préjugé des peines infamantes :
l'académie le couronna comme /^
l'ouvrage le plus utile et le mieux
fait de l'année. Tout le monde sait
que cet ouvrage a exercé sur la
réforme judiciaire une haute et
salutaire influence. L'académie de-
manda, l'année suivante, une mo-
rale élémentaire et populaire sous
le titre de : Catéchisme de mora-
le. M. Lacretelle, inspiré par la
lecture du programme, conçut
l'ouvrage sous un plan plus éten- v
du : il envoya quelques fragmens
de son travail. L'académie (chose
rare dans les homnnes, et plus rare
encore dans les assemblées) ap-*
LAC
plaudit à l'écrivain dont la pen^
'sée avait été plus vaste que la
sienne, et recula de deux années
le terme du concours pour don-
ner à M. Lacretelle le temps d'à--
cheverson ouvrage : la révolution
approchait; l'académie futdétrui-.
te, et le prix ne fut^ias adjugé.
Ami de Malesherbes, et choisi par
ce grand homme pour confident
et dépositaire de ses pensées se-
crètes et intimes , M. Lacretelle ,
en 1787, sur la demande de ce
ministre , fut asso^ par le roi à
une commission cnargée de pré-
senter des projets de réforme.
Depuis quelques années , il était
collaborateur du Mercure, et con-
tribua beaucoup, avec M. Garât et
Laharpe, à la vogue de cet ou-
vrage, qui exejiçait alors une sor-
te de supré^iatie littéraire. Ses
articles, étendus et raisonnes, é-
taient plus que de simples mor-
ceaux de critique. Bans Fesp^e
d'atmosphère où vivait M. Lacre-
telle , il ne pouvait qu'embrasser
les principes d'une révolution dé-
sirée, provoquée , appelée par les
espérances de tous les hommes
honnêtes, par les désirs de tous
les talens, par toutes les supério-
rités en mérite et en vertu. Ce-
pendant M. Lacristelle sut se mon-
trer à la fois ardent à aàopter \e^
principes régénérateurs, et mode-
ré dans les moyens de les faire
triompher. Premier élu de sa sec-
tion , à Paris , lors des élections
de 1789, premier élu pour la pre-
mière commune de Paris, sup-
pléant À l'assemblée constituante
de 1 789, membre de l'assemblée
législative en 179a, membre du
jury national suivant la constitu-
tion de 1795, ï\ fut enfin membre
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LAC
du corps-législatif de la législa-
tion consulaire. Pendant cette é-
poque si' orageuse 9 il ne montra
pas moins de courage que d*hu-
. manité et de patriotisme. Au mb-
ment de fô suppresf^ion des acadé-
mies, il était désigné pour entrer
à l*acadéinfe française après M.
Garât, son ami ; lors de la restau-
ration des académies, sous le nom
dlnstîtut national , il fut un des
premiers élus de la seconde clas-
se. En i8oa, il publia des Œuvres
diverses • et en 1817, des Frag^
inens politiques et littéraires^ dont
Tapparition causa des discussions
vives sur plusieurs points impor-
tans qu'avait agités Fauteur. Il a
été l'un des fondateurs et des col-
laborateurs de l'ouvrage périodi-
que si honorable, connu sous le
titre de la Minerve, Après avoir
traversé la révolution sans repro-
ché, mais non sans danger; après
avoir échappé aux faveurs et par
conséquent aux disgrâces du con-
sul Bonaparte et de l'empereur
Napoléon, il vît aujourd'hui dans
la retraite. La modicité de sa for-
tune ne le rend pas même admis-
sible à la fonction d^électeur. En
essayant d'apprécier le talent de*
M. Lacretelle, nous y trouvons
quelques-unes des plus belles par-
ties de l'écrivain. Il atteint la pro-
fondeur , et discute avec patience
et vigueur. Des combinaisons nou-
velles et inattendues sortent sou-
vent de sa plume, et toujours avec
quelque utilité pour les hommes.
Dans ses ouvrages judiciaires, il a
été plus qu'un bon auteur; il a été
bon citoyen : il a signalé avec har-
diesse et chaleur ces détentions
arbitraires, ce trafic de la liberté
des hommes > habitude des mo-
LAC 249
narchies absolues. Il examine ail-
leurs quelle réparation est due par
la société aux accusés reconnus
innocens ; enfin , il a flétri cette
antique et folle opinion qui faisait
rejaillir sur unef jmille innocente
la Honte du crime co^nmis par un
de ses membres. C'est surtout
dans ce dernier ouvrage qu'il est
éloquent, neuf, dramatique, et
qu'il applique avec une véhémen-
ce sage et une chaleur d'âme gui-
dée ^par un esprit» vigoureux , la
philosophie à la législation : aussi
deux écrivains bien remarquables,
Thomas etChénier, professèrent-
ils pour cet ouvrage une admira-
tion aussi vive qu 'elle é tait méritée .
Les autres écrits de M. Lacretelle
portent à un degré plus ou mojns
élevé, le même caractère de force
et deiugement. Un drame, intitu-
lé te Fils naturel^ plus fortement
conçu que celui de Diderot, offre
une foule de situations neuves et
un tissu d'événemens qui , pour
n'être pas rangés selon les lois de
l'art dramatique, n'en n'ont pas
moins un puissant intérêt. 11 serait
à désirer que M. Lacretelle don-
nât aujourd'hui une complète é-
dition de ses œuvres^ où il rassem-
blerait ses travaux sur la scienc»
et ^éloquence judiciaire , ceux de
ses écrits qui tiennent à la phitO"
Sophie et à' la littérature^ enfin ses
oliDrages politiques. Il occupe d'ail-
leurs parmi les écrivains de ce»
derniers temps un rang qui ajoute
à l'intérêt de son nom et de ses
œuvres. Placé entre les pères de
notre rénovation politique., les
Voltaire, les Diderot, etc. etc. , et
les écrivains du premier quart du
ig"* siècle, il offre, pour ainsi di»
re f la transition entre cette épo-*
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u5o
LAC
que de philosophie théôritîque et
notre époque de philosophie appli-
quée. Il a reçu les leçons et enten-
du la voix des encyclopédistes 9 et
il Yoit aujourd'hui r£urope entier-
re Igtter pour leur application. 11
sera compté lui-même au nomère
des écrivains qui ont 4^n€Ottru le
plus efficacement aux progrès de
la raison humaine.
LAC£i£j;iL£(£HÀfiLKS 0B),fr6.
re puîné du précédent^ujourd'hui
professeur d'histoire ancienne» et
censeur royal des ouvrages dca-
matiquesf a peu de rapports intel-
lectuels avec M. Laci«telle aîné.
On ne peut lui reprocher ni la phi-
losophie, ni la profondeur, iii rat-
tachement à o^ hautes pensées,
à ces fécondes doctrines, à ces sages»
investigations q^i distinguent son
frère, aine. Journaliste au com-
mencement de la révolutiofa, M.
de Lacretelle ne se fît pas remar-
quer par cette vivacité de traits»
par cette justesse de vues, néces-
saires pour réussir dans la discus-
sion périodique des faits, des évé-
nemens et des principes. Il rédi-
gea des teuilletons avec la gravité
de rhistoire, et quelque temps
après, essayant d'éorire l'histoire,
il y porta la diffusion des jour-
naux. Continuateur de Rabaiid-
Saint-Étienne, il sacrifia aux idées
du jonr ses sentimens intimes,dont
nous ne voulcfns point contester
la sincérité , mais qu'il n'avoua
que plus tard, et qu'aujourd'hui
enfin il professe ouvertement. Il
adoHt d'abord la nécessité de la
liberté publique, contre laquelle
il trouva ensuite des argument si
péremptoires, et brûla, comme un
autre^ son grain d'encens sur Tau*
tel du héros qui avait arraché la
LAC
France à l'anarchie, et qui eut te
malheur de perdre sur le^i-ocher
de Sainte - Hélène l'admiration de
M. Charles de Lacretelle. Il don-
na successivement 5 petits volu-
mes siir la révolution française.
Le style enluminé et la brillante
prétention qu'on remarqfue dans
cet ouvrage, rappellent «ouvent le
genre strapasêè des peintres de la
dernière école Italienne. Son iif w-
toire de France pendant le 1 8* siècle
offre avec le même genre de mé-
rite, un défaut plus grand peut-
être^, celui d'une affectfttion de
toujours penser, qui répugne sin-
gulièrement aux penseurs vérita-
bles. JH. de Lacretelle est un de nos
plus habiles écrivains dans l'art de
faire jouer leurs phrases comme si
elles étaient profondes, et de don-
ner à ses antithèses et à ses épi-
thètes un faux semblant d'énergie
et de nouveauté. Cependant on
doit reconnaître que C Histoire de
France pendant les guerres d^ reli-
gion, bien qu'un peu lâche de
style, est généralement mieux é-
crite, plus nmple, plus riehe de
recherches. On a comparé le genre
dé M. de Lacretelle à un tambour
qui, sans une forte compression, ne
donne aucun son à l'oreille; mais
qui , tendu avec violeace , devient
assourdissant. Il y a dans cette figu*
re quelque chose de satirique sans
doute ; mais il est trop vrai que
cet écrivain, tantdc diffus et tantôt
afi«)ctant unei brièveté Tacitienne
et' fatigante, manque ix la fois le
double but qu'il se propose, celui
du naturel et celui de la concision.
Membre de l'académie française,
où il remplaça £sroenard, décoré
de la croix de la Réunion, et noble
par ordonnance, il a entièrement
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LAC
abjjirê ces TVfs p^i}p«^^iqu«é
qui fom vivre les œuvres de l'es-
prit, et cas hautes pensées géné-
rales qui, ri^^adi^U .^x réciti^
et 9UII iiiéiiitat><!»uâ (]c récdvain
les (^aiuls iatéreti) spùrux, les
SQulienneut, et (comme dit Ba-
CQ«) (I ^eur. i^eryvfltde le&t f»t jep
>itiii^l «uma^^r au milieu du tov-.
»reui des agf».» Dan:» son dernier
ouvrage^ V Histoire de l* assemblée
cçnsUtuflnle^ i] s'&it pojrté^ avec
unjei ^grande hardiesse , Taccusa-
teiir public de la Fjçupce et (Je l'Eu-
rojK: ; il a osé citier â la barre des
cours e| des cabij»els , ce long cri
de joie dont les peuples ôat salué
ùi^ 6n du ig~' sfècie le ivéveil de
•* la .liberté, cette. géaé4reiise efler-
veM^iice, ce 4éy<M|eineot auxinté^
rêt9 de ia patrie, ce nouvel h^
roîsine^ qqi est venu, rendra la vie
^t \^ lumière. dUK.peiiplf^ ipofiar-
chiqueSff que la déeadàfice et Tex-
cès d'une .civilisation corro^^pue
entraînait au tombeau. Jl u crM
pouvoir (pétrir les gloires français
^Sf attaqLier les ao^^wr^» les re-»
grets^ les sQvyenirs de i^on pajSy
spuiller k:s renonaiia^^^ 4t)s pre-
miers talens et des. plus nobl^
caractères qui se soieint dévoués
à la défen^ de la régénération
sQciale^ Dans ce djerni^r ouvrage,
M* de Lacretelle est, comme écri-
V4ÎO5 au dessous de lui oiême.. Il
ne pouvait guère 4Mi êt|f autre--
ipent. Il est un sauctqaîre hors
• duquel le talent (quel. qu'il soit)
n^ pept espérer 4(i S9lut : c'est ce-
lui où résident ces trois déesses
immortelles» la vérité, la justice
et la philosophie. lU. de Laçjpetelle
occupa depuis 20 i^qs la place de
censeur des pièces de théâtre; il
doit ^trç, à oe titw, plus partiçu*
JUkC
a5i
Uiueiuent responsable d^ l'état de
dégradation où l'art dramatique
est tombé en France, au milieu
de tfiut d'éiémens de succès .que la
censure est parvenue à disperser.
LACROLX (IsMc-JicoB), gr»^
reur a\i pointillé et en taiUe^iiou-
ce, «aqu}t à Pajîeri^, dans k can-
ton de Berne vTers ijSi , d'ime
fannlle pauvre^ mais qui, voyant
le3 di^osition^ qi^'jl utontrait pour
le dessin , s'iaiposa des sacrîéoes,
et favorisa son inclination en le
nif^ttaot sous I4 direction de Miol*
let. En sortant de Tccole de cet
artiste , à qui U dut d'excellens
principes de des^sin^ 1^ jeune La-*
crqiK passi» chez Christian de Aie-
obeU à Bàle* La, il apprit la gra-
vure au poÀqtillé ^ en taille-dpu-
ce« Une ^tnde de plusieurs années
fortifia son talent, et le mit en état
de travailler avec succès ftux m^-
(l^Uf9 de Hedlioger, à la Danse
des moriSs et à ia galerie de Dm-
seldorf. . Néanmoins , il considéra
le temps qu'il passa chez ce mai*
tre.cotanpie une suite de ses étude»,
et comme entièrement perdu pour
&ji réputation* DunckleretËichler
furent à ses jreux ses véritables
maîtres , et il attribua à leurs le-
çons et à leufs conseils les progrès
qu'il ût par la suite. Il accomjla-
gua en Italie un de ^^s amis nom-
mé Ducros. Les deux voyageurs
séjourtièrent quelque temps à Bo-
logne et à Florence , et se rendi-
rent à Rome, but de leur voyage;
ils s'y ù lièrent pend<mit plusieui's an-^
nces. Tous les moquinens des arts
attirèrent l'attention de Lacroix.
Il en destsina un grand nombre^
et eut le bonheur de $e lier d'amU
tié avec deux artistes célèbre^,,
Hackert, peintre, et Yolpalo, gra-
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â52 LAG
veur, auxquels il dut dVxcelleiiâ
conseils et la meilleure direction
dans son art. ^ackert lui confia la
grarure de son tableau de la Fut
de Césène, composition eapitnle ,
et dont le burin de Lacroix rendit
avec beaucoup de fidélité Tesprît
et tous les genres de mérite. Hac-
kert 9 enchanté du talent de son
traducteur, le chargea de graver,
comme pendant de la Vue de •Cé^
sène , son tableau de la Fue de
l'église de Saint-Pierre de Rome.
Lacroix ne put conduire jusqu'à
la fin cette seconde entreprise,
que Votpato termina. Le climat de
Rome, contraire à là santé de Tar-^
tiste suisse, le força de retourner,
sans délai, dans sa patrie, où il ar-
riva après 4 années d*absence. Il
s'y occupa exclusivement de su-
jets et ornemeUs typographiques,
et fut enlevé aux arts dans un âge
peu avancé , vers les premières
années du ig"* siècle. Il «a laissé
la réputation d'un graveur distin*^
gué et d'un honnête homme. On
lapporte de cet artiste une gran-
de preuve de modération et de
générosités Un graveur, jaloux de
la préférence que' lui avait don-
née Hackert> en lui confiant le
soin de graver sa Fue de Césène^
s'ihtroduit chez lui pendant son
absence, et sous un prétexte éloi-
gne le jeune élève de Lacroix, puis,
croise de deux coups de taille la
planche de ce tableau presque en-
tièrement terminée. Lacroix rentre
dans ce moment même; il saute sur
son épée, et va se précipiter sur
son odieux rival. « Malheureux!
» dit-il , je pourrais te tuer ; mais
»\e t'abandonne à test remords. »
Ce fut là toute sa vengeance.
LACROIX (Stivbsthe-Feiw-
LAC
çôis), lÀeiubi^de la îégion-d'hon-
neur, professeur de mathémati-
ques et l'un des premiers géomè-
tres de rEurope, auteur de plu -
sieurs ouvrages très-répandus eC
traduits dans diverses langues , est
né à Paris, en 1765. Monge, dont
il suivait les leçons, lui fit obtenir^
en 1782, uneplafce de professeur
de mathématiques dès gardes de
la marine à Rochefort. Condorcef
l'appela à Paris, en 17S6, pour
IjB suppléer au lycée qu'on venait
de fonder; il le fit entrer, en 1787,
à l'école Militaire, qui futsuppri^
mée l'année suivante. En 1788,
M. Lacroix devint professeur à
j'école d'artillerie de Besânpdn;
en 1793, examinateur des aspirans
et élèves du corps de l'artillerte ,
et en 1794 9 chef de bureau à la
comfmisston de l'instruction pu-
blique , lorsqu'on vint à s'occuper
de réorganiser cette partie; A la *
première école Normale , Monge
le prit pour l'un de ses adjoints
dans l'enseignement de I9 géo~mé~
trie descriptive. Il fut , dans la
même année (1794), professeur
de mathématiques à l'école ceti'-
tralè des ijuatre- Nations, et en
1799; professeur d'analyse à l'é*-
cole Polytechnique : il quitta a-
lors son emploi de chef de bu-
reau. En 180 5, à la transmutation
des écoles centrales de Paris en
lycées , él y devint professeur de
mathématiques transcendantes. En
1809, il fut appelé, en cette qua-
lité, à faire partie de laKaculté des
sciences de Paris, à l'organisation
de l'université , et nommé en mê-
me temps doyen. La Inême année,
il passa de la place de professeur
d'analyse dans l'école Polytechni-
que, à «elle d'examinateur perma-
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LAC
aeot des Aères de cette école. Eii
181 5', sur la double présentation
des professeurs du collège de
France , et des membres de la
olasse des sciences mathématiques
«I- physiques de l'institut , il fut
nommé à la chaire du collège de
France, Tacante par la mort de
M. Mauduit, qui avait été son
premier maître, et il donna sa dé-
mission des places qu'il occupait à
l'école Polytechnique et au lycée.
En 1821 , malgré les instances qui
lui furent faites par la commission
de l'instruction publique, il re-
nonça aux fonctions de doyen de
la Faculté des sciences , pour se
renfermer dans celles de, rensei-
gnement, qu'il continue aujour-
d'hui. M. Lacroix avait déjà, en
1787, remporté le prix proposé
par l'académie des sciences , sur
les / assurances ^naritimes. Il fut ,
deux ans- après , nommé corres-«
pondant de cette académie , et suo-
cessivement, en 1799, membre
de l'institut; en 1806, chevalier
de la légion-d'honneur. Il a com-
posé, pour l'enseignement, des
traités qui forment un cours de
mathématiques pures, en 7 vol.
in-S''^ et qui ont été souvent ré-
imprimés et traduits dans les lan-
gues étrangères : quelques-uns de
ces ouvrages sont à la 1 ô""* édition.
Mais Touvrage le plus important
de M. Lacroix est son traité du
Calcul di/férentiel et du calcul in*
légral, en 3 vol. 10-4" 5 qui a eu
2 éditions, et dans lequel ilsut
rassembler tout ce qu'il y avait de
plus nouveau et de plus profond
sur cette branche de mathémati-
ques. Le jury chargé de la pro-
position des grands prix décen-
naux, plaça cet ouvrage immé-
LAC
255
diatement après celui de la Méca-
nique analytique de Lagrange ,
comme méritant une distinction
particulière. Dans un traité élé-
mentaire du calcul des probabili-
tés n et qui est également à sa a*
édition, M. Lacroix s'est proposé
de mettre à la portée de peux qui
ne connaissent que les élémens
d'algèbre, la démonstration des
résultats fondamentaux du calcul
des probabilités, et les bases de
ses applications, soit aux jeux,
soit aux sciences morales et poli-
tiques. Une raison ferme , une vé-
ritable philantropie, qui chi:rchent
à écarter de séduisantes erreurs et
les frappent sans ménagemens, se
font remarquer dans cette produc-
tion, qui doit être considérée non-
seolement comme un traité de
mathématiques, mais encore com-
me un excellent traité de morale.
Ou joint ordinairement cet ouvra-
ge au cours de mathématiques,
ainsi que les Essais du même au- ^
teur sur C enseignement en général,
et sur les mathéma.iques en parti-
culier. Ces Essais, publiés en i8o5,
au moment de la suppression des
écoles centrales, et réimprimés
avec quelques additions en 1816,
ont principalement pour but de
faire connaître ce qu'avaient été
ces écoles; ce qu'elles auraient pu
devenir si on les eût conservées,
encouragées; et enfin combien
leur enseignement était conforme à
ce qu'exigeaient l'état des connais-
sances , les progrès de l'esprit hu-
main, et les vœux de tout les hom-
mes éclairés du iS"* siècle. Dans
la préface ,*on lit ce qui suit : « h-
» tranger à tous les partis , et placé
» dans des circonstances qui m'ont
» permis de n'être qu'observateur
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^54 LAC
«dans la crise tioleRte que nous
• avons éprouvée, je n'ai rien à
» dissimuler, rien k considérer der-
wrièî'e wïoi, qui puisse m*empê-
» cher de dire la vérité tout en-
«tièrei ou du moins ce ([ue je
» prends pouf elle. (Pag. 5 et 4« édî-
vtfonde i8i6.)j» Enfin, M. Lacronc
a publié d*abord , à la t^te de la
traduction française de la Géogra-
phie de M. Pinkerton, ensuite ât
part et fort augnientée , une /n-
troduction à la géographie mathé^
matiqueet critique ^ et à fa géogra^
phie physique y où sont exposés les
principes de la construction des
cartes , et les fondemens de la des-
cription topographîque et physi-
que de la terre.
LACROIX (JEAW-ALBXAKDaE),
chirurgien-herniaire du roi , est
né à Paris en' 1 766. Il fut reçu ,
en 1806, à la Faculté de médeci-
ne, en qualité de chirurgien-mé-
canicien. Ce praticien habile a
rendu à la science et aux person-
nes frappées de dîfFormités natu-
relles ou accidentelles, des servi-
ces de la plus haute importance.
Il a créé chez lui un atelier de
gymnastique en feveur des indivi-
dus qui ressentent des tÉffections
de poitrine , de paralysie , ou qlii
sont atteints de diCTormités. An
moyen de différens exercices, M.
Lacroix a obtenu des guérisons
inespérées. Il exécute lui-même,
avec un rare talent , une foule
d'appareils mécaniques destinés ùl
la pratique de son art ; mais il* a
encore difns ce genre le génie de
l'invention. On cite entre autres
les corsets élastiques, qui servent
à remplacer les corps garnis de
baleines et de plaques dt fer, dont
les femmes se servaient autrefois.
LAC
et qui les rendaient soil^eflt poi-
trinaires ; et des corseh de4tT-»
nés à cacher les désavantages de
la taille. On cite eneore parmi ses
inventions les pltts lïtîlés : i* cette
qui a pour objet dé suppléer à
l'action des muscles extenseurs
des doigts de la main , dl^truité
par une paralysie : cette invention
fttt mentionnée avec éloge dans le
rapport à la Faculté de médecine;
*»• celle qui, inttwhaite dans l'infé-
rieur du neï, sert à enlever les
carti^ges latéraux rompus >\ la
suite d'un accident; 5* celle à
arbalète, tendant à détruire la
flexion de l'avant - bras sur le
bra», à la suite des coups de feu.
LACROIX (J. P.), naquît en
1754, à Pont-Audemer, et était
avant la révolution avocat à Anet,
près de Dreux. Lancé dans le par-
ti populaire, Lacr(fix fut nommé,
^n 1791, pro'cftreur-généfal-syn-
^îc du département de l'Eure , et
Tannée sutvanle,député de ce dé-
partement à l'assemblée législati-
ve. It s'y montra l'un des plus
exaltés défenseurs de la cause
qu'il avait embrassée , attaqua vi-
vement ses adversaires , dénonça
plusieurs individus-comme faisant
partie d'un comité autrichien, dont
l'existence ne fut jamais prouvée,
et poursuivit avec aichariienbent
les prêtres. Il accusa ces dernier»
de fomenter tous les troubles qui
agitaient la France. Le roi même
était coupable selon lui , et dans
un long et véhément discowVs,
Lacroix accusa Louis XVI d'entre*
tenir les désordres par son refus
de sanctionner les derniers décrets
relatifs an clergé. Dans la même '
séance, il fit paraître à la barre le
ministre de l'intérieur, pour le
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LAC
cootraîndre à donnera l'assemblée
des expHoalioiM à ce sujet. Quelr
qttes jours après^ le ao juin 1790^
Lacroix fit réintégrer dans ses
fonctions de mu ire de Paris 9 Pé*
tioQ qui avait été suspendu à la .
iiuite de cette journée, quoique
lui-même eût fait mander à la
barre tout le corps municipal par
snite de cette aiTaire. Lacroix
détesUiit M. de La Fayette; cèpe n*
dwit , persuadé qu'il était inculpé
faussement, il vota, le S août, con«
tre sa mise en accusation. Après
la journée du 1 o du même mois, il
fit décréter rétablissement d*une
cour martiale, pour juger, sans dé-*
seinftarer, les Suisses faits prison-
niers aux Tuileries. Le 19 du mê-
me mois, il fut fiommé président
de rassemblée législative, et fut,
après la dissolution , élu membre
de lu convention nationale par le
département de TËure. Dans le
procès de Louis XVI, Lacroix vo-
ta- pour la mort, sans appel et sans
sursis. Chargé ensuite avec Dan-
ton de plusieurs missions pour la
Belgique, sa conduite dans ce
pays, où il avait siugulièrement
augmenté sa fortune, fut le ntotîf
dan attaques dirigées conlf e lui par
le coté droit, et par les GironMns ,
qui d'ailleurs le méprisaient. Il é*
tait encore accusé d'avoir entrete-
nu des liaisons avec Dumouriez;
mais Fappui de la Montagne le
sauva. Le 27 mai 1 795, Lacroix dé-
fendit Danton et Marat, que le côté
droit accusait d'avoir été les au-
teurs des troubles du 10 mars, et
de ceux qui alors même agitaient
Paris. Quelques jours après , il fit
décréter la création de Tarmée ré-
volutionnaire. Le général Miazcins-
kt^condamné i\ mort pour compli-
LAC
255
cité avec Diimoudei,aTa[t, dû fond
desa pvisefi, dénoncé Lacroix,
dans Tespoir de se soustraîré à
réchafaud. Le député Lasource
avait appuyé cette dénonciatioa
devant la convention , et produit
de nouvelles charges. Mais les a-
mis de Lacroix réussirent à le sau-
ver pour quelque temps des suites
de -ces accusations réitérées. (3n«
nouvelle ataqne fut dirigée contre
M, le 'iS janvier 1794* Il sut en-
core la repousser avec quelque a-
dresse. Le long discours qu'il pro-
nonça à cette occasion, se ressen-
tit cependant de la position embar-
rassée dans laquelle il se trouvait.
11 nia ses relations avec Dumou*
riez, et s'appuyait principalement
sur ce qu'ilavait, un des premiers,
dénoncé ce général ; mais vers la
fin du mois de mars de la mente an-
née, le comité de sulut public ayant
résolu la perte de Danton, Lacroix
fut compris dans cette proscrip-
tion, qu'il repoussa avec assez d'a«>
dresse dans un discours qui , d'a-
bord, parut produire un eifet favo-
rable sur l'assemblée; mais la dis-
position des esprits changea bien-
tôt; el lorsque Saint-Justdeman
du un décret d'accusation ,. l'as*
semblée le rendit sur-le>champ.
Lacroix, Danton, Garni lie Desmou-
lins , Hérault de Séchelles , etc. ,
furent condamnés et exécutés le
5 avril 1794 (16 germinal an 2).
Ils subirent tous leur jugement a-
vec courage. Lacroix était doué
de plusieurs avantages extérieurs.
Sa belle figure, sa voix sonore,
des manières prévenantes, de l'é-
loquence et un esprit fécond en
ressources , l'avaient fait distin-
guer dès le commencement de la
révolution. Miiis ses passions vior»
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!à56
LAC
lentes, ses mœurs dissolues et sui;-
tout son avidité pour TargcAt,
fournirent bientôt contre lui de
suffîsans prétextes pour le perdre.
Dès qu'il fut attaqué par Robes-
pierre, il succomba.
LACROIX ( Fbakçois-Josbph-
Paiîphile, BAiOH DB ) , ué le 1*' juin
1774? ^ ^^ît partie de Texpédilion
de Saint-Domingue en 1802. Il
a publié sur cet événement, et
sur les causes de la révolution de
cette île, un ouvrage qui a pour
titre : Mémoire pour servir à la ré*
volution de Saint-Domingue. Cet
écrit présente d'une manière pré-
cise et justeles affaires de cette ile
depuis 5o ans; c'est là que peu-
vent puiser ceux qui veulent con-
naître les véritables causes qui
ont fait perdre cette colonie à la
France. En 181 5^ le général Pam-
pbile Lacroix était chef d'état-
iQajor du a"* corps d'armée, com-
mandé par le comte Reiile; et a-
pirès la retraite de ISVaterloo, il
défendit victorieusement , à la
cbambre des représentans , ce
corps qu'on accusait de défection.
Le a5 décembre 1819, il pronon-
ça sur la tombe du marécnal Ser-
rurier un discours plein de pii-
triotisme , dans lequel il compare
le sort du maréchal à celui du
prince d'ËsIing. Il y plaint M as-
séna d'avoir terminé ses jours
dans un temps où son pays était
occupé par les armées étrangè-
res. Il lut nommé commandant
de la 7"* division militaire. Lors
de l'insurrection qui éclata à
Grenoble, dans le mois de mars
1821, il fit déclarer la ville en état
de siège, et dans le inçis d'avril
suivant, il fut nommé comman-
deur de l'ordre rgyal de Saint-
LAC
Louis, et gentilhomme de la cham-
bre du roi. Dans le courant de la
même année, le général Pam-
phile Lacroix passa .au comman-
dement de la 5"" division militai-
. re à Strasbourg. Les àervices qu'il
a rendus dans les départemens de
l'Isère et du Haut- Rhin lui ont
acquis la plus grande faveur. Il
a été chargé du commandement
d'une des divisions de l'armée
d'observation d'Espagne, qui pa-
raît devoir (mars iSaS) devenir
armée active.
LACROIX (SisASTiEN), fou-
gueux démagogue, commissairede
la commune de Paris pour les
subsistances, fut envoyé en mis-
sion ijh Meaux, au commencement
de. septembre 179a, époque à la-
quelle eut lieu le massacre des
prêtres dans cette ville. Le 6 du
même mois, il présenta, au nom
du collège électoral du départe-
ment de Seine-et-Marne, la pro-
position d'abolir à jamais la royau-
té, et y joignit des offres d'une a-
trocité inouïe concernant la per-
sonne même du roi. Sa conduite
violente en plusieurs circonstances,
a fait croire qu'il n'avait point été
étrangei^ aux attentats commis à
Paris vers la même époque; et
bientôt ces soupçons se changè-
rent en certitude , lorsqu'on le vit,
peu de temps après , exercer avec
fureur les fonctions de membre
du comité révolutionnaire. Lacroix
se fit aussi l'interprète de la sec-
lion des Quatre-Nations, et le 5
avril 1795, il demanda, en celte
qualité, l'arrestation de tous les
membres des assemblées consti-
tuante et législative, qui s'étaient
prononcés en faveur du roi et de
i>L de La Fayette. Il obtint enfin
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LAC
l
la récomp^ise de ses crimes ; tra-
duit deTant le tribunal révolution-
naire, comme complice d'Hébert,
il fut condamné à mort le i3 à-
vrili794.
LACKOIX ( Jeah-Bapîistb-Jo-
SBPH DE ), naquît à Bordeaux, en
lyZ^f d'une famille noble, et en-
tra au servîbe très-|eune dans les
g^endarmes de la gardé du roi. Au
licenciement de ce corps ,» il re-
toui'na dans sa Tille natale, où son
opînfon contre la révolution le fit
arrêter en 1 79^, Traduit, au com-
mencement de février 1794» de-
Tant la commission militaire de
Bordeaux, comme n'ayant pas
i^dulu accepter la constitution de
1795, et pour avoir manifesté le
désir de voir les ennemis en Fran-
ce, il fut condaDQ^né à mort le 5 du
même mois.
LACIIOIX (Michel), homme de
Im atant 1789, se montra partisan
de la révolution, et fut d'abord-
appelé à des fonctions judiciaires;
nommé ensuite député à la con-
Tention nationale, par le départe-
ment de la Haute-Vienne, il s'at-r
tacha au parti de la Gironde, et
TOta, dans le procès de Louis XVI,
pour la détention elle bannisse-
ment à k paix. Modéré par prin-
cipes, il signa la protestation faite
contre la journée du 3 1 mai. Arrê-
té par suite avec les 75autres signa-
taires, il resta détenu jusqu'à la ré-
volution du 9 thermidor, à laquel-
le il dut son salut. Michel Lacroix
rentra alors dans le sein de la con-
vention; mais il ne fut point réé-
lu après cette session. Il devint
ensuite commissaire près le tribu-
nal civil de Bellac, dont il fut
noinmé président, en i8i4*
LACROIXDE CONSTANT
LAC
i^K
(CHiEi.Bs de) , mipistre des rela-^
tîons extérieures de la république,
fut nommé, en 1792, par le dé-
partement de la Marne, député à
la convention nationale , où il
vota la mort de Louis XVI, sans
appel ni sursis. Il fut ensuite
chargé de (lifférentes missions dans
les départemens, et se trouvait, à
la fia de 1794, dans ceux des Ar-
. dennes et de la Meuse. Il s'y mon-
tra opposé au régime de la ter-
reur, en répripiia les coupables a-
gens, et obligea, en même temps,
les prêtres qui agitaient en sens
inverse ces départemens, à se ren-
dre aux chefs-lieux, où il les sou->
mit, par un arrêté, à la stricte «ur-*
veillance des autorités constituées.
Rentré dans la convention , La-
croix s'opposa cependant, par de?
raisons politiques, à ce qu'on ren-
dît les biens des personnes con-
damnées sous le règne de la ter-
reur; Mais la convention, animée,
à cette époque, de sentimens plus
honorables, ne céda point aux
suggestions d'un sordide intérêt.
On ne voulut plus se souiller du
prix du sang, et les biens non ven«* ,
dus furent , par le plus équitable
de tous les décrets, rendus ^ux
parens des condamnés. 0ans le
mois d'octobre 1796, Lacroix en-
tra au conseil des anciens avec
les deux tiers conventionnels^ et
fut nommé ministre des relations
extérieures, le 14 du mois suivant.^
On lui reprochait d'avoir, pendant
ses fonctions, invité les ambas^a-'
deurs d'Espagne et de Prusse,
à assister à la cérémonie de l'an-'
niversaire de la mort de Louis
XVI. Mais ce fait n'a . point été
f trouvé. Charles de Lacroix quîtta
e portefeuille dans le mois de juil-
»7
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^58
LAC
let 17979 et fut remplacé par M.
de Tallejrand. Il fut ensuite en-
voyé en ambassade en Hollande >
et il y seconda la révolution dé*
ihocratique de 1798, Nommé pré-
fet des Bouches-du-Kbôncy aprè»
rét^blissenient du gouvernement
consulaire 9 il fit construire à Mar-
seille des mqnumens qui hono-
rent sa mémoire. Il passa ensuite
à la préfecture de la Gironde, et
mourut à Bordeaux dans le mois
de novembre i8o5.
LAÇROIX-LACOMBE, est né
en 1767. Il a fait toutes les cam*
pagnes de la révolution, comme
chirurgien des armées françaises,
et fut nommé successivement,
chirurgien de a"' classe, chirur-
gien de 1" classe en 1797, et chi-
rurgien-major du 3** régiment de
cuirassiers. Il -déploya constam-
ment le plus grand zèle, fut fait
prisonnier, et recutplusieurs bles-
sures graves en remplissant ses
fonctions. A Prevesa, une mala-
die pestilentielle avait déjà empor-
té plus de 2000 individus, quand
M. Lacroix-Lacombe parvint à en
arrêter les funestes effets ; en 29
jours il la fit même disparaître
entièrement. Le trait suivant, at-
testé par ses supérieurs, fait le
phis grand honneur à Thumanité
de cet estimable chirurgien. Au
siège meurtrier de Côrfou , il vît
un malheureux blessé, abandonné
et jeté dans un fossé par les Turcs;
il alla lui porter secours sous le
feu des ennemis. Le général ,
voyant M. Lacroix exposé à un
imminent danger, lui fit donner
Tordre de se retirer; pressé d'obéir,
il emporta le blessé sur ses épau-
les.
tA€ROSS£ ( Jeau - BAPnsts-
LAC
Aaimohd di ) , contre^amiral , né
le 7 septembre 1761 , h Meilhau y
département de la Gironde , entra
au service comme garde de la ma-
rine en 1779. Il fut nommé en-
seigne en 1 782, lieutenant de vais
seau en 1786, et il était capitaine
en 1792, lorsqu'il fut chargé de
pacifier les îles de la Martinique
et de la Guadeioi^pe. Lacrosse eut
le bonheur de remplir cette mis-
sion s^ns effusion de sang ; et a-
près avoir battu les Anglais sur
terre et sur mer, il revint en Fran-
ce , où il fut , peu de temps après,
destitué et arrêté par ordre du
comité de salut public. Les servi-
ces qu'il avait rendus k la républi-»
que ne devaient pas être oubliés ;
cependant il resta détenu jusqu'au
mois de janvier 1795. Mis alors
en liberté avec les généraux Kel-
lermann et Mlranda, il fut chargé.
Tannée suivante, du commande-
ment d'une division en rade de
Brest, avec le grade de contre^
amiral, et il fut en outre pourvu
d'une commission du pouvoir
exécutif, pour organiser l'arme-
ment destiné à effectuer uoe des-
cente en Irlande. Le directoire
voulait user de repiésailles avec
l'Angleterre, et organiser, comme
celte puissance l'avait fait dans la
Vendée, une insurrection en/Ir-
lande. Les apprêts termines , le
général Hoche, qui commandait
l'expédition , mit à la voile de
Brest le 1 5 décembre 1796. Une
tempête qui s'éleva dispersa la
flotte, et le contre-amiral Lacros-
se, qui montait le vaisseau les
Droits de l* homme ^ après avoir
parcouru divers ports de l'Irlande,
dans l'espérance d'y trouver les
Franf.ais, fut contraint, après des
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LAC
recherches inutiles, de revîrer de
bord, et de faire > oile velPs la Bre-
tagne.' Dans Ja joute, il fut atta-
qué par 2 vaisseaux anglais et
une frégate , et il soutint contre
eux un des combats qui font le
plus d'honneur à la marine fran-
^*aise. Non-seulement il parvint à
s'échapper; mais encore il fit beau-
coup de mal à' l'ennemi et dé-
sempara un dé ses vaisseaux. Ce-
pendant 11 fut SI maltraité lui-mê-
me , qu'il eut les plus grandes
peines à regagner les côtes de
France, sur lesquelles il s'échoua.
A la sortie de Rewbell du direc-
toire, M. Lacrosse concourut avec
l'abbé Sieyes pour le r*:ïiplacer,
et peu de temps après, il fut nom-
mé ambassadeur eh Espagne. Au-
près la révolution du 1 8 brumaire^
le premier consul lui proposa le
portefeuille de la marine, qu'il
refusa, parce qu'on ne voulut
point rétablir l'amirauté , sans
laquelle M. Lacrosse pensait qu'il
était impossible de réorganiser
la marine. En 1^02, il fut en-
voyé avec une division à la Gua-
deloupe, en qualité de capitai-
ne-général.' Dans la traversée^
il fit aux Anglais plusieurs pri-
ses, et arriva avec elles à sa des-
tination. A peine faisait -il sen-
tir à la colonie la sagesse de son
administration, qu'elle ftit trou-^
blée par les ititrigueâ de quelques
factieux qui, réunis aux hom-*
mes de couleur, levèrent l'éten-
dard de la révolte sous les ordres
du mulâtre Selage. M. Lacrosse fut
alors contraint de se retirer à la
Dominique , où il resta jusqu'à
Tarrivée de l'armée expédition-
naire du général Rîchepanse. Il
rentra ^ors à la Guadeloupe, et
LAC
a5ô
reprît le commandement de l'île,
le 5 septembre, à la mort du gé-
néral en chef. Il attaqua aussitôt
les rebelles qu'il soumît, chassa
une partie .des meConlens, main-
tint l'autre ' par sa fermeté , et
parvint enfin à rétablir l'ordre. La
colonie fleurissait, lorsqu'à l'épo-
que de la rupture du traité d'A-
mieni$. M* Lacrosse s'embai-qua
pour la France sur la frégate/a i)r-
dôri. Il n'était point infprmé des
événemens qui se passaient alors
en Europe, et ignorant en consé-
quence ce qu'il avait à craindre,
il alla se jeter dans la croisière an-
glaise qui était devant Brest.
Chassé par 12 vaisseaux de ligne,
le contre-amiral Lacrosse enleva
en Ifeur présence la corvette U
Laurier^ et il envoya sa prise à
Saint-Ander, oïli peu de temps a-
près il alla débarquer lui-même.
De retour en France, il fut nom-
mé inspecteur de la flottille, et
bientôt après préfet maritime du
a*** arrondissement au Havre. M.
Lacrosse poussa les travaux avec
une telle activité âans ce port ,
qu'on disait que la flottille sortait
de ses mains. Il y faisait même
préparer les menàbrùres, les bbr-
dages et mâtures de frégates et de
vaisseaux, que l'on fait transpor-
ter dans d'autres ports où ces bâ-
timens pouvaient être lancés. A
la mort de Pamiral Bruix, il ob-
tint le commandement en chef,
et il se rendît alors à Boulogne ,
où il fit exécuter les manoeuvres
les plus savantes. Bientôt les An-
glais, qui d'abord avaient méprisé
cet armement, sentirent la gran-
deur du danger qui les mena-
çait ; ils résolurent d'incendier
les bStimens de transport? et t'est
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tî6o
LAC
alors qu'eut lieu l'approche de^
brûlots, dont la flottille eût été en*
^èrçment victime sans la pru-
dence du contre-amiral Lacros-
se. Cet habile marin a continué
de servir jusqu'à la restauration;
mais depuis cette époque, il ne
lui a point été accordé d'activité.
Il passe pour un des officiers de
la marine les plus braves et les
plus instruits, et joint à ces qua-
lités celles d'homme d'état, d'ex-
cellent administrateur et de. ci-
toyen intègre.
LACRUZ Y CANO (dow Ramon
de) , poèt» dramatique espagnol $
naquit à Madrid, le la mai 1728.
It fit de bonnes études, et se voua
4'abord à la profession d'avocat;
mais aussi éloigné de cet état par
goût que par caractère , il l'aban-
donna pour s'attacher à un grand
seigneur, dont il fut le secrétaire.
Lacruz entra ensuite dans un bu-
reau de finances, qu'il quitta pour
professer la philosophie, et entre-
prendre encore d'autres profes-
sioqs auxquelles il ne s'attacha pas
davantage qu'à la première. L'a -
môur de la poésie causait cette
inconstance apparente ; le succès
de quelques productions le fixa
définitivement, et il se consacra à
l'art dramatique. La première
pièce qu'il composa fut d'abord
représentée sur un théâtre de so-
ciété, et bientôt après sur un théâ-
tre public, où elle obtint les plus
vifs applaudissemens. D'autres piè-
ces ne tardèrent point à succéder
à celles-ci, et augmentèrent la ré-
putation de l'auteur. Lacruz reti-
ra des sommes considérables de
son théâtre ; mais il n'en fut pas
plus riche : son cœur, bon et gé-»
néreux, prodiguait en faveur de
LAC
ses apais et des iudigens ce que
sa plume lui prbduisait, et souvent
même il se privait pour eux du
nécessaire. Recherché dans tou-
tes les classes de la société , pour
ses vertus et pour son caractère
enjoué, il se plaisait surtout avec
le peuple, au milieu duquel il pas-
sait la plus grande partie de sa vie.
C'est chez un pauvre menuisier ,
chez qui ^ avait assisté à un bal d«
noces, qu'il fut attaqué de la ma-
ladie dont il mourut, dans la mê-
me maison, le 4 novembre 1795.
A l'exception de deux comédies
en 5 actes, don Ramon de Lacruz
n'a fait que de petites pièces en
1 acte,^qîie les Espagnols appel-
lent Saynètes: son inconstance na^
turelle l'empêchait d'entrepren-
dre des ouvragés plus longs; mais
ses pièces, qui sont d'ailleurs tou«
tes écrites en vers, n'en sont pas
moins de véritables modèles de la
bonne comédie , malgré le cadre
resserré dans lequel elles sont ren-
fermées, et le peu de temps qu'il
mettait à les composer : on l'a vu
rédiger dans le m^me jour la pièce
qu'il avait imaginée dans la nui té
Plein d'esprit, de gaieté et de goût,
il a saisi les ridicules de tintes les
classes de la société, et particuliè-
rement ceux du peuple, et il les a
présentés de la manière^ la plus
piquante. Ses ouvrages les plus
estimés sont : el Saraoyel reverso
delsaraù ( le Rai vu en action et
par-derrière); ei Sueno (le Rêve) y
pièce qui ressemble beaucoup au
Cocu imaginaire de Molière ; el dia
de Noche buena (la v,eille de Noël);
el Terno ( le Terne); Manolo^ tra-
gédie burlesque ; el Bivoreio feliz
(l'heureux Divorce), comédie ^n 5
actes; la Florentina, drame en 3
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LAC
actes, qui offre le plus grand inté-
rêt ; plusieurs opéra»- comiiques ,
entre autfeâ, et Licenciado farfkllû
(le Licencié brejiouillon) ,etc. , etc.
Toutes les pièces de Lacruz ont
été réunies sdus le litre de Théâ-
tre ocoleccion de los saynètes y de*
mas obras drûtnaticas de don Ra-
mon de Lncruz^ Madrid, Samha,
17^, 10 vol. in^8*.
LAORUZ-CAIHO Y OLMEIDA
(don Antowio de), géographe es-
pagnol, naquît en 1755, à Cadix,
et est mort^en 1794» Après avoir
appris les mathématiques, il s'ap-
pliqua à la géographie, et fit, dans
cette science, les progrès les plus
rapides. Appelé à Maérld par le
FOI Charles III , il obtint de^ ce
prince une pension et le titre ^e
géographe de la cour. En 1772,'
don Antonio fut envoyé en Amé-
rique pour j drfesser la carte des
possessions espagnoles dans cette
partie du globe. En 1773, il arriva
au Pérou, et de là, il visita toutes
les provinces espagnoles, dans les-
quelles il Testa plusieurs années»
Enfin, à son retour, en 1780, il
publia la carte la plus exacte et la
plus complète qui existïf encore
de cette importante partie de TA-"
mérique. Ce travail lui valut Itf
cÉoix de Charles III, Taugmenta^
tion de sa pension et d'autres ré-
compenses. Il était tnembre de
plusieurs académies^ correspon-
dant de cdles de Londre&5 de
Berlin, etc. ^
XACUÉË (Jban GéHAUD , com-
te BE Csssi^c), esl né le 4 novem-
bre lySnj à Massdp, près d'Agent
tt servit, avant la révolution, dans
le régiment Dauphin, ^ vivait re-»
tiré' à cette époque. Les principes
qu'il manifesta le firent nommer.
LAC
261
en 1790, procureur-syndic du dé- ^
partement du Lot ; laoédanière ho-
norable dont il remplit les fonc-
tions de cette place le fit choisir,
parles électeurs de ce département,
pour leur député à l'assemblée lé-
gislative, où il se montra.inviola-
blement attaché à la constitution
de 1791. Il vota cependant cons-
tamment avec le côté droite dont
il ne partageait pas les opinions;
mais il craignait les effets d' une-
liberté effrénée. Il s'occupa prin-«
Cipalement des affaires de la guer-
re. A la séance du i5 juin y il
9' éleva avec la plus grande force
contre le général Duchouriez, qu'il
accusa de trahison, si ce général
connaissait Tétat de la France
lorsqu'il avait fait déclarer la guer-
re à l'Autriche, ou d'incapacité s'il
ne le connaissait pas. Dans le moi^
de décembre de la même année,
il se montra le défenseur des prê-
tres insermentés, contre -lesquels'
les motions les plus violentes- é-
talent alors adressées à l'assem-
'blée. Le 28 avril 1792, il fut éle-
vé à la présidence ; mais dans le
mois de septembre suivant, il ne ^
fut point réélu à la convention
nationale. Il entra alors dans les
bureaux de la guerre, et fut, au
mois d'octobre , mis au^ nombre
des- candidats proposés pour ce
ministère , en remplacement du
général Servan. Il avait faiUi être
payé de la liste, à cause de- la ma-
nière dont il avait voté à l'assem-
blée législative, et ce fut à Ver-
gniaud qti^l fut redevable de ne
point éprouver cette radiation. En
juin 1793^ Baudot l'accusa d'avoir
pris part à la rébellion des autori-
tés de Toulon; cependant, cette
accusation n^eut pas de suite, et
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a6a
I.AC
M. Lacuéte eut encore le bonheur
d'échappeiivà la proscription. En
1795, M. Lacuée entra au con-
seil des anciens 9 où il fit adop-
ter plusieurs lois" dur la désertion,'
contre Tabus des pensions,, etCi ^
etc. Le 20 mai 17965 il fut nom--
mé secrétaire de rassemblée , et
président le jaa octobre suivant.
Lors de la lutte qui s'éleva entre
le dii^'eotoire et les conseils, et
qqi finit par la révolution du 18
fructidor, il faisait partie de la
commission des inspecteurs de la
salle. A cette époque, Bonaparte,
général en chef de l'armée d'Ita-
lie , envoya à Paris son aide-de-
camp Lavalette, depuis directeur
des postes, pour cpnnaître les
événement qui se préparaient et
là force des partis. M. Lacuée mé«
nageu à cet envoyé plusieurs en-
tretiens avec M« Garnot, membre
du directoire , ef^oâ ami intime.
Cependant ,. il se conduisit avec
tant de prudence au moment de
là crise, que, malgré ses reJa-
tioujs avec un directeur proscrit,
, et quoiqu'il ne fôt pas compté par-
mi les députés directoriaux , il
n'eut rien à craindre pour sa li-
berté*' M^ Lacuée fut mêikie con*^
serve au. conseil des anciens, où
il n'hésita ppint à défendre M. Gar-
not. £n 1799, il sortit de ce conseil,
et fut aussitôt réélu pour celui de»
•inq-çents. Il y présenta différens
rapports sur des objets de finance ,
sur la conscription, sur le service
mttitaire, et y fit l'éloge du géné-
ral Ghérîû , tué en Suisse. Après
la révolution dn 18 brumaire aa
8 (9 novembre 1799), à laquelle
il avait coopéré, M. Lacuée fut
nommé conseiller-d'état et men-
bre de TioMitut. "Bientôt après, il
LAC
fut chargé par le prem^ consul de
présenter au corps-législatif plu-
sieurs projets d'organisation mili-
taire qu'il défendit à la tribune.Ënr
i9oo, il occupa par intérim le mi-^
nistère de la guerre , et rempla-
ça ensuite le général Brune, nom-
mé ambassadeur à Constantino-
pie , çomqie président de la sec-
tion de la guerre' ail' conseil-d'état.
En 1804^ Al. Laouée fut déeeré
de la croix de grand -officier de
la légion-d'honneur, et nommé
en même temps gouverneur de
l'école Polytechnique , qui devint
bientôt la prenlière école du mon-
de. Dans le mois de juillet 1806,
il, fut nommé directeur- général
des revues et de la eopscription ,
et dans le mois de, novembre 18079
ministre d'état en sa qualité de
président du conseil de la guecre.
En 1810, M. Lacuée devint minis-
tre-directeur de l'administratioa
de la guerre p^ la démiasiou du
comte Dejean, et conserva cette
place jusqu'en 18*14* On lui a re-.
proche d'avoir été l'un des apo-
logistes du système militaire de
Napoléon et du pou viûr; absolu
qu'il exerçait. Des hommes qui-
ont encensé lepoovbîr sous quel-
que forme qu'il se* soit présent^ 5
ont encore renehéri sur i^e refnro^
che; M. Lacuée, adoûs à la re«
traite en 1.81 5, a cessé dès-lors de
prendre part aux affîûres^ publi-
ques., Il apubUé s le Guidé des
officiers particuliers en campt^
gnsj a vol. in-8% > J8Ô, 3-« édi-
tion, 181 5:; Pifof^i de eanHiior
Oqu pour formée d$9 SrçLnpaie ( a»
vec Serran), :in-8% 1789; un Mi^
titaire^ aux Français , inrS", '1789.
M. Lacuée a fait insérer des^ mé^
moires dans ceux de Hnstitut, et
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LAC
a' rédigé la partie militaîre de VEii-
èychpédiê méthodique. Cet honora-*
ble citoyen est du nombre des an-
ciens membres de rînstîtut qui font
mamtenant partie de l'académie
françaii}e« Il arait été créé comte de
Gessae daiis les premières années
de Templre.
LAGUÉE (ArroniE), fils du pré-
^ cèdent, était colonel du 65*** régi-
ment d'infanterie de li^e qui fit la .
campagne de Pologne en 1807.
Atteint de deux l>lessurès à la ba-
taille d*£ylau , le 8 février, il re-
tourna au combat malgré les chi-
rurgiens , et reçut la mort dans
une nouyelle charge.
LiC\]ÈE{GiM.ÈM), frère puîné
d'Antoine, mourut comme lui au
champ dlioiàneur, ilétait né à Agen
(Lot-et-Garonne). Capitaine d'é-
' tat-mafor, il fit la campagne d'E*
gypte, et fut blessé à la prise du
Caire par les Français. Deyenu
aide-de-^camp du général Bona-*
parte 9 il le suivit dans la campa^
gne d'Italie en 1800, et fut chargé
par lui de complimenter le gêné--
rai autrichien Mêlas après le trai-
té d'Alexandrie. En i8o5, Laenée
commandait le Sg** régiment d'in-
fanterie de ligne , et fut tué , le 5
octobre , à l'attaque des ponts ,
sous Gunzbourg. C'était un odi-
cier de la plus haute espérance.
LACU£EDA(Doif Fbakgisgo dg)^
archcTêque de Se ville, grand-cor-
don de l'ordre d'Espagne, etc., é-
tait issu d'une famille respectable,
et jouissait "de l'estime générale*
Destiné dès son enfance à l'état
ecclésiastique, ses études furent
dirigées vêts ce but, et on n'eut
qu'à s'applaudir de ses succès. Il
embrassa d'abord l'état religieux,
feïîat ensuite promu à Févêché de
LAC
à(>5
Porto-Ricco; lorsque les Françnif
pénétrèrent en Espagne en 1808,
don Laeuerda habitait Madridejos.
Joseph Napoléon étant devenu roi
d'££ pagne par l'abdication forcée
de Ferdinand Vil, l'évêque de
Porto-Ricco ne tarda pas à se pro- .
noncer en sa feveur. Quelque
temps aprèsjle roi l'appela au siè-
ge épîscopal de Malaga; le pour-
vut, lé i5 juin 1810, du riche ar-
chevêché de Tolède, et, vers la
fin tlu même mois , le décofra du
graad - cordon de l'ordre royal
d'Espagne.
LACUNZA (EMMAHOBt), j«snit€f
espagnol, naquit le 19 juillet
i^Si , à Saint- Jago, capitale du
Chili, dans l'Amérique méridiona-
le. Issu d'une famille noble, mais
sans'fortt^ne, il fut destiné à sui-
vre la carrière ecclésiastique. Il fit
ses études chez les jésuites , fut
admis dans leur société en i747t
et y reçut les ordres. Après avoir,
pendant quelque temps, exercé la
prédication, oCi il obtint des suc-
cès, et s'être livré â l'élude de la
géométrie et de l'astronomie, il fit
profession solennelle en 1766.
L'année >uivaAte , par suite de
l'expulsion des membres de son
ordre d^s états de la domination
espagnole, il se rendit en Italie, et
se fixa à luiola. Il y cl^angea en-
tièrement sa manière de vivre. Se
séquestrant volontairement de tou-
ie société , se servant lui-même ,
passant les nuits au travail ou à la.
promenade , et se couchant au
point du jour, il Composa un ou-
vrage singulier qui parut à Lon-
dres eii |8i6, en 4 vol. in^8% sous
le titre à' Avènement du Messie
dans sa gloire et dans sa majesté,
par les .soins de l'envoyé de la ré^.
Di^izedby Google
a64
LAC
publique de Buénosl-Ayres en An-
gleterre. L'auteur y établit « que
. j^JésuS'Cbrist descendra du cie;!
» lorsque le temps' sera yenu ^ et
» qu'accompagné, des saints et des
» anges 9 il régnera yisiblement a-
«yec eux pendant mille ans, et
*»qu'eniin5 mais sans être remonté
» aux cieux , il se montrera dan3
» toute sa majesté pour juger tous
vies hommes. » Ces rêves, fruits
d'une imaginatîckn éch§iuSee par
la solitude absolue à laquelle La-
cunza s'était.condamné , et d'une
interprétation arbitraire de l'Apo-
ealypse, annonçaient, une grande
connaiss£^nce de l'Ecriture, et ont
trouvé des partisans. L^nd'eu^
a publié à ce sujet une brochure
sous le titre de : Vues sur le sefonijL
avènement de Jésas-Christ , ou
Analyse de l'ouvrage de.Lacunza
sur cette importante matière, Pa-
ris, 1818, in-8° d«r 120 pages. Il
y donne à la suite une notice cu-
rieuse sur Lacunza, sur son genre
de vie et sur son système. L'ou-
vrage du jésuite parut en espagnol,
d'abord en a petits volumes im-
primés à l'île de Lépu^ près de Ca-
dix , sous le nom de Jeî\n-Josa-
phat-Ben-£zen,et fut traduit en la-7
tin par un Mexicain qui ne crut
pas devoir y altachef son nom.
Lacunza périt accidentellement
dans une de ses promenades dç
nuit, le 17 juin 1801; on le trouva
mort sur les bords de la rivière
qui baigne les murs de la ville
d'Imola. , ^
. LACY (do» Louis de), lieute-
nant-général espagnol, né le 11-
janvier 1775, à Saint-B.och , prë^
de Gibraltar, est issu d'une f0mil-
|e irlandaise, qui tirait son origine
d'un duc de Normandie,'et dont un
LAC
des ancêtres accompagna Guillaa-
me-le-Conquérant,son parc;nt,dans
Texpéditiôn d'Angleterre. Son pèr
re, Patrice Lacy, major au régi-
ment d'infanterie d'Ultonîe, étant
mopt, sa mère se remaria à, un ca-
pitaine, et à la mort de son deuxiè-
me époux, elle alla, avec son âU»
rejoindre ses frères, oHiciprs dans
le régiment d'infanterie de Bruxel-
les. Le jeune Lacy , alpxs âgé de
9 ans j entra dans ce corps en qua-
lité dç cadet; il le sqività Puerto^
Ricco^et il retint a^ec lui enËspa*
gne. Pans un âge aussi tendre ^ il
montra uugoût décidé pour, le
métier qu'il avait embrassé , et
une vivacité qui lui fut souvent
Juneste. Il fut nomp^é sous-lieu-
Jenant en 1786, lieutenant en 1788,
adjudant-major eU; 1791, et en
^794 capitaine daps le régiment
d'infanterie d'Ultonie» Endurci aux
plus dures fatigues, Lacy se cfou-
chait rarement la nuit, et il ne pre-
nait que quçlqueç. minutes de re-
pos après son dîner. Il marchait
à pied pendant 24 heures de suite,
sans s'arrêt^ que letenaps néces*;
saire pour prendre un peu 4e
nourriture; et s'il y avait, à son ar-
rivée, quelque bal ou réunion dans
l'endroit où il se trouvait, il n^
manquait pas de s'y rendre. Il joi-
gnait à ces avantages une intrépi-
dité rare, et un sang-froid à toute ^
épreuve. Aujssi, dans la guerre .
contre la république française,
trouva-t-il des occasions de se dis 7
tinguer fréquemment. A l'affairé
du 5 février 1 794, il commandait u^
parti de guérillas. Il était aux jour-r
nées des 5 et .16 juin même année»
et il enleva une batterie à celle du
pt5 du même mois. £nfin il prit part
à toutes. les affaires qui eucent liçu
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LAC
jusqu'à la paix; alors même il con-
tinua de rendre des services impor-
tans dans Tinstruction des recrues^
dont il fut souvent chargé. Le 5 1 dé-
cembre 1798, il s'embarqua atec
son régiment pour les îles Cana-
ries, d'où il fut exilé à l'île de Fer»
par le capkaitte^énéral,pour avoir
été son rival préféré dans une in tri-*
pie amoureuse. Lacj, indigné d'u-
ne telle injustice, écrivit des lettres
outrageantes à ce général » qui le
fit traduire deyant un conseil de
guerre. Le crime dont il était,
prévenu emportait la peine capi-
tale ; mais ses juges, pleins d'esti-
me pour son mérite , saisirent le
prétexte de l'aliénation de son es-*
prit, pour lui appliquer seulement
un an d'emprisonnement. Peu a-
près, il obtint sa liberté , et il fut
envoyé en retraite A Cadix, d'oà
il demanda l'autorisation de faire
la campagne de Portugal, en quih
lité de simple grenadier, ce qdi
lui fut refusé. Cependant le car
raetère de Lacy ne lui permettait
pas de rester dans l'inaction. Pour
sortir d'un état aussi pénible pour
lui, et dans le dessein de se perfec-
tionner dans l'art de la guerre, à
réeole des premiers^ i^rriers de
l'Europe, il résolut d'efttrer au
service delà France, alors alliée
intime de l'Espagne. A cet^efiet,
il entreprit à pied le voyage de
Cadix à BouIog»e-sur-mer^ où il
arriva dans le mois d'octobre 1 8o5.
Il s'engagea comme simple «soldat
dans le 6*' régiment d'infanterie
légère, où il était devenu sergent
au bont d^ 29 jours , lorsqu'il re-
çut son brevet de capitaine-adju-
dant-^major dans la légion Irlan-
dméet qui se formait alors à Mor-
laîx. .Ce corps ayant été envoyé
LAC
265
en garnison à Quimper, Lacy fît
eonnaissance, dans cette ville , de
mademoiselle Emilie du Guer-
meur, avec laquelle il se maria le
11 juin 1806, malgré les parens
de cette jeune personne, qui ne
voulaient point donner leur fille,
à un homme qui ne possédait que
son épée. Trois jours après ce ma^
riage , la légiqp Irlandaise reçut
l'ordre de partir pour Anvers , où
Lacy fut suivi de son épouse, qui
l'accompagna également dans l'île
de Walcheren, etc., jusqu'en 1807-
Nommé commandant du bataillon
iriandaLs, destiné k faire partie de
l'armée d'Espagne aux ordres de
Hurat, Lacy, qui prévoyait les ré-
sultats de cette expédition , et qui
avait trop d'honneur pour porter
les armes contre son pays, fît part
à son épouse du dessein qu'il avait
formé de se réunir aux Espagnols»
et en conséquence U lui conseilla
de se retirer dans le sein de sa far
mille, à Quimper, jusqu'à ce que
les événemens qui se préparaient
fussent décidés. Arrivé à Madrid,
Lacy quitta l'armée française , et
il se dirigea sur Séville , où s'était
retirée la juntei suprême , qui le
nomma, sous les ordres du 'gêné*
rai Cuesta, lieutenant-colonel com-
mandant le bataillon de Ledesma.
C'est avec ce corps formé et exer-
cé par ses soins, qu'il se battit à
Logrono* à la retraite de TÈbre et
à Guadalaxara. Voyant que l'ar-
mée se retirait avec trop de préci-
pitation, il s'arrêta tout-é-coup
dans la plaine, et' il soutint les ef-
forts des Français jusqu'à ce que
la division d'avant-garde pût pren-
dre une position avantageuse. Dans
la même année, Lacy fut nommé
colonel du régiment dMnfonterie
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si66
LAC
de Btirgos, avec lequel il défendit
plusieurs passages de la Sierra-
Morenav et surprit 5,ooo cheyaux
à Toralva. Nommé brigadier par
suite de cette affaire, il eut le com-!>
maiidement de ]a division d'à van t#
garde, se battit à la Cuesta de la
neynay et à Aran)uez. A Almo»
nacid, sa division soutint presque
ieiile le feu meurtrii^r de Tennemiy
qui dura pendant 9 heures; Il se
distingua également à Ocana et à
Despena Perros , dont il ne quitta
la position qu'après qu'elle eut été
entièrement tournée. Après tant
de revers, Cadix était la $eule po-«
sition où les Espagnols pouvaient
se défendre. Lacy s'y retira , et il
y fut nommé ^usH'nspecteur d'in^
fanterie, major-général, maréchal-
de-camp, chef de rétat-major et
commandant -général de l'ile de
Léon. Ce fut lui qui dirigea. les
différentes sorties qui eurent lieu
jusqu'à la bataille* de Chioknu (5
mai 1^11), à laquelle il prit une
part importante: Dans le mei<; de
juin suivant, il fut nommé com*-
mandant en chef de la Catalogne^
et envoyé dans cette province pour
secourir Tarragorie alors assiégée*
Sept jours après son départ, il ar*-
riva devant cwtte place, qui venait
d'être prise d'assaut; néanmoins
il n'hésita point à débarquer,- et à
se mettre à la tête du peit de trou^
pes qui n'avaient point été disper*-
sées.,Lacy avait à lutter contre
mille obstacles; la province, entiè-
rement envahie, était plongée dlois
l'abattement et la confusion, et
les restes de l'armée ne se compo-
saient que de 1000 hommes d'in-
fanterie et 100 de cavalerie, qui
même avaient perdu toute espèce
de confiance par suite des revers
LAC - ,
non interrompus qa^siiavaîént es*^
suyés. C'est avec d'aussi* faibles
moyens qu'il essa3ra de Lutt^ €on«
tre une armée victorieuse, ooni>-
posée des troupes lés mieux a^uers*
ries, et commandées par un excel-
lent capitaine. Pourparvenir à son
but, il fallait des prodiges, et il ea
ûté D'abord il s'occupa de rétablir
le hioral dé ses êoldîats , ce qu'il
ob^tint après quelques succès , qui
lui facilitèrent les moyens de lever
des'con^ributions dans des endroits
occupés par les troupes françaises*
Enfin par «on aetivtté et sa perse*
vérance, il parvînt à créer une ar-
mée, il est vrai V inférieure en for*
ces à celle qui lui était opposée,
mais contre laquelle il n'en soutint
pas moikisvdaas Pespace de 30
mois, ^8aff»fes, soit générales,
sort'pa»*ficiilières<. En 181a, il fut
nommé lieutenant-général , com-
mandant de l'armée de Oalice, et
capitaine^général de la- province.
A la rentrée de Ferdinand en Es-
pagne , il perdit son ^^ommande-
ment, et alla s'établir, avec l'au-
torisation du roi y dans la ville de
Vinirroz , dans le royaume de Ya*-
lence. TaUb fut la récompense ac-
cordée à tous- les généraux distin-
gués, q«Ei avaient si vaillamment
combattu pour le pince et pour la
patrfe. Mais ces braves avaient ju-
ré fidétfté àla constiution de 18111,
et lie serment qu'ils avaient prêté
à cette époque devant, après le ré-
taiblisseinent de la monarchie, leur
fake autant d'enneipis qu'il y avait
de partisahs du' pouvoir absolu.
Ces misérables qui, au jour du
danger, avaient abandonné l'Ës*-
pagne , entouraient alors le trône.
A force de bassesses et d'adula-
tions ,' ils pârvinrenj à se Tendrer
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LAC
maîtres dé Tesprit du roi, et à lai
faire voir des traîtres dans les plus
fidèles et les plus dévoués de ses
sujets. Bientôt les Espagnols, d'à*
près les conseils de ces perfides
courtisans, se virent privés de cet-
te liberté, pour laquelle ils avaient '
fait si généreusement lesacrifice de
leur vie et de leur fortune; et ce fut
le tribunal de Tin^uisition^ rétabli
par le roi, qui fut chargé de river
leurs fers. Un tel ordre de choses
ne pouvait exister long- temps.
Différentes conspirations se for-
mèrent en foreur de la cause na-
tionale; elles furenttou tes déjouées
et leurs auteurs punis. Portier fut
du nombre de ces victimes; mais
le sort de ces braves n'intimida
point ceux qui , dans la guerre de <
1 indépendance , ayaient affronté
cent fois la mort et les supplices ,
et qui avaient jaré dé moorir pour
la constitutif). Fidèlts.à ce »er*-
ment, Lacy et plusieurs de ses
compagnons résolurent de profi-
ter du mécontentement général ,
et liurtoal de celui d«s troupes,
que le gouvernement laissait sans
vêtemens et presque sans vivres^
pour opérer le changement exé-
cuté depuis par Quiroga et Aiégo,
et non, ainsi que Font prétendu
des écrivains serviles, pour cons-
pirer contre le roi et former la Ca-
talogne en république: L'étendard
de l'insurrection allait être dé-<
ployé, lorsque l'autorité en fut in-
formée. Le général Milans, l'un des
conjurés, et qui maintenant ( i SsS)
est à la tôte d'un des corps consti-^
tutionnels qui viennent de disper-
ser l'armée, si irréligieusement
ajf^elée armée de la Poi, eut le
bonheur de s'édiapper avec quel-
ques officiers; mais Lacj^ moins
LAC
967
heureux, fut surpris avec quel-
ques-uns des siens, et aussitôt tra-
duit comme chef de complot de-
vant un tribunal militaire. Les dé-
bats ne fournirent aucune preuve
de délit ; mais avant qu'ils fussent
ouverts , Lacy était condamné.
Ses juges cependant, si l'on peut
donner ce nom à des hommes ca^
pables de condamner sans que la
culpabilité fût démontrée, ses ju-
ges, dis- je, n'osèrent prononcer
sa dégradation : la sentence portait
que Lacy passerait par les armes '
sans être dé^raâèr. On assure que
ce jugement ne fut soumis au roi
qu^'après son exécution. Quoi qu'il
en soit, Lacy fût extrait de la ci-
tadelle de Bafcelonrfll dans la nuit
du 129 juin 1817, et embarqué se-
crètement pour l'île de Majorque.
M fut débarqué de même sur une
plage déserte, et conduit au châ-i
teatr de Bel ver, dans la nuit du 4
juillet suivant. Là, maigre la pa-
role d'honneur qui lui avait été
donnée qu'on ne le conduisait
point au supplice, on lui apprit
qu'il allait être exécuté, et on lui
donna seulement 6; heures pour se
préparer. Le généi'al Lacy se ré-
cria contre une conduite aussi dé-
loyale^ et contre une précipita-
tion qui l'empêchait de faire ses
dfS{(ositions comme catholique,
comme époux et comme père.
Rien ne put fléchir ses bourreaux,
qui se servirent de soldats étran-
gers du régiment d'infanterie de
Naples, pour le fusiller dans ui^
lieu fermé. Cette exécution e\n
lieu le 5 juillet à quatre heures du
matin, et au milieu de la nuit, on
transporta le cadavre dans l'élise
de Saint-Dominique de la ville de
Palma^ capitale de Tile. Trois ans
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268
LAD
après, en iBao, le corps du géné-
ral Lacy a été exhumé et trans-
porté à Barcelone. Telle fut la fia
de ce général, dont les ancêtres,
depuis nombre de siècles, ont oc-
cupé des grades énainens danft
presque toutes les armées de TEut
rope; qui lui-même fut décoré le
premier, par la régence d*£spagne>
de la grand'croix de l'ordre royal
et militaire de Sainte Ferdinand^
Les services nombreux qu'il a ren-
dus au roi n'ont pu servir de con-
tre-poids à la hafi^B de ses ennemis,
de ces lâches adulateurs qui ne
comptent leurs jours que par les
bassesses. Nous n'entreprendrons
point de relever les nombreuses
erreurs dansf^squelles on est tom-
bé sur le compte de Lacy, non
plus que les calomnies inventées
contre lui^ entre autres celles qui
sont contenues dans le Supplé-
-ment du Dictionnaire historique de
l'abbé Feller; la nation, depuis
sa révolution, a rendu la justiee la
plus éclatante à la mémoire de cet
infortuné général : tout , récem-
ment encore, elle vient dq déco-î
rer son jQls du titre de premier
grenadier des Ëspagnes.
LADEYÈZE (Poujàdb), était
abbé avant la révolution. Il aban-
donna l'état ecclésiastique dès
qu'elle eut éclaté ; mais indisposé
contre les évén.emens qui le for-
çaient à renoncer aux loisirs et
aux dignités ecclésiastiques , il
s'popupa à combattre les princi-
pes réformateurs, et prit une part
active à; 1^ rédaction des divers
journaux qui axaient oindre de
les attaquer. C'est ainsi qu'il coo-
péra à la rédaction de VA mi da
roi, avec TabbéRoyou et son
frère. Quelque temps après, il éta*
LAD
blit, sur les débris d-une feuille
abandonnée, le Courrier uniderseL
Ce journal changea souvent de ti-
tre sans changer de destinée , et
n'eût aucun succès ; enfin , le ha-
sard ou le besoin fit cèunir ce jour*
nal à une ancienne feuille de la
rèvolution,que le constituant Bîaa-
tat avait reproduite sous le titre
de Journal des Débats, et qui n'é-
tait d'abord qu'un tableau synop-
tique des opérations -des diverses
assemblées. C'est de cette union
qu'est né, en 1800, le Journal des
Débats politiques et tittér aires, qui
dut sa première prospérité aux
feuilletons de l'abbé Geoffroi* A
l'époque de la réunion, les entre-
preneurs assurèrent à M. Lade-
vèze une rente qu'ils cessèrent de
payer en iBio. M. Ladevèze a in-
tenté divers procès pour obtenir
la restitution de sa rente et des
arrérages. Le conseil-d'état a de-
puis évoqué cette afifaire, mais on
ignore quelle décision définitive a
été prononcée. Dans la séance de
la convention nationale du 19 sep-
tembre 1795, Tallien demanda
l'arrestation de M. Ladevèze, com-
me prêehant la ^erre civile et é-
tant aux gages du parti toyaliste :
cette dénonciation l' oblige à se
cacher^ mais de nouvelles accusa^
tions étant survenues à l'appui
de la dénonciation de Tallien , il
fut condamné à mort par contu-
mace, le ii% octobre suivant, pour
avoir dit, dans son journal, « qu'en
» choisissant même parmi les mem-»
» bres les plus purs de la conven-^
Dtion, il trouverait encare parmi
)>eux déls voleurs, des brigands. e|
»des as^afisins, » Après l'établisse-
ment du gouvernement, directo-r
rial, M, Ladevèze se constitua pn«
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LAD
sonnîer pour faire purger sa con-^
tumace, et fut renroyé absous.
LADOUCETTE (J. C. F. , baboh
DB),ex-préfet9 succes9iirement (^es
Hautes -Alpes, de la Roër et de
lu' Moselle , officier de la légion*
d'honneur, membre de plusieurs
sociétés sarantes^ etc., est né à
Nancl, où il fit ses études avec de
brillans succès. Il passa en Suisse
le temps le plus orageux de la ré-
Tolution, et ce séjour ne fut point
inutile à ses méditations. L'étude
d'une nature forte, de la langue
et du caractère des Allemands lui
procura des connaissances positi*
Tes. Il en fit une application ju-
dicieuse, dans la carrière adminis'-
tratiye -qu'il commença en 1802 ,
, comme préfet du département des
Hautes-Alpes , pays pauvre, et
dans lequel peu de routes étaient
alors frayées. Il le trouva livré
aux horreurs de la disette, les blés
Tenant d'y être séchés sur pied.
M. de Ladoucette sentit la néces-
sité d'y établir des communication^
journalières avec le fertile Pié-
mont; et malgré des ordres su^
périeurs, il ouvrit le mont Genè-
vre, en faisant personnellement de
fortes avances d'argent, et au
moyen du concours, dans ce tra-
vail, des habitans circonvoisins et
des soldats de deux régimens. On
lui doit la découverte de la ville
romaine de Mont-Séleucus, sut
laquelle il a fait, en i8o5, un rap-
port à l'institut. M, de Ladoucette
resta plus de sept années dans le
départeipent des Hautes-Alpes, où
il réussit à diriger les esprits ver»
l'agriculture. Appelé, en 1809, à
la préfecture du département de .
la Roër , il y porta les même^
vues d'utilité publique «t le même
LAE ( 269
zèle; et toutes les classes de ce dé-
partement, si industrieux et si ri-
che, citent encore sa longue et pa-
ternelle administration. En 181 5^
il fut nommé préfet du départe-
mept de la Moselle, et sans aucu-
ne mesure violente^ il y dévelop-
pa de grands moyens pour la dé-
îenie et la conservation de cette
frontière importante. Depuis cette
époque, il se livre aux travaux des
champs et aux charmes des Muses
et de l'amitié. Gomme homme de
lettres, il a aussi des droits à l'es-
time publique. Il a donné ; i** Hei*
vétius à Voréy comédie reçue avec
applaudissement, i8oô; 2" Rose
et Noir y nouvelle, 1801; 3* Philo-
dès, imitation de V^gaton de y^îe-
land, 1 8o3. Ge roman de Pfiilociès
a eu trois éditions; ^"f^oy âge dans
le pays entre Merise et Rhin, i8i8y
5" Topographie-^ histoire, usages,
dialectes des Hautes- Alpes, i8ao.
Ges deux écrits, qu'on lit avec in-
térêt, ont été regardés comme la
meilleure statistique de ces deux
pays. 6* Nouvelles , contes , fl/70-
togues et mélanges^ 3 vol. in- 12,
1822. Les journaux ont fait l'élo-
ge de cet agréable recueil.
LADRÉYT DE LA tHARRIÈ-
R£ (N.), membre de la chambre
de 181 5, où il fit constamment
partie de la majorité, fut, après 1^
dissolution de cette chambre, réé-
lu en 1*8 16, puis en 1821, par le
corps électoral du département de
l'Ardèche. Il siège habituellement
au côté droit, et ne paraît jamais
à la tribune ; il a voté en faveur
du nouveau système électoral et
des lois d'exepUon.
LAENNEG (René - Théophile-
Hyacinthe), né à Quimper en
1781 9 étudia la médecine à Paris>
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«7©
LAB
et y remporta les premiers prix
en i8o5. Bientôt il se livra à la
pratique^ et fit paraître dans dif-
férens ouvrages le résultat de ses
rejcherchesy dont l'institut a fait
une mention honorable dans son
rapport de'iSio, sur les progrès
des sciences. En iSoa, il pubjia,
dans le Journal de Médecine^ son
premier travail sur l'anatomie
pathologique « intitulé Mémoire
sur la péritonite. A la fin de la mê-
me année , il fit paraUre, dans le
même journal, son procédé ana-
tomique employé pour disséquer
la membrane interne des ventri^-
cules du cerveau, que les anato-
mistes ne connaissaient pas en-
core , et donsi iis^ n'admettaient
l'existence que par analogie. On
lui doit encore la découverte de
la membrane propre du foie, dont
la description , véiifiée par M.
Boyer et par les éditeurs de VÀ^
natomie descriptive de Bichat, a
été insérée dans leurs ouvrages
(même journal, i8o5). La A/o-
nographiedes versvésicalaires, l'un
des ouvrages les plus importans
de M. Laenncc^ et qui contient la
description de plusieurs espèces
nouvelles de vers , a été jnserée ,
en 1804» dans les mémoires de la
Faculté. Il a lu à cette société
différens mémoires sxxt l' anginje de
poitrine; sur les mélanoses, espè--
ce d'altération organique; sur une
nouvelle espèce de vers intesti-
naux, qui n'appartient à aucun
des genres connus, et appelée par
Tauteur distomus intersectus, etc. ,
etc, M. Laennec a fait un iH^mo/r^
.sur une nouvelle espèce de hernie^
, imprimé à la suitç du traité de
Scarpa sur les hernies, traduit
par M. Cayrol. Il s'est enc^ïre oc-
LAF
cupé de recherches sur les mala-
dies du poumo«i et du rœur. La
propriété qu'ont tous les corps de
transmettre le son, lui a donné
l'idée d'un instrument, à l'atde
auquel il est parvenu à trouver
une méthode - d^exploraCion pour
ces maladies. Il a été fait mention
de cette découverte importante
dans les Annales encyclopédiques
( voy, 5i3 ) , et dans les Annales
politiques , morales et littéraires.
M. Laennec a été pendant long-*
temps l'un des principaux colla^^
borateurs du Journal de Médecin
ne, rédigé par MM. CorvisarC ,
Boyer , etc. Il a également four-
ni des articles à la Biblioihéqt^
médicale , et au Dictionnaire des
sciences médicales, dans lequel on
remiairque ceux qui ont pour titres,
anatomie pathalogique, ascarides,
eneéphaloide. Aussi distingué par
son humanité que par ses con-
naissantes ^ ce savant médecin ,
né au fond de la Basse-Bretagn« ,
et connaissant tous les dialectes
de la langue* celtique, a rendu des
services importans en 1814 5 ^^
traitant gratuitement, à l'hôpital
de la Salpétriêre, tous les cons-
crits bretons qu'on avait réunie
à cet effet.
LAFAGË (Aktoike db) , baron
de Pailhes, célèbre agronome du
midi de la France , naquit à Tou-
louse, département de la Haute-
Garonne, en iy55. Il aima les art«
et les cultiva avec succès. Peintre
gracieux, sculpteur habile, il ex--
posa à Paris, en 1775, divers mo-
dèles d'architecture qu'il avait tra-
vaillés au tour avec une rare habi-
leté. Mais abandonnant plus tard
ces agréables délassemens, tous
ses goûts se réunirent sur la noble
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XAF
^ Qtile scieneexie l'agriculture. Il
composa plusieurs ouvrages em»
preiats du sceau de la réflexiop et
de la pratique. Il fit mieux encore;
il prouva la vérité de ses théories
«t l'excellence des moyens qu'il
proposait, en quadruplant le rêve*
nu de la terre de JVIancie. A l'épo-
que la plus désastreuse de la révo«
lution, il fut arrêté. Menacé de
perdre la vie, il s'oublia pour cher-
cher à soustraire à leur funeste sort
quelques-uns de ses compagnons
d'infortune, en écrivant pour leur
justification-, et il eut plus d'une
fois le bonheur de réussir : récom*
pense bien douce de sa générosi-
té. £n sortant de prison , il fut ap*
pelé par ses concitoyens à occu-
per les premières fondions muni-
cipales. Après avoir rempli dans
toutes les- situations, même les
plus pénibles , ses devoirs de bon
citoyen, et d'homme qui n'avait
en vue que Tintérêt général ou
particulier de ses concitoyens, il
mourut généralement regretté, le
16 septembre 1807. On a du ba-
ron de Pailhes : i* Nouveau Sys^
tème d* agriculture fondé sur l'ex-
périence. Cette excellente produc^
tion fut rédigée par l'auteur lors-
qu'il était privé de sa liberté. 2"
Observations sur le rouleau à battre
les grains; 3' dififérens Mémoires
sur les constructions des cuves
pour les citernes en maçonnerie ;
sur les boulbènes, etc.
LAFARGUE (Étienhe de), avo-
cat au parlement de Pau , naquit
à Dax, le 7 décembre 1728, et
mourut vers 1 796. Il s'est oocu^
pé avec succès de littérature, et a
été reçu membre ou associé des a-
radémies de Caea , Lyon et Bor-
deaux. On a de lui : 1* Histoir^^
LAF 271
giagraphiquêdelaNouvelle-Ecéssef
traduite de l'anglais, in- 12, 1750;
a" Discours sur la lecture, in-8*,
1764; 5* Œuvres mâlées^ 2 vol. in-
12, 1765, réimprimé avec des
Augmentations, sous le même ti-
tre, en 1786, et en 1787 sous ce-
lui de : Epanchemens du cœur et de
Cesprit, ou Mélanges de littératu-
re et d'histoire, destinés à Cusa^e
des collèges, 2 vol. in-8*. Cette é-
dition renferme, outre les 2 pre-
miers ouvrages, des imitations de
quelques pièces d'Horace et de
Martial, un poëme en ua chant
sur la Navigation, un autré^ en 3
chants sur iesA:-rémensde la cam-
pagne, etc. etc.; 4" une ode sur
la mort du Dauphin, intitulée
La voix du peuple, 1766; 5* un
poëme sur r£^aca/io/{^ en4 chants,
in-8v»7B8; 6" Le beau jour des
Français, ou la France régénérée,
poème en 2 chants, avec des no-
tes historiques, in- 8% 1791. Cet
ouTrage, dédié à la nation, et pré-
senté à IVissemblée nationale le
20 janvier 1791, respire le patrio*
tisme le plus pur.
LAFARGUE (N. ), négociant,
précédemment consul , fut nom-'
mé, en 1789, député aux états -gé-
néraux, par le tiers-état de lu sé-
né chaussée de Bordeaux. Il se fit
peu remarquer à l'assemblée na-
tionale , et devint néanmoins, a-
près la session, administrateur du
département de la Gironde, qui
le nomma, en mai 1798, député
au conseil des cinq-cents , pour
une année seulement. Il prononça,
le 5 décembre de cette même an-
née, un discours assez remarqua-
ble sur les inhumations. Il prit u-
ne autre fois la parole pour com-
battre an projet sur les moyens
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2^21
lAP
de réprimer le Tagabondage, par
Bertrand du Calyados. M. Lafar-
gue a cessé de paraître sur la
scène politique depuis cette épo-
que.
LAFAURIE-DE-MONTBADON
(le comte Làuheiit) , né le 5 août
^ 1 767 , servit ayant la réyolution >
et se retira avec le grade de colo-
nel. Il entreprit ensuite le com-
merce, et fut nommé, en i8o5,
maire de la ville de Bordeaux. En
1809, il fut proposé comme can-
didat au sénat-conservateur, où
il entra le 6 mars de la même an-
née. Il reçut, en 1811, le titre de
comte avec majorât, et fut nom-
mé, en i8i3, gouverneur du pa-
lais de Bordeaux. Admis à la cham-
bre des pairs en 18149 il a été con-
firmé par le roi en i8i5. Il est
chevalier de Saint- Louis et mem-
bre de la légion-d'honneur.
LAFAYE-DESRABIERS (F.),
" procureur- syndic du district de
Barbésieux en 1791, fut nommé
député à rassemblée législative
par le département de la Charen-
te. Il se fit peu remarquer comme
député, et donna sa démission le
â6 juillet 1792, sur le refus qu'on
lui fîtkd'un congé pour aller rendre
les derniers devoirs à son père
V expirant. En 1800, M. Lafaye-des-
Rablersfut nommé, parle premier
consul, juge au tribunal civil de
Barbésieux* H en exerça long-temps
les fonctions sous le gouverne-
ment impérial. ^
LAFERANDIÈRE (Marie- Aita-
BJLE Petitau, marquise de), naquit-
à Tours, département d'Indre-
et-Loire, en 1736, et épousa, en
1756, H. Louis- Antoine Rousseau
de Laferandière, capitaine au ré-
giment de Champagne. Comme
UF
plusieurs des d^mes françaises qlit
ont cultivé la poésie, entre autre»
Madame Joliveau {voyez ce nom),,
fabuliste comme elle, l'amour ma-
ternel inspira son génie aimable.
L'heureuse indiscrétion de l'ami-
tié le révéla au public, et mit M"*
de Laferandière dans la nécessité
de publier des productions qu'elle*
aurait voulu renfermer dans le se-
cret de la vie privée. Une jolie chan-
son adressée à. sa fille, âgée de 10
ans, lui fut dérobée et envoyée
sn Mercure, Elle valut à l'auteur
des vers charmans, auxquels il
crut devoir répondre. Dès ce mo-
ment le Mercure et VAlmdnach des
Muses s'enrichirent de ses pro-
ductions, que reproduisirent \ei
autres recueils annuels. M*' de
Laferandière publia bientôt un
volume de fables, qui fut plusieurs
fois reimprimé, in- 18 et in-ia.
Dans ses poésies, cette dameinon-
tre constamment le naturel lé
plus parfait et la sensibilité la plus
touchante 9 que recommandent
encore une philosophie douce et
un style correct. Sa pièce intitu-
lée : Plus d' Illusions, présente ce
début remarquable :
Eh quoi ! tout fait dans le vieil â|e !
Tout fuit jusqu'il l'illusion !
Ah ! U nature aurait été phis sage
De U garder pour l'arrière-salson.
Madame de Laferandière est mor-
te en 1819. Le Moniteur lui a
consacré une longue et intérêts*
santé notice.
LAFERRIÈRE-L'ÉVÊQUE (le
GdMTE Louis-Marie), né le 9 avril
1776, à Redon, entra 2^u service,
en 1 792 , comme sous-lieutenant
dans le 99T régiment d'infaftterie
de ligne, et devint, après avoir
&it deux campagnes dans ce corps,
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LAF
aîde^de-camp dq général IM[,oj|;inejt/
Et^ot p^ssé eastuite à l'arwée ie
rOuest, il.evit le conamandement
des guides du ^général ea Qbef
£ernadotte. iiprès la s^ippressiori
de ce corps, il resta quelque te qips
saps eoiploi; aiais on ,1802,, il pas-
sa ^ l'armée de HaDovre avçc le
grade de chef d!escadron dans \e
a"'/égiment de hussards. En i8o5,
il fût OQlPi^^mé major du S"' régi-
mi^t de hussards, qu'il comman-
da à la halaille ^'I^ua., où il fut
blessé griëveipent. Cojonel du mê-
me régi^pent , il passa à l'armée
d'Espagpe^ se distingua à .la ba-
taille de Tudela, et fit ens\iite par-
tie de r.e^pédition de ftlasséna ep
Portugal. Blessé pendaut ,1a re-
traite au commencement de 1 9 1 1 ,
il re.Yint en France , et reput , (a.
même année, le grade de ^général
de brigade, ain^i que le titre de
comte peu de temps après. Placé,
en 1810, à la tête ^e» grenadiers
à cheyal de. la garde impériale, il
commanda ce corps d'élite pen-
dant les campagnes de Saxe et de
France, et se distingua .particu-
lièremeat à la bataille de Hanau,
au^ affaires de Champ - Aubert et
de Reims, d'où il chassa le corps
rus3e du général Saint-Priest; en-
fiiV» à la bataille de Craonne, où {1
eut une ^ambe emportée d*uQ coup
de canon. Le général Laferrièrje
adhéra à la déchéance de N.apo-
léon^ et fut nommé , par .le roi ,
inspecteur-général djC cavalerie,
gran|i-o0icier de la lé,gion-4*Kon-
neur et çhpT^lier.dp Saint-^LQuîs.
Après la nomipatipp dp maréchal
Soult JSL}! ministère fie la guerre*
il obtint le commandement de l'é-
cole de qaTalerij& de Saumur au
cajumencemefit de 181 5, et peu
UF ay»
de temps après la reptrée de Na-
poléon j dont il fut d'abord assez
ixiàl accueilli, il fut nommé mem-
bre de 1^ chambre des pairs.
LAFEARONAYE (Jcles-Basi-
i,e), éyêque de Lisiieux, naquit, en
1755? a\i château de Sainl-iMarsr
les- Amiens, près de Nantes, entr^
dans l'état ecclésiastique , et fut
pourvu très-jeune de divei:s béné-
fices. Le 8 avril 1772, il fut nom-
mé évêque de Saînt-Brieux, d'où
il fut appelé au siège de Bayonne,
et enûn,à celui de Lisieux eh 1783.
Il se mpQtra opposé à la ré;vQlur
tion^ et il émigra en 1790. Atta-
ché aux princes de la maison de
Bourbon, il resta près d'eux, en
An^^let^rre , Jusqu à l'époque d^
Sfi mort, arrivée en i§o2.
LAFERTÉ (Papiu.on,haboiï.pe^,
fih d'un intendant des Mienus-Pla|-
sirs9Condamnéàmorteni794,com-'
me coipplice d'une prétçndue.cons-
piration formée dans les prisons tlu
Luxembourg, où il se trouvait dé-
tenu, pans le temps où.ilpçrd^t
son père, il servait comme simpl^e
hussard 4^ns r.armée commandée
par le général Piçbegrû. Quand' |1
apprit cette fatale npu^vçlLe, uçi
.mouvement bien légitime dp dé-
sesppirle fit passer\à l'étranger; ^1
j resta jpsgu'apr^ la. révolution
du .1^ brumaire. A ^ reuti:é<e> §p
JFi;ance> Napplépn le nomnsia ^ji-
diteur au çonsejl-d'étAt. Après. IjBjs
désiiastres .de IJlpscop, il f^t ch^gé;
çie parcourir les dépàrtempnsppur
les disposer .aux no.u,v.eau^ s^cri^
fices que l'indépendance et la gloi-
re de la France pxig^aient. ;J.e rap-
port qu'il fit de cette mission fi\t
inséré daus \p Sfonitewr. }\ tuf,
.employé pendant quelques annÀi^
à la cais^ ^d'amortisseiaept. Le
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2;4 I^AF
roiyà son retour,)ui rendant la pla-
ce que son père avait exercée^ l'a
nommé à Tinteudance des Menps,
et il est chargé en cette qualité de
la surveilkince de l'Opéra et des
grands théâtres de la capitale, fonc-
tions qu'il remplit en Yéritable a-
mi iei arts; il exerce aussi les fonc-
tions de lieutenant-colonel de Tétat-
major de la garde-nationale.
LAFERTE-IIVIBAULT (JVUwE-
TllÉRESE GeofFMN^ Mi-AQUISE De),
née à Paris le 20 avril 1^15, fil-
le de la célèbre M*' Geoffais,
reçut dans la maison de sa mè-
re réduèatîon la plus distinguée.
Elle dut il la société des hom-
mes de lettres et des sa vans qui
s'y réunissaient, des connaissan-
ces aussi étendues que solides.
Fontenelle, Montesquieu et l'abbé
de Saint-Pierre se plurent surtout
à cultiver les heureuses disposi-
tions dont la nature avait doué
W* Geoffrin. On remarque que
malgré la gaieté vive à laquelle
€lle se livrait souvent, elle avait
pour les études sérieuses .et pour
la morale , un goût qui ne fit que
s'accroître avec l'âge. Les hommes
de mérite qui composaient la so-
ciété de M"* Geoffrin , exaltèrent
bientôt les progrès de sa fille , et
lui firent de bonne heure une hau-
te réputation d'esprit et de sages-
se. Le caractère et les goûts de M"*
Geoffrin différaient cependant en
plusieurs points de ceux de sa
mère. Elle affectait de prendre
plus particulièrement son père
pour modèle,qui, d'après ce qu'el-
le en disait elle-même ^ possédait
des vertus gothiques, et n'avait
nullement le désir de jouer un
rôle brillant, ou de faire du Bruit
dans le monde. M"* Geoffrin épou-
LAF
sa, en i^35, le marq^iis^e Laf<rt^
té-Imbaull, arrière- petit-fils îlu ma-
réchal de ce nom. L'esprit et les
sentimens des personnes qui com-
posaientlasociétédesonmari,rhu-
meur de ce dernier et ses habitu-
des, étaient si peu en harmonie a-
vec l'éducation qu'elle avait reçue
'Ct les goûts qu'elle avait con-
tractés dès son enfance , que son
changement d'état lui fit éprouver
d'abord de grandes contrariétés;
elle ne cessa cependant d'avoir
pc^r M. de Laferté-Imbault,tous
les égards et les soins qu'il avait
droit d'exiger. Obligée de passer
la plus gji^ande partie de l'année au
sein de sa nouvelle famille, et dans
une terre au fond de la Pologne,
elle sut se résigner à ce genre de
vie, et suppléa par la lecture des
écrits des philosophes anciens et
modernes aux moyens de bonheur
qui lui manquaient. Montaigne* de-
vint son auteur favori. Elle de-
vint veuve à ai ans; sa fille uni-
que était sa plus chère espé-
rance ; mais à peine cette jeune
personne eut-elle atteint sa i5**
année, qu'elle mourut. M"* de La-
ferté éprouva une douleur si vi-
ve, que sa santé eu fut long-temps
altérée, et que même il' en résulta
une surdité qui l'aflligea jusqu'à la
fin de ses jours. Comme elle.n'a-
vait plus d'enfans, elle porta tou-
tes ses affections sur a jeunes cou-
sins de son mari qu'elle fit marier
avantageusement. IN^ous avons dit
que son caractère s'accordait rare-
ment avec celui de sa mère', à qui
elle reprochait d'avoir, en fait de
conquêtes, une ambition ausbi
grande que celle d'Alexandre-le-
Grand ; cependant lorsque M"*
Çeoffrîn^ oJ)ligée de renoncer aux
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LAF
àiiecèft de société qui avaient fait
si Iong-teiiip8 le charme de sa vie,
f^t livrée aux infirmités de la vieil-
lesse 9 elle trouva dans sa fille ces
consolatjons tendres et. ces soins
aOectueux qui caractérisent un ex-
cellent cceur, et ne reçoivent leur
impulsion que de la nature. Pen-
dant le cours d%me maladie qui
dura près de a ans, M"* de Laieç-
té-Iipbault ne quitta point sa mè-
re , qui ne pouvait quelquefois
s'empêcher de témoigner sou é-
tonnçment, de se voir, malgré. ses
souffrances, heureuse par les soins
de sa fille. Mais M"* de Laferté,
jpircon venue à cette époque par
les détracteurs de la philoso-
phie, ne jugea plus à propos 9 en
1776, de recevoir les personnes
qui avaient fait autrefois partie
de la société de sa mère. D'Alem-
bert, Marmontel et plusieurs au-
tres de ses anciens amis furent ex-
clus. Le premier en témoigna sa
juste indignation, en publiant la
lettre inconvenante par laquelle la
fille de M** GeoflVin lui avait dé-
fendu sa porte. On blâma généra-
lement la démarche de celle-ci, et
les louanges que quelques hom-
mes de lettres lui avaient prodi-
guées jusqu'alors se changèrent
en s£^rcasmes amers. M""" de La-
ferté - Imbault conserva long-
temps des relations intimes avec
le cardincd de Bernis, qui avait
été le compagnon de son enfance;
une suite de lettres intéressantes,
formant leur correspondance de-
puis i^Sg jusqu'en 1767, existe
encore, et il est à regretter qu'el-
les n'aient point été publiées. M""
de IVlarsan, gouvernante de mes-
dames Glotilde et Elisabeth de
France, voulant préserver ses clè-
LAF 275
veç de ce qu'elle appelait la conta-
gi(Mi des doctrines du siècle, s'a-
dressa à M"" de Laferté-lnibaiilt,
avec laquelle elle était liée depuis
long-temps. Sachant que celle-ci
avait lait de volumineux extraits
des anciens philosophes , et un
traité ^e morale religieuse, elle
lui proposa de retoucher son tra.-
vail, afin de le mettre à la portée
des jeunes princesses, dont l'une .
était âgée de 7 ans et l'autre de
12. M"* de Laferté se rendit à .ce
désir, et devint ensuite l'une des
institutrices de Mesdames, Ce pe-
tit cours de philosophie, commen-
cé en 1771, dura 3 ans, et reçut
l'approbation de Louis XV, qui,
malgré l'espèce d'indifférence qu'il
montrait, n'était nullelnent le par-
tisan des idées nouvelles. Le gen-
re de ce travail, et le but qu'on se
proposait d'atteindre, mirent M**
de Laferté en crédit à la cour. Les
partisans de tout ce qui porte le
cachet de l'antiquité se groupè-
rent autour d'elle, et beaucoup de
personnes établies au château de
Versailles manifestèrent le désir
d'obtenir pour leurs enfans la fa-
veur de partager les mêmes ins-
tructions. Ses extraits, répandus
.dans Paris parmi ses amis, furent
accueillis et prônés avec une espè-
ce d'enthousiasme. Ce fut vers ce
temps qu'un de ses admirateurs,
le marquis de Croismare, homme
qui par sa gaieté naturelle et la
tournure de son esprit était dispo-
sé à plaisanter sur les événcmens
les plus sérieux, fonda, pour faire
.diversion au mécontentejment gé-»
né rai que causait la suppression
des parleinéns par le chancelier
Maupeou, un ordre singulier sous
la dénomination des Lanturelus^
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276 LAF
dont il s'établît grand-maître, et
Yionitna grande-maîtresse M** de
Laferté-Imbaull. Toutes les per-
sonnes ([ne la grande -maltresse
honorait de son amitié forent ad-
iTiise) dans cet ordre , et par re-
connaissance les chevaliers la pro-
clamèrent peine au hcJut de quel-
ques aùnées. Le résultat de cette
institution , fut rémission d'un
grand nombre de dhansons et poé-'
sies assez piquantes, qui portèrent
'sa renommée Jusqu'aux rives de
la Nèwa. L'impératrice Catherine,
qui s'occupait quelquefois dé pe-
tites choses, né Manqua jamais de
recomïnandier aux seigneurs russeis
qui se rendaient à Paris, de se fai-
re recevoir chevaliers de l'ordre
des Lmturelus: La czarine en fit
même l'injonction à son fils et à
sa belle-fille, lorsque sous le nom
de comte et de comtesse du Nofd,
ils voyagèrent en France; et ses
désirs en celte occasion furent par-
faitement remplis. On peut ^'éton-
ner aujourd'hui de l'importance
qu'acquit dans un siècle échiré
cette association bizarre. M*"* de
Laferté-Imbault, malgré ?a'répu-
tation de sagesse, se laissant quel-
quefois entraîner par la vivacité
de son esprit, mêlait dans ses plai-
santeries l'étourderie à la raison;
et le roi de Pologne (Stanislas
Lcczinski) , qui entretint long-
temps avec elle une correspondan-
ce suivie, l'appelait souvent sa
chère folie Imbault. Trop louéfe
dans un temps , et peut-être trop
blâmée dans un autre , en raison
des yarîatiohs qui se firent remar-
quer dans sa conduite et ses af-
fections , M*' de Laferté montra
néanmoins dans toutes les circons-
tances importantes, le désir-d'^tte
LAF
utile; elle se dévoua tout entière
au bonhçur d[e sa famille adoptive,
et sut trouver le sien dans le^
jouissances dé l'esprit, les sentî-
tnens de l'aiiiîtié et le plaisir qu'on
éprouve à faire le bi^n. C'est ain-
si qu'elle arriva au terme de* sa
carrière. Bile mourut à Paris en
1791, dans sa 76* année. Les let-
tres les plus intéressantes de sa
correspondance , parmi lesquelles
on en trouve de Madame Elisabeth,
du roi Stanislas , du cardinal de
Bernis, du duc de Nivernois , du
baron de Secondât, fib de Mon-
tesquieu, et de Piron, sont restées
entre les liiains du marquis dTEs-
tampes de Laferté-Imbault, 'fils de
Tun dtes deux frères à qui cette da-
me avait servi de mère. Le Récit
du voyage de W"' Geojfrin en Po^
togne se trouTe aussi dans les mê-
'mes inains.
LAFPON-DE-LADEBAT (Aw-
brïé-Dàniel), né à Bordeaux, le
5o novembre 174^, appartient à
une famille proscrite par la révo-
cation de l'édit de Natitcs. Son
père, rentré en France , établit à
Bordeaux un commerce considé-
rable, et rendit des services im-
portans, qui lui valurent, en 1773,
de nouvelles lettres de nobliesse.
Le jeune Laffon-de-Ladebat vînt
le rejoindre, après avoir teirminé
ses études à TunîTersité de Franc-
ker, dans la Frise hollandaise.
L'étude de l'éconottiîe politique,
de l'agriculture et des arts, à la-
quelle 11 se livra à son airivée -à
Bordeaux, fut le fondement des
connaissances étendues qu'il mon-
tra par la suite dans les finatices.
Il commença à se faire connaître
par un écrit sut la libetté du com-
merce de l'Inde, fit des déirich«-
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LAF
mens daos les landes du Haut-
MédoCj et quetque temps après il
publia un mémaire au sujet de
conteatatloas d'intérêt q^e sa
maison eut avec le mini^stre Nec-
ker, et dans lequel il* se livre à des
détaiW^ intéresaans sur la situa-
^tion de Pindostan. Député , en
1789, par la minorité de la no-
blesse de Guienne aux états-gé-?
néraux« il se rendit à Versailles;
niais son élection ne fut point
confirmée , et il retourna à Bor-
deaui^, où il fut nommé membre
du direetoii'e du département de
la Gironde. En 1791, il fut élu,
par le même département, dépu-
té à l'assemblée législative , se
montra constamment opposé aut
principes de la révolution , et
n'en présida pas moins le comité
des finances durant toute la ses-
SâOïu Pendant la journée du 20
juin, il alla offrir ses secours au
roî et à la reine, et le i3 juillet sui-
vant devint président de l'assem-
blée. Le même jo\ir, il fut con-
traint de recevoir la députation
des citoyens de Paris, qui venaient
demande^ la déchéance de Louis
XVI. mfis deux jours après il ocça'
siona le plus grand tumulte dans*
l'assemblée , en rappelant à l'or-
dre le député Chabot, qui deman-
dait la même déchéance, et dé-
clarait quQ le peuple avait, quand
Il le voulait, le droit de changer la
consUtution. Forcé de céder la
présidence à Aubert-Dubayet 9 il
fut lui-même rappelé à l'ordre par
un décret, et faillit être envoyé le
même jour à l'Abbaye, sur la de-
mande de Merlin de ïhionville.
Il n'en continua pas moins d'agir
dans l'intérêt de la famille royale,
et le^ 10 août, au moment où le roi
LAF
277
vint se réfugier dans rassemblée,
il occupait encore" le fauteuil, qu'il
céda alors à Guadet. Il fut incul|»é
pour avoir sauvé plusieurs Suisses,
échappés à l'attaque du château;
quelques jour;^ après, il déter^
mina Chabot à agir en faveur de
l'abbé Sicard, pendant les massa-
cres de sejptembre; mais il fût lui-
même arrêté à l'ouverture de la ses-
sion conventionnelle; néanmoins
peu après il obtint sa liberté. Il di-
rigea, jusqu'à sa suppression, la
cs^isse d'escompte, et ensuite se
chargea de sa liquidation. Arrêté
une seconde fois, pendant le rè-
gne de la terreur, il soi*tit bien-
tôt de p^rison, et prit part aux
travauiK du comité de salut public
pour le service du trésor. U. Laffon-^
de-Ladebat se prononça contre la.
convention à l'affaire du i5 ven-
démiaire an 4» i^t la même année,
il fut nommé député au conseil
des anciens, par les départemen.^
de la Seine et de la Gironde. Ilpar^
là souvent sur des matières de fi-
nances, et fut traité de contre-ré vo-
lutiomiaire par Clauzel, pour s'ê-
tre opposé aux mesures proposé^^
afin d'assurerle cours des mandats.
Il s'éleva contre l'étabjii^emen^
des patentes et la prohibition de^
marchandises anglaises. Persévé-
rant dans ses principes, il s'était
lié au parti de Ciicky, et il osa de-
mander la destitution et l'arrestar
tion du général en chef Bonapar-
te, au sujet des adresse^ envoyéef
par l'armée d'Italie, auf appror
chea du 18 fructidor. Ce jour mê-
me, il présidait le conseil, et il fit
tous ses efforts t)0ur faire triQm*
pher sop parti ; mais l'arrestation
de Pichegru renversa tou^ se3
projets, et il fut lui-même arrêté
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ar8
LAF
cbex lui, avec plusieurs de ses
collègues. Conduits d'ahord au
Temple, ils lurent, 2 jours après,
déportés pour la Guyanne, et ils
s'embarquèrent sur la corvette la
f^ aillante, qui les transporta à
Cayenne l hprès une longue tra-
versée. Là, ils obtinrent quelques
jours de repos, et ils furent ensui-
te conduits à Sinamari, où Bro-
I tliier, Lavillebeurnois, Murinais
et Tronçon- Ducoudray expirè-
rent , épuisés par les fatigues.
M. Laffbn-de-Ladebat avait refusé,
ainsi que Barbé-Marbois, avec qui
il était intimement lié, d'accom-
pagner Pichegni, Ramel et autres
dans leur évasion ; ils furent tous
deux exposés aux différentes mesu-
res du commissaire du directoire,
qui les lit transporter de Sinamari
à Cayenne, et de Cayenne à Sina-
mari. Plusieurs tentatives d'éva-
sion, faites en leur faveur, ne
réussirent pas; cependant ils ob-
tinrent l'autorisation de rester à
Cayenne; et bientôt ajfrèsles ser-
vices qu'ils rendirent à la colonie,
dans une insurrection qui éclata,
déterminèrent le directoire à les
faire transférer à l'île d'Oleron.
La révolution du 18 brumaire eut
lieu pendant leur traversée, et leur
permit de rentrer dans la capitale.
M. Laffon-de-Ladebat, proposé
comme candidat au sénat-conser-
vateur,par plusieurs départemcns,
ne fut point accepté par Bonapar-
te. Il rentra alors dans le com-
merce, et se chargea de la direc-
tion de la banque territoriale, qu'il
ne put soutenir malgré son crédit.
Ses comptes avec le gouverne-
/ ment étaient attaqués : il en solli-
cita un examen sévère, et fit lui-
même paraître le compte rendu
♦ LAF
de toutes les opérations de la
caisse d^escompte, depuis son ori-
gine jasqu'à sa liquidation. Ce ne
fut qu'après avoir long - tenrips
réclamé devant les tribunaux,
qu'il obtint, en i8i5, le règle-
ment de ses droits; la cour de»
comptes arrêta, à cette époque, ù
plus de 3,000,000,000 de francs
effectifs, le montant de sa ges-
tion , à laquelle plus de 5,ooo fa-
milles durent la conservation de
leurs droits. M. Laffon-de-Lade-
bat , en vertu d'une ordonnance
royale, se rendit, au commence-
ment de 181 5, à Londres, pour ré-
clamer des sommes déposées par
lui, en 1795, à la banque d'Angle-
terre. Pendant son séjour dans cette
capitale, il s'est procuré des ren-
seignemens précieux sur le com-
merce, l'administration, ainsi que
sur les établiesemens d'éducatioa
et de bienfaisance.' M. Laffon-de-
Ladebat était, avant la révolution,
membre des sociétés d'agricultu-
re et d'encouragement de Paris,
et il avait été président des acadé-
mies des sciences et des arts de
Bordeaux, et de peintu^^de |:i
même ville. Il a été noiiflié, de-
puis le retour des Bourbons, admi-
nistrateur de l'institution royale
des jeunes aveugles, et membre
du comité cantonnai du 1" arron-
dissement de la Seine, pour la
' surveillance de l'éducation pri-
maire. On a de lui un travail sur
les finances , qu'il a soumis au
roi , intitulé : des Finances de^
la France , ou les Budgets de
18 16 et des années suirantes ,
avec des observations pràliminai^
res sur l'opinion dun membre
de ' la commission du budget de
1817. lia aussi fait des olwèrva-
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7ômt* lo.
A^^ 2 7^.
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LAF
^ons sur la Guyi^nne française.
LAFITË (madame de ) , femme
3e lettres , a publié différens ou-
vrages qui ont attaché à son nom
une juste célébrité. On lui doit :
1** Histoire de la conversion du
,eomie de Siruenzée, traduction de
l'allemand, de Manter, 1775, in-
8°; 2° Entretiens , drames et con-
tes moraux à l'usage des efnfans»
Cet ouvrage, dédié à la* reine d'An-
gleterre, a été réimprimé plusieurs
fois. La 4"* é(jlition, 2 vol. in-8**
et in- la, est dé Tan .9. 5** Réponses
à démêler, ou Essai d*une manière
d'exercer l* attention, Lausanne,
in-i 2 , 1792 ; 4" ^'^ ^t Lettres de
Gellert, traduites de râllemand.
les Entretiens, etc., et les Répon^
ses, etc., font ordinairenlfent suite
aux ouvrages d'éducation de M"**
de .Genlis.
. LÀFITTE (le bahon Justin), né
le 4 juin 1772, servit dans le
commencement de Ta révolution,
et était, en i$o5, parvenu , par
son courage et ses talens militai-
res, au grade de n^ajordu 20"* ré-
giment de dragons. .L'année sui-
vante , il fut nommé colonel du
18"" régiment de la même arme.
II se distingua à la tête de ce oorps
dans les campagnes de 1806 et 1807,
et obtînt, le 14 mai de la même
année, la croix d'officier de la lé-^
gion-d'honneur. Passé à l'armée
d'Espagne en 1808, il mérita d'ê-
tre cité dans différentes affaires ,
et principalement au passage du
Tage, près de Talavera-de-la Rey-
Qa , où il soutint avec la ]6lus
grande intrépidité les efforts de
l'ennemi. Rentré en France , il y
fut nommé général de brigade avi
commencement de 18 13, et con-
tjuua de se distinguer jusqu'à la
LAF 27g
fin de la guerre. Pendant les cent
Jours, en 181 5, le général Lafitte
. commandait le département ^e
. l'Arriége. Il est chevalier de Saint-
Louis et commandeur de la lé-
gion-d'honneuV. Il vit retiré dans
son département , où il jouit de
l'estime générale.
LAFFITTE (Jacques)^ membre
de la légion-d'honneur et de la
chambre des députés, est né à
Rayonne en 1767. Il entra fort
jeune dans lexommerce, et vint
travailler, en 1788, dans la mai-
son de banque du sénateur Perre-
gaux. Ses tolens et sa conduite le
firent bientôt distinguer par son
chef, et lui valurent, au bout de
quelque.temps, un intérêt dans les
affaires de la maison. Le premier
usage qu'il fit de sa fortune, fut
d'appeler auprès de lui toute sa
famille, composée de loenfans,
qui, tous, ont prospéré comme
lui, et composent aujourd'hui une
des familles les plus nombreuses,
les plus unies, les plus respecta-
bles et les plus estimées du royau-
pie. En 1804 9 M. Perregaux le
choisit pour être son associé, son
successeur et son exécuteur ^es-»
tamentaire. Après la mort de M.
Perregaux, le fils de ce dernier
devint son associé commandi- '
taire, et dès -lors, sa maison,
qu'il géra seul pendant 10 ans,
prit un essor qui la plaça en pre-
mière ligne sous les rapports de
la fortune, de la direction, de l'é-
tendue de ses opérations, et de la
ipanière franche et loyale de les
traiter. Jamais il n'a fait une opé-
ration qui ne fût dans l'intérêt du
pays; jamais il n'a laissé échapper
une occasion de rendre. séEviee; eit
il y a peu d'exemples d'un homme
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li$Ô
LA?
3UÎ ait! reçu atitaht <K ihaft|tiëi'
'cstîîùé de ses rôncîtoyén^, et-
qaî ait éproufé plhs de bicnvéil-
fatrôe dfe ïa part de ses rÎTâwi. EnF
1809, il fut nfôtnmé fégent de W
batiquè de Finance, et succéda à
A. Dïipont dé Nemoûts dans laf
présidence de la cïrambre die com-
merce de «Paris. En i8i5, a fut
Aômmé juge au tribinVaï de Com-
merce, et, en r8 14> àtf dép'arf àvt
comte Jaùbert,"^ il lé ifehiplaça enr
qualité dé gouverneur et la ban-
que dé France , sans vouîoîr du:
traitement considérable attaché à
cette fonction. Les comptes qu'il
à reridus atinùellemént des opé-
rations de Cet établissement , sont
remarquables par la clarté, la pré-
cision , et \ei Vues utiles qu'ils
Renferment darts l'intérêt ][>ublic.
Appelé, avec MM. Delessert, Hot-
tînguer et Chàptal, à la chambre
dès repi-ésentaiïS, comme député
du commerce, il ne parut point à
hi tribune. Après la seconde capi-
tulation de Paris, an mois de juil-
let 181 5, le trésor public ne pôu-
iant Subvetiîr aux frais de la re-
traite de Tarmée française de^rîèfe
là Loire , le gouvernement se
trouvait réduite rextrémité d'ex-
posef* la capitale à de grands
âialfièurs par l'itiexécution d'une
des principales clauses du traité,
eu dé puiser de force dans la caisse
de la Banque, mesure qui ne pou-
vait manqtiei* de porter une fu-
neste atteinte au crédit public. M.
laflltte h'bésita pas dans cette cir-
cohstànce Critique, et remit entre
les mains du ministre du trésor ^
Moltien, la somme de a millions,
prise dans sa propi-e caisse ; ser-
tice Important que l'on confondit
li&al-à-propdd, dans la chambre des
lAF
dépfert^sf de f 8 1 5, avec la Vente de
3 miltionis de rentes, ordonnée
qtrélquë teitfp^ a^u^^araràtît par
Répolèon lui - même , ël au sufet
dé laquelle eut lieu une enquête
Cotitre M. OutRiii» {vojr. ce nom
et la lettré éhfergique qtte M. Laf-
fiftte adressa à^ Ja chambré à cette
ôccasionr. ) En 1816 , M. Laffitte
rédigea, sur la banque de France,
trtr rappoi't' détaillé, d'après lequel
ôh' voyait clairement que, pendant
rexércîce de ï8r5, au mifieu des
désai^tres causés par l'invasioff dey
troupes étrangères , la banque de
France afvait inspiré une confian-
ce telle, qu'on préférait ses biHets
'à fargent mêrtie; qu'elle atait a-
timenté ktrésm* pufeKc, escompté
pihts de 200 mrillions de Valeurs, et
payé enfin si s^es actionnaires un
dividende de six deux cinquièmes
pour cent. Les malheurs de la se-
conde invasion , lès contributions
énormes qui allaient peser sur la
France , exigeaient des moyens
éltraordinaires. tJne commission
consultatite fut nommée pour
présenter un système général des
finances. Appelé par le gouternc-
ment à faire partie de Cette com-
mission, M. Lafiitte combattit tou-
tes les idées reçues alor^nde ban-
queroute, d'emprunts^fotcés, de
cédules hypothécaires, qui au-
raient dangereusement pesé sur
le peuple et sur les propriétaires;
il proposa et fit adopter parla force
de son caractère et l'évidence de
ses raisonriemcns , le système de
crédit qui a si puissamment con-
couru à sauver la France de ses
embarras et à développer les res-
sources de l'agriculture et de l'in-
dustrie. En octobre 18165 M. Laf-
fitte fût élu membre dé la cbam^
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UF
bte ém éèj^utê^ par le Collège é-
lecicH^l da dé^tetnéot de la Sei-
ne. It tiMinta pour la preotîère fols
a la ff&utte k)râ^ de lliviporMate
di9Ca^0Q shit là loi des financé».
Le dbcotrrs qvk*i\ ftmonça p#o-
&B^H «ttfe tif e setidfflîon; toute la
partie f eehniqoe (ù% géfièralement
approayéey et Vnh de ëe» adter-
saire» (f^ialifitf toéaie Topinion de
M. Laffittede diseussiùk ùdmirabU
ikur le Crédit; mais il n'en fot pas
de même de la partie morale, dans
laquelle il défeioppait des idées
qui n'étaient pas en narmonie ateo
celles de la nHijorité de la cham-
bre. L'orateur appuyait TÎiremept
la proposition d'affecter la totalité
des bois de l'état à k caisse d'a-
mortissement, et repoussait lepro^
jet de distraire une Taleur de 4
millions en faveur du clergé, qui
préfendait déjà rentrer dans tous
se& droits et possessions. Les opi-
nions écrites de H. Laffitte s'éle-
talent à un ordre d'idées' qyi fai-
saient supposer à ceiix qui ne le
connaissaient pas qu'il employait
le secours de lumières étrangères.
il ~a répondu à cette accusation
mâlyeîllante par dirers discours
improtisés 4 et dans des circons-
tances imprévues qui l'ont justifié
de ce reproche aut yeux de tous^
ceux qui ont pu l'entendre , sur*'
tout à l'occasion du crédit de
So millions de rentes^ occasion
dans laquelle il traita k fond la
gi'ânde question du crédit, et en-
traîna tous les suffrages. M. Laf-
fitte fut réélu, en 1 8 1 7, au premier
tour de scrutin, par le même dé-
partement , membre de la cham-
bre des députés. Dans la séance
dû 16 décembre , il prononça un
discours plein d'éloquetice et d'é-
LÂF
%%i
iiergie sur la' liberté de la presse /
et rota contre le projet présenté
par te ministère. Il se cllstingua
aussi, dan» la discussion sur Fem-
pmnt de 3oo mil^ons^ parla clar-
té tx la précision de ses raisonne-
mens. Dans la session de 1819, U
sie prononça fortement contre les
\f^% d'exception^ et fut l'un de^gS^
membres qui firent de courageux,
mais de vains efforts , pour qu'on
ne portât pas de nouvelles attein-
tes à la loi des élections. Quel-
que temp» après, la place de gou-^
vemeur de la banque de France,
qu'il remplissait gratuitement, fut-
donnée au duc de Gaëte avee uit
traitement considérable. Au mois
de juin 1819, des troubles éclatè-
rent dans Paris. C'est M. LaffiUe
qui annonça à la chambre la mort
du jeune et malheureux Lalle-
mand , et fit 1» motion que toute
délibération fût suspendue jusqu'à
ce que la chambre eOt reçu des
éclairctssemens sur les circonstan-
ces dont ce funeste événement a-^
Tait été accompagné. Dans la
séance du 7 juin , il monta à la
tribune , et fit , en qualité de dé-
puté de Paris, la peinture yéridi-
que de la situation de cette ville,
où le sang des citoyens avait cou-^
lé; le 10, après avoir retracé les
désordres auxquels la capitale à-
vaît été en proie dansia journée
du 9 , il lut une pétition signée
d'un grand nombre d'habitans, de
laquelle il résultait que des fem-
mes , des vieillards et même des
enfans, avaient été sabrés jusque
sur les portes des maisons et des
boutiques, et foulés aux pieds àe^
chevaux. Il demanda pourquoi la
garde nationale , qui avait fait
preuvede tant de zèle et d'activité
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!|8a
£af
en 1814 et en 18 15, n'avait pas
été ôeulé chargée de dissiper les'
rassembleraens , et de veiller au
maintien de la tranquillité publi-
que. Il s'opposa en outre à l'adop-
tion du procès- verbal avant que
les ministres n'eussent justiâé
leurs mesures, et rendu compte à
la cHambre de ce qu'ils préten-
daient faire pour arrêter l'etfusion
du sang. M. Laffltte a pris part a-
vec succès, depuis cette époque,
à toutes les grandes questions fi*
nancières et politiques , quoiqu'il
aimât peu à se montrer à la tri-
bune, non par défaut de courage
et de dévouement, mais par une
timidité mal entendue. Chacun se
rappelle son discours du i5 avril
i8aa, dans lequel il fixa d'une
manière si positive la situation
véritable de nos finances, le dan-
ger de notre situation politique,
les causes du progrès de l'agricul-
ture, de l'industrie et du crédit;
enfin, sa brillante réplique au dis-
cours du ministre des finances,
qui voulut le combattre. Aappelé
pour la quatrièu^e fois à la cham-
bre des députés par les dernières
élections, et réélu, sans interrup-
tion, régent de la banque de Fran-
ce, s'il fait tous ses efforts pour
acquérir de nouveaux droits à l'esr
time publique^ il semble que l'es-
time publique augmente pour lui
en raison des attaques de ses en-
nemis. Sa position a changé , son
caractère est invariable ; simple
dans ses goûts, chéri de tout ce
qiri l'entoure, le souvenir des heu-
reux qu^il a faits le console de
toutes les attaques de la malveil-
lance et de l'esprit de parti. On ne
saurait faire un usage plus hono-
rable que celui que fait M. Laf-
, LAF
fitte d'une fortune si honorable-
ment acquise. Il est peu d'entre-
prises utiles qu'il ne sanctionne.'
C'est à lui, entre autres, que le*
éditeurs âes Classiques latins sont
redevables des fonds nécessaire*
à l'achèvement de cette magnifi-
que collection ; mais s'il est obli-
geant envers les artistes , il n'est
pas moins prodigue envers les
malheureux, et ce n'est pas dans
l'enceinte de sa -municipalité que
se renferment ses bienfaits. On sait
qu'il a fait verser, cet hiver ( 1 8a5),
10,000 francs dans la caisse du
jjtoe arrondissement, pour être
distribués aux pauf res dont cette
municipalité est surchargée. La
courageuse intégrité de M. LaflQt-
te lui a obtenu des preuves bien
éclatantes de confiance. £n 181 5,
quand Louis XVIII crujt devoir se
retirer à Gand , il avait déposé
chez M. Lalïitte des somme s, con-
sidérables. Trois mois après , Na-
poléon , fugitif à son tour, confia
à M. Lafiitte un dépôt de même
nature. Napoléon avait respecté
la propriété du roi. Le roi a voulu
qo'on respectât celle de Napoléon,
et qu'on ne mît aucuqi obstacle à
ce que les fonds fussent distribués
conformément aux intentions ex-
primées dans le tejstament signé à
Sainte-Hélène.
LAFFITTf;-CLAVÉ,inspecteur-
général des fortifications, naquit
en 1 760 , à Clavc près de Mou-
crabeau, département de Lot-et-
Garonne , et embrassa la carrière
des armes. Envoyé en Turquie ,
en 1785, il prit du service dans
les armées ottomaues, et se dis-**
tingua dans la guerre contre I9
Russie. A la défense du fort de
Kinburo^ Laifitte re^ut en présenl^
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tAF
<îu grand-seigneur une épée ma-
gnifique, et à sdn retour en Fran-
cej, il fut nommé ^colonel et direc-
teur des fortifications à Valencien-
ries. En 1792, il fit Ja campagne
de la Belgique, comme comman-
dant le corps du génie, et il ob-
tint le grade de 'maréchal - de-
cam^. Employé ensuite à l'armée
des Pyrénées-Occidentales, sous
les ordres des généraux Scrvan et
Lacuée , il y rendît des services
importans ; mais il n'en fut pas
moins arrêté , ainsi que beau-
coup d'autres officiers-généraux ,
i\ cette époque. Son innocence
iiyant bientôt été reconnue , la
convention lui adressa le brevet
de général de division; mais cette
nomination arriva trop tard': le
brave Laffitte, accablé de chagrin,
était mort la veille. On a de lui :
i* Traité élémentaire de castramé-
tation et de fortification pûssa gère;
ouvrage composé en langue tur-
que, pour une école fondée dans
cet empire, Péra, 1787, 2 part, in-
4S avec 20 planches; 2* Mémoi-
re militab-e sur (a frontière du
Nord, in-8% 1 779.
' LAFLIZE { DoMiNiQUB ) , na-
quit à Nanci, où il exerça la mé-
decine, et où il est'mort, le 23
janvier 179^. On a de lui ri** Mé-
thode nouvelle et facile ti* adminis-
trer le vif-argent aux personnes
attaquées de la maladie vénérienne^
traduit du latin, de Slenk, NUnci.
1768, în-|2; 2" Dissertatio phy-
siologica sistens raram placentas,
supra capuf ddliœsion em j Nanci ,
1769, in-4*'; 3* De aquis fiànceia-
nis , 1 770 , in-4° ; 4' QiKBstiones
medirœ, an in morbis acutis exan*
themata sint critica, 1771 5 in^4*.
Il existe encore de lui des discours
LAF
«85
et des mémoires^ qui ont été cou-
ronnés par Tacadénaie' de chirur-
gie de Paris.
LAFLOTTE (A. de), fils de M.
de Laflotte , ancien chevali«r de
Saînt^-Louis , auteur d'un Essai
historique sur l*Inde, résident des
villes Anséatiques en France, était
à peine âgé de 16 »ns lorsqu'il en-
tra au service de France en 1782,
en qualité de sous-lieutenant dans
le régiment Royal-Suédois. Le 8
septembre de la même année, il
se distingua devant Gibraltar. En
1786, le comte de Vergennes, mi-
nistre des afi'aires étrangères, en-
voya M. de Laflotte à Venise, en'
qualité de secrétaire en second at-v
taché à l'ambassade. En i ^'88 ,
l'ambassadeur ayant eu quelques
démêljés ave,c le sénat, fut rappelé,
et présenta au conseil du roi un
mémoire explicatif que M. de La-
flotte avait rédigé avec beaucoup
détalent. Cette circonstance, dont
M. de -Montra orin fut informé,
valut à l'auteur du mémoire lu
place de chargé d'affaires à Gènes.
Ce poste, devenu très-épineux eii
1790, eût exigé une tête moins
jeune et moins ardente. Son rap-
pel fut la suite de ses démêlés a-
-vec le gouvernement de Genève.
Sa conduite , louée par les uns et
blâmée par les autres, trouva un
approbateur dans M. de Semon-
ville, qui venait d'être nommé mi-
nistre plénipotentiaire à Gènes, et
à la sollicitation duquel M. de La-
flotte fut nommé chargé d'affaires à
Florence en avril 1811. Il se con-
duisit dans, ce poste avec autant de
prudence que d'habileté ; et lors
de l'insurrection de Rome, il ac-
cueillit de la manière la plus hono-
rable et la plus généreuse les ar-
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284
LAF
listes qui se refugièitmt à Floren-
ce; il «sa de son crédit et de sa
bourse pour pourvoir à leurs be-
soins et à leoTS études. C'est ici
le cas de relever les erreurs consi-
gnées dMïs la Biographie des frè-
res Micfaaud : par une confusion
de nonfis , peuMtre volontaire ,
on y attribue à M. de Laflotie^ ré- s
sident alors à Florence, les étour-
deries du major De&ottes, que M.
Latoùche-mé ville , commandant
une escadre française devant Na-
pies , avait expédié à M. Basse-
ville, et cbargé de faire reconnaître
le gouvernement français par le
pape. Les suites des imprudences
commises par le major Deflottes
ont été trop funestes pour ne pas
les restituer à leur véritable au-
teur , et pour en laisser peser le
rep)*oche sur M. de Laflotte, qui
les a réparées autant qu'il était en
lu}. (Les autres erreurs dont four-
mille le même article dans la mê-
me Biographie f trouveront leur
rectification dans la nôtre aux arti-
cles M AKÀr et Làtouche-Plévillc).
De l-etour en France, M. de Là-
flotte fut dénoncé par un des artis*
tes français réfugiés à Florence,
auquel îi avait rendu le plus de
services ; incarcéré pendant plu-
sieurs mois au Luxembourg, il en
sortit en floréal an â , et fut exilé
à Belleville. Depuis cette époque,
M. de Laflotte 8*est voué à l'étude
des lois ; il exerce en ce moment
la profession d'avocat près la cour
royale de Douai. Il est auteur
d'un Essûi historique et politique
sttr Gènes, i vol. in-8*.
LAF0LÏE( Charles- Jean ), né
à Pari^ vers 1780, était employé
à la préfecture du département de
}a Seine, partie de Tinstruction
LAF
publique, à Té^eque du procès
du général Moreau. Ce guerrier
n'avait point alors porté les armes
contre la France, et seà compa-
gnons d'ariiaes, ses amis, nombre
de Français, ne pouvaient encore
voir en lui un guerrier que les bou-
lets français devaient frappar un
jour. Le jeune Lafolie partageait
l'opinion générale, favorabJe au
vainqueur d'Hoheiilinden, et il eut
le courage de dédier à Napoléon Bo-
naparte lui-même, un écrit fait à
ce sujet, intitulé : /'0/?i«ion />a^/*-
que sur le procèà du générai Mo-
reau. Le passage suivant de cette
brochure, prouve que le plus ab-
solu des monarques n'a pas tou-
jours été sourd à la voix de l'o-
pinion publique. « Des merce-
«naires à gages, dit Tauteur^ o-
»sènt affirmer que personne ne
» doute plus de la complicité de
)>Moreau; que personne ne doute
»plus de la part qu'il a prise à la
» conspiration ; que son crime est'
» avéré ; et ces misérables libellis-
«tes, jugeant de l'âme du chef
»de l'état, par les passions hon-
Dteuses dont la leur est dévorée,
«appellent déjà la vengeance sur
»la tête de l'illustre et malheu-
» reux général. Il importe d*éclaî-
»rer le gouvernement Tous
» ceux qui ont assisté à la procé-
»dure, tous ceux qui ont lu les
«pièces du procès imprimées par
»rordre même du gouvernement,
»tous ceux qui ont lu et les dis-
» cours du général Moreau et son
«mémoire justificatif, ont une
«même opinion, et^cette opinion
«est celle de rinhocencc di l'ac-
«cusé. Le peuple, qui ne juge
«que par sentiment , mais que le
«sentiment conduit si souvent à
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LAF
»la yérité, a aussi œtte opinion.
«L'intérêt pour ce général s'est
» accru au point de ne pouyoir
» plus croître. Tous les citoyens se
Dsont étonnés d'être frappés d'un
9 sentiment qui n'était pas encore
«celui du cnef de l'état : ils se
«sont étonnés que 9 par une de
»ces inspirations familières à un
» héros, il n'eût pas pressenti!' in-
» nocence de cet îlltisti-e général ,
» lorsqu'ils en étaient tous con-
«Taincus. » On assure que la lec-
ture de cet ouvrage décida Napo-
léon ^ à user de ménagemens en<-
Tersle général Moreau. M.Lafolîe,
qui sous un autre gouvernement
eût couru le danger de perdre «a
place, obtint même, en i8o5, celle
de chef des bureaux de M. Mé-
Jean A Milan. Un peu trop de sin-
cérité dans sa correspondance po-
litique av.ec oe ministre, qui a-
vait accompagné le yice-rdi à
i'armée, le fit disgracier; cepen-
dant il ne tarda pas êtreemplo jé de
DoÙTeau comme secrétaire-géné-
ral de la préfecture du Taglia-
mento. Après avoir administré lui
seul ce départemtsnt -pendant quel-
ques mois, il fut ' nommé soa«*pré-
fet deRavennes.M.liafolieestren-
tréen Erance après la chute deNa-
poléon ■, jet il est devenu conserva-
teur des monumenfdesartsà'Paris,
.«ous la direction du ministère de
l'intérieur. On a]dé lui : deséditions
nouvelles du Janua iiniguœ latkm
reserata, Paris, i8oe, et de ki
'Grammaire HaliennedéPert'Roy^li
'Paris, i$o4; ^ traduction en ita-
lien du roman i^Eipsaketh, ou des
Emiés €n Stbérie de M~ Gottin,
Milan, 1S06; V Angleterre /ugée
fiureite-même. Milan, 1^06, in-8^
Il a encore été l'un des collabora-
LAF
a83
tears du journal Ht^taire de cet- '
te ville , qui a poiir tt^e 14 PoU*
grafo, \
LAFON ( ^CAK-«A9Tisra-fl[TA-
ciKTHB ) , connu liOtts le nom de
l'abbé Lafon, est un 'de^es per-
sonnages dont le nom s'^attache
à presque toutes le» conspirations)
formées contre les gouvei^nomens
divers qui se sont »uocédé de-
puis la révolution ynsqu'en 1814.
Né dans le département de la "Gi-
ronde, et jeune encore, en 1795,
à l'époque où s'organisait dans le
Midi l'association connue sous le
nom d*înstitut philuntropiifu& ,
dont le but était de renverser ylc
gouvernement d'alors^ et de ré-
tablir sur «es ruines l'ancienne
monarchie , Tabbé Lafon montra
un ïèle et une activité extraordi*
naires dans la mission qu'il reput,
de faire pénétrer cette institution
dans ^quelques départemens. Il se
rendit ensuite ^ur le théâtre de la
chouannerie, où il parvint à faire
embrasser cette cause à plusieurs
'habitans. Lors de l'occupation
des États de TËglise par Tarmée.
française^, il fit imprimer les pro-
testations du pape, ainsi que la
-bulle d'excommunication lancée
contre Napoléon, et fut, peuxie
temps après ^ arrêté à Bordeaux,'
de là transféré A Paris, et renfer-
mé, dans les prisons de la prélec-
ture de (police. Sa correspondant
-ce, dont J'aotorité s'était empa-
rée, renfermait despreoveS'irrécu-
«ables de ses- diverses >entrepriseÂ.
Mais il eut, à ce qu'on assure, J'a«
Presse ypeadantle premier iatmrro-
gatoire qu'iUubît, de soustraire du
dossier les deux pièces de la pro-
cédure qui déposaient le plus.for-
tement contre lui. "Sauvé par «•
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286
iAF
moyen , il fut conduit à là Force,
d'où il eut encore le bonheur de
sortir, sous prétexte d'une. mala-
die. Il fut alors transféré à la mai-
son de san^é de Saint-Aatoîne,
où se trouvaient , dans le même
temps«J\lj\l. de Polignac, de Puy-
vert et le général Malet. A cette
époque, Napoléon s'était enfoncé
ayec ses armées dans l'intérieur
de la Russie. L'élpi^nement du
ichef de l'état, et le peu de troupes
qui se trouvaient à Paris , firent
concevoir à ces détenus l'espéran-
ce de renverser, le gouvernement
impérial. Ils n'avaient pour tous
moyens d'exécuter leurs projets ,
que leur audace et le désespoir.
Après avoir /ait leur manifeste,
l'abbé Lafon et Malet sortent de
prison le 23 octobre, pendant la
nuit; ils se présentent aux caser-
nes, gagnent la. troupe par leurs
promesses, après lui avoir annon-
cé la. mort de Napoléon, courent,
délivrer .les généraux Guidai et
Lahorie , , et se partagent leurs
forces avec. lesquelles ils se portent
sur les points principaux. L'abbé
Lafon s'empare de la préfecture
de police, où il laisse le jeune
Boutreux; de là il se rend au mi-
nistère de la police , où il trouve
Lahorie installé et occupé à se
faire prendre mesure du costume
ministériel, en même temps qu'il
écrivait quelques circulaires; en-
fin il arrive à l'état-major de -la
place , où venait d'échouer le
général Malet après avoir blessé
le comte Hullin. Lafon demande
à parler au. commandant de la
place ; on lui répond que s'il e«-
ire il ne sortira pas quand il vou-
dra.Jpes paroles lui indiquent as-
sez le danger auquel il s'expose
lAF
en persistant. Il se retire; mais
il est.arrêté dans le jardin des Tui-
leries par deux soldats qui Ty ont
suivi. Conduit devant le lieute-
nant-colonel, Laborde , qui igno-
rait encore la trace de cette cons-
piration , il paie d'audace, ob-
tient sa liberté, est arrêté de nou-
veau et reparaît devant M. La-
borde, à qui il se phiint haute-
ment des mesures exercées con-
tre lui. Relâché une seconde Ibis,
il alla avertir le jeune Boutreux
de l'arrestation de Malet, et il stf
cacha quelque temps dans Paris,
où il fît courir le bruit de sa mort.
L'abbé Lafon se retira ensuite à
Louhans, où il arriva en même
temps que son signalement , et il
n'y obtint pas moins , dans l'en-
seignement public, une place ,
qu'il a su conserver jusqu'à' la
chute de l'empire. A cette époque,
il revint à Paris, et pendant les
cent jours il se rendit dans les
départemens de l'Est, où il resta
jusqu'après la bataille de Water-
loo. Il parvint alors à faire arbo-
rer le drapeau blanc dans quel-
ques communes, et fut ensuite
décoré de la croix de la légion-
d'honneur. Il a publié, en i8i4«, .
V Histoire de la Conspiri^tion de
Malet., avec des détails officiels sur
cette affaire, %
LAFON (Pierre), né en 1775,
en Périgord, fit ses études au coU
lège de Guienne à Bordeaux, où il
se distingua dans les divers exer^
cices dramatiques qui se faisaient
alors à la fin de l'année. La pas-
sion du théâtre ne tarda pas à se
développer en lui, et pour avoir
occasion de paraître comme ama-
teur sur la, scène, il composa e^
fit jouer, à 17 ans, une tragédie eo
>Digitized by VjOOQiC
tAF
5 Qôtes , la Mort d* Hercule, où
il remplit un des principaux raies
à la grande satisfaction du public
bordelais^ qui se plut à encoura-
ger dans le jeune poète, ks talens
précoces q,u'it annonçait pour Fart
théâtral. Mais ses parens le desti-
naient à la médecine. Il suivit d'a-
bord arec succès les cours de la
Faculté de Montpellier. Ses illus-
tres professeurs , les Chaptal , les
Fouquet , les Dumn^ , fondaient
déjà sur lui de justes espérances^
mais le jeune Lafon, entraîné par
un penchant irrésistible, abandon-
na bientôt cette partie pour se li- ,
vrer à l'étude du théâtre, où l'at-
tendaient les plus honorables suc-
cès. Cédant aux conseils des gens
de goût, M. Lafon Tint à Paris, et
silivit au Conservatoire les leçons
de Dugûzon.Cet habile professeur
eut bientôt reconnu et développé
les heureuses dispositions de 'son
élève; et la scène française comp-
ta un grand acteur de plus. Les
débuts de M. Lafon, en mai 1800,
ont fait époque dans l'histoire du
théâtre. Ses succès furent aussi
brillans que mérités. On le vit
reproduire avec le même talent
presque tout l'ancien répertoire
qu'on avait abandonné depuis
long-temps, et Achille, Tàncrède,
Orosman&j le Cid^ Zamore^ Ven-
dâme^ Jrsare, etc. etc., méritè-
rent au jeune tragédien les applau-
-dissemens de tous les amateurs les
plus distingué;», et les faveurs du
gouvernement. £n 1 806, M.. Lafon
débuta avec le mêrœ succès dans
la comédie. Le public ^accueillit
avec transport dana le Métromane,
te Glorieux , le Misanthrope, Dor-
mis des Femmes savmitesi V Amant
àf&urt*Up Dorsan de la Femme ja-
Uf
aS;
louse^ Amphitrion, etc.; mais des
obstacles ^nombreux arrêtèrent
bientôt ce brillant essor, et la co-
médie fut privée d'un interprète
dont Mole avait deviné le talent,
et qui peut-être eût été^son digne
successeur. Une diction- pure,
vraie , animée; une belle tenue;
des, gestes nobles et gracieux; une
sensibilité exquise, ont toujours
maintenu honorablement Mé Lafon
à côté de Talma, qui, depuis long-
temps, lui abandonnait tous les rô-
les chevaleresques. Enfin, après
a3 ans d'une carrière constam-
ment marquée par des succès de
pliis d'un genre, des malheurs do-
mestiques joints à quelques cir^
constances particulières ont dé^
terminé M. Lafon à solliciter saire-
traite; et au moment où nous ren-
dons dans cet article l'hommage
dû à ses talens et à son caractère
estimable, le théâtre français a
peut-être déjà,pe/du un de ses
plus fermes appuis, qui , long-
temps encore, aurait pu être un
des ornemens de la double scène
de Melpomène et de Thalie.
L A F O NT (CHiJLLES-PHlLIPPE)4
professeur de violon, et l'un des
plus célèbres exécutans de cette
époque, est né à Paris. Il reçût d«
son oncle Bertheaume,les premiè-
res leçons de l'art dans lequel il
s'est distingué. Après avoir eu
successivement pour maîtres de
composition, M. Navoigille l'aîné
et M.^Berton, il apprit le chant, et
fit plusieurs voyages avec.Ber-
theaume^ qui lui procurèrent l'ocr
casion de faire admirer les pre-
mîer^ essais de squ beau talent
dans les principales villes de l'Eu-
rope. De retour eu France en 1 794»
il fut, sous les auspices de M. Ga-
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as
LAF
raty présenté d^abcNrdeomme^afi'-
t€ur; mais c'est «ornne viakuii
ifu'on le vit bteolêCAfHrè», aux con-
eerts de FOpéra et de la satie
Olympique, obtenir des «ppiaur
étsMmeiM «oi verscis. ^m admirait
la facilité avec laquelle il trionir
phait des plus ^ande« dîffîci^tés;
et la renotnnoiée de cet-artiste^ qm
lamais ne laissa échapper de «on
instrument un son faux wol dou«-
teux, ne fit depuis que s'accvoitre.
f 1 ât un^ voyage >en Eussîe , et 'ré«-
»ida pkisieurs années à Péters*-
l>oiirg, eu rempereur Alexandiue
Pavait nommé^on premier viokm.
Malgré les avanta^s que M. La^-
font trouvait dans le ïïord, il «e-
Ttnt dans sa patrie, oà de nouveaux
suffrages de ses compatriotes Tat^
tendaient ."En 1^1 69 le roi le nomi-
ma. premier riolon de sa chapelle.
M** Lafont, dont le talent égale la
beauté , raccompagne souvent
dans ses concerts. ^Ils ont fait en*-
semble 9 en 16199 un noureau
Yoyage à Tetra nger, en donnant
des concerts dans les principales
villes. Partout, et notamment à
Bruxelles, ils ^ttirtirent une at-
fluenee considérable d'auditeurs.
De retour en France, M. La-
font continue èneore aujourd'hui
(iê!t5), d'attirer une foule dV
mateurs à 'Ses concerts.
LAFONT-DArUSSO^NE (l'ab-
Bé), littérateur et poète, a publié,
en 18145 VHMtoire de M^ ée
Mttintenon, fondatrice de Smnt-
CyVf et de ia c&ar de Louis XilV,
a Tol. iii-ë''. Il est aussi Fauteur
à'\meÉpitreàC^bbéSic0irdreXé^}X-
ne élégie intitulée: Merie Stuenrt,
reine tt-Etosse , prête à n^onter sur
Véchafaud, là^Mmanach poétique
des Demoiselle &fsmt, en i8i6,
lAF
attribué cette pièce m Ji» 1^ comte
de Pmisjr*-d'£^^ ceft^ mépriiie
fournit à M., i'abbé l'ooc^^» de
^re iosééor daoe Mms tes |our>
ika«ix,uii£ lettire. dans laqu^ite 11
xai^latt que n an^ |ii^)9«avant
•il aurait publié un ouvrage allégo-
rique, intitulé : MiarÀe StUfiri^ rei-
aie 4*Écm^i préi0 à minier sur
4'éckafmd; 'que cet ou^sage av^t
concouru, en 1&06, èr l'acadÀmie^
4es |eux Âo^u:!;; qu'en ^8o8,il à-
vait en l'honneur de l'acbesser à
S. A. ift. Madame, en pajs étran-
^per; qu^eufiB,il en arak fait distri-
buer i^atMÎtement en France des
4in]lie»s d'exemplaires, et qu'en
iëi49 ^ ffivaitf>ré6enté à la même
^inoesse «t au pGince^régent,^son
recueil de PcésUs fugitives^ ^m fit
le plus grand plaisir aux Anglais.
LAFONT DE CAVAIGKAC
(N.), maréchalrde-camp., ch^a-
(lier de la légioa^d'hoMieiur et de
l'ordre royal de Saint-Louis^ «et di-
recteur du parc d'artillerie delà gar-
de royale, a été nomméy^n 4:8119, à
ia diambre des députés par le
corps électoral du département de
Lot-et-fGaronne. Après sa .nomi-
nation, dans le discours de remer-,
dment qu'il adressa aux éleoteuirs,
il dit : «Qu'il voyait dans la ohar-
j> le et la dynastie des Bourbons, la
»seule ^et unique garantie du bon-
9 heur de la France. »
LAFO^TAI^E (Atovstk), l'un
•des plus féconds romanclecs de
inotre époque , .né le -6 ièvrier
1^56, ^.Brunswick, d'uoe ËHiiille
protestante de nét«giés .fcaotçnis ,
.futd'abord destiné à l'état recelé-
^iastique , bien que son père pro-
fessât l'art de la pemturer JLfit s«s
cours de théologie à l'unlvieirsité
de Hekiistadt;t iB^^ 0^ ^^ isealaat
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\
LAF
tAt*
•289
aMCMiie dUposilîon à entrer dans
les ordres^ il préféra occuper , en
1786, remploi de gouverneur des
enfans du général prussien Thad-
den, dont la résidence était à Hal-
le. Se» relations avec le général
lui firent obtenir, en 1789, la pla-
ce d'aumônier d'un régiment^
qu'en cette qualité il accompagna
en Champagne en 1792. Après lé
traité conclu ù Baie , il rerint à
Tuniver^ité de Halle, dont il s'est
rarement éloigné depuis. M. Au-
guste de Lafontaine s'est alors li-
vré tout entier à son goût pour la
littérature. Parmi ses productions^
qui sont en grand nombre, on dte
ayec distinction- les suivantes :
i* BkinchB étMinna^ ou les Mœurs
hourgeoises; 2* les Systèmes de mo-
rale^; 3* le Civisme et l'Am&ur de
famiUe ; 4** Raphaël, ou la Vie
»paisible; 5** Charles et Emma , ou
les Amis d* enfance; 6' le Village
de Loheinstein y 7* la Famille de
Halden; 8" Emile dans le monde;
9** JValther, ou l* En font du champ
fie bataille; !#"* Henriette Belle-
rnan; 11" Elisée ou les Papiers de
famille; 1 2* le Baron de Flemming,
ou la Manie dejs titres; iS" Flem-
ming fils s ou la Manie des systèmes;
i4' les Tajbleaux de famille , ou
Journal de Charte» Engelmann ;
i5" le Aiinistre de campagne^ ou
les Nouveaux Tableaux de famille.
Presque tous ces ouvrages ont été
traduits en français, la plupart par
M*"* de Montolieu. Dans les deux
Tableaux de famille, on trouve
des portrajts d'une originalité pi-
quante , une philosophie aussi
douce que tolérante, une critique
rarement amère, et souvent de la
gaieté.
LAFONTAINE ( le cuEVALiEa
Aifred-DUsibéde), colonel dec.t*-
Talerie, officier de la légîon-d'hon-
neur, né le 21 février 1787, à Na-
mur , fi t au collège de cette viHe
de très-bonnes études. Admié à
l'école. Militaire de Fontainebleau,
lorsqu'il eut achevé ses classes , il
obtint, en 1806, le grade de sous*
lieutenant, et Ht, en servant al1fçl^
nativement dans l'infanterie, dans
la cavalerie et dan» l'état-major ,
les campagnes du Finisse ^ de Po-
logne, d'Espagne, de Kussie, de
Saxe et de France. Dans toutes
les occasions , il danna des preu-
ves de talent , d'intelligence et de
courage^ et conquit tous ses gra-
des sur le champ de bataille.' Il
n'était encore que so^us-Ueutenant
des grenadiers du 75"* régimenl
d'infanterie , quand , à la bataille
d'Eylau, il se fit remarquer par
son sang- froid et son courage ,
sous les ordres du général de di-
vision Legrand, qui depuis ne ces-
sa de lui donner des preuve^ d'at-
tachement et d'estime. Son éclar
tante bravoure fixa l'attention du
général Sébastian!, qui lui con-
fia la mission, non moins honorar
ble que dangereuse, d'enlever aux
Espagnols des }>atteries formida-
bles; il s'en acquitta avec succès^
Présenté à l'empereur Napoléon
par le général Sébastiani, lorsque
ce princç fit sa revtie près de Mas
drid en 1809, M^ de Lafontaine en
reçut des éloges avec le litre de car
pitaine. Choisi peu de temps après^
avec un petit nombre de braves,
par le maréchal Lefèvre, il frau-,
chit sous la mitraille espagnole
une rivière grossie par les pluies ,
et força à la retraite le corps enne-
mi placé sur l'autre rive. Blessa
d'un coup de feu eu ralliant ses
»9
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29t> ^ LAF
grenadiers à la bataille ât Talarey-
ra, il fut mentionné dans le bulle-
tin comme l'un des intrépides
guerriers qui kyaient le mieux
ni,érité de la patrie. Nommé comr
mandant de Taracona^ il chassa
/ les ennemis qui avaient déjà pé-
nétré dans cette piace^ et leur tua
an grand nombre d'hommes et ^t
cbeyaux, au moyen d'une embus-
cade qu^il leur tendit. Il fut ensui-
te chargé de la défense du fort de
Coca, dans la Vieille-Cas tille, où
par de fréquentes sorties, tou-
jours couronnées du succès ^ il
triompha, par son audace, d'un
ennemi bien supérieur en nom^
bre. Atcc une poignée de greoa*
diers , il défendit te passage de
FEresma contre un corps espa-
gnol, composé de 5oo chevaux et
de 5oo hommes d'infanterie, qu'il
tailla en pièces. Vers le même
temps, le capitaine Lafontaine , à
la tête de ^o grenadiers, tomba
sur un détachement de t^oo bom-
mes, qui venait de s'emparer d'un
convoi destiné au fort de Coca.
li reprît le cohvoi , et délivra 3o
prisonniers qu'emmenaient les £s-
pagnpl^.Un courrier français, dont
on avait attaqué l'escorte, était
sur le point de tomber entre les
mains de l'ennemi ; il vole à son
secours: tout-à-coup le feu cesse. NL.
Lafontaine prolroqué à un combat
particulier par te commandant es-
pagnol, accepte le défi. Les deux
guerriers s'avancent à cheval au
milieu de l'enceinte que formaient
leurs soldats, et là, par des coups
redoublés , portés et parés avec
autant d'adresse que de courage,
ils retracent l'image de ces temps
antiques où l'oiv voyait des chefs
iaîre «uspendre un comba^ géoé-
LAF
rai pour combattre seuls et corps
à corps. Cependant TEspagnoi^
atteint de plusieurs coups de sa-
bre , allait succomber , lorsque
quatre de ses officiers volèrent à
son secours en chargeant déloya-
lement le vainqueur. Cette atta-
que imprévue ne déconcerta point
le capitaine Lafontaine , qui, sans
perdre son sang- froide sut parer
tous les coups qu'on lui portait,
et mit hors de combat deux des
assaillans. Il obtint bientôt après
le grade de lieutenantHsolonel , et
passa en AUenaagne, où il fit en^
core des prodiges de valeur. Pa-
raissant inopinément et seul de-
vant 5oo Prussiens placés au dè^
tour d'un bois, il les somma avec
une telle assurance de mettre ba»
les armes, que ceux-ci, déconcer-
tés, et croyant qu'un corps nom-
breux allait les envelopper, obéi-
rent à cette audacieuse somma-
tion. Il montra toujours une con-
naissance parfaite de la tactique
militaire, et le célèbre général
Drouot, maître ei^ ce genre, lui
doana les plus grands éloges dan»
un rapport qu'il fît à- l'empereur,
qui lui accorda le titre de co-
lonel et la décoration d'officier
de la légion-Kl'honneup. £n iSia,:
le général Grouchy, le consi-
dérant comme un des meilleurs
officiers de Tariuée, voulut l'a-^
voir pour son premier aide-de-
cauip. C'est en celte qualité que
le colonel Lafontaine raccompa-
gna pendant la malheureuse cam-
pagne de Waterloo. Après les évé-
nemens de 1814, le colonel Lafon-
taine rentra dans son ancienne pa-
trie. Le roi des Pays-Eas, qui con-
naissait tout son mérite , le nom-
ma^ en 1818^ comnundant géné-
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LAF
rail des forces militaires de la' colo-
nie de Batavia.
LA FORCE (le Drc Louis-Jo-
seph-Nompar i>E Gavmont de), pÂir
de Frarîce, maréchal-de-camp,
officier de la légion-d'honneurf et
grand d'Espagne de première
classe. 11 descend, du côté pater-
nel, des maréchaux de Laibrce, et
est, dir côté de sa mèrejarrière-pe-
tit-fiis du maréchal de Tounrille.
Né le 22 avril 1 768, il n'avait que
la ans lorsqu'il entra au service.
Il était, à l'époque de la révolu-
tion, major en second des carabi-
niers; mais il prit bientôt le par-
ti de quitter sa patrie, et devint,
pendant l'émigration , • aide-de-
camp dé Monsieur (aujourd'hui
Louis XVIII). Il reçut de l'em-
pereur d'Autriche une décoration
militaire pour prix de sa con-
duite à l'afialre de Mons. Cet-
te croix était accompagnée d'une
kttre très-flattedse. En 1809', le
dtjc de Laforce rentra en France
et prit du service sous l'empereur
Napoléon. Il se trouva à toutes
les grandes batailles données de-
puis cette époque, jusqu'en i8i4«
Il reçut à celle de la Moskowa
plu:4ieurs blessures, et fut nommé
sur le champ de bataille même,
ofiicier de la légion>d'honneur.
Le duc de Laforce était membre
du eprps - législatif au mois de
marj» 18149 et signa l'un des pre-
miers la déchéance de l'empereur.
Le roi ayant institué la chambre
des pairs, Ten nommd membre.
Chargé de faire, devant cette cham*'
bre, le rapport sur l'affaire du gé-
néral Excelmans, il proposa Tor-
dre du jour. Lorsque la famille
TOjale eut quitté les Tuileries le
20 mars 181 5, le duc de Laforce se
LAF 291
rènditàNîmes, auprèsdeM.lednc
d'Angoulême, qui le chmgea de
plusieurs missions'dîfïiciles , et le
nomma commissaire du foi , pour y
les départemens de Lot-et-Garon-
ne, de Tarn-et-Garonne , et dk
Lot. Il courut à Cahors les pliis
grands dangers. Le drapeau trico-
lore flottait sur les tours de cette
ville, lorqu'il se présenta à la pré*-
fecture avec la cocarde blanche
au chapeau. A l'instant i} se vit
entouré d'une foule immense qui
faisait entendre des menaces vio-
lentes, et ce ne fut paé sans peiné
que la troupe parvint à le con-
duire aux casernes, d'où il fut à-
mené à Paris sous escorte. Le se-
cond retour du roi le rendit ù la
liberté. .
LAEOREST XANTouïE-RsHé-
ClUIlLES-MATaiJRIII, COMTE DE, PAIR
DE FftÀNèE), commandant de la
légion-d'honneur, est hé le 8 août
1^56, à Haire, dans la ci -devant
province d'Artois, d'une ancienne
famille. Son père , capitaine au
régiment de la Reine et chevalier
de Saint -Louis, le destinait à
l'état militaire. Il lui fit obtenir,
irèè-jeune encore, une sous-lieu-
tenance dans le régiment de'Hai-
naut; mais le penchant du jeune
Laforest l'entraînait vers une autre
carrière : son goût pour la diplo-
matie lui fit solliciter, comme une
faveur, la permission d'accompa-
gner, en qualité de secrétaire de{
légation, le chevalier de La Luzer-
ne, nommé ambassadeur aux £-
tats-Unis. Il obtint cette mission,
et fut, peu de temps après, nom-
mé d'abord vice-consul à Savan-
iiah , ensuite à Philadelphie, et en
dernier lieu à New -York, l^^e
marquis de Muustier ayant, en
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aga
LAF
1 78S9 remplacé le chefalier de Là
Luzerne dans les fonctions de mi-
nistre du roi près du gouverne-
lûeat des États-Unis, le consulat-
général de France l*ut alors remis
à M. de Laforest en remplacement
de M. Barbc-Marboîs. Les orages
de la révolution l'ayant déterminé
à renoncer à ses fonctions , il se liai
éloigné de la France, et n'y rentra,
en 1795, que pour vivre dans la
retraite et loin des affaires. Cepen-
dant après la révolution du 18
brumaire an 8, il fut placé par
le gouvernement consulaire à la
tête de Tadministralion des postes.
Il en remplit les fonctions jusqu'au
mois dV)Ctobre 1860, qu'il fut
chargé d'aller remplir celles de
premier secrétaire de légation, au
congrès de Luné ville. Lorsque la
paix fut signée, M. de Laforest
fut envoyé immédiatement, en
qualité de ministre plénipotentiai-
re, à Munich. Cette mission ne
fut pas \af seule qu'il eut alors à
renàplir; à Munich, il reçut l'ordre
de se rendre ù Ratisbonne, pour
y déployer près de la diète germa-
nique le caractère de ministre mé-
diateur, dont le baron de Biihle,
ministre de Russie, se trouvait
également revêtu. Là fut ré-
glée définitivement la répartition
des indemnités accordées aux
princes dépossédés par la ces-
sion faite à la France , de la rive
gauche du Rin. Cette négociation
terminée, M. de Laforest alla à
Berlin, où, jusqu'en i8o6, épo-
que de la rupture entre la France
et la Prusse , il remplit les fonc-
tions de ministre plénipotentiaire.
A son retour, il fut nommé con-
çeiller-d'ét^t; il avait reçu, en 180"^',
le titre de commandant de la lé*
LAF
gion-d'honneur. Après la paix df
Tilsitt, il fut désigné pour l'ambas-
sade de Berlin; mais celte destina-
tion fut presque aussitôt changée
par un ordre qu'il reçut de se ren^
di^ en Espagne, où. il fut recon-
nu comme ambassadeur en 1868.
Il occupa ce poste cinq ans; mais
la multiplicité aes travaux et le
changement de climat ayam sen-
siblement altéré sa santé, il obtint
l'autorisation de rentrer en Fran-
ce, où il vivait depuis quelque
temps à sa campagne, près de
Blois, quand les revers éprouvés
par l'armée française déterminè-
rent l'empereur Napoléon à enta-
mer une négociation avec le prîn^
ce des Asturies (Ferdinand VII).
Ce fbt encore à M. de Laforest
que cette mission fut confiée; mais
comme elle était secrète, on l'avait
chargé de la remplir sous le nom
de Dubosque, Ce fût en effet sous
ce nom qu'il se présenta au princQ
le 17 novembre 18 1 5, .et lui e:^>osa
les conditions auxquelles il pour
vait espérer de retourner en Es-
pagnei II paraît qu'elles ne furent
pas toutes accueillies, et que le
négociateur se relâcha sur quel-
ques-unes..Enfin il signa, le i5 dé>
çembre, avec le duc de San-Car-
los, le traité qui rétablissait la
paix entre les deux puissances.
Ferdinand , remonté sur le trône
d'Espagne, témoigna dans une
lettre ù Napoléon sa satisfaction
de la conduite de M. de Laforest,
et des égards qu'il avait eus pour
sa personne. Après le rétablisse-
ment des Bourbons, en 18149 1<^
roi confia, par intérim, le porte-
feuille des aifaires étrangères ù M.
de Laforest, et lui rendit peu après
le titre de conseiller-d'etat. Il fut
"^Digitized by VjQOQIC
LAF
lîécoré dû grand-cordon de laJé-
gion-d'honneur dans le mois d'aéût
suivant. Pendant les cent jours, il,
fut rayé de la liste des conseillers-
d'état^cé qui n'empêcha pas le corps
électoral du département de Loir-
et-Cher de le nommer à la cham-
bre des représentans. A la fin de
juin, il fut l'un des commissaires
désignés par le gouvernement
provisoire pour se rendre au camp
des alliés, afin de leur faire con-
naître les dernières résolutions de
la chambre. On sait que la rapidi-
té avec laquelle se succédaient les
événemens rendit cette démarche
sans résultat. Le comte de Lafo-
rest, rentré après le second retour
' du roi dans ses fonctions de con-
seiller-d'état, a présidé, en août
1 8 1 5 , le collège d'arrondissement
de Vendôme. Marié à la fille aînée
du comte de Moustier, il passe à
la campagne une grande partie de
Tannée, et s'y occupe avec succès
de tout ce qui a rapport à l'agri-
culture. M. le comte de Laforest
a été créé pair de France par l'or-
donnance royale dû 2 mars 1^19.
f Dans la session de iSsS, il a été
nommé membre delà commission
chargée de présenter un projet
d'adresse en réponse nu discours
du trône : on sait que l'adresse
présentée par cette commission a
été adoptée par la chambre, et
qu'elle a repoussé divers amende-
mens qui avaient pour objet de ne
pas faire la guerre au gouverne-
ment constitutionnel d'Espagne.
LAFORGUE (L. ) , exerçant à
Paris la profession de dentiste,
s'est fait connaître par la publica-
tion de plusieurs ouvrages inté-
ressans. On a de lui : 1 " Effets des
nerfs et du fluide des nerfs ^ 1788,
LAF 293
in-8* ;'2'* Dissertation sur fart dé
conserver les dents, 1788-1790,
in-8"; 5° Étrennes aux amateurs
de la propreté et de la conservation
des dents, 1793, ia-i8j 4* ^'^-
sept articles relatifs aux maladies
de dents, 1 799, in-8<^ ; 5* Théorie
et pratique de fart du dentiste,
1802-1806-1810, 2 vol. in-8% or-
nés de 16 planches ; 6"* rfé la S^-
méiologie IfUccale, 1810, in-8*; 7*
le Triomphe de la première denti'
tion, i8i5, in-24. Si Temploi des
moyens indiqués dans cesjouvra-
ges produisait toujours l'effet pro-
mis, l'auteur aurait sans doute le
droit d'être considéré comme un
des plus grands bienfaiteurs de
l'humanité souffrante.
LAFORTELLE (N.), auteur
dramatique, a fait représenter, sur
les théâtres du Vaudeville et des
Variétés , un grand nombre de
pièces, parmi lesquelles on cite : '
i"* Tout pour renseigne^ ou la Ma-
nie du Jour; 2° le Mot de l'Enigme;
3'* r Ecole des Gourmands ; 4P ie
Château et la Chaumière; 5** Cas-
sandre, maladehnaginaire'jQ" Crou^
ton, ou l' Aspirant au sillon, i8i4;
7^ Poisson chez Colbert; 8* une
Fisite à Saint-Cyr ; 9» Voltaire
chez Ninon; 10" le Cordier de Sa-
marcande, 181 5. Quelques-unes
de ces pièces furent faites en socié-
té d'autres auteurs.
^ LA FOSSE (le baron Jacques-
Màthcein) , maréchal- de -camp-
d'infanterie , officier de la légion-
d'honneur, né dans le départe-
ment du Calvados, le 10 niars
i 757 , embrassa de bonne heure
la profession des armes , et servit
d'abord dans le régiment de Blai-
sois. Nommé capitaine de l'un de»
bataillons du Finistère à l'époque
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294
LA F
de la rëyolution , il ne tarda pa$
à passer, avec le même grade, au
g*"' régiment de ligne. Le âi fruc-
tidor (7 septembre 1799), il fut
nommé chef de bataillon. Par un
décret impérial du4 janTÎer 1806,
il obtînt le grade de colonel, et le
5o mai 1807, il reçut la décora-
tion d'ofiicîer de la légion-d'hon-
neur. Napoléon, en récompense
des services que le colonel Lafosse
n'avaif cessé de rendre à la patrie,
ajouta aux faveurs qu'il lui avait
dé)à accordées, le titre de baron,
un majorât, et une dotation de
6,000 francs, en Italie et en West-
phalie. Le colonel, envoyé en Es-
pagne en 1808, mérita par sa con-
duite au siège de Lérida, d'être
élevé au rang de général de bri-
gade. Il se signala également à
Tattaque de Cifuentes en décem-
bre 18 11, et fut nommé, en 18 15,
commandant du département de
Thrasimène, emploi que les événe-
mens de 1814 lui firent perdre. Il
fut, à son retour en France, envoyé
en demi- solde dans son départe-
ment; cependant, par une ordon^
n^nce du 17 janvier 181 5, le roi le
créa chevalier de Saint-Louis. Pea-
daatles («n(/oar«,Napoléon le nom-
ma au commaDdement des gardes
nationales actives dans la 16** di-
yisioQ militaire. Après le second
retour du roi, M. Ife baron Lafos-
se obtint sa pension de retraite ,
comme ay^nt plus de quarante
ans de service : retiré à Lisieux ,
sa ville natale , il y vit paisible-
ment au sein de sa famille.
LÂFOSSE (Philifpe-Etiçnne),
médecia -vétérinaire distingué, est
né À Paris en 1738. Au mérite
d'une longue et habile pratique ,
M. Lafosse joint celui d'être un bon
LAG
théoricien; ses ouvrages jiiuissent
de l'estime de ses confrères , et
sont très- utiles aux études des é-
lèves. On lui doit : i* Dissertation
sur la morve des chevaux, 1761 ,
in-ia ; 2** Guide du maréchal,
avec unTraité sur la ferrure, 1767,
io-4'*; 3* Coure d*hippiatrique, ou
jinatomie physiologique et patho-
logique du cheval , 1 769 , in-fol. ;
nouvelle édition , même format ,
*774> 4" Dictionnaire raisonné
d'hippiatrique, cavalerie , manège
et maréchalerie , 1776, a vol. in-
4% nouvelle édition^ 4 ^^^* iP'^'»
1786; 5* Observations et Décour
vertes if hippiatrique, lues dans plur
sieurs sociétés savantes j i8ni, in^
8"; 6* Manuel (fhippiatrique^ plu-
sieurs éditions; la 3"* est de 180a,
1 vol. in-ia, et la 5"*, même for-
mat, de 18 15,
LAFROGNE (N.), nommé à La
diambre des députés, parle dépar-
tement de la Aleurthe, en 1816. Pen-
dant cette session, il vota le rejet du
projet de loi sur les commissaires-
priseurs. M. Lafrogne , d'abord
ministériel, cessa de l'être lors de
la discussion sur la loi des élec-
tions, en se montrant l'un des dé^
fenseurs de la loi du 5 février. Il
mourut au mois de juin 1819. Il
exerçait A Nanci les fonctions d«
notaire royal.
LAGALLISSONNIËRE (Au-
gustin - Fiux-ËLisÀBSTtf BARanv ,
COMTE de) , ex-officier-général de
l'armée de Condé, ancien colonel
de la légion de Flandre et de»
chasseurs des Pyrénées, était, à
l'épof^ue de la réTotutîon, maré-
chal-de-camp et grand- sénéchal
d'épée héréditaire des 5 séné-
chaussées de l'Anjou et du paya
^aumurois. Parles fonctions, lor»
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LAQ
de la convocation des étau-gépé*
raux en 1 789 , il se trouyait de
droit président des trois ordres, et
fut noimné premier député de la
noblesse d*Ânjou. Il soutiijt les
prétentions de spn ordre , et sié-
gea constamment au côté droit de
rassemblée constituante. Dans des
observations qu'il fit sur les grains
et les subsistances, à la séance du
16 juin 1789, il attaqua Tadminis-
tration de M. Necker^ et au mi-
lieu des yiolens murmures de l'as-
semblée et des tribunes, il s'écria
que ce ministre serait connu un
jour; mais que quand les yeux se
dessilleraient, la monarchie serait
enveloppée d'un crêpe funèbre.
Les opinions qu'il a émises sont
nombreuses; il les a fait imprioaer
toutes : nous pous contenterons de
Wter les suivantes : i'* sur l'Eta-
blisêenient d'me miike ou gartU
kourgeolse; a* ^ur le Rapport «(«
Jtf, Mounier, concernant la cons-r
titutiçn; 5*" sur la Déi-'Uration des
droits d0 l'homme^ 4" sur la Ga^
Mie; ^° cqntre la Vente des biens
du clergé ; 6° sur la Question si
L*^werciçe du droit de la guerre et
4^ ta paix doit être délégué au roi
ou au eorps législatif ; 7° sur (es
Moyens d^ pnysr la dette publique;
^^ contre la Suppression de la n^-
bl^se ; 9* contre Is Changement
do /# coiàleur tta pavillon de Fran -
ce; 10° sur les fnconvériiens de réu^
nir la marine militaire à la marine
marchande; 1 1* sur les Assignats;
ifk"* si^r les Invalides ; )5** sur la
faculté d'accordfir des Lettres de
grâce qu'on proposait d*enl^er au
rai; i4'* le Roi est-il^ oui ou non,
justiciable d*m tribunal quelcon^
^UH? x^" sur la Liberté et la Sanc^
iipn Uh roi ; 16" sur le Sermsnt
LAC
n^
eâsigs des ecclésiastiques. Le 3i
septembre 1791 , M. de Lagallis-
soni^ière s'opposa, avec beaucoup
de véhémence, à la séparation de
l'assemblée; et ce qui semble im-
pliquer contradiction , il signa les
protestations contre les opé-
rations de cette asseipblée. Il
quitta la France en 1 792 , pour
aller se réunir à l'armée des prin-
ces, dont il commanda l'îtvant-
garde. Lorsque cette armée fut li-
cenciée, il passa, en 1795, à celle
de Condé , puis rentra en France
sous le gouvernement consulaire
en 1801. Le département de la
Sarthe l'ayant élu député au corps-
législatif en 1809, il fut porté, en
1810, sur la liste des candidats au
sénat -conservateur. Il fut aussi
noïnmé candidat à la présidence
du corps-législatif en 1811. Lors-*
que après le retour des Bourbons,
une plus grande liberté eut été ren-
due au corps-législatif, M. de La-
gallissionnière parut plusieurs fois
à la tribune, où il parla sur Tîm-
portation des grains , sur la liste
civile , sur la responsabilité des
ministres, sur l'organisation de la
garde royale, etc. Plusieurs de ses
rapports ont été imprimés par or-
dre de l'assemblée. Le a a juin
1814, le roi le nomma lieutenqqt-
général, et le a5 août de la mpme
année, commandeur de Tordre de
Saint-Louis. L'ordonnance royale
du i3 juillet 181 5 ayant dissous
le corps-législatif dont M. de La-
gallissonnière faisait partie 9 il n'a
point rempli de fonctions politi^
ques depuis.
LAGAI^DË ( Joseph-Jbin , b4-
BON ),.est particulièrement connu
comme secrétaire-général du ilr-
rectoire exécutif et dès consuls, et
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Î496 LAG
comme préfet du département de
Seine-et-Marne. Le; moindre dé-
faut de deux articles qui le con-
cernent, l'un dans une biographie
imprimée en Allemagne, en 1806,
l'autre dans la biographie de Mi-
chand, est d'être incomplets. Ils
. sont d'ailleurs inexacts, et, de
plus, faux et même calomnieux
Nous devons rétablir ici la vérité,
et le. faire avec quelques détails
dans lesquels nous ne serions peut-
être pas entrés , sans l'injustice
de ceux qui nous ont précédés dans
la carrière que nous parcourons,
M. Lagarde est né à Narbonne,
département de l'Aude, le 1 1 mai
1^55. Reçu avocat au parlement
de Flandre, en 1776, il parcou-
rut cette carrière avec beaucoup
de succès. Il exerça concurrem-
ment les fondions de substitut
du procureur du roi près la maî-
trise des eaux et forêts établie à
Lille, puis celles de l'un des con-
seillers au même siège. En 1788,
il a été pouvu d'un office de con-
seiller du roi au bailliage de Lille.
Il a été admis à l'exercice de cet
office par arrêt du parlement de
Flandre, du 22 février de Ja mê-
me année, avec exemption d'exer-
cer, ù raison de la manière distin-
guée avec laquelle il avait fait
îusqu'alor;» la profession d'avo-
cat. M. Lagarde obtint la confiance
de tous les corps auxquels il a suc-
cessivement appaitenu, et c'est là
lui que, dans diiftrentes circons-
tances , les officiers de la maîtrise,
les conseillers au bailliage et l'or-
dre des avocats à Lille, confiè-
rent la défense de leurs droits ju-
ridictionnels et de leurs intérêts.
Lors des assemblées bailliagères
pour la formation des états-géné-^
LAG
raux , il fut l'un des deux député»
de l'ordre des avocats. Lors de la
disette de 1789, le bailliage et
l'intendant , qui exerçaient con-
curremment la police dans la chû-
tellenie de Lille, parvinrent, par
leur concours , à faire cesser ce
fléau dans la province : et c'est M.
Lagarde que le bailliage avait spé-
cialement chargé de se concerter
avec l'intendant , sur les mesures
. qu<; les circonstance» exigeaient.
Il était aussi secrétaire per-
pétuel d'une académie qui exis-
tait à Lille, sous la dénomination
de collège des Philalèthes. Lors
de la première assemblée électo-
rale, en 1 789 , pour la formation
de l'administralioix, du départe-
ment, M. Lagarde fut nommé ^se-
crétaire du collège , à une majo-
rité de 1 137 sur 1 148 votans. Il fut
ensuite nommé secrétaire-géné-
ral du département. En 1791 9 le
roi et l'assemblée constituante
ayant demandé à toutes les ad-
ministrations de département , iei
compte. raisonné de la première
année de leur gestion , il fat
chargé de ce travail pour le dé-
partement du Nord. Le ministre
lui fit donner, à Ce sujet, un témoi-
gnage spécial de satisfaction. Dans
la même année, l'université de
Douai fut réorganisée, et la chai-
re de droit français fut confiée à
M. Lagarde, qui exerça ces nouvel-
les fonctions concurremment avec
celles de secrétaire-général du
département. Le 3 joillet 1792 ,
il rédigea et fit adopter par
le directoire du département, un
arrêté tendant à empêcher que
l'on envoyât à Paris des députés
armés pour la fédération qui y é-
tait illégalement convoquée. Le
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LAG
lendemain 4 du même mois, il
fit de même adopter deux adres-
ses, l'une au roi, Tautre à ras-
semblée nationale , pour deman-
der Ta punition des attentats coni-
^ mis, le 20 juin précédent, aux
Toileries , contre la personne de
Louis XVL Au mois d'dcto1>re
17(^2, radministralion du dépar-
tement ayant été entièrement re-
nouvelée , on pensa que les fonc-
tions du secrétaire avaient cessé.
On procéda à une nouvelle no-
mination, et il fut réélu A la
pluralité de ag voix sur 3o vo-
tans. IJn membre prétendit alors
que M. Lagarde ne pouvait cu-
muler les fonctions de secrétaire
du département avec celles de
' professeur en droit; M. Lagarde,
sans laisser prendre de délibéra-
tion , opta pour les fonctions de
secrétaire. En octobre i 793 , il
fut dénoncé à des représen-
tans en mission, comme auteur
de l'arrêté et des adresses ci -des-
sus mentionnés et relatifs aux é-
vénemens du ao juin ; il fut dé-
claré suspect et dangereux par son
influence sur son département;,
il fîit arrêté et envoyé dans les
prisons d'Arras. Le mois suivant,
il fut mis en liberté; mais sa place
avait été donnée dans l'intervalle,
et il reprit la profession d'avocat.
Am commencement de vendé-
miaire an 5, il fut mis en réqui-
sition, par des représentant du
peuple qui étaient à Bruxelles ,
pour qu'il vînt y organiser les bu-
reaux de la commission centrale
de la Belgique , et , après avoir
acbeve et mis en mouvement
cette organisation^ il demanda à
retourner dans ses ipyers, et fut
remplacé par un secrétaire-géné-
LAG 2^7-
ral et deux adjointis. De retour à
Douai, M. Lagarde y vivait retiré,
lorsque la constitution de l'an 3
fut promulguée. Le directoire-exé-
cutif, le lendemain de son instal-
lation,avait nommé M. Trouvé se- .
crétaire-général; mais M. Trouvé
n'entra pas en fonctions. Rewbell
proposa alors de faire un choix
parmi les secrétaires-généraux du \
département qui avaient le mieux
marqué comme travailleurs, et ■
comme ayant l'habitude et la tri-
ture des affaires administratives et
des bureaux. M. Lagarde fut indi-
que comme ayant organisé le dé-
partement du Nord , ainsi que la
commission centrale de la Belgi-
que, et comme auteur du compte
de gestion dont nous avons parlé;
et, sur ces renseigfiemens, il fut
nommé secrétaire -général, par
arrêté du 1 S brumaire an 4- L ar-
rêté lui parvint à Douai , le iB à
2 heures du matin; il partit le
jour même, et fut installé le ao. M.
Lagarde mit ses soins à se renfer-
mer sévèrement dans les fonc- ^
tions de sa place; il chercha mê-
me à en resserrer le cercl«^ et il ob-
tint d'en faire détacher l'adminis-
tration de la maison directoriale ^
et des 5oo,ooo fr. que la loi assi-
gnait annuellement à ses dépen-
ses. Cette attribution fut en con-
séquence transportée au ministè-
re de l'intérieur. Ai. Lagarde évita,
avec un soin égal, de s'immiscer
en rien dans la direction des affai-
res ; il ne forma et n'eut , en au-
cun temps , aucune liaison parti- ^
culière-avec aucun des membres
du directoire. Et c'est ainsi, qu'é-
tranger à tous les partis qui se
formaient et se renrersaient suc-
cessîvemenl autour de lui, il coii- \
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^
UG
serva sa place malgré les cotncnp^
lions aombreases qui signalèrent
l'existence du directoire, durant
laquelle 54 ministres se succédè-
rent. Le ai messidor an 7, Fri-
son, membre du ^conseil des cinq-
cents, dénonça M. Lagardepourde
prétendues dilapidations. La dé-
nonciation fut envoyée àTexamen
d*une commissio|}9 et le conseil
fit un message au directoire pour
lui en donner connaissance. Dès
le lendemain, M. Lagarde présenta
au' directoire un mémoire dans le-
quel il détruisait victorieusement
tous les chefs de la dénonciation
hasardée contre lui , «t le direct<)i-
re arrêta de transmettre lui-mê-
me ce mémoire au conseil par un
message , pour qu'il fût envoyé à
la commission, seule chose que
Al. Lagarde demandait. Il se ren-
dit ensuite au conseil des cinq*
cents pour y voir son dénonoia-
, teur lui-mênf)e, et fut fort étonné
de reconnaître , en lui « un homr^
me à qui il avait rendu des services
essentiels à Bruxelles. L'entrevue
devint alors un peu vive de la part
de M. Lagarde, qui ne fit grâce
à Frison d'a«cun des chefs de sa
dénonciation , et les lui fit passer
tous en revue pour lui en prouver
la fausseté. L'explication avait
lieu daos l'un des vestibules du
conseil, et elle était en quelque
Horte publique, parce que M. La-
garde affectait d'interpeller Fri-
son à voix haute, et qu'un grand
siombve de députés circulaient
près d'eux. Personne ne put donc
se tromper sur la nature de Tex-
plîcalîûn.> et Ton fut convaincu
que Frison avait mal-à- propos
HOciiséM. Lftgarde, dont, par sui-*
le, an 4ésini connaître les fléfen-
LAG
ses. ^Qus donnons ici ces détails
pour expliquer comment il s'est
fait, au grand étonnement de tout
le monde, que dans la séance du
ïi5, où, le message du directoire
fut présenté , une imposante ma-
jorité , composée d'hoiximes de
toufe espèce d'opinions , se pro-
nonça pour M, Lagarde.Dans cette
séance, la faible minorité qui res-
ta à Frison sentit que sa seule
ressource était d'empêcher, s'il
était possible , la lecture du mé-
moire de M , Lagarde, et e| ie s'y op-
posa avec la plus grande opiniâ^
treté. &J disses efïbrts furent vaiiis;
la lecture fut ordonnée* elle fut
faite : la justification de rincrimi''
né, conformément à son vœu, fut
envoyée à la commission; et per-
sonne, après la lecture du mé-
moire , personne , pés même t*rt-
son , ne prit la parole pour tefi^
ter de combattre ou d'atténuer
la réponse du secrétaire-rgénéral.
Pour connaître les détails de cet*
te séance , on peut recourir Au
Moniteur 9 dans sa feuille du 1*'
thei;midor an 7 , que les biog ra<-
pbes qui nom ont précédés au**
raient dû consulter, comme npus
l'avons fait, pour ne pas laisser
leurs lecteurs dans l'incertitude
sur les résultats d'ua<e dénoncia-
tion dont ils avaient cru devoir
doniier connaissance. Gettç feuilr
le contient, en entier, le mémoire
justificafif deM. i^arde, et nous
nous dispensons , par cette raisoD^t
de le reproduire ici. Néanmoios,
et pour en donner ui^e idée, noua
en extralroQssarépooseau preqiief
chef de dénonciation relatif à 900
traitement. $ Je ne me livrerai»
» disait-il, 4 aucune disoussion k
» cet égard; j'observerai seitlcmienl
Digitized by VjOOQIC ,
XAG
.«que Bdon traitement a été fixé
»par la loi in 23 frimaire an 6.
»Le directoire 9 dans Taperçu des
Indépensés pour cette année 5 a-
»vait porté mon traitement au
«même taux que celui des mîniê-
»tres. Les deux commissions,
«chargées successivement de ce
«traTail par les deux conseils,
» trouvèrent cette fixation juste, et
» la loi y fut conforme. Dès^lors ,
iinon*seulement j*ai pu toucher
»ce traitement, mal je n'ai pu me
» dispenser de le toucher, puisque
«l'article 370 de la constitution
«porte que nul citoyen ne peut
«renoncer, ni en tout ni en par-
«tie, à Tindemnité ou au traite-
«ment qui lui est attribué par la
«loi à raison de fonctions publi-
> «ques^ » M. La^arde répondait en-
suite avec la même simplicité , la
même justesse et la même clarté,
au surplus des faits articulés dans
la dénonciation , et ii finissait par
dire : «Je proteste au directoire
«que si le corps-législatif pense
« devoir rapporter les lois qui ont
»fixé les émolumens de ma place.,
«et les diminuer, mon zèle à rem-
» plir mes devoirs n'en sera nulle-
« ment altéré. » La dénonciation de
Frison demeura ainsi sans effet ,
et M. Lagarde conserva sa place
que des envienx,et probablement,
ses dénonciateurs eux - mêmes ,
convoitaient. Le iS4>rumaire an
8, M. Lagarde se rendit de bonne
heure au lieu ordinaire des séan *
ces du dii^ctoire , pour y attendre
et recevoir le décret que le con-
seil des anciens pliait rendre, et
eé décret chargeant le général Bo-
naparte <^e son exécution, M. La-
garde se rendit aux Tuileries pour
le lui porter. Le généra) mit Veae-
LAG
^99
quatur au décret. M. Lagarde en
fit de ^uite partir des expéditions
par des courriers, et en fit don-
ner en» même temps avis par le
télégraphe sur toutes les lignes
établies. Vers a heures, Gohier
et Moulins étant venus se réunir
à Sieyes et Aoger Ducos , aux
Tuileries , un second exequaiwr
fut donné surabondamment au
décret en forme ordinaire. Lé
soir. M'. Lagarde assista à/une réu-
nion qui eut lieu , aux Tuileries ,
de plusieurs membres des de«x
conseils et de Bonaparte, Sieyes et '
Roger I>ucos. Le i9,M. Lagarde se
rendit à Saint-Cloud, où il fit le
travail, en tout ce qui pouvait le
concerner, près de Bonaparte
chargé de Texécutioii du décret
du conseil des anciens, et le len-
demain ao, il reprit ses fonctions
près des consuls provisoires. A
l'institution du consulat définitif,
M. Lagarde était porté sur la liste
des membres du sénat qui allait
être installé ; le général Bonapar^
te l'engagea à ne point s'y absor-
ber, et à continuer ses fonctions
de secrétaire-général. M. Lagarde y
consentit, et occupa la place jus-
qu'au moment où , en brumaire
an 10, ses fonctions furent réu-
nies à celles du ministre secrétai-
ré-d'état; ce qui présente cette
particularité asscs remarquable,-
que, seul, il a occupé la place de
secrétaire-général du gouverne >
ment, pendant tout le temps
qu^elle a existé. Peu après réta-
blissement du consulat, un pro-
cès a été suscité à M. Lagarde, à
l'occasion d'un journal; et les
précédentes biographies , dont
nous avons déjà parlé , ont pensé
devoir faire mention de plaintes et
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3oa'
LAG
d'afïiches virulentes dirigées con-
tre ce fonctionnaire à l'occasion
de ce même procès. Nous n'exa-
minerons pas si cet objet était
de nature à devoir figurer dans
une biographie : mais enfin^ puis-
que l'on voulait en parler, la
justice ne^ permettait point que
l'on se bornât à ce qui avait été
dit et fait contre M. Lagarde; elle
voulait que l'on fît connaître les
résultats de FaiTaire, et la justice
éclatante qu'il avait obtenue.
Nous devons donc remplir encore
cette lacune, et dire que les plain-
tes de l'adversaire de M. hagarde
ont été rejetées par une ordon-
nance du juge-de-paix, en date
du g messidor an 8 ; par les con-
clusions du commissaire du gou-
vernement près le directoire de
jury, du i" fructidor suivant; par
l'ordonnance définitive du direc-
toire du jury, du même jour;
par un rapport du ministre de la
justice; enfin, par une décision du
conseil-d'état, rendue sur ce rap-
port, le 18 thermidor même an-
née, et approuvée le même jour
parle premier consul. La place de
secrétaire-général du gouverne-
ment ayant cessé d'exister, com-
me nous l'avons dit, M. Lagarde fut
immédiatement nommé préfet du
département de Seine-et-Marne,
et en prit les fonctions le 20 bru-
maire an 10. Il a reçu la déco-
ration de la légion -d'honneur, à
rinstitution de cet ordre. £n l'an
12, il a été nommé candidat au
:>éaat , par le collège électoral du
département qu'il administrait.
Le i5 août 1809, il a été nommé
baron de l'empire, et il a enfin
cessé ses fonctions de préfet > en
novembre i3io, épOque à la-
LAG
quelle il a été remplacé par M. le
comte de i^lancy. C'est à l'occa-
sion de ce remplacement que Tim-
partalité, qui est le plus rigou-
reux de nos devoirs , nous fait u^
ne loi de relever sévèrement les
biographies dont nous avons par-
lé. M. Lagarde, disent-elles^ a été
destitué pour affaire de conscrip-
tion, et elles ajoutent, immédia-
tement, qu'il s'est retiré jouis-
sant d*une fortune considérable.
D'après quoi, une troisième/ bio-
graphie , imprimée ultérieure-
ment à Bruxelles en 1819, saisis-
sant la couleur que les deux pre-
mières avaient donnée à la pré-
tendue destitution de M. Lagar-
de, et voulant la caractériser, a
été jusqu'à dire qu'il avait é-
té destitué d'une manière flétris-
sante. Il est difficile de concevoir
comment des écrivains , qui se
présentent au public comme re-
cueillant et préparant des maté-
riaux pour l'histoire ,' se sont per-
mis des imputûtionè aussi graves
et aussi notoirement calomnieu-
ses. Nous n'avons pas cru devoir
nous borner à les repousser par
la seule faveur de l'opinion publi-
que dont Ai. Lagarde n'a cessé de
jouir ; nous avons voulu vérifier
les faits arec un soin scrupuleux,
et c'est sur le vu de pièces au-
thentiques que nous les rectifions.
Le décret qui concerne la ces-
sation des fonctions de M. Lagasde
est du 7 novembre 1810, et il
porte simplement ces mots : a Le *
» sieur Lagarde, préfet du dépar-
»tement de Seine-et-Marne, est
» suspendu de ses fonctions. » On
voit donc, d'abord, que le décret
ne porie pas destitution, et qu'il
ne s'agit point d'affieure de cons-
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LAÇ
cription, ni d'aucune autre incul-
patioa quelconque. Anipliation de
ce décret a été envoyée k M. Lagar-
de, par lettre du ministre de Tinté-
rieur, du i4 du même mois, et
ceti^e lettre contient l'expression
d'un regret obligeant pour lui; a-*
près quoi la lettre confie à M. L^gar-
de lui«-même le choix de celui des
eonseill^ers de préfecture par qui
il voudrait 'faire remplir l'inté-
rim de sa place; et le ministre
l'autorise à motiver l'arrêté qu'il
devait prendre à cet égard , sur
ce que les ordres de Sa Majesté
l'appelaient hors le département.
Nous devons faire remarquer , en
outre , que le décret qui suspen-
dait M. Lagarde de ses fonctions est
resté dans le portefeuille du mi^
nistre;quele gouvernement ne
l'a fait insérer ni dans le Bulletin
des lois y ni même dans le Moni-^
teur; et que la seule chose que le
pubU<^ ait connue de cette affaire,
est le décret du 5o novembre
1810, portant que M. de Plancy
était nommé préfet du départe-
ment de Seine-et-Marne , sans
même dire, en remplacement de
qui. Nous avons enfin sous les
yeux la preuve que les regi:ets
les plus honorables pour M. La-
garde ont été hautement mani-
festés sur sa retraite, tant par
les fonctionnaires ^publics qui a-
yaîent été ses collaborateurs , que
par ses administrés. Au sur-
plus, la calomnie hasardée contre
lui, pour motiver son remplace-
ment, n'est pas seulement gros-
sière, mais elle est maladroite; car
il est notoire que la conscription
^e faisait dans son département
^vec une justice et une impartia-
lilé telles,que cette ins^titution s'y
LAG 3oi
était en quelque sorte popularisée.
Les adi;ainistrés de M. Lagarde lui
devaient d'ailleurs, sur cette ma-
tière, un travail assez important
que, dans leur intérêt, il avait fait
publier l'année précédente sous le
titre à^ Instruction spéciale sur la
.conscription, en ce qui intéres&e
les conscrits e\ leurs parens. Après
leur avoir ' fait connaître leure
droits et leurs devoirs, M. Lagarde
les y guidait dans toutes les dé-
marches que les circonstances
pouvaient exiger d'eux , et il les
prémunissait surtout avep un soin
tout particulier contre cette idée,
qu;e jamais ils pussent rien obte-
nir par des moyens de fraude où
dç corruption. M. Lagarde, à l'oc-
casion de cet ouvrage , a reçu les
lettres de satisfaction If^s plus flat-
teuses de la part du gouverne-
ment. Quant à cette fortune im-
mense dont les précédentes bio-
graphies pnt gratifié M. Lagarde ,
c'est une chimèrfs que dément sa
manière d'exister simple et mo-
deste. En octobre i8i5,ayantcon>
serve son domicile politique dans
le département du Nord, il s'était
rendu à Lille pour la session dû
collège électoral, qui fut présidée
par M. le duc de Berri. M. La-
garde eut l'honneur d'être pré-
senté à ce prince, qui lui témoigna
beaucoup de bienveillance, et qui
même, après son ^retour à P^ris,
s'occupa personnellement de lui
faire obtenir la pension (}e retrai-
te, u laquelle il avait droit, et
que le roi lui a accordée par
ordonnance du 16 mars . 1816;
cette pension est aujourd'hui la
principale des ressources de cet
homme, connu par de bons et
longs services publics, et par une
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Sol
LAG
TÎe constamment laborieuse, La
nature des fonctions auxquelles^
M. Lagarde a été successivement
appelé, ne lui laissait pas le temps
de s'ooouper d'objets qui y fus-
sent étrangers ; ses ouvrages con-
sistent principalement en mémoi-
res de jurisprudence et d*admi-
^ nistration, dont nous ne pourrions
donner la nomenclature. Nous
devons cependant en extraire, et
faire remarquer le compte de ges-
tion du département du Nord ,
ainsi que Tinstruction spéciale sur
la conscription, dont nous avons
eu occasion de parler dans cet ar-
ticle; un mémoire historique, po-
litique et commercial du port de
Dunkerque, présenté au roi, en
septembre -18 14; les articles pré-
fet, sous- préfet et maire dans le
Répertoire universel de jurispra*,
dence;enûtif et princtpalement,une
instruction aux maires du dépar-
tement de Seine-et-]yiarne,sur tou-
tes leurs fonctions, travail que M.
Lagarde entreprît dans Tintention
de régulariser et d'assurer la mar-
che des administrateurs locaux, et
de lui donner cet ensemble et cet-
te uniformité si favorables à l'ac-
tioin de l'administration supérieu-
re.' M. Lagarde laissa publier cet
ouvrage, à là fin de 1808^ d'après
l'approbation spéciale qu'y avait
donnée le miqistre de Tintériéur.
Beaucoup de préfets, lorsqu'il pa-
rut, se le procurèrent pour le dis-
tribuer à leurs maires , et il a été
réimprimé 6 fois en moins d'une
année. M. Lagarde s'occupe, en ce
moment, d'une nouvelle édition,
qu'il espère publier dans le cours
ée 1823.
LAGARDE (le comte de), litté-
rateur et poète, né en France,
LAG
quitta sa patrie quand les ora^s
politiques vinrent l'assailiîr. Il 9e
retira en Pologne, où le comte
Félix Potocki lui offrit une hospi-
talité généreuse. Sous les hospi-
ces de ce seigneur, célèbre par
l'influence que \a\ donnaient son
patriotisme , sa popularité et ^a
fortune , il se livra à l'agriculture
dont il fit son occupation favorite.
litïVomte Potocki avait réussi à
faire, des déserts les plus sauva-
ges, des campagnes délicieuses; un
vaste et magnifique jardin qu'il a-
vait créé, sous le nom de So-
phiowka son épouse, venait d'être
achevé par lut) Un poète polonais,
nommé Trambecki, ami du com-
te, entreprit, à l'âge de 70 ans, de
com]pk)ser un poëme saiSèe nouvel
Eden. Le comte de Lagarde, dans
la seule Intention d'offrir à ses
bienfaiteurs un tribut de sa recon-
naissance, entreprit de traduire 'ce
poëme en vers français. Il réussit
au-delà de ses espérances , puis-
que cet ouvrage le plaça au rang
des poètes les plus distingués.
Cette traduction si recommanda-
ble sousie rapport de l'exaotilvKie
et de la versification , est accom-
pagnée de notes savantes, conte-
nant des recherches sur l'origine
des peuples Slaves, et ornée de
gravures, exécutées par les plus
habiles artistes de Vienine. Il a pu-
blié, en outre ,une Ode sur lamort
de Koscitisko, où l'on remarque
de fort belles strophes; plusieurs
romances, dont l'une- sur la mort
de Poniatowski, musique de La-
font, a obtenu beaucoup de suc-
cès. Le comte Lagarde a profité
des événemens de 181 5 pour
rentrer en France. Il est membre
de l'académie de Naples.
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LAG
]ÎAGARD£(Pibbib), maître des
reqSièes eh service extraordinaire,
ancien directeur de la police du
g^nd-^ duché de Toscànie , était
professeur au collège Mazarin
lorsque la révolution éclata ; il en
adopta les principes avec modéra^
tion, et concourut, même au plus
fort de la terreur, à la rédaction
du |oumal diri^ par Perlet, sans
se départir de ses opinions. Lé
parti dont la révolution du o ther*
midor an s (27 fuillet 1794) ren-
versa le principid chef, étant enco-
re puissant longtemps même a-
Eres révénement, il l'attaqua avec
eaucoup de vigueur. Au 18 fruc-
tidor an 5 (4 septembre 1797)9 il
éprouva une persécution qui l'ut
heui^sement momeQtanée , et il
put bientôt prendre part à la ré-
daction du Publieiête, qui avait
succédé aux Nowûeiies politiques,
et qui se perdit dans la Gazette de
France, (M. Lagarde fut chargé
sous le gouvernement consulaire,
en 1804» de la surveillance de la
presse et des journaux. Il passa
ensuite en qualité de chef dans les
bureaux du maréchal Moncey,
commandant supérieur de la gen-
darmerie, et devint successive-
ment chef de la police k Milan , ù
Llvourne, à Venise, en Portugal,
oà il eut en outre le titre d'inten-
dant-général , et enfin en Toscane
en^ 1810, comme directeur-géné-
ral. 11 remplit ces dernières fonc-
tions jusqu'à la chuté du gouver-
nement impérial en France, en
1814. De retour à Paris, après l'é-
vacuation de l'Italie par les Fran-
çais, il occupa la place de chef du
secrétariat particulier de MM.
Beugnot e^ Dandré , pendant la
oou;*te durée de leur ministère ou
LAG
3o^
direction-générale de la polfbe.
Pendant les cent jours, en i8i5y
Napoléon nomma M. Lagardë pré^
fet du département de la Sarthe.
U fut remplacé le 8 juillet, immé^
diatement après la seconde restau-
ration. Les services de M. Lagar-
de comme fonctionnaire public,
ont été récompensés par le titre
de maître des requêtes en service
extraordinaire , en vertu de Tor-
donnance royale du 34marsi8i9.
LAGARDË (le comte AtJcrsTB -
MARIB-BALTHAZia-CHAftLfiS PcLLE-
TiCE de), est né dans le départe-
ment de Vaucluse. Il sortait à
peine de l'enfance lorsque ses pa-
rens émigrèrent en 1792, et rem-
menèrent avec eux. Dès qu'il
put porter les armes,ilprrt du ser-
vice en Russie , et ne tarda pas à
devenir aide-de^camp du marquis
d'Autîchamp, son parent. Par la
suite il devînt major-général, puis
chambellan de l'empereur Alexan-
dre. Les événemens de 1814 le
ramenèrent en France, et le roi
le nomm<a commandant militaire
à Nîmes. Dans une émeute, sus-
citée dans cette ville contre les
protestans, en 18 1 5, le comte de
Lagarde fut grièvement blessé
d'un coup de pistolet, en s'efifor-
çant de rétablir l'ordre. Obfigé
par les suites de cette blessure de
quitter le service militaire, il fut,
en 1816, nommé ministre pléni-
potentiaire de France à la cour de
Bavière. On a fait beaucoup' de
conjectures sur la cause qui avait
pu déterminer M. Lagarde à vou-
loir soustraire son assassin aux
poursuites de la justice; il a cru
sans doute que c'était un royaliste
emporté par un excès de zèle :
mais,quelie quefût l'opinion poU-
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3o4 ^ LAG
tique ''de ce scélérat, soq crîme
Èà'en était pas moins punissable.
D'ailleurs le but de la faction que
servaient cet assassin et ses compli-
ces, était le massacre des protes-
tants du Midi; et la générosité qu^
le général montraen^ers lui,'J>ou-
Tait devenir funeste à uùé foule
de citoyens. Cette opinion est
fondée sur celle que développa
avec autant de raison que d'élo-
quence, le garde-des-sceaux (M.
de Serre), dans le discours qu'il
prononça en comité secret, à la
chambre des députés , le a3 mars
1819. Il prouva jusqu'à l'éviden-
ce, que l'impunité accordée à de
pareils crimes devenait un atten-
tat envers la. société entière. Le
comte de Lagarde a été envoyé
en dernier lieu auprès du roi d'Es-
pagne, en qualité de ministre de
S. M. le roi de France. Il était à
Madrid lors des événemens du
mois de juillet i8aa. Il a quitté
Madrid par ordre du gouverne-
ment français, à la fm du mois de
janvier i823; son caractère a été
respecté dans la capitale , et pen-
danf toute la route jusqu'à Bayon-
ne, d'où il s'est rendu à Paris ; le
jroi vient de le nommer pair__de
France.
LAGARDE (le chevalier de),
oflicier de la marine royale à l'é-
poque de la révolution , quitta la
France avec les premiers émigrés,
et servit dans les huUans britan-
niques,avec le grade de capitaine.
En 1795, il se réunit aux Ven-
déens et fit partie de l^armée de
Stofllet, ce qui. le fit connaître de
l'abbé Bernier, dont il devint le
secrétaire. Ce dernier le fit, en
1795, nommer agent-général des
armées royales auprès des pui&-
LAG
sances belligérantes. Il se rendit à
Londres en cette qualité, afin de
solliciter des secours du ministère
anglais. Il n'obtint qu'après beau-
coup de démarehes une somme
de 5oo liv. sterling pour l'armée
d'Anjou. Stofllet, qui en était le»
chef, mourut pendant cette négo-
ciation, et l'argent fut remis il son
successeur. Devenu secrétaire de
l'agence royale, et chargé par
elle d'une nouvelle mission , il se
préparait à la remplir, quand il
tomba dans une patrouille de ré-
publicains ^ et courut lès plus
grands dangers. Il échappa .ce-
pendant, mais avec peine, et en fut
quitte pour la perte de sa corres-
pondance et une blessure peu dan-
gereuse à l'épaule. Au moîii de mars
1 795, il fut chargé de se rendre
«lux divers quartiers - généraux,
pour établir les communications
nécessaires entre eux. Il partit en-
suite pour Edimbourg, avec des
instructlonsdeM.de Puysaye pour
le comte d'Artois. Le chevalier La-
garde rentra en France, après la
pacification de la Vendée, sous le
gouvernement consulaire, et vé-
cut dans la retraite jusqu'en 18 14-
Il reparut alors, ainsi que l'année
suivante, dans les rangs des roya-
listes vendéens.
LAGENETIÈRE (Feançois-
Gi;iLLA.vME l'Abiourbux, cooitedr)^
major en second au 64*"* régiment
de ligne , membre de la légion-
d'honneur et chevalier de Saint-
Louis, né vers 1780. Lorsqu'on
eut appris l& débarquement de
Napoléon, le i*'mars 181 5, M. de
Lagenetière , qui était en demi-
solde à Besançon, alla trouver le
marquis de Bourmout, comman-
dant de la province, pour liy ol^
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I
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2hn
F(Zffe/3o,
J^e^ny «^/ e^ */h$i4^-
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LAG
irir sei$ ' services ; demandant à
marcher contre Napoléon, sous
les ordres du maréchal Ney. L'of-
fre fut acceptée, et le iimars,
il se rendit à Lons-le-Saunier, où
•se trouvait Té tat-major du prince
de la Moskowà. Le i4> il fut dé-
signé pour remplir les fonctions
de chef d*état-major de la i" di-
vision, aux ordres du général Le-
courbe, et pendant Tabsence du
baron de Précbamp, il eut le com-
mandement de cet état -major.
Daas rinteryalle, le maréchal a-
Tait adressé aux troupes une pro-
clamation qui fut la cause de sa
mort, et dans laquelle il déclarait
que le retour de Napoléon était le
vœu de toute l'armée française.
Comme on supposait que Napo-
léon se rendrait à Dijon , où se
trouvait déjà le général Bertrand,
son grand-maréchal , les troupes
eurent ordre de partir de Lons-le-
Saunier, le i5, afin d'arriver le iÇ
et le 17 à Dijon, pour se réunir
autour de leur ancien chei. Le
comte de Lagenetière suivit le
mouvement général et partit com-
me les autres, mais il s'arrêta à
Dôle , d'où il écrivit une lettre
au maréchal Ney, dans laquelle
il lui déclara qu'il ne se croyait
pas dégagé des promesses qu'il
avait faites au roi , lorsqu'il avait
reçu des mains de Monsieur la
décoration de l'ordre de Saint-
Louis. Ayant reçu ensiiite des or-
dres du- duc de Feltre, ministre de
la guerre de Louis XYIII , il se
rendit en Suisse, pour y remplir
les fonctions de sous-chef d'état-
iiliajar de l'armée royale de l'Est.
Cette armée . avait pour général
le 00m te Gaëtaa-de-Larochefon-
fiivk. Le comte de Lagenetière
LAG
5o5
fut ru(i des témoins qui déposé- ,
vent contre le ntmrécbal Ney.
LAGOILE-DE - LOCHEFON-
TAINE (N.), était, en 1789, cha-
noine et sénéchal dé l'église mé-
tropolitaine de Reims, et fut nom-
mé, par le bailliage d^ cette ville>
député du clergé aux' états-géné-
raux. Il a constamment voté avec
la majorité de son ordre, et signé
la protestation du 12 septembre
1791, contre les opérations de
l'assemblée nationale. M. Lagoile-
de-Lochefontaiae n'a poii^t repa-
ru depuis sur la- scène politique.
LAGO Y (LEMAaQvis bs), membre
de la chambre des députés, nommé
eu 1819, par le département des
Bouches-du-Ahône, était avant la
révolution officier au régiment
du Eoi infanterie. 11 n'a pômt quit-
té la Fraace pendant la révolu-
tion, et n'a occupé aucune place
sous les divers gouveraemens qui
se sont succédé depuis 179a, ce
qui lui a fourni l'occasion de blâ-
mer amèrement ceux qui ont cru
devoir servir leur patrie pendant
cette époque. Le marquis de La-
goy, dont le nom de famille est
Meyran, a pris place au côté droit
de la chambre, et a voté en faveur
de toutes les lois d'exception et
du nouveau système électoral.
LAGRANGE (Joseph-Louis, comi-
té), membre du sénat - conserva--
teur, grand-officier de la légion
d'honneur, grand'croix de l'ordre
^e la Réunion, l'un des plus grands
géomètres de notre époque, naquit
à Turin, le iï5 janvier 1736,' d'une
famille d'origine française. Il est
arrière-petit-lils d'un capitaine de
cavalerie, qui passa du service de
Louis XIY à cel^i de Charles £m-
manuel II, duc de Savoie, et que
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So6
kAG
ce prince fixa à sa cour« en lui fai'-
sant épouser une D**' Conti, ap<-
partenant à une illustre fiunille de
Rome. Cet officier était parent
d'une dame d'atours de la r^ine*
mère du monarque français. Le
père de Lagrange occupait la place
de trésorier de la guerre de la
Tille de Turin. Des malheurs ayant
détruit la fortune de «a famille, le
Jei^ne Lagriinge, qui faisait ses è*
tu des au collège de la yille où il
était né , sentit 9 de très-bonne
heure » la nécessité de se créer ^
par son travail , une existence in*-
dépendtmte. Il devint professeur
de mathématiques aui écoles d'ar^
ttllerie de Turin , et dès Tâge de
17 an»^ entra en correspondance
arec le célèbre Euler et plusieurs
autres savans de TËurope. Ce fuf
dans les loisirs que lui laissait sa
^place, qu'en un très-petit nombre
d'années il commença à se faire
connaître dans le monde savant
par des découvertes «d'une grande
importance, et résolut d'abord le
fameux problème des m^ximis et
minimiê des formules intégrales
indéfinies. La solution en fut pn>
«entée à Ëuler, et surprit d'admira--
tion ce grand géomètre, qui , de-
puis 10 ans, avait fait un appel aux
savans de l'Europe pour résoudre
cette grande question. C'est en lai-
sant des notes sar les ou vragesd'Ëu-
1er que Lagrange parvint ù l'égaler,
et que souvent la solution d'une
simple question lui donnait lie«
de développer toute une théorie.
Fort îeune encore, il inventa une
nouvelle branche de mathémati^
qcies, le calcul des variations,dont
sa première découverte lui avait
donné la clef. De cdncert arec le
médecin Cigna et le chevAlier^
LAG
depuift marquis de Saluées, il foa>-
da l'académie des sciences tie Tu-
rin, qui bientôt publia, sous le»
au^tces du duc de Savoie 9 des
Afémoires où se faisaient remar-
quer en première ligne ceux de
son principal fondateur. Le pre*-
mier volume parut en 1759, et le
second en 176». Parmi la multi-
tude d'objets nouveaux dont il en-
richit la science, on doit particu-
lièrement remarquer ses recher-^
ches sur la propagation du son 9
question importante qui lui donna .
lieu de perfectionner et d'agrandir
un genre de calcul inventé par
d'Alembert pour la solution des
problèmes de physique , et qui
soumet à l'analyse mathémati-
que cette branche étendue des
connaissance» humaines. La belle
dissertation qu'il donna à ce sujet»
parut dans le »*' volume des iHé-
moires de l'académie de Turin, pu-
blié en 1 759, et dont il existe une
analyse détaillée par M. de Mon*-
tucla dans le Journal Etranger de
mai i'7Go. Nous en donneront un
passage dans ce' qui est d'un inté^
rêt plus général, a M. Lagrange
» s'attache d'abord à montrer l'in-
«sudisance de la théorie de New>
» ton, et à Taide de la méthode de»
» variations, il résout la question
» par les principes directs et lumi-.
»neux de la dynamique; toutes le»
» propriétés de la trunsmi^on
>»sont renfermées dans la formule
» générale de M. Lagrange. Voici
• le» conséquences principales qu'M
»en tire : i*" que ta vitesse du son
)ne dépend aucunement de la vi*
^tesse ou 'de la force de l'ébran-
« lement imprimé à lair; a" que le
» son se propage également de tou»
» le» edifo au corp» qui le proiu»^
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»5" que la vitesse est la même
• dans toute l'éteadue de la flbre
» élastique; 4** q^i® cette vitesse ne
» dépend point de la longueur de
» cette fibre 9 c'est-à-dire, que le
»son se transmet avec la même
<» vitesse dans un air libre que dans
V celui qui est renfermé. La plu-f
•part de ces conséquences étaient,
»îl est vrai, déjà connues par l'ob-
» servation;mais nous pensons qu^l
• ii'j a aUcun physicien qui mé-
V connaisse le mérite d'avoir dé-
»duit ces faits d'une solide théo»
»rie. » M. Choron, l'un de nos
plus habiles théoriciens en musi-
que, s'exprime ainsi :' « Passaut
•ensuite à l'examen de la réflexion
»du son, ou formation des échos,
»Lagrange n'a' besoin poiu* cela
» que de développer quelques cas
»de sa formule. Elle lui montra
» que si 1a fibre aérienne et^t ter*^
«minée de l'un ou de l'autre côté
• par un obstacle quelconque, la
» vibration des particules de l'air
n doit retourner en arrière avec la
Bmême vitesse. L'oreille pourra
» donc entendre une seconde fois
B par réflexion le son qu'elle aura
» déjà entendu directement. Si la
«fibre aérienne n'est terminée que
»d'un côté , l^écho sera évidem-
»ment simple; mais si cette fibre
i^est terminée par les deux bouts,
» eile sera mfeltiple, car le son ré-
» fléchi par une des extrémités, le
« sera de nouveau par l'autre ; et
» cela aurait lieu à l'infini, si ce mou-
» veinent ne s'afi^blissaitet ne s'a-
» néantissait à la fin. Cette explica-
»tion des échos est sans doute la
«> véritable; et il ne resterait* rien
9 à désirer dans la théorie de ce
«phénomène, si l'on connais-
«sait les circonstances nécessaires
LAG
5o7
« pour procurer oetle espèce de ré-
» flexion , ou pour la rendre per-^
» ceptible. » Lagrange poursuivait
ses doctes travaux. Ëuler , direc-
teur de la classe des mathémati**
qués de l'académie de Berlin, sui*
vait, avec la plus noble et la plus^
•fl'i^tueuse sollicitude, les prbgvès
de son jeune rival. H le fit nom-
mer membre de cette académie ,
et lui en annonça la nouvelle dans
une lettre des plus flatteuses. L'a-
cadémie royale des sciences de
Paris proposa un prix sur la théo-
rie de la libration de la lune. La*-
grange remporta ce prix en 1764*
Ce géomètre, en résolvant ce pro*
blême à l'aide du principe des vt-»
tesses. virtuelles , eombÎDé avec'
celui de d'Alembert, s'ouvrit une
route entièrement nouvelle, et par
ses savantes démonstrations , a«-
grandit considérablement le do^
maîne de la mécanique. C'est dané
ce problème diflicile qu'il déter-*
mina l'inclinaison de i'équateur
lunaire sur l'écliptique ; expliqua
la raison de la coïncidence des
nœuds de I'équateur et de l'orbite
lunaire. Il dut à ces savantes re-
cherches qu'il dut la première
conception de sa célèbre Méca--
nique analytique , ouvrage dans
lequel toutes les grandes questions
sur l'équilibre des^corps et des flu^r
des, et sur leurs mou ve mens, sont
réduites à des formules savantes
qu'il ne s'agit plus que d'intégrer,
et qui prouvent, par conséquent,
que c'est de la perfection du cal'^
cul intégral que doiveot dépendra
à l'avenir toute la perfection de la
mécanique. Ce calcul, dont New
ton et Leibnitz se disputent la gloire -
de l'invention , expliqué jusqu'a-
lors par des coosidérations de It-
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5oS
LAG
limiteâ ou de quantités évanouis-
santes 9 ne se rattachait pas à l'al-
gèbre ordinaire, et présentait des
difficultés dans sa métaphysique.
Lagrange leya tous ces obstacles
dans son célèbre traité des fonc-
tions analytiques, et parvint à trou-
ver les coefficiens différentiels de
la formule de Taylor, sans em-
ployer d'autres moyens que la
théorie des suites. En 1766, il eut
la gloire de remporter le prix pro-
posé par Tacadémie des sciences
sur les mouvemens des satellites
de Jupiter. Ce problème embras-
sait dans une plus graride généra-
lité le fameux problème des trois
corps, dont la solution avait fait
tant d*honneur à Claîraut et;à d'A-
lembert, et consistait à déterminer
les mouvemens exacts d'une pla-
nète telle que Jupiter ou Saturne,
dérangée continuellement dans sa
marche par les attractions qu'exer-
cent sur elle ses satellites.'La solu-
tion de ce problème , en perfec-
tionnant les tables de Jupiter et
de Saturne, et par conséquent en
facilitant la détermination des lon-
gitudes en pleine, mer, était d'aune
utilité inappréciable pour la navi-
gation. Une question non moins
digne des efforts de ce grand géo-
mètre, est celle qui concerne la
détenniiHaion des mouvemens sé-
culaires. On entend par-là ces dé-
rangemens qu'éprouvent , à aes
époques très-éloignées, les planè-
tes dans leur CQurs, et qui ne se
manifestent à nons qu'après une
longue suite d'observations. La
solution de ce- problème condui-
sit Lagrange ùl cet important ré-
sultat : que si lè^ inclinaisons des
plans- des planète^, leurs excen-
tfîcités, leunf nœuds, leurs péri-
LAG
hélies, etc., varient avec le temps^.
il n'en est pas de même des grands
axes et des moyens mouvemens
de ces planètes, qui ne peuvent
* jamais éprouver la moindre alté-
ration; d'où il suit que notre sys-
tème planétaire est fixé dans le
ciel à des bases inébranlables.
Nous ne suivrons pas davantage
Lagrange dans cette sublime car-
rière , où embrassant de ses re-
gards Tunivers et les siècles futurs,
il pénétra des mystères qu'il n'ap-
partenait qu'à l'architecte suprê-
me de dévoiler. Nous nous borne-
rons à dire que son vaste génie
répandit la lumière sur toutes le*
parties des mathématiques, et que
l'algèbre même a changé de face
depuis que dans les élémens de
cette science on a introduit une
foule de théories dues à son in-
vention. Pendant le séjour mo-
mentané qu'il fit à Paris ^ où le
désir de voir les savans français
l'avait conduit, il fut constamment
accueilli par eux avec une sorte
d'enthousiasme. A la suite d'une
maladie assez grave qu'il fit dans
la capitale , il retourna à Turin.
Bientôt appelé à Berlin par Fré-
déric-le-Grand, à la recommanda-
tion d'Euler et de d'Alembert, La-
grange y devînt, à son arrivée, au
refus du savant français, directeur
de l'académie de celte ville. Ce
ne fut pas sans peine qu'il obtint
du roi de Sardaigné l'autorisation
de se rendre en Prusse. Le roi
même, dans une audience particu-
lière, lui avait positivement refusé
son congé; et Lagrange sortait as-
sez confus du peu de succès de sa
démarche, lorsque le prince se
rappelant qu'il venait d'être ques-
tion d'une lettre par laquelle le
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LAG
géomètre était appelé' à Berlin,
lui demanda à la Toir. Lagrange
la lui remit avec confiance, et sans
penseï^ que le monarque porterait
son attention ^ur une phrase qui
devait blesser la dignité royale.
Après avoir lu ces mots : « Il faut
«que le plus grand géomètre de
«l'Europe se trouve auprès du
«plus grand de ses rois, » il dit à
Lagrange : « Allez, monsieur, al-
«lez joindre le plus grand roi de
«rEurope;» et Lagrange obtint sur-
le-champ la permission de partir.
Pendant 20 ans qu'il fut directeur
de l'académie à la place d'Euler,
il fournit au recueil de ce corps
savant plus de 60 dissertations sur
toutes les parties des mathémati-
cpies, et ne négligea point de payer
son tribut à l'académie de Turin;
il devint, en 1772, associé étran-
ger de l'académie des sciences de
Paris. Lagrange, savant, modeste
et laborieux, homme à la fois re-
ligieux et philosophe, jouissait de
la plus haute considération dans
l'esprit de Frédéric, qui le nom-
mait le philosophe sans crier ^ et
était parvenu à vaincre les préven-
tions nationales contre les étran-
gers en possessio de places émi-
nentes. 11 se maria à Berlin avec
une dé ses parentes qu'il avai^ fait
venir de Tupn, et qu'il eut le mal-
heur de perdre quelques années
après à la suite d'une longue ma-
ladie. Profondément affligé de
cette perte , et bientôt de la mort '
de Frédéric, il résolut de venir se
fixer en France, où l'entraînait son
penchant secret. Il refusa les pi'o-
positions des ambassadeurs de
Sardaigne, de Naples et de Tos-
cane, et accepta celles de M. de
Breteuil, ministre de France. Il
LAG 5og^
éprouva pour son départ les mo-
ines refus qu'il avait déjà essuyés
à Turin ; cependant , vaincu par
des sollicitâitions puissantes , le
successeur de Frédéric consentit
à se priver d'un homme d'un m
haut mérite, mais, néanmoins, à
la condition qu'il continuerait k
enrichir de ses mémoires l'a-
cadémie de Berlin, condition qu'il
a fidèlement remplie. Ce fut Mi-
rabeau qui V le premier,, étant en
Prusse , engagea l'ambassadeur
français à écrire à M. de Vergen-
nes pour le déterminer à attirer
Lagrange à. Paris. De son côté ,
l'abbé Marie^ q|ni de l'illustre géo-
mètre , pria M. de Breteuil 9 quî
avait dans son département les
différentes académies, de disposer
le roi à agréer le projet conçu par
Mirabeau. Louis XYI exprima
tout l'intérêt qu'il portait à cette
négociation; et Lagrange, à son
arrivée en 1787, reçut une pension
de 6,000 francs , égale au traite-
ment qu'il avait à Berlin comme
directeur de facadémie ; fut logé
au Louvre; et afin qu'il pût jouir
du droit de suffrage dans les dii-
férentes délibérations de l'acadé-
mie, on lui donna lé titre de Pen-
sionnaire-vétéran, Depuis un an,
Lagrange avait terminé sa Méca-
nique analytique; et ce qui paraî-
tra aujourd'hui peu croyable, ce
fut la peine que l'abbé Marie eut
à trouver un libraire qui voulût
faire les frais de cet ouvrage, et
celui qui s'en chargea n*y con-
sentit que sur l'engagement écrit ^
de faire retirer les exemplaires
qui, à une époque déterminée,,
n'auraient point été vendus, c A
))ce premier service, dit M. De-
»lambre,daas VÈhge d« ce savant»
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3id
LAG
» Tabbé Marie en ajouta un autre au*
«quel Lagrange fut au moins aussi
«sensible. Il Jui procura un éditeur
» digne de présider à Fimpression
«d'un tel ouvrage. M. Legendre
»se dévoua tout entier à cette ré-
» vision pénible, et s'en trouvait
«payé par le sentiment de véné-
» ration dont il était pénétré pour
» l'auteur, et par les remercîmens
» qu'il en reçut dans une lettre
«que Lagrange avait remplie des
A expressions d'une haute estime.»
Enfin, en 1788, fut livré au publia
cet ouvrage qui, trop au-dessus
des connaissances de ce tempç-là,
et ne renfermant sgjcune planche
pour expliquer les constructions
géométriques, ne fut répandu que
parmi un très-petit iriombre de géo-
mètres , capables de l'entendre.
Peut-être fàul-iX attribuer à cette
cause le refroidissement que La-
grange éprouva ' alors momenta-
nément pour les paathématiques,
malgré tous les honneurs que lui
procurait cette science. Protégé
par la reine , aimé et honoré de
ses nouveaux collègues et de tous
les hommes distingués, Lagrange
était heureux ; mais il le témoi-
gnait peu. M. Delambre rappor-
te ,' dans V Eloge déjà cité , que :
« Souvent dans une réunion qui
«devait être selon son goût, au
» milieu de ces savans qu'il était
o venu chercher de si loin , parmi
«les hommes les plus distingués
» de tous les pays qui se rassem-
« blaient chaque semaine chez 111-
» lustre Lavoisier, on le voyait rê-
» veur, debout contre une fenêtre
«où rien pourtant n'attirait ses
» regards ; il y restait étranger à
«tout ce qui se disait autour de
«lui. Il avouait lui-même qu'il a-
LAG
« vàit t»ei<du le goût deé matbéma-
» tiques , et qu'il n'éprouvait plu^
» cet enthousiasme qui se raUuiiaa
«plus tard avec tant de vivacité.
rt D'Alembert avai^ déjà passé ,
» dit-on, par de pareilles alterna-
«tives : chose étrange , qu'une
«telle passion puisse s'éteindre et
«se rallumer. En serait-il de sfes
» effets comme de ceux des pas-
» sions vulgaires ; et des joulssan-
» ces intellectuelles trop vives au-
« raient-elles aussi le pouvoir d*é-
«nerver les esprits les plus vîgou-
« reux? » Mais .un génie tel que le
sien pouvait-il rester inactif ? La-
grange abandonnant les mathé-
matiques, s'occupa de l'histoire
des Religions, de la théorie de la
Musique ancienne, de la_ théorie
des Langues, et de la Médecine, Il
prit une grande part aux décou-
vertes nouvelles en chimie, àr la
réforme philosophique du langage
de cette science, et dit ce mot si
souvent répété depuis : « La chi-
0 mie est aisée maintenant; elle s'ap>
» prend comme l'algèbre. » Il con-
courut de tous ses efforts à l'adop-
tion du Système piétrique qui fut
soumis à une commission d'aca-
démiciens dont il faisait partie.
En 1791, rassemblée nationale
confirma de la manière la plu»
honorable la pensioii de 6,000
francs qui lui avait été accordée
en 1767. n fut nommé quelque
temps après membre du bureau,
chargé de proposer des récom-
penses en faveur des inventions et
des découvertes utiles, et au mois
de mars 179a, l'un des 3 admi-
nistrateurs de la monnaie. Au
mois de mai de la même année,
il épousa M"* Lemonnier, dont le
père, l'oncle et le grand- père a-
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LAG
f aÎMC œeupé ou oeeupaieat en*
cove un rang dlstin^^ panni le»
académiciens. Le décret du 16
Qdobne 1793 ordonnait à toute
personne qui n'était pas née en
France de quitter le territoire de
la . république. Gvytcht ob SIor-
vsAir (voyet ce nom) conçut le
projet de soustraire Lagrange k
e^te me9UD|, en faisant prendre
au eouiité dK salut public 9 un ar-
rêté par lequel le célèbre géomè-
tre c était mis en réquisition pour
»coBtiiuier^ calculs sur Isl ihéo-
«rie des pro|ectiles. « Xa mort fu«
neste de BaiUj Taffigea Tiv^ment,
et lorsque Lavoimer eu< éprouY^
k,inéiiie sort* il dit douloujreuse-
■wiit à M. Delambre : « Il œ leur
»a fallu qu*un moment pour faire
»-toaaber cette tête, et cent années
Afkeut-être ne Auffîront pas pour
»«« reproduiFe imesemblablel» On
oançut pendant quelque lemps des
{■quiétudes pour l.agraage,et Hé-
rault de Séchelles offrit de lui pro-
curer une mission simulée en
Pmsee; heureusement le régime
df la terreur cessa , et dès la ibr-
saation de Técole Normale | il fui:
appi^é à y remplir les fonctions
die professeur. Cette circonstance
le ramena de nouveau dans la car-
rière àeê mathématiques. Laplace
et Monge y furent ses collabora*
teurs, et il suffît de quelques mois
à ces illustres professeurs^ pour y
opérer une révolution complète
dans renseignement des mathé-
Biatiques. Une nouvelle circons-
tance donna lieu de compléter cet-
te grande réforme; ce fut la création
de récoie Polytechnique , dans
laquelle ces hommes célèbres fu-
rent également appelés à proiësser.
CfBBt là que les plus habiles nro-
fesseurs aceourureot pour enten-
dre les leçons de Lagrange. On
l'a vu, dominé par ses idées, quit-
ter subitement le tableau des dé-
monstrations f et aller se placer
parmi les auditeurs 9 i^e s aper-
cevant pas que les élèves et les
professeurs attendaient, dans un
respectueux silence, qu'il fût sorti
de ses sublimes rêveries. D'autues..
fois il s'eti^barrassait dans le calcul
le plus siir^le ^ et avec la naïveté
d'uA enfant« il cherchait la cause
de son erreur. C'est encore avec
cette même ingénuité qu'il disait
un jour : « Voyez ce diable de Mon-
9ge avec son application de l'ana-^
»lyse & la génération des surfaces:
»i[ sera immortel! il sera immor-
»tell 4 Monge, de son côté, ne lui
rendait pas moins justice. Interro-
gé un jour par un de $e& élèves
(M« Boucharlat), sur le mérite res-
pectif de deux^ de nos premiers
mathématiciens, Alonge répondit :
« Je regarde Newton comme su-
«périeur ù £uler; mais je place
» Lagrange au-dessus de Newton, ji
C'est en parlant du système du
monde du géomètre anglais^, que
Lagrange s^écriaît d'un air cha-
grin : « que Newton avait bien eu
• du bonheur d'avoir un pareil
«système à expliquer, bonheur
• qui ne se rencontrait pas tous
«les jours. » Ce système du mon-
de était l'objet constant de son
admiration. Considérant un jour
la disparité qui existe entre « les
• constantes des orbites planétai-
» res et les autres éléuiens» il sem-
sble, diâait^il, que la nature ait
•disposé ces orbites ejcprès pour
•qu'on puisse les calculer. Ainsi
• rexcentriciié des planètes est
»trèâ-pel3tey et cette des comètes
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3ia
LAG
» est énorme. Sans cette- disparité
»si favorable aux approximations,
»et si ces constantes étaient d'une
» grandeur moyenne , adieu les
Y> géomètres : on ne pourrait rien
» faire. » Il n'y a pas loin de cette
nature qui a des volontés, à celle
d'une providence qui régit le mon-
de; ou, autrement dit, d'un être su-
prême ; aussi Lagrange ne regar-
dait pas comme impossible de dé-
montrer l'existence de Dieu. Lors-
qu'il communiquait une observa-
tion à quelque savarit, il avait l'ha-
bitude de préluder ainsi :c7éj nesals
pas si Cette espèce de doute
était toujours l'annonce d'une dis-
position de son esprit à la ré-
flexion. Ces mots, je ne sais pas^
étaient encore sa réponse ordinai-
re à celui qui lui taisait une ques-
tion; noais insensiblement, tout en
paraissant éluder une réponse, une
foule d'aperçus se présentaient â
. lui, et il traitait complètement ia
question. Ondoit aussi ajouter qu'u-
ne certaine défiance de soi-même,
faisait qu'il craignait toujours de
se mettre en avant; aussi lors-
qu'il professait à l'école Polyteclv-.
nique, exigeait-il qu'une question
lui fût proposée par écrit avant d'y
répondre ? Une chose encore bien
digne de remarque, c'est que ce sa-
vant illustre qui avait approfondi
toutes les parties d'une science
aussi vaste que les mathématiques,
et qui possédait une foule d'autres
connaissances, n'était cependant
doué que d'une très-faible mé-
moire. Celle des mots surtout lui
manquait entièrement; c'est peut-
être pour cette raison que,daas ses
études, il s'attachait toujours à un
auteur favori. « Je n'étudiais ja-
»mais, disait-ii, dans le même
LAG
» temps qu'un seul ouvrage; mai»
»s'il était bon, je le lisais jusqu'à}
» la fin. Je ne me hérissais point
» d'abord contre les difficultés^-
« mais je les laissais pour y reve-
» nir ensuite âo fois s'il le fallait;
»si après tous ces efibrts je. ne
» comprenais pas bien, je cherchai»
» commentun autre géomètre avait
»traité ce point-là. Ja ne quittais
» point le livre que j5vais choisi^
'»sans le savoir; et je passais tout
» ce que je savais bien quand je le
«rencontrais de nouveau. En étu-
ndiant un auteur, disait encore
» Lagrange, j'en faisais ordinaî-
A rement le résumé; mais mon tra-.
» vail fini , jamais je ne relisais ce.
• que j'avais écrit, tf Cet homme
qui savait si bien se diriger «dai»
ses études, n'aimait pas à dirî-.
ger celles des autres; et ce qui est.
étrange, c'est que les mathéma-
tiques n'étaient point > la partie
dont il conseillait l'étude. Un jeu-
ne honame venant un jour lui
communiquer le, désir qu'il avait
de se livrer à cette science : Avez-
vous de la fortune? lui demande
le géomètre. — Non, monsieur. —
c( Tant pis , tant pis : le défaut
» de fortune, et de l'existence
«qu'elle donne dans le monde,
»est un aiguillon constant que
» l'on ne peut remplacer, et sans
«lequel on n'apporte point à des
» travaux aussi pénibles , toufe la
» suite nécessaire.» Aussi Lagrange
disait-il : « Si j'avais eu de la fortu-
»ne, je n'aurais probablement pas
tffaît mon état des mathématl-
»ques. »Cet état pourtant le con-
duisit au faite des honneurs et de
la gloire. A la création de l'insti-
tut national, il fut le .premier ins-.
criLpour faire partie de ce. corps.
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LAG
Ainsi que da bureau des longitu-
des que l'on venait de créer. Le
Piémont passa à cette époque sous
l'influence du gouYemement fran-
çais. Comme le père de Lagran-
ge existait encore , M. de Talley-
rand, ministre des relations- exté-
rieures , écrivit à M. d'Eymar,
commissaire civH du directoire-
exécutif de Fiance à Turin : «Vous
»irez chez le vénérable père de
^nihistre Lagrange, et vous, lui
«direz que dans les éyénemens
»qui viennent de se passer, les
«premiers regards du gouverne-
9 ment français se sont tournés
» vers lui , et qu'il vous a chargé
» de lui porter le témoignage du
» vif intérêt qu'il lui inspire, etc.»
M. d'Eymar, accompagné des gé-
néraux de la république et de plu-
sieurs citoyens distingués de Fran-
ce et du P4émont,se rendit, aussi-
tôt la réception de cette dépêche,
ôhez le père de Lagrange , et lui
donna connaissance de sa mission.
« Heureux père , ajouta le com-
«missaire du directoire, jouissez
xtfle la reconnaissance de tous les
» amis de la vérité; je suis dans ce
» moment leur interprète. Jouissez
«du bonheur d'avoir donné le jour
» à un homme qui honore l'espèce
» humaine par son génie, que le
» Piémont s'enorgueillit d'avoir
«vu naître, et que la France est
» glorieuse de compter parmi ses
«citoyens. » Ce bon vieillard, âgé**^
alors de 90 ans, répondit:» Ce
«jour est le plus heureux de ma
it vie , et c^st à mon fils que je le
«dois. Témoignez au gouverne-
»ment français toute ma recon-
« naissance. Et mon fils! il y a 32
«ans que je ne l'ai vu.'...! » Le
vainqueur de l'Italie, général, pre-
LAG
5i5
mier copsul ou empereur, eut
toujours pour Lagrange la plus^
profonde admiration. Lorsque par
son seul mérite il fut admis à
l'institut, c'était près çlé Lagrange
qu'il allait se placer, et sa joie la
plus vive était lorsque par quel-
ques-unes de ses questions impré-
vues, \\ parvenait à l'embarrasser
quelques instans. Interprète de la
reconnaissance nationale, il le
combla de faveurs, et le nomma
successivement membre du eénat,
grand -officier de la légion-d'hon-
neur, comte de l'empire, grand'
croix de l'ordre delà Réunion,etc.
Épuisé par ses longs travaux ,
plus encore qu'accablé par les an-
nées, Lagrange succomba à une
maladie de quelques jours, le 10
avrili8i5,dansla 76' année de son
âge. Ses restes furent solennelle-
ment portés au Panthéon, où
Mm. de Lacepède et de Laplace
prononcèrent chacun un ^discours
funèbre. Le genre de cet ouvrage,
les bornes imposées aux notices
ne nous permettent pas de don-
ner une histoire complète de la
vie d'tin aussi grand géomètre.
Elle est toute dans ses travaux;
mais on consultera avec fruit, sut*
ce sujet, l'excellent ELo^e de La-
grange, par feu Delambre, et par-
mi plusieurs productions très-dis-
tinguées, une notice dans le Jour-^
nul de l Empire, du 28 avrili8i5,
une Lettre dans le Moniteur du 26
février 1814? et V Eloge de La-
grange^ par Cossali, en italien,
Padoue, i8i3. MM. Virey et Po-
tel ont aussi donné un F'réeis his-
torique sur la vie et la mort de La-
grange ^ in-4", Paris, i8i5. La-
grange a publié M** Additions à
t algèbre d'Euler, dans l'édition
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Si4 LAG
de cet ouvrage imprloié & Lyoa
•a 1774» « ▼<>*• in -4% <5t rèlaifM'i-
mé eo 1796. Ces AdditioM occu*
pent plus de 3ao page^ du secood
Tolume. a* Mécanique analytique^
kl- 4% Parîft, 1787. Uiie a* édition
parut^ savoir: le 1*' vol. en 181 19
et le a* après la mort de Tau-
tour, en t8t5» par les «01113 de
MM. de Prooy t Garaîer et J. H'h^
nfet. 3" Théerie des fonctions ana^
fytiques, Paris, au 5 (i797),in-4*;
a* édition, i8i3, Paris^ in -4'*; 4"
Résolution'^ des éqwiiions numéri-
qwsj Pari», ia-4% aa 6 (1798),
nouvelle édition, Paris, 1808, in-
4*; 5" Leçons sur le calcul des font-
lions ^ plusieurs éditions; la plus
e»tîmjée eat de 18069 Paris, 1 voL
in-S"; 6" Leçons d^arithmétiqus
et d'algèhre données à t école Nor-
maie. Elles ont été publiées dans
différentes collections, notamiment
dans le Journal de l'école Poly-
teehniqne^ oahîecs 7 et S. 7* Essai
d'aritJimétique politéfuCf imprimé
dans la collection de M. Rœderer,
an 4 (' 796); 8* un nombre consi-
dérable deMémoires, cpie Ton porte
à plus de cent,et qui sont imprimés
dans les recueils des académies de
Turin, de Berlin et de Paris, et
dans difieren tes autres collections.
9*" Enfin différeuB manuscrits que
M. Carnot« étant ministre de Tin*
térieur en i8i5, fit acquérir par
le gouvernement. Soumis à Texa-
tnen d'une commission àe Taca-
demie des sciences , ce$ papiers
4>nt été en partie destinés à être
imprimés; les aiUres sont déposés
à la bibliothèque du même corps.
Lagrange, ainsi qu'on l'a vu pré^
cèdemment, avait un esprit fort
original. Il réglait chaque jour son
itavail pour 1^ lende«iain«£'#tfjpr^
LAG
est pareiseupç^ ^djsait-il; il faut I0
tenir en haleine pour prévenir sa
lâcheté naturelle^ et en développer
habituellement les forces pour /r«
trowDer prêtes au besoin. Son ad-
miration pour d'Aiembert, Ëuler
et Newton était sans lM)rnes. Elw^
diez Euler si vous voulez être ^éû^
métre^ disait-il à ceux, qui lui de-
mandaient des conseils, et travaU"
lez à résoudre vous-mêmes les queS'
lions qu'il se propose. U disait à
un de ses confrères de racadémie,
qui paraissait surpris qu'une opi-
nion toursÀ-tour adoptée et re jetée,
ad^iiie et modifié par les savans»
fût devenue un préjugé populai*
re; £A quod cela vous étonne? ae- ^
pendant il en arrive toujours ainsi; .
les préjugés ne sont que la défro-'
que des gens d'esprit qui habille la
coHaille. Ami des jeunes gens et
des &mmes,ilse plaisait dans^leur
société. Les femmes mêmes 1m
plus âgées lui ofEraieut quelque
chose de délicat , de touchant, de
naïf dont il était, chartué. Est-ce
que vous avez vu des femmes do
do ans? dirait-il un jour dans ui\e
société où Ton parlait des femmes
de cet âge : Pour maijs iCon ai ja-
mais rencontré, La musique Its
plongeait dans une douce rêverie*
Mais le spectacle était'ioîn de lui
causer le même plaisir. On l'a vul
quelquefois en sortir sans pouvoir
se rendre compte de la pièce qu'on
y avait représentée. Ce ^vant^
persuadé que les produits de l'es-
prit ont seuls droit au «sourenir
île la pastérité, ne voulut jamais
3e laisser peindre. Son buste a été
fait après sa mort. Il est placé
dans la salle des séances de là
chambre des pairs» Le trait que
ju>us dppnnns est d*apjnèa «ne
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Google
LAG p
nH/èdaille <le la bibliothèque du^lel.
LAGRANÇE (le COMTE Josepb),
lieutenant-général, grand-oilicier
de la légion d'bonneur« né le lo
janvier 1761, à Auch, chef-lieu du
département du Gers. Il fit lea
premières campagnes delarévo*
iution, et avait déjà, par sa bonne'^
conduite,'obtenu le grade de gé-
néral de brigade lorsqu'il accom»
pagna le général Bonaparte en É-
gypte. Au retour de cette expédi-
tion 9 on lui donna Pinspection-gé*
nérale de. la gendarmerie. Le 38
■septembre 1800, il fut promu au
grade de général de division; le
commandement de la 14** divi-
sion militaire, à Caen, lui futcoo-
fié, en 1801. Le 14 juin 1804^ il
reçut le brevet de grand-officier
de la légion -d'honneur 9 et en
1805,11 fut chargé du commande-
ment en chef de l'expédition en-
voyée pour secourir Saint-Domin-
gue qiie les Noirs tenaient assiégé.
La fljotte était commandée par l'a-
miral Missiessy, et cette expédi-
tion revînt en France après avoir
iait éprouver des pertes aux An-
glais et chargée des dépouilles de
l'ennemi. Le général Lagrange, à
^ son retour, commanda pendant
l'hiver de 1806, après le traité de
Presbourg, une division de l'ar-
mée cantonnée en Hollande. Il fit,
dans la même année, la campagne
contre les Prussiens, et lorsque
les troupes françaises eurent oc-
cupé la Hesse, il fut appelé au
commandement général de ce
pays. Lorsque Napoléon eut nom-
mé son frère, Jérôme, roi de Wert-
phalie, le général Lagrange passa
au service de ce prince, qui le fit
bientôt son ministre de la guerre
et son chef d'état-majoi*. En 18089
LAG
.3iS
il ' passa à l'armée d'Espagne^ se
distingua, le 18 novembre, ù l'at-
taque de Oascarte, et poursuivit
les ennemis jusqu'à Tarracina*
Rappelé en France, il fut, l'année
suivante, mis à la tête des troupes
alliées eu grand-duché de Bade^ -
et commanda dans la Haute-Soua*
be. Pendant la guerre de Ru«sle,
il commanda une division du 9"*
corps, sous les ordres du maréchal
duc de Bellune. Le général La-
grange se signala encore , j^ar la
plus haute valeur, pendant la cara-
pagne de. 18 149 en France» etpar-
culièrement au combat de Champ-
Aubert, où il fut blessé à la tête.
Après la première restauration,
,il se retira près de Gisors, dans
la terre de Dangut, faisant par-
tie des domaines de sa femme.
En 1817, le roi l'a nommé prési-
dent du collège éledoral du Gers.
Par l!ordonnance royale du aa
juillet 18 e 8, il fut compris, en
qualité d 'inspecteur-général de la
gendarmerie royale, dans le cadre
d'organisation de l'état-maj or-gé-
néral de l'armée. Le comte de La-
grange était l'un des amis les plus
intimes du maréchal liannes, duc
de Monlebello, tué à la bataille
d'Essling. lia épeusé, en i8oa,
M"* dé Talhouet d'une ancienne
famille de Bretagne. (
LAGRANGE (le aubqvis Fean-
ço<s - Adélaïde - BI.AISB u LiIiveb
de), lieutenant- général, né en
176Ô, embrassa fort jeune l'état
militaire. Il se prononça en 1789
pour les principes de là révolu-
tion, et fit les premières campa-
gnes contre les coalisés; mais son
avancement ne devint. rapide que
sous le gouvernement impérial »
auquel il se dévoua. Napoléon
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>i6
LA6,
le nomma lîetiteoant - général ,
grand-officier de la légion-d'hon-
neur, et lui donna, en 1812, le
Cf>ramandement d'un des quatre
régiments des gardes d'honneur.
Après le retour des Bourbons 9 en
s 1814, il obtînt du roi la place de
capitaine-lieutenant des mousque-
taires noirs, que son père avait
anciennement occupée. Au 90 mars
181 5, il fut accusé trop légère-
ment, sans doute\ d'avoir licencié
xà fiéfhuAe la maison du roi, sans
en avoirypréalàblement reçu l'or-
dre. On ajoutait que plusieurs
officiers dés dîflTérens corps qui
composaient cette maison avaient
été engagés par lui à retourner à
Paris, pour s'y réunir sous les dra-
peaux de Napoléon. Ces accusa-
tions, imprudemment répétées,
donnèrent lieu à une scène violen-
ta, dont le marquis de Lagrange
faillit devenir la victime. Il se ren-
dit ÙL Arnou ville, après le second
retour du roi, pour y reprendre
son service , lorsqu'il fut assailli
par une foule de jeunes militaires.
Il rend compte lui-même de cet
événement dans un mémoire qu'il
adressa au roi , pour lui deman-
"der justice des insultes qu'il avait
reçues.» J'étail seul, dit-il, dans
«une voiture de voyage, conduit
»par des dhevaux de poste. Mon
» habillement était le petit unifor-
)>me de lieutenant-général. J'avais
«l'épée au côté, les décorations
» du lis, de la légion -d'honneur et
»du Mérite-militdrre de Bavière;
»mon cordon-rouge m'était pas
» apparent. Au moment où je des-
wcendis de ma voiture, je deman-
))dai à des gardes-du-corps de Vo-
wtre Majesté si le ch^eau où j'ar-
» rivais était celui qu'elle habitait
lAG
' » en ce moment. On ne me répon-
Ddîl qu'en m'envirunnant et en
» m'assaillant de toutes parts. Plu-
)>sieuri^ mains se porfèrefit à la fois
»sur mon épée; on l'arracha de
»mon côté : outrage que j'étais
«hors d'état de prévenir, n'ayant
«qu'un bras (M. de Lagrange a
«perdu l'autre à l'armée). Je fus
«heurté vivement. Je ne sais pas
» bien quelles autres armes que des
«baïonnettes y furent employées;
» mais je suis certain qu'on dirigea
» des^baïonneftes, et plusieurs fois,
'?> contre ma tête et contre ma poi-
«trine. Des militaires se portèrent
» à cet excès d'égarement et de fu-
«reur contre un officier-général.
«Je ne distinguai pas l'uniforme;
» le foud cependant en était bleu ,
«et je vis des collets rouges. Je
«voulus parler et demander la
» cause de ceà violences que je ne
«pouvais comprendre; on nie cria
«que j'étais un traître, que je ser-
« vais Bonaparte, et que je venais
«de Paris. Mon habit fut mis en
«pièces; on prit sur moi, mon lis^
« mes croix, mes épaulettes, mon
« chapeau et mon épée. Je me ré-
«fugiai dans une maison où M. le
» duc de Feltre , alors ministre de
«la guerre, prit la peine de venir
» me trouver, et me fit rendre mon
«épée. Le sentiment profond des
«outrages que je venais de rece-
« voir, et surtout de leur affreuse
«injustice, ne me permit de lui
«dir^B que quelques mots pour de-
• mander justice d'un attentat sans
» exemple , assurément , dans au-
«cune des armées de l'Europe; il
» voulut bien me la promettre et
«m'envoyer deux officiers pour
«ma surêté.« Les plaintes de M.
de Lagrange furent entendues, son
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LAG
commandement des mou^quetai--
res noirs lui fut restitué , et on y
ajouta le gouvernement de la ao"*
division militaire, par ordonnance
du y septembre 181 5. Après le li-
cenciement des mousquetaires, le.
corps qu'il avait commandé, vou-
lant lui témoigner ses regrets et son
estime, l'invita à un banquet, et lui
fit hommage d'une épée. Deux frè-
res de M. de Lagrange ,. Charles
et Auguste, ont servi avec distinc-
tion dans les armées françaises ,
et fait toutes les campagnes d'Al-
lemagne et de Russie. Leur con-
duite politique et militaire a été
constamment des plus honorables.
LAGRANGE, député au conseil
des anciens, était homme de loi à
Leictoure avant la révolution. Il
fut nommé, en 1791, par le dé-
partement du Gers, député sup-
pléant à l'assemblée législative,
où il ne parut point, la suppléan-
ce n'ayant pas eu lieu. En 1797,
le déparlement de Lot-et-Garon-
ne le nomma au conseil des an-
ciens, d'où il passa en 1799 au
corps -législatif, où il siégea jus-
qu'en i8o4*
. LAGRAVE (madame de), l'une
de nos romancières les plus fécoa-
des , mais non des plus célèbres ,
et qu'à son long silence on pour-
rait supposer n'exister plus. Cette
dame n'a rien mis au jour depuis
environ 18 ans. Elle avait publié :
1* Sophie de Beauregard^ ou le'
véritable amour, 1798, 1 vol. in-
12; a" Zabethy ou la victime de
l'ambition, 1798, a vol. in- 12; 3*
Minuit, ou les Aventures de Paul
de Mirabon, 1798, 1 vol. in- 12;
4° le Château d* Alvarino, ou\les
Effets de la vengeance, 1799, 2 ^^^*
ifl-12; 5'* IH,Ménard, oui' Homme
LAG
317
comme il y en a peu, 180;», 3 vol.
in- 12; 6** la Chaumière incendiée,
1802, 2 voL in-i2;,7° Juliette
Bel four, ou les^Talens récompen-
sés, nouvelle. anglaise dédiée aux
jeunes . personnes , i8o3 , i vol.
in-ri2; 8" Hector de.Romagny, ou
l'Erreur d'urie bonne mère, .i^o'b,
2 voL in- 12; 9* Paulina, 1804, 2
voL in- 12; 10" la Méprise du co-
che , ou à quelque chose m,alheur
est bon, avoL in-12, i8o5.
LAGRENÉE (Louis Jean-Fran-
çois) , peintre d'histoir e^, membre
de la légion-d'honneur, profes-
seur-recteur de l'école des beaux-:
arts, et conservateur du Musée,
naquit à Paris le 3o décembre
1724. Il montra de très-bonne
heure un goût prononcé pour leé
beaux-arts , et fut un des élèves
les plus distingues de Carie Van-
loo, l'un des chefs de l'école fran-
çaise , à une époque , il est vraj ,
où cette école , illustrée par Le
Poussin et Lcsueur, avait beau-
coup perdu de sa célébrité. La
carriière de Lagrenée fut heureu-
se ; et sans avoir rendu à son art
des services du premier ordre, il
obtint dans sa jeunesse des encou-r
ragemens , et dans l'âge mûr de
flatteuses réconipenses. On le voit
avec intérêt, dès son début, rem-
porter le grand prix de l'académie,
par son tableau de Joseph expli-
quant les songes. Le triomphe du
jeune lauréat lui procura de plus
l'avantage d'aller puiser de nou-
velles inspirations sous le beau ciel
de l'Italie , et d'étudier les chefs^
d'œuvre de l'antiquité. Pension*
naire de l'académie à Rome , il y
améliora son colpris , et y devint^
habile dessinateur. A son retour à
Paris, en 1753^ il eut l'honneur
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r
3i»
LàG
d'être agrégé & Tacadéniie, dont
il ftt paftte comme membre titu**
laire a ans après. Aujourd'hui en-
core 9 après deux tiers de siècle,
ea^ présence des chefs-d'œuvre de
David 9 le restaurateur de Tart en
France, et le dbef vivant de notre
èeole^ devenue européenne, on
nli^uve avec plaisir, dans une
saUe du palais des beaux<*arts , le
tftbleatt de VEnièvtment de D^Jm-^
nire fuar U centaure Nessus, qui
valut à Lagrenée le titre d'acadé-
micien. Quelques autres compost-
lions, notamment deux aUégories
destinées au château de Choi&j,
et qui , après en avoir fait renie-
ment, passèrent, dans le cours de
la révolution, au musée français de
Versailles, portèrent sa réputation
jusque chez l'étranger. L'impéra-
trice Elisabeth Petrowna lui -fit
témoigner le désir de le voir à la
cour de Russie. 11 accepta les pn>>
positions avantageuses qui lui IW
rent faite», et se rendit à Saint-*
Pétersbourg , oà il devint diree-^
teur de l'académie de peinture*,
et premier peintre de l'impétatrî*
ce. Mais les honneurs étrangers ne
dédommagent pas long-^temps l'ar-
tiste français de son absence de la
patrie. 11 se bâta de terminer dif-
i'érens ouvragies qui devaient orner
les palais impériaux , et il revint
ÙL Paris , où Vièn , alors chef de
l'écok française , et son illustre
élève. David, venaient, par leurs
talens et leur exemple, de rame-»
ner les artistes ù l'étude de la na-
ture , et de ses plus heureux imi^
tateurs, les Grecs et les Romains.
Le roi nomma, en 1781, Lagrenée
•directeur de l'école française à
Rome , . où il retourna , et où. il
«composa, £Dtre autres tableaux
LAG
d'histoire, sa production oapitale,'
la Veuve du. Malabar se sacrifiant
sur le bûcher de son époux. J\ re-
çut de la munificence royale une
pension de a,4oo fr.; mais à la ré«
volution , cette pension et le fruit
de ses économies dt^àif urent pres-
que en totalité. Déjà avancé en
âge , il ne pouvait plue réparer
ces pertes par le travail. Heureu-*
sèment , la proscription de 1 795
ne l'atteignit point , et sa famille,
par ses soins et ses secours, adou-
cit les rigueurs de sa position. Na-
poléon le nomma, en juillet'i8Q49
membre de la légîon-^'honneur.
Il était professeur-recteur de Té'*
cole spéciale des-beauX'-arts, con-
servateur et administrateur hono«
raire du musée du Louvre, lors>-
qu'il mourut, à l'âge de 81 ans, le
19 juin i8o5. Lagrenée n'a point
connu le beau idéal , et son pin-
ceau manque de rigueur et de
grandiose; mais ces défauts à part,
on accorde à cet artiste un talent
réel poui^ les tableaux de cheva-
let. Il savait donner à ses ligures
de femme un air de volupté , une
expression si naïve, que Fran|tiin
le surnomma ï^jéfbane français.
Les ouvrages de Lagrenée sont
encore recherchés par les ama-
teurs , et il est peu de cabinets de
tableaux qui ne soient enrichis de
quelques-unes de ses composi-
tions, lia fait pour le roi un grand
nombre d'ouvrages que l'on re<^
trouve aux Gobelins, à Versailles
et à l'académie. Un nombre non
moins considérable de ses compo-
sitions e»ste à l'étranger et en
France. Elles, sont réparties à
SaÎRt-Pétersbourg , à Vienne , à ^
Londres et à Patis. On cite plus
paiiiculièren)ent : a** Alexmàrê
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LAG
eons^lémt la familh de Darius;
9^ ie Sacrifice de Polixène; 3* U
Ckexmtiêr danois; 4* ^^ ^^^''^ ^^
dauphin; 5" la T^s ds Pompés
présentés <l César; 6* la ehasie Su^
tanne; 7* Us Grêcss luiinant les
^iffoorf.* cette compMÎtion lurmè^
ritâ les éloges de Franklin, et ie
sornom de VJlbane frmkçais; 8*
Joseph; 9* /« Poésie ei la Philoso-
phie; lo** C^^ enseignant l'agri^^
culture; 1 1 • /a Vierge aux ange$;
la* /« i^ei» tf/0 t enfant Jésus; x^"
l'Entretus ds Saint- Louis et du
papa Innocent IV; i4'* la Déses-
poir d*jérmide; i5* Apollon et la
Sièylle; i6' Popilius; 17" les Pré-
paratifs 'du combat de Paris et de
Ménélas; tS' Marcsllus; itf Sara
et Àf(ar, femmes d* Abraham, etc*
La plapart de ses tableaux ont été
reproduits par la gravure. Lagre*
née a laissé un âls qiii cultive la
peinture av<»c succès. Il est ac-
tuellement ( i8a5 ) à Saint-Pé-
tersbourg.
LAGRË VOL ( Jbàv - Baptiste ) ^
membre de rassemblée législatif
▼e 9 et juge à Yssangeaux, dépar*
tement de la Haute- Loire, exer*
çaitdans cette ville, à l'époque de
hi révolution, la profession d'hom*
me de loi. Il fut nommé, en 1790,
juge au tribunal civil, et en sep-
tembre 1791 9 député à l'assem-
blée législative par le départe-
ment de la Haute- Loire. Il se
montra partisan des principes de
la révolution, mais sans s'écar-
ter de ceux de la modération. Il
défendit le ministre Bertrand de
Molleville, accusé par la société
des Jacobins, 11 vota pour les
lois rendues par l'assemblée con*
tre les émigrés et les prêtres ré-
firactaires; fut Dommi^^ le 6 avril
LAG
319
1 79a 9 secrétaire de l'hsiiemblée ,
et fit décréter qu'à l'avenir les ar»
chives de l'état *oivil seratoal Goa<-
fiées aux officiers rniHÛeipaux. Bn
1 795, il fut envoyé, en qualité de
commissaire du pouTotr exécistî^
dans les pays que la PraRce aivait
déjà soumis par ses armes. £n
1800, il fut de nouvea4i nommé
juge à ¥ssangeattx ; il en remplit
les fonctions pendant pliisteuis an-
nées, et n'a plus reparu depuis sur
la scène politique. *•
LAGLErr E- MO&NAY ( N. ), ,
membre de la chambre des repré^
sentans, né d'une famille ancien*
ne, à Nantua,^ département d*
TAin \ embrassa la protession des
armes à la suite d'excellentes étu*
des, terminées à l'école Poly*
technique. Après avoir perdu un
bras en combattant les ennemis
de la France, à la suite de plusieurs
campagnes dans lesquelles il s'é-
tait toujours distingué, il obtint sa
retraite. M. Laguette-Udornay vi-
vait paisiblement au sein de se»
foyers, lorsque, dans les cent jours
en i8t5, ses compatriotes le nom-^
mèrent membre de l'assemblée des
representans. Il s'y conduisit d^
manière à justifier la confiance
des citoyens qui l'avaient élu. Il
détendit constamment les princi^
pes d'une liberté fondée sur le res*
pect des lois. Ses collègues, dans
les derniers jours , le nommèrent
l'un des commissaires chargés de
se rendre près de l'armée, eampéft
sons les murs de Paris. La pré^enr
ce et les exhortations d'un brave
mutilé au service de la patrie, pro-
duisirent sur les vètérausde la gloi<-
reun enthousiasinediûicile à décri-
re. Chacun de ces vieux sroldatsV
«'écoutant que son courage , ejûit
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520
LAG
voulu recevoir l'ordre de charger
sur-le-champ renneoii. M. Laguet-?
te-Mornay , invité 9 ainsi que les
autres coofimissaires , à la réunion
qui eut lieu chez le prince d'£ck»
tnuhl (maréchal Qavoust) , au
quartier -général de la Yillette,
eut avec le baron de YitroHes une
altercation fort vive relativement
à quelques principes. 11 ne fut pas
porté cependant sur la liste de
proscription où plusieurs de ses
coUëgues furent inscrits. Aprèd
le rétablissement du gouverne-
ment royal, M. Laguette-Momaj
se retirade nouveau au sein de sa
famille.
• LAGUIRE (N.)i juge -de -paix
du canton de Manciet, et député
à l'assemblée. législative par le dé- v
parlement du Gers , fut, en sep-
tembre 1792, nommé à la conven-
tion nationale. Dans le procès du
roi, il rejeta l'appel au peuple et le
sursis, et vota la mort. M.Laguirea
depuis totalement disparu de la
scène politique.
LAGUYOMARAIS (P. J. G.
Lamotte de) , d'une ancienne mai-
son de Bretagne, naquit à Lambal- .
le. Ennemi déclaré de la révolu-
tion, il fut, en 1792, l'un des mem-
bres de cette fameuse confédéra-
tion bretonne qui alluma la guerre
civile dans l'Ouest de la France;
Ce fur dans le château de Lagu jor
marais que le chef La Rouairie
se retira dans les derniers jours
de la même année. Comme ce
dernieir avait apporté avec Jui des
papiers contenant des renseigne-
mens de la plus haute importance
sur le plan des confédérés, La-
guyomarais, qui comprit le dan-
ger qu'il y aurait A les garder, se
huta de les porter lui«même en un
LAH
lieu dit la Fosse Hinguant, où il
les enterra dans un *bocal de ver-
re. Cette action, bien que se-
crète, fut cependant connue de
l'un, des conjurés, qui la dévoila
à" Morillou, agent du conseil exé-
cutif. Celui-ci dénonça Laguyo-
marais, qui fut arrêté ainsi que
sa femme, les demoiselles Desil-
las, et plusieurs autres personnes
soupçonnées d'avoir des relations
avec lui. Tous les papiers furent
saisis, et les accusés, au nombre de
douKe , traduits au tribunal révo-
lutionnaire, qui les condamna à
mort, le 12 avril 1793.
LAHARPË (Jean-François de),
naquit à Paris, le 20 novembre
1739* de parens inconnus. On lui
-donne cependant des parens no-
bles du pays de Vaud, et son père
était, dit-on, capitaine d'artillerie
au service de France. Laharpe a-
.doptaît volontiers cette version,
et entre à ce sujet dans quelques
détails, en repoussant (Mercure
deFrance^ année 1790 j les agres-
sions peu généreuses de l'abbé
Royou. Néatlmoins il avoue^que,
orphelin avant l'âge de 9 ans, « il
»fut nourri six mois par les sœurs
»de la Charité de la paroisse Saint-
» André-des-Arts. » Étendant leur
bienfaisance au-delà de sa preoiiè*
re éducation, ces bonnes sœurs
lui acquirent des protecteurs ; et
l'abbé Asselin, proviseur du col-
lège d'Harcourt, l'ayant pris en a-
mitié , lui fît obtenir une bourse
dans cet établissement. Surpas-
sant les espérances que l'on avait
conçues de ses dispositions, La-
harpe remporta le prix d'honneur;
mais ce triomphe fut suivi bientôt
d'une humiliation cruelle. Accusé
d'avoir composé uœ satire contre
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lome jo .
Ta^e Jzo.
Qf..J^yLy,.^
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LAH
Tftbbé A&selin i son protecteur 9 il
fut noD*seuleiiient puni dans i*eu-*
ceinte de la maison 9 mais dénon-
cé aulîeutenant-généralde police,
M. de Sartine. Ce mag^istrat en-
voya l*écolier à Bicêtre» puis au
fort rÉvêque, où il resta pi usieurn
mois : procédé injuste, en ce qu'il
appliquait une peine civile à une
faute de collège, et surtout en ce
qu'il flétrissait d'une tache îneiTa-
cable un coupable qui était encore
dans un âge envers lequel la loi se
montre indulgente; elle ne dés-
honore les hommes qu'à Tâge où
elle désespère de les corriger.
Cette rigueur excessive inspira
contre Laharpe des prévention;»
assez fortes pour qu'il ait senti la
nécessité de s'en expliquer dans
l'avertissement qui suit sa tragédit;
de Ti^oléon. Il y dit : « Il est bien
9 vrai qu'à l'âge de ig ans , )e fis
» très - imprudemment quelques
» couplets contre des particuliers
«du collège d'Harcourt, et que
«quelques-uns de mes camarades
»les recueillirent, et en ajoutèrent
» d'autres; mais dans ces couplets,
» il n'est nullement question d'au^
Dcuu homme envers qui }'eusse
»le moindre devoir à remplir. »
£t il invoque à cet égard le témoin
gnage de l'abbé Asselin lui-même.
Colardcau avait, par son épître
d'Héioise à Abeilard^ mis en gran-
de réputation le geare de l'héroii-
de. Ce fut par ses épîtres de Mon^
tézume à Cortès et d'ÉlUabeth à
don Certosj que Laharpe débuta,
en 1769, dans la carrière des letr
très : c'était préluder à la tragé-^
die. Il fit précéder cet essai d'une
dissertation sur l'héroïde. Fréron
découvrit dans le jeune poète et
dans le jeune dissertateur un phi-
LAH 521
tosophe naissant : c'en fut assez
pour le traiter avec sévérité, et
pour blâmer un écoli^ci qui, d'u-
tt ne main encore soumise à la fé-
>) rule , osait peser le mérite d'un
» poète tel qu'Ovide. » Le ton dé-
nigrant de ces conseils révolta
Lahai^pe, qui, dès ce moment,
voua à î^auteur de VJnnée iiité^
raire une haine que celui-ci lui
rendit bien« et qu'il irrita encore
en donnant à son antagoniste le
nom de iféhé de la littérature, par
allusion «u fameux -nain du roi de
Pologne Stanislas. La critique in-
juste atîmule l'esprit quand elle
ne le décourage pas. Laharp«^
maltraité, n'en travailla qu'avec
plu$ d'ardeur. £n i^3, il. donna
la tragédie de Warwicky quî'^ jouée
d'abprdàlAcour et ensuite au théâ^
Ire Fr0nçai3 avecsuccès» lui méri-
ta l'honneur d'être pcésenké à
Lo^Î9 XV.. Laharpe ajouta à soa
trjf^nphe , en faisant hommage
de sa tragédie à Voltaire. A comp-
ter de ce jour, des relations jnti-
mes s'établirent entre le maître et
le disciple , relations dans lesquel-
les Voltaire se montrait tout-à-fait
bonhomme. Laharpe faisait de fré-
queqs voyages à Ferney, où il
jouait \^ conjiédie avec sa femme ,
dont Voltaire vantait le talent pour
la déclamation* Chabanon rappor*
te que Laharpe.se permettait quel-
quefois de corriger les rôles qu'il de-r
vait jouer« Ayant refait un jour
plusieurs vers de la tragédie à^A-
délaîdeDuguesclin, il dit à Voltaire:
» Papa, j'ai changé quelques vers
»qui me paraissaient faibles. » -r-*
Voltaire écoute les chaogemens
et reprend vivement : « Boni mon
«fils, cela vaut mieux ;^ changez
» toujours dç même, je ne puif;
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52:»
LAH
nqu'y gagner. » Laharpe, jeune
et entier dans ses opinions , abu-
sait un peu de la patience de Vol-
taire, qu'il contredisait purfois a-
vec opiniâtreté. L^illustre vieillard
se contentait de répondre à ceux
qui lui en témoignaient leur éton-
nement'.ttll aime ma personne et
»^raes ouvrages. » Timolton parut
une année après ïVarwick , en
1764; à Timoléon succédèrent
Pharàmond en 1765, Gustave en
1766, Menzicoffea 1776, les Bar^
mécides en 1-778, Jeanne deNaples
en 1781, les Brames t^t Philêctète
eni 1785, Coriolanen 1784, et f^ir-
^inie en 1786. Il avait composé
en 1770, mais il ne put faire jouer
qu'en i795> le drame de Mêlante^
ou la Reiiffieusfe, Cependant cette
pièce n'était pas inconnue. L'au-
teur en avait fait de nombreuses
lectures ew socrété, et elle avait été
]pepré8enté«' plusieurs fois sur le
théâtre particulier de M. d^Argen-
fal. Il répétait avec une grande
complaisance ces mots de Voltai-
re :♦ « L'Europe attend Mélanie ; »
mais, il n'ajoutait pas ceux que
Grimm avait recueillis*, et qu'il ci-
té dans sa Correspondance' (^ansier
1780). « Cela n'est pas très-bon;
«cela réussira pourtant : c'est un
«drame, et l'on aime aujourd'hui
»les drames à Paris. » /Ifélanie
réuvSsit en effet. Le fond de la piè-
ce est véritable, et Fauteur a
peint les vertus du pasteur d'après
le protecteur de sa jeunesse , le
respectable curé de Saint-André-
des-Arcs, M. Léger. Tant que La-
harpe fut philosophe, qualité qu'il
se donnait encore quand il était
devenu démagogue, il vit avec
orgueil les larmes que son drame
faisait verseraux spectateurs; mais
LAH
du moment qu'il se fut fait dévot,
il retira sa pièce du théâtre, où de
long-temps sans doute on ne la
verra reparaître. Laharpe a com-
posé deux petites pièces en un ac-
te et en vers : les Abuses rivales,
ou l'Apothéose de Voltaire^ et
Molière à la nouvelle salle , ou les
Audiences de T halte , allégories
ingénieuses en l'honneur de deux
des plus grands maîtres de l'art
dramatique. Juge sévère de lui-
même, Laharpe, bien qu'il pensaf
que. « s'il n'avait pas contribué
» aux progrès de l'art dramatique,
D il ne devait pas être accusé d'en
» avoir accéléré la décadence , j»
s'exprime ainsi sur ses tragédies
dans un extrait sur Gustave trou-
vé dans ses papiers : « Je sortis a-
nvant la fin de la pièce, trouvant
» même le public^ trop patient de
» vouloir bien m'^entendre jusqu'au
» bout, et je ne voulus jamais con-
» sentir qu'elle fût imprimée. Ti-
urnoléon et Pharàmond étaient des
» conceptions moins vicieuses ^
»mais beaucoup plus faibles. Il
» n'y avait de bon dans le premier
)»que le principal rôle, et quel-
9 ques traits de celui de la mère ,
»que je reportai depuis dans Co^
nriolan. Ce rôle de Timoléon avait
«soutenu la pièce pendant quel-
» ques représentations, et feus la
» farblesse de l'imprimer, ou plu-
» tôt je cédai au besoin de la ven-
odre; mais j'en connaissais assez
» les défauts pour ne la pas faire
«entrer dans l'édition de mes œu-
«vres (imprimées en 1778), non
«plus que Pharàmond^ que je je-
« tai au feu, et Gustave^ dont je ne
» gardai que des fragmeiis. Grâces
«À la difficulté d'introduire sur. la
«scène un premier ouvragei yen»
/
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LAH
aie loisir de travailler WarwUk
Darec soin et avec défiance; et
» ensuite j ^âces à toute la fa-
»Teur qui suit naturellement ua
•grand succès ^ je fus à portée de
» faire jouer en dix-huit mois trois
» pièces qui devraient se sentir de
• cette précipitation, qui estTabus
»de la tacilité et la suite d'une con-
«fiance téméraire. On peut voir
» aussi que mes études dramati-
»ques n'avaient pas été tout-é-*fait
«infructueuses 9 lorsque cinq ans
» après, je rentrai daps la carrière
ppar Méianie. Jeanne de N aptes,
ii Virginie, Corioian ne sont pas
vnonpius des plus mal conçus; et
• j'avoue que celui de Virginie
» surtout me paraît à peu près ir-
» réprochable, et peut-être ce que
» j'ai fait de plus fini : je ne compte
» pas Phiioçtètej qui est à Sopho-*
»cle. » Si dans la carrière drama-
tique Laharpe éprouvait de fré-
quens revers, il en trouva la com-
pensation dans les concours de l'a-
cadémie, où il a remporté, dans
l'espace de dix» années, onze pal-
mes, huit à l'académie française
et différens accessits, et trois prix
dans des académies de province.
Ses principaux discours en prose
tt ses pièces en vers sont : un
Discours sur les Grecs anciens et
modernes, un autre sur les Mai--
heurs de la guerre et les avantages
de la paix ( 1 767) , V Éloge de Char-
tes V (même année) , V Eloge de
BenrilV {\^%),y Eloge de féné-
ion (i77i)> V Eloge de Racine
Îi^ya), \ Éloge d€ La font aine
1774)9 V Éloge de Catinat ( 1Ç75),
VOde sur la navigation, les Con-
seits à un jeune poète, VÉpltre au
Tasse, le Dithyrambe aux mânes
de Voltaire^ etc. Toutes ces pièces
LAH
SaS
ne furent pas couronnées. Champ-
fort lui enleva le prix de V Éloge
de La fontaine^ et Gaillard celui de
V Éloge de Henri IV; la vanité de
Laharpe pourrait bien avoir nui à
ses succès dans ces dernières 00^
casions. Il eut l'imprudence de li-
re dans des cercles nombreux ces
deux discours; c'était, en appa-
rence au moins , vouloir imposer
l'académie. Diderot, fut encore
plus sévère pour Laharpe que les
quarante. Ce philosophe, en style
qui n'est pas irréprochable, lui re-
proche de manquer d'énergie , de
ne s'abandonner jamais à l'élo*
quence de la passion, et d'être
toujours méthodique. « Il coule,
» dit-il, mais il ne bouillonne point;
• il n'arrache point sa rive,etn'en-
» traîne avec lui ni les arbres^ ni les
» hommes, ni les habitations : son
• ton est partout celui de l'exor-^
» de. . . Rien ne lui bat au*dess4is de
A la mamelle gauche. » Ce censeur
le juge-t-il comme poète à l'occa*
sion de son É pitre sortes talens?
« Cela commence froidement, con*
» tinue et finit froidement ; ce sont
• des vers enfilés les uns au bout
• de^ autres; ^c'est une eau fade
• qui distille goutte à goutte. »
L'abbè Delilie lui-même, mécon-
tent d'entendre vanter avec en-
thausiasme les odes de Laharpe ,
dit, en rappelant qu'il était l'au-
teur de la romance de : ^ ma ten^-
dre musette!
De {'admiration ré^imec le délire;
Parlez d« ta musette, et non pas de sa l}rre«
Laharpe fut reçu, en 1776, à l'a-
cadémie française, à la place deCo-
lardeau. II avait traduit, six ans
auparavant, pour plaire au duc de
Choiseul, son protecteur, la Vie
des douze Césars de Suétone (a vol.
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S!i4
LAfi
ia-8'). Qei ouvrage fut diterse*
Q3eat )ugé ; on reprocha générale^
ixient au traducteur de n'avoir pas
toujours compris le sens de son
auteur: toutefois on loua la pure-
té d)e sa diction , le mérite de ses
notes, la sagacité, des jugemens
énoncés dans sa préface , et i^ur*^
tout ce passage où il p^int Tacite
par un trait digne de Tacite : «Le»
» tyrans nous semblent punis quand
» il les peint.» Il traduisit aussi ^
sur la version littérale. du text»
portugais par d'Hermilly, la Lu*
êUde de Camoëns (a vol. in-S** ,
4776). Cette traduction, en prose
poétique^ est accompajg^née de no*
. tes pour Fintelligence du texte 9
et d'une notice sur la vie et les
productions du poète. En 1780,
(et années suivantes) ,- il publia
un Abrégé de l'Histoire générale
de» voyages par Fabbé Prévost.
Cette entreprise , asses considéra**
ble^ puisqu'elle fonne ag volu-
mes ^ n*a|outa rien- à sa renom-
mée ; mais elle fut utile à sa for-
tune.. Dans cette même Année
(1780), il ât paraître V Éloge ds
V pilaire 9 production digne à la
fois du maître et de l'élève. Ce fut,
dit'On, pour imposer silence à ses
ennemis que Labarpe paya ce tri-
but solennel à la mémoire du plus
grand homme qui ait illustré Ija
France* JLahio'pe était accusé de
manquer de * necoonaissance en-
vers celui qui l'avait adopté : on
avait encore sous les yeux ses ar-
ticles où Zulime était traitée par
lui, dons le Mercure, avec une sé-
vérité révoltante. On se souvenait
que l'illustre vieillard avait dit à
Labarpe, peu de temps aupara-
vant, à L'occasion dos Earmécides :
«Moii ami, cela ne vaut rien; ja^
LAH
ornais la tragédie ne jpaaierà par
» ce chemin<rlà; a et l'on aHgnorait
pas qtie Laharpe s'était tenu pour
offensé de cette opinion. On a'i-»
gnorait pas non plus que I^aharpe
était mécontent que Voltaire ne
l'eût pas porté sur son testanieat;
et l'on accusait d'ingratitude celui
à qui de si légères disgrâces Dal-
laient oubIier«[e longs et nombreux
bienfaits. Laharpe, par son Éloge
de Foliaire^ reconquit l'estime gé-
nérale : l'éloge fut jugé ne pouvoir
être une simple production del'es^
prit, et le cœur d'où il était sorti
fut réhabilité aux yeux des hou-
nêtes gens. Recommandé par de
nombreux litres littéraire», riche
de ses pensions et du produit de
ses ouvrages, Laharpe tenait un
rang supérieur parmi les gens de
lettres. La pureté et la sévérité de
son goût avaient acquis en littéra-
ture à son jugement, une grande
autorité. La tendance de son es-
prit, son Instruction) aa. longue
habitude de la polémique lui don- _
"naient plein droit de professer.
La création du iycée^ aujourd'hui
athénée de Paris, lui en fournit
l'occasion. Attaché .à cet établis-^
sèment en 1786, comme profes-
seur , il y lut les cahiers qui ont
été imprimés depuis sous le litre
de Cours de Littérature ancienne
et moderne^ ouvrage en partie ex«-
cellent; ouvrage où les auteurs an-
ciens sont jugés et appréciés av«e
une justesse et. avec an goût ex^
quis; ouvrage qui serait en tout
un modèle de critique, si Laharpe
avaifsu être aussi juste envers se$
contemporains qu'envers ses de-
vanciers; s'il avait pu se débar-
rasser dies préventions et des re»-
sentimeus qu'il cofliservuit à la
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LAD
plupart des auteurs avec lesquels
tl s'éuit trouvé en rivalité. La ré-
volution le» surprît au milieu de
cette occupation. Philosophe en-
core, et voyant dans le renouvel-
lement du corps social l'accomplis-
sement des plus belles théories de
ia raison humaine et de ses pro-
pres vœux, il adopta les nouveaux
principes avec un extrême enthou*
siasme; et comme il était immo-
déré en tout, il ne sut pas s'arrêter
quand la révolution dépassa le but
indiqué par la raison* ^Laharpe
dès-lors ne fut plus qu'un forcené,
atteint d'un délire qui n'a fini qu'a-
vec sa vie, après avoir éprouvé
toutefois certaines modifications
dans ses crises diverses. Il ne s'est
plus signalé que par les plus dé-
plorables extravagances. Le bon-
net rouge sur la tête, il ouvrit, le
5 septembre 179a, la séance du
lycée en récitant, à l'occasion du
.. manifeste du duc de Brunswick ,
un Hymne à la liberté. Voici ce
qu'il chantait alors :
La politiffue habile en complots odieux,
A tendu dans les cours ses rets insidieux:
Elle a de toutes p«rts jeté le cri d'alarmes,
Et le lâche intérêt a partout cimenté
La ligue des tyrans contre l'humanité.
Soldats, avances et serrez;
Que la baïonnette homicide,
Au devant de vos rangs, étincelante, avide.
Heurte les bataillons par le fer déchirés.
Le fer, amis, le fer, il presse le carnage :
C'est l'arme du Français, c'est l'arme du courage,
L'arme de la victoire et l'arbitre du sort.
Le fer ! il boit le sang ! le sang nourrit la rage ,
Et la rage donne la mort î
SI ma main, étrangère fiux fatigues de Mars,
Est trop faible déjà pour le fardeau des armes,
Du moins pour mon pays, brûlant d'un saint amour,
Du moins je veux qu'on dise un jour.
Que chantant les vengeurs de la France insultée.
J'eus râroe et la voix de Tyrtée.
Toujours de l'esclavage à nos jreuK présenté.
J'ai repoussé l'ignominie;
Mes derniers vœux seront contre la tyrannie,
Et mon dernier cri : Littrti,'
Ces gage» donnés à la révolution
détoiimée de son but, la rédac^
LAH
3&5
tiôti tout-à-faît ultra-révolution-
naire du Mercure pendant l'année
1795, la violence de ses écrits,
d'accord avec le caractère de dé*
magogie qu'il imprimait à toutes
ses actions, ne le sauvèrent point
de la proscription qu'il avait pro-
voquée en pariant ^avec un mépris
moins prudent que juste, des ta-
lens oratoires de Robespierre. Tout
susceptible qu'il était, jjaharpe
né ménageait guère la susceptibi-
lité des autres. Il paya cher une
véracité qui lui avait attiré déjà
plusieurs disgrâces moins graves.
Arrêté, et enfermé dans la prison
du Luxembourg, eu 1794? il y res-
ta pendant cinq mois. Là, «'opéra .
en lui un changement nouveau,
quoiqu'il n'eût jamais \;uitté le
bonnet rouge dans la prison. Il
sortit dévot et pénitent du Luxem^
bourg, où il était entré au moins
incrédule. Une traduction du
Psautier, faite pendant la réaction
thermidorienne , et dont il fit
présent à Migneret , qui l'impri^
ma, fut le premier indice de sa coq<^
version. Dans le discours prélimi-
naire , tout en discutant sur tes»
prit des livres saints et le style des
prophètes, le pécheur converti at-
taquait déjà Voltaire. L'agt'ession
était prématurée : le livre n'eut
pas de succès. Laharpe reprit ses
travaux littéraires, et continua ses
leçons du lycée. Il se proposait,
. daiis ce cours, de donner en quel-
que sorte l'histoire raisonnée de
l'esprit humain 9 d'après les ou-
vrages des poètes et des orateurs
classiques, depuis Homère jus-
qu'à nos jours ; il devait aussi é-
tendre ce travail à la littérature é-
trangère. Regrettons que la diver-
sion faite dans son esprit par ia
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3a6
LAH
politique Tait empêché de mettre
cet utile projet entièrement à exé-
cution, et qu'il soit mort saris^ a-
voir eu le loisir de revoir son ou-
vrage ainsi qu'il en avait l'inten-
tion. On fait au Cours de Litté-
rature des reproches graves; point
de proportion, dit-on, dans la dis-
ti:ibution des matières. L'auteur
réunissant à ses leçons, les articles
littéraires un peu importans que
depuis quarante années il avait
insérés dans les journaux*, 'dans
les feuilles périodiques et dans ses
propres ouvrages, ne les coordon-
ne point, ne les lie pas, ne les dé-
gage pas de toutes superfluîtés.
Tantôt, il donne aux hommes plus
d'importance qu'ils n'en devraient
avqir ; tantôt , il semble leur refu-
ser celle qui leur est due. L'exa-
men de Lucain, par exemple , est
au moins du double plus étendu
que celui de Virgile ; à peine s'oc-
cupe-t-il d'Hérodote, de Thucy-
/ dide et de Xénophon. Molière,
coQime Virgile, lui fournit à peine
quelque^ pages, tandis que l'exa-»
men des ouvrages de Beaumar-
chais et de Fabre-d'Églantine lui
prend un volume entier. Il est in-
juste pour Corneille , et il repro-
duit l'opinion de Vauvenargues ,
qu'il ne homme point, lorsqu'il
juge VOde à la Fortune , de J. B.
Rousseau ; mais ces défauts nesont-
ils pas rachetés par des qualités du
premier ordre ? Lorsque Luharpè
parle des principes, donne des pré-
ceptes, expose ses doctrines litté-
raires, c'est un guide sûr, un maî-
tre supérieur. Parle-t-il d'Homè-
re, de Démosthène, de Cicéron,
de Tacite, d'Anacréon, de Tibul-
le, on voit qu'il s'est formé ù leur
école, qu'il s'est pénétré de leurs
LAH
différentes beautés : son style chan"
ge avec lé sujet. Tour-à-tour ma-
jestueux, abondant, flexible, plein
de grâces, il prend avec une rare
facilité tous les tons, toutes les
formes, et pénètre , anime l'audi-
teur ou le lecteur d'un charme
qui va toujours en augmentant Le
Cours de Littérature est le seul
monument de ce genre dans les
lettres françaises. 11 convient éga-
lement aux hommes instruits, aux
jeunes gens studieux et aux hom-
mes du ftiond'e : c'est à la fois le
code des règles et le recueil des
exemples, et rien de plus juste que
d'avoir décerné ù son auteur le
nom de Quintilien- français. La-
harpe le publia en la volume/
in-8°. Après sa mort, arrivée le
2a pluviôse an 12(11 févrieri8o3),
ce cours fut publié en lô vol. ,même
format; il a aussi été réimprimé
in- 12 et in- 18; il a même été abré-
gé pour les écoles. La conversion
de Laharpe ne le rendit ni plus so-
ciable, ni plus charitable, et fe vieil
homme se reproduisit sous un nou-
vel habit. Ses attaques seulement
changèrent d'objet;ellès tombèrent
principalement sur ceux qui ne
partagaient pas ses opinions ^ soit
politiques, soit religieuses ; c'est-
à-dire sur ceux qui étaient restés
fidèles aux opinions qu'il avait ab-
jurées. Laharpe, dans cette nou-
velle guerre , se montra plus in- .
juste et plus injurieux que jamais.
Des injures ne sont pas des argu-
mens , et il en sema avec profu-
sion dans son pamphlet du Fana-
tisme de la langue révolutionnaire.
Un journal qu*il rédigeait avec MM.
de Fontanes et Vauxcelles {le Mé-^
morial)n outragea tant et si sou-
vent le directoire-exécutif > qu'au
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i8 fructidor an 5, ce journal fit
comprendre Laharpe dans la pros^
cription qui suivit celte journée.
Laharpe'^se cacha i\ Corbeil, ce que
^le ^gouvernement feignit sans doute
d'ignorer, rar ne se dénonçait-îl
pas par les correspondances jour-
nalières qu'il entretenait de là, pour
Tim pression de son Cours de Lit-;
térature ? La révolution du 18 bru-
maire an 8 (9 novembre 1799) '"*
rendit la liberté , et lui permit de
reprendre ses cours au lycée , où
l'on ne venait pas chercher Thom-
me politique 9 mais le professeur
distingué. La conversion de La-
harpe ne l'empêcha pas de se li-
vrer à de nouveaux scandales.
Celui qui semblait devoir être in-
compatible avec l'humilité et la
charité chrétienne, est la publica-
tion de la correspondance littérai-
re qu'il avait entretenue, de 1774
à 1 79 1 , avec le comte de Schowalof
pour le plaisir du grand-duc de
Russie. Dans cette espèce de jour-
nal, tout ce que l'envie, la haine ^
la vanité blessée, l'amour-propre
le plus confiant, l'égoïsme le plus
parfait peuvent faire imaginer sur
les productions d'autrui, y e^t con-
signé avec une fidélité scrupuleuse;
d'un autre côté, plein d'indulgen*
ce pour lui-même, Laharpe ne lais-
se échapper aucune occasion de
se louer, ou de rapporter complai-
samment les éloges qu'on lur ac-
cordait , soit par estime , soit par
crainte. La publication des Mé-
moires littéraires, ou Correspond
dance russe (4 vol., 1801), éveilla
toutes. les attentions et blessa tous
les amours-propres. A son tour,
il fut en butte à. niiUe traifs plus
ou moins acérés , et un aBonymc
malin se hâta de recueillir et de
LAH
5^7
publier dans la même année, une
Correspondance turque pour servir
de supplément à la Correspondance
russe. Cette Correspondance tur^
queûtune vive impression surl'esr
prît de Laharpe. Il était impossi-
ble de Te plus maltraiter : anecdo-
tes scandaleuses depuis son aven-
ture du collège, satires, épigràm-
mes, jugemens sévères, injustes
même, de ses ouvrages, à l'ex-
ceptioQ de son Cours de Littéra^
ture, rien n'est ouljlié. Il s'en fît
presque simultanément deux é-
ditions..Ces cruelles, mafs justes
représailles lui ôtèrent l'envie de
mettre au jour la suite, en 2 yoL,
de la Correspondance russe; et ce
fut sans doute un de ses plus
cruels ennemis qui la publia en
1807, quatre ans «après sa naortv
C'est là que Laharpe montre ea
littérature comme en politique la
mobilité et la partialité de ses o-
pinions sur ses contemporains <.
Nous n'eu ctleroris qu'un exemple.
Mirabeau y est tantôt un bateleur
gui souffler k feu, tantôt un sublime
transfuge ^ enfin le Démosthène
français. Le gouvernement con-
sulaire n'obtint pas plus que le
gouvernement directorial les suf-
frages de Laharpe. On prétend
qu'il refusa une pension de 4*060
francs, dont le premier consul vou-
lait le gratifier, sans y mettre de
condition. Laharpe jugea plus u-
tile à ses intérêts sans doute de
continuer ses déclamations. Ren-
tré dans la retraite qu'il s'était pré-
cédemment choisie à Corbeil, il y
subissait une espèce d'exil lors-
qu'on sut que sa santé, qui s'était
très-^afiaiblie, exigeait qu'il revînt
à Paris : son retour ayant été auto-
risé, il reparut dans la capitale, et
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5aR LAH
j fut oUeInt de la maladie dont il
mourût f<et qui fut occasionée par la
fraîcheur et l'humidité des églises,
où il passait quelquefois six heu>
res entières prosterné sur le pavé.
M. Laore telle aîné qui lui succéda
dans ce corps illustre où Laharpe
arait enfin daigné entrer , y pro^^
nohça son éloge. Cet honorable
littérateur a traité sévèrement son
tlevancier. Saint -Lambert avait
dit, après avoir passé quelque
temps à la campagne avec Lahar-
pe : « £n huit jours de conrersa-
vtion presque continuelle, il ne lui
» est échappé ni une erreur en mar
»tière de goût, ni un propos qui
» annonçât le moindre désir de
«plaire à personne.» Voltaire éic-
cepté, Laharpe est sans doute le
premier littérateur de Tépoqucoù
il a vécu, et depuis sa mort, Ché-
nier seul s'est élevé à une pareille
liaateuf ; mais ^i Laharpe avait en
littérature une érudition des piiis
vastes, un goût des plus purs, qui
le gardent de toute erreur quand
il juge les anciens, on ne peut dis-
simuler que son extrême présomp-
tion , que l'esprit de dénigrement
dont il n'a jamais su s'affranchir
qnand il parlait de ses rivanx , en-
tadient presque toujours les juge^
mens qu'il a portés sur .ses con-
temporains , Voltaire y compris.
La vanité dominait dans le parac*
tère de Laharpe ; elle est empreins
te dans toutes ses actions, dans sa
conversion même. N'étant pas à
la tête des révolutionnaires, il vou-
lut être À la tète du parti contrai-^
re, et se Et ehef dés dévots , de
dépit de n'être pas celui des phi-
losophes. IVl. Chaaet a fait son élo-
ge , à l'ouverture des cours deFa-
thénée de Paris, en i8o5, et M.
LAH
Mély-Jeannin a écrit sa vie en t^.^
te du Cours de Littérature^ édi-
tion de Costes^ 18 15.
O Catinat ! quelle voix enrhumée î
•1
MAL Saignes et Barbier ont publié»
le premier. Mélanges inédits dt
Littérature de J, F. de Lakarpe ,
pouvant servir desaite au Cours de
Littérature (1810) : ce sont des
morceaux pour la plupart «xtraits
du Mereare de France / et le se-
cond Nouveau Supplément au Cours
de Littérature de J. M de Lahar-
A« (1818)^ contenant, \^ Éloge de
Voltaire, inséré dans la seule édi-
tion de Kehl; a*" Réfutation des
Lettres de M. Gingwené sur èes
Confessions de J. J. Rousseau;
5** Réfutation des principes de ^*
J, Rousseau sur la soUveraineté
nationale; 4** Lettre de S élis à La-
harpe sur le collège de France, avec
la réponse de ce dernier; 5** nouvel*
le édition, revue , corrigée et aug-
mentée de VEcMùnen de plusieurt
assertions hasardées par /. F. La-
harpe dans sa philosophie du 18*
siècle^ par M*** (Barbier). Indé-
pendamment des ouvrages dont
on a précédemment parlé, Lahar-
pe a composé plusieurs poëmes
de genres différais, parmi lesquels
-on a remarqué une satire fort pi«
quante, f Ombre de Dudes; un
poipie en vers de dix syllabes,
intitulé : Tangu et Félime, Ce su*
jet , tiré des contes arabes , est
écrit avec grâce et facilité, quaH-*
tés qui se retrouvent généralement
dans les pièces fugitives de Lahar-
pe, et surtout da;ns ses romances ;
mais on les chercherait en vain
dans le poëme qu'il a intitulé : le
Triomphe de la Religion, ou le Roi
iwar/jr. Triste épopée! paraphrase
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LAH
de l'Apocâljrpse ^ qui se restent
partout de l'état d'aliénation unen^
taie où Fauteur a passé la demièk^
Partie de sa vie : c'est le rêve d'un
malade. Laharpe avait commencé
aussi une traduction en vers de
la Jéramlem (iéiivrée^ dont il ré-
cita un chant à un bal, en 1800 ,
chez M. de Talleyrand, ali^rs mi'-
nistre des relations^xtérieures, non
pas sous le directoire^ mais sous
le consulat. M. Germain Garnie)^
Ïmblia, en;? volumes in-^"( 1807),
e Commentaire sur le théâtre de
Rûûine^ que Laharpe a^Vaitcompo^
se en 1795 et 179(8, et dans le-
quel il dit beaucoup de mal du
commentaire de Luneau de Bois-
germain; mais^ ce tort à part^ ses
préfaces et ses remarques sont pré-
férées à celles de Geoffroy, auteur
également d'un <^mmentaire du
théâtre de ce grand poète* L'un
est ouvrage d'un homme de goût,
d'un critique; l'autre, celui d'un
pédant, d'un satirique, qui a réuni
sous un titre menteur ce qu'il a.
dit pendant dix ou douze ans, non
pas sur Racine, mais à propos de
Racine* heJeurnài de la LibrairUn
rédigé par M. Beuchot, contient,
dans ses n* 58a et 583 ( 1817) ,
une explication assez curieuse de
la prédiction attribuée à Cazotte ,
en 1788, des événemens les plus
désastreux de la révolution , et é-
crite par Laharpe. M. Petitot la
&t connaître le premier au public,
en l'insérant dans les Œuvres ckoi-
siei et posthume» de Laharpe , 4
vol. în-8% 1806. Cette pièce existe
réellement, et M. Boulard, ami de
Laharpe, en possède Toriginal;
mais on ne sait pourquoi l'éditeut
a jugé à propos de supprimer la
fin de cette pièce^ oà Laharpe dU
LAH
529
sait positivement que « \6t prophé-p
)»tfe n'est que supposée.»
LA II A RP E ( AMiDÉfi - EmMa^
)vtBii), général de division, l^aquit
en 1754» du château des LUtins,
près de Rolle^ pays de Vaud : cett«
province était alors bernoise.
Destiné à l'état militaire, le jeune
Laharpe entra au service de Hol-
lande daiM le régiment de Maj,'
commandé par M. Constant de
Rebecque, pèrede M. Benjamin
Constant. Obligé bientôt de ren-
trer dans sa patrie pour surveiller
l'administration de ses biens ^ il
renonça à la carrière des armes.
Ici trouveraient place les événe-
mens politiques qui troublèrent la
tranquillité de cette partie de la
Suisse, où Laharpe avait ses pro-^
priétés. Ils influèrent tellement
sur la si«nne,que par suite des vio-
lences extra-judiciaires, exercées
par les fameux oligarques du gou-
vernement de Berne, il fut^ en rai-
son de sa conduite politique, con-
damné à mort, et la peine s'éten-
dit sur ses 6 e; fans, par la vente à .
vil prix qui fut faite de tous ses
biens. On voit que c'était la guer-
re des privilégiés contre les pa-
triotes. Ce récit n'est pas de la
compétence d'une notice biogra-
phique. Laharpe alla chercher
dans le camp des Français un
asile honorable contre la proscrip-
tion» Nommé, sur la fin de 179!)
chef du 4* bataillon des volontaires*
du département de Seiue-et-Oîse,
il se distingua bientôt par ses ta-
lens militaires , et se fit aimer par
ses qualités personnelles autant
que respecter par sa persévérance
inflexible à maintenir l'ordre et la
discipline. A cette époque, ]^s em-
barras de toute espèce étaient
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53ô LAH
grands : une méfiance générale ac<
crue par de fréquentes désertions,
et même par des trahisons, faisait
courir à J^ France des dangers
d'autant plus imminens que les
étrangers menaçaient déjà ses fron-
tières. Placé par le maréchal Luck-
ner dans le château de Kodemaki
avec une partie de son bataillon,
sur le point même où l'invasion
devait commencer, Laharpe re-
connut bientôt rimpossibilité de
la résistance avec d'aussi faibles
moyens; mais il pouvait peut-être
encore servir sa patrie adoptive,
en donnant l'exemple du dévoue-
ment. Le bon esprit de ses com-
pagnons d'armes lui étant connu,
il leur développa avec franchise
ce que la France attendait d'eux
dans ces conjonctures , et ne fut
point trompé dans son attente.
Tous ces braves jurèrent de ne
point capituler, de se faire jour
î'épée à la main, et s'il y avait im-
possibilité, de s'ensevelir avec les
assaillans sous les ruines du châ-
teau , dans les souterrains duquel
on disposa une grande quantité de
poudres. Le maréchal Luckner
apprit cette résolution assez à
temps pour ordonner l'évacuation
de Rodemak , dont l'artillerie et
les munitions furent transportées à
Thionville, sous les yeux niême
de l'ennemi qui occupait déjà les
environs de cette place. Une opé-
ration si hardie valut à celui qui
la dirigeait le surnom de Brave,
dont Luckner l'honora à la tête de
l'armée, dans le camp de Riche-
mont. Le -gouvernement lui don-
na une marque de sa confiance,
en le nommant commandant de
Bitche. Laharpe eut le bonheur
(l'étouoer, dans les environs, des
LAH
tentatives insurrectionnelles qui
auraient pu compromettre le sort
de cette place; il sut rallier par
son esprit conciliant, ceux que son
énergie avait contenus. Il prit part
momentanément aux attaques di-
rigéeâ près de Trêves, par le gé-
néral Beurnonville, et eut ses ha-
bits criblés de. balles, au pied des
retranchemens ennemis. Le théâ-
tre des grandes opérations militai-
res ayant changé, Laharpe fut
nommé au commandement de
Briançon, et appelé à faire dans
les Alpes une guerre périlleuse,
mais peu brillante. Plus tard , il
fit partie de l'année qu'on chargea
de reprendre Toulon, et il s'y dis-
tingua. Chargé de l'attaque de l'un
-des forts, dont dépendait l'éva-
cuation de la place , il l'emporta
d'assaut avec une intrépidité qui
lui valut les applaudissemehs de
l'armée, et le grade de général de
brigade. Il prit temporairement le
commandement de Marseille , et
s'y fit estimer; il reprit ensuite son
poste , à l'avant-garde de l'armée
d'Italie, qui, sous les généraux en
chef Dnmerbion , Kellermann et
Schérer, soutenait au milieu du
plus affreux dénûment, une guer-
re aussi fatigante que glorieuse
contre un ennemi très-supérieur
en forces, etc. En juin 179491e gé-
néral Laharpe mérita particulière-
ment les éloges de ses supérieurs,
pour sa conduite dans les combats,
de Garessio et de Gairo, qui assu-
rèrent les communications si im-
portantes de l'armée avec Gènes.
Le gouvernement lui avait destiné
le commandement des forces qui
devaient reconquérir la Corse;
mais l'expédition ayant été forcé-
ment ajournée, il reprit à l'armée
DÎgitized by VjOOQ IC
' LAH
d'Italie son poste accoutumé. Le
général en chef Kellennann con-
tinuait, à cette époque, à se soute-
nir à force de persévérance et de
bravoure au milieu des privations
<Je toute espèce. Forcé de concen-
trer son armée sur Final pour ré-
sister aux troupes austro-sardes
- que commandait Devins ,« il confia
à Laharpe l'importante opération
de couvrir sa retraite, et cette
confiance fut honorablement jus-
tifiée par les combats livrés près de
Vado et de Savone, depuis le 23
jusqu'au 3o juin 1 796, combats qui
assurèrent les positions de l'armée,
et continrent l'ennemi. Promu au
grade de général de division en
récompense de ses services, La-
harpe fut cité honorablement par-
mi les généraux qui se distinguè-
rent en 1790, dans la sanglante
bataille de Loano, sous le général
en chef Schérer. En 1796, il com-
manda la droite de cette invinci-
ble armée d'Italie, dont les exploits
seront cités avec admiration dans
tous les âges, et il eut que grande
part au succès des combats de
Monlenotte, Milesimo et Dego, qui
ouvrirent cette carrière de gloi-
re. « L'effroi que vous inspirez
» aux ennemis de la république, lui
décrivit le4irectoire-exécutif,peut
»seul égaler la reconnaissance et
Dl'èsttme dues à votre courage et à
» vos talens. » Tandis que le géné-
ral en chef de l'armée d'Italie tra-.
vaillait à isoler l'armée piémon-
taîscjpour obliger le roi de Sardai-
gne à faire une paix séparée, La-
harpe fut chargé de tenir en échec
Je général autrichien . Beaulieu ;
opération difficile de la plus haute
importance, qu'il exécuta avec au-
tant d'habileté que de courage.
LAH
35i
La bataille de Mondovi lui four-
bit l'occasion de montrer les plu»
nobles sentimens. Plusieurs offi-
ciers d'un régiment bernois a-
vaient été faits prisonniers, et
dans le nombre quelques - uns a-
vaient pris part à sa proscription.
Le général Laharpe les accueillit
avec une extrême bonté. « Mes-
» sieurs, leur dit-il, j'espère qu'un
«jour nous nous reverrons en
«Suisse comme bons amis.» Après
la conclusion du traité de Cheras-
co, il fut chargé d€^ surpendre le
passage du Pô, à la tête de l'avant-
garde. Cette grande opération a-
Tait réussi ; mais Laharpe ne de-*
vait pas en voir les brillans résul-
tats. Après le combat de Foubio,
il avait pris position à Codogno,
sur la route de Crémone à Lodi,
lorsqu'une colonne ennemie éga-
rée vint attaquer et repousser ses
avant-postes au milieu de la nuit.
Toujours le premier prêt, il, se
porta rapidement sur les lieux , et
rétablit l'ordre. Il revenait au mi-
lieu de son escorte,lorsque l'obscu-
rité faisant prendre celle-ci pour les
troupes ennemies, les troupes fran-
çaises firent une décharge qui lui ôta
la vie. L'armée entière donna des
pleuVs à la mort funeste de ce bra-
ve. Son éloge est tout entier dans [
le témoignage que lui rendit, dans
sa dépêche au directoire -exécutif,
le général en chef de l'armée d'I-
talie. « La république perd un
» homme qui lui était très-attaché;
» l'armée un de ses meilleurs gé-
» néraux , et' tous les soldats un
» camarade aussi intrépide que se-
»vère pour la discipline. » Le gé-
néral Laharpe, dépouillé de sa for-
tune dans son pays natal, par une
sentence injuste^ n'en avait acquit
Digitizecî by Vj.OOQ IC
Bon
LAH
aucune dans sa nouTèile patrie. Il
n'eut pas la consolation de voir le
tîanlon de Vaud, rendu à sa digni-
té primîtiTe, prendre place parmi
les membres de la confédération
suisse :événemens qui eurent lieu
a ans après sa mort. Il a laissé
4 fils, dont ^ ont servi dans les
armés françaises; l'un y est mort
des suites de ses blessures. Le nou-
veau gourernement de son pays
natal s'empressa, en 1798, de dé-
créter qu'il serait élevé un monu^
ment en son honneur. Le monu-
ment n^existe pas, mais le souve-
nir du général Labarpe vit enco-
re dans le cœur de ses concitoyens,
comme celui d'un martyr de leur
indépendance; et'l'armée françai-
se n'oubliera pas le brave guerrier
qu'elle avait adopté, et qui se
montra constamment digne de
conduire ses phalanges à la vic-
toire.
. LAHARPE (FBiDââic-CÉSAK),
• ex-directeur de la république Hel-
vétique, général titulaire au ser-
vice de Russie, et chevaliei" des
ordres de cette puissance, né dans
le pays de Vaud, y exerça avec
distinction la profession d'avo-
cat pendant quelques années. Il
se rendit ensuite en Russie, où sa
réputation l'avait précédé , et
où il fut chargé de l'éducation
des grands - ducs Alexandre et
Constantin , flls de Paul I". De-
puis son avènement au trône,
l'empereur Alexandre s'est plu à
reconnaître , en diverses occa-
sions , tout ce qu'il devait à son
instituteur, et l'on a entendu l'au-
tocrate' de toutes les Russies se
vanter même d'avoir reçu une édu-
cation républicaine. Il est certain
• qu'à la cour de l'impératrice Ca -
LAH
therine II , Laharpe se distinguait
autant par sa franchise et se» opi-
nion» libérales que par son savoir
et ses vertus. Il est certain aussi
que cette princesse éclairée y et si
souvent fatiguée de la seryllité
d'une foule de courtisans ^ sut
apprécier le caractère d'un hom-
me libre, et ne retira jamais à La-
harpe son estime et sa confiance.
Lorsqu'il eut achevé Thonorablc
tâche dont il s'était chargé^ il re-
vint dans sa patrie. L'impératrice
lui avait assigné une pension 9 et
lui avait en outre donné le rang
de colonel. La révolution venait
d'éclater en France. Laharpe pu-
blia quelques écrits où la cause de
la liberté était défendue avec ta-
lent, et où il cherchait à établir
les droits imprescriptibles des peu-
ples à être gouvernés dans l'in-
térêt de tous , et non dans rio-
térêt d'un maître absolu, ou
dans celui de quelques oligarques
privilégiés. La manifestation fran-
che de ces principes lui attira tout
le ressentiment de l'aristocratie
bernoise, à laquelle le pays de
Vaud était alors soumis. La per-
sécutton qu'il' éprouva le força
bientôt à s'iexpatrier, et il vint en
iPrance , où continuant de s'occa-
per d'écrits utiles à la propaga-
tion des principes de la liberté,
il publia un ouvrage sous le titre
de Lettres de PhUantropus. On a
insinué , avec autant de malignité
que de mauvaise foi, dans un ou*
vrage biographique , que Laharpe
et son compatriote Ochs furent
chargés par les directeurs Merlin
et Rewbell , en 1 798, de préparer
une révolution en Suisse, par des
pamphlets et des proclamations.
L'intention d'injurier un homme
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£Atr
d'un caraetère honorable , e» le
faisant considérer comme l*agea^
d'une intrigue étrangère , est ici
manifeste , tandis qu'i( n'avait
dans toutes ses actions d'autre
objet que celui de rendre au pays
de Vaiid , sa dignité et son indé-
pendance primitive. Il Touiait
sans doute roir prendre à sa pa-^
trie le rang qui lui convenait « et
qu'elle a obtenu depuis, comme
canton libre et membre de la con*
fédération helyétique ; mais pour
parvenir à ce but^ il n'eut recours
à aucune intrigue, et fut surtout
bien loin d'agir dans l'intérêt d'u-
ne autre putèsanoe. Aussi son xèle
et son patriotisme furent^ils di-
gnement appréciés par les meil-
leurs juges^ses compatriotes. L'as^
semblée provisoire du pays de
f^aud 9 dans sa séance du 3o mars
17989 dernier jour de sa session ,
lui décerna une médaille d'or du
prix de 5oo fr. , portant d'un côté
un faisceau de lances surmontq
du chapeau de la liberté hèlvéti-^
que, et de l'autre, cette inscrip-
tion : A Frédéric César-Lakarpe^
le peuple VaudoU reconnaissuni^
Lorsqqe les armées françaises .eu-
rent pénétré en Suisse , et qu'une
nouvelle organisation fut donnée
à ce pays , il devint l'un des di-
recteurs de la nouvelle républi-
que. Eapinat, d'odieuse mémoi-
re, commissaire du directoire Iran-^
çais , dont lé nom est encore exé-
cré eh Suisse, voulut infirpier cet-
te nomination ; mais Laharpe s'a-
dressant aussitôt au gouvernement
français, réussit à faire agréer sa
promotion. La discorde engen-
drée par la divergence des inté- .
rets, ayant élevé une lutte terri-
ble entre les pouvoirs législatif
lÂfi
533
et exécutif de l'Helvétic, M. La->
harpe crut pouvoir sauver la pa-
trie par un coup d'état; il se trom-
pa. Il voulait, conjointement avec
deux de ses collègues ( Sécré-
tai» et Oberlin ) , dissoudre le
corps-législatif, qui, toujours sous
rinfluence des idées aristocrati-
ques, mettait chaque jour des en*^
traves à la marche du gouverne-
ment. Son projet fut éventé; U
faiblesse de ses collègues ne lui
permit point d'agir, et le direc-
toire helvétique fut dissous. Une
couunission executive, provisai--
re, composée de sept membres
fut établie. La correspondanoe dé
Laharpe, ainsi que ses messages
et procladiations y fuient exami**
nés. La question de le mettre en
jugeaient fut agitée au oommen«
cernent de 1 800; mais elle fut écar-,
tée par la majorité des membres
du grand-conseil , qui décida seu-
lement que cetex-diivcteur serait
mis en surveillance. II venait de
publier un précis de sa conduite
privée et politique, quand le pre-
mier consul de la république fran-
çaise passa à Bâle,en 1803. Lahar«
pe se présenta àlui , et en obtint la-
permission de se rendre à Paris.
Ce fut pour lui une nouvelle oc--
casiou d'obtenir encore des mar--
ques de la confiance de ses com-
patriotes, puisque 3 cantons le
chargèrent d'être leur re]présen-
tant à ia (x>nsulte qui devait se
réunir à Paris , pour y régler dé-
finitivement les affaires de la Suis-
se. Il ne crut pas devoir accepter
cette mission, et préféra vivre^
dans la retraite, sans s^occuper
de fonctions publiques. U passa ain-
si plusieurs années en France, et
se trouvait à Paris lors de la pre-
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554
tAH
mlère iûyasioD des arméeê coalisées
en t8i4« L!einpereur Alexandre
auquel il se présenta, ôharmé de
revoir son instituteur 9 lui fit Tac-
cueil le plus distingué, le décora
du grand-cordon de l'ordre de
Saint-André , et changea son titre
de colonel en celui de général.
Bientôt M. Laharpe fut chargé de
se rendre au congrès de Vienne ,
pour y défendre les intérêts du
pays de Vaud^queles prétentions
bernoises ne cessaient de mena-
cer. Dans cette occasion, son élo-
quence patriotique fut puissam-
meut secondée par la protection
de L'empereur Alexandre , et l'in*-
dépendance des cantons de Vaud,
d'Argovie et du Tessin fut garan-
tie par l'acte de médiation. Après
la séparatioa du congrès, le gé-
néral retourna' dans sa patrie, 01^
l'estime et la reconnaissance de
ses concitoyens l'ont suivi dans
la retraite qu'il s'est choisie.
; LAHARY (is CHBVALia), né
dans le département de la Gironde,
exerçait, à l'époque de la révolu-
tion, la profession d'avocat à Bor-
deaux. £n 1798, il fut nommé
eommissairc du directoire auprès
de l'administration de son dépar-
tement. Élu peu de temps ap^
âu conseil des cinq-cents, on as-
sure qu'il fut un de ceux qui se
trouvant initiés dans le sedret de
la révolution du 18 brumaire, y
coopérèrent le plus efficacement.
Bonaparte, devenu premier con-
sul, appela M. Lahary aux fonc-
tions de tribun, qu'il remplit
jusqu'à l'époque où le tribunat ces-
sa d'exister. Élu membre du corps-
législatif en 1808, par le corps élec-
toral du département de la Seine,
il en fit constamment partie jus-
qu'«o 181 5. £n août 1S14. U ap-*
puya avec véhémence le projet de
foi tendant à restreindre la liberté
de la presse; il fit même, pendant
les débats, preuve d'une vaste é-
ruditioa, en remontant jusqu'à
l'origine du monde, pour prouver,
par des exemples historiques, qu'il
n'y avait point de contradictions
entre les restrictions qu'on voulait
établir et la déclaration du roi ^
du a mai de la mê^me année. Par-
tant de ce principe, il prétendit
prouver encore que les droits les
plus naturels, les plus Incontesta-
bles, pouvaient, selon les circons-
tances, être limités. ^L Lahary a
été chargé par le cbmité des péti-
tions de diiïérens rapports , entre
autres, de celui du 9 septembre,
dans lequel il rendit compte des
demandes en suppression de l'ar-
riéré des droits-réunis. Il vota aus-
si pour le renvoi au ministre des
finances d'uiie pétition de 86 em-*
ployés de ces mêmes droits-réunis,
réfugiés à Paris depuis l'évacua-
tion de la Hollande. M Lahary n'a
point été réélu pour les sessions
suivantes
LAHAYE (A. N. m), grajeur-
géographe, d'un mérite distingué,
naqbît à Paris en 1726, et y mou-
rut en 1800. Il reçut de son père
les premières leçons de son art, et
eut l'avantage d'avoir pour maître
le célèbre géographe Delisle, sous
les auspices duquel il devint lui-
même l'un des artistes français les
plus célèbres dans le genre qu'il
avait embrassé. On a de lui 1,200
cartes, ou plans,.qui tous attestent
la précision, la netteté et la pu-
.reté de son burin. La carte des
Alpes et celles des forêts de Fon-
tainebleau, les œuvres de Dan-
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LAH
▼îlle et de Robert de Vaogon-
dy , et un atlas d'après Manne.vR-
lette, aisurent à jamais sa répdtâT-
tîon.
LAHORIE (VicTOB- Claude-A-
lexandre FA5NEAU de) adjudaat-
g^éiiéral, naquitleôjanyicr 1766, à
Gavron, département de la Mayen-
ne. Il se montra, en 17S9, l'un
des plus zélés partisans de la ré-
volution; devint 9 en 1792, com-
mandant de l'un des bataillons de
Tolontaires du département de
l'Orne; nt arec distinction les pre-
mières campagnes de la liberté,
et ne tarda pas k obtenir le grade
d'adjudant- général. Moreau, se
l'étant attaché, le nomma son chef
d'état-major lors de la retraite du
général DessoUes. Après la paix
de Lunéyille, il rentra en France
avec l'armée du Rhin , et comme
il possédait toule la confiance de
son général en chef, il ne^essa
depuis d'être son ami. On Tac-
ou«a même d'avoir, en 1804»
employé toute l'influence que
lui donnait l'amitié, pour décider
Moreau à entrer dans la conspira*
tion de Pichegru et de Georges
contre le premier consul. Averti
à temps, il parvint ù se soustraire
aux recherches de la police,
et évita, par la fuite en pays é-
tranger, le sort qui atteignit les
autres conspirateurs. Il avait quit-
té la France avec Fresnières, se-
crétaire de Moreau; il y rentra au
bout de quelques années, et s'y
conduisit d'une manière assez im-
prudente. La hardiesse avec la-
quelle il s'expliquait en public
surlegouTerneraentde Napoléon,
attira de nouveau sur lui les re-
gards de la police; et cette fois, il
fut arrêté et détenu à la. Force
LAÈ 355
jusqu'en 181a. C'est du sein de
cette prison que, le 27 octobre de
la même année, il devint l'un des
principaux agens de la conspiration
du général Malet, dont l'étonnan-
te audace faillit renverser le gou-
vernement impérial. Lahorie, tra-
duit pour ce fait devant une com-
mission militaire, fut condamné
à mort le 28 octobre et fusillé 1»
LAHOSDINIERE (B.), nom-
mé, en septembre 1792, député à
la convention nationale, parledér
partement de TOiïie. Lors du pro-
cès du roi, il vota pour la peine
la plus sévère, et parut quelque
temps après se repentir de son
vote, accusant alors les comitéd^
d'avoir soustrait à la connais-
sance de l'assemblée des piè-
ces de ce grand procès, d'autant
plus importantes qu'elles étaient
favorables au prince. En mars
.1793, il flt décréter le partage des
biens communaux entre les habî-
tans les plus pauvres de chaque
canton. Il fut nommé membre
de la commission des douze, for-
mée pour mettre un frein aux u-
surpations de la municipalité de
Paris. L'orage qui bientôt menaça
cette commission jeta 1 épouvante
dans son âme. Il se htita de don-
ner sa démission, ce qui n'eiupê-
cha pas Bourdon de l'Oise de de-
mander son arrestation, qui fut en
effet ordonnée , et qui eut lieu a-
près les journées du3i mai, i"et
2 juin. Il fut, pendant quelque
temps, gardé chez lui par un gen-
darme. Mais les députés Duroy et
Saint-Juftt prirent sa défense, au
-sein de la convention même, assu-
rant qu'il avait été plus trompé
que coupable^ et parvinrent à lui
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836
LÂH
faire . obtenir sa liberté. Après là
session conTenttonncUe, M. La-
hosdînière fiit employé, par le dî*
rectoire, en qualité decommissai-»
re. Depuis la révolution du iS
bruonaire, qui mit fin à ce gouverr
nement , il a cessé de remplir des
fonctions publiques.
LAHOLSSAYË (Aimafd Le-
•HUN, BABOK Di), lîeutenant-géné»
rai 9 commandant de la légion-d'hoo*
neur, est né le 20 octobre 1768.
11 fut soldat 9 dès qu'il put porter
les armes; la valeur et Tintelligen-
•ce qu'il déploya dans les diffé-
rentes campagnes qui eurent lieu
depuis la révolution, lui firent ob-
tenir rapidement tous ses grades.
Nommé, en 1B04, général de bri-
gade et commandant de la légioi>'
d*bonneur, il fit la guerre de i8o5,
et celle de 1806 et 1807, contre
les Autrichiens, les Prussiens et
les Russes. Il gagna, par sabrillan-
te conduite à la bataille d^Ëylau,
le i4 luai 1807, le grade de géné-
ral de division. £n 1808, il passa
en £spagne; prit, au mois de dé«-
ccmbre de la même année, une
part active à la réduction de Ma-
drid , et fut chargé de s'emparer
du palais de TEscurial, ce qu'il
exécuta. £n janvier 1809, il sou-
tint ail combat de Prieras l'attar
que la plus vive. Le è août , il se
signala avec le 5** corps, sous les
ordres du maréchal Mortier ( duc
de Trévise), au passage du Tage,
près de Talaveyra. Le bi avril
1810, il cueillit de nouveaux lau-
riers à Villar-del-Orno ; et le 10
juillet de la même année, avec u-
V ne poignée de braves, ilbattitl'en-
nemiau pont d'Occana, et lui fit
1 200 prisonniers. En 18 1 2 ^ il re-
çut l'ordre de rentrer en France ,
LAH
et fut d^ suite employé dans. Tun
des corps de la grande -armée,
prête à pénétrer en Russie. Prison-
nier à la bataille de la Moskowa,
il ne revint dans sa patrie qu'après
les événemens de i8i4» Le 19
juillet de la même année, le roi
nomma M. de Lahoussaye cheva-
lier de Saint-Louis. Il fut employé,
au. mois de juin 181 5, dans le i**
corps d'armée du Nord, 2".' divi-
sion de cavalerie. I>epuis le second
/retour du roi , il a été maintenu
sur la liste des lieutenans-généraux
en activité de service.
LAHOUSSAYE ( Xv^vm mr
Gaidin), chef des chouans ^ na-
quit en Bretagne d'une famille
parlementaire, U abandonna la
Franee , très-jeune encore, se mit
au service de l'Angleterre , et, a-
près le désastre de Quiberon , se
jeta dans lesdépartemens de l'Ouest
pour se mêler aux bandes de
chouans. Arrêté à CaeD , comme
émigré, il parvint à s'évader» et
se rendit dans le Maine, avec l'in-
tention de servir dans l'ancienne
division de Rocbecotte* Il fut ar-
rêté de nouveau et condiiit dans
les prisons du Mans. M. de Bour-
mont s'étant emparé de cette vil-
le, vers la fin de septembre 1 799,
il rendit Lahoussaye à U liberté,
et lui confia le commandement
d'une de ses divisions. Celui-ci
justifia le choix qu'on avait fait de
sa personne, et combattit, mais
sans aucun succès 9 les troupes ré-
publicaines; puis, suivant l'exem^
pic des chefs, il posa les armes et
se soumit en 1800. Il se rendit à
Paris; mais toujours actif et re*
muant, il fut plusieurs fois arrêté
par ordre de la police, et enfin
transféré dans la citadelle de Be-
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LAfi
9^DÇon, où il fut détenu jusqu'en
i8o5. Il fit unToyage en Italie, en
r8o6; repassa en France, où Fou-
ché rattacha, dit-on, à son minis-
tère; il remplit plnsieurs misions
dans la Bretagne et dans l«s dépar-
temens méridionaux; on le reyità
Paris, en 1814 9 après la restaura-
tion.
LAHOUSSAYE (Pierre), violo-
niste, ancien professeur de premiè-
re classe au conservatoire impé-
rial de musique, et le plus célè-
bre des élèves de Tartini, naquit à
Paris, le 12 avril 1755. II avait
reçu de la nature l'organisation la
plus heureuse pour la musique,
et biei> qu'il n'eût point encore eu
de maître, il avait à peine 7 ans
qu'il jouait du violon d'une manière
remarquable. Il reçut ses premiè-
res leçons d'un musicien de l'O-
péra, nomitié Piffet, qui le mit en
état de débuter à neuf ans au con-
cert spirituel. Introduit peu de
temps après chez le comte de Sen-
neterre, il eut l'avantage d'y en-
tendre les virtuoses les plus re-
nommés de l'époque, tels que
Pagin, Gavîniez , Pugnani , Giar-
dinî, Yanmalder et Domenico Fer-
rari. Chacun d'eux, ayant joué
une sonate à solo, eut l'occasion
de remarquer l'enthousiasme qu'il
avait produit sur l'imagination du
jeune Lahoussaye, à qui Ferrari
n'hésita pas de présenter son vio«
Ion. Cette faveur fut pour le jeu-
ne homme un nouvel aiguillon qui
lui fit produire des merveilles. Il
préluda non-seulement d'une ma-
nière brillante, mais il rendit par-
faitement, de souvenir, plusieurs
traits d'une sonate de Tartini, que
venait de jouer Pagin, ce qui lui
valut les plus grands éloges. £n-
LAH
35?
chanté de ses dispositions, Pagin
Fadopta pour élève, et par sa
protection, il devint bientôt vio-
loniste des concerts du prince de
Clermont. Il avait depuis long-
temps conçu le dessein d'aller à Pa-
doue pour y voir Tartini, premier
objet de son admiration; le sort
heureux dont il jouissait déjà ne
put lui ôter ce désir. Ce fut ce qui
l'engagea à s'attacher au prince de
Monaco, prêt à partir pour l'Italie.
il put donc aller à Padoue rendre
hommage à celui dont les subli-
mes productions lui avaient servi
de modèles. L'idée que Lahous-
saye s'était faite du mérite du cé-
lèbre virtuose qu'il brûlait d'enten-
dre, était encore bien imparfaite;
aussi son étonnement fut-il extrê-
me lorsqu'il entra dans l'église, au
moment où Tartini commençait
son concerto! Ce fut là que la
pureté, la justesse du son, le
charme céleste de l'expression
et la magie de l'archet le plongè-
rent dans un ravissement difiicile
à exprimer; ce fut là, enfin, que
son admiration put embrasser
toutes les perfections de l'art au-
iquel il s'était consacré. La surpri-
se qu'il venait d'éprouver ne lui
laissait presque pas la force de se
présenter devant Tartini; il triom-
pha pourtant de sa timidité, et le
grand artiste le reçiit avec une
bienveillance qui lui était naturel-
le, mais qui ne fit que s'accroître
lorsqu'il reconnut dans Lahous-f
saye sa manière et son école. Vou-
lant alors favoriser les progrès
d'un talent déjà remarquable, il
lui donna des leçons^ suivies. Le
prince de Monaco, qui avait per-
mis à Lahoussaye de le quitter mo-
mentanément, l'ayant rappelé au-
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55S
LAH
près de lui, il (|uittâ avec regret
Padoue pour se rendre à Parme, où
rinfantdonPbilippéetles seigneurs
de sa cour l'entendirent arec un vif
plaisir. iPendant le séjour qu'il fit
dans cette ville, il apprit la cooi-*
position du célèbre Tr^etta; ce qui
le mit à même de faire un gmnd
nombre d^airsde ballets, qui, dand
ks opéras de Parme et de Venise,'
furent couronnés du plus grand
succès. Comblé des bienfaits de
' Tinfant, Lahoussâye quitta Panne
pour visiter les principales villes
de l'Europe. Il repassa à Padone,
pour y voir encore une fois ïar-
tini, qui le reçut ave<^ de grandes
démonstrations d'estime et d'ami-
tié. Après avoir demeuré dix-huit
arts en Italie et en Angleterre;, où
il avait dirigé les premiers or-
chestres, il revint à Paris, et fBt
d'abord nommé chef d'orchesli^
du concert spirituel et de la co-
médie Italienne. Devenu chef d'or-
chestre- du thécltre de Monsieur^,
en 1789, il passa ensuite à la di-
rection de celui de Feydeau. Lors
de la création du conservatoire de
musique, il en fut nommé pre-^
mier professeur. Cependant son
mérite et quarante ans de service
ne l'empêchèrent pas depuis d^rë
supprimé, sans avoir pu obtenir
nne pension, bien qu'il fût père
d'une nombreuse famille. La tra^
dition de son grand talent semble
même se perdre, ou du moins
s'affaiblir considérablement au-*
jourd'hnî.C'estpourtantdeluique
Tartini disait avec une satisfaction
marquée, on apprenant ses bril-
inns succès : « Je n'en suis pas
«surpris, j'ai toujours dit que
^ mon élève Pi<etro serait ia terreur
•nfiês vhUns» » Laboussaye, quj
LAH
avait en manoscrit douze concer-
tos pour l'église, 3 œu»ru de duos,
et 8 œuvres de sonates pour le yio-
Ion, n'a publié à Paris, où il mou-
rat en 18 1 ë^qu'uD œuvre de sonates.
LAHOUSSOCHË (F&àuçois) ,
plus connu sous le nom de Lako-
€HE , capitaine au 25"* régiment de
dragons, membre de la légîoii-
d'honneur, est né le i5 janvier
11775, à Ruffeo, départeoQeat de
la Charente. Lorsque, au Com-
mencement de la révolution, nos
frontières furent menacéch par les
armées étrangères, il partit comme
volontaire dans le premier batail-
lon du département de ia Charen-
te. Le 1*' décembre 1791, il fi>t
fait sous *- lieutenant , et enroyè
en cette qualité au 5*' régiment
de cavalerie; le so avril de la
même année, il passa au 25**
régiment de dragons, où il derint
lieutenant le 1" avril 1795, et ca-
pitaine le !24 plnviôse an a. 11 a
fait les campagnes de 179a, 1795
et de Tan % aux armées de la Mo-
selle et du Nord. Réformé le 1 6
nivôse an 6, le capitaine LahouH-
soche fut remis en activité le 1*'
floréal an 7 , et fit , au même
régiment,, la campagne de Fan
8 et de l'an 9 à l'armée du Rhin.
Il s'est distingué dans beaucoup
d'occasions. Nous en citerons
deux. La première, le a8 ger-
minal , étant à l'armée du Nord,
à la tête d'un escadron en avant
d^Étreiix, il chargea quatre esca*
drons de dragons autrichiens de
Latour, les mit en déroute et leur
prit 2 pièces de canon. La seconde «
le 11 frimaire, étant à l'armée du
Rhin, enavaotde Nekerguemiri,
et à la tête d'un petit nombre de
braves, il reprit à l'ennemi une
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LAH
compagnie de grenadiers, qu'il
tïinnienait prisonnière. £n récom-
pense de ses senrices, il fut nommé
chevalier de la légion-d'honneur
en l'an 12. On croit que ce brave
a été tué quelque temps après.
LAHOZ (N.), général de la ré-
publique Cisalpine, naquit dans
le Milanais, d'une famille noble
de ce pays. Il embrassa fort jeunç
la profession dçs armes , et se
prononça énergiquement un des
premiers pour la liberté et l'indé-
pendance de sa patrie. .Considé-
rant les Français comme des libé-
rateurs , il les servit de tous ses
moyens dès leur entrée en Italie.
Employé dans l'armée, il adressa,
au mois d'avril 1797, une procla-
mation au peuple de Brescia, dans
laquelle eti recommandant le
maintien de l'ordre, il menaçait
des peines les plus sévères ceu3f
ifui le troubleraient à l'avenir. £q
juillet 1798, il parut sur les fron-
tières du Piémont, à la tête des
troupes de la république Cisalpi-
ne. Chargé d'une mission très-dé-
licajie auprès du directoire fran-r
cais, il s'en acquitta avec plus de
courage que de succès. "N'ayant
pu obtenir de cette autorité une
audience à l'effet de lui exposer
ses griefs, il rendit publique la
lettre par laquelle il l'avait de-*
mandée. On y remarquait le pas-
sage suivant : « Il s'agit de déjouer
)>Mne conspiration odieuse contre
j» la constitution, et de connaître
»le sentiment du directoire sur u-
I) ne poignée de scélérats qui s'as-
» semblent chez l'ambassadeur
» Trouvé , et qui composent le co-
» mité des novateurs. » Le direc-
toire, blessé de cette hardiesse,
destitua le général Lahoz, Igi don-
LAH
359
na l'ordre , ainsi qu'à son aî-
de-de-camp, de quitter Paris, et
fit insérer dans les journaux diver-
ses notes dans lesquelles on le re-
présentait comme un agent de
l'étranger. Dès ce moment Lahoz
devint l'ennemi des Français^ ou
plutôt celui de leur gouverne-
ment. Il seconda les opérations
des Autrichiens en se mettant à la
tête d'un grand nombre de mé-
contens insurgés. Il commandait
une des divisions qui formaient lé
siège d'Ancône, en 1799, quand
dans une sortie vigoureuse faite
par les Français, il reçut une bles-
sure dont il mourut a heures a-
près. On a répandu des bruits in-
jurieux ^ la mémoire du général
Lahoz, en disant qu'on avait trou-
vé sur lui un cachet aux armes
de l'empereur d'Autriche, où se
trouvait une devise portant ces
mots : mort aux Français, Ceux
qui ont connu ses principes et son
caractère, pensent qu'il n'était pas
plus l'ami des Autrichiens que des
Français; mais comme tous ses
vœux étaient pour l'indépendance
de sa patrie, il devait naturelle-
ment être l'ennemi de tous ceux
qui cherchaient à l'opprimer.
LAHLIRE (Louis -Joseph, BAr
ron), lieutenant - général , né à
Mons en 1767. Après la révolu-
tion de la Belgique, il se retira eu
France, et contiîbua à l'organisa-
tion de la légion formée de Belges
réfugiés ; il fit avec cette légion la
campagne de 1 792 en qualité de
capitaine. Nommé chef de batail-
Ion au mois de janvier suivant, il
se distingua à la tête d'un batail-
lon de tirailleurs sur la frontière
4u Nord , et contribua beaucoup ,
comme commandant d*uQ corps
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54o
LAri
de troupes légères, aux succès de
l'armée sous les ordres de Piche-
gru en i794« Par suite de l'entrée
des troupes françaises à Amster-
dam 9 il fut chargé d'aller prendre
possession de la Nord-Hollande,
11 conçut le hardi projet de s'em-
parer, avec un détachement de
hussards et de tirailleurs montés
en croupe, de la flotte hollandaise
qui était retenue dans les glaces du
Helder. 11 exécuta avec un rare
bonheur cette expédition brillan-
te, qui fait autant d'honneur à son
esprit qu'à son intrépidité. Il sau-
ra bientôt après les nombreux é-
migrés qui se trouvaient cernés
dans cette partie de la Hollande,
et fit respecter les propriétés pu-
bliques et particulières avec un
zèle digne des plus grands éloges.
Promu au grade de chef de la i5'
demi-brigade d'infanterie légère,
il se distingua avec elle en Alle-
magne, en Italie, et dans le royau-
me de Naples. Lin sabré d'hon-
neur fut alors le prix de sa bra-
voure. 11 fut nommé général de
brigade sur le champ de bataille
de la^rébia, où il reçut, en s'em-
parant d'une batterie ennemie,
une blessure grave qui Ta empê-
ché depuis de servir activement
aux armées. Le département de
Jemtnapes le porta sur la liste na-
tionale comme absent pour le ser-
vice public, distinction d'autant
plus flatteuse, qu'un seul absent
pouvait l'obtenir. Élu, en i8o5,
membre du corps-législatif pour
le département de Jemriiapes, et
présenté comme candidat pour la
présidence, il a fait partie de ce
corps par des réélections succes-
fives jusqu'à la dissolution, de
l'empire, ti s'y est fait remarquer
tAH
par la modération et l'îadép^-
dance de ses opinions. Il était
chargé en même temps de divers
commandemens dans l'intérieur.
Le général Lahure , qui commao^
dait le département du Nord, lors
des invasions de i8i4ct de i8i5,
a donné à cette époque des preu-
ves éclatantes de son dévouement
à la patrie, en lui sacrifiant son
emploi et la plus grande partie de
ses propriétés, qu'il fit inonder
pour contrarier les mou vemens de
l'ennemi. On lui a dû la con^er-
yation de plusieurs places impor-
tantes de ce département, celle
des établissemens précieux et des
riches matériaux que l'une d'elles
renfermait. Le général Lahure a
toujours été du nombre des mi-
litaires qui se sont montrés ani-
més, dans le cours de leur carrière,
du désir de servir la patrie. Nom-
mé commandant de la légiond'hon-
neur dès la création de cet ordre,
et chevalier de Saint-Louis lors de
la première restauration en 18149
il reçut chez lui le duc de Ber-
- ri , lors du passage de ce prince
à Douai. Le général Lahure, qui
au mois de mai 18 15 s'est trouvé
dans une position extrêmement
difïicile, a cependant donné les
plus grandes preuves de fidélité à
la famille des Bourbons , tant
qu'elle a été sur le territoire fran-
çais. Quoiqu'il fût au service de
France depuis sa jeunesse, il a dû
demander et a obtenu des lettres
de naturalisation. Il a cessé d *être
employé après le second retour du
roi. Admis, en 1 8 18, à la retraite de
maréchal-de-camp avec le grade
de lieutenant-général, il vît main-
tenant retiré au sein de sa nom-
breuse famille, à Wavrechain , où
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LAI
il exploite avec succès une grande
étendue, de terre. Le général La>-
hure peut être compté parmi les
hommes les plus distingués de
l'armée, non t seulement comme
Taillant capitaine, mais encore à
cause des connaissances précieu-
ses et variées qu'il possède.
LAIGNELOT ( Joseph- Frak-
çois), député, au mois de septem-
bre 1792, à la convention natio-
nale par le département de Sei-
ne-et -Oise, est né à Versailles,
en 1^52 , et cultivait les lettres
à l'époque de la révolution. Il
avait fait représenter, en 1779?
sur le théâtre de sa ville natale,
et en 1782 à Paris, une tragédie
intitulée AgiSy qui obtint du suc-
cès. Il fut un des membres qui
dans le procès du roi votèrent
pour la peine la plus forte. En-
voyé en mission, quand les puis-
sances coalisées avaient commen-
cé d'envahir le territoire français,
il excita vivement les citoyens
k défendre le sol de la patrie. En
septembre 17949 il se prononça
avec énergie contre Carrier, et
fut nommé membre du comité de
sûreté générale , le 12 novem-
bre de la même année. Les 4 co-
mités réunis ayant arrêté qu'il se-
rait fait en leur nom un rapport
sur la nécessité de suspendre la
société des Jacobins, et de fermer
le lieu de leurs séances, M. Laî-
gnelot fut chargé de ce rapport ,
qui fut accueilli par des applaudis-
semens, et terminé par un dé-
cret de la convention conforme
aux propositions qu'il contenait.
Depuis il fut accusé d'avoir pris,
part aux insurrections populaires
du 12, germinal ( 1" avril 1795 ),
4u 3 et du 5 prairiatl (. ï2^ et 24
LAI
^f^^^
mai de la même anqée ). Décrété
d'arrestation pour ce liait, il né
partagea point, faute de preuves -
suffisantes , le sort de ses collè-
gues, Romme, Soubrany, Du-
roy , etc. , et recauvra la liber-
té par l'amnistie du 4 brumaire.
Accusé, en 1796, d'être l'ami de
Babeuf, il fut de nouveau arrêté et
traduit devant la haute - cour de
Vendôme; il y fut acquitté. Le dî^
rectoire lui offrit, en 1799^ une
place de receveur des droits de pas-
se 9 qu'il ne jugea pas à propos
d'accepter, préférant désormais
se livrer aux paisibles occupations
de la littérature. Il a donné, en.
1 804 , une édition nouvelle de sa
tragédie de Rienzi, qui lui attira
de la part de l'autorité quelques
tracasseries. IVl. Laignelot n'ayant
rempli aucunes fonctions, pula^in
ques pendant les cent jour^Syne î^t
point obligé de quittter Paris^ par.
suite de la loi du 12 )anvie4r;^i8i6.^
Il jouît paisiblement, au sein de sa
famille, de l'estime des hommes,
qui savent faire laparjt des cir-
constances, dans une révolution
telle que celle dont nous ayons é-
té témoins , et distinguer dané les
acteurs de ce grand drame, ce
qui est l'effet du vil égoïsme et
de la perversité du caractère, de
l'impulsion d'une âme ardente,
qui a pu errer, mais qui ne vou-
lait d'abord que ce qu'il croyait
avoué par l'équité naturelle.
L AIGUË (AsTOiNE-Locis de),
employé au. ministère de la justice
en qualité de chef des archives,
est né d'une famille noble de l'an-
cienne province du Dauphiné,. en
1765. Il est auteur d'un ouvrage
assez peu connu , Intitulé : Les
familles françaises, considérées
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342
LAI
itous tè rapport de leurs préroga"
tives honorifiques, héréditaires , ou
Recherches historiques sur tiyrigi^
ne de la noblesse, les divers moyens
dont elle pouvait être acquise en
Franee^ C institution des majorats,
l'établissement des ordres de dhe^
Valérie^ de la lé gion-d' honneur, et
des noms et armoiries , Pari<^^
181 5, in-8'. Une Table chronolo^
gique des lois et ordonnances ren-
dues sur chaque matière est
jointe à cet ouvrage»
LAINE (Joseph - Henbi - Joa-
cbim), est né à Bordeaux le 11
novembre 1767. Très* jeune en-
core au commencement de la ré-
volution , il avait embrassé la
profession d'avocat . s'y était fait
remarquer, et avait ainsi pré-
paré répoque où ses talens ora-
toires auraient à s'exercer sur les
plus hauts intérêts , et à se déve-
lopper sur un plus grand théâtre.
M. Laine ne se montra point en-
nemi des nouvelles doctrines; dans
}a scission qui eut lieu le 5i mai
entre les républicains, M. Laine
ne suivit point le parti de la Gi-
ronde, qui fut proscrit dans ce dé-
partement. Il occupait, en 1793,
la place d'administrateur du dis-
trict de la Réole pour la partie
des subsistances. Son zèle et son
activité dans cette partie furent
^ très-utiles à ses concitoyens. Il
était heureux à cette époque que
des hommes tels que M. Laine
fussent investis de quelque in-
fluence. Les reproches qu'on Ini
a faits à cet égard sont injustes.
En i8o8,il fut appelé au corps-lé-
gislatif par le département de la
Gironde. Dans cette assemblée,
dont le mécanisme ne consistait
qu'à déposer sa boule dans F urne,
LAI
^ans autre discussion qu« celle
des orateurs du go'UTernement* et
où par conséquent l'éloquence é-
tait à peu près nulle, M. Ldiné se
fit pourtant distinguer par sa TÎve
opposition au système des confis-
cations que le gouvernement vou-
lait introduire dans les codes cri-
minel et correctionnel, en for-
mant la demande d'un comité se-
cret, où il pût en démontrer l'in-
justice. Mais cette tentative libé-
rale échoua, faute de pouvoir ob-
tenir le nombre de signatures né-
cessaires à la formation légale du
comité. On crut généralement a-
k>rs que sa démarche lui attirerait
la disgrâce du chef du gouverne-
ment; cependant il n'en fut point
ainsi, car elle ne l'empêcha pas
d'obtenir la croix de la légion-
d'honneur. £n 181 3, à l'époque
de l'invasion des armées de la coa-
lition , le corps-législatif nomma
une commission extraordinaire^
chargée de faire connaître quel
pouvait être le rœu de la nation
dans cette situation critique. M.
Lai né, rapporteur, lut à la tribune
le travail qu'avaient feitetarrêté en
commun ses collègues Kaynouard,
Gallois , Flaugergues et Maine de
Biran. Cette commission, après
avoir fait connaftre le résultat des
négociations antérieures et pen-
dantes, ajoutait :« Les désirs de
i> l'humanité se dirigent vers une
'»paix honorable et durable : ho-
» norable, parce que parni'i les na-
n tiens comme parmi les individus,
tvrhonneur consiste à maintenir
» leurs prétentions légitimes, et
Ȉ respecter les droits des autres;
«durable , parce que la meilleure
» garantie de la paix consiste dans
nia détermination des puissance?
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LAI
)^ contractâmes, à s'étré fidèles à
nettes- mêiiuis.... Qui donc nous
» prirerait de ces bienfaits? A une
«époque pareille à celle où nous
^ TÎTons, la puissance de Tempifre
»se déploierait plus vigoureuse*-
^ment encore ^ en resserrant les
w liens qui unissent la nation et son
«souverain. Des assurances, en
» forme de proclamatiott, seraient
» un moyen d'imposer silence aux
» reproches de l'ennemi f au sujet
»de la soif des conquêtes et d'une
«puissance colossale; elles tran^
^quilliseraient le peuple.... Une
«nous appartient pas de mettre
*»des paroles dans la bouche du
7> prince; mais une semblable déf
» claratîon, pour pouvoir £aire une
«impression avantageuse sur les
«puissances étrangères , et avoir
40» en France une juste infloeace ,
*> ne devrait*^lie pas annoncer so<-
» iennellementy à la face de TËuro-
» pe, que nous ne taisons la guerre
» que pour Tindépendance du peu*-
« pie franç^ais et pour i'invioiabi*
»iité de notre territoire? Toute-
«fois les noms de paix et de pa*
M trie ne seraient qu'un vain son,
» tant que les hommes ne peuvent
«assurer les limites constitution-
« nelles, dont dépendant tous les
«bienfaits de l'une et de Tautre.
'> Votre comnaHSsion regarde donc
» comme un devoir impérieux ^
» tandis que le gouvernement a-
»dop te les mesures les plus promp-
»tes pour la défense de l'état, de
n supplier Sa Majesté de maintenir
\ Texécution pl^e er entière des
«lois qui assurent aux Français
» les droits de la liberté personnelle
«et la sûreté des proprîétés, ainsi
«que le libre développement de
» leurs droite politiques. » NapOî-
UI 545
léon ne vit dans cette déclaration
du leorpb-législatif 9 qu'iua mani-
feste dirigé contre son gouTierue-
ment, plutôt propre à augmenter
la crise qu'à fournir les moyens
d'en sortir avec houoneur; il r^ut
fort mal les membres de (a com-
mission 9 reprocha à ; M, l^^^ue
d'être un factieux , et ajouwa le
6orps4égislatif. M. Imak profita
de cet ajournement pour ^ ren-
dre à Bordeaux, où il ^e irouv^a le
4a mars iSi4- ^^ ^^1 opràs <}ette
journée, que le duc d'Angoulêai«
lenomoaa à la préfecture de œt^te
viltet qu'il accepta provi^oireo^nt
aprësquelques difficultés. Lecorps-
législatif ayant été transformé en
chambre des députés, dans le mois
de juin suivant, AL Laîaé fut rap*-
pelé à. Par», et présida cette
chambre pendant toute la durée
de la session. Dans la séam^e du 5
flov«mbire, dans laquelle fut votée
4a loi qui rendait aux émigrés leurs
hiens invendus, M. Laine quitta
4e fauteuil pour écarter à lu Iriiiu-
œ un article additionnel qui con-
âaorait Finviolabiiité des biens ac-
quis, cooune inûrovint la parole
rojaie et la disposition de la ch^u*-
ie qui ta /«onsacrent. Par^ le res<-
te de oette session qui fut close le
5o décembre, M. Lmé nje .prit la
pairoie que pour prononcer le djs-
<}ours de clôture. L'o.uyerture de
la nouvelle session avait /été indi."
•quée pour le mois de mai deiBi.S;
mais la aouvelle du débar^qu^-
4uent de Napoléon s'étant répan-
due, une ordonnance du 6 mar^
convoqua extraordinaire m^t h
<sbambre9 ^ «He s'ouvrit le l;
mars sous la présidence de M.
JL»ainé : mais la marobe de Nap^-
4éon fut si jraq^ide, qu -tillo a.e kij^:
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Google
544
XAl
sa pas à la chambre le temps de
délibérer. A peine M. Làioé put-
il se faire entendre dans la séance
du 16 marS) à laquelle le roi assis-
tait. «Que les hommes de tous les
«partis, dit-il, oublient au jour-
»d'hui leurs ressentiraeos pour ne
» se ressouvenir que de leur quali*
»té de Français. Nous réglerons
»nos différens après; mais aujour*
» d'hui réunissons nos efiforts con-
»tre Tennemî commun^ » La séan-
ce du surlendemain qui fut la der-
'nière, fut employée à la lecture
et à Tadoption de la proclamation
nationale, proposée par le général
Augier, et M. Laine prit la route
de Bordeaux. Le 28 mars , il pu-r
blia dans cette rille, au nom de la
chambre des députés dont il était
président, une protestation, en
forme de déclaration, contre la
dissolution de la chambre, contre
tous les décrets que Napoléon
pourrait rendre, et délia les Fraa*-
çais de l'obligation de payer l'im-
pôt et d'obéir aux lois de la cons^
cription militaire. Cette déclara-
tion, qui n'est ni d'un légiste ni
d'un législateur; eut le sort ordi-
naire de toutes les mesures, qui
n'ont pas la sanction de la force
publique. Immédiatement après
que M"* la duchesse d'Angoulême
eut quitté Bordeaux, Ai. Laine
s'embarqua, dit-on, pour la Hol-
lande. Au second retour du roi, il
Tint reprendre la présidence de la
chambre des députés, et fît partie
de la commission d'enquête char-
gée de l'examen des inculpations
élevées contre MM. Gaudin et
Mollien, ex -ministres des finan-
ces et du trésor, et de celles
dirigées contre la maison Ferre-
gaux et Laffitte, à raison du dé<»
LAI
pôt de 1', 56o,ooo francs que cette
maison avait fait à la banque de
France. Au renouvellement de la
chambre , qui eut lieu dans le
mois d'août suivant, il fut de nou-
veau porté à la chambre des dé-
putés par le collège électoral de
la Gironde, que présidait M. le due
d'Angoulême, et dont il était lui-
même secrétaire. Dans cette nou -
velle session, M. Laine fut eacûr«
désigné pour la présidence, et
quitta plusieurs fois le fuuteuU
pour combattre à la tribune un
projet de loi électorale, à la fa-
veur de laquelle le parti qui for-
mait alors la ma}orité voulait se
rendre maître des collèges électo-
raux, et se débarrasser d'une mi-
norité importune, et, par une con*
séquence nécessaire, de tous les
obstacles que l'on opposait à sa
marche contre«révolutiannaire. M.
Laine attaqua les raisonnemens
des partisans du pr<)jet avec une
logique si forte et si pressante, que
la chambre des pairs l'ayant amen-
dée, elle fut renvoyée à la ckam.-
bre des députés , et soumise à un
nouveau rapport et à un nouveau
scrutin. Dans cet intervalle , M.
Laine avait fait imprimer une opi-
nion relative au renouvellement
de la chambre par cinquième,
suivant la disposition textuelle de
la charte, tandis que le parti de
droite le voulait intégral. M. de
Yillèle , rapporteur dii projet a-
mendé , se disposait' à remplir sa
mission, lorsque le président lui fit
observer que l'ordre du jour ap-
pelait la discussion de la loi sur
les douanes. Sur cette observa-
tion, M. Forbin-des-Lssarts donna
un démenti brutal à M. Laine, quî
annonça que sa santé ne lui pet"
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LAI
mettait pas de eontÎQuer à prési-
der la chambre» et sortit de la saU
le après s'être fait remplacer par
M. de BouTille. Le surlendemain,
M. Laine reparut 9 reprit le fau-
teuil f et commuaiqua à la cham*
bre une lettre du duc de Riche*
lieu, qui le priait^ et au besoin lui
ordonnait, au nom du roi, de con-
tinuer de présider la chambre, au
moins jusqu'à la fin de la discus-
sion du budget. « Cette lettre, a-
» jouta M. Laine, explique la pré-
useace du président au fauteuil.»
Toute sa présidence fut pénible,
parce que pendant tout le cours de
cette session , le président et les
ministres eurent continuellement
à lutter contre une majorité hos-
tile. Le 29 a?ril,'après la lecture
officielle par un ministre du roi ,
de l'ordonnance de clôture, M.
Laine se borna k lire à la chambre
les articles du règlement relatifs à
cette formalité. Environ un mois
après, le roi confia le portefeuille
de l'intérieur à M. Laine, et lui
fournit l'occasion de s'acquérir des
droits à le reconnaissance natio-
nale, en le faisant concourir àPor-
dônnauce du 5 septembre, portant
dissolution de la chambre des dé-
putés de 181 5, et abrogation d'un
" acte précèdent du trône, qui au-
torisait la révision de quelques ar-
ticles de la charte. Dand la célèbre
session de 1816, où de si grands
intérêts furent discutés par une
majorité que les nouvelles élec-
tions avaient formée ministérielle,
M. Laine parut souvent à la tribu-
ne, et comme ministre et comme
député. Comme ministre, il pré-
senta les projets de loi sur la com-
position d«s collèges électoraux,
^v l'autorisation à donner aux é-
LAI
345
tabllssemens ecclésiastiques d'ac^
quérir des immeubles , etc. ;
comme député, il soutint avec
une force et une éloquence entraî-
nantes, contre d'habiles adversai-
res, tout le premier projet, et no-
tamment la disposition de la char-
te, qui appelle au droit de suffrage
tout Français qui verse au trésor
3oo francs, et celle qui n'admet
qu'un seul degré d'élection, a Si
» l'appel dans les collèges électo-
»raux, dit -il, de tous les con-
«tribuables qui paient un impôt
» de 5oo franca, et dont le nom-
» bre s'élève dans toute la Fran-
»ce à iod,ooo environ, empreint
» d'un caractère démocratique
» les élémens de la faculté électi-
» ve , la restriction de l'éligibilité
«aux seub propriétaires payant
» 1,000 francs d'impositions , et
»qui ne dépassent pas le nombre
j»de 16,000 dans tout le royau-
»me, leur conserve un caractère
» monarchique capable de rassurer
» sur ces réunions, dont la forma-
» tion partielle dans un cinquième
» seulement de nos provinces , la
» durée fixée au court intervalle de
» 5 jours , et l'objet constitution-
A nellement restreint aux seules o-
»pératlons relatives à la nomina-
» tion des députés, écarteront faci-
ttlement tout danger politique....
» Loin de favoriser l'influence per-
» sonnelle des mini^ilres, rien ne la
«déjouerait a;irec plus de succès
1» que des collèges nombreux qui
» réunissent à la fois et les grands
«propriétaires qu'on ne tente pas,
»et ces médiocres propriétaires
» qu'on n'a pas besoin de tenter.
«Ce serait bien plutôt en rjestrei-
«gnant les cercles des électeurs
» qu'on redonnerait une activité
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546
LAI
»plus ^ande à rinfluence des mi-
unistres. La seule influence que
» peuvent, que doivent exercer,
n non les ministres , mais le gou-
» veprnement du roi, c'est celle que
» lui attribue le projet de loi par la
» nominatiop des présidens qui sont
»en quelque sorte des candidats
»que le monarque présente à ses
«sujets; ce qui leur impose la né-
» cessité de faire porter leur choix
9 sur des hommes dignes de lui et
» des contrées qu'ils doivent repré-
» senter. » Il n'y avait rien de rai-
sonnable à opposer à celte dé-
monstration. Aussi le projet fut-il
adopté. A l'occasion de Ri discus-
sion du budget de 1817, M. Clau-
sel de Coussergues proposa dure-
ment la suppression des secours
accordés aux Espagnols réfugiés;
M. Laine monte à la tribune , et
inspiré par l'indignation que cette
proposition sauvage avait soulCi*
vée dans son âme, « Ce n'est pas la
» première fois, s*écrie-t-il, q«e de
»tels articles parent les budgets
» des rois de Frapce;dan$ un comp-
ote mémorable imprimé en 1788,
»on voit figurer def> secours don-
»nés à deux espèces de réfugiés,
»dont l'une, sous une monarchie,
» semblait ne pas mériter un égal
» intérêt. Un sentiment plus doux
> encore que la bienfaisance s'op-
«pose à la radiatioo d'un article
» maintenu par l'hamanité : les
^n-ois qu'on a justement comparés
» à des pères de famille quelque-
))fois irrités, comme eux ferment
» l'entrée de leur pays à -des en-
)>fans égarés ; au fond du cœur^
» ils ne' sont pas fâchés que des
w parens ou des voisins recueillent
«Ces fugitifs pour les leur rendre
» au jour de la miséricorde. » II est
lÀI
inutile de dire quel fut le Kort de la
proposition de M* Clausel de Cous-
sergues. L'assemblée était coneipo-
»ée de Français «, et M. Laine
n'avait été que l'interprète de
leurs sentimens. Après tant d'ho*
norables garanties fournies au
parti de la justice et aux principes
tutéiaires de la liberté publique ,
il nous est pénible d'ajouter que
depuis le 28 décembre 1818^ épo-
que à Isiquelle il cessa d'être mi-
nistre, M. Laine a paru se ré^mr
à la faction turbulente foudroyée
par l'ardonnance du 5 septeoÉbre,
et contre laquelle il avait lui<>mê-
me lutté avec tant de gloire et a-
vec tant de persévérance. Il est
aussi difficile d'expliquer cette pre-
mière dé viati<m, que d'assigner les
causes de sa désertion ouverte à
l'époque de la proposition du mar-
quis Barthélémy, pour les modi-
fications à apporter à la loi élec-
torale du 5 février tSi^, Quoi qu'on
en puisse penser , le changemeut
des principes de M. Laine n'en est
pas moins constant; il ne l'est pas
moins que, dans le comité secret
du 5 mars comme dans la séance
publique du a5, où la proposition
du marquis Barthélémy fut agitée,
M. Laine s'est mis en contradic-
tion avec lui-même , et qu'il n'a
cpposé que des paradoxes et des
sophismes indignes de sa logique
et de sa réputation, aux raisonne-
mens solides dont il avait appuyé
la loi électorale dans la séance du
ao janvier 18 17. Depuis cette é-
poque , M, Laine a voté avec le
c6té droit, et s^'est rarement mon-
tré à la tribune ; il a , depuis <, été
décoré du cordon-bleu. <^ ne
peut refuser à M.* Laine quelques-
unes des plus brillantes qualités
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LAI
Ae l'orateur. Quoîqu'ii vise trop
évidemnient à l'effet, il a de l'élé*
vatîon dans la pensée et de la cha-
leur dans les sentimens^ de Téclat
dans les images. Il a toujours Tair
de parler avec conviction , et son
langage , quelquefois incorrect ,
est souvent énier^que et entraî-
nant. Il n'a conservé à la tribune
aucun des défauts si communs au
barreau* Il n'est ni diffus, ni ian-^
guissa«t ; il commande teujoHrs
l'attention. Si sa discussion était
aussi solide qu'animée , il laisse-
rait peu de cho^ à désirer. £n
résumé , M. Laine se sert de la
parole avec talent et autorité; la
tribune nationale en gardera le
souvenir. Dans la séance du 9 fé-
vrier iSaS, la chambre des dépu-
tés ayant à délibérer sur un pro-
jet d'adresse en réponse au dis-
cours que le roi avait prononcé
à l'ouverture de la session légis-
lative de cette année, M. Laine »
proposé un amendement en faveur
du maintien de la paix avec l'Es-
pagne; cet amendement; vivement
appujé par le côtéi^auche, a été
repoussé par la majorité. Dans la
séance du ^^ février, M. Royer-
€ollard prononça un discours en
faveur du maint iei) de la paix a-
rec l'Espagne ; le côté gauche en
demanda l'impression ; quand M.
le président mit aux voix cette
proposition, M. Lainé se leva avec
le côté qui l'avait faite , mais elle
fut rejetée encore parla majorité.
Ces deux faits honorables pour
M. Lainé ne doivent pas être pas-
sés sous silence.
LAINÉ (Pierre-Maaie), lieute-
nant-colonel de gendamnerie, che-
valier de la légion-d'honneur et de
Saint -Louis ; né le 2 a décembre
LAI
547
1768 à Natites« Il fit partie de la
garde nationale de cette ville en
1789, et entra, en 1791^ comme
simple fiisiliérdans le i*' bataillon
de la Loire-Inférieure. , Sa valeur
lui fit bientôt obtenir de l'avance- '
ment, et il mérita tous ses grades
sur les chmiips de bataille. Il
combattit «uecessivement dans la
Vendée, en Italie, à Saint-Domin-
gue, dans l'intérieur de la France
et sur l'Océan. Commandant, en
1794 9 le feu des chaloupes de la
frégate l'Embuscade, il prit à l'a-
bordage un vais$ea,u anglais. Ail
mois de mars 181 5^ il était major
du régiment de chasseurs à cheval
de Berri, et s'opposa avec fermeté
aux tentatives faites pour engager
ce régiment à se déclarer en fa-^
vcur de Napoléon. Destitué le 5
mai 181 5, il ne reprit les fonc-
tions de son grade qu'après le se*
cond retour du roi. Le fig no-
vembre i8i6^ il obtint des lettres de
noblesse, et fut nommé lieutenant-
colonel de. gendarmerie de la place
de Paris.
LAINEZ (Éwenwe), l'un des
chanteurs les plus distingués de
l'académie royale de musique, à
laquelle il a cessé d'appartenir de- '
puis quelques années, est né k
Vaugirard,prèsdeParis,vers 1756-
Ses dispositions pour le chant s'é-
tant manifestées de très -bonne
heure, il fut demandé à sa famille
par M. Berton, directeur de l'O-
péra, q«i lui fit faire les études
nécessaires à la carrière qu'il de-
vait parcourir. Ses dispositions,
développées par le travail et beau-
coup de goût, lui permirent de
débiiter en 1770, n'ayant pas at-
teint sa quinzième année, dans uu
des pe1;its actes que l'on représen-
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54B
LAI
tait sur le théâtre de l'Opéra, sous
le titre de Fragmens, Il y obtint
du succès, et pendant quarante
ans qu'il a occupé la scène, il fut
toujours accueilli avec fayeur.
N^us ne parlerons pas des désa-
gréç[ienâ qu'il éproura au com-
mencement de la révolution, où
des exagérés de tous les partis,
s'occupant plus de Fopinion poli-
tique de l'acteur que de son ta-
lent, l'applaudissaient ou le sif-
flaient, toutes les fois qu'ils ju-
geaient l'occasion propre à le flat-
ter ou 4 le blesser dans des senti-
mens dont il n'était pas justiciable,
soi t qu'il chantât par deroir. comme
comédien dans Iphigénie fin AuU-
de, qui commence par ces mots:
Chantons, célébrons notre reine;
soit qu'il entonnât le chant inti-
tulé le Réveil du . Peuple, Lainez
a créé un grand nombre de rôles,
et leur a donné un cachet particu-
lier, qui les rend éminemment
dramatiques. La nature paraît seu-
le avoir été son maître pour le
chanl; mais les grands modèles du
théâtre Français, entre autres Le
Rain , lui ont servi d'étude dans
la déclamation, et on s'est ac-
cordé généralement à lui recon-
naître une chaleur, une énergie
qui animaient la scène, en même
temps qu 'elles électrîsaient le spec-
tateur. Lié avec Sacchini de la
plus tendre amitié, « sans lui peut-
Ȑtre, disent les auteurs du D/c-
T^tionnaire historique des musi^
»ciens, ce grand compositeur n'eût
» pas travaillé pour l'académie de
«musique. Ce fut à M. Lainez qu'il
» confia les premiers rôles de ses
» opéras. » Après sa retraite de la
scène lyrique, M. Lainez prit la di-
rection du théâtre de Lyon; mais
LAI
cette administration lui fiiti très-^
onéreuse, et il se hâta de la quit-
ter. Il revint à Paris, et reparut,
en 1817, dans la représentatioR
donnée à son bénéfice. Le public
le revit avec plaisir, et le lui prou-
va par des applaudi ssem eus una-
nimes. Il mourut en 183a.
.LAING (Malcoim), avocat, né
en Ecosse, membre du parlement
d'Angleterre, et auteur de plu-
sieurs ouvrages historiques très-
estimés. II s'étoit déjà distingué
dans la carrière du barreau, lors-
qu'il entreprit la continuation.de
V Histoire d'Angleterre, du doc-
teur Henry. Laing y a ajouté un
sixième volume, avec des notes
intéressantes et une vie.de Fau-
teur, 1793, in-S**. Il publia ensui-
te : Histoire de ï' Ecosse depuis J'u'
nion des deux couronnes par l' avè-
nement de Jacques VI au trône
d' Angleterre, jusqu'à la nouvelle
union sous le règne de la reine An-
ne^ 1800, a vol in-8". Une secon-
de édition du même ouvrage pa-
rut en 1807, 4 vol* iu-<8". Celte
histoire est précédée d'une notice
pleine d'intérêt sur l'infortunée
Marie, reine d'Lcosse, et donne
des détaib peu connus jusqu'a-
lors, sur la mort de Damley, son
dernier époux, ainsi que sur la
part à cette catastrophe qu'on at-
tribuait à Marie. Un homme d'é-
tat célèbre, qui à tant d'autres ti-
tres de gloire, joignait celui d'his-
torien aussi fidèle qu'élégant du
règne des derniers Stuarts et de la
révolution de 1688, Fox citait sou-
vent les écrits de Laing, et en fai-
sait un cas particulier. Il opposait
la véracité de cet écrivain, sou
exactitude dans la relation des
faits, la force et la justesse des
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LAI
-conclusions qu'il en tirait, à la
partialité reconnue aujourd'hui de
Macpherson, Dalrymple, So'mer-
ville, et même à Tillustre Humé ,
•qu'on accuse d'avoir trop cherché
à atténuer les torts des Stuarts. Il
appartenait à une nouvelle école
et à un autre pays, d'établir en
principe qu'on devait écrire 1 his-
toire avec partialité. Lès auteurs
qui se sont )usqu'ici livrés sans
honte à leurs animosités person-
nelles, auraient encore rougi d'en
faire publiquement l'aveu; mais
il appartenait à certaine coterie de
vouloir les affranchir de toute pu-
deur importune. Laing a aussi pu-
blié les Poésies dfOssian et les oa-
vrages poétiques de James Macpher'
son, avec des notes et des éclair-
cissemèns, 180 5, 2 vol. in-8*.
LAIR (Noel-Piebbe-Aime) , lit-
térateur, secrétaire de la société
d'agriculture et de commerce de
Caen , est né dans celte ville, le 2
mai 1769. M. Laîr était destiné,
par sa famille , à remplir la place
de lieutenant de police que son
grand-père avait occupée. La ré-
volution ne permit pas l'exécution
de ce projet; et, comme M. Lair
fut poursuivi en qualité de réqui-
sitionriaire, il se livra à l'étude de
la médecine, sous la direction de
Desault et de Corvisart. Ne vou-
lant être ni militaire ni médecin,
et n'ayant j^lus à craindre d'être
conduit de force sous les armes ,
il se mit à voyager pour son plai-
sir et pour son instruction. Il par-
courut à pied, dans le cours des
années 1796, 1797, 1798 et 1799,
la France, lés Pays-Bas, la Hol-
lande et l'Allemagne, et décrivit
ce qu'il jugea le plus intéressant
de ses voyages. S'étant fixé à Caen,
LAI 54^^
il devint secrétaire de la société
d'agriculture et de commerce de
cette ville, et concourut, en cette
qualité, à donner un nouvel eàsor
à l'industrie du département du
Calvados, en organisant différen-
tes expositions publiques des pro-
duits de cette industrie. Le zèle
de Al. Lair fut justement apprécié.
En 1 809 , il devint adjoint au maire
de Caen, et en 1811, conseiller de ,
préfecture, fonctions qu'il remplit
encore aujourd'hui (1823). On lui
doit : 1" Essais sur les combustions
humairtù, produites par un long
abus des liqueurs spiritueuses , Pa-
ris, in- 12, 1800; ^'^ Notice kisto^
rique sur Moisson-Devaux , 18 ï5,
in- 12; 3* Notices historiques lues
à laSociétéd* agriculture et de com^
merce de Caen, 1807, iu-8°; 4*
Rapports Sur les travaux de la So-^
.ciétéd* agriculture de Caen^ in- 8';
^"Description des Jardins de Cour*
set, situés aux environs de Boulo-
gne-sur-Mer^ i8i5, in-8"; 6"/)«
l'Utilité de là culture des pommes
de terre dans le département du
Calvados^ 1820; ^'^ Description d^
Couverture de l'avant- port de Cher'
hourg^ qui a eu lieu le 27 août
i8i3, în-8% i8i5; S'^Noticesur
les bains de Bagnols^ i8i5; 9"
différens articles dans les Annales
des voyages , le Nouveau Diction-
naire d histoire naturelle ^ de Dé-
terville, etc. Son zèle patriotique
pour la gloire de l'un de ses com-
patriotes, le célèbre poète Mal-
herbe, lui fit proposer une sous-
cription, dont l'objet était de
frapper une médaille en l'honneur
de ce restaurateur des lettres fran-
çaises. Cette idée fut accueillie
comme elle le méritait. L'exécu-
tion de la médaille, confiée, en
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55o
LAI
iSiSy à Tua de nos meîlkurs gra-
veurs {voyez GATTEâvx), servît
bientôt de modèle à toutes eelles
que le même sentimeot d'admira-
lioo pour DOS grands hommes fit
consacrera leur mémoire. Ces mé-
dailles 9 d'une forme très agréable,
sont dues aux talons des artistes
les plus distingués dans cette par-
tie des beaux-arts.
LAIR£ ( Faavçois-Xatieii) , un
des plus célèbres bibliographes du
18"** siècle , naquit le 10 novembre
i^3Sy à Vadans, village près de
Gray, dans la ci-devant province
de Franche -Comté. Il reçut sa
première éducation d'un de . ses
oncles 9 curé d*une paroisse voisi-
ne, et fut envové au collège de
Dole , pour y achever ses études.
Étant entré très-jeune dan» l'ordre
des Minimes, il fut quelque ^mps
après envoyé au collège d'Arhois,.
f>Oiir y enseigner la philosophie.
Avide d'instruction, il désirait de<-
puis long ^ temps visiter Tltaiie,
et obtint, en 17749 ^ pertnxssion
de se rendre à Rome. Il s'attacha
particulièrement, dans ee séjour
des arts, à visiter les bibliothèques
publiques, et à déerire les ancien-
nes éditions qu'elles renferment.
Il y sut mériter , par son travail
assidu , l'estime des savans. Le
prince de Salm-Salm lui donna le
titre de son «bibliothécaire. Les
principales villes d'Italie, telles
que Naples , Florence , Venise ,
qu'il parcourut ensuite, augmen-
tèrent le produit de ses recherches,
et il revint à Dôle pour mettre en
ordre les nombreux matériaux
qu'il avait recueillis. La place de
bibliothécaire du cardinal de Brien-
ne lui ayant été proposée en 1 786,
il l'accepta avec empressement.
LAI
parce qu'elle le mettait ù même de
se livrer tout entier à sa passion
pour' les livres. En 178B, le P.
Laire se rendit une seconde fois à
Rome , pour examiner les biblio-
diéques des savans, et signaler
les éditions rares qui pouvaient y
rester dans l'oubli. Il y vit bientôt
arriver son premier protecteur, le
cardinal de Brienne, qui, après un
court et malheureux ministère,
crut trouver à Rome quelques con-
solations dans sa disgrâce. Ils tî imi-
tèrent ensemble les bibliothèques
de Venise , de Florence et de Pa-
doue, et rentrèrent enFrance. Le
pape Pie VI avah offert au P. Laire
une place de conservateur À la bi-
bliothèque du Vatican, et le grand-
duc Léopold lui avait écrit en mê-
me temps pour l'attirer à Vienne;
mais son atlachement inviolable
pour lé cardinal l'avait décidé à
partager son sort , et rien ne |)ut
l'engager à se séparer de lui. En
1791 , il sut préserver les biblio-
thèques et les monumens publics
de la destruction dont ils étaient
menacés; et, outre les mesures
qu'il provoqua de la part du gou-
vernement, il opposa souvent à
leur dégradation une résistance
qui hii ût courir plus d'un danger.
On lui doit particulièrement la
^conservation du mausolée du dau-
f^in , qu'on a replacé depuis dans
le chœur de la cathédrale de Sens.
Quand les écoles centrales furent
iirganisées , Laire , devenu biblio-
thécaire du département de l'Yon-
ne, se fixa à Auxerre. Plein d'ar-
deur pour l'élude, malgré son âge
et SCS infirmités, et voulant faire
jouir le public du fruit de ses tra
vaux, il ouvrit un cours de biblio-
graphie, dont le plan, qu'il publia
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LAI
alors #r6çiit l'assentiment général.
La mort Tint mettre un terme à
son zèle ; il fut enlevé aux nom**
breux. amis qu'il deyait à ses con*
naissances yariées et à son carac^
tère franc et ouvert , le 217 mars
itoi , à l'âge de 65 ans. Il était
membre de l'académie des Arca-
des de Rome , de la société Co*
lombaire de Florence, de Faca-
demie de Besançon , et do 1 jcée
d'Auxerre 9 dont il était l'un des
fondateurs. Il a publié : i^'Speei-*
men hisioricum typograp'hiœ rama^
mtXVsdtculi, Rome 5 1778, in-S*.
Cet ouvrage « où Fauteur se pro-
pose surtout de faire connaître les
imprimeurs qui «ot exercé leur art
dans Rome au i5"* siècle 9 traite
de Torique de l'imprimerie , et de
ses commencemens en Italie ; cite
les villes où elle fut d'abord ad*
mise» et enfin l'époque où on l'in*
troduisit dans Rome : c'est la 1'*
partie. La 9* contient le catalogue
des livres qui y ont été imprimés^
4veo des notes critiques et litté-»
raires. Cet ouvrage, où il s'esl
glissé quelques erreurs, a été a^
mèrement critiqué. Laire a répon-»
du aveo vivacité, dans une lettre
qui n'a été tirée q^u'à 18 exem-o
• plaires, Paris, Didot, i778,.in-8'i
^" DissevtaUan sur t origine et Uê
progrès de l* Imprimerie ^ en Fran*
che-Comté, pendant ie i5^*. siècle^
Dôie, 1785, ia*8*de 58pag. , ou*
vrage curieux et rempli de ren-
Sieignemens sur l'époque où l'im-^
primie^rie fut apportée dans cette
province , sur les différentes villes
où des presses furent établies, et
enfin sur les ouvrages qui en sont
sortis. 5° Série d^W eéiûoni jilf
dine, Pise, 1790, in-ia; «t avee
des additions, Padoue> 1790; Ve^
LAI
55 1
nise, 1799; Florence, 1800, mê-»
mefonnat. Cet travail, auquel il
paraît que le cardinal de Brienne
a pri« part, n'est annoncé que
comme un esssai pour aider à
composer un catalogue complet
des éditions fournies par les pres«
ses des Aide. M. Renouard a rem*
pH le vœu émis par l'auteur, qu'il
semble avoir jugé avec un peu
trop de sévérité. 4' Ii^àex libro^
rum ab inventa typographiâ u*que
ad annum i5oo, ckronologicè dis^
positus. Sens , 1791 , a vol. in-8*.
Ce catalogue des anciennes édi-
tions ., rassemblées par l'auteur
lui-même dans la bibliothèque du
cardinal de Brienne, est acoom*
pagné de notes curieuses et inté-^
ressantes, qui donnent un nou^
veau prix à ses savantes recher-
ches. Les autres ouvrages de Lai-
re, la plupart inédits, et relatifs à
la bibliographie, portent tous i'em*
preinte d'un travail infatigable et
d'une critique judicieuse; il est a
désirer que ceux qui en sont les
dépositaires en fassent jouir les
amateurs des éditions anciennes.
LAIS ( Fbapçois -1 Lat ) , prit
le nom de Lits en adoptant la
carrière théâtrale , où il devait
rendre ce Dom célèbre, et obte-
nir le rang de l'un des meilleurs
chanteurs que la France ait pro-
doits* Laïs naquit le 16 février
1768, à la Barthe de Nesse, nn*^
-cien diocèse de Comminges. Placé
à 7 ans, comme enfant de chœur,
à la chapelle de Guarasen, située
au milieu des bois, et dont les
maints habitans charmaient par
d'excellente musique les ennuis
de leur solitude, le jeune Laïs fit
des progrès rapides. On l'envoya
étudier en philosophie , i Auch^
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35a
LAI
où il deyint précepteur ides enfaiis
du secrétaire de Tintendance. Ce-
pendant l'état ecclésiastique au-
quel on le destinait, n'était pas
sa réritable vocation. Il se rendit
à Toulouse , où il étudia le droit
pendant une année. Comme son
talent de chanteur avait déyk fixé
sur lui l'attention , il fut appelé à
Paris, en 1779, par les chanoines
de Saint- Etienne, non pour prê-
cher, mais pour chanter les hjm*
iies saintes. Il se hâta de quitter
Toulouse, lorsqu'il eut appris sur-
tout qu'il était l'objet d'une lettre
de cachet dont le porteur venait
d'arriver dans cette ville. Après
iin séjour de quelques semaines
è Paris, il se présenta à l'Opéra,
y débuta avec succès, ^t dévelop-
pa dès-lors cette voix pleine et
forte , et cette habileté , que l'on
a tant admirées depuis. L'exprès*
sion des sentimens mâles , l'éner-
gie des passions fortes, trouvè-
rent en Lab un interprète fidè-
le. Comme chanteur il n'a pas de
rivai. Comme acteur , dès son dé-
but il sentit que l'élégance et la
dignité du théâtre auquel il était
attaché, n'admettaient qu'en se-
conde ligne le développement du
talent pour la comédie que lui a-
vait doané la nature; et à force
de travail et d'art, il atteignit la
majesté et la grâce nécessaires aux
rôles héroïques de ce répertoire.
D'une déclamation simple et fer-
me,d'uHdébit gravement cadencé,
savoir s'élever à toutes les nuan^
ces de la passion et à toutes les
variétés de la mélodie; accentuer
avec netteté, et traverser toute l'é-
chelle musicale, avec une force
soutenue et une grâce pleine de
vigueur : tel est le talent que Laïs
LAI
a fait admirer pendant prèAle 40
années aux Français et aux étrafi-
gers. Le Dictionnaire historique
des musiciens de M. Choron, ex-
cellente autorité dans cette partie
des beaux-arts , rapporte, après
l'éloge le plus flatteur de ce chan-
teur célèbre, que c'est à Laîs que
Grétry dut le succès de son opéra
dé Panurge dans Vile des Lanter^
nés. « Le jour même de la repré-
Dsentation, dit-il, deux individus
«menacèrent Laîs de le rouer de
» coups de bâton , s'il avait l'au-
»dace d'articuler une parole du
»rôle de Panurge. Le soir, il eut
nie courage de chanter; Il fut sif-
»flé à chaque m#t, et néanmoÎDs
«parvint à faire aller la pièce jus-
» qu'à la fin, en alliant le respect
» qu'il devait au public et l'amitié
«qu'il avait pour l'auteur de la
«musique. Le succès de Panurge
» fut décidé à la seconde représen-
«tation, et cette pièce a été jouée
»6oo fois. « Cet estimable artis-
te donna , quelque temps après, à
Vogel, auteur de Démophon, une
peu?e de l'excellence de son goût
et de la bonté de son cœur. Une
duchesse chez laquelle on répé-
tait cet opéra, subjuguée par l'o-
pinion de plusieurs critiques in-
fluens et très - prononcés dan^
leur censure , disait à Laïs : a £h
» quoi ! monsieur, vous trouvez ce-
» la bon ? — Madame , répondit
» Laïs , je suis obligé de m'y oon-
» naître. » Parmi les nombreux
rôles qu'il a créés, celui où il a
obtenu le plus de succès , est le
personnage d'Anacréon. « Dans
» les six cents vers de son rôle, dit
*>M. Choron, il a su passer par
«toutes les nuances de la mélodie
«et de la déclamation, jusqu'au sim-
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» pie liéb^. 9 II s'est d'tstingaé par-
ticulièrement dans les opéras de
Gluck, de Piccini, de Sacchini,
etc. 9 et tut toujours éc(^uté avec
enthousiasme dans rOre«/6 d7pA<-
génie en Tauride, et dans les con-
certs spirituels 9 ot^ il partageait
le triomphe de Ai''*Saint-Huberti.
Comme il est excellent latiniste,
il accentufiit admirablement les pa-
roles qu'il chantait dans la musi-
que d'église. On reconnaît géné-
ralement à ce célèbre chanteur la
meilleure méthode. Sa modestie
est telle', que lorsqu'on le félicite
d'avoir bien chanté dans un opé-
ra n il répond avec autant de fran-
chise que de simplicité : « En ce
» cas-là, j'ai mieux accentué qu'à
» l'ordinaire. » Laîs est auteur de
nombre de morceaux de musique,
qu'il n'a jamais voulu publier, et
qui n'étaient pour lui qu'un moyen
de mieux juger et de mieux ap-
prendre celle des autres. Il a for-
mé plusieurs élèves distingués, au
premier rang desquels on doit
placer M*^' C héron. Laîs avait les
droits les plus réels aux honneurs
qui lui furent rendus ^ en i8o8,
par ses compatriotes , lorsqu'ib
inaugurèrent son portrait dans le
salon de musique de la préfec-
ture à Tarbes.
LAISNÉ DE VILLÉVÉQUE
(N.), membre et secrétaire-géné-
ral du département du Loiret,
membre de la chambre des dépu-
tés , était d'abord destiné à servir
dans la marine ; mais une longue
et cruelle maladie de poitrine
dont il fut att^iqué dans sa jeunes-
se « Toblfga de renoncer à cette
première Tocation, et sa conva-
lescence, qui se prolongea pendant
5 ans, durait encore lorsque la ré-
LAI
S55
Tolution éclata. lien embrassa les
principes avec ardeur; mais au-
tant il aimait une liberté sage, au-
tant il détestait les excès qui
déshonorèrent les premières an-
nées de notre régénération politi-
que. Aussi, fut-il en butte aux per-
sécutions, et obligé de se tenir
caché en 1795 et 1794* H repa-
rut à la fin de cette année, et au
mois de juin 1795, il fut le pre-
mier, à élever la voix en faveur
de Madame, fille de Louis XYI,
pour réclamer la cessation de sa
captivité. Il fut nommé en 1 Soc,
membre du conseil -général du
département du Loiret; et peu
de temps après , il publia un
écrit de la plus grande importan-
ce, dans lequel il démontrait que,
la Louisiane , ancienne colonie de
la France, pouvait offrir des dé^
bouchés immenses aux produits
de son agriculture et de ses fabri-
ques , et rece.voir , à cause de son
climat fertile et tempéré, le su-'
perflu de notre population, d'où
il tirait cette conséquence, que le
gouvernement français devrait en
réclamer la possession. Membre
et secrétaire-général du départe-
ment du Loiret en i8oa, il enga-
gea ses collègues qui votaient u-
ne adresse au premier consul , à y
insérer la demande de la rentrée
des émigrés. Lorsqu'en i8o5, la
guerre un instant suspendue se
ralluma entre, la France et l'An-
gleterre, il proposa au conseil-
général du Loiret d'offrir au gou-
vernement la bonatruction et Par-
mement d'une frégate , persuadé
qu'il sufi^sait de donner un élan
généreux aux io5 départemens
qui composaient alors le territoi-
re français , pour les déterminer à
23
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5^
LAI
fuim eet exenifile; il iMigeft •!
adresM eu premier cotisai un mé-
TA(Àr»y dans lequol il indiquait des
aryens de relever le commeree
de la France aux dépeas àe celui
de l'Angleterre. Après l'abdica-
tion de Napoléo», M. Laîsné de
YâléTèque s'empressa de faire
proclamer le gouTf mement royal
4atts Orléans^ Sécrétai ve du oon-
•eil'général de son départeineiM)
au 90 mars, il resta fidèle au ge«i-
Temeflaent du roi, et refusa de
prêter seraient à Napoléon. Mais
ù d'un côté il donnait des preu-
ves d'une noble indépendance , il
défendait de l'autre avec lèl^ et
courage les libertés publiques et les
principes Hbéraux , prodamés et
^garantis par la charte. Il fut nom-
mé membre de la chambre des
députés en 1817, et depuis ce
momeut il n'a pas cessé de sié-
ger au côté gaucbe. Ses yotes «t
ses discours ont toujours été con-
formes à la conduite âranehe et
loyale qu'il avait tenue jusque4à.
Il a profitéde la liberté de la tribu-
ne, pour combattre tout ce qu'il
regardait «Morae dangereux, et
pour appuyer tout ee qui lui pa-
raissait utile à son pays. Instruit
dans toutes les parties de l'admi--
nistration, il a montré lors dee
discussions autant de talent que
de cour«ge , en signalant partout
les abus et en indiquant des a-
mélioratioDS. Il suait, pour en
être cooTaincu 9 de jeter un coup
d'^il sur les principales questions
qu'il a été appelé à traiter. Le 19
janvier, il s'éleva contre les ré->-
ductîons faites par le ministre de
la marine aux pensions des offi-
ciers de mer , et prouva que dans
une foule de circonstances, lei»mar
LAI
rias se sontmontrég aussi bnne sol-
dats sur terre que les troupos de
ligne. Le 8 mars , il combat le
projet de loi suspensif de la liber-
té individuelle; proaoncn à cet
eâet un discours éloquent, oà il
établit en principe, que iamais ui
en France , ni dans aucun pays
/du uuMide, les orîoMs tentés ou
commis centre les cbeâ des états,
ne devaient servir de prétexte
pour renverser les liberté publi-
ques, et vote contre le projet de
loi. Le ai mars, où il fut ques-
tion de la loi de censure, il éta-
blit que la liberté des journaux
constitue la véritable liberté de la
presse, et s'appuie sur l'histoine et
sur des faits récens, pour prouver
que dans l'absence ou le silence
des journaux, une foule de sou-
verains ont péri par la violence,
dans différentes parties du mon-
de, et que les idées libérales se
sont propagées dans plusieurs con-
trées, et notamment en Espagne.
Le 16 mai , lors de ' la nouvelle
loi sur les élections, il fait voir
que le seul crime qu'on puisse re-
procher aux collèges électorauX)
c'est d'avoir envoyé à la chambre,
des députés indépendans^ atta-
chés à la charte, partisans de l'é-
conomie, ennemis de l'arbitraire
et des abus. 11 en conclut qu'il
n'y a plus de probité politique, ni
dans les collèges éleptoraux, ni
dans la nation , et qu'elle s*est
toute réfugiée dans les rangs d^
agens de l'autorité. JEt il s'écrie :
«Pauvre France! que tu dois te
» trouver heureuse dans ton malr
»heur, en pensant que, )>ar un mi-
»racle signalé de la Providence,
»la corruption a épargné jusqu'ici
»les ag^n^, les a<^Mk agens» 1^
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««KOmApetixageDSide l*autorilé!. . .»
Il» s'attache \ déinoBfrer ensuite
i}ua le projiet est contraire à hs^
çba^^ , perfide 9 fnachfa?éUque
da^ ses comhinaîdoos, in)ttrieax
i la i^ation et aux députés , dau'*
fereuik pour le Irène luinnéBEie;
et dém^Q^e <|ue le gouvememeat
«<^préseQtatil corrompu «»st le pire
de t^s les gouyeriieneBs. Après
plusieurs mouvemeos oratoires
de la plus grande force, il ter*
0^14^ eq rappelait sou. déyoue-
«aeot^. e.t leS'Senrices qu'il a ren^
du4 au gQuveroeuaseot royal» do^
ftu» Nûiiulstère ii^prudent pourrait
po^apromettre la destinée ; et vp*
te le rejet ie la loi. C'est avec cet-
te énergie qu^ jusqu'ici Ai, iais*
M de V^iévfque s'est toujours
0KlffWé da»4 1^11 questions ioi'r
|KMrtaQt£s, «t toujours il a eu- p&uc
p«Dséd unique d« consolider ^1^
^ouTemeiûent^ eu dé£éadant la
ekane et Les li|)ertés natjona-n
les.
LAJARB ( PtiimiE-AiM}ii6irB )»
idU de i^ âeinif^ mpni.stre de Louis
X^I^ naquit; 4 l^lontpellier, le ao
âTfit i^$^7, d'uiie famille anobH<3
m^m l^uîs^X^iY. U servit d'abqrd
4!^j9«aine sous - lieutenant dani|
te régi0>ei%t cj<? Médoc , d'oi!»' ii
eiortîl pour passer en Hollande» a-r
#ee le gf£^de éie, c«ipit(jiine dans 1^
légicM^ de AlailkMs; et quand oe
corps fi^t supfa*in)é , il entra avec
U même r^pg f^laqs le. bataillon
dies ebes^urs dçs Alpes. Il devînt
ensuite »d^^*pa^p du .marquis,
de I^mb^rt» el lui resit;a attacli^
)iis«|ii'en ly^ 9 o^ il fut nommé
premier aide^tnajor^f^fal de la
9«irde naiiooale pari^^i^^, sous
£es ordres dé M- .d!9 La fViyette^
dent il saérilia Vestjaa^ el} raïuitiéu
u\
555
En iyg^9 lors de l'organisaiioa
^€^ compagnies soldées 9 il fut é-
levé au grade d'ad)udant-général-
çeloBely oht\i\K la croix de Saint-
l^ouis , et fut employé dans la di*
Tîsioi^ de Paris. Cet emploi l'ayan^.
fait Gonnaîfre de Louis XYI, Il
fut fiQmmé ministre deja guerre,,
en remplacement du général Ser-
«van, le 16 jiun 1792. Il acceptait)
dans des circonstances ditTiciles^
cette preuve de la ccn&ance du
monarque, qu'il avait refusée
^9f)fi des temp3 moins orageuii»
Le ^o juin 9 4 jours après sa no-
mination, lorsque la populace def^
faubourgs envahit le château des.
Tuileries, M. Lajard> scu4 auprès,
de Louis XYIy avec MM. de La-
borde , valet de chai^bre du mo-
narque, Acloque, phef de division
de la garde nationale y et deux
fusiliers de la même garde, vit le
danger que courait le prince s'il
éi^\t enveloppé par les assaillans,^
et eut la présence d'esprit de l'en-
gager  se placer dans renfonce-
ment d'une croisée, au-devant de.
bqueile ils se placent tous 5, et
garantirent ainsi le monarque des
excès auxquels pouvait se porter
H»e. populace e&r<^née^ C'était le,
moDQient oi) Tinv^ion, étrangère^
menagait la Fraqceji et oiX toi|s le^
S/^viees étaient déserganisés* M*
Laj^rd, pendant les deux mois que,
dura son ministère, parut plusieurs,
fois^ rassemblée, et le, 19 juillet},
lorsque tous les ministres, d^si
rinapuissançfç de remédier aux,
maux présens, se décidèrent à
donner simultanément leur dé-
mission, M. Lajard;^ qui prévit
tout l'avantage qu'en tireraient le^^,
eiinemis de U. ro jauté^ vpulut s'y;
opposer; mais il oé^ai au^ avis A^,
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35(>
LAJ
ses collègues, et se rendit arec
eux à l'assemblée léfiflslatite, où
M. Dejoli f ministre de la justice,
portant la parole an nom de tous,
déclara que, « vu Tanéantftsement
nde la force publique, l'avilisse*
«ment des autorités constituées,
»et les attentats impunis et tou-
i> fours croîssans de l'anarchie, qui
«paralysaient tous leurs efforts*
«pour le bien, ils avaient de con-
wcert, dès la veille, donné leur
«démission an roi. » Néanmoins
M. Lajard ne remit que le 6 août
le porlefeoîUe à M. d'Âbancourt.
En sa qualité d'adjudant -généial
de la division sous les ordres du
général Boissieu, il fut chargé, le
10 août au matin, de défendre la
porte ro3'ale du château des Tuî-
îeries; mais le parti que prit le roi
ayant rendu toute résistance im-
possible, il eut ordre de disposer
une force suffisante pour protéger
le passage de ce prince et de sa fa-
mille à la salle de l'assemblée na-
tionale. Il se rendit bientôt en An-
gleterre, pour échapper au décret
d'accusation lancé contre lui le 28
août. I^éanmoins, -lors du procès
du roi, il offrit à la t;onvention de
1-e venir en France, et de prendre
sur lui toute la responsabilité de
ses actes administratifs : trait de
dévouement dont on ne lui sut pas
gré alors, mais dont l'histoire doit
conserver le souvenir. \]tï autre
■•trait honore également cet officier;
.lorsqu'il rentra en France, en 1800,
et qu'il eut été rayé de la liste des
émigrés, il demanda et obtint sa
réforme d'adjudant-général-colo-
ncl : or, c^était le grade qu'il avait
en 1792, en entrant au ministère
de la guerre; ainsi, devenu minis-
tre, il ne 5*était pas donné l'avan-
LAJ
cernent dont il disposait pou/lcs
autres. En 1808, sur la présenta-
tion du collège électoral du dépar-
tement de là Seine, il fût nommé
député au corps-législatif, où il se
trouvait encore en 1814. Il fut du
nombre des 77 députés qui , sur
lluvîtation du gouvernement pro-
vîsoîi-e, votèrent la déchéance de
Napoléon et le rappel des Bour-
bons. Quelque temps après, il foj
créé officier de la légion -d'hon-
neur, et élevé an grade de maré-
ehal-de-camp. En 18149 îl vota
arec la minorité dans la chftinbre
des députés, et dans ses votes ou
ses rapports, il suivit constamtneot
les principes constitutionnels qu'il
avait professés et défendus dans
le cours de la révoyution : H en
donna une preuve éclatante dans
son rapport particulier sur une
ordonnance du roi du6 juillet, qui
semblait exiger, pour l'admission
aux nouvelles écoles réunies de
Saint- Germain et de Saint -Cyr,
l'ancienne preuve de plusieui-s
quartiers de noblesse. Après avoir
rapproché cette disposition de cel-
le de la charte, qui établit l^ad"
missibilité cùnstitutionnelU âe tout
Français aux emplois civils et mi'
iilaires, le rapporteur s'exprima
ainsi : « Conservateurs du dépôt
» sacré de la charte, il vous appar-
» tient, messieurs, lorsqu'une dé-
»viation, involontaire sans doute,
»y porte atteinte, d'intervenir et
»de chercher dans votre sagesse
» le moyen le plus convenable de
» rétablir les véritaMes principes.»
M. Lajard, que la modicité de sa
fortune a exclu des élections, jouit
dans la retraite du repos et de ses
honorables «ouvenîi's, ainsi que de
l'estime de ses concitoyens.
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LAJ
LAJARD (Jsah-Bàttistb)» dit d^
V Hérault, par«[it du précédent et
beau-frère de Tex-ministre Chap*
tal, comte de Chanteloup, est aus-
si né à Montpel/ier. Compromis à
l'occasion d'uoe fourniture de sou-
liers pour l'arniée des Alpes, il fu(
dénoncé) en 179a, par les commis*
saîrea de la convention nationale à
Lyon, décrété d'accusation, arrê-
té ù Montpellier, renvoyé devant
le tribunal crimin|el de Rhône-et-
Loire, et enfin acquitté, par un
nouTeau décret de la convention,
avec Lebrun, son assoi.cié. Il vé-
cut ignoré pendant les temps ora-
geux de la révolution, reparut en-
fin sur la scène politique, et fut
nommé au corps-législatif, par le
collège électoral de l'Hérault, dont
le nom fut toujours ajouté au sien,
pour le distinguer de l'ex- minis-
tre, désigné sous celui de Lajard
de la Seine, M. Lajard est sorti du
corps f législatif par la réélection
de 181 5. Il fut nommé, en 1816,
directeur des contributions direc-
tes à Montpellier, et occupe encore
cette place aujourd'hui (1823). Il a
reçu la décoration d'omcler de la
iégion-d'honneur.
LAJAHAIÈRË (N.)9 lieutenant
au 63"* régiment, officier de la lé-
gton-d'honneur, est né à Lautrec,
dépi^rtement du Tarn. Il entra le
6 juillet 1793, étant encore très-
jeune, dans le a"* bataillon de son
département. Peu de temps après,
U fut nommé sergent; le 16 octo-
bre suivant, sergent -major, et
so.us-lieutenant le 1*' pluviôse an
a. Après avoir fait les campagnes
des Pyrénées-Occidentales pen-
dant les années 1 793, et a et 3 de la
république, «il passa à l'armée de
VOuest en l'an 4* et fit les» campa-
LAJ
00:
gnes d'Italie, depuis l'an 5 jusqu'A
l'an 8. A la batailfe de Novi, le 28
thermidor an 7, il fut nommé lieu-
tenant sur le champ de bataille.
Au déblocus de Gènes, il reçut
un sabre d'honneur, par suite de
sa belle conduite au village de
3aint- Martin , où il assaillît l'en-
nemi avec la plus rare intrépidité.
Plusieurs Autrichiens s'étant ras-
semblés dans une maison de ce vil-
lage, le lieutenant Lajarrière^eul,
a,vec un sergent, s'élance dans la
maison, et malgré la vive résistan-
ce Qu'on lui oppose, tue ou désar*
mentes Autrichiens. Pendant le
blocus à une sortie qui eut lieu le
8. prairial an 8, il fut blessé de
deux balles, dont l'une lui traversa
la cuisse droite. Il fit partie de l'ar-
mée du Portugal pendant les an-
nées 9 et 10, et fit les campagnes
de l'an u et de l'an 12. Ce fut au
mois de pluviôse de cette dernière
année, qu'il fut nommé officier de
la légion-d'honneur.
LAJOLAIS (F.), général fran-
çais , naquit à Weissembourg en
1761. Il était fils du lieutenant du
roi de cette ville. Destiné à l'état
mih'taire, il l'embrassa de bonne
heure, et s'éleva en peu de temps
au grade de général de brigade.
£n 1794 9 il était employé aux ar-
mées du Rhin et de la Moselle,
que commandait alors Pichegru ;
il eut occasion de se lier étroite-
ment avec ce général, partagea
tous ses projets pour le rétablis-
sement des Bourbons sur le trône
de France, et le seconda de tous
ses efforts dans leur exécution;
mais £^yaf>t été compromis par les
pièces sais|e,s dans le fourgon du
général Klingliq, il fut mis en ar-
restation aprè? le 1 8 fructidor 1 797*
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358
tAK
Trâfluîttietant un €0hs«tl èe giier»
rc à Strasbourg, atiwî que Badou*
TÎÎle et plusieurs autres, ils furent
tous acquittés en janvier 1800. l!
Youlut paraître s'attacher au gou^
ternement consulaire, et sollicita
à cet effet dii service, niais il né
put en obtenir. A^aut conçu alors
un plan plus vaste, il imagina et
réconcilier Moreau et PîMicgru,
et passa* en i8o3 à Londres, où il
reçut des secours du gouverne-
ment britannique, auquel il com-
muniqua ses ^tans et revint bien-
tôt après à Paris, précédai^ de
peu de jours Georges Cadoudal,
Picbegru et leurs coopérateurs ;
taaîs cette trame fut bientôt dé-
couverte. Làjolais, arrêté avec ses
tomplices, fut traduit devant le
tribunal de la Seine, et condamné
ft mort le 10 juin i8o4* Sa famille
obtint cependant sa grôce de l'em-
pereur, et la peine fut commuée
en celle de quatre ans dé déten*-
tion au chdteau de Joux. Il ne
jouit pas complètement de cette
faveur; tombé malade dans sa pri-
soh , il j mourut la veille même
du jour où il devait recouvrer sa
liberté.
LAKÂNÂL (Joseph), député à
la convention nationale, membre
xln conseil des cinq- cents et de
i*i«stitut, était prêtre doctrinaire
et professeur de belles - lettres a-
vant la révolution. Il fat nommé,
en 1J91, vicaire-général constitu-
tionnel, et en 179a, il devint dé-
puté de TArriége à la convention,
où il Tota la mokt de Louis XYI
sans appel et sans sursis. En mars
1795, chargé d'enlever lu château
de Chantilly tout l'or, l'argent, lie
t»ivre et le fèr qui s'y trouvaient^
il fit pas^r au tréisor public aàt>6
LAR
tearte d*or et d'ar^nt; il s'empa-
ra également de tons les papierè
de la maison dB Gondé. Memb^
du comité d'instruction publique,
t)n le vit constamment, pendant la
«ession cduventionnelle, faire des
rapports sur cet objet; ce qtrî,
dans la suite , le fit placer dur h
liste des membres de l'institut. Lé
1* juin 1795, il fit décréter qu^
les villes dfont les noms rappelaient
des idées de royauté en porteraient
de nouveaux, qu'il indiqua. 11 pro*
posa, te 17 avril 1794? d'élever tr*
ne colonne en mémoire dfes tîl-
toyens morts le 10 août 179a; et
dans te courant de la même an-
née,* à la suite d'un rappoit sur
f écolfe Normale, qu*îl était cliargé
de surveiller, il fit décréter l'éta-
blissement des écoles primaires,
6t trois mois après celui des éco-
les centrales. Au mois d'août i 796,
il parut plnsieurs fois à la tribune,
et y discuta les moyens de rem-
placer le tiers qui devait sortir de
l'assemblée. Le 7 octobre même
année, il parla avec véhémence
contre les sections de ParÎB, qui
deax jours auparavant s'étaient
soulevées contre la convention na-
tionale, et il demanda à cette oc-
casion qu'elles fussent désarmées;
que tous ceux qui n'habitaient
point Paris avant 1 789 fussent ex-
pulsés de cette viHe, et qu'enfin il
fût établi une garde pour te corps-
législatif. Le projet qu'il proposait
alors, et qui avait été rejeté t^is
ans auparavant, aurait épargné
bien du sang , s'il avait été mis à
exécution lorsque lés Girondins et
tant d'autres l'avaient demandé,
proposition qui, faite alors sans
succès^ fut un prétexte pour en-
voyer À l'èchafeud la plupart d'en-
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tr»«Bx.'M. Lakaoalentraani conseil
ded ciaq-ceote le 3o octobre 17959
el en sortit le %o mai 1 797; il rem-
pUl^ ea i7(|(>f la place de coanni^
Mire du pouvoir exécutif près des
départémens réunis* S^étant bau-
temeat pro&oacé contre ta révo-
lutioa du 18 brumaire^ il fut des-
titu6« quelques mois après, par le
§ott?ememeiit consulaire. Il de^
vint ensuite censeur du lycée Bo-
naparte^ et en exerça les fonctions
jusqu'en 180^; il faisait encore
partie de la classe d'histoire et.de
littérature ancienne de T^nstitut^
au moment de la restauration en
18 »4* ^1 cessa de taire partie de
nette société savante en 181G.
M* Lakanal est depuis sorti de
France 4 a passé aux États-Unis
d'Amérique, et s'est ûxè sur les
bords de l'Ohio, où il a acquis u*-
ne propriété.
LAKE (GiEAxi^ Loxo TicomB),
général anglais» dont la famille fait
remonter son origine ik Lancelot-
du-Lac (Launcebie-'of-Lttke)^ l'un
des chevaliers ue la table ronde,
naquit en 1744* ^^ ^'^K^ ^ ^4
^ans, il obtint une place d'enseigne
dans le premier régiment des gar-^
des à pied. Il fit la guerre de s$pt
an», et s'y distingua par son sang-
froid et son intrépidité. Il devint
bientôt après aide-de-camp du gé-
néral Pearson. Le prince de Gai-
lesy auquel il fut présenté en 1768,
sut distinguer son mérite , et lui
accorda son estime et son amitié,
qu'il lui a toujours conservées de^
puis« Lake servit en Amérique
sous Comwallis, et se fit remar-^
quer au siège d'York. Revenu à
Londres, après la prise de cette
place, il fut nommé par le roi
l'un de ses aides-de-camp. En
LAK
Mff
1793, k>raqi;^e l'Angleterre eut dé-
claré la guerre à la France, Lake
passa en Hollande, à la tête de la
premièrc| brigade des gardes, et fit
Jever le siège de Wilhemstaiilt. Il
se trouva à toutes les affaires qui
signalèrent les années 1793 et
1794* retourna en Angjeterre^ à
la suite des succès obtenus parles
Français; et ne fut en^loyé qu'en
1797, où le gouvernement l'en-
voya en Irlande, pour apaiser les
troubles qui désolaient ce malheu-
reux royaume. Les mesures éner-
giques qu'il y déploya ne firent
qu'aigrir les esprits. Néanmoins,
il parvint à battre complètement
. les insurgens, le a 1 juin 1 798. I&iais
i,5oo Français ayant débarqué à
Killala le d2 aoCM suivant, sous
le commandement du général
Humbert, les Irlandais reprirent
courage et se réunirent à eux. Le
général Lake courut à leur rencon-
tre avec une armée nombreuse;
mais il fut battu à Castlebar, per-
dit 6 pièces de canon , et fut mii
dans l'impuissance d'arrêter les
progrès dos assaillans. Bientôt ren«
forcé de troupes fraicbej»» et sou-
tenu par lord Cornvirallis qui avait
sous ses ordres toutes les force»
anglaises, il joignit cette poignée
d'ennemis, le 8 septembre, près de
Ballynamak; après un combat opi-
niâtre et long-tempsdisputé, lava-
leur dut céder au nombre, et lea
Français furent forcés de se rendre
prisonniers. Les Irlandais^ privée
de leurs auxiliaires, ne résistèrent
plus que faiblement, et le royau-
me entier fut bientôt soumis et
pacifié. En 1800, Lake obtint le
eommandem^nten chef des forces
anglaises dans l'Inde. Dès son ar-
rivée à Calcutta, en mars 1801, il
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Google
56o
LAK
donna tous ses soins à établir la
discipline dans Tannée du Sienga-
le^ toute composée de naturels du
pays, et obtint du Nabab- Yexier
que le subside, quMl payait an-
nuellement, serait remplacé par
une cession de territoire en fareur
de la compagnie. Il attaqua, dans
le printemps de 1802, les Zemin- '
dars de Sasni et de Cotehoura,
qui refusaient de se soumettre à
la domination anglaise, et s'empa-
ra de toutes leurs places. Au mois
d^août i8o3, après avoir forcé le
général français Perron d'aban-
donner une forte position qu'il oc-
cupait près de Goëi , sui* le terri-
toire des Mahrates, et s'être ren-
du maître, par un coup de main,
de la forteresse importante d'Aly-
Ghor, il fit une marche de a5
milles dans la saison des plus gran-
des chaleurs; atteignit, le 1 1 sep-
tembre i8o3, les principales forces
de l'ennemi dans la plaine de Deh-
ly, et força, après un combat san-
glant, deux brigades du général
Perron à se rendre prisonnières.
Lake, poursuivant ses succès, dé-
livra Cnfll-Aâlem , détenu par les
Mahrates; pourvut à la sûreté de
la capitale, et s'empara d'Agra,
défendu par des troupes mahrates
et françaises. Ainsi , eh moins de
3 mois, toutes les possessions de
Scindia , à Test de la rivière Te-
homboul, se trouvèrent en son
pouvoir. Sur la fin de cette année,
il conclut un traité définitif avec
le rajah de Djaipour, et en février
i8o4,il alla au secours de ce prince,
inenacé par Djecent-Raou-Holcar.
Après s'être emparé du fort de
Gwajior et de Rampoura , et fait
lever le siège de Dehly, il se mit à
poursuivre Holcar qui avait péné-
LAK
tré dans le Douâb, qu'il menaçait
de dévaster. Etant parvenu à l'at-
teindre, par la vitesse de sa mar-
che, il tomba sur lui à l'improvis-
te, le força dans son camp de
Ferromkabad et lui fit éprouver u-
ne défaite complète. Il battit en-
suite le corps d'infanterie qui pro-
tégeait le fort de Dehly, et s'empa-
ra de ce poste; puis sans donnera
ce chef le temps de réparer ses
pertes, il se porta, en }anvier i8o5,
suivBartpore qu'il investit, et for-
ça ainsi Holcar à lui demander la
paix; celui-ci s'y soumit alors, .pour
ne pas voir en la puissance de son
ennemi la seule place qui lui res-
tât. La paix ne dura qu'autant que
Holcar ne put pas recommencer
la guerre. Il s'était retiré, ain^ique
Mirkhan , avec ce qui lui restait
de cavalerie; mais ayant rassemblé
de nouvelles forces, ils reprirent
les hostililés sur la fin de 180 5.
Holcar, de nouveau poursuivi, se
réfugia dans le pays de Lahôre, où
il se crut à l'abri d^ Européens, qui
connaissaient peu cette contrée.
Néanmoins, il s'y vit tellement
pressé qu'il fut réduit à demander
de nouveau la paix. Le général
Lake la lui accorda , et la conclut
le 6 février 1806. Il repartit ensui-
re pour l'Angleterre, où il arriva
en septembre 1807, après une ab-
sence de 7 ans. Le roi récompen-
sa tant d'importans services, en le
nommant pair d'Angleterre, avec
le titre de lord Lake, baron de Deh-
ly et Lasvfarri; bientôt après, il a*-
jouta à ces dignités celle de vi-
comte, et la place de gouverneur
de Plymouth.Lake put à peine
jouir de quelques momens de re-
pos : il mourut, après une courte
maladie, le ai février 1808.
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Tbmeyjû .
J^a^e 36i
/^
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LAL
LAK£ (Gborgb-Avgitste-Feédé-
rig), second ûls du précédent, na-
quit en 1780. Il était jeune enco-
re lorsqu'il embrassa la carrière
militaire. Il fit ses premières ar-
mes en Irlande, en 1796, comme
aide'de*camp de son père. En 1 799,
il se rendit en Hollande, avec une
compagnie dont il ayait obtenu le
commandement, mais il n'y arrira
qu'après la retraite du duc d'York.
Nommé adjudant-général,, pour
accompagner son père dans l'In-^
de, il se distingua d'une manière
particulière dans l'emploi de dé-
puté • quartier-maître-général de
l'armée, qu'il remplit depuis 1801
jusqu'en 1807, revint avec lui en
Angleterre, et fut élevé au grade
de lieutenant-colonel du a9"* ré-
giment d'infanterie. Nommé pour
accompagner lord 3penoer dans
son expédition, il s'embarqua avec
lui , le suivît à Gibraltar et à Ca-
dix, passa ensuite en Portugal, et
se trou va à la bataille de Roleia ,
oiVil fut tué le 17 août 1808. Il a-
vait mérité l'estime et la confiance
de ses supérieurs.
LALANDË (JosBPfl-JÉftÔHE ls
Fbânçâis bb), l'un dès plus célè-
bres astronomes de France, na-
quit le 11 juillet 1732, à Bourg-en-
Bresse, d'une famille honorable. •
Il eut de bonne heure le goût de
la célébrité, et le conserva toute
sa vie. Doué d'une imagination vi-
ve, il se passionnait pour tous les
objets qui le frappaient fortement :
ainsi, élevé par des parens pieux,
il s'attacha d'abord aux pratiques
les plus minutieuses de la dévo-
tion ; ainsi, lorsque après d'excel-
lentes études, il fut en rhétorique,
l'éloquence seule eut des charmes
pour lui , et il voulut être avocat.
LAL
36i
La comète remarquable de 1744
lui fit porter toute son attention
sur les phénomènes du ciel; mais
il ne se voua entièrement à l'étu-
de de l'astronomie qu'après avoir
suivi les observations du P. Bé-
raud, son professeur de mathé-
matiques-au collège de Lyon, sur
la grande éclipse du 25 juillet
1748. Pour se livrer tout entier
à cette nouvelle passion, il réso-
lut de se faire jésuite. Ses parens
crurent le guérir* de cette fantaisie
en l'envoyant à Paris, où il fit son
droit et fut reçu avocat; mais il y
trouva aussi tous les secours pro-
pres à seconder son goût favori.
Il y fit connaissance de Delisle, qui
avait établi un observatoire dans
l'hôtel même qu'il habitait, et ou -
tre qu'il recevait ses leçons, il as-
sistait avec lui au cours d'astrono-
mie que faisait Messîer au collè-
ge de France. Lalandeen tira d'au-
tant plus d'avantages , qu'étant a-
lors le seul élève qui pût en profi-
ter, Messier sut se mettre à sa
portée, et graduer sa marche sur
ses progrès. Lemonnier, devenu
célèbre, surtout pour avoir mesu-
ré un degré au cercle polaire, ou-
vrait à cette époque un cours de
physique-mathématique, au collè-
ge de France : il voulut s'attacher
exclusivement Télève de Messier,
et le détourner de suivre les le-
çons d'un maître trop vieux, di-
sait-il, pour être observateur ha-
bile. Lalande sut ménager deux
rivaux qui lui étaient également
utiles , et profiter des leçons de
l'un et de l'autre.- Cette conduite
adroite lui valut bientôt le moyen
de se faire connaître. Il s'agissait
alors de déterminer la parallèle de
la lune, ou, en d'autres termes.
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562
LAL
la distance de cet astre h la terre.
La Caille, en se rendant an cap de
Bonne-Bdpérance pour cet objet,
avait enf^agé les saraiis de FËdro*-
pe à le seconder parde^ obserya-"
tîoti» cof respondantes. L'obserra-
toire de Berlin se trouvant , à peu
près, sous le méridien du Cap, é^
tait le plus avantageusement situé;
mais il n'avait ni bon instrument ^
ni astronomes soUiëamment exer^*
ces. Lemonnier^ qui possédait le
meilleur quart-dè-eercle (pii fut
en France, offrit de se rendre
dans cette ville avec <;et instru*
ment; et quand il en eut obtenu
Tautorisation, il ne lui fut pas dif-
ficile dé se l'aire remplacer par
son élève, asset instruit pour une
expérience de cette nature. Lalkn-
de arriva à Berlin, et fut présenté
au roi par Maupertuis. Frédéric,
qui , sur le bruit public , croyait
cette mission importante, témoi-
gna d*abord de la surprise, en
voyant le jeune astronome. «Mais,
• ajouta-t-il aussitôt, puisque l'a-
ft cadémie vous a nommé, vous jus*
«tIfiereE son choix;» et il donna
des^ ordres pour que rien ne s'op-
posât au succès des observations.
Lalande, repu membre de l'aca*
demie de Berlin^ passait les nuits
dans son observatoire^ les mati-
nées che£ Euler, dont il recevait
les leçons sur l'analyse^ et les soi-
rées avec les philosophes Mau-
pertuis, d'Argens, La Mettrie
etc* Il disait dans la suite, au
sujet des principes qu'on y pro-
fessait, et qui durent lui paraître
bien différens de ceux qu'il avait
puisés chet les jésuites, «qu'on en
• avait de fausses idées, etquel'in-
«» compatibilité n'était pas telle
«qu'on l'imaginait entre la doctri-
LAI
»ne dés deux écoles.» Be retour à
Bourg, il continua à se conduire
comme auparavant , accompQ|;iid
sa mère aans tous ses exen^fs
de piétés et plaida plusSears cau^
$9ê pour plâtre à son pèi^ , plus
flatté d'avoir un avocat qu'an aca^
déroicien dans sa fomille. Lalande
rendit compte de la manière dont
il avait rempli sa misdon^ daosu-
ne notice 80H8 ce titre : D. ds £a-
iand$ astronomi regii^ de oêfêerw*
tionibuê 9UiS bériHnemêibai ^ ad
patailamn iunœ déftnimdMm, ( art.
erudi angosti^ i^Sa). A l'âge
d*environ ai ans ^ il fut nommée
une place d'astronome ^ vacante
depuis plttflietn's années. Son tiv'-
vail sur la lune le liait avec U
Caille, dont 11 appréciait le méri-
te; mais Lemonoîer n'aimait pas
La Caille, et dès lors il vitdemau-
Tais œil la liaison de son élève a-
vec celui qu 'il appelait son enâeini*
Un différend s'étant élevé entré
les deux astronomes, au sujet du
degré d'Amiens, et Lalande s'é-
tant joint à la commission qui a*
ratt été contraire à Lemonnier,
se l'aliéna encore davantage* Mais
un jour qu'il exposait à l'acadéoiie
ses méthodes pour tenir compte
de l'aplatissement de la terre dan»
le calcul des parallaxes^ ayant don-
né une règle qui se trouvait con-
traire à une formule d'Ëuler, Le-
monnier, mécontent de son élève,
crut avoir trouvé l'occasion de
l'humilier, et il l'accusa haute-
ment de s'être trompé. La dispu-
te sléchauffant entre eux, l'acadé-
mie nomma dès conimissaires:
La Caille fut du nombre et donna
raison à Lalande. Dès lors le maî-
tre et l'élève furent entièreoaeat
brouillés; etlârancviâe du premier»
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LAL
r:tmmti Vé<OriTakpl)KbaMilii«iif)«
Second en stfle astrofeomiqae^
diiihi pendtirtit une rérolution «û-
tièfè des n(tottd$ éè la lufie, o'èit-
À-^dfre pendaot dîx4iii>ît ans. Hé-
lait dîffidle^ eti efltet) que deas
tiotntti«s occupés sans eesse à é-
pier 1» qtri poutait leur échapper
d'assertions hasardées ' <)Ci d'ob*
JectioAs înconsîdéréos, fassent ja-
mais d'mtclligènce. Lesobserta*
tkms faîtes au Cap et à BediiinV
matent pas ehcore produit le ré-
sollàt qu'on en aftendaii, parce
qu*ùn ne connaissait pas» <tveo la
dernière précîsion^ie diamètre de
la lune. Lalande, ayant fait owis-
truîre un héliomètw de i8 pieds,
le'pîus grand qu'on ait fait, par-
Tînt, après une longue suite d'nb*
servatîons précises, répétée» pla-
sietirs fbis et à des reprises éittk^
ï^ntes, à déterminer ce diamètre,
et son rapp(Jrt constant arecla pa-
raflate horizontale. DèsloUBils'oo*-
cupa, plui« sérieusetttent que ja-
mais^ de la théorie des planètes^
(È laoueile il avait dé)& travaillé, et
qui âerint l'étude de tootte sa tîe.
Son héliomètre lui servitd'ahord à
observer deux passages de Mer-
cure sur le Mileil ; ce qui lui fit i-
maginer de nouvelles méthodes,
pour dépoulHer ces observations
des effets de la piirallase. L'épo-
que approchait où deux passages
de Vénus sur le soleil devaient
avoir lieu; ^ Importait alors de
tttettre lès astronomes à portée de
ohoiftir, sur tout le globe, les sta-
tînns les plus avantageuses : il dé-
veloppa, à cetefiBêt, la méthode de
Delisle, et Hsprésenta, sur une car-
te géographique, l'heure de ren-
trée ta Cislle de la sortie de Ténus,
pour tes SItèrens pays de la terre;
lai;
86S
On ^MMiTftit employer, san» doute,
une méthode 4iussi sùve ^ plus
èxpéditive : mais oe qui prouve en
feveur de Celle de Lïilande, c'est
queLagrangequî, quelques annexes
après, roulut la vérifier, arriva,
au moyen de l'analyse la plus sa-
vante, aux même» résultats', et
confirma ainsi l'erreur dans laqueU
le Halley était tombé sur le mê-
me sujet, et qu'avait déjà signalée
Tl^uohet, astronome d'Auxerre.
Lalande aimait la gnomonique;
le temps qu'lly employait étsdt un
délassement qu'il se permettait,
pour se reposer de travaux plus
importans et plus difficiles : c'est
dans cette vue qu'il expliqua ufi
cadran, d'une espèce singulière,
qui existait à Bourg même , son
pays natal. La démonstration qu'il
en donne n'est peut-être pas asset
Claire, et il eût pu en trouver une
plus lumineuse dans ses propre»
ouvrages. Il expliqua également
un cadran, d'une construction
tout aussi singulière, placé à Be-
sançon , dont il donna la démons-
tration dans le Jûurnal dés Sdvans,
de juin i^SH. Enfin, il a donné
l'explication et les calculs d'un
autre cadran, assez extraordinaire,
que Pingre avait imaginé pour la
colonne de la Halle-au-Blé, alors
hôtel de Soissons. Lalande s'é-
tait surtout appliqué à rendrel'art
de construire les cadrans, facile à
ceux même qui avaient le moins
de» connaissances mathématiques.
L'histoire de la comète de i^Sc),
dont le retour avait été prédit
par Halley, devînt extrêmement
ihtéressante sous la plume de La-
lande. D'abord il fournit à Clai-
raut tous les calculs astronomi-
ques dont son analyse avait be-
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364
LAL
soîn^ pour trouver de combien de
Jours les perturbations planétaires
devaient retarder ce retour; travail
immense dans lequel il fut aidé
par Lepaute. II donna ensuite
des renseignemens nouveaux sur
la dernière apparition de cette co-
mète, l'histoire détaillée de toutes
les apparitions précédentes, et en-
fin la notice de toutes. les recher-
ches qu'elles avaient occasionées.
Il y ajouta les tables d'Halley,
quelque incomplètes qu'elles fus-
sent , et y joignit les additions et
les améliorations qu'il y avait
faites. Il devînt alors rédacteur de
la Connaissance des temps^ dont
IVloraldi était forcé d'abandonner
la direction, parce qu'il devenait
pensionnaire de l'académie des
sciences. Il avait pour concurrent
Pingre, connu par un Eiat du
ciel, ouvrage du même genre qpe
la Connaissance des temps , mais
spécialement rédigé pour la ma-
rine. Laknde obtînt lu préfé-
rence, et il eut la modestie d'im-
primer que, cette fois, l'académie
s'était trompée dans son choix.
Néanmoins, il porta cette Connais-
sauce des temps à une perfection,
où jamais elle ne fût arrivée sans
lui. Il en composa 16 vol., de-
puis 1760 jusqu'à 1775 inclusive-
ment ; il y fit prévaloir pour dé-
déterminer les longitudes, la mé-
thode de La Caille , qui voulait
qu'on y introduisît les distances
de la lune au soleil ou aux étoiles ,
et il employa les meilleures tables
que l'on cpnnût alors , celles de La
Caille, pour le soleil etles étoiles;
celles de Mayer, pour la lune; et
celles de Halley, pour les planètes.
Lalande n'y omit rien de ce qui
pouvait être utile aux naviga-
LAL
leurs, piquer leur curiosité , per-
fectionner ra»tronomie,..et mettre
ceux qui s'intéressaient à cette
science au courant de tous les é-
vénemens qui y avaient rapport :
en cela il a eu la gloire de tra-
cer une marche que ses succes-
seurs ont constamment suivie.
Mais comme les améliorations
qu'il avait introduites dans cet ou-
vrage exigeaient des explications
plus étendues, il en fit un voluooe
séparé, qu'il publia sous le titre
àExposition du calcul astronomi'-
que, Paris « 176a. Cet fut à cette
époque que D«lisle, presque octo-
génaire , lui résigna sa place de
professeur d'astronomie au collè-
ge de France. Lalande se trouvait
là sur son propre terrain; plein de
la science qu'il était chargé d'en-
seigner, il déploya tout le zèle et
toute l'activité dont il était capa-
ble, et fit briller cette chaire d'un
éclat qu'elle n'avait jamais eu.
Les soins qu'il donnait à ses élè-
ves ne se bornaient pas à l'ensei-
gnement public; il savait distin*
guer ceux qui annonçaient d'heu-
reuses dispositions; il les attirait
ensuite chez lui, les prenait sou-
vent en pension à un prix très-
modique, et les formait ainsi, à
toutes les heures, aux observa-
tions et aux calculs. C'est par cet-
te conduite conslamtnent suivie,
que sa maison devint une sorte
de pépinière d'où sortirent tant
d'élèves célèbres qui peuplèrent
les observatoires, et qui intrpdui-
sirent sur les vaisseaux l'usage des
instrumens et de» méthodes astro-
nomiques. Des services aussi émi-
nens furent appréciés; Lalande,
repu d'abord à l'académie de ma-
rine de Brest, obtint eQSuite du
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LÀL
goiiireraement «ne pension de
I ,obo francs, il ne Tarait pas sol-
Keilée, et H la consacra sur-le-
champ à Tinstruction d*un jeune
élève. Ainsi Ton peut assurer que
c^est Lalande qui a formé k plu*
part des astronomes qui se sont
fait connaît-re depuis qu'il occupa
la chaire de professeur, soit qu'ils
aient reçu tetlr première instruc-
tion de ses lepons orales, soit qu'ils
l'aient puisée dans son grand trai-
té d'astronomie. Il suffit de nom-
irtei* les Henry, tes Barry^ les
Piazzi^ lesBurckart, son neveu. Le
Françaî^'Lalande, et enfin Méohio^
pour juger de ee que Icri doit la
science astronomique. Dans son
Traité d' A stronùmie dont il a don-
né trois éditions , et dont la pre-
nùère parut en 1764^ en a Ibrt^
Tolumes in-4*9 Lalande s'attacha
snitout à réparer les omissions
que l'on i'eprochaft aux ouvrages
estimables que da France possé-
dait défà, tels que les Éiémens de
Cassini ^ les Institutims astrono*-
miifueê de Lemonnter, et«urtout les
Leçûhs élémentaire» de Lsi €«illë.
La partie pratî^iie , les méthode»
div ealcni, là description et l'uM^e
des divers instrumens, tous objets
négligés dans ces différens ouvra^-
gesj remplissent le second volui-
me de Lalande ; le premier renfer-
me les notions générales , le 8ys>-
tème du monde, la théorie de tou-
tes les planètes et celle des éclip«-
ses. Il y avait rassemblé tout ce
qu'il avait appris de ses trœs maî-
tres, tout ce qu'il avait trouvé de
mieux dans les anciens, et ce que
son expérience lui avait fait dé-
couvrir. L'édition de 1770 con-
tenait aussi ses nouvelles tables
des planète», et dans un quatrième
LAL 566
tolome , publié en 1780, il avait
rassemblé une suite nombreuse
d'observations sur les marées , et
y avait ajouté un grand mémoire
de Dapuis , pour expliquer l'ori-
gine astronomique de toutes, les
fables, dont celui-ci avait puisé
l^idée dans les cours de Lalande 9
au collège de France. Ce mémoire
est le germe de y Origine des cul'
tes. L'époque du passage de Yé*
ilus sur le soleil approchait ( on
touchait à l'année 1769); Lalan-
de voulut forcer tous les savans
astronomes, d'y prendre part ; il
éerivit à cet effet aux ministres, et
même ;aiix:souverains .des divers
états 5 pour les engager à envoyer
ceux de: leurs astronomes qui vou-
draient prendre cette peine , dans
les lieux de leur . domination les
plus propres aux observations ju-
gées nécessaires. Quant à lui, mal-
gré plusieurs invitations qui lui fu-
rent faites, il résolut de ne point
se déplacer^ se réservant le soin de
calculer et de comparer les obser-
vations qu'il pourrait recueilUr^et
à^en déduire la distance du soleil
À la terre.; et c'est ce qu^l exécuta
dans plusû^rsouvrages, et notam-
ment dans celui qu'il intitula :
Mémoire sur le passage de Fénue,
observé le ZJuin 1769, pour servir
de suite à l^ explication de la. car te
publiée en 17649 Paris, 177a in-4'«
Lalande re^ut de tous lesastrono,-
mes qu'il avait désignés, et de tous
ceux avec lesquels il était en
correspondance, les observations
qu'ils avaient faites. Le P. Hell»
astronome de Vienne^ fyt te seul
qui nç, lui envoya rien. Lalande
soupçonna d'abord des intentions
peu honorables au P. Hell, et en-
suite traita sévèrement les observa-
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m UL
HoM <fu*il pabt» : moM^'i raisomittl
MoDtôt que te F. Htll a'aral f<»C
Cfue Mihrre, dans sa côodtttMiy lo»
erdresrdu {«cnrTerneisicfttqui à'fom*-
ployait ; et quant à soa. obaef vih
tk»»y elle lut l'une des plus c^oir
plètes que Ton ait obtenues de ce
passage» ajant été faîte sous Itmel
le phis pur et le plu'^ serein. Tous
-les faits se trouTenI coostguéft dans
^ Fappinidtce aux Éphém^rides de
Vienne, pour 1775, publié par le
P. HclL Au reste» sans entrée daaH
le détaH des suppositioM ^ dts
calculs de Lalande , ni dus obîec^
fions du P. Hell» il sufiit de s^
voir, pour l^intérèt de laatreM^
nie, que cette dispute n*aTak
pour ol))et qu'un einquJèDM>de Se-
conde , doat Lalande faisph k pa-
rallaxe du soleil plus petite ^\it lis
P, Hell, et que cette erreuir a été
reotifiée ; ainsi , on peut ceiBolure
i|ue la distance du soloil à la terr^
est ausai bien connue qu;'il k faut
poor lee opérations les plus éclîr
cales de TastFonomie. O^jé un dé-
mêlé avait existé entre ces -deux
astronome» ; tous deux étilient é-
lè?e»de La Caille^ et toiM deut le
i»éfièraieatégaLeiiieBt«Laia*deqa[,
CJMnme HélU se serTaît; continuel^
lement de ses tablés du soleil, j
apoKOTait dan& la manière dont
rèquatioo du temps y était oaloci^
lie, ttfie légère erreur qui avait
échappé au P. Hell^ «t ^u'il ne
i^oùKttpaateconnaUBe^ quoiqu'elr
le eût été signalée par Lalande
^m% la première édition de son
Agronomie en i f^fol^ Sur ce& eqv
4ref dites, Maskeyne éerÎTit un mé-
moire à cette occasion , dans le>-
^uel, tout en se déclarant en far-
ceur do l'opinion de Lalande , il
'S^'attribuait Fhoaneur de la décau-
Tl»rtt:^M «HfiStÂM- Iftten^ftfçp^-^
4it un- pit» TiiN^mfn.t pe*ït - être
à ce non vol adversaire 9 qui ne
répliqua poi»t, et 1» Ifonne intel-
US^ïQCe «continua à régner etitrc
^%:\ \lk parait qu'elle »(9 rét{4>ii«^ «-
gaiement eniit<^ JUalAixde et 1^ P.
JîeU» puisque e^bii-^ci étant mort
qtielqne temp« qprè^» l'autre fît
*on eUg^^tccMivint, a^eç la fran-
chisa qui le-qafactiérisctttx de^ to^tip
qu'il. avait <«uk» «nvors lui» ea cpn-
teS'tantaTQQ pesi^ÉQUil'^ïpellwce de
«on obstrva^M lor9 dupasa^gf^dv
Véotts «ur lésoJfiiU W 1?^- Njuas
avons vuqiiii^Lalandff aipiait la cé-
iébrilé, ©aUf .^MH^uft qw scr ra^t^
.cbaité rastrQmii|^i«« lUvait l^,.eo
t^p^ lions {^.Elmpi9i d^ l€L,phi»
iQ^0phie dA\ NmDtan% P^ Vplt^rc ,
quel la: revcpotre d'191^ CKStmèjte qui
viendrait oboquiir la ferré pour-
i»iAabiCttrdes<8Uiitefi t^fribl^s» qs^^id
<|Mce la ProvîdetiOfî 9innK IWf di^
pQsé deiniini4r%é w^dre ce$te reu-
Q$>atrè<tiiiposelble« L4ki\4.e9'éleva
4Mmti9 celte a«sei#cin^ 0t ^'éjC^yant
dès.ealoui» de:Ctair«At» qui*, à
l'oocasiiOA de la comète de i7£»9,
4^Tiiî£dé»iQiitré ^tt# tes attf^clîons
p^nétaires fUdjièVAienttLliii^cfr 9qp^
sU^lemeiut uaetoubît^,! \\9^ p^rsu»-
da,. apr^ avair eiamiaé somm^-
nelnent la ^efition , 4{ue 1^ cli^e
ft'^k»ii pas abApliimeii£impo9sibief
quoique 4s^rûfMm9nt. invraisem-
-khbUi et il avait oowip^^^é sur cr
dii|ot u» n»éJ9ioiire avec ce titre; :
Réft^aiomaar k^ c^mètps gt^ /?«^-
vent approcher d^ lu terre,, Ce titre
linàonçait une qui^stion iqtéres*
àant«, et le mémpif/^ n'ayant pas
été lu dans la sé*nce.p?Mir laqt^el-
Jbon rayait diefttirté* on.eq conclut
^ùé )a Ie4tur0 n'cii afalt^été sup-
primée qui^ pQuif Qacb(9r au p^t^liP
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ut
lc« malheur» qui y étaient annon-p
cèsi Talarme même tut telie^ que le
lieutenant-général de poliee se fit
remettre le mémoire. Il le lut, et
a*y trouvant rien qui pût motiTer
les crainte^ qui s'étaient répan-^
dues, il en ordonna Ja publîeatiooi
Cette précaution au lieu de calc-
iner le» esprits, les agita de plus
an plus; on crut que pour fair^
cesser la terreur, l'auteur avait
retranché Tanqonce de la catasr
tf ophe dont on était menacé ; et
ce ne fut qu'insensiblement que
le publie put se rassurer sur les
«vénemens terribles qu'il avait
redoutés. La disparition de Tan-»
neau de Saturne, que l'on annon-
ça, dans le même temps, lut encore
pour Lalande une occasion d'atti*
rer swt lui l'attention publique.
Pour mieux saisir l'instant de cetr
te disparition , il se transporta à
Sésiers, sous le plus haau ciel de
fa France ; mais la faiblesse de sa
vue nuisit à son obserTatioù , qui
fut trou^vée moins bonne que ceK
les qu'on avait faites à Loadi-es
ou à Paris. Lalande, à cette occar
sion, fut attaqué à différentes rer
prises par Cassini de Thury ; il fi-r
ait par s'en oBEenser, et répondit
par des personnalités piquantes,
dont Cassini voulait se venger :
des amis se portèrent pour média^
teurs. Cassini retira sa plaîntç^
(«alaade supprima son écrit, et
ils vécurent ensemble comme au-
paravant. L'écrit de Lalande était
intitulé : Lettre sur Panneau di
Saturne, écrite par M, Lalande à
M, Cassini, au sujet de son avis
imprimé dans le Journal politique
d'aoàti773, Toulouse, in-8^ La^
lande continua en&uite les Éphé-
mérides de La CwUe, et les porta,
LAL i6f
depuis 1^75, où celui-oi les avait
laissées, jusqu'en 1800. Cet ou*
vrage, devenu inutile depuis la
publication delà Connaissance des
temps, et dont Lalande faisait fai-
re tous les calculs par ses élèves ,
ee recommande , comme ceux de
La Caille, parles discours prélimi-
naires, l^s additions et les tables
subsidiaires. En 1775, il fit paraî-
tre son globe céleste d'un pied de
diamètre; en 1776, il enrichit les
supplémens de VEncydopédle de
plusieurs articles curieux; et en
17B9, il refond itj dans V Encyclo-
pédie méthodique f tous les arti-
cles de Vancieaue Mncychpédief
que d'Alepabert s'était contentî
d'extraire des institutions astrono-
miques de Lemonnier. Cette ré-
daction , plus exacte et plus clai-
re, coûta peu de travail à La-
laade : il en trouvait les maté-
riaux dans son Astronomie, En
1778, 11 publia ses Réfteœions sur
les éclipses de soleil, accompagnées
de remarques nouvelles, mais en-
core incomplètes, sur la figure des
lignes de commencement et de fin
pour les divers endroits de la ter-
re. En 1 780, il donna une quatriè-
me édition des Leçons élémentai-
res d- astronomie de La Caille, aux-
quelles il ne fit qu'ajouter quel-
ques notes Depuis Ion g- temps il
fournissait au Journal des Savane
tous les articles concernant les
mathématiques et la physique.
Parmi ces articles , on remarque
particulièrement ceu^ - cî : trois
Lettres sur h platine : c'est le pre-
mier écrit qui ait fait connaître ce
métal en France. Remarques sut^
tes monnaies de Fiémont; Homo-
nymie de neuf Lalande (novembre
1791, pag. 694}. Il a aussi travail-
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568
LAL
lé au Nécrotoge des hommes céiè-^
bres de France; au Journal de Phy-
sigue, auquel il s( fourni, en i8oa,
quatre articles sur la planète
Piazzi (Cèrès); au Magasin ency-
clopédique , où il a inséré son
Voyage au Mont-Blanc, lait en
août 179B, et imprimé à part, in-
8** de 20 pag. Il a aussi publié dir
vers morceaux dans les ^écta eru-^
ditorum de Léipsick, les Philosor
phicat Transactions, les Mémoires
de Berlin, de Dijon, etc. Il don-
na encore la traduction française
de la Description d'une machine
pour diviser les instrumens de ma-
thématiques , par Ramsden, qui
parut à Londres, en 1790. Bailly
avait laissé incomplet un excellent
travail sur les diamètres des satel-
lites de Jupiter, et sur la portion
de leurs disques, qui est encore
éclairée à Tinstant où ils disparais-
sent à nos yeux. L'idée en était
ingénieuse , et était due à Grand-
jean de Foucbj. Lalaode, en de-
mandant à Bailly son agrément
pour compléter le travail qu'il a-
vuit commencé sur cet objet, lui
disait avec franchise , qu'il faisait
plus de cas de lui, pour les trois
mémoires dont son ouvrage se
composait, que pour les honneurs
dont il le voyait environné. Bailly
ne balança pas à lui accorder l'auto-
risation qu'il lui demandait, et, lui
rendant con6ance pour confiance,
avoua qu'il se souvenait à peine
d'avoir été astronome : un torrent
avait passé qui avait entraîné toutes
ses idées de science. Malgré cette
foule de travaux, Lalande fai-
sait imprimer tous les ans VHiS"
toire de l* astronomie : ce n'est qu'un
simple recueil de titres et de dates,
recueil utile néanmoins à consul-
LAL
ter. Il termina, en 1792, la troisiè-
me édition de son Astronomie, 5
vol. in-4*; fit paraître, avec de
nouvelles notes^ le Traité de Ya-
vigation, fàehou^uer^ que La Cail-
le avait déjà commenté et refoadu
en partie « et publia un catalogue
des étoiles qu'on ne trouvait plus
dans le ciel aux places maix|uées
par les astronomes. En 1 79^ , il
publia son Abrégé de Navigation
historique j théorique et pratique,
avec des tables horaires, calculées
par M"' Lalande, sa nièce^ 1 vol.
in-4'. Il y a joint le catalogue de
tous les bons livres de; navigation
qui ne se trouvent point dans la
Bibliographie. astronomique: ce li-
vre est devenu rare. L'opération
qui donne l'heure par la nauteur
observée du soleil ou d'une étoi-
le, dépendait d'un calcul extrê-^
mement simple, mais que les ma-
rins trouvaient encore trop lon^
et trop difficile : on avait tenté de
l'abréger par des tables, mais el-
les ne remplirent qu'imparfaite^
ment le but proposé. Lalande re-
média à cet inconvénient , en pu-
bliant des tables plus complètes ,
qu'il fit calculer par M** Lepaute.
£n 17949 i^s circonstances l'obli-
gèrent à reprendre la directlon.de
la Connaissance des temps^ dont il
resta chargé jusqu'en 1807. En
1 795, il avait donné une seconde c-
dition de son Abrégé d* astronomie,
1 vol. in-8®, et son Astronomie des
dames, 1 vol. in-18. En 1795, il
publia un Catalogue de mille étoi-
les circompotaires, et un Mémoire
sur la hauteur de Paris au*deesus
du niveau de la mer. Il signala aio'
si la 45* année de sa carrière, as-
tronomique. Ce mémoire était le
1 5o* qu'il insérait dans le Recueil
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liAL
avadémique; enfin il donna ses det-
nières tables de Mercure. Il avait
pm tant de précautions pour les
améliorations^ de ces tables, qu*il
croyait en avoir amené la- théorie
à un état Voisin de la perfection.
Le 5 mai 1789, un passage de
Mercure devait avoir lieu; Lalan-
de 9 suivant sa coutume , l'avait
annoncé la veille dans le Journal
de Paris , et avait désigné la mi-
mite et la seconde à laquelle Mer-
cure devait quitter le disque du
soleil , parce que l'entrée devait
précéder le lever. Tl arriva que le
ciel fut entièrement couvert. Les
astronomes n'avaient abandonné
leurs lunettes qu'une demi-heure
après le moment indiqué; deux
seuls 9 pour difierens motifs, é-
taient restés à leur poste ; mais le
soleil, se découvrant tout-à-coup,
leur laissa voir Mercure isur le
bord dont il était près de se sépa-
rer : Terreur était de plus de qua-
rante minutes. Lalande reconnut
qu'il s'était trompé; c'est à cette
mésaventure qu'on dut la perfec-
tion des tables dont nous avons
parlé plus haut; ou n'était plus
fait i\ de pareils mécomptes en as-
tronomie, et probablement ils ne
se reproduiront plus. £n 1798,
Lstknde publia une nouvelle édi-
tion du Traité de la sphère et du ca-
lendrier, par Rivard; et en 1800,
il corrigea les Mondes, de Fonte-
nelle, en y ajoutant quelques no-
tes relatives à la théorie des tour-
billons, dont l'auteur était tou-
jours resté le partisan. Il donna
encore, en 1800, une seconde édi-
tion de V Histoire des mathémati-
ques, à^ Montucla; en 1802, il la
coliipléta, en y ajoutant 2 volumes
qu'il avait promis pour la tcrmi-
LAL 369
ner. Il travaillait depuis long-
temps à la Bibliographie astrono^
inique : cet ouvrage » malgré sou
utilité, ne pouvait pas faire espé-
rer un débit capable de couvrir
les frais d'impression ; le ministre
de l'intérieur, François de Neuf-
châteauy la fit exécuter aux frais
du gouvernement. Pour faciliter
les recherches dans un vol, in-4*
de près de 1 ,000 pages, contenant
environ 5,5oo articles rangés par
ordre chronologique, le P. Cott©
y a joint une table méthodique ,
extrêmement commode. Lalande
prouva dans cet ouvrage qu'il é-
tait moins occupé de sa propre
gloire que de celle de la science ,
puisqu'il oublia d'y parler , sous
l'année 1792, du volume d'Épl^-
mérides de 1793 à, 1800, qu'il pu-
blia cettç même année. Il y a joint
V Histoire de C Astronomie depuis
l'an 1781 jusqu'à la fin de 1802,
époque delà publication. Ën]8oiy
le ministre Benezech avait égale-
ment fait imprimer, aux frais du
gouvernement, son Histoire céles-
te française^ contenant les observa-
tions de plusieurs astronomes fran-
çais,\o\cl comme Lalande, qui ne
prend que le titre modeste d'édi-
teur, parle de cet ouvrage dans sa
préface : a Ce recueil, dit-il, pour-
*ra renfermer de nombreuses ob-
» nervations des Cassini, de Pierre
»Lemonnier^ de Joseph Delisle,
» de Charles Messier , etc. ; mais
^)j'ai cru devoir commencer par
» les plus récentes, et surtout par
«les observations des étoiles, qui
»sont les premiers fondeniens de
» l'astronomie. J'avais délégué à
))Lepaute-Dagelet la description
ï)du ciel étoile; il commença en'
» 1 782, et l'on trouve dans ce vo-
a4
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57P
LAL
nliu^e une partie de ses obsenrei-
ntioos. Le voyage de La Peyrouse
pinous l'enleva le i5 juin 1785.
» Mtchel Le Français-Lalande, mon
» neveu, me seconda au-delà de mes
» es^pérances , et il est arrivé à 5p
«mille étoiles.» Cet éloge du ne-
veu dans la bouche de Toncle
pourrait paraître suspect, s'il n'é-
tait confirmé par un savant étran-
ger, excellent juge 3ur ces matiè-
res , le célèbre docteur Olbers^
.«Je nç balance pas à déclafer, dit-
»11, que cette histoire céleste est
«l'une, des plus importante pro-
ntluGtîons du.iS* siècle; je suis
» très ^ persuadé que la postérité
» confirmera ce jugement, et que
» les astronomes sentiront un jour
»tout le prix d'une description si
»ndèle et slcQmplète du ciel, à la
afin du 18* siècle.» Lalande au-
rait pu prendre à la tête de cet imi-
portant ouvrage, un aptre titre
que celui d'éditeur, car on ne peut
nier que sans lui il n'aurait pas
existé. Il a Ibrmé et dirigé l'ob-
servateur; il a, parsjon crédit, fait
bAtir l'observatoire de l'école Mi-
litaire,,et enfin il a fait acheter, par
le gouvernement, le quart de cer-
cle qui fut confié à Dagenet, et
qui, après lui, passai son neveu,
Michel Lalande. Nous n'avons par-
lé que des ouvrages qufi Lalande
a présentés à l'académie, ou qu'il
a mentionnés dans sa Bibliogra-
phie astronomique, et ils sont as-
sez nombreux pour remplir la plus
longue carrière. Il en a fait beau-
coup d'autres, parmi lesquels 00
distingue un Voyage d'Italie,
1786, 9 vol. ih-12, avec un atlas,
qui contient les plans topographi-
ques des villes principales, et l'i^
tinéraire le plus sûr que puis^ç
LAL
consulter un voyageur; ua TraiU
de9 canaua de navigation, 1778,
ia-fol., qu'il composa en visitant
dans toute son ét^due le canal
de Languedoc; la Descriptic^n de
neUf^artfi differens, qui font partie
du ftecueil de l'académie; un dis-
cours couronné par l'académie de
Marseille sur ce sujet : l* Esprit de
Justice fait la gloire et la sûreté des
empires; un Mémoire, couronné
par l'académie de Copeahague,
sur la longueur de l* année; plu-
sieurs Mémoires sur la rotation du
doleil et oeUe de la lune, dont on
retrouve la substance dans son as-
tronomie; un Éloge du maréchal
de Soûpe; un Discours prononcé
publiquement à Lyon, et dans le-
quel il cherchait à établir la pré-
férence que l'on doit à la monar-
chie sur toute autre forme de gou-
vernement : doctrine que l'auteur
a manifestée dans les temps même
où il était le^lus dangereux de le
faire; un Discours sur la douceur,
qu'il relisait tous les ans, pour
s'inculquer des principes qu'il lui
arrivait quelquefois d'oublier. La-
lande a composé beaucoup d'au-
tres ouvrages; nous n'avons rap-
pelé que ceux qui ont pu servir à
sa gloire, à l'instrilction publique,
ou aux sages doctrines qu'il Pro-
fessait, avec un zèle infatigable;
quant à ceux qui n'étaient que le
fruit d'une erreur momentanée,
ou d'un esprit souvent trop hardi,
nous avons cru devoir les passer
sous sileiice. D'autres astrono-
mes de cette époque ont fi|it sans
doute des découvertes plus Unpor-
tantes, et leurs observations ont,
ainsi que celles de Lalande, le mé-
rite de la plus scrupuleuse exacti-
tude; mais ce dernier tient incou-
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LAL
testabkment le premier rang, com-
me professeur. Personne n'a su
comme lui répandre l'instruction et
le goC^t de la science, et il semble
qu'il ne voulait être célèbre que
pour associer l'astronomie à sa
célébrité. Toutes ses démarches,
tous ses trayâux, toute l'influence
d'un nom derehu populaire n'eu-
rent jamaispourbut quedeconcou-
rir au bien de la science qu'il chéris-
sait; il voulut même la servir après
sa mort, en fondant une médaille
que l'institut décerne annuelle-
ment à l'auteur de t* obsei^ation la
plus intéressante, ou du mémoire
le plus utile aua progrès de l'as-
tronomie. Sa passion pour la célé-
brité, noble dans son principe, a-
vaît dégénéré dans sa vieillesse,
et s'attachait à des objets Ihdignes
de lui. Il regardait comme un trait
fort original de manger des arai-
gnées; d'ailleurs c'était à ses yeux
une grande victoire qu'il rem-
portait sur l'usage. Ainsi , peu
d'années avant sa mort, il se te-
nait toute une soirée sur le Pont-
Neuf, et faisait voir aux curieux
les variations de l'éclat de l'étoile
algol; ainsi il voulut attacher son
nom à la découverte de Montgol-
fier, dont il était admirateur en-
thousiaste, et annonça le projet
d'aller à Gotha. Il partit en effet;
mais son conducteur, à qui on a-
vait donné le mot, le descendit
au bois de Boulogne. Malgré quel-
ques travers, il donna, dans tojus
les temps, des preuves de la bon-
té de son ûme ; le malheur eut
toujours des droits sur elle. Après
le 10 août 1792, il s'fexposa au dan-
ger de perdre la vie, pour sauver
celle de Dupont de Nemours, qu'il
tint caché à l'observatoire du col-
LAI 3;i
lége Mazarin; il sauva de même
l'abbé Garnier, et donna un asile
dans les bâtimens de l'Observa-
toire, a quelques prêtres échappés
aux massacres de l'Abbaye, en lés
faisant passer pour astronomes.
Lalande était aussi généreux qu'hu-
main. Instruit , par son curé, quà
70 enfans désignés pour faîte leur
première communioïi étaient dans
le plus grand besoin, il lui envoya
2,000 francs pour pourvoir à leui*
habillement. Voici un autre trait
qui ne lui fera pas moins d'hon-»
neur. Un de ses collègues de l'ins-
titut lui dît un jour qu'il était for-
cé de vendre sa bibliothèque pour
payer ses dettes et augmenter sou
faible revenu, en plaçant le sur-
plus. Dans le courant de la con-
versation, Lalande lui demanda
combien il comptait vendre ses li-
vres : 5o,ooo francs, lui répondit
l'académicien. Le lendemain, l'as-
tronome les lui envoya et lui lais-
sa sa bibliothèque. Pour faire con-
naître le caractère de ce savant
sous toutes les faces, il ne sera
peut-être pas inutile de Kipporter
que tous les ans, dans la semaine
sainte, il se faisait lire et écoutait
avec beaucoup d'intérêt la Pas-
slan de Jésus-Christ; ce qui prou-
verait qu'il n'est pas cerlain qu'il
fût athée. Lalande, malgré sa fai-
ble complexiôn, a généralement
joui d'une bonne santé. Une jau^
nisse et un dépérissement, sui-
te d'un travail forcé, firent crain-
dre pour ses jours en 1767 : l'exer-
cice du cheval lui rendit la santé.
La diète, l'eau, les longues cour-
ses composaient toute son hygiè-
ne. Ce système, qui lui conserva
quelque temps la vie, finît par luî
devenir fatal, en voulant toujours
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37d LAL
l'observer dans les temps les plus
rigoureux 9 et malgré son état d'é-
puisement total. Il sentit sa fin
approcher, et s'y réçigrfa ayec
tranquillité. Il conserva «jusqu'au
dernier moment le même sang-
f^-oid et la même présence d'es-
prit. Je rCal plus besoin de rien,
dit-il enfin à ceux qui l'entou-
raient, allez vous reposer. Ce fu-
rent ses dernières parole». Il cess^
de vivre le 4 avril 1807, au matin,
^ l'âge de 75 ans environ. Il était
membre du bureau des longitudes
et de la légion-d'honneur, et asso-
cié des principales académies de
l'Europe.
. LALANDE (Michel-Jeân-Jerô-
meLe Français), neveu du précé-
dent, et membre de l'institut^ a
marché dignement sur les traces
de son oncle, et occupe un rang
distingué parmi les astronomes de
nos jours. Il concourut à la Con-
naissance des temps; il y a inséré
différens morceaux. 11 a consacré
beaucoup de temps à la théorie el-
liptique de la planète de iMars, et
on lui doit une description exacte
de toute la partie du ciel étoile qui
se voit sur l'horizon de Paris. M.
Dagelet s'était beaucoup occupé
de ce travail pénible, lorsqu'il par-
tit pour l'expédition de La Pey-
rouse, dans laquelle il périt La-
lande l'avait recommencé sur un
plan plus régulier, mais il a laissé
à son neveu la gloire de le com-
pléter, et celui-ci s'en est acquitté
de manière à mériter les éloges et
la reconnaissance des premiers as-
tronomes de l'Europe. L'habitude
d'observer les astres a foit con-
tracter à ce savant celle de dormir
un œil .ouvert. — M"* Amélie Le
Français de Lalattde est l'auteur
LAL
des tables de V Abrégé de Pfaoiga^
tion historique, théorique et prati-
que de son oncle.
LALANDE (N. de), était lieute-
nant de maire d'Ernoc, et ancien
maître particulier des eaux et fo-
rêts du Maine; il fut député du
tiers -état de cette sénéchaussée
aux états-généraux, et a cessé a-
vec cette assemblée ses fonctions
politiques.
LALANDE (Joseph), député
aux états - généraux , était curé
d'Illiers-l'Evêque, au moment où
la révolution éclata. Il fut élu, en
1789, député du clergé du bail-
liage d'^vreux aux états - géné-
raux, et y manifesta des principes
opposés à ceux qui triomphaient
alors. Néanmoins il se fit peu re-
marquer dans cette assemblée,
et prit peu de part aux débats de
la tribune; mais il signa les pro-
testerions des la et 1 5 septembre
1791, contre les opérations légis-
latives; et après le 10 août 1792,
il fut enfermé , comme prêtre ré-
fractaire , ^ans le séminaire de
Saint-Firmin. Il s'y trouvait en-
core dans les fatales journées^ de»
2 et 3 septembre, et y perdit la
vie avec ses compagnons d'infor-
tune.
LALANDE (Luc-François), é-
vêque constitutionnel de Nanci,
député à la convention nationale
et au conseil des cinq-cent», s'é-
tait voué de bonne heure à Té-
tât ecclésiastique, et y Técut i-
gnoré jusqu'à l'époque de la ré-
volution, dont il embrassa lu cause
avec une chalenr qui le mit en évi-
dence. Il prêta le serment civique,
décrété par l'assemblée consti-
tuante, et fut élu, en 1791, évo-
que constitutionnel du départe-
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LAL
fiaent de la Meurthe. Ses prînci-
p€?s et sa conduite lui ayant méri-
té, de plus en plus, la con6ance
de ses concitoyens, il fut nommé,
au mois de septembre 1792, dé-
puté de son département à la con-
vention nationale. Ennemi des par-
tis extrêmes, il y vota contre la
mort 9 dans le procès de Louis
XVI, et pour le bannissement
hors du territoire français. Il fut
assez heureux pour échapper aux
différentes réactions, et passa au
conseil des cinq-cents après le i5
vendémiaire. Il garda, pendant
cette cession, le même système de
prudence qu'il avait suivi jusque-
là, et termina ses fonctions légis-
latives en 1^98. Depuis cette épo-
que, îl n*a plus reparu sur la scène
politique.
LAXANNE ( Jean-Baptiste ) ,
littérateur, est né à Dax, dépar-
tement des Landes, vers Tannée
1770. Le premier ouvrage qu'il a
donné a été accueilli avec beau-
(Boup de faveur : le Potager, poë-
me didactique que l'auteur â mo-
destement nommé Essai, a fait
connaître un poète formé à l'éco-
le des Delille et des Fontanes , et
heureusement inspiré par ses mo-
dèles. Chéhier, par suite de son
antipathie pour le genre didac-
tique, a traité M. Lalanne avec
uife grande sévérité ; mais Palis-
sot s'est montré plus juste et plus
bienveillant. Il lui a consacré un
article dans ses Mémoires sur la
littérature, où il fait remarquer,
après plusieurs citations toutes
honorables pour le poète , qu'à
l'exemple de M. Castel ( dans le
poëme des ^Fiantes ), il brave a-
vec raison le préjugé qui voudrait
proscrire, en poésie, le nom de
LAL
575
nos légumes. Palissot ajoute que
M. Lalanne lutte avec avantage
contre M. Castel , en ne voulant
que l'imiter, et il cite à cette oc-
casion les vers suivans :
Lëgutnes nourriciers, oui, de vos noms divers.
Si Phœbus m'avouait, j'embell.rais mes vers.
A ces nom* ennol?Iîs accoutumant l'oreille.
Ma Muse vengerait le persil et l'ofeille.
Peut-être, en ma faveur, le dédain désarmé
Sourirait, dans mes chants, au cerfeuil parfuml.
L'ail aux sucs irritans, l'épinard salutaire,
Au censeur délicat pourraient ne pas dëplaîre;
Le navet, Jont l'Auvergne ensemence ses monts,
Paraîtrait hardiment sans craindre les affronts.
La carotte offrirai sa racine dorée^
Et je peindrais la plante à Memphis adorée.
Le chou, même le chou, parure de mes vers.
Braverait le mépris ainsi que les hivers.
Ce poëme qui a paru pour la pre-
mière fois, en 1800, a eu une se-
conde édition, in-8", et une 5"*
in- 18. Cette dernière renferme le
Voyage à Sorèze^^ qui avait déjà
été publié, in-8', en 1802. M.
Lalanne a encore mis au jour, en
1804, în-18 , les Oiseaux de la
ferme , production qUi a égale-
ment obtenu du succès. Il n'est
point Tauteur d'une Ode sur f* in-
cendie de Moscou, insérée dans le
Mercure de France et signée d'u-
ne personne qui lui est entière-
ment étrangère quoiqu'elle porte
son nom. L'auteur du Potager et
des Oiseaux de la ferme travail-
lait, assure- t-on , vers la fin de
i8^7, à un poëme sur Bagnères et
ses environs,
' LALAUZE ( C. F. A. ) , litté-
rateur, s'est principalement occu-
pé de l'économie domestique, et
a publié sur ce sujet différens ou-
vrages, entre autres : i"" Écono-
mie rurale et civile, 3 vol. in-8°,
1790-1791 ; 2" Traité sur réduca-
tion des abeilles et des vers à soie,
un vol. in-ia, 1809; ^^ ^^- ^^"
lauze a été un des collaborateurs
du Cours complet d'agriculture^
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574
LAI.
de Tabbé ftoziery et de louvra-
ge publié par Herbin sous le titi-e
de Statistique de la France.
LALLART (N.), faisait partie
de la cbambre des députés^ eu
i8i5; et Tota constamment avec
la majorité. Lors de la discussiau
au sujet des impôts indirects , il
se prononça pour le rejet des six
âoureaui impôts, et proposa de
renvoyer à Tannée suivante Texa-
ïnen d'un système propre à rem-
placer le monopole dft tabac. De-
puis celte époque son départe-
ment 9 le Pas-de-Calais, ne Ta
plus renommé aux fonctions lé-
gislatives.
LALLEMAND (Fbançois Ahtoi-
ifE, baron) 4 lieutenant- général,
est né à Metz, le 25 juin 1774- U
embrassa dès sa jeunesse Tétat
militaire, passa successiveqaent
Sar tous les grades inférieurs , et
evint bientôt aide -de- camp du
général Junot. En 1802, lors de
l'expédition de Saint-Domingue,
il fut chargé, par le premier con-
sul, d'une mission auprès du gé-
néral Lecierc, et peu dé temps a-
près élevé au grade de colonel du
»7* régiment de dragons. Il ut en
cette qualité la campagne deiSoS,
y déploya la plus grande valeur,
et mérita d'être cité honorable-
ment dans plusieurs circonstan-
ces. Il ne se fît pas moins remarquer
les années suivantes eh Prusse et
en Pologne, et reçut alors la dé-
coration d'officier de la légion-
d'honneur. Il passa en Espagne
en 1808, y tint une conduite éga-
lement bHilante, continua d'y ren-
dre d'importans services, et ob-
tint^ le 6 août 1811 , le grade de
général de brigade; el-le 11 juin
1812, il tomba^ près de Yalencia^
LAL
sur uae colonne de caTdlerie an-
glaise, qu'il battit complètement.
Après l'évacuation de^'Espagne^
il rentra en France, et défendit,
en 1814» le territoire français con-
tre les puissances coalisées. Après
la restauration 9 il reçut la croix
de Saint- Louis, et fut chargé du
commandement du département
de l'Aisne. Il en exerçait encore
Iqs fonctions, lorsque l'on apprit
le débarquement de Napoléon. U
chercha alors à s'attacher les trou-
pes des garnisons de Guise et de
Chauni, et à s'emparer de l'arse-
nal de la Fère. Ayant échoué
dans l'une et l'autre entreprise, il
fut arrêté avec son frère, et con-
duit de prison en prison. Il ne re-
couvra sa liberté qu'après le 20
mars. Napoléon le nomma lieute-
nant-général , et membre de la
chambre des pairs. Il alla bientôt
rejoindre l'armée aux frontières,
se trouva aux batailles de Fleurus
et de Waterloo, et y conibattit a-
yec sa valeur accoutumée. Après
cette dernière journée, il s'embar-
qua pour l'Angleterre, et deman-
da à accompagner Napoléon à
Sainte-Hélène, ce qu'il ne put ob-
tenir. Traité lui-même en prison-
nier, le général Lallemand fut jeté
sur un vaisseau anglais, et con-
duit à Malte, où il fut enfermé au
fort La Valette. Rendu enfîo à«la
liberté quelques jnois après avec
ordre de quitter l'île de Malte, il
se rendit à Smyrne, d'où un nou-
vel ordre du grand-seigf^eur To-
bligca bientôt de s'éloigner* Il alla
alors chercher un asile en Perse.
Le général Lallemand, compris
dans l'article 2 de lajoi d^24
juillet 181 5, a été cité, en 1Ô16,
devant le 2* conseil de guerre de
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Lâi
la k** divisibn militaire 9 «t eon-
damné à mort par.contuiDace. Il
s'est depuis .retiré dans les États-
Unis d- Atnéf iqiie. En 1817, il arma *
quelques bâtimeos chargés de mu*
niiîons de guerre ,- et fonda au
Teaas une colonie de réfugiés fran-.
çais^ qui prit le> nom de Ckatnp-*
d* Asile, Get.étabKsMineiiC côin*
mençàit ù prospérer; mais il était-
fondé? sur ie rt^rîtoire espagnol »
et. le voisinage d'un p^t état in*;
dépendant portait aussi ^ oÉabragG
au gouTemement des État9*l][nfîs. '
Gelùf'fCit trattàtt à èeltc époque a»:
Toe TE^pagne de; la! «cessioa de la^
FLûsidé; leàdeuis puissances con-
TÎttTBnt d-anéantir rétablissement
français^ et les colons du Cbaœp^
d'Asile furent dispersés. Le géné-(
rarl Lallelnand habite aujourd'hui^
Itt NiNiTieUe-^Orléaûs.
: LALLEMAND (tsiAAoïr Doxnru
QOB ) ^ frère cadet du pirécédent 9
comme lui né à Mvtz^ embrassa ^
_ dès sa iennesse^la carrière des ar*
mes» et se distingua partofut où il
eut à. combattre. Sa: valeur et sa
h<»»ne» eondùlte lui àyàtent mérité
le grade dé général de brigade
d'antSierie avant 18149 et c'est en
cette, qualité qu'il défendit alors le
sot français contre les armées coa^
Usées. Xe ftoaoûtdela même an-«
née , il fut créé par le roi «heva**
lier de Saint-Louis. Au moB de
mars Miivant^ dès \e^ premières
nouvelles du débarquement à €an^
nés» -il se néunit à son frère pour
opérer quelque mouvement dans
le département de l'Aisne; n'ajant
pu y réussir» il iut arrêté et déte-^
nu ju»]u'à l'arrivée de Napoléoa
à Paris. .Nommé lieutenant-géné*-
rai» il combattit à Waterloo » à la
tète de Tartillerie de la garde» et j
lAL
Sj5
fit dei prodiges de Takilr. -il refvint •
ensuite avec i'armiée 60iis les mnrs
de Paris » la suivit au-'delà de la
Loire, et passa bientôt au< Etats-'-
Unis. Compris comme son frère
dans l'article 2 de la loi du &4 Y^^'
let 18 15» ilfufe cotidamné à ooort
par contmnâce en tdftd;^ une or-
donnance du 1*' août s8iâ avait
afBFVulé sa nomination au grade de
lieutenam-général. Peu de temps
après son arrivée en Amérique^ le
général Lallemand y .épovsa une
riche héritière. Il s'est » ainsi que
son frère, retiré à là NoiivéMe-
Orléans. ' »
LALLEMANT (Richaiï) Coh-
ïRâAT)» imprimeur»' s*est rendu
célèbre dans l'art des Etienne et
des Planttn» en donnant de bonnes
éditions des meilleurs auteurs
classique^. U préside en quelque
scute depuis près d'un sièttlie à l'é^
dùeatton de la jeunesse» dont il fa-
cilite les succès par les secours-
nombreux qu'elle trouve dans se^
estimables ouvrages. Il naquit à
Rouen» en 1736; ii fitd^excellen-
tes études» et embrassa la profes-^
sion de son père» qju'il devait ho-i
norer par une foulé d'entreprise»
utiles. La considération dont il
}ouissaif lui-même n'était pas due
tout entière à ses ouvrages; eUé
provenait encore^ de son niétite
persoonel»qui le fit élire -plusieurs
. ibis juge'^syndic dû eomnàeree et
Houen» p^iis échei'in et enfin mai-*
re de cette ville. Sa répdtatioù é-
tablie sur de& services réels ^ ren^
dus ù l'instruction^ franchit les li-»
mites de sa province» ^'étendit
jusqu'à Paris». é( pénétra même é
la cour. Louis XY lui fît expédier
des lettres de noblesse. Il mlourat
k Rouen le 3 avril 1807» à l'ftge
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5;$"^ LAI.
de 81 ans. >Piuriiii uns fôulerd'ou-^
vrages sortis de ses pilasses, on
distingue >. parti eu liërem eut: iMe*
PeUt Jlf^fforat royal, ou nouveau
dictionnaire universel ^ français et
latin:, très-aiigmenté et corrigé-
(i76o)i in'-^*. Cette édition d'un
livre titîle, et conçu surnn excel-
lent plan, a servi âe base à toutes *
celles qui ont paru depuis, «tqut
n'en diffèrent que par des.aug^.
inentAtions successiyes. La der;*
nière q«iâ"est' la 15",! publiée .ea:
] 8 1 84 est enrichie <le 1 5oo articles;
2** L'Éeole de la chassa aux cklmt
courans^ par Verrier de La.Coute-»
rie (1765), in -8°. Cet' ouvrage
est précède de la BikUothèqàe ée^
therêulieagrapkes ., c'est - à - dire
des auteui^s qui ont traité d^,
la chasse. Lalleiaant y a rétini»
tons le;3 livres qui oiit paru sud
cette matière, en a foi t/le». analy-
ses ex^ctes^y^ joint sut'iCihaqufcér^
dit^on des notes critiques estimées.
Ce morceau'^dont s'honore la.bi^
bliographie , «st terminé par une
table qui peut servir de modèle en
ce genre. .Les.: amateurs ont vu
chez M. ilutard', libra[ire, à Paria,
deux exemplaires de cet ouvrage;^
Tun était enrichi des notes et ad-*
ditions de l'abbé Mercier de Saint-
Léger, et l'aiitre des siennes. .
LALLY-TOLLENDAL (le mar^
QUis Thchpbime Gérard. de ), né à
Paris, leSmars i75i, est fils de
ce malheui^uxi Lally qui fut traî'-
né à l'échafaud avec une cruauté
dont on ne trouve des exemples;
que dans les annales de la barba-
rie ou du fanatisme. Il étudia a->
▼ec succès au collège d!HarcDurt.'
Instruit du secrétde sa naissance^
la veille n^me du jour où il de-
vait perdre sen. père, il se livra
lal:
dès l'iSfe le plus fendre à l'idée
unique de le faire réhabiliter pour
la postérilé du moios;. A peine c-
^tait-il sorti du collège que lés tri-
bunaux retentirent def ses récla-
mations; elles étaient appuyées
de cellas de Voltaîre, qui n'avait
pas ntoins d'.horr^r pour les as-
sassinats: jurfdic|ues qtie 'pour tes
i&assacres veligteuxy La )us4lce et
llHumanité ;titiôhiphèrent enfin.
Quatre- arrêts duicoDseil avaient
successivethentoissé les lugemen»
de».tparlemens<^ et l'aiDiiire eût été
probaJ^e^enfi décidée conipié te-
ntent» àncélui die Rouen où elle a--
vait été portée; ipais i^Sg^rril^a^ et
elle ne tut ipoitit' terminée. Cet ar-
rêt déânitif, aureste^'étaitsuper-
finrL'opinioB publique l'avait dès
long-temps prononcé. Yoltaireap-
prenant au lit de mort le premier
arrêt por' lequd le conseil' avait
caisse, celui du pdriement^ se rani-
ma pour:écriré:ïe billet sui^vant à
JVL de Laily. >v>IuB\ mourant ressus-
«cite un apprenant cette grande
» nouveUe.ilembniissebien tendre^
»ment M. de LalJy. U! voit cfue le
» roi es(fi le défenseur de la^)^5tice.
aII ^mourra content;: » le aS mai
i^^8. Il ranurutlëi^o. Les provi-
sions de. la chargée de grandr^bailli
d'Ëtampes «^é'M. de Lalfy ache-
ta qu^que temps après ^ portent
qu'elles, lui ont été accoixlées
pour les services rendus à l'état
par son père ,. et à causé de sa
piété filiale. L'éclat qtie ce procès
avait jeté su^M^de Lally appela
sur lui lattentîon'des électeurs de
1789, ;et il fut nommé député de
la noblesse de Paris aux élats^gé-
néraux. Partisan de la réforaie, et
passionné pour les système de
M. Necker^ le 25 juin, Use réuiiit
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LAL
aux cotàmun'es aveè ta'mîriorifé'
de .la noblesse. Le u juillet , en
pariant de la déclaration des
droits de rbomme, proposée par
M. de La Fay«tte , il dit : « L'aa-
»teur de la déclaration parle de la
1» liberté comme il l'a défendive. »
Le i5 do même mois ^ il fit» dé-*-*
clarer, de concert avec M. Mou-
nier, que la dette publique était
sous la sauvegarde* de l'honneur
et de la loyauté française. Nom-
mé membre du comité de consti*-
tution 9 le i4 fuillet ^ il fit partie,
te même jour, d'une députation
ayant pour objet de calmer l'agi-
tation'du peuple. Le 1 5, il haran-
gua le peuple à rtiôtét-de^Ville,'
et lui dit : « que l'assemblée avait
«dessillé les yeux du rof, que laf
f> calomnie avait voulu tromper. »
Le 17, tifuand Louis XVl parut â
rHÔtel-de- Ville, M. de Lalïy par-
^a d'abord au peuple, et lui mit
ffous les yeux les' nombreux bien-
faits dont l'avait comblé le mo-
narque ; et s'adresâatnt ensuite au
roi , il fit valoir les sentitnen's d'a-
mour, de fidélité et de reconnais-
sance dont ie peuple 'était péné-
tré pour lui. On ne fut pas géné-
ralement montent de ee discours
de M. de Lally; on crut y voir
d'abord une parodie de VEece Aè-
îho : îl cemmèn{;ait en effet 'par
ces mots : letoUà^te roi! On repro-
chait ensuite à l'orateur, 'de n'a-
voir pas tenu une balance iexaete
dans les principes coneiliateurs
sur lesquels était fondé son dis-
cours; rexcuse de M. de LaUy é-
tait d^ans ses intentions. Il voulait
réconcilier deux pouvoirs que l'es-
prit de parti tendait sans cesse à
diviser y et que defs prétentions
exâj^érécs {>buvâlërit conduire à
LAt S77
leur perte. Quelque temps après»
il quitta le rôle de médiateur et se'
prononça ^n faveur de la cdur; il
attaqua, d'une manière indirecte à
la vérité, Mirabeau et sesamis, et
ajouta, en parlant des excès de la
capitale: % Si l'on n'art-Ote pas
«bientôt l'esprit de révolte, nous
» n'aurons secoué le joug du mi-
»nistèrc que pour en prendre un
«pltfs pesant. » Puis désignant
plus particulièrement Mirabeau ,
il continua ainsi : «On peut avoir
j^de l'esprit, de grandes Idées, et
»être un tyran. » Le ig août, il
pressentit les dispositions de l'as-
semblée par un discours, où il ad^
nfettait trois pouvoirs distinciift ,
idée dômîtiante de M. Necker; en-
suite il essaya, comme rapporteur
du premier comité de consUtu-
tion, de faire adopter un systèwte^
fondé sur la charte anglaise. On
substitua à ce projet, celui de
créer un sénat et Une chambre de
représentans; avec cette clause li-
bérale, que pour être membre du
sénat, on n'exigeait qu'une fortu-
né un peu plus considérable. Miais
cette proposition fut également
écartée. Le comité de constitution
fut dîssbus, et on en forma un
autre qui présenta la constitution
de 1791, laquelle régit la France
pendant 11 mois. Mais M. de
Lally se montra surtout partisan
de l'égalité et mérita des applau-
dîssemens unanimes^ lorsque dans
la discussion des titres qui don-
neraient le droit de prétendre aux
fonctions publiques, il se déclara,
sans hésiter , pour l'admission de
tons les citoyens à tous les em-
plois, sans autre distinction que
telle des talens et des vertus. Il
ci*oyait le veto absolu , nécessai-
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5;^»:
LAJi
re à ré<Hiilibre des liouToirs; H
le (âéfenaîc avec énergie 9 malgré
le parti poissant qui s*j opposait.
Il osa également se plaindre de ce
qu'en rédigeant les concessions
faites par les deux premiers or-
dres « dans la nuit du 4 aoflt, on
s'était permis ;de les étendre jus^
qu'à attaquer de yéritables pro-
priétés. Enfin les journées des 5
et 0 octobre lui paraissant le pré-*
sage des malheurs prêts à fondre
sur la France, et jugeunt que l'as-
semblée manquait ou de force ou
de Tolonté pour rétablir l'ordre 9
il oe put se résoudre à attendre
les maux qu'il prévoyait; il qi^tta
ses fonctions et se relira en Suis-
se ^ auprès de son ami*Mounler.
M. de Lally publia alors un ou-
vrage intitulé : QaipU^s CepitoU-
ntts, dans lequel, passant en re-
vue les opérations de l'assemblée
nationale , ii discute les bases do
la constitution de 1791 9 relève oe
qu'il <ax>it y voir de défectueux ,
et venge les deux premiers ordres
des expropriations <{u'on leur a
fait subir ; mais toujours ami de
son pays, jamais on ne le vit cher«
cher par la violence à ramener.les
Français i des principes modérés,
ni grossir le nombre de ceux qui
voulaient porter ehe% eux le îer
et le feu , et leur imposer toutes
les horreurs des guerres ciifiies.
11 rentra en France en 1 793 ^ et
de concert avec MSI. dé Montroo-
rin , Bertrand de Moileville et
Malouet , il travailla à sauver
jLou» XVI du précipice entr'pu*
vert sous se^ pas. Ses efforts in^
rent inutiles. La conduite et les
principes de M. de Lally étaient
connus : aussi fut-il arrêté après
les évtoemeàs du 10 août> et enr
LAI
fermé à' l'Abbaye. Plu9 heureux
que la plupart des prisonniers , it
échappa aux massacres de sep-
tembre , et se retira en Angleter-
re. Privé de toute espèce de res-
source, il reçut quelques faibles
secmirs du gouvernement faritan-
niî|ue. Au moment du procès de
Louis XY I , il écnvit à la conven-
tion , et s'offrit comme défenseur
de ce prince; n'ayant point élé a-
gréé , il fit imprimer ses plai-
doyers eà sa faveur. Sa sollicitu-
de s'étendit aussi sur les émigrés;
mais il ne s'intéressait qu'au soit
de ceux que la force seule avait
contraints d'abandonner leur pa*
trie. Le. ^8: brumaire le rendit à la
France. Il habita Rordeaax jus-
qu'à i8o5, époque à lacpkelle il
vint à Paris, pour présenter ses
hommages «u souvteraiQi»<pontlfe,
qui venait de consacrer 4'élévatiott
de Napoléon à renipire. Lciconcor-
dat est dé tous les actes qui signa-
lènent le gouvernement de Napo-
léon, celui qui a obtenu le piui
d'éloge^ deMv deLaUy. «Celui,
»disaU-il>' à qui toute force a été
»dotoée pour pacifier le monde,
»à qui tout p<Hivoh* a été confié
• pour .Restaurer la France, a dit
t au prince ^es prêtres, comme ao-
ût refois Cyrus i Jébovah , le Dieu
tdu.del, m'a livré Le noyaiùmede
«la terre, et il m'a coimnis pour
» relever son tempLe^. Ailes, moo-
utes sur la montagne sainte de Jé-
» ru^dem, jreb^tiâseB le temple de
jiJéhovah. ^ Dans xme de ses let-
tres 9 il disait en parlant du mê-
me ob}Qt : «« QsueJque attiicbé que
«L'on soit au roi) il ne feutt pas
• sacrifier 3o millioos d'âmes pour
^»UA seul hommes n Content de
l'accu^ graoieax q«|ie lui avait
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foUle pontife romaîn, il ae »0FtU
4e sa retraite que lorsque les évé*
iiemen» de i8i4 rappelèrent au
trôii^ la famille royale. Il fui
nommé par Louis XVIII membre
de «OQ coascîl privé, et suivit ce,
prince $1 Gand, en mars i8i5. Ce
fut lui - qui fit le rapport d'après.
lequel fut rédigé le manifeste du
rQÎ à lai nation française. Ne pou-
vaal» à cause du mauvais état de
sa saaté, exercer la présidence du
collège élisctoral de THérault^
pour laquelle il avait été désigné
en août suivant , il écrivit p au
rapport d'une biographie , AUK é*
lecteurs poqr les engager à faire
des choix propres à consolider un
gourernement tout à la fois ferme,
et modéré 9 royaliste et national.
Bientôt une pl^s vaste carrière.
vint s'ouvrir pour lui; il futéle-.
Té à la^ pairie par ordonnance du
poi, du i^du m^me mojs. Il vota.
pour la loi d'amnistie , prop^ée,
en îafiYÎer iSi6, par le gouven>e-
ment; mais il fit se^itir combien
étaient inconvenantes, irréguliè-
r€0 , et même inconstitutionnelles,
les expressions de èorUé toute gra--
Mt< p consignées dans le procès-
verbal de la ebambre des dépu-
tés, pour caractériser une am-
aî^i^ qui avait servi de pré-
texte à de noHvelle% per^écu-
lions. Parlant, de la nature du
concours respectif des trois biran-
ebes de la lé^slation à des ac-
tes du genre de celiû qu'il ve-
nait de traiter, il développa àt&-
opinions qui ne firent qu'accroi-^
tra la malveillaace que lui portait
dé^à une faction décidée à tout
détfuirtii. I^e 19 janvier, M. delaal-
Ij demanda que le jour anniver-
saire de b mort de toui^ XYI fftt
tAL
8?9
annueUeitient célébré par un deuil
général, ta vacance des tribunaux,
celle de tous les ollices civils et la
clôture des spectacles; ajoutant
que ce crime n'eOt pas eu lieu^
s'il avait été présenté à Ja sanction
du peuple. La loi des^^ élections
n'eut pas de ^plus vigoureux dé-.
Censeur, lorsqu'elle fut soumise à
la discussion; il se prononça fom
tement en faveur des principes
qui l'avaient dictée, et se déclara
surtout pour le maintien du renou-
vellement de l'assemblée par cin^
quième, quoique d'ailleurs il eût
fait beaucoup d'observations sur
diverses dispositions de cette loi. .
La même question ayant été re-
produite en 1817, lorsque la ma-
jorité était passée dans les rangs
ministériels, M. de Lally, chargée
d*en faire le rapport et d*en résu-
mer les débats, dé fendit le pro|et,>
«comme le plus pur. dans son.
» principe, le plus nécessaire dans
»8on but* le plus sage dans ses
» moyens, et le plus salutaire dans
>xses effets. » Après avoir prouvé
jusqu'à l'évidence ces diâërentes
propositions, il détruisit. les objec-
tions dirigées contre l'article le
plus important, celui qui établis-
sait un seul degré d'élection im-
médiate pour tous les électeurs de
3eo francs et au-dessus; et il ap-<
puya ses raisonnemens d'exei»-^
pies tirés des états qui jouissent
du même genre de gouvernement,,
et surtout des résultats des der-
nières élections. Enfin, après avoin
appKqué.à la question présente
les.principes qu'il avait déjà en on*,
ces dans la séance du 16 novem-
bre 1 S 16, et appelé l'attentioB de
la chambre sur les dangers aux-,
quels la faction détruite par Tor-K
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38ô
LAL'
donnanise dn 5 septembre avait
expogé la France, il conclut h TacT-
inis9ion pleine et entière du pro-
fit présenté par les ministres» Il
discuta avec la môme force de
principes la loi du budget en mars
1816 : il en adopta Tensemble;
mats il combattit Topinion de ceux
i|ui YOttiatent la restitution des bois
intendus du clergé» en soutenant,
par la spécialité des titres, que ces
bienb avaient été affectés à tel ou
tel établissement religieut, dont
la destruction, en s'opposant aux
-vues des donateurs, avait rendu
l'état propriétaire. En fanvier
même année, il avait demandé
que la chambre des pairs fût in-
vestie de rinitiative de la loi rela*
live à la responsabilité ministériel-
le , que le noble pair présentait
comme la conséquence pécessaire
de Tinviolabilité rojale. A Tocca-
sion d'une résolution prise en fé-
vrier, relativement à la saic^ie des
livres , il osa aborder la grande
question de la liberté de la presse.
Voici comme il termina cette im-
portante discussion. « Les princi-
»pes sont maintenant connus ; des
«volunlKesne parviendraient pas à
)^ks obscurcir , et quatre mots
«suffisent pour les résumer: point
»de gouvernement représentatif
»qui n'ait pour fondement et pom*
«obîet la liberté publique et indi»
. »viduelle ; point de liberté, ni pu-
nblique, ni individuelle, sans la
» liberté de la presse ; point de li-
vf berté de la presse, sans la liberté
«des journaux; point de liberté
»de la presse,' ni des journaux,
» partout où les délits des journaux
«et de la presse sont jugés autre-
nment que par un jury, soit or-
«dinàire, soit spécial; enfin, point
LAL
» dé liberté d^aucun genre^ si , à
»ù6té d'elle, n'est une loi qui en
•> garantisse la jouissance par-là
«même qu'elle en l'éprimc les a-
itbus.» Lorsqu'il fut question, en
décembre i8i6« de soumettre en-
core pour un an les journaux à la
censure de la police , M. de Lally
parla en faVeur de cette mesure
et vota pour la loi. En 1817, il
prit rang parmi les marquis dan?
la nouveHe organisation de la
chambre des pairs. Un noble pair
ayant Tait, en février 1819, la pro-
position de modifier la loi des é-
lections, M. de Lally, qui crut s'a-
percevoir, par l'obscurité dont on
enveloppait les modifications ré-
clamées , que modifier était Ici le
synonyme de rapporter, chercha
d'abord à concilier les esprits , et
finît par se ranger à Topinion des
défenseurs de la loi. M. de Lally
qui par ses discours, bien qu'on
puisse leur reprocher quelque
emphase, a droit d'être cité com-
me orateur, tient aussi à la littéra-
ture par d'autres titres. 11, a traduit
plusieurs oraisons de Cicéron , et
s'est même essayé dans l'art dra-
matique. Il a composé, sur la fin
déplorable du malheureux minis-
tre de Charles I*', deStrafford, une
tragédie, qui a été reçue au théâ-
tre Français en 179a; il a, de plus,
composé quelques chansons plus
joyeuses que malisnes, et c'est le
bon genre.' On m s'étonnerait
donc pas qu'il fût membre de l'a-
cadémie Irançaise, quand même
ii n'y aurait pas été porté par une
ordonnance royale. Le 21 mars
1816, il a publié : Observations
sur la lettre écrite par Jlf . ie cùmt^
de Mirabeau, au comité des recher-
ches, contre M* U comte de Saint"
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EAL
JPriest, ministre d'état, 17899.10-
8"; Rapport sur te gouvernement
qui convient à la France, 1789, in-
8*; Lettres à mes commettons, réu-
nies eq 1 volume în-f8°, avec des
pièces justificatives, conteoant les
différentes motions de M. Lally-
Tollendaly f aris, 1790; Mémoire,
ou seconde Lettre à mes commettans,
1 790, in-8"; Quintus Capitolinus,
ajuLX Romains i extrait du 3* livre
duTite-Live, 1790, in-8*; Lettre
à M. Burke, 1791, in-8"; Lettre à
M. l'abbé D.. grand-vicaire, au-
teur de l'écrit intitulé : Lettre à
M. le comte de Laltjr, par un offi-
cier français 9 1793, in-8°; Plai-
doyer pour Louis XV J^ »7939 in-
8"; Mémoire aurai de Prusse, pour
réclamer la liberté de La Fayette,
1795, in-8*; le comte deStrafford^
Londres, 1795, in-8*; liéipsick,
1796, in-S**; Paris, 1794, in-8';
Défense des émigrés français, a-
dressée au peuple français, 1797,2
vol. in-8"; Lettre au rédacteur du
Courrier de Londres ^ sur le bref
du pape aux évéques français, 1 80 1 ,
in-8'; Lettre au rédacteur du Jour-
nal de V Empire, 18 ii, in-8'. C'est
une réponse à un article de ce
journal , qui semblait attaquer la
mémoire du père de M. de Lallj.
Déclaration demandée par M. Fer-
ris, i8i4>in-4% etc., etc.
lALOl (Pierre-Antoike), dé-
puté À la convention nationale,
était avocat à Chaumont lorsque
la révolution éclata. Les princi-
pes qu'il manifesta alors lui mé-
ritèrent la confiance de ses con-
citoyens, qui le nomnièrent suc-
cessivement administrateur du dé-
partement de la Haute-Marne, et
député à rassemblée législative
en 1791. Au mois de septembre
LAL 36i
179a, le même départemeat l'é-
lut à la convention nationale.
Dans le procès du roi, il vota pour
la peine de mort , sans appel et
sans sursis. Immédiatement après
le 9 thermidor, Laloi fut n4>auné
membre du comité de salut pu-
blic; mais il y exerça peu d'influen-
oe. £n^ septembre 1795, il passa
au conseil des cinq-rcents, le pré-
sida en février 1797, en. sortit le
ao mai 1798, et fut appelé aussi-
tôt au conseil des anciens, dont il
devint d'abord secrétaire, puis pré-
sident au mois d'août suivant.. A-
près la révolution du 18 brumai-
re , il fît partie de la Commission
intermédiaire, et devint, au mois
de décembre (1799)* membre du
tribunat.Parsuitedelasuppression
de ce corps, il passa au conseil des
prises, et conserva cette place
jusqu'en 18149 époque où le roi
supprima ce conseil. Le 19 m'ui
18 15, Napoléon le nomma con-
seiller de préfecture du départe-
ment de la Seine ; mais le retour
du roi le força bientôt à quitter
ces fonctions. Frappé parla loi du
12 janvier 1816, il fut obligé de
sortir de France et de se réfugier
à l'étranger. Il a trouvé un asile
en Belgique.
LALOU£ (N.), fut nommé, par
le département du Puy-de-Dôme,
député à la convention nationale.
Dans le procès de Louis XYI, il
se déclara pour l'appel au peuple,, .
vota la mort et contre le sursis.
Après la session conventionnel!^,
il devint membre du conseil des
cinq-cents; il en sortit en 1797,
et fut réélu pour un an; depuis
cette époque, il a cessé de remplir
dos fonctionj\ politiques.
LALOUETTE (CLACDEJosEifjf) ,
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58^
lÀL
ancien sotis -préfet de Bajeux, et
mcEifore du corps-législatif, où il
âTait été élu , le 5 mai 181 1, par
le sénat-consenrateur pour le dé-
partement du Calrados. M. La-
louet^ fit partie de la chambre
des députés, en i8i4> et y montra
un esprit de sagesse et de mode-
^ ration. C'est ainsi que, leû6 oc-
tobre de cette année, lors de la
discussion du projet de hoi relatif
à la remise aux émigrés de la par-
tie de leurs biens qui n'ayait pas
été aliénée, il dit : « La rérolùtion
» française a été nationale ; il n*est
» plus permis d'en demander comp-*
«te aux individus; tous les Fran-
wçais y ont concouru; les malheurs
»qui en ont été la suite sont deye-*-
»nus communs à tous. Le passé
» n'est plus à nous : fe émigrés ont
«beaucoup souffert; mais tous les
» Français ont souffert comme eux.
» La remise proposée en leurfaveiir
» est juste et politique ; mais il
» faut la combiner de manière à ne
. » pas troubler Tordre public.» Dis-
cutant ensuite le projet de loi , ri
se rangea de l'avis de la commis-
sion, et proposa quelques amen-
demens, dont l'objet était d'établir
que ce ne serait point à titre de
restitution, d'indemnité, mais bien
à titre de bienvetllance nationale.
Le 9 septembre précédent, il avait
présenté un projet de loi sur le co-
de rural,etsurlesrevenùsetlacom«
ptâbilhé des*communes. Sorti, en
181 5, delà chambre, il n'a point été
réélu. Ondoità M. Lalouèlte ; Eté-
mens de V administration pratique^
avec cette épigraphe : Uart d'ad-
ministrer est de tout régulariser en
rendant tout facile. Ce vol. , in-4%
paryt au mois de novembre 1812,
«t fut reprod>rit,.en 1817, sous le
LAL
titre de Classification des lois ad-
ministratives.
LA LUZERNE (CésAR-GritLÀU-
HB ï)ç), cardîn^l-duc-évêque de
Langres, paif de France, né à Pa-
risf en 1758, descendait d'une an-
cienne famille de la Normandie,
et était , par sa mère, petit-fils de
M. de Lamoignon chancelier de
France. Destiné, dès <:a jeunesse,
à l'état ecclésiastique, il entra an
séminaire de Saiut-Magloire, pilts
à la maison de Navarre , fit de
brîHantes études, et fut proclamé,
en 176a, le premier de sa licence.
Il était vicaire-général de Narbon-
ne lorsque, en 1765, il fut élu a-
gent-général du clergé de France.
Le roi, Louis XV, le nomma, en
1770, au siège ducal-épîscopal de
Langrès. Il prononça à Notre-Da-
me l'orarson funèbre do roi de
Sardaigne, en 1775; et Tannée
suivante, dans lamêmeeglhe, cel-
le djB Louis XV. Appelé, en 1 7B7,
à l'assemblée des notables, il fut.
Tannée d'après, élu à Tunanimité
par son clergé député aux états<
généraux. M. de Laluzerne est un
des premiers qui proposèrent Té-
tablissement, en France, d'un sys-
tème- représentatif, à Tinstar de
celui d'Angleterre, avec la créa-
tion de deux chambres; mais ce
projet ne fut alors^oûté par au-
cun parti. Sensible aux maux de
la patrie, il appuya ensuite le pror-
jet d'hypothéquer un emprunt con-
sidérable sur les biens du clergé,
et d'autoriser le rachat des dîmes
pour subvenir aux besoins de l'é-
tat , et porter remède à l'épuise-
ment des finances. Mais il s'oppo-
sa à ce qu'on fît précéder l'acte
constitutionnel par une déclara-
tion des droits d« Thomme^ et se
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LAL
prononça en fayeur du tieto abso-
lu, qu'il fallait, selon lui, accorder
au roi. Il fut porté à la présidea-
ct: de rassemblée constituante , le
3i août 1789. Après les funestes
journées des 5 et 6 octobre , il se
retira dans son diocèse , d'abord a
Clairvaux, ensuite à Langres; mais
des troubles ayant éclaté dans cet-
te dernière Tille , à son sujet , il
prit le parti de l'émigration, se
rendit en Suisse, s'établit pen*
dant quelque temps à Constance,
et ensuite à Wels. De là il passa
en Italie. Pendant son séjour à
Venise, il prodigua ses soins et ses
secours aux prisonnier^ français,
qui y languissaient dans les bôpi-
taux, et faillit y perdre la vie, at-
teint lui-même, à 76 ans , par le
typhus qui le mit creux fois* au
bord du tonubeau. M. de Laluzer-
ne rentra en France sous le gou-
yernement de Napoléon , et pu-'
blia, le 16 février 1802, une lettre
pastorale dans laquelle il annon-
çait qu'il accédait, pour sa part,
au concordat passé entre le saint-
siége et le gouvernement fran-
çais. En 1814, leroi,appès sa ren-
trée ^n France, invita M. de La-
luierpe à venir à Paris reprendre
son rang de duc et pair, et il fut
peu de temps après revêtu de la
pourpre romaine. Il mourut dans
un âge très -avancé, à Paris, en
1822. Le cardinal de Laluzerne a
laissé plusieurs ouvrages, dont les
principaux viennent d'être réim-
primés à Paris, i" Oraison funèbre
de Chartes Emmanuel II J, roi de
Sardaigne, 1773, in-4' etin-id;
a" Instruction sur le rituel, in-4';
3" Oraison funèbre de Louis XV,
1774> in •4" et in- 12; 4* Disserta--
Uon sur la liberté de i' homme,.
hkh 583
1808, in-ia; 5* Sur i*ewistmwe et
les attributs de Dieu, 1 808 j ini 1 2;
6" Instruction pastorale sur U
schisme de France, 1808, 2 vol.
in-12; 7" Dissertatii^n sur les égli-
ses catholiques protestantes, i8i6,
2 vol. in- 12; 8* Sermon sur les
causes de l* incrédulité, 1818, in-8»;
9* Dissertation sur la loi naturel-
/«y 1810, in- 12; lo** Considérations
sur l'état ecclésiastique, 1810, in-
12; 11° C Excellence de la reiigiony
1810, in-12; 12" Dissertation sur
la révélation en général, 18 lo, in-
12; i3* Dissertation sur ies pro'
phéties, 1810, in-12; 14* Di^jtfr-
tation sur la vérité de la religion,
1811, 2 vol. in-iar, i5* Jiir ladif-
férence de la constitution française
et de la constitution anglaise,
18 16, in-8'; iQ* Sur 4a responsable
lité des ministres, 1816, în-8'';
*7* Considérations sur divers
points de la morale chrétienne, 2*»
édition, 1816, 4 vol. in-12; i8*
Dissertations morales, lues à Ye*
nise dans l'académie desFilareti,
et dans l'Athénée, Paris, 1816, in-
8"; 19' Explication des évangiles,
nouvelle édition, 1816, 4 vol. in-
12; 20* Sur l* instruction publi-^
qus, i8i6, in-8*; 2r Réponse au
discours de M, de Latty-Tollendal
sur la responsabilité des ministres,
1817, in-8''; 2a** Observations s'ur
le projet de loi à ci sujet, 1817,
in-8^
LALUZERNE (le comte de), a-
vait servi avec distinction dans la
marine française, et fut nommé
ministre de ce département, par
Louis XVI, quelques années a-
vant la révolution. Il donna sa
démission en 1787, mais il reprit
le portefeuille quand M. Necker
rentra dans le mlnist^rie en 1789.
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384 /I^AM
Dénoncé, au paois d'ofitobrc de
Tannée suivante, par M. Gguy-
d'Arcy à l'assemblée nationale,
et celle-ci ayant déclaré que le
ministre de la marine avait perdu
la confiance de la nation» il donna
de «uite sa démission. Le roi lui
écrivit une lettre flatteuse, en l'as-
surant de son estime et de son af-
fection. M. de Laluzerne émigra
peu de temps après et mourut
en pays étranger.
LALUZERNE (ie mabquis de),
proche parent du précédent, avait
embrassé l'état militaire dans sa
jeunesse. Il entra dans la carrière
diplomatique en 1775, et fut em-
ployé , en qualité d'envoyé pléni-
potentiaire de France auprès de
l'électeur de Bavière. Il passa en-
suite aux Etats-Unis d'Amérique,
dans la même qualité, et fut par-
ticulièrement chargé de conclure
un traité de commerce entie la
France et cette république. Après
avoir eu à lutter pendant 5 années
contre des difficultés de tous gen-
res, il parvint à poser les bases
d'un traité -avantageux. Pendant
son séjour à Philadelphie, il avait
su mériter l'amitié de Washing-
ton, et il reçut à son départ des
témoignages d'estime fl<itteurs du
congrès américain. Nommé à son
retour ambassadeur en Angleter-
re, M. de Lahizerne prêta, en jan-
vier 1791, le serment constitu-
tionnel exigé alors des employés
de l'état. Il mourut à Londres le
4 septembre de la même année.
LAM ARCHE (J. F.), évêque
de Saint-Pol-de-Léon, naquît dans
le diocèse de Quimper en 1729.
Il se destina , dès sa plus tendre
jeunesse, à l'état ecclésiastique;
obtint, en 1772, l'év^ché de Saint-
LAj»
Pol-de-Léon, et fut sacré le 7 sep-
tembre de la même année. A l'é-
poque de la révolution, il se pro-
nonça fortement contre les opi-
nions nouvelles, et fut mandé ù k
barre de l'assemblée constituante
par décret du i4 février 1791? à
l'occasion des troubles du Morbi-
han, qu'on l'ilccusait d'exciter. Le
5 décembre suivant, le conseil-
général du département au Fi-
nistère le. signala comme auteur
des désordres dont ces contrées é-
taient agitées. Il se retira alors en
Angleterre; mais il n'en continua
pas moins à entretenir des corres-
pondance avec les chefs de sou
parti en Bretagne, et fut encore
accusé, à la convention nationale,
de fomenter les troubles dans l'in-
térieur, qui éclatèrent vers la lin /
de 1 792. Pendant la guerre civile
de la Vendée, il fit répandre avec
profusion , dans les pi'ovinces de
rOuest,,ses mandemens épisco-
paux, qui contribuèrent à y entre-
tenir l'insurreclion , en exhortant
ses malheureux Jiabitans à ne point
poser les armes, et leur promet-
tant l'appi^i du ciel et des secours
des puissances de la terre. £it
180a, il se réunît aux évêques qui
refusèrent de souscrire au concor-
dat conclu entre le pape et le ché
du gouvernement français, et mou-
rut, peu de temps après, à Lon-
dres, où il n'avait cessé de. résider
depuis sa sortie de France.
LAMÀRCHE (N.), général de
division, était issu d'une famille
noble. Il avait, à l'époque de la
révolution , le grade de capitaine
de hussards. Devenu général de
division, il servit, en cette qualité,
dans les guerres de Flandre, pea-
dant^-.lcs années 179a et 1793, et
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LAM
56 trouva, le 9 mai , par la mort
de Dampîerre , commandant en
chef de Tarmée du Nord. Le gé-
néral Lamarche déclara bientôt
avec modestie qu'il ne se sentait
pas les talens nécessaires pour le
commandeniieat en chef d'une
grande armée 9 et demanda à être
remplacé ; la convention fit droit
à sa demande 9 et lui donna Gus-
tines pour successeur. Néanmoins
il fut envoyé, peu de temps après,
au commandement de Tarmée des
Ardênnes; il ne le conserva que le
moins qu'il put, et le céda bientôt
à Jourdan, ayant donné sa démis-
sion au commencement de sep-
tembre. Il se trouvait, en 1794 9
enfermé dans Landrecies , et fut
, un des officiers-généraux qui si-
* gnèrent la capitulation de cette
ville. Depuis cette époque , il a
cessé d'être etnployé.
LAMARCHE ( N. ) , l'un des
hommes attachés au service de
feu le duc tl'Orléans, pendant le
cours de ses prospérités ^ fut le
seul qui n'abandonna pas ce prince
lorsque le cfours des événemens
de la révolution l'eut amené au
comble du malheur. Ceux qui se
disaient les amis de Philippe, qui
avaient été ses conseiller! , ses
confidens ou les compagnons de
ses plaisirs, s'étaient éloignés de
lui dès l'instant que la fortune lui
était devenue contraire. €é fidèle
serviteur donna un rare exemple
de constance et de dévouement.
Lamarche suivit son maître en
prison , le servit avec zèle , l'ac-
compagna jusqu'au pied de l'é-
chafaud, et fut inconsolable de sa
perte. Le duc d'Orléans eut un ami.
LAMARLIÈRË (Antoine-Nico-
las CoLUBR, comtvJS^b), uaqjuiit à
LAM
385
Crépi, département de la Marne,
le 5 décembre 174^* Il commença
ses études dans le collège de
Meaux, et les termina à Paris.
'Destiné à Tétat militaire , il servit
dans Dauphin infanterie, obtint
le grade de lieutenant en 17&1, et
devint successivement sous-aide-
major et aide~ma|or du même ré-
giment. l\ passa en Allemagne en
176a, assista à toutes les opéra-
tions de cette campagne, et fut
blessé au bombardement de Ham.
Quelque tenips après 9 il suivit
son régiment en Corse, y fit la
campagne de 1(^69, et ne quitta
cette île qu'après !«a réunion à la
France*. En 1778, il obtint le gra-*^
de de m&yor «« réjgtment provin-
cial de Grenoble, et bientôt après
il fut nommé lieutenant du roi,
chargé du commandement des
ville et citadeUe de Montpellier.
Quand ta révolution éclata, il en
adopta les. principes avec une sage
modération, et mérita d'être élevé
au grade de colonel du i4"* régi-
ment d'infanterie. En i792,char<-
gé de conduire à Lille neuf batail-
lons, il parvint à s'introduire dans
la place que les Autrichiens com-
mençaient à bombarder, et en
partagea le commandement avec
le général Rtiault. Nommé, le a 1
août 1792, général de brigade, il
commanda, en cette qualité, l'a-
vant-garde de l'armée du Nord,
se distingua d'une manière parti*
eulière dans les différentes actions
qui signalèrent cette campagne, et
contribua surtout, par sa pruden-
ce et son activité, aux succès qui
soumirent aux Français la Gueldre
prussienne. En 1795, époque o(^
tl était encore iàttaché à l'armée du
Nord 9 il attaqua, à la tâie dejon
a5
.Digitized by VjOOQIC .
566
LAM
corps, left Aistricbiçns postés entre
Wassember^ et Borghem , et les
battit complètement. Il exerça en*
suite les fonctions de ckef d'étàt-
major aux armées du Ekin et des
Ârdennes, et le S avril 1795, il fut
élevé 9 en récompense de sa bril-<-
lante conduite, au grade de gêné*
rai de division. Le a4 mai, il rem*
porta s«r les Hollandais ,. à Bou^
cye«-les*Turcoîng , un avantage
signalé, il fit , pendanC quelque
temps encore, une guerre de pos*
tes, où il eut de nouVeaux succès,
et fut envoyé ensuite à Lille avec
le titre de cora mandant de la ville
et des détacheniens campés et
cantonnés sout» ses murs. C'était
le moment où DusnAurièz, aban-^
domié de ses troupes s'était dé-
cidé à passer à Tenaerni. Le gé-
néral Lmnarlière donna tousses
soins à réorganiser une ornoée
qae cette défection avait disper*-
•ée, et il en Tint à bout. Mais, aoi-
€usé, bien infustemeat, sans doute,
d'avoir été le complice de Dumoui-
Ties « t de Gustities, le braveet maL-
heuvtusL Lamarlière fut décrété
d'aocvsation. On n'eut égard ni i
seseuccès non interrompus, ni à sa
oonduite. Il .fiit traduii au tribunal
révolutionnaire de Paris, et con-
damné À mort le a 5 novembre 1793.
LAMAilQUË (François), an^
esen avocat, ex-membre de dif*
férentesi«gislature$, préfet du dé-
^Tt^nent du Tum , substitut du
pn>cureur<»général , de la cour de
4)assation, ete., chevalier de la lé*
gion*< d'honneur, avait été reçu^
en 1785, avocat au parlement de
l^aris, et en execçait le minis-^
tére ù Périgueux en 17^^ Il em-
brassa avec chaleisr la cause de
lu révolution 4U:s 17S9, çt fol
LAN
nommé, Tannée suivants ^ )uge
au tribunal du chef- lieu de son
département. Le collège électoral
de la Dordogne le porta , au mois
de septembre 1791 , à l'assemblée
législative, où il montra une gran*
de énergie contre les faonuoes qui
appelaient i\ leur secours les puis-
sances étrangères, et il prit part
aux délibérations* si orageuses de
oette assemblée, sans néanmoins s«
rendre coupable d'aucun acte per-
sonnel de violence ou d'actes arbi-^
traires Envoyé en aiission près de
l'année du maréchal Luckner, il
iut, à son retour, nommé membre
de la convention nationale , ^où
il rota la mort du roi, et devint
membre du oomité de défense gé-
fiéraie. Le 27 mars(i795), il s'oppo-
sa à ceque leduc d'Ckléansfût com-
pris dans le décret qui bannissait
le.s'Bourbonsdu territoire français.
Au mois d'avril de la même an-
née, il fut envoyé, avec ses col-
lègues Camus, Quinette, Seur-
nonville, etc. , à l'armée du Mord,
-pour y faire arrêter le général Du-
«mouriez , accusé de trahison : le
générai les Hvra au prince de Co-
:bourg, et ces représentans restè-
rent prisonniers des Autrichiens,
jusqu'en décembre 1795, qu^h
furent édiangés contre la princes-
se fille de Louis X¥I, aujourd'hui
Madame la dndkesse d'Angoulè-
me. A son retour en France, M.
Lomarque entra An conseil des
ctnq«ceQts, où, qumqtie encore en
pays étranger, il avait -été aoaa-
flié par les départemens delà Dor-
dogne, des Basses- Pyrénées et du
mord. L'ige, les événeinens pas*
ses, l'expérience commei^saient à
calmer son exaltation; il disait, et
l'impaaslUe Mauii^iir l'a répété :
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ti Chacan, jsnivaot sm intérêt» »
»5a justice «t »a raiMio; qiw9 1$^
^) censtkuëon «t la loi sont la jus^
»tice de tous...* Jjoio d« nous ces
• temfis désastreui: où i'on a^m-
»blait avoir baaiii de notre $al
j» toute idée de vertu; oi^ l-oo vo jait
» partout des coupables, et où Ton
•proscrivait et iVappait, noD pour
9 riotérêt des moBurs et des }ois,
«mais pour sacrifier à des intérêts
»de parti^et salss£ûre les passions
»et les vengwaces persQDJieUes...
H Le grand soin du corps-législatif,
ndu directoire et de toiites les au-
»4Kurités coastituèes, doit être avi-
njourd'hui de faire oublier ce ipo-
nment de dépravation, par un ré-
«gime doux, sage et moral; et
»Vua des principes les plus esseï)-
«4ie^ de la morale, est de ne viQir
•»de délit que là où il y a .eu iateo-
i>;tion de le commettre, et de ne ja-
«mais repu ter crime ce qui a pM 4-
» tre Tefifet de rerrenr. » (RfippçrU
du %o pluniâ4e itt du a5 vênté»e
'4m 5.) «Une expérience pénible,
«mais finuctueuie, nou» a fait 9en-
ntir la nécessité d'éteipdre tp^t
«esprit de partl^'étouffer les ger^-
.»me6 de divisiâas politiques, e:t
» de rallier tous les Français ^qi^
» fatigués d'orages, de secousse^
-»etde crises, ne peuvent plvs esr
H» ^cer le booheur et la liberté que
j» parlajolérafiee etla modér^ion. y
iDUeowrs, en qualité 4e préf^^t
Lu Tara, le 5 brumaire an 9,
iëQi«) Au mois de septembi^f
iç^ itl fit uiie mQtion s^r 1 las*
tructioa publique et l'enseigner
,9»ent des langues vivanleis, e(i fa-
veur desquelles il réclama, contre
l^opinion de L. S. Mercier, l'étar
klissement dc/ebaires pvtblique^ et
^ratuitfts. JU 98 dé^oâ)£e 9mmh
U 99 prwpi^a poiurl^ inîiintiep dç
}a y^^rljé de la presse, et tou-
tefois fut de l'avis de M. Daunov
povr la répression de la calo^Kûe.
I^ 4 février 1797,'dans la discus.-
.aion relative aux papiers saisis
cbeis l^avilJeheumoby il fit obser-
ver qu'il résultait de l'ej^amen dei
cette conspiration, qu'on ne devait
point l'attribuer à la faction dit^
d* Orléans, mais bien aux émigrés
et aux étrangers. £lu président le
2Q avril, il proposa, quelques jours
après, l'abolition de toutes les lois
incoast^tutionnelles , et, rappe-
lant les crimes cooiimis au nçm de
la religion, il demanda que 1<^
minjstres du cuUe çatjbolique fu^^
sent soumise u^ nouveau serment.
Il prit part 4 la lutte q^i s'^^bUt
. entre U directçirç et Iç^ conseiU.
. Qraigqant le renversement dif gQ\ir
vernement de la république^ il Si(
raç^ea du côt^ du directpire poa-
tre Je parti CUcAm^ et prçsidf
le conseil des cinq-cents, qui se tiat
à l'Qdéon le 18 fructidor au 5 (4
septembre 1797). Peu de temps
après t^s ;^vénemens de oettç jour-
née, il prononça^ en qualité de pi^
;Mden^der«^^emblée, le discQurs
anniversaire de la fondation de If
république. ï-e 917 novembre, tf
vot^en faveur d^ la suçcçssibilit^
4^s enf^ainf naturels. Le ?2 mar»
1 798, il émit \ine opinion sur l'in-
fluence que les théâtres exerceot
^ur l'esprit du peuple, et sur la n^-
ççssit^ de faire tourner au proJÔjt
de la morale et de l'esprit public
les représentatÎQns dramatiques. 4
^i'épuque des élections de gçrmin$^
et de floréal ^n Ç (»798), U com-
battit vivement le projet de Bailr
leui, q^i, ajfmt poui: butcje dé-
<^§im qwfï la fw^fift i^mé-
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38S LAM
dats élus devait être la. seule règle
des choix du peuple, tendait à/
faire annuler une partie de ces
chcAE, et à dépouiller ainsi le peu-
ple de «es droits les plus impor-
tans. « On ose, s'écrie M. Lamar-
» que, s'autoriser de l'exemple du
'»i8 fructidor! Ah! que cei^ qui
4 Tinyoquent connaissent peu cet-
» te journée et les hommes qui l'ont
» faite r Ceux-ci ont versé des lar-
«mes de sang sur le plus néees-
« saire des triomphes. Ils ne se dls-
» simulaient pas qu'ils mettaient la
«constitution de côté et la liberté
'»eh danger; mais il fallait opter
ventre cette mesure et le renver-
» sèment de la république. » La
loi du 22 floréal ano(i i mai 1798)
annula comme illégales les nomi-
nations faites par un grand nom-
bre de départemens; M. Lamar-
que et plus de cent de ses collè-
gues furent ainsi privés du droit
de siéger au corps-législatif. Le
gouvernement, pour le dédomma-
ger de cette élimination, le nom-
ma, contre son gré, ambassadeur
à Stockholm, où il se rendait,
lorsque GustavbIV {voy.ce nom)
retxisa de le reconnaître en cette
qualité. Il se retira à Hambourg,
et, quelque temps après, revint
en France. Au mob de germinal
an 7 (mars 1799)? il fut réélu au
Conseil des cinq-cents', où il fît
l'éloge du général Joubert , mort
glorieusement sur le champ de
bataille de Novi, et le proposa
comme l'un des braves qui de-
vaient servir de modèles à tous les
défenseurs de la patrie. Le géné^
rai Jourdan ayant voulu quelque
temps après ^ire déclarer la pa-
trie en danger, M. Lamarque ap-
puya cette propotrHon. Examinant
LAH
s'il était utile d^imprimer une pias
grande action à la marche consti-
tutionnelle, et si au lieu de con»
server à cette action un caractère
ministériel et secret, il n'était pa»
plus convenable de lui donner un
caractère national et public, il se
prononça pour TaffirmatiTe , et
rappela qu'en 179a, la déclara-
tion de la patrie en danger avait
enfaiité des armées. La mesure
proposée par le général Jourdan
n'eut point lieu. Après les événe-
mens du iB brumaire an 8 (9 no-
vembre 1799)9 il ne fit point par-
tie du nouveau corps -législatif.
Au mois de mars 1800, il fut ap-
pelé aux fonctions de préfet du
département du Tarn, et ne les
cessa, en 1804» que pour passer
au tribunal de cassation, en quali-
té de substitut du procureur- gé-
néral. Après la première res-
tauration, en 18149 il remplissait
encore le même emploi; mais il
cessa de l'occuper à la réorgani-
sation de cette cour, en février
181 5. Napoléon, eu retour de l'île
d'Elbe, réintégra M. Lamarque
dans la place qu'il avait perdue, et
à l'époque de la èon vocation du
champ-de-mai, il le nomma pré-
sident des collèges électoraux du
département de la Dordogne. Frap-
pé par la loi d'amnistie du 1 a jan-
vier 1816', il a quitté la France.
Après s'être ûxè momentanément
à Genève, où il avait obtenu l'au-
torisation de résider, il s'est ren-
du en Autriche, où pn le croit en-
core.
LAMARQUE (Maximilien),
lieutenant-général, grand-officier
de la légion-d'honneur, grand-cor-
don de l'ordre des Deux-Siciles, est
oé' à Saint-Sever,départemeDtdes
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l'refrty t/el et i/hr^^jf .
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LAM
Landea. Son père qui ét^iit mem-
bre do rassemblée constituante,
lui inspira de bonne heure l'a-
mour de la patrie et l'amour de
la liberté. La belle yie militaire de
Maximilien Lamarque témoigne
ainsi que sa vie privée, ainsi que
ses éorits, que ces deux grands
sentimens ont été le mobile de
toutes ses actions. Le premier cri
de guerre qui se fit entendre en
1793 9 est répété par le jeune La-*
marque. Fils unique d'une famil-
le riche et honorée , il peut être
nommé officier : il préfère le deve-
nir, prend un fusil de soldat,et mé->
rite bientôt d'être fait capitaine.
Il commanda les grenadiers dan»
cette troupe si fameuse , qui était
le phalange des braves, la tendeur
des ennemis, une des gloires de la
république, dans la colonne in-
fernale, dont le chef est Latour-
d'Auvergne, le premier grenadier
de France. L'armée française est
devant les Pyrénées. Son avant-
^arde,aux ordres du général Mon-
oey , se bat tous les >ours sous le
feu de 200 pièces de canon. A la
bataille du 17 pluviôse an !2« La-
inarque,avec a compagnies de gre-
nadiers, arrête une colonne espa-
gHole,qui va tourner notre aile gau-
che ;il reçoit deux blessures graves.
Notre armée franchit les frontiè-
res, et débute par de beaux ex-
ploits. Le capitaine Lamarque, à
la tête de aoo grenadiers, se char-
ge de la prise de Fontarabie. Il
passe la Bidassoa, enlève les re-
doutes qui eomn»andent k ville,
se précipite avec les siens dans les
fossés de la place, abat le pont-
levis,^ et reste avec ^5 brave»;: les
auipes ont péri à cette attaque
meurtrière. Mais Fontarabie se
LAM
589
rend à. ceux qui survivent, etiSoo
prisonniers et 80 bouches à feu
sont les trophées du jeune capitai-
ne. Une grande récompense, ceUe
qui atteste ce beau fait d'arme;s,
lui est donnée; c'est lui qui va por-
tera la convention le^ drapeaux de
Fontarabie. Un décret le nomme
adjudant-général, et déclare que
h capitaine Lamarque à bienmérité
de la patrie. Il n'a encore que ao
ans; mais son nom vient d'être
Qonnu de toutes nos armées; celles
d'Italie , d'Irlande , d'Angleterre,
et cette belle armée du Rhin , le
comptent successivement parmi
les foraves,et il a une belle place dans
la victoire de Hohenlinden. Après
la paix de Lunéville , Lamarque
retourne en Espagne, et va com-
mander une division sous les or-
dres du général en chef LecleiVB y.
beau-frère du premier consul. £m-*
ployé dans le 7* corps, dans la
campagne que termine si. glorieux
sèment le ^triomphe d'Au^terlit^
Lamarque continue d'attacher son
nom à tous aos beaux faits d'ar-
mes, à toutes nos grandes renom-
mées militaires. La paix qui est le
repos de l'armée d'Allemagne^
n'en est pas un pour le général
Lamarque. Joseph Bonaparte- mar-
chait à la conquête de son. premier
royaume; le général reçoit l'ordre
de partir, traverse leTyrol, où, a-
vec son escorte, il est enseveli sous
une avalanche ; il échappe mira-
culeusement, est attaqué à son en-
trée sur le territoire napolitain,
par la bande du fameux Fra Dia-
vola, sorti de Gaëte ; se défend
contre tant d'assassins avec 8 soU
dats, parvient à arriver sain et sauf
devant Gaëte, et a l'honneur de
contribuer à la prise de cette forte
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596
lAii
Uè Afïi^lé^i et ctmtfé l(èê bdn^lr
qtr! Mééteht le royâoiti« de Ifâ-
plcè, ga^rè ^ffldlè, |>érilleade et
sans gloire, mAl^ Ie$ combats et
les sièges, Fes dânger9 et Jfes è»*
{)toitS de toute nature, distinguent
les brtllans serrices du général
Lamàrque. Le roi Joseph le nom^
me son aidé'^e-camp, mais il faut
quitter le drapeau français. Legé«
héral refuse. Le roi l*en estime
datantage, le fait son chef d'état-
ma}or, et Terapereur le nomme
général de dîtîsion. Joàcfafm soc-'
èède i Joseph sur le trône de Na-
pies, et tetlt prendre Titnprenable
Caprée, nonteaa Gibraltar, oik
commande le futur geôlier de
Sainte^Hélène , le trop fameux
Hadson Lowe. Toute l'île por-
tée sur des rochers de a à i^od,
pied^d'éléyation perpendiculaire,
ti'est ^'une forteresse. Elle e^t
hérissée de canons, de redoutes^
d'ouvrages récens, et défendue par
^600 Anglais. Le canon de Caprée
sert de signal à la station de l'tle
de Ponza,et de loin assure ainsi sa
défense. Joachîm chargeLamarque
de la prise de Caprée, et lui donne
une troupe de 1600 soldats d'élite.
La nuit du 4 Au 5 octobre 1808,
toit partir îcette poignée de bra-
ves, autre colonne infifernale , que
Lamarque conduit à la victoire ou
& la mort : le glorieut départ a
pour témoin Naples tout entière :
cioq cent mille spectateurs accom-
pagnent de leurs regards et dé leurs
voBux la flottille na|)olitaine, et
attendant sur le ritage l'issue de
cette audacieuse expédition. Tour-
mentée par des vents contraires,
la flottille ne peut arriver que lé
lendemain à 5 heures après mîdij
LAM
à I« hatjteor de l'ile. M«îs il ft'y a
pour rivages que des rochers à
pic, et lê^ ftdbles embarfsatiods
qm portent la petite armée' ne
trouvent pas u(i seul point de dé-
barquement. Enfin on se hasarde
dans un rentrant , où la mèv bat
avec tiiofns de force^ et on parvient
à fixer contre le rocher 5 échel-
les l'une an bout de l'antre. C'est
ptfr Cet étrange diemin , sous le
feu de l'artillerie et de la mous-^
queterie de 1400 Anglais^ que la
général Lamarque guide 6dtf Sol-
dats, qui, un à un, parvienneiit à
escalader la première enoekite.
On Veut emporter les positions su-
périeures $ mais touQ eeu^ t|Qi se
présentent trouvent Ui mort; il
faut ménager ses braves et vaincre.
C'est la pensée du général : dans
le premier but,il résout d'attendre
la nuit; dans le second,il ordonne
d'éloigner les embaroations. C'é-
tait aus^ brfilerses vaisseaux. Ce
terrible moyen ira encore rénssir;
è y heures du soir, Lamarque fait
marcher sa troupe silencieuse,
que protège la nutt. On ne i^pond
point au feu de l'enAemi, on arri-
ve^ et à coups de baïonnettes la
fnrie française enfonce les assié-
gés, s'empare du fort Sainte-Bar-
be, et fait 1 100 prisonniers* La
partie supérieure de Caprée est
conquise. L'inférieure ne Test pas.
Il faut s'emparer de la Grande
Marine. Mais pour descendre à la
position inférieures le danger est
le même que pour gravir à la po-
sition supérieure. Il n'y a d'autre
communication entre la partie
haute et la partie basse, qu'un es-
iDalier de 58o marches, chacune
haute d'one coudée^ où il ne peut
passer qu'on homme de front > et
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LÀU
^ai est bâim par 12 pièces de 36
à petite poftée. L'intrépide La*'
marque d<miie ftexeoiple. Sa troa«
pe le suit. La Grande Marine est
occupée» Il d'y fortifie, reçoit des
munitioas, et le 17 octobre, mal-^
gré les renforts arrirés et d'autres
attendus 9. les assiégés qui voient
tomber en brèche les murailles et
se préparer à un assaut général,
rendent la place, les forts , aban«
donnent l'artillerie , ses vivres et
les munitions. Sir Budson Lime
av^ alors un général français à
combattre, et non un général
françnis 4 garder. Saitcetli, mi*
nistre à Naples, vint à Caprée, et
il écrivittdJ'yai trou?é iesFrani^
«çtis, mais je ne puis pas croire
«qu'ils y soient entrés. » Le roi
Joaehim donne au général Lamar-
que un domaine dans saconquête.
-L'empereur le récompense «ussr,
mais c'est en lui donnant une di-
vision dans l'armée du vice-rot.
Cette armée, d'abord indignement
surprise, ne parvient qu'à force
de combats des bords de l'Adige
à cewt du Danube. Villanovà , la
Piave, OberlitE, ont vu la marche
victorieuse de la division Lamar-
•que. A'Leybach, 6 de ses bataiU
Ions forcent le camp retranché des
Autrichiens, font 5,ooo prison-
niers, enlèvent 65 pièces de canon. ,
Deux fois à la tête de cette brave
division, son général enfonce l'ar-
mée autrichienhe aux batailles
d'Ëngendorf et de Wagram* Dans
cette dernière fournée, il a eu 4
<^vaux tués sous lui, et l'empe-
reur le nomme grand^officier de
la légion ^d'honiieur. Après Wa«-
gram, le général Lamarqne est
enroyé À Anvers^ où il rend de
nouveaux services contre l'Angle-
LAM
39»
terre, loadiim se résout à l'expé*
difion de Sicile; il redemande le
preneur de Captée, qui l'accom-
pagA^. Mais des obstacles que la
puissance de Joachim ne pouvait
vaincre, rendent inutiles les pré«*
paratifs et les efforts de cette con-
quête romanesque. Des Enonta*
gnes de la Calabre, Lamarqiiè est
rappelé pour la troisième fois en
Espagne. Pendant 3 années les
périls de cette guerre si active , si
funeste , sont une suite dé succès
pour le général. Lr combat d'Atta*
JuUia, où, réuni au général Mauri-
ce Mathieu, il fait lever le siège de
Tarragone, ceux de Aipouil, du
Col-Sacro, de Bagnolas^ et surtout
celui de la Saiud, ne font qu'ajou»
ter à sa réputation. Dans cette
dernière affaire, enveloppé pen-
dant a fours par l'armée enne-
mie, il parvient pardes efforts sur*
fiaturels à dégager sa division:
5,000 Espagnols sont tués où
blessés. A l-évacuation de l'Es*
pagne, le général Lamarque est
appelé au poste le plus périlleux,
il commande l'arrière-garde , et
il est chargé de faire sauter les
fortifications de Gironne et de
ftoses. Le désintéressement, l'hu*-
maaité, honorent constamment
dans la péninsule les opérations
militaires du général Lamarque, et
son nom est resté* cher aux Cata-
lans, qu'il a battus tant de fois.
Hentré en France après ia premiè-
re restauration, le générai Lunar-
que n'est pas employé. Au retour
de l'Ile d'£ibe,Napoléon lui donne
successivement le commandement
de Paris et celui d'une forte division
sur les frontièretrde la Belgique; et
enfin danslemoisdemai^il est nom-
mé générât €n chef de C armée de la
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59^ LAM
Vendée. C'est sur le théâtre de cette
guerre jadfs si fatale qu'il semoatre
à la fois patriote et guerrier^ habile
et généreux, plus jaloux de ramener
les Français de la Vendée que de
Jes vaincre, de les épargner que
de les r détruire ; enfin y par une
belle inspiration du génie militaire,'
se plaçant tout-à-coup audadeu*
sèment entre Tarmée royale et les
escadres anglaises, il troure les
moyens de terminer la guerre dans
une seule bataille , dans celle de
Laroche-Serviére. Il avait écrit au
gouvernesient : « C'est avec des
«pompes qu'on éteint les incen-
» dies, » et le 9 juin, il écrivait aux
Vendéens : & Je ne rougis pas de
M vous demander la paix, cardans
«les guerres civiles, la seule gloire
»est de les terminer. » Ainsi ^ cet
homme des périls et des champs
de bataille poursuivait les Ven-
déens avec ses propositions plus
vivement qu'avec ses colonnes.
Propriétés, prisonniers, blessés,
habîtans, sont l'objet surtout de
son respect et de celui de son
armée. Cependant, un assassin
lui tire un coup de fusil démère
une baie à bout portant. Le gé-
néral Tarrache avec peine à la
fureur du soldat, et lui donne
la vie. Mais, pjeu de temps a-
près , son assassin le dénonce dans
les journaux. Enfin , la paix de la
Vendée est signée à Choliet le a6
)uin 181 5^ et la France est un
moment consplée. Une belle et
noble récompense , aussi neuve
que remarquable dans ces temps
de calamités, celle qui honorait à
la fois les talens et les qualités du
général Lamarque, lui est offerte
par les chefs vendéens. Le 27 juin,
MM. Duchesne et Duperrat sont
LAM
chargés, par MM. de Saphiaud et
de Larochejaquelin , de lui porter
le vflBU unanime dès Vendéens, de
se réunir à ses troupes, et de com-
battre sous ses. ordres commeFràn-
çais pour s'opposer à toutes ten-
tatives des puissances étrangères
qui auraient pour but le démem-
brement* de la France. Tout est
français dans cette démarche. I3ne
telle circonstance qui établit si no-
blement le caractère national, ras-
sure aussi sur l'impossibilité du
retour de la guerre civile dans no-
tre patrie, et indique qu'elle sera
toujours le ralliement des partis
qui pensent la diviser. Dans le
courant de juillet, 2a départemens
se trouvent soiis les ordres du gé-
néral Lamarque. Il a le bonheur,
par la discipline de son armée,
de sauver les plus grands maux
aux villes populeuses de Nantes
et de Tours. II fait plus : au milieu
de la désertion générale qui suit
le désastre de Waterloo, et la se-
conde occupation étrangère de la
capitale, il parvient à retenir son
armée sous les drapeaux. Il veut
se conserver intact et victorieux
à sa patrie. Mais dans le même
moment, il apprend que son nom
est placé sur la secondé liste de
l'ordonnance du .24 juillet. Le
pacificateur de la Vendée est pros-
crit; son armée éprouve et mani-
feste la plus violente indignation :
mais il veut lui donner, par sa con-
duite , le plus grand exemple de
patriotisme qui ait jamais honoré
sa carrière. Il lui ordonne d'obéir,
comme il obéit lui-même, et l'exi-
lé quitte la France en formant
pour elle lés vœux d'Aristide. Ar-
rivé en Belgique sans haine, il re-
pousse également l'idée de rentrer
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LAM
un lotir dans sa patrie par des con-
cessions. Mais calomnié pendant
l'obscurité dont il sait ennoblir sa
proscription, il sent qu'il doit à la
France , pour laquelle il a com-
battu 3o ans , de répondre à une
infâme persécution. C'est de la
terre d'exil qu'est sortie la fameuse
Lettre du général Lamargue au
générai Canaei, Une argumentation
pressée, une diction piquante, sati-
rique, un style vigoureux et élevé,
clair, original , rappellent au lec-
teur les Mémoires de Beaumarchais
et les Lettres de Port-^Royal. Ce
petit ouvrage , si fort de choses et
de talent , donne un nom dans les
lettres à celui qui n'avait songé i
en avoir un que dans les bulletins
de l'armée. Rappelé en France en
novembre 1818, au lieu d'aller
retrouver à Saint-Sever les dou-
ces consolations de la famille et de
la patrie, le général Lamarque
s'arrête à Paris, et se fait le défen-
seur officieux des compagnons de
son exil. Il parvient à prouver aux
autorités, au moins pour plusieurs
d'entre eux, que son rappel est
une injustice pour les exilés. £n
i8ao, une brochure remarquable,
intitulée : Nécessité d'une armée
permanentef occupe tout-à<<;oup le
public, et donne la mesur^ du ta-
knt de son auteur. Dans sa lettre
au général Canuel, le général La-
marque avait prouvé les moyens de
triompher toujours de la Vendéej
dans ce dernier ouvrage, il prouve
ceux de défendre toujours la France
contre toute agression étrangère.
Une grande pensée d'écrivain ac-
compagne le grand sentiment de
citoyen qui lui a inspiré cet écrit
distingué. Reposé de la guerre, de
la gloire des armes, le général La-
LAM
393
marque ne cache pas l'engage-
ment qu'il a pris vis-à-vis de lui-
même, de consacrer sa plume à la
France comme il lui a consacré
son épée. Il a le droit d'écrire sur
l'honneur militaire et civil de son
pays. Par un privilégie singulier,
la vie publique du général Lamar-
que a commencé et fini par le plus
beau suffrage qui puisse honorer
un Français. On a vu que pour la
prise de Fontarabie , .son premier
succès, les représentans de la na-
tion avaient déclaré par un décret
que le capitaine Lamarque avait
bien mérité de la patrie. Le même
honneur fut décerné, par la cham-
bre des cent jours , au général en
chef Lamarque , pour la pacifica-.
tion de la Vendée.
LAMARTELLIÈRE (J. H. F.),
auteur dramatique et romancier,
se fit d'abord connaître par un dra-
me, imité de l'allemand de Schil-
ler, Robert j, chef de brigands, pièce
en 5 actes et en prose , représen-,
tée avec succès en 1 795,sur le théâ-
tre de la rue Culture-Sainte -Ca-
therine, et ensuite sur celui de la
république , aujourd'hui Théâtre-
Français. C'est dans cette pièce,
qui a eu plusieurs centaines de re-
présentations, dues en partie au
talent de l'acteur principal, que
s'est fait remarquer Raptiste aîiié,
qui a établi le rôle de Robert , et
qui a depuis ennobli son talent
sur le premier théâtre de la nation:
cette pièce fut suivie du Tribunal
redoutable, ou la suite de Robert,
autre drame en 5 actes et en pro-
se qui n'eut point de succès. Ou-
tre ces deux pièces, M. Lamartel-
lière a donné : 1* une traduction
du Théâtre de Schiller, a vol. in-
8**, 1799, remarquable parl'éner-
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LAM
gi« et là correction; c'est le m«il-«
leur outrage de Tàuteur. a"* Léi
trois Gil Bios, ou einf ana de folie,
histoire pour les uns et roman
pour les autres, 180^9 4 "^ol. in-»
lsi$ y f'i&teUa, ou i^ influence da
eoiillon, faisant suite aut Trois Gil
Blàs, 180SI9 4 TOL in-is; 4* Al-*
fred et Liska, ou le hussard parées-
nu, rottiftn historique du 17* siè-
tle^ 4 vol. in-iâ, i8o4; S'Gusta^
te en Ddlécprlie, ou les mineurs
suédois, anecdote historique en 5
actes et en prose, in-8% i8o5; 6^
le Cultivateur de la Louisiane, 4
toi. in*t2, 1808; 7* la Partie de
campagne, comédie, 1810; 8^
Pierre et Paul, ou une journée de
Pierre-le^Grand, comédie, in-8*^
18 1 5; 9* Conspiration de Bonapsar"
te contre Louis XflII, i8i5,
in-8».
LAMARTILIÈRE (LsCOMtBOB),
général d'artillerie, né en i^Sa.
Il entra, en 1 y5y^ dans la carrière
militaire, en qualité de sous-lieu-
tenant d'artillerie. Après atoir fait
avec distinction la guerre de sept
ûns^ il fut employé dans l'île de la
Guadeloupe. C'est à cette époque
que, joignant la pratique à la théo-
rie, il publia, sur Tartillerieet sur-
tout sur la fonderie , divers ou-
thiges qui le firent compter par*-
mi les plus habiles et les plus sa*
vans officiers de rarlillene fran-
çaise. Nommé colonel en 1789, il
fit toutes les campagnes de la ré-
volution , et contribua nu succès
de toutes lès opérations importan-
tes des diverses armées où il fut
successivement employé. Il se dis-
tingua éminemment à l'armée des
Pyrénées- Orientales. Chargé du
commandement de l'artillerie, il
rtéfendît Perpignan, dirigea en^
LA M
suite avec beaucoup d'Intelligeo*
ce et de succès la défense du fort
de Beliegarde, fit les sièges de la
Gitadelie de Roses et du fort de la
Trinité. A l'attaque de Porestorta
et du village de Lupia, le même
coup qui tua le brave général Dih
gommier lé blessa lui-même dan*
gereasementi Ses services aigna*
lés lui firent obtenir, en 1796, le
grade de général de division , et
il donna de nouvelles preuves de
ses talens militaires ù. l'armée de
Rhtn-et-Moselle, et à celte d'Aile^
magne. Envoyé à Gènes, il y trou»
va une artillerie considérable,
mois dans un tel désordre, qu'el^
le était devenue inutile et hors
d'état de servir. Le général Lamar-
tilière, toalgré son grand âge, mit'
une activité étonnante à cj-éer de
nouveaux moyens de défense, et à
rétablir l'ordre dans toutes les bran-
ches de l'administration militaire.
Le 4 janvier 1802, il Ait appelé an
sénat, nommé grand^Acier de la
légion^d'honneur, et pourvu, deux
ans après, de la sénatorerie d'A*
gen<Le4)uin i8i4!ileroîlenom'^
ma pair de France, et membre des
conseils de perfectionnement et
d'inspection de l'école Polytech"
nique. Une nouvelle édition de ses
Réflexions sur la fabrication en gé-
néral des bouches à feu ayant été
achevée en 18 1 7, il en fit homma-
ge à la chambre des pairs. On a
encore de lui : Recherchée sur les
meilleurs effets à obtenir de Vartil^
/«nV,-i8i2, * vol. în-8*. Ilmo«i-^
rut à Paris, en 1819, à l'âge de
87 ans, emportant Testîme et le;:
regrets de tousses compagnons de
gloire.
LAM ARTINI£R£(lb barok m),
général de brigade , eommanda»t
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LAM
de la légion-d'honnear, etc. Long*
temps colonel da Se* ék ligne^ à la
tête duquel il a constatninetit don*
ùë àèê preuTès debi^toure, et
liarliôùlièi'etDeAC à la bataille
d^Auèterlitz; ûotniAé ôotnmandatit
\ de la légion - d'honneur mr le
'^<shani{^ de bataille^ il obtînt emui-
te,par 9on intrépidité et ses sertî-^
èes distingués pendant les campai"
gnes de 1806 et 1807, le grade de
général de brigade; mais il ne jouit
pas long-temps du commande-
ment attaché à ce grade. Goutert
d'honorables blessures^ seé înfir-»
mités^ toutes contractées sur le
champ de rhonneuf, le foi^cérent,
malgré sa bonne yolonlé, à pren«
dre sa retraite. Depuis cette épo«
que,il ne fait plus partie des géné^*
faux en disponibilité.
LAMB, membre distingué du
parlement d'Angleterre. Apparte-^
nant au parti des anciens Wigs,
Il siégé sur les bancs 4^ ï'opposi*
tfon; on remarqua cependant qu'en
181^9 il rota atec le ministère
pour la suspension temporaire de
l'acte d^hàbeas corpus. En 1819,
il eut pour concurrent aux élec-
tions de Londres, M. Hobhouse4
candidat populaire, proposé par
sir Francis Burdett, et fortement
âppUj^é par ses nombreux parti-
sans. D'un autre côté, M. Hunt ,
à la tête d'un petit parti de réfor-^
moteurs radicaudb^ s'op|H)sait aussi
à l'élection de M. Lamb. Ce der-
nier Remporta cependant^ et fut
réélu, mais après lés plus vives
contestations, qui dégénérèrent
bientôt en voies de fait. Pendant
toute la durée du polt^ où les can-
didats et leurs amis haranguèrent
tDur-t\-tour le peuple, M. Lamb
fin con^tatûment en butte ant in*^
LAM
5g5
veotives et aux outrages de quel*-
Sues radicaux. La populaee inves*
t même une hôtellerie où le nou«
tel éhi et ses amis s'étaient réu*
nîs. Ils furent obligés de s'évader
paf une fenêtre. La cavalcade qui
accompagnait M. Lamb dans iei
rues de la capitale, suivant l'an^^
cien usage établi en Angleterre,
fatînftoltée; et dans la lutte qui
l'engagea entre son cortège et la
multitude 9 quelques personnel 9
respectables par leur caractère et
liftur conduite politique, couru-
rent de grands dangers : enfin l'or^
dre se rétablit, mais non sans
dommage pour quelques jouma-^
listes ) dont le peuple attaqua les
habitations et brisa toutes les vi-^
très» L'année suivante, M. Hob-
house fut élu, et M. Lamb a de-
puis reconquis une partie de son
ancienne popularité.
LAMBEL (N.)) exerçait la pro-
fession d'avocat à Mur^e-Barés.
Il fut nommé député du tiers-état
de la sénéchaussée de Villefran-
che aux états-généraux. Jusqu'au
moment de la révolution ^ il s'é«
tait beaucoup occupé de généalo-
gie, et était devenu célèbre avocat
darts cette partie. Il prit souvent
la parole à l'assemblée nationale f
et fut le premier qui, le 19 juin
1700, demanda que les titres et la
noblesse fussent supprimés; il par-
la aussi dans les discussions sur les
contributions publiques. Depuis
cette époque 9 il a cessé d^être en
évidence.
LAMBERT (C.)4 deBélao, éom^
mença S|i carrière politique par é'- '
tre juge du canton d'Autricourt,
Le département de la €ôte-d'Or
le nomma député à l'assemblée
législative, et ensuite à la eon^t
Digrtized by VjOOQ IC
5g6 LAM
veatioD nationale. Dans le procès
de Louis XVI, il rota la détention
et le bannissement à là paix; il
tînt constamment^pendant les deux
sessions , aux principes modéi'és
qu*il avait adoptés ; mais ayant
proposé, le ii février 179a, d'ac-
corder les honneurs du Panthéon
à Louis XII et à Henri IV, il fut
vivement improuvé par les tribu-
nes et par quelques membres. Il a
fait paraître , en avril 1792., des
Réflexions sur la démocratie , et a
disparu depuis cette époque de la
scène politique.
LAMBERT (lb comte Marie-
Ch4bles de), né à Paris ^ le i5
juillet 1773, fils aîné du marquis
de Lambert, était enseigne au ré-
giment des gardes-françaises lors-
que la révolution éclata. Son pè-
re ayant été chargé des affaires des
princes français auprès de l'armée
prussienne, il fit la campagne de
179a, comme son aide-de-camp.
Il quitta cette armée, en 1793,
pour passer au service de la Rus-
sie avec le grade de major, et
se signala à l'assaut meurtrier du
faubourg de Prague devant Var-
sovie, en s'emparant d'une re-
doute avec le détachement qu'il
commandait. Cette action fut ré-
compensée p^r la croix de Saint-
George de 4* classe. Dans la cam-
pagne dé Perse , il comniandait
un régiment de Cosaques; se dis-
tingua de nouveau, en 1797, à la
prise de Derbeut , et fut nommé
colonel, par suite des services
qu'il rendît. En 1799, il fut em-
ployé en Suisse, etgrièvement bles-
sé à la bataille de Zurich. *A la sui-
te de cette campagne, il fut nom-
mé général-major et chef ii'un ré-
giment de cuirassiers de son nom.
LAM
En i8o3, il eut le commandement
du régiment d'Alexandre - Hus-
sards. Employé en 1806, sous les
ordres du comte ^d'Ostennan, il
défendit vaillamment le passage du
Bug, dans la journée du 26 dé-
cembre, et commanda, trois jours
après, une division de l'année à
Pultusk. Le courage qu'il déploya
dans ces deux a&ires, où il fut
encore grièvement blessé 9 lui va-
lut la croix de Saint-George de
3"* classe. Après la bataille du
Friedland, il obtint l'ordre de Sain-
te-Anne de 1" classe, et ceux de
Saint-Wladimir et de l'Aigle-Rou-
ge, pour avoir sauvé* par une ma-
nœuvre hardie, une division d'ar-
tillerie sur le point d'être enve-
loppée par les Français. Il com-
mandait, en 1812, en qualité de
lieutenant-général, l'avant-garde
de l'armée de la ÂVolhynie , aux
ordres du général Tchitchagof^
lorsque cette armée s'avança vers
Minsk, et ayant rencontré dans sa
marche le corps polonais du géné-
ral Kossetzki , il le repoussa , et
arriva, le ao novembre, à cinq
lieues de Borissow. Le lendemain,
il attaqua dans ses retranche-
ments le général Dombrowski,
et, après un combat des plus opi-
niâtres , il parvint à enlever cette
position^ prit 6 pièces de canon,
fit beaucoup de prisonniers 5 et
facilita aux Russes le passage de
laBérésina. Dangereusement bles-
sé sur la fin de cette action meur-
trière, il remit le commandement
de son corps d'armée au général
comte de Pahlen. Dans la cam-
pagne de 18149 îl accompagna
l'empereur Alexandre, dont il était
l'aide-decamp-général. Le 3o mars,
il s'empara des villages de BeU
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LAM
Jeville et de Ménîlmontant à la
tête d'un corps de grenadiers rus-
ses, et fut successivement décore
du cordon de Saint- Alexandre-
Newskî de i" classe, nommé com-
mandeur de Tordre de Saint-Louis
et cheyalier de l'ordre Militaire de
Bavière , et de celui de Léopold.
Le comte Lambert , qui a eu le
malheur de combattre si long-
temps contre ses compatriotes et
de repaître ses yeux des épouvan-
tables désastres de la guerre de
Russie, est resté au service de cet-
te puissance. Il est retourné à Pé-
tersbourg en 1816, et a obtenu un
commandement en Ukraine.
LAMBERT (Henri, comte de),
frère du précédent, né à Paris, le
1" février 1778 , servit d'abord
dans la marine française. Il s'em-
barqua avec le capitaine d'Entre-
casteaux, en 1791, sur la frégate
ia Recherche, pourallersurles tra-
ces de La Peyrouse,.et n'ayant pu
être employé dans le grade d'offi-
cier, son louable zèle le porta à se
présenter comme volontaire ou
comme simple mousse, et il ser-
vit efiectivement en cette qualité.
Après deux ans d'une navigation,
en partie infructueuse, ils doublé^
rent, en 1793, l'extrémité orien-
tale de l'île Saint-Aignan, formée
par le cap , auquel on donna le
nom d'Henri. Enfin, en 1795, la
frégate rentra en Europe, et le
comte Lambert, sur l'invitation
de son frère, entra au service de la
Kussie en qualité de major, et fit la
campagne de Perse. Il passa après
au département des affaires étran-
gères, et fut successivement se-
crétaire d'ambassade en Espagne
et à la Chine. Il est aujourd'hui
conseiller-d'état russe, chambel-
LAM 597
lan, chevalier de Sainte-Anne de
!'• classe, et, dépuis 1817, chef
de la caisse d'amortissement nou-
vellement établie à Pétersbourg.
LAMBERT (Atlmer-Bourke),
membre de la société royale de
Londres, de celle des antiquaires,
et vice-présidept de la société lin-
néenne, a publié en anglais : i*
A Description of the genus cin-
chona, in-4% ï797« C'est la des-
cription des espèces de quinquina
connues jusqu'à présent. 2** A
Description ofthe genus pinus, in-
foL, Londres , i8o3. Dans cet ou-
vrage précieux , enrichi de plan-
ches et imprimé avec un grand
luxe typographique, on trouve
décrites et figurées , avec l'exacti-
tude la plus scrupuleuse ,' toutes
les variétés connues des pins et
des sapins. On doit aussi à son
zèle infatigable la découverte d'u-
ne espèce remarquable de lichen
d'Islande. Les savans ont don-
né, par reconnaissance, le nom
de iambertia à une espèce de très-
beaux arbustes importés de la
Nouvelle-Hollande.
. LAMBERT (C. G.), conseiller
au parlement et au couseil-d'état,
maître des requêtes , contrôleur-
général des finances^ naquit à Pa-
ris en 1726, d'une ancienne fa-
mille de robe ; il entra dans la
magistrature à la sortie de ses clas-
ses, et devint successivement con-
seiller et maître des requêtes. En
1787, il fit partie de l'assemblée
des notables, et en juillet 1789,
lorsque M. Necker quitta le mi-
nistère, M. Lambert fut appelé au
conseil des finances , et nommé ,
peu de temps après, à la place de
contrôleur-général, qu'il n'exer-
ça que quelques momens. Par
Digiti-zed by
Googk
39»
LAM
suite d'une dénoaciatien qui. iul
faite contre lui le 19 octobre
1790 9 rassemblée nationale pro-
nonça quMl a Tait perdu la con»-
fi^nee de la nation, ce qui l'enga-
gea à donner sa démission. M.
Lambert quitta Paris pour échap-
per au régime de la terfe^r, et lie
retira • à Sainte - Foy. Arrêté au
commencement de férrier 179S9
et traduit au tribunal révolution*
naire de Paris 9 il fut eondamné à
mort le 97 juin.
LAMBERT (L.)» berger du all-
iage d'Ëtoges ) en Champagne.
Sao8 autre instruction que celle
qu'il pouvait recueillir des inspi*
rations de l'équité naturelle, il éf
tait parvenu à se former quelques
maximes de droit qu'il appliquait
merveilleusement aux petits diffé-
rends qui embarrassaient les ha<-
bitaas de la campagne. Il réussit
4i souvent à les concilier, qu'il lui
en resta, dans tous les villages en^
TÎronnans, la réputation d'homme
à bons conseils. Mais la révolution
survînt, et la lecture des journaux
enflamma tellement la tête de
Lambert , que , renonçant à ses
consultations et à la g^rde de son
troupeau, dont il chargea sa fem-
me, il ne s'occupa plus que dç
politique. Pour ne pas manquer
d'aliment, il était continuellement
8ur la grande route d'Ëtoges , où
un relais de poste était établi, pour
y questionner les postillons et les
Tojageurs sur les événemens po-
litiques qui étaient à leur connais-
sance. Ce fut dans l'une de ses
excursions qu'il fit la rencontre
t)u représentant du peuple Saint-
Just, qui, surpris de la dialecti-
que et des principes politiques de
Lambert, prit son nom et son do-
LAW
mieilo. Arrif é & Paria» SiM&l-^ust,
dont l'enthousiasme pour Lam-
bert ne s'était point ralenti, fît
part de t^ phénomène à Robes-
pierre et à ses collègues du comi-
té de salut public. Aussitôt Lam-
bert reçoit l'invitation de se ren-
dre h Paris. Il y vole; Robespierre
le voit, il le revoit e^ore, l'en-
tretient loQguemeot , et lui pro-
iposa* dit-on» de« enaplois împQr-
tans. Mais Lambert, à qui l'aioour
de la révolution n'avait pourtant
pas fait perdre so4 boa sens natu-
rel, ne se orat propre qu'îk diriger
l'esprit public da09 9op départe-
ment, et réduisit à c#tte mission
unique les offres considérables de
Robespierre. Pe retour À Ëtoges,
avec le titre de oommiss^ire-
géaéral du comité de 9alqt |hi-
blic, il ne tard^ pa^ d'y rece-
voir une extension de pauvw
pour les départemens de la Hav-
te-Marpe et des Arde^^es , daa$
lesquels il fut expressément pbar-
gé de l'arrestation de^ aristocrates,
des fédéralistes et des 9a^pect$. Ce
changement de fortuae ne lit ^M-
ouu efiet sensible sur Lambert. Il
faisait toutes ses courses, 4aa» les
différens points 9oumis à sa ai^r-
veiilance, à pied , un biltorf à la
main, et aous son habit ordinaire
de berger. Il ajoutait à oet équi-
page, quand il se rendait à Paris»
une petite charrette, qu'il condui-
sait Luinméme» Dans le cours de s>9
mission , il fit de nombreuses ar-
restations; mais on ne lui. impute
ni extoraions ni même des in justi-
ces. £t faut-il hi^n qu'il ait mi%
une certaine équité dans l'appli-
cation des lois don^ l'exécution lui
était confiée, pui^qu'àla chute de
Robespierre 9 'avQunepl^t* 9 ^^^
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Giioe réclaçiaUon n'ont été élevées
contfe lui» et qu'il a pu retourner
paisibiemeot k se» inoutoas et à
ses coQSultations.
LAMBERT (Bbuiaad), relî*
§ieujs. dowaicaia* Né en Proren-
ce, en 1^58 , il fit son noviciat et
prooooça ses vœux au couvent de
la petite viUe de Saint-Maximia ,
dont les religieux avaient été in-
terdits par Tarcbevêque d'Aix, à
raison de leurs opinions anti-jé*
suitiques. Lambert, élevé dans les
gaines doctrines religieuses, ne
larda pas à se faire remarquer par
son %è]e à les soutenir. Cboisi
|k>ur professer la théologie dans
son ordre , il manifesta $ea opi-
nions dans deux tbéses qu'il sou-
tint successivement ù Carcas-
sofme, en 1762, et à Limoges en
i^i)i. Ces deux tbéses le mirent en
haute réputation parmi les reli-
gieux de son ordre; mais la der-
nière , mise À l'index à Aome , lui
causa des dèsagrémeas qui le for-
oèrent à quitter Limoges. Après
avoir circulé long-temps de mai-
son en maison , il se fixa enfin
pendant quelques années dans
celle de Grenoble , d'où il fut
appelé à Ljoa 9 par l'arcbevêque
Montazet, conau par ses lumiè-
res, ses vertus, et son attache-
met^i aux libertés de l'église galii-
i^ane. Aussi crut-on retrouver
dans les mandemens de ce pré-
lat, des ^r\ne$ adroitement enve-»
ioptpés des doctrines du P. Lam^
bert. Encouragé par ses succès, îl
vint «à Paris, oé l'archevêque de
Beaumont refusa d'abord de le
recevoir, et ne consentit plus tard
À tolérer sa présence, qu'à condi-
tion qu'il y rentrerait sous le nom
die Laplaigne, qui était celui de sa
LAK
399
mère , et qu'il prendrait l'mif age-
ment de ne plus écrire que contre
les incrédules. La promesse fut
mal remplie , car presque tous les
ouvrages du P. Lambert tendei^t
plus ou moins à l'appui de la
cause qu'il voulait faire triom-
pher Le P. Lambert fournit à M.
de Montazet, archevêque de Lyon,
les matériaux de V Instruction paS"
tûrale contre f incrédulité , qu'il
publia en 1776. On a de ce théo-
logien un grand nooabre d'ouvra-
ges. Nous ne citerons que ceux
qui ont quelques rapports avec
les circonstances récentes. l'^Let"
tre de M,,, à M. l'abbé A,<, cen-
seur et approbateur du discours à
lire au conseil du roi sur les pro^
testans^ 1787, in-8'; a* Traité
dogmatique et moral de la justice
chrétienne , 1 788 , in- 1 a ; 5* Mé^
moire sur le projet de détruire les
corps religieux, et 2 Adresses des
dominicains de Parih à l'assemblée
nationale^ 1789; 4* Mandemeni
et instruction pastorale de Af . de
Chabot, évêquede Saint-Olaode,
pour annoncer un synode , 1 ^90 ,
iti-4"; 5* Avis a,ux fidèles, 1:791 ;
6' le Préservatif contre le schisme
(de Larrière) convaincu de gr'oces
erreurs , 1791 , in-8' ; 7* l'Auto*
rite de l'église et de ses ministre^
défendue , contre le raêtoe, 1 79a»
in -8^ ; 8^ Avertissement aux fidè'»
Us sur les signes qui annoncent
que tout se dispose pour le retour
d'Israël, 1793, in -8"; 9** Ré^
flexions sur le serment de liberté
et d'égalité, i793; 10" Deroirs dui
chrétien envers la puissance publia
que, 1793, in-8'; 11*^ Lettres aux
ministres de la ci-devant église
constitutionnelle 9 179^5 et 1796;
la* Dissertation o(i l'on justifie lie
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4oo LAM
soumission aux lois et le serment
de liberté, 1796, in-S®; iS" Apo-
logie de la religion chrétienne et
catholique contre les blasphèmes et
les calomnies de ses ennemis^ 17969
in- 8*; i4' là Vérité et la sainteté
du christianisme vengées contre les
blasphèmes et les folles erreurs
d'un litre intitulé : Origine de
tous les cultes ou Religion univer-
selle, par Dupuîs, 1796, in-S'*;
i5* Lettre au P. Minard; i6*il^-
ftexions sur la fête du ^i janvier;
17* Remontrances au gouverne--
ment français sur les avantages
d'une religion nationale y li^oi ;
18* Manuel du simple fidèle^ i8o5;
19° Quatre Lettres d^un théolo-
gien à M, févêque de Nantes ; 20**
Exposition des prédictions et des
promesses faites à l'Eglise pour
les derniers temps de la gentilité.
Il a laissé en manuscrit un trai-
té contre la secte des Théophilan-
tropes. Cet infatigable écrivain se
montre dans tous ses ouvrages
théologien subtil, controversiste
opiniâtre et très-irascible, prodi-
guant les injures à ses adveraaires.
11 mourut à Paris en 18 15, d'une
attaque d*apop)exie.
LAMBËRTË (T.), imprimeur ù
Paris, fut un des agens de Robes-
pierre, et remplit , par ordre des
comités du gourernement de cet-
te époque,différentes missions dans
plusieurs départemens , entre au-
tres dans celui de Seine-et-Marne,
où il justifia trop bien le choix
qu'on avait fait de lui. Impliqué
dans le procès de Babeuf, il com-
parut, en 1797, devant la haute-
cour de Vendôme, où faute, de
preuves il fut acquitté. Il reprit
dans la capitale l'exercice de sa
profession, et parut youloir s'^
LAM
livrer exclusivement; mais bien-
tôt il se défit de son imprimerie,
et retourna à Meaux, sa ville na-
tale. Il s^y lia imprudemmefnt avec
les hommes connus par la violen-
ce de leurs opinions, réveilla ainsi
l'attention de Tautorité , et fut ar-
rêté de nouveau ; les événemens
du 3o prairial an 7 (19 juin 1799)
firent cesser sa captivité. Alors il
publia un journal intitulé le Dé*
mocrate* Cette feuille, plusieurs
fois défavorablement signalée , ne
put survivre à la révolution du 18
brumaire an 8 (9 novembre 1799),
et son auteur fut inscrit sur une
liste de déportation qui néanmoins
resta sans effet. Lamberté, dont
tant de secousses n'arrêtèrent pas
la turbulence , et dont les liaisons
ne cessèrent pas d'être suspectes,
fut frappé de la < mesure qui at-
teignit les restes du parti démago-
gique à la suite de l'explosion de
la machine infernale du 5 nivôse,
bien que la suite n'ait pas prouvé
qu'il eût pris part à cette atroce
tentative. Conduit à Oleron, il s'y
fit maître d'école. Il mourut en
i8o5, en Afrique, où il avait en-
suite été transporté.
LA Mfi£RTl (Jacques, comte),
chevalier de la Couronne-de-fcr,
membre et ancien président du
collège des Dotti de Bologne, ex-
membre du grand-conseil de la
république Cisalpine et du direc-
toire cisalpin, sénateur, etc., s'est
constamment montré attaché aux
opinions libérales. Lorsque les
Français envahirent l'Italie, M.
Lamberti se prononça en leur fa-
veur, et fut nommé membre du
grand - conseil de la républi-
que Cisalpine, où il proposa^ au
mois de mars* 1797, l'aboli tiou de
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LAM
toutes les distinctions nobiliaires.
En avril 1798, il combattit et fit re-
jeter la motion de son collègue
Compagnon!, en faveur de la poli-
garnie. Le général Brune le nom-
ma, au mois de niai de la même
année, membre du directoire ci-
salpin, à la place de Paradisi, dé-
missionnaire. Il fut maintenu dans
ces fonctions par le citoyen Trou-
vé, agent diplomatique du direc-
toire-exécutif de France. Après la
révolution du 18 brumaii^ an 8
(9 novembre 1799)? M. Lamberti
cessa de faire partie du gouverne-
ment cisalpin; néanmoins il obtînt
sucessivement de l'empereur Na-
poléon, devenu roi d'Italie, le ti-
tre de comte et celui de sénateur.
M. Lamberti, juste appréciateur
des belles qualités du prince vice-
roi , Eugène de Beauharnais , s'é-
tait attaché à sa cause, et lorsque,
en i8>i4 9 le sénat italien fut con-
voqué extraordinairement pour
décider s'il était convenable de
demander ce prince pour roi aux
puissances alliées, il fut un des
premiers, et l'un de ceux qui se
montrèrent les plus fidèles et les
plus dévoués à ses intérêts. La po-
pulace, révoltée par les sourdes
menées des agens étrangers, fut au
moment de massacrer M. Lam-
berti, lorsqu'il voulut la haran-
guer pour la ramener à des senti-
mens pacifiques. Depuis ce temps,
il vit dans le retraite.
LAMBERTYE (Pibbbe-Michel,
MAitQvis de) , maréchal-de-camp,
fut député aux états-généraux de
1789 par la noblesse du Poitou.
Il signa les protestations des 12
et i5 septembre contre les décrets
de l'assemblée nationale, et émî-
gra peu de temp» aprè» la disso-.
LAM 401
lution de cette assemblée. Le mar-
quis de Lambertye a servi dans
l'armée des princes. Après le re-
tour du roi, il a été nommé com-
mandeur de l'ordre de Saint-
Louis, et admis à la i-etraite.
LAMBESC ( Gharles^ëugisne
DE LOERÂINE, PRINCE DE ), ué le 25
septembre 1761, fils d'un des
princes de la maison de Lqrraine,
et parent de la reiiie Marie-An-
toinelte , était avant la révolution
grand-ccuyer de France y et co-
lonel propriétaire du régiment de
Royal-Allemand ; il entra , jeune
encore, au service de France, et se
montra dévoué à la reine épouse
de Louis XVI , qui lui avait fait
obtenir la charge importante de
grand-écuyer. Le prince de Lam-
besc joussait à la cour d'une gran-
de influencé; la révolution la lui
ayant fait perdre en partie. Use
montra l'un des plus violens en-
nemis du nouvel ordre de choses*
Employé au camp que la cour
avait rassemblé près de Paris,
au mois de juillet 1789, le 12 du
même mois , il reçut l'ordre dé
dissiper les rassemblemens qui
s'étaient formés sur la place Louis
XV. Le prince de'Lambesc, em-
porté par une ardeur diflicile à
expliquer, franchit à la tête de
ses soldats le pont-tournant, et se
précipita au grand galop dans le
jardin des Tuileries, qu'il se'mit
en devoir de faire évacuer. N'a-
yant pas été soutenu dans cette
charge par les autres corps , il
fut obligé de se retirer précipitam-
ment devant les gardes-française»
qui se réunirent à la foule occupée
à barrer le chemin avec des chai-
ses, et qui , en jetant des pierres
aux soldats de Royal- Allemand y
>6
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4oa
LAM
exprimait son indignation et sa
fureur. La conduite du prince de
Lambesc fut dénoncée à l'assem-
blée nationale par le comité des
recherches , qui .accusa le prince,
non-seulemeut d'être un des
«igens de la conspiration anti -po-
pulaire , mais encore d'aToir, en
chargeant dans les Tuileries , tué
un malheureux vieillard et blesse
un (eune homme qui n'obéissaient
pas assez promptement <k l'ordre
qu'il leur avait donné de se reU-
rer : « Accusations, disent- les au-
» teurs d'une biographie , que le
9 Châtelet déclara plus tard n'a-
«voir pas été prouvées. » A l'é-
poque de ce procès, le prince de
Lambesc s'était déjà retiré en Air
lemagne, où son régiment le re-
joignit en 179a. Il servit à l'ar-
mée des princes frères de Louis
XYI, fit avec les Prussiens la
campagne de la fin de cette an-
née ( 179a ) en Champagne, et
prit, en 1793, du service en Au-
triche, où il devint, peu de temps
après, général-major, et en 1796,
feld-mar^chal-lieutenant. La car-
rière militaire du prince de Lam-
besc a répandu peu d'éclat sur
son nom, et les Français ont pres-
que toujours ignoré qu'il a fait
contre eux les campagnes sur le,
Rhin et en Italie. Ce prince épou-
sa, en i8o3, la comtesse Anne de
Cettner , veuve du comte Cs^jetan
Potoki, et s'est remarié en 181a,
à la comtesse douairière de Col-
loredo. On prétend que le princn^
Lambesc est porté sur la liste des
pairs de France sous le nom de
duc d'Ëlbeuf.
LAMBINËT (Pierre, aibé), jé-
suite, savant bibliographe, naquit
ajourne, près de:]tfézièresx dé-
LAM
partement des Ardennes, en 174a.
Il fit d'excellentes étu4es au col-
lège des jésuites de Charleville, et
fut admis dùn» leur société , où il
resta jusqu'à sa suppression par le
pape Clément XIY. Il entra en-
suite dans l'ordre des Prémontrés,
et fit profession dans Fabbaje de
Villers-Cotterets; mais quelques
années après , il quitta l'ordre et
l'habit, et se fit séculariser du
consentement de l'abbé -général
de la congrégation qu'il abandon-
nait. L'abbé Lambinet se voua
particulièrement à la science bi-
bliographique, e( y acquit des
connaissances très-étendues. L'ins-
titut de France a donné publique*
ment des éloges à son érudition
et à l'exactitude de ses travaux.
Cet homme laborieux a publié,
vers 1776, un Éloge de C impéra-
trice Marie-Thérèsej, Bruxelles,
in-8°; et en 1785, une Notice de
quelques manuscrits qui concernent
l'histoire des Pays-Bas. Cet ou-
vrage a été imprimé dans les Mé-
moires de l'académie de Bruxelles,
tome 5. Il fit paraître peu de
temps après , dans l'Esprit des
Journaux, plusieurs lettres sur la
Bible des pauvres, sur le Missel
Ambroisien, etc. On le croit au-
teur de la Table alphabétique , en
4 vol. in-ia, imprimée à Bruxel-
les, de C Esprit des JowrnauiP, pour
les années de 177a à 1784» U oiit
au jour en 1798, à Bruxelles, eu 1
vol. in-8% des Recherches histori-
ques^ littéraires et critiques sur
V origine de l* imprimerie ^ particu-
lièrement sur ^ses premiers étahlis-
semens au ib* siècle dans la Setgi^
que. La seconde édition de cet ou-
vrage , augmentée d'un Tolume ,
parut en 1810, «qus ce titre: Ori^
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gine de l'imprimerie, d* après les
titres authentiques, l'opinion de
M, Daunou et celle de M . Van-
Praet^ suivie des établissemens de
cet art dans la Belgique, et de r/iis- *
taire de la stéréotypie. On regar-
de ce travail de l'abbé Lambinet
comme le plus exact de ceux qui
ont été publiés sur cette matière;
X Analyse des opinions diverses sur
l'origine de l' imprimerie ^ par Mi
Daunou f %'y trouve reproduite
textuellement, et nVst pas l'un
des documens les moins rçcom-
mandables. L'abbé Lambinet a
encore publié, en i8i0yin-i2, en
latin , une édition stéréotype de
V Imitation de Jésus-Christ, dms
laquelle, en adoptant l'opinion qui
admet Kerapis comme l'auteur de
cet ouyfMe, il accuse fiauzée d'a-
voir, à l'exemple de Valart, falsifié
le texte autographe. Cette accu-r
sation déjà portée en 1809 par
l'abbé Lambinet, qui concourait
à la rédaction du Journal des Cu-
rés ^ lut relevée victorieusement
par M. Genoe. L'abbé Lambinet
aussitôt qu'il en eut connaissance,
reconnut noblement son erreur.
I! écrivit dans ce sens le 5 juillet
i8]5, à l'éditeur de fieanzée, et
fit supprimer, dans la préface de
son édition, l'imputation ipjYi rieu-
se, mais involontaire, qu'il s'était
permise à l'égard du célèbre gram-
mairien, bans le courant de cette
mêmeannée(iBi 5), l'abbé lambi-
net fut atteint d'une paralysie, dont
il mourut peu de temps après, le
10 décembre,- à Mézières, où il
s'était retiré. ,
LAlViBLÂRDIË(JAGQr£s-EuE),
insptcteur-générai des ponts-et-
chaussées , etc. , naquit à Loches
emj?^^, de parens honnêtes, mais
Lm
4o5
peu favorisés de la fortune. Il crut
d'abord , à l'exemple de son frère
aîné, ne pouvoir assurer son exiè^
tencc qu'en embrassant l'état ec-;
clésiastique, et vint dans cette in-»
tention joindre ce frèi-e à Paris.
Mais: dans ce foyer immense de
toutes les connaissances humai-
nes, où l'homme studieux trouve
tant de moyens d'en acquérir, son '
goftt pour les sciences exactes
prévalut sur la théologie; et il se
livra à l'étude des mathématiques
avec tanj^ d'ardeur, qu'il. ne tarda
pas à obtenir des succès remar-
quables. Le célèbre Perronet l'ad-
mit à l'école des ponts^et-chaus-»
sées , et le fit bientôt employer
comme son ingénieur sur les côtes
de la Normandie. Les mémoires
scientifiques qu'il publia alors, et
les moyens ingénieux qu'il pro-
posa pour repousser les barres dé
galets qui encombrent les ports
de cette côte , lui firent confier la
construction de la grande écluse
de Dieppe. Il réussît parfaitement
dans l'exécution de ce grand ou-^
Y rage, malgré les difficultés qu'op-
posaient les localités. En 1783, il
fut enfoyé au port du HaVre en
qualité d'ingénieur, et c'est aux
grands travaux qu'ily a ordonnée
que ce port doit l'avantage d'être
devenu un des plus beaux et sur-
tout des plus utiles de la France,
Lamblardie fut ensuite envoyé
dans le département de la Somm^
en qualité d'ingénieur en chef^ et
fut nommé membre de la com*-
mission des travaux du port de
Cherbourg. En 1793, Perronet.,
qui avait eu occasion, d'apprécier
ses connaissances et ses taletis, le
demanda pour adjoint dans la di-
rection de l'écoié de» ponts-et--
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4<>4 I-AJl
chaussées, et à la mort dé cet ha-
bile ingénieur, il lui succéda dans
la direction de Técole , et devint
ainsi le premier directeur de l'é-
cole Polytechnique. Ces nouvelles
inai-ques de confiance exaltèrent
tellement en lui Târaour du tra-
vail, qu'il y sacri6a sa santé, et
succomba épuisé par des veilles
et des fatigues immodérées en
1801 , emportant les regrets et
l'estime de tous ceux qui l'avaient
connu , et particulièrement de ses
nombreux élèves. ^
LAMBRECHTS ( Pierbb-Igni-
GE, COMTE de), ancicu sénateur,
ex-ministre de la justice, et mem-
bre de la chambre des députés,
est né en Belgique, le 5i juil-
let 174^. Après avoir fait de
bonne études à l'université de
Louvain, où il fut reçu docteur
en droit, il srîvit avec succès la
carrière du barreau. Appelé par
l'empereur Joseph II à Vienne,
il y assista aux cours d'une école
normale , établie par ce prince
dans l'espoir de former de bons
professeurs, dont il comptait se
servir pour répandre les lumières
dans son vaste empire, où les peu-
ples croupissaient encore dans
l'ignorance, et où les prêtres et les
inoines ne cherchaient à propager
que le fanatisme et la superstition.
Revenu en Belgique, M. Lam-
brechts fut bientôt obligé de s'exi-
ler de sa patrie, insurgée en 1790
contre le gouvernement autri-
chien, auquel ses concitoyens le
soupçonnèrent de rester toujours
dévoué. Après l'issue de la ré-
volution belge et le rétablisse-
ment de la domination autri-
chienne, M. Larabrechts retour-
na à Bruxelles et reprit la prati-
LA^r
que du droit. Il aUàît être nommé
membre du grand-conseil de Ma-
lines, quand les Français s'empa-
rèrent, en 1794* des Pays-Bas.
La réputation qu'il s*était acquise
par ses talens, et son intégrité, le
firent nommer, lors de la réunion
de ces provinces à la France,
commissaire du direct oîre-exéca-
tif près le département de h
Dyle. Il se distingua dans ceitr
place par ses connaissances admi-
nistratives et son zèle pour 1^^
bien public. Le 4 septembre 179;-
il fut appelé à Paris , et nomrat
au ministère de la justice à la pla-
ce de Merlin de Douai , poste
qu'il remplit honorablement jus-
qu'en juillet 1799, où il eut Cam
bacérès pour successeur. M. Lam-
brechts avait été, en ifjj^S , mi?
sur les raYigs pour remplacer Rew-
bell au directoire-exécutif; aprt>
la révolution du 18 brumaire (9
novembre 1799 ) , il fut nommé
par le gouvernement consulaire
membre du sénat- conservateur,
et reçut de Napoléon, en i8o4>l3
décoration de commandant de \*
légion-d'honneur. Pendant les i5
années qu'il siégea au sénat, il fit
plus d'une fois preuve de courage
et de patriotisme, se réunissaut
dans foutes les occasions impor-
tantes, ù l'estimable minorité des
Lanjuinais, Garât, Volney, Des-
tutt-Tracy, Collaud, etc., qui dé-
fendirent avec plus de zèle que dt
succès les intérêts nationaux. M.
Lambrechts émit en 1814 sm.
vœu pour le rétablissement de la
maison de Bourbon , et obtint la
même année, après la rentrée dii
roi , des lettres de grande natura-
lisation , qui attachent invariable-
ment aujourd'hui sa destinée nu
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LAW
. pays qu'il a si long-temps et si
; honorablement servi. En i$ 1 5, M.
Lambrechts vota contre l'acte ad-
ditionnel, et se refusa à prêter au-
cun serinent. Deux départemens,
celui de la Seine-Inférieure et du
Bas- Rhin, ThoBorèrent à la foid
de leur choix en 1819, pour les
re présenter i\ la seconde chambre.
Il opta pour le dernier; et dès la pre-
mière séance, il osa, malgré les cris
^ de la majorité, se lever poui Tad-
mîssion de M. Grégoire, élu par le
département de l'Isère. Il vola
constamment, depuis, avec les a-
mis des droits nationaux consacrés
par la charte, s'opposa aux loio
d'exception, et fut un des 96 dé-
putés qui se prononcèrent contre
le nouveau système électoral. M.
. Lambrechts. a publié quelques é-
crits, remarquables par la justesse
et la profondeur des vues, ainsi
que par le patriotisme et le véri-
table esprir constitutionnel qui y
régnent. Nous citerons ici ses
Principes politiques, publiés en
1 8 1 5^ et son dernier ouvrage inti-
tulé : Réflexions à l'occasion du li-
■' vre de M, Cabbé Frayssin ous s ur les
vrais principes de l'église gallica-
ne^ Paris, 1818. Il a su» dans ce
dernier ouvrage, ajouter encore
aux argumens victorieux dont
Bossuet et tant d'autres illustres
'' défenseurs des libertés de l'église
' gallicane se sont servis pour com-
battre les prétentions de la cour
de Rome. M, Lambrechts siège
^ encore aujourd'hui ( 1825)^ dans
' la chambre des députés, où cet
' homme de bien , invariable dans
ses principes , défend avec le mê->
' me zèle qui a honoré toute sa car-
zi'ière politique , les intérêts des
viitoyens et les droits nationaux ,
LAiM
4o5
acquis au prix de tant de sacriû-
ces, par le peuple français. •
lAMBTON, membre dû parie-
ment d'Angleterre, un des ora-
teurs les plus populaires de th
chambre des communes , où il
siège sur les bancs de Topposîtion.
En février 18 15, il se prononça a-
vec force contre le traité qui, en
violation manifeste de la foi pro-
mise, livra la république de Gènes
à son ancien ennemi le roi de
Sardaigne. « £h quoi I s'écria
» Lambton , un général anglais
»(lord Bentîock) arrache lesiGé-
miois au joug de Bonaparte; il les
» invite à s'armer pour l'indépen-
A dance de l'Italie; il les engage à
«rétablir leur ancienne constitu-
»tion. Tout annonce que les guér-
ie riers de l'Angleterre n'ont paru
» à Gènes que pour y faire triom-
opher la liberté; et ce sont les
>> Anglais qui trahissent les pro-
» messes les plus solennelles , ce
»sont les Anglais qui livrent euÀ-
» mêmes Gènes au roi de Sardai-
» gne! » Le discours de l'orateur
patriote produisit une, sensation
extraordinaire; les ministres assez ,
vivement attaqués vinrent cepen-
dant faire compliment A M. Lamb-
ton sur ses talens oratoires ; mais
ils n'en persistèrent pas moins
dans leur odieux projet. Le mar-
ché d'âmes était déjà conclu.
L'ancienne république de Gènes
fut rayée du nombre des états in^
dépendans de l'Europe ,* et sacîi-
fîée à la convenance du roi son
voisin. M. Lambton s'opposa, en
mai 1817, à l'envoi de M. Georges
Canning(ministre actuel, 1 825)9en
qualîlé d'ambassadeur à Lisbonne,
avec un traitement considérable,
mission aussi inutile qu'onéreuse
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4o6
LAM
pôar le- trésor public^ puisque la
cour de Portugal se trouvait alors
à Rlq-Jâneiro au Brésil. ^
LÂMETH (Le comte Chasles^
Mâix)- François be;, lieutenunt-
général) membre de Vasseroblée
des étatS'généraux, en 178g, est
né le 5 octobre i^S^. Il passa eh
Amérique à 1 -époque oiUescolonj^s
anglaises combattaient pour leur
indépendance, et il y servît com-
me aide-tnaréchal-général-de-io-
gis dans Tarihée commandée par
le maréchal de Rochambeau. Son
courag'e, ses taléns, et son zèle
pour la cause de la liberté le fi-
rent remarquer , et il y obtint le
grade de colonel en second des
dragons d'Orléans et la croix de
Saint -Louis 9 a^ant eu la jambe
droite et la rotule gauche fracas-
sées sur le parapet d'une redoute
à York-Town , à l'attaque de la-
quelle il se trouva con^rae volon-
taire. Après son retour en France,
il fut nommé colonel-comman-
dant du régiment des cutrassîers
du roi et gentilhomme d'honneur
•du comte d'Artois. Il donna sa 4é-
mission de cette place dans les
premiers mois de la réunion des
^tats- généraux. Les hommes et
les écrivains de parti reprochent
^ MM. de Lameth d'avoir man-
qué de reconnaissance envers la
cour, qui, disent-ils, avait accordé
aux: quatre frères une bienveillan-
ce et une protection particulières.
Ce reprdche d'ingratitude est une
injustice envers MM. de Lameth,
qui ont Su concilier ce 4|u'ils de-
vaient au roi en dévouement et en
fidélité, avec ce qu'ils devaient à
la nation comme députés aux é-
tats- généraux. Ce reproche est
également une injure envers le
LAM
gouvernement du roi , en ce qu'il
semblerait établir que les grâces
^uHl accorde sont des moyens de
corruption. Au reste, l'avancement
militaire de MM. dé Lameth un
pas eu une rapidité si extraordi-
naire qu'on doive la remarquer;
elle s'explique naturellement par
les services de leurs parens et les
leurs ^ ayant tons les quatre seni
duns le Nouveau -Monde. On leur
reproche ausèt ' dans quelques oc-
casions leur attachement, que l'on
qualifie d'excessif, p6ur le nouvel
ordre de choses. Là question de
l'exagération est délicate à traiter
dans les temps de révolution, et
ce reproche ne part presque tou-
jours^ qiie d'hommes exagérés eux-
mêmes. Si MM. 'de Lameth furent
parfois entraînés • par le torrent,
pour juger l'ensemble de leur con-
duite et de leurs rues politiques ,
il tant les suivre jusqu'à la fin de
l'assemblée , jusqu'à* la révision.
£n 1789, M. Charles de Lameth
fut nommé député de l'Artois aux
états-généraux, et se réunit avec
plusieurs de ses collègues de lu
noblesse à la chambre des com-
munes qui s'était constituée eo
asi^emblée nationale. On dit, dan^
des biographies, qu'il prit une
part active aux affaires, et que
sans paraître souvent à la tribune,
il intervenait dans toutes les dis-
cussions et parlait de sa place. Il
eût été plus simple et plus exact
de dire qu'il prenait beaucoup
tl'intérêt au succès de la constitu-
tion. Ce ne fut pas lui non plus
qui rehonça à lin privilège hérédi-
taire dans les états d'Artois ; mais
bien sob f^re Alexandre, dont
l'article fait suite à celui-ci. Dans
la discussion relative à l'unité du
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LAM
oorps-légi.slatif, il demanda qu'a-
vant d'aller aux voix , on décidât
quelle serait l'organisation des
deux chambres ; repoussa l'insti-
tution du marc d'argent comme
condition d'éligibilité, parce qu'el-
le tendait -à consacrer l'aristocra-
tie des richesses; vota en faveur
de la liberté de la presse , faisant
connaître en même temps tout le
mépris que lui inspiraient les
pamphlets et les libelles; se pro-
nonça pour la liberté des cultes ;
exprima le désir que l'armée ne
fût pas étrangère à la constitution;
réclama la suppression des justices
prévôtales, la prompte sanction
des décrets relatifs à l'organisa-
tion de l'armée, l'établissement
des jurés en matière criminelle et
civile; s'opposa à ce que le pou-
voir^exécutif eût le droit de faire
grâce , et la liberté de rejeter les
|uges désignés par le peuple. Il
présenta des observations à l'as-
semblée sur la conduite de M. de
Seint-Priest, ministre de la guer-
re, aU sujet de ta surprise des forts
de Marseille par le peuple , et $ur
celle du baron de Marguerite,
maire de Nîmes, relativement aux
troubles de cette ville; il insista
plus purticuUèrement à l'égard de
ce dernier agent du pouvoir, et
le procès récent de M. Froment
prouverait le mérite de ces obser-
vations. Ayant été {provoqué par
M. le duc de Castries, il se battit
avec lui. Ce n'est point par suite
de ce combat que le peuple irrité
se porta à l'hôtel du duc et en bri-
sa les meubles ; mais bien par l'ef-
fet des provocations systématiques
dont les députés du côté gauche
étaient alors l'objet. Pendant la
discussion sur le livre rouge, M.
LAM
407
Charles de Lameth fit reporter au
trésor public une somme de 60,000
francs que sa famille avait reçue
de la cour. Cette somme cepen-
dant était la juste compensation
des réductions que l'abbé Terray
ût sur la pension que M** de La-
meth avait obtenue comme fille et
sœur des maréchaux de Broglie ,
et comme veuve d'un officier-gé-
néral mort à l'armée, étant chef
de l'état-major de l'armée du ma-
réchal de Broglie, son beau-frère.
Sur la question du droit de paix et
de guerre, il fut de favis que pour
que la guerre fût définitivement
déclarée, cette grande décision de-
vait être approuvée par les repré-
sentans de la nation. Le 19 juin
1790, il appuya la suppression des
titres honorifiques, et contribua à
faire rendre plusieurs décrets sur
l'organisation militaire. A peu
près vers la même époque , il fit
publiquement dans l'assemblée
cette h9norable profession de foi
politique, que les ennemis des
gouvernemens représentatifs lui
reprochent avec tant d'amertume :
a Je suis ennemi de toute aristo-
ncratie. J'entends par aristocra-
»tie, le désir de dominer, désir
«contraire à l'égalité politique, -
» qui se trouve dans les états des-
»potiques où les hommes sont é-
»gaux, parce qu'ils ne sont rien,
» et qui est la base de notre cons-
» titution , dans laquelle les hom-
» mes sont égaux parce qu'ils sont
«tout.... Je faisais autrefois partie
nd'un ordre qui avait quelques a-
» vanta ges aristocratiques , j'y ai
«renoncé par amour pour pioti
«pays. » M. Charles de Lameth )
combattit, dans la séance du 98
juillet, la proposition de Mira-
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4o8
LAM
beau 9 tendant à déclarer traître
à la nation le prince de Condé,
s'il ne désavouait pas le manifeste
qu'on lui attribuait. Il fit, à l'occa-
sion d'une adresse des amis de la
constitution de Londres , qui dé-
nonçait les armemeYis de l'Angle-
terre,, une sortie énergique con^
tre le système d'asservissement
organisé contre les peuples. Il
prétendit 9 dans la séance du 18
décembre, contre l'opinion de Mi-
rabeau^ que les membres de la fii-
mille royale, le roi et le dauphin
exceptés, rentraient dans la classe
des simples citoyens. Au mois de
janvier 1791 , il demanda que les
places des ecclésiastiques qui n'au-
raient pas prêté serment à la cons-
titution civile du clergé, décrétée
le 12 juillet précédent, fussent
déclarées vacantes. Par suite du
départ du roi et de la famille
royale dans la nuit du 20 au 21
juin , il invita vivement rassem-
blée à prendre des mesures de
salut public, proposa de tirer le
canon d'alarme, et proToqua le
serment de fidélité à la nation,
que prêtèrent les militaires, mem-
bres de l'assemblée. Il demanda
le renvoi au comité, de la propo-^
sition de confier le pouvoir exécu-
tif aux ministres; l'adjonction du
ministre des affaires étrangères au
comité diplomatique; la lecture
du Mémoire que le roi avait remis
avant son départ à l'intendant de
la liste civile ; enfin , l'arrestation
du marquis de Bouille , et la sus-
pension des ofUciers . suspects.
Porté à la présidence de l'assem-
blée le 5 juillet 1791 , il occupait
encoi^ le fauteuil lors des événe-
mens du Champ-de-Mars , le 17
du même mois. Il serait injuste de
LAM
passer sous silence l'immense ser-
vice que M. Charles de Laineth
et ses amis rendirent à la royauLé,
en èmpêcKant la déchéance de
Louis XVI, et en contribuant aux
différentes mesures qui amenè-
rent la dispersion des insii^gés.
Ce ne fut pas, comme on le pré-
tend dans une biographie étran-
gère, à compter de cette époque
que MlVl. de Lameth se rattachè-
rent à la monarchie constitution-
nelle. Ils n'ont jamais cessé de lut
être dévoués. Ils l'étaient avant le
21 juin; ils le furent au retour du
voyage de Vareunes; ils l'ont été
constamment depuis. La même
biographie prétend qu'après la
journée du 10 août 1792 5 M.
Charles de Lameth s'enfuit au
Havre, où il fut arrêté. C'est une
erreur. 11 était absent de l'armée
par congé , lorsque la réyolution
du 10 août éclata. Il partit pour
conduire sa femme et sa fille au
Havre; mais il fut arrêté en route
le. 12 août, et transféré sous bon-,
ne escorte à Rouen^ eu vertu d'u-
ne décision de Clavière^ ministre
de l'intérieur. Il resta 47 jours
enfermé au secret, et ne recouvra
sa liberté que par suite du cou-
rage avec lequel son frère Théo-
dore le défendit à l'assemblée lé-
gislative, qui renvoya l'examen
des motifs de son arrestation aux
ministres, lesquels le firent mettre
en liberté, ne trouvant ni dénon-
ciation, ni aucune cause qui pût
justifier cette arrestation. M.Char-
les de Lameth rejoignit sa iiimille
au Havre, et ne s'expatria que
lorsqu'il apprit qu'il était arrivé
à la municipalité de cette ville,
uA ordre du comité de salut pu-
blic de l'arrêter de nouveau. Tant
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LAM
qu'il fut à l'étranger, ii résida,
autant qu'il en eut la possibilité ,
en pays neutre. Il avait comman-
dé la division de la cavalerie de
l'armée du Nord dans la campa-
^e de 1792. Rentré en France le
1" janvier 1801 , il se retira dans
ses foyers avec son grade de géné-
ral de brigade réformé ; il y vécut
jusqu'en 1809. Au mois de mai
de cette ^nnée, il reçut à la cam-
pagne l'ordre du ministre de la
guerre, duc de Feltre, de rejoin-
dre l'armée d'observation à Ha-
nau. A la fin de la campagne , il
fut nommé gouverneur du grand-
ducbé de Wurtzbourg, et revint en
France vers la fin de 1810. Le
grand-duc lui offrit alors la déco-
ration de commandeur de son or-,
dre de Saint-Josepb. Au mois de
juin 1812, il reçut l'ordre du mê-
ine ministre d'aller prendre le
gouvernement de Santoâa, située
sur la côte de Biscaye. Il défendit
ce poste important pendant 181a
et i8i3, et une partie de 1814»
contre les Espagnols^ les Portugais
et les Anglais : il le remit, par or-
dre de Louis XVIII, aux Espa-
gnols le 16 mai i8i4> Le 22 juin
de la même année, il fut nommé
lieutenant-général.
LAMETH (Alexandre), est né
le 28 octobre 1760, à Paris, et y fît
ses études. Dans la guerre de l'in-
dépendance américaine, où il prit
part, ainsi que ses deux frères,
Cbarles et Théodore, il fat aide-
de-camp de M. de Rochambeau,
et ensuite adjudant-général, lors-
' que l'armée du général français
passa dans l'Amérique méridiona-
le pour attaquer la Jamaïque. Son
instruction et ses talens lui acqui-
rent la réputation d'un excellent
LAM 409
officier, et à son retour dans sa
patrie, il devint colonel en second
du régiment de cavalerie Royal-
Lorraine. En 1 789, l^noblesse de
Péronne le nomma député aux é-
tats-généraux. Il porta dans cette
assemblée l'esprit d'indépendan-
ce et de liberté qu'il avait puisé
aux sources mêmes de l'indépen-
dance américaine, et servit avec
dévouement la cause de la révo-
' lution française. Il fut un des 43
membres de l'ordre de la nobles-
se, qui passèrent aux comnAines.
Le premier, il proposa dans la
nuit du 4 août, de consacrer la li-
berté des cultes. Plusieurs articles
de la déclaration des droits furent
adoptés sur sa proposition ou d'a-
près sa. rédaction. Il renonça aux
privilèges que lui accord^ille droit
de membre ,des états d'Artois.
L'assemblée adopta encore sur sa
proposition une nouvelle défini-
tion de la liberté. Le 29 août, il
demanda que les bases du pouvoir
* législatif fussent posées avant cel-
les du pouvoir exécutif; vota pour ,
%|ue le roi eût un veto suspensif;
fit décréter qu'il fût défendu aux
parlemens, |lors en vacances, de.
se réunir sous peine de forfaiture,
et que les. chambres de vacations
continuassent à rendre la justice,
jusqu'au moment où l'assemblée
aurait décrété l'organisation de»
corps judiciaires : proposition dont
le résultat fut la suppression des
parlemens. En février 1790, il
présenta un rapport sur l'organi-
sation de l'armée, qui produisit
un tel efiet que son auteur fut
nommé membre du comité mili-
taire, non au scrutin, mais par u-
ne délibération de l'assemblée^
Dans la séance du soir du i3 juin
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4io
LAM
1790^ M. Alexandre Lame th de-
manda, à Toccasioii de l^ànnîver-
saire et de la fédération du 14
juillet^ l'enlèvement des trophées
élevés sur la place des Victoires,
parce qu'ils rappelaient des sou-
venirs d'humiliation aux ci-de-
vant provinces de l'Alsace et de
la Franche-Comté, et qu'ils fus-
sent remplacés par des emblèmes,
qui exprimeraient l'union de la li-
berté et de la' royauté. Le 1 5 mai,
il mit en question si l'on donnerait
au roi*le droit de paix et de guer-
re, et se trouva, dans cette célè-
bre discussion, en opposition «vec
Mirabeau , qui soutenait que Ce
droit devait être dévolu à la cou-
ronne. L'amendement de M. A-
lexandre Lameth qui consistait
en ces mSts : « que la guerre ne
» peut être déclarée sans un dé-
Dcret de l'assemblée, n obtint la
majorité. Lui, et son ami Barna-
ve, furent reconduits en triomphe,
par l'immense foule des specta-
teurs, qui remplissait le jardin des
Tuileries et les avenues de la sal-
le. Plus de 409O00 personnes en-
touraient l'assemblée. Lors de la
discussion relative aux journaux,
il se prononça fortement en faveur
^e la liberté de ces feuilles, et lors
de l'admission à la barre d'une
députation de Liégeois, que le cô-
té droit accueillit avec une extrê-
me défaveur, il ne put modérer
son indignation contre la minori-
té qui ne voulait pas admettre la
députation. Il répondit à M. de
Montlosier, qui prétendait que le
côté gauche n'avait pas la majori-
té dans la nation : « Tous frémiriez
» si les Français venaient à se comp-
» tet. » Lorsque M. d'Esprémenii
proposa, dans une autre séance^
LAM
le rétablissement pur et simple de
l'ancien régime , M. Alexandre
Lameth , pour ne laisser aucune
incertitude sur les sentîmens qui
animaient l'assemblée, proposa
de motiver ainsi Tordre du jour.
u L'assemblée ayant entendu jus-
D'qu'à la 6n, pour prouver l'entiè-
)>re liberté des opinions, le dis-
» cours de M. d'Esprémenii, ju-
» géant qu'il ne peut être que le ré-
»sultat d'une imagination en déli-
»re, passe à l'ordre du jour. « II
fut nommé président, le 20 no-
vembre- 1790. Le 28 janvier 1791,
il fit un rapport sur les Ofiojens
de pourvoir à la défense duroy^u-
me, qui obtint Tassentiment géné-
ral. En février, il devint membre
du département de Paris; dans les
mois de mai et de juillet , il pré-
senta plusieurs rapports au comi-
té militaire, et fit adopter et dé-
créter diJBFérentes mesures relati-
ves aux frontières, aux milices et
^ aux armées. Le travail sur l'avan-
cement militaire, qui ouvrit la car-
rière à tous les brave» qui depuis
* ont tant illustré nos armées; et la
levée des bataillons de gardes
nationales, qui doublèrent comme
par enchantement le nombre de
nos défenseurs, sont des services
que la France ne--peut oublier.
Au 21 juin lorsque le >aî partît
pour Varennes, M. Alexandre
Lameth joua un des principaux
rôles dans l'assemblée constituan-
te ; il y développa une force de
caractère qui contribua efficace-
ment à la belle conduite que tint
rassemblée dans cette périlleuse
circonstance. Nommé président
des deux coinîtés réunis, celui de
constitution et le comité militai-
re, qui étaient chargés de présen-
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LAM
ter à l'assemblée toutes les mesu-
res de paix publique et de sûreté
générale, Nécessitées par la situa-
tion de la France, il se m<witra digne
d'une si grande marque de confîan-*
ce. Cefutluiqui proposa d'envoyer
une députation de l'assemblée
pour garantir les jours du roi, de
la reine , de l'héritier présomptif
et de M"* Elisabeth. Nommé mem-
bre du comité de révision de la
constitution, il travailla avec Tou-
rette, Adrien Duport, Talleyrand,
Bamave , Target , etc. , à la révi-
sion et au classement des drfférens
décrets que la multiplicité des é-
vénemens et leur importance,
souvent inattendue, n'avaient pas
permis de placer d'une manière
méthodique. Ce comité se vit for-
cé de proposer quelques change-
mens, lorsque des décrets rendus,
à différentes époques, présentaient
deSj contradictions : il déclara, à
l'unanimité, que, particulièrement
les deux décrets , dont l'un dé-
fendait la réélection des députés,
et l'autre les empêchait de pou-
Toir être promus à aucune fonc-
tion du pouvoir exécutif, pendant
les deux années qui suivraient la
législature dont ils avaient fait
partie, entravaient entièrement la
marche du gouvernement, et en-
traîneraient infailliblement la des-
truction de la constitution. Le co-
mité ne put réussir A convaincre
l'assemblée, qui se laissa entraî-
ner, dans cette circonstance, par
un sentiment de désintéressement
dont les suites ont été funestes.
M. Alexandre Lameth est de tous
les membres de l'assemblée celui
qui a fait partie de plas de comi-
téS) pendant le cours de l'assem-
blée constituante; il se livrait plus
LAM
4ii
particulièrement aux travaux de
ceux des finances, des colonies et
du comité militaire, dont il fut
prorogé président pendant toute
la durée de la session II partagea
l'opinion de Barnave, qui soute-
nait qu'un appel subit des hom-
mes de couleur à l'exercice des
droits politiques (droits refusés en
France â plus des 19 vingtièmes
de la population blanche) ne pou-
vait avoir que des conséquences
funestes pour la métropole et pour
les colonies elles-mêmes. Cela ne
l'empêchait pas d'être membre de
la société des amis des Noirs, et de
professer hautement cette opi-
nion, aujourd'hui générale, qu'ils
avaient les mêmes droits que ^ous
les autres hommes. Après la clô-
ture de l'assemblée constituante,
et même depuis le retour du roi,
M* Alexandre Lameth, ainsi que
ses amis 4^rien Duport et Bar-
nave, vojBr la monarchie cons-
titutionnelle prête à se dissoudre,
crurent ne pouvoir refuser au roi
l'assistance de leurs conseils, que
Louis XVI réclama avec instance;
mais ils mirent la conditionrque ce
ne serait que pour assurer le
triomphe de la constitution. Mal-
heureusement le roi était déjà
sous l'influence des terreurs reli-
gieuses , et l'on était parvenu à
l'effrayer sur la mesure prise rela-
tivement aux biens du clergé. La
reine avait alors deux autres con-
seils, l'un à la tête duquel se trou-
vait l'archevêque de Toulouse,
M. de Fontanges, et l'autre à
Bruxelles, que dirigeait le baron
de Breteuil. M. Alexandre La-
meth et ses amis parvinrent à
empêcher uu grand nombre de
fausses mesures^ et à en faire a*
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4iîi LA M
dopter quelques-unes de favora-
bles à rétabU^se'ment db la liber-
té; mais lès conseils des courti-
sans et des ennemis de la révolu-
tion , entraînèrent Je roi et la
France dans les malheurs qui ne
tardèrent point à.arriver. Dès que
la guerre fut déclarée, M. Alexan-
dre Lameth rejoignit, comme ma-
réchal'decamp, Tannée du- Nord,
commandée parle maréchal Luck-
ner. Il commanda l'avant-garde
de cette armée, et fît tracer le
camp de Maulde, qui n'avait ja-
mais été occupé dans aucune dea
guerres prépédentes. Il était em-
ployé au camp ^e Maubeuge à
l'époque du lo août ijga, et re-
}oig[nit M. de La Fayette qui ve-
nait de prendre le commande-
ment de l'armée du Nord. Ayant
été chargé de défendre la frontiè-
re des Ardennes^ il avait soii quar-
tier-général à Mézièresj lorsqu'il
fut décrété d'accui>aiii)|ppar l'as-
semblée législative. lï quitta l'ar-
mée et la France, avec M. de La
Fayette et un assez grand nom-
bre d'offlciers-généraux et supé-
rieurs. On connaît tout ce qu'a eu
de révoltant et de barbare la dé-
tention dont il a été la victime, a-
vec MM. de La Fayette, Latour-
Maubourg et Bureaux de Fuzy. La
captivité de M. Alexandre Lameth
a duré t ans et 5 mpis, ses fers
. n'ayant été brisés qu'en décembre
1 795. Au commencement de 1 796,
il se rendit en Angleterre. Mais
le gouvernement inhospitalier de
ce pays lui intima l'ordre de quit-
ter la Grande-Bretagne , ordre
qui fut inutilement combattu par
le célèbre Fox. Alors il se r^êtlra
à Hambourg avec ;son frère, et
tous deuic y formèr^tit une- mal-:
LAM
son de commerce aVec leur ami
M. le duc d'Aiguillon. Ils sollici-
tèrent, en 1797» près du directoi-
re-exécutif leur radiation de la
liste des émigrés; n'ayant pu L'ob-
tenir, ils profitèrent de la nnésin-
teliîgence qui régnait entre les
dfifférens membres du gouverne-
ment, et de la tolérance générale
3ui en élait la suite, pour rentrer
ans leur patrie, au mois de )uin
de la même année. La révolution
du 18 fructidor an 5 (4 septem-
bre 1797) les contraignit bientôt
de s'en éloigner encore. A la suite
des événemcns du iS brumaire
an 8 (9 novembre 1 799), ils purent
reparaître sans danger sur le ter-
ritoire français, et ils obtinrent,
du gouvernement consulaire, en
1800, leur radiation définitive de
la fatale liste. M. Alexandre La-
meth Tut nommé, en avril 1602,
préfet du département des Basses-
Alpes et membre de la légion
d'honneur, etenfévrier i8o5, pré-
fet du département de Rhin-et-
Moselle; il devint ensuite officier
de cet ordre, et fut appelé, en
1806, à la préfecture de la Roër,
et en 1809 à celle du Pô. Il avait
été nommé précé4efnment maî-
tre des requêtes etbarpn de l'em-
pire. De ses nombreux titres , le
grade de général est le titre auquel
il a toujours attaché le plus de prix.
Dévoué à sa patrie et désintéressé
dans sa fortune, loin d'augmenter
son patrimoine si considérable-
ment réduit par la révolution , il
l'a presque entièrement anéanti par
les nombreux sacrifices qu'il a
faits pour soutenir la dignité de
ses différentes magistratures. H a
su également soutenir par ses
4ifférens travaux sous le goun
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LAM
Tememeat impérial , la brillante
réputation que son zèle, ses ta-
lens e% son patriotisme lui avaient
méritée à l'assemblée constituan-
te, et il passe à juste titre pour un
des bommes d'état et un des ad-
ministrateurs dont la France doit
le plus s'honorer. Les événemens
poÙtiques de iSi4 forcèrent M.
Alexandre de Lameth à quitter la
préfecture du Pô. A son retour en
France, au mois de mai ( 1814 ) 9
il fut nommé préfet de la Somme
et lieutenant-général. Napoléon ,
pendant les centjours^ lui conser-
va les mêmes titres et fonctions ,
et le nomma membre de la cham-
bre des pairs. M. Alexandre de
Lameth ne cessa pas , malgré ces
laveurs, d^étre fidèle aux princi-
pes que, 4ès la commencement
de la révolution y il avait mani-
festés. Dans la séance di^ atl juin ,
il appuya l'opinion de M. Boissj-
d'Anglas relative à la suppression
du projet de loi de police et de
sûi*eté générale. Il dît : « Il n'est
«aucune responsabilité en corps;
»il nous faut des hommes pour
«répondre. Je conçois les motil^
«qui ont engagé la commission à
«adopter la résolution textuelle"
»de la chambre des représentans.
»Je sais qu'on doit chercher par
•une similitude de résolutions, à
» entretenir l'harmonie entre les
«deux chambres; maisil est une
«autre considération qui doit sur-
«tout nous émouvoir, nous qui,
«depuis 25 ans , avons vu tant de
«révolutions. Cette révolution-ci
» passer^ comme toutes les autres;
»mais les principes ne passant
» pas. Les lois d'exception ne sont
«jamais que desi lois de partis.'
» Aujourd'hui on veut vous faire
LAM' 4i5
» appliquer des mesures rigoureu-
«ses aux royalistes. Qui sait si,
«près comme nous sommes de
«grands événemens, on ne se
«prépare pas déjà à nous poursui-
«vre avec des lois dont vous ne
Il pourriez vous plaindre, puisque
» vous-mêmes les auriez fuites ? «
Il était impossible d'avoir plus de
justice, de sagesse et de pré-
voyance. Après la seconde restau-
ration, au mois de juillet (181 5),
M. Alexandre de Lameth resta
sans fonctions. £n 1817, il apprit
qu'un grand nombre d'électeurs
se proposaient de lui donner leurs
voix. Il se hâta de déclarer dans
les journaux , que ne payant pas
les contributions exigées, ces suf- '
frages n'auraient point d'objet. En
1819, M. Alexandre de Lameth a
été nommé député à une immen-
se majorité, par le département de
la Loire -Inférieure. Dans le cours
des 4 sessions qui ont eu lieu de-
puis sa nomination, il a parlé dif-
férentes fois, et toujours avec cet-
te supériorité qui l'avait fait re-
marquer à l'assemblée constituan-
te. Cette illustre assemblée ayant
été l'objet des attaques de M. de
Serre ,garde-des-sceaux, M. A-
lexandre de Lameth se hâta de lui
répliquer, et termina son discours
par ces mots: «Au reste, je n'ai
«point été étonné d'entendre soi-
^>tîr des injures contre l'assemblée
«constituante, de la même bouche
«qui avait proclamé à cette tribu-
«ne, que la majorité de laconven-
«tion avait été saine. >> Dans la
séance du a5 février 1821, M. de
Labourdonnaie apostrophant le
côté gauche par ces mots : c< La
«France ne veut plus de vous »;
M. Alexandre de Lameth lui ré-.
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4i4
LAM
pondit sur-le-champ : <r£t de qui
» donc veut-elle ? Sei-ait-nce de Fé-
» migration armée ? Mais l'émigra-^
ntion n'a-t-elle pas été considérée
»par l'Europe entière, par les sou-
»verains eux-mêmes, comme une
)>des fautes les plus graves qui"
» puissent être enregistrées .dans
» les annales de l'histoire ? Serait-
»ce le fameux vœ victis, qui, au
» reste, ne peut être invoqué que
»par l'immoralité, qui serait là
» pour nous faire courber la tête ?
ttÔoblentz a-t-il vaincu la France?
»Sont«ce ses armées qui ont en-
K vahi notre territoire P £t de quel
«droit se présenterait- on ici fen
» triomphateurs ? iiu Cette réponse
énergique produisit une vive et
profonde impression. M. Alexan-
dre de Lameth a prononcé, sur la
légitimité et sur les colonies^ deux
opinions qui ont été imprimées.
Dans la dernière session (i8aa),
après avoir établi que les minis-
tres voulaient faire la éontre-ré-
volution , il ajouta : « Quels sont
«donc les antécédens politiques
M des hommes qui osent tenter une
«telle entreprise? Sont-ce des Ri-
1» chelieu, des Ximenès, des Pom-
nbals, des Ghoiseul? Je jette les
» yeux sur le banc des. ministres,
»et cette vue me rassure. » M.
Alexandre Lameth a publié plu-
sieurs écrits en faveur de la liber-
té. En 1798, pendant son séjoui'
à Hambourg,, il a fait avec le gé-
néral Mathieu- Du mas, le Précis
des évènemens militaires , ouvrage
qui eut alors le plus grand succès.
Depuis son retour en France , il a
composé un écrit sur le projet de
loi d'élection du 5 février, qu'il
blâmait comme n'admettant pas
un assez grandnombre de citoyens
LAM
à Fexercice des droits politiques^
et, par conséquent , n'intéressant
pas assez la nation au maintien
de ses droits. Enfin on lui doit
différens articles d'économie po-
litique, insérés dans la Minerve
françûise , . et un grand nombre
d'articles dans d'autres journaux,
notamment dans le Constitution'^
nel, articles qui ont été remar-
qués de tous les hommes instruits,
et qui ont produit le meilleur effet
sur l'esprit public.
LAMETH (Théodore), né le a4
juin 1766, entra, en 1770, au ser-
vice de la marine, où il fut en-
seigne de vaisseau a^H'ès avoir fait
plusieurs campagnes , notamment
celles d'évolution dans les esca^
dres commandées par les amiraust
d'Orvillier et de Guîchen. Passé, en
1 774» capitaine au régiment Royal
cavalerie, en 1778, il remplit au
camp de. Vaussieux commandé
par le maréchal de Broglie, les
fonctions d'aide -maréchal - géné-^
rai des logis de l'armée. La guerre
s'étant déclarée, il obtint de se
rendre en Amérique, où il fut bles-
sé au combat de la Grenade. CHar^
gé par le comte d'Estaingde com-
munications importantes avec le
ministre de la marine, il revint en
France, où il fut nommé colonel
à la suite des dragons, et, succes-
sivement, colonel en second du
régiment du Mestre-de-camp- gé^
néral de la cavalerie et dans la
même armée, colonel-comman-
dant des régiments Royal-Piémont
et Royal-Étranger. En 1791, son
rang d'ancienneté le port^au rang
de jEnaréchal-de-camp et au com-
mandement d'une brigade de ca-
valerie. M. Théodore Lameth fut
un des quatre colonels chargea de
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LAM
la fonnation de l'ordonnance des
manœuvres des troupes à cheval
encore en usage aujourd'hui. Son
expérience dans cette arme, son
instruction et son zèie auraient
pu postérieurement être utilement
employés; mais une réponse que Je
premier consul trouva trop fière,
et que sa conduite ne désavoua
point, le fit mettre à l'écart, et,
dès-lors 9 il ne fut, par la suite,
que momentanément employé.
En 18149 ce général était depuis
long-temps, par son ancienneté,
le second maréchal- de -camp de.
toute l'armée : néanmoins il ne fut
pas compris dans les nombreuses
promotions de lieutenans- géné-
raux qui eurent lieu à l'ordinaire;
au contraire, il fut mis en retraite.
En 1 790, l'estime et l'affection des
habitans du Jura, où il était pro-
priétaire, l'avaient fait élire prési-
dent de l'administration générale
du Jura, et, l'année suivante,. dé-
puté à l'assemblée législative. Cet-
te bienveillance , ainsf que celle
des Bourguignons, était particu-
lièrement la sui^e des importans
services que son régiment (Royal-
Étrangor, 7"* de cuirassiers) ayait
rendus dans leurs provinces, en
y maintenant la paix dans des
temps orageux , par sa sagesse ,
sa subordination et sa fermeté.
Comme administrateur, M. Théo-
dore Lameth se fit remarquer par
son zèle pour les intérêts du Jura,
par son dévouement à la véritable
liberté, sa modération et l'énergie
avec laquelle il s'opposa à tous les
désordres. Comme député, il dé-
fendit avec courage et persévé-
rance la constitution de 1791. Il
siégeait au côté droitde la chambre
des députés^ où se réunissaient alors
LâM 41 5
ceux qui voulaient demeurer fidè-
les à leur serment. Appelé au co-*
mité de la marine, dans laquelle
il avait servi. M, Théodore La-
meth fut chargé Me rédiger une or-
ganisation de l'artillerie et de l'in-
fanterie de ce corps. Elle fut adop-
tée par l'assemblée, à la suite d'un
rapport qui présentait des notions
peu connues sur une si importante
partie de la force publique, qui en
temps de paix, non moins que
pendant la guerre , acquiert sans
cesse des titres à l'attention et la
justice du gouvernement. A l'é-
poque du 2 septembre 179a (ainsi
que l'a rappelé M. le comte de
Boissy-d'Anglas, pair de France,
dans la vie de M. de Malesherbes),
dans un moment où l'effroi arrê-
tait tout efibrt, toutes réclama-
tions, M. Théodore Lameth fit en-
tendre à la tribune les accens de
la justice et de l'humanité révol-
tée. A la dernière séance de l'as-
semblée législative, il y monta
de nouveau pour défendre M.
Charles Lameth, détenu au secret
dans les prisons de Rouen. Malgré
la défaveur qui environnait alors
les hommes modérés , il eut -
l'inexprimable bonheur de sauver
son frère. En 1793, le général
Lameth, poursuivi comme tous
les constitutionnels, fut obligé de
quitter sa patrie ; mais il s'arrêta
en Suisse, où il porta toujours les
couleurs de la liberté; surla froa-
tière du Jura, du département où
l'amitié et la reconnaissance lui
conservaient des souvenirs et lui
offraient les moyens de servit les
malheureux, il en usa sîins cesse;
ses ennemis , ceux de ses frères ,
pourraient l'attestier, ainsi que se^
efforts à l'aurore du repo$ pour
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4i6
LAI^I
leur faire recouvrer leur patrie et
leur fortune. M. Théodore La-
melh, élu en i8i5 parle départe-
ment de la Somme 9 siégeait avec
les députés .qui s'opposèrent aux
réactions, et qui , sous les baïon-
nettes des étrangers, entourèrent
l'autel de la patrie pour lui jurer
une éternelle fidélité. W. Théodore
Lameth s'est toujours distingué,
dans sa vie publique comme dans
sa privée, par l'honorable réunion
d'une grande fermeté et d'une
constante modération. Servir la
liberté de son pays et contribuer
au bonheur de ses concitoyens,
tel a été l'emploi de toute sa vie.
XAMETH (Alfred ET Adolphe).
Nous ne quitterons poiiir un nom
si cher à la cause constitutionnelle
et à la profession des armes, sans
jeter quelques fleurs sur la tom-
be creusée en terre étrangère , de
deux jeunes Lameth, neveux des
précédens : -— ^Alfred Lameth, na-
quiteni^S^fentra en iSoor dans les
volontaires du premier consul Bo-
naparte, et partit sur-le-champ
dans le corps d'armée commandé
par le général Brune, quî, au
milieu dés glaces et des précipices,
traversa le Splugel. Après cette
campagne périlleuse, il fut nommé
lieutenant dans le cprp^ des cara-
biniers. Devenu capitaine, il fut
aide-de-camp du maréchal Soult,
et parvint, aprè? plusieurs cam-
pagnes sous cet illustre guerrier,
au grade de chef d'escadron dans
la^ garde impériale. Il accompa-
gna en Espagne, comme aide-
de-camp, Joachîm Murât, grand-
duc de Berg, et se signala par
son intrépidité dans une révolte
de la* ville de Madrid contre
les Français. A 23 ans, il avait
LAM
déjà fait sept campagnes, et dans
toutes s'était fait remarquer au-
tant par son intelligence militaire
que par sa bravoure. Deux fois il
avait été blessé, l'une sous les
yeux de l'empereur, qui, le croyant
tué,. avait exprimé ses regrets sur
sa perte. Envoyé en Espagne, et
se trouvant seul avec un de ses
camarades et 'deux chasseurs 9 il
fut massacré par un parti nom-
breux de guérillas. Alfred Lameth
fut généralement et vivement re-
gretté par toute Tannée, dont il é-
tait chéri pour la réunion des qua-
lités les plus aimables, une valeur
brillante et un esprit également gai
et original. — Adolphe Lambtb en-
tra à Tâge de 1 5 ans dans la marine.
A 17, il montra une intrépidté re-
marquable lorsque l'armée fran-
çaise succomba à Saint-Domingue.
Commandant d'une petite embar-
cation , comme aspirant de la ma-
rine , il retourna , au milieu des
coups de fusil et de la mitraille,
jusqu'à quinze fois sur le rivage
pour sauver les blancs exposés aux
plus imminens dangers. Revenu
en France, il allait entrer au ser-
vice de terre, lorsque Tamiral
Villaret-Joyeuse, qui l'aimait et
le traitait comme son fils, le déci-
da à retourner avec lui en Améri-
que. Il périt victime de la fièvre
jaune dans l'île de Sainte-Lucie.
LAMIBAL ( Dominique Har-
gourt), né ij^Lyod, département
du Rhône, vers l'année i75o, a
publié quelques ouvrages sur l'A-
frique, et particulièrement sur les
possessions françaises au Sénégal.
Destiné par sa famille à suivre la
carrière du commerce et des fa-
briques, il préféra l'état militaire,
et s'engagea dans le régiment de
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LAM
ProTence; Ce corps était en gar-
nison au Havre, et Lamiral s'y
faisait reiharquer par son zèle et
son exactitude à remplir • ses de-
voirs. M. Eyriès • lieutenant de
vaisseau, lui ayant reconnu des
talens distingués pour le dessin
et la levée des plans, une belle é-
criture et une instruction peu
commune, lui fit obtenir son con-
gé qu'il paya de ses propres de- ^
jiiers, et le prit pour son secrétai-
re. Il n'eut qu'à se louer de son
clioix; et lorsque cet officier, après
la conquête du Sénégal par les
Français,en 1779, eut été nommé,
par lé roi ^ commandant et admi-
nistrateur de ce pays, Lamiral ré-
sida près de lui en qualité d'agent
de la compagnie de la Guiane en
Afrique. £n 1781, M. Eyriès quit-
ta le Sénégal pour servir en Es-
pagne. Son protégé resta dans la
colonie, et ne revint en Europe
qu'en 1783; deux ans après, il y re-
tourna comme agent de la même -
compagnie, qui avait obtenu le
commerce exclusif de ces con-
trées. La fortune avait rendu La-
miral prodigue; il mécontenta ses
chefs, qui le i^âppelèrent en 1787.
La révolution fut tour-à-tour fa-
v<irable et funeste à Lamiral ; pen-
dant le régime de la terreur, il
fut poursuivi , arrêtéf^ relâché ,
incarcéré de nouveau , et enfin
rendu une seconde lois à la liber-
té. Il occupa, en sortant de prison,
un emploi dans une administra-
tion publique, et mourut au mois
de septembre 1796. Il a publié :i''
r Afrique et le peuple africain con-
sidérés sous tous Leurs rapports
avec notre commerce et nos colonies,
etc., Paris, 1 vol in-8% avec 6
igures et . une carte. L'auteur
LÀM
417
présente dans cet ouvrage à l'as- *
senhiblée des états-généraux, les
réclamations et les griefs des ha-
bitans du Sénégal contre la com-
pagnie privilégiée, dont il se plaint
avec amertume, et qui fut en effet
supprimée en 1791. Si la passion
s'y montre quelquefois k décou-
vert,et rend Lamiral injuste envers
la compagnie dont il était l'agent,
on ne peut néanmoins méconnaî-
tre l'utilité de la plupart de ses
vues. Il y joint des observations
piquantes et un très-grand nombre
de faits nouveaux et curieux. La
relation de son voyage à Galam^
qu'il fit par eau, contient aussi des
détails intéressans, et offre des
avis utiles adressés aux personnes
qui' font le commerce d'Afrique.
Lamiral a encore fait imprimer,e^
1791 : Mémoire sur le Sénégal, 1
volume in-4% dans lequel il traite
à fond de l'administration et du
commerce de ce pays. Les vérita-
bles intérêts de la France, comme
ceux de ses colonies lointaines, se
trouvent parfaitement développés
dans cet ouvrage, aussi bien pen-
sé que bien écrit.
LAMOIGNON (<:Hi»LEs-FaAif-
çois DE ), garde -dcs-sceaux pen-
dant lé règne dé Louis XVI, et
chancelier de l'ordre du Saint-Es-
prit, naquit à Paris, le 18 décem-
bre 1735. Issu d'une ancienne fa-
mille dont plusieurs membres a-
vaient illustré la magistrature , il
suivit la même carrière et devint,
jeune encore, président à mortier.
Il se prononça avec énergie contre
les mesures arbitraires du chan.-
celier Meaupou , et fut exilé avec
le parlement de Paris en 1773.
Rappelé dès les premiers jours du
règne de Louis \S\x îl ^^ montra
27
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4>»
Um
de^â eette époque coastamaii^Qt
4éYQiié à la cour 9 et 9e trouva
souvent en opposition avec la
majorité des ndembres du parle-
ment. Jd. de Lamoigoon fit partie
de la première aâseioblée des no-?
^able;^ convoqués par le roi, en
1 785J , et fut nommé ^arde-des-
sceaut]( ea retpplacemeut de M.
BuedeMiroinénii. Lié intimement
avec l'archevêque de Toulouse ,
lioméaie de Brienne , depuis
cardipal et archevêque de Sens,
que le roi venait de nommer son
principal ministre » M. de Lamoî-
gHiOa appuja ses mesuresT^etcon*
courut avec lui aus édit^ du tira-
hc0 et de la subvention territoria-
le, édits que le parlement refusa
d'eoregisirer, malgré le lit de
justice teBu à Versailles, le 6 août
17^7. Pour punir le parlement de
Paris 4e sa résistance , il fut exilé
à Troyes; Monsieur» ft^th du roi,
et te comte d'Artois^ se rendirent
ensuite le premier à la chambre
des comptes, et le second à la
cour des aides , pour y faire en^
registre? les édits« Le parlement,
ennemi du garderdes-sceaum , a-*
vait fait proposer par Tévêque de
Rennes , au cardinal ministre ,
d'accorder Tenregistrement si M.
de Lamoigoon était renvoyé; oiais
cette cooditîoa ayant été rejetée,
la lutte entre le parlement et le
ministère continua avec une gran*
ée violence. Les deux édita forent
révoqués le 19 septembre , et le
parlement fut rappelé à Paris le
ao; mais les ministres trouvèrent
des magistrats aussi insensibles à
h faveur qu'à la disgrâce. Les lit»
de |udti$e se succédèrent en vain ;
on menaça d'arriter les membre»
tes i^us distingués' du pademeat
au sein même de leur assemblée,
et l'on assure que plusieurs ofliciev»
gentilshommes déclarèrent qu'ils
n'obéiraient point aux ordres qui
leur seraient donnés, sli s'agissait
d*arrôter las magistrats. Mais M.
d'Agoult exécuta enfin oet ordre,
entra avec des gardes-du^orps au
palais où toutes les chambres du
parlement étaient réunies, et saû-
sit MM. d'Eprémenil et Monsa-
bert, au .milieu de leurs collègues
consternés, qui protestèrent en
vain contre cet acte de l'autorité..
L'abbé Sabatbier de Cabre fut
aussi mis en prison pour avoir le
premier demandé la Aonvoca-
tion des états-^généraux : mats ce
mot une fois prononcé, le vœu en
devint bientôt géaér^; ropîoion
de la France entière se manifesta;
les parlemens déclarèrent qu'ils
n'avaient pas le droât d'enregis-
trer de nouveaux impôts; et le
ministère, après avoir tenté sans
succès l'établissement dHine cour
plcnière, pour remplacer le par-
lement «de Paris, fut foreé décé-
der, et de promettre au aom du
roi la convocation de ces état»*gé-
nérauxsi vivement réclamée ée
toutes parts. La longue lutte dan»
laquelle le ministère s'était impru^
demment engagé , et qu'il n'avait
soutenue cfêt par des coups d'état
devenus de plus en plus odieux ,
amenèrent sa chute. Les princes
eus-mémes allèrent demander au
roi le renvoi de l'archevêque de
Sens. M. de Lamoignon succom-
ba avec son ami; les sceaux lui
furent ôtés et donnés à M. 9areii-
tin; il se retira alors dans sa terre
de Baville, et le 16 mai 1789, il
fut trou ré mort dans son* parc,
ayant à côté de lui son fusîL L'o-
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pinion qu'il s'était tué lui-mênse
prévalut généralement siMes as-*
serttons de- quelques auiis » qui
prétendirent que sa mort avait é-
té causée par «n accident de chas-
se'. Il laissa 3 fils : Tainé était con«
» seijler au parlement, le second
périt dans la malheureuse expé^
dîitîon des émigrés à Quiberon,
et le troisième est aujourd'hui
pair de France. ( Voytz l'article
ci-après. )
I4AMOIGNON ( ChEISTIAK, VI-
coMix DE ), fils, puîné du précé-t
dent, appelé par le roi à la cham-
bre des pairs, le 17 aoOt 18149
a¥ait émigré dès le commence-
ment de la révolution. Il se trou-
Ta avec son frère à Quiberon , et
fut bleësé pendant le combat;
mais il eut le bonheur de pouvoir
se rembarquer et retourna en An*
gleterre. Il ne renti^a en France
qu'après l'établissement du gou<-
Yernencient consulaire , et épousa,
peu de temps après,. sa nièce,
sceor du comte Mole, ministre
de Napoléon, et quii'a été depuis
de Louis XVIII. M. de Lamoi-
gn^n fut nommé, le fi6 mars
1812, membo^e du censeil-r général
du département de la Seine, et
accepta cette place quoique peu
importante. Le nom de M. Chris-
tian de Lamoignon se trouve au bas
de la célèbre adresse que ce conseil
Tota à l'unanimité après la défec-
tion des Prussiens , • et qui fut
présentée à Napoléon le 12 jan-
TÎer i8i5; mais après lesévéne*-
mens de l'année suivante, 00 a
réclamé contre cette signature, et
avancé, dansl-intérêt 1^ M. de La-
moignon, qu'il ne s'était point
trouvé présent à l'assemblée où
cette adresse fut arrêtée. Il sigoa
celle rédigée par H. Bellîillt, le
i" avril T 8 14, contre Napoléon, et
fut nommé par le roi chevalier dé
la ]égion*d'honneur et membre
de lu chambre des pairs. N'ajnnt
point fait partie de la chambre
haute formée pondant les cent
jours f en 181 5, il rentra de droit
dans celle que le roi composa lors
de la seconde restauration. Mem-
bre de la commission spéciale
chargée, au mois d'arnil 1816, de
l'examen du projet de loi pourTa-r
bolition du divorce, il devint le
i*apporteur de cette commission,
et soutint que l'immoralité du di-
vorce et son origne révolutionnai-
re devaient le faire abolir en
France, quoiqu'il se trouve admis
dans plusieurs autres pays de
l'Europe, dans presque toutes les
religioi», et même de temps im-
mémorial parmi les catholique»
de Pologne. M. de Lamoignon sa
prononça avec une extrême cha-
leur contre le ministère du, roi,
en 1819, et fut un des membres
les plus ardeos de cette majorité ,
dont on crut devoir diminuer
l'influence menaçante par l'or-
donnance du 5 septembre, et par
la création d'ua grand nombre de
nouveaux paii^. £ette nomlnatioa
eut lieu le $ mars suivant, et dans
âne séance extrêmement orageuse,
le lendemain, dans la chambre
des pairs, M. de Lamoignon pre*
posa une adresse au roi, afin d'ex-*
primer « le regret avec lequel la
» chambre haute voyait l'augmen^
station du nombre de. ses loem-*
»bres. » Celte proposition fut d'a^
bord prise en considération; mais
après d'assez vifs débats, elle fut
Bejetée, la chambre reconnais-
sant que le droit de créer deç^
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4^0 l/^U
pairs faisait partie de la préroga-
tive royale,
LAiMOlGNON DE MÂLES-
HERBËS. (^0/^2: MlLESHERBES.)
LAMONTAGNË (PiEaaB de),
homme de lettres^ a publié entre
autres outrages : i* la Lévite con'
quise, poëme en 2 chants, in-
8*», 1782; 2* ia Th^âtromanie^
comédie en 2 actes et en rers,
in-8*, 1783; 5* l'Enthousiasme,
comédie en 2 actes et en vers,
in-8% 1784; 4» la Fisite d'été, ovl
Portraits modernes^ par l'auteur
de G. Bfittemanet M aria ^ traduc-
tion de l'anglais, 1 788, 2 vol. in-
12; 5® Mémûires relatifs à l'état
de Clndej par M. flastings, tra-
duits du persan et de l'anglais, par
MM. Langlès et de Lamontagne ,
in-8', 1788; 6" De l'influence des
passions sur les maladies du corps
humain, par Falconer, traduction
de l'anglais^ in-8°, 1 788; 7* Poé'
sies diverses, in-8*, 1789; 8* Cor*
nelia Sedley^ ou Mémoires dune
jeune veuve, traduction de l'an-
glais, 4 ▼<>ï* in-ia, 1789; 9' Ara-
belle et Altmnont, tragédie, in-8%
1792; lo** Traduction de plusieurs
ouvrages de Xénophon, insérée à
lu suite de la vie de cet historien^
par M. de Fortia; W Elhelinde ,
eu la Recluse du lac^ par Charles
Smith, traduction de l'anglais, in-
8*, 1796; 12* Discours prononcé
lors de la cérémonie de la translH"
tion des cendres de Michel Montai-
gne, 1801; 15** /a bataille de jUa-
rengo, ode, în-8% 1808; i4' ies
saints Stigmates, in-8% 1810; i5*
tes Oreilles d*âne, conte , în-8",
t8i4; 16* la Mort, ode philoso-
phique, in-8% 1816.
LAMONTAGNE (J. L.), fr^re
du précédent, et comme lui hom*
LAM
me de lettres, a publié les ouvra^'
ges suNbns : i* rOrpheliri polo-
nais, tragédie en 5 actes et en
vers , in - 8**, 1801 , 2"'* édi-
tion, 1812, in-8"; 2" leCulteréta'
bit y ode à Napoléon Bonaparte,
in'8", 1802; 5" C Europe vengée , *
ode à l'empereur et roi, in-8%
1 808; 4* '^ Cri des Français, di-
thyrambe, 18145 iu-8*'; 5* Ode sur
la campagne faite par. la légion de
Mirabeau en 1793, in-8', i8i4;
6* Anniversaire du ^\ janvier, in-
8% 1816.
LAMORANDIÈRE DE RO-
BERT (le baron ETiEimE- Fran-
çois), né le i3 décembre 1769,
embrassade bonne heure l'état mi-
litaire. Après avoir fait les premiè-
res campagnes de la révolution, il
servit en Espagne en qualité de
colonel, et donna des preuves é-
clatantes de valeur au combat de
Villa del Orio. En i8i3, il fut
fait général de brigade , et le 22
août 1814? le roi lui donna la croix
de Saint-Louis. Dans les cent jours.
Napoléon lui confia le comman*
dément des gardes actives de la
6"* division militaire. Depuis cette
époque , il n'est plus compris au
nombre des officiers supérieurs en
activité.
LAMORLIÈRE ( Alexandre ),
lieutenant-général des armées du
roi , grand'croix de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, naquit
vers 1707, et mourut en 1793. Il
était, au commencement de la ré-
volution, d'un âge très-avancé, et
allait prendre sa retraite lorsque,
en 1791, il fut nommé par le roi,
en considération de ses anciens et
honorables services, commandant
de la division d'armée qui occu-
pait les départemens de l'Allier,
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LAM
de rindre , de la Vienne et de la
Creuse. Dévoué au roi , mais
n'ayant plus assez d'énergie, il se
laissa tuur-à-tour subjuguer par
les partis qui divisaient déjà la
France. - Son aide-de-camp, atta-
ché au nouvel ordre de choses, et
qui était, pour le général Lamor-
lière, une espèce de mentor, l'en-
traîna enfin du coté populaire.
Ce général passa, en 1792, au
commandement de l'Alsace, et se
trouvait dans cette belle provin-
ce lorsque la guerre éclata en-
tre la France et l'Autriche. Dans
le mois de juin de la même an-
née, le général Lamorlière adres-
sa , à l'assemblée législative , des
plaintes contre Tinsubordination
de ses troupes, et contre le minis-
tre Servan, qui l^avaît traité avec
une extrêriîc légèreté, sans égard
pour son grade, et pour son âge
alors plus qu'octogénaire. Le 4 juil-
let suivant, il fit arborer àses trou-
pes le drapeau tricolore, et écri-
vit au roi : «que si le chef suprê-
» me de la nation et de l'armée a-
«Talt besoin de son appui. Tarmce
» saurait se montrer fidèle à ses
Dsermens.a Ce fut à cette époque
qu'il devint grand'croix de l'or-
dre de Saint-Louis; destitué et
mis à la retraite en 1793, il mou-
rut dans la même année.
LAMOTHE (ÉTlENîîE-AtJGUSTB
Goulet, baron de ), lieutenant-gé-
néral , commandant de la légion-
d'honneur et chevalier de Saint-
Louis, né à Paris, le 5 avril 1772.
Entré jeune au service militaire,
il se distingua par sa bravoure à
l'armée d'Italie, et fut nommé ca-
pitaine sur le champ de bataille.
Après raffaire du Mincio, il devint
âide-de-camp du général Oudinot.
LAM
42t
Colonel du 4"" régiment de dra-
gons, il fit, à la tête de ce corps ,
plusieurs charges brillantes à la
bataille de Friediand , le i4 juin
1807 ,.se précijpita sur une batte-
rie russe, et l'empoVta le sabre
à la. main, fîonorablement cité
pour sa belle conduite , dans le
bulletin officiel de cette bataille, il
fut bientôt promu au grade de gé-
néral de brigade, et passa Tannée
suivante à l'armée d'Espagne, sous
les ordres de Masséna, duc de Ri-
voli. Le général Lamothe, de re-
tour à Paris eu 1812, se trouvait
logé dans la même maison que la
femme du général Mallet, et son
nom se trouva cité dans la cons^
piration de ce dernier, de laquel-
le il n'avait cependant eu aucune
connaissance. Nul indice n'ajant
pu le faire mettre en cause, il n'en
fut pas moins momentanément
disgracié par Napoléon , et mis à
la retraite. Cependant, vers la fin
de son règne, l'empereur le remit
en. activité, et le général Lamothe
servit encore avec distincticiiy
pendant la campagne de 1814 9
dans l'intérieur de la France. Il
fut nommé, après la première
rentrée du roi, commandant de la
légion -d'honneur, chevalier de
Saint-Louis; et le grade de lieute-
nant-général, qui Smi avait été don-
né parle gouvernement provisoire^
fut confirmé. Le général Lamothe
s'était rendu à Bordeaux, en 1814 >
lorsque Napoléon, à son retour de
l'Ile d'Elbe, venait de débarquer à
Cannes. Chargé par M'^Ma duches-
se d'Angoulême, qui se trouvait
à Bordeaux, de prendre le com-
mandement de la place de Bajon-
ne, il fit preuve de sagesse et de
fermeté pendant l'exercice de$.
/^
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4'Jtt
LAm
fooctioû^ délicates qui lui' furent
«confiées. La discijpHne sévèrement
maintenue^ et Ténergie de ses me-
surcsy sauvèrent la ville de Bajon^
ne de tout trouble intérieur, et les
habitans lui en témoignèrent so-
lennellement leur reconnaissance.
Le général Lamothe fut envoyé
auprès du roi dans les premiers
jours de juillet 181 5, chargé, par
la plus grande partie des généraux
et des officiers de l'armée, d'une
mission importante. Il sollicita à
Cambrai , où il fut présenté à ce
prince, la conservation des dra-
peaux et de la cocarde aux trois
couleurs. Il échoua dans cette
négociation; et quelques person*
ne» du plus haut rang, qui jus-
que-là avaient été des mieux dis-
posées en sa faveur, lui surent
très-mauvais gré de s'être rendu
l'organe d'une pareille demande ,
et lui tvelirèrent leur haute pro-
tection. On trouve cependant en-
core son nom sur la liste des ofïi-
ciers-généraux en activité de ser-
vi^. M. de Lamothe a épousé la
jeune veuve du général Béchot, et
j^uit d'une fortune indépendante.
Lamothe (Benoît), homme
de lettres, né à Paris, a publié un
recueil de poésies , intitulé : rjmi
d'Éraio, 1788, in-ia; ies Veillées
dtn presbytère, %\x\^\t^(t Opuscules
patriotiques et tiitéraires , 1797,
in-ia; Méfnoites de miss Bellamj,
actrice du théâtre de Covenl-^ar-
den, A Londres, traduits de l'an-
glar» sur la 4™* édition, 1779^ 1
v©K in-8"; Laurent de Médicis^
acte héroïque en vers, 1 800, in- ) 2;
CaléMsme des muses ^ ou Jhré-
gé des règles de la versification
français, par demandes et par ré-
ponses, 18a I, in-ia^ Élégie ^ar le
LAM
càlendrierrépubiicàin» M. Lamoihe
a aussi ^té le rédacteur de tObser^
valeur du département de C Yonne.
LAMOTHE (FfcANÇois), après
avoir accompagné deux jeunes
Anglais dans leurs voyages, a pu-
blié : Voyage dans le Nord de t' Eu-
rope, etc. , avec 1 5 planches et une
carte de la Norwège, 18 15^ in-6*.
LAMOTHE (JxâNTfB db Lfk, dc
Sjlikt-Reht, de ¥alois , costbssb
db), née le 32 juillet 1756, à Fon-
tette, petit village de Ui ci-devant
province de Champagne. Cette
femme, qni est devenue célèbre
par ses intrigues à Versailles ^ ses
liaisons avec le cardinal de Roban,
et un procès scandaleux, naquit
sous le chaume et dans l'indigen-
ce. Son père, quoiqu'il portât l'an-
tique nom de Valois, n'était qu'un
pauvre paysan qui vivait pénible-
ment du travail de ses maîns. M"*
de Bodàinviltiers vit un jour, de
sa terfasse, une petite fille asseï
jolie, succombant sous le goids
d'une lourde charge de fagots.
Le curé de la paroisse, qui se pro-
menait aussi avec cette dame, lui
dit qu'on conservait dans la chau-
mière du père de l'enfant, des
papiers curieux, qui paraissaient
constater que leur famille des-
cendait des Valois. On raconte que
le dernier de ces Valois , dont on
ait eu connaissance, habitait la
terre de Grosboi$; que venant rare-
ment à la cour, Lnms Xill lai
demanda un jour ce qu'il faisait
pour rester toujours à la campa-
gne; et que ce M. de Valois se bor-
ria A lui répondre : Sire, je n*y fais
que ce que Je dois; mais que de-
puis on découvrit qu'il faisait à
Grosb'ois de la fausse monnaie.
M** de Boulainvilliers slntc-
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LA51
.reMa eu sort de la petite paysan^
.ue, qui aktnonçait de Tesprit, et
qui aTait une figure agréable; elle
l amena chez e^le et la fit élerer
arec toin. Elle chargea auB»i le
juge d'armes de la noblesse de
Franee, de rechercher la Térîtabie
origine de sa jeune protégi^e. Le
généalogiste d'Hokîer^ après une
«xacte investigation des titres et
papiers, lui donna un certificat,
attestant qu'elle descendait, par la
branche des comtes de Saint-Re-
mj, de la maison rojale de Valois.
Cette auguste origine ne lui Val^Ut
.pas cependant de grandes faYeuns
À là coure Madame, belle-^sœur
du roi, y devint à peu près sa seu-
le protectrice^ et lui fit obtenir
une mince pension de 12 ou i5oo
francs* Elle épousa ensuite un
simple garde>-du-cofps de Alon--
-sieur, nommé Lnmotho, et prit
alors le titre de comtesse. Ils de*-
meuraient à Versailles, dans une
petite auberge , à renseigne de la
Belle Image. Mais la jeune com-
tesse sut bientôt suppléer par ses
talens pour Tintrigue, à ce qui lui
manquait en fortune. Sans êtl'e
régulièrejuent belle, elle arait.de
la grâce et de la fraîcheur; sa phy-
sionomie était spirituelle; elle s'é^-
nonçait avec facilité, et savait
pi*eodre au besoin lin air d'inno-
DCBce et un ton dé candeur qui
faisaient découler la persuasion de
ses lèvres. La naissance et les
malheurs d'une descendante des
Valois, firent sur l'âme compatis-
.sante d'un prince de l'église , la
plus vive impresi^ion. Le cardinal
•de Rohan, grand-aum^Voier de
•France, la vit, lui accorda d'abord
•M protection $ et bientôt toute sa
«onfiance* Il lui conseilla de s'a^
LA Ai 4^^
dresser directemetit à la reine Ma-
rie-Antoinette, déplorant qu'il ne
pût lui-même procurer à#M"* de
Lamothe une entrevue avec cet-
te généreuse princesse,dont il avait
bien innocemment eu le malheur
d'encourir la disgrâce. Son Éml'-
nenee, dans tous ses entretietis,se
plaignait af ec amertume de ce
malheur. La haine que la souve-
raine avait conçue pour lui, em-
poisonnait, disait-il, ses pluÀ beaux
jours» De protégée, M"' de La-
mothe devint à son tour protec-
trice. Elle persuada au trop cré-
dule cardinal, qu'elle avait coiA^
plétement réussi à obtenir les bon-
nes grâces de la reine, qu'elle était
admise même dans la fâmlliat^té
la plus intime, et qu'elle était
enfin parvenue à dissiper toutes
les préventions que cette prïnoes-
se avait contre le grand-aumônier.
Elle se chargea ensuite de remet-
tre à la reine une justification é-
crite de la main du cardinal ; for-
gea, à l'aide d'un nommé Villette,
une réponse des plus flatteuses,
et établit enfin une correspondan-
ce suivie entre ces illustres ^-»
sonnages, dictant elle-même les
lettres de Marie^Antoinette , dont
Villette avait appris à imiter l'é-
criture. Les demandes d'argent
que, sous dififérens prétextes, la
reine adressait dans ces fauisse»
lettres au cardinal, procurèrent à
M"* de Lamothe, successivement,
jusqu'à iao,ooo francs, sans que
rien pût dessiller les yeux de
l'homme immoral et abusé qu'ion
trompait par de pareils moyens.
Ces manœuvres, dont le succès n'a-
vait coûté à M"* de Lamothe que
des mensonges, et quelques feuil-
les de papier h lettre h tranches
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4^4
LA»
dorées, renhardireot à tenter uoja
fraude plus lucrative. Les bijou-
tiers dQ la reine, Bashmer et.Ba»-
saoge 9 avaient réuni à grands frâi;$
des diainans d'une rare beauté, et
en avaient composé un collier
qu'ils désiraietit vendre au prix de
I, 800^000 francs. M"' de La-
mothe parvint à persuader au car-
dinal que la reine désirait ar-
demment ce collier; que voulant
Tacheter à Tinsu du roi, et le payer
successivement avec ses écono-
mies,, elle était prête à donner au
cardinal une preuve pardculière
de s'a bîenveillance,en le chargeant
de faire cette emplette en son
nom; qu'à cet e£ret,il recevrait une
autorisation écrite et signée de sa
main,dont il ne se dessaisirait qu'ii-
près le com]^et paiement du col-
lier. Le cardinal donna dans ce
piège; ce superbe bijou fut acheté
et livré à , Û"* de Lamothe, qui,
pour compléter l'égarement du
prélat, lui promit de lui faire avoir
un entretien secret avec la reine,
dans, un des bosquets du jardin
de Versailles. Une demoiselle d'O-
live, qui habitait le Palais-Rojal à
Paris, dont la taille et la ÎSgure a-
vaieat quelque ressemblance avec
celles de la. reine, fut choisie par
M** de Lamothe pour jouer la
scène du bosquet. Elle s'en ac-
quitta parfaitement. L'heureux car-
dinal s'approcha avec respect ; la
fausse reine lui dit à voix basse :
« Je n'ai qu'un moment à vous
«donner; je suis contente die vous;
»\e vais bientôt vous élever à la
»plas haute faveur, v Elle lui ret-
rait ensuite une boîte , où était
son portrait et une rose. Un bruit
concerté avec quelques personnes
par M** de Lamothe se fit alors
LAM
entendre; la fausse reine dit:
« Voilà Madame et M- d'Artois
A il faut nous quitter.» Laséparatlon
ainsi brusquée par Thabile intri-
gante, le cardinal, compIétémeiU
trompé , maudissait encore le fâ-
cheux contre-temps qui l'avait
privé du bonheur de prolonger un
'entretien si intéressant pour tui«
et qui ouvrait un vaste avenir ù
son ambition. Jusqu'ici tout avait
réussi au gré des désirs de M"' du
Lamothe. Sou mari était passé en
Angleterre avecjes diamans; mais
dès la première époque d'échéance
ûnèe pour. en acquitter le prix,
toute la trame fut découverte.
Bœhmer se plaignit à la reine de
n'être point payé. Cette princessC)
•indignée qu'on eût abusé de son
nom, ignorant quels avaient été
les projets du cardinal , et com-
ment il avait été trompé lui-mê-
me par M** de Lamothe, exigea
une réparation publique. D'après
les conseils du baron de Breteuil,
ennemi juré du cardinal, le roi fit
arrêter avec éclat son grand-au-
mônier, revêtu de ses habits sacer-
dotaux, et le fit conduire de Ver-
sailles à la Bastille. Un procès tel
que les fastes judiciaires n'en a-
vaient point jusqu'alors fourni ,
d'exemple, fut intenté devant le
parlement. Un prince de l'église,
revêtu des plus hautes dignités, et
membre de l'illustre famille' des
Rohan; une demoiselle d'01iva,qui
trafiquait publiquement de ses
charmes; un charlatan d'Italif?, Ta
célèbre Cagliostro; un faussaire,
Rétaux de Villette; M** de La-
mothe enfin et son mari, contu-
mace, furent mis en cause. L'his-
.torique de ce long et fameux pr<>-
ces qui dura plus d'un an, qui re-
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LAH
teolit dans toute TEurope , et qui
parla déconsidéràttoQ qu'il jeta sur
des personnes du plus haut rang^
hâtu la révolution, ne saurait en-
trer en cet article. Le cardinal) lu '
demoiselle d'Oliva, Cagliostro,
s*en tirèrent heureusement ; mais
Tissue devint funeste pour M"* de
Lamothe. Sans égard pour son
rang et sa haute extraction, elle
fut condamnée à être fouettée et
marquéesur Tes deux épaules de la
lettre ^, et enfermée à perpétuité
à l'hôpital. La cour de Versailles
fut très-méconténte du jugement
porté par le parlement, qui dé-
chargeait le cardinal de toute accu-
sation; C'était luiqu'on avait trouvé
d'ahord le plus coupable, et qu'on
désirait le plus voir sévèrement
puni. Le châtiment infamant in Qîgé
à M"* de Lamothe semblait aussi ^
trop violent, et un écrivain se per-
inil même de dire : ^que le parle-
» ment avait sévi avec tant de rî-
» gueur contre cette femme descen-
» dante des Valois, afin de mortifier
» de -la manière la plus cruelle la
» famille régnante. » Le parlement
eut cependant, au bout de quel-
ques jours de délai, la permission
de faire exécuter son arrêt. Quand
il fut prononcé à M"* de Lamothe,
elle se roula à terre en poussant
des hurlemens affreux. On eut
toutes les peines du monde à la
transporter dans la cour du palais,
où eue devait subir sa condamna-
tion. Il était 6 heures du matin, et
peu de personnes se trouvèrent
présentes. Elle saisit l'exécuteur
au collet, lui mordit les mains de
manière à emporter la pièce, et
tomba enfin dans des convulsions
▼tolentes.' On lui déchira ses vête*
inens» pour lui imprimer tant
LAM
425
bien que mal le fer chaud sur les
épaules, et on la jeta ensuite dans
un fiacre qui la conduisit à l'hô-
pital. Mais elle n'y resta enfermée
que 10 mois: soit qu'elle eût ga-
gné ses geôliers ; soit , ce qui est
plus probable, que le gouverne-
ment autorisât en secret son éva-
sion , elle parvint à se sauver en
Angleterre. M. de Lamothe avait
écrit, dit-on, de Londres , et me-
nacé d'y faire imprimer des pièces
qui compromettraient plusieurs
personnes, si on ne kii rendait pas
sa femme. On dît aussi, dans le
temps, que la sœur qui avait mé-
nagé sa sortie de l'hôpital, lui a-
dressa en la quittant, ces paroles à
double sens: «Adieu, madame la
«comtesse, prenez garde de vous
«faire remarquer.» Dès son arrivée
a l'étranger, M"* de Lamothe fit
composer, sous le nom de Mé-
moires justificatifs s des libelles
affreux contre la reine. On en sai-
sit le plus grand nombre d'exem-
plaires; et une édition entière, en-
voyée en France, fut livrée aux
flammes par l'intendant de la liste
civile. M"* de Lamothe mourut
des suites d'une chute, à Londres,
le 23 août 1791.
LAMOTHE-LANGON (ie ba-
ron Ëtieune Léon de), auditeur
de première classe au conseil-d'é-
tat, délégué du gouvernement im-
périal dans la lo** division mili-
taire, successivement sous-préfet
de Toulouse, Livourne, Carcas-
sonne, membre de l'académie des
jeux floraux, de celle des sciences,
inscriptions et belles-lettres, et de
plusieurs autres sociétés savantes,
est né, le 1*' avril 1786, à Mont-
pellier, et non à Toulouse, com-
me le dit la Biographie des frères
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436
LA»
Mickaud. Sa famille, ïmae éè
GiiKnne , où «lie avait possédé la
baronnîesouTerainedeLangon, é-
taît établie depuis trais siècles à
Toulouse. C^ous nous plaisons à
eiter les titres de noblesse des
faotnities qui ont des droits plus
réels à ta considération publique»
Au oommencement de la ré?olu^
tioii% À peine âgé de 7 ans ^ le bâ-
ton de Lamothe-Langon fut mis
sur une liste d*émigrés ^ dont on
eut beaucoup de pane à le faire
rayer. Il se lirra de bonne heure à
l'étude de l'histoire et des belles-
lettres. Sa patrie obtint ses pre«>
miers hommages littéraires. A 17
ans, il publia une ode contre l'An^
gleterre , et des chants dithjram*
biques sur la giotre nationale, dont
il s'est toujours montré vivement
épris. Déjà plusieurs académies
l'avaient admis dans leur s«in,
lorsqu'il arriva ù Paris en 1807^
et parvint à mériter Testime des
premiers littérateurs de cette é*
poque. Delille lui portait une vi-
ve amitié. L'empereur l'appela de
son propre mouvement au con-
seil-d'état, en qualité d'auditeur,
et il dut au prince Gnmbacérès la
^ous-préfecture de Toulouse, à
laquelle il fut nommé le 14 juillet
1811 : dès-lors il se livra tout en-
tier aux fonctions de sa place; Tes*-
time et la confiance de ses admi-
fiistrés furent la récompense de
ses efforts. Magistrat impartial et
dévoué franithement à ia cause
qu'il servait , de» prétentions ne lui
semblaient pas des droits; ceuxdes
maires des campagnes^ et particu^
lièrement ceux des conscrits lui é-^
taient chers; il ne les sacrifiait pas
W fol orgeuil de ces hommes du
Tieux privilège qui , n'étant rien
LAH
par eux*raômes, r ecotnmetieaient
dès-lors à se prévaloir des droits
de leurs aïeul. Ce furent le» ins*-
tances réitérées de ce feune admi*
nistrateur qui forcèrent en quel'-
que sorte le gouvernement à dé-
clarer que l'article du code cons^
criptionoel qui établissait une fa^
veur pour le fils unique d'une
veuve, s'entendait du seul garçon,
ayant des sœurs, ^ non pas de
l'enfant unique, comme on l'avait
interprété jusqu'alors. La disette
de 181 a mit dans une honorable
évidetioe sa sollicitude pour les
tnfortimés. Il apaisa, sans avoir
reooufts aux moyens extrêmes qui
furent employés ailleurs, les mou*
Temens populaires qui agitaient
plusieurs communes de son ar^
rondisseraent. Le bonheur qu'il
eut de sauver la ville de Yiliemui'
des périls d'une exaltation dange*
rense, lui valut, de la part du
ministre du commerce, une lettre,
où ce ministre s'exprime dans les
termes les plus flatteurs et les plu^
honorables pour M. de Lantothe,
sur l'activité, le sèle et le courage
qu'il a déployés dans ces eiroons-
tances difficiles. En octobre 161 5,
il passa à la sous-^préfecture de
Livourne (Toscane), et se signala
dans ces contrées, particulière*
.ment, au combat de ¥iaregio et
au siège de Livourne en déceiabre
^8i3« Lors de l'entrée des Anglais
ù Toulouse en 1814 9 M» de La-
mothe-Langon , qui avait évaoaé
l'Italie avec toutes les administra-
tions, vint dans cette ville Où l'ap-
pelaient les plus ohers intérêts dp
sa famille. A peine mettait^il pied
À terre que le colonel Mac«lloleoo«
chef d'état^«aajor de ia place , l'o-
bligea de paraître devant le gèaéral
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LAM
chef des armées alliées. Lord^Wel-
lington voulut rengagera lui don-
ner des ren^ignemens sur la posi-
tion 4«s tix)upeê fran(>ai8es ifnHi Te-
nait de Cravérfiier; in réponse de M.
àe Lamodie appartient à la postéri^
4é. 41 Général, lui dlt->il, un detoes
>» aïeux fut décapité à Bordeaux >
»en punitio» de son attachement
•»à la France; je répudierais son
•nom et sa gioire^ et je trahirais
'»nia p^rie en répondant à vos
«quéslions : je laisse ce rôle aux
«Français qui ne k sont p4us, et
ndont la foule tous entoure. »
M. de Lamothe-Langon ne fut pas
€h)ployé ïor» de la noutelie orga^
nîsation de l'empire en royaume;
néanmoins on lui offrit, et il ac--
cepta, le i5 mai 181 5, la pla-
ce de sous -préfet de la ville de
CSarcassotme , abandonnée, le 4
avril précédent, parle chevalier
de Carrière. Il fit régner Tordre,
et parvint A réprimer dani» son ar-
rondissement leS) excès tiuxquels
on ne tarda pas à se livrer, lors'-
€[ue ie retour du roi eut laisbé à
Carcassmine un libre cours aux
ultras révolutionnaires, détenue
tottt-à-coup de eélés myalistes.
M. de Lamothe renonça ù sa pla^
ce arant l'ordonnança du 9 juil*-
let : dès * lors les persécutions ne
lui manquèrent pas; il avait déjà
repris le cours de ses études, Iftrs-
€fu-il fut nommé sous-préiet de
Saint-Pons, en mars 1819; mais il
fut évincé de ce poste avant de
l'avoir occupé, par l'effet de l'a-
nimosité d'un parent, qui le ren-
dit victime de la haine la plus in-
fuste et la plus ridicule; mais ces
persécutions intimes ne sont point
de notre ressort. M» de Lamothe-
Langon est -auteur de pinceurs
rom<ms, fatbrabteineMt aoeoeillis
du public. Les principaux v>nt :
-démence IsaHTv^ Gûêriel, VEr-
mite de (a tomim^ Tèt^ de mtrt,
MmUre Étietine, Its Vtprts sici-
ii^nnes, ieé CùurUsùns et ia Filte
-d'honneur. Ces ouvrages se font
remarquer par beaucoup d'imagi-
nation, par un intérêt vif et sou-
temu «t par cet esprit philosophie
que horb duquel il n'y a point de
succès durable. Il a publié un
grand nombre de romances , mi-
ses en musique par les plus habil-
les compositeurs, qui sont pour la
plupart des modèles du genre naîf
«t chevalei^sque. Nou^nous con^-
tenterons de citer : Roland, Re^
fMud de Montanbnn, h marqnis
Oiimer, Ogiét h Dûnms, Jstot"
phe, ('archevêque Turpin. Deux
tragédies du même auteur, Se^
geste et Sapùr, sont reçues au
premier thé<1tre Français. M. de
Lamothe travaille, depuis plu-
sieurs années, à un poëme épi-
que, intitulé : Constantin, ou le
Triomphe de ta Religion^ et dont
plusieurs fragmens ont paru dans
différons journaux. Il est l'auteur
de ia Biographie toulousaine, qui
Yient de paraître, et il a travaillé
à la Biographie unitersetlei
LAiM[OTHE-PM}UET(N.)f lieu-
tenant-général des armées navales
de France, s'est rendu célèbrepar
ik)n courage, auquel seul H dut
les grades qui en furent la récom-
pense. Il servit sa patrie pendant
56 ans dans la marine, et illustra
son pavillon dans un grand nom-
bre de combats. Il n'était encore
que capitaine de vaisseau lorsque,.
dAns les mers de l'Inde, il fut re-*
marqué A la fois de «es chefs et
des Anglais, par son intrépidité et;
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4aS
LAM
son indomptable résistance envers
renMeniî. f>ans une de ces circons-
tances,, le chef de l'escadre fran-
çaise, voyant que Timmense su-
périorité des Anglais ne permet-
tait pus de prolonger la lutte, fit
donnée le signal de la retraite. La-
motte-Piquet seul n'obéit pas. A-
lors Pamiral lui envoie uuoificier,
pour lui en donner Tinjonction
formelle. « Ah! mordieu, s'écrie
»ropiniâtre marin, encore quel-
»ques boi^dées et je mâche les
• boulets. — Sur votre tête, obéis-
»^sez, » reprit l'officier. 11 fallut, cet
te fois, s'éloigner du champ de ba-
taille. Au nombre de ses actions
les plus glorieuses, on cite celle
du Fort- Royal de la Martinique,
dans la rade duquel il mouilla a-
prés avoir eu tous ses vaisseaux
désemparés. Il montRitV A nnihalf
qui pouvait à peine tenir la mer,
tant il avait été maltraité dans cet-
te affaire, lorsqu'il aperçut un con-
voi français, d*u ne. grande impor-
tance , attaqué et au mouient de
tomber au pouvoir de 14 vais-
seaux anglais qui Tassaillaient si-
multanément. Lamotte-Piquet ne
peut se maîtriser ; avec son seul
vaisseau, il vole au secours du
convoi, le défend, disperse les as-
saillans, et ne rentre au port que
lorsqu'il n'y a plus de danger
pour nos vaisseaux. Cet illustre
marin eut le bonheur d'échapper
aux orages de la révolution, et
mourut paisiblemeht à Brest , le
10 juin 1791, dans la ^i** année
de son âge. Les arts ont repro-
duit l'image de ce guerrier si cher
à la patrie ; et la reconnaissance
nationale semble avoir gravé, el-
le-même, au bas de son portrait,
cet éloge mérité :
LAM '
MatÎA dès ta première tnrote,
Gaerrîer, cher mcroe à ces nvftux,
La France sait ce <(ne tu vaux,
Et r Angleterre mieux encore.
. LAMOTTE ( Chables-Ahtoiiie'
HouDAR DE ), colonel y comman-
dant de la iégiou-d' honneur, na-
quit à Versailles en 1 775. San
grand-père était neveu du poète
dramatique à qui l'on doit entre
autres productions , la tragédie
fVInès de Castro. Le père du co-
lonel Houdar de Lamotte, chef de
bureau dans le ministère de U
maison du roi « le destinait k par-
courir la carrière administrative.
La révolution développa en lui
des dispositions plus utiles à la
patrie, et qui devaient donner
plus d^éclat à son nom. Il servit
d'abord dans le corps des grena-
diers parisiensj et la guerre déclor
rée , il passa dans les grenadiers
de l'armée du Nord. Il fit ainsi les
premières campagnes de la révo-
lution , et fut successivement em-
ployé dans differens grades sous
Kléber, Lefebvre et Joturdan. A
la bataille de Fleurus où il se dis-
tingua, il reçut des éloges publics
de ses chefs. Oificier d'état-ma-
jor à l'armée d'Italie, il mérita la
confiance dii général fiaraguey-
d'Hilliers et devint son aide-de-
camp, son élève et son ami. II
parcourut le Tyrol sous Joubert,
et se trouva à Venise, à Gènes, à
Malte , à l'expédition d'Angleter-
re, au mémorable combat delà
frégate la Sensible, sur les côtes
d'Irlande, à l'armée du Rhin >
dans les champs de Hobenlindeo,
à l'armée des Grisons, en Suisse»
où les Russes commandés par
Suwarow furent vaincus; enfio
à l'armée réunie au camp de
Boulogne,. où le général en chef
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LAM
le nomma colonel du 56* régi-
ment de ligne. Il était parvenu, a-
Yant cette époque, au grade de
chef de bataillon qu*il avait reçu
sur le champ de bataille. Le colo-
nel Houdar de Lamotte cueillit
de nouveaux lauriers à Ulm , à
Memmingen et surtout à Auster*
lîtz. L'armée victorieuse de deux
empereurs allait rentrer sur le
territoire français, « lorsque la
«Prusse, dit Joseph La vallée ,
» auteur d'une notice nécrologique
M sur le brave dont nous rûppe-
nlons quelques traits de la vie
«glorieuse, ferme les yeux sur
» ses véritables intérêts ; elle dé-
«génère de la sagesse première
» de ses principes ; eMe oublie la
» religion des sermens ^ les de-
"> voirs de Tamitié , la reconnais-
»sance exigée par les bienfaits.
» La guerre recomfhence , la ce-
«lèbre journée d'Iéna arrive, et
» c'est là que Houdar de Lamolte
» trouve la plus sublime récom-
» pense de la gloire , celle qu'elle
» n'accorde qu'à ses favoris , lors-
» que la nature a sonné la demie-
» re heure de leur vie , l'honneur
» de mourir sur le champ de ba-
» taille. » Le colonel Houdar de
Lamotte tomba percé de coups,
sous les yeux du maréchal Soult,
et fut regretté de Tempereur et
de toute l'armée. Sa mort héroï-
que fut douce encore ; la victoire
était décidée en notre faveur, et
l'ennemi fuyait de toutes parts.
L'auteur de là notice dont nou!>
avons parlé, trace ainsi le portrait
de ce brave moissonoé à la fleur
de ses ans : « Sa taille était avan-
»tageuse, sa figure noble et dis-
ntinguée, son ume ardente, son
vcœur généreux, sou caractère
LAM
429
«ferme et décidé. Il ajoutait à ces
» avantages tous ceux que Ton re-
»tire d'une éducation soignée,
«c'est-à-dire, le développement
«de Tintelligence, le goût pour
«l'étude et pour le travail, la rec-
«titude du Jugement et de Tes-
«prit, et cette sagacité perfectîon-
«née qui rend propre à remplir
«tous les emplois, selon les cir-
» constances où l'on se trouve. On
i^ne parle point de son courage;
«sa vie et sa mort glorieuse en di-
osent plus que tous les éloges.
» Ses vertus privées n'étaient point
«au-dessous de ces dons exté-
» rieurs et de ces qualités acqui-
»9es. Nul homme ne fut plus
«loyal, plus franc, plus probe,
«plus désintéressé; nul ne porta
» plus loin la piété filiale , nul ne
«remplit mieux tous les devoirs
«de l'amitié. Dans les grades infé-
9 rieurs il se fit honorer; dans les
» grades supérieurs il se fit chérir.»
LAMOUilETTE (Adrien), évo-
que constitutionnel, membre de
l'assemblée législative, naquit à
Strevenl, département du Pas-de-
Calais, vers 174^? et entra, après
avoir terminé ses études ecclésias-
tiques, dans la congrégation des
Lazaristes. Successivement pro-
fesseur et supérieur du séminaire
de Toul , il était, à l'époque de la
révolution, grand-vicaire de l'é-
vêque d'Arras. Il s'annonça par
quelques écrits , où il cherchait à
allier la philosophie à la religion,
et fixa l'attention du célèbre Mira-
beau, qui le chargea de la partie
théologique de ses discours, rela-
tifs au clergé de France; Tabbé
Laiiiourette paraît être véritable-
ment le principal auteur du Pro-
jet ((^adresse aux FrançaU sur la
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430 un
cMaiiiiUioH chik du tlergi, que
Tilluatre orateur proBonfa ù la
trit^ume de rassemblée eonstituan-
te. Il dut à rmAueace de co grand
homuie, sa nomination i réyêché
constitutionnel du département
de Ahôoe-et-Loire , au moi» de
mars i^gt, et ensuite son admia-
sîoo à rassemblée légi$liitive< au
mois de septembre suivant. I«e
nouveau prélat s'y ût remarquer
par sa modération ; il parla sur la
constitution civile du clergé et
contre la liberté des cultes. Néan*
moins il a'efibrça de rappeler les
différens partis k l'union et à (acon*
corde. A Tépoque des troubles du
1)0 juin 1 79^, il s'opposa à ce qu'on
en rechejrehdt le» auteurs, ^rèa
les éyénemens du lo août de la
même année, il demanda qae tou*
te communication fût interrompue
entre les membres de la famille
royale. Les massacres de sopteui-^
bre lui inspirèrent une juste bor-r
reur, et sur sa motion rassemblée
décréta que la municipalité de
Paris répondrait de la sûreté pu-
blique. Il se retira^ après la ses-
sion, à Lyon, où il se trouvait en-»
core pendant le siège par les trou^
pes conYentionnellos. Après la
prise de cette ville, Tévêque La-
maurette fut envoyé à Paris, et
livré au tribunal révolutionnaire.
Il était ù table lorsqu'on lui ap-
porta son acte d'accusation. Il
continua de s'entretenir tranquil-
lement avec les autres détenus:
U Faut»il donc s'étonner de mou-
ttrir, leur dit-il philosophique-
»ment, et la mort est-^lle autre
«chose qu'un accident de l'exisT
1» tence P » Condamné i\ mort au
«ommencement de janvier- 1794»
Il entendis son jugement et mou-
LAJI
r-ot avee beaucoup de fermeté.
On prétend que ce fot dans le«
entretiens de l'abbé ^mery, qu'il
puisa cette force d'âme qai ne
l'abandonna pas au moment fatal.
D'autres victimes ont montré le
même courage qu'ils trfHivaieot
dans la seule force de leur âme.
L'abbé Lamourette a publié dif^
féreas ouvrages. Mous en citerons
quelques-uns : 1* Pensées sur la
philaiephie de V ivcrédalUé , ou
jRéfie,vi0ns sur l'esprit et le dessein
des philosophes de ce siècie, 1786, 1
in-S"; a*» Penséeit sur la phitoso-
phie de la foi , ou te Système du
chrisiianisme ^ tonsidéré dtms son
analogie atec les idées naturelles
de l'entendement bumein , 1 789 ,
in -8'; 3* les Délices de la religion^
eu le Pouvoir de Cévangile pour
nous rendre keureuxj 1789, in- 13.
Cet ouvrage a été traduit en espa-
gnol, et publié i\ Madrid en 1 795,
in -8*. 4'' Désaslre de la mmison
de Sainl'Lazare , 1789, în-8'; 5*
le Décret de l'assemblée naîienele
sur les biens du clergé, justifié per
son rapport atec la nature et les
lois de tinsUtutian ecclésiastique^
1789 et 1790^ in-S**; 6* Lettre
pastorale, suivie de sa Lettre au
pape, Lyon, 1790 et 1791, in-8*;
7* Prônes civiques^ au le Pasteur
patriote^ 1790 et 1791» in-8'; 8*
Considérations sur l'esprit et les
devoirs de la vie religieuse: elles
ont été publiées après sa mort^ in-
la, 1795.
LAMOUKOUX (J. V. ), pro-
fesseur d'histoire naturelle à l'a-
cadémie royi.le de Caen 9 el
membre de plusieurs sociétés sa-
vantes et littéraires^ est né à Agen.
Ce savant s'est rendu recomauin-
dable par sa méthode d'enseigne-
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tuent, et pdr plusieurs our^ages
sur rhbtoire naturelle justement
e«timés. Il a publié à Agen, en
1 8o5 , de» Dissertations sur plu-
sieurs ^pèc0S de fucus peu can^
nues si nouvelles, avec leurs des-
criptions^ tant en latin qu'en fronr
fais. \\ a fuit paraître ensuite un
cmYrage pluQ important, V Histoi-
re générale des polypiers, coralli'
gènes flembles^ i vol. ln-8% a?cc
i5 planches contenant plus de
i3o igures dessinées par Fauteur.
Avant d'être livrés à Timpression,
ees ouvrages ont été eommuni-»
qués à rinstitut, dont M. Lamou-
roux est correspondant. Jusqu'a-
lors il n'avait compris 9 dans son
histoire giîoérale, que les espèces
de polypiers qui faisaient partie
de sa collection des productions
vnarifies; wais en 181 5, il em-
brassa tous les polypiers signalés
çt décrits par les diû'érena auteurs
qui s'en sont oecupés , et trouva
dans la savante division qu'il en
fit, ^6 |knres au lieu de i4 con*
nus avant lui, et plus de 140 es^
pèees auipdessus du nombre des
espèces décrites. Ces nouvelles
fiècoujrertes , tant dans les genres
que dans les espèces, rendent son
histoire la plus complète sur les
diSérentes familles de cette prof
duetion marine. Il a aussi publié
à Ctien, en 1817, la description
d'une nouvelle espèce ou variété
de froment, cultivée avec succès
dans quelques parties des provin*
ces du Nord, sous ta dénomina-^
tion de blé lamma, M. I^amou^
roux travaille à un grand ouvrage
d'histoire naturelle, sous le titre
de Flore marine , et a reçu des
habiles naturalistes auxquels il a
c<Mnmunit|ué le commencement
UM
4S1
de cette q^tivre , les plus grands
encouragemens pour en achever
l'entreprise. £lle le serait iqces*
samment si le gouvernement fai-
sait assigner les fonds déjà accor^
dés, dit- on, par le ministère de
l'inférieur, pour les frais des
voyages que Tauteur désire faire,
aân d'explorer le golfe de Gasco-
gne , les côtes de la Méditerranée
et l'île de Corse , où il espère fai-
re encore des découvertes qui
compléteront son utile ouvrage.
tÂAIPJl.I.AS ( l'abbb no»
FaASçou - Xavier ) , ex^jé&uite
espagool , naquit A Jaen , en
1739. jEu 1767 , époque de la
Suppression de son^rdre, il quit-
ta SéviUe, où il professait les bel-
les-lettrea^ et vint chercher un a-
sile à Gènes, où le suivirent quel-
ques-uns de ,ses confrères. Il em-
ploya ses loisirs à se familiariser a-
ven la langue et }a littérature ita-
liennes, élude qui lui fournit les
moyens de réfuter dans la langue
du Tasse le Aesovgimento.degUstU'
dj^ de Bettineili, et V Histoire de la
littérature itaHeiine deXiraboschi,
où les deux ex-)éâuites s'expri-
ment avec peu de ménagement sur
la littérature espagnole. U publia
contre ces deux auteurs, pour ré-
tablir rbonneur de son pays ,. le
Saggio storicOf ou essai historique
et apologétique de la littérature
espagnoile, en réponse aux opi-
nions et aux pré)Ugés dequelques
écrivains modernes. Gènes, 1^78-
1781, 6 vol. in-8". L'ahbé Lampil-
las, dans cet ouvrage, citeles cau-
ses qui, ik deux époques différen-
tes, ont amené la décadence de^
sciences et des lettres en Italie. A
k première époque, par le mau-
vais genrernement de Rome, qui
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4521
LAM
provoqua et facilita Tirruption des
Barbares du Nord. Dans la secon-
de , par cette foule de lirres as-
cétiques et de théologie qui étouf-
fèrent la bon ne littérature et firent
triompher le matiTais goût. Il é-
tablit ensuite que presque toutes
les nations de l'Europe croupis-
saient encore plus ou moins dans
les ténèbres de la barbarie et de
rignorance , lorsque TEspagne
comptait déjà des écrivains dis-
tingués, dont les ouvrages ont
puissamment contribué à répan-
dre les connaissances chex les au-
tres peuples. Cet ouvrage eut un
grand succès, malgré la réponse
de Bettinelli ef deTiraboschi, que'
LarapiUas réfuta victorieusement.
Outre l'accueil que le public fit
au livre de Lampillas, le roi d'Es-
pagne Charles III lui témoigna ,
par de riches présens, sa satisfac-
tion personnelle. D'autres ex jé-
suites espagnols imitèrent l'exem-
ple de Lampillas, et concouru-
rent ayec lui à dissiper les pré-
ventions des Italiens contre les
littérateurs espagnols. On a aussi
de l'abbé Lampillas quelques poé*
sies italiennes qui ne sont pas
sans mérite. Il mourut à Gènes
en 1798.
LAMPREDI ( l'ABBé ) , naquit
à Florence, en 176a. Il fit d'ex-
cellentes études, et entra de bon-
ne heure dans le corps enseignant
des scuoU pie. Depuis 1784 jus-
qu'en 1796, il remplit les fonc-
tions de pr^esseur de philosophie
et de mathématiques à l'université
de Sienne. Pendant cette période
de temps, il publia plusieurs é-
crits sur la physique et sur les
mathématiques. Ayant eu quel-
ques démêlés avec le gouyerneur
LAM
de cette ville , il donna (»a démis-
sion et se rendit à Rome, où il fut
admis, par le sénateur Monge , au
nombre des membres de Tiastitut
romain. En 17^9, il vint en Fran-
ce, et fut nonuné professeur de
mathématiques au collège de Sor-
rèze. En 1806, il retourna en Ita-
lie. Quelques biographies l'accu-
sent d'avoir publié, vers cette é-
poque, une critique amère contre
le Bardo défia seiva nera^ poërae
de Monti. Voici le fait : M. Gin-
guené , qui s'occupait dès-lors de
son excellent ouvrage sur VHis-
foire littéraire d' Italie j pria Lam-
predt de lui donner des rensei-
gnemens et son opinion sur les
œuvres poétiques de Monti. Lara-
predi composa une espèce de dis-
sertation , où les divers ouvrages
de ce poète étaient appréciés a-
vec impartialité. Ce manuscrit
tomba entre les mains de Gianni,
célèbre improvisateur italien, et
l'ennemi personnel de Monîi, qui
le publia à Milan et à P As , avec
de nombreuses additions que
Lampredi s'empressa de désa-
vouer. Après avoir fait un Tojage
en Espagne, il se fixa à Milan, où
son mérite reconnu lui Talut la
place de professeur de hautes ma-
thématiques dans la maison des
pages. De concert avec M. Lam-
bertî, littérateur distingué, il en-
treprit bientôt après la rédaction
du journal littéraire il PoUgra-
fo. Sa participation à cet écrit
lui suscita des ennemis nom-
breux ;* il renonça alors à sa place
de professeur de mathématiques,
et se rendit d'abord à Florence, et
ensuite à Naples, où il séjourna 9
ans et dirigea , en qualité de pré-
cepteur, l'éducation du fils dt
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LAN
son protecteur et ami le prîoce
Pignatelli. M. Lampredi a publié
dans les journaux de Milan ^ de
Florence et de Naples » un grand
nombre d'articles de littérature
pleins d'intérêt. En 1817, il fit
représenter dans cette dernière
Tille , sur le théâtre San - Car-
lo , un drame allégorique intitu-
lé : Il Sogno di Purtkenope. Il a,
traduit en outre presque entière-
ment en vers italiens V Iliade
d'ffomère; mais cette tradu€tion
est jusqu'à présent restée inédi-
te. £n i8!2i, lors de l'entrée des
Autrichiens à Naples, il tut accu-
sé d'avoir été l'un des principaux
rédacteurs de la Minerve napoli-
taine^ feuille patriote^ et obligé de
quitter cette ville. Il est actuelle-
ment ( 1 825) à Paris, Oi\ il s'occupe
de rédiger les ménu)ires de sa vie%
LA AI Y (N.). L'assemblée élec-
torale du département du Puy-de^
Dôme le nomma , en 1797 9 au
conseil des cinq-ceiits, où il ne
parut qu'une seule fois à la tribu-
ne, le jour anniversaire du 9 ther-
midor, pour faire l'apologie de
cette journée, et pour proposer
de déclarer que la convention na-
tionale avait alors bien mérité de
la patrie. Ayant adopté plus tard
les principes du parti clichien , il
TÎt annuler sa nomination après
la journée du 18 fructidor.
LANC ASTER (Joseph), célè-
bre instituteur anglais , a cy la
gloire d'attacher son nom à un
système, perfectionné d'éduca-
tion,, qu'il mit le premier en pra-
tique en Angleterre, et qui depuis
a fait le tour du mcMide. La mé-.
thode dite lanças ter ienne, ou /*«»•?
seignement mutuel , procure à
toutes les classes de ,1a société
LAN
433
l'instruction 1^ plus prompte, la
plus facile et la moins dispendieuse;
elle a eu de grands succès partout
où elle a été introduite, malg4ré
les efforts de quelques hommes
de parti, ennemis acharnés des
lumières» et qui, pour mieux as-
servir les peuples » prétendent
qu'il faut les laisser ci^oupir dau.s
l'ignorance. Lancaster , simple
dans ses mœurs, d'une philoso-
pliie douce et bienveillante, avait,
dans sa jeunesse , adopté la doc-
trine philantropique des quakers;
mais il reconnut bientôt que la
saine morale et la pratique des
vertus chrétiennes ne tenaient
nullement à quelques forfnes ex-
térieures 9 et que d'ailleufs^ sou5
une apparente rigidité, les succe^«-
seurs de Fox et deGui^ume Pcnn
étment bien dégénéKs de nos
|ours. Renoni.^ant volontairement
à leur secte, il n'en fut point ex^^
du y comme quelques biographes*
avec leur partialité ordiuaire, l'ont
faussement avancé* Lancaster se
voua dès-loi*s exclusivement à
l'instruction de la jeunesse. Le
doQteur DEi.fc [wy, ce nom), ve-
nait, à cette époque, de publier
deux ouvrages sur un mode d'ins-
truction employé dansTlndostan.
Le public y fit d'abord p«u d'<it-
tention; mais il est pix^bjtble, ain^^i
que Bell l'a soutenu, qtie Lancas-
ter puisa dans ces ouvrages .se<t
premières notions élémentaires^
et qu'il les étendit et perfectionna
depuis. Ce qu'il y à de. certain*
c'est que celui-ci- mit le premier
Ki^ théorie en pratique;: Il forma
sur une grande échelle soa école
primaire à Saint.- George»- Fieid.
Le Auccès couronna ton entrepris
sie: ; les progrès extrai»fdinaires «t
^9
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434
LAN
rapides de ses élères Gaosèrent
un étonnenient général , et Lan^
caster reput bientôt de toutes parte
de piiîssans encouragemens , qui
lui tburhirent les luôjëos de par-
courir les trois royaumes de la
Grande-Bretagne, et d'établir, en
plusieurs endroits à la fois, de^
écoles sur le- modèle dé celle
dé Saint-Georges-Field. Le docteur
Bell réclama alors hautement sa
part de gloire, et accusa Lanças-
ter d'une coupable ingratitude,
pour n'a'voir pas même cité une
fois son nom dans ses cours pu-
blics, tandis que c'était à lui, Bell,
qu'ét£(it due la découverte de la
nouvelle méthode, et tous les suc-
cès de don heureux propagateur.
Une controYcrse très-vive eut lieu
entre les àaax instituteurs; le pu-
blic prit part, pendant quelque
temps, à une polémique dans la-
quelle la modération fut souvent
oubliée de part et d'autr«; ; éeé é«
coIeS rivales s'établirent , et cette
lutte tourna au profit de l'huma-
nité. La méthode de Bell et Lan*
casterfut perfectionnée; Téduca-
tiofl en général, et surtout celle
des enfans pauvres, se trouva sen-
siblement améliorée. L'enseigne-
ment mutuel a, au reste, été pra-
tiqué depuis dès siècles dans
l'Inde, et ni Bell ni Laneaster
n'ont le di^crit de s'en intituler les
inventeurs; mais celui qui le pre-
mier a eu le mérite de transpor-^.
ter cette noéthode en Europe , et
qui a eu levaient d'en rendre i'ap*
plîcation facile et populaire, n'en
a pas moins . des droits incontes'-
tables à la rècounai^anre des gé-
nératioiM présentés et futures. Il
n'est pas -sans intérêt de eonnaibref
comment eHe était pratiquée i\ hi
LAN
àouroc d'où elle a été tirée. Le
voyageur italien Pietro Délia Val-
le, qnî se trouvait, en 1618^ dans
rindostan, donne ;\ ce sujet les
détails suivans. «Après avoir visité
le temple d'Hiulmant, frèé la for-
teresse de Gourrada-Nagkar 9 je
, demeurai, dit^il , sur le vestibule
du temple^ pour y voir de {eu nés
enfans qui y apprennent à lire,
d'une façon fort extraordinaire,
dont je vous ferai part comme
d'une chose fort curieUse à mon
avis. Ils étaient quatre qui avaient
près du maître une même leçon ;
et afin de Tinculquer parfaite-
ment eu leur mémoire, et de ré-
péter les précédentes qui leur a-
vaient été prescrites , et de peur
de les oublier, un d'eux chantait ^
d'un certain ton musical , uoe li-
gne de laleçoiH comme par exem-
ple, deux et deux font quatre ; et
pendant qu'il chantait cette partie
de la leçon pour l'apprendre
mieux . il l'écrivait en unême
temps, non pas avec une plume
et sur du papier, mais pour l'épar-
gner et n'en pas gâter inutilement,
il en marquait tous les caractères
avec le doigt sur le même plan-
cher où ils s'étaient assi« en rood,
et qu'ils avaient couvert, à cet ef-
fet) de sable très-délié. Après que
le premier de ceê enfans sivait é-
crit de la sorte en chantant, les au-
tres écrivaient et chantaient la mê-
me chose tous ensemble ; ensuite
le premier recomntençait , chau-
tait et écrivait une autre ligne de
la leçon , comnne par exemple ,
quatre et quatre font huit, que les
autres répétaient incontinent a-
près, et ainsi toujours àltemative-
haent et de la iiiême ftiçdn; et lor.^
que le terrain était couvert de ca^
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LAN
ractèrés» ils passareiit \a tnaia par-
dessus, les eifaçaîeat, et y repan*
daient d'autre sable, s'il était né-
cessaire, pour y tracer de no u y el-
les lettres, et continuaient tou-^
jours de la sorte pendant le temps
qui leur était donné pour étudien
Ces entans me dirent aussi que
de cette façon ils apprenaient à
lire et à écrire, sans papier, sans
}}lcHues et sans encre; et sur ce
que je leur demandai qui les en-
seignait'et qui les corrigeait lors-
qu'ils manquaient, ou qu'ils é-
taient tous écoliers , et que je ne
y oyais point de maîtres parmi
eux, ils me repondirent fort rai-^
sonnablement , qu'il était impo$^
sible qu'une seule ditficulté les
arrêtât tous quati^e^en même temps
sans pouvoir la surmonter ,. et
que, pour ee sujet, ils s'exereaient
toujours ensemble, afin que si l'un
manquait ) les autres fussent sesi
maîtres n L'impulsion beureusé
donnée par Lancaster en Angle«
terre a étendu ses effets dans
presque toutes les parties du mon*
de civilisé. Sa métbode , dont
l'emploi ne date que d'une .ving-^
taine d'années ^ a été reportée
par des missionnaires anglais en
Asie, et par quelques-uns de ses
meilleurs élèves en Amérique.
Elle est généralement adoptée
dans toutes les colonies anglaises.
En France l'enseignement mutuel
u d'abord été introduit par quel-
ques honorables citoyens, qui ont
fourni aux frais d'établissement
des premières écoles. ( Voyez les ar-
ticles ALBXiVDaC LjkBOftDE, LAFFrT-r
TE, DiiG d'Ou.éaiis, ctc.) Lc roi lui
a accordé sa protection ; plusieurs
princes , prélats et fonctionnaires
pMblias avaient suivi cet exemple.
LAN
455
Une légère somme était même ac-
cordée annuellement, et se trou-
vait portée sur le budget de l'état'^
pour le traitement des instituteurs;
Cette, méthode avait été employée
avec suGC^ dans les grandes villes^
et était passée de \k dasTs les peti**
tes, dans les bourgs et jusque
dans les molndre| communes ru-
rales. Elle avait même pénétré
dans les garnisons ; de vieux soU
dats apprenaient à lire, à écrire
et à compter. Au bout de quel-*
ques mois, l'empereur, de Russie^
frappé de ses avantages , Ta fait
introduire dans ses troupes. Alais
bientôt un parti puissant s'est pro*
nonce contre ce mode d'euseigne-
ment. Les frères des écoles chré-
tiennes réot*ganisées en France,
ont voulu seuls présider k l'ins-
truction du peuple. Ils ont trouvé
de puissans protecteurs. On a été
jusqu'il soutenir q Ad 'enseigne-*
ment mutuel était VJ^pôsé à Ja
mors^le, k la religion et au gou-
vernement monarchique , et qu'il
fallait.non-seulement s'airâtenir de
Je protéger , mais se hâter de le
proscrira. Chez une nation décom-
posée par une révolution telle que
la noire, a-t-on dit, où les mœurs
sont aussi dépravéesv( car îl est
prouvé que nos mœurs sont plu»
mauvaises que celles de nos pères
du temps de la régence et du rè-*
gne de Louis XY), il est éminem-
ment dangereux d'éclairer trop
promptement la jeunesse,^ et d'a-
bréger pour elle le temps ëi bimi
employé par l'ancienne métho-
de d'éducation. On n'apprend
bien d'ailleurs que ce qu'on ap-
prend lentement, et les frères de
la doctrine savent parfaitement ce
qu'ils font , en consacrant des an-
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436
LAN
nées entières à inculquer pénible-
ment à leurs élèves, les connais- '
sances qu'on acquiert dans les é-
coles iancastériennes en quelques
mois. On a publié en France plu-
sieurs ouvrages contre renseigne-
ment mutuel, où ces doctrine!* se
trouvent développées : ils ont été
victorieusemen^réfutés par d'au-
tres écrits; mais on ne saurait dis-
convenir que depuis, et tandis que
cette raétbodc se répand généra-
lement dans tous Les autres pa js ,
elle n'ait été privée en France de
nombreux appuis ^ et de tous les
encourageniens des fonctionnai*
res publics. Elle s'y maintient ce-
pendant encore par ses propres
forces, et par les secours généreux
de quelques honorables citoyens.
Elle a même reçu depuis peu une.
nouvelle extension : on l'appli-
qué aujour^ui avec succès à
l'enseigneiaplt de plusieurs lan-
gues, et àKelui de la musique.
Les israélistes l'ont adoptée géné-
ralement dans leurs écoles. Il est
probable enfin que ses passionnés
adversaires ne parviendront point
à l'étouffer. Lancaster a publié
les ouvrages suivans: i*" Amélio^
rations dans ^éducation, in -8",
i8o3, 5* édition, i8o6; 2- Lettre
au très- honorable Jean Porter, sur
(es meilleurs moyens d'élever et de
rendre utiles les pauvres en Irlan^
de, in-8% 1807; S" Appel à la jus-
t4ce dans la cause de 10,000 en fans
pauvres, în-S**, iSoy;^'' Syllabaire
(SpeUing book) à Vusage des éco^
les, in- 12, 1808; b^ Notice sur les
progrès du plan de Joseph Lanças*-
ter pour Véducation des enfans,
in-8", 1810; 6' Rapport sur les
progrès de Joseph Lancaster de-
jmis i7c>8, in-S", 1811; ^"^ Subsf
LAU
tance d'une leçon prononcée à la
taverne des Francs- Maçons, în-8%
1812.
LANCELOT-CASTELLO (Ga-
briel), prince de Tonemuzza, d«
à Palerme en 1727. Elevé suruii
sol riche en grands souvenirs et
célèbre par de grandes catastro-
phes, il se livra dès ses plus jeu-
nes années à l'étude des nrionu-
mens de l'antiquité et à la nu-
mismatique. Il publia bientôt di-
vers ouvrages qui firent honneur
^ son érudition. On remarqua
particulièrement V Histoire d* A le-
«ia^ ville gauloise que César men-
tionne dans ses Commentaires, et
un autre ouvrage aussi générale-
ment estimé, qui contient l'expli-
cation' de toutes les inscriptions
anciennes, relatives à la Sicile.
L'économie publique devint en-
suite l'objet de ses savantes inves-
tigations, et il prouva ses con-
naissances dans cette branche de
gouvernement , par deux intéres-
sans mémoires, l'un sur les ban-
ques , et l'autre sur les ateliers de
monnaie de la Sicile. Ce prince
mourut à Palerme, le 27 février
1794. François Carelli, secrétaire
intime du gouvernement , pro-
nonça son éloge dans l'académie
du Buon4rusto. II. laissa une col-
lection précieuse de médailles,
dont Salvator lllasi a publié le ca-
talogue à Palerme, en 1794* Ou
place au nombre de ses ouvniges
les plus curieux étales pjus im-
portans : i* Dissertazione sopra
una statua di marmo^ Palerme,
1749* in-4"î îï* '^ antiche iscri-
zioni di Palermo, \hîd.j 1763,
in-fol.; '5'' SicHiœ veterum popu-
lorum , urbiunu regum et tjranno-
rum numismata quœ Panormi ex-
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LAN
tmnt in ejus cimelio^ ibîd., 17(^79
in -8*; 4" SicUiœ populorutn et ur^
hiam, regum quoque et lyranno-
rum veteri nummi Saracenorum e*
pochant antécédentes, Pulerme y
1781 9 avec deux supplémeos
qu'il y ajouta les années suivan-
tes.
LANCETTI (Vimcbht), homme
de lettres, né en Italie^ s*est fait
connaître par une traduction du
Satyricon de Pétrone , en italien ,
avec le texte latin en regard , et
enrichie de notes précieuses, 1 808,
d vol. în-8*. Cet ouvrage, remar^
quable par Télégance du style et
la fidélité de la version, fut dédié
par l'auteur au comte de Luosi,
qui, à cette époque, était grand-
juge, ministre de la justice du
royaume d'Italie , et qui en ac-
cepta la dédicace. IVl. Lancetti a
occupé long-temps un emploi
dans Tadministration à Milan , et
était chef de division au ministère
de la guerre^ chargé particulière-
ment des écoles militaires. Il est
très-estimé, tant pour son mérite
littéraire que pour ses talens ad-
ministratifs.
LA^^COSME ( Sàvàbi, màbqvis
DE ), député de la noblesse de
Touraine aux états-généraux de
1789. Il vota d'abord avec la ma
jorité des membres de l'assem-
blée constituante; mais dans la
séance du 1 7 juin 5 il s'éleva et pro-
testai contre l'abolition delà nobles-
se et des droits féodaux. Il signa
ensuite les protestations des la et
i5 septembre 1791 9 Après la ses-
sion de cette ptemière assemblée,
il se retira de la scène politique, et
n'y reparut qu'après la révolution
du 18 brumaire. Nommé membre
«lu collège électoral du départe-*
UN 4S7
ment de l'Indre ^ il vint à Paris en
181O9 à la tête d'une députation
de ce collège, et félicita Napo-
léon sur ses victoires , sur ia paix
de Vienne , sur ses vertus et sur
ses bienfaits. L'adresse de M.Lan-
cosuie se terminait par les phrases
suivantes. « Pénétrés de recon-
» naissance pour les lois et le gou-
overnement de votre majesté ,
»nous ne pouvons rien lui oflHr
»de plus que nos personnes, nos
«fortunes et nos enfans. Nbus
» n'avons conservé le souvenir de
D nos maux que pour bénir tous
»les jours la main qui les a efia*
«ces. Ah! sire, si vous parcoure»
» un jour l'un des plus fertiles et
Bdes plus industrieux dépaite-
» mens de votre empire , vous n'y
» entendrez de tous côtés que des
» vœux et des prières adressés au
nciel pour la prospérité de votre
» majesté et celle de son auguste
» famille. « On a réclamé après
la chute de Napoléon , en faveur
de M. de Lancosuie, et l'on a a-
vancé qu'il n'avait pas été le ré-
dacteur de cette adresse, mais
qu'il avait consenti à la présenter
par déférence pour le collège.
L'on apporte en preuve le refus
qu'il fît du titre de baron^ qui lui
fut, dit-on , offert à cette époque.
Il a accepté depuis , il est vrai ,
maïs plus tard, le titre de comte
avec la croix de la légion- d'hon-
neur.
LANDAZURI (Joachim), ecclé-
siastique espagnol , né à Yittoriu
en 1734' I* s'est livré particulière-
ment à l'étude de l'histoire et -k la
littérature de sa province, et les
différens ouvrages qu'il a publiés
successivement à Vittoria , n'ont
que la Biscaye pour "objet : l' ff iV
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458
LAN
loire eailésiasiiclUe et potitique de
laBUeayey i^Sa, 5 vqI. in-4*; a*
Géographie de la Biscuye, 1760, 2
vol. m-8*. Outre le mérité de
Texâctitude, cette géographie a
yavaotage de fmre conoaître dee
vallées et de» cantons que le non!-:
bte et la hauteur des montagpes
qui les entourent avaient jusqu'a-
lors laissés inconnus. 5*^ Histoire
des hommes illustres de la Biscaye,
1786, I vol. in-4"« Ces ouvrages
sont très-^estÎQiés en Espagne» taQt
pour Texactitude des faits que pour
la chrté, là concision et Télégance
du style. Landazuri était metnbi*e
de l'académie espagnole, et jouis-
sait d'une pension de Charles III,
quand il niourut à Vjttoria le i a
fjinvier 1806.
LANDEN (Jean), célèbre ma-
thématicien anglais , né «V Nor-
^jHuptonjen 1719. Ses profondes
connaissances dans les hautes ma*
thématiques étaient d'autant plus
remarquables, qu'il les avait ac-
quises par lui-même, sans maîtres
et presque sans livres, par les
seuls eiforts de la méditation. On
trouve, dans \e8 Transactions phi-,
iosophiquesn plusieurs de ses mé-
moires qui OHt un vrai mérite. Il
publia également, en 1776, sous
le titre de Lucubraiiom malhéma^
tiques^ un volume qui fut suivj
de deux volumes de mémoires
d'm:^ grand intérêt, mais qui ne
peuvent être consultés que par
des personnes déjà familiarisées
aviecles hautes mathématiques ,
tant les! propositions et les .dé-^
nionstratiops en sont profondes^
En 1776* la société royale de
JiOndres Tadmit au, nombre de
sej^ membres, et quelque temps a*
\>fM 9. te comte Fiti-Wilii^m le
LAN
chargea de la direction de ses affai-
res. Il ne quitta cet emploi que a
ans avant sa mort, qui eut lieu en
1790.
LANDOLPHE(AKTOiNE),ancien
capitaine de la marine française,
est né à Montbelet, en 1760. Les
connaissances qu'il avait acquises
dans ses fréquens voyages sur les
cotes d'^Afrique, l'avaient appelé,
avant la révolution, à la direction
de la 'société coloniale phUan tro-
pique d'Ouère, en Afrique. Com-
me le .but de cette société était
d'établir et d'étendre le commerce
français dans le vaste royaume de
Bénin, M. Landolphe avait tnia
tous ses soins à se concilier d'a-
bord la bienveillance du roi d'Ouè-
re. Il y réussit complètement, et
en obtint la pernaission de cons-
truire un fort à l'embouchure du
fleuve de Bénin , et de mettre en
culture un terrain très -étendu.
Cet établissement prospérait ^ et
ses soins continuiels, soutenus par
les bras de plusieurs centaines de
Nègres libres, lui donnaient chaque
jour de nouveaux accroisseaiens.
En 1792, quelques individus mis
à terre près du fort, par deux vais-
seaux de commerce anglais o^nixés
de carions, se présentent au Oioin
de la msûson Dohson et compagnie
de Liverpool, et se disent chargés
de remettre à M. Landolphe de ri*
ches présens en reconoaissaoc»
des services rendus. l'année d'aii-r
paravant.â^ un bâtiment de cette
maison. M. Landolphe accepta
sans méfiance les présens, et dou-
na aux Anglais un dîner aussi
somptueux que la localité le per-
mit. La. journée se passa en com-
plimens et en témoignages mu-
tuels d*esUm^. et d'amitié; A)!!»^
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LAN
lEiuit, et lorsque les Nègre» 9 qui
d'ailleurs avaient priij quelque part
à la fête, étaient profondément
endormis, M. Landolphe, qui
n'avait avec lui que deux Euro-
péens, se réveille au bruit des ar-
mes, et se voit entouré de soldats
menaçans prêts à le percer de
leurs baïonnettes. Sans secours,
sans moyens de résistance, pour-
suivi à coups de pistolet, il se pré-
cipite d'une fenêtre dans les fossés
du fort qui étaient pleins d'eau.
Les brigands le crurent mort, et
se hûtèreut de procéder au pillage
et de remplir leurs canots. Les
cris, le tumulte inséparable d'u-
ne pareille expédition parvinrent
à éveiller quelques Nègreï ; ceux-
ci sonnent l'alarme, on s'éveille
de tous côtés, on court aux ar-
rnes; mais les forbans craignant
d'êti-e atteints, se. sauvèrent en
mettant le feu aux magasins, et en
faisait sauter celui qui renfermait
la poudre. Cet acte inouï de bri-
gandage commis en pleine paix, et
qui excita l'indignation générale
même en Angleterre, n'a jamais
été ni recherché ni réparé. La
guerre entre l'Angleterre et la
France, qui éclata quelques mois
iiprès celte piraterie, rendit toutes
les réclamations de M. Landolphe
inutiles; et ses démarches, lors de
la conclusion du traité d'Amiens,
n'eurent pas de résultat. On n'a
point appris même qu^'l ait obtenu
depuis la réparation qui lui est si
légitimement due.
LANDON (C, P.), peintre, an-
cien pensionnaire de racadémic
de France à Rome, conservateur
des tableaux du Musée , corrcs-'
pondant de Tacadémie des beaux-
arts de l'institut, membre de plu-
LAN 439
sieurs sociétés littéraires ; s'est
fait honorablement connaître^^-
me artiste, comme écrivai^ret
comme éditeur de différens ouvra-
ges concernant les arts. Il a pu-
blié : !• Nouvelles des arts, 5 vol.
in-8"; 2" Annales du Musée et de
1 école moderne de$ beaux-arts^ 17
vol. in-8% publiés de 1801 à 1810
comme auteur et éditeur. On joint
à cet ouvrage les Paysages et Ta-
bleaux de genre^ 4 vol. in-8", i8o5.
5° Annales du Musée y' n''^ col-
lection y dans laquelle est com-
pris le salon de 1817, la vol. in-
8**; 4° '« Galerie Giusliniani et la
Galerie Massias^ 33 vol., ouvrage
très-estimé , quoique ces sujets
soient gravés au simple trait. Cha-
que volume contient 72 planches;
les amateurs recherchent avec em-
pressement cette belle collection,
parce que les principaux tableaux,
qui y sont reproduits avec fidélité
et talent, ne sont plus en France.
5" yies et Œuvres des peintres les
.plus célèbres, 20 volumes in-4'*,
i8o3 et années suivantes. On y
trouve les portraits et les œuvres
complètes du Dominiquin, de Mi-
chel-Ange, de Raphaël, du Pous-
sin et de Lesuéur, avec un choix
des productions capitales de l'Al-
bane , de Daniel de Volterre, «Je
Baccio BandinelU , et le premier
volume des peintures antiques. 6**
Description de Paris et de ses édi-
fices, avec un précis historique et
des observations par Legrand, 2
vol. in-8% 1806 à iSog; ^'^ Galerie
historique des hommes les plus cé-
lèbres de tous les siècles et de toutes
les nations^ 12 voL in- 12; 8" Choix
de Biographie ancienne et moderne^
2 vol. in-12, avec 1 44 Portraits.
C'est un abrégé de l'ouvrage pré-
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440
LAN
cèdent. 8' antiquités d^ Athènes,
liJigMps Stuart et ReTett, 5 vol.'
iii^i. Le texte de cet ouvrage a
été traduit de l'anglais par Ai.
Feuillet. 9' Description de Lon-
dres et de ses édifices, 1 vol in-8"
avec 4^ planches; lo"" Amours de
Psyché et de Cupidon, in-fol.^ im-
primerie de P. Didot Tainé^ avec
5a planches gravées au trait, d'a-
près Raphaël; w" le saint Evangile
deN. S. J. C, în-4% inipriroerie
du même, avec 5i planches gra*-
vées au trait, d'après Raphaël, le
Poussin et l'Albane; la* Recueil
des ouvrages (U peinture et sculp-
ture qui ont concouru pour les pria>
décennaux^ iii-8% avec 4^ plan-
ches; i5- Atlas du Musée^ ou Ca-
talogue figuré de ses tableaux et
statues,
LANDREMONT, général fran-
çais, était capitaine de dragons
dans le régiment de Schomberg
au commencement de la révolu-
tion. Employé, en 1795, sous les
ordres du général Custines, il dé-
buta, avec bonheur, par la conr-
quéte du duché de Deux-Ponts.
Il fut moins heureux devant le
Carlsberg, d'où il fut deux fois
repoussé avec perte; néanmoins
on lui donna le commandement
de l'avaut-garde de l'armée, et il
eut le talent de jeter un convoi
dans la place de Landau, que l'en-
nemi cernait de toutes parts. C'est
sans doute au ravitaillement de
i-ette place importante qu'il dut
le commandement en chef de l'ar-
mée, du Rhin; mais il éprouva
bientôt un grand revers. Les li-
gnes de Weissembourg furent for-
cées, malgré la résistance opiniâ-
tre de l'armée française. Cet échec
motiva la destitution du général
LAN
Landremont; et l'iotérêt que le
représentant du peuple en missioii
près l'armée, prit à lui, ne put em-
pêcher son aiTestatîon et sa trans-
lation à l'Abba^re. Il ne fut pour-
tant pas mi^ en jugement, et, en
1795, il fut remis en activité. 11
était jemployé sur les côtes du dé«
partemc^nt du Nord, lorsque M.
de Choiseul et plusieurs autres
émigrés y firent naufrage. U ^ut
assez d'influence sur le conseil de
guerre qui les jugea, pour les sau-
ver. Peu de temps après il fut des-
titué. Depuis cette époque il est
sans activité, et il s'est retiré à
Nanci.
LANDREN (N.),fat d'abord offi-
cier municipal de Vannes , dépar-
tement du Morbihan. En J795,
il figura dans les sections de Paris,
et devint un des agens attachés à la
Montagne qui préparèrent la jour-
née du 5i mai. Il se fit aussi remar-
quer dans la section du Panthéon.
Landren se retira ensuite dans sa
ville natale, et fut élu par son dé-
partement, en 1798, député au
conseil des cipq-cents. Il y vota
constamment avec le côté gauche^,
mais on ne le vit jamais monter à
la tribune. Il s'opposa à la révolu-
tion du 18 brumaire, et fut exclu
du conseil.
LAN DRI N (N. j, général français,
embrassa le parti des armes, et
obtint un avancement rapide à l'é-
poque de la révolution. Il fit avec
distinction toutes les premièrei»
campagnes, et fut employé, en
1795, en qualité de général dans
Tannée du Nord, commandée par
Bouchard. Il se signala en diÔë-
rentes rencontres, particulière-
ment, le 7 septembre « près de
Dunkerque, et contribua puissaui*
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LAN
ment aux succès de celle journée.
Les alliés furent obligés de lever
le siège après avoir éprouvé une
grande perte en hommes et en
matériel. Malgré les services que.
le général Landrin rendit dans
cette affaire, îi fut destitué peu de
temps après.
LANDSDOWNE (loeDjMJLeqch
de), du très-petit nombre des bons
ministres dont le nom se trouve
î lisent dans les annales de la po-
litique. Il naquit, en 1734? du
comte de Shelburne. Lieutenant
dans les gardes du roi , il quitta ce
corps, où Ton ne se forme pas aux
périls et aux travaux de la guerre,
pour servir, comme volontaire,
dans la guerre de sept ans^ sous
le duc de Brunswick. Général, en
1783, il dut son avancement ra-
pide , moins à sa haute naissance
qu'à son courage et à son talent.
Il était, dès 1762 , lord du com-
merce, et conseiller privé. Après
la retraite du duc de Frichmond,
il devint secrétaire-d'état, et prit,
à la inort de son père , le titre de
comte de Shelburne. Un grand
caractère , celui d'un ministre
honnête homme et d'un courti-
san courageux, commença dés-
lors à se développer aux yeux de
la nation. Landsdowne et Cha-
tham se liguèrent pour effectuer
leurs projets philantropiques, et
faire marcher le gouvernement
dans la route peu frayée du bon-
heur public. Un cabinet occulte,
une volonté secrète et puissante,
contrarièrent ces vues, avec une
persévérance et une force, qui o-
bligèrent Chatham à quitter un
poste où le bien lui devenait im-
possible à faire. Son ami Lands-
dowae le guivit; mais ne cessa
LAN
44t
point d'opposer sa Voix, son vote
et ses travaux, aux usurpations
du ministère qui lui succéda. L'af-
faire de Wiikes, la guerre d'Amé-
rique et les débats sur l'effayantc
progression de la< dette publique,
lui fournirent l'occasion fréquente
de signaler et de coinbattre l'in-
fluence de kl couroniie et la cor-
ruption du cabinet. Lord Nor^h
tomba, comme dit Junius, du
haut de son ignorance : lord Shel-
burne le remplaça. A peine était-
il ministre, que la paix avec la
France fut signée, et l'indépen-
dance américaine reconnue. Il
contînuak à marcher dans cette
voie constitutionnelle, quand il fut
obligé de céder sa placeau fils d^
son vieil ami, au trop fameux
Pitt, le plus adroit et le plus cau-
teleux des politiques, et qui, à a4
ans, réunissant déjà les charges
de grand-trésorier et de chance-
lier de l'échiquier* commençait sa
carrière par supplanter l'ancien
ami de son père Chatham. Lord
Shelburne était retiré dans ses
terres, jusqu'au moment où la ré-
volution française vint agiter for-
tement les esprits en Angleterre.
On le vit se placer de nouveau
et briller dans les rangs de l'oppo-
sition, coilibattre constamment ie
ministère , souvent entraver ses
démarches, et foudrbycr ses in-
justes prétentions. Aux approches
du jugement de Louis XVI, tout
en protestant contre la guerre dé-
clai'ée à la France, il fit l'hononv-
ble proposition d'envoyer auprès
de la convention un ambassadeur,
avec là mission expresse d'in-
tercéder pour le monarque fran-
çais au nom de l'Angleterre. Il
plaida aussi la cause des io,oûo
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442 . Î.AN
émigrés français qui se trouvaient
répandus dans lesTrois-Royaumes»
et qui, par leurs querellées , leurs
prétentions ,et leur arrogance, dé-
rogeaient sans doute à la dignité
diiaialheur, mais qui n'en étaient
pas moins en proie à une misère
profonde. Son humanité Tintéres-
sait à eux; sa phjlantropie lui
Élirait demander le renvoi des mi-
. BÎstr^ et la paix avec la France.
Constant défenseur des libertés
du genre humain, sous quelque
forme qu'elles se fussent présen-
tées à lui, il vit approcher la mort,
à 66 an5 (i%>â)9 ^vec ce cahue
d'une consxïîence qui avait traver-
sé, pure de toute sOuiliure , deux
ministères et une longue carrière
politique^ Il aimait les arts, et son
hôtel de Berkley-Square est l'un
des. plus riches de l'Angleterre ,
en statues et en tableaux.
LANDSDOWNE(siR Henry-Pçt-
TY, MARQUIS de), pair d' Angle teire,
chancelier de l'échiquier, ministre
d'état, fils du précédent, hérita
de la fortune et des opinions po-
litiques de son père. Il reçut de
ce dernier une éducation soignée,
et CCS principes de justice et de
probité sociale, qui font rarement
partie et de l'éducation des hom-y
mes et surtout de l'éducation des
ministres. Chancelier de réchi-
<{uier et représentant de l'univerr
site de Cambridge en i8o5^ il suc-
céda, en 1806, au célèbre Pitt, et
se montra digue de le remplacer,
En déployant de grands talent
administratifs , il fit preuve de
probité politique : et c'était, sous
un rapport du moins, se montrer
plus grand que son illustre prédér
uesseur. Fox njourut, le mînistè-
l-j^ fut. dissous : lord Petty entra à
. LAN
la chambre des pairs, sous le nom.
demarquisdeLandsdowne. L'oppo-
sition n'eut pas de plus ferme sou-
tien : il défendit successivement,
avec beaucoup de force et d'élo-
quence, les droits et les libertés
de la France , de l'Espagne • des
Etats-Unis. Les catholiques d'Ir-
lande trouvèrent aussi en lui un
avocat éloquent et un habile dé-
fenseur. En 1812, lorsque les or-
dres, dits du conseil, menaçaient
d'une rupture avec le gouverne-
ment américain, il demanda solen-
nellement le rapport de ces or-
dres. Au commencement de 18 15,
il s'occupa du cartel d'échange
des prisonniers anglais et des pri-
sonniers français* Il fut, en i8i4ii
l'interprète des habi tans d'Halî fax :
ils demandaient, dans une péti-
tion , la radiation de l'article du
traité de paix de Paris, qui per-
mettait à la France le libre com-
merce des esclaves nègres pour 4
ans. Lord Landsdown provoqua
l'intervention de la nation, pour
obtenir des niodifîcations. EniSiS,
il demanda, avec instance, qu^
les ministres fussent tenus de fai-
re connaître à la chambre les en-
gagemens de l'Angleterre avec les
puissances étrangères, relatÎTe-
ment au séjour des troupes anglai-
ses sur le continent : mesuret^ di-
sait-il, aussi onéreusc-ppur le tré-
sor que contraire à la constitu-
tion. En 1816, le marquis de
Landsdownse Irouvaità Paris. De
retour ù Londres^ il prononça uo
discours, extrêmement violent «
contre les sinécures et les sinécu--
ri^tes.. Apparemment que son sé-
jour en France lui avait donné
lieu de faire quelques observa-
tions nouvelles, sur.leseroploif
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LAÎf .
inutiles, exploités par le ministère
et ses amis.
LANGARA (don Juan), amiral
espagnol , oi^iaistre de la marine ,
etc. Pendant la campagne de i^gS*
il commandait la flotte espagnole
qui se réunit à la flotte anglaise
dans' la Méditerranée , et entra
dan» le port de Toulon à la suite
de ramiral Hood, aTec lequel il
nç s'entendit pas parfaitement
pour toutes les mesures que ce
dernier roulait prendre. L'amiral
LdHgara se chargea» cependant,,
d'incendier à la retraite les vais-
seaux français ; il exécuta cette
mission avec le zèle le plus ar-^
dent 9 et outrepassa même ses
promesses en incendiant aussi les
inagiisins de Tarsenai. Au retour,
à Madrid, de cette expédition, on
lui proposa le ministère de la ma^
rine, mais il le refusa, et fut con-
tinué, pendant 1 794 et 1 795, dans
le conimandementdes flottes es*
pagnoles dans la Méditerranée et
dan$ l'Océan. Appelé de nouveau
au ministère diB^la marine en 1 796 ,
il se crut obligé de l'accepter, mais
U dut le céder bientôt à M. do
Grandellana : il mourut quelques
années après.
^ANGJKRON ( LE COMTE de ) ,
Heutenant-^générai au service de
liussie, né en 1764 en France,
^ntra d'abord très-jeune au servi-*
ce d^ sa patrie, et fit avec distiiie-
liop la guerre d'Amérique, sous
les ordres du maréchal de Ro-^
chambeau. A son- retour en Fran*
ce, il fut nommé colonel en se-
cond, mais en 1787, il quitta son
pays pour se rendre an Ritssie.
L'impératrice Catherine liai ac-
i^orda un gr,ade supérieur dans
se^ fermés»» 9 el l'employa dai^^^^
tAN • 445
guerre contre les Turcs. Il y fit
preuve de valeur et de talens min-
utaires. Sa nouvelle souveraine
lui témoigna sa satisfaction en lui
envoyant une épée d'or en 1791.
Le comte de Langeron fut chargé
l'année suivante « avec les ducs
de Laval de Polignac et autres
pobles français, d'orgaiàiser un
coi^s d'émigrés. Parvenu au gra-
de de lieutenant-général en Rus-
sie , il n'hésita point à combattre
ses compatriotes, et commandait
la 4"** division de l'armée russe,
à la bataille d'Austerlitz. Mais le
vainqueur des Ottitnaas trouva
cette fois des adversaires devant
lesquels il lui fallut fléchir, et qtii
arrachèrent la victoire la plus si-
gnalée ^u parti qu'il avait em-
brassé. Le centre de l'ârmèe, com-
mandé par le général Pribits-
chinsky, fut d'abord enfoncé; la '
garde impériale russe mise en dé-
route , fut sabrée ou faite prison-
nière; les divisions des généraux
Langeroij^ Buxhowden, Milora-
dowith et Bagration entamées à
leur tour , il ne resta d'autre par-
ti que celui de la plus prompte
retraite. Le comte de Langeron
la couvrit de son mieux, et fut
employé dans toutes les campa-
gnes suivantes. Il se distingua
dans celle de 1812, lors de la
dernière invasion en Russie, et a-
près la retraite de Mosca» si fu-
neste aux armées françaises , il ne
put voir, dit-rcm, sans quelque é*
motion, les malheurs affreux qui
accablaient de braves guerriers
nés dans le même pays que lui.
Il chercha ù soulager l'infiortune
de plusieurs d'entre eux, et l'on
vante beaucoup le zèle qu'il dé-
ploya pour fgire accorder des se.
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^i44
LAN
cours aux prisonDiers français.
Le 26 août 181 5, il attaqua avec
des forces supérieures la division
du général Pu thod, qu'il entoura
de toutes parts à Lowenberg;, et
qu'il força^ après une opiniâtre ré-
sistance, à se rendre. A la bataille
deLéipsick, fi commandait le corps
russe réuni à l'armée suédoise^
sous les ordres du prince royal de
Suède. Le 18 octobre, il eut une
affaire très- vive au village de
Schoenfeld devant Léipsick, et ne
parvint k s'emparer de cette posi-
tion qu'après avoir perdu beau-
coup de mdkde. Il ne put s'y
maintenir d'abord 9 et repoussé à
plusieurs reprises 9 ce ne fut que
vers le soir, après que le général
Sacken, par une attaque impré*
vue, eut pris les Français à dos ,
qu'il emporta enfin ce poste vail-
lamment défendu. Après les dé-
sastres des 5 sanglantes journées
de Léipsick, l'armée française ^
ayant été forcée d'abandonner ses
conquêtes au-delà du Rhin , le
comte de Langerou passa ce fleu-
ve le 1" janvier i8i4' Le corps
qu'il commandait était joint alors
^ l'armée prusienne dite de Silé«
sie, sous les ordres du feld-maré-
chai Blucher, et il commanda
l'aile droite de cette armée , qui
pénétra dans le cœur de la Fron-
ce. Après s'être joint, à fileuax^avec
la grande armée des coalisés, le
28 mars, il marcha sur Paris, et
ce fut le comte de Langeron, ap-
puyé par les corps prussiens des
généraux Yorck et Kleist , qui
eut, dans la matinée du 3o mars
1814 9 l'avantage d'enlever les
derniers et faibles retrauchemeus
élevés à la hAte devant la capitale
de sa patrie. Il y eut encore beau-
LAN
coup de sang français et ennemi
de répandu à cette occasion, mais
M. de Langerou s'empara enfîn des
hauteurs de Montmartre. L'empe-
reur de Russie récompensa ma-
gnifiquement ce général de ce fait
d'armes , et lui dit en le décorant
du grand-cordon-bleu de son em-
pire, « Qu'il avait trouvé cet or-
»dre sur les hauteurs de Alont-
» martre. ,» Le comte de Lange-
rou eut, en 181 5, le commande-
ment d'un corps russe de 35,000
•hommes , quitta Paris au mois
d'octobre, et dirigea la marche de
cette partie de l'armée qui re-
tourna en Russie. A son arriyée,
il fut nommé gouverneur-général
de la Crimée, et se rendit à Odes-
sa, où il remplaça le duc de Ri-
chelieu, comme lui lieutenant-
général au service de Russie ,
mais qui était alors appelé au mi-
nistère en France. Le comte de
Langeron, après être revenu à Pé-
tersbourg, en 1816, pour sollici-
ter de l'empereur Alexandre la
franchise du port d'Odessa, qu'il
obtint, est retourné à son poste
important en Crimée qu'il occupe
encore aujourd'hui.
LANGHANS ( Chaules -Go-
tharb), architecte d'un talent dis-
tingué,naquit en,i753,àLandshut,
en Silésie. Il voyagea d'abord,
pour former son goût et étendre
ses connaissances, dans les villes
principales de l'Europe, et revint
ensuite en Silésie , où il donna,
particulièrement dans la ville de
Rreslau, des preuves de ses talens.
Appelé à Rerlin en qualité de pre-
mier directeur du département
des bâtimens, il éleva, dans cette
capitale de la Prusse, une partie
des beaui^ mpnumens qui la déco-
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lômejjô.
-Pa^e 44^-
-^'^■^Z'''*' '<•'' t^};^r^ .
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LAN
rent^ parmi lesquels le voyageur
dislingue la porte de Brandebourg
et la nouvelle salle de spectacle.
La première , heureusement si-
tuée, offre une imitation en grand
des Propylées d'Athènes. Près de
cette porte, se trouve une place
spacieuse qui avoisine d*un côté
la promenade des titleulis , et de
Tautre la place où se|frouye le bel
édifice de l'arsenal, et plus loin le
palais du roi. Il est à regretter que
la saHe ait été en grande partie
dégradée par un incendie il y a
quelques années. L'emplacement
en avait été arrêté par Frédéric
II sur la grande place dite des
Gendarmes , entre deux églises.
Indépendamment des beaux mo-
numens qu'il traça, et qui, seuls,
auraient suffi pour faire la répu-
tation d'un artiste, Langhans con-
signa, dans des mémoires très-es-
timés, ses principes et ses connais-
sances en architecture. Il était en-
core estimable par la douceur de
ses mcaurs et par la franchise de son
caractère. Il mourut, dans un voya-
ge en Silésîe^ en 1808; il était mem-
bre de l'académie des beaux-arts
À Berlin , de celle des sciences et
des beaux-arts de Bologne, et de
la société patriotique de Silésie.
LANGLË ( Hovoré-Fbançois-
MiR» ) , musicien-compositeur,
membre et bibfiolhécaire du con-
servatoire inTpérial de musique,
naquit à Monaco en 1741* Envoyé
à l'âge de 16 ans à Naples, pour y
étuaier la composition, il entra an
Conservatoire de la Pietà, et prit
des leçons de Cafifaro, le meilteui^
élève de Léo. Il resta huit ans
dans cet établissement, et y étant
devenu premier maître de chapel-
le, il fit exéc!]ter des messes et
LAN
445
motets qui attirèrent sur hil l'at-
tention des plus célèbres maître»
d'Italie. L^nglé vint en France, et
se fixa à Paris en 1768. Il fut au»»
sitdt remarqué au concert spiri-
tuel. Il composa, pour le concert
des amateurs, où il obtint les mê-
mes suffrages, difierentes scènes
lyriques, telles que : le monologue
d^Alcide, celui de Sapho^ la can-
tate de Circé , etc. Le succès
qu'obtint son opéra de Corisan^
are , représenté sur le théâtre de
l'académie royale de musique en
1791, le détermina à en composer
d'autres : Mahomet II ^ le Choim
d*Alcide^ Tancrède^ fttc; mais ils
n'ont point été exécutés. Langlé
était un excellent théoricien, et
se3 ouvrages ont de la réputa-
tion. On cite , entre autres : 1*
Traité d'harmonie et de modula-
tion , 1 793 ; 2" Traité de la basse
sous le chant, 1797; 3* Traité de
fa fugue 9 1800; 4* Nouvelle Mé-
thode pour chiffrer les accords^
180 ] . Parmi ses élèves, ou remar-
que Daleyrac , que les auteurs du
Dictionnaire historique des musi-
ciens appellent ingénieusement le
second Grétry de l'Opéra-Comi-
que. Ce compositeur mourut le
20 septembre 1807. M. Fayollc
lui a consacré une Notice dans le
recueil des Quatre Saisons du Par-
nasse (Hiver), 1808.
L ANGLES ( Louis-M ATHitu ),
chevalier de la légion-d'honneur,
membre de l'institut (académie >
royale des inscriptions et belles-
lettres), l'un des conservateurs de
la bibliothèque royale, professeur
et administrateur de l'école royale
et spéciale des langues orientales
vÎTântes près la bibliothèque du
Roi • membre honoraire de la »o-
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446 tAN
crété asiatique de Calcutta^ et che-^
▼alier de Tofclre de Saint- Wlàdi-»-
mir de Russie, est né en 1763 9 ^
Péronne, pfès M^ntdîdier^ dépar-
tement de la Somme. Son père^
ancien militaire et chevalier de
, Saint-Louis, le destinait à parcou-
rir la carrière des armes; sans re-
fuiflr de suivre une direction qui
n'était point dans ses goûls a-
mis de l'étude , il sollicita de ses
parens la permission d'apprendre
les langues orientales, afin, di^ait-
il, de servir avec plus d'avant^iiges
dans rinde comme militaire, et
même comme diplomate. Il avait
commencé son éducation à Mont-
didier, et la tennina à Paris , où
ses parens l'amenèrent. Après a*
voir étudié l'arabe et le persan
soûs M. Sîlvestre de Sacy, et suivi
les cours de MM. Ruffm et Caus-
sln de Percéval, il se livra, par le
conseil des ministres Bertin et de
Bréteuil, A l'élude du mantchotty
ai publia un Jiphahet de cette lan-
gue eii 1^87, qu'il dédia à l'aca-
démie royale des inscription^ et
hellfcs-lettrcs, et dont elle accepta
la dédicace : ce fut le premier ou-
vrage en langue mantchou, impri-
mé en caractères mobiles. Précé-
demment, M. Langlès avait donné
les Instituts politiques et mititaires
de Tamerlan^ dont la même aca-
démie accueillit la dédicace. Cette
traduction du persan fit le plus
^rand honneur à M. Langîès , lui
acquit la bienveillance du mare-
■chai de Richelieu , et lui fit obte-
nir une des douze pensions que lé
tribunal des maréchaux de France
accordait aux personnes de mérité
"qui, comme M. Langlès, étaient
attachées à ce tribunal en qualité
•d'officiers. Ce savant publia , an
tAïf
mois de décembre i ^88 , le Bie-
tiôntiaire liftantehou- français ^ im-^
pdmé par P. Didot l'aîné^ et eut
l'honneur de faire hommage du
premier exemplaire k- Louis XV ï.
Dans le recueil in- 18 et in-8* de
Contes ^ Fabf€s et Sentences tirés
de diffèrens auteurs arabes et per-
sans , qui parut peu de temps a-
près, il fait Connaître l'existence
et le but de la société asiatique de
Calcutta. La même année , vil
encore paraître^ pat* ses soins, deux
ouvrages : les Ambassades récipro-
ques d'un roi des Indes <t de la Per-
se ^ etc, , et (tan empereur de la
Chine^ traduction du persan d*Ab-
doul-Rizâc de Samarcand, avec la
vie de ces deux princes, et un
Précis historique sur les Mahrat-
tes, traduction du persan en dia-
lecte de l'Inde. Le projet de M.
Langlès était de passer dans les
établissemens français d'outre-
mer; les événemens politiques de
1789 changèrent sa détermina-
tion ^ et il resta ù Paris , oiï il se
consacra exclusivement à l'étude
des langues orientales vivantes.
Persuadé de Tutilité de ces lan-
gues pour faciliter les entreprises
commerciales , et concourir en
même temps aux progrès des
sciences et de la littérature, il pré-
senta en 1 790, à l'assemblée cons-
tituante, une adresse, dans laquel-
le il développait les nombreux a-
vantages qui résulteraient de la
protection et des encouragémens
que le gouvernement accdi-derait
ii ce genre d'études. Dans la même
année, il publia des Fables et Con-
tes indiens^ nouvellement traduits,
avec un discours préliminaire et
des notes sur la religion, les mœurs
et la littérature des Indous (i vol.
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LAN
în-8*etin-i6), et le second volume
du- Dictionnaire manichou - /ran-
çnii. Il fut nommé conservateur
des manuscrits orientaux de la
bibliothèque du Roi en 1793, et fit
partie'^ eu 1 793, de la commîssiokt
tehiporaire des arts 9 adjointe au
comité d'instruction publique. A-
prè« la révolution du 9 themaîdor
an a (37 juillet ï794)> îl devint
garde du dépôt littéraire établi à
l'ancien couvent des Capucins ^
rue Saint-Honoré. On doit, à son
zèle et à la faveur dont H jouissait
près du gouverneiment , la créa-
tion et l'organisation de l'école
spéciale des langues orientales vi-
vantes; il y professa le persan. En
1795, il publia une. nouvelle édi-
tion qU'il avait révisée, des Voya-
ges de Pallasy traduits par Lapej-
ronie, et y ajouta, de concert avec
Jll. Lamarck, des notes assez nom-
breuses. Cette édition, en 8 vol.
in-S", parut avec un atlas. Vers le
raèmê temps 9 il donna une tra-
duction du Voyage de Thunberg
au cap de Bonne - Espérance , auo!
lies de la Sonde et au Japùn^ enri-
chie de SCS notes et de celles de
W. Lamarck ( Paris ^ ï79^» 4
vol. in-8* et ^ vol. In-4«)l A la
même époque, parurent les deux
premiers volumes d'une nouvelle
édition in-4''«» qu'il avait également
révisée, du Voyûse de Norden en
Egypte et en Nubie , avec des
notes. Le 5""* volume , compo-
sé presque entièrement du travail
de M. Langlès, contient dès Mé-
moires sur le canal de Suez^ sur les
pyramides 9 sur Alexandrie^ etc.
On l*emarquc dans ces Mémoires^
suivant l'opinion de Fauteur, que
si Omar a détruit une collection
de litres , ce n'est point celle des
LA*
447
bibliothèques du Brucheîôn et dii
Serapeïon, lesquelles avaient icessé
d'exister long- temps avant l'éta-
blisseiitent de l'islamisme. Il À
encore donné, en 1795-1796, uii
extrait de la traduction anglaise du
Voyage de l'Inde à la Mekke^ d'Ab-
donl-Kerym, pèlerin musulman,
ifui fit, avec Taïuas Couly-Kbân,
le voyage de l'Inde. Ce voyage
forriïe le premier volume de la
CoKection: portative des voyages 9
traduits des langues orientales et
de plusieurs langues européennes.
On compte 5 volumes de cette
précieuse collection, qui comprend
jusqu'à ce jour : Voyage de la Per-
se dans tinde, en 144^-1444? l*"^-
duction du persan d'Abdoul-Rizâc,
et du Bengale, par Franklin, tra-
duit de l'anglais , 2 vol. , 1798 ;
Voyage pittoresque de l'Inde, par
Hogdes , traduction de l'anglais ;
Voyages de Sindbad le marin ,
1814. Après la suppression par le
directoire^ exécutif de la commis-^
si'on temporaire des arts , ^t la
dispersion dans divers étabKsse-
mens des obj-ets du dépôt des Ca-
pucins-Saint-Honoré^ M. Langlès
se livra exclusivement û son pro-
fessorat de langfues orientales^ et
aux soins que réclamait sa place
de conservateur - administrateur
des manuscrits orientaux de la bi^
bliôthéque nationale. Lors de la
formation dé l'institut, il en de-
vint membre , et fit partie de la
commission des travaux littéraires,
à laquelle il a donné plusieurs
mémoires et des notices de ma-
nuscrits. Ces différens ouvrage»
ont été insérés dans la collectioi^
de la classe de littérature et de»
beaux-arts de cette société. M»
Langlès a coopéré à la rédaction
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44« I^N
de plusieurs t>uilles périodiijuês,
En 17969 avec MM. Daunou et
Baudiq des Ardennes, il a essayé
de rétablir le Journal des Savons.
Cette entreprise n'eut point de
succès^ et après six mois de peines
et de soiAs inutiles 9 las éditeurs
ont été forcés de l'abandonner.
Le Magasin encyclopédique, rédi-
gé p^r feu Millin, renferme un
grand nombre de Notices et Dis-
sertaiions, entre autres, celles re-
latives aux Travaux littéraires et
typographiques des Anglais dans
l Inde; une traduction, avec des
notes, du Catalogue des manuscrits
samscritsde ta bibliothèque du Roi,
que M. Alexandre Hamilton avait
composé en anglais. Ce catalogue,
imprimé séparément, format in-8',
est devenu fort rare. On doit en-
core à M. Langlès : i* Recherches
sur la découverte de l^ essence de
rose, 1804. Dans cet ouvrage, re-
gardé comme un chef-d'oeuvre de
typographie orientale. , l'auteur
prétend que la découverte de ce
parfum est due au hasard, et qu'el-
le ne remoi^te qu'à l'année 161a.
2° Une édition des Foyages de
Chardin en Perse, dans laquelle
il a introduit plus de a,ooo notes.
On remarque^ dans le lo"*" volume,
une Notice chronologique de Ja
Perse depuis les temps les plus re-
culés jusqu'en 1806, travail impor-
tant, dû à son instruction et au icie
qu'il met dans tous les travaux
qu'il entreprend. 3* Monumens
anciens et modernes de l* Hindous -
tan, composition du plus haut in-
térêt, et dont il a déjà paru dou-
ze livraisons; 4* ^oyag^ du Ben-
^ale à Saint-Pétersbourg, par G.
Forstcr, traduit de l'anglais, Paris,
5 vol. in-8% i8oq; 5*: Voyage de
LAÎf
Fr. Horn^manda^s ^ Afrique ^p^.
ientrionate, traduit de l'anglaU, a-
vec des notes, Paris, 1805^ 3 vol.
in-8"; 6' Notice sur les travaux
des missionnair^es dans flnde, 1817*
in-8\ Il existe, non-seulemenC eu
France , mais en Europe , peu de
3avans aussi laborieux que M. Lan-
glès. Il n'en existe pais de plus o-
bligéant. Sa bibliothèque est ou-
verte à tous les étrangers. IL est
peu de collection aussi riche en
littérature orientale que celle qu'il
a formée.
LANGLIËA (N.), était, avaot la
révolution , un des cultivateurs
les plus estimés du bailliage d'A-
miens. Le tiers -état le uoinma
député aux états - généraux en
.1789; il s'y fit peu remarquer et
ne parut point-à la tribune.. Dans
le mois de mars 1793, la conven-
tion nationale le nomma juré
au tribunal révolutionnaire de
Paris. Après sa dissolution, il
rentra dans la vie privée, et re-
. prit la culture de ses champs.
LANGLOIS(JKiLN-THOMàs),avo.
cat, naquit à Paris, et y exerçait cet-
te profession au parlement avant la
révolution. Quand elle éclata, il
se prononça fortement en faveur
du maintfen de l'ancien régime ,
et coopéra pendant deux ans avec
Champcenets à la rédaction de<
Actes des apôtres, Langlois eut le
bonheur d'échaper aux orages de
la révolution. Il a publié diffé-
rcns mémoires, parmi lesquels on
cite particulièrement celui qu'il
fit paraître en 18049. ^^ faveur
des déportés de la Guadeloupe,
qui lui durent le gain de leur cau-
se. Langlois mourut à Gisors eu
i8o5.
LANGLOIS (G.), de Louviers,
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négocianu Le département de
FKure le nomma député à la pre-
mière légtalatare. Après la session,
il fut élu ik la présidence de Tad-
ipiaistrattoa départementale: De
cette administration 9 il passa , en
1799, au conseil des anciens, et
deTint, en 1800, membre du corps-
lég^islatif.
LANGLOIS (Isido&e), jotirna-
liste, naquit à Rouen, départe-
ment de la Seine^Inférieure, le iÇ
août 1770. Il «Tait à peine termi-
né de très-bonnes études, lorsque
la révolution éclata. Il en embras-
sa les principes ayecexaltadon, et
Tint à Paris, où les événemens qui
se succédaient avec une effrayante
rapidité n'étaient pas de nature A le
calmer. Il marcha à Tattaque du
château des Tuileries, \» 10 août
1792,. et soutint le parti populaire
de ses discours et de ses conseils
lusqu'à la un lie cette ai:mée. La
catastrophe du &i janvier 1795 fit
une profonde impression sur son
esprit; et lors des événemens du
5t mai 1795, il se déclara forte-
ment contre la tjrannie du parti
de la Montaigne, Président de la
section db Bon -Conseil, à Tépo-
que du i5 vendémiaire an 4 (^^
octobre 1793)5 Langlois marcha
contre la convention nationale, et,
pav suite, fut arrêté, mis en juge-
ment^ et acquitté nuilgré les preu-
ves nombreuses de sa coopération
au mouvement des sections de Pa-
ris. Enhardi par celte impunité,
qu'il- devait peut-être à la modé-
ration de la convention plus en-
core qu'à ses juges, il rédigea
quelque temps après le Messager
du soir, journal oà il attaqua avec
jutant d'emportement que d'im-
prudence les hommes dout.il avait
LAN 449
partagé naguère les opinions. Il
attaqua aussi sans ménagemens le
général Hoche, qui s'oublia )as-(
qu'à se faire justice lui-même, ea
le frappant violemment de sa can->
ne. Lors de la révolution du iS
fructidor an 5 (4 septembre 1797),
il fut du nombre des journalistes
frappés de la déportation. Il par-
vint d'abord à s'y soustraire; mais
arrêté au mois de frimaire an- 6
(179^)9 il fut enfermé momentané-
ment au Temple, et enfin envoyé
à l'île d'Oleron. Le gouvernement
consulaire le rappela en iSoo> et
Langlois vivait cti*an^er aux afiai*
res publiques, lorsqu'l^mourut au
mois d'août de la même année.
La conduite de Langlois pendant
la révolution était moins le résul-
tat d'un esprit faux et d'un cœur
dépravé, que d'un tempérament
bilieux et de l'état valétudinak'c
dans lequel il était habituellement.
Son style acre. et mordant lui a*
vait fait autant d'ennemis parmi
ses confrères que ses opinions po-
litiques.
LANGON ( LE MARQcis DiQ ),£n
1789, la noblesse du Dauphiné.
le nomH>a député aux états-géné-
raux, où, à l'exemple de tous le^
députés de cette province , il fut
\»n des premiers à se réunir au
tiers-état; mais il fit depuis partie
de la minorité, et apposa sa sir
gnature aux protestations des và
et 1 5 septembre 1791, contre le^
opérations d^ l'assemblé^. IL p/ist-
sa ensuite à l'étranger, et'par suite
de son inscription sur la liste dc^
émigrés, toutes ses propriétés fu-
rent vendues. On croit qu'il moii-
rut pendant i'émigrarion.
LANGaENlIiaE (N. de), ofli-
cier vendé.en, né d^^ns l2^.oi.-4€*
• 29
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43<^
LAN
vànt province àù Poitou , d'une
famille noble. Destiné, dès sa plus
fendre jeunesse , à la profession
des armes, il entra dans les rtious-
quetafres de la garde du roi , et
servit, dans ce corps jusq^u'à sa
suppression. Il se relira à cette é-
poque dans sa province, et il y vi-
vait paisiblement lorsque la ré-
volution éclata. Il se déclara? con-
tre le nouvel ordre dé choses, et
employa tout son crédit i< soule-
ver les peuples d» la Vendée. En
1793, il prit une part très-active
auxinouremens qui eurent lieu
dans son département , et devint
oîTicier supérieur des insurgés
qu'il commandait, sous le nom de
Germain. Il se fit remarquer, par
son courage, dans plusieurs Com-
bats contre Tannée républicaine,
qui s'étant emparée de son châ-
teau, en septembre 1793, le ré-
duisit en cendres. Le 25 octobre
delà même année,» après avoir li-
vré,- près de Savenay en Breta-
{^ne^ un combat opiniâtre , il fut
fait prisonnier par les républi-
A;ains, et fusillé sur le champ de
ljataille<
LANGSDORPF(GEORGB<HBNRt
m)-^ médecin allemand, consul-
général de Russie à Rio-Janeiro,
<okevaUer dcFordre de Sainte An-
ne de seconde classe, etc. , est né ^
en 17749 à I^lsk, dans le cercle
de Souabe. Son père j vice-chan-
celier du grand-duc de Bade, lui
iit. donner une éducation distin-
guée. Ce fut à Tuniversité de
Goettingue qu'il prit le goût de
'la médecine et de l'histoire natu-
irelle, dans lesquelles il fit de ra-
pides progrès, suntout dans la
botanique et la ininéralogie* Peu
de temps après son admission au
LAîf
doctorat, il fut choisi par le prin-
ce de Waldeck , pour l'accompa-
gner' dans son voyage de Lisbon-
ne. Ce prince étant mort, M. de
Langsdorff retourna en Allemagne^
et en repartit bientôt avec le che-
valier de Krusenstern, capitaine de
marine russe, qui se proposait de
faire un voyage autour du mon-
de. L'empereur Alexandre, pour
récompenser le savant étranger
qui avait introduit dans son em-
pire^ différentes améliorations im-
portantes, le décora de l'ordre de
Sainte-Anne, le nomma conseiller
aulique, et l'envoya î\ Rio-Janeiro,
en qualité de consul-général, fonc-
tions qu'il remplit encore (iSaS).
M. de Langsdorff a fait paraître, eo
a vol. in-4% avec une carte et ai
gravures^ Francfort, 1812, des
Voyages dans différentes partit»
du monde j pendant (es années 1 8o3,
1804, i8o5, 1806 ei 1^07. Le
premier volume de cet ouvrage,
qui a été traduit en- anglais, con-
tient un Voyage au Brésil^ dans
la mer du Sud, au Kamtsclmtka $t
au Japon; et le second volume,
un Voyage aux tles Aleutiennes,
et sur la cote du nord-ouest del'J-
mérique^ et le retour par terre
par le nord-est de l'Asie^ à travers
la Sibérie, jusqu'à Saint ^-Pèters-
bourg. On remarque que c'est la
première fois que cette rente a
été suivie par ces savans et cou-
rageux explorateurs»
LANJUINAIS (Josbphde), é-
crivain connu dans la littérature
et la politique , naquit près de
Rennes, département d'Ille-et-Vi-
laine, vers 1725. Il était fils d'un
juge de juridiction seigneuriale.
Après avoir terminé ses études au
collège de Rennes i M entra dan:^
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rtAK
l'iu-dre- de Saiot-BeuQÎt, où il fut»
.pendant quelqbe tempâ , profes-
seur de théologie. Doué d'une i-
maginafion ardente et d'une rai-
son supérieure, unissant à beau-
coup d'eaprit Une grande instruc-
tion, Joseph de Lanjuinals eut, à
Paris, des liaisons soutenues avec
d'Aleuibert et Diderot, dont il ai-
mait les doctrines. £n conséquent
ce^ iL^prouva dans «on couyent
bien des tracasseries» Fatigué do
cest luttes continuelles, il finit par
*e décide» à quitter son rnonastè-
re^ son ordre et la France ; après
s'être fixé ù Lausanne, en Suis;?e,
il embrassa la religion réformée,
et devint principal du petit collè-
ge de Moudon* Il a publié diffé-
rens ouvrages qui ont eu du suc-;
ces : 1° le Monarque accompli, où
Prodiges de bonté, de savoir et de
sagesse, qui font iéloge de S^ M.
l. Josefili II f et qui rendent cet au-
guste monarque si précieux à l'hu-
manité, discutés au tribunal de (a
raison st de l'équité, 1774? 3 vol.
in-8'. Dans cet ouvrage , où Tau-;
teuf fait un portrait remarquable
de ce prince philosophe {voyez
Joseph II), il montre constamment
les doctrines les plus philosophi-
ques : il diffère néanmoins d'opi^
nion avec les économistes sur
plusieurs objets, tels que le com-
merce des blés, la noblesse com-
merçante , etc. ; mais avec eux ,
comme avec tous les amis de l'hu-
manité, il réclame, d'une manière
énergique, la tolérance religieuse,
l'abolition de la traite des Noirs,
la suppression graduelle des cou-
vens, Cet ouvrage était publie de-
puis deux ans, lorsque tout- à-coup
il parut à l'avocat - général Sé-
gnier renfermer des princi|>«;s se-
LAS 451
dilieux, et le 7 mai 1776, -sur soa'
réquisitoire,, ce magistrat obtint la
condamnation d'un livre qui fiU
presque aussitôt réimprimé, et
dont il parut une 3°*" édition en ^
1780. C'était, dit -on, Turgot , '
ministre récemment disgracié ,
que l'avocat - général Séguier
poursuivait dans les opinions de
Laifjuinais. 2* Manuel des jeunes
orateurs, ou tableau historique et
méthodique de C éloquence, 1777,
a vol. i n - 1 2 ; 3° Supplément à l Es-k
pion anglais ou Lettres intéressan-,
tes sur la retraite de M. Necker,
sur le sort de la France et de l'An-
gleterre, et sur la détention de M.
Linguet à la Bastille, 1781, în-S".
Il a été réimprimé plusieurs fois, »
4"* Eloge de Catherine II , binix
que cette princesse fût encore vi-
vanle; 5" la traduction des Médi"
talions de Dodd; (>" Esprit du pa-
pe Clément XI F, mis au jour par
le R, V^ B., confesseur de ce sou^
verain pontife, et dépositaire dfi
tous ses secrets, traduit de l* italien
par l*abbè C7*** 1776. Quoique
VEsprit du pape Clément XIV,
du genre le plus satirique, et où
l'auteur reproche à l'église ro-
maine nombre d'abus et d'er-?
reurSf parût sous le voile de l'a-
nonyme, Joseph de LîKijuinais
l'avoua dans la g"** lettre du Supr
plémenî à l'Espion anglais. Cet
ouvrage fut prohibé en France
comme le Monarque accompli;
mais il ne fut point déféré ,aux
tribunaux, Joseph de Lanjuinais,
que Ton a confondu dans /quel-
ques ouvrages biographiques a-
vec le pair de France de ce nom^
dont l'article suit, mourut <lan9
son collège de Mou don , jouIht
sant^4'une grgndev^iime, vçr4*
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45^
LAN
le ootnméncement du 19** Mècle.
LANJUINAIS (u coKTB Jbak-
DsRii»)) pair de France, heveu du
précédent et fils d*un habile aro-*
cat eu parlement de Rennes , est
«é dans cette TÎile, le la mars
1753. Il s'y distingua par des suc*
ces prématurés , par une vie au»«
tère, et une application profonde
i l'étude des lois. Il fut reçu, par
dispenses d'âge, gucceisivementa-
?ocat en 1771, docteur éli droit
en 177^9 professeur de droit ec-
clésiastique en 1775,9 à la suite
d'un long et brillant concours. £n
1 779, il fut élu , par chacun des
trois ordres, l'un des conseils dés
états de la Bretagne, et, en 17S9,
nomme député aux états-gétiéraux
par rassemblée du tiers-état de )n
sénéchaussée de Rennes. Il lavait
été le rédacteur du cahier des
yœux de cette assemblée; cahier
remarquable , parce qu'il contient
de vifs tableaux des Texations
féodales en Bretagne, et trois, de-
mandes bien précises qu'on ne
trouve point réunies dans les au*»
tre« cahiers, Tabolition de la féo-
dalité, l'abolition de la noblesse,
et une constitution monarchique
et représentative. En Bretagne,
où Ton ûTait It régime mimicipal,
des adimnîstrations locales, et des
état« 4]Ui déllhérnient publique-
ment, et même avec initiative, la
loi et riiùpôt^ l'on Voulait bien
renoncer à ces droits , comme
droits d'ordre et comme privilè-
ges; mtU on entendait en jouir
dans leur plénitude, comme par-
ticipant A>aternellement au droit
commun è rétablir pour tous les
Français. Il développa dans l'as--
semblée tiationaîe ^ comme il Ta
ftiU 4cipuij» ifoi^ d'autres l^isla*
LAN
tures, un amour quelquefois «r«
dent, mais toujours sincère, d'une
sage liberté. Il prit part, aux dé-
libérations les plus imporlantes;
s'éleva avec force contre la no-
blesse de Bretagne, toutes les fois
qu'elle manifesta son opposition
aux décrets de l'assemblée; vota
la suppresMon dés parlemens «
eon courut à la destruction des
privilèges, et demanda l'exeroice
des droits civils et politiques en fa*
Teur des hommes de couleur .Atta-
ché constamment à la religion ca«
tholique,il8€ montra xélé défenseur
des liberté» de l'églîse gallicane.
Membre du comité ecclésiastique,
il fut l'un des députés qui con-
coururent le pi u« à la constitution
civile du clergé, et néanmoins il
avait voté contre le décret qui dé-
clara , sans exception , tous les
biens du clergé biens de l'état.
Mirabeau s'étant lié au parti de la
cour, qui lui offrait un ministère,
demanda, pendant qu'on délibé-
rait sur la constitution, que les
ministres fussent admis dans ras-
semblée, sauf à décider par la sui*
te s'ils pourraient en être mem-
bres. M. Lanjuinais combattit vi-
vement ceUe proposition^ et fit
décréter, au anilieu des applau-
dissemens, que pendant la session
alorts actuelle, aucun député ne
pourrait fali'e partie du minii»tère.
Lei troubles ^qui eurent lieu au
Champ -de -Mars le 17 )uillet
1791 , menaçant la monarchie
constitutionnelle et les Térî tables
patriotes, il se réunit aux honnme<
à qui l'on donna le nom de révi-
snars, et qui avaient pour but d'é-
carter du trône le despotisme et
l'anarchie. L'assemblée constî-
tuanta» croyant avoir sufllsam-
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Jô/ne w.
Pa4fe4Ù2
0 ^' r/J
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LAN
ftieot rempli sa migskm , ^ sépa-
ra. M. Lanjuinais fiH nommé, à
Rennes, professeur de droit cons-
titutîonoel 9 professeur de gram •
maire générale ^ et membre de la
liaute-cour nationale. Le départe-
ment d'Ille-et-^ Vilaine Télut, ati
mois de septembre 1 79*1^ membre
de la convention nationale, où il
développa de nouveaux taieos et
une nouvelle énergie. La républi-
que était décrétée lorsqu'il entra
dans la convention : il a été fidèle
à cette forme de ^gouvernement
tant qu'il a subsisté; mais dès le
&4 septembre, il appuya la motion
de Kersaint^ tendant à faire ren*
di-e un décret contre les provoca-
teurs à Tassastfinat; et le Snovem*
bre, il soutint les dénonciations
de Louvet contm Robespierre.
Lors de la mise en accusation du
roi, il demanda qu*oa laissât à ce
prince les mêmes mojens de dé*
fense et d'appel qu'aux autres ac-
cusés. Le ad décembre, il attaqua
l'acte mt*me d'accusation ; le iG
Janvier, il vota^ nop comme juge,
mais comme représentant, la ré-
clusion et le bannissement àla paix,
et néanmoins demanda que , quel
que fût le jugement, il ne pôt a-'
voir force de loi que dans le cas
oA il réunirait les deux tiers des
suffrtiges; proposition d'une haute
importance; qui fut malheureuse-
ment combattue et rejetée. Le 8
février, malgré les menaces d'hom*
mes armés de pistolets et de pcM-
gnards, ii s'opposa à ce qu'on rap-
portât le d^écret qui ordonmût des
poursuites contre les auteurs des
massacres des premiers jours de
septembre. Il combattit en vain la
création d'un tribunal extraordinai-
re, «t demanda qud du naokis »es
iittributtons ne s'étencpss^t pas au*
déik de la capitale. Sommé dans
l'assemblée même 3^ se rendre au
comité c}e légisktion, dont il était
membre , et d'y coopérer ù la loi
du monstrueux tribunal , qui de-
vint ensuite tribunal révolutioa-
naire , il s'y refusa hautement. Les
2;j et a8 mm, il signala et la com-
m\me usurpatrice, et les membres
delà Montagne f qui voulaient la
dissolution de la commission de»
douze, et la mise en jugement de
ses membres {voj. Gi;a»et). Dès
le5o, il dénonça Chabot, et le ras«
te du comité d'insuri^ection qui se
tenait dan? la salle de rarchefô*
ehé de Paris; et le â juin, il atta«
qua de nouveau ce même député,
comme l'un des principaux ehcfe
de la proscription méditée contre
la minorité des députési £n vain
Legendre et autres, le pistolet à
la main, et le lui portant sur sa
poitrine, voulurent l'arracher de
la tribune; il s'y maintint, repre-
nant hf parole avec un grand cal-^
me , et y prononça cette phrase ,
dévenue célèbre , et adressée en*^
core au prêtre Chabot : On a vu
dans l'antiquité prner les i>iclimes
de fleurs et de kandeléites; mais l*
forêtre qui les immolait ne les itt»
sullaitpas..... Ce texte, imprimé
dans le temps, a été souvent a£lai>
bli par les historiens, qui ont vou-
lu t'embeUir. Ces paroles produi-
sirent 5ar l'assemblée une impres«
S4<m profonde, et les proscriptetirs
n'oséreut, pour le moment, por«-
ter les coup) qui depuis les vtïi si
horrîbIemefi>t signalés, fiarère in-
vita les mem^M'e» accosét par la
Commune et parla Mcmtagne^ ù sv
suspendre eux-mêmes , dans Tiit-
térêl: de Jkur propre strolL M.
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454
LAN
Lanjutnais alors prononça le yi-
goureux discours que cette iuçi-
clieuse proposition lui inspira. On
y lit ces paroles remarquables :
«Si j'ai montré jusqu'il présent
» quelque courage 9 )e l'ai puise
»daiTS mon ardent amour pour la-
» patrie et pour la liberté. Je se-
» rai fidèle à ces sentîmens^ je Tes-
» père 5 jusqu'au dernier souffle;
» ainsi n'attendez point de suspea-
»$ion de ma part. Je ne puis pas
»raé démettre, car je ne suis pas
» libre ; vous ne Têtes pas vous-
-mêmes, pour accepter ma dé-
» mission. . . » Cependant, ù la fin du
jour, un certain public ayiint été
introduit dans les rangs des dépu-
tés, et le danger imminent ayant
glacé les courages , il y eut , le
même jour où par délibération li-
bre, Tinnocence des députés avait
été proclamée malgré une insur-
rection apparente de io5 mille
gardes nationaux, il y eut une ap-
parence de décret, qui ordonna
que Lanjuinais et plusieur.<autre^
fussent gardés à vu* chez eux ;
mais il se déroba à lia surveillan-
. ce dont il était l'objet, et se ren-
dit (i Rennes. Il resta caché dans
sa propre maison pendant 18 mois.
Il y "fut sauvé par le courage de
son épouse et d'une servante. Le
dévouement de M"" Lanjuinais et
de sa domestique, Julie Poirier, a
été célébré parLegouvé, dans son
poëme du M^érite des femmes.
Sept mois après la révolution du
9 thermidor an 2 (^7 juillet 1794)*
étant rappelé, il prit une part ac-
tive aux conférences de la Mabi-
lais, et rentra dans la convention
le 18 ventôse an 3 (8 mars
1795) :jl devint présulent de
l'assemblée peu de temps apfès.
LAS
Ses principes de justice et de mo^
dération étaient les mêmes, et ofi
le vit, sans étonnement, faire sou'
vent parler l'humanité en faveur
des émigrés et des prêtres ; de-
mander et obtenir la liberté des cul-
tes et l'ouverture des églises, etc.
Aux insurrections de prairmi an»
5, et de vendémiaire an 4 « ^ se
prononça avec force contre les a-,
gitateurs ; mais il combattit , san»
se lasser, toutes les mesures ex-
traordinaires dont on voulait (Vap-
per les vaincus, quel que fûtle par-
ti auquel ils appartinssent. La con-
vention nationale ayant été rem-
placée par deux conseils législa^
tif», 75 départemens le portèrent
au coiiseil-des-anciens, dont \\ fut
secrétaire ; il cessa , par le sort ,
de faire partie de cette assemblée
en mai 1797. Après la révolution
dû 18 brumaire an 8, il fut nom-
mé deux fois candidat au sénat
par le corps-législatif, et nommé
sénateur par le w^énat, le 2a mars
1800. M. Lunjuinais se prononça
contre le consulat à vie et l'éta-
blissement du gouvernement im-
périal, "ce qui ne l'empêcha pas
d'être nommé comte de l'empire
et commandant de la légion d'hon^
neur. Le i" avril i8i4^ il "vota la
déchéance de l'empereur et l'éta-
blissement d'un gouvf^rnement:
provisoire, et concourut à la ré-
daction du projet de constitution
rédigé par le sénat. Le roi le nom-
ma pair de France le 4 jwin» !*©«•
dant les centjours^ en i8t5. Il re-
fusa plusieurs fois le serment à
Napoléon; il ne vota point l'acte
additionnel, et néanmoins il fut
nommé , par les électeur^ de Pa-
ris, à la ^;hambre des représentans^ .
et élu président ù la presque unat
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LAN
nîmîté. Napoléon confirma ce
choix. Après la seconde reslaura-
tion, il lut conservé dans la cham-
bre des pairs. Comme à l'aurore
de la révolution, il se montra jus^
te envers les ministres du culte ^
quoique leurs intérêts eussent en^
tièreinent changé d'objet; mais il
s'opposa à la fifculté illimitée don-
née au clergé, d'acquérir sans loi,
toute quantité et qualité de biens;
il s'opposa à ce que les prêtres
mariés fussent privés de la pen-
sion qu'ils touchaient comme ec-
clésiastiques; il s'opposa surtout,
avec éclat et persévérance , à la
suspension de la liberté individuel^
le, de la liberté de la pressa , et
aux privilèges de surséance, ou
paiement des dettes privées. Nom-
mé «n septembre (i8i5) prési-
dent du collège électoral du dé-
partement d'Ille-et- Vilaine f un
pet,it nombre d'électeurs préten-
dirent trouver dans le discours
que M. Lanjuinais prononça à
l'ouverture du collé j;;e des mao'l-
mes peu conformes à l'esprit du
temps , et prirent de là occasion
de réclamer après coup, dans une
adresse au roi, contre la nomina-
tion de M. Lanjuinais à la prési-
dence du collège électoral d'IUe-
et-Vilaine. Cette démarche , dic-
tée par l'esprit de parti le plus dé-
plorable, n'eut point de suites, et
rhonorable pair se montra digne
de la confiance royale. Pendant
les années 1 8 15 et 1816, il com-
battit avec un zèle qui ne s'e^it
point démenti, toutes les propo-
sitions qui tendaient à s'écarter du
système constitutionnel , et en
1817, il publia sur le concordat,
conclu avec la cour de Rome, une
critique raisonnée, et en même
LAN (\6^
temps sage et èncl-gique, d'un ac-
te qui lui paraissait susceptible de
grandes modifications. Il s'oppo- '
sa, le 16 février 181.9, à la prise en
considération de la proposition de
M. Barthélémy, ayant pour objet
de changer le mode d'élection.
Peu de temps après , il publia un
ouvrage d'un haut intérêt, sous le
titre de Constitutions de la nation
française, précédées d'un Essai. hif*
torique et politique sur la charte,
3 vol. in-^8% 1819. Outre ce dcrr
nier ouvrage, on a encorq^de lui :
1" Mémoire sur l'origine, lUns^
criptiùilitét les caractères distinc- ^
tifs de différentes espèces de dîmes,
et sur la présomption légale de Vo^
rigine ecclésiastique , de toutes les
dîmes tenues en fief, 1786, in-8*;
2* Rapport sur la nécessité de suf-
primer les dispenses de mariage,
et d^ établir une forme purement ci'-
vile pour constater Cétat des per-
sonnes, 1791, in-8*, réiipprîmé
en i8i5; 3" Discours sur la ques^
tion de savoir s'il convient de fixer
un maximum de population pour
(fs communes de la république,
1795, in-8\ Ce fut à la suite de ce
discours, envoyé par décret de la
convention à tous les départe-
mcns, que la punicipalité de Paris
fut divisée, comme elle l'est encore
aujourd'hui, en 12 municipalités.
4* Dernier Crime de Lanjuinais,
aux assemblées primaires, sur la
constitution fi^^i 793, Rennes, 1 793,
réimprimé , an 5 (i79*5) ; 5° Rap-
port sur Ceffet rétroactif dfs lois
de brumaire et du 17 nivôse an
2 ( 1 795), iutnS"; 6** Notice sur l'ou-
vrage du sénateur Grégoire, inti»
tulé : de la Littérature des Nègres,
1818, in-8*; 7" Mémoire Justifica-
tif, i8i5j réimprimé daii^ lamê-
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^56
LAN
•me ûnné«; 8^ Histoire natareUê dé
dà pixrole, par Court de Géhelin,
avec un Discours préliminaire sur
f histoire de la grammaire générale^
^t des notes, 1806, in-8*; 9* No*-
'tice de la dissertation de feu M.
Saradère sur l'usure, Pau, 1817,
in-8*; lo* Appréciation du Projet
relatif aux trois concordats , dé-
cembre 1817. Cet ouvrage piu^ut
fixer Topfnioii » et eut 5 éditions
consécutives. 11* Extraits de la
grammaire slave de la Carniole,
du Miikidrates d^Adelung , etc,
insérés dans les Mémoires de l'a-
eadémie celtique; la* une savante
^ Analyse, en a vol. in-4"> de l'Ou-
pt^ek'hat, ou de la Partie secrets
et théologique du Veda, dans le
Magasin encyclopédique ; iS" du
Conseil'd^état et de sa compétence
contre l'article 6 de la loi sur les
élections du 5 février 1817; i4*
Aes Officialités anciennes et nouvel-
les^ ou,, cûmme étéques, rétablir Us
Officialités f c'est mal faire et mal
dire; 1 5® de, i' Organisation muni-
LAN'
eipale en France^ etc. (en société
' avec M. Rératry); 16' Discours sur
la compétence de la chambre ées
pairs, en crime d'attentat à la sd"
reté du roi; 17" Histoire abrégée
de l'inquisition religieuse en Fr-an-
ce; 18' Fues politiques sur Us
.ehangemens à faire à la canstitu-
tion d'Espagne, a* édition^ i8si;
19° Notices biographiques sur
Christophe-Colomh, Antoine Ar-
nauld, Pierre Nicole et Jacques
Necker; ao* Opinion contre U pro"
Jet d'indemnité aux émigrés^ pro-
posé et rejeté, par ajournement, à
la chambre des pairs en 1814» ^^^
des Dépenses ei des Recettes de Vé-
tat pour 1818; 22* Examen du
système de M. Flaugergues, sur
l'omnipotence ou la dictature du
roi et des chambres* M. Lanjukiais,
qui avait été nommé nieinkre de
rioetitût, 3* classe » le 16 décem-
bre 1808 /en remplacement de
Bitaubé, est aujourd'hui membre
de l'académie rpjale des inscrip-
tions et belles-lettres.
FIN DU DIXIÈME VOLUME.
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SÙPPLÉMENS.
CL€ZEL (Bertrahb, coiirrE^,
iieulenant - générai , grand'croix
de la légion-d*hônneur9 cheTalier
de SaÎDt-Louis, est né à Mirepoîx,
département de TArnége, le i a dé-
cembre 1775. Il entra au service
en 1791, après s'être fait inscrire
pour marcher comme Tolontaire
dans un des bataillons de son dé-
partement; mais le roi l'ayant
nommé sous-lieutenant dans la li-
gne;, il fiit envoyé dans le 43* ré-
giment, et fit par favenr la pre-
mière campagrie avec le bataillon
de guerre de ce corps , à l'armée
du général l>a Fayette. Il fut du
nombre des officiers qui improti-
vérent la déchéance de Louis XYf,
et crut devoir s'éloigner momen-
tanément du corps où il sertait :il
y reparut quelque temps après,
pour le quitter définitivement de-
vant Longwy par suite de la re-
traite des Prussiens. Il passa , en
179a, en qualité de capitaine de
chasseui-s à cheval dans la légion
des Pyrénées. Ce corps de nouvel-
le création fit la campagne de
1795 aux Pyrénées-Orientales; il
fut placé à Tavant-garde. Chargé
d'une surveillance particulière de
la ligne des avant-postes, le capi*
taineClauzel se fit remarquer dans
cette circonstance par son lèle et
son activité. Il ftjt promu au gra-
de d'adjudant-géncral. Ayant ap-
pris à Toulouse que l'ennemi blo-
quait Perpignan, il partit; trarer-
sa à cheval,pendant la nuit, la ligne
des postes espagnols, pénétra dans
Perpignan , et rejoignît son régi-
ment. Les Espagnols attaquaient
le mêmre jour le poste du Vernet,
pour rejeter les troupes dans la
place. L'adjudunt-général Clause!
commanda la cavalerie de la lé-
gion sortie du camp de l'Union ,
et après plusieurs charges, il par-
vint à enfoncer la gauche des trou-
pes espagnoles qui se retirèrent
dans le camp de Peyrestorte». Le
général en chef ayant résolu d'en-'
lever ce camp, l'adjudant-géné-
ralClauzel eut ordre de couvrir
avec la cavalerie sous Ses ordres,
la marche de l'infanterie à travers'
la plaine qui sépare le Vernet de
Peyrestortes* Celte manœuvre
ayant fait croire à l'ennemi que
son intention était de l'attaquer,
celui-ci résolut de le prévenir. L«
résultat de ce nrouvement fut à
l'avantage des Français: il fit beau-
coup d'honneur à l'adjudant-gé-
néral Clauzel, et le fit nommer
chef d'état-major de la division du
général Pérignon, qui forma l'a-
vant-garde de l'armée jusqu'au
moment où l'on entra en Espagne.
Clauzel se trouva pendant cette
année (1793), à 5 batailles et à
plus de 60 combats ou en-
gagemens partiels. En 17949 tes
génér&ux en chef le chargèrent de
différentes missions auprès du gé-
néral de l'armée espagnole. Aprè^i
les victoires entre la Jonquière et
Fîguières , où il se dîstiifgua ,. on
l'envoya porter les sommationn
aux garnisons des places de Fîguiè-
res et de Roses. Une heure après
la première se rendit; La secondct
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458
CLA
se fût rendue «gaiement si les re-
présentans alors en mission n'a-
vaient exigé aussi la remise de la
flotte. Ce fut en portant la som-
knatiôn à la garnison de Roses,
que Tadjudant-général Clauzel re-
connut à 80 toises de la place, un
emplacement propre à mettre une
batterie de brèche. Les autres bat-
teries n'ayant pas produit le résul-
tat que Ton en attendait , il indi-
qua remplacement qu'il avait dé-
couvert; on y pla^îa 1 8 à ayo pièces
de siège, et dans une journée les
remparts furent totalement dé-
truits. Clauzel fut chargé, par le
général Pérignon , d'apporter au
gouvernenqient une soixantaine de
drapeaux eunemis. Cet officier re-
fusa le grade de général de briga-
de, préférant rejoiudre le général
en chef, dont il était devenu l'ami.
Il fut l'un des trois adjudans-gé-
nèrauxqui l'accompagnèrent^lors-
que après la paix de Bâie, le géné-
ral Pérignon vint en Espagne en
qualité d'ambassadeur. Le crédit
dont il jouissait auprès de lui,
donna L'idée aux nombreux émi-
grés français qui étaient à Madrid
et à une foule de républicains qui
s'y rendirent, de circonvenir Clau-
zel dans des vues bien différentes,
afin de le porter à déterminer le
général ambassadeur à entrer à
Madrid,précédé du drapeau aux 5
couleurs. Clauzel ne se méprit
point sur des intentions qui n'a-
v^aient pour but que -d'occasio-
nerdes désordres utiles aux inté-
rêts des premiers, et qu'auraient
amenés Mnévitablement la folle
bravade des autres; il cacha dans
kl voiture de l'ambassadeur, le
drapeau tricolore qui lui avait été
présenté. Cette conduite sage, et
CLA
restime qu^on accordait au carac-*
tère de l'ambassadeur, aplani*
rent bien des difficultés. Peu de
teqips après, l'escadre de^Richcri
sortit de Cadix, escortée par toute
la flotte espagnole, et le traité
d'alliance avec le roi d'Espagne
suivit de près. Les intrigues de
quelques émigrés faillirent plus
d'une fois troubler la bonne har-
monie qui régnait entre la cour
et l'ambassadeur de France, mai»
la prudence de Clauzel et sa fer-
meté parvinrent à les déjouer.
L'ambassadeur et l'adjudant-gé-
néral Clauzel ne rentrèrent en
France que lorsque le premier fut
rappelé par suite des événemens
du 18 fructidor an 5 (4 septembre
1797). L'adjudant-général Clauzel
fut successivement employé sous
les ordres du général Grouchy,
dans les armées d'Angleterre, de
Mayence et d'Italie. C'est à cette
époque que se formait la seconde
coalition contre la France. Le gé-
néral en chef Joubert,. .ayant ac-
quis la certitude que le ministère
du roi de Sardaigne adhérait à
cette coalition^ crut utile de s'em-
parer des places fortes du Piémont,
et de faire mettre in sa disposition
l'armée piémontaise. Clauzel, por-
teur des instructions du général en
chef, fut expédié de Milan au gé-
néral Grouchy, qui occupait déjà
la citadelle de Turin , et le 1 5 fri-
maire, sur la demande que fit le
roi, de pouvoir conférer avec un
ofllpier français, relativement aux
mesures de défense qu'on prenait
dans la. citadelle et dans les autres
places où les Finançais avaient des
garnisons,radjudant-généralClau-
zeleut la mission difficile de faire
connaître au roi : r les motifs des
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CLA
précautions que Ton était -obligé
de prendre dans les circonstances
où les ministres allaient entraîner
le roi et la nation piémontaise dans
une guerre contre la France; a*
de demander que le ministre Rîoc-
ca, dont on avait intercepté des
lettres, et le duc d'Aost, frère du
roi, reconnu pour être l'ennemi le
plus violent des Franç^ais, fussent
envoyés en France ; 3* enfin que
le gouvernement du Piémont, de
la Savoie, etc., fût confié durant
la guerre au délégué du général
en chef de l'armée d'Italie. Après
une "conférence qui dura une nuit
entière, le roi remit son abdica-
tion i\ l'adjudant-général Clauxel.
Cet officier sut, par toutes sortes
d'égard» envers le roi et sa famil-
le, adoucir ce que sa mission avait
de rigoureux; il prit même sur lui
de ne point exécuter les ordres
relatifs au duc d'Aost , que le roi
aimait tendrement; et dans une
sédition causée par la haine que le
peuple portait aux agens du gou-
vernement sarde, et où la vie du
monarque» et de son frère put pa-
raître menacée, il sut montrer
tant d'énergie et de fermeté, qu'à
sa voix seule le rassemblement se
dissipa. Le monarque et sa famille,
témoins de la conduite courageu-
se de l'adjudant-général Clauzel,
lui en exprimèrent la plus vive
reconnaissance. Clauzel refusa
toutes les récompenses que le roi
voulait lui offrir. Ce prince ayant
remarqué tju'un tableau capital de
sa galerie (la femnif. hydropique de
Gérard Dow), dont Catherine II et
Paul I" avaient successivement of-
fert 1 million, avait excité plusieurs
fois l'attention de l'officjer français,
le lui etijoya avec une lettre des
CLA 4V
plus flatteuses. Clauzel ne pouvant'
refuser ce don sans blesser le mo-
narque , envoya le tableau à son
gouvernement qui en enrichit le
musée du Louvre. Ce tableau n'a
point été réclamé par les souve-
rains alliés, en i8i5. Après les
changemens opérés en Piémont,
les gouvernemens des républiques
Cisalpine et de Gènes envoyèrent
à Turin des agens pour porter les
habitans à se réunir à l'une des
deux républiques. Clauzel fut au-
torisé par le général Grouchy à
s'opposer aux menées de ces agens.
Le succès couronna son zèle; le
Piémont préféra se réifliir à la
France, et Clauzel porta à Paris
les procès -verbaux qui en consta-
taient le vœu général. L'armée
commandée par le général Sche-
rer avait déjà reçu plusieurs
échecs sur l'Adige, le Mincio et
l'Adda. Elle continuait sa retraite
sur Alexandrie et Turin , lorsque
Clauzel, qui était devenu général
de brigade, fut envoyé sur le Bas-
Pô, sous les ordres du général
Montrichard, dont la division fut
détachée en Toscane par suite de '
la défection du général Lahoz. Le^
général Clauzel proposa de garder
Bologne , et se chargea de défen-
dre cette place avec quelques com-
pagnies d'infonterie, et 3oo che-
vaux environ pour faire des sor-
ties. Sa brigade fut aussi envoyée
en Toscane; mais la ville de Bolo-
gne avait plusieurs bataillons de
gardes nationales. On pouvait
compter sur leur bravoure et sur
leur fidélité à la cause des Fran-
çais. Ils fournirent, jusqu'à l'arri-
vée de l'armée de Naples, les pos-
tes des portes, et gardèrent la vil-
le toutes les fois que le général
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4t)o
CtA
Clâuzel fit àt$ éxpédîtîon» dans h
Roina«î:ne. ComiDe il était uôcc!*-
saîre d'avoir une place pour faire
déboucher Tarmée du général
Macdonald , il s'allarha à conser-
ver Bologne et le fort d*Urbin, et
y réussît malgré le.s efforts des gé-
néraux autrichiens Klenau et Ho*
hensollern. Une heureuse entre-
prise décida de la conservation du
fort d*Urbln. Le généra! Clautel
prit avec lui 400 hommes d'infan-
terie, et sa cavalerie se porta rapi-
dement , la nuit , sur ce fort que
bloquait le baron d'Aspres, tomba
à rimpr^viste sur les troupes au-
trichiennes, leur fit 600 prison-
niers, approvisionna la place i'où
il fit sortir les malades et les bles-
sés, et rentra dans Bologne avant '
que la population se fût pour ain-
si dire aperçue de sa sortie. A la
malhkireuse bataille de la Trébia,
sa brigade qui était en tête de la
colonne de la division Montri-
chard, chargea,sans tirer un coup
de fusil , la première ligne autri-
chienne, qu'elle obligea à abandon-
. ner 10 pièces de canon ; mais
ayant perdu, par la fusillade de la
ligne autrichienne faite à bout
portant, plus de la moitié de son
monde, cette brigade , qui n^était
pas soutenue , fut culbutée à son
tour par des réserves autrîchîen-
* nes,^t rejetée sur la rive droite de
la Trébia. Le général Clauzel con-
serva eu bon ordre le restant de sa
troupe, qui se montra encore en
état de combattre vaillamment
toute la journée. Elle couvrit la
retraite de l'armée par la grande
route depuis Borgo et Sandonint)
jusqu'à Rubiera,dont e^lle défendît
le pont pendant une journée en-
tière, avec acharnement et sans que
CLA
les AutficMens pussent s'en em*
parer. A fa bataille de Novi , le
généra! GlauEel commandait la
réserve de f'inftiiiterie de l'aile
gauche. Sa brigade n^était pas de
plus de 5,000 hommes, dont 2000
conscrits, arrivés la veille, mal
armés et ne sachant pas encore
faire un bon usage de leurs armes.
Néanmoins il sut profiter de leur
ardeur, les mena plusieurs fois à
la charge à la baïonnette, et leur
fit enlever, à la vue de la vieille
infanterie, i pièces de canon.
Malgré leurs nombreuses atta-
ques, les Autrichiens ne purent le
déloger de la position qti'îî occu-
pait à gauche de Pctsturana; mais
ils réussirent â le déborder et à oc-
cuper la route de Pasturana à Ga-
vi, que l'armée devait prendre
pour effectuer sa retraite. Quoi-
que réduit alors à moins de 1,000
combaltans,le générale laiisel par-
vint  rétablir la Communication
avec Gavi , oi*i le général Mnreau
se retira de sa personne, et où, la
bataille étant perdue , se rendit U
général CtauEel avec les troupes
qui étaient sous «a main , et 5ôo
hommes qu'il avait laissés près de
Pa<5turana, et qu'il alla dégager an
risque d'être fait prisonnier. Pla-
cé, après la battaîlle de Novi , en-
tre Pinal et Albenga, le général
Clauzel prit le commandemeat
d'une division qui occtipaît la ri-
yière dite du Ponent dans la ré-
publiqne de Gènes. Cette division
affaiblie par la misère et les mala-
dies, fit partie « dans la «ampa«
gne de l'an $, du corp* d'armée
du général Sachet. Le général
autrichien Ëlnitz aniena dansceN
te partie de la république àe Gè-
nes, un coi^ d'arokét d>nviron
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CLA
SoyOôo hommes. Le géoëral Su^
chet ne complaît pas plus de
5,000 combattens dans ses a dî«
disions, et celle du général Clau-
sel n*était pas au-dessas de3,ooo.
Néanmoins led|||m gage mens arec
l'ennemi furent fréquens et opi*
nicitres , et il n*j eut aucune po«
sition entre Savone et le pont du
Yar, où la di vision du général
Clauzel ne combattît : dans l'es-
pace de a mois et demi, du 16
germinal à la fin de prairial , elle
fit plus de prisonniers qu'elle ne
comptait de soldats. Par suite des
rapports du général Suchet au
premier consul , et de l'ordre du
chef du gouvernement, le minis-
tère de la guerre promit au géné-
ral Clauzel un avancement pro-
chain. Ce fht sous les ordres du
général Suchet qu'il fit, en l'an q^
la campagne d'Italie. A la paix,
il demanda et obtint de faire par-
tie de l'expédition de Saint-Do-
mingue 9 où il prit 9 dès son arri-
rée, le commandement d'une di-
vision. Il ne tacda pas à s'aperce-
voir des difiicultés de cette en-
treprise , et de la faiblesse des
moyens pour la conduire à un
bon résultat. Il s'occupa avec soin
à établir ses troupes , à reconnaî-
tre les positions et à choisir les
meilleures, à organiser des trans-
ports, à épargner les fatigues aux
soldats pour se procurer des pro-
visions sans aller les chercher eux-
jnemes très»loin, à fortifier des
postes pour assurer les commu-
nications, ù établir sur les mornes
des hôpitaux séparés pour les ma-
lades et pour les convalescens ;
enûn il prit toutes les mesures
conservatrices de la santé et du
moral de ses soldats. Il évita sa-
CLA
46i
gement les combats inutiles , e|
préféra les positions saines dans
les mornusy plutôt que celles plus
agréables près des villes et des
ports. S'attacbant tout particuliè-
rement u connaître l'esprit des
Noirs et de ledrs chefs, sous le
commandement des Français, il #
s'en fit des amis et obtint toute
leur confiiance. Le général Clau-
zel fut attaqué de la fièvre jaune;
1^ généraux araient àéy\ suc-
combé; mais il fut plus heureux,
et il était convalescent lorsque le >
général Boudet partit pour la '
France. Il prit le commande-*
^lent de la division de ce général
réunie vers le haut du Cap, et se
trouva au milieu d'un camp dfi
Nègres avec une seule garde de
< 3o Polonais , lors de la défec-
tion de Christophe, de Pétion et
de Clairvaus avec leurs brigades.
Bientôt les généraux noirs ou de
couleur vinrent, à la tête de 3o,ooo
Nègres armés, enlever quelques
postes et s'établir au haut du Cap.
Dans ce monient môme la mala-
die exerçait ses plus^ cruels rava-
ges, et les soldat^- qui montaient
. la garde un jour entraient à l'hô-
pital le lendemain. C'étaient des «
soldats accablés par la maladie
qui , retranchés dans les maisons
crénelées , défendaient les appro-
ches du Cap; et le général, ma-
lade lui-même, se portait avec
«ne faible réserve de 600 hom-
mes , des compagnies d'employés
de l'armée et des gardes natio-
nales du Cap, sur les points atta*
q«és par les Nègres. Avec de si
faibles moyens , il résista cepen-
dant assez pour décourager les
Nègres de leur entreprise; et les
iatelUgenoes «fu'H «'était (oéna*
Digiti^^ed by VjOOQ LC
46^ A:Lk
.gées^dans lé cmxip eonemi , acfae»-
vèrent de désunir les conjurés et
leurs troupes qui se retirèrent du
Cap. Sur ces entrefaites, le géné-
ral Leclerc mourut, et en atten-
dant l'arrivée du général Ro-
«hambeau , le général Clauzel
prit le commandement de l'ar-
mée. Quelque temps après, il
fut envoyé par mer, pour repren-
dre successivement le fort Dau-
phin, et le port de Paix. Après
ces expéditions, qui réussirent, le
général Rochambeau partit de
nouveau pour l'Ouest, emme-
nant avec lui un renfort de 6,000
hommes venus nouvellement de
France, et laissa le général Clau-
del avec moins de 2,000 hommes.
Depuis la mort du capitaine-gé-
néral Leclerc, et le dernier blocus
du Cap, le découragement s'était
emparé des riégocians et des habi^
tans de cette ville : des construc-?
tions nouvelles avaient tout r à-
coup été abandonnées avant leur
achèvement, et un grapd nombre
d'individus cherchaient à quitter
la colonie. Le général Clauzel
parvint, non sans peine, à rétablir
la confiance et à obtenir une con-
tribution volontaire, au moyen de
laquelle il établit xtae ligne de dé-
fense qui, partant de la Petite-Anse
et passant par le haut du Cap et le
Morne,venaltaboutir au vieux port
Français. Ainsi, on put dès ce mo-
ment s'étendre dans un rayon de
plusieurs lieues, sans avoir à crain-
dre d'être ni surpris ni attaqué.
Le général Clauzel ne se contenta
pas d'avoir jeté la défianee parmi
les troupes nègres; il tenta et par-
vint à dçtacher du parti de Des-
salines tous les Nègres des quar-
tier$ qui ^yciisipaj^nt Iç Cap, et
CLÂ
de tes mettre même en état d'ho»^
tilité contre ce chef noir et contre
Christophe, qui se vit obligé de
se réfugier à Incha^ dans la partie
espagnole. Le général Clauzel res-
ta ainsi maître dfjjtoute la plaine
du Nord, au point que dans plu^
sieurs circonstances, ayant eu be-
soin du concours des Nègres con-
tre Dessalines, ceux*-ci se rendaient
au nombre de la à i5,ooo, a^r la
position qui leur était indiquée ^
et combattaient fidèlement sous
ses ordres* Pendant cette dernière
époque de son cora mandement
dans le nord de l'île, il établit un
marché chaque semaine, où les
Nègres cultivateurs se rendaient
pour porter à leurs maîtres les
trois quarts du produit de leur
travail, et ils échangeaient coutre
des marchandises le quatrîèjne
quart, portion qui -leur était ré-
servée. Après son embarquement,
ces marchés cessèrent, parce que
les Nègres refusèrent à son suc-
cesseur la confiance qu'ils avaient
dans le général Clauzel. Les pro-
priétaires de la partie du sud ,
ayant appris les mesures que ce
général avait prises dans le nord,
et les succès qu'il avait obtenus
dans toutes les parties de son ad-
ministration, lui avaient député
trois des principaux habitaus «
MM. de Léoraont, Pegni de Mon-*
tagnac , ofïicier de gendarmerie ,
etc, pour l'engager à prendre le
commandement de la partie du
sud de la colonie; et, dans Tespé-
rance de l'y déterminer, ils lui fi-
rent les propositions les plus a-
vantageuses* Il refusa, et il dut
refuser. Le caractère de cet ou-
vrage ne nous permet pas d'en-
trer daris le d^t^il des di^cussioiK
. Digitized by VjOOQIC
CLA
soit perscmnelleS) sotl relatives au
service des colonies , qui eurent
lieu entre le général en chef Ro-*
chambeau, le nouveau préfet-co-
loiiial Magnitot i et le général
Clauzel. Cependant nous ne pou-.
voQS passer sous silence Tordre
que ce dernier reçut de s'embar--
quer à l'instant. On choisit une
fort mauvaise goëleMe amérîcai-
ne, qui était hors d'état de tenir
la mer, au dire même de JVl. Laus-
sat, son propriétaire. Le général
en chef, voulant faire mettre son
ordre à exécution , envoya chez
M. Laussat 5oo hommes de sa
garde^ pour y rester jusqu'au dé-
part du bâtiment, qui dut faife
voile dès le lendemain. Le capitai-
ne du port Montagne-Laroque eut
ordre de couler la goélette sur les
rescifs du Cap, si le vent s'oppo-
sait à sa sortie. Le départ du gé-
néral Clauzel causa généralement
des regrtits, et le jour même qu'il
s'effectua, i,5oo Nègres armés,
'qui faisaient le service avec les
troupes françaises, quittèrent nos
- postes et se retirèrent dans les
mornes. Le commandant de la
croisière anglaise devant le Cap
fit dire au général Clauzel qu'il
était indigné de la conduite que*
l'on tenait envers lui et ses offi-
ciers , et lui offrit d'attendre à
bord des vaisseaux de son escadre
une occasion plus favorable pour
partir. Le général français remer-
cia le commandant de l'escadre
anglaise, et continua sa route.
Assaillie par une violente tempête
près du cap Astras, la goélette
fut poussée dans le fond du golfe
<ic la Floride, et conduite dans le
canal de Bahama, où elle périt
sur la côte le 39* jour de son, dé*
CLA
part du Cap» Les passagers avaient
eu à souffrir la faim, la soif et toutes
les misères d'une navigation inal-
heureuse. A son retour de San}t-
Domingue^ le général Clauzel fut
employé en Hollande, sous le roi
Louis, et, en 1806, envoyé çn Ita-
lie sous le prince vice-roi. £n
1807, il reçut de l'empereur l'or-
dre de se rendre, avec une divi-
sion de l'armée d'Italie, à Ragu-
se, dont il administra et comman-
da le pays jusqu'en 1809. Ce fut
pendant ce temps que l'ancienne
république ragusaine cessa d'exis-
ter; que les autorités furent cons-
tituées à la française, et qu'eut lieu
l'établissement des grandes routes
jusqu'à la frontière turque vers An-
livari. Plusieurs officiers français
ayant été insultés dans les pacha-
licks de Scutary, Berat et Janina,
il exigea et obtint réparation, con-
traignit l'évêque de Monténégro
à rester en paix avec les peuples
de l'Albanie sous son commande-
ment, et fit^ tant à Cattaro«qu'à
Kaguse, différens établissemens
d'utilité publique qui y subsistent
encore. Dans ses rapports à l'em-
pereur, M. le duc de Kaguse n'a
point ^dissimulé qu'il devait une
grande partie des succès de l'ar-
mée de Dalmatie aux conseils du
général Clauzel, lorsque cette ar-
mée, qui ne comptait que 10,000
Jiommes, entreprit devant une ar-
mée trois fois plus forte le pas-
sage difficile de la Croatie, et une
marche de plus de 900 lieues ,
pour aller joindre la grande-ar-
mée devant Vienne. Après la ba-
taille de Wagram, il prit le com-^
mandement du 11* corps, en
l'absence du duc de Raguse; l'em-
pereur le détacha avec ce. mêint^
Digitized ^y VjOOQIC
im CLA
corps d'aranée pour occuper les
Provinces-Iilyriennes cédées par
le traité de Presbourf . Il fut en-
Toyé ensuite en Espagne, où il
cowiDanda, soiis le duc d'Abran*
tes, le générai Junot, trois bri-
gades d'infanterie et deux briga-
def) de cayalerie. Ayec ce corps, Il
fit d'abord le blocus d'Astorga, et
ensuite le siège de Rodrigo sur
TAgueda, en face de ravaot-gar*
de. anglaise. Il ^t la campagne de
Portugal sous les ordres de Mas«
Àéna , et après ^i rentrée de cette
année en Espagne, il commanda
presque toujours 'des corps d'ar-
mée sous le duc de Aaguse, jus*
qu'à la bataille de Salamanque* Il
y fut blessé pendant qu*il com-
mandait en chef; et quoique sa
blessure fût des plus graves, il ne
quitta pas le champ de bataille
. que Tarmée n'eût repassé sur la
rive droite de la Tonnés, et ne se
fût réunie à Alba de Termes. Il
ramena sans pertes Tarmée de
. Portugal derrière le- Duero , la
réorganisa, la disciplina en peu
de temps, et lui nt rept^ndre
Poffensive vingt jours après la ba-
taille de Salamanqiie Lord Wel-
iin^on se vit contraint de quitter
Madrid, et de venir faire face ù
l'armée sous les ordres du géné-
ral Clauzel sur le Duero, qui me-
naçait par ses détachemens les
communications de Tarmée an-
glaise avec le Portugal, par Sala-
manque et Rodrigo, et coupait
aussi celles avec l'armée d'Espa*
gne de Galice. Vingt mille Fran-
çais manœuvrèrent en plat pays
devant une armée de plus du dou-
ble, bien pourvue, ayant une ca-
valerie immense, et mirent i5
fours à faire une retraite de ^9
CLÀ
lieues, toi^oara entourée par 1 eu'
Demi. Peudaiit les i5 jour», les
deux armées furent cofiataœmcftt
à une très-petite distance , et les
généi'aux Clauzel et Wellington
se rencontrèrent souvent, n'ayant
entre eux que la Pissuerga ou
PAllanson. Lord Wellington n'osa
point attaquer son vigibut adrer-
saire. Le général Clautélremit, au
mois d'octobre, le commandement
au général Souham, et, sur son
invitation et les ordres du minis^
tre de la guerre, continua à diri-
ger, de concert avec ce général ,
le mouvement des troupes. L'ar-
mée de Portugal , réunie à celle
du nord de l'Espagne, prit l'offen-
sive. Elle marcha »ur Burgos , et
obligea lord Wellington à en le-*
ver le siège. L'armée anglaise fit
une retraite précipitée, et en trois
jours elle fut ramenée de Burgos
ÙL Valladolîd. Instruit des services
du général Clauzel, l'enipere.ur
le nomma, à son retour de Mes-
cow, général en chef de Tamnée
du noi*d de l'Espagne. Le général
Clauiel réunit les troupes qu'il a-
valt avec lui en Navarre, et par-
tit le 18 juin de Pampelune, pour
se porter sur l'Ebre à Logrono ,
et aller se placer de là sur les der-
rières de l'armée anglaise. Le 3 1
juin, il se dirigeait sur Haro, lors-
qu'il entendit le canon du côté d«
Vtttoria. Il marcha aussitôt sur ce
point, mais ne put arriver que le
lendemain de l'aJOlaire. Son corps
d'armée n'étant ni assez fort, ni
assez pourvu de munitions pour
tenter d'entrer à Vittoria, il en-
voya l'ordre aux troupes du fort
de Pancorbo de se retirer de nuit
et par une marche forcée sur Lo-
grono. Il fit ses dispositions pour
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GLA
réraouation de cette place, et se
mit ea état de suivre 9 par les
Sierras , les troupes anglaises qui
passaient par la vallée d'Araguil,
en suivant l'armée française qui
faisait sa retraite sur Pampelune.
Cette dispoâîlion forçait Tarmce
ennemie à marcher avec circons-
pection, et à ne pas presser notre
armée qui avait combattu à Vitto-
ria ; mais elle exposait en même
temps le corps du général Claustel
à avoir la majeure partie de Tar-
mée anglaise contre lui, ainsi que
celle d'Andalousie, les troupes du
général Mina, de Longa et de plu-
sieurs autres chefs d'insurgés. Il
resta sur le flanc droit de l'armée
anglaise jusqu'au 26 juin ; n^ais
pressé par les différons corps di-
rigés contre le sien, il passa l'Èbre
au pont de Lodosa, au moment
où le corps de Mina, suivi par
d'autres troupes espagnoles, ap-
puyées elles-mêmes par deux di-
visions de l'armée anglaise , arri-
vait aussi. Il continua son mou-
vement de retraite' sur Tudella et
Saragosse, malgré tous les obsta-
cles, et trompa ainsi l'attente de
lord Wellington, qui, dans ses dé-
pêches au ministère anglais, avait
annoncé « que toutes les mesures
» étaient prises pour que le corps
» d'armée aux ordres du général
n Clauzel fût fait prisonnier, » Par
suite des ordres qu'il reçut, le gé-
géral Clauzel dut rentrer en Fran-
ce. Le maréchal Soult, arrivé ù
l'armée des Pyrénées, approuva
ce qui avait été fait par son pré-
décesseur dans le commandement
de l'armée. Peu de jours après ,
on livra bataille à lord Welling-
ton sous Pampelune; on fut re-
poussé et obligé de s'établir sur
CLA
465
les frontières de, France. Le gé-
néral Clauzel prit paît aux diffé-
rons combats et batailles qui eu-
rent lieu sur la frontière devant
Baronne, à Orthez et à Toulouse.
Il n'est point de positions entre
Toulouse et fiiaiyonne que son
corps d'armée n'ait défendueii
pour retarder le mouvement des
Anglais, détruire ou diminuer, en
renouvelant les combats, l'armée
ennemie. Lorsque lord Welling-
ton eut communiqué à l'armée
française l'abdication de l'empe-
reur , le général Clauzel opina le
premier, dans une réunion de gé-
néraux , pour qu'on n'eût aucun
égard à une pareille notification ,
tant qu'elle ne serait pas faite par
l'empereur. lui-même, ou par sou
major -général; et ce sentiment
partagé par tout le monde, on at-
tendit une communication offi-
cielle du quartier-général impé-
rial. Le 24 ™^rs 1815, le général
Clauzel, étant inspecteur-général,
accepta le* gouvernement de la 1 1*
division militaire , du moment
qu'il eut connaissance de la Sortie
du roi du territoire français. Il en-
tra dans Bordeaux, sans menaces
ni sommations, après le départ de
M""* la duchesse d'Angoulême,
départ qu'il n'empêcha et ne pré-
cipita point. Les corps constitués
passèrent la rivière, et vinrent
au-devant du général, pour lui
rendre les honneurs dus, à son
rang : il les refusa. Peu de temp^
après, Napoléon lui confia le com-
mandement des deux corps d'ar-
mée des Pyrénées, et lui remit,
en outre, un pouvoir civil et mi-
litaire, qui s'étendait sur tous les
départemens compris entre lo
Rhône, les deux mers, les Pyré*
3g
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466 CEA
néie? et la toîte. It en usa aveiB
modéradon, mais toujours dans
les intérêts du prince de cfuî W le
tenait. Néanmoins il fut dénoncé
par le ministre Fouché , à cauise
de la protection quMl accordait
aux royalistes. Il ne s'en défendît
point, en déclarant hautement
que ceux qui ne Tétaient pas n'a-
vaient pas besoin de protection.
Napoléon l'approuva , et la dé-
nonciation fut sans effet" Le gé-
néral Clâruzel organisa en peu de
temps, aux Pyrénées, les moyens
de résistance contre l'extérieur et
de défense dans l'intérieur. Au
moment de la déclaration de
guerre qu'on prévoyait devoir pa-
raître contre la France, il remît
au général Decaen un des deux
corps d'armée qui étaient sous ses
ordres depuis leur organisation.
Après la bataille de Waterloo , îi
fut Compris sur la première listé
de l'ordorthance du 24 juillet
18 15; il quitta son commande-
ment le 28 du mOme mois, pour
se rendre à l'armée de la Loire, et
s'embarqua; en novembre de la
même année, pour les États-U-
nis. Un capitaine de navire de
cette nation le transporta sans
rien exiger pour son passage. Un
capitaine d'un navife IVahçaîs n'i-
mita point ce gértéreux procédé :
îl exigea une somme énorme pour
le passage du général sur un bâti-
ment'(}ui était !a propriété de
Joseph Napoléon. Les commis-
saires des insurgés espagnols réu-
nis à Philadelphie, ofl'rirent au
général ClaUzel la commission de
général en chef des armées des
îndépendans de l'Amérique espa-
gnole. Il n'accepta point. S'étant
fixé sur la baie de la Mobile, en
€LA
18174 il y éiablit une plantation,
c* y demeura comme cultitateur
jusqu'en 1820 , qu'il revint en
Europe, poiir provoquer le juge-
ment qu'il n'avait «cessé de sollr-
citer. Il rentra, en juillet de cette
année, en vertu d'une ordonnan-
ce royale qui mettait au néant
toutes les poursuites intentées
contre lui. 11 s'est retiré depuis
cette époque dans sa famille, s'ôc-
cupant à réparer les pertes occa-
sionées à sa fortune par l'effet de
la proscription. En arrivant auk
Etats >Uni^, il eut la satisfaction
d'apprendre que le roi Christo-
phe et le président Pétion, qui a-
vaient servi Tuti et l'autre son»
ses ordres à Saint-Domingue , a-
vaient offert i\ des capitaines de
bâtimens américains allant en
France, de récompenser généreu-
sement leur zèle et leurs soins *
s'ils parvenaient à sauver le géné-
ral Clauzel, et à le conduire en
Amérique : Christophe proposait
100,000 francs, et Pétion 100 mil-
liers de café et denrées colonia-
les. La vie du général Clauzel est
un beau souvenir et une bdie es-
pérance pour la France. ï! est du
petit nombre de ces hommes prir
Vilégîés , qui dans toute circons-
tance comme dans toute carrière,
se trouvent toujours sur leur ter-
rain. Grand général, grand admi-
nistrateur, bon citoyen, le gféné-
ral Clauzel trouverait encore, com-
me homme d'état, de nouveaux
titres à l'estime d'une patrie qu'il
a si utilement et si glorieusement
servie depuis sa plus tendre jen-
nfesse. Le grand maître de la
guerre , Napoléon , regardait le
général Clauzel comme un des
premiers généraux de la France;
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D&A
ai Ât, après un tel svffrsge, celai
il'uQ enoemi peut être de quel-
que poids 9 le géuéral Wellington
se plaît à déclarer que dans la
guerre d'Espagne, il a toujours
(L'article consacré à M. Dralet,
de hou veaux renseignemens nous
compléter.)
DRALET, (Étienhe-Feamçois),
né à Neuf-Château, département
des Vosges, cheralier de la légion-
d'hottneur, l'uo des 4o mainte^
neur» des jeux floraux, membre
de Tacadéoiie royale des sciences,
îiiscriptious et belles- Lettres de
Toulouse, quitta, en iBdi, la car*
rîère de la magistrature pour s'at-
tacher à l'administration des eaux-
et- forêts* Il fnt alors nommé con-
s<irratear à Toulouse. Cette place
ayant été supprimée, en 1817, par
Tdfet d'une mesure générale, le
roi créa, en faveur de M. Dralet,
celie d'inspecteur principal des
forêts du Midi, qu'il a occupée
jusqu'en 1819, époque à laquelle
il a repris ses pieoiières fonctions
de conservateur à Toulouse. Éori«*
vain laborieux, tl'a publié un as-
sez grand nombre d'ouvrages qui
obt eu, pour la plupart, plusieurs
éditions. On lui doit : 1" l'Jrl du
iaapier, suivant les procédés du
C. Aurignac, 1798, in-8% i3* é-
dition, 1807. On voit par le nom-
bre des réimpressions de cet ou-
vrage en au^si peu d'années, qu'il
réunit toutes les qualités désira^-
blés pour atteindra le but que
l'auteur s'est proposé; et c'est en
effet le meilleur traité dans ce
genre qui ait été livré au public
a* Pl€n détaillé de topùgr^kie da
département du Gers, 1801, in-8'';
cet ouvrage a remporté le prix^
DRA
4S7
regardé le général Clauiel oimtm#
son plus redoutable adversaire.
L'histoire justifiera ces deux juge»
mens.
tom. IV, pag. 69, étant inexact,
permettent de le rectifier et de le
au jugement de la société d'agri-
culture du département de la
Seine. 5"* Traité de l'aménagement
des bois^et- forêts y 1807, Jn-i!i^
l'auteur en a donné une nouvelle
édition, revue et corrigée, en 181 a.
4* Traité des délité, des peines et
des procédures en matière (teaux^
et- forêts t 1807, in-ia, nouvelle
édition, 1810. 5" Traité du régi-
me forestier, servant d'introduc**
tion au traité des délits et des
peines, etc., 181 a, a volumes in*"
8^ M. Dralet en publiant ces trois
traités, a rendu un véritable ser«
vice, non-seulement à l'adminis-
tration des eaux-et«-forêts «t aux
employés, miâs encoee aux per-
sonnes qui, par des délits invo-*
lontaires, se trouvaient sounkises
à cette jurisprudence. 6*" Descrip*
tion des Pyrénées, 18 la, 9 volu-
mes in-8*; 7* Considérations sur
l'histoire jfiatwnelle Mes poissons^
sur la pêche et les lois ^ui la régis*
sent, i8ai, 1 vol. in-8' ; 8* Divers
mémoires insérés dans la Feuille
du cultivateur, le Journal de phy^
sique, le Recueil 4e la société royu"
le et centrale d'agriculture f le^
principaÉx sont : Projet d^un code
de police rurale, couronné par
la société royale d'agricultura
d'Auch; de V Arpentage des ter--
raine inclinés ; des Inondations et
des moyens d'en prévenir les effets
désûstreuaf; de l'Air q^ue l'on res-
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FAfi
/gntre datis ie^ montagnes; deê Ma--
latUês qvd attaquait les bestiaux-,
sur là fin de4'été.de chaque année,.
«M. Dralet, dit le Moniteur (a*.
» 162, année iSiS), joint aux vas-
»(e!9 connaissances dont il fait
: ( L'article coasacré à M. Fàbbroni et non Fabhoni comme nous Ta-
vons écrit, pag. 12, du VIP vol. de cet ouvrage, est incomplet; nous
allons le rétablir d'après des renseignemens authentiques, sur rexacti-
tude desquels on peut compter.)
GAY
» preuve dans ees ouvrages, le ta^
» lent de les tiendreplii^agréable»
» par un style pur, noble et animé
»qui distingue le yéritable homma
»<ie lettre». *.
FABBRONI { LE. CHEVALIBE
JjsAN ), ancien membre du corps-
législatif de France, directeur des
pontSr et - chaussées de l'empire
pour les dépactemens atJ-deU des
Alpes, correspondant <ie Tiusti-
tut^ membre de la légion-d'hon-
neur , directeur de la monnaie dé
Florence, commissaire royal des
forge» et des mines, et l'un desi
commissionnés. pour .le cadastre
universel dani la Toscane, l'un
deis quarante^ de la société italien-
ne des sciences , secrétaire de
■ t'ricadémle des georgophîles^, pro-
^sseur>honoraire des universités
die Pise et de Wilna , décoré par
S. A. vl. le . grand-due de l'ordre
cltr Mérite sous le titre de Saint-
Joseph^ etc. ^ naquit vers 17489
*et mournt à Florence, le 17 dé-
cembre 182a, d'une atlaque d'a-
poplexie Ibùdroyante; ^Ce savant ,
généralement regretté de ses com-
patriotes des deux nations, a pu-
blié un grand normbre d-ouvrâges
qui tous eurent un succès mérité.
]Ôn y rencontre des vues étendues
et les nij^ximes les p}ift saines.
Les plus connus sont' ceux qui
traitent des moyens d'approvl-
sionneraens des denrées , de la
prospérité nationale, de l'équili-
bre du commerce, «de i'institu-
ibion des douanes , des eftets de la
liberté du commerce des laines,
etc. Il a encore publié plusieurs
mémoires intéressans sur les- prix
d'encouragement dans *. la mar-
chandise, sur l'action ehiitiique
des -métaux, sur l'aloi'^ la valeur
et la proportion réciproque des
monnaies , sur les balances et pe-
sons des Chinois , sur les forte-
resses de l'Espagne, et snr l'agri-
culture des anciens Hébreux. On
s'accorde généralement à reoon-
naître que partout où le chevalier
Fabbroni a dirigé ses recherches.»
sou génie et sa critique , 'l'ordre
et la clarté furent les caractères
distinctifs de son esprit. Par ses
talens et ses vertus, il fut un des
ees homikies de qui un poète di-
sait : « Quiconque le connaît^ l'ai-
»me;etqui l'aime une fois l'ai -
» mè toujours. » Ce savant laisse
des manuscrits précieux.- ( On
peut recourir à l'article du tonn.
VII , pag. 1 2, pour l'indieatiou
des ouvrages de cet auteur, et
tout ce qui est relatif à ses tra-
vaux littéraires. ) ♦
' GAY (madame Sophie). Dans nn
pays où l'esprit, le goût et la grâ-
ce sont le partage du plus grand
nombre des femmes , M** Sophie
Gay s'^t fait, par ses écrits, une
réputation qui Inî assigne un rang
particaiier entre les Souta, les
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GAY
Mo^iolieu et les Élise Voiart.
J^autê tPEételi (Pougens, 1822,
3 vol.); Léonie de Montirrêase
(Re^nard, iSsS, a vol.); et Ana'-
tôle (Finnin Didot, i8i5, 2 vol.)^
ont eu un 'succès 4 que fustifiaient
Télégance^ la finesse et la pureté
de style qui Jes caractérisent. C'est
a près -avoir lu ce dernier roman,
que Marie-Joseph Chénier, juge
sévère, et dont la critique aimable
et philosophique l'emporte infini-
ment sur celle de Laharpe, lui é-
crîvaît : — 14 floréal , à 1 o heures
du Boir. « Il TOUS ressemble, ma-
»dame; il a tout ce ^ui plaît et
«tout ce qui intéresse; du natUPeK
»de la grâce, qui est l'exquis du
» naturel; récils rapides, simplîci-
» té de composition et de style: de
nTesprit^et beaucoup, et d'autant
j»plus qu'il n'y en a jamais trop.
» Veuillez, madame, accueillir l'af-
» fectueux hommage d'un mourant
♦ que TOUS ranimez. » M"* t5ay a
donné plusieurs pièces de théâ*
tre. Elle a arrangé, pour l'Opéra-i>
Comique, la Sérénade àe Regnard,
mise en musique par ft**" Gail', et
toujours entendue avec plaisir. Le
Marquis de Pomenars, a réussi
sur le Théâtre -Français : cette
pièce offre un dialogue étincelant
d'esprit. Une Aventure du càevU"
lier de Grammont, comédie en 3
actes et en vers, a été jugée avec
unesévéritéinexplicable : les traits
piquans dont elle est semée, la
grâce et la 'fadlité du dialogue
n'ont pu désarmer le public. Mr*
Gay est auteur de plusieurs jolies
romanees , dont elle a composé
tes vers et la musique. Une des
filles de cette dame, jeune person-
ne de i&ans^ d'une beauté re-
marqiiaA>le, a remporté l'année
çto 4^
dernière un prix: à l'académie
française; cette jolie pièce de vers^y
intitulée : Dévouement des sœurs ée
Salnte-Camilie, promet à la FiiaiK
ce une nouvelle Dnfr^noy.
GËORGËT ( Jean ) , peintre
sur porcelaine , avait conomencç
à^ suivre la carrière théâtrale y et
pendant 8 ans . il chanta les bas-
ses-tailles au théâtre de l'Opéra^
Comique , où il était vu avec plai-
sir; mais ce n'était point là qu'rl
devait rendre son nom recom-
•mandable par un mérite réel. Un
accident le ibrça de prendre sa
retraite. Georget avait reçu une
bonne éducation , il avait de l'es-
prit naturel, et possédait un vrai
talent pour la miniature. Il fut'
attaché comme peintre de porce-
laine à la manufacture de Sèvres,
et presque tous ses ouvrages ont
été composés pour ce célèbre é-
tablissement. Néanmoins il con-
courait quelquefois aux exposi-
tioi^s du Musée du Louvre, et il
a donné, à celle de iSaa, Fran-
çois l^' coiiduisaût Chartesr:Qaini
amw tombeaux de Saint-Denis. Ce
tabietiu peint sur porcelaine d'à*
près celui de M. Gros, appartient
à IML"* la duchesse de Berrl. Bon
dessinateur et habile coloriste ^
nul' artiste de nos jours , M"» Ja-
quotot ( voy, Jaquotot ) exceptée,
n'a peut-être su mieux que lui
calculer les effets du . feu dans
l'emploi des couleurs minérales,
et leur donner le briHant et l'é-
clat dont elles sont susceptibles.
La Femme fiydropiqued''vtprèii Gé-
ratd Dow , est pour sa réputation
ce que \st Sainte famUh e^ pour
M** Jaquotot. La Femme hydro-
piqiiê'f qui a" été l'Un des princi-
paux ornt^meas de l'exposition
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470
HtS
pub^ue de i8a9, des produits
de nos manufactures 9 est d'une
si parfaite exécation « qu'il est
presque impossible -de la distin-
guer de Toriginal dont le roi de
Sardaigneyson ancien possesseur^
refuiia un million {voir à ce sup*
plément même l'article €lac7z£c}.
bepuî«i 4 Ans, Georget s'occupait
de l'exécution de ce tableau; et
c'est l'excès de travail auquel il
s'est livré pour lui donner le de-
gré de periection où il le voulait
porter, qui a conduit cet estima-
ble artiste au tombeau : les arts
et l'amilié l'ont perdu le aB mars
i8a5.
HÉNAULT (JBAH-Faiifçois),
négociant, naquit À Liesse, dé-
partement de l'Aisne, et mourut à
Paris il j a quelques mois (iBaS),
sans laisser d'en fans. Une vie la-^
borieuse, honorable, et une fin
toute philantropique, tels sont le9
titres que M. Ilénault laisse à
l'estime et au souvenir de ses
semblables. Des traits de l'espèce
de ceux que nous allons citer
oe sont pas tellement commuas
qu'on doive les passer sous «ilen-"
ce..Kt plus d'un homme estima-
ble figure dans notre ouvrage
consacré à honorer tous les genres
de mérite, sans avoir à la célébri-f
té les nnémes droits que ce phi-*
laotrope. Son nom même doit se
perpétuer, par une des clauses de
son teslfusent, et peut-être le fils
inconnu de son adoption l'oumi-
ra-t-il, à d'autres Biographies con*
témporaines , une hérédité de
vertus et de mérites. Cette clausa
testamentaire porte qu'il sera
choisi, parmi le# enfons de i'hes-
pice des Eûfans-TroUiVés, un des
garçons les. plus âgés,, bien cons-
titué et montrant les dispositions
les plus heureuses. Le testateur
donne, pour qu'il soit instruit et
élevé dans un état distingué con-
«ibrme à »e9 dispositions, une som-
me de 10,000 fr. à la condition
expresse qu'il portera te nom de
jEÀK-Fa^NÇOis Hbhâvlt; et s'il
s'est bien conduit, il aura, pour
son établissement et son mariage,
la somme de 3o,ooo fr. une fois
payée. Voici les autres disposi*
lions de oe testament plus gêné*
reuses et plus phil an tropiques en*
oore. Nous les rapportons tex-
tuellement : 1* Je donne aux pau-
vres de ma paroisse une somme
de 12,000 fr.« et en outre un lit
dans un hospice du faubourg
Saint-Honoré. a® Je veux qu'il
soit employé une somme de 6000
fr. aux progrés de l'enseignement
mutuel, dans les 12 arrondisse-
mens de Paris. 5" Je veux doter
et marier 1 2 jeunes filles de Lies-
se, département de l'Aisne, les
mieux élevées et les plus ver-
tueuses ; je dotme et lègue à cei
effet une ^omme de 6,000 fr.
4"* Je donne et lègue à l'hospice
dudit Liesse pour l'amélioration
d'un lit de malade de plus, ti
pour les soins des malades, 5«ooo
fr., et pour le soulagement des
pauvres de la même ville S^ooo
fr. , une fois payés. 5"* Je veux
qu'il soit distribué une somme de
4,000 fr. à 24 indigentes, veuves,
dont partie veuves de militaires
français; et pareille somme a 24
vieillards, veufs de même classe
et condition. 6* Je veux qu'il
soit délivré plusieurs individus
détenus pour petites detteis, no-
tamment- pour mois de nourrices;
)e donne et lègne, .à cet effets la
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Tomej-O .
Page- 4:
'ià
r, y/^SrtV>Jur/r>
<^/^
^rt'my /firi-r <•/ t^n//> ■
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HOC
somme de 69000 fr. une foi»
payée. ^' Je donne et lègue
1 3,000 fr. pour servir ik Fappren-
tissag^e dans divers états de 24 p^u-
Très enfans orphelins de mon ar-
rondissement; le tout une fois
payé. 8' Je donne 9,000 fr. pour
servir à doter, pour leur maria-
ge, lor demoiselles bien nées,
d'homifites parens de mon arron-
dissement. 9* Je donne i8«ooo
fr. pour Servir à délivrer des pè-
res <le famille industrieux prison-
niers pour dettes, et no.tafX»ment
pour mois de nourrice. Dians les
temps de dissentions politiques,
l'humanité partage quelque fois
les défaveurs attachées à un parti.
On a remarqué que les journaux
constitutionnels sont les seuls qui
aient fait connaître ces ncmibreux
actes dé bienfaisance.
HOUDON (N), membre de
riostitut de France , classe de l'a-
cadémie des beaux-arts, cheva-
lier de la iégion-d'honneur, est
Tun de nos . sculpteurs les plus
distingués. On doit à cet artiste
iiïie foule de compositions inté-
ressantes, et plusieurs chefs-d'œu-
vre, dont deux ont été exposés
au salon de 178a, la Diane et le
y oit aire assis. L'admiration que
cet homme immortel avait inspi-
rée à M. Houdon, Ta tellement
identifié avec les traits, et en quel-
que sorte avec le génie de son mo-
dèle, quedans ses bustes etdans ses
»*iit**es , soit assises, soit debout ,
Voltaire semble être vivant. La
Harpe ( Correspondance » tom.
.&, 5 et 4 ) fait 1 éloge le plus flat-
teur de l'artiste, et dit que « M"*
» Denis a offert à l'académie » qui
»Và acceptée avec recoonaissun-
» ce , la staiue en mati)re de Foi-
HUL
4:3
imandement d^ la place de
»86^n. Chargé ensuite de proté-
diens ih^uvement rétrograde des
ont placé aain»s de l'armée fran-
théâtre , une obj^nt le passage du
bre de F" oit aire aSs^ milieu d'u-
ment au ciseau de SIS^iux coups
Grimm ( Mémoires , tohmr en
parle encore avec plus d'éloge
talent de ce sculpteur. « Parmi^
» plusieurs morceaux précieux ,
«dit-il, que le même artiste a ex-
» posés au salon, il y a cette année
«un petit bas- relief représentant
.. » une Grive morte^ attachée à un
»clou par la pâte. Ce morceau
»est d'un effet prodigieux; plus
» on le Toit de pnbs, plus il fait il-
ulusion. Un -enfant de 6 ans fut
)$ mené il y a quelques jours dans
«l'atelier de M. Houdon; il exa-
»mina cet oiseau, et demanda d'a-
» bord où il était blessé. Son père lui^
«dit que la blessure était vraisem-
» blahlement cachée.' — * Mais, pa-
»pa, de quoi est donc fait cet oi-
«seauP — De marbre, mon ami.
» — Âh! ah! reprit l'enfant, est-
«ce que l'on fait des plumes avec
«du marbre? Cette naïveté dut
» flatter l'artiste plus que les éloges
«presque toujours exagérés des
«connaisseurs. » Le même écri-
rain , au sujet du succès général
de la charmante statue de Diane,
que La Harpe trouvait très-belle,
mais trop nue pour une statue ex -
posée en public , s'exprime ainsi :
« La modestie de H. Houdon lui
«a fait apporter tous ses soins à
«empêcher que les vers qu'on lui
«a adressés de tous côtés , ne
«fussent imprimés dans aucun
«papier public. En voici que M.
«de fthulière fit sur-le-champ, a-
»près aT^ir admiré la Diane ;
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4?a
Hltf.
. Ou«, c*e<t DiaJK» «t mon giit-enchanti -
Désire dans sa courle atteindra *i <)éesse,
£c mes regards devancent vitesse.
Aucun habillement ne yotl^ . j^eautë;
Mais son elfyoi Tui rend sa chastetë.
On aurait dans Ephèse adoré ton ouvrage ^
Rival de Phidias, ingénieux Houdon,
A jnoms ffue les dévots^ en voyauit son image.
N'eussent craint le sort d'Actéon.
Outre le baste et les différentes
statues de Voltaire , on doit i\ M.
Houdon un grand nombre de* bus-
tes d'h(»mnes célèbres ses contem-
porains, et eatres autres-, celui de
.1. J. Rousseau, dont il alla modeler
la figure à Ermenonville, dès
qu*il eut appris la nouvelle de la
mort de cet illustre «cri vain ^ ce
qui' fait croire, dit La Harpe (mê*
me correspondance) , que la mort
ae Ta pas défiguré. Pendant les
orages de la révolution, le ciseau
de cet artiste demeura presque
entièrement inactif; mais après le
rétablissement des corps académi-
ques, M. Houdon fut admis, icom*
me ayant fait partie de Taffecienae
académie royale de peinture et
sculpture, à l'institut national, et
il enrichit de ses productions les
différentes expositions publiques
du musée du Louvre. C'est ainsi
qu'on remarqua au salon de Tan
10 de la république, les bustes en
marbre de d*Atembert et deFabbé
H€L
Barthélémy; ceux en plâtre de U"*^
Rode eX. deMenteliei au salon de
l'an 13, les bustes de M"? la mar-
grave d'Anspach^ du manécliai
Ney, de MM. Barlow et Fulion,
et la atatue de Cicéron, çomman*
dée par le gouvernement pour le
sénat-conservateur. Le moment
choisi pour représenter .ce prince
des orateurs romains^ est celui où,
il adresse, en plein sénat y. ces ps^
rôles foudroyairtes à Catilina;
Du s^natet de Rome, il «at tempfqae tu 0oi:ter.
On remarqua particulièremeilt, à
l'exposition de i8o8, les bustes de
Napoléon et de Joséphine, M. Hou-
don ne s'est pas contenté d'enriehir
les art» de ses productions; il a
Touhi être utile à l'art qu'il a si
bien cultivé lui-inôme , en com-
posant pour l'instruotion dos élè-
ves en sculpture, un écorehé de
5 pieds et demi de haut , qui sert
à l'académie, et un petit modèle
d'^iron;A<^ d'après le grand. Depuis
plusieurs années, M. - Houdon
n'expose plus d'ouvrages au sa-
lon. Son âge, déjà avancé, et de
longs travaux, paraissent l'avoir
entièrement éloigné de la carriè-
re qu'il a parcourue sr honorable-
ment et avec tant de succès.
(L'article consacré au lieu tenant -général Hullik^ dans le 9^ volume^
contenant quelques erreurs, nous nous empressons de les rectifier
dans celui-ci. Ce nouvel- article a été rédigé sur des renseignemens
dont nous pouvons garantir l'exactitude.)
HULLIN ( comte) , lieutenant- avec succès. Le plan des construc-
géuéral, grand-officier de la lé-
gion-d'honneur, grand-Ksordon de
l'ordre Palatin de Bavière, de l'or-
dre de la Réunion , commandeur
de la Couronne-rde-Fer, est né à
Paris^ en 1758. Il étud^ d'abord
l'architecture ^ous le professeur
Biondel} doat il suivit les cours
tions du port de Cherbourg, et
l'expKcation des cônes qu'il livra
au public, attirèrent alors sur lui
l'attention des artistes et des hom-
mes instruits^ • Il quitta bieoiôl
après l'architecture pour enabras-
ser la carrière mflkaire. Très-jeu-
ne encore ) il prit du service aiv-
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près de la République de Genève ,
et reçut le brevfet d'officier. Les
éveoemens dont la France devint
le théâtre à cette époque, lui four-
nirent bientôt l'occasion de se dis-
tinguer. La pri^e de la Bairtille, à
laquelle il prit une part des plus
actives, fait autant d'honneur à
son courage qu'à son humanité.
Des témoins oculaires pourraient
aujourd'hui même attester qu'il
fit tous < ses efforts pour arracher
ù la fureur du peuple le malheu-
reiix Delaunay^ gouverneur de la
Bastille* Devenu suspect par la
modépfttion dont il fit preuve
dans les scènes tumultueuses qui
fte tîtrdèrent pas à éclater, il ache-
va de se perdre entièrement dans
Tesprit du parti exagéré, par le
dévouement qu'il montra à la £a-*
raille roj-ale, lors du retour de
Varenries, en portant, à travers la
foule agitée du peuple, Madame,
fille du roi y jusque dans les àppar*
temens des ïoiîepies. Breveté ca-
pitaine pap Louis XVI, au i4'°'
régiment d'infanterie légère, il fit
les campagnes de Champagne, de
Flandre, sous Dumouriez; com-
battit à Jemmapes et à Nerwin-
de , où il fut grièvement blessé.
Rappelé à Paris par le comité de
sàlut public, il fut cité au tribu-
nal révolutionnaire, d'après la ré-
quisition de Ghaumette, procu-
reur-syndic de la commune de
Paris, et jeté dans les. cachots,
d'où il ne sortit qu'au bout de
qumze mois,'après la journée du
9 thermidor. Nommé , en 1795 ,
chef de- bataillon commandant un
corps de grenadiers, il fit avec dis-
tinction les campagnes d'Italie.
Klevé au grade de colonel, il pas*
3a, après le traité de Léoben, au
WùL
473
commandement d^ la place de
Milan. Chargé ensaite de proté-
ger le mouvement rétrograde des
différens corps de l'armée fran-
çaise, en défendant le passage du
Pô, il resta exposé, au milieu d'u-
ne' population insurgée, aux coups
d'un ennemi bien supérieur en
nombre; mais il parvint cepen-
dant; à gagner Bologne, où ayaoft
épuisé tous les moyens possibles
dé défense , il obtixit du général
ennemi Klèaau une capitulation
honorable. Après avoir t'ait partie
de l'armée d'occupation dans les
Alpes, en qualité de sous-chef
d'état -major du général Riche-
panse^ il se. rendait à Paris, pour
prendre le. commandement d'un
corps de la garde consulaire, lors«
qu'il i^çutJGontre-ordre , pour se
diriger sur, Dijon, où se rassem-
blait l!armée qui devait bientôt se
cdûvrir de gloire dans les plaines
de M-areogo.Cefuten qualité d'ad-
jiidaat^général du général Vatriu,
qu'il fit cette seconde campagni^
d'Italie, et qu'il eut, pour la
deuxième «fols,, lé commandement
de la plade de Milan. Nommé
sous-chef d'état-major du général
Leclerc, il partit pour l'Espagne,
et devait faire partie de l'expédi-
tion de Saint-Domingue, lorsque
le titre d'officier supérieur du pa-
lais le rappela à Paris. Chargé
bientôt après d'une mission secrè-
te auprès du dey d'Alger, ii pas-
sa en Afrique. A son retour, le
commandement de la garde con-
sulaire lui fut donné. Appelé à lu
présidence du tribunal qui jugea
le duc d'Ënghien, c'est lui qui
prononça la sentence portée par
une majorité dont il n'était que
Torgane. Il partit ensuite pour le
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V
474
J«il
camp de Bouli^lftid) et •* associa à
tous les. genres de gloire dont êe
eouvrireat nos armées dans les
batailles qui se succédèrent si ra-
pidement en Allemagne. Les cam-
pagnes d'Autriche et de Prusse lui
' Yalurentsuccessîvementles grades
de général de brigade et de général
de dirision* et le commandement
de Vienne et de Berlin. Pendant ia*
campagne du Ruàsie, il était com-
mandant de Paris, et de la i'^ di^
vision militaire . Sa fermeté et sa
présence d'esprit ne se démenti-
rent pas lors de la tentative bar-^
die du général Mullet. Quoique
blessé parce général, qui lui tira
un coup de pistolet à bout por-
tant, il fit échouer cette trame par
l'à-propos de ses ordres. Napo-
léon, alors à Smolcnsk , écrivit ùl
cette époque au général Huiitn la
lettre la plus flatteuse. Après les
événetnens de 1814., il se retira
dans ses terres. Au retour de Na •>
poléon, il fut réintégré dans le
commandement de Paris, place
qu'il perdit de nouveau au retour
du roi. Frappé par l'ordonnancé
du 24 juillet, il fut obligé de jsor-
tir de France, et passa le temps
de son exil soit en Hollande, soit
en Belgique. Rappelé dans sa pa-
trie par une nouvelle ordonnan-
ce. Il vit maintenant retiré à la
campagne , dans un état presque
complet de cécité.
JUDICIS ( Antoinc ) , né eii
X730, dans la petite ville de Man-
ies (département du Lot), fit ses
iHudes au collège des jésuites à
Cahors, et fut reçu avocat au par*-
lement dé Toulouse , en janvier
«766. Cinq ans après, de retour
<lans sa ville natale, il fut appelé,
|»ar le vœu de ses conoitoyeHs, à
la place d*un des deux eonâttl.< <,
chefs de l'administration munici-
pale, et s'y fit remarquer dès lors,
comme ennemi des privilèges et
ûeê abus de l'ancien régime. A la
première organisation des admi-
nistrations municipales , il fut
nommé membre du directoire du
département du Lot , et bientôt
après, président du tribunal cri-
minel du même département. II
occupa cette place sans interrup*
tion, depuis le mois de septem-
bre 1791, jusqu'au ]5 nivôse an
5 , époque à laquelle la conren-
tion nationale l'appela aux fonc-
tions d'accusateur public près le
tribunal révolutionnaire, à Paris;
fonctions qui n'étaient plus alors
que difliciles et périlleuses, et
qu'il ne lui avait pas été permis
de refuser. Juste , ferme , impas-
sible au milieu des. convulsions
qui agitaient encore la capitale,
il rappela la justice dans 30a tem-
ple, d'où la terreur l'avait bannie:
le procès de-rexécrable Fouquie^
TinvîUe, la dignité, la fermeté
avec lesquelles il soutînt l'accu-
sation , honorent moins encore
M. Judicis , que le courage qu'il
mit à solliciter la suppression du
tribunal d'exception dont il était
membre. Après la révolution du
18 brumaire, il fut appelé à la
présidence de la cour crimineile
du Lot, et nommé membre de la
légion-d'honneur , au moment
même de la création de cet ordre;
néanmoins il ne fut pas compris
dans l'organisation des cours îm*
périalesen 1811. Il était alors âgé
de 7a ans. Après 40 années de
magistrature, réduit à une fortu-
ne au-dessous de la médiocrité et
voisine du besoin, M. Judicis est
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JLiD ^^^ ^fi
mort l'année dernière ( ï8aîs ), à rîtage que l'exemple de ses ver-
l'âge de 84 aiis, au sdh d'une fa- tus et de son attachement a son
mille nombreuse et respectable, pays,
à laquelle il n'a laissé d'autre hé-
ERRATA.
Tom, W, pag. 4!»9*
BERTEZÈNE. De quelque peu d'étendue que soit Farticle de M.
Bertezene {et non Berthezene, comme nous l'avons écrit), inséré au
• tome, II, page 429, de cet ouvrage, il convient de réparer IcîT erreurs
que nous avons commises, faute de matériaux exacts; 1» Dans le pro-
cès du roi, M. Bertezène vota pour l'appel au peunle et pour le sur-
sis. Son vote pour la mort fut conditionnel , et d après la déclara-
tion ultérieure faite par 46 membres, du nombre desquels ce conven-
tionnel se trouvait , ce vote, assimilé aux votes pour la réclusion,
compta non pour la mort^ mais très -positivement contre. On ^eut à
cet égard consulter les appels nominaux contenus dans les proces-ver-
baux de la convention : ces appels sont les seuls atitbentiques. a**^ 11
n'est point sorti de France. 3» Enfkl M. le général Berthezene n'est
point son fils.
Tom FI*, fag. ijS.
DUMONT (André). La justice et l'impartialité dont nous faisons
profession, après avoir dicté l'article que nous avons consacré au
conventionnel André Dumont, nous fait une loi d'opposer à' notre pro-
pre jugement celui de quelques historiens échos, nous devons le
dire, d'une sorte d'opinion publique. Voici comment M. Laçretelle
jeune, dans son Précis historique de la révolution française, s'explique
sur André Dumont : « La mission d'André Dumont dans le dépar-
• tement de la Somme, est une sorte de phénomène historique. Per-
M sonne ne parla avec plus de dureté que lui le langage révolution-
nnaire; il fit de nombreuses et de continuelles arrestations; mais,
» j'ose le dire, parce que j'en al acquis la conviction sur les lieux
» mêmes, il sauva la vie de ceux envers lesquels il se montrait si re-
»doutable, et le comité de salut public, le tribunal révolutionnaire et
«l'échafaud les réclamèrent en vain. » Nous ajouterons qu'il s'est
glissé une erreur de fait dans l'article de la notice où l'on dit que le
poète Chénier a immolé, sans pitié, A. Dumont aux mânes de son
frère André, attendu que A. Dumont n'a eu de relation qu'avec Sau-
veur Chénier, qui existe encore.
Tom. Fil; paff. 241.
FOUCHÉ (Joseph duc d'Otrante ). Il s'est glissé dans cel article
une erreur que nous devons réparei^on y dit que Fouché fut exclu
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476
de L' assemblée y et dureté {f accusation sur la proposition de Boissj^
d*Anglas : le fait n'est point exact. Fouché ne fut point décrété d^ac-
cu^ation, et ji^r conséquent un pareil décret ne fut ni sollicité ni ob-
tenu par M. Boissj-d'AnglaSy qui ne prit d'ailleurs aucune part au
décret d'arrestation dont Fouché de Nantes fut frappé à cette même
époque.
Toî». IX^, fay, 295.
HUPPÉ. DiiTérentes inexactitudes existant dans l'article consacré
au colonel Huppe (il faut lire Adam Huppé), tome IX de cet ouvrage,
11 faut lire cet article avec les chang^mens suivans.
M. Huppé entra au service de Pologne, le 11 mai 179a; il avait
alors 14 ans, et fut fait sous-lieûtenant d'artillerie, sur le champ de
bataille, en 1794 9 lors de l'expuhion des Russes de Yarsovie. £11
1796, et non en 1^02, il vînt en France, où il fut nommé sous-lieu-
tenant de la compagnie d'artillerie légère attachée au régiment de lan-
ciers commandé par le général Rozincscky, et qui j ^t incorporée
eu Tan 10 (1801). En 1814» Huppé ne voulut pas suivre en Pologne
l'armée polonaise ; il donna sa démission , et resta en demi-solde au
service de France. En i8i5, après le licenciement de l'armée de la
Loire, il se fixa \ Paris, et en. 1816, il fut, sans en connaître le mo-
tif, forcé de quitter la France. H voulut alors aller à Varsovie, pour
y revoir des parens qu'il y avait encore à cette époque; mais en arri-
vant sur la froritîère de Pologne, il apprit qu'une ordonnance de ce
gouvernement lui défendait, ainsi qu'à la oÛiciers de son ancien ré-
iment, de passer outre, sous peine d'être arrêtés. Obligé de revenir
sur ses pals , il resta cinq ans eU Autriche, d'où il demanda l'auto-
risation de rentrer en Pologne ; mais il ne put l'obtenir, le gouverne-
ment le considérant comme officier français. Il revint alors à Paris*
pour se consacrer définitivement au service de la France, sa vérita-
ble patrie.
13
FIN DES SUPPLEMENS ET DE L ERRATA.
4ib
Ift
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A fine of five cents a day is inenrred
by retaining it beyond the speeifled
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