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♦
BIOGRAPHIE
NOUVELLE
DES CONTEMPORAINS!
\
rt
lu '
Lt$ sousêignéê déclarent que leê Exemplaires non revêtu
teurs signatures seront réputés contrefaits.
V
^C^"^.
• i y
//{^mecc
/
\
1)£ LIMPBIMERIE D£ PLÀSSAN, BUE DE YAUGIKÀRD, N" i5,
DERRIERE l'odÉON.
{
BIOGRAPHIE NOUVELLE
DES
CONTEMPORAINS,
\
OU
^"■'^DICTIONNAIRE
HISTORIQUE BT RAISONNÉ
DE TOUS LES HOMMES QUI, DEPUIS LA RÉVOLUTION
FRANÇAISE, ONT ACQUIS DE LA CÉLÉBRITÉ
fÂM £CURS ACTION89 LEURS ÉCRITS, LEURS ERREURS OU LEURS CRIMES,
SOIT EN FRANGE, SOIT DANS LES PATS ÉTRANGERS;
t^fèeédée d'un Taidetiu par ordre chronologique des époques cèdirts ei des ivêne-
Wkens renusrquaéies, tant en France qu,*d l'étranger, depuis lyHy jusqu'à ce jour»
if d*MMe Taide alphaifctique des assemMèes législatives, d partir de VassemMie
mnUitunnte jusqu'atuc dernières chaméres des pairs cl des députés.
'ÏAi MM. A. V. A RNAULT, ancien membre »e l'Institut; A. JAY;
E. JOUY, DE l'Académie française; J. NORVI N S, et autres
Hommes de lettres, Magistrats et Militaires.
ORKÉE DB 240 PORTRAITS AU BURIN ,
d'après les plus célèbres ARTISTES.
TOME SEPTIÈME.
F— GARRA
.<^>^L-V'!ii'i 1^
w-^*^^::;^
PARIS,
ILA LTBRAIRIE HISTORIQUE, RUE SAINT-HONORÉ , N* 123,
HÔTEL d'aLIGRE, OU BUE BAILLEUL, TU" 13.
1822.
r««
;4
*l|(fc
BIOGRAPHIE
NOUVELLE
DES CONTEMPORAINS.
I«M leltres dei frire* FAUoiiiili qoi font parlici des AnppIAmtni, et I'Err ata, aont à la ftn de (te
voliinit.
FABIEN PILLET.(F. PiLLKT.)
FABRE D^ÉGLANTINE ( Phi-
lippe-François-Nazairb )i mem-
bre de la coiivenlioii iiutionAle)
v.i poète dramuliqiio , naquit à
Carcassonno ( Aude ), en 1755»
Placé en seconde ligne dans le
mouvement révolutionnaire , il
crut 8*y créer un rAle , et ne »'a-
fieryul pat» quMI était entroîné dans
a foule. Jouet des événemens, il
le fut aussi dea hommes. Gomme
littérateur;, sa situation, moins é-
qui voque, lui 0 permis de marquer
vu homme de génie sa courte car-
ri^:rc» et long-temps encore on»
parlera de Tuuteur du Philinte
f/e SioUèrn, de i'^ Intrigue Épisto^
latrc, des Précepteurs , et d'un
grand nombre d'autre« pièces ,
lorsqu'on aura oublié, et les tra-
vaux du conventionnel, et Tini-
quité du jugement qui l'a privé
de lu vie. L*homme médiocre a
malgré lui la conscience de sa fai-
Messe ; Tesprit d*intrigue mCmo
ne détruit point sa nullité. S'il
sort accidentellement de sa gphè-*
re, bientôt il y retombe : tandis
que rhomme que lo nature a
doué de grandes facultés, s'élève
à des régions supérieures ; mais
T. VII.
Il n'y parvient pas toujours sans
froisser violemment ceux qui l'en-
tourent et qui semblent s'oppo-
ser i\ son noble essor. Fabre d'É-
glautine fut dans ce cas. Vif,
exalté, mobile, il se fit de nom-
breux ennemis. Il quitte brus-
3unment la maison paternelle,
cvient peintre, graveur, musi-
cien, comédien « poète. Une é-
glantine, qu*il remporte au con-
cours des jeux floraux, le trans-
porte de joie. Il ajoute le nom
de cette fleur à son nom. Il quitte
le théâtre comme comédien, pour
y reparaître comme auteur. Il ne
commence point sa nouvelle car-
rière par des chcfs-d œuvre: plu*
sieurs comédies médiocres , tel-
les que V Amour et C Intérêt, le
Présomptueux , en 5 actes et en
vers, voilà ses essais. Quelle é-
tincelle embrasera donc ce gé-
nie? Dn ouvrage distingué,/^ 0/9-
timiste, ou t' homme content de
tout, de CoLiN-HAatvviLLB (voj,
ce nom ) , produira cette neu-
rcuse commotion. A 55 ans, A cet
fige qui donne tant d'énergie à
nob facultés, Fabre s'indigne qu'au
moment où une grande révolu-
tion s'opère dans la machine po-
a FA6* t
litique ; où la nation en corps
renverse le colosse des préjugés;
où chaque individu combat eu
particulier pour défendre ses ti-
tues, son rang,sa fortune^ou pour
reconquérir ses droits , et sor-
tir d'une obscurité dans laquelle
SCS talens ont été trop long-lonips
' enchaînés; Fabre , disons-nous .
s'indigne que dans les abus qui
ont donné lieu à ce choc , un
homme, modèle en quelque sorte
de tant d'autres, trouve imper-
turbablement matière à être con-
tent de tout, et que cette dispo-
sition de son cœur et de son esprit
soit à la fois un sentiment et un cal-
cul. Il s'indigne surtout que Fau-
teur dramatique dont lebutdoilê-
tre toujours de corriger les mœurs
par la peinture des vices, des tra-
yers, des ridicules, « o^e présenter
» sousun aspect favorable uncarac-
• tère monstrueux.» Se méprenant
sur les véritables intentions de
Fauteur de l'Optimiste^ il Faccuse
lui-même d'égoîsme , et Taccable
du poids de sa colère ( f^. préface
du PhiUnte de Moiicre, >y9i)* P*"
bre eut tort de descendre ù des
personnalités toujours répréhen-
sibles; mais cette colère, envisa-
gée seulement sous le rapport de
la morale publique, était louable
et bien naturelle, puisque le sen-
timent qui rinspirait a produit le
PJiUinie de Molière^ la plus forte
conception dramatique , depuis
Tapparilion du Misanthrope ti du
Tartufe. Considéré sous le rap-
pprt du stjle, le Philinte a subi
de nombreuses critiques ; il j en
a eu de justes, mais la plupart
sont exagérées. Égarés par la pas-
sion, les censeurs n'ont pas vu
que cette pièce était un jet ea
FAB
bronze , et non un ouvrage de
marqueterie. L'Intrigue cpisto-
faire, où Du^azon a créé d'une
manière si originale le rôle du
peintre Fougère , maintînt par
sa gaieté communicativela répu-
tation (Te l'auteur; les Précepteurs^
ouvrage posthume, y ajoutèrent
de nouveaux litros. L'Orange de
Malte ^ comédie perdue , et qui
oiTrait le même sujet que M. A-
lexandre Di^val {coy, ce nom)
a traité dans sa comédie de la
Fil/fi d'honneur^ eût sans doute
confirmé les droits de Fabre à
l'honneur de soutenir la scène
française, veuve de Molière, de
Regnard et de Dancourt Fa-
bre a fait un grand nombre de
poésies diverses; elles sont en gé-
néral médiocres; mais il serait in-
ju«:o de ne pas citer comme des
chefs - d'œuvre de naïveté et de
sentiment, la romance : // pleut,,
il pleut, bergère, et celle Je t'aime
tant , je t'aime tant , etc. Les
principes du nouvel ordre de cho-
ses exaltaient toutes les têtes^ Fa-
bre fut porté, par sa malheureu-
se destinée, à prendre un rôle
dans ce drame sanglant. Membre
de la société des jacobins, puis de
la municipalité usurpatrice qui
s'installa elle-même dans la nuit
du 9 au 10 août 179^9 en/in ,
de la convention nalinale, il sv,
prononça pour les mesures les
plus violentes , et dans le pro-
cès du roi , il vota la mort
sans sursis et sans appel. Ce
zélé républicain, ce terrible en-
nemi de la royauté, est bientôt
dénoncé comme royaliste , et
plus tard comme chef du mo-
dérantismc. Robespierre et Hé-
bert, ses ennemis personnels^ le
FAB
}>oursui virent avec achameraent.
Voiil-il dans une circonstance fc
jiiMifirr, on lui cric : A la f^M'
lotinc! 11 est arrêté comme folsi-
llculcur d'un dccrcl relatif à la
coinpii^nie des IndcSy incul|K)lion
non prou véo môme après 5o ons, et
qu'il rrpousse avec énergie dam»
sou Miwoirc ( ^^. Œuvres nUUes et
posthumes^ a vol. in-8*, vendé-
minirc nn ii ). "Sur le rapport d'A-
iiiar, Fabre est décrété d'uccusa-
tiiMi, lui si fier d'être Fron^^ais »
lomiue complice d'une consfira-
t'miic C étranger! Mis en.jugo-
mnilnvec Danton, Camllle-Des-
moulins, etc., il fut condamné ù
murl le i/| germinal an a ( 3 a-
vril i;<)4 )« «^ P^'rit avec eux,
plein de cette fermeté philoso-
phique qui parait au Tulguiro u-
ni* froide insouciance, et i\ un
l'iofjrjiplie libelliste ( V, Biogra^
pine atHversclie)^ une mort sans
ntunigp, pans son Mémoire^ Fa-
bre n justifié son aisance momen*
tiinéc; et cet homme, accusé do
.<Vlro enrichi ù la révolution , a
liiissô sa veuve dans un état si
voisin de Tindigence, que la con-
vention nationale lui a accordé
jles secours. Fabre est mort à
'M) sitSi ayant assez fait pour sa
f^iuire et pas assez pour les let-*
*rc8, dont il était appelé à aug-
•JîciUcr les richesses. St)n fils, cr
lèvctj,. [Y.cole Polytechnique, in-
penipur des ponts el-chauî»sées tk
yles, est un homme aushi dis-
''•»P'i« par son mérite que par
"*'?* î^eniiincns patriotiques.
F.VBKK DB L*ArnE (.lEiN-PiEii-
*K« 1.0MTK), né A Garoassonne, lo
^ décembre i^Sfi, excri^ul la pro-
Hîssiou d'avocot au parlement de
"louluufic, avant la révolution,
FAB S
et avait été, en 1783, député aux
états de Languedoc. £n I790, il
fut nommé commissaire du roi ,
pour organiser le département de
l*Aude« ensuite procureur-géné-
ral-syndic, et enfin commissaire-
royal prés le tribunal criminel de
Carcassoune. La salubrité publi*-
que et Tagriculture réclamaient
le dessèchement de Pétang de Mar-
seilletlo : les états de Languedoc
en avaient conçu le projet, mais
on le prétendait impraticable. £n
179a, M. Fabre démontra la pos-
sibilité de ce dessèchement, qui
eut e/fectivement lieu quelques
années après, par les soins de
M*' Lawelè«. Proscrit pendant le
régime de la terreur, M. Fabre
lut nommé, par le département
do TAude, le a4 vendémiaire an
4 (lO octobre i7r)5), député au
conseil des cinq-cents. Il s'occupa
presque exclusivement de finan*
ces, et fut* pendant quatorze ans,
le rapporteur de la commission
des finances , soit au conseil des
cinq- cents « soit au tribunal. En
septembre i7()G, il signala les a-
bus qui régnaient dans Tadminis-
tralion des postes, indiqua des
omélioralions , et s'opposa i\ ce
que le directoire nflermrit celte
branche du revenu public. Au
mois de novembre suivant, il
demanda la régularis'Mion de la
perception du droit | ur Tenlrc-
tien iXfn^ routes. Kn 1797, il fit
décréter Timput sur les Inllets de
spectacles au profit des hospices,
proposition qui seule placerait
M. Fabre an nombre des philan-
thropes dont lo siècle s'honore.
Le aj) aoftl i7<)7., il proposa, par
motion d'ordre, do couvrir un
déQcit de ia5 millions, sur Ics^
8
FAB
le dévouement de rautre^lesrœux
du fils furent exaucédy on consen-
tît à ce qu'il remplaçât son nère.
Fabre^ déjà glorieux en quelque
sorte des fers qu'il allait porter,
donna bientôt un autre exemple
de fermeté ou plutôt de magna-
nimité^ qui ne parut pas moins
admirable que le premier. Il re-
fusa la liberté qu'on lui offrait à
condition que le ministre Rabaud
sortirait de la France. Fabre fut
donc conduit au bagne deTonlon,
revêtu de la livrée du crime , et
coâfondu avec les plus vils scélé-
rats. Après six ans de souffranceSf
après avoir éprouvé de la part du
comte de Saint-Florentin, qui se
montra toujours inexorable en-
vers lui , des rigueurs qui ren-
dirent sa position infiniment plus
affreuse, il dut enfin sa délivrance
au duc de Ghaiseul « alors chargé
du département de la marine. Un
nouveati chagrin l'attendait à son
retour daos sa famille; son infor-
tuné père , dont tous les jours
s^étaient écoulés dans ks larmes,
ne put supporter l'émotion que
lui causa le retour de son fils , et
expira peu de temps après dans
ses bras en le comblant de béné-
dictions. Fabre retrouva libre une
parente qui lui était destinée lors*
qu'il se sacrifia pour son père, et
l'épousa. C'est ce trait remarqua-
ble de piéié filiale que M. Fenouil-
lot dé Falbaire à mis en action
dans son drame intitulé L'Hon-
nête crimineL Le comte de Saint-
Florentin , lors de la représenta-
tion de cette pièce qui excita beau-
coup d^enthoàsiasme, s'opposa à-
une souscription' de 100,000 fV. , •
qu*on voulut faire, en faveur de
Fabre, et Yn entra* pnr-lâ combien
FAB
il était implacable dans ses haines»
Fabre reprit le commerce, et a-
près a5 ans de mariage, il perdit
son épouse qu'il adorait; le cha-
grin qu'il en éprouva, joint à 1»
faiblesse de sa santé, le détermi-
na à renoncer entièrement aux
affaires. Il mourut à Cette, le 3i
mai 1797, chez son fils qui lui
ferma les yeux.
FABRE d'OLIVET ( N. ) , né à
Ganges le 8 décembre 1768, aban«
donna le commerce « auquel ses
parens l'avaient destiné, pour se
livrer à l'étude des belles-lettres.
Il fit d'abord plusieurs pièces de
théâtre : La pr^ise de Touton ,
opéra, et /« Sage de Vlndostan^
drame philosophique en un acte
et en vers; et publia ensuite :
!• Azalals ou le gentil Jmar,
in-8% 1800; a* Lettres à Sophie
sur ^histoire y a vol. în-8*, 1801 ;
3** Le Troubadour, poésies occî-
taniques du ia"* siècle, a vol.
10-8", 1804 ; 4' Guérison de Ro-
dolphe Grivel , sourd-muet de nais-
sance^ in -8°, 1811. Il fut aussi
l'un des rédacteurs de la Biblio-
théq'ue des romans.
FABRË (MiRiE-J.-J.-ViCTOMu),
littérateur, est né, en 1785, à
Vais, département de l'Ardèche.
Dès ses premiers pas dans la car-
rière littéraire, il obtint des suc-
cès, et fut honorablement distin-
gué dans plusieurs concours aca-
démiques. On remarqua particu-
lièrement son Épltre sur Vindé-
pendancê de l'homme de lettres. En
1817, l'académie ne pouvant don- •
ncr que l'accessit à son Discours
en vers sur tes.toyages^ regretta
de n'avoir poltit un second prix
A décerner. Le- ministre de l'in-»
téricui*; alors M. de Chnropa*
f
FAD
^nj, mit t\ celle occniion un prix
ffxtrnonlinnlro à In dUpoMtiou de
In Mt*oondo rinise de Pliinlitut» et
M. Fnbre Uii amtonnh. L' Èhg^
t/r Coriit^Uhn en 180H , et Vfllogt^
//rt l,a AniyrW, en 181O9 obtinrent
It^ prix. (Mitre leii ouTritaioi^des*
hxin^ on A do M. Yiotorin Fabre :
I* fUofff de Boihau^Dêêpréatuv t
in-8", iHoT); i* O pusculêê, en Yen
vt en proidN in^H", 1806; 3* £«
Motf iVUftm IV, poome, ln-8',
1808; 4* TnhUQU Uttérêirë Hu
X rttt''* sMe. in-8S 1810;
.V fUogr de Aftmtaignti ^ In- 8%
181:». M. Fnhro nVitiiit quN\ In
f\(*ur dn 9011 Age , quand une nui-
l^iclio nruclle la réduit i\ un ()U\i
(fo souiïrance (|ui 8u»pend t do-
puiii plusieurn ann^^e», neA tra-
vaux vi HeH ffuocè» littèrnire».
FADHK (dk i/niiiAitLT), cinit
Avorat A Montpellirr lorA(|un la
nWolulion «Vlala. lien adopta Ioh
principes avec ardeur« vi lut» au
uioisdenepleinbre 179^^ nouim^,
par 9un df*partf*ment, membre de
la convention nationale. Dans le
nronV"* de Louis XVI, il rojeln
i*apprl nu peuple et vota lo mort
sans appel et sans stirsis. Le Tm
mai 1795, Il lut envoyé en mis-
sion A Taruiée do» Pyrénées-Orien-
tnlos. v[ nu)urut glorieusement en
roinluittant A la tOte des troupes,
le it» janvier i7«)/|.
FAUUih'ALÀPHAT (lUnNAnn^
llAYMONn), néi\ Cordes, départe-
mont do Tarn, le «5 mal i^^ft,
chevalirr de la légion -dlionneur
et de plusieuRs ordres étrangers,
élève de U Faculté do Montpel-
lier, flfHirur en médeeine de la
Karuliô. do Paris, membre de l'nn-
rionnr académie tie médecine,
de In société royale dos untiquni-*
FAB
»
res de Franco 1 premier vloo-pré-
sldont de la société royale acadé-
mique de» sciences de Paris ^ di-
recteur général do la société mé-
dico-philanthropique,de Tathénée
dei arts, etc. M. Fabré-Palaprnt
est auteur d*un grand nombre de
mémoires, sur diiïérens points de
médecine pratique. Mn 18 15, il
fut Tun des mé(lcoins chargés de
la surveillance des maladies con-
tagieuses 1 et il déploya dans cet-
te circonstance autant de xéle
3ue de talent ; il avait été précé-
emment médecin de birnltiisan-
ce de Pun des arrondissemens de
Paris. Ku i8i/|, lorsque la fortu-
ne,moinslldéle que riionneurara*
hissait les ellorts héroïques des
guerriers et des citoyens IVan^Miis,
M. Fahré-Palaprat sVmpressade
remplir un double devoir. Le«*'^o
mars, il prit les armes et se fit
rem.'irquer sous les murs de la
capitale, par un égal dévouement
i\ fa caust* de la patrie et A celle
de rhumanité. Au milieu d*nn
feu des plus vifs, on le vit alter-
nativement faire lace à rennemi
comme soldat; et comme olllcior
de santé y prodiguer les secours
de son art A ceux de ses conci-
toyens qui tombaient i\ ses côtés.
Ulessé lui-mOme, il re^ul la dé-
coration de la légion-d*honnonr.
FAIUIF: m UlMliNilGIUC
(JitAr(-PiKiinK'.1osiuMi|, né i\ I^lon-
tréal, département ue TAudc, le
18 février 178/1. Il fil ses études
A 'l'oulouse, et se rendit ensuite,
A Paris, où il coopéra A la rédac-
tion de plusieurs ouvrages de ju-
rispiiuhmce. (Nommé, en i8t/|,
conseiller auditeur A la cour roya-
le de Toulouse , il ilcvint conseil-
ler titulaire^ en mai 1 S 1 f); et quoi
i4
FAB
ynit été choisi , et ne connut ja-
mais la cause du changement du
graod-duc à ce sujet. H continua
alors sa Vie des grands hommes,
Toyagea en Allemagne 9 en Saxe
et en Prusse, et fut partout ac-
cueilli a?ec distinction par les
grands et les savans. Il retourna
en Toscane vers 1791, et sur Tin-
vitation du grand-duc, il écrivit
rhistoire de Tunif ersité de Pise.
Ce fut ÙL Lucqucs, où il était allé
passer quelques mois 9 en 180O9
qu'il ressentit les premiers accès
de ia goutte. Ce mal ût chez lui
des progrès si rapides, que, pou
de temps après , il fut obligé de
renoncer à ses occupations les
plus chéries. Vers la ûu de sa vie,
Fabroni ne s'occupa plus que de
matières de religion. Mais i\ cotte
époque son génie s'affaiblissait a-
vec ses forces ; il témoigna un re-
gret amer d'avoir dit dans un de
ses ouvrages, que les jésuites res-
semblaient aux cochons qui fondent
tous ensemble sur vous^ s'il vous
arrive de blesser l'un d'eux. Dans
les premiers mois de iSoS, ses
souffrances devinrent insupporta-
bles; il alla se confiner dans une
maison de franciscains réformés,
rituée près de Lucques, appelée
Saint-Cerbon , où il ne s'occupa
que de latinité. Il revint ù Pise en
septembre de la même année, et
mourut le aa de ce mois. On lui
fit de magnifiques funérailles , et
des inscriptions analogues ù ses
grands talents furent gravées sur
«on tombeau et au bas de son bus-
te. Le nombre de ses ouvrages
est presque incroyable ; on cile
particulièrement: 1° Vitaltalo^
rum doctrinâ excellentium qui sof"
^is XV 1 1 6^ XV 1 1 1 ftoruêrunt, au
FAB
volumes in-8% Pise et Lucques,
de 1 7;>8 à 1 Boo ; a* Glornale dtt*
letterati, io5 vol. in- 13, Pise; 3*
Dissertation stir la fable de Niobé;
ti'Laurentii Medicis magniflci vita,
a vol. in-/|', Pise, 178/1; 6* LêO'
nis X, pontifias maximi, vitUf
Pise, 1797; G* Ilistoria Lycml Pi'
sani 3 vol. in-4** Pise, 1791»
1 793 et 1 795 ; 7* Traduction abré^
gée du Voyage du jeune Anachar^ •
sis en Grèce : traduction qui ob-
tint des éloges flatteurs de la part ,
de l'abbé Barthélemi. Fabroni ai-
mait particulièrement la musi-
que. En 1769, il avait vu à Rome
le pape Ganganelli ( Clément
XIV), un de ses anciens protec-
teurs, qui voulut le retenir près
de lui , et qui le nomma prélat de .
la chambre pontificale. ?
FABRY, avocat à la cour royale ^
de Paris, a publié différons ouvra* •
ges, relatifs aux événemens po- ^
litiques qui ont eu lieu pendant
les années 181 /i et 181 5. On a ^
de lui : i<* La Êégence à Blois, .
/__ _i ?_„ ^ j . ^
na parte depuis son départ de Dmc-
levent, le a8 mars, jusqu'à son
embarquement à Fréjus, le a8 avrîf
1814, iu-8", 1814, 3- édition 9 '
181 5; 3" Itinéraire de Bonaparte '
de l'tle d'Elbe à l'tle de Saini-Hé^ ''
Une, ou mémoires pour servir A^
l'histoire des événemens de 181 5^;
in-8% 181G. il a aussi recueilli efci^
publié dans un ouvrage, portant*
pour titre le Spectateur n les arCi— '
clés les plus intéresstans sur lat*
politique ou la littérature, insé— ' '
rés dans les journaux depuis plu^''^
sieurs ifnnées. Cette collectiof)^
ooQteaant 1 a vol. iQ-8% imprimée
FAi
a eu uiit) 9«€ondc édi-
ttia. f^l. Fnbry eai né
iin^dcdoc, tMi 1780.
.^ (le babon de), nommé
Taoûl 181 5, par le dé-
tdes Boticli4*6-du-RhAnc9
le lu rhuinbre des dépu-
iOi*tlcêpoq4ie conseiller
royale d*Aix. Le 7 l*é-
>, dans un comité secret,
ir entendre le rapport
. Roiix-Laborie, sur les
oliTgé, M. Fabry 8*ex-
foureusement contre le^
ns de ce rapport. « On
il, asëurer Inexistence du
anl celle du monarque,
hercbe le cbef de cette
crée, ùi laquelle on veut
le premier rung dans
je le trouve bors de
11 ajouta qu'on ne pou-
er de Taisunce uu clergé^
imerle peuple déjà sur-
'tni|^ts, el termina par
i clergédevait restersous
ance di«s souverains, »t«
s^ur-lù on lui laissait les
(le taire le bien, en lui
uissaucede l'aire le mal.
urs, qui annoti(*uit des
-î^agi's, trouva de nom-
itradicteurs parmi la ma-
. Fabry l'ut l'ait cbevu-
a ié|;i()n*d*honnt*ur en
avait constamment voté
cbainbre introuvable a-
i<>rit<''; el tous les défen-
. libcrlrs nationales vî-
IXîine ipie son ûj^e Fem-
*rlre réélu pour la hes-
8i().
f, de lJr;i:r, fut.eni^HQf
oiir^iK'inolre régent de
^, et assista en quotité
lissaire du tiers-étut, à
FAB
li
rassemblée générale convoquée
par ordres. Il fut obligé en ji^ga
de s*expatrier; mais étant rentré
ù Liège lorsque les Français 8*en
turent rertdus maîtres, il exerça
successivement plusieurs fonc-
tions administratives. Nommé en
1798 membre du conseil des
cinq-cents, il ût, en 1799* partie
du corps-législatif. Il fut ensuite
président du tribunal criminel de
la Meuse, et conseiller de la cour
impériale à Liège. 11 avait obte-
nu de Napoléon la croix de la lé-
gion-d*honneur.
FAbULET (ADOLPHE), né ù
Suint Lo, le 1 5 août 1 78a, se dis-
tingua dans ses études, et ob-
tint un prix comme élève d^
Fourcroy. Après avoir exer-
cé long-temps aux armées le*
fonctions de pbarmucien-major,
il fut nommé démonstrateur de
chimie ù Thôpitul militaire d'ins-
truction de Paris, et enfin passa
avec le même litre i\ Tbôpital mi-
litaire de Metz. Outre difTérens
mémoires sur la chimie et la
pharmacie, on a de lui un ouvra-
ge qu*il publia en 180a, et qui a
pour titre : Nouoeaux Élémensdé
chimie théorique et pratique ^ a vol,
in-8". La troisième édition a été
imprimée i\ Paris CM 1817.
FABUK-VKRNANT (D. H.),
ft'rmier-gènéral, après avoir o-
doplé les principes de la révolu-
tion et avoir été commandant
d*nn bataillon de g.irde nationale
\ Paris, td)andonna la cause de
la liberté et alla demeurer A
Caen. Quelque temps après il
fut arrêté, traduit au tribunal
révolutionnaire , et condamné
à mort comme coupable d'a-
voir altéré le tabac. Il était né
i6
FAG
à Parift d^uue famille de finance.
FABVIER LE COLONEL. ( Voy.
le supplément à la fin de ce vol.)
FAÉSI (Jean-Covaad), na(]iiit
À Zurich en 1727. Écmain aussi
laborieux qu'estimable, il fit une
étude particulière de Thistoire et
de la statistique de la Suisse,
traduisit en allemand l'histoire
d'Afrique et d'Espagne, et inséra
un grand nombre de mémoires
dans les journaux historiques.
Nous aTons de lui : 1" Desaùp'
iion géographique et statistique de
ta Suisse, 4 ^ol. in-8*; a' Mémoi-
res sur divers sujets de t' histoire
ancienne et moderne, 2 vol. ; 5' His-
toire de ta paix (fUtrecht, 1790.
11 mourut cette mrme année près
de Schaffhousc, dans le village
de Flaach dont il était curé.
FAG£L (le bàbon Henbi), est
né à la Haye d'une famille distin-
guét;. Aprèsla mort de son grand-
père, il obtint la charge de gref-
iier des états-généraux de lu Hol-
lande. Le prince d'Orange le nom-
ma, 601795, son ministre pléni-
potentiaire près la cour de Da-
nchiark, et le chargea secrète-
ment d'employer tous les moyens
qui seraient en lui , pour déter-
miner le cabinet de Copenhague
à faire partie de la coalition for-
mée contre la France. En 179^9
il négocia l'alliance de la Hollan-
de avec la Prusse et l'Angleterre,
et au mois de juillet, il signa le
traité qui eut lieu entre ces puis-
sances. Lorsque les Français se
furent rendus maîtres de la Hol-
lande, le baron Fagel partît pour
l'Angleterre, et ne rentra dans sa
patrie qu'en 181 5, avec le prince
d'Orange, dont il ne s'était point
si'paré. En 1814, il fut envoyé
FAG
comme plénipotentiaire à Lon-
dres, pour régler définitivemeat
une conyention, par laquelle les
Anglais s'étaient engagés à ren-
dre À la Hollande quelques-unes
de ses colonies» dont ils s'étaient
emparés pendant la guerre. Le
baron Henri est grand'croix de
l'ordre du Lion-belgique, et mem«
bre de l'ordre Equestre de Hol-
lande. Il se montra constamment
opposé à la révolution française.
FAGEL (le babon Jacqcbs),
frère du baron Henri» chevalier
de l'ordre du Lion - belgiqoe»
membre du conseîl-d'étot, était
ambassadeur à Copenhague, lors-
qu'en 1796 il fut rappelé & cause
de ses opinions politiques. En
i8i3. il contribua beaucoup àla
révolution qui s'opéra en Hollan-
de, et dont TindépendaDce natio-
nale fut la suite. Les Hollandais»
qui connoissalent la loyauté de
son caractère, et so^déyouemeat
à la maison de Nassau, le char-
gèrent d'aller, avec le général de
Perponcher, présent^iau prinos
d'Orange les vœux dRa nation*
et le solliciter de se charger des
rênes du gouvernement. Le ba-
ron Jacques est généralement es*
timé de ses concitoyens, gui re-
connaissent eu lui up ^nd ca-
ractère de justice et de modé-
ration.
FAGEL (le babon RoBEET),firè«
re des précédons» ambassadeur ar-
tuel du roi des Pays-Bas près u
cour de France, commandant de
l'ordre militaire de Guillaume 1
s'est aussi distingué par son atta-
chement à la maison de Nassao.
En 1795, il suivit le sort du pria*
ce d'Orange et ne le quitta dans
aucune circonstance. Les cvcne-
r
I
FAC
mens de i8i5 la raipenèrent dans
SA patrie, où il jouit d'une très-
gronde considération.
FAGET DK BAURE ( Jacques-
JiiN«BàROTi), issu d'une ftiniillo
occupant depuis iong-temps des
emplois lionorablesdans la mn-
ffislrature, naquit (\ Orthez le
5o octobre lyÔD. En 1789, Il é-
tait avocat-général au parlement
de Pau. Privé de cette place par
la révolution, il véotit en simple
particulier jusqu'en i8o9,époqtie
où l'empereur Napoléon le nom>
ma rapporteur du conseil con-
tentietix du sa maison. Après a-
volr été, en i8io« membre du
corps* législatif, et en 1811 Ton
des présidens do la cour lm|)é-
riale de Paris, il se prononça le 6
avril i8i/| pour la déchéanee do
Napoléon, et signa Taete qui re-
mettait les Bourbon \\ la tCte du
gouvernement. Il parla, le o août,
en faveur de la loi sur la liberté
de In presse; mais il pensa que la
censure devait être maintenue.
A l'époque où Napoléon revint
de rtle d'Elbe, il embrassa avec
chaleur la défense du roi. 11 pré-
sida, au mois de juillet toi 5,
l'assemblée électorale tlu dépar-
tement des Landes, fut nommé
par celui des Basses - Pyrénées
membre de la cbambre des dé-
putés; et il occupait le fauleuil
quand la loi des élections fut dis-
cutée. H avait, le ui novembre,
Âiit un rapport relatif (\ l'organi-
sation de la cour des Comptes.
Au mois d'octobre 181G, il fut.
désigné, par le roi, pour présid(.*r
le collège électoral du départe-
ment des Basses - Pyrénées, et
nommé par ce même départe-
ment membre de la chambre qui
r. VII*
FAî
«7
devait remplacer celle do 181 5.
De Baurc, dons les assemblées
précédentes, avait voté avec la
minorité: mais en 18 1(), il suivit
entièrement l'influence ministé-
rielle; et la manière dont il s'ex-
prima au sujet de la loi sur les
élections et sur la liberté indivi-
duelle, ne laissa plus aucun dou-
te sur ses opinions politiques. On
lui attribue tm0 histoim du canal
du Langwdoc, imprimée ;\ Paris
en i8o5; on assure aussi qu'il u
été trouvé, dans ses papiers, un
manuscrit contenant rhistoir0 du
B/arn, De Baure mourut A Pa-
ris (\ la (in du mois de décem-
bre 1817.
FAtîNANl (lr comtk), est né i\
Milan , d*uno famille patricienne
très-distinguée. Le vice-roi d'ita
lie l'avait nommé son chambel-
lan, et avait fait en diverses cir-
constances réprenve de >on dé-
vouement. Ayant d'ailleurs été
proposé A Napoléon pour étro en-
voyé en Russie avant l'ouverture
de la campagne si funeste i\ la
France, le comte Fagnuni vint à
Paris pour y prendre ses instnuv
tions, et de li\ se rendit i\ Saint-
Pétersbourg, où son nom et ses
titres lui ouvrirent rentrée des
maisons les plus respectables, et
lui procurèrent la facilité de rem-
plir avantageusement la missitui
dont il était char^'». On ignore
quel fut le résultat do ce voyage;
mais si Ton en jtige par le livre
que le comte Fagnani publia' ù
Milan en i8i5, on srra porté tV
croire que cet agent s*oeeu|»a
beaucoup plus de ses plaisirs qor
d'étudierTespril du cabinet et dti
peuple rus.sc.
FAIN (A. « tK BAH0i<), posséda
'À
i8
FAL
lonn;-lomp9 la confiance de Napo-
léon dont il t'Iail ^ei'lTtui^t' inti-
me. Nommé par loi maître des re-
qoc'^'le^ et baiou , il était ^ardc dva
arrliiveâ iuipérialt\s j l'époipie du
rélahlis.senienl des Bnurbon. Le
DOuvotiu gouvernement le dé-
ptinilla de sa place eu i8i4< mais
elle lui fut rendue en iHi5, pur
Napoléon lorsqu'il revint de TiJe
d^Elhe. M. Fuiu bi^na la dclibé-
ration du a5 mars, et tut nommé,
le 6 juillet, secrétaire -d'état jvar
la commission du gouvernement.
Depuis la dernière rentrée du roi.
il n*a plus conservé aucun em-
ploi.
FAISANT, remplissait en 1798,
prés la municipalité de Pluman-
dau, les fonctions de commissaire
du directoire-exécutif. Nommé,au
moisde uiarsde cette incme année,
député au conseil des cinq-oents
par le département des Côtes-
du-Nord , il ne fut point réélu a-
près le 18 brumaire (9 novembre
1 799)* Depuis 1 800 jusqu'en 1 8 1 5,
il occupa la place de coumiissai-
re près le tribunal civil de Tar-
rondisscment de Dinan. Pendant
les cent jours il fut membre de la
chambre des représentans, reprit
en.-iuite ses fonctions prcsie tribu-
nal de Dinan, et y fut procureur
du roi jusqu'en 18 17, époque où
il fut remplacé.
FALAISEAU ( le marquis
£tiekne- Adele-Alexamdue^, est
né le 27 juin 1756. Conformant
sa conduite aux circonstances • il
émigra aM commencement de la
i*évolulinn; rentra en France en
1799; fut succe>sivement rece-
V4îur principal des droits-i-éunis,
président du collège électoral de
Fontainebleau» et député du dé-
FAL
parlement de Seine-et*MariieAB
ciirps-légi>Litif. Le 5 avril i8i4»
il >c delà; ha de la cause de N^*
pnlèon. comme il sVtnit détaché
de celle de Louis \VI eu 1790»
fut en>uite membre de la cham-
bre des députés 9 et chevalier 4»
Sailli -Louis.
FALATIKN (Josepb)* che-
valier de la légion -dh'mnenr,
élu , en i8i(i, p<'ir le déparlement
des V osges, d\ibord membre de là
chambre des rcprésentans^y sié-
gea pendant Uis rent jours^ et, a*
pré*» lu rentrée des Bourbon . fut
membre de la chambre de> dépu«
tés. Chargé, après la dissolution
de Ta^seuddcc, d*.' présider \%
corps élei tural du départi meot
d(Mit il était député, il fit ua dis-
cours dans lequel l.i flallerie du*
minait, et qui par.it peu digne
d'un reprcsenlant qui avait cona»
tamment voté avec la minorité.
£n 181 G. il se rapprocha du ceo-
trc; il fait encore partie de 1 as-
semblée, il ne prit jamais une
part active aux discussions. On a
dit de lui qu*il n'appartenait ni à
la droite, ni au centre, ni préci-
sément ù la gauche, où il sié^
cependant.
FALCONËIV ( Tbomas) , lUté-
ratcur anglais, né à Oxford,. oA
il lait partie d\in collège» a tra-
duit du grec , du français et
du latin les ouvrages suivan:» :
I" Voyage d* H an non, tcialrcip^r
les relations des voyageurs moder^
nés, 1797^ in-8"; a" Le Tocsin f
ou Appel au bon sens, 179B,
in -8"; 5* Voyage d'Arrien autour
de la mer Noire ^ 180 5, in -4*»
Trois discours et une dissertation
géographique font partie dé cet
Muvrage. 4** GéographU de Slra^
FAL
éon. Cette édiliun in -folio 9 |hi«
bliée À ilxfiird eu 1807 , e»! en
lai i II et f n grec.
FALCONEl ( ÉrimvE), célè-
bre ttlaliiaire 9 tnori à Furii» en
1791 9 étttil né en Sujam** dnti» le
canton de Yaiul. Parmi le grand
nombre de statues qnu Ton doit
AU cisHau de cet arli.Hle, on cite
avec éloge cellert de l'Anùtié, do
PigmêUon, d'Alexandre; la »latiie
Cl »loi»»ale de Sitint Ambroiaej V\ini
de« quatre qui turent faite» |>onr
orner le dôme des Invalidea; le
rupe admirable de la chapelle
la Vierge, à Snint-Koch; lé
Christ agonisant^ et les Soldats
placéji daui» la chapelle du Cal-
vaire de la même égllï^e ; la statue
de la Musique^ laite pour le chA-
teau de B(?llcvue; celles de Flore
et de Pomone^ commandées par
le maréchal de Koailleit ; Milon
de Crotonsn ei les Quatre^Saisous,
bait-rrlifl* exé(^uh'*H ponrie prince
de S<MiliiHe.Ce qui honor« infini-
ment F'iIroneU cVsl la Statue
éif oestre de Pierre-le'-Grand^ qu'il
ûiÀ Saint Féter-bnurg. par ordre
de rimpi'mtriee Catherine 11. In-
dépendamment de rexécuiion qui
en e^-t parlaite.on admire Tari a > ec
lequel est reprrM'rilt'ï le cheval
du cxar. Falconel appelé en Riis-
Bie pour cet objet « en i^G^n quit-
ta ce pays pour revi nir en France
en 1778 « et ne ce!>^a de »*y occu-
per de ton art* qui lui a inspiré
de savante-^ observations. L«es ou-
vrages littéraires de Falconnet
•ont : i'* Réfleaiatis sur laseulp"
Cura, 176H9 in-^' ; a" Obsereatigns
$ur ta statue de Marc- A urèle et sur
éauires objets relatifs autV beaux»
arts 9 1771» in-H"; S" Traduction
dês iivru 34 , 5S #< 5C <^ Pline,
FAL
>9
Amsterdam, 1 77a, La Haye, 1 7739
9 vol. Cet ouvrage contient des
notes, dont Tohjet est de criti-<
qucr tontes les traductions qui
avaient paru jusqu'alors. 4" ^^"^
très àM***« au Réponse à un pré'»
tendu examen de la Traduction des
trois livres de PUne, Péturnbonric*
1775, in -8'; 5* Collection des
Œuvres de Falconet , Lausanne,
178a, G vol. iu*8*; Faris, 1787*
S vol. grand in«8*'. Le premier de
ces ouvrages a été traduit en au*>
glais et en allemand, en 1771 et
en 1777. Falconet u l'ourni à VEn<^
cyclopédie les artit-les inlitulért :
Draperies 9 Bas- Reliefs et Sculp»
tare, C*est ik lui que Taradémi»
doit ridée, et par suite Tusage,
de nommer les professeurs au
concours, >ur la pré.sentatinn d'un
ouvrage, au lien de les nommer
comme on le tai.'^ait ])réi*édem->
mont par rang d'anrienneté. Fal-
conet triompha dann lu lice qu'il
avait ouverte ; il ne dut i^a uomi-
nation quVi sa huperiorilé sur sea
rivaux. Cot artiste a encore exer*
ce son beuii talent Mir des vahes«
des urnes , des tombeaux ^ des
aulcls, etc. On lui reproche de
n avoir pas asseï étudié la ma-
nière des ancieuh, ce reproche
est juste ;mai> il est rigtiureux^
car Ton ne peut disionvcuirquMi
a triomphé du mauvais goOt en
usage, et que la plupart de ses
productions sont supérieures A
celles (k ses conleruporuiiM. Far-
mi «^es petites compositions ou
considère comme un ohef-d'œu*
Tre la statue de l* Amour ^ au bas
de laquelle Voltaire écrivit cci^
jolis vers :
Qui que tu loit, voici ton maftr«;
20
FAL
Falconet était proresseiir de Ta-
cadciiiie royale de Pari-, membre
houoraire de Criie de S.iiiit- Pé-
tcrsbourg, et ^cul.teiir du roi.
Diderot, si sévère dans ^e^ V^^^"
mens 9 a dit beaucoup df bien de
ce !»€ulptcur, arti^^te distingué et
litlrrateur instruit.
FALCIK (Jbar-Oakibl), poète
•atiriitue* né ù l>jmtxick« en i ^^o,
de paren» peu favorisé;* de la fiir*
tune; éprouva pour sou éducation
de> (»bsta«.^le^ dont le penchant in-
ykirihle qui Pentriimnit vers les
cnnnui<>ances littéraires put seul
triompher, et il par\int, par son
ûuelligeui'e, à entrer au gymnase
de sa ville nata-le, au il commen-
ça ses études qu*il termina à lu*
uiversiléde Halle. Il acquit bien-
tôt assez de ron>idératiou. et fixa,
en 1778, lorsqu'il se trouyait à
'Weimar , Tattention du grand-
duc, qui le créa conseiller de lé-
gatiiui. Depuis cette époque, il a
{>u, dans ses momens de It>isir9 ^^
hrcr À son goOt dominant. Par-
mi (es ouvrages qtril a publiés,
on cite les ^ui%ans : 1 ' Satires,
Çarmî lesquelles st* trouvent les
^ombeatuB de Kom, Léip«iick et
Alloua. iHoo. 5 vid. in-rt; a*
traduction allemande d*i>ûEtivres
choisies en prose de Swifft et dt Ar^
hulhnot, Léi|»ick. i^^N-i^pg. 6
vol. iu-8*; .*> • Dissertations sw la
poésie et le^ arts, W eimar, 1 800,
in- 8*. iVi. Fab'k, malgré son mé-
rite littéraire, a acquis d'autres
dr /its mieux, fondés à la nn^ou-
Dai.<%san< e des hommes. A la suite
de la campagne de 1815, quand
la plupart de> l'amillesdc la Saxe
avaient \u leurs propriété^ dévas-
tées par l'ennemi, un •craiid nom-
bre d'eufans , dont le» parens é-
FAL
Caient plongés dans la plat af-
freuse oiisère, se trouvèrent aban-
donnés, leur sort toucha vive*
ment cet homme estimable que la
mort venait de priver lui-mr>m«
de quatre enfans qui faisaient son
espérance et son bonheur. H ré-
solut de venir au secours de ces
intéres>anles victimes du mal-
heur, en se vouant ili leur cducu-
tion et ùi leur entretien; et pour
parvenir ù ce but. il fonda un éta-
bli<»ement sous le titre de Société
des amis dans te besoin. Par ce
moyen, les eofans furent recueil-
lis, instruits: et pour leur appren-
dre ù travailler, il créa successi*
vemeut des écoles de filature, da
couture, de tricot, etc.
FALLISl (Nicolas), auteur
dramatique, naquit à Langret
vers 1753, et mourut à Paris en
décembre 1801. Ce poète, qui ne
s'est point élevé au-dessus de la
médiocrité, est auteur d'un asset
grand nombre de pièces* dont
quelques-unes néanmoins ne sont
pas sans mérite. Les principaux -
ouvrages qu'il a publiés sont:
i" Mes Prémices^ recueil de poé-
sies, 1 793, in-S"; a* Le I haëton,
imitation libre de l'allemand de
Zacharie, en six chants, 1775,
iu-K**; 5" Les aventures deChmréai
et de Caltirhoé, traduit du grec^
1775 — 1776 et 1784, un vol. in-.
8"; 4" Mes bagatelles, ou les torts
de nta jeunesse, recueil sans consé*
quence, suivi d'une réimpression
du poëme de Phaëton, 1 776, in- ^
8"; 5* La Fatalité, épttre précédée
a' un discours sur quelques objets de
littérature et de morale, 1 779, in-
8 ; ti* Tibère et S ère nus, tragédie
en 5 aclesi et en vers, 1782-17^5,
în-S"; 7* Les deux Tuteurs; Ma-^
FAL
thieu ou i0s deux soupers, opéra-
CiJiiiqtieei) 3 artestf représenté sur
le Théâtre-Italien, Paris, 1785,
1n-8 . La tragédie de Tibère, diin»
laquelle Fallet a dénatnré le ca-
ractère (le son hêru.** en cherchant
ft le rendre moini^ odieux qu*îl ne
rétalt réellement,' n*a en que dix
représentations. Cependant elle
a été parodiée comme si elle a-
Talt nhti'iMi un grand snrcès. I/o-
péra i\vs Deux Tuteurs, qui d'a-
bord avait été repréi^enté sous
son second litre, sur le théâtre
4e Fontainebleau, ne fut pas plus
heureux â la scène; mais il doima
lien à une véritable plaisanterie
de situation. « Dans ccjMieuaf sou-'
• pers^ disait on, il n'y a pas un
«plut de passable. » PaNct a fait
pour le Théâire ftiiNcn un autre
opérsi-rc^miquc. Intitulé Les fhus"
set Nouvelles ,^ représenté le 26
aoftt i786« et pour le Thé.1tre-
Françals, Alphée et Zarine, tra-
gédie en 5 actes et en vers , re-
présentée le 19 juin 1^88 Ces
deux pièces n*ont point été inipri-
aiées. Fallet a fourni beaucoup
d'articles au Dictionnaire univer^
9êi* kiêtoriïiue et critique des
mœursy lois, usages et coutumes
ejûiles, publié en ^772, 4 Vf)l. in-
8*. H fut Fun des coopcratcnrs de
la Gazette de France; puis, du
Journal de Paris 9 et Fun des plus
intrépides soutiens de VAlmanach
des Muses.
FALLOT-DE-BEAUMONT (É-
tlBHlIB-AVDIli-FEANÇOIS-DB-PAULB,
Cfivri), évéque de PUiisance, ar-
chevêque (nomtné) de Bourges,
grand-ofllcier de U légion-d'hon-
■eiir, est né le !•* avril 1750, à
Avignon. Sa famille, Tune des
pliM aocleones de ce pays, le des-
FAt
ai
tinant a Tétat ecclésiastique, il flt
ses études u\ec su(^cc>; fut nom*
trié, en 1782. à Tévêrhé titul.tire
de Sébastopolis, et sacré en cette
qualité le 9.3 décembre de la m^-
me année. Kn 1791, il était coad-
jiiteur de Vuison, et divint Tob*
jet d'une accusation assez ^rave
poiiée  la tribune de rassemblée
constitiiniite par le député Bou-
che. Entre autres faits articulés
contre M. de Bcanmont» on lui
reprochait de tenir le cru'ifix
d'une main, et le poign.-u'd de
l'autre; etd*Uvoir fait chanter un
Te deumn en action de grâces, à
Foccasinn du massacre de plu-
sieurs patriotes. L'abbé Maury
et hibbe de Bruges en démontrè-
rent Fabsurdilé; et M. de B'eau-
mont lui-même écrivit une lettre
très -énergique, dans laquelle il
prouvait qu'à Fépoque où des pa*
triotes furent assassinés ù Yaison,
il se trouvait depuis un mnis ù
Valréas. éloigné de cette ville de
quatre lieues. Il le prouvait par
le certificat authentique que lui
en délivra la municipalité et qu il
fit insérer dans plu>ieurH jour-
naux, notamment dans celui de
Montélimart du 18 mai. M. do
Beaumont cessa ses fonctions ec-
clésiastiques par suite de la ferme-
ture des églises, vécut pendant ce
temps dans la retraite, et ne repa-*
rut quelors du concordat de 1 Ho 1.
H fu* nommé évéque de Gaud, et
reçut la décoration de la légiun-
d honneur, le 22 mai 1807. Il
passa du siège épiscopal de Gand
à celui de Plaisance, et eu 1.8 13)
À Farchcvéché de Bourges: il prê-
ta serment en cette dernière qua-
lité, le i5 août de la m^me an-
née^ entre les mains de rânpéra-
S)
PAM
tricu Hiiriv-Loiiisc. L^cmperoiir^
qui «Mtimiiis^iiii son atlacheiiieiit
el sou zè!c'9 le cliar(;t^a, eu iKiff,
df! quelqueh iicgociaiioni» relati*
vcs à (le nouveaux airang[<MTi<iM
nvcc Iti pape, ré>i(laul ù Fontai-
nebleau; mais ces négociations
u curent pas de. .sucers, et r«U!)c-
rent nieme quelques (iis(;nlccH au
né(?ocinteur de la part de Napo-
léon. De '«on eôlé. le pape* faisant
pes'T sur le sujet le mécontente-
ment que lui donnail la conduite
du souverain, refusa d'approuver
lu noininalion de M. Fallut de
Jieduinont i\ rarehevêchéde liour-
{;e^. Pétulant lancent jours, M. de
Beaunuuit fut Jionniié premier
aumônier de Napoléon. Il oiru'iu
ù la cérémonie du Champ de Mai,
et pré:»enlaau chef du gouverne-
ment le livre des évangiles 9ur
leqijiil celui-ci jura de fain; exé-
cuter les constitutions qui assu-
raient une n;arantie aux droit> du
peuple français. Il entra le 5 juin
à la chand>re des pairs; mais au
second retour du roi, il cessa
d eu faire partie et il fut privé en
nir*in«; temps «le ses fftnctions ec-
clésiastiques et civiles. M. le
comte Fallut <le Beaumont trou-
ve dans la retraite et dans les
souvenirs de sa fidélilé i\ ses ser-
mens, la paix et le honheur qui
dédommagent le philosophe chré-
tien tt I homme d'état supérieur
qui* les circonstances lorcenl à
l'inactivité.
FA MIN (Pierre Noël), niem-
brr de ralhéuée des arts de Paris
et de |dusieurs sociétés savantes
des départemens, est né à Paris
en 17 |0. 11 u fait ses études au
collège de La Harpe, où il connut
le céiébru critique de ce nom^ a-
FAIi
Tec lequel il se lia «K* la plus ten-
dre amitié. M. Famin terniinn s»a
carrière scnlastique en rempor-
tant les quatre pnx de rhétorique
en 1755, n'ayant pns encore at-
teint yCïgv. de i5 ans. Après avoir
terminé sa philosophie, il travail-
la dans une étude de procureur
et ensuite chez son père, qui, eu
17G7, alla s'établir négociant A
Rouen. M. Famin était le 9econd
de douze cnfuns , et fut obligé
d'embrasser Tétat ecclésiastique.
Se sentant peu propre à poursui»
vre celte carrière, il quitta la Fran-
ce et se réfugia à Londres, ohet
son frère. 11 avait été choisi parle
lilsde l'ambassadeur d'Angleterre
près la cour de France pour se
charger de l'éducation de ses cu-
fans, lorsque l'amitié fraternelle
le rappela à Paris, 011 il reprit les
fonctions qu'il a\ait quittées. Eu
1773^ il fut nommé à la cura de
Samois, près de Fontainebleau.
La sagesse avec laquelle il remplit
ses devoirs, et sa bienfaisance, l'j
font encore regretter. Ayant eu
l'honneur de recevoir dans 90D
presbytère M, le duc de ChartreSy '
il fut cb<>tsi deux ans après, en .'
1780, par ce. prince, pour être
attaché à l'éducadion de ses en*
fuiis , dont l'ahié 9 M. le duc v
d'Orléans iictnel , venait d'ayolr >
7 ans. La place que M. Famin j
occupait lui laissant du loisir, il %
se livra à l'élude des sciences; a- %
eheta, en 1 785. un cabinet de pby- 'i
sique; et ouvrit, en 1784» un cours ij
public et gratuit de cette science, '^
qu'il a continué chaqueannée dans ^
le local qu'il occupa au Palais- j»
Royal jusqu*en 1798. Ce cours ne "'^
fut interrompu que pendant Phi- vi
ver de 1789, époque où il voya* ^
gca dnns le midi de la France
a^eu lu cél«;bre huronnc de
Krudner cl srs enfuiiH. Kn
1798 f le tribiinat occupant le
Palais»- K(»y al, i\l. Fiiiiiîn l'ut rcn-
Toyé di: hoii lo^eineril, et par
siiitu^ obligé de vendre t^on cabi-
nel ti de cesser »c» coiir^. Il
avait alors ih']i\ |Miblié pliihifiiri»
ourrages, iiotainnirnt un Cours
d$ phyxiquM exp^rimentala^ mis à
U portée du tout U monde ^ et nii
autre sons le tilri! d«' Coiisidtra'-
tionê sur le danger des lumières
trop vives pour l'orf^ane de la vue,
il sur les moyens de s'en garantir.
H. Famin a aussi ciiUivé la litté-
rature. Il a fait représenter, au
Thé.itre-Françaî.<4« {Obligeant ma-
lâdroit^ imité de la pièce anglaise
Bêurr Bodj; et sur le théâtre defl
Varié tés- étrangère!*, à l'arin, VK^
tôle de la médisance, imitée de
Scàaoi for scandai de Sheridan. A
Tépoque de la paix, en 1801, M.
Famin a c(iiiipn«é ime ode latine
intitulée Carmen paris. Elle a été
imprimée, acrompaguée de pln-
sieuni tnidnciions en rers fran-
çài$ et italicm^ d'e diffcrens au-
teurs. Il a donné, en 1821, en w»
vol.- in • 8*,. sons le titre de
Mas opuscules et amusememt lit'
téralrss , un recueil de poé>ies
turi agréables, et ifui pour la plu-
pari avaient été lues aux séances*
publiques de V Athénée de Paris,
et de V Athénée des Arts. M. Fa-
min possède des talent de société;
i est b4)n musicien, joue de plu-
•ieura instrumens, et a composé
le» paroles et la musique de plu-
•îcnn» romances et chansons qui
ont obtenu du succès. Lors de la
formation de Tinstitut, plusieurs
pcwaMie» (b eentidération ^ qui
FAN 25
suivaient ses eours, offrirent de '
faire valoir i^c.i litres comme sa-
vant, et comme littérateur, pour
loi faciliter Tentrée de celte nou-
velle Hociélé. jM. Famin refusa
leur protection, et ne voulut faire
aiicuiu* des démarrlie.s nécessai-
res. Libre et indépendant , telle a
toujours été ma devise, dit-il; et
en effet, c*est aujourd'hui qn'it
est (lins qu'octogénaire^ celle qu'il
a suivi et suit encore dans toutes
les circonstances de sa vie.
FAiNTIN-DÉSODOAKDS {Av
ToiRE-it!TiKi« HE- Nicolas), littéra-
ti'ur et historien, est né en i^SS,
dans une petite yille située au
pied des Alpes. Il embrassa d*a-
bord rélat ecclésiastique, reçut
Fordredelaprlltrise, etétait,àré«
pofpie de la révolution, Vicaire-
général d*Embrun. Adoptant a-
vec chaleur les opinions que pro-
fessaient les hommes les plusta-
ge«i,ilcrutdeToir renoncera la cap*
cière eccléitiastique^ pour suivra
celle des lettres, oiH il a acquis do
la considération. Auteur fécond,
M a pubi-ié un grand nombre d'ou-
vrage*», parmi lesquels ceux qui
concernent Hiistolre méritent
généralement d'être distingués.
Nous citerons : 1" Dirtionnaira
raisonné du gouvernement , des lois,
des usages et de la discipline de
l'Eglise^ conciliés avec les libertés
et franchises de t église gallicane,
lois du royaume et jurisprudence
des U^ihunaum de France, 1 7K8, 6
vol. in-H"; a' Nouvel abrégé de
C histoire dé France. Ct.\ ouvrage
est une continuation de V Abrégé
chronologique du président Hé-
nault, dont il forme les /i"* et .)"*
volumes. Z* Histoire de Francede-
puis U mort ds Louis XIF, 1789
a4 FAN
^ el 1789, 2 vol. in-ia; 4* Histoi^
re philosophique de la réoolulion
de France y depuis la conoocation
des notables jusqu'à la séparation
de la convention, 1 79G, a vol. in-
8*. Cet ouvrage» successivement
augmentes offrait 10 volumes à
la cinquième édition publiée en
1807. L'auteur, en 1797, Ta ré-
duit en un abrégé de 6 vol. 5"
Révolution de l'Inde, pendant le
i8"' siècle, ou Mémoires de Ti'
poo S ail}., écrits par lui-même,.
1796, a vol, in*8*. Cet ouvrage
traduit de Tlndastan» a été réim-
primé en 1797, 4 ▼ol- iu'8°. 6*
Jndercan ei Palaniey histoire o-
rientale, 1798, 2 vol- in-8-; 7'
Histoire de la république française
depuis la séparation de la convention
nationale, jusqu*à la conclusion de
la paix entre la France et l'empe-
reur, 1798 et 1800, 5 vol. in-S";
8^ Louis XV et Louis XVI, 1 799,
6 vol. in-8*; 9* BeyderAzeima Tip-
pozaeb, histoire orientale, 180 a,
5 vol, ïn-i^; g'' Histoire d'Italie
depuis la chute de la république ro-
maine Jusqu' aux premières années
du 19"" siècle, 180 a et 180 3, 9
vol. in-8*; lo"" De l'institution des
sociétés politiques y ou théorie des
gouvernemens , 1807, in-S% 11";
Explication française des mo^
Humens inédits de C antiquité, eX'
pliquée par îVinkelmann, 1808,
3 vol. in-4*; ia° Histoire de Fran^
ce, depuis la naissance de Henri
IV, jusqu'à la mort de Louis
XVI, 1806 et 1808, a6 vol. in-
la. L'auteur s'occupa depuis
d'une édition in-4''9 dont il a dé-
jà paru plusieurs volumes. De
tous les ouvrages que nous ve-
nons de citer, celui qui a le plus
contribué à la réputation littéral-
FAN
re de M. Désodoards, est son
Histoire philosophique de iarévê^
lut ion française, qui malgré quel«
ques inexactitudes, est eacore
une des plus exactes de toutes
celles qui ont été publiées jusqu'à
présent. A Tépoque où rinstitul
était national, il lut porté par ce
corps sur une liste de candidats
destinés à être soumis à la dodhh
nation du gouvernement. Cette
nomination n'ayant pas eu lieu
alors, il ne paraît pas que M. Dé«
sodoards ait cherché depuis à
rappeler ses titres aux faveurs a«
cadémiques.
FANTUCCI (le comte), safaot,
et premier magistrat de Ravenne,
naquit dans cette ville vers 174^*
et y mourut le 10 janvier 1806. Il
appartenait à l'une des familles
les plus distinguées du pays, et
le cardinal Gaétan, son oncle, le
fit venir très «jeune à Rome où il
se chargea du soin de perfection-
ner son éducation. Le jeune Fan-
tucci profita si bien des leçons de
ses maîtres, qu'il revint dans sa
ville natale, après la ans d'ab*
sence, en état de remplir digne-
ment les premiers emplois de la
magistrature, auxquels il ne tar-
da pas d'être appelé. Le souvenir
de l'éclat dont avait joui sa pa-
trie, et le tableau de sadécadence»
firent naître en lui le désir d'en
rechercher les cau&es. Il les con-
signa dans un mémoire aussi, ju-
dicieux que savant, qu'il présent
ta au pape Clément XIV, et qu'il
fit imprimer en 1761. Un discours
plein d'éloquence qu'il prononça
en 1778, lorsque le cardinal Va-
lentîn de Gonzague fut agrégé au
grand-conseil de Ravenne, lui
suscita des désagrémens d'une na^
PAN
ture aftei grave. Quelques-uot
de ses ennemis étaient parrenus
à persuader au cardinal que dans
les éloges que Fantucci donnait à
S. £.9 il avait montré une réserve
qui annonçait une secrète envie
et le désir d*altérer la vérité. Jl
s^ensuivit une espèce de mésin-
telligence entre le prélat et le ma-
gistrat, mésintelligence qui ne
put ralentir le zèle que ce der-
nier montra toujours pour la
prospérité de sa patrie. Ravenne
doit à Fantucci l'achèvement du
canal navigable, qui lui rend une
partie des avantages qu'elle avait
perdus. Cependant ce projet,
qu'il était parvenu, après mille
contrariétés, à faire adopter en
1781, ne reçut pas son entière
exécution, et les travaux furent
suspendus avant qu'on eût donné
au canal tous les degrés d'embel-
lissement et d'utilité dont il était
susceptible. £n 1783, Fantucci
inventa une machine hydrauli-
que dont les habi tans des campa-
gnes qui environnent Ravenne
tirèrent un grand parti. Il avait
renoncé à l'exercice des fonctions
de premier magistrat pour médi-
ter plus tranquillement sur les
mojens d'être utile û ses compa-
triotes. Une épidémie qui rava-
gea tout le territoire de Ravenne,
lui fournit l'occasion de déoloyer
toutes les ressources de son cœur
et de son esprit. Après avoir con-
couru à alléger les maux de ses
coQcitojeus, il composa dans la
même intention un excellent ou-
frage,oùil démontra la nécessité
du dessèchement des marais dans
les vallons exposés aux ardeurs
du soleil méridional. Fantucci,
par ses vertus autant que par ses
FAR
95
lumières, avait obtenu la bien-
veillance et Testim^^u pape Pie
VI. Parmi les ouvrages qu'il a
publié on cite les suivans : 1*
Benefizi communicativi, suivi d'uo
Plan militaire^ fait sur la deman-
de de Pie VI, 1786; a* De* monit'
menti ravennati, 6 vol. 10-4** 9 3*
De gente Honestia^ Gésène, 1786,.
in-folio. Fantucci avait aussi com-
posé des mémoires très-intéres-
sans, qui ne parurent qu'après sa
mort, sous ce titre : Memorie di
vario argomento del conte Fantucci,
Venise, 18049 in-4''* On doit en-
core à ses soins la magnifique é-
dition des Papiri diplomatici rac^
coiti ed illustrati daU* abate Gaétan
no Marini.
FARE (Avne-Locis-Heiiri i^à
La], député aux états- généraux,
é^Oque de Nanci, et aumônier de
M""* la duchesse d'Angoulême,
est né le 8 septembre 175a, à
Luçon, département de la Ven-
dée. Il fit ses études & Paris, et
obtint plusieurs prix de l'univer-
sité. En 1778, il fut nommé vi-
caire-général du diocèse de Di-
jon, et doyen de la chapelle du
roi en cette ville. C'est à ce titre
qu'il fut élu général du clergé des
états de Rourgogne en 17849 et
chef de l'administration de cette
province. Il remplit c«>s derniè-
res fonctions jusqu'au 7 octobre
1 787, époque à laquelle Le roi le
nomma évêque de Manci. En.
1788, il fit partie de l'asseoiblée
des notables; et en 1789, il fut
député de l'ordre du clergé aux
états-généraux, et prononça au
nom de cet ordre le discours d'u-
sage, lors de l'ouverture des é-
tats. M. de La Fare fit constam-
ment partie de la minorité. Il é-
aO
FAR
crivlt ft pnrja hcaiiooiip ronlre
l(!!i prêtent ioTis (]<; Ki iiiajurilô;
soutint av(*o fen, le la Irviirr
i7«)o, la pro|u>si(inii {\u"i\ avait
faite, ilan>* rctlo sraniMs «ht «Iccla-
rer siir-Uï-rluinip l.i religion ca-
tholique, n'ii^inn de Tétut ; et
it*i>|)|)osu à ee (|ni; les lilens |>os-
.Hedés )u«qii*alor!« par le cler^^é^
fusHent ninipri<i un uonibre des
propriétés natioiiideA. Il com-
battît, aimsi iniuiiemcnl, le pro-
jet de loi tendant à supprimer en
France les comiiiunanlés reli-
gieuses, et celui dont Tadoplion
donna iiiix juifs les droit» de ci-
toyen. Le triomphe des doctrines
contraires aux siennes prenant, de
jour en jour* une nouvelle con-
sisliince, ré\r'que de Nanci quit-
ta lu France, et scn'tiraàTrèves,
dont l'archevêque étuitson métro-
politain. Veis la lin de 17«)U, il se
rendit de Trè\es en An (riche, (m^,
}»endant plus de vingt ans. il l'ut
chargé de la eorrespondanre dos
princes de la maison de Bourhon.
Lorsque la princes>e tille de Louis
XVI, échangée contre li*s re-
présentans du peuple que Du-
mouriez avait livrés à l'Autri-
che, fut arrivée ik Vienne, ce l'ut
Févequc de Nanci qui négocia
son mariage arec le du<; d*An-
goulême. Depuis 1K07 jusquVn
181/i, il remplit les fondions de
C<unmissaire vérilicaleur, char-
gé d\)rdoiinancer le payement
do pensions, sur une maison de
banque de Vienne, des soldats
retraités de Tarmée de («(»ndé.
Kentré en France avec la famille
royale, il fut dans le même temps
nommé membre de deux commis-
sions, dont Tune était desiinée i\
procurer des secours aux émigrés
FAIi
rentrés; rnntrc* avait pour objet
une organisation nouvelle de Té-
giise de France. Devenu aninô-i
nier de M*" la duchesse d'An|çciii«
lOme le i(> décembre de la mOiiM
année Je i7Janvii*r 181 5, il tut nom-
mé Ton d«'s commissaires chargés
de iTcueillir les cendres (k: Lt^uîs
XVI , et de la ri-ine Marie - An-
toiïiette, et de les faire transpor*
ter, dii cimetière de la iHatUlcine»
à I fgli-e de Saint l)eni<. Au com-
mencement de iHiC), le r(»i Tad-
joignit, pour Tadmiiiistration de»
atîaires eccl»''siasliques, :\ M. de
Tallevrund-Périgord, alors arche-
vêque de Reim*^. M, de La Faitiest
maintenant archevêque de Sens.
FAllK (iHARLBS Ri)pro,MABQi2rs
nn La), était, avant la révolution
ollicicr dans Ir régiment du Roi
infanterie. Maire de la ville d^Aix,
lors de la convocation des étaUi-
géiiéraux, il chercha à s'opposer
à ce que Mirabeau fût élu mem-
bre de cette assemblée, opposi-
tion aussi inconcevable qu'impru-
dente, et qui pensa coAter U\
vie au marquis de La Fare« dans
uneémeutequieutlieu le uSmars
1 * 89, au moment 01^ pour prési-
der le corps municipal il se reii»
dait à l'hôtel -de-TÎUe. Comme
le célèbre candidat qu'il voulait
exclure avait l'opinion publique
en sa faveur, M. de La Fare fut
obligé de quitter la ville pour se
soustraire au ressentiment du peu-
ple. Il vint à Paris, rendit comp-
te de sa comluite aux minîstreft
du roi, et leur peignit l'état de la
Provence sous les couleurs le»
plus sombres; il parvînt ainsi à
se faire donner des éloges. 11 ne
tarda pas à émigrer, et publia 9
contre les évèncinensde la révo-
FAH
lulion, partout où la n«oetiiité le
forçait de tm retirifr, dvn AMh"
ration» ai de» protestations inoiiig
à»t%»Vtb\u»\r HuoK doute di* diuii*
ger In riiorclie dtn évéïieitieriit
que daiiA lu déMr du le montrer
fid^'lc h la nioriarchiiî. Dhiih 1«
cours d« HCfl vciyage«9 lo itiar<|til«
de La Farc alla à Niipleê^ dont »â
familli; eht oriffinairt:* f;t »« di re*
counaUred*ijnchnincl»4:d«('ellc'de
Rufl'o. Kn iKiu il était ù Londrei^.
Kenlrécn Franc» aprèi» luriiHtûii-
ration, M. do La Fan; u obtenu une
place an ininiittùro de la guirre.
FAAK%(Maxuiiurii), né dan»
le CaiiibreHλ, le lo février 17(194
renipliaifait eu 1800 len fonctiotiA
de proonreur-g«:n<;ral prèa le tri-
bunal de première inhtancu db
Cambray, et lut A cetl« <*poque
Dnmriié membre du corpH-l/rfçiH-
latif pur le département du Nord,
et réélu eu 1804. Il faisait enooro
partie de ce corpH en i8i/|; il a-
rait ifsté nommé, en 1 8 1 5« membre
ait comité de léfçitflation. Le u5
août 18149 il proposa de récla-
mer du gouvernement un projet
de loi| qui établît la manière d'dn-
lurer la re»poniMibilité de* mini»«
treSf d'aprè» len uriicIeH 15, &5 et
fô de la eliarle; et avait à cette
oecabion rédigé un projet de loi
fui fut pritf en rouAidériitiou par
la ohambre. I*efidant le» cent
Joun, M. Fareftfut nommé parle
département du Nfird» membre
de la rhambre den représentai!».
IKipiii« la seconde restauration 9
Il a ceMé d*4ixercer ne» fonciiouH
de procureur du roi.
FAHGIJK(E. Di La), avocat au
parlement de l'un, né à Daz le 7
décembre 17S189 et mort en 179»;
cultiva le» lettre», mata avec peu
PAR
«7
de auecè»; il a publié : 1* DiMcourâ
Bur la lecture t I7.5'|.iii 8"; a" /{«-
cueil d' œuvres m élétiji, l'aria, 176.'),
u vol. in - 1 'i; 5 ' Atf voix du peuple^
oHe sur la mort du Dauphin, 1 ; ^Mi,
10-8"; 4* / pamhemena ducasuret
de l'éipril, 177/i, in-8 ; i" Poi-
tue sur l'éducation, 1788, in-S";
G" Le beau jour dsi Franpaiê, ou
la France ré^ènhrée, puéme en déum
chanta, «nividenotea bintoriciue»,
I7«)i, in -8*. On voit, |mr cet ou-
vrage, que Tauteur avait adopté
avec efitbotiHia.«me les princtpei
de la liberté; et cel ouvrage nH
celui où il montre le plint d'ina-
pirutioriD poétique».
FARGLKH (JIiun - Johrpb de
MéAi.BT« coHTR uk), ué le 19 dé-
d'uibre 177G, d'une ancienne fa-
mille du département dn Puy-de-
Dôme; êuivit, en 1791,1)00 père
dan» Témigralion; rentra en Fran-
ce ù la Auitc de.1 Pruh»iens en
179a; partagea la déroule de leur
armée, dont celle de Coudé re»»
»entil hi vivement le contre-coup,
et servit dan» cette dernière, |ii»-
qu'à répoque de son licencie-
ment en 1801. Lorsque le pre-
mier con»ul autorisa le» émigré»
à rentrer en France, M. de Far-
gue» fut du nombre de ceux qui
profitèrenl de cet avantage. 11
»'était marié à Monicb, avec la
fille de M. Fay de hatotiay, an-
cien prévôt de» marrband» à
Lyon; il revint avec la famille de
»on épouse dan» cette ville, dont
êon beau-frère fut bientôt nom-
mé maire. Il y devint hii-mâme
K résident de radniini»tralinn de»
ôpitaux; etoccupaii encore cette
place birsque le gouverneînent
impérial fut renversé. En i8i5,
il remplaça le comte d'Albon, a-
aS
FAK
lors maire de Lyon, destitué, dit-
on, quoique royaliste, â cause de
l'exa§^ération de ses (»rincipes.
Lorsqu'au maU de man» i8i5,
on apprit à Lyon le di^harqiie-
ment de Napoléon, ^J- de Far-
gues, qui ne croyait pas que ce
prince triompherait »i facilement
des obstacles qu'on lui oppo^ait«
publia contre lui une proclama-
tion qui mal<):ré Ténergic de la
rédaction 9 u*emy>ccha pas lu cé-
lèbre voya;[:eur d'entrer ù Lvon
le 10 mars, deux jours après que
le comte d'Artois, venu dans cel-
te ville pour y organiser des
moyens de résistance, en était
reparti. Alors .\1. de Farguesalla,
à la tête du corps municipal, pré-
senter son hommage à celui qui
déjà agissait comme chef du
gouvernement. Napoléon adressa
plusieurs questi'ins au maire de
Lyon, parut satisfait de la fran-
chise de ses réponses, et bien
que convaincu du penchant qu'il
arait à servir la famille royale,
lui témoigna assez de confi.-inoe
pour lui conserver ses fonctions.
M. de Fargues ne fut pas fAché
d'obtenir un pouvoir qui le
mettait à même d'entretenir une
correspondance active dans le Mi-
di, avec le duc d'Angoulême;
mais par compensation, il fit aux
Lyonnais une nouTelle procla-
mation, dont le style ne ressem-
blait guère à celui de la précé-
dente. Il y louait jusqu'à satiété
Je héros législateur, et l'empe-
reur qui avait prodigué tant de
biens à la ville de Lyon. Cepen-
dant Napoléon ne tarda pas à
connaître la vérité. Le comte de
Fargues reçut sa destitution, et
là se boroa toute la vengeance de
FAR
celui qnî poiesédait alors le pou-
voir souverain. Réintégré dans
ses fonctions de maire après lef
résultats de la funeste bataille de
Mont Saint-Jean (18 juin 1815)9
le comte de Fargues fut dans la
même année membre de cette
chambre qui s'e^t fait ime célé-
brité déplorableiç y vola cons-
tamment avec la majorilé qui»
parsa conduite, détermina la sa-
gesse du roi à la dissoudre; et fut
réélu pour celle de 18 16 à 1817,
01^ il fit alors partie de la minori-
lé. Après s'être trouve l'un des
premiers en scène ' pay, Cawfel^
(4UABE0L, Cbarribr-Saihivcvillb),
» lépoqne des troubles qui oal
ensani^lanté la malheureuse ville
de Lvon, eu 1H17, lu comte de
Fargues esi mort en 1818.
FARGUES (Hbnri), natif de
Saint-Jean-Pied-de-Fort , tréso-
!>orier du sénat et commandant
de la légion -d'honneur. Durant
les premières années de sa vie. il
s'occupa d'atTaires counnercîaleft
avec l'Espagne, et ce ne fut qu'&
Tépoqne de no« premiers troublée
politiques, qu'il entra dans la car-
rière administrative. Oéé maire
de sa commtme, pur les suffrages
uuiver>els de ses concitoyens, il
exerçi, en 171)0, les fonctions d'é-
lecteur, et fut revêtu, peu de
temps après, de celles, non n>«)îns
honorables, «le jugc-ile-paix. îal
France venait de déclarer la guer-
re à rEspa:îue (y mars 179."^).
Farines embrassa le parti des ar-
mes, et s*y distingua: ou lui doit
la création des chasseurs basques^
troupes extrêmement utiles dans
les guerres de montagne. Frappé
par ta loi des suspects, Fargues fut
arrêté, puis reiftcbô presque îm-
PAE
médinfement Mur parole. Nommé»
iiprèh I ubolilioii du ré{;iiiie con-
T«-iitioiiiieU piésidciif du dirfc-
loin dv »uu d(!p«irU'iueiit , pnii»
nifinhn' du conseil dt;< t'iriq-< etilti,
il Mf prononça plu>d*iine i'çta con-
tre ïtiH priuci(<cH qui anient^rent
la j<>uriiéc du i8 irurlidor (4 ^('p-
tembrt* i^'p^;^ cl loiiUfl'oi.H eut le
bouhcur d'é«-h<'ipper aux proscrîp-
tion«> qui en liircnl la i^uile. héé-
lu au cuniteil di*^ cinq-ccnb. le
1** prairial au G (so uiai 179H),
il prit une part active i\ la révolu-
tion du 18 brumaire an 8 (g no-
vembre I7fi9)- «t le a4 novem-
bre il Fut udnii^ au 8énat-con.>er-
vateur, et cboisi par le premier
con&ul 9 à la ùu de 1805» pour
remplir la place de trésorier de
ce corp!). Il prénida, peu de temps
après» le collège électoral du dé-
partement de» Bu.Hfteft-Pyrénées,
et mourut ttubitement le 28 sep-
tembre 1804» dauH la maison de
campagne de M. Bertholet â Au-
teuîl. L'empereur Napoléon ac-
conlait au sénateur Parques my;
Mliiiie toute particulière. La T*-
meté courap'use avec laquelle
Fargues détendit toujours les
principes d'une sage liberté, et
combattit les terroriste.n de tou-
tea let» couleurs , a pincé son
nom parmi ceux qui honorent
lliisiloire de notre révolution.
C*ei»t au péril de sa vie, que dn-
raot rcp<»que sanglante de nos
trriubles civils, on Va vu plus d'u-
ne foi^i soutenir ses opinions.
Quand les droits de la victoire
eurent fondé le trône impérial,
Fariçuc», admirateurde Napoléon,
o^li îiii faire entendre la vérité; et
fi cet homme honorable eAt vécu
plué luiig-temps,c*estun de ceux
FAR • 29
qui nVussent point trahi Tempe-
reur, parce que c*cst un de ceux
qui ne l'avaient pas flatté. Son
liU, nommé auditeur au conseil-
d*état ^dection de l'intérieur) en
i8of), fut socce.ssivement inten-
dant de laCariiiuie à Laybach(Pro-
vincns-Illyriennes), intendant en
Ki-ipagne; >ous - préfet d'Autun ,
où il se distingua lors de la pre-
mière invasion de la France, par
une conduite pl« iiie d*honneuret
de courage, et préfet de la Jlau-
te-i\larne durant les cent jours.
Dans ce dernier po^te, il déploya
encore la plus noble énergie, et
fut un mom«Mit])risonnier des trou-
pes de la coalition européenne. De-
puis 181 5, M. Fargues, administra-
teur irréprochable et d'un vrai
mérite, n\'xerre aucun emploi.
FAKiNh (le baeon), maréchal-
de-câmp, comnianJant de la lé-
gion-dlionneur, embrassa fort
jeune la profession des armes; fit
avec distinction les campagnes de
la révolution, et gagna tous ses
grades sur les champs àv. batail-
le. Dans la campagne de i8o(>
contre les Prussiens, où il com-
mandait un escadron de dragons
du «iJ"', il déploya autart d habi-
leté que de courage, et fut fait
major du 39"* régiment de l'arme
dans laquelle il venait de se signa-
ler. En combattant contre l'Au-
triche en 1809, il obtint le com-
mandement du 4"' régiment. En
1810, il fit la guerre en Espagne,
où il s'empara de Tavil'a, après
s'être conduit de la manière la
plus brillante au combat de Tor-
re de la Fena, le 4 mars. Il se
trouva au siège de Uadajox, et
partageant toujours les succès de
notre brave armée, il prit part
jo ' FAH
aux combats d« Sanla-Mnria et de
Yill.ilba. Lorsqu'en i8i!>, Napo-
léon prépara l'expédition de Rus-
sie, il voulut que le colonel Fari-
ne fut employé dans celte armée,
et, en conséquence, il le rappela
d*Espagne. Dans cette campngne,
d'ubord si brillanle, le colonel
soutint la n'^putation qu'il s*était
acquise; et lorsque rinclémence
des élémcns eut fait éprouver à
Tannée française de si grands dé-
sastres, il se jeta, avec les débris
de son corps, dans la place de
Dantzick, qu'il dcfindit jusqu'àla
dernière extrémité. Forcé de cé-
der au nombre, il fut conduit pri-
sonnier d.ins rUkraine, et ne ren-
tra en France qu'en 1814. Il avait
obtenu le grade de maréobal-de-
camp, dès le mois de juin de Tan-
née précédente, et le 19 juillet de
celle-ci. il reçut la croix de Saint-
Louis. Cette faveurne pouvait lui
faire oublier ses nobles sentiraens
d*amour pour sa patrie; et lors-
que dans les cent jours (en 181 5),
Tindépendance de la France fut
de nouveau menacée, on le vit
courir aux armes pour sa défen-
se. Le génér.d Farine, quoique
grièvement blessé à la bataille de
Mont-Saint-Jean, fut du nombre
des braves qui, après la capitula-
tion de Taris, se réunirent aux
bonis de la Loire. 11 a été conser-
vé sur la liste des maréchaux-de-
camp en activité, et désigné mê-
me comme adjoint aux inspec-
teurs-généraux, en i8t6.
FARMER (Richard), littéra-
teur et critique éclairé, naquit en
1 735 dans la ville de Leice^ter, où
son père exerçait la profession de
bonnetier. Son goût pour les belles-
lettres s*étant manifesté de très-
FAR
bonne heurt, il renonça au com'-^
merce, et vint achever ses études
ù Tuniversité de Cambridge; son
aptitude et son esprit naturel lui
firent faire bientôt des progrès
qui eussent été plus rapides sans
un grand fonds d'indolence qui
nuisit au développement de ses
bonnes qualités. Il fut nommé, en
17Ô0, à Tune des places d'institu-
teur dir collège où il avait lui-
même fait ses études, et obtint
presque en mOme temps une cure
à quelques milles de Cambridge.
Dans le courant de Tannée 1763,
il fut admis dans la société des an-
tiquaires de Londres. Il avait en-
trepris, dëi 1766, la publication
d'un ouvrage sur l'histoire et le»
antiquités de la ville de Leicester,
composé par Thomas Siaveley, et
qui devait Afre enrichi de notes
deTéditeur; mais il conduisit cet-'
te entreprise avec beaucoup de
négligi'nce, et y renonça enfin-
tout-à-fait en 1789, après avoir
remboursé aux souscripteurs le
iMntant de leurs avances, et lé-
guant le» matériaux immense»
qu'il avait amassés ;\ un M. Ni-
chois, qui avait conçu Tidée d'un
ouvrage de ce genre. Il composa,
sous le titred'£^5ai sur l' érudition
de Shakespeare y un ouvrage qui
eut un succès prodigieux, et qui
est sans contredit la meilleure
critique qu'on ait publiée sur
le poète anglais. L'auteur dé-
montre que Shakespeare tira
tout son talent de son imagina-
tion aussi féconde que bizarre »
et qu'il eut fort peu de connais-
sances acquises ; peu s'en faut
même qu'il n'en fasse tout-à-fait
un ignorant. Ce livre, qui du res-
te annonçait de la part de Tau-
FA&
teiir UAO érudition profonde t*t
uo eftpril mipt'iîeiir, lui valut
plui que do la rrnominôc. 11 lut
iiOâniiié« cil 17<H)" prt:<nrnlt*nr «le
la i^hnpello «lu roi A Wllcluill;
prinoipiil de »nn vtiWv^e en t^y^u
tit piîinripal hibliolliiToirr de ru-
ai v^rititti trui» an» upiî'it. Il ob-
tint encore «n 1780, Ic! tiln^ da
chnnctdier de I uiiivorhitû diiUK
le» villr» de Lililfieid «( Cov(*n-
trvt 1*1 d<*uK uuH a|)rèj« uu<< pré*
hendo duut» lu oalli«'dralede (iaii-
t«ubrry. Fermer mou ru ( à Lri-*
cr»ler, dan» le courant da lannâe
<n>7* Km bisurrerie de non ra-
rnotî're et do ite.H habiludfti Ta
ht'Mucoup trop dcMnurrit* do la lit-
térature, où il n'était drjA Tnit un
nom. qu'il aurait pu rendre bt*au*
Coup plu» célèbre, lies !ieuli*Mpro«
durlion^ qnt* Ton pulAHC riler de
lui »nut : V Essai $ar Simkenpiarv,
publif* en x^kiiS tn un petit volu-
me: réimprimé eu 1^(17 en ir()j)«
et en 17 <5.dan(trédition des iMùa^
vrtê dr Shaluispear0f pu 1) liée par
StekniH* et dauf* cvllc de Keed,
aHoS; ifirtciiçn» pour Hadur l* lùa*
toin d' À figUtfrre ^ et plunienra
piéi-e» de peu dimportanco en
proue «*t en ver;*. Lr. conimrri'e
de» belle5*lettre» et le« habitude»
ei'rléHAHtlqueH, non plu» que In
IW'quenttttionde^ gen«du nionde«
ne purent le^corrlger de rcrtuiu»
viceH. brusque dans »04 manièroH,
peu .Hoigiii'ux de ta p<*r»onne* il
pttMait non temps i\ fumrr et à
iMiire, Ou HMure mOme que isoii
goOt pour ce genre de vie lui Ût
ri-j<'lerroffre d'une vûnhé, que lui
fit plu>ienrA loin le ministre PitI,
son proteeleur.
PAIIQUIIAR (a<«KaT ToMiii-*
tKNto}i irtee««uaiirjit â^uit guuvor*
FAK
5i
ne pr et capitaine-général de Tfle
Maurice et de »e» dépendanceSt
lorsque leH Bourbon rmionté-
rr m Kiir le trAne de Fraure : il se
liÂta de publier unr proclama-
tion datée du îi novembre 181 5^
pnnr nnnoucrr qu'il vrnait de
rendre libirn les communications
entre cette ile et celle de Hour-
bmi. On ne saurait (donner trop
d'éliiges h la conduite -qu il tint
lorjt du terrllde incendie qui, au
moi» de septembre 1 H i6« rédui-
sit en eehdre» une grande )»artie
de la ville de Port-Loui» : il sus-
pendit les rehtrictions apportées
le 18 mai précédent nu commer-
ce de Tîlc; permit Tentrée du
port aux bAtlmenh de tontes les
nations stin» distinction; et pro-
digua aux bobitauH ruinô:* par co
déna^tre, les secours les plus ef-
ficaces.
FAKHKIV, fabricant bollnn-
dalH, u rendu de grands services
i\ l'industrie française, et i\ uni»
fliaturcs de coton en particulier*
par I introtlticlion en France des
macbiues ù fib r« connues aujour-
d'bui sous le nom MuU-^enny^
leur inventeur. Le premier as-
sortiment de ces macbiues, qu4l
pré.^'enta au concours en i8io«
rentporta le prix décerné par In
classe des matbénuitiques de rins-
titut.
FARUILL (dou CiOiiEALo, O),
lieutenant - géncnil au service
d^l^spagne, né en 17Ô5, d*une l'a-
ntille d*originc irlaudaisc, domi-
ciliée )\ la Havane. 1/Espagne ne
peut compter qu*un très -petit
nombre d\ifllcicr« dont In vie of-
fre de plus bon(»rable(« services.
Ali iuirtir de lu célèbre école de
2âorèftU| il^ qui i'Espngue dut tant
5s
FAR
de sujets distingués , 0-Farrill
eobrassa la carrière des armes,
ei paya de sa personoe dans uoe
foule d*occasions : Melilla et O-
ran» sur la côte d'Afrique; Ma-
faon et Gibraltar, en Europe, fu-
rent témoins de ses premières
campagnes. Il s'engagea comme
Toloutaire,en 1780, dans le corps
d'armée que le gowTernement
français se proposait d'employer
contre les Anglais. On sait que
celte guerre ne fut que projetée.
M. O-Farrili voulant utiiisier son
séjour en France, visita dans les
plus grands détails nos écoles
d'artillerie et de génie : il fit en-
suite un voyage en Prusse pour y
étudier, par ordre de son gouver-
nements la tactique introduite par
le grand Frédéricdans ses armées;
et de retour dan s sa pat rie, fut nom-
mé chef de Técoîe de tactique du
port Sainte-Marie, prés de Cadix.
Lors de la déclaration de guerre
entre l'Espagne et la république
française, en 1795 et949 0-Farrill
servit dans le corps d'armée com-
mandé par Ventura Caro, et par
le comte de Calamera; fut blessé
aux combats de Lecumberri et de
Tolosa; passa, en 1796, à l'ar-
mée de Catalogne, arec le grade
de quartier-maître-général; prit
part aux a£fuires de fianolas, et
col de Oriol, remporta quelques
avantages sur nos troupes dans
le Roussillon, et pénétra jusqu'à
la vue de Perpignan. En 1796, il
fut chargé de la délimitation des
frontières entre la France et l'Es-
pagne 5 aux termes du traité de
fifile; fut nommé, en 1798, ins-
pecteur-général de l'infanterie
espagnole; reçut, en 1799, le
commandement d'une division
FAR
envoyée à Rochefort pour 6trte
employée à une expédition com«-
binée de concert entre les gou-
Ternemens espagnol et français;
remplit, quelque temps après^ u-
ne mission en Prusse; voyagea
de là en Allemagne, en Hollande,
en Suisse, en Italie, en Angleter*
re, tantôt comme simple obser-
rateur, tontôt comme agent di-
plomatique. A son retour, il obtint
un commandement en Toscane.
Les dissensions survenues dims
l'intérieurde la familleroyale d'Es-
pagne et les révolutions qui s'en-
suivirent, mirent le général 0-Fa<-
rill à même de rendre de non-
veaux services à sa patrie, soil
dans les conseils, soit dans les
fonctions administratives dont il
fut revôtu. Ferdinand, lorsqu'il
monta sur le trône^en mars 1808,
l'avait nommé directeur colonel-
giméral de l'artillerie, et ministre
de la guerre : ce prince l'em-
ploya successivement dans toutes
les négociations qu'il eut à en-
tamer avec les généraux fran-
çais, jusqu'au moment de sa ca-
tastrophe. Ce ministre ne contri-
bua pas peu à décider Ferdinand
au parti qu'il prit de rechercher
la protection de Napoléon; et lors-
que le général Savary s'avança
sur Madrid, sous le prétexte de
demander la mise en liberté de
Godoî, il annonça au général que
son maître se disposait à se ren-
dre auprès de l'empereur : c'était
là réellement le seul but de lie
mission de Savary. Ferdinand
VII sortit effectivement de sa ca-
pitale le 10 avril 1808, et nom-*
ma le ministre de la guerre
membre de la junte destinée à te-
nir; sous la présidence de rii>f«inl
FAR
don Antonio, lo» rênes du gou-
vornement p«iidaiU rub»ehcv du
inoiian|ue. Six jours aprè«««« Mu-
ral ajraiil munlrô ua uiiiiisière eH>
paguol le |>rojtrt dv la proclama-
tion par luquello ilcouiptait f.iire
connuitro aux Kjipa^uoU qu'il a-
\nil onire de ne considérer Fer*
dinaiid que rouiuie usurpateur
du troue de ^ou pèro« celui-ci lui
déclara rorniellruieul que la lui*
lion ni les aul(u*ilês n*obl<*uipc-
reraie ni ù ces onlres. Le gôué*
rai fran^^ais demanda, 1«! leuile-
main de celte coulërtMicc, que' la
junte envovfti nupK's de lui deux
commissaires pour sVuteudre a-
veo lui sur celte aflaire, et MM.
Aiauia et 0-Farill turent chargés
de cette mission délicate, daus la-
quelle ils inoutréreut beaucoup
de prudence. Le^éuêral O Fnriil
contribua puissauiineut «^ arrûter,
par sa fermeté et sa sagesse, rel-
fusion de saug À laquelle donna
lieu l'insurrection qui éclata à
Madrid peuJant la matiuéo du u
niai« et qui ocoasioua le départ
de don Autooio : après la luite du
président de la junte, il combat lit
furtcnieut la demande que Taisait
Murât d*ètre admis daus son sein;
uiids, Yoyant la plupart de ses
collègues avoir la laiblesse d ac-»
céder aux prêtentious, ou pour
mieux dire, aux ordres de Murât,
il se retira, après avoir remis en*
tre les mains du secrétaire de la
junte une protestation énergi-
que. Rappelé au ministère de la
guerre par le nouveau souver.ùii
que Napoléon venait de dotmer
à rKspague« il servit ce prince
aveclidélité pendant toute la du«
rêe de son règne. Lorsque la
force des évcneniens eut amené
T. VII.
FAU
55
la chute de Joseph, ce ministre
fut compris dans les proscrip-
tions qui sigiudèrent le retour de
Ferdinand; et quoiqu'il se lût em-
pressé d'adresser au roi une let-
tre de soumission « renfermant
dans le plu> faraud détail Texposé
des motifs qui avaient délerminé
sa conduite pendant toute cette
révtdution, il n'en fut pas moins
déclaré traître à /if relif;ion et an
roi. condamné i^ la peine capitale
et dépouillé de tous ses biens. Cet
oUicier- général, qui comptait i\
cette époque paNs de fui années
de services consécutifs, a tn»uvè
en France un asile que sa patrie
lui refusait, et mène à Paris u-
ne existence presque ignoire. A-
lex. Foudras, de Lyon, a public,
eu i8i5, la traduction d'une lu^>-
cbure de M. 0-Farill, intitulée :
<lfVmu/r<f5 dt* don Mi^ut'i J:tnua
et de don Gon:oh O-ForriU ^et Ea'-
post^ des foits tfui jasii/ient /f*«r
vo(idui(e poiititfnt' tiepuis mars
î^^^jtisf/uen otrit iSi.|.
FAtCIII*>BOUi:L(Loiis),rnn
des homuu^s les plus actifs qui
se soient mêlés d'intrigues politi-
ques. Il naquit eu i^ilu. à Meuf-
chûlel, d'une ancienne famille de
Frauche-Comtétque la révncatiou
de l'édit de Nantes avait forcée de
se retirer en Sui>se, Lorsque la
révolution de France éclata, il se
déclara hautement contre elle. 11
dirigeait dans sa ville nalali* nu
vaste établissement tvpogi*apbi-
que ouvert i\ tous les émigrés*
quand il requit lui-même l'oidre
de quitter sou pays, pour avoir
imprimédansquelquesalmauachs
des pièces qui ne se trouvèrent
pas dans le goût des républicains,
i^uuique son exil u'eiM été borne
54
F AU
({n'iV quelques moi», la douleur
i|u*il eu ressentiuet peul-i^tre auH-
si TimpuL'iion de son géuie^ qui
le poussail vers un plus vasle
ihéatns le portèrent A se vouer
dès-lors tout entier au parti de»
ooi.lre-révolulionujires. Ses ser-
vices lurent agréés avec autant
d'oinpressemenl (pTil en mil à les
ufTrir, et depuis 1795 jusqu'en
18149 il dépl(»ya dans toutes ses
opérations tant d'activité et d\i-
dresse* qu'il attacha son nom t\
toutes les manœuvres par lesquel-
les on a constainment eherché à
entraver le système d'orp;anisu-
tion auquel ton<I inévitablement
la France. Noy^ le suivrons d'au-
tant moins dans les petits détails
de sa vie, que le succès de la plu-
part de ses entreprises dépendit
presque constamment du soin a*
vec lequel il put en voiler la na-
ture et les progrès aux yeux du
public. Va\ i7or>, il se cbar||^ea«
sous le nom de LouiSf d'être mé-
diateur entre le prince de Coudé
et le général Piche^^ru, pour en-
p^ager ce dernier ;\Hbttndonnerle9
drapeaux de la république, et A
passer au service des Bourbon.
L'amour de la cause royale n'é«
lait cependant pas Je seul intérOt
qui stimulait M. Louis; car il a*
vatt cxi^é. dans le cas où il réus-
sirait, qu'on le (çratifiût d'un mil-
lion d'argent comptant, et qu'on
lui accordât en outre le cordon
de Saint-MicbeL et un brevet de
directeur de l'imprimerie royale.
11 «'était borné À recevoir mille
louis do dédomina{(cment, si le
sucré» ne répondait pas à rentre-
prise. Le 14 'U)Ot de la même an-
née, il se rendit A Alikirclu au
quartier-général du Picbe(j[ru, ùt
FAU
qui il fit connattre le rentable mo-
tif de sa visite. Ca général accep-
ta sans hésiter la proposition qui
lui lut laite, mais A la condition
louteTois que rAutriclie entremit
aussi dans les vues de la famille
royale, et qu'elle y coopérerait
de tous ses moyens. Fauchc-Borel
se rendit en hAte au|)résdu prince
de (^oudé, pour lui faire part de
riieureux succès de sa négocia-
tion, et il en re^Mit de iiouvellet
instructions sur la manijre dont
il devait s'y pjHîudro p(»ur la ter-
miner. Le centre de l'armée fran-
çai<$e était alors A Strasbourg. Il
alla y fixer son domicile, et pour
écarter tout soupçon, feignit de
vouloiry acheter une maison pour
rétablissement d'une imprimerie.
Ses liaisons avec les princes fu-
rent néanmoins soupçonnées, sur
la dénonciation du journalisio
(îotta. 11 fut décrété d'arrestation,
et le commandement do l'armée
retiré A Fichegni. On ne trouva
rien toutefois dans ses papier»
qui pût le compromettre, et on ie
rendit peu après à la liberté. Cel-
te contrariété ne le rebuta }>a».En
juin i7(H>, il porta, de la part du
roi Louis WIll, une lettre A Pi-
chegrii, alors retiré A Arbois, lieu
de sa naissance. Ce général^ dans
une autre lettre, traça au prince
qui venait de lui écrire la marche
qui lui paraissait la plus convena-
ble A suivre, pour assurer la réus-
site de i»es desseins; et Fauche-
Borel, après avoir remis cette let-
tre A son adresse* resta enviroti
une année dans une inaction ap-
parente pour le succès de la cause
qu'il servait avec tant d'activité,
Plchcgru ayautété, en 1797» nom-
mé pi*ésident du conseil dos cinq-
FA 13
cents. Fauche ac rendit aussitôt
a Pari» ; mais la- révolution du
18 frnctidor, qui éclata presque
aussitôt, renversa toutes les es-
pérances que la famille royale
fondait sur le plan de la contre-
révolution qu'avait prépnré le pré-
sident du conseil des* cinq-cents.
M. Fauche se trouva inscrit sur
la liste de proscription qui fut
alors dressée, et sa correspondan-
ce avec Pichegni ayant été saisie
dans les équipages du général
autrichien Klinglin , il ne lui res-
tait phis d*espoir de soustraire
sa tl^te au CffUp dont elle était me-
nncée. Il se réfugia dans la mai*
son d'un certain David Mounier,
autrefois son correspondant d'af-
faires : il n'était cependant pas
découragé; dés le lendemain il
s'occupa (le nouer une nouvelle
intrigue dans rinlérf;t des prin-
rrs. <îe Mounier avait des rela-
tions avi-c un certain Hottot, se-
crétaire de Barras « et l'un des
hommes les plus souples et les
plus adroits de ce temps. Fau*
che-Borel obtint par lui accrs au-
près du dire<;teur,niiquel il com-
muniqua le plan d*un nouveau
complot concerté avec Pichegru,
en Angleterre. Le général fran-
çais parut d'abord se livrer avec
peu de confiance ii une aisocia*-
tion dont Barras était en quelque
Horte le chef (voy, l'art. Babras).
Il consentit uéurnnoins à en faire
partie: et Fauche, atreompagné du
marquis de la Maison- Fort et de
Mnunier, alla trouver le chef de la
famille des Bourbon à Mittaii,
et lut mit nouf les yeux tout le
pifin de roiMpiràlion , qu'il ne
connaissait encore qulmparfai-
tamenl. Il eir"reçut ordre d'aller
FAU
35
en Russie avec le rnarquis de la
Maison -Fort, instruire l'empe-
reur Paul i" de Tétat des offuî-
res; mais à peine s'élail-il mis en
route qu'il reçut contre - ordre
pour aller s'établir ù Wesel afin
de correspondre avec Mounier,
qui était revenu ii Pari^, rendre
compte à Barras du surcés de l'en-
treprise dans laquelle ils s'élaient
engagés. Deux mois s'élaient é-
coulés, sans que Fauriie eût reçu
des nouvelles du dire(rteur (B.'n*-
ras), et il se hasarda de lui écri-
re par un courrier que le Ciilii-
net pru.Hsien envoyait à Paris. Sa
lettre était conçue de fîiçon que
le directoire pouvait eu prendre
coimais*«ance. Klle fut remise à
Burrus dtiris le courieil mT-me, et
il ne put se dispeu.<«er de la mon-
trer il ses collègues. M. de T»l-
leyrand proposa de communi-
quer avec Fauche piir le moyen
de M. Kyriés, qu'il envoyait en
miasion à Clèves; mais Fauche
u'ayjini pas jugé ce moyen de
communication très-sûr. pria Bar-
ras, dans une nouvelle l<'ttre« de
lui envoyer Mounier. Le chevalier
Tropez «le Guérins, confident de
Barrasyvinlàla place de Mounier,
et Fauche-Borel , après qu'ils se
furent expliqués ensemble* lui rf.*-
mit des lellres-paleiites de Louis
XVlll pour Barras. Nous n'a-
vons d'ailleurs pu entrer que
dans peu de détails sur les res-
sorts secrets et les moyens d'exé>
cution de ce vaste projet, dont la
révolution du 1^ brumaire dé-
truisit entièrement TeUet^On peut
voir dans Fauche-Borel môme le
tableau de la plupart de ces (ma-
nœuvres , et leur liaison avec
plusieurs événeD)«:us importans;
5C
FAU
Toiivrage dont nous voulons par-
ler, u pour titre : Précis histori-
que des différentes missions dans
lesquelles M, Louis Fauclie-Borel
a été employé pour la cause de la
monarchie, suivi de pièces Justifia'
catives, ouvrage d*ubord inipri-
nié, en 181 5, à Paris, où il a été
supprimé, et réimprimé à Bruxel-
les, eu 1816; il porte cette épi-
graphe, pœnam pro munere, La
journée du 18 brumaire ayant,
comme nous Tavons dit, déjoué
toutes les combinaisons de Fau-
che-Borel, son opiqi.ltreté parut
se lasser, et il s'était retiré à Lon-
dres, résolu de s'y livrer exclusi-
vement aux travaux de sa profes-
sion. Mais le moment du repos
n'était pas encore venu pour lui.
Des agens envoyés par les Bour-
bon vinrent l'y chercher, et le
déterminèrent à servir^de conci-
liateur entre Alureau etPîchegru,
qu'on avait cru nécessaire de
rapproche r Tun de Tuutre pour
rorgaitisaliond'un nouvtàn com-
plot contre la république^. Fauche
commit rhnprudence de se char-
ger de la dangereuse com1ni5^ion
d'aller porter ù Moreau des paro-
les de réconciliation de la part de
son ancien ami : mai» h peine
fut-il arrivée Paris que la police^
qui le connaissait depuis long-
temps, le fit arniter et transférer
dans la prison du Tempte. Il par-
vint ù s'évader, mais on l'arrêta
de nouveau 18 heures après, et
il fut reconduit au Temple, où il
passa 18 mois pendant lesquels
il usa m/^me de tant d'adresse,
qu'il parvint à entretenir une cor-
respondance avec Moreau par le
moyen de son neveu Vitel, frère
de celui que Perlel, agent de
FAU
police, dénonça, et qui plus tard
a été fusillé. Les prières du mar-
quis de Lucefaesiuî, et la deman-
de du roi de Prusse, lui firent ob-
tenir sa gr/ice. Des gendarmes !•
conduisirent jusque sur le terri-
toire de Prusse, d'où il se reiulit
à Berlin, parce que le gouverne-
ment français avait exigé qu'il ne
retournât plus à Neufchâtel. Ce
fut lui qui donna en ]Ho4 la pre-
mière idée de rappeler Moreau
des États-Unis, pour l'opposer à
Napoléon, dès que les vues de ce
prince sur la Prusse eurent été
connues. Il n'avait point oublié,
même en Prusse, le cours de set
intrigues, et sur la fin de i8o4 il
était parvenu A faire répandre en
France un grand nombre d'exem-
plaires d'une proclamation royale
adressée au peuple français. Cette
circonstance pensa le faire arrêter
par Napoléon; mais averti à.
temps, il se sauva en Angleterre,
piiis en Suéde, d'où il revint à
Londres en 1806. Il y forma bien-
tôt deiiouvelles correspondances
avec divers agens do parti roya-
liste, entre autres avec ce Perlet,
dont nous avons déji\ parlé en
1 8] 4*M. Fauche revintenFrance,
comme tant d'autres, à la suite
des troupes alliées: mais il n'y
resta que peu de temps et accom-
pagna M. Hardenberg dans un
voyage à Londres, d'où il se ren-
dit à Neufcbâiel sa piitrie. Il ne
passa que peu de temps en Suisse,
et rentra en France avec le pro-
jet de s'y fixer : mais le débarque-
ment de Bonaparte lui fit changer
de résolution. Le comledeCollx,
ambassadeur de Prusse, le char-
gea, le 16 mars, d'une commission
pour Vienne, d'où il rejoignit à
FAU
Gand Louis XVIII , à qui il ap-
porta des lettres du roi de Prusse
et du priuce Tallej^raud. Le
grand talent qu*on lui connais-
§aii depuis long -temps pour les
négociations secrètes et diffici-
les, lui attira plusieurs désagré-
meos dans cette dernière Tille.
M. de Blacas soupçonnant, mal à
pfiopos, il est vrai, qu'il pouvait
H voir Tintention de servir Napo-
léon au détriment de la Prusse ,
lui sifçuifia l'ordre de sortir de la
ville dan^i les 34 heures; et com-
me il ne s'était point hâté d'obéir»
le chef de la police le fit transférer
à Bruxelles, où il passa 8 jours
dans un cachot. Le baron de
Brockhausen, ministre de Prusse»
Ifl fit obtenir sa liberté, et il re-
partit pour Vienne, d'où, il se ren-
dit à Neufchâtel en juin 181 5^ De
retour en France, après les évé-
nemcns de Waterloo^ H. Fauche
eilaPerlet en police correction-
oelle, en l'accusant de l'avoir diffa-
mé. Cet agent de police provoca"*
teur du supplice de Vitel, comme
nous l'avons dit, fut déclaré par
le tribunal» escroc et infâme ca^
iomniateur^ et M. Fauche recon^
nu pour n'avoir manqué ni à
V honneur m à la fidélité qu'il de-
vrait aux Bourbon. M. Fauche se
retira peu de temps après en An-
gleterre, où il iouil d'une pension
du gouvernement. Les derniers
mémoires qu'il a publiés sont :
x^ Mémoire pour L. FaucheSorel,
contre Perlet, ancien journaliste^
în-8% Paris, 1816; '^ Réponse de
F'auche'Boret à M.Riffe. substitut
de iV. le procureur du roi , ayant
porté la parole dans l* affaire cou'^
tre Perlet , suivie du jugement
rendu contre ce dernier, iSiG*»
FAU 57
in -8% orné du portrait de Vitel.
FAUC H EB (les frèaes Cesaa et
CoRSTANTiir). Ces frères jumeaux»
dont 1 histoire gardera le souve-
nir,eurentunenaissance, une vie»
une gloire, une mort et une desti-
née communes : nous ne sépare-»
rons pas ce que la nature avait fait
identique. Jamais» peut-être, le
monde ne reverra le phénomène
d'une ûme partagée en quelque
sorte entre deux corps parfaite-
ment semblables ; de deux êtres
humains,, à qui il fut donué d'avoir
les mêmes traits, les mêmes goûts,
les mêiQes succès, les mêmes mal-
heurs» en un mot, la même exis-
tence physique et morale. César
et Constantin Faucher étaient nés
à la même heure, de la même
mère, au village de la Kcole, le
20 mars 1759. Leur ressemblance
était si frappante» que leur mère
ne pouvait les distinguer que par
la couleur et la forme différentes
desvêtemensqu'elle avajtadoptées
pour chacun d'eux ; et comme ils
s'amusaient souvent é changerces
indices, des mépriscb continuel*
les donnaient lieu dans la famille
aux scènes les plus divertissantes.
Llevés ensemble, ils entrèrent en-
semble au service, passèrent par
les mêmes grades, et furent nom-
més adjudans-généraux» ei géné-
raux de brigade sur les mêmes
champs de bataille, à l'armée du
Nord. Ni le danger, ni l'iutérêt ,
ni les passions, ni les opinions
politiques, si divergentes à !'< po-
que où ces deux hommes ont vé-
cu, ne les séparèrent un moment
dans le cours de leur vie; on ne
pouvait dire que César eût plus
de courage, ou Constantin plus
d'esprit : cfiacun était deu^Çy tous
38
FAU
deux étaient an, et In noble fiction
deM(mtaip[nf m* troii\ ail réalisée:
« Leurs âmes, confondues par un
mélange entier et unioersei^ s'effa-
çaient C une dans l'autre: on n'y
voyait qu* une âme, et l'on ne trou-
vait point la marque du nœud qui
les avait liées, . . . ieurs existences,
leurs volontés n'avaieni, rien d'in^
dividuel, et restaient perdues dans
leur fusion. » A Fonlrnay, César
reçut un coup de sabre ; Couâlau-
tin, lé<;érenient blessé lui-n)éme,
le couvrit de son corps, pnnsa sa
blessure, le conduisit A Niort,
continua de le soigner, et ne re-
parut t\ rurmée que lorsque son
frère lut en étal de reprendre
les armes. Enthousiastes de la
liberté, républicains de mœurs et
de-caréictéro , les iVércs Faucher
Avaient embrassé le parti de la
Gironde, et furent entraînés dans
sa ruine. Arrêtés^ sous prétexte de
fédàratismei, le tribunal de Roche-
fort les avait condamnés à la peine
de mort; ils marchaient pour la
première fois «u supplice, et é-
taient parvenus an pied de l'écha-
faut), quand Tordre arriva de sur-
seoir î\ Texccution : le procès fut
révisé, et imnouvelarrét acquitta
les deux illustres jumeaux. Ils
rentrèrent dans 1rs rangs, et
continuèiTnt à servir , jusqu'au
moment où /e grand capitaine
s'empara du pouYoir, et, sous
le nom de premier consul , jeta
les fondemeiis de Tempire sur
les ruines de la république. La
cause qu'ils défeudaienl une fois
perdue , les généraux Faticher
donnèrent leur démission, et vé-
curent à Bordeaux pendant 1 5 ans,
des produits d'une {)etite maison
de commerce qu'ils établirent eu
FAU
société. Quel spectacle touchant
que cette union indissoluble qui
bravo ainsi les hommes et la for-
tune. César, nommé en i8i5
membre de la chambre des re-
présentans, voulait refuser un
honneur que son frère ne parta-
geait pas : mais il s'agissait d'un
devoir de citoyen ; son frère le
détermina sans peine k le rem-
plir. Après une session dont la
clôture fut faite par les armées
étrangères , César revint à Bor-
deaux. Le général Clausel avait
chargé Constantin du comman-
dement de la Réole; les deux frè-
res servaient avec joie aux lieux
où ils avaient reçu la vie, la mort
les y attendait. Le roi était rentf é
pour la seconde fois en Fran^p;
mais rien depositif n'assurait aux
frères Faucher qu'il eût ressaisi
les rênes du gouvernement, au-
cun ordre du général en chef ne
leur était parvenu. Dans cette in- ,
certitude, Constantin et César ré-
solurent de défendre pied à pied
le poste qui leur avait été confié,
et finirent par se barricader dans
leur propre maison ; ce ne fut que
sur des rapports certains qu'ils
consentirent à mettre bas les ar-
mes. Cette action héroïque leur
fut imputée à crime, et, le aa
septembre 18] 5, les généraux
Faucher furent traduits devant
le tribunal de Bordeaux. Comme
hommes et comme Français, nous
voudrions taire un fait que nous
sommes obligés de consigner iei>
comme biographes : tous les avo-
cats d'un liarreau illustré par
les Vergniaux, les Guadet, les
Gensonné, rt^fusèrent de défendre
deux citoyens à qui Rome eût 'é-
levé des statuer dans le temple de
FAU
Castor «t Polliix. Les malheur»
poliii(|ne9 ont lisur cuntugioii ; Icë
deux juinciiux parurent sonU de*
viMit lu coiiimUftion ; chavAiii i^c ùt
r»vocut de l'autre ; et le ni£tne
oournp;et le mâine siiiifç-i'roid » lii
nicmeél<M|uenocsignaièrentl(!uni
derniers ujoinens. Condamné» à.
niort^ la neule éniolion (|u*ilH té-
moignèrent lut de He serrer phiH
étroitement; iU marcliéreul au
suppliée» le 37 septembre 181 5»
avec lu môme fermeté qu'en 1 79^.
Mai.*) leH tempo étaient ehanf^és ,
l'ordre de suspendre l'i!xé(;ntion
ne vint pu» ; et le» deux jumeaux
«le la Uéo]e« frappé» du plomb
iiiorleU qui le^ attei|çnitau même
endroit, expirèrent vu b'embraii-
Hunt. Ll'H frère» Faucher n'étaient
pab moins dintingué» par leur es-
prit que par luur courage et leur
patriotiHUie ; et non» avon» vu
entre leA niainiide leurs neveux»
venus ik Paris en iH'iO, pour y
demander lu réhabililalion de la
iiiémuire de leurs oncles, un re-
cueil de pièces inédites des deux
frères , qui atteste à lu fois la no-
blesse de leurs sentimens, reten-
due de leurs connaissances et lu
grfMie de leur esprit.
FAUCUli;! (Clavuk, abbk), é-
vêque constiuitionnel et membre
de» assemblées légisialive et
convcntiounelie, naquit à bor-
ne» département de lu Nièvre»
le a» septembre i^Vi* P'^rté
par su vocation ù embra»ser l'état
ecrlésiastique» il fit de bonnes
éludes* franchit rapidement les
premiers degrés du sace.rdoccj
et fut nouimé, étant jeune en-
core, et à très-peu d'inlervulle,
grand-vieuire de l'archevfique
de Bourges» prédicuteur du roi
FAU 5d
et abbé commendatuirc do
Montfort. La teinte philoso-
phique de ses diMiours iléplut
& ses supérieurs; al connue son
imagination vive et un peu exal-
tée et son esprit éclairé ne pou-
vaient se prêter aux concessions
qu'on exigeait de lui» il fut rayé
de lu liste des prédiouteuri du
roi. lUessé de cet acte d'une sé-
vérité excessive» ett|ue la fermen-
tation eu usée par l'upproehe d'un
nouvel ordre de choses rendait
impplitique» il résolut d'embras»
ser ouvertement la cause du peu-
ple; eten la survantavec vigueur»
du se venger des personne» iu-
iluentes de son ordre. A l'époque
du 1^1 juillet I78()» l'ahbé Fau-
chel contribua ù exciter l'eiler-
vescence populaire par ses dé-
marches, et >eh discours, et, dans
cette célèbre journée» le bubre i\
lu main» il s'uvan(:a trois fois ù
lu tète des ussaillaus, »oulint le
feu avec couruge» et donna» au
milieu du danger» des ordres que
les meilleurs olliciers n'eussent
pus désavoués. Ce trait n'u rien
qui doive surprendre : sans par-
ler des prélats qui assoumiuient
l'ennemi avec une massue pour
ne pas frapper avec le glaive, ou
qui bénissaient les poignards
(|u'il.s dirigeaient dans la nuit de
la Saint-Iiurthélemi, le cardinal
liuirojlorn de la contre-révolution
de NaplcK, en 1790, montra |)lus
de talens comme général, qu'il
n^ii montré do vertu» cinnme prê-
tre; et nous aviMiA vu naguère, en
Frunco l'abbé Bernier, et en F>-
pagne le curé Mériiio, remplir à
la salibfaction de la plupurl de
leurs confrères, le rôle, singulier
de chefs de partisans. Nous avons
4o
FAU
beaucoup de prêtres et de mission-
nairesqui ont été créés cheTaliers
lie Saînt<Louii$ pour des actions
tout-i\-fait opposées ù la morale
de rËrangile. Quoi qu'il en soit,
rai)bé Fauchet vit ses efforts
couronnés du succès par la prise
de la redoutable forteresse. L'an-
née suivante, il proposa de réunir
toutes les gardes nationales de
France sous le commandement
du gfénéral La Fayette; quelque
temps après, il prononça V Oraison
funèhre de tabbé de i*Epée {jpojr,
Kpée). EnGn, à peu près ù la mt^-
me époque, il publia un ouYrage
sous le titre de Travail de la com-
mune de Paris pendant les années
1789^/ 170^- L'abbé Fauchet qui
était électeur de Paris, et avait
été membre du comité perma-
nent du 14 juillet, fut nommé é-
vOqiie constitutionnel du Calva-
dos« au mois de mai 1791. Ayant
publié i\ hvreux une brochure
dans laquelle il proposait réta-
blissement de la loi agraire, il fut
dénoncé par le tribunal du dis-
trict de fiayeux; mars les électeurs
du département du Calvados
le nommèrent d'enthousiasme
au mois de septembre suivant,
député A l'assemblée législative ;
et cette dénonciation, sur laquelle
le ministre de la justice avait don-
né l'ordre d'informer, n'eut pas
d'autres suites. Dès qu'il a pris
séance, il demande que les mem-
bres qui ont dénoncé les minis-
tres soient nommés dans le pro-
cès-yerbaL interrompt Voisard
qui parle en faveur des émigrés,
s'élève avec force contre les prê-
tres fanatiques, veut qu'on prive
de leur pension ceux qui refuse-
ront de prêter le serment exigé
FAU
par la constitution. Bientôt il dé-
nonce la majorité du directoire
du département du Calvados, à
l'occasion des émeutes causées
parles opinions religieuses: don-
ne des détails sur les troubles de
Caen, fomentés par les auteurs
d'une conspiration royali>te: ac-
cuse Delessart, ministre de l'in«^
térieur; lit un rapport sur les en-
rôlemeus qui se font à Paris pour
Worms et Coblentz, obtient un
décret h cet égard, propose de
renvoyer devant le tribunal de
police correctionnelle Rauch et
Luoot soupçonnés d'enrôlemens-
poiir les émigrés, et coramnnî-
qi}e un procès-verbal relatif ù des
distributions d'argent faites à Pa-
ris pour embauchage. En 179^2,
il demande la suppression des fé«
licitalions pour le renouvelle-
ment de Tannée; fait déoréterqu'il
n'y a pas lieu A aocusition con-
tre le prêtre Paulmi, accusé d'em-
bauchage, ni contre Montagudo
ex>nob(e; poursuit de rechef le
ministre Delessart, et présente A
l'appui de cette nouvelle dénon-
ciation, cinq chefs d'accusation
accompagnés de pièces; fait un
rapport sur les dénonciations
portées contre l'ex-ministre Nar-
bonne. Assistant A la séance qui
prohibe le costume eeclésiasti-
que, il ôte aussitôt sa culotte et
la met dans sa poche; c'est ce
qu'on pourrait appeler gaiement
jeter le froc aux orties. Au milieu
de son enthousiasme pour les
nouvelles lUv^titutious, et sans se
défendre d'une exaltation trop
souvent blAmable, il conservait
une sorte d'équité. C'est ainsi qu'il
vote une somme de 90,000 fr.
à mettre à la disposition du marin
FAU
Dupetil-TkoQars pour aller à la
recherche de Lapeyroiise, et que
lorsqu'il dénonce le général La
Fayette, dont il a été ]#zélé par-
tî^^an, c'est pan^è qu'il le soup-
çonne de Tonloir attenter à la lî-
berté publique. Membre de la
convention n^atîonale, où l'avait
réélu le département du Calva-
dos, au mois de septembre 1793,
il conserve encore toute sa fer-
meté; mais il perd beaucoup de
son exaltation. 11 s'oppose à la
mise en jugement de Louis XVI«
du moins devant l'assemblée qu'il
regardait comme incompétente,
et lors du procès, il yote Tuppel
au peuple, 1» détention, le ban-
nissement et le sursis; il s'oppose
aussi au mariage des prêtres, et
demande le maintien du culte
extérieur. Nommé secrétaire de
l'assemblée, il exerce les fonctions
de cette place jusqu'au 5i mai
1795, qu'il donne sa démission,
en déclarant, dans le trouble que
lui causent les résultats de cette
journée, qu'il se met sous la sau-
Te-garde du peuple. Chabot le
dénonce le 18 juillet 1795, non-
seulement conime attaché au par-
ti de la Gironde^ mais plus parti-
culièrement comme complice de
Charlotte Corday, qu'il ne con-
naissait pas, qn'il n'avait ja-
mais Tue. Il demande à se justi-
fier, et est envoyé à la barre. Sa
réponse ne satisfait point ses ac-
cusateurs. Le 5 octobre suivant,
sur le rapport d'Amar, il est dé-
crété d'accusation, et traduit de-
▼ant le tribunal révolutionnaire
qui le condamne à mort le 3i du
même mois. Seul des ai députés
ses collègues^ il consent à être as-
sisté d'un prêtre en allant au sup-
FAU
4t
plice. On prétend qu'il y fut dé-
terminé par l'abbé Embrt {voy,
ce nom), détenu comme lui ù la
prison de la Conciergerie. L'abbé
Fauchot mourut avec beaucoup
de fermeté; il était âgé d'environ
5o ans. Kn Tan 5 de la république,
on fit la proposition dé céltfbrer
par une «oleiuiité funèbre le jour
du supplice de l'abbé Fauchet et
des Girondins^ ses compagnons
d'infortune. Outre VOraison fu'
nèbrê de tabbé de l^Epéê, il a en-
ccire fait V Eloge de Louis Philippe
d* Orléans, V Éloge civique de Frati'
klin, un Panégyrique de saint
Louis, des Discours sur les mœurs
rurales pour la fête de la rosière;
sur la religion nationale, sur l^ac^
cord de la religion et de la liberté.
Enfin il a concouru avec Bonne-
ville à la rédaction du journal La
Bouche de Fer, et à celle d'une au-
tre feuille publiée sous le titre des
Deux Amis,
FAUCIGNY-LUCINGE (L. G.
A., COMTE db), capitaine au régi-
ment de Normandie , et député
par la noblesse de Brest aux é-
tats- généraux, en 1789, fut un
des plus violens défenseurs des
préjugés de son ordre.* Voici un
léger échantillon de son éloquen-
ce parlementaire. « Puisque la rai-
»son ne peut rien, s'écria-t-il un
»jour au milieu d'une discussion
» très-orageuse, il ne nous reste
»plus qu'ù tomber le babre à la
»main sur ces grcdins-là.» 11 ne
mit cependant point sa menace à
exécution; mais il signa les pro-
testations des la et i5 septem-
bre 1791, et se retira ensuite chei
l'étranger.
FAUDOAS (Pieerb-Paul, bi-
Boif de), évêquede Meauxet on-
qi FAU
cle de M** Savari, duchesse de
lU>vigo, est né A LaLûne le i" a»
vril 1750. Ses p.'ii'cns, vxlrciiie-
ment pauvres 9 (|u<»iquc nobles,
le destiiit'reiit ù Tétat ecdusiusti-
qiie« et il ne tarda pas ù obtenir
Tabbaye de GaiUac , dans le dio-
cèse d*Alby. Il éinigra au coin-
meiicement de la révolution;-
mais il revint en France après le
18 brumaire, et he tronvii inipli*
que dans une conspir^ition qui fut
découverte, en i8od. Il paraît
toutefois que les charges qui pe-
saient sur lui n'étaient pas 1res-
graves, car il fut appelé trois ans
après à révéchéde Àleaux. 11 a eu
de fréquentes communications a-
vec Pie VU, pendant son >éjour
eu France. iVI. de Faudoas est
membre de la légioU'd'bonneur.
FAOJAS DE SAINT- FOND
( Bàrtiiélemi ) , savant géologue ;
né i\ Montélimart, en i^So, et
mort li Paris, le a() juillet 1819,
a parcouru la plupart des con-
trées de l'Europe et du NouYcan-
Monde. en s'occupant presque ex-
clusivement de recherches relati-
ves à la partie de Thistoire natu-
relle dans laqbclle il sVst rendu
célèbre. C'est particulièrement
sur les produits volcaniques qu'il
a étendu ses observations, et la
géologie ne possédait rien enco-
re d'aussi exact que l'histoire
qu'il a donnée de ceé sortes de
matières. En parcourant le Ve-
lay, en 1770, il <lécouvrit dans la
montagne de X^henavary une ri-
che mine de pouzzolane, qu'il ût
ouvrir à ses frais, et dont le gou-
▼crnement se servit dans la cons-
truction du port deToulon, et dans
quelques autres travaux publics.
Il a également découvert la fari-
FAU
ne fossile, et la mine de fer de la
Voultedansledépurtementdel'Ar-
dèche. En octobre 1797,'lecou-
scil des cinq-cents lui lit allouer,
sur la proposition d'un de «es
membres, M. Dubois des Vosges,
une somme de 26,000 fr., afki de
rindcmni.-er des avances qu'il a-
\ait faites pour la plupart de ses
découvertes. Il a publié un grand
nombre d'ouvrages parmi les-
quels nous citerons : i** Recherclieê
sur tes volcans éteints du Vicarais
et du Velay, 1778, in-folio. C'est
dans cet écrit qu'il développe
sa théorie sur la formation des
volcans ; théorie plus ingénieuse
que toutes celles qui avaient été
faites sur ce sujet, et qui réunit
tous les genres de probabilité. El-
le repose sur la nature chimique
de l'eau, qui, sui vaut ce géologue,
doit être infailliblement en com-
munication avec le foyer des vol-
cans, qu'elle entretient par sa dé-
composition. Les autres ouvrages
de Faujas que nous citerons ici,
sont : ^"Histoire naturelle duDaa-
phiné, 1783,4 vol. in-ia, S^^^oyo-
ge en AngUètrre^ en Ecosse et aux
lies Hébrides^ 1797» ^ ^ol. in-8%
avec fig.; >i\'iedmaR a traduit en
allemand cet ouvrage, auquel J.
Alacdouald a joint pi usifiui'S no-
tes ; 4" Histoire tuUurelU de la
wontëgnc de Maestrichtj .1799 et
1808, 10 livraisons in-folio; 5*
Minéralogie des volcans, 1784^
in-8*; G'' Histoire naturelle des ro'
ches de Trapp, 1788, in-ia,
18 i 5, iu-8^, etc., etc. Le iUuséum
d'histoire naturelle doit un gnmd
nombre d'objets ])récicux à Fau-
jas, qui était attaché à cet établis-
sement comme administrateur et
comme professeur.
FAU
FAULCON (FAlix), ancien
eongeiller au présidîal de Poitiers,
député i»nppléaot aux étals-géné-
raux, en 171^9 et membre de
presque toutes les assemblées lé-
gislatiTcs, depuis i795« jusqu'à
la première restauration en i8i4«
Une fi lo4iigue carrière dans nos
législaturus aurait dû laisserquel*
ques souvenirs mnrqunns des ira-
Taux de M. Félix Faulcon; ce-
pendant on ne le voit attarher ^on
nom à aucune proposition im-
portante; sa vie même serait res-
tée inaperçue 9 si les biographies
u'en avaient recueilli quelques
traits. Le 9 novembre 1795» il fit
une motion d'ordre, tendant ù ce
que le conseil de's cinq-cents ne
reçût plus d^s-lors aucune des
pétitions que It; peuple pourrait
lui adrtissor: niolîon a>scz sinj^u-
liére de la pari d'im mandataire
du pcupif?. Lii 10 décembre 17969
il s'attacha ù prouver9 en se ser-
vant de I autorité dvMontesquieu,
que les membres du conseil qui
avaient opiné pour la suppres-
sion des journaux étaient des a-
rhlocrates. Le 8 juin de Tannée
suivante, il fit une motion en fa-
veur du divorce. 11 fit quelques
autres propositions encore moins
remarquables, et passa au corps-
législatif après la révolution du
18 l)rum«iire. Il en sortit en 1804?
et l'ut nommé membre du conseil
de discipline et d'enseignemiint de
Técole de Poitiers9 le 1 5 mai 1806;
3 ans après, ilfut de nouveau nom-
mé par le département de la Vien-
ne uu corps- législatit'9 et il y par-
la .**iH' les douanes dans la section
det> fin;m(:es, dont il fut nommé
vice -président 9 le 23 décembre
181 5, lorsque ce curps eut été
FAU
43
convoqué de nouveau parTempe-"
reur. L'absence du duc de Massa
(Reignier), qui en était président,
Tut cause qu'il présida cette as-
semblée lors des événemens de la
fin de mars 1814. La conduite
que liut M. Félix Faulcon dans
cette circonstance, l'ut surtout
remarquable parla haine qu'il pa-
rut porter à un gouvernement
dont il n'avait certainement pas à
se plaindre. Le 3 avril, il vota et
signa, comme député et comme
président unedéclarationdu corps-
législatif, qui, d'après un acte du
sénat, prononçait la ^échéance de
Tcmpcreur. Le i4du mCme mois,
il alla à la tête du aorps-législatif
cumjdimenter M. le comte d'Ar-
tois sur le retour de la maison de
Bourbon au trûne de France. De-
puis le ao mars 181 5, M. Félix
Faulcon est rentré* dans la rie
privée; mais, en i8iti, le roi le
décora de la croix de la légion-
d'honneur. 11 a publié quelques
ouvrages, parmi lesquels nous
citerons : i'' Extrait de mon
journal dédié aux mânes de Mira--
h^aa» ' 79»» in-8"; a° Vers aux hé-
ros de l'Italie, (dans \^ journal
de Paris, du aG frimaire an 6);
3" Aux membres du conseil d'é-
tat ; Précis historique de l'établis-
sement du divorce, suivi de notes et
réflexions relatives au livre II du
nouveau projet de code civil, Paris,
1800, in-8" ; 4" Mélanges Ugisla-
tifs, historiques et politiques pen-
dant la durée de la constitution
de l'an '5, 1801, 3^ vol. in-S"; 5*
Voyages et opuscules, i8o5, în-S".
FAULTAIEA (Simon de), maré-
chal-de-eamp, est né à Metz, dé-
parlefnont de la Moselle, le 2»
août 1763. Son père, ancien ofil-
44
FAU
oîer général, le destina à suivre
la carrière c|Uf lui-même avait
pai'CiMirue; lui ùi donner une é*
ducaliuii aiialu^ue, et IVnvoja
de ti'ès-hoiine heure âous les dra-
peaux. Lieutenant d'artillerie à
l'â^e de iG ans, il n'était cepen-
dant que capitaine au commen-
ceuieut de la révolution, dont il
adopta les principes avec modé-
ration et sagesse. M. de Faultrier
fit les campagne»! de» armées du
Nord, de la Moselle et de Sambre-
et-Meuse. 11 s'y conduisit avec
beaucoup de bravoure, et b'étant
plus particulièrement distingué
à Arlon et à Fleurus, il fut nom-
mé chef de bataillon. Colonel en
179^1, il servit aux armées d'Al-
lemagne, et passa à Tarmée d'I-
talie en 1800; il fut blessé au siè-
ge du château de Yeronne. En
i8o5, i\l. de Faultrier devint gé-
néral de brigade, fut employé en
Espagne, et reçut sa retraite en
181a. li rentra daus ses foyers,
où il jouit de la considération
que mérite le brave militaire et
le hou citoyen.
FAiJlVAX (de), fut nommé,
lors de la première restauration
en i8i4« lieutenant de roi à Kcl-
legarde. Mapoléon le destitua a-
près le ao mars en 181 5, et le fit
traduire devant un conseil de
guerre, comme accusé d'être l'au-
teur d'une insurrection qui écla-
ta le 21 juillet iHi4à Landrecies,
dont il était alors commandant,
et qui avait pour but de rendre la
place aux Prussiens». On rappor-
te même que ce fut le pistolet à
la main que M. de Faurax pré-
tendit forcer le colonel Plaigne
à une action si indigne d'un mi-
litaire français, et de tout homme
FAU
d'honneur. Les éTénemens poli-
tiques qui suivirent le désastre
de Waterloo « ne permirent pas .
au conseil de guerre de poursui-
vre cette affaire. Aprè> la seconde
restauration, le 16 mai 1816, le
conseil de guerre de la iG** divi-
sion militaire acquitta M. de Fau-
rax de cette accusation.
FAURë(Mathibit), né à Jar-
nac en 1761. Commerçant et ban-
quier de Samtes, où il n'a cessé
de se rendre utile à ses conci-
toyens, il fut nommé, en 1819»
par le département de la Charen-
te-Inférieure, membre de lâchant-
bre des députés. Il siège au côté
gauche, et a constamment voté
contre toutes les lois d'excep-
tion.
FAUKE (P. J. D. G.), né au
Havre , le 1" mai 1766, fut nom-
mé , en 1 792 « député de la Seine-
Inférieure à la convention natio-
nale. Ses opinions y furent géné-
ralement très- modérées; et lors
du procès de Louis XVI , il pré^
tendit que la constitution défen-
dait de juger le roi. Compris dans
les 75 députés proscrits, le 3i
mai 1 795 , comme ayant signé la
protestation du i> juin , il fut mis
en arrestation et ne comparut pas
toutefois devant le tribunal révo-
lutionnaire. La révolution du 9
thermidor le lit rentrer à la coo-
venti(»n; mais après la >ession « il
se retira dans ses foyers. 11 a été
anobli par le roi après la premiè-
re restauration. M. Faure est au-
teur d'un parallèle entre la ma-
ritie de France et celle d'Angle-
terre.
FAURE ( N. ) , dépulé à la coo-
vention nationale par le départe-
m'ent de ta Haute-Loire , vota la
FAU
mort dans le procès de Loui» XYI,
et Inexécution de ce prince dans
les a4 heu res. Faure fut chargée
de différentes missions dans les
départeinens de la Haute-Loire 9
de la Meurthe, de la Moselle et
des Yo^iges. Il ne s'enrichit pas
dans les fonctions importantes
qu'il remplit; car après avoir l'ait
partie des diverses autres assem-
blées législatives, qui »e succédè-
rent jusqu'en iSojS) il fut réduit
ù exercer la place de greilier de
la justice de paix de Toul, dépar-
temeut de la Meurthe, et enfin
celle de greflier du tribunal de
première instance de Saint-Jean-
de-Losne ( Côte -d'Or )<» où il est
mort 9 il y a peu d'années.
FAURE (N.)9 receveur des
droits-réunis à Besançon ( Hau-
tes-Alpes ). Lors de la première
restauration, il perdit cette place
par suite des événemens poli-
tiques de Tépoque. Réiutégré
au retour de Napoléon 9 il fut
nommé par son département, peu
de temps après, à la chambre des
représentans. Le système d'épu-
ration adopté par le gouverne-
ment du roi augmenta le nom-
bre des méconteusy qui se ratta-
chèrent au gouvernement impé-
rial; et c'est ce que M. Faure ma-
nire>ta dans le discoursqu'il pro-
nonça, le 4 juin, en présentant à
Napoléon ladéputationdesHautes-
Alpes; néanmoins il réclama avec
force les institutions constitution-
nelles et le système du gouver-
nement représ^entatif. Après la
nouvi^lle «les désastres de Water-
loo^ taii(li> qu'une partie des dé-
putés étaii'iit ploiigésdanslacoiis-
terniitioii , M. Faure , par un dis-
cours véhément, chercha à rani-
FAU 45
mer Ténergie de ses collègues;
Aiais Texpression des sentimens
les plus patriotiques ne peut pas
toujours triompher de la force des
choses , et la France, h cette épo-
que, était dans la situation de re-
cevoir la loi du vainqueur. Le
gouvernement royal rétabli de
nouveau , M. Faure rentra dans
l'obscurité de la vie privée.
FAURE ( Nicolas -Jean ), né
près d'Hautefort, dans le dépar-
tement de laDordogne, en 1782,
est un des exemples frappans de
la clémence de Napoléon, et en
même temps de ce que peut faire
entreprendre l'amour de la liber-
té, porté jusqu'à la frénésie. Ce
fut le jour mt^me de la distribu-
tion des aigles , au Champ-de-
Mars, le i/| frimaire au i5 (trois
jours après le couronnement),
que Faure choisit pour exécuter
un coup audacieux, qui n'est pas
moins le plus exécrable des at-
tentats. Au moment otÉ Napoléon
est asbis sur son trône, et envi-
ronné de ses gardes , Faure s'é-
lance sur lui, le poignard ù la
main , en criant : j4 bas le tyran I
la liberté ou la mort! Il est arrê-
té, conduit à la préfecture de po-
lice, où il subit divers interro-
gatoires, et enfin on l'enferme à
Charenton, d'où il sortit quel-
ques mois après, pour retourner
dans son pays a Périgueux ; car
l'emprreur ne se contenta pas de
lui rendre la liberté, il lui accor-
da encore l'autorisation d*aller
continuer ses cours de médecine
à Montpellier, sous la surveillan-
ce des autorités locales. Faure
prit ses grades , et i>L ïexier-
Olivier, préfet du département
de la Creuse, le ût nommer méde-
48
FAt
de la contagion^ et de (a manière de
la prévenir ci de l'extirper, in-8%
Léip>u.k, i^Or» lo*" A dressse au
congrès de Rastadt, sur l'extirpa"
iion de la petites-vérole^ iii-t'ulio,
1798, «Il rriiiiyiiis i'I en alleiiiand.
M. Faiiht a fourni de.s articles in*
téres}*a-ns, dans le Journal pour
Ul Médecine, dans le Magasin lia-
novrien, et dans l'Indicateur de
l'empire,
FAUYEL (N.), habile antiqnai-
rCy correspondant de Tinstitut,
entreprit^ en 17H09 le voj^age de
la Crôce; et après avoir pris les
dessins des pins beaux nionu-
mens de ce pays 9 il revint à Pa-
ris, en 178a. Avant ce voyage, il
était déjà connu comme arti>le;
plusieurs de ses ouvrages qu*il
f!t alors paraître, achevèrent sa
réputation. Kn 1787. M. Fauvel
retourna en (irèoe, pour y conti-
nuer ses travaux, et l'ut nom-
mé, en i8o5, par le gouverne-
ment franyais, consul à Athènes,
où il jouit de la plus haute con-
stidéralion. L'accueil qu'il fait à
tous les savans étrangers qui vont
visiliT cette contrée, et son zèle
ù faciliter leurs recherches, lui
concilient Testime ties plus illus-
tres personnages. Il existe de lui
dos mémoires que M, de Château-
briant a cités, avec éloge, dans
son Itinéraire de Jérusalem, C'est
ù lui qu'on doit les découvertes
les phis importantes sur le tom-
beau de Thcmistocle au Pyrée,
sur la plaine de Marathon, etc.,
et c'est d'après ses dessins qu'ont
été gravés , dans la gâterie anti»
que% etc., le célèbre has-relief des
Panathénées, l'intérieur du temple
de Minerve, ou Parthenon, etc.
il a coopéré , comme peintre, au
FAV
Voyage pittoresque de la Grèce ^
de M. Choiseul-Gonflier, et il
existe de lui, dans le Magasin en"
cyclopédique^ plusieurs notices sur
les antiquités qu'il a découver-
tes.
FA13VRK-LADA13NERIË
(Charles -Benoit), député ^ la
convention nationale par le dé-
partement du Cher, vota, dans le
procès du roi, la mort sans sursis
ni appel. M. Pauvre- Labrunerîe,
nommé au conseil des cinq -cents
parle département des Ardenues,
en sortit en 1798, y rentra pres-
que aussitôt, et cessa de faire par-
tie des assemblées législatives, a*
près rétablissement du gouver-
nement consulaire, il a néan-
moins été forcé de quitter la Fran-
ce en 181G, pour avoir signé pen-
dant les cent jours, l'acte addi-
tionnel aux constitutions de rem-
pire.
FAYARD (GriLLivMB-JEAN, bà-
BON DE Lahgladb), né à Saint-Flo-
rent, département du Puy-de-
Dôme, le uo avril 1762, était, a-
vant la révolution, avocat au par-
lement de Paris. En 179U, il fut
envoyé par le tribunal d'Issoire»
en qualité de commissaire natio-
nal; se conduisit avec beaucoup
de prudence pondant les troubles
révolutionnaires; fut nommé, en
1795, député au conseil des cinq-
cents, et fut réélu, en 179B. M,
Favard prit peu de part aux dis-
cussions politiques de cette assem-
blée ; mais il s'occupa des tra-
Taux de législation, et fit dilTé-
rens rapports, sur le notjariat, sur
les successions, sur le divorce,
sur les enfans naturels, etc. Ap-
pelé au tribunat, après la révolu-
tion du 18 brumaire, ù laquelle
FAV
il ooopftra, il Tut bicnt/)t élevé
À la présidence. Kn i8o4> il
YOlii en luvfiir de l^étab^lsse-
U)t*nt dn gouvernement inipé-
riiil , en di.sanl : «Qn*il est de lu
w nature des rhuiieii^ qiTun vaste
»|iayi) dont la HAreté ifest pas ga-
»runtie [Ukr 8» position géogra-
nphiqna^ et dont les rapports. a-
• vee. 8es voisins menacent sans
«ceîtsesatrAnqniliité, soit goti ver-
• né par nn chef unique. » M. Fa-
Tort oubliait, en sVxpriinant do
cotte manière* les eonqnrtes de
la révolu4i«Mi, et que la France,
détendue alttrs par le Rhin, PO-
cèan, la .Méditerranée, les Pyré-
nées et le«« Alpes, Pétait davanta-
ge cneore par le patriotisme *de
ses lialiitans. Après la bataille
d'Austerlitt. il Ht partie de la dé«
pntation du tribunal qui alla fé-
iiriter l'empereur sur ses vietoi-
res; et df retour À Paris, il propo-
•a de frapper une médaille qui en
riippelAt le souvenir. i\l. Favart
entra au corps-lèuislntif, après la
suppre^}Mondu tribimal. eut pres-
que ansrMtrit la ; résidence d(> la
seetion de l'intérieur, et Tut mun-
iné, en i8<H), conseiller A I c*)ur
de cassation. Dans le mois de mars
iMil^, il tut admi> au cmiseil dVtat
comme maître de^ requêtes, et
OontHirva cette place pendant In i<^
restauration; mais il la perdit après
révénemenldu aomarsi8i5, et
sut néanmoins se maintenir eom-
me conseiller A la cour de cas-
sation. M. Favart fut nlors
appelé par le département du
Puy-de-UAme é la cbambre des
représenta ns ; mais il ne prit au-«
cune part aux travaux de cette
a>M:inblée9 et rentra on consé-
qaeace au cou$til-d*ètat> api*è» le
«: fil.
FAV
49
retour du roi. Peu de temps a-
près, il alla présider le oollége é-
lectoral du département de la Oor-
rèse, et fut nommé, dans le mois
d'aoAt, membre de la chambre m-
trouvaêie, par le département dO
Puy-de-DAme. M. Favart n*a
point fait partie de la majorité
de cette chambre trop fameuse;
mais réélu en iHiO, il a constam-
ment voté avec le ministère, soit
sur les budgets, soit sur les lois
relatives i\ la liberté de la pres-
se, ele. M. Favart a été nommé
eonseiller-d'état en service ordi-
naire, par ordoinuuice du u5 jan-
vier 1817. On a de lui : i" Confé'-
retira du Code chil avec ta rfi.vra.t-
sion parîicnlii'rif du rofiscH -d'état
et du tritpunat. avant ta n^dartion
df^finitire de ctiaque projet de ici,
8 vol, 'iu-iu, i8o5; «i** Ht^pert<nt*4
de ta it^fiiislation du nofariat^ \ vol.
in-V, 1 807 ; ,V Mh:met pour t'ow
verture rt te partnf[r des surresr
siotiit, arec t'anatyse de^n principes
sur tes donations entre Hfs, tes tes»
tamens et tes contrats de mariagi\
in-8«, 1811; et 4" TniîM des pri^
vit^i!(es et hypotltàques^ in ■8*, 1 81 a.
FAVART (Charlrs* Simon),
naquit, le i3 novembre 1710, ù
Paris, étudia au collège de Hen-
ri-le-Grand, et annon^'a de bonne
heure soti goftt pour la poésie. 11
fit d\d>orfl )*araître nn discours
sur ta difflcuttt* de rr^ussir en poé^
sie, qui ne donna pas une grande
idée de son talent. Son poëme de
ta France détivr/e par ta puccttc
d'Ortt^ans, quoi(|ue assez médio-
cre^ lui (d>tint cependant un prix
(\ raeadèmie des jeux lloraux.
BientAt Favart travailla pour les
théâtres, cVst alors qu'il obtint
de véritables succès. Plus de (ùi
5o
FAV
pièces» <{u'il donna.A TOpéra-Co-
miquê et aux Italiens ^ et dont la
plupart brillent par Tesprit et le
goût^ ont assurera réputation. €e-*
pendant les comédiens du Théâ-
tre* Italien ^ jaloux de l'Opérn-
Comîqiie^ parvinrent à faire sup-
primer ce Inéfitrc, en i ^65, et F»-
Tarl fut contraint de. suivre eh
Flandre le maréchal de Saxe ,
comme directeur de la troupe am-
bulante que ce général emme-*
Bftit avec lui. Souvent le succès
4es armes françaises inspira d'heu-
reux couplets à Favart; mais il
éprouva bientôt le danger d'ap-*
procher de trop près les grands.
Son épouse 9 actrice de TOpèra-*
C&miq[ue, ausM dîMinguèe par m
beauté que par les grâces de son
espiit, eut le malheur de plaire
•u prince de Saxe ; cHe lui résîs-
ta» et en fut pimte par une lettre
de cachet. Après avoir été enfer-
mée pendant un an dans ur cou-
vent de province^ elle obtint en-
fin la liberté de revenir à Paris 9
où elle retrouva son mari, qui
iui-mCme ovait été obligé de pren-
dre la faite. Quoi qu^ilen soit^ Fa-
Tart, rendu aux lettres, se lia a-
¥ec Tabbé de Voisenoâ, a qui on
attribua d*abord une partie des
meilleurs ouvrages de FaTart. Il
est certain que cet abbé contri*
bi»a9 ainsi que M"* Favart, à quel-
ques-unes des pièces de Tauteur
de ia Chercheuse tt esprit; mais
on ne tarda point A reconnaî-
tre la faible part qu'il y avait
prise. Ce fut Textrême bonté de
Favart qui donna lieu à cette er-
reur. «Il avait, dit La Harpe,
«beaucoup plus d'esprit que Tab-
»hé de Yoiseuon; mais il se lais-^
«sait bonnement protègef par ce-
FAT
»Kii-ci,<ftii,danslefbnd, luIdeTaît
«sa petite réputation.» En 1^69»
il obtint une pension de 800 1^.
de la Comédie-Italienne, qui d'a^
bord la lui avait offerte soi»!« lu
condition de ne plus tratailler
pour les autres théâtres. Favart
indigné répondit que Thonn^ur
Ini était plus cher que Targent, et
qu'il ne voulait pas vendre sa li-
berté. La pension lui fut accordée
sanscondition,etil en jouit jusqu'à
l'époque de sa mort, arrivée le ifl
mai i7<)a. Ses productions let
plus remarquables sont : la Cher*
eheuse (tes prit, qu'on Tient de fai-
re reparaître , avec quelques lé*"
gers changemens, au Vaudeville,
et au théâtre des Variétés, oà elle
a été jouée avec le plus grand
succès ; Acajou ; la Fête du chà"
teau; Annette et Lubin (avec M"*
Fayart et Lourdet de Santerre ) ;
l^ Astrologue de village, Ninette à
Im cour. Bastion et Bastienne, Isa-^
belle et Gertrude, la Fée Vrgèlo,
Us Moissonneurs , l* Amitié à l'é-'
preuve, la Belle Arsène, les RépO'-
ries renouvelées des Grecs, Soli^
manll , ouïes trois Sultanes, co-
médie jouée maintenant au Théâ-
tre-Français, etenfm lacomédie de
t Antillais à Bordeaux, Toutes ses
pièces ont été réunies en 10 roi.
in-8*. Son Théâtre choisi 0 paru en
i8e9, en 3 vol. in-8<».
FAVART (Charles -Nicolas-
Joseph- Justin), fils du précédent,
naquit en 17499 et a donné k
Diable boiteux, opéra -comique ee
un acte; le Déménagement d' A rU"
quiny comédie mOlée de vaude-
villes ; la Famille réunie, les trois
Folies, et le Mariage singulier,
11 mourut le 1" février 1806,
et était acteur du Théâtre-Italien.
FAV
FAYAUT-D H£RBIGMY(Nieo-
ia8*Akmi) , g;onérttl de divi»{oii ,
naquil à Beinis en t735, et mou-
rut ù FarU le 5 mni 1800. H entra
an «ervicc en 17ÔÔ dans le corps
du génie, et ^e trouvait au Port-
LouJ!* en 1761 9 lorsque les Anglais
vinrent attaquer fielle-lle avecdes
forces considérables. L'ordre fut
donné i\ plus^ieurs ingénieurs d*y
pénétrer : le seul Favarty réussit,
en s'embarquant dans une cha-
loupe de pi^cheurs. Il contribua
puisHannneni à Texccution des
fortiHcations extérieures, fut de
presque toutes les sorties, et ro-
çnt nue blessure grave au visage,
sans cesser de faire «on ser-
vice. Néanmoins la ^rnlson fut
obligée de céder à des forces trop
supérieures; mais elle sortit par
la brèche, et avec du canon. Én-
yoyii eu Amérique^A la conclusion
de la paix.Favart, après a voir servi
quelques années â la iVlartinique,
revint en Europe, et fut chargé
de construire le fort de Château-
Neuf, où il donna les preuves des
connaisnaiiccs les plus rares dans
Tari des fortitlcations. Jl l'ut de
rexpédltioii de Genève eu 178a)
«t effraya tellement les assiégés
Î^ar ne^ travaux, quMls ou vrillent
eufs porte.4 avant d'en avoir é-
prouvé le.H elTels. La révolution
ayant éclaté, Favart se montra
•fi des plus sages amis de la liber-
té. £11 i79'i< lorsde Tinsurrection
qui éclata i\ !Neu(-Uris»c, il com-
mandait cette place et les troupes
campées sous les glacis. Par sa
fermeté et son counige. il parvint
A rétablir l'ordre, et i^ sauver la
Ti« û plusieurs* personnes. Favart
a encore rendu d'inilres services
«fkscntiels i\ son pays, dans la for-
FAV
»i
tiflcation dea places derAlsact.il
joignait & de grands taleni et à des
connaissances rares une prompti-
tude extraordinaire dans Texécu-
tion. Ayant reçu une éducation
très-distinguée et ne s*étant pas
borné à Tétude des sciences, il
connaissait la littérature, Thisloi-
re naturelle, le dessin, et tous les
arts qui en dépendent. Il a laissé
des Mémoires Importans sur lus
reconnaissances militaires et sur
la défense des côtes.
FAVAKT-D'HfiKBlGNÏ
(CHRisTOPnB-ËLisAaBTH), frère du
précédent, chanoine de Reims,
mort en 1 795, avait publié en 1 7^5
un Dictionn4iirê{t histoire naiureliêf
cmitenanHês têstucéeê, 5 vol in-8*.
FA VfiUOLLLES ( GréNAa» ) ,
ancien eapitaine de dragons et
romancier éternel , dont les ou-
vrages ne sont qu'une triste spé-
culation de librairie, a publié : 1"
lées Capucine, oh lé Secret fia cabi-
net noir, a vol.in-Ô", iHoi^réiuft-
primés en i8j5; ^^ Les Forges
mystérieuses^ oui'Amodr alchimis-
te, 4 vol. in-8% 1801; 5° Pauline
de h'errière, eu Histoire de vingt
jeunes fiifes enlevées de ehet leurs
parens sous le règne de Louis XV ^
a vol. in-iA, 1801, réimprimés
en i8o3; 4" l^^* trois Moines, in-
ia, i8oa; a vol. in-iH, 181 5: S"
Le Chevalier de Clamon, ou quel-
qurs Folies de jeunesse, 5 vol. in-
la, 180a; G' Mémoires historiques
de Jeanne Gomart de f"" auOernier,
comtesse du Barry, det*nière mat"
tresse de Louis XV, <\ vol. in-ia,
1 8o5 ; 7 ' l^e Parc aux cerfs , ou
Histoire secrète des jeunes demoi-
selles qui y ont été renfermées, 4 vol.
in-ia. 1808; 8" i.a duchesse de
Kingst0H, ouMémoireê dfunêAi^
M
rAv
glaise célèbre, morte à Paris eii
1789, 4 v<»l' in-ia, i8i3; 9" Nella
. de Forvilie, ou ta f^iclime des éoé^
nemens de tS\/i,2 vol. in- 1 a; 10" La
Vatlée de Mittersbach, ou te Château
de Blackenstein, 4 vol. in-i a, 1816.
FAYIÈUES (ËDMK-GUILLAUME-
. François de), hoiuiue de leltrcs,
auteur de plujiieui'S^romuiis et
pièreA de ihérure, et ancien con-
seiller au parlemcnl de Paris. De-
puis la suppression des parlemens
il reny)nça aux affaires, ne parut
sur la scène politique qu'une seu-
le fois, comme électeur (en 1 71)5),
et se consacra entièrement à la
littérature. Il est auteur de : Paul
4t Firginie, 1 791 ; Les Espiègles de
garnir on^iuvine année; Le Coin du
feu, 1793; Jean et Geneviève^ Lis-
bât h, 1 798; Elisca, ou l'amour ma-
ternel, 1799; Fanni Morna^ ou l'É-
cossaise y 1800; Hermann et Ver-
ner, ou les militaires, i8o5; Les
trois Hussards, i8o4; Le Concert
interrompu, i8oa (de compagnie
avec Marsolier); Aline, reine de
Golcondo (avec Vial); U aimable
vieillard, comédie en 5 actes.
FAVRAS (Thomas Mahi, mar-
4iM\h DE ), naquit ù Bluis en 174^9
entra très-jeune dans le corps des
mousquetaires, et fit avec dis-
tinction la campagne de 17G1. A-
près avoir été capitaine et aide-
major dans le régiment de Bel-
sunce, il obtint la place de pre-
mier lieutenant, avec le grade de
colonel, dans les gardes-suisses
de Monsieur^ aujourd'hui Louis
XVIII. En 1775, il alla à Vienne
pour faire légitimer sa femme,
comme Olle unique du prince
d'Anlialt-Schauenbourg; et en
1787. lors de Tinsurreclion des
patriotes de la Hollaude, il so
FAV
rendit. dans ce pays, et j obtint
le commandement d'une légion.
Quelque temps après son retour
en France, la révolution éclata.
Favras, plein d'honneur, mais
poussé par les chefs du parti roya-
liste, et imbu des préjugés dont
l'Europe a été nourrie pendant
tant de siècles, tenta de ramener
l'ancien ordre de choses. Il pré-
senta i\ cet eflet une foule de pro-
jets, dont le résultat fut de le fai-
re arrêter dans le mois de décem-
bre 1789. Il était accusé » d'avoir
» tramé contre la révolution; d'à-
» voir voulu introduiretles gendar-
»mes dans Paris, afm dr se défai-
»re des trois principaux chefs de
»radministration(LaFa^ette,.Bail-
»ly et Necker), d'attaquor la gar-
»de du roi, d'enlever le sceau d^)
» l'état, et même d'entraîner le
»roi et sa famille à Péronne. »
Traduit devant le Chatelet, et con-
fronté avec les nommés Morel,
Turcatti et Marquié, recruteurs,
qui déclaraient avoir eu connais»-»
sance de son plan par lui-môme,
et qu'il devait marcher sur Paris
avec 1 2,000 Suisses et 1 a, 000 Al-i
lemands, qui auraient été réunis
ù Montargis, Favras répondit que
cet armement ne devait avoir lieu
que pour favoriser la révolution
qui se préparait en Belgique. II
se défendit avec la même adresse
sur tous les points de raccusation,
et il conserva, jusqu'à la fin de la
procédureJa mt^me présence d'es-
prit; cependant ilneputconvain-»
cre personne de son innocence.
Son courage, son dévouement»
intéressaient en sa faveur; mais
les faits parlaient trop fortement
contre lui. La lettre de M. de
Foucault trouvée chei Favras>
FAV
Técrasait. « Où sont vos trobp^s?
i^lui dirait ce constituant; par
• quel côté entreront-elles dans
«Paris? je désirerais y f^lre ern-
» ployé. » Ln mort de Favras était
inévitable; il était abandonné de
ceux qui ravalent mis en avant,
tandis que la fureur du peuple
contre lui était portée i\ un tel
point, que les cours du ChAtelet
et la salle mCme d'audience ne
ressaient de retentir des cris de
nnort. Dans ce procès, M. de La
Fayette se conduisit d'une maniè-
re d'autant plus admirable, que
Favras était son ennemi juré; ce-
pendant il maintint Tindépendan-
ce des juges, et il écrivit une let-
tre dont le but était d'invalider
le témoignage du projet contre sa
vie. Mais, comme nous l'avons dit^
rien ne pouvait sauver Favras, et
même il était si dangereux de le
tenter, que, loin de lA, un des pkis
grands personnages du royaume
qu'un écrit fort répandu accusait
d'avoir pris part i\ ce complot,
crut devoir jse rendre à l'Hôtcl-de-
Vîlle pour s'en justifier. Favras,
condamné à faire amende hono-
rable devant la cathédrale, et à 0-
trc pendu, entendit son arrêt avec
le calme le plus profond. Mes
plus grandes consolations, répon-
dit*n au rapporteur, qui lui disait
qii'il n'en avait point d'autres à
lui offrir que celles de la religion,
sont celles que me donne ma
conscience. Ce fut le 19 février
1790 que Favras fut exécuté. Il
lut lui-même son nrrl^t devant
réglise de Notre-Dame, et arrivé
è rHôtol-de-Ville, il Ût une dé-
claration, dans laquelle il protes-
ta de son innocence. Cependant,
lur les instances qui lui furent
FAW
.55
faîtes, il avoua qu'il avait été-
chàrgé de surveiller le faubourg
Saint-Antoine par un des plus
grands seigneurs de la cour, qui
lui avait remis, ù cet effet, une
somme de 100 louis; mais il re-
fusa de dire le nom de ce sei-
gneur, que le peuple pensait être
ou te personnage dont nous avons
parlé plus haut, ou l'un de-
ses intimes confhiens. Favras
conserva son courage jusqu'au
dernier moment. Après avoir cor-
rigé les fautes d'orthographe fai-
tes par le greflier, il monta sur
l'échelle, parla encore de son in-
nocence, et engagea lui-même le
bourreau à faire ses fonctions, lï
existe de lui des mémoires rela«»
tifs aux troubles de la Hollande,
son testament, et la correspon-
dance qu'il eut avec sa femme
pendant leur détention.
FAVRE (N.), né en Savoie, a-
dopta les principes de la révolu-
tion française, et se montra, dans
son pays, l'un des plus ardens a-^
mis de la liberté; il concourut à la
réunion de la Savoie à la Fran-
ce, et fut l'un des 4^ députés
nommés par l'assemblée nationa-^
le des Allobroges, pour en expri-
mer le vœu i\ la convention na-
tionale. Ce vœu fut agréé, et la
Savoie, sous la dénomination de
département du Mont-Blanc;
nomma, en 1796, M. Favre au con-
seil des cinq-cents; il y soutint les
droits du peuple qu'il représentait.
Aprèslarévolutiondu 18 brumaire,
il obtint la sous-préferlure d'An-
necy, dont il remplissait enrore les
fonctions pendant lesdernièrcsan-
nées du gouvernement imi>éill1.
FAWCETT(GriixAUM[E), j^né-
rai anglais, naquit dans le comt4
«4
FAW
d*York, à Shlpdeo - Hall , prêt
d^Halifax. Jl montra, trës-jeuae,
90D goAt pour l'art militaire, et s'a-
donna particulièrement aux ma-
tbémati<|ue9. Nommé* auss^itôt a-
prèssesétude8terminées,en!»eigne
dans UQ régiment en Géorgie, il
préféra faire comme simple volon-
taire la campagBe de Flandre. Son
application à ses devoirs lui mé-
rita bientôt le grade dVifficier;
niais il n'en négligea pas pour cela
'l'étude, et il apprit en très-peu
de temps l'allemand et le français.
A l'ouverture des campagnes
d'Hanovre^ Fawcett partit com-
me aide-de-camp du général £1-
Ilot, et il remplit ensuite les mê-
mes fonctions près du marquis de
Grauby, dont il sut gagner l'ami-
tié, (.hargé par lui d'aller porter
en Aoglt^terre le bulletin de la
bataille de ^arburgh, il obtint le
conrMlnandement d'une des com-
paguies des gardes, avec le rang
de llcutenantcolonel. Les services
qu'il remiait à l'armée anglaise
firent concevoir de lui une idée
si avantageuse au grand Frédéric,
que ce prince chereba à se l'atta^
ober en lui offrant les plus grands
avantages. Mais Fawcett ne vou-
lut pas quitter le service de son
pays, qui l'en récompensa eu le
nommant Cî)lonel du régiment de
dragons des gardes, chevalier du
Bain, et gouverneur de Thôpital
de Chelsea. Il est mort en 18049
et a laissé : r la Traduction anglal-
fi€ des Rêveries du maréchal de
S axe y ou Mémoires sur l'art de la
guerre; 2' la Traduction anglaise
des règlemens pour la cavalerie prus-
.s/tffl^^ de 1757; 3** celle des iîè^/fi-
meAs pour l* infanterie prussienne ^et
de la tactique priuMennCs de 1769^
FAY
FAYAU (N), membre de la cou-
ventiofi nationale, où l'ayait dé-
puté, en septembre 1793, le dé-
partement de la Vendée , vota
dans le procès du roi la mort sans
appel et sans sursis. Violent en-
nemi de la monarchie, et Tim des
plus grands partisans du gouver-
nement républicain, il fut censé- \
quent avec ses principes dans tou-
tes les circonstances de sa carriè-
re politique jusqu'à l'établisse-
ment du régime impérial, qu'il
servit avec Kèle. L'expérience,
sans doute, lui avait démontré
combien sont terribles les orages
d'un gouvernement qui fut si cé-
lèbre dans l'ancienne Rome, et
qui paraît peu compatible avee
l'esprit des nations modernes. M.
Fayau fut l'ami, et, dans le temps
où ils étaient proscrit:», le défen-
seur des plus redoutables chefs
du parti de la Montagne; mais
dans sa funeste exaltation , Il s'é-
taitopposé avec véhémence k ce
que Danton, Lacroix, Camille
Desmoulios et Phelippeaux fus-
sent admis à se justifier des accu-
sations calomnieuses dirigées con-
tre eux, et qui les conduisirent à
l'échafaud. Il avait même quel-
que temps auparavant porté Ta-
berration d'esprit jusqu';k deman-
der, par suite des troubles civils
de La Vendée, que pour priver de
toutes ressources les insurgés, le
sol entier du département fut ra-
vagé de manière à être Stérile
pendant une année, confondant
dans sa proscription inexplicable
les hommes égarés par un £èle
malheureux, et ceux qui n'avalent
pas cessé d'être fidèles à la patrie.
Qe tels principes, unxèle si outré,
dureot compromettre plus d'une
FAY
foi» sa liberté; enfin il fut arrêté
coiDJUe l'un des chefs de T^sur-^
rectîon du \" prairial an 5 (20
niai 1795), qui coûta la vie à Tin^
fortuné Fea&aud {voyez ce nom).
l.'amni&tie du 4 brumciire an 4
(96 octobre de la n)êm« année)
lui rendit la liberté» et il rentra à
La convention. Après la ses^sion
de cette assemblée, il devint suc-
cessivement chef de bureau au
ministère de la justice» commis-
saire près du tribunal correction-
nel de Mootai^u» et en 181 i^lors
de la réorg;nnisation des tribu-
naux» procureur impérial près le
tribunal civil de Napoléon-^Ven*
dée; il a remf^li ces dernières fono^
tions jusqu'à l'époque de la pre-
mière restauration en 18 14- U.
Fayau a été obligé de s'expatrier
par. suite de la loi d'amnistie du
la janvier 1H169 rendue contre
les conventionnels dits votans*
On ne sait dans quel lieu il s'est
retiré,
FAYDEL» avocat à Cahors a-
Tant la révolution» se déclara en
faveur des principes libéraux;mai8
député aux états-généraux par le
tiers-état de la province de Quer-
0J9 il adopta les opinions du côté
droit 9 et signa les protestations
des 19 et i5 septembre contre
tous les actes de l'assemblée. A-
furès la révolution du 18 brumai-
re 9 il occupa la place de con-
•eilUr de préfecture du dépar-
tement du Lot, et^ en 1810, il
fut nommé membre du corps-lé-
gialatif. En 1814» M. Faydei adhé-
m  la déchéance de l'empereur
Hapoléon ; dans la même année »
il • éleva avec la plus grande for-
ttB contre les visites domiciliaL-
ree« fuloriaéee cbei les pariioii^
FAY
55
liers soupçonnés de faire ou de
favoriser la fi*aude, Anobli par le
roi, il ne fut pas employé an re-
tour de Napoléon en 181 5; mais»
dans le mois d'août, il fut nommé
membre do la chambre des dépu-
tés» et se fit remarquer parmi les
plus exaltés de cette assemblée.
En 1816» M. Fajdel n'a pas été
réélu» mais il a ensuite été nom»
mé président à la cour royale de
Toulouse. C'est lui qui, en 18189
a présidé les assises d'AIbj daB%
l'affaire de Fualdès.
FAYë (G.)» était administro-r
teur de la Haute-Vienne lorsqu'il
fut nommé député à l'assemblée
législative par son département.
En 1793» il fut réélu à la conven-
tion nationale» et vota dans le
procès de Louis XVI pour la éè^
tention et le bannissement, lors*-
que la république serait reconnue
par les puissances étrangères. A
ta révolution du 5i mai «^93»
Paye fut proscrit avec le parti di^ la
la Gironde» et ilrentra à la conven»»
tion après la chute de Robespierre.
A l'établissement du gouverne**
ment directorial, il passa au coo«
seil des anciens avec les deux tiers
conventionnels, et il en sortit le ao
mai 1798. Depuis, il a cessé de pren-
dre part aux affaires politiques.
FAYEtTE (GlLBEBT-MOTTIll»
MARQUIS Di La ) » né le 1^' septem-
bre 1757» k Chavagnac» près de
Brioude, département de la Hau-
te* Loire, épousa, k ib ans, M''* de
Noailles d'Ayen » et refusa » dans
le même temps, une place à la
cour. Ce n'était pas comme cour-
tisan qu'il devait être connu; mais
comme le défenseur de la liberté,
le héros de l'hiimanité. Bientôt la
guerre de l'indépendance de l'A-
56
FAT
jàièrique éclata; le jeuneLaFajette
se déclara en f.iveur de celte belle
cause 9 et îl se présenta à Fran-
klin, qui l'accueillit avec joie et
reconnaissance. Cependant, la
nouvelle des désastres des Amé-
ricains parvint bientôt en Euro-
pe; on apprit que, réduits ;\ a,ooo,
Hs Tenaient d*être battus par
3o,ouo Anglais, et dès lors leur
perte parut presque certaine.
Toute espèce de crédit leur fut
ferraée;leurs commissaires en Eu-
rope ne purent même parvenir à
équiper un bâtiment pour porter
leurs dépêches, et ils conseillè-
Tenl eux-mêmes à La Fayette de
renoncer pour le moment à son
entreprise. Mais les périls, mais
rintérêt , pouvaient-ils arrêter
celte Hme généreuse? Malgré les
obstacles sans nombre, suscités
par les gouvernemens anglais et
français , il s'embarqua sur une
frégate armée à ses frais, et il dé-
barqua i\ Charles-Town, dans le
mois d'avril 1777. Il se rendit
aussitôt à Philadelphie, où il de-
manda «au congrès la faveur de
servir comme simple volontaire
et sans appointemens. Toutefois
îl reçut le brevet de général-ma-
jor; mais il combattit comme vo-
lontaire à la bataille de Brandy-
winc, le 11 septembre 1777, où
il fut blessé à la jambe, en vou-
lant ramener à la charge la bri-
gade dont il faisait partie. Sa
blessure n'était pas encore cica-
trisée qu'il vola à de nouveaux
dangers; et «\ la tête d'un ^léta-
chenient de milices, il battit un
corps d'Anglais et de He^soisbien
.supérieur en nombre. Bientôt a-
près, le congrès vota dés remer-
cîmens à La Fayette' pour ne pas
PAT
s*^tre laissé séduire ))ar l'appât
d'une victoire inutile, et il fut
ensuite chargé d'un commande-
ment en chef dans le Nord, qu'il
ne voulut occuper que sous la
condition de rester subordonné à
Washington. Après avoir défendu
une vaste contrée avec une poi-
gnée d'homnres, le général La
Fayette sauva 2,000 indépen-
dans et leur artillerie, enveloppés
par l'armée anglaise. Il se distin-
gua i\ la bataille de Monmonth, ga-
gnée, le 27 juin 1778, par les ré-
publicains, et il partit aussitôt a-*
vec sa division pour aller couvrir
la retraite de Sullivan, qui était
contraint d'évacuer Bfiode-lsland.
Le succès de cette entreprise va-
lut, à M. de La Fayette, les re-
mercîmens du congrès, et une-
épée ornée de figures allégori-
ques, qui lui fut remise par Fran-
klin à Paris, où il se rendit en
1779, sprès que la France eut
reconnu lindépendance de l'A-
mérique. Il ne resta dans sa pa-
trie que le temps nécessaire pour
se procurer des secours d'hom-
mes, d'argent, etc., et repartit
aussitôt qu'il les eut obtenus. Il
fut reçu avec le plus grand en-
thousiasme à Boston, j annonça
l'arrivée du général Rocham-
beau, et se rendit aussitôt à l'af-
mçe. En 1780, il commanda l'a-
vatît-garde du général Washîn-g-
ton , échappa à la trahison d'Ar-
nold, et en 1781, il fut chargé de
la défense de la Virginie. Ses
troupes ne s'élevaient pas au-
delà de 5,000 hommes; elles é-
taient sans habits, sans argent, et
très-souvent sans vivres; et c'est
avec des moyc^is aussi faibles
qu'il tint tête pendant citiq mois
V
FAY
à toutes les forces de lord Gorn-
wallis 9 que ses succès avaient
rendu In terreur de T Amérique.
Ce général . avait d*abord écrit
« que P enfant ne pouvait lui éckap'
*'pern; maïs il fut bientôt lui-
même bloqué par terre et par
mer. Le général La Fayette , qui
venait d*opérer ce mouvement
au moyen d'un reufurt de 5,ooo
hommes, et qui, d'aill'^nrs, voyait
que Tennemi ne pouvait se sau vér,
aima mieux, malgré les instances
du comte de Grasse et de Saint-
Simon , épargner le sang que de
remporter une victoire certaine ;
et il attendit Parrivée des géné-
raux Washington et Rochambeau.
C'est alors que Tattaque eut lieu.
La Fayette y déploya une intré-
pidité rare, et enleva à la baïon-
nette une redoute hérissée de ca-
nons, dans laquelle il s'élança le
premier. La capitulation d'York-
Town fut le résultat de cette vic-
toire. Le général La Fayette re-
vint alors en France pour hâter
renvoi de nouveaux secours. Il
allait mettre à la voile avec le
eomte d'Estaing , qu'il avait re-
joint à Cadix avec 8,000 hom-
mes, lorsqu'ils reçurent la nou-
relle de la paix. Ce fondateur
de la liberté de l'Amérique fit en-
core, peu d'années après, un
voyage aux Etats-Unis. Le sou-
venir des servici^s qu'il avait ren-
dus à ce P'iys, était encore pré-
sent à l'esprit de tous les ci-
toyens; ils le reçurent en triom-
phe, et lui accorderont, ainsi
qu*ù «on fils, le droit de citoyen.
Il obtint encore le privilège d'as-
sister aux séances de l'assemblée
léfçîslative , et il usa plusieurs
fois de cette faveur. Son discours
tAY 57
d'adieu au Congrès est des plus
remarquables : « Puissent^ dit-il,
«la prospérité et le bonheur des
nÉtats- Onis faire connaître les
» avantages de leurs institutions
» politiques! Puisse ce temple ini-
nmense que nous venons d'élever
»à la lil)ertè, offrir à jamais une
» leçon aux oppresseurs, un exem-
B pie aux opprimés, et un asile aux
• droits du genre humaini » Son
buste, orné d'inscriptions honora-
bles, et placé dans la salle, deve-
nue depuis celle des électeurs, a
été donné à la ville de Paris par
les états de Virginie, qui, avec
ceux de Pensylvanie, ont pris le
nom de La Fayette. Ce général
parcourut aussi l'Allemagne, et
fut accueilli d'une manière di>tin-
guée par le grand Frédéric « t par
l'empereur Joseph If, qu'il déter-
mina, à ce qu'il parait, à étiblir une
grande tolérance rtligi<Mise dans
leurs états. Le généralJifl Fayette
essaya d'affranchir graduellement
les Noirs, et il eln^rassa la cause
des protestans français et des pa-
triotes bataves. Membre de l'as-
semblée des notables en l'p^y^ il
s'y prononça pour la suppression
des lettres de cachet et des pri-
sons d'état. Il y obtint un arrêté
favorable à l'état civil des pro-
testans, et fut du nombre des no-
tables qui insistèrent pour la
convocation d'une assemblée na-
tionale. M. de La Fayette, après
avoir signé les oppositions des é-
tats de Bretagne aux actes arbi-
traires, fut nommé député aux
états-généraux, et y appuya l'é-
loignement des troupes de la ca-
pitale, demandé par Mirabeau.
Le II juillet 1789, il proposa la
première déclaration des droits,
58
FAY
ainsi que la responsabilité des
conseils du roi. Dans les nuits des
i3 et i4 du mCme ofiois, il fut
président de l'assemblée, et le 15,
de la députatîon enroyée à Paris.
Nommé alors commandant -gé-
néral,^ il institua la garde natio-
nale de Paris et celle du royau-
me, publia Tordre de démolir la
Bastille, et donna la cocarde tri-
colore, qu'il assura devoir faire
le tour du monde, en la présen-
tant à rassemblée électorale. Plu-
sieurs personnes durent Texis-
tcnce au courage héroïque du gé-
néral La Fayette, et à l'empire
que lui avait donné sa popularité;
cependant il donna sa démission,
pnrce qu'il ne put sauver Foulon
et Borthier. Kentrédans son com-
mandement par suite des instan-
ces qui lui turent faites, il fit a-
dourir les formes acerbes de la
procédure contre les criminels,
d'après la demande qu'il en fit
faire à l'assemblée constituante
par la commune de Paris. Le i5
octobre, il marcha avec la garde
nationale sur Versailles, où s'é-
tait porté le peuple de la capitale^
et le 6, il parvint à sauver la fa-
mille royale, qu'il ramena à Pa-
ris, oCi vînt alors s'établir l'as-
semblée constituante. M. de La
Fayette était trop ami de la liber-
té pour ne pas avoir des enne-
mis dans les partisans de l'ancien
régime; aussi sa conduite, toute
louable qu'elle fut dans cette
circonstance, lui attira-t-elle des
reproches : mais il n'en continua
pas moins de servir avec le même
xélo la cause de la révolution,
sans s'écarter des principes de
justice et de modération qui le
distinguent. Dans le procès de
FAT
Favras, il maintint rindépandjHi-
ce des ju^es, quoiqu'il n'ignorât
pas qu« cette victime du parti
royaliste f6t aon enpemi }uré; et
peu de temps après, il fit rel£-
eherun homme qui avait tiréayr
lui UQ coup de fusil à bout por-
tant au Champ-de-Mars. Il de-
manda le jury anglais, les droits
ci T ils des hommes de couleur, la
suppression des ordres,rabolition
de la noblesse héréditaire, et il in-
sista surtout pourqueTégalitédas
citoyens fût proclamée. Après a-
voir refusé les places de conné-
table, de dictateur et de lieute-
nant-général du royaume, il fit
décréter que le même individu ne
pourrait commander les gardes
nationales que d'un seul départe-
ment, et il le fit au moment où les
quatre millions de gardes natio-
naux de France allaient le deman-
der pour leur chef. Ce fut en leur
nom qu1l prêta le serment civi-
que sur l'autel de la patrie, à la
fête de la fédération de 1 790. Dans
la discussion du iào février de la
même année, il proclama que
l'insurrection était le plus saint
des devoirs, lorsque la servitude
rendait une révolution nécessai-
re. Le général La Fayette institua
avec Bailly le club, dit des Feuil-
lans, et il chassa desTuileries ces
ridicules défenseurs du trône, qui
prétendaient re[>longer la France
dans l'ancienne barbarie, et ne
rougissaient pas d'avoir reçu le
nom de Chevaliers du poignard.
Lors de l'évasion de Louis XVI,
il ne dut qu'i^ sa popularité d'a-
voir échappé aux plus grands
dangers, parce que, trompé par
les apparences, il venait de ré-
pondre sur sa tète que le roi ne
partirait pus. Dad» et ttt cireoni-
tance» M. de La Fay«*lte fut en
batte aux accuHationfide»rl(! uxpar-
tU: l'un pré tendait*qij'il avait vou-
lu iervirle roi, etTautre qu*il a-
vaitToulu renverser lamona«hie;
maÎA ces reproche» ttonl égale-
ment absurdedi car H*il trouva la
famille royale, il ne reconnut les
droit)» de Lou 1a X.VI| qu'aprè» que
oe prince eut accepté la constiUi-
lion. Le décret qui, k cette con-
dition, rétablissait le roi sur le
trOoe, excita un soulèvement, que
le général La Fayette dissipa au
Champ-dc-Mars. Après avoir fait
accepter l'amnihlie proposée par
Louis XVI, il donna sa démission,
et le retira duDs son pays, en em-
portant avec lui la statue de Vas-
bington^ et une épée forgée dos
Terrouxde laBaitille,dontla garde
nationale de Paris lui fit présent.
Bientôt les émigrés parvinrent k
former la première coalition. Le
général La Fayette, nommé pour
commander une des armées char-
gées de repousser cette coupable
ugression, rétablit la discipline et
organisa Tarlillerie légère. Il bat-
tit Tennemi i\ Fiiilippevillé, i\
Maubeuge et iï Florennes; mais
bientôt le cours de ses succès fut
interrompu pur les ennemis de
rintérieiir. Le système (léiensif
fut abandonné par un ministère,
formé de concert entre Tin ten-
dant de la listé civile et les jaco-
bins, et La Faycttf? devint i*objot
des accusations de Dumouriez et
de ColIot-d*Hcrbois. Dans une
lettre écrite le iG juin, il dénon-
ça ù rassemblée législative lu tra-
me odieuse des contre -révolu-
tionnaires; il f)rouva<|ue cY'taient
eiixqui, sousle musqué de la dé-
FAY
50
magogie, tuaient la liberté p«r
Texcès de lu licence. Quelques
jours oprès, il vint lni-ni(^-
me appuyer sn dénonciutinn., et
demanda justifie des violences
ext;r('ées, le uo du mois, sur la
personne de Louis XVL La Mon-
tagne triomphait, il ne put rien
obtenir, et voolHt alors amener
èous Tescorte de ses troupes le roi
et sa famille à Compiègne. Ce
prince, trompé par les espéran-
ces que lui avait fait concevoir le
duc de llrunswick, qui Tussurait
qu'il serait dans peu A Paris, ainsi
que rattc.stent les mémoires des
royalistes les mieux instruits, re-
fusa de suivre le seul conseil qui
pouvait le sauver. Il sauverait,
disaient tous les courtisans, ces
fidèles défenseurs du trône, il sau-
verait le roi, mais non la monar-
chie.Quoi qu*il en soit,reirigie du
général La Fayette fut brûlée le
5o juin, au Pulais-iVoyal; lui-m6-
me fut mis en accusation pur les
républicains, mais le 8 août sui-
vant il fut acquitté k une très-
grande majorité. Il ne se pronon-
ça pas moins contre lu journée
du 10 , et le 1 5 il fit arrêter k Se-
dan les commissaires de rassem-
blée envoyés près de lui. Plu-
sieurs personnes ont occusé le gé-
néral La Fayette d'avoir manqué
de résolution A cette époque. Mais
ces personnes ont-elles bien cal-
culé les obstacles sans nombre
qui s'opposaient à lu réussite do
ses desseins? Il n'ignornit pas que
sa tOte était à prix, et il ne vou-
lait pas traiter avec les ennemis
de son pays. D'ailleurs le parti
vainqueur était tellement puis-
sant, qu'en cherchant A lutter
contre lui plus long-temps, il ex-
6o
FA Y
posait le salul de son armée , et
livrait nos trontières aux éinip^rés,
et la France à une invasion étran-
gère. Tous ces motifs déterminè-
rent le général La Fayette i\ pas-
ser avec quelques amis dans un
pays neutre ; mais arrivé à Aoche-
fort^ petite ville de la Flandre, il
tomba au pouvoir desAutrichiens,
qui après Tavoir traîr\é à Wesel
et à Magdobourg, le conduisirent
à OlmutK, avec Latour-Mau-
bourg, Alexandre Lamcth et Bu-
reau de Pusy. Son estimable é-
pouse, si connue par sa tendres-
se, son courage et ses vertus, et
devant qui Voltaire, au bout de
sa carrière, s*était agenouillé ,
comme réponse de Tillustre Gis
adoptifdc Washington, vint avec
ses filles partager sa captivité.
Toiis les vrais amis de la liberté
en Europe réclamèrent en vain
sa délivrance, et ce fut avec aussi
peu de succès que les Ktals-Dnîs
employèrent leur intercession.
LaFayette et ses compagnons d'in-
fortune n'obtinrent leur délivran-
ce qu'dfirès plus de cinq ans, et
sur la demande du général Bona-
parte, qui n\;ut besoin que dVître
averti par Kegnaud de Sainl-
Jean-d'Angely, pour faire de cet-
te réclamation une stipulation
parti(!ulière, lors des négociations
^ qui terminèrent la mémorable
campagne d^Italie. Rendu ù la li-
berté , le prisonnier d'Olmulz ne
voulut prendre aucune part i\ la
révolution du i8 fructidor, et fut
contraint par cette raison de s'ar-
rêter à Hambourg. C'est j\ cette
époque que le directoire fit ven-
dre le reste de ses biens. Mais il
n'en prit pas moins, ainsi que ses
amis, la cocarde tricolore, et
FAY
rentra en France lors de la révo-
lution du 18 brumaire. Le géné-
ral La Fayette refusa de prendre
part au gouvernement, mAme
comme sénateur, et il vota con-
tre le consulat à vie. 11 se retira
alors dans ses propriétés, et il s'y
occupa avec succès de l'agricul-
ture, jusqu'au moment où s'arma
TEurope, pour venir une seconde
fois profaner le sol de la France.
Le patriotisme de M . de La Faye<tte
se réveilla alors; il se présenta
aux élections, refusa la pairie,
et fut nommé député à la chambre
des représentans. Après la batail-
le de ÂYalerloo, craignant qu'un
parti ne propos<1t de suspendre
l'action de l'autorité législative,
par l'établissement d'une dicta-
ture, LaFayette monta à la tribu-
ne, et parla ainsi: «Lorsque pour
'>la première fois, depuis bien des
«années, j'élève une voix que les
»vieux amis de la liberté recon-
» naîtront encore, je me sens ap-
» pelé 9 messieurs, h vous par-
i»ier des dangers dç la patrie, que
«vous seuls j\ présent avez le
• pouvoir de sauver. Des bruits si-
nnistres s'étaient répandus. Ils se
«sont malheureusement confir-
»més. Voici le moment de nous
n rallier autour du vieux étendard
«tricolore, celui de 89, celui de
»la liberté, de l'égalité et de l'or-
»dre public; c'est celui-lA seul
»que nous avons î\ défendre con-
»tre les prétentions étrangères, et
«contre les tcntali-ves intérieu-
«res.» En même temps, il Ht dé-
clarer la chambre en permanence ;
que toute tentativepour la dissou-
dre était un crime de haute tra-
hison ; cl que quiconque se ren-
drait coupable de cette tentative^
FAY
9«rait regardé coinme traître à
la patrie, et sur-le-champ jugé
comme tel; que Tarroée de ligue
et les gardes nationales , qui a-
Taient combattu et combattaient
encore pour défendre la liberté,
Tindependance et le territoire de
la France, avaient bien mérité de
la patrie, etc. Le général LaFayet-
te fut ensuite envoyé en qualité de
commitssaire, près des puissances
alliées, pour demander une sus-
pension d'armes. Il ne put Tob-
teoir; et à son retour, qu'on re-
tarda par tous les moyens possi-
bles, il eut Ja douleur d'appren-
dre la nouvelle de la capitulation
de Paris, et de la retraite de Tar-
mée sur la Loire. C'est alors que
Tambassadeur anglais eut la bas-
sesse de lui demander que Napo-
léon fût livré aux alliés. «Je suis
m étonné, lui répondit-il, que pour
«proposer cette lâcheté, vous
• vous adressiez au prisonnier
vd'Olmutz». Le 6 juillet, il ren-
dit compte à l'assemblée des con-
férences d'Haguenau • et il assu-
ra que les départemens qu'il ve-
nait de traverser, partageaient les
sentimens renfermés dans le ma-
nifeste de la veille, auquel il ad-
héra en son nom, et au nom de
MM. d'ArgensQn et Sébastiani.
Le 8 juillet, les députés trouvè-
rent les portes du corps-légis-
latif fermées, et mises sous la
garde d'un poste de Prussiens.
M. de La Fayette emmena les dé-
putés chez lui, et se rendit, avec
une grande partie d'entre eux,
chez M. Lanjuinais, président de
la chambre, où ils rédigèrent le
procès -verbal qui constate cette
violation faite aux droits des re-
prè:»eQtaos d'un grand peuple. Le
FAY
61
général La Fayette se retira aus-
sitôt à Lagrange, où il conti-
nua de Tivre dans la retraite jus-
qu'en 1817, époque à laquelle il
fut proposé pour député par le
collège électoral de Paris. Les obs-
tacles sans nombre, apportés par
le gouvernement contre l'élec-
tion de ce yieux athlète de la li-
berté, triomphèrent cette fois de
l'opinion publique : ils en triom-
phèrent A Melun, où le préfet,
M. Germain , antérieurement
chambellan de Napoléon , dé-
ploya tous ses talens dans l'art de
servir le pouvoir; mais, en 1818, .
la bonne cause a fini par triom-
pher ù sou tour, et le département
de laSarthe, malgré la violation
fuite aux droits des citoyens par
M. le préfet, président du collège,
nomma le général La Fayette son
représentant à la chambre des dé-
putés.. Il s'y est montré ce qu'il
est, l'ami d'une sage liberté; et il
a parlé avec la plus grande force
contre toutes les lois d'exception.
Dans la discussion relative à l'ins-
truction publique, session de 1818
ÙL 1819, il prouva que les mœurs
publiques, loin irêtre détériorées,
avaient éprouvé une améliora-
tion sensible depuis 5o ans. Le
budget de la guerre lui donna l'oc-
casion de parler de son système
favori, de celui de tous les bons ci-
toyens, l'orgauisation d'une ar-
mée nationale, et il excita par-là
les. murmures des p^ilisans du
pouvoir. Dans la séance du 2!!
juin, il s^e leva contre Tordre dki
jour* appuya les pétitions en fa-
veur du rappel des bannis, et pu-
blia son opinion nur celte impor-
tante question. Dan^ la discus-
sion du# a mars i8ao, relative
6a
FA Y
aux pétitions adressées ù la chain*
hre pour lo maintien de la loi des
élcctioni), il s*expriiiia avec la
plus grande force contre Tahu:*
du pouvoir, exercé sur le droit
de pétition. « Est-c^e lu , dit-il , le
nprix (le tant de millions, payés
Bsans murmures? Le peuple Iran-»
«pais a été victime des coups d'é-
ttlat des jacobins, des despotes <»
»des aristccrates; fera-t-on enco-
ure un coup d'état contre 80,000
«pétitionnaires , qu'on déclare
»factieux,paree qu'ils ne sont \}a»
«ministériels?» Dans la discus-
sion du 8 mars, sur la loi suspen-
sive de la liberté individuelle, a^
près avoir prouvé rinutilité de
cette loi , qui n'eût pas empêché
le crime de Louvel, et en la com-
parant aux lettres de lacbel, il
vota contre leur rétablissement,
dont il avait demandé l'abolition,
55 ans auparavant, i\ l'assemblée
des notables. Le a5 du môme
mois, il parla avec non moins de
force contre la loi sur la censure,
et il reprocha hautement aux en-
nemis de nos libertés de se jouer
continuellement de la charte. Le
37 mai, il démontra que la na-
tion seule avait le droit d'appor-
ter des changcroens à l'acte qui
la liait avec le monarque; que la
charte n'avait pu ôtre octroyée,
et qu'une fois acceptée par le peu-
ple< OB ne pouvait la lui ôter. 11
parla ensuite des associations oon»
trerévoluLioonaires, dont la Fran-
ce est entourée, et il confondit
ks députés qui, tels que Labour-
donnaye et Sallabcry , avaient
insulté A la tribune un drapeau
4ont les couleurs avaient été por-
tâtes par Louis XVI et Louis XVIII
Lui-tuêiBC. M. La Fayette parla
FAT
dans toute» les discussions impor«
tantes, et il ne manqua jamais de
produire l'eflet qu'il s'était pro-
posé. ]>c Fon vivant, et long-
temps avant le terràe de sa car-
rière politique, il a été jugé; c'est
ainsi qu'en parlait Cerutti : « M.
Dde La Fayette a exercé son é-
npée et son ûmc en Amérique;
«Washington et Franklin sem-
nblent avoir trempé son esprit
«dans le leur. Il n'a jamais fait
«une faute dans les circonstancet
«embarrassanlefl, ni mfinqué ufM
• occasion dans les temps favora-
«blés. Il a cette intrépidité cal-
• me, que le tumulte ae décon-
«cerle point, et qui pacifie le tu-<
«multe. Tant qu'il se montrera an
«peuple, on soulèvera en vain le
«peuple contre lui. « Il siège en-
core dan« les rangs des défen-
seurs de la patrie.
FA YOLLE ( FaAvçois-JesKVB-
Ma«ib), né le i5 aoAt 1774» ^ P^**
ris; étudia d'abord «>u collège de
Juilly, et fut après admis à I éco-
le Polytechnique. Il s'est ensurle
adonné À la littérature , et a fait
un grand nombre de vers fépan-*
dus dans tous les recueils et al-
manachs. Parmi le grand nom«
bre d'ouvrages que Fayolle a pu**
bliés, no«is citerons la Iradue-
tion de l'épisode de Nisus et Eu*
ryale, et ufi discours en vers stir
lo gof^t , inséré dans les VeUiémt
desMa9€S, untNoticekiatoriquêSuf '
la vie et les ouvrages de Demoustier;
un Discours sur la littérature et les
littérateurs, in-8", it^oi; les qu&trê
Saisons du Parnasse ( tomes 1 à
iG); la traduction en vers fran-
çais du 6« liv. de V Enéide, in-8%
1808 ; le Dictionnaire historique
d^m4mciefis,QOoioiot€n}eui avec
FAT
ML.CkoroiiiSvoL lB-ë%iëi(Ml§)ii;
U truduciion cfi vers français 4«
VÉif^f^iê de ThonuiJi Gray, sur un
êimvlUrê //f campagne, in-8^9 iHf a;
une Ode êur le ^oût^ x^îi^'^Méian"
gf9 littérairetf e^mpoiéê de incr-*
eeûoa intUUtê de Diderot , de Cny»
ius, de Thotnoe^ deHivârol, d'éàn^
dré Chéuier, in-ia» itti6; Cours
de Uiiéreiurs en emempUê^ ou met'*
ceaux rhoiëis des meiUcura écri"
vêins frawceiê, *à vol. in-ia^ 1817.
Ou Un â(Ml -au»»! tes éditions de
pluttÎDurfl Opueeuies de Condercei,
de. VEâpril de Rivaroi, de$ Œmreê
choiêieê deChAteauhrun^ etc. 9 etc.
Kii i807tM« Fayolleafoitparalire
une c^mpilution intitulée : Acun*
tkolûgie^euOioiiefmâired'épigrdm'
ims^qui lui a suscité uo procès ovec
ks liliruirc IVarée. Ptifmi ces épi-
grummesy plusieurs élaleat dir^
géeé contre M. Fayolle lui-môaMy
«Aire «utres oeilo de Beaurocha :
F<iy*lk pmt ua jtiwr a§f«iiclir i«a dMtln )
Igf hétoê «lu diitiquff cil rt^ftoir 4tt quatrain.
FAY0LL1£ (J. h.)^ chcvalMsr
de la légioii-d^hooiieur, né en
Dniipbinàt était au ceromence*'
itienl d« la révolution avocat à
Grc»iiotHe. Notnmé, en 17939 dé**
pillé A la oonventieii nationale
par le département de la DrAme9
el lie se considérant pas comme
îii^e dau^ le procès de Louis X\lf
U vola 9 f»ar l'orme de mesure lé-*
gi)*Jetive9 la •détention de Louis«
el aou banniiiM3ment a la paix. La
modération de tcHi caractère 9 ex-
primée par ce vote» lo fli c^nu-
prendre nu nombre des ttoixaiile*
treixe députés arrêtés après la
(ournée du 3i mai« sou# la déno*'
Qiinution do partiMaus de la Gi-
ronde. La révolution du 9 thtir-
nidor Tayaut^ ainsi que $tê oui-
FAT
6S
légvest rendu é In liberté , il ren«
tra dans le sein de lo convention^
où il se lit peu remarquer. VasH^
en 1 79^9 au conseil des cinq-cents,
il y fit un rapport qui appelait
sur les pareQS d*émigré6 toute la
soUicilude du gouvernement. En*
fermé au Temple après la journée
du 18 fructidor an 5^ il u*y resta
que peu de temps, ayant trouvé
quelque défenseur parmi les mem-
bres du dirocloire. Sorti du conseil
des cinq-cents peu de temps avant
le 1$ brumaire, il reovplit depuis
les fonctions de juge et de conseiU
1er en la courd^appeldeGrcnoble.
FAYPOULT (GCILLAVMB.CHAII-
LBs)9 avant la révolution, cbeva-
lier do Muisoncelie», naquit, en
175» 9 d*une famrile noble de
Champagne; il entra très-jeune
au service. Il était capitaine de
ffénie (\ Tépeque des guerres de
Hndépendauce de TAmériqucLe
gouvernement lui ayant refusé la
permission de »e joindre A Tex-*
pédition qui assura la liberté de
la patrie de Washington, il donna
sa démission. Possesseur d*unt
fortune asHet considérable, il lu
consacra entièrement t*^ la cultu-*
re des sciei>ces. Les années qui
précédèrent la révolution y fu-
rent employées. C'.ettc révoluliim
arriva. Faypoult en adopta lee
principes. Secrétaire -général du
ministère de Tintérieur, j^fui» Ko«'
iand, il fut banni de Paris par le
décret do la convention qui en
renvoyait tous les anciens nobles.
Rappelé par le directoire, il fut
ministre des finances pendent prèa
d*un an. C*c.<it sous fton n>intslè*
re que les planches des assignats
furent détruites. Nommé tninintre
4e la république
64
FAY
à Gènc89 il sut, par sa fermeté et
susngcsse, y maintenir l'influen-
ce d(^ hi France. Lu*, déjà avec le
conqnérant de l'Italie, les servi-
ces (piMI rendit à rarméelnimé*
ritèrfnt lonte lu conti.uice i\u gé-
néral en chef. La ville de Gènes
fit frappiToinc médaille avec leurs
bustes, et cette exergue x à Napo-
léon Bonaparte et Guillaume Fay-
poult , la Ligurie reconnaissante,
Bonaparte engagea Faypoult ii le
suivre en Egypte. Les intérêts de
la France en Italie empêchèrent
celui-ci de faire partie d'une ex-
f sédition si glorieuse à ceux qui
'entreprirent. Faypoult fut en-
voyé de (fènes à Milan, de Milan
ù Rome, et ensuite à Maples. Il
présida i\ l'organisation de la plu-
part des républiques qui lurent
créées.en Italie. Une querelle très-
vive, qu'il eutavec Championnet,
et qui amena la destitution de ce-
lui-ci, fut, après le 1 8 fructidor, le
motif d'une nouvdle proscrip-
tion contre Faypoult. Il fut obli-
gé de se cacher jtisqu'au iK bru-
maire. Le premier consul lui of-
frit alors plusieurs emph)is; Fay-
poult demanda et obtint la pré-
fecture du département de l'Ës-
cant. Il administra ce département
pendant dixans. 11 serait inutile de
dire ce qu'il y a fait debienila re-
connaissance que les habitans ont
conservée à sa personne et à sa
mémoire le prouve assez. Son por-
trait en pied fut placé dans la gran-
de salle deThôtel-de-villeà Gand.
Les révolutions vinrent; les ima-
ges de ceux qui avaient régné dis-
parurent, celle d'un homme de
bien est restée, elle y est encore.
Les exilés de tous les partis l'y
ont \ue. £q i8o8, une horrible
FAY
tempête enleva le> digues des ter-»
raiii> bas du département de l'Es*
caut. La nirr couvrit une assez
grande superficie de terres livrées
ù la culture. L'empereur envoya
des commissaires sur les lieux.
Les ingénieurs des ponts-et-chaus-
sées devaient être seuls responsa*
hles; mais un des rapports ne fut
pas favorable au préfet, il perdit
sa. place. Joseph, alors roi d'Es-
pagne, appela Faypoult aupré»
de hii; pendant trois ans il admi-
nistra leslinancesde ce royaume.
Il sut mériter dans ce payh, com-
me dans tous ceux qu'il avait par-
courus, Testime générale% A lu ùu
de i8i3, il revint en France avec
le roi Joseph. L'empereur lui con-
fia une mission ini|)ortante. Il vit
tous les princes qui gouvernaient
alors II talie. Il pénétra, à travers
mille diflicultés, jusqu'à Bologne»
quartier -général du roi Murât.
Tout fait présumer que Faypoult
aurait réussi dans sa mission, si
les événemens de France n'eus-
sent mis fm à ses négociations. Au
mois d'avril i8i 5, Napoléon de
retour de l'île d'Elbe , nomma
FaypoultpréfetdeSaAne-et-Loire.
Le zèle du préfet fut alors sur-
passé par le zèle des habitans. En
six semaines, ao,ooo hommes ^e
ce département partirent poAr
rejoindre les armées du général
Le Courbe et du duc d'Albuféra.
Les désastres de Waterloo ne pu*
rent ralentir leur ardeur. iMûcon,
cerné par lo.oooAutrichienSyn'a"
vait p(»ur toute garnison que loo
olliciers qui s'étaient formés en
compagnie*, et à peu près a ou
5oo hommes de garde nutionalti.
La ville était défendue d'un côté
par la Saône et une redoute uou«
FA Y
vellement coDstruite , elt de l'au-
tre, par un mauvais foisé. L«
préfet ne voulut point exposer^
avec d'aussi faibles moyens, la
Tiile à un assaut. Il fil demander
et obtint des Autrichiens un ar->
inistice de trois jours. Il se ren»
dijt aussitôt à Villefranche, quar-
tier-général du duc d*Albuféra,
et lui exposa la situation de la
place. Le maréchal rauiorii^a,
aîn!*ique le général commandant
a Mâcon 9 à signer avec les Autri-
chiens une capitulation. Fajpoult
revint à Mficon dans la nuit. L*ar-
mistice devait durer encore deux
jours. Il eonviût avec le général
que le lendemain , de très-grand
matin « ils traiteraient avec tes
ennemis. Mais dans cette nuit
même , des gens qui se di^^ent
Français, et qui n'étaient pas des
familles de ces 30,000 braves dé-
fenseurs des frontières, livrèrent
aux Autrichiens les gués et les
passages de la Saône. La faible
garnison retranchée dans lu re-
doute, fit une résistance si vigou-
reuse, que 800 Autrichiens furent
tiiéssurla place. Entourés de tou*
tes parts, les braves assiégés firent
une sortie et parvinrent, à la fa-
veur de la nuit, à se soustraire à
U rage de Tennemi. Faypoult fut
prfa, dépouillé et jeté en prison.
Quelques heures après, on le fit
comparaître devant le général au-
trichien, et on le força à repren-
dre les rênes de radministration.
A quelques jours de là, le minis-
tre de Tintérieur lui envoya par
courrier Tordre de faire prendre
Im cocarde blanche, et d'annoncer
aux habitans de son département^
c)tte le roi venait de rentrer dans
Paris. Le préfet rassembla le 000-
T. vil.
FAY
65
t
seil de préfecture, le maire, le
conseil municipal, et se rendit
avec eux chez le baron de Fri-
mont, général en chef de Tarmée
autrichienne. Il lui demanda, en
lui donnant la lettre du ministre
de l'intérieur, ce qu'il fallait qu'il
fît» Le baron de Frimont lui ré-
pondit, qu'il défendait qu'on prît
la cocarde blanche, et qu'on fit
la proclamation; que son gouver-
nement ne reconnaissait que les
couleurs qui existaient ulors ik
Mâcon. Le préfet renouvela sa
démarche une seconde fois, elle
n'eut pas plus de succès. Vingt
jours après , M. de Aigny, nom-
mé préfet du département, arriva
ùMâcon. Faypoult s'empressa sur-
le-champ de le conduire chez le
comte de Wurmser, intcndant-
énéral de l'armée autrichienne
le baron de Frimont venait de
quitter la ville), il le présenta
comme son successeur. M. de
Wurmser répondit qu'il ne le re-
connaîtrait pa:«, qu'il n'y avait à
ses yeux d'autorité légale que cel-
le qu'il avait trouvée en arrivant
en France, et que jamais il ne
permettrait é ce nouveau préfet
de faire aucun acte d'administra-
tion. Faipoult se retira, fatigué de
tant de vexations; il installa se-
crètement son successeur, etquit-
ta Mûcon. Les Autrichiens furent
plusieurs jours à refuser de re-
connaître M. de Kigny. Faypoult
se retira au mois de décembre 1 8 1 5
dans les Pays-Bas; il fut reçu à
Gand, comme un père, après un
long voyage, serait reçu de ses
enfans. Le conseil municipal
voulut demander au roi des Pays-
Bas la permission de lui consti-
tuer uue pension. Faypoult le sut^
5
66
FÉ
et arrêtâtes démarches. Il revint à
Paris eo 1 8 169 et il mourut au mois
d'octobre 18 17, pauvre, mais ho-
noré et chéri devons ceux qui
Tont connu. Il n*a laissé qu'une
fille adoptif e, mariée au baron
de Seganyille, ancien aide-de-
camp du duc d*Istrie, et colonel
du ,2"* de hussards, à la demi-
solde depuis i8i5.
FÉ ( M ABC- Antoine ) , ancien
membre du corps - législatif du
royauire d'Italie, et Tun des dépu-
tés du gouvernement provisoire
de la Lombardie (formé, en 1 8 1 4»
après la dissolution du gouver-
nement impérial en France), fut
chargé de se rendre au grand<|uar-
tior-général des souverains alliés,
afiude leur faire connaître les vœux
des peuples de Tltalie pour un
gouvernement libre et constitu-
tionnel. La dcputation, composée
de MM. Fé, Balabio, Frédéric
Confalonieri, Jacques Ciani, etc. ,
fut admise près des monarques
étrangers, qui écoutèrent avec
beaucoup d'attention ses deman-
des. Nous allons les rapporter,
comme un document historique
d'autant plus précieux, qu'elles
ne furent point accueillies, l'Au-
triche ayant déjà ressaisi son
pouvoir sur l'Italie : • 1° l'indé-
pendance absolue du nouvel état
italien qui devra représenter le
royaume d'Italie , avec la même
dénomination ou avec telle autre
qu'il plaimit aux hautes-puissan-
ces alliées de lui donner; 2° une
constitution libérale établie sur
la division des pouvoirs exécutif,
Kgislatif et judiciaire, avec l'in-
dépendance totale de ce dernier;
5* une représentation nationale
destinée à régler les impôts et à
FÉE
assurer la liberté individueHe de
la presse et du commerce; 4* 1^
faculté aux collèges électoraux
de faire cette constitution, d'après
le vœu connu des peuples d'Ita-
lie; 5*" enfin un gouvernement
monarchique, héréditaire par or-
dre de primogcniture, avec un
prince qui, par son origine et par
ses qualités, pût faire oublier les
maux que Ton avait soufferts. •
Tel était le vœu des peuples d'I-
talie, qui depuis tant de siècles
s'efforcent avec si peu de succès,
mais avec une constance infatiga-
ble, de recouvrer leur existence
politique et leur liberté. On sait
comment ce vœu a été rempli à
Milan, à Naples , et à Turin!
FÉE (Antoine-La€kent- Apol-
linaire) , secrétaire de la Société
de pharmacie, membre de plu-
sieurs sociétés savantes, est né à
Issoudun, département de l'In-
dre, en 1792. Il a successivement
fait paraître : i*plusieursDifroar«
relatifs A un plan d'amélioration
matérielle et morale dans l'exer-
cice de l'état de pharmacien; a*
Eioge de Pline le naturaliste ( Parb,
1 83 1 ) ; 3* Analyses botanico-chimi^
qiies dans le Journal de Pharma^
cie; 4* difiërens articles importans
insérés dans le ^,TdLï\à Dictionnaire
des sciences médicales^, ouvrage
remarquable, trop vanté d'abord,
mais trop décrié depuis, et dont
les derniers volumes contiennent
encore d'excellentes choses; 5*
un travail très-important sur les
plantes décrites dans Virgile, im-
primé dans la collection des Clas-
siques latins de M. Lemaire; 5*
enfin, une tragédie intitulée Pé^
lage , non présentée au théâtre,
mais imprimée en 1818^ dans la-t
FEI
quelle on IrpuTe d« beaux vers et
des scènes bien tracées.
FEINAIGLE (Grégoire de), né
en 1 ^56, a enscign^^ à Paris la mné-
mùniquây science connue des an-
ciens, et des médecins de tous les
temps, mais dont il est fort permis
de ne savoîrque l« nom. Nousdi-
ronsnéanmoinspour ceux de nos
lecteurs qui pourraient n'en avoir
jamais entendu parler, que la
Mnémonique est rart de se f«re
une bonne mémoire. Nous n'en-
trerons dans aucun détail sur les
procédés dont M. Feinaigle et ses
devanciers se sont servis pour
l'enseigner à leurs élèves : il est
certaines sciences qui ne méri-
tent réellement pas une critique
sérieuse. M. Fcinaigle, créateur
d'une autre école, où il apprenait
à avcfîrde l'esprit, passa quelque
temps après eh Suisse, et parcou-
rut divers états de l'Europe, où il
obtint des succès qui ne prou-
vent guère en faveur des progrès
de ses élèves. Quelques-ims d'en-
tre eux ont toutefois publié d'a-
près lui , divers mémoires dans
lesquels ils exposent le plan de sa
méthode : un des principaux est
celui de M. Guivart, intitulé:
Traité complet de Mnémonique,
ou art d'aider et de fixer la mé'
moire en tout genre d'études et de
sciences, orné d'un tableau d'appui
cation à l'histoire y et enrichi de 25
gravures, Paris, i8o8, in-8% Cet
ouvrage est remarquable par les
puérilités que Fauteur à su y en-
tasser. Feinaigle a obtenu pen^
dant sa vie, ce que tous nos grands
hommes ne subissent qu'après
leur mort, l'honneur d'êlrc tra-
duit sur le théôtre du Vaudeville.
On l'y a vu figurer sous U nom
FEI 67
de Fin-Merle, dans une pièce in-
titulée les Filles de mémoire.
FEIÏH (TntîTvis), membre de
l'institut desPays-Bas, de plusieurs
sociétés savantes, de l'ordre du
Lion-belgique, et l'un des plus
célèbres poètes Iiolkindais, est né
ùZwolie dans la province (rOver-
Yssel, le 7 février 1753. 11 mon-
tra fort jeune les plus heureuses
dispositions pour la poésie; fut
reçu, en 1770, docteur en droit à
l'université dé Leyde, et obtint
successivement les places de bour-
gueraeitre de Z'urolle , et de rece-
veur du collège de l'amirauté dan*
la même ville. Il a écrit égale-
ment en prose et en vers, et ses
ouvrages qui sont en grand nom-
bre, décèlent à la fois un bon
poète et unhabile prosateur : nous
nous bornerons à en citer ici les
principaux : i"" Le bonheur de la
paix, 1779. Cet ouvrage rem-
porta le premier prix d'un con-
cours ouvert par la société poé-
tique de Leyde. 2° Éloge de l'ami-
ral Ruyier, Ce sujet était encore
celui d'un prix proposé par la so-
ciété dont nous venons de parler.
Feith y envoya deux mémoires,
l'un on vers alexandrins, Tautrc
sous la forme d'une ode. Cesdcus
pièces obtinrent, l'une le premier
et l'autre le second prix. 5" Poè-
me sur La Providence; 4* poëme
%\xtI' Humanité ; 5" i^o'éjXï^àtChar-
leV à son fils Philippe II, en lui
remettant le gouvernement des
Pays-Bas; (i". Traité sur la force
de la preuve de la vérité et de la di^
vinité de la doctrine de l'évangile,
déduite des miracles opérés par Je-
sus^Christ et par ses apôtres; G''
La vertu et les mœurs peuvent-elles^
chêt des peuples oà (a civilisation
68
FEL
a fait de grands progrès, trouver
un appui suffisant, et une garantie
durable dans les meilleures constitu-
tions humaines de làgisiation, </V-
conomie politique et d'éducation,
sans avoir besoin de l'influence des
idées religieuses ? et qu'est-ce que
t expérience nous apprend à cet é-
gard?¥t\i\i^ après iivoîr examiné
cette question sous toutes ses fa-
cesy répond por la négative; et le
mémoire qu'il présenta dans cette
circonstance obtint« ainsi que tpus
les autres ouvrages de cet auteur
que nous a' ons déjà citésyle pre-
mier prix de divers concours ou-
verts par des sociétés» auxquels
chacun de ces ouvragts fut en-
voyé. y'Odes et poésies, 5 volumes
qui ont acquis ù leur auteur la
réputation de premier poète de
la Hollande; 8** Lettres sur diffé-
rens sujets de littf'rature^ G vol in-
8"; 9" Ferdinand et Constantin,
roman en a vol. in-8". Cet ouvra-
ge, qui parut dès 1786, contribua
beaucoup ù la réputation de Feith,
à cause du ton sentimental qui y
règne généralement, et auquel les
Hollandais, comme les habitans
de la Grande-Bretagne, semblent
disposés par la position topogra-
phique de leur pays.
FELËTZ (Charles- Mabiik-Do-
AiMOMD de), né en 1767, a Brive-
la- Gaillarde y vint ùl Paris en 178a.
Il fit ses études au collège de
Sainte-Barbe, et pendant 3 ans,
Y professa lu théologie et la phi-
losophie. Dès l'âge de vingt ans,
il embrassa Tétat ecclésiastique.
Lorsque la révolution éclata,
Tabbé Feletz manifesta son op*
po>itionaux nouveaux prinojpes,
et son refus obstiné de prêter le
serment conslitutiouuel qu'on
F£L
exigeait des prêtres^ le fit con-
damner deux fois û'ia déporta-
tion ; il resta mrme en rade à Ko-
chefort pendant onze mois. En
1801 il revint à Paris, et fut atta-
ché à la rédaction du Journal de
l'Empire, auquel il travailla jus-
qu*en 1816. Fidèle à ses princi-
pes , il ne laissa échapper aucune
occa.sioi) de manifester son aver-
sion pour les bienfaits des insti-
tulions nouvelles, et devint le di-
gne collaborateur de Geoffroy.
£n 1809 et i8io, il fut un des
hommes de lettres qui tentèrent
de rétablir le Mercure. Les titres
littéraires de M. de Feletz sont,
outre ses articles de journaux,
une notice sur la vie de tarchevé^
que de Cambrai, et des Réflexions
sur Télêmaque^ qui précèdent la
belle édition de cet ouvrage^ pu-
bliée chez Tillard, en a vol. in-
4", et des notes sur un chant du
poëme de l* Imagination^ édition
de 1816. Lors de la création de la
commission d'examen des livres
classiques de Tuniversité, M. de
Feletz en avait été nommé mem-
bre, et depuis 1809 il était con-
servateur de la bibliothèque Ma-
zarine. Cn avril 181 5, le général
Carnot, alors ministre de Tinté-
rieur, le destitua; mais cet em-
ploi lui fut rendu après le second
retour du roi : U i 'occupe encore
aujourd'hui; et depuis 1816, il a
été porté sur la liste des littéra-
teurs qui reçoivent une pension
sur la ca>setle du roi.
FELlCli: (Fobtunb-Bartbklbmt
de), né û Rome le a4 ^<>^^ ■TsS,
fit de bonnes études chez les jé-
buites de cette ville. A 17 ans il
se rendit à Brescia, et étudia les
mathématiques et la philosophie
FEL
9AI18 lo P. Bro»cio, réoollfit. De
rrtoiir ik lloint* on 174^9 le )t*uiiu
Felice t^e fainHIiirisn nv«r la doc-
trine (l« Nfwloii et colle do Lt'ib-
nita. A vingl«-(roh (in»t il profe.^-
sti i\ home* et occupa en^tiiile une
rlioire de |>hy>ique doiiit Tuniter-
!(itÀ de N<ip)e^. Kn 1755, il pu-
bliH î»on premier ou vnige l)ê hUH
nîfromfirim vum tHfterisn fm'uHnli'-
kus h<ituraiibusnvjtu, L*»nn^e mi\*
vaiitts il tiMiduittit en latin VEsssai
(tes efffts fie l^air sur h corps /»«-
mmn^ par Arbuthnot» et lareoni-
pag:i)H de notfd 8nvnn(e9. Oet ou-
traffe inéritA le .«nITrage de M. de
Haller et de >Volfln|Ç. Voulant
ftiirt* connaître i\ ritalie plu^ieurii
protiuetion.4 prêoieuseii de.^ lan-
gues» êtrangère!t« il traduisit Us
Mtn*s Ht Mntiperinh sur h pro'^
fir^s tifs sci^urts^ in mHhoth de
Di^scartes t ia rit» de GnfUt^r^ par
Vîviiini; i'Essni sur hs poisons^
<1ti t^^icleur M<*a<l ; /^a miini^r de
fiiir0 H0S *».r/»»'nVfi<'f«, par Muselten-
hroek : h Dtsrours pn^itminairr de
VEnryvhpf^dir^ par d'Alembert.
Ces diiTêrenUM traduction;* .«ont
«ireompagnce» <le notes judiclen-
»v», de remarques^ critiquer et
dVcliiirriii^euien.4 qui les rrudi^nt
trr!t*|»rèneuHe.«. Le roi de IN.aple»
Al iiffrir ù Fcllce iKir le inarquisi
Bniiiconi un êYAciic « mai^ il le
refti!*!! : rumour« qui devait jouer
un rAle b\ important dain la vie
dr FrUoc« n*uvult jusqu^alors oc-
ciipî* que pasMftg^ rement !«ou cm-
prît iirdtMit « tout entier livré A Te
tudr. I>^!« TAge de 17 ans, il Hâ-
tait ttttaché i\ une jeune Romaine;
4 9*) uhjjtf il lu retrouva A Naplesi*
mariée nu comie Pantutli. Son
mari* à qui 9an> doute elle avait
4onné de ju(»tet» sujet}» de jalou-
PEl
%
sie, TaYait forcée de 5e retirer danii
un courent) où se» jours se connu-
mnient dans In douleur. Klle y
vécut trois uns, mais nu bout de
ce temps, sa réclusion lui devint
insupportable. Usant de tout Tas-
cendnnt quVIle avait pris sur Fe-
lice, elle le décida i\ lenlever.
Leur fuite fut environnée de mil-
le dangers ; ils faillirent <^tre arrN
tés À Lyon, A Gènes , ù Lau^Anne
et dans plusieurs villes d'Italie^
où Ils se hasardèrent de retourner.
Knfln lu comtesse se vit urrOtée à
(lénes, d*oi^ elle fut conduite t\
Rome, et condamnée par son
père t\ une noutclle réclusion.
Felice reconnu dans cette ville,
ne dut son salut qu'ù rhumanlté
de ses ju(^'S, que son talent con-
nu adoucit en sa faveur. Le car-
dinal grand-pénitencier le com-
bla de nontés, et tout lo procès
se b*ïrna A un simple procés-ver-
bal. Mais la cour de Naples n*était
pas satisfaite: Il fut obligé de fuir
de nouveau. Il se retira en Tos-
cane, et de IA i\ Monte-Alverno,
N\vant pu se ployer aux austéri-
tés des religieux de Tordre de
Saint-Franfois, qnibabitent cette
montagne. Il s*écbnppa, traversa
les Apennins, environné de mil-
le dangers, parvint A Rlmini et
de IA A Pesaro. Ses recomman-
dations Paidérent A gagner Veni-
se, puis Padoue, et enfin au tra-
vers des Alpes, Berne o\\ il s'ar-
rêta. Felice déplora toute sa vie
les erreurs qui causèrent son in-
fortune; et reveini d'une passion
aveugle « il cbercba A elfacer les
impressions fflcbeuses qu'avait
donnécH <M*tteniidheureuse aven-
ture, sur laquelle on trouvera des
détails moins authentiques dans
70 FEL
Les mémoires de Gorani^ Xoxn, i*',
page 5i6:, etc., sous le titre à'A-
vcntures d* un homme célèbre. Jo u is-
saot enfin du repos qui le l'oyait
depuis si long-temps, il se remit
au travail, et publia De nevptonia-
nà attractione^ unicâ cohérent iœ na-
tarai is causa, adversus Ciarkam-
Bergerum, Berne, 1757, in-4°»
Entourage par des secours pécu-
niaires du gouvernement de Ber-
ne et du sénat académique, Fe-
licc entreprit de faire connaître à
la fois dans deux journaux ù Tlta-
lie la liltératurc étrangère, et à
l'Europe savante celle de Tltalie
vX de la Suisse. On a neuf années
de VEstratto delta letteratura eu-
ropea, dont il était principal col-
laborateur avec Tscharnèr, et 4
volumes de VExcerptum totius
Italiœ necnonHelvetiœ littéral urœ.
Vers cette époque , Felice embras-
sa la religion protestante. Il s'é-
tait marié, et ses ressources de-
venant insufïisantcs, il forma un
étabiissement d'imprimerie à I-
verdun, et c'est là qu'il a montré
combien un homme inleiligent et
laborieux trouve de ressources
en lui-même. Il dirigeaitseulson
imprimerie, et en même (emps
conduisait un pensionnat nom-
breux; donnait lui-même à ses
élèves les leçons de sciences diffé-
rentes. Sa plume ne cessait d'en-
fanter de nouveaux ouvrages, et
en fort peu de temps il publia : un
Discours sur la manière de former
l'esprit et le cœur des enfans, I Ver-
dun, 1 763, in-8"; ses principes du
droil de la nature et des gens, d'a-
])rès Burlamaqui^ 8 vol. in-8\ Il
donna ensuite un abrégé de cet
ouvrage en 4 volumes, sous le
titre Leçons du droit de la nature
FEL
et des gens^i^^'; il publia des Le-
çons de logique, 2 vol., 1770. On
a encore de lui Élémens de la po-
lice d*un état, 2 vol. , 1 78 1 ; Tableau
philosophique de la religion chéticn-
ne^ 4 vol., 1779. On lui attribue:
Vies des hommes et des femmes il-
lustres de l'Italie, depuis le réta-
blissement des sciences et des beaux-
arts^ Paris (Iverdun), 1768, 2
vol. in-12; des remarques à la
suite du livre intitulé : Des lois
civiles relativement à la propriété
des biens, traduit de l'italien par
M. Seigneuxde Corrcvon^ 1768.
Enfin, devenu encore une fois
journaliste, il publia,daQ9 le cours
des années 1779, 1782 et 1783) le
Tableau raisonné de l'histoire lit-
téraire du i8"* siècle, Iverdun ,
grand in-8% dont il paraissait uu
numéro par mois, tiré principa-
lement du Journal encyclopédique^
du Journal de physique, et du Mer-
cure de France. Mais la grande
entreprise de Felice fut la*pu-
blication de VEncyclopédie^ouDic^
tionnaire universel, raisonné^ -des
connaissances humaines , 4^ vol in-
4"; Iverdun j 1770-1775, 6 vol. .
de supplément, 1776 et 1776, et
10 vol. de planches, 1775-1780.
La base de col ouvrage était l'En-
cyclopédie de Paris. Tous les ar-
ticles signes D. F. et toutes les
additions placées entre deux asté«
risques, sont de lui. Il eut pour
collaborateurs dant cet important
travail un grand nombre de sa-
vans français el quelques Italiens.
Dans le même temps qu'il publiait
son Encyclopédie, il fit encore pa*
raître un Dictionnaire de justice
naturelle et civile^ eni3 vol. 10-4*9
et un Dictionnaire géographique^
historique el politique de la Suisse y
F£L
% toi. in-^8^ Une grande partie
de seâ ouvrages furent traduits en
allemand. Felice, mourut le 7 fé-
vrier 1789.
FELIX ( LE baron), officier de
la légion-d'honueur, chevalier de
la Couronne-de-Fer» etc., était^
en 1814, inspecteur aux revues
de la garde impériale, et maître
des requêtes en service ordinai-
re , près la section de la guerre.
Le roi le confirma dans cette
fonction , le nomma en outre ins-
pecteur des quatre compagnies
rouges de sa maison^ et Mon-
sieur le créa aussi membre et
rapporteur de la commission des
officiers - généraux spécialement
chargée de donner son avis sur
les propositions et affaires que le
ministre devait lui'envojer. Après
le ao mars i8i5, Napoléon lui
confia de nouvelles fonctions. Au
second retour du roi, le baron
Félix a cessé d^être employé. Il
avait été commissaire des guerres
et commissaire -ordonnateur des
armées d'Allemagne et d'Italie.
FÉLIX fut nommé, en 1789,
par la commune de Paris, mem-
bre de la commission chargée de
féliciter l'assemblée nationale sur
les journées des 5 et 6 octobre. La
même commune le chargea quel-
que temps après d'une nouvelle
mission dans le Midi , auprès de
l'armée qu'on avait fait marcher
contre les chouans; et, le 10 octo-
bre 1795, il fut nommé président
d'une commission militaire char-
gée de juger, à Angers, tous les
Vendéens qui auraient été pris les
arraes à la main. Impliqué, deux
ans après, dans la conspiration
de Babeuf, il fut mis eu arresta-
tion ; mais un jugement de la
FÉL
7»
haute-courde Vendôme, du 7 prai-
rial an 7, le rendit à la liberté. Il
n'a plus reparu depuis sur le théâ-
tre politique.
F£LL (Jean), célèbre théolo-
gien anglais, naquit, en 1752,
d^un maître d'école de Cocker-
mouth, dans le comté de Cuni-
berland. Son père, peu fortuné,
le destiua d'abord à la profession
d'artisan; mais les heureuses dis-
positions du jeune Fell ne tardè-
rent pas à être remarquées, et le
maître chez lequel il travaillait ,
aidé des secours de quelques au-
tres personnes, le fit entrer dans
un séminaire, où l'on formait des
ministres pour la secte des dis-
senters indépendans. Fell, par ses
excellentes études, répondit aux
espérances qu'il avait données.
On le nomma d'abord instituteur
dans un séminaire de Norwich,
où il parut plusieurs fois dans la
chaire avec éclat. Il devint en-
suite instituteur dans le séminaire
où il avait fait ses éludes, et par-
tagea son temps entre les soins
qu'il devait à ses élèves et la com-
position de quelques ouvrages ,
dont les principaux sont : i'' Essai
sur l'amour de la patrie^ iu-8" ;
a"* une Ré panse à l'Essai de M. For-
mer sur les démoniaques; 3* le. Pro-
testantisme pur; 4° ^^^ Lettre à
M* Burcke sur le code pénal; 5" un
Essai sur la grammaire anglaise;
6" Recherches sur la justice et Cu-
tilité des lois pénales pour diriger
la conscience^ etc. Une qu*;rellr qui
s'éleva entre Fell et les étudians
qu'il dirigeait, le contraignit d'a-
bandonner le séminaire de Ho-
merton, deux ans aprè» qu'il y
était entré. Il fut alors obligé de
donner dçs leçons pour vivre ; et
;•
FEL
le chagrin que lui causa la perte
de »on emploi» contribua lieau«
coup ù sa mort, arrivée le 6 sep-
tembre 1797. Il emporta dans la
tombe les regrets de tou^ les hom-
mes sages, dont il arnit mérité
Testime et raflcction par ses ta-
lens et ses qualités personnelles.
FËLLËNBEIVG ( Pbilippb-ëm<
)IÀ1IUE£ Bc), célèbre instituteur
suisse, naquit û Berne» en juin
1771. Il reçut une éducation très-
soignée, et puisa surtout dans la
société de sa mère, le ferme des
vertus douces et philanthropiques
dont sa vie oiTre une si touchaute
image. Cette femme respectable,
arrière-petite fille du fameux ami-
ral Tromp, lui répétait souvent :
tLes grands ont asseid*umis; suis
• celui des pauvres. » Il passa
quelques années à Colmar, auprès
de M. PfefTel, et revint en Suisse,
où il s'habitua peu i\ peu à un
Î^enre de vie trè^-austère, malgré
a faiblesse de sa santé, qui Tavait
forcé de revenir dans sa patrie. Il
parcourut ensuite une grande
partie de la Suisse, de la France et
de rAllemagne,s'arr{^taut s<»uvent
dans les viliagtts, i)ù il prenait,
sous un travestissement simple»
des informations sur les u>ages»
sur les mœurs • et surtout sur l«^ii
besoins dos habilans» comme si
son bonheur n'eût consisté qu*à
faire le bien. Il passa une année
près du lue de /^urich, dans une
solitude presque absoLe, et se
voua ciisuile tout entier i\ Tins-
trurtiondn peuple et t\ Téducation
de<^ jeunes gens. Il se montra par-
tisan, sans enthousiasme, des i-
dées qui opérèrent la révoliitioD
de 1 798, et accepta mt^me à Berne
la place de commandant de quar-
FEL
tier;mal9 comme l'adminlétnitlott
refusa ensuite de remplir une pru-
messe qu'il avait faite aux pay-
sans, dans une émeute, pour les
apaiser, il cessa de» lors d'exer-
cer aucune espèce de fonctions
publiques, et s'adomia exclusive-
ment au per4ectionnement de Ta-
griculture et à Téducation. La
terre d'Hofwil, située à deux
lieues de Berne et à gauche de la
rout^ de Soleure, lui parut con«
venable au plan qu'il méditait ; il
l'acheta, et c*est là qu'il a fondé
depuis ce l>el établissement qui,
•ous le rapport de l'économie ru-
rale et sous celui de l'instruction
qu'on doit donnerauxjeuneigens,
mérite de servir de modèle à tout
ce qu'on peut concevoirde mieux
eo ce genre ; aussi M. de Fellen-*
berg ne tarda-t-il pas à y recevoir
des élèves de toutes les parties de
r£uro»e, et mfime de plusieurs
princes , qui lui eft envoyèrent en
i8i5 et en i8i4* Afin de rendre
cet établissement indépendant de
son existence, il y a créé uut* corn-
mission perpétuelle « chargée de
l'exécution deson testament, dont
toutes les clauses tendent à main-
tenir un si bel ouvrage. Cette
commission est 00 m posée de trois
commissaires et de quatre sup-
pléans. Trfiie professeurs le se«"
eondent dans ses travaux, qu'il
dirige surtout d'après la méthode
de l^estalozii. Les ompaliont a-
gronomes de M. de Fellenberg ne
l'ont point distrait des études lit-
téraires, et il possède assez bien
les langues grecque et latine, et
la philosophie de Kant. Il est au-
teur de quelques-uns des nom-
breux ouvrages qui ont été pu-
bliés sur son établissement ; les
F£L t
prineipauK ^ont : \* isi Littreê dé
M. de Fêilénberg à M. C hurles
Piciet, de GenèDe;, ^^ Ceup d'œii
de m. Gauiherou sur l'influencé
morale qu'exercera l'élablissement
d^Hofwil sur la masse du peu pie $
5* Lettre de M. Fillavielle sur U
parti que le midi de la France peut
tirer des moyens et méthodes agri"
ooles d'Hofwil, Bibliothèque bri-
tannique; 4" y^ues sur l'agricui''
tare de la Suisse et les moyens de
la perfectionner, par Emmanuel de
Feilenbergf traduit de l'allemand
par Charles Pictet; 5* Rapport
ewr les éiablissemens d'Hofml A la
nation helvétique, par une commiS'^
sion nommée^ ad hoc, par la lan»
damman et la diète de» dix^neuf
cantons de la Suisse; 6* Voyage à
Hoftpii par M, Hoftnann, envoyé
dé la princesse de Schwartenberg^
Obudolstadt, avec de» obserralions
de M. Thaër, conseiller-d'état de
S. Af . le roi de Prusse; 7^ Feuilles
d'Hofwil, i8o(), 1810 et i8i3;
H* Rapport sur les méthode» et les
succès de l'institut agricole d'Hof»
mil, fait au gouvernement du ranfàn
suisse de Saint^Gall, par Kneuzli
et Velsch, deux de se» membres,
fue le gouvernement a dàputés^ à ses
frais, à Hofwil, pour y suivre tout
uti cours (^éludes, et pour commu"
niquer ensuite aU public les résul-
tats de leurs observations, 3 vol.
in- 8*; Rapport présenté à S, M-
l'empereur Alexandre par S, Exe.
M. le comte de Capo-d'l stria, sur
les éiablissemens de M* de Fe/len-^
bêrg à fiofwil, i8i/| , etc. » elc. 9
etc. C'est  la suite de ce rap-
port « que l'empereur de Russie
envoya à M. de Fellenberg la
décoration de Saint-¥^ladimir de
quatrième classe 9 avec une let-
F£L
r.>
tre autographe très • flatteuse.
FKLLEK ( François* Xatiba
]>b)i né tt Bruxelles en 1755, élu-»
dia ches (es jésuitcSf 01!^ il cotn-*'
mença son noviciat \ Tâge de
ig ans. L'ardeur avec, laquelle
il se li^ra au travail, pensa lui
coûter la perte des yeux ; cette
craiute ne lut toutefois que pas-
sagère« et il ne tarda pus à oL)te«
nir^À Liège, la place de proies^cur
d'humanités. 11 enseigna eii^uilo
la théologie à Luxembourg, puis
à Tymau/en Hongrie, où il sé-
journa cinq ans pendant lesquels
il parcourut aussi presque toute
rétendue de ce pays, dans la vue
de recueillir des ohservatidus sur
le caructvre physique cl moral
des Hongrois , hur lu géologie ,
l'histoire naturelle, <?lc. Il pro-
nonçH !)es derniers vœux en 1771,
et retourna dans la ville de Liége«
où il étiiil encore à l'époque où
Tordre dont il luisait partie l'ut
di!4i4(ius. L'approche des armées*
IVun^^tiises, en 17949 loi donna
ridée de se relirrr en NVestphiiliCt.
dans le collrgc des ex-jésuites de
Puderborn. 11 a composé un grand
nombre d'ouvrages , analogues
pour la plupart aux circoniitancos
dans lesquelles il s'est trouvé; les
)>r)nri}iaHX sont : r Uusm bodien^
ses. Il n'a été que Téditeurde ce re-
cueil de pirce*^ do poésies, compo-
sées par ses élèves dans le temps
qu il était professeur i\ Liège. ;&*
Discours sur divers sujets de religion
et de morale, , Luxembourg, 1 777,
2 vol. in-ia ; 3" Dictionnaire géo^
graphique, Liège, 1786 — <j29 a
vol. in la; /i" Calàchisme phito'
sophique , ou Recueil d^observa-^
lions propres à dt^ fendre la religion
chrétienne contre ses ennemis. Lié*
^1
FÉN
ge, 1775, in-S"; 5* Dictionnaire
historique, 1781,6 Yol. in-S". Cet
ouvrage, écrit sous l'influence du
molinisme, est le plus mauvais
guide dont on puisse se servir
pour se procurer des renseigne-
niens exacts ou des jugeme&s sains
sur les hommes célèbres qui y
figurent; et tel s'y trouve avec
un article de quatrecolonnes, saus
autre mérite que d'avoir porté
une robe de jésuite, tandis que
des hommes infiniment recom-
maadables d'ailleurs, et d'un très-
grand génie, mais entachés de jan-
sénisme, y sont traités plus mal
peut-être qu'un général français,
fidèle à l'honneur et à la liberté ,
ne l'est dans certaine biographie.
On pourrait dire la même chose
d'un autre ouvrage de Feller, in-
titulé Observations sur le système
de Newton, le mouvement de la ter-
re et la pluralité des mondes, etc. ,
ouvrage qui donne une plus hau-
te idée du zèle religieux de l'au-
teur quede ses connaissances as-
tronomiques. Fellcraaussi rédigé
un Journal historique et littéraire, '
publié d'abord à Luxembourg,
puis à Liège. Cet homme, très-
estimable d'ailleurs, quoiqu'au
total assezmauvais écrivain, mou-
rut à Ratisbonne, le 23 mai 1 802,
dans la maison du prince-évêque
de Freysingen.
FELTRE (le duc de). Foj,
Clarke.
FÉNÉLON ( J. B. de Silignac
de), naquit à Saint-Jean- de-Tel-
lair, en Dauphiné, vers l'an 1714*
II se voua de bonne heure à l'état
ecclésiastique , fut d'abord aumô-
nier de la reine, femme de Louis
XV, et se retira ensuite dans le
prieure de Sain t-Sernia-des-Bois^
FEN
le seul qu'il ait jamais possédé. Ce
pays montagneux ne renfermait
guère que de pauvres main-mor^
tables, dont il adoucit le sort au-
tant qu'il fut en lui, par les secours
que sa modique fortune lui per-
mettait de leur donner, et surtout
par ces consolations qu'inspire
une éloquence douce et aimante,
et qui sont quelquefois sans prix
pour les malheureux , à qui elles
font trouver le bonheur dans la
source même de leurs disgrâces.
Il afifranchit tous ses vassaux, en-
couragea l'agriculture des terres
restées en friche sous la verge du
despotisme des grands, et établit
dans la contrée des forges propres
à faciliter le débit du charbon,
qui s'y trouvait très- abondant.
Appelé à Paris quelques années
après, il eut bientôt connaissance
de l'établissement qu'avait formé
l'abbé de Pont-Briant en faveur
des petits Savoyards, et il en prit
la direction. Il y améliora, au-
tant qu'il était en lui , la position
de ces jeunes infortunés , aban-
donnés à eux-mêmes loin de leur
patrie et de leurs parens, dans
un âge ou d'autres eufans savegt
quelquefois à peine marcher. Son
zèle fut bientôt récompensé par
l'affection des Savoyards, qui l'ap-
pelaient leur évêque. Il les réunis-
sait autour de lui, les entretenait
de choses convenables à leur âge
et à leur situation, et aidait de sa
bourse ceux que le défaut de tra-
vail eût laissés dans le besoin.
Tant de vertus ne purent le sauver
sous le règne des terroristes ; il fut
arrêté comme suspect, et conduit
au Luxembourg. Les Savoyards
en furent à peine informés, qu'ils
se portèrent en masse à la couveu-
FEN
lion, pour demander la liberlé de
leur père, Mais on ne les écouta
point; et ce digne héritier du non^
et des vertus de l'auteur de Télé-
maque, fut condamné à mort par
le tribunal révolutionnaire, le 8
juillet 1784. Il était âgé de8o ans.
FËNN ( SIR John), auteur an-
glais, membre de la société des
antiquaires de Londres, naquit à
Norwick Tan 1739, et mourut à
East-Derebum, dans le comté de
Norfolk, le 14 février 1774* ^u a
de lui : 1° trois fables chronologi-
ques présentapt l'état de la société
des antiquaires depuis 1 572, épo-
que de son origine, jusqu'en 1784,
in-4", 1784; a* Lettres originales
écrites sous les règnes de Henri FI,
d'Edouard IV et de Richard III,
par différentes personnes d* un rang
distingué, arrangées dans un ordre
chronologique, avec des notes histo-
riques et explicatives^ 2 vol. in-4%
1787. Dans ces Lettres, résultat
d*un choix fait parmi les papiers
de l'ancienne et puissante maison
Paston de Cuister, on trouve des
<» anecdotes très -curieuses et des
détaib d'autaut plus intéressans,
qu'ils sont relatifs à un temps très-
reculé et presque ignoré. L'auteur
a fait graver, sur 16 planches join-
tes ù l'ouvrage, des fac simile,
des figures de cachets, et plusieurs
modèles représentant les diffé-
rentes formes données alors aux
lettres en les ployant. Ce recueil'
fut augmenté de a volumes en
1789. Feu de temps auparavant,
Fenn avait été créé chevalier par
Georges III , à qui il avait dédjé
son ouvrage. On prétend qu'il
avait aussi fait un traité sur je$
obligations et les devoirs des ju-
jjçes- de-paix; un S"** volume de
FEN 75
Lettres écrites sous le règne de
Henri VIII : mais tout porte à
croire que ces deux livres n^ont
point été imprimés. Fenn exer-
çait, en 1791, les fonctions de
shérif dans le comté de Norfolk.
FEN013ILL0T (Jeas-Fr4R-
çois), ancien avocat, conseiller
à la cour royale de Besançon; il
était avant la révolution inspec-
teur de la librairie; une brochure
intitulée Les pourquoi du peuple
français à ses représentam, qu'il fit
paraître* en 1790,121 quelques au-
tres écrits anti-révolutionnaires,
le forcèrent de passer, en 179a,
ù l'année des princes, où il fut
plus d'une fois dans le cas d'être
chargé de missions secrètes, pour
lesquelles il avait un talent tout
particulier. Il fut un des agcns
principaux de Fauche -Borel et
NVickam, lorsqu'ils s'efforcèrent
d'attirer le général Pichegru dans
le parti du prince de Coudé, et
il entreprit d'agir dans le mê-
me intérêt sur l'esprit de l'armée
du Rhin, et des faabitans des dé-
partemens limitrophes, eu y ré-
pandant une multitude de petits
pamphlets, écrits en style popu-
laire. 11 vint après le 18 brumaire
reprendre k Lyon l'exercice de sa
profession; fut arrêté, renfermé
dans la prison du Temple, au
mois d'octobre 18049 et nommé,
six ou sept ans après, conseillers^
la cour impériale de Besançon.
M. Fenouillot a publié, en i8i5,
^ Cri de la vérité sur les causes de
la l'évolution (de 181 5), et a con»
i^ervé son rang à la cour royale.
FENOUILLOT de LA-
VA N S , frère du précédent ,^ a
publié , dans la même année ,
une brochure sur les moyen»
;6 FER
de rétablir les ûnances de l'état.
FhNOUlLLOi DB FALbAi-
Rb (Cbamlb^-Gbobges) , auteur
draiiiulique, naquit le i6 juillet
1727* à Siilins, en Franche-Com-
té. Son théâtre tonnant a vol. io-
8", publié en 1787, contient : 1'
l'Honnête Criminel, ou la Piété fi-
liale, drame ea 5 actes, repré-
senté pour la première lois en
17GH. Cette pièce généralement
regardée comme ayant de grands
défauts , contient aussi des scè-
nes intéressantes etqui produisent
toujours beaucoup d'effet. ^^ Les
deux Avares, opéra qui, joué en
1771, obtint quelques succè.>«; 5"
Mélide, ouïe Navigateur, opéra en
3 at tes; 4* l* Ecole des Mœurs, co-
médie en 5 actes; 5" le Fabricant
de Londres, drame; 6* le Jamma-
bos, ou les moines japonais^ tra-
gédie. Fenouiliot avait aussi
l'ourui quelques articles ik TEn-
cyclopédie; il mourut au mois de
mai 1801.
FÉIVAUD (Jear-François), ex-
jésuile, né a lUarseiHe, le 17 avril
17'a5, après avoir l'ait ses éludes
au collège de Beizunce, tut admis
à l'âge de iG ans, comme novice
chei les pères de la >ocioté de
Jésus; i\t\ix ans après, il Fut en-
Toyé i\ Besançon, où il professa
d'abord In grammaire, et ensuite
la rhétorique. A Tépoque de Tex-
pul>ion û^s jésuites, il se relira
dans le Comtat-Venaissin. Ren-
tré en France peu de temps après,
il en sortit de nouveau dans les
commenccmens de la révolution,
et y revint â la fin de 1798. Il lut
nommé associé correspondant
àf^, la •2"'' classe de l'institut natio-
nal. Il a publié : i* Dictionnaire
grammatical de la langue français'
FER
M, in-8", Avignon, 1761 et 1768.
Cet ouvrage, dans lequel on trou-
ve les observations des premiers
grammairiens français, est re-
gardé comme le meilleur réper-
toire qui existe. Les principes de
la grammaire y sont présentés a-
vec autant de clarté que de préci-
sion. Cependant on y remarque
parfois peu de justesse dans les
observations relatives à la pro-
nonciation, d" Dictionnaire criti'
que de la langue française, 5 vol.
in-4% Paris, 1787 et i78h. Ce dic-
tionuaire, malgré quelques criti-
ques, est généralement eslimé,
tant en France que chez Tétran-
ger. L'iiuleur, en évitant les dé-
fauts qu'on rencontre dans pres-
que toutes les autres productions
de ce genre, s'est appuyé près-*
que partout de l'autorité des
meilleurs écrivains. Le P. Fé-
raud a laissé 3 vol. in-4% conte->
nant les changemens et les addi-
tions qu'il se proposait de faire à
cet ouvrage, lors de sa réimpres-
sion, il a aussi travaillé ù la tra-
duction en français du Nouveau
Dictionnaire anglais des sciences et
des arts, de 'ih. Diche. Il mou-
rut à Marseille, le 8 févrieri8o7,
âgé de 8a ans.
FÉRAUD. ancien'avocat, né à
Brignolles et député du tiers aux
états- généraux pour la séné-
chaussée de Toulon; il fit, en
1790, décréter la suppression du
traitement des députés qui ne se
rendraient pas à leur poste, et ne
se fit pas autrement rcmari|\ier
dans cette assemblée : aprèr 4e
18 brumaire, il fut nommé prési-
dent du tribunal civil de sa ville
natale , et perdit cet emploi au
retour des Bourbon.
KBIi
FÉRAT, fut noiiunà au imh
(le MiiirH 1^07» dtt|Mité un ruiueil
(Irii uiH \vi\$ pur li* ilii|>urti'inoiit
(lu Bah-UImu; luaU n|)ri*M hi nWo-
luli(»n (lu i8 (Vurtiddr un 5, ou
rûloll^nU (lu ^«}(^i'nll)l(•() (MMUUIO
Hi^jClnUMir (lu puiMi dt) lilh^hy. Il
lui cuiiullo UdiiiniA C(>n^('ill(?r do
pivrccturo du «(Ui (l(^purt(*m(MiU
pui.H vu i8ou, niouibnMJu corpH-
irgiHlutit\ oU il M M{^v ju>(|u en
1 8o(i.
FlilKBKR (JtAT(*JACQtîRs), ml-
u^rulogi.HU, iiA(]ui( \\ (l'ilcrona t*n
Su('do» duni» rAnu()t* i ^/^X S(Uk pci*
ns utlHchùÀ ruuuruut! vm (|uuI1«
{(y dv phaniiuoleujui donna pour
prt*niier nudln^ un min(>ruln|(iHto
dUiingU(s noniuKi' Anininv Swub;
olIVnvn^uiHiëuitoA Up^ultpour(le
p(*rlV(iiunntir (umia I(\h itavuulA
W'ulloriuA (*t lànn^*. Aprèi» nvuir
iité, («n i77»')« uoniUH) pur le duo
i\n C()urlan(io prolrnseur do pli^-
Hiquo «t dliinluirtt nulnrt*ll(! A
IHirtun* il lut su(Xt)«Hivimunt al-
(uchô t\ Tacadànii« do IN'Itfrn*
Ixiurg et (\ ovIU) d(t B(irlln; cl on-
(In il vlnti r\\ 1780, du (*oui»iMi-
tiMut'nt du rui de Prua,«t(s nVia-
blir ù H( rue, pour y truvuillcr à
ruintdiorutinn dctt niino.n du ce
ounton. Il u é(Tit en ullfuiund
dinV^rt*nH ()uvrug(*» dont Icm prin-
cipaux soni : 1" /*f»//ri»jr eei'itit»
Dtrhy^hirut; 5" N^iivfs wiiWf*ni/(*-
i(a p0ththu\i H iitt liti^st tif Nt*U''
châhl; U" iWchf^irh^s sur /r.t mvw-
ta^fif^s «*/ /r»v ww'/irjr r/* iionf^vi^^ On
Il uuïiAi de lui diflvien.H uHumd-
roM, vur lu pl)y^i(pl(t et le niiiié«
rologie eu gênèrali qui contien»
FKK 77
nent dm ul)!*<'rvaii(»n!4 trJfM-Inii).
re.HAunhi». Il avait uc()uiH du
IcrunduA cunnuihHun(*(*H, pendant
l(v« dillYTcnn yi^yix^t^ (pi il uvuit
lait!* den» lu mujeure partir dojt
contn'^uci do I Koropo. Il mourut*
en 1790, d*unc upopie.\i(*« dtMit
il fut IVuppt^ en pureourant le»
inontngneM do lu SulH.He.
Fi:iU)mANl) (Anciiimx: D*AiN
trichk)* nu l(i u5 uvril 1781, ent
AU de Ferdinand d'Autriehu et du
Murie*b('Utrice d'I'lstu; cette prin«
oe»HO «vuit eu en dot ledurhà
de Mod(Nne« qui l'ut (^udiangt'» con-
tre le Brit^guu. L'urchidiUï Ferdi«
nandi nonnn(>par INnupt^reur |j|;é*
nêral du caval(*rits connnunduit
uu nioin d*o(;toi)re iHo^nn corp^
(rarni«''e dans la Soualns et flt
(ie> edortïi inutiles pr»urenip(^cher
la délai le du (çêniM'ut Ma(*k à II ni.
Aprè.H cette journée qui décidai
de la cauipagne, et mit an pou-
voir de Tempereur NaptJéon
Turméu ennemie pre.«qui* tcMit
eniière* Turchidoc rénidut du
tenter len derniers moyen.H pour
M\ H(Mn*truiru uux cluu:«eM d'une
capitulation si liontuu?«e. (^Iier-
cliunt donc A ;<e laiie jour i\ tru-
verH rurnièe rrunvulse« ulln i\^
f;:ugner la Frunconie, et de ae re-
tirer ensuite en bolif^uie. il mon-
tra beau(*oup d'intrépiilil^ dans
cette entr(*prUu hardie* et serait '
pent-ûtre purvyu A rextW.uter«M
^C4 trunpuK, pmirHtn'viutt de trop
prè(»parlegcn(Vul Dupont* n*eu!i- /
hcnt <l)tû lorc()ui» de se disperser.
Duns oette déroute |(ên(irale* Il
lut asHei lionreux pour se sauver
et MU reotlre uvec très-peu du
monde i\ Prague. (IhurKit ensuite
du (onmiandement des forces uu-
tricliieune»en Bgliâme» Uaoutiul
T«
FER
plusieurs combats contre les Da-
karois, auxquels il disputait le
terrain pied -k pied; et jusqu*au
moment de la bataille d'Auster-
litz, qui fut suivie de la paix. Il
se montra avec avantage dans
différentes circonstances. Le corps
d*armée à ses ordres, pendant les
campagnes de 181 4 et 181 5, ne
fit rien de remarquable; cepen-
dant une partie de ses troupes,
conduites par le général comte
de Hochberg, fit en 181 5, le siège
de Huningue. L'archiduc, en
1816, fut nommé commandant-
général dea forces militaires en
Hongrie.
FERDINAND III (Joseph-Jean
Baptiste), grand-duc de Toscane,
archiduc d'Autriche, prince-royal
de Bohême et de Hongrie, frère
de l'empereur François I", est né
le 8 mai 1769, et fut proclamé
grand-duc de Toscane le 7 mai
1791. Ce prince, d'un caractère
doux, mais cependant ferme, ami
de la paix et des arts, se montra
favorable à la révolution françai-
se, et fut le premier des souve-
rains de TEurope qui reconnut la
république et accrédita ses agens.
Vainement on le sollicita de pren-
dre part à la première coalition
contre la France; il resta ferme-
ment attaché au système de neu-
tralité qu'il avait adopté, et les
reproches qu'il re|pit à cet égard
des cabinets de Londres et de
Saint-Pétersbourg ne changèrent
rien ù ses dispositions. Le gouver-
nement anglais, instruit que M.
de La Flotte, ministre de Louis
XVI près le grand-duc, y restait
dans la même qualité d'après des
pou voirsémanés delà convention,
entémoîgnahautementson mécon- »
FER
tentement. Voilà comment s'ex-
primait lord Hervey, dans des no-
tes diploinatiques rendues publi-
ques par le moyen des journaux :
ft Les puissances alliées croiront-.
» elles qu'il est juste de permettre,
»de la part de son altesse royale,
» les secours immenses qui sortent
»de cet état pour subvenir aux
» besoins d'un ennemi commun ,
«pour la destruction duquel on
» sacrifie tant de sujets et de tré-
»sors? Mon devoir m'interdit
«de demander comment son al-
»tesse pourra concilier avec sa
«propre dignité et l'avantage de
ola Toscane les secours, l'appui ,
»la bonne harmonie et même la
«partialité évidemment démon-
Mtrée en faveur d'une nation qui
» s'est rendue coupable de régîcî-
»de dans la personne sacrée de
pson oncle, et^qui est l'ennemie
» déclarée de l'empereur son frè-
» re.» Il n'est point hors de propos
sansdoute défaire remarquercet-
te sévérité de principes politiques
chez un peuple qui, sous la reine
Elisabeth, a laissé périr par la
main du bourreau une jeune rei-
ne innocente, et qui a fait rouler
sur l'échafaud la tcte de l'un de
ses rois. L'ambassadeur russe se
plaignit aussi de ce que le grand-
duc , permettant en Toscane la
vent3 de la constitution républi-
caine, y prohibait celle du mani-
feste de l'impératrice Catherine
contre les Français. Au mois de
septembre 1 793, le gou vernement
anglais-, qui se crut toujours en
droit de dirigera son grélespui^
sances secondaires ou de les op-
primer, fit enjoindre par son mi-
nistre au grand-duc d'éloigner de
SC9 états, dansun délai. très-court,
^ FER
le ministre de la république fran-
çaise, et tous les hoinmes de cet-
te nation professant des principes
républicains; dlnterromprc tout
commerce quelconque avec la
France, et de faire punir sévère-
ment les Toscans reconnus parti-
{lans des idées révolutionnaires.
Le grand-duc reçut cette note a-
vec dignité et n'y répondit pas.
Son silence annonçait des dispo-
sitions peu favorables. Lord Her-
vej, roulant forcer le prince de
prendre une détermination, lui
.Hignifia, le 8 octobre, que • si les
inicntions de sa cour n'étaient
remplies sous doute heures, l'a-
miral llood, dont la flotte était
ik la vue de Livourne, bombarde-
rait cette ville et ferait une inva-
sion dans la Toscane. Le ministre
anglais ne balança pas infime à
donner sa signiflcation par écrit.
Le grand-duc, indigné d'une sem-
blable menace, mais sentant que
8a ré«»istance attirerait les plus
grands malheurs sur ses états, fit
répondre qu'il saisissait avec em-
pressement l'occasion de témoi-
gner au roi d'Angleterre le désir
qu'il avait de lui être agréable.
L'ambassadeur français reçut en
conséquence le lendemain, du se-
crétaire du duc, un billet ainsi
conçu : c Son altesse royale m'or-
» donne de vous annoncer que,
i> d'après les instances pressantes
» et officielles des puissances toa-
o Usées, elle se trouve obligée de
» vous déclarer que, pour la tran-
• quiliilé publique, vous ayez à
» sot^lîc ^1^9 états de Toscane, etc.,
» dans le plus brofdélai.» Le grand-
duc, en accédant môme A la coa-
lition, ne cessa point de prouver
par dilTércns traits marqnans l'at*
FER rO
tachemcnt qu'il conservait pour
la république française. Sans par-
ler des égards qu'il eut pour tous
les Français établis dans ses états,
il n'y permit point la fabrication
de faux assignats, moyen employé
parles autres goiivernemens potir
anéantir le crédit de ce papier,
monnaie. Quand, par suite de
leurs succès multipliés, les ar-
mées républicaines se furent em-
parées du Piémont, Ferdinand Ilî,
suivant ses inclinations naturollos.
s'empressa de chercher à rétablir
ses relations avec la France. Il
choisit pour négociateur nn hom-
me éclairé, qui dans pins d'une
circonstance avait manifesté des
scntimens favorables i\ Ja réyolu-
tion française. Le comte Carletli
arriva à Paris le i8 janvier i7ç)f>,
et, le 9 février, il traita déHniti-
vementaveclecontité de salut pu-
blic. La convention était ainsi con-
çue : n Le grand duc de Toscane
» révoque tout acte d'adhésion ,
» consentement ou accession à la
» coalition armée contre la répu-
nblique française : en ctmséquen-
»ce, il y aura paix, amitié et bon-
»De intelligence entre la républf-
»que française et le grand-auc de
«Toscane.» Le comte Carletti, ad-
mis le 21 au sein de la convention
nationale, félicita l'assemblée au
nom de son souverain. Thibau-
deau,alorsprésident,fllen réponse
un juste élogedu grand-duc,abnt il
vanta surtout le noble courage.
Unedémarcheimprudenteût, peu
de temps après, perdre au minis-
tre toscan tout le crédit que lui
avait acquis sa conduite précé-
dente. La princesse, fille de Louis
XVI , qui bientôt après devait
Otre envoyée en Autriche, était
8o
FER
encore détenue au Temple. Le
comte Cartetii ayant demandé au
ministre de lintérieur la peniiiâ-
bion de voir cette princes^ey se
rendit suspect au directoire, et
sur-ie-cliamp il reçut Tordre de
quitter Paris. L'arrc^lé portait ee-
pendiHU (|ue cette me^ure du gou-
vernement françaiâ était entière-
ment pcrsunneile à Al. Curietti»
et que le directoire espérait qu*el-
Icn'alténraitenrien la bonne in-
telligence qui régnait entre les
deux gouvernemens. La démar*
che du comte Carletti fut improu-
vée par Ferdinand, qui le rempla-
ça par M. Neri Cor^ini, Le nouvel
ambassadeur fut reconnu le 18
janvier 1796, et s'exprima ainsi
dans son discours de réception:
tt Je me crois beurcux de repré-
asenter ici un prince qui, depuis
aie commencement delà guerre
«actuelle* s'est armé du bouclier
»de la raison et de la philosophie
» pour surmonter tous les préju-
»gés; quia reconnu formellement
»le gouvernement républicain,
» aussitôt que le vœu sacré du peu-
»ple français lui a été annoncé;
»qui. contraint de^ renoncer mo-
»m«-nlanémentà son système po-
D litique par une violence connue
»dc toute TEurope* et à laquelle
» il lui était imposs^ible de rési>ter,
un'a été que pendant un mois
nTennemi apparent de la France;
A qui, franchissant tous les obsta-
» clés, a recherché de nou veau son
a amitié; qui n'a cru avoir atteint
aie but de ses désirs qu'en re-
» nouant avec elle des liaisons
»précieu»ies qui doivent contri-
«buerau bonheur des deux états,
» etc. » Les événemens qui se suc*
cédaient avec rapidité amenèrent
FEU
bientôt ane époque où tous les
sacrifices et toute la prudence du
grand-duc devaient devenir inu-
tiles. Les Anglais avaient insulté
le pavillon de la république dans
le port de Livourne, et y avaient
ouvertement violé les propriétés
des négocians français. Quelque
îustesque fussent les plaintes por-
tèc> à cet égard, et quelque désir
qu*eût le prince d*y faire droit, il
lui était impossible de lutter avec
l'Angleterre, et de maintenir sa
neutralité contre cette puissance.
Le grand-duc était donc dans
cette position critique, lorsqu'au
mois de juillet 1796 ^ l'armée
française entra dans ses états ,
et s'empara de Livourne. Le gé-
néral Bonaparte fit , par représiùl-
les, saisir tontes les propriétés an-
glaises, et donna même l'ordre
d'arrêter le chevalier Spanocchi,
gouverneur de la ville, qui lui fut
dénoncé comme favorisant les
ennemis. Le général français, en
renvoyant ce gouverneur au
grand-duc, lui mandait:* J'espé-
«re que v^us donner» des ordres,
» pour faire punir sévèrement ce
». traître.» Le grand-duc fit la ré-
ponse suivante : «Le général Spa-
»nocchi, arrêté par vos ordres, a
»été transporté ici; il est de ma
M délicatesse que je le retienne en
)iapre<itation , jusqu^à ce que je
«connaisse les motifs de cette ar-
«restation (que je présume être
ajustes), et de vous donner, ainsi
«qu'ù la république française et ù
a toute l'Europe, le plus grand té-
» moignage de cette équité, con-
» forme aux lois de mon pays, aux-
«quelles je me suis toujours fait
vun devoir d'être soumis moi-
amCme. Je vous prie de me dire
FER
» en quoi le susdit Spaaocchi s*est
» rendu coupable, etc.» On avuit
TÎ veulent sollicité le prince^pour
Ten^^ager ù quitter sa capitale à
l'approche de Tarmée française ;
mais il déclara positivement qu'il
D*cn sortirait pas. Cette rcriueté
inapira uu général Bonaparte pour
Ferdinand, une estime qu'il ma-
nifesta hautement dans son rap-
port. Le générai français étant
allé ù la cour de Toscane avec son
épouse Joséphîne,etJoscphFesch,
son oncle» depuis cardinal, y fut
accueilli do la manière la plus
distinguée. Ce fut à cette époque
que la Vénus de Médicis, avec
plusieurs autres monumens pré-
cieux de sculpture, uu assez grand
nombre de tableaux, passèrent de
la galerie de Florence au Musée
de Paris, De nouveaux malheurs
menaçaient la Toscane; le direc-
toire, sans avoir égard à la con-
duite loyale du grand-duc cl à
tous les sacrifices qu'il avait déjà
faits, songeait à le dépouiller de
ses états et à les incorporer à la
république Ci>alpine. On raccusa
d'avoir voulu faire oc(^upcr Porto-
Firrajo par les Anglais : ce pré-
texte parut suillsant pour autttrî-
ser les mesures d'une piilitique
injuste. Ferdinand^ toujours dis-
Fo.-é à n)aintenir la paix, conjura
orage, en s'engagea nt à fermer
ses pétris aux Anglais, et à paver
à 1 1 France une ><)inme de 2 mil-
li'ins. Le géner.il Bonaparte fit a-
)ora évacuer la Toscane. L'armis-
tice qui fut conclu an m(n> d'à-
Tril et les conférences qui se tin-
rei't à Ldine , procnièrent un
ini>nient de calme an grami-duc,
et suspendirent Texécution des
projets anxqucU le directoire u'U'
T. VII.
FEJL
81
Tait pas renoncé. Purrenu à main-
tenir la paix au dehors, Ferdinand
eut à craindre des troubles dans
l'intérieur. Imbu de principes
philosophiques, il avait toujours
traité avec ménagement les hom-
mes qu'il avait crus de véritables
amis de la libiTté; mais s'aperce-
Tant que ces mêmes hommes abu-
saient de son indulgence, et, sous
un masque sacré, ne cherchaient
que le trouble et le dé-^ordre, il
crut qull était temps d'arrêter les
progrès du mal. Cependant, a-
vaut de sévir, il iu.«itruisit le gé-
néral Bonaparte de la position
dans laquelle il se trouvait. Le
général français lui ayant repon-
du qu'ennemi i\M» perturbateurs
de la paix publique , il ne les
protégerait janiai>, le grand-duo
fit d'abord, avec la république de
Lucques, une convention qui as-
surait la garantie mutuelle des
deux étals; et rassemblant ensui-
te des forces sudisantes, il (it ar-
rêter un grand nomjïre de coupa-
bles et'les livra à la sévérité des
lois. Parmi ceux qui furent expul-
sés de la Toscane, il se trouva
plusieurs Génois qui adressèrent
des plaintes à leur gouvernement.
Toujours prêt à faire des conces-
sions qui ne compromettaient ni
scd principes ni sa dignité, il con-
sentit à ce que les cit«>yens de la
république Cigurienn^ portassent
la cocarde nationale dans tons les
pays de sa dépendance; reconnut
peu de temps a;»rès la nouvelle
république Cisalpine, éloigna de
la Toscane Tabbé UijvUi , agent
des princes français , et refusa
de recevoir à Florence le pape
Pie Yl, obligé de quitter les Èt.its
rouiaius. La polUique étranger^;
6
82
FER
voulant le puoir de son attache-
ment an gouvernement français ,
entretenait en secret le l'eu de la
révolte; rarchiduc se vit alors
dans la nécessité de renoncer ou-
vertement à son sy.-tème dv. neu-
tralité. Le gouvernement français
qui soupçonnait ses intentions,
n*eut pas plus tôt été informé du
voyage de Manfredini à Vienne,
que ne pouvant plus douter des
dispositions du duc, il lui fit re-
mettre, au coniinenceni> nt de
1^98, une note par laquelle il le
sommait de se déclarer ou Tallié
actif de la France ou son ennemi,
lui signifiant en même temps que
de sa réponse dépendait le sort
de ses états. Au mois de décembre
suivant, Livourn«î ayant été o'^ru-
pé par les troupes du roi de Na-
pies, le directoire, persuadé ou
feignant de croire cpie le grand-
duc avait favorisé celte invasion,
donna ordre au général Serrurier
de s'emparer de la Toscane. Ce-
pendant, ;!i 4brce d\'irgent, le
grand-duc décida les Napolitains
à quitter Livourne. Après Féva-
truation de cette place. Tannée
française abandonna aussi le ter-
ritoire toscan. Le directoire, qui
dé>iralt mjinttnir la paix avec
l'Autriche, et qui n*avait eu des
ménagemens pour la Toscane que
dans cette seule vue, déclara la
guerre aux souverains de ces deux
puissances, au mois de mars 1799.
A la fm du même mois, les géné-
raux Scherer, Miollis et Gautier
étaient en possession de la Tosca-
ne. Le grand-duc, dont la cons-
tance ne se démentait pas dans
toutes les vicissitudes de la for-
tune, n'ayant aucun moyen de
résistance, ùt une proclamation
F£R
par laquelle il engageait sp$ sujet?
l'i re>ter tranquilles, et le 27 il
quitta sa capitale pour se rendre
à Vienne. Par le traité de Luné-
ville, signé en 1802, le grand-
duc obtint la di*;nilé d'électeur a-
vec le duché de Sal>bourg; mais ce
ne fut qu'un bien faible dédomma-
gement de toutes les pertes qu'il
avait éprouvées. Ferdinand ne
devait pas jouir long-temps de la
tranquillité qu'il avait si chère-
ment achetée. En i8o5« il quitta
de nouveau ses états et se retira
à Vienne. L'empereur lui même
ayant été foreé d abandonner sa
capitale, le grand-duc fut encore
oblige de chercher une autre re-
traite. Le traité tie Preshourg ra-
mena encore une fois fa paix en
Europe ; eofiformément à Tune
dts stipulations de ce traité, le
grand-duc reçut avec la dignité
électorale le pays de Wurlzbourg,
et céda de nouveau ses étals à
l'Autriche; il accéda ensuite à la
confédération du Rhin, et se ren-
dît eu 1810 A Paris, pour y assis-
ter au mariage de l'empereur Na-
poléon et deJ'archiduches.se Ma-
rijB' Louise. Dans une proclama-
titm adressée aux P<ilonais, en
juin 1812, Napoléon s'exprimait
ainsi : «Je viens pour vous don-
»nerun roi, et pour étendre vos
• frontières. Votre territoire sera
»plus considérable qu'il ne l'était
»sous Stani>las; le grand* duc de
«Wurlzbourg sera votre roi. ■ Un
tel langage annonçait des disposi-
tions favorables, mais elles restè-
rent sans eifet. Redevenu posses-
seur de la Toscane parle traité de
Paris, du 5o mai 18149 Ferdinand
devait enfin espérer la paisible pos-
session de ses états; cependant il
KRIV
Inf fnrri* ilo H*rn rlnîjçnrr rncorn
nioinriihiiif'tnMiil , à r<i|in(|iu! ni^
If rni .Iniirliiiii y oiilni l'i lu t^lo
<!<■ Mu\ iiriniT. Il |iiilili>i iinr |>ni-
f'IfiiiMilioii JtiiiH l.'i(|iM'llr il Iriiioî-
|çiiii 4011 (MoiiiirMicnl (It* rcHc vln-
lalioii ili> hofi trrriloin*; iiiui.t vi'-
iliiiii iiviM'r.iliiif à lu l'omt i\v.% rho-
.•*(•**, il *^v. MMidil tivrt; hii riiiiiilUï,
d'alMinl ,\ riMc.t'IriiHiiilc A l.ivotir-
iir. l'iiifiii Ir vn (mil il rrnh'ii
iliiii.t HivH f'hi('«. (|iir le rn'i .Iniirliiiii
avait (|iiillrs, ri lui rvyu ilmm nii
«'■MpiLiti* iiiix nri'liiiiiiilioiiH ^('mm'*-
nilf^ (riin |MMi|)lr (|iril «VMiiil ri-
fom* iU> ri'inli'^' liiMiroiix. FVnli-
lUMid III iivdil rpniim'' hi priiH'r.<4M(;
liiMii«c-,>|iii'ii>.Aini''lir ilr ^llpl^<l,
(|tii niuiinil le i ^ HrpIrinliiT iHn.^|,
v\ (i(Mii il «Mil iirtu liili'!* n liii nu,
Ir «Inf lii'irililiiiri* l.ri»|Milc| F'niii-
>'(HH* ijiii <i iiii'4si «•jMHi.Hr iiiM* l'iiri-
r.r.HMi» «It* NiipIrM.
FI•'.IU)l^AiNI> r^ roi (liH Deux
SIcilcH, irniHÎ^'iiM' DU <l<* rluirlrn
III ,rni irKs|iii|(nr«t*l il AnirliiMlc
Snxr, l'Hinf'A INiipIr^ Ir i** jinivinr
i7.">i. \tv piinrr Siiiitti^lNiraiidro,
ù qui il t'iil rtniliiS piMidiml mhi m-
fum'i^t n<* pimMMlanl nlIrHliilriin ni
li*«(;('niinUHiiiirr** ii('r<><iftiiir('<* pour
iiiHlriiiri* riU*i'ilifr 11*1111 IrAïus il
iiiHiH|itii iirt'.i'fiMairoiTH'iit liruii-
roiip (Ir rfin>4(<i« i\ itnii iMlnriilicHi.
I)rs HOii liim Agr il iniiiiilV^liipmir
If |H-iiplr lin iilliirJH'nHMil <|iii lu
rriidil rlicr i\ lu iiiilitiii. l'in i^.'*)),
s«»n p^^o numlii Hiir Ir IrAimd'P.i»-
|iiif;iMs (M il H* Iroiivn pur l'idii iii^-
nir lirrilicr du rny 11111111* d<*H |)«>iix
Sifilcs. AviHil Indrpnrl dr C.linrlt?»
III, 011 J'iMinii nnroii.^ril dcrrgon-
4M* rfiiiip(>*«<' dr piYr!«oiihiif(f"» de la
plii>« hiiiilt* tlitliiirllnii <*! rriiti miîi-
lilc riMMiniin; ri* rnimi'il Ini piTHl-
dû par lo iimrqiili du Tmiucid, fini
FKR
85
drtnit nn foriiini! fin rni , rt rpii
jadis prnr«*.H!*rnr dr droit à V\»v,^
.Hi* Ironviiit iilorit prciiiirr iniiii>«lrt*
du royaninr du Napli'M. Lr niar-
qnift t\v 'raiHiiM i n<* ^v conUMita
|»an d'uxrrrrr iiii «Miipirn dr^poti-
{\uv. qui lit nnrlonl iniirninrrr Irn
graiidn, il porla rainlnlion jn.H-
^\\^\\ vonloir vu qnriqiio Hortt! ii«
lai.Hsrr an jiMuii! Honvcrain qnr U»
iMun do roi rt rrgntir 1^ m^i placr.
Or inini.Htrr, ayni((l<'' par rainbi-
linn, nr s'nprrrrvail pas qu'il m»
taif«ail divn cniirini.H pni'«.«aiifi. (ir-
prndHiil il rrjidit aux INapoliiain»
df'N hvryircM inipoilann : il les al'
t'raiirltii df H droih cxri'H.iil'** qn iU
liayainit rliaqnv annri* A la rour
t\v iViMiM*: ri M'oppoHa , vu i'^(^\)n
à (M* qn*on prrsi'nt/ll an pape, la
liafpirnrr Idam lir, omilnnir avî-
li<«Hnntr d(nit Ir ««rnl hnt riail dv
fairn MOiiviMii'r Ir.^ rfii.H i\v Naplrn
(pTilN riainil riMlrv.dilfH do leur
nrrplrr A Prvrqnr di; Uoinr; rU
par d4f«t (Mnip.H tlrlal aiiH^i Iiardi»
qnr bini ralunlrM, il snpa daiiH
Hl'M roiKlriiiciis la pniH{«aiM^(* dr.**
liaroiM, qui Int lolalrninil anr.iin-
lir Hon^ \vn r^({m•^ dr .lo-irpli Ho-
iniparlo rt dr Joarliini. (lonror-
iiirinriit iiii trailr d'AixIn («lia-
prllr, (pli avuit ainriu^ In tri|d(;
iillianrr rntrr TAi triclir, Ih Fraii-
<*r rt riCHpa^nr, li* roi Krrdinaiid
nvidl rpon*4r, Ir j* avril iHIH, lit
pi iniM'Hm* l^liirir-riaruliur-i«oiilH«:
d'AntricluN qnl« i'tanl doii«M; d*nii
f-ararlrru iinprririix, !«iil rn peu
dr tririp*! f«Viiiparrr dr. l'i^Mpril dn
roi fton rponx rt Ir ^onvrrnrr i^
Hon ^rr. lic iniiii*«trr Tannn'i, (pli
nr nV'Iait Hontrnn (pn* par la t'a-
\rnr dn roi d lvHpa|çiir , ruyniil
prrdnr tout A coup, ^rnlil (pi'il
ii« pouvait plnt rù«i«lor \\ lu puiï-
84 FEE
sance de set ennemis et surtout
au ressentiment de la reine, qu'il
avait en la malaJre:»se de contra-
rier dans plusieurs occas^ions; il
demanda et obtint sa démission.
On lui donna pour successeur le
marquis de la Sambuca, qui, à
peine ministre, songta à établir
6on autorité sur le mr*me pied que
celle de son prédécesseur. Cepen-
dant Ferdinand, cédant aux M)lli-
citations pressantes de son épouse
et à Tascendant qu'elle avait sur
lui, sortit de son apathie, et fit
connaître qu'il voulait s>'oecuper
sérieusement des soins du gou-
vernement et tout voir par ^es
yeux. Le marquis de la Sambuea
provoqua lui-mr*me sa di^^rûce,
en adressant au cabinet de Madrid
une lettre dans laquelle il s'ex-
primait sur le compte de la reine
d'une manière peu mesurée, et
donnait sur sa conduite des dé-
Uilsscandaleux. Cette lettre ayant
été interceptée , il reçut sur-le-
champ l'ordre de se rendre ù Pa-
lerrae. Le chevalier Artoo, qui
lui »uccéda, prit une marche tout-
à-fait contraire; il fit admettre la
reine dans un conseil qu'il forma^
et, par différentes oondoscendan-
ces, il s'en fit un appui dontil eut
besoin dans plus d'une circona-
tance. Enfin « parvenu au plus
haut degré défaveur, il entreprit
de faire, dans le sy^tème politi-
que du gouvernement, des chan-
gemens qui eussent épouvanté un
esprit motos ferme et moins te-
nace dans ses résolutions. Toutes
ses vues se portèrent vers un rap-
prochement avec l'Autriche et
l'Angleterre, et sacrifiant à l'inté-
rêt de ces deux puissances Rome
et la France, il ne chercha pas
F£ft
même àméfliager l'Eapagnt. Char-
les III, indigné d'une semblable
conduite, eut bientôt un autre su-
jet de plainte : uni affreux tremble-
ment de terre venait de désoler
la C a labre ; le roi de France
ayant envoyé une frégate au se-
cours des malheureux habitans
de ce pays, le ministre Acton re-
fusa impérieusemenl de la rece-
voir; le roi d'Espagne, informé
de ce refu**, s'en plaignit amère-
ment à son fils, et l'eng^agea de
la manière la plus pressante è ve^-
tirer sa confiance à un homme qui
en abusait au point de ne garder
aucun ménagement pour sa fa-
mille. On s'attendait alors à voir
succomber Acton; mai» la faveur
de la reine l'emporta, et le minis-
tre resta en place. On vie clai-
rement dans cette circonstance
que le cabinet dt Madrid ne
conservait plus aucune influence
sur celui de Naples. Cependant
Ferdinand souffrait intérieure-
ment de la mèaiotelligençe qui
régnait entre son père et lui, et
désirait beaucoup ub irapproche-
ment. Le marquis de Mat^llana,
ambassadeur d'E^pague, à qui il
s'ouvrit à ce sujet, se chargea
d'aplanir toutes les difficultés,
et il fut convenu que le princjB
ferait un voyage en Espagne. Au
mois de mai 1786, le roi et la
reine s'embarquèrent sur le Saint-
Joachim, vaisseau de ligne que
Charles III leur avait envoyé, et
se rendirent à Livourne ; mais à
peine y furent-ils arrivés , que
changeant de résolution, au lieu
de continuer leur route vers Ma-
drid , ils allèrent à Florence et
reviurent à Naples au mois de
novepot^re; on fpt généralement
FER
persnadé ^u'tin chadgemvnt si
subît, et en même temps si étran-
ge, était encore Teffet de Tascen-
dant d'Acton sur l'esprit du roi et
de la reine. Le mini»t(*re de la jus-
tice et des affaires ecclésiastique»
^tait alors entre les mains du mar-
quis de Santo-^larco* homme dé-
voué ik Acton , qui avait feit ton
élévation. Ce ministre , pour se
eonformcr aux intentions de son
protecteur, avait supprimé ik Na-
pies plusieurs églises et plusieurs
communautés religieuses ; cette
mesure avait amené avec la cour
de Rome des débats auxquels
Aeton manifesta ne vouloir pren-
dre aucune part, et cependant il
était connu que le marquis de
8anto-91arco n'était que Texécu-
feur de sa volonté. L^ne conduite
8Î artiflcieuse, les relations d'Ac-
ion avec l'envoyé d'Angleterre
devenant chaque jour plus inti-
mes, la participation de la reine
à tOQt ce qui émanait du conseil
particulier dans lequel le marquis
Caraccioli, ministre des affaires é-
frangères, n'avait pa« même voîx
eonsukative ; tout cela, disons-
noos, avait causé un mécontente-
nient universel, et avait donné
lieu à différens pamphlets; et le
roi, qui en fut instruit, ne croyant
pas devoir froisser ouvertement
l'opinion publique, nomma vicc-
ro] de Sicile Caramanioa, qui ne
jouit pas long-temps de sa nou-
velle dignité, car il mourut bien-
tôt après du poison qui lui fut
donné, dit-on, par son secrétaire.
La domination du ministre Acion
prit bientôt un nouvel accroisse-
ment; la mort de Charles III, ar-
rivée en 1788^ en Taffranchissant
de toute espèce d^ contraintOf le
FER
M
rendit dé foit, pour ainsi dire,
chef souverain des affaires dé
Kaples , car Ferdinand était en
quelque sorte sous l'entière dé-
pendance des volontés de la reine,
et ne prenait presque plus au-
cune pari aux affaires. Telle était
la position du cabinet de Naples^
quand la révolution française
commença à alarmer les puissan-
ces de rÊuropc. Acton, Français
d'origine , avait pour son pays
natal un éloignement qu'il ne
dissimulait pas; il chercha à con-
tracter une alliance plus intime
avec l'Autriche, et lut en cela
secondé par l'inclination de la
reine qui s'opposa constamment
i\ tout traité avec l'Angleterre ,
quoiqu'elle fAt très-liée avec le
chevalier Hamilton etsoné<>ouse.
Cependant la position d'Acton
devenait fort embarrassante :d'uQ
côté 5 il n'ignorait pas qu'il était
détesté des Napolitains; et d'un
autre, le gouvernement français
avait positivement demandé la
rupture de toute relation entre le
souverain des Deux - Siciies et
celui de l'Angleterre. Le ministre
penchait par inclination pour
cette dernière puissance « et il
désirait pouvoir la ménager ;
mais les ressources de son génie
lui manquèrent en cette occa?tion,
et sa conduite tortueuse ayant
déplu à la France, le gouverne-
ment chargea l'amiral Latouche
de se rendre avec son escadre ù
la vue de Naples, et de bombar-
der la ville SI le roi balançait à
renoncer à ses relations avec les
Anglais. Acton souscrivit alors à
toutes les conditions qui lui fu-
rent présentées, bien résolu de s'y
soustraire aussitôt que les cir-
86
FER
constances le periniîttraîftnt. Fer-
dinaihi iV fu crltu inC'ine nniiéo
un voyage à Konie, ot il fui si<^né
entre le pape cl lui nnc conven-
tion qui mit fin à tous leurs dé-
bats. La cour de Naples, après la
mort (k: Louis XVI, ne halaci^a
pas ù entrer dans la coalition; elle
fit un traité d*alliance avec lo ca-
binet de Londres, et y joignit son
escadre aux forces maritimes an-
glaises et espagnoles, destinées à
faire le siège de Toulon. Pendant
ce temps, les esprits fermentaient
sourdement ; bientôt le mécon-
tentement fut porté à son com-
ble ; on murmura hautement, et
on demanda ouvertement le ren-
voi d'Actou et de ladv Hamillon.
Il ï'e forma une première conspi-
ration, qui fut dé^'ouverte au mo-
ment nù elle était sur le point
d*éclaler.- En 1795, il s'en forma
une seconde beaucoup plus sé-
rieuse, et à laquelle prirent part
des )tersonnage> de la plus hai.te
di.otinction. Enfin , dans celle
mrme année , Acton donna sa
démission; mais dépouillé du titre
de premier ministre, il n en con-
serva pas moins tout son crédit
et toute Son influence. Cepen-
dant, Ferdinand cédant aux ins-
tances de la cour de Madrid, con-
sentit à faire un traité de paix a-
\ee la république française ; ce
tVailé ne fut exécuté de bonne foi
ni par les Napolitains, ni par les
Français, car Acton continua ses
négociations avec l'Angleterre, et
le gouvernement français ne ces-
sa point d'avoir, avec les inécon-
tens de Naples, des intelligences
dont le but était d'occasioner un
soulèvement. Ferdinand, dans cet
état des choses . crut devoir se
FER
préparer A la guerre; etsaisissantf
pour rompre ouvertement avec
la France. Tocea^ionque lui four-
nit lenlne du général Berlhicr
dans les États rouKiins. il se réu-
nit avec la Sardaigne, l'Autriche
et la Toscane; porta son armée li
(>o,ooo hommes, et en confia le
commandement aux généraux
Micheroux , Roger de Damas et
Mack. Il marcha lui-mOme sur
Rome, y entra à la tête de 10,000
hommes, et força les Français ù
se réfugier dans le château Saint-
Ange. Mais la division aux ordres
du général lihampionnet battit
bientôt viprès le général Miche-
roux près d'Aneôiie, et Mack à
Civita-Castellanà\ et Ferdinand
se vit contraint dVvacuer Rome.
Ce prince, dont la position se
trouvait fort critique, sentit l'im-
possibilité dans laquelle il étaiit
de se défendre contre les Fran-
çais, et forcé de céder à l'empire
de8 circonstance», il prit le parti
de se rendre en Sicile 9 et s'em-
barqua dans la nuit du a/| sep-
tembre 1798, emportant tous ses
trésors et emmenant avec lui Ai-
cola, mini>trede la guerre, à qui
il attribuait tous >cs revers. Avant
son départ, il avait laissé à Naples
don François Pignatelli Strongoli
en qualité de vice-roi. Celui-ci,
instruit que l'armée commandée
par Mack avait formé une cons-
piration contre lui, et que ce gé-
néral s'était remis lui-même en-
tre le6 mains des Français, voyant
d'ailleurs que les Lazxaroni é-
taient maîtres de tous les chû-
teaux-forts, que le peuple com-
mandait dans la ville, et qtie le
sang coulait de toutes parts, de-
meura persuadé qu'il chercherait
FEH
vainement h réiublir Tordre et le
c.'ilinciil prit doiu^ ausM la ré»o-
liitiou do se rendre à Palcrnif;
mais ne voulant pas voir les bnti-
meiiâ qui se Irouvaienl dans la
radctofiihijran pouvoir des Fran-'
çais, il let) fit incendier avant ^on
départ, sans songer uiênie ù sau-
ver les matelols qui composaient
les équipages. Le roi, quelle que
fût sa haijie pour les Fr.meaîs, fut
indigné de cet acte de barbarie,
€t fit einpri>onner le vice-roi à
son arrivée à Pulernie. Le géné-
ral Chanipionnet arriva bientôt
sous les murs de Naples; il atta-
qua cette capitale le 'ii janvier^et
s'en rendit maître le 25. Parvenu
ù empêcher le pillage, il leva u-
ne contribution de 5,ooo,ooo de
ducats, et après avoir établi un
gouvernement provisoire, il don-
na ordre au général Diihesmc de
s'avancer dans la Pouille , et de
Eénétrer ensuite dans les Cala-
res. Ce général éprouva bientôt
ce que peut le fanatisme sur un
peuple barbare : on vit le c&rdf-
nal KufTo secondé par le curé Ri*
naidîy le moine FradiaTolo et au-
tres de mCme etipéce, parcourir,
la croix sur la poitrine, la Fouil-
le et rAbruzze, ))rôcher le carna-
fçe et le meurtre au nom d'un
Dieu de paix, soulever les féro-
ces habilans de la Calabre,ct mar-
cher à leur tête contre Tarmée
française. Après avoir obtenu sur
e]l<^ pliisieurs avantages, le mi-
nistre des autels devenu général
d'armée s'aviinya vers Naples« où
régnait le plus affreux désordre,
et entra dans cette malheureuse
irille le 21 juin 1799. Capoue et
Gaëte furent bientôt assiégées^ et
êe rendirent presque sans résis-
F£R
87
tance : leA Français obtinrent une
capitulation; mais on refusa toute
espèce d'accommodement aux
Napolitains. Le pinceau le plus
énergique parviendrait di(Ti<'iie-
ment t\ tracer le tableau des hor-
ribles massacres et des vengean-
ces atro( es qui couvrirent le sol
napolitain d'échalauds et de sang;
rang, dignités. Age, sexe, rien ne
fut épargné; les hommes les plus
illu.<>tres par leur naissance, les
plus respectables par biir mérite
personnel, les plus reconnnanda-
bles par leurs services, furent im-
pitoyablement égorgés;, et ceux
qui échappèrent ii la hache dei
bourreaux et au ter des assassins,
furent envoyés dans les iles de
Liparl, et plongés dans les plus af-
freux cachots. Fuyant cette terre
de désolation, grand nombre de
Napolitains parvinrent i\ se sau-
ver en France, ou dans les autres
partie» de Tltalie : ceux qui com-
posaient la garnison du château
de TŒuf, après s'être défendu»
avec une intrépidité qui tenait du
désespoir, capitulèrent avec les
Anglais au pouvoir desquels était
la rade; mais loin de trouver en
eux secours et protection, ils ne
firent que changer de bcuirreaux,
car pas un seul n'échaj'pa à la
mort. Les cheveux blancs et les
longs services du brave amiral
Caracciolo ne purent le soustraire
au sort commun, et l'amiral Nel-
son le fit pendre sur son bord.
Enfin depuis le mois de juin, jus-
qu'en décembre i7()95 le sang ne
cessa pas de couler. Au mois de
janvier 1800, Ferdinand IV re-
vint à Naples avec sa jamille et
lady Ilamilton, dont la reine ne
pouvait plus se passer. Dans la
88
FER
rrirme année, il fut conclu entre
l't<s('agne l't le général Bonapar-
te, alors 1" ronsul, un traité qui
gnriintis!»ail rioté^^rité du royau-
me (le Mjples. Cependant par le
traile de Lunéville» Ferdinand se
trou\a en quelque sorte sou» la
dépendance de la France; et par
celui de FInreuce, signé le 28
mars, il céda le* Présides, Porlo-
Longone, dans Tile d Elite, et la
principauté de Piombino. Il con-
sentit ausïii à Toir occuper par les
Français dilférens points de ses
états jusqu'à ce que les Anglais
eus^enl entièrement éracué l'E-
gypte. En i8o3, époque à la-
quelle la guerre recommença en-
tre la France et la Grande-Breta-
gne , Napoléon feignit d'avoir le
projet d'expulser les Anglais de
l'île de Malle, et i\ cet effet, il fit
passer dans le royaume de Napley
de nouvelles troupes qui occupè-
rent plusieurs ports de TAdriati-
que. Par un traité signé en i8o5,
le roi de Naples s'obligea à gar-
der la plus stricte neutnilité et ik
interdire l'entrée de ses états aux
troupes de toutes les puissances
alors en guerre; mais au mois de
novembre de la même année, ou-
bliant tous les maux qui avaient
sui^i une première imprudence,
il \iola la neutralité, reçut à Na-
ples 12,000 Russes et Auglais,
mitson armée A Irur disposition,
et en confia le commandement au
général russe Lascy. A peine se
fut-il déclaré l'ennemi de la Fran-
ce, que le général reçut de sa
cour l'ordre de se rendre à Cor-
fou. L'Autriche, de son côté, con-
clut, le a6 décembre, le traité de
Presbourg; et Ferdinand, réduit
à ses propres, forces, re $ta exposié
FER
à la vengeance d'un ennemi q<ron
n'offensait pas impunément. Cet-
te violation du traité causa la
perte momentanée de Ferdinand;
car Napoléon déclara que les
Bourbon ne régneraient plus à
Naples, et mit la couronne sur la
tête de Joseph Bonaparte son frè-
re. Ferdinand se retira une se->
conde foin à Palerme, et chercha
constamment à susciter des en-
nemis au roi Joachim, qui avait
remplacé Joseph à Naples. Bien-
Xài il »'élefaà Palerme des débats
sérieux entre la reine et les An-
glais; ceux-ci ayant des forces
considérables dans la Sîctie, cher»
chèrent à anéantir l'autorité de
la reine, qui cependant les avait
constaniraent favorisés, et ils vou-
lurent dominer en maîtres. La
princesse montra dans cette occa-
sion beaucoup de fermeté, et
s'opposa avec force aux préten-
tions de ses ennemis; mais elle
éprouva de la part d*Acton qu'elle
n'avait cessé de combler de fa-
veurs, une perfidie et une ingra-
titude bien dignes de ceux à qui
il était vendu. Acton, qui sans ê-
tre ministre conserviit toute son
ancienne influence, forcé de pren-
dre un parti, se déclara pour les
Anglais et abandonna la reine; il
se permit même de lui répéter
dans plusieurs circonstances :
quil était temps que sa majesté per-
mit au roi (têtre maître, La prin-
cesse ne pouvant se résoudre à
voir échapper de ses mains le pou-
voir dont elle était accoutumée û
disposer, chercha à former un
parti. Les grands auxquels elle
s'adressa, refusèrent de favoriser
ses projets; mais le peuple se
montra tout disposé à la servir, et
<n pfn\ de teinp:» Veffetveêteneè
fut portée à un tel point, que les
Angluiit eussent c«)uru le plus
çranii danger »'\U ne t$e fussent
belles de faire venir des reiiforU
eonsidcrablcs. Ce fut ù celte épo*
que que muurut Anton. Le cabi-
net de Londres, qui ne sut jamais
borner ses prétentions usurpatri-
ees, demnndct qu'on le mit en
posseï.nion d'un des ports de la
Sicile; mais les dispositions non
équiroques des Siciliens lui fi-
rent sentir toute Tineonvenance
d*uuo semblable demande. Le 35
novembre 1809, le duc d'Orléfin»
/épousa la princesse Marie-Amé-
lie , fille du roi des Deux-Sici-
les. Soit par dégoût, soit par fai-
blesse, Ferdinand IV abandonna
le gouTernement de son royau-
me, et en chargea le prince hé-
réditaire son fils, à qui il donna
l(v titre de vicaire- général. Ces
changemcns relevèrent les espé-
rances de la roinc. Dii'yh elle avait
repris son ancien ascendant; déjà
elle s'occupait avec ardeur des
moyens de débarrasser la Sicile
de la douiination tyranntque des
An<;Iais, quand ceux-ci furent
instruits de ce qui se passait. Ne
gardant plus alors aucun ménage-
ment, ils eurent recours .^ un acte
arbitraire, aussi contraire A la
justice qu'à la raison; ils forcé-
rent la reine à s'éloignt^rde la Si-
f'ile, et «^s'embarquer dans la sai-
.•>on la plus rigoureuse de Tannée.
Ne craignant plus d'obstaeles, ils
ne mirent aucune borne A letir
despotisme; ils changèrent la
4'onstitiition du royaume, donnè-
rent une organisation nouvelle
au parlement, et abreuvèrent le
vol de tant ifamertume , <]u*îl
FRft
»9
prit le parti de se retirer dan»
une de ses maisons de plaisance.
Telle fut la f>ositif)n de la Sicile,
jusqu'au i 5 mai 181 5« époque où
la chute de Napoléon ayant en-
traîné celle du roi Joacbiui, Fer-
dinand retoorna à Naple» et re-
prit son ancienne autorité.
Quoique , avant son entrée
dans la capitale^ il eût annoncé
par une proclamation que la
capitulation, signée le i5 mfii
à Cat>a -^ Lanzn « ne serait vio-
lée dans aucun de ses aVticles^
des rigueurs terrible» furent
exercées ; et l'on ne peut se rap-
peler sans un profond sentiment
d horreur, que l'ordre ayant été
donné à tous les habitans de Na-
pies de se renfermer chez eux
pendant un certain nombre d*heu«
res, la place publique fut garnie
de potences , et que la première
chose qui frappa la vue de cha-
cun, en sortant de sa maison ^
fut le spectacle des malheureat
qu'on avait suspendus h ces po-
tences! Les acquéreurs des bien»
des émigrés furent dépossédé»
sans remboursement des som-
mes payées à compte ; et le do-
maine de la couronne s'empara
des majorats accordés par les roi^
Joseph et Joaehim. Ferdinand
cimenta son alliance avec la
France par le mariage de la prin-
cesse Caroline-Ferdinaude-Loui-
se, sa petite-^fille , avec le prince
Ferdinand d'Artois, duc de Berri;
et lui-même, devenu veuf par la
mort de Marie-Charlotte-Lcuiise,
arrivée le 8 septembre i8i4*c-
pousa, en 1816, M"' d'Arliano,
duchesse de Florida. Le succes-
seur d'Acton au ministère, Loui»
de i^édicls, peut être regardé
9^
FER
c<»mme Tauteiir de U fin fléplo-
ralile du roi Joacbim. C*e&t lui
qui parvînt, dit-on, îk l'atlirer
dans les Calakies, où après s'être
battu en héro? avec quelques u-
m\é reiités fidèles, cet ancien gé-
néral français tomba entre les
mains de ceux qui étaient à sa
poursuite. La postérité pronon-
cera «iur la fin tragique de ce roi,
qui reconnrt pour tel par toutes
les puissances de r£urope, fut ju-
ge et ru>illé comme un simple
inilitalre. De^ baiides de brigands
rassemblés sur difierens points
du royaume de Naples, y avaient
donné des înquiél ndes assez sé-
rieuses; mais elles turent bientôt
dispersécs.et àrexcepliond< quel-
ques agitations, apaisées aussitôt
que connues , Ferdinand jouit
constamment dans ses états d*une
assez grande Iranquillité jusqu'au
mois de juillet iS'jo, époque où
cclala un mouvement, dont on
ue connaît pas au juste la (-au>e.
Les uns Tont attribué A laug-
mentation de Timpôi : d'autres à
Tiustabilité naturelle des peuples,
en général avide^^ de cbanf>e-
mens; mais surtout à re>prit d*in-
novati(»n répandu par les Carbo^
narL Cette secte, qui de TAotri-
che s^était propagée jusques à
Naples, comptait parmi sesadhé-
rens devenus très-nombreux, des
hommes des classes les plus éle-
vées. Enfin, le 2 juillet, un lieute-
nant du régiment de Bourbon
cavalerie, en garnison ù Nota, et
un prêtre de la même ville nom-
mé Louis Mcnicbini, qui avaient
formé le projet de faire une ré-
volution en Italie, et d*y procla-
mer le gouvernement constitu-
tionnel, se font suivre par un es-
FER
cadron de cavalerie, emportant
armes et bagages, et se dirigent
vers Avelino. Les habitans du
pays, la milice organisée par le
général Pépé, et mrnve les sol-
dats envoyé) pour les disperser
se joignent à eux, et demandent
la constitution des cortés. Le roi
ne voyant aucun moyen d'arrê-
ter le torrent, qui grossissait à
chaque inst-int, promet de pu-
blier sous huit jours la constitu*
tion demandée; mais les insurgés
trouvent ce délai trop long, et
exigent qu'elle soit adoptée sur-
le-champ Daua la matinée «lu 7,
le roi aimoiiç:i par un rescrit que
sa santé ne lui permettant plus
de tenir les rêne> du gouverne-
ment, il les remettait au prince
son fils, ()u*il nommait s(m vicai-
re-général dans le royaume des
Deux-Siciles, avec tous les droits
de V aller ego. Le 9, le général Pé-
pé entra à Naples, à la tête de
son armée constitutionnelle, y
reçut Taccueil le plus favorable
de la part du roi et de son >icai-
re-gêncral, et fut confirmé dans
le commandement en chef de
rarmîe Napolitaine; la joie écla-
ta dans tonte la ville, on adopta
lacociide tricolore, Its princes
la prirent aussi, et rien ne trou-
bla Tallégrcsse de ce beau jour.
Le ivi, le roi et toute la lamille
royale juièrent fidrlilé à la cons-
titution; mais plusieurs seigneurs
Siciliens qui se trouvèrent alors
à Naples. refusèrent de prêter ser-
ment au nouveau système consti-
tutionnel. L'armée aux ordres du
général Pépé était déjà composée
de 40,000 hommes. Le parlement
fut convoqué pour le 1'' octobre^
Le roi; en attendant sa réunion,
FER
«npprimn les juridictions féoda-
les et haronniales, et établit des
préfectures et d'antres institu-
tions modernes. Il forma aussi
deux juntes eharg;ées de pr<»nou-
cer sur tout eeqni était relatif au
militaire. On ne fut pas plus tAt
instruit des événemens de Na-
ples, ù Païenne, à Messine, dans
la (.ulahre, et dans les difTérentcs
\îlles du royaume, que les eris de
liberté se fn-ent entendre de tou-
tes parts. La journée du 14 fut
marquée i\ Napics par une insur-
rection « dans ]a()uelle on se livra
au piliafre; plusieurs personnes y
perdirent la vie, et ce ne fut qu'a-
vec beaucoup de peine que le gé-
néral Cburcb p'ir\int ù s'écliap-
pcr. Dans une proclamation pu-
bliée à ce sujet, le vicaire s'enga-
gea de nouveau au maintien de
la constitution; un décret du u6
établit la liberté de la presse. Le
royaume des Deux- Sicile» était
loin de jouir de la tranquillité:
des scènes sanglantes avaient eu
lieu ;\ Palerme. qui voulait aToir
une constitution indépendante.
Dans les (lalabres et les Abruzzes
on faisait la même demande; et
don autre côté les évêques et les
différens membres du clergé s'a-
gitaient en tous sens, et fomen-
taient sur tous les points Tin-
su rreci ion et la révolte. Cepen-
dant, la Russie et TAutricbe rc-
lu**<'ut de recevoir les nouveaux
ambassadeurs, et la dernière de
ces puissances fait passer des
troupes en Italie, en déclarant,
tontcfoi>, quVlle n'a aucun pro-
jet boslile contre Naples. Sur ces
entrefaites, les souverains assem-
blée à Laybach, engagent le roi
de Naples à s'y rendre, et ce prin-
FER
«*
ce 8*embarquc à Baja, le 16 dé-
cembre. Il fut facile dès ce mo-
ment de prévtdr quelles seraient
les suites de ce voyage. Les |)uis-
sances s'élevèrent contre les in-
novations faites dans le gouver-
nement de Naples, et demandè-
rent l'ocoupation temporaire de
ce royaume, par nue armée qui
serait aux ordres du roi , et qui
protégerait le rétablissement des
choses dans l'état o\\ elles étaient
av;»nl le G juillet. On rejeta cel-
te demande avec indignation, et
de toutes parts on se prépara à la
guerre avec enthousiasme. Le
prince-régent se disposa lui-mô-
me i\ se rendre à l'armée , et fit
avant de partir une proclamation
dans laquelle il annonça un dè-
Youemeiit sans réserve à la cause
de la liberté. L'armée autrichien-
ne, commandée par le prince royal
Ferdinand 9 le général Frimont,
le prince de Lichtcnsteinet le gé-
néral Sch warlzenberg,aTait quitté
les rives du Po et s'avançuit«8ur
diiTérens points, cependant avec
prudence. Le 7 mars, le général
Pépé eut une affaire avec l'enne-
mi, et obtint d'abord quelques a-
vantages; mais le désordre se mît
dans son armée, ses troupes se
débandèrent 9 et il fut forcé d'o-
pérer sa retraite. Les Autrichiens
s'emparèrent de Capoue, le ai
mars, et le a4* après un seul
combat, ilsentrèrent à Naples. Les
Napolitains prouvèrent dans cel-
te occasion qu'ils n'étaient pas
faits pour la liberté, et donnèrent
une grande preuve de l'incons-
tance de leur caractère; car l'en-
nemi vainqueur qui venait leur
imposer un gouvernement , fut
reçu par eux avec autant de joie
9*
P£ll
qu'ils en n valent témolgoè lors de
Tarrivée dans la capitale, de Tar-
mée qui devait leur garantir une
constitution. 3o,ooo Autrichiens
entrèrent donc à Napks, et du-
rent occuper cette vill«* pour y
maintenir le calme et empêcher
It» désordre. On forma »ur-le-
champ un gouvernement provi-
soire composé de Ax memhres ,
et Ton su&pendit la liberté de la
précise. Alors les arrestations se
multiplièrent ; on désarma les pa-
triotes : tous les Ibnctionnaires
publics et employés sous le ré-
gime constitutionnel lurent des-
titués, plusieurs députés furent
arrêtés, et Ton poursuivit les car-
bonari avec beaucoup d*acharnc«
ment. Des ofliciers de police par-
coururent les rues jour et nuit,
fouillant les ind^'idus suspects,
faisant fustiger ceux qui se trou-
vaient munis d'un couteau seule-
ment, et condamnant à la mort
tous ceux qui étaient porteurs
d'armes oiTensivesou défensives.
B'entAt le roi rentra dans la capi-
tale, et reprit les rênes du gouver-
nement. Telle fut la fin de cette ré-
volution éphémère.
FERDINAND VU, roi d'Rs-
pagne et des Indes, fils de Charles
IV et de Msrie-Louise de Parme,
naquit à Saint-lldefonsc , le 6
octobre 178 V 11 n'avait que six
ans, quand il fut reconnu prince
des Asturies. Les députés des pro-
vinces demandèrent, à cette épo-
que, le rétablissement des cortès,
que Charles IV avait abolies, et
insistèrent d'autant plus, que cette
Institution, très-^ancienne . avait
toujours été regardée comme le
palladium des libertés nationales.
Cependant, aprè» quelque» diffl-
cultes, les députés prêtèrent le
serment de fidélité. Don Juan £s-
colquitz et le duc de San-Carlos
furent chargés de Téducation du
jeune prince, qui fit des progrès
atsea rapides , particulièrement
dans les mathématiques. L'Espa-
gne entière était alors gouvernée
par le prince de la Paix, à qui il
ne manquait que le nom de roi.
Cet heureux aventurier, dont la
politique se portait sur l'avenir,
et qui voulait prolonger son auto-
rité en acquérant sur l'esprit de
l'héritier du trône le même em-
pire qu'il exerçait sur celui de
Charles IV, chercha de bonne
heure h s'emparer de son esprit;
mais son plan fut déjoué par les
deux instituteurs, à qui ses des-
seins no purent échapper. Ces
deux hommes s'appliquèrent à
faire sentir au jeune prince com-
bien il lui importait de se sous-
traire à l'influence de Godoi, et
parvinrent à lui inspirer pour ce
ministre une haine que rien dans
la suite ne put affaiblir. Godoi
ne l'ignora pas long-temps, et,
perdant l'espoir de gagner la con-
fiance du prince, il songea i\ lui
nuire. Il imagina donc qu'en in-
disposant contre lui le roi et la
reine, il parviendrait non-seule-
ment i\ rendre sa haine impuis-
sante, mais encore à l'éloigner to-
talement des affaires; il s'acharna
tellement h le contrarier dans tous
ses goûts et dans toutes ses incli-
nations, qu'il demanda le renvoi
du comte d'Alvarei^ son nouveau
gouverneur, parce que cet hom-
me, rempli de vertus, étaitparve-
nu à se concilier la bienveillance
du prince. L'exercice le plus fami-
lier de Charles H I et de Charles IV
, ' ^'f /'f/f/ff//f^r/y/^.
/f»t' f/'A'^rry/tr
FER
était la okasse. Godoi chercha t
par mille moyens dififérens, à îd»*-
pirer le même goût au prioce;
mais toutes ses tentatiyes furent
inutiles. Il n'eut pas qn sucpèâ
plus heureux dans les négocia*
tions qu'il entama relativement
au mariage de Théritier de la cou-
ronne d'Espagne avec une pria*
cesse de la maison régnante d'An-
gleterre : CCS négociations furent
interrompues par lu guerre qui S4^
déclara entre les deux puissances^
et Ton conclut alors la double al-
liance du prince des Asturies avec
une princesse de Naplus, et du
prince des Deux-Siciîes avec une
infante d'Espagne. L'épousa du
prince des Asturies parut à la cour
de Madrid avec toutes les grâces
de la jeunesse, tous les attraits
de la beauté, et tous les agrémeus
qui sont le résultat d'une éduca-
tion soignée; tous les regards se
portèrent vers elle ; et tandis que
la reine-mère, entièrement négli-
gée , se trouvait abandonnée mê-
me de ceux qui jusqu'alors avaient
paru le plus attachés à sa per-
sonne , la jeune princesse jouis-
sait des hommages et des adora^
tions des principaux seigneur^ du
royaume etdes grands-dignitaires
de l'état. La reine-mère, bl^s^ée
de cette préférence trop marquée,
et surtout irritée d^ l'abandon ab-
6olu dans lequel elle se trouvait»
çonput contre l'épouse de son
fils une violent^ jalousie, qui
bientôt se changea en haine. On
accusa la jeune princesse de pren-
dre trop d'empire sur son ^oux,
qui la chérissait, et de lui inspirer
contre les Français l'éloignemeat
qu'elleavait elle-raemepourcetta
nation; enfin oo l'abreuva de chq-
F£&
93
grips de toute espèce. On «mêm^
prétendu^ mais sans apporter de
preuvejs suffisantes, que sa mort,
arrivée le ai mai 1806, ne fut pas
naturelle: les douleurs qu'elle é-
prouva après avoir pris uae tasse
de chocolat^ firent naître ces soup-
çons. Telle fut la fin prématurée
d'une princesse, enlevé^ à lu fleur
de son âge 9 et qqî n'eut d'autre
tort réel envers ceux qui la per-
sécutaient, que d'avoir été favo-*
risée de la nature, ^^odoi» peu di^
temps après^ songea à donueruof
nouvelle épouse au prince ; maiji
les événemens qui survinrent lui
rendirent ce choix absolument
étranger. Depuis long-temps Na-
poléon avait formé le projet de
s'emparer de TJSspagne : suivaat
d'un (Bil attentif tout ce qui se
passait à cette cour, il n'attendait
qu'une circonstance favorable
pour se déclarer ; les trouhleit
qui régnaient parmi les différeois
membres d^ la famille royale le
décidèrent ik agir. M. de Beau-
harnais, son amba^adeur é Ma-
drid, con for même létaux instruc-
tions qui lui furent données, eut
avec le prince des Asturies des
conférences , dont le secret sem*
blait annoncer l'importaace , et
qui se bornaient cependant, de
la part de l'envoyé français, à
proposer au prince d'épouser la
fille aînée 4e Luci^ Bonaparte.
XJne semblable proposition fut
pour Ferdinand un ample sujet
de réflexions : quelque répugnan-
ce qu'il eût à contracter ce ma^*
riage, il considérait les grandi
avantages que pouvait lui procu-
rer une alliauce avec Napoléon;
et coDQ^tae, d'ailleurs, il se sentait
révolté en pensant qu'il tiendrak
04
PEU
ppiit-<^tn; une épouse de la main
de God()i'< il !^e rendit aux désirs
de l*anibaSHndeur français , et le
chargea d'une lettre pour Napo*
iéon. Godoi ne tarda pas à c^tre
instruit de cette démarche, et la
regarda comme propre à seconder
sa vengeance. Il !*e liHta de la com-
muniquer au roi 9 mais il accom-
pagna son récit df circonstances
si odieuses ; il présenta les entrer-
tiens du prince avec l'ambassa-
deur Beauharnais, et surtout la
correspondance commencée avec
Napoléon, sous des couleurs si
noires, que Charles IV donna
Tordre de saisir tous les papiers
de son fils. Godoi ayant ensuite
accusé le prince d'avoir Tinlen-
tion de s'emparer du trAnc des
£spagnoS) le roi, dans un accès
de colère, fit arrêter le prince lui-
même , et le fit incarcérer i\ l'Es-
curial. Les papiers saisis chez
Ferdin;md contenaient : i*^ la co-
pie de la lettre qu'il écrivait ù
Napoléon ; a" un mémoire sur la
conduite despotique de Godoi ;
3" un écrit par lequel, dans le cas
où Charles IV viendrait ùl mourir,
le duc de l'Infantado était nommé
capitaine-général de la Nouvelle*
Castille. Le 5o octobre, il fut a-
dressé au conseil de Castille un
décret , par lequel Ferdinand ,
et tous ceux qui Tavaient servi,
étaient déclarés tr.iîtres ù la pa-
trie. Tout porte à croire que ce
décret lut l'ouvrage do Godoi
seul. Quoi qu'il en soit, ce mi-
nistre tut trompé dans son attente,
et ne retira d'autre fruit de sa per-
fidie que l'indignation publique.
Profondément dissimulé, sachant
$e plier aux circonstances, il cé-
dait à l'orage^ mais il n« «e décon-
FER
certait jamais. Son intérêt du
moment lui inspira l'idée de se
porter médiateur entre le père
et le fils. Ferdinand , d'après
son avis, adressa au roi des let-
tres, dans lesquelles il exprimait
la douleur profonde dont il était
pénétré , et promettait une en-
tière soumission à ses volontés.
Ces lettres eurent tout le succès
désiré, et la joie qui éclata A la
cour annonça la réconciliation du
père avec son fils. La prise de
Straisund par les troupes espa-
gnoles , commandées par le mar-
quis de La Romana, et qui fai-
saient partie de l'armée fran-
çaise, vint mettre le comble au
bonheur dont sembla jouir la fa-
mille royale, bonheur qui ne de-
vait pas être de longue durée.
Bientôt on apprit que lesFrançais,
après avoir franchi les limites de
l'Espagne, s'avançnîent vers Ma-
drid. Il fut alors facile de pénétrer
la politique de Napoléon , et de
connaître les intentions qu'il avait
eues* en éloignant de l'Espagne
les principales forces de ce royau-
me. La vérité se montra donc A
découvert, et dissipa toute illu-
sion. Le roi venait d'annoncer
qu'il partirait bientOl pour l'An-
dalousie : ce voyage dans les cir-
constances présentes alartiia le
peuple; on craignit que le souve-
rain n*abaudoniiAt l'Espagne, et
n'allât fixer son domicile en Amé-
rique. L*indignation publique é-
clata contre Godoi , qu'on regar-
da généralement comme l'auteur
de ce projet, et ce fut lu Torigine
des troubles qui se manifestèrent
ù Araiijuez. Ce mouvement, (|ui''
n*avait pour butque Péloîgnement
d'un ministre devenu odieux à la
FER
nation entière, fut regardécomme
le oomintMiceincnt d*ni)e révolte
dirigée rontn; le Sduvcniin lui-
nirMne. Charles IV n'en douta pas;
et pour prévenir les niallienrA qui
pouvaient en Ctrn la suite, il se
déeida sur-le-champ ù descendre
dii4i'<^>ne,et ù ni(>ttre la couronne
sur la iCte de s^on fils. Le prince
des Asturics, proclamé roi sous le
nom de Ferdinand VU, diminua
les impôts; V(>ulut que les hoîs
inunenses, faisant partie du do-
maine de la couronne, fussent
destinés i\ des usages d*utilîté pu-
blique; et pourpayer aux oITlcicrs
et aux veuves des pensionnaires
les arriérés qui leur et lient dus,
il se servit dos i5,ooo,ooo en nu-
méraire trouvés cheile prince de
la Paix, qu'il avait fait înourcé-
rcr, et dont il avait confisqué les
biens. Ferdinand était loin de
connaître toute retendue des dan-
gers qui Tcntouraient, ignorant
que rentrée des Français sur le
lerril(dre espagnol et leur marche
vers lacapitaks était la suiled%m
traité conclu A Fontainebleau en*
trc Godoî et Napoléon. La con-
duite de ce souverain, dont les
troupes occupaient déjA plusieurs
provinces de l'Espagne, devait
nécessairement lui paraître inex-
plicalUe; cependant le jeune roi
ne pouvait se dissiin nier combien
il lui importait ile ine rendre favo-
rable un voisin puissant, ainpiel
il ne pouvait résister. Les n-la-
lions qu'ils avaient eues précé-
demment ensemble, luidonnaient
quelque espoir de succès; il se
décida :\ députer vers Napoléon
trois grands d'Espagne, cnargé»
de le complimenter, et de lui ex-
primer en suu nom lu désir qu'il
FER
95
avait de conserver OTec lui paix
et amUié. Naptdéon, après nn ac-
cueil très-froid, répondit à la dé-
putalioii, que Clnirle» 1 V était son
allié et son ami, et qu'il ne pon«
vait, contre sf>s droits, reconnaî-^
tre Ferdinand VIL Un grnndd'Es-
pagne envoyé vers le grand-duo
de Uerg reçut une réponse de mO-
ine nature :1e général français dé-
clara, qu'en vertu des ordres qui
lui avaient ététransmis, il ne pou-
vait traiter avec Ferdinand, com-
me roi. Cependant les Iroupei
françaises avaneulent, et Murât
était déjA i\ Madrid avec un corpfi
d'année, quand le"i/| mars 1808,
Ferdinand fit son entrée dans cet-
te capitale. L'enthousiasme que
manifesta le peuple \ celte occi-
sion, doima quelque inquiétude
AU grand-duo de Berg sur le suc-
cès de son entreprise, et le força
de changer la marche adoptée jus-
qu'i\ ce moment. Secondé par le
duc de llovigo, qui arriva peu de
temps après A Madrid, et qui an-
nonça que l'empereur approchait
de llayonne, il décida Ferdinand
i\ aller au-devant de lui jusques à
Durgos seulement, et parvint ain-
si t\ Téloigner de ses sujets. Le
jeune roi ne soupçonnant pas le
sort qui lui était destiné, partit
de Madrid le lo avril 18089 et
pour Ater toute inquiétude À ses
peuples, il faisait publier partout
que son absence serait de courte
durée. Ferdinand arrivé A Burgos,
n'y trouva point Napoléon, et
commença dès lors A concevoir
des soupçons; cependant il se dé-
cida A continuer sa route jusqu'à
Viltoria.Le peuple, que nulle pus-
pion n'aveuglait, et qui dans tous
les cudroit^ pur où avait passé ie
oo
rsa
jeune nù^ avait voulu le détour*
nvr decc voyagCyte peuple, disone*
nous, s'ultroupa à Viltoriu, et sians
être iotimidé par la présence de«
trouiie.H Irançaises, 6*opposa à ce
que le prince allât plus loin : un
voulut uiruie, pour l'arrêter, cou-
per 1<:8 traits doî» chevaui atlelés
à iû voiture ;et (e duo de Ko vigo,M-
près avoir été exposa ù de grauds
dangera* se rendit prouiplouient â
JBayoune, pour y prendre de nou-
velles instructions, el revint pr^»
de Ferdinand, qu*il déteruAÎna à
continuer sou voyage, en i*assu*
rant des intentions bîenveillaoles
d« Tenipefeur. A son arrivée «ur
la iVontière, le roi d'Espagne fut
reçu par le duc de Frioul et le
prince de Neucfaûtel; les hubitana
de Baïoone envoyèreutau-dcvant
de lui une escorte avec laquelle il
entra dans la ville le ao avril. Le
logement qu'on lui avait préparé,
et la froideur avec laquelle il fut
reçu, ne laissèrent plus ù^ ce priu-
c« aucun doute sur le piège qui
lui avait été tendu, et il r-coonnut,
mais trop taid, toute Tiuipruden-
ce de sa démarche. Forcé de dis-
«tmuler, il descendit de son ap-
partement pour recevoir Napo-
léon, qui« peu de temps après sou
arrivée, lui lit une visite, uccoui-
pagué d'un<e suite brillante et
nombreuse, et Tembrassa avec
toutes les apparences de la cordia-
lité. Le roi dîna ensuite au châ-
teau de IVIurrac avec Napoléon ;
fut traité par lui avec des égards
qui n'annonçaient guère le coup
accablant dontil devait être bien-
tôt frappé. Cependant, le jour mÊr
me, toutes ses incertitu^eiS cessè-
rent, et il fut positi veulent insp-
irait par Jo général 2>avarj du^.
FE&
do Rovigo, que Napoléon préten«
d lit disposer du trône d'Espagne,
el demandait une renonciation
en sa faveur. Ferdinand moutra
dans cette circonstance de la di-
gnité et beaucoup de fermeté;
car. Napoléon lui ayant proposé
de mcttre^éur sa tête la couronne
d*Etrurie , -et de lui donner
une de ses nièces en mariage,
il répondit que i»on ambition se
bornait aux états de ses pères, et
qu*il mettait tout sou bonheur d
mourir, $*il le fallait, au milieu
de ses fidèles Espagnols. Dits
ce moment il. ne .fut plus trai-
té en roi, et les efforts généreux
de ses deux ministres, Gevallos
et £scoiquit99 ne purent apporter
aucun changement A sa position.
Depuis son départ de Madrid, Co-
dpi avait été mis en liberté, et a-
vait repris toute son influence; ca
favori arriva bientôt à Bayonnc,
et n*y précéda que de quelques
jours Charles iY et la reine. A
peine ce prince fut-il arrivé qu'il
protesta contre son abdication, et
redemanda à son ûls la couron-P>
ne qu*il lui avait cédée. Ferdi-
nand ne résista point aux volon-
tés de son père, et (il, Ici*' mai,
une résignation ù laqut lie il atta-
cha seulement quelques condi-
tion. 0 Pour satisfaire, disait-il
A dans la lettre qu'il écrivit au roî,
»aux vœux de votre majesté, ja
Dconaens à résigner oia couronne
»en sa faveur, mais à cou iition:
» i* Que votre uiajesté retournera
• à Aladrid,... a" Que les cortès
«seront assemblées.... 5*' Que ee
«sera enleurprésenceque m.i ré-
• siguatiou aura lieu.*. 4" Que
ttVp^re majesté ne s** fera poiut
•apcanpagncr par des iodividus
FER
«qui se sont justement attiré la
«haine de la nation. 5* Que si
»Totre majesté.... ne ^ut plus
«régner..., je prendrai les rênes
>»du gfHjyerneinent..., comme ro-
stre lieiitenunt.» Charles IVydi-t
rigé par des impulsions étran-
gères, ne vit dans cette renon-
ciation qu*uu subterfuge employé
pour gagner du temps, et le 5
mai il fit venir son fils, et mena-
ça de le traiter comme usurpa-
teur s'il ne lainait une résiguiition
absolue. Cette entrevue fut ac-
compagnée de circonstances véri-
tablement affligeantes, et qui pro-
duisirent une vive impression
même sur Napoléon, qui s'y trou-
vait présient avec les in fans, le
ministre Cevallus, et le favori
Godoi. Le roi et la reine acca-
blèrent de reproche» et couvri-
rent de malédictions, le malheu-
reux prince,qui paraissait comme
un criminel A qui Ton va pronon-
cer son arrêt de mort. Enfin, Fer-
diuand cédant d*un côté à des me-
naces effrayantes , et de Tautre
peut-être aux scntimens de la na-
ture,fît,te6 mai, une renonciation
qui ne fut accompagnée d*auoune
réserve. Ce fut à cette époque que
les Espagnols commencèrent à
manifester le caractère de ferme-
té et de persévérance qu'ils dé-
veloppèrent ensuite dans la guer-
re. Ferdinand, qui avant sou dé-
part avait établi à Madrid une
junte suprême de gouvernement,
dont Tinfant don Antonio son on-
cle était président, ayant appris
que le grand-duc de Berg s'était
mis i\ lii place de celui-ci, donna
à la junle des pouvoirs, en Vfrtu
desquels elle put convoquer les
oorlès, et se disposer ^ la guerre
X. VII.
FER
97
contre le gouvernement français.
Napoléon, dont les projets Curent
déconcertés par de telles mesures,
et surtout par la fidélité inviola-
ble des Espagnols envers leur sou-
verain • eut recours à un dernier
moyen qui le conduisit k son but.,
Il engagea toute la famille roya-
le à se rendre à Bordeaux, et là.
exigea de tous les princes qui la
composaient,une cession en sa fa-
veurde la couronne d'Ëspagne,et
une renonciation en forme à tous
leurs droits sur ce royaume. A
peine fut-il possesseur de ce ti-
tre, rédigé à Bayonne parle minis-
tre Ëscoiquitz, et le duc de Frioul,
qu*il plaça son frère Joseph sur le
trône d'Espagne, et désigna pour
domicile à Ferdinand la terre de
Yalençay, située dans Tancienne
province de Btfrri , et apparte-
nant au prince Talleyrand. Ce fut
W que se rendit le roi détrôné a-
vecTinfunt don Antonio son on-
cle, et le prince don Carlos son
frère. Le chanoine Ëscoiquitz, le
ducdeSan-Carlos, et M. IViacanaz
son secrétaire, composèrent toute
sa suite. Ferdinand, dans cetteso*
litude, n*e\it d'autres ressources
tiour charmer ses ennuis que la
ecture, la société de sa famille, et
quelques promenades qui ne pou-
vaient ni s'étendre bien loin, ni
se prolonger long-temps. Plaré
sous la dépendance des as:cns de
la police qui suivaient tous ses
pas et observaient ses moindres
démarches, il fut non-seuletncnt
exposé û des humiliations conti-
nuelles, mais encore entouré do
pièges de foule espèce , dont il
fut cependant assez prudent pour
se garantir. La surveillance de
ses argus était tellement active,
08 FER
que ceux qui lui éuîent le plus
dé?oués n^osèreiU jamais • entre-
prendre sa délivrance. Sa péné*
tration le préserva, en 1810, d'une
embûche adroitement tendue, et
cachée sous des dehors si at-
trayans, que tout portait à croi-
re qu*il saisirait sans balancer l'oc-
casion qui semblait lui être offerte
de sortir de Tesclaf ag;e. Un hom-
me se donnant le nom et le titre
de baron de Kolly, s'introduisit
près du prince, lui proposa de le
soustraire îk sa captivité, rassurant
que le gouvernement anglais avait
rais à sa disposition des moyens
infaillibles pour favoriser son é-
vasion. Ferdinand crut reconnais
tre dans ce prétendu baron un
agent de la police, et rejeta ses
propositions. Depuis ciuq ans il
languissait à Valençay, lorsque
Napoléon eut à résister sk toutes
les puissances du Nord, armées
contre lui. Sentant qu'il ne i>ou-
vait plus se maintenir sur une
terre qui semblait dévorer les
soldats, et dans un pays où il
comptait autant d'ennemis que
d'habitans, l'empereur se décida
à faire à Ferdinand des ouvertu-
res tendant à lu paix; et le 1 1 dé-
cembre 181 3, un traité fut signé
à Valençay, par le duc de San->
Carlos et le comte de La Forêt,
chargés de pouvoirs à cet effet.
Le roi ne partit cependant pour
l'Espagne que le 5 mars 1814. H
n'avait avec lui que don Carlos
son frère, et don Antonio non
oncle ; il se rendit sur la frontière
sous le nom de comte de Barcc-
lonne , et avec un passe-port du
ministre de la guerre. Le titre et
le nom qu'il avait pris dans son
voyage ne l'empêchèrent pas d'ê-
FER
tre reconnu, et sur son passage il
trouvait une foule de peuple atti-
rée par k curiosité. Après avoir
traversé le Languedoc, il arriva
à Perpignan le 19 mars vers le
soir, et entra dans cette ville par
noe porte, au moment même où
Suchet y entrait par une autre.
Ce maréchal, qui s'était concilié
l'estime des Espagnols, fut admis
différentes fois près du roi et de
sa famille, et en reçut un accueil
très-flatteur. Ferdinand partit de
Perpignan le 2a, fut partout ac-
compagné par une garde d'hon-
neur, et arriva de cette maniè-
re près du territoire espagnol.
Comme il se disposait à entrer
avec sa suite sur le sol natal, on
lui donna connaissance d'une ré-
solution prise par les cortcs, por-
tant qu'aucun étranger, même de
la suite du roi, ne pourrait péné-
trer avec lui au-delà des frontiè-
res ; et les membres de cette as-
semblée qui étaient mécontens
de quelques-uns des articles du
traité de Valençay, ne cons»;nti-
rent qu'avec beaucoup de peine
à modiGer cette disposition. On
assure qu'à l'instant où le roi met-
tait le pied sur le sol espagnol, le
maréchal Suchet lui dit: « Je for-
nme le vœu de ne plus voir ces
«limites franchies, et d'être le
«dernier général qui les traverse
» avec des soldats armés. • Ferdi-
nand, dont on était alors él(»igné
de soupçonner les véritables sen-
timens , reçut des Espagnols les
témoignages les moins équivo-
ques d'attachement et de dévoue-
ment. A son arrivée à Fignières«
le fort et la garnison lui rendirent
les honneurs militaires. Une dé-
putation des principaux habitans
FER
lui eiprima 1» joie que causait sofi
retour; la YîHe fut bpontnnérnent
illuminée, et pendant troin jfiiirs
qu*il y rento, il re^ut des félicilu-
tions continuelle». De son cAté, il
affecla de traiter avep distinction
les officiers supérieurs de Tarméc
française, et admit même rétat-
major à sa table. Après avoir f i-
site le fort et Tavoir examiné
dans tous ses détails, il se disposa
A partir le 2/1 au soir. Le duccrAl-
buféra , qui ne désirait rien tant
que de rentrer en France, ayafl,
ayant la surprise de Lérida, de-
mandé Tautorisation de remt'ttn*.
aux Espapfnols leurs places, et
d*en retirer les garnisons françai-
ses. Lorsque le retour du Ferdi-
nand fut retardé, il aTait entamé
des négociations à ce m/^nie sujet
avec le gouvernement populaire,
et il n'attendait pour agir défini-
tivement que les ordres d» Napo-
léon,lorsquMl reçut des dépAcnes
qui lui enjoignirent d'exiger des
garanties, avant la remise du pWn-
ce i\ Barceloune, et ré<;1iange des
places et des garnisons. Le duc,
ne pouvant aller contre ces or-
dres, les communiqua A Ferdi-
nand. Ce prince, impatfent de ae
rendre dans ses états^ et ne vou-
lant pas retarder «on départ, con-
sentit i\ laisser son frère en otage
pendant quelques jours. Dans lu
nuit du a5 au 2^^ le duc d'Albu-
féra' reçut un nouveau courrier,
et quoique les instructions qui lui
fun;nt apportées ne levassent pas
toutes les dilUcultés, il se rendit
auprès du roi, qui était sur le
point de partir, rt lui déclara que
son frère était libre. Ferdinand se
montra très^sensilile au procédé
du tnai cchul^ et s'engagea de fai-
F£1l
99
re rendre les garnisons françaises
bous le plus bref délai possible.
Depuis Figuières jusqu'aux bords
de la rivière, le roi marcha entre
deux haies de soldats françuis^qui
lui présentaient les armes à me-
sure qu'il avançait, et de temps i\
autre des salves d'artillerie se fai-
saient entendre. Dès ce momenl
plus d'hostilités sur les deux rivrs
du fleuve : les troupes françaises
et espagnoles étaient mêlées avec
une foule immense de peuple,
qui faisait éclater la joie la plus
vive^ et qui semblait avoir oublié,
à l'aspect du monarque, tous les
maux qu'il avait endurés pour lui.
Le maréchal Sucliet descendit de
cheval au moment de quitter le
roi, et eu prenant congé du prin-
ce, il lui dit : « J'espère voir bien-
»{<\t votre majesté affermie sur
«son trône, et les deux nations
«redevenir amies, puisque déjà
nies deux armées cessent d'être
» ennemies en votre présence. »
Le roi lui répondit:» M. le maré-
Mohal, cette journée vaut une vic«
/»tolre; j'espère que l'avenir vous
nie prouvera.» Sur la route de (>!-
ronne, i'afilueuce était telle que
toute la population de la Catalo-
gne semblait s'y être rassemblée.
Cepen(h)iitie moment approchait
où Ferdinand , oubliant tous les
sacrifices de ce peuple si géné-
reux, devait le dépouiller de ses
droits les plus sacrés, lui ravir
même l'espoir de la liberté, et le
remettre sous l'ancien despotis-
me. A peine fut-il rentré en Es-
pagne, qu'il refusa constamment
de signer lu constitution, qui lui
fut présentée au nom des cortès.
(]e début fit pressentir un avenir
funeste, et Us certes, indignées
100
F£ll
de ?oir que le prince manquait
ainsi à la promesse qu'il avait
faite avant son départ de Valen--
çay, de ratiGer tous les actes du
gouvernement populaire, résolu-
rent de soutenir avec vigueur les
intérêts qui leur étaient confiés,
' et de s*opposer ù toutes les inno-
yations qui pourraient porter at-
teinte ik ranoîenne indépendance
espagnole et à la liberté des peu-
ples. Le a8 murs, ils reçurent de
Gironne^ sous la date du ao, la let'
tre suivante, écrite en langue es-
pagnole , et signée du roi lui-
même : a J'arrive à Pinstant en
«parfaite santé % et le général
wCopons me remet la lettre de la
«régence avec les documens qui
» raccompagnent ; je prendrai
»une connaissance exacte de ce
«qu'ils contiennent. £n atten-
»dant, j'assure In régence que je
«n'ai rien tant i\ cœur que de lui
«donner des preuves de ma satis-
» faction, et du désir ardent que
«j'éprouve de tout ce qui peut
«contribuer au bonheur de mes
«sujets, etc. » On connut bientôt
la sincérité des sentimens expri-
més dans cette lettre; car le lieu-
tenant-général £guia, envoyé à
Madrid deuxjours avant l'arrivée
du roi, avec un détachement de
la garde, fit arrêter pendant la
nuit tous les membres de la ré-
gence et plusieurs députés des
oortés. Ferdinand se rendit direc-
^ tement à la capitale^ et y exerça
sur-le-champ le pouvoir absolu.
Les cortès cherchèrent en vain à
lui faire des représentations; vai-
nement ils protestèrent contre la
violence exercée envers quelques-
uns de leurs membres et envers
tous ceux de la régence; l'appel
FER
au peuple fut de même réclamé
inutilement. Le roi prononça la
dissolution de leur assemblée, et
annula successivement tout ce
qu'ils avaient établi. Les nouvel-
les institutions furent remplacées
par les anciennes; l'infâme tribu-
nal de l'inquisition put immoler
de nouvelles victimes; les biens
furent rendus au clergé, qui se
trouva seul chargé de Linstruction
publique; les moines rentrèrent
dans leurs couvens, et les grands
usprirent leur ancien ascendant.
Pendant ce temps-lù, les citoyens
qui avaient servi la patrie, soit
par leurs lumières, soit en expo-
sant leur vie pour elle, furent
jetés dans les cachots et confon-
dus avec les plus vils scélérats ;
fdusieurs d'entre eux payèrent de
eur tête leur dévouement ù la
chose publique, et ceux qui fu-
rent assez heureux pour échapper
i\ leurs bourreaux cherchèrent un
asile parmi les peuples étrangers.
Un grand nombre se rendit dans
le sud de l'Amérique, et alla aug-
menter les force« de ceux qui s'é-
taient armés pour se soustraire à
la tyrannie et conquérir leur in-
dépendance. Tous les Espagnols
qui avaient prêté serment au roi
Joseph ou i\ l'empereur Napo-
léon, furent condamnés à un exil
perpétuel; tous ceux qui avaient
accepté des décorations établies
par ces deux princes furent décla-
rés indignes de porter celles dont
l'origine était due au roi actuel,
ou à ses prédécesseurs. Enfin le
gouvernement, ou plutôt l'inqui-
sition, exerça la surveillance la
plus vexatoire sur tous les hom-
mes qu'on désigna sous le nom
de libéraux. Au mois d'avril
FER
t8i6, Ferdinand YII épousa Ma-
rie Thérèse, princesse de Portu-
gnl; et le même jour, don Carlos
8*unit à une princesse de la même
maison. Les changemens opérés
en Espagne y avaient jeté un bran-
don de discorde qui, tôt ou tard,
devait s*enflammer, et la position
de ce pays présentait un aspect
des plus affligeans. La guerre des
indépendans nécessitait de Upart
du gouvernement âes dépenses
auxquelles il pouvait à peine sub-
venir. Plus de crédit public, plus
de ressources financières; le clergé
seul était riche, le reste du peu-
ple gémissait dans ta plus affreu-
se misère. Chaque jour il éclatait
quelque nouvelle révolte parmi
les troupes, manquant d'habits et
en quelque sorte de pain. Le com-
merce était anéanti, la pensée raê-
me était assiégée par une tourbe
innombrable d'espions répandus
de toutes parts. De plus , la
Sierra-Moréna était rempKe de
déserteurs^ de contrebandiers
qui mettaient ik contribution tou-
tes les viJles Yobines. Le 26 dé-
cembre 1818, ta* reine ezpiradans
les plus affreuses convulsions :
Charles IV «et son épouse mou-
rurent aussi peir de temps après
ù Rome. Au commencement de
1817, on découvrit à Valence une
conspiration qui parut avoir des
ramifications fort étendues. Des
personnes de tout rang et de tout
état furent arrêtées, et pkisieurs
d'entre elles condamnées à mort,
partout on voyait une défiance
générale que venait encore aug-
menter le changement continuel
des ministres, dont plusieurs ne
géraient que par intérim. L'Anda-
lousie, l'Estramadurc et surtout
FER
101
la Manche, étaient infestées de
brigands; l'armée était exaspérée;
enfiu l'Espagne présentait Tima*
ge d'un volcan, dont l'éruption
prochaine est annoncée par. les
symptômes les plus atarmans.
Tel était l'état des cho«es, quand
Ferdinand prît pour 5"* épouse,
le a octobre 18 19, Marie-Josephe-
Amélle, princesse de Saxe. Il ac-
corda à cette occasion une am-
nistie générale; mais fidèle à son
système5 il ne rendit pas k liber-
té aux hommes détenus pour dé«
lits politiques, et ne rappeki pas
les exilés. La peste vint bientôt
mettre le comble ù tous les maux
q^ui pesaient sur les malheureux
habitans de l'Espagne; mai» ce-
pendant elle ne ralentit pas la
barbarie deFinquisition, à quMes
conspirations ourdies de toutes
parts, fournissaient de nombreux
prétextes pour torturer les victi-
mes qu'il lui plaisait de se choisir.
Enfin au mois de janvier 1820^ le
lieutenant-colonel Riego se met
à la lête d'un parti, et quoique
n'ayant encore que peu de for-
ces, proclame la constitution ré-
digée en 1812 par les cortès, et
fait un appel à lo»s les amis de la
liberté. En peu de temps son ar-
mée se grossit, et se donne pour
général en chef, don Antonio
Quiroga. Ce nouviKiu comman-
dant, en faisant coonaîtrc au peu-^
pie par ses proclamations, que
son' unique but est de rétablir la
constitution des cortès, et d'éta-
blir irrévocablement le droit qu'a
la nation de concourir par ses re-
présenlans à la confection des
lois, fait une adresse au poi, dans
, laquelle il exprime les marnes
sentimens; et enfio, il s'empara
109
FEa
d6 Tîle de Léo». La renommée a
bienlûl répandu 9ur louë les
points de TËspugno lu nouvelle
de cette insurrection. A Madrid^
en Navarre, en Catalogne, en Ar-
ragon, en Galice, tout 9*agî(e,
Tespoir renaît dans tous les
cœurs, et la réyolution devieut
universelle. Ce fut ù cette épo-
que que le général iVJina quitia la
France et se rendit en Espagne.
Ferdinand VII, qui avait tou-
jours cru pouvoir arrêter Tefler-
vescence populaire, fut dans la
ronsternalion en apprenant que
la désertion des troupes était gé-
nérale, et qu'il ne devait plus
compter surTarmce. Dans cetétat
de choses, il assemble son con-
seil; mais il n'y fut rien arrêté,
tant les opinions se trouvaient
divisées et même opposées. Ce-
))endant les insurgés faisaient
chaque jour de nouveaux pro-
grès) et les événemens se succé-
daient avec une rapidité incroya-
ble. Le roi, se voyant donc forcé
de céder à Tempire des circons-
tances, convoqua, le 7 mars, Tas-
scmb'ée des cortès, et déclara
qu'il était prêt de faire tout ce
qtie demanderaient Tintérêt de
rétat et le bonheur des peuples,
qui, ajoutait-il, viennent de me
donner tant de preuves de leur
loyauté. Une telle déclaration fut
loin de satisfaire Timpatiente ac-
tivité des esprits, et les choses en
vinrent au point que le géné-
ral Ballesteros se trouva dans la
nécessité d'annoncer au roi qu'il
ne lui restait plus qu'à opter en-
Ire la constitution ou la perte du
Irônc. La conduite de Ferdinand,
lors de sa rentrée en Espagne,
peut donner une idée des combats
FER
intérieurs qu'il eut à soutenir en
ce moment; mais n'ayant plus à
délibérer, il accepte la constitu-
tion qui lui est présentée, celle
des cortès de 181a, et jure de la
faire exécuter. Il prononce en
même temps ube amnistie pour
tous les délits politiques, et nom-
me une junte provisoire pour di-
riger les affaires en attendant la
réunion des cortès. L'inquisi-
tion et les jésuites sont de nou-
veau supprimés; on établit la li-
berté de la presse; on met dans
les places les plus importante!
de l'état les chefs de l'insur-
rection, et les hommes per-
sécutés pour cause d'opinion;
on rappelle les bannis; et enfin on
notifie à toutes les puissances la
révolution qui vient de s'opérer.
Les cortès s'ouvrirent le 9 juil-
let; et le roi, la reine et tous les
membres de la famille royale as-
sistèrent à la première séance.
Une des premières opérations de
cette assemblée, fut d'arrêter la
suppression de tous les couvens
et la vente des biens du clergé.
Le parti du peuple l'emportait,
mais il restait t\ bi liberté des en-
nemis bien puissans« Le haut-
clergé, les chefs des ordres régu-
liers, la noblesse et ses agens ne
pouvaient voir avec calme l'a-
néantissement de leurs titres et
de leurs privilèges, la perte de
leurs biens; «forcés d'y souscrire
extérieurement, ils agissaient
sourdement, et fomentaient des
troubles auxquels prenaient part,
les mécontens qui se trouvaient
parmi le peuple et les soldats. Il
eo résultait dans les opinions
comme dans les actes extérieurs,
un choc qui n»enaçaii de produi-
FER
Te âeé événemens' îMportanS.
Celle crainte détermina le roi à
se rendre avec sa famille à sa
maison de i'Ëscurial. Mais \ï ne
l'ut |>as plus tôt parti que le peuple
donnant à cet éloignem^nt des
intentions contraires à la liberté,
demanda à grands cris son retonf,
et menaçait même de se porter
aux dernières extrémités s'il ne
se rendait à ses désirs. Le roi ne
doutant pas des suites funestes
que [bourrait entraîner son re-
fus, céda  la demande du peu-
ple, et revint à Madrid. Depuis
cette époque TËspagne a cooti-
nuellement été agitée par des
troubles intérieurs. Les person-
nes formant le conseil du roi,
presque toutes opposées au nou-
vel ordre de choses^ ont souvent
entravé la marche du gouverne-
ment. Les membres du clergé,
les évêques surtout, ennemis ir-
réconciliables de Tordre et du
repos , ii*ont cessé d'employer
les grands moyens que la crédu-
lité des peuples met en leurs
moins, pour exciter des soulève-
mens, pour trûmer dés conspira-
tions. On saisit des proclamatiotis
incendiaires chez un auinônier
du roi, dont la maison était un
foyer de. contre- révolution ; et
Févêque de Burgos fut ariNBfé,
comme chef d'un complot ten-
dant au renversement de la cons-
titution. Le 6 février 1821, au
moment où Ferdinand revenait
de sa promenade, le peuple cria
Vive le roi constitutionnel! tout
se passait dans le calme le plus
parfait, quand des gardes -du-
coips tirent des épces cachées
sous leurs redingotes, et frap-
pent des bourgeois qui se trou-
FER
io3
Teat près d*eux. Cette atla(|ue
imprévue causa une émeute qui
donna beaucoup d'inquiétude, et
qui fit verser beaucoup de sang.
Il fut prouvé ensuite qu'il exis-
tait un complot parmi les gardes
du-corpe. Les conspirations se
multiplièrent d'autant plus, que
ceux qui les machinaient étaient,
à peu près, certains de Tim puni-
té. L'infatigable activité des cor-
tès n'a cessé de s'occuper des
grands intérêts de l'état et du
maintien de la constitution; des
lois sages et n'ayant pour but que
le bonheur des Espagnols, ont é-
té le fruit de leurs travaux, mais
n'ont pas rétabli la paix intérieu-
re. Cependant, don ManueUde-
Castro^ qui avait voulu lever aous
le rK)m du roi une armée quHI
nommait armée de la foi, fut arrê-
té; le chapelain Yinuesa fut en-
voyé aux travaux forcés pour
dix ans; et le général EMio con^
damné à mort, eomme auteur ou
complice de la conspiration qui
éclata à Valence. Le conseil du
Foi, qu'on accusa dans une séance
publique des cortès, d'avoir ven^
du l'Espagne et le roi Ini-mfime,
avait soin de ne laisser en place
aucun des ministre» qui pou-
vaient devenir les soutiens des
institutions libérales; et le chan-
gement continuel du ministère
u'est pÀs une des moindres cau-
ses de la versatilité du gouverne-
ment. Des défiances mutuelles
régnent entre les principaux
corps de l'état, qui se craignent
et ^'observent continuellement.
D'un côté, les cortès suivant la
ligne constitutionnelle mettent
un obstacle, jusqu'ici insurmon-
table, à toute usurpation de pou*
io4
F£K
Yoir, ù toute atteinte aux droits
et ù la liberté de la nation ; de
l'autre, la marche tortueuse du
gouvernement annonce, ou sem-
ble au moins annoncer, qu'on
est [)rêt à saisir Toccasion , si
elle se présentait , d'effectuer
un nouveau bouieveniement, au
moyen duquel on renverserait
les bornes nii;*es par la con.^titu-
tion à Tautorité absolue. La fer*
mentation des esprits, la division
ouveite qui existe même dans
l'armée , des coinmencemens
d'hostilités entre les partis, peut-
être aussi Tinfluence ou la parti-
cipation de quelques puissances
étrangères , tout annonce une
crise prochaine et inévitable.
Formons des vœux pour le triom-
phe des libertés constitutionnel-
les en Espagne!
FERDINAND (grahd-duc de
Pabme), infant d'Espagne, frère
du feu roi Charles IV, est né le
21 juin i^Si. L'esprit philoso-
phique qu'il aurait dû puiser dans
les leçons du célèbre Condillac,
son précepteur, ne l'empêchèrent
pas de se livrer sans réserve à
Tinfluence des idées de dévotion
qui sont, en Espagne, la base de
toute éducation , et de celle des
princes en particulier. Élevé, en
1765, à la souveraineté des du-
chés de Parme, Plaisance etGuas-
talla, il épousa, le 27 juin 1769,
Marie-Àmélie-Antoinette d'Autri-
che, sœur de l'empereur régnant.
Lorsque les Français franchirent
les Alpes , il remporta d'abord
' quelques avantages partiels sur
eux; puis fait prisonnier, et dé-
pouillé de ses états, il les recourra
par suite des conventions con-
clues avec le général Bonaparte.
FEft
Les duchés de Parme , Plaisance
et Guastalla, furent réunis ù l'em-
pire français, à l'époque de sa
mort, arrivée en 1802, c*t en ont
été détachés après les événemens
qui ont amené la déchéance de
Napoléon. Ils forment aujour-
d'hui l'apanage de l'archi-duches-
se Marie-Louise.
FERGUSON (Adam), écriyain
écossais, jouissant de quelque cé-
lébrité, est né en 1724^ dans la
paroisse de Dunkeld, dont son
père était ministre. Doué d'heu-
reuses dispositions, il fut reçu, eo
1739, à l'université de Saint-An-
dré, et passa ensuite à celle d'E-
dimbourg, par une faveur qui ne
fut accordée qu'à son mérite. Il
reçut les ordres avant l'âge, et
fut nommé chapelain d'un régi-
ment de montagnards écossais* fai-
sant partie de l'armée envoyée
contre la France. En 1 748, après
la paix d'Aix-la-Chapelle, il re*
tourna en Ecosse; -mais n'ajant
pu obtenir une petite cure qu'il
sollicitait, il alla en Irlande re-
joindre le régiment auquel il
était attaché. Ea 17^7, il entra
chez lord Bute, en qualité de gou-
verneur de ses enfans; et en
1739, il obtint, àruniversité d'E-
dimbourg, d'abord la chaire de
philosophie naturelle, et ensuite
celle de philosophie morale. En
1767, Il publia son livre intitulé
Essai sur la société civile, Londres,
in-4* et în-8®. Cet ouvrage, qui
commença sa réputation , a été
traduit en allemand , en français
et en suédois. Ses Institutions é$
philosophie morale^ publiées en
i769,in-8% réimprimées en 1800,
à Mayence, à Francfort et à Bâle,
ont aussi été traduites en aile-»
P£R
mand, par (tavu, er en firançafs
pur Reverdit. Eu 1 773* il fut cboU
»\ pour uccompagner dao» ses
▼oyA((es sur le continenti le jeune
<*omle Chesterfluld. U était parti-
culièremeutruMiveoDnvIdHume,
vt tout porte ù croire qu*il pnrta-
ge^iil t»eH principe.** 6U1 la religion;
ce qu'il y u de ccrt«iin , c^est quMI
Ae montra toujourn opposé nu fa-
natisme religieux , et qu'il renou-
f'Q entièrement aux fonctions eo-
clésinstiques. En 17789 il fut
nommé secrétaire des commissai-
res envoyés vers «les Américaih»
pour leur porter des propositions
de paix. 1/ Histoire des progrès et
de ta chute de la république romai»
ne, ouvrage le plus important de
tous ceux qui ont paru sous son
nom, fut publié en 178a, en 3
vol. in- V» ûvcc 6 cartes géogra-
phiques. Le style un peu diiflis»
dans quelques endroits mûme un
peu obscur, présente cependant
(le lu noblei<se et ^e Télégance.
Quant au fond , Tuuteur pensant
rn véritable philosophe, eflleu-
re A peine les circonstances peu
inléresHant(\«(, ne dit presque rien
sur Torigino et sur les premiers
siècle!) de Home. Mais s arrOtnnt
sculeuMiiit aux événemens impor-
tuns, il les truite avec profondeur»
en développe les suites» et mon-
tre comment elles ont pu influer
sur Texisicnre et la chute de la
république. Dans une nouvelle
«Mlition qui parut ù Edimbourg,
en 1799, Forgusou avait fait des
rhangemens considérables résul-
tat des docuniens authentiques
qu*il s'était procurés dans unvoya*
ge en Italie. Cet ouvrage a été
traduit en italien, en allemand et
I 11 français. Fcrguson avait quit«
FB& 1 o5
té Wbputs 1784 sa place de pro«
fSessonr» et avait donné en 179a»
Panalyse de ses leçons, sous le ti«
tre de Principes dês eeieneea mora*
les et paiitiques, a vol. in 4"* Jouis*
snnt d*une pension du gouverne-
ment qui, jointe an produit de ses
travaux littéraires, lui procurait
une honnête aisance, il se retira,
en iHoo, dans une campagne près
d^Édimbourg, pour y vivre eu
philosophe.
FERGUSON , général anglais,
membre de la chambre des com-
munes, est un de ceux qui ont sui-
vi le parti de Topposition avec le
plus de eonstance et de fermeté,
et qui ont demandé avec le plus
d'énergie lu réforme du parle-
ment. Le discours qu*il prononça
le 18 murs 1797, prouve ù quel
point il portait i*amour de lu li-
berté. Il existait à Londres une
société, connue sous le nom dee
amis de la réforme parlementaire»
Le gouvernement ayant, par une
f proclamation, ordonné la disso-
ution de cette société, le général
Ferguson, qui en était membre,
ne put voir sans indignation un
tel abus de pouvoir, et dit publi-
quement, que les agens do la po-
lice ne s'érigeaient pas toujours
en interprètes de la loi. Arrêté
pour cette seule cause, et incarcé*
ré par les ortlrcs de W. Adding-
ton, juge-dc-puix, il dénonça uux
tribunaux cet acte arbitraire; il
demanda en mOme temps des
dommages et intérêts qu'il n'ob-
tint pas , i\ cause d'un vice
de formes. Le général Fergu-
son n'a pas dévié de ses prin-
cipes , et nommé de nonveati
membre de la chambre des
communes , il 8*est montré cons-
io6 FER
taminent le soutien de la liberté.
FKKliNO (PiEaRi-MABtK-UÀB-
TiiBLKMi, C(»iitb), IttsuteiiuiU-géné-
rai MU .service de Fraucc^ naquit
eu PicMiiunt, daus le cour» de
raniuV 17/17. Il ût $e» premières
arini:s en Autriche, dana uiirégi-
meut d'ii)fanierîe« dont il devint
major, ^t qu'il quitta ù cause d'un
ode d'iu justice dont il eut à se
plaindre. Kri 1789 il vint à Pari»,
et fut (ail (général de brigade. II se
distingua à Tarmée du Rhin, dans
les campagnes de 1 79/1 et 1 795. É-
levé nu grade de général do divi-
sion, l.i reprise des lignes de
Wei.^scmhourg, et le déblocus de
Landau, furent une preuve de ses
roniiaisHanres dans Fart de la
guerre. I£ni7t^), servant sous les
ordres du général Desaix, il pa.H-
Ha avec lui le Khin ù Kehl, et la
division qu*il commandait eut
beaucoup de part A la défaite de
Tannée des Cercles. Les a(> et 37
juin, il eut djiférenles affaires a*
vrc le corps de Coudé, repoussa
^es avant-postes, et entra ùt Oifen-
bourgdansle même mois, limon*
trabeauenupd intrépidité au pas-
sage du Leeh, qu'il effectua à Kus-
sing; il battit ensuite les Autri**
chiens, e^ les poursuivit quelque
temps avec vigueur. Sa conduite
dans la belle retraite de Morrau,
lui fit beaucoup d'honneur : après
être resté seul avec sa division
pendant 4^ iours, et avoir soute-
nu des combats continuels, il re-
joignit le corps de Tnrmée sans a-
voir perdu un seul de ses canons,
et emmenant avec lui des prison-
niers. Ce fut lui qui, chargé de la
défense de la tête du pont d'Un-
ningue, fil, pendant la nuit du 128
au 29 janvier 1797, une sortie
FER
brillante, et rentra dans la plica
après avoir détruit la plus grande
partie des travaux de l'ennemi,
et avoir encloué ses canons. Le
1" juin i8o5, il fut nommé, par
Tempereur, membre du sénat
conservateur et grand-ufficier de
la légion-d'honneur, et peu de
temps après il obtint la sénatoreriu
de Florence. En 1807, il fut uoin«
mé gouverneur de la ville et du
port d*Anvers;eten 18 i5,le minis-
tre de la guerre le chargea de l'or*
ganisation des gartie nationales
de la Hollandes Revenu h Paris
dans le mois de novembre, il re-
prit sa place, au sénat. Après la
rentrée du mi, il fut naturalisé
Fran^uiis, et mourut i\ Paris (e'j8
juin 181'). Généreux, lojraL guer-
rier distingue, rien n'aurait man-
qué ÙL sa gloire, s*il ei^t été aussi
ferme dans ses opinions politi-
ques que brave dans les combats,
etsU par ambition ou par faibles-
se, il n*e0t,surjafin de sa carrière,
terni l'éclat de sa vie précédente.
FËRLENDlS(JosBrB), naquit
en i7r>5, ù Bergame, où son père,
iiiusii'ien de profession, donnait
des le^^onsde viohm et de violon-
celte. Le talent qu*il montra dans
la suite sur le hautbois, se ma-
nifesta dès son enfance. Il fut d'a-
bord premier hautbois à la cour
de Saisbourg, et alla ensuite j\
Venise. En 1793^ il était en An-
gleterre avec Dragonetti, fameux
professeur de contre-basse. Les
amateurs de musique font beau-
coup de cas des duo, trio et qua-
tuor« dont il est l'auteur. Il a
perfectionné un instrument qui
imite passablement la voix hu-
maine; cet instrumcnt,qu'on nom-
me cor-anglais, est un de ceux
(font reffei se remarque le plu»
dan» les concerts.
FËRLONI (L^ABii Siywir-Aii-
toihb), né en 174^9 en Italie, fut
regardé cotnme un des plus célè-
bres prédicateurs de son siècle;
il s'était particoHèrement adonné
à Tétude de Thlstoire ecclésiasti-
que, qu'il possédait parfaitement.
Lors de l'établissement de la ré-
publique Italienne, dont le gêné*
rai Bonaparte fut nommé prési-
dent, il rendit de très-grands ser-
\ices par le discours qu'il fit en
faveur de la conscription militai-
re. L'abbé Ferloni fut^ dans la
suite, le théologien du conseil
particulier du Tico-roi d'Italie.
Son dérouemcnt à la personne
du prince lu! fit beaucoup d'en-
nemis, surtout parmi les fanati-
ques, qui ne> lui pardonnaient
pas d'être à la fois religieux et é-
claire. Le gouYernement lui a*
vnit accordé une pension sur Té-
vôché de Sinigaglia. Après sa
mort, qui arriva le a5 octobre
i8i3« le journal oHiciel du royau-
me d'Italie fit l'éloge de ses ta-
lens et de ses ouvrages, et fit
particulièrement ressortir sod at-
tachement inviolable pour les
Français.
FERNAN-NUNÈS (uducdb),
grand d'Espagne de première clas-
se, duc de Montelano et de Casa-
Fernan-Nunès, fils du comte de
Fernan-Nunès, ancien ambassa-
deur en France, né ù Madrid en
1778. Il reçut une éducation soi-
gnée, et fut dirigé dans ses étu-
des par le comte son père, égale-
ment rccommandahle par ses ta-
luns et par ses vertus. Dévoué à
la cause royale, le jeune Fernas-
Nu nés fut un de ceuzqui,eni8o7t
FER
107
s'opposèrent a?ec le plus de cou-
rage et de force à l'emprisonne-
ment do Ferdinand : et lorsque ce
prince eut recouvré sa liberté, il
prit ouvertement son parti, il le
suivit même dans son voyage à
Bayonne. Lors de l'avènement de
Joseph Napoléon au trône d'£s-
pàgne, le comte de Fernan-Nu-
nès fut nommé grand- veneur. Il
partit pour Madrid, où à peine ar-
rivé, il fit armer secrètement hes
vassaux, soudoya un grand nom-
bre d'insurgés dans la iCaslille, et
assigna à la caisse des secours na-
tionaux une sonufie de 10,000 fr.
par mois, pour la défense de la
cause commune. Cette conduite
dut indisposer l'empereur Napo-
léorv, qui bientôt le déclara enne-
mide la France. Des ordres furent
donnés pour l'arrêter, mais le
duc se retira dans ses terres, où
il s'employa de toutes ses forces
pour la causede Ferdinand. Lors-
que ce prince Ajt de retour dans
sa capitale, le duc de Feruan-
Munès se rendit un des premiers
à sa rencontre, et fut un des en-
nemis les plus violens de la nou-
velle constitution et du parti des
Kbérftux. 11 fut nommé, en 181 5,
ambassadeur d'Espagne près la
eour de Londres, et eu 1817, il
fut fait duc de Casa-Fernan-Nu-
nès, et envoyé comme ambassa-
deur en France.
FEKNEX, juge au tribunal ré-
volutionnaire de Lyon en 1793,
était ouvrier en soie avant la ré-
volution. Quoiqu'il fût peut-être
un peu moins sanguinaire que
quelques-uns de ses collègues^ il
se montra d4gnede l'affreuse mis-^^
aion qu'ils avaient reçue de la con*
tention. Après avoir fait mourir
io8
FëR
un grand nombre de citoyens res-
pectablesy il fut lui-ntênie victi-
me d'une réaction, et mastsacré
après la mort de Hobespierre.
F£RNIG (Louis-Joseph de),
né le 3 octobre 1755. d*une fa-
mille noble d'Alsace. Une éduca-
tion soignée développa de bon-
ne heure en lui Tamourdu grand
et du beau. Porté par goût au mé-
tier des armes, il fit avec distinc-
tion les campagnes du Hanovre,
de 1755 à 1762. Il quitta le ser-
vice à la paix, et se livra avec
succès ù la culture des belles-let-
tres. Voltaire aimait à le voir; il
le retint chez lui à Ft*rney une
année entière. Après la mort de
ce grand homme , Fernig vint
dans le Hainault français, y fit
un mariage honorable, et se fixa à
Mortagne, près des frontières de
la Belgique. II partageait son
temps entre les devoirs de ses
charges (administrateur et gref-
fier général des tefreset chûtelle-
nies de Mortagne), Tétude de la
nature, rappHcation des princi-
pes de la philosophie, et Téduca-
tion d'un fils et de quatre filles. Il
cherchait ù graver dans leurs jeu-
nes cœurs Tamour des vertus et
de la patrie. En 1789, nommé u-
nanimement commandant de la
garde nationale, il maintînt Tor-
dre, et la révolution ne se fit sentir
dans son canton que par des bien-
faits. C'est à Mortagne que se ti-
rèrent les premiers coups de fu-
sils entre la France et l'Europe;
et c'est la garde nationale qui sou-
tint les premières attaques des
partis autrichiens. Fernig , par
le zèle qui l'animait, parvint à
établir un service régulier parmi
les paysans de la frontière, qui
FER
veillaient à la fois pour leurs pro-
priétés et pour la patrie. Mais le
nombre croissant de l'ennemi les
exposait chaque nuit à la dévas-
tation, au pillage, A la mort.
Fernig , sans cesse au fort du
danger, ne pouvait être partout. Il*
réclamait l'assistance des troupes
de ligne, et n'obtenait que des
promesses. Après plusieurs mois
d'un service aussi pénible que
dangereux, le général Beurnou-
ville vint enfin prendre position
au camp de Maulde; la garde na-
tionale rivalisait alors de courage
avec les troupes. A la levée de ce
camp pour marcher au secours
de la Champagne, les propriétés
deFernig furent sacagées. Dumou-
riez lui donna un asile dans
son armée, et le fit nommerca-
pitaine commandant les guides.
En cette qualité, il combattit à
Valmy, prit part à toutes les af-
faires qui forcèrent les Prussiens
à la retraite; se trouva à (a batail-
le de Jeromapes, à celle de Ner-
winde, oô ri reçut un coup de
sabre, el ne quitta l'armée et la
France qu'avec son général, le S
avril 1793. Fernig , pendant
les deux campagnes de 179^) et
1793, rendit les plus grands servi-
ces. Il agissait sur un terrain dont
chaque village, chaque montagne,
chaque forêt, chaque chemin,
chaque ruisseau lui était connu.
Toujours aux avant-postes, il
guidait les colonnes dans leur
marche, dans leurs attaques,
dans les diverses surprises qu'il
exécutait sans cesse. Rentré en
France en 1802 , par suite
de sa radiation , Fernig vécut
dans la retraite au setu de sa
famille et entouré de Testime
FËR
publique. Une apopleiie (bu-
«iroyuntc Tculeva tu iSi6 à ses
oiifuui», A «es nombreux amis. Ses
ceuilre!^ reposent ;\ Nnnterre près
de Paris. Il était membre de la le-
gion-d*honneur,ptNre de roflicier->
général et des demoiselles du
m(^mc nom.
FERNIG (LovisJosBPR-CisÀB,
COMTE db)) maréchal-de-camp 9
commandeur de la légion-d'hon-
ueur» chevalier de Saint-Louis,
grandVroix, commandeur et che-
valier de plu**ieurs ordres étran-
gers, né d*une funûlle noble d'Al-
sace 1 (\ Mortagnu « département
du Nord, le la août i774f lU ses
premières armes dans le régi-
ment d*Auxerrois, i u"** d'infante-
rie, où il avait été nommé sous-
lieutenant pur Louis XYL Eleré
dans Ich principes de la philan-
thropie et de la philosophie qui
caractérisaient son père, il vit a-
?ec transport la régénération de
1789, et assista aux premières
affaires de. la sanglante et longue
guerre de lu révolution. Kn iy{)2%
commuudant un peloton de i5
hommes « il sauta dans une re-
doute autrichienne en avant de
Menin. Blessé de deux coups de
baïonnette k\ la poitrine, il allait
succomber lorsque 4 hommes de
son détachement, les seuls parve-
nus sans blessures graves au pied
de la redoute , s*y précipitent et
sauvent leur oflicieri faisant pri-
sonnier tout ce qui n*était point
tué. Il se distingua à Vaimy'et ù
Jemmapcs, où il combattit avec,
valeur, quoique non entièrement
guéri de ses blessures, et fut nom-
mé capitaine adjoint à Tétat-ina-
jor du général en chef Dumou-
riex f sur le champ de bataille
F£R
109
d*Ahderlecht, pour avoir, à la tè*
te deuesuadrons de chasseurs ù che-
val etavec a pièces d*artillerie lé-
gère,culbuté et poursuivi Tarrière-
garde de Tarméè autrichienne jus*
que dans Bruxelles, en lui faisant
un grand nombre de prisonniers.
A Nerwinde, 18 mars 1793, la ca-
valerie ennemie portait tous ses
efforts contre le centre de Tarmèe
française. Déjù la division du gé-
néral Chanoel était entamée, et
le désordre faisait dVffroyables
progrès, lorsque le capitaine de
Fernig, jugeant de tout le danger
du moment, ordonne ou nom du
général en chef, se met à la tOte
de ce qui se trouve sous sa maint
parle d*honneur« de patrie (ex-
pressions magiques alors) , char-
ge trois fois de suite les cuiras-
siers autrichiens et les dragons de
la Tour. Cette attaque, faite avec
moins de 3oo hommes, étonne»
arrt^te Tennemi, et donne le temps
ù la division de se rallia. Elle re-
vient au feu, combat avec la plus
grande valeur, et contribue puis-
samment aux succès de lo droite.
Le capitaine de Fernig, blessé
de plusieurs coups de sabre dans
la première charge , ne quitta
point le champ de bataille « et y
fut nommé le soir, par le général
en chef et les commissaires de la
convention , adjudant- général ,
lieutenant -cohuiel. Le 5 avril
1795, forcé de quitter la France
avec le général Duiuouriei , M.
de Fernig ne voulut point accep-
ter le service qu'on lui offrait
dans Tarmée autrichienne. Len
blessures réunies eu combattant
pour sa patrie n'étaient point en-
core fermées, et il avait la dou-
leur de se voir exilé. Il gémissait»
110
FER
mais il rejetait a?ec horreur jus-
qu'à lu peii:«éc de tourner se» ar-
mes contre l'Ile. Aprèà avoir par-
coiirti divers pays étrangers, et
iiusMtôt qu'il crut le pouvoir, il
vint reprendre , nou fton grad<{,
mais son rang; parmi les soldats
français. Il fit comme volontaire
et oUicier d'état- major sans sol-
de, les campagnt'S des années t)\
7, 8 el <) prés des généraux Ha*
try» Hoche, Jourdan, Masséna,
Lecourbe, Moreau, Macdonald.
Far un contraste singulier, son
nom figurait sur la liste des émi-
grés, pendant qu'il prodiguait de
nouveau son san;; aux combats et
aux batailles de l'Ostrach, d'Ëii-
gen,dc Moëskiroh, de Biberacb,de
Memingen, d'Hocbtadt, de Nord-
ling, de Neiibourg, d*Ampfingen,
de Ifobenlinden. de Salxburg, de
Lambach, de Kremsmûnster, de
Roveredo , de Trente, etc., etc.
Après sa radiation et après la
campagne d'Italie de l'an 9, il fut
chargé, comme chef de bataillon,
par les généraux Pullj et Montri-
chard, de plusieurs commande-
mens important en Helvétie. Ren-
tré en France en Tan 1 o,il fut nom-
mé par le premier consul major
du 1 1 12** régiment qui s'organi-
sait h Bruxelles. Il organisa éga-
lement, avec le général Valence,
la 5* légion de réserve. A la des-
cente des Anglais en Zélande , il
y fut envoyé et commanda une
brigade d'infanterie. L'ennemi
retiré, il partit (quoique attaqué
d'une violente fièvre prise à Fles-
dingue) pour TEspagne, comme
commandant du i*' régiment pro-
visoire d'infanterie , et fit une
guerre de partisan pendant deux
ans. Son régiment était en arri-
FER
yant de a^oo kommes; des com-
bats journaliers dons les provin-
ces de la Navarra et de l'Arragctn,
contre Mina, dans la nouvelle et
Vieille-Castille, contre l'Kmpeci-
nado , et dans le midi de l'Espa-
gne , contre dé nombi'eux enne-
mis, le réduisirent à 1300 hom-
mes. Pendant les campagnes de
1809 et 1810, il fit de 1 1 à laoo
prisonniers , tua ou mit hors de
combat plus de i5oo Espagnols,
eut !i chevaux tués sous lui à la
tête de ce régiment. Nommé adju-
dant-commandant, et appelé.Àl'é-
lat-major général en 181 1, il quitta
l'Espagne, rejoignit la grande-
armée à Berlin, fit la campagne de
Moscou, comme sous-chef d'état-
major du prince de Neuchâtel,
major-général, et se trouva à tou-
tes les affaires de cette désastreu-
secampagne. Une formidable bat-
terie de 1 2 & 1 5 pièces de gros ca-
libre plongeait des hautes murail-
les de Smolensk sur nos colonnes,
fesait de grands ravages, et sépa-
rait en deux le centre de ta ligne
d'attaque. Tout ce qui se présen-
tait sous cette terrible batterie é-
tait pulvérisé. Le colonel de Fer-
nîg, porteur d'ordres de l'empe-
reur au maréchal prince d'Eck-
muhl , commandant l'attaque de
front 9 ne voulant pas perdre un
temps précieux à tourner ce
dangereux passage, est reoversé
avec son cheyai à cent pas de la
muraille. Il se débarrasse avec
beaucoup de peine, s'éloigne, et
achève sa mission, heureux d'en
être quitte pour de fortes contu-
sions. Plus tard, le colonel de Fer-
nig a fait partie de l'escadron sa-
cré, qui entourait Tempereurdans
la retraite de Russie^ et quclqucis
FER
jour» nprès il devint chef d*élat*
iiiujor (ie la cavalerie. Rentré en
Polo^^ne , il ne quitln pa:? un ins-
tant le vice-riii, dontiUtait sous*
clict'et j.ouvent chel'd'état-major.
An combat du 5 avril iSiS, près
de Mai;dehonrg, il rendit en cette
dernière qualité d'importans ser-
vices. A la bataille de Lutzen, il
enfonça le corps de réserve com-
posé des gardes impériale russe
et prussienne, et coopéra à la
gloire de celte journée. Il rem-
plissait les fonctions de chef d'é-
tat-major du prince de NeuchâCel,
à la bataille de \^urlschen ou
Bantzen, et les continua jusqu'à
la suspension d*armes de Neu-
mark. Nommé général de briga-
de à Dresde, le 14 juin 1815, et
envoyé à Hambourg comme chef
d'étal-major du gouvernement^ 41
fut en même temps commandant
supérieur, pendant une partie du
blocus, et successivement sous-
chef et chef d'élal-major du i5"*
corps. Rentré en France en 1814,
en 181 5 il fut aide-major-général
de Tannée qui s'organisait à Pa-
ris; il a commandé une brigade en
181 5, et, rentré à Paris après les
désastres de Waterloo, il est de-
puis cette époque en disponibi-
lité.
FFRNIG (les demoiselles de ),
FéLicité. âgée de 16 ans, et Ttiéo-
PHiLB, de i5, vivaient paisiblement
chez leur père i\ IViortagne, dé-
partement du Nord;, lorsque la ré-
volution suscita la guerre. C'est
dans ce village, situé à Testrême
frontière de la Belgique, que com-
mencèrent les premières hosti-
lités, et à la porle de M. de Fer-
nig que se tirèrent les premiers
coups de fubil. Les patrouilles
F£R 1 1 1
autrichiennes venaient très-sou*
vent, dan« la nuit, piller les mal*
heureux paysans et enlever leurs
bestiaux. La garde nationale, seu-
le force alors sur la frontière 9
commandée par M. de Feroig pè*-
re, 6'opposail à ces violences;
tantôt repousses^ tantôt repou^-^
sant , ce$ infortunés vivaient
dans un6 continuité d'alarmes et
de dangers. Les demoiselles de
Fernig, chaque nuit éveillées* par
le bruit de Ja mousqnelerie, les
cris des femmes et des enfans,
craignant pour les jours de leur
père constamment à la tête de ses
volontaires, et brûlant de patrio-
tisme, et du désir de protéger leurs
concitoyens, forment et exécu-
tent un projet digne des beaux
temps de rancienne Rome. Une
nuit, aussit^'^t après le départ de
leur père, elles revêtent les ha-
bits du frère, ollicier dans le ré-
giment d'Auxerrois , s'arment
chacune d'un de ses fusils doubler
de chasse, prennent de la poudre,
des balles, vont se grouper dans
un peleton,et marchent à Tenue-
mi. L'action s'engage, quelques
Autrichiens sont tués, il» se reti-
rent, et la garde nationale rentre
encore avant le jour dans ses
foyers. Ces jeunes et intéresjtan-
tes filles n'avaient pu échapper
long-temps à leur bravoure. Pen-
dant l'une de ces attaques noctur-
nes, les gardes nationales, sont
fortement repoussées. Le village
va devenir la proie du massacre
et des flammes. Le général Beur-
nouville , prévenu par les q-
vant- postes de la vivacité du
feu, marche au secours des atta-
qués. Cependant^ les volontaires
guidés par les intrépides sœurs.
119
FER
«t animés par le péril qui me-
nace leiii'9 teiniues 9 leurs en-
fanS) s'éluuccul, enfonçait Ten-
ncmi, lui tuent du monde 9 tout
qiielqut's prisoiiniurs, et parvien-
nent i\ le chasser au-deli^ des
frontières. Les vainqueurs rega-
gnaient leurs habitations lors-
qu'ils sont renconti-és par la trou-
pe de ligne. Le général Beurnon-
Tille leur prodigue des éloges mé-
ritésy et les passe en revue. Les
demoiselles de Fernig rentrent
tout-à-coup dans la timidilé de
leur sexe et de leur âge, conju-
rent vainement ces braves gens
de les cacher au général; il se li-
vre ainsi que sa troupe à Tadini-
ration que lui inspirent leurs hauts
faits 9 leur étonnante bravoure ,
et en rend compte au gouverne-
ment. La convention leur envoya
deux chevaux caparaçonnés. La
coalition avait résolu Tinvasion
de laFrance par la Champagne. Le
duc de lirun.<>vick se présenta a-
vec une armée formidable. Les
troupes du Mord marchent rapi-
dement pour renforcer TEsl. Le
camp de Maulde abandonné, les
Autrichiens ne trouvant plus de
résistance, fondent sur le village
de Mortagne, le mettent à feu et
à sang, et s'acharnent particuliè-
rement ÙL détruire les propriétés
de M. de Fernig, dont ils ont é-
prouvé le oouruge ainsi que celui
de ses enfans. Dumouriez sentant
bien que laisser celte famille à
Mortagne c'était la sacriûer, avait
fait nommer le père capitaine des
guider, appeler le frère près de
lui, et donner dès commissions
d'olficiers d'état-major aux deux
sœurs. Elles durent donc, à Téva-
cuation, quitter leurs foyers et
FER
leurs infortunés compatriotes.
Entourées du respect de l'armée,
elles eu faisaient l'admiration; et
le général, qui savait ce que pou-
vait l'exemple des grandes ac-
tions sur l'esprit des Français,
montrait les héroïnes à ses sol-
dats et les menait à la victoire.
Elles combattirent à Valmy; et,
par leur courage, comme par Tt^n-
thousiasmequeproduisait leur pré-
sence,elles contribuèrent à sauver
la patrie; è Jemmapes, elles firent
des prodiges. Le père et le frère
qui ne les quittaient pas avaient
beaucoup de peine À maîtriser
leur fougueuse impétuosité. Nulle
fatigue , nul danger ne les arrê-
tait. Dans le fort de la mêlée, à l'at-
taque du village de Quarégnon,
la cadette, Théophile, se préci-
pite avec quelques chasseurs à
cheval sur un bataillon de gre-
nadiers hongrois, le dissipe, et de
sa main saisissant celui qui pa-
rait le plus colossal, le désarme ,
le mène au général en chef. La
stature de ce grenadier à pied dé-
passait presque celle de son vain-
queur k cheval. L'autre sœur ac-
compagnait dans celte mémora-
ble bataille le jeune duc de Char-
tres, aujourd'hui duc d'Orléans,
et ne le quitta pas dans les bril-
lantes charges qu*il exécuta. Au
combat d'Anderlecht, en avant
de Bruxelles, toutes deux, entraî-
née parcelle exaltation de gloire
qui électrisait leurs âmes, se trou-
vent au milieu de l'arrière -gar-
de ennemie; un oflicier supérieur
leur crie : bas les armes I La ca-
dette s'avance, et pour toute ré-
ponse le renverse mort d'un coup
de pistolet. Dans cette affaire,
l'aînée portant les ordres du gé-
l'Kll
lierai ni rlirf, lon^tuiil In lifçiio
tiviiiirrr. |l|i (iNpîliiiiic liol^ir (M.
Vuii lliiiiiiii), c|ii(t trop (riiniciiir
UYiiit riiiporti*, mi (rt)iiv«) Mivrlop-
pr pnr (lo<« dnigoiK «In C)f>bi>iir((.
Svi^ g()iif« Hiinl liiirhrii; rar liv*t Bd-
f{f!» riNililciiiiinit piift ih* fpiarlîrr
(irit AulridiiniH, (M liii-inriitr. ut-
trlnt «riiiM* blcfiiiiiro, allait itiiu-
nuiilirr HOiiH le iinnilirr. NVroii-
iMiil (|iir HOM roiiraj;<{ « la jriiiH!
giirrriiTi' •lYIniirr \\\vv. \v% hiiit-
i»ar(U f|iii lui ncrvaifrit trordoii-
iiann?}!, ait ^tlM••ollr}t ilt) l'ollicivr
bt'li(i* , l'I apri'n dru proilif^fiH du
valtMir par\iriit i\ \r dr^n^ttr. On
ûtait rtniiiir d«* Imiivcr dani* drux
jniiiir* iilli'r« dr iitatnn* MH^dittens
fi4^ii.*t dcN llf;iirim d nui* dniimir,
d'iiiM* liiiilditt* , d'ufn* iiindrr«lio
i*xtri^ni4* , tivn Atiii*!* iMiH«i fnritift
dann le prrll , aii!«Miardnilri« pnirr
la f»lnirr d<* leur palrin. \ Ni'rwiii-
d<* 4*1 daiiB tn'iU'A Irn alV.dri*.<« i)iii
viirnil iiiMi in.Hqiraii fi avril ir(H<
rllivH •(* triHivîM'cnl p;uiniir oh il y
avait du diiiipM'. KIIi'h niriMit plu-
iticuiH rli(>vnn!C Iiii'h t'ii rotiiltut-
Imit. r.iiptUHiaul OiinioiirM'K riiii-
Iréru Fr.iurr, luit ^aprorlanlUtion
dr. Saint Auiuiid; li* inini.iliT. do
lugnorrr,Bnirnon\illiM!|lt!!«(M)iii-
ini<«!4airrH t\r lu convttrilioii, vli*il<
tient pour l'nrH^trr, ri hoiiI i'IIX-
iiH^iiii'ii riftrniiM lui ntagr. Duiiumi-
rî<*i: liTHitr, i*t uu lieu do tiiurrlirr
Htir l'aii.4, prrddiMix joursi, iiiait*-
(|un huii hul , rt rut Inrré d'* (|uit-
ter l'ariiMM'. tiViil un Iml.iilItHi
«ioniMiundr par (M. DavoiiNi, au-
pMird'lnii iiiurrriial priiict* triCrK**
iinibLipii tnnliinl punir uihm'oii*
puldr drlVrtitni, l'ait IVn tiiir U\
général et !«on i^itnorlr , dan.<« lu
inonirnt o!^ il allait visiter lu
pliire tlo r.ondê. Ditinourlrx ri
T. VII.
FKIl
II»»
r
la ^rudettu drH driiioifti.dlrH dn
i'Vriitfç ont lourN rlicvaux tiiéi*;
raiiHU! iiicl pied d trrrr • fuit
monter dn général 4 cl le guidn
V(!r>« lin liac fiitué 1^ lu Hoiieuiilde;
iU pa.Mftent TK^teaiit et éelinp*
piuit au ter rraii(;ai.<«II! Terri-
lile exeiii)d4MleA vif'i*«hitudes! |>n-
iiioiirii^x. f*orli du danger (pie lui
avait l'ail eoiirir le halaillon l)a-
voiutl, p'arr(>le un iii««tuiii un ('lis-
teau do Wliier-** et vient ù lu bar-
riéri! de Hurry. Voulant purlie
pour BriixcdIcH, iuiipertioii iuilii
dnrabour>>(\ il ne s*y truiivo(]U(i
(|utd(|ueM louih. \.Vâ deinnUelleM dn
Feriiig, lo pèro« lo IVèri) et len oHI*
eierii de rétut-inajonpil rneeoin-
paginuil • lui doniuuil ei^ qu'iU
pii^nèdoiit. l.e généml attt ndri,
eiiibruNtie hi*h inalbenrenx roin-
pagiiou.**, et nVloif'jie. On u re
pondant dit que huiiioiirley. avait
rniporté lu tré^ior de ruiuiée.
VoilAeoiiiine nue eoupable urlioh
eu lui't Muppti«er braiieoup d'uu-
treh; voil.'i coniiiie l.i piiNHiiui dé-
nature lu vérité! Ovi^ jeuueH per"
iionne.4, qu'aueunr latigue nis re«
butait • (|iruueiin danger n etoii-
iiull , eiitraiiiéni bor^ d(! erttn
Krunr(M|uVlli*!iuduri«iit«niui!«Hont
lu délertion de leur général le»
exile, repnuinent iiiode.tletnenf
leM babit^t et lf!« oreiiputiorM do
leur !«o\f*. Klle.t ho rtuideni eu
lltdluude, ne eeHmMil puH de l'aire
len viiMix leii pluH ardent pour bt
gloire de leur piiyn* Hient<M for-
réeH de ne réfugier en ^Vei^tpliM-
lie , en Alleiiiagur , en Dane-
iiiark, elleM trouvriil appui iUu.h
riiiiiiienno majorité de louten le»
cbutMe^ , et Html perHéruléeii de «4
gouvernement. On plaint, iiiuIh
on admire e.im modrriMfH Aiitigo
H
ii4
VEK
ne , errantes de contrée en cen-
trée, guiilunt. soi<;niint et conso-
lant ItMir vcnrrable pure. La ter-
reur laililissiiit. KlK\s rentrent en
Hollande, et y sont enipri.<onnécs.
Rendues à la liberté, elles exécu-
tent Taiidaciense reT^oKition de
venir :\ Paris demander leur ra-
diation on la mort. Reeneilliesy
honorées par quelques personnes,
leurs elîorts sont vain<; un hom-
me puiss^mt, mais qui. depuis, a
aussi éprouvé les malheurs de
Texil 9 s'oppose A leurs réclama-
tions On ne veut plus de leurs
tôtcs; mais on les force de quitter
une seconde lois la terre natale.
Peu après, des amis obtiennent
la radiation de cette faniille, qui
conserve précieusement le sou-
venir d'un tel bientait. Rentrées
en France en 1802, elles trouvè-
rent les biens de leur père ven-
dus. La convention nationale a-
▼ait décrété que leur maison de
Mortagne serait reconstruite aux
frais de Tétat. Ce décret n'a pas
été exécuté, et les demoiselles de
Fernig n'ont jamais rien voulu ré-
clamer. Modestes dans la prospé-
rité 9 grandes dans le malheur,
elles se croyaient assez récompen-
sées par reslimo publique. Vers
cette époque, l'aînée, M"* Félici-
té, épousa un oflicier belge retiré,
et se fixa à Bruxelles, où elle sert
de modèle aux mères par la ten-
dresse qu'elle porte à ses en fans,
et aux épouses par l'attachement
qu'elle porte à son mari. La cadet-
te. yV^*-' Théoph'Je, n'a pas voulu se
marier.Toutentière consacrée aux
belles- lettres qu'elle cultivait, aux
beaux-arts qu'elle pratiquait avec
succès, elle resta auprès de son
vieux père jusqu'à la fin de ses
FER
jours, et ne lui survécut que de
a ans. En 1816, elle s'était reti-
rée auprès de sa sœur ù Bruxelles,
et c'est entre les bras de cet an-
cien compa'^nou d'armes qu'elle
mourut. Comme ses sœurs, elle
avait reçu une éducation soignée,
et s'était livrée à Tétude j>endant
son exil. Sa faipille possède d'elle
des vers rharmans, dans lesquels
s'expriment h* goût et la déliea-
tesse de son ilmc. Elle dessinait,
peignait avec pureté et chaleur,
connaissait presque tous» les arts
libéraux , pratiquait toutes les
vertus. Elle repose humblement
auprès des théâtres de sa gloire.
Un jour la postérité, qui contem*
plera ses actions, cherchera le mo-
nument qu'auraient dû lui élever
la reconnaissance et l'admiration.
Des deux autres sœurs, l\1"'* LouisA
et Aimée , l'une est mariée à un
négociant d'Amsterdam, et la der-
nière, à un ollicier-général dont
le nom et les services se ratta-
chent aux belles pages de notre
gloire.
F£RRAND(lb cohtbAiitoinb),
pair de France, ministre- d'état
et commandeur de l'ordre du
Saint-Esprit, né d'une ancienne
famille, en i^Sa, était, avant la
révolution, conseiller aux enquê-
tes dans le parlement de Paris. Il
fut l'un des membres de cette
compagnie qui, en 1787, repré-
sentèrent ÙL Louis XVI le danger
de créer, pour cinq ans, des em-
prunts graduels et successifs. Il
prononça à ce sujet un discours
assez éloquent , dans lequel il
rappela la conduite qu'avait te-
nue Louis XV en 1770, époque
où les circonstances étaient à
peu près semblables pour ce qui
FER
était relutif aux finances. Après
avoir montré la plu» vigoureuse
opposition aux principe:» qui se
développèrent en 1789, M. Fer-
rand ayant re-connu rimpo^ibili-
lé d'arrAler le torrent révolulion-
naîre , qu'on voyait an grossir
chaque jour, prit le parti de quit-
ter la France, en conservant 9
toutefois, Tcspoir d'y rentrer
bientôt, sous les drapeaux de la
coalition étrangère. Le prince de
Coudé, dont il gagna la confian-
ce, Tadinit à sou conseil; le ma-
gi^itratlut coustanimeut prés du
général pendant sa première cam-
pagne ; mais à Tépoque de la
mort de Louis XVI^ M. Ferrand
devint membre du conseil de ré-
gence. Il ne suivit cependant pas
toujours la fortune de Louis
XVIir, car il rentra en France,
aus-ilôt que le premier consul
eu eut ouvert les portes aux émi-
grés, il est vrai que comme tant
d'autri'S, il put le faire avec auto-
risation, afin de se trouvera mô-
me de profiler des circonstances
favorables ù si-rvirla cause de ses
Diaîln.'S. Au surplus, il ne rem-
plit aucune fonction sous le gou-
vernement consulaire , ni sous
le gouvernement impérial, et
s'occupa presque con.^tammentde
littérature. Lin de ses ouvrages
intitulé Lellr es politiques et mor
raies d'an père à»on/Us, dans le-
quel il établit que « nul n'a le
droit de vouloir une révolution,»
lui attira quelques désagrémens:
non pas sans doute ù cause de
cette maxime, qui ne pouvait
plus déplaire à Napoléon empe-
reur; mais à Toccasisa d'un dis-
cours de V ioniandus , où il est
question du rétablissement de
F£A ii5
Childéric sur le trône de ses
aïeux. L'ouvrage cartonné par
ordre de l'autorité, n'en fut que
plus recherché. L'auteur reçut
de l'empereur de Russie une let-
tre très-flatteuse , qu'accompa-
gnait une bague du plus grand
prix. D'après des bruits publics
répandus en 1812, M. Ferrand,
ainsi que plusieurs autres per-
sonnages, parmi lesquels on dis-
tinguait 1V131. Mathieu de Mont-
morency et Alexis de Noailles,
n'aurait pas été étranger à la
tentative de Mallet pour renver-
ser le gouvernement impérial.
Ces assertions n'ayant jamais été
prouvées, ne donnèrent lieu à
aucun» poursuite envers ceux
qu'elles désignaient. Le jour de
la première entrée des alliés à Pa-
ris (5i mars i8i4\ dans une
réunion de royalistes qui eut lieu
chez M. Lepeiletier-de-Morfon-
taine, M. Ferrand proposa d'ef-
ff ctuer le rappel des Bourbon y
par l'intermédiaire du sénat. La
première partie de sa proposition
fut accueillie, mais la seconde
fut rejelée à l'unanimité; et tout
le monde ayant crié point de se-
nat, on résolut de s'adresser di-
rectement à l'empereur Alexan-
dre. Le duc de La Rochefou-
cauld-Doudeau ville, MM. deChûr
teaubriand, de La Ferté-Méun, de
Semallé, et M. Ferrand, chargés
de cette mission, furent favora-
blementreçuspnr lecomtedeNes-
selrode, qui leur fit obtenir l'as-
sentiment et la protection de son
souverain. Le i3 mai 18149 M.
Ferrand fut nommé ministre-d'é-
tat et directeur-général des pos-
ter. Au mois de juillet, il fut
nommé membre a« la commis^
]i6
FER
sion chargée d'examiner le.^ de-
mandes en restitution des biens
des émigrés, non vendus. Le i5
septembre, il présenta sur ce su-
jet, à la chambre des députés,
un projet de lui dont il développa
les motifs. Tous ses moyens lu-
rent employés i\ faire valoir les
services des émigrés et leurs mal-
heurs. Il ém.it ce priuripc, nue
le roi, en déclarant irrévocaole
la vente des biens nationaux, a-
yait statué à cet égard ce qu'il
pouvait statuer; mais que 9 tout
en respectant sa parole sacrée,
pour le maintien de la paix inté-
rieure, nulle puissance humaine
ne saurait légitimer ce qui est en
soi illégitime. De là, il concluait
qu'une indemnité devait être ac-
cordée par l'état aux émigrés,
aussitôt que les circonstances le
permettraient. Cette proposition
de M. Ferrand fut victorieuse-
ment réfutée par M. liédoch. M.
Ferrand eut, par intérim, le
portefeuille de la marine, du-
rant la maladie et après la
mort de M. Malouet. Pendant
ce temps, il rédigea un projet re-
latif ù l'abolition de la traite des
Kègres. Le uialin du 20 mars
181 5, lorsque Napoléon revenu
de Pile d'Elbe s'approchait- de
Paris, M. Ferrand céda la direc-
tion des postes à M. de Lavalet-
te, qui avait possédé cette place
vingt ans, et obtint de lui un
sauf-conduit, au moyen duquel
î! put sortir de Paris sans être in-
quiété. Cette pièce dictée à M.
de Lavalette par im sentiment
d'humanité, fut produite lors de
son procès, et devint une des ba-
ses de sa condamnation. On la
considéra comme une preuve é-
FER
vidente de l'iisùrpation de la pla-
ce de directeur des postes ,par
M. de Lavalotte, avant l'arrivée
de Napoléon à Paris!!! Au lieu
de suivre le roi A Cand, i>L Fer-
rand se dirigea vers la Vendée,
y séjourna quelque temps sans
résultat , et se rrudit ensuite ii
Orléans, où, malgré un ordre
d'exil, on le laissa tranquille, eu
égard uses infirmités. Après la
seconde entrée des alliés, il re-
couvra tous ses titres, emplois
et honneurs; fut de plus nommé
pair de France le 19 août, et
membre du conseil privé, le 19
septembre. Le 20 novembre sui-
vant, il figura comim; témoin à
charge dans le procès du comte
de La Valette. Le 21 mars 1816,
il fut nommé, par ordonnance,
membre de Tacadémie française
reconstituée, et le i() décembre
de la mr:me année, grand-ofli-
cîer secrétaire des ordres de
Saint - Michel et du Saint-Es-
prit. Le comte Ferrand a publié
un assez grand nombre d'ouvra-
ges, tant avant son émigration
que depuis sa rentrée en France.
Les suivans sont connus, du
moins par. leurs titres : i" Nullité
et Despotisme de Rassemblée pré-
tendue nationale, décembre 1789;
2* Etat actuel de la France, jan-
vier 1790 ; y^ Adresse d^un ci-
toyen très-actif, février id,; 4*
Le dernier coup de la ligue, oc-
tobre 1790; Le rétablissement de
la monarchie, juillet 1793; 5*
L'esprit de f histoire, ou Lettres
politiques et morales d'uîi père à
son fils sur la manière d'étudier
l' histoire en général, et particu-
iièrement celle de France , 1 809 ,
4 vol. ln-8%5- édition, 1816;
FER
6" Eloge historique de M"' Eli-
sabeth , id. , esquissé à Ralis-
bonne, en i^qS; y'* Théorie des
révolutions, 1817, 4 vol. in-8®.
On attribue an comte Ferrand
la tragédie de Philoctète, repré-
sentée en 1786 : deux autres tra-
p;édies inédites sont, À ce qu^)n
assure 9 dans son portefeuille ;
nous lui conseillons d'en taire u-
ne sur le procès de M. de Lava-
lette.
FERRAND (Marie-Louis), gé-
néral de brigade, naquit à Be-
sancon, département du Doubs,
le 12 octobre 1755, de parens
honorables qui lui firent donner
une bonne éducation. Son frère
ayant été nommé pharmacien
en chef de l'armée du général
Rochambeau , il partit avec lui,
fit les campagnes d'Amérique ,
lors de la guerre de l'indépen-
dance. De retour dans sa patrie,
il entra dans un régiment de dra-*
gous, fut nommé lieutenant eo
1792, et chef d'escadron en 1793.
Détenu comme suspect, pendant
le régime de la terreur, il ne re-
couvra ta liberté qu'après la ré-
volution du 9 thermidor an a (27
juillet 1794)9 et devint peu de
temps après général de brigade.
11 commanda en cette qualité
dans les armées de l'Ouest, des
Ardennes et de Sambre-el-Meu-
se. Gouverneur de Valenciennes
à Tépoque du traité de paix d'A-
miens, puis commandant du dé-
partement du Pas-d(>Calais, il fit
ensuite partie de Tcxpédition de
Saint-D'unirigue, dont la portion
esiiagn')le vt nait de passer sous
la dtxnination française. Cette
île soijiniise après une campagne
de moins de quatre mois, fut
FER
117
bientôt troublée par Tinsurrec-
lion générale des hommes dérou-
leur, qui éclata sur tous les points
de l'île, dans le mois de novem-
bre 1603. Le général Leclercy
commandant de l'expédition, et.
gouverneur-général de l'île, mou-
rut dans ce mois même, de la ma-
ladie contagieuse dont il était at-
teint, et laissa l'armée sans chef.
Le général Ferrand fut chargé de
défendre la partie française de la
colonie; mais Dessalines occu-
pant le Cap, il se vit contraint de
se retirer à Santo-Domingo, dont
les hc'^bitans lui confièrent, d'une
commune roix, le commande-
ment. Attaqué par Dessalineâ à .
la tête de 22,000 Noirs, il le com*
battit, et le força de lever le sié-
ge,le 1 8 mars 1 8o5.J usqu'en 1 808,^
époque des troubles en Ëspague»
il administra la colonie de maniè-
re à se concilier les suiTragas et
l'amitié de tous les habitans. Mais
les événemens de la métropole
portèrent le gouvernement espa-
gnol de Porto - Ricco à déclarer
la guerre au général français. Ce-
lui-ci, fort de l'estime qu'il avait
inspirée aux colons, et de leur
confiancedans sa prudence et dans
sa valeur, fit témoigner au gou-
verneur espagnol le désir de con-
server la paix. Ce gouverneur,
loin de se prêter aux vues du géné-
ral français, motivées par les inté-
rêts et les besoins des habitans
de Santo-DoniingOy par les avan-
tages qui dcv.'ùent résulter de la
continuation de la bonne harmo-
nie entn^ les deux peuples, et en-
fin par l'inutilité de n:}>andre un
sang que ne réclamait ni l'hon-
neur national , ni l'honneur par-
ticulier,., excita une iusurrectloQ
ii8
FER
ùBarahondc, ce qui mit le gé-
nérai Ferrand daus la nécessité
de marcher contre les rel)elles
dont le uonilire s'élevait A pl(i5
de a,ooo. Ferrand ne pouvait dis-
poser de plus de 5oo hommes ;
mais la valeur de ses troupes ne
lui peruiit pas, ses propositions
ayant été repoussées, d'hésiter
im seul instant; il voulait d'ail-
leurs éviter que la révolte ne fît
de plus grands progrés. Ce fut
malgré les habitans qu'il partit
de Santo -Domingo. Le 7 no-
Tcmbre 1808, il rencontra les in-
surgés ^ Paio-llincado et les at-
taqua. Le premier choc fut des
plus violens, mais les forces du
générai Ferrand étaient trop in-
férieures. La cavalerie ennemie
débordant les deux ailes du corps
franyais, les rangs furent rompus,
les meilleurs oflfîcicrs tués, et
les troupes mises en fuite. Ne
pouvant ni rallier les fuyards, ni
survivre à une si cruelle défaite,
l'infortuné général se fit sauter
la cervelle d'un coup de pisto-
let.
FERRAND (ANTHELME),né dans
le département de TAin^y fut, eu
1792, nommé suppléant à la cim-
Tenlion nationale, où il n'entra
qu'après que cette assemblé eut
prononcé >«u rie sort de Louis XVI .
Lorsqu'il fut question, eu 1795,
d'établir la loi sur le maximum,
il combattit le projet de taxer les
(grains. Dans le mois d'aoAt 1795,
il proposa que le nombre des
membres de la convention fût ré-
duit par les assemblées électora-
les. Passé au conseil des cinq-
cents, il demanda que le dernier
c?!iart des biens nationaux vendus
fCI paye au cours des assignats.
FER
et que les biens non Tendus fe
fussent à l'enchère. A l'occasion
des troubles réactionnaires qui
éclatèrent ù Lyon en 1796,11 dé-
fendit avec force les compairuies
de Jésus et du Soleil, auxquelles
on les attribuait. Sorti, dans le
mois de mai 1797, du conseil des
cmq-ccnts, M. Ferrand fut novi-
mé, en 1800, président du tribu-
nal civil de Belley (chef-lieu de
la sous-préfecture du S""" arron-
dissement du déparlement de
l'Ain). Il remplissait encore les
fonctions de cette place en 1817.
FERRANDDELACADSSADE
(Jean-Henry Begays), général
de division, naquit le i() septem-
bre 175(3, à iMontflanquin, d'une
famille noble. Destiné au métier
des armes, il prit du service étant
encore très-jeune, et fut nommé,
en 174^, lieutenant au régiment
de Normandie infanterie.il 6t les
campagnes de 1747 et 174^9 ^^
se trouva aux sièges de Berg-«>p-
Zoom, du fort Hillo, et ik la ba«
taille de Laufelt. Au combat de
Clostercamp, l'un des plus remar-
quables de la guerre de sept ans,
il reçut une blessure grave. Nom-
mé capitaine, en 1755, et cheva-
lier de Saint-Louis, en 1767, il
devint, en 1773, major-comman-
dant de Valenciennes, et ne cessa
d'occuper ce poste qu'en 1790,
époque de la suppression des
états-majors de place. En 1792,
les habitans de Valenciennes lui
confièrent le commandement de
la garde nationale de leur ville.
Dans la même année, nommé
maréchal-de-camp, il partit pour
l'armée du Nord, et fut chargé du
commandement de l'aile gauche
à la célèbre bataille de Jcmraapes .
FER
Il eut une part bien honorable au
sui'cè.H dt» ciîlle aiTaircs par rin-
trépidité avec laquelle il eiriporla,
ùlub.iïonnette,le9 viilagisHdeCari-
^fum et de Jemmapc9,et par Tba-
bilelé qui) déploya en ;iianœu-
vrant sur le flanc droit de Ten-
ncnii. Immédiatement après lu
batiiille, il fut nommé comman*
dant'de Mons, où il se rendit
aussitôt, (lénéral de bri^^ade le 8
mars 1795, rt, le i5 du même
mois, général de division, il reçut
de DumonriiZ Tordre de quitter
Mons pour se rendre i\ Coudé et
à Valenciennes. Commandant de
cette dernière place, il refusa
d'admettre les troupes du général
transfuge, ce qui la conserva ù la
France. Le 5 mai suivant, Parmée
coalisée , forte de 1 5o,ood hom-
mes, commandée, par le .prince
de Coboui^g, le duc d*York et le
général FerrariSf investit Valeu-
cienues. Le général Ferraud de
La Caussade la défendit pendant
près de trois mois, quoiqu*il n*eût
pas plus de 9000 hommes de gar-
nison ; il avait soutenu quatre
assauts, et avait défendu trois
brèches praticables au corps de la
place. Enfin, n*espérant plus Ctre
secouru, il capitula. Le gouver-
nement de la terreur appesantit
bur lui sa main funeste, et ce brave
général resta détenu jusqu'après
la révolution du 9 thermidor on
u r'27 juillet i79ii)« Sous le con-
sulat, il fut nommé préfet de la
Meuse- Inférieure. A^rès deux
années d'exercice dans ces fonc-
tions, il fut, en 18049 appelé à un
autre emploi; mais les fatigues
de la guerre ayant considérable-
ment altéré sa santé, il se vit
contraint de quitter la carrière
FER
»»9
des affaires publiques, honoré do
Testime de ses concitoyens et de la
bienveillance du gouvernement.
II se retira dans une propriété
qu*il avait à la Planchette^ près
de Paris; il y mourut le !i5 no-
vembre i8o5. Cette mAme an-
née, il avait publié un Précis dt
la (Ufense de Valenciennes, remar-
quable par Texactitude des faits
et le mé;rile de la narration.
FERRAND- VAILLANT, fut
nomtné, en septembre 1796, dé-
puté, par le dt'partement de Loir-
et-Cher, au conseil des anciens.
En janvier 179G9 il fut suspendu
de ses fonctions par le corps-lé-
gislatif, pour avoir signé un ar-
rêté dans les assemblées primai-
res. Réuni depuis aux moinbre»
du conseil des anciens, il fut com-
pris, par le directoire, dans la
proscription du 18 fructidor an 5
(4 septembre 1797). M. Ferrand
se retira en pays étranger ; cc-
pi'ndant, en 1800, il lui fut per-
mis de rentrer trii France. Il a été
nommé, depuis, conseiller à la-
cour d'appel d'Orléans.
FERRARI (GoiDon), naquit à
Novarre en 1717, et mourut en
1791. Il s'est fait connaître par
les ouvrages suivans : De vltà
qainqae imperatorunit ou M (^moi-
res delà vie de cinq généraux autri^
chiens qui se sont distii{f(ués dans
la dernière guerre avec la Prussv.
Cesgénérauxsont: Brown,Daun,
Madasti, Serbelloni et Laudon.
De Rébus gestis Eugenii prinripis
à Sabaudiâ, hello pannonivo, libri
III , imprimé A la Haye en
1749* Cet écrit a été traduit en
italien parle P. Savi, A IVlilan,
en 175S1. De Rébus gestis Eugenii
principis, à bello italica, libri 1 V,
l'JO
FËR
in- 8% traduit («gaiement, par le
P. Savi, en italien, à ZiUphen,
on 1775. De Rebas gestis Eugenii
principis, beiio germanico, libril,
bcUo belgieo , iibri lit, in-8%
Vienne, ijjô. . Rfs bello gestœ
atispiciisM. -Theresiœ Âugustœ. ab
ejus regtii initia ad annum 1 760 •
ih script ion ibus rxpiicatœ, i n - 8 -,
ibid., 1775. De Vitâ quinque iwi-
peratorum Germanorutn, in-8% à
^imègue, en 1750. De politica
Arte oratio dicta^ in-^^t ibid.,
1751. De optimo Statu riritatis dic-
ta* de juris prudent iâ^ 1765, in-4%
Milan , en 1700. Epistolœ de
institutione adoiesrentiœ , in- S",
Irud. en italien par lo F. Savi ,
à Angsbonrg , 1756. Orationes
actionesque academicœ ^ in-4°*
Milan, i7()5. Inscriptiones^ dis-
xertationes de oris;im\ antiquitate,
monument is Jnsubrum , gentium-
que itlis finit imarum^ epistolœ ita-
iicè scriptw ad Insubrinm pertinent
tes, titu o : Lettre lombarde, 5
vol. in-8", Iliignno, 1777. Gui^
donis Ferrarii opuscutorum collée^
tio^ 1 vol. in-4"«
FËRRAllI (l*abbé Jean-Baptis-
te), naquit à Tresto le 21 juin
17529 et mourut à Padoue en
i8i>(). Il est auteur de différens
ouvrap^os écrite en latin, et «qui
traitent pour la plupart de matiè-
res religieu?es. Cependant on lui
doit comme poète quelques opus-
cules qui ont du mérite; ce sont
des dialog:ue<, des odes, des élé-
§^tes et des cpigrammes. Ceux de
ses ouvrages qtii sont le plus es^
limé'i sont : i* Laudatio in funere
démentis XI II , iu-4''' Patloue,
i7(>9; 2? Vit a jEgidii Forcetlini ,
ibid., 179^, in-4"î 3* Vitœillus-
triuni virorujn seminarii paiacinen-
F£R
*«, ibid., i7<>9, in-8^;4"* VitaJa»
cobi Facciolati, ibid., i7<)9s in-8';
5* Vita PU VII , eu m appendice,
ibid., 1802, iu-/|^
FËRRAKIS (JOSIPH. COMTE dk),
feld-maccchal autrichien, vice-
président du conseil aulique, etc.,
naquit i\ Lunévillc le 20 avril
1726, d'une famille noble, origi-
naire du Piémont, établie en Lor*
raine depuis plus d'un siècle. £a
1755, il lut d'abord placé en qua«
lilé de page chez l'impératrice A-
mélie, veuve de l'empereur Jo-
seph 1". La guerre ayant éclatépeu
de temps après, le comte de Fer-
raris, qui sortait à peine de Tcn^
fance» demanda du service et en
obtint dans le régiment de Gru-
me, le 11 avril i74i- A la bataille
de Czallau, le 17 mai 1748, il l'ut
blessé (l'un coup de feu, et fut
successivement nommé lieute-
nant et capitaine. Le comte de
Ferraris ne fut promu à aucun
grade pendant les quatre années
de paix de 1744 ù ^74^; tnais la
guerre de sept ans lui fournit de
nouveau l'occasion de signaler sa
valeur. Le 14 octobre 1758, à la
bataille de Hoch-Kirchen, il s'em-
para d'une batterie de 50 pièces
de canon , à la tète du régiment
de Charles-Lorraine, dont, il était
colonel. La décoration de Marie-
Thérèse fut la réc(»m pense des
services importans qu'il rendit
dans cette journée. En i7^>i , il fut
appelé au grade de général-ma-
jor, et en 1775 à celui de lieute-
nant-général. En 1777) il fut
nommé diructeur-général de l'ar-
tillerie des Pays-Bas : ce fut i\
cette époque qu'il s'occupa de la
carte des provinces belgi(|iies.En
1778, lors de la guerre avec lii
FEa
rni.Si«(', Moriti-Thcrùse plaf.u sous
la diiTClion de cet onicicr-géné-
l'A le* jeune archiduc. iVlaxiiiiiJicn,
tlrpuiH électeur de Cologne. En
1795, quoique âgé de t\y an§, il
.se 8i|çnahi rnc(»re aux journée» de
Faultin, de Famarrt , et au 8iége
de Valeiiciennes. 11 obtint peu de
leinpM après le cordon de com-
mandeur et la {^rantrcrojx de Ala-
rie -Thérèse. Kn oclolire I7<)r), il
quilU l'armée. Kn i;;<)H, il occu-
pa à Vienne la placée de vice-pré-
.sident du conseil aulique de fçncr-
re, (>l, vu iHoi, il recul le titre
de cousfiller intime et lut nommé
(eld-maréclial. 11 mourut à Vien-
ne le 1" avril 1807.
FKKUAIil) (IN. , député A lu
eonventi<m nationale par le dé-
partiMuenl des llaiittS'I'yrénéetiy
na<pjil dans la vallée iTAurCf yan
17O4. I)è» Ton vert lire de la hCi»-
>iini, en iîeplend)r(: 17<)*^« il nr lit
rcmanpier par son /«de patrioli-
(pie; et ses prcmicri travaux coii*
.'aciés aux .sulinislatice.'* , lurent
pour lui roeci^iou dv. pr^'^^enter
d«"» vne^ lrè.'^j«idi(ieu'«*s sur cette
hranclied'éciiiiomie polili()ue. On
le rliarj^ea dt» luire ui\ rarp ut s^ur
les opinion.t'je.s M>ci( li.'S ,io])idai-
res de l'*r;iiK;c, rpii Jfmand.iii'nt
la mise en ju;;e'Mcnt lir iionis \Vi.
L' r"^ i\ii pi (ic^-v di: ce prince, il hC
ran^t'a de roMinioit dt: la f!iajori-
té. Il lit d(''( réler la iraditiott à
la liarrc d*Mu nonnin' Viard, en-
\oyé du iniiii-itie la iiinii a l.on-
dies, aertui* d élre ra<(eut des é-
mi(;r(''nrt dr 1 éiraii<;ei; Jt manda
(pie l'a( lie. inini.slrc d" l.i <>!H:rr(\
i»e phi sortir de la i a; iialc avant
d avoir ii-imIii compti* de >'a p^est»
tiun; s'i.pjx) a .1 la Ci<idi'><'ation
des biens dc^ individus arrêtée
FEU
lui
dans le^raAsemhlemcnftftéditienXy
et demanda (|u*elle n'eût lieu (pie
pour leii cheiV; enlin prop4»Ma de
déclarer que les 'iu membres de
rassemblée dénonces par les ëec-
tiontf de PurÎA, n'a valent put) ces-
fté de bit II mériter de la patrie.
Ferraud .H 'était attaché an parti
de la Gironde, ipii voulait la ré-
publi(|ne iondée tiur la justice et
Hiir les bnii; il a vait combattu avec
vigueur leH opinlouiideH membres
dn purtide la Montagne; nul dou-
te* qu'il n'eût été dn nombre, det
proscrits un 5 1 inui 1 795, comme
rinimitié de IVobespierre et de »ei
partisans seiiiblait l'en menucer
d'avance. Pour le 8ou^lraire an
sort qu'on lui réservait, ses amis
lui (ii'enld()nnerdiver:4L*s missions
près desi armées du Nord et des
l'yrénées-Orientales. Ferraud es-
tait brave; il ne put rester simple
sp4*c|at( nr daits cette honorable
lutte; il . hargcaavec autant d'in«
tiépidité (|ue de sucrés û la tt'fle
d nnec<doniie« et l'ut grièvement
blesfté. ('/est à celte occasion que
le.'« ailleurs de la /iiograp/iie uni"
vei'Hi'Ile disent, qu'il montra qael^
(fiut tui/tur, <)e n'ol point là assu-
rément exa<;érer l'éloge. Rappelé
ik la convention, peu de temps a-
vaut le() thermidor an 'i ^'i juillet
i7()1;« ii lut adjoint à U.irras pour
diriger la lorre année contre la
commune de Paris, et prendre
des iiie.sureH |ionr réduire les re-
belles; il contribua à l'arrestation
«le Hobespiifrre. A la soi le de cet
événement, il jnésenta des ré-
flexions sur le projet d'organisa-
tiondescomilés, et qiiel({nes jours
uprès rendit comjite de proposi
atroces tenus au magasin à pon-
dre de Grcuelie. Fa i'uu 5, U l'ut
las
FER
de nouveau envoyé en mission
aux armées, où il continua à don-
ner des prcuvi's de son intrépidi-
té ordinaire; il fit couiijitre suc-
cessivement la prî»e de Franken-
dal parTarméedu Nord, et la ca-
pitulation du fort du Rhin; enfm
il annonça que les événcmens de
Tintérieur, qui suivirent la jour-
née du la germinal même année
(i** avril 1795), où la populace
des faubourgs s'était dirigée, mais
sans succès, sur la convention, a-
vaili'etrcmpé l'énergie des troii-
peSy dont il louait en m(^me temps
le bon esprit et la discipline. De
retour de sa dernière miitsion, il
est adjoint aux représentans char-
gés de presser l'arrivée des sub-
sistances à Paris. Rentré àlacon-
Tention, il prononce une opinion
sur Torganisation du gouverne-
ment, et présente un projet, qui
en est le résultat. Le T' prairial
an 4 (^0 mai 1795), une nouvelle
insurrection, mais plus violente
que la première, éclate contre la
convention, Les factieux, que sti-
mulent lesennemis du gouverne-
ment républicain, se précipitent
dans rassemblée, après en avoir
repoussé la garde et brisé les por-
tes. Ferraud, accoutumé ik braver
les dangers, et vivement affligé
devoir la représentation natior.a-
le outragée, redouble d efforts
pour s'opposer à cette multitude9
il est repoussé. Vingt armes à feu
sontdirigées sur le président, M.
Boissy-d'Anglas. Ferraud s'élance
pour le couvrir de son corps; me-
nacé violemment Ini-môine, il dit
aux furieux :« J'ai été atteint plus
«d'une fois du fer ennemi. Voilà
>»mon sein couvert de cicatrices,
• je vous abandonne ma vie; mais
FER
«respectez le sanctuaire des lois.»
Ce furent ses dernières paroles.
11 est reorersé d'un coup de pis-
tolet qui l'atteiut dans la poitrine;
cependant il respire encore, l^nc
femme, bu plutAt une ùme{voyez
Asfasie), le fraf^pe au visage de
ses galoches, et un monstre d'un
autre sexe le traîne dans le cou-
loir et lui coupe la tête, qu^il pla-
c^au bout d'une pique. Porteur
de cet horrible trophée, il se pré-
sente au président et reste immo-
bile devant lui. M. Bois8y-d*An-
glas {poyez ce nom) s'incline avec
respect, hommage pieux et subli-
me que le libelliste auteur de la
Vie politique de tous les députés
travestit par ces mots : salue très-
humblement. Les continuateurs du
Dictionnaire de l'abbé Feller, en
retraçant cet événement, conser-
vent la décence que ne peuvent
connaître le cynisme et la calom-
nie. L'assassin, ou du moins ce-
liji qui avait promené la tête de
la victime, était un serrurier qui
fut condamné à mort le lende-
main. Le jour de l'exécution, ses
dignes complices ne voulurent
pas lui laisser subir la peine due
à son crime; ils l'arrachèrent de
dessus l'échafaud, et l«; portèrent
en triomphe dans le faubourg
Saint-Antoine. Ce triomphe exé-
crable ne fut pas de longue durée;
l'assassin, bientôt repris et livré
à une commission militaire, fut
enfin exécuté. La convention na-
tionale décréta qut'il sevait fait un
rapport surjtous les événemens
relatifs à la mort de Ferraud;
qu'un tombeau, sur lequel on gra-
verait ses dernières paroles, lui
serait élevé, et que des honneurs
funèbres seraient rendus à sa mé-
FEU
inoirr. Otte cérémonie eut lieu
le i/| prnirinl, et TorAison luné-
hrr (lit (lôtuiit fut prononcée par
J. B. Loiivet, Tun (leH membres
de ra^Armhlée. Un dernier décret
portuil, qirîl serait pourvu à ce
que sa dépouille mortelle pOt 6-
tro transmise i\ la postérité. Une
autre cérémonie funéhre fut célé-
brée A lirives, où M. Dulanro*
qui comme Louvet avait été le
collègue de FerrnudA la conven-
tion, prononça un discours tou-
chant. liCs admini^ilrateurs du dé*
partement des Basses-Pyrénées
demandèrent vengeance , et In
convention nationale acheva de
remplir le devoir que lui avait
imposé l'exécrable attentat com-
mis sur la personne deTun deses
membres, en condaïunanlA ladé*
portali(»n plusieurs des complices
de Tassassinat. A la mort de Fer-
raud , se rattacha cependant cet
événement politique d*une si hau-
te importance, que le parti de la
Montagne lut entièrement ren-
versé, et que la convention et lu
France purent respirer en paix.
FKIUUKll (FRAN^>oisLoi<is.Ae-
c;iistk), (Pabord sous-inspecteur
des douanes i\ Bayonne, lut en-
suite nonmié directeur ibins la
même administration à Aome ;
puis directeur -général à Paris.
Appelé A la direction de Dunker-
que, en iHi/'i, après la première
abdication de rempereur» il fut
lait, en 181 r>« chevalier de la lé-
gion -d'honneur; reprit ses roue-
lions lie directeur -général pen-
dant les trntjours^ et celles de di-
recteur- particulier après la même
épofpie. 11 a publié deux ouvra-
ges, sfUM le titre iVKssai aur ffs
ports fhinvStUM vol. iii-tt\ iHci:
FKR
laS
Du gontêrnêmfnt ronêuitW Hann
SM rapports avec h vommercf^ un
vol. in-8*,^ iHo5.
FEKRIKHKS (Jran-M. hik), a-
vocAt et député \ rassemblée lé*
ij;)slotive, exerça au commence-
ment de la révolution les lonc-
tionsde juge un tribunal de Bau-
ge, puis celles «radininistrateur du
département de Maine-et-Loire*
qui le porta, en i^\}\% ù ra<4sem-
blée nutioiuile législative. Il pro-
lessades opinions très-modérées,
et combattit toutes les proposi-
tions qui présentaient quelques
caractères de violence. Il s'oppô»
sa fortement t\ ce que rassemblée
prît en considération la fameuse
pétition que Pétion présenta, le
/| août, en deniandant au nom
des sections que le monarque
fût déposé, et Tautorité ctniflée A
une convention nationale. Il a é-
té nommé, en iSoo, juge au tri-
bunal d*appel (PAugers.
FKUillKBKS (CuARLES- Élib,
MARQUIS nK), né i\ Poitiers, le ^7
janvier i^/|i« trune famille no-
ble. Il embrassa la carrière mi-
litaire, et servit dans les cbevau-
légers de la garde ilu roi. Peu de
temps après , désirant se livrer
entièrement i\ Tétude de lu litté^
rature, il se retira au ch/lteau de
Marsay près de Mirabeau, oh il
se maria. Nonuné député de la
noblesse de la sénéchaussée de
Suumur, aux états -généraux, il
y présenta un ouvragtt intitulé :
à^tan //c fltianrfs pour /V7/i/>//.i.«î-
mrtit train' rni.f.Nr trrrUoriair, Peu
de temps avant la convocation^
des états-générauN , il avait pu-
blié/f* T/ir'M/n'*, '.\ vol. in-i'Ji. Il
livra successivement '\ Timpres-
.«^ion, dus ouvrages sur la politi-
ia4
FEU
que et 11 lincratiire. Ils ont pour
tUre : %" fe Tkéismey ou Recherches
sur fa nature de l'homme, et sur ses*
rapports aoec ies autres hommes
dans l'ordre moral et dans l'ordre
politique^ a vt»l. in 12, 2*"** édit.»
Paris , * 79 1 ; 2" Vustine de Saint"
F tour, précédé d'un entrelien sur
les femmes^ considérées dans l'or-
dre social y 2 vol. iii-12; 5' les
Vœux^uw vf)l. in-12; 4* Mémoires
poivr sercir à f histoire de l'assem^
blée constituante , et de la révolu-
tion de i^î^Q, an 7, 3 vol. in -8**;
5* de la Constitution qui convient
aux Français , in - 8°, 1 784) \i^' de
l'Etat des lettres dans le Poitou ,
depuis l'an 5oo de l'ère chrétienne
jusqu'à l'année i78<); Ta 11 tour y a
joint un Discours sur le goût; Ly-
diay conte imité du grec y de Par thé-
nius, de Nicée ; 7" l'Eloge histori-
queduC. Bréquigny, un vol. in-S",
■. an 7 de la république ; 8* Plan de
finances pour l'établissement d'une
caisse territoriale^ in-8", 1790 ; 9"
Compte rendu à mes commettans ,
in -8", 1791; 10" Opinion contre
l'arrestation du roi à Varennes^
in -8% 1791. M. de Forrière» a-
vait un goût décidé pour la re-
traite, la littérature et la hienfiti-
bance. Il mourut ù son château de
Marsay, le 5o juillet 1804.
FERRIÈRhS (Nicolas), AU
d\in avocat de Bellbrt, et officier-
général sous la république, fit ses
premièrt's armv^s long-tonips a-
vanl la révolution, dans le rég;-
inent de Bouillon, d'où il passa,
en 1770, dans la légion de Sou-
bise; lut admis dans Téiat-major-
général, avec le grade de major,
et fut réformé peu de temps a-
près. 11 fit alors un voyage à Vien-
ne, pour y soutenir un procès que
FER
la maison d'Orléans plaidait de-
vant le conseil antique : il échoua
dans celte mission, ce qui ne Tem-
pf^cha pas d'Otre nommé secré-
taire descommandemens du prin-
ce, par la protection duquel H par-
vint mr>me i\ obtenir le grade de
maréchal-de-camp. En 1788, il
figura dans Tarmàe révolution-
n.iire surnommée du Comtat-Ve-
uaissin , et fit , en 1 79 1 et 93 , la
guerre d'Alsace sous Cuslines; il
remporta, dans la journée du 17
mai 1795, quelques avantages sur
Tavant-garde du prince de Cou-
dé, et fut chargé à son tour avec
vigueur par les Impériaux. Le
général Custines étant allé pren-
dre le commandement de Tar-
mée du Nord, Ferrières l'y suivit,
et le dénonça sous le prétexte
d*incivisme. Investi ensuite du
commandement de Tarmée de la
Moselle que quittait Bouchard ,
le général Ferrières s'étanl laissé
battre par les émigrés, fut disgra-
cié et rayé des cadres de Tarmée.
FERRIS (l\bbé), aumônier du
roi, était à, Tépoquede la révolu-
tion, chanoine d'Amiens et pro-
moteur de ce diocèse. En 1791,
il quitta la France, et alla se join-
dre aux étrangers dans les plaines
de Champagne; Tel qu'on a vu
depuis tant de moines espagnols,
Tabbé quittant le rabat pour
prendre le hausse-col, d«îvinl ca-
pitaine du régiment de Berwick,
et fit cette campagne immort<'lle^
pour ceux qu'il venait combattre,
puisqu'elle permit de pressentir'
le degré %le gloire auquel les Fran-
çais libres pourrairnt s'élever.
L'abbé capitaine F*.Tris figura
dans la déroute dt»s Prussie«is,
que la valeur des émigrés^ ne pul
FEU
empêcher. Il rentra en France
SOU!» le gonvernenifnt ini[i('riul9
el crul ne pas ^devoir relustT de
ce guiivernenient In pliue d^od-
inini>lraleur du collège de» Ir-
landais, à ParÎH. Apre» le réta-
bllAi«emrnt du ^ouvernen)enl des
Bourbon, en i8i4i Tabbé Ferris
tut , on ne ^iail trop pourquoi ,
privé de t^ea iotictJDns, niais le
roi le nonnna chevalier de Saint-
Louis le 39 janvier 1817^
FKRKOtX (Étienisb-Joseph),
député ù la convention national»,
liU d'un conseiller du r(»i prés le
parlement de Besançon, est né le
!25 avril i;5i. A Tépoque delà
révolution, il était attaché au mi-
nistère des nuances, et, en 1789,
il tilt nommé député extraordi-
naire (le la ville de Salins, dépar-
tement du Jura, près de rassem-
blée nationale. Nommé par ce
département, en septembre 179!!,
membre de la convention, ils'tip-
posa (fabord A la mise en juge-
ment du roi; mais dans le procès
de ce prince, forcé t\v vtiter h la
tribune, et A haute voix, sur les
quatre questions, il vola la mort
avec la majorité. Il fut cependant
de Tavis de Tappel au peuple^ et
du sursis. M. Ferroux, attaché nu
parti de la Giri)nde, protesta avec
fermeté contre le^j événemens du
3i mai 179."^, ce (|ui le fit com-
prendre au nouïbre des ^3 pros-
crits, et enfermer dans la prison
du Luxeuibourgr* La rérolution
du 9 thermidor an 2 ('ly juillet
179'i), lui sauva la vie, et dés le
18 friiiiaire un 3, il rentra i\ la
convention. Quelq^ue temps a-
prés l(* 10 prairial de la niOme
aunée, il fut envoyé en mî'ision
dans les départeinens de TAin, de
FER
ia5
risère, du RhAiie, de la Loire et
de Saône-et-Loire, d'où le direc»
toire le rappela au mois de bru-
maire an 4. Lors de rorganisa-
tion oonstituti'nnelle de Tan 5
(1795), il fut nommé simultané-
ment au conseil drs «mcieus par
les déparlemt^ns de la ilaute-Saô-
nei et du Jura. Par suite de la
journée du 18 fru^'tidor an 5 (.!|
septembre 1797)^ il fut compris
sur la liste des déportés île Cayen*
ne; il dut i\ Tamitié de jdusieurs
de ses Cdltégues qui avaient de
rinflueiice, sa radiation de la lis-
te fatale. Il cessa de faire partie
du conseil des anciens, le 1*" prai-
rial an t> (20 mai 1798), et devint
bientôt commissaire du directoi-
re-exécutif prés Tune des sal»4ies
du département du Jura. Il en
exerçait encore les fonctions lors*
qu*il fut nommé par le premier
consul Bonaparte, membre du
conseil -général et directeur des
contributions directes du dépar-
tement du Jura; il passa ensuite
à la direction des conIribulitMis
directes du département du
Doubs. Après les évéoemens po-
litiques qui amenèrent Tabdica-
tion de l'empereur, le <io juillet
18149 une lettre du u)ini^tro
des fînances amion^a A M. Fer-
reux qu*il était remplacé ; mais
qu'ayant ilroit i\ une pension par
Tancienneté de ses services, elle
serait liquidée tout de suite, et en
eifetello le fut i\ partir du 1" août
suivant, en considération de /yo
années et 3 mois de services dans
radmioistrallon publique, hê ti
annties passives comme Ugisintêur
non comprise,^. Cette pension a
cevHsé de lui être payée depuis le
1*' janvier 18 lO; et de plus il s'esl
\
ia6
F£K
vu atteint, oq ne sait A quel titre,
puisqu'il n'exerçait plus de fonc-
tions publiques, par la loi dite
d'amnistie^ du la de ce mois, qui
bannit de France les convention-
nels désignés comme votans. For-
cé de s'expatrier à plus de65ans,
il s*est retiré en Suisne. M. Fer-
roux est porteur de Torlginul
d'une dénonciation sous la date
du a5 thermidor an a, adressée
par la société populaire de Sa-
liaus à la convention nationale,
dans laquelle on demande sa mi-
se en jugement et ^a mort d'après
ces considérations : «Lorsqu'il fut
«question de juger le tyran, di-
«sent les membres de la société,
»ce mandataire le condamna, il
»est vrai, à la mort, mais sous la
• réserve insidieuse et perfide de
nTappel au peuple. N'est-ce pas
» ce même député qui, dans son a-
w dresse intitulée Compte rendu à
• înescommettans^ a cherché ù per-
» suader que la journée du 5i mai
» 1795 était un attentat contre la
» liberté de nos législateurs, qui,
>» suivant lui, ne rendaient leurs
a décrets que par la terreur? N'est-
ttce pas lui qui a protesté contre
«l'arrestation des Girondins; en
Bun mot, qui a fait tous ses ef-
» forts pour égarer l'opinion pu-
» blique sur la vérité des faits qu'il
• nous était si intéressant de con-
• naître ?» Ainsi la fatale jurispru-
dence de 181 5, a fait proscrire en
1816 par suite de l'amnistie roya-
le, celui dont les anarchistes de
1795 demandaient la tête com-
me royaliste l Nous rapporterons,
€n terminant cette notice, un
trait qui fait honneur à la délica-
tesse d'un homme pauvre, infir-
me, et aujourd'hui figé de 70 ans.
FER
Lor9 de sa dernière proscription,
en 181 G, on lui fit espérer qu'il
pourrait obtenir quelque adoucis-
sement à son sort,* s'il voulait se
dessaisir de cette dénonciation,
et la joindre à l'appui d'une ré-
clamation. Ce généreux citoyen
s'y refusa, parce qu'un des signa-
taires qui jouit de quelque con-
sidération dans sa commune, est
père d'une nombreuse famille,
(ks faits puisés dans Texacte vé-
rité, détruiront, on doit l'espé-
rer, les calomnies ou les erreurs
des autres biographies qui se
sont mutuellement copiées.
F£RRY (N.), député au moië
de septembre )79a par le dépar-
tement des Ardennes à la conven-
tion nationale, prit une part mo-
dérée aux différentes discussions
qui eurent lieu avant et après le
procès du roi. Quoiqu'il ne fût
pa8 de l'avis de la mise en juge-
ment de ce prince, lors du pro-
cès, subjugué par les hommes
d'uue opinion violente, et forcé
d'exprimer son vote à la tribune,
il se réunit ùl la majorité. Dans U
même année, il fut envoyé en
mission en Corse , où il n'a laissé
que des souvenirs honorables. A-
près son retour, il parla plusieurs
foi» sur les assignats, et s'opposa
à la suppression des assignats de
1000, aooo et 1O9OOO fr. Après la
session conventionnelle, il rentra
dans l'obscurité de la vie privée,
et on l'a totalement perdu de
vue.
FERRY- DB -SAINT -CONS-
TANT (J. L.), né dans les JÉtats
romains, fut nommé en 1807 pro-
viseur du lycée d'Angers. £n
1811, il fut envoyé à Roipe ][)our
organiser l'instruction publique.
FER
On connaît de lui : i** Le génie de
Buffon, in-12, 1778; a" Les por-
traits, caractères et mœurs du 1 8"*
siècle, iri-ia, 1788; 3* De l'Élo-
quence^ et des orateurs anciens et
modernes, in-8% 1789, imprimés
à Londres, 4 vol. in-8% 1804. Cet
ouvrée a étp de nouveau réim-
primé en France en i8o5; 4* ^«*-
dimens de la traduction , ou l'art
de traduire le latin en français, sui-
vi d*une Notice des traductions des
auteurs latins, 1 vol. io-ia, 18085
a"* édition, a vol. in-ia, 1811.
FËRSËN (Axel, COMTE de), né
en Suède, d'une ancienne famille
Livonnienne , vint tort jeune
en France, où il prit du service,
et obtint le grade de maréchal-
de-camp. Au bout de quelques
années, il retourna dans sa patrie,
où ses talens militaires et les con-
naissances qu'il avait acquises lui
donnèrent une grande prépondé-
rance. Il lut successivement nom-
mé feld-maréchal et sénateur de
Suède; se fit remarquer dans
rassemblée des état^, en 1766.
Ce fut lui qui porta la parole au
nom de la commission établie
pour juger les auteurs d'une cons-
piration tendant à donner plus
d'extension au pouvoir royal, et
pour laquelle le comte de Brahé,
le baron de Hornn et le capitaine
Piiko portèrent leur tôle sur l'é-
chafaud. Lorsqu'en 177a Gusta-
ve III , ÙL son retour de France
et appuyé par le ministère de
Louis XV, changea la forme du
gouvernement suédoi!>, le comte
de Fersen , ne pouvant lutter
contre l'opinion publique , qui
favorisait ce changeineut* prit le
pnrii d<; s'éloigner de Stockholm.
Cependant^ dès que la uouvelle
F£R
1^7
constitution eut été acceptée, il
revint prendre place au sénat;
mais ce corps, qui avait perdu
toute son influence, s'affaiblissait
à mesure que la révolution se
consolidait. Le comte de Fersen
finit par donner sd démission, et
se /'étira encore une fois de la
cour. Il reparut aux diètes de
1778, 1786 et 1789; parvint à for-
mer une opposition dans les deux
premières, mais ne réussit dang
lu dernière qu'à faire naître quel-
ques discussions orageuses qui
déterminèrent le gouvernement
à le mettre aux arrêts , ainsi que
plusieurs de ses collègues. Le par-
ti du roi ti'iompha, et le comte de
Fersen fut rendu à la liberté pour
Ctre témoin de ce triomphe; mais
il eut assez de caractère pour n'en
paraître point affecté. Ses talens,
son éloquence et son désintéres-
sement,lefirent toujours* admirer.
Il mourut vers l'année 1799.
F£KS£N (Axel), fils du précé-
dent, né à Stockholm en 1750, a-
près avoir fait ses études en cette
ville, vint en France, o\\^ suivant
l'exemple de son père, il prit du
service et acquit la propriét du
régiment Royal-Suédois. Il passa
en Amérique, où il prit part à la
guerre de l'indépendance. A son
retour, il voyagea en Angleterre
et en Italie, et se trouvait à Paris
en 1789. Le comte de Fersen n'a-
dopta point les principes qui ser-
virent de bases à la révolution.
Il se montra constamment dé-
voué à la famille royale ; et lors-
qu'en 179a elle était détenue au
Temple, il s'exposa A mille dan-
gers pour la servir. Forcé de cé-
d«^r à la force des circonstances ,
il quitta lu France^ et alla résider
128 FES
successivement à Vitmne, à Dres-
de tt à B<'rlin. Après avoir passé
quelques années duiis ees capiln-
les.» il HMinl en Siièdr, nù le roi
(iharles Xlll liicriieillil arec dis-
tinction, le nomma chevalier de
ses ordres, grand-maître de sa
maison <t chanrelit*r de Tuni^er-
silé d'Lpsal. du h<mneiirs ue pri-
rent le garantir de la drsiinée fa-
tale qui Tattendait. A|H*ès avoiré-
chappé aux orales de la révolu-
tion Iran^'aisc. le comle de Frr-
een péril victimed'une préxiilion
élevée contre lui, à l'occasion de
la mort de Charies-Auguste d'An-
gustemhonrg, qu'on avait depuis
quelque temp> élu priu'!e ro^al
de Suède. Le peuple, dont <c
prince était Tespoir, le croyant
em^toisonné, et soupçonnant le
comte et surtout sa v«*œur d'être les
auteurs de ce crime . Tassaillit â
coups de pierres, au moment où
il atcom])agn:iil i(^ convoi fnnè-
bie, et l'immola i\ sa fureur. Cet
événement arriva en iSio.
FliSCMl (Joseph), cardinal, on-
cle de Napoléon, 'est né à Ajaccio
le 5 ianvicr 175G. Il fil ses éludes
au collège? d'Aix en l*r(»vt'n<»e, où
il était l'ucore à l'époque de la
convcu-ation des états-généraux,
La persécution exercée ct^ntre les
prêtres pendant le règne de la
terreur, sans le porter à renoncer
A l'état eeclésiastique. luilitcher-
cher un refuge à l'armée du géné-
ral Monlesquiou, alors en Savtde;
il j fut employé dans les vivres.
Appelé en 179O aux fonctions de
commissaire des guerres à rai*-
mée d'il «lie. doiil le général Bo-
naparte était commandant, il les
rem[)lit jusqu'au moment où le
général prit his rOnes du gouvcr-
FES
ncment. Il rentra dans Li carrière
ecclésiastique, et, après le concor-
dat de 180 19 il devint archevêque
de Lyon. Le !i5 février i8o3, il
fut élevé au cardinalat : il accom-
pagna ie pape dans son voyage à
Paris, er a>.>ista au couronnement
de l'eutpereur. En 1800, grand-
aumônier, grand-oord(m de la lé-
gion d'honneur et memhre du sé-
nat, il reyut encore <lu roi ii'Ks-
pagne l'ordre de la Toison d'or.
KniSo(), le prince-primat le nom-
ma soii coadjuteur et son succes-
seur, et,' en iSoc), Napoléon le lit
archevêque de Paris; mais le car-
dinal Fes(th refusa, par suite des
discussions qui avaient lieu entic
l'empereur et le souverain ponti-
fe sur les aiLires ecclésiastitjues.
On vit même ce prélat, qui avait
été -élu président du concile de
Paris, le 28 février 18 lo, s'élever
avec ff»rce contre les vue» de
Perapereor , et impn)uver les
mesures que la politique lui dic-
tait i;ontre le pape. Le méconten-
tement de Napoléon fut extrême;
il relégua ^on «mcle dans son ar-
chevêché de Lyon,. et révoqua le
oonsenloment qu'il avait donné
aux arrangemens avec le prince-
primat, qu'il transporta au prin-
ce Eugène Beatdiarnais, vice-roi
d'Italie, sous le nom de grand-
duc de Francfort. Cette sorte «le
disgrâce durait encore en 1814.
Lyon étant menacé par les trou-
pes autriehienties , le cardinal
Fesch suivit les autorités ju'<qu'î\
Roanne; il se retira ensuite dans
une communauté de religieuses,
qu'il avait fondée à Pradines. For-
cé de s'en éloigner, il se rendit à
ftome, où il fut très-bien acetieil-
1i de Pie VIL Les événemens du
FES
'jo mars 181 5 le rappelèrent à Pa-
ris, et il fit partie de In chambre
des pairs de Napolédn. Après le
second retour an roi, ii dut de
"nou?ean quitter la P'rance. Il vit
tranquillement à Uomc, sous la
protection et dans la bien?eillan-
ce du gouvernement ponliûcal.
On as-ture que plusieurs fois sol-
licité de donner sa démission de
Tarchevôché de Lyon, il s'y est
constamment refusé , et n'a pas
été plus diftposé à accepter un
coHdjuteur pour la nomination
duquel son consentement était
nécessaire. Cette conduite devrait
peu surprendre de la part d'un
prélat qui résista ù Napoléon dans
tout l'éclat de sa puissance * et
s'attira volontairement une dis-
grâce. Dans cet état de choses ,
M. ralfhéde Rohan, qui était na-
guère simple séminariste, vient
d'être nommé récemment grand-
vicaire-général de Lyon.
FESSLËR ( Ighace-Aurele ] ,
littérateur, que quelques événe-
mcns de sa vie, ont, autant que ses
ouvrages, contribué à rendre cé-
lèbre, est né en 1 766 à Presbourg,
en Hongrie; il endossa, à 17 ans,
l'habit religieux chez les capu-
cins de Mœdling. Passé à Vienoe
en 1781, pour y résider dans un
couvent du même ordre, l'empe-
reur Joseph II , dont il eut l'hon-
neur de fixer l'attention, le nom-
ma, en 1783, son lecteur. Bien-
tôt M. Fessier prit ses degrés de
docteur en théologie à l'université
de Lemberff, 01), après avoir ob-
tenu une dispense d'observer la
règle de son ordre , il professa ,
jusqu'en 1 788, les langues orien-
tales. M. Fessier, qui voulait se
faire remarquer dans plus d*un
T. VII.
FES
lag
genre, fit représenter dans la mô«*
me année, sur le théâtre de Lem^
berg, une tragédie dont le succès
fut prodigieux; mais ce succès de-
vint pour lui une source d accu-
sations. La pièce, intitulée Sid-
ney, fut dénoncée comme outra-
geant la religion. A cette épo-
que, la révolution venait d*éclatcr
dans les Pays-Bas, et h^, comme
ailleurs, on l'attribuait aux pro-
grès de la philosophie moderne.
Me pouvant plus c^mipter sur la
protection de l'empereur Joseph
H, alors au moment de mourir,
il prit le parti de se réfugier A
Breslau avant la fin du procès
qu'on instrui<»ait contre lui. Ac-
cueilli par le libraire Korn, sa ré-
putation le fit connaître du prinre
de (^arolath, en Silésie, r|iii lui
confia l'éducation de ses enj'ans.
En ijpu M. Fessier, fatigué des
tracasseries qu'on lui suscitait,
se fit protestant. En 1795, il alla
à Berlin; le roi de Pru!*se, eu lui
offrant un traitement considéra-
ble , le nomma consultant pour
les affaires de l'église catholique
dans hes provinces polonaises.
M. Fessier s'occupa alors d'ins-
truction et de littérature, épousa
une demoi.oelle de Berlin, et se
retira, en ]Ko5, dans une habita-
tion champêtre qu'il avait acquise
à quelques lieues de la ra)iitale.
La guerre qui, en i8(»(>, éi»ranl.i
si fortement le trône de Prunse,
en fai^ttnt perdre ù M. Fes.sier son
emploi, fut la cause de sa ruine.
Le produit de ses travauxliltérai-
res devint alors sa seule ressource
pour subvenir aux besoins d'une
famille assci nombreuse. En
1810, la fortune lui sourit de nou-
veau. 11 fut nommé, par Tempe-
1.):^
FET
reur de IVussic. professeur de plii-
losoj'hie et des luii<|;ueà urientales
à l'acadiinie d"AIexandrc-New--
ky, à FeliTàboui'g, avec un liiii-
temeiit de 2,5o'.i roublts. Ses
principes diffcraiil de ceux des
autres professeur-* , sa manière
d'euseig^ner lui suscita des contra-
dicteurs; il donna sa dénii>>igny
mais il conserva ses ajipoinle-
meus; et sous le litre de corres-
pondant de la conimission légis-
lative, il alla s'établira Yoluk ,
dans rintérieur de la Russie. 11
vît aujourd'hui dans une retraite
agréable, située vers les conGns
du gouvernement de Saratow.
Parmi les meilleurs ouvrages de
M. Fessier, on cite les suivans :
i* MarC'Aurilcy tableau histori-
que, Breslau, 1790-1792-1709,4
vol. in 8"; 2" Aristide et Thémis-
tocte, Berlin, i79'î, 2 vol. in-8**;
3" Mathias Corvin, roi de Hon^
grie tt grand- duc de Silisie, Bres-
lau, 1 790- 1 794- 1 79(), 2vol. iu-8";
4" Attila^ roi dis Huns, Breslau,
ir04j i"-^"- ^'^sï '^ ^^' Fessier
qu'ttn d(»it la Continuation de i' his-
toire de i' ancienne Grèce, renfer-
mée dans le voyage d' A nacharsis ,
Berlin, i7<)7-»7y8, 2 vol. in-8*.
FETH-ÀLl-CHAH, roi de Per-
se, issu d'une des plus anciennes
familles de Perse, de la tribu des
Kadiars, se nommait vulgaire-
ment Baba- Khan avant son avè-
nement au trône. Il servit en
1779 snus le> ordns de son oncle,
Aga-Méhémet-Khan , alors sou-
verain 'de il Perse. Reconnais-
sant dans son neveu de grandes
dispositions, une énergie et un
cour.ig*; à toute épreiivt;, Aga-
Méhénîol-Khan IVnvoya en qjia-
lité de gouverneur à Shiras, pour
FEU
ramener dans le devoir les pro-
vince> au midi de la Perse, qui
étaient alors en pleine révolte. En
1798, Aga-Méhémet-Khan ayant
été assas>iiié dans sa tente, Baba-
Khan, qui était ù la tête d'une ar-
mée nombreuse, monta sur le
trône, après avoir défait trois au-
tres prètendans nommés Ispahan,
Sa b iras et Téhéran. C est alors
que Baba-Kliau changea son nom
contre celui di* Felh-Ali-Chah.
N.:pt)léon C(m.»erva pendant long-
temps di.s relations d'amitié avec
ce prince ; il eut même à sa cour
un envoyé, le général Cardan ne.
Quand ses deux fils aines l'urf*iit
en état de porter les armes. Felh-
Ali-Chah leur remit le comman-
dement de ses troupes : dès Inrs
on le vit rarement à la tête de son
armée. Il gouverne ses étals avec
la plus grande équité : ami des
lettres et des savans , il a même
composé des poésies très ajjréa-
blesdont il existe des traductions
françaises.
FEUILLANT (Etietîne) . jour-
naliste, naquit à Bressac (en Au-
vergne). 11 se destinait au bar-
reau. lors()ue la révolution vint
ouvrir un champ plus vaste à ses
spéculations. Il s^assocîa d'abord
avec un journaliste nommé Beau-
lieu, qui, comme lui, cherchait à
faire sa fortune, et ils publièrent
ensemble un Journal duSoir, des-
tiné à rendre compte le jour mê-
me des séances de l'assemblée
constituante: lorsqu'elle fut trans-
férée de Versailles i\ Paris , en
1790, Feuillant abandonna sou
associé, pour imprimer un autre
Journal du Soir, sans réflexions.
Ce journal , qui paraissait plu-
sieurs heures a vaut celui de Beau-
lion, obtint un f^rafid dcliil. M.
Kcuiltiint 1«; n'iiligcait du itinniên;
à SI* vtiwrM'ivr Ioii.h Ic'h p.'irli.H, n'tî-
iiiittt.iiil jamais atic.iiiHf opinion
qui loi iïil proprtï, iii<;()io(lt; donl
i)n^;Ùt janiaÎH flO nV^wirlcr. Fvuil-
I.Mit, il Vu'ulv. dtn'.t: jonriial, acqnil
nnt; tortnni*. cnn.Hifli'iabic , qu'il
angni(!iita ilrpirM par «riitMirt'ii*
m:'* f»|)(''rnl;ilioni. Il m jonltHail
quand I<;h (ivroiMuruM qui onnun"
^laiih.'rr.nl ranm i; iKi5 lo tirè-
rent (li; Hik lrunr|uillil('; , pour le
jf'tcr (Ifinn li!.<4 alVairirH publique;*.
I)«'H i^i/| il avait rréé, houh In ti-
trât <l« Jour fini ^i^tn'ral t/r yram'f,
un jnuroal Uiin libéral : le parti
qiTil y s«;rviL \v lit élire m iHiT»
nif'uibrr. ib*. la r.banibrr iIch dr|>ii«
tés, parb'déparirincnt (b; iMaini;-
II' Loin*,. l'idMr. à -^i.m niauilalai-
rrs, M. Fruilbuit vola roriHtain-
inriit iist'i) la majorité. On l'ut
air-si aniij;é qu«'. .HUr|iriH di; voir
nu boniUMï qui )imqii*alon4 avait
paru d un (iir.u'.lrn; doux rt con-
ciliant, Hf. ni^nalrr â la |é|r i\rn
phiH iU'fbuiH pMivio'al«*urf» des mi;-
huriM l't dcH loisqui, par b*ur vio~
Irnri!, rappi!bii('Ut la plus t<'rriblf*,
époque d€ bi lévolulion. Les loii
eofiln; lu liberté iiidividurlb; et
prdilique, iMuitre la liberté di^ la
pr«'sH«:, b'n crirt et len prtqion nédi-
lieux, eh'., etc., n'ont pa.i eu de
pbiH ardent dé('enH»*ur cpie M.
l'i'nillaiit. Le 'i5 déertnbre iKif),
peu di' jours aprèi la niori du
foarérliai !Ney , Ai. Keuillant ap-
puya di' toulen nen bu'ee.H la pro-
pMilifiii de .M. Iluuiberl de Sei-
ifi.ii-«iUH, li'ndiMil il leni Mider de.H
ri'iiHci^ucuieiiH auK miin^IreM di*
l:i jiiHtieerl d(f ta polb'e, relaûve-
Mieul a rêva-ion de ,\|. I.jivalette.
" t;n grand coupable, t^ccriu til^
» vient de hv. lou.Htmirc à »\\ eoiH
n damnation. Il Tant, naiit retard,
;)cbereber i^ en pénétrer la eaimn
»]>oliliqne; une enquf)le est indiH-
rtpe.nnable. Il faut savoir rti l.icon»*
Mjuratioii du 'Mt niar*» trouve eu*
«eop! des prf)teeteur<f puÎDHans. A
" Dieu ne |)biiHe que je veuille 'Ui*
npliquer pernonue ; mai» il faut
n Ma voir n'il ent vrai que révnHÎon
nde Lavalettf! ne Hfdt due qu*aux
MeHorti induBtrleuY de lu tendreH-
»nv, eiuijugale. i^uand U*.h loi.t de
ffla névère ju^lieo Tout emporté
"Hur la elémeru'a; , e.rmimeiit He
» peut-il (pron ait pu laiftHer à vh
»ieon.Hpirateiir le teinp» et Igh
"inoyeriH de H*évuder aunsi l'aidle-
»meul'i' Voie;! de>4 rapproebemens
nqui doivent l'rapper tour* lep e»-
tiprit»; il n^e.Htéeoulé un longdé-
»lai entre le jugeme.ul prononcé,
»et le jour oïli rexécution devait
n**r laire : pourquoi (;e délai ? La
nliiite de Luvalelle esl-elle la huI-
oie ou rcITet d'un complot i' ton-
nle.H le?« précautions avaieut-elle»
été prineft ? ICt hî on n*en a négli-
»gé aucune 9 pourquoi avoir été
»t^\ loiig-tempH 11 ('xéciiter ce ju-
I? gemeiit ? Suivant le** loin, le gui«
De.betier devait n'emparer du con-
•Mbinnié, et ne le quitter ni le
iijfHir ni la nuit..."iM. Feuillant,
qui n'a pus elé élu nieudiiïe de la
cbambre de i8i(î, e«t retoiidié
daui robscurilé , mais non pan
dauH Toiibli, malbeureusenient.
FKiJMJn' (L4ini,Nr-KiiAi«-
çoïKj, bibliotbécuîre de riu.stitut,
est regardé à juHie litre, eouniie
Tnii des plu.s habiles bibliogra-
pbes de |a eapilale. Il est né i\
l'aris i^n raniuM; 1771. L iin-
titiit M coiironiH'i son mémoire
Mur cette que:«tion : riùnululivn
Id2
FEU
est'eiie un bon moyen tt éducation ?
in-8% 1801. 11 a publié HUî^si une
traduction de l'anglais de Stuart
et Reyest, intitulée : Les antiqui-
tés d'Athènes,
FËUTKIER ( Jean-Fravçois-
Htacinthb), né ù Paris, en 1786,
fit 9es études au séminaire de
$&int*Sulpice, sous la direction
de Tabbé Èmeiy, Dès son entrée
dans le sacerdoce, Tabbé Feutrier
se fit remarquer par son goût et
son talent pour la prédication. Le
cardinal Fescfa, archevêque de
Lyon, le nomma secrétaire-géné-
ral de la grande -aumônerie. Par
reconnaissance des bienfaits qu'il
avait reçus de la famille impériale,
œ fut lui qui oppOï«a dans le con-
cile de Paris la plus vive résistan-
ce aux projets de l'empereur; et
il fit passer, à Tinsudece souve-
rain, d«s sommes d'argent au pa-
pe et aux cardinaux pendant leur
séjour en France. £Ô 1814, Tar-
cbeveque de Aeims appela M.
Feutrier auprès de lui , et le fit
nommer, par 4e roi, à la place
qu'il avait occu]»ée sous le règne
préi.'édent. En 181 5, lors du re-
tour de Napoléon. Tabbé Feutrier
refusa de pr(Ker sermeot, etc. Lors
du retour du roi, il fut réintégré
dans s>es fonctions, «t a depuis été
nommé chanoine honoraire du
chapitre royal de Saint-Denis.
FEUTKY ( Aim£-Ambeoi8e-Jo-
seph), naquit à Lille, en 1720, et
mourut à Douai, le aa mars 1789.
Il fut pendant quelque temps ma-
' gistrat, exerça les fonctions d'a-
vocat au parlement de Douai ,
et quitta le barreau pour se livrer
tout entier à la littérature. Auteur
d'un grand uumbre d'ouvrages
en prose et en vers, il ne manque
FEU
ni de force, ni d'élégance; on cite
principalement son Ode aux na-
tionsy son poème du Temple delà
mort g celui des Tombeaux. Son
ode aux nations a obtenu une
couronne ù l'académie des jeux
floraux de Toulouse. M. Feutry
a traduit plusieurs ouvrages de
l'anglais et du hollandais. Il a fait
imprimer, 1° en i75i, une Epi--
treen vers d'Héloise à Abeilard,
imitée de Pope; a*" en i755, le
poëme du Temple de la mort;
3" en 1754, son Ode aux nations;
4* en 1755, son poëme des Tom--
beaux. Ces difiërcntes pièces qui
parurent d'abord séparément, ont
été réunies en 1771, sous le titre
d'Opuscules poétiques et philolo-
giques, 1 vol. in- 8% Paris; en
1779, il va joint un supplément,
intitulé Nouveaux opuscules, et
un autre recueil de IWsies fugi-
tives; 5* un Choix et histoires,
imitées de Belleforest, Bandes et
Boistuaux, 177901 1785, a vol.
in-ia; 6** en 1764, une traduc-
tion du hollandais, intitulée Les
Jeux d'en fans y poëme, in-ia; 7*
en 1767, Les Ruines, poëme; 8* en
1775, le Manuel Tironien^ ou Re-
cueil d'abréviations faciles et intel-
ligibles, de la plus grande partie
des mots de la langue française ^ in-
8*. 9* En 1766, il a donné, en a
vol. in-ia, une nouvelle traduc-
tion du Robinson Crusoè, roman
déjà très-connu en France ; il a
supprimé les longueurs et les i-
nutflitésqui déparaient cet ouvra-
ge. En 1788, il en a donné une
4"* édition, en 5 vol. grand in-ia;
10* en 1768 et l'^^XjXt^ Mémoires
de la cour d'Auguste., imités de
Blackwell et de J. Alilss, 5 vol.
in- 12; !!• un traité de VOrîgine
FEV
de la poésie castillane^ et des Re^
cherches historiques sur la poésie
toscane. 12" Ed 1781 9 il a publié
un Supplément à l'art du serru*
rier^ trnduclion du Hollundais
Jos. Bottermann, avec figures^
in-lbl., à Paris, pour faire suite à
]a collection des Descriptions des
arts et métiers^ publiées par Taca*
demie den sciences; 15" un Sup-
plément aux nouveaux opuscules;
14" un Essai sur la construction
des voitures à transporter les lourds
fardeaux dans Paris, un vol. in-
8"; 1 S*" Le livre des en fans et des
jeunes gens sans études, in- 12.
Diverses pièces de poésie ont été
insérées en outre dans l'Alnoianach
des Mu^es.
FJÈVAL (le gbevalieb), ancien
avocat, l'ut nommé, nu commen-
cement de la révolution, direc-
teur du contentieux ù la ferme-
générale, et en 1796, un des com-
missaires de la comptabilité na-
tionale. En 1799, désigné par le
sort pour cesser ses fonctions, il
fut réélu par les deux conseils.
Nommé, par le sénat, Ton des 7
membres de la commission de
comptabilité, il devint, lors de
rétablissement de la cour des
comptes, Tun des premiers con-
seillers-maîtres de cette cour; peu
après, il fut fait chevalier de Tor-
dre de la Réunion. £n avril 18 14^
il donna son adhésion à la dé-
chéance de Napoléon. En 181 5,
lors du retour de ce prince, il si-
gna l'adresse qui lui fut présentée
le 26 mars par la cour des comp-
tes. Il avait été, lors de Tabolition
de Tordre de la Réunion, fait che-
valier de la légion-d'honneur.
F£yL£,fut nommé, en 1797»
député au conseil des cinq-cents
FEV
i55
par le département du Jura. En
1798, il parla en faveur des indi-
vidus in)ustement inscrits sur la
liste des émigrés , et bannis de
France eo vertu de la loi du 18
fructidor an 5 (4 septembre
1797). En 17999 il sortit du con-
seil des cinq-cents, mais il y fut
presque aussitôt après réélu. En
décembre de la même année, il
fut nommé membre du corps-lé-
gislatif, en devint secrétaire une
année après^ et sortit du corps-
législatif eu i8o3.
FËYRE (Jean-Baptiste Le),
docteur en médecine, ancien pro-
fesseur de langues orientales au
collège de France, membre de
Tacadémie frattçaLse,etCM naquità
Yillebrane, en 1752. Il montra,
dès le commencement, des prin-
cipes opposés ù la révolution; il fut
même atteint de proscription a-
près la journée du 18 fructidor
an 5^ pour avoir publié un mé-
moire sur la nécessité d'avoir un
seul chef en France. Il fut appe-
lé cependant à professer l'histoire
naturelle, dans le département
de la Charente. La clôture de Té-
cole centrale l'ayant privé de cet-
te place, il enseigna tour à tour
les mathématiques et les huma-
nités. M. Fèvre a traduit eu fran-
çais plusieurs ouvrages étran-
gers de médecine et.de littératu-
re : 1° un Traité de l'expérience en
médecine (traduction de l'alle-
mand, de Zimmerman), 3 vol. in-
1 2; 2* un Traité deia dyssenterieé'
pidémique, du même, i vol. în*i2;
S"* le Traitement des maladies pé-
riodiques sans fièvre, par Casimir
Medicus; 4* ^^ Traité des mxUa-
dies des en fans du premier âge^ tra-
duit de Tanglais, d'Armstrong et
i34 TPEV
Undcryood, i vol. în-8*; 5** un
Traité des maladies des en fan s en
générale du suédois, de Rosou, i
vol. iu-8"; 6" Les aphorismes, les
pronostics et les coaqaes d*Hippo~
crate; 7" le Manuel d' EpictHe, et
le tableau de la vie humaine, par
Cébès. M. Fcvre a entrepris une
version à^Arétée. Il a publié aussi
une traduction d*Athénée en 5
vol. Il a concouru aux belles édi-
tions grecques et latines d'Héro-
dote, in-fol., àUtrecht et à Ox-
ford. 11 a donné une traduction
du latin, intitulée le Poënrn de Si-
UuS'Italicus, sur la troisième guer-
re punique, 3 vol. in- 12; leS Afc-
moires de D. IJlloa, traduits de
Tespagnol, 2 vol. in-8"; les Nou-
velles de Michel Cervantes^ 2 vol.
in-8'; les Lettres américaines, de
l'italien, de Carli, 2 vol. in-8\
Il a publié d'autres ouvrages re-
latifs aux arts, aux sciences et ii
la politique. M. Fèvre avait ac-
quis, à force de travail, une éru-
dition universelle. Versé dans les
langues anciennes et modernes,
il eu connaissait i4* ^on st^le en
général bâché se ressent de la vi-
vacité de son caractère inquiet.
Il mourut A Angouléme, le 7 oc-
tobre 1809.
FEYDEL{G.), faisait partie
de la maison militaire du roi, lors
de la révolution, dont il embras-
sa les nouveaux principes avec
enthousiasme. 11 fit imprimer a-
lors un grand nombre d'écrits
en faveur de la liberté. Secrétai-
re de la société des jacobins, il
l'abandonna ensuite, pour se je-
ter dans celle des feuillans, qui
seule à cette époque défendait
les intérêts du roi et de la
monarchie. 11 n'échappa à la
FIAV
proscription, sous le régime de
la terreur , qu'en se déguisant
en marchand d'aiguilles, et par-
courant sous ce costume, une
balle sur le dos, les campagnes
et les villes. Après le 9 thermi-
dor, il accDuipagna M. Aubert-
Dubayct dans son ambassade à
Constantinopic. Il s'arrêta quel-
que temps en Corse, et il publia,
en 1798, un ouvrage in-8" sur
les mœurs, usages et coutumes
de*» habitans de cette île. M. Foy-
del a été quelque temps employé
au ministère des affaires étran-
gères. Kn i8o5, il concourut à
la rédaction du Journal de Paris.
En 1804, il a été arrôté et enfer-
mé t\ Charenton.
FIARD (l'abbé), né en Bour-
gogne, a publié plusieurs ou-
vrages, intitulés : 1" Lettres phi-
losophiques sur la magie, in-8",
1801; 2* La France trompée par
les magiciens et lex démonolâtres
du XF III siècle, in-8% iSo7j.
M. L'abbé Fiard assure dans cet
ouvrage, que le diable seul a pn
être l'auteur de la nWolutioii
française, à l'aide d'hommes et
de femmes qui étaient ou des dé-
mons incarnés, ou des adorateurs
du diable, des démonolâtrcs et
des magiciens. Il dit avoir dé-
couvert cette importante vérité
depuis plus de quarante ans, et
qu'il n'a cessé de la publier suc-
cessivement dans le Journal ec-
clésiastique, celui de Verdu , et
dans \e Spectateur de Toulouse. Il
regarde comme une opération
diabolique, les phénomènes du
somnambulisme magnétique. Il
écrivit, en octobre 1776, à l'as-
semblée du clergé de France,
composée de 25 évêques et de
FIA
9 archevêque» :« Messeigneurs^
»ilse coiiiuiet dans ce royaume
»un crime étrange.... Vn déluge
«de maux est prOt à fondre sur
»la nation, si on ne surveille pas
»les sorciers ou diaholdtres....
«Les suiles seront, la destruction
»de la religion, la ruine des peu-
»ples, des pertes étonnantes des
• biens que donne la terre.... des
» divisions intestines, des troubles
» dans l'état.... L^5 magiciens et
nies sorciers sapent sourdement
»le trône et Tautel.... Ils sonten-
»nemis du magistrat, du prince,
• du ministre, du sujet; ils ne
«peuvent que nuire et renverser;
» ils ne sont ni parens, ni amis,
»ni hommes : ils sont sans ccs-
«se et invinciblement poussés à
«commettre des crimes contre
«nature, des profanations, des
«sacrilèges, des meurtres. » Les
prophéties de l'abbé Fiard eu-
rent peu de prosélytes , et les
meilleurs croyans révoquèrent
en doute son opinion sur VOri-
gine diabolique et magique de la
révolution.
FICHTE ( JEAN-THÉopmLE),
célèbre philosophe, et métaphy-
sicien allemand, naquit dans un
village de la Lusace^ le 19 mai
1762, de parens peu fortunés.
Un protecteur de sa famille se
chargea de son éducation; mais
d'un caractère indocile et ennemi
de toute ef>pèce de dépendance,
le jeune Fichte ne put suppor-
ter le régime des écoles , et s'é-
chappa plusieurs fois de toutes
celles où il fut placé : on le trou-
va un jour assis au bord d'une ri*
vière, cherchant sur une carte la
route d'Amérique. 11 prouva ce-
pendant depuis , par les progrès
Fie
i35
qu'il fit dans l'étude de la philo-
sophie et de la théologie, qui* ce
manque d'application provenait
bien moins d'inaptitude de sa
part, que de son éloignement
pour la manière dont les études
étaient dirigées dans ces écoles.
Après avoir passé quelque temps
'ii l'université de Léipsi^k, il fut
contraint, par le besoin de subsis-
ter, d^ se placer comme institu-
teur, dans une maison de Kœnigs-
berg. Il fit dans cette ville con-
naisssmce du philosophe Kant ,
dont les systèmes étaient alors
en grand crédit. Fichte com-
mença par donner, en i79'-2,
un ouvrage anonyme, intitulé
Esi>ai de critique de toutes les ré"
vélations, que tout le monde at-^
tribua d'abord à Kant. L'année
suivante, il publia, en Suisse, la
première partie de ses Matériaux
pour rectifier les jugemens du pu-
blic sur la révolution française :
cet ouvrage eut beaucoup de suc-
cès; mais les principes que l'au-
teur émit sur la question de la
légitimité de cette révolution ne
lui permirent pas de publier la
deuxième partie ; il établit que le
contrat synallagmatique pouvait
ôtre dissous par la volonté d'une
des deux parties , et fit l'applica-
tion de cette théorie à l'espèce
de contrat qui existe entre le sou-
verain et la Dation. Ayant succé-
dé peu de temps après au profes-
seur Reygnole, dans sa chaire de
philosophie, à léna, il s'empara
des théories de ce philosophe et
de celles de Kant, et les fondit
ensemble en un nouveau systè-
me, établi »UT r idéalisme transcen-
dental, auquel il donna le nom de
Doctrine de la science. Il en fit le
i56
ne
texte ordinaire de ses let^'ons, qui
l'urciil Miivie^ avec un euipres8«*-
ment <\\\v l'on ne peut comparer
qiràrengouement de la nation al-
lemande pour les ah:»trar.tions
philii^ophîqnes. Nous n'entre-
prendrons pas d'analyser ce sys-
tème ; on peut consulter à ce su-
jrl l Essai sur le premier problème
de philosophie; \ Essai sur f exis-
te tice, et sur les derniers systèmes
de métaphysique qui on t paru en A l-
lema^ne, publiés Tun v{ l'autre à
Paris , par M. Anoillon ; enûn
VUistoire comparée des systèmes
de philosophie. Les maximes pro-
fessées dans le Système de morale
qu'il publia en 1 7()8, le firent accu-
ser irbcrésie et lui attirèrent beau-
coup de désa^i'émens; tnusles écri-
vains d'Allemagne prirent parti
pour on contre lui, dans la guerre
de plume qui s'ensuivit. Dans le
courant de Tannée suivante , il
donna sa démission, et se retira
ù Berlin, où il t-mploya son temps
à écrire et à enseigner; il eut,
dans le même temps, la douleur
de voir sa Doctrine de la science
renversée de fond en comble par
un antagoniste redoutable, Schel-
ling, qui après avoir été un des
sectateurs de Fichte , fonda un
nouveau système sur les ruines
du sien. 11 occupa pendant Tété
de i8o5 la chaire de philosophie
transcendante à Tuniversilé d'£r-
lang, et reproduisit dans un cours
public qu'il fit à Berlin, l'hiver
suivant, les maximes qui l'avaient
fait condamner quelques années
auparavant; il réunit ses leçons
en un volume, qu'il donna au pu*
blic sous le titre de Guide de la
vie bienheureuse, La guerre de
1806 lui avait fait perdre sa pla-
FIC
ce à Erlang; M. de Humboldt lui
fit avoir, après la paix, celle de
recteur de la nouvelle université
de Berlin. Fichte, dont la santé é-
tah altérée depuis plusieurs an-
nées, mourut le 29 janvier i8i4-
Aux ouvrages que nous avons
déjà cités . on doit ajouter les
suivans : Sur la notion de la doc-
trine de la science, appelée commu-
nément philosophie^ Weinaar, 1794»
98 et 99; La liberté de penser ré^
clamée des souverains de rEurope;
Précis de ce qui caractérise la doc-
trine de la science^ relativement à la
faculté théoré tique, léna, 1794? 98
et 180a; Bases du droit naturel
d'après les principes de la doctrine
de la science, léna, 1796 et 1797;
Nouvel essai pour servir à l'histoi-
re de l'athéisme; La Destination de
l'homme, Berlin, 1800; Discours
sur la condition de l'homme de let»
tres^ et sur ses travaux dans l'em-
pire de la liberté y Berlin, 1806;
Discours adressé à la nation alle-
mande { même année ) ; Principes
fondamentaux de toute la doctrine
de la science, pour servir de ma-
nuel à ceux qui en suivent les cours^
et esquisses ducaractèredistinctifde
cette science, relativement à la fa*
culte théorétique. Quoique Fichte
ait souvent avancé dans ses systè-
mes des paradoxes et des princi-
pes faux, on ne peut lui refuser
le titre d*homme de génie. Il a-
vait épousé, en 17939 une nièce
du célèbre KIopstock.
FICHTEL (Jean-Ehabnreich),
né à Presbourg, en 173a, étudia
d'abord la jurisprudence, et pen-
dant quelque temps exerça, dans
sa ville natale, les fonctions d'a-
vocat. Il postula ensuite, et obtint
en efiet, une place d'actuaire
Fie
clan9 le direetoiri) de Tintendaii-
Cii Maxoiine eu TraiHilvanie. £n
i^tM, Fichtcl perdit ceito pluce,
le directoire ayant êléituppriipé.
Peu après* il liit employé i\ Vien-
ne dans la chambre desicoaipte)).
Kn 17O8, ilre^Mit nne commission
de chef de bureau i\ la trésorerie*
en Transilvanie. En ipBf), il lut
nonnné directeur de lu rê^ie des
douanes; et en 178;*, conseiller
du f^onvernemenl de la mémo
province, il mourut le 4 lévrier
179;). Fichlel a lait paraître plu-
sieurs ouvrages dinstoire natu-
relle assez e^timés. 11 s'était Ibr-
inc un cabinet niinéralogique,
qui passait, en Autriche* pour le
plus riche et le plus complet de
ce pays. Ses ouvrages, tous écrits
en allemand, sont : i" Mt^moires
sur irt mim^rah^ie de ia Transil^
nihif , «j parties in-4** Nurem •
berg, 178c»; 11** OhatTNittons m/w^-
raio^'itfut\s sur tes monts Carpaths^
•i parties in-8", avec une cnrto.
Vienne, 1791: t'î" Mémoires mi/ic'-
nilofilit/ues, in-8% Vienne, 1 71) i; 4*
Motiee d'un roitum hnUtmt^^ en
Ilonf(rie, Berlin, I7<)c).
FICQUKÏ (Etienne), célèbro
;;raveur de portraits, naquit A
Paris , en 1731. Le genre de
petits portraits dans lequel cet ar-
li>te a excellé, et que Ton pourrait
dire créé par lui,oirre la délicatcs-
>e, le uni, le |iart'ait de Pelitot
Mir rémail, et de6\'r(i/7/-7)on>sur
1.1 toile. 11 était élève, pour le des-
•^iu et la gravure, de Schmiilt de
HtTlin, qui séjourna momentané-
ment i\ Paris, et de Philippe Le
Has, graveur l'ran^Miis. Il n'avait
pas, comme ses conlrèros, Tha-
bitude de réduire ses tableaux,
>ur le papier, avant de les gru-
FIC 137
ver. Il les traçait sur le enivre
avec le burin; et cette manière
d'opérer la réduction, qui an-
nonçait un coup d'wil sAr, lui
réussissait toujours. Véritable ar-
tiste, Ficqiif t était d*un désinté-
ressement rare; et pour avoir
toute?* les qualités et tous \v< dé-
fauts des disciples favoris du Dieu
des beaux-arts, il manquait d'or-
dre, d'économie, et se trouvait
rarement au-dessus du besoin.
Aus>i, loin do mettre bii-mOme
un prix À ses ouvrages, il était
toujours aux gages des spécula-
teurs, qui s'enrichis^taient de sa
misère. La collection de xm ueu-
vre n'e.Ht pas considérable. Elle
se compose de Corneille^ MoUè-
»r, Regnard^ f^ottaire^J, B. et J.
t/. Housseau, Montaigne. fV/i*'-
ioii, La Motte Le l'^ayer, Descar-
tes, Crt^ttitton* Kisen^ l^adt^ , de
(Jtienntuùt>res; ib'ux portraits de
La Fontaine^ dmit un très-supé-
rieur à l'autre, celui dit le Aa
Fontaine au ruisseau; un Bossuet,
lais>é imparfait; plusieurs por-
traits dans la collection d'Odieu-
vre, et dans la Vie des peintres
flamands, de Deschamps ; entre
autres ceux de Rubens^ de f'^an
Dyek et de / andermeuten. Son
chef-dNinivre est le portrait de
M** de Maintenons qu'il recom-
mença deux fois : voici dans quel-
le circonstance. La communauté
de Saint-Oyr Pavait chargé de
graver le portrait de sa célèbre
fondotrice, et comme Ficquet é-
tait assex mal A son aise dans ce
moment, le prix du portrait lui
fut A peu près entièrement payé
d'avance. Le travail allait si len-
tement que la supérieure obtint»
de l'autorité ecclésiastique, laper*
i3S
Fie
mission de fiiire venir Tartistc nu
couvent. On lui donne un lo<;e-
ment convenable, on \e traite a-
Tec beaucoup d'égard.^, on a mil-
le soins de lui. Cette situation lui
plaisait trop pour qu*il se pres^ilt
d*en changer; il était d*ailleurs si
bien secondé par sa paresse habi^
tuelle! Comme il n'aimait pas à
travailler seuL la supérieure por-
ta la complaisance jusqu'à lui fai-
re tenir compagnie par des reli-
gieuses et des élèves. Ces bonnes
sœurs, compagnes journalières
de l'artiste, dont l'esprit et l'ori-
ginalité les amusaient beaucoup,
sont enchantées de son travail, et
lorsqu'elles le croient entière-
ment terminé , elles le voient
biffé de deux coups de burin par
l'artiste lui même, qui le trouve
indigne de son talent. Toute la
communauté est désespérée. En-
fin, il se remet à Tduvrage, et le
nouveau portrait, par sa perfec-
tion, dédommagea les religieuses
de Tatlente, et l'artiste de sa
peine. Il avait ])our ce portrait
une grande prédilection; c'est en
effet sou meilleur. Il était si glo-
rieux de son succès, que dans son
enthousiasme il s'écriait (ce qui
scandalisa fort ces pauvres reli-
gieuses) : « Je crois que si le bon
» Dieu s'avisait de vouloir graver
»un porïrait comme le mien, il
• ferait une belle crofttc! » Ficqnet
a aussi gravé, avec sa supériorité
ordinaire, de très-petits portraits,
tels que ceux de Louis Xf^, de Ci-
réron, deNewton^ etc. A un carac-
tère fort original, Ficquet joignait
les idées le plus bizarres. Ayant re-
cueilli une succession assez con-
sidérable, et ce n'élait pas la pre-
mière fois qu'il héritait, il achè-
FÏE
te une maison près de Montmar-
tre; avant même d'avoir obtenu
ses lettres de ratification, il fait
apporter cinq cents tombereaux
de terre, afm de mettre, dit-il, le
jardin au niveau du salon , punr
éviter les chutes que l'on pour-
rait faire par distraction; fait en-
tourer de châssis et couvrir de
toiles tous les arbres de son jar-
din, afm de garantir de la gelée
et de l'attaque des oiseaux ses
fruits, dont ce moyen lui assure-
ra la conservation; enfin, par plu«
sieurs airtres folies, non moins
extraordinaires, il avjùt dépensé
le prix de la maison, avantd'étre
réellement propriétaire. Ficquet
se trouvait dans une situation pé-
cuniaire des plus déplorable»
lorsqu'il mourut, en 179^. Il é-
tait affligé d'une surdité, qui s'é-
tait beaucoup augmentée sur la
fin de sa carrière.
FIESCO (le comte), apparte-
nant ;\ Tune des plus anciennes
familles de Gènes, se montra cons-
tamment l'un des plus violens an-
tagonistes des idées nouvelles qufî
la révolution française introduisit
dans sa patrie. Lorsque les ex-
ploits du vainqueur de Tllalie fi-
rent triompher ces idées, le com-
te Fiesco s'opposa de tout son
pouvoir à l'établissement du sys-
tème populaire. Mais pouvait-il
lutterconlrclesarmes françaises et
l'opinion de ses compatriotes? M
ne réussit qu'à se rendre l'objet de
la haine du peuple, qui le contrai-
gnit à faire amende honorable au
pied de l'arbre de la liberté. Depuis
cette époque, il resta étranger aux
différens changemens qui s'opé-
rèrent dans la situation du pays
de Gènes. Mais en 1814. après la
FIK V\K iTmj
nnininri fie cctti*. aririrririn r^pii- rnncii »a rdrlunc, (!t nvnit iidoptc
})li(|iic (iiiroynuriMMlff Sardai^nn, \vn (lof;(rififl» mytilUiv.^ qni ii-
hii!riqiril u\'Ai \)iis v.iii yrv.ovÂvMi' taiciil i à redis /'poqui; , un titre
iiM!riliiiilihiiri:Jerui(leSanliii^nc ii la dî.Htinetion. Nntniné pré^ti-
l\'iri()mirh';rapitainfMli!ftrHf;ai'<lort. rlniit de la Heelion du Thr/llrc-
l*'IKVKPi(J.),liorninedelettreH, Fraiieain , il y oeeiipa le laiiteiiil
fils du direrteiir de la ponte aux daiin den eireoiiHtaiH.e.H difll<;ileft,
lettteM de SoisMOfiH, ii;H|ifil à Ta- el bravant leH dan{(erH aiiX(pi(dH
rin, en 1770. Il l'^tail encore en TexpOMaient ne?) discniirM, il ii*en
ha.H /)p', Inr.Hqn^il perdit son p^re. reHta pa*« nioinn à l'ariH après U
Il avait coninieneé Hoirédneation victoire de la convention. Il con«
â SoiHMooK, itiai.H privé de fortune tinna ruAiiie , aouh le directoire,
et d(! protecteuTH, il vint à PariH, à rédiger lu 6rtf/r!//^/7Vi;f/7/M/;, ton te
01*1 il entra en qualité de coinpa- en faveur de la niai<«on de Bonr-
gnon daiiH une imprimerie. Fié- hou. (Cependant Ich opinions
vée avait heaiicnii)) (remplit nn« qn il ne ccHHait d'émettre, le fi-
turel et de goht pour la lilléralu- rent proHcrire iU'époque dcH 18 et
re et la politique. La révolution k) fructidor an 5 (/|et .'> neptem-
v<Miait «réclater, elle erdlainmii lire i7ï)7)« au moment où il rn-
Moti imagination; il s';iw.«.(M:ia dcH gardait cr)nHne tré>(- prochain If
lors avec Miilin, Oondorcct, etc., Iri<uiiphe de non parti. (iOmprid
pr)ur la rédac/tion de la ('hrnniffuc dauH le défrrel de déportation,
fit' PtoÙM, en i^()i et i7<)''/, cette rendu contre les rédacteurf* de
mrme année I7<)'»., il pnhli.i une journaux anti-révolutionnmiireH,
comédie en '.*. actes, inliluléi; il parvint à ^c Nousfraire :i ^oti
les Hifriu'urH fia rioftrc. On a re- exécution, et il ««e retira pendant
cueilli de lui une épilapliedc !Mi- plimieurn annécH A la cinupagne*
ralieau, digne d'eire conservée 01^ il di-sipa li;?* ennuis de la H(di-
par IcH hcntimeuH ({irelle expri- tuile, par la (w»mpoHition de deux
me, autant que par le mérite de roinauM, (pii ol>tinrent qurlqiH;
la compo.sition : .Hurrén au moment oTi iU paru-
. , , , rent. IU ont pour litres : la Dot
•m t. m. c'fiM ru- %vm.-.ir r,, v..y.,„i i- f'.m!» mii, tiiiSiulUtv ct brt'at^nc. II COÎI.'ierVrt
M..,5;«r-[o, . piofaii.- n.r, •...,[ ,„„i «Umi »umr«ri ,j„„j, j,„ retraite des relations avec
le parti royaliste : deux lettre»
l*)n 17<)>''n il lit |iara2trc une liro- qu'il écrivit à celte époque aux
cliure jf/zr lu n^res^it^ d* une rttli- commissaires du roi à Paris, fu-
u;wn. M, Fiévée, pourvu d«*<4 rpui- rent cause de smi arrestation en
lités physiques qui conviennent i*k janvier i7()(); il fut enfermé au
un orateur populaire, se distingua Temple pendant pré^d'uneannét;.
I)ient6t dauM Ich assemblées sec- Après sa mise en liberté, il con-
tiomiaires, fameuHes par la har- courut ii la rédaction de plusirur»
(liesse de leur oppositir>n i\ In journaux. Il fil un voyage à Lnn-
convention nationale. Il avait a- dres en iHo'Ji, et publia,!^ son re-
lors reiifincé aux priiuu'pes de la \i)ur^'\v*s Lttltrtni.sar r^nf;lt!tt'rrfit
révcdution (pii travail point n- ri iUm iit*flffifionJt nur itt philojtophh
i4o
FIÉ
du XVII l^* siècle. Le goiiyerne-
in« lit coiibiihiirt^ ne fut pasétrau-
ger uu voyage de M. Fié\éc; il en
lui bien ser\i9 et dès cette épu-
que il eut p.irl aux laveurs du
pouvoir dominant. Son plus
grand titre ik ces laveurs, était
son aiuipathie bien prononcée
pour cette philosophie et ces
principes de liberté que Mirabeau
avait si éloquenimcnt défendus.
11 travailla ensuite ù la rédaction
du Mercure. En i8o5, il fut cen-
seur et propriétaire du Journal
de l'Empire, Al. Fiévée élait, en
18109 maître des requôteset che-
valier de la légion>d*honneur,
lorsqu'il fut envoyé, par Tempe-
reur Napoléon, en mission secrè-
te À Hambourg. Il fut nommé,
peu après son retour, préfet du
départementde la Nièvre, et con-
serva cet emploi jusqu'en mars
181 5. Après le second retour du
roi , il publia son Histoire de la
session de 181 5, et sa Conrspon-
dance politique et administrative,
dédiée à AI, de Blacas^ et dont la
7"* partie a paru au commence-
ment de 1817, Cet ouvrage lui. a
valu, en 1818, une procédure cor-
rectionnelle, par suite de laquelle
il a été condamné à 5 mois
d'emprisonnement et '\ 5o fr:
d'amendo. lia public : i^'Les Ri-
gueurs du cloître, comédie en 2
actes et en prose, jouée en 1790,
imprimée in-S", en 1792; 2" La
dot de Suzftte^ in- 12, 1798 et
i8o3; y Frédéric, 5 vol. in-i8,
1800, traduit en anglais, 5 vol.
in- 12, 1802; 4* Du «8 brumaire,
opposé au système de la terreur,
in-8% 1802. C'est dans cet ou-
vrage qu'il fait une apologie
complète du despotisme militai-
FIF
re. b" Six nouvelles, ^Ml* in-ii»
i8o5; G" Le Divorce^ roman, in-
12. i8o5; 7" Des opinions et des
intérêts pendant la révolution^ in-
8% 181J. M. Fiévée a concouru
aussi à la rédaction du Mercure^
et de la Bibliothèque des ro-
mans. Cet écrivain qui a défendu
la cause ultra-royaliste dans le
Conservateur^ n'a pas eu d'em-
ploi. On attribue cette défaveur
\ des attaques un peu vives con-
tre M. de Villèle, qu'il s'est plu
à représenter comme un homme
médiocre et qui n'avait qu'une ré-
putation de parti. M. Fiévée gar-
de le silence depuis quelque
temps. Cet effort de sa part prou-
ve qu'il n'est pas content de sa
position.
FIFE (LOBD)9barondu royaume
d'Angleterre et comte du royau-
me d'Irlande, né dans le comté
d'Aberdcen en Ecosse, d'une fa-
mille ancienne, et considérable
par sa fortune, reçut une éduca-
tion conforme à sa naissance. 11
se ûl estimer autant que distin-
guer par sa philanthropie; fut le
protecteur des habitans infortu-
nés de la campagne, et pour leur
procurer des moyens plus faciles
d'existence par le travail, fit dé-
fricher une grande partie de ses
domaines , demeurée inculte
jusqu'alors. Nommé, pour un
comté de l'Ecosse, membre des
communes d'Angleterre, il ne
tarda pas à devenir pair d'Ir-
lande, et enfin pair d'Angleterre,
lorsque les trois royaumes furent
réunis. Lord Fife se montra tou-
jours fiivorable à la France. Il é-
tait persuadé qu'en accordant des
subsides aux souverains étrangers
qui faisaient la guerre à cette puis-
FIG
sAnce« et dont la conduite, selon
lui» était plus que suspecte, le
ministère de Pilt eiUendait mal
les véritables intérêt:» de TAugle-
terre. Lord File, marié à lady i)o-
rothée,rdludu comte deCaithness»
ii*a point eu de cette dame d'hé-
ritiers de son nom.
FIGAROL (Jian-Bbhnard- Ma-
rie), premier président de la cour
royale de l'au, et membre de la
légion-d'honneur,t'ut nommé, par
le département des Hautes-Pyré-
nées, membre de in chambre des
députés en i8i5. H y fit partie de
cette majorité qui ne paraissait for*
mée que pour anéantir le gouver-
nement représentatif. Lorsque^en
exécution de Tordunnance du roi
du 5 septembre iHiG, la chamlire
fut dissoute, M. Figarol fut réé-
lu par le département des Hau-
tes- Pyrénées, et siéga au centre,
pendant les sessions do 1816 ù
1817,1818 a 1819. Il appuya tous
les projets de loi proposés par le
ministère, se pronon^^a surtout
contre la liberté de la presse, la li-
berté individuelle, et la loi élec-
torale du 5 février, il s'opposa de
tout son pouvoir ik ce qu'on fit
intervenir le jury dans les jugo-
mensqui se rapportent aux ailai-
rcs politi(pies, et dit, pour justi-
fier son opinion : u Président pen-
»dant dix-se|)t ans d'une justice
«criminelle, j'ai été plus t!^ même
»que d'autres de remarquer les
nerreurs des jurés, n II fut Tun
des plus urdeus défenseurs de fn
censure, et appuya sa conserva-
tion de tout son pouvoir. Kelati-
veinent au premier projet sur la li-
berté de la presser, il dérlrira : « Que
nies citoyens devraient plutôt
«s'occuper de leurs ofTaires parti-
FIG 141
«culières que des affaires publi-
»quos et des projets de réforme.»
En déplorant les abus de la pres-
se, il parle avec une bienveillan-
ce extrême de cette loi du 9 no-
vembre, qui avait si bien défmi
les cris séditieux, tandis que le
nouveau projet ne les définit pas
d'une manière assez claire et as-
sez précise. Il est bon d'observer
qu'en tâchant de détruire les li-
bertés du peuple, M. Figarol af-
fecta toujours d'en être le défen-
seur. £n discutant le projet de
loi sur la liberté individuelle, il
s'écriait :« J'aime mieux .«ervir le
«peuple en paraissant le contra-
wrier, que le desservir en le flnt-
ntnnt. Défions -nous, ajoutait-il,
» de ces faux amis de la charte,
»dont une femme d'esprit a dit
oavec raison, qu'ils ressemblent
»aux Grecs qui s'introduisirent
ndaus Troie au moyen du cheval
»de bois. V Par ordonnance du
mois de mars 1816, I\i. de Figa-
rol, pourprix de son dévouement
au ministère, :iété renommé pré-
sident de la cour royale de Pau.
FIGUElilElJO (Antorio4'erei-
B a), savant Portugais, né A Macao,
en février 17^5, entra fort jeune
chez les jésuites de Villa-Vi^;o>a,
qui lui ayant reconnu de très-
heureuses dispositions, Hrent tous
leurs eiforts pour le retenir dans
leur ordre. Le je'ine Figueiredo,
quoiqu'il se destinAt à l'état ecclé-
siastique, ne répondit pointa leurs
solliiiiations, et ce fut la cause
de lahaineqii'ilslui témoignèrent
plus tard, et de celle quece Portu-
gais fit aussi paraître, dans tout
le cours de sa Tie, contre l'ordre
des jésuites. La musique, qu'il a-
yaitétudiécsous ses premiers maî*
i4'i
FIG
trcs, le porta ù solliciter d'nhord
iiiif pLicu (rorj^auinlts qu'il n'eut
pu:» (le peint: ùi olilcnir, ilans le
nionutitèru de Sainte-Croix de
Coïnibre; mais il Tahandonna
bientôt pour prendre riiabit re-
ligieux à Lisbonne, dans la con-
{i;régalion d« s IM*. de l'Oratoire
de la maison du Sainl-Kspril. 11
y publia d\iliord deux ouvrages,
(]ui lui donnèrent la réputation
d'excellent grannnairien , et (pii
iurcnl impitoyablement erili(|ués
par les jésuites, lesquels se ven-
geaient ainsi contre ses livres, en
attendant que l'occasion leur per-
mit de le l'aire contre sa personne.
Mais la l'ameuse conjuration con-
tre le roi de Tortugal, .lose]>h i*%
(]ui éclata peu de temps aprè> le
trenibl(!mentde terre de Lisbonne,
dérangea totalement bu r> projets.
On sait comment le père Mala-
grida et plusieurs autres mem-
Ftres de son ordre y Curenl impli-
(piés, et comment elle donna lien
à Texpiilsion entière des jé>uites.
Le mallienr de celte société, (|ui
avait été la première école de Fi-
gueiredo, ne put ins[)ireràce prê-
tre les senltmens de cette géné-
reuse et douce pitié qu'on accor-
de à un ennemi vaincu; et dans
l'ouvrage qu'il (il paraître peu à-
prè.s, intilnlé: Rerum luHitanuruin
efj/wnwridrs ah ulisai pommai Icrrœ
motu ad ^e suit (i ru m twpu/siom'-m,
i^Oi, in-/|'., il decbira la réputa-
tion de >es premiers maîlri'S. 11
professait la gramnmire, la rbé-
lorique et la ibéologie, lors des
diilèrens (pii s^élevèrent entre la
oour de iVome et celle de l'oriu-
gul. 11 avait d'abord embrassé la
cause de la première de ces deux
c(»urs; mais celte conduite lui
FIG
ayant attiré la disgrâce du roi et
du minilitre, et l'église ne l'ayant
point sunisannnenl dédommagé
des pertes que lui causait cette
dél'uveur, il re\int an parti de la
cour, et publia un grand nond)re
de tbè.«es, dans lesquelles il dé-
fendit le pouvoir du roi sur les
personnes el les biens ecclé>iasti-
ques. il n'e»t pas besoin de de-
mander comment ces ouvrages
furent reçus de Tégline et de la
coui*. Le clergé, qu'on n'oirense
jamais impunément, devint l'ir-
réconciliable ennemi de l'auteur,
qui ne (il toiitelois qu'en rire sons
lu protection du r<>i, qui l'éleva
successivement à des places très-
iinporlantes, ce qui pori.i même
Figiieiredo à quiller l'baiiit de
son ordre. Par cette conduite, il
dounu pleine carrière aux pas-
sions haineuses de ses ennemis,
(pli l'injurièrent avec unoortede
fureur dans des pamphlets qu'on
rendit alorh publics. Cet acharne-
ment de leur part ne lit que met-
tre dans un |'ïu> grai.d jour le zè-
le avec lequel Figueiredo délen-
dait b-s inlerêls du roi; et il fut
nomme, en 1772, un dt^s trois
premiers dépnléA de la junte du
subsidi littéraire, et de 1 instruc-
tion pnblitpn;. 11 devint nuMiie
peu aprè.s membre de l'acudemie
royale des srienees, dans la clas-
se de la littérature jiorlugaise.liet-
te dernière i'ineur, qu'il devail
uniquement au roi , acheva de lui
toiu'uer la tête; et il mit, si tou-
tefois la rhiK<«e ctail pon^ible, plus
de zèle à louer ce moUiirque, que
le clergé n't^n mit a l'injurier. On
peut s\rn convaincre en li.<<ant les
deux méj>risabb:s ouvrages qu'il
lit alors paraître^ l'un sous le titre
FIG
de Parallèle d'J ajuste César, et
de don Joseph, roi magnanime de
Portugal, Lisbonne, i775,;el raii-
trc intitulé Pièces ou vœux de la
nation portugaise à l'ange de la gar"
de^ <]ii inarqnis de PonibaU '^^<^-
Il n encore pnblié un trè^-ffrand
nombre d'autres ouvrages, qui
tous ont eu assez de succès; ce
qu'il devait autant aux circonstan-
ces qu'A la manière dont ils étaient
écrits. Les principaux sont : Eiver-
ricios da lingua tatina et portugue"
ta^ Lisbonne, 1751, in- 8"; 2" Vrin*
ripios da historia eeclesiastica en
forma de dialogo, I7(>r). 2 vol. in-
8 ; 7v IS ovo metlwdo da graminatica
latina, Lisbonne, 1752, in-S". Fi-
gueiredo, qui au total était un des
meilleurs écrivains portugais de
son temps et dont la plupart des
ouvrages onleu )dusieurs éditions
et ont été traduits dans plusieurs
langiies,avaitété nommé,eni7()2,
doyen de racadérnie, quand il lut
frappé d'une attaque d'afioplexie,
don! il mourut le i/iaoût I7<)5, à
IMge de .soixante-douze ans.
rir.UIiKOA (don Joseph), né
eu M.Hpagne de parens militaires,
embrassa fort jeune la profession
des armes. Knvoyô dans l'Améri-
que méridiouale, lorsque les pre-
miers germes de l'indépendance
semanifestèrenldanscescontrécs,
il comm^mdail le bataillon de lu
<!ou(;ephonA San-.Iago, capitale
du (Jiili. Le i^avril iSii,lepen-
ple deSan-Ja^o s'étant réuni pour
procéder \\ Télei^lion de ses repré-
^eiitaus au congrès* Figueroa, qui
cotnpiail sur le dévouement den
.soiiLiin de son bataillon, feignit
d'('Tiitjr.is««er la cause populaire.
AV'i'it de celte manière gagné la
cunliauce ûca habitans^ il fut, ù lu
FIL
145
tCted*un détachement, chargé de
uiainlenir Tordre dans la cour du
palais où la junte était assemblée.
11 crut alors ù la possibilité de
détruire lui-même cettejunte, et
le tenta en engageant un combat
avec les partisans du nouveau
pouvoir; mais ces derniers, pleins
de ce bouillant courage que l'a-
mour de la liberté inspire, scMi^
tinrent vigoureusement l'attaeiuc.
La plupart des soldats de Figue-
roa furent tués; lui-môme, vain-
cu et prisonnier, fut traduit de-
vant une commission militaire,
qui le condamna à mort. 11 subit
son jugement avec courage.
FlLANGlEllI (Gaétan), l'un
des |dus savans hommes de l'Ita-
lie, et des plus célèbres publicis-
les , naquit à Naples le 18 aoAt
17^2, et mourut vers la fm de
1788. Fils du prince d'Aragnello,
et pelit-fils, par sa mère, du duc
de Fraynito, il descendait de cch
braves aventuriers normands qui,
dans le 1 1"" siècle, sortH de leur
p:iys au nombre de huit, conqui-
rent ou fondèrentdes royaumes. Fi-
langieri, élevé dès l'enfance pour
à la pnd'ession désarmes, avait A
peine i^ mis lorsqu'il entra dans
l'un d('s régimens destinés ù la
garde du roi. Mais cet état ne lui
convenait point : il le quitta bien-
tôt, afm de se livrer l'i son goOt
pour l'élude des scicuices et de la
philosophie; et comme la carriè-
re du barreau était celle qui con-
duisait aux honneurs et à la for-
tune, il n'hésita point i\ s'y lancer,
et le fil avec le plus grand succès.
On ne parlait plus à Naples quiT
de son éloquence etde son savoir,
quand, par l'intervention de son
oncle^ l'urchevêque de Palerme,
,44
FIL
il obtint,eD 1777916$ titres de gen-
tilhoinine de la chambre du roi ,
majordome de semaine, et ofH-
cier du corps royal de la marine.
Le {iéjour qu'il fit à la cour ne put
affaiblir son goût pour la littéra-
ture, ni le distraire de ses impor-
tantes occupations. Il parut au
contraire s'y livrer avec plus d'ar-
dmir, en composant les premiers
Yohuncs de j^on immortel ouvra-
ge , intitulé Science de la législa-
tion, ouvrage qui , comme VEs-
prit des lois^ arma contre son au-
teur tous les puhliristes d'un or-
dre inférieur qui ne pouvaient le
comprendre. Il n'avait que a8 ans
lorsque la première édition parut
à Naples en 1780 9 et obtint le
plus étonnant succès* non-seule-
ment dans la capitale ou dans
l'Italie, mais dans toute l'Europe.
Marié, en 1785 à la comtesse Ca-
roline de Frendel, noble Hongroi-
se, il se démit peu après de tou-
tes ses charges, et »e retira ili Ca-
Ta, pour j goûter le bonheur que
procurent des liens bien assortis,
et porter la dernière main au per-
fectionnement de son grand ou-
vrage. Mais en 1787, Ferdinand
IV monta sur le trône de Naples,
l'appela à son conseil suprême
des finances : il ne quitta qu'avec
regret sa chère solitude. Bientôt
les travaux de l'administration
raccablèrent. l>ne maladie grave
dont son fils aîné fui atteint, et
une couche qui mit en danger les
jours de sa femme , affiectèrent
tellement son âme sensible, qu'il
quitta encore une fois la cour,
•fiuur se retirer avec sa famille à
Yico-Equeiises , où il mourut,
ayant à peine atteint sa 36"' an-
née. Si le nombre de ses jours fut
FIL
restreint, la gloire qu'il a acquise
par ses ouvrages est immense ,
et lui survivra éternellement.
FILANGIERI (N.), fils aîné du
célèbre Napolitain de ce nom, re-
çut au prytanée de Paris une édu-
cation conforme à sa naissance.
Destiné à la profession des armes,
H se montra de bonne heure très-
digne de Texercer par ses taie us,
son intellig«^nce et sa bravoure.
Murât, qui se connaissait en bra-
ves , devenu roi de Naples , dis-
tingua le jeune Filangieri, et le
plaça parmi ses aides-de-camp.
Bientôt l'aide- de-camp fut nom-
mé général de brigade, et la cam-
pagne de 1814 lui Iburnit l'occa-
sion de faire briller ses qualités
guerrières. Quand le roi Joachim
(Murât), contre l'avis de son cou*
seil et celui de la reine , déclara
en 181 5 la guerre à l'Autriche, ce
fut le général Filangieri qui fut
chargé d'annoncer le commence-
ment des hostilités au comte de
Bellegarde , gouverneur de la
Lombardie. Après avoir rempli
cette mission , il retourna auprès
de Joachim, qui commandait lui-
même son armée, combattit avec
la plus grande intrépidité aux cô-
tés de ce prince . et reçut une
blessure tellement grave qu'elle
fut d'abord jugée mortelle, mais
d'habiles ehirurgiens parvinrent à
la guérir. Quand la victoire, infi-
dèle à Murât, Peut fait tomber du
trône, où l'avaient élevé «>on cou-
rage et ^ap>léon. Filangieri, qui
n'avait jamais perdu de Yue l'in-
térêt dut sa patrie, crut, pour la
servir encore, devoir se rappro-
cher du roi Ferdinand, qui de son
côté parai^sait apprécier l'avan-
tage de posséder un si brave
FIL
«fllcier ; mnia il fut toiiiours un
deii pliiii chnud.H partirians dtê
droits (lu peuple, (\\w \t roi lui*
Ultime puniisitiail alors prutéger.
On a vut daiiH \t*$ ilorniers évéuv-
lYK'iLH de Naple», le gén/'rnl F*lan-
gitM'i, fidèle i\ 8Vë principes, 8ou-
teuir avtic ardeur la coustilutioii
adoptée par lu prinre. Le»* armes
dcrAulrichoont triompha* des lois,
et leurs défcnstMirâ sont firoscrits.
FILASSIKR (.Iean-Jacqiif>),
ancit'n nienibro do ra»seinblée
législative 9 et aurieii jii^e-de-
paix, naquit à >Vurwii!k. Il a pu-
blié quelques ouvrages , parmi
lesquels on dlstinpie : i* Diction^
flaire kiutoriquê de i'édutution,
1771, a fol. in-8% ouvrau;cqui
n eu plusieurs éditions; ^^Éraste^
vu rjmi de hjeune$se, i^^S» iii-
8% 3- édition en 177911 5» iihge
du dauphin^ père ds Louis XV i,
1 779, in-8*; ^* Dictionnaire dujar*
dinier françMy 1789, a vol. in-8%
etc. Filassier< après s*fitre retiré
au village de Clamart, près Paris»
où il était cultivateur» mourut en
1 806.
FILLI (Josbpr), membre de In
légion -d*honneur, chef de divi-
sion À la préfecture du départe-
ment de la Seine* avait été pré»
cédemment arrhitecteoingénieur^
capitaine d*artillerie, ehef d'esca-
dron de gendarmerie. En 1804^ il
remplissait jes Ibuetions de sous-
prémù Acqui, alors département
de Montenotte. Il fut porté par le
collège électoral du Tanaro com-
me candidat au corps-législatif,
mais il ne fut point nommé. M.
Filli* qui était très-attaché À M.
de Chabrol, le suivit à Paris« et
devint Tun de ses rhefs de divi-
sion , lorsque ce fonctionnaire
V. vu.
FIN
145
passa à la préfecture de la Seine.
MMKENSTËIM (CnAiitis*
GtiLLArMU KiNcib, cuMTi db), mi-
lli^«tre de Frédéric-Guillaume A la
cour de Suède, naquit en 1714*
La prudence avec laquelle il rem-
plit sa mission, le lit nommer
succefisivement ministre pléni-
potentiaire près du roi d'AugIeter«
re, et près de Tempereur de Rus-
sie, lui 1794» Frédéric II , alors
roi de Prusse « le nomma minis-
tre des aHaires étrangères, em^
ploi qu il remplit pendant cin-
quante ans. Il n*y avait encore
qu*uue demi -heure qu'il venait
do signer une dép(^che, lorsqu'il
mourut, le 3 janvier 1800. Il é-
tait le plus figé des hommes d*é«
tat de PËurope. Le comte de Fin*
kensteiu avait été re^*u, en 17449
membre de Tacadémie des scien-
ces et des belles- lettres. Il s'é-.
tait toujours fait un |>laisir de pro-
téger les artistes et les savans.
FIN LAY(Jbaii)^ jeune écrivain
écossais, mort en 1810 à l'fige de uB
ans, a laissé quelques ouvrages qui
font regettersa perte prématurée.
Ses principaux ouvrages sont : 1*
un recueil de poésies sous le titre
de fVailace, ouïe Vaiion d'EUers-
lie; a" BaUudea écossaises^ historié
ques et romantiques, la plupart an-
ciennes, avec des notes et un glos-
saire* 1808, a vol. in-8*.
FINOT, l*un d^é convention-
nels qui ont été contraints de quit-
ter la France, en vertu de la loi
à'amnistie du la janvier 1816. Il
était huissier \ Tépoque dé la ré-
volution. Député, en 179a. à la
convention nationale par le dé-
partement de TYonne , il vota la
mort du roi, et fut quelque temps
après i*uo des ao commissaivei
10
i46
FIN
chargé!) d\'zamhicr la conduite
de Lebon^.L^admitiistration ceii-
•trale de l'Yonne Je choisit pour
{>résident en 1706, et il fut, quel-
que temps après, employé avec le
•litre de commissaire du direc-
tuire dans son département. Il c-
taît resté depuis étranger aux af-
faires publique^, et ilparait que
l'application de la loi de bannis-
((cment ne lui a été faite que
pour avoir signé Vartti additicvnel,
F1NSF.EI\, fut chargé, eniSif),
du commnndeineiit de Taruiée
fédérale i^uissc, qui joignit ses ef-
forts à ceux des Autrichiens, lors-
que ces derniers voulanJt pénétrer
en France par la Comté, furent
tenus en échec par une poignée
d'hommes dans ces gorges de
anontagnes qui forment la limite
de cette province du cAté de la
Suisse. L'empereur d'Aulrichi*, ia
la suite de cette campagne, lui
envoya la croix de commandeur
de Saint*Léopold; mais les Suis-
ses* qui ne font aucune dilIicuU
.té de recevoir l'argent des pays
voisins qui leur achètent des trou-
pes, ont pour habitude dans quel-
ques cantons de refuser toute es-
pèce de iiccoration ou dMionneurs
qui leur viennent de l'étranger.
Le canton de Zurich dont Flns-
1er fait partie est de ce nombre ,
et le général suisse fut contraint
de ne point accepter la croix de
commandeur, pour ne pas con-
trevenir ik une loi de i53(i. Il
quitta son commandement le 1''
décembre suivant; mais une dé-
cision nouvelle du gouvernement
le confirma dans les fondions de
quartier-maître- générai, en le
nommant aus^i directeur supré-
jne des conseil» de guerre^ctcom-
FIO
mandant de quatre bataillons de
ligne fédéraux.
FIORAVANri(VALBNTiN),run
des plus célèbres compositeur».
Fioravanti fut choisi, en 1816,
pour maître de chapelle, par le
collège de Saint-Pierre de Uomo.
Il a donné à divers théâtres plu-
sieurs pièces qui ont été bien ac-
cueillies, ce sont : U Furbo contro
il FurbOf représenté, en 1797,
sur le théâtre royal de Turin, ain-
si que a Fabro pari^ino, Fiora-
vanti vint en France, en 1H07, et
fit représenter à l'Opéra-RulTa de
Paris : \* Ivirtuosi ambalantin dont
les paroles étaient imitées des Co*
viêdiens ambaians de M. Picard ;
a"" la Capricciosa pentita. Cette
pièce avait été jouée depuis i8o5.
FIORiâLLA, commandeur é-
tranger de la légion-d'honneur»
fit plusieurs campagnes de la ré-
volution française en qualité do
général de brigade, et servit en-
suite sous les ordres du général
Bonaparte dans l'armée d'Italio,
où il se distingua plusieurs foisu
notamment près de Mantoue, qu'il
bloquait avec le général Dalle-
magne. Un corps.de 4i^oo hom-
mes étant sorti de cette ville pour
attaquer les batteries françaises ,
il fondit sur eux et les poursuivit
jusqu'aux palissades de Mantoue,
après leur avoir tué plus' de ()oo
hommes et les avoir mis dans une
déroute complète. Les Autri-
chiens le firent prisonmer près de
Rivoli, en septembre de la inAma
année. En 1799, il fut chargé de
la défense de Turin, que Suwarow
attaqua le liS mai. Les fastes mi-
litaires offrent peu d'exemple de
l'intrépidité avec laquelle il re-
poussa le premier choC'quo cetta
)
FÎQ
pince eut • irahord à soutenir^
néanmoins 9 après iin Irès-vif
hombardennent, les habitnns cou-
rurent aux armes , se soûle-
▼èrent, et ouvrirent les portes de
leur ville ù Tennemi. Fiorella s'é-
tant renfermé dans la cilndelle, y
fut attaqué par Kray, général au-
trichien. Le 17 juln^ il s'engagea
entre eux im feu terrible , après
lequel les assiégés denKmdércnt
«^ capituler. On Util qiiebjucs con-
férences, mais sans succès; le feu
^ recoinmen^^a plus vivement. Le
10, tout était prêt pour Tescalade
qfiand Fiorelia se rendit. Cette
reddition qui parut prématurée,
fit planer des soupçons sur ce
général, et il fut obligé de se jus-
tifier. Il le fit en attribuant sa
conduite :\ Timpossibilité où il se
trouvait de soutenir un nouvel
assaut, parce que les canonnîcrs
qui étaient presque tous IMémon-
tais avaient déserté ou refusé le
pcrvire. II a constamment été
employé depuis dans les années
de Napoléon, et nu s*est retiré du
service qu'en iSi/J.
FIQUKT (F. F.), était procu-
reur-syndic du district de Sois-
sons quand il fut député en 1792
par le département de TAisne i\ la
convention nationale. Il paraît
qu'il n'y a pas voté la mort
du roi , comme sembleraient
le faire croire quelques Biogra-
phies, le Moniteur do 1795, et
beaucoup d'autres ouvrages qui
ont paru depuis 5o ans. Il devint,
après la ses«*ion, membre du con-
seil des einq-ceuls, et eu sortit en
179H. Il vivait depuis cette épo-
que dans une obscurité profonde,
très-indiiïérent, du moins en ap-
pareiice,à ce qu'on pouvait penser
TlO 147
de la nature du vote qu'il avait
émis dans le jugement de Loui»
XVI,lorsqu'en 1816 il fît appeler
en justice le lij)rairc et fimpri-
meur d'une Biographie conncn^
tionnelle, dans laquelle, sur la foi
des journaux de 179?, on l'avait
placé au nombre des persormes
qui avaient voté la mort du roi.
Cette réclamation occupa quel-
ques instaus les triburtnux.
F1QI)KT(C.), mourut de mala-
die et de misère en i8o5,dans u-
ne retraite où il s'était caché pour
éviter les suites d'un jugement
qui le condamnait, à la déporta-
tion, à la suite de l'explosion du
5 nivôse an 9. Sa vie fut un exem-
ple frappant du danger de se li-
vrer avec trop d'enthousiasme,
mOme aux sentimens les plus gé-
néreux. Républicain de bonne
foi, il ne s'aperçut pas que la li-
berté ne servit presque jamais
que de prétexte aux factions de
diverses couleurs; il n'entrevit
pas darantage les moyens de l'é-
tablir sur les débris de l'ancienne
monarchie, au jnilieu du choc
des intérf^ts et des opinions qui
divisaient la France; et avec des
vues trop resserrées, mais des in-
tentions toujours pures, il se li-
vra constamment à tous les par-
tis qui lui parurent défendre la
cause républicaine avec le zèle
et le désintéressement qu'il ap-
portait lui-m(^me i\ la servir. U
était, en 1793, membre du con-
seil-général, qu'il avait quitté
pour s'associer à Babeuf, donf
le projet lui avait paru sédui-
sant, mais dont les inoyens n'é-«
taienl toutefois rien moins qu'en
rapport avec l'es vues. Impli-
qué dans la oonspiratign .de
i4^
FIR
ce chef de parti* il fut accusé por
conliimHce, rtles chiirgesquipe-
Bnieiit sur luiir«vaiU point été
trouvées us»«*e fortes, il, fut ac-
quitte. Il repaïutdc nouveau dans
le club des jacobins qui te réor-
ganisa en 1799, fut jugé une se-
conde fois, et condamné ù la dé-
portation. Cette peine fut com-
muée en des arrf ts à garder dans
Ha commune. La conspiration qui
éclata le a4 décembre 1800, lui
avait encore laissé Tespoir de res-
saisir cette liberté, ù laquelle il a-
▼ait sacritié ;*» vie; mai.s comme
toutes les affaires de ce genre aux-
quelles il avait pris pari, celle-ci
ne servit encore qu*^ mettre dans
un plus grand jour la nature de
ses intentions et la faiblesse de
ses moyens.
FIRMAS-PËRIEZ (le gomtb
db), né d'une famille noble du
Languedoc professant la religion
protestante, servait comme offi-
cier dans le régiment du Piémont,
au commencement de la révolu-
tion. Absent de son corps, qui se
trouvait en Alsace lors de la réu-
nion du fameux camp de Jalès,
le comte de Firmas-Periez se ren-
dit à ce camp, et prit une part ac-
tive à lu première insurrection
contre-révolutionnaire. Après la
dispersion du camp de Jalès, il
retourna à son régiment, et plai-
da devant le tribunal de Colmar
la cause du général de Roch ,
commandant d'Huningue, accusé
démenées anti-nationales. Ilémi-
|pra peu de temps après, et se ren-
dit & Tarmée de Condè* où il fut
employé d'abord dans Tétat-ma-
jor, et mis ensuite à la tête du
régiment de Ilohenlohe. Blessé
co plusieurs rencootres^ et entre
autres à l'affaire de Derghen, oA
Il se distingua, il rentra en Alle-
magne après le licenciement de
l'armée de Ccmdé, devint cham-
bellan et grand-maître des cuisi-
nes à la cour de Wurtemberg. M*
de Firuias rentra en France après
le retour des Bourbons en 1 8 1 4« et
futnomméparleroi maréehal-de-
camp. Il a publié les ouvrages
suivans : PasUéiégrapkiê, Stutt-
gard, 1811, in-8% avec figures»
C'est un nouveau système de sî-^
gnaux, dans lequel l'auteur s'est
servi des idéesdeM. de Maimieux^
inventeur de la pasigraphie; et ce
dernier u travaillé de concert avec
M. de Firmas à cet ouvrage; Bi-
gamiê de Napoléon Bonaparte,
181 5, in -8*; Réflexions poUtiqiuê
iur une constUuUon pour le royaa^
me de ïVurtemberg , 1 8 1 5, în-S';
Le jeu de stratégie, ou les échecs
militaires 9 1816. Il passe aussi
pour être Fauteur d'une Notice
historique sur le duc ttEnghien,
brochure publiée à Paris en
1814.
FIRRAO (MABiB-Aonks), reli-
gieuse dans le couvent de Sainte-
Claire, }\ Rome, y faisait des mi-
racles , et voulait de son vivant
môme être considérée comme u-
ne sainte. Elle était aussi fonda-
trice de la réforme dite le trolsiè-
me ordre de Saint-François d'As*
sise. Les fourberies de sceiir Marie-
Agnès ayant été découvertes, elle
fut condamnée, en 1816, à être
renfermée pour le reste de ses
jours, dans un monastère de rè-
gle rigoureuse.
FISCH (Jean-Gborges), né à
Arau, en Suisse, eu 1768, étudia
la théologie iV fienie, et fit un
Toyàge dans les provinces laéri-
FIS
«lioiNiles de la France, pendant
las années i ^HO, 87 el 88, donl il
a publié la relation en a vol. în-
8% à Zurich, en 1790. Cet outra-
ge 9 où Ton trouve de» notice»
exacte H et intrressautes 9 donna
quelque célébrité à son auteur,
qui, de retour dans sa patrie, fut
Doniuié prole.^Aseur à Berne, et
ensuite pasiteur A Arau. Il résigna
celte cure au cominencement de
la révolution suisse, et Tut iioin-
mé d'abord secrétaire du minis-
tère dirs sciences, ensuite mem-
bre du conseil d*éducation du
canton de Berne, et receveur des
fonds consacrés h Tinstruction pu-
blique. 11 a publié plusieurs bro-
jcbures relatives aux affaires du
temps, où respire un ardent a^
mour de la patrie et do la liberté.
Fisch mourut à Arau en 179^
FLSCHKa, général-major au-
trichien, s*était distingué dans la
guerre contre les Turcs, et avait
x>btenu le grade de colonel, en
1789. Il commandait un corps de
troupes légères dans les Pays-
Bas , pendant la campagne de
179a et années suivantes. Sa con-
duite excita quelques soupçons
dans Tarmée :on accusait le colo-
nel Fischer dVntretenir des intel-
ligences tecrètes avec Tcnnemi ;
mais particulièrement protégé par
le prince de Cohourg, général en
chef, sur Tesprit duquel on assu-
rait que la très-jolie M"* Fischer
exerçait un grand empire, le co*
lonel fut promu au grade de gé-
néraUmajor. Il passa en cette
qualité à 1 armée dltalie en 1794*
quand son protecteur eut quitté le
commandement de celle des Pays-
Bas. Les mêmes 'soupçons y pla-
nèrent sur sa têtf 9 «I ta fia tra-
FIS
•49
gique lotir donna encore plus de
consistance. En janvier 1795, le
général Fischer se. brûla la cer-
velle. On prélendit avoir trouvé
dans ses papiers des preuves de
fes relations perûdes avec les
Français. Il est assez dillieile, ce-
pendant, de cr<9ire qu*avant de
mourir ce gém rai n*ait pas songé
à détruire des dorumens de trahi-
son qui devaient flétrir sa mémoi-
re; les Français, d ailleurs, n'a-
vaient ni Tusage ui le besoin de
pareilles armes pour vaincre
leurs ennemis. Aussi nulle en-
quête judiciaire ne constata ce
fait, qui est toujours resté enve-
loppé d'une profonde obscurité.
FISCHER (Daniel), célèbre
médecin hongrois, a publié plu-
sieurs ouvrages, dont les princi-
paux sont : De terra Tocayensi, à
cliymicis qaibusdam pro solarihabi'
ta, Vralislaviœ, 175*2, in-4"; Corn»
mentarius de remédia rusticano va-
riolas per balneum prima aquœ dut*
tift , post verô sert lactis, féliciter
curandi, Erfordiœ, i74<^< in-8^.
La méthode d*employer les bains
d'eau tiède pour faciliter Férup-
tion de la petite-vérole, a été a-
doplée avec succès par plusieurs
médecins.
FISCHER (J. N.), mathéma-
ticien et astronome habile, né &
Miesbach, en Bavière, entra jeu-
ne dans l'ordre des jésuites. Après
la réforme de cet onire, il obtint
une chaire de professeur de ma-
thématiques À Ingolstadt, et fut
ensuite nommé directeur de l'ob-
servatoire de Manheim. Il entre-
prit plusieurs voyages en Angle-
terre, et fut appelé, en i8o3,àune
chaire d'astronomie en Tuniver-
ftlté de "WurUbourg. Quoique
i5o
FIS
ayant pasfê sa jeunesse parmi les
jésuites, la rectitude de son es-
prit lui avait faitconceyoir debon*
neheure ctan sein de cette société
•même, une haine prononcée con-
tre riiitolérance, le fanatisme et
Ja superstition. La franchise de
son caractère ne lui permit pas
de dissimuler ses senlimens. Des
ennemis fanatiques lui suscitè-
rent quelques persécutions, aux-
quelles il se déroba par un séjour
de plusieurs années en Angleter-
re. Il s'y fît estimer par ses mœurs
etsesvertusautantqueparses yas-
tes connaissances. Le célèbre as-
tronome,M. de Zach,a inséré dans
ses Èphémérides géographiques les
excellens Mémoires sur l'astro-
nomie , composés par J. N. Fis-
.cher. Ce dernier a aussi enrichi de
ses observations et de ses notices
le journal de physique de Hubner,
et il a publié un ouvrage sur la
matière de la lumière, qiii a rem-
porté le prix à l'université de
Goëttingue, en 1779. Fischer est
mort à Wurtzbourg, le 2 1 février
i8o5.
FISCHER (JEAN-CflnÉTiEîî),
savant philologue allemand, né
à Scbleben dans la principauté
d'Altenbourg, en 1712, fut nom-
mé professeur adjoint de l'uni-
versilc d'Iéna, en 1740; entre-
prit ensuite un commerce de li-
brairie, et s'y distingua par ses
connaissances bibliographiques.
Le duc de Saxe-Weimar, si connu
par la protection éclairée qu'il ac-
cordait aux hommes de lettres,
nomma Fischer conseiller de com-
merce. Les ouvrages que ce der-»
nier a publiés sont nombreux,
nous n'en citerons que les prin-
cipaux,: EpUtoid^çid Thjrrenun} et
FIS
ad diverses, auift, Jac. Nic'Ery-
thrœo (Vittorio de Rossi), Polo-
gne , léna, 1739 ou i74'>» în-8';
De insignibus bon arum litterarum,
sœc, XI f^ usque ad initiutn sœcu-
ii XVI in Italiâ instauratoribus
dissertatio, léna, 1744* ''*"4*»
Dissertât io de Hubertino Crescen^
tinate, etegantiorum litterarum,
sœc, XV in Italiâ instauratore ,
léna , 1 739 , in -4" ; Neuste Jwis^
ten bibtiotheck (Bibliothèque de ju-
risprudence moderne), 1774 et
1775, 2 cahiers in -8'; il a aussi
traduit du français en allemand
les Lettres de Julie Catesby, par
M"** Riccoboni , et de l'anglais,
les Lettres de Bolingbroke.
FISCHER (Joseph- ËMatANUEL,
barokde), bibliothécaire de l'em-
pereur d'Autriche, a publié : Dî-
iucida reprœsentatio magnificœ et
sumptuosœ bibliothcoB cœsariœ ,
Vienne, 1751, in-fol.
FISCHER (JacquesBenjamiti),
naturaliste Livonien, né à Riga,
•en 1730, fut un des élèves les
plus distingués du célèbre Lin-
né. L'impératrice Catherine lui
accorda des encouragemens, et
il devint directeur de la maison
des orphelins de sa ville natale, où
il mourut, en 1793. Il a publié
en allemand: Essai d'histoire na-
turelle de la Livonie, Léipsick,
1778, in -8"; Addition à l'essai
d histoire naturelle, etc., Riga,
1784? in -8% ù^,
FISCHER (Jean-Fbédéric),
savant allemand, né à Cobourg,
le 10 octobre 1726. Son père, Ro-
dolphe Erdmann Fischer, conseil-
ler ecclésiastique du duc de Saxe-
Cobourg, s'était déjà fait avanta-
geusement connaître dans la répu-
blique des lettres par plusieurs ou-
?»
Trig088oientifiqueiXe AU ittdistiti*
gM'dès la jeufwiM parioo Iftfol^
Ht 8on «pplicaUon ootoâtanto au
traviiit, qui lui donna !«• moyant»
tout e^n rem|vli8Mnl'af«o lèle las
fonotiona de IVnaaignefDënt pu^-
bliC) dont il fut bientôt ehargèida
Suliiier encore un gfand nombre
*ou?rage8 estiméa de tous ceux
€|ul culiifent lei^leltres okaslques.
A 16 onS) il noullnt deux thèses pui-
bliqni^^ Tune sur lêtêmpUd$ la
pâia à Aême, l'autre sur Uh^Si*
iêniiairêê.'^^ 1748^1^ puMi» une
dissertation sur i^autelds h paiêTf
•et la défendit ensuiie^f dans un
exercice publio» atec un talent
qui augmenta beauGoupsa répii^
tatton. Les cours qu*U ouvrit' la
même année attifèrent une foute
d'auditeurs, et la place de oonrec-
teur de Técole de Saint -Tbottias
,étant Tenue à vaquer « en i^Si,
le sénat obeisitf pour 4a remplir,
Fischer I A peine âgé <le< a6 anjî
Laborieux et infatigable» il troil*
va le tempsv maigre le peu de loi-
sir que lui laissait cette place» de
donner des leçons A la jeunesseï et
do rendre de «raads aervicés-^l'u*
ni versité pendantplusieursaiiiiées
oonsécutiibSs. Il sollicite loag-
lemps la place de professeur ex*
traordlnaire des bi>lles4ettres 1 et
eutde lu peine ài'obtenir. Il essuya
aussi plusieurs passe-droits pour
le rectorat, auquel son zèle elaas
tulens lui donnaient tant de titres»
mais dont il ne fut pourvu que
très'^tard. Son caractère peu flexi-
ble lui suscita quelques ennemis,
et l'envie que sa première nomi-
nation avait excitée trouva A se
dédommager en l'empèobant
long-temps d'en obtenir d'adtMi
et en loi faisant préférer de» biilA*
ns iiSi
mees 4*uii bien moindre mérite»
Fiscbw mourut le 11 octobre
^79th On4trouve4a liste oomplè-
te des nombreux ouvragée dont
il a enrlHii la littérature de. son
Jays» dans la notice da savant
Lufool» parent et élève de Fis^
Gber,dans le Nécrêiagê de Scblich^ '
tegroll, etdani unÈisal êuTiFU*
ef^ comidéré comme profêêuurp
Sublié Â LéipaEck^ en iSoi» par
Undirpuimf* Nous ne* citeront
ici que les principaux ::.ilfmtfr^
4UIM air la- grammairs gr$cguâ
éêfVêiUr;. Traité swr Uê wrbêi
grêCif Commentaires eur 1$ Plutm
w^Affiêiùphane, et ewr UCyropé^
.i^ie i[f0JIC^a/>A0n;fiditionsiavjao nO»
tes des. classiques Sjuivaos,:-wina«
créon, i793» teehine ieSocratiq.uef
.1788; Tkéopkréete» ij9i\Paiephar
tus, 1 989; Flaton, 1 77.3, elc< & etc.
FISGHBBk(JxAii-Faii»iaio), lu*-
•risconsulto, a publié une. sa van-*
te disscriatiofi sur l'état civil des
Juifs en divers ' p;ays I et parti-
'4)elièremeai>. en .Alstace ,. sous le
: titra suivant :. Cemmentatio de sU'
i4u et Ju^isdlçtione JiuUsifrum se*
tcundùm. ieges romande» germant^
tas, aUatkast Bitkshoarg f lyS^»
,in-4% On .en irouvje.nn extrait
.dans le Journal des.&aieflne, de
l'année 1764» mois de juin^
FISCHER ( GomQB - Katha*
xâkl), satant philologue et jouar
' naiiste allemand» naquit A Grabat
'en Saxe» le x% tattviaa 1748» et
te consacra A raducation publi-
• <fue. .Suocesaivemant professeur
an Fsadagogiûm de Halle» etrec*
jeteur de récole de Saiotf-Hartln A
Halberstadl» Il mourut dans cet-
*te dernière. ville» en 1.800.. U fut
-t^if^rinclb Al rédacteur des Faid/-
VUs d^ É^dkerstadti MwsX&A wk
i5%
ns
journal de Berlin Fâr Àufkia-*
rang, et fournit un grand nombre
d'articles intéressaus au Te^idsche
Aîonatschrift, Parmi ses autres
ouvrages les principaut^ont : Ex*
traits de Molière^ Halberstadt,
1778, in-8*; Feuilles volantes pour
les amis de la tolérance, Dcssauy
1783 et 84 in-8"; Florilegium la-
tinam anni, 1786, Léiptsick, in-8*.
FISCHER (FRâDEBlG-CHRISTO-
PBE*JoNATnAN), puhUciste alle-
maud et savaut jurisconsulte, ne
ù Stuttgard, en 1750, fiit d'a-
bord employé dans la diploma-
tie, et successivement ?ecrclaire
d'ambassade du margrave de
Bade, à Vienne, et du duc de
Deux-Ponts à Muniih.En 1779JI
fut nommé professeur du droit
des gens à Tuniversité de Halle,
.dont il devint assesseur ordinai-
re l'année suivante^ et où il mou«
rut, le ao septembre 1797. Par-
mi ses ouvrages, dont M. ÎVleusel
donne la liste au nombre de 35 ,
nous citerons les suivans : De
prima eœpeditione Attilœ in Galiias
ac de rébus gestis TValtheri A qui'
tanorum principis, carmen epicum
sec, VI nunc primum excodice ms,
membranaceo productum , etc. y
Léipsick, 1780 et 17929 in-4*';
Littérature du 'droit germanique,
Léipsick, ,178a, in -8"; Histoire
du commerce, de la navigation, des
arts et manufactures, agriculture,
police, monnaies^ tic. ^ et duluxe de
l'Allemagne, Hanovre, 179a, 4
part, in-8* ; Histoire de Frédéric
II, roi de Prusse, Halle, 1787,
a vol. in -8".
FISCHER (E. GoTTHELp), doc-
teur et savant chimiste allemand,
a long-ternps professé les mathé-
matiques et la chimie à Berlin. Il
FiT
est membre de Tacadémle de cet-
te viileyelapublioun grand nom-
bre d*ouvrages, dont nous cite*
rons les suivans: Fermium inles^
tintilium brevis expositio, 1786 et
1788; Sur les formes de l'os iniet^
maxillaire^ Léipsick, 1800, in-8*;
Physique mécanique, 1806, avec
notes de M. Biot; Mémoire pour
servir d'introduction à un ouvrage
sur la respiration des animaux^ Pa-
ris, 1798, in -8*; â ce mémoire esl
jointe une notice raisonuée d'en-
viron a5o ouvrages sur la mAme
mali^Te. Le docteur Fiseher a
au>si publié, en 18 i(î, des Observa»
lions anaiomiques sur une pouU
dont la tête présentait le profil d'à»
ne figure humaine. Ces observa-
tions ont été recueillies daus!^ la
Gazette de Santé, octobre 1816,
et dans /^'5 Annales encyclopédiques
de Millin, janvier 1817, avec une
gravure représentant cet animal
extraordinaire. M. Millin a aussi
donné une notice détaillée des
nombreux ouvrages du docteur
Fischer.
FITZ-GEAALD (Thomas-Wii-
LUMs), poète anglais, commença
ses études eu Angleterre au collé-
ge de Greenswich, et les acheva
en France au collège de Navar-
re de Tuniversité de Paris. De re-
tour en sa patrie; il entra d'abord
dans la carrière lucrative du bar-
reau, mais il y renon a bientôt
pour se livrer en entier à la poé-
sie. Ses vers, et il en a publié un
grand nombre, lui ont fait une
réputation assez étendue; il y joint
celle d'être l'homme des trois
royaumes qui lit le mieux les
vers. l]ne notice sur M. Fitz-Ge-
raldetsesouvrages^ accompagnée
de 80Q portrait^ se trouve dans
FIT
VEuropean Hlagazine du mois de
mar.s 1 8o4' On u de lui : Prologue*
et épilogues t *793j '^ Hardi réfoV'
mateur, poëme; deux poërne» sur
la mort de la Heine de France, le
premier in-4% i/Q^i le second in-
4"» >794; '^ Triomphe de Nelson,
poëme in-4''f i^gç)l Mélanges, ïn-'
8% 1801; les Pleurs de l'Irlande
aéchés par l'union , poëme in-4%
i8o'j. Cet ouvrage attend et de«-
niaude une continuation , \9Ê
pleurs et le sangayant coulé plut»
que jamais en Irlande depuis cet-
te union célébrée par le poète, et
maudite par les Irlandais. La
Tombe de Nelson, poëme in-4">
i8o5, etc. L^établissement connu
en Angltiterre sous le nom de Lit'
ierary Found^ est dû en grande
pariie à l>J. Filz-GeralJ.
FJ1Z..JAl>11;S (Kdodard, duc
db), pair de France, premier ai*^
de-de-camp et premier genlil-
lioianie de la chambre de S. A.
iV. Monsieur^ etc 9 etc., naquit à
Paris en 177G. Arrière petit-iils
du C( lébre maréchal de Berwirk^
qui hii-mônje était fils natnreidu
duc d'York, depuis mi d'Anglt*-
terre, souh le nom de Jacques 11,
le duc de Filz-Jauies descend ,
comme on voit, quoique en ligne
non direclcde rinlortunée maison
de:» Stuarl. Celle illustre origine,
souvent rappelée, doit expliquer
sullisamment la marche suivie
presque sans déviation par ce re-
jeton de la race royale. De quel-
que manière qu*on descende dos
Stuart « il est ))ermis sans doute
du relier Hdèle à leurs principes,
de le> pnxinmer hautement, etde
cherrher par seg conseils à faire
prévaloir W^ mesures qui signa-
lèrent radiuluistratiou de ces
FIT
i55
princes. La doctrine du droit
divin et du pouvoir royal, qui ne
doit compte do son exercice qu'à
Dieu seul, les perdit, il est vrai;
mais leur mémoire serait vengée^
si cette doctrine parvenait un jour
à s'établir triomphante dans quel-
que autre pûys. Il y a au moins
un noble mépris du danger et n-
ne audace chevaleresque à le ten-
ter. Ennemi de tontes les réfor-
mes et des institutions populaires,
dès le commencement de la ré-^
volutiou le duc de Fitz-James a-
bandonna la France pourémigrer
en Italie. 11 se rendit deux ans
plus tard à l'armée de Condc, où
il fut employé en qualité d'aide-
de-camp du maréchal de Castries.
Cette armée £^ant été licenciée,
le jeune duc passa en Angleterre,
parcourut les trois royaumes et
recueillit parmi les montagnards
d'Éco8se(8elon les frères Michaud,
Biographie des hommes vivons) ^ la
preuve que le nom des Sluart
Ifur est toujours cher. On ignore
comment cet attachement se 51-
gnala, et s'il inspira des inquiétu-
des au gouvernement anglais;
mais il est certain que le duc de
Filz-James sollicita et obtint du
gouvernement impérial la permis-
sion de revenir en France. Il ne
remplit point de fonctions publi-
ques SOU8 ce gouvernement. A la
fin dei8i5, il réclama seulement,
et la suite prouva dans quelle in-
tention, le modeste grade de ca-
poral dans la 1'* lé;i;ion de la gar«
de nationale de Paris. Le 5o mars
1814. jour de la bataille de Paris,
cette légion ayant eu ordre de se
porter hors des barrières, le dua
de Fitz-James sortit des rangs,
monta sur une butte, et harangua
/
i54 HT
la troupe. Il dit :p que le deroir
vêlait de désobéir; que la sûreté
»des habitaos de Paris était com-
» promise, si Ton faisait un seul
j»pas. en ayant; que c^était- une
» extra vaornnce de penser qu&quel-
«ques milliers de bourgeois mal
«armés fussent capables d'arrêter
«Teonemi; que Paris pris de Tive
«force, rien ne pouvait sauTcr
«leurs femmes et leurs enfans de
«la fureur d'un soldat irrité par
«la réiiistance; et qu'en6n le
• seul but du gouvernement» en
» ordonnant de sortir, était de sa-
«crifîer la oapitalc pour donner
«un clan au reste de la France. •
Cette barangue prou va à quelques
citadins, déjà convaincus, qu'il
ne fallait point combattre. Tous
lurent loin cependant de se ran-
ger à d'aussi prudens avis, et plu-
sieurs braves de la garde nationî\-
le sortirent des murs de la ville,
et se distinguèrent par leur cou-
rage. Un Fîtz-James môme {voy.
plus bas), trouva une mort glo-
rieuse en défendant sa ville nata-
le. Dès le lendemain, la capitula-
tiondcParis conclue,le duc deFitz-
James parcourut les rues avec plu-
sieurs jeunes gens portantdes mou-
choirs blancs à la main et au bras,
et criant riW le roi! Nommé aide-
de-camp et premier gentilhomme
de la chambre de Mo fisieur, com-
te d'Artois, il suivit ce prince, lors
de sa première tournée dans les
départemens du midi de la Fran-
ce; l'accompagna aussi à Lyon en
i8i4, après le retour de Napo-
léon de l'île d'£lbe; se rendit à
Gand un peu plus tard , et re-
vint au Côté de son prince à Paris,
après la seconde rentrée des ar-
.niées étrangères. Le duc de Fitx-
FIT
James élevé par le roi à la dignité
de pair, se signala d'abord dans
cette chambre, lorsque changée
en cour judiciaire, elle eut à pro-
noncer Mir le sort du maréchal
Ney. Les dernières gouttes d'un
sang qui avait si abondamment
coulé pour la patrie, furent alors
réclamées par des vengeances po-
litiques, et, à voir l'ardeur des
bummes qui poursuivaient ce
%Rng, on eût dit que l'élal était
ébranlé jusque dans ses funde-
meqs, et que le trône allait s'é-
crouler, si Ton n'immolait par la
main des Français même ce cé-
lèbre général, que le fer ennemi
n'avait pu achever, et que l'é-
tranger redoutait encore. La dé-
claration cent fois répétée, que
la mort était la seule peine que
la chambre des pairs eût à pro-
noncer, et qu'il y aurait une vérn
table trahison envers la royauté
à en prononcer une autre, entraî-
na la majorité. Le duc de Fitz-
James apporta enGn aux Tuile-
ries, dans la nuit du 6 décembre
i8i5, la nouvelle que le ma-
réchal était condamné à mort,
sentence qui fut exécutée, com-
me on sait, dès la pointe du jour
suivant. Le duc de Fitz-Jame^
donna encore dans une autre cir-
constance les preuves les plus sr-
gnalées de son dévouement au
parti qu'il avait embrassé, en pro-
duisant une lettre particulière de
son beau-frère legénéral Bertrand,
sur qui planait alors une accu-
sation entraînant la peine capita-
le. Un conseil de guerre condam-
na en effet ce général à la peioe
de mort; mais la démarche du duc
de Fitz-James ayant été diverse-
ment interprétée, ce dernier p»-
FIT
lilia dans les journaux, le 7 peptem*
brti i8i5, une lettre îuslificatire
où Tdu remarqua le» phrases sui-
Yantcs:uJc ne' dois au général
nJiertrand ni la liberté ni la vie,
)> et je nrétonne qu'on ose le nom-
»nrcrnion bienl'ailcur. Ije général
nest monbuau-tVèrei ayant épousé
»ma belle-sœur, et non (na sœur
» infortunée. Peu m*importe Tî-
»(léc que se fait <lc mes principes
»la famille do M. Bertrand. Ces
«principes sont connus de mes
))amis, estimés de ceux que j'es-
ntime, et certes je ne les change*
nrai point pour adopter ceux
»du général Bertrand, et qui dU
Mrigent encore les personnes qui
«persistent X voir en lui le mode-
i>le de rhonneuret de la fidélité.»
Ces principes fraternels, ainsi que
la sentence du conseil de guerre,
fment loin d'obtenir Tassentl-'
mont ^^énéral;et l'aulorité ml^jnCi
cédant ù Topinion publique, an-
nula peu de temps après le juge-
ment du conseil de guerre, et
rendit honorablement le général
Bertrand à sa patrie. Quelque dé-
vouement que professât en géné-
ral le duo de Fitz-James à la
royauté, il en avait conçu Texer-
cice d'une manière diiîérente du
gouvernement en 1817, et s'op-
posa ave(; véhémence, dans la
chambre des pairs, au ministère
du roi, qui n'accordait pas encore
une influence assez prépondéran-
te au parti le plus/xiret aux hom-
mes qui seuls étaient dignes de
servir cette cause. U apostropha
avec vigueur un ministre qui a-
vail dit :«* Avez des vertus, vous
u aurez de Tinflucnee. oTerminant
sa philippique par une éloquente
prosopopée qui fut très-adinii^ée :
FIT
i55
«Ce ministre, s'écria-t-il, a donc
»eu le bonheur do vivre loin du
» monde depuis 37 ansi II n*a donc
»pas connu les hommes qu'il é-
ntait destiné à gouverner? Qui
»>donc a-t-il vu monter au capito-
nle? Qui donc a-t-il vu monter à
«Téchafand? Ahî j'aime à croire
» qu'au moment où dans lacham-
»bre des députés il prononçait ces
Mnconcemhies paroles, si t6ut-j\-
ncoup les portes de la salle se
» fussent ouvertes, et que du haut
»de la tribune où il parlait, »es
«regards fussent tombés sur la
«place fatale, sur la place du cri-
urne, j'aime ù croire que sa voix
n aurait expiré sur ses lèvres, la
» vérité lui serait apparue, et, A la
«lueur de son flambeau, il aurait
• lu surlcs pavés en traits sanglans
«et ineffaçables : non , ce n'est
«point ici- bas, c'est dans un sé-
«jour plus élevé que la vertu doit
• s'attendre i\ recevoir sa récom-
» pense. oKu février 1817, le- duc
de Fitz-James porta son dévoue-
ment au parti mécontent jusqu'il
Ï varier en faveur de la liberté de
a presse et des journaux. Il s'op-
posa avec chaleur aux lois que ce
môme parti, entré dans le minis-
tère, proposa avec un redouble-
ment de sévérité quelques années
plus tard. L'oratmr établit, avec
une clarté et une éloquence dignes
d'un meilleur snccèB, qu'il ne fal-
lait point entraver sans cesse le
droit qu'a tout sujet de publier sa
pensée en termes convenables ;
que la liberté de la presse et des
journaux était un contre-poids
nécessaire A la rigueur de la sus-
pension momentanée delà liberté
individuelle. « Si le ministre, dit-
« il; outrepassait les immenses pou-
i«6
FIT
•voirs que tous arez remis en ses
«mains; 61, trompé par de faux
• rapports, il commettait une in-
» justice inTolontairti, comme n ten
»seriez-Tous informé, s'il n*existe
• aucun moyen pour faire parve*
• nir jusqu'à vous la férité ?» L'o-
rateur s'attacha ensuite à repous-
ser le reproche d*inconséquence
qu'on faisait ii son parti, qui arait
fait prévaloir un système différent
et provoqué en i8i5 dans un au-
tre ministère des lois qu'il rejetait
en 1H17. Le ai mars même an-
née* le duc de FiU-James insista
fortement pour qu'on restituât
au clergé des biens non vendu!*,
•et s'opposa à la vente des bois dé-
clarés biens de l'état en 1790.
« Tous les raîsonncmens contrai-
»res, dit-il, pourraient se réduire
•è cette maxime burlesque : Ce
» gui est bon à prendre est bonàgar-
Mder,nLe a4 suivant* il demanda
la parole pour réfuter un autre
pair, M. de LallyrTolcndal, qui
av:iit cité un grand nombre d'au-
torilés hi.storiques, pour prouver
les droits de i état et du souve-
rain sur les biens de !'église. H.
de Fitz-James réclama furtemeut
en faveur des malheureux débris
encore subsistaus du clergé fran-
çais. Les ministères qui se sont
rapidement succédé ont depuis
fait amplement droit à cette de-
mande 5 au moins en ce qui con-
cerne le haut-clergé, et il est à
croire au*«si que tous les autres
vœux du duc de Filz-James se*
ront également remplis par le
ministère actuel, qui n'aura sans
doute jamais la douleur de comp-
ter le noble pair dans les rangs
des hommes opposés sk ses vues.
FITZ.-JAM£S (Chaelks,
FIT
GBiVAUBR db), fils do m6nM père
que le précédent^ mais issu d*nn
second mariage , est né eu 1 787.
Il ne suivit pas d'abord l'exemple
de son frère, et crut pouvoir ser-
vir BOUS le gouvernementTÎmpè-
rial. Employé dans l'armée fran-
çaise, il fit la guerre en Kspagne ;
mais 9 dès la rentrée de la famille
régnante, en 1H14* il lutta de zè-
le et de dévou(*ment avec son aî-
né pour la déièuse de la cause
royale, suivit le duc d'AngoulA-
me dans sa courte campagne du
Midi , accompagna ensnite oe
prince eu Kspagne, rentra avco
lui en France en 181 5, et fut
chargé par lui d'un commande-
ment dans le département de
TArriége. On publia à cette épo-
que un ordre du jour daté de Foix,
et signé : Le commandant d'armes
chevalier de Fitz- James, etc., dont
l'article 1** était ainsi conçu :
« Tout individu qui colportera au
• répandra dans tel lieu public ou
• particulier que ce soit des écrits
• insidieux et mensongers, venant
• soit de l'armée rebelle, soit de
• toiit autre endroit, et qui ne se^
• ront pas revêtus de la signature
• d'une autorité reconnue par le
• roi, sera arrêté, jugé et fusillé
» dans les 34 heures comme rebeU
•le.* Mais cet ordre sévère qui ren-
dait passible de la peine de mort
pour un simple récit ou une let-
tre, fut désavoué peu de jours u-
près; le ministère ordonna même
que les auteurs de cette œavre
apocryphe fussent recherchés et
punis : heureusement ils ne fu-
rent point découverts. La Biogra-
phie des hommes vivaus^ pour
compléter l'éloge du chevalier de
Fitz-JameSy dit « qu'il t'est fait
FIT
» remarquer par 9on courage en
mimi ■'^17,(1:1118 la liille ù laquel*
ttledfiniiH lien la ropréHenUtionde
»la lra<r(-4lie do (iermanicux, » Le»
couf>H glorieux qui furent portés
ou ruçuë, et la manière dont le
courage se «iguala dans cette af-
faire de parterre , n'étant point
parvenus i\ notre connaisttance, il
nuuH est iinpoHsible de citer ici
Ic8 liiMitH faits de la journée de
Germanirua, Le chevalier de Fiti<
James est oITicier supérieur <le la
garde royale, chevalier de Saint-
Louis et ollicier de la légion-
d'honneur.
Un autre Fits-Jambs , allié (^
cette illnfttre famille, comme elle-
nt(^me Test aux Stuart , on qui
passait au moins pour Htx ÙU
naturel d*un duc de FiU-Jaines«
ce que nous ne saurions ni con*
te»ier ni allirmer, a long- temps
diverti tout Paris par des sc^snes
mimiques et de caricature , aux-
quelles la faculté parlicnlière
qu'il possédait d'Otre ventriloque
ajoutait un grand relief. Jusqu'en
i8i4, ce FilB-James ne s était
guère fait counaUre que par des
facéties; mais quand son pays fut
envahi par les étrangers, il aban-
donna ses tréteaux, prit les armes,
et se distingua p.ir son patriotis-
me et sa valeur. On le vit bien-
tAt au premier rang des grenu-
diers de Ja ganle nationale qui
sortirent des murs de Paris « et
oomhaltirent l'enneini avet) un
courage digne d'une meilleure
fortune. Frappé d'un coup mor-
tel, Fitx-James périt on champ
d'honneur, et termina glorieuse-
ment sa carrière par la plus belle
des morts , celle qu'un reçoit en
«léfundaul ton payn.
PIX 15;
VITZ-JEAN DB SAINTE-CO-
LOMHE, conseiller au porlemeni
de Dijon, («e magistrat n*est guè-
re connu que par sa fin malheu-
reuse. Accusé d'avoir sp/)culé sur
les denrées de première nécessi-
té, et d'avoir fait de grands nccu-
paremens de grains, il fut massa-
cré par le peuple à Vitteaux en
Bourgogne, le a8 avril 1790. Jl
était alors Agé de 76 ans.
FiXMILLNËll (Pligidb), sa-
vant bénédictin allemand, naquit,
en 17211, à Achleuten, village de
la Haute-Autriche, près de la ri-
che abbaye de Cremsmunster»
dont son oncle était abbé. Celui-
ci avait fait élever au* dessus du .
couvent un observatoire que le
neveu devait rendre un jour ce*
lèbre. Après avoir fait de bonne»
études à Salzbourg, Fixmilincr
entra, en 1757, dans l'abbaye de
Cremsmunsler, et fut bientôt mis
ù lu tfite de l'administration d'un
collégiis qui y étjiit établi pour
renseignement de la jeune no-
blesse. Il dirigea' honorablement
cette institution pendant plus de
quarante années, devint profcs*
seur de droit canonique, et fut
revêtu de la dignité do notaire a-
postolique de la cour de Home,
i/univenmlité de ses connaissan-
ces était renuirquable : les niathé»
inatiques, la théologie, l'histoire,
le droit, les langues orientales^
les antiquités et inAme la musi-
que , forent non-seulement étu-
diées , mais enseignées avec suc-
cès par ce savant. Ayant été misy
quoique tard, en possession de
l'observatoire fondé par son on-
de , c'est principalement par sea
travaux astronomiques que Fix*
iDiUoer ocquit une célébrité plua
i58
FLA
étendue. Il se fit connaître d'a-
bord, eu J7G1 , par ses observa-
tions, lors du passage de la pla-
nète Vénus sur le disque du so-
leil. En i^-GS parut son ouvrage:
Mcridianus speculœ astronomlcœ
Cremifanensis, imprimé à Steger,
et en 1776, sou Decenniam aslro'
nomicum^ Steger. Ce sont deux
recueils précieux d'observations
et de recherches faites avec soin,
calculées avec exactitude, et dont
les astronomes prennent encore
notice aujourd'hui ; il s'appliqua
un des premiers à calculer l'or-
bite de la planète nouvellement
découverte d'Uranus, et fit aussi
un grand nombre d'observations
sur Mercure, qui ont utilement
servi au célèbre Lalande , pour
construire les tables de cette pla-
nète qu'il a publiées à Paris. Le
père Fixmillner mourut le 27
août 1791. Un ouvrage posthume
a été publié par son successeur à
l'observatoire de l'abbaye de
Cremsmunster, le père Desfllin-
ger, sous ce titre : Acia aslrono-
mica Cremifancnsia à Placido Fix-
millner, Steger, 1791, 10-4**» C'est
une suite d'observations faites
depuis 1776 jusqu'en 1791, ainsi
que des Mémoires sur la parallaxe
du soleil , sur l'occultation de
Saturne , sur Paberralion et la
nutation dans le calcul des pla-
nètes, et sur quelques autres su-
jets tenant aux progrès moder-
nes de la science de rastronomic.
On trouve dans le Nécrologe de
Schlichtegroll et dans les Ephé^
mérides du baron de Zach (mois
de novembre 1799)» des notices
étendues sur le père Fixmillner
et sur ses travaux scientifiques.
FLACIiAT^ était procureur À
FLA
LjTon au commencement de la ré*
▼olutîon. Il se chargea ensuite de
diverses fournitures pour l'armée
d'Italie , et y arquit, en très-
peu de temps, une fortune con-
sidérable. Le directoire ordonna
son arrestation, en 1797^ et sa
mise en jugement devant un con-
seil de guerre, comme prévenu
d'opérati(»ns frauduleuses. 11 par-
vint à hC soustraire par la fuite ù
ce décret. Sa femme présenta au
conseil des cinq-c^nts une récla-
mation contre l'ordre du direc-
toire; mais celui-ci adressa à l'as-
semblée un message dans lequel
il déclarait que Flachat était pré-
venu de vols et de dilapidations,
et le général Bonaparte le dénon-
ça de son côté pour avoir enlevé
ù la caisse de l'armée cinq ou six
raillions , et l'avoir ainsi laissée
dans le plus grand embarras. Le
fournisseur, poursuivi de toutes
parts, se sauva àConstantinople;
mais il eut l'adresse d'arranger de
loin ses affaires contentieuses, et
reparut bientôt en France. £n
i8o5, il eut un nouveau procès,
fut arrêté et mis au Temple. On
Taccusait alors d'avoir surpris la
crédulité du duc de Looz-Coors-
^vaarem, de l'avoir engagé k ven-
dre ses biens, en abusant du nom
d'un frère de Napoléon (Lucien;,
pour en imposer au duc, et d'a-
voir enfin extorqué ù ce dernier
des sommes considérables. Fla-
chat obtint sa mise en liberté sous
caution, tandis qne ce procès se
poursuivait devant le tribunal de
police correctionnelle. Le duc de
Looz déclara bientôt qu'il ne vou-
lait pas se (constituer son accusa-
teur, et Flachat, de son côté, pro-
duisit des actes d'adhésion signés
FLA
par .ce prince , en conséquence
desquels le tribunal acquitta i'ac*
cusé. Mais le gouvernement le Ct
remettre en jugement, et.Flachat
fut alors détendu par deux avo-
cats cités 9 MM. Falconnet et
Bergasse. Un dernier jugement
intervint, qui condamna Flachat à
un an de prison. Cette sentence
n'a jamais été mise à exécution,
et il paraît que depuis ce temps
Flachat jouit avec pleine sécuri-
té d'une fortune dont la légitimi-
té lui tut d'abord si vivement con-
testée.
FLACHSLANDEN (babow de),
maréohal-de-canjp, député aux
états- généraux de 1789, par la
noblesse du bailliage de Colmar
et de Schlestadt, fit partie de là
minorité de rassemblée consti-
tuante, s'opposa à toutes les ré-
formes proposées, et émigra en
1791, pour joindre les princes à
Coblentz. 11 accompagna. Mon-
sieur i\ Vérone, et ensuite à l'ar-
mée de Coudé, en 1795; il rem-
plissait auprès de ce prince les
fonctions de ministre chargé du
département de la guerre. Le ba-
ron de Flachsianden avait été
appelé, en 1787, i\ la première
assemblée des notables. Il mou-
rut, en 1796, à Blankeubourg.
FLACHSLANDEN, grand-bail-
li de Tordre de Malte, frère du
précédent* et comme lui, mem-
bre des états-généraux de 1789,
où il fut député par le tiers -état
des bailliages de Haguenau et de
Weissembourg. Il se Ct peu re-
marquer dans cette assemblée. >
FLAIIAUT (Augcste-Crables- '
Joseph, comte de), fds'd'un offi-
cier-général, naquit c\ Paris, le ai
avril 1785. ba mèrci qui a épousé
FLA 1 59
en secondes noces M. de Souza,
ancien ministre de Portugal, é-
tait connue par les grâces de son
esprit, et a publié plusieurs ro-
mans qui se distinguent par le
charme du style, une profonde
sensibilité, et des observations de
mœurs aussi fines que piquantes.
Le jeune Flahaut se voua de bon-
ne heure ù la carrière des armes,
et entra dès Tâge de quinze ans
dans un corps de yolontaires à
cheyal, organisé en 1800, pour
accompagner le premier consul
en Italie. Il fut ensuite attaché en
qualité d-aide^de-camp au géné-
ral Murât, auprès duquel il fit
plusieurs campagnes avec dis-
tinction. Élevé au grade de
chef d'escadron du iS"' régiment
de chasseurs, il se distingua parti-
culièrement i\ l.i bataille de Fried-
land, et fut noujmé peu de jours
après,, en 1807, olfieier de la Ic-
gion<d'honneur. Grièvement bles-
sé au passage de TËns, en 1809,
il obtint à la fin de cette campa-
gne le grade de colonel, ct passa
ensuite de Tétat-major du grand-
duc de Berg (Murât) à celui du
maréchal Berthier, dont il devint
aide-de-camp. Dans la guerre de
■Busâie, M. de Flahaut se fit re-
marquer par sa brillante valeur;
•il se signala surtout à la bataille
de Mohilow, le 2G juillet 1812, ct
fut nommé général de brigade,
le 22 férrier i8i3. Napoléon l'at-
tacha alors àsa personne en qua-
lité d'aide-de-camp, et l'envoya, le
10 mars au-devant du roi de Saxo
qu'ilreconduisit dans sa capitale.
La belle conduite de Flahaut ù la.
bataille de Dresde lui valut le gra-
de de général de division. Après
•s'être de nouveau distingué aux
l6o
FLA
sanglantes journées de Léipsick 9
le 18 octobre i8i3, et à la bataiU
le de llanaU) le 3i du même
mois, il fut envoyé par l'empe-
reur, le a3 février 9 à Lusigny
pour traiter d'une suspension
d'armes qui ne fut point accor-
dée. Napoléon ayant exigé pour
première condition que les alliés
âssent retirer leurs troupes jus-
qu'au Rhin. Après l'abdication de
l'empereur, le général Flahaut
adhéra aux actes du sénat et du
gouvernement provisoire. Au re-
tour de rite d'Elbe , il reprit au-
près de Napidéon son po^te d'ai-
de-de-camp. Envoyé' ;!k Vienne a-
Yec des dépêches adressées au
prince Talleyrand, il fut arrêté à
Stuttgard et revint en France
sans avoir pu remplir cette mis-
sion. Créé pair avec le titre de
comte, le a juin 181 5, parle chef
du gouvernement d'alors, il sui-
vit la fortune de ce prince, se ren-
dit avec lui à l'armée, combattit
raillamment A Fleurns et à Wa-
terloo, et revint après cette der-
nière journée prendre place à la
chambre des pairs, où il tenta de
vains efforts pour servir encore
la cause de Napoléon, et les inté-
rêts de sa famille. Le 1" juillet,
il prit le commandement d'un
corps de cavalerie que le gouver-
nement provisoire lui conGa. A-
près la seconde rentrée du roi,
M. de Flahaut ayant été inscrit
un des premiers sur la liste des
personnes qui devaient être, sans
jugement préalable , exilées de
France, le prince de Talleyrand,
depuis long-temps attaché à sa
famille, obtint la radiation de son
nom , et il ne fut point compris
dans la fameuse ordoonaoce de
FLA
proscripUon du a4 juillet ; mais
ou l'engagea à voyager pendant
quelque temps chez l'étranger. Il
se rendit alors en Suisse, puis en
Angleterre ,où l'unedes plusriches
héritières des trois royaumes, la
fille de lord Keith, après bien des
obstacles surmogtés, donna sa
main au général français. Il est
revenu depuis, avec sa femme» vi-
siter au moins momentanément
sa patrie.
FL A M E N G, Belge, se fit re-
marquer pendant la première ré-
volution des Pays - Bas autri-
chiens. 11 était organiste de la
grande église de Sainte-Gudule ùl
Bruxelles, et y fit célébrer la fête
de Vandernoot comme celle d'un
saint. Ardent révolutionnaire et
non moins dévot, il mêla sans
cesse la religion à la politique ,
et fit afficher sur les murs de
Bruxelles ses pressantes exhorta-
tions ù tous les bons catholiques»
pour qu'ils eussent non -seule-
ment À prendre les armes, mais
aussi à faire des actes de contri-
tion et des pèlerinages à tous les
saints et saintes du pays, afin
d'obtenir du ciel la destruction
totale de la maison d'Autriche.
Arrêté, en 179a, lors de la ren-
trée des troupes autrichiennes à
Bruxelles, les partisans de cette
maison voulurent le mettre en
pièces, lorsqu'on le conduisit en
prison ; mais les soldats le proté-
gèrent. Quelque temps après on
le remit en liberté, et le peuple
le reconduisit en triomphe à sa
maison.
FLANDIN (Jein-baptiste, chb-
yalier), commissaire des guerres
de première classe, membre de
la légion-d'honneur. Après ayoir
FLA
éto long* temps employé dans sob
gradé, il fut particulièrement at-
taché à l'iiilendtmce-générale de
rarmée,etchargé du personnel ;le
l'administration suivant le quar-
tier-général de l'empereur, pen-
dant les campagnes de Russie et
celles d'Allemagne en i8i3. M.
Flandin, généralement estimé
comme un travailleur* infatiga-
ble, un administrateur habile
et intègre , a cessé d'être em-
ployé depuis 1814. On a de lui
un ouvrage publié au mois de
mai 18 1 5, ^us le titre modeste
d'Examen d'un mémoire sur les
bases de l' administration militaire.
Cet écrit remarquable, qui renfer-
me des vues utiles et des princi-
pes dignes d'(^tre mis en applica-
tion, fait honneur aux talcns et
au patriotisme de l'auteur.
FLANDRIN (Pierre), direc-
teur de l'école vétérinaire et mem-
bre de l'institut national, né ù
Lyon le 12 septembre i^52, était
neveu de Chabert, professeur i\
l'école vétérinaire de celte ville
et directeur de celle d'Alfort près
de Paris. Flandrin fit de bonnes é-
tudes sous la direction de son on-
cle, et s'acquit une réputation
méritée parses travaux sur l'ana-
tomie comparée. Le gouverne-
ment, après l'avoirnommé direc-
teur-adjoint de l'école vétérinaire
de Paris, l'envoya en Angleterre
et en Espagne, pour prendre con-
naissance de la m.iniére dont se
gouvernaient en ces pays les
troupeaux de bêtes à laine. Il pu-
blia, à son retour en 179.), un
traité complet sur l'éducation des
moutons et l'amélioration dos lai-
nes. Cet ouvrage, riche en obser-
valîon-s et en faits, est très- estimé,
». VII,
FLA
iGi
On a encore de lui un grand
nombre de mémoires, sur VJb^
sorption des' vaisseaux lymphati»
qaes^ sur la Rétine^ sur la nature
et les attributs du Sarigue, animal
de l'Amérique, très-singulier par
sa conformation; sur la rage, un
Précis del'anatomie du cheval y un
Précis de la connaissance extérieure
du même animale et un mémoire
Sur la possibilité d'améliorer les
races des chevaux en Frante. Flan-
drin mourut i\ Paris en 1796.
FLAWGINI (Louis), cardinal
et patriarche de Venise, naquit
en celte ville le i5 juillet 1753.
Après avoir rempli avec distinc-
tion les fonctions de juge dans le
conseil des 4^5 à\ivogader^ de
censeur, de sénateur^ de conseil-
ler et de correcteur extraordinai-
re, il passa du service de la répu-
blique vénitienne à celui de Ro-
me, sous le règne du pape Clé-
ment XIV. Nommé d'abord au-
diteur du tribunal de la Rote, il fit
preiye de connaissances appro-
fondies en jurisprudence, et d'un«
grande iulégrilé dans Tadminis-
Iration de la justice. Le pape Pie
VI le nomma cardinal en 1789;
et l'empereur d'Autriche, après
la destruction de îa république vé-
nitienne, le nomma 'primat de
Dalmatie, patriarche de Venise,
comte du Saint-Empire, en le dé-
corant de la grand' croix de l'ordre
de Saînt-fclienne de Hongrie. Le.
cardinal Flangiçi mourut à Ve-
nise, le 9.4 févri6|Li8o4. Ce prin-
ce de l'Église se nvraitavec suc-
cès à la poésie. 11 a composé plu-
sieurs ouvrages, tant en vers qu'en
prose, qui jouissent d'une certaine
réputation en Italie. Membre de
l'académie des Arcades, il avait,
11
i6a
FLA
comme ses confrères, pria lo nom
il'un berp^er d'Arcadie, j4 garnira
PelopieleOf ^t c'e!«l sous ce nom
qu^il u pultlié : Annotadoni alla
corona poëtica di i^fuerino Telpasi'
nio in iode dellarepublica di Vene'
^/a^Veoisey 1760; Rime di Bernar*
do CapeUo,conanno(azioni, ^ vol.,
Bergame, 17D0. Ses untfes ou-
vrages sonl : Orazione per l'esal'
iamento del doga Mario Foscarini,
Venise, 176a; Lettera patriarcale;
Argonaulica de ApoUonio Radio,
traduction en yers, avec notes,
Aome, 1781, 2 vol.
FLASSAN (Gaétan db Kaxis
Db)> d^unc lainille originaire de
Grèce, tbrcée par le ministère dt: la
Porte ottomane, dans le iS""* siè-
cle, de quitter Corinthc sa patrie.
A la suite de plusieurs voyages
qu'il avait laits, dans Télranger, il
s'attacha à la carrière diplomati-
que, et devint chef de la 1"' divi-
sion du ministère des aiTairei» é-
trangères, touctiondont il se dé-
mil volontairement quelques an-
nées après. Il publia en 1808 une
Histoire générai e et raisonnée de
la diplomatie française, depuis la
fondation de la monarchie jusqu' au
10 août 1792, 6 vol. in-8*; hono-
rablement citée parmi les 5 ou-
vrages d'histoire qui concouru-
rent, en 1810, pour les prix dé-
cennaux. Le jury en porta le ju-
gement suivant : «Le sujet a de
V l'importance et de l'utilité. Four
nie remplir dans toute son éten-
i»du«9 l'auteur^ eu besoin de
«beaucoup de ^cherches et de
» travail, et il s'y est livré avec un
ttsoiu qui mérite beaucoup d'élo-
«ges. Les négociations se trou-
vvant naturellement liées avec
«les grands événemens dv Thib-
FLA
»toire, Fauteur à fu habilement
• relever les détails arides inhé-
Nfens Qu tond du sujet, par la
«peinture du caractère, le deve-
Jiloppement des vues des princes
• et des hommes d'état qui diri^
• geaient les affaires (ians les dif-
• férjentes époques. » «Toutes les
feuilles périodiques du t«)mps»
d'accord cette t'ois avec l'opioiOQ
publique, parurent confirmer le
jugement du jury sur la i'* édi-
tion de VHistoire de la diplomatie
française. Néanmoins la a"" édi-
tion publiée en 181^ en 7 volu-
mes in-8% quoique plus complète
et plus- soignée, essuya une cri-
tique amère de la part de M. Al-
phonse de Be»uchamp, auteur
d'une Histoire de la guerre de la
Vendée^ et rédacteur de la Gatet'
tede France, Hiniîi que de M. Mal-
te-Brun, pamphlétaire danois, et
rédacteur attaché au Journal de
t Empire. M. de Flassan publia
la déjense de son ouvrage dans
une brochure de a5o pages, inti-
tulée : Apologie de t histoire delà
diplomatie française, ou réfutation
de cent faux littéraires et erreurs
en tous genres contenus dans 5 ar^'
ticles de la Gazette de France et un
article du Journal de l'Empire. Il
relève avec énergie l'ignorance
et la mauvaise loi de ses juges în-
Gompétens. M. de Flassau a pu-
blié dlfTérens autres ouvrages : La
question du divorce sous le rapport
de l'histoire, de la politique et de la
morale, 1790. De la pacification
de l'Europe, 1 802. De la colonisa-^
lion de Saint-Domingue, i8o4*
De la restauration politique de
l'Europe et de la France, 181 4- A-
jautbuivi la légation française à
Yienne, en i8i/| et 1815, il a é-
FI. A hlK lOij
«:rit Aiitfiit*liii|nir«'ilii tuntptrhtk îv- mirpatt^iir, iiiiifiii*i> mi nn pW:»!*»-
iiii fil ri'Hi! villi ; «i n 11 iMiKiiiln ri* l'I iltu'upih'frt i»iii'''lit-r.liiiiii|i. Si*
f.itiïïiiim: \' il m fiiift'tfi' iit tli/ttonnilitt (li-Aiiiliriioii<l TlutoMMi xi> ()l ill(il'4
l'mtuniM' lii'iuiin i^'r'Ji, m II»» l'i^^ rn oiiiuiiin' Holi'iiiM«l|i'iri(!iit ii»u-
'I <)«Miif rn 4iii\in^('n noiil riKi'H'ie vri'iiiiirSi*'l'iifii»« H <J(iiiiMi(i*iilior<i«
iiii iliiN. iM. ilr l'IiiHiuii itil tii'tio'* pi»iji'i'.oii*<flifl«r mi lutwyvWv. piijif-
riiiKi'HplM' 4li*.niilViili('N iHniiiffi'rifHf Miiir.e, iifn'ili* m-n illlfn m inuria
f,l (liNMi'iMlt* pliiniiriii'Mordrrn. 11 II ^(l'v il ^'idi^Soliiiiini Kiiiy:i, rlirT
iiiivi'iT t'ii («iplriiibrii iHui, \\%m: 11*1111» ïiU'Mnw ri'ïl(i(il»ililts rt prn-
niMinrriptioii cil l.ivi'iir <l«"i (tiM'H iriilnii Mifiir A Juniiil' Ko^iii, (Intit
iippiiinrn. Snii iV^l'(), liY rlicviiili^r il Hl ikmi priiii'Ipiil tihltihlfr. (in
ili* l''l.i»)fiiiijii'iil('tiiiiitfl<i vainiiMiif il(*riiitii'/f|itvii lihiitrit hi*** vii«*Hplii»
<i pt'fi, l\\\i:iU\ 'JliHIIIH, dillM r^Xp/f* llfllll, il (toi II III f« Il f 'il HOII itlitlintl'I'U
«lilioii iiiitdiir ilii iiioiiiln Jti \ét\- |i(ir lulrif liinpjilcr iiii Niijiolitiiiit,
pityt'ouMt. Miiridiiu .Sliiiku, uiiclfii Aivori dit
t'i^ASSKN { Sitii'Miiiiuorn ) « Siili Olliiiiiiri rt niiinpiirii iln •«t*'^
liiy lin l'iiiiiit, ptirviiit (Kl ti'AiM* 1*11 iiiiliictihA^ii riftlinvitf*)!. J)r»tliiiiitil ;i
iHifi, fil ii^tniiniliiaiil .Si(li-i)tlt^ MiilkiiioiiiioKlimrim ul â !tu*4 flU lu
iiinii, Miii pinriil, ilnniiM' ftip^liiii inJ'iint mh'I i|iii* 4!4}hli*c'i iivall fuir
flirrr.l (II* lu liyii.i'tir (|iii rc'f^fiitit Hiiliii* ii Siili'^Otliiiifili ni ii iii lu
fil f.ir piiyn (U'piili pW'i «1*1111 ftW)- inillii, JiJUNiir, A rurcif il*iirgfiit ri
«:lf, f«t (pli il<'Mri'iMiiill irijfi roiif- lit* proiiii^niiiïM, rfiiintil liiisiiiôl ii i«i]
i;iil f'ni:tf . Di'piii^ l'fiiK iniipA Si- l'iiirii «Ihi ptiMiMutiiiv i^C« vvapxwx
ilÎM\liiiiiiiiMil» MiMHf II »f, pr/}piir/ill ih'ijii «f.H prn|i*|ii jl^ai^x nsnuv.i'n^ ii
li'.n vdiiiii 11 lii mipi'^inn piimmiiii!!*, mi* util un joiirû pnn'Oiii'ir li*«rtii!ii
«;ii rrp;iiiiliiiil ilfH liir{{fn*(fH pjiniil il«) 'l'unie iivro un l'ii^iliinix ('orl<''-
Iff AoldiHit fl if pfiiplr, f| fil l'iii |i;f, ilintrilHiiiiil niM liiri*rin«!<( nii
fiiiil i:ii'f:iili*r ilf» iM:riU oïli \v. \u*y pfiipli*. Kit iniiivrini liry, iiviirli a
if^iiinil fliiil rfpr/'Hfiitii rifiniiiit lfiiip*<, (Iimiiiu l'oriln: iVwvr^'U'T
iiii lioiniii» luililii ri hiiiih liilfiM. Jimniift liii'M|ii4«rf<||ii-'r.l nif pififisii-
Kiifiii, lir i())iiiivli*r iHifi, il p^i • Inruil iiiix porli*«t du piiliiiii. IJius
Ht iru ii lii Wmii d'iiiH* tniiipii iiriii^u liillt* Milll^l<llllltftV|l^il^({ull^»|'rtf'n-
ddiiit W p:iliii*i dti lify, i*t ploiiKuji tn* Icn hiiIiIiiIh du \wy t*t l«i imm*
lui ni^iii«9 liii |Hii|;iiurd dntiH In li'^f arirWs du iiiiiii^triî ivlirlln qui
rmiir du vieux Sidi-Olliriiuii, nuii m: liiillil uvri! «uniriigis itiain Oiiit
Huiif iTiiiii 4'l MMi liii iilidlf tir. \A^.}^ par nurr.uinlifr muiit Ici noiiihrcî.
paitimMin ilf i\laliiiioiid ManniMi Tu iMit d(* J(iii<«ul', rtiduii lu |urU-
paifiiuiiiifiilpiuidaiil c.f If iiipH If rt priidiMi^i) uriiiiilnli!* rniila mir-lr^
lïiiviroiiN, fl iiiuhMafraifiil luiit Ii'h idiainp aux pituU du vulii(|iM'ur.
Miiiiifl If H pariuirt du iiiallifiirt<ux Sou pufli liii«piiait ritpiuidaiil «ii-»
priuc'f. Dfiix dfn DU di; ru di^r- r.orr. (pirlmii'H r.ruiuli'rt; itiaÎH SidU
iiifi' n'ftaifiil fi'liappf.H tiut du MuliiiKuid M*ill nuioiividiirpurlitii
ttaluiii, ft ( lificlifilfiil à MftiilfViir niddati In «tfi'iiifiil d'olifinHuiiitti ;
V. pf iipif df la villi* f!l dfn l'au-* In pniipli) un iiuiiiirffta pidnt ili:
liourKnrii litiir liivrur; iiiiiin il» l'u' iii/'roiili!iilniiiiuit« ni lu Irrriuir
tout iiuit*iiipar lun Hiilitllitatdc Tu- c]uiti|irliiiii uelul dv» parlUuni du
i()4
FLA
chef égorgé. Le nouveau bey 9*est
mainteiiii tlâpuU, malgré de ire-
^ quens démêlés avec K*s chefs leiu-
poraires de la régence d^Alger.
Des déprédations commises par
des corsaires tunisicnssur le com-
merce delà république des États-
Unis d^Amériqucs avaient engagé
celle-ci à envoyer un armement
dans la Méditerranée; mais le
bey, intimidé) fit rendre les na-
vires capturés, dédommager les
propriétaires , conclut un trai-
té avec cette puissance. En 1817,
les feuilles anglaises ont souvent
fait mention de Sidi-ftlahnioud
Flassen, et ont représenté son
gouvernement comme un des plus
oppressifs de TAfrique. Le bey,
et ses fils, se livraient aux ex-
cès les plus répréhensibles, en*
levaient les femmes libres pour
les renfermer dans leurs harems,
et se permettaient nombre d'au-
tres exactions. Quelques jour-
naux français se sont empresses
de démentir ces faits. Des rela-
tions commerciales et politiques
assez intiuies se tcouvaient éta-
blies à ce (te époque entre la Fran-
ce et Tunis; un juif favori du bey
et priucipal gérant de ses finances
obtint par la suite le paiement de
sommes considérables qu'il ré-
clamait pour d'anciennes fourni-
tures. Mais malgré les défenseurs
que Sidi-Mahmoud Flassen a
trouvés, il ne parait pas que son
règne soit destiné i\ fournir le ra-
re exemple qu'un pouvoir acquis
par la fourbe, ou la vioJence^soit
exercé avtc sagesse et modéra-
tion.
FLAUGERGUES (PiEaiiE-FBAN.
çoi>). né en i^ôc), était avocat au
commencement de la révolution.
FLA
Il-en embrassa les principes sann
exagération, et en sincère ami de
la liberté. Elu, en 1790, président
de l'administration du départe-
ment de i'Aieyron, il fut, le 12
juillet 1795, dénoncé avec ses
collègues à la tribuue de la con-
vention nationale par l'ex-capu*
cin Chabot, poiiravoir fait incar-
cérer des patriotes qui auraient
pu influencer utilement l'opinion
du peuple en faveur de la consti-
tution de 1793. Un décret fut por-
té contre lui et son collègue Gé-
raldi : ils devaient être tous deux
traduits û la barre de la conven-
tion; mais peu de jours après (le
an juillet), sur le rapport du mê-
me Chabot, annonçant que les
administrateurs du département
de TAveyron avaient reconnu
leurs erreurs et rétracté leurs ar-
rêtés liberticides, ce décret fut
rapporté. M. Flaugergues, ense-
veli depuis dans une salutaire obs-
curité, traversa avec bonheur les
orages révolutionnaires, et ne re-
parut que sous le gouvernement
impérial. Il fut alors nommé
sous-préfet à Villefranche ; mais
une absence prolongée de son
poste lui ût perdre cet emploi,- et
il rentra pour quelque temps dan»
son ancienne carrière du barreau.
Présenté comme candidate la lé-
gislature par le collège de l'arroo-
dissement qu'il avait administré,
il fut nommépar le sénat, en jan-
vier i8i5, membre du corps-lé-
gi^latif. Le 23 du même mois,ses
collègues l'élurent membre de tu
commission extraordinaire, char-
gée de IVxamen des pièces origi-
nales concernant les négociations
entre Napoléon et les puissances
coalisées contre la France, M.
FLA
Mangergncs hc prononça forlc-
inciil sur la nc('c?»}<ilé de conchire
la paix, pour soulager lu Frnncc
qui cntnmcnçnit i\ sVjpui.^cr en
houiuics vA m argent. 11 n'îpon-
(litaii î^raiid-ingc (ducdc Mas^^a),
qui lui reprochait dr faire do.^ mo-
iious iu(;ouH(itutionnt:ll(!S :• Je ne
i^counais ici rien de plus tncon.Hti-
» tutionnel (|iie vousi-rndine, vous,
»qui au mépris de nos lois venez
» prést(l(T les représeutaus dti peu-
» pie, quand vous n*avcz pas niê-
»me le drnii i\v, siéger A leurco-
)>lé. » M. FlaugcTguesfuMioniMHS
avec MiM. Lai. té et Rajrnouard ,
membre de la commission char-
riée «le rédiger une adresse i\ Tem-
pere'jr, doiil la forlune chance-
lait. Mlle fut eonj'ue en ItTmes é-
nr'rgiques, et ce fut la première
fus que le chef du gouvern(*inent
crahu's éprouva quelque opposi-
tion i\ ses vues de la part des
représentans d'une ^ervililé jus-
que-là muette ou apj)rohatricc.
Après les événemens du mois
de mars iHi^ , il fut un des
)>remierH , dans la séance du
c.»r[)s-législatif , le 5 avril , qui
votèrtînl pf)ur la déchéance «le Na-
poléon; et le r du mOnift mois, il
signa la lettre qtie ce corps adres-
yt\ au gouvernement provisoire,
conlcnanl TadhésionAI acte cons-
titutionuel. tue nouvelle eham-
Jue ayant é'ié convnquéi; par le
rni pour le mois de juin, il en fit
jiartie, et fut élu par ses collègues
candidat pour la prési<lence. Le 5
uoOt suivant, il parla avec force
tm faveur de la liherté de la pres-
se, solemiellement promise, mais
qu'on l<>ndait déjA à détruire. Le
?. septembre, il s'opposa à diver-
ses njesuresHnoiicièrcs contenues
FLA
i65
dans le nouveau budget, démon-
tra le yibc de la cuinulalion des
exercices, et combattit le projet
portant création de bons royaux.
Le 22 septembre, il parla en fa-
veur des babitans des départe-
mens qui avaient été réunis ii la
France, et ti qui on voulait alors
eidever le droit de cité, qu'ils h-
vaîent une fois acquis et si chère-
ment payé. Rapporteur d'une
commission de la chambre, il par-
la plusieurs fois, au mois do dé-
cembre suivant, sur rextension
de pouvoirs et d\'ïtrribtitlonsqu*on
voulait donner à la cour de cas-
sation. Les ministres prétendaient
rétablir en elle l'ancien ronsml des
parties, M Ffaugergues s'yopposa,
et finir par (\tire la profession de
f(M suivante : « Si l'on voulait jn •
«mais restreindre les prérogati-
))ves royales, on me verrait m'y
nc»pposer arec chaleur; mais je
» pense également que h'S étendre
» serait un véritable inconvénient,
»ifl je me prononciTai en tout
» temps contre la moindre cxten-
«sion. «Après le retour de Napo-
léon de l'ile d'KIbc, iVl. Flauger-
gnes fut élu mi^mbre de la cham-
bre des députés de i8i5, et au
premier tour de scrutin, il obtint
dans celte assemblée, après M.
lianjuinais, le plus grand nombre
de voix pour fa présidence. Il fut
nommé, -le 7 jtiin, vice-président.
Il se montra constamment dans
cette mémorable assemblée ù la
hauteur des graves circonstances
01^ les représentans du peuple
français se trouvaient placés, et
développa souvent des talens ora-
toires très-distingués. A l'agilnr
tlon qui se manifesta quelquefois
au sein de l'assemblée, lorsqnc
liib FLA
des noiiyellc" dôsastreiHfs lui c-
taiciit commnniqiioesy M. de Flaii-
gergiiOA ojiposait le oalinc cl la
dignité si conveiiahles aux repré-
Acntans d'un grand peuple; il os^t
jiisle dt*. dire aussi, qne jaiiiais les
et'is s(:andidt*tix aux voix! et ia clô-
ture! faclôture! n'élonirèrent pon-
danl le:* cent jours la voix des amib
delapntrie^ « Lorsque Annihal eut
«> Vidnciiùljannes^disailM.ri.'iuger*
i>guei>9 le tiimulle était dans Un-
«nie, mais la tranquillité dans le
»sénat. »ll pr(>poî»a de déclarer
qne la p^nerre élail nationale, et
«jue tons les Français étaient ap-
pelés à la flét'ense connnnne. Le
?.4 jiiitJ» il.fnl chargé de se rendre
avec M lM. Andréossv.Boissv d'An-
glas» Labernardiérc et Valence an-
])rè9 des généraux ennemis pour
négocier \\\\ armistice. Dans Tcn-
trevncde ces eommi;?saires avec
le lord\Vrllington. il s'opposa for-
lenient \\ la condition imp(»sée par
le général anjrlais, de laîre dé-
pendre tonte négociation ultérieu-
re, et par conséquent les destinées
de la Fram'e« de la réinstaltatiou
immédiate du gouvernement
ro}'al. Après la seccinde r(!>laura-
tion, le roi nomma lM. Flauger-
gues président du collège électo-
ral de rAveyron, qui l'élut député.
On ignora parquels motifs, après
avoir acvcpté cette nomination,
il ne se rendit pas au posje d*lion-
neur où il venait d'être appelé.
Sans doute, des engagemens nou-
veaux ne pouvaient avoir étoulVé
en lui. comme des malveillans
rinsinuèrent, d'anciens sentimens
de patriotisme et de dévouement
à la liberté. C'était surtout en
181 5 et 18 1(), c'était au sein mê-
me de la chambre intraurabh.
FL4
qu'il tdi été de son devoir de fai-
re n^tentir sa voix éloquente: et
l'on ne peut que déplorer la fata-
lité qui priva alors la cause i»atio-
uale d'un défenseur tel que M.
Flaugergues. Lors de la convoca-
tion pour les nouveaux choix en
1816 et années suivantes, il ne
fut point réélu, mais le roi l'a
nommé maître drs requêtes.
FLAt(;i:l\(;iKS r Honoré),
frèn' du précédent, savant astro-
nome,ancien associé de l'Institut,
né le lô mai if.lô, s'adonna ('es
sa jeunesse à l'élude des inittbé-
mati(|ne<<, de rastronomie et de
l'histoire naturelle. L^n mémoire
de loi sur la Théorie des machines
simples, fot mentionné honorable-
iiieul par l'académie de Paris en
17^9 et 1781. 11 publia ensuite
des ménioirt\s sur la différente rè-
fran*^ibilité des rayons solaires et
sur la fleure de la terre ^ sur l'arC"
en^ciel, sur les trombes, qui forent
couronnés et remportèrent les
prix A Lyon, A Montpellier et ù
Toulouse, ^ommé. en i7i)7, direc-
teur de robservatïdre de Toulon,
il n'accepta point cette place, mais
il >e livra avec léle aux travaux
astronomiques, et enrichit de
beaucoup d\d)servations et de
calculs Tonvrage périodique du
célèbre Lalande, Connaissances
des temps, i>l, Flaugergues fut le
premier qui découvrit et observa,
en marsiliia, la comète qui jeta
tant d'éclat et occupa l'Kurope
entière, vers le mois de septem-
bre même année. En 181 5, M.
Flaugergues remporta encore, à
l'acadénn'e de Nîmes, le prix poni*
un mémoire sur la question sui-
vante : Soumettre à une discussion
soigneuse toutes les diverses hypo*
FLA
thise$ imaginées jusqu* ici pour eX"
piiquer l'apparence connue sous le
nom (le queue, chevelure ou barbe
des eoniètes,
FLAVlGiNY (le maiqois de%
l'ut envoyé par le roi Loui» XV 1,
au coininenceiritfnt de lu révolu'-
tion« en qualilé (Je ministre pléni-
potentiaire aiiprè« du due de Par-
me. Il ne refini point en France
âprèft le» événenienii du lo août
179a, et mourut à Farme Tannée
suivante.
FLAVIGNY (C. F. comte de),
était capitaine des gardcs-fran-
çajseft au commencement de la
révolution^ fui nommé maréchal-
de-camp, mai:* qui lia le service
pour «te retirer en sa terre de
Charnier, près la Fère en Picar-
dic^ où il mourut le 1 1 décembre
180 3. Il a laissé dei» mémoirei
tfur Tart militaire.
FLAVIGNY (A. L. J. , ticomte
Dc), ù\» unique du précédent^ était
lieutenant aux gardes-françaises.
Après le licenciement de ce corps,
il resta à Paris, et fut au nombre
des personnes qui se rendaient
journellement aux Tuileries pour
offrir leurs services volontaires
au roi et à sa famille. Échappé à
la journée du 10 août, le vicomte
de Flavigoy fut arrêté quelque
temps après, et enfermé dans la
maison de Saint-Lazare. Après iH
mois de détention, il fut, à Tâge
de 7)0 ans, ainsi que sa sœur ma-
dame Desvieux, Agée de 28 ans,
traduit devant le tribunal révolu-
tionnaire de Paris, comme com-
plice d'une prétendue conspira-
tion de."» prisonniers de Saint- La-
zare. Condamné à mort par ce
tribunal de sang, le 24 juillet
1 79^1, ils furent tous deux, par une
FLA
167
déplorable fatalités traînés à ré-*
chafuud et exécutés peu de jours
avant la chute de Uobespierrc.
FLAVIGNY (Louis, comte de),
de la même famille que les 'pr«'3cé- ^
dens, naquit près de Lacm, dépar-
tement de TAisne; devint page du
comte d*Artoi.«, et entra comme
ollicier dant% le ré,çinicnt d'En-
ghien, au commenoemeut de la
révolution; émigra en 1791, et
servit à Parmée de Condé en qua-
lité d^olTicier de rétat» major. Son
frère était préfet de la Haute-Saô-
ne, et mournt «^ VesonI, en 1816.
FLAVIGNY (Alexawdbe, com-
te de), parent des précédens, né
à Genève en 1770, était page de
Madame et entra comme oflicier
dans le régiment de Colonel-gé-
néral; émigra on 1791, et entra
au service de TAngleterrc, où il
devint lieutenant-colonel. Hentré
en France, il suivit, en i8i5, le
duc de Bourbon dans la Vendée,
et a rempli les fonctions de com-
missaire extraordinaire du roi à
Nantes. — Vn vicomte de Flavi-
goy, delà même famille, a épousé
pendant rémigration une ûlle de
M. Belhmann, riche banquier de
Francfort.
FLAXMAN (John), sculpteur
anglais, le plus habile artiste dont
s'honore aujourd'hui la Grande-
Bretagne. Il e»t professeur de i*a-
cadémie royale de peintarc de
Londres, et par brevet, sculpteur
du roi. Ayant passé une partie de
sa jeunesse en Italie, il y a laissé
les plus honorables souveDir8,>et
les connaisseurs admirent eocore
à Rome plusieurs de ses statues
et bas-reliefs qui y sont restés
comme monumens de son séjour
dans la patrie des arts. Ses pfia-
iC8
TLA
cipaux ouTragcs en Angleterre
sont : le monumenl (''levé au poèie
Cullîns dans la catliéclrale de Chi-
chestcr, celui du lord Mansfîeîd
à l^'estmînster, les mausolées des
lord Howe , Abercrombie , et la
statue de Josuah Reynolds. 11 a
aussi, dans l:i capitale même de
la Grande-Bretagne, oflert à Tad-
miration de tous les amis de la
liberté, les traits du patriote qui
arraoba les colonies de rAuiéri-
que au joug anglais. AVa>binglon
semble avciir re^^u une nouvelle
yie du ciseau de Floxman, et res-
pirer encore sous le marbre qu'il
lui a consacré. Quelques critiques
scTères prétendent qu'on pour-
rait désirer dans les ouvrages de
Tantenr plus de moelleux , de
grûie et de fini. On doit aussi à
M. Fbxman un grand nombre de
dessins qui se distinguent tous
par la correction et une touche
ferme et hardie. La première col-
lection vn a été gravée et publiée
sous le titre de Séries de gravures
pour expliquer el illustrer les poë^
mes d'Homère, (t Eschyle el du
Dante, 'V Homère forme deux vol.
in-4", ï/O^, et une nouvelle édi-
tion en a paru en i8o5; VEscliyle
et le Dante forment deux vol. in-
fol., i8o5. On a publié (Londres,
1817), in-fol.. une seconde série
des dessins de Flaxman, pour ex-
pliquer les travaux, les jours et la
théogonie d'Hésiode, Le lord Elgin
ayant enlevé à Athènes des frises,
bas- reliefs et autres débris de
sculpture antique, une commis-
sion fut nommée parle parlement
pour examiner les conquêtes du
noble lord que plusieurs person-
ne.» qualifiaient différemment, et
que d'autres estimaient i'ort au*
FLE
dessous de leur valeur. L'opinion
de M. Flaxman, qui fit partie de
cette commi^sion, est consignée
dans le rapport fait à la chambre
des communes (1816, in-S"), et
motiva le décret d'après lequel
les marbres dits d'Elgin furent
acq-jîs par le gouvernement an-
glais, et devinrent propriété na-
tionale.
FLECHELX,astronomeet mé-
canicien, est auteur d'un Planis-
phère qui expose le aiouvement
des astres, machine ingénieuse et
utile aux commenp. ns qui se li-
vrent à rétude de rasironomîe.
Il a aussi publié VOxoeosme , ou
Démonstration du mouvement an-
nuel, tropique et diurne de la terre
autour du soleil, Paris, 1784, in-
8*. Flécheux est mort à Paris le
4 novembre 1 790, âgé de 55 ans.
FLERS (hb), maréchal-de-
camp au commencement de la
révolution « fut employé sous les
ordres du général Dumouriez, en
1792, et se distingua dans une
affaire au-devant du camp de
Maulde. dans laquelle il fut blessé.
Le général en chef lui confia le
commandement de la ville de
Bréda ; mais dépourvu de moyens
de dtvfcnse suifisans, il fut forcé
de rendre cette place aux armées
coalisées,le 2 mars 1795. Le géné-
ral Fiers en sortit à la tête de la
garnison, avec tous les honneurs
de la guerre. Nommé ensuite
commandant en chef de Tarraée
des Pyrénées, en remplacement
du générai Servan, il n'y fut pas
plus heureux que son prédéces-
seur, et essuya quelques revers
qui lui furent imputés à crime.
Arrêté et renferme au Luxem-
bourgy il fut traduit au tribunal
FLK
r/iYolutionnairn do Pai'iii« le 4
tlioriiiidor ai) 'Ji( 170*^0* ^<'>)<l<i"i*
11(1 à mort roiiiinn c;oinpUcn (ru*
III! prôh'inluc conspiration dus
prinonniorn, et v.x^iVMiè le in/)rno
jniir.
FLKSSi:LLK.S(t)K),n6eni7ui,
iVi'itn) rAtnillc <to rohi) ancienne
vi «li.HiinguiM!, II intnointnts trè»-
joiinr, maître dcM requête», <!ingu-
ra dùjA danii \v.h iroiMvn do Hrc-
ln|(ii(j, n\\ il ne d/ivona nu duo
d'Aiguillon, «t nvi joii^nil onsuito
aux perMécutrurMdr Tilluntrc ina-
gi;»tral do La (ihaloini.H. Kéoom-
pon»opar la ooiir pour fiacundul-
In nw <;rllo allairi', Il fut nommé ù
i intondaiioo do l^yfui, H*y flt ai*
nM'-r par hoh mmnrHdouooH ot i'aoi-
li'A, ain*«i (pu; par h; 7>l(>(pril d/s-
ploya pour Ioh înlôr^tH do ootto
villo. Il y l'onda un prix«en 17774
pnnr lo prrroclionnomonl ilc la
triuhin; d^n hoioH (Ui noir, l'eu
do lenipH avant la r/îvolutitin, il
i'nt nommé oouHoillcr-dVuat et
prôvùt deH mar<:handH i\ Vnrln,
iU)\\v, dorni^;ro plaon« dont lei
r MiotiouH fio irouvaiont i\ poupriïfi
lo.-t mrmt'f* rpio ooIIiim rouliôo.Hdo-
]Mii.H aux mairo.*t, ôtail dovonue
Www diincilu 1^ romplir en oon
• iMMpft. d*oragoH pcditiquoK. Un
homnio do plainir, d'un carartAre
l«gor ot incertain, tidipio PIohhoI*
IcH, yétait surtout pou pro])ro. Au»-
«i M) pordit*iU on foulant ménager
I4M doux parli*tf et on paralf((«ant
patriote i\ lllAtol do-Ville, tout
l'ii Aorvant fa oour. Son relati<m!9
inlimcit avee le lianm <le HoKon-
vil, cpii, .H(ninlo!4 ordrcndu mare-
elial do Broglio, oonimandait lo»
ij'onport Miift.soH, oC <pii avait <uign-
^ii le gouvoriHuir de In Dantillo ù
MO délvudrci lui devinrent ruiiei">
FLE
160
tél. Vivement Interpoll/) \\ PIIA-
Cel-de-Villo dan^i la journée dui/|
juillet, pnrGaran«(iOulon|oleotour
de Pari», (uir nv,n torgiver»nti<m»
)»orpéluollo.H et nnr »e^ rapport»
avec le» ennemi» du peufyle, le
malhourouxFle»»elle»pAlit,bnlhu*
tin, et chorohu vainomeot A prou-
ver »on innocence. Sa voix nllo-
rée était ù peine entendue ik quel-
que» pn.H de lui. Tout-ii-coup un
cri uVdovn dnn» la loulo ; «» Au l'n-
nlain-Royal, \\\ Il »e jn»tiflera. •
« l*ih bien! ropondit*il, allon» ati
n Palain-Kojal, net il ne leva on
effet pour »ortir, preH»^î de tous
cAté» par la multitude. Une lettre
trouvée dan» (n poche <lu gouver*
tieur do la Bi)»tillo Do Lannay,
dan» lacpiello Fle»Hclte» Texhor-
lait à »o déroudro et lui promet-
tait <lo prompt» »ocour»« déoida,
dit-(ui, »a perle. A peine arrivé au
ha» do ro»ealier qui do*^cend »iir
la place do (f révo, un jeune hom-
me lui tira un coup de pi»toIot &
hout portant et lui caH»n la ti^te.
I^a foule HO précipitaalors »ur»on
cadavre, dont on Ȏpara celte tO-
to »anglnnte qui fut promenée »ur
une pique au Palai»-l\oyaletdanii
lofi rue» de Pari». Lo corps fut
traîné dan» la fange par d*nutref
furieux. Flei»olle» devint nin»i, h
r/lge do soixante-huit an», une de»
première» victhue» de IVITerve»-
couce d'un peuple, qu'on mépri-
sait trop aior*4 piuir le craindre
encore, et que d'impruden» con-
soillers, A Vemafilo», dépeignaient
toujours comuie nue tourbe in-
solente, mnl» l/)cho, qu'on pour-
rait réduire et chAlien^ volonté, ili
Taido de quelque» régimens suis*
»e» ou allemand».
FliEl)IUAN(JinÔHK-CiUBl.l!MA-
170
FLE
cnb), plus conDu soas le nom du
marquis de V Angle , né en Breta-
gne en 174^9 a publié un grand
nombre d*ou¥rages. L'auteur y
montre presque toujours de hau-
tes prétentions À Teffprit. Cette
recherche fatigue et uuit à Tefifet
général. De L'Angle, d'ailleurs,
n'atteint pas toujours le but qu'il
se propose, et ne fait même que
trop rarement un usage honora*
ble de l'esprit dont il était eifec-
tivemcnt doué. Son premier ou-
vrage. Voyage de Figaro en Espa-
gne, Saint-Malo (Paris), 1785,2
vol. in-ia^ eut du succès, et fut
condamiiéypararrOt du parlement
du 2G février 1788* à être brûlé
au bas du grand escalier par la
main du bouireau. Cet arrêt a-
|outaiiiûniment à la vo^iie du li-
vre, qui eut plusieurs éditions, et
qui fut traduit en anglais, en ita-
lien, en allemand, et en danois.
La dernière édition fut publiée à
Paris, eni8o5, in-S", sous le titre
de Voyage en Espagne par M. de
i'jângle^ô'^'édliioni seule avouée
par l'auteur. Une critique sévère,
mais souveutjusfe, de cet ouvra-
ge, parut peu de temps après sous
le titre de Dénonciation au public
du Voyage d'un soi-disant Figaro
en Espagne, On en avait orné le
frontispice d'une vignette, repré«
«entant une poignée de verges et
un fouet en sautoir. M. de L'An-*
gle publia ensuite : Amours ou Let-
tres d'Alexis et Justine, NeuchA-
tel, 1786, ï vol. r<»-8%et 1797,3
vol. io' iS;Talfleau pittoresque de la
Suisse, Paris, 17QO, in-8^, Liège,
1790, in- 1 l'ySoirées villageoises, ou
anecdotes et aventures avec des se-
crets intéressons, 1791,10-12; Pa-
ris littéraire^ an 7, in-ia; ou-
FL£
vrage salirique* plein d'infurèi
contre plusieurs hommes estima-
bles, mai» qui n*eut aucun suc-*
ces, et que l'auteur reproduisit
deux ans après sous le titre d«
C Alchimiste littéraire, sans en ob-
tenir davantage. Afc^Ti Voyage gn
Prusse, ou mémoires secrets sur
Fréderic-le-Grand^ et sur la cour
de Berlin^ 1806, in-8"; Nécrologe
des auteurs vivans, 1807, in- 18,
dans lequel Tauteur, en parlantde
lui-même, ne se reproche qu'un
abusexcessif de l'esprit. Cet ou-
vrage devait être continué, et uu
nouveau volume était promis au
public tous les six mois^ mais la
mort vint interrompre le cours
des travaux littéraires de l'auteur,
le 12 octobre 1807.
FLEURIËL (l'abbé), émigra en
1790, et employa avec succès ,
pour l'avancement de sa fortune,
un esprit insinuant et des talens
très-distingués pour la conduite
des affaires secrètes. Il émigra
dès le commencement de la révo-
lution, et ayant obtenu la faveur
du comte de Rlacas en 1793, il
dut à sa protection l'avantage de
travailler en qualité de secrétaire
dans le cabinet du roi. Après la
rentrée de S. M. en France, M.
de Blacas étant alors ministre,
l'abbé Fleuriel fut nommé cha-
pelain ordinaire du roi et écri-
vain du cabinet. 11 suivit le comte
de Blacas àGand, en mars 181 5,
et fut nommé, quelque temps a-
près , aumônier de la légation
française à Rome, où il retrouva
encore son protecteur. L'abhé
Fleuriel est fortement inculpé'
dans le Moniteur du \C\ mai fnê-
me année: Une discussion avait
eu lieu au parlement d'Angle-
FLE
terre, telalîveinent aux négocia-»
lions du congrès de Vienne avec
le roi Joachiin de Naples. Des
lettres de Napoléon à Murât a-
vaicnt été saisies et produites a-
près avoir passé par les mains de
Tabbé Flenriel , qui fut accusé
d'avoir falsifié ces lettres ainsi
que toute la correspondance de
Murât; l'art et la perfection de la
main-d'œuvre dans ces change-
mens étaient remarquables , à ce
qu'on assure, et tels que le gou-
vernement anglais lui-même a pu
en être du}ie un instant; mais le
fuit imputé à Tabbé Fieuriel
n'ayant jamais été légalement
prouvé, on ne saurait lui en adju-
ger ni le blâme ni le mérite.
FLEUHIEU (Cbarlbs-Pibmi^-
Claret, comte de), nnnistre de la
marine sous Louis XVI, membre
de l'académie des sciences et de
l'institut; chef du bureau des lon-
gitudes, sénateuf, grand-officier
de la légion d'honneur, etc, na-
quit à Lyon, le a juillet 173B.
Destiné d'abord à l'état ecclésias-
tique, ses parens cédèrent bien-
tôt aux désirs du jeune Fleurîeu,
que ses goûts et ses études por-
taient vers une autre carrière,
dans laquelle il devait un jour
s'illustrer. 11 entra dés l'âge de
i5 ans et demi dans la marine,
j|hses taiens et de vastes connais-
simces acquises déjà dans un âge
peu avancé, le ûrent distinguer.
Après la paix de i^GS^ il se livra
avec une ardrur redoublée A l'é-
tude. Le pr«;mier ('mit de ses tra-
vaux fut un projet de urécanisme
in^étiieux pour la construction
d'une horloge marine, dont le
modèle mérita le suffrage des ar-
tistes et des marins. De concert
fLB
• 71
AT^c le -eélèbre horloger Ferdi-
nand Berthond, auquel il avait
communiqué ses idées, et qui à
fon tour lui enseigna tous les prn-'^
cédés de son art, il perfectionna
sadécou verte, et lespremières hor*-
loges marines furent fabriquée»
en France. Le comte de Fleurieii
eqty on i^tiS, le commandement
de la frégate Vlsis^ et fit un voja«
ge de long cours pendant lequel
ces instrumens furent essayés. U
publia À son retour la relation de
son voyage et d» «es eiLpcriences^
ouvrage distingué, qui contribua
aux progiès d/u l'art nautique. Le
poste important de directeur-gé-
néral des ports et arsenaux de la
marines lui fut confié en 1*776;
et il ajouta m sa réputation
de bon marin, celle d'adminis**
trateur habile et intègre. Ge
fut lui qui rédigea les projets des
opérati|i>ns navales de la guerre
de 1778, <^ il fournit aussi les
plans des voyages de découvertes
qui furent entrepris depuis par
Lapeyrouse et Ëntrecastesux. Dé*
signé par l'opinion publique, dès
le commencement de la révolu-
tion, comme l'homme le plus pro-
pre au ministère de la marine et
des colonies, il y fiit nommé par
le roi, le 37 octobre 1790; mais il
donna sa démission dès le 17 mai
de l'année suivante. L*aménité de
son caractère et de ses mœurs a-
vaient fait concevoir au roi Louis
XVI, non-seulement de l'estime,
mais une afiection particulière
pour le comte de Fleurieu , et
le monarque le nomma gouver-
neur de son fils le dauphin, alors
prince royal. Les tempêtes politi*
qucs, plus terribles encore que
celles dont l'intrépide marin avait
171
FLE
»i souvent braré la fureur sur un
autre élément^ Farrachèrent î\ ce
poste en 1792. 11 se retira alors
:\ la campagne, et chercha des
consolations dans ses études favo-
rites. Quoique arrêté en septem-
bre 1793, et renfermé aux Made-
lonnettes. il eut le bonheur d*é-
chapper à la faux réTolutionnai-
re^ et fut élu, par le département
delà Seine, député au conseil des
anciens, en 1797. Exclu de cette
assemblée lors desévéneniens du
18 fructidor, il fut appelé au con-
seil-d*état par le pr(*mier consul,
après la révolution du 18 brumai-
re. 11 passa ensuite ùl Tintendan-
ce de la maison de Napoléon, fut
décoré de la grand* croix de la lé-
gîon-d'honneur, nommé gouver-
neur des Tuileries et du Louvre,
et membre du sénat. Le comte de
, Fieurieu mourut généralement
regretté, le 18 août 1810. Outre
la relation de son voyage sur 1"/-
sis, il a publié les ouvrages sui-
, vans : Découvertes àes Franf^ais
dans le sud -est de la Nouvelle^
Galles^ Paris, imprimerie royale,
J790, in-4*. L'auteur y prouve
que les îles Saloman, découvertes
par Mandana , sont les mêmes
que celles visitées par le capitaine
français Surville et par le lieute-
nant Shortiand. Le premier les
avait nommées terre des Arsacides,
et en avait reconnu toute la par-
tie orientale, tandis que le second
en avait visité la partie occiden-
tale. On avait été depuis jusqu'A
nier Texistence de ces îles long-
temps perdues de vue par les na-
Tigateurs : Voyage autour du mon-
de, fait pendant les années 1790,
91 ^f 92, par Etienne MartUand,
Paris, an 6 (1798), 4 vol. in-4*.
FLE
Cet ouvrage est accompagné de
cartes hydrographiques très- pré-
cieuses , et précédé d'une intro-
duction du plus grand intérêt sur
toutes les navigations À la côte
nord-ouest de rAmérique. Atlas
de la Baltique et du Categat , qui
n'a pas été entièrement achevé ;
mais les planches existantes ont
été faites avec le plus grand sofn,
et sont d*une grande utilité aux na-
vigateurs. Le Neptune américo sep-
tentrional, avec cartes exécutée»
par Bonne , sous la direction du
comte de Fieurieu. Enfin, il a lais*
se en manuscrit le commencement
d'une histoire générale des navi-
gations de tous les peuples, dont
la première partie seule contenant
la navigation des anciens, se trou-
ve à peu près terminée, et contient
des notices d'un grand intérêt.
FLELRIGEON, écrivain dis-
tingué* a publié plusieurs ouvra-
ges estimés sur diverses branches
de Tadministration, entre autres
un Manuel administratif j 1801, 5
vol., 1806, 7 vol. xn-S"; Observa-
tions sur la propriété, fadminiS'^
i ration, la police des cours d'eau
non navigables ni flottantes, 1810;
Le Guide des jurés, 1811. în-8*.
FLEDRIOTdeLaFLEURIAYE;
ancien garde-dii-corps du roi, é-
tait originaire d*Ancenis, dans,
ci-devant province d'Anjou,
que l'insurrection éclata dans
départemens de lu Vendée, il prît
les armes sous les auspices de
Charctte , son parent , et fut fait
chef de division de l'armée ven-
déenne, après avoir perdu son
frère au siège de Nantes. Cette
armée, si souvent battue par les
troupes de la république , fut
plus d'une fois sauvée d'une dcs-
is ïS
FLE
tructîon complète, par la bravou-
re et lu présence d'esprit du géné^
rai Fleuriut. Â la suite du combat
d'Ancenisy il couvrit la retraite»
et protégea le passage de la Loi-
re. Après la sanglante affaire du
Mans, il reçut le commandement
en chef d*un corps de 7000 bom-
mes* qu'il était parvenu i\ rallier,
et avec lequel il se trouva à celle
de Savenuy, où Kléber et Moreau
anéantirent ce qui restait de Tar-
mée vendéenne, le a nivôse an a
(aa décembre 179'^). Après s'être
personnellement battu en déses-
péré, il se fit jour i\ la ttite d'une
poignée d'boinmes. II (it encore
la campagne de 1794 ^^^^ Sapi-
iiaud; signa le traité de paix con-
clu , le i5 février 1795, entre
Gbarettc et les généraux de la
république; et se retira, après la
pacification, dans son pays natal,
d'oi\ il n'a plus reparu sur la scè-
ne politique.
FLKDIUOT-LESCOT, fimo
damnée de Robespierre et ancien
maire de Paris, était né i\ Bruxel-
les en i7r>i. Les troubles qui pré-
cédèrent dans son pays la révolu-
tion française, le forcèrent à s'ex-
patrier : il vint i\ Paris, et s'y livra
i\ l'arcbitecture. 11 remplit pendant
quelque temps les fonctions do
commiâi^aire aux travaux publics,
et fut ensuite le digne substitut
do l'infAme Fouquier-Tinville, a-
lors accusateur public près le
tribunal révolutionnaire. Reçu A
peu près dans le même temps ù la
société des jacobins, il se distin-
gua bientôt parmi les membres
les plus forcenés de cette société
d'odieuse mémoire, et contracta
d(;$ liaisons intimes avec les plus
furieux démagogues de cette épo-
FLE 175
c(M. Robespierre , charmé de
trouver dans Lescot un homme
enUèrement dévoué au régime de
te(jBùr qu'il faisait alors peser
surla France, le fit nommer mai-
re de Paris en germinal an a. La
conduite qu'il tint durant le court
exercice de ses fonctions ne dé-
mentit pas l'atrocité de son carac*
tère. La journée du 9 thermidor
lui fournit l'occasion de témoi-
gner  son protecteur toute sa re-
connaissance. Robespierre venait
d'être arrêté et conduitau Luxem-
bourg : Fleuriot Gt fermer les
barrières, sonna le tocsin, ras-
sembla autour de lui dans l'Hôtel-
de-Ville le corps municipal, et
garnit la place de troupes et d'ar-
tillerie. Bientôt Robespierre mon-
te à rilôtel-de-Ville, accompagna
de ColTmbal, qui Pavait enlevéde
sa prison : Fleuriot proclame oe
monstre sauveur do la patrie, ju-
re avec tous les assislans de le dé-
fendre jusqu'à lu mort, et cher-
che A exciter un soulèvement en
sa faveur; mais dans le même
temps la convention nationale
rendait un décret qui mettait hors
la loi Robespierre, Fleuriot et
leurs adhérons. Arrêtés immédia-
tement par Bourdon de POIse, ils
furent exécutés ensemble le len«
demain.
FLEIJRY DE CHABOULON
(P. A. Ëdouabd), ex-secrétaire de
l'empereur Napoléon et de son
cabinet f maître dos requêtes au
conseil 'd'état, barôO, oilicier do
la légion-d'honneur, chevalier de
Tordre do la Réunion. Doué d'uuo
âme ardente et d'un esprit ac-
tif, il n'attendit pas que l'Age TetU
fait homme pour prendre part
aux alTaire» publiques; à i5anii|
^74
PLE
déjà considéré comme bon éi-
toyen, il fut nommé comman-^
dant d*un bataillon de g^rdtttta-
tionule. A 16 ans, il marcba^Pi-
tre la convention, au i3 vendé-
miaire, fut fait prisonnier, et ne
dut la vie qu*i\ l'intérêt qu'inspi*
re tonjours* la témérité dans une
grande jeunesse. Les lois révolu-
tionuaircs le forcèrent à renon-
cer ù Texpectative d'une fortune
brillante : il embrassa la carière
administrative. Employé dans les
)Onanccs, sous les ordres du mi-
nistre d'état de Fermont, il con-
tribua, par une intégrité à toute
épreuve, ù préserver le trésor pu-
blic 'de plusieurs spoliations ha-
bilement concertées. Devenu au<^
diteur au conseit-d'état, il fut at-
taché à la direction -générale des
domaines, et bientôt après, nom-
mé à l'importante sons-préfectu-
re de Chfiteau-(\-hois (départe-
ment de la Meurthc), où Ton n'a
point ent'ore oublié qu'il intro-
duisit et qu'il propagea, par ses
«oins et à ses frais, le bienfait
inappréciable de la vaccine : l'em-
pereur, à celte occaéion * lui dé-
cerna l'une des deux médailles
accordées, en 1804^ aux fonction-
naires civils. La disette de 181a
lui fournit une nouvelle occasion
de signaler sa philanthropie. A
sa voix et ik son exemple, s'ou-
vrirent de nombreuses souscrip-
tions; Tabondance remplaça la fa-
mine; les riqhes le félicitèrent,
les pauvres le bénirent. A la fin
de la môme année, les braves é-
chappés aux désastres de Mos-
cow, et aux lâches défections de
Léipsick, rapportèrent dans le dé-
partement de la Meurthe cette
ilèvre contagieuse, si justement
IPLE
appelée fa fièvre du maiheur. Le
préfet de Nancy, le sous-préfet de
Sarrebourg, ainsi qu'une foule
de citoyens généreux , périrent
victimes de leur humanité. M.
Fleury,non moin.^ zélé, mars plut
heureux, sot, par son infatigable
prévoyance, détourner le mal de
ses administrés, et s'acquit dé
nouveaux droits à leur estime et
ù leur reconnaissance. Les puis-
sances alliées, enhardies par les
traîtres, avaient franchi le Rhin ,
d'où la V ictoire les tenait éloignées»
depuis i5 ans, M. Fleury fut ap-
pelé , dans cette circonstance, à
faire éclater »on amour pour la
patrie , et son dévouement pour
son prince. Placé en sentinelle
perdue sur le chemin de l'enne-
mi, on le vît remplir à la fois les
fonctions d'administrateur, d'in-
tendant et de chef militaire. Le
cnmte Colchen, commissaire ex-
traordinaire, et l'illustre maré-
chal Ney, qui l'avait surnommé
l'intrépide soas^ préfet ^ le signalè-
rent à l'empereur, comme un des
meilleurs et des plus fidèles ser-
viteurs de l'état. Lorsque les pro-
grès de l'ennemi l'eurent forcé à
quitter son poste, il fut envoyé
comme auditeur au quartier im-
périal; il joignit Napoléon ù Mon-
tereau. L'empereur, après avoir
coiilié plusieurs missions impor-
tantes  M. Fleury, le chargea
d'aller remplir les fonctions de
préfet à Reims, que le brave gé-
néral Corbineau venait d'enlever
à la baïonnette. M. Fleury re-
çut Tordre d'armer les bataillons
nationaux, et d'organiser au bruit
du tocsin l'insurrection des caiD«
pagnes. Le générai ennemi ne
tarda pas à être informé de dis
dinposilions par Icd transfuges.,
ai lit proclamer au muu de la
trouipe que tout Ibnclioiinni-
re puliiio (fui forait souuer le
tocsin, et qui cluircheruit A ttou*
l«vt:r l<i peuple, hcrait iuîh hur.<« du
droit dt'i» ^tiîi$ tl pa:t8Û par \t:$
urines. Muin cilui «pie le brave
dcH hravcH avait hurnoniiné Tiu-
trcpide ne pouvait céder à de pa-
reilles menaces ; il inonda la
Champagne de proclamations é-
nergiquc!» , et dans lesquelles il
provoquait ik la résistance, au
moment où 'jfsooo Russes, après
plusieurs sommations repou»itées
avec mé|)ris, emportaient d*as->
8a ut la ville de Keims. M. Fleu*
r^, é(:lia[>|)épar miracle aux per-
quisitions d'un ennemi cruel, res-
ta laelié dans les murs deiieims,
)u>qn au moment où la victoire,
la dernière que Tempereur de-
vait remporter, vint lui rendre la
liherlé vA la vie. Lors de la pre-
mière restauration, il ^e retira vn
Italie, et rentra en France, le jour
même où Napoléon débarqua au
golle de Juan : il le joignit!^ l'>'(>n,
devint mju secrétaire iulime, et
fut mis avec lui hors la loi, par
IVrdounauce ro^ide du G mart»
181.^). Au momelit où Napoléon
reiihait aux Tuileries, un agent
autrichien venait dVlrc arrêté.
'Ses rèvélalious avaient appris
qu'il avait remis au duc d'Otranlu
une lettre du Trince Metternich.
et qu'une entrevue devait avoir
lieu à Bâie entre une personne
que le docd'Otrante avait promis
d'envoyer, et un baron de Wer-
iicr, a^ent diplonuitique. Napo-
li'*(Mi donna l'ordre à M. de Fleury
de se rendre en toute hAte à liâle,
de se présenter à M. du >Verucr
FLË
175
comme l'cnvoyédu duc d'Otrante,
et de chej'uhur, ë*il en était tempi
encore , à déjouer le complot de
cet InfAme ministre. <îette mis-
sion hardie et périlleuse fut habi*
lemcnt remplie, et Napoléon» ras-
suré par les rapports de son se-
crétaire, profita de cette circons»
tance fortuite pour entamer avec
l'Autriche des négociations que
rompit la bataille de Waterloo.
M. de FIcury avait accompagné
l'empereur dans cette campagne
où un seul revers devait renver-
ser la plus haute fortune que le
génie de la gloire ait jamais élevée
chez aucune nation du monde.
Au moment d'abdiquer pour la
seconde fois, Napoléon accorda
des récompenses pécuniaires i\
quelques-uns des rares amis res~
tés fidèles i\ son infortune : il re-
mit à M. Fleury la croix d'oi!icier
de la légion-d honneur. M. Fleu-
ry a publié à Londres, en ii vo-
lumes, des Mémoires pour servir
à l'histoire du retour et du rèf^ne de
Napoléon en 181 5. Ce n'est pas
seulement à l'intérêt extrdme du
sujet et ù l'importance des événe-
mens qu'il retrace, que cet ou-
vrage dut le succès prodigieux et
les honneurs de la traduction qu'il
obtint dans presque toutes les
langues de rKurope : on tint
compte i\ l'auteur du talent re-
marquable qu'il déploie dans ces
mémoires, et surtout du tribut
courageux d'amour, de respect et
d'admiration , qu'il ne craignit
pas de rendre à un grand hounno
déchu de la puissance , au mo-
ment où ses ennemis en triom-
phaient avec tant d orj>u( il et si
peu de gloire; ces méiuoiret» jel-
teut uu grand jour sur la révolu*
l^fi
FLG
lion du ao mars : ils (]tii>i(;;n<)nt iV
rhistoire, comme autours du re-
tour de Napoléon, un grand per-
sonnage et un jeune colonel, ca-
chés sous les initiales X et /j. Le
colonel Zi, muni d*instructions et
de signes de reconnaissance , af-
fronte tons les périls, surmonte
tous les obstacles 9 et déguisé en
matelot, arrive sur le rocher de
nie d'£lhe, où le sort avait re-
légué Tancien yiailre du monde;
Napoléon Técoute et se décide à
exécuter Tentreprise la plus au-
dacieuse qu'un homme ait jamais
pu concevoir. Quel est ce colonel
dont la démarche changea pen-
dant quel(|ues mois les destinées
de TEurope ? les mémoires de
M. Fleury ne le nomment point,
mais tous ses lecteurs Tout
nommé.
FLEURY (le chevalier Ro-
HAULT dk), oiilcier de la légion-
d'honneur, chevalier de Saint-
Louis , a fuit dans Parme du gé-
nie la plupart des campagnes de
1802 A i8i/|. 11 lut fait, en 1S07,
oQjcier de la légion sur le champ
de bataille, et reçut du roi la croix
de Saint-Louis, à la fm de i8i4<
Lorsque le gouvernement voulut
opposer une résistance à la mar-
che de Napoléon , au mois de
mars 181 5, le chevalier Fleury
suivit le général Dupont dans le
Nivernais, et fut bientôt forcé de
se replier avec ce général. Il se
tintîi récart pendant \^iA van f Jours,
et fut fait colonel en i8i(). M. de
Fleury est gendre de M. le comte
Deséze.
FLEURY ( Jacques -PiEnivE),
prC'tre, né i\ Mancey, département
de la Sartlie, dans le mois de fé-
vrier 1758. L*abbé Fleury n'aac-
PLE
quis quelque importance pondant
la révolution, que par Toubli de
cette maxime de l'évangile qui
prescrit la soumi^^sion aux puis-
sances et Tobéissunce aux lois.
11 a su s'attirer, pur la turbulence
de son caractère et IVxagéru-
tion de ses opinions politiques et
religieuses, une série non inter-
rompue de disgrAccs sous Ions li*s
gouvernemens qui se sont succé»
dé depuis celui du la convention
jusqu'à celui de Louis XVIIl in-
clusivement. 11 était curé de No-
tre-Dame de Vieuvy flu com-
mencement de la révolution. Sur
son refus de prOter serment ù la
constitution civile du clergé, il
fut enlevé pnv la gendarmerie au
mois de juillet 179:1. Déporté ea
Angleterre, compris en mfime
temps sur une liste d'émigrés, il
eut ses biens confisqués. Aentré
en France, en l'an 5, il se lit ar-
rêter de nouveau, le 18 fructidor,
et jeter d'abord dans les prisons
de Vannes, d'où il fut transféré
successivement dans celles de
Rennes, de Laval, du Mans, et
enfin déporté à l'ile de Ré. Ce
fut de cette prison qu'il publia ,
au connnencement de Tan 8, une
brochure uù il prodiguait an gé-
néral Bonaparte et au ministre
Fouché les énithétes les plus in-
jurieuses, annonçant que le pre-
mier serait un »rand homme pour
les grands crime.^, et il engageait
la n.ition à rétablir le gouverne-
ment royal. Cette extravagance
le ùi traduire, le 10 rructidor au-
() (u8 août 1801}, devant un con-
seil de guerre rassemblé à Naii- ,
tes, dont deux men)breh opinè-
rent pour la mort. Il étai^.accnsé
d'avoir prêché le rétablisscmcat
FLE
il'nno dynn»^tî(î alor» j)ro<*crîle, et
d'avoir Icnté de faire évi>der di'S
dt^tcnus : il est de t'.iit (pu* dans
mainte occasion il avait < liciché A
rcndre^mOinc un péril de se.n jours,
Ia liherlé i\ plnsieur.<4 de ses
Coni|'ag;nons d'inforlnrir. JVéinté-
gfri'' i\4'île d'OlcTon, après son jn-
gerncnl, il y fnt assez tranqnillo
pendant 8 années, et rejeta ton-
tes les offres que Ton pnt lui fai-
re pour rengager A adhérer an
concordai de 1802. De nonvelles
plaintes portées contre Ini, le fl-
titwX transporter, en iHoy, de Pile
d'Oléron dans les prisons de Pier-
rc-(!hniel. H re.sta dans celte for-
teresse |nsqu*an nnomenl où Tin-
vasion des tronpes étrangères o-
hligea de Tévacner. Les prison-
niers furent divisés en plusieurs
colonnes : celle dont Tabhé Fleu-
ry faisait partie fut dirî^çée sur
les Cévennes. Kn traversant ces
montagnes par un froid excessif,
il eut les janihes gelées, et arriva
à Issoire prescpie mourant dé fa-
tigues et de maladie. I^es succès
des armées coaii'tées étaient con-
nus dans cette ville ; Tabbé Flèu-
ry fut relAcbé A la demande des
autorités, et alla, quand il fut ré-
tabli, se prése»»lrr A M"* la du-
chesse d'Ân^oulcme qui se trou-
vait alors aux eaux de Vichy: il
n*eut pHs de peine à se faire rele-
ver de toutes les condamnations
portées contre lui sous le gouver-
nement précédent, trt se retira A
Fougères, chez une dame qui se
chargea de pourvoira ses besoins;
mais il ne put rester long -temps
tranquille dans cette retraite , et
s*en fit expulser, en 18 lO II vint
à Paris fatiguer le gouvernement
de les réclamations^ ef présenta
T. VU.
FLE ly^
au roi, le 90 juin, une brochure
intirutée Jpotogle de ia conduite
(tes prêtres françah. confesseurs de
ta foi, pendant af) ans, 11 re^nt du
ministre de la police uh recours
en argent, et rinjf)nction de re-
tourner A Fou{;ércs. Il y était A
peine arrivé, que les opiniouif ex-
primées dans sa brochure lui sus-
citèrent un nouvel orage : II fut
accusé d'avoir porté atteinte à
rin\iol(d)ilité des domaines na-
tionaux et dennmdé I abrogu-
ti<»n du concordat. Traduit devant
les tribunaux sous ce ilouble chef
de prévention, en mOme temps
que le fameux abbé Vinson , et
déclaré coupable, il fut condam-
né A trois mois de pri.-^on , 5o fr.
d'amende, un an de surveillance,
et 5()0 fr. de cautionnement: il a
subi sa peine dans les prisons de
Nantes. 1^1. Fle\iry devait nous
donner une histoire intéressante
de ses souffrances, et un autre
ouvrage, qui eOt été sans doute
fort édinaut s'il faut en jnger par
le titre ; Réparation soit fail^ à
N* iV. Jésus » Christ , à sa sainte
mère, à notre mère (a sainte égll'*
se, et à notre bon roi !
FLh:lKY (BivARD), naquît à
Chartres ; son père , comédien
con^ihe lui, soigna peu son édu-
cation; il ne reçut guère que celle
qu'il pouvait recevoir dans les
coulisses. Auiïsi personne n'était-
il plus él<»igné que Fleury d'Okre^
non pas un savant, mais un hom-
me instruit : il s'exprimait avec 6-
l^gance et pureté; mai> il ne pou-
Vliit pus écrire sans faire de fautes
grossières , et ne savait guère
mieux l'orthoghiphe qu'un sei-
gneur de la cour de Louis XV.
Ce contraste^ au reste , sVxpli-
19
i8i FLO
lui ont donné droit. M. de Floi-
rac est le même que non? ayons
TU dans la chambre des dé-
putés, où il a été porté en 1817
par le département de rHérnult,
voter tous les ans avec les mem-
bres les plus exagérés du côté
droit, et défendre avec ardeur(et
pour cause) l'inlëgrité des traite-
meus des préfets et autres fonc-
tionnaires. Pendant la discussion
de la loi de recrutement, il ?ota
de nombreux amendemcns, et
déclara que la dénomination d*ar-
mée nationale seniSLii trop la révo-
lution. 0 Nous ne connaissons, di-
1» sait-il. qu'une armée royale; ce
«sont les compagnons d\irmc5de
«rinforluné duc d'Ënghien, les
nYendéens, les habitansdu Midi,
nies bon*t Français. « Dans la ses-
sion suivante, il parla sur la fixa-
tion de Tannée financière, et con-
clut à ce qu'elle suivit le cours de
Tannée civile. Il demanda le ren-
voi au giirde-des-sceaux d'une pé-
tion tendant à faire remettre en
vigueur les anciennes lois contre
)e duel, vi s'opposa û ce que les
pages du budget fussent souillées
du produit des jeux. Quoique M.
le comte de Floirac ait toujours
eu une sorte d (loignomcnt pour
les propositions d'économie , il
demanda, en 1819, une réduc-
tion de 18,000,000 sur le budget
de la guerre , et la suppression
des droits de pêche sur les étangs
thaïes.
FLOOD (He5Ri), membre du
parlement d'Angleterre, né en
1732, et mort en 1791, était le fils
d'un chef de justice du tribunal
du banc du roi, en Irlande. Né a-
ver un esprit vif, des qualités ai-
mables et des grâces personnel*
FLO
les, il fut long-temps fier de cei
avantages qui lui en firent négli-
ger de plus solides. II avait com-
mencé ses éludes au collège de la
Trinité de Dublin : il les continua
à l'université d'Oxford, où , par
les raidons que nous avons indi-
quées plus haut, les progrés qu'il
fit furent d'abord très-lents; jeu-
ne, il croyait comme tant d'au-
tres que des richesses considéra-
bles et l'éclat d'un nom distingué
pouvaient dispenser du savoir. Il
ne fut détrompé de cette erreur
que lorsque le docteur Markham,
son gouverneur, voulant le tirer
de l'espèce d'insouciance qu*il a-
vait pour l'étude, eu piquant son
amour-propre, fit introduire dans
les sociétés où il se trouvait des
jeu nés gens très-instruits. Ces jeu-
nes gens ne manquaient pas d'a-
mener la conversation sur des su-
jets intéressons et surtout scien-
tifiques, d'où résultaient des dis-
sertations brillantes, auxquelles
Flood ne pouvait prendre part.
Il sentit bientôt tous les désagré-
mens de sa position; mais com-
me la nature avait mis en lui les
movensd'en sortir, il se hâta d'en
profiter, et répara le temps per-
du. Après six mois d'assiduité et
de travail, durant lesquels il a-
vait cessé de fréquenter ces so-
ciétés, où il n'y avait précédem-
ment pour lui nulle gloire à ac-
quérir, le cercle de ses connais-
sances se trouvait tellement éten-
du, qu'il put y reparaître, et re-
cueillir, à la suite des discussions
où il prit part, des applaudisse-
mens universels. Élu membrede la
chambre des communes d'Irlan-
de en 1757, et réélu en 1761, il
s'y fit remarquer par l'éloquence
•_ »»-
y' //'/■/ a
FLO
qu*il déploja pour soutenir les
mesures salutaires proposées par
ceux qui considèrent avant tou-
tes choses rintérêt de leur pays.
II parvint à faire fixer à 8 ans 1^
terme des sessions du parlement
d'Irlande. Elles n'avaient eu
jusqu'alors d'autres bornes que
la mort du roi. FU)od,qui d* abord
avait été chefde l'opposition d'Ir-
lande, changea de parti, peut-ê-
tre sans changer d'opinion, mais
d'après les mutations de divers
ministères, ce qui le mit dans le
cas de résigner la place de vice-
trésorier, qu'il occupait, en 1^781,
à la suite de beaucoup de repro-
ches que sa prétendue versatilité
lui attira. En 1783, il y eut entre
lui et M. Grattan une discussion
scandaleuse par l'animosvté que
fît paraître ce dernier, qui^en feî-
gnnnt d'apostropher une person-
ne absonle, lui adressâtes person-
nalités les plus odieuses. Flood
obtint néanmoins la permission
de se justifier^ et fut, peu de temps
après, nommé pour la ville dfe
AVinchester, membre du parle-
ment anglais. Parmi les éloquens
discours qu'il y fit entendre, on re-
marqua principalement ledernier»
prononcé en 1790. Ce discours 5
dont l'objet était une réforme par-
lementaire, en tpour approbateurs
le célèbre Fox, et tous les hom-
mes éclairés de TAngleterre. U-
ne pleurésie vînt terminer les
jours de Flood, à la suite de vio-
lens eftbrts qu'il fit pour s'op-
poser aux progrès d'un incendie
qui avait éclaté dans ses bureaux.
Comme il n'avait point d'enfans,
il ordonna, par son testament,
qu'après la mort de son épouse,
son Ixien passerait au collège de
FLÔ
i85
la Trinité de Dublin, et que rem-
ploi en serait dirigé ainsi qu'il
suit : i"* Fondation d'une chaire
de langue irlandaise, et d'une chaî«
re d'antiquités et d'histoire d'Ir-
lande.2''FondatLon de quatre prix,
pour des compositions , soit en
vers, en prose, en grec, en latin
et en irlandais. 5* Enfin, achat de
livres ou de manuscrits, destinés
à enrichir la bibliothèque de l'u-
niversité. Flood, qui fut long-
temps, répandu dans le monde ,
était généralement considéré
comme l'un de ceux qui don-
naient le toil à In bonne société.
Son éloquence était remarquable,
non-seulement par la pureté d'un
style enrichi d'images brilhmtes ^
mais ce qui est plus estimable en-
core, par la force du raisonne-
ment. Plusieurs de ses discours
ont été imprimés en 1787. Dans
ses momens de loisirs il s'occu-
cupait aussi du poésie, et Fon a
publié dans la collection d'Ox-
ford, en 1751, des K ers sur la
mort de Frédéric, prince de Gai'
les;: en 1785, une Ode sur la Re^
nommée; et dans la même année,
une traduction de lïi première O-
de lyrique de Pindnrei
FLORiAN(J«AivPiERnECLÀBis^
GBETÀLiER Df ), naquil le 6 mars
r755, au château de Florian, que
son grand-père, q4ii consultait
plus son gottt pour la magnificen-
ce que l'état de sa fortune, avait
fait bûtir près àv. Sauve dans les
Basses-Cévennes. Sa famille était
noble, et s'était distinguée dans la>
carrière des armes; elle reçut un
autre genre d'illustration dans l'al-
liance du marquis de Florian 5.
ODcle du chevalier, avec une niè-
ce de Voltaire. Après avoir 1er-
i84
FLO
miné ses études, le jeune Florînn
l'ut préNciité» par son père ot par
son oncle , au philoëophe de Fer-
ney,qui« rcconnaissciul vu lui
d'heureuses dispositions, Taf-
cueillil avtïo aniilié, lui donna des
conseils, eltortifia le goûl que sa
mère (lilctle de Salgue, (lastillane
d'origine, lui avait inspiré pour
la langue et la lilléralure espa^
gnoIes, trop négligées en Franco
depuis le ^ièile de Louis XIV. Le
chevalier de Florian quitta Fcr-
ney, où 11 avait coninu-neé ses ô-
tudes litt<'raires sous les veux de
son illustre protecteur, pour eu-
Irer» àl Age de i5ans, page chez
le duc de Tenlhièvre. ffui Tho-
iiora d'une bienveillance qui ne
^'esl jamais démentie. Au sortir
des pages, il entra d'abord dans
Técole d'artillerie établie i\ Ba-
paume; mais Tétude des scien-
ces exactes ayant peu d'attrait
pour son esprit, il sortit de cette
école pour passer en qualité de
sous-lieutenant dans les dragons
de Penthiévre, où il lut nommé
capitaine. Bientôt après il quit-
ta le service, pour s'attacher
connne gentilhomme ordinaire
ù la personne même de ce prin-
ce. Les loisirs que le séjour
dans les garnisons ^ avait lais-
sés i\ Florian, n'avaient point
été sacrifiés y comme ceux de ses
camarades, au jeu et À la frivolité.
Consacrés à l'étude, ils tournè-
rent an profit de son talent, qui
ne tarda pas i\ se révéler. Le
premier ouvrage par lequel il ap-
pela sur lui l'attention publique ,
fut consacré i\ la gloire de Vol-
taire; il est intitulé : Voltaire et
le Serf du mont Jura, L'acadé-
mie courohua cette pièce en
FLO
178a. L'année suivante, FlorUa
obtint un nouveau prix pour son
églogue de RaUu ouvrage consa-
cré encore à la reconnaissance; il
était dédié au duc de Penthièvre.
Ces essais lurent suivis de plu-
sieurs pièces de théfitre, com-
posées d'abord pour le théâtre de
Ai. d'Argeulal, puis représentées
sur le thi titre dit des Italiens :
on en parlera plus bas. Doué d'u-
ne imaginatinn riante, et>e plai-
sant aux récits des évéuemons ro-
niuite<i'4 le.- , le chevalier de Flo-
lian résolut, en imitant la Galatéê
de Cervantes, ù laquelb» il ajouta
un »>" livre de sa création, de
nous faire participer i\ ses jouis-
sauces. Estellt\ où il retra^'a le:»
anciennes mœurs pastorales, et
les beaux sites du pavsoù il était
né; ses Sir Nouvelles, suivies
bientôt des Nouvelles Noucelhs,
formèrent un ensemble de ta-
bleaux charu>ans qui fuient ac-
cueillis avec un vif intérêt, et lui
concilièrent même le suifrage de
Marmontel, qui avait mis ce gen-
re d'ouvrage à la mode. « La na-
ture lui a dit : Conte,* disait l'au-
teur des Contes Moraux^ en par-
lant de l'auteur des Six Nouvel^
les, Florian décrit les moeurs pas-
torales avec un charme inexpri-
mable; mais comme tout est
doux et paisible dans l'actioti
qu'il dépeint, et que cette manic<
re est plus gracieuse qu'animée ,
M. de Thiars disait à ce sujet as-
sez plaisatnment: » J'aime beau-
»coup les l)ergeries do M. de Flo-
» rian ; mais j'y voudrais un loup.»
Florian, qui avait peint d'une
manière si intéressante les an-
cicnues mœurs françaises, ne fut
pas aussi heureux dan» la peia-
FLO
tuf 0 des mtouri» sévères des Ro-
itiuins. il uvail du naturcly de la
(çr.lcc, luais il iiiuuquuit d*eu<
tliouAiii.Hiiiu et d'éncr(j;ic. Numa
PompUlus, 8orle d'itnituliuii de
Ti^ii'inatftie, irohtiiit qu'un iné-
diociu bu(xè^. Gonzalve de Cor^
doua, don! le CHruolùru rappelle
trop celui de nos chevaliers a?en-
turoux de Tancien temps, ne fut
pas mieux irailé par le public;
cependant urt remarqua le Précis
hif)lori(/ne sur Ica Maures^ placé
cummc inh'uduclion en iCte de
cet oiivragc; en elRl, c*«'5fl un
excellent morceau d'hisloiro. Flo-
rian, par VEstetleai la Galatée, a
en ([ijclqne sorte recréé le roman
pastoral parmi nous. Jl a rendu
un aiilre service au personnage
iT Arlequin de la comédie italien-
ne, donlnousne connaissons que
les lazzis cl les balourdises. 11 Ta
pliicé dans trois situalioniji diiïé-
ranles; amant dans Tune, époux
dan» Tautre , et père dans la tioi-
sieme, et, (lan> eliaque situation,
il le rend intéressant par sa naï-
veté, sa bonté, sa Iranehise. On
dirait (pie I auteni Tu doué de ses
qiialiU's per^onnelles. Lu Harpe
en p(»rie vv jn^enu iit : « Que tout
» resjuil qui relève ces petites co-
»niédi<rs, n'est qu'un composé
«lort heureux de bon cœur, de
»boii sens et de i)onne humeur. «
Ces comédies curent beaucoup
de siic(èsàla (^(unédieltalienne.
I/aiiteur, qui quelquelois en Ao-
ciélé ^ jouait le rôle d'Arlequin,
ne le cédait qu'au bonhomme
Oarlin lui-nn^mie. Florian cher-
cha aussi ù se faire dans la fable
une nouvelle réputation, il y a
réussi. IMns simple que naïf, mais
gracieux sans fadeur^ èlégaal sans
FLO i85
recherche, naturel inns négligen-
ce et spirituel sans effoil, il don*
na plus particnlièrement A l'apo-
logue Tempreinte de sensibilt*
té, qui »c décèle si heureusement,
surtout dans ce verH de la fable
intitulée La tnère^ l'enfani et les
earigues :
L'aiile !• plus lûr est le lein d'une mère.
Florian fut reçu à l'académie fran-
çaise en 178S; quelques années a-
près, ayant perdu son protecteur
et véritablement son second père,
il espérait passer dans la retraite
des jimrs exclusivement consa-*-
crés aux muses. La révolution de-
vait porter une atteinte funeste 11
e^a sensibilité. Forcé, en 1795 >
comme noble, de quitter la capi-
tale, il se réfugia à Sceaux, mais
il y fut arrêté. Transféré dans la
prison de Port-Lihre (la Bourbe),
il recouvra la libeité après le 9
thermidor an a (vj juillet i7<)'|).
niais son imagination avait été
frappée; et la crainte qu'il eut,
dans une circonstance, de rentrer
en pris(»n , lui causa inie telle
rév(duli(»n qu1l en contracta une
maladie violente, ù la(|uelle il suc^
combaen peu de jours. Ses amis
et les lettres le perdirent le i5
septembre i70'1* 1^" première
ligne des hommes qu*il aima et
dont il fut aimé, il faut mettre
Ducis, qui a fait «\ sa mémoire
rhoimna^j^e du succès de ra Fa*
mille arabe, 11 honora aussi de
son amitié M. Aanaiilt, qu*il ai-
mait à encourager, et qu*il forti-
fiait contre les dégoûts que Tori
rencontre trop souvent dan^ hir
carrière des lettres. Florian, hom-
me excellent , n*était pourtant
pas dans la société ce qn]il paraii
i8G
FLO
dans ses écrits. Une gaieté mali-
cieuse et quelquefois mordante
animait sa conversation, qui n'en
était que plus amusante. Nombre
de personne^ qui le lisaient avec
flaisir aimaient encore mieux
entendre. Florian a traduit Don
Quichotte avec une liberté qui
lui lait un peu trop perdre sa
couleur originale. Le personnage
de Sancho est celui qui a le plus
soufTerl des changemens du tra-
ducteur. Cependant cette traduc-
tion se fait encore lire avec plai-
sir : le style en est pur et facile,
mérite qui n'est pas commun. Les
autres ouvrages de Florian sont,
outre ses Fables, son Théàtrtt, Té-
pître sous le litre de Voltaire et
le Serf du mont Jura , l'églo-
gue âeButh,EHezer et Nvphtftali,
fo'éme;V Eloge de Louis XII, aie.
Ses œuvres complètes ont été
réimprimées souvent dans tous
les formats, et chacun de ses ou-
yragcs , séparément , a eu un
nombre presque incalculable d'é-
ditions. Peu d'auteurs sont aussi
répandus. Florian, homme bon
et généreux, était surtout homme
d'honneur. Le produit de ses ou-
vrages lui a servi à liquider lo»
dettes de la succession de son
grand-père, que la prudence et
réconomie de son père n'avaient
pu éteindre.
FLORIDA-BLANCA ( Fban-
çois-Antoine-Monino, comte de),
ministre du roi d'Espagne Char-
les III, né à Murcie eu i^So, é-
tait fils d'un notaire pauvre de
cette ville. Quoiqu'il eût fait d'ex-
cellentes éludes à l'université de
Salamanque , particulièrement
dans la diplomatie et la jurispru-
dence* il emi)rassa d'abord l'état
FLO
de son père, ce qui ne Tcmpêcha
pas d'acquérir une grande répu-
tation comme jurisconsulte, et
d'être appelé ù remplirla place de
ministre d'Espagne auprès de la
cour de Rome. Les talens supé-
rieurs qu'il déploya dans ce pos-
teémineul,lui préparèrent de nou-
veaux honneurs, etieûrent nom-
mer à la place de premier minis-
tre, vacante par la disgrâce du
marquis d'Ësquilache. L'arrivée
de Florida-Blunca au ministère
fait époque daus l'histoire d'Es-
pagne, cl fut aussi avantageuse
pour le pays que glorieuse pour
le ministre. Non moins versé
dans la carrière administrative
que dans la diplomatie, il ne né-
gligea rien de ce qm pouvait con-
tribuer à rendre sa patrie floris-
sante au dédans, et respectable
au dehors; il créa la police, rele-
va le commerce chancelant, en-
couragea les sciences et les arts,
embellit Madrid de promenades
et d'édifices publics; fonda des é-
coles, récompensa les savans , et
dota des académies ; s'attacha
surtout i\ faire respecter le pavil-
lon espagnol, et lutta plus d'une
fois, avec avantage, contre la po-
litique du ministre Pitt. Il négocia
le mariage d'une infante d'Espa-
gne avec le prince de Brésil, ce-
lui du frère de Charles III avec
une princesse de Portugal, et mit
fin, parcelle double alliance, aux
dissensionsquidivisaientlesdeux
maisons de Bragance et de Bour-
bon. Il sut maintenir constara-
menl la bonne harmonie eutre
le cabinet de Aladrid et ceux des
puissances voisines; mais il é-
choua dans les tentatives qu'il fit,
en 1777 et en 1782, pour mettre
FLO
I
FLO
187
k la raison Iry pirates algénens*
et recoriniiérir Gibraltar «tir lei
An^laii* : l'Espagne dépensa clans
ces deux expéditions des sommes
immenses, et y perdit environ
80,000 hommrs. M. de Florida-
Blancn se montra plus jaloux d'ac-
croître, par tous le» moyeus pos-
sibles, lu puissance de son maî-
tre que de gagner TafTection de
ses concitoyens; il dépouilla petit
à petit les provinces de ceux de
leurs privilèges dont elles se
montraient les plus fiéres, et n'é-
pargna ni menaces, ni promesses^
ni récompenses pour étouffer les
plaintes et Iv.s remontrances de
leurs députés, qu'il parvint à ré-
duire au silence. Jaloux à Texcès
de son autorité, il s'attacha cons-
tammenl à Iiumilier ceux qui lui
portaient ombrage, et se fit beau-
coup d'ennemis dans le corps de
la noblesse qui ne lui pardonna
jamais de lui avoir arraché ses
{)lus chers privilèges. A travers
ch hauts intérêts qu'il eut à gou-
Terncr, il ne négligea pas le soin
de sa pmpre fortune, et éleva aux
premiers emplois les membres
de sa famille pour s'en faire des
créatures, qui cependant ne pu-
rent l'empêcher de succomber
sous l(;s coups de ses ennemis. La
mort de Charles fil le fit sortir du
ministère, et céder la place au
comte d'Aranda, qui lui succéda
le 37 février 1792. Exilé dans ses
terres, par suite d'intrigucîs de
cour, il fut enfermé, quelque
temps après, au ch«1t('au de Pam-
pelunr, d'où il ne sortit que pour
retourner en exil. Ses compatrio-
tes Ten tirèrent, en 1808, pour le
placer h la tête des cortés convo-
quées ù l'occasion des orages poIi«
tîques qui se préparaient à fon-
dre sur l'Espagne ; mais il mou-
rut ù Séville, au mois de novem-
bre même année, âgé de 80 ans.
La chaleur avec laquelle il s'était
prononcé contre la révolution
française, qui comptait alors un
grand nombre de partisans en Es-
pagne, parait avoir été une des
causes de sa disgrâf;e, et faillit
même lui coûter la vie; un Fran-
çais nommé Perret l'avait 9 en
1790, frappé de plusieurs coups
de couteau. Florida - DIanca ii
publié quelques écrits, peu im-
fiortans, sur diverses branches de
'administration.
FLORIO (LE COMTE Daiiiel),
né à Udine, en 1710, mourut dans
la même ville, en 1789. Ses pa-
rens renvoyèrent, à l'ûge de 18
ans, achever ses études ù la célè-
bre uuivcrsiîé de Padoiie. La fré-
quentation des poètes les plus dis-
tingués d'Italie, qui se trouvaient
réunis dans cette ville, développa
le goût naissant du jeune Florio
pour le culte des muses ; ses pre-
miers essais dans la poésie lyri-
que lui valurent plus il'une fois
les éloges du célèbre Métastase.
On a de lui un recueil de poésies
légères, publié en 1777* en 2 vo-
lumes. La plupart des pièces qui
le composent, sont des morceaux
dictés par les circonstances poli-
tiques, genre auquel il s'adon-
nait particulièrement, quoique ce
soit rarement un moyeu de se fai-
re un nom durable dans les let-
tres. Par un style élégant, fnci-.
le, naturel, et par des images
gracieuses, le comte Florio mé-
rita une partie des éloges que
ses compatriotes lui prodiguè-
rent. Il avait commeocé un poê-
i88
FLO
iTie intîtuU la Jérusalem détruite,
qui ne parait pus avoir été a-
ohevé.
FLOTTK (Jban- Sylvestre),
prol'csseur de phiiosophio, t^t se-
4:rétait'e de la ruciilté des lettres
d'Amiens, ex-protesbeur agrégé
à runiversité de Paris « a duiHié,
en 181 5: Leçons éUmentaircs de
philosophie^ destinées aux élèves de
l'université qui aspirent au grade
de bachelier s -èS'lettrtis, a vul. in-
la. L*uiivraf(e de 31. Flotte a é-
lè accueilli lavorablenient; il en
a piiiilié. Tannée suivante, une
nouvi'lle édition, revue et corri-
gée.
FLOWEa (N.)* membre de la
chambre des commune;», est Ton
des orateurs anglais leï^ [)las pro-
noncés contre le système des
mitiistres. Son énergie a mis plus
d'une t'ois LL. ELxc. diius un é-
tilt de malaise, qui a ralenti leur
inarche Ir q) rapide, ou leur a
l'ait expier leurs empiétemens
continuels sur les droits du peu-
ple. Au mois d'août 1816. M Flo-
wer s'éleva avec beaucoup de for-
ce et de talent contre Ténormité
des subsides qtie le gouverne-
aient anglais payait aux autres
puissances. 11 cita «\ cette occa-
sion Paneiulote nationale de cet
habitant de la Grande-Bretagne,
qui était tellement ennemi des
subsides, qu'il voulait qu'il y eût
toujours deux pistolets chargés sur
le bureau de la chambre des com-
munes , et (|ue Torateur de la
chambre en présentât un pourtou-
1e réponse au membre qui deman-
derait ou voterait des subsides.
Cette citation ne tut pas du tout
du goût des ministres, mais elle
fttt fort approuvée des membres
FLU
de Topposition,. défenseurs -nés
des droits des citoyen;;. M. Flo-
wer protesta, le ao février 181 7,
contre la suspension de la loi sur
Vhabeas corpus, et on le vit dans
toutes les circonstances fidèle uux
mêmes principes.
FLOWtiK (Bkkjamin), impri-
meur et journaliste anglais, exer*
çnit autrefois la profession de
marchand épicier ù Londres. Des
spéculations sur les fonds publics
lui tirent perdre sa fortune, et le
forcèrent de renoncera son com-
merce. 11 devint imprimeur, et se
fixa à Cambridge, où il fit paraî-
tre, en I7î)3, sj)us le titre deCfli»-
hridg^ nourelligftncer (/f Nouvel lié'
te de Cambridge), un journal heb-
domailaire, qui eut le*plus grand
succès; mais diil'érens procès aux-
quels donnèrent lieu les princi-
pes d^indèpeuilance avec lesquels
il rèdigeaitce journal, leforocrent
bientôt à l'abandonner. Fixé au-
jourdhui à Arlow en Essex, il
publie le Political revieœ, qui pa-
rait tous les mois. M, Fhtwer est
auteur de ditrérentes brochu-
res sur la constitution française,
et sur Turgence d une réforme
parlementaire. On lui doit une 6-
dition des œuvres du théologien
Rohinson, avec la vie de Taiitcur.
Cet «Mivrage, publié en 1814»
forme 4 v^^^- ^^ " ^% ^^ ^^^ esti-
mé.
FLljRY (Charles), chevalier
de la légion - d'honneur, ancicjn
diplomate. M. Flury avait été
attaché, dans sa jeunesse, au duc
de Choiseul , ambassadeur de
France i\ la Porte-Ottomane; il fut
envoyé en Allemagne, en 1 79a , et
fut chargé peu de temps après du
consulat de Bucharest. Quelques
FOC
(lifTiculu'^s sVîlant ^'levées avec Ift
répiililiquc l'rançaiHt^, le consul
lut coruliiil ail rhâlcaii de» Sept-
Tours, conlriî le droit reconnu
dc!) nations, inain selon Tosagé
<ln gouvernement inahoinétan.
J)c retour dans $ii juitrie il se ma-
ria, et fut envoyé en qualité d'a-
gent consulaire i\i\n» la capitale
de la Moldavie, f/empereur le ti-
ra de celte résidence, dans le cou-
rant de Tanuée i8o5, pour l'en-
voyer A Milan avec le titre de con-
Hul'géuéral, mais avec les attri-
butions d'ambassadeur; il fut
iri(^me traité comme tel par le
(M'ince Kugéne, et déploya dans
(^exercice de ses fonctions des ta-
lens et un zèle remarquables. Lors .
des événemens qui amenèrent
la chute de remperenr, le cheva-
lier Flury ne fut pas des derniers
i\ suivre le torrent. Par suite de
la suppression de sa place, il lut
nommé consul A (iènes; au mois
d'avril 1817, il devint administra-
teur des portes, et se trouva dé-
pouillé de cette place par l'ordon-
natice royale, rendue un mois a-
prés, portant la suppression des 5
administrateurs de ce service. M.
Flury a un IVére conseiller-d^état»
et un fils dans la carrière diplo-
miiti(|ue.
FOCKKDRY, député du dé-
partement du Nord A la conven-
tion nationale. Le procès du roi
lui fournit l'occasion de se faire
remarquer par la modération de
ses principes et la sagesse de ses
Opinions. A la séance du 29 dé-
(;embre iy{)iy il déclina la com-
pétence de rassemblée; dans cet-
te grande alTaire, il demanda que
Ton se born/lt à poser et A résou-
dre la question de la culpabilité 9
FOD 18g
et qu*cn caè d^afflrinAtive, les as-
semblées primaires fussent char-
gées d'appliquer la peine. Si Ton
considère, ajoutait-il, Louis com-
me ftimple particulier, il doit être
renvoyé devant les tribunaux or-
dinaires : si AU contraire c'est
comme roi qu'il parait sur le banc
desacttusés, il ne peut êlre jugé
que par le souverain. Mais les dé-
putés de la nation ne sont pu;» le
souverain, caria souveraineté no
peut être ni représentée ni alié-
née , ptiisqu'elle est la volonté
générale, et que la volonté ne
se représente pas. C'est donc
au peuple lui - môme d'expri-
mer celte v(donté. Fockedcy fut
le seul député du Nord qui ne
vota pas la mort ; parce que ,
indépendamment de tout autre
motif, il pensait que la vie de ce
monarque pouvait offrir une for-
te garantie contre les entreprises
des ennemis de la république. Il
opina en conséquence pour la ré-
clusion jusqu'A la paix, et n'ayant
pu faire got^ter son opinion, il so
prononça pour le sursis et j)our
l'appel au peuple. Il fut nommé,
en 1800, juge au tribunal d'appel
de Bruxelles.
FODÉRÉ ( Feançois-Emma-
niibl), médecin, né en juin 17O4,
à Saint-Jean de Maurienne, en Sa-
voie, termina ses études A Paris.
Après avoir pris ses degrés A l'u-
niversité de Turin, il fit des pro-
grès rapides sous les leçons des
maîtres célèbres qui illustraient
alors la Faculté de Paris. Au sor-
tir de cette école, il fut nommé
médecin juré du duché d'Auch, et
médecin du fort de Bard. Peu de
temps après, sa patrie ayant été
réunie & la Fraaccj il suivit uos
i<)o
FDD
armées, et se distingua dans la
médecine militaireautantpar son
humanité que par sa science. Il
i*iiinplit avec distinction plusieurs
places honorables : nommé pro-
fesseur de chimie et de physique
à Tccole centrale de;) Hautes-Al-
pes, il passa de lii à Marseille, oi^
il fut sncoessiveinent médecin
de rilûtel-pieu et de l'hospice
des aliénés, secrétaire de la so-
ciété de médecine, et médecin
consultant du roi Charles IV. En
1811, il remplit pendant quel-
que temps les mcmes fonctions
auprès du prince Ferdinand, au-
jourd'hui rég^nant; et en i8i4< il
obtint au concours la chaire de
médecine légale à la Faculté de
Strasbourg. Fodéré a beaucoup
écrit sur la médecine légale, la
physique et la chimie : il se mon-
tre dan^ tous ses ouvrages obser-
vateur profond et praticien éru-
dit. On a de ce savant laborieux
des Opuscules de médecirre et de
chimie, Turin, 1789, dans les-
quels on remarque un mémoire
sur le goitre et le crétinisme, qui
a eu plusieurs éditions, et a été
traduit en allemand. Mémoire sur
une affection de la bouche et des
gencives, endémique à l'armée des
Alpes, Kmbrun, an 5 de la répu-
blique français^'.J^^.vA/^ar /a p/i/A/-
sie pulmonaircy relativement au
choix ÙL faire entre le régime to-
nique et le régime relâchant,
Marseille, an 4> Cet ouvrage, rem-
pli d'observations judicieuses^
jette d*utiletf lumières sur une
matière qui, jusqu'ici, est loin d'a-
voir été approfondie. Les lois é-
clairées par les sciences physiques,
ou traité d'hygiène et de méde-
cine légales^ PariSy an 7, 5 vol.
FOI
Une seconde édition a paru en.
181 5, en 6 vol.'avec portrait. Cul
ouvrage a fait à Fauteur une ré-
putation méi'itée. Jusque7lù, il
n'avait [)aru aucun traité complet
sur celte branche essentielle de
la médecine; les recherches de M.
Fodéré ont répandu sur les points
les plus épineux de la médecine
légale, des éclaircissemens qui
rendent ce livre précieux, bien
qu'il soit loin d'être parfait. Mé^
moires de médecine pratique sur le
climat et les maladies du M.in-
touan; sur la cause fréquente des
diarrhées chroniques des jeunes
soldats, et sar l'épidémie de Nice,
Paris, 1800. Cet ouvrage n'est
pas sans utilité pour les médecins
de« armées. Essai de physiologie
positive^ appliquée spécialement
à la médecine pratique, Avignon,
1806, 3 vol. De infanticidio,
Strasb. , 1814. Manuel du gardes-
malade^ imprimé en i8i5, par or-
dre du préfet du Bas-Rhin. Traité
du délire, appliqué à la médecine»
à la morale, à la législation, Pa-
ris, a vol. Il a enrichi les recueils
de l'académie de Turin, dont il
était correspondant, de plusieurs
mémoires de chimie estimés; il
avait lu, en 18149 à celle de Mar-
seille une notice intéressante sur
les poisons minéraux, qui fut
mentionnée honorablement dans
les Annales de médecine de Mont*
pellicr.
FOISON, oITicierde gendarme»
rie, membre de la légion-d'hon-
neur, dut quelque célébrité à l'af-
faire si connue du comte d'Aché.
Cet agent secret de Monsieur se
disposait à quitter la Normandie,
où il venait de remplir une mis-
sion importante en 1808» et à re«
FOJ
passer en Angleterre^ lorsque la
police, qui depuis long-temps le
cherchait vainement^ découvrit
SCS traces : Foison, ^ors en rési-
dence à Caen, fut chargé de l'ar-
rêter, et partit par une nuit fort
obscure, à la tête de son escoua-
de, pour cette expédition. Us ren-
eontrèreiit, non loin du lieu où
devait b'elTcctuer rembarque-
ment, le comte d'Aché, qui, après
avoir fait feu de deux coups de
pistolet, fît encore une vigoureu-
se résistance, et finit par succom«
her sous les efforts des hommes
qui rentouraicnl. Le comte Ca-
farellt, préfet du département, fit
sur cetle affaire un rapport par
suite duquel il fut disgracié, le
secrétaire-général de préfecture
destitué, et Foison reçut la déco-
ration de la légion-d*honneur.
Cet ollicier passa dès lors en Es-
pagne, et se perdit dans la foule
des braves qui firent briller leur
valeur dans cette guerre pénible
et périlleuse.
FOISSEY (Jean-Jacqves), pre-
mier juge au tribunal de Nanci,
député à rassemblée législative^
fut chargé d'aller eu Alsace, afin
d'engager les prêtres à prêter le
serment aux constitutions, et
d'apaidcr les dissensions qui se
manifestaient entre les catholi-
ques et le.*) protestans : il remplit
cette mission, non sans courir de
grands dangers, ayant failli être
massacré dans une émeute. Il fut
porté, i\ son retour, à rassemblée
nationale par son département;
s'opposa '\ ce que les soldats de
Château vieux fussent admis à la
barre,et demanda, le 4inin 1792^
que Chabot , de Loir-et-Cher,
fût iucarcéré pour avoir répaa-
FOK
>9»
du rinsubordinatioQ parmi les
troupes, en ne cessant de calom-
nier leurs chefs. A l'expiration
de la session, il rentra dans Tobs-
curite*
FokKE(ABEiiD), fils d'un gra-
veur hollandais, naquit ili Amster-
dam, le 3 juillet 1765. Il se livra
dès sa tendre jeunesse aux scien-
ces exactes,il s'y distingua par de
si rapides progrès qu'ù l'âge de 19
ans il s'était déjà fait un nom dans
le.< mathématiques, et parlaitavec
facilité plusieurs langues. Le peu
de fortune de sa famille ne lui
permit pas de pousser ses étude.s
aussi loin qu'il l'aurait désiré; il
fut forcé de les interrompre pour
embrasser un état, et choisit ce-
lui de libraire. Il forma un éta-
blissement à Amsterdam, en
1778; mais ses travaux scientifi-
ques lui faisant beaucoup trop
négliger les soins de son commer-
ce, il végéta, et fit de mauvaises
affaires. Un emploi de greffier
qu'il parvint à obtenir, lui permit
enfin de goûter au sein d'une
heureuse médiocrité les douceurs
de l'étude. Le traitement des
employés hollandais ayant été
considérablement diminué par
suite de l'invasion delà Hollande
et de sa réunion à la France en
1810, Fokke eut la faiblesse
de concevoir un chagrin si vio-
lent d'une mesure, qui à la véri-
té réduisait de beaucoup ses mo-
yens d'existence, que sa santé en
fut fortement altérée. Il mourut
de langueur le i5 novembre
1812. Les écrits qu'a laissés cet
homme studieux, l'ont placé au
rang des sa vans les plus distingués
de la Hollande. Voici les titres de
ses ouvrages les plus remarqua-
iQi» FOL
bles : Catéchisme des arts et des
sciences, 2 vol. ; Dictionnaire ironi-
que et comique, 1 797, 3 vol. ; Foya-
ge comique, à travers l'Europe, 7
vol. fig., i8o5; Traité sur la phy~
sionomie de l* homme, 1 vol., 1801.
L'Héticon moderne, i8oa; Un peu
de tout^ 1808, 3 vol. Il avait pu-
blié i\ diverses époques une foule
de traités et de dissertations mo-
rales, littéraires, critiques, et pin-
sieurs ouvrages de métaphysi-
que, remarquables par Torigina*
lité de leurs titres.
FOLRSTONE (lord), mem-
bre de l'opposition de la chambre
des communes, fit souvent bril-
ler son éloquence en combattant
les principes ministériels. Au
mois de mars 1816, il accusa
hautement les minisires de vou-
loir introduire le régime militaire
en Angleterre. 11 déclara que cet-
te intention n'était que trop ré-
vélée par toutes leurs démarches;
par la conduite de la cour; par
les manœuvres les plus basses
dont on ne rougissait pas de se
servir tous les jours pour justifier
rhabitude que le prince régent
avait prise de ne paraître en pu-
blic qu'entouré d'un grand appa-
reil militaire, tandis que le roi
son père ne s'était jamais montré
dans aucune cérémonie accom-
pagnéque d'une faible escorte. 11
cita en outre la profusion avec la-
quelle on dÎAtribuait toutes ces
marques de distinction qui bles-
sent si fort l'orgueil chatouilleux
du peuple anglais; enfin il parla
de Téducation toute militaire que
recevait la jeunesse anglaise dans
certaines écoles. 11 s'éleva aussi
Avec force contre les dépenses
exorbitantes Ae la marine, et
FOL
s'attacha surtout à combattre les
opinions de 6on collègue M. Ro-
binson,
FOLLE VILLE (l'abbé, GtTOT
db), né en Bretagne, joua, pen-
dant les guerres de la Vendée, \t
rôle d*un intrigant muladroîtv
sans esprit, sans caractère et sans
capacité. Sa vie entière fut une
suite d'inconséquences. D'abord
vicaire i\ Dol, au commencement
de la révolution, il rétracta bien-
lot le serment constitutionnel;
erra quelque temps à Paris, puis
À Poitiers, où il fascina, par son
extérieur pieux, l'esprit de quel-
ques dévotes et de quelques reli-
gieuses réfugiées; vint ensuite à.
Thouars-, où il tomba entre les
mains dessoldats vendéens. Cofi-
duît devant M. de Villeneuve, il
se fit reconnaître de ce com-
mandant avec qui il avait fait
ses études; ce fut alors qu'il eut
l'idée dp jouer utie comédie, qui
peu de temps après le conduisit à
l'échafaud. il déclara qu'il était
évêqued'Agra, que quelques pré-
lats fidèles s'étaient réuhis en se-
cret pour lui conférer Pordination,
et que le pape avait non-seule-
ment confirme leur choix, mais
encore qu'il l'avait chargé de ve-
nir dans les provinces insurgées
réchauffer le zèle des amis de la
royauté et la piété des fidèles.
Cette fable ridicule, débitée aveô
le tonde l'assurance, fut accueillie
avec empressement par tes chefs
vendéens, qui sentirent l'elfelp^tj*
digieux que cette aventure ne
ouvait manquerde produire sur
e fanatisme et la superstition a-
Veugles de leurs paysans. L'évê-
que prétendu flit présenté en
grande pompe à l'armée comittis
l
FOL
un signe manifeste de la protec*
tioii divine; il ollicia pnntiûcale-
menr, et fut bientôt installé en
qn.dité de pnrsident du conseil
chargé de Tadministralion des
pays insurgés. L'habileté de Tab-
bé Bernier, membre du même
coniieil, ne tarda pas à faire voir
dans tunt son jour Tinepti'e du
pré>idcnt; peut-être même son
imposture était-elle dérouverte :
quoi qu'il en soit, il avait beau-
coup perdu de son crédit lorsque
Tarmcc se trouva complètement
défaite au combat du Man». Re-
connu peu de temps après, il fut
arrêté à Angers par les troupes
républicaines, condamné à mort,
et exécuté Je 5 février 1794* H
monta à Téchafaud avec courage
et sang-froid : il en avait fait preu-
Te peu de temps auparavant, au
combat de Granville, en prodi-
guant ses soins aux blessés sur le
champ de bataille, et en e.xcilant
pendant Faction Tardenr des
combattans.
FOL LE VILLE ( Lot is-Jean- An-
dré, MABQns de), né aux envi-
ron^ de Lisieux, conseiller au par-
lement de Rouen. Lorsque la ré-
Tolution é< tata , il vnti devoir
chenher un refuf^e à Tétranger,
jusqu'au moment 01^ le» émigrés
purent rentn r sans crainte : il
8e maria en revenant dans ses
foyer.^, et se tint à Téeart pendant
le règne de Napoléon. Désigné
par le roi, en i8i5, ptnir prési-
der le collège de Li^ieux, il fut
porté ùk la législature par son dé-
purtenjent, et vint renforcer la
trop célèbre ma)orité de cette é-
poque. L'ordonnance du 5 sep-
tembre ayant mis un terme aux
travaux contre -révolutionnaires
T. Vif.
FOL ig3
de la chambre introuvable, le mar-
quis de Folleville fut réélu et con-
tinua de siéger à l'exirême droi-
te pendant les 5- années qui sui-
virent cotte session. Il s*y fit re-
marquer, sinon parson éloquence
et son zèle i\ défendre les inté-
rêts qui lui étaient confiés, au
moins par son amour pour le sys-
tème éparatoire. Messieurs le.>
ministres ont aussi trouvé dans
M. le marrfuis un fidèle auxiliai-
re toutes les fois qu'il s'est agi
d'apporter quelques entraves à
nos libertés. Il a parlé plu*«ieiirs
fois sur des questions de finances.
En 1818, il s'opposa à un amen-
dement qui avait pour but d'o-
bliger les ministres 'k rendre comp-
te de remploi du fonds de l'ex-
traordinaire. Il vota pour le main-
tien des droits dimportatiou si;r
les cotons en laine ^ comme le
seul moyen d'empêcher que cette
denrée n'envahit la consomma-
tion, an détriment de nos soies et
de nos laines. llcomb.iUit la péti-
tion des f.ibricans de Rouen, .««ou-
tenue par M. Duvergier de Hau-
ranue, pour réclamer la diminu-
ti(m de ce dn»il; il appuya aii con-
traire celle des fabricans de Ber-
nay, qui représentiaientrangmcn-
tation, ou tout an moins le niain-
tieii du droit, comme nécessaire
à la conservation de leurs établis-
semens.
FOLLEVILLE rRoaEBT-Aa-
maud, ma&qvis de), servit d'a-
bord dans le régiment des cara-
biniers de Monsieur; quitta, en
1776, le service pour la robe; en-
tra au parlement de Rouen, et fut
nommé, Tannée suivante, prési-
dent à mortier. Pendant' les cira-
ge» révolutionnaires , il ne fit QuU
i3
194
FOL
lement parler de lui. llpré!«ida,en
1811, le collège êlectorul du Cai-
yadosy et prt'ta serment à Tein-
perfiir. En iBi4? il lut nommé
officier de la légion-d'honneiir, et
premier préâidenlde la cour roya-
le d'Amiens, charge où M. Avuy-
Dc-Chanlereine lui a succédé , à
la fin de Tannée 1818.
FOLLEVILLE DE LA VESPIR
RE (A. €. G.yMÂRQi'is de), an-
cien conseiller au parlement de
Paria, fut nommé par le corps de
la noblesse de Péroniie, député
aux états -généraux* où il rem-
plaça M. de Mailly. Il était doué
d'une grande ténacité, et s'énon-
çait avec une élégante facilité. Il
fut fidèle à la cause de la nobles-
se et de la royauté; il chercha à
faire lermerlesclabs,s'opposaù ce
que l'assemblée prît en considé-
ration la proposition d'une loi ré-
pressive des duels, regardant tou-
te mesure législative comme in-
suffi-ante'pour' extirper un abus
qui a sa racine dans l'esprit na-
tional des Français. Il fut du nom-
bre des députés qui voulaient pro-
tester contre la constitution, et
se joignit à l'abbé Maury pour
demander que rassemblée natio-
nale rendit public l'état des Cnan-
ces. 11 émigra, ne rentra qu'après
le rétablissement de l'ordre en
France, et se fixa dans le dépar-
tement de la Somme , où il a-
vait conservé de grandes pro-
priétés.
FOLMONT (RorzETDE), ex-
convenlioniiel, né à Toulouse en
174'^' ^^ livra à la carrière du bar-
reau, et était avocat au parlement
de retlt* ville lorsque la révolu-
tion (data, il (Mi'ad'ipta les nriii-
« cipes, mais se montra toujours
FOL
ennemi des excès. Colonel de la
garde nationale de 3a dépHrle<»
mens, depuis 1792, jusqu'après
la journée du 10 août; député de
son département à ra*)>enil)lée
constituante et à la convention
nationale, il montra dans ces di*
ver^es fonctions, du courage, de
la modération et du sang-lroid.
Il en donna des preuves à la séan-
ce du i5 novembre i7()2, en em*
brassant hautement la défense dû
roi, et en déposant sur le bureau
une proposition tendant à ceque,
au lieu de juger ce prince, on
consultât le peuple pour saToir
la manière dont il convenait de
le traiter ainsi que sa famille, et
il ne se départit pas de cette opi-
nion pendant tout le cours de la
procédure. Ayant été compris par
Kobespiorre au nombre tlc}/^ dé-
putés destinés à réchafaud,.il fut
incarcéré jusqu'au 9 thermidor.
A cette époque , il passa en Es-
pagne à la suite de la duchesse
douairière d'Orléans, dont il avait
fait connaissance en pri.son, et il
rentra en France avec cette prin-
cesse, qui le noomia président de
son conseil.
FOLTIEU, négociant de Lyon,
.4e joignit à ceux de ses conci-
toyens qui, en 1793, se défendi-
rent si vaillamment et si malheu-
reusement contre les troupes de
la convention nationale. Condam-
né à mort pour ce seul fait, à l'is-
sue du siège, il fut exécuté avec
S(m fils, qui n'avait jamais cessé
de comhattire à ses côtés. Ce jeu-
ne homme, à peine sorti de l'en-
fance, se distingua par un trait
de courage peu commun : pressé
par les bourreaux de déclarer que
sou père avait abusé de sa jeu-
ION
iifHst) pour lui liiiro pretulre \m
nriiir>« il iTJuta crttt? propoitiliuii
livre hiirnMir, ri iiitircha lui Hiip-
plici* iiveo tVriiiiUû.
K()N(:K!NM:1 (Fiianvois-Ua-
Yii>]« lit: (M) i;»*!/}, daii» une prli-
iv villi* (Ir lit Savoie I tie livra i\
IVlude (ItVH iiiatliéiii.ili(|ue}* , el
parlirniirreiiieulde la ^ê(ua(^rie«
i\ l'iiniviM^ilo tir Turin, el prolU
la (1rs ic^'oiii* cpie lui donna no-
Ire eêièl>re La^ran^e. Ue^'U à lu-
i^adeniie des» M'ienees de celle vil*
le (l77^^]• il enrirhil se» reeiieilu
d lin f^rand noiniue.de inéiuoiri)*
esliines» prinripalenienl sur Ta-
nalv'^e al^^élniiiue , les prineipoA
grnêraiix de Li inêeaniipio « et
)iiu>ieurs auli*«*> parties plus ou
ninins inipor1aiile> dus inalh6-
Hialiipies. iMai.H la mort de La*
i;raii^e pnrla un e.diip l'uneslu i!^
I.i reputalion de son diseiple, on
révél.itit un seeret <pril avait tou-
jours tenu eaelië. 11 parait que
ee savant* modeste autant tpiu
deNinlêre>sè« foiirui>sait siiuvenl
i\ son ami le tond de la plupart
i\v^ mémoires <|ue eelui-eipu*
bliail.Qiioi (]u il en suit* roncon-
net toleomblé «!'' dislinelions par
don souverain , el par plusieurs
princes étrangers. Min«>tre de la
marine de Sardai^i^ne et gmiver-
neiir de la plaer de Sas.<«ari, son
patrintisme loi lit rejetrr Ses ol-
irvis lirillaute^ d*' I iiiipèratrice do
Kus>ic el du ^raiid Kederic : rut*
te marque de de^tinlêressemunt
lui valut la décoration des ordres
de Saint-Maurice, de Saint-lMiKii-
rt% et le gouvernement de la pla«
ce de VillelVaoelie. Le comié de
Nice venail d vU'\ envahi par les
troupes ^lanval^e''; le général An-
fclme cl lu conlrc-iunirul TruguvI
FON
IV)5
SI) prôAcnt(irtint devant Villerruii-
clie, le .lu septembre i^O'i. Fon*
cennet^qui, ditmut avait re^*u des
ordres de son souverain, rendit
la place yaiis résistance; il l'ut ce*
pendant disgracié pur suite de cet
cyénemenl, et détenu pendant un
nn dans les prison» de Turin : il
est mort peu d*annêes après, dan»
1» petite ville de («asal. Foncen-
net tut honoré de IVstime de
quidqiies savan» distingués, iio-»
tamment de celle de d*Alem-'
herl.
FONdK/., ancien président du
trihniuil criminel du Jeuniiape»,
vt député au conseil des ciiu|>
cenls, en 171)8. Dans lu sêaiie«
du u IVm'tidor an (i, il parla sur
la nouvelle loi de conscription»
et s*oppo>a i\ ce que Tartii^le 4;)
t'iU appliqué aux dép-irtemeiu
helges. Dans la séanre du lu, il
présenta quehpies oliserNUliou»
sur le crédit public et sur la vente
des biens nalionaux, et propo-
sa, pour la diminution des tVaiii
exor' itans (radmini^lrattou, dey
mesures qui lurent udoplées. Le
i/| iu\Ase de Tannée suivante, il
recheicbu les cuuvses do la l'aible»*
se des prodiiils de la poste aux
lettres, qui ne rapportait pas plui»
qu'avant lu révolution, bien que
le Irrritoire ertl été cimsidéra-
blemeut agrandi, et le laril' aug^
mente. Il tut munmé , en iHoo ,
juge ;\ la cour d appel dn Bruxel-
les, et reeut <pii;b|iie temps a-
prè^ la décoration de la légion-
d'honneur. Il se montra ttnijonr»
ennemi îles abus (*l de^ dilapida-
tions de quelque espèce que c«
tût.
FONFUKDK ( JKAN-BAmsitt-
UoYKn), iiêgociuut de Bordeaux 1
1^4 FOL
lemcnt parler de lui. llpréi<ida,cn
1811, le cnlltfge électoral du Cal-
yadosy et prf^ta serment à IVm-
pereiir. En 18 14 9 il tut nommé
oflicier de la légion-d'honneur, et
premier président de la cour roya-
le d'Amiens, charge où M. Avoy-
Dc-Chantereine lui a succédé , à
la fin de Tannée 1818.
FOLLEVILLE DE LA VESPIÈ-
RE (A. €. G., MARQris de), an-
cien conseiller au parlement de
. Paris, fut nommé par le corps de
la noblesse de Péronne, député
aux états- généraux* où il rem-
plaça i\l. de Mailly. Il était doué
d'une grande ténacité, et s'énon-
çait avec une élég^mte facilité. Il
fut fidèle à la cause de la nobles-
se et de la royauté; il chercha à
faire fermer lescldbs, s'oppo.vaà ce
que l'assemblée prit en considé-
ration la proposition d'une loi ré-
pressive des duels, regardant tou-
te mesure législative comme in-
8u(Tt*ante'pour extirper un abus
qui a sa racine dans l'esprit na-
tional des Français. Il fut du nom-
bre des députés qui voulaient pro-
tester contre la constitution, et
se joignit à l'abbé Maury pour
demander que rassemblée natio-
nale rendît public l'état des Cnan-
ces. Il émigra, ne rentra qu'après
le rétablissement de l'ordre en
France, et se fixa dans le dépar-
tement de la Somme , où il a>
vait conservé de grandes pro-
priétés.
FOLMONT (Uouzetde), ex-
convenlinnnel, né à Toulouse (M1
174'^» ^e ïivra à la carrière du bar-
reau, et était avocat au parlement
de cetU' ville lop>qiie la révoln-
, tion (clala. il <Mrad«ipla les prin-
. cipesy mais se montra toujours
FOL
ennemi des excès. Colonel de la
garde nationale de 3a départe-^
mens, depuis 1702, jusqu'après
la journée du 10 août; député de
son déparlement à ra*j>eml>lée
constituante et ik la conventioD
nationale, il moiUra dans ces di-
verses fonctions, du courage, de
la modération et du saiig-lroid.
Il en donna des preuves à la séan-
ce du i5 novembre i7()2, en em*
brassant hautement la défense dû
roi, et en déposant sur le bureau
une proposition tendant à ce que,
au lieu de juger ce prince, on
consultât le peuple pour saToir
la manière dont il convenait de
le traiter ainsi que sa famille, et
il ne se départit pas de cette opi-
nion pendant tout le cours de la
procédure. Ayant été compris par
Kobespiorre au nombre des dé-
putés destinés à l'échafaud, jl fut
incarcéré jusqu'au 9 thermidor.
A cette époque , il passa en Es-
pagne à la suite de la duchesse
douairière d'Orléans, dont il avait
fait connaissance en prison, et il
rentra en France avec cette prin-
cesse, qui le nomma président de
son conseil.
FOLTIEU, négociant de Lyon,
se joignit à ceux de ses conci-
toyens qui, en 1793, se défendi-
rent si vaillamment et si malheu-
reusement contre les troupes de
la conventicm nationale. Condam-
né ù mort pour ce seul fait, à l'is-
sue du siège, il fut exécuté avec
son fds, qui n'avait jamais cessé
de comhatthe à ses côtés. Ce jeu-
ne hon>me, à peine sorti de l'en-
fance, se distingua par un trait
de coiu'age peu commun : pressé
par les bourreaux dedéclarer que
sou père avait abusé de sa jeu**
FON
uesso pour lui Taire prendre les
nrmr.s, il rejeta celle proposilion
avi'c hfirreur, el iiiurcha au sup-
plice avec tVriueté.
FOMaiMSIM' (FniNiîoi»- Da-
vid), né en 1734* duns une peti-
te ville (h; lu Savoie , .se livra à
l'étude des iiiathéni.itiques , et
particnlièreiiieiitde la géoiuétrie,
i\ runiversité de Turin 9 el proli-
ta des le^H)n}4 que lui donna no-
tre célèbre Lag;ran(>^e. Ke^ui à l'a-
cadénne de» .siieuces de cette vil-
le (i77î^)» il enrichit se» recueils
d'un ^rand nombre, de mémoires
ehlimés. principalement sur Ta-
nalyse al{;ébn((ue, les principes
généraux de la mécanique , et
plu>ieurs autres parties plus ou
moins importantes des mathé-
matiques. Mais la mort de La-
gran^e pfuta un coup l'uneste À
lu répulalion de son disciple, en
révél.Mitun secret qu'il avait tou-
jours tenu caché. 11 parait que
ce savant, moiiestc autant que
désintéressé, ronrni.>sait souvent
i\ bon ami le l'ond de la plupart
des mémoires que celui-ci pu-
bliail.Quoiqn il en soit« Foncen-
net l'ut comblé d'? distinclions par
son souverain, et par plusieurs
princes étrangers. Mini^tre <ie la
marine de Sardaignc et gouver-
neur de la place de Sas>ari, son
patriotisnn^ lui lit rejet<>r les of-
ï'res brillanles d«> 1 impératrice de
Uusi«k' et du grand Federic : cet-
te marque de dointéressement
lui valut la décoration deb ordres
de Saint-Maurice, de Saint-Laza-
re, et le gouvernement de ta pla-
ce de VilIctVanche. Le comté de
Mi<'e venuil d étrt' envahi par les
troupes fianyaises; le général An-
selme el lu contre-amiral Truj^uet
FON
195
se présentèrent devant Villefran-
che, le 3o septembre 179'i. Fon-
cennet, qui, dit-on, avait reçu des
ordres de son souverain, rendit
la place sans résistance; il l'ut ce-
pendant disgracié par suite de cet
événement, et détenu pendant un
an dans les prisons de Turin : il
est mort peu d*années après, dans
la petite ville de Casai. Foncen-
net tut honoré de Festime de
quelques savans distingués, no-
tamment do celle de d'Alem-
hert.
FONi'E/., ancien président du
trrbunal criminel de Jerniuapes^
et député au conseil des cinq-
cents, eu i7()8. Dans lu séanc«
du ^ fructidor an G, il parla sur
la nouvelle loi de conscription >
et s'opposa à ce que farticie 4o
l'At appliqué aux dépiirtemens
beiges. Dans la séance du l'j, il
présenta quelques observati(»ns
surle crédit public et sur la vente
des biens nationaux, et propo-
sa, pour la diminution des trais
exor- itans d^adminiv^tralion, des
mesures qui furent adoptées. Le
i/| ni \ ose de Tannée suivante, il
rechercha les causes de la fiiibles*
se des produits de la poste aux
lettres, qui ne rapportait pas plus
qu'avant lu révolution, bien que
le territoire eût clé cotisidéra-
bliMucut agrandi, et le tarif aug-
menté. 11 fut noinitié , en iHoo ,
juge à la cour d^tpptd de Bruxel-
les, et reçut quelque temps a-
près la décoration de lu légion-
d'honneur, lise montra toujours
ennemi des abus et des dilapida-
tions de quehpie espèce que c^
fût.
FONFRFDË ( Jban-Baptistb-
Boyba), négociant de Bordeaux >
196 FON
né dans retle TÎlle en 1766, exer-
çait en Hollande la prolesMon de
ses pères, lorsque notre réTolu-
lion éclata. Convaincu qu'il était
du devoir de tout Français de se
réunir au sein de la mère corn-
muiH? dans les jours de danger 9
il se hâta de revenir au milieu de
ses concitdyens. Bientôt il fut
chargé par eux de faire entendre
à l'assemblée législative les récla-
mations du commerce de Bor-
deaux, et son département le dé-
puta, en 17939 à la convention
HQationale. Passionné pour la li-
berté , il embrassa avec ardeur
les principes nouveaux qui corn-
iDençait4)t à ^e manifester en
France, et déploya, dès les com-
mencemcns de sa carrière politi-
que* un courage et des vertus di-
gnes des plus beaux temps des ré-
publiques anciennes. Toutes les
actions de sa vie furent la consé-
quence de ses principes. Il vota
la mort sans surî^îs et sans appel,
non par un désir barbare de ver-
ser le sang de l'infortuné Louis
XVI, mais par la conviction in-
time où il était, que ce sang était
nécessaire pour cimenter les fon-
demensde la république naissan-
te. Cette funeste et déplorable
erreur fut la cause des plus grands
maux; mais peu de personnes a-
vaîent assez d'expérience et de
lumières pour entrevoir l'avenir.
Dans les séances des 8 et 10
mars 1 795, Fonfrède réclama avec
force la liberté de la presse, et
l'introduction dans les tribunaux
révolutionnaires du mode de ju-
gement par jurés. Indigné des
excès déplorables qui se com-
mettaient tous les jours au nom
de la liberté, il ne cessa de pour-
FON
suivre et de démasquer les anar-
chistes du dedans aussi-bien que
ceux du dehors : plus d'une fois
sa voii courageuse foudroya du
haut de la tribune nationale les
hommes qui couvraient la France
de sang et de ruines. Le i4 mars,
il accusa hautement ce comité
qui avait dévoué à la mort les
membres les plus respectables du
côté droit; et défendit « le 7 avril
suivant, le général Custine contre
les accusations de ses ennemis.
Il avait déjà, au mois de décem-
bre précédent, accusé Marat de
vouloir un dictateur; le 16 mai.
Il Tattaqua de nouveau, lui repro-
cha tous ses crimes, et le fit,
séance tenante, décréter d'accu-
sation. Peu de temps après, il
s'iodigna de ne pas voir son nom
porté sur la liste de proscription
que de prétendus députés des
sections étaient venus présenter
à l'assemblée en demandant le
renvoi des girondins. La con-
vention crut devoir récompenser
le vertueux Fonfrède : il était se-
crétaire depuiîF le ai mars 1794»
elle le nomma président le a mai,
et membre du comité des douxe
le 21 du même mois^ Le régime
de la terreur ayant succédé à la
convention nationale après la
journée du 3i mai , Fonfrède ,
dont les députés moi-tagnards
redoutaient les talcns et l'in-
flexible courage, fut proscrit dès
cette époque; cepejidant, ce mê-
me Marat contre lequel il avait si
souvent appelé l'indignation pu-
blique, le fit cette fuis excepter»
comme n'ayant pas signé les ac-
tes du comité des douxe, du dé-
cret proposé par Bourdon ( de
rOise } , contre lui et contre uoe
FON
foule de ses collègues les plus
res^pectubles : peut-^tre iiiôiiie la
l'action qui doiiitiiait alors n*osa-
t-elie pas se dèlaire d^iii homme
eiiviroQiié à juste titre du Tesliuie
de tous les bons citoyens. Quoi
qu'il en soit 9 ce reste de pudeur
ne fut pas de longue durée. Fon-
i'rède ne ceâsanl de se prononcer
avec .•^011 énerg^ie accoutumée con-
tre le» violenr.es des factieux, et
de protester hautement contre
la détention arbitraire de tant
d'hommes vertueux, la patience
de ses ennemis se tassa enfin : dé-
crété d*accuiation avec son beau-
frère et collègue Ducos, à la de«
mande d'Amar, le 5 octobre , ils
furent traduits Tun et Taotre
devant le tribunal révolutionnai-
re 9 condamnés -À mort dans la
nuit du 3o au 5i, el exécutés le
lendemain. Fonfréde manifesta,
depuis U) moment de son arresta-
tion jusqu'à celui de aon fiiippli-
ce, un courage qui ne he démen-
tit pas un seul instant , et monta
«V Téchafaud en entoimant les
hymnes de la liberté. Le nom de
Fonfréde passera à la postérité, qui
admire surtout les caractères gé-
néreux et patriotiques. C'est sans
contredit un des hommes qu4 ,
dans d«is temps moins pénibles,
auraient le mieux servi et Fe plus
honoré leur pays. Dans sa trop
courte C'irr^rc , H a montré tout
ce qu'il aurait pii faire si une fac-
tion implacable ne l'eût pas in-
terrompue. Les hommes des par-
tis les plus opposés ont déplo-
re sa mon comme une calami-
té.
FONSECA (ËtioNOBB, Mii-
QuisB db), née, en 1768, d'une
des premières famUles du Naple»»
FON
>97
eut une grande part aux événe-
ment dcmt cette ville fut le théâ-
tre sur la Un du siècle dernier.
Les grâces de sa figure et son es-
prit la firent bientôt remarquer
diins toutes les sociétés de la vil-
le; mais loin de tirer vanité de
ces avantages auxquels les per-
sonnes de son sexe attachent or-
dinairement tant de prix , elle
chercha dans f'étitde dc« jouis-
sances plus réelles et une gloire
moins frivole. Elle cultiva avec
succès les lettres, les sciences 9
et p irtioulièrement l'histoire na-
turelle; Tanatom-ie mOme ne re-
buta pas la courageuse ËIAono-
re , qui Cu. tant de 'prog»rès dans
celte science, qu'elle partagea
plus d'une i<>is les travaux du cé-
lèbre Spalauzani. Nommée, peti-
de temps après son iiynriage, da-
me d*honneur de la reiiie, eUo
sut gagner la confiance et leà fa-
veurs de cette princesse; mais
elle ne les conserva pas long-
temps : sa beauté et ses talens
armèrent contre elle la jalousie;
son esprit, d'ailleurs, naturelle-
ment satirique, était peu propre
\ lui coiRMlier l'amitié des cour-
tisans ; aussi ne tarda-t-elle pas
à être disgraciée par «fuite de leurs
intrigues. Rendue :\ elle-mAme,
etdésabuséedu prestige des gran-
deurs, elle se consola aisément
dans le sein de Pétude, de la per-
te d'un rang auquel elle avait tou-
jours tenu fort peu. La révolution
française, qui éclata sur ces en-
trefaites , fournit à la marquise
roci;a?4ion de déployer la gran-
deur d âme et Ténergte qui , ches
elle , s*aHiaient à tant d*autres
qualités; elle embrassa avec en-
thousiasme la cause de UUbertéf
■ «
19» FON
et jiirn tinc haine éternelle au
parti ite la cour. Dès lors elle em-
ploya tout le crédit qno lut don-
naient son rang et ««a fortune pour
ménager aux Français des intelli-
gences dans la \ille. On sait que
la fuite du roi et de la famille
royale, ù la fin dn mois de dé-
cembre 1798, fut le î^i<2:nal d*une
émeute, pendant laquelle la popu-
lace fit muin-l>asse sur toutes les
personnes soupçonnées de favo-
riser la cause des Français. La
marquise ne dut son salut qu*à sa
présence d'esprit et A son coura-
ge : avertie du danger par les vo-
ciférations qui frappent son o-
iHîille, elle s'environne d'un cer-
tain notnbrd de femmes qui sui-
Taient i^on parti, leur donne des ar-
mes.el traversant Hèrement à leur
tôle les ru<\s de Naples, remplies
d'une populace qui n'ose les insul-
ter, elle va se réfugier au château
Saint- Elme. Les Français entré-
rent dans tapies le a5 janvier;
madame de Fonseca entreprit a-
fors la rédaction du Moniteur na-
politain, feuille périodique entiè-
rement consacrée A la propaga^
tion des principes républicains ,
et qui ne contribua pas peu à les
acclimater dans le royaume de
Naplcs. Mais rarinée rassemblée
par le cardinal AuAb étant par-
venue, après trots attaques suc-
cessives 5 à chasser les Français
de la capitale, la marquise fut ar-
rêtée, et le cardinal eut^i cruau-
té de la livrer au supplice des
malfaiteurs : elle fut exécutée en
juillet 1799. Ainsi périt cette
femme extraordinaire que la na-
ture parûssait avoir réservée iV
d'autres destinées.
FONT , curé de Pamiers et
FON
chanoine de la cathédrale de cette
ville, fut nommé, par son corps,
député aux états - généraux de
1789, et sigjia le^ protestations
des i5 et i5 septembre 1791. Il
a eu un parent de son nom qui
fut nommé évêque du départe-
ment de TArriége, et député par
ce département aux états-géné-
raux.
FONTAINE (Pierbe-François-
Locis), chevalier de la légion-
d'honneur, membre de l'académie
des beaux-arts, etc. , est l'un des
architectes les plus renommés de
Paris. Quoique le nom de iU.
Fontaine, qui n'a jamais été sépa-
ré de c^Iui de M. Percier, son a-
mi d'enfance et son collègue, se
rattache à un grand nombre des
travaux exécutés sous le règne de
Napoléon, l'arc de triomphe du
carrousel, qui remporta en 1810
le grand prix d'architecture de
l'institut, est presque le seul mo-
nument que l'on doive à ses ta-
lens; mais les restaurations im-
portantes exécutées par lui au
Louvre, aux Tuileries, à (^ompiè-
gne, à la Malmaison, etc. , suf-
firaient seules pour lui assigner
un rang distingué parmi nos ar-
chitectes. Présenté au général
Bonaparte, lors de son avènement
au consulat, M. Fontaine fut em-
ployé par lui dès cette époque, et
nommé depuis, architecte des bâ-
timens impériaux; il l'est encore
aujourd'hui de ceux de la couron-
ne. MM. Percier et Fontaine ont
publié de compagnie : Descrip-
tions des cérémonies et fêtes qui
ont eu lieu à l'occasion du mariage
de l'empereur Napoléon avec t'ar-
chiducltesse Marie-Louise, 1810,
4n-fol. avec planches. Choix dts
I
I
FON
plus belles maisons <ie plaisance de
Rome ci de se.s environs^ i8io el
i8i5, in -loi. Recueil de df^cora^
tions inférieures pour tout ce qui
concerne l' ameublement, i8ia,
M. Fcintainc joint ù une protondc
c(Minaiï>sance do son art un «^rund
fon(l> de modcdlio. 11 esst chef de
bataillon honoraire de la garde
nationale parisienne. '
FONTANA(lïihevauer FÉLIX
de), naquit en i^JO, à Panoarolo^
en Tyrol. Il fit ses premières élu-
des suocessivenient à Roveredo,
Yéronne, Parme, Padoue, Bolo-
gne, et les termina dans les uni-
versités de Kome el de Florence.
Il s'adorma d*une manière très-
brillante i\ Tétude de la physique,
de la philosophie, de i'bisLpire
naturelle el de Panatomie. Il lut
nommé professeur de philosophie
à Pise; el plus lard le grand-duc
Léopold^qui aimait et protégeait
les sciences, appela Fonlana au-
près du luij en qualité de profes-
seur de physique de son cabinet.
C est aux travaux de Fonlana, et
à la munificence du prince, que
In ville de Florence doit le riche
cabinet qui fait encore aujour-
d'hui Padmiration des étrangers
et Porgueil des Florentins. Ce bel
établissement est abondamment
pourvu dinstrumens de physi-
que, d*aslronomie, d'objets d'his«
iolre naturelle tirés des trois rè-
gnes; mai:) ce qu'il renferme de
plus précieux, c'est une riche coi-
leclion de pièces fPanalomie mo-
delées en cire, exécutées d'après
les instructions et sous les yeux
de FoDtana,avcc une Téritéd'imi*
talion inconnue jusqu*^ lui* Ce
magniûquc travail, qui lui avait
coûté tant de soins, lui valut Phtm^
FON
»99
neurd'ôtrc chargé d'exécuter une
sembliible collection pour la vil-
le de Vienne, d'après les ordres
de l'empereur François, qui le
décora en même leoips du titre
de chevalier. Napoléon, qui ne
négligeait aucune occasion d'en-
courager les sciences et les arts
même cher les étrangers, voulut
enrichir le cabinet de Pécole de
mcdi'cine de Paris, d'une collec-
tion anatomique pareille à celle
de Florence, et chargea Fonlana
de la faire exécuter : mais un ar-
tiste français, dont le nom ne sau-
rait être trop connu, M. L'Aumo-
nicr, associé correspondant de
l'académie des sciences, ayant
exécuté, sur ces entrefaites, une
collection semblable qui fût jugée
bien supérieure à celle que four-
nit le savant Italien, celle-ci fut
donnée à la seconde école de
l'empire, celle de Aiontpellier.
Fonlnna consacra, depuis, beau-
coup de temps, de peines et de
travaux à un ouvrage fort ingé-
nieux qui, s'il eOt été exécutable,
aurait singulièrement facilité l'é-
tude de Panatomie, en «Scartant
tout co quVlle offre de pluà rebu-
tant : c'était une espèce dé man-
nequin composé d'une infinité de
petif » ukorceaux debois coloriés,
s'adaptant parfaitement entre
eux, et représentant au naturel
jusque dans leurs plus petits dé- ,
tails, toutes les parties el tous les
ressorts du corps humain; en sor-
te qu'en démontant pièà* h pièce
cette machine, on aurait pu faire
toutes les démonstrations anafto-
iniques. bien plus aisément que
p«r ladis<îection du cadavre. Mais
une foule d'obstacles qu« Tîn-
▼eateur u^avalt pas préTui> et
200
FON
un nombre desquels ?e tronyait
])i*iiici{>itleineiil riiii)»ossibilt(é de
Çnriiiiir de rinfliifiiee de (air
iuu:( ces pelits iiinn*euux de b^dï^y
i'onèreiil dr Liisht'i* iiieoiii)dtl ce
travail adtiiir.d)le, vraii hel-d'œii-
vre de patience i-t de gônie. Lor^
de Itt {ircinière invu-ion de la
Toscane, les généraux français
téinoi^iuTcnl à Funtanu beau-
coup d'égards; et cel honinjage,
qnoic|ue bien dû à son seul
'niérile , ne laissa .pas de lui
atlircr (jnelqnes persécutions a-
près le dépari de Tarmée. Il mou-
rut en mars i8o5,de5 suites d'une
chute q'i'il avait faite quelques
mois auparavant. Ses cendres fu*
rent déposées dans Téglise de
Sainte-Croix, où elles reposent
entre celles de Galilée, de Vivia-
ni, et d'une foule d'autres grands
hunimes. Fontana se livra à des
recherches )irofoudcs et savantes
sur la physique, la phj<%iol()<^ie,Ia
ehinvie, lanatoniie, et sur plu-
sieurs autres branches d'histoire
naturelle : il examina à fiuul le
système d'irritabilité, établi et
pré>enté par le docteur ilaller,
et publia  ce suji l quelques let-
tres qui sont insérées dans les mé-
moires de ce i^avunl. Il fit des ex*
périences immenses sur les poi-
sons, et en particulier sur le ve-
nin de la vipère, et sur les pro-
priétés terribles de l'huile essen-
tielle de laurier-cerise. Il exami-
na avec beaucoup d'attention les
Ters qui s'engendrent dans la
substance cérébrale des moutons,
et leur donne la maladie appelée
tournis; l'ergot et la rouille qui
attaquent les céréales; enfin les
globules du sang, que Ton croyait
creux avant lui. Il a beaucoup
FON
travaillé aussi sur les propriétés
desdifii-rensguz; ensuivant, dans
celte inaliére, les routes indiquées
par les Caveiidisch, les Priestlej
et les Lavoisier. 11 a le premier
fuitu>agcdu ^aznîtreux pouréva*
luer la salubrité de Tair, et on lui
doit l'instrument nommé eudio*
mètre, dont on se sert encore au-
jourd liui. Il a laissé un graud
nombre d'ouvrages sur divers su-
iet.-*, et les rei ueils du temps sont
remplis des mémoires qu'il a don-
nés sur plusieurs branches des
sciences naturelles. En gé-
néral, on remarque dans ses
écrits beaucoup de facilité, et des
idées neuves; mais il ne voyait
pjs toujours juste. Ses princi-
paux ouvrages sont : Ricerchefi'
losofiche aopra la fisica animale^
Florence, 1775. Ricerchê fisiehe
sopra'l veneno delta vipera^ *7Ô7-
Il a publié dans ce livre un grand
nombre d'expériences plus cu-
rieuses qu'utiles, d'après lesquel-
les il a calculé qu'il fiiudrait réu-
nir le venin d'une demi-flouzaiiie
de ces reptiles, piur causer la
mort d'un homme. Traité sur le
venin de la vipère; sur les poisons
amMfains: sur le laurier-cerise et
quelques autres végétaux vénéneux;
avec lies Observations surlastrue^
tare primitice du corps animal ^ la
reproduction des nerfs, et la deS"
eriplion d'un nouveau canal de l* œil,
Florence, 1781,2 vol. DescriziO'
ne ed usi di alcuni stromenti per
misurar ta salubrità de.lt*arim^
Florence, 1774; Recherckes phy^
siques sur la nature de l'air déphlo"
gis tiqué, et de l'air nitreiàx, Paris»
17769 etc., etc. Il a publié enco-
re un grand nombre d'opuscules
sur divers sujets. FontaDâ avaii
FON
fait, tnni en Frarire qiiVn Ttalifî,
plusieurs Tovagcs scirntinqiies
qui le mirent eii ra;'p(irl iivec leA
htMiiiiies \v> plus crlèlires de ee8,
deux contrées. l/h»bit r(di«i>^ieiix
qii il portait d)iiil)itiid('. par ^nilis
iriin nsH^e Tort roiiiiinni en Itii-
lie, avait donné lien à qnelqneit
pcrsonni"» de penser l'ansseinent
qn*il avait été dans tes ortlres.
FOINTAi\A((;régoire .IVèredu
préeédenl, nn(]uit le 7 déeemlirc
1755, i\ Villa di; No't.h'mII i. en
TyroUet se dislin^na de bonne
henre par le {;oftt ties srienres et
les progrès tpril y lit. Apièsav<iir
commencé ses études ;\ llovere-
do, il vint les terminer A Rome,
et entra dans la congrég^ation flite
des écoles pies. Lnvoyé A Siiii-
goglia en qualité de prole«*senr,
la connaissance qu'il y fit dn
marquis <le Fagnani, mathémati-
cieiu distingué, décida sa voca-
tion : il >e livra avec une ardeur
infaii^ahle A Tétude d une scien-
ce , dans laquelle il obtint n de*
]>uis9 la plus grande célébrité. De
Sinigaglia il alla A Ufdogne, puis
à Alilan, où il professa les mathé-
matiques et la philosophie dans
les écoles de son ordre» et fut
nommé, quelque temps après»
professeur de logique et de méta-
physique ù runivcrsilé de Pavie.
A la môme époque, le comte de
Firmian, ministre de Tempcrenr
d'Autriche dans la Lombardie»
lui confia la garde de la biblio-
thèque publique qu'il a?ail le
projet d'établir dans cette ville;
projet qui dut en grande partie
son exécution aux travaux et au
zèle du savant directeur. L'ami-
tié du comte» et la haute réputa-
iUm que Fontana s'était acquise.
FON aai
Ini valurent l'honneur de succé-
der au fameux Boscovich, dans la
chaire de mathémaliques trpn4-
cendantes.pl.ice qu'il remplit avec
hnuueiir pendant une longue sui-
te d'années. san< que ce sun'r(»ît
d'occupaliiuis lui fit négliger ses
auties devoirs. Lorsque le^géué-
ral en chef Bonaparte vint pren-
dre le commandement di^l armée
d Italie* il ac<'orda t^ ce savant
moib ste \v^ distinctions qui lui
étaient dues« et le fit nommer
membre du corps-législatif de la
république (lisalpine. Kii iKoo»le
père Fontana, df)nt la santé, nsé#
par le travail et le défaut d'exer-
( ice, était fort dêlabré<'. >int à
Milan ptiur prendn* quelque re-
pos, et fut re^Mi dan<« le cidlégec-
lectoral de' doUi : <*e lut dans cet-
te vilie qne*>e termina une carriè-
re qu il avait parc/tnirue avec gloi-
re. L'amour du travail Tavait por-
té de bonne henre à se séquestrer
de toute société pour s'adonner
entièrement \ l'élude; il passait
enfermé dans son cabinet tous les
instans que lui laissaient ses di-
vers emplois. Ce genre de vie
peut seul faire concevoir sa fé-
condité prodigieuse : en effet »
quoiqu'il fit des mathémaliques
son occupation favorite, il trou-
vait encore du temps à donner s\ la
philosophie, à l'histoire, à la physi-
que,i\ lu botanique, :\ Thistoirc na-
turelle, à la littérature eti\ l'étude
des langues. On a de lui quelques
bonnes traductions de différens
auteurs. Il aimait beaucoup la
lecture, et dépensa la majeure
partie de son patrimoine t\ se for-
mer une bibliothèque dont tous
les volumes sont enrichis de no-
tes précieuses de sa rnain^ Tant
ao4 FON
FONTANA (Fhàhçois), cardî-
naL lié à Ca^alinagiore, an inoiâ
d août 1730, se voua à l*éui ec-
clésiastique, et entra dan^ Tordre
des barnaliiles aïK^sitôi q^ril eut
achevé seii études. Il étu^lia avec
un égal succès, la théol(»gie, l'é-
loquence delà chaire, la littératu-
re et les langues grecque^ latine,
italienne et française, Thistoire
sacrée et prolane, les mathémati-
ques et Thistoire naturelle. Nom-
mé succe!>sivement procureur-gé-
néral, et provincial de son ordre
à Milan, général ;!^ Rome, secré-
taire de la société des livres o-
rienlaux, consulteur du saint-oili-
ce et des rites, censeur de l'aca-
démie de la religion catholique,
il se fit remarquer dans les divers
postes qui lui furent confiés, par
la noblesse dt^ son caractère, et
,par une érudition profonde et so-
lide. Il s'occupa beaucoup de bio-
graphie. Animé d'un zMe ardent
pour le bien de la religion, pour
le progrès des arts et belles-let-
tres, pour la gloire de sa patrie,
mais surtout pour la splendeur de
son ordre, il a employé beaucoup
de temps à faire des recherches
sur la vie et les ouvrage^^ d'un
grand nombre de savans. Il four-
nit des m.itériaux précieux à son
compatriote Jean Rom:iin, auteur
de plusieurs éloges historiques
estimés, et composa lni-m<'''me
les vies de plusieurs hommes il-
lustres, dont la plupart furent in-
sérées dans Touvriige publié par
Fabroni, sous le titre de yUœ /-
talarum docirinà prœtantium. Il
prononça sur la tomlTe du cardi-
nal Gerdil son ami , une oraison
funèbre, regardée à juste titre
comme un modèle d'éloquence
FON
du cœur, et quî a été tradaite en
franchis par l'abbé d*IlesmiTj-*
d'Oribeau. Un éloge historique
qu'il lut peu de tenips après dans
une séance solennelle de l'acadé-
mie des Arcades de Rome, en pré-
sence des membres du sacré col-
lège réunis pour honorer la mé-
moire de leur confrère, ne fit
qu'ajouter ù la réputation de 90Q
auteur. Non content de ces fai-
bles hommages rendus à la mé-
moire de («erdil, il voulut lui é-
lever un monument plus durable^
en publiant en 'JO volumes in-4*
les œuvres de ce savant théolo-
gien, de concert avec le père Sca-
ti, exécuteur testamentaire du dé-
funt : il y ajouta de sa main une
vie de l'auteur fort bien écrite.
Fontana consacra sa vie entière
et sa profonde érudition à la dé-
fense de la religion, mais surtout
ù celle di:s droits ou des préten-
tions du saint-siège. La confiance
en ses lumières était si grande,
que son avis faisait atitorité dans-
les questions théologiques les-
plus di(Ii( îles, et qu'il fut souvent
consulté, soit par des corporation»
religieuses, soit par la cour de
Rome elle-même dans les circons-
ti»nces critiques qu'amenèrent
les changemens politiques surve-
nus en France et en Italie. Il a
joué un rôle remarquable dans
toutes b's rMtgociitions ouvertes
entre la France et Rome dt*piiîs le
commencement de notre révolu-
tion. Le souverain pontife ledési*
gna pour être du voyage de Paris^
en i8o4< Chemin faisant,, il reçut
à Lyon les derniers soupirs du
cardinal Borgia, qui était tombé
malade en route, et auquel il ve-
nait d'administrer les saoreoaens*.
FON
Depuis son arrivée à Paris, jiis-
qu*aii 5 nvril i8o5, jour où le
pape quitta ccttecapitale pour re-
tourner dans ses états, Fontana
reçut rJans la retraite, ne parais-
sant jauiuiâ en public, et n'assis-
tant  Aucune cérémonie. Quel-
ques années après (en 1809), Na-
poléon voulant faire prononcer
son divorce, manda à Paris tous
les chefs de coufçrégations reli-
fçieusen, ce qui força Fontana à
iairc, unu seconde fois, le Toya-
gc; mais une maladie réelle ou
simulée TempAcha de prendre
part aux conférences. On lui a
attribué un écrit trouvé, dit-on,
ù Savone dans les papiers dti
satnt-p^re, où le projet formé par
Napoléon de rompre les liens qui
rattachaient u Joséphine, pour
en contracter de nouveaux, était
blâmé sans ménagement. Chargé,
aiiï^i que Gregorio, de signifier
au cardinal Mauri le fameux bref
du 5 novembre 1810, au sujet de
son exaltation ù Tévèché de Pa-
ris, il fut enfermé au donjon de
Vincennes avec les cardinaux et
autres ecclésiastiques impliqués
dans cette affain;, et supporta sa
longue détention avec résigna-
tion. La chute de Tempereur Na- '
poléon lui ayant rendu sa liber-
té, il fut nommé secrétaire de la
congrégation des affaires ecclé-
siastiques. Lorsque Jesévénemens
du mm» de mars 18 15 forcèrent
le pape d'abandonner sa capitale,
il suivit 8. S. i\ Gènes, avec Tam-
bassadeur du roi Louis XYllI, et
un grand nombre de membresdu
sacré collège. Rentré dans Home a-
prèh la secondedéchéanccde Napo-
léon, le chapeau de cardinal fut lu
récuu)pcuM) de ses serviceni . et I»
FON 9o5
dédommagement des tribulations
qu'il avait endurées. Il fut nom-
mé, en 18 iG, membre d'une corn-
mission chargée de rédiger un
nouveau code inquisitorial, et de
restreindre dans de justes bornes
les redoutables attributions du
saint-ofTice. Dans le courant de
la même année, il fit partie d'une
autre commission chargée d'or-
ganiser dan» les Étais romains un
système d'études mieux appro*
prié à l'esprit du siècle, et à fon-
der sur divers points des écoles
dont le besoin se faisait sentir de-
puis long-teinps. Le cardinal Fon-
tana revhtu de plusieurs charges
honorables, président de la pro-
i>agande, de la congrégation de
'index , de celle des livres
orientaux , membre des pre-
mières académies d'Italie, de
celle des Arcades, de celle de Flo-
rence, etc. , jouit encore aujour-
d'hui de ses titres et de ses hon-
neurs. On attend avec impatience
qu'il donne au public la collec-
tion complète de ses ouvrages,
dont on ne connaît encore qu'un
très'petil nombre.
FONTANELLE (Jkah-Gaspaad
DvBois DE ), né à Grenoble, eu /
octobre 1757, mort le i5 février
1 8 1 a ; cultiva avec des succès di-
vers, la littérature, la poésie et la
philosophie. Il travailla ù la ré-
daction' du Journal de politique
et de littérature^ du Mercure de
France , et de plusieurs autres
ouvrages périodiques, et com-
posa un grand nombre de pièces
de théâtre, tlont fort peu sont
restées au répertoire. Le drame
en 5 actes qu'il composa en
I7(>8« sous le titre d^Éricie ou 4a
f^esiale , est uue peiuture ef- •
206
FUS
frayante de Tabiis des vœux mo-
na^tiqlles,el fit beaucoup df bruit
par les orages quUI excita ; Tau-
torilé interdit la représentation
de la pièce, et la déféra à rurohc-
\êqne de Paris « comnie impie et
sacrilège , et défense fut faite
de l'imprimer. Mais le public, qui
se fait souvent un malin plaisir
de trouver bon ce que la police
trouve mauvais, épuisa en peu
de temps plusieurs éditions clan-
destines qui en furent fuites : plu-
sieurs milbeureux, convaincus
de les avoir colportées, furent
condamnés aux galères, et bien-
tôt un ne pensa plus à la pièce.
Mais les mêmes motifs qui en
avaient empêché la représenta-
tion en 17689 la tirent, quelques
années plus tard , recevoir au
Théâtre-Français, où elle fut re-
présentée en 1789, et accueillie
par le public comme elle l'avait
été i\ la lecture. Parmi les nom-
breux ouvrages de Fontanelle ,
nous citerons sa Traduction des
Métamorphoses d' Ovide ^ d'après
le texte dt* Jouvency,2 vol., 1766.
Cette édition, qui fut suivie d'un
grand nombre d autres, est plus
estimée que celle de fianier , si-
non pour rélégance , au moins
pour la (idélité. Naufrage et aven--
tares de Pierre Viaud^ première
édition, 1768, et réimprimée un
grand nombre de fois; Anecdotes
africaines y depuis la découverte de
l'Afrique y 1770, in-S" ; Contes
philosophiques et moraux ^ i7;*9;
Nouveaux mélanges sur di/férens
sujets dramatiques y philosophi-
ques et littéraires f '781., 3 v-ol.
fn-S** ; Théâtre et œuvres philoso-
phiques y égayées de contes nou-
veaux dans plus dt un genre.; plu-
FON
trieurs Romans, dont la plupart
traduits ou imites de l'anglais. 11
avait entrepris une histoire uni-
verselle ancienne, dont l'impres-
sion, co'mmeucée en 1 769, n'a pas
eu de suite. M. Jlenaudon , soa
petit-fils, a publié, en ]8i5, un
nouveau Cours de littérature de
Fontanelle , et cet ouvrage jouit
d'une estime mériti-e. Fonlanelle
fut, penchint la révolution, pro-
fesseur aux écoles centrales de
l'Isère.
FONTANELLI ( le comte ) ,
officier- gé n éral , feld^naréchal au
service d'Autriche. Après avoir
servi avec distinction dan» nos
rangs pendant les dernières guer-
res, le comte Fontanelli fut nom-
mé, par l'empereur et roi, minis-
tre de la guerre et de la marine
du royaume d'Italie. Ayant passe,
en 181D , du service de la France
à celui de l'Autriche, il fut ac-
cueilli par l'empereur François,
qui- lui 'donna le commandement
des troupes de cette puissance ,
cantonnées alors dans le royaume
lombardo-vénilien.
FONT A NES ( Louis, marquis
DE ), pair de France, naquît à
Kiort.leGraar* 1707. Il se croyait
d'origine espagnole , son noni
rend la chose vraisemblable. Il
descendait de prote?tans qui a-
vaient été ruinés par suite de la
révocation de l'édit de Nantes.
Son père avait pour toute fortu-
ne, une place d'inspecteur dans
une manufacture de la ci-devant
province du t*oitou. Louis Fon-
tanes étudia dans sa ville natale,
chez les oratoriens. Ses classes
achevées, son goftt pour les let-
tres l'appela ù Paris, où il se fil
bieatôt distinguer de tant de jeu->
t /r>///ffjff,'
*\
^Oi'f
FON
nés gens , qui sans talens rem-
plissaieDl de leur*) vers le Mercure
et VAlmanach des Muses , que
Fontaiies n souvent enrichis des
sien*^. 11 débuta par une truduc-^
tion en vers de V Essai sur l' hom-
me de Pope. Quoique la précision
y défjénère quelquefois en *»«-
chercî^se, celte pièce lui fit hon-
n<îiir; et si les vi.ts y donnèrent
lieu à quelques critiques , du
moin!» loua- 1- on sans réserve le
discours qui lui sert d'introduc-
tion. Quel«|ues poëmes de courte
proportion, tels que le Clotlre des
Chartreux, le Verger ^ le poëme
sur V Edit en ftveur des non Ca-
tholiques, et le poëme intitulé Le
jour des morts dans une campagne,
lui acquirent en peu de temps»
une réputation honorable. Là
dernière de ces pièces eût suffi
pour la lui assurer : c'est une imi-
tatir>n du Cimetière de Gray; mais
plus heureux avec Gray qu*avec
Pope^tout en prêtant (\ son original
des beautés nouvelles^Fontanes a
su tirerparti de cellesqu'il y a trou-
vées. Une Imitation de l'épisode du,
second livre des Géorgiques ( â
fortunatos nimiàm ) ; une Cantate
faite pour l' anniversaire du î^juil^
let 1 790 ; un Panégyrique en vers ,
récité sur le théâtre de Saint-
Cloud, et puis à la tribune de finS'
titut^en l* honneur du premier con-
sul; un poëme sur la Violation
des Sépultures de Saint-Denis; en-
fin un poëme épique intilu^ La
Grèce Sauvée^ poëme annoncé de-
puis a.5 ans, et dont on ne con-
naît que des fragmens, tels sont,
en poésie , les titres par lesquels
Fontanes se recommande à l'es-
time des gens de goût. Il y a
droit aussi comiue prosateur. Rtt-
FON %Qi
dacteur du Modéraleur ^ du Mé'
moriul , et du Mercure, journaux
à la fois politiques et littéraires , il
s*y est également signalé dans
les deux polémiques. De plus, soit
comme académicien, soit comme
président du corps-législatif, soit
comme chef du corps enseignant,
il a porté la parole en de gran-
des uircon^tances , et toujours a-
vec un égal succès, sous le con-
sulat, sous Tempire, et sous la
royauté. Ses écrits les plus élo-
quens sont, la pétition qu'il a-
dressa en 1794 >'* 1^ convention,
en faveur des malheureux citoyens
de la ville de Lyon; V Éloge de
JVashington , fondateur de la li-
berté américaine, éloge qu'il pro-
non^^ft dans le temple de Mars ,
plus connu sous le nom de cho'
pelle des Invalides, et le discours
qu'il prononça dans le temple des
Lois, au sujet de l'inauguration
de la statue d'un homme non
moins fameux, qui n'est pas le
fondateur de la liberté fran(;ai.> ;
discours où se trouve cette phrase
remarquable sur Napoléon : « 11
»n'a pris la place de personne, il
n n'a détrôné que l'anarchie. » La
fortune civile et politique de Fon*
tanes fut une conséquence du
ses talens et aussi de ses passions.
S'il est du petit nombn) des hom-
mes de lettres qui ne s'exaltèrent
pas pour la révolution, il n'en est
pas ÙL qui la révolution ait été plus
profitable. Partisan né du despotis-
me* il dut prospérer avec lui, ce-
la explique son dévouement pour
tous les g<Mivernemens qui se sont
succédé en France, depuis la chu-
te du directoire, qu'il n'a jamais
flatté. S0U9 ce régime, il avait
été Dommè membre de l'institut
ai 4 l'ON
«ne nnlrr de Collot-d*Herboi$
dans Lyon ; mais ces doux Iragé-
df'e^ qui, )»ar In naliiro de leurs
sujets, doivent offrir une si
étrange di.>parate • ne furent
pas représenlëcs, non plusqu'^n-
nibat, et vingt aulres pièces dra-
matiques « tragédies ou comé-
dit5, loule.s refusées par les co-
médiens , et cependant toutes
imprimées. Après les tragédies
de M. le chevalier de Fonvielle,
et plusieurs volumes iVessais en
vers, nous devons ciler avec le
même honneur ses Odes, 5es Fa-
bles, et même ses Satires : mais
les ouvrages qui lui assurent le
plus de droits ù la reconnaissance
dès hommes bien pensans, assez
peu louches des ouvrages d'es-
prit; ses véritables titres politico-
littéraires sont : I" Essai sur la
situation de la France au i" mai
] 7f)(); '1" Essai sur l'état actuel de
la rrance le i" mai 1796; 5" Rc-
saltats possibles de la journée du 18
brumaire an 8 , ou Essai sur l'état
actuel de la France (Paris, in-S",
if<)Ç)): ^"Situation de la France
et de l* Angleterre à la fin du iS"*
siècle, ou f onseils au gouvernement
de la France, et Réfutation de Ces-
sai sur les finances de la Grande-
Bretagne , par M, F, Gentz (Pa-
ris, 2 vol. in-8'); 5* Essais histo-
riques , critiques, apologétiques et
économico' politiques sur l*rtat de
la France au \^\ juillet 1804 (Pa-
ris, in-8"). Après tant d'£55a/5^
M. le chevalier de Fonvielle a
encore donné, outre des Consi-
dérations sur la situation commer-
ciale de la France au dénoûmcnt
de la révolution, un Essai sur l'é-
tat actuel de la France ( 1 8 1 5 ,
in-8-) , un Coup d'ail sur le
FOR
budget^ 1817, în-8*; le Mercure
royal,o\ vuCmJes Mémoires del*A'
cadémie des Fgnorans.
FOABES (James), auteur an-
glais, né eu 174^9 quitta l'An-
gleterre avant TÂge de iG ans ,
pa««sa à Bombaje, et voyagea en-
suite pendant près de \ingt an-
nées dans TAsie, l'Amérique et
l'Afrique, sans autre objet que
celui de recueillir des observa-
tions sur la nature des pays qu'il
parcourait, les mœurs, les cou-
tumes, les usages de leurs habi-
tans , etc. Il séjourna surtout
long-temps cliez les bramines des
Indes orientales , et ce fut U qu'il
rédigea une grande partie de ses
observations, qui remplissent i5
volumes in-folio, chacun de plud
de 55o pages, toutes écrites de
sa main. Il revint en Angleterre
en 1784, et passa en France en
i8o5. Les hostilités qui commen-
cèrent alorsentrelaFrance et l'An-
gleterre, le ûrent d^abord considé-
rer comme prisonnier de guerre;
mais le général Carnot, alors pré-
sident de l'institut, lui fit accor-
der la permission de parcourir ,
comme t^avant, toutes les pro-
vinces de la France, et il obtint
l'autorisation, du moment qu'il
en manifesta le désir, de repasser
en Angleterre. Outre son recueil
d'observations dont nous avons
déjà parlé, il a aussi publié quel-
ques autres ouvrages dont les
titrer sont : 1° Lettres écrites de
France en i8o5 et 1804, renfer-
mant une description de f^erdun ,
et de la situation particulière des
prisonniers anglais, a vol in-8',
1806; 2" Réflexions sur lecarac^
tère des Hindous, et sur l'impor-
tance de les convertir au christia»
« 9
/f t ^^>f/^Vrf t 'VvrV/'? ''.
FOK
nisme, în-8» , 1810; ^''Mémoires
orientaux, choisis et extraits </'a-
ne suite de lettres familières écrites
pendant un séjour de dix années
dans l'Inde, contenant des obser-
vations sur diverses parties dei' A'
frique et de C Amérique méridio^
nale^ et une relation des particuia'
rites recueillies dans quatre voya-*
qes dans rinde, Londres, iSiS,
4 vol. in-4"' »^1- Forbe» a luit un
?ecornl voyage i\ Paris, en 1816.
11 est membre de raeadéinie de9
Ai'(;4Kles de Uome , de la Société
royale, et de celle des Antiquai-
res (le Londres.
FOIllilN ( Louis-Nicoias-Phi-
LippE-AnGusTE, COMTE de), lieute-
nant-colonel de cavalerie, ofQcier
de la légion-d honnenr, cheva*
lier des ordres de Saint-Michel et
de Saint- Jean -de- Jérnsalem ,
membre de Tacadémie des beaux-
arts, (liiectenr-général des mu-
sées (le rriioce, né en 1779 ù la
J\n(|ne, déparlement des Bouches-
du-Rliône, Sa première jeunesse
fut iVappéc par les plus tragiques
événemeris. Réfugié à Lyon, à la
fatale époque du siège, Auguste
de Forbin eut la douleur de voir
périr sous ses yeux son oncle et
son père. Après la prise de cette
ville, son gouverneur avait perdu
un bras pendant le siège , et le
domestique qui Tavait vu naître,
y avait été tué. Toute la fortune
de sa fnmille fut entièrement dé-
truite, iiesté seul et sans appui,
il dut à M. de Boissieu, habile
dessinateur lyonnais , un asile
contre la misère, ainsi que les
premiers élémens de l'art au-
quel il doit, ii présent, les plus
douces jouissances de sa vie.
M; de Boissieu fut pour Auguste
FÔR
a\5
Forbin une véritable providence,
dans toute Pétendue du «eus at-
taché ik ce mot , et son nom est
resté cher à la mémoire de sou
élève. Une autre circonstance de
ces temps malheureux, fit un
présent non moins précieux au
jeune dessinateur, qui, forcé /de
prendre parti dan.^ un bataillon
dirigé sur Nice et sur Toulon, *
trouva , dans cette dernière ville,
1 ami de toute sa vie, le peintre
Granèt. Aussitôt après celte cam-
pagne, il se rendit à Pari^, et fut
admis à l'école de David, 01^ il
travailla, avec Ir. plus grande as-
siduité, jusqu'il l'Age de la cons-
cription. Il dut alors quitter en-
^core une fois lo crayon et le pin-
ceau pour reprendre les arme:*^ ,
et, après avoir servi dans le 21"*
de chasseurs et dans le 9"' de dra«
gons, où il dut au général Sébas-
tian! , alors colonel d(3 ce régi-
ment ,' la facilité de s^occuper
de la peinture, Augu>te de For-
bin obtint son congé, et se rendit
dans la patrie des arts, en Italie ,
qui était alors redevenue la patrie
de la gloire, par la valeur fran-
çaise. Il y trouva une protection
naturelle, et y fut accueilli avec
bonté par plusieurs membres
de la famille Bonaparte. De re-
tour t\ Paris, A répoque du cou*-
ronnement de Temperrur, M. de
Forbin fut nommé chambellan
de la princesse Pauline, et peu
après, ayant repris du service
dans l'armée, il fit plusieurs cam-
pagnes, en Autriche, en Portu- .
gai et en Espagne. Aprèsja paix
de Schœnbrunni des dégoûts 9
suite de quelques Intrigues de
cour, le déterminèrent h donner
sa démission; il quitta l'armée et le
2l6
FOR
j>aluis « €l alla r»>lrouvcr à Rome,
ce h(l «i>ile de loiites les» iiifor-
tuh4*> l't di* tous lei arlâ, les hril-
luiitrs inspiratiuiid de ses jeun^^s
atiiit'es. liV>t de et tte époque
iruiie hcureiist* disgrâce, que da-
te le lulenl de M. de Forhiu , à
qui 1(* niidhtiir fut utile pour la
lrifi>ième luis. 11 composa \ Ro-
me des ou\ rages dont le ju>te
suecèa dut IVnconrager,el ily était
cxt*lu>iwmeiil livré aux p:d>ibles
occopaiidiis de Tatelier, quand ar-
riva L ciitaHlroplic de i8i4- Plu-
Bieurs iiuii> après la rcntiée du
i'oi« il roinl à Taris continuer
se> travaux^ ol, par une fatale a-
nal(»gieavec les rircoustaiices du
temps. iK'oniposaitsonniagniûque
tableau de 1 éruption du \ ésuve, à
ri'poiiuetiù 1ère tour de rrie d'Elbe
rappelait sur la France Tirrup-
lion étrangère. Quelque temps a-
près* M. de Forbiu fut nommé
membre de riu>tilut, et direc-
teur-général des mu.^ées royaux;
il retuplit« avec succès^ la tâche
pénible de relever de se> ruines
Je musée de Paris, ce grand mo-
tournent de la gU>irc de la Fran-
ce , que venaient de dépouiller
ceux que l'on a si bien nommés
nos amis les enHeniis. Eu iSi^ , le
comte de Forbin entreprit un
voyage en Syrie , en Grèce et eu
Ëgyplc. 11 a depuis publié cet ou-
vrage par souscription, avec un
volume de planches ; Tépisude in-
téres>aut de Maryam et d'IsmaëU
placé dans le voyage en Syrie, a
inspiré un beau tableau ùl M.
Horace Ver net : i// pivlura poesls.
Dans sa première )eunesse9 incer-
tain auquel des beaux-aitâ il don*
nerait la préférence, \1. de Forbin
avttii écrit quelques pièces pour Us
FOR
petits théâtres, entre aulres^an*
)olie comédie-vaudeville 9 Sl4nrn0
ou le Voyagé seMtimenial^t^ù il eut
pour collaborateur M. RevûR de
l^on, qui devait^ aiu>i que lui»
prendre plus tard un r»n|f dîstia-
gué dans la peinture. Son roman
de Charles Barrimere a eu qua-
tre éditions consécutives Cet ou*
vrage est ^rit avec élégance , i-
maginatif »n et âensibilit6.Ces qua-
lités se retrouvent dans tous les
tableaux de M. de Forbîn. Dans
rinlention de compléter son por-
tefeîiille pittoresque • M. de For-
bin fit un voyage darti?te en Si*
cile. M. Oslerviald s*est rendu
réditcur des nonr>breux dessins de
Tauteur, qiȔ, sous peu de t^mps,
se propose de donner aupublic ses
Souvenirs de la Sicile. La collection
des dessins des voyages du «'on^le
de Forbin eu Grèce, en Syrie, en
Egypte et e» Sicile, fera autant
d'honneur à ses talens qu*à son
amour pour les arts, et sera un
ornement nécessaire des grandes
bibliothèques de TEurope. £n
1821, il fut chargé de l'inspec-
tion générale det» beaux-arts et
des mouumens, dans tous les
départemens de la France. Sous
sa direction , les travaux du mu-
sée ont été poussés avec une telle
activité, qu'ils doivent être en-
tièrement terminé» cette annéMf»
Lne grande galerie et vî»gt salles
richement décorées seront de
nouveaux témoigfiages de son lè-
le infatigable pour riHustraliun
de nos arts et l'honneur de nos
souvenirs. On doit rétablisse-
ment du musée vraiment uatîo*
nal du Luxembourg, aux soins
de M. de Forbin, à qui appar-
tiendra au&âi la création d'un mik»
F0&
tv(t à Versaill<^s. Les pcincipaui
tableaux de M. de PorUn, ceux
qui Tont si jiisloiiiiint ela^vé par-
lui nori prtïinierrt artistes, sont : .
La vision d'Ossian; La prùcension
des pénitens noirs; Inès ik Castro;
La mort de Pline; Gonsaive de
Cor doue; Une scène ds l'inquisi-'
tion ; et Vh Arahe mourant de la
peste, dans un lazaret h de Saint"
Jean- d'Aire. Cet» trois deriiîers
ouvragi'g ftiiit partie de rexposi-
tioii de cette aiii^e (iKi2'i), et H*y
t-iM^l jiisteuHint remarquer par la
lieauté du coloris, le patliétiqiio
de rexprifsâioii, et }e ne sais quoi
dv po4;ti(]ue, eoit ^racif^ux, soît
tt^nible, (pii Ȏduit et qui altii-
clie^ dauA les tableaux de M. ie
Forbin. Il est, eette fois, permis de
dire que Al. de Forbiu Cuit hon-
neur à son n(^rn; il a su trouver
en lui- mT'me de quoi s'en pa^st^r I
C(>tte vérit6 ne Uiit pas defise
dans toutes les grandes faïuiiles.
FOtifilN.JANSON (Cbàrlis-
THéObORB-ANTOINE-PÀLiiaiVM'Fé-
MX, COMTE De], rousin du précé-
dent, naquit i^ Taris en 1783, et
suivit s«;s p4»reus, qui éiuigrèrent
à rûj)M:|ue delà révolution. Queh
(|ue jeune qu'il t'Ai alorft, on le
noninii rli.ifnbellan deTéleeleur,
aujourd'hui roi de Bavière, au
service duquel il resta jusqu*en
i8i/|. De retour en Franee à cet-
te époque, cVst-à-dire p««u de
tetnpsavant la chute de Napoléon,
il ae<;ept<'i de oe prince divers
coininaudenieiis dans Tarmée, et
fut ou de ceux qui se rattachèrent
le jdiis proinptenient i^ la forluiie
de lViii|)(>reur, après la niarcke
mirai iileuse de Chaims k l'aris.
Un décret impérial du 3 juin Té*
Leva à la dignité de pair, et il re-
FOU 917
prit dans Tannée un service actif
qn^il C(Hitinn» fusqu'ilk la retraita
de Waterloo. M. le comte de Va«
Unce* un des sm^rétaires de la
chambre des pairs, se trouvant»-
lors absent, il le rempla^'.a dana
toutes les délibérations qui eu*
reni lieu sur les capitulations du
l'année et la déieose de Pari.<». Cet»
te cîroonAtanoe le fit inscrire au
nombre des 38 Franç^ais eomprli
daos rordounance du 'i^ juillet.
On lui permit d'abord de se reti*
rer à Home. Il habita depuis le
territoire de Prague. Après avoir
séjourné quelque tempsen Angle*-
terre, il revint en France, en exé-
cution de l'ordonnance royala qui
mit fin A l'exil des 38.
FORULN Ms ISSARTS (le
MARQCM, CnilLES-JoSEPB-LoUlS-
Henky), député du département
de Yam^luse, en 181.'), avfiil d'a-
bord été eolonef de cavalerie, et
lieutenant des gardes -du- corps
du roi, quelque temps avant la
révtdution. Il émigra en 1790,
passaau service d'Kspap:ne4 et ser-
vit dans toutes les guerres mari-
times que cette puissance eut à
soutenir contre la France, jus-
qu'en i8i3. A peu près vers ce
temps, il se retira du service étran-
ger, et vécut dans sa lanûlle )us»-
qu*à la restauration. 11 se trou-
vait à Paris le 3 1 mars 1 8 1 4i (^ans
uiHï émeute é Uquielle on prétend
quMl avait pris p^irC «'n faveur de
U mofiarchle: il l'ailUt être vic^ti-
me de son zèle alors très-intem-
pestîT; on le précipita de san che-
val, près de la place de l'IlAtel-
«leViile, eill fm; dut son »alut qu'à
la modération dus hommes qu'il
avait voulu insurger. Après la
pDQioière restauration, le roi le
3l8
FOR
nomma officier 'iii|)(*riciir des gar-
dcs-dii- corps; il m: mil à l.i lèle
de ctrtlc 0')mpuî;ni«* pour escor-
ter jd^^qn'auz froiiticre^ l.i fiiiiiil-
lerovit'e lorsdrsrvéneiiK'nsdii 30
mars 181 5, et rliercha Viiiiieuieiit
ensuite ù rejoindre, dans le Midi,
Tarmée de M. le duc d'An<|;oiil<'>-
mc. Il abandonna lui-mrmela
France pour la seconde fitis, se
rendit à G;ind, auprès du roi, et
revint en France à sa suite après
les désastres de Waterloo. Mem-
bre de la chambre introuvable,
M. Forbin des Issarts a constam-
ment voté avec la majorité.
FORBONNAIS (FaANcoii-Vé-
KOîïi ) , inspecteur - général dr»
manufaclures de France, naquit
au Mans, le 2 octobre 172^. A-
prè» avoir achevé ses élnJe» à Pa-
ris, il parcourut une partie di* VI-
talie et de TE^pagne, pour les af-
faires commerciales de son pi*'re,
et se n ndit à Nantis en 17.V». Il
y séjtturna cinq ans, pendant les-
quels il s*ado:ina beaucoup à l'é-
tude de réconomie politique, et
Tint ensuite à P. iris, où il soumit
au gouvernement divers mémoi-
res sur les finances, qui ne lurent
point accueillis des ministres. Il
publia, dans rinlervalle de 1765
à 1768, |)lusieurs mémoires sur
les mêmes matières; ils furent
mieux reçus du public, et bien-
tôt le gouvernement, plus jui^te
envers leur auteur, lui accorda,
en 1750, un brevet d inspecteur-
général des monnaies. Forbon-
nais fut peu après recherché des
ministres Berrycr, Choiseul, et
Belle-îsle, qui l'associèrent se-
crètement à leivs travaux. Sil-
houette se rattacha ensuite, et
tout ce qui s*e«t fait de brillant
FOR
sou« ce contrAIrur- génémi, est
l'ouvrage de Forbonnais. I^a plus
importante de ses opérations Fut
de créer 7*ji*ooo actions, chacune
de !,ouo fr., djins les fermes-gc-
iiériles du rovaume. Il attribua
à eha<'une de ces actions la moi-
tié des bénéfices dont jouissuient
les fermirrs- généraux, et pro-
duisit ainsi en a4 heures 7a mil-
lions sans grever Tétat. Il abolit
en outre plu>ieurs privilèges 9
réduisit beaucoup de pensions 9
et ne donna jamais audience que
devant deux témoins, afin que
personne ne pAt douter de la fraa-
chisc de ses opérations. 11 propo-
sa au gouvernement, en 1760, les
bases d'une paix qui eOt épargné
ù 1.1 France le traité funeste de
17G5. Ce plan , approuvé des
meilleurs diplomates, fut rejeté y
parce qu'on n'avait pas consulté
M** de Pompadour, cette redou-
table et ridicule favorite. Il pré-
senta de nouveau, en 1 76!>,un plan
de finances infiniment préférable
à toutes les espèces d'impôts dont
le peuple était alors accablé. Ce
projet fut encore universellement
approuvé , mais on ne l'exécuta
point, parce que l'inévitable fa-
vorite n'avait pas été consultée.
La conduite de ce sige censeur
souleva bientôt contre lui tonte
la foule des courtisan^ , qui ne
vivaie'nt que d'intrigues et de ra-
pines. On indisposa le roi contre
Forbonnais, et il fut disgracié; îl
se relira dans sa famijle, et parta-
geait son temps entre l'agricul-
ture et la composition de divers
ouvrages qu'il a laissés en grand
nombre. Quelquefois il disait en
riant A ses amis : «Qu^il avait
«trouvé un bon moyen de déjouer
FOR
• In forliine, mi nv. faisant hoiiviî-
nrain ii ForhoriiiaiM, v.i au exilant
nnv.H «'tirniifii.H A ViimaillcH.o Wm"
viril A l'iirÏA 4111 avril i^tHY* **^
iiiniiriil le 'M} H()|)l«!iiihn! i\v. Taii-
tu:v. Miiivaiilr. S<!H principiiiix oii"
vra^rn M<»ril : i''un tlxtrail tlrTf-H'-
prit thn lois, i^jo, iii-ia; 'à* h /VW-
f^nriant ufiff/atM, l^r)5, 'j vol. Iii-
l'i, traduit du TaniçlaiM, aviiriiii
(liM'toiirH prrlirninainï iU\ Forbori-
II ai h; 7r Tht'orifl et pra(if/ufl fia
vnmmi'rrr di' la mar'uie, i^fi^, in-
H", traduit <lr Tospa^tiol ; /J* 6Vm-
nif/f'rafion.H .sur Ivn /inanrt.s tC Ka^
paient!, rrffifirt'.n à vrlIvH de la Fran*
tr, 1757», in-i';t; ri*t oiivragi! lit
|)ru|)o«('r il Forhonnai?*, par li*. nii'
fiiHi/'iif (>«t|'a{;nol , la piaco d<* con-
sul - {;i'iii''ral, inaiH \v. fçoiiv<!rtH!-
trient IViifu/iiiH im; lui pcrinil pan
d« raci^iptir ; 5" FJt^mrn.t du t'om^
mrrn\ I7»/|» » V(d. in-iM; 011-
vr;i^(; tr/idiiit d.iiH IoiiU.'h !(•<« laii-
j^urn dr TMiirtipc; (}• l*]Hnai huv
la partir, ptdilifiuc dit romnirrcr dr
ft'i'n- ri dr, mrr, irr»/|, iri-i'Ji; f^"
Ksnai sur rdfuission drs uamrrs
nrutrrs dans tins roinnirs , iii-iyi;
K" li.ranini drs arantaf^rs rt drn
drsaïuuilaf^rs dr la prohibition dus
toilrs pnnirs, in lu; (f Lrllrfinur
1rs hijoii,r d*or rt d'arf^rnt , iii-i'*;
in" (Jitrstioiis sur Ir r.ommrrrr drs
Français au terrant , in •• 1 7 ; i 1 "
Lrtirrâ un nt^f^nrianl de. Lyon, sur
r usttfi^r du Irait faii.r filr sur soir,
dans 1rs rto/lrs, 1 '^'M\ , in •- 1 •< ; i «j»*
Mrninirrs sur Ir priinli^i^r rju'lusif
dr la nianiifiirturr drs i^larrs , in-
1'^; l'V' llrrhrrilirs rt tonsidh'a-
tions sur 1rs /liiamrs dr Fratirr ,
drptiis iii\).t Jusf/u*rn 1771; i^.iH,
V. vol. in V î '^l" Prinriprn rt nh-
srrra/iinis t^ranoiniffws , ir'*/» '*
vol. in 17; i.V Analysr drs prhi-
FOR
«M>
ri pan 9ur la rirrulation drs drn^
rf*f!êf et l'influmirfi du ntimrrairr
sur cette, rirrulation , In - lu ; Hi*
prospectus sur les flnnnrrs^ In- 17,
iHon. ForlioiinalH a aim,-l WH*r(i
Mil Kffirid noinlin; d*nrlichîH dnim
VKnryrlopf'diti. Il «;lai( iiiiïtiiliri)
t\v. rinNtilnt. Fciidcii'I>»l(!d<i Sal-
lf*f(a piildif';, <*fi 1801, la vie. litté-
rain; -du rnt li(Miitntf, aiiMni rv.-
roininaridahlit par Tr Inndno vi la
proloridfiiir de i^ch (!orinaiHHanri*H,
(pic par MCÏ9 qiialit/ï«i pr.rHorirM'Ilefl.
FOlU), rninrnodorc aiiglain,
HViiipnra 4 vu 1795, dr pInHicnr»
pniiitH deSaint-Domiii^ni!, i^ Tai-
dc d*iiiM! flotte Hiiglatm; rpril avait
NoiiM don eotninnndeiiiciit. 1/a-
dreHHC lui nervit vnooie plus que
la force dnt aririendaiiM la plupart
de oeM expéditioiiH : c'eMl aiiiHÎ
qnerpicIquGH Friinr;aiH,tr.'iitre.H en-
vers leur patrie, lui ouvrirent le»
{)orlf*H du port Jéréiriie. ICn oeln-
ire de. la marrie année, il fiVnipa-
ra du niAle Snint-INieohm, pnr
une voie prenque Meinldahley ef
ea))liira, peu de teiripH apr^rt. plii-
Mieiir» liAtifiieim fraiieiiin que de.t
vues de eoriiirieree avaient aine-
iiéMdauH le.M parages 01I1 il eroi*<alt
avee sa flottille. 11 attaqua enHiii-
le et jiril Saint -Mare., Saint-
Jean de liabel , Arac.eliai et Hou*
ra-thin au nord de Saint -Do-
iiiinf^iie, piii*i Léogane du nimI de
la iiifitie roloiiie. Sa dernière ex-
pédition daiii eetle flf l'iit dirijçée
e.ontre le Port-an-Prinee, eoni-
iiiandé par Santlionax, et il n\'U
enip.ini leTn mai 171)^ Le. rente
di: ^a vie politique non.') e»t iu-^
ronnii.
FOliDYCl*: (.lActji'KH), prédi-
rateiir éeoH.MalHy tuiqnit â Aher
de«ij Cil 17UO. ApWîH avoir re^tn
9SM>
roH
IcH ordres dans une ép^lî^e ^fo*-
s»i>(*. ii fut iiotniiié niiiiîMre de
Brei'hin. el*eiiMiilu d'Altoa prè:)
df Slirliii^. En l'^G*** il viiil H
liOiuli'e«(, où on le fit conipiislrur
d*uno rnn<rrt;^lion ^\v dhitenlers ;
Si'ii HsrnMnis lui aliîrèreiil un
grand nonilirtr d'»n(liteury. Il a
composé plnsicnrsciuvragt^s, dont
il «r^l Irt'H- permis d« n« connaître
que li'S litres. Les principaux
sont: \*Thêedore. ditiiogueconcer-
fi«n /' art tle préclier, C U- 1 o u v ra ^e.
a en 3 é(liti(»ns en i^ôô. 3" Le
T^nipie de U verln, songé, in* 13,
1757 et 1775*, 3' Sermons aux
jéunes femmes^ * vol. in-ia, 17(36.
Ce recueil a été traduit en Iran-
çai:« par Kobcrl Etienne, sons le
titre de Sermons pour les jeunes da-
mes et pour les jeunes demoiselles, 4°
Le cor ad ère et la conduite des fem-
nws^ et les avantages que les jeunes
gens peuvent retirer de la société
des demoiselles vertueuses ^ dis-
cours en 5 parties, 1779, in-S";
5 ' Adresse aux je unes gens^ a vol.
in- 12, 1777- »'"f>6. Quelque in-
térrt que Fordyce porlAl aux
femmes, à qui il a consacré la plu-
part de ses ouvrages, il paraît qu'il
ne les irailait |)as avec une telle
luenvcillance qite l'une d'elles,
Mylady GtKlwin, n*ait cru devoir
pulilier contre Tauteur une bro-
chure sous le tilre de : Défense
de$ droits de la femme. Fordyce
mourut à Bath, le 1*' octobre
i7:»G.
FORDYCE (Ceobge), médecin
anglais, né en 175^), l'ut le con-
temporain et le ri\al de Cullen,
dont il partagea la célébrité. Il
montra dès renfancc d*heurcuses
«îi-ipositions pour la médecine, et
fut reçu maître-és-arts ù i4 ^n».
FOK
Pea apr^s, il entra chex non oncle
Je» Il , I hirui'gi* n apothicaire • à
Lptiughain : \in^d ensuite à Tu-
nivrrsi té d'Edimbourg, et fut re-
çu docteur en 1758. Il se livra
tcMit entier ù rensiigncment .'Com-
me notre célèbre Ûesault, il par-
lait dillicilement; mais comme lui
aus.oi, il cherchait, par une logi-
que serrée, ù maîtriser Tatteii-
tion de i^es auditeurs. Il composa
un manuel adusum disciputorum,
qui de\int bientôt cla>^iqne. For«
dyce fut munnié, en 1770, méde-
cin de l'hôpital Saint-Thtmias, et
G ans après, mend>re de la société
royale dv Londres. Il a composé,
entre autres ouvrages, unTrailédê
ladifestion, I.(mdre.s« i79i,ln-8*;
une Dissertation sur la fièvre sim-
ple, Londres, I7Ç))< in-8*, et a
fait sur le principe vital un plut
grand ufimbrr d'fxpériences qua
tous les médecins qui Pavaient
précéd»'. Kn 1787, il avait été é-
lu, speciaiigrati.î^ membre du col-
lège de médecine ; c'était la plus
forte preuve qu*on pHt lui don-
ner de l'idée qu'on attachait à
ses lalens. Il est mort d'une hv-
dropisie de poitrine, le aÔ juÎQ
180*2.
FOREST (J.), député par le
dépurtement de Rhône-et-Loire ,
à la convention nalionaU, où ii
montra des opinions mmlérées.
Lors du procès de Loui;» Xvl, il
vota pour que ce prince fût déte-
nu peutlant la guerre, et banni
à la paix. Uobopierre Us fit com-
prendre au nombre des yù dépu-
tés qui avaient protesté contrt* les
événcmens du 5i mai; la chute
du dictateur rcndU Forcsl à la li-
berté. Il pas*>a en-uite au con>t*il
des cinq -ceiUs, d'oi]i il sortit «tt
POR
lyf)^. Par i»nite de la révolu-
tion (1(1 i8 hriiiiiains il fut nom-
lui* jiin;(! i\ lu cour d^ipitcl de
Lyon , emploi qii*il rem)dis»uit
eiu'ort' il y a peu d'années.
FOKKSTIEU (M.)* "^'«^û^ *
Cu-'Sel,!'! procuriiir-.syndirdiî son
di*li in, avnnlln révolution. Nom-
mé . i*n 1^9'i, député par le dé-
p;irtruM'nt de rAtlier i\ la con-
vcutitHiUiitionale, ily vota la mort
du roi snu!» appi'l t't sans Hur>i.*«,
et l'ut tnHiille envoyé en mi!4>ion
dans le département de la Niè-
vre. Le 'io novembre i^îp* il fit
décréter des seeours aux pr()tn'S
(pli altîindonnaient leur ét.it , et
fut cluissé de lit société des jacj-
hins six jour.* après. L'insurrec-
tion du i"' prairial au 3, i\ l.iqtiel-
le il prit une part active, le fit
mettre en état «rarrestali ni, et le
tribunal révolutionnaire décida
qu*il y resterait jnxpiVi nouvelle
inrorn).-ilion. Il tut amnistié quel*
que tem()s après, et se retira dans
9(Hi département, où il a vécu
jusqtrà la publicatif^n de Tor-
(lonnance croître les convention-
nels dits votans. 11 avait atteint
alors ^a Ho** année. Cepcinlant
sa vieillesse et son éloi<i;nemeiit
de toute lonction publique sem-
blaient le placer bors de la caté-
gorie dc:<i cfuiventionnels forcés
de s'expatrier.
FORKSTIIilR (Gaspàrd-Frav-
çois), ancien marécbal-de-camp
de cavaleiie, né en Savoie, vers
itC;", servit d'abord dans la lé-
gion des Atlobro^es, et passa,
quel(|ues niniées après, comme
chef de bataillon, ù Tannée d'Es-
paj^ue , 01^ il se distingua dans
plusieurs occasions, et particuliè-
rement À la bataille de Bledina-
FOR
aai
dcl-Rio-Secco, à la suite de la-
quelle il fut fuit adjudant et ofTi-
cierde la légion-dMionneur. Il pas-
sa ensuite îi Tarniée d'Italie, et il
revint en Espagne où il continua
dese signaler, notainment à la ba* /
taille de Gébora. en iBi i, et dans
un autre combat livré contre KaU
lesteros , qui commiindait 3,ooo
liommes, dont la défaite fut pn:S'
que entièrement le résultat iTune
manœuvre bardie et init Digento
de M. Forestier, qui rec/ul en ré-
compense le grade de maréeb.il-
de-camp. La bataille de Kriennc
est mie des dernières oi) il s'est
trouvé; il y déploya sa valeur ac-
coutumée. H a obtenu des lettres
de Uiituraliftaiion pir une ordon**
nance du '^6 mars 1817, et a été
nommé cbevalier de Saint-Louis,
et commandant de lu légion-
d'bonneur.
FOKKSTIER fllEWRi), chef
vendéen, condamné i^ mort en
i8o5, par une comnrission mili-^.
tairtf, était né dans le déparle-
inetit de Maine-et-Loire, d'un
cordonnier de la Pommeraye.il a-
vait d'abord été destiné à entrer
dans l'église; mais les dissensions
civiles, qui éclatèrent bientôt dans
la Vendée, lui flrent abandoimer
Tétat ecclésiasti<|ue, et il se joi-
gnit i\ Stofflet, qui le fit comman-
dant d'une partie de sa cavalerie.
Il resta sur la rive droite de lu
Loire après la défaite deSavenay,
et contribua beaucoup ^ Torgani-
saticm des premières bandes de
chouans, qui ont joué pendant
plu.'*ieurs années un rôle si atro-
cement célèbre. Forestier repas-
sa quelque temps après eu Anjou,
et se joignit de nouveau '\ Stof-
flet. £n i;j9^^1 fut grièvement
\
aaa
FOR
blessé dans uneafTaire, où il com-
mandait une division. 11 fut am-
nistié lorsqu'on fit la paix, et vint
à Paris, d'où il se rendit à Bor-
deaux en 1801, puis en Espagne,
puis ù Londres, où il resta jusqu'à
la lupfure du traité d'Amiens, é-
poque à laquelle ils*armadenou-
Teau,après avoir soulevé laCuien-
ne. Il revint ell^uill.' à Bordeaux,
et y établit une agence secrète;
mais elle fut découverte a peu près
dans le même temps que la cons-
piration de CadoudnI. C'est à la
suite de cette dernière teiilalive,
qu'il fut jugé et condamné ù
Nantes; mais il avait encore eu
le temps et l'adresse de se réfu-
gier en Espagne. De là, il se re-
tira en Angleterre, où il est mort
en 1806. Ses amis lui accordaient
quelque talent, et lui faisaient
surtout un reproche qu'un chef
de chouans a rarement mérité,
celui de s'être montré quelque-
fois humain dans le cours de ses
campagnes.
FORESTIER (Jean-François),
auteur de quelques ouvrages d'é-
conomie politique, a fait paraître,
en 1800, un code des eaux-et-fo-
rêts, fruit de ses nombreuses re-
cherches, et qui peut être consul-
té avec intérêt par toutes les per-
sonnes qui s'occupent de cette
branche importante de l'adminis-
tration.
FORFAIT (Pierre-Alexandre-
Lavrent), ancien ministre de la
marine, naquit à Rouen, en i y56.
Après avoir successivement exer-'
ce les fonctions d'ingénieur de la
marine, au Havre, à Brest, et à
Cadix, il fut député par le dépar-
tement de la Seine-Inférieure à
l'assemblée législative, en 1791*
FOR
Ami des principes sages de la ré-
Tolution^ et naturellement modé-
ré, il s'éleva toujours contre le5
mesures violentes, et ne marqua
sa carrière législative que par
d'utiles propositions. Après lu
session de cette assemblée, il re-
tourna au Havre, et reprit laa
fonctions d'ingénieur de la mari-
ne. Les services qu*ilreodit dans'
ce poste le protégèrent contre les
dénonciations, et surtout contre
un décret d'arrestation qui ne fut
point exécuté. Toujours dévoué
à sa patrie, et ne s'occupant que
de lui être utile, il proposa de
construire un port à Paris; et a-
près avoir fait remonter un navi-
re (le Saumon)^ depuis le Havre
jusqu'au Pont-Ro^al, il s'attacha^
dans un mémoire qui ofifre beau-
coup d'intérêt, à prouyer que
cette entreprise était susceptible
de recevoir une pleine exécuti<*n.
Nommé, quelque temps après ,
ministre de la marine, il sollicita
sadémi^sion en 1801. Il fut nom-
mé successivement préfet mariti-
me, conseiller-d'état, comman-
dant de la légion-d'honneur, ia-
génieur constructeur de la mari-
ne, etc. Forfait était très-attaebé
à l'empereur; disgracié sans l'a»
voir mérité, il s'en affligea vive-
ment. Il mourut à la suite d'uD«
attaque d'apoplexie, le 8 novem-
bre 1807. Il est auteur : 1° d'un
Mémoire en latin sur les canaux
navigables, couronné par i'acadé-
miede Mantoue, en 1773; a" d'un
Traité élémentaire de la mâture des
vaisseaux, Paris, 1788, iu-4*-
FORGEOT (Nicolas-Jclikn),
auteur dramatique médiocre,, né
à Paris, en 1708. Il embrassa d'a-
bord la carrière du barreau. Les
FOR
liaisons qu'il contracta depuis a-
vec plusieurs hommes de ietlres^
notamment avec l*aimable auteur
des Étourdis, lui donnèrent le
goi^t du ihefitre, et il composa a-
vec assez peu de succès un grand
nombre de comédies et d'opéra-
couiiqucs, dontnouscitcroQS(|uel-
qiics uns :Le.% Pommiers et le Mou-
lin, 1 79'.); Les Rivaux amis, comé-
die cnivcrs; La Ressemblance^ co-
médie,en 5 actes; Les deux Oncles,
comédie; L* Amour conjugal, ou
l* heureuse crédulité ; La Caverne, o-
pèra,en3 actes, tiré du romnn de
Gilblas ; Le Bienfait de la loi, ou
le double divorce^ 1794* Mais la
plus agréable de ses nombreuses
productions, est Topéra-comique
desD«/^<?,v, jouéen 1787. Forgeot
est mort le 4 avril 1798.
FORGET (César-Claude, mar-
quis de), lieutenant-général, com
mandeur de Saint-Louis, descend
en ligne indirecte du minisire
Pierre Forget, auteur de l'immor-
tel édil de Nantes. Il est né A Ver-
sailles, le i3 juillet 17539 et pos-
sédait, avant la révolution, la
charge de capitaine-général du
vol du cabinet. Il commandait
une compagnie de grenadiers
du régiment du Roi à la bataille
de Filinghausen, en 1751, et fut
frappé d'un boulet à la cuis-
se, ce qui lui valut le singulier
privilège d'être admis aux levers
du roi avec des béquilles. Le mar-
quis de Forget émigra avec les
princes, et fit quelques campagnes
avec eux. Rentré en France avec
le roi, il reçut le brevet de mare-
chal-de-canipy le 4 juin 18 14; ce
lui de lieutenant-général, le t4
lévrier 181 5, et mourut peu de
temps après. Le vicomte d« For-
FOR
aa3
get , officier des gardes de Mon-
sieur^ est son fils.
FORKEL (Jean-Nicolas), cé-
lèbre musicien allemand, et doc«
teur en philosophie , né à Mur-
der, au mois de février 1749- Il
profita des ressources que lui of-
frait la riche bibliothèque de
Goetlingue, pour étudier i\ fond
la théorie de l'artinusical, pour le-
quel il montra de bonne heure les
di.-posUions les plus prononcées,
et il fut nommé successivement
organiste, et directeur de musi-
que à ruuiverdité de Goetlingue.
Ce savant professeur a composé
dos symphonies, des oratorio, des
cantates, (\c? concerto, des sonates;
mais il a surtout beaucoup écrit
sur la partie théorique de son art.
Les ouvrages les plus remarqua- ,
blés qu'il ait publiés jusqu'à pré-
s e 1 1 1 , s o n t : r/« /a Théorie de la m usi-
que, Goettiuguc, i^ç^i; Bibliothé'
que musico'critiqacy Gotha, 1778,
3 vol. ; sur la Meilleure organisa^
tion des concerts publics, Goettih-
gue, 1779; Histoire générale de la
musique^ Léipsick, 1788 et 180a,
a vol.; Histoire du Théâtre -Ita-
titn, traduite de l'italien, avec de»
notes, a vol.; il a encore publié,
en 1790, un Journal de la littéra-
ture de la musique allemande, qui
offre une liste raisonnée, et la
plus complète que l'on connais-
se 9 de tous les ouvrages de
musique publiés depuis les an-
ciens.
FORLENZE (J., baron), méde-
cin-oculiste célèbre, est né dans
le royaume de Naples; il a prin-
cipalement habité Paris, où il ^
fuit, ainsi que dans toute l'Euro*
pe , des opérations qui annon-
$:aient autant de savoir que de dex-
9a4 FOR
térité. Le i5 octobre \Sq5 , il fit
ropération de In cntarHCte au mi-
ni>lre dvs culte», (e comte Porta-
lis, rt lui rendît Ih vue. £n iBi5,
ét'.ml A Miirseille, ilfit, en présen-
ce d'un grand concours de per-
8onnt'>y des cures qui ayairut été
)ugces coiunie étant iinpos>ibles.
Distingué par ^^ts taieiis et par sun
esprit, il ne l'est pas muins par sa
philanlliropie. Kon-seulenicnt il
opère giatiiitemeiit les pauvres^
mais sou humanité vu encore au-
devant de leurs besoins. Lv. ba-
ron Forlenze est Français par
son long r^éjonr au milieu de
nous, par son mérite peu com-
mun , et surtout par ses senli-
mens. 11 a puldié. en i8o5, in-4%
des iJonsitUrations sur ropération
de la pupille arti/icietie, suirifs de
plusieurs observations relatives à
quelques maladies graves de l'œil;
cet ouvrage est estimé des prati-
ciens.
FORMAGE (JACQrES-(hiARLEs-
CÉsAii),naquit.en septembre 17499
à Coupesartre. petit bourg de ^lur-
mandie. Après avoir tait à Paris de
bonnes études et son cours de
philosophie , il se voua •\ Tins-
truction publique, et tut nommé
proIVsseur de troisième au collè-
ge de Rouen, en 1779. A l'orga-
nisation des écoles ccntmles, il
resta à Rouen pour y prolesser
les langue^ anciennes, etconscr-
Ta ^a chaire lorsque ces écoles
prirent le nom de l^cée. Forma-
ge eMiseij»nait les lettres, et les
cultivait eu même temps; plu-
sieurs de ses ouvrages Turent cou-
ronnés par racadémie de Rouen,
et goftlés du public; tel? sont : i"
in Licentiam nostrœ poesis , Car-
men ; "i" Ignis; 5" in Pestem qua
FOR
Rothomago incubait; t\* Stances sur
h guerre présente {guerre d'Jmé^
riffue); 5* Disroufs sur ta têu^
nian de la Normandie à teCcouron-
ne dêFranee sous Phitippe-Âuguê'
te. Ces divers écrits ont paru dans
les années de 1779 A 1781. vl ont
été insérés dans le recueil de Ta-»
cadèniie de V immaculée concept
tion, ù Rouen. En 1801, Formage
publia un recueil dt Fables mises
en vers, en a toI. in-8% dont qtiel-
ques-unes avaient paru déjà dans
â Fcole amusante des en fans, tra-
duite du hollandais par Guiibcrt.
Les fables de Formage Tont fuit
connaitre du public plus qu» ses
autres oin rages; cependant il ne
peut être censidéré que comme
un fabuliste médiocre, et restera
confondu dans la foule. H mtiii-
rut à Rouen en septen«bre 1818.
FORM E Y ( J EAU - Rbubi - Sa-
mcel). Né A Berlin en i7ii,d*une
famille de réfugiés français, ori-
ginaire de Champagne, Il y fit a-
vec succès ses études, et à peine
Agé de ao ans, fut nommé pasteur
à Brandebourg. Joignant augoOt
de l'étude une mémoire excel-
lente, il se fit bieutM remarquer
par son esprit et son instruction.
Il avait été le catéchumène de
Forneret; Il devint son collègue,
et fut, depuis, son successeur. A-
près la mbrt de ce dernier, il pu*
blia les Sermons de Forneret, qui,
malgré la grande réputation de
l'auteur, eurent peu de succès.
Nonmié professeur d^èloquence
nu collège français de Berlin, en
1757, il obtint, a ans après, la
chaire de philosophie, et se trou-
va en relation avec les personnes
les plus distinguées par leurs
coDuaissauces. Lu BibUolbéque
FOR
germanique,comvnenoèefen 173O9
par Beausobrc, fui, aprètf sa mort,
couUniice par Foruiey, qu'il aviiit
associé ù iCA travaux 9 et qui tte
joignit alors à Maucierc. Ce der-
nier étant mort) Formey n*abaa-
doniia point i^entrcprisc^qui four-
nit 'i5 volumes. Une nouvelle Bi-
bliothèque gei*manique, également
en a5 volumes, lut rédigée par
Formey, qui fit seul ce travail.
Mais malgré rasaiduilé avec lar
quelle il se livrait k\ cette occupa-
tion , il trouva encore quelques
loit^irs qu'il consacra à h publia
cation de deux volumes intitulés
Journal iUtéraire de l'Allemagne,
qu'il lit de concert avec l'érard^
chapelain du roi, et d'une feuille
pév'iodique. Mercure et Minerve,
Aushilût après Tavénoment de
Fréd%ic au trône, ce prince eut
ridée de faire rédiger un journal
dont il fournirait les matériaux,
et Formey fut choisi pour l'exé-
cution do ce projet. On vil alors
paraître le Journal de Berlin, ou
Nouvelles politiques et littéraires ,
in-fol. Mai!) bientôt, les matériaux
que le roi avait promis n*ayant
pas été fournis avec exactitude,
Formey fut obligé, pour remplir
sa feuille, d'insérer une pièce de
circonslance qui excita les plain-
tes du département des alfaires
étrangères. Il abandonna alors r«n
travail qui convenait peu à ses
goûts. t!;n 1741* ^*^ lit 1 inaugura-
tion de l'académie des sciences et
belles- lettres de Berlin; Formey
y assista, et devint bientôt secré-
taire perpétuel de cette acadé-
mie. Son temps était partagé en-
tre les devoir^» de son état v.i ses
travaux littéraires. Partisan de* la
saine philosophie, on remarque
T. VII.
FOR
/ia5
dans tous ses écrits dos principes
irréprochables et constans, et nu
style à la fois simple et élégant,
11 ne négligeait pas sa fortune, et
s'attirait la protection et l'amitié
des grands en leur dédiant ses
ouvrages; c*est ainsi qu'il obtint
le titre de conseiller privé et une
place au grand consistoire fran-
çais. Dans le même temps , vers
l'année 177B, il devint secrétaire
correspondant de la princesse
Henriette^Marie de Prusse, reti-
rée au château de Kœpenicky et
directeur de la classe ue philoso-
phie de l'académie de Berlin. S'é-
tant constamment adonné à la lit-
térature, il a beaucoup écrit; et la
liste de ses ouvrages, qui est très-
longue, se trouve dans le Diction-
naire de Aleusel; outre ceux que
nous avons déjà cités, on en re>
marque d*aulresqui méi'iteiit l'ai-
teution. Il sullira d'indiquer les
plus imporlaus: x" Mémoires pour
servir à l'histoire et au droit public
de Pologne, contenant les Pacta
con&i^/i^a d'Auguste 111, la Haye 9
174' > in-8", Francfort, 17^4»
in-8°; a' la belle fVolfienne, ou
Abrégé de la philosophie de Wolf,
la Uayc, 174 1-1755. t> vol. in-8*.
Cet ouvrage eut beaucoup de suc-
cès, et tnl réimprimé en 1774»
Son but était de répandre, sous
des formes agréable.% et seduiisan-
tes, cette philosophie daos toutes
les classes de la société. «V //^/t-
seils pour former une bibliothèque,
Francfort, 174^9 réimprimé
in-8'*, en 1750, 1 7.1 1 ,1755, r75<>,ct
1775; 4" Traité des Dieux et du
Monde, par Saliuste le Philoso^
phe, traduit du grec , avec des Ré'
flexions philosophiques et critiques^
i 748, iu- 18;- 5î^ le Philosophe chre-
i5
226
FOU
tien, 4 vol. in-8", L«yde, i^So,
1 756. (Cel ouvrage est le recueil de
ses ;^or!nons.) 0 Discours moraux
pour srrvir de suite au Philosophe
chrétien, I7i)5, a vol. in-12. Ces
deux ouvrages ont été suivis de
plusieurs autres Sermons sur di-
vers textes de l'Ecriture sainte, et
qui ont été 9 par siiile, réunis en
2 vol. in-8", en i774' 'P' Mélan-
ges philosophiques , 17J4» ^ vol.
in-8*; 8" la France littéraire, ou
Dictionnaire des auteurs français
vivans , corrigé et augmenté, Ber-
lin, 1757, in-8*. Ce volume fut
fait sur celui qui paraissait en
France, et qui ne comprenait que
les auteurs vivant dans ce royau-
me; Formey y joignit les réfugiés
franraîs et Tindicalion de leurs
ouvrages imprimés, particularité
intéressante pour la littérature.
9" Eloges' des académiciens de Ber-
lin et de divers autres savans ,
1757, 2 vol. in- 12. Ce recueil
contient 4^ éloges historiques, et
remplis de détails curieux. 10°
Abrégé du droit de la nature et des
gens 9 tiré du grand ouvrage latin
de Wolf, Amsterdam, 1758, 5
vol. in- 1 2; 1 1** le philosophe païen,
ou Pensées de Pline, avec un Com-
mentaire littéraire et moral , 1 769,
3 vol. in-12; 11^'' Abrégé de l'his-
toire de la Philosophie, in-8*; î3*
Abrégé de l'histoire ecclésiastique,
2 vol. in- 12; i^" Emile Chrétien,
consacré à l' utilité publique, 2 vol.
Hi-12, 1764; i^" Souvenirs d'un
citoyen, 1789, 2 vol. in-8". Cet
ouvrage, qui a eu une seconde é-
dilion en 1797, est très-intéres-
sant par rapport aux détails qu'il
contii'nt sur son auteur. Outre ces
diirérens écrits, Formey « aussi
coopéré à d'autres ibrt impor-
FOR
tans; tels sont : la Bibliothèque
centrale, en 18 vol. in-8"; /a H/^/io-
théque des sciences $t des beaiuf*
arts; les Nouvelles littéraires; U
Journal encyclopédique, et VEncy-
elopèdie d'Yverdun. Il a traduit
en différentes langues beaucoup
d'écrivains contemporains, et a
été éditeur des œuvres de plu-
sieurs autres. II était doyen de
racadémie des sciences et belles-
lettres de Berlin, lorsqu'il mou-*
rut dans celte ville au mois de
mars 1797, à TAge de 85 ans.
Formey était foit laborieux; i^a
carrière fut longue, mais jusqu'à
son dernier moment il conserva
toutes ses facultés morales.
FOKlMËU (BBRTRAND-PfERRB-
Dominique), né dans le départe-
ment des Pyrénées-Orientales, le
1 1 mars 1765, d'une famille qui
s'enorgueillissait do sou antique
noblesse, 'parut néanmoins em-
brasser, en 1789, les idées nou-
velles avec assez d'ardeur, et fut
élu, par son département, dépu-
té à la fédération du 14 juillet
1790. En 1791, il fut nommé par
le département des Hautes- Py-
rénées à l'assemblée législative 9
où il fit partie de la minorité. M*.
Fornier^ qui, après avoir figuré
dans les rangs opposés^ s'était pla-
cé parmi les défenseurs dé la cour,
i':illlit être victime de son lèJe
dans l;i journée du- 10 août 179*9^
et n 'échappa à la vengeance de
quelques hommes furieux qu'en
sautant par une fenêtre. Relire
dans ses foyers , il ne reparut sur
la scène politique qu'après la ré*r
volutioii du 18 bnimaire. Il fut
d'abord nommé membre idii coiii-
seil-général de son départementy
président du collège électoral de
FOR
Bagnère, et le o mai 1799? ap-
pelé par le sénat au corps-légU-
îatii'. Membre de la chambre des
dépiilés en i8i4 5. le retour de
Niipoléon, en iHi5, Payant pri-
vé de ses fonctions légii^lalives, il
suivit à Bordeaux M"' la duchesse
d'Anjçoulrme^ après avoir signé
la fameuse firotestation que M.
Laine , en sa qualité de président
de la chambre, fulmina contre
Tempereur. iM. Fornier ût partie
de la chambre introuvahle, fut réé-
lu en iSiO et i8'2o, et depuis la
première de ces époques, rie ces-
sa de siép:t'r au centre, où il ap-
puya toittes les meâures minis-r
térirlles. Questeur de la cham-
bre , et président de la cour roya-
le de Pan, il a, par autorisation
du roi, ajouté à son nom celui de
Saint-Larv, sa ville natale.
FORSTER (jBANrCHRÉTtEN),
né il Hall dauï^ les états du roi
dn Prusse, le i4<l^cen)bre i^SS,
après avoir fait d'excellentes. é-
tudes, occupa divers emplois ad-
ministra fil s., qu'il quitta bientûi
pour une chaire de philosophie >
dans la fiuncuse université lorl-^
dée à Hall, en i(>94- Nomihé, ea
1791, 'inspecteur du jardin bota-4
niqne et économique de cette Yilf
le, il eo Ht un des b eamx. établis -
«iemens de ce gei;ire. Cependant
il trouva encore -dès iiit^talifi .à
donner à l'étude et a* la' pratiqua
de la science qu'il enseignait. On
a de lui queiquesiXiiivrages, dMt
les principaux sont : Êiisputaéio
de déiiriis , l'y^vf^in l\''% Com pi$h
ratio d$m'onstriaéii>fiis Cartesil prv
existent iâ, Beli^um il la quâ ùénsel'-»
mus cantuaricnsis a^us-est,' 1770 ;
Berlin, in:!4'*? Carnctéfe'de^ trois
philosophe» Leihnltz, IVolf -^l
FOR
327
Baumgarten, 1765, in-S^^/n/y-o-
duction à la politique, d'après les
principes de Montesquieu, in -8",
1765; Essai d' introduction à /V-
conomie politique, 1O71 , in - 8*;
Aperçu, de l'histoire de l'univer,^
site de Hallf pendant le premier
siècle dô^sa fondation, 1794? in-b",
Ces quatre derniers ouvrages sont
écrits en allemand; outre ceux
que nous venons d^^iiter, Fors-
ter a tiDOOre composé quelques
livrcitÂiitéressanÂ, à cause des dé-
tails de localité qu'ils renferment^
TeU sont ceux qu'il a pui)liés sur-
les salines de Hall, sur rhistoirxi
de cette ville , et sur Wolfgang
J^ftlichius, •■ céUil)Te professeur^
mort «;a i63^. Forster rédigea
auf^si pendnit quelque temps le
tjeuilleton de. la Gaiette Mt^raire
de Hall, (;t mou«ut dans cette vil-
le ç<i 1 798, i\ l'âge de (>5 ans. -
FORSTKR (Jeàn-Reinhoid),
célèbre naturaliste, né le ai oc-
tobre i7ît9, à Dirchaw, était fiLs
du boùrgi«ne<àlre 4ti çutle vilte, si-
tuée sur la Vislule, et apparte-
nant j\ la Prusse. Son père, origi-
naire d'une famillie anglaisée, ex-
patrié par S[uite de Iroiub^etiipoli-
liiqijtjs., après av'^>it. dirigé ses q-
lûde^ préHipiuairfîj^' Penvoya au
g3^mhuse xlîB Bierlin^età l'univer-
slti.'de flall,^!^ il s'adanna à li
i^otunaisaaup d.es Jangues arlcùen-
nes etjf»Pid>îrBcs. Jl: se* li vra ensuir
ta •àijl-àtud^. de h théologie, et
femplU . a itetc-; beaucoup, .de dis-
ti$iction« lv3 foiirClious'de.prédica-
tiour'à^sNafe^ejnhrilven prè?^!iç Dant-
tiûk. Fonsiiteir étoiit p94i{Yre; posuvant
à- peitje siubsistnv PM^Ç ce qu'il
passsédiijt, il vciulwl tewttef la for-
tune,..et accepta la prapcâitlon
qu'on Jui.fjt de, U .direction dii)»
'ia8
FOR
colonies de Soratof, appartcnont
à la Kiiâsie; il ût ce long voyap;e,
mais ne put se irésoudre à s'éta-
blir dans un pays dont le climat
c^t si rigoureux. Son in<(truction
lui permettait d'embrasser une
carrière plus conforme h. ses
goûts; en 1766, il vint ù Londres,
n'emportant de Soratof que le
regret d'une entreprise peu lu-
crative et très-laborieuse. Arrivé
en Angleterre, la traduction de
plusieurs auteurs étrangers lui
procura quelque aisance; mais sa
perspective n*en était pas plus
brillante , lorsqu'il reçut de la
cour de Russie une gratification
de cent guinées. A cette époque,
lord Baltimore, qui possédait en
Amérique de vastes domaines, lui
en offrit l'intendance, et Forster
en acceptant cet emploi, pouvait
«'assurer en peu de temps une
fortune indépendante. Soit que
sa vanité eût souffert en exerçant
de semblables fonctions, soit qu'il
eût un goût plus prononcé pour
renseignement, îl refusa, et pré-
féra entrer comme maître de lan-
gues et d'histoire naturelle, à l'é-
cole de Warington, tenue par des
dissîdens. Il s'acquit bientôt 11-
ne grande réputation; mai.i quoi-
que très-estinié pour ses connais-
sances, sa fortune restait toujours
dans le inême état. Cependant^en
177a, le capitaine Cook ayant reçu
Tordre d'entreprendre un second
voyage autourdu monde, Forster
fut choisi pour l'accompagner en
qualité de naturaliste. A beaucoup
d'instruction il joignait un esprit
vif et un caractère original; il avaft
la repartie heureuse , mais sacri-
fiait trop i\ son amour-propre ce-
lui des autres. C'est avuc de scm-
FOR
blables dispositions qu'il entre-
prit ce grand voyage, dans le*
quel son raraotèrese montra sons
des rapports défavorables. Son fils
raccompagna, et sut lui épargner
beaucoup d'ennui qu'il eût éprou*
vé sans cette compagnie, car Ik
peine se trouva-t-il en mer, qu'il
fut en dispute ouverte aiM^o tou-
tes les personnes faisant partie de
l'expédition. Il avait le sentiment
de son instruction, et se croyait
encore plus supérieur aux autres
savans, qu'il ne l'était réellement.
Ses observations sur les pays que
l'on espérait découvrir ne pou-
vaient être que très-importantes
pour les sciences, mais sa con-
duite pendant le voyage et ses
manières acerbes envers toul le
monde lui attirèrent soi)vent des
affronts, et produisirent quelque-
fois les altercations les plus vi-
ves; il devint même, en quelque
sorte, un sujet do plaisanterie
entre les matelots, qui se ser-
vaient ironiquement d'im mot
qui lui était familier. Ce mot è-
tait , Je le dirai au roi; et il l'emo
ployait lorsqu'il croyait avoir &
se plaindre de quelqu'un, ce qui
lui arrivait souvent. Ces défaujts
tenaient moins i\ses lumières qu'A
son oœur, ce qui est assez démon-
tré par ses rapports avec les na-
turels des iles du grand Océan ^
qu'il m^dtraita sans aucune pro-
vocation de leur part; cette con-
duite, dans une. telle circonstan-
ce, lui attira des reproches amers
dti. capitaine Cook, qui le mit
deux fois aux arrêts^ et qui ôrut
devoir, ik son retour en Angleter-
re , en 1775,' s'en plaindre au
comte de Sandwich, premier lord
de l'amirauté. Ces plainteé attU
FOR
rèrcnt à Forster un traitement
très-sc'vùre, que le gouvernement
anglais pouhsa mOme jusqu'à Tin-
justire. Indénendummi'ntdes tru-
Yaux d'hi-otoiro narurelle, il de-
vait être chargé d'écrire la rela-
tion du voyage, d'après ses ob-
servations et relies du capitaine
Cook, en {indiquant séparément,
toutefois, ce qui appartenait à
chacun d'eux. 11 commença son
travail, et fut arrêté bientôt dans
celte opération par une décision
portant que chaque journal se-
irail imprimé séparément, et que
la somme de u,oo(i livres sterling
assignée pour irais de gravure,
serait partagée également entre
le capitaine Cook et lui. On alla
même jusqu'à lui assigner la part
des observations qu'il devait pu-
blier. II recommença donc à s'oc-
cuper de la partie qui lui avait é-
té laissée, e4 lorsqu'il présenta an
comte de Sandwich un second
essai de relation, il en fut mal
accueilli. On lui défendit même
d'écrire une histoire suivie de
^expédition, sou^ peine de perdre
la part qui lui avait été promise
dans les !2,ooo livres sterling
destinées aux gravures. Ne pou-
vant lutter contre le gouve|rne-
ment, il se soumit à cette défense,
et se borna à écrire des observa-
tions sur l'ensemble du voyage.
On sentira aisément que cet our
vragc ne p(mvait remplir le but
qu'on s'était proposé lors de la
conception du projet ; aussi fut-
il rejeté; la paît de Forster dans
les 2,000 livres sterling lui fut a-
lors nettement refusée. On alla
môme jusqu'à le desservir dms
l'esprit du roi et de la reine; et
lorsqu'il envoya à la cour des
FOR
aao
dessins de plusieurs objets cu-
rieux en histoire naturelle, pour
lesquels il avait dépensé beau-
coup d'argent, il eut la mortifi-
cation de les voir refusés. La rei-
ne accueillit avec beaucoup de
grâce une partie des animaux vi-
vans et empaillés que Forster lui
présenta; mais s'il avait espéré
être indemnité des frais que lui
avaient occasionés les objets
dont il faisait ainsi hommage à
ci^tte princesse, il fut trompé dans
son attente, car des complimens
furent tout ce qu'il en reçut. Uq
accueil si stérile envers Forster
excita le mécontentement de son
Ûl!*,qtii ne craignit pas de faii'e en-
tendre des plaintes amères, dans
une lettre qu'il adressa au comte
de Sandwich. Loin d'attirer quel-
que soulagement à ses chagrins ,
ce mémoire ne ût qu'augmenter
la persécution contve le père de
son auteur. Cependant Forster le
fils ne se rebuta pas; il publia, eu
anglais et en allemand, une Relo"
lation du voyage autour du monde,
et ne put, malheureusement, con-
tenir assez son ressentiment; il
inséra d:ms cet ouvrage quel-
ques réflexions SAir le gouverne-
ment, et les navigateurs qui a-
vaient fait partie de l'expédition.
On supposa alors c^ie le père a-
vait une grande part à Ce travail;
et rappelant la défense qui lui a-
vait été faite d'écrire ime rela-
tion de ce voyage , défense à la-
quelle il s'était soumis, on s'é-
tiiya de sa prétendue désobéis-
sance pour le poursuivre avec la
plus grande rigueur. Abreuvé
d'outrages et privé de ressources
pécuniaires, il eut recours au roi
de Prusse, dont il avait fixé l'»l*
2.)0
FOK
tcnlion. FrtsliMiOj qui se ronnais-
si)it t'O Iminincs, Un iouniit les
inovens dv i)av«'r ses iletles, cl se
Tiittacha i>ai' ses bienfaits. Il le
tu veiiii* dans ses états, et lui
lionna ta ehaire d'hisloire natn-
relie à rnni\er>ité tie Hall, et
rins))erlion dn jardin Imtani'iue.
Frêdêiie avait eonjjUé sur l'éten-
«Ine de> eonnai^î-anoesde Forsier,
et ne s'élail rien pninis de Irop:
ee savant po>séilail 17 lanj^iics
mortes et vivante^; il a\ait en
histoire naturelle des vjies gran-
des et générales, et joignait au
goût de rétnde le talent de bien
observer. Cle talent, qu'il avait
pu inellre en pralicpie, ne se bor-
uait pas à la science à laquelle il
sVtait adonné; il retendait quel-
quefois aux bonimes, et particu-
lièrement à ceux dont il aurait dû
rechercher i'.>mitié, mnis dont il
provoqua Téloiguement par la
causticité de sou caractère. H en-
tretenait une correspondance sui-
-vîe avec Linné, dont il admirait
le talent pour bien tracer le dé-
Teloppement des productioi'.s de
la nature, et avec le célèbre Buf-
fon. qui lui avait accordé son a-
fnitié. Son existence eût pu cepen-
dant devenir heureuse, mais son
^oût pour le jen lui attirait des
embarras pécuniaires qui ren-
daient sa position très- pénible.
Forsier passa ainsi i\ Hall 18 an-
nées qu'il compta comme les plus
keureuses de sa vie, sans qu'elles
fiissenl cependant exemptes de
peines. Mais bientôt la perte qu'il
fit de deux de ses fils abrégea
beaucoup sa carrière. 11 sgccom-
ba le 9 décembre 1 798, âgé de G9
8118} emportant une hante répu-
tation de savoir, mais ne laissant
FOR
point d'amis. Le docteur Kurt:-
Sprengel, professeur ù l'universi-
té de iiali, a prononcé son élo-
ge. On y voit qu'il fut reçu, en
I --:">• docteur en droit ik Oxford:
qu'il était membre de la société
royale de Londres, de celles des
antiquaires, de plusieurs autres
Société^ savantes, et qu'il fut
re^'u docteur eu médecine à
Hall, en 17S1, un an après son
arrivée dans cette ville. Les ou-
vrages de Forster prouvent une
grande étendue de connaissances^
et Ion V retrouve souvent Puni-
m(»sité dont il était pénétré con-
tre l'Angleterre. On a de lui : i»*
Introduction à ta minéralogie, Lon-
dres, 17(38, iu-8": 2* Catalogue des
insectes angtaia, 1770, in- 8"; o*
Catalogne des animaux de l* Anié*
riqne anglaise, avec des instructions
succinctes pour rassembler^ cotiser-
rer et transporter toute sorte de eu-
riositcs naturelles, 1770, in-S"; 4*
Nocœ species insectarum, centuria
/, 1771, in-S*»; 5« la Flore de l'A-
mcrique septentrionale, ou Catalo^
guc des plantes de l* Amérique du
Nord, 1771. \n't>'': (j" Epistola
ad J, D' Michaëlis, hujus'spicile»
gium geographiœ exterœjam con^
/irmantes jam castigantes , 1 772 ,
in/|"; 7"* Charactercs generum piaU'
tarum, quas itinere ad insu/as i/iff-
ris austral! s col léger unt, descrip^
serunt , deUnearunt , annis 17711,
1775, 177G, in-4^ Cet ouvrage
composé par J. R. Forster et G.
Forster, et traduit en allemand
par J. S. Kcrner, 1776, în-4*>
contient 76 nouveaux genres de
plantes. 8* Observations faites dans
un voyage autour du monde, sur ta
géographie physique, l'histoite ««-
turetle et la philosophie moraU^
I
FOR
FOR
25l
Londres, 1778, in-4''. Cet ouvrage,
écril en anglais, a été traduit eu
allemand, eu bollanduis, en sué-
dois et eu trau^^ais, et contient le
résumé du voyage. Il a l'ail le plus
grand hoimeur à Forster, non-
seulement sous le rapport de re-
tendue des connaissances qu'il y
a développées sur ces différen-
tes sciences , mais aussi par la
précision et IVIégance de son sty-
le. 9" Zoologiœ indicœ rariorU
Spicilegium, 1 78 1 , in-ioL, traduit
en allemand par Tauteur; ce li-
vre a eu une seconde édition, en
1795; 10" Tahleau de l' Angleter-
re pour Cannée 1780, continué jus-
qu'en 1783, par l'éditeur^ 1784»
in -8*. A l'époque où Forster é-
cri vit ce livre, se trouvant à Ta-
l>ri des poursuites de TAngleler-
re, il s'abandonna à son ressen-
timent contre les principaux per-
sonnages du gouvernement an-
glais, et ùi d'eux les portraits les
plus satiriques. C'est au reste la
seule vengeance qu'il ait jamais
cherché à tirer des mauvais trai-
temens qu'il avait reçus. Tous les
ouvrages qu'il publia depuis cet-
te époque sont en allemand. 11*
Recueil de mémoires sur l' écono-
mie domestique et la technologie,
1784» in-8" ; 1 1" Histoire des dé-
couvertes et des voyages faits dans
le Nord, 1784, in-8", traduit en
anglais en 1786, et en français
en J788, par Broussonnet ; i5*
Projet pour détruire la mendicité,
notamment dans la ville de Hall,
178G, in-8®; i^'* Enchlrldlon hls-
toruB naturall Inservlens, 1788^
in-8''; 1 5* Magasin des voyages les
plus récens, traduits de diverses
langues, et enrichis de remarques,
de 1790 à 1798, 16 Tol. in -8";
16" Observations et vérités jointes
à quelques principes qui ont acquis
un haut degré de vraisemblance ,
ou matériaux pour un nouvel es»
soi sur la théorie de la terre, Léip«
sick, 1798, in-8% On regrette que
Forster n'ait pas eu le temps de
développer cette théorie , qu'il
auraitsans doute traitée avec tout
.l'intérôt dont -elle était suscepti-
ble. Outre ces dififérens ouvra-
ges, Forster a inséré encore beau-
coup de mémoires dans les re-
cueils de sociétés savantes dont
il était menjbre, et des morceaux
dans les journaux littéraires. Il a
composé des écrits partiels sur
la géographie, l'histoire naturel-
le, l'économie rurale, despréfacca
et quelques opuscules. Il a traduit
en diverses langues des voyagea
intéressans pour les sciences, et
a participé û la publication des 3
premiers volumes de l'ouvrage
intitulé : Essai sur la géographie
morale et physique, 1781 à 1783,
que son gendre a continué seul.
FORSTER (Jeah-Georges-A-
dam), fils du célèbre naturaliste
de ce nom, est né à Nassenhubeu
prèsdcDantzirk,en i754>Son père
lui fit faire ix Saint-Pétersbourg
de très bonnes études, et l'em-
mena dans son voyage autour du
mondi?; de retour en Europe, il
visitait les capitales des grands
royaume^, avait séjourné d Paris
et en Hollande, et se rendait à
Berlin, lorsqu'il' suspendit le
cours de ses voyages prMir occu-
per une chaire de professeur
d'histoire naturelle, que lui offrit
le landgrave de liesse. En 1784»
promu au doctorat, à l'université
de Wilna^ il accepta une chaire
semblable à la sieacKï,. à C6tie u-
2!^'J
FOR
niversité déjà célèbre. Trois ans
a{)ri'S, clioiïfî pnr Cnlheritie II,
cil quuIiiH d'hjiptoriographe d*un
yuy-d^e qu'elle avait ordonné au-
tour du monde, Forstcr quitta
AVilna pour se rendre i\ Saint>
Fétersbourgrûiais il y resta quel-
que temps dans J'inaction. La
Turquie et la Russie étaient alors
en guerre; celte circonstance fit
échouer une entreprise qui edt
sans doute peu ajouté ù la gloire
de Catherine, mars qui aurait ac-
quis à Forster une nouvelle ré-
putation. Ce dessein n'ayant pu
recevoir son exécution, Forster,
qui ne pouvait rester oisif, revint
en Allemagne, où il publia plu-
sieurs mémoires sur Thistoire na-
turelle et la littérature. Ce qui
lui valut d*C>tre nommé prenàier
bibliothécaire de Télecteur de
Mayence, place qu'il occupait a-
vec distinction, lorsqu*en lyg^
l'armée française se rendit maî-
tresse de cette ville. La fortune,
qui jusque-là avait souri à Fors-
ter, sembla Tabandonncr à cette
époque. Cependant il fut choisi
par les habitans de Mayence pour
aller à Paris demander la réunion
de cette ville à la république; ce
choix fut déterminé par l'ardeur
avec laquelle Forster avait em-
brassjè les principes de la révolu-
tion française. Il partit donc pour
remplir sa mission, et se trouvait
à Paris, lorsque Mayence fut re-
prise par les Prussiens. Ses ma-
nuscrits tombèrent entre les
mains du roi de Prusse, et la per-
te de tout ce qu'il possédait fut
pour lui le résultat des événe-
mens auxquels Mayence était li-
vrée. Froissé dans ses intérêts, il
le fut bientôt aussi dans ses afifec-
FOR
tiens. L'infidélité d'une femme
dont il était idolâtre , mit le
comble ù ses peines, et sa santé
souffrit beaucoup de tous les cha-
grins qu'il éprouvait. Il résolut
alors de quitter l'Europe, où îl
ne s^atteudait plus qu'à des mal-
heurs, et de faire un voyage dans
rindostan et au Tibet. Il entre-
prit, en conséquence, l'étude
des langues orientales; mais la
mort vint bientôt l'arrêter, et
mettre un terme à ses peines. Il
mourut à Paris, le la janvier
*7949 » peine Hgé de 4o ans. Par-
mi les écrits qu'il a laissés, on re-
marque : I* Voyage autour du
monde sur le vaisseau La Résolu^
tiorin commandé par te capitaine
Cook^ dans les années 1772-1775,
Londres, 17^7, a vol. in-4^ Cet
ouvrage, écrit en anglais, a été
traduit en allemand par Focster
et son père, qui y firent quelques
additions. Cette traduction a été
imprimée i\ Berlin, en a vol. in-
4% en 1779 ^^ '7^0, et a eu une
nouvelle édition en 4 vol. in-8%
en 1 784. 2" Réplique aux remar^
ques de M. Pf^ales sur la relation
du dernier voyage de Cook^ publiée
par M. Forster, Londres, 1778,
1 vol. in- 8"; 3" Mélanges ou Essais
sur la géographie morale et natu-
relle, l* histoire naturelle et la phi-
losophie usuelle^ Léipsick, et Ber-
lin, 1789-1797, 6 vol. in-8*, en
allemand. Les a derniers volâ-
mes, qui portçnt aussi le titre
d'Écrits politiques de J. Forster,
ont été publiés par Huber après
la mort de l'auteur. 4'' Tableaux
de la partie inférieure du Rhin^ du
Brahant^ de la Flandre, de la Hal"
lande, de l'Angleterre, delaFran-^
ce, pris dans les mois d^ avril, de
FOR
mai et de juin 1790, Berlin^ 1791-
1 794> 3 vol. in-8*. Hiiber fit pa-
ruilre le deriiior volume) qu'il
augmenta d*une notice sur Tau-
leur. Cet ouvrage a été traduit
en hollandais et en français. Fors-
ter est auleur'do plusieur» bro-
chures politiques en allemand;
de quelques mémoires et pro-
grammes sur rhistoire naturelle,
publiés séparément dans des re-
cueils de sociétés savantes; de
plusieurs morceaux dans les jour-
naux anglais et allemands; et
d'un grand ndmhrede traductions
en allcnjand^ de voyages et de
divers autres ouvrages écrits en
anglais et en français. On trouve
dans le dictionnaire publié par
Meusel, une liste trés-détailléc
des ouvrages de Forster. On re-
marque dans ses écrits beaucoup
de mauvaise humeur contre l'An-
glelerre, et l'on n'en sera point
^u^pris si Ion pense ù la conduite
injuste que le gouvernement an-
glais avait tenue envers son père.
FORSTER ( George), ne nous
est connu que par son hardi voya-
ge , dont il nous a donné une re-
lation intéressante. En 17B2, il se
trouvait dans l'Inde comme em-
ployé civil au service de la compa<>
gnie des Indes r)rientales, lorsqu'il
conçut le projet de revenir en
Europe par le nord de Tlndc et
de la Perse. Malgré les périls de
tout genre auxquels il pouvait se
trouver exposé, malgré les fati-
gues et les diflicultés sans nom-
bre qu'il devait avoir à surmon-
ter, il eut le courage de l'entre-
prendre. Il connaissait les langa-
ges, les coutumes et les prati-
(|(ies religieuses des contrées qu'il
devait traverser; il prit doue le
FOR
a53
eostume oriental, et partit de
Calcutta 9 au mois de mai 178a.
11 ne s'attacha pas à suivre une
route directe ; il évita le pays des
Seicks, par des raisons de sûreté^
et visita le royaume de Cache-
mire, si célèbre dans les anna-
les sacrées des Hindous. Le com-
mencement de son voyage fut
heureux , et lui inspira le dessein
de visiter le pays des Usbccks»
et de se rendre à Bokara, qui se
trouvait peu éloignée de la route
qu'il devait tenir. Cependant ré-
fléchissant aux dangers qu'il pour-
rait courir dans ce pays, il se dé-
termina ik suivre le chemin or-
dinaire des caravanes , et à passer
par Candahar. Il cessa alors de
voyager seul , mais il avait besoin
de se tenir continuellement en
garde contre les ohservatious de
ses compagnons de voyage, et
surtout d'être bien familier avec
le langage et les mœurs religieu-
ses des pays qu'il traversait, afin
de ne pas <^lre reconnu pour é-
tranger, ce qui l'eût exposé à
perdre lu vie. Il devait donc alors
abandonner sa manière de vivre,
se priver des choses nécessaires,
ou qui auraient pu contribuer \
adoucir les fatigues d'une course
aussi longue; se trouver nuit et
jour exposé û rîntempérie de la
saison , et se contenter d'une
nourriture ordinairement mau-
vaise. Enfin, au bout d'un an, il
se trouvait n'avoir fait encore
que 900 lieues, et il était près de
la partie méridionale de la mer
Caspienne. Il demeura encore
deux ans éloigné de l'Angleterre.
A son retour ù Londres, Forster
publia, en 1785, un petit ouvra-
ge sur la mythologie et les mœurs
ao4
FOR
des Hindous, dans lequel il ex-
posa avec beaucoup de lalent
Je résultat de ses observaliuns.
Il est à regretter que ses connais-
sances niaient pas été plus géné-
r.iles, ce qui eût rendu sa relation
beaucoup plus instructive. Ce ne
fut qu*en 1790 que cette rela-
tion utile et intéressante com-
mença à paraître. Forster en pu-
blia le 1" vol. à Calcutta, où il
était retourné, et il préparait le
2"* vol. , lorsque la mort vint
l*arré(er dans ses travaux : il avait
été choi>i pour être envoyé en
ambassade dans Tempire maralte;
mais à peine arrivé à Nagpour ,
capitale du Bérar, il mourut dans
cette ville, en 1793. Le second
volume de sa relation a été pu-
blié en 179S, sans que rien ail
pu d(mncr à connaître par qui,
et de quelle manière , ses papiers
avaient été recueillis et apportés
en Angleterre. Ces deux volumes
ont été traduits en allemand, par
M. Meiners, professeur de philo-
sophie à l'académie de GœUin-
gue : le premier, d'après l'édition
de Calcutta, en i^pt); le second,
• en 1800. Une traduction tVanyaise
parut à Paris, en i8o'^, et semble
avoir été laite sur Tédition alle-
mande; elle a pour litre : Foyage
du Bengale à Saint-Pétersbourg,
à travers les provinces septentrio-
nales de l'Jnde^ le Cachemire^ la
Perse , sur la mer C as pien ne ^éic.^
suivi de l'histoire des Rohyllalis^
et de celle des Seicks, par feu
George Forster, traduit de l' an-
glais ^ avec des additions ^tiCyO s o\.
iu-S", avec 2 cartes géographi-
ques, Tune contenant Pitinéraire
de George Fori^ter, et l'autre, le
pays de Cachemire. Ce qui donne
FOR
beaucoup d'intérêt à la relatîonr
de ce voyage, c'est le détail qu'el-
le renferme sur deux nations ^
rinde peu connues, les SeicKI
et les Roh)rllahs. Les Rohyllahs,
en butte à Tambitiondes Anglais,
et d'un visir de l'empire du.Mo-
gol, furent* détruits, vers Van
1775, ne pouvant rébister aux
efforts réunis de ces deux puis-
sances. Les Seicks forment uq«
secte religieuse , composée de
bramanisme et de musulmanis-
me, et méritent, sous cerapport,
une attention particulière. Cette
nation, établie dans la provin-
ce de Lahor, est toute guerrière,
et peut réunir cent mille cavaliers.
FORSYTH (Guillaume), né
en 1757, dans le comté d'Aber-
deen, province de l'Ecosse sep-
tentrionale, se livra de bonne
heure à la pratique du jardinage,
et s'y distingua bientôt. Arrivé à
Londres, en 1763, il travailla
sous les auspices du célèbre Alil-
ler, jardinier du jardin des apo-
thicaires à Chelsea. A la mort
de Miller, en 1771, Forsyth le
remplaça, et occupa son emploi
jusqu'en 1784* époque où le roi
le nomma surintendant des jar-
dins royaui^ de Saint -James et
de Kensingion. C'est alors que
le talent de Forsyth , encouragé
par une telle distinction, prit un
nouvel essor. 11 s'adonna particu-
lièrement à l'étude des arbres
fruitiers et forestiers, et s'occupa
spécialement du remède à ap-
porter aux maladies auxquelles
ces végétaux peuvent être sujets.
Son travail fut couronné du plus
grand succès, et lui flt découvrir
une composition qui répondait
parfaitement à ses désirs. Les
FOU
cxpôn'cnrrs nuxqnollrn il aoiiimU
(T,Ur(]<*conv(M*t(*, (ix^n'.til riilliMi-
tipii dr.^ ('oiniiii.HAdiri'M du n*v<^nii
terriloriiil, (pii HrenU Mit cet ob-
jrU iiii rappori lrài«-ii)t<Sr<'.^[(anl,
dans liMpHd t^Vi troiivtï rxpoHC U*-
inrrilr il<* la roinpotitidii dont
Forsvth <!lai( riiivoiilviir. I«*iiti-
lilr dt! .«a ivcrtle lut hicMUAl gô-
iiôralcinnil riTonniio, rt U^ roi
l'nl ^iippliô d'arcurdrr i\ Forsyth
unt! rrcoiiipciisr qui dovail IVu-
*^n^vv i\ la rcndri* puhliqutu re
qui <Mil liru. Forsyth a puldii'? iH\
nufdais : i" ()ks('i'vo(ivtis sur itit
//iri/rt<//V.v, fvs tU^fnuts tî Usatcidmn
tuurqiivis ifis arhn\s à fruit n et if s
arhrf\s /ortsiitTS sont sujt'ts^ l#on-
iln'ï*, i;'<)i, in-8" ; Vi'T'raité tte la
rutturr r/»\« nrhn's fruitit'rn^ Lon-
drvs, iSo'.^, in-.|". CvX ouvrage,
traduit imi IVaii^^ain t*u 180%) «
iu-8'\ a viii augnivutt; de luiles
par Piclrt-Mallvt, rt, t*u tivs ptu
dtt ItMiips. a (Ml trois éditions. (1«
savant jardinier • qui joignait
hoaur.oup dr inodrslic à beaucoup
do nuTitv, était in«Muhn! do plu-
>i<Mir9 sofMrtés savantes. Il mou-
rut à Iiondres, le !}ir> juillet i8o4*
FOin lA I) U'IinAN (I.KCOMTEA*
<;Ku:oi.K-JosKPii-FRAhvuis-XAviKii-
riRRHR-FsrRIT-SlMON-PAIi|.>ANlOI-
^K i)r), né A Avignon « le. 18 ff^,-
vrirr i^rU). Son père, d'une fa-
uiille ori^iiHiire de ()Atalogne« (V
tant vi<;uier d'Avignon, apparte-
nant alors au pape« le lit tenir sur
l<'s fonts de haptOnio par los ma-
gistrats di* cette ville, de ehnrun
desquels il re^ut un nom. Fnvoy6
à Téenle Militaire pour y l'aire
ses études, il en sortit en I775«
avee le gradt* de sous lieutenant,
et entra en celle qualité au régî-
itient du Ruî inraiitcric. lUttis
FOU
a.'sr>
bientôt, appelé à Home pour de»
aflliircs qui intoressuient sa lorlu-
ne, il se rendit dans cette vilIcS
et Tut, quelques années après,
nonuiv's iKir le pape, colonel des
milices d infantorio du comtat Ve*
naissin.ll occupa cet emploi jus-
qu'il la réunion de ce pays \\ In
France eu tç\)i ^ et en 1811, tut
nommé membre do la légion-
d'honneur. M. le comte Fortia
<l*Urban est membre de plusieurs
académies et sociétés savantes*
et auteur d'un grand ntmibrc
d'ouvrages qui unnoncent une*
vaste étendue de connaissances
acquises, mais qui contiennent
cf^pcndanl quelques poradoxes.
Nous citerons les suivan>:r''rrAi/4<
(i'arit/imt^tiqae , in-8", 1 78 1 , nou-
velle édition 1790; itirm^ *71)'{*
Cet ouvrage, qui renferme quel-
ques vues profondes et iu)uv elles,
conlionl plusieurs problèmes gé-
néraux sur les divers systèmes de
numération; a" PrinripcA et qurs»
fions tir vwrafc natuirttvA verduu«
1 78,1 y in- 1 u ; Avignon , 1 80!) , in-
la; Paris, i8o/|, iii-iu : 5" Jmu-
srmnis iittt^rairvs% Yvenlun, 178/1,
in 8"; f\^Traiti^ des firo^trssions par
additions» 1 7o5,r)'"' édition, in- 8";
r>' rir de Xénvphon^ suii^ie d*un
ea^trait historique et raisonné de
ses oavra^es^ '70^» î»-8*; <>" édi»
tion grecque et latine du Traitt^
d* J rist arque de Samos. sur les
distances du soleil et de la lune ;
la première qui ail été publiée en
France , et dont ie texte a été re-
vu sur sept manuscrits. (le traité
n été augmenté de ïm^toire de
veux qui ont porté le nom d*jéviS'»
tarqur^ avant Aristarque de AV
mos^ et du rommeneement de vtlte
dtr's philosophes qui ont paru avani
a4o
FOS
d««.4usde la portée moderne; d*uii
er^pril \ig011re11X9 facil.e et vaste;
d'une urdentf i*eii.sil)ilité , il c>t
dour de trop de fiiniltcs pour être
heureux, et de trop de fougue, de
caprice et d'inconstanctr, peut-ê-
tre, puur saisir jamais le rang é-
levé qu'il mérite parmi Ie& hom-
mes qui cultivent leur esprit.
FUS! t:K (JoH>),iiIs aîné d'An-
toine Foster, lord, premier baron
de Téchiquier d'Irlande, né en
1740* dernier orateur de la cham-
bre des comumnes d'Irlande ,
membre du parlement, lord delà
trésorerie d'Irlande, garde des
archives, et gouverneur du comté
de Louth. 11 fit ses études au col-
lège de la Trinité à Dublin, et pa-
rut fiu barreau en i^CiÔ. Il ob-
tint bientôt une place dans le par-
lement d'Irlande, et y représenta
le comté de Louth, qui Ta depuis
toujours réélu. John Foster se fît
remarquer par un nouveau systè-
uie de lois sur les grains, qu'il fit
adopter, et par son attention à
encouragi^r le perfectionnement
des manufactures de toiles. Éle-
vé à la dignité de chancelier de
l'échiquier d'Irhmde, en 1785, il
résigna cette place l'année sui-
vante pour remplir celle d'ora-
teur de la chambre des commu-
nes, qu'il conserva jusqu'à J'u-
DÎon, mesure qu'il combattit avec
beaucoup de force. Nommé de
nouveau chancelier de l'échi-
quier d'Irlande, en 180.',, il con-
serva cette place jusqu'en 1812,
11 a publié, en i^f^o : i"* Discours
sur le bill ayant pour objet d*ac~
corder aux cathoiiques d'Irlande
le droit de voter à l'élection des
membres du parlement^ in -8*. Il
prétend que ce bill aune tcndan-
FOU
ce directe à renverser le culte
prote>tant, et à sépairer pour tou-
jours ce royaume de lu Grande-
Bretagne. *r Discours sur l* union
proposée entre la Grande-Bretagne
et l'Irlande, in-S*. 11 avait épou-
sé, en 1764, une ûlle de Thomas-
Burgh, qui fut créée baronne d*.0-
riel en 1790, et vicomtesse de
Serrars en 1797 : il en eut un fils,
Thomas Henri Foster, membre
du parlement pour Drogheda, et
une fille qui fut mariée à lord
Daflerin.
FOSTER (msTMSs Annb-Émb-
linde], romancière anglaise, na-
quit à iMargate, en 1757, et y
mourut en 1789. La nature avait
réuni en elle l'esprit, la beauté, les
grâces et toutes les qualités de Pâ-
me. Avec tous ces avantages, elle
possédait un cœur tendre qui cau-
sa son malheur; car un attache-
ment formé à rinsudese»parens,
avant qu'elle eût atteint sa 16"*
année,indispo8a tellement son pè-
re contre elle, qu*en la déshéri-
tant, il la priva de 5,ooo livres
sterling de rentes. £lle contracta
successivement deux mariages
qui ne l'enrichirent pas; ayant
même été abandonnée de suisse-
cond mari, elle se vil exposée ù
toutes les horreurs de la. plus
profonde misère. Cependant son
intelligence et ses talenslui pro-
curèrent les moyens de l'adoucir
un peu. Parmi plusieurs de ses
productions, celle qui parait la
plus digne d'être citée. e>t son
roman intitulé La vieille fille (The
old Maid). Mistriss Fo»ter a-
vait 4'^ *)i)>'^* lorsqu'elle mourut.
FOUCAliLT DE La.LAKDIMA-
DIË (Louis, marqvis db) • était
capitaine des chasseurs de Uai-
KOli
naiit for^qn'il fut élif député de
la iioblr>î».s«î du Pérl{?<)rd nul é-
t«lî»-{;t»nérnii)i, en »7H<). Né nvrc
lin otinu'N're vrnlrnt vi emporté 9
tiiilÎMaii ardont de la monnrchN!,
onnirill t;nihMH5a nvor chuleur
Ia di'ft nsc. du trônn cl de In n<r-
blrssc ; maïs dépouryn d'e^prîl et
de talent 4 il ne yc At connaître
dans celte asHomblée que p»r
rrmpoplcmcnt et la VH)l«'ncc
qti'il mit n sontciiir le» prérogn-
tive»féodal<*9 et stirnnnécs que ré-
prouvaient également In phlloso-
phio Jn justire.rcftprtt du hiècte,et
la volonté nationale; inni»qu*ufre
l'ariion in^iUi^ét» »*o!fAtin»il A fcni-
loir maintenir. (I était ccpendaût
douédSm instinetnfftupelpouflèff
hilérOtH de son ordre, ce qui faisAK
dire X AliralFfiiii : vQu*il redoufait
f> plus sou ^\'n$ ho*> sf*UM que. Vtift^
«prit et Téloquenee de hc.iueoup
n d'autres membres du cAlé droit. 0
Indigné contre les genn de la eour
qui, f;or(çé.i des bleulaits du roi,
rahaiidonuaient lArbement, il de-
ni;uida,(lau*)la«)éaneenoc(urnedii
/Il Hofii i7H() : «Que le Morifloe h
"faire fCii eeliii des pensions, que
uloos le» courtisan» .soutiraient
»de la pure subslanre de» nim*
»pa«;nes. » I.e i5 a\ril i?«)0, il
»*npi>osH nu ri'jet de sa motion
tendant i^ déclarer na(i(»nale la
reli{ri(fh rathfdique. Menm é dans
une séance orageuse d'être en*
voyé i\ l'Alibaye, il osa défier le
côlé f»nucbe,en déclarant avec son
coJh'f'ne el .^<»n ami Faucijjiil :
t'Quil ne restait plus d'iiriirc
«p irii '\ pren<lre que de tomber
«»à(îoii|iîs de sabre sur ces b....*
» là, »> et sorlil de> bancs In canne
i\ \\ main comme pour joindre
rexérniion i\ la menace. Le 4
T. VII.
FOU
'i/|i
)anvier f^Qu II parla en faveur
des ecclésiastiques qui refusaient
de prt^tcr le ferment d la nouvel-
le constitution. Le 16 février, il
annonça que plusieurs cbAieaut
avalent été brt^lés, et demanda h
répression des délits par la force,
•t nan par des adr€s^es au peu-
ple 4 a|offtnnt qu'il ne croyait pas
i\ la prophétie faîte A la tribune :
v Que btenlAc foute la France sair-
t»ruil lire.v II combattit ensuit«' In.
toi sur le duel , parla plusieurs
fois contre les clubiv, et lut uti des
sîgnftiaires des protestatiorrs des
ta et i5 seplemltre i^fp, contre
les (Amniremens de rassembléi^
ronsUtuante. Il émifjfra après la
se«»i6ii» el servit, en i;92* i\ Ta-
tam-pirde de Tarmée des princes
flores de Louis XVI; il pas>a, en
lygîV, A celle de Coudé, et y lut
employé comme ofTIrirr <lans les
corps nobles, fêtant rentré en
France après ramnistle de Tan
10, H ^u» retira (im* Min chOtrau
de l/ardim«rdie, où il resta jusqn'A
sa mort, irrrlvée en iHo^j. Il lut é*
ci*ayépnr la chute d*un mur qtrii.
faisail ré]»arer.
FOUCHÉ (JosRPH, ©re ftO-
TKANTi!).Ce p<;rsorina^e, qui a tant
influé sur les destinées de la Fran-
ce f mérite une attention parti*
Ctiliére. Fouehé, fils d'un capi-
taine de navire murchaivd, naquil
iV Nantes, le 39 mai r;(J.>. Il clu-
dra au collège de l'Oratoire de
Nantes, et connue il se destinait \
la navigation, il s'appliqua aux m.v
thématiques. (iCpendani lorsqu'il
fut en fljçe d'einbra."«^t;r une pro-
fession, il remm^^a A la mer, et of\*
tra dans la congrc^aticm de l'Ora-
toire, consacrée A l'ensei^Mieiiient
public. Roçil à rinslttution de Pu-
16
a4a
FOU
ris, il passa comme professeur à
ArraS) à Niort, à Vendôme, à Juil-
ly; et la réfolution le surprit pré-
fet des classes du collège de Nan-
tes à Tâge de a5 ans. U jouissait
déjà, dans cette ville, d'une espèce
d'illustration qu'il a?ait acquise
en montant dans un aérostat à l'é-
poque où la science cherchait à
tirer parti 'de cette découverte :
une carrière inconnue s'ouvrait
devant lui, il n'hé:»ita pas à la ten-
ter, et se fit aussitôt remarquer
par son enthousiasme. Membre
assidu de la société patriotique de
Nantes, dont il avait été fonda-
teur, il acquît par l'énergie de ses
discours et l'audace de ses pro-
positions une popularité qui le
porta à la convention nationale,
comme député du département^de
la Loire-Inférieure. Le talent de
la tribune manquait à Fouché; il
brigua les missions, et se fit en-
voyer, en juillet 179^)9 dans le
département de l'Aube, où le re-
crutement éprouvait des difficul-
tés. Tous les obstacles s'aplani-
rent devant l'adresse et le talent
du représentant. La jeunesse
de l'Aube se forma en bataillons,
et se précipita vers les frontières
menacées. De retour à Paris,
Fouché prit une part très- active
aux discuîïsions que fit naître le
procès de Louis XVI ; il surpas-
sa même en véhémence, sur la
question de l'appel au peuple, ceux
de ses collègues dont la réputa-
tion révolutionaire était la mieux
établie. Voici comme il s'exprima
à ce sujet, et nous ne rapportons
ce discours que pour faire juger
d'un coup d'œil l'énorme distan-
ce qu'il lui a fallu parcourir pour
arrivera un ministère de confiao-
FOU
ce, sous le règne de Louis XVIIL
«Je ne m'attendais pas, dit-il, à
«énoncer à cette tribune d'autre
• opinion contre le tyran que cel-
»le de son arrêt de mort..... Il
«semble que nous sommes ef-
» frayés du courage avec lequel
• nous avons aboli la royauté.
• Nous chancelons devant l'om-
• bre d'un roi Sachons pren-
• dre enfin une attitude républi-
• cainel sachons nous servir du
• grand pouvoir dont la nation
• nous a investis! Sachons faire
• notre devoir en entier; et nous
• sommes assez forts pour souraet-
• tre toutes les puissances et tous
» les événemens. Le temps est pour
• nous contre tous les rois de la
• terre. Nous portons au fond de
•bos cœurs un sentiment qui ne
• peut se communiquer aux diffé-
• rens peuples sans les rendre nos
• amis, et sans les faire combat-
• tre avec nous, pour nous et Gon-
• tre eux.* Il vota ensuite la morl
sans appel et sans sursis. Chargé
d^une nouvelle mission dans le
département de la Nièvre, Fou-
ché y propagea des principes qu'il
croyait philosophiques et qui n'é-
taient qu'insensés. C'est lui qui
fit graver ces mots sur les portes
des cimetières : « La mort est un
sommeil étemeL » Tel était le funes-
te résultat de tant de sièclA d^n-
tolérance et de fanatisme.. L'es-
prit humain, dégagé de tous êts
liens, franchissait même les limi-
tes de la raison, filais cette ivres-»
se ne pouvait être que pas^gè*
re. Le sentiment religieux est u-
ne puissante affection morale;
elle saisit la conscience, et se trou-
ve dans tous les cœurs; l'homme'
ne lui échappera jamais. Oeren q
FOU
Ot'lèhrc par .sn miitsiou de la Nié-
Tic, Fouché fut déftigné pour ac-
toiripagrier à LyoD Cûllot-dlier-
boi», l*un des plu» farouches pro-
consul» de IVipoque. Le nom de
FcHiclic Ac trouva nu bas de tou-
Ics les Diissives révolulionuairesy
ni de toutes les proclamations de
son collègue : mais^ il parait qu'il
ne s'éleva pa^ à sa hauteur, etqu'il
fut accessible à queluue senti-
nient d'humatiité et de justice;
car il ne tarda pas à rire dénoncé
aux jar.obins <le Paris comme un
coni«[)irateur et un ennemi de la
liberté. Robespierre se mit ù la
tête de ses dénonciateurs; et com-
me unti accusation de Aobespier-
re était un arrOt de mort, Fouché
»e réunit secrètement à Tallien,
à L(:g<!fidre, et aux autres con-
ventionnels qui, pour sauver leur
vie, méditaient la fameuse jour-
née du.<) thcnnidor. Aobespierre
succomba dans la lutte, et une
nouvtille époque révolutionnaire
commi^nça. Le royalisme se joi-
gnit ù la réaction républicaine y
contre le pouvoir meurtrier et dic-
tatorial de Aobespierre et de ses
partisans. Cette apparition inat-
tendue du royalisme divisa le»
républicains. Une nouvelle oppo-
sition* ailectant des principes plus
austères de démocratie, se forma
contre les chefs de thermidor, et
s'efforça de ressaisir le pouvoir.
Ces efforts furent nommés /a rc;;f^*
piration de Babeuf. Fouché fut
impliqué dans cette affaire ; dé-
noncé de nouveau ù la conven-
tion, il fut exclu de rassemblée,
et décrété d'accusation sur la pro-
positiofi de Boissy-d'Anglas, le
i'i thermidor an 5 (9 août 1795;.
IwMjehé s'ensevelit dan» unepro*
FOU 'i/|5
fonde retraite, d'où il ne sortit
{\u'ik la suite d'une anmistie géné-
rale, prononcée ùi l'occasion de lu
constitution de l'an 5. Après avoir
jeté un coup d'oeil sur la situa-
tion des partis, il se relira avec
sa famille dans la vallée de Mont-
morency, où il vécut assez long-
temps dans la médiocrité ; il nu
s'était point enrichi, non plus que
la plupart de se» collègues, dann
les mission» qu'il avait remplies.
Le règne de la corruption et dci
grande» fortunes n'était pas en-
core arrivé. Fouché conserva il
cependant quelques relations a -
vec le» puissances du jour. Il é-
tait mûri par l'expérience, il pou-
vait apprécier alors les homme*«
et les choses. En septembre 1 7<jH,
le directoire lui confia les fonc-
tion» d'ambassadeur près de la ii>
publique Cisalpine, en rejnplacc-
inent de Trouvé , depuis baron ,
depuis rédacteur du Conservateur,
Fouché, ik son arrivée ik Milan ,
trouva la république cisal()ine .
divisée en deux partis, dont l'un é<
taitsoutenu parlesdirecteursKew-
bell, Merlin et La Aévei Hère-Lé'
paux, et l'autre p^ir Barras. Jou-
bert commandait rarmée françai-
se; ce générai, dévoué à la patrie,
doué d'une imagination ardente
et du caractère le plus énergique,
s'entendit IdftntAt avec Fouché,
dont il devint, de» cette époqu*' ,
Taini particulier. La proehaiiie
arrivée des Autrichiens et des lins*
se«* agitait l'Italie. Fouché adre.^-
sa au directoire ci^talpin un mes-
sage relatif aux con<«pirations tra-
mées contre l'existence de la ré-
publique, et l'exhorta ù dévelop-
per une énergie égale aux dangers-
qui la menoçaient. « Citoyens di-
^44
FOU
n recteurs, disait-îK élevés vos fl*
• mes au niveau des évéueinens;
tfne vous inqniclet pas de Tave-
»iiir. La solidité des républiques
«est dans la nature des choses; la
é victoire et la liberté couvriront
«le monde. » Cette conduite dé-
plut à la majorité du directoire ,
qui n'afait prétendu envoyer
qu'un agent à Milan, et non un
dictateur; Fouché, rappelé avec
iniprob'aticm, maid assuré de Tap-
pui de Barras, retenu par les cou-
tils de Joubert, et décidé par sa
propre énergie , refusa d'obéir,
irrité de ce refus, le directoire
chargea Uivand, ancieU collègue
de Fouché, et qui venait le rem-
placer, de le fufre arrêter et con-
duire ù Paris. Cet ordre he pouvait
être exécuté sans Taveu de Jou-
bert, et ce général s*y refusa. Il
fallut négocier, le directoire s'a-
paisa, et Fouché revint à f^aris
sans autre occupation que de sui-
vre attentivement la marche des
événemens, qui rendaient chaque
jour plus probiible la chute pro^
chaîne du directoire, et le renver-
sement de la constitution de Tan
3. lin noufeiiu directoire ayant
été formé, Jonbert fut nommé
commandant de Paris, et Fouché
reçut une mission en Hollande.
L'époqne où nous sommes arri-
vés était très-critique, et tnena-
çail la Fniuce d'une complète dis-
solution. Le gouvernement était
S£>ns force, l'anarchie régnait dans
Pintérieur, le crédit était perdu ,
les armées déunée;* de toutétaient
découra<;ée8, et l'ennemi mena-
çait nos frontières. Dans ces cir-
coni>tances,Fourlié fut rappelé de
Hollande, et chargé du ministè-
re de la police. Depuis ce mo-
POU
ntent, Itk vie de Fouché est tonte
politique. Les mouvemetisirrégu*
liersde la révolution, les nombreu-
ses vici!*5itudes dont il avait été té*>
moin et victime, les manoeuvres
des partis tantôt victorieux, tantôt
vaincus, Popiuiûtreté de la éoa-
Iftlon étrangère, les attaques ou-
vertes du royalisme, la coUnais-
sauce parfaite des chefs pôpulaî'
res. Pavaient convaincu que les
rêves de la pure démorrulie M
convenaient point à Pétat de la
société eh France, et que l'état ne
se reposerait que sous une consti-
tution qui donnerait plusd'intens^*
té au pou voir exécutif que laçons*
titution de l'an 5. Les choses en è«
talent venues au point que la plu-
part des hommes qui avaient em-
brassé la révolution avec ardenr,
ne voyaient de garantie pour les
intérêts généraux, que dans un
gouvernement armé de tous les
moyens possibles de répression.
A peine Fouché fut-il installé au
ministère de la police, qu'à la sui-
te d'un rapport sur les sociétés
populaires, foyer toujours brO^-
laiit d'agitations révolutionnai*
res, il fit fermer la salle du Ma-
nège, où se rassemblaient leshom-
tties les plus ardens de Pépoquc.
11 fallait cependant un chef aul
nouvelles vues adoptées par
Sieyes, Fouché, et tous ceux qui
voulaient faire sortir de la révô->
lution un gouvernement stal)le et
régulier. Le choix tomba sur \n
général Joubert; il accepta, mais
assez de gloire ne s'attachait pas
encore â son nom : il fallait avoir
sauvé la France avant de la gou-
verner. Joubert fut nommé géné-
ral de Parmée d'Italie; mais la
fbrtuDc ne seconda pas ses pro-
FOO
jeté; i\ partit, rencontra Swiir*
row €n nvonl de Novi, et Ihv^
nue hiilaille Auf^s laquelle, aprèi
dei» ()rof|i{;e»,j4^ vaiienr, il perdit
iai'ie, hii»»ant ù Nnrean le «oîn
de sHuvtr lea débris de »on ar-r
mée. Cet événemcent amena le |8
t^nimaire. Bonup^rtf?» qui »^ cork
«uniiiit en K^ypte, ayant npprij»
Vt{i\i des chp^i'*^ <in France, h^Ht
bandonna à In i'orlune,et débar-
qua ioul~à-cunp i»Mr les côtes
de Provence. Pèslors^ toutes» le»
incertitudes de Fouehé furent
fixées; il s'unit étroitement à ca
général, et devint Tun des prin-^
cipaux inftl4'umens de son éléya-
tion, en lui rattachant tous les in*
térets nés de la révolution) qn*é?
pouvantait l'immensité des dan-
gers dont la république était me-
nacée. Le 1 8 brumaire eut lieu; la
coui^iitutinn de Tau 8 fut adoptée;
et le premier consul 9 appuyé sur
Tarmée et sur les nouveau:^ inté-
n'tH, exerça un pouvoir qui de?
vait bientôt franchir toutes les
bornes. Fouché c/H1«crva le poir?
tefeuille de la police , ai ab fit im
système de conduite i»ropre à 0/1
noAJvelle situation. 1| apportait à
lionaparte tout le poids dtf Vm^
(luenee réirolutionnaire. Cette p/i-
ftilion ne convenait point au pr^ir
mier C'Onsiil» qui n*accorda ja-
mai>»» son miuihtre une conliaiica
tilimilée. Bonaparte regardait
Fouché commn Tinstrumenl a-
vec liequel jl |)ourra|t au besoiii
frapper sans se compromettra»
les pat'ij:jans d9 la famille des
Bourbon et les émigrés jqne s^
politique faisait rentrer. C»i ins-
trument nVlait pas assies dociUt,
Foiiché, fatigué d<e sa renommée
révolutionnaire, cbercbaitàlaiair
FOU «45
re oublier. Ses valons étaient ou<-
verts à tous lesconjleS) les ducs et
les mar()ui.s de raucien régime, qui
ne manquaient pas de s'y rendre,
et qui faisaient une cour assidue
au régicide, dont plus tard ils ont
demandé Texil à grands cris. Des
femme# titrées devinrent lesamief
intimes de M"* Fouché, femme df
beaucoup d'esprit, qui les traitait
sans cérémonie. On trouverait
les plus grands noms de Tancien-
ne monarchie parmi les espions
de Fouché. Les ingrats Tnnt mé*
connii depuis; niais leur honte
est assez avérée, et ne laisse pat
de faire quelque tort au parti a-t-
ristocratique. Dans le même
temps, Fouché protégeait ses an-
ciens amis, et balançait ainsi a-
vec adresse les opinions diverses
et les intérêts opposés. Gi'pendant
un événement inattendu ébranla
son crédit. L'explosion de la ma-
chine infernale eut lieu , et les
premiers soupçons se portèrent
sur les jacobins. Le premier con-
sul revenait de l'Opéra. Les di-
gnitaires, les ministres, lesgrandft-
o(Tii;iers, les courtisa us de toute es-
pèciB étaient rassemblés aux Tui-
leries, u £/t bien, dit le premier
consul en s'avunçant avec colère
vers Fouché, direz-vous encore quê
ce sont des royalieien?^ Fouché,
mieux instruit qu'on ne le sup-^
posait, répondit avec sang-froid ;
uSans doute je le dirai, et qui plue
n03tfje le prouoeraL^CeUe paro-
le causa un étonnement génjéral;
la preuve fut acqui>e» et ce cri-r
me de l'aristocratie fit une im-
pression profonde sur l'esprit d«
Bonaparte : on peut rapportxT à
ee fait l'cK^iA^utioo du duc d'Enr
gbien. CepiiDdapt U importait A
.46
FOU
Fouché de prouver au premier
consul, qiril reillait sur les cons-
pirations réTolutionnaires comme
sur les complots royalistes. Une
autre machine infernale, qu'on
trouva chez un nommé Chevalier,
qui fut condamné à mort, lui en
lournit Toccasion. Il proposa
Texil de plu^ieurs individus con-
nus par leur attachement aux i-
dées démocratiques, et des -lors
il >'étahlit plus de conGance en-
tre Bonaparte et son ministre. Il
faut dire, à la louange de l'un et
de l'autre , que le terrihle jeu de's
con>pirations imaginaires, ef-
frayante ressource des partis fai-
bles, et des gouvcrnemens plus
faibles encore, n'a jamais été à
Tusage du régime consulaire ou
impérial, «t L'Europe doit savoir
» qu'on ne conspire pas contre moi, »
dirait Bonaparte, et ce mot ren-
ferme la pensée d'un homme fait
pour gouverner. Fouché se mon-
tra, pendant toute la durée du
consulat, attaché aux intérêts de
M"" Bonaparte (Joséphine Beau-
harnais) ; il affaiblissait ainsi Tin-
fluence de Lucien, qui avait le
portefeuille de l'intérieur, et a-
yait établi une police en opposi-
' tiou avec la sienne. Ce ne fut
qu*après la paix d'Amiens que Bo-
naparte se crut en mesure de se
pas^ier de Fouché. Le ministère
de la police fut supprimé, et ses
attributions réunies à celles du
miniïière de la justice. Fouché
fut nommé sénateur, et titulaire
de la sénatorerie d'Aix. Il resta
21 mois éloigné des affaires, sans
rien perdre de son activité. Sou-
vent, dans sa terre de Pont-Car-
ré, bien d'émigré qu'il avait ac-
quis de l'état, mais dont il avait
FOU
payé l'exacte valeur à son pro-
priétaire; plus sou vent à Paris, où
Il possédait un h/Mf*L rue du Bac,
Fouché ne contirf#nit pas moins
d'être le centre auquel se ratta-
chaient tous les intérêts de la ré-
volution. C'est surtout à cette po-
sition habilement soutenue, qu'il
dut et les ménagemens du pre-
mier consul, et son rappel au
ministère. La conduite du gou-
vernement anglais, la certitude
de la malveillance des autres gou-
vernemens européens , les espé-
rances et les projets des royalis-
tes, manifestés par les complots
de Georges et de Pichegru, don-
nèrent à Bonaparte la conviction
qu'il avait encore des résistances à
vaincre pour consolider son exis-
tence politique; etqu'il ne pouvait
se séparer sans inconvénient des
intérêts populaires de la révolu-
tion. Fouché en paraissait le re-
présentant, et Fouché fut rappe-
lé au pouvoir. A cette époque,
Lucien, à la suite de son mariage,
qui avait excité de vives querel-
les entre lui et Bonaparte, venait
de se retirer en Italie. Ainsi au-
cun obstacle ne contrariait plus
l'bifluence de Fouché; elle devint
aussi étendue que le permettait
le caractère de Bonaparte. L'in-
térêt de l'un et de l'autre était de
consolider le nouvel ordre de
choses, qui paraissait rendu plus
stable par l'établissement du ré-
gime impérial. Ils y travaillèrent
chacun dans ^on sens. Fouché
chercha à rallier à la nouvelle
dynastie, et ses anciens amis, et
les royalistes qui s'étaient cour-
bés sous un sceptre qu'ils regar-
daient comme usurpé. Cette mar-
che fut suivie avec succès. Lc^
FOU i
grands corps constitués 9 le sé-
nat, le corps-législatif 9 l'univer-
sité , les tribunaux, comptèrent
parmi leurs membres des hom-
mes notables de la convention
et des autres assemblées populai-
res, ainsi que des personnages de
Tancien régime , et des transfu-
ges de Coblentz; la Vendée elle-
même et la chouannerie donnèrent
des serviteurs à Napoléon. Il ad-
mira Tempressement avec lequel
de vieux courtisans de Versailles,
des émigrés de Tarmée de Condé
portaient ses couleurs et peu-
plaient ses antichambres; il a-
voua qu'on ne pouvait les égaler
pour le service domestique » et
qu'il était difficile d'avoir de meil-
leurs valets. Tout le faubourg
Saint-Germain se lia étroitement
avec Fouché, qui pour faire ou-
blier d'anciens souvenirs, mettait
quelque ostentation dans l'in-
fluence amicale qu'il exerçait sur
ses habitans. Sa maison et sa ta-
ble leur étaient constamment ou-
vertes, il devint leur idole, et ils
lui tinrent compte de toutes les
faveurs qu'ils obtenaient. Cette
influence n'entrait point dans les
arrangemens de Napoléon. Il
n'aurait voulu faire de Fouché
qu'un épouvantall pour les roya-
listes^ qu'un instrument de ter-
reur pour l'émigration. Sa popu-
larité dans le faubourg Saint-Ger-
main fut l'une des premières
causes de son mécontentement.
Une circonstance importante aug-
menta cette disposition. La guer-
re ayant éclaté de nouveau avec
l'Autriche, en 1609, Napoléon, a-
vant son départ, réunit dans les
mains de Fouché, dévenu duc
d'Otrante , le portefeuille de Tin-
FOU a47
térieur à celui de la police; tan-
dis au'il réparait l'échec d'Ess-
ling, une flotte anglaise s'empa-
ra de Flcssingue et menaça la
Belgique d'une invasion. Les for-
ces disponibles ne paraissaient
pas suflisantês pour garantir celte
partie importante de l'empire; le
duo d'Otrante fit décider une le-
vée de gardes nationaux, qui s'o-
péra avec une grande rapidité, et il
leur donna pour chef Bernadotte,
disgracié après la bataille de Wa-
gram. Cette mesure eut un plein
succès, les Anglais n'osèrep tlen-
ter un débarquement , et lord
Chatham, leur chef, retourna en
Angleterre sans avoir justifié l'il-
lustration de son nom. Napoléon
ne pardonna ni au duc d'Otrante^
ni au prince de Ponte-Corvo, ce
service éminent; la liaison entre
ces deux personnages lui devint
suspecte. Un ministre aussi actif,
qui pouvait mettre en mouve-
ment une partie de la population,
était trop puissant dans les vues
de Napoléon. Sa disgrâce fut ré-
solue, le prétexte ne tarda pas à se
présenter. Napoléon avait époi>-
se l'archiduchesse Marie Louise; il
se crut en état de se passer de son
ministre. Napoléon et le duc d'O-
trante avaient chacun un émissai-
re secret en Angleterre, pour
sonder le cabinet de Saint- James
sur ses dispositions à la paix.
Comme ces agens ne se connais-
saient pas, et ne pouvaient s'en->
tendre,il en résulta unedi vergence
de propositions que le ministère
anglais regarda comme un piège,-
et dont il se plaignit hautement.
Napoléon ignorait les démarches
de Fouché; il apprit, par sa poli-
ce secrète^ que le fournisseur Ou-
a^S FOU
\iard était l'agent du duc d'O-
tranto. ri fit firrêler cej officieux
entiemetti-ur; il se dt'chaiiiQ en
plein conseil cr)ntre le ministre
a>sez nu'lficieux pour ouvrir deé
niL'gociations Siins ^on aveu, et le
5 jnin iHjo, le duc d'Otrante fut
remplacé par le duc de liovij;;o.
Le premier fut ni^nimé gouv^T-i-
ueur de Kome ; mais il ne s'abu-
sa point sur sa position, et coni-
prit qu'il ne remplirait point ce
poste de confiance. Ectiré à S9
terre de Ferrières, Napoléon lui
fit redemander sa correspondan-
ce. Fauché remit quelques pa-
piers insigpifians, et prétendit
que If reste avait été brûlé. Plu-
sieurs personnes ont douté et dou-
tent encore de ce fait. Quoi qu'il
en soit 9 il fallut se contenter de
cette assertion. Fouché reçut Tin-
vitation de voyager en Italie jus-
qu'à nouvel ordre, et il partit pour
sa destination. La crainte d'une
arrestation ne l'abandonna jamais
dans son voyage; il pensait à
s'embarquer peur les Etats-Unjs
d'Amérique; il fit une tentative
pour cet objet, mais violemment
saisi par le mal de inar^ il aban-
donna cette idée. Il apprit bien-
tôt que ses craintes étaient exa-r
gérées, et qu'il pouvait, saps dan-
ger, rejoindre sa famille réunie à
Aix, chef-lien de sa sénatorerie.
Il s'y rendit aussitôt, et après tant
d'agitation» retrouva enfin du cal-
me et de la sécurité. Appelé à
Dresde par Napoléon, après la
désastreuse campagne de Mos-
cou, il tenta vainement de décider
! 'empereur à la puiXn et fut bien-
tôt envoyé en Illyrie, comm^
gouverneur -général. 11 y arriva
le 29 juillet ]8i5; mais n'ayaut
» FOU
aucun moyen de s'opposer à l'In-
vasion de Tarmée autrichienne ,
il re^'ut des iustructious pour se
rendre à N^iples, auprès du roi
Joacbiui. Il trouva ce prince ré<>
solu à réunir ses forces à celles
de la coalition. Le duc d'Otrante
tenta quelqu^^s eÛorts infructueux
pour changer celte détermina i>
tion f et ponr dernier adieu il lui
donna leconseild'avoirunebonn^
armée. Il revint alors en France»
traversant Florence et Turin; fit
quelque séjour dans c^s deuxvi|«
les, et se trouvait à Avignon (ûi>
il habita» sans aucun caractère
politique, les appartemens oO fut
assassiné un an plus tard le ma?-
réchal Brune), lorsqu'il apprit le:r
événemens du 3i mars 181 4< O-
bligé de faire un long détour, et
de prendre la route de T(>nlouâe
et de Limoges pour se rendre à
Paris, il n'y arriva que dans les
premiers jours d'avril, et se reti-
ra bientôt après avec sa famille à
Ferrières. Observateur attentif
de3 événemens, il ne tarda pas jk
se convaincre que le nouveau
gouvernement suivait une faussa
direction, qui ne pouvait iiboutir
qu'à une catastrophe, La présen-
ce de âiapoléon sujr le territoire
français ayant dévoilé aux chefs
du parti royali;>te le danger de
leur position» ils désirèreut se
rapprocher du duc d'Otrante.
L'entrevue eut lieu entre lui et
Monsieur, accompagné de M.
d'£scars. Le duc d'Otran.te dé-
clara qu'il était trop tard pour
servir la cause du roi. Oq lui at-
tribue ve propos : « Sauvex le mo-
»narque, je sauverai la monar-
»chie. 0 Ce mot, s'il était avéré,
pourrfût servir à e^f Ijquer •» opo«
FOU
iuiiii peniliint U*.* cênt jours» Tou**
lrl'oi«, le uiiiii.sière voiihit la tïii-
10 urrrler; Il écluippa ai^riiit^iU 4
lit policti dont il prévoyaU Im oon*
(Inilts et roparut uiibnitol nprèi
\e iTtour (Itt Nupolôfiii , f|ui n«i
criU \M\6 pouvoir S4f dis|H'npvr du
lui nionOiT pour lu troÎMièiiii» «t
diiriûèrt.' loi:i \v porleleiiilU! de U
police. Ket» ieiiips étaiciu i'han<-
gi*», le pret^dge utittché mi uuin
tl i\ U i'orluiie de J'eniperfiiir
vtait ulTaibli. Le due ii*Olrunto
proposa ù 9lnpolêoi) de nUiÛer
»oii ahdii^olltni du Fontdiiiebicau*
et d*aI>iindoiincr i^ son Ûh In cou^
roiine impériule. Celte propoi^i-»
tion n'eut p;i« de snite; iimis il
#'étnblil dèi-Jor» entre Tempe*"
rvAïv et .sou iiiiniëlre nue réserve
et une ditlance qui étaiont un
obstacle de plus au Hiiecès dcfinU
lit' de lu euuiftii de INapoléon. Le
duc d*()(runte» lôni^dn de nés bé-
>ita(ioio» et de son enibarruti daiid
on nouvel oi'die de ebi»ses tout
iiMiipli iïii rétilblune-eH et de difli^
cullês, ne «»(Mi^uu plutf qu*i\ iturvî-
vre à lu retut^tniplie i)u*il pré-
voyait : il eut de»éiiii»!»aîres ji Lon-
diTs» j\ Vienne, à Gand; d'un un*
lie vMu il eliercbii i\ concilier lei
esprit)», il protéjj;ea teë royi)lit»te»«
laissa l'ornier leti^ t'édérationA, hA«-
tu ïià convoeation de» obambresi,
et ac prûpura ain»i pour tont^së
Ivê vhiwivvé de J avenir. On $e
rappelle L*onibien l'ut rapide Tiri*
sue des ûvéïieniens niilitaireit qui
décidèrent du sort de lu Frauee.
en juin |8|5. Napoléon , upràs li^
funeste bataille de Waterloo» re-
vint houdainoineiit À Paris avec
rintcnlion de disiiondre les cham-
bres, «'onune Ml i8 brumaire, «t
de reprendre 6on aneienne auto*
FOO
a4o
rilé. Cette résolution queFouehé
couQa à qndque» inendjres de la
clianihiH.' «leH n^prési^ntaiis, oeoa*
sio^^ lu fumenkie proposition de
M. de La Fay^ate (tioyet FiirBtw
tk). et amena la »ec'(U)d« abdica*
tion de Napoléon. Lne (^f»iiiinis«
sion de |i;ouv«*rQeineut fut nom*
mée; le duc d Otrante en fut «tiu
membre et présl4b;nt. Cependant
des l'orcea imposantes s*ét dent
i^uniiiu nous lus murs de Parie.
On y roniplalt près de 80 mille
hommes qui brûlaient de combat»
tre et de v(*ngcr leur •défaite; ils
rehtèrtsnt dans Tinacllon, et des
négociations furent ouvertes aveo
les puissances alliê«<«) et prineipa*
leiuent avec le dm* de Welling«
ton. Dans ces circonstances, la
coinluita de Fouché lut Tobjet
d'ioteiprétiitions diverses; il fut
ar<^uȎ de trahison: quelques
mt*mbres de la (handire des re«*
présentans se rendirent ches lui
diius I intention de s*en défaire;
mais il était sur ses gardes, et
(^unsc« temps-là mfime, ropinion
était partagée sur son wmpte: ce
ne fut qu*après la rentrée du roi,
ce ne lut quelorsquNm vit le pré-
sident de la commishion provi-
soire devenir ministre de la poli-
ce de Louis XVI IL que les sen-
timens se réunirent. On fut alors
convaincu que dans ses négocia-
tions secrètes, la sûreté et les in*
térCts du duo d'OCrante avalent
été le principal objet des stipula-
tions. Le parti qu'il avait trompé
ne lui pardointu pas, et ne par-
donnera jamais i\ sa mémoire. Il
faut avouer, cependant, que si la
réaction royaliste a été amortie^
si les victimes de i8i5 ont été
moiot nombreuses, il faut Tattri-
a5e
FOU
buer au minislère du duc d'O-
traute. Le nombre présumé des
proscrits St montait à près de
3,000. Fouché fit réduire lb%lis-
tes à un petit nombre de noms;
mais c'était trop encore. On 7
TOjait des hommes estimables et
estimés, des personnages pour
qui Fouché avait professé des sen-
timens d'amitié, et qu'il ayait ex-
cités lui-même dans la conduite
qu'ils avaient tenue. Sa main de-
vait se sécher avant de contresi-
gner une telle liste. L'intérêt de
sa fortune, celui de sa famille,
qu'il aimait par -dessus tout; enfin
l'intérêt de son ambition l'empor-
ta, et il fut assez aveugle pour ne
pas s'apercevoir qu'il subirait
tôt ou tard le même sort. Veuf
depuis a ans de sa première fem-
me, le duc d'Otrante épousa, au
mois d'août 18 j 5, M"* de Castel-
lane, dont il avait connu la famil-
le en 1810, pendant son séjour à
Aix. Ce fut à la fin du même mois
et au commencement de septem-
bre, que furent rendus public^
les deux rapports au roi, en plein
conseil, sur la situation de la
France, et les notes qu'il trans-
mit sur le même objet aux mi-
nistres des puissances alliées. Ces
documens historiques produisi-
rent une impression profonde sur
les esprits éclairés et impartiaux.
La publicité de ces rapports, et
l'approche de la chambre de 1 8 1 5,
décidèrent le renvoi du duc d'O-
trante, dans les derniers jours de
sejftembre 18 14* Il avait fait une
grande faute, en négligeant d'u«
ser de tous ses moyens d'influen-
ce s ur les opérations des collèges
électoraux^ et cette faute fut
aussi funeste pour la France.
FOU
Nommé lui-même membre de
cette chambre fameuse, il ne lui
fut pas permis d'y siéger. Nom-
mé ministre plénipotentiaire . à
Dresde, le jour même où sa dé-
mission fut acceptée par le roi,
il ne passa que 5 mois dans cette
résidence. Frappé par la loi du
1 a janvier 1 8 16, il fixa son séjour
à Prague, d'où il obtint du gou-
vernement autrichien la permis-
sion de s'établir à Lintz. Il avait
quitté Lintz depuis quelque
temps, et résidait à Trieste, lors-
qu'il tomba dans un état de dépé-
rissement complet qui, en 1820,
le conduisit au tombeau, vive-
ment regretté de sa famille, dont
il ne s'était jamais séparé, uidans
la bonne ni dans la mauvaise for-
tnne. Le duc d'Otrante avait plus
d'habileté que de caractère, plus
de finesse que de prévoyance. Il
connaissait les hommes et savait
traiter avec leurs passions. Son
esprit fécondait toutes les pensées
qu4 lui étaient offertes, et il avait
de l'aptitude à saisir le point de
la difficulté dans toutes les affai-
res. On l'a vu associer son nom à
des actes révolutionnaires, et ce-
pendant il ne manquait pas d'hu-
manité. Chef d'une administra-
tion de rigueur, il aimait la jus-
tice , et sut se concilier l'opinion
des partis les plus opposés. Éner-
gique par accès, il savait parfai-
tement dissimuler ses craintes et
ses émotions. Dans sa vie privée,
il fut irréprochable; il ne vivait
que pour ses enfans, qui répon-
daient à sa tendresse, et qui ne se
consoleront jamais de sa perte. Il
a rendu d'innombrables services
dans le cours de ses administra-
tions; il luireste encore beaucoup
FOL
(ramis qui honorent sa mémoire.
Tel fut, dans sa vi« publique etpri-
vce, c(;( homme dont le nom ap«
parten.iit ik I histoire, et dont on
peut dire, sans blesser la vérité ^
un peu de bien et beaucoup de
innl.
FCMJCHKR (J.)* ^'tait, au mo-
ment oi) In révolution éclata ,
homme de loi et notaire à Aubi-
gny, (léparlemciit du Cfiar. Il fut
élu, pur <;e département, député
:\ rassemblée légif«lative, et ensui-
te A la convention, où il vota In
mort du roi, après s'filrc élevé
contre Tappclau peuple. La terre
d'Auhigny appartenait au duc de
jrichemout, pair d'Angleterre;
Foucher fit, le 19 février tyçfS,
un rapport au nom du comité des
domaines^ et dans lequel il propo-
sait la séquestration de cette pro-
priété, ce qui fut aussitôt décrété.
Monimé commissaire du directoi-
re, après la session de la conven-
tion,il occti))apeii detempscetcm-
ploi,et reprit ensuite les fonctions
de son état, dans lequt 1 il vivait
étranger aux événemens politi-
ques, lorsqu'en 1816, il fut atteint
par Tordonnance du roi qui ban-
nissait les conventionnels dits vo^
tans. Obligé de sortir de France,
il sVsi retiré en Suisse.
FOIJI.IIKK (Louis- François,
Rahon ue Careil), est né le 18 dé-
cembre i7i)a,d*une famille noble
de Hrctagne. Entré jeune dans la
carrière des armes, il s'y distin-
gua, et parvint, en i8o5, au gra-
de de général de brigade. Nommé,
en 1807, général do division, il
fut, en 181 5, décoré de*ja croix de
grand-ofTIcier de la légion-d*hon-
nenr. Lors de la rentrée du roi
en France, il fut choisi par S. M.
FOU
a5i
comme commissaire pour la red-
dition de Hambourg; et d*après
les ordres dont il était porteur, le
drapeau blanc fut arboré dans
cette ville. A son retour à Paris,
il reçut la croix de Saint- l^ouis,
et vivait dans la retraite, lorsque
après les événemens de 181 5, il
fut employé derechef au com-
mandement d'une division mili-
taire. Aujourd'hui M. le baron
Foucher a reçu de nouveau sa mi-
se en retraite.
FOUCHKR.D'OPSONVILLE
(N.), mort à l'Age de 08 ans, le i4
janvier i8oa, a triomphé deux
fois des nombreuses difficultés
qu'offre, en le faisant par terre, le
voyage des Indes. Chargé, dit-
on, démissions importantes près
des souverains de ces contrées,
il profita du long séjour qu'il y
fit pour en bien connaître le»
mœurs et les productions. Les
ouvrages qu'il publia sur ce sujet
contiennent des particularités in^
connues jusqu'alors. 11 traita des
aniinaux dont les Arabes et les
Juifs font leur nourriture, notam-
ment des sauterelles, il s'étendit
beaucoup sur les crocodile», les
caméléons et les sernens; fit con-
naître les causes de la vénération
que les habitans de l'Inde ont
pour le cheval, l'Ane et le bœuf.
Enfin il parla des fréquens com-
bats que les hommes livrent aux
tigres, eu les attaquant corps à
corps. Atteint de la jieste en A-
rabie, il fut abandonné dans le dé-
sert parla caravane dont il faisait
partie, et ne se trouva iruéri que
par une espèce de prodige, après
avoir éprouvé des maux incroya-
bles causés par l'ardeur du soleil
ëe c« climat. Le« ouvrages de ce
^5%
FOU
woj^^Ciir sont : i^ Supplément 0U
eoyage d^ Sonnerai {voy. ce nom)*
Amsterdam, Paris, i^gS, in-8";
^* Lettre d'un voyageur sur la
guerre de$ Turcs, Paris, 1 788, îor
B"; 3* le Français philanthrope, ou
Considérations patriotiques relati-r
tes à une ancienne et nouvelle aris^
tocratie^ Paris, 1789, \nS";^''Eveil
du patriotisme sur la révolution ,
Paris, 179 If in -8'; ^'^ Bagavadam^
^ ou Doctrine divine des Indiens, sur
l'Etre suprême, les dieuic , les
géans et les hommes. Parié, 1788,
in-8^; G'* Essai philosophique sur
i0S moeurs de divers animaux é-
trangers, Paris, i ^83, in -8"; le Ba-
gûvadam, traduit de la lang^uedes
Hîndons, e>t l'un des livres sacrés
<]ue les huhitans du Gange croient
avoir été composés 3it> ans avant
j.-'C., par Viassen, fil/» de Brab-
nia. «On a vu, parles titres de quel*
ques uns de ces ouvra^^cs, que
Foucher-d'OpsonviHe avait adop^
té I45S principes do la révolution ;
ti n'en partn<^ea point les excès 9
et cnit toujours au bien qu'elle
devait produira,
FOCGÈRE ( P>wi» ), curé de
la paroisse Saint-I^aurent, de M>e-
Tiers, fut choisi, en 1789, pour
être Tufi des représenlans du
clergé du Nivernais aux états*-
généraux. Il montra toujours la
rési^îtance la plus opiniâtre aux
noiiTaauK principtis, l'ut enfermé
aux Garnies pour avoir refusé dits
prêter serment â la constituti^^n
4u iclcrgé , et y fui massacré le
3 septembre i79î>.
FOULON (N.), né vejrs Tannée
fi^i 7, d'une famille de lu bourgeoi-
sie, entra dans la carrière adminis-
iraiive^âous Je ministère de lU. le
dtu) de CbQÎseiiJ» et y ééflojfk
FOU
quelque talent. D'abord commis*
saire des guerres , il devînt, pen-
dant la guerre de 1756, inten-
dantde l'armée, et quelque temps
aprti^, lut nommé conseiller d'é«>
tat. Il occupait encore cet emploi
h l'époque du renvoi de M, Neo*^
ker ; et le jour m^me que Et mi-
niscre quitta le portefeuille, Fou«-
lon en fut chargé, et fut aussi
nommé contrôleur - général des
finances, le 19 juillet 1789. Dana
les différens postes qu'avsrit rem-
plis cet adminii^lrateur, il s'était
distingué par beaucoup de zèle,
et par des connaissances assez en-
tendues en finances ; mais il s'était
aussi attiré beaucoup d'ennemis,
par la dureté de ses manières : il
avait le caractère vif, et tranehait
lestement sur les questions lee
plus importantes. Il ne craignait
pas de dire hautement que la ban-
queroute était le seul moyen de
rétablir les finances^ et cette opi-
nion singulière avait effrayé la
cour et tous les créanciers de l'é-
tat ; cette classe nombreuse, se
livrant à ses inquiétudes^ et crai-
gnant de voir, chaque jour, se
W^liser les menaces de Foulon,
alarmai! le peuple, dont l'esprit
était déjili en grande fermenta*-
lion. Foulon mit le comble ^
l'exaspération, par un pr<if>os
aus«i insensé qu'odieux. A cette
époque le blé était fort cber,
et Ton ne pouvait même s'en pro-
curer qu'avec beaucoup de diffi-
cultés; le peuple souffrait* et ses
plaintes arn'vèrent fusqu'à Fou-
loj)9 qui eut l'Imprudeui^ede dire
devant quelques-uns de ses do-
mestiques : Eh bien! si cette ca-
naille n'a pas de pain ^^u^ elle man-^
g(s dm {9l%. Ce propos 9e répm-
FOU
dit a?eC rapidité, et circula bien-»
tôt (inns toutes les réunions» où il
fui coiunienté de toute» les rna«*
nières. On le signala comme le
prccuri<eur des complots que Ton
attribuait à la cour, et dont on
cruignoit continuellement Tex-
plo>ion. Au!«.Hilôt une grande ru-
meur hVI(*va Mur tout les points
de la capitule , et Foulon se
noyant exposé i\ lu vindicte pu-
blique, prit le pitrli de se tenir
cuciié. Il se fit passer pour mort,
et se relira au château de Ylrj ,'
appartenant à M. du Sartines^ où
il eut soin, en se dégui.^âuty d*é-
viter tou> les regards. Cependant
Tindiguntion populaire était por-
tée au plu» haut degré d'effer-
tesieHce contre ce ntinistre Ini-
prudont, et malgré les précau-
tions dont il s'entourait, il ne put
éviter d'être découvert. Saisi pai*
des paysans que Ton avait ins-
truits de lu conduite qu'ils de-
vaient tenir i\ son égard, il fut
conduit à Paris. On lui avait at-
taché un p»q«ct d'orties i^ la bou*
tonnière de son habit, et derrière
son dos une botte de foin, aveo
un écriteau portant lu propos
qu'on lui reprochait. C'est dans
cet état qu'il fut livré aux éniis-^
saires parisiens, qui romnienè-*
reut î^ l'ilôtul-'de-Ville. Aussitôt
de nouvelles accusations de tous
les genres sont portées contre lui:
le tumulte va toujours croissant,
et M. de La Fayette, qui se trou-
vait présent, cherchant à préve-
nir un crime, ordonna qu'on le
conduisit en prison, afin d'ins-
truire son procès. Cette opinion
prévalut d abord , et allait ôtro
suivie, lorsque Foulon devinant
sans doute dans cette proposition
FOU t53
rintention qu'avait M. do La
t>'ayette de loi sauver la t)e, eul
l'imprudence de s'en applaudir
lui-même^ Cette indiscrétion eau*
Sa sa perte : ïe peuple^ se croyant
trompé^poussedescHscifroyablei
et demande Foulon ; ù peine pu-*
rait-il, qu'il est saisi) traîné et ai-*
taché ù une lanterne ; là il expi-
re; sa tête^ sépai*ée ensuite, est
portée en triomphe au bout d'u-«
ne nique, avec une poignée de
paille dans la bouche. Cet aiTreul
cortège, composé des bourreau]!
de la victime, et suivi d'une fou-*
le immense, se répand dans divers
quartiers de la capitale, tandis
que le corps, d'un autre côté, est
traîné dans les rues. Berthier,gcn'
dre de Foulon, avait été arrêté lu
même jour à Compiègne et était
conduit ù Paris. A son arrivée^
on lui présente la tête de son
beau-père, en accompagnant cet
horrible spectacle de cris mena*
çans et injurieux, qui ne cessè<*
rent que lorsqu'il eut subi le mQ*
me sort. Foulon périt le 25 juiU
let I ^89, à l'âge de soixante-doule
ans. •
FOULON Dfc: DOUÉ (Josbph<»
Pierab-François-Xaviea ), fils dM
précédent, né ù Saumur, en i^5o.
Après avoir fait de fort JK^nnes ê*
tudes, il se fit recevoir avocat ,
et fut, peu après » nommé avo<<'
out du roi au Châtelet, puis mat''
très des requétes,et obtint ensuite
l'intendance de Moulins. Il rem-
plissait cet emploi avec beaucoup
de distinction i\ l'époque où U
révolution éclata. La douceur de
son caractère semblait lui pré*
sager une longue suite d'annéeS
heureuses, mais la fin tragique dé
son père Tengag^^a à s*expatrieri
ti54
FOÙ
Sorti de France après la mort de
son père et de son beau-frère, il
n'y rentra qu'en 1800. Il a yécu
14 ans dans la retraite , et ce
n'e^t que depuis le retour du roi
qu'il a été nomujé conseiiler-d'é-
tat honoraire, emploi qu'il oc-
cupe encore aujourd'hui.
FOULON D'ÉCOTIER ( Eu-
gène-Joseph - Stanislas ), frère
cadet du précédent , est né aussi
à Saumur , en 1753. Il a été suc-
cessiTcment, conseiller au Châ-
telet, puis à la cour des aides,
maître des requêtes, et intendant
de la Martinique, où il re trou-
vait lors de la mort de son père.
£n 1790, il revint en France^ en
exécution du décret qui suppri-
mait les intendans-généraux, et
laissa dans nos colonies les sou-
venirs les plus honorables. La
douceur, l'économie et la jus-
tice de son administration lui a-
vaient gagné raffection et l'estime
des babitans de la Guadeloupe ,
où il avait résidé quelque temps ;
et à son retour à Paris, il resta
éloigné des affaires et reçut dans
la retraite. Ainskque son frère,
il fut , à la rentrée du roi , nom-
mé consciller-d'état honoraire, et
chevalier de la légion-d'honneur ;
en 1816, il obtint l'emploi d'in-
tendant-général de la Guadelou-
pe. M. Foulon d'Écotifr est re-
venu à Paris, cù il a le titre de
conseiller-d'état honoraire.
FOLQLET (Hekri ), né en
I727«ù Montpellier, où il devint,
par la suite, professeur de la Fa-
culté de médecine. Fouquet en-
tra chez les jésuites pour y faire
ses études, et s'y distingua par
son intelligence et son applica-
tion. Il témoigna hientOt le plus
FOU
vif désir de se livrer à l'étude de
la médecine; mais son père, qui
le destinait au commerce, lui fit
entreprendre cette profession , et
obtint le sacrifice de son goût
pour les sciences. Forcé, pour
complaire à des parens qu'il ché-
rissait , d'exercer un état si pen
conforme à ses goûts, il s'y adon-
na cependant avec un zèle in-
fj^tigable, mais ne put surmonter
son penchant. Il quitta le com-
merce, et se livra à la finance y
qui semblait, par un moins grand
nombre de détails , devoir lui
plaire davantage; mais il l'aban-
donna encore, et vint à Paris a-
vec un personnage de distinction
auquel il s'était attaché en qualité
de secrétaire. Le séjour de la
capitale lui fut avantageux, en lui
permettant de fréquenter les bi-
bliothèques publiques, le jardin
du roi et le collège de France.
Là , il disposa encore mieux son
esprit à l'étude de la nature, et
après quelques années d'un tra-
vail constant et assidu, il devint
secrétaire-général de l'intendan-
ce du Roussillon , emploi qu'il
occupa peu de temps. Fouquet re-
vint bientôt à Montpellier; et en
1769, après avoir reçu le titfe de
bachelier, il alla s'établir à Mar-
seille, où il exerça la médecine
avec beaucoup de succès, pen«
dant quelques années. . Mais son
ambition n'était pas satisfaite. U-
ne chaire de profes>eur étant va-
cabte à la Faculté de Montpellier,
il vînt la disputer, et ne se conso*
la de la voir donner à un autre ,
que par l'espoir de l'obtenir plus
tard. Kien alors n'arrêtant son
goût, il se livra entièrement aux
sciences, et en 17(17, ^^ paraître
FOU
plusieurs ouvrages flui lui acqui-
rent une grande |f|»utation. De
ce nombre est son Essai sur le
pouls. Les opinions que Fouquet
a émises dans cet écrit « sur les
caractères des pouls de chaque or-
gane, sur la division des pouls
organiques, furent combattues
par quelques médecins , qui ont
prétendu que ces distinctions é-
taicnt trop multipliées et n'étaient
point confirmées par TobserTa-
tion. Quoi qu'il en soit, les di-
vers ouvrages de Fouquet lui ont
fait le plus grand honneur. A cet*
te époque , il fut nommé méde-
cin de rhôpital militaire de Mont*
pellier, et travailla ù la propaga-
tion de la doctrine de Solano, que
Bordeu avait appliquée aux crises
des maladies. 11 fit aussi plusieurs
dissertations intéressante^ qui fu-
rent présentées èi la Faculté de
médecine, et qui ont obtenu un
grand succès; lu plus importante
est celle-ci : Dissertation sur le
tissu ^nuqueux, L'Encyclopédie
renferme quelques articles de
Fouquet sur différens sujets; tels
sont, parmi les plus importans,
l'article sécrétions , celui vésica*
toire et celui sensibilité. On lui
doit aussi la traduction des Mé-^
moires de Lind sur les fièvres et
In contagion, et celle de l'ouvrage
de Dimsdale sur Tinoculation de
la petite-vérole, qu'il a enrichies
de notOvS extrOmement curieuses,
et d'un mémoire sur Timportan-
cc de la pratique de Tinoculation.
Fouquet était membre de plu-
iiieurs académies et sociétés sa-
vantes, et jouissait d'une grande
réputation de savoir. Cependant,
il refusa toujours de se déclarer
partiiïaa de la vaccine^ sans^ou-
FOU a55
loir donner à ses refus aucune rai*
son recevable, soit que ce fût l'ef-
fut d'une obstination mal enten-
due, soit à cause des mémoires
qu'il avait publiés en faveur de
Tinoculalion. ^n 1776, il con-
courut pour la seconde fois pour
la chaire qui vint à vaquer i\ la
Faculté de Montpellier,et n'ayant
pas été plus heureux que dix ans
auparavant , il se décida à fairo
des cours particuliersfour satis-
faire au goût qu'il avait pour l'en-
seignement. Enfin, à la mort du
célèbre Sabatier, il fut nommé
par le roi à la chaire qu'il déA*
rait depuis si long- temps avec
ardeur^et enseigna la séméiologie
et la physiologie. Il étendit son
cours aux maladies vénériennes,
et fixait leur origine ù une épo-
que antérieure à la découverte d\à
Nouveau-Monde; mais il fut bien-
tôt désigné pour professer la cli-
nique i\ l'école de médecine de
Montpellier, et perfectionna une
méthode d'enseignement alors
très-peu connue. On lui doit un
Discours sur la clinique, qui déve-
loppe d'une manière neuve et
très-précise la marche qu'il avait
adoptée dans son cours, et qu'il a
augmenté d'un tableau contenant
un très-grand nombre d'observa-
tions. Son emploi de professeur
ne l'empêchant pas de remplir
d'autres fonctions, il fut nommé
médecin des salles militaires de
l'hospice civil de Montpellier. Ses
travaux et ses talens furent re-
compensés par la croix de la lé-
gion-d'honueur, et par sa nomi-
nation de correspondant de l'ins-
titut. Ce savant médecin est mort
le 10 octobre 1806, et a laissé
plusieurs ouvrages. Outre ceux
s56
FOU
que t\o\%é Af on» déjà âésign^É^ OU
remarque le» suifaifs î V* De fi-
brœ naturA « viribus et murbiê
in eût pore tuiimafi, Monlpellier ,
1769, in-4'; 2* Essai sur le pouls
considéré par rappel aux affections
des principaux organes , hi*8%
1 ^ô^i^^de cor pore cribroso Hippo^
€ralis, êeu de texiu muscoso Bor^
devii, 1774» *"*4"? 4* Praiectionet
vnedicm decem in Ludovicao Mons^
petiensêii f^^^, îrt-ia; 5**^^ non--
nuliis morbis convulsitis asopha^
gii, 17784 in-4"; 0* Disserlalio m«-
dica de diabète, în-4% 1785; ^"Dis-
^rs sur ta clinique, iBoS, tn*4''«
MM. Dumns et Bauii)és, profen^
•eurs à la Faculté de médecine de
Montpellier ^ ont rendu a ce sa-^
?ant médecin le ju:i>te tribut de
louanges dues ù sou mérite, dans
deux Eloges de Henri Fouquet,
in-4-.
FOUQUIBU-l INVILLE (An-
tdiwB-QuEMTiw), homme exécra-
ble, à qui l'indignation nationale
a infligé une flétrissante et éter«»
nelle célébrité. Il naquit à Mé-^
rouelle, village près de Saint-
Quentin, département de TAisne,
Vers I74?» Apres avoir terminé
les éludes à Saint-Quentin, il vint
à Paris 4 où il acheta une charge
de procureur au Chfitclet ; mais
il la conserva peu d'annéet». Son
Inconduile le priva des ressources
d'une profession lucrative et ho*«
norable ; et 4 criblé de dettes, il
fit banqueroute. Perdu de repu-
tation , journellement aut expé-
diens pour vivre, il adressa, en
1 78 1 , à Louis XVI , des vers mé-
diotre»', que Tabbé Delille a re<*
cueillis dans le:» notes àe son poë*
me de la Pitié. N'ayant point atti*
ré, «ur sa misère ot sur son în-
FOU
famie, la iiiù|iriceiicf« fafi»r«dafit
il e5pér.iii cfVirtr Tune et souhr-
ger Tauiro, il s'altatho h In po-
lice, ^ansiious arrêter A Temploi
qu'il y remplit 4 il n'en sortit, an
commencement d« la révolnlion ,
que pour figurer dans des rOles
subalternes ; car alors 1m (mdeur
publique était encore respectée.
Mais à la suite des massacre» des
prisons, en «teplembre î79'i, les
hommes dn caractère de Fon-
quier-Tinville devinrent plus né-
cessaires ; utiles, ils furent pitis
audacieux ; employés, ils se ren^
dirent indispensables. Ert i^oS,
la création du tribunal révotn--
tionnaire fournit ù Robespierre
l'occasion d'employer < selon ses
vœux, son obscur protégé, ef de
se rat(ach( r davantage en lt« ren-^
dant complice de sa tyritnnie , et
l'exécuteur de ses assassinats po-
litiques. Fouquier-Tinyitle sur*
pa^sa »on attente. La profonde
scélératesse de cet homniv. bien
plus que le désir de jnslifier là
couûame de son prntei-teur^ se
manifesta dès son entrée dans sa
nouvelle carrière. Simple juréj
directeur i\\\ jury, accusateur pu-
blic, jamais il ne prononça ou né
permit volontairement d absolu«>
tion. La mort, toujours 1» mort;
et les jurés et les juges duci-ies
prononçaient la mort,.. Gomme
ces bêtes féroces qu une proie
trop abondante l<irce de choi^if
leurs victimes, rhaqoe jour il se
tait présenter la liste de5 détenus
qui encombrent lis nombreuses
prisons de la capiti>le: marqua
d'une croix roiige, image du sang
qu'il veut répandre, le nom dei
victimes, tLpr-tnonce le mot A"
nîstre dont les Jurés et les juges
POU
^8 complices ont seuls la sigaifi"
cation : Fml de file, Le^jury déli-
bère ; sa déclaration est unanime.
Le tribunal condamne; et les char-
reltesy où sont souvent entassées
|usqu*à 80 victimes à la fois, par-
tent pour réchafaud. Quelquefois
cependaAt, \t monstre affectait
un certaiA respect pour les for-
mes de la justice » et il faisait en-
tendre des témoins; mais quels
témoins, grand«> dieux! Des hom-
mes gagés , connus dans les pri-
sons sous la dénomination de
moutons, se présentaient, et ju-
raient sdlennellemenl de dire la
vérité. Leurs dispositions , toutes
mensongères, aggravaient telle-
ment la position des prévenus ,
qu'ils avaient à pt'ine cessé de
parltrr que 1 arrêt de mort était
prononcé. Ln jour un témoin de
cette espèce, mais nouveau, et
dont on n'était pas encore bien sûr,
réclame la parole. Fouquier- Tin-
ville le regarde d un air inquiet,
et lui dit : tf Si tu as à déposer con-
»tre Taccusé, tu peux parler; si
«ce que tu veux dire est en sa fa-
»veur, tu n'as pas la parole. Au
f reste, ajoute-l-il à dcmi-voIx,
• regarde-moi , et tu sauras ce que
• tu dois faire. » Dans les préten-
dues conspirations de prison, qui
ont tant fait sairifier d'infortunés,
deux de ces moulons paraissent au
tribunal comme complices. Par
oubli, Fouquier-Tinvllle n'avait
pas donné , suivant son usage dans
de semblables ca^ , le mot qui de-
yait averiir les juges du rôle de
ces deux hommes. Le trilnjuaUes
condamne à mort avec les autres
yictinies. Ces deux hommes ré-
clament; on va avertir Fouqtiier.
nF , dit-il , c'est un oubli:
T. vu*
FOU
aS^
• mais c'est égal ; pour cette fois ,
»ça passera comme ça. «Si la
vie des hommes vils qu'il em- 1
ployait lui coûtait si peu, celle
des plus honorables citoyeus lui
coûtait mbin» encore : nous en
rapporterons plusieurs traits, cai*
Timagination se représenterait
dillicilement jusqu'où Fouquicr- '
Tinville pouvait poiier, avec une
égale audace « l'hypocrisie et l'im-
pudence du crime. L'une de ses
premières victimes, et la plus il-
lustre avec M*" Élisajitb, l'in-
fortunée Mâbib-Aktoiiibttb , épou-
se de Louis XYl , fut l'objet par-
ticulier de son acharnement, il
fallait un sang royal pour abreu-
ver ce tigre ; et , dans le plus
horrible scandale, il sembla cher-
cher l'immortalité, il rédigea
l'acte d'accusation de cette prin-
cesse ; et, donnant carrière ù ses
idées monstrueuses, il entassa
toutes les infamies, toutes les
horreurs, toutes les absurdités,
enfin , tout ce qu'on peut imagi-
ner de plus révoltant en politique
et en morale. L'infortunée Marie-
Anloinette {voy, Mâaib-Artoi-
hbttb) daigua repousser les atta-
ques de son lâche accusateur; mais
lor- qu'elle en vint à cette partie
de l'accusation où on lui repro-
chait d'avoir outragé la nature en
corrompant le jeune prince royal,
elle se tourna du côté de l'audi-
toire, et prononça, d'un ton pé-
nétré, ces m'As touchans et su-
b 11 'lies : J*€H appelle à toutes les
mères ! Ce «'était que par un ti^su
d'infamies que F<>uquier-Tin ville
pouvait quelquefois varier ses fu-
nestes réquisitoires qui , roulant
toujours sur les mêmes griefs,
étalent tous rédigés à l*avance,
*7
J&O
FOU
le considérant très-remarquable
du fugemeiit : « Vu la déclaration
»du jury, portant que Fouquier-
» Tin ville est conyaincu de roa-
• nœuvres et complots tendaas à
• favorii^er les projets liberticides
iides ennemis du peuple et de la
• république, à proroquer la dis-*
• solution de la représentation na-
jitionaie, le renycrsement du ré*
• gime républicain, et à exciter
• l'armement des citoyens les uns
•contre les autres, notamment en
• faisant périr, sous la forme dé-
• guisée d'un jugement, une foule
• innombrable de Français de tout
•dgeet de tout sexe, en imagi-
• naiit à cet effet des projets de
• conspirations dans les direrses
» maisons d*arrêt de Paris , en
• dressant et faisant dresser dans
• ces différentes maisons des listes
• de proscription, etc., et d'avoir
• agi avec de mauvaises inten-
• tions, le tribunal le condamne à
• la peine de mort. • Pendant
les débats de son procès, Fou-
quier-Tinville avait feint de som-
meiller; lors de la lecture de la
sentence, il l'écouta en ricanant.
Dans le trajet de la Conciergerie
à la place de Grève, la charrette
ayant été forcée de s'arrêter deux
lois, il répondait aux huées de la
multitude par d'ignobles grima-
ces, et lorsqu'on lui criait : Tu
n*(u pas lu parole ( formule par
laquelle il refusait d'entendre la
justification des infortunés tra-
duits à son tribunal de sang) , il
crachait sur les spectateurs, pro-
férait d'horribles juremens, et di-
sait 1 « Canaille, va donc chercher
• tes trois onoesde pain à la sec-
• tion ; moi je m'en vas le ventre
•plein. • Au pied de l'échafaud^
' POU
il perdit lout-à-fait contenance ,
et périt avec une lâcheté qui n«
démentit pas l'infamie de sa vie
entière. Il avait publié, dans l'in-
térêt de sa défense , un Mémoire
pour A. Q. Fouguier'TinviUe,ex»
aecusateur* public près le tribunal
révolutionnaire établi à Paris, et
rendu volontairement à la Concier*
gerie le jour du décret qui ordonne
son arrestation (in-4* de 20 pages).
* En lisant ces mots : Rendu volon-
tairement à la Conciergerie, on
voit , en frémissant , qu'il a dé-
pendu de la volonté d'un pareil
monstre d'échapper à la juste
vengeance des lois.
FOLRCROY (AHTorRE-FAÂR-
çois de), célèbre chimiste, né à
JParis le i5 juin 1755. Son père,
issu d'une famille noble et pau-
vre, était pharmacien de la mal-
son du duc d'Orléans; mais à la re-
quête de la corporation des apothi-
caires de Paris, il perdit sa charge
et le droit d'exercer sa profession
dans la capitale. Cet événement
mit la famille dans la position la
plus malheureuse; et le jeune
Fourcroy , qui était entré dans un
bureau,y serait peut-être resté obs-
cur toute sa vie, sans les conseils
et les secours que lui prodigua
Yicq-d'Azir, ami de cette famille
et secrétaire de la société royale
de médecine. Fourcroy avait fait
de bonnes études; Yicq-d'Azir lui
conseilla de suivre les écoles de
de médecine, et ce grand ana-
tomiste dirigea ses premiers
pas dans cette carrière qu'il
avait étendue. Le docteur Diest
avait légué à la Faculté de
médecine des fonds pour qu'elle
accordât tous les deux ans des li-
cences gratuites à l'étudiant pau-
^' -A
FOU
\re qui le mériterait le mieux.
Fourcroy concourut pour une de
CCS licences en 1780^ et tout lui
donnait droit d'obtenir cette espè-
ce de prix. Mais Tesprit de parti
Ten pri va. La Faculté de médecine
cl la société royale de médecine se
considéraient comme deux com-
pagnies rivales. La. protection ac-
cordée par l'une à Fourcroy^ lui
attira Tanimadversion de l'autre.
Le mal se répara pourtant : la so-
ciété royale, par le produit d'une
collecte, mit Fourcroy en état de
payer ses frais de diplôme et de
réception. On accorda à l'argent
ce qui avait été refusé à la scien-
ce : il fut médecin. Tout en prati-
quant la médecine, Fourcroy s'a-
donnait à la chimie. Il trouva
bientôt les occasions de se faire
connaître. Aidé par le savant fiu-
qiiet, son professeur, qu'il rem-
plaça plusieurs fois, et qui luiprè-
Init un amphithéâtre, il ouvrit des
cours particuliers. La beauté de
sa voix, la pureté et l'élégance de
son langage, sa chaleur, sa clar-
té, attirèrent i\ ses leçons un con-
cours prodigieux d'auditeurs dont
quelques-uns, étrangers À la chi-
mie, venaient pour le seul plaisir
de Tcntendre. Sa réputation s'é-
tendit en peu detemps, et devint
si générale, qu'il obtint, en 178^9
lu chaire de chimie au Jardin du
roi, vacante par la mort de Mac-
quor. L'année suivante, uneplace
élant venue à yaquer à l'acadé-
mie des sciences, il y fut admis,
et bientôt il passa de la section
d'aiiatomie, où il était entré, dans
celh^ de chimie, à laquelle il ap-
partenait plus naturellement. Ce
qui tut plus honorable pour lui
encore; c'est son admission dao«
FOU
361
la société de Lavoisier, qui, de
concert avec les premiers sarans
de l'époque, préparait par ses tra-
vaux assidus ces grandes décou-
Yertes qui ont si heureusement
modifié l'enseignement de la chi-
mie. Fourcroy fut un des inven«
teurs de cette nouvelle nomen^
clature qui est elle-même une a-
nalyse de la science, et a le mé-
rite de définir les substances
qu'elle désigne. Cependant il ré-
pandait les nouvelles découvertes
λar ses écrits autant que par ses
eçons; 6 éditions de son Cours
de chimie publiées en ao ans,
prouvent asses le talent avec le-
quel il traitait cette matière. Elles
constatent aussi les progrès que
cette science a faits dans un si
court espace. La première, qui da-
te de 1787, dit M. Cuvier, n'aque
d volumes, sans être trop conci-
se, et la 6*"*, de 1801, en a 10
sans rien contenir de trop. Cepen-
dant la fortune de Fourcroy était
toujours très-médiocre et restait
bien au-dessous de son mérite. La
reconnaigsance et l'amitié le
liaient à une société qui était re-
gardée comme ennemie par les
principaux corps savans, et cette
injustice s*étenaait jusque sur lui.
L'indignatioh qu'il en éprouva le
disposa sans doute à voir avec
plaisir la destruction des corps
privilégiés. C'est à cette époque
que la révolution éclata. Il n'y fi*
f[ura en aucune manière avant
'année 179a, époque où il fut
élu membre du corps électo-
toral de Paris, qui le nomma 5"'
suppléant à la convention natio-
nale, où il n'entra que l'année sui-
vante, long-temps après la mort
d« Louis XYI. Tant que dura la
s56
FOU
que t\o\\é Afon» déjà désifffif 9, OU
remarque le» suifuiis : i" De fl-
bra natarà , viriba» et mur bis
in corpore animait, Monlpellicr ,
i^ôj), in-4'; 2* Essai sur le pouls
considéré par rappel aux affections
des principaux organes , iii^-S",
1 767;3"rf« corpore cribroso Hippo-
cratis, seu dé texiu muscoso bor^
devii, i774> tn-4'*; 4' Prmiectionei
fnedicm decem in Ludovic mo Mons^
peliensëi, f^^^, irt-ia; 5**^^ wow-
nuliis morbis convulsivis œsopha*
gii, 1778, in-4 "; 6* Disserlatio me-
dicd de diabète, în-4% if^; ^"DiS'
^rs sur la clinique^ 1 805, in •4"«
MM. Dumns et Baumes, profeM-*
•eurs à la Faculté de médecine de
Montpellier^ ont rendu k ce sa-»
?ant médecin le jus^le tribut de
louanges dues ù sou mérite, dans
deux Eloges de Henri Fouquet,
in-4^
FOUQUIEH-l INVILLE (An-
fdiwB-QuEMTiw), homme exécra-
ble, à qui Tindignation nationale
a infligé une flétrissante et éter-^
tielle célébrité. Il naquit à lié-»
roui'ilo , village près de Saint-
Quentin, département de TAisne,
Vers I74?* Après avoir terminé
les études à Saint-Quentin, il vint
à Paris 4 où il acheta une charge
de procureur au Chfitelet ; mais
il lu couifcrva peu d'années. Son
Inconduile le priva des ressources
d'une profession lucrative et ho-
norable ; et, criblé de dettes, il
fit banqueroute, l'erdu dt^ répn-*
tation , journellement aut expé-
diens pour vivre, il adressa, en
1781, ù Louis XVI, des vers mé-
di(u res, que Tabbé Delille a re<*
cueillis dans les notes i\e son poë*
me de la Pitié, N'ayant point alti*
ré, «ur sa misère ot sur son in-
FOU
il e.spérail oJl^rtr Tune et souhr-
gef rautje, il ^t'attacha b In po«
liée, ^ans nous arrêter A l'emploi
qu'il y remplit 4 il H*en sortit, an
comiutiiicement de lu révolution ,
que pour figurer dans des fAles
subalternes ; car alors 1m pudeur
publique était encore respectée.
Mais a la suite des massacre» dea
prisons^ en septembre 179'i, les
hommes du caractère de Fon-
quier-Tiuville devinrent plus né»
cessaires : utiles, ils furent plifs
audacieux ; employés, ils se ren«>
dirent indispensables. Krt i?o3,
la création du tribunal révolu--
tionnaire fournit ù Robespierre
Toccasion d'employer 4 selon ses
vœux, son obscur protégé, t'( de
se l'atiacht r davantage en le ren«
dant complice de sa lynmnie, el
Texécuteur de ses assassinats po-
litiques. Fouquier-Tinville sui*-^
pa^»a won attente. La profonde
scélératesse de cet hcminie. bien
plus que le désir de jusittirr la
couiiance de son prole^^teur^ se
manifesta il^f^ son eniiée dans sa
nouvelle carrière. Simple juré)
directeur du jury, accusateur pu-
blic, jamais il ne prononça ou ne
permit v<dontairement d id^solu*-
tion. La mort, tcMjjours ht mort;
et les jurés et les juges duciles
pronunyaient la mort,,, Gomnie
ces bêtes féroccN qu une proie
trop abondante loree de choisir
leurs victimes, rhaqf»e jour il se
tait présenter la li^te de?» détenus
qui encombrent 1rs nombreuites
prisons de la capitiiJe; marque
d'une croix rouge, image du sang
qu'il veut répandre, le nom dei
victimes, tLpr >nonre le mot '■l-
nistre dont les jurés et les jugea
POU
^8 complices ont seuls la sigalâ-
cation : Fta de file. Le^jury déli-
bère ; sa déclaration est unanime.
Le tribunal condamne; et les char-
rettesy où sont souvent entassées
|usqu*A 80 fictimes à la foisv par-
tent pour réchafaud. Quelqueloîs
cependaAty le monstre affectait
un certaÎA respect pour le» for-
mes de la justice » et il fiiisait en-
tendre dei» témoins; mais quels
témoins, grand«> dieux! Des hom-
mes ga^^és 9 connus dans les pri-
sons sous la dénomination de
moutons 9 se présentaient, et ju-
raient solennellement de dire la
yérité. Leurs dépositions , toutes
m(Mi.<9ongère:» , aggravaient telle-
ment la position des prévenus 9
qu'ils avaient à peine cessé de
parler que larrêt de mort était
prononcé. Ln jour un témoin de
cette espèce, mais nouveau 9 et
dont on n'était pa!) encore bien sAr,
ré(tlame la parole. Fouquier-Tin-
ville le regarde d un air inquiet»
et lui dit : f Si tu a<» à déposer con-
»tre Taccusé, tu peux parler; si
« ce que tu veux dire est en sa fa-
«veur, tu n*as pas la parole. Au
trente, ajoute-(-il ix demi-voix,
» regarde-moi , et tu sauras ce que
• tu dois faire. » Dans les préten-
dues conspirations de prison, qui
ont tant fait saeiifler d'infortunés,
deux de ces moutons paraissent au
tribunal comme complices. Par
oubli, Fouquier-Tin ville n'avait
pas donné, suivant son U!«age dam
de nemblables ea.<^ , le moi qui de-
yait avertir Ich jugeH du rôle de
ces deuxhoiuuies. Le trilionalles
condamne à mort avec les autres
TÎctinies. Ces deux hommes ré-
clament ; on va avertir Foiiqtiier.
<«F , dit-il , c'est un oubli:
T. vu*
FOU
aS^
• mais c'est égal ; pour cette fois ^
• ça passera comme ça. «Si la
vie des hommes vils qu'il ein- /
ployait lui coûtait m peu , celle
des plus honorables citoyens lui
coûtait nibin» encore : nous en
rapporterons plusieurs traits» car
rimagination se représenterait
dillicilement jusqu'où Fouquicr-
Tinviile pouvait poiier, avec une
égale audace* Thypocrisieet rini-
pudence du crime. L*une de ses
premières victimes, et la plus il-
lustre avec M*' Élisaiitb, Tin-
fortunée Mâbib-Aktoiiibttb , épou-
se de Louis XVI , fut Tobjet par-
ticulier de son acharnement. H
fallait un sang royal pour abreu-
ver ce tigre ; et , dans le plus
horrible scandale» il sembla cher-
cher rimmortalité. il rédigea
Tacte d'accusation de cette prin-
cesse; et, donnant carrière ù ses
idées monstrueuses, il entassa
toutes les infamies, toutes les
horreurs, toutes les absurdités,
enfin , tout ce qu'on peut imagi-
ner de plus révoltant en politique
et en morale. L'infortunée Marie-
Antoinette {voy, Mâaib-Artoi-
HBTTBJ daigna repousser les attu-
qiiesde s<m lâche accusateur; vaaU
lor- qu'elle ea Tint à cette partie
de raccusati<m où on lui repro-
chait d'avoir outragé la nature en
corrompant le jeune prince royal,
elle se tourna du côté de l'audi-
toire, et prononça, d'un ton pé-
nétré, ces m'>ts touchans et su-
bli'oes ; J*€h appelle à toutes les
mères ! Ce «'était que par un ti^su
d'infamies que Pi »uquier-Tin ville
pouvait quelquefois rarier se<4 fu-
nestes réquisitoires qui , roulant
toujours sur les mômes griefs,
étaient tous rédigés à Tavanoe»
*7
958
FOL
de manière -qu'il n'y avnil qu« le
nom du prévenu à remplir ; cai^
il manquait non-seuleuunt d'élo-
qiienci'» maks encore de celle hn-
bitude de la parole qui a »^i >on-
yent porté le ministère pnhlic iV
couvrir de moCb vagues l'inMiflU
tance de l'accusation. Le terril>le
accusateur public donna des preu-
ves de Tiib^encc de tons mojeii»
oratoires, lors du protrès de.s vic-
times que bii livrait lu convenlion
nationale, dans la personne de aa
de ses membrei^, si célèbres sons
le nom de Girondins. Dirigé par
Kobespierre, il les présenta dans
Hon réquisitoire, s<iit comme roya-
listes^ bien que la plupart dVntre
eux eussent voté la mort du roi,
soit comme tëdéralistes, c*est-û-
dire voulant établir le gouverne-
ment fédératif, tel qu'il existe aux
États-Unis d'Amérique : double
cbef d'accusation auquel ils ne
Îouvaient échapper, car la mort
tait attachée à l'une ou à l'autre
culpabilité. Les partisans de la
royauté et du gouvernement que
fonda Washington ne furent pas
les seuls; car, c(»mme on Ta dit
ingénieusement, tous les partis
iont tombés sous la hache de Fou-
quîer-Tin ville. Royalistes , cons-
titutionnels de 1791, tëdéralistes,
modérés,girondins,montagnards^
etc., ont été successivement re-
présentés sur l'échataud comme
ils l'avaient été dans les assem-
blées législatives. Parmi les célè-
bres proscrits du parti i\v la Gi-
ronde, tous distin{:nés par leurs
talens , il y en avait qui étaient
doués de la plus haute élo(|uen-
ce. Ils remployèrent pour para-
lyser ra(;<U)sation,en démontrant
leur inûocence et leur attache-
FOC
ment à la république, fondée sot*
la vraie liberté. Fonqnier-Tin vil-
le essaya de soutenir Viu cu:tation;
mais tout à coup il se trouble ,
ballnitie, et semble plulAt redou-
ter le jugement des victimes qui
sont désignées 11 ses coups, quA
maître de disposer de leur vie.
Accablé de son impuissance, mai»
muni du déiTct de la convenlion
qui lui ordonne de jugtr révolu-^
tionnairement ^ il leur impose si-
lence, et les envoie à la ni(»rt.
Cette position pénible piMir t«onr
orgueil • hit ù peu près la seule
dans laqni Ile il se scn't trouvent :
le terrible ministère qu'il exer-
çait, comme le tombert'au fatal,
atteignait son but sans obstacles.
Un vii'illard dont la langue est
paralysée, ne peut repondre aux
interpellations de l'accusateur pu-
blic. Lorsque Fouq nier-Tin ville
en apprend la cause* il dit : « Ce
n n'est pas la langue qu'il me faut,
• c'est la tête;o et elle tomba.
Dans une antre occasion, la du-
chesse de Maillé devait paraître
au tribunal de sang. On amène
par erreur, i\ sa place, une dame
Maillet. Avertie de la méprise, il
répond froidement : c Autant do
«f.... D'ailleurs, que ce soit au-
njourd'luii, que ce soit demain,
«il faut tonjonrs qu elley passe. «
Un ollicier corse, d'un Age très-
avancé, est appelé pour être con-
duit devant Fouquier ; il ne ré-
pond pas : un jeune bonnnede 17
ans, qui jouait à la balle dans Ifl
cour de la prison, et dont le nom
offrait quelque ressendilance avec
celui de roflicii r, se présente, est
emmené et guillotiné pour le vieil-
lard. La veille du ()tbernn'dor, un
huissier du tribunal demande Loi-
FOI
M'i'olles fils. Le pcre, égulemeiit
déti'iiu, mais contre lequel il n'y
avail aucune charge, répond, ac-
compagne l'hui^sier^ cl, en péris-
i^anl, donne une seconde fois la
\io à .^on tils. Fresque toulcsie!»
victimes de celte époque funeste
sont niorlos avec un grand cou-
ragt'. Parmi elles. M"* de Sainte-
Amarante cl sa fille , jeune et bel-
le personite âgée de moin:» de 18
ans, montrèrent tant de fermeté
devant It urs juges, que Fonquier-
Tin ville en tut iVappé. <« Les et^
»rronlcc>! dit-il; dussi'-jo me pus-
»s(>r de dincr, il faut que j'aille
»lcb vi»ir monter sur Téchafaud,
»ponr m'assurer si elles conser-
wvcnmt liiir caractère jus({u'à la
"fm. » (Jetait ordimurcment chez
Leoointre de Vcr.Hailles, tnendtre
de la convention, que Fouqtiier-
Tinville, lua juge> et les princi-
paux jurés se réunissaient, et
traitaient, à table, de leurs atfreu-
ses prov*'Criptions. L:\ se dres-
saient le> listes de mort que Fou-
quier- Tinville augmentait ton-
jours des noms de quelque intbr-
tvinê dont il était le seul aridtre.
In cat'e attenant ù la Concierge-
rie, était au^si u(\ lieu de reunion
jH>nr ces mixraUlos. Avant d'en-
trer en séance, et en dt'jeunant
gaiement, ils sVntrctenaient des
assus>inal> juridiipics de la jour*
née. IMus d'une lois, on a entendu
dire à Foutpiier- L inville : «J'ai
lït'iiil j:agner, celledécade, tant de
» millions à la republique; ta dé-
«cade prochaine, je lui en lerai
*gaj^ner davantage : jt» déculotte-
>) rai un plus grand non^bre de ri*
>il;es. '» L événement île Lt chute
de >on protecteur, ne Tempécha
pab de diiigcr le glaive de la loi.
FOU
a59
• Aien a*«»t chaïkgd pour nous ,
»dît-ii; la justice. doit avoir sou
«cours... : » el» nudgré l'avis du
comm uidant de la gendarmerie
du palais, qui proposail^ de sur^
setdr aux exécutions, un convoi dn
4o victimes partit pour Téchafaud.
On croyait Fouquier-Tinville dé-
voué ùi Robespierre, et solidaire a*
vec les i-urés et les juges,des juge-
mens que le tribunal avait pronon-
cés. La convention ayant, par son
décret du 9 theriDidk>r, mis hors
kl loi, Aobesf^ierre et les mem-
bres du tribiMi^il révolulionna^i-
re, Fouquier- Tinville constata en
personne Tidcntité, et requit le
supplice de son protecteur et de
tous Iv^smembresdu tribunal, ses
complices et se«« amis ; il eut iuê>-
me l'inexplicable audace de se
rendiX3 ù la barre de la conven-
tion, pour la féliciter de ce grand
acte de justice. Barère, non moins
éhonté, le proposa p»ur remolir
les fonctions d'accusateur public
près du nouveîMJ tribunal révolu-
tionnaire. Mai.s cette proposition
excita Tindignation générale; et
Fréron, qui avait lui-même une
odieuse célébrité, ne put s'empê-
cher de terminer sa dénonciation
par CCS mots terribles : « Je de-.
» mande que Fouquier Tint ille ail-
»le cuver dans les enfers lu sang
n dont il s'est enivré. » Peu de jours
après, le 14 thermidor ( i'* août
i7()^l), Fouquier fut destitué et
décrété d'arrestation. Misenju-^
gement, et accablé s^ous les preu*
ves, quoiqu'il rejotAt ses crimes
sur le comité de salut public,
dont il n'avait fait, disait -il,
qu'exécuter les ordres . iMut, a-
Ycc i5 de ses complices, condam-
né À mort, le 7 mai ijqS. \oicL
26o
FOU
le considérant très-remarqaable
du {iigement : « Vu la déclaration
»du jury, portant que Fouquîer-
•TÎDirille est conyaincu de roa-
• nœuTres et complots tendaas à
» favori:^er les projets liberticides
• des ennemis du peuple et de la
•république, à provoquer la dis-*
• solution de la représentation na-
• tionale, le renrersement du rè-
• gime républicain, et à exciter
» l'armement des citoyens les uns
•contre les autres, notamment en
• faisant pérîr, sous la forme dé-
• guisée d'un jugement, une foule
• innombrable de Français de tout
•âge et de tout sexe, en imagi-
• naiit à cet effet des projets de
• conspirations dans les diverses
» maisons d*arrêt de Paris , en
• dressant et faisant dresser dans
• ces différentes maisons des listes
• de proscription, etc., et d'avoir
• agi avec de mauvaises inten-
• tions, le tribunal le condamne à
• la peine de mort. • Pendant
les oebats de son procès, Fou-
quier-Tinville avait feint de som-
meiller; lors de la lecture de la
sentence* il l'écouta en ricanant.
Dans le trajet de la Conciergerie
à la place de Grève , la charrette
ayant été forcée de s'arrêter deux
lois, il répondait aux huées de la
multitude par d'ignobles grima-
ces, et lorsqu'on lui criait : Tu
n*iu pas lu parole ( formule par
laquelle il refusait d'entendre la
justification des infortunés tra-
duits à son tribunal de sang) , il
crachait sur les spectateurs, pro-
férait d'horribles juremens, et di-
sait '. « Canaille, va donc chercher
•tes trois onoes de pain à la sec-
• tîon ; moi je m'en vas le ventre
•plein. • Au pied de l'échafaud^
POU
il perdit lont-â-falt contëaaiice 9
et périt avec une lâcheté qui o«
démentit pas Tinfamie de sa vie
entière. Il avait publié, dans l'in-
térêt de sa défende , un Mémoire
pour A. Q, Fouquier'Tintillê,eX'
accusateur^ pubîic prêt le tribunal
révolutionnaire établi à Paris, et
randu volontairement à la ConciéT"
gerie le jour du décret qui ordonne
son arrestation (in-4* de 20 pages).
* En lisant ces mots : Rendu voIoh'
tairement à la Conciergerie, on
voit , en frémissant , qu'il a dé-
pendu de la volonté d'un pareil
monstre d'échapper à la juste
vengeance des lois.
FOLRCROY (AinonrE-FmAH-
çois de), célèbre chimiste, né à
Paris le i5 juin 1755. Son père,
issu d'une famille noble et pau-
vre, était pharmacien de la mal-
son du duc d'Orléans; mais à la re-
quête de la corporation des apothi-
caires de Paris, il perdit sa charge
et le droit d'exercer sa profession
dans la capitale. Cet événement
mit la famille dans la position la
plus malheureuse; et le jeune
Fourcroy , qui était entré dans un
bureau,y serait peut-être resté obs-
cur toute sa vie, sans les conseils
et les secours que lui prodigua
Yicq-d'Azir, ami de celte famille
et secrétaire de la société royale
de médecine. Fourcroy avait fait
de bonnes études; Yicq-d'Azir lui
conseilla de suivre les écoles de
de médecine, et ce grand ana-
tomiste dirigea ses premiers
pas dans cette carrière qu'il
avait étendue. Le docteur Diest
avait légué à la Faculté de
médecine des fonds pour qu'elle
accordât tous les deux ans des li-
cences gratuites à l'étudiant pau-
4<" 'y<~~
^"«>.««/,.A/;*fi.
FOt
\re qui ie mériterait le mieux.
Fourcroy coDCourut pour une de
ces licences en 1780, et tout lui
donnait droit d'obtenir cette espè-
ce de prix. Mais Tesprit de parti
Ten pri va. La Faculté de médecine
et la société royale de médecine se
considéraient comme deux com-
pagnies rivales. La. protection ac-
cordée par Tune à Fourcroy 9 lui
attira Tanimadversion de Tautre.
Le mal se répara pourtant : la so-
ciété royale, par le produit d*une
collecte, mit Fourcroy en état de
payer ses frais de diplôme et de
réception. On accorda à Pargen^
ce qui avait été refusé à la scien-
ce : il fut médecin. Tout en prati-
quant la médecine, Fourcroy s'a-
tfonnait à la chimie. Il trouva
bientôt les occasions de se faire
connattre. Aidé par le savant fiu-
quet, son professeur, qu'il rem-
plaça plusieurs fois, et qui lui prê-
tait un amphithéâtre, il ouTrit des
cours particuliers. La beauté de
sa voix, la pureté et Télégance de
son langage, sa chaleur, sa clar-
té, attirèrent i\ ses leçons un con-
cours prodigieux d'auditeurs dont
quelques-uns, étrangers à la chi-
mie, venaient pour le seul plaisir
de l'entendre. Sa réputation s'é-
tendit en peu de temps, et devint
si générale, qu'il obtint, en 1784»
la chaire de chimie au Jardin du
loi, vacante par la mort de Mac-
qucr. L'année suivante, une place
étant venue à yaquer à l'acadé-
mie des sciences, il y fut admis,
et bientôt il passa de la section
d'unatomie, où il était entré, dans
celle de chimie, à laquelle il ap-
partenait plus naturellement. Ce
qui tïit plus honorable pouf lui
encore; c'est son admissioQ dans
FOU
161
la société de Lavoisier, qui, de
concert atec les premiers sayans
de l'époque, préparait par ses tra-
vaux assidus ces grandes décou-
vertes qui ont si heureusement
modifié l'enseignement de la chi-
mie. Fourcroy fut un des inven-
teurs de cette nouvelle nomen-
clature qui est elle-même une a-
nalyse de la science, et a le mé-
rite de définir les substances
qu'elle désigne. Cependant il ré-
pandait les nouvelles découvertes
par ses écrits autant que par ses
leçons; 6 éditions de son Coure
de chimie publiées en ao ans,
prouvent assez le talent avec le-
quel il traitait cette matière. Elles
constatent aussi les progrès que
oette science a faits dans un si
court espace. La première, qui da-
te de 1787, dit M. Cuvier, n'a que
a volumes, sans être trop conci-
se, et la 6*"*, de 1801, en a 10
sans rien contenir de trop. Cepen-
dant la fortune de Fourcroy était
toujours très-médiocre et restait
bien au-dessous de son mérite. La
reconnaîfitsance et l'amitié le
liaient à une société qui était re-
gardée comme ennemie par les
principaux corps sayans, et cette
injustice s'étendait jusque sur lui.
L'indignation qu'il en éprouva le
disposa sans doute à voir avec
plaisir la destruction des corps
privilégiés. C'est à cette époque
que la révolution éclata. Il n'y fi-
gura en aucune manière avant
l'année 179a, époque où il fut
élu membre du corps électo-
toral de Paris, qui le nomma 5"*
suppléant à la convention natio-
nale, où il n'entra que l'année sui-
vante, long-temps après la mort
de Louis XYI. Tant que dura k
36s
FOU
dîctainre de Robespierre, mem-
bre du cotiHié dMttstriidîon pu-
blique vi du comité, des arme?»
Fourrroy ne 8*occupa qu'A réla-
Ulr IVnsei^UfmenU cl à créer
-de^nouTeftux moyens de défense.
Il fut assea henreuic pour sous-
iraire è la persécution plusieurs
-savans compron^is par leurs opi-
-nions. La calomnie néanmoins ne
le ménagea point sous^ce rapport;
ctquandCfaéniern'apas pu sauver
fonl'rère,on reprocha à Fourcroy
dt* n'avoir pas sauvé Lavoisier,qui
fut assassiné- comme fermier-gé-
néral. Cette ^/alomme est celle
qui Ta le pIttA doulourensemicnt
affecté. Ayrès le lo tbermidor,
appelé au comité de saluC public,
il fit organiser l'école Polytecbf ti-
que, fit créer les 5 grandes écoli;s
spéciales de médefine', et décré-
ter ^a formation de ré€ole Nor-
male. Il coopéra à l'organisation
-de rioiititutnatronaL et à celle de
toutes les institutions utiles qui
furent étaUies à cette époque de
régénération. Uelaconveniion dis-
soute, il passa au conseil des an-
ciens,où il siégea deux ans.ftetidii
è lui-même, il ne s'occupait- pins
iquedesciencequands'fipéra la ré-
solu lion du 18 brumaire. Le pre-
mier consuLqni voulait !»'vn^ourer
de tous les genres de capacités,
appela Fourcroy dans le conseil-
d'état, oâ il fut attaché \ la «ec-
tion de l'intérieur. Bientôt aprè&,
il fut nommé directeur- général
de l'instruction publique. C'est
'4ui qui substitua au plan trop vas-
te, d'après lequel l'instruction a-
vait été organî^iée en l'an 3, ce-
lui qui n précédé rétablissement
de rriDJvtTsité. lîiC art an t toutes
\es pré venl ions que la morale ne
FOU
justifiait pas, il appela au profes-
sorat tous les boumies qui en é-
taient dignes, et leur traça leurs
devoirs par des instructions qui
âont des modèles. Lors de la créa-
tion de l'université, ta direction
de ce grand corps, dont il avait
préparé Turganisation, fut néan-
moins confiée k une autre person-
:ne,. tt M. de Fontanes. Fourcroy
ne fut pas insensible à cette ex-
clusion, qui ne tenait pourtant à
aucune cause înjurieuse.pour lui.
L'empereur s'occupait k le lui
prouver, et venait de lui assigner
une dotation de 20,000 fr., com-
me comte de Tempire, quand
frappé d'une apoplexie foudroyan-
te, danti le moment où il signait
des dépêches, Fourcroy mourut
le 16 décembre 1809. Son titre et
sa dotation passèrent à son fils,
qui avait embrassé la carrière des
armes, et est mort bortorabte-
ment sur Ir champ de bataille dr.
LuUen. Fourcroy était membn*
de l'institut, et de toutes les as-
-socialions savantes de la capitale.
11 était de plus professeur de chi-
tnte au Jardin des plantes . à l'é-
-cole Polytechnique-; et indépen-
damment des leçons qu'f4; taisait
dans les écofaes spéoia^«-!^» il fit
long -temps le cours de chimie i\
ralhéarée de Paris ;.i4 préféra tou-
jours la qualité de professeur aux
4itres les plus brilljYns que la for-
tune puisse donner, et il a tou-
jours tenu àThonneur d'en/remplir
les fonrli6iy>. 1 1 avait raisc^n. C'est
sous ce rapport surtout qn«il mar-
chait de pair avec les hommes su-
périeurs de cette ép<N]ue, où l'on
en romptart tant. Doiié d'un es-
prit aimable et f»énétrant, doué
^ l'humeur lu plus égale et la
POU
pliifi rucilc , FoiinToy aimait à
rv.titlrti Hi'rvici!^ et ir<iiil>lijiit {mim
l<!H Hcrvirni qirori lui aviiit rcn-
diiH. Dnininô riipcriilant piir iinii
Moi'ivh; iiM|iii(;lii(l«* , rAUil ôv.^ in-
jiiHtiiMiHqii il avaitrprniiv'M?» (luMS
<*''i ji!iiiM!.<4H(;, il l'ilail trop ('iicliii ù
voir, (liiiiH les «vctiinncnH qui h'
coiilrari.'iiftnt, Icf* r<';4ij|lal^ (riiiM!
in;ilv<;illari<;ii «wicli/ir. l'riil - (;lri;
rrltK <litpo»ili()ri «rtisprit a^t-iïlhî
hriti'; }4a fin. Il hc; riï^çardait comme
(lisrçracii'ï (Icptii*^ Tor^aniHatioii du
l'iiiiivi;rHil('!, v.i CK doute se chan-
^<;a <!ii (*.4!rtitiid<s r|tiaiMl il ne he
vit jias romprin dniiM In première
distril)iilirin (I(;a ilolatioriH que Na«
pol<':oria(;corilauiJX(;on.Hf!illerH-dVï-
tat II tomba (iè.H-lors dati.*^ une
môlancnJif! que mïs ami«« eAAnyè-
rent en vain de combattre. L'un
d'eux, eV:tail («orvisnrt, le eompu-
fçnrni de toutes hes études , pen-
sant qn'nn remède moral ponvnil
Aenl guérir une maladie mrirulc^
fie détermina à parler de IVïtMt de
Frxircroy à NupoU'son, d^nt il é-
tnit niédef.in. Sairii»flant le mo-
ment où ( e prinee parui^ti^ait dou-
ter que le ehagriii ÏCïi une irialu*
die mortelle, rérité qui depuis
ne lui a été que trop démontrée:
«Oni^MirevoninenrtdeehagrinJni
dit -il avec Tuceent le plus aflir-
malir, et je connais quelqu'un qui
dans (*/€ moment ne meurt de cet-
te maladie. — Eh qui donc? ré-
pliqua vivement Tempen^ur. -^
Cent Fourcroj, wre. — Vous
ccoyei «viaÎA, rasMureK-voiis,
je me Huift occupé de na guériHtm. »
KnefTel, la dotation quHilTait l'aito
4 Foureroy était lignée depois
plusieurs jours.* Ailes le voir, a-
jonta-t-iU fit TOUS me rapporte-
rez de MU oouvelUi«»P«ciaufiictt-
FOU
siOS
te conversation, Fonrcroy expi-
rait. Il était cuintedel'empireycon*
.4eîl1i'r-d%''tat , directeur ((e Tins*
tnictionpiibliqneyet commandant
de la légion-d bonneur. Fonn^roy a
lajsin': diirérens ou vrag<:.H,trèf>^»ti-
mes, qui presque tous ont rap-
port A la science danrt laquelle II
sVm rendu si rélèbrtl; tels sont :
\* Knaai êur len maladien des arti'
âanji, traduit du latin de Ramas-
zini , et auquel il a ajouté des no-
tes et des étdaircitsemens , 1777,
111-12 ; a" Leçùna d'hiitoire naturel'»
le et de chimie, 1781, a vol. in-8*.
Cet cuivrage, ainsi que nous l'a-
Ton^dlt« a eu successivement plu-
sieurs éditions; et son autetir, le
voyant continuellement s'étendre
par les nouvelles découvertes qui
se faisaient chaque jour, se déter-
mina à le publier de nouveau sous
le titre : Système des connninnaneea
cMimiqueê^ et de leurapplication aum
phénomènes de 1$ nature et de Vart^
180 1,0 vol. in-/|% ou 11 vol. in-
H'. Cet ouvrage est l'analyse des
cours de Foiircroy, tels qu'il les
faisait dans les derniers temps de
sa vie. 5* Mémoires M ifbâerpg-'
tionf^ pour neroir de suite aux éié^
mens de chimie, 1784 ^ in-8'; 4*
Principes de chimie à i' usage d9
1^ école vétérinaire p a vol. in-ia;
5" I* Art de connaître et d^ employer
les médicamem dans les maladies
qui attaquent le corps humain,
1785, a vol. in-8«; O^' Entomolo-
gia parisieneis, de Geoffroy, a eu,
en 17H5, une nouvelle édition de
Fourcroy, en a vol. in-ia; 7* en
1787, il a travaillé avec Lavoisier*
Guyton-Morveau et Bertholet, è
la Méthode de nomenclature chi^
mique, in«8*,et à laquelle flas*
senfrats el Adet oot depuis «dap-
i64
FOC
té un nouveau sjf^ièmt de carac-
tèi*es chimiques; 8* Essai sur U
phlogistUgue et sur ia constitution
dcsaciriês^ 17B8, in-8*. Cet ouvra-
ge, traduit de raiiglai», a été aug-
menté de notes par Fourcroy*
]i<ivoii«ier, Berthitlet, Guyton-
Morveau , etc. 9* Analyse chimi'
que de i* eau sulfureuse d'Enghien^
pour servir à l'histoire des eaux sut'
fureuses en général^ 1 788, iu-8*| par
F^urcroy et de La Porte ; 10* ^n-
nales de chimie, ou recueil de mé'
maires concernant la chimie, et tes •
etrts gui en dépendent , de 1 789 à
1794 9 18 vol. in-8''« par Four-
nroy, Lavoisier« Bertholet« Guy-
ton «Morv eau 9 Monge, Diettrich,
Hassenfratz cl Adet; 1 1" La mé"
decine éclairée par les sciences phy-
siques, 1791-1793» la vol.; 19°
Philosophie chimique, ou Vérités
fondamentales de la chimie moder»
ne disposée dans un nouvel ordre,
179'j, in-8*. Cet ouvrage a eu u-
ue seconde édition 9 en 1795^ en-
richie de notes* et augmentée des
nonv(*Ues découvertes; i3* T«-
hleaux pour servir de résumé aux
leçons de chimie faites à l* école de
Médecine de Paris, pendant 1799
et 1800. Outre ces divers produit»
du génie de ce savant et célèbre
chimi.stc, on a encore de lui la
partie entière qui a rapporta cet-
• te science 9 dans l'Encyclopédie par
ordre des matières; et difiërens
articles dans la correspondance
et dans le Journal de t École Po-
lytechnique. La Faculté de mé»
dtMJne de Paris, voulant ren-
dre à Fourcroy le tribut d*estime
que lui ont acquis ses vastes et u*
liics connaissances) a décidé, le
31 décembre 1S09, <iu*un buste
de ce savant serait exécuté en
FOU
marbre statuaire, et placé dans !•
lieu des séances de la Faculté, et
qu'une inscription latine, gravée
au bas, rappellerait les services
qu'il a rendus à la société, et les
progrès qull a l'ait faire à la scien-
ce. C'est ainsi qu'on s'honore eo
honorant le mérite.
FOUKCROY DE RAME--
COLRT (CaAALBS-Ksni de), ma-
réchal-de-canip du génie, est né
à Paris, le 19 janvier 1715. Son
père, avocat au parlement, le des*
tinant à la carrière du barreau y
dirigea toutes ses études, mais ne
put l'empêcher de se livror en
secret aux sciences exactes , pour
lesquelles il avait un goût irrésis-
tible. Il s'y appliqua avec une
telle ardeur, qu'il acquit en fort
peu de temps les connaissances
exigées pour entrer dans l'armé
du génie, où il se fit admettre à
l'ûge de ao ans. Après quelques
années de travaux assidus, la
guerre de 1740 lui offrit l'occasion
de déployer son talent, et il fit les
campagnes de cette époque avec
beaucoup de distinction sous les
ordres du maréchal d*Asfeld. Vingt
ans après, dans la guerre de sept,
ans, il se trouvait commandant
du corps des ingénieurs des côtes
de Bretagne, et fit ensuite la cam*
pagne de Portugal, dans laquelle
il mérita les plus grands éloges*'
La paix vint enfin permettre 4
Fourcroy de se livrer à ses Ira*
vaux scientifiques, et il chercha
particulièrement à étendre ses
connaissances ; possédant une
grande facilité, et un goût exces-
sif du travail, il se livra à l'élude
de la physique et de l'histoire na-
turelle, et ses expériences curent
lesifèsultats les plus avantageux.
FOU
Sa réputation de savant s^élcndit,
et parvint jusqu'à I académie dei
scieoccft, qui l'honora du titre d'as-
ssocié libre f et le nom de Four-
cruy fut bientôt célèbrt* Se» tra-
vaux ayant été récompeu^é^4 d u-
ne manière aus^i flatteuse, fixé-
reut 8ur lui l'attention du gou-
Ternement, qui, après l'avoir re-
vêtu du grade de maréchal 'de-
camp, l'employa au ministère de
la guerre en qualité de dirroteur
de la division du corps du génie.
£n 1776, après avoir occupé cet-
te place pendant quelques an-
nées, Fourcroy la quitta, et fut
nommé inspecteur-général de son
arme. Il est mort ik Paris, le la
janvier 1791, âgé de 76 ans, et
iaiii^aut des mémoires très-inté-
res8aiis sur différens sujets. Tels
sont : I* l'Jrt du ttdlier-brigue'
iierei l'Art du chaufournier , qui
ont été insérés dans le recueil des
descriptions publié par l'acadé-
mie des sciences, et dans lesquels
on trouve des détails sur les di-
verses espèces de pierres à chaux;
Tauteur indique la Lorraine com«
me la province de France qui en
fournil en plus grande abondan-
ce; 2" Mémoires sur la fortification
perpendiculaire, in -4* ; 3* Plan de
communication entre l'Escaut, la
Sambrcj l'Oise, la Meuèe, la Mo»
selle et le jRhin, pour réunir toutes
les parties intérieures de la Fran-
ce. Cet ouvrage, dont la concep-
tion est entièrement due à l'au-
l<:ur , contient des vues gran-
des et nobles d'utilité publique.
On doit encore nu génie de Four-
croy des Observations microscopi-
ques , insérées dans le Traité du
cœur de Senac; des remarques et
des descriptions qui font partie
FOU
a6ô
de l'ouvrage de Duhamel, inti-
tulé Traité des pèches , et des
réflexions curieuses qu'il a a-
j( utées à celui de Lalande sur
les Marées. Enfin on remarque
d.tns tous les écrits de ce sa-
vant ingénieur un grand esprit
d'observation, établi sur des con-
naissances étendues et profon-
des.
FOURCROY DE GUILLER-
YILLE (Jbah-Loiîis db), frère du
précédent, est né à Paris, en 1717*
Il entra d'abord dans la compa-
gnie des cadets gentilshommes,
qui se trouvait alors & Rochefort,
et partit ensuite pour l'Amérique
avec le grade d'officier d'artillerie.
Après avoir passé 20 ans à Saint-
Domingue , où il s'était livré à
des observations suivies sur l'é-
ducation physique et l'histoire na-
turelle des cnfans, il quitta le ser-
vice , revint en France , et con-
tinua sur ses propres enfans les
observations déjà nombreuses
qu'il avait commencées en A-
mérique. Dèè son retour dans sa
patrie, il se retira à Glermont-sur-
Oise, où il acheta une charge de
conseiller au bailliage ; mais à l'é-
poque de la révolution, ayant
Îierdu cette charge par suite de
'abolition des droits^ il fut nom-
mé juge au tribunal civil, et con-
serva cet emploi jusqu'à sa mort,
arrivée en 1799. Fourcroy a pu-
blié deux ouvrages très-estimés«
fruit de ses observations , et qui
ont pour titre : i** Lettres sur l é-
ducatîon des enfans du premier âge,
Paris, 1770, in-8*; 0!^ Les enfans
élevés dans l'ordre de la nature, ou
abrégé de l'histoire naturelle des en-
fans du premier âge, à l'usage deit
pères et mèru de famille. Pari s 1
2G6
FOU
17749 in- i*i, seconde édition, en
1785, in -12. Ctî dernier écrit a
^té traduit en allemand, par K.
F. Cramer, en a vol. in-8*. •
FOLKIFIR (Joseph, baeoiv), né
à Auxerrc, département de l'Yon-
ne, s'appliqua dès sa jennesf^e À
la littérature et aux sciences. É^
levé ù l'école militaire d'Auxerrc,
il avait achevé -^ 1 5 ans le cours
de ses études. Il composa, 5 ans
aprè*i, un mémoire <le hautes ma-
thématiques, qui contient des dé-
couvertes importantes. Nommé
prolesseur à l'école Polytechni-
que de France, M. Fourier con-
tribua beaucoup aux premiers
5uccJ!S de ce {çrand établissement.
Ayant reçu du dirertnire Tordre
de se rendre en fcçypte, avec l'ar-
mée française, il fut nom nu par
«es collègues secrétaire perpétuel
de Tinstitut d'Kg^ypte, qui devait
bientôt publier un monument im-
mortel de cette expédition. Il
remplit dans ce iitieme temps les
fonctions de commissaire du gou-
Ternement prés le divan du Caire,
et exerça sur celte as-^emhlée
administriitive l'ififluence d'un
esprit modéré, sajçe et bienveil-
lant. Il fut aussi cbiirgé de diver-
ses négociations avec les beys et
leur famille, et les chefs de l'ar-
mée ottomane. Le traité conclu
aTcc Mourad fut aussi rédigé en
commun par M. Fourier et par
Sctté Nefisé, femme célèbre, qui
sous les gouvernemens d'Ali- bey
son époux, et ensuite de IHoha-
mcd-bey et de Mourad, avait
donné l'exemple des plus rares
qualité^, et qui joignait l'autorité
d'un grand caractère à celle d'un£
longue expérience. Lorsque l'ar-
mée d'Orient perdit le général
FOD
Kléber, M. Fourier prononça, aux
obsèques de ce grand homme, en
présenco de tonte l'armée, un
discours remarquable, et se mon-
tra le digne Interprète de la dou-
leur publique. Dans le temps que
le premier général en chef de
l'armée d*Orient s« rendait en
France, deux commissions litté-
raires partaient du (^aire pour vi-
siter l'ancienne capitale d€ l'E-
gypte, et décrire les monumens
qui ornent depuis tant de siècles
le rivages du Nil. C'est à ce voya-
ge mémorable que l'on doit l'ou-
vrageque les Français ont publié.
M. Fourier présidait une de ce«
commissions. Après son retour
en France, il fut unanimement
choi>ipour rédiger lu préface his-
torique de la description de l'E-
gypte. Ce discours préliminaire
est trop connu, pour qu'il soit
nécessaire de rappeler le juge-
ment qui en a été porté en Fran-
ce, en Angleterre et en Allema-
gne. Le tempsaconlirmé tous ces
suffrages : telle est la prérogative
des écrits que l'adulai ion n'a
point dictés, m«iis qui inspirent
le respect pour la vérité, le senti-
ment de rimnneur national, la
connaissance approfondie de rbîs«
toire et des art»*. L'auteur a écrit
ce discours à Grenoble, chef-lieu
du département de Tlsère, dont
il était préfet depuis la fin de
l'année ]8(»i. Il occupa cette
place jusqu'en 181 5. Il a mainte-
nu la concordedans cette c<»ntrée,
a servi le gouvernement a vecsèle,
et s'est montré le défenseur et
l'ami de tous les habitans. Le plu»
remarqunble de ses travaux ad*
mînistratifs, est k dessèchement
des marais de Bourgoin, auprès
FOU
iJc Lyon, enlrepriitc immf n«(i% A
laquelle le iiHilhtMinMix Uidiifr a
pris utiti pari houorahlu, el durtt
\k but principal élnil (l'ut^Hiiinir ia
t(*rritc)ir(i do 4'> coiiimiine.i. ÏAi
prétVt a détiirmiiKi U*> Hiici'è»* du
cette opéraliori« eii 4;oiieiliunl \e^
principaux iiitéréth. CtidesHcrhe-
ineiil que l'on uvail tenlé iinitile-
meut depuis plusieurf* ^lèeUtA, lU
l'ail disparaître nans rclwur des
maladies l'une^te^. Ln y inar»,
iHif), lornque Nauoléun entra
dauH la ville de (rrenol>l(% M.
Fourier tte rendil ù Lyon, où il se
pré.Meiita à ee prince, qui« plein de
conliancc pour un homme honnW:
lonp;*teinpH de ach hicnlaitM, le
iiiMutna préfet du Khnno. M. Foii-
rii:r trcxi'rea que peu de HPiiial^
nés ces fonelions importantes; il
fui remplacé, au commencement
du mois de mai, pur M, Vou» de
(^etle. Depuis ce temp^, M. Fou-
rier réside ù Parijj, el a'oM con-
sa<;r4: hans réserve ^ )tes travaux
littéraires et Hcienlifiques. L'aca-
démie des sciences lechoi'^it pour
un de ses membres, en i8i5;
«Milte [uemiére élection ne fut
pointcontjrmée parle roi. L'iinné^,
suivante, racailémie le nomma
une seconde fois; il eut tout» les
sufi'rafr(><t, (;i e«ïtte élertion fut ap-
prouvée. Il a publié un f^rand
ou vrufçe d'analyse mathétnatique»
(|ui a p(»iir objet de flouinetlre ati
calcul les lois du mouvement de
lu chaleur, question qui intérenso
à la foii Tutilité publifpie, et les
principaux phénomènes de laiiA<
lure. Il est auteur do plusieurs au-
tres écrits» publiés dai^s les collec-
tions académiques. Les princi-
pji ux sont : iMi^mnirc xiir la ftatitfufi
(Journal de ri'icole Polytechni-
KOU
2G7
que). Préfacé hU torique de lattes-
rripUon de l'K^ypte, Mémoire sur
les antiquiirH astroftomiques de /'7'J-
tiypie^ contenant TexpUcationde»
zodiaques égyptiens. (îVst M.
Fourier qui a traité le. premier
cette importante qiieMion. Ses o-
pinions «hM l'Hé présiMitées d'une
manière inex-icte dans divers
ai^icles des journaux. Il est né-
ceVsaiii; de recourir aux méniAi-
res (fie raiiteum insérés- dans le
{(rand ouvrage d'|{<;ypte ( ^e.stTip^
lion de l'Egypte, Antiquités), hlé'
moirts el qut^slions sur la théorie tf-
nafytiqiiA de la chaleur, sur lavka^
leur rayon minle, sur les tempàra-
tares lerreslrns^surta lempt^rature
des luilfilations (Annales de chi-
mie et dt! physique, et Bulletin des
sc:iencefl de la société philomati-
que). Principes maUuUuntlqucs de
la population (Mémoires statisti-
ques de la vilhî de Paris). Tliéo^
rie analytique de la chaleur^ in-Zi*.
Rapport sur tes tontines et les
caisses d* assurance ( iMéinoire»
de Tacadémiedes sciences de Ta-
ris.)
FOlJHNIlilR (CiiAiii.Ks), dit
V Américain , est né en Auvergne,
d'une famille roturière r(fcom-
nuindable. fl possédait en Amé-
rique une habitation considérable
qui fut inceiHliée lors des premiers
troubles de cette colonie ; et c'est,
sans doute, au séjour qu'il a l'ail
dans ces contrées, avant la révo*
lution, qu'il doit le surnom de
V Américain. La vie de cet hotnmu
est un nouvel exemple des vicis-
situdes humaines, et du danger
de prendre part aux révrdiitiont^
quand c>n n'a point le génie qni
m.iîtrise les événemens, ou le
bonheur qni cnipOchc d'en être
y>
> »
^-ii.
.-. «--^ --f>-- ^*j ^-.•. -•-*' •>- ,*r. ,*:
1*^ i ^ ,/-. ./V.*<: V - ■*.- './ • -r^* #r -f
^-j*". • 4. e-.', •-. -^^ ,Jtf _.--- i.-.i
.^•- .•■.-.: v - . --• ! >r: .*rr->rr..' .'. .-
y,»^ êf !•■- r.-ott -''..*c.;^ •^.. i'.'
V-'/- f,'-f ''.*^ -'.'k ■ «Tif r**: »-
*>*/^- t*k ^v'fc . - -.'k î^t ^-.."^ 2 î*î
y***'". *i^ «"''•. « ti» •'--:,, ri«-i-
'7 , ; . •»*» ^•' •;•».. /Il .•'4'.. 'yjg;. «ni.'.'l. 1^>
/■.■.■' *»/• t.. • .'« T-. . fl ,»u» titr.
.,t *»'...'... "i . .. ."■. > :<. , •■^-.
.oA. . » î*' >' ■. t *■■*.'. . ' ir. .fi.'Jf:
'/,■^« . ...... '.^î >• >*■, ., •,^-*"-r
*y,v. ■/..■• '."■ ■• . • i/.'. i :«î « i^ V.-» î'
*,/* . ^ y/ *. • ■.•.'. v.- '. • •..% .il.-, *
'A #j# 't/ j.i'.w.i#^> »*r«: « r*'/'jt p'*f-
'i'i #■! %', %t,ttS \rt,i%t.i\Kt */itutu%tï'
rMtf.i/|ij*: «lu «,Kâri:iij «J*;< 'fijil«:-
•l«; Il f i<.l '«Il «: , liMU «-.i 1 Kiir/i^rnt/:
( fl ^/ffiit , |ir:iil *ttt tttihVtizt y ù
r«-.ll«-. /:|«<j'|iji: «l'uni', ni (rr.'iri<l<: <:('
\r.i n'.it.f.ui.f. )jri|fiiliiir«: 9 f;orriKi<:li
Il f /'.^utufiM' .i\iiii /:i/t o|ii(ii/itr«:,
f I ilf.viiil rxin|i/:rirr «lf:4 holrlln(:^
i|ii} v>iiitiii<-iil , Ji!> iirriii:)! il lu
fii'ihi , viiliir.if* rt: «|iriln ii|i|ii;-
I ili fil ilr.;i iitltrllftn , «Ir.n f:ii(M'ini«t
'f<i |n-ijjilr , mai» iiriii iti8 asvubsi-
ti- .1.:: X^ :*--•. ir- le C it fâ
»■' w
ti i T'-iil .--■il
-nr m.
*a -^ I
n-
nr
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rut ia ^'ififtiiidaïc f '1?*-
:'.n-
*^r^-: « ?*r.; .n Ait "Tuî
**•:•■«...♦►• '-^1 iirfl;min<ïâ
/xi;k[t Uzf^ttird ftoiHoa et Marak
dof'fi.riilibrit i opiaiffO : Foamier
frjt rtfT^tt • ftt re*u d^tcQQ JQçqa'à
la r>:)ol>itioQ du 9 thermidor as
i '27 juill«tli7^>4,. Arant et après
ceit« ^[K^que , Léonard Boardoo ,
ton ki*:Tf\h\ enoemi, et sur qai
p«ï^dît, comme représentant en
rrjî>)^Jon, la responsabilité morale
di: laï'îa^^inat des prisonniers
d'Origan*», et ses autres persécu-
teurs n'avaient point osé le faire
mellre en jugement. Après la
chute de Ko lies pierre y Fournier
recouvra Ij liberté; mais toutes
It:*) loin que le gouvernement sé-
vithait cnnln* c« riainê hommes de
la r«':voliilion, il éliit compris au
nunilirc de^ proacril.-. £n vaiu il
FOU
ayait publié plusieurs mémoires
pour su justifler et demander des
)u^s; prisonnier ou citoyen obs-
cur, il ne fut point écouté. Lu
courte durée des gouvernemens
de partis » de plus grands intért^ts
sous des gouvcniemcns forts, per-
mettent rarement de descendre à
des actes de justice envers de
simplet particuliers , et Fournier
resta toujours sous le poids d*une
fatale prévention. A l'époque de
Texplosion de la machine infer-
nale(5 nivôse an 9;^ attribuée d'a-
bord au parti di>s jacobins , puis
au parti contre-révolutionnaire»
Fournier, considéré comme un
des plus attachés au premier, fut
compris au nombre des 173 dé-
portes qui, sans aucun jugement,
et par une de ces mesures de haute
politique dont on a tant abusé de-
puis , furent jetés sur les cOtes des
lies Séchellos. Ses compagnons
d'infortune y périrent. Accoutu-
mé au climat dévorant des An-
tilles, i! survécut seul au désas-
tre commun, et parvint, aidé des
secours d'une créole qui, pendant
sa longue carrière, ne Ta jamais
quitté, (\ la Guadeloupe, où Vic-
tor Hugues, son ancien ami, com-
mandait pour l'empereur, et fai-
sait une guerre vigoureuse aux
Anglais. Fournier fut employé
!«ur les corsaires du commandant
impérial, et y donna de nom-
breuses preuves do courage. La
colonie, réduite à ses seules for-
ces , avant passé sous la domina-
tion de l'Angleterre, en 1808,
Fournier n^vint en France avec
un grade croHicier supérieur. Ar-
rêté, en 181 r>, par mesure de sA-
^e^é générale , il demanda encore
des juges: il fut remis du liberté.
FOU 269
Accablé d'années I de blessures et
d'inflrmités, il vit dans un état
voisin de rindigence.
FOURNIER SARLOYESË (le
^ COMTE François), lieutenant-gé-
néral» commandant de Tordre de *
la légion-d'honneur, et chevalier
de Saint-Louis» est né en 1775»
dans le Périgord. Ses parcns, le
destinant au barreau» dirigeaient
ses études vers oe but; maiS;, en
i^ga» il abandonna entièrement
cette carrière pour celle des *ar-
mes» et entra dans un régimeiit
de dragons en qualité de sous-lieu*
tenant. A cette époque, où la ré-
volution était dans ses crises les
plus violentes, la France eut beau-
coup d'ennemis à combattre» et
le jeune Fournier se distingua par
sa bravoure. Après avoir mérité
plusieurs grades sur le champ de
bataille , il parvint i\ celui de
colonel, en 1798, à peine ûgé de
95 ans, et le commandement du
,.j»« régiment de hussards lui fut
confié. Bonaparte, nommé géné-
ral en chef de Tariuée d'Italie,
voulut s'attacher le colonel Four<
nier» dont il savait apprécier le.'»
talens militaire. Les champ de
Marengo » la vallée d'Aoste , U>
rives de la Chiusella, Slontebello,
furent successivement les théâ-
tres de sa valeur, A l'époque où
le général Bonaparte fut nomm«
consul i\ vie, le colonel Four-
nier, qui plusieurs fois avait ma-
nifesté un esprit d'opposition aux
projets du futur empereur» fut ar-
rêté sous le prétexte d'une cons-
piration tramée contre la sûreté
de l'état. Les scellés devaient être
apposés sur les p^^piers du colo -
nel : amené le lendemain à son
domicile pour assister ù cette »p-
\iyo
FOL
position , il enferma ses gardiens
dans son apparlcnn-nl, et s'échap-
pa. Cependant il tnt repris quel-
ques jours après et conduit au
* Tempîe, d*oùil ne sortit que pour
ôlre exilé en Péiigord. L'ainir.il
Villeneuve tut, pen après, char-
gé d'une expédition vn Améri-
que, et le c<donel Fournier re-
çut Tordre de s'end>arquer pour
raccompagner. On sait quels fu-
rent les résultats de cette expédi-
tion ; et les événement de celte
guerre ayant ramené le colonel
Fournier en Fraiire, il fut de nou-
veau envoyé en Périgord. Tonte-
fois, ne pouvant résister au dé-
sir de }«artager la glfure qu'ac-
quérait la grande-armée en Alle-
magne, il redeuianda du service,
et fut appelé à celle grande-ar-
mée si t élèhre dans les fastes mi-
litaires de la France. Quelques
momens avant la fameuse batail-
le d'Eylau, l'empereur lui linl ce
propos si connu : Colonel, dans
voire affaire , «7 faut un baptême de
san^. i^e colonel Fournier fut
nommé men)bre de la légiou-
d honneur, et général de brigade
après la bat:iille de Friedland,
en 1S07, où il s'était particuliè-
rement distingué, et fut ensui-
te envoyé en K>pagne ; il y fît
les campagnes de 1808 et i8i»9,
sous les ordres du maréchal
Ney, et o})tint , avec le litre
de comte , la croix de la légion-
dhonneur. Cependant Napoléon
rassemblait loules ses forces pour
entreprendre la campagne de Rus-
sie, célèbre par les plu* beaux
faits d'armo , et par les plus
grands m.dhenrs. Le général
Fournier, rappelé à la grande-ar-
mée, participa à cette funeste ex-
FOL
pédition ; il reçut ù la Bérétioa te
grade de général de division ; et
après s^être distingué dans la cam-
pagne de 181 3, il obtint pour ré-
coropense la croix de comman-
dant de la légion-d'honneur. Ce-
pendant Temperenr ayant conçu
contre cet officier-général de nou-
velles défiances, 31. Fournier fut
arrêté, et conduit à Mayence,
d'où il parvint à s'échapper ; et
lorsque les armées françaises se
furent retirées, il écrivit pour de-
mander A être jugé. Un décret le
destitua de son emploi, et le mit
en surveillance illimitée; il revint
donc en Périgoid. et ne tarda
pa», au retour du roi, à recou-
vrer sa liberté et son grade. Nom-
mé chevalier de Saint-Loui;), en
a(»ùt 1814^ il ne servit pas en i8i5.
Après le second retour du nù • le
général Fournier a été employé
comme inspecteur-général de ca-
valerie, et fait encore partie de
l'état -uiajor de l'armée. Il est
l'autenr dun ouvrage intitulé :
Considérations sur la iégisiation
militaire.
FOLKMER (l'abbé Marie-Ni-
colas), célèbre prédîcitenr et pa-
rent de l'abbé Èmery, e»t né en
1^58^ dan> le pays de Gex. Après
avoir fait avec distinction sa li-
cenc*?, il entra dans la congréga-
tion de Saint-Sulpice, et de%int,
en 1790, professeur de théologie
au séminaire d'Orléans , puis
grand-vicaire d'Auch. Il revint
dans la première d( ces villes, où
il passa, caché dans la maison
d'un ami. le temps de la tourmen-
te révolutionnaire. On n'entendît
reparler de labbé Fournier que
vers la fm du gouvernemeut di-
rectorial. A cette époque, il revint
FOU
A Parfit, ni prAcliu «Inna plusioiini
pur(M«tHi*K« où il ttllirii l<j foui» dttiia
le» aiiiMu;» i^tHl* i^'^o^l iHoi. La
Kniivrrii«!iiii)iil c(»ii»iiluirc étiiil ii*
loi'H isl.'ibli. Il piirall que Ioa iiirtxU
iiM'f» pr<)(;h(ïnH pur riikhû Fourni«!r
lui (Ii'ipliiriiiit, pijinqiii) co iirédi-
caiciir lut arrête pur ordre* du
prcfrt fitt police DukolMy conduit
à lUvHrn et cufcriiié m vec lett I'oum.
L<»rM(juu ftei» uiiiiM furent iii^trulls
du lieu de na détention^ II» solli-
cité ruut en »ii riiveur* uiuIh ce lut
iiiulileruent;uu bout de dix jour»,
le préfet le fit trûii»férer ik Turin*
oCi on reiifeniia dan» U citAdelle,
Il y demeura 5 uim. Au bout de
ce teni|>ft, le cardinal Feftch «*in-
lére^Ha ik »nu hort, obtint ma 11*
bi:rt^'s cl reuiniena ù Lyon, où II
rec.oriiuieu^a î^ pr('cher«Hau(» doute
Hur un ton qui ne donnait paa
d'inquiétude an gouvernement,
puifqtrii fut, peu de tenipA apr/**»
grAceiti^ rinti^rvontionde iton pro*
te('teur,noninié chapelain de Teni-
pereur Napoléon. M. Kournier re-
vint i\ l'uii.*! en iHor>, nrûclia de
nouveau dauM la capitale , et »'y
vit toujourrt entouré d'un auili-
toire nombreux, ninon de (idélei»,
du moiiiM de curieux et d\ima*
teurH. NoniHié évoque de Mont-
pellier eu iHo(>, il reçut en cette
qualité ronction Mainte, le N dé-
reudire de lu niAine année, deM
iniiiuH du ciirdiuttl FcmcIi lui-mê*
nie. Il fut Tun den l'éreMdu con-
<;ile tenu en iKii; niaiM quelque.1
opiiiiouM liaHiirtléeM dauM celte as-
•irndilée attirèrent .sur lui la dii-
(^r.l4'(: de Teuipereur. L'.ibbé
Fniirnii'rcMl renié évf^que<lo Mont-
pellier depuin lu Heooude rebtan*
raliou.
FOUKINlEli (PuMK NicoLA»)»
a^i
rou
urchîtecti^ , antiquaire et littéra-
teur, noquit à Pari» en 17/17, et
mourut à Nante» le «lo Mopteni*
bre i8iti. FîIa d'un nuancier, et
deAtiné iiMilivre la mùmn carrière,
Fournier , né avec d heuren**eM
diitpoiiitionM, fut uûm par mou père
uu collège du PleMjiiM; mai», en-
truiné par la fougue de .sa jeune»*
Me, il n y termina point «e^ étudell,
et fut, par forme <le correction,
enfermé dans un couvent, dont il
ne Moriit que pour entrer dan» le
régiment de llolonel-général, où
il no re^ta que peu de tempff, et
paMMa MUCceM.«i veinent danM celui
de La Rochefoucauld et ilariM Tar-
tillerie royale de la marine, i]^^
dérider corpM fut celui dann lequel
il parut Me plaire. 11 y demeura
i5 UUM, et le quitta en 17^5, épo-
que où la paix rendait MeM tra-
vaux militaire» maum utilité. Se
trouvant en Bretagne, il mc /îxa à
NantcM, où liientAt il obtint radinî*
nistralion du grand ihéAlre.AprèM
leM événeineuM du i/| juillet I7H(),
Fournier fut Tun dcM premierHqni
firent adopter aux NahtaJM le mî-
gne de la liberté; et quand le.n
citoyen.i préludèrent ù rétaldlMMC-
ment d'une garde nationale, en
formant proviMoiremenI deM com-
pagnieM urmécM, il fut nonniié ca-
pitaine de Viitm de ces eompa-
gnicM. Au moiM de novemlM'o
I7i)'i, il fut fait chef tle ba-
taillon et ingénieur de la garde
nationale. l«(M'Mque la ecniventicm
nationale Menddait avoir 1^ redou-
ter lu double iunuemsn deM jaoo-
bluM et de la commune de PariM,
phnieur» dépurtenn'iiM en prirent
occaMion d'envoyer prèM d'elle dcM
forccM deMtlnécM k\ la proléger, en
mùme tempi qu'ullen veilleraient
s;ii FOL
au mainti«D de la liberté publi-
que. Nommé commissaire civil
du iléUchem«fnt de la Loire-Infé-
rleiircf FourniiT ^e rendit avec ce
détachement dans la ca|)itiile;mai9
la convention 9 redoutant sans
doute une force année qu'elle n*a*
▼oit point appelée à sa déferute,
rendit, le 5 mars i;93, un dérret
<fiï ordonnait à ces volontaires de
rentrer dans leurs loyers. Four-
nier s'en retournait avec ses coni-
Ïiatriotes, lorsque, passant par Or-
éans le 1 5 mars, il lut requis par
les représentans Collot-d'Herbois
et Laplunche de veiller A la sûre-
té de Bourdon de TOise, dont les
jours étaient, dit-on , menacé;».
Obligé ensuite de prendre part ù
la guerre de la Vendée, il se con-
duisit avec distinction dans plu-
sieurs combats où 35 de ses hom-
mes périrent, et {)o furent blessés.
Rentré à Nantes avec les débris
de son détachement, il s*y trou-
vait lorsque les armées royales de
TAnjou et du Poitou assiégèrent
cette ville le 3o juin, et il fiA
chargé d'en diriger les fortiflca-
tions. Commandont d'arrondisse-
ment, il défendit avec beaucoup
de courage le quartier de Gigan.
Son potriotisme ne TempOcha pas
d'£tre compris plus tard parmi
les i59 Nantais que le proconsul
Carrier destinait «^ la mort, et qui
faillirent plusieurs fois d'y Gtre
livrés durant le pénible trajet
qu'ils Arcnt de Nantes à Paris.
Incarcéré, ainsi que ses compa-
gnons d*infortune, dans les pri-
sons de la capitale, il y demeura
un an , et n'en sortit qu'après le
9 thermidor, par un jugement du
tribunal révolutionnaire, qui les
acquitta tous. Foiirnîcr retourna
rou
à Nantes, où dès ce moment il
cessa de s'occuper de politique
pour se livrer aux arts et à la lit-
térature. Nommé architecte-Toyer
et chargf* de construire des aque-
ducs dans la ville, il faisait faire
des fouillt'!» A cet effet* quand le
hasard lui flt découvrir plusieurs
médailles anciennes. Les fouilles
furent alors dirigées en difTéreas
sens, et re nouveau travail ne fut
point inutile, puisque des tom^
beaux antiques, des monumeiis
romains de tous les âges 9 et un
grand nombre de médailles des
premiers temps de la monarchie
française en furent le fruit. Ces
mimumens ont été pour Fournier
l'objet de plusieurs mémoires et
de di.tsertaticms très-savantes, que
la société des sciences, lettres et
arts de Nantes a recueillis avec
soin. L'auteur a, de la réunion de
ces mémoires, imprimés d'abord
séparément* formé un corps d'ou-
vrage sous le titre tf Antiquités de
Nantes, Un grand nombre de des*
sins ornent ce précieux manus-
crit, qui est soigneusement con*
serve dans la bibliothèque publi-
que. On y trouve aussi* tracé de
la main de Fournier, un Pian de
ta vilte de Nantm, t^le qu'elle é«
tait au commencement du i5**
siècle, accompagné d'une disser-
tation très-savante. Fournier, sim-
ple dans ses mœurs et savant sans
orgueil, emporta au tombeau l'es-
time de ses compatriotes. Il était,
lorsqu'il mourut, archiviste de lu
commune de Nantes, conserva-
teur des monumens de cette vil-
le, membre de sa société des scien-
ces, lettres et arts, et correspon-
dant de l'académie celtique.
F01IRNI£R DE PESCAY
FOU
(FfliNçois), docteur en médecine^
8( crélaiie du C(»u:»eil de »aniè au
milli^tère de la guerr«« et clieva-
Vwv de la légion-d honneur^ né
ie 7 septembre 1771^ àBordeaux,
luiMta Iting-temp!» Bruselle:*, qui
le Cdinpte nu nombre des fonda-
teurs de la société de médecine.
Il professa aussi û l*école de mé-
decine de la même TÎUe la pa-
thologie générale. Lorsque lé
prince des Atturies, aujourd'hui
terdinand VII, roi d Espagne, ré-
sidiiit à Yalençai, il (jxa prés de
lui >1. Fournicr, en le nommant
son médecin; et lori^que ce der-
nier cessa d'en faire le service, il
recul du prince ime pension. M.
Fuurnier, qui a concouru ù la ré-
daction de plusieurs journaux et
ouvrages scientifiques, s'est fait
connaître comme médecm, com-
me poète et comme littérateur,
par les productions suivantes : 1*
Essai historique et pratique sur
r inoculation de lafoaccine, Bruxel-
les, 1801-1808, iu-S", avec figu-
res; 2* Du tétanos traumatique,
mém(nre couronné en 1802, par
la société de médecine de Paris,
Bruxelles, i8o5, in- 8"; 5" Encore
un mot sur C on axa et les Deux Gen»
dres^ ou lettre d'un habitant de
Versailles , ouvrage en faveur de
Tauteur des Deux Gendres. Paris,
iu-8', 181 1; 4" /^* vieu,c Trouba^
dour, ou les Amours^ poëme en
5 chants, traduit de la langue ro-
mane, sur un manuscrit du 1 1"^
siècle. Paris. 18 î 2, in- 12; 5* Les
Etrennes, ou Entretiens des morts
(^ous le nom de Francis Ed-
mond\ IV-i^, iSi5, iu-8"; (>*
Nouveau projet de réorganisation
de la médecine, de la chirurgie et
de Ja ph armorie en Frapce, Paris,
T. VJI.
rau
^73
1817, în-8*. M. Fournîer est na
des collaborateurs du Journal des
sciences médicales et de la Biogrei^
phie universelle. Il a enrichi l'un
et Tautre de ces ouvrages d'un
grand nombre d'articles intéres-
sans.
FOURQUEVAUX (le mabofis
de), était membre du corps-lé-
gislatif au moment de la dissolu*
tion du gouvernement impérial,
et remplit, en 1814, les mcmes
fonctions sous le gouyerneinent
du roi, au nom du département
de la Haute-Garonne. Lorsqu'on
discuta, le 22 ocli>bre, le projet
de l%i relatif à la restitution des
biens des émigrés non vendus, il
le combattit, parce qu'il préten*
dit que cette restitution devait é-
tre entière. Il invoqua à cette
occasion, non la générosité, mais
la justice de la chambre, et sou-
tint qu'il n'j avait qu'une res*
titution ou une indemnité qui
put inspirer une véritable sécu-
rité aux acquéreurs de biens na-
tionaux. Sans cela, dit-il, les é*
migres, abandonnés, pourront é-
crire au-dessus de la porte du lieu
de vos séances : « Ici, il n'y a plus
d'espérance. • M. Fouitine^aux
parl.i, le 17 octobre, surTexercice
du droit d'exportation {tendant
l'intervaUe des sessions, et déve-
btppa les dispositions d'un prOjel
de loi qu'il avait présenté le in à
ce sujet. Ses conclusions ne tu-
ront point adoptées. Il s'était
précédemment prononcé en fa-
veur du système des licences.
M. Fourquevanx n'a point fait
partie de la clian^hre des députés
pendant les sessions suivantes.
FOUSSEDOIKE ( N. ), député
à la convention nationale . au
18
2G6
foi:
i^^ii^in-i'in seconde édition, en
17^5, in- 12. Ce dernier écrit a
^lé traduit en allernaiid, par K.
F. Cramer, en a vnl. in-8*.
FOLKIKR (JusEPB, BABos). né
à Aiixerrc. départe ment de l'ïon*
ne, «'appliqua dè!« sut jeune*»f^e à
la littérature et aux scienee^. É-
levé û Téfole militaire d'Auxerrc,
il avait achevé à i5 an^ le cour«
de f^es études. Il conipoio, 5 ans
aprè^, lin mémoire de haute!* ma-
thénl;ltiqur^, qui contient des dé-
cou verte-^ importantes. Nommé
professeur à l'école Polytechni-
que de France, M. Fourier con-
tribua beaucoup aux premiers
.«uccês de ce {rrand établissement.
Ayant reçu du directoire Tordre
deî-e rendre en Kg:ypte. avec Tar-
mée française, il fut nomm^ par
«Cî» collègues ^-ecrél il ire perpétuel
de rin.«<titut d'hl^'pte. qui de%ait
bientôt publieruu monument im-
mortel de cette expédition. Il
remplit dans ce même temps les
fonctions de c«^miiii^>aîredu gou-
Ternement près le divan du Caire,
et exerça nur cette ns-^eniblée
administrative l'influence d'un
esprit modéré, sajfe et hii-nvfil-
lant. Il fut aussi chargé de diver-
ses négociations avec les beys et
leur famille, et les chefs de Tar-
mée ottomane. Le traité conclu
aTcc Mourad fut aussi rédigé en
commun par M. Fourier et par
Setté Nefisé, femme célèbre, qui
sous les gouvernemens d'Ali- bey
son époux, et ensuite de !>loha-
mcd-bey et de llourad, avait
donné l'exemple des plus rares
qualité^, et qui joignait rautorité
d'un grand caractère à celle d'un£
longue expérience. Lorsque l'ar-
mée d'Orient perdit ie général
FOU
Kléber, M. Fourier prononça, aux
obsèques de ce grand homme, ea
présence de toute l'armée, un
ûtfcoun remarquable, et se mon-
tra le di^oe interprète de la dou-
leur publique. Dans le temps que
le premier général en chef de
l'armée d'Orient se rendait en
France, deux commission*» litté-
raires partaient du Caire pour vi-
siter i^ancienne capitale de l'E-
gypte, et décrire les monumens
qui ornent depuis tant de siècles
le rivages du Nil. C'est àce voya-
ge mémorable que l'on doit l'uu»
vrageque les Français ont publié.
M. Foiirii r présidait une de ces
commissions. Après son retour
en France. îl fut unanimement
choi>ipour rédiger la préface his-
torique de la description de l'E-
gypte. Ce discours j>rélîminaîre
est trop connu, pour qu'il soit
nécessaire de rappeler le joge-
ment qui en a été porté en Fran-
ce, en Angleterre et eu Allema-
gne. Le teuipsacfMilîrmé tous ces
sufirages : tflle est la prérog:itive
des écrits que l'adulation n'a
point dictés, ni^is qui inspirent
le respect pour la vérité, le senti-
ment de rironneur national, ta
connaissance approfondie de rbîs-
toire et des art«. L'auteur a écrit
ce di«icours à Grenoble, chef-lieu
du département de l'Isère, dont
il était préfet depuis la fin de
l'année 1801. Il occupa cette
place jusqu'en 181 5. Il a mainte-
nu la concorde dans cette contrée,
a servi le gouvernement avec cèle,
et s'est montré le défenseur et
l'ami de tous les habltans. Le plus
rernarqunble de ses travaux ad-
ministratifs, est le dessèchement
des marais de Bourgoio, auprès
FOU
Je Lyon, enlreprisc immense, A
laquelle le malheureux Didier a
pris une part honora Ulo, et dont
le but principal était d'assainir in
territoire de 4^ communes. Le
préfet a déterminé le t»uci'cs de
cette oj)ération« en conciliant les
principaux intérêts. Ce dessèche-
ment que Ton avait tenté inutile-
ment depuis plusieurs siècles, ta
l'ait disparaître sans retour dès
maladies funestes. Le y mars,
i8i5, lorsque Nanoléon entra
dans la ville de (rrenohle, M.
Fourier se rendit à Lyon, où il se
présenta à ce prince, qui, plein de
confiance pour un homme honoi'é
long* temps de ses bienfaits, le
nomma préfet du Rhône. M. Fou-
riiîr irext-rça que peu de semai-
nes CCS fonctions importantes; il
fut remplacé, au commencement
du mois de mai, par i>J. Pons de
Cette. Depuis ce temps, M. Fou-
rier réside à Paris« et s'est con-
sacrô sans réserve i\ ses travaux
littéraires et scientifiques. L'aca-
démie des sciences le choisit pour
un de SOS membres, en 181 5;
cetle première élection ne fut
point conDrmée par le roi. L'anné<^.
suivante, Tacadémie le nomma
une seconde fois; il eut tous les
suffrages, et cette élection fut «ap-
prouvée. Il a publié un grand
ouvrage d'analyse mathématiquei
qui a pour objet de soumettre au
calcul les lois du mouvement de
la chaleur, question qui intére8S6
à la fois Tutilité publique, et les
principaux phénomènes de lana-
Uire. 11 est auteur de plusieurs au-
tres écrits publiés duns les collec-
fîons a<!adémiqucs. Les princi-
paux sont : Mémoire sur la statique
(Journal de Pj'icole Polytechoi-
FOU
2G7
que). Préface historique de la des-
cription de l'Egypte. Mémoire sur
les antiquités astronomiques de l'K-
{^ypte^ contenant rexplicalionde»
zodiaques égyptiens. C'est M.
Fourier qui a traité le premier
cette importante question. Ses o-
pinion.s 04)t été présentées d'une
manière inexacte dans divers
aiaicles des journaux. Il est né-
ce\^aire de recourir aux méniAi-
res <fie l'anteuri) insérés- dans le
grantlouvraged'fcgyple ( descrip-
tion de l'Egypte, Antiquités). Mé-
moires et questions sur la théorie a-
naly tique de la chaleur, sur la cha-
leur rayonnante, sur tes tempéra-
tures terrestres^ sur la température
des habitations (Annales de chi-
mie et de physique, et Bulletin des
sciences de la société philomati-
qut). Principes mathématiques de
la population (Mémoires statisti-
ques tle la ville de Paris). Théo-
rie analytique de la chaleur, in-4''
Rapport sur les tontines et les
caisses d' assurance ( Mémoires
de l'académie des sciences de Pa-
ris.)
FOURNIER (Charles), dit
V Américain^ est né en Auvergne,
d'une famille roturière recom-
inandable. Il possédait en Amé-
rique une habitation considérable
qui futinceiKliée lors des premiers
troubles de cette colonie ; et c'est,
sans donte , au séjour qu'il a fait
dans ces contrées, avant la nWo-
lution, qu'il doit le surnom de
V Américain, La vie de cet homme
est un nouvel exemple des vicis-
situdes humaines , et du dan^rer
de prendre part aux révolutions
quand on n'a point le génie qui
maîtrise les événemens, ou le
bonheur qui empêche d'en être
a68
FOU
TÎctime. Si Fournies ne s'est fait
remarquer par aucune de ces ac-
tions publiques qui honorent leur
auleur, du moins ne paraît-il pas
constant qu'il soit réellement cou-
pable des traits odieux qui ont
fourni aux différens gouTerne-
mens de la France» qui se sont
succédé pendant vingt ans, des
motifs de persécutions , et 4ux
biographes 5 trop souyent les é-
chos du pouvoir ou de Te^ffrit de
parti y matière à des récits men-
songers ou a d'atroces calomnies.
Nous ne prétendons pas absoudre
Fournier du rôle qu'il a joué dans
la révolution : il fut trop souvent
témoin des plus épouvantables
forfaits ; mais il ne prit point part,
comme on l'en a accusé, aux mas-
sacres des prisons de Paris y dans
les funestes journées de septem-
bre 1 792, et ne fut point coupable
du guet-à-pens commis sur le gé-
néral La Fayette, lors de l'insur-
rection du Champ-de-Aiars, le
17 juillet 1791, pendant laquelle
le général faillit être atteint d'un
coup de pistolet tiré à bout por-
tant. Nous ne dissimulerons pas
qu'au 10 août Fournier comman-
dait le bataillon de Marseillais
qui concourut si puissamment à
l'attaque du château des Tuile-
ries. Sans doute plusieurs des
vainqueurs usèrent avec cruauté
de la victoire ; mais si 1 humanité
en gémit, peut -on oublier, à
cette époque d'une si grande ef-
fervescence populaire, combien
la résistance avait été opiniâtre,
et devait exaspérer des hommes
qui voulaient, les armes à la
main, vaincre ce qu'ils appe-
laient des rebelles, des ennemis
du peuple, mais non les assassi-
FOU
ner P les assassinats de ce {car
sont les crimes de quelques in-
dividus désavoués de tous les par-
tis. Fournier, d'ailleurs, o'élail
qu'un instrument. Danton, Ro-
bespierre, Marat et Gollot-d'Her-
bois ne lui permettaient ni de di-
riger, ni d'arrêter le mouvement.
L'opinion se fixa sur lui, parce
qu'il était seul en évidence, et
dès lors il devint l'objet d'une
constante et défavorable préven-
tion. Pour son malheur, il fut
chargé de l'escorte des prison-
niers que l'on conduisait d'Or«-
léans à Paris. On sait que près de
Versailles ces infortunés furent
misérablement assassinés. L'opi-
nion publique s'indigna {aste-
ment de ce crime; Léonard Bour-
don et Marat le rejetèrent simul-
taoément(à la tribune des Jacobins
et à celle de la convention natio-
nale) sur Fournier , chef du dé-
tachement qui formait l'escorte.
Il voulut prouver qu'il n'avait pas
été en son pouvoir de l'empêcher;
mais Léonard Bourdon et Marat
dominaient l'opinion : Fournier
fut arrêté , et resta détenu jusqu'à
la révolution du 9 thermidor an
a (37 juillet 1794)* Avant et après
cette époque , Léonard Bourdon ,
son éternel ennemi, et sur qui
pesait, comme représentant en
mission, la responsabilité morale
de l'assassinat des prisonniers
d'Orléans , et ses autres persécu-
teurs n'avaient point osé le faire
mettre en jugement. Après la
chute de Robespierre, Fournier
recouvra la liberté ; mais toutes
les fois que le gouvernement sé-
vissait contre ct rlains hommes de
la révolution, il él.iit compris au
nombre des proscrite. £a vain il
FOU
avait publié plusieurs mémoires
pour se justifier et demander des
juges; prisonnier ou citoyen obs-
cur, il ne fut point écouté. La
courte durée des gouyememens
de partis, de plus grands intérêts
sousdes gouvernemens forts, per-
mettent rarement de descendre à
des actes de justice envers de
simples particuliers , et Fournier
resta toujours sous le poids d'une
fatale prévention. A rcpoquc de
l'explosion de la machine infer-
nale(5 nivôse an 9;, attribuée d'a-
bord au parti des jacobins , puis
au parti contre-révolutionnaire,
Fournier, considéré comme un
des plus attachés au premier, fut
compris au nombre des 173 dé-
portés qui, sans aucun jugement,
et par une de ces mesures de haute
politique dont on a tant abu^é de-
puis , furent jetés sur les cAtes des
lies Séchelles. Ses compagnons
d'infortune y périrent. Accoutu-
mé au climat dévorant des An-
tilles, il survécut seul au désas-
tre commun, et parvint, aidé des
secours d'une créole qui, pendant
sa longue carrière, ne l'a jamais
quitté, à la Guadeloupe, où Vic-
tor Hugues, son ancien ami, com-
mandait pour l'empereur, et fai-
sait une guerre vigoureuse aux
Anglais. Fournier fut employé
MIT les corsaires du comniandaot
impérial, et y donna de nom-
breuses preuves de courage. La
colonie, réduite à ses seules for-
ces , ayant passé sous la domina-
tion de l'Angleterre, en 1808,
Fournier revint en France avec
un grade d'officier supérieur. Ar-
rêté, en 181 5, par mesure de sA-
tiiiè générale, il demanda encore
ries juges: il fut remis en liberté.
FOU a6g
Accablé d'années, de blessures et
d'infirmités, il vit dans un état
voisin de l'indigence.
FOURNIRA SA1VL0YES£ (lb
^ COMTE Fhàiiçois), lieutenant-gé-
néral, commandant de l'ordre de
la légion-d'honneur, et chevalier
de Saint-Louis, est né en 177.%
dans le Périgord. Ses parens, le
destinant au barreau, dirigeaient
ses études vers ce but; mais, en
1799, il abandonna entièrement
cette carrière pour celle des 'ar-
mes, et entra dans un régiment
de dragons en qualité de sous-lieu*
tenant. A cette époque, où la ré-
volution était dans ses crises les
plus violentes, la France eu t beau-
coup d'ennemis à combattre, et
le jeune Fournier se distingua par
sa bravoure. Après avoir mérité
plusieurs grades sur le champ de
bataille , il parvint à celui de
colonel, en 1798, à peine âgé de
23 ans, et le commandement du
la"* régiment de hussards lui fut
confié. Bonaparte, nommé géné-
ral en chef de l'armée d'Italie,
voulut s'attacher le colonel Four-
nier, dont il savait apprécier ha
talens militaire. Les champ de
Marengo, la vallée d'Aostc, le»
rives de la Chiusella, Montebello,
furent successivement les théâ-
tres de sa valeur. A l'époque où
le général Bonaparte fut nommé
consul i\ vie, le colonel Four-
nier, qui plusieurs fois avait ma-
nifesté un esprit d'opposition aux
projets du futur empereur, fut ar-
rêté sous le prétexte d'une cons-
piration tramée contre la sûreté
de l'état. Les scellés devaient être
apposés sur les pqpiers du colo -
nel : amené le lendemain a son
domicile pour assister ù cette ap-^
•Jjo
FOI
position , il enferma i^es gardiens
dans :ton a|ipârtt-nu'nt,<ft:*'érh:ip-
pa. Ci.'ptMiiIjiit il l'iit repris qnet-
qiie.4 jour» après et conduit au
Temple, d'mi il ne S(»rtitqiie pour
être exilé en Pèrigonl. L'amird
Vîlleneiife fnl, peu après, char-
gée d'une eApédition »-n Améri-
que, et le c*dnnel Fournier re-
çut roidn.' de s'embarquer pour
J'accompajrner. On sait quels Tu-
rent les résultats de celte expédi-
tion ; et les événemen* de celte
puerre nyanl ramené le colonel
Fournier en Franre, il lut de nou-
veau envoyé en Péri-j^ord. Toute-
fois, ne pouvant résister au dé-
sir de pailager la {gloire qu'ac-
quérait la Jurande-année en Alle-
niagno, il redemanda du ser\'ice,
et lut appelé à celle grande-ar-
mée si télèhre dans les fastes mi-
litaires de la France. Quelques
mumens avant la fameuse batail-
le d'EyIau, l'empereur lui lint ce
propos si connu : Colonel , dans
colre affaire ^ il faut un bapti^me de
san^. \j*: colonel Fournier fui
nommé membre de la légion-
d'hnnneur, et général de brigade
après la bal:iilie de Frîedland,
en iSo^, où il s'élail particnliè-
reinenl distingué, et fut ensui-
te envoyé en Espagne; il y fit
les campagnes de 1808 et 18119,
MOUS les ordn^s du marécbal
Ney, et obtint, avec le litre
de comle , la croix de la légion-
d'bonneur. Cependant Napoléon
rassemblait toute? ses forces pour
enlreprendre la campagne de Rus-
sie, célèbre par les plu* beaux
fails d'armer , cl par les plus
grands m.dhcurs. Le général
Fournier, rappelé à la grande-ar-
inûc^ puilicipa à celte funeste ex-
FOL
pédition ; il reçut a la Bérétina le
grade de général de division ; et
après s*ètre distingué dans la cam-
pagne de 181 5, Il obtint pour ré-
compense la croix de comman-
dant de la légion-d'honneur. Ce-
pendant Temperenr ayant conçu
contre cet ofTicier-général de nou-
velles défiances, M. Fournier fut
arrêté, et conduit à 3luyeDce,
d'où il par\înt à s'échapper; et
lorsque les armées françaises se
furent retirées, il écrivît pnur de-
mander à êlre jugé. Un décret le
destitua de son emploi, et le mit
en surveillance illimitée; il revint
donc en Périgoid, et ne tarda
pas, au retour du roî, à recou-
vrer sa liberté et son grade. Nom-
mé chevalier de Saint-Louis, en
aoùti8i4« il ne servît pas en i8i5.
Après le second retour du roi • te
général Fournier a été employé
comme inspecteur-général de ca-
valerie, et fait encore partie de
IVlat- major de Tarmce. Il est
Tautenr d'un ouvrage intitulé :
Considérations sur la Ugistatlon
militaire,
FOLTIMER (l'abbé Mabib-Ni-
coLAs), célèbre prédîcilenr et pa-
rent de Tabbé Èmery, e»t né en
1^58, dans le pays de Gex. Après
avoir fait avec distinction sa li-
cenc*^, il entra dans la congréga-
tion de Saiht-Sulpice, et de\int,
en 1790, professeur de théologie
au sén)inairc d*0rléan8 , puis
grand-vicaire d*Auch. Il revint
dans la première dt ces villes, où
il passa, caché dans la maison
d*un ami. le temps de la tonrmen*
te révolutionnaire. On n'entendit
reparler de l'abbé Fournier que
vers la fin du gouyernemeut di-
rectorial. A celte époque» il revint
FOU
à Paris, <*.l prôchu dans pluaieurj»
puroisse^, où il altirii Li foule dans
les» aiiiM'^es 17994 1800 «l i8ui« Lo
goiivcriicHUtinl C(»nsulaire étiiii a«
lora élubli. 11 parail que les inazî*
ineb prCchéoH par Tabbé Fournivr
lui déplurent, puisique ce prcdi-
cuitujr tut arrêté par ordre du
préfcl de p'dice Dubois^ conduit
ù Bicf^tre et euferiné avec les fous.
Lorsque ses uuiis furent instruits
du lieu de sa détention, ils solli-
citèrent en s» faveur, mais ce fut
inutilement; au bout de dix joursy
le préfet le fit transférer à Turin,
où on Tenfenna dans la citadelle.
Il y demeura 5 ans. Au bout de
ce temps, le cardinal Fescb s*in-
téressa à son hort, obtint sa li->
bt^rtù» et remmena ik Lyon, où il
re('omuien^:a à prechor«hans doute
sur nn ton qui ne donnait pas
d*inquiétude au gimverncment,
puisqoll fut, peu de temps après,
grâces ù Tinti^rventioude son pro-
tecteur,nommécbapelaînde Tcm-
pereur Napoléon. M. Fournier re-
vint iï Paris en iHo5, prôcha de
nouveau dans la capitale , et s*y
vit toujours entouré d'mi audi-
toire nombreux, sinon de fidèles,
du inoiu.H de curieux et d^amu-
teurs. NoniAié évr;quc de Mont-
pellier eu i8o(), il reçut en celte
qualité Tonction sainte, le 8 dé-
rembre de lu m Ame année, des
mains du cardinal Fescb lui-m£*
me. 11 fui Tun des Pères du con-
cile tenu vu 1811; mais quelques
opiniouH liasardées dans cette as-
sniiblée altirèreut sur lui lu dis-
grrM'c de rumpcreur. L*abbé
FMiiruit-rrst resté évr*que do Mont*
pt'llirr depuis lu seconde restau-
ratioo.
FOUlLMEa (PiBMK Nicolas),
aji
FOU
architecte 9 antiquaire et littéra-
teur, naquit ùl Paris en 17/17» ^'^
mourut ù Nantes le uo septeni*
bre 181 D. Fils d'un finaucirr, et
destiné & suivre la môme carrière,
Fournier , né avec d heureunes
dispositions, fut mis par son père
au collège du Plessis ; mais , en-
traîné par la fougue de ask jeune^-
se, il n y termina |H)int ses étude%,
et fut) pur forme de correction,
enfermé dans un couvent, dont il
ne sortit que pour entrer dans le
régiment de (JoloneUgcnéral, où
il ne resta que peu de temps, et
passa successivement dans celui
de La Rochefoucauld et dans Tar-
tillerie royale de la marine. Ce
dernier corps fut celui dans lequel
il parut se plaire. Il y demeura
i3 ans, et le quitta en 1785, épo-
que où la paix rendait ses tra-
vaux militaires sans utilité. Se
trouvant en Bretagne, il se fixa à
Nantes, où liientAl il obtint radini*
nistration du grand théûlre. Après
les événemens du 14 juillet I78<),
Fournier fut Tun des premiers qui
firent adopter aux Nantais le si-
gne du la liberté; et quand les
citoyens préludèrent ù rétablisse-
ment d*une garde nationale, en
formant provisoirement des com-
pagnies armées, il fut nommé ca-
pitaine de Tune de ces compa-
gnies. Au mois de novembre
i7çVi, il fut fait chef de ba-
taillon et ingénieur de la garde
nationale. Lorsque la convention
nationale semblait avoir i\ redou-
ter lu double influence des jaco-
bins et de la comnmne de Paris,
plusieurs départemens en prirent
occasion d'envoyer près d*elle des
forces destinées û la protéger, en
même temps qu'elles veilleraient
va
FOU
au maintieD de la liberté publi-
que. Nommé commissaire civil
du détachement de la Loire-Infé-
rieure, Fournier se rendit avec ce
détachement dans la capit»le;mais
la convention , redoutant sans
doute une force armée qu'elle n'a-
vait point appelée à sa défenc^e,
\ rendit, le 5 mars 1 793, un décret
qbi ordonnait à ces volontaires de
rentrer dans leurs foyers. Four-
nier s'en retournait avec ses corn-
{patriotes, lorsque, passant par Or-
éans le 1 5 mars, il fut requis par
les représentans Collot-d'Herbois
. et Laplanche de veiller à la sûre-
té de Bourdon de rOise, dont les
jours étaient, dit-on , menacés.
Obligé ensuite de prendre part à
la guerre de la Vendée, il se con-
duisit avec distinction dans plu-
sieurs combats où 35 de ses hom-
mes périrent, et 90 furent blessés.
Rentré à Nantes avec les débris
de son détachement, il s'y trou-
vait lorsque les années royales de
l'Anjou et du Poitou assiégèrent
cette ville le 3o juin, et il fut
chargé d'en diriger les fortifica-
tions. Commandant d'arrondisse-
ment, il défendit avec beaucoup
de courage le quartier de Gjgan.
Son patriotisme ne l'empêcha pas
d'être compris plus tard parmi
les i3a Nantais que le proconsul
Carrier destinait à la mort, et qui
faillirent plusieurs fois d'y être
livrés durant le pénible trajet
qu'ils firent de Nantes à Paris.
Incarcéré, ainsi que ses compa-
gnons d^infortune, daus les pri-
sons de la capitale, il y demeura
un an , et n'en sortit qu*après le
9 thermidor, par uu jugement du
tribunal révolutionnaire, qui les
acquitta tous. Fouritier retourna
FOU
à Nantes, où dès ce moment il
cessa de s'occuper de politique
pour se livrer aux arts et à la lit-
térature. Nommé architecte-voyef
et chargf> de construire des aque-
ducs dans la ville, il faisait faire
des fouillf> ù^cet effet, quand le
hasard lui fit découvrir plusieurs
médailles anciennes. Les fouilles
furent alors dirigées en différens
sens, et re nouveau travail ne fut
point inutile, puisque des tom-»
beaux antiques, des monumens
romains de tous les âges 9 et un
grand nombre de médailles des
premiers temps de la monarchie
française en furent le fruit. Ces
monumens ont été pour Fournier
Tobjet de pluMeurs mémoires et
de dissertations très-savantes, que
la société des sciences, lettres et
arts de Nantes a recueillis aveo
soin. L'auteur a, de la réunion de
ces mémoires, imprimés d'abord
séparément, formé un corps d'ou-
vrage sous le titre (t Antiquités dé
Nantes. 13 n grand nombre de des-
sins ornent ce précieux manus-
crit, qui est soigneusement con*
serve dans la bibliothèque publi-
que. On y trouve aussi* tracé de
la main de Fournier, un Pian 'de
ta viiie de Nantes, l^le qu'elle é-
tait au commencement du i5"*
siècle, accompagné d'une disser-
tation très-savante. Fournier, sim-
ple dans ses mœurs et savant sans
orgueil, emporta au tombeau l'es-
time de ses compatriotes. Il était,
lorsqu'il mourut, archiviste de lu
commune de Nantes, conserva-
teur des monumens de cette vil-
le, membre de sa société des scien-
ces, lettres et arts, et correspon-
dant de l'académie celtique.
FOURNIER DB PESCAY
FOU
(l'RàNçois), docleiirenraédeoine^
A( cnUuire du e<»ii!»eil de »anlc au
l^)illi^lère de lii (çuerris^ et clieva*
lier de la légion-d honneur, né
le 7 septembre 1771* àBordeaux,
halMlu limg-lemp»i BriijftelieH, qui
le ctnriple au iioiulire des foiiria-
teur.sde la société de médecine.
11 professa aussi à Técole de mé-
decine de la même irilie la pa-
thologie générale. Lorsque lé
piiiict' d<;s Anturies, aujourd'hui
lerditiand VII, roi d Espagne^ ré-
sidant «^ Valenç.'H, il fixa près de
lui i>l. Fournicr, en Je nommant
son médecin; et lorsque ce der-
nier cessa d'en l'aire le service, il
reçut du prince ime pension. M.
Fournier, qui a concouru à la ré-
duction de plusieurs journaux et
ouvrages scientifiques, s^est fait
counaitre comme médticfn, com-
me poète et comme littérateur,
par le> productions suivantes : 1*
Essai kisloriqae et pratique sur
Cinoculatioii de lavacciiie, Bruxel-
les, 1801-1808, in-S", arec figu-
res; îi* Du tétanos traumatique,
mémoire couronné en 180*2, par
la s<iciété de médecine de Partji,
Bru XI lies, i8o3, in-8"; 5' Encore
un mot sur Conaxaet les Deux Gen-
dres, ou lettre d'un habitant de
Versailles , ouvrage en faveur do
Tau leur des Deux Gendres^ Paris,
iu-S", 181 i; 4" i^^ vieux Trouba*
dour, Qu les Amours^ poëmc en
5 ehauts, traduit de la langue ro-
mane, sur un manuMcril du 1 1**
siècle. Palis. 18: 'i, in- 12,* 5" Leê
Etrennes, ou Entretiens des mortn
(sous \v nom de Franeis Kd-
moud), P;»»is, iHi5, in-8"; (>•
Nonreau projet de réorganisation
de la médecine, de la ehirurf^te et
de ,la phannarie en Fravce, Paris,
T. VII.
FOU
W5
1817, in-8*. M. Fournier est uo
des collaborateurs du Journal des
sciences médicales et de la Biogra-
phie universelle. Il a enrichi Pua
et Pautre de ces ouvrages d'un
grand nombre d'articles intéres-
suns.
FOLRQUEVAUX (ie miRgris
db), était membre du corps-lé-
gihlatif au moment de la dissolu-
tion du gouvernement impérial,
et remplit, en 1814, les mêmes
fondions sous le gouvernement
du roi, au nom du département
de la Haute-Garonne. Lorsqu'oa
disenta, le 22 octobre, le pnijet
de Icii relatif à la restitution des
biens des émigrés non vendus, ii
le combattit, parce qu'il préten*
dit que cette restitution devait è-
tre entière. Il invoqua à cette
occasion, non la générosité, mais
la justicie tle la chambre, et sou-
tint qu'il n'y avait qu'une res-
titution ou une indemnité qui
put inspirer une véritable sécu-
rité aux acquéreurs de biens na-
tionaux. Sans cela, dit-ii, les é*
migres, abandonnés, pourront é*
crire au-dessus de la porte du lieu
de vos séances : « Ici, il n'y a plus
d'espérance. • M. Fourque^aux
parl.rf, le 17 octobre, surPexercice
du droit d'exportation (leudant
l'intervalle des sessions, et déve-
loppa les dispositions d'nu projet
de loi qu'il avait présenté le i5 à
ce sujet. Ses conclusions ne fu-
rent point adoptées. Il s'ilait
précédenmient prononcé en fa-
veur du 8y>tèine des lirence».
M. Fourquevaux n'a point fait
partie de la eliambre des députés
pendant Its sessions suivantes.
FOUSSKOOlllK ( N. ), député
à la couventiou nationale , au
]8
274
FOU
mois de septembre 179a, par le
département de Loir-et-^Cher.
M. Fous>edoire8e réunit à la ma-
jorité dans le procès du roi^ inti-
midé sans doute par la violence
des opinions, et peut-être pur les
menaces des membres iniluens
de rassemblée, avec lesquels il
était lié; car il a montré une gran-
-*» modération, soit pendant sa
} 'siîon dans le département du
Kbin, soit après son retour
a la coijvenlion. Au mois de jan-
yier 1795, il proposa de diviser
les émigrés en deux classes,, pré-
tendant que la plus nombreuse se
composait d'hommes quela crain-
te seuleavait engagés às'expatrier
et qu'ils méritaient Tindulgence
du gouTernemcnt,tandis que Ton
devait traiter avec une grande sé-
vérité ceux qui portaient les ar-
mes contre leur patrie. Voici au
reste son opinion, qui à cette é-
poque éta|t remarquable par sa
franchise, et un esprit de justice
peu commun : « La convention
«doit être sévère contre les véri-
> tables émigrés ; mais elle ne
«doit pas souffrir qu'on immole
» une foule de gens que la terreur
»a forcés de fuir. J'ai acquis la
«preuve que sur 40,000 indivi-
• dus des départemens des Haut
net Bas-Rhin, il y en a à peine
» 10 que l'on peut regarder com-
«me contre-révolutionnaires. Il
» faut que ceux-ci périssent sous
«le glaive de la loi. Mais il faut
«aussi être juste envers les au-
• très.» Au mois de mars suivant,
l'assemblée décréta, sur sa propo-
sition , que la liste des détenus
pour délits politiques serait pré-
sentée tous les dix jours au co-
mité de sûreté générale. Il fît en-
FOW i>
eore décréter dans le noêrae mois
la restitution des sommes enle*
vées par mesures révolutionnai-
res, et demanda le désarmement
simultané des terroristes et des a-
ristocrates. Lors de rinsurrectioa
populaire du 12 germinal an 3
( 1" avril 1795), André Dumont
accusa M. Foussedoire d'avoir
excité les groupes à désarmer la
garde nationale, et Bourdon de
rOise demanda son arrestation ,
et celles de Chasies et de Chou-
dieu, sur lesquels pesait la même
suspicion. Rendu à la liberté par
l'effet de la loi d'amnistie du 4
brumaire an 4 ( 26 octobre 1 796),
M. Foussedoire se retira dans ses
foyers, où il vivait entièreirient
étranger aux affaires publiques ,
lorsque après la seconde restau-
ration, une autre loi (Vamnistie
rendue contre les conventionnels
dits votans , l'a forcé de s'expa-
trier. On ne sait où il a fixé son
domicile.
FOWLER (Thomas ), d'abord
pharmacien et ensuite médecin,
exerçait la première de ces pro-
fessions à York, où il était né en
1736, lorsque tout-à-coup le dé-
sir lui prit de l'abandonner, pour
se livrer à la seconde, qu'il alla
étudier à Edimbourg, en 1774*
Au bout de 4 ^ns, il fut en état
de soutenir avec succès sa dis-
sertation inaugurale. Sur le irai-
tement de la variole^ principalement
à l* aide du mercure. Dès qu'il eut
obtenu le doctorat, il alla de-
meurer à Stafford, où bientôt les
malades de l'hôpital furent con-
fié^ à ses soins. Aussi étendue
qu'heureuse , la pratique que
Fowlcr employa dans ses traite-
mëns le fil distinguer dos mé-
-ti^.
^U
-A'.
FOX
vlciins qui Tuvaient procédé. En
1 791 , il n'toui na dans sa ville na-
tale, t)ù ii recueillit les r.nconra-
geuunsque méritaient ses talens
el .*»a enuduile. Il s'y livra A la
l'ois à dis travaux littéraires et
(:linique^^, qui furent înlerrom-
piis par une maladie ^rave, dont
pourtaut il eut le bonheur de be
tirer, il aCail repris ses ociDupa-
lionshal)ituelles,lorsqu*eni 79(5,11
lui nounm'^ médecin de Thospice
des quakers aliéués, réunis dans
un étal)li>s«'meut connu aous le
noui (le Retraite^ ùl quelque dis-
tance (rYork. 11 soutint dans ses
iuiporlanU's fouclious la réputa*
tioncpril avait dcjù acquise, et dé-
ploya le uiême talent, la même
aiti\iu'; et 'le même zèle jusqu'à
sainorl, arrivée le 22 juirietiSui,
FuAvler a publié les ouvrages sni-^
>an> : 1" Hcsullals obtenus de
t'tntploi du tahar, iwtammeiU dans
il' s hytiropisirs '7 les dyssenteries,
Loiiilir^, 1785, 10-8"; 2'' lUsul'
tut s obtenus de F arsénié, dans di~
verses m a f ad tes , et surtout dans les
/ièrrcs intermittentes , Londres,
ifSt), in-S" ; 7i" Bêsu/tats obte^
nus de la saif^née^ des sudorifitfues
et df's résieatoires pour la ^u*irison
du rbumatisme aigu et chronique ,
Londres, i7i)v"), iii-8". On a trou-
>r dans les manuscrils de ce sa-
>anl médcrin l'esquisse de 6000
(.bsri\alion>. Il étail membre des
eoiiflé"» médicab's de Londres,
dlldinibump: et de Bristol.
1 (>\ (Charles), (ils de Hen-
ry F'»x, loid llolland, naquit le
•> ( janvier 17-iH. H v a eu deux
h. 01 mes el deux existencîes dans
n i nriireur (.nneux : sa \ie piivée
^.•.•nj'le peu de jt)nrs 1ion(>ral)les,
i\\i\\'è la gloire de sa vie politique
FOX 375 '
ne fut obscurcie que par des ta-
ches légères. Séparons le mal du
bien, el commençons par Thom-
me, afin de n'avoir plus à nous
occuper que des services et de la
gloire* du citoyen. Charles Fox
avait reçu de la nature les dispo-
sitions les plus heureuses. Son
père les découvrit de bonne heu-
re et les cultiva avec le plus
grand soin ; mais il adopta dans
la manière de l'élever, un système
dont les suites lui firent trop tard
connaître tout le danger. Dè& sa
plus tendre jeunesse, Charles Fox
n'éprou%'a ni résistance à ses vo-
lontés, ni obstacle ù ses désirs.
Loin de mettre un frein i\ ses
passions, son père sembla les fa-
voriser, espérant peut-Cire les é-
teindre de bonne heure par la
satiété. Mais il est dans le cœur
de l'homme des appétits , qui
semblables i\ la flamme, s'accrois-
sent à mesure qu'on les alimente;
telle e>t la passion du jeu. Lord
Holland mit imprudemment à la
disposition de son iils des som-
mes considérables, pour satis-
faire celte passion insatiable ù
laquelle son fils sacrifia, par la
suite, sa fortune, son repos, l'es-
time de ses amis, tout enfin, jus-
qu'à sa réputation et à sa gloire.
H fit ses éhjdes au collège d'É-
ton, et ses succès confirmèrent
les espérances qu'avaient données
ses facultés naturelles ; malgré
son goftt pour la dissipation et
les au>usemens de tonte espèce,
st;s propès dans divers genrcj
d'îu'itruction furent grands el ra-
pide>. Au sortir do (ollége, Fox
vova^ta sur le eonlinenl ; pcn»
dantson si-jonr à Paris, il se fil re-
marquer dans les soeiéléspar ses
a^ô
FOX
bons mots et ses saillies ; et cet
homme, dont vers la un de sa vie
la parure fui si né^lig^ée, qu'on le
Titsouventsiégerdaiisb chambre
des comuniiies vêtu d'un frac usé
et d*un sale gilet de budle^^it a-
lors très^recherchc dans la forme
de ses habits, et donnait le ton à
tous les fashionablès de Londres.
Dans le (îours de ses voyages, il
étudia la langue des peuples q^.ril
visita; parvint à parler avec pu-
reté le français et Titalien, et à
connaître parfaitement l'histoire
e( la littérature des peuples mo-
dernes. Les voyageurs anglais ^
de nos jours, poussent Técono-
mie jusques à Tavarice; ceux d'a-
lors affectaient dctrc généreux
et même prodigues. Fox voulut
aussi se di>tinguer dans ce genre
de luxe national, il altéra s^a for-
tune. A son retour en Angleterre,
le jeu, et tous les genres d'ex-
cès, ne tardèrent pas ii en absor-
ber les restes. 11 dissipa en peu
de temps leà sommes considéra-
blesqueluiavaitprocurées la ven-
te d'une terre qu'il possédait dans
File de Thanet : on eût dit que
pour se livrer aux affaires publi-
ques, il avait besoin de se débar-
rasser des soins quVxîgeaienl les
siennes ; mais on perdant sa for-
tune, il perdit le premier princi-
pe de la dignité personnelle. Fin-
dépendance. Il préféra généreu-
sement les persécutions des créan-
ciers aux exigences du pouvoir.
L*état de gêne perpétuel où le
réduisirent ses folles dissipations,
est aussi une espèce de servage ,
et À la longue, toute servitude
dégrade Tânje la plus forte : Fox
en d\»nna })lus d'une fois la preu-
ve f plus d'une ibis âa position fut
FOX
telle qu'il se vit forcé « pour sab-r
venir aux premiers besoins» de
recourir ù des moyens peu hono-
rables. Ses débauches affaiblirent
sa robuste^ constitution. Afin de
pouvoir se livrer en même temps
à son goût effréné pour les plai-
sirs,» et aux travaux qu'exigeait
son caractère d'homme public ,
il eut recours à un moyen violent:
il fit un abQudant usage du /ou-
danurrij, et versa lui-même dans
son sein le germe de la maladie
à laq^uelle il devait succomber a-
vaut le temps où la nature sem-
blait avoir marqué le terme de sa
vie. Lorsque pour la seconde fois
Fox fut appelé au ministère, il
pfit d'une manière presque so-
lennelle, l'engagement de renon-
cer ù se« honteux penchans ; et
sans doute cette promesse fu|
faite de bonne foi, mais il ne tar-
da pas à l'oublier : le naturel re-
vint, et il repri^ ses première^
habitudes. Cependant il en recon*
naissait le danger et la honte.
Dans un moment où toutes sea
ressources étaient épuisées, où
sa popularité était compromise,
et où le malheur se présentait à
ses yeux sous le plus sinistre as-
pect, il offrit une peinture frap-
pante de l'état de sou Time, dans
un écrit intitulé : .Appel aux ci-
toyens de iVeshninsier, Les gran-
des crises l'agitaient violemment,
mais ne pouvaient ni le décourager
ni l'abattre. On rapporte qu'une
nuit, il perdit des sommes si con-
sidérables au jeu, qu'il en parut
atterré. Un de ses amis craignit
que Fox ne prit quelque résolu-
tion désespérée; il courut chez
lui le lendemain de très-bonne
heure, et ne fut pas peu surprît
FOX.
ée le trouver examinant tranquil-
lement ime nouvelle édition grec-
que d'Hérodoie, On raconte en-
core de lui Tanecdote suivante :
Fox, dont le nom!rlgnifier^;ttfr</,
en anglais, avait un ami nommé
Hare, mot qui désigne a la fois
un lièvre et un compagnon de
débauche. Tousi» deux poursuivis
par Icurs'créanricrs, étaient par-
venus h se cacher dans une peti-
te maison de campagne ; mais à
la fin leur retraite fut découverte,
et une escouade d'huissiers vint
les y e.erncr. Au bruit que fit la
troupe ennemie pour ouvrir les
portes, \eê assiégés mirent le
nez -^ la fenêtre, et reconnaissant
h quelle espèce de gens ils a*
valent affaire, Fox, sans se dé-
concerter, leur demande si ce
jour- là ils chassaient au liùDre ou
au renard? (^e^le question déri-
da les huihsiers. Le chef de la
troupe engagea M. Fox , sinon
pour payer, <lu moins pour pren-
dre des arrangemens, (\ désigner
une époque, fftt-ce même, dit-
il en riant aussi, celle du jour
du jugement. « Le jour du juge-
«incnt, répliqua tranquillement
a Fox, non : il se traitera, ce jour-
>»li\, des afîiires beaucoup plus
«importantes; remettons, si vous
»le roulez bien, la nôtre au len-
» demain. » Ces anecdotes peu-
vent faire honneur à Tesprit, et si
Ton veut, à la fermeté de Fox;
mais elles concluent moins avan-»
tageusement pour la délicatesse
de ses sentimens. Ajoutons que
Textérieur de cet homme célèbre
avait, dans les derniers temps de
sa \ ie, quelque chose de repous-
sant : sa physionomie était dure
•t sombie ; soa nez fortement a-
FOX
377
quilin , ses sourcils épais, son vi-
sage large et bo^ifli , sa taille
courte eft grosse, formaient un en-
semble |)eu agréable, qui doima
lieu à plus d'une caricature pi-
quante : mais cette enveloppte
grossière cachait un cœur bon et
sensible, un caractère ferme et
généreux, nne imagination acti-
ve et féconde, un esprit vif, pé-
nétrant, cultivé, et le don heu-
reux de revôlir ses peiihées des
formes les plus brillantes; son é*
loge comme ; orateur ne varie
dans la bouche de personne. Les
hommes les plus accoutun^és à
Tentendre ne pouvaient se lasser
d'admirer son habileté à saisir Itss
questions les plus difliciles, et le
discernement avec lequel il ana-
lysait les argumeiis les plhs cap-
lieux et les plus subtils. Il sem-
blait ne vouluir que vAicre par
la puissance de la raison et la
clarté des pensées , lors mc^me
qu'il séduisait par l'élégance d«
sa diction ou qu'il subjuguait les
esprits par l'éloquence impétueu*
se de ses discours. Vif et pressant
dans l'attaque , habile et prompt
dans la défense, jamais ses ré-
plique» ne se firent attendre, et '
moins elle» étalent méditées^
plus elles étaient remplies de ce»
traits brOlans et rapides qui frap-
pent et lerrassenl comme la fou-
dre. Tel il se montre dès sondé-
but dans les combats parlemen-
taires ; et cependant, lorsqu'il fut
nomn>é représentjut du bourf
Maidhurst à la chambre des
communes, il n'avait pas encore '
vingt ans. Cette élection d'un
jeune homme, avant l'Age voulu
Îiar les lois, pour siéger au par-
ement britannique, est d'autant
ayS
FOX
plu» remarquable qu'elle ne fut
poiot coutcstèe. Wilkes , ooiumé
député du comté de Middlessex,
était alor» arbitrairement détenu
dans la prison du banc du roi. Il
adressa une pétition «^ la chambre
des communes, pour réclamer
contre Tinjuslice qui Tempéchait
de siéger dans cette chambre, et
pour prouver la légalité de son
élection. Fox prit parti dans la
discussion i\ laquelle cette péti-
tion donna lieu ; et lui, qui se
montra dans la suite le généreux
défenseur des opprimés, s*éleva,
sans doute par une erreur de son
esprit, contre un homme que
poursuivait le pouvoir et que pro-
tégeait Topinion publique. Ce
début était peu propre ù lui con-
cilier la faveur populaire. Mais
le p«iblic, juge souvent impar-
tial, reiÉ^ut dans un discours
dont il n'approuvait ni les con-
clusions ni les principes, les ger-
mes féconds d'un beau talent, et il
applaudit à la naissante éloquence
du jeune orateur. Le censeur a-
nonyme qui publiait alors les
Lettres de Junius, lui donna des
encouragemens. Les ministres et
leur partisans le louèrent avec
exagération, et pour le mainte-
nir sur la ligne qu'il semblait dis-
posé ;\ suivre, lord North, chance-
lier de Tcchiquicr, lui fit conférer
d'abord la place de payeur de la
caisse dos veuves, et bientôt a-
pfès, il fut admis parmi les lords
de l'aniirautc. Les ministres ne
virent dans l'opinion de Fox, sur
la pétition de Vilkes, qu'un cal-
l'ul d'ainhition. Ils se trompaient,
et ne tardèrent pas i\ s'apercevoir
qu'on ne pouvait, même avec des
chaînes dorées^ lier l<1 conscience
FOX
politique ^*un homme tel qne
Fox. ki\ votant avec eux, il ma-*
ni lesta plusieurs foi» des opinions
contraires ; les entraves du pou*
voir gênaient son allure et bles-
saient sa iierlé. H avait besoin de
liberté pour déployer ses forces ;
dans les combats de la tribune ,
il y a peu de gloire ù se ranger
sous les drapeaux de la puissance.
Le public prend parti pour ceux
qui défendent les libertés publi-
ques. Fox 1^ reconnut de bonne
heure, et bientôt on le vit recher-
cher les principaux membres de
l'opposition, se lier avec eux, et
devenir Tami de Bud^e, dont il
s'était d'abord assez, téméraire-
ment montré Tadversaire. Lord
Holland mourut en 1778, laissant
^ son fils une fortune, d'environ
i,5oo,oeo livres sterling. Fox de-
venu tout*à-fait indépendant, put
établir ouvertement des liaisons
politiques conformes i\ ses incli-
nations, et mettre ses discours en
harmonie avec ses principes. Per-
suadé que les cn^yahocs religieu-
ses nées de la conviction intime
de celui qui les professe, doivent
être libres comme la pensée et la
conscience de l'homme, il fit cod-
liaitre ouvertemeut son avis sur
cette matière délicate, dans la
discussion du bill sur le serment
du test, dont une certaine classe
de citoyens devait être exemptée.
Les ministres avaiegt déjà fait
quelques représentations à Fox
sur l'indépendance de ses opi-
nions ; elles furent inutilement
renouvelées dans cette circons-
tance, et il fut rayé de la liste
des lords de la trésorerie : car la
maxime d'état, que les hommes
publics ne doivent point avoir de
FOX
tfon.^rionrr, iiouh vinnt «l'Anglr-
Urvv, Lonl Norili inKtruit*it Fox
<lr Ma (Irsiiiiiiion pur un hilliU .^i-
Kiir {\v Hii main, v{ qn*il lui Ht ro-
incltir ilan.H la rluunbrr ni^nin «
«liirant Ir conr» (Punu tliKcuHHion.
Fox lut lrrt-!ii«n{iiblfi i\ rrttr (ti^-
{i,i'î\v.v vi i\ la inuni^TO itonl cllo
Ini Tut annonr«M*; niaifi il iliNiti-
inula s(Ui n*5.<^rnlinirnt« du nv lo
lit (r.'ihord ôclalrr iprcti m* ran-
geant tout* i\- t'ait (lu parti do
l'opponition. Lrs fanto» du mi"
ni.Nièrt* dans .sa oondnîto i\ iVgnrd
dr<4 cnlonif's ang;lai5CH Kur lo cou-
liniMil américain, lourniront birn-
t^t \\ .Hon ôlnqnoncf) un t*\\\vi di»
^uv dVllo. \,vn niltiirttrcvH qui Ta-
vaitMil linnniiiN 1«h bnul^VuiA do
1.1 roiir qui ravaioni pnui*{iiAl do
Irnrs raillrrioH t*t (lu lonn« Mai*-
rannirs, ronnnront nlor!« combien
était rtMlniitablo radvrrf«ainM|n*il.i
s'rtairnt iniprndonnnout allirô.
Lorsipril dit <• (|no lurd Nnrth
» aurait lo talont do pordre dans
» uiK* sonlo rampaj^no pluKdopro-
» vinors (]n'Al«xandro-lo-(àraiid
»n'rlaii parvonu (\ vu noquùrh^ «
lo Miiniht^ro fit do vain!< efforts
pour lonrnor on ridicuhi cetlo
IM'rvoyanoo du gonio. l/événo-
nionl prouva oombion tdlo ôUit
justo. Loit colonioM Hin^ricniitr»
n'M'laîuaiont lo dndt do do laxor
ollo!«-m(^mo(«. Fox prouvai pnr
do!i arf^umen» liiattnquablD(i«qu on
no pouvait mm injuritioo ctt («nus
s>xpoM<T \\ do troH*grandii mal-
hruTH. lo.H privor do IVxftrciof) do
rr tlroit. So» dii«(?our!i nortaiont la
ronv:rlion daun touH Ioh onprits ;
mai» la vi(?illu mala<llo miiiiAlô-
ri( lio, lorguoil, no pormottalt pan
do rédor à r^vidonco. Loh liom-*
mrs dui pouvoir uppollvnt fuibleti»
FOX a?»
«« ro qui o.«t justtioo. ot font oon*
nijtlor la dignll^i do la puittHanoo &
môpriiiior Ion avorli!t?tomoui4 do In
HafçosHo ol loM oonHoiU do la rai-
son. AproH ootto f^oMition du parlo-
mont« quo plueiiour!« ciroonstau-
ro» rondiront côl6bro « Fox fU un
voyago à Parlsit pour dt^oouvrir leé
intoi»lioni« Horrôto» du oabinot de
VorKàilloilt rvlativomont ik la guor*
ro d'Amôriquo. Il reconnut bign-
tAt qtio co cabinet prot^^goait en
poorol loit iiniurgôft* et no tar-
derait pnti ù prendre ouverte-
mont leur dirense. Cotte dé-«
oouvorto lo confirma dans Fo-
pinion où il était que la saine
|>oliliquo, aillant quo Toquité,
consoillaif nt iFacotMior aux justes
domnndosdos Am6rlcalns« an lieu
do vouloir leur di!*putoKv par la
lorco dos armes « des droits dont
jouisfioient los babitaus do la niè-
re-patrio. Durant lo cours de cot-
te espace do guerre oivile « Il ne
cessa do s*élever contre ses au-
tourSf et de combattre le mlnistj)'*
re avec toutes les armes de sa
puissante ^doquence. Cette con-
duite courageuse effaça entière-
ment rimpression déûivorablo
que son début dans la carrK^re
avoil laissée ches un grand nom-
bre d*amans soupçonneux de In
liberté. Il eut bientôt occasion de
connaître iu<<qu*i\ quel point il
possédait lu faveur publique. Dans
une de ses brillantes improvisa-
tions « il adressa d*amers repvo-
cbes aux hommes quU par ralldes»
se ou par ambition • se rangeaient
soiislu bannière des ministres. Un
meinbii) do la chambre vit dans
cette attaque générale une insuU
te personnello, et en demanda
raison au bouillant orateur. Fox
28o
FOX
reçut dans ce (Iih^I une blnfi^nre
lt*p;èri*; mais anssitOl qut; io pti-
blio i'iit in>l.riiit fin danger qu'il
af.iit conni, nn nombre immen-
se de pf'r*«onnes de Ions les riiù^s,
et mr'nie i\v tontes les opinions,
se Ul in!«('rire ^ sii porte en ténM>i-
gnage du vit' inlérel qiril in.<>pi-
ruil. Un nouveau parlement î'nl
convoqué on 1780 : la cour et ses
adliérens empb^yèrent tout leur
crédit, tous leurs moyens ptuir
empiM-hcr la réélerliim de Fox;
niais il triomplia de Ions ses en-
nemis, de toutes les ré.««islanee2)
nniii.ilériflle«, et fut nommé mem-
bre de la rhainhre des romnnme^
parles éleelrnr<i de Wesl minuter.
C*eat à relte oceasiiiu qu'il fut ap-
pelé V homme du />«7//>/r.* qualili-
calion 4 0 liouitrahlc, car elle
ne >ignUi.Ht pus l'homme des pas-
sions populaires « nniis le défen-
seur des droits et des libertés du
peuple anglais. Au mois de jau-
TÎerijHi, il s'éle\a avec énergie
eoiHre renx qui, ne trouvant pas
f\\\v ce ïdi assez de hi guerre d A-
méri(|ue, voulaient encore que
l'Angleterre attaquât lii Hollan-
de, hn parl.mt des nndbeur> dont
la (»raude-!)retagn(* élidt mena-
cée, il établit entre Genrge llf
ft (ialberine il un pnrallèle qui
ne l'ut pas A Tavantuge du nionnr-
\\\\' anglais. Lo roi et ses minis-
tres en lurent vivement oifensés,
et Fox éprouva plus d'une t'oi^ les
efl'i^ts de leurs ressent imens; mais
rop)K>silion dont il était devenu
le chef, prenait (,haque jour de
nouvelles forées. A la nouvelle
que lord ilornwallis et toute son
armée avaient été faits pristKi-
niers par les Amérieains, de tou-
tes parts on cria* «1 la trahison.
FOX
Rurke et Pitt se n*unirent à Foi^
et demandèrent lu mise en ju*
gement des auteurs de cette hon-
teuse eatusirophe. Les ministres^
dont toutes les fautes furent rup*
pelées et mises au grand iour^
* forcés de eétkr à Torage, se reti-
rèrent ; il se forma une adminis-
tration nouvelle, et Fox fui nom-*
mé, au mois de février 17811, se-
erétaire-d'état aux affaires étran-
gères. SiMis le ministère prèeé-
dent. les hauteurs du cabinet bri-
tannique, el >es prétentions insul-
tantes, avaient fi^eé la Hollande
de s*uiiir t^ la Frunec et A r£<ipa-
gne. Lue bttlaille sanglante , dans
laquelle lu vh'toire était restée
indéeifif , avait eu lien entre la
flonAatave et celle (rAngleter*
re. Fox teuta de délarher cftte
puissance de la co dititm nav»le»
Il désirait signaler son entrée aa
nliui^tère par (pielque service é-
datant. Mais il ne réusMit point
dans les tentatives qu'il lit pinir
porter la Hcdlande k signer une
paix séparét*, et ne fut pas plm»
heureux auprès des AinériiMiins :
il était trop tanl- pour leur propo««
ser d\nitres conditions que eella
de leur émaneipation et d*une
indépendance ab.itdne. Quelques
mesures, relatives A la police in-
NM'ienn* du royaume, furent pro-
posées par le nouvau ministre, rt
favorablement reçue» é\v pubHc.
Il fut décidé qu'un eutreprenenf
de fournitures |vour le compte du
gouvernement ne ponrr.dt siéger
dans la chambre des communes*
et que les préposés des douanes et
de Paecise ne seraient phis adtnlf
AvoterdaniileséNsrtioniv. l/lrlan^
de, 0(uidamnée par la p<ditiqu6'
anglaise à gémir sous 4e» loîe
FOX
dVxcîepiion , ne tut point com-
prise diins cette mefture libérale,
el le rrgne de ¥0% né tut pa^ de
lun^nie durée. Le inarquî:» de Bue-
kinghtiin, sou:* le:i a(i.*«{)ices f\Q'
qurl il avait été nominé, mourut
:iul)itemeul ; et le r**! n'empressa
de profiter de 4%itt événement p(»ur
se débarrasser d^ni minisirt, sous
i'ii;fliien('e duquel il se sentait à
la gène, et coinine en tutelle. Les
hommes faibles ont une aversion
naturelle pour les cl4lies fortes et
les volonl( s fermes. Pitt ne man-
quait ni de persévérance dan»
ses dessein», ni d'énergie dan»
leur exécution; nrars son cnrac-
tère-froid, et son ton moîns Iran-
chant, n'rffaroni-haienl pas au-'
tant le timide nn ivarque (\nv la
iréh* menée el les form< s un peu
rudes de l* homme du peuple. IMlP
el (iren ville nbantlonnèreni l'op-
position et passèrent au ministè-
re. Fox parut encore plu> irrité
qn'afïligé de celle espèce de «lé-
serlioii. Le dépit est \\u mauvnisr
conseiller, il le porta à une démar*
che qui causa b^'aucoup de sur-
pri^.e el de mécontentement. Il
s'empressa d<' re< herchcKon h"m-
n»e dont il n'avait cessé de cen-
surer toutes h»s opérations; »on
union avet lord Norlh parut in-
explicable. )!)nsend)lei îN atta-
que renl avec une espèce de fu-
rt ur II nouvelle administration.
On >it renaître, entre les fils, les
rivalités qui avaient divisé les pè-
res. Fox et Pitl devinrent des
antagonistes non moins animés
l'un contre l'autre, que ne l'û-
vaient été en leur temps lord Cha-
tam et lord Holland. L'opposi-
tion devint formidable 9 elle ob*
tint contre Ici miaistres un acte
FOX
281
de censure qui fut l'avant -cou-
reur de leur chute; el Fox, qui
dans cette lutte avait modéré sa
fougue et combattu avec autant
d'adresse que de prudence, se vit
une secon<le tois placé îï la tête
du département des affaires é-
trangères. Des prélimiiiaîres de
paix avec toutes» les puissances
contre lesquelles TAnglelerre
combattait, avaient été rédiges
par lord Schelbrune. Lord North .
et Foi crurent devoir s'opposer
à l'adoption de ces préliminai-
res, auxquels cepernlanl il ne fut
rien changé. Le Vtouble foie que
F(f>x voulut jouer dans (^ette cir-
constance fut généralement blâ-
mé ; on Fc considéra comme un
homme qui sa(;rifiail .«es prînci- *
pes à nneambition peu honorable.
Le même re[»roche fut fait A tous
Ceux qui composaient son parti;
el ce parti aurait pu dès lors s'a-
percevoir i\\\fi la laveur publique
s'était retirée de lui, quoiqu'il
obtînt encore une maj(»rité mi-
nistéricFfe dans la chambre des
communes. Depuis fong- temps,
des plaintes s'étaient éfevées con-
tre la compagnie des îndcs , ac-
rnsée de mah*ersniions, et qtre
Fon croyait au moment de faire
nne banqueroute effrayante. Sous
prétexte de prétcnîr ce malheur,
et de mettre cette compagnie
hors d'état de commettre A l'a-
venir les fautes qui Inr étaient
reprochées, H fut proposé un biR
ayant pour but de revêtir fc mi-
nistère d'une airlorité *îans bor-
nes dans les tndes, et de lui con-
férer le droit d'y nommer '\ tons
les emplois. Fox prononça en fa-
veur du bill un discours, dans le-
quel il déploya fautes les res-
a8j
FOX
sources de son génie. Ce discours,
où se trouvent réunies à Télégan-
ce du style la force des pensées
et la justesse du raisonnement,
est regardé comme le chef-d'œu-
vre de cet orateur célèbre. iVlM.
Pitl et Dimdas tentèrent, pour le
réfuter, dt;s efforts impuissans^
le hill passa à une forte majorité;
mais ce triomphe éclatant du mi-
nistre devint la cause de sa chu-
te. Un prince du caractère de
George III devait s'alarmer de la
puissance de son ministre. Il usa
en secret de son influence pour
faire rejeter par la chambre des
lords ce que celle des communes
avait accepté. Ce rejet motiva le
changement de ministre, et la
didiiikulntion du parlement. Ré-
duit une seconde fois à une con-.
dition privée. Fox vil avec dou-
leur combien ratîection du peu-
ple s'était refroidie à son égard.
il ne parvint qu'avec beau-
coup de peine à. se faire réélire
par l'assemblée de Westminster.
Ses ennemis contestèrent la vali-
dité de sa nomination, et provo-
quèrent une vérification des votes
qui entraîna des frais immenses;
mais il regagna bientôt la faveur
publique, en s'opposant à l'éta-
blissement de nouvelles taxes de-
mandées par les ministres. Le par-
ti de l'opposition, à la tête duquel
il se trouvait, n'avait jamais réu-
ni autant d'bommes remarquables
parleurs talens, leur éloquence
et leur caractère. Au mois d'oc-
tobre 1788, Fox reçut en Italie
la nouvelle que George III était
attaqué d'une maladie qui ne per-
mettait plus de lui laisser la di-
rection des affaires; sur-le-champ
il quitta Bologne, où il se trou-
FOX
vait alors 9 et se rendit en toute
diligence à Londres. Des discus-
sions très-vives s'élevèrent daas
la chambre des communes sur le
choix d'un régent, ainsi que sur
la sanction royale et la manière
d'y suppléer. Dans le cours de
ces débats, les membres de Top-
position eu rent fréquemment l'oc-
casion de déployer leur éloquea*
ce. Fox opinait avec son parti
pour remettre la direction des
affaires du aoyaume à l'héritier
présomptif de la couronne. Ce-
pendant la maladie du roi se mon-
trait chaque jour sous des symp-
tômes moins alarmans. Bientôt
George Ili fut en état de repren-
dre les rênes du gouTernement:
ce changement inattendu renver-
sa les espérances de Fox, et di-
minua le nombre de ses parti-
sans. Les différentes fluctuations
qu'on avait remarquées dans sa
conduite politique , l'atteinte que
dans des vues d'intérêt person-
nel, il avait voulu porter à l'in-
tégrité des principes constitution-
nels , produisirent sur les esprits
une impression fâcheuse. Il alla
aux eaux de Bath., moins pour
soigner sa santé que pour se sous-
traire, pendant quelque temps, à
l'attention publique; et à son re-
tour dans la chambre des com-
munes, il reprit avec succès le
rôle de chef de l'opposition. £n
1790, le cabinet de Londres pa-
rut disposé à faire la guerre à
l'Espagne et à la Russie. Fox
combattit ce projet avec son é-
nergie et sa véhémence ordinai-
res; le discours qu'il prononça à
cette occasion produisit le plus
grand effet. Après l'avoir lu, Vim-
pératrice de Russ^ie parut persua*»
FOX
(Ice quelle lui était redevable de
la contiiuintiun de la paix % et pour
donner A Fox un témoignage au-
thentique do sa reconnaissance 9
oi!e fit ^culptcr i^on bubte en mar-
]/re blanc, et le plaça entre ceux
de Déntosthèiies et de Cicéron.
La révolution française éclata.
Fox avait l'esprit trop éclairé,
trop libre de préventions, pour
confondre les erreurs et les cri-
mes des pashicms avec les actes de
la liberté. Tout on abhorrant les
excès dont se souillèrent des hom-
mes profondément pervers, il de-
meura fidèle i\ la cause d'un peu-
ple qui n'avait couru aux armes
fine pour maintenir son indépen-
dance, et substituer aux caprices
du pouvoir absolu le régime in-
variable des lois, ibirke, moins
philosophe, plus dominé parce
ij^enre de patriotisme exclusif, qui
Ti'est qu'un égoïsme national, ne
voulut voir dans les changemens
])oli tiques opérés en .France, que
les meurtres et les rayoges causés
par la fièvre révolutionnaire. Cet-
te différence d'opinion l'éloigna
de Fox , et le porta à rejeter avec
npinifilreté toute proposition de
rapprochement entre eux. La per-
te d'un ami pour lequel il avait
toujours eu une espèce de véné-
ration fut une des épreuves les
plus pénibles auxquelles la cons-
tance de Fox ait été exposée. Cet
homme, qui ne séparait pas l'a-
mour de l'humanité de l'amour
de la liberté, proposa au parle-^
ment d^ngleterre d'intervenir
auprès de la convention nationa-
le pour sauver les jours de Louis
Wl. et appuya la motion de M.
AViibcrforce, pour rabolition de
Ja traite des Noirs, avec la même
FOX û83 .
ardeur qu'il sollicitait une réfor-
me parlementaire. Ccmstant ami
de la paix, il s'opposa, en 1795,
à Ce que la guerre fût déclarée A
la France. Cette opposition mé-
contenta les membres de la cham-
bre dos c.")mmunes, et tout le
peuple qui s'était prononcé pour
cette guerre. Les ministrtis avaient
déclaré qu'il serait impossible
d'entamer aucune négociation a-
vec la France, tant que le systè-»-
me de gouvernement adopté par
ce pays n'éprouverait pas de
grands changemens. Dès le com-
mencement de 179'i, Fox com-
battit, cette opinion; et dès l'an-
née suivante, le cabinet de Lon-
dres se moiilrn disposé î\ recevoir
favorablement les ouvertures qui
lui seraient faites parle directoi-
re-exécutif de France. Fox, après
avoir combattu sans succès plu-
sieurs propositions ministérielles,
se tint peudan^ quelque temps é-
loigné des discussions parlemen-
taires; mais ayant appris que ses
amis blâmaient sa retraite , il re-
vint prendre place sur les bancs
de l'opposition . et chercher, par
tous les moyens, c\ ressaisir la fa-
veur du peuple. Le jour anniver-
saire, de sa naissance , entouré
d'une foule immense qui s'était
rendue de tous les coins de la
ville ù la taverue où il dînait , il
porta un toast au peuple-souve-
rain. Le roi n'en fut pas plus tôt
informé, qu'il raya lui-même le
Qom de Fox de la liste des con-
seillers de la couronne. Il parut
Irès-sensible A cette disgrâce, car
il s'abstînt pendant quelque temps
de prendre part aux affaires pu-
bliques. Il reparut dans le monde
politique en 1800, où il fut fait ù
'^A/| FOX FOX
VhnyfUftrrf. tU-^ |irr»po«iti/fn^ âfi potiti/ffjfr, p#>rTa Fox à proposer
tiiif frfir 1^. ^<iii*#rriirfrM;ril rryn^ii- rJe rrroui-ir aux 4rme4 pour reD«-
iiiMf, #■! tr4 f»ff>liinifMir«"i in lu- Ifi-r d.irM re rlfriiiaiiie de la cou-_
tt'.fti ti/m ^ ru irtiii, ►'oï, iiftm rofiiiK d*Ariîjl»îtftrr«. Celte ctr-
fiirolf riifjirrHM/'. Ir iriiitft ri Aifiii-iii)^ r:ori«l iiirri: ne fut pa4 la seole où
•If frrHiii /i r iru. >iii|Mil«-nn, iilor^ l'homme du peuple donna lieu
ut$'.iiut-i roii'fil, j'Mri'rillii it¥rt: dff p«fnAer qu'abjurant ses aDCÎeD»
]u''titintt\t t\t'. fliMiiHlioii ; mui't .1 prinfifx!!*, îl allait dtsTenirrhom-
firiiii' /'iiiii il tlv. iriniii vit All^ll • MM* dn poijvoir: la mort protégea
li'M r, ()iir l.i ^iM'fM' ^( l.ilii diMioii- «tn gloin*. Depuis quelque temps
vritti «tiiiir U'ii fl«tii« ii'iyt. Kot rt H.1 «liiiité «t'anaibliitsait d*une ma*
l'ilti 4M<Hi^-ifm|M divi-*!'^, |»;ini- uU*ni ««eiiAilde. Une hydrOpisie
mil Kl' l'iHiiJi' |iiHir roniirr iiih; ditiit il étail nfTecté depuis long-
MMim-lIr iiiliiiiiil'>triili(iM i'mm Irn ti* m p.^ fiilHait chaque jour de nou-
itiivpii (M (II- lui il liri'n¥ilt«-. Si ti; vimux progrèfi. Le i3 septembre
pi'MJrl lui rii i Itrl t:iHirii, il nir hit iH(»ô il ce^sa de TÎvre, empor-
pnihi iiitt <i rYrctili'Mi. On .^t- tuiit Hvec lui IV^pérance quMI a-
ttii'i' i|iii' \v l'oj ^r !■( l'iiiit mriH^ v»it t'ait renaître* de voir bientôt,
Irihiinrni A nitini Ihn i\v non- la ptiix établie entre la France et
vodM !*'('« ilitni «inn rMiiicil. (lo rAn^letern;. Des honneurs furent
|(iiinl Miiiiini' M*pi'it lin n'ilr tjni rtMidiM à i«u cendre. L'Européen-
r<iMvi hiiil niinix ù I indrpi-ii- tière y nit^In ses regrets; ses ad-
dtiiM r tir ^iMi l'iii .11 !«' rr. Diio np- ver:4aii*t^<t m(^mes rendirent à ses
p<i>iili«in rnloiiliblr hi* farina <'om- grands talenji nii hommage d*au-
lif lo Minii>iri-<*, vi il drvint lo tant plus glorieux qu'il ne pou-
rhcl' do ivWv ttppiMiiion. Pitt vait ctre que volontaire. l)n bio*
MitMirni m iSotî : |*\t\ ««'vippu^a graphe anglais a dit de Fox:
«in\ lioiiiirnr^ tpi'nii propos, lii ilo (^e^t moins par les sentimens
dcinurr .W'r niini<«liv; en rt*n« qu*il nianitesta comme ebef île
diiil lin ril.itiiil lioninii^r à srs Topposition, que diaprés la eon-
nrvni^ ri .\ Mr^ wrln^ pnvôr^, il duitc qu'il tintau ministère* quMI
vappvl i loi|it"* Wh lanlt'H oi los er- oonvîfnl de le juger. On recon-
ivur^ \\v Hon riv.il. |..i nuut kW. naît en lui des vues grandes, une
ISll i\\ iMppcK r pour l.i hvi^ii^ine énergie extraordinaire, une faeî-
roi-» K..\ ui iuini.iv'»iv, vltrtio l*»»is liié prodigieuse pour le traTaîl,
il <i\ iii«»iiiiM iliilViAMit do lui uii^- et une exti^me aptitude à saîm
luo. 1 V 110 lut p («t "«anx nn ^r.Hid et à combiner tous les ob)els qtti
otoiiiiruu'iu «l'i'iHi \\k 00 \ioil u« sVttVuieut ù sa pensée ou qui lui
ini Jo Li pai\ pri»po>»<»i do Joola- étaient présentés. Ses pKis beaox
101 II ^noiioà la ^^^l^^o. t'V'x ne uuHivomens d'éloquence Ittr fb-
fil o\'iio pi^»;».»>iiîoii *j'»e pour rv II t în> pires parle plus noble des
pltuo M\ inh t 'o!voi.»iii vlUsino- sentimens* la pitié pourdegraïK-
MO :\Mn».i.i lîiu' p.Miio A\ 'Miri- des infortunes. Lorsq«K9 le plus
niiM 10 lo o iMHioo.Li PriivHo^'on illustre des défeoseors »le la H-
oî m s'n.MJooi m li'» le do'jir de berte eu Kun^pe* Lit Fayetle* lan-
niauv A Ucor^c* plutôt i^i^uu but guis^ait daas le» pràOiH il^M*
FOX
mutz, il fut fait ù In chambre des
coiiiiniino!^ trAngletcrrey une mo-
tion tendant H faire des démar-^
chcs auprès du cabinet nnh'ichien,
ponr obtenir la délivrance) de ce
prisonnier illustre, victime de i^a
confiance dans la loyauté germa;
nique. M. Windham, scprétaire
de la {guerre, fs^^aya^ par des sar-
casmes vi des riflexions ironi-
ques* d'alTaiblir l'intérrl qu'avait
t'ait naître en faveur de M. de La
Fayetti* les discours des orateurs
de rop[)osition. Quand M. AVind-
bam rut tfTuiiné sa barangae.
Fox se bîva, et dit : « Le secré-
)» taire de la guerre a parlé d'après
»les jM'incipes qu'il vient de nict-
»tre au grand jour. 11 ne fautja-
)) mais piirdonuer à ceux qui com*
nnieucent les révolutions, et cela
n.sans distinction de circonstnn-
nces ni de personnes, et dans le
>sons le plus absolu. Quelque cor -
nronipu, quelque intolérant, quel-
»que oppressif que soit un gou-
» vernonient, quelque vertueux,
nqiM Ique patriote que soit un ré-
nforniateur, celui qui commence
»la reforme la plus juste doit Olre
0 dévoué i\ la vengeance la plus
» irré('on(!iliable. S'il vient après
»lui des bommes indignes de ce
» réformateur, qui flétrissent par
» leurs excès la cause de la liber-
» té, ceux-là peuvent être absous.
» Toute la baine que doit inspirer
»une révolution criminelle doit
«se porter sur celui qui a com-
• nieficé une révolution verlueu-
»se. Ainsi le très-bonorable se-
»cré luire de la guerre pardonne
))(le tout son cœur ùl Croniwell,
» parce qu'il n'est venu qu'en se-
»cond; mais le comte de Bedfort,
»mais tous les personnages ver-
FOX
98 3
ntueux auxquels nous sommes
» accoutumés à rendre des bom*
«mages presque divins en recon-
» naissance du bien qu'ils ont'fidt
Ȉ leur patrie et A la race humai-
»ne; voilà les bommes qui, soi*
»vant la doctrine professée en ce
DJour, doivent être voués à une
«exécration universelle. Moi qui
M vivrai et mourrai l'ami de l'or-
ndre, mais aussi l'ami de la liber*
uté; l'ennemi de l'anarcbie, mais
» aussi l'ennenii de la servitude,
»je n'ai pas cru qu'il me fût per-
»mis de garder le silence après
»que de t( Is blaspbèmes ont été
• proférés contre l'innocence et la
9vériié« dans l'enceinte du parle-
nmentbritaimique. » Lesdiscours
de Fox ont été réunis eo corps
d'ouvrage, sous le titre de DiS"
cours du très-honorable C. 1/. Fox,
prononcés à ta chambre des commu*
nés dep'-ds son entrée au portement
en \'^i\%. Jusqu'en iSoG; auxquels
on a joint U7\e introduction, des mé^
moires, etc., G vol. in- 8% Londres,
1M14. La lettre aux électeurs de
JVestminster est la seule produc-
tion littéraire que Fox ail publiée
de son vivant; le style de cette
lettre, diffus et dénué d'orne-
mens, a tout le carattère d'une
harangue politique. Il a laissé
imparfaite V Histoire des deux der*
niers roir de lu maison des Sluart,
et ce que l'on connaît d-, cet ou-
vrage fait vivement regrèller la
partie où il aurait retracé la gran-
de leçon po|i(i(|ue donnée, en
1688, par le peuple anglais, aux
autres nations <le la terre. Voici
ce qu'on y lit sur les 3 derniers
princes de celle famille détrAnée.
oCbarles I*' ne se croyait point
)>lié pardes concessions t\\i\\ rt-
386
FOX
«gardait comiuc exlorqnées. Il
» fut soupçonné de duplicité; et ce
» soupçon était si juste, qu'il ac-
• quitune certitude nioraic D'à-
» près ses préjugés sur le droit di-
• vin, ce monarque se croyait li-
»bre de manquer de parole. Tout
)>le règne de Charles II n^oITre
» qu'une suite non-interroropue
» d'attaques à la liberté, ^ la pro-
Mpriété, à la vie de ses sujets. La
» condamnation d'Argèle et de
»>Veir rappelle les acles des Ti-
wbère et des Domilien. Sou am-
«bition s'est dirigée uniquement
a contre ses sujets; il était com-
»>plélement indifférent à leur rô-
))le et au sien sur le théalre des
• affaires générales de TEurope.
» Affamé de pouvoir et étranger à
» l'amour de la gloire, dépourvu
»de principes, ingrat, fourbe et
Mperîide, il fut vindicatif et inac-
» cessible aux remords. C'est avec
» toute justice que Burnet liûre-
»fuse le mérite de la clémence et
»de la générosité. En tout. Char-
oies 11 tut un mauvais homme et
nun méchant roi. » Cependant,
lorsque Jacques il, son succes-
st'ur. adressa, pour la première
fois, la parole i\ son conseil pri-
vé, il dit*: « Puisqu'il a plu à
»la divine proviJt nce de me fai-
» re succéder à un prince le meil-
«leur dos rois, je m'\*fforcerai
)>de marcher sur ses traces, et
«surtout d'imiter sa clémence et
»son amour pour le pays. •> Jac-
ques ne se contenta pas d'imi-
ter l'impitoyable clémence de
Charles, 11 surpassa ses fureurs,
espérant sans doute être à son
tour placé par son fils au rang
de ces rois meilleurs les uns que
les autres. Le peuple anglais en
FOT
ordonna autrement, et il fit bien.
FOY (>lAXIMlLlEII-SéBA:irnEN),
lieuteuanl-généraL député du dé-
partement de l'Aisne à la seconde
chambre des rcprésentans en
1819, naquit à Ham (département
de la Somme), le 3 férrier 1^75.
Ayant pris les armes dès sa jeu-
nesse, il s'illustra dans la carrière
militaire, comme plus tard à la
tribune nationnie; et les champs
de l'honneur ainsi que Tenceinte
des assemblées législatives* ont
tour-à-tour mis en évidence son'
courage, ses talens et son patrio-
tisme. Il entra, à l^âge de i5 ans,
aspirant au corps d'artillerie à l'é-
cole de la Fère; fut nommé sous-
licutenant le 1" mars 179^9 lieu-
tenant au 5""' régiment d'artille-
rie ù pied le 1" septembre même
année, et ût en cette qualité les
campagnes de l'armée du Nord,
soiis les ordres du général Du- %
mouriez. Après la retraite de la
Belgique, il fut nommé, le 1*' sep-
tembre 1795, capitaine de la la"*
compagnie d'artillerie à cheval,
et servit avec distinction sous les
ordres des généraux Dampierre,
Cu>tines, Houchard, Jourdan et
Picheîcru. En juin 1794* le pro-
consul conventionnel Joseph le
Bon,d'e»écrable mémoire, fit in-
carcérer le capitaine F»»y, qui s'é-
tait exprimé devant lui ù\ec. une
noble franchise, blâmant les ex-
cès auxquels (»n se livrait à cette
époque. L'ordre «lait déjà donné
pour traduire le jeune guerrier au
tribunal révolutionnaire, quand
le 9 4h< rniidor vint le rendrr à 1:*
liberté et à ses tVmctions. Il fit. ù
la trte de la 5™* compagnie du 2"*
réginiei/t d'artillerie à cheval, les
campagnes de 179?, i79t), 1797,
\
Ai'-- C/c/if-'ra/^ L^i
■e-- (m:/
J)e^u^é^
*
roY
s\ Tarmée de Rhin-et-idoselJe; se
iiisiin((iia p<ii'ticulièreaieDt au
paiiisa^e du Lech et à Tassaut de
la tête du pont de Huningue, où,
ne pouvant se servir de ses pièces
d'artillerie, il ût rouler des obus
allumés dans les' fossés remplis
d'ennemis. Après s'être de nou-
Teau distingué au passage du
Khin à Diesheim, il tut nommé
chef d'escadron « le 2 floréal an 5;
passa, en l'an 6(1798), ù l'armée
d'Angleterre, et revint, à la ûo de
l'année, servir on Suisse, sous les
ordres du général Schauenbourg.
Il Htla campagne de l'an 7 (i799)>
à Tarniée du Danube sous les or-
dres du général Mosséna, et prit
une part importante au passage
de la Linimath,le 5 vendémiaire
an 8. Nommé adjudant-général,
il se rendit en cette qualité, vers
la fin de Tannée 1800, i\ l'armée
du Khin, et passa en Italie a?ecle
corps d'armée sous les ordres du
général Moncey, qui traversa la
Soi:)se pour se joindre aux vain-
queurs de Marengo. Il comman-
da comme adjudant-général une
brigade d'élite, formant l'avant-
gan^e de rarniée d'Italie pendant
la campagne do 1801, et rempor-
ta, à la tête de cette brigade, un a?
vanlage considérable sur les trou-
pes autrichiennes, à Péri, à l'en-
trée du Tyrol. Après la paix d'A-
miens, ii rejoignit le S"* régi^nent
d'artillerie à cheval, dont il avait
été nom nié, colonel. En i8o5, a-
j)ré>i la rupture de la paix d'A-
miens, il fut chargé du comman-
(leiiiful des batteries flottantes
destinées à la défense des côtes
de la il)'"' division militaire, cl fut
eiiMiile employé, en i8n/|. com-
me clief d'état-major d'artillerie
FOY
2B7
au camp d'Utrechr. En i8o5, il
fit la campagne d'Autriche dans
le 2** corps de la grandt-annce,
et commanda on 1806 Partillerie
du corps stationné dans le Frioul.
Au commencement de l'année
1807 , il se rendit en Turquie
pour y commander un corps de
1200 Ct\nonniers auxiliaires que
l'empereur envoyait au sultan Se-
lim pour remployer contre les
Anglais et les Russes. Ces canon-
nîers revinrent en France par
suite de la révolution qui éclata
à cette époque dans Tempire ot-
toman; mais le colonel Foy pour-
suivit sa route, et servit dans la di-
vision de Tarmée turque chargée
de la défense des Dardanelles.
Vers la fin de 1807, il passa à Tar-
niée de Portugal, où il fit la cam-
pagne de 1808. Le 5 novembre
de la même année, il fut nommé
général de brigade, et commanda
une brigade de l'armée de Portu-
gal jusqu'au 29 octobre 1810, é«
poquc à laquelle il fut élevé au
grade de général de division; il
commanda presque toujours en
cette qualité des corps isolés com-
posés de plusieurs divisions. Le
22 juillet 1812, il couvrit la re-
traite de l'armée à la bataille de
Salaraanque, en prit le comman-
dement en chef sur le champ de
bataille, et pendant tous les enga-
gemens qu'elle eut avec Tennemi
jusqu'à son arrivée sur le Duero.
A la tête de la droite de l'armée
de Portugal, pendant la retraite
des Anglais, il s'empara de Pa-
lencia le 25 octobre 1812, et opé-
ra le passage du Duero à Tordé-
sillas, le 29 du même mois. En
18 15, détaché dans la Biscaye à
la tête de 2 divisions, il fit le
'jvSS
FOY
siège de Castro Urdiales, mit en
déroute et dispersa les liandes
qui iut'cslaierit ces provinces. A-
près la bataille de Vittoria, le ai
juin iSi3, le général Foj réunit
à Ber^araprè^ de '20,000 hommes
qui étaient restés sans direction
par suite de l.i perte de la bataille.
Il battit avec une partie de ces
troupfis les corps espagnols qui
formaient la gauche de l'armée
ennemie. Attaqué par une por-
, tion considérable de cette armée,
sous les ordres du général Gra-
ham, il détendit le terrain pied à
piedconlre les Anglais, et leur fil
payer cher la position de ïolosa,
qu'ils ne purent emporter qu'a-
près un combat des plus meur-
triers. Il reniorç.4 alors la garni-
son de Saint -Séba.stien eit repassa
la Bidassoa, sans avoir laissé un
homme, un canon ni un t'usil au
pouvoir de rennemi. Le général
Foy tenait la gauche de Tannée
à la bataille livrée pour débloquer
Pampelune, et ensuite à Saint-
Jean-Pied-de-Port. Il eut une
part active aux ditlércns conii)ats
livrés dans les Tyrénées pour la
défense du territoire Iran^ai.*, à
lafindeiSiS, et au connnence-
nii nt de i8i4* H ne quitta le
champ de bat.iille que le '27 lé-
vrier 181 ]y atteint d une blessure
que Ton croyait mortt-lle. 11 fut
nommé, dans la même année, ins-
pecteur-général de Tinfanterie de
la i4°" division militaire, et en
181 5 delà (•2'"*. Il commanda une
division d infanterie dans la cam-
pagne de i8i5, et fut blessé à Va--
terloo. C'était la i5"* blessure
qu'il recevait en combattant vail-
lamment les ennemis de son
pays. En 1819. il fut nomm't
For
inspecteur- général dMnfaDteriey
dans les a*" et 16"* divi ions mi-
litaires. Porté depuis par la gran-
de majiM'ité des électeurs libres
de son département iV la représen-
tation nationale, il leur promit
solennellement, le 1 1 septembre
i8i(). de justifier leur confianoe,
et de s'opposer de t(m> ses moyens
aux ministres, chaque fois que
les ministres seraient en opposl-
tir)n avec le vœu national. «Ce
» n'e>t pas moi qu'on verra,' dit-Il^
• attendre pour penser, parler ou
* voter, le signal du pouvoir. Inde*
»pendantde tout au monde, hor«
»mis de mon devoir et de raa
»conscicnce« ^uand il faudra
npombatlre à la tribune pour les
» intérêts des contribuables, et
»pour les droits. fondée par la ré- *
» vtdution et consacrés par la char»
«te, mes compatriotes jugeront
» bientôt si l'énergie du champ de
>) bataille m*a abandonné; • Le
général Foy a noblement tenu sa
parole : dé)doyant encore chaque
j(mr les talens oratoires les plus
distinguéh, et des connaissai^ces
approt'ondies sur tou< les objets
d'administration, tant civile qu^
militaire, et sur tontes les ques~
lions d'économie politiqtie, il
s'est placé au premier rang des
plus courageux comme des plus
habiles soutiens de la cause na-
tionale. Jamais il ne laissa porter
atteinte à la juste renonnoée de
ses anciens frères d'armes ou à la
gloire des armées françairies. L'es-
time et l'affection «le >es conci-
toyens l'accompignent dan<4 une
nouvelle (arrière dont la liberté
de tous et le bonheur général e^t
le but. 11 ne tiendra certes pas à
lui qu'elles ne s'accomplissent io-
FRA
fcflftnmmcnt coshanicsdustlnéeoy
aiixqiu'llv5 la rirlie&se du 8ol«
rîiuliLHtric (Ic8 hubitan», la nuture
ri VixvX scmblciiluppelerlu Fran-
FRA-DIAVOLO ( Michel Pui-
sa , pliiH pai'ticulièrement connu
80IKH U} nom de), nnqiiil ù Itri^
(1.1119 1« royaumo du Nuplcts» et
cxnTîi h\ profcHsiion do lahricaut
do h.'is; mais pnnr un hommo
sans ôducalion, d*(in naturel fè-
roctS et {\\iv. 1(1 loujçuo drs pus-
.sion.'i ciilnu'iK*, il faut des nio^'en»
prompts d(! forliino, cl Fru-Diu-
volo nv. I(*s clirnlia quo dans lo
vol vi U) nuMuIrr. Il ne rrunil à
noc tronptMlc malfailtMirs qui dc-
sfdaiont la ('alabnscl montra tant
d^uidac(*(*t d(* zèle pour cotte hor-
ril)l(*)tr(iiession,qu'ildeviutlochef
<!(' si>M ramarados, et prit lo nom
do Fiu-l)i4voLo(rroro diablo); car
p:ir uiio alliance monstrueuse de
iorocwlô ol do religion, les vt)leur»
ot les a'tsas.Hins de ocs contrées ^
avant (roulrrprondro lonrs «'Xpô-
dilioiis, on rocommniidaiont le
ttiooôs t\ la vior^o ot aux saints.
Fra-Diavolo ôtait ff»rl dôvul; et
lorsqu'il apprit <|u*un dos pre-
miers i'Iiols do ré{;lise était i\ la
trte do la contro-rôvolution de
Naptcs, on 1799, sans 'renoncer
ù sou m^'lter de brigand, il alla
oiïrir SOS sorvlces au cardinal
IVullo. La loto de Fra-Diavolo é-
tait dopuis lon{;-tomps mise *ù
prix par lo gouvornomont napo-
litain. liO cardinal Toubliu sans
donlo ; il aocuoillit bion colui que
rôrhaCaud attomlait , et qui pro-
moUaii do se dôvouer i\ la cause
du trOuo. Fra-Diavolo obtint, a->
vo(* son pardon et de grandes
protnossesy le brevet de chef de*
1. Ml.
FRA
af^O
mastc. Il fit avec une certaine
distinction ot en môme temps a-
rec une odieuse célébrité, la
campagne do rarméo catbolique
napolitaine. Mais les bons exem-
ples qu*il devait nf.cessairomont
reccvoird'une armée cmnmandée
par un prélat ne purent changer
son mauvais naturel, et les babi-
tans de Fr.iscati eurent beau*
coup i\ souffrir de ses cruautés et
de ses rapines. Retiré avec nuo
pension do 5,0oo ducats et une
belle forme qui avait appartenu
aux chartreux de Saint-Àlortin ,
il paraissait assez tranquille, lors-
que les Fran^^ais s'emparèrent dé-
dnitivomcnt du royaume de Na-
ples.Joscph Napoléon étant mon-
té sur le trône y le parti de Tan-
cien. gouvernement remit en ac-
tivité Fra-Diavolo et sa bande.
Il se rendit A Gaole. Oommo il j
avait toujours du brigand dans
Fra-Diavolo I il se fit chasser par
le gotiverneur de cotte ville, le
prince de liesse- Fhilipstbal , à
la suite dos désordres qui lui é-
taient justement imputés. Cher-
chant un asile en Calabrc, les
autres chefs, ses anciens cama-
i^des» qui le détestaient et qui se
bornaient à attaquer les voya-
geurs, le repoussèrent, et II se vit
dans la nécessité do se rendre à
Palermo. Le commodore, sir Sid*
ney Smidt, fomentait alors en
secret une insurrection au nota
de la ci* devant reine de Naples;
il accueillit volontiers un homme
que le cardinal RufTo avait ab-
sous. Fra-Diavolo recruta sa ban-
do d*un grand nombre de parti*
sans, ot partit avt*c lo commo-
dore anglais. Après avoir parcou«
ru i*ile de Guprée et toutes ièf
»9
aêl4
FOX
l'Angleterre des propositions de
piiix pur le gouvernement con.su-
laire, et les préliminaires en tu-
rent iïîgnés en 1801. Fox, après
avoir approuvé Je traité d'Amiens,
M rendit à Paris. Mapoléon, alors
premier consul, raccueillîl avec
beaucoup de distinction; m^is à
peine était-il de retour en Angle-
terre, que lii guerre éclata de nou-
veau entre les <leux pays. Fox et
Pitt, si long-temps divises, paru-
rent se réunir pour former une
nouvelle admini<tration sous les
auspices de lord Grenville. Si ce
projet lut en effet conçu, il ne fut
point mi» à exécution. On «s-
sure que le roi se rf-fu^ia cohs-
tamment à admettre de nou-
veau Fox dans son conseil. Ce
grand orateur reprit rm fCde qui
eonveuait um'ciix à Tindépen-
dance de son car;n l>re. Une op-
positiou redoutable se forma con-
tre le ministère, et il devint le
chef de celte opj)osilion. Pitt
mourut en 1806 : Fox s'opposa
aux honneurs qu'on proposait de
déreruer à ce ministre; en ren-
d:int un éclatant hommage à ses
mœurs et à s<*s vertus privées, il
rp^ppela toif tes^ les fautes et les er-
reurs de son rival. La mort de
Pitt fît rappeler pour la troisième
fois Fox au ministère, et celle fois
il *e montra diirérent de lui-mê-
me. Ce ne fut pas sans un grand
étonnement qu'on vit l'e vieil a-
mi delà paix proposer de décla-
rer la guerre A la Prusse. Fox ne
ftl cette proposition que pour
plaire au roi. L'électoral d'Hano-
vre formait une partie du patri-
moine de ce prince, la Prusse s'en
était emparée; mais le désir de
plaire à George, plutôt qtlk'uQ but
FOX
politique^ porta Fox à proposer
de recourir aux armos pour ren*
trer dans ce domaine de la cou-_
ronne d'Angleterre. Celte cît*
constance ne fut pas la seule où
rhorame du peuple donna lieu
de penserqu'abjaraat ses aocîeo»
principes, il allait devenir Thotn-
me du pouvoir: la mort protégea
sa gloire. Depuis quelque tetnps
sa^ santé s'affaiblissait d'une ma-
nière sensible. Une hydrdpisie '
dont il était affecté depuis long-
temps faisait chaque jour de nou-
veaux progrès. Le t3 septembre
180G il cessa de vivre, empor-
tant avec lui Tespérance qu'il a^
vait fart renaître, de voir bientôt,
la paix établie entre la France et
l'Angleterre. Des honneurs furent
rendus à sa cendre. L'Europe en-
tière y mêla ses regrets; ses ad-
versaires mêmes rendirent à ses
grands talens un hommage d'au-
tant plus glorieux qu'il ne pou-
vait être que volontaire. Un bio-
graphe anglais a dit de Fox :
C'etjt moins par les sentimens
qu'il manifesta comme chef de
l'opposition, que d'après la con-
duite qu'il tint au ministère, qu'il
convient de le jnger. On recon-
naît en lui des vues grandes, une
énergie extraordinaire, une faei*-
lité prodigieuse pour le travail,
et une extrême aptitude -k saii^ir
et à combiner tous les objets qui
s'offraient à sa pensée ou (fui lui
étaient présentés. Ses plus beaux
mouvemens d'éloquence lur fa*
rent inspirés parle plus noble des
sentimens, la pifié pouF de gran-
des infortunes. Lorscfne le pins
illustre des défenseurs de la li-
berté en Europe, La Fayette, lan-
guissait dans le» prMt>ns d'OI-
FOX
inulz, il Tut fait à la chambre des
coiniiinnfr!* d'Angleturrey une mo-
tion tendant à faire des démar-^
chesanprèsdn cabinet nutricbien,
pour obtenir la déUvrance Je ce
prisonnier illustre, victime de !>a
conûunce dans la loyauté ^erma;
nique. M. 'Windham, secrétaire
de la {guerre, essaya, par des sar-
casme» vi des rtflexions ironi-
ques^ d'affaiblir Tintérct qu'avait
t'ait naître en faveur de M. de La
Fayett*^ les discours des orateurs
de Topposition. Quand M. Wind-
ham eut t(;riiiiné sa barangue.
Fox se bîva, et dit : a Le secré-
I» taire dv la guerre a parlé d'après
»I('S principes qu'il vient démet-
ntrc au grand jour. 11 ne fautja-
» niais p.irdonuer à ceux qui cum-
nineuccnt les révolutions, et cela
nsans distinction de circonstan-
nces ni de pcr^^onnes, et dans le
^ tsens leplus absolu. Quelque cor-,
nronipu, quelque intolérant, quel*
»que oppressif que soit un gou-
n vernenienl, quelque vertueux,
» quelque patriote que soit un rc-
» formateur, celui qui commence
» la réforme la plus juste doit Otre
0 dévoué h la vengeance la plus
M irréconciliable. S'il vient après
»lui d(;s bommes indignes de ce
«réformateur, qui flétrissent par
• leurs ex('é8 la cause de la liber-
» té, ceux-là peuvent être absous.
i>Toute la baine que doit inspirer
«une révolution criminelle doit
«.*e porter sur celui qui a com-
• mencé une révolution verlueu-
j»se. Ainsi le très-bonorable se-
«crétaire de la guerre pardonne
»de loul son cœur ù Cromwell,
«parce qu'il n'est venu qu'en se-
«cond; mais le comte de Bedfort,
«mais tous les personnages ver-
FOX
98 3
«tueux auxquels nous sommes
«accoutumés à rendre des bom*
«mages presque divins en recon-
» naissance du bien qu'ils oiiff^iit
«à leur patrie et à lu race humai-
«ne; voilà les bommes qui, soi*
«vaut la doctrine professée en C6
«jour, doivent être voués à une
«exécration universelle. Moi qui
» vivrai et mourrai l'ami de l'or-
«dre, mais aussi l'ami de la liber*
«té; l'ennemi de l'anarchie, mais
«aussi l'ennemi de la servitude,
«je n'ai pas cru qu'il me fût per-
«mis de garder le silence après
«que de tels blasphèmes ont été
• proférés contre l'innocence et la
«vérité, dans Tençeintedu parle*
« ment britannique. « Lesdiscours
de Fox ont été réunis en corps
d'ouvrage, sous le titre de DiS"
cours du très-honorable C. J. Fox,
prononcés à la chambre des commu*
nés depuis son entrée au parlement
en 17H8, jusqu'en 1806; auxquels
on a joint une introduction, des mé^
moires, etc., G vol. in- 8% Londres,
1M14. La lettre aux électeurs de
IVestminster est la seule produc-
tion littéraire que Fox ail publiée
de son vivant; le style de cette
lettre, diffus et dénué d'orne-
mens, a tout le carattère d'une
harangue politique. Il a laissé
imparfaite V Histoire des deux der^
niers roif de lu maison des Sluart,
et ce que l'on connaît d*; cet ou-
vrage fait vivement regretter la
partie où il aurait retracé la gran-
de leçon politique donnée, en
1688, par le peuple anglais, aux
autres nations de la terre. Voici
ce qu'on y lit sur les 3 dernier*»
princes de cette famille détrônée.
©Charles I" ne se cr«»yail point
»lié par des concessions t{\x\\ rt*
386
FOX
«gardait comme extorquées. Il
» fut soupçonné de duplicité; et ce
«soupçon était si juste, (|u'il ac-
• quituue certitude morale. D'a-
»près ses préjugés sur le droit di-
»vîn, ce monarque se croyait li-
»bre de manquer de parole. Tout
»le règne de Charles II n'oITre
» qu'une suite non-interroropue
» d'attaques à la liberté, à là pro-
upriété, à la vie de ses sujets. La
» condamnation d'Argèle cl de
• AVeir rappelle les actes des ïi-
»bère et des Domilien. Sou am-
»bition s'est dirigée uniquement
a contre ses sujets; il était corn-
»plélement iadiflërent à leur rô-
»le et au sien sur le théaîre des
• atîaires générales de TEurope.
» Affamé de pouvoir et étranger à
«raniourdela gloire^ dépourvu
»de principes, ingrat, fourbe et
«perfide, il fut vindicatif et inac-
»ces>ible aux remords. C'est avec
» toute justice que Burnet liûre-
»fuse le mérite de la clémence et
» de la générosité. En tout, Char-
»les 11 fut un mauvais homme et
nuu méchant roi. » Cependant,
lorsque Jacques II, son succes-
seur, adressa, pour la première
fois, la parole i\ son conseil pri-
vé, il dit*: « Puisqu'il a plu à
))la divine proviJt nce de me fai-
» re succéder à un prince le meil-
«leur des rois, je m 'efforcerai
«de marcher sur ses traces, et
)i surtout d'imiter sa clémence et
»son amour pour le pays. « Jac-
quw ne se contenta pas d'imi-
ter l'impitoyable clémence de
Charles. 11 sui*passa ses fureurs,
espérant sans doute être à son
tour placé j)ar son fils au rang
de ce> rois meilleurs les uns que
les autres. Le peuple anglais en
FOT
ordonna autrement, et il fit bien.
FOY (>1aximilieii-8kbastien),
lieuteuanf -général, député du dé-
partement de l'Aisne à la seconde
chambre des représentans en
1819, naquit à Ham (département
de la Somnifi), le 3 fé Trier i^^S.
Ayant pris les armes dès sa jeu-
nesse, il s'illustra dans la carrière
militaire, comme plus tard à la
tribune nationale; et les champs
de l'honneur ainsi que Tenceinte
des assemblées législatives, ont
tour-à-tour mis en évidence son'
courage, ses talens et son patrio-
tisme. Il entra, à Tâge de i5 ans,
aspirant au corps d'artillerie à l'é-
cole de la Fère; fut nommé sous-
llcutenant le i" mars 1792, lieu-
tenant au 5"* régiment d'artille-
rie ù pied le 1" septembre même
année, et ût en cette qualité les
campagnes de l'armée du Nord,
sdiis les ordres du général Du- %
mouriez. Après la retraite de la
Belgique, il fut nommé, le 1*' sep-
tembre 1795, capitaine de la la""
compagnie d'artillerie à cheval,
et servit avec distinction sous les
ordres des généraux Dampierre,
Cu>tines, Bouchard, Jourdan et
Pichegru. En juin 1794^ le pro-
consul conventionnel Jôsepn le
Bon,d'e»écrable mémoire, fit in-
carcérer le capitaine F«»y, qui s'é-
tait exprimé devant lui avec une
noble franchise, blâmant les ex-
cès auxquels (m >e livrait à cette
époque. L'ordre «tait déjà donné
pour traduire le jeune guerrier au
tribunal révolutionnaire, quand
le 9 ih< rnndor vint le rendre 11 1;*
liberté et à ses fonctions. Il fit, à
la tête de la j"* compagnie du a**
régiiner/t darlillerie à cheval, les
campagnes de 1795, 1796, 1797,
\
^r^u/é
T
\
POY
à l'armée de Rhio-el-AloselIe; se
distin^j^tia particiilièreEDent au
passade du Lech et à Passaut de
la tête du pont de Huningue, où,
ne pouvant se servir de ses pièces
d'artillerie, il ût rouler des obus
allumés dans les fossés remplis
d'ennemis. Après s'être de nou-
veau distingué au passage du
llhln à Diesheim, il lut nommé
chefd'escadron, le 2 floréal an 5;
passa, en l'an 6(1798), ù l'armée
d'Angleterre, et revint, à la un de
l'année, servir «^n Suisse, sous les
ordres du général Schauenbourg.
Il fit la campagne de l'an 7 (1799)5
à l'armée du Danube sous les or-
dres du général iVlosséna, et prit
une part importante au passage
de la Limmatb, le 5 vendémiaire
an H, INommé adjudant-général,
il se rendit en cette qualité, vers
la fin de l'année 1800, i\ l'armée
du Rhin, et passa en Italie avecle
corps d'armée sous les ordres du
général Moncey, qui traversa la
Suisse pour se joindre aux vain-
queurs de iMarengo. Il comman-
da comme adjudant-général une
brigade d'élite, formant l'avant-
garde de rarmée d'Italie pendant
la campagne do 1801, et rempor-
ta, à la tOte de cette brigade, un ar
vanlage considérable sur les trou-
pes autrichiennes, à Péri, ii l'en-
trée du Tyroi. Après la paix d'A-
miens, il rejoignit le S"* régiinent
d'artillerie à cheval, dont il avait
été nommé, colonel. En i8o3, a-
près la rjipture de la paix d'A-
miens, il fut chargé du comman-
dement des batteries flottantes
destinées à la défense des côtes
de la 16™' division militaire, et fut
eiiMiite employé, en 180^, com-
me chef d'état-major d'artillerie
FOY
287
au camp d'Utrecht. En i8o5, il
fit la campagne d'Autriche dans
le a"' corps de la grandt-armée,
et commanda en 1806 l'artillerie
du corps stationné dans le Frioul.
Au commencement de Tannée
1807 , il se rendit en Turquie
pour y commander un corps de
1200 ca^nonniers auxiliaires que
l'empereur en voyait au sultan Sé-
lim pour l'employer contre les
Anglais et les Russes. Ces canon-
niers revinrent en France par
suite de la révolution qui éclata
à cette époque dans l'empire ot-
toman; mais le colonel Foy pour-
suivitsa route, etservit dans la di-
vision de l'armée turque chargée
de la défense des Dardanelles.
Vers la fin de 1807, il passa à l'ar-
mée de Portugal, où il fit la cam-
pagne de 1808. Le 3 novembre
de la même année, il fut nommé
général de brigade, et commanda
une brigade de l'armée de Portu-
gal jusqu'au 29 octobre 1810, é-
poque à laquelle il fut élevé au
grade de général de division; il
commanda presque toujours en
cette qualité des corps isolés com-
posés de plusieurs divisions. Le
22 juillet 1812, il couvrit la re-
traite de l'armée à la bataille de
Salaraanque, en prit le comman-
dement en chef sur le champ de"
bataille, et pendant tous les enga-
gemens qu'elle eut avec l'ennemi
jusqu'à son arrivée sur le Duero.
A la tête de la droite de l'armée
de Portugal, pendant la retraite
des Anglais, il s'empara de Pa-
Icncia le 25 octobre 1812, et opé-
ra le passage du Duero à Tordé-
sillas, le 29 du même mois. En
18 13, détaché dans la Biscaye ù
la tête de 2 divisions, il fit le
•j8S
FOY
siège de Castro t'rdiales, mit en
déroute et dispersa les haudes
qui iiifosiaieiit ces pniviiices. A-
près la bataille de Vittoria, le ai
juin iSi5, le grnêral Foy réunit
û fier^ara prè.*i de 'JO,ooo hommes
qui étaient restés sans direrlion
par suite de l.t perte de la bataille.
Il battit avec une partie de ces
tronpi*.o les corps espag^noU qui
formaient la gauche de Tarmée
ennemie. Attaqué par une por-
tion considérable de cette armée,
sous les ordres du général (ira-
ham« il délendit le terrain pied à
pied contre les Anj^lais, et leur (il
paver cher la position de Tolosa«
quils ne purent emj»orter qu'a-
près uu combat des plus meur-
triers. Il renforça aIor> la garni-
son de Saint •Séba>tien e( rep.i^sa
la Bidassoa, sans avoir laissé uu
homme, un canon ni un i'u>il au
pouvoir de Tenuemi. Le général
Foy tenait la gauche de Tarniée
à la bataille livrée pourtlébloquer
Pampeluue, et ensuite à Saint-
Jean-Pied-de-Porl. Il eut une
part active aux dillërcns comI>ats
livrés dans les Pyrénées pt)ur U
défense du territoire Irançai*, à
la fin de i8i5, et au oonnnence-
nu nt de i8i4* H ne (|uitta le
champ de bat.iille que le 27 lé-
vrier 181 I, atteint d une blesMire
que Ton croyait mortelle. Il lut
nommé, dans la même année, ins-
pecteur-général derinlanlerie de
la 14*°* division militaire, et en
181 5 delà 12*°'. Ucomtnanda une
division d'infanterie dans la cam-
pagne de i8i5, etfutblesséà Va*
terloo. C'était la i;*)"* blessure
qu'il rec<'vaiten combattant vail-
lamment les ennemis de son
pays. Kn 1819. il fut nommé
FOf
inspecteur- général d^infant^rie»
i\ai\< les â** et i(i** divi ions mi-
lilaires. Porté depuis par la (çruo-
de majorité di-s electe^irs litire»
de son déparlenient i> lu représen-
tation nationale, il leur promit
solennellement* le 1 1 seplenibn»
i8i(>. de {ustitier leur eoiilianoe,
et de s'oppo>cr de tou> ses moyens
aux ministres* chaque foi^^ que
les ministres seraient en opposi-
ti<m avec le vœii national. «Ce
unV.'^t pas iBoi qu*ou ^erra.'dit-il^
• attendre pour penser, parler on
» voter, le signal du pouvoir. Inde-
»pendantde tout an inonde, hor*
umis de mou devoir et de ma
uconscience« ^iiaud il faudra
Mpombattre à la tribune pour letf
» intérêts des contribuables, et
npiMir les droits. fonde*^ par la rà*
M vidution et consacrés par lachar^
• te, n)es <'ouip:itriotes jugeroal
»bientot^i Ttuergie du champ de
» bataille n/a abandonné. » IjO
général Foy a n(d)lement tenu sa
partde : déployant encore chaquei
jour les talens oratoires les plua
distinguée, et des connaissance»
appptfondies sur tou*^ les fd>iet0
d*ailmini>tration, tant civile qu^
militaire, et sur toutes les ques-
tions d'économie politique, il
s'est placé au premier rang des
plus courageux comme des plus
habiles soutiens de la cause na-
tionale. Jamais il ne laissa porter
atteinte à la juste renommée da
ses anciens frères d'armes ou à la
gloire des armées françiii<>es. L'es*
time et rallot^tion de >es con4n-
toyens Taccom)» igncnt dan*» une
nouvelle (arriére dont lu liberté
de tiMis et le bonheur général eot
le but. Il ne tiendra certes pas à
lui qu'elles ne s'accompliaseul in-
FAA
«Rfiflnmmcnt eu» hautes dostlnieff^
c'iiJxqiKrlIi!» la ru'h«(»fte du hoI^
riiHlii.Htrie (ii;H hubitann, la nature
(•I l'art semblent appeler lu Ifran-
«•il
KRA-DIAVOLO ( MichklPoi-
zA, plii.H particulièrement connu
f((MiH le nom de), naquit à llri,
(1.1119 le royaume de Napleft^ et
ex (TV*! la pmfeHKion de l'ahricant
(le bas; niai.H pour un homme
snoH (Mincatlon, d*un naturel fé-
roce, et que la rougue de» pan-
itioii.H rnlniîrie, il faut ilvH moyens
])ro(npt.H de iorlune, et Fru-Dia-
volo ne leH rht^rclia que dans le
vol et le nieurlre. Il se réunit à
une Iroupe de nialfaileurs qui dé-
.sobiient la(lalabre,el montra tant
d'audace <;t d<: zèle pour cette hor-
ril)l(;prore.HHion, qu'il de vint leclief
de HCM eainarndcH, et prit le nom
d«: FiiA-Duvou) (frère diable); car
par uiMr alliance uiouHirueuHe de
lÏToritt: cl de religion, les voleurs
et brs assassins de een contréc.H ^
av.'iiil (reiil reprendre leurs expé-
ditions, <ru rerounnaudaieut le
•iccf's 1^ la vicrgi; et aux saints^
Fra Diavolo ('lait fort dévot; et
lorsqu'il apprit qu'un des pre-
miers i'iieis de ré{;lise était ù la
tOtc de la contre-révolution de
Maples, en i^f))), sans 'renoncer
ù sou métier de brigand, il alla
offrir }4eM services au cardinal
UulVo. La tr*te du Fra-l)lav(do é-
tait depuis lon{;-lemps mise *ù
prix par le gouvernement napo-
liliiin. Le eardinal roid)liu t^ans
donlc. ; il ae<:u(?iliil bien celui que
riM-lialaud attendait, et qui pro-
iricllait de se d«'vouer à la cause
du irAne. Fra-l)idvolo obtint, a-
ver M(ni pardon et de grandes
prouKrsses, le brevet de chef de*
FRA
flftjl
r. «II.
masfle. Il flt avec une rrrtaino
distinction et en m()me temps u-
rec une odieuse célébrité, la
campagne de l'armée calbidique
napolilaiur. Mais les bons exem-
ples qu'il devait nécessainMiient
recevoir d'une armée commandée
par un prélat ne purent changer
son mauvais naturel, et les liabU
tans de Fniscatl eurent beau*
coup A souffrir de ses cruautés et
de ses rapines. Retiré avec une
pension do 5,0oo ducats et une
belle ferme qui avait appurteiiu
aux chartreux de Saint-Âlartin ,
il paraissait assez tranquille , lors^
que les Français sVmparèrent dé-
finitivement du royaume de Na-
ples.Joseph Napoléon étant mon-
té sur le trône y le parti de Tan-
clen. gouvernement remit en ac-
tivité Ft*a-I)iavolo et sa bande.
Il se rendit \ Ciaële. (louiuie il j
avait toujours du brigand dans
Fra-lJiavolU| il se fit chasser par
le gouverneur de cette ville, le
pritute du liesse- Thilipsthal , &
la suite des désordres qui lui é-
taieut justement Imputés. Cher-*
chant un asile en Calabrc, les
autres chefs, ses anciens cama-
r^dcsy qui le détestaient et qui se
bornaient â attaquer les voya-
geurs, le repoussèrent, et il se vit
dans la nécessilé do se rendre à
Palerme. Le commodoro, sir Sid-
ney Smidt, fomentatt alors en
secret une insurrection an nom
de la ci -devant reine de Naples;
il accueillit volontiers un homme
que le cardinal UufTo avait ab-
sous. Fra-Diavolo recruta sa ban-
de d'un grand n(»inbre de parti-
sans, et partit aV(;C le coiumO'
dore anglais. Après avoir parcou*
ru l'Ile de Cuprée et toutes IH'
»9
a84
FOX
l'Angleterre des proposiliofts de
puix par le gouvernement conî»u-
îaire, et les préliminaires en tu-
rent signés en 1801. Fox, après
avoir approuvé le traité d'Amiens,
*e rendit à Pari.s. Napoléon, alors
premier consul, raccueillit avec
beaucoup de distinction; mais à
peine était-il de retour en Angle-
terre, que la guerre éclata de nou-
veau entre les deux pays. Fox et
Pîlt, si long-temps divisés, paru-
rent se réunir pour former une
nouvelle administration sous les
auspices de lord Grenville. Si ce
projet l'ut eu effet conçu, il ne l'ut
point mis à exécution. On «s-
?ure que le roi se refusa cons-
tamment à admettre de nou-
veau Fox dans .son conseil. Ce
grand orateur reprît un i*ôle qui
convenait mieux à l'indépen-
dance de son caractère. Due op-
position redoutable se forma con-
tre le ministère, et il devint le
cbef de cette opposition. Pitt
mourut en 1806 : Fox s'opposa
ilux honneurs qu'on proposait de
décerner à ce ministre; en ren-
dant un éclatant hommage à ses
mœurs et à ses vertus privées, il
rappela toijtes les taules et les er-
reurs de son rival. La mort de
Pitt fil rappeler pour la troisième
fois Fox au mini>itère, et celte fois
il se montra dillerent de lui-mê*
me. Ce ne fut pas sans un grand
étonnemenl qu'on vit ce vieil a-
mi delà paix proposer de décla-
rer la guerre à la Prusse. Fox ne
ftt celte propo-iitîon que pour
plaire an roi. L'électoral d'Hano-
vre formait ime partie du patri-
moine de ce prince, la Prusse s'en
était emparée; mais le désir de
plaire à George, plutôt qà'uD but
FOX
politique, porta Fox à proposer
de recourir aux armes pour ren*
trer dans ce d(»maine de la cou-.
ronne d'Angleterre. Celte cîr*
constance ne fut pas la seule oOt
l'homme du peuple donna lieu
de penserqu 'abjurant ses aocieD»
principes. Il allait deTenIr Photn-
me du pouvoir : la mort protégeft
sa gloire. Depuis quelque tetnps
sa santé s'affaiblissait d'une ma-
nière sensible. Une hydrdpisîe
dont il était affecté depuis long-
temps faisait chaque jour de nou-
veaux progrès. Le i3 septembre
180G il cessa de vivre, empor-
tant avec lui respérance qu'il a^
vait fait renaître, de voir bientôt,
la paix établie entre la France et
l'Angleterre. Des honneurs furent
rendus à sa cendre. L'Europe en-
tière y mêla ses regrets; ses ad-
versaires mêmes rendirent à ses
grands talens un hommage d'au-
tant plus glorieux qu'il ne pou-
vait être que volontaire. Un bio-
graphe anglais a dit de Fox :
C'e^t moins par les sentîmens
qu'il manifesta comme chef ê^
l'opposition, que d'après la con-
duite qu'il tint au ministère, qu'il
convient de le joger. On recon-
naît en lui des vues grandes, une
énergie extraordinaire, une faci-
lité prodigieuse pour l€f travail,
et une extrême aptitude k saisir
et à combiner tous fes objets qui
s'offraient à sa pensée ou ^i lui
étaient présentés. Ses plus bcaent
mouvemens d'éloquence lui ffen»
rent inspirés par le plus noble des
senlimens, la pilié pour de gran-
des infortunes. Lors(fae le pins
illustre des défenseurs de la tf-
berfé en Europe, La Fayette, lan-
guissait dans le» prMt>n9 d'€>t-
¥0X
tniitz, il Tilt fait ù la chambre des
coniiiiiini^^d'Anglelcrre, mit* mo*
tioii leiidunt à faire des déinur-.
ciicM auprès du cabinet nuti'ichii!!),
pour olitcnir la délivrance de ce
|)i'i.soiinier illustre, victime àe ^à
coiiiiance daoH la loyauté geima;
nirpie* M. Wiudhain, secrétaire
de lu guerre, i^unaya, par de» «ar-
casine» (*t dos rîÙ^txlon» Ironie
quei^^ d'affaiblir l'inlérct qu'avait
l'ait naître en faveur de M. de La
Fayettr les di.<cour.<i de» nratenrfl
de r<)p|M)î*ilinn. Quand M. Wind-
biini eut terminé ha harangue.
Fox se lit va, et dit : « Le secré-
II t.iirc de la guerre a parlé d'après
oies principes qu'il vient de met-
ntre iiu |;rand jour. 11 ne faut ja-
» mais p.inbmner à ceux qui cum*
»meucent le^ révolution^», et cela
»sariH distinction de circonstan-
Nces ni de p(rr**onneH, et danti le
»benft ieplusabsolu. Quelquecor-
nrompu, quelque inloléiant,quel*
»qiie oppressif que suit un gou-
» veiiHiuenl, quelque vertueux,
»qii( Ique patriote que soit un ré-
»f'«iruiateur, celui qui commence
i)l;i reforme lapins juste doit Olre
«dévoué A la vengeance lu plus
oiiréconijliablc. S'il vient après
»lui drs hommes indignes de ce
» réformateur, qui flétrissent par
» leurs excès la cause de la liber*
»té,(;eux-lî^ peuvent être absous.
«Toute la haine que doit inspirer
nunc révolution criminelle doit
>»>e porter sur celui qui a com-
• meucé une révidutirm verlucu-
tthe. Ainsi le très-boimrable se-
»>créliiire de la guerre pardonne
»de. tout son cœur ù Cromwell,
«parce qu'il n'est venu qu'en se-
»cond; mais le comte de Bedfort,
» mais tous les personnages ver-
FOX
9i83
ntueux uuxqnelr^ nous sommes
M accoutumés ù rendre des bom-
»mages pres()ue divins en recon-
iiuai-^sance du bien qu'ils ont f.dt
»à leur patrie et à la race humai-
une; voiU les h(Mnmcs qui, soi*
»vanl la doctrine professée en cb
DJour, doivent être voués à une
u exécration universelle. Moi qui
il vivrai et mourrai Tami de Tor-
ndre, mais aussi l'ami de la liber>
uté; l'ennemi de l'anarchie, mais
n aussi l'ennemi de la servitude»
»je n'ai pas cru qu'il me fût per-
Diiiis de garder le silence après
))qne de ti Is blasphèmes ont été
f proférés contre 1 innocence et la
«vérité, dans rençeintedu parle'
» ment britannique. » Lesdiscours
de Fox ont été réunis en corps
d'ouvrage, sous le titre de Z)m-^
cours du trèH'lwnorohleC. J . Fox,
prononcés à la chambre des cowmU"
nés dep'iis son entrée au parlement
en i^i\H, jusquen i8o(); auxquels
on a joint une introduction, des mé^
moires^ etc., G vol. in- 8% Londres,
iHi^. La lettre aux électeurs de
JV eslmirister est la seule produc-
tion littéraire que Fox ait publiée
de son vivont; le style de cette
lettre, diffus et dénué d^orne-
mens, a tout le caractère d'une
harangue politique. Il a laissé
imparfaite \ Histoire des deux der-
niers roif de lu maison des Sluart,
et ce que l'on connaît d*; cet ou-
vrage fait vivenjent regretter la
partiu oiHI aurait retracé la gran-
de leçon politique donnée, en
i688, par le peuple anglais, aux
autres nations de la terre. Voici
ce qu'on y lit sur Ich 3 dernier**
princes de cette fiimille détrAnée»
«Charles I*' ne se cmyaii point
'lié par des concessions qu'il rt-
286
FOX
• gardait comme extorquées. Il
nftil soupçonné de duplicité; et ce
«soupçon était si juste, c|u'il ac-
«quitmie certitude morale. D'à-
» près se> préjugés sur le droit di-
» vin, ce monarque se croyait li-
»bre de manquer de parole. Tout
nie règne de Charles II ii*oiïre
» qu'une suite non-interroinpue
» d'attaques à la liberté, à là pro-
npriété, à la vie de ses sujets. La
» condamnation d'Argèle et de
»>Veir rappelle les actes des Ti-
nbèreetdes Domitien. Son am-
«bition s'est dirigée uniquement
n contre ses sujets; il était com-
Aplél(!inent indiflërent à leur rô-
nte et au sien sur le théâtre des
• atraires générales de l'Europe.
» Affamé de pouvoir et étranger à
«Tamourdela gloire, dépourvu
»de principes, ingrat, fourbe et
«perlide, il fut vindicatif et inac-
Mces>ible aux remords. C'est avec
» toute justice que Rurnet liûre-
»fuse le mérite de la clémence et
«delà générosité. £n tout, Char-
'iles II tut un mauvais homme et
nnn méchant roi. » Cependant,
lorsque Jacques H, son succes-
seur, adressa, pour la première
fois, la parole à son conseil pri-
vé, il dit*: « Puisqu'il a plu à
))la divine providence de me fai-
» re succéder à un prince le meil-
Mlcur des rois, je m'vfforcerai
i»de marcher sur ses traces, et
M surtout d'imiter sa clémence et
»son amour pour le pays. » Jar-
qiiii^ ne se contenta pas d'imi-
ter Timpitoyable clémence de
Charles. Il surpassa ses fureurs,
espérant sans doute être à son
tour placé j>ar son ù\> au rang
de ce> rois meilleurs les uns que
Ico autres. Le peuple anglais en
FOT
ordonna autrement, et il fit bien.
FOY (Maximiuebi-Skbaï^tiek),
lieuteuanf-généraL député du dé-
partement de l'Aisne à la seconde
chambre des représentans en
1 8 19, naquit a Hara (département
de la Sommé), le 3 février if';5.
Ayant pris le» armes dès sa jeu-
nesse, il s'illustra dans la carrière
militaire, comme plus tard à la
tribune nationale; et les champs
de rhonneur ainsi que l'enceinte
des assemblées législatives, ont
tour-à-tour mis en évidence son*
courage, ses f alens et son patrio-
tisme. Il entra, à Tâge de i5 ans,
aspirant au corps d'artillerie à l'é-
cole de laFère; fut nommé sous-
licutenant le i*'mars 1792, lieu-
tenant au 5** régiment d'artille-
rie à pied le 1*' septembre même
année, et fit en celte qualité les
campagnes de l'armée du Nord,
soiis les ordres du général Du- %
mouriez. Après la retraite de la
Belgique, il fut nommé, le 1*' sep-
tembre 1795, capitaine de la i2"*
compagnie d'artillerie à cheval,
et servit avec distinction sous les
ordres des généraux Dampierre,
Cu>tines, Houchard, Jourdan et
Pichegru. En juin 1794* le pro-
consul conventionnel Joseph le
Bon,d'eTécrable mémoire, fit in*
carcérer \*t capitaine F'»y% quis'é»
tait exprimé devant lui avec une
noble franchise, blâmant les ex-
cès auxquels on >e livrait à cette
époque. L'ordre «lait déjà donné
jM)ur traduire le icune guerrier au
tribunal révolutionnaire, quand
le 9 du rinidor vint le rendra à ht
liberté et à >es tVmctions. Il fit, ù
la t^le tie la Tr* compagnie du a**
réginierA d'artillerie à cheval, les
campagnes de 1795, 1796, 1797,
\
4:-
FOT
i\ r.'irmée de Rhin-et-ÀIosclle; se
dinlingiia pailiciilitireEDent au
ua^sii^^c (lu Lc<:h et à l'assaut de
la tête du pont de iluningue, où,
ne pouvant st; servir de ses pièces
d'artillerie, il fit rouler des obus
allumés dans les fossés remplis
d'ennemis. Après s'être de nou-
veau distingué au passage du
lUiin i^ Diesheim, il tut nommé
cherd'escadnm, le 2 floréal an 5;
passa, en l'an 0(1798), à l'armée
d'Angleterre, et revint, à la fin de
l'aïuiée, servir «'U Suisse, sous les
ordres du général Schauenbourg.
Il fil la campagne de l'an 7 (1799)9
ù l'armée du Danube sous les or-
dres du général iVlosséna, et prit
une part importante au passage
de la Limmalh, le 5 vendémiaire
an 8. Nommé adjudant-général,
il se rendit en cette qualité, vers
la fin de l'année 1800, i\ l'armée
du Khin, et passa en Italie avecle
corps «l'armée sous les ordres du
général Moncey, qui traversa la
Suisse pour se joindre aux vain-
queurs de iMarcngo. IL comman-
da comme adjudant-général une
brigade rréiile, formant l'avant-
garde de rarniée d'Italie pendant
la campagne de 1801, et rempor-
ta, à la tête de cette brigade, un a-
vanlage considérable sur les trou-
pes antrifîliiennes, à Péri, A l'en-
trée; du Tyrol. Après la paix d'A-
niieuH, i! rejoignit le S""* régi^nent
d'artillerie à cheval, dont il avait
été nommé, colonel. En i8o3, a-
j»rès la rupture de la paix d'A-
niieusjl fut chargé du comman-
(I( nient des batteries flottantes
destinées à la défense des côtes
de la i()'"- division militaire, elful
eiiMiiJ»! employé, en 1804, com-
me clief d'état-major d'artillerie
FOY
287
au camp d'Utrecht. En i8o5, il
fit la campagne d'Autriche dans
le 2"" corps de la grandi -armée,
et commanda en 1806 l'artillerie
du corps stationné dans le Frioul.
Au commencement de Tannée
1807 , il se rendit en Turquie
pour y commander un corps de
1200 c(uionnier.s auxiliaires que
l'empereur en vovait au sultan Sé-
lim pour remployer contre les
Anglais et les Russes. Ces canon-
nîers revinrent en France par
suite de la révolution qui éclatn
à cette époque dans l'empire ot-
toman; mais le colonel Foy pour-
suivit sa route, etservit dans la di-
vision de Farniée turque chargée
de la défense des Dardanelles.
Vers la fin de 1807, il passa à l'ar-
mée de Portugal, où il fit la cam-
pagne de 1808. Le 5 novembre
de la même année, il fut nommé
général de brigade, et commanda
une brigade de l'armée de Portu-
gal jusqu'au 29 octobre 1810, é«
poquc à laquelle il fut élevé au
grade de général de division; il
commanda presque toujours en
cette qualité des corps isolés coin-*
posés de plusieurs divisions. Le
22 juillet 1812, il couvrit la re-
traite de l'armée à la bataille de
Salamanque, en prit le comman-
dement en clief sur le champ de'
bataille, et pendant tous les enga-
gemens qu'elle eut avec l'ennemi
jusqu'à son arrivée sur le Duero.
A la tête de la droite de l'armée
de Portugal, pendant la retraite
des Anglais, il s'empara de Pa-
lencia le 25octobre 1812, et opé-
ra le passage du Duero à Tordé-
sillas, le 29 du même mois. Kn
181 5, détaché dans la Biscaye à
la tCte de 2 divisilons, il fil le
liviS
FOY
siège de Castro l!rdi«iles, mit en
déroute et dispersa les handes
qui iiit'oslaient ces provinces. A-
près la bataille de Vittoria, le ai
juin i«Si5« le général Foy réunit
à fier^ara près de 'io,ouo hommes
qui étaient restés sans direction
par suite de Li perte de la bataille.
Il battit avec une partie de ces
troup«^'i les corps espagnols qui
formaient la gauche de Tarmée
ennemie. Attaqué par une por-
tion considérable fie cette armée,
sous les ordres du général Gra-
bam, il détendit le terrain pied à
piedcontre les Anglais, et leur fil
payer cher la position de Tolosa,
quils ne purent emporter qu'a-
près un combat des plus meur-
triers. Il renlorç.4 alors la garni-
son de Sai:it-Séba>tien ei rep.issa
la Bidassoa, sans avoir laisse un
homme, un canon ni un l'util au
pouvoir de IVnnemi. Le général
Foy tenait la gauche de Tarmée
à la bataille livrée pour débloquer
Pampelune, et en>uite ù Saiut-
Jean-Pied-de-Porl. Il eut une
part active aux ditlërcns comi>ats
livrés dans les Pyrénées pour la
défense du territoire Iran^'air, à
la fin de i8i5, et au counnence-
mcnt de i8i4- H ne quitta le
champ de bat.iillt^ que le 27 lé-
vrier 181 1, atteint d une blessure
que Ton croyait mortelle. Il lut
nommé, dans la même année, ins-
pecteur-général de rinlanlerie de
la 14*°* division militaire, et en
181 5 delà 12*°'. Il commanda une
division d'infanterie dans la cam-
pagne de 181 5, et fut blessé à Va*
terloo. C'était la 15"* blessure
qu'il recevait en combattant vail-
lamment les ennemis de son
jpays. £n 1819, il fut nommât
FOf
inspecteur- général d^infaoleriey
dans les a"* et i6"* divi ions mi-
litaires. Porté depuis par la gran-
de majorité dis électeurs libres
de son département à lu représen-
tation nationale, il leur promit
solennellement, le 1 1 septembre
1819. de justiûer leur confianf^e,
et de s'opposer de t(m> ses moyens
aux ministres, chaque fois que
les ministres seraient en opposi-
tion avec le vœu national. «Ce
» n'e>t pas moi qu'on verra,' dit-il^
• attendre pour penser* parler ou
» voter, le signal du pouvoir. Inde-
»pendantde tout au monde, hor«
omis de mon devoir cl de raa
«conscience, ^uaud il faudra
npombattre ù la tribune pour les
» intérêts des contribuables, et
»pour les droits. fondée par la ré-
» vidution et consacrés par la char^
• te, mes cnuip itriotes jugeront
• bientôt si l'énergie du champ de
» bataille m'a abandonné; » Le
général Foy a noblement tenu sa
parole : déployant encore chaque
jour les talens oratoire^ les plus
distingués, et des connaissances
approfondies sur tous les objets
d'afiministration, tant civile qu%>
militaire, et sur toutes les ques-
tions d'économie politique, il
s'est placé au premier rang des
plus courageux comme des plus
habiles soutiens de la cause na-
tionale. Jamais il ne laissa porter
atteinte ù la juste renonunée de
ses anciens frères d'armes ou à la
gloire des armi^es françaises. L'es-
time et ralTeclion de ses c<im^î-
to^ens l'accom)» ignent dau< une
nouvelle (arrière dont la liberté
de tous et le bonheur général est
le but. 11 ne tiendra certes pas ù
lui qu'elles ne s'accpmpUaseol in-
PRA
eesdàmment ces hautes destinées,
auxquelles la riche&se du sol 9
rindustrie des habitans, la nature
et l'art semblent appeler la Pran-
ce»
FRA-DIAVOLO ( Michel Poi-
iky plus particulièrcuient connu
sous le nom de), naquit à Itri,
dans le royaume de Naples, et
exerça la profession de fabricant
de bas; mais pour un homme
sans éducation, d*un naturel fé-
roce, et que la fougue des pas-
sions entraîne, il faut des moyens
prompts de fortune, et Fra-Dia-
Yolo ne les chercha que dans le
vol et le meurtre. Il se réunit à
une troupe de malfaiteurs qui dé-
st)laient la Calabre,et montra tant
d'audace et de zèle pour cette hor-
ribleprofession, qu'il de vint lechef
de ses camarades, et prit le nom
de Fra-Diavolo (frère diable); car
par une ailiance monstrueuse de
férocité et de relip;ion, les voleurs
et les assas^ins de ces contrées ,
avant d'entreprendre leurs expé-
ditions, en recommandaient le*
•iccès à la vier^ et aux saints.
Fra-Diavolo était fort dévot; et
lorsqu'il apprit qu'un des pre-
miers chefs de l'église était à la
tOte de la contre-révolution de
Naples, en 1799, sans 'renoncer
à son métier de brigand, il alla
ofiFrir ses services au cardinal
Ruffo. La tête de Fra-Diavolo é-
tait depuis long-temps mise *à
pri^ par le gouvernement napo-
litain. Le cardinal l'oublia sans
doute ; il accueillit bien celui que
réchal'aud attendait, et qui pro-
mettait de se dévouer à la cause
du trône. Fra-Diavolo obtint, a-
vec son pardon et de grandes
promesses, le brevet de chef de*
r. VII.
FA A i^çf
maste. Il fit avec une certaine
distinction et en même temps a-
vec une odieuse célébrité, la*
Campagne de l'armée catholique
napolitaine. Mais les bons exem-
ples qu'il devait nécessairement
recevoird'une armée commandée
par un prélat ne purent changer
son mauvais naturel, et les habi-*
tans de Frascali eurent beau-
coup à souffrir de ses cruautés et
de ses rapines. Retiré avec une
pension de 5,($oo ducats et une
belle ferme qui avait appartenu
aux chartreux de Saint- Al art in y
il paraissait assez tranquille , lors-
que les Français s'emparèrent dé-
finitivement du royaume de Ma-
ples.Joscph Napoléon étant mon-
té sur le trône, le parti de l'an-
cien, gouvernement remit en ac-
tivité Fra-Diavolo et sa bande.
11 se rendit ùl Guëte. Comme ify
avait toujours du brigand dans
Fra-Diavolo y il se fit chasser par
le gouverneur de cette ville, le
prince de Hesse-Philipsthal , à
la suite des désordres qui lui é-
taient justement imputés. Cher-
chant un asile en Calabre, les
autres chefs, ses anciens cama-
rades, qui le détestaient et qui se
bornaient à attaquer les voya-
geurs, le repoussèrent, et il se vit
dans la nécessité de se rendre à
Palerme. Le commodore, sir Sid-
ney Smidt, fomentait alors en
secret une insurrection au nom
de la ci -devant reine de Napiès;
il accueillit volontiers un homme
que le cardinal Ruffo avait ab-
sous. Fra-Diavolo recruta sa ban-
de d'un grand nombre de parti*
sans, et partit avec le commo-
dore anglais. Après avoir parcou«
ru nie de Cuprée et toutes IH"
»9
ago
FR4
île« environnantes» ponr y sou-
lever les habitans et augmenter
ses forces, il débarqua ù Sper-
longa, signalant son passage par
les meurtres, les vols et k-s in-
oendies, ouvrant les portes des
prisons aux plus grands crinui*
nelsy et résistant, par son audace
et son intrépidité y aux trou-
pes léglécs dirigées contre lui.
.^près un couibat où il avait été
blessé en se défendant avec une
fureur peu commune, il se retira ,
lui et un petit nombre des siens,
chez un paysan de Saint-Séverin.
Iàcc(»nnu bientôt, il fut arrêté et
conduit sous bonne escorte ù Na-
ples, où il arriva le G novembre
ibo6. Ce chef de bandits, traduit
peu de jours après devant la
commission spéciale chargée de
prononcer sur le sort des rebelles,
eut rhonneur d'être jugé comme
tel, et de partager le sort de ci-
toyens qui n'avaient à se repro-
cher qu*une opinion funeste, à
laquelle seule ils devaient leur
malheur. Fra-Diavolo fut con-
damné à mort, et exécuté le mê-
me jour à 2 heures, en présence
et aux acclamations d'une foule
immense d'habitans de la ville et
des campagnes. On rapporte qu'a-
vant de mourir, il se répandit en
imprécations contre les auteurs
de sa perte, la reine de Naples
et Fagcnt anglais. Quoique ce
misérable n'eût aucun sentiment
d'humanité ni de justice , sa vie
cependant a été marquée par
quelques actes de générosité. Il
a, dans plus d'une occasion, fait
rendre à des voyageurs qui lui
inspiraient de l'intérêt , tout ce
que les hommes de sa bande ve-
naient de leur dérober; quelque-
FRA
fois môme il s'est montré p1o9
généreux encore envers les fem-
mes ; il a respecté leur malheur
et les a fuit remettre en liberté.
FKADIN ( Chiales-Pieuib ),
homme de lettres , professeur à
l'école de droit de Poitiers , et
membre de la chambre des dé-
putés (côté gauche), né en avril
17G9, à Lusignau ( Vienne ). H
s'adonna avec succès à la carrière
du barreau, prit ses degrés et le
grade de docteur ùl l'université
de Poitiers; fut nommé, en 1791,
à la chaire de philosophie de la
même ville; et'obtint, 4 ans a-
près, celle d'histoire à l'école
centrale du département. Depuis
l'organisation des lycées, jusqu'à
la fin de i8i5, il remplit simul-
tanément et avec distinction les
trois chaires d'humanités, d'his-
toire à la Faculté des lettres , et
de professeur suppléant à l'école
de droit de la ville de Poitiers.
N'ayant pu résister au régime ^pu-
ratoire,qu\ éliminait alors tous les
hommes de mérite, il resta quel-
que temps sans emploi, et ne re^
couvra sa place à l'école de droit
qu'en 1817 : mais la confiance et
l'estime de ses concitoyens le
yengèrent noblement des accusa-
tions auxquelles il avait été en
butte, en le portant à la chambre
des députés en 1819. M. Fradia
n'a pas trahi l'attente de ses com-
mcttans ; il se fait remarquer par
son énergie à combattre les me-
sures arbitraires , et à défendre
les intérêts des contribuables. Il
vota, en 1819, contre les deux
lois d'exceptions et contre la
nouvelle loi électorale; il prit la
parole dans la fameuse discussion
à laquelle dorma lieu l'élection
•l<î ralilM'î fîrôgoinî, ri nv pronon-
\n i'i)rlriiH;iil conlrcï in (|ij(;htioii
iVindi^nit^, M. Friuliii porl« or-
(linaininrnt \jk la (ribiiiio iiiio
UïTv.v. <h; rniiiotin4;mcrit« un ton
<)(; poliU'HM<! (!l iino liicHilé (I<î <!«'!-
l>iU (pli l'ont vivrnHMit rrffi'rllor
lit; nt; Vy p.i.n voir nionl<M* pin»
MOU vent iHf^rtiniiiinilirnicnH, rpidi-
fpK; toujours dictf'.i par la Hiif^ii.SHi*,
(ronvrnt <;n général ptiu di; l'avtujr
«ui)ir/;H (l(! nir<t!ti('urH Ii:h nirnihrc*
<!<) la niajorilff. i>\ lioufMuhh; kM*."
|Mili': pOH!4/*(l<; p]uMii!Ui'*4 lilrrH lll-
irrain^H , parmi l<:H(pii*li» non» cl-
icrotiM Ma traduction v,\\ Tt vol. du
f,<!ojçraplHî PonipoNiuM JUtUtin «n-
richif; tli: noli;» int/'ntHManlctM. 11
('Ht UH niln-'s (II! Vt^k^lM'. ai de lit
MH'/u'.U'. irf'nnulatlMPb l'oiticrn*
FUA(;()NAUl)(fri(:orAH), pcin-
lr(! Irancai», no vers i 75u, <;t ujort
j l'ari.H en iHod, avait élé placé
tort jeiHK; dan.H Téludi! <run no^
tair(r; niai.H (w. fçeiu'c troccupalion
n«; lui piai^tant pa.H , il 1» quittA
pour nnivrc. rinipuUiun de «on
f;;rnit: cpii Tcntralnait vrrrt la pi'in-
hirf!. 11 parvint à «nitriT dauH iino*
«MMdn de di'.SHin, oij il litdeA pro-
fi^vi'n ttHMcz rapid«H. Il eut punr
niailre Hourlier, dont il iidopin
(Tahord l(;.i principes; main, tout
• Il profitant dis nv.n lit^ron.i , Il nu
luifiAA pan d*(:contcr crlIcH que lui
donnait la nature, et e*is*»t d*n*
pi't'H Hv.n iuMpiratioiM qu*ll «ni »e
créer un genre pnrli(!iilier. S*il i-
inila, daurt Texprenhion de §i)n i\^
(;iirrH et dan» la <li»tribntioH di9
M"i KfoujieHjan'eclation qu'on re-
pmclii* à HOU nniilre comme un
défanu il eut Mur lui Tavantuge
de raiscMiner mieux Me4 compoMi-
lion^, de leur donner plun de no-
hlr^^c*. et surtout de vu rapjtru-
ruA
«0»
cher darnnt/i^e de la po(««ie , qui
edt IMine de la peinture. Apr/*M a-
voir remporté le grand prix, Fra-
gouard partit pour Uoine. L(*ft
huee^Mqu il avait obtenuH jii.Hqira.,
loi'H permettaient de croire (|u i^ lu
vue de.H clielH-dViuivre aiicieuM ul
moderti«:M (pie l'enHirme ritajie,
eetle lierre eiashiqne des beaux-
artH , HOii g(!nie ntiinulé allait
j)r(?nlre un nouvel ensor : on H«f
trompait. La vue de ecH rhei'rt-
dVeuvre, qui, aux yeux de Fra-
gonard, lainaient p/)lir le» tableaux
de t(»U4 le<4 peintre» contempo-
raiuh, ne lit iprexeiter en lui \n
di''eourugenieut. Tandi» que Té*
tonnante énergie de IVliehel-Ango
tenait ne» ^euM engourdi» parun(i
e.Hpijee de Hlnpeur, le crayon lui
tombait den main» lor»qiril admi-
rait leM »ublimeh Inraute» de IVa-
pbai'l. 11 s'attacba pourtant, à eu
qu'il dit lui-mi')ine, à Tétude de»
peintre» (pli lui laiHMaieut reHj)oii'
(ITlre égal/'» par lui, tel» que l)a-
nx^he, iMètre de Cortone, .Suli-
m(!ne et 'l'ieptdo. A »on retour d(s
liome, Frngonard At Hn(u*e^hive•«
ment deux tableaux 9 dont l*uqi
repré»ente (%iN»uii et Cullii'lwii;
et Taiitre, la yinUathn de la l^if.r"
f^f. Le premier, qui lui ouvrit len
porte» de Taendérnie, lui iniTitu
de In part de» acadéinleien*4 le»
éloge» le» plu» lliitteun>; rordoii-
nanne en e?*t Tort belle, et Ton v
remarque la plupart de» ellet» qui
eanietériHcnt le grand peintre.
Quant au rteeond, fait pour le dut}
deCtrammont, il ne parait pa» au»»i
généralement e»limé; (*t e*e»L san»
doute ce qui lit Mentir à Fragonurd
i\\M\ riiiHulIiHan(!e de »e» études ne
lui permettrait jaiii.ii» de »e pla-
r<;r au preiiilvr rang^ »*il e(mti-
ftg^ FKA
nuait à traiter exclusivement Xta
grands sujets d*hisloire. Cette
considération lui fit tenter le gen-
re erotique^ dans lequel il réus-
sit complètement , et obtint une
réputation méritée. Les ta-
bleaux les plus renommés de
Fragonard dans le dernier genre
qu'il avait adopté* sont : ia Fon-
taine d'Amour, le Sacrifice de
la Rose, ^i le Serment d* Amour,
La révolution française vint
faire perdre à cet article tout le
fruit de ses longs travaux. On
ne s'occupa pins alors d'objets
frivoles ; la fortune qu'il avait
amassée se dissipa de diverses
manières; et la situation où il se
trouvait lorsqu'il mourut , eu
18069 était loin d'anuoncer l'opu-
lence.
FRAMERY (Nicolas- Etienne),
iport le aC novembre 1810, était
né le 25 mars 174^^ ^ Rouen. Fa-
ipilier avec la poésie, la musique
et l'art dramatique, il possédait
des connaissances très-étendues,
et ne fut cependant qu'un écri-
vain très-médiocre. La musique
£ut de tous les arts celui qu'il pra-
tiqua* le mieux; sa théorie et ses
différens systèmes lui étaient par-
faitement connus, il a lait la pa-
rodie de plusieurs opénis bouffons
ilalicns, ce qui procura aux Fran-
çais le plaisir de connaître la
charmante- musique de Sacchini.
Il avait à peine 18 ans, lorsqu'il
présenta aux italiens sa Nouvelle
Eve^ dont la représentation fut
défendue par ordre de la police.
Plus tard il donna Nanette et Lu-
au, le chevalier d'ilerbain en
avait fait la musique. Il retoucha
et fit remettre en scène le Niçoise
de Yadé, et fit paraître successi-
FRA
vemcnt la Colonie, fOfympiadêj
l'Infante de Zamora, t Indienne,
ia.Tourterelle t et la Sorcière par
hasard. Il avait fait la musique
de la plupart de ces pièces. Il ob-
tint le prix d'un concours ouvert-
pour les drames lyriques. La piè-
ce couronnée était Médée, qui ne
fut jamais représentée, parce que
la mort surprit l'auteur avant
qu'il n'en eût achevé la musique.
Après avoirparlé des production»
théntrales et musicales de Frame»
ry, qi:e nous n'avons pas élevées
puisqu'elles nedoivent retre,nou:}
citerons les productions litl#*rai-
res suivantes : 1" Réponse de y al-
cour à Zeila, 1764* in-8''; a* Les
trois Contes aÊÊ^nauXn 17669 in-
1 a; 3" Le PoJfffie Présent et t A-
venir ^ contes, 1 766, in- 1 a; 4* M^-
moires du marquis de Saint-For"
laixn 1 770, in- 1 a, 4 vol. ; 5' La /9a-
reté de fAme, ode couronnée à
Rouen; 6"^ Mémoire sur le Conser^
vatoire de musique, 1775; 7* Le
Musicien pratique, \raàuit de l'ita-
lien d'Âzopardi, 1786, in-8'', a
voL ; 8° de l'Organisation des
spectacles de Paris ^ '79>> in-H»; g*
Avis aux Poètes lyriques^ ou de la
îèécessilé du rliythme et de la eésure
dans tes hymnes, etc., 1796, in-8-*;
lo"* Discours- couronné par l'ins-
titut sur cette question : Analyser
les rapports qui existent entre la
musique et la déclamation, et dé^
terminer les moyens d'appliquer
la déclamation à la musique sans
nuire à' la mélodie. Framerj a
travaillé avec Panckoucke à une
traduction en prose de la Jérusa*
lem. délivréejf et avec Gingue-
née, àla i'* partie du Dictionnaire,
de musique de ^Encyclopédie mé?
thodique.
//:':/>;,„,■"'■' ■'^'^'■'"'■-
FRA
FRANÇAIS l)i: NAîSTKS(i.K
fioMTK Antoinh), a foiijourA vit)
iiii tloH plus fidôIcH d/flcnsiuim do
]a lilioilô, sans nvnir jauiniflpnrti-
ripô aux lîxci;.»» cjni ?<« sotït ro'in-
iniscn HOiiiioni. NA \v. i^^ janvier
if.Mi, (^ Vulcno» (Ml Dn(i|)llinv« »t
avait coinnuMic/' pur «liivre la
l'arririv du bnrrt;nn; ttilkh ùj\^-
p()r](i<* di) la rrvtdiitioiH 11 'èlult
chef de la dirodion do» thniATieA
à Nantrs. (lhoi««t d^ibord pour of-
iïnv.r iniiniri))al dtt twWv. vilk
iuipoi'tntitis il i'iiUHii mois dr ^«cp-
hMiibro i7<)i, porté i\ ra^soilildôc)
Irgi.HJativc par W <;orp» «^It^ctorAl
du drparlnnviit du hi Li)lro-*liif6-
ririiro, i»t innniiV^ta dan!« rottan:**
.sornhiôo lnH prinoipoH du plu» ptiV
patriotisuif, prInripcH dunt il
iH'îi'vMl jiiiial.4/M*.fir(('. IN*iidantHA
rarririT Irginlalivert aduiinistrii^
livf, a|»rrM avoir rxpoj<i» qu'il a-
vail viv fait dr tout temps, sur Irs
traitruM'Us des otnpIoYt*?* «Ii'j* IVr-
inrs-j^'Urr.des, dos rrtciitros d«!»-
liiMo^aux pon^ion^ dv rctraitu« Il
dcuianda ijuc Iok auciotis fVnniorK
fusM'iil ohli^os i\v. rondro roinpto
tlt^ fOî* loud.H. lit) ^(J avril 1791»
il s V lova avoo, loroo outil riî le»
trouldo» ol If» dôsnrdre» foiiioti-
té» par lo ranali<«itie, ot proiionvA
;\ 00 »ujpt un dî»cour» cpii tut tVé-
()uoinntont applaudi par rn»»cin-
M«'*o tout outi6ro, ot dont Thn»
pro^siuii fut (Unnaiidôr tl'une voix
uu.iuiuio. 0 Depuis Torigine de»
'MMilics, disnit-tl en parlant de»
«prf'lros, lo oulte ro»pootahle de»
«rlirrtiou» o.iit un dooeiix qui ont
«ou lo plu» i\ »f ptaindro de leur»
uniiuislroA. ror»quo, voisin» en-
^yvMvv de son berceau, ils turent
«pôurirr» de son e»pril priinitif,
>»ils adoucireul, èclairèrvnt et af-
FRA 90,"^
nfrAnobircnt In» 1iomm«»; mais
»bienl6t on le» vit« tenant le glut-
» ve, irlluiinnit de» bAeher»« u»nr-
Apant le» bien»« as»ervj»»ant la
iipnri»éu, nbruti»»onl le» peuple»»
nhattant ou as»a»»innnt le» roi»»
»roruior oette tbéocratie mon»»
ntnieu»e qui avait phtoé »on» 1^
»»auvv(^Artle de Tévauf^ile , le
«premier anneau de lu sorvittidè
i»de vingt poti'ple». » M. FrançaiV
fit Je 5inat« un di»of)ur» vidiément
sur le mNne »njet; le 10, il »Vde-
va avec foroe eonire le» extîèfi
dont Avignon avait ^16 le th6Alrc«
et detnanda que lo»ooinmissaire»
Bortin et Roboequi t'u»sent con-
traint» de vonir rendre compte de
lour conduite, il ^«tait pr/)»ident
de ra»»emblée« lorsque, le 18 |uiii
i7<)tt, il fit reloge du docteur
Joseph Prieslloy, prôsenla ATa»-
»eTnblôo>Villiani rrlo»lley»onflls,
ot oitlint pour vv ilornior de» let-
tres de naturalisation; le uc), il fil
dinorenles proposition» relative»
(\la loi surlos mariages. Vendant
lo» temps dé»astrenx de rexa»po<-
ration rt'volutiminairef M. Fran-
cis ne prit plu» auontic part aux
aiïairi'» publique». Kn 171)8, ATA-
poque ot^ le calme »urc^Mla pour
quelque temps aux trouble» civilsi
il fut envoyé an c(m»eil do» cinq-
cent» par le département de VM-
re, et le 'ij) lévrier i7<)<)» il fut
oboisi pour »eorôtaire de ra»»eiii-
bléo. Les souverain» coalidé»
ayant alor» obtenu» de» sucu黫
lo» royaliste» se déclar^renl dan»
quelques dôpartomons du Midi|Ot
annonoorent do» projet» con-
tre-révolutionnaire» que M* Fran*
^Mri»dénonp le uSnini. il deman-
da A cette même époque quNm
a5»tmiiât le» veuves ei le» cnfiti»
(les Fraïuais morts victiinf^s de
leur patriotisintf, à ceux des dé-
l'enh'eurs de la liberté. Le 6 juin,
il comniuniqua à rassemblée une
adnsse de la ville de Grenoble re-
)ati>e à Tétat actuel de la répu-
blique; et le 12, à Toccasion de la
liberté delà presse* dont il tut un
des zélés défenseur^, il parla de
riniprimerie.et montra sous com-
bien de rapports elle avait été a-
yauta^cuse à la société^ aux scien-
ces et aux arts. VoilA comment il
's jçxpriraa au sujet de la liberté de
la presse : « Quand les routes
•) sont infestées de voleurs, et que
-»les voieursne sontpas réprimés,
. »il faut allumer les réverbères.
• Les réverbères de Tordre social
»sont les journaux. Je sais que
1» beaucoup jetèrent de fausses, de
M troni[\euses lumières, mais d'au-
B très aussi éclairèrent les presli-
»gcs des premiers. » Entin arriva
le 3o prairial (i8 juin 1799). qui
anéantit le gouvernement direc-
torial. M. Français, après s'élre vi-
goureusement exprimé sur les yi-
ces de ce gou vernement, obtint un
décret qui mettait bors la loi tous
ceux qni attenteraient à la liberté
ou à la sûreté de rassemblée lé-
gislative.Cefutluiqui, au nom de
la commission des onzedont il é-
tait membre, fit un rapport très dé-
taillé sur rétat de la France pen-
dant que l'autorité avait été entre
les mains des directeurs, et qui
annonça la dissolution de cette
commission. M. Français se ré-
duisit alors au silence, et s'éloigna
pour la seconde fois des affaires
publiques. Mais le 18 brumaire
ayant opéré un cbangement total
dans Je gouvernement, et l'esprit
public ay^nt pris uue nouvclie
FRA
direction^ il reparut, et fut d*a«
bord nommé préfet de la Cbarcti-
te-Inférieure, et membre du coii-
seil-d*état. Peu de temps après,
il fut appelé à la direction-géné-
rale de l'administration des droits-
réunis, administration qu*il or-
ganisa, et dans laquelle il trouva
de nombreuses occasions de faire
du bien, et d'améliorer le sort
d'une infinité dhommes estima-
bles et malbeureux dont il devint
le protecteur elle père. Les bien-
faits de M. Français se portèrent
sur tous les infortunés dignes
d'estime ou connus par leurs ta-
lens, sans distinction de rang et
d'opinitiu. Il ne connut jainaî«
l'intolérance de l'esprit de parti.
Beaucoup de membres de Fao-
cienne noblesse lui ont dû leur
existence. C'est dans cette classe,
surtout qu'il a fait des ingrats, et
il devait s'y attendre; la recon-
naissance n'a jamais été uue des
vertus  l'usage de l'aristocratie.
Parmi les bommes de lettres qui
ont eu à se féliciter des bontés de
M. Français, MM. AiigeretKoger
(des postes et de l'académie frao-
çaise] tiennent le premier rang.
£u 1808, il fut nommé conseiller-
d'étal à vie. Les événemens du
5 1 mars i8i41ui enlevèrent les
droils-réunis, dont la direction-gé-
nérale fut confiée à M. Bérenger.
Nommé par le roi conseiller-d'é-
tat le 39 juin, i8i49il futaussif en
]8i5, admis au conseil-d'état que
forma Napoléon après son retour
de l'île d'FIbe, et signa la décla-
ration du 35 mars. Après être
resté sans emploi depuis la secon»
de rentrée de Louis XVIII en
France, M. Français a été nomraé,
eu 1819, membre de la chambre
FRA
tics dcpulës par le département
de risère. Ferme dans ses prin-
cipes, il a con<«taniinent parlé et
voté dans le même sens qu*en
>7i)i et 1791) : il parle rarement;
mais ses discours ik^ manquent
jamais leur effet i^ur ra4.<*eml)léo.
Finessse, éh'^^ance, délicatesse 9
t(m exquis, tel est, dit un écrivain
dislingné, le caractère dislinctif
du slylc de M. Français.
FKANCASTFL, nommé par le
département de l'Eure député
suppléant à la convention natio-
nale, où il ne siégea qu*Hprés le
procès du roi. et où il maniH^ta des
principes tellement prononcés,
que le 4 juillet 1793, on Tadjoi-
gnit au comité de salut public;
au mois d*oclobre suivant, il eut
ordre de se rendre à Tarmée de
rOuest , en qualité de commis-
saire de la convention. On assure
que sa correspondance et sa con-
duite dans cette circonstance ont
rendu son nom tristement ta-
ineux.A Texpiration de ses fonc-
tions légi>latives, il futchargé de
recevoir sur les frontières les bé-
liers que le gouvernement faisait
venir d'Espagne. Chef de bureau
nu ministère de rintérieur , en
1 7^X) 9 €" ^ ^<>^9 ii était â Versailles
directeur de la ménagerie;et main-
tenant retiré dans une oan>piigne9
il s*occupe d'agriculture.
FRANGES ( Sopoib), roman^
cicre anglaise, a publié dififôren-
tes producl>(ms en ce genre ,
parmi lesqnellen on distingue :
J,a sœur du la miséricorde^ ou la
mMetle la Toussaint^ f\ vol. in- 1 1,
1 Ho;- 1 809 ; ComtaneedelAndorf^
f\ v(d. in-ia, 1807 ; i/lnconnu^
ou. ta Galerie mystérieuse. Ces 5
«ouvrages eut été traduits en fran-
FaA
ao5
pais : le dernier excite vivement
la curiosité , et le dénoûment en
est bien amené ; mais en général
M** Frances 9 qui a écrit dans le
genre d*Anne RadcliiTe, est loin
d'avoir atteint Part tout-ii-fiiitpar-
ticulier avec lequel cette dernién»
peint tout ce qui peut inspirer la
terreur, art qui cependant fait
le mérite essentiel des romans da
ce genre.
FlUNCESCHErTI(N.),goné-
rai napolitain 9 originaire de Tile
de Corse, servait en celte qualité
dans les armées du roi de Naples
( Alurat ), dont il devint Taide-
de>camp. Il h*était allié àTilluslre
•famille des Colona, en épousant
la ûlle de M. Colona Cecaldi, qui
poHsédait une fortune considéra-
ble en Corse. Franceschetti com-
battit, les a et 5 mai 181 5, à To«
lentiuo; et après ces journées, ftl
funestes pour le roi Joachinij il
parvint \k se rendre en Corse a«-
vec son épouse. I^, il fut assez
heureux pour donner rhospilalité
A son souverain , dont la tête
avait été mit^ à prix, el qui. n'a-
vait échappé qu'avec beaucoup
de peme aux recherches de ses
prascriptenrs. Le général Fran-
ceschetti suivit d*abord le roi fu-
gitif ù Ajaccio, et sacrifia ensuite
à rattachement qu'il \\\\ portail*
son épouse, sa fortune et méraa
sa vie; il résolut de pfu'tager soa
84)rt et de ne plus l'abandoaner.
Il s'cmharqna avec lui et une
trentaine d'olTiciers restés fidèles^
dans une felouque qui se dirigea
vers Salernu; mais bieiitr>t il sur-
vint une temp(^te qui les jeta à
l'entrée du golfe de Sainte'*Ea-
phémie, ce qui les força ù pren«
drc une autre marche. Se diri^
ay6
FRA
g^ant donc par Ticzo vers les
liaiih'iir.s (11- Muiite - Lvontï, kU
fiimil all(i<|iiés dans iiii cniii-
biit nù lu \al«ur «Irvait inévila-
Jilt'int lit >iircoiiil»(;r sous It* iioin-
bn*. Franccsdietti >e battit avt'u
mit; iiitr(|Mdit(* qui tenait du di;-
sc.Hpuir , iir s\'*('ai'lant pas iiii
2»('iil iii:<t.int du roi dont il \iHil.iit
conserver les joiiri^. Il reriit une
bl^*^^ll^e a^scz gravr, et il ne son-
gea a su pn)])rc! sûreté que quand
il vit i inutilité do »vs eiîurts. 11
se sauvual'ira duns le:» montagnes
de Monte-Leone, où il erru pen-
dant qnt-lque tenipM, et où il
était (;ontiniielleni('iU exposé à
tomber entic les mains de ses
ennemis, (^ette situation lui pa-
rut enfm insupportable, et il vou-
bity mettre un terme. 11 se ren-
dit à Cosenza, et se livra lui-mê-
me aux autorités. Il tut traduit
devant le conseil de guerre du
royaume de Na|des, le 8 juillet
l8i(>; unis le uuirquis de S.iint-
Clair, président de ce conseil ,
présenta au roi nn tableau si tou-
cbant de su conduite noble, et
surtout de son dévouement gê-
né reux« que Fer<linand ordonna
d'abandonner le> poursuites com-
mencées, 4!t lui permit de résider
en Sicile, partout où cela lui con-
viendrait, excepté à l*alerme.
FRANCHI (Joseph), sculpteur
distingué, naquit à Carrare en
1^50 « et mourut à Milan, le
Il février iHoO. 11 étudia à Ro-
me, et y composa ses premiers
ouvrages. Kn 177O, il fut nommé
professeur de dessin et sculpteur
A Tacadémic de Milan. Il exécu-
ta dans cette ville, sur la Piaz-
za dviln Fonlana , deux sirènes
eu cuarbrc^ qui sont estimées^ et
FA4
qui ornent une fontaine A jet-
d'ipu, U'uneiïet très- pittoresque.
L^urcbiduc Frrdinand , gouver-
neur du Milanais, par estiiiif pour
son taleut et son instrurtîou lui
confia la direction de ses troin fik,
v<Milunt qu'ils ne fussent ptiînt é-
t rangers ù la cari'ière de.*» beaux-
arts.
FRANCIS (PHiLim), membre
du ])arlement d'Angleterre , né A
Dublin en Tannée 17/109 élaîl, à
iG ans , emplciyé dans les bureaux
du gouvernement, et à i8,secré-
taire du général Rligh. En 17G0,
il fut choisi aussi pour secrétaire^
parie comte de liiennonl, ambas-
sadeur près la cour du Portugal;
et en 1 jCJo il occupait au ministère
de la guerre une place qu'il con-
serva jusqu'en 177a, ép(»que où
il fut envoyé aux Indes orienta-
les, en qualité de membre du con-
seil du gouvernement du Bengale.
Des diirérens survenus entre lui
et M. ilastiitgs, gouverneur-géné-
ral de ce pays, le forcèrent à re-
venir en Angleterre; mais avant
son départ des Indes, il provoqua
son ennemi à un duel, qui cepen-
dant nVut pas de suites fâcheu-
ses. Depuis 1784 jn>squeseni 8069
Frau<'is fut successivement élu
membre du parlement par Yar-
moutb • Blécbingley et Applehy.
Il fut décoré de Tordre du Bain »
en i8o().llcherchai\prouverdans
toutes les occasions in la chambre
des communes, combien il était
en môme temps împolitiqne et
injuste de tolérvr les agrandisse-
mens de la compagnie des Inde^,
et il s'éleva avec force contre la
traite des Nègres. Il parla sou-
vent pendant les débats relatifs
au procès du gouveroeuf Ha«-
<*»
-» '.
Ht
/
/ H 4
^\^\(^
FRA
tings« dont il fui oonêUimment
raccusa^cur. Francis eftt M» do
iiadtjctcur iuigiLais d'Horace et du
l)éin()stt)èi>es.
FKANCJS (Avvb), éiùU née
vi\ Augleteire , où «lUs mourut le
7 noveuibte iHoo.Oo a d'elle:!^
une Traduction en a^rs du cantique
de Salomon , d'après) le texte hé-
l)rcu, avec un Diicours préUmi'-
naire, et des noies hUtcrlques iJt
critiques, in-4*i i?^»'» î*" ^^ P^*«'
me intihilé Les funérailles deDé-
métrius-Poliorcèles , in-4''» 17^5;
5° i'épîirc en verâ de Charlotte à
PVerthcr, in-4% J787; 4''dâî» Porf-
.$à.s' mêlées^ 111-8", 1790. Cctta
leinine^ d'uumériie dititiuf^ué, s'é-
tait aiJonnée ik un genre d'étude
qui parait, eo général, étranger
aux personnes de »nn scie; eHe
con Naissait parfaiti'meni Thé-
JjrtMi, et la lecture des ouvrages
écrits dans celle langue était une
de 8<'.« occupaiioiiA principales.
On lui reproche beaucoup d'iné-
galité dan;* le style, et snrtmU
I usa^e trop fréquent des méta-
phores : ses ouvrages d'ailleurs of-
frent des passages très- intéres-
sant, et l'on trouve dans ses
poésies des vers heureux et pleins
d'énergie.
FiVANCOElJa (L. B.), savasC
modeste et distingué, était, uu
mois d'avril 181 5« examinateur
des élèves de l'école Polvtechni-
que, et cessa de remplir les fonc-
tions de cctteplace ù l'époque de la
seconde rentrée de Louis XVllI.
II v.^i auteur des ouvrages sui-
vans, qui lui ont fait une grande
repu talion parmi les profos^ieurs
des sciences exactes: 1" Traité de
mécanique élémentaire , à l'usage
des élèves de l'école Polytechnique,
FRA 397
inA^, i8M, 4*' édition, 1807 ; s^'
Ccuns 'icompûi de maHiématique*
fiureê^ a vol. in-8% 1H09; TiT Elé^
mens de statique ^ un vol^ in -8%
1810; 4* Uranogaphie, ou trait-é
élémenisir£ d' astronomie t à I'usû'
ge des personnes peu mrsées dans
lés mathématiques, 10-8", 181a. Il
jest fils de 1^1. Fraucœur, ancien
directeur de l'opéra.
FAAN.Ç01S l" ( Joseph-€har-
xis), empereur d'iulrlC'he, né le
la février 17689 ftit d'abord dési-
^iè sous 4e nom de François II,
dans la aérie des empereurs d' Al-
lemagne : mais ayant renoncé à
Ja couronne d'Allemagne 9 ù la
suite des cessions qui démembré-
Teot cet empire et lui donnèreat
4jne Cace nouvelle sous le règne de
Napoléon, il se fit sacrer empe-
reur héréditaire d'Autriche, sous
Je nom de François ^^ Il fut d'a-
bord élevé sous les yeux de soa
père, Léopold II, qui mourut e«
179a. Son oncle Joseph II le fU
ensuite venir à Vienne, où l'édu-
cation du jeune archiduc fut con-
fiée oux hommes les plus habiles
à instruire dans l'art de gouver-
ner. Joseph II , Â cette époque^
tentait une régénération politi-
que qu'il regardait comme la sui-
te infaillible de la propagation des
lumières. Rien n'était aussi no-
ble que ce but, et ri en approchait
chaque jour malgré le flegme
germanique; et dans l'espoir d'a-
chever son ouvrage, il dirigeait
l'éducation de l'archiduc, de ma-
nière à lui inspirer le désir d'uti-
liser les moyens qu'il devait lui
laisser un jour pour mettre le
sceau à une aussi précieuse ré-
volution. Mais le prince Kaunitz,
Allemand dans toute la force du
3^8 vu A
terme, faisait dv^ ctTort^ flans le
scur^ luyev^e <ie .l(>srph« poiirtai-
n? pirndn* une antre tonrnnre
i\ l'isprit (In prinee. «Parce qu'il
»ne eroyail pas po!rsihle« ilisait-
nlL qu'un roi pOl taire des con-
»r<'s-ions volontaires î\ son peu-
»ple. au préjudire de^** préroga-
»tives de la ri>Y<Hi(é absolue,
» quand personne n'en contestait
»la légitimité.» A quoi il ajou-
tait : (I Sire^ je sui> bien vieux :
»mais si votre maje>té eontinue,
• peijf.t'lre la reverrai -je encore
»>imple jrrhiduc d Autriclie. >
Les leçons dr re vii'illard se gra-
vait iit profondément dans Tesprit
de François I". Ce jeune prince
aecompagna Joseph dans la cam-
pagne de 178S contre les Turcs;
el comme il était d*ailleurs d'une
a^^sez faible ctunplexion, Tair du
Bannal alhra d abord un peu sa
santé : mais quelques jours suifi-
re'it poiir racclimater. Il ne don-
na (riiilleur'^ dans celte campagne
aucune preuve de grands taleuâ
nnlilaires, e! l'âge en a peu dé-
veloppé en lui, quoiqu'il ait ré-
gné dans des circonstances où
rien n*ertl pu lui être plus néces-
saire. L'archiduc d'Autriche se
maria le (i jaiuier de la uïême an-
née avec la fdie du duc Frédéric
Eugène de Wurtemberg : mais
celte princesse étant morte le 17
janvier i7()o, deux ans après sou
niariag.'. François I" épousa une
princesse de Naples, dont il a eu
iT) enf.ni>, au U'unbre desquels
est rarchiduchesse Marie - Loui-
se • qui a épousé Tempcrenr des
Français, en 1810. L'empereur
d'Aiilriche s'est encore niaiiédeux
fois depuis : la première, en 1808,
avec Marie-Louise fiéatrix^ ûUc
FftA
de feu Parchidue Ferdinand, duc
de Modéne , de firisgau. Celte
princesse étant morte en i8i6«
Frauçoi«4 !•' épousa, en6n,en 4"^
noces . la princesse Charlotte*Au«
guste de Bavière. Léop.old, qui de-
vait succédé A Joseph H eu ty{}Of
étant mort lui-ra«^mc eu 179^9
François I" monta sur le trône
impérial, le 5 mars de la même
anitée. Les progrès que faisait cha*
que jour la révolution française,
avaient déjik répandu l'alarme
dans la plus grande partie de l'Eu-
rope, et surtout dans l'esprit du
vieux ministre Kauniti. dont nous
avons dèjù parlé. Comme il était
le principal conseiller du jeu*
ne empereur, il le décida, sans
peine, à prendre part à la guer-
re contre la France. Dans la con-
férence de IMlnitz, qui avait eu
lieu le ^7 at>At 1791, il sVtait
allié avec le roi de Prusse, Fré-
déric Guillaume II. en présence
de Monsieur comte d'Artois, et
du quelques autres personnages
notables de la France et de Té-
tranger. Mais que pouvaient des
troupes entraînées à la guerre par
la seule force d'une obéissance
passive, contre l'iU'dent enthou-
siasme qu'inspirait l'amour de la
liberté et de la patrie aux lé-
gions républicaines. Les Autri-
chiens et leurs alliés furent pres-
que partout battus. Cependant le
prince de Cobourg, un dus meil-
leurs généraux de Tannée enne-
mie, obtint une fois quelque suc-
cès dans une partie de la Flan-
dre; mais la guerre étant deve-
nue trés-aclive de part et d'au-
tre, les Français reprirent auf-
sitôt leur supériorité, et il s'établit
dès- (ors une espèce de mésiulel'-
ligcàce entre cesip(màfl(nee8dolE-«^4M ^tMiIviikç*. NéannioÛT*. U
lisées, qui se reproohaleut rau- rlJMHn^pro^luelrrésUtibt^dj»» ar-
tu^llcment des désastres» dont la ihée«> biaçkm % et la modèretW^n
brayoure et l'hérobDOie des Fran* de« ciauies du traité de paix Afi
çaîâ étaient 1-unîqiie caus». Vam^ Campo^Rèrroio, ue purent ^cki-
pereur François !•* vint inotUe- .rer François !*'•. Lprsqa*îl eut
mont lui-même sur le champ de pris le teqpp» néce^airc poiir ra-
vitailler, son /armée f il conclut^
en i79g9 9vecrempereur<fe U«i»«.
sie Paul 1*% un ootivel acte d'à*»*
sociation- coptrjS' la répuiblique
fran;paise« Ces deux puissaoï^e»
obtinrent, «n. Italie y des. siiccè»
qui ont été la principale .cotisa
de réléVation du. général . Bona*
parle au pouvoir souverain, en*
même temps qpHIs .ont prépi^ré^
rabaissement dans lequel la Fran-
ce a tenu si long-temps r£uropc«.
Le-gouterneinent dinectori^ .cnil
sentir la uécessilé.de mettre dans^
les mains d'un seul , et. du plus-
habile, toutes les forces de la ré-
publique ; et bientôt éclatèrent
les divisions qui ^'établirent en-^'
tre L'empereur d'ilutriche, et ce-*
lui de Russie, qui abandonna ^n
allié par les mêm^s! motifs qui a-»
yaient porté la- Prusse ^ .violer,
quelqties années auparavant, la
convention de Pilniti. Le général
Bonaparte venait de passer en I- .
talie, où II n'avait plus 4 combat-
tre que rAilemagnf»,. restée seiUCf
encore une fo.i&, aux prises avec
la France I et diverses bâtait-
les, notamment celles de Hohen-
lindenetdeJAarengo, contraigni-
rent denouveau François!*' à tralr
ter avec la république* Les Fn^tn*
bataille pour encourager ses
troupes. 11 ne put être., témoin
que de leurs défaites à Tournai,
à Cliarloroi, et sur plusieurs
points du théAtre où la guerre se
faisait avec le plus d'acharne-
ment. Il demanda aussi vaine-'
ment des levées d'hommes et
d'argent aux états de Brabant :
enân tous les alliés l'abandon-
nèrent peu à peu; la Prusse .fil
la paix avec la France, et Jes ar-
mées autrichiennes fureqt rer
poussées au-delà du. Rbin. De
DouvcUes levées se firent à la hâ-
te en Autriche; et l'empereur
François, aidé des secours dei'An-
{^leterre, parvint à sou tenir, enco*
re assez long-temps la guerre, et
A couvrir même de s^ troupes
une ligne, depuis la Méditerra-
née jusqu'aux frontières de- la
Jlolianile. Mais le passage des
Français en Italie acheva de ren-
dre nuls tous les efforts de ce
prince; et après la lu^te la plus
o{)iniâtre et la plus sanglante y
dans laquelle il avait fait des per-
tes immenses, et livré- en queU
que sorte ses états à la discrétion
«lo ses ennemis, il conclut ù Léo-
bel) et à Gampo-^Formio, le 17
octobre 1797, un traité dont les
conditions lui étaient plus avan-. çais^^ recouvrèrent Iq possession de
fageuses encoi*e qu'il n'eût .pu toute l'Italie, et Ton signa Kl trai
Tempérer. Il renonçait à laBelgi^
que et à ses possessions en Italie,
eu échange de Venise, de lai)al-\
matic, deTIittrie^ et dic.toutesleii'
té de Lunéville, ^ar lequel j'em-
pereur d'Autriche ne perdait cicf\
autre chose que ce qui était de-
venu Je paf tage, légitime des F f^i^
1/-
3ck)
FRA
çiiis pur l« traité de Campo-For-
mio. Il est vrui que pnr toutes
cet) commotions , lo vieille conit-
titiition âe T-eiiipire genniiniqiie
se troiivn ébranlée cIoiih «es banefl;
mata c'est ù quoi la petite noble.i-
se (rAlli'Ui<i((iie et tout le peuple
en général ne firent que gu^nrr.
Franyoi*} 1*' nViit alorn cPantre
soiu que <lc s'occuper à réparer
autant qu'il était en son pouvoir
les désastres de la guerre, et c'est
en quoi il fut aetiviMnent secondé
par rarchiduc (Charles, son frère,
auquel il avait eu in saj;esse de
donner une grande part de Tad-
minintration. Vers la fin de i8o5,
néanmoins, H fit encore des pré-
paratifs de guerre ; et c'est avec
raisiHf) qu*on dit en pariant de son
caractère que Topiniritreté en est
le principal attribut. Il se ligua
de nouveau avec l'Angleterre et
la Russie y et entraîna Télectenr
dans son parti , après avoir fait
occuper la Bavière par une nom-
breuse année, à la tôte de laquelle
il sb mit en personne. Napoléon,
qui était au moins aussi opinlA-
tre que François I", abandonna
l'expédition dont il s'occupait a-
lors contre l'Angleterre, et vint
attaquer l'empereur d'Allemagne
dans ses états. Par une des plus
savantes manœuvres qui soient
consignées dans les fastes mili-
taires, il enveloppa entièrement
l'armée autrichienne qui se trou-
vait i\ lllm , sous les ordres de
Mack, et s'en rendit maitro pres-
que sans coup férir. 1/armée de
l'archiduc Ferdinand, en Bohê-
me, fut égnlemiMit défaite, et ces
revers détruisirent presque cntiè*
rement l'espoir des alliés. Napo-
léon marcha ausï^ilût Vienne^ où
FRA
il entra & la t^te d'une armée ik
iSoy 000 hommes. François 1*"
s'était retiré avec les débris de tiM
forces dans la Hlorarie, oà il trou-
VH une nombreuse armée' rosse
qui n'avait point eu le temps d*ac-
courir A son secours, et à tafpiel-
le il se joignit. Mais les eflbrto
de l'empereur d'AntrIche et dt
celui de Russie échouèrent A la
bataille d'Austerlitx, où leur ar-
ntée fut presque anéantie; et Fran-
çois 1'% obligé de demafi#*cr ettco*
re l.i paix, envoya '^'abord de» né-
gociateurs, et vint ensuite trCHiveitr
iui^"' nie Napoléon, qui le 'reçut
H soij bivouac. Celte truibîèine af-
faire se termina par ie traité da
tVesboerg, qui fut signé le aa'dé^
cembre i8o5. L«*8 états de Venise
fuient, par ce tniité, réunis A l'I-
talte, et leTyrol cédé ti la Ba-
vière : mais la confédération da
Rhin, dont l'empereur des Fran-
çais se déclara le protecteur, rem-
plaça l'ancienne organisation jger-
manique.« François I" rentra daoi
sa capitale vers la fin du mois soi*
vant, et éloigna de son ministère
tous les hommes qui étaient trop
attachés à l'Angleterre , et dont
l'influence dans les décisions d»
conseil -il'état avait déterminé
l'empereur d'Autriche A entre-
prendre la campagne qua Teuall
de rmir la bataille d'AusterlItt. Il
parut dès lors se tenir pour bien
convaincu de l'inutilité de toutes
SCS tentatives contre la FrancCy
et il observa la plus exacte nao-
tralité pendant quelques années.
Lors de la guerre entre la Prusse
et la Russie, en i8oô et 1807, il
s'offrit pour médiateur entre cei
deux puissances : mais on refusa
sa médiation. Cependant^ les pc^
FRA
ttis que l(!ft Français ovulent é-
l>roiiv<MV<« iMi'lclù dan Pyrénées^
iï\)ri'.* !>; iniilé de Tilsitt» lui pa-
ru niit une occnHiori favorable de
rccomriirncer Jes hontUitét» (!Oii-
Irc l/j Krance, et ce fut alor» q«ie
})()iir d(»iin<T une couleur Icgitiuie
à ses uoiivelleH tentatives, il pu*
li(ia la déclaration du fi^ mars
i8(K|, ilanrt laquelle il se plaignait
ix'.ancoup A mm peuple, qu'on
u\t(i\ poioi exaficnient c^lii^ervé
les conditioiiH du (raité de Pres-
hourg, rt iMi il.coucluait que TAI-
leiiia;;ri<: <''lait menacée par les
FrarHMiiHd'iiuc. nouvelle in V ' n,
dont on ipprêlail le succès en ^iro-
pa^eant dan.s tonte rAlleuiagne
le nouveau ny^tèine d*idées qui
avait dirigé les cÛ'orts de Joseph
11, etc. Onelques-unes de ces
plaintes frétaient pas dénuées de
f'ondenient; mais les sujets qui y
donnaient lieu étaient de si peu
d'importance , qu*il n'était pas
difficile de voir qu'ils ne servaient
que <le prétexte A une guerre dont
l'unifpie cause était rad'aildisse-
ment où il supposait qu'avaient
été mis les Fran^'.ais par leurs
pertes récentes. La guerre fut donc
dé(;larée de nouveau. L'arcliiduc
(Charles hc hâta d'occuper I» Ba-
vière, mais presque aussîtAl Napo-
léon parut dans cette province à
la tête d'une armée. On ne l'y at'
tendait ni siiAt, ni dans une uttitu-
desiimposante,etrarchiducGhar-
leslutohligé de s'éloigner précipi-
tamment avant que toutessestrou-
|M!s ne fussent encore entrées dans
le pays qu'elles se proposaient
d'envahir. Napoléon, après avoir
obtenu un avantage imposant à
llensberg, prit Ratisboone d'as-
saut, et marcha sur Vîoone. La fa-
FRAr
5ot
meuse bataille de Wagram ruina
enfin totolement les forces et le«
espérances de François I'', et il ne
lui resta pins d'espoir que dans la
clémence et la générosité de son
vainqueur. Le traité de Vienne
(4 octobre i^o) fut conclu, et
le plus important de tous les sa-
crifices qu'imposa l'empereur de»
Français en remettant p4*ur la
troisième fois la counmne sur la
tT'te de son enneinî, fut d'exiger
de lui un gage qui l'assurât doré-
navaut de sa fidélité A remplir
les conditions des traités. Un lien
de famille s'établit entre les deux
empereurs, par le mariagede l'ar-
clflduchesseMarie-Louise.Oncrut
la France et l'Autriche unies pour
jamais. Les événemens ont prou-
vé ce que peuvent les nœuds de
ce genre sur la politique des rois.
Francois!l"se rendit i\ Dresde, en
mai 1812, lorqueson gendre eut
formé le dessein de punir la Rus-
sie, et il souscrivit un arrange-
ment d'après lequel il s'engageait
à fournir un corps de troupes pour
former l'aile droite de Tannée
française, moyennant des conces-
sions qui furent stipulées dans ce
traité. A peine néanmoins les re-
vers de l'armée française eurent-
ils paru mettre PAllemagne à l'a-
bri du ressentiment de Napoléon,
que le général Schwartïenberg,
qui commandait les troupes de
François P% cessa de combattre.
L'empereur d'Allemagne, qui s'é-
tait néanmoins plus d'une fois re-
penti d'avoir pris des décision»
trop promptes, resta tranquille
spectateur des événemens qui eu*
rent lieu en Saxe et en Franco-
nie ; et ce ne fut que lorsque le»
^féoemen» eufeot prU une mor»
//<':/>y^^>r"-' '^'■"■■"
FAA
FRANÇAIS DE NANTES (ie
COMTE Antoine), a toujourd été
un ties plus fidèles défenseurs de
la lihci'téy sa'DS avoir jatnnii {parti-
cipé aux excès qui se sotit coJin-
mis en son nom. Né le f {7 janvier
i73(>, ù Valence en Dauphin^, Il
uvnit commencé par suivie ta
carrière du barreau; nctfi^ ^jl*^"
poqne de la révolution^ il ^tiih
chef de la direction de» "douat^eB
i\ Nantes. Choisi d'abtfrd pour of-
ficier municipal de cette ville
impoiiante, il lul^aii mois do sep-
tembre 170'» porté à rassemblée
législative par le corps éledoràl
du département de la Loire-^lnfé-
rieurc, et matiife^ta dans cette as-
semblée les principes du plus puir
patriotisme, principes dont il
ne sVsl ):imais écarté. Pendant sa
carrière iégislativeet administra-
tive, après avoir cxpojié qu'il a-
vail élé fait de tout temps, sur les
trailemcns des employés des fer-
mes-jçéut'r.iles, des retenues des-
tinées aux pensions de retraite, il
demanda que les anciens fermiers
fussent obligés de rendre compte
de ces fonds. Le aô avril 1791»
il s'éleva avec force contre les
troubles et les désordres fomen-
tés par le fanatisme, et prononça
à ce sujet un discours qui fut fré-
quemnient applaudi par rassem-
blée tout entière, et dont Tim-
prossion fut demandée d'une voix
nnauinie. « Depuis Torigine des
'«cultes, disait-il en parlant des
• praires, le culte respectable des
• ehréliens est un de ceux qui ont
»eu le plus ik se plaindre de leurs
»n)iuislre.^. Lorsque, voisins en-
»C(>re de son berceau, ils furent
"pénétrés de son esprit primitif,
»ils adoucirent^ éclairèrent etaf-
FAA ii9S
» franchirent les bomtnes; mais
«bientôt on les vit, tenant le glai-
» ve, arllumant des bûchers, usur-
ftpant les biens, asservjssant la
npohsée, abrutissant les peuples»
» flattant ou assassinant les rois,
«former cette théocratie mons-
ntrueuse qui avait placé sous \h
«sauvegarde de Tévangile , le
«premier anneau de lu servitude
»de vingt peuples. » M. Français
fit, le 5 mal, on discours véhément
«ur le même sujet; le 10, il s'éle-
va avec force contre les excès
dont Avignon arait été le théâtre,
et demanda que les commissaires
Bertin et Aebecqui fussent con-
traints de venir rendre compte de
leur conduite. 11 était président
de rassemblée, lorsque, le 18 juia
179a, il fit réloge du docteur
Joseph Priestiey, présenta à ras-
semblée William Prleslley son fils,
et olitint pour ce dernier des let-
tres de naturalisation; le 99, il fit
diflërentes propositions relatives
ùla loi sur les mariages. Pendant
les temps désastreux de Texaspé-
ration révolutionnaire, M. Fran-
çais ne prit plus aucune part aux
affaires publiques. En 1798, à To*
poque où le calme succéda pour
quelque temps aux troubles civilSi
il fut envoyé au conseil des cinq-
cents par le département de Tlsè-
re, et le 29 février 1799, il fut
choisi pour secrétaire de rassem-
blée. Les souverains coalisés
ayant alors obtenus des succès,
■les royalistes se déclarèrent dans
quelqucsdépartemensdu Midi, et
annoncèrent des projets con-
tre-révolutionnaires nue m. Fran*
cals dénonça le aSmai. Il deman-
da & cette même époque quVm
assimilût les veuves el les eufan»
ay4 Vil A
(les Fraiir.ii.s morts victiin<:9 de
Ifîiii' pntriotisintf, à ceux des dé-
Itin^eurs do la liberté. Le (> jiiii^
il couiriuiniqun à rassemblée une
adresse de la ville de Grenoble re-
Jat'ne i\ Télat actuel de la répu-
blique; et le 12, à roceasion de la
liberté delà presse* dont il lut un
<fes zélés détenseurs, il parla de
rinipriinerie.et montra sous com-
bien de rapports elle avait été a-
ynuta^euse à la société^ aux scien-
ces et aux arts. Voilà comment il
's'^^xprima au sujet de la liberté de
la presse : « Quand les routes
-> sont inicstées de voleurs, et que
>«les voleursne sontpas réprimés»
. «il faut allumer les réverbères.
• Les réverbères de Tordre social
nsont les journaux. Je sais que
» beaucoup jetèrent de fausses, de
*» troniyxeuses lumières, mais d*au-
» très aussi éclairèrent les presli-
»ges des premiers. » Entin arriva
le 3o prairial (i8 juin i;'(j9). qui
anéantit le gouvernement direc-
torial. M. Français, après sV'Ire vi-
goureusement exprimé sur les Ti-
res de ce gouvernement, obtint un
décret qui mettait bors la loi tous
ceux qui attenteraient à la liberté
un ù la sûreté de Tiissendjlée lé-
gislativc.Ce fut lui qui, au nom de
la commission des onzedont il é-
taitmembre,fit un rapport très dé-
taillé sur rètat de la France pen-
ilaut que l'autorité avait été entre
les mains des directeurs, et qui
annouea la dissolution de cette
commission. M. Franctais se ré-
duisil alors au silence, et s'éloigna
pour la seconde fois des aifuires
publiques. Mais le 18 bruuiaire
ayant opéré un cbangement total
dans Je gouvernement, et l'esprit
public ayant pris une nouvelle
FAA
direction, il reparut, et fut d*a-
bord nonmié préfet de la Cbarrr»-
te-Inférieure, et membre du coii-
seil-d*état. ISiu de temps après*
il fut appelé à la direction-géné-
rale de l'administration des droîts-
réunis, administration qu'il or-
ganisa, et dans laquelle il trouva
de nombreuses occasions de faire
du bien, et d'améliorer le sort
d'une inljnité d^bommes estima-
bles etnialbeureuxdont il devint
le protecteur et le père. Les bien-
faits de Al. Français se portèreni
sur tous les infortunés digne»
d'estime ou connus par leurs ta-
lens, sans distinction de rang et
d'opinion. Il ne connut jamai»
l'intolérance de l'esprit de parti.
Beaucoup de membres de l'an-
cienuc noblesse lui ont dû leur
existence. C'est dans cette classe
surtout qu'il a fait des ingrats, et
il devait s'y attendre; la recon-
naissance n'a jamais été une des
vertus i\ l'usage de l'aristocratie.
Parmi les bommes de lettres qui
ont eu ù se féliciter des bontés de
J\J. Français, MM. AugeretAoger
(des postes et de l'académie fran-
çaise) tiennent le premier rang.
Eu 1808, il fut nommé conseiller-
d'état à vie. Les événeroens du
5i mars i8i4lui enlevèrent les
droits-réunis, dont la direction-gé-
nérale fut confiée à M. Bérenger.
Nommé par le roi conseiller-d'é-
tat le 39 juin, 1814» il fut aussi, en
j8i5, admis au conseil-d'état que
forma Napoléon après son retour
de l'Ile d'Èlbe, et signa la décla-
ration du a5 mars. Après être
resté sans emploi depuis la secon-
de rentrée de Louis XV 111 en
France, M. Français n été nommé,
en 1819, membre de la chambre
PR4
tlos (Icpnlés pnr le département
de ris('>re. Ferme dans «en prin-
ci))e.i, il a con«t»mmcnt parlé et
voté dans le inAine «enn qireii
i7()i et 1791) : il parle ruronient;
mais ses disooiir:» ne manquent
iamuis leur effet ^nr raHMMiililée.
FincsAëe, élc*};anoe, délicatesse «
ton exquis, tel e.tt, dit un écrivain
distingué, le cnracttire diâtinctif
du st^le de M. Fran^^nis.
FKANCASTFU nommé par le
département de l'Kurè député
suppléant i\ la convention nalio-
Dule, oi\ il ne siégea qu*anrèH le
procès du roi, et où il manilÀt» des
principes tellement prononcés «
que le 4 juillet i^^S, on Tadjoi-
gnit uu comité de salut public;
au muisd^octobre suivant* il eut
ordre de se rendre i\ Tannée de
rOnest , en qualité de commis-
saii*e de la convention. On assure
que sa correspondance et sa con-
duite dans cette t^ii'constance ont
reniln son nom tristement la-
ineux. A Texpiration de ses fonc-
tions légi>latives, il futchargé de
recevoir sur les frontières les bé-
liers que le gouvernement faisait
venir d*Ëspagne. (Ihef de bureau
nu ministère de Tlntérieur , en
1 ;(><) ; en 1 8o<^ il était é Versailles
directeur de lu niénHgerie;et main-
tenant retiré dans une campagne,
il s\)ccupe d*agrîcutture.
FIVANCKS ( SupuiB), roman.
cicre anglaise* a publié dilïùren-
tes productions en ce genre ,
t>armi lesquelles oi^ distingue :
y.rt êœur (ù ia misMcorrifi^ ou ia
trille (h laToussaiiii./^ vol. in-ia,
1 S() 7 - 1 809 ; Constau^a tU Liniiorf^
/| vfd. iu-ia, 1807; i/Itwonnu^
ou lu Galerie mystérieuse. Ces 5
t'uvr^igcs ont été traduits en fruu-
FA A 3r)5
cals : le dernier exrite vivement
la curiosité, et le dênonment en
est bien amené ; mais en général
M** Frances,qui a écrit dans le
genre d*Anne Kadcliffe, est loin
d*avoir atteint Part tout-A-faitpar-
ticulier avec lequel cette dernièni
peint tout ce qui peut inspirer lu
terreur* art qui cependant fait
le mérite essentiel des runiuns du
ce genre.
FUANCKSCHE ITl(N.),fféné-
rai napolitain, originaire de Tilo
de Cor!«e, servait en cette qualité
dans les armées du roi de Naples
r Murât), dont il devint Taide-
de-eamp. Il s*était allié iU*iilustre
famille des Colona, en épousant
la fille de M. Golona Gecaldi, qui
possédait une fortune considéra-
ble en Corse. Franceschetti com-
battit, les a et o mai 181 5, A To-
lentiuo; et après ce? journées, ai
funestes pour le roi Joachim, il
parvint i\ se rendre en Corse 0*
vec son épouse. Li\, il fut asses
beureux pour donner rhospitalité
A son souveram , dont la tête
avait été mi»e ù prix, el quh n\i«
vait éebap{>é qu'avec beaucoup
de peine aux recherches de ses
pru^cripleiirs. Le général Fran-
0€S4!hetti suivit d*abord le roi fu-
gitif à Ajaccio, et sacrifia ensidto
ù rattachement qu*U lui portai^
son épouse, sa fortune et môme,
sa vie; il résolut de piirtager son
sort et de ne plus Tabandooner,
Il sVinbarqna avec lui et une
trentaine dVilUciers restés fi-dèle»»
dans une feloiMjue qui se dirigea
vers Salernu; maU bientAt il sur-
vint une tempOte qui les jeta à
rentrée du golfe de Saiute**Ku«
phémie, ce qui les força ù prer>«
dre une autre marche. Se dirU
a^lfi
FAA
g«*unt donc pur Pîezo Trrj lat
liiiuh'iir» ili* Moule - Lisonis ÎU
fiin'iil altii(|iifî;» dan» nn rciin-
b'ii où la \iil<?ur ilrvail iii^:viln-
iilf'iiit nt .'«ijrc*ciiiil>i;r huija !<• nnin-
brc. Ki-:iit('«'H(licUi m: liatlil ovec;
niitr iiitrt|Hdit(* qui tirnail du d<;-
ftt'HpiMr 4 nt* M\''raiiuiil pa^* un
Airiil iii!*l.iiil du roi dont il voul-iil
couitri'vrr lirn jonri*. il re^'iit une
blctt^ture a«MZ gravis ri il ne siiu-
gea H ha propre hûrelc qnv quand
il vil I iniitilitf; du Mfit «druriH. 11
se sauva nl'ir!» dun» le« nionlagncH
de Monir-Leone, où il erra pen-
dniil qntlque tcinp» » et où il
était ('(jiitiniudlemrm expo»*; à
tonilicr f:nlrc len inainA de nen
ennenii:^. (^clte hiliialion lui pa-
rut rnrni iii^upportahU*, v{ il vou-
lut y incltrf un trrinf!. 11 hc ren-
dit à Véitnv.fmi, f t h(î livra lui-iii^-
ni<! aux aulorilrM. H fut traduit
devant Ui rouKi'il dr guerrn du
rojraunft' Av. Napli!>«, la H juillet
iHiO; inni<« le uiarquÎM de S.iinl-
Clair, président de va*, conseil ,
préftenta au roi un laldraii »i tou-
chant de »a conduite nohle, i;t
fiuitcuit de mm d«'! vouement gé-
niVeux, que Ferdinand ordonna
d'abandonner le.<* poiirnuiteH c;om-
inene/'e.H, et lui permit de r<'**ider
en Sir.ile. partout où rela lui eon-
viendrail, fxeeplé à Palerme.
FRANCHI (Jo.HRFii), Heulpteur
di}«tinKué, naquit à Cîarrare en
i^^o « et mourut à Milan, le
Il février iHoO. Il éluilia «^i Ho-
me, et y eompo.*«a Hei» premien»
ouvrage*!. Kn 177O, il l'ut nommé
proieM.seur de dessin et sculpteur
\\ racadémie de Milan. 11 exécu-
ta dauM celte ville, sur la Piai'
ta tU'.Ua Fonlana , d«-ux hir/;nri}
eu uiarbrcy qui sont estimées^ et
FAA
qui ornent une fonlain« à jel-
d'i'^u. d'uneifi'l IrèK-piitoreHque.
L'areliidue Ferdinand « gouver-
neur du •Uilauaix* p.ir ei^tinn* pour
son talent et iton iuhtruetioii lui
eonlia la direetion de ne)* Iroiii filrt*
voulant qu'il» ne fuii^ent point é-
trangi'j'» û la carrière de.*« bcoux-
arlM.
FHANi^lS (l'iiiLipp»), membre
du parlement d'Angleterre, né A
Dublin en raiinée 17^0, était, A
iG ans , employé dauh le» bureaux
du gouvern«'ment, et A iM,fteeré-
taire i\\\ général lUigb. En i^Ho,
il lut eboi^ti autthi pcmr ^ccrélaire,
parle eomlede Kiennoulyamba»-
i<adeur prè^* la cour du Portugal;
eteni7<)5 il occupait au miuiittèrc
de la guerre une place qu'il con-
Aerfa ju.squ*cn 17739 époque oA
il fut envoyé aux IndcA orienta-
IcA, en qualité de membre du con*
fieil du gouvernement du Bengale.
l)e.« diiréren'i iturvenufi entre lui
et M. liahting», gouverneur-gcné-
rai de ce payii, le forcèrent à re«
venir en Angleterre; mai» avant
non départ dcfi IndcH, il provoqua
Hiin ennemi à un duel, qui ceoeri-
dant nVut pa» de »uite» fflcneii-
«es. DepuÎH 178/1 jusque» eni 806,
Frauein fut HucceMivement élti
membre t\\\ parlement par Yar-
moutb, Blécbingley et Appleby.
Il fut décoré de I ordre du Bain »
en i8o(Nllcberehai\ prouver dan»
toutes le.H occaHiouH A la chambre
des eoumiuneH, combien II étoit
en même temp» iinpolitiqne et
injuHte de tolérvr le» agrandisse-
nieUH de la c<impagnie de» Inde»»
et il h'éli'VM avec forer contre la
traite de» ^^gre». Il parla »ou*
vent pendant le» débat» relatifs
au procé» du gouverneur Ha*-
■*>
\
i ^ ': ilV -,
. • //
-V-Z/^W,/
A'//Y'('r<'ffr t/. 'iif/7'i'f/u' .
FRA
cings, dont il fut coDStammeAt
ra('cusa4cur. Fraocis eei, Ms dn
traducteur angjLais d'Horace et de
Déinosthènes.
FiUNClS (Ahhe), éiaU iMie
4m ÂDgleterre , oâ elle mourut le
7 nfiveuibie 1800.O0 a d'elle :i^
une Traduction en tun-s du cantitiue
Ue Salomon 9 d*après le texte hé-
breu, avec un DUcoun prélimi'-
nuire, et des notes historiques el
critiques, in-4*» «7^»; «" un poë-
me intitulé Les funérailtes deDé-
métriuS'Poliorcètes, Ju-4''» 17^5;
5" répîlre en vers de Chartoiteà
IVerther, in-4% J787; 4- de» Poé-
sies mêlées^ in-8*, 1790. Cette
l'einme^ d'uu mérite di^tin^pié, s'é-
tait aiJonné« à un ^enre d'étude
qui paraît, eo général, étraager
aux personnes de w^a sexe; eNe
conNai.ssait parfaitifraeitt Thé-
bren, et la lecture des ouvrages
écrits dans cette langue était une
de ses occupations principales.
On lui reproche beaucoup d'iné-
f^alité dans le style, et surtoiiC
lusag^e trop fréquent des méta-
phores : ses ouvrages d'ailleurs of-
ireut des passages trés-intéres-
sans, et Ton trouve dans ses
poé>îes des vers heureux et pleins
d énerfîie.
FKANCŒIJR(L. B.), Mvaai
modeste et distingué, était, au
mois d'avril 181 5, examinateur
des élèves de l'école Polvtechni-
que, et cessa de remplir les fonc-
tions de cetteplace à Tépoque de la
Mîconde rentrée de Louis XVIII.
II e«t auteur des ouvrages sui-
vans, qui lui ont fait une grande
réputation parmi les profes^^eurs
des sciences exactes: i* Traité de
mécanique élémentaire , à l* usage
des élètes de l'école Polytechnique,
FRA 397
in^, iSofl, 4"« édition, 1807 ; a''
Cvunf xomplet de tnathématiqueé
fureê^ a vol. in-^% 1809; y E4é^
mens de statique , un vol. in -8%
1810; 4* Vranogaphie, ou trait-é
élimentgira d' astronomie ^ à l'usa-
ge des personnes peu mrsées dans
les mathématiques, in -8", 181a. Il
jest fils de &1. Francœur, ancien
directeur de J 'opéra.
FaAN4;0IS l" (Joseph-Char-
XEs), empereur d'AutriO'he, né Le
la février 1768, £ut d'abord dési-
^ïè sous 4e nom de François II,
dans la aérie des empereurs d'Al«
iemagne : mais ayant renoncé à
ia couronne d'Allemagne, à la
suite des cessions qui démembré-
-reot cet empire et lui donnèrent
AJoe iîace nouvelle sau« le régne de
Kapoléon, il se fit sacrer empe-
reur héréditaire d'Autriche, sous
ie nom de François V\ H fut d'à-
bord élevé sous les yeux de son
père, Léopold II, qui mourut es
179a. Son oncle Joseph II le fit
ensuite venir à Vienne, oi!k l'édu-
cation du jeune archiduc fut con-
fiée aux hommes les plus habiles
A instruire dans l'art de gouver-
ner. Joseph II , h cette époque^
tentait une régénération politi-
que qu'il regardait comme la sui-
te infaillible de la propagation des
lumières. Rien n'était aussi no-
ble que ce but, et H en approchait
chaque Jour malgré le flegme
germanique; et dans l'espoir d'a-
chever son ouvrage, il dirigeait
l'éducation de l'archiduc, de ma-
nière à lui inspirer le désir d'uti»
liser les moyens qu'il devait lui
laisser un jour pour mettre le
sceau à une aussi précieuse ré-
volution. Mais le prince Kaunitz,
Allemand dans toute la foiTce du
398 VKK
terme, fai^aît dv^ oITurM dans le
^eii<4 iii\«r5e de Joseph* pour (ai-
re prendre une antre tournure
i^ rrsprit du prince. «Parce qu'il
»ne croyait pas possible « disait-
i»il. qu'un roi p^l (aire des con-
«codions volontaires à son peu-
wple. an préjudice des prérog^a-
• tives de la royaulé absolue,
«quand personne n*cn contesdiit
» la léi^ilinûté. » A quoi il ajou-
tait : n Sire 5 je sui> bien vieux :
«mais •>! votre maje>té continue,
• pnii - t*iie la re%errai-je encore
»^ilnpie archiduc d Autriche. >
Le> lecii:ib d«* ce vifillard se gra-
van-iit pntfondémentdans Tesprit
de Fraitçois 1". Ce jeune prince
a<-compagna Joseph dans la cani-
pajjiie de 17HS contre les Turcs;
et coniine il était d*ailleurs d'une
avisez faible comjdexion, Tair du
Bannal all«-ra d'abord un peu sa
.<%ante : ntais quelques jours sufli-
renl piMir Tacclimaler. Il ne don-
na d\iilleur<« datis cette campa^çne
aucune preuve de grands taiens
mililaires, et l'Açt- en a peu dé-
Tel(»ppé en lui. quoiqu'il ait ré-
pné dans des circon-^tances où
rien n'eût pu lui être plus ncces-
faire. L'archiduc d'Autriche se
maria le G janvifr de la même an-
née avec la fille du duc Frédéric
Eujçène de >Vui'temberg : mais
celte princesse étant morte le 17
)an\ier ir()o, deux ans après son
niariag. . François 1" épousa une
princesse de Naplos, dont il a en
IJ eiifan>, au nanbre desquels
est rarchiduchesse Marie -Loui-
se, qui a épousé Teuipereur des
rnnrai«*, en 1810. L'empereur
d'Anlri( h»» s'est encore mariéd|»ux
fois depuis : la première, en 1808,
avec Marie-Louise Béatrix, ûUc
FRA
de feu rarrhiduc Ferdinand, dtie
de Modene , de Brisgau. Celte
princesse étant morte en i8i6«
Francoi* !•' épousa, enfin, en 4"**
noce» . la princesse Charlotte-Au-
guste de Bavière. Lénpoid, qui a<*
vuit succédé à Joseph 11 en i7<)Oy
étant mort lui-même en 1799,
François I" monta sur le trône
impérial, le 3 mars de la même
année. Les progrès que faisait cha*
que jour la révolution française,
avaiint déjà répandu Falarrae
dans la plus grande partie de TEu-
rope. et surtout dans Tesprit du
vieux ministre Kauniti. dont nous
avons déjà parlé. Comme il étiît
le principal conseiller du feu-
ne empt*renr, il le décida, sans
peine, à prendre part à la guer-
re contre la France. Dan^ la con-
férence de IMliiitx, qui avait en
lieu le 27 aoAt 1791^ il sVlait
allié avec le roi de Prusse , Fré-
déric Guillaume ll« en présence
de Monsieur comte d'Artois, et
du quelques autres personnages
notables de la France et de l'é-
tranger. Mais que pouvaient des
troupes entraînées à la guerre par
la seule force d'une obéissance
passive, contre l'ardent enthou-
siasme qu'inspirait l'amour de la
liberté et de la patrie aux lé-»
gions républicaines. Les Autri-
chiens et leurs alliés furent pres-
que partout battus. Cependant le
prince de Cobourg. un des meil-
leurs généraux de Tarmée enne-
mie, obtint une fois quelque s*uc-
cés dans une partie de la Flan-
dre; mais la guerre étaut deve-
nue très-aclive de part et d'au-
tre , les Français reprirent aus-
sitôt leur supériorité, et il s*établit
dès -lors uus espèce de mésiutel-
I
FnA
V
fftl
■MOÊÈ
lif:oàoe entre ces puii^àanCts 40K*<
ILsées, qui se reproohaieul mil*
tijelltiinent de» desastrc8% doDt U
brayoure et riiéroUcne des Fmn*
cuis étaient l*ii nique cause. LVsuv*
pereur François 1*' irint inutile-
in*mt lui-même sur le champ de
hotuille pour encourager tes
troupes. Il ne pnt êlre, témoin
que de leurs déiaites à Tuuroai»
A Glinrlon)i, et sur plusieurs
points du théAtre où la guerre se
laisnit avec le plus d'acharné*
ment. Il demanda aussi vaine*'
nient des levées d^hommes et
dorgent aux étals de Brabant t
ontjn tous les alliés Tabandon-
lièrent peu à peu; la Prusse .fit
In paix aveo la France, et Jes ar-
mées iiutricbienoes furent re«
poussées au-delà du.fthin. De
nouvelles lovées se firent à la hd*
te en Autriche; et Tempereur
François, aidé des secours de rAn<*
^leterrei parvint à soutenir euco-
re nssex long-temps }a guerre, et
Il couvrir môme de s^ troMpea
une ligne, depuis la Héditerra*
liée jusqu'aux frontières de- la
llullaiHle. Mais le passace des
Fiançais en Italie aoheva de ren»
(Jrc nuls tous les efforts de ce
prince; et après la lu^e la plut
opiniâtre et la plus sanglante»
dans laquelle il avait fuit des per*
tes immenses, et livré en ouel«
que sorte ses états à la discrétion
«lo SOS ennemis , il conclut ù Léo-
l)cn et à Gampo-Formio, lo 17
octobre 1707, un traité dont lea
conditions lui étaient plut avan-
fap;tuses encore qu*U a*èûl «pu
IVspérer. Il renonfuiil A laBelgU
que et é sen nossessions en Italie,
en échange de Veoise^ de Ja 4)aU
uiatic, del'Istriei cl do.louU^lef
Jht vittlllMn4)t« Néanmokit, U
fftMrtunt presque farésistible djis ar^
lÉiées françUte ,. et la «aodéral^n
des dautes du traiti& de paix An
Campo^Arroio, ue purent «okt-
rer François !*'• LortquMI eut
pris le temps nécetsaîre pogr ra-
vitailler ton armée, il cofmîIuU
en i7fK)9 9^^<)l*^'>'^P^'^"'^<}o I^**^
tie Paul 1*% un uouvel acte d'à»-
soeiation- contre, la république
frar^uiise* Ces deux nuissance»
obtinrent, «n Italie , des. suct'tè»
Îui ont été la principale .cagsir
e i*éléVation du. général . Bona-
parte au pouvoir souverain, ea
même temps qu'ils . ont prép#ré^
rabaissement dans lequel la Fran-
ce a tenu si long*temps l'Kuropo»
Le^gou^ernemt^nt diritotorif 1 ortil
sentir la nécessité , de mettre dan»
les mains d*im seul , et du plut-
habile» toutet les forces de la rè-
ubiique; et bientôt éclatèrent
es divisions qui s'établirent en- '
tre Tempereur. d'Autriche, et ce*
lui de Buttie, qui abandonna «oa
allié par let rodmft motifs qui a-
Talent porté U Prusse d^ .violer»
quelques ai^nées auparafant, la
convention de Pil.niti. Le général
Bonaparte venait de passer en I-
lalje» où il n'avait plus 4 cotubat* '
tre que l'Allemagne, restée seiiK
encore une foii, aux prises avec
la France;, et diverses natait-
let • notamiQent celles de Hoben*
liodon et de Harengo, oontraigui-
rentdenquveau François P' à tra(r
ter aveo la république. Les Frj^n-
çais recouvrèrent la potsetsion de
toute ritalie, et l'on signa te traU
té de Lunéville, ^ar lequel .Içm-
pereur d'Autriche ne perdait Rici\
autre cimse que ce qui était de*
veau Je pairlage. légitiine dçt flMiip
r.
I.
Sck)
FRA
çais par le traité de Campo-Foi^
mio. Il est vrui qii« par touti*s
cet» cummotîonî), la vieille cnn«-
tîtulion âe reiiipîre gertnaniqiie
se Cm Cl Ta ébranlée dann seiibasefi;
mais c'est à quoi la petite nobles-
se d*A!li'Uia^ne et tout le peuple
en g;énérul ne firent que ga«;:ni*r.
François 1** nVnt alorn d*antre
80 lu que de s'occuper à réparer
autiint qu'il était en son pouvoir
les désuï>lrcs de la guerre, et c*e9l
en quoi il fut actif ement secondé
par Tarchiduc (Charles, son frère,
auquel il avait eu la sagesse de
donner une grande part de Tad-
mini&tration. Vers la fin de i8o5y
néanmoins, H fit encore di'S pré-
paratifs de guerre ; et c*e5t avec
raison qu*on dit en parlant de son
caractère que l'opiniâtreté en est
le principal attribut. Il se ligua
de nouveau avec l'Angleterre et
la Russie, et entraîna Téiectenr
dans son parti , aprèr» avoir fait
occuper la Bavière par une nom-
breuse armée, à la tête de laquelle
Il se mit en personne. Napoléon,
qui était au moins aussi opiniâ-
tre que François I", abandonna
IVxpédition dont il s'occupait a-
lors contre l'Angleterre, et vint
attaquer l'empereur d'Allemagne
dans ses états. Par une des plus
savantes manœuvres qui soient
consignées dans les fastes mili-
taires, il enveloppa entièrement
l'armée autrichienne qui se trou-
vait à. Ulm , sous les ordres de
Mack, et s'en rendit maître pres-
que sans coup férir. L'armée de
l'archiduc Ferdinand, en Bohè-
me, fut également défaite, et ces
revers détruisirent presque cntiè*
rement l'espoir des alliés. Napo-
léon marcha aussilotà Vienne^ où
FKA
il entra à la tête d'une armée dk
1 5o , ooo hommes. Françoit 1**
s'était retiré avec les débris de ses
forces dans la Moravie, oà il troo*
va une nombreuse année* russe
qui n*avait point en le temps d^ac*
courir h son secours, été tacpiel-
le il se joignit. Mais les eibrte
de l'empereur d'Aotrîcbe et de
celui de Russie échouèrent A la
bataille d'Austerlitx, où leur ar-
mée fut presque anéantie; et Fran-
çois i", oblige de demanHercftico-
re le) paix, envoya '^'aboré des né-
gociateurs, et vint ensuite trenveir
iui-t^' me Napoléon, qui le 'reçut
H soij bivouac. Cette troibtènie af>-
faire se termina par le truite de
IVesboorg, qui fut signé le ftadé"-
cembre i8o5. Les états de Venise
fm eut, par ce traité, réunis A l'I-
talie, et leTyrot cédé é la Ba^
vièi*e : mais la confédériatron da
Rhin, dont l'empereur des Fran-
çais se déclara le protecteur, rem-
plaça l'ancienne organisation ger-
maniquejiFrançois I" rentra dans
sa capitale vers la fin du mois sui-
vant, et éloigna de son ministère
tous les hoounes qui étaient trop
attachés à l'Angleterre , et dont
l'influence dans les décisions da
conseil -d'état avait déterminé
l'empereur d'Autriche à entre-
prendre la campagne que Tenait
de finir la bataille d'Austeriits. Il
parut dès lors se tenir pour bleit
convaincu de l'inutilité de toutes
ses tentatives contre la France,
et il observa la plus exacte neu*
tralilè pendant quelques années.
Lors de ia guerre entre la Prusse
et la Russie, en i8o6 et 1807, il
s'offrit pour médiateur entre ces
deux puissances : mais on refusa
sa médiation. Cependant^ les pcr-
FRA
W.% que lt!s Français ovaient £-
apr^^ le iraité de Tilflitt, lui pa-
ritrnit uiu; nccnsion tavoralilu de
r(!(!()iïiiii(>iir(!r 1(!S )iosti4ituH roii-
triî la l«'ninc<î, f»l ce fui u lors que
pour «lonner nue cnuletir léfçiliuie
i\ ses iKMivrIleM tentatives, il pu-
lilia la diM'Iaratiou du 'J17 mars
iKiM), dans la(pielle il se plalf^nait
hrauroup i\ sou peuple, qu'on
u'efll poiol cxactruieul ol)Hu*vé
les (*ou(liti(His du Irailé do Pres-
houri;, (1 (••! il eoueluait que TAI-
If.'Uia^iu- riait nienar/'e par IcA
Fraurais d'une nouvelle inv ' '(1,
ddul ou ipprttlail te siU'Oèsen^iro-
pa^eant d.uis toute TAlleuM'^iiu
le nouveau H^slèuie d*idétiH «pii
avait dirigé les eAbrttt de Joseph
II, etc. <>uel(pies-uties de ces
jdaintes nVtaient pas dénu/ios de
ioudeuieni; mais les sujets qui y
donnaient lieu étaient de si peu
d1nip(U'tau(*e , qu*lt n*étnit pas
diilicile de voir qu'ils ne servaient
(pie de {U'élexleA une f;uerredont
ruui(pu! cause était ratlaildisse-
iiienl oh il supposait qu'avaient
été mis les Français par leurs
pfu'tes réciuites. Ln guerre fut donc
dé(darée de nouveau. L'ureldduc
(Iharles se liAta d'occuper la Dii-
viére, niais presque uussitAt Nnpo-
lénn parut <lans cette province i\
la tête d'une urinée. On ne Vj at«
tendait ni sitAt« ni dans une attitu-
drsiiinposantc,etrarchiduoChar-
les lut oldifçé de s'éloigner préoipl-
taunnent avant que toutesses trou-
pes ne lussent encore enlréesdans
le pays qu'elles se proposuieni
d'envahir. Napoléon, après avoir
ohtenu un avantage imposant à
llensherg, prit Ratisboimo d'as-
saut, et uiarchu sur Vienne. Lafa*
PIVA.
Soi
inouse hataille de Wagram ruina
enfin totalement les forces et let»
espérances de François I'", et il ne
lui resta pins d*espoir que dans la
clémence et la générosité de son
vainqueur. La traité de Vienne
(/| octohre i^oç)) fut conclu, et
le plus iuiportant de tous les sa-
orificHîsquMinposa l'eniperetir de»
Fran^nis on remettant pour la
troisième fois la couronne sur lu
t/^te de son eimem^, fut d'exiger
de lui un gage qui l'assurât doré-
navaiit de sa fidélité i\ ren)plir
les conditions des traités. Un lien
de famille s'établit entre les deux
empereurs, par le mariagedurar*
cltiduchesseMarie*Louise«()ucrut
la France et l'Autriche unies pour
jamais. Les événemens ont prou-
VI} ce que peuvent les nauids de
ce genre sur ta politique des rois.
Fran(U)is|i*'sc rendit t\ Dresde, en
mai 181a, lorqueson gendre eut
formé le dessein de punir la Rus-
sie, et il sou&crivit un arrange-
ment diaprés lequel il s'engageait
à fournir un corps de troupes pour
former l'aile droite de l'armée
française, moyennant des conces-
sions qui furent stipulées dans ce
traité. A peine néanmoins les re-
vers de l'armée française eurent-
ils paru mettre PAlIcmagne A l'a-
bri du ressentiment d« Napoléon,
que le général SchvrartKenberg,
qui commandait les troupes de
François I*S cessa de combattre.
L'empereur d'Allemagne, qui s'é-
tait néanmoins plus d'une-fois re-
penti d'avoir pris des décision»
trop promptes, resta tranquille
spectateur des événemens qui eu*
rent lieu en Saxe et en Franco-
nie; et ce ne fttt que lorsque le»
éf éoemens eufeot prl» une mar*
ma
FRA
chcdccisivc^qu'ileiivoya en toute
hûlc une armée ver» la Bobrine,
po'.ir obtenir d*un inc>niin|iH* avec
ie(|uel il était iriicore en paix tout
ce qiTun vainqueur |>*rut exiger
ci*nn vaini-ii. lient plu^icn^^ con-
fère nce« avec i'enipf reur de Rus-
Aie et le roi de l'rN.<)*>e ; et con-
clut avec eux à Tœ|ililz, le 9
septtinlire, nu truite d'alliance,
d'iipiè^ lequel il prit [>art aiixê\é-
nenlen^ iniliiairr^ qui eurent lieu
S(Mi<) (es niurrs de Dresde 9 et à la
ItiUuille de Léip?ick. Il signa suc-
ccd.-ïivenienl de.*» tniité» de paix
a\e«- la lta>iére et le roi dr ^Vur-
te fiiLer^,et ne s'oppo^ii pas ù Tacte
de coalition que *^i^'nèrcnl.i Chau-
mont tontes tes puissances qui
Voulaient renverser Najioléon.
Ses troupes pénrtrèrent en Fran-
ce par Lyon, et la Franche Comté,
on quelques centaines d hommes
li'> tinrent si long-turnps en échec
au milieu des gorge» du Jura; et
il ac trouvait lui-même û iiijon,
a:i nnjment où les Russe» et les
Prti>?i('ns entraient à Paris. L*es-
])èce d'inactivité dans laquelle il
tint presque constamment son ar-
mée pendant lesévénemens inili-
t.'iires qui précédèrent les deux
chutes de Napoléon, lirenl penser
il pîii-îieurî» personnes, qu'attentif
aux leçons de Texpérience, il ne
voulait pas se reposer entièrement
de *-es intérêts sur rinfaillibilité
du succès des armes de ses alliés.
Il vint à Paris le i5 avril 18149
et le prini-e de Bénévent s'étant
bâlé de lui faire le compliment
d'n^ii^e à la trie du sénat, il ré-
pliqua par une rèponise dans la-
quelle on reman]uait cetle phra-
se: «J'ai comijallu pendant vingt
naos ces principes qui ont dûboU
nfunÎTers. 0 Celle réflexion , qui
rappelait le vieux ministre Kau-
uitz, alarma la majorité des séna-
teurs, qui refusèrent d'inscrire
sur le ^eg-^tre de leur assemblée
la réponse de i*empereiir d*Au-
tricbe. Ce prince séjourna û Pa-
ris deux mois, pendant lesquels
il \isilii les principaux moQurneiis
de cette ville, dont quelques-uns
lui rappelèrent des souvenii-s qui
n'avaient rien de bien flutteur
pour son amour-propre. H «e
rendit ensuite à Vienne arec les
antres souverains alliés, pour y
régler les intérêts des rois. Leurs
didcunsions n'étaient pas encore
terminées , que Napoléon ve-
nait déjà de renverser seul, et en
quelques jours, Tédiûcc que VEu-
ropc entière s'était efforcée de
construire pendant plusieurs an-
nées. Frani^ois 1*' revint en Fran-
ce avec les souverains alliés, et
ses armées y suivirent à peu près
l.i même marche que la premiéru
fois, c*est-à-dire qu'elles se bor-
nèrent à observer et à attendre.
Le général autrichien Bianchi fut
le seul qui livra un petit combat
dans le département du Gard con-
tre quelques habitans.L'empereur
d'Autriche retourna dans ses étals
par l'Italie, et fit, l'année suivan-
te, un voyage dans le Tyrol pour
y reccvoii en personne la presta-
tion de foi et hommage des habi-
tans de cette contrée. Cette céré-
monie eut lieu le 3o mai 181G.
Le duché de Parme et la Toscane
furent restitués à des princes de
la maison d'Autriche, et la plus
grande partie de l'Italie passa
sous la domination de Fran-
çois 1*% qui obtint. aussi quel-
ques portions du territoire dtr .
'/ .. , y'/v/z/rf/,) /■//■ , h///i/ff4v
FHA
rAIIemagne et de la Pologne.
FRANÇOIS, chef du bureau
de la police secrète , était avo-
cat à tMûcon, en 1790. Au mois
d'octobre de cette aimée il 5e ren-
dit à Paris^ et défendit le comte
de Bdssy, accusé d être d'une
conspiration tendant k rcnveriter
le gouvernement d*alors. Le 8
janvier 1791 9 rassemblé natio-
nale déclara que IMl. de Bussjf n'é
tait pas coupable. Celui-ci quit-
t.i l^aris quelque temp» a*'i^«* et
se rendit ù Turin. Il y fut ac( Oiim»
pa<;né par M. François, qui avait
obtenu du comte deSérent une let-
tre de recommandation pour sqn
père, alors gouverneur des ducs
d'Angoulême et de fierri. Admis
à Téducalion de ces princes 9 en
qualité de secrétaire, M. François
resta près d*eux jusqu'en 1795,
époque où Téducatiou cessa. Alors
il retourna à Pans, et fut chargé
pur Lavilleheurnois et Brothier
de la correspondance établie avec
l'Angleterre et les ogens princi-
paux des Bourbons. M. François
se trouva compromis, en 1797,
par l'arrestation d'un agent de
Lavilleheurnois, sur lequel on sai*
sil des lettres très-importantes;
mais il futassezheureux pour s'é-
chapper et repasser en Angle-
trrre. Envoyé une seconde fois à '
Paris pour continuer d'y servir
la cause qui l'employait, il ne put
échapper aux recherches de la
police. Il fut arrêté, renfermé au
Temple, et condamné à mort;
mais le ministre Sottin, dont il
devint ensuite le confident, par-
vint d'abord i\ faire commuer sa
peine en celle de la déportation,
et ensuite i\ lui donner dans la
prison du Temple^ une espèce de
FRA
3o5
surveillance qui le fit redouter
des autres prisonniers. Il avait
promis de lui rendre ehli/n-ement
la liberté; mais il fut renvoyé du
ministère avant d'avoir reApli
cet engagement, et M. François
resta, dans sa prison pendant tout
le temps que. Tadtuinidtration su-
périeure de la police fut succt^s-
sivement entre les mains de MU.
Dondeaif, Ouval et Bourguignon.
Lorsque. après l'abolition du gou-
vernement directorial , Fouché
'fui fait ministre de la police gé-
dArtfle^iLjientit combien M. Fran-
ç<ds pôahralt.lui Hre utile; il le
fit mettre en Kberié. et lui confia
la dîreclioo eJdctiefdu bureau de
la police secrète. M. François a ,
depuis,coDStamment occupé cette
place.
FRANÇOIS DE NE13FCHA-
TEAU (lb comte Nicolas), est
né le 17 avril 1700, non pas à
Lîssot- le -Grand ou à Yrécourt,
comme on l'a dit , mais en Lor-
raine,peDdanl le cours d'un voya-
ge que faisait sa mère. Il fit de
très-bonnes études ; et comme le
nom de François était très-com-
mun dans le lieu qu*il habitait,
il prit, en 1766, celui de Neuf-
château, qu'il fut autorisé i\ gar-
der en 1777, par un arrêt du par-
lement de Nanci. Il est faux
qu'il ait exercé la place de con-
trôleur des actes, à Vrécourt eu
Bassigny, comme le dit la Biogra*
phie Michaud. Ses humanités fai-
tes, il fit un cours de droit et fut
reçu avocat; mais n'ayant pas
suivi le barreau, il n'a jamais été
inscrit sur le tableau. Il est donc
faux qu'il en ait été rayé, comm^
il plaît aussi à la Biographie Af/-
ehaud de i'alfirmcr, eu donnant à
3/>î
FRA
cette radiation utie cause qui en
fait une double calomnie. M.
François de Neufchracau , y est-
il dit 9 avait encouru cette dé-
gradation en consentant à rrcon-
iKiitre i* enfant naturel d'un hom^
me de la plus haute naissance, 11
est du devoir de tout hounOte
homme de signaler un livre où-
de pareils mensonges sont consi-
gnés. On y lit aussi que M. Fran-
çois de Neufchriteau a publié u^
ne histoire du droit commun de
Lorraine: c'est encore une erreur;
il n'en a jamais publié que le
prospectus, l^iais du moins cette
erri:ur-là est-elle innocente, et ne
prouve- t-i*lle que contre Texacti-
tudi; du biographe. Le goût do-
minant de M. François de Neuf-
château était celui de la poésie,
qu^il cultiva dès sa plus tendre
jeunesse. Il n*avnît encore que
i5 ans quand il publia un recu<Ml
de pièces fugitives. parmi lesquel-
les se trouvaient des morceaux
auxquels Voltaire donna des élo-
ges. M. François de Ncufchûteau
accompagna M. d'Hennin Liétard,
bailli d'Alsace, à Lyon et ù Mar-
seille ; il visita les académies de
ces deux villes , et fut admis au
nombre des membres qui les com-
posaient. Après avoir été égale-
ment admis aux académies de Di-
jon et de Nanci, il se rendit à
Paris, puis alla à Bordeaux, où.
i\ connut le président Dupaty, a-
Tec lequel il forma une liaison
întime.RevenuàParis, il épousa,
en i;'76. M''* Dubus, nièce de
Préville, le Roscius du siècle.
Celte union fut de courte durée,
son épouse mourut peu d'années
après; c'est à celle époque qu'il
ttvait acheté une charge honora-
FRA
Lie, celle de lieutenanNgéncrnl
pu présidlal de Mirecourt. £a
1781, l'intendant de Lorraine le
nomma son »ubdélég:ué dans la
mOme ville. Toujours passionné
pour les lettres. Al. François de
Neufchâteau savait distribuer son
temps de manière qu*en remplis-
sant exactement les- obligations
de ses charges, il trouvait cepen-
dant moyen de se livrer à son
goût dominant. 14 allait souvent
à Nanci, et lisait, snit à Facadé-
mie, soit dans les réunions par-
ticulières, les ouvrages qu'il avait
composés. De ce nombre était
alors sa traduction en vers du
poëme de l'Ariosté, dont il a don-
né les neuf premiers chants. En
178a, il forma de nouveaux
nœuds, et prit pour épouse une
dame de Mirecourt, qui n*était
pas veuve d'un chirurgien , quoi-
qu'il plaise à la Biographie /Ui-
rA(/a/;£ de TalFirmer. £n 1782, M.
François de Neufchâteau fut en-
voyé à Saint-Domingue pour y
remplir les fonctions de procu-
reur-général. Il ne se remaria
pas dans cette île, quoiqu'il ait
plu encore aux biographes de
i'aflirmer. Il n'en revint pas non
plus en très-bon état , comme il
leur plaît encore de le dire; car
le vai:9seau qui le ramena en Eu-
rope quelques années après,ayant
fait naufrage dans la traversée ,
il perdit avec ses autres effets
plusieurs manuscrits, parmi les-
quels se trouve sa traduction
de Roland le furieux^ qu'il avait
terminée et qu'il regretta beau-
coup. De retfMir à Paris, il eut
avec M"** de Genlis, gouvernante
des enfans du duc d'Orléans y
des relations dont voici la cause.
De.s ()etites-nit'cr8 de Racine lan-
^ui*^.hîiioiit dans la rnii^ère. Dans
le but de U:.- (irt'r, Fran^^oia 'do
[Niiilrlinieim adressa i\ Âl"* de
(«fiilis, do vfi's dans h^Aqnels il
la |»i inii (rappeler Tintérôt du duo
d Orléans sur de» intortunéot) ai
rt'cniniiiandables, an moins par
le iinni (|u*tdles portaient. La dé-
niiirclio réussit. Lt. duc d*Oi'léanâ
l(Mir atuni'da une pension. A cela
st* hnruércni les rapport» de Neuf-
«'hnieau av'cr. ce prince. La place
qn'il occupait au cap Franyaii) ,
place (|ui n'était nas susceptible
dVlre vendue, pnisqu*eJle n'était
jHts de nature t\ Otre achetéo«
a^ant été suppriun*'e , il se livra
tout entier t\ la culture des lettre»,
l'jiiin arriva la révolution. Les
principes (pii se nianiliristérent t\
«elle épo(|ue étant très-conibriues
.1 sa manière de penser, il la servit
de tous hes moyens, et provoqua
à Tool, en 1790, un rassemble-
inenl qui l'ut regardé connue sédi-
tieux, et i\ la suite duquel il l'ut ar-
rêté par ordre du lieutenant du roi.
NcanmoinsM.de Bouille le fit près-
i|ue aussitôt remettre eu liberté.
Il lot ensuite nonnné 8uccessiveo
nient jufçe-de-piux, administrateur
lin départiiuient des Vosges, et dé-
pnlé il Tassendilée législative, dont
il l'ut élu secrétaire le 3 octobre
i7()i« i;t président le u(i décem-
bre. Pendant tnnte la sessif^n, il se
nntntra constuinnnint Tami de la
liberté et le soutien de la cause
piqmlaire. \U\ i^^u, il tut d*avis
«pi'afni d*attHcher davantage le
peuple an maintien du nouvelor-
(Ire de cbose>, ou vendit les biens
ii.itionaux |)ar portions U!«seK p«i-
lite^ pour (pu' le pauvre mêuu'pOt
. en reinire adjudicataire. Le vi\
I . Vil.
Fil A 3o5
août, au moment où Tarmée du
roi de Prusse a|)prochaitde Paris,
voyant qu*un grand nombre de
députés demandaient des pasf^e-
ports pour s*éloigner de la capi-
tale, il proposa d'arrôtcr cet es-
prit de désertion, et engagea les
membres de TassenUdéc qui se
trouvèrent présens, de jurer < e
ne quitter leur poste qu'après (a
réiminn de la convention, jji Bio-
gi'aphin Mivhuud allirme qn*il ne
fut point élu à cette législature :
autre erreur. Il fut élu  runani-
mité par le département des Vos-
geS| mais il n'accepta pas; c'est
donc i\ tort qu'on l'a mis au nom-
bre des juges de LouTs WL Dé-
signé, an mois d*octobre, par la
cou ventioD«miDisfre de la justice,
il n'accepta pas non plus cette
charge. Au mois d'août 17959 pa-
rut sa pièce intitulée Pamela, ou
la vertu récompensée, dette comé-
die,quoique un peu pbilosopbi()uc
pour le temps, eut beaucoup de
succès; mais la l'action qui domi-
nait alors trouvant qu'elle conte-
nait des principes anti-révolu-
tionnaires, la Ûl rayer du répertoi-
re, et l'auteur arrôté fut jeté
en prison, ainsi, que les acteurs
du Tbéntrc-Franyais qui avaient
reçu et joué sa pièce. C'est pen-
dant sa détention qu'il composa
un Hymne à la Ubcrté^ et une Priè-
re à i'Jifre auprOme^ où il reju'o-
dnisit avec autant de talent (|ue de
courage, les principes pour les-
quels il était persécuté. Après le
i^thermuior, Al. Frauv<dsde ^euf-
cbateau ùit nomme d'abord juge
au tribuiuH de cassatiim, et en-
suite commissaire du gou\erne-
ment, dans le déparlement des
Vosg(',<«. llreiuplavu Béin'.'SLccb uu
3o6
FRA
ministère de rintérîetir upréâ Je
98mess>idur(iG juillet 1797); et
entiii, pnr suite de la journée du
18 fructidor, il lut fidt membre
du directoire ù )n place de Carnot,
soit par l^cllet du sort, soit pour
toulautre motll'. U »e participa au
pouvoir suprême que jusqu'au 9
mai 1798, il redc%inl, le 17 juin
suivant, ministre de riutérieur.
Il avait été auparavant envojré ù
Seitz, pour y avoir aveo le minis-
tre autrichien Cobrntzl, des expli-
cations au sujet de Tinsulte faite
au gouvernenieni françaiS|dansla
personne de son ambassadeurqui
avait été expulsé de Vienne. La
m(»dérHtioii de François de Neuf-
château lui attira, pendant son se-
cond ministère, une infinité de
désagréniens qui lui furent susci-
tés par l«'s hommes exaltés, elles
accusations qu'il mérita sont le
plus incontestable des éloges qu'il
a obtenus. Ennemi dts partis ex-
trêmes, il fil, le 1 5 mars 1 7(>9, une
instruction dans laquelle il s'éle-
vait en même temps, et contre
les royalistes, et contre les anar-
chistes. Cette instruction fut re-
gardée comme un attentat à la
souveraineté du peuple, et devint
le sujet de deux dénonciations,
l'une au conseil des cinq-cents,
parQuirol, elTaulre, à celui des
anciens par iMarbot. A peine avait-
il été déchargé de celle inculpa-
tion par le zèle de Carat, que
Carran, Briot et Cénissietix l'ac-
cusèrent de corrompre l'esprit pu-
blic en faisant représenter sur les
théâtres dos pièces anti- civiques,
et d'employer mcMue pour cet ef-
fet les ionds qu'il avait à >a dis-
posiliou. Oo d(»il cependant con-
venir qu'avant uomme après lui,
FRA
aucun ministre ne se montra' si
ouvertement le protecti^iir des
arts et des sciences. Ce fui lui qui
donna l'idée de faire exposer en
public les produits de rindiiMrîe
française. En 1798, il dirigea la
fête qui eut lieu ùrocrasion delà
réception des monumeiis des arts
envoyés d*llalie par Bouiipartey
et donna à celte fête toute la pum-
pe et la solennité possible. Four
propager les coimais^ances, il fit
acheter et transmettre à toutes les
admîni.-trations départemt^ntales
les livresqu*itregardait comme les
plus importans, et comme les plui
propres ù répandre i'itistfuctioiu
Kn 1799, remplacé au ministère
de rintérieur par Quinette, îl ne
remplissait aucunes fonctions
quand la révolution du 18 bru-
maire vint changer la face de la
France. Mendiredu sénat-conser-
vateur, il en fut d'abord secrétai-
re, puis président annuel jusqu'au
19 mai 1S06. 11 fut nommé à peu
près dans le même temps à la
sénalorerie de Dijon, et reçut
le titre de graud-officier de la lé-
gion-d'honneur, et, a ans après,
celui de comte : c'est lui qui
salua, au nom du sénat, Napo-
léon monté sur le trône. Il féli-
cita aussi le pape, venu à Pa-
ris exprès pour sacrer le nouvel
empereur. U publia , ù roc-
camion de la victoire d'Austerlilz,
une ode ;\ Clio, qu'il intitula les
quatre Dynasties, ou 1^ histoire de
France. Il avait choisi pour épî-
gra))he ces mots: Quem virant aut
heroa» Au mois de juillet 1806,
il fut pourvu de la sénatoreric
de Bruxelles, et quitta celle de
Dijon. Au mois de novembre sui-
vant, il fit partie de la députation
FHA
i'hvoyiM; à Berlin, pour fi'liriter
N'i|)oli:oii Mir se*) nouvelle.'* vio-
loiri't. (ji* i'iit celle iriAni» <lé|»u«
I al ion qui iM[i|)ortu à Varii 5^|0
ilrii|M';in\ l'iih'vrn n\ix Prnf«»ienK«
îivrr, rr(ii';o, Trcliarpe, le huuMe-
<;<»l il 1(; cordon dn fçrarid Fn'î-
d<Ti( : iroplici'H rpii Ion;; - teiupA
(nrml HiiHjM;iidii- à la voHte de
rcj^lisi; di;s Invalide». Depiiin eet-
I*' «'-IMirine jii^'rjn'en iHi'^i, Âl. F'raii-
roin di' Ncni'i'li/ilfMn i'rnl uioirin
orrMijM'! di; |ioliti(|(ie que de lunt
<-<' qui rsl ridatit'à Tagrieiilture et
.lux liinM<4 , liranche crindustrie
(pTil a [MMncon(i perfectionnée.
Il donna, !«; 7> avril, son adlié.*iion
anx diver^en n'riolnlionn que
\r scnai crnt d<jvoir prendre ,
cl aux diilcrenH actcA dn gonvcr-
n«'inrnJ in'oviMoir»'. (ih.irf;é de
poi'h'r la parole, lorsqu'au uuûi
de mai, nni* drjMilaliun de |.i ho-
nrlr d .'l^^i('.nltot e l'nl adminr di;-
v.'iiil If roi, il [il lHMin:oii|» valoir
il-» Irivaox de ri;lli' -.ocirlA. e| tît
liiMMfri i;;i! :in inonaifpie d(?4 i î
v'ihnoci de îVli'îrnoire^ pnlilié.i
p. Il* «Ile d in*^ Vr^\v.u'v, de i«) an».
Il ip' t'ni |ioinl co'tipri^, un nioi^
dr |oin 1^1 '|, ^ur la litlc de^ pair*»;
rrpi'od Mil le roi aci'aieillit avec
lioni*' !•: rer'iieil di*. ««eH iiMjvreH
p(M'iiq-u;<4, qu'il lut Mdnii*« ù Ini
jm-i'oler le 7'i jnin iHi."î. Niipci'
Ir'Mi , iipri'H 'ion retonr de Tile
d rhn-, Tonblia <'nliërenienL M.
\'ï ;Mii-iii^di< Nifiii'c|i;1(4;iiii«!<tt nicfii*
lor d»' raciidrjnie i'ranç.ii!»e. Nonn
4 VMM dt' ci'H.ivant beaneonpd on*
vr.i;(i;->daiiHpreHqiii* Ion** le'tgi'ore.i
d<* liihTalnr»', el dirip';s presque
tout viTH on hnt nlile. Il a pnldh'; :
I ' l^iH^.Hns tlirrvHi'H^ in-i'4, 1^05;
î\ LU fc/tûf 81111 , in-i'i, 17OG; 5" O-
FRA
307
dâ 9ur irit partemetiA , in-8*, 1 77 1 ;
4' Lf moiê d'AuguHte, épUre à
Voltaire, in -H', 177V» ^.y" Diêcours
nur la manière de lire len vers, in-
lii, Parin, 1775; <>" Anllwloffie
mora/a, in-iO, 178^1; 7" Heearil
aalkenlique den anvienne» ordon-
nances de Lorraine, 'à vol. in-f^",
17H) ; H* LeM étuden du maf^intrat
au cap Français, 17SO; *)" Pam0fa,
eoiti«!die eu 5 acten et en v<*r<$,
in-h*. iy\)7r, n^" Den aniMiorations
dont la paix doit être l'époque, iii-
****» '7i>7> *'" ^^'^ f^nHf^BM, pr;ëine
in -8", 1 7', ^J . 'i** édition. 17Î17;
l'i" C luHtitution des enfant, ou
Conseil» d*un pàred son flln, itni-
léi des vcr5 l^tinH de Muret, iii^
H", i7<)8; i5' le Consereateiir, ou
recueil X de morceaux clioinn d'his-
toire^ de politique^ de littéral ure et
de philosoplUi'., 'a vcd. i»i»8'% iSoo;
I V Tiihleau des vues que se pro-
pose la politique anglaise dan% tou-
tes les parties du monde, \\\ H*,
I ^<o I ; I V' ynyui^e agronomique
dans la sénat or cric de Dijon, in-'|*,
I Hofî , i(î' Fahlns et contes en rers,
.Huivi^ ilvn poèmes de la Lupiadeel
de la l^ulpcidc^ «j vid. in-iii« »8i/|;
17* C Art de multiplier les ff raina,
in<8% iHir»; ih" Lettre à U.
Suard, sur la nouvelle édition de sa
traduction de l'histoire de Charges-
Quint, et sur quelques oublis de
Hubertson,U\'^¥.TVA*i\dn'^ les Anna"
tes encyrlopédiques, et tirée û purt
à 100 exein|dairen« 1817; nue hl-^
pitre d M, k^iennct, î>l. Fnineoii
de Nenrf'h.lleQii a an't.'i été l'édU
(enrde.i (JEurres posthumes deNi-
nernois , 'à vol. in*^i:«, 1807. Il a
di; phiH pnidié, dun» la colli:ction
den nicillenrn onvra^eH de la
lah(<ne rranrai.He. imprimée chez
F. pidi)t 9 une Dissertation Itu à
5io
FJVA
le bonnet de docteur. Après avoir
exercé pendant quelque temps
les • fonction!} poëtorale.s, il fut
nomme arcberèque de Malines,
le 97 jan>ior 1769, >et fait cardî-
nul le i" juin 177H. L'empereur
Joseph II y croulant opérer d'uti-
les réformes dans le Brabant, or-
donna , en ly^^* la suppression
des eommunautén religieuses.
L'archevêque de Malines s*j np-
posa avec tant de violence, qu'il
fut- mandé à Vii;une. L'empereur
lui retira ses ordies et ses digni-
tés; c était en 17^9 époque de
la révolte du Brahant. Franken-
berg parut cependant adoptt r Ifs
principes de la ri'Yolntion fran-
çaise; il annonça mOme des sen-
timens de patriotisme dans un
mandement qu'il publia, it resta
à Malines après l'invasion des
Français. Mais cette conversion
ne fut pas de longue durée, car
retournant bientôt aprè^ à ses an-
ciens préjugés, il abandonna la
cau<«e de la liberté, et refusa de
prêter le serment exigé desecclé-
sia»tiques. Condamné ù In dépor-
tation par le directoire^ il parvint
à se sauver et à se rendre en
"Westphalie, où il termina sa car-
rière le 1 1 juin 1804.
FRANKFORT (lord, bàro.x
Gilmoy), pair d'Irlande, est issu
d'une famille très-ancienne de ce
royaume : fils aine de Redmond
Moris. siégeant au parlement
pour la ville âki Dublin; il prit
le nom de Frankfort à Tépoque
oCi il fui créé pair. Il signala son
entrée an parlement on se décla-
rant entière m fut contrair« à l'ad-
ministration de Ion! Townshend,
vi en se montrant dévoué à la fa-
mille Ponsonby. Il perdit la pla-
FAA
ce de trésorier de la poste et cel^
le de secrétaire -contrôleur du
bunrau des licences « pour avoir
appuyé avec chaleur la proposi-
tion qui fut faite, à Tépoque de la
première maladie du roi, de nom-
mer régent le prince de Galles. De-
venu spcrélaîre du département ci-
vil y il ne garda cette place que
peu de temps, fut ensuite adjoint
au conseil privé du roi et nom-
mé commistaire de la trésorerie,
sous lord Campden. Lord Frank-
fort ne contribua pas peu à Pu-
nion des deux royaumes. Il est
membre du club harmonique d'Ir-
lande, et vice-président de la so-
ciété de Dublin.
FRANKLIN (Benjamin), phi-
losophe et homme d'état, naquit
à Boston, le 17 janvier 1706. Sud
père, natif d'Angleterre, et fa-
bricant de savon et de chandelles
dans cette ville, l'envoya, à Tâge
do 8 ans, à l'école; mais a ans a-
prés il le retira pour s'en faire ai-
der dans sa profession. A 13 an<^.
Benjamin fut mis en apprentissa-
ge chos son frère, James, qui é-
tait imprimeur. Il y fit de grands
progrès, et ayant un goût décidé
pour les livres et pour Tinstruc-
tion , il consacrait tout son loisir
et une grande partie de la nuit A
la lecture et à l'étude. Il de-
vint bientôt si habile dans Tari
de raisonner, qu'il embarrassa
plus d'une fois des personnes
très- instruites. Dès 1721, son
frère commença à imprimer le
Journal de la Nouvelle- Angleterre
(The New- Ëngland Courant).
C'était la troisième gaxette qui
paraissait en Amérique. Le jeune
Franklin y fournit divers articles
qui furent si bien accueillis^qu'ils
(V/ai/f/i (/f,r JC/a/,r-//ni,r.
FRA
Tencou ragèrent à continuer ses
travaux littéraires. Pour amélio-
rer son style, il voulut imiter le
Spectateur d*Adisson 5 et voici
comment il s'y prit. Il faisait Tex-
trait d'une feuille ; et quelques
jours après, quand U avait tout*»
iWl'ait oublié les expressions • de
Tauteur, il cherchait ù rétablir le
texte original. Par ce moyen 9 il
apercevait ses fautes ^ et sentait
la nécessité de bien connaître la
synonymie des mots. 'lia lecture
des poètes contribua beaucoup
au.^si à lui donner la facilité et la
variété de Texpression; A cette
première époque de sa vie 9 la
lecture des écrits philosophiques
de Shaftshury et de Collinsen*
fit un sceptique 9 et il se pas-»
sionna pour les disputes sur les
matières de religion. Cette cir*
constance Tayant fait prendre en
aversion pqr les dévotS9 il se dé-
termina à quitter Boston, el il
partit pour New- York. N'y trou»
vaut pus d'emploi 9 il poursuivit
sa route pour Philadelphie 9 où il:
entra sans ami, et arec uo seul
dollar dans sa poche. Il fut oc-
cupé par M. Keîmer, Imprimeur*
Le gouverneur, William Kelt4
ayant appris que Fraoklia était
un jeune homme dont les taleDB
donnaient beaucoup d'espérance^
lui fit un hein accoeil 9 Tenga-
gea à former uo établissement ^
et à partir pour Londres 9 afin de
se prociirer le matériel d^une in»-
primerie^ en lui promettant se
pecommnndatioii. Mais le gouvefw
neur ayant manqué à' sa parole»
Franklin arriva sans resso«irce k
Londres 9 en 1724 9 et fui obligé
de •chercher de remploi comme
enrrier imprimeur. Ujpéeuiave^
FRA
Su
une extrême économicjépargnant
ftresqùe tout ce()u'ii gegoalt. Ce
ùt alors qu'il publia sa dissertai
tion sur la Liberté et sur /a Néceê"
sitéf'où pur- un relâchement-de,
principes que l'injustice deslioi&%
mes avait «ans doute produit daoi^
ce jeune cœur, il prèleûdit que fo
verlu et le vice n'étaient que de
vaines distinctions. De retour A
Philadelphie, vers la fin de 1726,*
il devint nrote chez M«. Keimeri
poiir qui il îbndit des caractères ^
grava-divers ornemens9 et fit du
noir d'imprimerie. Bientôt li^eon^^
tracta aveorU. Meredilk une.^o«r
oiétéf qui fut dissoute en 17^
Il acheta alors ie M. Keimer uii
mauvais journal» qu'il, sut faire
prospérer par d'excellens princi-.
•pes et par un style-piquant. Mais^
malgré toute son industrie et son
économie» il ne tarda pas à À-r
prouver de ia g(^ne dans son éta«
blissement 9 et il fut recouru fort
à propos par ¥^illiamColeman*ei
Robert Grâce. Indépendammeol
deson lmprlmerie9ilouTritencore
une petite boutique de papetiefht
Uaisc le train des afikires o'étei*
gntt point en iylle goût des-let*
très et des sciences. :ll forma uii
club 9. qu'il appela la cabale* {yiuu
ta )90oroposé des hommes d«: mA*
rite qu*ii connaissait. Def ques^
tiens de morale» de- politique o«
de philosophiey. étaient disicttièefi
tous les vendredis au soir» èl cMÛ
joithution subsista près de 4^
an«#- Comme h$s livrea y ètaiehi
souvent ci tés > et- que les mcnv
bres du club y 'apportaient lea
leur^ pour, leur Avantage mutuoly
il conçut le plan d'une bi4>liothéT
que ptiblique^ qui -^'exécuta en
1731.: ÈaîJjS2 p4i publie VÀinà^
s..'
I •
r^i! i:;a
/ ;i7i 'lu h-tih-^wni'' lin hnrrt ^ Vo<^\
lîiLliiiii" Aliii.iu H 11 ,. (|:ii liittn-
rklii fJt' maxime^ dt* lin^ulite. <Ie
teiiij'rr.iin r • li iiMli:>trie 1 1 d'iii-
lc{;iilr. ^a rt'*pijlaliv>ii i tjil 'i
gr<iii(]tf qn'il en vt.-n(i'fit lo.tioo
par an. i l il \v. rj'uitiniia [iriid.tnl
25 aii>. Se- in.i.\imr* t'ireiil w-
curiliie> (Jan-* le deinit-r alriia-
nach , ^-oii- le titre du Chemin f/»-
la rithe^sc (Thi; W ay lo Wcallli),
dont il V eut pluoiciirà édition^.
En i^^ti, il fut fioiiiiiH' ?ei:n tai-
re de rjos-einlilie jrriHTjle de
IN'ii.-vIv.iiii»', »-l eu I -."7, maître-
de-p'jsir de rh:l.nJ«*lpliie. \ ers le
mènie liru;-, il y l'I ililil un cnrp'i
de |i"!ii| il v . ri V fimd.i liii-iitût a-
pri"» uiK t-<iiiMtai:ine il'a'^'^iMMm e
contre; \v< in(«r;ijir>4. I,e- t'uinfir-
re.* df I.i P'-n-ylviinir .•i\ ;iut «'ir
mena'é*'- tu ijii» «t Ir- ertMrt«»
poufse jU'iii'urfT uhi' uitiire avaut
échoué, il prnpo-».» iiut- ^«Mi^friji-
lion vuloul.iire pour la dét'iMi-e
delà |UMviure« et ilohtiutru ))eu
de tcinp* 10. oo') -iïualuie-. \\\\
1-/1-, il fut nommé irieruhre! de
Ta-i-emMéi*, et re-^la m au* dans
celle plaee. Sa pré-euee était re-
manié*' mmiue iudi'>peu'<al>le «lans
Ifuile*- II'."* di-i;u'«''i'ui> iinportîin-
te;:. Ilpailiiit rarement et ne dé-
ployait jamais aucune éliMpience:
mais pnr une -«'ule ob^ervalirin
il délei minait 'Ouveut le ^ort d'u-
ne que:îti<in. 11 prit une part ac-
tive dan- le- lunfruc* di-putes en-
tre le> prnpiiétaires et les prou-
yerneurs, et y iléploya un grand
caractère de liberté. Il fil pen-
dant nombre d'années un cours
d'expériences électrique-^, dont il
publia le déloil; une priunle dé-
couverte en tul le résultat : c'est
l'identité du fluide électrique a-
KRA
\ec la fMudre , qu'il découTrit en
17 '12. H attacha une poîiilede fer
a la ti^L- droitf d*ijn cerf- volant:
Il I 01 de t-tait de chanvre 9 ezcep*
té la partie avec laquelle il le te-
nait à la main, et qui était de «oie;
une rlef était liée la où se termi-
nait la COI de de chanvre. A rap-
proche d'un (iragre il éleva ce
reil-vidant. un nuage passades-
^n« . et comme aucun bîgne d'é-
It «tricilé ne parai«<iait , il com-
me nra il à d<'<e«pérer; miiî» ayant
rmiarqué que l«-s brins détachés
dr la rorde «e mtuivaieiit ^onduin
vw li;;iif droite , il présenta 5on
iloi^t a l.i ( Ifrf. et reçut une forte
éiiLc^-lle. I.e -uccrs de cette ex-
périence établit complètement
sa tbrprie; et ru<«a<j^e piMlif|ue de
rette drcouverle qui a.'<àiire le»
niiti*fiii«< contre la foudre par de<
ronilucteurs . est duà.*?! répandu
en Kurnpe qu'en Amérique. Celte
dt-rou verte -i précieuse pour l'hu-
nicinité, et la part honorable que
FVanklin prit constamment , soit
à l.i di'frn-e de sa patrî«?, soit au
triomphe de la liberté, liri méri-
tèrent à jn^te titre celte belle de-
vint* mi^e au bas de son portrait :
Eripuit fuimnt rwlo, scepfrumqtte
hraiifii.^ ( il arrach:i la foudre au
ciel et le ^cepire aux tyrans ).
Kn i^.VUI fui nommé maitre-de-
pii^te-général , député des colo-
nies britannique^; et dan^ la mê-
me année, 1 académie de Phila-
delphie , qu'il avait projetée, tut
établie. Ln 1754 « il fut un des
commissaires qui cng^açèrent le
c«»ng^rès à chercher les meilleunt
moyens de défendre le pays con-
tre la France. 11 dressa un plan
d'union pour la défense et le gou-
vernement général, qui fut adop*
FRA
té par le congrès ; maiA ce plan
lut If jeté en Angleterre, parce
qu'il donnait trop de pouvoir aux
reprôsentaus du peuple, cl il tut
rejeté par les assemblées des co-
lonies, parce qu'il donnait trop
d(* pouvoir au président-général.
Aprè> la défaite de Braddouck ,
Frauklin fut nommé colonel d'un
régiment, (^l il se rendit aux fron-
tières , où il balit une forteresse.
En 17^7, il fut envoyé en An-
gleterre comme agent de Pensyl-
vanie; et pend.mt qu'il y rési-
dait, il fut nommé agent de Mas-
sachussels , de Maryland et de
Géorgi»?. Il reçut alors la récom-
pense de sou mérite philosophi-
que : il fut nommé membre de la
société royale, et honoré du gra-
de de docteur en lois, des univer-
sités de Saint -André, d'Edim-
))onrg et d Oxford; enfin sa cor-
lesp'jndanoe fut recherchée des
plus grands philosophes de TIùi-
rop(;. Fendant son séjour en An-
gleterre, il publia une Brochure
où il fit voir les avantages qui ré-
sulteraient de la conquête du Ca-
nada, et il inventa cet instrument
ingénieux qu'il appela harmonica.
J)e retour A Philadelphie en 176a,
il reprit sa placedans l'assemblée;
mais en 17O4, il fut encore en-
voyé à Londres pour les intérêts
d(; son j>ays. En 17(^(5, ayant été
appelé à la barre de la chambre
des commuties, il développa des
connaissances qui lui acquirent
autant de réputation dans la po-
litique, qu'il en avait déjà dans
la philosophie naturelle. La mê-
me année et la suivante, ayant
voyagé en Hollande, en Allema-
gne et en France, il se lia avec
la plupart des littérateurs euro-
FUA
Z)\7i
péens. En 177^, il revint en A-
mérique, et dès le lendemain il
fut élu membre du congrès. Il fut
envoyé au camp de Boston, et au
Canada, pour persuader aux ha-
bitaus de se réunir aux colons an-
glais ; mais il échoua dans cette
mission. Dans la discussion de la
grande question de Tindépendan-
ce, Franklin se prononça ferme-
ment en faveur de celte mesure.
Il fut, dans la môme année, nom-
mé président de la convention qui
s'assembla «^ Philadelphie, pour
donner une nouvelle constitutioa
ùla Pensylvanie. A la fin de 1776,
il fut envoyé en France pour né-
gocier, de concert avec MiVl. Ar-
thur Lee et Pilas Deane. Il eut
beaucoup d influence sur le traité
d'alli'jnre et de commerce qui fut
signé le (y février 1778» et con-
clut ensuite un traité d'amitié et
de commerce avec la Suède; ce
fut avec M U, Adams, Jayet Lau-
rens , qu il signa les articles pro-
visf)ires de la paix, le 5o novem-
bre i78'2, et le traité définitif, le
5o septembre 1785. Pendant qu'il
était en France, il fut nommé un
des commi<*saires chargés d'exa-
miner le magnétisme animal de
Mesmer. Voulant retourner dans
sa patrie, il demanda son rappel;
et  Tarrivée de son successeur,
M. JelTerson , il partit aussitôt
pour Philadelphie , où il débar-
qua en septembre 178;). II y lut
reçu aux applaudissemens uni-
versels , et fut bientôt nommé
président du suprême conseil exé-
cutif. En 1787, Franklin fut dé-
puté Â la grande convention, qui
lit la Cimfrtitution des États-Unis.
Quoique plusieurs des articles
qui la composaient ne lui plus-
OÏLl
FRA
sent pas entièrement, il In «i^a
cependant par simuur de l'union.
Dans la même année, il Inlnfim-
mé le premier président des deux
excellente.^ A(»riété.s (\u\ furent c-
tablies à, Philadelphie ponr i^ou-
lager la misère des prisons pu-
bliques* et pour provoquer Ta-
bolitîou de Tesclava^e. Ln mé-
moire de cette dernière société
au congrès donna orca^'ion ù des
débats, où Ton chercha à justi-
fier le trafic des esclaves. En con-
séquence, le dorteur Franklin
publia , dans la Gazette fédérale ,
du 25 mars ijBg, un article si-
gné Historirus, contenant un pré-
tendu discours prononcé dans le
divan d'Aljçer, en 1687, contre
la pétition d une secte appelée
erika ou le^ puristes , pour l'a-
bolition de la piraterie et de Tes-
clava«(e. Le<* arguuiens pressans
de M. Jakson. de Géorjrie. ent'a-
Teur de la traite des AlVifains, y é-
taient dcveloppé^ avec aut mt de
force pour ju^lifier la prise et l'cs-
clavaj;*; de? Eurnpéens. En 17HS,
Franklin sentant approehcr le ter-
me de sa carrière, renonça en-
tièrement à la vie publicpie. Il a-
Tait été afïligé d'une complica-
tion de maux pendant im certain
nombre (fannées, et la dernière
il fut lout-à-fait retenu dans son
lit. Il mourut le 17 avril 1790,
dans la 88"' année de son âge. Sa
mort fui pleurée dans les deux
mondes; elle causa une grande
consternation en Amérique ; le
peuple, le congre* et toutes les
autorités des États-Unis rendirent
à sa mémoire des honneurs aussi
sincères que solennels, et rassem-
blée nationale de France décréta
un deuil public pour la pertede ce
FEA
philanthrope si recommandabk.
Voi«.i répilaphe qu'il avait faite
ponr lui-même qnelqueai années'*-
vaut ^a mort :• Lectirp» de Briija-
» min Franklin, imprimeur. Km-
«blable û la couTerlured^uu vieux
• livre dont l'iatérieur es^t déchiré,
«et dépouillée de son titre et de
• sa dorure, gît ici servant de pfi-
• ture aux vers. Hais le lÎTre oe
«sera pas perdu, car il paraîtra
«encore une fois« à ce qu*il pense,
«dans une édition nouTeJle et
«plus belle, corrigée et améliorée
»par Tautenr. » Quoiqu'il expri-
mât ainsi son espérance d*une vie
future, il ne parait point par ses
mémoires que cette espérance fôt
fondée sur la médiation de Jésus-
Christ. On a même pensé qu'il
n'était pas» éloigné de Pincrédu-
lité. Cependant l'anecdote sui-
Tante semble prouver que dans
sa Tieilless« il ne rejetait pas ab-
solument les saintes Ecritures. Un
jeune homme ridiculisant un jour
la religion comme un préjugé
vulgaire , en appelait à Franklin^
dont il attendait l'approbatino.
ff Jeune honiine,dit le philosophe
»avec force, le meilleur est de
«croire. » Le président Sliles lui
adressa une lettre datée du a8
janvier 1790 , dans laquelle il
exprimait le désir de connaître ses
sentimens sur le christianisme.
« Vous savez, monsieur* lui di-
«sait-il, que je suis chrétien, et
« que je voudrais voir dans le ciel
u tous ceux qui le furent comme
«moi malgré mes imperfections.
«Bien que je connaisse beaucoup
« le docteur Franklin, )e n'ai au*
«cune idée de ses senttmena reli*
«gieux. Je désiriu?(Uittaitre Topi*
« niom de mon respectable ami sur
VÏW FRA ritr»
•) JiVsimdr NAKarctIt. Ilnerisgardii- « God and liherty! (Dîeit et In li-
"r;i |>a><r;i;(t(Ml<;riiaiMl(M;rMiiiiHi une nbert/tl) c'e!*t hi deviiu (jui r.oii-
•> iin|M!i-iiri«?ii(r(! on comme uri« ni- n vii'nt au pdit-fil.H île Praiikliti. •
»rU)A{v iiidincrèliï <]<; la part iriiri Franklin ar(|iiilcoinmr philosophe
"lioinrrM; qui, flcpnin pliiHlenrM unt! n'^putation hrillanh' cl hicn
"}iini(*i!M, n*a rnHDc iraiirif^r, rrcK- iiuîrit«5f!,car.Ha philoHOphic-prati-
"linirr f;i (1 honorer nen lalenM lit- qni'Hemhla tonjourf» etiiprciff^écde
> icniiri'i. Si je ilemnnih; trop, rontrlbueraii liien'AtnMliïHenHcm-
'Xlnr, ma (Icmaiidis Hoit regardée blàblei^.lCn ftocirt/;. iléliit Hcnleii-
•xomirM! niillc, et qu'il \\v\\ Hoil tieux et peu rommiiniralii'; il ai-
• phiH qucHtiori.» Le doeteur Fran- mait mieux é<M)(iter que de par-
Kliii n'*;iondil, le <) mar», quelque» 1er lui-milme. Il craif^uait dVtre
^nnaiiif'H Meiilrmeut avant un interrompu, et rilait Houvenl In
riKirt: ".le ne prcurlt point votre coutume dfv<« Indienn, qui ^ai-denl
nciirioHiti: en mauvai^i* part^ et je toujours It: Hilenre pendant quel-
>it.'i< h«!rai dr la HafHiaire en peu f|ue tem|>.H avant de répondre a
»<lr MiotH. (^uani à JéftUH de Na- une qiie«ition. Pttndant ipi il ré.Hi-
ozanilt, Hur qui vouH demandez d.i en France comme mininire de
Apatticiili^rrment mon opinion» Monpayt«, on prt^tendil qiTil était
rt j<; jtiMisc que HOU nystéme de mo- un peu l'uivré par len applaudi»*
HT.dc ft i\v. religion, e(»mme il p«emenM nombreux (pril rccrvait^
rions le» a laJM.séH, »ont le» mell* el qiTil était trop diHpo**é à adtqi-
"h'iirs qii*il y ail, et qu*il y aura ter le» manière» franç.iiHi'.H.riMi de
n probablement jamai». Main je lemp»apré» »a morl«»on prlit-fil»
xTaios qn*ilH rraientété corrom- alla en Angleterre pour l'aire pa-
"pM*^ par quelque» changemen»; raître la colleetion cfHuplète de
.>i'l avec la |>liipart de» pre»byté* »cj» cjouvn!»», avec »a vii^ donnée
nrierr^ (T Angleterre, j*ni de» don- par lui-même en 17*57, et c(Hiti-
• les rpiant à sa divinité. >» Il n*e»t nuée par un de »e» de»cendanH;
p.i- inutile ue i'iiire ob»erver« »i mai» Inule d*encouragement le»
ii(Hi<4 vu croyon.H le docteur Prie»t- mnnu»eril» étaient renié» inédit».
ley , (pie Franklin trétait pa» H» ont été récemment livré» à
r\'.\v{ v\\ appréciant le» »enti- rimpre»»iNiL l^e docteur Franklin
mens de la majorité de» pre»by-> avait publié »e» Kifffr'rifinrrH rt »e»
lérieriH anglain. F^e docteur Frun- ohnêroationn Hur i^^lertrirità, Tai-
iJin lai»sa un filn, William Fran- te» à Philadelphie en i^^l}; »e»
kliii, gmiverneur fie New-.ler»ey, Nonvclhn rxfu'rienrcs ^ en i^Ti'i;
f.îM'. royalirtte, et une fille, qui é- une yiie lUnlorujuf iln lu muxlila-
pous.i M. William-Sache, mar- titm f,l du f^oiuwrtu'mcnt de PcnHyl-
« hand a l*hil'id<'lpliie. LorMqnc mnie, en lyfïfj; dnfrr^f df. ta
Voll;iire vint en 1778*1 PariH,<H) (iraiidf'liri'tttfinr.connidrvi^ purrup-
il tir)iiva le triomphe et la mort, port à xrn colotiu's ^ en 17110: se»
Franklin lui pré»enta »on petit- K^rpi^r'mnrvH. avec de«« notcH i-x-
nK« )MHir qui il lui demanda »abo- plicative», et de» lettre*» et ui:lre»
iiédiriion. l<ephilo»ophe tran^ni» pièce» mir de» |iijet» ]diilo.r(qdii--
l.i donna àcet eur.uily en »*écrlant: que», en ijOy; de» PUvcti politi"
,9 lit
ruA
qut» et p/iiiosopfii/fuf», ♦•" '770» **
dicern !di- moire » chiii» le*. Transtir'
lions de la Aorielr pitiln^'phiqti"
d' Amrrique. Deux \oliiiiic4 «le «c»
Exsaix, avec «a /'#>, dfinnée par
lui en 17^)0, furent (»iilili(:« cri An-
!;l(;terrc en 1702* Enfin une ro!-
Irction «le Ae«oiivra{^r> fnl pulilire
ù Loniiriïs, en 18116, .fcou<> le tilrc
A'CEuvreM complètent phiiosophi-
que», politiques et tnorales du doc-
teur Franklin , pour la première
fois recueillies et mises en ordre,
arec un AJèmoire de l'auteur, o vol.
in -.S".
FiUNKLIN (Wilium), m*m-
lirc de l«i socit'te a>ialiqiie • a |>as-
Ac une {grande partit* du «ni: exis-
tence dant rinde, an servie*; de
la compagnie , et dan^j h* iç)*' ré-
giment d'inl'anteried 'Indiens dnnt
il «:tait capitaine. On a de lui les
ouvrages .suivant : i"* Observations
faites pendant un voyuf^e du Denga^
le, en Perse, en 17KG et 1787,
in-8". 1 790; 3" Les amours de Ca-
marupa et Camalata, tradnit.s du
persan, in-8", i7<)5; 7%" Histoire
du rè^ne de Sliuli'Aulum, in-4",
'7î>^i 'V Remarques sur la plaine
de Troie, faites pendant une excur-
sion, en i7()<), in-/|% i8(in; ^i^"* Mé-
moires militaires de M. George
Thomas, qui, par des talens extra-
ordinaires, et un esprit entrepre-
nant, s'éleva d* une condition ohscu-
rc au rang de général au service des
puissances du norc^oiiesl de 1* In-
de, (ialcnta, in-.V'« rriinpriniés i\
r.ondres, in-H", iHofi; 6* Traités
politiques, géographiques et com-
merciaux , sur les souverainetés
d* Ava et de la partie nord^ouest
de rjndostan, iri-8", 1811.
F R A N O VV.J^ F.rciK - Messi-
«;Kor^ Icniuie), rKupiit à lion.s-lc«
FRA
Sanlnier, en 1780. Elle «rail an-
noncé dés sa plu« grande jeunet-
>e lieauronp de goût pwor la poé-
sie et pour la peintiirv. Elle cul-
tÎTa l'un et TaHlie de oes arti
avec 9uccè:(; mais une maladie
de «'oniioinptiony dont elle fut at-
tf.inte à Và(;eâe ao ans» et qui la
ravit à sa famille à Tâge de aa,
ne lui permit paLfi d*acquérir la
c'êl<:brilé que lui promettaient ses
premier^* casais. Comme pemlre,
5e> sujets étaient heureux , ses fi-
gilres pleines d'expression, et son
des:«ein pur et correct. Comme
poète« elle a laissé des fragmens
cl*nn Essai sur les harmoni&s de U
mélancolie et des aris, et un petit
p<iëmc très-estimé et ayant pour
titre le Tombeau (t Éléonore, Elle
avait épousé Pierre Franque,
peintre d'histoire distingué.
FKANQUËMONT (le fuji-
zECGMEisTBft, COMTE de), général
du roi de l^urtemberg , donna
dans toutes les occasions de» preu-
ves de beaucoup de courage. Char-
ge, en i8i3y du commandement
des troupes de sa notion au ser-
vice de la France 9 il fut toujours
placé aux postes les plus péril-
leux. Après la défection des \i/ur'
tember^coisy il combattit contre
les Français; et au mois d^octo-
brc iSiG, il fut fait ministre de
la guerre.
FRANZ (JEÀ5-GEoaGBS-Fm£i>&-
aie), médecin et philosophe «Ile-
mand, naquit en 1-737 à Léipsick,
où il mourut en 1789. lia publié
un grand nombre d*ouyragea qui
pour la plupart u'ont point paru
sous son nom. Nous citerons: 1*
De morbis litteratorum epidenueis ,
eorumque rectâ sanandorum ratio»
ne, in-/i% 17675 Léipsick; a« His-
Fil A
toire commerciale de la ville de
Lripsick^ eu alleinaiu], //»., in-8*,
177a; 5" Do lÀpsiCi parliu ieutibus ac
pucrprvis noslris Icmporibus minus
/et /(i fera dissertation iil-4% i?^*^»
ihid. ; i]" Le médecin des ecclésiasti-
fjucs, 1 7(m)- 1 770, iii-8", Léipsick;
fï" Lcnu^dccin des voyageurs, in-
S% 177/1, Laugeuâiilza ; (>" A/<^-
7/*(;//r A'Mr l*cducation physique des
en fans, in-8", 1775, Léipàick; 7*
Lettres sur divers sujets de méde^
eine, 7) vol. in-8*, 177(3, Luug^eii-
.Hal/.a. iM. Frauz a donné une édi-
tion de V Histoire naturelle de IMi-
ntî, 10 vol. in-8", dernière édi-
tion, i7()i, Léipsick. Dans uu ou-
vrage imprimé en 177'i, il démon-
tre combien est contraire à la
>ia(ité, Tusa^e in\ M)nt les Alie-
maiid.<> i\v se coucher entre deux
lits de plume. En i78(>,il fui char-
gé de la rédaction dcn Comment
tarii de rehus in scienliâ natto'uli et
medieinâ gesf.is, iM. Kranz a écrit sur
une inlinité d'autres sujets; il u
trailé de TinflntMice de la musique
sur la sauté, des avanta^çes et de
l'utilité des belles-lettres; il a aus-
si l'ail plusieurs traductions.
l'HAYSSlNOlV^ (Uenis, ABBb
i)K,)aumônier prédicateur du roi,
é\è<|ue (rilermopolis [in partie
hu,s). Après (|(ie le concordat eut
reodu aux prêtres de Téglise ro-
nMÎiie la faculté de remplir publi-
(pu:u)e!il leurs ronclions^plusieurs
d'eiiireeux sortirent del obscuri-
l<' dans laquelle ila s'étaient reufer-
ujés iu«»(pralors, et s'élevèrent
c(»iitri la philosophie avec beau-
coup lie zèb^^icen*esiavec beau-
roijp de talent. Entre eux brillait
IM. de Krays>inou8. Le» discours
rpril prononça, sous le titre mo-
deste dcecn/erenctis, produisirent
Fllli
017
une grande sensation. La foule se
portait ;\ Saint- Su Ipice pourTen-
tendre; cl les connaisseurs dans
ce genre le mirent , d'une voix
unanime, i\ la tête des prédica-
teurs de l'époque. A-t-il dû ce
succès ii la nature des sujets qu'il
traitait, ou au talent avec le-
quel il les traitait? c'est ce qu'il
ne nous appartient pas de décider.
Quoi qu'il en soit, en ouvrant
aux antres la voix du salut, M.
Frayssinous s'est ouvert la voie
de la fortune. Dès la création de
l'université, il y fut appelé com-
me membre de la Faculté de théo-
logie. U n'en devait pas rester là.
Depuis la restauration, ses desti-
nées ont été plus brillantes. Nom-
mé successivement aumônier et
prédicateur du roi , il a été pro-
mu à l'épiscopat, sous le titre
d'évôque d'ilerinopolis; et tout
récemment il vient de recevoir la
dignité de grand-maître de l'imi-
versité, dignité rétablie à son oc-
casion. Toutes ced faveurs s'ex-
pliquent, mais il n'en est pas tout-
à fait ainsi de celle qui vientd'ou-
yrir les portes de Tacadéinie à M.
de Frayssinous, dont la presse
n'a jusqu'à ce jour publié au-
cune œuvre académique; cette fa-
veur-là a besoin d'âtre justifiée.
FIUt:ClNE(A.L.), fut nommé,
dans les commencemens de la
révolution, président du district
de Saint- Aignant , département
de Loir-et-Cher. H fut ensuite élu
député à l'assemblée législative,
et devint membre de la conven-
tion nationale. Après le 9 thermi-
dor, on le chargea d'une mission
dans la Belgique ; et à son retenir,
en 1795, il parla contre Aubry et
iVliranda, et demanda qu'ils fus-
3i8
PRÉ
sciit nrrMés. Su carrière législa-
tive finit avec lai'oiivciilioii, mail
il l'iit employé eti <| nlitc île coin-
nii.sitaire ]»ar le directoire-exeni-
tit*. M. Frerine av.iit volé avec lu
majorité (lanH le procès du roi.
FllÉDÉKlC (le colonel ), l'ut
en quelque sorte dè.s sa naissan-
ce voué à rinrortuiie.Fil.s du mal-
heureux Théodore* roi de (lorse*
il eut piiur mère une Irlandaise
de lu lamille de Liiean, attachée,
lorsqu'elle le mit au jour, au .ser-
vice personnel de la reine d'LCs-
pagne. Il embrassa d'abord la car-
rière militaire, et eu i7r>^|, il alla
eu Angleterre, où sa position de-
vint airreu.>e: dépourvu de toutes
res!?ources, il serait mort de mi-
sère, s'il ne se lût proc<iré quelques
moyens d'existence m donnant
des leyoiisdelatiu.il passa ensuite
en AUemagiK* et entra au service
du duc de Wurtemberg, qui le
nomma colonel, et lui accorda
même la croix de Mérite. Après
être retourné eu Angleterre com-
me agt'itt de ce prince, il lut, en
i7<)i, chargé par le prince de Gal-
les de se rendre à Anvers, afin d'y
négocier un emprunt pour son
compte; mais le roi, instruit de
cette démarche, Tiruprouva, et
Frédéric ne retira de sa mis>ion
que des reproches. A son retour
à Londres, il l'ut abandonné par
celui qu'il avait voulu servir. Se
trouvant de nouveau réduit à la
plus grande détresse, il prit la lé-
bolution de mettre fin à ses maux :
le r' février ir<)r, il se tua d'un
coup de pistolet sous le portail tb
l'abbaye de Westminster. lnvi(da-
blement attaché à la iortune de
son père, partout il l'avait suivi,
cts'étaiteilbrcéd'aduucii'scsmal-
FAÉ
Ueurs. Il lui prodigua le» «oin» l«i
plus empre«*^és jtiH(|ii*à ae» de^
niersmouiens. Lecolmiel Frédéric
u publié «en 17GH, den Biémoiru
pour .servir à l'histoire de la Corsé,
in-h**; et en 1 7ç>8, utiv Description
de la Corse^ avec un récit fie ta réu-
nion fie rc pays à la couronne dTAn'
l^leterreÀw H'':lepremicr dece^ou*
vragcs, écrit en iVançais et traduit
en anglais, est d'un Style aîsc «t
naturel y et présente de Tinté-
rel.
FKEDKUIC-AUGIJSTE, n>i de
Saxe, ills aîné de lélecteur Fré-
déric-(ihri>tiant naquit le :ft5 dé-
cembre 1750; il perdit »iin pèie
à l'ûge de 1.5 ans « et jusqu'en
i^f>K, la régence fut entre les
mains de Tainé de ses oocJés, le
prince \avier« sous la mauvaise
administration duquel la Saxe eut
beaucoup à souffrir. Ce paysafoit
également été très-mal traité pen*
dant la ^werv^dt sept ans, desoile
que les différentes parties du gou-
vernement se trouvaient dans un
état fâcheux  l'époque où le jeune
électeur prit leh rênes de Tadoii-
nistratitm. Cependant, par la sa-
gesse de sa conduite, sa stricte
économie, et les conneils d'nn
ministre doué de tuleiis distin-
gués, il parvint ù ranimer le com-
merce , à exciter rindustrie« et à
rendre au pupier*moniiaie entière-
ment discrédité, lu conflance et
par conséquent sa valeur. Frédé-
ric épousa, en i^iit), la princesse
Marie- Amélie-Auguste « hceur du
roi de Bavière. H s'occupa beau-
coup de législation. Ut fiiire dei
chângemeiis et îles luodîfirations
considérables au code criminel ,
dont la sévérité était extrême, et
en 1770, il lit abolir la quèstloDi
FRÉ
moyen inrûiiie , invf iité par lu
barliarie , et qui , en faisant un
grand nombre de victimes^ n'at-
teignait jamais le but de son ins-
tiliJtiuii.En 1776, il ne forma con-
tre le prince un complot auquel
on [irétendit que sa mère avait par-
ticipé, mai.s qui fut découvert à
temps par le cabinet de Berlin. qui
en eut le premier connaissance,
et qui en iuâtrnisit Télectcur. Le
colonel Aydolo, Saxon d'origine,
que Ton regarda comme le prin-
cipal agent de celte conspiration,
fntaii-élé et renfermé, lin uham-
bcllan de rélecteur, nommé Ma-
rioiini, lui donna dans cette cir-*
con>tance des preuves d'un zèle
cl d'un dévouement sans bornes.
Ce prince , trop faible pour se
mesiner seul avec Tempercur
d'Autriche , réunit ses forces à
celles de Frédéric II, roi de Prus-
se, pour défendre et obtenir les
droits qui étaient échus i\ sa mère
par la mort de Télectcur de Ba-
vière , dernier enfant mAle de sa
famille ; mais un traité signé à
Tes(;hen , le 10 mai 1770, mit
bientôt On ù la guerre. Par ce
traité, il fut convenu que TAutri-
che renoncerait à ses prétentions
sur la Bavière, et que Frédéric-
Auguste serait substitué à tous
les droits de sa mère. Cette suc-
cession lui valut (),ooo,ooo de
florins. Tout semblait à cette épo-
que annoncer de grands projets
de la part de TAutriche : quelques
émis voisins conçurent des in-
(|niéludes ik ce sujet; et sur la pro-
position qu*en fit Frédéric H, il
se forma entre plusieurs princes
niM' alliance tendant uniquement
ii (litrclenir des forces sullisantes
pour gurantir leur neutralité et
FRÉ
319
tenir Tcmpereur d'Allemagne eu
échec. Frédéric, que la position
et rintér<^t de ses états attachaient
nécessairement à la Prusse , a-
dhéra un des premiers à cette al-
liance. Ce prince donna une gran-
de preuve de sagesse et de modé-
ration en refusant, en 1791^10
trône de Pologne, qui lui fut of-
fert au nom de la nation entiè-
re, et en préférant le bonheur et
la tranquillité de son royaume &
réclat d'un nouveau diadème. A-
près la conférence de Pilnitz^oû se
trouvèrent l'empereur Léopold
et le roi de Prusse, et à laquelle
donna fieu la révolution françai-
se, Frédéric refusa long-temps de
se réunir à la coalition qui fut
alors formée contre la Fi'ance ;
cependant , comme prince de
l'empire, il fut obligé de fournir
son contingeqlà l'armée des alliés,
quand les Français eurent fait une
invasion dans les Pays-Bas et
dans les provinces du Rhin. Il
continua de participera la guerre
jusqu'en 1796, époque où le gé-
néral Jourdan, après le traité de
Bâie, pénétra dans la Franconie;
il conclut alors avec ce général
un armistice , et ses troupes ne
furent plus employées que pour
le maintien de sa neutralité sur
les frontières méridionales de ses
états. Ëni8o5i Frédéric-Auguste«
qui avait été absolument éti*anger
à la guerre entre la France et
l'Autriche , oe put s'opposer au
passage sur ses terres des troupes
du roi de Prusse , et fut môme
forcé, l'année suivante, à raison
de ses relations avec celte der-
nière puissance, de fournir 23, ooQ
hommes destinés à agir contre
l'armée française. JL'électorat d»
320
FUE
Saxe fut 9 après la bataille d'Ié-
nu et celle j'Awer.*(tae(U , occupé
inililairemcnt et par droit dp con-
quête : des réquisitions y lïirent
frappées, et rdectcur n'obtint la
fa\enr de rester neutre qu'en
payant une somme de u5, 000,000
de francs. Frédéric, dons cette
occasion, fil connaître toute sa
bienfaisance; car, pour soula^^er
le peuple, il se rendit personnel-
les une partie de» charfçes qui lui
furent imposées, et fil des saçiifi-
ces qui semblaient au-dessus de
ses forces. En vtrlu du traité si-
jjné à Posen le 1 1 décembre, Té-
lectoratdeSaxe l'ut érigé en rnjau-
ir.c, et ce fut connue roi que Fré-
déric-Auguste accéda à la confé-
dérulion du hbin ; niais, tandis
qu'on le couronnail,, on taisait ra-
ser les fortifications de sa capita-
le. Ln écbange du bailli .^^ de
Gommern , du comté de Uarbv et
d'une partie du comté de Mans-
feld, il re^'ut le cercle de Coll)U'»;et
après le traité de '1 ilsitt, il fut am-
plement dédommagé de ses sacri«
lices, par la réunion à son royau-
me des provinces méridionales
enlevées au territoire prussien,
de la nouvelle Pru>se orientale et
occidentale, et Je la nouvelle Si-
l(;>ic. Dès ce moment, le roi de
S.'ixe devenu Taillé des FrcUi^^ais,
dut courir avec eux toutes les
ihances de la jçuerre, et tenir con-
linueltcment à la disposition de
Napoléon une armée de '20,000
hommes. En iHo(| , les Saxons
MKuUrèrent beaucoup de valeur
<lans la (guérie <;ntre la France et
rAulriche; cependant, ils ne pu-
rent empêcher les ennemis d'en-
trer ;\ Dresde. Frédéric- A njçusle,
foj ce de s'éloigner de ta capitale.
YKÈ
se retira à Francfort, et ne re?ii
dans ses états qu*après la défai
des Autrichiens. Par le traité 1
Vienne du 14 o::tolire 1809,
duché de Vursovie et les distrû:
de l'ancienne et de la nouvel
(lalicie, acquis par rAutriche-i
177J et en i^gO, furent doao
au royaume de Saxe, qui, dé» loi*
se trouva réunir un a8»ex vas
territoire. Le roi de Saxe fut c
nombre des princes membres i
la confédération du Rhin, que N
poléon invita i\ se rendre à Par
pour assister A la f^te de rano
versaire de son couronnemen
Pendant son séjour dans la cap
taie, ce prince parcourut les prit
cipaux monunieos, et se mont
partout amateur et appréciatei
des arts. Au mois de juillet 181:
Napoléon partant pour son ezp
dition de Russie, se trouva
Dresde avec Tempereur d*Autt
che, le roi de Prusse et plusieu
souverains de TAllemagne, qu
ses alliés alors, devaient bienti
dc\enir ses ennemis. Après l(
désastres de Moscou, Napolén
retrouva dans Frédéric un ami 1
dêle, qui lui témoigna les mêm*
égards que dans les plus beai
momens de sa gloire, et ne Vi
bandonna pas dans ses plus grani
re vers. Cependant les Russes vai
queurs approchaient, et le roi (
Saxe fut obligé lui-même de sV
loigner de sa capitale, supportai
ce nouveau malheur aveo la fci
metè qui lui était si naturelle.
adressa aux Saxons, avant de h
quitter, une proclamation dai
laquelle il déclara qu*il ne s*écu
terait point du système politiqi
adopté depuis Ci ans, et que, J
dèle À ses traités et ù ses cng*
FRË
geiiicnft , il complaît encore 9i]r
Tappiii He son puissant Hilié, et
sur la bravoure de ses guerriers.
Il remit ensuite aux Français les
forts (Je Kœni^berg, de T(»r[^au et
deWitlClnber^^ Les glorieuses ba-
tailles (le Lutzen et de Bautzen
ramenèrent dans ses états le roi
de Sase, qui rentra ù Dresde le
la mai i8i5. Les événemens se
pressaient : après de grandes vic-
toires, Nafioléon e^suya de nou-
Teau les plus grands revers; et
les Saxons, non contens d*aban-
donner les Français 9 tournèrent
leurs armes contre eux danf les
plain(!S de Léipsick. Cette défeC"
ti(m, vue par le roi de Saxe avec
douleur, fut le dernier coup porté
ù la fortune des aigles françaises.
Après les journées songlaiites du
18 et du 19 octobre, et la prise
de Dresde, qui en fut la suite,
Frédéric- Auguste, resté jusqu'ici
nobliineut fidèle à Napoléon, sa
vit conduire à Berlin , et pressen-
tit l'avenir qui lui était destiné,
au milieu même des honneurs
qM\m s'empressa de lui rendre.
Tout porte à croire que déjA Peni*
pereurde Russie et le roi de Prut»-'
se avaient irrévocablement fixé le
sort du royaume de Saxe, et que
la plus grande partie de bon ter-
ritoire était destinée i\ agrandir
celui du roi de Prusse. Quoi qu'il
en soit, la France et rAutrîcho
furent les seules puissances qui,
au congrès de Vienne, se déclarè-
rent en faveur de Frédéric -Au-'
guste. Le prince Uepnin«.qui avait
établi à Dresde le centre de ses
opérations, déclara, le 27 octo-
bre 181/4, qu'il ne quitterait Tad-
ministration de la Saxe, que pour
I.) remettre aux ageus du roi de
T. VII.
FRË
5ii
Prusse; et le roi dePrusselui-mdma
persista i\ demander que cette ad-
ministration lui fAt conQée provi-
soinMïient. Les troupes russes fu-
rent aussi remplacées par celles de
ce souverain; et ces troupes furent
chargées, diaprés la déclaration
du prince Repnin, de préparer la
réunion de la Saxe k la Prusse,
réimion qui devait sous peu dé
temps Mre proclamée d'une ma-
nière plus positive. Frédéric fit
contre ^ette usurpation une pro-
téstafliun vigoureuse, dans laqueU
le il exposa d*abord sa conduite
politique; et après s*^tre plaint de
ce que l'empereur de Russie Tavait
trompé , en lui a*<surant que des
intérêt.'* militaires avaient seuls
nécessité son éloignement de lu
Saxe, il s'exprima en ces ter-
mes : a L'intention manifestée
»par la cour royale de Prusse,
0 d'occuper |>rovisoirement nos
» états de Saxe, nous oblige de
«prémunir contre une démar-
»che pareille nos droits bien
«fondés, et de protester solen-
» nellement contre les conséquen-
»ces qui pourraient Ptre tirées de
0 cette mesure. C*est auprès du
n congrès de Vienne, et en face
• de toute l'Europe, que nous
• nous acquittons de ce devoir, et
• qiié-nOusdéclanms que nous ne
• consentirons jamais à la cession
•)deB états que nous tenons de nos
('ancêtres, etc. • Il fut^ à la même
époque, répandu à Vienne un mé-
moire dans lequel les plénipotern
tiaires ffançais firent connaître
leur opinion sur le sort réservé à
la Saxe. L'empereur d'Autriche
engagea alors Frédéric- A ugust6>
à se rendre A Presbourg. Le 9 fé-
vrier, il y fut signé par les trois
91
5l2
FKA
nach du bonhomme Richard {Voor
iVicliuriis Almanach ], qui fut en-
richi de maximes de frugalité, de
tempérance , d'industrie et d*in-
tégrité. Sa réputation était si
grande qu'il en vendait 10,000
par an, et il le continua pondant
a5 ans. Ses maximes furent re-
cueillies dans le dernier alma-
nach, sous le titre du Chemin de
larichesse (The Way to >Vealth),
dont il y eut plusieurs éditions.
En 1756, il fut nommé secrétai-
re de rassemblée générale de
Pensylranie, et en i757,maître-
de-jp08le de Philadelphie. Vers le
même temps, ily établit un corps
de pompiers, et y fonda bientôt a-
pr(;s une compagnie d'assurance
contre les incendies. Les frontiè-
res de la Pensylvanîe ayant V*lé
menacées en 1^44 « ^^ 'es efforts
pourse procurer une milice ayant
échoué, il proposa une souscrip-
tion volontaire pour la défense
delà province, et il obtint en peu
de temps 10,000 signatures. En
174/5 il ^i>^ nommé membre de
rassemblée, et resta 10 ans dans
cette place. Sa présence était re-
gardée comme indispensable dans
toutes les discussions importan-
tes. Il parlait rarement et ne dé-
ployait jamais aucune éloquence;
mais par une seule observation
il déterminait souvent le sort d'u-
ne question. Il prit une part ac-
tive dans les longues disputes en-
tre les propriétaires et les gou-
verneurs, et y déploya un grand
caractère de liberté. Il fit pen-
dant nombre d'années un cours
d'expériences électriques, dont il
publia le détail; une grande dé-
couverte en fut le résultat : c'est
l'identité du fluide électrique a-
KRA
vec la fondre, qu'il découTrit en
1752. Il attacha une pointe de fer
à la tige droite d'un cerf-volant:
la corde était de chanvre, excep-
té la partie avec laquelle il le te-
nait à la main, et qui était de soie;
une clef était liée \'\ où se termi-
nait la corde de chanvre. A rap-
proche d'un orage il éleva ce
cerf-volant, un nuage passades-
sus , et comme aucun signe d'é-
lectricité ne paraissait, il com-
mençait à dése>pérer; mais ayant
remarqué que les brins détachés
de la corde se mouvaient soudaîa
en ligne droite , il présenta son
doigt à la clef, et reçut une forte
étincelle. Le succès de celle ex-
périence établit complètement
sa théorie ; ^t l'usage pratique de
cette découverte qui assure les
maisons contre la foudre par des
conducteurs, est aussi répandu
en Europe qu'en Amérique. Celte
découverte si précieuse pour l'hii-
manité, et la part honorable que
Franklin prit constamment , soit
à la défense de sa patrie, soit au
triomphe de la liberté , liri méri-
tèrent à juste titre cette belle de-
vise mise au bas de son portrait :
Eripuit fulmen cœlo, sceptrurnque
tyrannis ( il arracha la foudre au
ciel et le sceptre aux tyrans ).
En 1755,1! fut nommé maître-de-'
poste-général, député des colo-
nies britanniques ; et dans la mê-
me année, Tacadémie de Phila-
delphie , qu'il avait projetée, fut
établie. En 1754? il fut un des*
commissaires qui engagèrent le
congrès à chercher les meilleurs
moyens de défendre le pays con-
tre la France. Il dressa un plan
d'union pour la défense et le gou-
vernement général, qui fut adop-*
FRA
U\ pnr le congrès ; mai» ce plan
lut rejeté tn Anpielorre, parce
i\m'\\ donnait tn)p dt; pouvoir aux
reprrsentaJi» ihi peuple, el il fut
rejrlô par les assemblée» (îes co-
lonies, parce qu'il donnait trop
de pouvoir au président-eénérai.
AprtS la dêt'.iilR de Braddouek ,
Franklin Cul nommé rolonci d'un
réjçin)eul,el il se rendit aux fron-
lières, oi\ il britit une forteresse.
Kn i?57, il fut envoyé on An-
p;lc lerrc ronime agent de Pensyl-
vanie; el pendant qu'il y rési-
dait, il Tut nommé agent de iMas-
saoliussi'l> , de iMaryland cl de
(iéorgie. 11 nyut alurs la récom-
pense de son nn';rile philosophi-
que : il fut n(unmé membre de ta
société royabs el honoré du gra-
de de docteur en lois, des univor-
'•ilés de Saint -André, d'Kdim-
bourg et d Oxlord : enfin sa cor-
rcsp)ndance fut recherchée des
plus grands philosophe» de TKu-
rope. Pendant smi séjour eu An-
gleterre, il publia une Bi'ochure
oi\ il (il voir les avantages qui ré*
sulleraienl île la conq^^'le du (Ca-
nada, et il inventa cet Instrument
ingénieux qu'il appela harnwtùca.
De, retour A Philadelphie en i7(>a,
il reprit sa place dans rassemblée;
mais en 1704 ^ il fut encore en-
voyé à Londres pour les intérCls
de son pays. L'n iKMî, ayant été
appelé à la barre de la chambre
des communes, il développa des
connaissances qui lui acquirent
aulaut de réputation dans la pn-
liliquo, qu'il en avait déjA dans
la philosophie naturelle. La ma*
me année el la suivante, ayant
voyagé en Hollande, en Allema-
gne et en France, il se lia avec
la plupart des littérateurs euro-
FUA
,»iri
péens. En 1775, il revint en A-
mérique, et dés le lendemain il
fut élu membre du congrès. Il fut
euvové au camp de Boston, et au
Canada, pour persuader aux ha-
bilatis de se réunir aux colons an-
glais ; mais il échoua dans cette
mission. Dans la discussion de la
grande question de Tindépcndan-
ce, Franklin se prononça ferme-
ment en faveur de celte mesure.
Il fut, dans lamOmeatmée, nom-
mé pré>idenl de la convenlion qui
s'assembla A Philadelphie , pour
donner une nouvelle constitution
A la Ponsylvanie. A latin de 17769
il fui envoyé en France pour né-
gocier, de concert avec ^IM. Ar-
thur Lee et Pilas Deane. Il eut
beaucoup d influenci* sur le traité
d*«lli mec el de commerce qui fut
signé le () février 1778, et con-
clut ensuite un traité d'amitié et
de commerce avec la Suéde; ce
fui avec M M. Adams, Jayet Lau-
reus . qu il signa les articles pro-
vi'ioires de la paix, le Tjo novem-
bre I78'i, el le traité définitif, le
5o septembre 1783. Pendant qu'il
était en France, il fut nonuné un
des connni<«saires chargés d'exa-
miner le magnétisme animal de
Mesmer. Voulant retourner dans
sa patrie, il demanda son rappel;
et ;\ l'arrivée de son successeur,
M. JelTerson, il partit aussitôt
pour Philadelphie , où il débar-
qua en septembre 1780. Il y fut
reçu aux applaudissemerLS uni-
versels , et fui bientôt nommé
président du su prtlme conseil exé-
cutif. En 1787, Franklin fut dé-
pute A la grande convention, qui
fit la constitution des États-Unis.
Quoique plusieurs des articles
qui la composaient ne lui plu;?-
^u
FRA
ftut p«ç eotî-rrenscrit. îl 1^ ^ïtT.i
Di^fi^ U influe am «'r. îl fut n<<ni-
fifc if: preriifcr ^'rtr*î(jviit tlesdtux
ex'.tli^r.te* f'i'irltr* qt/i fiire;it ê-
Ubiit:*> a Pbn<«dt^lphi«- pour «ou-
las«rr ta miVre de» ;'ri«>ons pu-
blîq(«<r«. el pour fT 'Toquer l'a-
bolitiou d« r««f laT4;:e. Ln iiic-
moire de celle d-r:ii»-re îociclè
;iu c«^ngre^ donna oi ci -ion u de«
dt-i>at? 9 où l'on cht-rcha à ju^-ii-
ù»:r le trafic de-f:-! L\(r. Fficoo-
se'^'jeiice. le do*U«ir Frariklin
pli b lia . dan« \iG<::rite ffd<rale ,
du 'l'y rnar» i7^« un arlicle si-
gr> Utitorôu^, contenant un pré-
tendu di-rouri^ prunoncé dans le
div;in d A!;:cr. en iH^^* contre
fa pëtiti'jTi il une secle jpp^-lèe
erika ou le- pnrisUs . po:ir l'a-
bolition de la pirateiie el de l'c^-
clav:i;;«r. Lr-« ai ^ijiui'ii* pre>sanà
de M. Jak*»'»:). de G«'orKie. enia-
Ttiir de i<i tiailf'de< Aljiraiii^.vé-
taicnl d*:M'lM|»p*V- Jtec aul int de
furif pi»iii j«i-iifi«:r Li pri-'e et l'e*-
cld\Mj:e de* tniopren'r. tn ijH?^,
Fr.iiikliii -eiilanl approi-hcr le 1er-
intî de -.1 «arriére, renonça en-
liéreiiM lit à la \ie pnljli(|ue. 11 a-
Yail i:\ii aflligé d'une complica-
tion de iii.iiix pendant un certain
nombre d'années, et la dernière
il fut tout- à- l'ait retenu dans son
lit. Il mourut le 17 avril 1790 9
dan* la 88"' année de *on a^je. Sa
morl fut pleurée dans lesi deux
monde*; elle causa une grande
coni«lernation en Amérique; le
peuple, le congre* el toutes les
auloriié? deî< États-Unis rendirent
à sa mémoire des honneurs aussi
sincères que solennels, et l'assem-
blée nationale de France décréta
un deuil public pour la perlede ce
FIA
philanthrripe }î
Vui i fi-pilaphe qu'il aivl Cûte
p'iiir !iiî-'iiêrriequrk|tM:«aaiiéeffr
TJint «a iii'.'ft : • Le ei*rpi> de- Bni)»-
tniifï FririàlJii. imprimeur, wn-
« blable d la couTerlurrd*ao «iccx
«li«rt-donll*îolêricurr^l décliipè.
ret dêsmuillêe de m>o titre ri de
• >a dorure, pi ici frervanidr fiS-
• lure aux Tcrs. Mai« le lÎTre ne
« ^era p»« perdo. car il pa^aitra
«encore une f^j«. a ce qall ptrii«e«
idioç une édition Qoovellc et
• plu« belle, corrigée et aniéiicMée
• par l'auteur. • Quoiqu'il cxprî-
mât ain«i son espérance d^ane Tîe
future, il ne parait point par «C5
mètiioires que cette espérance f&t
fondée »urla médiation de Jésa»-
Chri*t. On a inênne pensé qu'il
n'était pa> éloigné de rincrèdu-
lité. Ct pendant Fanecdute sai-
Tantc *emble prouver que daas
sa Tieillessir il ne rejetait pas ab-
solument les sainte» Ecritures. Ld
jeune bomme ridiculisant on joar
la religion comme un prëiugé
vulgaire • en appelait à Franklin*
dont il attendait Tapprobatino.
«Jeune bomine,dit le philosophe
»avec force, le meilleur e»t de
«croire, n Le président Slites lui
adressa une lettre datée du 38
janvier 1790 • dans laquelle il
exprimait le désir de connaître seé
sentimens sur le cbrislianisme.
« Vous savez, monsieur* lui dî*
«sail-il. que je suis chrétien, et
rque je voudrais Toir dans le ciel
»tous ceux qui le furent comme
«moi malgré mes imp^rfectiims.
• Bien que je connaisse beaucoup
• le docteur Franklin, Je n*ai au-
»cune idée de ses sentimens reH*
• gieux. Je désiriMïaokiaitre Topi*
» nion de mon respectable ami sur
Fil A
» Jésus dfî Nazari'lh. Il ne regarde -
nra pas cette demande comme une
») impertinence ou comme une eu-
»riosité indiscrèle de lu pnrt d*un
»hummc qui 9 depuis plusieurs
») années, n*a ceî»sé d'aimer, d'es-
') tiiiicr et d honorer ses talens lit-
iMcraircs. Si je demande trop,
»qiie ma demande soit regardée
» comme nulle, et qu'il n'i^n soit
^) pins question.» Le docteur Fran-
klin ré;)ondit, le 9 mars, quelques
scmaitios seulement avant sa
mort: « Je ne prends point votre
«curiosité en mauvaise part, et je
»trif-herai de la satisfaire en peu
M (le mots. Quant 5\ Jésus de Na-
ozaroth, sur qui vous demandez
» particulièrement mon opinion^
» je pot)sc que son systèmeil de mo-
«raie et de religion , comme il
»nons les n laissés, .«ont les mcll-
» leurs qu'il y ait« et qu'il y aura
n probablement jamais. Mais je
«crains qii'ils n'aientété corrom-
«pns par quelques changemens;
»et avec la plupart des presbyte-
» riens d'Aufçleterrc, j'ai des dou-
)t(;s quant à sa divinité. » Il n'est
p.i-î inutile ue l'aire observer, si
nous en croyons le docteur Priest-
ley , que Franklin n'était pas
^xact en appréciant les senti*
mens de la majorité des presby-
tériens anglais. Le docteur Fran-
klin laissa un fils, William Fran-
klin, gouverneur de New-Jersey,
/.élé royaliste, et une fille, qui é-
pousa M. "NVilliam-Sach*», mar-
chand à Philadelphie. Lorsque
Voltaire vint eu 1778 a Paris, où
il trouva le triomphe et la mort,
Franklin lui présenta son pclît--
fils, pour qui il lui demanda sa bé-
nédiction. Le philosophe français
lu donna à cet enfant^ en s'écriant:
FRA
3i5
« God and Uberty! (Dieu et la li-
»bertél) c'est la devise qui con-
» vient au petit-fdsde Franklin. •
Franklinacquitcomme philosophe
une réputation brillante et bien
méritée^car su philosophie-prati-
que sembla toujours empressée de
contribuer au bien-ôtrede ses sem-
blables.Kn société, il était senten-
tieux et peu communicatif; il ai-
mait mieux écouter que de par-
ler' lui-môme. Il craignait d'être
interrompu, et citait souvent la
coutume des Indiens, qui gardent
toujours le silence pendant quel-
que temps avant de répondre à
une question. Pendant qu'il rési-
da en France comme ministre de
son pays, on prétendit qu'il était
un peu enivré par les applaudis-
semens nombreux qu'il recevait,
et qu'il était trop disposé à adop-
ter les manières françaises. Ptîu de
temps après sa mort, son petit-fds
alla en Angleterre pour faire pa-
raître la collection complète de
ses œuvres, avec sa vie donnée
par lui-même eu 1767, et conti-
nuée par un de ses descendans;
mais faute d'encouragement les
manuscrits étaient restés iuédits.
Ils ont été récemment livrés ù
l'impression. Le docteur Franklin
avait publié ses Expériences et ses
observations sur l'électricité, fai-
tes à Philadelphie en ly^Ty; ses
Nouvelles expériences^ en 175/1;
une F'ue historique delà constitu-
tion eÈ du gouvernement de Pensyl-
vanie, vn 1759; l'Intérêt de la
Grande-Bretagne considéré par rap-
port à SCS colonies , on 1 7()o ; ses
Expériences, avec des notes ex-
plicatives, et des lettres et autres
pièces sur des |ujets philosophi-
ques? en 17G9; des Pièces politi-
Jli>
FRA
queset philosophiques^ i»ni779;el
divers Mémoires ilaii:» le.-» Transac-
tions de la soriétt- philosophiqur
d'Amérique. Deux voliiiiics de .se:*
Essais, avec .>a fie, donnée par
lui en 1700, furent pu idirs eu An-
£>leterre en 1792. Enfin une co!-
leclion de se.«ouvrag;e.< fut publiée
ù Londres, en 181169 sous le titre
d'Œuvres complètes, philosophi-
ques, politiques et morales du doc-
teur Franklin^ pour la première
fois recueillies et mises en ordre,
arec U7i Vèmoire de l'auteur, 3vol.
in-S".
FUANKLIN (>Villi4m), mem-
bre de lii société a>iii tique . a pas-
sé une [grande partie de son exis-
tence dun^ rinde, au service de
la compagnie , et dans le iç)"' ré-
giment d'infanteried*lndiens dont
il était capitaine. On a de lui les
ouvrages suivnns : i" Observations
faites pendant un voyage du Benga^
le, en Perse, en 1786 et 1787,
in- 8". 1 790 ; a" Les amours de Ca-
marupa et Camalata, traduits du
persan, in-8", 1793; 'b*' Histoire
du rè.^ne de Shuh'Aulum, in-4%
1 798 ; 4" Remarques sur ta plaine
de Troie, faites pendant une excur-
sion, en 1799, in-4% 1800; ^* Mé-
moires militaires de M, George
Thomas, qui, par des talens extra-
ordinaires, et un esprit entrepre-
nant, s* éleva d' une condition obscu-
re au rang de général au service des
puissances du nord-ouest de l'In-
tle. Calcula, in-4"-. réimprimés i\
Londres, in-S% i8o5; 6* Traités
politiques, géographiques et com-
merciaux , sur les souverainetés
d' Ava et de la partie nord-ouest
de i'indostan, in-8", 1811.
FRANOl 1: ^Licie-iMessa-
<;eot, femme), naquit à Lons-le-
FRA
Saulniefy en 1780. Elle arail an-
noncé dès sa plus grande jeunes-
se beaucoup de goût pour la poé-
sie et pour la peinture. Elle cul-
tiva Tun et Tautie de ces arts
avec succès; mais une maladie
de consomption, dont elle fut at-
teinte à TAgede ao ans» et qui la
ravit à sa famille à Tâge de aa,
ne lui permit |>as d*acqiiérir la
célébrité que lui promettaient ses
premiers essais. Comme peintre,
ses sujets étaient heureux 9 ses fi-
gures pleines d'expression, et son
dessein pur et correct. Comme
poète, elle a laissé des fragmens
d'un Essai sur les harmonies de ië
mélancolie et des arts, et un petit
pou me très-eslimé et ayant pour
titre le Tombeau d' Eiéonore, Elle
avait épousé Pierre Franque,
peintre d'histoire distingué.
FHANQUËMONT (u feuh
zErr.MEisTEB, coHTB db), général
du roi de 'Wurtemberg , donna
dans toutes les occasions de» preu-
ves de beaucoup de courage. Char-
ge, en i8i3, du commandement
des troupes de sa nation an ser-
vice de la France 9 il fut toujours
placé aux postes les plus péril-
leux. Après la défection des yiiur-
tembergeoisy il combattit contre
les Français; et au muis d'octo-
bre 181G, il fut fait ministre de
la guerre.
FRANZ (JEAK-GEOBGBS-FAÉDi-
Ric), médecin et philosophe alle-
mand, naquit en t^^7 à Lcipsîck,
où il mourut en 1789. Il a public
un grand nombre d*ouTrages qni
pour la plupart n*ont point paru
sous son nom. Nous citerons: 1"
De morbis titteratorum epidenûeis ^
eorumque rectâ sanandorum. ratio-
ne, in-4% 17^7? Léipsick; a* Hi*-
litiir romnirrria/tt tic la ville (h
Af'//).«/V/i, cil nlIfiiMiiMlf //'.« in-H",
177-»; 1)" Dr Lipsid parlât iciilihus av
fuwrprvh nostri» tvtn/torilfU9 minuit
hthifn'il dissavtiilio^ ÎU-.f", I78.*»,
ihul. ; i" I4V iinU/t'cin tlfs trclt^iiia^sti'
i/iit's, i7<ïî)-i77<), îu-8", LiM|iHiok;
.')" /,/• mtUlvnn dta voyagi'itr.H , in-
moin' sur rtUluratitut pfiyitiffur tlvs
tnfaus, \\\-\^'\ I77.I» l.iîi|if*ic-k ; 7"
Ijftlrr.s sur tlivrrs sujrts th mc'c/t?-
<7/*r, r» V(»l. in 8", i77<>« Laiijçiîii-
r^nl/.a. IVI. rniir/, ii doiinr unr cmIi-
liiMi (le 1 iti.sloirr uaiurcllf do IMi-
iir , 10 vol. in-8", (l«*riiiôrc i^di-
lioii, i7()i, l^ripsii'k. I)llll^( uti (iii-
\r.i;;(Miii}iriin('MU) 177U, ilduinoii-
ivc coinhirii (Ml (M>iitruin! (^ la
i».Hi(r, rii>ii};o oi\ Motii li;s Alli!-
iiiaii(l> di* Mc (M)iH'li(>r ciilrt) diMii
IiIh lie pliiiiK^.Mii 1780,1'] Mit clior-
;•(' do lii rrdnrlioii dcvn (^ommrn*
tarii tir rfhus in siif'ndti ttoluruli at
uirtliniui {^('sfis. iM. KraU7. .ircril «iir
iinr iiiiiiiilr d'aiilrcH i«iij(*lH; il u
Iniiir de rinfldiiicr di' la intiftii|iiv
sur la siiiilr, dc.H uvaiUag;<*N f*l do
riilililc dcH l)(dlr.s-li!ltr<*.H; ihniU9«
si r.iii idiisitMii'H (radurtiont.
KUA\SSI.N()ll^ (1)i^;nia, ABik
i>i.,]'iiiiiiôiiirr |)n''dicalnir du roi,
<'N('»HM' d*ll«*riiiopolis [in ptirli*
l>u,s). A|M'rH(|iM> le roiMMirdal eut
rciniii .iiix pi'flri',*« de Tôgli-X! ro-
ui.linr l.i fafulir dt' i-('ni|dir publi*
(|ii(>oif*!ill('iir.sronrlioiiM,iduHkMirH
d'iMiiKMiix sorliiful d(«l oli.Hrui'i-
i« daii!« l.i(|iirllo lin .HciaioiU roulor-
iiM s iii«ti|ii'alur.H. ri H\drvorriU
(MMiiK |.i )d)ilii.Hophio avno l)««iiu<-
roiip .U' 7.il« , si iM» \\\\A nwc lioau-
/nii|> df t.dnit. lùUro oux brillait
IM. i\v Kr,iVH«.iiioiiH. LoH di:«rourH
qu'il proiinnva. ^ouii lo lilri! iii(»«
dcsic \\v r,tn/rrrnvtt,H^ produi»ircnl
VMé
>;i
uni* grnndo HoiiHatioii. Lu loulo ho
portait i\ Saint- Siilpii.'o pourTiMi»
tondrv; v.\ Ioh oounai.s.s(Mirs dans
co gonrc lo luironi . d'uiio voix
unanini(*« i\ la t^to don prôdica-
tiuir.i do IVpuquc. A t-il dû vv
HUi'Ci'M i\ la nature do» Hiijoti» qu'il
traitait, ou au talonl avor. lo-
quoi il loH traitait? cVsl «m* qu'il
no nous appartient pa» do dôoidcr.
Quoi tpril on soit, on ouvrant
aux aiilros la voix du salut, M.
Frayssinous .s*ost ouvort la voin
do la i'ortiino. Dos la or^'ation do
l'uni vfTsilii, il y fut apptdô ooni»
ino inouihrodo lal'aoultiN do tliôo-
logio. Il nVn duvait pas nistrr là.
Dijtuis lu ro^tauration, hcs dosti-
ncos ont v[() plus brillantos. Moni-
inô suroossivoiiiout auniAnior ot
prodioalcur du roi, il a viî) pro-
mu à IVpisi'opat, sous lo titro
trév^^quo (riloruiopolis: v{ tout
rrrrniinont il vioni do rocovuir la
diguilô do grand-niaitro ilo riiiu'-
vorsitc, di||;nili! roiahlio à s(ui 00-
rasioii. Toutes oojt lavourN sVx-
pliqiiont% mais il uVn ont pa.n tiuit-
À lait ainsi do(*ollo((ui vient d*on->
\rir los portos do Tacadômio à M.
do l*'rayssinouM, dont la prosso
n'a )usqu\'i 00 jour publiô au-
vMWi) (viivro aoadômiqno; oolto fa-
vour-là a bo.M)iu d'^tro justillôo.
FIVIÏc;iNK(A.L.)»nitiiommo.
dauA loA ooitimonoomoiLH do ta
rôvolution. prôsid^ut du distriot
do Saint- Aifcnaut • dispartomont
do lioiiViOt-(liior. Il lutonsuito rlu
dôputô à Tassotnldôo lôgislativei
ot dovint monibro ilo la oouvon-
tion nattonalo. Apr^s lo ;> thnrmi-
dur* ou lo rhargoa (funo mission
dans la Itidgiquo ; ot A non retour.
vu \yi)tu il parla oontro Aubry et
MiiNinda, ot ilomanda qu'ils lus-
FRA
Tencou ragèrent à continuer ses
travaux littéraires. Pouraméiio*
rer son style, il voulutimiter le
Spectateur d*Adisson, et voici
comineril il s'y prit. Il faisait l'ex-
trait d une feuille ; et quelques
jours après, quand il avait tout*
A-fait oublié les expressions • de
l'auteur, il cherchait îi rétablir le
texte original. Par ce moyen, il
apercevait ses fautes 9 et sentait
la nécessité de bien oonnaitre la
synonymie des mots. 'La lecture
des poètes contribua beaucoup
au.^si i^ lui donner la facilité et la
variété de l'expression'. A C6tte
première époque de sa vie 9 la
lecture des écrits philosopiiiques
de Shaftshury et de Collinsen'
fit un sceptique 9 et il se pas^*
sionna pour les disputes sur les
matières de religion. Cette cir-
constance l'ayant fait prendre en
aversion par les dévots» il se dé-
termina {^quitter Boston 9 et il
partit pour New- York. N'y trou»
vaut pus d'emploi, il poursuivit
sa route pour Philadelphie 9 où il
entra sans ami» et sirec uo seul
dollar dans sa poche. Il fut oc*
cnpéparM. Keimer, imprimeur*
Le gouverneur» William Keit^
ayant appris que FrauikltD était
un jeune homme dont les talené
donnaient beaucoup d'espérance^
lui Gt un bd^n accueil » l'enga-
gea à former un établissement»
et à partir pour Londres, afin de
se prociJrer le matériel d*une Idin'
primerie^ en lui promettant »a
recommnudatioii. IVlaisie gouvefw
neur ayant manqué à' sa parole »
Franklin arriva sans ressource à
Londres 9 en 1734 , et fut obligé
de -chercher de l'emploi comioe
euTTÎer impirimeur* Usécirtafe^
FRA
5m
une extrême économie,épargnant
?»resqûe tout ce()u'il gapiait. Ce
ùt alors qu'il publia ta disserta^,
tion sur la Liberté et sur la Jtféces^
sité^ -o4]i par- un reldchement^le
principes que l'injustice desJiOKb^
mes'avail «ans doute produitdaoi
ce jeHue cœur, il prétendit que h^
vertu et le vice n'étaient que de
vaines distinctions. De retour &
Philadelphie, vers la .fin de 1736^
il devhit protc chez JL Keimeri
pour qui il fondit des oaractères f
grava 'divers ornemens» et fit du
noird'imprimerie. Bientdtil^^n^
tracta aveo.'Al'* (Mlcredilh uné.|o^
ciétét qui fut dissoute en i7Sk9*
Il acheta alors ie M. Kelmer ur|
mauvais journal» qu'il sut faire
prospérer par d'excellens princi-^
^s et par un style-piquant. Mais^
malgré toute son industrie et son
é£onom4e'9 il ne tarda pas à hrr
prouver de la g(^ne dans son éta-
blissement 9 et il fut recouru fort
à propos par William Colematt*eï
Robert Grâce. Indépendammeal
deson imprhDerie9ilouTrilenGOce
une 'petite boutique de papetiefi).
Mai» le train dea affiiires fi'étei«
gnit point. en lylJe goût des 4e t*
très et des sciences. :il forma on
club) qu'il appela la cabale<(yim«
<a)jGomposé des hommea d^ mé-
rite qu*ii connaissait. Dei ques^
tiens de morale» de> politique o«
de pbilosophiey. étaient diaciiléef
tous les vendredis au sojr» et cMIe
ioidtution subsista près de 4^
ao«i-Gomme les livres v étaient
soavénl ci tés > et que les mcnv
bres du club y 'apportaient les
kurç pour, leur Avantage mutuel^
il eonçut le plan d'une bi4)liotkéT
que pi^blique» qui -s*exéc|ita en
1^3 1»; BAi^Sa ^\\ pubji* Vdfmm
Sj
I •
/i"
FRA
rencoiirngèrcni ù continuer ses
travaux littéraires. Pour amélio-
rer ëon style.» il voulut imiter le
Spectateur d'Adisson , et voici
oomineril il s^y prit. Il faisait Tex-
trait d'une feuille ; et quelques
jours après, quand U avait tout-*
iWt'ait oublié les expressions de
l'auteur, il cherchait ù rétablir le
texte original. Par ce moyen , il
apercevait ses fautes» et sentait
la uéccssité de bien connaître la
synonymie des mots. 'La lecture
des poètes contribua beaucoup
aussi à lui donner la facilité et la
variété de Texpression; A cette
première époque de sa vie 9 la
lecture des écrits philosophiques
de Shaftshury et de Collins en'
fit un sceptique 9 et il se pas*
.«ionna pour les disputes sur les
matières de religion. Cette oir-
constance Tayant fait prendre en
aversion par les dévots^ il se dé-
termina A quitter Boston 9 et il
partit pour New- York. N'y trou»
vant |)fis dVmploi, Il poursuivit
sa route pour Philadelphie 9 où il
entra sans ami9 et arec uo seul
dollar dans sa poche. Il fut oe*
cupéparM. Keimer, imprimeur*
Le gouverneur, William Keir4
ayant appris que Fra(nklin était
un jeune homme dont les talent
donnaient beaucoup d*espéranoe^
lui fit un bci(n accaeil , renga-
gea à former un établissement »
et à partir pour Londres, afin de
se procurer Immatériel d'une im^
priuierie^ en lui promettant se
recommfiudatioii. Mais le gouvefw
neur ayant manqué à' sa parole »
Franklin arriv-a sans ressoiirce à
Londres , en 1724 , et fut obligé
de chercher de Temploi comioe
ouvrier iropirimeur.^UiiiiGutave^
FRA
5u
une extrême économie,épargnant
Îtresqiie tout ce()u'il garait. Ce
ùt alors qu'il publia sa disserta^-
tion sur la Liberté et sur la Néciê»
site, où pur un relâchement de,
principes que l'injustice des.boK&«
mes avait «ans doute produit daoi
ce jeene ceeur, il prétendit que i»
Tertu et le vice n'étaient que de
vaines distinctions. De retour &
Philatjelpbie, vers la fin de 17369'
il devint nrote chex SL K.eimeri
pour qui il fondit des caractères ^
grava'divers ornemens, et fit du
noir d'Imprimerie. Bientôtil^son^
tracta avec Al. (tteredith une.#o^
ciétéf qui fut dissoute en i7S»g»
Il acheta alors tfe M. Kelmer ur|
mauvais journal, qu'il sut faire
prospérer par d'excellens princi-^
*pes et par un style-piquant. Mais^
malgré toute son industrie et son
économie9 il ne tarda pas à in
Eronver de la g(^oe dans son éta*
Iissement9 et il fut recouru foft
à propos par William Coleman* et
Robert Grâce. Indépendamment
deson imprlmerie9tlouTrit encore
une petite boutique de papetieA(
Uai(k le train dea affiiirea «'éteU
gnit point. en lylJe goût deslet*
très et des sciences. = il forma im
clubf. qu'il appela la cabale* (yon*
ta )jGomposé des hommea de mé-
rite qu*ii oonaaissait. Dei qnes^
tiens de morale, de- politique o»
de pblloeophiey. étaient disicttCéeii
tous les veoedredis au soir, et cfMIe
loadtution subsista près de 4^
an«r Gomme ks livres v étaient
souvent dtés> et' (|ue les menv
bres du club y 'apportaient les
kur^ pour leur Avantage routnelf
il eonçut le plan d'une bi^iliothér
que publique» quis'exécMta en
1951. Bo i^a ftii publi* VJlnuh
I •
I
I
r>ij
FKA
huch du bonhomme Richard ( Poor
UicIiurJà Alnianach ), qui l'ut en-
riclii de maximes de trugalilé, de
tempérance , d'industrie et d'in-
tégrité. Sa réputation était :»i
grande qu'il en vendait 10,000
par an, et il le continua pendant
a5 ans. Ses maximes furent re-
cueillies dans le dernier aima-
nach, !>ous le titre du Chemin de
la richesse (The >Vay to >Veallh),
dont il y eut plusieurs éditions.
£n 1756, il l'ut nommé secrétai-
re de rassemblée générale de
Pensylvanie, et en i^o^jmaître-
de-pos(e de Philadelphie. Vers le
mt^me temps, ily ét.iblit un corps
de pompiers, et y fonda bientôt a-
près une comiiagnie d'assur.ince
contre les incendies. Les frontiè-
res de la Pcn^vlvanie ayant été
menacées on 1744' ^^ ^^^ efforts
pourse procurer une milice ayant
échoué, il proposa une souscrip-
tion volontaire pour la défense
delà province, et il obtint en peu
de temps 10,000 «i^natures. En
17475 il fut nommé membre de
rassemblée, et resta 10 ans dans
cette place. Sa présence était re-
gardée comme indispensable dans
toutes les discussions importan-
tes. Il parlait rarement et ne dé-
ployait jamais aucune éloquence;
mais par une seule observation
il déterminait souvent le sort d'u-
ne question. Il prit une part ac-
tive dans les longues disputes en-
tre les propriétaires et les gou-
verneurs, et y déploya un grand
caractère de liberté. Il fit pen-
dant nombre d'années un cours
d'expériences électriques, dont il
publia le détail; une grande dé-
couverte en fut le résultat : c'est
l'identité du fluide électrique a-
KRA
vec la fondre, qu'il découTriten
17'îa. Il attacha une pointe de fer
à la tige droite d'un cerf-volant:
la l'orde était de chanvre, excep-
té la partie avec laquelle il le te-
nait à la main, et qui était de soie;
une clef était liée là où se termi-
nait la corde de chanvre. A rap-
proche d*un orage il éleva ce
cerf-volant, un nuage passades-
sus , et comme aucun signe d'é-
lectricité ne parais<ait, il com-
mençait à dése>pérer; mais ayant
remarqué que les brins détachés
de la corde se mouvaient soudain
en ligne droite , il présenta son
doigt à Ici clef, et reçut une forte
étincelle. Le succès de cette ex-
périence établit complètement
sa théorie; ft Tusage pratique de
cette découverte qui assure les
maisons contre la foudre par des
conducteurs, est aussi répandu
en Europe qn*en Amérique. Celte
découverte si précieuse pour Thii-
manilé, et la part honorable que
Franklin prit constamment , soit
à la défense de sa patrie, soit au
triomphe de la liberté , lui méri-
tèrent à juste titre cette belle de-
vise mise au bas de son portrait :
Eripuit fulmen cœlo, sceptrumqae
tyrannis ( il arracha la foudre au
ciel et le sceptre atix tyrans ).
En 1755.il fut nommé maître-de-"
poste-général , député des colo-
nies britanniques; et dans la mê-
me année, Tacadémie de Phila-
delphie , qu'il avait projetée, fut
établie. En 1764 9 il fut un des
commissaires qui engagèrent lu
congrès à chercher les meilleurs
moyens de défendre le pays cod-
tre la France. Il dressa un plan
d'union pour la défense et le gou-
vernement général, qui fut adop»*
ri\A l'ii.v r^Ti
h*' pnr !« ron|;r(»s ; mnin ta plan pren9. En i^^Ti, il revint on A-
Tiit t'i'jolô tn AiigloloriT, piirci) nirriqiie, cl des iv Iciidciiuiin il
<|(ril donnait Irop dt* pouvoir anx fui ido incndirr dn ootigrcH. Il fnt
rrprrscntatis dit piiipltï* v{ il fnt l'ovovè nu riiinp do Uo.<«ton, vi nu
rrjrié pîu' U's a.sscnihlôr.H d«H et»- (*anada, pour |>or>und<T aux lia-
Iniiios. parer (pi'il donnait trop hitans dcsn Wninir aux colon?* an-
i\v poiivon* au prr!4ident*K^uiéral. (i:laiH; mais il rrhoua dans octto
Apr(*«> la drt'.iilo do Brad<lou( k « niinsion. Dans la distMission do In
Franklin fut uonitno rolonol d'un grandi* qurstion de i indi'pondan-
rcginiciiUci il so r<Midil aux trou- cc« Franklin sr prituon^ii IVrniv-*
(irriv*! , o(^ il hAtil uno forlcrcs^o. mont (M) favonr <h* vviU* mosuri*.
Mm 17")-, il l'nl rnvové m An- Il l'ut* dans la ni^nio aimée, nom-
0 9 %
f;U irnv rounno agoni do l'onsvl- mô prt'^idonl dolaoonvontion qui
VMiiio; v\ poudinl qii il v rosi- s*assomi)la \ PhlLuIolpliio , pour
d.nl, il fol nonmiô agoni kXx"^ iMas- donner uno nouvolloronslihitioii
^arlm«*.sri.s , do iMaryland cl do ù la l^onsylvnnio. A lafm do l'-^O.
<i<MH{;ir. Il rofi'ut alurs la rôoom- il lui onvo,v«< on Kranoo ptoir né-
piiiM» ilo ^011 nn'rilo philosophie gooior, do ronoort nvoo i>l.>l. Ar-
(](io : il lui noumiô UHMuhro (10 la ihur Loo ol Pil.is Doano. Il rut
xxMÔtô royalo, ot honorô du grn- heauooup d inflocnoo sur le trailo
\\y' kW dootonr ^>\\ lois, dos univor- d^alli moo ol 'Xv oonnnoroo qui fut
"ilôs do Saint -Anilrô. dMdim- signô h» <i lovrior 1778, ol ron-
l)onrg ot d Oxinrd : onlin sa oor- olul on^uito un trailô cramiliô ot
rospiiiilanro i'ul n'ohorohôo «los «Ii» (M)uunor('o avoo la Suodo; oc
]diis ^r.inds philo?<ophos do TICu- tut avoo iNI M. AdaiTis, .lay ot l<nu-
ropc. Pnidarit sim sôjour on An- rons . «pi il signa lo** artii'los pro"
î;loirrro, il puhlla uno Ih'oohnro vi^cdros do la paix, lo Tio novcni-
où il lit voir los avautagos qui rô« hro i7H«ji, ol lo Iraitô dônniiir. lo
^ulloraionl dota oonqu«^lo du <in- Tio sophunhro 178.". Pondant qu*il
M.id.i, ol il invonla rot inhlrumont ôtail on Franco, il lut nomin<^ un
in^riiirux qu'il appela hnrmomciu dos oounni<*s liros oliargôs d'oxa-
Do roloiir A rhilailolphio on t7<)'Ji« miner lu nnignôtismo animal do
il reprit sa plarodansTasscnUtlôo; Mosmor. Voulant retourner dans
mais eu i7(>i, il lut onooro en- sa patrie, il demanda son rappel;
v(»v«'' à Londres pour los intér{^ts et \ farrivéo do son »uooef*.m«nr,
d«' sou pays. Va\ I7(M), ayant étô M. JelTorson , il partit aussitôt
.qtpeli* à la harro do In ohandtre pour IMiiladelphio , 01^ il dehar-
dos odmmuno.s, il développa des qua i*n septembre 178.'». Il y lui
roonai^saiices qui lui aoquirenl ret^.u anx npplaudissemens uni-
;ioiant do réputation dans la pu- vorsels , et fui hiontAt nommé
liiiqto», (pi*il on avail «léjA dans président du 9upr«)me conseil exé-
].i phih».s«»phio naturelle. La niA- rnlif. Kii 1787, Franklin fut dé-
mo année et la suivnnto^ ayant puté A la grande convention % qui
vnya^oen Hollande, en Allema- lit la o,ml^litution des l^tals-lUus.
;;no et en France, il »o lia avec <^>U(dque plusieurs des urticlei»
Il plupart de» littératours euro- qui lu cumposuiont ne lui plu;» *
5i4
FRA
sent pas entièrement, il In sifl;na
cependant par iimour tie rmilon.
Dans la in(^iiic anfi«>e. il fut n(»m-
mé le premier présiileiit îles deux
excellentes sociétés qui furent é-
tabiies ik. Pliiladrlphie ponr sou-
lager la mi!«(Te des prisons pu-
bliques, ri pour provoquer Ta-
bolitiou de resclava^c. Un mé-
moire de celle dernière société
au congrès donna occasion à des
débats 9 où Ton chercha à justi-
fier le trafic desesclavis. En con-
séquence, le dorteur Franklin
publia , dans la Gazette ftWrale ,
du !i5 mars 1789, un article si-
gné Historinis, contenant un pré-
tendu discours prononcé dans le
divan d'Alj;er, en 1687, contre
la pétition d une secte appelée
erikn ou le-i puristes^ ponr Ta-
boiilion de la piraUrie et de Tes-
clava<(e. Le> argnniens pressans
de M. Jakson. de Gctir^rie. enta-
venr de la Irailc4les AtVicaiiis.vé-
taicnl deM'lo|ipé«i avec ant mt de
fortM' pour jiiHiificr la prise et I es-
clavaj^e des Kinopcens. En 1788,
Franklin sentant approcher le ter-
me de sa carrière, renonça en-
tièrcuicnl à la \ie pnblitpie. Il a-
vait clé aiT[i<;é d'une ccuiiplica-
lion de maux pendant un certain
nombre d'années, et la dernière
il l'ut tout-à-i'ait retenu dans son
lit. Il mourut le 17 avril i7()o,
dans la SS"' année de son âge. Sa
mort fut pleurée dans les deux
mondes; elle causa une grande
consternation en Amérique ; le
peuple , le congrè-5 et toutes les
autorités des Etats-Unis rendirent
i\ sa mémoire des honneurs aussi
sincères que solennels, et l'assem-
blée nationale de France décréta
un deuil public potjr la perte de ce
FRA
philanthrope si recommandable.
Voit i Tépilaphe qu1l avait faite
pour lui-môme quelqiit*.4 année«a»
vaut !•& mort : • Le corp» dv Beiija-
miiin Franklin, imprimeur, »eiii»
«blable à la couTertured*uii vieux
• livre dont rinlérieur est déchiré*
«et dépouillée de son titre et de
«sa dorure, gît ici servant de pA-
• ture aux vers. Mai» le lirre ne
i>sera pas perdu, car il paraîtra
•encore une fois, à ce qu'il pense,
»dans une édition nouvelle et
• plus belle, corrigée et améliorée
• par l'auteur. » Quoiqu'il expri-
mAt ainsi son espérance d*une vie
future, il ne paraît point par ses
mémoires que cette espérance f^t
fondée sur la médiation de Jésus-
Christ. On a même pensé qu'il
n'était pa» éloigné de Tincrédu-
lité. Cependant l'anecdote sui-
vante semble prouver que dans
sa vicillesstt il ne rejetait pas ab-
solument les saintes Ecritures. Un
jeune homme ridiculisant nn jour
la religion comme un préjugé
vulgaire , en appelait ùl Franklin,
dont il attendait l'approbation,
«r Jeune homme,ditle philosophe
• avec force, le meilleur ett de
tt croire. » Le président Sliles lui
adressa une lettre datée du a8
janvier 1790 , dans laquelle il
exprimait le désir de connaître ses
sentimens sur le christianisme.
« Vous savez, monsieur « lui di*
• sait-il, que je suis chrétien, et
n que je voudrais voir dans le ciel
a tous ceux qui le furent comnrie
• moi malgré mes imperfection^.
«Bien que je connaisse beaucoup
» le docteur Franklin, je n'ai an-
tenne idée de ses sentimens reli*
• gieux. Je désire^cookiaitre Topl-
• nionde raon respcctaMe ami sur
ta A nu riiT»
'•J<V>iiii(lr Nttziiirlli. Wutffif^nrdfi» « Cod aiitl llhrrty! (Diflii ft In li-
"lii |tMi(:<'lhMli*iiiiiiiil<' r.oiiiiiii) iirin »lMtrl/*l} n'r»t lu ijitvnt' (|iii <toii-
•'iiM|ti<iiiii<'iM'r iMiroiintii* uni) fil* " viriil iiii |iflil \\\Hi\v. t^i'iiiiklin. •
"iio^ih* iiiilinri'i'lii (li* lu |iiirt 11*1111 l''riilikllriiif(|iilli'Oliirtir|illlloHO|ilii:
"liniittiic <|iil , (li'|MiiM |i|iiiiiitiirH iiiH' ri«)Mihilioii brilltiiih' i*l l»i<in
"iiiMiri'H, 11*11 l'iti^iti) iritlitit*r, 11*114' iti^M'ih':fi,nir nii |iliilitito|ililt<, pnili-
"hiiMi ri il lionoirr Ni^n l/ilriiit lit- ijiiriiniihla liMijoum t^iiiiifrii^/scfli*
' triiiiri"). Si i<i il<*iiiiMMlr Ircipf r(HilrilHii*i*iiii hitMi Atl•t1lll*Hl«ttMlMll-
»<|||^ iiHi (Iritiiiiiilii nuit rr^/irilcir l»l/il)li<i«.Kii norîi'U). ilt'ilill riffiliMi-
"rottiiiir iiiilli*, l'I qii il iTt'ii hoil IJi'iiX t*.\ jini roiiiiiiiiiiiritlii'; il ni -
• pliiff (|iM'»li()M.n l<«wlo(;lriir l'i'iiii' iiiiill tiilnu /ndiitfr qint dr. pui* •
KiiM ii-Moiidil, II* (j iinii'n,f|iii'l(|iii'ii |i*r liil-itii^itin. Il rrai^tmit (!'< In*
'Mtitdiiicn HiMiliMti«;iil aviilil Nii htli'i'rMtfi|iii • i*l rjl.iil huiivimiI In
iMiMi' '.h' tii« |iri'ii(U point volro noiiliiiiin ili*'« liiilirin*, (|iil ^nnltiiii
"riiii(nilr <Mi iiinuvnini* pnri, i*l jn liiiijdiiri \v. tilrin c nriMlnul (pirl
"i.'i« Ihi.ii (II- In hitli-tiiiîi'f l'ii pmi ipii* lr*.iiiph iiviiiil nit r^poinln*, /i
'iitr nioln. <jnniil ;'i .Irniii tli* INa- iiiii* qiii*nliiMi, IS'IMlniit ipi il n'il-
"/•ii'illi, btir f|iii vont ilrnintnlctir. il.i i*ii l^niiirtMtoniiiKS niininirif <l<)
» piMlirnli/M'i'itiriil itioii opinion^ noiipiiyii, ini pn'.tttiiflil cpTil i*tnil
•• )«• jifiif,!' f|Mi« ion nyni^iMf lit* 1110- lin pctn ciiivrii pni* Im nppliinili*i*
niiili! 1*1 t\v. ri'li^ion , rointtn* il h(«niiMiH notiilirinix ipi'il irr.< vnil«
iiuiin li*n Ji lniîi.ii''H, lionl Irn tiit«il- cl ipTIl l'Inil trop ilinpOMi* l'i ntlop-
"h'iii-rt ipi'il y iiit, l'I ipTil y nnra In- Ittn niiini/'ri*;^ riiinr.nirn.l^f'nilr
ftpi'iili.-ijili'nifiil juniiiii. IVlnit |«f li'nip!inpri«h un nioil, -itMi pi'lil-riln
>riiiiii-w|u'ilit \\iï\v\\\i*U* rori'ofii« iill.i un An^lrli'i'ir ponr Inirc pn-
•>piin piti ipiclipicH cliniiKi'iiii'nH ; rnltrr In nilliTlion ronipli'ii* ilii
••cl livre In pinpnri il<*(i pfc^Hliyt/t" nt'i iinivii'rt, nviti; Nn s\v iloiini'i;
» iirii^ ilAn^IrliTri*, l'nl iliii« iltHi- pnr liil'ini'iiM' rn 17^71 l't t'onli-
icn ipiiiiil n Mil (lîvinili'r. m II iiVmI nnrii p.ir on ilc nr»» ilcnriMidniit;
|i.i - lonlili* Ile riiit'ii oliHiM'Vi'r, ni iiniin liintr. irinironrn;;iMMt*nl li'>«
non* ninoyoni IriloctiMir l'i'ii«»|- ttinniiHrrili Mnirnl iitnli'fi iniMlitn.
Il- y , qiii^ Kntnkliii nV'iaii pim Un oui (•t/* riMrniitninil livri'i* û
r-xiict l'ii nppr/MMiinl \v\ niMiti- rinipirnninii. liOtlorlMir |''rnnklln
lorn» ilr In iiinjoiil/* i\vh pi'rnhy* n\nil piililî/* si*»i l^j/trritntru rf hch
hiiiMi» nnf^liiin. hn ilorlinir Knin tihHn'valinna nur l't*/rrlrn'ilt*, lui-
l.lin Inihtn un filt, Willinni rmii* h't n Pliilndidpliin m 17^71; ni'n
lliii, p;<nivrnirnr di* Ni'W Jin'nry, Noinwtlt'H tApri'it'itrts ^ vu 17^'!;
/•■Ir inyidinh', ri iiiM* lllli*, i|iil iV iinr 1^ ut hi/iloritfur tlt* la tniiAfilu
pou. Il M. NVillinni-Sni'ln', irinr limwl tiu f^imvi'iunin'iil tir l^iiisyh
I liniid II P|iil:id< Ipliic. l.oi'»i|ii(5 vitnh, ril I7!m|; rinlmU ///♦ ht
Voliiiirc viiil Ml 1778,1 l*nriii,où iirtiiiilf'hi'fhit\iit'i'nnsnli ri^ fiar rtif)
il lioiivn Ir Iriofiiplif !•! Iii luori , jitivt à Ht'H vuhnins , m i7<lo: »»rn
l'iiiiikliii lui prriiniln r>on pi'lll l!,r/hU'ifnri'H, nvi'i; di"» iioh*n *•%
/it-,,p(»iii ipii il loidtonnndn nali/i- plintliiri'M, ri dcn Irltri'A l't nnlrm
nidiriion. Te pliilotiopliii rinni/alH pirm -mr di"( injrl» pliiloMiplii
\.t dooiniiicrl i-nl.nitf rn !«*iM'iiniil; ipin, m 17^1); dr^» Pièirn /fn/ili •
Jll>
l'KA
ques et philosophiques, en 1 779 ; et
divers Édêmoires clan.-* Ie> Transac-
tions de la sociétc philosophique
d* Amérique, Doux volumes de sc:*
Essais, avec .>a fie, donnée par
lui en 1750, lurent pu bli<':9 en An-
2>ieterre en 1793. Enfin une co!-
lection de ses ou vra^^os fui puhliée
ù Londres, en 18116;, sous ie titre
d'Œuvres complètes, philosophi-
ques, politiques et morales du doc-
teur Franklin^ pour la première
fois recueillies et mises en ordre,
arec un Mémoire de l'auteur, o vol.
in-îS".
FiVANKLïN (Willum), mem-
bre de lii socit'té nv^iii tique • a pas-
sé une [grande partit^ de son exis-
tence dan^i l'Inde, au service de
la compagnie , et dans le m)"* ré-
giment d*intanteried*Jndiens dont
il était capitaine. On a de lui les
ouvrages suivaiis : V Observations
faites pendant un voyage du BengO'
le, en Perse, en 1786 et 17S7,
iu-8", ] 790 ; 3° Les amours de Ca-
marupa et Camalata, traduits du
persan, in-8", 1790; Ti" Histoire
du rè^^ne de Shuh-Aulum, in-4%
1 798 ; 4" Remarques sur la plaine
de Troie, faites pendant une excur-
sion, en 1799, in-4% 1800; ^ Mé-
moires militaires de M. George
Thomas, qui, par des talens extra-
ordinaires, et un esprit entrepre-
nant, s* éleva d' une condition obscu-
re au rang de général au service des
puissances du nord-ouest de l* In-
iie , Calcula, in-4'% réimprimés A
Londres, in-H^ i8o5; 6* Traités
politiques, géographiques et com-
merciaux , sur les souverainetés
d' Ava et de la partie nord-ouest
de i*Indostan, in-8", 181 1.
FlVANQlii: ^Lccie-Messa-
ceot^ femme), naquit à îions-le-
FRA
Saiilnier, en 1780. Elle arait an-
noncé dès sa plus grande jeunes-
se beaucoup de goAt pour la poé-
sie et pour la peinture. Elle cul-
tiva Tun et Tautie de ces arts
avec succès; mais une mnlatlîe
de consomption, dont elle fut at-
teinte à TAge de ao ans» et qui la
ravît i\ sa famille à TAge de aa,
ne lui permit |>as d*acquérir la
célébrité que lui promettaient ses
premiers essais. Comme peintre,
ses sujets étaient heureux, ses fi-
gdres pleines d'expression, et son
dessein pur et correct. Comme
poète, elle a laissé des fragmens
d'un Essai sur les harmonies de la
mélancolie et des arts, et un petit
poëme très-estimé et ayant pour
titre le Tombeau d^Èléonore. Elle
avait épousé Pierre Franque,
peintre d'histoire distingué.
FIVANQUEMONT (le feld-
zEDGUEisTEB, COMTE de), général
du roi de ¥^urteniberg, donna
dans toutes les occasions de» preu-
ves de beaucoup de courage. Char-
ge, en i8i3, du commandement
des troupes de sa nation au ser-
vice de la France, il fut toujours
placé aux postes les plus péril-
leux. Après la défection des Wur-
tembergcois, il combattit contre
les Français: et au mois d^octo-
bre 181G, il fut fait ministre de
la guerre.
FRANZ (JEAIï-GEORGES-FEénÉ-
Ric), médecin et philosophe alle-
mand, liaquiten ^737 ù Léîpsick,
où il mourut en 1789. Il a publié
un grand nombre d'ouvrages qui
pour Ja plufiart u'ont point paru
sous son nom. Nous citerons: 1*
De morbis litteratoram epidemicis ,
eorumque rectâ sanandorum ratio-
ne, in-4% t7^7' Léîpsick; a«* His-
toim commerciale de la ville de
Lri/)!iir/ï^ cil allciiiaïul, ib,^ in-8*,
177 j; 5" Dfi Lipsià parluf ieutiùus ac
puvrptris noslris tcm par ibas minas
/('t/tifcrd (lissertaliOy iu-4''5 i^HX,
ihid. ; ^\'* Le médecin des ecclésiasti'
(jiH's, i7<)î)-i77o, în-H", Léi|)»ick;
5" Le mi'dccin des voyageurs, in-
8% 1774» Laii{;piiual/a ; (i" Mé-
moire sur l'éducation physique des
en/ans, iii-8", i77.''>» liéijwick; 7"
Lr tires sur divers sujets de niéde"
cinr, 7) vol. in-8*, i77(>i Laujjen-
sal/.a. M. FrauK a donné une éiJi-
lion tltî V Histoire naturelle de IMi-
nt; , 10 vol. in-8", dernière édi-
tion, i7()i, LéipHJck. Dans un ou-
vra;;(: imprimé en 1772, il démon-
tn; combien esl contraire ù la
k^atilé, Tiisa^c 01^ Monl le:» Alle-
mande i\v se. conrhor entre deux
lils (le plume. Kn I78(>, il iut cliur-
^é de la rédaction tle» Commen^
tarii de rchus in scientiâ naturali et
medicinâ^esfis. iM. Franz aécril sur
une iiilinité (rautres sujets; il a
trailé de rindut'uce de la luusique
sur la santé, des avantages et de
rntilitédes belles-lettres; il a aus-
si fait plusieurs traductions.
FKAVSSlNOtgS (1->KNIS, ABBK
i)K,)aumonier prédicateur du roi,
éM'ïpie d'Ilermopolis {in parti"
luis). Aj>rés(|iK'. le concordat eut
rfiidu aux pr^tres de Tégliïe ro-
niiiine la faculté d«; remplir publi*
(pic.nu*:)! leurs lonclions^plusieurs
dN'NtK^ {\\\ sfU'tirenl deTobscurî-
ti'(lauslii()u<;Ilt} iliis^Haientrenter-
inés ju'»(pralnrs, et s'élevèrent
conhi la philosophie avec beau-
coiip lie zM(^^teen^istavec beau-
roijp de talent. Kntre eux brillait
]M. de Frayssinons. Les dis<'ours
fpi'il prononça, sous le titre mo-
deste i\c citn/rrenctis, produisirent
Fivii;
01^
une grande sensation. La foule se
portait i\ Saint- Sulpice pour Ten-
te ndre; et les connaisseurs dans
ce genre le mirent , d'une voix
unanime 4 i\ la tête des prédica-
teurs de Tépoque. At-il dû ce
succès i^ la nature des sujets qu'il
traitait 9 ou au talent avec le-
quel il les traitait? c'est ce qu'il
ne nous appartient pus de décidei*.
Quoi qu'il en soit, en ouvrant
aux autres lu voix du salut, M.
Frayssinous s'est ouvert la voie
de la fortune. Dès la création de
l'université, il y fut appelé com-
me membre de la Faculté de théo-
logie. 11 n^cn devait pus rester là.
Depuis la restauration, ses desti-
nées ont été plus brillantes. Nom-
mé successivement aumônier et
prédicateur du roi , il a été pro-
mu à répiscopat, sous le titre
d'évôque d'IIermopolis; et tout
récemment il vient de recevoir la
dignité de grand-maître de l'uni-
versité, dignité rétablie à son oc-
casion. Toutes <;eft faveurs s'ex-
pliquent, mais il n'en est pas tout-
à fait ainsi de celle qui vientd'on-
vrir les portes de ruttudémie à M.
de Frayssinons, dont lu [ircsse
n'a jusqu'à ce jour publié au-
cune œuvre académique; celte fa-
veur-là a besoin d'Ctre justifiée.
FIUt:CINE(A.L.), fut nommé,
dans les commencemens de la
révolution, président du district
de Saint- Aignant , département
de Loir-et-Cher. 11 fut ensuite élu
député à l'assemblée législative»
et devint membre de la conven-
tion nationale. Après le 9 thermi-
dor, on le chargea d'une mission
dans la Belgique ; et à son retour,
en i7()5, il parla contre Aubry et
iMirunda, et demanda qu'il» fus-
3i8
FRÉ
sent arri^tés. Sa carrière législa-
tive unit avec la roiivcMilion, mais
il fut employé en q !ilitt> de com-
missaire ]>ar le directn ire- execu-
tif. M. Frecine avait volé avec la
maî(»rilé daii!» le procès du roi.
FAÉDÉAIC (le colonel), fut
en quelque sorte dès sa naissan-
ce voué jirinfortunc. Fils du mal-
heureux Théodore, roi de Corse,
il eut pour mère une Irlandaise
de la famille de Lucan, allachée,
lorsqu'elle le mit au jour, au sur-
YÎce personnel de la reine d'Es-
pagne. Il embrassa d'abord la car-
rière militaire, et eu ly't^^ il alla
eu Augleterrc, où sa position de-
vint affreuse: dépourvu de toutes
ressources, il serait mort de mi-
sère,s'il ne se fût procuré quelques
mo3'ens dexistence en donnant
des leçons de latin. Il passa ensuite
en Allemagne cl entra au service
du duc de Wurtemberg, qui le
nomma colonel, et hii accorda
même la croix de Mérite. Apres
être retourné en Angleterre com-
me agent de ce prince, il fut, en
1791, chargé par le prince de Gal-
les de se rendre à Anvers, afin d'y
négocier un emprunt pour son
compte; mais le roi, instruit de
cette démarche, l'improuva, et
Frédéric ne retira de sa mis>ion
que des reproches. A son retour
à Londres, il fut abandonné par
celui qn*il avait voulu servir. Se
trouvant de nouveau réduit à la
plus grande détresse, il prit la ré-
solution de mettre fin à ses maux :
le I*' février 1707, il se tua d'un
coup de pistolet sous le portail du
l'abbaye de Westminster. Inviola-
blement attaché à la fortune de
son père, piirtout il l'avait suivi,
ets'était efforcé d'adoucii'scs mal-
PRË
heurs. Il lui prodigua les suiosles
plus empressés jutK|M*A se» der-
niers momens. Lecolfiuel Frédéric
a publié «en i^iiS, des Mèmoiru
pour sercir à l* histoire de la Ccrse,
iii-^®; et en 1798, une Description
de la Cor se y arec un récit de la réu-
nion de ce pays à la couronne tCAn*
gleterreAn 8": le premier de ce^ ou*
vrages, écrit en français et traduit
en anglais , e:>t d'un st jle aise et
naturel , et présente de Tinté-
ret.
FREDERIC-AUGUSTE, roi de
Saxe, ûls aîné de l'électeur Fré-
dénc-Chri>tian, naquît le ao dé-
cembre 1750; 11 perdit s*cin père
à Tûge de lù ans « et îusqii*en
1768, la régence fut entre les
mains de Tainé de ses ooclés, le
prince Xavier, sous la mauvaise
administration duquel la Saxe eut
beaucoup à souffrir. Ce pays avait
également été très-mal traité pen-
dant la guerre de je/9^ ans, de sotie
que les différentt-s parties du gou-
vernement se trouvaient dans un
état furheuxà Tépoque où le jeune
électeur prit le» rênes de Tadmi-
nistratitm. Cependant* par la sa-
gesse de sa conduite, sa stricte
économie, ^t les conseils d'un
ministre doué de talens distin-
gués, il parvint à ranimer le com-
merce , ù exciter Tindustrie^ et à
rendre au papier-monnaie entière-
ment discrédité, la confiance et
par conséquent sa valeur. Frédé-
ric épousa, en 17^9, la princesse
Maric-Amélie-Auguste , .MBur du
roi de Bavière. Il s'occupa beau-
coup de législation, fit faire des
changemens et des modifli^alions
considérables au code criminel ,
dont la sévérité était extrême, et
en 1770, il fit abolir la quéstioDy
FKË
moyen iiifûiiio , invf ntè par lu
bnrlwirio , ri qui , en faisant nn
^riuui luuuUvv 4le vicdines» n*at-
it'i^iuiii jiiiiiais lo bnt de «on ins-
tiiutioii.Kn i77()< il ne forma con-
tre I(* priiu'.o nu complot unqnol
on prrirndit qm! Na mère iivuit pur-
tiript*, uiain qui fut (Iccouvvrt A
t(Mnp>])ar lit t'uhint't (le Brriin.qni
eu eiii le premier connaiH!iunee ,
et qui en in^tiiiiitit P^lectcur. Le
colonel Aydolo, Saxon (roriginey
que Ton regania conimo le prin-
cipal apMit (le eolti* conKpirati<m,
fut ai i-tMê el renrenins tu uliam-
Ix-llau (le iVlet tcur, nommé Ma-
riolini, loi donna ilann CDlte cir-
eou^tanee ileti preuves «Pun xèto
et d'un dévouement i^au!» bornen.
(!e prince , trop faible pour »e
mesurer seul avec Tempcrcur
d'Autriche , réunit ^es forces à
celles de Frédéric U« roi de Prus-
se, pour défendre et obtenir IcH
droit <; (|ui étalent échus i\ sa mérc
pur la mort de rélecteur de Ba-
vière, dernier enfant mAle de su
famille ; mai:» nn traité signé à
'rcM'hen , le lo mai 1770, mit
bieuiAi (lu \\ la guerre. Par ce
traité, il fut convenu que rAutrl-
che reniMieerait i\ ses pi'étenlions
sur la Haviére, et que Frédério-
Aui,Mi>te serait substitué i\ tous
les droits de sa mère. Cette suc-
cession lui valut ({,000,000 de
ilorins. Tout semblait A cette épo*
(|iif annoncer de grands projets
de la part de rAutriehe : quelques
étals voisins conçurent des in-
quiétude!» i\ ce sujet; et sur la pro-
position qu*en lU Frédéric 11, il
se l'orina entre plusieurs princes
oiic atliau(*e tendant uniquement
:\ t'iiircieuir des forces sninsantcs
pour ^urantlr leur neutralité et
FRÉ
519
tenir rcmpcreur d'Allemagne en
échec. Frt'dérie, que la position
et Tintér^^tdeses états attachaient
nécessairement ù la Prusse , a-
dhéra un des premiers A cette al-
liance. Ce prince donna une gran-
de preuve de sagesse et de modé-
ration en refusant, en 1791 ^ le
trAue de Pologne, qui lui fut of-
fert uu nom de la nation entiè-
re, et en préférant le bonheur et
la tranquillité de son royaume d
Fédat d'un nouveau diadème. A-
près la conférence de PilnitK,oi^ se
trouvèrent Fempercur Léopold
et le roi de Prusse, et à laquelle
donna flen la i*évolution fran^Mti-
se, Frédéric refusa long-tempti de
se réunir à lu coalition qui ftil
alors formée contre la Finance ;
cependant , comme prince de
Fempire, 11 fut obligé de louruir
son cuntingetgùrurmée des alliés,
quand les Français eurent fait une
invasion dans les Pa^fs-Uas et
dans les provinces du Khiu. Il
continua de participer i\ la guerre
jusqu'en i^D^, époque 01^ le gé-
néral Jourdan, après le traité de
BAte, pénétra dans la Franc.onie;
il conclut alors avec ce général
un armistice » el ses troupes ne
furent pins employées que pour
le maintien de sa neutralité sur
les frontières méridionales de ses
états. Fni8o5« Fréiléric-Augusle«
qui avait été absolu tuent étranger
ù la guerre etitre la France el
rAutriche • ne put s'opposer au
passage sur ses terres des troupes
du roi de Prusse « et fut même
forcé, l'année suivante, i\ raison
de ses relations avec cette <ler-
nière puissatu'.e,de fonrt)irtt*i,uoo
hommes destinés ù agir contre
l'armée française. JL'électorol dg
320
FUE
Saxe fut 9 après la bataille d*Ié-
na et celle J'Awt'i\*itat'(U , occupé
inililairemont il par druil dv con-
quête ; dt's rôquisilîons y furent
frappées, et iVIectrur n'obtint la
fa\eur de rester neutre qu'en
payant une somme de :i5.oo(>,ooo
de francs. Frédéric, dans cette
occasion ^ fil connaître toute sa
bîenlaidance; car, pour Moula^er
le peuple, il se rendit personnel-
les une partie de:s cliar^^es qui lui
furent imposées, et fil des saçiifi-
oes qui semblaient an-dessus de
ses forces. En vertu du traité si-
{çné à Posen le i i décembre, l'é-
lectoratdeSuxe fut éri^é en rojau-
n^.c, et ce fut connue n»i que Fré-
déric-Auguste accéda à la confé-
dération du lUiin ; mais, tandis
qu\>n le couronnait, on faisait ra-
ser les fortifications de sa capita-
le. En échange du bailli .ge de
Gominern , du comté de Uarby et
d*nne partie du comté de 31ans-
feld, il reyut le cercledeCotl)us;et
après le traité de '1 ilsitt, il fut am-
plement dédommagé de ses sacri-
lices, par la réunion à son royau-
me des provinces méridionales
enlevées au territoire prussien,
de la nouvelle Prusse orientale et
occidentale, et Je la nouvelle !Si-
lesie. Dès ce moment, le roi de
Saxe devenu Pallié des Fran^^ais,
dut courir avec eux toutes les
l'bances de la guerre, et tenir con-
liiiueltcn)ent à la disposition de
Nap<déoii une armée de *20,ooo
hommes. En 1809 , les Saxons
immtrèrent beaucoup de valeur
<lans la guerre entre la France et
rAulriche: cependant, ils ne pu-
rent empêcher les ennemis dVn-
Irer à Dresde. Frédéric- Auguste,
rojcéde s'éloignerdc ta capitale.
se retira A Francfort, et ne ravinl
dans sei^ états qiruprès la défaite
des Autrichiens. Par le traité de
Vienne du 14 OL'tobre 1H09, le
duché de Yursovie et les distrir.u
de Pancienne et de ta nouvelle
(lalicie, acquis par PAutriche en
i77'i et en i^^G, furent donnés
au royaume de Saxe, qnlydè» lors»
se trouva réunir un asses vaste
territoire. Le roi de Saxe fut du
nombre des princes membres de
la confédération du HhîOy que Na-
poléon invita t\ se rendre à Paris
pour assister à la fôte de Panni-
versaire de sou couronneoient.
Pendant son séjour dans la capi-
tale, ce prince parcourut les prin-
cipaux monumeus, et se montra
partout amateur et appréciateur
des arts. Au mois de juillet i8iay
Napoléon partant pour son expé-
dition de IVussie , se trouva -à
Dresde avec Pempereur d*Autri-
che, le roi de Prusse et plusieurs
souverains de PAllemagne, qui,
ses alliés alors » devaient bientôt
de>enir ses ennemis. Après les
désastres de Moscou, Napoléon
retrouva dans Frédéric un ami Û-
dèle, qui lui témoigna les m(^mes
égards que dans les plus beaux
momens de sa gloire » et ne Pa-
bandonna pas dans ses plus grands
revers. Cependant les Russes vain-
queurs approchaient, et le roi de
Saxe fut obligé lui-uiême de s^é-
loigner de sa capitale, supportant
ce nouveau malheur avec la fer-
meté qui lui était si naturelle. Il
adressa aux Saxons, avant de les
quitter, une proclamation dans
laquelle il déclara qu'il no s*écar-
terait point du système politique
adopté depuis 6 ans» et que, fi-
dèle i\ ses traités et ù ses enga-
FRË
gemcn5 , il comptait encore »ur
Tappiii Hc son puissant Hilié, et
sur la bravoure de ses guerriers.
11 remit ensuite aux Français les
forts de Kœnihberg, de Torgau et
deW'itlcinber^. Les glorieuses ba-
tailles de Lutzen et de Bnutzeii
ramenèrent dans ses états le roi
de Saxe, qui rentra ù Dresde le
12 mai i8i5. Les événemens so
pressaient : après de grandes vic-
toires, Napoléon essuya de nou-
veau les plus grands revers; et
les Saxons, non contens d*aban-
donrier les Français, tournèrent
leurs armes contre eux daiif les
plaines de Léipsick. Cette défec-
tirm, vue par le roi de Saxe avec
douleur, fut le dernier coup porté
à la fortune des aigles françaises.
Après les journées sanglantes du
i8 et du 19 octobre, et la prise
de Dresde, qui en fut la suite,
Frédéric- Auguste, resté jusqu'ici
noblement Adèle ù Napoléon, se
vit conduire i\ Berlin , et pressen-
tit ravenir qui lui était destiné,
au milieu même des honneurs
qnNm s empressa do lui rendre.
Tout porte à croire que déjA l'em-
pereur de Russie et le roi de PrufM
se avaient irrévocablement fixé le
sort du royaume de Saxe, et que
la plus grande partie de bon ter-
ritoire était destinée à agrandir
celui du roi de Prusse. Quoi qu'il
en soit, la France et rAutricho
furent les •seules puÎMsanres qui,
au congrès de Vienne, se déclarè-
rent en faveur de Frédéric -Au-
gu:*te. Le prince Repnfn^qni avait
établi A Dresde le centre de ses
opérations, déclara, le ny octo-
bre 1814, qu'il ne quitterait l'ad-
ministration de In Saxif, que pour
l<) remettre aux agens du roi de
T. VII,
FRÉ 5ii
Prusse;etlcroidePrusselui-m(!m6
persista A demander que cette ad-
ministration lui fût confiée provi-
soinunent. Les troupes russes fu-
rentaussi remplacées par oelles de
ce souverain; et ces troupes furent
chargées, d'après la déclaration
du prince Repnin, de préparer la
réunion de la Saxe k la Prusse,
rétinion qui devait sous peu déf
temps Mre proclamée d'une ma-
nière plus positive. Frédéric fil
contre -cette usurpation une pro*
tésttflion vigoureuse, dans laquée
le il exposa d'abord sa conduite
politique; et après s'Atré plaint de
ce que l'empereur de Russie l'avait
trotnpé , en lui a<«surant que des
intérêts militaires avaient seuls
nécessité son éloigncmrnt de la
Snxe, il s'exprima en ces ter-
mes : V L'intention manifestée
• pur la cour royale de Prusse,
0 d'occuper provisoirement nos
» étals de Saxe, nous oblige de
• prémunir contre une démar-
»che pareille nos droits bien
«fondés, et de protester soten-
» nellem«'nt contre les conséqtien^
• ces qui pourraient Ptre tirées de
» cette mesure. C*est auprès du
n congrès de Vienne, et en face
• de toute l'Europe, que nous
*nous acqiïittoOM de ce dévoir, et
• qné- nous déclarons que nous ne
• consentirons jamais à la cession
•)des états que nous tenons de nos
t^oncêtres, etc. » Il fut^ A la même
époque, répandu à Vienne un mé-
moire dans lequel les plénipoten*
tiaires français firent connaître
leur opinion sur le sort réservé à
la Saxe. L'empereur d'Autriche
engagea alors Frédéric- A ugustd>
à se rendre A Presbourg. Le 9 fé-
vrier^ il y fut signé par les trois
91
022
FKE
grandes puisstiini'^s, une convcn*
tlon d*apr€S liKincllu Fréiiéric-
Aug;ustti dut céder à la Prus.9e
8G4fOO(i habitans, rrnoucer -à
Be» poAsesi^ionâ eu Pologne « et a«
bandouner, tant à la uiaUt»n de
Weiinar qu'6 PAntriche, d'autres
portions importantes de ses états,
de sorte que son royaunoe fut ré-
duit à une population d'envîj(on
iyiu8»ooo âuies. N ayant donc
aucun moyen de se soustraire à
la lui du plus fort, le roi de 8uze
sanctionna sa spoliation nu mois
de tnai 181 5; il signa la ronvcn-
tion de Presbourg : la portion de
ses états adjugée au roi de P^l^«!^e,
lui lut remise p<irdescomini:^saires
nommés ù cet effet. L*armée saxon-
ne, qui, abandonnant 4 accablant
ses alliés vérilables, avait secondé
avec tant d'ênergit? les efforts de la
coalition, était loin de peui^er que
Pavilissement et la ruine de sa pa-
trie seraient la récompense de sa
yaleur. et qu'elle n'auraitprodigué
son sang que pour contribuer à Ta-
grandi>semeot desétats prussiens,
et au démembrement de ceux de
son souverain. Lors de la rentrée
de Napoléon, le roi de Saxe sui-
vit rimpuJsion des antres puis-
sances, et fournit eon contingent
À la coalition fonnée co.ntre U
France; ses troupes ûreut ensui-
te partie de l'armée d'occupation.
Après a^oi|* .-supporté avec digni-
té les revers de la fortune et lin-
justice des hofnmes, Frédéric-Au-
guste, depuis le retour de la paix,
ne s'e^t occupé que de faire ou-
blier à ses sujets les maux. qui les
ont accablés. Protégeant l'indus-
trie et le rominerce. se faisa^jt
une loi de la plus ^triete écono-
mie^ il est cbérides K^uxuns^^ qui
FRÉ
rendent justice aux vertus qui le
distinguent, etcomme homme, et
comme roi. Il accéda ù la sainte -
alliance, le 1" mai 1817.
FUÉDÉIUC-GUILLAUHIE II,
roi de Prusse, était fils du prince
royal, et neveu du grand Frédé-
ric; il naquit le a5 septembre 1 744-
Ëlevé par deux hommes d'un mé-
rite reconnu, MM. Begiielin et
Bork, il re^ut une éducation mâ-
le et tout sWfait militaire. Le goût
que montra te jeune prince pour
les armes, et les progrès qu*îl fit
dans les études relatives  cette
carriërt!, augmentèrent encore
l'affection de st)D oncle qui l'ai-
mait beaucoup, el qui le regarda
comme devant un jour le recom-
mencer (c'est sa propre expres-
sion). Frédérie.-Guilldutne fit ses
premières armes sur la fin de la
guerre de sepi ans. Il fui soumis,
comme tous les autres officiers, à
la plus sévère discipline^ traité en
tout comme eux; et loin de le mé-
nager, le roi l'exposa souvent atix
plus grands dangers. On rapporte
qu'un boulet de canou ayant un
jour tué le ( hevnl du jeune prince
entre ses jambes, le roi dit tran-
quillement : « Ahivoilù le prince
«de Prusse tuél qu'on prenne la
«selle et la bride de son cheval.»
Pendant ta guerre de la succession
de Bavière, Frédéric-Guillaume
commandait un corps crarmé^s
qu'il reçut ordre de conduire en
Silé<ie. Attaqué et harcelé >ans
ces*«e par desi. forces supi*rieurt)9
aux >iennes, il f^it assez heureux
et en même temps assex habile
pour revenir. sans avoir éprouvé
aucun échec. Frédéric^ «en le
voyant,luiditfro{deiueiit:.4i Vous
D'ête:$plusmonpeY«iu^4 Le jeune
zJfr-</<'/^i; ir.
jiiiiicc coinitiiMiçuil ù H*ularincr
«l'uni: Hrftil)liil)lisr/!<'<tp(ioii*(|iiiind
le roi h; MCirruiit diiiiM nvn hrim, u-
joij la : <« VoiiH ùit» mon flln. » Fr/i-
(Jrrir«(Hiillaniii(i ûvail 4'^ '^'i*
c|ij/irMl il inoiitit ftur l(! irAiii;. L«h
('nffirn<:n(:(!mi!n<» de Hon ri'.^ua lu-
K'nl innr(\iti'.A par fjiMsIqiii'M iiuluit
(11* jiiftiiriî ai ilit hiriiliiiftHiMio; Il
(iiiniiMitt liis iiiipriU, r<q>urM quitU
(|iii:H-iiri*) (Irii torts (le Hoii prédiM
n.sHrijr, l'i fil ujAin<t rr^çner duni}
Hcs i':i/ilH iHM) t-hp^MM) du libitrlé.
liCii l'iiiHHJrjih nr- riir(!iilpaHl(ing«
IniipM liiirri'H pur d<;tf v.ih\wnuvt»
lH'ur(;ns«'i. Hirnt/»l li; prince, au^fli
l'iiilili: (pH! julonx d<! non anturili'if
rloi|^Mu dii hoii (!on44*i| non. 0n<d«)
l<* prince* Henri* ri loii?» U:^ hom-
nii"f «pli ponvaiunt lu dlrigiïr par
leur «'xprj'iciiciH't lonrK L'ili'ii», ol
iH* M«* roiMlni.*iit pln4 <piu d'aprÙH
rjii/liM'iK'iMJu iM'.H l'avoriH l'I difftust
Nii'iilir.s-^cs. Il avait <;poni^û un
prcniirrr*^ iiocrHla prin<:u»»M* Kli-
•lalirlli (Ir limni^wii k, qn'îl ri*pu-
(liii; il prit ponr «ucoinlu l'uinniu
uni; prinrcMMî dtt lluMU-Dariiln-
t;iill,('t cpoiihu da lu main gunclin
iiiii(li-inoi»irlliï VoMity qu'il Ht VAiiUm
triT irin^iiiihcin). Par nn<? duuuii
l'aiMcHhi'?! si danK<'i't'nHUA dunh un
souvnain* il ^u lui^na HÛdgirupar
l«!Hillnniin/;H; ut }iiunt6t luii hnin*
oM't fU* crllc Nuctu, qui lui iirunt
voii roinbru dt' MoIau ut antruM,
.ilIliiiTunt danjiBon palaii. L*intrir
(.'iir alf)r.«»doniina nunlu dumi Iti cu-
iiinri ^rcM-lfCommudainilucniiHun
du prinri'; ctlt'itprumiurNiimploiN
dtiii la niii^iitriitnrtî, diin» Tud-
niinihlruiiiMi dupt alliiirt'H ut m«iniu
•liiiiH TamM'u, l'nrunl dtnmrhi^dun
lioninicH Han« uiûrilu i»t HanHCon*
^idci.ilion. l/«'pMin<;niunl du (ré-
(•r royal, lu d^.couru(|;uinunt et
IIVK
Tulî
rinditfciplino lU» troupu», nno
failjluMfouluiiuvfliiiatlIU/ïfunuHtuH
dauH 1« içôiivurnuii'ienr, l'ùruntlurt
HuituM ii6c<jMMniru(i d« HeniblubluH
HéiordruH. FrÀd^riu-Guillunmu «
un 17M7, fut rini»tigatuur du ta
içuurru qui eut lien uniru 1h Tur-
quie ut U JluHsIe. II avait promi»*
à la premi/sru d«:eH piiirt^unceit d<*
0<uituulrreiNperuurd*AllumiiKnu;
mail il ne tint pas Heu engafnuiiiuiiM,
ut lu (jrand-Turu eut MenI à Huntu*
nir Ion uflurtHdu dunx grandes nu-
tiunK. Il abandcHmii épfaiefiiunt,
un 178H9 le» PoliinaiNy qu*tl avait
en^HKéftà lYCouvrerlenrindéperi-
deutiet un luHaitHurant quMI viun*
dittilt à «leur Huenurji'uohtro la
Uu^Mie. Un 1790, Il upiironva la
nouvelle coUHtitution au In Po-
Ingnu; ut on i7(|u, il fut tu pr(**>-
miur qui |H'opo.Ha tlv. tormur non
uoalilion pour rétablir tn France
le pouvoir abftoln,utyren.verher le
nonvul ordre ducboHM»; Il conclut
avec l'Aulrirbu le traité de IMN
nilK« ut inaruliani vur» la Franuu
A la tAtu d'une Hraiée.<M)n»idéra-«
blu, il tt'uinpara de ijinj^wy et de
Verdun , ut pénétra ju»t|uu daiiA
In» ptaino» de la (îbdinpagne. Il
H*Hvaiii;ail Mur l'arin, InrAquu, a -
pr^H avoir Iraité avuu le gou vernu-
ment répuhlieainfîldnt n'éloigner
ilii la Franuu, ut il alla rejoindre
flon armée tiur le llhln. rendant
a uuH, il eut quelque» airnire» in-
higninanteit,di<ni luMipiellu» il lui
tantôt vaiiH|uenr tantôt vaincu, et
enfin il hc rutira ftauft anoir riun
terminé. F.n I7f)3« il ii*orcnpa
d'niiu conquête plu» rucile : Il con-
certa avec rimpératrice de lluMhtc
renvahlHMemeDi de toute la Polo-
gne , dont illi durent ac partager
lu!t étfit». Il »e rendit donc A iton
.-2.i FEÉ
armée «qui se trouvait aloritur les
bord» de la Vistule. Il «'empara de
DaoUick* de Thorn, et d*uDepor-
tîon de la Grande-Polof^e ; et dans
cette guerre entreprise contre
toute justice, il fit preuve de va-
leur et de talens militaires. Au
mois d*avril 1794* TAngleterre
s'engagea à lui pqrer une somnôe
de 50,000,000^ à condition qu'il
fournirait 6a,ooo hommes à la
coalition. Cependant son armée
sur les bords du Rhin mettait
dans toutes ses opérations autant
de lenteur que de faiblesste. Enfin
Frédéric-Guillaume battit le gé-
néreux Kosciusko, et s*empara
de Gracovie; mais il fut obligé de-
se retirer de Varf^ovie, qu'il assié«>
geait depuis a mois. Il résolut, en
1795, d'abandonner la coalition;
et maiffré les offres de l'Angle-
terre, il fit une paix séparée, et se
retira dans ses états après avoir
cédé ù la France, par la traité de
Bâie, toutes les possessions prus-
siennes situées sur la riveg^auohe
du Khin. Ce fut ainsi qu'après a-
voir excité l'Autriche à prendre les
armes, il laissa cette puissance
chargée seule de tout le fardeau
de la guerre. Ce prince mourut
le 16 novembre i797>eteutpour
successeur Frédéric-Guillaume
III, son fils.
FKËDËRIG.G13ILLAUMB III,
roi de Prusse, fils de Frédéric-
Guillaume II , et de Frédérique»
Louise de Hesse-Darmstadt, est né
le 3 août 1770. Le grand Frédé-
ric, qui remarqua de bonne heure
son goût dominant pour lesarmes,
conçut pour lui beaucoup d'uffec-
tion« Frédéric-Guillaume, alors
ErincèToyal,épousa,le 24 décem-
nii793»Louise-Auguste->Wilhel-
Ftkfk
miue-Amèlle de HeckleoboMrg*
Sterliti, princesse qoi avait reçe
de la nature deox avantansbieB
précieux, de l'esprit el de khcas*
té. £n 1 792 , il avait swivi ranaie
prussienne pendanit rezpéditîM
de Champagne , et OTalt assisté à
la prise de Francfort , au siège de
Majence et au bloeue'de Leadan;
il avait mfime remporté <|uelq«es
avantages avec un corps d*avaat-
garde dont le coromandeaieiit loi
avait été confié. Depuis la msrt
de Frédéric II , Il s'étall foit im
changemens considérables daos h
législation de la Prusse : les bases
du gouvernement, posées park
grand Frédéric, aveient été ren-
versées; l'administratioo o*avalt
plus do nerf; rarmée qui naguèft
avaitacquis tant de gloire, ne re-
connaissait plus ni subordinatios
ni discipline ; les places les plus
éminentes étaient entre les main»
des étrangers, et surfont des
Saxons, pour lesquels CSulllso-
me II avait manifesté an^ pkédî-
lection particuliére;des prafbsieas
de toute espèce avaient- épuisé
le trésor royal si bien pourvu pca-
dant le règne de Frédéric II ; en-
Ûn les disposîtions d«r «peuple
étaient fort incertaines depuis l'é-
dit de 1 788 , relatif aux difll6rens
cultes, édit qui donnait libre car-
rière à l'intolérance. Tel était l'é-
tal de la Prusse, quand* lo 16 m-
vembre 1797, Ffédèriô^Ouillau-
me monta sur le trône. ' Dans les
commencemens de son règne, il
prit quelques mesures auxquelles
le peuple applaudit a veé'entlloa*
siasme , parce qu'eHes semblaient
annoncer des changemens avan-
tageux. Il fit arrêter madame de
RictS; favorite du roi son" père,
FRE
et qui avait été créée par lui com-
tesse de Lichteneau ; il éloigna de
la cour plusieurs personnages de-
venus des objets de haine pour la
Prus<e entière ; et ce qui était bien
pins important encore » il annula
les édits relatifs aux religions et à
la ferme des tabacs ; enfin , il ré-
tablit la liberté de la presse » si
cependant cette liberté peut exis-
ter avec la censure. On accorda
quelque indépendance aux opi-
nions politiques ; les troupes fu-
rent soldées et disciplinées ; enfin
une sage économie apporta quel-
que remède au mauvais état des
finances. Cependant tous les abus
du gouvernement précédent n*a-
vaient pas été détruits; les moyens
inventés par Frédéric II 9 dans
des circonstances difficiles, pour
soutenir Tétat chancelant 9 for-
maient encore les bases de l'ad-
ministration ; les places les plus
importantes étaient encore con-
fiées à d'anciens militaires, dont
la plupart, élevés et nourris dans
les campsy étaient peu propres.aux
fonctions administratives. Seize
ministres, ne connaissant pas les
limites de leurs attributions res-
pectives, agissaient souvent en
sen» opposé, et entravaient ainsi
la marche du gouvernement, et
la noblesse jouissait toujours de
ses pri viléges héréditaires. Frédé-
ric-Guillaume reconnut la néces-
sité de donner une nouvelle or-
ganisation à ses états ; il com-
mença par changer ses ministres,
il simplifia les rouages de l'admi-
nistration , et nomma chancelier
d'état le baron de Hardenberg,
dont le ministère devint le centre
de toutes les opérations du gou-
vernement. Oo a prétendu que
FAE
325
ces changemens salutaires étaient
dus en partie à la sagacité de la
reine. Fidèle au système de neu-
tralité adopté par son père, et
suivi par lui-même depuis son
avènement au trône 9 les subsides
offerts par l'Angleterre,* les dé-
marches réitérées et même les
menaces du cabinet de Saint-Pé-
tersbourg, ne purent le détermi-
ner à se déclarer l'ennemi de la
France. On assura , dans le temps ,
quA ce prince , fatigué par les sol-
licitations de la Russie, avait dit
avec vivacité : « Je demeurerai
«neutre; et si Paul me force à la
«guerre, ce ne sera que contre
» lui-même. » Pendant que les au-
tres puissances de l'Europe étaient
en guerre, le roi dé Prusse s'oc-
cupait de la prospérité et de l'a-
grandissement de ses états. En
compensation des provinces cé-
dées ù la France par le traité de
Bàle , il obtint , par le recès de
l'empire , un accroissement de
189 milles carrés d'Alleniagne ,
et de 4^49^00 habitans. £ii i8o5,
Frédéric-Guillaume défendit l'en*
trée de ses états aux émigrés fran-
çais , et en fit même arrêter plu-
sieurs. Napoléon» de son côté, en
1804» sur la demande du roi de
Prusse, renvoya en Angleterre un
agent de cette nation qui avait été
arrêté à Hambourg. En 180 5,
Frédéric- Guillaume était resté
calme pendant que l'Angleterre «
l'Autriche et la Russie avaient for-
mé leur coalition contre la France;
mais les troupes de l'empereur
Alexandre ayant menacé la Sllé-
sie et les bords de la Yistule^'et
ayant demandé impérieusement
un passage sur les terres de la
Prusse 9 le souferain de ca pays
5iG
FRE
se disposa à nrrOt«r par la force
la violation de son territoirr. Ce-
pendant les deux suuferaiiis (Mi-
rent une corit'ôrcncc ù Postdam «
et* le 3 novembre i8o5, il fut si-
^né entre eux une convention par
laquelle le roi de l'russe consen-
tit que les troupes russe» iraver-
sassi^ent une portion de ses états.
Napoléon, ne pouvant nianiffster
son mécontente m l'Ut à cet é^ard
sans s'exposer a une rupture avec
un prince qui, réuni à ses autres
ennemis, pouvait déterminer en
leur faveur les chances de la guer-
re , dissimula son ressentiment.
Quelques personnes ont prétendu
que la neutralité de la Prusse avait
été achetée bien cher, mais rien
ne le constate. Ce qu'il y a de
certain, c'est qu'on peut faire re-
monter ÙL cette époque la haine
vouée par Napoléon au cabinet
prussien, haine qu'il manifesta
plus tard. Frédéric- Guillaume
chercha alors à jouer le rôle de
médiateur; et pour se rendre a-
Çréable ù rem}»ereur Napoléon,
il renvoya le ministre Harden-
bcrg, ennemi déclaré de la Fran-
ce, et le remplaça par le comte de
Haugwitz, dont la politique n'était
pas la même. Lenou veau ministre,
envoyé verslafindu mois d'octo-
bre ÙL Vienne, où se trouvait alors
Temperenr Napoléon, montra la
satisfaction la plus vive en appre-
nant la victoirerl'Austerlitx. «Nous
avons vaincu, Dieu merci,» dit-il
en présence de M. de Talleyrand.
Une semblable exclamation prou-
vait ouungrand dévouementaux
intérêts de la France, ou un grand
désir de lui paraître dévoué. £n
vertu d'un traité conclu à Vienne,
et signé le i5décembre, entre la
FRÉ
France et la Prusse, les troiipcj»
de cette dernière puissance qui
déjà avait occupé réiectorat d'Ha-
novre, en prirent de non veau pos-
session le 17 octobre i8o5;«»lpar
une proclamation du ly janvier
i8o(>. le roi de Prusse annonça
aux hjbitaus de ce pays qu*il ne
Toccuperaitque jusqu'au moment
de la paix générale. Pur le traité
cl dessus cilé, la Prusse, en échan-
ge du Hanovre, céda à la France
Anspach, C lèves et la principhuté
de Neufchittel; et les deux souve-
rains se garantirent mutuellement
leurs po^sessions nouvelles. Ce-
pendant le roi de Prusse, qui vou-
lait g.irder des ménagement en-
vers l'Angleterre, désirait faire
ajouter au traité quelque.^ modi-
fications stipulées dans Tintérôt
de ses relations avec ce gouver-
nement. Il envoya, à cet effet, à
Paris, dans le mois de janvier, le
comte de Ilaugwitz , qui ne put
rien obtenir, et signa mÔine, le i5
février, avec le général Dnroc,
un traité tout-à-faitcontruire. La
guerre ne tarda pas à se déclarer
entre l'Angleterre et la Prusse, à
cause de la nécessité o\\ se trouva
le cabinet de Berlin d'interdire
aux bAtimens de la Grande-Breta-
gne l'entrée des trois grand» fleu-
ves qui arrosent la Prusse, et 90
jettent dans la mer du Nord. Le
gouvernement anglais publia, le
•20 avril, un manifeste par lequel
en protestant contre rocciipation
du pays de Hanovre, il accusait
le roi de Prusse de s'être mis en-
tièrement sons la dépendaiKSc de
Napoléon. L'harmonie qui exis-
tait entre la Prusse et la Suède,
fut aussi troublée A celte époquo
à l'occasion du duché de Laren-
FKË
hourg. LaSn^(]c.qlli recevait de»
subsides (I(>rAiif^te!(;fTi', prétendit
de\oir prolé^fr ce duché; inaië
aprèâ un li'^er combat se» troupe»
révacuèniit 1(.> 25 avril, et les
Prussiens rocrupér«'nt. Le rui
di.' Suède ordonn.i ^nr-le-c]^ltrlp
qn on mît un embar|ço sur les
v.'iis'^caux apparlenant aux sujets
du roi de Prusse qui s^e trouvaient
dans le<) ports de sa ilépendance,
cl <'nvo}n dans la Baltique des
l'orccs n.ivab's assci considéra--
ble.> pour bloquer les corps prus-
siens, cl leur interdire toute corn-
tnnniraiion extérieure. Napoléon
n'avail pas oublié la conduite pas-
sée de Frédéric- (luillauiiie, et
n*atlendail que IWcasion favora-
ble pour lui déclarer la guerre, il
(Tntrav(»ir trouvée dans le projet
de confédération qui lui fut pré-
senté par une rotir d'Allemagne,
et qui était loin de prévoir les ré-
sultats de cette démarcbe. Le
gouvernement français ne dissi-
mula pas iiiAme ses intentions,
(cependant le marquis de Lncrhe*
•iini, ambassadeur à Paris dipuis
plusieurs années, entretenait sa-
<*(Mjr dauh une sécurité qui devaU
«entraîner sa perte. Le roi de Prus-
se ouvrit les yeux, et envisageant
ia po«<iiinn dans laquelle il se trou-
vait, fit d'abord la paix avec la
Suéde. Jl se prépara ensuite A la
(<uerre; demanda que (es troupes
françaises évacuassent I Allema--
gne, ainsi que les abbayes d'Es-
sen, dM';cten,etde Verden. etquie
la forteresse de >Ve.sel icssftt de
l'ain: partie de bi Franre; il ma-
nifesta mrme le projet d'établir
fine confédération du Nord dont
il serait le chef. Le roi de Prusse»
p,n*pusa aussi d'entamer des-nii-
gociations dans lesquelles il se-
rait peut-être possible d'empê-
cher I elTusion du sang; mais la
disposition des esprits, tant en
France qu-en Prusse, ôtait tout
espoir dé conciliation. Car si la
haine de Nap<iléon contre Frédé-
ric-Auguste était prononcée, les
sentimensqui animaient un grand
nombre de personnages distin-
gués des états prussiens ne Pé-
taient pas moins. Le prince Louis-
Ferdinand- surtout , désirait la
guerre avec tant d'ardeur, qu'il se
montra reimemi irréconciliable
du comtedeLlaugwiti <|ui inclinait
pour la paix. Il fut même suscité
à fierlin des troubles pendant les-
quels les vitres de- Phôtel du mi-
nistre furentbrisées, etPambassa-
deur français courut les risques
d être publiquement insulté. A-*
vaut de comineAcerleshostilités^
le roi de Prusse publia, le
6 octobre 1806, un manifeste
dans lequel il exposa les motif»
qui Pavaient déterminé à la guer-
re, et il adressa ensuite une pro»
clamatiou à son armée. Les for<^
ces de la Pru>«se, qui venaient d'At
tre' augmentées par un corps de
aa,ooo Saxons, étaient formida^
blés, et pouvaient donner des es-
pérances de succès; mais que pou-
vait le nombre des soldats contre
ces bataillmis français vaînqueurs;
tour-à-touren Egypte, en Aile-
magner en IiaJie, et GOffKluits par
un chef i]pii aux ressources pro->
digicu.^es- de son génie^ joignait,
le prestige ioBposaut de son invio*
cibiHté ? Cependant les officiers
prussiens, loin de prévoir le sort
qui leurétaîtréservé, ne moisson-,
naient dans-leur imagination que
des lauriers,' et atteiidaieotavea
5i8
FAt:
une iinpalii'iire qui tenait ilii
délire, le «ignnl de.s hor*tililéi».
Enfin, le 8 oulobre» les Pru»>i«ns
passèrent la Saaie, et dès le len-
demain eurent une «ilTnire avec le
}irincede Ponte-Corfo. Ce début
fut de mauvaise augure, car un des
corps de leur armée fut complè-
tement baltu; le lo l'ut marqué
par la mort du prince Louis-Fer-
dinand, tué près de Saalfeld en
commandani Tavant-garde. Les
champs d*léna, où les Français
triomphèrent le 13, purent èlre
r<*gartiès comme le tombeau de
la monarchie pniS!<ienno. Frédé-
ricz-Guillaume montra dans cette
journée >i funeste de lu valeur et
du sang'froid; il eut deux chevaux
tués sous lui, et la manche de son
habit lut percée d'une balle. Le
duc de Urunswick fut tué; ri le
prince de Hohfnhthe, qui com-
mandait les troupes saxonnes» se
trouva réduit ù la néce^ditéde ca-
pituler. Des divisions entières fu-
rent également forcées de se ren-
dre. La terreur occa!^ioiiée par le
bruit de cette défaite fut telle, que
toutes les placer fortes furent li-
vrées san« résistance; enfin, on
ne pouvait, sansêlre frappéd'une
sorte de >tiipeur, envisager une
chute si prompte et si complète.
Ce coup terrible n'abattit ce-
pendant pas eniièremcnt lo cou-
rage de Frédéric- Cuill.iunie; il
sollicita et obtint un armi^tice,
qui fut higiié à Charlotteiibourg,
le G noveuibre. Mais Mapoléon,
vainqueur d*un ennemi qui Ta vjit
imprudemment défié, refusa de ra-
tiflerrarmistice,parceqiie les trou-
pes russes occupaient plusieurs
provinces de la Prusse. Le roi se
trouvait dan« une position acca-
FAÉ
blante : rcmpcrenr^était maître
d*une grande partie de ses états;
des corps entiers .avaient rendu
les armes sans avoir même essayé
de scdéfendre;legénéra! Bluchcrt
après avoir vainement lutté contre
des soldats dont la bravoure na-
turelle était encore exaltée parla
\ictoirc, avait été forcé de subir ^
la loi du vainqueur. Enlin lu mal
semblait être sans remède. Cepen-
dant Frédéric-Guillaume iidresfta,
le a décembre 180G, à sou armée
une proclamation dans laquelle il
sVxfirimait ainsi : • Dans la guerre
»de sept ans la Prusse était «eule»
osaus aucun secours conaîdérable
ad*aucune autre nation , contre
• les principales puissances de
• TEurope. Dans la guerre actucir
• le, elle compte sur les secours
• du puissant et maguiiuime A-
• Icxandre, qui emploiera toutes
»ses forces en sa faveur. Dans
• cette grande contestutimi ^ la
«Prusse n'aura qu'un seul et itiô-
• me intérêt avec la Russie.» Peo-
daut que le roi de Prusse rendait
une ordonnance qui avait pour
but de traduire devant un con-
seil de guerre, et de faire punir
tous les ofliciers qui avaient eu
part i\ la reddition des placer îin-
portantesdeStettiii,deCustrin«de
Spandau et de Magdebourg , des
agens français parcouraient li
Prusse méridionale, cherchant a
rallier à la France des hommes
qu'ils savaient £tre exaspérés
par Teinpire tjrannique de la
féodalité, (liais le ni i annonça, par
une proclamation du 18 octobre
180G, que tous ceux qui seraient
convaincus d'avoir cédéf seraîeni
livrés i\ nue commission militaire.
L'alliance que fit Frédéric*Quil-
FKÉ
iaurae avec Pemperenr Alexan-
dre , put un instant relever ses
espérances. Les deux souverains
8e réunirent, iei^'avril^à Polan-
gen , où ils eurent une entrevue;
le mot d'ordre du lendemain l'ut
Mémel et Frédéric, La guerre
avait été portée du centre de la
Prusse dans la Pologne; les dé-
bris de Tarmée de Frédéric s'y
réunirent avec les troupes rus-
ses, et ensemble ils opposèrent
aux Français une résistance qui
semblait promettre des succès. La
sanglante bataille d'Ëylau, où la
Yictoire parut incertaine , après
un carnage affreux^ pouvait rele-
ver le courage des Prussiens et
affermir celui des Russes; mais
la mémorable journée de Fried-
land, en donnant un nouveau lus-
tre à Tarmée française, vint dis-
siper toutes les illusions de Fré-
déric-Guillaume. Le traité de Til-
silt,iiigné le 8 juillet 1807, lui en-
leva la moitié de son territoire.
D'après les conditions de ce trai-
té« il fut forcé de renoncer aux
prin(;ipautés de FO.^t- Frise, à
Minden, Hildesheim, Paderborn,
Munster, Bayreuth, Ërfurtet TEi*
cbsfeld , à l'électorat d'Hanovre,
à la principauté d'Osnabruck ,
aux comié.o de la Marck, Ravens-
berg, Tekienbourg et Lingen, à
la Vieille- iMarche et au duché de
IMagdebourg, à la principauté de
Halbersladt, à la Prusse méridio-
n.tle, à une partie considérable
de la Prusse occidentale, et à dif-
férentes autres parties de ses états.
Le royaume de Wei^tphalie, et le
grand-duché de Varsorie, qu'il
fut forcé de reconnaitre , se for-
mèrent encore en partie des débris
de la monarchie pnitswtine; mais
FRÉ 7rxs)
ce qui fut le plussurprcnant, c'est
que la liussie s'agrandit aussi aux
dépens de la Prusse ^ arec la-
quelle elle avait fait cause com-
mune dans ces derniers temps.
Enfin Frédéric consentit à ce que
ses états fussent traversés par une
route militaire, et il s'engagea '\
interdire aux bûtimens anglais
l'entrée de tous ses ports. Tant
de sacrifices n'empêchèrent pas
les Français d'occuper plusieurs
de ses provinces, et de rester les
maîtres de Stettin, de Gustrin
et de Glogau. Avant de rentrer
à Berlin , Frédéric - Guillaume ^
accompagné de la reine son é-
pouse et de ses deux fils, alla à
Saint-Pétersbourg; il y resta de-
puis le 7 jusqu'au 5 1 janvier 1809,
et y reçut de tous les membres
de la famille régn<inte, des témoi-
gnages d'estime et d'attachement.
Ge ne fut que le 23 décembre
1809, que le roi retourna dans sa
capitale. Rentre dans ses états,
il s'occupa d'apporter quelques
remèdes à des plaies récentes 9
que le temps seul pouvait cica-
triser. Il songea à donner une
nouvelle organisation politique
à son royaume; il nomma chan-
celier-d'état le baron de Harden-
berg; il changea l'ordre munici-
pal des villes 9 décida l'aliénation
des domaines appartenant à la
couronne, et la sécularisation des
hiens ecclésiastiques. La santé de
la reine, affiiiblie par les chagrins,,
donnait depuis quelque temps
les plus vives inquiétudes; cette
princesse mourut le 19 juillet
1810, et emporta les regrets de
la Prusse entière. Gependant ce-
royaume était loin de jouir du.
calme que devait amener la paix^
33o
FRE
Les Prussiens voyaient arec indi*
guatioii Tcspèce d'aster v isstf ment
de leur monarque, et siippnr-
t>iienl impatieinuient l<i présoiice
des Français resté» chez eui. (.c
fut alors que s'établit cettt? socié-
té connue sous h nom de ValUan'
ce de la vertu, et qui eut daii:» tou-
te rAlleinagne de si ti'unbreux
prosélytes. La position de Frédé-
ric était d*autaut plus diiïiciley
qu'il avait en môme temps à con-
tenir rimpéluosité des Prussiens,
et à ménager la France, contre la-
quelle il ne pouvait maoîlesier
des intentiinis hostiles, suus s'ex-
poser à une ruine totale, et mô-
me i\ la perte de sa couronne.
Napoléon, qui avait alors résolu
sa grande expédition contre la
Russie, exigeait qu'il lui iournit
des troupes auxiliaires. Dans cet
état de choses, le roi de Prusse
chargea M. de Kroseinark de trai-
ter avec le cabinet des Tuileries;
et il tut conclu à Paris, le a4 1^'
Trier 1812, une convention par
laquelle la France et la Prusse
se garantissaient respectivement
Tintégriié de leur territoire, et
s'assuraient, en cas de pierre, des
secours mutuels. Frédéric-Guil-
laume se trouva avec Tempereur
d'Autriche et plusieurs autres
souverains k Dresde, à la fin du
mois de mai, époque où Napo-
léon y passa poin* se rendre sur
les frontières de la Russie, et
commenya la guerre. Le contin-
gent prussien Tut commandé par
te général York. Ce corps, qui fit
partie de la division auxordres du
général Macdonald, et qui fut sur-
le-champ envoyé dan^laCourlan-
de, où il dut être enpioyé au siè-
ge de Riga, montra beaucoup de
FRË
Taleur dans diflérens oonAals
tres-n)eurtrier^. Cependant Na-
poléon, qui avait pénétré jusqu'à
Moscou, éprouvait 4ao9i sa re-
traite les plus grands revers. La
général York, chtraîiié par sa hai-
ne cmure les Fran^iiis crut a?oir
trouvé Toccasion de travailler à
rindépendance de son pajs^ et'
abandonna le parti de Napoléon.
Le colonel Massembach et le gé-
néral Bulow ne tardèrent pas ù-
marcher sur ses traces. Il est dif-
cile de croire que cette défection
fût l'ouvrage du général York
seulement, et tout porte é pen-
ser quVIle n'eut lieu qite d*iftprè8
les ordres et les iustructîooa se-
crètes données à ce général! Néan-
moins le roi de Prusse se trou-
vait encore dans une position très-'
embarrassante, et n*af oit pas asseï
de forces pour arrêter les Fran-
çais dans leur retraite » qui se fai-
sait au milieud'nndésordre affreux
ii travers ses provîncen; il ne réu-
nissait môme pas des moyens suf*
fisans pour se faire respecter, et
peu s'en fallut qu'il ne tombât en^
tre les mains d'un détachement
de gendarmes, qui voulut le faire
pri>onnier au moment on il était
à son palais de Ghariotlenbourg.
Ne se croyant donc pas «n~sûre-^
té mOme dans sa capitale, il prit
le parti de se retirer à BrtssIàu.A-
vaut son départ, il forma une corn*
mission '\ laquelle il confia Pad-
miui>tration des affaires» et fitu-
ne proclamation par laquelle il
engageait le peuple h ■ ménager
les Français, et & éviter tout dé-
mêlé avec eux. Ce fut alors' que-
se muii Testa l'esprit des Prus->
siens , et qu'on put eoimatlre'
toute l'étendue; ;d« la :hakw
FRÉ
qu'ils portaient au gouverne-
ment de Pempcreur Napoléon.
Le désir de la vengeance fut tel,
que la population, dès le premier
oppel qui lui fut lait, se leva pres-
que en niasse ; les vieillards dis-
putaient aux jeunes gens Thon-
ncur de voler à la défense de la
patrie; les pères s'enrôlaient avec
leurs enfans, ot jamais on ne vit
un dévouement si universel. Les
chasseurs volontaires , qui furent
en p^rande partie composés des
étudians des unifcrsités, furent
formés à cette époque. £n peu
de temps le roi de Prusse eut une
armée nouvelle qui se rassembla
à Breslau, et se réunit avec les
troupes de la Russie. Les Fran-
çais, menacés par'des forces re-
doutables, allèrent se rallier en
Franconie, après avoir évacué
successivement la Prusse et lu
Saxe. Dès ce moment il s'établit
(les rapports intimes entre letn-
pereur Alexandre et Frédéric-
(luillaume : ces deux souverains,
()ui combinèrent ensemble toutes
!t!urs opérations peudant le reste
de rhiver, ûrent inutilement plu-
sieurs tentatives pour engager
Tempcreur d'Autriche à joindre
ses tioupes aux leurs. Pendant ce
temp^^i apoléon ne restait pas dans
Toisiveté: il fit passer des renforts
nombreux ù son armée, qu'il de-
vait bientôt commander en per-
<«onue. Les Russes et les Prussiens
furent vaincus pendant les pre-'
mit'rs mois de i8i5; et des cons-
crits Irançais portant notre gloire
nationale militaire à son comble,
ijr<>nt trembler l'Europe aux im-
mortelles batailles de Lutzen et
dé Bautzen. Les troupes combi-
nées de la Prusse et de la Rustie
FRÉ
33 1
reculèrent, et se virent forcées de
chercher un refuge derrière FEl-
be. Pendant une trêve de 4o jours,
convenue entre les puissances
belligérantes, il s'entama, sous la
médiation de l'Autriche, des né-
gociations qui eurent lieu à Pra-
gue, mais dans lesquelles il ne fut
rien conclu. L'empereur d'Autri-
che ne balan^ plus alors à se dé-
clarer, etembrassant la cause des
alliés , ajouta à leurs forces un
poids qui pouvait puissamment
influer sur le sort de la campagne.
Cependant la bataille de Dresde ,
où 5o,ooo prisonniers tombèrent
au pouvoir de Napoléon, et où le
général Moreau expira frappé
d'un boulet français, sous un uni-
forme étranger, fut au moment
de rendre à la France l'empire de
l'Europe. Un corps d'armée mar-
chait sur Berlin et campait déjà
sous les murs de cette capitale
tremblante, quand tout-à-coup le
monde vit s'opérer des change-
mens inattendus. Le prince royal
de Suède arriva avec son armée,
les Prussiens se rallièrent et repri-
rent courage, et les résultats de
la bataille de Dennewits furent
favorables aux princes alliés. Na-
poléon, forcé, par le manque de
vivres et de munitions, de quitter
Dresde, qu'il confia à la défense
d'un corps de a5,ooo homme!),
fit un mouvement rétrograde sur
Léipsick, et là se livra cette ba-
taille célèbre où, moins heureux
que Gustave-Adolphe , le héros
d'Aboukir, de Marengo et de Wa-
gram vit pâlir sa fortune et non
sa gloire. Les Français , accables
par des défections que nous lais-
sons é rhistoire le soin de quali-
fier^ après avoir fait des prodige»
.^3a
FilE
de f aleiir les 16, 17 et 18 oclo-
bre, baitiront en retraite; et Tain-
queiirs à Hanau malgré de lâches
trahisons, se retirèrent sur la rive
gauche du Rhin. Les soldats priis-
AÎens qui s'étaient distingués dans
ces différentes affaires furent dé*
corés de Tordre de la Croiz-de-ferf
établi exprès pour eux,et tous ceux
qui avaient fait la campagne dei8i3
reÇ'Urent une médaille de bronie.
Les chefs de la coalition arrivè-
rent & Francfort au mois de no-
Tembre, et, s*arrêtant à Taspect
du territoire dont s'étaient tant
de fois élancés leurs rainqueurs,
firent des propositions de paix
qui furent re jetées. L'armée pru»«
sienne pa'ssa le Rhin sur différens
points, et s'avança vers la Lorrai-
ne, qu'elle traversa. Avant d'en-
trer sur le territoire français, les
prince.s coalisés firent répandre
des proclamations par lesquelles
ils annonçaient ne pas venir en
ennemi;*, et promettaient de res-
pecter les personnes et les pro-
priétés, etc.; les suites prouvè-
rent la confiance que méritaient
ces promesses. Les Prussiens cu-
rent une affaire asseï vigoureuse
avant d'arriver û Nanci; ils entrè-
rent dans cette ville et se portè-
rent vers la Champagne. L'ar-
mée de Silésie remporta l'avan-
tage dans un combat livré près
de Brienne, mais elle fut com-
plètement battue à Champaubert
et à Idontmirail, et perdit beau-
coup de monde"^ dans ces deux
affaires importantes, où le sang
coula abondamment, et où les
Français et leur chef se couvri-
rent de gloire. Le général Blu-
cher, qui commandait celte ar-
mée, parvint cependant à opérer
FRE
sa retraite. Oéjik la terreur a*étaîi
répandue au milieu des dîfférena
corps d'armée de la coalition. Les
garnisons de Mets, de Strasbourg,
de Uayence, leur donnaioat les
plus vives inquiétudes; riosurreo-
tion des Vosges allait prendre un
caractère formidable. Les chefe
de la coalition tinrent cooseilf el
prirent la résolution de aiarcher
sur Paris. Leur tombeau était
marqué sous les murs de cette
capitalis si la trahison ne leur pn
eût livré les portes. Isolés de leurs
corps de réserve, de leurs con*
vois, de leurs parcs d*artillerie,
sans communication 'entre eux^
sans moyen de retraite, entourés
de provinces prêtes à prendre les
armes, ils allaient disparaître dé-
vorés par le soi sacré de la patrie,
quand des hommes combles de la
faveur, des bienfaits et de la con-
fiance de Napoléon , livrèrent la
France pieds et poings liés aux
phalanges étonnées du reste de
l'Europe. Arrivés sous les murs
de Paris le 3o mars 18 14» les è-
trangers en formèrent Tattanne
le 3i. Parmi les troupes chargées
de la défense de la capitale, on
remarqua les élèves de I éeole Po-
lytechnique, qui se battirent avec
une intrépidité au-dessus de tout
éloge. Quelques-uns) d*entre eux
périrent comme des héros, en dé-
fendant avec quelques pîtoes d'ar-
tillerie les approches de la Tille.
La garde du roi de Prusse souf-
frit beaucoup, avant de ponroir
s'emparer de quelques hauteurs
qui défendent Paru da cOtè du
nord. Frédéric-Guillaume, qni
avait constamment soiri les mou-
vemens de l'armée, entra dans la
capitale avec l'empereur Alesan-
FRÉ
(ire, le 5i mars. Ily sèjourpu fvia
de 5 inoisy eti. pendant ce tempd-
1;\, il visita presque tous le» éta-
blisseinenSf et »uifit dans leurs
détails les négociations dont le
traité do Fontainebleau l'ut la sui-
te. On remarqua en général beau-
coup de simplicité et de modestie
dans ses discours et dans ses ha-
bitudes. Par le traité signé {\ Paris
le 5o mai, il obtint la province du
Bas- Khi n, presque la moitié du
royaume do Saxe, et une grande
partie du duché de Varsovie. Il
partit de Paris le4 juin, et se ren-
dit avec l'empereur de Russie en
Anj^lctcrre, où tous deux furent
requis avec beaucoup de magnifi-
cence. Après avoir quitté Londres*
le roi de Prusse repassa par la
France et traversa la Suisse, en se
rendant au congrès de Vienne.
Lorsque Napoléon quitta Tîle
(rii)lbe« et vint étonner l'Europe
de sa marche mémorable depuis
(lanne jusqu'à Paris , Frédéric-
(«uillaumc lut du nombre des sou-
verains qui se réunirent pour ren-
verser son trône avant qu'il pût
le consolider, il adressa à ce sujet
aux peuples de son royaume, une
proclamation par laquelle il dé-
clarait que tout Prussien qui re-
fuserait de prendre les armes se-
rait exclu des emplois civils. Cet-
te mesure, jointe à la terreur
qu'inspirait Napoléon, suffît pour
oloctriser tous les esprits, et bien-
tôt des armées nombreuses furent
iMssemblées sur les frontières de la
France. Napoléon, qui de son côté
avnitfaitunapnelàtouslcs anciens
con)pa};:nons de sa gloire, passa
la Siimbre dans le mois de luin,
atla(|iia les Prussiens et les battit
^ l.iii:ny. Mai« lo général Blucher
PiVÉ
533
occupa les positions de Wav re, et
s*jr maintint jusqu'après la bataiU
le de Waterloo, au succès de la-
quelle contribua le général JBu*
low. Après cette journée fameuse,
où le nombre et le hasard furent
proclamés vainqueurs, le roi d«
Prusse et Pempereur de Russie se
rendirent de Francfort à Paris; là
furent conclus ces traités qui im-
posèrent des conditions si dures
À la France, et qui firent passer
ses trésors entre les maînsde ceux
qui avaient déclaré n'avoir en vue
que l'affranchissement des Fran-
çais et Texpulsion de Napoléon.
Frédéric-Guillaume , outre une
portion considérable des sommes
que le gouvernement français s'o-
bligea de payer, obtint la restitu-
tion des mouumens précieux, des
tableaux et autres objets d'art qui
avaient été transportés de Berlin
à Paris, et 5o,ooo hommes de ses
troupes firent partie de l'armée
d'occupation. Animés par le désir
de la vengeance, les soldats prus-
siens, après leur entrée A Paris,
s'étaient livrés à des actes de vio-
lence, dignes seulement des peu-
ples sauvages : Tainement l'em-
pereur Alexandre avait cherché à
faire cesser de tels exrès, quand
Frédéric prit des mesures sévères
qui rétablNrent l'ordre. Les sou-
verains quittèrent Paris vers la
fin de septembre. Le roi de Prus-
se , peu de temps après sa rentrée
dans sa capitale, reput l'empereur
de Russie, et établit avec lui des
relations qui n'ont point encore
été interrompues. Les change-
mens qui se sont opérés dans
l'administration du gouverne-
ment des états prussiens n-'oot
pas entièrement répondu, d'à-
554
FKÉ
bord aux promesses du monar-
que 9 et ensuite à l'attente et au
désir des peuples. 11 a bien été
Dorumé, depuis loiiç-temps, une
commission chargée de présenter
les bases d'une constitution libé-
rale ; mais la lenteur que cette
commission met dans ses opéra-
tions prouve que les Prussiens
attendront peut*élre long-temps
encorde bien-être politique qu*ils
espéraient conquérir au prix des
fdus grands sacrifices. Cependant
es idées Jibérales se sont propa-
gées non -seulement |)armi les
troupes, mais encore parmi le
peuple .: elles ont surtout jeté de
profondes racines dans le cœur
des étudians des universités.
Quelques mécontentemens ont
éclaté, et les moyens employés
pour Itis comprimer n'ont tait
qu'aigrir les esprits au lieu de les
apaiser. Lasuppressitm laite, dans
les provinces de la rive gauche du
BJbin n de quelques institutions
précieuses pour les habitans, les
entraves mises au commerce par
les lois fiscales, Tordonnance re-
lative an service militaire, et bien
d'autres mesures qu'aurait dA re-
pousser une sage politique, ont
singulièrement trompé Tespoir
des Prussiens. En j8i8, Frédé-
ric-Guillaume assista aux confé-
rences d'Aix-la-Chapelle ; il était
aussi attendu à Bruxelles : des
motifs qu'on ne connaît pas 1 em-
pêchèrent de »'y rendre. Pendant
l'année iv^iQ^ il exista dans la
Prusse des divisions politiques,
qui se firent sentir jusqu'au sein
du gouvernement. Le roi. pour
arrêter le progrès des doctrines
libérales, eut recours àdes moyens
extrêmes. Toutes les associations
FKlâ
particulières furent défendues
sous des peines graves, les éco-
les de gymnastique turent pro-
visoirement fermées, bi liberté
de la presse éprouva de^ entraves
telles qu'on peut dire qu'elle fut
anéantie ; enfin , les ministres po-
pulaires furent disgraciés. £n re-
venant d'un voyage qu'il avait fait
sous le nom de comte do Ruppîn,
Frédéric-Guillaume se blessa as-
sez dangereusement dans les jar-
dins de Postdam , où il voulut
descendre en char les montagnes
russes. Depuis cette époque la
Prusse est assez tranquille , mais
elle n'est pas exempte de cet état
de malaise qui régne dans toute
l'Europe, et qui ne cessera qu'au
jour où, par une marche franche
et décidée, les gouvernemens eu-
ropéens, se plaçant ùl la hauteur
du siècle, se mettront en harmo-
nie parfaite avec les besoins, les
lumières et la félicité des peuples.
FRÉDÉRIC ( Hb»i- Louis ),
communément appelé le prîoce
Henri de Prusse, était fils de Fré-
déric-Guillaume, a" roi de Prus-
se, et de Sophie- Dorothée de
Brunswick - Hanovre , sœur de
George II, roi d*Auglelerre ; il
naquit à Berlin, le a8 janvier
172O, et était frère de Frédéric II,
le Grand, Il n'avait que i5 ans
quand son père. mourut. Son é-
ducation, jusqu'à cette époque,
avait tellement été négligée ,
qu'il avait passé une très-grande
portion de son temps avec les
soldats, et qu'il avait contracté
dans leur société certaines mau-
vaises habitudes dont il ne put ja-
mais se corriger entièrement. Il
fit sa première campagne en 1 74^9
alors âgé de 16 ans; il comman-
(Inii un rôgimrnt i\ la katnillu iiié«
iiioialilc gii^nôe lu 17 inurn par
IcM PniHsiiMiH i\ C)iOtUHiu« bu«
tnilli) (n\ II' roi }«o Inniva 1:11 por-
Aoniio. Il roiniiiCDça ù tnîiT coii-
naitri' .«^o» tulciiH n)ilitaih*!« par la
brilr 4lrr('n*«c do la villu dt) Tiibor*
«Ml HuliOitM*, vi !4r di!«linj(iia rn*
HiiiUs \v f\ juin I7/|5«A lu l)alaill«3
\\v Str'u'Kau, nù lo roi coinmati-
dait >oii aritWMM.*t qui Inl rniinr-
qiiuhlo par la drlaili^ de.** Ailtri-
t'tiitns aux ordre» du priiUT («har-
Itvs de Lnrruiiu*. Lr priiHu* lli*nri«
appelé avn: i«oii fri^rt! Ferdinand
prt'H dt' la prr.*«iMwn^ du roi, qui
aprrs la paix du Drettdc avait
lUô Mil rrxidrort* ù l*0!(tdain« nu
livra (ohdrnieni \ IVtude dnnii
ci'iir (diarniaule rctrtUte. Il no ho
borna pa> à arqnérir do.n ronnais-
Hanrrs uliltM* uuiI.h il distribua
*ioo tenip.H do niunièro ^ pouvoir
l'omij.rr iblwsA de» arti» d'agrâ-
nirnl , ei parliculièrejini'nl do la
nnisiqno ri de la pointure. 1) un
carat U*re réflûrhi. désireux U'up-
pi'ciulrct rùnnisHant (\ nno inmgi-
ntiion vive et uidente* un esprit
juhIi; et nno UM'^nioiro prodi|;it*u-
!«e.ildul nêeeH.ialrenienl fniro dcK
pro(çrèit rapide.^t. Jl cultiva nUitHÎ
a ver avanta|;e la.sO(;îôté des bon) -
uicH eêlèbro.H que Frédéric 11 avait
réunis ;\ ro.stduni. Fn i^S'a» il é-
pnii*«a la pi'iiu)».Hrt(>(;nilleln)inedo
llcH>e<()a!i(iel, vtoe lut A e.eltu ne*
ea-i >u quo le roi lui donna (Ul
tnhie propriété lo doniaino et lu
(bàirau tlo IVein.ibur^ç: Il lui fll
.'Mis^i, 1^ et'tto niCino époque, b/l-
lir :iii liè.*4-beau pabiÎH dan» lu
iMpii.de. Kni^rni. la France, l'Au*
ti i> lie. la UiH.Hin et quoique)» au-
tns |»iil*.>,Mi»ci*, H*unirenl rontre
l< rédélie il| duut rambilion do*
FKË
355
ircnnlt redontnhio : cotte guerre,
qui l'ut noininée In gnern* do sept
rm^r, fournit au prinee Henri de t'ro-
quonto«« oeeniiiou.<« do développer
HOU tnIcuK mllitairoK. Lo ({ ninî
ijTiG, MH vvieurot mou nanic-lroid
déeidéronllk Hueeét* de lii botaillo
de Prague. A lu {ournéo do IIoh*
baeh, le prineo rcv^ii unobleitiu-
ro UMMex grave; il fut obligé do
rester qnelquo temps A Lôipsick
pour MO guérir. Ko roi lui eiuilia
en.Huilo lo eoinmandenient de Tu-
ne do Hes arnn'iON « ot déM-lor:» lot»
deux frén^H partageront et la gloi*
ro et le!i'Aa^ardIt do la guerre. Par
une taetiquo qui Henibluil lui Otr^
purtioulléro, lo priiiee Henri par-
vint, on i;58, avec u.sooo boiii-<
nu*!* leulenient, A eouvrir un pny»
immense, et A donner au roi lo
temps do lui onvoyer de» renfort!».
Pendant la eampagno do I7«''h), il
ponélra dan» la UobCme^ onlova
ou dévtt^la les maga*«iii!i do TAu-
tricho ot do Toinpire; ot m lo roi
h*oOt eommis nno faute grave,
eetteeanipagneJ'unedoM plus bel-
les qui aient été laites par eo prin-
ce « eût été terminée glorienn'-
nuMit. ('.barge, en i;Uo, (Pagir
eoiitre la llujisio aveu nno armée
do /|o,ooo boinmcs, lo prineo
llonri parvint A fuiro lover In .lié*
gc doBroslaw. Après sTtre borne
A la «léfensive pendant Tannée
i^Ci « lo prineo ouvrit la campa-
gne do ifli'Ji en prenant rolfonsi-
vo. Il repoussa d*abord le» Ati-
tricbiens, v\ les força do se retirer
nu-delù de Weis^Tits; njais il é-
prouva ensuite quelques revers,
qu*on attribua dans lu temps A
lu faiblesse do son nrmoo. Il ré-
para hionlAt «es pertos par la vic-
toire de Freybergy et la priso du
356
FRt:
camp des enoemis. Celte jour-
née mît le comble î\ la gloire du
prince Henri, et fut suivie de la
paix conclue à Hubcrtzbourg. le
i5 février 1763. Le roi de Prusse,
par ce traité, réunit la Silésie à
i^es états. Le prince Hlhri profila
de la paix pour se livrer ù ses in-
clinations douces,et reprendre les
habitudes que la guerre l'avait
ibrcé d'abandonntr. Il s'entoura
de savans et d*horames instruits
dans les beaux-art*^, et fit du châ-
teau de Ueinsberg le séjour le
plus agréable. Cependant des cha-
grins domestiques vinrent trou-
bler sa vie tranquille, et il se vit
contraint dVn venir avec son é-
pouse il une séparation qui Taflli'
gea sensiblement. Ses goûts é-
taienlsimples,et Ton ne remarqua
jamais ni taste dans ses habits et
ses équipages, ni recherche tt
profusion sur sa table. Ce prince
procura de grands avantages à
fa Prusse, dans la négociation
dont il fut chargé, relativement
au partage de la Pologne, que
réclamaient TAutriche et la Rus-
sie. L'Europe, depuis 1763, jouis-
sait d'une paix profonde, quand
ta mort de Télecteur de Bavière,
arrivée le 3o décembre 1777, vint
rallumer le flambeau de la discor-
de entre la Prusse et l'Autriche.
Une des armées de Frédéric II,
commandée par le prince Henri,
et à laquelle se joignit celle du
roi de Saxe, pénétra dan9 la Bo-
hême, où elle ne resta que peu
de temps; la manière dont fut o-
pérée la retraite , fit beaucoup
d'honneur au prince. Cette gUer-
ve fut terminée par la paix du i3
mai 1779. ^® cabinet de Vienne
comblait ipt^'liter quelque grand
FKÉ
projet : le roi de Prusse, croyant
dev(»ir modérer son ambitlun^eo-
Yoya, en 1784* le prince Henri A
Paris, afin de sonder les inten-
tions du gouvernement fnioçais.
On donna pour prétexte & ce
voyage,le dé*iîr qu'avait le prince
de connaître la cour de Veraail-
lei« , qui pa-sait pour la plus bril-
lante de l'Europe. Celte démar-
che n*ent aucun sucoès.et le prin-
ce Henri s'en retourna en Prusse
sans avoir pu déterminer Louis
XVI à agir contre l'Autriche. Le
grand Frédéric mourut le 17 août
178G, et sa mort fut suivie d*un
bouleversement universel dans le
gouvernement prussien. Frédéric-
Guillaume III, qui lui succéda au
trône, éloigna entièrement son
oncle des aff.iires. Le prince Hen-
ri avait d'abord témoigné le dé-
sir de venir se fixer en France;
mais il fut détourné de ce projet
par les commencemens de la ré-
Tolution, qui lui donnèrent de
rinquiétude, et il se décida défi-
nitivement à passer le reste de ses
jours au château de Reinsberg. Il
s'opposa de tout son pouvoir à la
guerre que Frédéric- Guillaume
déclara à la France ; mais ses a-
vis, dictés par la sagesse et Fez-
pé ri en ce, restèrent sans effet. Le
prince Henri avait toujours été
ennemi des excès en quelque gen-
re que ce fût. Dans ses dernières
années, son existence fut celle
d'un sage qui, près de subir la loi
commune, voit avec calme et
sans faiblesse arriver la fin de sa
carrière. On a remarqué que ce
prince avait toujours eu un sen-
timent de prédilection pour \e%.
Français , sentiment qu'il parta-
gea avec le grand f rédéric.
FKËDÉIUC Vf, roi de Dane-
mark, fiis de Christian YII et de
Caroline- Malhilde d'Angleterre,
est né le 28 janvier 1768. Le Da-
nemark , ÙL cette époque, déchu
de son ancienne splendeur , ne
semblait guère devoir reprendre ,
sous ce jeune prince , le rang
qu'il occupait autrefois parmi les
autres puissances, quand un é*
trnnger devenu, par lu protec*-
tion do la reine, premier ministre
de Christian Vli« con^:ut la pen-
sée de l'aire, dans le gouverne-
nii'.nt, des changemens qui pré-
sentaient des diflficultés, et sur-
tout des dangers sans nomhre «
mais qui n'intimidèrent pas Tâiiie
impétueuse d'un hcmimu dont le
f^énie ardent était dirigé par Tain-
bition. Siruen.vée, gouveineur de
rhérilier du trône, avait eu soin
de lui l'aire donner une éducation
mâle, et de lui iiispirer ces sen-
timens grands et généreux qui
distinguent les hommes dans les
rirctiustances décisives. A ce scr*
vice important, rendu au peuple
danois, il en joignit un autre qui
n'était pa» moins précieux ; ce fut
lui qui, le premier, proclama chez
eux la liberté de la presse. Chris-
tian VII, aussi faible d>sprit que
de corps, ne pouvant plus diriger
1rs régnes du gocivernemeni, fut
contraint de let* remettre de bott-
ne heure à son fils. Le jeune prin-
ce se trouva, dès le co4ii«nenoe-
ment de l.i régence, dans une
position très-critique; mais par
«ïon énergie, il sut conjurer To-
ra<;e. Plein -de confinBce dans les
avis du comte de fternstorlF, se-
(!ondé par des amis fidèles^ et
apj)nyé par l'opinion bien pro-
noncée de la iiat-ia^ presque en-.*
T. vn.
FIVÊ 55;
tièrc, il anéantit les projets am-
bitieux de la reine Juliane, vçuvo
de Frédéric V, projets par les-
quels cette prjfncessti voulait
d*emparer du pouvorr souverain.
A 16 ans, Frédéric^ dégagé de tout
obstacle^ gouvernait avec tran-
quillité* et montrait, pendant sa
régence, une loyauté et une droi-
ture qui lui concilièrent festimi;
et ramour des Danois. Étranger
aux troubles qui agitiileiit le resto
de l'Europe, et gouverné par un,
prince î*age, le Danemark jouis-
sait de Li paix U4i dédans et au
dehors. Mais, en 1788, confor-
mément A l 'alliance exiiitant ave^;
hi Russie, il se trouva dans la né-
cessité d'envoyer des troupes con-
tre la Suède. La paix, interrom-
pue un instant, fut ré4ahlie aw
mois d'octobre suivant, en verttt
de l'armistice conclu par la jué-
diation de la Prus.*ie et de l'An-
gleterre; et le Danemark, re.cou-
vranl cette heureuse neutralité'
qui fut pour l'état eX pour les par-
ticuliers une source de prospéri-i-
t€, resta dans le calme le plus
absolu pendant ïtui premièrt^s
guerres occasionéM» <par la ré-
volution française. Le papîer-
irHKiaaiey dont l'i^npire des cir-
constances avait nécessité la créa-
tioji en 1 75G, et qui était tellement
tfimbé, qu'en I^IB^^ il perdait un
quart de sa vali^ur, repirit bient^'it
son cours ordinaire ; et l'état flo-
lîssani du comwjeixïe rétablissant
la confiance, les -Danois purent
(Ure regardés comme un des peu-
ples leg plus heureux de J'Kuro|ie.
IVuprès une convention -qui dura
depuis 1794 jusqnVin 1799, le
Danemark e< la Suède 9 pour
protéger lieur neutralité, déployé-.
22
558
FRÈ
rent des forces re9pectable9 qui
contrnignirt*iU It*!» An[[;l:ii*« :'i met-
trr qiifif|ue modératitMi dans leur
despotÎMiie Diarititnr ; les Ounois
reniportîTent tuOnie 9 dan:» la Mé-
diterranée, un avantage qui, quoi-
que léger, assura néanmoins la
liberté de leur navigation sur cet-
te mer. Cependant l'orage gron-
dait de toutes part*» ; et après avoir
dissipé quelques nuages qui a-
Taieut semblé menacer sa tran-
quillité, en Tannée 1800, le Da-
nemark entra dans la coalition
formée par la France et la Russie
contre l'Angleterre. Le prince-ré-
gent fit occuper Hambourg par ses
troupes. Les Anglais, ne pouvant
se dissimuler les dangers de la po-
sition dans laquelle ils allaient se
trouver, se disjiosèrent prompte-
ment à la guerre. L*amiral Nel-
son 9 commandant de forces na-
vales considérables, entra dans la
Baltique, et vint attaquer Tescadre
danoise. On se battit de part et
d*autre avec un égal acharnement;
mais apréj^ une action aussi Ion-
ique que meurtrière dans laquelle
les Danois montrèrent une intré-
pidité qui fut admirée même des
ennemis, l\imirai Nelson rem-
porta une victoire dont les résul-
tats devaient être très-importans ,
mais qui lui coûta bien du sang,
car il avoua lui-même ne s'êlre
jamais'trouvé à un pareil combat.
Frédéric crut devcnr traiter avec
les Anglais. L^aœiral Nelson, re-
gardant comme un très-grand a-
▼antage, dans les circonstances
présentes, de détacher de la coa-
Htion une puissance maritime res-
pectable, ne chercha point à en-
traver les négociations : elles eu-
rent lieu dans la rade mêma da
FRE
Copenhague, cl il y Ttil conclu
une convention par laquelle le
Danemark s*obligea d'évacuer
Hambourg, et fut remis en pos-
session di*s îles de Sainte-Croix
et de Saint-Thomas» situées dans
les Indes uccideiitale». Depuis
cette époque jusqu*en 1807, rieo
ne troubla la paix des» Danois. Ce-
pendant, en 1804» le gouverne-
ment français vit avec quelque
inquiétude le prince-régent s'ap-
procher d'Hambourg , i\ la tête
d'un certain nombre de troupes;
mais des explications t^atisfaisan-
tes rétablirent promptemenl Thar*
monie. Les mers étaient alors cou-
verte^ de croiseurs anglais qui,
s*arrogeant des droits contraires
aux principes reçus parmi les peu-
ples policés» exerçaient éur les
bâtimens neutres une Téritable
inquisition, et se rendaient cou-
pables de tléprédations et d^injus-
tices qui révoltèrent enfin la na-
tion danoise. Napoléon , regar-
dant cette circonstance comme fa-
vorable à ses projets, chercha à
former de nouveau une ligue dans
le Nord ; mais le gouvernement
anglais, qui sentait combien la
France augmentai! ses forces ma-
ritimesparleur réunion a vaccelles
du Danemark y s*occupa de rom-
pre les négociations ; et , ponr y
parvenir , il eut recours à un acte
de despotisme qui peut être re-
gardé comme la violation la plus
manifeste d< droit des nations :
il exigea impérieusement que les
Danois lui remissent leurs vais-
seaux de guerre juS(|U*A Tépoqut
de la paix générale. Une demande
de cette espèce ayant été rejetée
avec toute rindignation qu'elle
devait iaspireride» forces considé-
riilil(*n,!«niisliitM)niliiitiMln l'iiiiiirHl
ro|il).iiii, viiimit iiltiM]nrrr.(i|ii)n-
hiigiio.rriiildnt lroii« jt)iir»«loi«Aii-
gliiJH hoiiihartliMTiil rolli) iiiiiUinii-
rriiAo villr , dôlriiiïihTiil m«!« priii-
rinaii\ rdlDrn*. ri lllm^^^i^rrnl
jiri inagiiiiii.H rniipli.^ (h* rirhttp^m
iiiniiriMON; riilln « Ir»* rlViirlu riHi-
iiJH dv In f^arni.HOii rt «ruiio f;niiHlo
piiilio iliv« rihiyriiH(|iii *^%^ dôvoii^-
rriil pour Ir Hiiliit piililir, ne pu-
mil iirn^hM* \vn pro^ri*^ (1*1111 rii-
nriiii tividiMlr ilovii<ttiilion, ri rr~
ndIii n liMil !«nrrilirr pour Ir i«ur-
crH (Ir HOU rulrrpri<ir. Aprr^ <^trn
rr«-tô iiitn'trr dn In rnpilnlr jup-
iprni iHtiS, nprr.H avoir riili^rr-
UHMii ilrvn^tr Ir^ nm'iHuix «Ir lu
niariiir , <iprÔ!« iivoir niplurr rn
Mirr ol t|ii>lir uu |(rnii(l ntunbrr
fie liaiiuirnu rirhoinrui rliiiffcr^,
lord ropluiin quiltu Ir Diinr-
luiirk, rnniiru.'iut ru Auglrlrrrr
if) viiÏHitraux ilr ligur, i i IVr^iW
Ir^ , .'> brirk^ rl uu IrrH-gniud
nonilirr lir liAliinruH nuirrhiMuIn;
fldrlr riiMMitrur i]r!« onlrr.^ ipril
Avait ir^unt il rnirvii ui^mn IrM
plus priilrM rniluirruliou». \ rrt-
Ir pi-rir irn'^ptinihlr pour Im Dn-
iioJH, ^r joif^uil rrllr «Ir Irur* rn-
lonin, rl dm llm d'Auhull rt (l<i
llrli^olllud. llliriKliuu Vil, boIIU
oilr dr quillrr OupruliNgur pou-
diint ralliHiurdm Augluiiiiitr rru-
dail, avrr Ir prinrr rovnl !ioiifll««
•«iir Ir routiuriit, lorufpril mourut
Ir iTi iiiai-H iHoH, i\ lirunliourg.
Firdrrir VI , rulouri^ dr lu rou-
ri.uicr pnbliquci , moula nur Ir
Iroiio A Kiir rpofpir «|ui rrndil rn-
in.H-ipiablriilr^rontmrnrrmrniidr
•(OU irgiir. I<ii Su^dr ruSrrlrunil
dt"* rrlaliou^ nvm TAuglrtrrrr ;
rljr prriurlljitl TrianSn diuiit non
porlH au« VMÎPituttux do Otflln IIA-
1'
liou, duul rllo rrrrvuil ni<^mr dn
nulinidrit. Krrdrrir rrtfurdii uur
Irllr rouduilr ru iiurl(|uo norlr
couiuio uur drrianitinu dr |(ui*i'*
rr; iiiuiit, rrprudauU il voulut, n-
vaut dr prrudrr uu purlî « ron-
UAilnilr.idînpo.iJlîouA poiiilivr» de
Curtlavr-Adtdphr. <«r priurr a^nnl
douur « A la uoto qui lui lui rv-
niii>r 1^ rrl rlTrl, uur rrpouitr pru
ftatinlainaiilr • In (;urrrr fut irMii-
lur« rt Frrdrrir ladrtdara In viùllt-
dr non nvruruiriit nu IrAuv. 11 tU
ttrrrrtirr Ir rouiuirnrruirut di-n
lonlllitrn pnr uu lunuilrNlo do \.t
Iturrrr. Lrit Surdoîn trulèrrni
uuo ullnqur Hur In Noriv«'|;r; mnin
qurli|uriirrf;iinrii!i dniiois. rrunl^
nksvv. Im tidiiprs rl Im liubilnuM
du pavi>« irn rrpoun.M^rrut rt Ici
forrrrriil A rrnourrr à uur nrrou -
dr trululivr. i\v{ rrlirr lit brnu -
rtMip d'iuiprrH<4iou nur Im hnbi-
UUH dr Slorkbolui • rl daim IrM
prtuiiirrit niouirun dn rrlTrrrm-
rcuro, ou ulln jiiMfu'A drmuudrr
qur In rourouur nrnudiunvr J'Ot
minr nur lu lOto dr Kn^drrir VI.
l«n gurrrr nr fut pnn do longur
dur^r, rt Im doux nonvnrniun rr--
Inblirrut ruirr rux U linix |>iir un
trahr qui fut nIguA A J<vkn«ping,
Ir lo d«urmbrn i8ot). \m hnur-
mark no punundnit plun uu nrui
vninnouu clo gurrro« touto In ina-
riur îilnit drvruur Ia proio drn
Augbdn; dunn uur nrmbinblo po-
nilîou • Fri^drrio ruiploya lo nrut
mojoN qui lui roninil. Il At l.i
gurrrr n^f^v dcn rornniron ; ot »ri
bAlimrnn • moulrn pnr drn boni-
mm dont l'iulrrpidilArtnit rururr
Nuguioul^r pnr Ir drnir dr bi von
grnurr, rulrnv()rrul Ir roniuirrro
(Irn Augbiin • rl lui liront uu mal
inoMlouUblo. Lo onbinrt do Co-«
FRE
penha^iie qui n*avuit pas varié un
seul initiant (le|Mii:i lo ans, et qui
.-irait constamment entreteiui des
relations amicales avec la France,
crut, après la malheureuse cam-
pagne de Napoléon en Russie »
deToir se rapprocher de TAngle-
terre* et fit la paix avec cette
puissance. Cependant il resta
neutre, et résista ù toutes les ten-
tatives que firent auprès de lui,en
18 13, les puissances coalisées,
pour le déterminer à joindre ses
armes aux leurs. La Suède , à la
fin de 18 13, accéda à la coalition;
le prince royal, chargé du com-
mandement ck>s troupes qui for-
maient 5on contingent , pénétra
dans le Holstein et dans le pajs
de Schleswig, etlirra aux Danois
différens combats dans lesquels
ceux-ci obtinrent souvent l'avan-
tage. La paix du 1.4 janvier 1814
fut préparée par un armistice
conclu le i.^» décembre 181 3.
En vertu du traité du i4 jan-
Tjert le Danemark dut fournir
lo^ooo hommes à la coalition,
et recevoir la Poméranie suédoise
en échange de la Norwége. Cepen-
dant, sans a voir égard à ce traité,
la Norwége fut donnée a lu Suède,
par la convention réglera Paris
en i8i4* Christian - Frédéric,
prince héréditaire, forma la ré-
solution hardie de s'opposer à
cette ce«!«ion, et d'assurer l'in-
dépendance de la Norwége ; mais
le sentiment de sa faiblesse le fit
renoncer à un projet qui ne pou-
vait être couronné d'aucun suc-
cès. Après la conclusion défini-
tive de la paix, Frédéric VI alla
À Vienne. Quotqite les troupes
fv>rmantson contingcMit n'eussent
pris aucune part à la guerre ex-
ïhÉ
citée par le retour de Napoléon
en 181 5, le roi de Danemark
reçut cependant une portion des
contributitms payées par la Fran-
ce. Les universités de Kougs-
berg on Norwége et de Christia-
nia furent fondées par ce prince,
qui aime et protège les arts el les
sciences. Lne sage liberté est ac-
cordée, en Danemark, aux opi-
nions politiques et religieuses.
Frédéric* regardant le commerce
et le crédit public comme deux
causes principales de la prospéri-
té des états, ne néglige rien de
ce qui peut contribuer à leur ac*
croL-iScnient. £n général, son gou-
vernement est doux, et propre à
lui concilier l'amour des peuples
souun's à son autorité.
FRÉGEV ILL£ ({lEtrii KAaQuis
de), général de division , uiemhre
du-corps législatif, était, au com->
mencement de la révolution, ca*
pitaine au régiment de Condê.
S'étant prononcé avec énergie ea
faveur du nouvel ordre de choses»
il reyut.en 179a* du général Du*
mouriez, la conduite de ses trou-
pes légères, devint générai de
brigtide^ et servit avec dît«tiac«
tion en cette qualité à Taribée
des Pyrénées - Orientales. £in«
ployé eu 1790 dans la Vendée, ea
1796 étant à Montpellier, il ena-<
pécha des mouvemeos iusurrec-
tiounelsd*éclater;futaomaié, par
le département de l'tiérauh, dé-
puté au conseil des cinq-cent^
dont il devint secrétaire eu Vau &
Lié intimement avec Lucien-Bo-
naparte^ il était membre «le la
commît^i^ion des inspecteurs à T^-^
poque du 18 brum:»4re am B (j^
novembre iJOfi)* et prit une part
importante auxévéneuiensdecet*
FRE
te journée. Cependant àU séance
extraonrmaîre qui eut lieu à Saint-
Cloud. il fit astreindre les mem-
bres du gouvernement consulaire
à prêter î^erment « à la liberté, i
*l égalité, et à la souveniint^tédu
M peuple ». Il rentra eiuuite dans
la carrière militaire, devint géné-
ral de division, nbtiiM plusieurs
coiuuiandeiucns dans lesquels il
dotma de nouvelles preuves de ta-
lons et de bravoure, et mourut en
i8o3.
FBF^GEVILLE (Cbahles, nae-
<?ris de), frère du précédant, lieu-
lenaut-général de cavalerie, est
né à (ALstres, département du
Tarn, le i" novembre i^5. A
IVpoquede la révolution, dont il
adopta. comme son l'rère, les prin-
cipes avec franchise, et les sou-
tint avec fermeté, il était, ainsi
que lui, capitaine de dragons au
régiment de Condé. Nommé suc-
cessivement, eu 1 793, lieutenant-
colonel, et colonel du régiment
de hussards de Chamborand, il
fit la campagne de Champagne, et
celle de la B«>lgiquc, sous les or-
dres du géiiérnl Dumouriez. Il
rendit des services importuns à la
retraite de Crandpré, et à la ba-^
taille de Jemmapes, oà il enlevn
nue redoute. Employé î\ l'armée
des Pyrénées-Orientales en qua-
lité de général de brigade, il con-
tinua de justifier la réputation
qu'il s'était acquise par son cou-
rage et ses talens. Le directoire-
exécutif le nomma, en 179O9 com-
maudaul supérieur des 9"* et la**
di\isions, et lui confia tous lei»
pouvoirs dont il pouvait avoir be-
soin pour étonfler Tinsurrection
q:ie 1rs tînnemis du gouvernement
républicain avaient fomentée dans
FRE
541
les départemens de la Haute'»
Garonne, du Gers et du Tarn. Le
général de Frégeville justifia Tes*
pérance que Ton avait eue dans
son zèle et dans sa prudence ; if
remplit sa mission avec le plus
grand succès. Le a8 décembre
180e, il fut nommé général de
divifeion. Étant passé, en i8o6,au
service du roi de Naples Joseph
Napoléon , il obtint de ce prince
un commandement dans les Cal^i-
bres , où il détruisit plusieurs
corps d*insurgés. De retoiir en
France, il resta sans activité jus-
qu'aux événemens politiques de
18] 4- Le général de Frégevilie
fut nommé par le roi, le 8 juillet
de cette année, chevalitr de Saint-
Louis, et le 27 décembre suivant,
grand-olficier de lalégîon-d'hon-
neur; mais il resta sans emploi.
Pendant les cent jours. Napoléon
lui confia un commandementdans
le »•■ corps d'observation. Depuis
la funeste afiaire de liVaterloo»
il s'est retiré prés de Montpellier,
et vit dans la retraite la plus ab^
solue.
FREftIANGEa (N.), ancien
huisitier A Dreux, remplissait, au
eommeneemieflt de la révolution,
des fuuctioQS municipales, lors*»
qu'il Alt nommé, en septembre
179a, par le département d'Eure*
et-Loir, députe ù la convention
nationale. Dans le procès du roi,
il vota la mort sans api^el ni sur«
sis. Il fut chargé pendant quelque
temps des approvisiotmemeus de
Paris. Membre de la société des
jacobins, et suspect de modéran-^
Usine, il fut, enijQ'), au moment
d'en être exclu , ce qui eût été
pour lui une cause de proscrip-
tion. H 9e justifia et fui maintenu;
536
FRt;
camp des ennemis. Cette jour-
née mit le comble à la gloire du
prince Henri, et fut suivie de la
paix conclue à Hubertzbourg. le
i5 février 1763. Le roi de Prusse,
par ce traité, réunit la Silêsic à
«es états. Le prince Hlhri profita
de la paix pour se livrer ù ses in-
clinations douces^et reprendre les
habitudes que la guerre Pavait
forcé d'abandonner. Il s*entoura
de savans et d*horames instruits
dans les beaux-art*^, et fit du cbû-
teau de Heinsberg le séjour le
plus agréable. Cependant des cha-
grins domestiques vinrent trou-
bler sa vie tranquille, et il se vit
contraint dVn venir avec son é-
pouse à une séparation qui raflli-
gea sensiblement. Ses goûts é-
taienlsimples^etTon ne remarqua
jamais ni faste dans ses habits et
ses équipages 9 ni recherche vi
profusion sur sa table. Ce prince
procura de grands avantages à
la Prusse, dans la négociation
dont il fut chargé, relativement
au partage de la Pologne, que
réclamaient TAutriche et la Rus-
sie. L'Europe, depuis 1765, jouis-
sait d'une paix profonde, quand
kl mort de l'électeur de Bavière,
arrivée le 3o décembre 1777, vint
rallumer le flambeau de la discor-
de entre la Prusse et l'Autriche.
Une des armées de Frédéric II,
commandée par le prince Henri,
et à laquelle se joignit celle du
roi de Saxe, pénétra dany la Bo-
hême, où elle ne resta que peu
de temps; la manière dont fut 0-
pérée la retraite , fit beaucoup
d^honneurau prince. Cette gtier-
V(t fut terminée par la paix du i3
mai 1779. ^^ cabinet de Vienne
comblait mé<jitef quelque grand
FKÉ
projet : le roi de Prusse, croyani
devoir modérer son ambition, ea«
Yoya, en 1784^ le prince Henri à
Paris, afin de sonder les inten-
tions du gouvernement fronçais.
On donna pour prétexte & ce
voyage,le dé<îr qu'avait le prince
de connaître la cour de Versail-
les , qui pH.-sait pour la plus bril«
lante de l'Europe. Cette démar-
che n'eut aucun sucoès.et le prin-
ce Henri s'en retourna en Prusse
sans avoir pu déterminer Louis
XVI Â agir contre TAutriobe. L«
grand Frédéric mourut le 17 août
178G, et sa mort fut suivie d*nn
bouleversement universel dan;} le
gouvernement prussien. Frédério-
Guillaume III. qui lui succéda au
trône, éloigna entièrement son
oncle des affaires. Le prince Hen«
ri avait d*abord témoigné le dé-
sir de venir se fixer en France;
mais il fut détourné de ce projet
par les commencemens de la ré-
volution, qui lui donnèrent de
l'inquiétude, et il se décida défi-
nitivement à passer le reste de ses
jours au château de Reinsberg. Il
s'opposa de tout son pouvoir à la
guerre que Frédéric- Guillaume
déclara à la France ; mais ses a-
vis, dictés par la sagesse et Tex-
périence, restèrent sans effet. Le
prince Henri avait toujours été
ennemi des excès en quelque gen-
re que ce Hût. Dans ses dernières
années, son existence fut celle
d'un sage qui, près de siibir la loi
commune , voit avec calme et
sans faiblesse arriver la fin de sa
carrière. On a remarqué que oe
prince avait toujours eu un sen-
timent de prédilection pour les.
Français^ sentiment qu'il parta-
gea avec le grand f rédéric*
FKËDÉKIC VI, roi do Dane-
mark, fils de Christian VII et dt
Caroline- Mathilde d*Ang^leterre,
est né le aS janvier 1768. Le Da-
nemark, à cette époque', déchu
de son ancienne splendeur , ne
semblait guère devoir reprendre «
sons ce jeune prince , le rang
qu'il occupait autrel'ois parmi lea
autres puissanc^'S, quand un é-
tranger devenu, par la protec^
tion de la reine, premier uiini.«tre
de Christian VII, connut la pen-
sée de l'aire, dans le gouverne-*
ment, des changement qui pré-
sentaient des diilicultûs, et sur-
tout des dangers sans nombre «
mais qui n'intimidèrent pas Vâma
impétueuse d*un h<HYime doni le
;<èiiio ardent était dirigé par Tacn*
hiti(Mi. Struensée, gouveineurde
rhérilier du trône, avait eu soin
de lui luire donner une éducation
mâle, et de lui inspirer ces st»ci-
timens grands et généreux qui
distingiu'iit les hommes dans les
circiinstunces décisives. A ce ser-
vice imporlun-t, rendu au peupie
danois, il en joignit un antre qui
n'était pas moins précieux ; ce fut
lui qui, le premier, proclama chei
euK la liberté de lu presse, i^hris-
tian VU, aussi laiUÛî d^sprit que
de corps, ne pouvant plus diriger
les rf^nes du gouvernement, fut
contraint de les remettre de bon-
ne heure À son fils. Le ji^unc prÎM*
ce se trouva, dès le oonunencQ-
mrnt de la rég«?f>ce, dans une
position très-criti<|ue; maïs pur
sou énergie, il sut cunjurer To-
rage. Plein de conâ»Hce dans les
avis du oointe de B«rnst4)ri;*, se-
condé par des amis iidèles, et
appuyé par ropinîon bien pro-
noncée de la uatM^ pi^sque eo».>
T. VII.
FIIÊ
137
tièrc , Il anéantit les projets am-
bitieux de la reine Juliane, veuvo
de Frédéric V, projets par les-
quels celte princesse voulait
s*emparer du pouvorr souveraij^.
A 16 ans, Frédéric* dégagé de t^nit
obstacle^ gouvernait avec tran-
quillité, et montrait, pondant su
légence, une loyauté et «ne droi-
ture qui lui concilièrent restim^
et Tanaour des Danois. Étrauger
aux troubles qui agitaient le rosto
de PKurope, el gouverné par uu.
prince «âge 9 le Danemark jon*s->
sait de Li pai\ U4i dedans et au
dehors. Hais, en 1788, conlbr-
mém<ent i\ ralliauce exit^tant ave^;
lu Ensriie , il se ti*o«va dans la né-
cessité d'envoyerdes troupes con-
tre la Suède. La paix, interrom-
pue un instant, lut ré4ahlie aw
mois d'octobre suivant, en verl^i
de Tarmistico conclu par la jué-
diation de la Prusiie et de l'An-
gleterre; et le Danemark, recou-
vrant cette he^ire^ise neutralité-
qui tut pour l'état ei pour les par- ^ -
tlculiers une source de proHpéri<>*
té, resta dans le calme le plus
absolu pendant W^ premières
guerres occasionées par la ré-
volution franyalse. Le papier-
lYKMmaie) dont l'i^mpire des cir-
constances avait nécessité la créa-
tloii en 1 73G, et qui était lelJement
t«mbé, qu'en i^lk^ il perdait un
qiuirt de sa valour, ivprit bienlAt
8on cours ordlnaife; et l'état flo-
rissant du commuirce réiablissant
la conAance, les Danois purent
Atre regai'dés comme <un des peu-
ples les plus heureux de J'Kurope.
D'après une convention 4|ui dura
dépolis 1794 jusqnVD 1799» le
Danemark eC la Suède » {»our
protéger leur neutralité, déployé-.
338
FRË
rent des forces» respectables qui
contraignirent les Angliii«« s\ met-
tre qiii*lque modération dans leur
despotisme maritime ; les Danois
remportèrent même , dans la Mé>
diterranée, un avantage qui, quoi-
que léger, assura néanmoins la
liberté de leur navigation sur cet-
te mer. Cependant Torage gron-
dait de toutes part» ; et après avoir
dissipé quelques nuages qui a-
Taient semblé menacer sa tran-
quillité, en Tannée iBoo, le Da-
nemurk entra dans la coalition
formée par la France et la Russie
contre l'Angleterre. Le prince-ré-
gent fil occuper Hambourg par ses
troupes. Les Anglais, ne pouvant
M dij^simuler les dangers de la po-
sition dans laquelle ils alluient se
trouver, se disposèrent prompte-
ment à la guerre. L*amiral Nel-
son , commandant de forces na-
Tales considérables, entra dans la
Baltique, et vint attaquer Tescadre
danoise. On se battit de part et
d\iutreavec un égal acharnement;
mais après une action aussi lon-
||[ue que meurtrière dans laquelle
les Danois montrèrent une intré-
pidité qui fut admirée même des
enneoiis , Tamiral Nelson rem-
porta une victoire dont les résul-
tats devaient être très-importans ,
mais qui Iu4 coûta bien du sang,
car il avoua lui-même ne s'être
|amais<trouvé à un pareil combat.
Frédéric crut devoir traiter avec
les Anglais. L'amiral Nelson, re-
gardant comme un très-grand a-
▼antage, dans les circonstances
Î présentes, de détacher de la coa-
îtion nne puissance maritime res-
pectable, ne chercha point ùl en-
traver les négociations: elles eu-
reot lieu dans la rade mêma da
FAE
Copenhague « et il j fut conclu
une nmvention par laquelle le
Danemark 8*obligea d*éTacucr
Hambourg , et tut remis eu pos-
session des iles de Sainte-Croix
et de Saint-Thomas y jtituéea dans
les Indes occidentales. Dapuis
cette époque jusqu'en 1807, rieo
ne troubla la paix des Danoii». Ce-
pendant, en 1804» le giinverne-
ment français vit avec quelque
inquiétude le prince-régent s'ap-
procher d'Hambourg, A la lête
d'un certain nombre de troupes;
mais des explications satisfaisan-
tes rétablirent promptenient Thar-
monie. Les mers étaient alors cou-
vertes de croiseurs anglais qui»
s'arrogeant des droits contraires
aux principes reçus parmi les peu*
pies polices, exerçaient sur les
bâtimens neutres une Térilable
inquisition, et se rendaient cou-
pables de déprédations el d'injus-
tices qui révoltèrent enfin la na-
tion danoise. Napoléon , regar^
dant cette circonstance comme fa-
vorable à ses projets, jcbercha i
former de nouveau une ligue dans
le Nord ; mais le gouvernement
anglais, qui sentait combien la
France augmentait ses force» ma-
ritimesparleur réunion avec celles
du Danemark, s'occupa de rom-
pre les négociations ; et , pour y
parvenir , il eut recours à un acte
de despotisme qui peut être re-
gardé comme la violation la plus
manifeste d. droit des nations :
il exigea impérieusement que les
Danois lui remissent leurs vais-
seaux de guerre jus((U*ik Tépoqua
de la paix générale. Une demanda
de cette espèce ayant été rejetèe
avec toute Tindignation qu'elle
dérait inspirerf des forces considé-
r.ih1on,!«nii.Hl(ir.on(1iiitu(l«*. ruiiiiral
Voiihiiin, vinrent nttnqiinrilopun-
hiigiic.rriuliint trt>in jours, Icn Ali-
gl;n.>4 hoiiihHnltMTiit vvAU) mullieii-
nMiAi* ville , (IrlriiiHirciit m*a priii-
cipinix rdlficrw, et iinM'inliftrriil
.Hr!4 inagiiitiiiM r»iii|)lif« i\v rivhonnvn
iitiiniuMOH; niHii , Ion riTorli» Wîii-
iiis (1(* In (Çiimisoii et iriinc f^riitidc
));U'tir (Itvs citoyi'im qui •<« dévoua}-
irnt pour lo .Hiiliit. pulilir, no pu~
rriil jirrc^lor Ion projçH»!» d'un on-
nruiî tividfMir dôvfiAlniiun, %i\ rù-
Kohi à tout !«iH'.ritior pour l« suo-
c:<>s df* HOU ontrr.pri.M*. Aprèn ^Iro
rv^\ô. nuiftro dn In nipitidn juH-
f(u*ou iHiiH, npr^H nvoir «rtlièro-
MKMit dôviiHlé l(*.H arnonaux do In
inarino « nprr» avoir oapturo on
nM>r o\ Mpnliô un grand nombre
f\v liniiincun rirhoMionl rhnrgOH,
lord Popluiin quitta lo Diinr-
inark, ruiinou/iul ru Auglotcrro
if) vdisjiraux do ligno, i ) IVôga-
\vn , 5 l»rirki« ol un IrtVi-grand
noinliro do hAtinir.uH ninrcluuidrt;
fldrio oxôrutour dru ordro!« qu'il
nvaii ro^us, il onloTa niAino Ioh
pluH potito(« oinharcntiouN. A cot-
\v prrto irn^parnblo pour Ion Da-
nois, 51* joignit rcllo do Icuri co-
louir?*, (*t dcH îlo9 d'Anhoil ot do
lli'ligoliind. Chrintinn VII, Bolli-
ritr do quittor Copenhaguo pon-
dant rattai|uodoBAuglai9«(to roii-
dail, avoo lo princo royal Bon flls,
sur lo o.ontinrnl, lorsqu'il mourut
lo iTi inarit il^oH, A IVoniibourg.
Frôdôrio VI , ontonnS do In con-
(lauoo puldiquo , monta mir lo
ti-rmo •\ uno ôpoquo qui fondit r«-
niarquabloBloBcommoncomcngdo
^oi) lôgno. La Suiidc onSrotonait
doH rrlaliouA avoc TAnglotorro ;
rllo porinottait rentrôe dans ses
portM aux vaissoaux do ootio na-
tion, dont elle roccvait niôino dtvi
BubsidoH. Frôdério regarda une
tollo conduito on quoique sorto
conimo uno déolaiatioii do guor-
ro; main, ocpendaiil, il Toulut* a-
vaut do proinlro un parti « oon-
naîtro loiidi»po!«itionA poNÎtivos dr
Cïutttavo-AdolpIic.C^o princo ayant
dounô 9 à la noto qui lui Tut ro-
iniBo i\ col ofTot, uno rôponsc peu
satisiainanto, la guorro fut rÔHo-
luo, ot Frodério la déolara la toillf
do son avônemont au trAnc. 11 lit
I)rôr.ôdor lo coinmoncoinont do»
lostilitôs par un manifosto de lit
guorro. liON Suôdoiri liuitèront
uno attaque sur la Norwôgo; mais
quelques rôgiinons danois, réuiiirt
avec les troupes et les habitau»
du pa^s, les repousstVent et les
rorcèrent ^ renoncera unosoooii'
do tentative, (lot èrhoc fit beau-
coup d'iniprOH*«iou sur los habi-
tans de Storkbolm • ot dans los
promiers niomens do rolTorvos-
cenco, on alla jusqu'A demundor
que la couronne Scandinave lût
mise sur la tiHo de Frôdérlc V].
Ln guorro no fut pns do longue
durée, et los doux soiivorains rô-
tablirent entre eux U paix par un
traité qui fut signé à Joskrvping,
lo lo dâceiubro 1H09. Lo Dano-
mark no posiédail |dus un seul
vaisseau do guerre, louto la ma-
rine était deveiiuo la proie dos
Anglais; dans uno semblable po-
sition , Frédéric employa lo seul
moyon qui lui restait. Il fit la
guerre avec des corsaires ; et ses
bAtimons , montés par des hom-
mes dont l'intrépidité était encurr
augmentée por le désir dô la von-
goance, entravèrent le commerce
des Anfflals « et lui liront un mal
incalculable» Lo cabinet do Co-^
54o
FRE
penhaf^ue qui n*avuit pas varié un
seul iii!«lant depuis lo ans, et qui
avait constatninent entretenu des
relations amicales avec la France,
crut, après la malheureuse cam-
pagne de Napoléon en Russie ^
devoir se rapprocher de l'Angle-
terre, et fit la paix avec cette
puissance. Cependant il resta
neutre, et résista à toutes les ten-
tatives que firent auprès de lui,ea
i8i5, les puissances coalisées,
pour Je déterminer à joindre ses
armes aux leurs. La Suède , à la
fin de 18 15, accéda à la coalition;
le prince royal, charge du com-
mandement d«:s troupes qui for-
maient 5on contingent , pénétra
dans le Holstein et dans le pajs
de Schleswig, et livra aux Danois
difiërens combats dans lenquels
ceux-ci obtinrent souvent Tavan-
tage. La paix du 14 janvier 1814
fut préparée par un arinistice
conclu le iT) décembre 181 5.
En vertu du traité du 14 jan-
TÎer, le Danemark dut fournir
lo^ooo hommes à la coaliliiHi,
et recevoir la Poméranîe suédoise
en échange de la Norwège. Cepen-
dant, sans avoir égard à ce traité,
la Norwège fut donnée à la Suède,
par la convention réglée à Paris
en i8i4« Christian - Frédéric,
prince héréditaire, forma la ré-
solution hardie de s'opposer à
cette cession, et d'assurer l'in-
dépendance de la Norwège ; mais
le sentiment de sa faiblesse le fit
renoncer à un projet qui ne pou-
Tait être couronné d'auctin suc-
cès. Après la conclusion défini-
tive de la paix, Frédéric VI alla
à Vienne. Quotqite les troupes
formant son contingent n'eussent
pris aucuue part à la guerre ex-
citée par le retour de NapoléoR
en 181 5, le roi de Danemark
reçut cependant une portion des
contributions payées pAr la Frao-
ce. Les universités de Kougs-
berg en Norwège et de Christia*
nia furent fondées par ce prince 9
qui aime et protège les arti» et les
sciences. Une sage liberté est ac-
cordée, en Danemark, aux opi-
nions politique» et religieuses*
Frédéric, regardant le commerce
et le crédit public comme deux
causes principales de la prospéri-
té des états , ne néglige rien de
ce qui peut contribuer à leiir ac-
croissement. £n général, son gou-
vernement est doux, et propre à
lui concilier l'amour des peiiplea
soumis û son autorité.
FRÉGËVILLE (Hbuii maequi»
bb), général de division , memhtro
du-€orps législatif^ était, an com-
mencement de la révolution, ca->
pitaine an régiment de Cond4.
S'étant prononcé avec éuerg;i« ea
faveur du nouvel ordre de choseï^
il reçut<,en 179a. du général Du->
mouriez, la conduite de ses trou-
pes légères, devint général da
brigade, et servit avec di^tioc-
tion en cette qualité à rarmée
des Pyrénées - Onentales. £m-»
ployé eu 179^ dans la Vendée^.eR
1796 étant à Montpellier* il eni-
pécha des mouvement iusurrec-
tionnel6d*éciater;ftitaomaié, par
le département de l'Hérault^ dé*
puté au conseil des cinq-ceol/s
dont il devint secrétaire ea Vam &.
Lié intimement avec Lucieo-fio^
oa parte, il était membre de Ja
cominisMon des inspecteurs à r<é-«
poqtie du 18 brum.Hre an 8 (]|
novembre lyf)^)^ elprit une part
icBportafite auxévéaeuensdecet*
FIVE
te journée. Cependant ùIa8éAnc«
extraordinniir quieni lieu à Saint-
(lluii(i. il fil af^lreiniire le8 meiiio-
bres (lu goiivenK^mcnt consulaire
à pr<^tor serment « ù la liherté, &
»1 é(j[nlilc. vi à la souverainc:té(lu
» peuple». Il rfntrn ensuite dans
la rarriôrc militaire, devint géné-
ra! de divi>ion, obliirt plusieurs
roiuinandemi'ns dans lesquels il
donna di; nouvelles prouves de ta-
lons et de bravoure, et n)ourut en
180:^.
fri^:(;kvillr (Charle.s ma».
gi'is de), frère du précédant, lieu-
tenant-goiiérol de cavalerie, est
né à (]a>tros, département du
Tarn, lo, 1" novembre i^5. A
IVpoquedc la révolution, dont il
adopta. comme son frère, lesprin-
cipos avec franchise^ et les sou-
tint avoc fermeté, il était, aini>i
quo lui, capitaine de dragons nu
réj^imout de Condé. Nommé suo-
cossivcment, en 1 79:1, lieutenant-
colonol, et colonel du régiment
de luLssards de Chamborand, il
fit la campagne de (Ibampngne, et
cellf de lu Belgique, sous les or-
dres du général Dumouriez. Il
rendit des services importuns à la
retraite de (»randpré, et à la ba-
taille de Jemmapes, où il enleva
nue redoute. Employé i\ Tarmée
(les l'yrénées-Orientnles en qua-
lité de général de brigade, il con-
tinua d(> justifitr la réputation
«]u'i! «était n<'quise par son Cf»u-
rage et ses talens. Le direct(»ire-
exrciitif le nomma, en 1790? com-
maudaul supérieur dv.n 9"* et la**
(li>isi()us, et lui confia tous Ich
poil \ (.ils d(MUil pouvait avoir be->
soi.» pour étonfler rinsnrn^ction
(|:m' 1rs ennemis du gouvernement
répiihlicain avaient fomentèedans
FRÈ
341
les départemens de la Haute*
Garonne, du Gers et du Tarn. Le
général de Frégeville jiistiâa Tes*
pérance que Ton avait eue dans
son zèle et dans sa pnidence ; il
remplit sa mission arec le plus
grand succès. Le a8 décembre
1800, il fut nommé général de
divitoion. Étant passé, en i8o6,au
service du roi de Naples Joseph
Napoléon , il obtint de ce prince
un commandement dans les Cali-
bres , où il détruisit plusieurs
corps d'insurgés. De retour en
France, il resta sans activité jus-
qu'aux cvénemens politiques de
18] 4* Le général de Frégevilie
fut nommé par le roi, le 8 juillet
de cette année, chevalier de Saint-
Louis, etie 27 décembre suivant,
grand-olficii'r de lalégion-d*hon-
neur; mais il resta sans emploi.
Pendant \ci cent jours , Napoléon
lui confia un commandementdans
le a*' corps d'observation. Depuis
la funeste affaire de Waterloo»
il s'est retiré prés de Montpellier,
et vit dans la retraite la plus ab-
solue.
FREftlANGER (N.), ancien
huissier }\ Dreux, remplissait, au
cnmmenoement de la révolution,
des fonctioDS municipales, lors-
qu'il f^it nommé, en septembre
179!», par le département d'Eure*
ct-Loir, députe à la conveniioa
nationale. Dans le procès du roi«
il vota la mort sans apfial ni sur«
sis. 11 fui chargé pendant quelque
temps des approvisiotinemrns d«
Paris. Membre de la société des
jacobine , et suspect de modéran-^
titttnê, il fut, en 179^1, au moment
d'en être exclu , ce qui eftt été
pour lui une cause de proscrip-
tion. 11 ««e justifia et fut maintenu;
fkt:
prùs la prrmièrr reslaiiration, en
18 14* le g«'n('riil Frère fut iimii-
iiie par le roi chrtalirr de Sainl-
Louis. Qiiuiqiril se fût conduit
a VIT beaiiconp dt» prudence et de
modération pendant répoqnrdif-
fif'ile des ceut jours^ il a perdn
son conunandrment en i8i(K et
lie puis i*e!tc époque' il est en non-
activîlé.
FRÈRE (JonTv nooKniM), am-
bnssadeut' :inï^lai:< près de la cour
d'Espagne en 181 3. Il Tut chargé
de déclarer au jjouvernenienl e:»-
pagn(d, que par !«uil«> du traité
d'alliance olTensive et défensive,
précédemment conclu Cintre les
deux puissances, le cabinet de
Londres considérerait celui de
Madrid comme violant les clan-
î^cs de ce traité , s'il fournissait
des secours en argent à la France,
ou s'il recevait des troupes de
cette nation sur son territoire.
Bientôt M. Frère déclara à Al. de
Cevallosy ministre d'Espagne,
que le gouTernement espagnol
ayant accordé des secours pécu-
niaires au gouvernement français,
et permis le passage sur son ter-
ritoire à i5oo hommes destinés
à l'escadre française, alors dans
le Férol, l'Auglett-rre regardait
cette conduilu comme un motif
légitime de guerre. M. de Ceval-
los donna des explications qui ne
satisfirent point l'ambassadeur
anglais; il en référa A son gou-
vernement, qui porta de nouvel-
les plaintes. Les négociations du-
raient encore en mai i8o/|, lors-
que rainba^sadcur fut rappelé
et remj)lacé par so» frère, dont
nous allons parler dans l'article
suivant.
¥l\VA\K (B.), ambassadeur ù
FKË
Ifl cour d*Espagne9 frère du pré-
cédent. Sa mission était de dé-
chirer à TEspagne, que l'Angle-
terre s'opposait formellement à
ce qu'elle fît aucun arme ment
dans ses port<: le gouvernement
espagnol ne voulut contracter au-
cune convention qui le rendrait
dépendant de la puissance britan-
nique. L'ambassadeur lyiglai» é-
choua danssrs tentatives* et après
plusieurs mois de correspondan-
ces et de négociation» inutiles, il
fut autorisé à demander ses passe-
ports, qu'il reçut au mois de no-
vembre de la mi^me année ; alors
il partit de Madrid avec le consul-
général de sa nation. En 1807,
M. Frère se rendit & Berlin en
qualité de ministre plénipoten-
tiaire ; et en 1808, comme en-
voyé du gouvernement britanni-
que près de la junte d'Esp«igiie ;
il fut remplaci'f, au mois d'août
1809* par le marquis de Welles-
iey. La correspondance de cet
ancien ambassadeur, et les dé-
tails des négociations auxquelles
il a pris part pendant sa mission»
ont été publiés par ordre du par-
lement anglais, sous le titre de
Reciteil tie pièces rehlives à CJËs^
FRÉRON ( Lovis Stanislas ),
fils du trop fameux 3^île de
Voltaire, et l'un des plus fon-
gueux membres de la convention
nationale , eut l'honneur d'avoir
pour parrain un roi philosophe,
Stanislas, roi de Pologne» et pour
proteclricr M"" Adélaïde » tante
de Louis \VI. Il avait fait ses étu-
des au collège de Louis le-Grand,
où il eut pour condisciple le
mOmc Robespierre qu'il devait
avoir un jour pour collèguo et
FRK FRÉ 345
pour roinpiirci Kréroii pèrf éCniU Marol v.i quelque» nntrrs, furent
ihnrt, son llLs lui Auccéda dnnu le ohli^^sn « pour ne itoiiHlrnirc ^ une
privilrfçt* rt dou:» In rédaction de prise de curpH laneVie contre eux
W^nuf^t Iitt4*rairr , moi» il ne fut A rnune de cen /iT^uiemenit, de »*ô-
r|ii<^ \v pnic-noin do non oncle , Inifçner de la capitule; \U ne tar-
r.-ihhé HoYou« vX de TabhA Geof- (K!rent cependant pn» A y rentrer.
fVoi, autre /.oïle de Voltaire rt de Membre» du rluh de» Oordeliern ,
loii.H Ir?* philoMopIu'H : rar, pur u- il» (Min^pirèient ouvertement la
ii(! drploraide fatalité, cv. »ont perte de la royaul/', et prirent u-
p^^^qn(• toujours de» homntcs re- ne part active au mouvement du
\i^ii\n d'un canictèrc respectable 10 aoftt 179a. FixTon avait été,
et qui drvrainit exrrrer un mi- dati*» In nuit qui précéda cette
nislén* de paix, que Ton voit 8ou« journée* Tuu de» membre» de la
tiMiir les diidrine» le» plu» eime- (iommune qui »'in»tallérent de
iiiirs (les lumién^s cl de riiuimo» leur propre autorité, apré» avoir
nie .•sociale. Dominé par une hu« cha**»é le» ancien». Député par
nicur iiuléprndante, le jeune Fru» le département de Pari» «^ la c.on-
ron porta toute reflerve»cenc.e venlion nationale, il vota la mort
d<>s passion» dan» la carrière que du roi »an» appel et »an» sur»!»,
la révolution lui ouvi*it. Il em- et fut Tuu des plu» violen» au-
l)ras»a jivw une sorte de fréné- tcur» du parti de la Montaf(nr,
sic les principe» rép(d)licains « Quoiqu'il s expriuiAt avec facili-
et un le vit, apré» avoir reiion- té, Frérou parut peu A la tribune;
ré, en i7<)n , à Vjitnu^r tUti*" il était ardent, avait de la rcHolu-
/•f///v , piiltjier VOratviîV <hi peU" tion ; pour remployer utilement»
/>//'. nA il montra moin» de talent ou IVutoya en mi»»ion Il
(pu <re\ii(;énition , moin» le dé- »e reutlit à Marseille, o<>, par
sii' d'crl.iircr, que celui de faire »uite de la révolution du 5l
naître ri dr propager rineeii- mai i^j)^, venaient dVM?later eu
«lit*. i>lais bientAt sa feuille pH- faveur des malbeureiix député»
lit devant VA ml ifa peuple^ que proscrit», de» m«iuvemen» in»ur-
Marat avait créé \ peu pré» i\ la rectionnel»d*une nature alarman-
nièmfr|>nqne. (lepcndant Frémn te. I.ch tient partis armèrent mu-
•i>ait donné des ga^çe» de <lévoue* tuellement ; mai» le» troupe» (pie
nnnt an nouvel ordre de clH)»e». la convention avait envoyée» con-
II s'éi.iii fait gloire d'avoir décla- trtî b's in»urp;éM triomphèrcuit, et
lé , npré.H jr retour de Varennes, entrèrent ii Mirseille avec le»
Mu'il n'y avait pin» de roi en commissaire» de la représeiita-
Kraine; tlavoir diMiunidé la inisv tinu naticuiale, Fréron , Harra»,
»ii a(cn>aji»)n et le jn;;ement de Salicetti, Uediespierre le jeune et|
l.onis \V|; il se vantait de plu» Kicord , charjçés dr faire exécu-
• !'a\«)ir app» lé à î;rH!nN cris l'éta- ter le» décrets <pi'elle avait porté»
Itli^^Mineni «le la rè])ublif|iie. A la contre les auteur» de la Wîvolle.
Miilf ib> èvénemi'fis dn (iliamp- Ta commission enveloppa dan»
«II' >lar.-., rn jnillei i^i)!, Fréron, »es veufçeauce» le» citoyen», le»
t-anlun , (iamille- Desmoulins , mouumens et la ville e|l«-mO.
346
fAÉ
me y qu'elle voulut nommer la
viile sans nom»,. Bientôt Tou-
lon, livrée aux Anglais par quel-
que» indignes habituns, nécessite
la présence des représentans du
peuple, qui reçoivent de la con-
yeution Tordre de marcher sur la
Tille, à la tête de toutes les forces
qu'ils pourront réunir. Ni Fréron
ni ses collègues ne manquaient
de courage : on ne conçoit pas
qu'il.*» aient proposé à la conven-
tion de laisser aux Anglais tout
le terrain situé depuis les bords
de la mer jusqu'à la Duraiice. Cet-
te lâcheté indigna môme jusqu'au
comité de salut public y qui fut
au moment de l'aire arrêter les
commissaires ; cependant il se
borna à leur donner des instruc-
tions si précises, qu'il ne leur fut
plus permis d'hésiter. Le comité
de salut public avait mieux jugé
de la situation des choses que les
commissaires eux-mr'me<. Tou-
lon fut pris, et ces commissaires
crurent laver la honte de leur
pusillanimité dans le sang des
principaux citoyens de celte cité
infortunée. Cette fois , épar-
gnant les édifices , et changeant
seulement le nom «le l.i ville en
celui de Port-la-Monlagne , on
ne irappa que les personnes : 800
citoyens désignas aux fureur*» pro-
cousulaire^, eurent orlre <le se
ren<lre au Champ de-Mtir>, sous
prétexte de recevoir âtts commu-
nication^ iinp'>rlaiite<. Cotniuc ih
ctaienl menacés de nnu'l >'ils n'o-
béissaient pus, iU arrivent et se
placent (le la manière qui leur
est indiiince. Due biillerie démas-
quée tout à coup lire sur eux
ù niitraille. Tous ne sont pas at-
tciuls^et comme ù Lyon^ceux que
FKÉ
le canon a épargnés se jettent à
terre et feignent d'avoir perdu la
yie. Les commissaires parcou-
rant alors ce théûtre d*horreur,
Tun d*eux s'écrie : « Que ceux qui
• ne sont pas morts se le veut « laré-
» publique leur fait grâce. • Trom-
pés pour la seconde fois, ceux
qui respirent encore se lèvent:
aussitôt une décharge de mous-
quelerie les renverse ; le sabre
et la baîoimette achèvent les mu-
tilés. On rapporte que Fréron é-
cri V ait à Moïse Bayle« sou collè-
gue: v Nous avons requis la^ooo
• maçons pour raser la ville : tous
• les jours depuis notre arrivée
• nous faisons tomber aoo têtes.
» Il y a déjà 800 Toulonnais de fu-
it sillés. Toutes les grandes mesu-
• res ont été manquées à Marseil-
• le, par Albitte et Cartt^aux; si
• Ton eût fait fusiller, comme ici»*
• 800 conspirateurs dès l'entrée
:>des troupes, et qu'on eût créé
• une commission milit-iire pour
• condamner le reste des scéleratl,
• nous n'en serions pas où nous
• sommes. • Une autre de ses
lettres renferme ce passage : • Les
• fusillades sont ici à Tordre du
• jour; et« sans la crainte de faire
» périr d'innocentes victimes tel-
Mies que les palriotes détenus,
• tout était passé au fil de l'épée :
• comme, sai.s la crainte d incen-
• dier l'arsenal elles magasins, la
• ville eût été livrée aux flamuios;
• mais elle nVn disparaîtra pas
«moins du sol de la liberté. De-
»n)ain et jours suivans, nous al-
lions procéder au r<i£^mfii(... Fu-
• sillade, jusqu'à ce qu'il'n'y ait
• plus de traîtres. » De retour à
Marseille, Fréron et ses collègues
firent recomiuencer lesproscrip-
FRË
tion9;/|00 personnes furent sacri-
fiée». La démolition desédifices pu*
blics allait être reprise, lorsque le
comité de salut public rappela ses
agens. Fréron rep<irtit pour Pa-
ris, et dès son arrivée, se présen-
ta À la société des Jacobins, qui
le proclama le sauveur du Midi! Le
crédit qu'il avait obtenu par des
titres si horribles , inquiétait la
jalousie de Robespierre, et la su-
prématie que llobespierre affec-
tait offensait Tlndépendance de
Frérou; tous deux jurèrent bien-
tôt leur perte réciproque. Fréron
se lia À plusieurs députés mena-
cés comme lui par le tyran, et ils
sauvèrent la France pour se sau-
ver. Il fut un des plus ardens coo-
pérateurs de la révolution du 9
thermidor an 2 (27 juillet i794)*
Adjoint ù Barras, par décret ne
la convention, il dirigea princi-
palement les forces envoyées con-
tre rilôlel-de-Ville, où Robes-
pierre s'était retiré. Du moment
que ce monstre ne fut plus à
craindre, on se persuada que la
terreur avait cessé, et Fréron eut
Tinexplicable bonheur d'être un
des libérateurs de la France. Il se
montra des plus ardens à pour-
.•«uivre le châtiment de ses an-
ciens complices. Lorsqu'il fut
question de recomposer le tri-
bonal révolutionnaire , Barrè-
re proposa de renommer Fou-
quier-TInville. i» Non , s*écria
» Fréron, tout Paris réclame son
» supplice ; je demande contre lui
» un décret d'accusation, et que
»)ce monstre aille cuver dans les
^enfers tout le sang dont il s'est
«enivré. » Fouquier-Tinville por-
tant peu de temps après sa tête
sur Péchafaiidy expia justement
FRÉ
547
ses crimes épouvantables. Fréron
fit reparaître alors , sur un autre
plan , son Orateur du peuple; et
sVntourant des jeunes gens les
fdus distingués de la capitale, quÉI
*on appela jeunesse dorée de Fré»
ron, il se fît chef d'une réac<p>
tion , reprocha aux agens de la
tyrannie cnnyentionnelle leurs
excès , fit «traîner le buste de
Marat dans les égonts de Paris ;
et ù la suite de la journée du
I" prairial an 3 (ao mai 1795),
pour empêcher les Insurrections
qui partaient principalement du
faubourg Saint - Antoine , pro-
posa de mettre le feu à ce fau-
boui*g...On assure même que l'or-
dre en fut donné au général Me-
nou , qui s'y refusa. Fréron se
lassa cependant de son rAle d'ultra-
contre-réyolutionuâire. La condui-
te des sections de Paris, ù l'époque
du i3 vendémiaire an 4 ( i^ oc-
tobre 1795), lui fit sentir que la
faction dite royaliste voulait, en
faisant attaquer la convention »
renverser la seule autorité qui
pût maintenir la paix en France:
il vit que le chef populaire des
royalistes n'en était que l'instru-
ment; et, quelle qu'en soit la
cause, ce rôle lui déplut. Il se
rattacha à ses anciens collègues,
et, peu de temps après, il fut en-
voyé, avec Julian et ittéchin, en
mission ù Marseille, pour y arrê-
ter les vengeances réactionnaires.
Il se conduisit, celte fois, avec
fermeté et justice, réparant, au-
tant qu'il était possible . le mal
produit par sa première mis.«ii<in,
et revint à Paris, sans qu'ancuiie
plainte s'élevAtcnnlrolui Fréron,
n'ayant point été réélu «^ 1*1111 des
deux conseils, recul dam» lob»-
348
FRÉ
ciirité jii^qu^à Tépoqne du 18 bru-
ni«jirf an 8 («i novdiibre ("OOy
Le f^enérui Bonaparte, qui TaTaît
connu fin jtiiiiçt'^clt* TnnUin, et
é.int fin prétend que Frèron de-
yait t-poiid(«r la Hoeiir , mariée
plu» tard, d abord au •général Le-
clerc, et ensuite au prince (la-
inille Dor';hè!ie« lui donna une
place peu iuiporliinle d.m:* Tad-
minislrali(»ii d*^à hoskpiees. Ce-
pendant, sur le» instance» de na
famille, le générai, devenu pre-
mier consul, le nomma à un em-
ploi plus convenable : et lors de
Texpcdition de Saint-Doniin<çue,
îl le désig^na comme 90u«- préfet
de l'un des arnmdisscmens de
l'île. Fréron n'accepta celle es-
pèce de faveur que parce que,
sous les rapports pécuniaires, 8a
position était extrf^mement criti-
que. Il partit , en i8o% , avec le
général Leclerc. Le climat de
cette colonie lui fut fatal; peu de
temp« après son arrivée, il mou-
rut, n'étant pasA^é de plus de 55
ans. Fréron a publié, en 170H,
im Mémoire historique sur M r^/»r-
tion royale et sur fês massacres du
Midi , fl''«f' des notes et des pièces
justificatives f ouvra((e rempli de
faits h(UTibles, et qui sig^nale ,
avec une fidélité dont Tauleur
n*aurait pas été jugé capable, les
excès où se hont portés les dilFé-
reiis partis, lorsqu'ils ont eu le
pouvoir de se proscrire mutuel-
lement et avec impunité. Fréron,
qui a concouru à tant d'jctes a-
troces, n'était pourtant pas né
cruel ; sou caractère était eu op-
po.'^ition avec ses actions. Doué
de l'humeur la plus insouciante
et la [dus ind(dente,il s'est m<»nlré
moins ce cju'il était qtie ce que
FRE
les circonstances Font fiit. Jeté
dans la révolution par une ten-
dance à laquelle dei^ esprits plus
sains que le sien avaienl cibêi. il
n'a pas su comme eux s'arrêter
 temps. Les illusions IVntrainè-
rent au-delA des bornes posées
par la raison; I ambition a fiit le
reste. Jusqu'à l'époque de hi révo-
lution, partageant son leinp:> en-
tre les lettres et les plaisirs, Fré-
ron avait été du commerce le
plus facile et le plus gai. Un de
ses auteurs favoris était Félrar^
que, dont il a traduit plusieurs
morceaux. Il y a loin de ce» pa-
ges galantes aux feuilles san-
glantes de V Orateur du Peuplé,
Nous avons remarqué que sa con-
version p<ditique n'araît pas été
exempte des fureurs qui ont si-
gnalé ses égaremens. Au moins
n'est-ce qu'envers des scéléruts
qu'alor;^ il s'est montré sans pitié.
C'est en cela, du moins, qu'il dif-
fère honorablement de certoins
pénitens qui, changeant de par-
tis, sans changer de principes, ««e
sont ttnijours trouvés avec les
hommes exagérés contre len en-
nemis de Tordre et de l'humani-
té. Nous ne pouvons voir un
changement de caractère, dans
l'application nouvelle qu'un scé-
lérat fut de ses vices : sous les
nouvelles couleurs qu'il rerOt ,
perce toujours la couleur san-
glante qu'il portait antérieure-
ment. Quant  des regrt ts sincè-
res , s'ils sont accompagnés de
beaucoup d'indulgence, nous j
croyons volontiers, et pnnLm-
nant le passé }\ l'homme qui ne
se le pardonne pas, nous répétons
avec le poète :
Dieu fit du repentir !.i reitn dci mortels.
l'Ui:SIA-l)0(;iJANTO (Maw-
iiiŒ Icnack), bnrnii, licMiluikuiit
(çriirnil, f>:riiii(l-<)ni('irr dv. la lô-
(;i(Mi'(l lionnciir« nû A SalurciMi
(i iiiH) aiuirniio luiiiillo du Piô*
iiiniil, (Il 1 74^^« Vi'i'ui i\ Turin iiiio
cdiiidtidii (lintiii^urr. Il liiilrii au
si'i \i(*4MU' Saidiii^iiu en ifliO, iHi
iraitonl 4'onit'llc daiisli'n'giiueiil
(in Koi <lnig(»iis <-> |>a»siâ tU
grade en ^Viu\v i\ irclui do inujor.
INniiiMiô (oloiud ilii rûgiinirnt de
OJHild.ii.H l'i) i7<H» piiÎH roloiitii
d(i rr{;iiiM'iU dcH <di('vnii-lé((t'r»
du roi, et iirij^adhïr d4) liertaiitH'fi
m i7(|(»« il lit av«'C rarinfo più-
iiKMitaiM' les |M'(M]UÎ;i«)ft raiiJ|Mi-
^i\v!^ (oiilnHu Fraiu!ci| vi iiuitilra
vu diviT.HCh muaniiHiH TMnU'ur du
^ufirioi'qui combat |>ourJ4i4l «dit il*
»v t\i: >oii (iay>. (4«!p«.'ii4li«iit lu roi
de* Sard. ligne iiYJHil,|iarral»4iiidoii
{\v. K4's états, dêliv lt•^ INiMnnnluÎH
de lriir.^4'rinrnl d«f fîdcditù. le* fo-
loiiil IwTMa, brnlunt du d^tidr du
sv hi^uaU-r 4laui» In carriJTC dt'Har-
ni('!«, fia^sa, en 1 7^)7, au itorvirc^ de
Frant'i'«où il lui 4'di'V4*. innuédiati^
nient au grade 4I0 gi'iu^rul de bri*
gade. Au 4'iMninenct:Piiint de
>riM)^ i^ (unnniuudait, i\ Turitiéo
irilalie, unit briK4i4i4! d«* drii((iHni»
<|ui l'ai sait partit: dt; la divÎMoinlu
général llatr^, et 4>bt4nl Ml pari
de la ginire (|u«; itîCMi«îiJirtMi( U»
rrunraJM dan» Jmix liatuilluH li-
vrées suvcrptiivc'iiU'iU mil Aulri*
iliieiih Moiih leH inurii 4j«> Vérone.
Ontreiduhionitiraitiid^uriiiuitfliron
puniraiteitcr, -^ lu triteseiilcuacnt
(le *i e^eudroii» ineoiiq)lel!i, Its
général Krenia exéeuta, à l'alFairtf
du .tavril, nu4! rkuid^c (|ui fut atl-
niirée diigénéiMl Murean lui-uuV
me, et ilaiis laipicdlti i4 4it|)riHuii-
nicr un liut^iilbiii. Sa hriliaQiê
FKK :ii9
condiillo lui flt obinnir lu ooiii-
inafi(K*in«*nl di' lontck^liv^ tron|M*f
pléiiionlaiKCtf qui i^e Irunvaiunt
daniirarméu;4*t Houttun tel ebel»
ullert dénloyériMit uimî valeur di-
l^ut du la France quilen avait an-
soriéut 1^ Ml g;l4)iru. La r.avaleria
Hurlnut iu!di<iti ligua an r4)inbal du
U9 mari eliW^Hui dn u^ avril. Ce-
pendant, a|>r«*ii dusi i-fTnrU inulti-
plicH du bravniiru e4intre le.*t Uu«-
AUrt ut It'^ Anlriehien*» dniil lus l'ur*
ceti étulent déeiiplen, lu général
Fn^sia lui tait prisonnier an bord
de TAdda. 11 ne larda pa4 1^ Ttre
éidiangts et repiirnt bief it Al dan»
les rangs duH armées de la repu-
blii^uv. t\n 184)!»» lorsque lu lMé«
mont lut runiii A bi Franc4*, lo
général Frusla Inl «rabonl iii\*os|i
du oonimandumunl du départe-
iiienl du la llauttï-l^Mre, et plus
tard i\ii euliii du riléraiill. Kn
iHo^), il organisa, i\ Montpellier^
uia e.orpsentiùreununt composé 4I0
IMéiiioiitais,iioiislelilrude légion
du Midi. Il fit lus uampugnus de
iHof) et i8<»li un Italie, où C4)iii«
mandait alors Aluwséna; iwiit
Tordru tW. su iM*U4lru à la grande
ariu«u cil l*rns»e; ut TmI, un 1^07^
nomuié général du division, (^e
lut en €uitu qiialhu qu*il uoin-
iiianda Ja uavaleriu (liûinontmsu à
la bataille du Friudlaïui; il avait
préuédi'uini4«nt uottiiiiaeilu une
division du uuiransli'rH. Vers litchi
delà niAiiieaniiér, lu général Fru-
sia, rappuU eu Friinuoi y prit
lu 4^4H4iuiaiidumuut d'uu uorpa
oonsidûraldu du ravaluriui «^ U
eondiMsit un l*)spagnu, où su.Hla**
leiisul son 4i4Miragu nu pnrunt le
di>punser ilfilru uoinpris 4lans lu
iuneslu eapitnUtinn du lluyl&n^
stiguéo par le fèAiénil Uup4»ot
35o
FRE
{voy, ce nom). Quand le géné-
ral Fresia, qui ne pouvait répon-
dre de la conduite de ceux à qui
le commandement suprt^me était
conûé, fut rentré en Fraure, on
le no-nma commaudautd<; la 18**
division militaire, dans le dépar-
tement de la Côte-d'Or. Chargé,
en 1809, P*"^^ ^^ ^"^ cour de T08-
yane, d'une mission de la plus
haute importanee^il s*en acquitta
àla satîj^ractiondu gouvernement;
fut, à sou retour, employé de non-
Teau 'à lu grande -armée, et alla
en Italie prendre le commande-
ment de la 4** division militaire
de ce royaume. Apres avoir été
nommé piovisoirement gouver-
neur de Venise, il fit, en i8]5, la
campagne de Saxe. Il fut nommé
commandant militaire des Pro-
vinces! Ilyriennes,nt montra dans
te poste le talent, le zèle et
ractivité les plus louables. Par
ses soins, les châteaux de Lay-
bach et de Trieste turent mis dans
un état de défense respectable.
Par suite des événemens qui for-
€èrentd*évacuer ces provinces, le
général Fresia, rentré en France,
eut d'abord le commandement
d'une division de l'armée de ré-
serve qu'on organisait en Pié-
mont. Au commencement de
i8i4« on lui confia la défense de
la ville et de la rivière de Gènes;
et malgré la diflliculté des circons-
tances, le peu de moyens laissé
à sa disposition, et les attaques
réitérées d'un ennemi nombreux
et pourvu de tout, il parvint à
conclure avec le général Bentink
la convention la plus honorable.
Le général Fresia chargé de gloin;
et d'infirmités, après avoir passé
^us les drapeaux 49 années de sa
FKB
vie, a obtenu sa retraite en 181 5.
Fidèle à sa patrie adoptive^et vou-
lant lui consacrer son dernier 80u-
pir.il a fixé sa résidence en France.
FRESNEL (lb PiLD-MAmicBAL
LiErTBVÂVT, COMTE db) 9 ofllcier-
général au service de Barière, est
né en Lorraine. Il commença sa
carrière militaire en France, dans
un régiment de hussards, et chan-
gea de patrie au commencement
de la révolution. Depuis cette é-
poque, il a passé soccessiTement
par tous les grades jusqu'à celui
de feld-marèchal; il acquit com-
me militaire une réputation dis-
tinguée. Quand) le 3o octobre
181 5, l'armée française culbuta
l'armée bavaroise, qui croyait l'ar-
rêter dans les défilés de Hanau,
et faire Napoléon prisonnier, le
comte de Fresnely qui ne put em-
pêcher cette déroute, se conduisît
néanmoins de manière à se faire
remarquer; il fut blessé & la tête
de sa division. Dans la campagne
de France, en 1814» le général
Fresnel se distingua aux combats
de Bar-sur-Aube et de la Ferté.
FRESSAG (lb ghbvalibe db),
partisan déyoué de la monarchie,
fut député à l'assemblée législa-
tive, et y soutint constamment
les mêmes principes. Arrêté en
1795, il fut détenu jusqu'à Tépo-
que du 9 thermidor. En Tan 4
(1795), il devint président d'une
administration, et fut obligé de
se cacher après la journée du 18
fructidor. En juin i8i5, le duc
d'Angoulême, alors dans le Midi,
désigna M. de Fressao pour être
préfet du département de la Lo-
zère, et le roi le confirma dans
cette place le 19 février 1816. M.
de Fressac appartient au culte ré-
ooa
F&Ë
lilancs curent ili soutenir. Fait, en
i;'92, souâ-lieutenant dans le ré-
giment dit Génois, un de ceux
que le gouvernement français a-
vait envoyé:» pour la défense de
celte île, il y devint succesdive-
ment capitaine, chef de bataillon,
puis adjudant-général. De retour
eu France, en 1797, il obtint la
confirmation de ce dernier gra-
de, et fit, avec beaucoup de dis-
tinction, les campâmes d*Alle-
maj^ne, de Suisse et d*Italitt. 11
contribua particulièrement if la
conqiiêtc de la Valteiine, et tut
fait général de brigade, pour la
part glorieuse qu'il avait prise
i\ la victoire remportée à Tauf-
fers, i*ur le général autrichien
Laudon. Il servit aussi honora-
blement sous le général Cham-
pionnet en Piémont, et notam-
mfHl à Casltlletto, et à Monta-
nera près de Coni, et sous le gé-
néral Joubert, A la bataille do
JSovi, où il reçut une blessure
assez grave. Sur les hauteurs
d'Albizola , près de Savone, il
soutint, pendant 7 heures, un
combat opiniâtre contre les Au-
trichiens, qui, sous la conduite du
général Mêlas , marchaient sur
Gènes, où Masséna était assiégé;
et le général FressinTet obtint un
succès éclatant. Lcicudemaia de
ce combat si glorieux pour le gé-
oéral Fressinet^ fut encore un
jour de gloire pour lui. 8,000
Français, commandés par le gé-
nérât Souh, et ]>i-ivcs de mu-
nitions et de vivres, se trou-
vaient en veloppés de toutes parts,
près de Sasseilo,. par tm ennemi
nombreux, auquel tis résistaient
en vain. M asséna met un corps
d'élUe.suus la diiecllon du gcné-
FRË
rai Fressioet, qui franchit des
montagnes escar|Ȏes 9 attiiqu*
l'ennemi avec rigueur^ le meleo
déroute, et parvient ainsi à dé-
gager le corps du général Souk.
Goutinuant de servir en Italie,
sous le général Brune, il efllectua
le passage du Miocio, et «e dis-
tingua, à la têtu de sa brigade,
dans divers combats qui illustrè-
rent les armes françaises » entre
ce fleuve et celui du Tagliameo-
to. Aprpeié à faire partie de Tex-
pédition envoyée à Saint-Domin-
gue, il 8*einbarqua sur Teacadre
hollandaise k Flessingue, chargé
de commander les troupes fran-
çaises. Arrivé dans cette colonie»
il eut bientôt gagné la conAaace
de Christophe et de Touasaint-
LouTerture, qui l'avaient connu
antérieurement, et fit arec eux
une négociation à la suite de la-
quelle ils déposèrent l«d arine$ et
se soumirent, en ayril 180^ Le
service important que le général
Fressinet rendit dan^ une circoos-
tance aussi critique, loin de lui at-
tirer toute la reconaaissaacc qu'il
méritait, ne tarda pas au eofitrai-
re à devenir la caase même de aa
disgrâce. ËiTectivametit. un moîa
après , les talens et l'ancienne in-
fluence deToiissaint ayant réveillé
rinquiétude du général Lederc,
ce capitaine -général de la oeb-
nie, MUS prétexte que Tociaaainl
voulait fomenter une nouTelle
insurrection, crut devoir le lai m^
arrêter, et déporter eoui cacorte
en France, où il fut enfenné «l'a-
bord au Temple à Paris 9 fuis
transféré au fort de Jouy près^le
Be$an(X)u , aà il mourut Tannée
suivante. Cependant le général
Fressinet, pour aroir blâmé hau-
temrnl cette arrestation, fui pri-
vé lui môino du .sa iiijcrté, et ren-
voyé en Frniice. L)uns la traver-
st'c, il tut |)ris pur les Anglais,
(|ui lo relinient i4 moi:) prison-
nitT. Uevenu ù Paris, il 8*attiru
encore ranimadversion du minis-
tère, en eensurant avec Iran-
rlii:(e la conduite funeste qu'on a-
vait tenue i\ Saint- Doininguo; et
il suhil un exil de 5 ini^% succes-
sivement '\ Bordeaux, en Italie
et à 'Fourni. Lutin, il l'ut remis en
arJivité, et on k'emjtloya dans la
(lalahre. Kn 181 !i, le général (lar-
nier a3ant été chargé d'organi-
ser, à Vérone, le II"' corps de
la grande -armée, Fressinet s'y
rendit avec les troupes Iranç^aises
qui se trouvaient dans le royau-
me de Naples, et y obtint un
commr.ndement. 11 traversa en-
suite le Tyrol et rAllemagne; et
après la raïastrophu de i^loscow,
il se porta sur Uerlin, i\ la tête de
^es troupes, qu'il ne tarda pas à
réunir avec ctlles que cominan*
dait le prince Kugène sur lus
iVontières de la Pologne. Lors ile
la déiVction des Prussiens, qui
ahaudonuéreut ce prince, Fres-
.sinet se trouvait i\ Francfortsiu'-
roder avec le général Gérard,
et il contribua puissamment ù
sauver Tarmée dans cette situa-
tion critique. £11 i8i5, nommé
eommaodant de la ^i** division,
il remporta, le 5 avril , de grands
avantages sur les Prussiens, ;1^ la
droite de TKIbe, en avant de Mag*
debourg; et le jo, malgré tous
leurs elVorts , il parvint, après
plusieurs combats, à opérer, à
Newbourg, la jonction de Par-
mêe du prince Eugéoe avec celle
Je Napoléon. Le surlendemain ^
T. VII.
FRE
353
a mai , il se distingua A la batMillo
si meurtrière de Lutsen, ou Gross-
Goerschen» gagnée par les Fran-
çais contre les Prussiens et les
Uusses réunis. Dans cette jour-
née glorieuse, il attaqua, avec u-
ne poignée d'hommes, \v. village
d'Ksdorf, non moins formidable
par sa position que par le nom-
bre des grenadiers russes qui le
détendaient. Voyant la victoire
long-temps incertaine, il se por-
te en avant avec intrépidité; son
audace éleclrise tous les braves
qu'il commande; malgré les dan-
gers qui Tenvironneni il parvient
ù se rendre maître du village, et
ne cesse de combattre qu'après
avoir vu le succès des armes fran-
çaises assuré sur tous les points.
Le général Fressinet reçut enfin
une récompense digne de tant
d'exploits : les éloges qu'il avait
mérités lui furent, décernés pu-
bliquement par le prince Eugène.
Uevenu de sa prévention défa-
vorable, Napoléon le dédomma-
gea en le comblant de faveurs»
et le créa tout à la fois générai
de division, baron et comman-
dant de la légion-d'honnenr, bien
qu'il ne lui eût pas mâme encore
donné la simple décoration des
braves ; enfin il chargea le prin-
ce de NeufchAtel (Berthier), ma-
jor-général de l'armée, de lui
transmettre, avec une lettre de
bienveillance, la croix de com-
mandeur de Tordre de, Saint-Jo-
seph de AVurlzbourg. Le grand-
duc de AVurtzbourg lui adressa
aussi la lettre la plus obligeante)
{)our le féliciter d'avoir conduit à
a victoire, dans cette m£me jour-*
née de Lutzen, les troupes wurti>
bourgeoises > qui avaient partagé
i5
?î;rt
FnË
le!« pcrils et la {gloire des Fran-
çais. Le général Fress^inel si^ii.i-
la encore se» (alens et sa iiriivoii-
re au passage de TKIbe, prè.s de
Dresde. L*eniieiiii, pressé de s'eii-
l'uir, avait laissé sur la rive {Tan-
che plnsirnrs bateaux qu'il ira-
vait pu détruire avant l'arrivée
des Français : Fressinet s'y pré-
cipite avec qiit'lqiies soldtit*« « et
Earvient au milieu d'une gréh* do
ulles et de boulets, à dfbarquvr
sur la rive droite, d'où il réuH:«it
à jeter un pont sur le lleuvt*. Le
général Fressinet ne se di>liii;i;ua
pas moins à la bataille de Bunt-
«en , gagnée par les Frani;ais le
*ji nitii 18 15. Un de nos corps
d'armée avait été repoussé avec
perte, et déjA Tennemi tournait
notre droite, lor>que le brave
Fressinet à la tête de sa division
restée en ré^e^ve, charge Teniie-
mi avec impétuosité 9 et ni.dgré
la résistance la plus opiniâtre, lui
enlève les positions avantageu-
ses qu'il nous avait prises. Il de-
fait, au mois d'octobre suivant 9
aller renforcer Tarmée du prin-
ce Eugène en Italie. Mais l'in-
terception des routes ne lui
ayant pas permis de se rendre
À cette di^stination , il prit part
à la terrible bataille livrée le iS
et le 19 sous les murs de Léip-
sick, et s'y couvrit encore de
gloire en remplissant les' t'onc-
tions d'aide -de -camp de Napo-
léon. Deux mois plus tard, il par-
tît pour Vérone, chargé de com-
mander la 5"* division de Tar-
inée d'Italie. Après la défection
de lUurat, alors encore roi de Ka-
ples« le prince Eugène, au mois
de févriiT 18149 voulut franchir
■ iv Miucio pour all«r livrer bataiU
FAB
le à l'ennemi ; et en partant de
Manloiie pour Villa- Frnnra, îl
laissa Fressinet à Mmixanbano.
11 arriva, pjr un hasard bien sin-
gulier, i|ue ce général quitta sa
position pour aller an-deviint des
Autrichiens, dan» le tcnnps où-
ceux-ci Tenaient pour Tal laquer
lui-même. Ayant reconnn que la
division française se mniposait
à peine do .'),ooo homme», tan'*
dis qii*ils étaient forts du 18,0009
iU n'hésitèrent pas à Taltaquerf
espérant de la mettre fAcîlemeni
en déroute, et niAme de la faire
prisonnière; mais ils éprouvèrent
une résistance qu'ils étaient loin
d attendre : le combat, qui dura 7
heures, fut si acharné, que les
Fran^'ais, faute de munitions* fi<*
rent souvent usage de Tanne
blanche. Enfin ils soutinrent le
choc d'un ennemi si nomlireux
ju>qu'au moment où le prince
Eugène vint attaquer les Autri-
chiens, et dégagea ainsi la petite
division commandée par Fres-
sinet Les bulletins de l'armée ,
en comblant d'éloges le général »
et en citant sa défense comme une
des plus glorieuses pourles armes
françaises, rapportèrent qu'une
ferme, qui était le point le plus
important de la position, avait
été successivement prise et re**
prise trois fois à la baïonnette. Ce
combat ne contribua pas peu à
préparer la victoire éclatante que
le prince Eugène remporta sur
les bords du JUincio, dans la mê-
me journée du 8 février. Après la
re>tauration, le général Freasinet
rentra en France, fut créé cheva-
lier de ^aint- Louis, et fut mis en
non-activité de service. Lié d'af-
fection avec le général SxceU
FKE
inan.«, il crut que Phonneur lui
imposait le devoir de défendre'
801) ami. Il se présenta dune à
Lille . dtrvant le conseil de guer-
re qui jugea oe brave ollîcier; et
il déploya une logique si persua-
sive, qu'il eut la satisfaction aussi
douce qu'honorable de le voir ac-
quitter à l'unanimité. Pendant les
le ni jours (en i8i5), Napoléon
envoya Fressinet en mission, suc-
cessivement à Koucn et à Toulou-
se; et ce général publia, dans ces
deux villes, d'éloquentes procla-
mations analogues aux circons-
tances. 11 commanda provisoire-
ment la 10*°' divi-^ion militaire ,
qui a pour chef-lieu cette der-
nière ville, où il organisa la 26"*
cohorte active, dont le comman-
dement fut donné au général Dc-
caen, lorsque Fressinetparlitpour
une autre de.*>tination. Arrivé ik
Paris , il apprit les désastres de
AValerloo, et entra dans Tétat-
major du maréchal Davoust. Le
7)0 juin 181 5, le général Frcssi-
\\v.\ signa, avec les généraux, ofli-
rit^rs et soldats de Tarméc sous
Paris, l'adresse, énergique qu'ils
])i'ésentèrenl à la chambre des re-
présentans, etl'on a lieu de croî-
vv (|ue Tartnée lui dut la rédac-
tion de cette pièce patriotique*
digne monument du dévouement
héroïque des militaires français*
Il pensait, conmie plusieurs au-
1 res généraux, qu'on aurait dû dé-
teindre la capitalecontre l'invasion
(les étrangers, et chercha en Tain
à l'aire adopter cette résolution.
Après la seconde rentrée du roi.
Je général Fressinet ayant été
i'i)iii[)ris dans l'ordonnance d'exil
rlu '?.f\ juillet, sortit de France
poui*â»e réfugier en Belgique^ sani
FllE
555
attendre la loi dite (Tamnistîe, du
12 janvier 18 iG. Mais, loin de
trouver dans ce pays un asil<;, il
necessa d'y Tître on butte, comme
les autres Français réfugiés, aux
plus cruelles comme aux plus
inutiles persécutions. L'ûme na-
vrée de voir sa patrie. en proie aux
hordes étran(^;res . qu'il aurait
"voulu pouvoir combattre encore
pour contribuer \\ le» repousser
de notre territoire, il forma le
projet de passer en Amérique a-
vec sa famille, et communiqua
cette résolution à sa femme, qui
s'empre&sa d'aller le rejoindre ù
Anvers, afm de partir avec lui. Il
se tenait soigneusement caché à
Anvers , où les agens de la police
n'a valent pu le découvrir,lorsqu'il
fut trahi par le bailli maritime de
cette ville, à qui il avait confié
son secret : ce magistrat, qui était
parvenu jusqu'à lui, sous prétexte
de lui rendre service, eut la lâ-
cheté de le dénoncer, et de le faire
arrêter dans la rade de Flessin-
gue , au moment où il allait met-
tre ù la voile. Un commissaire de
police, ayant sous ses ordres une
vingtaine d'agens et de gendar-
mes 9 s'empara de sa personne,
pour la mettre 6ans doute en lieu
de sûreté. Mais, par bonheur^ le
général ayant réussi A s'échapper,
parvint h regagner le navire où
sa femme l'attendait, et ils appa-
reillèrent le ]5 février 1818, au
milieu d'obstacles sans nombre ,
et en bravant même le danger des
batteries sous lesquelles ils furent
obligés de passer. On trouve con-
signés dans la Bibliothèque histo^
rique, tome 2"% les adieux tou-
chans, et dignes d'un brave, que
le générai Fressinetadressaàsapa*
5:)fi
FRK
trie,enqiiiUoiurEiiroi)e.Aprôss*j
^tro pluint des vuxntious iniquo!»
que le gouveriiemeiit des Pays-
B:is lui avilit fait suhir dans suii
ei\\n il s'exprime en ces terineiî :
« Adieu, France, a<Iieu : reçois
«tous mes regrets; ils sont sincè-
nres et profonds. Kn quelque lieu
vqnc ma destinée me conduire,
» crois qu'un jour il ne dépendra
• pas de moi que la mort ne ter-
«mine ma carrière au milieu d'un
i»triomi)he qui te fa^se recouvrer
uton indépendance et la liberté »
La goeletltr américaine t* Aurore ,
sur laquelle était monté le géné-
ral Fressinet, n'étantpas suflisam-
ment pourvue de vivres, dut re-
lâcher aux iles Canaries pour s'en
procurer, l^uiiiu le lo mai de la
nienic année, il aborda sur les
côtes de l'Amérique méridionale,
et débarqua à Buenos- Ayres, dans
le Paraguay. Bien que ce pays lût
sous la domination espagnole , le
gouvernement aiftglaisy avait tant
d'influence que les Français y é-
taient mal vus. Le général Fres-
sinet passa un an à regret dans
ime contrée où il vit se succéder
le despotisme, l'anarchie, et en-
fin la guerre civile. S'élant réfu-
gié à Monte-Video, colonie por-
tugaise, il passa, trois mois plus
tard, à Kio-Janeiro, où il reçut
l'accueil le plus distingué. 11 était
depuis sept mois dans cette capi-
tale du Brésil, et il se proposait
d'aller combattre pour la liberté
américaine, sous les ordres du
général Saint- Martin , lorsque
l'ordonnance du roi qui le rappe-
lait en France lui parvint. Km-
pressé de revoir sa patrie, il par-
lit le 7 février 1820 , et arriva au
Havre dans le uiois de mai ' ui-
EUE
vant. Après un exil de cinq ans,
le général Fressinet devait croire
que la vengeance de sei enoemis
satisfaite, le laisserailen paix dans
ses foyers. Mais en vertu des lois
d'exception, remises en vigueur,
on l'arrêta encore à Paris « dans
son ^KnmcWt ^ rumine prévtna {Vé-
trt siispett; etd'upi'ès un mandat
signé par des mini>tres non res-
ponsables, il l'ut incarcéré à la
Conciergerie, où on le retint six
semaines, dont ileux au secret.
Rendu enfin à la liberté, il eut
une audience particulière du roi,
et fut replacé, le a août, dans le
cadie de rétat-major-géiit:ral de
Tannée en disponibilité de servi-
ce. Mais l'année suivante ( i8ai),
le général Fressinet, aprt^s avoir
si long-temps lutté avec autant de
courage que de couslance contre
les persécutions et l'adversité ,
succomba ik une maladie de lan-
gueur, dans la 44** nimée de son
/ige. Le général Fressinet est l'au-
teur d'une brochure pleine de pa-
triotisme et de détails întéres-
sans , publiée â Bruxelles , en
1817, sous ce titre : Appel aux gé^
nèrations futures. Cet écrit a pour
objet les funestes et niémorahles
événemens de la seconde capitu-
lation de Paris, en i8i5.
FUETEAU DE SAlNT-JUSï
(EMMANiiEL-MABC-MAaiE)« beau-
frére du président Dupaty {voj.
ce nom), naquit en 1754. Il était
conseiller de grand'chainbre du
parlement de Paris lors de la ré-
volution, dont il adopta, dès To-
rigine, les principes avec une ra-
re énergie. En 1788, il s'était op-
posé, au parlement, ù rétaiilîsse-
nientde Kimpôt graduel, condui-
te qui le ût exiler parie cardinal
*U: Hrif:iin<^, principal miriUtri;, et
p.'ir II! f^finUvili'H-HciMiiif L.'itnoi-
f^rioii. I.a fliH^rAf'iî HiinM liiqiii'IN:
lortih/ji'cnt i;iiX'iii^riH'«) hVM |)i;rf»/î-
(MilnirH lui fit rtunuivrvr nu li-
hf;rt('-. l'.u i7H<), il fut rioriim/iniix
/^t.'iiH- ^rii/rr;iijx pnria tiol»l(!HM;i]ii
hailli.'if{<! lier ,Mi;liiii, i*l fitpt'trtirtdc
l;i Miiiiorili? qui h«; n.iitiil îiii lirrft*
/;t:il. I''r<'t<;iirf ^V^tail att/irlw; aux
iiitcrAt^ «lu pfMipliv, iii<ji>« fiiihin;!-
h'iiiMit iriodri'i; <*t roririlinliïiir, il
iH! rlirrcha jaiiiain A Irn ftrrtirn-
vn: i'vMi' i'xn^t';raliofi HoiiviMit ri'~
prorJifrf! ilIlX pIlJsiMMIIX lall!l|H||f;.
voin'tH ;'i la ini;mi! caim*!. Voulant
rap|ii'(M'iiiT l<:«* parlis et A^inlitrpo-
saut loiili'H \i',H foin qu'il voyait
«•Oj^a^çrr 1h IuUiî, il MîTiI r|i;^ vuiii:-
rrii^. IMirah«;aii, qui coiiihattait
runiiiM! lui pour la rausi? pr»pii-
l.iirc,H*f;xprimaitavirc;pli]*tiriM:lat
«•I iiioinH (lé: rri4!fiaf!^«:in<'riH. Troii-
vaiil Ha'M (:é!.H*4(: hiir«^oti t licinio iifi
lioiniiiir txxMpi* h ilonntrr raiHoii â
lout II! nioiMlf?, il l'iJHH» l(Mtili(*r
Mir lui un (If; <;i'«4 Harru-tmir^ qui
itnpiiiiK lit un ridicuh; ini'flaçn-
l)l(v, il le «^urnoinina (lau«^ un iiio-
rniîiil <riniuii;ur la rommrrtf Fr/'-
taoti. Sarift M'oirctiMCsr (Kune qunli-
firaiioti h\ iiiconviruanlft iUtim la
hourJiir irinicoll/igiin, Fn'ftrau ni!
conliiiiia pan moiu<t (rc^ttiuiirr \f¥>
prim ip('H d |ch lalcrin(l<! riîl lioiii-
iiic ilh^trir; il appuya vl 'l(;v(!lop-
pa nif^iuif, qui^lquf! h;iiip*«apW!4, la
pi'opo-^itiuii qui! MIraIxMii arflit
faihî (rnjoiilrr A la forniult;, par
in f^r/trti (h Dieii^ riîH riiul'*, eA par
la loi niHHtilatioinivlU (If IW.tat, C«
Cul l''ri*l(raiiqui li; prrjriî'rr propo-
sa, II! H oclohrr; \'^^\)^ ili*. ilonncr
:i LouIh XVI li!iilri;qiii futadop-
ir, ili! roi ffr.% FrançaiH» l'n*Hidiint
iUi V\\^*vAu\}U'^.^ 1« lo (lu iJiOino
FRfC
557
rnnirt, il %r. ri'rirlil pr/:» di: L L. M M.
pour li!H féliciter di: la d(;t(;rriii-
iiation qui U\n avait pot (<:«» A fixer
Ifiur f»(';jour dariH la capitale. Sei»
travaux à cette /;poque, ort il jra-
vailtant d*aliu*f à réformer et tant
de chofte'^ il étahlir, wv. furent pa»
d*une médiocre importance. i)ri
le vit ftiicceH.<dveriient dénoncer
le» bantillcH hcciéteMj réclairn^r
raboliliori deit ordres religieux»
houteuir avec cltal«!ur le» avanta-
gea de la conHtitulion «civile du
clerf^é, \\\A*sU'V |Miurque Ich bien»
eccléiiaftliquen fuHbent aliéné»
pronipteineut» voler pour que le
droit de faire la paix ou de décla-
rer la guerre appartint A la na-
tion hcuIc, présenter Haufi détour»
dan.H un rapport la ititiiatiou alar-
mante du royaume par l'état
d'boHtilité dcH autre» pui»«(ance»»
proposer de décréter que le prin-
ce de (iondé errait tenu de ren-
trer en FraiMïc, et qu'aucun Fran-
VaiH ne pourrait Dortir du royau-
me, nendaut compte de nouveau
de» di<tpoHiiion» boKtile» de»étran-
gern à noire éffurd, et de la négli-
gence ou de II mauvaiftc foi de»
ministre», il demande qu'il»»oicut
traduite â la barre. I/état d'indi»*
cipline où »e trouve l'armée en-
tière, le porte A inni.Hterpour qu«
le mininlre de la guerre »oi( auto-
risé A employer Ioum le» moyen»
nércf^ifaire» pour réprimer cettt»
InMubordination générale. Après
la «etihion de TaHitemblée con»ti-
tuante, Fréteau devint juge du
tribunal du u*'arrondi»Hementde
l'arÎK. Mai» en 179^9 il fut urrAtu
coinme »u»pect, traduit au tribu-
nal révolutionnaire, et condamna
A la détention par mesure de »n-
reté générale. Ce jugetnciit^ qut
^fîS,
FIIK .
daiiscP (finps t'aiiil :iR moflératîon
reii(laile>liiiJitl)lts excita la fureur
«le Robespierre qui s'écria : a Que
M pour l'avoir rendu, il fallait que
files jurés fussent tous des contre-
«révolutionnaires. » Le tyran ne
laissait jamais échapper sa proie.
Il avait dévoué Fréteauà lauiort.
11 lo fit comprendre dans une de
ces conspirations de prison, in-
Tentiou aussi monstrueuse que ri-
dicule, mais qui a coûté la vie à
un nombre prodigieux de ci-
toyens. Ce fut pou de joursaprès
la réorganisation du tribunal ré-
volutionnaire, en juin i794(p^'^^''
rial an 4) q''^ Tiufortuné Freteau
fut jugé, condamné et exécuté
dans la mrme journée.
FUIUEAU DE PÉNY (N. ba-
bok), (ils du précéd4M)t, membre
de la léginn-d'huuneur, avocat-
général à la cour de cassation ,
embrassa d abord Tétat militaire,
et devint aide-de-camp du géné-
ral Cauibi>; inai:> renonçant bien-
tôt à une proft'S.oiou pour laquelle
il se senlitit peu de gofa, il entra
dans Ttudri; judiciaire. Substituts
en i8o(i, du procTtreur impérial
près le tribunal de première ins-
tance de Pariai, il [)assa à la rour
impériale de la mrine ville en qua-
lité d'à vocal- général, fonctions
qu'il exerçait <n«.ore lors du re-
tour de la famille royale en 181.4.
Maintenu par le roi, et pendant
les cent jours par Kapoléon, il fut
destitué après le second retenir
des Bourbons. Cependant M. Fré-
teau de Pény estdevenu,en 1818,
Pun des avocats-généraux près
de la cour de cassation. Les au-
teurs d'une biograpliie étrangère
font remarquer que dans le dis-
cours que M. Desèze, premier
FKE
président de cette cour, pronon^
à l'occasion du retour de M.
Fréteau de Pény ùl des foDCtioDS
dans la magistrature, il appuya
fortement sur les vifs regrets, sur
le sincère repentir que M. Fré-
teau de Pény avait montré de sa
conduite politique, lis ajoutent
que cette leçon sévère s'adressait
moins encore au nouvel avocat-
général, qu*i\ tous les magistrats
qui ont partagé ses erreurs poli-
tiques. Il y a assurément de l'exa-
gération de la part de ces auteurs,
dont le bon esprit est cepeodaDt
généralement connu, lorsqu'ils a-
vancent en terminant : «Que soit
uqne Ton considérât le discours de
» :>I. le premier président, soit que
» Ton jetât les yeux sur i'airhuini-
a lié du récipiendaire, la réception
»dcM. Fréteau de Pény rcs^eni-
»blait à un entérinement de Ictr
wtres de grâce. »
FUEt.INDWEILER (Henbi),
peintre d'bistoire, d'un mérite re-
connu, naquit à Zurich, vers
1755, et mourut dans la même
ville, en 1796. Le désir de se per-
fectionner dans son art, l'avait
engagé, en 1777, à se rendre à
Dusseldorir, pour y travailler d'a-
près les modèles des grands maî-
tres, qui s'y trouvaient réunis
dans nue galerie célèbre. De là
s'élant rendu à Manbeim pour le
même objet, il en partit en 1783,
et parcourut successivement la
Suisse italienne et l'Allemagne.
Dresde et Berlin l'arrêtèrent pen-
dant quelque temps. Le prince
de Dessau,qui estimait son talent,
voulait le retenir à sa cour ;
mais le vif aiuour de l'indépen-
dance, qui se faisaitsentir dans le
cœur de Frcundweiler , porta
cet artiste à rctonrncv dans fia pa-
trie. La plupart t\e ses compo»i-
lions <HMit tirées de Thlsloire
î*uissc. Mlles se font remarquer
par la vérité de^ détail» et la fra!-
elieiir du coloris. Frciindweilcr a
fait un grand nombre de portraits
f'rappans de ressemblance. CeW
artibte rrcommandable, qui avud
i\ peine atteint sa 4o'"* année lors-
qu'il mourut, possédait des ver-
tus et des qualités sociales qui le
Taisaient c-liérir.
FKliviLLK (A. F. J.), ancien
proiVssi'ur aux écoles centrales de
Versailles , peut être considéré
comme Tun des plus féctmds par«-
ini Icsérrivaius qui ont puldié de»
ouvrap^rs sur Finslruction des en-
iaus. Si ce genre de travail ne
conduit pas toujours ses auteurs
à l'immortalité, ou ne peut dis-
<!onvenir néanmoins qu'il ne soit
trrs-utile. Nous pourrions citer
dr M. Fréfille une vingtaine «rou-
vra^fs plus ou moins intéressant,
parmi lesquels on distingue : i**
Nouveaux essais d' éducation , ou
Choix dfs plus beaux morceaux de
f* histoire ancienne et moderne ,
1 781), 3 vrd. in- l'i; a® Correspond
dancc de myiady Cécile avec ses en-
fans, ou litrunil de lettres relatives
aux études, aiLC mœurs et aux jeux
di la jeunesse des deux sexes, I7î)5,
i8o'jî, in- 13 et in-8'; 7)" Le Domi-
no-Mentor, ou Moyen d'enseigner
par C attrait du jeu, à plusieurs dis-
nplcs à la fois, les lettres^ les chif"
f/'fs, les nombres et la lecture, 1 795,
i8oî>. i8i3, in-K% in-12, in-18;
/|" Histoire des chiens célèbres^ en^
Irftnflce de notices curieuses sur
r histoire naturelle, 179^), 2 vol.
ifi-18, avec 9 gravures; 1808, a
\ul. in-12; ^"LeêJeux, les Fables
FRP 359
et les Maximes pour enseigner lu
lecture et la morale aux en fans ,
1799, in-8' ; 6* Principes élémen-
taires d'orthographe française, tui'
vis de jeux de fiches orthographia
qucs, iKoo, in-8"; y' Fie des en^
fans célèbres, i8o3, 2 vol, in-12;
1810, 2 vol. in-8"; 8" Beaux exem^
pies de piété filiale et de concordé
fraternelle, i8c5, m-12; 5** édi-
tion, 1817; 9* La Grammaire no^
tée, ou l^ê Parties du discours dé^
montrées par des signes analytiques
gui ne laissent aucun doute sur les
principes de la syntaxe et l'ortho^
graphe des participes français ,
1 8 1 5, in- 1 'i; 1 o* Le Courrier en"
cyclopédique , ou le petit jeu de
tout un peu ^ i8io-i8i5, in-129 a-
vec gravures.
FRËYCINET (Loris df), sa-
vaut naturaliste, capitaine de fré-
gate, membre de la légion-d'hon-
neur et chevalier de Saint-Louis,
né ^ix\ 1775, consacra sa vie aux
sciences, dans Tintérét desquelles
il fit plusieurs ^jages. C*est à
lui qu*on doit le bel atlas, conftl-
déréxîoinme un chef-d'œuvre, qui
^e trouve en tf'te de la relation pu*
bliée par Péron et Lesueur, da
Texpédilion du capitaine Baudin,
dont le capitaine FreycinctTit par-
tie en 1800. Il a joint à ce Voyage
un volume à^ Observations nauti^
ques. Ou lui doit d'avoir , con
joiutement avec M. Clément ,
découvert un nouveau procédé
pour dessaler Teau de la mer. Le
capitaine Freyciuetest repiirti.en
1817, pour une nouvelle ezpédi*
tion aux terres australes. Le
perfectionnement de la physique
générale, de la géographie et de
Fart nautique, est le motif qui a en-
gagé ce hardi nayigateur 4 fio-
56o
FEE
treprendre ce nouveau voyage.
FAËYKE (don Maxiel), lieu-
tcnanl- général espagnol, coui-
mandiûl eu chef, en iSij et iSi^*
le 4"' corps d'araiée dont il avait
d'abord partagé le commande-
ment avec le général Castugnos. A
la bataille d'Ocana, où il donna des
preuves Je sc.*^ connai.<i<anceir dans
rart militaire, il s'attacha particu-
lièrement À harceler les armées
françaises. LegénéralGodiuot,àla
division duquel il fit éprouver de
grandes pertes, aima mieux mou-
rir que de survivre à ses revers,
et se brûla la cervelle. Dans les
journée;^ des 5q et 5i août 18 15,
don Manuel facilita l'arrivée des
troupes anglaises, et contribua si
puissamment i\ la prise du fort
Saint -Sébastien, que le duc de
'Wellington le cita dans son rap-
port de la manière la plus solen-
nelle. Le 7 octobre 1810^ après a-
Toir passé la Bidassoa, il eut à sou-
tenir un combat vigoureux, à la
suite duquel ses forces lui permi-
rent de s'emparer des hauteurs oc-
cupées parles Français, et des re-
doutes qu'ils y avaient construi;-
tes. Il entra en France avec Tar-
mée anglo-espagnole, et seconda
utilement les eÛbrts que fit le gé-
néral Wellington pour pénétrer
dans le Béarn. Au mois de jan-
vier i8i4î le général Freyre a-
yait rapproché ses cantonnemens
d*Irun , et devait se mettre en
mouvement aussitôt que Taile
gauche de Parmce anglaise au-
rait effectué le passage de l'Adour,
quand les résultats de la bataille
d*Orthez,qui eut lieu le a5 février,
força les Français à s'éloigner et
à laisser libre le passage de la ri-
Tièrc. Don AlaDuel se distingua
FRE
au^si à la bataille de Toulouse*
qui fut si glorieuse pour les Frati-
çais. le 14 avril de la même an-
née. Fait ministre de la çuorre a«
prés le rétablissement de Ferdi-
nand Vil sur le trône d'Espagne,
il ne remplit que peu de Icnaps
les fondions importantes de ce
ministère. Cependant il conser-
va la faveur du souverain » qui,
sur sa demande, accorda une mé-
daille distinctivc à toutes les trou-
pes qui avaient été présentes à la
bataille de la Bidassoa. Au mois de
février iHiTi, Ferdinand institua
en faveur du général Freyre une
nouvelle croix de Mérite, et or-
donn:i qu'elle fût brodée sur les
angles des drapeaux de cha-
cun dos corps faisant partie de
Tarmée qu'avait commandé^ ce
général.
FIVEYRE-DANDRADE (Go-
METz), Portugais d'origine, géné-
ral au service de France , na-
quit en 176-2, à Vienne, où son
père avait été envoyé par la cour
de Lisbonne, en qualité d'am-
bassadeur. Issu de Tune des fa-
milles les plus distinguées du
Portugal , il servit d'abord
comme cadet dans le i3** régi-
ment d*infanterie portugaise. A-
prés avoir été nmnmé sous-Iieu-
teuant, il quitta le service de ter-
re, entra dans la mayine, et de-
vint lieutenant de vaisseau. Étant
passé ensuite au service de Ca-
therine II, à Tépoque où la gucr*
re éclata entre cette souveraine
et la Turquie^ il signala son in-
trépidité en arborant, le premier,
le pavillon russe sur les remparts
d'Oczakow. L'impératrice instrui-
te de cette action d'éclat, lui ac-
corda le grade de colonel et la
FRE
décoration de Saint-George, et
lui envoya une épée d*honneur«
Le colonel Freyre retourna en-
suite en PorlugaU commanda le
4"' régiment de ligne, lit les cam-
pagnes de la Catalogne et du
koussillon, et fut, à la paix, élevé
successivement au grade de ma-
réchal de-camp et de lieutenant*
général. 11 servit en cette même
qualité dans Tarmée irançaise»
d(mt lit partie la division qu'il a-
vait amenée du Portugal, après
lesévénemens de 1788. En 18122^
il fit avec distinction la campa-
gne de Russie, et en i8i3, il
commandait à Dresde, lorsqu'il
se trouva prisonnier, aux termes
de la capitulation du maréchal
Couvion-Saint-Cyr. Rentré en
Frai^ce en i8i/|, il n*y resta que
peu de temps, et au commence-
uiciil de 181 5, il retourna dans
sa patrie. Possesseur d'une i'or-
tune immense, il semblait en
jouir paisiblement, et ne prendre
aucune part aux aiTiiires politi-
ques; mais le 25 mai 1817, on ne
l'ut pas peu surpris de le voir ar-
rêter comme Tun des principaux
chefs d'une conspiration qui ne
tendait à rien moins qu'à dépouil-
ler de ses états le prince régnant,
pcmr mettre la couronne sur la
tôle du due de Cadaral, membre
de la famille royale. Cette cons-
piration* découverte '\ Lisbonne,
par la vigilance du maréchal Be-
resl'ord, commandant en chef l'ar-
mre portugaise, avait des ramiG-
cations très-étendues dans les
provinces, etdonna les plus vives
inipjiétudes à la régence. On ar-
rêta un grand nombre de person-
nes parmi lesquelles il s'en trou-
vait de la plus^ haute distinction.
FAE
36i.
Le général Freyre fut saisi dans
son cabinet avec tant de promp-
titude qu'il ne put opposer aucu-
ne résistance, ni empêcher qu'on
ne s'emparût de ses papiers, par-
mi lesquels se trouvaient plu-
sieurs proclamations dirigées
contre le despotisme du cabinet
de Londres. L'examen de ces pa-
piers donna sur la conspiration
des indices qui firent connaître
jusqu'où elle s'étendait. Il demeu-
ra alors certain que parmi les
conjurésse trou vincnt non-seule-
ment grand nombre d'olïiciers de
tout grade, et entre autres deux
aides-de-camp du maréchal Be-
resford et le baron Eben , mais
encore des gens de loi et des
fonctionnaires civils ; que lord
Beresford qui, déjà, avait été man-
qué d'un coup de fusil, devait ê-
Ire sacriûé, ainsi que les mem-
bres de la régence; que différeiis
soulévemens devaient avoir lieu
dans les districts; et qu'en cas de
succès, le général Freyre devait
Otre nommé maréchal-général.
Toutes ces découvertes parurent
d'autant plus alarmantes, que la
conspiration' semblait coïncider
avec le soulèvement qui eut lieu
au Brésil, à peu près à la même
époque. Le gouvernement prit
des mesures sévères; les arresta-
tions ne se bornaient pas à la ca-
pitale, on en faisait chaque jour
dans les provinces. Elles occasio-
nèrent à Coïmbre une émeute qui
coûta la vie à plusieurs olTiciers
anglais servant dans les troupes
de Portugal. Il fut créé une com-
mission spéciale pour jtiger les
conspirateurs. Le général Freyre,
mis en jugement, conserva tout
son sang-froid^ et se défendit a^
5(^3
FiU
▼tic autant (J(* fcniirié qiie âv. pré-
sifnco irti^prit; mais li iiit ro i-
djiniic à mort avec G de:» princi-
paux chefs (]« «a con«»pirulion,
pre>(|(je tous ancicMis militaires.
Ils moururent avec Ijcàucoup do
courage. Les autres conjurés fu-
rent iïeulettient punis par la dé-
tention ou Texil.
FKKYUE-D'ANDRADE (doïc
Jtan), rou9in-germain du pn co-
dent ^ est né à Li.^hunne en 1773.
Kntré au service ik l'âj^e de 1 7 ans,
il parvint au {;rade de colonial , n-
près avoir passé par tous les au-
tres. Il fil, en i^O** ^^ *7i)4» I***
campagnes de Ruussillon etde Ca-
talogne. Ayant pris du servict; en
France en 180S5 il fit, en 1809 et
i8io« les campagnes de rorlu»al
et d'Espagne « d'abord dans le
corps d'armée commandé par le
duc de Bt'lliifie, et ensuite d.tns
celui aux ordres du général i>J as-
séna. I! se distingua en Russie et
en Saxe, dans les campagnes de
1S12 et i8i3. Après avoir été
long-temps premier aide-de-camp
du marquis dAlméras, général en
chef de' la légion portugaise, il de-
vint, en Russie, son chef d'étal-
inajor. Il combattait JeG octobre
1812, à raffaire de Proposk, où il
iT^Mit deux blessures, et fut fait
chevaliiT de la légion-d'lionueur,
le 5 novembre 181 5. Il comman-
dait un régiment à la bataille de
"^Vati'rlfM). De|)uis la seconde res-
tauration il n'a pas été employé.
FRIANT (Lotis, lieutenant-
rKNÉR.iL, comte), né à Villers-
Morlaucourl , département de la
iSonmie , le 18 septembre ijo»^,
11 est peu d 'officiers-généraux dont
)>( vie militaire ait été aussi active
({ue celle du général Friant. Pres-
FRT
que tonjoiir^il fut d.ins \o» dimps
et sur les champ» de batailiè;
(<)n>taminent il s*e$t dévoué pour
l'honneur et la gloire de son pAyf*
Entré comme soldat dans le régi-
ment des gardes- françaises en
1781, il y devint sous-oflicier ins-
tructeur après 18 moisi de service,
et acheta son congé en février
17B7, emportant Fainilié de se»
camarades et Testime de ses chef».
Le mois de juillet 1789 a;«surc les
droits de tous aux honneurs et
aux emplois ; la barrière du pri-
vilège est rompue: Friant reprend
le métier des arines, qu*il ne doit
plus quitter. Il rentre au service
comme sous-olTIcier dans la garde
nationale parisienne ; la section
de rar*>enal le nomme un an après
f(m adjudant-major, et, en 1792,
rappelle unanimement au corn*
mandement du 9* bataillon dit de
l'Arsenal. Il donne tous ses soins
à l'instruction de ce bataillon, qui
obtient par sa discipline et sn belle
tenue une réputation telle, qu*eD
1 795 il lui est enjoint, par un or-
dre du jour de l'armée de la Mo-
selle, où il était arrivé depuis peu
de temps, de fournir des instruc-
teurs à plusieurs bataillons de
nouvelle levée. Friant faisait pa^
tie de la division Taponnier : la
première expédition militaire qui
lui est confiée fut d^enlever Fab-
baye d'Orval, distante #e Mont*
médy h Carignan de 3à'4 lieues;
cette attaque eut un plein succès.
Quelques jours aprëbcecoup d>s-
sai, il se trouva à la bataillle de
Kayserslautcrn, aux combats des
lignes de Weissembourg et au
déblocus de Landau. Chargé, pen-
dant ce déblocus, dé s*emparer
d'une hauteur près do Lemberg»
pnr deux fois il en chasse l'enne-
mi et en est chasî^é lui-même. A
la siïconde attaque^ il est atteint
«ruiie balle qui Ini traverse la
jambe. A peine guéri de sa bles-
sure, il rejoint son corps ù Long-
wy , où se dirigeaient 4 divisions
de l'ariHée de la Moselle. Il com-
b.'il ù la journée d'Arlon sous les
ui(lr<-'S du général en cbel' Jour-
diin, suit le mouvement de ce gé-
nL'ial par les Ardennes et Dinant,
et vient au camp de la Tombe 9
sousCbarleroi (armée de Sainbre-
el-iVieuse). 11 se distingue i\ la ba-
t<iill(^ du 16 juin sur la Sambre,
et plus tard à celle de Fleurus
(divi-îion Lefebvre), où il donna
c)es])reuvesd*ime brillante valeur.
Il pnsse ensuite au corps d'armée
du général Championnet, dont il
commanda J'avant-garde, et où
il continua ses succès. Nommé
^énér.il de brigade, il passe sous
les ordres du général Kléber,
coirnnaudunt Paile gauche de Tar-
inée , qui le charge aussitôt du
commandement de la 4* division,
devant Maëstricht. H reste au
c.inip sous cette place, jusqu'il sa
reddition. Le i5 germinal an 5, il
c>t employé sous le général Ha-
try, au siège de Luxembourg. La
part active qu'il eut à ce siège lui
valut rhonneurd'y entrer le pre-
nii( r avec sa division. Le général
CI) ( lu't' lui confia le comiiiande-
Dw.ui de celle ville, le gouverne-
ment dt; la province de ce nom et
dîi comté de Chuig. Dans le» pre-
rnici^ jours de germinal an 4» H
(joitle ce commandement pour
iairc partie de la division Poncet,
qui occupait le llimdsruck; il suit
!(;> mouvemens de cette division
jusfjue dans les premiers jours de
FRI
503
messidor, et passe alors aux or-
dres du général' Marceau. De là il
fut employé au siège d'iibren-
breinstein. ïiorsque ce siège fut
suspendu, il se rendit sur la Labn,
41 reflet d'occuper les gorges de
Branbach. Dès que l'armée eut
repassé celte rivière , il mar-
che sous les ordres de Berna-
dolle, qui le charge de défendre
les hauteurs du Lohnberg. Le
général Bernadotte reçut, bientôt
après, l'ordre do se rendre en Ita-
lie; te général Priant le suivit. La
bataille du Tagliamento, livrée le
5o ventôse, fournit au général
Frîant une nouvelle occasion de
se distinguer; il en fut de mCmtf
à la prise de Gradisca. Laisi'é à
Laybach po«jr assurer les derriè-
res de l'armée, il tient t(^te à un
C(»rps de 5ooo Hongrois qiii me-/
naçait de, s'emparer de Trieste ,
et de la route qui conduit de (îo-
rizia à Laybach. Il était dans cet-
te position, lorsque le traité de
Léoben lui fut connu. Choisi
pour l'expédition d'Egypte, le gé-
néral Friant s'embarque le 7 prai-
rial an G, à Civila-VecéAia, sous
les ordres du général Desaix ;
cette division rejoint l'armée d'O-
rient à la hauteur de Malte. Le
général Friant, ne pouvant resler
simple spectateur de la prise de
cette ile, se fait mettre à terre a-
vec une compagnie de grenadiers,
s'empare de la baie de Siroco et
d'une partie des forts (au nombre
de .sept) qui bordent la côte. Il
débarque des premiers en Egyp-
te, entre le fort Marobouck et A-
lexandrie, combat à Damanhout,
aux batailles de Chebrcisse et des
Pyraniides; il lie ainsi son nom
au douvcuir de ces premières vie-
364
FRl
foires. Destiné à faire partie de
rexpédition de la ilnute-tlgypte,
tonjuiiPii S0U9 les ordres du géné-
ral Desaix, son illtl^lrt! uini, il
part de Giseh le 3o thermidor.
Après une marche pénible et vic-
torieuse vers la Haute- Egypte,
eut lieu la réiëhre balniile de Sé-
dimun. Le général Friaiit s'y con-
duisit avec une admirable éner-
gie. Au moment le plus chaud de
Taction, comme aussi le plus dé-
cisif, le général Desaix demande
conseil au généra! Priant* qui lui
répond, en lui montrant les hau-
teurs: «Général! c'est là qu'il faut
» aller; la victoire ou la mort nous
»y attend. — C'est aussi mon a-
ovis, répond le général Desaix,
» mais ces pauvresblessés? — Si je
»sui> l)lessé, qu'on me laisse sur
• le champ de bataille », s'écrie le
général Frianl. Le général De-
baix le serre dans ses bras, ordon-
ne le mouvement en avant, que
commande le général Friant; les
carrés s'ébranlent au pas de char-
ge, et la victoire est assurée. Cet-
te brillante journée, outre les au-
tres réstiltats, amena la prise du
Fayoum. L'importante bataille de
Samanhout fut également glo-
rieuse pour le général Friant. L'a-
vantage signalé du combat d'A-
bouamna , livré le ^5 pluviôse ,
lui est dû entièrement. Détaché
du général Desaix et livré à ses
propres forces, il fait un grand
carnage des Arabes d'Iambo.
Près de Soumanha, rennemi at-
taque son arrière-garde : il y court,
et par ses manœuvres en taille u-
ne partie en pièces; l'autre est
culbutée dans le Nil; Taga lui-
même est pris. Non loin de Siout,
il poursuit; atteint^ détruit ou met
FRI
en fuite les Arabes de Gemma d
de Zalde , et les force à se rejeter
au loin dans le Désert. Après ces
expéditions , impatient d*aller
chercher M onrad-bey dons les Oa-
sis, il remtmlait vers Siout. Arri-
vé à Mînich, il apprend que ce
bey, prévenu de l'apparition d*o-
ne flotte turque dam les parages
d'Alexandrie, à quitté sa retraite
pour soulever le pays et tenter o-
iic diversion dans la Ba^se-Égyp-
te. Il marche aussitôt à sa pour-
suite, et le harcèle pendant Sg
jours, sans quitter ses traces d*un
seul instant. Ce fut à cette occa-
sion que le général Friant reçut
du général en chef Bonaparte la
lettre suivante: «J*ai reçu,citojett
«général, la lettre que tous m'a-
» vc£ écrite de Fayoum; la rapidité
• de votre marche, ainsi qae la
«précision de vos mouTemens,
» vous ont mérité la gloire de dé-
otruîre Mourad-bey. » Dans une
autre du 17 messidor : « Je désire
»que vous ajoutiex aux nerTices
»que vous n'avez cessé de nous
» rendre, celui bien majeur de tuer
» oude faire mourir de fatig^eUoii-
» rad-bey : qu'il meure d'une ma-
» nière ou de l'autre , je tous en
• tiendrai également compte. »Le
général Bonaparte fut si satisfait
de son activité, qull lui en té-
moigna son contentement 9 et
chargea le général Kléber, son
successeur, de lui expédier le bre-
vet de général de division , qu'il
reçut le 19 fructidor an 7. Peu de
temps après cette promotion , le
général en chef Kléber lai confie
le commandement de toute la
Haute-Egypte 5 pays de plus de
aoo lieues de longueur, en rem-
placement du général Desaix.
FRI •
11 lui écrivit ù celte occasion lu
lettre suivante : «Le» Hcrvioesque
nboiiH mes yeux vous avez rendus
»ù la p.'itrie, dans la Belgique et
neii Ailemague ; la manière dis-
» lin^uée dont vous vousêtCHCon-
nduit en Italie et en Egypte, mé-
»ritai(:nt, mon cher général, un
0 témoignage de salihlactiou. Je
nvouH le donne : mai» c'ent en
» doublant votre tâche, en aiig-
» mentant vos travaux. Votre zé-
»le, votre activité ni bien con-
'>nn.s , A hieu exprimés par le
ngénénil De^^aix^ le voulaient ain-
))si, et bont d'accord avec les in-
utérrts de la république et la ju»-
»tice qui vous est due. « Cdu»'-
tamment il eut à combattre les
Arabes et les Mamelucks : c'est
avec des coloinies mobiles mon-
tées sur des dromadaires, qu'il
parcourt les déserts en tous sens.
Chaque Fois que iMourad rassem-
ble <le nouvelles forces, il ren-
contre HOU infatigable adversaire,
qui le force enfin à ne conserver
près d<; lui qu'une centaine de
Mamelucks pour assurer sn fuite.
Le général Friant étant i\ la hau-
teur (le Bénisouef, est instruit
qu'lJassan-bey , El'Tambourgy ,
est à lo lieues de lui, i\ la fon-
taine de Schériir. Il rentre ii cette
nouvelb; dans le Désert, et, par
uiie marche rapide^ arrive au mi-
lieu de la nuit pur lo camp enne-
mi, qui fut pris eu entier. Les
trou|)es firent un butin immense;
on y prit des armes de la plus
graiMle beauté, notamment celles
du bey, qui se sauva en rhomise,
laissant au pouvoir du vainqueur
son costume et ses ornemens
de grande cérémonie. Le général
Friant eut sa part de gloire ùk la
FRI
5<55
bataille d'Héliopolîs; il comman-
dait la droite de Tarmée, com-
posée de deux carrés, et avait sous
ses ordres les généraux Dclliard
et Donxclot. 11 concourut au.<>si à
la prise de Belbeis. Après de si
brillans exploits, le général Klé-
ber lui ordonn.i de retourner vers
le Caire, qui était en pleine in- '
surrection. il arrive devant cette
ville avec 5 bataillons seulement,
attaque aussitôt et sVmpare des
premiers ouvrages. Les jours sui-
vans, il emporte plusieurs postes
importans. Le général Kléber le
rejoint sur ces enlnifaites avec u-
ne partie de I armée, fait ses dis-
positionsy et lui ordonne, le a5
germinal, do s'emparer de Dou-
lacq: cette ville est prise d'assaut.
Le îaK, il est chargé des trois prin-
cipales attaques sur le Caire, et
emporte cette plavte. L'Kgypte,
une seconde fois conquise, est di-
visée en arrondissemens. Le gé-
néral Friant reçut, avec le titre
de lieutenant du général en chef,
le commandement du troisième ,
composé desprovinces d'Alstlyeh-
ly et de Giseh. A la mort du gé-
néral liléber, le général Menou,
son successeur, lui confie celui
des provinces de Bchiré,d'Alexan-
drie et de Rosette. Alexandrie,
foyer ordinoirede la peste depuis
plusieurs siècles, est assaini par
ses soins. Les mesures sages et
prudentes qu'il ordonna et fit ob-
server, parvinrent en très-grande
partie i\ neutraliser ce terrible
fléau. Ce succès d'im si grand prix
pour rhumanité ne fut pas le
moins doux à son cœur. Le 2t
frimaire an 9, 11 défait les Onola*
dalis, dans la vallée qui se pro-
longe d'Alexandrie à la mer. L«
5C6
FRI
17 yenlAsc, avec moi os de i5o«
liouimf> , il r.iit fare aux An^^lais
sur la i<lu{;:c d'Aboukir, cl les lur-
ce à Mispeiidrc leur débarque-
iiionl , quuiclue la 1'* division
anglaise tjui avait déjA pris lerre
i'Cii ((irlc de Ouoo hoDimes, et
prolé^^t'e par toute rartillcrie de
i^ocaiire ; il balança néaniiioiiis
pendant lun^- temps le succès de
cette jouint'e, et ne céda qu'à la
grande suj>c'i-iorité de rennenii.
Al instant nù la seconde diviïiioii
anglaise* ellcclnail son débarque-
ment, il lit sa retraite, déteodant
pied à pied le terrain , laissant
pour trophées de sa belle défen-
se plus de i5«^) Anglais gi-
sant sur le rivage. 11 avait, de son
coté, perdu le tiers deson monde,
tant tués que blessés : ses morts
seuls restèrent sur le chatnp de
bataille. Il eut, dans cette action,
deux chevaux tués sous lui. H
s*arréta à une lieue du champ de
bataille, an poste de TEmbirca-
daire, ]>09ition d'autant plus a-
vantagense, qu'elle offrait au gé-
néral tViant la i'acilité de combat-
tre son adversaire sur un Iront
égal au sien. L'ennemi n'osant
compromettre son premier suc-
cès, d'ailleurs si chèrement ache-
té, n'attaqua point et campa sur
deux lignes. 11 fit poserja nuil,uu
grand nombre d'embarcations ar-
mées d'artillerie sur le lac Madié,
pour battre en flanc et en arrière
celte dernière position. Ces pré-
paratifs ayant été reconnus le len-
demain, le général Priant se re-
tira sur les hauteurs d'Alexandrie,
du côté de la porte de Ftosette ,
afin de couvrir cette ville. Le 2»,
il eut, en avant de cette position,
un second engagement avec les
Anglais ; il était alors à la têlede=
4000 hommes, mais il ayaît à eo
combattre ia,ooo, soutenus des
chaloupes canonnières qui étaient
sur le lac Madié, et de celles qui
étaient en nier pour as^surer leurs
flancs et attaquer les siens. Il cul-
buta la première ligne enneinie;ar-
rêlé devant la seconde, il vint re-
prendre ses positions. A la bataille
du 5o vcntôse,qui décida de la pcr
te de rEgyptc,il se signala parla
belle retraite qu'il opéra suus le
feu meurtrier de toute rartillerie
ennemie. Il fut ensuite, toujours
comme lieutenant du général eu
chef, du nombre des généraux
qui défendirent si héroîquemeut
Alt-xandrie, contre les forces réu-
nies des armées anglaise et otto*
mane. Pendant ce siège , il res-
ta constamment chargé du com-
mandement de la place et d'une
partie du camp retranché, quoi-
que atteint d'une lAaIadie cruelle,
causée par les peines et les fati-
gues sans nombre qu'il arait é«-
prouvèes. Après la capitulation
conclue le aa fructidor, il s'em-
barque le dernier de la garnison,
et arrive à Marseille , où il reçut
du premier consul la lettre la plus
honorable. Nommé inspecteur-gé-
néral d'infanterie, il en remplit
pendant deux ans les fonctions,
et ne les quitta que pour aller
prendre le commandement ifu-
ne division de l'armée destinée à
l'expédition d'Angleterre. On suit
que ce fut cette armée qui alla ga-
gner la bataille d'Austerlitz. Le
général Friant fit, à la tête de su
division, en /^o heures* les 34
lieues qui l'éloignaient encore du
champ de bataille. Son arrivée
miraculeu&e surprit rarmée; et
"\
FM
Tempcreur , «oprèss'en être. bien
assuré, dit : Cet homme-là me fera
toujours des siennes. La clîvi:^ion
Friatit n'eut que 4 heures de re-
pos avant de combSure , son gé-
néral eut 1 (.'bevaiix tués sous lui.
Ce fut elle qui empêcha l*cnnemi
de déboucher du village de So-
kolnitz, malgré Içs efforts inouï»
qu'il fllpoury réussir etquoifiu'il
eût des forces Sextuples des sien-
nes; elle le refoula constamment
dans ce village, dont uue partie
fut prise et reprise plusieurs fois,
et dont enûn elle le chassa, ainsi
que de toutes les hauteurs qui
Tavoisincnt. La dernière charge
qu'elle exécuta , et qui fut à la
baïonnette , la rendit maîtresse
de 20 pièces de canon, d'un obu-
sier,de 5 drapeaux et de 4^000 pri-
sonnicrs. L'empereur récompen-
sa la division du général Priant,
comme elle avait combattu ; il
n'oublia pas non plus son chef,au-
quel il accorda le grand-cordon,et
plus tard une pen.siou de ao,ooo
francs, pour ses beaux services reri'
dus à l'état.., La bataille d'iéna
fut un nouveau champ de gloire
pour le général Friant; sa divi-
sion chasi^a l'ennemi aux atraire9
de Nosiclk et de Jigothm. A la ba-
taille d'Ëylau, la réputation du
général Friant ne perdit rien de
son éclat; il y fut blessé. Pendant
Faction, on avait fait observer à
Fempereur les mouvemens du gé»
néral Friant; il répondit iLaissez^
le faire, S. AL , eo parcourant le
champ de bataille, vint le lende-
main le voir ù son bivouac, pour
s'informer de sa blessure. Dans
la campagne de 1809, le général
Friant quitte Bayreuth, entouré
d'uD ennemi formidable , quinn^
FM 367
nonce partout la prisé de sa divi-
sion comme certaine. Dans sa
retraite, les Autrichiens veulent
lui couper la route d'Hampoch et
soutrepoussés. Cne reconnaissan-
ce se fait le lendemain sur Amberg
et obtient un plein succès. Le jour
suivant, 14 avril, une plus con-
sidérable a encore lieu en avant
de Castel; les résultats en sont
des plus brillans. Le général Friant
prend la plus grande part aux
aiTiiires en avant de Sehwilhort,
au village de Paring, et surtout
i\ la bataille d'l£ckmuhl; il y eut
un cheval blessé, et son chapeau
enlevé par un, obus. Cette der-
nièrejournée futpresque aussi glo-
rieuse pour sa division que celle
d'Austcrlitz : pendant trois jours
enliers,clleeuti]icombaitre5o,ooo
hommes; elle sVjt les vaincre
et leur fit éprouver une perte
de 8, 000 hommes, nombre égal
à celui de ses baïonnettes. A la ba-
taille de AVagram, il mérita de
nouveaux éloges de l'empereur,
qui lui envoya 7 pièces de la,
pour s'^n servir selon son gré.
C'est à la baïonnette que sa divi-
sion emporte les hauteurs et les
retranchcmens de cette fameuse
tour carrée, et reste ainsi maîtres-
se de la position et du camp en-
nemi, couronnant la première les
hauteurs, en colonnes serrées,
dans l'attitude la plus imposante.
Un officier d'état-major vint dire ùl
l'empereur que sa gauche avait la
plus grande peine à se maintenir,
et qu'il était nécessaire pour le
gain de la bataille de la secou-
rir: S. M. lui montrant les hau-
te ur»* à droite lui dit : Regardez si
la bataille est perdue. Ce beau
inouveioeotdu général Friant dé-
308
FM
I iila peut-être du succès de la ba-
taille ; il fut aperçu par toute la
lisne des deux armées. 1/enne-
ini y^it le signalde sa défaite, et
les Français celui d'un triomphe
complet. Lors de la campagne de
181 a, sa division fut attachée au
roi de Naples, comme division
d'a?ant-^arde; elle resta snus^es
ordres jusqu'après Vitespk. L'ar-
mée prît alors un repos de quel-
ques jours « le général Friant étu-
blilson campî\Andri>nowitski. 11
eut quelque part à la bataille et
la prise de Smolensk. Il fut atteint
devant cette ville d'une fnrte con-
tusion à la jambe droite. Néan-
TDoins un bataillon de la di\i:>iuu
étant désigné pour monter à Tas-
saut, il le harangua, et voulait ,
appuyé sur le bras d'un de ses
ofïïciers, se présenter le premier
dans cette entreprise périlleuse ;
ce qu'il eAt exécuté ^i cet ordre
n'eût été révoqué. Il combat » la
journée du 5 septembre. A la ba-
taille de la Mo.^kowa, après avoir
eu un cheval blessé, il est atteint
de deux blessures, l'une à la poi-
trine, et l'autre à la cuisse. La
première ne lui fit point quitter le
champ de bataille; il se fît seule-
ment transporter derrière sa di-
vision. Là, couché près d'un ar-
bre, il reprend ses sens après
une demi-heure de souffrances,
et reparaît ù la tête de ses trou-
pes. Peu de temp* après, voyant
se préparer une charge de cava-
lerie, il fait former le carré à im
bataillon du 55"', se renferme de-
dans, et repousse sept charges
consécutives. L'inlerrupti<m de
chacune était eniployée à lancer
sur nos braves plusieurs bordées
à mitraille pour éclaircir leurs
rangs : mais à Papproche de la ca-
valerie, ils étalent resserrés; le
courage suppléait au nombre. Un
seul maréchal-des-lfigîs péoélra
dans le carré on ne sait conomenty
il y fut tué par un tambour. Le
général Friant reçut sa seconde
blessure tout à la fin de l'action;
elle fut tes plus graves et Tempê-
cha de diriger plus longtemps sa
brave division, À la têlc de laquel-
le il avait si souvent culbuté les
ennemis de la France. Depuis
son départ du camp d'Ostende,
l'empereur s'était réserTé la di-
rection de cette division. Elle ne
donna à labataillede la Bfoskowa
que sur les «) heures du matin.
Le général Friant, impatient de se
mesurer avec Tennemi, deman-
da à S. M. si elle ne le croyait
plus bon pourprendre des redou-
tes. Elle lui répondit : Mon chn
ami, on garde à la chasse les vieug
limiers pour les derniers. Sur la
fin de raffaîre, instruit que mal-
gré sa première blessure, le ^-
néral Friant combattait encore,
l'empereur dit: Je suis iranquiilê
sur ce point-là. Le général Friant
avait é té, pendant cette campagne,
nommé colonel de Tarme des
grenadiers à pied, et reçu comme
tel à la tête de ces corps par Tem-
pereur lui-même, qui lui dit, a-
près l'avoir embrassé en présenee
de cette élite de braves : « Mon
ncher Friant, ce nonyeau titre
«est la récompense de rns' bons
«et glorieux services. Continuez
Ȉ commander votre division
A cette campagne; vous m^ ^tes
» plus nécessaire qu'à la tête de
» vos grenadiers, que |*ai toujours
p sous les yeux. » Les blessures du
généra! friant ne lui permirent
FM
tlo rejoindre l'armétî que pendant
l'armistice de Dresde « où il prit
posscsiiion de son nouveau com-^
mandement. La première affuire
où il ait aiïsisté pendant cette
campagne, fut la bataille de Dres-
de , qui dura plusieurs jours. Il
assista également à toutes les au-
tres affaires où la garde se trouva,
entre autres, la bataille de Léip*
sick y qui dura trois jours. Le«
tristes suites de cette bataille noua
ayant forcés à 1j retraite, le quar^
tier- général fut établi quelques
jours après à f^flf/i. L'ennemi pré-
senta bientôt des partis sur c<
point ; le général Friant alla lef
reconnaître. Pendant ce temps»uD
odicier étant venu le demander
au quartier*génè"al, l'cmpereury
qui Favait entendu, se retourne
vcrsro(ricier,et lui répond \Alhz
où l'on tire le canon , vous le troU'
verez. Le général Friant termine
la campagne d'Allemagne par le
combat de Hanau. On connaît la
part de gloire que la vieille gard^
sut y acquérir. Dan3 la campagûe
<]e 181 I , le général Priant *
toujours commandant Tinfan-^
terie de la vierille gard.ç, as^ii^
to ù Tafluire de Cbanr^paubert ^
et prend une part trés-active in la
bataille de Montmirail. Il esi pré-
«mentaux journées de Vauxcbamps,
Nangis , Mooteret^u , Brie-au-
bac,OaônC) Lûon, où un caisson
(Pobus saute à 5o pas de li|i sans
le blesser; à celles de Keims^
iMcry, Arcis, etc. etc. Le génér(^l
Ft-i lut se montra encore à la t^te
de Télite dics valeureux guerriers
(le la France, en 181 5; il partagea
les dangers de ces vieux braves à
Kleurus et i\ >Vat€rloo, où il lut
blessé de nouveau. L'ordonnance
FIVÏ 56q
rojalo du 1" août i8i5, a mis
cet officier-général '^ la retraite.
FIVIAIST (Jban-Fbançois), fils
du précédent, né à Pari9 le la
mars 1790, élève distingué du
prytanée de Saint - Gyr, page de
Tempercur Napoléon; fut uommé
sous-lieuteoant au 4"* de dragons
le 18 octobre 1807, et alla servir
dans les armées du Portugal et
d'£s|)agne. Nommé aide-de-camp
de son père, en 1809, il fu.t fait
lieutenant en 1810, capitaine en
1812, et chef d*cscadrOQ en 181 5.
Ce fut en qualité d'aide-de*cancip
de son père, qu'il fit les campa*
gnes de. 1809 en Autriche, de
181a en Russie, et de 18 13 en
Snxe, L'empereur le nomma lé-
gionnaire en octobre 1812, à la
bataille de la Muskowa, où il fut
bleisé. Nommé chef d^étal-uiajor
delà vieille garde en décembre
i8i3, il fiten cette qualité la cam*
pagne de France, et après la prise
de Troyes en février i8i4< il fut
fait oflloier de la légion-d'hon-
neur. £n 1^1 5, lecbefd*escadron
Friant fut assez heureux pour re-
prendre son poste de chef d'état-
major de la division des grena-
diers à pied de la yieille garde; e4t
pour distendre) au ti^nt qu'il lui fut
possible, l'indépendance de son
pays contre l'invasion étrangère.
FAICAUD (Faihçois), députç
aux étals-généraux et ancien avo-
cat, fut élu par le tiers-état du
bailliage de Charolles, et siégea
au oAté gauche. Il dénonça en
ir^Do l'abbé ijarrion, comme un
factieux, et fut nommé juge au
tribunal du district de Charolles*
Après la dissolutiou des états-^
généraux, il appela Tattention de
l'asîierablée nationale sur les pr^-
2i
5fi2
FiU
Tt:c aulJinl «Je Icrnicié que d**. pr«-
ficncc irc'^prit; niai!» il int co i-
d.iinnc ù inorl avec 6 des princi-
paux chefs de sa cun^^piration,
pi'c>(pie tous an^'iens inilitairos.
ils moururent nv«.'C beaucoup de
courage. Les autres conjurés lu-
rent seuleinenl punis par la dé-
tenlion ou l'exil.
Fia:YHIi:-l) AXDRADE (noif
JuA^), cou^in-gerniain du prccê-
denl, est né à Lisbonne en 177.).
Kntré au service à ITij^e de 17 ans,
il parvint au grade de colonel , a-
près avoir passé par tous les au-
tres. Il fil, en 1795 et i^ç):^, les
rampag;nesd'jRuussillon elde Ca-
talogne. Ayant pris du service en
France en 180S5 il fit, en iSoQet
1810, le-* campagnes de l-orlu^al
et d'Espagne , d'abord dans le
corps d 'année commandé par le
duc de fiellune, et ensuite diins
celui aux ordres du général AJ as-
séna. 1! se distingua eti Russie et
en Saxe, dans les campagnes <Ie
1813 et i8i5. Après avoir été
long-temps premier aide-de-camp
du marquis d Aimeras, général en
chef <lela légion portugaise, il de-
vint, en Russie, son chef d'état-
niajor. CI combattait, le6 octobre
1812, à raffaire de Proposk, où il
reçut deux blessures, et l'ut fait
chevalitr de la légion-d'lionneur,
le 5 novembre 1815. Il comman-
dait un régiment à la bataille de
^Valcrloo. Depuis la seconde res-
tauration il n'a pas été employé.
FRIANT (Loris, lieutenant-
rÉyÉKAL, comte), né à Villers-
Morlaucourt , département de la
Somme, le 18 septembre 1758.
11 est peu d'ofiîciers-générauxdont
Il vie militaire ait été aussi active
({ue celle du général Friant. Fres-
FRI
que toujours il fut dans les cAmps
el sur les champs de bataille ;
con>tamment il s'est dévoué pour
l'honneur el U\ gloire de son paye.
Entré comme soldat dans le régi-
ment des gardes- françaises en
1781, il y devint sous-oflicier ins^
trucleur après 18 mois de serviee*
ot acheta son congé en féTiier
1787, emportant ramilîé de ses
camarades et Testimc de ses chefs.
Le mois de juillet 1789 assure les
droits de tous aux honneurs et
aux emplois : la barrière du pri-
vilège est rompue : Friant reprend
le métier des armes, qifil ne doit
plus quitter. Il rentre au service
comme sous-olTicier dans la garde
nationale parisienne ; la section
de rar*>enal le nomme un nn après
Fon adjudant-major, et, en 1792,
rappelle unanimement au coin*
mandement du 9' bataillon dit de
l'Arsenal. Il donne tous ses soins
à l'instruction de ce bataillon, qui
obtient par sa discipline et sa belle
tenue une réputation telle, qu>n
1-95 il lui est enjoint, par un or-
dre du jour de Farmée de la Mo-
selle, où il était arrivé depuis peu
de temps, de fournir des instruc-
teurs à plusieurs bataillons de
nouvelle levée. Friant faisait par-
tie de la division Taponnier : la
première expédition militaire qui
lui est oonfiée fut d'enlever Fab-
baye d'Orval, distante de Mont-
niédy c\ Carignan de 5à 4 Ueues;
cette attaque eut un plein succès.
Quelques jours aprè^cecoup d'es-
sai, il se trouva ik la bataillle de
Kaysersiautcrn, aux combats des
lignes de Weissembourg et au
déblocus de Landau. Chargé, pen-
dant ce déblocns, de s'emparer
d'une hauteur près do Lcmberg,
par iU-Mx foi» il vu cUnti^ti IVniiiî- wv^^'nhtr, cl pa«.«f; iilort riiix or-
riii »^t i:ri irhl chriM-i: liii-ir)<>me. A «Iich ilii f((itU:tu\ >l«in'<»an. !)<• I.'i il
la Hrcnudf, allaqiii^ il <5)»t attiiint fut iMriploy/; an •!«•;;<; clKlinsn-
irittie balli: qui lui ti'avi;rMi lu linriti'triii. l<orvpKr ci; ««i< ^<'. fut
jainlii*. A p<:irif; i*uhi tUi un bl<:«« mif^pcMirlii, ilni; nniilit Hiir la l.uliii,
Min:, il nrjoiril miii corp» à Lonjç- » IVlf^l iV(nrii\}i'.r {*•** ft'»r;;<'H «Uî
\v;y , où hr. dif i^4tai<:ril /j ilivinioiii» ItrafibarJi, \}ii% qiM* rariiiiNr f:iit
(i<: r-iriii^i; ili: la MoH:lli;. Il coin- r«.'pa«»»i; «'«Uiî rfvitf:r«! « il mai-
li.ii .1 la joiiirii';f; (J'Arloti hoh^ li?^ (ht; hoijh U;n orrIiiM ilt; Brrha-
okIk s fin ^i'nrral «-n rJMrt' Jour- doili:, rpii Ut cltarf^^t di: (h'^fiMiilnî
<i.iiu ^uit h' tnonvcuw'iit il<r r<; fs/ï- l«;«t lianlfMin <ln Lolinhcrp;. Ti;
}i« i.l par U:^ ArdrfifM:^ t'A l)iriatit, fçr.n/^ral Ht'Tîi adi^Ui' rrrjity hiifnlol
«•t virrit an rairip t\t: la Toriihf: , apW;*, Torilnî de Mî r<îndr« en Ila^
vons(:liai't(;roi (arrnAftdf'.Safnbro li';; U'- (;i;n(':ral Friatit li* suivit. I^a
«•t Mt'.ir I'). 11 Hf! dittinj;i]4* à la lia- liataillr* du Tiii;liarfn-titn, livr«''<} If;
t;iillf- du lO jnin hnr la Sainlirc, Tio v(!fj|o<n:, îonrnil an ^hn':rA
« I jduH tard à c<:ll«t dii Flf^iiniA Krîarit nuft nonvrlli: orra-^ion d<:
Mivi«ion L<?r<djvn:), où il donna m; di<iiin^nfr; il en fnl di* niirtn»?
h: .pntnvchdNjniïbrillnnUtvalfMjr* a la prinit dis ^fiadisra. I^ain**/; â
Il p.M<4<! (rn'tiiitf: an corpi» d*ann('(s Layliarli pour asHnrrr h:^ d<*ri'i';-
(lii '/fut rni C!liarnpionni!t, dont il rc,^ de rarnifMï, il tieiil \t^\*'. à ini
( oMiinauda Tavant-^ardi;, f;t Oi'i <;orpH de f^irio Jlon;;roiM qni trn.-
il tdotinna M;<t ^ncc^rn. Noninié riar.ait tin, hU'txi]ti\ri:r Ai: 'tnf^li: ,
;tii< r.d t\t: brigade, il paHh«; Hon«i M de la route qui ( -ondnit de i'O*
il-, ordteH dn (général KlélnT, rizia .1 Laybacli.il était daiin ret-
( oniiuaiitlanl railefçanebe dv l'ar- te position, lor*(pie le traité de
iiif-e , ({iii le rbarf^is an^^Hilot *lu Léoben lui fnl connu. CJioiii
ronirnandctnent de la /|' divittiott, ponr rexpéditlon d'K;;ypte, le fré-
(l<v;iot iMae<ttriclit. H refile an lierai l''rianl*«'enibarr|ne le ^ prai-
< iMip s'iii') cette place, jnnqnVi Ka rial an 0, ù (Îivita-Vfci^^ia, nonn
H ildiiiroi. Le if) f;ertninal an 5, il len ordreM (\n général DcMiix ;
< t employé f»on*i le fçetiéral lia- f;elli! divi'tion rejoint rarniée d'O
ny, an ^ié^ede Luxernbonr)^, La rient à la banlenr d<! ALilte. La
)>.irt active qn*il ent à ce Hiép* loi général Friant, ne pfnivant relier
valut I lionneiir d*y entrer le pre- hiniplfi HpeclalfMir de la prî-^e de
iiii< i avcf; nu divînion. Le général cette lie, ne fait mettre \ terre a •
i M 4 lii-l loi eoiilia le commande- vecnne compagnledegrenadier'4,
iiictit de r4:tte ville, le ;;onveriie- h^ciMpare dt; la baie de Siroco et
MM lit i\*' \.\ province de ce noni et d'une partie den l'ortH (an nombre
<i I rviifité de Ohiijg. Ilan** Ich pre- de .*«ept) r|iii bordent la cote. Il
iiiir-.it joiirH de giriiiinal an 4* il débftr(|ne de«t premiers en Ff^yp-
«initie re comniandenient ponr le, entre le iort Marobnnck et A -
1,111 <: jiariir de la diviition l'onret, lexandrie. combat à flamaiibontv
f{iii occiipiiit le llntnUrnck; il xitit aux batailles de lîbebreÎHMe et de»
le iMoiivciiieiiH de cette diyii»ir;fi l'yramideM; il lie ain*ii non iioni
jii vjiie datM len preinicr:i joint de au Auiiveuir de cc"» premièrcM vie*
304
FAI
toîres. Destiné à faire partie de
Texpédition de la lijiiite-Égyptey
toujours sou 9 les ordres du géné-
ral Desaix, son illll^(re uiiii, il
part de Giseh le 3o thermidor.
Après une marche pénible et vic-
torieuse vers la Haute- Egypte,
eut lieu la célèhre bataille de Se-
dimaii. Le générai Friant s'y con-
duisit a\ec une admirable éner-
gie. Au moment le plus chaud de
Taction. connne aussi le plus dé-
cisiff le général Desaix demande
conseil au général Priant, qui lui
répond, en lui montrant les hau-
teurs: «Général! c'est là qu'il faut
«aller; la victoire ou la mort nous
»y attend. — C'est au.s^i mon a-
• vis, répond le général Desaix,
» mais ces pauvresblessés? — Si je
j»sui> blessé, qu'on me laisse sur
»le champ de bataille *, s'écrie le
général Friant. Le général De-
saix le serre dans ses bras, ordon-
ne le mouvement en avant, que
commande le générai Friant; les
carrés s'ébranlent au pas de char-
ge, et la victoire est assurée. Cet-
te brillante journée, outre les an-
tres résiiltats, amena la prise du
Fayoum. L'importante bataille de
Samanliout fut également glo-
rieu>epour le général Friant. L'a-
vantage signalé du combat d'A-
bouamna ^ livré le 35 pluviôse ,
lui est dû entièrement. Détaché
du général Desaix et livré à ses
propres forces, il fait un grand
carnage des Arabes d'Iambo.
Prés de Soumanha, l'ennemi at-
taque son arrière-garde : il y court,
et par ses manœuvres en taille u-
ne partie en pièces; l'autre est
culbutée dans le Nil ; Taga lui-
même est pris. Non loin de Siout,
il poursuit^ atteint^ détruit ou met
FlLl
en fuite les Arabes de Gemmi
de Zaîde , et les force à se reji
au loin dans le Désert. Après
expéditions , impatient d*a
chercherMoiirad-bejdans les'
sis, il remontait Tcrs SîouL A
vé ù Minich, il apprend qnc
bey, prévenu de rapparilîoni
ne fli»tte turque daix9 les pan
d'Alexandrie, à quitté sa retr
pour soulever le pays et tente
ne diversion dans la BaMe-É{
te. 11 marche aussitôt A sa pc
suite, et le harcèle pendanl
jours « sans quitter ses traces i
seul instant. Ce fut à cette o<
sion que le général Friant r
du général en chef Bonaparl
lettre suivante: «J*aî reçu, cite
I* général, la lettre qiie vous i
» vez écrite de Fayoum; la rapi
»de votre marche, uinsi qa
» précision de vos raouTemi
• vous ont mérité la gloire de
otruire Mourad-bey. m Dans
autre du 17 messidor : « Je di
»que vous ajoutîex aux sen
• que vous n^avez cessé de 1
» rendre, celui bien majeur de
BOude faire mourir de faliguel
a rad-bey : qu'il meure d*uné
» nière ou de l'autre , je tou
B tiendrai également compte.
général Bonaparte fut si sati
de son activité, qu*il lui er
moigna son contentement;
chargea le général Kléber,
successeur, de lui expédier le
vet de général de dÎTision , 1
reçut le 19 fructidor an 7. Pei
temps après cette promotioi
général en chef Kléber lui ce
le commandement de tout>
Haute-Egypte, pays de plu
200 lieues de longueur, en 1
placement du général Det
FRI •
II lui écrivit i^ cette occasion lu
lettre suivante : «Les Hcrvieesqiie
tsouM mes yeux vous avez rendus
Ȉ la pnirie, dans la Belgique et
»en Ailemague ; la manière dis-
» tin^uée dont vous vous êtes con-
»dnit en Italie et en Egyptt>, mé-
»rit:)i(!nt, mon cher général, un
» témoignage de sati^^action. Je
nvou.H le donne : mais c'est en
» doublant votre tAcbe, en aug-
» mentant vos travaux. Vutre z^:-
»Ie, votre activité si bien con-
»nus , si bien exprimés par le
«général Desaix, le voulaient ain-
))si, et sont d'accord avec 1rs in-
»térrts de la république et la jus-
» tioe qui vous est due. • (iuns*
tamuH'Ut il eut à combaltre les
Arabes et les Mamelucks : c*est
avec des colonnes mobiles mon-
tées sur des dromadaires, qu*il
parcourt les déserts en tous sens.
Cbaque l'ois que iMourad rassem-
ble de nouvelles forces, il ren-
contre son infatigable adversaire,
qui le force enfui à ne conserver
prés (h: lui qu'une c^entaine de
Mauielucks pour assurer sa fuite.
Le général Friant étant i\ la hau-
teur de Uéuisouef, est instruit
qu'Llassan-bey , KrTambourgy ,
est à 10 lieues de lui, A la fon-
taine de SebérilT. Il rentre i^ cette
nouvelle dans le Désert, et, par
uiie niarcbe rapide, arrive au mi-
lieu de la nuit ?ur le camp enne-
mi , qui fut pris en entier. Les
troupes Hrentun butin immense;
on y prit des armes de la pins
grande beauté, notamment celles
du bey, qui se sauva en chemise,
laissant au pouvoir du vainqueur
son costume et ses ornemens
de grande cérémonie. Le général
Friant eut sa part de gloire à la
FRI
><J5
bataille d*Hélîopolis; il comman-
doit la droite de Tarmée, com-
posée de deux corrés, et avait sous
ses ordres les généraux lielliard
et DouKclot. 11 concourut au^si à
la prise de Uelbeis. Après de sî
briiluns exploits, le général Klé«
ber lui ordonn.i de retourner vers
le Caire, qui était en [ileinc in-
surrection. Il arrive devant cette
ville avec 5 bataillons seulement,
attaque aiissit^it et s'empare des
premiers otivrages. Les jours sui-
vans, il emporte plusieurs postes
iniportans. Le général Klébor lu
rejoint sur ces entn^faites avec u-
ne partie de Tarmée, fait »(i» dis-
positions, et lui ordonne, le !)i5
germinal, de s'emparer de Don-
lacq: cette ville eht prise d'assaut.
Le 'Jt8, il est charge des trois prin-
cipales attaques sur le Caire, et
emporte cette place. L'Kgypte,
une seconde fois conquise, est di-
visée en arrondissemens. Le gé-
néral Friant reçut, avec le titre
de lieutenant du général en chef,
le commandement du troisième,
composé des provincesd'Alstlyeh'
ly et de Giseh. A la mort du gé-
néral Kléber, le général Menou,
son successeur, lui confie celui
des provinces de Bchiré, d'Alexan-
drie et de Rosette. Alexandrie^
foyer ordinaire ue la peste depuis
plusieurs siècles, est assaini par
ses soins. Les mesures sages et
prudentes qu'il ordonna et fit ob-
server, parvinrent en très-grande
partie i\ neutraliser ce terrible
fléau. Ce succès d*un si grand prix
pour l'humanité ne fut pas le^
moins doux à son cœur. Le 21
frimaire un 9, il défait les Onolu-
dalis, dans la vallée qui se pro-
longe d'Alexandrie à la mer. L»
366 FRl
17 TenlAse, avec moios de i5o«
hommes y il f.iit Tare aux An^çiais
sur la [ilu^c d'Aboukir, et les fur*
ce à Mispeiidrc leur débarque-
iiienl 9 quuiifne la i'* division
anglaise qui avait déj^ pris terre
l'iH tortc du GoDO houuiieSy et
})r<)li;;;iM: par toute rartilleric de
l'e.scaiire ; il balan^^a nôanmoiiiâ
pendant lun^- temps le succès de
cette jouniôe, et ne céda qu*à la
grande supériorité de rennenii.
Al insiant où la seconde division
an^^laise ellVcluait son débarque-
n)ent, il lit sa retraite, délendant
pied à pied le terrain y laissant
pour tropbées de sa belle défen-
se plus de i5iK) Anglais gi-
sant sur le rivage. Ll avait, de son
coté, perdu le tiers deson monde,
tant tués (p»e blessés : ses morts
seuls restèrent sur le champ de
bataille. 11 eut, dans cette action,
deux chevaux tués sous lui. 11
s*arréta à une lieue du champ de
batiiille, au poale de rLmbnrca-
daire, position d'autant plus a-
vantageuse, qu'elle oilrait au gé-
néral Friant la i'acilité deconibat"
tre son adversaire sur un iront
égal au sien. L'ennemi n'osant
eompromellre son premier suc-
cès, d'ailleurs si chèrement ai hc-
té, n'attaqua point et campa sur
deux lignes. 11 fit poserja nuit, un
grand nombre d'embarcations ar-
mées d'artillerie sur le lac Madié,
pour battre en flanc et en arrière
eclle dernière position. Ces pré-
paratifs ayant été reconnus le len-
demain, le général Friant se re-
tira sur les hauteurs d'Alexandrie,
du côté de la porte de IVosette ,
afm de couvrir cette ville. Le *22j
il eut, en avant de cette position,
un second engagement avec los
Anglais ; il était alors à la tôted«'
4000 hommes, mais il avait ù eo
condiuttre 12,0009 soutenus des
chaloupes canonnières qui étaient
sur le lac Madié, et de celles qui
étaient en iiier pour ai^surer leurs
flancs et attaquer les siens. Il cul-
buta la première ligue ennemîe;ar-
rfité devant la seconde, il vint re-
prendre ses positions. A la bataille
du5o ventdse,qui décida de lap«^
te de ri!igyptc,ii se signala par h
belle retraite qu'il op^ra su us le
feu meurtrier de toute rartilleric
ennemie. Il fut ensuite, toujours
comme lieutenant du général eu
chef, du nombre des généraux
qui défendirent si héroîquemeut
Alexandrie, contre les forces réu-
nies des armées anglaise et otto-
mane. Pendant ce siège 9 il res-
ta constamment chargé du com-
mandement de la place et d'une
partie du en n)p retranché 9 quoi-
que atteint d'une inaludie cruelle,
causée par les peines et les fati-
gues sans nombre qu'il avait c-
prouvées. Après la capitulation
conclue le aa fructidor^ il s'em-
barque le dernier de la garnison,
et arrive à Marseille , où il reçut
du premier consul la lettre la plus
honorable. Nommé inspecteur-gé-
néral d'infanterie, il en remplit
pendant deux ans les fonctions,
et ne les quitta que pour aller
prendre le commandement d'u-
ne division de l'armée destinée i\
l'expédition d'Angleterre. On sait
que ce fut cette armée qui alla ga-
gner la bataille d'Au&terittx. Le
général Friant ût, A la tête de sa
division, en ^o heures % les 54
lieues qui l'éloignaient encore du
champ de bataille. Son arrivée
miraculeuse surprit l'arnaée.; et
FftI
rempcreur , après s'en être. bien
assuré, flU : Cet homme-là me fera
toujours des siennes. Lu division
Friaiit n*eiit que 4 heures de re-
pos avant de combiiUrc , son gé-
néral eut 2 chevaux tués sous lui.
Ce fut elle qui empêcha l'ennemi
de déboucher du village de So-
kolnilz, malgré les eff«)rls inouïs
qu'il fil pour y réussir et quoiqu'il
eût des forces Sextuples des sien-
nes; elle le refoula constamment
dans ce village, dont nue partie
fut prise et reprise plusieurs fois,
et dont enûn elle le chassa, ainsi
que de toutes les hauteurs qui
Tavoisincnt. La dernière charge
qu'elle exécuta , et qui fut à la
bc^ïonnette , la rendit maîtresse
de 20 pièces de canon, d'im obu-
sier,de 5 drapeaux et de 4)000 pri-
sonniers. L'empereur récompen-
sa ladivisicui du général Priant,
comme elle avait combattu ; il
n'oublia pas non plus son chef,au-
quel il accorda le grand-cordon,et
plus tard une pen.siou de ao^ooD
francs, pour ses beaux services ren*
dus à l*état,., La bataille d'Léna
fut un nouveau champ de gloire
pour le général Friunt; sa divi-
sion chasi^a l'ennemi aux atfaires
de Nosiclk et de J igothm. A la ba-
taille d'Ëylau, la réputation du
général Priant ne perdit rien de
»on éclat; il y fut blessé. Pendant
l'action, on avait fait observer à
l'empereur les mouvemens du gé-
néral Priant; il répondit iLaissez-^
le faire. S. iM. , en parcourant le
champ de bataille, vint le lende-
main le voir ù son bivouac, pour
s'informer de sa blessure. Dans
la campagne de 1809, le général
Priant quitte Bayreuth, entouré
d'uD eancoii formidable, qui an-
FRI 367
nonce partout la prise de sa divi-
sion comme certaine. Dans sa
retraite, les Autrichiens veulent
lui couper la route d'Uampoch et
soutf epoussés. Cne reconnaissan-
ce se fait le lendemain sur Amberg
ei obtient un plein succès. Le jour
suivant, 14 avril, une plus cou-
sidérable a encore lieu en avant
de Castel: les résultats en sont
des plus brillans.Le général Priant
prend lu plus grande part aux
affaires en avant de Sehwilhorl,
au village de Paring, et surtout
ù la bataille d'Eckmuhl; il y eut
un cheval blessé, et son chapeau
enlevé par un. obus. Cette der-
nièrejournée futpresque aussi glo-
rieuse pour sa division que celle
d'AustcrIitz : pendant trois jours
euliers,clleeuti]icombaitre.5o,ooo
hommes; elle sut les vaincre
et leur fit éprouver une perle
de 8, 000 hommes, nombre égal
à celui de ses baïonnettes. A la ba-
taille de lYagram, il mérita de
nouveaux éloges de l'empereur,
qui lui envoya 7 pièces de la,
pour s'en servir selon son gré.
C'est ù la baïonnette que sa divi-
sion emporte les hauteurs et les
retranchcmens de cette fameuse
tour carrée, et reste ainsi maîtres-
se de la position et du camp en-
nemi, couronnant la première les
hauteurs, en colonnes serrées,
dansFattitude la plus imposante.
Un officier d*état-major vint dire li
l'empereur que sa gauche avait la
plus grande peine à se maintenir,
et qu*il était nécessaire pour I»
gain de la bataille de la secou-
rir: S, M. lui tnontrant les bail-
teur< X droite lui dit : Regardez si
la bataille est perdat*, (jC beau
mouvement du général priant dti-
:m FM
I iila pciit-f'trc du succès de la bii-
taille ; il lut apcn/u par toute la
ligne (les deux arméoî». 1/cnne-
ini y vit le sigualde sa dôfaito, et
\v}^ Ftançaiïi celui d'un liiouiplie
«'otnplet. Lors de la campap^ne «le
181 a, sa division fut attachée au
roi de Naples, couiuic division
d*avant-g[ardr; rlle resta snusses
ordres jusqu'après Vilespk. L'ar-
mée prit alors un rrpos de quel-
ques jours, le général Priant étii-
blilson canipi\AndriHiowitski. Il
eut quelque part i\ la bataille et
la prise de Sniolensk. Il fut atteint
devant cette ville d'une fnrte con-
tusion à la jambe droite. Néan-
moins un bataillon de la division
étant désigné pour monter ùi Tas-
saut, il le harangua, et Toulait,
appuyé sur le bras d'un de ses
olliciers, se présenter le premier
dans cette entreprise périlleuse ;
ce qu'il eAt exécuté si cet ordre
n'eût été révoqué. Il combat à la
journée du 5 septembre. A la ba-
taille de la Moskowa, après avoir
eu un cheval blessé , il est atteint
de deux blessures, l'une i\ la poi-
trine, et l'autre i\ la cuisse. La
premièrrne loi Ht point quitter le
champ de bataille; il se fît seulc-
iiïcnt transporter derrière sa di-
^ision. Là, couché près d'un ar-
bre , il reprend ses sens aj)rès
une demi-heure de souffrances,
et reparaît à la lOle de ses trou-
pes. Peu de temps après, voyant
se préparer une char{;e de cava-
lerie, il lait former le earrt* à un
bataillon du 55"*, se reiï ferme de-
dans, et repousse sept charges
consécutives. L'interruption de
chacune était eniployée à lancer
sur nos braves plusieurs bordées
à mitraille pour éclaircir leurs
FAI
rangs : mais ù l'approche de la ca-
valerie, ils étaient resserrés; le
courage suppléait au uombre. Un
seul maréchuLdes-lngis pénétra
dans le carré on ne sait comment,
il y fut tué par un tambour. Le
général Friant reçut sa seconde
blessure tout & la fin de raction;
elle Tut les plus graves et rempé-
cha de diriger plus long- temps sa
brave division, A la tête de laquel-
le il avait si souvent culbuté les
ennemis de la France. Depuis
son départ du camp d*Ostendc,
l'empereur s'était réserré la di-
rection de cette division. Elle ne
donna i\ labataillede la Bfoskowa
que sur les <) heures du matio.
Le général Friant, impatient de le
mesurer avec l'ennemi, deman-
da à S. M. si elle ne le croyait
plus bon pourprendre des redou-
tes. Elle lui répondit : Jlfàn cher
ami, on garde à la chasse les viua
limiers pour les derniers é Sur la
fin de l'affaire, instruit que mal-
gré sa première blessure , le gé-
néral Friant combattait encore,
l'empereur dit:/0 sais tranquilU
sur ce point-là. Le général Friant
avait été,pcndant cotte campagnci
nommé colonel do Tarme des
grenadiers A pied, et reçu comme
tel à la tf^te de ces corps par l'em-
pereur lui-m^me , qui lui dit, a-
prés l'a voir embrassé en présence
de cette élite de braves : « Mon
»cher Friant, ce nooTeatt titre
nest la récompense de rns* bons
»et glorieux services. Continnes
Ȉ commander votre division
» cette campagne; vous m^ (^tes
«plus nécessaire qu*à la tfite de
» vos grenadiers, que |*ai toujours
nsous les yeux. » Les blessures du
général friant ne lui permirent
FiVI
rie r« jdiiulrc rurnWM^ i\{ui \iVAu\mii
riinni^tictMle l)i'rKdt*« OÙ il prîl
p(».MhrHi*ioti dv. Hoii iioiivi'iiii com-<
iiiaii<l<!iii«Mit. Ta pmiii/*n! afl'iiiro
liù il liil iUNliitfi jx^iHliitil riMta
raiii|>a({ii(s fut la baloillr ilu UriîM-
(If , (|tii fliira pliiHinirH jour;». Il
iis*«iMta 4:f|;alrinntt i^ toutes \vn au-
tres aflairt'H où la gnnUi m* trouva,
rntri^ atilrcH, la liiitaillc <lr L/;ip*
Mjck , <|in dura troi^ joiir.H. Lu»
liÏHlrHMniti's (l<M^rtli* hatallln im)ii4
avaiil roi-(-( .H a l.i rcirailo, li> (|iiar-
tirr f^riirral lui /'labii (|ildqiiijH
jiMii'H .ipti's ii f^rWi.LVitritiinl p^/^
HriiMi hinilùl ilv.H parti.i Hiir ('<
point , Ir ^O.ui»ru\ Friaiit ulln \v.$
rrconnaftrf . rnidanl irr ttitiipHtiiii
o (licier étant venu le (IrinnniU'r
au (pjarlier«géufr"aU rmipisnuirt
qui Tavait rut(*u<lu« su retourna
vei'Mr(WH(Mer,^t lui répoiul \Ailfi
où l'on firt^ h' mnon , vquh Ir irou*
vrn.. l.r f^éiMTal Fi'iaili teruiliiu
l.i ( auipnf^ne (l'Alk'inaf^ne par |«9
ronihal de llauau. Ou etuiuait la
pari de gloire quu la vivillo f("rdc
sut \ arquérir. Daii.i la onnipAgiitt
dt' iKi|, In gi'iuiM'al l^riuul •
tiMijour.s coiiiuiauflaut riuliiii'»
{vvxv. d(! la vi<ûll«) gardo , iX^^W
w ;\ rallaint de CjluHMpanhcsrt •
ri preud h\\\\\ part irèH-actîvf A U
Ijuiailir de IVIiHiluiinlil. Il if^l pr6<^
seul aux jourtuii.'bd« Vauxcluiiup»!
Nau;(is , IVlOitterrau « nri(**ii4i-
Ha(',<)ra/uu*, Lnuii, (Ul ui) caii^uu
d'oliM!» «lauti^ li Tio pas «It* lui }<aiih
Ir ldr>Hrr; A i*clli.'« de Ueim.i,
Mri y, Areis, vte. i;lo. fit* giuiénd
lii lut Hi' luuulra eucur^ à la lAto
k\v I rlite den vuliuireux f;ni:rrii!rM
de la TraiuMS tutit^ir»; il parlAf^ra
IcH d.H)f(erit de crh vitiuv bravf h à
rieuruH 4 1 S Waterloo, oi) il l'ut
hlf-st; de tioUWaii. l/ord(UiiiaiiLT
I' ri I .
v\\\
r>«i)
rojalo du r' aoOt i8i5, u inin
cul onUûtir-génôral i^ la retraite.
FllIANT (.iKAN-FnANvoiii), (ils
du prérédeut, né i\ Tarit) l(* lu
nnirH i7()Ot élève distingué du
nrjftanéc d(! Saint * O^r, page du
reiupi>rt!ur Napoléou'ifnt nonimù
HoiiH-licutoiiant au /i"' dr dragiuii
le. iH orlobra 1807, ut alla servir
dahH lus aruiét!t» du l'ortugal et
J*K>pagne, [Mgininé aide dc-eaiiip
de son pÀr<*4 en i8o(), il lut lait
lieutenant en iHio« capitaine i.'n
18 lu, et cliefdVHCudron en 181 5.
Ce fut en qualité d^uidc^de-oanip
de son pèriSi qu'il fit les campa-
gueii de 1801J en Autrirlws de
1819 en KntiHÎe, et de i8i3 eu
Siae. liVinpertMir le tiomum lé-
gionnaire en ueiohrn i8i!A| i\ la
lialaille de lu Mo.'ikowa, i\i\ il fut
IdeiMÛ. INoinniécliei irétat uiajor
dela vieille garde, eu déceud)r(:
)8|.l, il (il endette. (pialilé la cam-
pagne de France, et apr^:s la prise
dr Troye.H eu février 181 /|, il l'ut
fait ulUoier de la légiou-irinm
neur. l*)u i8if>, leclMd'd'evcudruu
Friant fut aHsex lusureux pour re-
prendre sou |U)hle de chef dVtat *
nuijor de la division dcM grena-
diers ii pied delà Tieîlle garde; e-i
puiird^^lendreittutnnl qu'il lui lut
posHJlde, rindépendance de «un
pay;* contre rinvasion étrangère.
'FHU;AIJ1) (Fmanv^h), députe
uiixélalh'géuéraux et ancien avo
cal, itit élu par le tiers-état du
bailliage de (iharolles, t't siégea
au cAlû gaucbe. Il dénonya m
i^fio l'abbé tiarrion, connue un
lavtieux, et l'ut nommé juge un
tribunal du district «le (ibandiet).
AprèH la disHtdutiou de?« éta|}«<-
gêuéraiix, il appela raltentiun de
rassi-niblée nalinnnk' snr In» pr''<
3:a FHI
Saint-Louid avunt 1» réfoliilion ,
fail iiieiobre de (a légiuii d'huii-
heur en ittti^» olHcirr dv celle
légion en iHoj, et baron en iSiu,
il tut nnninié inspecteur en clief
aux revne^f, le 5o janvii.T itiio,
et secrétaire-général du niinî&lre
de la guern: , le aS février i*ui-
Tant. Aprèâ avoir remjili de la
niaDière la plu:» distinguée et la
plus active » une Ciirriere tour-
à-tour militaire et iidiuinistra-
tivcy le général Fririon de-
tnandi et obtint sa retraite en
181 5. 11 se retira à Pont-ù-Mous-
son , au sein de sa famille , dont
U était riddle et le soutien ; il y
mourut le 13 mai 1821 , âgé de
Gpans. Tous les habitaos du pays,
citoyens et militaires, assistèrent
uses funérailles, et l'expression
de leurs regrets tint lieu de la
pins touchante or;iison funèbre,
dans un pays où l'on s^uit appré-
l'iiT le vrai mérite et surtout la va-
leur militaire et lesvertiiï^ civiles.
FUIRION (FAANyo>^ Nicolas),
lieutenant-général, baron, grand-
oflicier de la légion -d honneur,
cht'vuliir de Saint - Louis, grand*
croix de l'ordre do Uannbrog, né
à Vundièrea, département de la
Meurlhc, le 5 février i7i>9, ne-
veu du précédent, entra, eu 178'i,
au régiment d*Artois, où deux de
sesoncles étaient oUiciers, et dans
lequel il par^ int lui-même, de gra-
de en grade, à celui de chef de ba-
taillon. Pendant le rigoureuxhi ver
«le 1795, le régiment d'Artois, de-
venu ()!!'• de ligne, fut employé
au siège de la tête de pont de
Manheim. Le chef de bataillon
Fririon y déploya beaucoup de
zèle, d'activité, de bravoure, et
parvint, ei> partageant les aouf-
FRI
frances et les privations dea sol-
dats, à prétenir leur» irtormiires.
Les reti'is de Tannée au Rhin
la condanmèrent dur^int quel-
ques mois à une inactivité que
ne partagea pas le chef de ba-
taillon Fririon. Il fut employé,
sons les ordres du général de di-
vision Schauenbourgy à 1 inspec-
tion générale des troupes, et prou-
va, dans le cours de cette raîssioRi
qu'il n'était pas plus étranger aux
connaissances adaiinistratires
qu'aux connai<)»ancea militaires.
Dans la fameuse retraite du gé-
néral 3ioreau , le chef d«* batail-
lon Fririon se fit rw*marquer par
son courage et sa fenneté â main-
tenir la discipline dans de« cir-
constances si' favorables à lalicen»
ce. A la tête de d5 dragons, il
chargea un régiment d'infanterie
autrichien près du pont d*Ain-
wasser, et fit mettre lias les ar-*
mes à un bataillon tout entif*r. A
la suite de cette campagne, il fut
nummé adjudant - général chef
de brigade. Employé en cette qua-
lité à l'armée d'Helvétie, sous le#
ordres du général Lorges, et char-
gé de recoimaître tes troupes qui
défendaient la ville de Sion, il
travers'a, au milieu des coups do
fusil, la grande route défendue
dos deux côtés par les troupes qui
couronnaient les hauteurs ; es-
suya le feu d*nne batterie» qui
tua la moitié d'un détachement
du 8"* régiment du hussards, qai
lui servait d'escorte, et ayant que
les canonniers eussent le temps
de recharger leurs pièces » par-
vint à s'en emparer. Cette brIU
lante conduite lui valnt une let-
tre de félicita lion de la pnri du
président du directoire -eiécotl^
Fl\l
l'iiivoyr Ml lliilic, riifl|ii(liint-p;/)«
iici.il rriiinii iHit il! niiiiininiili**
riiftii (le riii'i'irrr-Karilo, tliiiiH la
ciiiii|iii|{iif iiiallinirciHc ili* i7f)H.
Si'M 4li-|>n.Hilii)ii{4 HM((<*M rt vif(oii-
i'rii>*<*i m* |tf'i'iiiimil pan i\ rcii-
nciiii irciilaifirri't'lic alTi^r^ f(ar«
ilr. l\a|»|M'lii à rarinri! du l\liin,
au itidi.H t\v iU'vviuUw 17()!)« il y
MM'vit m (|iialil(' (in honn-rlHiril'é*
tal major, lui l'ait gi'iirral ili* hn-
^adc, Hiir ic rli.iin|) dt* l)alaiilD df.
tlnlicidindt'iu \v 17 jnillt't iHoo.
Pend. mi l'uriiiiHtjt'f (pli Mijvil crU
h' liiilaillc, v\ pr^Crda la (laÎK dn
Lntirvillr, le rniillliaiidciiiriil du
.Sid/.l)olll^ rt di'K pay» Vni»iii>« lui
roiiCn': au f^riiiTaî Fririui). Il y
mi'iita rt'HiJutr di!» Iialdlanrt, par
lii jiistirr cl rinl/'f;|-ilr tU- Hrt ron-
diiili'. La^ucrrc ft*i*laiit ralluiniMs
en iHnf), Ir ^viu*i\i\ Vt\r\nu rv{'Mi
l'iiidri* di* si\ l'iMidrc.ù l'arni/'i; d'I-
lalir ; il ne trouva aux pasiagm du
lAdi^r l't du ra^liaiMi'iilo, au
muihat «le Oaldlcro, ri aux allai-
ri'H priiiripalr.H qui curiuil li«Mi
pcndaul rrltr lanipa^uit du iHofii
lirmiiiiT par la paix du Vvvà^
ImMU'^. (!fp[«*U«'Tal fui (MliUiltMdMif
drl.il uiajiu' f{(*u/*ral d(i l'anii^H
du priui't! Ku^^ut*, f!l runnnaii-
d.mi (1(1 V(MM'nr. I.(*H n'irai» i^l li*ii
JKMmraldrn Aouvcnir» (|u'il a laU-
^i"< daiiM l'cUi* ptiUMt 11*^ nunt pAK
rnrnn* (dîac/'h. Daiirt la campa-
'y\i\v dr l'rui^o (*u iHoO, il Al* Ht
iriuat(pi«*r piirli(!uli^n*ni('ul an
ic^i* iW. OolhiMii, {}ù il NViiipara
d <Mlvra^(•rt avau(*i'«>i, di^l'cuduii par
Ir nuum de la placf. l.a hrifradu
ipi il rnhnuaudait Al atinsi parliu
diM h-iMiprs (|ul fu' rfudircitl luat-
II •••«'«••'^ de lii pliU'ii df Stralnuud,
.iprr^ r» jnuri dii li'aurli^M) uiivri'<*
iv. Chargé dVnluYur d*Utttiaiil la
rui
s^n
tort (l(! In peliti* ilo Dannhotnit
diiiiuidii pur i/| pi^ci*.ii d« cuiiun «
7U0 JHiitiiMnHdfl f(arnlHuu« «tl pro-
t(*fçr. par l(*ii rhaluiipon liaiiouiiiè*-
nvH MU(Ml«)i!4CM, il \H\ lui l'ut duuu/}
(pic \)\M\ hiiiiiincH piiiir (M'tli*. ciXpè"
(litinu (lillirili!. Arrivé Niir lur* cA-
t(i.H dis rild , II) |((Mi/-ral Haiila un
dcH|iri!iiii(ti*H A terni, niarcha saiifl
liéNllor (Indl au tort, où il ruira,
(Miininn il Tavait auuoiir/s ou inn.
riM'Jtal Brtiui?, par uiio dch luulira*
{•urc.H. TouUt rrHi.Hiaui'i!) i*tnil dit*
Tiuiuit iuutili; par celle utiaipiu
aiidai'iiuiMï, i*l in l'urt si\ rcuilit,
Iji |u-iMC dn VWn de Dnniilwlm pri''-
paru cl d(?liiruiiua celln dit l'ilc di;
Hufftn. La lirigado du ^^fu^iral
Kiîrioii fiut uccuiivr Rremvn et
AUH oiiviruuH. La dincipliiic i!l
Tordre (pi'ilctahlit parmi hcm truu*
pi'M furciil lidH, (pie le.H halnl.iuit
M'aper^'iircut i\ pidue (pTll y vAi
au milieu d*eux(le.H IniupC!* étran«
|{^rl1n. («cttu couduite le ill eh(d-
ftir par le priurc de l'(uil(f'(.(U'VO
pour t'uiiiiiiaudcr iiu curpH d'ar-
mée eiuiipuné de () hataiIhuiN es»
IiaghuU , campén prêM de UuhI^
iilil, A 7 lieueM de C!opculiaKU0*
(«eti inuipeM, en apparence duci-*
le.H el dirteiplinéeM, ayuni upnrU
In délVeliun du marquÎM de la lio-
luana , ne n'ivullérciil el vinrent
îniestir la nuiMun du géiiéial l**rl-
rion • (|ui n'avait A leurn yeux
qu'un Hcul tort , mai!« un tort tr^'h*
grand, celui d*('^li'e Fr.m^iaii. Ce»
troupc!* inemifMiiefil de le niellru
en pièceit , et venaient de prélij«
der Ace i^rime pan ratHanHiuat dit
M. iVInraliail, idlicier du V régi--
iiM'nt d'iut'uuterie légère, accun «
ni • avec. M. de l^n Lni, autre olfl-
rier du mAiin* e.urp» , au hec(uir!«
de leur général. Celui-ci ne pur-
'k\
KKl
vint ù se soustraire à la fureur
il«is révoltés qii\i Taidc (1*1111 uni-
foriue do solilat danois, que lui
procura un (iHiricr de cette na-
tion nommé Dori^uy. Laoïmdni-
te du général Fririon en Dane-
mark Tut honorée des ^^uiFrages
du roi, et récompensée par la
(;rand\roix de l'tirdre tie Dann-
hrog. A la bataille d E.>*lin^, dans
la campagne de iSut), la brigade
que connnnndait le général Fri-
rion, après avoir été exposée pen-
dant .| lieues de chemin A une
gréhï de houlets et (rohus« qui
ravageait ses rangs, soutint et re-
poussa une charge de cavalerie
en ne faisant [du qn*à bout por-
tant sur IVunemi. Le sang-froid
du général contint rinipalience
de ses sohiats, et leur donna Tas-
surance nécessaire pour attendre
Tennemi de si prè>.lii homme qui
se connaissait en bravoure « le
maréchal Ijannes • al>orda en ce
moment le général Fririon, et lui
dit : Gèiural , rou& rt rotrc hris^a-
de vous vous niurrr: tlv iiloirc au-
jourtC hui. Celle brigade, compo-
séo du r>' régimeni d'intaiilerie
légère el du \\7i^ régimeni d'inf.ui*
terie fie ligne, se muinlint dans le
village d'Ksling, m ilgré l'immen-
se supériorilé de rennemi el un
feu .si meurtrier, qu'il enlevait des
liles entières de soldats saiin é-
branler la îVrmelédes autres. Son
altitude, dans cette journée et
dan*^ celle du lendemain, contin-
rent rennemi et lui ôlèrenl la ten-
tation de renouvi 1er ses altuques.
Au mois de juin i8o<ï, le maré-
chal ]M;ince crK>litig dem:mda et
obtint pour chef de son état-ma-
jor le général Fririon. Dans ce
nouM'au poste. Il se -listiogua au
FUI
passage du Danube y à ia lialailie
de Wagram, au combat de Hol-
labrun, et couronna- na campagne
par une action dVclut nu pont de
/•naïui , où il he mit A la tt^te de
quelques pelotons de tîraincurs
pour venir au secours du maré-
chal Masséoa, près d*6trc enlevé
par une forte colonne de Iroupes
etmemies. liientntd^ïinontéct en-
velttppé lui-même, le général
Fririon allait être lait prî «h on nier,
lor>que le maréchal Juasséna, lé-
moia de son dévouement « oublie
les dnuleiirs que lui causait lu
chute qu'il avait laite tiansi Pile de
Lobau , monte à cheval, le dé-
gage, et, transporté de joie de le
retrouver, après Fa voir cru tué,
le ï!>erre dans ses bras en lui di-
sant : GriuruI, fanai* à cœur tir
in\u'(/uittei' en Vit' s iux/5. Le géné-
ral Fririon , élevé au grade dégé-
nérai de division le uo juillet i8cm),
futnommébaron, el re^Mit tin su)»-
plèmeiil de dotation le 3i jantier
liiio. H eut,, dans la inOme an-
née. Tordre de se rendre ù Farmée
de Portugal, où il remplitles fonc-
tions de chef de Fé ta t ni u) or-géné-
ral du prince d^Këling. Malgré l'af-
faiblissement de sa sanléy îl com-
battit à la journée de Fneniès de O-
noni , où son jeune frère, lieute-
nant au Giy régiment d*inlunterie,
fut tué ; un autre de ses frères ^ co-
lonel de ce régiment, cncuiiserva
le commandement, quoiqu^il eût
été blessé au commencement de
Faclion. Le général Fririon fuisaît
jtartie des troupes qui forcèrent
Fiinnée anglaise à lever lu siège
de Badajoz. Mais sa saïUé 8*nUai-
blissanl chaque jour, il rentra en
Francisel fut nommé inspecteur-
général d*|nftmtvH9 fie la premîè*
FKl
rc division militaire ; il en rem-
plissait les fonctions :\ l\^poque de
la 1'" restauration, Cil i8i/i. Il tnt
chargé, peu de temps après, de lu
nouveilo organisalion des ré(|[i-
mens d*intantcrie dans la 2* divi-
sion militaire, il a été employé
depuis dans Tin^pection-générale
des troupes, et dans divers comi-
tés au ministère de la guerre : il
a été tait chevalier de Suint-Louis
eu 1814, et grand-odicier de la
légiou-d'honneur en 1 8ii 1 .
FiVlLUON ( LE BARON Joseph-
Fran^iois ) , maréchal-de-camp ,
chevalier de Saint-Louis, oflicier
de la légion-d'houneur, frère du
précédent, est né le 12 seplcm-
hre 177 I, à Pont-A- Mousson, dé-
partement de la Meurthe. Il en-
tra au régiment d'Artois en i^f)!»
y fut nonnné sous<lieutenant la
même année; parvint, dégrade
en grade , jusqu'à celui de gê-
ner il de brigade, qui lui fut con-
féré au mois de juin 1810, enré-
compeu^e de sa belle conduite à
la bataille de Kuentès de Ouora.
(iC général, qui a fuit la guerre
aux armées du Rhin , de la Ven-
dée, d'Italie, de Prusse, d*li)spa-
^U(^ et de Portugal 9 a assisté à 6
>iéges, iT) batailUts rangées et G4
cotnbats; il s'est distingué au siè-
ge de iMayence en 1793; dans la
désastreuse guerre de la Vendée,
d'où il revint avec 26 hom-
mes seulement, de 107 qu'il avait
sous ses ordres en y entrant; au
oon)bat de Md-lustatt; au siège
de Kehi, où il fut nommé capitai-
ne de grenadiers ; A la prise dn
pont de .Manheim ; à la journée
tle iMae>tricht , où il fut fait chef
de bataillon sur le champ de ba-
taille ; dans la campagne de la
FM 375
Galice, où il battit le général Mo-
rillo, A Carrando, près de Caldas
del Key; au siège de Lugo, dont
3 bataillons composaient la faible
garnis(m, qui fut attaquée par
149O00 hommes de troupes ré-
glées et 1 5,000 paysans. A la ba-
taille de Mont-Busaca, le 29** ré-
giment dont il était alors colonel,
resta seul pendant la journée en-
tière, exposé au feu de Pannétt
anglo-portugaise. Une se distin-
gua pas moins au pont de la Cei-
ra, dont il facilitu le passage aux
troupes françaises, en repoussant
les Anglais qui t-entaient do s'y
opposer. Il obtint le grade de gé-
néral de brigade pour sa belle
conduite à la Iviitaille de Fuentè;^
de Ouora. A la malheureuse af-
faire de Vittoria, il sut maintenir
dans sa brigade Tordre le plus
parfait; couvrit la retraite, et ar-
rêta les eflbrts de la (cavalerie an-
glaise. Il s'illustra encore en con-
tribuant au brillant fait d'armes
de Toulouse. Chargé de la défen-
se du pont de Matabiuu , il fou-
droya et dispersa la cohmne es-
pagnole qui vint pour attaquer ce
pont. A la suite de ta campagne
de 1807, il fut nommé oflieior do
la légion-d'honneur , reçut le ti-
tre de baron et une dotation de
49OOO francs en Westphalie. Il a
été admis ii lapensi(m de retraite,
le délabrement de sa santé ne lui
permettant plus do supporter la
fatigue des armes; le roi l'a-uamnié
chevalier de Saint- Louis le *j4
aoùb i8i4*
1-nVfTZ.E ( Ikah-Th^ophilb ) ,
médecin, naquit à M'agdebourg,
le 9 janvier 174O9 et mourut à
Rtdberstadl le- 11 avril 4793. Su
sentant pou do dispositiou pont»
3;6
FKI
rétat ecclébiastiquc^ auquel on Ta-
vail destiné, il alla éludier la mé-
decine à Tuniversité de Halle. A-
près a?oir professé son art pen-
dant quelques années à Halbers-
tadt, il l'iit en, 1776, nommé con-
seiller aulique par 4e roi de Prus-
se. Ce prince, en 1778, leût mé-
decin de rétat-major de son ar-
mée, ot en 1785, inspecteur- gé-
néral des hôpitaux. Ayant obtenu
une pension eu 1 787, il se retira à
Ilulberstadt, où il devint membre
du collège médical et professeur
d*accouchemenl. Il a publié deux
ouvrages sans nom d'auteur, dans
lesquels on trouve des observa-
tions utiles.Le i*% imprimé îi Léip-
sick,eni78o,in-8*,apourtitre^n-
nales de médecine; il est complété
par le second intitulé I/uc/iflWa/a-
nisme^ aussi imprimé à Léipsick
en 1782, in-8*. L*nuteur n*a point
non plus signé ses Considérations
sur les hôpitaux militaires prus-
siens^ Léipsick, 1780, in-8°, où
sont signalés les abus qui existent
dans l'administration des hôpi-
taux, et où il propose les moyens
d'y remédier. Il a coopéré à la
rédaction de \à Gazette économique
de Ilalberstadt, et a traduit en
allemand le Manuel de la méthode
d'inoculation suttonienne^ du mé-
decin français de Yilliers; les addi-
tions qu'il a laites à cet ouvrage
sont d'un grand intérêt.
FROC DE LA BOULAYE
(Loris), conseilIer-d*état, mem-
bre de la chambre des députés,
est né ;\ Versailles. M. de La Bou-
luyc était , au commencement de
l.i révolution, secrétaire du mi-
nistère de la marine, et fut char-
gé, sous le ministère' de Bertrand
de MolleYille, d'aller proposer un
cartel d'échange au gouverne-
ment anglais. A peine de retour de
celte mission, il fut arrêté à Saint-
Malo, et jeté dans les prisons de
celte ville, par ordre du comité d«
salut public. La révolution dti g
thermidor le rendit à la liberté :
il fut alors nommé intendant des
flottes de l'Océan , confiées au
commandement du vice^amiral
Villaret-Joyeuse, et passa ensuite
au ministère des affaires étran-
gères. Ayant été destitué de pon
emploi par ordre de Tempereur,
il se retira en Champagne, et fai-
sait valoir les riches propriétés
qu'il possède dans cette province,
lorsque la révolution du mois d'a-
vril 1814 le ramena sur la scène.
Le roi venait de le nommer se-
crétaire d'ambassade à Constan-
tinople, et il allait s'embarquer
pour cette destination, lorsque le
20 mars 181 5 vint changer encore
une fois la face des affaires. M.
Froc de La Boulaye jugea qu*il
serait prudent de se tenir quelque
temps à l'écart, et ne sortit de sa
retraitd^que pour entrer à la cham-
bre des représëntans , où il fut
porté par le département de là
Marne. Depuis ce moment, il n'a
cessé de faire partie des chambres
législatives qui se sont succédé
jusqu'à ce jour , et a constam-
ment siégé dans cette partie des
bancs ministériels qui se rappro-
che de la gauche; mais il s'est
montré moins silencieux que la
plupart de ceux de ses collègues
qui sont assis sur les mêmes
bancs. En effet, M. Froc de La
Boulaye est ordinairement un des
premiers à monter à la tribune-
lorsqu'il s'agit de prêter son ap-
pui à quelque proposition minis-
ir.rielle ; il iiioiitrv siirlout utie
^raiulo pivdilectioii pour .celles
i|ui vieiiiieiU du uiini!»lère des
ri'lulious extérieure;»: iiuu:» soui-
mvs loin de croire cependuut
que oetlo prédilection 8oil TelTet
du traitement particulier dont on
prétend que le gratifie le ministre
de ce département. Les occasions
dans lesquelles cet honorable dé-
puté a fuit briller sou éloquence
>out nombreuses. Dans la session
1S1G-1817, »* "PP"y** '•* réclama-
lion des (dievaliers de Saint-Jean
de Jéiusalem, dont les droits ne
pouvaient, selon lui, soulTrir au-
cune contestotion ; parla en la-
veur de la loi du 5 février; disten-
dit Les droits garantis par l'art. 40
de la charte, à tout citoyen payant
5oo francs d*impositions, etcher-
( ha A rassurer i esprit timoré des
membres du côté droit, <iui no
Novaienl dans les collèges d'élec-
tiMirs i^ Ttoo francs que des ciuhs
réviduliounaires; vota pour lu loi
sos|M'nsive de la liberté indivi-
duelle, et parla sur celle de flnan-
res présentée dans la m^me ses-
.^iou. Dans celle de 1H18 à i^>9i
M. de l.a Douinye appuie le pro-
h*t de loi contre la presse , s'op-
pose à Tintroduction du jurj dans
la légihlatiou qui régit cette ma-
tière, parle en faveur du budget*
ii vote pour que Ton accorde
f8i),ooo francs au ministro des
relations extérieures, pourtraite-
inens de non-activité. Dans la
session suivante , il vote pour la
récompense nalitmale proposée
eu faveur de M. le duc de Riche-
lieu; est nommé rapporteur de
la commission chargée de l'exa-
iiien du pn)jet relatif d Ton vér-
in re de grands livrer supplémon-
FJU
/ /
taliHïs de lu dette publique dans
les chefs-lieux de département,
et ne donne point de conclusions;
cumbat la fameuse proposition
faite par M. Dartbélcmi dans la
chambre des pairs; appuie la de-
mande faite par M. IN^reau (de
la Vendée), pour que le ministre
de l'extérieur rende compte ù la
chambre de la somme de i, 5oo,ooo
francs, portée sur s<m budget aux
dépenses secrètes , et s'oppose &
ce que les ministres soient assu-
jettis à présenter Tétai de situation
de h cour des comptes; vote tou-
tes les somiries demandées par le
mini>tre des aflaires étrangères,
ainsi que les i,5oo,ooo francs
destinés à accroître le fond des
pensions militaires; et, nomm^
rapporteur de la commission des
Voies et mojen>, demande le ren-
voi au ministre de Tîntérieur d'u-
ne 'pétition contre la caisse de
Poissj , présentée par un grand
nombre de propriétaires d'herba-
ges ; donne diverses conclusions
sur un certain nombre de péti-
tions relatives aux boissons ; ap-
puie la question du dégrèvement
des propriétés foncières , et dé-
fend le système d'abonnement
des préfectures. Nommé, au com-
mencement de la session 1819-
i8so, rap^mrteur de la commis*^
sion de la loi contre la liberté des
journaux, il conclut ik l'adoption
de cette loi, tout en convenant que
la mesure proposée e^t inconsti-
tutionnelle et qu'elle viole la
charte; demande que M. Manuel
soit rappelé A l'ordre, pour avoir
cherché à démontrer par des farts
l'existence d'un gouvernement
occulte (séance du a8 avril); allè-
gue la fatigue de la chambre pour
5;8
FRO
faire ajourner la discussion rela-
tire à Tinlroduction de In spécia-
lité dans lc> couiptes de ch-ique
ministre, demandée par plu.«>ietirs
membres , et s*opposc i\ ce que
riiilume produit du la ferme des
jeux ifduille les pa^es du budget.
he» ses:>ions suivaules^ ont procu-
ré à M. Froc lie La Boulaye de
nouvt*lles occasions de défendre
les principes iiiinislériels , et il
fait encore aujourd'bui partie de
la représentation nationale. Le
roi Ta appelé, en 18120, au conseil-
d'état, en service extraordinaire :
il est chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint-Louis, et of-
licier de la léfi^ion-d'bonneur.
FROCnOT(LB COMTR NlCOLAS-
TuÉiiiiSE- Benoit), ancien préfet
du département de laSeine, s'en-
gagea étant fort jeune, et servit
quelque temps comme simple sol-
dat; mais ses parens ayant obtenu
son congé, il revint a la maison
paternelle, travailla sérieusement
à se faire un étal honorable, et il
était notaire royal et prévôt à Ar-
nay-le-Duc, lorsqu'en i;'8(), il fut
choisi par le tiers-état de Châtil-
lon-^iir Seine, pour député aux
états-généraux. Ami de Mirabeau,
il lui voua une affection d'autant
plus vive qu'elle était fimdée sur
l'admiration. (lette alfection ne
fut pas inutile au grand orateur :
assis près de lui à l'assemblée,
tout en recueillant ses paroles,
M. Frochot remettait ùl Mira-
beau des notes qui souvent lui
ont été d'une grande utilité. Pen-
dant le cours de l'année 17<)0, M.
Froehot vola constamment arec
les défenseurs du jieuple; mais il
ne parut qu'une seule lois à la
tribune, pour demander la sup-
FRO
pression des fours banaux. Ce-
pendant, en 1791,1! se fit entendre
plusieurs fois arec intérêt; et le
3i août, époque où fut discutée
la question relative aux conven-
tions nationales et à la réforme
des constitutions, il prononça un
discours plein de pensées grandes
et d'idées libérales, el présenta
un projet de loi dont les bases é-
taient entièrement fondées sur la
souveraineté du peuple. Ce dis-
cours, qui entraîna les suffrages
de tous les amis de la liberté, fut
déclaré digne de l'ami de Mira-
beau, et son impressîou fut de-
mandée d'une voix presque una-
nime. Sur sa proposition, il fut
décrété, le aa septembre, qu*on
exigerait de l'asseuiblée chaire
de réviser la constitution, le ser-
ment de se borner strictement aux
objets soumis ù son examen. Mi-
rabeau n'était plus : M. Frochot,
nommé son exécuteur testamen-
taire, a près a voir pris connaissan-
ce de l'état de sa succession, dé-
clara, le ao octobre, ùl la barre de
l'assemblée, que le fondateur de
la liberté était mort comme plu-
sieursgrands hommes de la Grèce,
et demanda que le trésor public
se chargeât des frais de ses funé-
railles. Madame du Saillant indi-
gnée d'une telle demande^ et plus
encore de la publicité donnée iV
l'insolvabilité de son frère, s'en
plaignit amèrement. M. Frocbotfit
à madame du Saillant une répon-
se dans laquelle, après ayoir dé-
montré que les créanciers de Mi-
rabeau éprouvaient une perte au
moins de 5opour 100, il ajoutait:
« Si je me trompe, il ne liçntqu'à
V madame du Saillant de me don-
»ner un démenti . formel. M. soa
FRO
" fils est légataire universel de Mi-
»rabeaii9 elle t'St sa .sœur: à de »i
"beaux lit rci), ïU peuvent Tun et
') Tautre rassurer, dès» aujourd'hui^
' leb créaucit^rs de sa succession,
"et se porter garaiis de la totalité
')des créances.... Quant à mon c-
»trange morale, il n'est pas éton-
onant (^relle dé|)laise à ses héri-
» tiers; je conçois fort bien que
>>pour M""* du Saillant, Mirabeau
"aérait un tieauroup plus grand
) homme, s'il fût mort millionnai-
' re. Mai.^ certes les amis de sa
" gloire d'homme pui)lic, ceux qui
» avaient à défendre sa mémoire
'>contre des calomnies accrédi-
"lées par sa famille elle-même,
'>(:eux-là, dis- je, ont dO penser
«autrement. » lin 179a, M. Fro-
< hot accepta une place de juge-
dc-paix, qui lui fut offerte ù Pa-
ris, et ne se môla plus des affaires
politiques. Ami sincère de la li-
berté, il ne varia jamais dans ses
principe.'', mais il fut toujours é-
irangcr aux excès commis pen-
dant la révolution. Après le 18
brumaire (<) novembre 1700)9 îl
rv\\m\ii .sur la scène, fut d'abord
élu membre du corps-législatif, et
nommé ensuite à ta préfecture du
(léparUMoïrnt de la Seine, (ietle
place importante lui ayant four-
ni de fréquentes occasions de dé-
\)\nyvi- les talens dont il avait dé-
jà donné dr-.i preuves pendant sa
carrière légi.slative, il fut succes-
!>iv(incnt nommé conseillcr-d'é •
lai, C(»ml«; de l'empire, comman-
dant, pni'» «irand-ollicierde la lé-
p:ion-d'homienr. To-ifiédanl la cou-
liaiK e (j(i dîi'f du gouvernement ,
(;rnéralemcnl estimé par les habi-
tant »i(; Paris, il était loin des'at-
lendre à d»'\enir la victime d'un
FRO 5;9
événement qu'il ne pouvait ni
|)révoir ni éviter. Un chef de ba-
taillon nommé Souilier.comman-
dant la 10"* cohorte, alors en gar-
nison à Paris, se présenta, le 25
octobre 1812, à 7 heures du ma- ^
tin, à riiriteUde-Ville; déclara
qu'en vertu des ordres du général
Mallet, il venait en prendre la gar-
de et se concerter avec le préfet.
M. Frochot, qui dans ce moment
revenait de Nogent, où est située
sa maison de campagne, reçut, ù
K heures du matin, au moment
où il traversait le faubourg Saint-
Antoine, un billet que lui écrivait
un de ses chefs de division, et qui
était ainsi con^u '. « On attend
» monsieur le préfet : fuit impera^
lor, » La brièveté de ce billet, et
surtout son contenu , l'avaient
jeté dans la plus affreuse perplexi-
té, lorsque en arrivant sur luGrè vc
il vil cette place encondirée de sol-
dats et d'une foule immense de
citoyens. A l'Hôlel-de-Ville, le
chef de bataillon Souiller lui dit
en affectant une douleur profon-
de : « L'empereur est mort, le 7
s de ce mois, devant Moscou.» Il
lui présenta ensuite une lettre par
laquelle lo général Mallet, rem-
plissant momentanément les fonc-
tions de major de la plane, lui
donnait l'ordre d'occuper le pos-
te de riIOtel-de-Ville. On ILsait
de plus sur cette lettre : «L'abo-
olition du gouvernement impé-
»rial; l'établissement d'une coin-
« mission provisoire qui siégerait
»k rilotel-deVtlle;rappci du peu-
«pie par le moyen du tocsin. •> M.
Frochot ne doutant plusde la n)ort
de rempcreur,songea aux moyens
de se concerter avec l'archi-chan-
cclier et les grands fonctionnaires
38o
FRO
BUT ce qu'il y avait à faire en de8
circonstances si difliciies. Il avi-
sait aux moyens de s*évador de
i'HûteUde-Yille, quand le com-
mandant le requiert de faire les
dispositions nécessaires pour re-
cevoir la commission provisoire
et Tétat-major. Ces ordres don-
nés, M. Frochot se disposait à
partir, mais Tadjudant Laborde
et le secrétaire-général de la po-
lice, M. Saulnier, arrivent à t*Uô-
tel-de-Ville^et lui apprennent que
le général Mallet est arrêté, et
qu*on vient de déjouer une cons-
piration dont le but était de ren-
verser Tordre établi. Un instant
après, le commandant de la co-
horte se retire. Fort du témoigna-
ge de sa conscience, incapable de
dissimulation, étranger à tout es-
prit d'intrigue et de parti, iM. Fro-
chot devait être parfaitement
tranquille sur les suites de cette
affaire; cependant ceux mêmes
qui étaient le plus persuadés de
Son innocence, et qui auraient
pensé se rendre coupables envers
lui en Taccusant d'avoir participé
à la conspiration, n'en regardè-
rent pas moins sa disgrâce com-
me certaine. On ignorait cepen-
dant alors qu'il était du nombre
des fonctionnaires publics que les
conspirateurs devaient conserver
dans leurs places. Rien ne prouve
mieux la bonne foi dé M. Frochot,
que la franchise avec laquelle il
rendit compte de sa conduite au
ministre de Tititérieur. Napoléon
arriva de Moscou, et les amis
de M. Frochot ne restèrent pas
long-temps dans Tincertitude sur
son sort. Le surlendemain de son
arrivée. Napoléon, en répondant
'•iux discour? de félicitation du se-
FRO
oat, s'exprima ainsi : « Des liisv
• gistrats pusillanimes détruisent
» l'empire des lois, les droits dv
• trône et l'ordre social lui-itiê^
■ me. » Ces paroles s'adressaient
directement à M. Frochot, et per-
sonne ne douta plus de na disgrl-
ce. Toutes lessectioQsdu conseil-
d'état assemblées le sa décembre,
pour donner leur avis sur la con-
duite du prél'et de Paris, déclarè-
rent qu'il n'avait pas trempé dans
la conspiration, mais quMI avait
montré une pusillanimité qui n*ê-
tait pas excusable. La sectinu de
la guerre demanda cependant
qu'il fût mis en jugement; mais
les autres opînèrt*Dt seulement
pour la destitution Le leodemalft
a3, M. Fruchot fut exclu du von*
seil-d'état, et destitué de sa pré-
fecture, qui fut donnée à Ai. de
Chabrol. La disgrâce de M. Fro-
chot fut une calamité publique.
Jamais autorité n*a été plus piro-
teotrice, plus puteriielle que U
sienne. Jamais fonctionnaire n*a
rempli ses devoirs avec plas
d'ezjclitude et plus de ménage-
ment. C'est k lui que la capitalf
est redevable de Tordre établi
dans toutes les parties de l'admi*'
histration municipale. G*est sur
sa proposition , c*e»t par ses
soins qu'ont été exécutés tant dé
monumens où la mag;nific«fnre est
unie ù l'utilité. C'est à sa sollît'i-
tude que l'on doit la création dé
tant d'établisâemens réclamés par
la morale publique. Le canal de
rOurcq, les fontaines pnbliqtieSi
le nouveau mode d'inhutnatiim»
la réorganisation de TinïilructHHi
primaire, etc., sont des bienfaiU
de sa sollicitude. Lors de sa pre-
mière rentrée en France, Lbeb
I
FUO
XVIII lonninina c(>iiseill«r-d*cta|
hoiMMiiiro; et hieiilAl iiprèn, Aur In
fjnnaiulr dii cotiNvil (lépnrlem4*n*
lui ri fçéiirral de la Seiiiu* on lui
Hiw'orda nnr pctn.HÎon de i5,ooo
IV. . pnyahli» sur h*HreTrniiA de* lu
ville, kii iHif), [VI. Froohot fut
Hpp<dé par Napoiécin A In |)r«*r(>o
liirtMlr.** HniirlHVH-dii-lUiAnf). Pen-
dant son adniinisiralion, qui fut
do ronrtc diirrr, il h<^ comporlo
av(*(* tincnMHlrratidnct unceqni-
Ir qui lui ('onciliôrcnt tons lc.4
esprits cl 1(! ilimit ((énéralenient
r<'fçn'ller. Dépouillé dv non lilro
i\v. <M)nsrillrr-dVtal, lors de la sr-
condr r(Milrôod<><« Bourbons, il vit
iniHiiIrnant rn sinipl«' partienlirr :
inai"* la rooonuaissanee publique
lie Ta pas oublié; (•! U) goiiverne-
nx'iit lui a ilonné une nouvel*
Ir preuve dt* sa haute fKtinio, en
r('l.il)li''sanr dans non ihl«Sgrilô sa
)Mtisiou drn*tratl(.% qui avail élô
réduite (Pun tiers.
F iu)ma(;kdks fkii(;rj«:s
((liURLF.s-MiOHRL-pRÀTrçois)* né A
la (il) dt> 1770, A Vieite, priil
bour^ prés Li.nioux, fit dans celle
ville de Irés-boiiues études. A pei-
ne Hgé d(* ai ans, il professa
1.1 pbilosophie, p|« en 179/1, fut
iionuné élève à Téenle Normale,
et ensuite à Téiude vétérinniro
d'All'ort. (lest ibins Turl Télèri-
naire (|ne se distingua pnriiouliè-
renn>ut Fronia^^e, qui devint, on
iHoi, professeur de celle école,
pour les maladies, les opérations
i bîrurfçienles, la médecine légale,
etr. (Ihoisi pour vétérinaire on
( lie!' de la f^eiularmerie de la gar*
de impériale en i8o5, il quitlu
l'éeole dVAIfort pour occuper en
nonvel emploi. La supériorito do
ye^i eonuai)i<tanee.<» lui acquit une
FUO
5Si
grande réputation , le fit recevoir
meiubro de plunieur» aeudémiuïi,
médecin A Léipsick, et décorer
de la croix de la légiond'bonueur.
Il avait déjà fait plusieurh campa-
gnes , lorsqu'il suivit en Russie,
en 1813, le corps auquel il était
attaché ; il a péri dans la retraite,
A la fin de cette année. Fromage
a laissé quelques ouvrages inlé-
ressans ; tels sont : Traité do /V/i-
grai^semeni des animaux domeMi-
<///r.f, Pariii, i8o5; Importance de
t* amétioration et de la multiplica--
tion des chevatuc en France , Paris,
i8o5, in-B"; Moyens de rendre
Cari tDétérinaire plus utile ^ Paris,
iHoT), in-8*; De la Garantie dans le
commerça des animatLv^ Paris y
i8o5, in*8*. Il est auteur aussi tie
plusieurs brochures sur diverses
parties de son art, et a fourni des
articles à dilTérens journaux on
recueils périodi(|ues. Enfin , il a
coopéré A la continuation du cour»
complet d'agriculture de Rosier,
eu 2 v(d. in-Zi", et A lu nouvelle
édition de ce cours entier, mai»
abrégé en (S vol. in-8", et qui a
potir titre iCiurs complet d'agri^
culture pratique^ Paris, 1809. Au
commencement de 1810, Froma-
ge entreprit un journal , intitulé
Correspondance sur la conservation
et l'amélioration des animaux dO"
mestiquea, oiivrage qu*il condui-
sit jusquW la fin de 1811, et qui
a fourni f\ vol. in- 13. Cet ouvra-
ge, orné de figuix*s, renferme des
observations très>curitfuses et fori
imporlantes.
FKOMI<:NT(li cnRVÀLiiH Jean*
Raptistk), est né le lO mars 1 770^
Ayant embrassé de bonne heure
la carrière des armes, il devint cn-
pitaiiio y et servit ou qualité d*a(-
383
FRO
de-dc-camp de M. le géoérni Pan-
oetier. Il se distingua, eniSo^, à
la fameuse hataîlle d'Ëylaii , et
recul le grade de chef de bataillon.
Nuiiinié, Tannée suivante, adju*
dant-cuminaodant, il ût les cam-
pngnesd*£spagne^où il montra la
même bravoure el les mômes ta-
lens, principalement au combat
d'Osmillos en iSm. Depuis cette
époque, M. Froment s*est fuit peu
remarquer. Créé chevalier de
Saint-Louis en i8i4etfaitofIicier
delalégion-d'honncur,ilaéléem-
ployé^en 181 5,comme chef d'état-
major; mais il est rentre pres-
que aussitôt dans les cadres des
officiers en disponibilité.
FROMENT (lebâbon Fbajiçois-
Mâbie de), d^une famille originai-
re d'Italie, né à Ninie<, le 9 juil-
let 175G, y exerçait la profession
d'avocat lorsque Ton vit éclater
la révolution. H se lit remarquer
dans sa province, ainsi que son
père et ses frères, par son oppo-
sition aux nouveaux piincipes* et
fut Tun des plus chnuds partisans
de rinsurrection du Midi, dont il
donnii le premier sigTial. M. de Fro-
ment fut exposé aux pins grands
dangers ù Tépoque des massacres
du mois de juin i79(»« à Nimes,
comme ayant été le principal mo-
teur de la requête présentée à
rassemblée nationale par les ca-
tholiques de cette ville. M. de
Froment fit imprimer peu après,
à Nîmes, ù Lyon et en pays é-
tranger, un Mémoire Historique et
politique y contenant la relation
du massacre des catholiques de
Nîmes en juin 1 790 , et des ré-
flexions sur les événemens qui l'ont
amené. A la fin de la même année,
M. de Froment, qui avait échap-
FAO
pé à tous les événemens , el qui
craignait sans doute quelque noD-
▼eau danger, prit le parti de se
rendre à Turin, où se Iroufait
alors M. le comte d'Artois » au-
quel il se présenu et dont il fut
bien accueilli. Ce prince le char-
gea de missions particulières en
Espague , eu Angleterre , et
même en France, où il eut la
hardiesse de revenir traTaîller
aux intérêts des princes français.
Il s'exposait à perdre la vie sll
eût été découvert , mais il
eut assex de bonheur poui^chap-
pcr à toutes les recherches com-
mandées à cette époque contre
les émigrés. Le zèle qu'apportait
M. de Froment au service des
princes fut récompensé par des
lettres de noblesse qu'il reçut é-
tant encore chez l'ctraDger, et qui
furent confirmées à s» rentrée en
France en i8i4* A cette époque il
conserva aussi le titre de secré-
taire de la chambre et du cabinet
du roi , qui lui avait été accordé
en 1795, mais il resta sans en
remplir les fonctions, él ne put
même obtenir aucune indenanité
des frais que lui avaient occasio-
nés ses diU'érens voyagfes. fin 181 5,
au retour de Napoléon y il se re-
tira en Espagne, et rentra en Frao-
ce en 1816. C'est à cette, époque
qu'il a publié un Recueil de ditert
écrits relatifs à ta révolution j lo-
8*, et une Lettre à M. ie mutrqms
de Foucault , colonel da génie, a-
crétaire rapporteur de la eommit-
sion des anciens officier», in-8%
1817.
FROMENT (Dohihiqub), n'est
connu que par un très-bon ouvra-
ge qu'il publia en 1798^ sous k
titre : Du commerce des Emropimt
FRO
(icec les Indes g par la mer Rouge
et par L'Egypte, i vol. io-8^ Cet
ôcrit renferme un tableau du com-
merce de l'Egypte hvcc les prin-
cipaux ports de l'Europe; une
comparaison des monnaies de ce
pays avec celles de France; une
carte des voies de communica-
tion les plus sûres et les plus cour-
tes entre la France et les Indes
orientales, et %\\ùï\ des idées pro-
fondes et très-curieuses sur le
commerce en général.
FRONDEVILLE ( Thomas -
Louis- CÉSAR -Lambert , marquis
DE ) , pair de France , naquît à
Lisieux, en 1756, et mourut ù
Paris, le 17 juin i8j6. Son père
était simple gentilhomme , et si
pauvre , que , sans les secours que
prodiguait à cette famille un on-
cle maternel du jeune Fronde-
ville, elle serait tombée dans la
détresse la plus absolue. Cet on-
cle prit soin de i^enfance de Fron-
deville, lui fit Taire des études
qu'il dirigea vers la carrière du
barreau ; et après l'avoir fait re-
cevoir avocat à Rouen, il le vit,
pou après, devenir conseiller au
parlement de cette ville. Fronde-
ville avait des connaissances assez
é tendues, et qui le firent bientôt
remarquer. Il succéda à M. de
licc-Tbomas , dan» la cbarge de
président à mortier, et l'occupait
encore lorsque la révolution écla-
ta. En 1 789, l'assemblée des états-
généraux, qui se réunit sous les
j)l(is briilans auspices, reçut dans
Mm sein M. de Frondcville , qui
avait été élu député parla noblesse
du bailliage de Roueo* Il montra
toujours le zèle le pluflardent pour
la monarchie, beaucoup de ferme-
té dans la défense du parlement
FRO 583
de Rouen et de celui de Rennes,
et déploya même alors une adresse
et une énergie que Ton ne pré-
voyait point devoir exister en lui.
Bientôt rassemblée créa un co-
mité des recherches, dont l'exis-
tence nécessitée par les conspi-
rations des ennemis du nouvel
ordre de choses, donna naissance
par suite aux deux comités de
sûreté géuérale et de salut pu-
blic. C'est en vertu des ordres
de ce comité que fut arrêté M.
Bonne-Savardin , dont Fronde-
ville entreprit la défense , et qui
avait été accusé de. conspirer con-
tre la sûreté de l'état. Dans le
discours qu'il prononça en sa fa-
veur^ il s'éleva avec violence con-
tre les mesures du comité des re-
cherches, et alla même jusqu'à
dire qu'il était indigne que depuis
six mois les assassins des princes
parcourussent librement l'enceinte
de la capitale» Justement censu-
ré par rassemblée, il osa faire
p^kraître un écrit dans lequel
il déclarait s'honorer de. cette cen-
sure, et fut alors condamné aux
arrêts dans son domicile. La mar-
che que prenaient les affaires ne
pouvait s'accorder avec les opi-
nions politiques de Frondeville.
Son opposition aux actes de l'as-
semblée constituante , quoique
secondée par celle de plusieurs
de ses collègues , n'ayant point
le résultat qu'il en attendait ,
il se détermina à émtgrer a-
près les travaux de cette assem-
blée , et se retira en Angleter-
re, où il se maria. Il rentra ce-
pendant en France, après le 18
brumaire, et vivait retiré des af-
faires, lorsque le retour du roi lui
fit espérer d*obtenir de l'emploi.
^)
r)84
FRO
Il fut, en effet, envoyé, en qua-
lité de préfet, dans le déparle-
ment(lerAllier,en 1 8 i4,et suivît le
roi àGand, lurs denévéneinens di!
i8i5. A la fin de cette inCme an-
née, nommé conseîller-d'état ho»
Horaire, il fut bientôt élevé à la
dignité de pair de France, dont
il était revOtu à fépoque de sa
mort.
FROIUEP ( JrsT-FaBDÉBic ) ,
orientaliste allemand, est né «^
Lubeck, en 1745. Il y fit d*ex-
rellentes études, vint les perfec-
tionner ù Léipsîck, et s*y fit rece-
voir en 1767, à peine âgé de
22 ans , maitre i*n philoso -
phie. Reçu bachelier en théo-
logie Tannée suivante, il fut nom*
iné prédicateur du temple dans
runivcrsilé de Léipsick , et dé-
ploya, dans 9es sermons, beau-
coup d'éloquence. Bientôt sa ré«
putalion s'étendit, et lui fit obtenir
la chaire de professeur eilraordî-
naire de théologie à la même uni-
\ersité ; mais il n*y resta que peu
de temps, fl, en 1771 , il fut ap-
pelé à celle de professeur de
théologie dans la ville d*Augs-
bourg , et enfin à Tuniversité
d*Krl'urt, comme professieur des
langues orientales. Froriep avait,
dans ces différens emplois , donné
les preuves du plus grand zèle, vl
ses connaissances étendues lui a-
vaicnt acquis l'estime et la pro-
tection des hommes les plus re-
commandiibles de son pays. Ce-
pendant, ayant perdu ses places
en 1792, il se retira î\ 'W et ilar,
où il vécut dans la n^raite, après
avoir publié quelques ouvrages
trèS'intéressans, n'Iatifs aux lan-
gues orientale:), ii la ihéolngic, et
«ur la critique du texte sacré. Le
FUO
Dirtionntùre de A|eusel conliti
la liste des écrits de ce naTM
et nous nous contenterons de «
ter les plus împortans ; tek twA
1* De utilitaie lingum jéraêim t
dffmdendis namnuiiis iocU «
script, 9 spécimen primant , Léfi|
sick. 1767, in-4**; a* Oremi emp
primum et eecundi priare» wer»
arahicè et iatinè, cunt mnimmioe
sionihtts histerirU et ^.'tiioiogkU
1768, in-8*; 5* Jraêiscéui Mik
trk, Léipsick , în^* ; 4* Diêu
tut. inaiig. de nova rmiionë Cûnjm
gendi tkfoiogiam dogfnaticmm eu
thfoiogiâ meraêi « Helinstadi
1772, în-4*; 5* Diss, de em$
dandâLutheri versiome bibê* « 177
Froriep est encore autetir de pifa
sieurs ouvrages écrits en eW
mand , sur les connenêeemeeê M
logiques , sur des écrits théoto^
ifUês ; de discours sur les dogm
les plus importune dé im reilgL
chrétienne, de sermons, d'okse
nations sur les PrœUcêianes ise§
gicœ de Gessner, et de plosieu
iirtirles inséi-és dans les jicia en
uHorum. , et let4 Getzettme de I«éi]
sick et d'Krfurt. H avait éténor
iné prédii»iteur à Wcttlnr;^ mi
il ne posséda pas long-teinps tel
place, dont la mortleprivo«en ja
vif r 1800. Froriep s'était niarié
une femme trèS'intéressante,nif
te avant lui, et qui a laissé aui
quelques ouvrages de littérstur
Klle a traduit en allennand les dei
snivans: i^LanouvûHeCiémenVm
ou lettres de Henriette dm Bereilli
1 78'i , in-8''; 2* Correspondeikes t
Hollin avec le roi de Prusee, 178I
in-H"; et a publié sous son noni:i
méliede Nordheim, ou ia nwrt pr
matarée^ 1783, 9 vol. in-R**
FROTTÉ DIS LA lUMBLIÈi
(le comte FlERRR'-nBNRI DB), né
«'Il Nonn.'iiKlio, en i7/|3, d'une
i'ainillc adoniUM! au nivticr floH ur-
ines, finira do lionnr heure dun.s
C(;th; ranièrc. 11 ôluil lirulcuant
dans linianliTiis ai fii \v.» cani-
j)a^n<'> d<: iy^y\)j l^iu> vi 17^)2,
on Allnnagnr, sau» cependant
sMtrc fait niniurqucr. A^ant l'ini-
^n: en 1 792 « ii inl employé à
raiinôe de (loudé, et, peu de
temps apr('.s, c(Mn|)i'is dans le ca-
dre (riin (^orps <pji se l'ormait en
An^l<:W>i're ; il si; honva à Ja i^e-
roiidr (rxpt'diliou de ()uib('rnn)
<'ii i7<)r>. Il entretenait, au uoiii
drs princes, nue eorrespniidance
snivic aveC/Snn (ils, ipii (;ointnnu-
dait riusnrredion royaliste de la
Normandie, et fulcharjçéy jwirletf
prinre^, de lui apporter leurs inj»-
irnclions et de» secours. Nommé
rolducl, en I7<)î), par Monsieur,
ii vint en France, p(mr remplir
sa tni^'-ion auprès de sou lilî* ,
mais il retourna ))rompteuH!.'it i\
Londres. A la rentrée du roi, eu
iHi 1 , il oUtiul le p^ra'h^ de niaré-
r}i;i|-((r-ramp et la iToix de Saint-
Lmii^, v{ SI rait re^>lé dans une
pai>ii)le inaetivilé sans le retour
i\{'. Napoléon, eu |H]5. Il fut
aior^ envoyé en iNoriiiaudie, pour
com erler, avt^c les autorités, les
(iie-nres à prentlre dan» une (elle
riri'.on^l.niee ; mais son voyn;;o
loi ^ims elt'ct par suite de la
promptitude du iKouveuuuit qui
s npéra sur tons h> points de la
l'r.inri'. i>l. (|« K rot lé , (oreé de
> éloii^ner, Sit retira à Jersey, et
ie\ini à l'aris, après la seconde
icnirée du roi. Drpnitî cette épo-
(jiie, iM. d(; Krnité réside ix Paris,
(Hi il jouit d'une pension de re-
triiite.
i . \ II.
FllO
385
FROTTÉ (lu comtr Loris de),
fit» du précédent, est né en Nor<
inandie ; il servait dans rinranle-
rie en qualité d^odîeii r au coni-
ineu<'enieutdela révolution. lilUné
dan» lespriueipes UKUiarchiques,
appartenant à une Camille (|ui n'a-
vait cessé de recevoir de:* bien-
Calt:} de la cour; jeune, ardent,
plein de zèle pour la Camille roya-
le, il prit, en i7()'i, le parti de
rémigration , et jte dév(Mia dés
lors à la cause des j»rinccs, qui
lui offrait encore des chances d'à-
vanccmentetde fortune. Il se trou-
vait i^ Londres, en i7()1, près de
la famille royale, lorsque la guer-
re civile et religieuse de la Ven-
dée embrasait ce malheureux
pay?. Il conçut alors l'espoir do
soulever la Normandie, 01) il avait
des intelligences, et obtint Tau-
tori««ation de se rendre en France,
où il arriva peu de temps après.
Des moyen» de tout genre fu-
rent employés par Frotté pour
attirer dans son parti des hom-
mes de toutes les cIa>Ne-, a qui il
elierehfi euHuite à inspirer le fa-
nalismiMlont il était possédé. Ce-
jumdant Topiuion de Frotté n*é-
tait pas la seule cause de la con-
duite «pril tenait alors ; .son am-
bition y avait une grande )>art, et
lui (it Caire loutes sortes de sollici-
tations pour obtenir des titre.s mi-
litaires. Ayant rvçw le grade de
colonel et des pouvoirs, il débar-
qua à Sainl-l\Ialo, au commence-
ment de 174)5, avec quelques au-
tres gentilsbommes, et y soutint
un cHMubat contre les troupes ré-
publicaines. A|)rés avoir échappé
à ce premier danger, où il avait
déployé du courage , il arriva
et)- Murijuaiidie^ et se vit au
a5
j8C
FRO
moment d'être trompé dans les
espéraoces que lui avait fait coq-
Ci'voir la guerre civile ^ par udu
suspeosioD d'armes et un rappro-
chement entre lesi républicain» et
les royalistes. La convention na-
tionale, adoptautenûn uufiy.^'tème
moderé^qu i a vai t été long-temps et
inutilement proposé, employait
envers les royaiiales des moyens
de pacification, seuls capables de
diminuer le nombre des ennemis
de la révolution. Des conféren-
ces curent lieu en Bretagne, dans
Je mois d'avril; et les chefs des
insurrections des différentes pro-
vinces s'y étant rendus, on vit
Frotté s'élever avec force contre
toute espèce de négociation; dé-
clarer hautement que bes princi-
pes étaient invariables, et que les
royalistes ne devaient espérer de
salut que dans les armes. Il re-
fusa donc de signer aucun traité,
et se rendit eu Normandie, où il
s'occupa avec ardeur à organiser
les blindes royalistes du Calvados
et de la Manche; il parvint à lier
ses opérations avec ses partisans
du Maine ; se réunit , aux envi-
rons de Mayenne , aux troupes
commandées par Rochecotte et
Scépeaux, et parvint à rassem-
bler un nombre d'hommes assez
considérable pour entreprendre
quelques mouvemens. Il eut, sur
les républicains, des avantages
dont les résultats furent presque
nuls, et le désastre de Quibcron
arrêta un moment le cours de ses
projeta. Frotté sentait que des
troupes peu aguerries et nulle-
ment disciplinées ne pouvaient
être que d'un bien faible secours.
Entretenant avec les princes émi-
grés en Angleterre une corres-
FRO
poudance suivie, il leur fit part
de ses réflexions» et il reçut bien-
tôt pour renfort, des ofliciers é^
migres et quelques mercenaires.
Il cherchait surtout à gagner la
confiance des habitans «les cam-
pagnes, et c'est avec ces dispo-
sitions qu'il se détermina à coa-
tinui-r une guerre qui seule pou-
vait satisfaire son ambition. Ce-
pendant, Rochecotte et Scépeaux
préferaient agir isolément dans
leurs arrondissemens respectifs ;
ils ne voyaient pas sans doute
d'un œil mdifférent le désavan-
tage qui devait résiilter pour eux
de se trouver en sous -ordre.
Fruité regagna donc la'Normao-
die , où il trouva son père , char-
gé, pour lui, d'instructions et de
secours d'argent, de la part des
princes ; il y organisa la com-
pagnie connue sous le nom de
genlUshommes de la couronne^ éta-
blit son quartier-général dans n-
ne forêt , y forma un rassemble-
ment assez considérable 9 et se
mit  la tête de sa troupe pour at-
taquer la ville dto Tinchebray.
Cette ville n'avait alors qu'une
garnison extrêmement faible ;
mais les républicains qui l'habi-
taient prirent les armes pour ré-
sister aux royalistes.!^ ville, d'ail-
leurs, quoique n'étmt pas for-
tiBée , offrait cependant quelques
moyens de résistance; et malgré la
vigueur de l'attaque et le courage
que déploya Frotté dans cette.af-
faire, il fut repoussé, après dif-
férens assauts, avec une perte con-
sidérable. Nonobstant le peu de
succès de cette entreprise, llo*
surrection s'étendait en Norman-
die, tandis que la Bretagne et la
Yendée^ i?ou vertes des nombreitt
FRO
bntaiUons rcpiihlioaiiiji , voyairnt
< haqiic jour leur» i!.spérnnr.c» <lé-
rii(;s. L(! giMiAral Hoche par-
ce mi mit <u*s lieux provinc<\s, et
.M)iiiii(>ltnil luiiU <-n tMiipl()yut)t
}iv(m; Mil v^'dl siKU'iîH la I'oitc <Ic!)
nriiK's v{ la n/odrrulioti. Bicnlôt
KroUc fut attaqué, puursulvi, et,
uial^ré la nisislancMi la pluH opl-
niritro, il fut ior(u'* (h; repasser en
Au^hilerre , aprô» avoir licencié
^es troupes, en leur recomiiian-
<)aut toutefois de ne pas uhan-
<lonuer leurs armes , et en leur
ju'oniettant un prompt retour et
(les secours elHcaces. Il avait é-
tahli deux poiittH de (!orrespon-
d.uiee aveo TAnj^leterre , Tun
parles île« Saint-Mareou, Tautre
par le (^arteret : c'est par ce
moyen rju'il avait constamment
entretenu des relations suivies u-
v<'C les princes; cette précaution
assura sa retraite lorsqu'il se vit
contraint de se soustraire aux
poursuites des républicains. Il re-
tourna donc en Angleterre en
i7()<), et lors de la rupture des
cniiféi'eiuM*s de Rastadt* eu \^\y(h
il rcp^irul en Trance, après avoir
re^ii le grade de inaréchal-de-
camp (]ui lui avait été conféré par
les princes, et se remit à la tOlc
d<!s royalistes du l*erclie et de la
Mormandie. L*occasion lut avait
paru favorable pour tenter une
nouvelle insurrection; il arriva
avec des pouvoirs très-élendus,
et- exiT^a son influence sur ces
deux ))roviucesavecun tel succès,
(pril se vit en peu de temps ù la
tête «l'un corj)» de troupes con-
sidérable. Lu guerre civile prit a-
lors un caractère plus grave et de-
vint plus imposante. Frotté, àU
t^te de 10,000 hommes^ êniieur
FRO 587
faisant faire des marches conti-
nuelles, qui étaient toujours sui-
vies de (pielquus engagement, fuiit
par discipliner et aguerrir tfii trou-
pe. H prit plusieurs villages qui
lui fuient bientôt repris, délivra
quel(|ues royolistcs qui avaient
été emprisonnés « Attaqua vive-
ment , mais sans succès, et dé-
ploya dans toutes les circonstan-
ces de Ténergic , <lu talent et
une activité infatigable. Cepen-
dant la journée du 18 bnimuiro
avait donné Tespoir de voir cesser
le système de terreur qui depuis
trop long -temps pesait sur la
France. Les hommes modérés
qui ne combattaient que pour le
rétablissement d'un ordre social
monarchique, entrevirent dans
les projets du général Bonaparte
le résultat de leurs vœux, et posè-
rent les armes. Frotté, abandon-
né d'une grande partie de ses
compagnons, et se voyant expo-
sé à combattre presque seul contre
des forces supérieures, s'indigna
de la faiblesse des autres chefs
royalistes, et répandit un mani*
festc contre le premier consul ,
dans lequel il le représentait com-
me étant ù lu veille d'échouer
dan4 sa criminelle entreprise.
Cette imprudence causa sa per-
te ; après avoir livré quelques
combats sanglans, à Mortagne^
à Chaux,ù Mesle-sur-Sarthe, etc. ,
il se vit dans rimpossibilité de
résister plus long temps, et con-
traint d'accepter les conditions
auxquelles s'étaient soumis les
autres chefs royalistes. Il éciivit
donc au général GuîduU le a8
janvier 1800, pour lui annoncer
ses intentions, et re^ut un sauf-
conduit pour se rendre à Alençon,
388
FRO
• \
où il (lovnit négocier tin ncconiiiio-
doiiK'nU II étail en route uvt*': six
âv. ses (inicit rs , lorsqu'on n['prît
que Tun avait iiilrrceplé une Ii-tlre
qu'il écrivait A un de se;» Meute-
iiaiis, et dans lai|uelle il disait,
•qu'il l'allait .^e suuniettre à tout,
• hors au désaruieineut. » Ou cou-
ohit de là , que Frotté n*avait
d'autre intention que d'obtenir
un annistisce, qu'il se croirait en
droit de rompre à la première oc-
casion fuviU'able ; et le premier
consul, se rappel jut la manière
dont il Pavait dépeint dans son
Tnanire>te, donna Tordre de son
arrestation, t'no commission mi-
litaire fut formée à Verneuil pour
le jup^er, lui et ses coaccusés. Jl
y parut avec son courage ordi-
naire, soutint les débats avec la
plus grande fermeté, et s*étant
Ittit apporter du vin, but à la san-
té du roi. Condamné i\ mort le
mGinc jour, il fut, le lendemain,
conduit i\ pied au supplice a-
%ev les autres olliciers. Pen-
dant le trajet, il s'entretenait a-
vec eux tranquillement : un
gi-enadier de lescorte lui ayant
fait oi)servcr qu'il ne marchait
point au pas, il lui répondit : « Tu
»as rai>on, camarade, je n'y fai-
Asais pas attention,» et au mtMTie
instant il reprit le pas du tam-
bour. Arrivé au lieu de Texécu-
tion, il ne souflVit pas qu'on lui
bandnt les yeux, et reçut, debout,
le coup mortel, sans avoir dé-
menti un seul instant la tranquil-
lité qu'il avait lait paraître depuis
sou arrestation. Ainsi périt ceelief
fiuneux, doué d'une intrépidité
peu commune, et d'une constan-
ce invariable dans ses principes,
mais qui^ par un excès de xélc
FRO
pour la cause qu*il avait embras-
sée, eut souvent recours à dts»
inoYcns que ropinionlaplus pré-
veinie ne saurait approuver.
FROTTli DE COLÏERNE
(CiiAr.Liîs de), de la inOmcï fa-
mille (|ue les ))récéden8, «81 né
à (^)u terne en Norniandie « vers
ifSi. Ses parens l'ayant ritinie-
né dans leur émigration* il fut
élevé dans les principes qu'avait
toujours professés mi faiiiîUe ;
mais trop jeune encore pour sui-
vre la cairiére des armes , il ne
put servir la cause royale qii*ù
l'époque où la chute de Napoléon
lui permit de revenir eu France.
En i8i/|, il entra lUin* les mous-
quetaires de la maison du roi, fil
le voyage de Gand, et se retira
dans ses terres , lors du licencie-
ment de sa compagnie. Noininô
député, en i8i5, par le clé part e-
meutde rOrne, son rôle se. borna
simplement î\ voter avec lu ma-
jorité. La loi de i8i6 vint priver
M. de Frotté de son titre de dé-
puté, qu'il ne conserva pas par
défaut d'.^ge, et il vit aujourd'hui
retiré des aflaires.
FKOlJLLÉ (Jean-François),
imprimcur-libriiire de Paris, na^
quit dans cette ville en i74'1»
Obscur même parmi les person-
nes de sa profession, cet individu
voulut se faire rennirquer par des
sentimens très -opposés A ceux
que le nouvel ordre de choses a-
vait inspirés A la plupart des Fran-
çais dés le commencement de la
révfdution. Son inimitié Impru-
dente pour les nouveaux prin-
cipes lui coOla la vie. il tut ar-
rêté, en 175)3, comme suspect, et
traduit au tribunal rèvolution-
Duire, qui le condamna i\ mort,
FLG
\r iT) vvnlôso an 2. 11 nvnit publié
Il tJstr romparatirc des cinq appris
nominnux , dans iaqui'lh se trou^
rr la relation des a^ heures (Can^
f,oisscs qui ont précède la mort de
/.('(lis A'/'/.
la ALDMS (N.). La ccléhrilé A
î.uiurlh; iii inorl funeste de M.
FiiiiUlô.-^ a donné litMi, nous a fuit
nn devoir do préstinlcr des ren-
sfif^nt mens po.^ilils sur ecUc dc-
plor.dde affaire; el pour les rap-
porter avee exactitude, nous les
avons réelaniés de la famille do
1.1 >ietirne. Nous renvoyons nu
snpj.l. in<Mil du H"* vol. cet article
important.
n (lus (Théophile), ne on
Saxe, en 17'it), sérail peut-être
jien connu sans la sing^ilarité de
rêvénement par lequel il fît son
entrée dans le monde. Fils d'un
pauvre paysan de Leppersdorf,
itonrp; de la Hante-Saxe , il assis-
tait son père dans ses travaux
a^re-te?,el ne recevait pas d*aulre
instruction que celle d*un simple
vill.ij^eois. H avait 18 ans lors-
cjiie le fj^oftl de l'étude se lai-
sinl ^rntir en lui d*une manière
irrési^lilde, il obtint la permis-
sion de se rerïdre à runiversilé de
l'ried|>er{;, 4lont il suivit les cours
pendant 7 ans. Mais un acte de
hieiii'ai«anee, de la part d'un poète
(élèbrc, le lit bientôt connaître «
et son application méritait un tel
«neoina^ement. Son frère lui a-
>aii remis, lors de son départ de
Il maison paternelle, une st>iniîie
de >ept florins et demi, montant
<le .Si part dans la succession ùk
venii'. Avec cette modique som-
me, et sans autre secours, sans
protection, sans asile même, mais
plein d'ardeur et d'espérance 9 il
FLC 3So
se mit en roule. Avant d'arriver
à Léipsick. il c<iinposa nn poëuio
en vers alexandrins, dans lequel
il faisait contraster, d'une ma-
nière neuve cl originale, sa mi-
sère el ses espérances de fortune;
el ce poëme, quoique rempli de
fautes, mais déiiolanl un génie
actif et plein de verve , fut T'orî-
pine de ses succès. L'université
de Léipsick possédait alois le cé-
lèbre professeur Cottscbed , à qui
Fucbs présenta ce poëme et quel-
ques autres opuscules de sa fa*
yon. Il eut le bonbeur de plaire;
et GoU>cbcd, s'attachant i\ lui, le
recomnuinda dan? sa ^\uivelle bi^
hliotltêque des seiences et des arts^
connue un jeune bomme plein de
talens, mais manqnantdes moyens
nécessaires pour cuntiimer set
éludes. Ilagedorn, connu par son
goût et par son xèle pour les let-
tres, étail abonné ii cette teuille.
Ayant remarqué l'article relatif à
Fuchs, il saisit cette occasion
d'exercer sa bienfai>auce, et en-
voya i\ celui-ci une somme de
vingt -cinq éeus, en attendant
des secours plus considérables.
Il fit alors, parmi ses parens et
ses amis, une collecte qui pro-
duisit sept cents éciis, et donna
à son protégé le moyen de con-
tinucrdes études qui promettaient
les résultats les plus brillans.
Fucbs |)assa donc encore 5 ans
ù l'université de Léipsick, el s'a-
donna particulièrement à Tétude
de la tbé(dogie, sans cependant
négliger la poésie, source pre-
mière du bonbeur qui semidait
devoir lui arriver. Ses cours ter-
minés, il vint à Dresde, en i75iy
et fut, presque aussitôt, nommé
diacre dans uu bourg près do
590 . FUC
Mcissen , où il se maria en 1753.
La guerre de sept ans lui devint
funeste;il fut pillc,Tit ses presbyté-
riens dispersées..et serait peut-élre
retombé dans la misère, sans un'
grand courage et une vocation
que rien ne pouvait détourner.
ISomnié prédicateur, en 17^9, à
Taubenhcîm, près de Friedberg, il
occupa ctîtte place jusqu'en 17^7,
et prit alors sa retraite. Il vivait
encore en 1808 , à Mci^sen , qu'il
avait (:hoi<^i pour demeure , et
Tannée de sa mort nous est in-
connue. On ?oit que Fuchs avait
presque toujours résidé dans des
villages et de petites villes ; aussi
ses écrits n'ont-ils pas celte élé-
gance et cette correction qu'ils
auraient pu recevoir, s'il eût été
' plus répandu dans le monde. On
lui doit cependant des éloges pour
le discernement qu'il a apporté
dans le choix de son modèle :
il s'est attaché à imiter, dans ses
ouvrages, le célèbre Hagedorn,
dont il avait reçu les bienfaits,
et qui était alors un des restaura-
teurs du bon gi>ût et de la poésie
lyrique en Allemagne. Le Recueil
de Christophe- Eenri Schmid,
cl les Anthologies lyriques de
Ramier et Mathisson , contien-
nent une grande partie des odes
de Fuchs. Il en avait publié lui-
niOnie, en ijSo, quelques-unes
qui ont été mises en musique ; et ,
en 179*) , il fit paraître une petite
brochure intitulée : Ma vie jus-
qu*à l'âge de 77 ans, brièvement
racontée pour la gloire de Dieu et
la consolation des pauvres,
FUCHS (Jean-Christophe), né
le 1" mars 1726, dans le duché
de Magdehourg, s'est distingué
comme amateur éclairé des scien-
EUE
ces physiques et naturelles. Noor^
mé, à 'i8 ans, gouverneur des
pages du roi et de la reine de
Prusse, il conserva cet emploi
jusqu'à sa mort. Dans les loisirs
que lui laissaient les occupations
de sa place , il composa quelques
mémoires intéressans, qu*il fit
insérer dans divers recciells pé-
riodiques, mnisplus particnlière-
ment dans ceux de l'académie des
Scrutateurs de la nature, ft Ber-
lin, dont il était membre. Parmi
ses mémoires, ou remarque les
suivans, qui sont ceux qui offrent
le plus d'intérêt : 1* Mémoire star
un os maxillaire et une défense
d*^lrphant , trouvés près de Pots-
dam, en 1774; 2* Mémoire sur
l' histoire des fossiles et des pétri'
fications ; 3* Description et figurer
(t urnes et d^ ustensiles allemands
antiques, provenant des fouilles fai^
tes auprès de Potsdam en 1768; 4*
Notice sur les paratonnerres^ S'No»
lice sur le caractère et les écrits de
J. A Rousseau; G" Notice sur le
mérite moral et littéraire de boitai»
re, Fuchs est mort en septembre
1796, laissant encore quelques o-
puscules inédits, écrits en alle-
mand.
FUENTES (le comte db), réfu-
gié espagnol, ûls du comte de
Fuf ntés, ambassadeur d'Espagne
à Paris, naquit dans cette Tille en
1771. Il était colonel de hussards
en 1793; fit, à la tête de son régi-
ment, les premières campagnes
contre la république française; et
fntpromu au grade de lieutenant-
général en 1801. Un voyage qu*îl
fit en France en 1806, lui attira
une disgrâce qui fat peut-être la
principale cause de respècedMm-
portance dont il se vit entouré penr
FUE
liant la révolulion qui éclata qnel-
qii(!.s années apr^iS dans la Pénin*
siilr.La courd'Espagncsinlormée '
flcîM (icpcnHcs cxccsnive» qu'il l'al-
s.'iii i\ Paris, s'en formaliHa, on
ne sait Irop pourquoi , vX lui réi-
téra pluhicurs Ibis Tordre de re-
venir, sous peine de la confi.sca-
lioii (le ses lûrns. Il rentra dans
8 1 pairie, ei resta dans un état de
survt'.iliaiKu; jusqu'à Tarrivée des
troupes l'raueaises en 1808. Ne
voulant prendre aucun parti dans
cette circonstance, il se retira
dvins une terre qu'il possédait eu
Arraj^on; mais il n'y resta pas
tranqfiille. l/attachement qu'il ne
se. ca(;liait pas d'avoir conservé
pour la France, 01^ il avait été é-
levé , le rendit suspect à ses
compatriotes, qui vinrent Tassié-
p;er dans sa maison : un oincier
rempêeha d'être massucré ; mais
il fut arrêté et jeté dans les pri-
Mtiih de Sara^osse, d'oi^ il ne sor-
tit, ajwés 7 mois de détention,
rpie |)ar suite du sié||;c de cette
place, fl profita de la liberté que
le> Franr-ais venaient de lui ren-
dre, pour se venger de son gou-
verncHtent en prenant les armes
contre lui. Le roi Joseph le traita
avec di.«'trn(;tion, et il flcr?it ce
j>rince de son épée et de ses con-
>eils, jusqu'au moment de sa
eliMle. Le comte de Fuenlês ac-
I ompagnaahirsen France ks nou«
v<;an souverain qu'il avaitadopté,
et véeut pendant quelques années,
relire à Paris. Ayant obtenu Tau-
lorisation de rentrer en K.^pagne,
il mourut A Madrid le 15 novem-
bre iSi().
FlJi:NTi:S DE OLIVER (mar-
o«'is i>k), né en 177a, à Saragosse,
était président de la junte snprO-
FUE
Syi'
me de cette ville^lorsque les Fran-
çais s'emparèrent de la place, a-
près un siège opiniAtre et meur-
trier, le ao février 1809. 11 n'eut
pas de peine à persuader à ses
collègues qu'il ne restait de salut
que dans une prompte soumis-
sion , et fut chargé par eux d'aller
porter au nouveau roi Pacte de
soumission de la junte et de toute
la province. 11 fut revêtu par Jo-
t^eph de plusieurs charges émî-
nentcs, et se rélngia en France
après les événemens des pre-
miers mois de i8i4>
FUESSIJoc FUSELI (Henri),
ffcintre et professeur de dessin à
'académie de Londres, naquit à
Zurich en 17/12 , d^me famille
qui avait déjÀ fourni plusieurs
hommes célèbres dans la carrière
des beaux-arts. Le jeune Fuessli,
après a voir fait ses premières étu-
des dans sa patrie, alla suivre à
Berlin les leçons des grands maî-
tres de l'école allemande, et puisa
des inspirations dans la lecture des
poètes les phis estimes de ces con-
trées, tels que les Kleist, les Wié-
land et les Klonstok. Il fit hi coDp
naissance du célèbre Lavater^areo
lequel il parcourut, en 1761, une
partie de l'Allemagne, toujours
dans l'intention d'étudier les œu-
vres des peintres allemands; sé-
journa pendant quelques années
en Angle terre; s'y lia avec le fondai
leur de Pécole anglaise, Reioolds,
surnommé le Corrège de la
Grande-Bretagne , et alla ensui-
te en Italie se pénétrer du génie
do Michel-Ange, et des autres
grands maîtres. Après avoir
habité pendant 6 ans la patrie
des beaux-arts, il repassa en An-
gleterre en 1 7781 et se fixa à Loi>f
ÔK}%
FLL
drc!», oùles .ii'li.-^ti'Siin^iîlii» lui oui
nctorilé le preiiiicT r:ing après
leur crlèhn' coinpatriolc West.
L'œuvre roiiipïfl de Fiicssli, pré-
cédé d'iiiK: notice hi«itnriqiie , a
paru a Zurich « en iHuG, 4 ^"^^^'
iii-t'ol. SeH principaux tiibl«MUX
îionl : fady Macbeth; qœlques sfè-
lies de rJ:,'spU'gle\le spectre de Dion,
d'après Ptutarque ; une >uite de
sujets tires de. M Ht on ; Hercule
combattant les chevaux de Dioméde,
Fue<:«li ne <*est pa? borné à la
pratique de la peinture; il a en-
rï)re érrit •inr cet art plusieurs
ouvra;;es estimés en Angleterre;
iiot.i minent : Leçons sur fart
de la peinture f Londres, 1801;
llê/lejciuns sur la peinture et la
sru fp hire des Grecs , a vec des in s-
truciiuiis pour le connaisseur , et
uh essai sur la grâce dans les ourrj-
gcs de Cart , traduit de ffinhell-
mann. lia Tait paraître aiis.si une
édition du Dictionnaire des pein-
tres (de PilLin^ion) , avec des
notes et rorrection.s, Londres,
i8o5. On reproche à Fiie>>li de
port* r souvent, coinme écrivain,
des jugeinens erronés, et de les
.exprimer dans des termes peu
me>nrés et quelquefois trés-in-
ronvenans. Comme peintre, on lui
reproche une imag^ination fan-
tasque et bizarre. Lu Fi;essli(Uo-
dulplu), mort à Vienne en lîSoO,
a publié un C ai alogue raisonné des
ineilU ur: s estampes gravées d'après
hs artistes tes plus célèbres de cha-
que époque,
t L LLKBOUN (Gkorce-Gi stjl-
ve). professeur des lanijues hé-
braï'jiM% g;recqin; et latine, à Bres-
Inii. est né à Clo^au, le 2 mars
i"<>o. Il commença ses études au
roiîége de celte dernière ville ,
F€L
}(Ou»l.i directioude^onpëreyhoiii-
nic profond et distingué par sel
connaissances ctenduess ep lîtté-
ralure. et qui remplissait alonles
lonction:^ de conseiller de baillia-
ge. Fulleborn se rendit à runi-
ver-iléde Halle, pour y continuer
ses études ; il s*y fit bientôt remar-
quer par sa sagacité et par ses
talens. et publia, quelque temps
après son arrivée , une disser-
tation latine , Sur le livre He
Xénophon, Zenon à Gorgias, or*
dinai rement attribué à Aristole, £n
1789. il prêcha dans Téglise Ii^
théricnne de Glogau; ses succès
le firent njommer 3"* diacre de
0 tte église. Peu après* il fut ap-
pela en remplacement du cclèbre
proferiseur Càedicke^ dans la chai-
re que ce dernier occupait ai IX-
lisabethanum de Breslau. £n
179:'), Fulleborn ressentit les al-
teinti'S d'une maladie de cœur, à
laquelle il succomba le 16 février
iSo^, rcgrcUê de i^on épouse et
de ses enfans qu'il laissa sans for-
tune, et de ses amis, au nombre
deMpiels il comptait les littéra-
teurs les plus distingués de FAI*
lemagne. Quoique cnléTé à la
fleur de T^e, Fulleboro a laissé
à la postérité un assez grand nom-
bre d'ouvrages sur la philosophie
et les lettres, au nombre desquels
ou remarque : 1* une édition
des Satires de Perse, avec unf
traduction et des nott^s on alle-
mand« imprimée ù Zullichau, en
179 Vf 2" u"<! Théorie abrégée du
style latin, en allemand, Breslau,
178!), in-8'; 3* Quelques contes
populaires, dans la mênnc langue,
1791 à 1793; 4* <^cs mélanges ÎD-
titulés Feuilles diverses (Bunte
Blœlter, etc.), d*£delwalde Jus-
F IJ L
lus, 1 y\)7t; f»" (1«î- F/ tiifmensde Par*
iin'/iifk, uvec iitit: tradiiclidii «t
<io.s notes on alit;niiHi(l (Ziilli-
cli.ui), I ^-i);}, in-8 '; (i" un ouvrage
soii^ ce litre Grorgii Gemisiki S.
PUlhonis et Midi, a pus Loi i, ora-
tioncs funehn'9 duce, in quibus de
uinnnrtidilate aniini cœponUur,
tiutw primiim è mss. editi, Lôip-
M'ck, ijof), iU'^"\ 'j" Knryrlopcdia
philolo^ira^ Uivî-liin, '2'"" ôditioii,
iSof), 1 vol. iii-S"; 8" une édition
(In r>"" vol. «les OEuores postlmines
du. rrlt'hn: Lessing^ Berlin, i7î)r»,
in -S ; ()' un morceau sur le dia-
/rrlc siltsien, inséré dans lu Fcuil-
i(^ {M'ovinciale silésicnne^ in-H",
I 7M 1 ; I o" des Fragmens pour .s/?r-
. .'/• à r histoire delà philosophie^ en
I ». p.nties, 7) vol. in-8", Znilichau
<l Freysladt, i^O'î 1 1* Notes et
dissertations Jointes à In traduction
de la politique d'Aristote, publiées
par (iarve, à Brcslan, de I7ij() à
iSnfi, in-S"; irA" Kssais sous le ti-
lt r <l<î Kleine schriften filr unter-
haUun/^^^WrnAiui, i;î)7 (i7J)0),
111-8"; iT)" quelques caliitTs sons
\v. litre de Nebenstundcr, en alle-
mand, 1798, in-8"; et enfin un
«xivra^c périodi(|ue. enalleniandy
oiis !«' liire de Conteur de lires-
lau, (|n'il connnença ù rédi^eren
I .Soo dès le /|"" n", el qu'il conli-
mn juxprà sa mort, dictant de
><)ii lit l(^s derniers numéros.
ri -L TON (Kobf.rt), célèbre in-
V,t iiieur, tiéen Pens}lvanie, dans
}i' conranl de rannée 17^)7. Issu
• !«• |);nens pauvres, qui lui don-
nèrent toute l'éducation qui dé-
rrndail d'eux, il eut A lutter pen-
dant ionfj-ltinps contre la l'ortu-
Mf, ri ne parvint à se mettre au-
'.'••.v>-us du licsoin, (pi'ù (or(îe de
:r.ivaii et d'une persévérance in-
FUI. 3(p
fatig;al)ie qui lui fair'ait vaincre
toutes les dinieuliés. Son père le
destinait A Fétat d'artisan, le sent
a iquel sa mo<leste fortinu! lui
iierniît de prétendre ; mais Icf
heureuses dispositions que le jeu-
ne Fulton montra pour le dessin,
le tirent remarquer d'un de ses
ctnnpatriutes, qui se <:}iarp;ea de
l'aider, el il l'envoya en An;;le-
terre pour y étudier la peinture
sons les meilleurs maîtres. Ful-
ton, au bout de quelques années
d'un travail opiniillre, commen-
çait à sentir que ce n'était point
là la carrière à laquelle son ^énie
l'appelait, lorsque la connaissan-
ce qu il lit i\ Londres de son com-
patriote Kumsey, mécanicien dis-
tiuf^ué, determiru) sa vocation. Il
conçut le projet de transporter en
Améri(|ue les principaux systè-
mes de mécanique usités en An-
gletfure, notamment celui dt\4
madiines à iiapeur, et se livra
dès-lors avec ardeur à rétude de
cette science, afin de pouvoir
bientôt exécuter une entreprise
qui lui paraissait devoir ôtre aussi
avantageuse pour sa patrie <pjc
lucrative pour lui. Sur ces entre-
faites, M. .loi'd Uarlow {vof, ce
nom), qui voulait donner aux ha-
bitans de Paris le spectacle nou-
veau d'un Panorama, l'appela
auprès de lui et lui con-
fia l'exécution des tableaux. Le
succès qui couronna ce travail
commença ù procurer à Fulton
* une aisance qui jusque-là lui a-
vait été inconnue, et lui permit
de faire un assex long séjour à
Paris. 11 en profita jionr suivre
les leçons et fréquenter la société
des savans les plus distingués de
cette capitale si riche en grandi!
394 FIL
talens, et acquit lui-même de pro-
fondes conQais.«ani:es dans le gé-
nie et la mécanique. A peine de
retour dans sa patrie, il doima
tous ses soins à l'exécution d'une
machine de son invention, desti-
née à produire contre les vais-
seaux en pleine mer le mf-me ef-
fet que lu mine produit contre les
fortifications. Cet instruioent de
destruction, désipié sous lu nom
de torpédo^ s'attachait, au moyen
de bateaux plongeurs, aux flancs
des navires que l'on voulait faire
sauter, et l'explosion avait lieu
au moyen d'une batterie mise en
)eu par un mécanisme dont l'effet
était calculé pour un temps don-
né. Mais cette invention, qui eût
rendu encore pins terribles les
combatsde mer déjà si meurtriers,
firésentait tant de difficultés dans
'exécution, qu'elle a été aban-
donnée. Fulton acquit une gloire
bien plus solide par un nouveau
plan de navigation intérieure qu'il
présenta à son gouvernement, et
par l'invention de ces bateaux à
vapeur dont il couvrit le premier
les lacs et les fleuves des Etats-U-
nis. La guerre qui semblait iné-
vitable entre ces provinces et leur
ancienne métropole, lui suggéra
l'idée de tirer parti de ce nouveau
procédé pour la défense des côtes
et des ports : il fit en conséquen-
ce construire, ik New- York, une
espèce de frégate armée de 5o piè-
ces de canon, dans laquelle tou-
tes les manœuvres étaient rem-
placées par une machine à vapeur
de la force de 120 chevaux. Cette
machine faisait mouvoir une roue
à aubes placée au centre, etmettait
en même temps en mouvement
des fauxtranchantesdonl les bords
FLL
du navire étaient armés» tandis
que des tubes de fer vomissaient
au loin un déluge d*eau bouillan-
te; en sorte que ce bâtiment étant
ù l'abri de l'abordage, et n'ayant
firesque rien à redouter de Tartil-
erle ennemie, pouvait foudrojer
impunément tout ce qui était à sa
portée. Fulton publia quelques
autres inventions utiles qui aloo-
térent à sa gloire; mais les der-
nières années de sa vie furent a*
breuvécs de dégoûts qui tx>ntri-
buèreut à en abréger ie cours.
Des spéculateurs avides, jaloux
du sucjèsde ses bateaux à Tapeur,
empiétèrent sur le privilège qu'il
avait obtenu, et il eut le désagré-
ment de perdre les procès qu'il
leur intenta; on alla même jus-
qu'ils lui contester le mérite de
l'invention. Il est vrai que, dès
1785,1e marquis de Jouffroy avait
fait construire uo bateau auquel
il appliqua la machine à vapeur
de ^'att, et qui manœuvra plu-
sieurs fois sur la Saône à Lyon.
Mais ces premiers essais, quoique
couronnés d'un succès qui pro-»
mettait encore davantage, eurent
le sort de tant d'autres découver-
tes utiles ; ce ne fut qu'au mois-
d'août 18 i6,qu'un nouveau bateau
lancé du port de Bercy à Paris, ou-
vrit enfin le? yeux du public et
ceux du gouvernement sur les a-
vantages immenses que le com-
merce français pouvait retirer des
bateaux à vapeur. Le marquis de
' Jouffroy accusa l'ingénieur amé-
ricain, dans une brochure publiée
en 18 15, d'avoir copié son bateau
de Lyon. Quoi qu'il eiT soit, Ful-
ton, chéri de ses concitoyens, et
honoré de l'estime d'un grand
nombre de sa van s étrangers, lâou-
FUM
rul au mois de février 181 5, peu
de lemps après que le gouverne-
ment des Ëlats-liuis eut mis ù sa
disposition les fonds nécessaires
pour chercher, par de nouvelles
expériences, ù rendre pratioble
remploi du torpédo. Son deuil fut
porte pendant un mois. Il était
membre de plusieurs sociétés sa-
vantes. Les personnes qui désire-
raient avoir une idée des travaux
les plus importans de Fulton,
pourront consulter les ^7infl/e?*rf<î5
arts et manufactures, le Bulletin de
ta socUté d* encouragement, et les
hei lier elles sur les moyens de pcr*
feetionner les canaux de navigation
etc. , par M. de Kécicourt, Paris,
FUMAGALLI (Ange), né à Mi-
lan en Tannée 1 ja8, entra dès sa
jeunesse dans Tabbaye de l'ordre
lie (iiieaiix, où il associa à Tétude
de la théologie celle des langues
orientales. Les archives de Tanti-
que ahbaye de Saint-Ambroîse ,
son couvent, renfermant de nom-
breux dét(\ils sur la Lombardie,
lui SLîgjjfércrent Tidée de s'occu-
per de rhistoire de ce pays, et lui
l'on mirent de grandes facilités
dans ce travail. Egalement habile
en littérature et en matière de
rcli<;ion, il traita ces deux sujets
avec une profondeur et une élé-
gance peu communes. A Fâge de
9a) ans, il publia un traité sur l'o-
rigine de Fidol^trie, et une dis-
sert:ition sur un manuscrit grec
de la liturgie ambroisienne. Ses
supérieurs, enorgueillis de possé-
der un sujet d'un aussi grand mé-
rite, et jaloux de le faire briller,
renvoyèrent À Rome, où il pro-
fessa la théologie et la diploma*
tie. Rappelé à Milaa en 1773, il
FUM 595
fut nommé lecteur et bientôt ab-
bé de son monastère, qui avait
encore des droits de souveraine-
té sur plusieurs fiefs de la Lom-
hardie. Au nombre de ces droits,
était celui d'une papeterie et d'u-
ne imprimerie non soumises à
l'autorité des ducs de Milan, et
Fumagalli en profita pour l'ins-
truction et l'intérêt de ses conci-
toyens. C'est ainsi qu'il laissa
à la postérité une très- belle édi-
tion de V Histoire des arts dudeè^
sin chez les anciens, traduite de l'o-
riginal allemand de Winkellmann
en italien par l'abbé Amoretti. Il
livra socressivement à l'impres-
sion tous les ouvrages historiques
qu'il composa, et ce que des écri-
vains estimables avaient écrit de
mieux en ce genre. Il fit un Trai^
té d'économie rurale et un Mémoire
sur l' irrigationdes prairies. Soit par
modestie, soit pour en faire rejail-
lir toute la gloire sur son abbaye,
Fumagalli garda l'anonyme dans
tous ces écrits, ainsi que dans un
ouvrage important ayant pour titre
Institutions diplomatiques. Cet ou-
vrage est regardé en Italie comme
supérieur à tous ceux qui avaient
paru jusqu'alors. En effet, il trai-
ta ce sujet dans tous ses détails,
et s'y fit admirer par sa vaste et
profonde érudition', et par l'élé-
gance et la pureté de son style.
Sestalens !e firent nommer un des
premiers membre de l'institut des
sciences, lettres et arts du royau-
me d'Italie, lors de la création
de cette compagnie. Il mourut le
la mars 1804, Agé do 76 ans, em-
portant avec lui l'estime et l'a-
mitié de. toutes les personnes
qui le connaissaient. On prétend
que la suppression de son ordre
noii
FI M
lui porta un coup uiorteK aïKjncI
.il ne siirv(!('iit que tort puu de
lemps. lia laissé plusieurs ouvra-
{^esquisaul iulilulés ii^Snir ori-
initie dite idoUtlria, iuipriuié dans
lu Raccolta milatwse pcr l'anno
1 757 ; j" Sopra un codice gnro délia
lltnr^ia Jmhrosiana.Ccr» deux ou-
vrages, prehTn rs fruits de ses é-
(udes, oui déjà été cités plus
haut. T)* La vita del padre ahate
Ramati^ BreM-ia, i7(iu; /j" A'' '''-
cende di Milaiw durante la gucrra
di Federico I^,imperalore,illustra-
tceon per{^am*'.nee von note, \nl. iii-
4**, 177^; ^" Storia délie arti dcl
dise g no presso gli antield, di Gio-
vanni jy inkelhnann , von no!e, •!
vol. in-.'i". Milan, i779;(>* Larila
del celehre letierato del ,seeolo A / ' /,
Franee.seo Cieerein, traduite du la-
tin par Fuuia^a II i, publiée par Tab-
bé Oasati, avec les lettres «le iVi-
cereio, iMil.iu, 1781».; 7" Detle. an-
iichità longvhardito milanesi^ illus-
tra te eo n disserta: ioninf\ v ( > I . i n - 4 " »
Milan, 1772; 8* Délie institu:ioni
diploniatirhe, 2 vol. in-4"« Milan,
1802. Cet ouvrage elle suivant,
qui n'a été publié qu\iprès la mort
de Fuinagalli, avec un éloge de
l'auteur par Tabbé Anioretti, por-
tent le no^n deFuniagalli. t>' Co~
diee diplomattro Saftt-yi ndtrosiano^
contenente i diplomi e le carte dn
srcoU l'Ill e IX che esistevano
nvir arehivio del wonastero di S.
jimlfrogio,\o\. in-^'^^Milan* i8o5;
io* Memoria storica suit' esisteuza
de.gli uliretti in alcuni luoglii dilla
lAHubardia dal seeolo quarto al deci-
uio, i> vol. in-4% 1789 et r7<)3;
1 1" Aln>::o délia ptdi:ia del re-gno
longohardieo ne' duc ;feeOi'i VIII e
/.W Bologne, 1809, in-/|'*, etdans
le 1" volume des Aleworie di Lit te-
ratura aell* istitulo Uatiano; la*
Memoria storica ed evonomica tulC
irrigaiioni de* prati, iiittérè au
tome 2"' des Aiie.s de la société
patriotique d^agriculluie de Mi-
lan.
FUMARS(Etibkice), connu par
ses talens en poésie et en lîltcra-
liire , naquit daii8 un hoiirg f oi-
>in de la ville de Marseille, le aa
ortidire 17.^5. Lu de se* s oncles se
cbargea de son éducation. Fu-
mars eut bientfit égalé son oncle
en connaissances. A vide d'instruc-
tion , il vint i\ Furiâ , âgé de i5
ans , et il entra eh«*K les orato-
riens pour y continuer ses élu-
des. Quelques années après, il
sor'it de celte maison , et se Tu
(famitié avec Imberl » Dorot , Le
Mierre et Kouclier. Il fut chargé
tour-à-tour de Téduralion des en-
l'ans du comte de Grave, el de
celle des enfans du marquis de
Véiac. Fumars suivit ce dernieri
qui lut nommé peu après ininis*
trc plénipotentiaire en liane-
mark. 11 fit, à Copenhague I la
connaissance <l*nn pasteur Dom-
mô Kyrant, qui lui donna sa fille
en mariage, et le détermina à se
fixer pour toujours en ce pays.
Ce pasteur était attaché à Féglise
frai çaise protestante de la capi-
tale. Fumars postula la place de
professeur de littérature française
i\ Tuniversité de Kiel, et l'obtint
bientôt. Il tut, par la suite, promu
aux mêmes fondions à Tunifer-
silé de Copenhague. II remplis-
sait avec zélé lesdcTÔirs attaché»
à son état, lorsqu^il fut frappé
d'une apoplexie foudroyante ,
dont il mourut en plein four dans
une des rues de Copenhague, Ifl
?to novembre iBoO, FuBsarss'oc-
cu{>ait (le poésie; il fit insérer dnns
lis journaux qiu!l(|iies tables de
.sM coinposilioii , qui sont reinar-
<|iialit('s par leur loiirnure origi-
nale ri la rat'ilité dti ^Ivie. On pu-
blia i\ Tarii , apr^s sa niorl^ ar-
rivé' vi\ ^^o;•, une édiliim eom-
plrle lie SCS i'abU>s« avec un choix
di* poésies légères,! n i vul. iii-8*.
b'i.MKL ( .Ieak - t'ÉLix- llBNm
de), d une ancit'nne i'ainillc du
Languedoc, nafpiit A Toulou* c en
1717, et niwurul le 'lii janvier
1700. l)e>liné à l'éUl ecclésiasti-
que , il avait eonnnencc ses élu-
des i\ Toulouse , et en reyut le
c.nnipléuienl «^ Paris« au séminaire
de : ainl - Sulpice. Nommé, en
i^Tïo, à révfiebé de Lodève, il lut
sat ré le 5 juillet do la même an-
née. Il remfdil ses fonctions épis-
eopales avec la sévérité de» sec-
taleurs de Jansénius ; soutint ,
conjointement avec plusieurs pré-
lats (pii partageaient son zèle y
raulorilé religieuse, et combattit
les philosophes. Pendant sa vie,
il avait fait beaucoup de bien (\
rhôpital d(; Lodèvl:; il Tinstitua
son héritier après sa mort.
FlJiMlX DE MONSiaiDR (le
MARQi'is ni:), d'une ancienne fa-
iuille de (lascogne , était com-
mandant de rAgéiiois lorsque la
imblesse de ce pays le nomma
député aux états - généraux de
17S1). 11 parut d*abord adopter
le> principes de la révolution ;
mais , revenu bientôt aux préju*
g«'> gothiques et j\ l'amour <les
pri\ ilége'f. il quitta le côté gauche
où il siégeait , pour s'asseoir au
coté <lroit , avec lequel il ne ces-
sa plus de voler. Il s'opposa à
ce (]u(^ ras>«eml)lée consiituante
reçût lo don de 900,000 livrci
rui\
?5i)7
que lui olTrait la ville de Genève*
disant., qiie cela compromettait
la dignité de la Franco, qui, dans
cette occasion , send)luit , selon
lui , recevoir Taumôue. Par hi
mâme raison.il s*élevaavec lorce,
dans la séance du A) mars 1700,
contre le projet de lui tendant à
établir une contribution patrioti-
que : il soutint que le peuple n'é-
tait nullement disposé i\ ces s.i-
crifices 1 et qu'on i'égarail au
moyen des papiers incendiaires.
Après les évém^mens du 10 août«
le mar()uis de Fumel fit connaître
les sentîmens que ces événemens
lui inspiraient, dans une lettre a-
dresséeaugénéralCustines;ilquit*
ta la France, et se n.ndit au quar-
tier-général des émigrés. On n'a
point entendu parler de lui de*
puis cette époque
FL)1V(;A11LT (Nicolas), naquit
t\ Saint-Urbain |)rés de JoinvilUs
diocèse de Chrdous-sur-Marne. Il
fit ses études À Troyes, oi^i ses
brillans succès le firent bientôt
distinguer entre tous ses camara-
des. Furgaull avait un goût décidé
pour l'élude des langues grecque
et latine. Il vint.i\ Paris pour se per-
feelionnerdans ces langues;peu a-
près, il fut appelé ù professer la
chaire de sixième, puis celle de
troisième , au collège Mazarin.
Partisan zélé des progrè>de ses élè-
Tes, il savait tempérer la gravité do
son état par l'aménité de son carac-
tère et >a patience dans l'enseigne-
ment; aussi fut-il toujours chéri
et estimé de ses disciples, qui
trouvaient en lui plutôt un ami
qu'un maître. Mommé professeur
émérite de l'uni versité, il con-
serva cette place jusqu'au mo-
ment où les (roubles de la revu*
Zvfi GAB
lution robligèrent de quitter Pa-
ris, ainsi que la plupart de ses col-
lègues. Furg.iult se retira au lii*u
de sa naissance, où il mourut le
ai décembre 1^90. Il avait pris
rhabitude de se faire lire quelques
morceaux de Sénèque après son
dîner, par une de ^es nièces qui ba-
bilait avec lui ; et cVst pentlunt u-
ne de ces lectures, sur la brièveté
de la vie, que sa nièce le croyant
endormi s'aperçut qu'il avait ces-
sé de vivre. Il a livré à Tinipres-
sion plusieurs ou vrages pour Tins-
trui'tion des jeunes gens, savoir : i*
un Nouvel abrégé de la grammaire
grecque, Paris, 174^* in-8*. Cet
ouvrage élémentaire fut tellement
goûté de l'université, qu'elle eu fit
un usage constant, jusqu'au mo-
ment de sa suppression. On en fit
depuis plusieurs réimpressions ,
dont la dernière date de 1 789. 2°l-n
Dictiouhaire géographique, historié
que et mythologique portatif, Paris,
1776, pefll in-S"; 3* un Diction-
naire if antiquités grecques et ro~
maincs, Paris, 1768 et 1786, pe-
tit in -8"; 4" "" Abrégé de la
quantité, ou mesure des sylla-
bes latines, Paris, 1746; l'uni-
versité mit cet ouvrage au nom-
bre de ses riassiques, pendant
pins de 50 ans; 5 Les principaux
idiotismes grecs, acc( les ellipses
qu'Us renferment, Paris, 1789,
in - 8"; 6" Les ellipses de la langue
latine, précédées d'une courte ana--
lyse des différens mots appelés par-
GAB '
/<0«<roraiion,PariA, 1780, la-i s
des anciens disciples de For§
fit paraître, en 1807, la g^* édil
de V Abrégé de laquaniiié^en li
une 3"" édition augmeutée.
Dictionnaire tf antiquités gréa
et romaines; et en iSiS^ une 1
tion, également augmentée, d
Grammaire grecque, Paris, il
un vol. in-8\
FLRST£)lBËRG(FaAHçon
GON, laror de), istfu d'une des
mières maisons de la DV'estpha
fut nommé« après la mort de
lecteur de Cologne ^ évoque s
veraîn des villes de Hîldeaht
et de Paderbom, par le chap
de cette dernière ville. Ces d
évêchés ayant été enclavés d
la formation du royaume de W
jihalie, en 1806, le baron de Fi
temberçen perdit la sou veraioi
mais la dignité épiscopale loi
fut conservée. Cet homme r
peclable, pénétré des maximes
l'évangile, s'est fait chérir etr
pecter de ses compatriotes aut
que des étrangers , par la pn
que de toutes les vertus soda
et ecclésiastiques. Ses admin
très se rappellent !es soins qi
a donnés au perfectionnement
Tinstruction publique; 20,000
migres français ont reçu des .
cours de lui; et sa philanthro
éclairée est encore aujourdi
une seconde providence pour
malheureux de tous les ctlltcs
de toutes les nations.
G
GABALÉON DE SELMOUR
( ChBISTIAN - A5T012fE - JoSEPH -
Pjebbb- Jeaiï, comte de), Pié-
montais^ membre du corps- lé«
gislatif , est né d'une famille d
ble de Turin, en 1755. Il pai
au service du roi de Saxe y et 1
ministre de cette paissaiiee 1
GAB
près (lu directoire Nommé dé-
puté au corps-législatif, par son
départeuH^nl, le comte Gahaléon
fit peu parler de lui jusqu'à la
sf':ance du 5 avril 18149 et signa
Tacte prononçant la (léchéance
de Naj>oléon. 11 s*est depuis re-
tiré en Autriche.
CABIOT (Jean-Louis), né à
Saline, en 1759, composa un
nombre prodigieux de pièces de
thérure, dont la plupart ne s'é-
lèvent j>as au-dessus du médiocre.
Il vint très-jeune encore se fixer
A Paris, et n'apporta, dans cette
ville, que le fruit des études qu'il
avait faites chez les oratoriens. 11
se voua d'abord à l'enseignement;
mais quelques ébauches de sa
composition ayant été louées des
personnes A qui il les avait com-
muniquées, il se lança d-jus la
carrier» dramatique , pour la-
quelle il se sentait un penchant
naturel. 11 avait d'abord aspiré A
écrire pour le Théâtre-Français ;
mais un premier refus, qu'il es-
suya de la part des comédiens ,
lui inspira des idées moins am-
bitieuses, et le décida à oflrir ses
services à Audinot, qui non-seu-
lement fit jouer ses pièces sur le
théâtre de l'Opéra - Comique ,
qu'il dirigeait alors, mais encore
lui accorda un emploi dans son
administration. La nomenclature
des pièces qu'il composa pendant
vingi*aus, pour .ce théâtre, se-
rait trop longue, et présenterait
f)eu d'intérêt. Nous citerons scu-
ement : le Point d'Honneur, re-
fusé au Théâtre - Français ; ie
Goûter , ou an Bienfait n'est Ja~
mais perdu; Esope aux boule"
vurts ; le baron de Trenck^ comé-
die hiiitoriquc CQ ycrs ; EsteiU et
GAB 5o9
Némorin, mélodrame en deux ac-
tes; Paris sauvé, drame en trois
actes, sujet traité par Sedaine,
dans sa tragédie de Maillard; la
Lanterne magique, ou les Pour^
quoi ; la Mort d'Hercule; la Lai-
tière prussienne; la Bascule; l'Ile
des Amazones ; la jolie Savoyarde ,
comédie en 3 actes; le Soufflet,
idem. Il a publié, de compagnie
avec Yoiron, une traduction du
poëmc latin, les Jardins^ du père
Rapin. Quoique le produit des
ouvrages de Gabiot, joint aux é-
molumens de sa place, fût plu»
que suffisant pour lui procurer
uhe honnête aisance, sa dissipa-
tion et son insouciance' nuisirent
singulièrement à sa fortune; et il
mourut dans un état voisin de
l'indigRice , au mois de septem-
bre 1811. Sur les derniers temps
de sa vie, il avait quitté les muses
pour reprendre la profession d'ins-
tituteur.
GABRIAC (le comte de), se-
crétaire d'ambassade auprès de
la cour de Piémont, occupait,
par intérim , la place d'ambassa-
deur en 1816. Il fut chargé, en
cette qualité, de réclamer, du
gouvernement piémontais, l'ex-
tradition de Didier et des autres
personnes impliquées dans les
troubles de Grenoble , lesquelles
furent, sur sa demande, livrées à
la gendarmerie française. Le com-
te de Gabrlac était auditeur au
conseil - d'état sous le dernier
/gouvernement, et fut employé,
en 1811, comme secrétaire de
légation k Naples.
GABRIËLLl (Jules), né À Ro-
me le tio juillet 174^* évCqne de
Sinigaglia, et membre du sacré
collège. Nommé pro-secrétaire*
4oo
(Mb
d'ét.iUle G mars l^n8, en rcjnipla-
CfiiH'iit (lu cMidinal l)i)i*iii, exilé
])nv hi ^t'iM'i'iil lUiollis, il montra
i)eaii(M>ii{» (le lennelé iluns la lut-
te (]ne les cin-oiistaiicc* le mireitl
«laii> le (ras (le soutenir contre les
*;éuéruux iVaneais.ll donna, le r»o
iln nirnie mois • à tous les ibnc-
tioiniairesde Tétat ecclésiastique.
Tordre iorniel de se retirer s>i Ton
voulait les forcer d'ohéir à une
autre autorité que celle du S;iinL-
Pèrt'. Le 17 juin siui>ant, le car-
dinal («ahrielii vit .^es papiers sai-
siis;.un l'actionnaire fut étalili i\
son domicile; el lui-même tut
rcinplaf'u dans ses l'ondions par
le cardinal Pacca, et exilé à Stni-
^a^lia, mal<^ré un manire>te [)ré>
senté aux ministres élrun^'rs, et
m)e lettre circulaire adressée aux
cardinaux, pièces dans le^^quelles
il protestait (pTil n'abandonne-
rait pas son poste. M. Jules Ga-
brielli est carditial dc|)ui> 1801.
GABJUMLLl (Catiiebine), cé-
lèbre* cantatrice italienne, à la-
quelle on n\i encore comparé que
xM"^" Catalani, est née A Home le
j i no vendu'e 177)0. Son j)ère, cui-
sinier du prince (jabrielli , étant
trop pauvre pour lui t'ainr appren-
dre la musiipie, la menait cejien-
dantquebiuefois à l'Opéra; et cet-
te jeune fille, dont la voix était
parfaitement belle et juste, sai-
sissait à Tinstant les meilleurs
morceaux, ({u*elle cbantail ensui-
te avec une {j|;race merveilleuse.
Le prince que servait le père d»;
la jeune cantatrice rayant enleu-
due, un jour qu'il se promenait
dans lé jardin surlequeldonuaient
les fenêtres de sa (;liand)re, resta
frappé (rél(»nnemeut.J lia filcban-
1er devant lui; riiabilelé avec la-
GAB
quelle elle s*en tira, lui as»ura
dè.<> lors la fortune brillant*' dont
elle a joui par la suite. Elle était
d^ailleurs vive et trf*ri-jolie : il ne
lui en fallait pas tant pour lui fai-
re trouver un protecieiir dans le
jenne prince, qui se chargea de
aon éducation. On ne parla iiien*
tôt plus dans la ville qui^ ilo la
fille du cui»inierde(«aLrîi!lli.iroi!k
ce dernier nom lui e^t resté : et
souvent le prince donnait des
concerts chez lui poiirle}*cul plai-
sir de la faire entendre. £1N* dé-
buta au théâtre de Lacques, à lu-
^'e de 17 ans, en qualité de prima
tlona, dans l'opéra de ia Sofouisha
de (laluppi. Le succts qu'elle ob-
tint fut prodigieux « i;t n'ajouta
cependant )»resque rien à sa ré-
putation. Le fameux Guadagne,
qui était aussi chanteur sur le
mî^mo théâtre, acheva de perfec-
tionner le ^ofit (pi'ellc avait tou-
jours eu pour le chant« et elle par-
courut ensuite les ilivers théâtres
jusqu*en i7r)o, où elle débuta sur
celui de Naples, dans l'opéra de
la Didone de Métastase. L'étonne-
ment qu'elle y causa rempli! dcif
lors de Sf>n nom toute l'Italie et
une grande partie de l'Europe.
Métastase la fit venir à I» cour de
Vienne, où François l*'ia nomma
chanteu.se de la cf)ur, et elle fixa
sur elle les regards de tout ce qu'il
y avait alor*« de pins brillant in
Vienne. Gabrielli parut ensuite A
Palerme, où «die excita le mCino
enthousiasme que partout ailleurs,
cl pa>sa ensuite un Russie, où el-
le était attendue par Catherine IL
Klh; revint à Venise en 1 777, puis
à Atilan en 1780. Ellcfefusa cons-
tamment de s'aller produire sur
li: thérure d^Anglelcrre^ et mou-
iVitu t'hiiini: î\vg;\\^ù, Sfl couve-
'4;ili()ti riait viv<: <;l «]»iriU]i*llf5 ;
i'Wr, (l('-l(;-l;iil Vnyiinrj*. , el poH-
««'mI.uI (r.'iillf.nn touh;** Ii;h qua-
lités qui p<;iivr;til fain; i-Hliiiicr
< t fiiiiuT iifx; r<ffiiiti(f. Ia'A pan-
vn*> l'on! corisîdi'în'îeîparloolcoïi)-
(ri(* leur protêt (iii;<;; cl (lariH une
r.'iptivité (le l'x jours (pTelIc Hubit
à P.ilerine, « Ile avait paye tonte»
les (|ell(!S rie?» prisoiHiierH. (*«tl<î
rclèbre aetriee n*«;nt pan nioînd
(r.KJdr.ileiirs que (radrniralenn»^
<;l la coiirttance ne fut pa*» une de
ses veriii.s favorite.*.
CAHKIKLLI (Fra?»çoi««k), élê-
ve (le S.Yeehini , el Anrnomniec
(iahr'uiHina^ pour la (li-<liii;^n('r de
la t'arneose Oabiiedll, dont noii.i
vi'nons de parler, nar|iiil â Fer-
rare vers i^f)."). Klle /rtait, coinfne
la pr»''eédeHte,d'nn e-xiérienr pro-
jeté à lui attirer un fçratid nombre
dfî proleet(;ur«9 elâ la rendre .son-
vent I in'froîue (ravenluren calan-
tes. Sa voix, de la niitnre de cel-
l(! que les Italiens app<:llenl 77r;r^(/^
testa ( \in\ de If'te), nian(|nait
néannioifiH as!*ex s(Hivenl d ex-
f»nîssiou. lOlle entra d'idiord â Vc-
ni^*', dans It: conservatoire d*().s-
j»edoletto, dont h;.H enntatrieeii
avaient pour hahilnde déchanter
i\ ro/TIce divin, l/entreprenenr
du ihi'.ltre Saint-Sanniel Tayant
nw jour entendue seule , la de-
niainla pour Henmfia donna, Frun-
roiie d»buta en i^/'j, obtint un
a**e/, ^rand succès, el pnrnl pféî»-
qoe au^'^itf^t eoinrrie prima donna
hiilJ'a *ur un (çrand nombre de
théfitres italien!*, notamment Kur
(chii de Florence. Kn i^S'ï, elhs
-e fil entendre à Nuples comuMi
premier «soprano 9 ¥\ pcn opr^** A
T. VII. ,
CAC
401
Îi0ndre<) dans le même r/ilc, avec
la eélMire Marra. IClle ne revint
en Italie qii'apr/;<» pluAieiir» an-
née!4, et parut eneore quelquefois
hur le théâtre royal de 'J'nrin.
i^lais i»a fortune étant devcmie a«'-
Hcz considérable pour la rernJro
indépendante, elle abandonna en-
tièrement la carrière lhé<1(rale, «l'r.
établit sa demeure à Venise, u\\
elle nionrnl en I7<)5.
(;ABK1NI (TnoMAS-MiMiK), né
A Home en i7u<), et mort dan-^ fa
intime rille le iG novembre iSo;*.
Philologue et Tun des meilleure
hellénistes de son temps, il appar-
tenait à Tordre den clercs-mineurs
ré;;uliers, qui Je nommèrent «Pa-
bord professeur de laii{(ue grec-
que à Pehuro, d^oi'i il revint à Uo-
iim; pour remplir une chaire de
philosojdiie. Il fut ensuite cliar;;**.
irunc cure, qu il gouverna pen-
dant plusieurs années, à la suit'*.
de*«quelles ses talens et ses quali-
tés relevèrent an grade de p'ué-
rul d(; son ordre. 11 a publié \\y\
grjrnl nombre de disnrrlation*
surle tribpn Nic(das (fabrtiit, vul-
gairement nommé Kienjii, dotit
il prétendait descendre dirertte-
inent ; mais dans aucune de ee**
prodnctiotis il fie s*est montré «su-
périeur \ son sujet. On a encore
de lui une Dissertât 'mn sur lu
vin f^tinn fi proposition du lirrr. d' A'/#.
rlide, in-S*, Fesaro, i^Tiu; qoel-
ques ouvrages de piété, comme
ia Scmnine sanctifi/*a, etc., et uiw.
dissertation «ur l.i population de^
antipode;^ avant le délu;*e : cette
pièi'e est re^'tée Inédite, comme
pln.sieif1's autres du même auteur.
(;A(:()N-I)(JF()I;U (\J4HlK-Afl-
M(v^K-.fK4^(^K, maiiamk), de la fa*
millti du poétw (fumii, e*<t née ^
^(»".
c;ac
GAC
Fnris. Quniqni: de-liiire a d\oii
de la fortiiiie. elle reçut uiii^ tilu-
c.'iliuri suî^iit't:; i)a«.»a une punie
(le sa jeiine^^se un rouvent, coiii-
nic c'élîiil aIoi> rn:»ag:e, et de re-
tour iluns sa lairiille.rptj usa, quel-
quisannées après, nu propriélaiie
tixé en proviiirc. Llle vécut ù la
cumpaji^ne, où elle eut le bon es-
prit de se faire unainn^enieut des
travaux de rajrricnltnre. Comme
Ta dit La Fontaine, et coiume
elle Ta répété tlle-mêiiie dans nu
de ses ouvrages 9 elle s y prit mal
d*abord, puis mieux, pui:» bieii.
I^Ile »e fit sa propre tcrmicre, et
te livra û des casais, à des expé-
riences dont les résultats ont été
heureux, et lui oui fait obtenir
une place hont)rabie parmi nos
ineilictirs agronomes. Nous cite-
rons pbis bas ses ouvrages deve-
nus populaires dans cette [tarlie:
mais n(»us rappellerons ici, que
liée d*amilié avec le célèbre Son-
nini, elle coopéra avec lui à la
Blhliotlirque agronomique, jour*
nul dont elle continua seule la
rédaetinn pondant ^ab^ence de
son collaborateur. M"* Gacon-Du-
loiir se délas>ail de ses travaux
cbcuoprires dans la société de
^ens de lettres distingués , qui
l'ortifiaient et épuraient son goClt
pour la liltéralure. Qn(»îque très-
iiislrnite et douée d'une mémoire
prodijrieiise , elle s'est livrée à
ijelle br:inche de la littérature
'pii semble plus parlii'ulièremi'nt
jv>ervér aux lemnies, le roman,
ioil bi>tnriqnts suit épi^toluiri'.
.NfMi^ 4'itt.n>n^ ét^alement plus bas
-'V- onvriîi:e* d.ms ce "eniv. Liée
J'u:ïiilié .»verS\lvain Maréihnl,
«-(iii.mt- (.lie l'éliiil a>ec Sonnini,
c!!!i a j.i\;di';fuéà Tauleuf du Voya-
«9
t de Pylhagore et (]" Lucrèce
français, pendant sa dernière uaa-
ladic, les soins d'une tendre et
pieii>e amitié; lui a fermé les
yeux; et a renouvelé pour hiiy eo
Composant son Eloge historique,
l'exemple que M"* Constance Pi-
pelet, depuis princesse de Salm,
avait donné, en fuîdaut celui de
Lalandc : conduite ù la fois hono-
rable et Irateriieile^qni a beaucoup
déplu à M. Tabbé de Feictz, et qui
a iait assez maltraiter M** Gacon-
DuTour, par les biographes Mi-
cliaud. L* Eloge hiniorigue dt
Sylvain 31uréchal esl placé co
tête d*un ouvrage de cet auteur,
intitulé : De la veriu, Mepdbre de
Talbénée des arts , ainsi que mes-
dames de Salm et Joliveau • elle
fournit à cette société savante de>
mémoires et des opuscules dont
les amis des lettres apprendraient
avec plaisir lapublîoation, et plus
particulièrement ceux dont le
cœur est tout î\ la patrie, car il
est peu de femmes, et d*homme!<
peut-être, qui aient plus que U**
Gacon-Dnfour, l'amour de leur
pays et des sentiinens plus libé-
raux. Elle a épouse en secondef
noces un de nos plus honorables
et laborieux jurisconsultes, SI.
Dl'FOVR UE SAllfT-FATHVS. {Voy»
ce nom.) Nous allons rappeler
les ouvrages de cette dame, non
par ordre de matières , mais dan»
ror4lre de leur publication : i*Ie
préjugé vaincu , ou Lettres de î/ia-
damc la comtesse de ***, à madam*
de ***, réfugiée en Angleterre,
J787, 2 vol. iu-ia; réimprimé en
iS<ïj, en 2 vol. in- 18 ; a» Les dan-
gers de la foquetteric, 1 787, 2 vol.
in-J2, 2"' édition, 1788, 3 vol.
\q'12;Z'' Georgeanap 1758. 9 vol.
\ii- 1 u ; .Y La Femme grt'natUer^ ro-
iiiaii hinloi'M|U(s irtoi, ii)-8"; rVsl
une r.onlrr-parlit; de la Fnmmê
ahhf* iU' Sylvain MurAchnl. 5" Syl-
vain .Mairrliiil uyant |)ii|>li/; nno
brorhurv Inrt pitinunlc cinilrc. \v.$
tVniincs qui niltivnit les Icltic:*,
sous \v \\ivv dv. Projet de loi por-
tout tUfcusr tt* apprendre, ù lire et à
écrire aux femmes, v\ aynnl lu
niir si'ult» tnÎM son iiiuilu^cril à
M"" (larnu-Duiour , cvtlc danie
|Hihli:i le jour où parut co projc^t,
(inc i«''pou.s4', qui l'ut ju^i'C trôs-
ravoralilrnitMit, mchi.s U* litre de:
i'onire le projet de loi, portant dt*'
l'eu se d\ip prendre à lire et à r'rWr/»
au.r ftmmes. 1801, iu-8"; <)" il/*.'-
lieerte et Zirp/tile , rouiaii liisloii-
«|n<' ri nuirai, 'j. vol. iu-i'ji, iHou;
7" / ouii^e de plti,siearii i'm/^'n',< /'/
/////• ri four en France, a vol. in-
1», iSov; S" I{ccueil pratiifue d'i*-
conomic rurale et domestique^ 1 Hou,
in-i»; '».'"' rdition, i8n/j; r)"'*" iMli-
tinn, iSo(i; {)" De la m^eesgitti d<!
l'instruction pour lee. femmes, i Hof),
lit I •» : M) ManutI ttc la i/i/*/»rt;,'c7Y
n /.i rillc et à la eampui^ne , et de
la femme de basse cour, •* \«d. in-
I •', iSn.» ; I i" Fort rsfuintiatiee im*'
iiife de A/""^ a'e Chi'eaurouj', prô
«•«•tli r d'nnr !Sotiee historique i^wr
« (Ile (I;nii4*, itS()(i, 'j \ol. in-i'.>;
I ■•■ I.cs d.i Hivers de ta prièrent ion ^
Mtiii.ni iUK'i iloliqni* « '* \«)l. in-
I •' , I S(i(l : I.» ' i]fo)ens de eonsrr- *
. ' (a ^antc déS lialuîans de ta eam"
''•jn\ cl de tts pri server des mala^
.'/(S ilons tiuiw maisons et leurs
'Imiups^ i8(j(», in-iu; I I" /-<*
./'///• de (\itlinine de Mt^dieisn de
i'/nirlts l \ ^ de Uenri m et de
//. '*'/ // . ». vol. in-S", 1K07;
I.»" (\n i cspoitdante de plusieurs
/'i .-.v ■»•/,'■;, ,N illustras de la conr di'
Louis XF, 1808, 3 vol. lu-i ".;
i(>' Dietionnaire rural raisonne,
'2 vol. in-8", 1808; iip" Pièces iné-
dites sur les rif;n&s de Louis A' // ' •
Louis S F et Louis XFl, :ji v(d.
în-8", i8o(); 18'* Les voyai^eurs en
Pursr , 3 vol. in- 1 u , 1 801 ).
GAF.KTNICU (UKnNARu-AKMî.s*
tk), juriHfronhulti*. ('«'-IMht, naqnil
i\ (ias.iel, \v '.».8 octobre. 17U), et s«î
livra do hrnnir heon* A la carritire
du harrean. Il oLtinl, en I7r>/|,
In plaee de .seerélairediî la réfçen-
ce et du eonj^isloire de (iMsstd , vi
lut noiiuné, rannée .sui\anle, a-
voent fi.Hcal pour la prinei[>auléde
Marhourjç. Pendanî la f^uerre de
^ept ans, un le ehargea de diriger
radnnni.Mlralion de la guerre; et
il lut, à ta paix « noniintS chef de
la eoinniission qui avait pour luit
d<; rétablir les iinanros délabrées
i\v rnnivcrMité de IVIarhourg: em-
ploi qui lai>ait autant d'honneur
ù sa probité qu*A .ses lumières, (lu
Tut A peu près vers cv lemp» qu'il
publia deux ouvrages peu impur-
tans sur des matières de iinanec.').
l/enipereur le nomma, eu 17\)^9
son subdélégué pour l.i lifpiija-
tion dr> dettes de la niaisnii de
Soltn.N-liruunrels, puis» directeur
de la régeiiee et du eouhistoi-
re, et Tadmit enfin au nondircdo
9es conseillers intime.s. (Saertner
mourut le u8 juin de. la luAinu
année.
CAMUTNKR (Joskpii), un des
plus célèbres botanistes du hièole
pa*>sé, naquit iHlalw, dnnsle du-
ché de Wurleiidierg, le iviinari
i^T)'^. On le destina «rabord A Pé-
tât ecclésiastique; mais la lecture
de quelque!* PèrcH de rKglîse lui
fît bien lot perdre le peu de Jispo-
.sj t i uns qu'où uvuit cru rc^ii arquer
4<>/i
GAC
en lui pour lu |inHri$e, et Ton ré-
boltit de lui l'aire <rtU(lier le droit.
Cujus et liurllit>llu parurent au
jeune Guertueruus>i arides^ uus-
»i ennuyeux qu*Ongèneet saint
Aug;ustin, et il rcnunçu au bar-
reau pour !ie livrer à la médeci-
ne : non pas qu*il se sentît plus de
goût pour cette science que pour
le droit et le sacerdoce, mais par-
ce quelle lui fournissait une oc-
cusîoQ de se livrer à un genre d'é-
tudes qui lui avait toujours plu
beaucoup 9 celui de la physique 9
de la botanique, et de quelques
autres sciences accessoires à la
médecine. 11 pa>sa, en i^Si, i\
rnniversité de Gottinguey où il
fui vit pendant deux ans les leçons
de ilallery et obtint le doctorat
en 1753, après avoir soutenu sa
thèse. Il voyagea ensuite en Ita-
lie et en France, «'occupant sur-
tout de la physique expérinicnla-
Ictpour laquelle il construisit plu-
sieurs inslrumens, couune un té-
lescope, un microscope solaire,
etc. La réputation que lui avaient
déjà acquise ses travaux botani-
ques, en 17G8, le fit nommer
professeur de botanique A Tuni-
versité de Péterî»bourg, où Tim-
pératrice loi confia la direction
du jardin et du cabinet d'histoire
iialurelle. Sa santé ne lui permit
pas de rester long-temps en Kus-
bie ; et après un voyage qu'il fit
avec le comte Orloff dans l'U-
kraine, d'où il rapporta beaucoup
de plantes étrangères, il revint
dans sa patrie, résolu de s'y oc-
cuper tout entier d'un travail car-
|)ologiquc qu'il avait commencé
sur lc> bords de la Newa. Plu-
-"icursrenseignemens qui lui man-
quaient encore pour compléter
GAE.
non onvragf , rcng^ngèrent à
Ti>ilor l'Augleterre el la Hollan-
de. 11 remplît le bul de son voya-
ge ; mais le travail trop sm^idu au-
quel ils'était livré, et riisagfs trop
fréquent du microscope, lui eau*
sèrent une maladie gra\e à son
retour. Pendant uo moi» il «*en*
vironna constamment de méde-
cins et de remèdes; mais le mal»
au lieu de diminuer, cmpîrail cha-
que jour, et il était »iir le point
de perdre la Tue qunnd il prit le
parti de s'abandonner aux seuls ef-
forts de la nature. Cet te résolution,
qui n*avait été que reffel du dé-
sespoir, fut suivie des plus heu-
reux résultats. Il rccouTra com-
plètement la vue en très-peu de
temps, et travailla de nouveau
avec une telle application, qu'il
eut achevé en deux ans le manas-
crit et les dessins du 1*' yolume
de son ouvrage. Des changemens
qu*il crut à propos d'j faire, fu-
rent cause néanrpoîns qu'il ne le
publia qu*en 1789. Le second vo-
luine parut deux ans après» Cet
ouvrage obtînt le second prix d*n-
tilité à l'académie des sciences de
Paris. C'est ce mCme livre qui a
aussi servi de base aux savantes
dissertations de M. Richard sur
l'anatomic végétale, et particu-
lièrement sur celle des fruits. Il
avait paru sous ce titre : De fraO'
tibuset seminibus plantarutn. L'au-
teur se proposait d*y djouter un
supplément dont il espérait for-
mer un 3"* volume; mais sa morf«
arrivée le 17 juillet 1791, Tempe-
cha de mettre la dernière main à
cette nouvelle partie de son tra-
vail. Gaertner a encore publié
quelques autres ouvrages, parmi
Ic^queU on remarque surtout ;.
r.AK
1" un Mi moire sur les ynoUuâque» ,
jfisrir rail.'* I^!^ Transactions phi-
losoi)hiqui\s (I« LoiidrfH; a" un au*
lu: Mémoire sur les zoophyifê ,
tloul Fiilliis a i!i>ri('hi «tmi ouvra-
^v i n I i l u I (' Spicile^ia toolo;^ica ; 5'
\\\\ Fra};mcnt de la classification
i^ystcmalifjue des plantes , roUî»i-
gu<: (ItUis le Magasin botanique de
Jt:«'ni -Jurqu(;4 Uoiintr, < te. Lii
(lortcnr iillrniai.d (,l('ai)*( Jn'«';lirn«
Daniel Sclirclx'i) avait cotiâucré
ù (laf^rtncr un {j;t'nre <lf* plunUi^ de
la ianiillr dos malpighiacces , suus
!<• '.i(»ni de Cairtncm, Le» Anna^
tes du. musée d'histoire naturelle
conrunncnt une notice bicgru-
]»lii(|ue de M. DeleuKe, sur la vie
el hs ou\raf;es i]v. Garrtner.
(lAKU I MhK ( (^iiiRLES-Cu»i9-
tian). né à Frv'ilierg eu Saxe, le
'2 I novembre i j i'i,(;nininetH;a ses
élnd«'s à réf.'ole de iMei.snen, el les
u( heva dans Tuniversité de Léip-
si( k , où («olt>cl)ed, qui en était
diri-(liur, s'élail érigé en rélor-
in.ileur i\ti goHt. («aertner et deux
autres Alle!uaud>), avec qui il :i*é-
tail lié depuis long temps (Gellert
et Jlarnier), travaillèrrut enseni-
l>lr sous ce rérorniateur; mai.s lU
ne larder ut piis à s'apercevoir
t|ue leurs soins se hornaient tout
au plus à épurer le lauga||;e, 8au9
l'airi; l'aire aucun progrès réel à la
liUérature. Vers le luénie tcmpA
:I s'éh'va eu Suinse. contre Cuits-
<-ii('d, un parti d'éfrivaîni» qui a-
elH\éreut de décréditer la tiiétho-
de de ce [»r(desseur; et le» trois
cnuMr> s'élaul joints à d'autres hom-
mes déjà célêhres de cette épo-
que, tels que Sdiniid, Ziacluirie,
etc. , publièrent uu ou\rage inti-
tulé : IS oureuux matériaux pour les
jouissances de ta raison et de l'eS"
r.AG
4o5
prit, qui introduisît une révolu-
tion eu Allenia^ne. L'esprit criti-
que de Gaerluer s*y lit surtoni re-
marquer. Lu i74.)9 <>** '^' "('tnnia
prulenuenr de nuirale et de rhéto-
rique au ccdlége Carotiu , |>lace
qu'il remplit avec le plus grand
zèle pendant 45 ans. Lu ^77^^^ il
obtint la place de chanoine du
chapitre de Saillt-iUai^e, à Bruns-
wick, et prit le titre de notablu
nufique du duc de Brunswick. Il
n*a publié que peu d ouvrages ;
les principaux sont : i^ uu Recueil
de discours j en un volume; 2° La
Fidélité à t' épreuve j comé<Iie re-
gardée, dans le temps où elle pa«
rut, comme un chel-d'œuvre dV
légancc ; 3" La hellc Rosette, au-
tre comédie en un acte ; .j" Drc"
mischs BeHraege,]0\\T\\\\\ alleîuaml
dont il eut long-temps la direc-
tion. Il mourut à Brunswick, le
i/| lévrier 1791.
GAGLKN (M.H.C., BARON de),
reçut, en 1 79 1, du prince deMassau-
Eltiogen, une mission qui avaFt
pour but de réclamer auprès de
rempcrcur les iudemuitésque les
princes allemand.*, posscssicMinéH
en France , soHicitaienl pour les
pertes qu'ils avaient essuyées ^ur
fa rive gauche du Ahîn. Depuis eu
temps, il vécut dans Tobscuritô
jusqu'en i8i5, époque A laqiiellu
il fut envoyé au congrès de Vien-
ne, comme ministre plénipoten-
tiaire du roi des Pays-Bas. Le 37
avril, il signa le traité par lequel
les villes libres de TAllcmagne ac-
cédaient }\ la confédération euro-
péenne contre Napoléon. L*ud«
née suivante , le roi des Fays*Bas
l'envoya encore en qualité de son
ministre plénipotentiaire pour le
Luxembourg ù la dicte de IVauc-
.j0î<
GAI
port ii;r'op'apfiiifUi\ ou luturvansup-
pleihcnl à lit f nuit mai ir f'rtt'i/uty
iiwct) Cîii'It'h ^t:u-;rJ{>liH|U('s, l*a-
ri*n 1S21. FiiiotiliT, M. (fùil.doiit
la collcclioii d(*s i)inri)<;i'S rniine
'.>J| vol. ,U<jlélV'llit<.MlMil:plll^i<.■llrs
«)uvra[;i's, f;t a tuiiiiii iii\i vs iiior-
t'L'uuxuiix Mimuires dt CiustUnt,
au liltrcttri', c'io. Il a vAù iioiniDÔ
lilL'illlirc Je la 5"" rlar-sc il«i liiis-
liUilen 18 Kj, piiihcoiiipriij dans
rorjjani^alioi» dr, racaJ/init; *lr?*
jiiM:riplîoiid un i^tiu «^t lilv clic-
> aller lie la lt?{;ion-iI Ijoniitîiîrpar
l(i lui l'H i8i/|. LVnipcrcnr de
TiUdsij, à qui il avait iii\oyù un
de ses uu\i'a*|;c.'*, lui a\ait d«'-jà
duniié, vn itSn,;. larrnix di; Saiiit-
W ladiniir. M. Cail a «le tiouvtnt
attaqué et pa«« toujours iujuslc-
inent. Ses opiuions .*»oi!l quclque-
l'ui.s d(':ï pluîi liasardécs; par l'Xrni-
jdo, il a rayé de ses carli-s deux
A ilies fameuse!*, Delplies et Olyui-
pic« dont rexi>ten(.-e ne saurait
èlrc uu prublèuie que pour les
]iersonnes qui s'opiniâtreul à peu-
^er qn%jne des meilleures \oics
])oui* arriver à lu célébrité, est de
>Y'lever ouvertement eontre les o-
]Hui()ns unanimement adoptée? .11
a également présenté sous un as-
])ect tout-à-lait uouvirau, les La-
iaiiles de Maulii.ée, de l'ialée et
de Marathon. Knfin , il indique
«'.nnime imprimé à EOro un Ana-
eréon, désigné dans un catalogue
f»ar ces leltes e. bru, iwcmplnirc
hrvi'lic, 3L Guil a publié« en 1800,
i" un ouYragc intitulé : HcfL:-
matioiijt de J . B. Cail. coîtlrc la di'-
thion du jury, ou ohM-rrations sur
l'opinion en iwrtu drliu/urllr. Icjury,
ir.atituc par sa niajfsir l'cntpcreur
il r<d, propo.sr ttc dnrnmr un pri.r
x.V . CoroVy ù ri',iifu.sii::i . '.• I* iUiLiur
GAI
di ta cf tusse de Xcnophon, tta Thu-
cididc ^nu'^tatin et fratifai»^ et deê
otisi'rruliona littéraires sur Thcv
cri te ri l' irrite ^ i S m, in -4"; '2^J»B-
dail,mcml'i'e de l'institut, eii\ ;!»a r^
ponse à dix vltefs d' accusation , e te. f
suit»' de Topusiuile précéJtîiiK.
(»AIL (SophikGirre, madame].
Voici les détaiU que nuire mé-
nioîie nous l'onniit 8i<r la TÎe de
cette léinme regrettable à tant de
litres. Son père, habile cthirur-
;;ien , était décoré du conion de
Saint- Michel. Grâce ù raisance
que li.'i a\ait acquise une vie utiift
et laboiieusc^ AI. Garre tlonna ù
ses filles Tcdu cation la plus soi-
gnée, et ne négligea riiMi pour
culli\erles dispositions qui* <lé»
Ij*;!.; l*- |dus tendre» se tnanileslù-
reul dan> 31"* («ail pour tous les
arts, mais parliculiérem(*nt pour
la inusifiue. On ue >e prupo>HÎt
que d'en l'aire une t'emino aiiua«
ble en lui donnant ded lalens;
ou eu tjl une l'einnie célèbre
en provofpiant le^développcmens
de &on génie. Ce génie £»«.* décela
par dch compositions pleines de
grâces, que M"* Garre produisait
à un âge où d'ordinaire on a
peiue à concevoir les compusi-
tînns de.-» auties. Quelques ro-
mances iprellc publia en 1790,
dans les journaux de musique ,
et que les amateurs avaient ne-
cucillies^t'nrent distinguées par les
connaisseurs. L'étonnenieut se
serait mêlé au plaisir, si Ton a\ait
su qu'elles étaient l'ouvrage cl*uii
eni'ant de douze ans. C\*st vers
irp'i, que M''* Garrc changea
sou nom contre celui qu^ellu a
rendu célibre.bHe épousa, à cette
époque, M. Gail, professeur ou lec-
teur au colIcL^e de J'rance- Cet
lirllt'iii.^tu jouissuit dès lui'ri iJc
todti' sa r(;)Miliilinii. Dtvs liMvanx
jM'iiihlrs et utiles sur lert langnes
iiiHiicriufii, «li.'s V4'i'i)i()iib tlii grt^c
(Il Ind'ij , i]v.h (MlUioiiii corrccti'H,
•'liiridi'os diî coiniiieiitiiiieii, l'oi-
lilicT.*) d(i iioUvH, cl îiiiM.'^i. \ii rrois,
(]ind(jii(M docle.H qiu'ridh:s, Tn-
vaient l'Hit coniiahi'c daiiN le niitii-
d(! savant. IJ un ritu d'id>(cnii*
M"* (jarrii, |Mjis(|iril avait a|>j)itJ-
cir n^h (|iialiiés. LcMir inat'ia|;'(; no
iiit pas lieut*(;ux c-ependiiiiL. Les
fii(<t t't les iioicncc.s qiTil avait
lajiproclirN, , s*elï'aroncliiîreiit i^-
('i)tr()i|iit*inont. Une Héii/iralioii
vtdnntaiir, rotn])it,uii Itont de
<|tM'lr|U(S années, cette union (i\\
Tnn Ironvnil trnp de di.straetion.4,
4'1 ranire trop peu d*n{;rénient ,
i-t rendit li:s deux époux ù leurs
K<»ûts duniinans. LeH artH et len
''(enrcîx y (çaguèrenl. M. (-ail
u< tieva dois la retraite t^ix version
di'i'ljiic^dide; et ^'"•(iail, rentrée
i\Mi^ la société, en (it les délieet)
par SCS tidttn^ i|ui se |)erret'tioiinè-
i«ij| en s'extir^ant, La viedépen-
d.iiite et sédentaire convenait peu
il une iin.i<;iiiation aussi active
(pic la si4*nne. Libre une t'ois,
r\-^[ v\\ v>iyaf>;eant qu'elle lit l'ea-
saidc >ona(lVanehissenient. Apr^ll
tivuir parcouru les provinces nié-
I idionalcs de hi France, elle vou-
lut vuir IK^pagne. Kn y eher-
( haut le plaisir, elle y trouva la
{;luirc. (/est hwm Itrs yeux et les
oreilles de l'arlisti! qu'elle parcoii*
riiit et^ttc pénin.^ule ipii ne henddu
dc^héritéc dcn arts, <|uo parce
qu'elle a renoncé A taire valoir
It'ur »nccessii)n, <'t où Ton relrnu-
vc si souvent leurs traces em-
preinte'^ entre celleti desGoths et
J« -. Araîic-^. L'a.:ronl ol le» ino-
(;ai
4"!>
dulatious de lii niuHique cspû^no-
lu atlirérent jiurlout raltcnlion de
iavoya^jeuse, et reslèreni prolbn-
dénient gravés dans hh niénuiire.
IIh He reproduisent rréqueninient
dans Hes coniposition», mais em-
bellis par un tjdenl plein de cbar-
mes, tmiis mrMliliés par un goût
exquie. Tel air des Deux Jaloux^
tel morceau de la iSVr»'//rt//H, nN.sl
(|u'iin développement d'un trait
de ces cbansuns monotonen et
mélaiiCidiqucH (pie hurlent lesC^u-
talauii, que lamentent les Auda*
lous. i\lodulé par .U"* dail , <>e
chant tou)onrH original su changu
en musique des plus tiuaves. Ce
n'est qu'au retour île ce voyage
(pie M"" (Jail songea sérieusement
ti travailler ptiurla scc'iie. Aiipara-
vanttellft s'était bien essayée dans
le genre dramaticpie : un t>péra du
8a eoioposition, représenté en s»)-
ciélé, avait bien été a[)plaudi par
Méhul lui-milme. Klle n'avait pu
lu'Mumuins se résoudre \ otîrlr au
public un ouvrage que ce grand
inaitro ne trouvait pas exempt
d'impertcction.4. Une élude opi-
niûlru et plus approfondie de
l'art , lui dofina bienlAt les
moyens d'exprimer ae» idées avec
autant de pureté qu'elles ont de
charmes; avec cette correcli«)n
Man« hupielle, dans tous les arls,
les siiccèi» i\\\ génie même sont
incomplets, (l'e^t par un ebd*-
dœuvre que M"" (îail début*.
Peud'o]iéra(ïnl éléentesidiis avec
autant d'entltoiniasme que le»
Dt'ii.v Jaloux :\)vu l'ont autant mé-
rité. Due musique neuve et nun
pas élraii;^e, originabi et non pas
bizarre, gracietise et non pas al-
IcLiée, assurent A cette jolie co-
médie un succès aunsl durable
4io GAI
qiM* coliii dont ioiiîtfsrnt 1(!9 plus
ïiiiiiiihles |irtKlui.'ti(Hi!i de Grùtry.
On sait que cet of»t ra est tiré (1*11-
ne cuincdiecn 5i»ctes de Dufrcs-
DÎ, comédie réduite Hvec beau-
C(>ii|> d'habileté en nn acte , par
M. Via], auteur de plusieurs ou-
vraj^cs chnruiiiiis aussi, et qui lui
iippnrtienneiil en entier. Après
cet opéra, M"" (tail en fit repré-
senter n niait re eiicoreen nnnrte,
intitulé: ^/"' ///• Lounay à la Bax-
////«■. Le (V»nd en e>t tiré des mé-
moires de cette dnnii'. plus con-
nue sous 1<! nom de M*' de Staa!.
iVvM une inlrij^ue assez triste,
dan.*<lnquello l*'^i»u\ern*'nrniéme
de ta Bastille joue le rôle dt: mé-
diateur entrr celle prisonnière
qu'il aime, et un priionnier qui
en est ainn*. l'jrsentée sous un
aspect eomiipK:, eetle situation
pouvait être pi(piante : mais dans
cri opéra, qui litut plus du drame
qued»' la comédie, le «çf)uvernenr
est martyr et non pas dupe; or
les marlvrs nr siuil pas ^ais. (^t
onvra;;e eut |)eu de sucés. Sa
mu>(Ii|iie, néanmoins, ne diminua
pas la hanU; idée qu*(Ui avait cou-
«lie (le M'^Ciail. Kntre plusieurs
morcraux accueillis avec trans-
port • on distin^^ua la romance
délirieuseque li rmiiic re relVain:
ma liht'i'trl ma Uhtrfrl ain^i clianle
Pln'i'Muèlecaplivf?. ('es morceaux'
a:n\'n<-:>.l maintenu ia pi*. '*'• au
tîiéalre. sî en France on ne vou-
lait, pas ôlie intéressé par le dra-
iMî», auîanl qti'enclianlé par la
!rin>îqne. la Sn'rnar/r est le der-
oi' r Olivia;;»" (Iran)atique de M"'
f «.nl.(^.en'r-lpa?!pari[élaiitdi' îj.iie-
M- (jin'. jm'.'cIu; celle comédie, dont
î*'*i;riaid ol l'aulciir, ri qu'on a
'*. :née <i"aii'S cî d»' iiîorceauxd'in-
GA1
sendde, pour Tadapler h la scène
1} rique. Nous ne. ferons pas» l'élo-
ge de cette dèlieieiisn production.
La musique de la Sérénàîiê e»t
dans la mémoire de tout \v. inuD-
de. Celle des DfUx Jaîotix ne lirf
est supérieure 9 ni en faciLile, ni
en originalité y ni en grârès. La
Scrniade était le ch.'inl du cygne.
M*' («ail s^occupalt ù consolider
sa gloire par dos ouvrages de
plu< longue haleine y quatid une
maladie aiguë est venue PenTeTer
aux arts et ù rarnitié. Kllë était
alors, tout an plus» Hgéc de 43
ans. Quand on soôn;e que si la
jeunesse de Tartii^te date de Tè-
poquc où il commence à pro-
duire, elle ne flnit qii^Â celle oiVil
cfsse d«i produire , on peut dire
que M"* Gail est morte d'ans lÀ
lleiir de sa jeunesse; et si Ton
juge de ce qu*cllc pouvait faire
par (^e qu'elle a fait ^ quelle sour-
ce fie regrets, pour les arais des
arts , que cette perle prématurée!
Les chansons, les romances et an-
tres compositions légères de M"*
Cail, auraient pcilt-ôtrc sn (Il seu-
les à lui obtenir la réputation q[tiè
lui assurent ses grandes compo-
sitions. Ces sortes de {Pièces, qui'
sont en musique ce qtie^les pièces
tugiiives sont en poésie, sumsent
aussi à la gloire de leul* a^iti^ur,
quand elles portent' le cochet du
génie. N'efit-il fait qiie ses poé-
sies légères. Voltaire serait im-
mortel. Saint-A'ulaire 8*esV im-
mortalisé par^'vcrs. Tel liortiine
en a fait /io,ooo, et n'est' pas
connu. I/important est do faire'
d<;s vers et des chants qu'oh'rt-
tienne. Tel était surtout le tMent
de Al"*" Gail. Ce talent faisait le
charme continuel de la' société;
11 se piviitit à ton:» IfïS cnpricei^ ,
<|U(l(jiii* iwUi d<: ooiiiitlaLsànco
«|ii on on uii^^cAl : hou8 U)d doiglsi
(1(^ t't'tte fetiuiie hiihile» le pian»
siiniïiuit i\ tout 0» quo la circons-
tanct! pou fuit c*n rûcUiner. Que
i\v l'ois u*a-l>i| pas tenu lifii lï'or-
rliiv-lrtîl Lc« aii'H que M** (inil
iioprovi.nait ulorn ù f.t denianile
<irs danseurs, retcnaifuil dans le
salon, coniuM* auditeurs, ceux-lik
rncuiopour (piî lii duuse a le moin»
traltrait'*; v[ vvs airs (|ui, i\ .son in-
>u , iHcntôi so répandaient dans
Paii-i , iTrlaitMit pas moins origi-
n.iii>c, pas nioiuN nit'Iodioux que
i'Viw i\\\\'\\v travaillait A loisir. A
vv (.lient Si supérieur. M"" (iail
!(»i;;nait Unîtes les qtialités d*une
leiniiie aiuiahle , tous les avan-
t.i;;es d'tine l'riinne d'e^prî^ Dès
'- 1 piuunière jeunesse, elle avait
M'en tlan^ la société des littéra-
le'nis et ^\^\A poêles les plus eélè-
liK's i\v Tépoquo. A la ville, dans
I I inaist)!! iht sou ï>ère , elle avait
' 0 souvent Ta Harpe; elle avait
leueinitré, souvent aussi, Delille
1 la eanipa;;ne, dans tes bois de
iMendoii. Klle aimait lapoésieavec
.M^^ion; elle aimait avec passion
»«.ii^ les .nls. Les talens, de qnel-
<|Men.i((ii(>(|ii ilsruss(Mit,n*uvaient
pi"» trappréeialeur plus délicat et
;mii> eiKlnni.sia^ite.Uneeireonstan-
< e tonte paitieuliére a mAlé une
•' iioiion liien doueeauxsentimens
• i'» ilnnrrn.v (pit^ celte, lemmey si
::m * renient aimante , a dft épron-
\« 1 en M' voyant arrai^lier, dans
! ' lui rr (le I ;l^^e. \ t(Mil ee (fu'elle.
• .1 lit. l/iini.jue iViiit de s«)n m.i-
I I • •', son lilî», sVliiitnionIrédi'çne
1 "lif; il avait nîmporléle prij^sur
!. !:;< t jM()j>.)sé, cette anm''e-là,
' M I i( ideniie des iiellesdellres.
GAI
.,11
Ii<* jour de deuil st; clian^ea, pour
cette nn'.Te , en un jour de Irioin*
phe ; et ee n*est qtraj>riSs avoir vu
les lauriers sur le front de son en-
fant, que. ses yeux ecui^idés .-e
sont fermés pour jamais.
GAILLARD ( JEv^-LAVUF.?tT-
PolkT(lNAr),memhre de la chauibre
dvi^ députés, eu iHi(>,rtimplis»aitt
')^(70>«ûVnlciicc, lestonctiouiide
(irésident du trilninalde eelte vil*
t^quand le département de hiDrô-
n)o le nomma à rassemblée lé<;is-
lative. ]1 avait embrasse avec >a-
{liesse les nouveaux principes, et
ses opinions dans (!ette assemblée
fiM'ent d'une grande niodération.
Le même département le réélut
un conseil des cin<|-cents, eu
17()5; niais comme il appartenait
(Wiiie famille dont ipielques mem-
bres étanuit émigrés, un forma
(Pabord le projet de Peu exclure,
dépendant, après une as.'^eK lon-
gue délibération, il fut dé(.'idé
(pi*il serait nuiinlemi, parce qu'il
avait toujours seivi la ré[)ubli(pie
avec beaucoup de ^èle, tant à 1 ar-
mée que dans les emplois c.ivil.*^.
Les babiians d<* Valence le dém)n-
cèreut comme royaliste en 170^;
il sortit du constu'l Tannée sui-
vante, et fut appidé comme jiif^o
au triJinnid criminel delà Dionie,
fonctions (|u*il remplissait cnc(U'e
en 181O, quand il fut élu, par le
mt^me département, membre de
la cbandire des députés, où il
s*est fait peu remarquer.
(flAILLAlVl) (MAiiRici>AM)r.é),
ancien membre de ta con^réf^a-
lion de Toratoire, né en i^'^^^V"
tait professeur dans un collège
où il eut occasion de se lier a\cc
houclié,(|ui y rempli<»;Mit lesjnè-
mes fonclion<,<.'tqiii ib.'v lnt<lepuU
4 la
r.AT
:»*. famf!iix à la convention, puis
au iiiiiiisftiTt'dulap'ilicc. M. (j.iiU
lardi pour sr soupira ire aux dait-
grrs auxquels f^i'^ prinripes ptilili-
(]u«'S puurrainit rcxpostT, î^'étail
retiré J.uis mih' petitt.* ville ilc pro-
viiico, où il excn-ail le» fonctions
tic (It'tVu^eur ullicioiix. Fonilu';
Ty (It'-convrit, et chercha h Palli-
ler auprès de lui « à cauije de
raniilié <]ui les avait unis. M.
Gaillard ne fit aucune dillicut-
té lie be rapjirochtT de son ancien
confrère, (|ui lui accorda sa con-
fiance. 11 le chargea, en i Si 5, de
{)orler de la pari de !M. de > itrol-
es une lettre à lord >Velliu;;tou ,
et une antre à 31. le cninle d*Ar-
tois. Oette mission lui valut la pla-
ce de4 on^eillcra la courdeca.<)sa-
tiou, pl:i('e qu'il occupe encore
aujounl hui. il avait déjà été au-
paravant ('«niseiller à laeonrroya-
le de Paris, dont il présida sou-
\ent les assises.
GAILLARD (Armand), Tun
des employés de radiniuistratitm
de la maison du roi, est né à
Quervilie, en 1770, et n'est {çuère
connu que par la part qu'il prit
au complot de (îeorgesCadoudal.
Gaillard entra d'id)ord,eni792,au
service de la république dans un
bataillon do volontaires, et prit
bientôt parti contre elle en s'en-
rôlant parmi les chouans du Midi.
Il passa ensuile eu An**leterre, fut
envoyé en France avec l'ichejçru
en 1804, et parvint à se rendre
secrètement ;\ Paris. 11 resta ca-
ché dans la capitale jusqu'au mo-
ment où l'on >en ouvrit les barriè-
res, qu'on avait tenues fermées
pour s'assmer des conjurés. 11
en sortit alors avec son frère
llaoul, et un nommé Dcrville. 11
GAI
ne leur arriva rien de ffîehent
prcinicre nuit qu*ii:i pu^sèrc
dans la forôt de iUoiitin
r^nci; mais le lendemain, ils c
rent la maladresse de se présen
tous trois au bac pour passer H
se n quoique cette rivière t
guéable en plusieurs endroits.
g^endarme de service, qu*on pc
vait décou vrir de très-loin, leuri
manda Ieurpa8se-port;etcom
ils nVn avaient point, ils prir
aussitôt la fuite vers la forêt,
cria au voleur; ils furent poi
suivis, entourés, et opposèrent
i\M assez vive résistance, dan*
quelle Kaoul fut blessé mortel
ment. Les deux autres se lais
rent prendre prisonniers, et
rent conduits à Paris, ini> en
gcment avec le chef de la coi
piralion,etcondamués i\ lape
de mort le 10 juin 1804. l
sœur de l'empereur, la gram
duchesse de Bcrg, devenue dep
r<'ine de Naple», sollicita vi
ment la grâce de Gaillard; et
peine de ce condamné lut co
muée en une délenliou de 4
dans le chAteau de Bouillon.
G AILLA KD (GuiMEirHBirR
historien, né A Àstel en Pican
le 2G mars )7'^6, et mort ù Sai
Firmin, près de Chantilly^ le
février 1806, se livra de boi
heure à l'étude du droit, q
abandonna bientôt pour la lit
rature. 11 n'avait que 19 >
quand il fit paraître son pretr
ouvrage, la Rhétorique à l'us
des demoinellcs , qui obtînt
succès. Il donna ensuite ta f
tique française à C usage ties daw
1 7/19 ; puis un Parallèle des qui
Electre y 1 760 , et un petit reci
intitulé Mélanges littâraires, L"
GAI
toîre panit rocciipcr ensuite ex-
tlirsivt'iiKnt. La première qu'il
livra à l'iin|rv Sîsion ïwiV Histoire de
Marie çie Bourgogne, fille de ChaV'
tes-le-Tétnéraire, femme de Maxi-
milieu, premier archiduc d'Autri-
che , depuis empereur, i';^)y-S^.
Il mit ensuite au jour VHistoire
de François /", doril les 4 p''c-
mitTî» volumes pnrurcnl eu »7(5o,
el les 5 autres en i^Ot). VHistoire
de Charlemagne ^ eu 4 volumes,
parut en 177*2; puis VHistoire de
la rivalité de la France et de t An»
gleterre^ eu 7 volumes, dont les
4 (Kîruiers sont de 1777. Cet ou-
vrage, el celui qui parut ensuite
son s le litre d'Histoire de la rivU"
lité de la France et de l' Espagne ^
furent jugé» les meilleurs de
Gaillard, quoique dans tous on
retrouve assez également une
tourbe convenable aux sujets
qu'il y atraités et aux personna-
ges qu'il a mis en scène ; seu-
lement on lui reproche quelque-
fois d'avoir mal distribué ses ma-
tières , comme, parexemplc, dans
y Histoire de François /•% oii, au
lieu de suivre avec les années le
cours des événemens dans tous les
rapports qu'ils ont les uns avec les
autres, il le^ a séparés chacun sui-
vant leur nature, pour en faire des
histoiresdidtinctes, qu'il a divisées
en p(ditique, militaire, civile, lit-
téraire; et, ce qui robligeait né-
cessairement à un grand nombre
de répétitions, pour faire saisir
au lecteur la dépendance n>u*
luclle de chacun des faits dont se
coiopose l'histoire de toutes les
branches de radministration d'un
étal. Lcf» autres ouvrages de cet
auteur sont : i<* Dictionnaire /i/»-
tvriquc , dans V Encyclopédie mé»
GAI
/•
\ 0
thodique^ 6 vol. in-4; 2* Mémoires
insérés dans les tomc;^ i^ ^« ^^>
55, r»9 et 4^ du Recueil de l'aca-
démie des inscriptions et belles-let-
tres ; 5" f^ie ou Éloge historique
de M, de Maleshcrbes, suivie de
la vie du premier président de La-
vwigHon , son bi.saïeul , i*crites d'a-
près les mém jires du temps et les
papiers de famille, 180 5, in-8";
4* Observations sur C histoire de
JFrance, de Velly, Villaret etGar-
liifT, 180C, 4 vtd. iu-12 ; 5" YîJ-
ioges de Descartes, de Charles V ,
de Henri II , de Corneille, de
Molière^ de M assit Ion, de Bayard,
de La Fontaine. Ces éloges, qui
forment chacun un mémoire, ob-
tinrent, pour la plupart, des prix
ou des accessits aux diverses aca-
démies où ils furent présentés. Ili^
sont consignés dans l'ouvrage in-
titulé : i\f élan ges académiques^ poé-
tiques, littéraires, philologiques ,
critiques et historiques, 180G, 4
vol. in-S". Gaillard a aussi donné
plusieurs articles au Journal des
Savans et au Mercure, Il avait été
nommé membre de l'académie
des inscriptions, en 17O0. Il pas-
sa, en 1771, à l'académie fran-
çaise et à la classe d'histoire et de
littérature ancienne, en Tan 4*
« Je me propose , disait-il en écri*
• vant V Éloge historique de Ma--
ulesherbes, qui fut son dernier
• ouvrage, je me propose de bor
»ner W ma carrière, ù nmins que
» le siriùendicacoethes et consuefudo
«m«/a, maladie plus forte que
wmes résolutions, ne m'entraîne
• malgré la décrépitude qui va ve-
• nir, et achevant de lasser la pa-
• tience du public, ne fas>«e relen-
• lir à mon (oreille le terrible sotoe
nsenectetn d'Horace, etc. » Gail-
4i4 ^'^^
lunl avsiit lu iiiiinio iKa citntioiis,
coirniir on poiil sVn a|n;rccv(iir,
v.i c'ôlait )troiiablt'iiu!nl une suite
fit* la iii*'tii()irc priulid^ietise dont
il l'iai! «Itnu'î. Au^^i , c>t-cc un rc-
jnoclic <|u*oii l'ail géncrah^nicnl
à >fs oiivrajçiîs. Sur la fin do su
vitî , il >(î n lirait pr^Mpn' tuus l<;s
jour» daud la lut et de (Jliantilly,
emportant nv<;c lui du pain et
<|ii(d<|uc.'i rrnilâ pour la jonrnre,
(| 11*11 pas>ait tout t>nti^le i\ rt'vur
i'I ;\ rcrirt; au pied d**s arbr<*!i.
GAILLOI; (i.K UARgrisi de)«
fut d(>putt>, par la nobles>c de la
villi! dr i\lanlC2>« aux éUls-géné-
raux de ir8i), ort il .-«o montra fa-
voribir aux principes populaires 9
par la nièuu' rai>on (]uc tant d an-
tres se sont montrés favorable s à
la cause uKuiarcblque, lors des
deux ri'stauratiiuis. Il a\ail d'a-
bord voté avec le coté {gauche « et
avait demandé, entre autres cho-
ses « qu'on abolit le droit d'ai-
nes>e. Lors(pril vit néanmoins
le» progrès que faisait la révolu-
tion , et qu'il ic fut bjen assuré
«pie la noblesse axait entièrement
perdu i»a cause aux yeux <lu peu-
ple« il se bâta de donner sa dé-
nii>sion, et ne reparut |>lus de-
puis sur la Mcène ptditique.
CJAIN-MOMAGNAC (le com-
'11' J. L. M. i>h) , gentilhomme li-
too<in, attaché au comte d'Artois*
■ I publié ()uelques ouvrages qui ne
iionnent pas luie haute idée de ses
L-'iens littéraires. Le premier e>t
ou )u'nioirt' tte Louis X^' l , iSiXi;
on antre a piiur litre : JournahCun
bnii Frani'ais, depuis le \) mars de
.'Si/| jusqu'au 10 avril de i8i(>.
ï'c n'est autre cho>e que le récit
• ic> services (|ue rautcur a ri'rwlus
à l:icau::e do.? I>-uirbuits. 31. Gaiii-
GAI
Montagnac y racniilc, co niau
vais style, l*hî>(oire dcd peine
qu'il u soufferte», vt de» récoiu
pen.«%cs qu'il a reçues. Le uiêm
auteur a anji>î composé de^x vm
médics dont Pu ne a pour litre
y.c man/uis de Sévi fine ; l'anlr
porte le iioin de l'aiicieii minidlr
delapolie<Mli: Napoliion {^Pouchc]
GAlNSIlOROLiai C Thomas)
1)eintre anglais, né on 1737, d.m
e comté de Suifulk, lîls d ai
niarcliand de draps saa.s lorlune
ne dut son talent et sa preinièn
éducation qn';^ la sevile nature
Dés l'Age de 10 ans, son occupa
tion favurite était de crayoïiQc
Ich objets dont la vue le IVâppait
et à i5 ans, guidé par le seul dé
sir de venir un secours de sa fa
mille, il se reuiiii à Londres pou
s'y livrer à l'étude de la peinture
Il réussit d'abnrd dans le portrait
mais il ne put jaaiai» peindre le
traits des comédiens Garrîk 1:
Foote, « qui, dirait-il, avaient V
«fij^ure de tout le monde, except<
M la leur.» Il se livra ensuite Aui
genre plus conforme i\ son goO
et à ses moycus, le paysage. Oi
cite de lui : le petit ^erger ; U
petite Fille gardant un troupem
de cochons; le fiâckeron surpri
par l'orage; tes petits Fillageoi
se tnUtant contre des chiens y et ui
£;[rand numbre de portraits. Ses ou
vruges se payaient fort cher, et a
lui ont cependant procuré qn*u
ne fortune très-médiocre ^ duii
il employait la plus grande purti>
ù smi tenir sa famille. Gaînsbo
nuigh mourut au mois d\ioû
ij^S. Quoique lleyuolds n'ait pu
eu lieu de se louer de lui, il a ei
la générosité de rendre ju^tics :
sa méuioire^ en diiiaut^ dans ut
i!isconr» prononcé rn public, «que
*>si rAii^li'tcrru parvennit jniiinU
»à roinph r iiim; écolo, CaioMbo-
i)i-(Mi}>b y tit'iidniil un clos pn;-
»iii{(M-h ran^s. » Lc$ paystiige» de
(«ainsboroii^li nipprlUMil la ina-
lli^l'('. (les Watcau, de;» Wlnans gt
dcM 'l'mirrs.
CAISFOHI) (Thomas), celé-
livv. philosophe uti^hiis, u |)ijhliu
phi-^icors onvra|çcM, parmi les-*
ijncls on (li^lin^^iie, siirtoiil, une
vxcellcnlc édition du Manuel
d* ll/^/)/n'sfion Jtur If s mêlrea t/es
jMtHes ^rt'ca, Oxford, iSio, în-H";
et une niiUf, également r(MM)rn-
iiniridable. i\v roiivr,ige inlihilé
!'ort(C minoras f^rœri. Il h fait wxwsA.
réimprimer h-s Sapp/iantfs ; le»
deux fphi^é^nifl iPKnripide ; Àl^
('t'.sft\ v\ la première paiiie du C'rt-
((iti)f^iie if fis m a mur r Us fia dort car
Clorhti , Oxford. M. (iaisford est
|)rofesseur royal de grec, ii i'uni-
ver^'ilé d'Oxford.
(;Al.bAl)T 1)11 FOUR, était, a-
v.'int la révolution, colonel d*ar-
tilhric, et .servit^ en (pndilé du
maréchal (le-camp, dans la pre-
mière canipajj;ne de Dunioin'iez.
Koreé d'évacuer |t!S environs de
Verdun, autour desquels il avait
porté toutes ses forées pour dé-
fendre cette ville, il mi; retira aux
l^leltes |)rés de Sainte- Mené-
hould, et fut remphn^é dans ce
poste par ravunt-tçarde de no-
tre année (|ui arrêta cmnpiéte-
meut la marche des Prussiens.
Nommé, en iji).^, pouv<*rn«*nr dc
Saiul-Domîujjm', Gulhaut Siî n;n-
dit dau^ ectle colruiie, oi^ il avait
d^ls^ez grandes {U'opriétés; et les
ioleuiious ({ii*il montra en y arri-
x.itii, rassurèrent beaucoup les
h.ihititis , effrayés de riuduence
CSAL
/lif)
qu'Us pressentaient qn^alluit a voir
Hur eux la révolution de In nu*>re-
patrie. Il nicnUra dans cette cir-
constancié une indécidiun et une
faiblesse de moyens» qui rendi-
reitt inutiles ses bonnes inten-
tions. Les commissaires l'olvérel
et Santonni firent couler le san^
presque sous ses yeux, après a-
voir incendié le (Inp^ et déva'^^
toute lu paitieoucbt de lu colonie ,
oi\ on les avait envoyés pour pré-
venir tous les désordres, qui fu-
rent» au contraire, la Mille de leur*
propres opérations. Le général
(«albuut n'osunt point et \\c c.bcr-
chunt point A leur résister, rus-
sf tiihin les colons qui avaient é-*
cbappé aux fureurs des conirni;»-
suîres directoriaux, et se retira i\
Boston» avec lu plus grande par-
tie des h.ltimens qui se trouvaient
dans le port. Il n'a plus joué, de-
puis » aucun rrde iniftorlant.
(jALDI, auteur d'un Disrour^
sur les rapports politiques et éro"
Tionii(furs deCltaUfi qvrr la Franra
et r Europe , i;î;7 , et d'une Sta*^
(is tique de la Hollande ; fut
nommé directeur - général de
rinstruolion publique à Nnpies,
lieu de sa naissance. La ré-
volution de Naples, A la(|uelle 11
prit une pnrt tré^-active, Tayaut
fait distinguer de ses ccnnpatrio-
tes, ils Tavaient chargé d'une atn-
bassade en llollanoe, qiieJque
temps avant Parrivée du roi Jou-
cbim Murât dans leur pays.
(;ALKA/.X.1NI ( lr bauoin ), ué
clans l'ile deCIorse, vers 17O0,
adopta les principes de la révolu-
ticm, mais avec la modération qui
est la base de scm caractère. Il é-
tnit mendu'c du département dp
la Corso eu i7(jo. et ce fut sur su
/iiG tut.
IflliT înst'TÔe au Moniteur, el«ur
la propositirm tle Miraix an. que
ra^sciiiblLe ctm.-titUHHU' diVlara
Cfth* lie partii* intùj^rante du ter-
ritoire t'rancai:*. CmniiKindjnt <le
1-1 {Tiirde nntionule de la ^ille do
Bast'Ku(ralt;iiZ7ini assista. en ctlte
qualité, à la fêiléintion du i ) juil-
let, et à relie de Lvm. Maire de
l)<islin. lors iXxx >îrgc que le* An-
glais mirent devant (cite ville an
Cdinmencemenl de \^\i\' il corn-
battit à la tOle de »eM'nnritoven«i.
OnapeiucàcoimMniranjr.iiririiiii
coninient une ville eulonrée de
inontagr^es qui la dominent « ou-
\erte<» mal t'ortilîée, a pu ré^i'^ler
à iG vaisseaux dt- lt^t;e un^Liis
qui la bloquaient éiroittnient , à
()Ooo hommes de leurs troupes de
débarqumient, aux insm'<|:ûs du
pavs, ^ des attaques eonlinncllei
de tiMTir et de mer, rt à \\w bom-
barde nient qui a duré 4-) jours.
La bravoure dt's soldats français
de la garnison, le dévouement des
hal)itans • cnfu) renthousiasme
de la liberté, expliquent cttto
glorieuse défense. Les assiégés
n'ayant plus de vivres, durent se
rendre; mais ce lut ù la suite de
la plus honorable eapituLilion,
que signa Galeazzini. Deux jours
nprès^ il s'enibarqua pour In Fran«
ee. avec ^a famille, en abandon-
nant toute$fSe> propriétés; Tac-
cueil qu'il rerut sur le territoire
de la république ne répondit pas
ù ses sacrifices. Bohaparle mar-
chait alors, de victoire en victoire,
à la délivrance de rilaiie; il con-
lia tour-à-t«ur à (ialeaz7.ini la pla-
ce d'intendant des provinces con-
']iii-**<», de Vughera, de Ueirgio et'
di» >lodéiie, sur It'squeilts il lit pe-
-ïtr le moins po>sii)le les charges
GAL
de U guerre. Il allai l se rendre &
ho aie pour j remulir des fonc-
tinnA iinportiiiteH, lonoiie le di-
rectoire donna des ordres pour
qu'on reprit la Gorb^. L*attachc-
inenttle GaleMUÎuiuoursonpaTï»
ne lui permit pas de rester étran-
ger à nue telle eDlreprise. Il quit-
ta TolonlairemeRt l^emploî qu'il
occupait en Italie, et se rcunlt a
Texpéditiou» qui cul un plein stt^
ces , par IVzpnlsîon des Anglai?.
GaleaKZÎni, oubliant se* iiUéffftts,
reprît sa place de maire à Ba:«lia.
Kcvélu, quelque leoipsjiprès, dc«
fonetions de commi^arre 4u ttHi"
voir exécutif, il coiitrib(B« \ la
rentrée en CorMd*UAe foule d*ê-
migrés,qni lui s>ont redevables de
la vie, et dis» propriétés qu'ib
possèdent aujourd'hui. Son dé-
partement rayant nooiméau coa-
M'il des cinq-cents k une pMide
nuijorilc, il ne fut point admisi
par Te tïet des menées des députée
anarchistes. Au i8 fructidor, il
fut encore révoqué des fonctions
de commissaire du directoire,
C(unnie trop modéré. La Franco
était alors sur le bord de Tabime;
le plus grand de ses citoyens al-
lait en devenir le maître : le iB
brumaire éclata, et changea la
forme du gouvernement. Les con-
suls nonimèrentGaleaxxîni préfet
du Liamoae (Corse). Il établit
Tordre dans uu dépnrtement où
les lois méconnue» étaient l'ins-
trumeiit des passions du parti le
plus fort, où la révolte quittait u-
ne commune pour passer dan«
une autre. Un trait de Galeaxzini
lui a acquis à jamais des droits à
Tatrcction des babilans du Lia-
oHUie. Ils manquaient de !»ub5i<-
tauces, à cause de la stérilité d<
CAL
l*«ni)éR% fit la larninn déftoliiil le
dr.parlement. («aloutzini prit hur
lui la responsabilité do toutes les
niosiiren qui piiront nlléger lui
maux pnblicSf (^aiis son^^er aux
dangers qui pouvaient vu résul-
ter pour lui-niôitie ; il engagea en
outre, p(T8onneJlement« sa tnrlu-
ue, vis-à-vis do plusieurs négo-
f ian!«, afin de procurer des sub*
sistanccH à ses adminii^tré^^ et de
quoi cnsenionciT \v» terres. Le
eouMeil -général du département
fonsignn dans ses registres ^ par
rlpiihérati(m du mois de mai
180S, Texpreeslon de la recon-
naissance publique. Peu de temps
apré;*, il lut cependant remplacé
à Ajacrio, par suite de quelques
intrigues; mais il ne fut pus long-
temps virtiinc de l'envie : le pre*
mi(*r consul le nommo» en Tan 1 1 ^
ootnmissairo-général du gouTer-
nenioni, à Ttle d'Klbo et dépen-
dances , avec des pouvoirs éten-
dus. LA, il a laissé le nom le plus
honorable. Après 8 ans d'une ad*
iniui>tralion paternelle, les habî-
taus lui ont décerné* en i8iO| en
témoignage de leur gratitude, ii*
ne nicdaille d'or avec inscriptionf
et :hix armes de Tile d*Elbe. A
celle époque, il fut fait baron;
mnis des hommes insen.nibles au
bien public, ses ennemis cachés»
do V nient le faire punir de son xè«
le cl de SCS sacrifices pécuniaires.
II .'iv;iit lait construire, par la
i-onfinnce qu'il inspirait aux ba-
bil.iii.<, nne route de la plus gran*
de uiiliié, sans qu'il en eût rien
nuWii iiii gouvernement. Les chefs
(\m •;énic militaire de Porto-Fer-
nijo signalèrent Galeaziini au co-
niiié de la guerre, comme ayant
ruin promis la sûreté de l'Ile. L'em-
r. VI'.
GAL
4<f
pereur manda Taccuité h Paris, par
décret de décembre 1810, pour
7 rendre compte de sa condui-
te. Galeazzini s'empressa d'obéir,
et oe Tint pas é bout de se faire en-
tendre. M. de Rlontalivet, alors mi-
nistre de Tintérieur, après avoir
approuve ses opérations, craignit
d'en mettre l'exposé sous les yeux
du l'empereur; et ce qui devait
mériter des récompenses au com-
misscûre Galeasxini , causa sa
disgrâce. Il resta sans emploi «
jusqu'au mois d'ovril 1814, où
la destinée de Napoléon fut dé-
cidée par l'enlrée des alliés i\ Pa-
ris. Précipité du trône le plus é-
clatant de l'univers, par les mê-
mes causosqui en d'autres circons-
tances l'avaient élevé au comble
de la gloire et de la puissance.
Napoléon eut Tilc d'Ëlbe pour
refuge. Galeazzini étant ik méni«
de se justifier, écrivit de Paris ù
l'empereur, que puisque sa for-
tune l'avait conduit sur les lieux
de son administration, il pouvait
voir s'il avait niérilé su disgrâce.
Napoleon,qui ne cessait d'entcn«
dre louer, à Porto Ferrajo, Tad-^
ministrution du commissaire-gé"
nérni, fit répondre à Galeoszini la
lettre suivante :« Monsieur Ic^ba-
» ron, l'empereur Napoléon a reçu
» la lettre et le mémoire que tous
• lui avea adressés. Il me charge
»de TOUS écrire qu'il Tousalrou-»
»>Té entièrement innocent de tout
«ce dont on t(»us a accusé; que
«TOtre gestion dansTde a été par-
• faite; quelle vous a mérité l'es*
i time des habilans, auxquels vous
• avec fait beaucoup de bien. L(m'o
• d'avoir rien perdu île ^e^lilllC
• de l'empereur, vous y avea de
• nouveaux droits, et sa majesté
»7
49UO GAL
rit^ qui a tout le piquant du para-
doxe en prouvant que quioouque
€•«( devenu mu.*(icien , IVst dt*Te-
iiu de soi-même, maigre les mé-
thodes ordinaires « en »ui«nnt les
principes et \e» règles qu*il dccTÎf.
Ce système est très- philosophi-
que; loin d'être le produit du ha*
gard ou du tAtonnernent, il n'a
pu être que le résultat de profon-
des méditations sur ridé(»logie 1 1
sur Tnrt de ren»eignenient en g(>
Béral . qui n*est que Texacte ron-
naissance de la manière d(»nt se
forment, sVxpriment et se trans-
mettent nos idées. La musique
n'est ici qu*nn sujet particulier
anquel Tauteur a appliqué les rè-
gles générales de la méthode di-
dactique, si bien décrites par Ba-
con, Locke et Condilloc, tant ap-
prouTées après eux , et si peu
suivies dans la plupart des livres.
L'ouvrage de Al. Gaiin mérite de
fixer Tuttention des savans autant
que celle des artistes. L'auteur y
Élit voir qu'en fait d'enseigne-
ment et de recherches, la musique
doit être expérimentale comme la
physique, dont elle e>tune bran-
che détachée. Partout le compas
du géomètre s'y allie avec To-
reille du musicien. Autrefois pro-
fesseur de mathématiques et ins-
tituteur A Técolc royale des
sourds-muets de Bordeaux , Al.
Galin a quitté ce genre de travail
pour se livrer au perfectionne-
ment et à la pro])agation de sa
découverle,sur laquelle il est près
de publier un nouvel ouvrage,
que celui qu'il a déjà rais au jour,
fait vivement désirer. Il a en
porlefenille des Alémoires tm-
:^ortan:» de mathématiques, dont
i'uD doit faire la matière d'un
GAL
ouvrage consîdcrableqi»*ii ned
sespère pas de terjTiiner un joai
c'est une théorie neuweiim des ri
ports, à laquelle il approprie i
nouveau- mode de calcul d*
semMe devcdr découler d^une I
çon plus prochaine que dans Y
tat actuel de la science, un roc
du calcul infinitésimal. 11 est i
marqoable. d'une piirt. quMly
conduit ^ propos de inusH|ue j
une obscurité d*acou»tique (
en fut dissipée, "et de Tauti
qu^une pareille obscurité pri«e
arithmétique avait autrefois oe
sioné , entre Léibnitx et d*Alc
bert, une dispute qui était resl
sans décision , et que M. Ga
parait avoir résolue à Vayanta
du premier de ces deux grti
géomètres.
GALL ( LB DOGTHua Jeam-J
sbpb), l'un des plus Ingénieux
vcnleurs de systèmes qui aieni
gurè dans l'histoire de la met
ciue, est né« en 1758, à Tiesc
brun , dans le pay» de l^urlei
berg. Il Ût ses études médicale
Vienoe, où il donna quelque ten
après les premier» clémens àt
doctrine. La médeojne n*avâit
fert jusqu'à lui qu'un intermif
ble conflit d'opinions, de sysi
mes, d hypothèses , qui s'enti
choquaient pour ^e détruire,
qui se détruisaient pour se 1
produire presque au88itAt s<
d'autres formes. La métaphj
que, surtout la partie de ce
science qui s'occupe du systè
des facultés intellectuelles, n
vait. guère été moins einbrouîl
dans sa marche. M. Gnil inti
duisit dans la médecine toutes
rêveries de la métaphysique;
ces deux sciences» en ae naeodii
CAL
iriiitiii'llcinoiil (les secours pour
devenir clairus et sortir de Irur
chaoM, doiiiH'trcnt lieu aux fameu-
ses études vranologiqoejt f sur lu
iialiire det^quellct» il iHut bien se
carder de ennreque l\)piuinu des
iiKMli-cins .soit déjà fixée. Le grand
nombre de> parlisnns de lH. (iall
nous oblige de donner ici un u-
pereu de son s^slènic. Il divise le
cerveau en dôpnr(euien8««^ chacun
desquels il assi^^nc des fonctions
qui lui sont propres. Les ré^çions
dans lesquelles s'exécutent ces
fonrtions soûl plus ou moins dé-
veloppées, suivant que tel ou tel
système qui leur appartient pré-
domine dans Tindividu : mais le
développement de ces parties pro-
duit nécessairement une saillie
.sur la boite os.^eusey dans laquel-
le elles sont renfermées, et cette
saillie ou protubérance indique ,
suivant la place qu'elle occupe,
le sysi{>me d*or{2[ane prédominant
chez Tindividu où ou 1 observe ;
ou bieiu pour parler d'une autre
faeou« indique les passions, les
goOtN prédominons des hommes.
Ainsi, il y a une bosse par laquelle
on reconnaît un musicien«uneau-
tre qui caractérise le mathémati-
cien, etc. Nous ne savons pas trop
quelle est celle qui caractérise la
manie qu*out tous les médecins
d( l'aire des systèmes; mais elle
doit être assurément bien pronon*
cée. Celui de M. Gall.au reste,soit
qu'il mérite ou non une réfuta-
( ion sérieuse, fll accuser ce savant
de matérialisme, et niCme d*a-
tliéisme ; accusation qu'il réfute
dans Tonvrage intitulé: Des DU*'
positions itint^es de t'âme et fie /*«*-
prit, ou du mâtètiaiisme, Paris,
iHiu, in-8*. Ses cours sont gêné»
GAL 4ti
ralement suivis d*un grand nom-
bre de personnes, et quelques-
uns de ses élèves eu ont fait ded
analyses qui ont été imprimées;
les principales sont les ^uivan-
tes : V Analyse d'un cours dadot-
teurGâli, in H-, Paris, iH<i8, |»ar
m. Adelon ; a* introduction 0u
cours de physiologie du cerveau, ou
diecours prononcé à ia séance d* ou-
verture de son cours public^
1808, in-B"*; 5" Mémoires concer*
nant les recherches sur le système
nerveux en général^ et sur celui du
cerveau en particulier , i8o(), iu-4* ;
4" Anatomie et physiologie du sys»
tème nerveux en général., et du cer^
veau en particulier, 1810. Nous
devons dire aussi que la doctrine
de M. Gall u été attaquée par un
grand nombre de personnes* et
noMS citerons entre autres ouvra-
ges écrits contre elle, celui qui a
pour titr^ la Craniade, poënu* en
a chants (en anglais), LondreSj
1817, in-8\ Le cabinet de ce pro-
fesseur renferme une grande col-
lection de crânes d'hommes et de
divers animaux, dont il fait sur-
tout usage dans ses cours.
GALLAIS (Jxâir-Piiiiai)« jour-
naliste , contre qui Chétiier a«
Tait fiiit ces deux vers :
Et GtlUii ^«i B*> poitt, m«N qui donne li ^Ipîrv,
Croit ^uc It tort du monde eic d«ni ion ëcrttoirt .
II naquit A Angers en 1767, et
professait la philosophie dans un
collège de bénédictins avant la
révolution, aux principes de la-
quelle il se montra constamment
contraire , tant qu*il enit pouvoir n
le faire inpunémeiit. Il entreprit,
en 1 79a, la rédaction du Journal
général, et Ton ne peut que le
louer de lu hardiesse avec la*
qu«lle il s'él«va cOAir« tes obtti-
4*4
GAL
qui distinguaient si éminemment
Svudéry.
GALLËTTI (riERAB-Lovis), é-
Teque de Cyrène et célèbre anti-
quaire, ne ù Hume en 17^4. Après
avoir étudié danâ sa ville natale,
il prit À Florence riiabit de Tordre
ded bénédictins, et finit par être
nommé bibliothécaire ar<hiTi>le
du couvent de cette ville. Il s'a-
donna à Télude de ranliquité et
à celle de l'hlstoirr politique, ec«
ctéz>ia>tîqne et littéraire de plu-
sieiir?* vilVes et maisoni» religieu*
ies; les matériaux précieux qu*il
<t pui.«ta dans les manuscrits de la
bibliothèque de Florence, et dans
les chartes et autres raonumens
historiques qu'il avait à sa dispo-
sition , ruidérent singulièrement
dans ses travaux. Ce tut dans une
de ces chartes qu'il trouva, sur
Torigine primitive de Tordre
deshiéronymites, des documens
qui firent naître ù ce sujet une
discussion entre 'lui et le père
Nerini,iibbé général de cet ordre,
di^cussitm dans laquelle il rem-
porta Tavaiitagc. il publia, en
1766, une dissertation tendante in
déterminer la position exacte de
Tancienne Rome; Galletli démon-
tre dans cet écrit que la ville de
Romulus était assise sur le lieu
appelé aujourd'hui Civitacula, Il
fit paraître aussi des notices inté-
ressantes sur les actes de Saint-
Gétulien et de ses compagnons,
et sur plusieurs questions d'his-
toire et de géographie, dans l'ou-
vrage intitulé : Gabbio^antica eittà
di Sabina ,. scof)erta ove era Torri,
ovvero te grotte de' Toro , discorso
in cui si ragiona di SS. MM. Ge^
tulio c Giacinto con varie notizie di
atcuni iuogtii circonwieini^ Aotne^
GAL
1767, figures. Il entreprit de re-
cueillir les inscriptioDB du naoyen
Age, dont OQ l'èuil fort peu oc-
cupé avant lai, et donna successî-
rement, depuis 1757 jusqu'en
1 766, plusieurs recueiU de celles
de Venise, de Bologne» de Aome,
de la Marche d*AncAne et du Pié-
mont. Le père Galletti a publié
un grand nombre de Mémoires
sur les antiquités ecoiésiastiques,
entre autres : Memorie di ire enlî-
che c/iiese di Rieti, S, MicheU^Ar'
cangeio al ponte, SanfAgaim «//•
rocca, «5. Gidftfmo, Eonoe» 1765;
Dei primi erio delta aanetm êëéê *•
postolica, B di aliri uffiziaii mag-
giori del sagro palagio LateranmÊ"
se; RagionamsHto dett origine ê éi
primi tempi dell' Abûdia fioremtina,
Aome, 1773. On lui doit des mé-
moires historiques sur la vie da
cardinal Pussiooei , son ami, se-
crétaire des brefs et bibliothécai-
re du saint-siége apostolique. Une
attaque d'apoplexie foudroyante
enleva le père Galletti aux scien-
ces, le 1 3 décembre 1790 : il était
âgé de 66 ans. Le pape Pie VI
l'honora de sa blenTeillanoe, et
lui accorda plasieurs bénéfices.
GALLIGIOLI (L*ABai JiAM-
BAmsTB), célèbre orientaliate il^
lien, naquit à Veni»e en 1733» et
s'adonna de bonne heure à l*étu-
de des langues grecque et hébraï-
que, dont il devint profeaseur.
Par des traraux opinifitreAf secon-
dés des plus heureuses disposi-
tions, il était parvenu à appren-
dre également presque toutes les
langues orientales, telles que là
syriaque, la chaldafque; ses cours
de langues latine, anglaise et hnîh
paise étaient suivis arec la plus
grande assiduité. 11 a pubUé : s*
CAL
Inzionario - latiiw - Uaitanef âfUû
iarrn bihlia; •!" Dis fier iationê delf
un tira tftione degliJCOreif $ dvU^
prif{ifie f/e punll; 5* Pensiéri salle
LXX iiettimatte d'iDaniele; ^'' Mé-
mvrie veneU anlu'he profane $d ec-
cIcitiuHtuhe, 8 vol. 11 avait travail-
lé |)<:iidarit 'au ani à un grand oii-
vi'Ufç<^ do[it sa mort, arrivée en
iHo^i, a lïinpf^clié la puhlicatiun.
(jallicioli f:lait lrè!»*i»iiiiple dan»
itci nianirrcH, et trc*f-l)icii(aiHant.
Oiioir|irii nVAt qu'une a»HCZiné«
(Ijricrf l'ortune, on reconnut aprèê
Wi rnorl qn*un grand nombre d«
i'iiiiitlleH n'avaient pr(;M|ue vécu
que de .He.H iHiMifaiti.
(ULlJKiN (M"*), eut connue
daii< lu répuMique de» lettres ,
pour un petit poëmo en pro-
*ic daiiH le f^rnrc des dlalofçue.t de
i'Iaton, v\ intilulé Tht^agèuit; c'est
un«; suite d'entrelient» entre c«
philosophe et son élève iiléobuli»
lin, sur les prières adressées aux
dieux. iAi petit ouvrage, imprimé
il l'aris en 1817, a clé trés-répan'
du flans la patrie de raiiteur(l AU
leni.'igrie^ : il a été traduit en ol-
leruiiud par M. Schmid,et cnfaol-
laud.'iis par M. Van-(^ampen, pro*
t'rHn4;ur ik Lc^de. l^e professeur
Witheurbaeh est oncle de M*'*
(«allien.
r;ALLI<>lARD (U. P. il.),
^rauMuairien, a publié plusieurs
ouvr.ijçi,^, savoir : V* Nouvelle mé-
I hinh. Htm pie et facile pour apprendre
^'ortlioiii-apke en vingt lef^ons, 1 799,
in -H ; y." MHhode aùrf'gife ^ simple
. / faille pour apprendre en 3 moie
l:s vrais principes de la langue fr an»
raixc. 1800, in-ia; 7}" Précepte» a*
htri^és et élémentaires de rhétorique,
éCu.HUi^t' des maisons d'éducation et
dsg pansionnaiê, ibo^» iii*ll(*; 4*
GAL 4^^
Le RudimefU des dameg; 5* L'A •
rithmétiuue des darnes^ 1804^ în-8*;
G* y ocaoulaire des mots Itomonj'^
mes lee plus usités, etc., etc.
GALLINI (Jean AHMé), mort
en Angleterre, le 5 janvier i8n5,
fut le meilleur danseur de toute
ritalic, où il était né. Il parut &
Londres, sur i» théâtre de TO*
péra, et fut ensuite directeur des
ballets. Ses manières étaient sim-
ples et insinuantes^ si conversa-
tion agréable, et on Tappeiatt
pour donner des leçons dans le*
meilleures maisons et dans les
pensionnats len pins considéra-
blés. La Kosur dii comte d'Albing-
don réponse; mais leur union ne
fut pas heureuse, parce que Gai-
Uni était avare, et que son épouse
était très -dissipée. Après avoir
ramassé une fortune considéra-
ble, fl acheta le privilège du
théAtre de l'Opéra ; mais la salle
fut brûlée en 17K9 « et il dépensa
5o,ooo livres sterling pour co
faire construire une autre. Il
Tendit son privilège, et se dé-
dornmagea, autant qu'il put* de
ses pertes, en louant au public
de vastes salles qu*il possédait
dans Ifario ver- Square, pour des
concerts, des bals, et autres di*
vertissemens de cette nature. Il
se faisait appeler *f> John Gallini.
On a de lui un Traité sur la daneé,
qui parut à Londres, en 176s y et
qui n'est guère que la répétition
d'un ouvrage de Cahusac, impri-
mé H ans auparavant.
GALLINI (JtAN-BimsTB-Mà-
Tfiito), lié à Voghera* dans le
Piémont , le si février 178H, d'u-
ne famille distinguée. Il fit ses é-
tudos à Hologne et à Plaisanci; , et
prit aes lettres d^arooat à Turin*
4a6
GAL
Il voyngcA en.«i)ito en Fraiire , en
Ilollaixlo , (*ii All«ninf;ne, un Siii:»«
se* t*( «n Angirtf rri'. L'objt'C parli-
riili<*r i\v st'> vo\agrii rt^iil de con*
nntin* \vs inalihitions vt les» éUi-
hlis^enirMM ron^acrùs à rin^lnic-
tion tli*nif'nliiir('« on ù porUtr des
secoursi à 1 linniiinilt'. I)(* rrtunrù
Vogliera, >1. (jalliiii y fiinda une
^eolc ^ratnilc tlVu^riji^iionirnl mu-
UivU ^(ir Iti niodt'Iis dt^ IVcolo nor-
male dv Vnriy^vik il HViiit rti« irrn
niiiîlre-c'ïirxc! : vviUi ôr.cdu. dont le
AMCCi*!! a siii'inissc Inntt's \vs espé-
riin('es,c*5t sonlfiuic par uiiesDciiV
tc! d'('nroiirap:niciit.(«V!i( la«ouic
qn'il ail «Mirnrc pu fain* <>laUlir« par-
ce quf ïvs pfîi'snnno riches sr ilii'M-i-
ilent dilIif-iliMnrnl à (M>np(!rtT aux
^a('^itî('^^« qn Vxij;<.> i*enM'i;;^n('iurnl
gratuit « et que le pniverinMnenI
«sit parl'oi.N daiiHi*iinpnis.tan(*(*dVn
faire lui-incnir ladi-penj^c. M. Gal-
lini est rêrnrniairnr ot asi^etiArnr
dfs ccolrs royalrs dv la province
d» Voghcra* rt l*nn des /|o iiiem-
brc.H dn conseil de la dette publi-
que ; IbncliiMist hiniorahics* mais
(gratuites. Il est aussi membre de
la société puur reniionragemeut
de ri'nHeif>nemt'nt mutuel de Pa-
ris « et de II s(»riêté éeonomiqne
de Obiavaiii. Il a l'ait imprimer un
Essai fur rfuseit^m'mfni wiititef «
où il remonle jutf(|uVi son tirigine,
et dans le«|uel il retrace les mé-
thodes de l*ui-is el de Londres ,
avec des observations qui tendent
à les améliorer. Il a l'ail égale-
ment imprinu*r le Discours plein
de philanthropie, qu*il prononça
lors de riuslallation de la société
irmcoura^euieuty établie par ses
.^niiis à \ o^hera.
GALLlT/ilN ( Dkmétrivs dk) «
A composé divers ouvrages, cu-
GAL
Ire autres VEsprii dès ^onomUtts
Brunswick « i7f)6, a vol. in-M*. I
s*était beaucoup oroupé d'hislnîr
naturelle , el surtmit de. mîncrak
giV , science sur laquelle il a pu
hlié plusieurs écrite, mais pe>
importans. Il est mort à Bruni
ivickf le 17 niar» i8o5. GaHit»
était membre de plusieurs acadt
mies, el prébident de la soclèl
niinéralof^îque d*léna. Il avait êl
amb!ir«sadi;urde llnnsiei^ Lo Haf(
m
G ALLO (lb MARQVI5 Makuo
MASTiiii.Luiiii(AR),ex-i'nînistr«dc
rois de Naples, Ferdinniid, Joscp
et Joai'him, fut employé par 1
eonr de resdilïériins prince» dan
les négorialionsles pliisdélicalej
Désigné* en 1 7(|5, pour remplace
le premier ininisiro At-tc»n« il n
tii>a cet emploi. En 1 797, il i
trouva aux conl'érriirtts dXdîni
et dans le mois d*o<*lohr« de I
nu^'Uie annécf signn le Irallc d
( jimpo-Formio. an nom du go
veruement napolitain, qui Tava
nommé ministre plénipotentiatn
A cette époque* le marquis d
Gallo rc^^ul de IVnipereiir d*Ai
triche la déituration de l*ordre c
JaToixHwror. Apre» a voir été en
ph)yé dans les né^ocîu lions qi
curent lieu avec le fctMivt*rnemei
français, il fut nomnié vîc«-rnif
Sicile, et alla prendre pci^sessii
de son gouvernement, d*où un
rappela, après rétublL«at*nient (
lu république Gisalpine.pourl'e
voyer ùl Milan eu qualité d*Bn
bassadeur. 11 reniplit enHiiite 1'
mêmes fiMictions auprèa dn pn
mier consul lUimiparle; vi Inr
que an mois de mai iHo5, Nap
léon, empereur de» Franoain, <
rigea Tltalie en royaume^ le ras
quis de Gcillo assista à son coi
G AL
ronnonicnt. Le ai septembre du
la inT'iiic année, de retour à Pu*
ris, cet' ambassadeur signu un
traité dont l*une des conditions
|)rinci|)aies était l^évacuation du
royaume de INaples par les trou-
pes IVnuraises. Le marquis de
(«ullo ignorait alors qoe dans le
inéaie temps la cour de Naples en
liignait un autre avec les cours de
Londres et de Vi(;nue, par lequel
celJes-oi s'engageuient à fournir
I 2,000 boinmes, qui devaicntoc-
ciipcr les places fortes du royau-
me de Naples. Le marquis de
Gallo apprit cette nouvelle avec
autant de surprise que de douleur.
Son caractère se trouvait étrange-
ment compromis; et comme il ne
pouvait justifier sa conduite aux
yeux de l'empereur Napoléon qui.
se trouvait alors à la tête de son
armer vAt Allemagne, il continua
•Je se présenter cbez les ministres
rt grands dignilaires, qu'il con-
vaincpiit sans peine de la loyauté
(ie SCS intentions. Il alla plus loin:
ut; voulant laisser aucun doute
Mir sa bonne foi, il donna sa dé-^
inishion , et attendit à Fjaris ïo
rt'snllal des événemens. Us se
déoidérent prornpt<' nient; les con-
«^éfineïut'S de la victoire d*Aus-
terlitz, qui firent descendre Fer-
dinand du trône de Naples, y fi-,
rent monter Josepb Bonaparte ;
et le marquis de ' Gallo re^'ut
(le Napoléon Tordre de se ren-
dre auprès du nouveau roi, quî
lui eonlia le portefeuille des af-
faires étrangères. Josepb combla
de faveurs le mai'quis de Gallo, et
mil en lui sa plus grande coufian*
<-e. (ielui-ci n'en abusa jamais»
e.l suivit ce prince jusqu'à Baron-
ne, quand^ par la volooté d«
GAL
4'i7
Tempereur des Français, il alla
occuper le trône d'Espagne. Là,
il reçut la grande décoration de
Tordre des Deuz-Siciles et fut
mainteou dans son ministère sous
le roi Joacbim Murât , avec le-
quel il revint à Naples. Joa-
chim le fit duc , et le combla
des marques de sa bienveil-
lance. Le duc de Gallo n'y fut
point insensible, et resta atta-
ché à la cause de ce prince jus-
qu'au moment où des revers i-
nouïs Je forcèrent, au mois de
mai 1^1 5, à s'embarquer pour la
France. Lorsque le roi Ferdinand
eut été remis en possession de ses
états, le duc de Gallo alla lui ren-
dre hommage; mais ne doutant
plus que sa présence à lu cour
n'indisposût un grand nombre de
personnes, il se retira dans une
de ses terres. Cependant il repa-
rut bientôt à la cour, où les sol-
licitations de ses amis déterminè-
rent le roi à lui confier Tambas-
sade de Pétersbourg.
GALLOIS (j£AN-ANTOINB-GàU-
din), membre associé de l'institut
dans la classe de Técounmie po-
litiquO) manifesta, dèsie commen-
cement de la révolutifm, le sin-
cère attachement qu'il portait à
la liberté, et se lia dès lors avec
le célèbre Cabanis, d*une amitié
qui n'a fini qu'avec la vie de cet
lioiunie pi recommanilable sous
tant de rapports. Eu 1791 9 il fut
envoyé avec Gensooné dans la
Vendée, en qualité de commissai-
re,pour constater de quelle nature
étaient les troubles qui commen-
çaient à éclater dans cette pro*
vincc. Le 9 octobre suivant, il fit»
à Tassemblée législative, uurap*
portdaus lequel il déclara l'oppo-
ia8
GAL
silion qu'apportaient lesdvparte-
mens de I Oiic^t ù la constilutioD
civile du clergé, qu'ils ne you-
laii*nt pas reconnaître; à quoi il
ajoutait que dans les campagnes,
les églises desservies par les prô-
tres coni^titiilionnelSy étaît*nt to-
talement désertes. L'entOtement
religieux est te plus opiniâtre de
tous; et lu violence, qui réussit
quelquefois à dompter les esprits,
ne fait souvent que les aigrir. Cet-
te vérité démontrée par IVxpé-
rience de tous les temps , ne
fut point mise .^ profit par l'as-
semblée, qui contribua, par les
mesures de sévérité qu'elle em-
ploya contre les rt^belles, ù allu-
mer les torches de la guerre ci-
TÎle qui désola un peu plus tard
ces contrées. Gallois fut chargé,
en 1798, de traiter de T'échange
desprisonniers français» en Angle-
terre; mais ses négociations n'ob-
tinrent aucun résultat favorable,
et il lui fut même défendu de sé-
journer à Londres. Il revint en
France,et fut nommé, l'année sui-
vante, membre du tribunal, dont
il devint président en 180*2, etse-
crétaire en 180^. Il signa, la mê-
me année, le procès-verbal de la
séance dans laquelle M. Jard-
Panvilliers avait émis le vœu que
le général Bonaparte fût déclaré
empereur, et la dignité impériale
héréditaire dans sa famille. Le 8
février i8o5, il fit un rapport sur
la lettre adressée par Napoléon
au roi d'Angleterre,et fut nommé,
vers le même temps, membre de
la légion-d'honneur. Après ladis-
solution du tribunat, mesure par
laquelle Napoléon crut affermir
sa puissance, M. Gallois fit partie
du oorps'législatif, etfut,eii i8i5,
GAL
Tu n des membres de la commi
sioD inhtiluée pour prandre coi
uaissance des pièces relatives ai
négociutiond avec les aouveral
alliés. Il accompagna la déput
tion qui alla présenter A Nap
léon les complimens d'usage,
veille du jour de Tan, et II adhé
à la ^échéance de ce prince da
la séance du 5 avril de la mêv
année. LeGaoAt il attaqua lèpr
jet de loi sur la presse, et ditqu
ne convenait qu'aux gouyera
mens despotiques de la craînd
et de la comprimer. Le retour
Napoléon mit fin à tous les tr
vaux législatifs de M.' Gallol
et depui^ cette époque, il n*apl
rempli de fonctions publiques il
portantes. On lui doit la tradu
tion de l'ouvrage de Fîlangiei
sur La science de la législation.
GALLON-LABASTIDE, hoi
me de lettres, a publié, en iHo
un Tableau littéraire de la Fra
ce au \^'* siècle^ in-8". Onluid<
aussi plusieurs traductions du I
tin en français; les principal
sont celle» des Œuvres de Tacii
iHia, in-8', et de quelques 01
V rages de Gicéron.
GALVANI (Locis), auteurs
la fameuse découverte conm
sous le nom de galvanisme, c
né A Bologne , *le 9 septenifa
1757. Il montra, dès l'entsmc
un grand sèle pour la religii
catholique « et manifesta ini^ii
le dessein d'aller s*ensevelîr da'
un cloître; mais on parvint ik ]'<
détourner. Ses idées prirent i
sensiblement une teinte moii
sombre, et Ton parvint à lui fai
embrasser la médecine, qu'il n
gligea beaucoup pour ne s*ogci
per que de l'anatooiie) regard
/
GAL
par lui comme la seule braaehe'
de cette science qui donnât den
résultats positifs. Il saolint sa
thèse sur les os en i^Ga, et fut
nommé professeur d'anatomie à
ruiiiversité. Les travaux auxquels
il se livra, ju!<quVn 1790, furent
peu nombreux, mais Irès-împor-
tans. Ils sont consignés dans les
Mémoires de l'institut des sciences
de Bologne. En voici les titres :
1" />fl renibus atque ureteribus vo-
latilium. Cette description anato-
miqiie de quelques organes des
oi>t^<iux, était remarquable par
iVxactitude scrupuleuse avec la-
quelle Galvani renduitcompte des
observations que lui avaient per-
mis de faire ses dissections nom-
breuses. ^* De volât iliumaare. Cet
ouvrage n'était qu'une ébauche
d'un grand travail qu'avait entre-
pris Pauteur^surrorganedeTouîe;
mais comme il avait coutume de
publier, dans ses cours, le résultat
des découvertes qu'il availgpu fai-
re , le fameux Scarpa s'était ap-
proprié ces découvertes , qu'il pu-
blia sous son propre nom , dans
un ouvrage intitulé : Observations
sur la fenêtre ronde; ouvrage asseï
•semblable à la Physiologie de Ui-
cherand, dont M. Cbaussier re-
vendique tout le fond ; ce qui ne
peut rien avoir d'étonnant en mé-
decine, où tant de gens font des
livres avec les idées et lesdccou-
vertes des autres. Le traité De
volatilium aure^ de Galvani, ne
renfermait que ce qui avait échap-
pé aux remarques de Scarpa. Un
iroisrième opuscule de Galvani ont
celui qui a pour litre : De viribus
electricUatis in motumuscul art corn,'
înentarius. C'est dans ce mémoire
qiTest consignée la découverte qui
GAL 409
a rendu ce médecin si célèbre, corn*
me elle a donné en physique les ré-
sultats les plus intéressans. Nous
allons entrer dans quelques détails
sur la manière dont elle s'est faite.
Galvani aimait beaucoup les scien-
ces naturelles, et avait toujours
chex lui plusieurs iiistrumuns de
physique avec lesquels il faisait
diverses expériences • pour se dé-
lasser dans ses momens de loisir.
Son épouse, s'étant trouvée très-
malade, prenait du bouillon de
grenouilles, que Galvani avait
soin de préparer lui-même. Une
de ces grenouilles écorcbées fut
posée, par hasard, sur une table
où se trouvait une machine élec-
trique. Un des aides de Galvani
approcha, sans y penser, la pointe
d'un scalpel du nerf crural interne
de cet animal , dont tous les mus-
cles parurent aussitôt agités de
fortes convulsions. M"* Galvani,
qui était présente et qui avait
beaucoup de sagacité, fut frap-
pée de la singularité de ce fait.
Galvani s'empressa de le vérifier,
et ne tarda pas à s'apercevoir,
par plusieurs expériences, qu'il
n'était point dCï au simple contact
du scalpel, mais aussi à l'influence
de rétincellc électrique ; car, dès
que la machine d'où sortait cette
étincelle se trouvait en repos, les
contractions des muscles de la
grenouille n'avaient pas lieu. C'é-
tait une grande découverte. Tous
les savaiis de l'Europe s'en em-
parèrent : mais au lieu de se bor-
ner ù la simple observation des
faits auxquels elle donnait lieu,
on voulut en déterminer les cau-
ses, la nature; et l'on déraisonna,
à perte de vue, sur la nature du
fluide qui faisait entrer eo cou«
43o GAL
traction les muscles des animaux
privés de la vie. On Tappela tour-à-
touT èieclri(/ufy magnétique, etc, ,
et il finit par être nommé gaha^
nique; c'est-ù-dire* d*nne nature
qu'on ne croyait nullement être
celle des «lulres fluides déjù con-
nus, (julvani lui-mdne le consi-
déra comme un ^v.ï\t^ d'électrici-
té particulière. Le hasard , â qui
Tesprit humain fut dans tous les
temps redevable des découvertes
les plus étonnantes* voulut donc
que celle de Galvani s'opérât chez
lui entre sa lemme et un de ses
élèves; mais il n'appartenait quVi
un esprit supérieur d'en savoir
profiter. Cet homme estimable
fut très-malheureux sur la fin
de sa vie, par le chagrin que
lui causa la perte de son épouse ,
morte en 1700, et surtout par la
révolution arrivée à peu prés vers
le même temps, dans la républi-
que Cisalpine. On exigea de tous
les employés un serment que ses
idées religieuses le portèrent à re-
fuser: ce qui fut cause qu'on lui
ôta ses dignités et son emploi y
et qu'il fut presque réduit ù l'in-
digence. Il se retira chez un de ses
frères, où il tomba bientôt dans
un état de marasme et de lan-
gueur que rien ne put guérir.
Le gouvernement cisalpin, tou-
ché de son sort, décréta que,
malgré son obstination, il serait
rétabli dans sa chaire. Cette fa-
Teur fut inutile ; il mourut, quel-
ques jours après, le 4 décembre
1798.
GALYEZ (don Bernard), offi-
cier-gétirral espagnol, et vice-
roi du Mexique , né ù Malaga en
1756. Son OQcle, alors ministre
des colonies, et fun de* hom-
GAL
mes qui aient le plus illustré le
ministère espagnol ^ se chargea
de sa fortune, et Tappela auprès
de lui en 1775. Le jetine GalTes
choisit la profession des armcs^et
entra d'abord dans un régiment
des gardes: mais son auiour pour
la France le porta peu de temps
après A passer au service de cet-
te puissance , avec Pagrément
de son souverain. II servait de-
puis 3 ans cette patrie adoptive,
lorsque le duc de Florida-B lança,
qui dirigeait alors la politique du
cabinet espagnol , fit déclarer la
guerre aux pirates barbaresques :
don Bernard rejoignît ses an-
ciens .drapeaux, et s*enribnrqua
pour les côtes d'Alger, en 1779*
avec le grade de lieutenant des
gardes Walones. Dans cette expé-
dition qui fut si funeste à l'Espj-
gne , il donna des preuves de la
plus brillante valeur, et d'une
grande connaissance de Part mi-
litaire, mais tous ses efforts fu-
rent aussi inutiles que ceux de
ses braves compagnons d*armes.
11 fut fait, à l'issue de cette guer*
re« successivement colonel et ma-
ré<*hal-de-camp. Son protecteur
l'ayant nommé peu de temps a-
près sous-gouverneur de la Loui-
siane « il partit pour cette colo-
nie, et y épousa une fort jeune et
jolie personne , fille d'un riche
négociant français. Sa fortune
prit dès -lors un accroissement
des plus rapides. Sa femme lui
avait apporté en dot plus de
5(»,ooo li vre» de rentes, et il ne tar-
da pas ù remplacer son supérieur,
appelé lui-môme à d'autres fonc-
tions. Le nouveau gouverneur
s'attacha à améliorer par tous les
moyens possibles l'état de la co-
GAL
lonijB qui lui était confiée; il dfon-
iia de nouveaux développemens
à ragriciilture et au commerce 9
hàtilde nouvelles habitations» fit
]).ir:ioiper aux bienfaits de la ci-
vilisation un grand nombre de na-
turels de Tintérieur qui eu avaient
été privés jusque- là 9 et mérita 9
par la sagesse de son administra-
tion, les éloges de sa cour et la
reconnaissance des colons. La
^^uerre de 1780 lui donna une
occasion de développer ses tîi-
Icns militaires, sur un plus vaste
tliéûtre qu'il n'avait pu le faire
dans ses premières campagnes.
(Chargé d'entreprendre', avec des
moyens presque nuls, une guer-
re d'invasion, il pui^^a dans son
activité les ressources qui lui
manquaient; parvint à créer à
la hâte une année de i/f^ooo hom-
mes, avec laquelle il vint atta-
quer lesAnglaisdansles Florides,
prit sur eux la ville de Pensa-
cola, et les chassa entièrement
du pays, après les avoir battus
dans plusieurs rencontres décisi-
ves. A la suite du traité de paix de
17H5, il fut, pour prix de ses ser-
vices, l'ait lieutenant - général,
décoré dn titre de comte et nom-
mé vice-roi du Mexique. Les ex-
ctrllentes qualités qui avaient ren-
du son nom cher aux habitans de
la Louisiane, ne se démentirent
point dans cette nouvelle dignité.
Il *»nt, contre l'usage de ses pré-
décesseurs, faire chérirdes Mexi-
cains l'autorité naturellement
despotique des vice-rois, embel-
lit la capitale de plusieurs édifi-
< es publics, et éleva ces vastes
contrées i\ un degré de prospéri-
té qu'elles ne connaissaient pas
avant d'être gouvernées par lui.
GAM
451
Il en fut récompensé de la ma-
nière la plus douce à son cœur,
parles bénédictions de toute une
nation , dont il avait su l'aire le
bonheur, et à laquelle il fut enle-
vé, au mois d'août 17949 (h-^ sui-
tes d'une partie de chaise. Sa po-
pularité commençait, dit-on , à
déplaire à la cour d'tlspagne; il
venait d'ailleurs de dépenser des
sommes immenses pour faire
construire sur une position déjà
presque inexpugnable , une mai-
sonde plaisance, qui avait toutes
les apparences d'une forteresse,
ciconstances bien propres à atti-
rer l'attention d'un gouverne-
ment naturellement soupçon-
neux.
GAMfiA (Barthélemi) , acadé-
micien de Florence, n'est connu
que par un ouvrage qu^il fit paraî-
tre en 1807, ^^^^ ^^ tî^'*^ ^^ • ^^'
Bassanesi illustri, narrazione di
Bartholomeo Gamba, C'est l'his-
toire abrégée des meilleurs écri-
vains et des savaus de Bassano.
L'auteur y fait preuve d'une gran-
de érudition et d'un jugement so-
lide.
GAMBIER (James), amiral an-
glais, fut chargé, lors de la guer-
re de Danemark, en 1807, de se-
conder i\ la tête d'une flotte les
opérations de lord Catbcart , qui
avait le commandement en chef
de cette entreprise. Le 17 août 9
il investit Copenhague, après a-
voir fait débarquer ses troupes la
veille, près du village de Dis-
becky et le même jour il attaqua
cetteville,après avoir adressé une
proclamation aux habitans. Ile 21
du même mois, il publia un ordre
par lequel il défendait toute espè-
ce de commerce entre les bûtimens
\i% GAU
neutres et File de ZéUnde, jui-
qu*i\ la cessation des hostilités.
L*amiral Gainhier bloqua aussi le
port du Stralsuiid le même jour.
Les hahitaiis de Copenhague
ayant dfinandé à capituler, le 5
st^plembre, la capitulation eut
liou deux jours après, et livra aux
Aiigliii;» la citadelle, Tarniée et
toute la flotte danoises. Cette red-
dition prématurée fut suivie d'u-
ne enquôte» d'après laquelle on
statua que le général IMckman ,
gouverneur de Copenhague, et
les olliciersde la garni.*>on avaient
Slulôl nian()ué,pour se défendre,
c présence d*esprit et d'activité,
que de loyauté et de bravoure.
En 1809, ce tut Tamiral Gambier
qui vint ausiti, à la tête d'une flot-
te anglaise, attaquer les François
devant Rochefort. Il fut, en 1814»
nommé Tun des commisbairei
chargés de stipuler i\ la llaje, a-
vec les Américains, un traité de
commerce entre les Etals -Unis
et S. M. Britannique. Il a été créé
pair d'Angleterre, en 1810.
GAMON (François-Josbfb), né
à Enlraigues, où il exerçait la
profession d'avocat avant la ré-
volution, fut, en 179a, député
comme suppléant, par le départe-
ment de l'Ardèche, à l'assemblée
légi>lative, où il remplaça Valla-
dier, après que celui-ci eut don-
né sa démission. Son déparle-
ment le réélut à la convention na-
tionale, où il manifesta constam-
ment des principes contraires aux
factieux qui , sous le voile de la
liberté, cherchaient tous à s'em-
parer exclusivement de la souve-
raineté du peuple. Il demanda,
dans la séance du 5 décembre,
qu'on entendit Louis XYI avant
6AM
de pronenéor la décret d*<i€ea«
tion, et vota, loff du jugcmcoti
ce prince, l'appel au peuple^et 1
sursis à rexèculion jusqu'au m
ment où le territoire français sen
envahi par les troupes étrangère
En mai 17939 il fui nommé met
bre du comité des inspecteurs 1
la salle; et le 16, en rendant com
te de la police qu'exerçaient da
les tribunes ieê damâs de U ft
îtrnité, il prétendit qo*eiles
trtient salariées par Ica cnnen
de la convention. 11 avait réa
ses efforts à ceux des illustres d
pûtes persécutés au 3i Diai , et
l'ut comme eux décrété d'aceui
tion pour avoir signé les prote
talions du 6 juin. 11 parvint» pc
dant 1 5 mois, À se soustraire à ta
tes les recherches; et aprèf la r
vocation du décret qui avait pn
crit les girondins , il rentra dai
la convention (8 décembre 1794
et s'y conduisit d'après (es mémi
principes qu'il avait toujours mi
nifestes depuis le commencemci
de la révolution. Le 4 mai , il 1
déclara contre les confiscation!
et vota pour qu'on rendit les bîci
aux parens des condanaDéa. lia]
Ïmja ensuite de toutes aes Ibrâ
es moyens propres à anéantir I
reste de la faction des lerroristei
qui cherchaient en Tain à ressa
sir un pou voir qu'ilaaraientpos
toujours perdu» Le i3 vendémiai
re, il proposa, au nom des comi
tés, un projet d'adresse à présec
ter aux Parisiens pour leur expl
quer la cause du réarmement de
citoyens accouruià la défense d
la représentation nationale : mai
la convention passa à Tordre d
jour, sur l'observation deChéniei
«qu'il (i*y avait plus pouv elle d
A<)a1ut que dans lu victoire ou la
> mort, n 11 sortit de la convention
le surlendemain. Une lettre do
d'Entraigucs, saisie chee Lemnî-
tre (|urlqucs jours uprè^, et dans
Inquelle il se trouva nommé, To-
hligea de donner à la convention^
<les détails sur les linisous qu*il
avait eues autrefois avec cet ex-
constituant, qui, après avoir pro-
fessé des priiH ipes républicains,
était devenu un des partisans les
plus eifréués du pouvoir absolu.
M. (lamon passa ensuite au con-
^eil des cinq-cents, d'où il sortit
vu 1797; 5 ans après, il fut nommé
jii^e d'appel A la cour de Nîmes,
et président du tribunal crimi-
nel de TArdèche. l.caGmai 180G,
il présida la députationdu collège
électoral de ce département, qui
félicita Tempereur sur son retour
d'Kspagne, et fut élu, en juin
1811, ruii des présidens de la
<'()ur impériale de Nimes. Lors de
la première restauration, en 18149
il fut der.tilué de ses fonctions, et
^v. retira au sein de sa famille, où
il vécut jusqu'au retour de Napo-
léon, qui le nomma de nouveau
à la présidence de la cour impé-
riale de Nîmes. Le département
d(^ TArdècho Tayant néanmoins
élu membre de la chambre
des représentans, il continua de
résider à Paris, et no se fit enten-
dre qu'une seule fois A la cham-
bre ; ce fut le a8 juin , épo-
<pie où il proposa la constitution
de 1791. Ou remarqua les passa-
des Miivans dans le discours qu'il
prononça sur ce sujet « Jo
• sais (|ue Napoléon 11, que Louis
" XVI 11, que le duc d'Orléans et
xTautres encore ont des parti-
. :..ms : mais je suis , moi , élran-
G/SN
433
1. vil.
Ager à tous les partis. Ce que je
»veux, ce que je vous demande
»au nom du peuple, c'est une
» constitution libre; une constitua
»tion qu'un souverain fasse exé-
» enter religieuseiru;nt pour son
» intérêt cl pour le notre » Il
ajoutait ensuite: « .... Vous, re-
nprésentans qui m'écoutcK, voii<!>
«serez voués à un opprobre éter-
»ne{, si celte constitution ^ qui
» naquit dans les beaux jours de
»la révolution, qui fut véritable-
• ment l'expression du vœu na-
Mtîonaly ne devient i\ l'instant
» même votre point de ralliement,
» votre centre d'union, et si vous
A ne la défendez jusqu'à la mort.>i
Le second retour du roi éloigna
de nouveau M. Gamon de toute
espèce de fonctions. 11 fut, 3 mois
après, compris dans la loi tf am-
nistie du 1 a janvier i8i(),en ver-
tu de laquelle il fut contraint d«
quitter h France. H se retira en
Suisse, d'où il fut rappelé dans sa
patrie, en 1818. 11 avait été dé-
coré, en 1804, de la croix de la lé-
gion-d'honneur; et avait présenté,
en i8o(>, ÙL Napoléon, un drame
intitulé BeaurepairCt ou, la prise
dêVerdiAyi%ti\ 179a.
GANAY (CuiaLBA-ANTOiNE),
ex -membre de la chambre des
députés pour le département do
SaAne-et-Loire, est né près d'Au-
tun, en 179O, d*une ancienne
famille du Nivernais. Il émigra
au commencement de la révo-
lution, revint en France après le
18 brumaire, et fut nommé dé->
pu té du département de SaAne-
et- Loire, au corps-législatif, où
il donna son adhésion ù la dé-
chéance de Napoléon , en i8i4<
V.n 181 5, le mémo déparlcmcni
?8
434 GAN
le nomma de nouveau membre
fie la chambre des députés, où î|
vota avec la majorité. Il lut aussi
élevé^dijns la même année, au gra-
de de colonel de la légion dépar-
tementale de TYonne. Réélu l'an-
née suivante à la chambre des dé-
putés, il y a voté avec la minori-
té; mais cette année-lA, comme
les précédentes, il s*y est toujours
enveloppé dan^ un silence abso*
lu» ce que quelques personne re-
gardent, peut-être mal -k pro-
pos, dans un dcputé,comme le si-
gne d*un manque absolu de
moyens oratoires.
GANDOLPHËS (Nicolas), an-
cien curé de Sèvres, fut d'abord
nommé suppléant du clergé do
Paris, et n'entra aux états-géné-
ruux, convertis en assemblée na-
tionale, qu'au mois d'avril if()o,
«n remplacement de AI. de Beau-
vais, décédé. Il s'attacha au parti
de la cour, signa les protestations
desi'2 et i3 septembre 1791, et ren*
tra dans l'exercice de ses fonctions
pastorales uprès la dissolution de
cette assemblée. 11 avait un frère
employé aux affaires étrangères
avant la révolution, qui rempla-
ça, en 180.4, ^1* deChiiteauhriant
en qualité de secrétaire d'ambas-
sade à Koni'^, et mourut dans le
courant de la même année.
GANDON (Y. N. M.)» ancien
juge au tribunal de cassation, né
dans le département d'Ille-et-Yî-
laioe, fut nommé, en 1796, mem-
bre de la haute-cour nationale,
convoquée pour juger Babeuf. La
révolution du 18 brumaire ne lui
fit point perdre sa place de juge ù
la cour de cassation. L'empereur
même le.nomma, en i8o5, prési-
dent du collège (îlcclor.ifdu dr'pîir-
GAN
tement d'Ille et-Vilaine. Il avi
été décoré, deux ans au para van
de la croixde la légion-d*honoeu
GAMIER ( Mathuiiei ), mar
chal-de-camp, chevalier de Saii
Louis* naquit à Angers, départ
ment de Maine-et-Loire, le :
avril 1749* H entra, à l'fige de !
ans, dans les gardes -française
le u octobre 1770, fut oomo
lieutenant-colonel de ^ndarm
rie, le ai août 1799, et général*
brigade, le 5 -octobre 1 79$ ( an
de la république). Il a fait av
distinction les campagnes de
Hollande. Furnes, Nieuport,0
tende et Dusseldorf, furent t
moins de ses talens et de sa br
voure. Fidèle aux principes de
révolution, qui assuraient aux <
toyens une sage liberté, Tégali
devant la loi, et Tindépendam
nationale, il s'est toujours coi
duit avec la franchise du soid
dévoué à sa patrie, et Tindépei
dance du citoyen soumis aux le
constitutionnelles que l'assen
blée constituante arait prod;
mées.Il est resté étrangerànosd
seubionsciviles;mais il faillît dev
nir Tune des victimes de Taffaii
du camp de Grenelle. Le gén
rai Ganier, ayant pris sa retrait
se retira à Neufchâteau, départ
ment des Vosges, et j yécut 1
mé et estimé de ses concitoycD
vi plus particulièrement des ini
heureux, avec lesquels il parti
geait son modique avoir : c'éti
le pain du brave. Son Ûls Maktu
Louis Ganibi partit en Tan I
étant à peine âgé de 16 ans, cor
me volontaire dans le 24** r
giment de chasseurs ^ cheval ;
fit les campagnes d'Italie, d'i
lemagne. de Dalmatîc, de Prs
nAN
ne, v.i r.vWv tUi lluM^in, comme of-
fK-iiT. Il iH* (JciiMMiiit ni liï l>r(i*
\(inrc, ni l(! (l/iVoiKtiii'Ol i\ hu pii-
liic, f|u il i«'iiail <J<: *«oii |W;rt'. 11
f|iiin:i 1«: hrrvtn; m i8i'|, ftpri'it
1 «ilidiriiiitiri (II* roiilainf^liliNiii.
(;AMLIi ( (;iuni.K> ), iKt 1*11
I ;-()o, «liiri** le*» iiioiilii<;ii('M i\tt TAii-
vi*rj;rir , f^xi't'Vdit la pri»r«!nj*iun
travi'iMl ii Piiii^, (|iimimI il fut
IMMiiint': rUitlciir <lr ('.«tlli ville, Vil
l7K(j. \a' ï*. juillet, il lui flépiil/)
p.ir rilôlt I fle-Vîlli;, vc'r.H ran»f!iii-
hli'V. iiiilioiiale, afin di; rcndrr
r.oiiipif; fin (leMinlre. f|iii l'(!;;rillil à
l'ai-i<4 , et (lein<iii<ler «pie la coti-
\eiiiioii iiilervinl pour le r.iiri!
f'o.Hcr. Ou lui lépoiiflil i\i\v. I ui-
.«•eiiililée avait pliisiciir^ loi.'* «léjà
prii'r l« roi <lc; renvoyer les trou-
pes eaiiloiinées aiitonr fie l'arÎM
et «le Versailles, il (pl'i'lle léihV
rerail .sen iiistaiiren, jnHrprà vv.
'pi'il y eOI été lait droit, (àatiilh
ne jooji aoenn lôle depnirt ce
II iiips jiisfpi*iiii jinic^H diï IW'Xfin-
val, roiiire leipnl il lit uni; dépo-
siiinii treh- iiiHi^nilîantr. I.a révo-
luiioii do iH liriiinaire, à lafpjrile
il avait roopé.r/; ilfi ton.s hvh
moyens, le lit iintnincr niendiro
<lti Irilnioat, a.sseiid>lée dans la-
quelle il s'élrva <v)nH(iiiiiiiM;rU
eotilre tons les projets rpii loi pn-
rnrenl alleiilrr à la .s(iovi'raifii!l(:
nalioinde. (î'esl ainsi ipril se |)ro-
nonea eonlri! lo v(i;n émis de ré*
l'ornier le trilninal deeassation,
rii inaiiil'eslanl des erainliH hiu*
1 indépeiidanee de» jorés dans Ir;
nouvel ordre judiciaire pro]ioHé.
il ^'o|ipo-a aussi, en déeeinlne,!!
I I réflnrlion des jostireH de paix,
ei (>ond»atlit eiisnile les denx pn>'
)M<i de loi. ilonl rno élail relatif
.1 !> {\rA\r. pid)lif]iie, et l'.iulre à
GAN
/|35
rétablÎAAomcntde trîlninuiix ajm';-
eiffnx. Il fui élitninû en iHou, i\
1 ép(M|ne dn premier renouvelle-
ment dn Irihiin.il, et vénit as.^et
i^iwrti jns(pren iKii), ép iqne oii
il lut envoyé u la r'hamhrc deK
dépiilé.s par le départen»ent iln
iiunlal. Il parla, le vt janvier iHi<i,
en tuvenr de lu loi d «inmi.Hlie pré-
Hunlé«; par les ministres, et sVde
va vivement rontre le .système lU*
in eoinnn'ssion, (pii n'avait pas eu
liontfs do propo.'^er ile.s rondiim»
naiionh Aan.s jn^emuns , el i|e*i
proi»criplion.s|)ar(taté';f)rieH.(,)oel-
ques jours apreit , il prit j>arl
à la discoHsion sur le Inidj^el, el
votacouslaniiueiit «radleurs avec
la minorité. On a de lui plnsit-nr»
ouvnijçes, qui ne l'ont pa.s moins
(riionueurâ ses lumi^reH, que hes
Heii timenneommeilepn té n'en l'on l
â !toii patriotisme. Len primijiaiix
honl : I" Ihit Sj}iit'/ni!.% rl'rronntnic
poi'Uif/ut!, ftf Ifum lucotiiétùi'ux tf dv.
huirn Noatitagtfii, j ^oi) v, i , u v (d. in-
8", u" Kfi/iai potUiqur. sur If. rfi^nu
public (les ptiuplin tir ranliquilé^ ,
du nioyan âf[t', dt'.n aivclcs tuotter"
îifM, t'fi'., i8oi>, a vid. in-8" ; 3*
(Jon.\idt^ratiofi.s f^i^iH^rtiha nur la gi-
tuât ion /inunriàre dr. la France en
i8i.», in H'; f\" Ht^fltfjùuii.s xur h
ÙHdffct //^ 1 8 1/|, in-8' ; fr i)rs droits
eountHuliunuela de la rhamhre dcn
déput^n fH matih'ti df /inaiicfa, ou
r**/utaiion des dortnnrf, de l\i, iiar-
nier dan» son rapport à la cita ni"
bre- dcM pairn, aur It hudfçct d$
»8ir>, in-8'; &' La iln^oriv de l'é^
cononiie politiffuc, fondre .sur lr$
faits rf^suttans des xtatintiffur/t //*
la France et de r Anf^lrterre, sur
l'eiVperience de tous les pe.uptes vé^
lèhres par leurs richesses et par les lu*
tniùres delà raison, i H 1 5, *j r. in-S*.
456
GAN
GANTEALME (le comte Hoho-
bk). Hciquit à Ciolat , en i ^M)^ prit
de bonne heure du service dans la
marine, tt ût partie de IVxpédi-
tion destinée à la guerre d*Aiué-
rique. Les dispositions heureuses
qu'il nianifesta pour la carrière
militaire le firent passer rapide-
ment par les grades inférieurs. Il
était dcjù bous-lieulenant de Tais-
seau en 1786, après avoir l'ait plu-
sieurs campagnes , notamment a-
Tcc Tescadre du bailli de Suffren,
qui avait parcouru la plus grande
partie des mers de rinde. En i^'qi
€t 1 7()a , il fut chiirgé du comman*
dément d*un vaisseau de la com-
pagnie des Indes, avec lequel il
pénétra par la mer Houge jusqu'à
Suez* 11 fut fait ensuite prisonnier
parles Anglais, recouvra sa liber-
té peu de temps après, et fut
nommé successivement capitaine
de vaisseau et chef d'une division
qui alla croiser dans TArchipel,
où elle débloqua Tescadre fran-
çaise retenue (îansie port de Smyr-
ne. Il revint ensuite à Toulon a*
vec la corvette anglaise ia Nénié-
sis, quiavaitété faite prisonnière
' par les frégates la Sensible et la
Sardine, et fut, en juin 17979
chargé du commandement d'une
nouvelle escadre destinée à ob-
server les mouvemens de Tenue-
mi 9 à protéger la navigation sur
les côtt:s , et à former Tavant-gar-
de de l'armée navale alors en ra-
de. Il fit partie du l'expédition
d'Egypte comme chef d'état-ina-
jor de l'escadn;, et se signala sur-
tout à la bataille d'Aboukir, où il
pensa perdre la vie par l'explosion
du vaisseiru sur lequel il se trou*
vait; Le directoire le nomma con-
tre-amiral , et il fut chargé de
GAN
quelques expéditions sur lescôt
de l'Egypte et de la Syrie , apr
quoi il reçut ordre d*armer 1
trois vaisseaux de différentes po
tées , la Carrière, la Revanche
l'Indè pendante j sur lesquels le g
néral Bonaparte revint en Franc
En novembre 1799» il fut men
bre d'une commission nouim>
pour s'occuper des travaux rel
tifs à la marine, et passa ensui
au conseil-d'état avec le titre (
commandant d^une division de
flotte de Brest. Une expédition
tant sortie de ce port sous le coe
mandement de Ganteaume,
contre-amiral s'empara d'une fr
gâte anglaise de 74^ et tenta, ms
inutilement* de porter du secou
ùl'arméed'Égjpte. Il dirigea i'e
pédilion de Saint-Domingue <
1802, revint en France avec s<
escadre dans la même année ,
fut appelé à la préfecture marll
me de Toulon , qu'on lui confé
en même temps que le grade <
vice-amiral. Il fut ensuite noiiir
président du collège électoral <
Vnr, et reçut ordre de retourn
À Brest, où il prit le cominnnd
ment de l'escadre stationnée da
la rade de cette ville. 11 se renc
à Toulon, d'où il partit avec
oontre-amiral Lallemand pour s
1er ravitailler Corfou , bloqué p
les Anglais. Cette expédition f
celle où il déploya le plus de t
lent et où il acquît le plus de glo
re. II parvint à tromper la vig
lance des Anglais, fit entrer s*
convois à Corfou le a3 février,
remit à la voile pour Toulon , <
il fut de retour le 10 avril. Cet
expédition lui valut le grade d^in
pecleur-général des cotes de VK
céan , et le fit considérer par 1
GAN
Anglais romine un de leurs plus
hardis cl (le leurs plus heureux ad-
versaires. Le lo janvier 1812, il
présida le collège électoral du dé-
partement dn Cher, et fui envoyé
l'année suivante dans la S"' divi-
sion, A Toulon , pour y prendre
des mesures de salut pnhiic. 11
donna, en 181/) < i^on adhésion à
tous les actes qui renversiTenl la
famille impériale, et replacèrent
«elle des Jiour!)ons sur le trône.
l.e roi le créa chevalier de Saint-
Loois : Tempereur Tavait déco-
ré du {;rand-c(ïrdon de la légion-
d'honneur en i8o5. Il resta sans
emploi penilaril les cent jours, et
l'ut chargé, après le second retour
du roi , d^jue mission délica-
te : c'était d'aller ù Toulon pro-
poser au maréchal Brune de se
soimiottre au nouvel ordre de
choses qui venait de se rélahlir
en France. Ganteaume réussit
dans cette mission , ce qui ne put
épargner au hrave maréchal Bru-
ne le coup dont la l'unMir des par-
lis se proposait de le frapper, [f^,
Brink.) Le vice-amiral (lanteaumo
«;st morl le siS no vemhre 1818, lais-
sant la réputation d'un marin hn*
bile et courageux. Le roi l'avait
!K)mmé pair de France, le 1700^1
1 8 1 5.
GANTIIOIS, fut dépulé par le
()éparlem(;nt de la Somme à la
convention nationale . où il se
0)011 Ira partisan du modèrantis-
me, VA\ qui le fit pc!J remarquer.
Lors du procès de Louis XVI, il
vola pour que ce prince fût dé-
tenu pendant la guerre et banni A
la paix. Le triomphe de la iVIouta-
gwe sur les Girondins lui parut un
des coups les plus rudes qu'on pftt
porter à la république, dont il était
GAR
437
sincèrement partisan , et il n'a-
vait pa«* hésité un instant à se réu-
nir au xGirondins lors de leur pros-'
cription, contre laquelle il signa
une déclaration. Celte conduite
le contraignit de fe cacher pen-
dant quelque temps. Il devint,
en 1795, membre du conseil des
cinq-cents, en sortit en 1798, y
fut réélu l'année suivante, et,
après la dissolution de cette as-
semblée, il entra au corps-légis-
latif.
GARAT (l)oMiNiQVE -Joseph,
comte), est né k Ustaritz, dans le
pays Basque, vers 1760. Cette fi-
nesse et cette abondance de vues
philosophiques, caractères dis-
tinctifs de son esprit , lui avalent
pro<îuré d'honorables succès, et
Tavaienl classé parmi les écri-
vains et Us penseurs les plus dis-
tingués de son époque, lorsque
la révolution, dont Ll avait sccon-
delà marche, le fdrçade quitter
les champs de la philosophie spé-
culative, et rie s'appliquer au ma-
niemettt des affaires publiques,
c'est-à-dire de rentrer par imc
transition subite dans la. sphère
des idées les plus positives , les
plus matérielles ; passage difficile
et dangereux, où M. Garât ren-
contra des ennemis, des erreurs
et des tourmens. Les éloges de
V Hôpital et de Suger, l'éloge de
Montausiern que l'académie cou-
roniui, et avec lequel rivalisa un
nuire éloge de M. Locretelle aî-
né* etifin, l'excelleul éloge de
Fonteneile . avaient assigné À M.
Garât un des premiers rangs par-
mi les prosateurs français. M. Ga*
rald-evint le principal réducteiirdu
Journal de Paris pour les matiè-
res politiques, et bientôt a|)rè$
i.'S
GAfV
l'iil rlii ilrjiiitraiix i''|-it*«-<;i!iirrntix
|)ar le Ucr>-i'l;i( <lr UorrUMiix. li-i
rniiiiiirnri! I.i \if: |io!ilii|i)i* tlii
p)nl:>s(»i)tir. Ora^ciiM*, (li\<*r>(S
ùifrèrcininriil jugléu, elli* oflVe à
rrrriviiin itnpurlial un prohit iiit:
(lillii ite à résdiulir. l'n ranicii.'n;
«ioiix ; liiic. .Iine arrrssible à tons
los sentiinens îiflVctnt'iix, à tontes
les illnsioiis (h* ramitié; une t'uci-
lilê« non pns à rroin; , mais à ro-
der et à (>X(MM('r; iniu iiiHécisinn
sin^nlitTe, nre (Pnn esprit qui
voyait ln>|>, et qui ditn> une iin-
in<'ii!»ît<'' (le rapports et «i'idécs ,
s'anêliiil <i ^n fixait diflît lleincnt;
iiiiv halijtnde insnrinontaliie de
inC'Icr l.i ''pécul.ilion à Taelion, et
de.coiiiVuidrt: lescalenlsdt* IV^prit
avec les comliin iléons de la po-
llti(|nr; tnfiii Ir.** r.M-ullés e& les
qualités in/nie dont la nature a-
vuil don«! M. (în'al. contribué'
renl 'i rendre éqiii\oqii(>s et inal-
lieurenx, les rôles qu'il lui appe-
lé à join'.r an milieu des passions
dé< haînée> et <les intérêts en
présenee-Suerifier ses pins chères
atrections à de> \ ne.i niélaphysi-
<|nes, et quelquefois erronées;
excuser en lan^a^e harmonieux
et sophi*tli(|ue des maux qn il voit
lui-uiOnie avtM; une invincible
horreur, mais qu'il ref^arde com-
me indispeii'inbles; ainnT cons-
lammenl le bien, la vertu, la
justice; b»^ clier<*her tour-à-tour
d'ins tons les partie*, courir après
une impartialité impo!itnibb'; être
entraillé par son cœur ver.** une
secle. et par -on esprit vers les
principes «le la secle contraire;
s'exjï »s<'r (Tune nrmière. héroîijUfi
À la pri^fin, à réchataud, pour
sauver un innoeent (comme II
ic fit dans son cloquent plaidoyer
CAR
pour Beienvnl); puis B*A!isocier,
par un l'uix culciihlt; lu pell^^«tt
de*» hommes dont il délo>luît les
Hcles : eiilîn se trouver p I a c*é en-
tre une sensibilité exquise, le dé-
sir de voir se réulisrr une utopie
philosophique. Ieclia|;rîii Hft Tolr
le mal *>e faire, et la douleur d'ê-
tre obligé d'y chercher des excu-
ses:tel fut le sort de M. Garai. Mi-
nistre de In justice uprèst Danton,
Iti place qu'il ncciipnit le força
d*aller notifier à Lonl» XVI son
arrft de mi»rt. On peut juger des
an<?oisses et des lourmriis qu'une
pareille commission dut fnîre é-
prouver à im homme de ston eo-
r u'tère. Il seuddeniit qiio In fata-
lité In plus aveugle ait iiiiâ eu op«
position eonsinntc les niTcctionA
et les devoirs, le rnrarlOre et la
position (le M. (larat. l>eTenu mi-
ni<<lre de rintérienr il suivît la
même route; et Tim îles liommes
qui ont jamais eu le plus de pers-
picacité dan> la pensée, se Liîssn
éternellement abuser par les
chefs de tous les partis. Hébert^
Pache , Danton, avec les seuls
nioyeu<« de leur tactique rcvulu-
lionnaire. se jouèrent aitféinent
du philo>ophe. (îependiintCullol-
(rileibois commençait à lancer
<'outre lui des aocusniions qui
presque toujours étaient des ar-
rêts dt* mort. Danton le défendait;
m.iis il vit le dan<;er, et donna sa
(U'-mi-sion, (^ette précaution ne
le ;;arai.tit ]>as des atteintes des
chef^ de ceth^ époque uiulheuruu-
se (iftp). où. connue dit Tacite,
u Tel était rétat des esprits , et In
force des circonstances* que les
forfaits commandés par quelques
hommes, excusés par un certain
nombre d^autres» étaient paliein-
CiAK
rn(!iit sDiifTf.TtH par toiil le mon-
<lr. n [Isquti habitua animorum fuit^
ut pt'Hsinia farinora, auderuni
pauri , pfures vfil/ent\ omtiâs pa-»
/ùtntur. iJist, /. J. oh. 'i8j. M.
(îiiral lui mis en {irinoti comme
inodrn'*, ai nVti Horlil qn'uprèi
le () llicrmitlor. MIh oiiHiiito à
l.i li^\t\ lia riu!»tru(lioii ptibliquCt
il ciMlahifsntAl hîi plaide a (jiiigiifî-
iif';, vi (If.viiil |)r<iie.sMeiird*aiiai}'He
lie rirntciideinent humain à Té-
((»!<! Nortnalc. Ses le^ontf Houvent
itn|>rovii4f*.(:H, .sont dcH modèles
d'iitw in('ta|diy!4i(|iie liiinineuAecl
d'une dialci ii(|ne brillante. Sou-
vent allaqné par iert ennemis que
^otl tahrnl et nés biivA.iiA dâvaicnt
néee.H.Hiiirementlni faire, il repous»
sa leurs ealnmniué ou leurs uceu-
.salions dans plusieurs éerits que
leur eoiieision énerf(ique et élin-
relaiite d*esprit rend dig;nes du
liuriu de Sallnsle. On le nomma.
Cl) i7<)H, à TandiasMude de Na*
pies; il revinl en i^tjf)^ entra un
< oDseil des aneieus, produisit
daiir^ diverses eireonslaiH;es des
iiiorreaux d*une lianlfs éloquen»
re, el liuil par ^'attacher (ain^i
(pie. lanl d'autres hommes recom*
inaiidables), un <;<Hjvernemt*ut
qui suivit le iH hrunniire. Le
rliel' de ee nouveau f(0uverne>
nient le (il comte, sénateur, lé-
'^ionnaire, etc. (iepetidant la phi-
losophie et rinvestiiçatiou mêla-
physique, dont M. («ara( laisail
prorcH.-ion , ne lardèrent pas à dé-
pi. mk*. !M. (îaral l'ut oublie pen-
danl plusieurs années. Nommé,
iliuis les irnt jours^ membre de
la (liambredeH repré*4entans Jl l'ut
In h des eoininissaire» envoyés
f).'ir la eliambre auprès lie. rarmée
iVaneaise en position sous -les
(;Aa
43n
murs do Paris. Après le retour
du roi, M. («arat a été éliminé
de Tacudémie, ou siègent MM.
Augcr, Roger, Frayssinous, etc.
0*eAt un dert hommes dont
les talens font le plus d'honneur
ik son pays. Les Mémoires itur
Af . Suard , qu*il u publié» en
iH'jii , ont obtenu un succès
d'autant plus remarquable , que
le biographe, se umntrant inftni-
ment supérieur ^ celui dont il é*
crivait Im vie, lui a prêté par la
magique influence de son propre
talent un intérêt, et pour ainsi
dire, une existence nouvelle. (3ct
ouvrage est en quelque sorte un
tableau du 18*" siècle. Dans plu-
sieurs productions de M. («arat,
on peut regretter Tordre et I»
belle distribution desparties. Pro-
digue des trésors de sa pensée, il
sait Torner, main sonv<!nt il Tac-
cunmiedans une espèce de désor-
dre qui rc'pugne aux amateurs
d'une régularité précise. Aussi le
pédant régulateur de ntttre école,
La Harpe, IVt il traité avec une
injustice révoltante, il est si racilc
de mettre Tordre flans la pauvre-
té ; pour une tt^tc féconde et créa-
trice, vous trouverez vingt hom-
mes habiles i\ disiposcr exacte-
ukent les créations qu'ils s'appro-
prient, 011 lu petit nombre d'i-
dées qui se jouent dans leur cer-
veau stérile. Historien concis ;
peintre qui met toujours ses ligu-
res en relief; philosophe subtil :
écrivain, sinon parl'ail, du moins
original, brillant, souvent pro-
fond, habile à colorer d'une ma-
nii'-re éclatante les pensées les
|»lu'« abstraites [tn ahstrmt and
hnutlilvxx t/iings fiçivv voloar und
motion : .///rw *///<•), M. <»aral -e -
1 1<>
CAR
i-:i de la çr.iiuif et iiiHiiortrlk' aou-
déniie. ui^ $u iriiniront, en dcpit
de toutes le» ordoniiunces, les
hommes distingués dv. tous les
^ièclc:j, qui ont fait de leur plu*
nie un instrument de comman-
dement, d'utilité on de lumières.
GARAT Aîné (N.)^ avocat au
parlement de Bordeaux, lut nom-
mé en munie temps que son frère,
en 1789, dépnU'* aux élats-géné-
raux par le îiaiHiii(j;e de Labour.
Les principes politiques de M.
Garât aîné étant en parfaite har-
monie avec le nouvel ordre de
choses, il devint Ton des t'ommis-
saires conciliateurs que le tiers-
état choisit pour assister aux con-
férences des trois ordres a vaut leur
réunioi». Il prit une part assez ac-
tive aux tr.ivaux de rasst^mhlée*
t:t appuya avec heaucoup d'éner-
{;ie la suppression des ordres reli-
(^ieux. Le discours qu'il pnmon-
ca à cette occasion se ilt remar-
quer par une philosophie supé-
rieure, où dominait cette pensée,
« que les êtablissemens monasli-
>ques étaient contraire.*) aux droits
u de rhomme.o Toutefois, ami d'u-
ne religion utile et pacifique, il
vota pour Taugmentation du trai-
tement des curés et desservans
de campagne, qui, alors comme
aujourd'hui, marchant dans les
voies tracées par TEvangile. unis-
saient sans murmure la vertu à la
pauvreté. Le m?me esprit d'in-
dépendance et de justice se mani-
festa dans su conduite pendant
toute la session, tors de la dis-
cussion sur l'ordre judiciaire, il
fit la proposition dV|Outer l\ la
jtrivntîon de la vie, pour le parri-
cide, Tamputation de la main, et
rnulut que Topinion des juges se
GAR
pnmonç/it toujours publiquement
dans les procédures; mai» n'étant
point éclairé par res^périence, il
persista «\ rejeter rétablissement
d'un jury pour juger les auteurs
d'écrits politiques. lia rempli les
fonctions de secrétaire^ et a censé
sa carrière législatÎTe aTuela ses-
sion de l'assemblée.
GARAT (Pieire-Jean) , fils du
précédent et neveu du comte, an-
cien professeur de chant au con-
servatoire impérial de musique,
maintenant professeur de chaut
et de perfectionnement à Técolc
Royale de musique, etc. 9 est né à
Ustaritz, département des Basses-
Pyrénées, vers 1760. Il prit le
goût de la musique do sn mère,
excellente musicienne, et devint
élève de Lamherti et de François
Beck, célèbre h<innonisle. M. Ga-
rât se rendit à Paris en 1782, et
se fit entendre dans plusieurs con-
certs avec M"" Saint-Huberti et
Todi , fameuses cantatrices. Les
succès qu'il obtint près de ces
virtuoses lui ouvrirent non -seule-
ment les salons de plusieurs mai-
sons de la capitale qui se le dis-
putaient, mais le firent admettre
au concert de la reine, et lui ob-
tinrent une pension de la cour.
Jusqu'à la révolution. Al. Carat,
qui dans son art n'avait pas de ri-
val, le pratiqua plus en amateur
(|iren artiste. Privé de sa pension
et obéré par les dépenses qu'avait
entraînées la lon||;iie détention po-
litique qu'il avait subie à Anuen,
il fut obligé de chercher dans ses
laiens des ressources contre sa
mauvaise fortune. En 1795 « on
put admirer dans les concerts de
Feydeau et de la rue de Cléry, 01)
M. Garât se fit souvent entendre,
corulnctison talent s'était perfcc-
tioiiiM', et coiiibifti cet adiiiiiable
cliaritciir avait Tart de »e surpas-
ser lijj'inrfme, en exécutant dans
la même .soirée, et d*une manière
inimitable, un chant de Gluck et
un air de Cimuro.sa. Son heureu-
se adrcAse dans les uirb de bra-
voure, son goût exquis, l'expan-
sion de son Ame dans les mor-
ceaux de seiilimenl. Tari avec le-
<{iicl il sait passer des sons graves
de la bassotaillc aux sons aigus
de la haute-conlre, sans que sa
voix rv.iiiie d'élre juste, l'ont tait
surnommer le Frôlée musical.
Dans une circonstance particuliè-
re, il aurait pu être surnommé
VOrplux moderne, Kn 1793, pen-
dant \{\ régime même de la ter-
reur, il fut arrêté parce qu'il n'a-
vait point de carte de sûreté. Il
se nomme, on ne le connaît pas :
c'est on HUHpecl, dit-un de toutes
part*), il (ant s'assurer de sa per-
sonne. Le .suspecl. Tort de son in-
Mocencf , et que sa gaieté n'abau-
(ionne point, se met à fredonner.
liC commandant du poste s'in-
rjnirte déjà et l'ronce le sourcil :
Mi.ii-) bientôt des sons enchanteurs
^e ('ont entendre; le commandant
elles s(;Uiats ébahis s'approchent*
enl<;ni-('nl le nouvel Orphée, ctH-
riisseni par le reconduire entrioin-
})lie che/. lui. La médisance ne
I '>[)e(;la |>as Tarli-^tle dont le talent
l.»i"*aitb;sdi!lices des gens de goût.
On pn'i<;ndait et on répétait de-
vant S.icehini, quelques i>erson-
nes disent (bvanl Piccini, etd'au-
îK'ft devant Beck, ce qui est moins
; raisrnddable, qoe M. («arat ne
^.ivail pas l.j muniquc. Le célèbre
< Hoposiicnr vengea n(d)lemeiit le
célèl>re chanteur, en disant: fGa<
CAR
441
»rat est la musique mêmc./>L'ab*
hé Arnaud lui rendit une égale jus-
tice dans uneautrecirconstance.il
assistait, aveclecomte deGuibert,
à une soirée où Asvedo et M. Ga-
rât s'étaient surpassés. Le comte
dit :« L'un est l'ouvrage de l'art,
«et l'autre de la nature. » L'abbé
Arnaud reprit : « Vous At^s d(in§
h l'erreur, M. le comte; pourchan-
oter comme Garât, il a fallu faire
nde longues études, et l'art y est
» aussi nécessaire que la nature.»
Nonobstant ces suffrages et celui
de Viganoni, qui, l'entendant uq
jour chanter en italien, s'écria :
« Ce Français a un goût plus \
»lui, plus original que nos lUi-
» liens mêmes , » on prétend que
M. Garât n'est pas ce qu'on appel-
le en termes de l'art lecieur, et
qu'il ne chante pas à livre ouvert f
c'est-i\-dire aussi bien qu'un sim-
ple croquenole. On convient ce-
pendant que si dans un orchestre,
quelque nombreux qu'il soit, un
instrument fait une fausse note,
il s'en aperçoit iï l'instant môme,
tant il a l'oreille musicale. On re-
connaît aussi, et que peut-on exi-
ger de plus? qu'il étudiera et se
pénétrera d'une composition mu-
sicale long-temps avant de la
chanter, ui parviendra à l'expri-
mer souvent mieux que l'auteur
ne l'a sentie. La flexibilité de ta-
lent dont M. Gaiat a donné des
preuves nombreuses , l'a porté
quelquefois, en récitant un opéra,
à contrefaire la voix des diiïérens
chanteurs, au point de faire illu-
sion aux personnes mêmes qui le»
entendaient journellement. M. Ga-
rât a épousé M"" Duchamp, son '
élève, avec laquelle il s'était S(»u-
vent fait remarquer dans le se-
rp
GAIV
coud îirle dr VOrfco île Gliir.k,
dont srui il a ronstTvê la Iradi-
tion. M"" Branchu, Diirel el Bou-
langer, MM. Levasst^ur et Pon*
churd doivent leur édtii*n lion mu-
sicale à M. (aarat, qui rtT.neilIt^ dans
lessuccèsquRcesarli:>te:idistin*^nés
nhtiennenl chaque jour, la récom-
pense bien mtTilt:<* de sus inlens
et de son zèle. M. Carat jouit de
}a plus grande réputation en Alle-
magne, «n Italie, «mi Angleterre,
en Hollande et en Espagne; par-
tout il a trouvé des tributaires de
son talent. On sait qu'il a compo-
sé un grand nombre de Hunauces
que Vov\ trouve mit tous les pupi-
tres d*amntcur^, parmi lesquelles
il chantait avec une grande prédi-
lection celle qui comnietwe par
c;«s mots : Vous qui portez un
cœur sensible , touchante allu-
sion aux malheurs de son illustre
protectrice, et cette antre roman-
re : <« Vous qui savez re. qu^on en-
dure, etc. , » ({u'il fit pendant sa
captivité à Uouen. Tout le nmnde
se rappelle encore, le succès qu'ob-
tint la musique qu'il av.ùt compo-
sée sur la romance de M. Lemer-
l'ier, intitulée BcUsaire,
GARAT ( JoSRPH - DoMiNiQUE-
Fabry), plus connu sous le nom
de Fahry-Garat^ iVère du précé-
dent, chanteur et compositeur dis-
tingué, est né à Bordeaux eu i j?75.
Il avait reçu de la nature une très-
belle voix de ténor; mais ses étu-
des ayant eu principalement pour
objet la profession des armes, ce
ne fut qti'à Tâge <le 2(5 ans qu'il se
livra i\ la culture de la musique,
pour le chant et pour la composi-
tifui. Il recMil à Bordeaux des le-
COUS de Mengozzi et de Ferrari, et
à Paris de Gérard, professeur au
CAR
ronserratoiro impérial de musi
que. I.a réputation que M. Fabrj
Garât obtint eu France serépandi
bientôt ù l'étranger, où il Taug
meiita encore dans les diffèreo
voyages qu'il entreprit^ soit pou
se perfectionner, soit pour sefai
re entendre. Ses coin portions ini
sicales, qui forment huit recueil
de romances et pièces lugitives
ont eu le plus grand succès, et son
recherchées avec le même empre
sèment par les artÎA»tes et par le
amateurs.
GARAT-MAILLA (N.), aulr
neveu du comte Garât, était men
bre du tribunal. Comme dansk
asseuiblées législatives le parti d
T'ipposition est toujours le plu
faible, embrasserce parti est tou
jours aussi nu acte de courage
et M. (vu rat- Mail lu se fit particu
lièrement remarquer, sous ce rap
port, au mois lie décembre i^oç]
H s'éleva contre le projet de l(
concernant Torganisutiou des tri
buuaux «spéciaux, qu*il prétenda
avec juste raison contraires à 1
constitution, et à la sûreté des ci
toyens. L'opposition plaît rare
ment au pouvoir. Non-seulemer
elle ne promet rien pour Tavenii
mais elle prive encore des avar
tages du présent; et dès le prt
mier renouvellement du Iribuna
en 1801, M. Garai- M ai lia fut él
miné. Avant cette petite vengean
ce ministérielle, ou avait trouv
plaisant de faire courir sur le tr
bun indocile ce distique épigraiïi
matiquo :
Pourquoi re petit homme est*îl au cribunat ?
C'est que ce petit homme a son onde au iétu
Après sa sortie du tribunal, il rei
tra dans la vie privée, d*où il 11
sortit qu'i\ Tépoquedes ce.ntjour.
CAA (;AK f\\7>
pour rc(n|>lir luH FoiiclionA de se* jiinta uentrulo qui HViiii>ijl .^ A-
rn'iiriri'-fç4:iiiTHl ili) la pritr«ctiire r:injuez- to liS fl«ï|il4!inhr<! iHoH,
Hi; Honiraiix. Sa rontliiilo y ilann et prénenta «ri CftUu qualilis plii-
rcH ioiirJiorisa<liriiiiiftlrulivt!S lut ftinirH proclamations aux K»pa*
ftiif;«; «ît fiio(l(';n;«s «lie ne l'euipil" gnoh pour If^ur anriorioi'r \v huo-
<;}ia pan, r.i*p<!ti(Jnnt, opriiH la ite* cèn de l«;urft armes, liaiin celltt du
vA)\u\v. riïntHuratioii en iKifi, de i" junvîiT iftofi, il lra^:a un ex-
h'<'doi^iif*r di'M alTaire)! piibliqui^ë. po*»» de la politique nicnaraiile de
(MUA r (ms cnRVAtiKB or)« que Napoléon, et eut, quelque trrnpA
Ton ne croit point parent de« pré- npWih,d'ashe2p(rand!sd/;n)rlé4aviT,
c/rden«, v\ qui a dtf plu^ qu'eux »ir Arthur Wellenley, depuis dur.
la pailiiMil** nohiliaiie, cuinman* de Wt-lliu^lon, parce qu'il le (bou-
dait la t'ré^aie la fleur tU lyn^ qui HÎdcrait eomtiie la canne de la dé-
enl oi drc au comuicuciïinent de laite du lientenanl-|^énéral (îuch-
iHif» de iToiicr daiiH lest para ;^ei» la, qu'il n'avait point Aecoiiru
dr Tilc d'KIlic, cl de ii'ojipOHer au dantt l'airAire où cr général lut
déharqnciricdt que Napoléon battu p.ir les Krim/aifi. La junte
pr)nrr.'iit lenhr Hurle ^olfc Juan, néanmoins, à qui il avait fait part
M. le f'Jirvaiicr de Garai fit , on de 4on (q>inion à cet cf^ard, n'en*
ne peut en dfMjter, tout ce que la vi»a{|;ea pan >«ouiil« même point de
prodenee cxi;;cail pour remplir vue \v.% op/trntioriH de riir Arthur
di^neuienl Mon mandat; mais il Wellcfilcy, dout elle admit la ju««-
lui nialhenrcux, puinque Napo- tificatiou ; et .>!. («aray lut charfçé
l.on érjiappa .1 !^a Hiirvcillance. de lui faire pari de*i sentimcuM que
l.e rdioni;! <.umphell, qui it était la nation e.Mpa;^note conservait
itioiiiriitiinémeiil aliHinilé del'or ■ toujourn pour lui, ei de lui an-
t(i l'rn-iijn,y revint le uHrévrier^et noncer ^a nofninalion an fçraile
n'y linnvantplo** Naprdeoii, il rnlt de capilainc-f^énéral de l'armée.
.1 l.i voile i;n se dirif;eanl vem |.i M. (èarav cnl l'Ohuile pln^tieurn
I* r.iii'-e. Dan-* la première nuit do conl'érenreM, re|alivc!i à I approvi-
MOU flr(>ari. il n nronira la IVéfça- nionnenierit den irnupesan^laitteii*
le l.i /'7///r<//«/^5, cl apprit â M. 1«; avecle marqoi«de \\elle:«|ey, am-
rhev;ilierde(flarit la nouvelle du |)Ai<tadeur d'Anfçletrrre. Il mit
rl«p.ii ( ilu ionvf:iaÎM île Tile d'KI- }»ou5 Ich yvAix de la junte le plan
lie. Lr rnmmandant rr:in(!ai« mort- que lui prop(»4ail cet amha^sa-
tia d'aliio'd heaucoup deHnrpri«e, (leur, inaii Hoit qu'il u cOtp'iitétc
j>iii'< qmlfpie dériam?!*; mai** le trouvé convciiahle, ou qu'on
< oImimI (!.im|dicll loi ayant de- n'eût paît h/lté snlTi>ammeiii l'ap-
oiaii'li* la permi<(*«ioti d'écrire A provitionnement, let tronp«*«t ho
i'aMil)a>i^ar|('nr d An^letc^'e à l'a- relirérent en l'ortiif^al, ce qui
rÏH, M. Ir( lievalierdeCîaral u'hé- donna lieu à de nouvelleHconlcrt-
Mil pl'j>i ;i prendre la roule de la tatîonn tré-^-viven entre htiir chef
Kr.iiK-r el .1 '•e ehar|;er des depA- etia joule, qui n'en imputaient réci-
f lies (!«• loflieier auf^lai**. proqi'ement la taule. I^c.h Français
(»'\UA Y (i.K ncc IMànriN i»r), Kh- profitèrent de cca diMscn<«ionN, «t
j)u^iii)l,rutsecrétair«-(çéncrnldcltf l'on Mentit la néce^idté d« convo^
44i
CAR
quer les cortos, dont rassemblée
fui aniioiirér (mmip le lo mars
1810. M. Garay déploya beaucoup
d'hnbiielé et de patriotisme pen-
dant tout le lemp» que dura la
session; et après la rentrée de
Ferdinand VII, il fut appelô, en
remplacement de don Manuel
TiOpez^Aranjo, au miniïilère des
finances, qui se trouvait dans le
plus mauvais état. On ne tarda
pas ù s'apercevoir de Tétenduede
son coup irœil cl de la justesse
de ses plans, par les opérations
hardies qui signaleront son entrée
au ministère. Le plus sûr remède
qu'il lui parut convrnable d'ap-
porter au déficit énorme dos fi-
nancesy ce fut de l'aire peser sur
les plus riches classes de la nation
la plus gran<le partie des charges
nécessaires pour combler ce défi*
cit. En Espagne comme ailleurs,
les deux corps les plus opulens
de l'état étant le clergé et la no-
blesse, on ne doit pas s'étonner
s'ils jetèrent tous deux les hauts
cris contre le nouveau ministre.
Le clergé le chargea de toute sa
haine, et la noblesse employa
tous ses moyens i\ la cour pour
le (aire disgracier, tandis qu'il
recevait les applaudissemens de
la plus grande partie de la nation.
Le fameux édit des finances du
5o mai 1817, qui lui appartient
tout entier, obtint une approba-
tion générale, et Ton en ressentit
bientôt les âalntaires effets. Le
crédit parut prendre une activité
non voile; les troupes qui n'avaient
re^ui aucune paye depuis long-
temps, furent soldées de l'arriéré,
et loiites les parties du service
scmbiaient renaître en môme
temps. Ces succès ne firent qu'ac*
£AR
croître la haine de «es ennemû
qui redoublèrent d*effort8 pou
le perdre; et Ton tramait prei
que ouvertement A la cour» coati
lui et CiHitre le« deux minlstn
don Joseph Pisarro et Vaiqaei
Pigueroa, qui avalent adopté K
système, une conspiration A
tôte de laquelle étaient don Fni
cuis £guia et M. Losaoo deTo
rès. Les ministres* de leur cAl
employaient tous les moyens pi
près ÙL la déjouer; et ils coin|
taient beaucoup, pour cela, si
les mesures qu*îl8 avaient pris
pour assurer le paiement d
fonds consolidés, qui devait àvc
lieu le I" janvier 1818. Us 1
doutaient pasque M. Garaynelî
mût la bouche à tous ses dél
teurs, s'il pouvait satisfaire I
nomi)reux créanciers de l'état q
faisaient inutilement dejt demi
ches depuis long-temps pour et
payés. Les adversaires de ce ix
iii^tre mirent tout en œuvre po
prévenir les effets de ses m
sures ; et quoiqu'ils eusse
réussi en partie À en empécb
l'exécution, le roi ne paraisse
pas disposé à lui retirer sa 1
veur, non plus qu'aux deux i
très ministres,lorsqun dans la n:
du i/| au i5 septembre 181B,
décret royal suivant fut expédi
«Attendu la mauvaise santé
»don Martin Garaj, et pour qi
» puisse parvenir à son rétablis
»ment. je l'ai relevé de Temp
>»de mon sccrétaire-d*étaty et
• ministre dés finances de l'Es
» gne et des Indes. Je veux qut
«ministère soit, par intérim, 1
»cupé par don Imaa, mon c<
»seillcr des finaaces^ et pren
Q directeur-général des Tenl
'p. J4
CAR
i» Soyrr-rn jiW'.Vfim pour rrx^cii-
»li(iri. rt Don Jos<i|>h IM'Aiirro i*t
ViiY.(|iii*î,-l<'i^iirrt»ii rr^Mirriil iln lia-
M'iUnnlrr.H, iiiiiiHcn h'niioH iiioinn
niriiii^rs. Dr» II* Iciidniiaîii, t\ ii
lifMii'i'M (|ii iiHiliii, iU aviiicnl tnim
Irni.H (piillr iMadrid, |>(iiir .««r riMi-
<li'r iiiix liriix (1*0x11 qui Iriir A-
tiiiriil ii.*tHJ|i||(''*ji. M. iànriiy nu rt)-
tini 11 Siirai^oHMr.
(MUIIl'qiK «AMON IVlAKIKTlIlfen-
i»oHK linnAiN), iiH'iiibrr t\v la Ir-
^ioii irimiiiiriir , rhrviilhir dis
Stiiiil l.niii.H, iiiar^'rlialMlfM'aiiip,
«'|r..,r.si iir \v 'if) iiiaii^U^. Il nri'vit
vu l*ii|Hi{^ii«* en (|tialilô tW. colniirl
<!ii ^rnir, cl ilrvciuppa lic*iiuroii|i
«le inlnii .iiiroiiilHilil ()r(t|H*xa,iUa
-«iiilr ilihpii'l il j'iil iioiiiinr iitnWi-
4 lui] (le cuiiii» (riiitilliirii*. Il diri-
nvn riMiiiiii iivi'C l)('aii(Mni|i d'Iia-
Itihir Ic^ inivaiix ilii liloniit dis
O.idix, (lotit on lui avait ronfli't
If rninniJinilrnimt lu 'à'X IV'vrirr
iHin. Il lot iioiiuiWi iiMiMT-lnir
du |^(''iiir i|iM<l(|or IcnipH api'^N f«on
iclniii- m rniiM'c. Il r.**l aujoiir-
d^iiii on diVH ninrrr.liaii\-dif-rain|)
(Il iictivitr.
(•AIUIIA (Manuki.), roinpoiti-
iciir rt cluinlnir, ik'; t^ St^villu ni
I 77«), Ml* fil d'iilHivd oonnaitri^ par
ploiiciir.H loinntillt'11 (r«i qiroii ap •
pelle en lian^wiin dr» vandcvillcH),
ipi'il lit joiMT M\r h llirAlri* du
iMiidiid. I.(* prmiicr oprra ipi'il
diiooii an tlirhlrr lut rrprrinitA A
.^lal.i^ii m i((oi, «lonN ir litrr dn
f*nsonnin\ v{ olitint nn nnnvf.
;;r<iod sorirs. (■unia paiv.ournl
«lisoilc |dn<«icnr.H ville» triv*(pagiHs
nu il Mc lit rntriidio coinniii rlnin-
ii'or, rt vovafçra aiM.sî daiiH plii-
«iieiiiH ('oiiti'iM'H (II* rKnropr, ihi-
l'iiiiiiinit en llallt) v{ rn rranrc.
S.i pi((-c inlilnirc Ut^nlifotii llttài'
CAR
445
//////, lin 9 anlciH, ipron avait jon/^u
A Napli'M, iMi iSi'i, avr<; Ir pluH
grand iincr^H , lut rrprÔHiintrii ii
INirln i*n iHi7« iind|{r/* ToppoKl-
tlon ditr* Hori/^talrrn dr Kryilcan.
l/anirnr nci rlnir^fa InUin/^nm du
r^dn priiM'l|)al , i*t nii rnnli'ibiia
pan pini an grand fuicii^ii qn'oli-
tint <;i't ouvragii, dont pln.*«|i*nri4
niurr.c'anx ont Mintrnn HaiiH drrta-*
vantaji(fi la romparaltton avrr lu
ninidqiiiïdonoycldii'ii. IVI^MÎtirria,
Hon /fpiMiiir, t\i*ti A Madrid vu 1 jHr»,
«*nt aiiHNi part t\ relie rrpréHi'iila-
tion « daii.H laquelle idli) reinplU-
ptiit I11 rAle de /éi^mûdr, Lcïi an*
tri^M pi(*(!e*( priii('i|»ale.H du liarriu
Hont : i* r /t tihrr^intt : y" t*i!vr-
lof^t (h hoi» ; r»" /rt Pn'HMrtuuf
nirni à boni th tout i /i" Ivh (Jfitrii'
Ifa tli^ mnttrr Atiom, imitée dn
t'ranvnii ; f»" /#> Poîtt* vulportrur ,
pi^(!» |oiM''e ^ l'arln; etr. Il a l'ait
exécuter A Naple.n la ranlato de
thanr rt hlmlymioh » et un aiitro
grand opéra en 7) aete<4, intilnli'i
Art Pucplh itt* llap, 1 /opéra do
Vlorcstnti n repréi^enlé, en iHuu,
niir le tliéAlre île TAradénile roya-
le (In innf^iqne, eit égJileiitenl do
M. <«ai-e.ia.
i;au(:in.tassy (Jonni-iii-
ijononic), littérateur orientaliste^
ineniliri! de la Noelélé royale, aea-
déniiqnudeiiHCteneert, do l'athénéu
diirt arl»i, de la noeiété linnéennc»
Hocrétaire adjoint • liililiotliéeairo
«le la riieiélé a»i itl(pi« lorni^ti à
Paris tioiii la piénidt:neti ilo M. lu
due d'Orléan.H, ete.« e.**! né i\ Mar-
mdlle* département des Hunelin-
(lu iUiAne, lif 'jio janvier 179/1»
iriine fainille diMtingnée dann lu
eoinnieree derellif villo. ApréM a-
voir terniin/i d« bonnes /itude» vl
H*C\iv livre uvee. ardeur il la (?()u-
i40
GAR
nuis^iinco approfoudin dos longues
orioiitaK*:«, pour lesquelles il avait
uni* véritable pa.ssion, il n duiiiié
pliisieiirsoiivr.-ig:rs (|(ii lui ont ac-
quis un rang distingué piinni les
orieutaJisltis de t'Etniipe. CvsunI :
I" ijcs Oiscaud' et les flcurx^ allég*»-
rie.H nmraltfs dWw-liddin-KI-.'iio-
(.addes^i, publiérs en arabe avec
nue Iraductiuu et dL'^ noies, Paris,
imprimt'rie n»\ale. in-8" de 4no
pa^cs; u" E.rpositioii de la foi mu-
sulinafu\ traduite du tun- de Mn-
biiinined-Beii-Pir-Ali Klbrrkrvi,
avec dt"» ni»tes, in-S «le m^h pag. ;
5"A<'x St'ant'i'Silf //ariri. lra<luiles
de l'arabe, avrc ci«s uotes, in-8**
dt»4oopaj;es,sous pn's>e à l'iniprî-
nHrien»yal<\iS-.»'2. i>l.(i:in'in- 1 as-
r^y il ouvert on i8'ii», au rcnlt' des
arts ^ un rours «le litlrrature o-
riontale; K* discours ((u il a pro-
noncé à cette occasion le i"niars,
a élé imprimé dans le Mémorial
untprrsel de ce mois, el séparé-
ment sous ce titre : ('oup d'œil
,sur la ittttrature orifiitalt'. Si nous
en croycuis ses lettres .lux jour-
naux, M. (iarcin-ra'*>y, que son
fjgcsonéilucatii)!!, le geine niCMue
de ses ouvrages devraient attacher
aux iilées grandes et généreuses,
semblerait vouloir légitimer la
guerre impitoyable des Turcs con-
tre les (irecs. (^uoi de plus estima-
ble c«'[»endant qu'ont- niili'Ui en-
tière cond)attanl pour .son indé-
peinboue, «'outre l'oppression de
<3es bourrenux !
(;AKl)A\Mi (lk comtk Cas-
(*Ani»-AM>r.É i»l), est né j'i Mar-
•eille, \v 11 juillet i ^(îti; entra ,
< omme ollicier de cavalerie, dans
ii's armres qui conimeucèrenl les
jueniièies campagnes de la révo-
'-Mi'îïi. et l'iît liorinné iii nér;il «le
CAR
brigade en 17OO9 P"^' aide-de
camp et gouvenitsur d65 pag^slk
Tempereur, en i8fi4- l^n 1807
Napoiëun Tenfoya, comme mi
nistre - plênipotetiliaîre , près ii
cour de Téhéran , pour engagei
Ff'tb-Ali-Chahy roi de Perse. 1
prendre part à .«es proÎ4*ts Gontn
la Russie. Le général Gardanite
dont l'uleul avait déjà rempli um
pareille mission, partîl, en ma
1807 , du camp de Finkensten er
Allemagne, et traversa lu Hongrie
et la Turquie jusqu'à Scutari, oii
il s'eudiarqua, le 10 ^j^epterobre >
pmir rA»ie-Mint!ure, Il reçut pir
tout un accueil très-favoruble des
Turcs et des Persan», et »ii(*nn io*
cideiit ne troubla son voyage a-
v;iiit qu'il arrivât dans l'Annéniei
où il eut ù soutenir, avec les of-
ficiers de sa suite 9 une légère es-
carmouche contre les CourdeSi
peuplades de brigands qui assié-
geaient une abbaye de iiioined
catholiques, près du mont Ara-
rat, (jardanne , pour «•lever un
monument ù Napoléon « lit gra-
ver, au picil de cette, montagne.
du côté de la Perse, le nom df
Tempereurdes Trançais, et j lais-
sa plusieurs pièces de monnaii
d'or et d argent à son efligie. L(
pacha de Bagasied, ville Irontièn
de la Turquie et de la l'erse, re-
çut. avec de grandes démonstra
li<Mis de joie et de respect, UE
portrait de Napoléon que lui of
irit TiHubassadeur, avec le hnltc
tin . traduit en turc , de la bataillt
d'iéna. A Ta 11 ri s, il fut présent
il Abas->lirxa, troisième fils di
lui Feth-Ali-(ihah, et héritier di
la couronne de Perse. Il fui of
frit le médaillon de Teinpereu
et de l'impératrice^ et rr^-iit et
GAR
retour de riches présens. EnfiD ^
lo \ décembre, il arriva dans la
ville de Téhéran, résidence de
rrlh-Ali-Chah , et fut admis à lui
pré.«cnler ^es lettres de créance,
trois jours aprèî*. Felli-Ali-Chah
lui donna le titre de khan , qui est
le plus honorable en Perse, après
lelui de roi; et les négociations
s'enlamèrcnt et se poursuivirent
au grand cunleiilement do Tam-
bassadeur rrau^ais , à qui le roi
roulera au>si le grand ordre du
Soleil, qu'il accompagna de ma»
^rnfiques présens 11 parait ce-
pendant que ce général, peu sa-
tisliiit de ses relations avec rem-
pereiir, et surtout avec le ministre
<les relations étrangères , qui ne
lui itardonnnit pas d'être entré
dans la diplomatie sans avoir re-
cherché sa protection, quitta le
royaume de l'erse sans ordre, et
revint à Paris, où il tomba dans u-
ne disfi^rAce complète. Sesemplois
de gouverneur des pages et d'ai-
de-de-camp lurent perdus pour
lui. Mais quelque temps après ^
Na|)oiéon lui accorda de nouvelles
laveurs : il l'ut nommé comte de
l'euipire. et reçut une dotation de
•.»,r>,ooo francs. Lors des événe-
inen>« de 181 5, il se trouvait dans
le département de la Lozère , où
il commanda, sous les ordres du
f^énéral l^irnouf, une brigade de
la troupe qu'avait rasMnnblée lo
<luc d AngoulOme. Peu après, sui-
vant le mouvement universel, il
^(^ joignit aux troupes impériales
^ous les ordres du général Cha-
b<:rt. Admis A la retraite , le 4
.septembre 181;"), il est mort en
iSiS.
(;aRI)ANNK ( Ange), habi-
tait le dépurlcment du \i\v A Té-
GAR
447
poque du siège de Toulon. Ayant
servi autrefois, il rassembla un
nombre considérable de paysans,
se mit i\ leur tête, et après les a-
voir conduits contre les Anglais et
les Espagnols, les amena sous les
murs de Toulon, où ils rendirent
de grands services durant les tra-
vaux du siège. Après la prise de
cette ville , il vécut assez long-
temps sans emploi, parce qu'on
redoutait son caractère violent et
emporté, qui l'avait entraîné quel*
quefois, pendant le siège , à des
mesures d'une grande rigueur.
Se trouvant à Paris à l'époque du
i5 vendémiaire an /|, il fut nom-«
mé adjudant -général contre les
sections, et contribua beaucoup
à leur défaite. Il accompagna en-
fin le général Bonaparte en Italie,
et s'y distingua surtout à t'atta'-
que du Mincio, le iG novembre
1796. A la tête de 100 grenadiers,
il traversa cette rivière ayant de
l'eau jusqu'au menton, et sous le
feu d'une artillerie terrible qui ve«
nait de rompre le p(>nt de Bor-
guetto. Le même jour, il- entra
dans Valegio, quartier-général de
M. de Beaulieu. 11 ne se distingua
pas moins i\ la bataille d'Arcole
où il fut blessé, puis ù celle de Neu-
vied sur le Khin, en 1797. Deux
ans après, il fut nommé au com-
mandement d'Alexandrie, der-
nière place forte du Piémont du
côté de laLomburdie. La perte de
la bataille de la Tréhia le con-
traignit de capituler. Il revint
en France , où il concourut à
dissiper les rassemblemens de
la Vendée^ et repassa en Italie a-
Tcclegradedegènéraldedivision.
Il mérita un sabred'honneur et de
brilluns éloges à la bataille de
448
GAR
Marengo, coininanda quelques
temps dans lu Ligurie et duus le
Mantouan, cl passa en Allenia-
gne, pendant les anni^es i8uG et
1807. Il y avait sontonu, pur ses
taliHis militaires et son courage »
la réputatidu qu'il s'éluit acquise
en Italie, quand il mourut ù Bres-
lau, le 14 août 1807, d'une ma-
ladie causée par les fatigues de la
guerre. La Biographie de M, Ky-
mery, trompée par la ressemblan-
ce du nom, l'a désigné comme
le frère du précédent, et Ta don-
né comme secrétaire du général
Gardanne, lors de son ambassade
en Perse. Les Irèrcs Alichaud, qui
n'avaient pas de meilleurs ren-
seigncmens, ont copié Al. Eyme-
ry; et afm de paraître cependant
mieux instruits, ils sont entrés
dans les plus grands détails sur
les circonstances du prétendu
Toyage de Gardanne (Ange) en
Perse. Nous croyons devoir aver-
tir qu'il n'y a jamais eu entre Gar-
danne mort à Breslau en 1807, et
Gardanne revenu do l'ambassade
de Perse eu 1808, d'autres rap-
ports que celui de leur nom.
GARDANTE (CdarlesPierre-
Loi'is), cousin du comte de Gar-
danne, <*t fils et neveu des célè-
bres médecins de ce nom, naquit
ù Paris, le la novembre 1788. Il
marcha sur les traces de son pè-
re et de son oncle, et, en 1812,
il fut reçu docteur, et nommé
médecin de charité de son arron-
dissement. Le zèle qu'il mit à
remplir ses fonctions le fit bien-
tôt connaître conmic praticien; et
les mémoires ainsi que les arti-
lies distingués qu'il publia dans
difTêrens journaux de médecine,
fondèrent sa réput:ition comme
GAK
écrivain. En 1816, il publia on
ouvrage, sous ce titre : JvU aax
femmes qui entrent dans Cage cri-
tique. Il est le premiev qui ait
traité d'une manière aussi com-
plète cette crifte inévitable; et n*o-
mettant rien de ce qui pouvait 7
avoir rapport, il lui a donné le
nom de menés pansie que l'usage
fera sans doute adopter. Tout fait
espérer que ce jeune médecin aug-
mentera le uombre des hommA
distingués qui honorent sa pro-
fession.
GAADANE-DUPORT ( Gbai-
LEs), chirurgien, naquit à Tou-
lon, département du Varj le is
novembre 174^- H vînt achever
ses études à Paris, et après avoir
soutenu avecsuccës^ au mois de
novembre 1782, sa thèse inau-
gurale , thèse qu'il publia en 16
pages in-4% "^ous ce titre : Deju'
guio luxato, il fut reçu maître eo
chirurgie. Le célèbre docteur F.
Sue présidait le collège. Garda-
ne Duport publia, en 1787, in-8*,
une Méthode sûre de guérir lei
maladies vénériennes pur le iraiiê'
ment mixte ; il en donna une se-
conde édition en 1805* revue et
augmentée d*un Mémoire sur le
salivation^ et de plusieurs obser-
TOtîous pratiques. On prétend que
la méthode de Gardane- Duport,
n'est autre que celle de Joseph-
Jacques Gardavb, médecin, qui
jouissait, vers le milieu du 18**
siècle, d'une grande réputation,
et dont il se disait le parent
L'ouvrage de J. J. GardanCf pu-
blié en 1 775, sous ce titre : Manié'
re sûre et facile de guérir les malû"
dies vénériennes^ traitait avec au-
tant de clarté que de soin et
d'exactitude, des difTérci^s ^y^P'
•li^^^
GAR
tomes de la maladie rénérienne^et
f xposuil,avec tous les dé?eloppe-
mvAis nécessaires, une méthode
inixley employée par lui avec le
]>liis grand .succùs, et consistant
dans remploi simnltaoé de la
solution aqueuse, du âublîmé à
i'inléiiour et des frictions mer-
curiales à l'extérieur. Gardane-
Dupnrt n'hésite point 6 avouer
lui-mcmeque ^on livre peut être
regardé comme une réimpres-
«>(on de celui de J. J. Gardane.
Néanmoins on a remarqué qu'il
avait modifié Tordre des matiè-
res, donné de grands développe-
mens h des objets simplement
indiqués dans le Jpremiorouvragc
traité avec un soin particulier,
enfin, ofl'ert beaucoup plus de dé-
tails sur la gonorhée. Gardane-
Dnport mourut û Paris au mois
d'avril i8i5.
GAllDKU^, ancien professeur
do médecine et do mathématiques
à Toulouse, a travaillé pendant
5o ans à la traduction des OEu'
vrcs cowpli'fvs (i* Hippocraie ^ en 4
vol. ir)-8", et a donné au public
le fruit de son travail, dans un
ouvrage i\\\\ parut sons le voile
i\v Tanonyme. avec le litre de :
Traduction des Œuvres médicales
d* Hippon-atc^ sur le texte grec ,
d*aprcs Fot's, i8oi , t\ vol. în-8*.
l/c(IiU*on de Foës renferme huit
Si'clions, et Ton n'en trouve que
^4'j)t dans la traduction deGardeil.
(!c laborieux médecin n'eut pas
le temps d'achever la 8** avant Fé-
puque où il s'étail proposé de-
puis long-temps de mettre son
travail au jour, sur les instances
d^iti grand nombre de ses con-
frères; et son intention était de
la publier à pari, pour compléter
T. VII.
CAR
419
son ouvrage, quand il en fut em-
pOché par sa mort, arrivée le 19
avril 1808, à un Age fort avancé.
Il était membre de l'académie
des sciences et belles-lettres de
Toulouse:eni755, il avait adressé
à Bernard de Jussieu une lettre
sur le tripolù
GARDKL ( Pieree-Gabriel ) ,
ne à Nanci, fut d'abord maître de»
ballets du roi de Pologne, et vint
ensuite à Paris, où il débuta com-
me danseur en 177/1, sur le ihéû-
tre de l'Opéra. En 1787, il rem-
plaça son frère dans l'emploi de
maître des balletsdu roi et de Taca-
demie royale de musique. Il avait
beaucoup étudié la composition
musicale, et avait joué avec suc-
cès plusieurs concerto de violon»
au concert spirituel, en 1781.
Dans le grand nombre de ballets*
pantomimes qu'il a composés, on
admire Tart de la mise en scène,
et I heureux parti qu'il a î^m tirer
des moyens chorégraphiques. Ou-
tre le nombre immense de com-
positions dont il a enrichi les o-
péra mis en scène, on lui doit
encore : !• Psyché et Télémnqae^
1790; 1* le Jugement de Paris f
1795; 3* la Dansomanic, 1800;
{(" le Retour de Zéphire, i8oîi; 5*
Daphnis et Pandore, 1 80 5 ; 6" Une
Demi Heure de Caprice, Achille à
Scyros , Alexandre chez A pelle ,
\Ho^;f!aFétedeMars;Pautetyir'
ginie^ i8o(); 8* F en us et Adonis,
1 808; 9* Pcrsée et Andromède; Fer*
tumne et Pomone, 1810; fo'/'^n-
fant prodigue, 181a. M"*Gardel,
son épouse, débuta sur le théâtre
de rOpéra, comme danseuse, en
1780. Klle a établi les rôles d'Eu*
charis dans Télémaque^ et de Psy*
chéy dans !• ballet de ce nom.
/|3o
G.va
Dllt' n rv,çu ^n rrtraitc «n 1S169
après un service du 5o aii.4.
GAKDEN ( FBAï«çni!) ), pliiii
connu sous le nnin tU* lord Gar-
denstone t né \ Kdinihoiirg, en
1721, embrassa lu professiini d'a«
vocul^el occupa cnsiiilrpliisîeur:»
emplois dans la magisiratnre.
Touché de la conditiun malheu-
reuse des hubilan'4 de la campa*
gne en Irlande, il consacra une
grande partie de sa fortune à a-
méliorer, par tons les moyens
possibles, le sort des paysans du
comté de Kinkardinc, 01^ il pos-
sédait de riches domaines, et il
eut la salisfaclion dy parvenir.
Il publia, en 1791 9 sous le titre
de Souvenirs d'un voyageur, une
suite d'observations qu'il avait
recueillies «mi purrouiant la Fran-
ce et quehpies autres états de
rKurope. 11 nu)urnl en 1793.
GAKDIlilN (Clacdb-Martiii),
proiVsstMir d'accouchemens 9 est
né i\ Tarjet, dans le B^rri , en
1767. 11 proiVssa d'abord la phy-
sique et 1rs matliématiques au
coiléj^e de Honr^es , où il avait
fait ^es étudt's; et ce ne fut qu'A
l'âge de 34 ^^^^ n^'^' ^^' Wsra tout
«Mitier i\ la carrière médicale. En
181 1, il concourut ik la Faculté de
médecine de Paris, pour la chai-
re d'accouchcmens vacante par
la mort du célèbre professeur
et ])raticicD BaudcIoc(|ne. Le
public le désignait comme un
des candidats qui réunissaient le
plus de titres. IJn jeune homme,
encore peu connu , pîU'ul dans
l'arène , et rem|>orla le prix ; «"'é-
tail M. Désormoaiix, aujourd'hui
professeur d'accouchemen:» à la
F.tcullé de médecine Nous ferons
observer, ù cette o^caatioQi qu'un
GAa
oiamenpublicseraitleseQlmoyai
légitime de recoD naître la capaciti
d*nn candidat , el que rien o*eft
aussi ridicule que de Toir des niî
nistre8 accorder* u leur gré, uai
place de profeswur dan» une écol
a«is>i importante que celle de iné
decine. 11 n*en est pas d'une cliair
di* la Faculté comme d^un erapia
dans les bureaux rainistérielft* o<
Ton e>t Houvent appelé Mins i
moindre capacité, lin aous-secrc
tiiire, moin» ignorant que »oi
chef, pout lui servir de subMitut
mais professeur udini:* dans l'un
des premières instituiiiins de FEi
vope,il ne saurait enseigner par n
présentant. M. Gardien, qui atai
fait jusque làdescourspublicsd*»
couchcmens, renonça toul-é-fii
•\ la carrière de l'enseignement
et se renferma dans lo pratique d
son art. 11 a fait une fois , avt
succès, l'opération césarienne
el a publié un Traité comptt
d* êccoiuhemêns et des tnaJadiês di
femmes et des &9\funê, Paris, 180
el 1816, 4 volumes. On a encoi
de lui une dissertation Inaugnral
sous ce titre : Examen dès #/Jbj
que produisent, sur l'éeononUê i
ni mate, tes qualités physiques i
l'air, soit essentielles, soit aeeidsn
telles et variables j Paris 9 an *
in-H*.
GARDIEN ( Jsui-FaAHçois-Bl
rie;, né en i7r>i, était avocat 1
vaut la révolution 9 époque où
fut nommé procureur-syndic i
district de Gliûtelleranlt. En se|
tcmbre 1793, il fut député par
déparlemeat de la Vienne i\
convention, et s'y montra 1*4
des 1)1 us généreux défenseurs di
maximes républicaines. Lurs c
priHïès de Louis XVI^ il vota poi
\-^
• --
■li^i
CAR
cla<^$iqucs pour la plupart^ ^
tous <5{;aleint>iUreiQarquabl<34 par
l'esprit de méthode quîj règiie^
v,i par la clarté du style. Les prin-
cipaux sont : Cours complet (U
mat/iénialiques fie Beiout, revu et
aagtnenté, 1/9^**791)» ^ ^^^* **'"•
8°. Les derniers volumes com-
prennent tout ce qui a rapport à
la navigations ce qu'on ne ren-
contre presque dans aucune des
(éditions de Bezoul. a" Élémens
iT algèbre par Clairaut, G"* édition,
prccc<ié.s d'un Traité d'arithméti'
que par TheveneaUy 1801, a vol.
in-8"; 5" Cours d* analyse algébri"
(fue, 18014, in-S"; l^"^ Traité élé*
vicntaire d* arithmétique ^ i8()3,
in- 12; 5* Traité d* arithmétique à
r usage des élèves de tou( âge, 1 80g,
in-8'; G° Réciproques de la géomé"
Irie^ suivis de théorèmes et de pro^
blêmes^ 18 lo, in-8''; 7' Leçons de
statique^ 1810, in~8"; 8° Leçons
de calcul différentiel^ in-8". M.
Garnier est aujourd'hui profes*
scur de mathématiques à Tuni-
versité de Gand.
GAKNIER, jeune marin, com-
mandait une goélette montée de
8 hommes, quand il fut attaqué
par un cordaire de Tilc de Guer-
nesey,qui le captura. Les Anglais
prirent G Français i\ leur bord, et
laissèrent Garnier avec son mous-
se sur la goélette, qu*ils confiè-
rent ù un capitaine de prise et à
3 matelots pour la conduire en
Angleterre. Lecapi^^Jine de prise,
<iui n'entendait r^" ^ la naviga-
tion, non plusq'C les trois hommes
qu'il avait a**^<^ I"» » se trouvant
à plusienr^eues au large, fnto-.
I,|j^/. j Ajandonner Ja direction
de. la '><î*<îll« au jeune Garnier,
<iui ^ ë:'J"^^**''^«î4' vers leê côtes
GAa
46«
dé France, sans que les Anglais
s'en doutassent. A peine décou-
>ril-îl tes côtes de (Cherbourg,
qu*il alla trouver lecapitainedans
sa chambre, une arme à la main,
en le sommant de se rendre. Ce-
lui-ci fit un mouvement pour
saii«ir un pistolet qu*il avait â sa
ceinture; mais Foificier français,
qui l'avait prévenu, le tua sur-le-
champ. 11 s'empara de ses armes,
et courut sur le pont en couchant
en joue les 5 autres Anglais et en
les sommant de se rendre. CeuiN
ci tombèrent à ses genoux, et il
les emmena pri»onniers i\ Cher-
bourg.
GARNOT, habitant de Saint-
Domingue, fit partie de la députa-
tion de cette colonie à la conven-
tion nationale , où il ne siégea,
non plus que ses confrères, qu'a*
prés la condamnation de Louis
XVI : il passade celle assemblée
au conseil des cinq-cents, et en
sortit en 1707.
GAROS (L. J.), fut député de
la Vendée à la conventicm natio-
nale, où il se fit remarquer par
une exagération de principes en-
tièrement contraires à ceux qui
peu de temps après portèrent les
Vendéens à prendre les armes.
Lors du procès de Louis XVI, il
vota la o^ort de ce prince sans ap-
pel et sans sursis. Ildevintensui-
temembre du conseil des anciens,
et en sortit en mai 1797. Il fut
nommé, après la révolution du
18 brumaire, à la place do juge
du tribunal civil de Fonlenay,
qii'il a remplie pendant long-
temps. 11 a été compris dans Li
loi d'amnistie par laquelle les
conventionnels qui avaient voté
la mort du roi, ont été contraints
404
CAR
de clicrelier un asile hors de
GAKRAN DE COLLON. se dé-
rliru lit* lionne liuiirn partisan des
duiirine!» de la révulution, mai:)
snns trop d'exagération, et fut
nommé, en 1789, inembie du cu-
iiiilé des rerhenrlics de sa rom-
ninne. Il tenta vaintment de
5oii:»traire le bunlanger Franrois
ù la fureur du peuple ; pré^enta
ensuite uti rapport contre la cuur,
dans lequel il inculpa de graves
}/er««on nages, eoinmc l*u\>égur,
Bezen\al , et proposa, le 20 mai
i7Ç)i ,au i-on!*eil municipal, de fé-
liciter la muniiipalité (le Varso-
vie, pour la révolution qui venait
de •» 'opérer en Pologne. Chargé
tnsuiiif de repré?«Miter Paris à
Tas-i nildée législative, il détendit
IV'Ieition de l'ahbé Faucliet, et
appuva la propo>ilion de Cou-
thon, tt-mlant i\ ce (pie les mots
de Jf//vel de majesté fussent ^up-
priniés en parlant au roi; à ccque
le fauteuil doré qui était df>liné
à ce prince, frit enlevé de la salie;
et enfin à te (piii fût libre à cha-
cun de se tenir de iiout ou assis,
f l même le chapeau sur la tête,
lorsque le roi \itu(liait à la con-
Yciilion. Il >e dérhira un des plus
zélés dcfeuscur.s de \\^ jij)trté des
Muirs, et prit au." si parii pour les
soldats de (ihàlcau-vieux, con-
damnés aux i'ers à la suite d*uuo
insurrection. Ce tut surtout pour
le mas?acre des juisonniers or-
donne par Bourdon de TOise,
qu'il manifesta la haine que lui
inspiraient les excès des anar-
ehisles révolutionnaires. Il avait
été n(nnn)é grand-juge à la hau-
te-cour nationale d Orléans* oi\ il
fit >aincnient les plus grands el-
GAIL
forts pour sauver ces malhenreu
fies victimes du fer de.^ assassin
arrivés de Parh avec le député d
ruise; et lors de leur translatio
à > ersailles, où ils furent égorgéi
on l'entendit s'écrier ù la maîso
cuninnme, en les voyant suric
charrettes qui allaient les emme
ncr. M 11 faut que ce Bourdon soi
»nn grand monstre. > Lors d
procès de Louis XVI, il ne vou
lut point prononcer comme ju«
sur le sort de ce prince, donti
vota seulement la réclusion e
qualité de législateur. Le ai mar
1795, il fut élu secrétaire, etpr(
posa, dans le cours de la mêm
année, de substituer le bonnet li
publicuin aux fleurs de lis mar
quéessur les milles qui boroaien
les roules en France. En i795,i
invoqua les principes de Tinstitu
tion du jury contre la mise ei
jugement du comité révolution
naire de Nantes; et après avoir,
quelque temps de là , combatti
comme immorale une propofi
tion de ClanseU tendant à e
qu'on traduisît devant une coni
mission militaire ceux qui donne
raient asile auxreprésentariâcon
damnés à la déporl:ition, il pri
la défense de Dronel en rappclan
sa e(mduîtelorsdela fuite (lu roi
Réélu au conseil des cinq- cents,
en 179G, il proposa d^autorPseï
des visii«5 domiciliaires pour re-
chercher Il~l individus échappes
au camp de «Wnelle; et le 21
juillet de Tannée 5uîya,|te^ il se
déclara en faveur cIm, sociétés po-
pulaires, en ajontan. qQ»jj ^^nil
membre de celledePan Nommé,
eu mai 1798, conimissaijv^y j|_
rocloire près le tribunal de «.^j^,
liun, il remplit cet emploi jusi'|»i
CAR
la révolution du 18 brumaire, àla
suite de laquelle il devint mem-
bre du sénat. En 1804, il fut
nommé titulaire de la sénatore-
rie de Riom. En 1814» il donna
son adhésion à tous les actes qui
ont renversé Napoléon, et ont
replacé la famille royale sur le trô-
ne. Il n'a cependant point été ap-
pelé à la pairie. Garran de Goulon
est mort depuis quelques années.
Il était membre de Tinstitut, et
CAR r 465
avait reçu, en 1804, le titre de
grand-officier delà légion>d 'hon-
neur. Amt des lettres^ il avait
presque constamment partagé
son temps entre Tétude et les af-
faires publiques. II a inséré un
très-grand nombre de bons ar-
ticles dans le Répertoire univers
sel de jurisprudence, On lui doit plu-
sieurs ouvrages, et entre autres,
des Recherches politiques sur l'é-
tat ancien et moderne de la Pologne,
FIN DU SEPTIÈME VOLUME.
t VK.
So
SUPPLÉMENS.
Nous nous proposion* de terminer Tarticle des frères Favcrè
(pir. 5<). r* col. ), par lr< lellnr^ qo'iN ècri%ireDt. la teille et le îour
ni^oie de leur mort, à deui de leurs plu4 ancien« amis. M. lialar*
deau. notaire à Marmandc. et M. le duc de Ba5<ann; mm nooj
n'avions pas alon ces lettres sous le« veui ; nous les doDnons dans
ce supplément, car notre article serait incomplet sans elles.
Les frerts Faucher à M. Malar-
deûu j notaire à Marmandé.
Vos meiileurs amis, près de
perdre la vie . se bercent de Tes-
poîr de TOUS embrasser avant la
catastrophe; mai^ comme il est
possible que la manière dont un
la hdfe nous prive de ce dernier
et Tifplaisir. nous nous occupons,
à nos derniers momens. de vous
et de madame Malardeau. Nous
aTons fait le bien tant que nous
Tarons pu, et dans toute reten-
due de notre sphère d'activité :
nous ne nous reprochons aucune
action, aucune pensée pour lo
mal d'autrui : on va nous donner
la mort; mais Thonneur est sau-
vé. Les chefs d'accusalion sont
révolutionnaires, ain?i que le
jugement. Vous avez perdu ce
que vous aimiez le plus au mon-
de : vous finissez de perdre tout
ce que vous aviez de cher sur la
terre. Vous tiendrez dorénavant
peu à la vie, excepté pour mada-
me Mahrdeau. Vivez long-temps
ensemble, et puissiez -vous vous
suffire et mourir le même jour!
Nous vous recommandons la jeu-
ne famille que nous laissons après
nous; elle vous regardera com-
me son conseil nécessaire : nous
leur repoSf pour leur bonheur.
Nous avons entendu notre «ea-
tence avec ^ang-rroiil ; et la sérè*
nite de notre ame D*eD a pas été
troublée. Les misérables acteurs
des scènes actuelles en ont été é-
tounés: ils ne se ironnaissent pas
en jnies furtes.
Nous ne sommes attendris qu>n
pensant à nos amis, et tous sa*
vez bien que notre cœur battra
pour vous jusqu'au terme extrê-
me : nous savons aussi que notre
image vous suivra au tombeau.
Adieu, ie meilleur des hom-
mes et le meilleur ami.
C05STÀKTIX FArCHEB.
Des cachots do fort da Hâ ,
ctr a6 septembre 181 5.
Et moi aussi, mon ezcelleat
ami, je veux vous dire un der«
nier adieu. Vous connaîssex notre
cœur, et vous savez s'il fut jamais
coupable de pensées criminelles.
Nous tombons victimes d^une ré-
action dans laquelle les gens que
nous avons le plus obligés sont
ceux qui ont le plus cherché i
nous nuire. Nous avons démas-
qué la malveillance, écrasé les
faux témoins , forcé les rétracta-
tions: mais le parti était pris: ou
voulait boire notre sang. On es-
lui léguons vos lumières et père par- là effrayer ceux qui coa-
votre tendresse pour nous : nous serveraient des idées libérales.
avons là une sécurité pour Nous avons couru de grands dao-
FAU
f;^(TA (Iadh nntro tranf^lation du
luit (lu II A nu chnloiiu Trnmpe(«
irt. DfH roiip^ il opô« ont [la^so
i\ (]u<'l(]iu;.4 li^iifit flo nOf« fliinoif
«■I 11*0111 pan cliungi! notre ntliltide;
vWv «itnii (M'Ilr dr gvnti aocMxitU'*
int'vH niiK (liviTHVit r.lKinccA ùe la
vir, iM qui, n*iiynnt pRK levé un
Tmiii ciiorgneilli dan» lu profpé*
ritr, t\v. }«avrnt poinl courber la
trte «oii<( 1<* iniillieiir. Il nooK l'rap*
pr (Icliout. Adiou, mon anii. Noui
Yous IrgiioiiN, ft il madame Ma-*
laidniu , (le temireH HoiivrnirH.
VoiiH ïhvf^ d*niilmi pcrfe», innii
vniro civin hrÎHv n'en ritl devenu
que plus .nennihle. «le vouH rroom-
mande, cnnutie mon fr^r^, notm
jeune ramille. Nnni« allonn fnira
de uouvi'IleH di?«pohltion9 pour
elir ; main ronsrrvex cellei« <]U9
vous avef juHqM*A ce que i*elleP-el
vous soient rtMnîse.*. Serve» d<»
f;i!i(le ei «rnpitui à ces enjaii» de
noire adoption, et ncnigen que
t 'esi encore noun aimer que leur
être utile. Adieu « hon ami.
(iésAR KAtCHKA.
( DauH eharuii de leur.t te^tu-
meus ologrnpJM'» du a^ Meptcm-
lire iHif), le jour m<^me de leur
mort , on lit A In ^uite den dispo-
sillons qu*ils renlVrment , ee qui
suil : ) ^
Mtm exeellent ami, François
Malanleau , notaire ^ Marmande,
«si nommé par moi mon exéru-
taire lehiamenlnire , bien sftr que
son eceur lialtni juj^qu'au dernier
Moopir pour deux jumeaux qui
raimeni bien, et qu'il n toujours
tcndremeui aimés. Je le prie de
porter sur IVxéruiion Je mes
«Irrnières volonlés el sur relte
j'iine lamilie, l'intérn , les 5oius
»|n'il aura plaisir à donner A des
FAB 467
anfani qui nou»con4innont. Jo le»
churga de auivro se» conseils, el
du Um recevoir avec In (H^nfianca
duo è la recofuinandntîon de no-
(ru creur.
J Monairur te duc de Bassano, che-
valier de pUisieuru ordres, an*
cien mmsire, de,, eU\p etr,
Monaieur le duc, don» une
lionre non» ne ae roaa plu» : nou»
uKon» i^lre Tnitillé». Vou» noua ai-
lunte». Vcr»ec oi't intérêt »ur lefl
jeune» Faucher, 00» iievDUX $ ao»
Witicr» etnos cnfaii» d'adoption,
qui ont appris do siou» i\ appré-
cier ce que nous vous dovoiia^ et
Cfl quo vo» bonté» doivent leur
fairo espérer. Ils non» contimiant
dana toms nos »eiilJmens , cl cflux
qui nous attachent A tous »oront
noAru dcriiiére pensée. Non» aom-
mes ovec respect, moosiour le
duc, vos tn*s-hunibla»el trés-o*
béiasans serviteurs,
OoasTAVTiR FAvr.niR^
€^.SAa FAitcma.
Rnrdraiii, 9; «eptrmhrf iHiii.
FAHVIim (CnAnwss-Wir.ous),
ofllrîer de la légion-dlionneur,
est né à F ont-(\-Moiisson , on Lor-
raine (Menrihe), lo i5 dérom-
bre 178S. Élève de Técole Poly-
teihniqne,' il eulrn nu service ,
daiih le !•' régiment d'arllllcrio ,
A houlogne, en i8o/|. Il flt la
campagne d*(i|m, et Tut blessé
AU conïbnt de tlrcms et Dierns-
tein. INommé dés-lors légionnaire,
il était le plus jeuno olllcier dé-
coré do l'armée fran^^nisc. 11 fut
envoyé en Italie, el de U\ il se
rrndit i\ Constantlnople, faisant
partie des oHli^iers destinés A lo
défense de celle place contre les
Anglais. Il s'offrit ensuite ù allft
*!«■■■
468 FAB
en Perse arec le général Gar-
danne , ministre-plénipotentiaire
prés fie cette cour, lequel emme-
nait avec lui plusieurs officiers de
toute arme, pour urganiscr Tar-
mée persane ù Teuropéenne.
Choisi, par ce général, pour é-
tai>Iir le malériel et le personnel
de l'artillerie, il alla à Ispahan ,
o:li il bAtît un arsenal, et y fit fon-
dre cinquante pièces de canon,
qu'il présenta au roi de Perse. A-
prés aToir fait diverses reconnais-
sances, il rentra en Europe, par
la Russie, en 1809. Il servit quel-
que temps , comme volontaire , h
Tvirmée polonaise, sous les ordres
du général Poniatowski. Il revint
à Vienne, où il se trouva capi-
taine pur ancienneté, et fut placé
dans la garde impériale. De re-
tour en France, il devînt, en 1 8 1 1 ,
aide-de-camp du duc de Kagusc,
avec lequel il fit lu guerre d'Es-
pagne. Après la bataille de Sala-
manque, il fut envoyé en mis-
sion près de Napoléon, en Rus-
sie. II arriva sur le champ de ba-
taille de la Moscowa, le 6 sep-
tembre 1812, et le lendemain il
fut grièvement blessé à Tassant
de la grande redoute. Nommé
chef d'escadron, par l'empereur,
sur ce mCme champ de bataille,
il revint en France , et fit ensuite,
avec le G"" corps, la campagne
de Saxe, en i8i5. Promu officier
de la légion-d'honncur, et colonel
d'élat-major , il fît, en i8i4j la
campagne de France, au même
corps. En i8i5, il servit, comme
volontaire, sur les frontières de
la Lorraine, son pays, qui étaient
ravagées par les Cosaques. En
1817, il accompagna à Lyon, en
qualité de chef d'état-major, M.
FAB
le duc de Raguse (ooy. HARMOinr),
lors de TimportaDte inissîou que
le maréchal avait ordre de rem<<
plir dans celte Tille. On se rap-
pelle que les ÔTénemeDS désas-
treux de Lyon, en 18179 obligè-
rent le gouveroement à j envoyer
une autorité supérieure^ qui p&t
rendre un compte exact de l'é^
tat réel des choses, et de tout ce
qui s'était passé, afin Je fixer IV
pinîon du gouTernement sur des
faits présentés d'une meniére si
contradictoire par les autorités
locales. Nous ne parlerons pas ici
de ces événemens en détail, ils
sont connus; mais nou» devons
dire la part honorable qu*j aprîse
h; colonel Fabvier. Le maréchal ,
après avoir arrêté dans sa marche,
pour nous servir de TexprcssioD
énergique de Camille Jordan , le
tombereau fatal qui parcourait Icj
campagnes, avoir brisé l'instru-
ment de mort, après avoir sauvé
un grand nombre de vicliraes,
changé plusieurs fonctionnaires,
enfin après avoir renvoyé le gé*
néral Canuel de son commande-
ment (27t?j..CANLEL), ct avoir ainsi
pacifié ce malheureux pays, le
maréchal, disons-nous^ revint à
Paris. Le bien qu'il avait fait ik
Lyon, la vérité qu'il avait démon-
trée au gouvernement sur tout ce
qui s'y était passé, lui susdtèrent
des ennemis, et son admîoîstra-
tion de Lyon fut attaquée par cer-
tains hommes, soit dans les sa-
lons , soit dans des journaux fu-
ribonds et clandestins. M. le ma-
réchal se défendit en divulguant
tous les événemens de Lyon, dont
les auteurs furent si bien recon-
nus, qu'il ne restait plps aucun
doute A ce sujet. Les contradic-
i
FAB
FAB
469
leurs redoublèrent leurs manûeu- d^état-major, était la Térité même.
vres, et leurs journaux continue- Une déclaration de ce genre, four-
rent les calomnies. La conduite nie par le cèmmissaire du roi çn-
du maréchal fut même blâmée à Voyé sur les lieux pour constater
la tribune nationale, par un mem- les éyéneni^ns, ne pouvait plus
bre du côté droit. C'est alors (en
1818) que le colonel Fabvier, in-
digné d'une audace si révoltante ,
prit la rébolutlon de publier, dans
un écrit intitulé: Lyon^ en 1817,
tout ce qui s'était passé dans cette
ville , depuis le mois de juillet
j8i6 jusqu'en septembre 1817.
Cet ouvrage, extrêmement re-
marquable par sa véracité et sa
franchise, acheva de convaincre
Topinion publique sur les tristes
événemens du département du
Rhône, et déchira le voile qui,
jusqu'alors, les avait couverts.
Il inculpait les principales auto-
rités, une seule exceptée (c'était
celle qu'exerçait M. Sainueville,
lieultiiant de police à Lyon, pen-
dant cette époque désastreuse).
Ces autorités répondirent succes-
sivement; et M. Sainnevîlle, à
son tour [voy, CHARRiEE-SAiifnE-
ville), publia un écrit intitulé:
Compterendudcs événemens deLyon
en 1816^^817, dans lequel il ap-
puya de toutes les pièces justifica-
tives les assertions du colonel Fab-
vicr. L'un et l'autre furent atta-
qués en calomnie par le général
Canuel, et, dans lecours de ce pro-
cès remarquable,de nouvelles piè-
ces furent produites, qui achevè-
rent de dissiper tous les doutes sur
les véritables auteurs des événe-
mens de Lyon. Il parut entre au-
tres une lettre par laquelle le ma-
réchal duc de Raguse affirmait à
iM. de Richelieu, alors président
ihi ministère, que tout ce qu'avait
écrit le colonel Fabvier, son chef
laisser aucune incertitude. Cepen-
dant fe tf-ibunal de, première ins-
tande ne crut pas devoir juger le
fonds du procès, et mit en quelque
sorte les parties hors de cause. Lé
général Canuel en appela à la cour
royale. Celle-ci,d'aprèsune loi ren-
due sousrempire,considéraqueItà
pièces fournies par les parties n'é-
taient pas légales, vu que les tri-
bunaux ne pouvaient reconnaître
comme telles que celles qui résul-
taient d'un jugement. MM. Fab-
vier et Sainneville furent donc
condamnés. Le coloneL était dé-
fendu par son frère aîojs, avocat' à
Nanci, qui fit preuve d'un rare ta-
lent et d'une grande énergie. A
l'article du maréchal Marmout,
nous ferons connaître plus spécia-
lement quelques particularités in-
téressantes sur les événemens de
Lyon , et la conduite humaine de
M. le maréchal dans ces circons-
tances aussi difficiles qu'importan-
tes. Après le jugement de son pro-
cès, le colonel Fabvier fut mis à la
réforme, en 1818, et, l'année sui-
vante, en disponibilité. Le com-
merce est devenu dès lors l'objet
de toutes ses occupations. Vjers le
mois d'août 1820, le colonel Fab-
vier fut arrêté. On avait voulu !e
compromettre dans les événe-
mens de cette époque; mais la
chambre des pairs, rassemblée en
haute cour criminelle, fit justice
de cette accusation, et le rendît
à la liberté. Depuis lors, il a re-
pris le cours de ses afifaires com-
merciales.
FIN DES SUrPLÉMENS.
ERRATA.
/" voi, , f»ag, 63.
M. le marquis do Clia brillant nout adn^^te, retativeoieDfaa dac d*Aîgaî1Ion, foo
graadpère» et à lui-même, une réclaLmaiioa que notre imftarlîalité doui bit od
devoir d^inûrer. Ifout aféot dît qu'on attribuait au duc d^Aiguilloa une collectioa
de pièce! librci sou» te titre de Bêeueii ds piétei ehouieâ^ TmsMewniâéts parU*
soins d'vn €0tmi9p(ditéf publié in>4*) co i^SS, et qu'on lui donnait pour collabora-
teurs la prînceffC de Gonlj, le P. Yinot , de l'Oratoire, et l'abbè 6réco*irt. M. de
Chabrillant Tait observer que le duc d'Aiji^uiilon n'avait, en 1755, époque de la pa
blication de Touvrage, que i5 ans, ce qui rend peu ^ral*einbbble la auppositico
qu'à cet âge il fût assez en relation avec M"** la prince^e de Contj, pour l'aidet »
composer un livre de ce genre; la prince^Re, d'ailleurs, avait alors 27 ans de plut
que lui. M. de Chabrillant ajoute qu'elle n'eut pour son grand-pàre qu^une booté
et une amitié maternelles. U fait encore remarquer que le doc d'Aiguillon mount
en 1788 et non en i;8o. •
/ r* voi.t fag. 16s.
Quant à l'article qui le concerne personnellement, M. de Chabrillant déclare que.
se rendant avec sa mère, sa femme et «es enfans, d'£spagoe ea Aofclelerrc, n
1794s il fut pris par une frégate française, dëtenu pendant trente moîa, et ne sortit
de prijion qu'à l'époque dv iK fructidor, qu'il fut obligé de quitter la Fiance avec
toute sa famille; que lorsqu'il fut rayé de la liste des émigrés en l'an <>, on ne lui
rendit qu'une faible partie de ses biens; enCn, qu'il n'a été attaché pftr aucun titie
ou fonction au gouveruement impérial.
VI' vol. y fag* 181.
M. le lieutenant-général comte Dumnustier nous invite à rétablir dana toute loa
exactitude un fait sur lequel nous avons été induits en erreur. Noua diaîoua : « Qu:
flce brave, qui ne respire que pour sa patrie, n'a pu obtenir d'être remii* en activité
ndcpuis la restauration. • Voici la rectification. • Blessé, dit-il, à Dresde, le a$
» août 18 1 5, je continuai â suivre l'armée et revins avec elle de Léipaîck à Majeure.
• L'empereur m'ayant donné l'ordre de me rendre à Paris pour me faire guérir, je
•.me trouvais dans celte ville au 5i mars 1814. Je partis avec l'armée pour Fon-
■ taiuebleau, où je restai jusqu'au 1 1 avril, que l'abdication de l'empereur m'aysot
«dégagé de mon serment de fidélité à ce souverain, je revint à Paris et écrivis
• au ministre de la puirre pour lui demander ma retraite, que {'obtins le i4 ^*^-
> ccmbre suivant. Ma nomination à la cb ambre des représenta ns, et ces fonctions,
•me valurent l'txil de mon domicile en 1816. Décidé à continuer, de TiTre daoi
»la retraite, je n'ai pu boUIciler d'activité. >
Même vol., pag. i^\.
Tious avons dit à l'article de M. Dumonceau, législateur, «qu'il n'arait pas né-
.gligé SCS affaires en faisant cilles de la république, et que sa fortune s'était ac
• crue en peu de temps. • Mieux informés à cet égard, uous rectiSons notre arti-
cle, en ^econnai^^.ant que M. Dumonceau n*a point augmenté par des roie» illé-
gale» la foitune qu'il tenait de son père et de la dot de sa femme, et qu'à bmort
de cet ancien législateur, M"' Dumonceau a à peine recueilli la totalité de ladol
u'i'ellc lui avait apporléc.
^>
ii<^
Dt'C 2 1966