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Full text of "Biographie nouvelle des Contemporains"

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♦ 


BIOGRAPHIE 

NOUVELLE 


DES  CONTEMPORAINS! 


\ 


rt 


lu     ' 


Lt$  sousêignéê  déclarent  que  leê  Exemplaires  non  revêtu 
teurs  signatures  seront  réputés  contrefaits. 


V 


^C^"^. 


•  i  y 


//{^mecc 


/ 


\ 


1)£  LIMPBIMERIE  D£  PLÀSSAN,  BUE  DE  YAUGIKÀRD,  N"  i5, 

DERRIERE  l'odÉON. 


{ 


BIOGRAPHIE  NOUVELLE 


DES 


CONTEMPORAINS, 


\ 


OU 

^"■'^DICTIONNAIRE 

HISTORIQUE    BT   RAISONNÉ 

DE  TOUS  LES  HOMMES  QUI,  DEPUIS  LA  RÉVOLUTION 
FRANÇAISE,  ONT  ACQUIS  DE  LA  CÉLÉBRITÉ 

fÂM  £CURS  ACTION89  LEURS  ÉCRITS,  LEURS  ERREURS  OU  LEURS  CRIMES, 

SOIT  EN  FRANGE,  SOIT  DANS  LES  PATS  ÉTRANGERS; 

t^fèeédée  d'un  Taidetiu  par  ordre  chronologique  des  époques  cèdirts  ei  des  ivêne- 
Wkens  renusrquaéies,  tant  en  France  qu,*d  l'étranger,  depuis  lyHy  jusqu'à  ce  jour» 
if  d*MMe  Taide  alphaifctique  des  assemMèes  législatives,  d  partir  de  VassemMie 
mnUitunnte  jusqu'atuc  dernières  chaméres  des  pairs  cl  des  députés. 

'ÏAi  MM.  A.  V.  A  RNAULT,  ancien  membre  »e  l'Institut;  A.  JAY; 
E.  JOUY,  DE  l'Académie  française;  J.  NORVI  N  S,  et  autres 
Hommes  de  lettres,  Magistrats  et  Militaires. 

ORKÉE    DB    240    PORTRAITS    AU    BURIN  , 
d'après    les     plus     célèbres    ARTISTES. 

TOME   SEPTIÈME. 
F— GARRA 


.<^>^L-V'!ii'i  1^ 


w-^*^^::;^ 


PARIS, 


ILA  LTBRAIRIE  HISTORIQUE,  RUE  SAINT-HONORÉ ,  N*   123, 
HÔTEL  d'aLIGRE,  OU  BUE  BAILLEUL,  TU"  13. 

1822. 


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*l|(fc 


BIOGRAPHIE 


NOUVELLE 


DES  CONTEMPORAINS. 


I«M  leltres  dei  frire*  FAUoiiiili  qoi  font  parlici  des  AnppIAmtni,  et  I'Err  ata,  aont  à  la  ftn  de  (te 

voliinit. 


FABIEN  PILLET.(F.  PiLLKT.) 
FABRE  D^ÉGLANTINE  (  Phi- 
lippe-François-Nazairb  )i  mem- 
bre de  la  coiivenlioii  iiutionAle) 
v.i  poète  dramuliqiio ,  naquit  à 
Carcassonno  (  Aude  ),  en  1755» 
Placé  en  seconde  ligne  dans  le 
mouvement  révolutionnaire ,  il 
crut  8*y  créer  un  rAle ,  et  ne  »'a- 

fieryul  pat»  quMI  était  entroîné  dans 
a  foule.  Jouet  des  événemens,  il 
le  fut  aussi  dea  hommes.  Gomme 
littérateur;,  sa  situation,  moins  é- 
qui  voque,  lui  0  permis  de  marquer 
vu  homme  de  génie  sa  courte  car- 
ri^:rc»  et  long-temps  encore  on» 
parlera  de  Tuuteur  du  Philinte 
f/e  SioUèrn,  de  i'^ Intrigue  Épisto^ 
latrc,  des  Précepteurs ,  et  d'un 
grand  nombre  d'autre«  pièces , 
lorsqu'on  aura  oublié,  et  les  tra- 
vaux du  conventionnel,  et  Tini- 
quité  du  jugement  qui  l'a  privé 
de  lu  vie.  L*homme  médiocre  a 
malgré  lui  la  conscience  de  sa  fai- 
Messe  ;  Tesprit  d*intrigue  mCmo 
ne  détruit  point  sa  nullité.  S'il 
sort  accidentellement  de  sa  gphè-* 
re,  bientôt  il  y  retombe  :  tandis 
que  rhomme  que  lo  nature  a 
doué  de  grandes  facultés,  s'élève 
à  des  régions  supérieures  ;  mais 


T.  VII. 


Il  n'y  parvient  pas  toujours  sans 
froisser  violemment  ceux  qui  l'en- 
tourent et  qui  semblent  s'oppo- 
ser i\  son  noble  essor.  Fabre  d'É- 
glautine  fut  dans  ce  cas.  Vif, 
exalté,  mobile,  il  se  fit  de  nom- 
breux ennemis.  Il  quitte  brus- 
3unment  la  maison  paternelle, 
cvient  peintre,  graveur,  musi- 
cien, comédien  «  poète.  Une  é- 
glantine,  qu*il  remporte  au  con- 
cours des  jeux  floraux,  le  trans- 
porte de  joie.  Il  ajoute  le  nom 
de  cette  fleur  à  son  nom.  Il  quitte 
le  théâtre  comme  comédien,  pour 
y  reparaître  comme  auteur.  Il  ne 
commence  point  sa  nouvelle  car- 
rière par  des  chcfs-d  œuvre: plu* 
sieurs  comédies  médiocres ,  tel- 
les que  V Amour  et  C Intérêt,  le 
Présomptueux ,  en  5  actes  et  en 
vers,  voilà  ses  essais.  Quelle  é- 
tincelle  embrasera  donc  ce  gé- 
nie? Dn  ouvrage  distingué,/^ 0/9- 
timiste,  ou  t' homme  content  de 
tout,  de  CoLiN-HAatvviLLB  (voj, 
ce  nom  ) ,  produira  cette  neu- 
rcuse  commotion.  A  55  ans,  A  cet 
fige  qui  donne  tant  d'énergie  à 
nob  facultés, Fabre  s'indigne  qu'au 
moment  où  une  grande  révolu- 
tion s'opère  dans  la  machine  po- 


a  FA6*  t 

litique  ;  où  la  nation  en  corps 
renverse  le  colosse  des  préjugés; 
où  chaque  individu  combat  eu 
particulier  pour  défendre  ses  ti- 
tues,  son  rang,sa  fortune^ou  pour 
reconquérir  ses  droits  ,  et  sor- 
tir d'une  obscurité  dans  laquelle 
SCS  talens  ont  été  trop  long-lonips 
'  enchaînés;  Fabre  ,  disons-nous  . 
s'indigne  que  dans  les  abus  qui 
ont  donné  lieu  à  ce  choc ,  un 
homme,  modèle  en  quelque  sorte 
de  tant  d'autres,  trouve  imper- 
turbablement matière  à  être  con- 
tent de  tout,  et  que  cette  dispo- 
sition de  son  cœur  et  de  son  esprit 
soit  à  la  fois  un  sentiment  et  un  cal- 
cul. Il  s'indigne  surtout  que  Fau- 
teur dramatique  dont  lebutdoilê- 
tre  toujours  de  corriger  les  mœurs 
par  la  peinture  des  vices,  des  tra- 
yers,  des  ridicules,  «  o^e  présenter 
»  sousun  aspect  favorable  uncarac- 
•  tère  monstrueux.»  Se  méprenant 
sur  les  véritables  intentions  de 
Fauteur  de  l'Optimiste^  il  Faccuse 
lui-même  d'égoîsme ,  et  Taccable 
du  poids  de  sa  colère  (  f^.  préface 
du  PhiUnte  de  Moiicre,  >y9i)*  P*" 
bre  eut  tort  de  descendre  ù  des 
personnalités  toujours  répréhen- 
sibles;  mais  cette  colère,  envisa- 
gée seulement  sous  le  rapport  de 
la  morale  publique,  était  louable 
et  bien  naturelle,  puisque  le  sen- 
timent qui  rinspirait  a  produit  le 
PJiUinie  de  Molière^  la  plus  forte 
conception  dramatique  ,  depuis 
Tapparilion  du  Misanthrope  ti  du 
Tartufe.  Considéré  sous  le  rap- 
pprt  du  stjle,  le  Philinte  a  subi 
de  nombreuses  critiques  ;  il  j  en 
a  eu  de  justes,  mais  la  plupart 
sont  exagérées.  Égarés  par  la  pas- 
sion, les  censeurs  n'ont  pas  vu 
que  cette  pièce  était  un  jet  ea 


FAB 

bronze ,  et  non  un  ouvrage  de 
marqueterie.  L'Intrigue  cpisto- 
faire,  où  Du^azon  a  créé  d'une 
manière  si  originale  le  rôle  du 
peintre  Fougère ,  maintînt  par 
sa  gaieté  communicativela  répu- 
tation (Te  l'auteur;  les  Précepteurs^ 
ouvrage  posthume,  y  ajoutèrent 
de  nouveaux  litros.  L'Orange  de 
Malte  ^  comédie  perdue  ,  et  qui 
oiTrait  le  même  sujet  que  M.  A- 
lexandre  Di^val  {coy,  ce  nom) 
a  traité  dans  sa  comédie  de  la 
Fil/fi  d'honneur^  eût  sans  doute 
confirmé  les  droits  de  Fabre  à 
l'honneur  de  soutenir  la  scène 
française,  veuve  de  Molière,  de 
Regnard  et  de  Dancourt Fa- 
bre a  fait  un  grand  nombre  de 
poésies  diverses;  elles  sont  en  gé- 
néral médiocres;  mais  il  serait  in- 
ju«:o  de  ne  pas  citer  comme  des 
chefs  -  d'œuvre  de  naïveté  et  de 
sentiment,  la  romance  :  //  pleut,, 
il  pleut,  bergère,  et  celle  Je  t'aime 
tant ,  je  t'aime  tant ,  etc.  Les 
principes  du  nouvel  ordre  de  cho- 
ses exaltaient  toutes  les  têtes^  Fa- 
bre fut  porté,  par  sa  malheureu- 
se destinée,  à  prendre  un  rôle 
dans  ce  drame  sanglant.  Membre 
de  la  société  des  jacobins,  puis  de 
la  municipalité  usurpatrice  qui 
s'installa  elle-même  dans  la  nuit 
du  9  au  10  août  179^9  en/in  , 
de  la  convention  nalinale,  il  sv, 
prononça  pour  les  mesures  les 
plus  violentes  ,  et  dans  le  pro- 
cès du  roi  ,  il  vota  la  mort 
sans  sursis  et  sans  appel.  Ce 
zélé  républicain,  ce  terrible  en- 
nemi de  la  royauté,  est  bientôt 
dénoncé  comme  royaliste  ,  et 
plus  tard  comme  chef  du  mo- 
dérantismc.  Robespierre  et  Hé- 
bert,  ses  ennemis  personnels^  le 


FAB 

}>oursui virent  avec  achameraent. 
Voiil-il  dans  une  circonstance  fc 
jiiMifirr,  on  lui  cric  :  A  la  f^M' 
lotinc!  11  est  arrêté  comme  folsi- 
llculcur  d'un  dccrcl  relatif  à  la 
coinpii^nie  des  IndcSy  incul|K)lion 
non  prou  véo  môme  après  5o  ons, et 
qu'il  rrpousse  avec  énergie  dam» 
sou  Miwoirc  (  ^^.  Œuvres  nUUes  et 
posthumes^  a  vol.  in-8*,  vendé- 
minirc  nn  ii  ). "Sur  le  rapport  d'A- 
iiiar,  Fabre  est  décrété  d'uccusa- 
tiiMi,  lui  si  fier  d'être  Fron^^ais  » 
lomiue  complice  d'une  consfira- 
t'miic  C étranger!  Mis  en.jugo- 
mnilnvec  Danton,  Camllle-Des- 
moulins,  etc.,  il  fut  condamné  ù 
murl  le  i/|  germinal  an  a  (  3  a- 
vril  i;<)4  )«  «^  P^'rit  avec  eux, 
plein  de  cette  fermeté  philoso- 
phique qui  parait  au  Tulguiro  u- 
ni*  froide  insouciance,  et  i\  un 
l'iofjrjiplie  libelliste  (  V,  Biogra^ 
pine  atHversclie)^  une  mort  sans 
ntunigp,  pans  son  Mémoire^  Fa- 
bre n  justifié  son  aisance  momen* 
tiinéc;  et  cet  homme,  accusé  do 
.<Vlro  enrichi  ù  la  révolution ,  a 
liiissô  sa  veuve  dans  un  état  si 
voisin  de  Tindigence,  que  la  con- 
vention nationale  lui  a  accordé 
jles  secours.  Fabre  est  mort  à 
'M)  sitSi  ayant  assez  fait  pour  sa 
f^iuire  et  pas  assez  pour  les  let-* 
*rc8,  dont  il  était  appelé  à  aug- 
•JîciUcr  les  richesses.  St)n  fils,  cr 
lèvctj,.  [Y.cole  Polytechnique,  in- 
penipur  des  ponts  el-chauî»sées  tk 
yles,  est  un  homme  aushi  dis- 
''•»P'i«  par  son  mérite  que  par 
"*'?*  î^eniiincns  patriotiques. 

F.VBKK  DB  L*ArnE  (.lEiN-PiEii- 
*K«  1.0MTK),  né  A  Garoassonne,  lo 
^  décembre  i^Sfi,  excri^ul  la  pro- 
Hîssiou  d'avocot  au  parlement  de 
"louluufic,  avant  la  révolution, 


FAB  S 

et  avait  été,  en  1783,  député  aux 
états  de  Languedoc.  £n  I790,  il 
fut  nommé  commissaire  du  roi , 
pour  organiser  le  département  de 
l*Aude«  ensuite  procureur-géné- 
ral-syndic, et  enfin  commissaire- 
royal  prés  le  tribunal  criminel  de 
Carcassoune.  La  salubrité  publi*- 
que  et  Tagriculture  réclamaient 
le  dessèchement  de  Pétang  de  Mar- 
seilletlo  :  les  états  de  Languedoc 
en  avaient  conçu  le  projet,  mais 
on  le  prétendait  impraticable.  £n 
179a,  M.  Fabre  démontra  la  pos- 
sibilité de  ce  dessèchement,  qui 
eut  e/fectivement  lieu  quelques 
années  après,  par  les  soins  de 
M*'  Lawelè«.  Proscrit  pendant  le 
régime  de  la  terreur,  M.  Fabre 
lut  nommé,  par  le  département 
do  TAude,  le  a4  vendémiaire  an 
4  (lO  octobre  i7r)5),  député  au 
conseil  des  cinq-cents.  Il  s'occupa 
presque  exclusivement  de  finan* 
ces,  et  fut*  pendant  quatorze  ans, 
le  rapporteur  de  la  commission 
des  finances ,  soit  au  conseil  des 
cinq- cents  «  soit  au  tribunal.  En 
septembre  i7()G,  il  signala  les  a- 
bus  qui  régnaient  dans  Tadminis- 
tralion  des  postes,  indiqua  des 
omélioralions ,  et  s'opposa  i\  ce 
que  le  directoire  nflermrit  celte 
branche  du  revenu  public.  Au 
mois  de  novembre  suivant,  il 
demanda  la  régularis'Mion  de  la 
perception  du  droit  |  ur  Tenlrc- 
tien  iXfn^  routes.  Kn  1797,  il  fit 
décréter  Timput  sur  les  Inllets  de 
spectacles  au  profit  des  hospices, 
proposition  qui  seule  placerait 
M.  Fabre  an  nombre  des  philan- 
thropes dont  lo  siècle  s'honore. 
Le  aj)  aoftl  i7<)7.,  il  proposa,  par 
motion  d'ordre,  do  couvrir  un 
déQcit  de  ia5  millions,  sur  Ics^ 


8 


FAB 


le  dévouement  de  rautre^lesrœux 
du  fils  furent  exaucédy  on  consen- 
tît à  ce  qu'il  remplaçât  son  nère. 
Fabre^  déjà  glorieux  en  quelque 
sorte  des  fers  qu'il  allait  porter, 
donna  bientôt  un  autre  exemple 
de  fermeté  ou  plutôt  de  magna- 
nimité^ qui  ne  parut  pas  moins 
admirable  que  le  premier.  Il  re- 
fusa la  liberté  qu'on  lui  offrait  à 
condition  que  le  ministre  Rabaud 
sortirait  de  la  France.  Fabre  fut 
donc  conduit  au  bagne  deTonlon, 
revêtu  de  la  livrée  du  crime ,  et 
coâfondu  avec  les  plus  vils  scélé- 
rats. Après  six  ans  de  souffranceSf 
après  avoir  éprouvé  de  la  part  du 
comte  de  Saint-Florentin,  qui  se 
montra  toujours  inexorable  en- 
vers lui ,  des  rigueurs  qui  ren- 
dirent sa  position  infiniment  plus 
affreuse,  il  dut  enfin  sa  délivrance 
au  duc  de  Ghaiseul  «  alors  chargé 
du  département  de  la  marine.  Un 
nouveati  chagrin  l'attendait  à  son 
retour  daos  sa  famille;  son  infor- 
tuné père ,  dont  tous  les  jours 
s^étaient  écoulés  dans  ks  larmes, 
ne  put  supporter  l'émotion  que 
lui  causa  le  retour  de  son  fils ,  et 
expira  peu  de  temps  après  dans 
ses  bras  en  le  comblant  de  béné- 
dictions. Fabre  retrouva  libre  une 
parente  qui  lui  était  destinée  lors* 
qu'il  se  sacrifia  pour  son  père,  et 
l'épousa.  C'est  ce  trait  remarqua- 
ble de  piéié  filiale  que  M.  Fenouil- 
lot  dé  Falbaire  à  mis  en  action 
dans  son  drame  intitulé  L'Hon- 
nête crimineL  Le  comte  de  Saint- 
Florentin  ,  lors  de  la  représenta- 
tion de  cette  pièce  qui  excita  beau- 
coup d^enthoàsiasme, s'opposa  à- 
une  souscription' de  100,000  fV. ,  • 
qu*on  voulut  faire,  en  faveur  de 
Fabre,  et  Yn entra*  pnr-lâ  combien 


FAB 

il  était  implacable  dans  ses  haines» 
Fabre  reprit  le  commerce,  et  a- 
près  a5  ans  de  mariage,  il  perdit 
son  épouse  qu'il  adorait;  le  cha- 
grin qu'il  en  éprouva,  joint  à  1» 
faiblesse  de  sa  santé,  le  détermi- 
na à  renoncer  entièrement  aux 
affaires.  Il  mourut  à  Cette,  le  3i 
mai  1797,  chez  son  fils  qui  lui 
ferma  les  yeux. 

FABRE  d'OLIVET  (  N.  ) ,  né  à 
Ganges  le  8  décembre  1768,  aban« 
donna  le  commerce  «  auquel  ses 
parens  l'avaient  destiné,  pour  se 
livrer  à  l'étude  des  belles-lettres. 
Il  fit  d'abord  plusieurs  pièces  de 
théâtre  :  La  pr^ise  de  Touton , 
opéra,  et  /«  Sage  de  Vlndostan^ 
drame  philosophique  en  un  acte 
et  en  vers;  et  publia  ensuite  : 
!•  Azalals  ou  le  gentil  Jmar, 
in-8%  1800;  a*  Lettres  à  Sophie 
sur  ^histoire y  a  vol.  în-8*,  1801  ; 
3**  Le  Troubadour,  poésies  occî- 
taniques  du  ia"*  siècle,  a  vol. 
10-8",  1804  ;  4'  Guérison  de  Ro- 
dolphe Grivel ,  sourd-muet  de  nais- 
sance^ in -8°,  1811.  Il  fut  aussi 
l'un  des  rédacteurs  de  la  Biblio- 
théq'ue  des  romans. 

FABRË  (MiRiE-J.-J.-ViCTOMu), 
littérateur,  est  né,  en  1785,  à 
Vais,  département  de  l'Ardèche. 
Dès  ses  premiers  pas  dans  la  car- 
rière littéraire,  il  obtint  des  suc- 
cès, et  fut  honorablement  distin- 
gué dans  plusieurs  concours  aca- 
démiques. On  remarqua  particu- 
lièrement son  Épltre  sur  Vindé- 
pendancê  de  l'homme  de  lettres.  En 
1817,  l'académie  ne  pouvant  don-  • 
ncr  que  l'accessit  à  son  Discours 
en  vers  sur  tes.toyages^  regretta 
de  n'avoir  poltit  un  second  prix 
A  décerner.  Le-  ministre  de  l'in-» 
téricui*;  alors  M.   de   Chnropa* 


f 


FAD 

^nj,  mit  t\  celle  occniion  un  prix 
ffxtrnonlinnlro  à  In  dUpoMtiou  de 
In  Mt*oondo  rinise  de  Pliinlitut»  et 
M.  Fnbre  Uii  amtonnh.  L' Èhg^ 
t/r  Coriit^Uhn  en  180H ,  et  Vfllogt^ 
//rt  l,a  AniyrW,  en  181O9  obtinrent 
It^  prix.  (Mitre  leii  ouTritaioi^des* 
hxin^  on  A  do  M.  Yiotorin  Fabre  : 
I*  fUofff  de  Boihau^Dêêpréatuv  t 
in-8",  iHoT);  i*  O pusculêê,  en  Yen 
vt  en  proidN  in^H",  1806;  3*  £« 
Motf  iVUftm  IV,  poome,  ln-8', 
1808;  4*  TnhUQU  Uttérêirë  Hu 
X  rttt''*  sMe.  in-8S  1810; 
.V  fUogr  de  Aftmtaignti  ^  In- 8% 
181:».  M.  Fnhro  nVitiiit  quN\  In 
f\(*ur  dn  9011  Age  ,  quand  une  nui- 
l^iclio  nruclle  la  réduit  i\  un  ()U\i 
(fo  souiïrance  (|ui  8u»pend  t  do- 
puiii  plusieurn  ann^^e»,  neA  tra- 
vaux vi  HeH  ffuocè»  littèrnire». 

FADHK  (dk  i/niiiAitLT),  cinit 
Avorat  A  Montpellirr  lorA(|un  la 
nWolulion  «Vlala.  lien  adopta  Ioh 
principes  avec  ardeur«  vi  lut»  au 
uioisdenepleinbre  179^^  nouim^, 
par  9un  df*partf*ment,  membre  de 
la  convention  nationale.  Dans  le 
nronV"*  de  Louis  XVI,  il  rojeln 
i*apprl  nu  peuple  et  vota  lo  mort 
sans  appel  et  sans  stirsis.  Le  Tm 
mai  1795,  Il  lut  envoyé  en  mis- 
sion A  Taruiée  do»  Pyrénées-Orien- 
tnlos.  v[  nu)urut  glorieusement  en 
roinluittant  A  la  tOte  des  troupes, 
le  it»  janvier  i7«)/|. 

FAUUih'ALÀPHAT  (lUnNAnn^ 
llAYMONn),  néi\  Cordes,  départe- 
mont  do  Tarn,  le  «5  mal  i^^ft, 
chevalirr  de  la  légion -dlionneur 
et  de  plusieuRs  ordres  étrangers, 
élève  de  U  Faculté  do  Montpel- 
lier, flfHirur  en  médeeine  de  la 
Karuliô.  do  Paris,  membre  de  l'nn- 
rionnr  académie  tie  médecine, 
de  In  société  royale  dos  untiquni-* 


FAB 


» 


res  de  Franco  1  premier  vloo-pré- 
sldont  de  la  société  royale  acadé- 
mique de»  sciences  de  Paris  ^  di- 
recteur général  do  la  société  mé- 
dico-philanthropique,de  Tathénée 
dei  arts,  etc.  M.  Fabré-Palaprnt 
est  auteur  d*un  grand  nombre  de 
mémoires,  sur  diiïérens points  de 
médecine  pratique.  Mn  18 15,  il 
fut  Tun  des  mé(lcoins  chargés  de 
la  surveillance  des  maladies  con- 
tagieuses 1  et  il  déploya  dans  cet- 
te circonstance  autant  de  xéle 
3ue  de  talent  ;  il  avait  été  précé- 
emment  médecin  de  birnltiisan- 
ce  de  Pun  des  arrondissemens  de 
Paris.  Ku  i8i/|,  lorsque  la  fortu- 
ne,moinslldéle  que  riionneurara* 
hissait  les  ellorts  héroïques  des 
guerriers  et  des  citoyens  IVan^Miis, 
M.  Fahré-Palaprat  sVmpressade 
remplir  un  double  devoir.  Le«*'^o 
mars,  il  prit  les  armes  et  se  fit 
rem.'irquer  sous  les  murs  de  la 
capitale,  par  un  égal  dévouement 
i\  fa  caust*  de  la  patrie  et  A  celle 
de  rhumanité.  Au  milieu  d*nn 
feu  des  plus  vifs,  on  le  vit  alter- 
nativement faire  lace  à  rennemi 
comme  soldat;  et  comme  olllcior 
de  santé  y  prodiguer  les  secours 
de  son  art  A  ceux  de  ses  conci- 
toyens qui  tombaient  i\  ses  côtés. 
Ulessé  lui-mOme,  il  re^ul  la  dé- 
coration de  la  légion-d*honnonr. 
FAIUIF:  m  UlMliNilGIUC 
(JitAr(-PiKiinK'.1osiuMi|,  né  i\  I^lon- 
tréal,  département  ue  TAudc,  le 
18  février  178/1.  Il  fil  ses  études 
A  'l'oulouse,  et  se  rendit  ensuite, 
A  Paris,  où  il  coopéra  A  la  rédac- 
tion de  plusieurs  ouvrages  de  ju- 
rispiiuhmce.  (Nommé,  en  i8t/|, 
conseiller  auditeur  A  la  cour  roya- 
le de  Toulouse  ,  il  ilcvint  conseil- 
ler titulaire^  en  mai  1 S 1  f);  et  quoi 


i4 


FAB 


ynit  été  choisi ,  et  ne  connut  ja- 
mais la  cause  du  changement  du 
graod-duc  à  ce  sujet.  H  continua 
alors  sa  Vie  des  grands  hommes, 
Toyagea  en  Allemagne 9  en  Saxe 
et  en  Prusse,  et  fut  partout  ac- 
cueilli  a?ec  distinction  par  les 
grands  et  les  savans.  Il  retourna 
en  Toscane  vers  1791,  et  sur  Tin- 
vitation  du  grand-duc,  il  écrivit 
rhistoire  de  Tunif  ersité  de  Pise. 
Ce  fut  ÙL  Lucqucs,  où  il  était  allé 
passer  quelques  mois  9  en  180O9 
qu'il  ressentit  les  premiers  accès 
de  ia  goutte.  Ce  mal  ût  chez  lui 
des  progrès  si  rapides,  que,  pou 
de  temps  après ,  il  fut  obligé  de 
renoncer  à  ses   occupations  les 
plus  chéries.  Vers  la  ûu  de  sa  vie, 
Fabroni  ne  s'occupa  plus  que  de 
matières  de  religion.  Mais  i\  cotte 
époque  son  génie  s'affaiblissait  a- 
vec  ses  forces  ;  il  témoigna  un  re- 
gret amer  d'avoir  dit  dans  un  de 
ses  ouvrages,  que  les  jésuites  res- 
semblaient  aux  cochons  qui  fondent 
tous  ensemble  sur  vous^  s'il  vous 
arrive  de  blesser  l'un  d'eux.  Dans 
les  premiers  mois  de   iSoS,  ses 
souffrances  devinrent  insupporta- 
bles; il  alla  se  confiner  dans  une 
maison  de  franciscains  réformés, 
rituée  près  de  Lucques,  appelée 
Saint-Cerbon  ,  où  il  ne  s'occupa 
que  de  latinité.  Il  revint  ù  Pise  en 
septembre  de  la  même  année,  et 
mourut  le  aa  de  ce  mois.  On  lui 
fit  de  magnifiques  funérailles ,  et 
des  inscriptions  analogues  ù  ses 
grands  talents  furent  gravées  sur 
«on  tombeau  et  au  bas  de  son  bus- 
te. Le  nombre  de  ses  ouvrages 
est  presque  incroyable  ;  on  cile 
particulièrement:  1°  Vitaltalo^ 
rum  doctrinâ  excellentium  qui  sof" 
^is  XV 1 1  6^  XV 1 1 1  ftoruêrunt,  au 


FAB 

volumes  in-8%  Pise  et  Lucques, 
de  1 7;>8  à  1  Boo  ;  a*  Glornale  dtt* 
letterati,  io5  vol.  in- 13,  Pise;  3* 
Dissertation  stir  la  fable  de  Niobé; 
ti'Laurentii  Medicis  magniflci  vita, 
a  vol.  in-/|',  Pise,  178/1;  6* LêO' 
nis  X,  pontifias  maximi,  vitUf 
Pise,  1797;  G*  Ilistoria  Lycml  Pi' 
sani  3  vol.  in-4**  Pise,  1791» 
1 793  et  1 795  ;  7*  Traduction  abré^ 
gée  du  Voyage  du  jeune  Anachar^  • 
sis  en  Grèce  :  traduction  qui  ob- 
tint des  éloges  flatteurs  de  la  part  , 
de  l'abbé  Barthélemi.  Fabroni  ai- 
mait particulièrement  la  musi- 
que. En  1769,  il  avait  vu  à  Rome 
le  pape  Ganganelli  (  Clément 
XIV),  un  de  ses  anciens  protec- 
teurs, qui  voulut  le  retenir  près 
de  lui ,  et  qui  le  nomma  prélat  de  . 
la  chambre  pontificale.  ? 

FABRY,  avocat  à  la  cour  royale   ^ 
de  Paris,  a  publié  différons  ouvra*    • 
ges,  relatifs  aux  événemens  po-  ^ 
litiques  qui  ont  eu  lieu  pendant 
les  années  181 /i  et  181 5.   On  a  ^ 

de  lui  :  i<*  La  Êégence  à  Blois,    . 
/__  _i ?_„ ^ j  . ^ 


na parte  depuis  son  départ  de  Dmc- 
levent,    le  a8  mars,  jusqu'à  son 
embarquement  à  Fréjus,  le  a8 avrîf 
1814,  iu-8",  1814,    3-  édition  9  ' 
181 5;  3"  Itinéraire  de  Bonaparte   ' 
de  l'tle  d'Elbe  à  l'tle  de  Saini-Hé^  '' 
Une,  ou  mémoires  pour  servir  A^ 
l'histoire  des  événemens  de  181 5^; 
in-8%  181G.  il  a  aussi  recueilli  efci^ 
publié  dans  un  ouvrage,  portant* 
pour  titre  le  Spectateur n  les  arCi— ' 
clés  les  plus  intéresstans  sur    lat* 
politique  ou  la  littérature,  insé— '  ' 
rés  dans  les  journaux  depuis  plu^''^ 
sieurs    ifnnées.   Cette  collectiof)^ 
ooQteaant  1  a  vol.  iQ-8%  imprimée 


FAi 

a  eu  uiit)  9«€ondc  édi- 
ttia.  f^l.  Fnbry  eai  né 
iin^dcdoc,  tMi  1780. 
.^  (le  babon  de),  nommé 
Taoûl  181 5,  par  le  dé- 
tdes  Boticli4*6-du-RhAnc9 
le  lu  rhuinbre  des  dépu- 
iOi*tlcêpoq4ie  conseiller 

royale  d*Aix.  Le  7  l*é- 
>,  dans  un  comité  secret, 
ir  entendre  le  rapport 
.  Roiix-Laborie,  sur  les 
oliTgé,  M.  Fabry  8*ex- 
foureusement  contre  le^ 
ns  de  ce  rapport.  «  On 
il,  asëurer  Inexistence  du 
anl  celle  du  monarque, 
hercbe  le  cbef  de  cette 
crée,  ùi  laquelle  on  veut 
le   premier  rung   dans 

je  le  trouve  bors  de 
11  ajouta  qu'on  ne  pou- 
er  de  Taisunce  uu  clergé^ 
imerle  peuple  déjà  sur- 
'tni|^ts,  el  termina  par 
i  clergédevait  restersous 
ance  di«s  souverains,  »t« 
s^ur-lù  on  lui  laissait  les 
(le  taire  le  bien,  en  lui 
uissaucede  l'aire  le  mal. 
urs,  qui  annoti(*uit  des 
-î^agi's,  trouva  de  nom- 
itradicteurs  parmi  la  ma- 
.  Fabry  l'ut  l'ait  cbevu- 
a  ié|;i()n*d*honnt*ur  en 
avait  constamment  voté 
cbainbre  introuvable  a- 
i<>rit<'';  el  tous  les  défen- 
.  libcrlrs  nationales  vî- 
IXîine  ipie  son  ûj^e  Fem- 
*rlre  réélu  pour  la  hes- 
8i(). 

f,  de  lJr;i:r,  fut.eni^HQf 
oiir^iK'inolre  régent  de 
^,  et  assista  en  quotité 
lissaire  du  tiers-étut,  à 


FAB 


li 


rassemblée  générale  convoquée 
par  ordres.  Il  fut  obligé  en  ji^ga 
de  s*expatrier;  mais  étant  rentré 
ù  Liège  lorsque  les  Français  8*en 
turent  rertdus  maîtres,  il  exerça 
successivement  plusieurs  fonc- 
tions administratives.  Nommé  en 
1798  membre  du  conseil  des 
cinq-cents,  il  ût,  en  1799*  partie 
du  corps-législatif.  Il  fut  ensuite 
président  du  tribunal  criminel  de 
la  Meuse,  et  conseiller  de  la  cour 
impériale  à  Liège.  11  avait  obte- 
nu de  Napoléon  la  croix  de  la  lé- 
gion-d*honneur. 

FAbULET  (ADOLPHE),  né  ù 
Suint  Lo,  le  1 5  août  1 78a,  se  dis- 
tingua dans  ses  études,  et  ob- 
tint un  prix  comme  élève  d^ 
Fourcroy.  Après  avoir  exer- 
cé long-temps  aux  armées  le* 
fonctions  de  pbarmucien-major, 
il  fut  nommé  démonstrateur  de 
chimie  ù  Thôpitul  militaire  d'ins- 
truction de  Paris,  et  enfin  passa 
avec  le  même  litre  i\  Tbôpital  mi- 
litaire de  Metz.  Outre  difTérens 
mémoires  sur  la  chimie  et  la 
pharmacie,  on  a  de  lui  un  ouvra- 
ge qu*il  publia  en  180a,  et  qui  a 
pour  titre  :  Nouoeaux  Élémensdé 
chimie  théorique  et  pratique ^  a  vol, 
in-8".  La  troisième  édition  a  été 
imprimée  i\  Paris  CM  1817. 

FABUK-VKRNANT  (D.  H.), 
ft'rmier-gènéral,  après  avoir  o- 
doplé  les  principes  de  la  révolu- 
tion et  avoir  été  commandant 
d*nn  bataillon  de  g.irde  nationale 
\  Paris,  td)andonna  la  cause  de 
la  liberté  et  alla  demeurer  A 
Caen.  Quelque  temps  après  il 
fut  arrêté,  traduit  au  tribunal 
révolutionnaire  ,  et  condamné 
à  mort  comme  coupable  d'a- 
voir altéré  le  tabac.  Il  était  né 


i6 


FAG 


à  Parift  d^uue  famille  de  finance. 

FABVIER  LE  COLONEL.  (  Voy. 
le  supplément  à  la  fin  de  ce  vol.) 

FAÉSI  (Jean-Covaad),  na(]iiit 
À  Zurich  en  1727.  Écmain  aussi 
laborieux  qu'estimable,  il  fit  une 
étude  particulière  de  Thistoire  et 
de  la  statistique  de  la  Suisse, 
traduisit  en  allemand  l'histoire 
d'Afrique  et  d'Espagne,  et  inséra 
un  grand  nombre  de  mémoires 
dans  les  journaux  historiques. 
Nous  aTons  de  lui  :  1"  Desaùp' 
iion  géographique  et  statistique  de 
ta  Suisse,  4  ^ol.  in-8*;  a'  Mémoi- 
res sur  divers  sujets  de  t' histoire 
ancienne  et  moderne,  2  vol.  ;  5'  His- 
toire de  ta  paix  (fUtrecht,  1790. 
11  mourut  cette  mrme  année  près 
de  Schaffhousc,  dans  le  village 
de  Flaach  dont  il  était  curé. 

FAG£L  (le  bàbon  Henbi),  est 
né  à  la  Haye  d'une  famille  distin- 
guét;.  Aprèsla  mort  de  son  grand- 
père,  il  obtint  la  charge  de  gref- 
iier  des  états-généraux  de  lu  Hol- 
lande. Le  prince  d'Orange  le  nom- 
ma, 601795,  son  ministre  pléni- 
potentiaire près  la  cour  de  Da- 
nchiark,  et  le  chargea  secrète- 
ment d'employer  tous  les  moyens 
qui  seraient  en  lui ,  pour  déter- 
miner le  cabinet  de  Copenhague 
à  faire  partie  de  la  coalition  for- 
mée contre  la  France.  En  179^9 
il  négocia  l'alliance  de  la  Hollan- 
de avec  la  Prusse  et  l'Angleterre, 
et  au  mois  de  juillet,  il  signa  le 
traité  qui  eut  lieu  entre  ces  puis- 
sances. Lorsque  les  Français  se 
furent  rendus  maîtres  de  la  Hol- 
lande, le  baron  Fagel  partît  pour 
l'Angleterre,  et  ne  rentra  dans  sa 
patrie  qu'en  181 5,  avec  le  prince 
d'Orange,  dont  il  ne  s'était  point 
si'paré.  En   1814,   il   fut  envoyé 


FAG 

comme  plénipotentiaire  à  Lon- 
dres, pour  régler  définitivemeat 
une  conyention,  par  laquelle  les 
Anglais  s'étaient  engagés  à  ren- 
dre À  la  Hollande  quelques-unes 
de  ses  colonies»  dont  ils  s'étaient 
emparés  pendant  la  guerre.  Le 
baron  Henri  est  grand'croix  de 
l'ordre  du  Lion-belgique,  et  mem« 
bre  de  l'ordre  Equestre  de  Hol- 
lande. Il  se  montra  constamment 
opposé  à  la  révolution  française. 

FAGEL  (le  babon  Jacqcbs), 
frère  du  baron  Henri»  chevalier 
de  l'ordre  du  Lion  -  belgiqoe» 
membre  du  conseîl-d'étot,  était 
ambassadeur  à  Copenhague,  lors- 
qu'en  1796  il  fut  rappelé  &  cause 
de  ses  opinions  politiques.  En 
i8i3.  il  contribua  beaucoup  àla 
révolution  qui  s'opéra  en  Hollan- 
de,  et  dont  TindépendaDce  natio- 
nale fut  la  suite.  Les  Hollandais» 
qui  connoissalent  la  loyauté  de 
son  caractère,  et  so^déyouemeat 
à  la  maison  de  Nassau,  le  char- 
gèrent d'aller,  avec  le  général  de 
Perponcher,  présent^iau  prinos 
d'Orange  les  vœux  dRa  nation* 
et  le  solliciter  de  se  charger  des 
rênes  du  gouvernement.  Le  ba- 
ron Jacques  est  généralement  es* 
timé  de  ses  concitoyens,  gui  re- 
connaissent eu  lui  up  ^nd  ca- 
ractère de  justice  et  de  modé- 
ration. 

FAGEL  (le  babon  RoBEET),firè« 
re  des  précédons»  ambassadeur  ar- 
tuel  du  roi  des  Pays-Bas  près  u 
cour  de  France,  commandant  de 
l'ordre  militaire  de  Guillaume  1 
s'est  aussi  distingué  par  son  atta- 
chement à  la  maison  de  Nassao. 
En  1795,  il  suivit  le  sort  du  pria* 
ce  d'Orange  et  ne  le  quitta  dans 
aucune  circonstance.  Les  cvcne- 


r 

I 


FAC 

mens  de  i8i5  la  raipenèrent  dans 
SA  patrie,  où  il  jouit  d'une  très- 
gronde  considération. 

FAGET  DK  BAURE  (  Jacques- 
JiiN«BàROTi),  issu  d'une  ftiniillo 
occupant  depuis  iong-temps  des 
emplois  lionorablesdans  la  mn- 
ffislrature,  naquit  (\  Orthez  le 
5o  octobre  lyÔD.  En  1789,  Il  é- 
tait  avocat-général  au  parlement 
de  Pau.  Privé  de  cette  place  par 
la  révolution,  il  véotit  en  simple 
particulier  jusqu'en  i8o9,époqtie 
où  l'empereur  Napoléon  le  nom> 
ma  rapporteur  du  conseil  con- 
tentietix  du  sa  maison.  Après  a- 
volr  été,  en  i8io«  membre  du 
corps*  législatif,  et  en  1811  Ton 
des  présidens  do  la  cour  lm|)é- 
riale  de  Paris,  il  se  prononça  le  6 
avril  i8i/|  pour  la  déchéanee  do 
Napoléon,  et  signa  Taete  qui  re- 
mettait les  Bourbon  \\  la  tCte  du 
gouvernement.  Il  parla,  le  o  août, 
en  faveur  de  la  loi  sur  la  liberté 
de  In  presse;  mais  il  pensa  que  la 
censure  devait  être  maintenue. 
A  l'époque  où  Napoléon  revint 
de  rtle  d'Elbe,  il  embrassa  avec 
chaleur  la  défense  du  roi.  11  pré- 
sida, au  mois  de  juillet  toi 5, 
l'assemblée  électorale  tlu  dépar- 
tement des  Landes,  fut  nommé 
par  celui  des  Basses  -  Pyrénées 
membre  de  la  cbambre  des  dé- 
putés; et  il  occupait  le  fauleuil 
quand  la  loi  des  élections  fut  dis- 
cutée. H  avait,  le  ui  novembre, 
Âiit  un  rapport  relatif  (\  l'organi- 
sation de  la  cour  des  Comptes. 
Au  mois  d'octobre  181G,  il  fut. 
désigné,  par  le  roi,  pour  présid(.*r 
le  collège  électoral  du  départe- 
ment des  Basses  -  Pyrénées,  et 
nommé  par  ce  même  départe- 
ment membre  de  la  chambre  qui 

r.  VII* 


FAî 


«7 


devait  remplacer  celle  do  181 5. 
De  Baurc,  dons  les  assemblées 
précédentes,  avait  voté  avec  la 
minorité:  mais  en  18 1(),  il  suivit 
entièrement  l'influence  ministé- 
rielle; et  la  manière  dont  il  s'ex- 
prima au  sujet  de  la  loi  sur  les 
élections  et  sur  la  liberté  indivi- 
duelle, ne  laissa  plus  aucun  dou- 
te sur  ses  opinions  politiques.  On 
lui  attribue  tm0  histoim  du  canal 
du  Langwdoc,  imprimée  ;\  Paris 
en  i8o5;  on  assure  aussi  qu'il  u 
été  trouvé,  dans  ses  papiers,  un 
manuscrit  contenant  rhistoir0  du 
B/arn,  De  Baure  mourut  A  Pa- 
ris (\  la  (in  du  mois  de  décem- 
bre 1817. 

FAtîNANl  (lr  comtk),  est  né  i\ 
Milan  ,  d*uno  famille  patricienne 
très-distinguée.  Le  vice-roi  d'ita 
lie  l'avait  nommé  son  chambel- 
lan, et  avait  fait  en  diverses  cir- 
constances réprenve  de  >on  dé- 
vouement. Ayant  d'ailleurs  été 
proposé  A  Napoléon  pour  étro  en- 
voyé en  Russie  avant  l'ouverture 
de  la  campagne  si  funeste  i\  la 
France,  le  comte  Fagnuni  vint  à 
Paris  pour  y  prendre  ses  instnuv 
tions,  et  de  li\  se  rendit  i\  Saint- 
Pétersbourg,  où  son  nom  et  ses 
titres  lui  ouvrirent  rentrée  des 
maisons  les  plus  respectables,  et 
lui  procurèrent  la  facilité  de  rem- 
plir avantageusement  la  missitui 
dont  il  était  char^'».  On  ignore 
quel  fut  le  résultat  do  ce  voyage; 
mais  si  Ton  en  jtige  par  le  livre 
que  le  comte  Fagnani  publia'  ù 
Milan  en  i8i5,  on  srra  porté  tV 
croire  que  cet  agent  s*oeeu|»a 
beaucoup  plus  de  ses  plaisirs  qor 
d'étudierTespril  du  cabinet  et  dti 
peuple  rus.sc. 

FAIN  (A.  «  tK  BAH0i<),  posséda 


'À 


i8 


FAL 


lonn;-lomp9  la  confiance  de  Napo- 
léon dont  il  t'Iail  ^ei'lTtui^t'  inti- 
me. Nommé  par  loi  maître  des  re- 
qoc'^'le^  et  baiou ,  il  était  ^ardc  dva 
arrliiveâ  iuipérialt\s  j  l'époipie  du 
rélahlis.senienl  des  Bnurbon.  Le 
DOuvotiu  gouvernement  le  dé- 
ptinilla  de  sa  place  eu  i8i4<  mais 
elle  lui  fut  rendue  en  iHi5,  pur 
Napoléon  lorsqu'il  revint  de  TiJe 
d^Elhe.  M.  Fuiu  bi^na  la  dclibé- 
ration  du  a5  mars,  et  tut  nommé, 
le  6  juillet,  secrétaire -d'état  jvar 
la  commission  du  gouvernement. 
Depuis  la  dernière  rentrée  du  roi. 
il  n*a  plus  conservé  aucun  em- 
ploi. 

FAISANT,  remplissait  en  1798, 
prés  la  municipalité  de  Pluman- 
dau,  les  fonctions  de  commissaire 
du  directoire-exécutif.  Nommé,au 
moisde  uiarsde  cette  incme  année, 
député  au  conseil  des  cinq-oents 
par  le  département  des  Côtes- 
du-Nord ,  il  ne  fut  point  réélu  a- 
près  le  18  brumaire  (9  novembre 
1 799)*  Depuis  1 800  jusqu'en  1 8 1 5, 
il  occupa  la  place  de  coumiissai- 
re  près  le  tribunal  civil  de  Tar- 
rondisscment  de  Dinan.  Pendant 
les  cent  jours  il  fut  membre  de  la 
chambre  des  représentans,  reprit 
en.-iuite  ses  fonctions  prcsie  tribu- 
nal de  Dinan,  et  y  fut  procureur 
du  roi  jusqu'en  18 17,  époque  où 
il  fut  remplacé. 

FALAISEAU  (  le  marquis 
£tiekne- Adele-Alexamdue^,  est 
né  le  27  juin  1756.  Conformant 
sa  conduite  aux  circonstances  •  il 
émigra  aM  commencement  de  la 
i*évolulinn;  rentra  en  France  en 
1799;  fut  succe>sivement  rece- 
V4îur  principal  des  droits-i-éunis, 
président  du  collège  électoral  de 
Fontainebleau»  et  député  du  dé- 


FAL 

parlement  de  Seine-et*MariieAB 
ciirps-légi>Litif.  Le  5  avril  i8i4» 
il  >c  delà;  ha  de  la  cause  de  N^* 
pnlèon.  comme  il  sVtnit  détaché 
de  celle  de  Louis  \VI  eu  1790» 
fut  en>uite  membre  de  la  cham- 
bre des  députés  9  et  chevalier  4» 
Sailli -Louis. 

FALATIKN  (Josepb)*  che- 
valier de  la  légion -dh'mnenr, 
élu  ,  en  i8i(i,  p<'ir  le  déparlement 
des  V  osges,  d\ibord  membre  de  là 
chambre  des  rcprésentans^y  sié- 
gea pendant  Uis  rent  jours^  et,  a* 
pré*»  lu  rentrée  des  Bourbon .  fut 
membre  de  la  chambre  de>  dépu« 
tés.  Chargé,  après  la  dissolution 
de  Ta^seuddcc,  d*.'  présider  \% 
corps  élei  tural  du  départi  meot 
d(Mit  il  était  député,  il  fit  ua  dis- 
cours dans  lequel  l.i  flallerie  du* 
minait,  et  qui  par.it  peu  digne 
d'un  reprcsenlant  qui  avait  cona» 
tamment  voté  avec  la  minorité. 
£n  181  G.  il  se  rapprocha  du  ceo- 
trc;  il  fait  encore  partie  de  1  as- 
semblée, il  ne  prit  jamais  une 
part  active  aux  discussions.  On  a 
dit  de  lui  qu*il  n'appartenait  ni  à 
la  droite,  ni  au  centre,  ni  préci- 
sément ù  la  gauche,  où  il  sié^ 
cependant. 

FALCONËIV  (  Tbomas)  ,  lUté- 
ratcur  anglais,  né  à  Oxford,.  oA 
il  lait  partie  d\in  collège»  a  tra- 
duit du  grec ,  du  français  et 
du  latin  les  ouvrages  suivan:»  : 
I"  Voyage  d*  H  an  non,  tcialrcip^r 
les  relations  des  voyageurs  moder^ 
nés,  1797^  in-8";  a"  Le  Tocsin f 
ou  Appel  au  bon  sens,  179B, 
in -8";  5*  Voyage  d'Arrien  autour 
de  la  mer  Noire  ^  180 5,  in -4*» 
Trois  discours  et  une  dissertation 
géographique  font  partie  dé  cet 
Muvrage.  4**  GéographU  de  Slra^ 


FAL 

éon.  Cette  édiliun  in -folio  9  |hi« 
bliée  À  ilxfiird  eu  1807 ,  e»!  en 
lai  i  II  et  f  n  grec. 

FALCONEl  (  ÉrimvE),  célè- 
bre ttlaliiaire  9  tnori  à  Furii»  en 
1791 9  étttil  né  en  Sujam**  dnti»  le 
canton  de  Yaiul.  Parmi  le  grand 
nombre  de  statues  qnu  Ton  doit 
AU  cisHau  de  cet  arli.Hle,  on  cite 
avec  éloge  cellert  de  l'Anùtié,  do 
PigmêUon,  d'Alexandre;  la  »latiie 
Cl »loi»»ale  de  Sitint  Ambroiaej  V\ini 
de«  quatre  qui  turent  faite»  |>onr 
orner  le  dôme  des  Invalidea;  le 

rupe  admirable  de  la  chapelle 
la  Vierge,  à  Snint-Koch;  lé 
Christ  agonisant^  et  les  Soldats 
placéji  daui»  la  chapelle  du  Cal- 
vaire de  la  même  égllï^e  ;  la  statue 
de  la  Musique^  laite  pour  le  chA- 
teau  de  B(?llcvue;  celles  de  Flore 
et  de  Pomone^  commandées  par 
le  maréchal  de  Koailleit  ;  Milon 
de  Crotonsn  ei  les  Quatre^Saisous, 
bait-rrlifl*  exé(^uh'*H  ponrie  prince 
de  S<MiliiHe.Ce  qui  honor«  infini- 
ment F'iIroneU  cVsl  la  Statue 
éif oestre  de  Pierre-le'-Grand^  qu'il 
ûiÀ  Saint  Féter-bnurg.  par  ordre 
de  rimpi'mtriee  Catherine  11.  In- 
dépendamment de  rexécuiion  qui 
en  e^-t  parlaite.on  admire  Tari  a > ec 
lequel  est  reprrM'rilt'ï  le  cheval 
du  cxar.  Falconel  appelé  en  Riis- 
Bie  pour  cet  objet  «  en  i^G^n  quit- 
ta ce  pays  pour  revi  nir  en  France 
en  1778  «  et  ne  ce!>^a  de  »*y  occu- 
per  de  ton  art*  qui  lui  a  inspiré 
de  savante-^  observations.  L«es  ou- 
vrages littéraires  de  Falconnet 
•ont  :  i'*  Réfleaiatis  sur  laseulp" 
Cura,  176H9  in-^'  ;  a"  Obsereatigns 
$ur  ta  statue  de  Marc- A  urèle  et  sur 
éauires  objets  relatifs  autV  beaux» 
arts  9  1771»  in-H";  S"  Traduction 
dês  iivru  34 ,  5S  #<  5C  <^  Pline, 


FAL 


>9 


Amsterdam,  1 77a,  La  Haye,  1 7739 
9  vol.  Cet  ouvrage  contient  des 
notes,  dont  Tohjet  est  de  criti-< 
qucr  tontes  les  traductions  qui 
avaient  paru  jusqu'alors.  4"  ^^"^ 
très  àM***«  au  Réponse  à  un  pré'» 
tendu  examen  de  la  Traduction  des 
trois  livres  de  PUne,  Péturnbonric* 
1775,  in -8';  5*  Collection  des 
Œuvres  de  Falconet ,  Lausanne, 
178a,  G  vol.  iu*8*;  Faris,  1787* 
S  vol.  grand  in«8*'.  Le  premier  de 
ces  ouvrages  a  été  traduit  en  au*> 
glais  et  en  allemand,  en  1771  et 
en  1777.  Falconet  u  l'ourni  à  VEn<^ 
cyclopédie  les  artit-les  inlitulért  : 
Draperies  9  Bas- Reliefs  et  Sculp» 
tare,  C*est  ik  lui  que  Taradémi» 
doit  ridée,  et  par  suite  Tusage, 
de  nommer  les  professeurs  au 
concours,  >ur  la  pré.sentatinn  d'un 
ouvrage,  au  lien  de  les  nommer 
comme  on  le  tai.'^ait  ])réi*édem-> 
mont  par  rang  d'anrienneté.  Fal- 
conet triompha  dann  lu  lice  qu'il 
avait  ouverte  ;  il  ne  dut  i^a  uomi- 
nation  quVi  sa  huperiorilé  sur  sea 
rivaux.  Cot  artiste  a  encore  exer* 
ce  son  beuii  talent  Mir  des  vahes« 
des  urnes ,  des  tombeaux  ^  des 
aulcls,  etc.  On  lui  reproche  de 
n  avoir  pas  asseï  étudié  la  ma- 
nière des  ancieuh,  ce  reproche 
est  juste  ;mai>  il  est  rigtiureux^ 
car  Ton  ne  peut  disionvcuirquMi 
a  triomphé  du  mauvais  goOt  en 
usage,  et  que  la  plupart  de  ses 
productions  sont  supérieures  A 
celles  (k  ses  conleruporuiiM.  Far- 
mi  «^es  petites  compositions  ou 
considère  comme  un  ohef-d'œu* 
Tre  la  statue  de  l*  Amour ^  au  bas 
de  laquelle  Voltaire  écrivit  cci^ 
jolis  vers  : 

Qui  que  tu  loit,  voici  ton  maftr«; 


20 


FAL 


Falconet  était  proresseiir  de  Ta- 
cadciiiie  royale  de  Pari-,  membre 
houoraire  de  Criie  de  S.iiiit-  Pé- 
tcrsbourg,  et  ^cul.teiir  du  roi. 
Diderot,  si  sévère  dans  ^e^  V^^^" 
mens  9  a  dit  beaucoup  df  bien  de 
ce  !»€ulptcur,  arti^^te  distingué  et 
litlrrateur  instruit. 

FALCIK  (Jbar-Oakibl),  poète 
•atiriitue*  né  ù  l>jmtxick«  en  i  ^^o, 
de  paren»  peu  favorisé;*  de  la  fiir* 
tune;  éprouva  pour  sou  éducation 
de>  (»bsta«.^le^  dont  le  penchant  in- 
ykirihle  qui  Pentriimnit  vers  les 
cnnnui<>ances  littéraires  put  seul 
triompher,  et  il  par\int,  par  son 
ûuelligeui'e,  à  entrer  au  gymnase 
de  sa  ville  nata-le,  au  il  commen- 
ça ses  études  qu*il  termina  à  lu* 
uiversiléde  Halle.  Il  acquit  bien- 
tôt assez  de  ron>idératiou.  et  fixa, 
en  1778,  lorsqu'il  se  trouyait  à 
'Weimar  ,  Tattention  du  grand- 
duc,  qui  le  créa  conseiller  de  lé- 
gatiiui.  Depuis  cette  époque,  il  a 

{>u,  dans  ses  momens  de  It>isir9  ^^ 
hrcr  À  son  goOt  dominant.  Par- 
mi (es  ouvrages  qtril  a  publiés, 
on  cite  les  ^ui%ans  :   1  '  Satires, 

Çarmî  lesquelles  st*  trouvent  les 
^ombeatuB  de  Kom,  Léip«iick  et 
Alloua.  iHoo.  5  vid.  in-rt;  a* 
traduction  allemande d*i>ûEtivres 
choisies  en  prose  de  Swifft  et  dt  Ar^ 
hulhnot,  Léi|»ick.  i^^N-i^pg.  6 
vol.  iu-8*;  .*>  •  Dissertations  sw  la 
poésie  et  le^  arts,  W  eimar,  1 800, 
in- 8*.  iVi.  Fab'k,  malgré  son  mé- 
rite littéraire,  a  acquis  d'autres 
dr  /its  mieux,  fondés  à  la  nn^ou- 
Dai.<%san<  e  des  hommes.  A  la  suite 
de  la  campagne  de  1815,  quand 
la  plupart  de>  l'amillesdc  la  Saxe 
avaient  \u  leurs  propriété^  dévas- 
tées par  l'ennemi,  un  •craiid  nom- 
bre d'eufans  ,  dont  le»  parens  é- 


FAL 

Caient  plongés  dans  la  plat  af- 
freuse oiisère,  se  trouvèrent  aban- 
donnés, leur  sort  toucha  vive* 
ment  cet  homme  estimable  que  la 
mort  venait  de  priver  lui-mr>m« 
de  quatre  enfans  qui  faisaient  son 
espérance  et  son  bonheur.  H  ré- 
solut de  venir  au  secours  de  ces 
intéres>anles  victimes  du  mal- 
heur, en  se  vouant  ili  leur  cducu- 
tion  et  ùi  leur  entretien;  et  pour 
parvenir  ù  ce  but.  il  fonda  un  éta- 
bli<»ement  sous  le  titre  de  Société 
des  amis  dans  te  besoin.  Par  ce 
moyen,  les  eofans  furent  recueil- 
lis, instruits:  et  pour  leur  appren- 
dre ù  travailler,  il  créa  successi* 
vemeut  des  écoles  de  filature,  da 
couture,  de  tricot,  etc. 

FALLISl  (Nicolas),  auteur 
dramatique,  naquit  à  Langret 
vers  1753,  et  mourut  à  Paris  en 
décembre  1801.  Ce  poète,  qui  ne 
s'est  point  élevé  au-dessus  de  la 
médiocrité,  est  auteur  d'un  asset 
grand  nombre  de  pièces*  dont 
quelques-unes  néanmoins  ne  sont 
pas  sans  mérite.  Les  principaux - 
ouvrages  qu'il  a  publiés  sont: 
i"  Mes  Prémices^  recueil  de  poé- 
sies, 1 793,  in-S";  a*  Le  I  haëton, 
imitation  libre  de  l'allemand  de 
Zacharie,  en  six  chants,  1775, 
iu-K**;  5"  Les  aventures  deChmréai 
et  de  Caltirhoé,  traduit  du  grec^ 
1775 — 1776  et  1784,  un  vol.  in-. 
8";  4"  Mes  bagatelles,  ou  les  torts 
de  nta  jeunesse,  recueil  sans  consé* 
quence,  suivi  d'une  réimpression 
du  poëme  de  Phaëton,  1 776,  in-  ^ 
8";  5*  La  Fatalité,  épttre  précédée 
a' un  discours  sur  quelques  objets  de 
littérature  et  de  morale,  1 779,  in- 
8  ;  ti*  Tibère  et  S  ère  nus,  tragédie 
en  5  aclesi  et  en  vers,  1782-17^5, 
în-S";  7*  Les  deux  Tuteurs;  Ma-^ 


FAL 

thieu  ou  i0s  deux  soupers,  opéra- 
CiJiiiqtieei)  3  artestf  représenté  sur 
le  Théâtre-Italien,  Paris,  1785, 
1n-8  .  La  tragédie  de  Tibère,  diin» 
laquelle  Fallet  a  dénatnré  le  ca- 
ractère (le  son  hêru.**  en  cherchant 
ft  le  rendre  moini^  odieux  qu*îl  ne 
rétalt  réellement,'  n*a  en  que  dix 
représentations.  Cependant  elle 
a  été  parodiée  comme  si  elle  a- 
Talt  nhti'iMi  un  grand  snrcès.  I/o- 
péra  i\vs  Deux  Tuteurs,  qui  d'a- 
bord avait  été  repréi^enté  sous 
son  second  litre,  sur  le  théâtre 
4e  Fontainebleau,  ne  fut  pas  plus 
heureux  â  la  scène;  mais  il  doima 
lien  à  une  véritable  plaisanterie 
de  situation.  «  Dans  ccjMieuaf  sou-' 
•  pers^  disait  on,  il  n'y  a  pas  un 
«plut  de  passable.  »  PaNct  a  fait 
pour  le  Théâire  ftiiNcn  un  autre 
opérsi-rc^miquc.  Intitulé  Les  fhus" 
set  Nouvelles ,^  représenté  le  26 
aoftt  i786«  et  pour  le  Thé.1tre- 
Françals,  Alphée  et  Zarine,  tra- 
gédie en  5  actes  et  en  vers ,  re- 
présentée le  19  juin  1^88  Ces 
deux  pièces  n*ont point  été  inipri- 
aiées.  Fallet  a  fourni  beaucoup 
d'articles  au  Dictionnaire  univer^ 
9êi*  kiêtoriïiue  et  critique  des 
mœursy  lois,  usages  et  coutumes 
ejûiles,  publié  en  ^772, 4  Vf)l.  in- 
8*.  H  fut  Fun  des  coopcratcnrs  de 
la  Gazette  de  France;  puis,  du 
Journal  de  Paris 9  et  Fun  des  plus 
intrépides  soutiens  de  VAlmanach 
des  Muses. 

FALLOT-DE-BEAUMONT  (É- 

tlBHlIB-AVDIli-FEANÇOIS-DB-PAULB, 

Cfivri),  évéque  de  PUiisance,  ar- 
chevêque (nomtné)  de  Bourges, 
grand-ofllcier  de  U  légion-d'hon- 
■eiir,  est  né  le  !•*  avril  1750,  à 
Avignon.  Sa  famille,  Tune  des 
pliM  aocleones  de  ce  pays,  le  des- 


FAt 


ai 


tinant  a  Tétat  ecclésiastique,  il  flt 
ses  études  u\ec  su(^cc>;  fut  nom* 
trié,  en  1782.  à  Tévêrhé  titul.tire 
de  Sébastopolis,  et  sacré  en  cette 
qualité  le  9.3  décembre  de  la  m^- 
me  année.  Kn  1791,  il  était  coad- 
jiiteur  de  Vuison,  et  divint  Tob* 
jet  d'une  accusation  assez  ^rave 
poiiée  Â  la  tribune  de  rassemblée 
constitiiniite  par  le   député  Bou- 
che. Entre  autres  faits  articulés 
contre   M.  de  Bcanmont»  on  lui 
reprochait   de    tenir  le   cru'ifix 
d'une   main,   et  le  poign.-u'd  de 
l'autre;  etd*Uvoir  fait  chanter  un 
Te  deumn  en  action  de  grâces,  à 
Foccasinn   du  massacre  de  plu- 
sieurs patriotes.    L'abbé  Maury 
et  hibbe  de  Bruges  en  démontrè- 
rent Fabsurdilé;  et  M.  de  B'eau- 
mont  lui-même  écrivit  une  lettre 
très -énergique,   dans  laquelle  il 
prouvait  qu'à  Fépoque  où  des  pa* 
triotes  furent  assassinés  ù  Yaison, 
il   se  trouvait  depuis  un  mnis  ù 
Valréas.  éloigné  de  cette  ville  de 
quatre  lieues.   Il  le  prouvait  par 
le  certificat  authentique  que  lui 
en  délivra  la  municipalité  et  qu  il 
fit   insérer  dans  plu>ieurH  jour- 
naux, notamment  dans  celui  de 
Montélimart   du  18  mai.    M.  do 
Beaumont  cessa  ses  fonctions  ec- 
clésiastiques par  suite  de  la  ferme- 
ture des  églises,  vécut  pendant  ce 
temps  dans  la  retraite,  et  ne  repa-* 
rut  quelors  du  concordat  de  1  Ho  1. 
H  fu*  nommé  évéque  de  Gaud,  et 
reçut  la  décoration  de  la  légiun- 
d  honneur,   le  22  mai    1807.    Il 
passa  du  siège  épiscopal  de  Gand 
à  celui  de  Plaisance,  et  eu  1.8 13) 
À  Farchcvéché  de  Bourges:  il  prê- 
ta serment  en  cette  dernière  qua- 
lité, le   i5  août  de  la  m^me  an- 
née^ entre  les  mains  de  rânpéra- 


S) 


PAM 


tricu  Hiiriv-Loiiisc.  L^cmperoiir^ 
qui  «Mtimiiis^iiii  son  atlacheiiieiit 
el  sou  zè!c'9  le  cliar(;t^a,  eu  iKiff, 
df!   quelqueh  iicgociaiioni»  relati* 
vcs  à  (le  nouveaux  airang[<MTi<iM 
nvcc  Iti  pape,  ré>i(laul  ù  Fontai- 
nebleau; mais  ces   négociations 
u  curent  pas  de.  .sucers,  et  r«U!)c- 
rent  nieme  quelques  (iis(;nlccH  au 
né(?ocinteur  de  la  part  de  Napo- 
léon. De  '«on  eôlé.  le  pape*  faisant 
pes'T  sur  le  sujet  le  mécontente- 
ment  que  lui  donnail  la  conduite 
du  souverain,  refusa  d'approuver 
lu  noininalion  de  M.    Fallut  de 
Jieduinont  i\  rarehevêchéde  liour- 
{;e^.  Pétulant  lancent  jours,  M.  de 
Beaunuuit   fut    Jionniié   premier 
aumônier  de  Napoléon.  Il  oiru'iu 
ù  la  cérémonie  du  Champ  de  Mai, 
et  pré:»enlaau  chef  du  gouverne- 
ment le  livre  des  évangiles  9ur 
leqijiil  celui-ci  jura  de  fain;  exé- 
cuter les  constitutions  qui  assu- 
raient une  n;arantie  aux  droit>  du 
peuple  français.  Il  entra  le  5  juin 
à  la  chand>re  des  pairs;  mais  au 
second    retour  du  roi,  il  cessa 
d  eu  faire  partie  et  il  fut  privé  en 
nir*in«;  temps  «le  ses  fftnctions  ec- 
clésiastiques   et    civiles.    M.    le 
comte  Fallut  <le  Beaumont  trou- 
ve dans  la   retraite   et   dans   les 
souvenirs  de  sa  fidélilé  i\  ses  ser- 
mens,  la  paix  et  le  honheur  qui 
dédommagent  le  philosophe  chré- 
tien tt  I  homme  d'état  supérieur 
qui*  les  circonstances   lorcenl  à 
l'inactivité. 

FA  MIN  (Pierre  Noël),  niem- 
brr  de  ralhéuée  des  arts  de  Paris 
et  de  |dusieurs  sociétés  savantes 
des  départemens,  est  né  à  Paris 
en  17  |0.  11  u  fait  ses  études  au 
collège  de  La  Harpe,  où  il  connut 
le  céiébru  critique  de  ce  nom^  a- 


FAIi 

Tec  lequel  il  se  lia  «K*  la  plus  ten- 
dre amitié.  M.  Famin  terniinn  s»a 
carrière  scnlastique  en  rempor- 
tant les  quatre  pnx  de  rhétorique 
en  1755,  n'ayant  pns  encore  at- 
teint yCïgv.  de  i5  ans.  Après  avoir 
terminé  sa  philosophie,  il  travail- 
la dans  une  étude  de  procureur 
et  ensuite  chez  son  père,  qui,  eu 
17G7,  alla    s'établir  négociant  A 
Rouen.  M.  Famin  était  le  9econd 
de  douze  cnfuns ,   et   fut  obligé 
d'embrasser  Tétat  ecclésiastique. 
Se  sentant  peu  propre  à  poursui» 
vre  celte  carrière,  il  quitta  la  Fran- 
ce et  se  réfugia  à  Londres,  ohet 
son  frère.  11  avait  été  choisi  parle 
lilsde  l'ambassadeur  d'Angleterre 
près  la  cour  de  France  pour  se 
charger  de  l'éducation  de  ses  cu- 
fans,  lorsque  l'amitié  fraternelle 
le  rappela  à  Paris,  011  il  reprit  les 
fonctions  qu'il  a\ait  quittées.  Eu 
1773^  il  fut  nommé  à  la  cura  de 
Samois,  près  de  Fontainebleau. 
La  sagesse  avec  laquelle  il  remplit 
ses  devoirs,  et  sa  bienfaisance,  l'j 
font  encore  regretter.  Ayant  eu 
l'honneur  de   recevoir  dans  90D 
presbytère  M,  le  duc  de  ChartreSy     ' 
il  fut  cb<>tsi  deux  ans  après,  en    .' 
1780,  par  ce.  prince,   pour  être 
attaché  à  l'éducadion  de  ses  en* 
fuiis ,   dont    l'ahié  9    M.    le   duc    v 
d'Orléans  iictnel ,  venait  d'ayolr    > 
7  ans.  La  place  que  M.    Famin     j 
occupait  lui  laissant  du  loisir,  il     % 
se  livra  à  l'élude  des  sciences;  a-    % 
eheta,  en  1 785.  un  cabinet  de  pby-    'i 
sique;  et  ouvrit,  en  1784»  un  cours    ij 
public  et  gratuit  de  cette  science,    '^ 
qu'il  a  continué  chaqueannée  dans     ^ 
le  local  qu'il  occupa  au   Palais-    j» 
Royal  jusqu*en  1798.  Ce  cours  ne   "'^ 
fut  interrompu  que  pendant  Phi-    vi 
ver  de  1789,  époque  où  il  voya*    ^ 


gca  dnns  le  midi  de  la  France 
a^eu  lu  cél«;bre  huronnc  de 
Krudner  cl  srs  enfuiiH.  Kn 
1798  f  le  tribiinat  occupant  le 
Palais»- K(»y al,  i\l.  Fiiiiiîn  l'ut  rcn- 
Toyé  di:  hoii  lo^eineril,  et  par 
siiitu^  obligé  de  vendre  t^on  cabi- 
nel  ti  de  cesser  »c»  coiir^.  Il 
avait  alors  ih']i\  |Miblié  pliihifiiri» 
ourrages,  iiotainnirnt  un  Cours 
d$  phyxiquM  exp^rimentala^  mis  à 
U  portée  du  tout  U  monde ^  et  nii 
autre  sons  le  tilri!  d«'  Coiisidtra'- 
tionê  sur  le  danger  des  lumières 
trop  vives  pour  l'orf^ane  de  la  vue, 
il  sur  les  moyens  de  s'en  garantir. 
H.  Famin  a  aussi  ciiUivé  la  litté- 
rature. Il  a  fait  représenter,  au 
Thé.itre-Françaî.<4«  {Obligeant  ma- 
lâdroit^  imité  de  la  pièce  anglaise 
Bêurr  Bodj;  et  sur  le  théâtre  defl 
Varié  tés- étrangère!*,  à  l'arin,  VK^ 
tôle  de  la  médisance,  imitée  de 
Scàaoi  for  scandai  de  Sheridan.  A 
Tépoque  de  la  paix,  en  1801,  M. 
Famin  a  c(iiiipn«é  ime  ode  latine 
intitulée  Carmen  paris.  Elle  a  été 
imprimée,  acrompaguée  de  pln- 
sieuni  tnidnciions  en  rers  fran- 
çài$  et  italicm^  d'e  diffcrens  au- 
teurs. Il  a  donné,  en  1821,  en  w» 
vol.-  in  •  8*,.  sons  le  titre  de 
Mas  opuscules  et  amusememt  lit' 
téralrss ,  un  recueil  de  poé>ies 
turi  agréables,  et  ifui  pour  la  plu- 
pari  avaient  été  lues  aux  séances* 
publiques  de  V Athénée  de  Paris, 
et  de  V Athénée  des  Arts.  M.  Fa- 
min possède  des  talent  de  société; 
i  est  b4)n  musicien,  joue  de  plu- 
•ieura  instrumens,  et  a  composé 
le»  paroles  et  la  musique  de  plu- 
•îcnn»  romances  et  chansons  qui 
ont  obtenu  du  succès.  Lors  de  la 
formation  de  Tinstitut,  plusieurs 
pcwaMie»  (b  eentidération  ^  qui 


FAN  25 

suivaient  ses  eours,  offrirent  de  ' 
faire  valoir  i^c.i  litres  comme  sa- 
vant, et  comme  littérateur,  pour 
loi  faciliter  Tentrée  de  celte  nou- 
velle Hociélé.  jM.  Famin  refusa 
leur  protection,  et  ne  voulut  faire 
aiicuiu*  des  démarrlie.s  nécessai- 
res. Libre  et  indépendant ,  telle  a 
toujours  été  ma  devise,  dit-il;  et 
en  effet,  c*est  aujourd'hui  qn'it 
est  (lins  qu'octogénaire^  celle  qu'il 
a  suivi  et  suit  encore  dans  toutes 
les  circonstances  de  sa  vie. 

FAiNTIN-DÉSODOAKDS  {Av 
ToiRE-it!TiKi« HE- Nicolas),  littéra- 
ti'ur  et  historien,  est  né  en  i^SS, 
dans  une  petite  yille  située  au 
pied  des  Alpes.  Il  embrassa  d*a- 
bord  rélat  ecclésiastique,  reçut 
Fordredelaprlltrise,  etétait,àré« 
pofpie  de  la  révolution,  Vicaire- 
général  d*Embrun.  Adoptant  a- 
vec  chaleur  les  opinions  que  pro- 
fessaient les  hommes  les  plusta- 
ge«i,ilcrutdeToir  renoncera  la  cap* 
cière  eccléitiastique^  pour  suivra 
celle  des  lettres,  oiH  il  a  acquis  do 
la  considération.  Auteur  fécond, 
M  a  pubi-ié  un  grand  nombre  d'ou- 
vrage*», parmi  lesquels  ceux  qui 
concernent  Hiistolre  méritent 
généralement  d'être  distingués. 
Nous  citerons  :  1"  Dirtionnaira 
raisonné  du  gouvernement ,  des  lois, 
des  usages  et  de  la  discipline  de 
l'Eglise^  conciliés  avec  les  libertés 
et  franchises  de  t  église  gallicane, 
lois  du  royaume  et  jurisprudence 
des  U^ihunaum  de  France,  1 7K8,  6 
vol.  in-H";  a'  Nouvel  abrégé  de 
C histoire  dé  France.  Ct.\  ouvrage 
est  une  continuation  de  V  Abrégé 
chronologique  du  président  Hé- 
nault,  dont  il  forme  les  /i"*  et  .)"* 
volumes.  Z* Histoire  de  Francede- 
puis  U  mort  ds  Louis  XIF,  1789 


a4  FAN 

^  el  1789,  2  vol.  in-ia;  4*  Histoi^ 
re  philosophique  de  la  réoolulion 
de  France  y  depuis  la  conoocation 
des  notables  jusqu'à  la  séparation 
de  la  convention,  1 79G,  a  vol.  in- 
8*.  Cet  ouvrage»  successivement 
augmentes  offrait  10  volumes  à 
la  cinquième  édition  publiée  en 
1807.  L'auteur,  en  1797,  Ta  ré- 
duit en  un  abrégé  de  6  vol.  5" 
Révolution  de  l'Inde,  pendant  le 
i8"'  siècle,  ou  Mémoires  de  Ti' 
poo  S  ail}.,  écrits  par  lui-même,. 
1796,  a  vol,  in*8*.  Cet  ouvrage 
traduit  de  Tlndastan»  a  été  réim- 
primé en  1797,  4  ▼ol-  iu'8°.  6* 
Jndercan  ei  Palaniey  histoire  o- 
rientale,  1798,  2  vol-  in-8-;  7' 
Histoire  de  la  république  française 
depuis  la  séparation  de  la  convention 
nationale,  jusqu*à  la  conclusion  de 
la  paix  entre  la  France  et  l'empe- 
reur,  1798  et  1800,  5  vol.  in-S"; 
8^  Louis  XV et  Louis  XVI,  1 799, 
6  vol.  in-8*;  9*  BeyderAzeima  Tip- 
pozaeb,  histoire  orientale,  180  a, 
5  vol,  ïn-i^;  g''  Histoire  d'Italie 
depuis  la  chute  de  la  république  ro- 
maine  Jusqu' aux  premières  années 
du  19""  siècle,  180 a  et  180 3,  9 
vol.  in-8*;  lo""  De  l'institution  des 
sociétés  politiques  y  ou  théorie  des 
gouvernemens ,  1807,  in-S%  11"; 
Explication  française  des  mo^ 
Humens  inédits  de  C antiquité,  eX' 
pliquée  par  îVinkelmann,  1808, 
3  vol.  in-4*;  ia°  Histoire  de  Fran^ 
ce,  depuis  la  naissance  de  Henri 
IV,  jusqu'à  la  mort  de  Louis 
XVI,  1806  et  1808,  a6  vol.  in- 
la.  L'auteur  s'occupa  depuis 
d'une  édition  in-4''9  dont  il  a  dé- 
jà paru  plusieurs  volumes.  De 
tous  les  ouvrages  que  nous  ve- 
nons de  citer,  celui  qui  a  le  plus 
contribué  à  la  réputation  littéral- 


FAN 

re  de  M.  Désodoards,  est  son 
Histoire  philosophique  de  iarévê^ 
lut  ion  française,  qui  malgré  quel« 
ques  inexactitudes,  est  eacore 
une  des  plus  exactes  de  toutes 
celles  qui  ont  été  publiées  jusqu'à 
présent.  A  Tépoque  où  rinstitul 
était  national,  il  lut  porté  par  ce 
corps  sur  une  liste  de  candidats 
destinés  à  être  soumis  à  la  dodhh 
nation  du  gouvernement.  Cette 
nomination  n'ayant  pas  eu  lieu 
alors,  il  ne  paraît  pas  que  M.  Dé« 
sodoards  ait  cherché  depuis  à 
rappeler  ses  titres  aux  faveurs  a« 
cadémiques. 

FANTUCCI  (le  comte),  safaot, 
et  premier  magistrat  de  Ravenne, 
naquit  dans  cette  ville  vers  174^* 
et  y  mourut  le  10  janvier  1806.  Il 
appartenait  à  l'une  des  familles 
les  plus  distinguées  du  pays,  et 
le  cardinal  Gaétan,  son  oncle,  le 
fit  venir  très  «jeune  à  Rome  où  il 
se  chargea  du  soin  de  perfection- 
ner son  éducation.  Le  jeune  Fan- 
tucci  profita  si  bien  des  leçons  de 
ses  maîtres,  qu'il  revint  dans  sa 
ville  natale,  après  la  ans  d'ab* 
sence,  en  état  de  remplir  digne- 
ment les  premiers  emplois  de  la 
magistrature,  auxquels  il  ne  tar- 
da pas  d'être  appelé.  Le  souvenir 
de  l'éclat  dont  avait  joui  sa  pa- 
trie, et  le  tableau  de  sadécadence» 
firent  naître  en  lui  le  désir  d'en 
rechercher  les  cau&es.  Il  les  con- 
signa dans  un  mémoire  aussi,  ju- 
dicieux que  savant,  qu'il  présent 
ta  au  pape  Clément  XIV,  et  qu'il 
fit  imprimer  en  1761.  Un  discours 
plein  d'éloquence  qu'il  prononça 
en  1778,  lorsque  le  cardinal  Va- 
lentîn  de  Gonzague  fut  agrégé  au 
grand-conseil  de  Ravenne,  lui 
suscita  des  désagrémens  d'une  na^ 


PAN 

ture  aftei  grave.  Quelques-uot 
de  ses  ennemis  étaient  parrenus 
à  persuader  au  cardinal  que  dans 
les  éloges  que  Fantucci  donnait  à 
S.  £.9  il  avait  montré  une  réserve 
qui  annonçait  une  secrète  envie 
et  le  désir  d*altérer  la  vérité.  Jl 
s^ensuivit  une  espèce  de  mésin- 
telligence entre  le  prélat  et  le  ma- 
gistrat, mésintelligence  qui  ne 
put  ralentir  le  zèle  que  ce  der- 
nier montra  toujours  pour  la 
prospérité  de  sa  patrie.  Ravenne 
doit  à  Fantucci  l'achèvement  du 
canal  navigable,  qui  lui  rend  une 
partie  des  avantages  qu'elle  avait 
perdus.  Cependant  ce  projet, 
qu'il  était  parvenu,  après  mille 
contrariétés,  à  faire  adopter  en 
1781,  ne  reçut  pas  son  entière 
exécution,  et  les  travaux  furent 
suspendus  avant  qu'on  eût  donné 
au  canal  tous  les  degrés  d'embel- 
lissement et  d'utilité  dont  il  était 
susceptible.  £n  1783,  Fantucci 
inventa  une  machine  hydrauli- 
que dont  les  habi  tans  des  campa- 
gnes qui  environnent  Ravenne 
tirèrent  un  grand  parti.  Il  avait 
renoncé  à  l'exercice  des  fonctions 
de  premier  magistrat  pour  médi- 
ter plus  tranquillement  sur  les 
mojens  d'être  utile  û  ses  compa- 
triotes. Une  épidémie  qui  rava- 
gea tout  le  territoire  de  Ravenne, 
lui  fournit  l'occasion  de  déoloyer 
toutes  les  ressources  de  son  cœur 
et  de  son  esprit.  Après  avoir  con- 
couru à  alléger  les  maux  de  ses 
coQcitojeus,  il  composa  dans  la 
même  intention  un  excellent  ou- 
frage,oùil  démontra  la  nécessité 
du  dessèchement  des  marais  dans 
les  vallons  exposés  aux  ardeurs 
du  soleil  méridional.  Fantucci, 
par  ses  vertus  autant  que  par  ses 


FAR 


95 


lumières,  avait  obtenu  la  bien- 
veillance et  Testim^^u  pape  Pie 
VI.  Parmi  les  ouvrages  qu'il  a 
publié  on  cite  les  suivans  :  1* 
Benefizi  communicativi,  suivi  d'uo 
Plan  militaire^  fait  sur  la  deman- 
de de  Pie  VI,  1786;  a*  De*  monit' 
menti  ravennati,  6  vol.  10-4** 9  3* 
De  gente  Honestia^  Gésène,  1786,. 
in-folio.  Fantucci  avait  aussi  com- 
posé des  mémoires  très-intéres- 
sans,  qui  ne  parurent  qu'après  sa 
mort,  sous  ce  titre  :  Memorie  di 
vario  argomento  del  conte  Fantucci, 
Venise,  18049  in-4''*  On  doit  en- 
core à  ses  soins  la  magnifique  é- 
dition  des  Papiri  diplomatici  rac^ 
coiti  ed  illustrati  daU*  abate  Gaétan 
no  Marini. 

FARE  (Avne-Locis-Heiiri  i^à 
La],  député  aux  états- généraux, 
é^Oque  de  Nanci,  et  aumônier  de 
M""*  la  duchesse  d'Angoulême, 
est  né  le  8  septembre  175a,  à 
Luçon,  département  de  la  Ven- 
dée. Il  fit  ses  études  &  Paris,  et 
obtint  plusieurs  prix  de  l'univer- 
sité. En  1778,  il  fut  nommé  vi- 
caire-général du  diocèse  de  Di- 
jon, et  doyen  de  la  chapelle  du 
roi  en  cette  ville.  C'est  à  ce  titre 
qu'il  fut  élu  général  du  clergé  des 
états  de  Rourgogne  en  17849  et 
chef  de  l'administration  de  cette 
province.  Il  remplit  c«>s  derniè- 
res fonctions  jusqu'au  7  octobre 

1 787,  époque  à  laquelle  Le  roi  le 
nomma   évêque  de    Manci.    En. 

1788,  il  fit  partie  de  l'asseoiblée 
des  notables;  et  en  1789,  il  fut 
député  de  l'ordre  du  clergé  aux 
états-généraux,  et  prononça  au 
nom  de  cet  ordre  le  discours  d'u- 
sage, lors  de  l'ouverture  des  é- 
tats.  M.  de  La  Fare  fit  constam- 
ment partie  de  la  minorité.  Il  é- 


aO 


FAR 


crivlt  ft  pnrja  hcaiiooiip  ronlre 
l(!!i  prêtent ioTis  (]<;  Ki  iiiajurilô; 
soutint  av(*o  fen,  le  la  Irviirr 
i7«)o,  la  pro|u>si(inii  {\u"i\  avait 
faite,  ilan>*  rctlo  sraniMs  «ht  «Iccla- 
rer  siir-Uï-rluinip  l.i  religion  ca- 
tholique, n'ii^inn  de  Tétut  ;  et 
it*i>|)|)osu  à  ee  (|ni;  les  lilens  |>os- 
.Hedés  )u«qii*alor!«  par  le  cler^^é^ 
fusHent  ninipri<i  un  uonibre  des 
propriétés  natioiiideA.  Il  com- 
battît, aimsi  iniuiiemcnl,  le  pro- 
jet de  loi  tendant  à  supprimer  en 
France  les  comiiiunanlés  reli- 
gieuses, et  celui  dont  Tadoplion 
donna  iiiix  juifs  les  droit»  de  ci- 
toyen. Le  triomphe  des  doctrines 
contraires  aux  siennes  prenant,  de 
jour  en  jour*  une  nouvelle  con- 
sisliince,  ré\r'que  de  Nanci  quit- 
ta lu  France,  et  scn'tiraàTrèves, 
dont  l'archevêque  étuitson  métro- 
politain. Veis  la  lin  de  17«)U,  il  se 
rendit  de  Trè\es  en  An  (riche,  (m^, 
}»endant  plus  de  vingt  ans.  il  l'ut 
chargé  de  la  eorrespondanre  dos 
princes  de  la  maison  de  Bourhon. 
Lorsque  la  princes>e  tille  de  Louis 
XVI,  échangée  contre  li*s  re- 
présentans  du  peuple  que  Du- 
mouriez  avait  livrés  à  l'Autri- 
che, fut  arrivée  ik  Vienne,  ce  l'ut 
Févequc  de  Nanci  qui  négocia 
son  mariage  arec  le  du<;  d*An- 
goulême.  Depuis  1K07  jusquVn 
181/i,  il  remplit  les  fondions  de 
C<unmissaire  vérilicaleur,  char- 
gé d\)rdoiinancer  le  payement 
do  pensions,  sur  une  maison  de 
banque  de  Vienne,  des  soldats 
retraités  de  Tarmée  de  («(»ndé. 
Kentré  en  France  avec  la  famille 
royale,  il  fut  dans  le  même  temps 
nommé  membre  de  deux  commis- 
sions, dont  Tune  était  desiinée  i\ 
procurer  des  secours  aux  émigrés 


FAIi 

rentrés;  rnntrc*  avait  pour  objet 
une  organisation  nouvelle  de  Té- 
giise  de  France.  Devenu  aninô-i 
nier  de  M*"  la  duchesse  d'An|çciii« 
lOme  le  i(>  décembre  de  la  mOiiM 
année  Je  i7Janvii*r  181 5,  il  tut  nom- 
mé Ton  d«'s  commissaires  chargés 
de  iTcueillir  les  cendres  (k:  Lt^uîs 
XVI ,  et  de  la  ri-ine  Marie  -  An- 
toiïiette,  et  de  les  faire  transpor* 
ter,  dii  cimetière  de  la  iHatUlcine» 
à  I  fgli-e  de  Saint  l)eni<.  Au  com- 
mencement de  iHiC),  le  r(»i  Tad- 
joignit,  pour  Tadmiiiistration  de» 
atîaires  eccl»''siasliques,  :\  M.  de 
Tallevrund-Périgord,  alors  arche- 
vêque de  Reim*^.  M,  de  La  Faitiest 
maintenant  archevêque  de  Sens. 
FAllK  (iHARLBS  Ri)pro,MABQi2rs 
nn  La),  était,  avant  la  révolution 
ollicicr  dans  Ir  régiment  du  Roi 
infanterie.  Maire  de  la  ville  d^Aix, 
lors  de  la  convocation  des  étaUi- 
géiiéraux,  il  chercha  à  s'opposer 
à  ce  que  Mirabeau  fût  élu  mem- 
bre de  cette  assemblée,  opposi- 
tion aussi  inconcevable  qu'impru- 
dente, et  qui  pensa  coAter  U\ 
vie  au  marquis  de  La  Fare«  dans 
uneémeutequieutlieu  le  uSmars 
1  *  89,  au  moment  01^  pour  prési- 
der le  corps  municipal  il  se  reii» 
dait  à  l'hôtel -de-TÎUe.  Comme 
le  célèbre  candidat  qu'il  voulait 
exclure  avait  l'opinion  publique 
en  sa  faveur,  M.  de  La  Fare  fut 
obligé  de  quitter  la  ville  pour  se 
soustraire  au  ressentiment  du  peu- 
ple. Il  vint  à  Paris,  rendit  comp- 
te de  sa  comluite  aux  minîstreft 
du  roi,  et  leur  peignit  l'état  de  la 
Provence  sous  les  couleurs  le» 
plus  sombres;  il  parvînt  ainsi  à 
se  faire  donner  des  éloges.  11  ne 
tarda  pas  à  émigrer,  et  publia 9 
contre  les  évèncinensde  la  révo- 


FAH 

lulion,  partout  où  la  n«oetiiité  le 
forçait  de  tm  retirifr,  dvn  AMh" 
ration»  ai  de»  protestations  inoiiig 
à»t%»Vtb\u»\r  HuoK  doute  di*  diuii* 
ger  In  riiorclie  dtn  évéïieitieriit 
que  daiiA  lu  déMr  du  le  montrer 
fid^'lc  h  la  nioriarchiiî.  Dhiih  1« 
cours  d«  HCfl  vciyage«9  lo  itiar<|til« 
de  La  Farc  alla  à  Niipleê^  dont  »â 
familli;  eht  oriffinairt:*  f;t  »«  di  re* 
counaUred*ijnchnincl»4:d«('ellc'de 
Rufl'o.  Kn  iKiu  il  était  ù  Londrei^. 
Kenlrécn  Franc»  aprèi»  luriiHtûii- 
ration,  M. do  La  Fan; u  obtenu  une 
place  an  ininiittùro  de  la  guirre. 

FAAK%(Maxuiiurii),  né  dan» 
le  CaiiibreHλ,  le  lo  février  17(194 
renipliaifait  eu  1800  len  fonctiotiA 
de  proonreur-g«:n<;ral  prèa  le  tri- 
bunal de  première  inhtancu  db 
Cambray,  et  lut  A  cetl«  <*poque 
Dnmriié  membre  du  corpH-l/rfçiH- 
latif  pur  le  département  du  Nord, 
et  réélu  eu  1804.  Il  faisait  enooro 
partie  de  ce  corpH  en  i8i/|;  il  a- 
rait  ifsté  nommé,  en  1 8 1 5«  membre 
ait  comité  de  léfçitflation.  Le  u5 
août  18149  il  proposa  de  récla- 
mer du  gouvernement  un  projet 
de  loi|  qui  établît  la  manière  d'dn- 
lurer  la  re»poniMibilité  de*  mini»« 
treSf  d'aprè»  len  uriicIeH  15,  &5  et 
fô  de  la  eliarle;  et  avait  à  cette 
oecabion  rédigé  un  projet  de  loi 
fui  fut  pritf  en  rouAidériitiou  par 
la  ohambre.  I*efidant  le»  cent 
Joun,  M.  Fareftfut  nommé  parle 
département  du  Nfird»  membre 
de  la  rhambre  den  représentai!». 
IKipiii«  la  seconde  restauration  9 
Il  a  ceMé  d*4ixercer  ne»  fonciiouH 
de  procureur  du  roi. 

FAHGIJK(E.  Di  La),  avocat  au 
parlement  de  l'un,  né  à  Daz  le  7 
décembre  17S189  et  mort  en  179»; 
cultiva  le»  lettre»,  mata  avec  peu 


PAR 


«7 


de  auecè»;  il  a  publié  :  1*  DiMcourâ 
Bur la  lecture t  I7.5'|.iii  8";  a" /{«- 
cueil  d' œuvres  m élétiji,  l'aria,  176.'), 
u  vol.  in  - 1 'i;  5  '  Atf  voix  du  peuple^ 
oHe  sur  la  mort  du  Dauphin,  1  ;  ^Mi, 
10-8";  4*  /  pamhemena  ducasuret 
de  l'éipril,  177/i,  in-8  ;  i"  Poi- 
tue  sur  l'éducation,  1788,  in-S"; 
G"  Le  beau  jour  dsi  Franpaiê,  ou 
la  France  ré^ènhrée,  puéme  en  déum 
chanta,  «nividenotea  bintoriciue», 
I7«)i,  in -8*.  On  voit,  |mr  cet  ou- 
vrage, que  Tauteur  avait  adopté 
avec  efitbotiHia.«me  les  princtpei 
de  la  liberté;  et  cel  ouvrage  nH 
celui  où  il  montre  le  plint  d'ina- 
pirutioriD  poétique». 

FARGLKH  (JIiun  -  Johrpb  de 
MéAi.BT«  coHTR  uk),  ué  le  19  dé- 
d'uibre  177G,  d'une  ancienne  fa- 
mille du  département dn  Puy-de- 
Dôme;  êuivit,  en  1791,1)00  père 
dan»  Témigralion;  rentra  en  Fran- 
ce ù  la  Auitc  de.1  Pruh»iens  en 
179a;  partagea  la  déroule  de  leur 
armée,  dont  celle  de  Coudé  re»» 
»entil  hi  vivement  le  contre-coup, 
et  servit  dan»  cette  dernière,  |ii»- 
qu'à  répoque  de  son  licencie- 
ment en  1801.  Lorsque  le  pre- 
mier con»ul  autorisa  le»  émigré» 
à  rentrer  en  France,  M.  de  Far- 
gue»  fut  du  nombre  de  ceux  qui 
profitèrenl  de  cet  avantage.  11 
»'était  marié  à  Monicb,  avec  la 
fille  de  M.  Fay  de  hatotiay,  an- 
cien prévôt  de»  marrband»  à 
Lyon;  il  revint  avec  la  famille  de 
»on  épouse  dan»  cette  ville,  dont 
êon  beau-frère  fut  bientôt  nom- 
mé maire.  Il  y  devint  hii-mâme 
K résident  de  radniini»tralinn  de» 
ôpitaux;  etoccupaii  encore  cette 
place  birsque  le  gouverneînent 
impérial  fut  renversé.  En  i8i5, 
il  remplaça  le  comte  d'Albon,  a- 


aS 


FAK 


lors  maire  de  Lyon,  destitué,  dit- 
on,  quoique  royaliste,  â  cause  de 
l'exa§^ération  de  ses  (»rincipes. 
Lorsqu'au  maU  de  man»  i8i5, 
on  apprit  à  Lyon  le  di^harqiie- 
ment  de  Napoléon,  ^J-  de  Far- 
gues,  qui  ne  croyait  pas  que  ce 
prince  triompherait  »i  facilement 
des  obstacles  qu'on  lui  oppo^ait« 
publia  contre  lui  une  proclama- 
tion qui  mal<):ré  Ténergic  de  la 
rédaction  9  u*emy>ccha  pas  lu  cé- 
lèbre voya;[:eur  d'entrer  ù  Lvon 
le  10  mars,  deux  jours  après  que 
le  comte  d'Artois,  venu  dans  cel- 
te ville  pour  y  organiser  des 
moyens  de  résistance,  en  était 
reparti.  Alors  .\1.  de  Farguesalla, 
à  la  tête  du  corps  municipal,  pré- 
senter son  hommage  à  celui  qui 
déjà  agissait  comme  chef  du 
gouvernement.  Napoléon  adressa 
plusieurs  questi'ins  au  maire  de 
Lyon,  parut  satisfait  de  la  fran- 
chise de  ses  réponses,  et  bien 
que  convaincu  du  penchant  qu'il 
arait  à  servir  la  famille  royale, 
lui  témoigna  assez  de  confi.-inoe 
pour  lui  conserver  ses  fonctions. 
M.  de  Fargues  ne  fut  pas  fAché 
d'obtenir  un  pouvoir  qui  le 
mettait  à  même  d'entretenir  une 
correspondance  active  dans  le  Mi- 
di, avec  le  duc  d'Angoulême; 
mais  par  compensation,  il  fit  aux 
Lyonnais  une  nouTelle  procla- 
mation, dont  le  style  ne  ressem- 
blait guère  à  celui  de  la  précé- 
dente. Il  y  louait  jusqu'à  satiété 
Je  héros  législateur,  et  l'empe- 
reur qui  avait  prodigué  tant  de 
biens  à  la  ville  de  Lyon.  Cepen- 
dant Napoléon  ne  tarda  pas  à 
connaître  la  vérité.  Le  comte  de 
Fargues  reçut  sa  destitution,  et 
là  se  boroa  toute  la  vengeance  de 


FAR 

celui  qnî  poiesédait  alors  le  pou- 
voir souverain.  Réintégré  dans 
ses  fonctions  de  maire  après  lef 
résultats  de  la  funeste  bataille  de 
Mont  Saint-Jean  (18  juin  1815)9 
le  comte  de  Fargues  fut  dans  la 
même  année  membre  de  cette 
chambre  qui  s'e^t  fait  ime  célé- 
brité déplorableiç  y  vola  cons- 
tamment avec  la  majorilé  qui» 
parsa  conduite,  détermina  la  sa- 
gesse du  roi  à  la  dissoudre;  et  fut 
réélu  pour  celle  de  18 16  à  1817, 
01^  il  fit  alors  partie  de  la  minori- 
lé.  Après  s'être  trouve  l'un  des 
premiers  en  scène  '  pay,  Cawfel^ 
(4UABE0L,  Cbarribr-Saihivcvillb), 
»  lépoqne  des  troubles  qui  oal 
ensani^lanté  la  malheureuse  ville 
de  Lvon,  eu  1H17,  lu  comte  de 
Fargues  esi  mort  en  1818. 

FARGUES  (Hbnri),  natif  de 
Saint-Jean-Pied-de-Fort ,  tréso- 
!>orier  du  sénat  et  commandant 
de  la  légion -d'honneur.  Durant 
les  premières  années  de  sa  vie.  il 
s'occupa  d'atTaires  counnercîaleft 
avec  l'Espagne,  et  ce  ne  fut  qu'& 
Tépoqne  de  no«  premiers  troublée 
politiques,  qu'il  entra  dans  la  car- 
rière administrative.  Oéé  maire 
de  sa  commtme,  pur  les  suffrages 
uuiver>els  de  ses  concitoyens,  il 
exerçi,  en  171)0,  les  fonctions  d'é- 
lecteur, et  fut  revêtu,  peu  de 
temps  après,  de  celles,  non  n>«)îns 
honorables,  «le  jugc-ile-paix.  îal 
France  venait  de  déclarer  la  guer- 
re à  rEspa:îue  (y  mars  179."^). 
Farines  embrassa  le  parti  des  ar- 
mes, et  s*y  distingua: ou  lui  doit 
la  création  des  chasseurs  basques^ 
troupes  extrêmement  utiles  dans 
les  guerres  de  montagne.  Frappé 
par  ta  loi  des  suspects,  Fargues  fut 
arrêté,  puis  reiftcbô  presque  îm- 


PAE 

médinfement  Mur  parole.  Nommé» 
iiprèh  I  ubolilioii  du  ré{;iiiie  con- 
T«-iitioiiiieU  piésidciif  du   dirfc- 
loin   dv  »uu  d(!p«irU'iueiit ,   pnii» 
nifinhn' du  conseil  dt;<  t'iriq-<  etilti, 
il  Mf  prononça  plu>d*iine  i'çta  con- 
tre ïtiH  priuci(<cH  qui  anient^rent 
la  j<>uriiéc  du  i8  irurlidor  (4  ^('p- 
tembrt*  i^'p^;^  cl  loiiUfl'oi.H  eut  le 
bouhcur  d'é«-h<'ipper  aux  proscrîp- 
tion«>  qui  en  liircnl  la  i^uile.  héé- 
lu  au  cuniteil  di*^  cinq-ccnb.  le 
1**  prairial   au  G  (so  uiai  179H), 
il  prit  une  part  active  i\  la  révolu- 
tion du  18  brumaire  an   8  (g  no- 
vembre I7fi9)-  «t  le  a4  novem- 
bre il  Fut  udnii^  au  8énat-con.>er- 
vateur,  et  cboisi  par  le  premier 
con&ul  9  à  la  ùu  de  1805»  pour 
remplir  la  place  de  trésorier  de 
ce  corp!).  Il  prénida,  peu  de  temps 
après»  le  collège  électoral  du  dé- 
partement de»  Bu.Hfteft-Pyrénées, 
et  mourut  ttubitement  le  28  sep- 
tembre 1804»  dauH  la  maison  de 
campagne  de  M.  Bertholet  â  Au- 
teuîl.   L'empereur  Napoléon  ac- 
conlait  au  sénateur  Parques  my; 
Mliiiie  toute  particulière.  La  T*- 
meté  courap'use    avec    laquelle 
Fargues    détendit    toujours     les 
principes  d'une  sage  liberté,  et 
combattit  les  terroriste.n  de  tou- 
tea   let»  couleurs  ,    a   pincé    son 
nom  parmi    ceux  qui  honorent 
lliisiloire    de    notre    révolution. 
C*ei»t  au  péril  de  sa  vie,  que  dn- 
raot   rcp<»que  sanglante  de   nos 
trriubles  civils,  on  Va  vu  plus  d'u- 
ne    foi^i   soutenir   ses    opinions. 
Quand  les  droits  de  la  victoire 
eurent  fondé  le  trône   impérial, 
Fariçuc»,  admirateurde  Napoléon, 
o^li  îiii  faire  entendre  la  vérité;  et 
fi  cet  homme  honorable  eAt  vécu 
plué  luiig-temps,c*estun  de  ceux 


FAR  •  29 

qui  nVussent  point  trahi  Tempe- 
reur,  parce  que  c*cst  un  de  ceux 
qui  ne  l'avaient  pas  flatté.  Son 
liU,  nommé  auditeur  au  conseil- 
d*état  ^dection  de  l'intérieur)  en 
i8of),  fut  socce.ssivement  inten- 
dant de  laCariiiuie  à  Laybach(Pro- 
vincns-Illyriennes),  intendant  en 
Ki-ipagne;  >ous  -  préfet  d'Autun  , 
où  il  se  distingua  lors  de  la  pre- 
mière invasion  de  la  France,  par 
une  conduite  pl«  iiie  d*honneuret 
de  courage,  et  préfet  de  la  Jlau- 
te-i\larne  durant  les  cent  jours. 
Dans  ce  dernier  po^te,  il  déploya 
encore  la  plus  noble  énergie,  et 
fut  un  mom«Mit])risonnier  des  trou- 
pes de  la  coalition  européenne.  De- 
puis 181 5,  M.  Fargues,  administra- 
teur irréprochable  et  d'un  vrai 
mérite,  n\'xerre  aucun  emploi. 

FAKiNh  (le  baeon),  maréchal- 
de-câmp,  comnianJant  de  la  lé- 
gion-dlionneur,  embrassa  fort 
jeune  la  profession  des  armes;  fit 
avec  distinction  les  campagnes  de 
la  révolution,  et  gagna  tous  ses 
grades  sur  les  champs  àv.  batail- 
le. Dans  la  campagne  de  i8o(> 
contre  les  Prussiens,  où  il  com- 
mandait un  escadron  de  dragons 
du  «iJ"',  il  déploya  autart  d  habi- 
leté que  de  courage,  et  fut  fait 
major  du  39"*  régiment  de  l'arme 
dans  laquelle  il  venait  de  se  signa- 
ler. En  combattant  contre  l'Au- 
triche en  1809,  il  obtint  le  com- 
mandement du  4"'  régiment.  En 
1810,  il  fit  la  guerre  en  Espagne, 
où  il  s'empara  de  Tavil'a,  après 
s'être  conduit  de  la  manière  la 
plus  brillante  au  combat  de  Tor- 
re  de  la  Fena,  le  4  mars.  Il  se 
trouva  au  siège  de  Uadajox,  et 
partageant  toujours  les  succès  de 
notre  brave  armée,   il  prit  part 


jo  '    FAH 

aux  combats  d«  Sanla-Mnria  et  de 
Yill.ilba.  Lorsqu'en  i8i!>,  Napo- 
léon prépara  l'expédition  de  Rus- 
sie,  il  voulut  que  le  colonel  Fari- 
ne fut  employé  dans  celte  armée, 
et,  en  conséquence,  il  le  rappela 
d*Espagne.  Dans  cette  campngne, 
d'ubord  si  brillanle,  le  colonel 
soutint  la  n'^putation  qu'il  s*était 
acquise;  et  lorsque  rinclémence 
des  élémcns  eut  fait  éprouver  à 
Tannée  française  de  si  grands  dé- 
sastres, il  se  jeta,  avec  les  débris 
de  son  corps,  dans  la  place  de 
Dantzick, qu'il  dcfindit  jusqu'àla 
dernière  extrémité.  Forcé  de  cé- 
der au  nombre,  il  fut  conduit  pri- 
sonnier d.ins  rUkraine,  et  ne  ren- 
tra en  France  qu'en  1814.  Il  avait 
obtenu  le  grade  de  maréobal-de- 
camp,  dès  le  mois  de  juin  de  Tan- 
née précédente,  et  le  19  juillet  de 
celle-ci.  il  reçut  la  croix  de  Saint- 
Louis.  Cette  faveurne  pouvait  lui 
faire  oublier  ses  nobles  sentiraens 
d*amour  pour  sa  patrie;  et  lors- 
que dans  les  cent  jours  (en  181 5), 
Tindépendance  de  la  France  fut 
de  nouveau  menacée,  on  le  vit 
courir  aux  armes  pour  sa  défen- 
se. Le  génér.d  Farine,  quoique 
grièvement  blessé  à  la  bataille  de 
Mont-Saint-Jean,  fut  du  nombre 
des  braves  qui,  après  la  capitula- 
tion de  Taris,  se  réunirent  aux 
bonis  de  la  Loire.  11  a  été  conser- 
vé sur  la  liste  des  maréchaux-de- 
camp  en  activité,  et  désigné  mê- 
me comme  adjoint  aux  inspec- 
teurs-généraux, en  i8t6. 

FARMER  (Richard),  littéra- 
teur et  critique  éclairé,  naquit  en 
1 735  dans  la  ville  de  Leice^ter,  où 
son  père  exerçait  la  profession  de 
bonnetier.  Son  goût  pour  les  belles- 
lettres  s*étant  manifesté  de  très- 


FAR 

bonne  heurt,  il  renonça  au  com'-^ 
merce,  et  vint  achever  ses  études 
ù  Tuniversité  de  Cambridge;  son 
aptitude  et  son  esprit  naturel  lui 
firent  faire  bientôt  des  progrès 
qui  eussent  été  plus  rapides  sans 
un  grand  fonds  d'indolence  qui 
nuisit  au  développement  de  ses 
bonnes  qualités.  Il  fut  nommé,  en 
17Ô0,  à  Tune  des  places  d'institu- 
teur dir  collège  où  il  avait  lui- 
même  fait  ses  études,  et  obtint 
presque  en  mOme  temps  une  cure 
à  quelques  milles  de  Cambridge. 
Dans  le  courant  de  Tannée  1763, 
il  fut  admis  dans  la  société  des  an- 
tiquaires de  Londres.  Il  avait  en- 
trepris, dëi  1766,  la  publication 
d'un  ouvrage  sur  l'histoire  et  le» 
antiquités  de  la  ville  de  Leicester, 
composé  par  Thomas  Siaveley,  et 
qui  devait  Afre  enrichi  de  notes 
deTéditeur;  mais  il  conduisit  cet-' 
te  entreprise  avec  beaucoup  de 
négligi'nce,  et  y  renonça  enfin- 
tout-à-fait  en  1789,  après  avoir 
remboursé  aux  souscripteurs  le 
iMntant  de  leurs  avances,  et  lé- 
guant le»  matériaux  immense» 
qu'il  avait  amassés  ;\  un  M.  Ni- 
chois,  qui  avait  conçu  Tidée  d'un 
ouvrage  de  ce  genre.  Il  composa, 
sous  le  titred'£^5ai  sur  l' érudition 
de  Shakespeare  y  un  ouvrage  qui 
eut  un  succès  prodigieux,  et  qui 
est  sans  contredit  la  meilleure 
critique  qu'on  ait  publiée  sur 
le  poète  anglais.  L'auteur  dé- 
montre que  Shakespeare  tira 
tout  son  talent  de  son  imagina- 
tion aussi  féconde  que  bizarre  » 
et  qu'il  eut  fort  peu  de  connais- 
sances acquises  ;  peu  s'en  faut 
même  qu'il  n'en  fasse  tout-à-fait 
un  ignorant.  Ce  livre,  qui  du  res- 
te annonçait  de  la  part  de  Tau- 


FA& 

teiir  UAO  érudition  profonde  t*t 
uo  eftpril  mipt'iîeiir,  lui  valut 
plui  que  do  la  rrnominôc.  11  lut 
iiOâniiié«  cil  17<H)"  prt:<nrnlt*nr  «le 
la  i^hnpello  «lu  roi  A  Wllcluill; 
prinoipiil  de  »nn  vtiWv^e  en  t^y^u 
tit  piîinripal  hibliolliiToirr  de  ru- 
ai v^rititti  trui»  an»  upiî'it.  Il  ob- 
tint encore  «n  1780,  Ic!  tiln^  da 
chnnctdier  de  I  uiiivorhitû  diiUK 
le»  villr»  de  Lililfieid  «(  Cov(*n- 
trvt  1*1  d<*uK  uuH  a|)rèj«  uu<<  pré* 
hendo  duut»  lu  oalli«'dralede  (iaii- 
t«ubrry.  Fermer  mou  ru  (  à  Lri-* 
cr»ler,  dan»  le  courant  da  lannâe 
<n>7*  Km  bisurrerie  de  non  ra- 
rnotî're  et  do  ite.H  habiludfti  Ta 
ht'Mucoup  trop  dcMnurrit*  do  la  lit- 
térature, où  il  n'était  drjA  Tnit  un 
nom.  qu'il  aurait  pu  rendre  bt*au* 
Coup  plu»  célèbre,  lies  !ieuli*Mpro« 
durlion^  qnt*  Ton  pulAHC  riler  de 
lui  »nut  :  V Essai  $ar  Simkenpiarv, 
publif*  en  x^kiiS  tn  un  petit  volu- 
me: réimprimé  eu  1^(17  en  ir()j)« 
et  en  17  <5.dan(trédition  des  iMùa^ 
vrtê  dr  Shaluispear0f  pu  1) liée  par 
StekniH*  et  dauf*  cvllc  de  Keed, 
aHoS;  ifirtciiçn»  pour  Hadur  l* lùa* 
toin  d' À figUtfrre  ^  et  plunienra 
piéi-e»  de  peu  dimportanco  en 
proue  «*t  en  ver;*.  Lr.  conimrri'e 
de»  belle5*lettre»  et  le«  habitude» 
ei'rléHAHtlqueH,  non  plu»  que  In 
IW'quenttttionde^  gen«du  nionde« 
ne  purent  le^corrlger  de  rcrtuiu» 
viceH.  brusque  dans  »04  manièroH, 
peu  .Hoigiii'ux  de  ta  p<*r»onne*  il 
pttMait  non  temps  i\  fumrr  et  à 
iMiire,  Ou  HMure  mOme  que  isoii 
goOt  pour  ce  genre  de  vie  lui  Ût 
ri-j<'lerroffre  d'une vûnhé,  que  lui 
fit  plu>ienrA  loin  le  ministre  PitI, 
son  proteeleur. 

PAIIQUIIAR  (a<«KaT  ToMiii-* 
tKNto}i  irtee««uaiirjit  â^uit  guuvor* 


FAK 


5i 


ne pr  et  capitaine-général  de  Tfle 
Maurice  et  de  »e»  dépendanceSt 
lorsque  leH  Bourbon  rmionté- 
rr m  Kiir  le  trAne  de  Fraure  :  il  se 
liÂta  de  publier  unr  proclama- 
tion datée  du  îi  novembre  181 5^ 
pnnr  nnnoucrr  qu'il  vrnait  de 
rendre  libirn  les  communications 
entre  cette  ile  et  celle  de  Hour- 
bmi.  On  ne  saurait  (donner  trop 
d'éliiges  h  la  conduite  -qu  il  tint 
lorjt  du  terrllde  incendie  qui,  au 
moi»  de  septembre  1 H i6«  rédui- 
sit en  eehdre»  une  grande  )»artie 
de  la  ville  de  Port-Loui»  :  il  sus- 
pendit les  rehtrictions  apportées 
le  18  mai  précédent  nu  commer- 
ce de  Tîlc;  permit  Tentrée  du 
port  aux  bAtlmenh  de  tontes  les 
nations  stin»  distinction;  et  pro- 
digua aux  bobitauH  ruinô:*  par  co 
déna^tre,  les  secours  les  plus  ef- 
ficaces. 

FAKHKIV,  fabricant  bollnn- 
dalH,  u  rendu  de  grands  services 
i\  l'industrie  française,  et  i\  uni» 
fliaturcs  de  coton  en  particulier* 
par  I  introtlticlion  en  France  des 
macbiues  ù  fib  r«  connues  aujour- 
d'bui  sous  le  nom  MuU-^enny^ 
leur  inventeur.  Le  premier  as- 
sortiment de  ces  macbiues,  qu4l 
pré.^'enta  au  concours  en  i8io« 
rentporta  le  prix  décerné  par  In 
classe  des  matbénuitiques  de  rins- 
titut. 

FARUILL  (dou  CiOiiEALo,  O), 
lieutenant  -  géncnil  au  service 
d^l^spagne,  né  en  17Ô5,  d*une  l'a- 
ntille  d*originc  irlaudaisc,  domi- 
ciliée )\  la  Havane.  1/Espagne  ne 
peut  compter  qu*un  très -petit 
nombre  d\ifllcicr«  dont  In  vie  of- 
fre de  plus  bon(»rable(«  services. 
Ali  iuirtir  de  lu  célèbre  école  de 
2âorèftU|  il^  qui  i'Espngue  dut  tant 


5s 


FAR 


de  sujets  distingués ,  0-Farrill 
eobrassa  la  carrière  des  armes, 
ei  paya  de  sa  personoe  dans  uoe 
foule  d*occasions  :  Melilla  et  O- 
ran»  sur  la  côte  d'Afrique;  Ma- 
faon  et  Gibraltar,  en  Europe,  fu- 
rent témoins  de  ses  premières 
campagnes.  Il  s'engagea  comme 
Toloutaire,en  1780,  dans  le  corps 
d'armée  que  le  gowTernement 
français  se  proposait  d'employer 
contre  les  Anglais.  On  sait  que 
celte  guerre  ne  fut  que  projetée. 
M.  O-Farrili  voulant  utiiisier  son 
séjour  en  France,  visita  dans  les 
plus  grands  détails  nos  écoles 
d'artillerie  et  de  génie  :  il  fit  en- 
suite un  voyage  en  Prusse  pour  y 
étudier,  par  ordre  de  son  gouver- 
nements la  tactique  introduite  par 
le  grand Frédéricdans ses  armées; 
et  de  retour  dan  s  sa  pat  rie,  fut  nom- 
mé chef  de  Técoîe  de  tactique  du 
port  Sainte-Marie,  prés  de  Cadix. 
Lors  de  la  déclaration  de  guerre 
entre  l'Espagne  et  la  république 
française,  en  1795  et949  0-Farrill 
servit  dans  le  corps  d'armée  com- 
mandé par  Ventura  Caro,  et  par 
le  comte  de  Calamera;  fut  blessé 
aux  combats  de  Lecumberri  et  de 
Tolosa;  passa,  en  1796,  à  l'ar- 
mée de  Catalogne,  arec  le  grade 
de  quartier-maître-général;  prit 
part  aux  a£fuires  de  fianolas,  et 
col  de  Oriol,  remporta  quelques 
avantages  sur  nos  troupes  dans 
le  Roussillon,  et  pénétra  jusqu'à 
la  vue  de  Perpignan.  En  1796,  il 
fut  chargé  de  la  délimitation  des 
frontières  entre  la  France  et  l'Es- 
pagne 5  aux  termes  du  traité  de 
fifile;  fut  nommé,  en  1798,  ins- 
pecteur-général de  l'infanterie 
espagnole;  reçut,  en  1799,  le 
commandement    d'une    division 


FAR 

envoyée  à  Rochefort  pour  6trte 
employée  à  une  expédition  com«- 
binée  de  concert  entre  les  gou- 
Ternemens  espagnol  et  français; 
remplit,  quelque  temps  après^  u- 
ne  mission  en  Prusse;  voyagea 
de  là  en  Allemagne,  en  Hollande, 
en  Suisse,  en  Italie,  en  Angleter* 
re,  tantôt  comme  simple  obser- 
rateur,  tontôt  comme  agent  di- 
plomatique. A  son  retour,  il  obtint 
un  commandement  en  Toscane. 
Les  dissensions  survenues  dims 
l'intérieurde  la  familleroyale  d'Es- 
pagne et  les  révolutions  qui  s'en- 
suivirent, mirent  le  général  0-Fa<- 
rill  à  même  de  rendre  de  non- 
veaux  services  à  sa  patrie,  soil 
dans  les  conseils,  soit  dans  les 
fonctions  administratives  dont  il 
fut  revôtu.  Ferdinand,  lorsqu'il 
monta  sur  le  trône^en  mars  1808, 
l'avait  nommé  directeur  colonel- 
giméral  de  l'artillerie,  et  ministre 
de  la  guerre  :  ce  prince  l'em- 
ploya successivement  dans  toutes 
les  négociations  qu'il  eut  à  en- 
tamer avec  les  généraux  fran- 
çais, jusqu'au  moment  de  sa  ca- 
tastrophe. Ce  ministre  ne  contri- 
bua pas  peu  à  décider  Ferdinand 
au  parti  qu'il  prit  de  rechercher 
la  protection  de  Napoléon;  et  lors- 
que le  général  Savary  s'avança 
sur  Madrid,  sous  le  prétexte  de 
demander  la  mise  en  liberté  de 
Godoî,  il  annonça  au  général  que 
son  maître  se  disposait  à  se  ren- 
dre auprès  de  l'empereur  :  c'était 
là  réellement  le  seul  but  de  lie 
mission  de  Savary.  Ferdinand 
VII  sortit  effectivement  de  sa  ca- 
pitale le  10  avril  1808,  et  nom-* 
ma  le  ministre  de  la  guerre 
membre  de  la  junte  destinée  à  te- 
nir;  sous  la  présidence  de  rii>f«inl 


FAR 

don  Antonio,  lo»  rênes  du  gou- 
vornement  p«iidaiU  rub»ehcv  du 
inoiian|ue.  Six  jours  aprè««««  Mu- 
ral  ajraiil  munlrô  ua  uiiiiisière  eH> 
paguol  le  |>rojtrt  dv  la  proclama- 
tion par  luquello  ilcouiptait  f.iire 
connuitro  aux  Kjipa^uoU  qu'il  a- 
\nil  onire  de  ne  considérer  Fer* 
dinaiid  que  rouiuie  usurpateur 
du  troue  de  ^ou  pèro«  celui-ci  lui 
déclara  rorniellruieul  que  la  lui* 
lion  ni  les  aul(u*ilês  n*obl<*uipc- 
reraie  ni  ù  ces  onlres.  Le  gôué* 
rai  fran^^ais  demanda,  1«!  leuile- 
main  de  celte  coulërtMicc,  que'  la 
junte  envovfti  nupK's  de  lui  deux 
commissaires  pour  sVuteudre  a- 
veo  lui  sur  celte  aflaire,  et  MM. 
Aiauia  et  0-Farill  turent  chargés 
de  cette  mission  délicate,  daus  la- 
quelle ils  inoutréreut  beaucoup 
de  prudence.  Le^éuêral  O  Fnriil 
contribua  puissauiineut  «^  arrûter, 
par  sa  fermeté  et  sa  sagesse,  rel- 
fusion  de  saug  À  laquelle  donna 
lieu  l'insurrection  qui  éclata  à 
Madrid  peuJant  la  matiuéo  du  u 
niai«  et  qui  ocoasioua  le  départ 
de  don  Autooio  :  après  la  luite  du 
président  de  la  junte,  il  combat  lit 
furtcnieut  la  demande  que  Taisait 
Murât  d*ètre  admis  daus  son  sein; 
uiids,  Yoyant  la  plupart  de  ses 
collègues  avoir  la  laiblesse  d  ac-» 
céder  aux  prêtentious,  ou  pour 
mieux  dire,  aux  ordres  de  Murât, 
il  se  retira,  après  avoir  remis  en* 
tre  les  mains  du  secrétaire  de  la 
junte  une  protestation  énergi- 
que. Rappelé  au  ministère  de  la 
guerre  par  le  nouveau  souver.ùii 
que  Napoléon  venait  de  dotmer 
à  rKspague«  il  servit  ce  prince 
aveclidélité  pendant  toute  la  du« 
rêe  de  son  règne.  Lorsque  la 
force  des  évcneniens  eut  amené 

T.     VII. 


FAU 


55 


la  chute  de  Joseph,  ce  ministre 
fut  compris  dans  les  proscrip- 
tions qui  sigiudèrent  le  retour  de 
Ferdinand;  et  quoiqu'il  se  lût  em- 
pressé d'adresser  au  roi  une  let- 
tre de  soumission  «  renfermant 
dans  le  plu>  faraud  détail  Texposé 
des  motifs  qui  avaient  délerminé 
sa  conduite  pendant  toute  cette 
révtdution,  il  n'en  fut  pas  moins 
déclaré  traître  à  /if  relif;ion  et  an 
roi.  condamné  i^  la  peine  capitale 
et  dépouillé  de  tous  ses  biens.  Cet 
oUicier- général,  qui  comptait  i\ 
cette  époque  paNs  de  fui  années 
de  services  consécutifs,  a  tn»uvè 
en  France  un  asile  que  sa  patrie 
lui  refusait,  et  mène  à  Paris  u- 
ne  existence  presque  ignoire.  A- 
lex.  Foudras,  de  Lyon,  a  public, 
eu  i8i5,  la  traduction  d'une  lu^>- 
cbure  de  M.  0-Farill,  intitulée  : 
<lfVmu/r<f5  dt*  don  Mi^ut'i  J:tnua 
et  de  don  Gon:oh  O-ForriU ^et  Ea'- 
post^  des  foits  tfui  jasii/ient  /f*«r 
vo(idui(e  poiititfnt'  tiepuis  mars 
î^^^jtisf/uen  otrit  iSi.|. 

FAtCIII*>BOUi:L(Loiis),rnn 
des  homuu^s  les  plus  actifs  qui 
se  soient  mêlés  d'intrigues  politi- 
ques.  Il  naquit  eu  i^ilu.  à  Meuf- 
chûlel,  d'une  ancienne  famille  de 
Frauche-Comtétque  la  révncatiou 
de  l'édit  de  Nantes  avait  forcée  de 
se  retirer  en  Sui>se,  Lorsque  la 
révolution  de  France  éclata,  il  se 
déclara  hautement  contre  elle.  11 
dirigeait  dans  sa  ville  nalali*  nu 
vaste  établissement  tvpogi*apbi- 
que  ouvert  i\  tous  les  émigrés* 
quand  il  requit  lui-même  l'oidre 
de  quitter  sou  pays,  pour  avoir 
imprimédansquelquesalmauachs 
des  pièces  qui  ne  se  trouvèrent 
pas  dans  le  goût  des  républicains, 
i^uuique  son  exil  u'eiM  été  borne 


54 


F  AU 


({n'iV  quelques  moi»,   la  douleur 
i|u*il  eu  ressentiuet  peul-i^tre  auH- 
si  TimpuL'iion  de  son  géuie^  qui 
le   poussail  vers   un   plus    vasle 
ihéatns  le  portèrent  A  se  vouer 
dès-lors  tout  entier  au  parti  de» 
ooi.lre-révolulionujires.  Ses  ser- 
vices  lurent  agréés  avec  autant 
d'oinpressemenl  (pTil  en  mil  à  les 
ufTrir,  et  depuis    1795   jusqu'en 
18149  il  dépl(»ya  dans  toutes  ses 
opérations  tant  d'activité  et  d\i- 
dresse*  qu'il  attacha  son  nom  t\ 
toutes  les  manœuvres  par  lesquel- 
les on  a  constainment  eherché  à 
entraver  le  système  d'orp;anisu- 
tion  auquel  ton<I  inévitablement 
la  France.  Noy^  le  suivrons  d'au- 
tant moins  dans  les  petits  détails 
de  sa  vie,  que  le  succès  de  la  plu- 
part de  ses  entreprises  dépendit 
presque  constamment  du  soin  a* 
vec  lequel  il  put  en  voiler  la  na- 
ture et  les  progrès  aux  yeux  du 
public.  Va\  i7or>,  il  se  cbar||^ea« 
sous  le  nom  de  LouiSf  d'être  mé- 
diateur entre  le  prince  de  Coudé 
et  le  général  Piche^^ru,  pour  en- 
p^ager  ce  dernier  ;\Hbttndonnerle9 
drapeaux  de  la  république,  et  A 
passer  au  service  des  Bourbon. 
L'amour  de  la  cause  royale  n'é« 
lait  cependant  pas  Je  seul  intérOt 
qui  stimulait  M.  Louis;  car  il  a* 
vatt  cxi^é.  dans  le  cas  où  il  réus- 
sirait, qu'on  le  (çratifiût  d'un  mil- 
lion d'argent  comptant,  et  qu'on 
lui  accordât  en  outre  le  cordon 
de  Saint-MicbeL  et  un  brevet  de 
directeur  de  l'imprimerie  royale. 
11  «'était  borné  À  recevoir  mille 
louis  do  dédomina{(cment,  si  le 
sucré»  ne  répondait  pas  à  rentre- 
prise.  Le  14  'U)Ot  de  la  même  an- 
née, il  se  rendit  A  Alikirclu   au 
quartier-général  du  Picbe(j[ru,  ùt 


FAU 

qui  il  fit  connattre  le  rentable  mo- 
tif de  sa  visite.  Ca  général  accep- 
ta sans  hésiter  la  proposition  qui 
lui  lut  laite,  mais  A  la  condition 
louteTois  que  rAutriclie  entremit 
aussi  dans  les  vues  de  la  famille 
royale,   et  qu'elle  y  coopérerait 
de  tous  ses  moyens.  Fauchc-Borel 
se  rendit  en  hAte  au|)résdu  prince 
de  (^oudé,  pour  lui  faire  part  de 
riieureux  succès  de  sa  négocia- 
tion, et  il  en  re^Mit  de  iiouvellet 
instructions  sur  la  manijre  dont 
il  devait  s'y  pjHîudro  p(»ur  la  ter- 
miner. Le  centre  de  l'armée  fran- 
çai<$e  était  alors  A  Strasbourg.  Il 
alla  y  fixer  son  domicile,  et  pour 
écarter  tout  soupçon,  feignit  de 
vouloiry  acheter  une  maison  pour 
rétablissement  d'une  imprimerie. 
Ses  liaisons  avec  les  princes  fu- 
rent néanmoins  soupçonnées,  sur 
la   dénonciation    du    journalisio 
(îotta.  11  fut  décrété  d'arrestation, 
et  le  commandement  do  l'armée 
retiré  A  Fichegni.  On  ne  trouva 
rien    toutefois   dans  ses  papier» 
qui  pût  le  compromettre,  et  on  ie 
rendit  peu  après  à  la  liberté. Cel- 
te contrariété  ne  le  rebuta  }>a».En 
juin  i7(H>,  il  porta,  de  la  part  du 
roi  Louis  WIll,  une  lettre  A  Pi- 
chegrii,  alors  retiré  A  Arbois,  lieu 
de  sa  naissance.  Ce  général^  dans 
une  autre  lettre,  traça  au  prince 
qui  venait  de  lui  écrire  la  marche 
qui  lui  paraissait  la  plus  convena- 
ble A  suivre,  pour  assurer  la  réus- 
site  de  i»es  desseins;  et  Fauche- 
Borel,  après  avoir  remis  cette  let- 
tre A  son  adresse*  resta  enviroti 
une  année  dans  une  inaction  ap- 
parente pour  le  succès  de  la  cause 
qu'il  servait  avec  tant  d'activité, 
Plchcgru  ayautété,  en  1797»  nom- 
mé pi*ésident  du  conseil  dos  cinq- 


FA  13 

cents.  Fauche  ac  rendit  aussitôt 
a  Pari»  ;  mais  la-  révolution  du 
18  frnctidor,  qui  éclata  presque 
aussitôt,  renversa  toutes  les  es- 
pérances que  la  famille  royale 
fondait  sur  le  plan  de  la  contre- 
révolution  qu'avait  prépnré  le  pré- 
sident du  conseil  des*  cinq-cents. 
M.  Fauche  se  trouva  inscrit  sur 
la  liste  de  proscription  qui  fut 
alors  dressée,  et  sa  correspondan- 
ce avec  Pichegni  ayant  été  saisie 
dans  les  équipages  du  général 
autrichien  Klinglin ,  il  ne  lui  res- 
tait phis  d*espoir  de  soustraire 
sa  tl^te  au  CffUp  dont  elle  était  me- 
nncée.  Il  se  réfugia  dans  la  mai* 
son  d'un  certain  David  Mounier, 
autrefois  son  correspondant  d'af- 
faires :  il  n'était  cependant  pas 
découragé;  dés  le  lendemain  il 
s'occupa  (le  nouer  une  nouvelle 
intrigue  dans  rinlérf;t  des  prin- 
rrs.  <îe  Mounier  avait  des  rela- 
tions avi-c  un  certain  Hottot,  se- 
crétaire de  Barras  «  et  l'un  des 
hommes  les  plus  souples  et  les 
plus  adroits  de  ce  temps.  Fau* 
che-Borel  obtint  par  lui  accrs  au- 
près du  dire<;teur,niiquel  il  com- 
muniqua le  plan  d*un  nouveau 
complot  concerté  avec  Pichegru, 
en  Angleterre.  Le  général  fran- 
çais parut  d'abord  se  livrer  avec 
peu  de  confiance  ii  une  aisocia*- 
tion  dont  Barras  était  en  quelque 
Horte  le  chef  (voy,  l'art.  Babras). 
Il  consentit  uéurnnoins  à  en  faire 
partie:  et  Fauche,  atreompagné  du 
marquis  de  la  Maison- Fort  et  de 
Mnunier,  alla  trouver  le  chef  de  la 
famille  des  Bourbon  à  Mittaii, 
et  lut  mit  nouf  les  yeux  tout  le 
pifin  de  roiMpiràlion  ,  qu'il  ne 
connaissait  encore  qulmparfai- 
tamenl.  Il  eir"reçut  ordre  d'aller 


FAU 


35 


en  Russie  avec  le  rnarquis  de  la 
Maison -Fort,  instruire  l'empe- 
reur Paul  i"  de  Tétat  des  offuî- 
res;  mais  à  peine  s'élail-il  mis  en 
route  qu'il  reçut  contre  -  ordre 
pour  aller  s'établir  ù  Wesel  afin 
de  correspondre  avec  Mounier, 
qui  était  revenu  ii  Pari^,  rendre 
compte  à  Barras  du  surcés  de  l'en- 
treprise dans  laquelle  ils  s'élaient 
engagés.  Deux  mois  s'élaient  é- 
coulés,  sans  que  Fauriie  eût  reçu 
des  nouvelles  du  dire(rteur  (B.'n*- 
ras),  et  il  se  hasarda  de  lui  écri- 
re par  un  courrier  que  le  Ciilii- 
net  pru.Hsien  envoyait  à  Paris.  Sa 
lettre  était  conçue  de  fîiçon  que 
le  directoire  pouvait  eu  prendre 
coimais*«ance.  Klle  fut  remise  à 
Burrus  dtiris  le  courieil  mT-me,  et 
il  ne  put  se  dispeu.<«er  de  la  mon- 
trer il  ses  collègues.  M.  de  T»l- 
leyrand  proposa  de  communi- 
quer avec  Fauche  piir  le  moyen 
de  M.  Kyriés,  qu'il  envoyait  en 
miasion  à  Clèves;  mais  Fauche 
u'ayjini  pas  jugé  ce  moyen  de 
communication  très-sûr.  pria  Bar- 
ras, dans  une  nouvelle  l<'ttre«  de 
lui  envoyer  Mounier.  Le  chevalier 
Tropez  «le  Guérins,  confident  de 
Barrasyvinlàla  place  de  Mounier, 
et  Fauche-Borel ,  après  qu'ils  se 
furent  expliqués  ensemble*  lui  rf.*- 
mit  des  lellres-paleiites  de  Louis 
XVlll  pour  Barras.  Nous  n'a- 
vons d'ailleurs  pu  entrer  que 
dans  peu  de  détails  sur  les  res- 
sorts secrets  et  les  moyens  d'exé> 
cution  de  ce  vaste  projet,  dont  la 
révolution  du  1^  brumaire  dé- 
truisit entièrement  TeUet^On  peut 
voir  dans  Fauche-Borel  môme  le 
tableau  de  la  plupart  de  ces  (ma- 
nœuvres ,  et  leur  liaison  avec 
plusieurs  événeD)«:us  importans; 


5C 


FAU 


Toiivrage  dont  nous  voulons  par- 
ler, u  pour  titre  :  Précis  histori- 
que des  différentes  missions  dans 
lesquelles  M,  Louis  Fauclie-Borel 
a  été  employé  pour  la  cause  de  la 
monarchie,  suivi  de  pièces  Justifia' 
catives,  ouvrage  d*ubord  inipri- 
nié,  en  181 5,  à  Paris,  où  il  a  été 
supprimé,  et  réimprimé  à  Bruxel- 
les, eu  1816;  il  porte  cette  épi- 
graphe, pœnam  pro  munere,  La 
journée  du  18  brumaire  ayant, 
comme  nous  Tavons  dit,  déjoué 
toutes  les  combinaisons  de  Fau- 
che-Borel,  son  opiqi.ltreté  parut 
se  lasser,  et  il  s'était  retiré  à  Lon- 
dres, résolu  de  s'y  livrer  exclusi- 
vement aux  travaux  de  sa  profes- 
sion. Mais  le  moment  du  repos 
n'était  pas  encore  venu  pour  lui. 
Des  agens  envoyés  par  les  Bour- 
bon vinrent  l'y  chercher,  et  le 
déterminèrent  à  servir^de  conci- 
liateur entre  Alureau  etPîchegru, 
qu'on  avait  cru  nécessaire  de 
rapproche  r  Tun  de  Tuutre  pour 
rorgaitisaliond'un  nouvtàn  com- 
plot contre  la  république^.  Fauche 
commit  rhnprudence  de  se  char- 
ger de  la  dangereuse  com1ni5^ion 
d'aller  porter  ù  Moreau  des  paro- 
les  de  réconciliation  de  la  part  de 
son  ancien  ami  :  mai»  h  peine 
fut-il  arrivée  Paris  que  la  police^ 
qui  le  connaissait  depuis  long- 
temps, le  fit  arniter  et  transférer 
dans  la  prison  du  Tempte.  Il  par- 
vint ù  s'évader,  mais  on  l'arrêta 
de  nouveau  18  heures  après,  et 
il  fut  reconduit  au  Temple,  où  il 
passa  18  mois  pendant  lesquels 
il  usa  m/^me  de  tant  d'adresse, 
qu'il  parvint  à  entretenir  une  cor- 
respondance avec  Moreau  par  le 
moyen  de  son  neveu  Vitel,  frère 
de   celui   que  Perlel,    agent   de 


FAU 

police,  dénonça,  et  qui  plus  tard 
a  été  fusillé.  Les  prières  du  mar- 
quis de  Lucefaesiuî,  et  la  deman- 
de du  roi  de  Prusse,  lui  firent  ob- 
tenir sa  gr/ice.  Des  gendarmes  !• 
conduisirent  jusque  sur  le  terri- 
toire de  Prusse,  d'où  il  se  reiulit 
à  Berlin,  parce  que  le  gouverne- 
ment français  avait  exigé  qu'il  ne 
retournât  plus  à  Neufchâtel.  Ce 
fut  lui  qui  donna  en  ]Ho4  la  pre- 
mière idée  de  rappeler  Moreau 
des  États-Unis,  pour  l'opposer  à 
Napoléon,  dès  que  les  vues  de  ce 
prince  sur  la  Prusse  eurent  été 
connues.  Il  n'avait  point  oublié, 
même  en  Prusse,  le  cours  de  set 
intrigues,  et  sur  la  fin  de  i8o4  il 
était  parvenu  A  faire  répandre  en 
France  un  grand  nombre  d'exem- 
plaires d'une  proclamation  royale 
adressée  au  peuple  français.  Cette 
circonstance  pensa  le  faire  arrêter 
par  Napoléon;  mais  averti  à. 
temps,  il  se  sauva  en  Angleterre, 
piiis  en  Suéde,  d'où  il  revint  à 
Londres  en  1806.  Il  y  forma  bien- 
tôt deiiouvelles  correspondances 
avec  divers  agens  do  parti  roya- 
liste, entre  autres  avec  ce  Perlet, 
dont  nous  avons  déji\  parlé  en 
1 8]  4*M.  Fauche  revintenFrance, 
comme  tant  d'autres,  à  la  suite 
des  troupes  alliées:  mais  il  n'y 
resta  que  peu  de  temps  et  accom- 
pagna M.  Hardenberg  dans  un 
voyage  à  Londres,  d'où  il  se  ren- 
dit à  Neufcbâiel  sa  piitrie.  Il  ne 
passa  que  peu  de  temps  en  Suisse, 
et  rentra  en  France  avec  le  pro- 
jet de  s'y  fixer  :  mais  le  débarque- 
ment de  Bonaparte  lui  fit  changer 
de  résolution.  Le  comledeCollx, 
ambassadeur  de  Prusse,  le  char- 
gea, le  16  mars,  d'une  commission 
pour  Vienne,  d'où  il  rejoignit  à 


FAU 

Gand  Louis  XVIII ,  à  qui  il  ap- 
porta des  lettres  du  roi  de  Prusse 
et  du  priuce  Tallej^raud.  Le 
grand  talent  qu*on  lui  connais- 
§aii  depuis  long -temps  pour  les 
négociations  secrètes  et  diffici- 
les, lui  attira  plusieurs  désagré- 
meos  dans  cette  dernière  Tille. 
M.  de  Blacas  soupçonnant,  mal  à 
pfiopos,  il  est  vrai,  qu'il  pouvait 
H  voir  Tintention  de  servir  Napo- 
léon au  détriment  de  la  Prusse  , 
lui  sifçuifia  l'ordre  de  sortir  de  la 
ville  dan^i  les  34  heures;  et  com- 
me il  ne  s'était  point  hâté  d'obéir» 
le  chef  de  la  police  le  fit  transférer 
à  Bruxelles,  où  il  passa  8  jours 
dans  un  cachot.  Le  baron  de 
Brockhausen,  ministre  de  Prusse» 
Ifl  fit  obtenir  sa  liberté,  et  il  re- 
partit pour  Vienne,  d'où,  il  se  ren- 
dit à  Neufchâtel  en  juin  181 5^  De 
retour  en  France,  après  les  évé- 
nemcns  de  Waterloo^  H.  Fauche 
eilaPerlet  en  police  correction- 
oelle,  en  l'accusant  de  l'avoir  diffa- 
mé. Cet  agent  de  police  provoca"* 
teur  du  supplice  de  Vitel,  comme 
nous  l'avons  dit,  fut  déclaré  par 
le  tribunal»  escroc  et  infâme  ca^ 
iomniateur^  et  M.  Fauche  recon^ 
nu  pour  n'avoir  manqué  ni  à 
V honneur  m  à  la  fidélité  qu'il  de- 
vrait aux  Bourbon.  M.  Fauche  se 
retira  peu  de  temps  après  en  An- 
gleterre, où  il  iouil  d'une  pension 
du  gouvernement.  Les  derniers 
mémoires  qu'il  a  publiés  sont  : 
x^  Mémoire  pour  L.  FaucheSorel, 
contre  Perlet,  ancien  journaliste^ 
în-8%  Paris,  1816;  '^  Réponse  de 
F'auche'Boret  à  M.Riffe.  substitut 
de  iV.  le  procureur  du  roi ,  ayant 
porté  la  parole  dans  l*  affaire  cou'^ 
tre  Perlet ,  suivie  du  jugement 
rendu    contre  ce  dernier,    iSiG*» 


FAU  57 

in -8%  orné  du  portrait  de  Vitel. 
FAUC  H  EB  (les  frèaes  Cesaa  et 
CoRSTANTiir).  Ces  frères  jumeaux» 
dont  1  histoire  gardera  le  souve- 
nir,eurentunenaissance,  une  vie» 
une  gloire,  une  mort  et  une  desti- 
née communes  :  nous  ne  sépare-» 
rons  pas  ce  que  la  nature  avait  fait 
identique.  Jamais»  peut-être,  le 
monde  ne  reverra  le  phénomène 
d'une  ûme  partagée   en  quelque 
sorte  entre  deux  corps  parfaite- 
ment semblables  ;  de  deux  êtres 
humains,,  à  qui  il  fut  donué  d'avoir 
les  mêmes  traits,  les  mêmes  goûts, 
les  mêiQes  succès,  les  mêmes  mal- 
heurs» en  un  mot,  la  même  exis- 
tence physique  et  morale.  César 
et  Constantin  Faucher  étaient  nés 
à  la  même  heure,   de  la  même 
mère,  au  village  de  la  Kcole,  le 
20  mars  1759.  Leur  ressemblance 
était  si  frappante»  que  leur  mère 
ne  pouvait  les  distinguer  que  par 
la  couleur  et  la  forme  différentes 
desvêtemensqu'elle  avajtadoptées 
pour  chacun  d'eux  ;  et  comme  ils 
s'amusaient  souvent  é  changerces 
indices,  des  mépriscb  continuel* 
les  donnaient  lieu  dans  la  famille 
aux  scènes  les  plus  divertissantes. 
Llevés  ensemble,  ils  entrèrent  en- 
semble au  service,  passèrent  par 
les  mêmes  grades,  et  furent  nom- 
més adjudans-généraux»  ei  géné- 
raux de  brigade  sur  les   mêmes 
champs  de  bataille,  à  l'armée  du 
Nord.  Ni  le  danger,  ni  l'iutérêt , 
ni  les  passions,  ni  les  opinions 
politiques,  si  divergentes  à  !'<  po- 
que  où  ces  deux  hommes  ont  vé- 
cu, ne  les  séparèrent  un  moment 
dans  le  cours  de  leur  vie;  on  ne 
pouvait  dire  que  César  eût   plus 
de  courage,  ou  Constantin  plus 
d'esprit  :  cfiacun  était  deu^Çy  tous 


38 


FAU 


deux  étaient  an,  et  In  noble  fiction 
deM(mtaip[nf  m*  troii\ ail  réalisée: 
«  Leurs  âmes,  confondues  par  un 
mélange  entier  et  unioersei^  s'effa- 
çaient C une  dans  l'autre:  on  n'y 
voyait  qu* une  âme,  et  l'on  ne  trou- 
vait point  la  marque  du  nœud  qui 
les  avait  liées, .  . .  ieurs  existences, 
leurs  volontés  n'avaieni,  rien  d'in^ 
dividuel,  et  restaient  perdues  dans 
leur  fusion.  »  A  Fonlrnay,  César 
reçut  un  coup  de  sabre  ;  Couâlau- 
tin,  lé<;érenient  blessé  lui-n)éme, 
le  couvrit  de  son  corps,  pnnsa  sa 
blessure,   le   conduisit    A   Niort, 
continua  de  le  soigner,  et  ne  re- 
parut t\  rurmée  que  lorsque  son 
frère    lut    en   étal  de   reprendre 
les   armes.  Enthousiastes    de   la 
liberté,  républicains  de  mœurs  et 
de-caréictéro ,  les  iVércs  Faucher 
Avaient  embrassé  le  parti  de  la 
Gironde,  et  furent  entraînés  dans 
sa  ruine.  Arrêtés^  sous  prétexte  de 
fédàratismei,  le  tribunal  de  Roche- 
fort  les  avait  condamnés  à  la  peine 
de  mort;  ils  marchaient  pour  la 
première  fois  «u  supplice,  et  é- 
taient  parvenus  an  pied  de  l'écha- 
faut),  quand  Tordre  arriva  de  sur- 
seoir î\  Texccution  :  le  procès  fut 
révisé,  et  imnouvelarrét  acquitta 
les   deux   illustres  jumeaux.    Ils 
rentrèrent  dans    1rs    rangs,    et 
continuèiTnt  à  servir  ,   jusqu'au 
moment   où    /e   grand   capitaine 
s'empara   du   pouYoir,   et,  sous 
le  nom  de  premier  consul ,   jeta 
les    fondemeiis  de   Tempire  sur 
les  ruines  de  la  république.   La 
cause  qu'ils  défeudaienl  une  fois 
perdue ,    les   généraux    Faticher 
donnèrent  leur  démission,  et  vé- 
curent à  Bordeaux  pendant  1 5  ans, 
des  produits  d'une  {)etite  maison 
de  commerce  qu'ils  établirent  eu 


FAU 

société.  Quel  spectacle  touchant 
que  cette  union  indissoluble  qui 
bravo  ainsi  les  hommes  et  la  for- 
tune.   César,   nommé   en    i8i5 
membre  de  la  chambre  des   re- 
présentans,   voulait    refuser    un 
honneur  que  son  frère  ne  parta- 
geait pas  :  mais  il  s'agissait  d'un 
devoir  de  citoyen  ;  son  frère  le 
détermina  sans  peine  k  le  rem- 
plir. Après  une  session  dont  la 
clôture  fut  faite  par  les  armées 
étrangères ,  César  revint  à  Bor- 
deaux. Le  général  Clausel  avait 
chargé  Constantin  du  comman- 
dement de  la  Réole;  les  deux  frè- 
res servaient  avec  joie  aux  lieux 
où  ils  avaient  reçu  la  vie,  la  mort 
les  y  attendait.  Le  roi  était  rentf  é 
pour  la  seconde  fois  en  Fran^p; 
mais  rien  depositif  n'assurait  aux 
frères  Faucher  qu'il  eût  ressaisi 
les  rênes  du  gouvernement,  au- 
cun ordre  du  général  en  chef  ne 
leur  était  parvenu.  Dans  cette  in-  , 
certitude,  Constantin  et  César  ré- 
solurent de  défendre  pied  à  pied 
le  poste  qui  leur  avait  été  confié, 
et  finirent  par  se  barricader  dans 
leur  propre  maison  ;  ce  ne  fut  que 
sur   des  rapports  certains  qu'ils 
consentirent  à  mettre  bas  les  ar- 
mes. Cette  action  héroïque  leur 
fut  imputée  à  crime,  et,  le  aa 
septembre    18] 5,    les    généraux 
Faucher  furent   traduits  devant 
le  tribunal  de  Bordeaux.  Comme 
hommes  et  comme  Français,  nous 
voudrions  taire  un  fait  que  nous 
sommes  obligés  de  consigner  iei> 
comme  biographes  :  tous  les  avo- 
cats  d'un    liarreau   illustré    par 
les    Vergniaux,   les  Guadet,    les 
Gensonné,  rt^fusèrent  de  défendre 
deux  citoyens  à  qui  Rome  eût  'é- 
levé  des  statuer  dans  le  temple  de 


FAU 

Castor  «t  Polliix.  Les  malheur» 
poliii(|ne9  ont  lisur  cuntugioii  ;  Icë 
deux  juinciiux  parurent  sonU  de* 
viMit  lu  coiiimUftion  ;  chavAiii  i^c  ùt 
r»vocut  de  l'autre  ;  et  le  ni£tne 
oournp;et  le  mâine  siiiifç-i'roid  »  lii 
nicmeél<M|uenocsignaièrentl(!uni 
derniers  ujoinens.  Condamné»  à. 
niort^  la  neule  éniolion  (|u*ilH  té- 
moignèrent lut  de  He  serrer  phiH 
étroitement;  iU  marcliéreul  au 
suppliée»  le  37  septembre  181 5» 
avec  lu  môme  fermeté  qu'en  1 79^. 
Mai.*)  leH  tempo  étaient  ehanf^és , 
l'ordre  de  suspendre  l'i!xé(;ntion 
ne  vint  pu»  ;  et  le»  deux  jumeaux 
«le  la  Uéo]e«  frappé»  du  plomb 
iiiorleU  qui  le^  attei|çnitau  même 
endroit,  expirèrent  vu  b'embraii- 
Hunt.  Ll'H  frère»  Faucher  n'étaient 
pab  moins  dintingué»  par  leur  es- 
prit que  par  luur  courage  et  leur 
patriotiHUie  ;  et  non»  avon»  vu 
entre  leA  niainiide  leurs  neveux» 
venus  ik  Paris  en  iH'iO,  pour  y 
demander  lu  réhabililalion  de  la 
iiiémuire  de  leurs  oncles,  un  re- 
cueil de  pièces  inédites  des  deux 
frères ,  qui  atteste  à  lu  fois  la  no- 
blesse de  leurs  sentimens,  reten- 
due de  leurs  connaissances  et  lu 
grfMie  de  leur  esprit. 

FAUCUli;!  (Clavuk,  abbk),  é- 
vêque  constiuitionnel  et  membre 
de»  assemblées  légisialive  et 
convcntiounelie,  naquit  à  bor- 
ne» département  de  lu  Nièvre» 
le  a»  septembre  i^Vi*  P'^rté 
par  su  vocation  ù  embra»ser  l'état 
ecrlésiastique»  il  fit  de  bonnes 
éludes*  franchit  rapidement  les 
premiers  degrés  du  sace.rdoccj 
et  fut  nouimé,  étant  jeune  en- 
core, et  à  très-peu  d'inlervulle, 
grand-vieuire  de  l'archevfique 
de  Bourges»  prédicuteur  du  roi 


FAU  5d 

et  abbé  commendatuirc  do 
Montfort.  La  teinte  philoso- 
phique de  ses  diMiours  iléplut 
&  ses  supérieurs;  al  connue  son 
imagination  vive  et  un  peu  exal- 
tée et  son  esprit  éclairé  ne  pou- 
vaient se  prêter  aux  concessions 
qu'on  exigeait  de  lui»  il  fut  rayé 
de  lu  liste  des  prédiouteuri  du 
roi.  lUessé  de  cet  acte  d'une  sé- 
vérité excessive»  ett|ue  la  fermen- 
tation eu  usée  par  l'upproehe  d'un 
nouvel  ordre  de  choses  rendait 
impplitique»  il  résolut  d'embras» 
ser  ouvertement  la  cause  du  peu- 
ple; eten  la  survantavec  vigueur» 
du  se  venger  des  personne»  iu- 
iluentes  de  son  ordre.  A  l'époque 
du  1^1  juillet  I78()»  l'ahbé  Fau- 
chel  contribua  ù  exciter  l'eiler- 
vescence  populaire  par  ses  dé- 
marches, et  >eh  discours,  et,  dans 
cette  célèbre  journée»  le  bubre  i\ 
lu  main»  il  s'uvan(:a  trois  fois  ù 
lu  tète  des  ussaillaus,  »oulint  le 
feu  avec  couruge»  et  donna»  au 
milieu  du  danger»  des  ordres  que 
les  meilleurs  olliciers  n'eussent 
pus  désavoués.  Ce  trait  n'u  rien 
qui  doive  surprendre  :  sans  par- 
ler des  prélats  qui  assoumiuient 
l'ennemi  avec  une  massue  pour 
ne  pas  frapper  avec  le  glaive,  ou 
qui  bénissaient  les  poignards 
(|u'il.s  dirigeaient  dans  la  nuit  de 
la  Saint-Iiurthélemi,  le  cardinal 
liuirojlorn  de  la  contre-révolution 
de  NaplcK,  en  1790,  montra  |)lus 
de  talens  comme  général,  qu'il 
n^ii  montré  do  vertu»  cinnme  prê- 
tre; et  nous  aviMiA  vu  naguère,  en 
Frunco  l'abbé  Bernier,  et  en  F>- 
pagne  le  curé  Mériiio,  remplir  à 
la  salibfaction  de  la  plupurl  de 
leurs  confrères,  le  rôle,  singulier 
de  chefs  de  partisans.  Nous  avons 


4o 


FAU 


beaucoup  de  prêtres  et  de  mission- 
nairesqui  ont  été  créés  cheTaliers 
lie  Saînt<Louii$  pour  des  actions 
tout-i\-fait  opposées  ù  la  morale 
de  rËrangile.  Quoi  qu'il  en  soit, 
rai)bé  Fauchet  vit  ses  efforts 
couronnés  du  succès  par  la  prise 
de  la  redoutable  forteresse.  L'an- 
née suivante,  il  proposa  de  réunir 
toutes  les  gardes  nationales  de 
France  sous  le  commandement 
du  gfénéral  La  Fayette;  quelque 
temps  après,  il  prononça  V Oraison 
funèhre  de  tabbé  de  i*Epée  {jpojr, 
Kpée).  EnGn,  à  peu  près  ù  la  mt^- 
me  époque,  il  publia  un  ouYrage 
sous  le  titre  de  Travail  de  la  com- 
mune de  Paris  pendant  les  années 
1789^/  170^-  L'abbé  Fauchet  qui 
était  électeur  de  Paris,  et  avait 
été  membre  du  comité  perma- 
nent du  14  juillet,  fut  nommé  é- 
vOqiie  constitutionnel  du  Calva- 
dos«  au  mois  de  mai  1791.  Ayant 
publié  i\  hvreux  une  brochure 
dans  laquelle  il  proposait  réta- 
blissement de  la  loi  agraire,  il  fut 
dénoncé  par  le  tribunal  du  dis- 
trict de  fiayeux;  mars  les  électeurs 
du  département  du  Calvados 
le  nommèrent  d'enthousiasme 
au  mois  de  septembre  suivant, 
député  A  l'assemblée  législative  ; 
et  cette  dénonciation,  sur  laquelle 
le  ministre  de  la  justice  avait  don- 
né l'ordre  d'informer,  n'eut  pas 
d'autres  suites.  Dès  qu'il  a  pris 
séance,  il  demande  que  les  mem- 
bres qui  ont  dénoncé  les  minis- 
tres soient  nommés  dans  le  pro- 
cès-yerbaL  interrompt  Voisard 
qui  parle  en  faveur  des  émigrés, 
s'élève  avec  force  contre  les  prê- 
tres fanatiques,  veut  qu'on  prive 
de  leur  pension  ceux  qui  refuse- 
ront de  prêter  le  serment  exigé 


FAU 

par  la  constitution.  Bientôt  il  dé- 
nonce la  majorité  du  directoire 
du  département  du  Calvados,  à 
l'occasion  des  émeutes  causées 
parles  opinions  religieuses:  don- 
ne des  détails  sur  les  troubles  de 
Caen,  fomentés  par  les  auteurs 
d'une  conspiration  royali>te:  ac- 
cuse Delessart,  ministre  de  l'in«^ 
térieur;  lit  un  rapport  sur  les  en- 
rôlemeus  qui  se  font  à  Paris  pour 
Worms  et  Coblentz,  obtient  un 
décret  h  cet  égard,  propose  de 
renvoyer  devant  le  tribunal  de 
police  correctionnelle  Rauch  et 
Luoot  soupçonnés  d'enrôlemens- 
poiir  les  émigrés,  et  coramnnî- 
qi}e  un  procès-verbal  relatif  ù  des 
distributions  d'argent  faites  à  Pa- 
ris pour  embauchage.  En  179^2, 
il  demande  la  suppression  des  fé« 
licitalions  pour  le  renouvelle- 
ment de  Tannée;  fait  déoréterqu'il 
n'y  a  pas  lieu  A  aocusition  con- 
tre le  prêtre  Paulmi,  accusé  d'em- 
bauchage, ni  contre  Montagudo 
ex>nob(e;  poursuit  de  rechef  le 
ministre  Delessart,  et  présente  A 
l'appui  de  cette  nouvelle  dénon- 
ciation, cinq  chefs  d'accusation 
accompagnés  de  pièces;  fait  un 
rapport  sur  les  dénonciations 
portées  contre  l'ex-ministre  Nar- 
bonne.  Assistant  A  la  séance  qui 
prohibe  le  costume  eeclésiasti- 
que,  il  ôte  aussitôt  sa  culotte  et 
la  met  dans  sa  poche;  c'est  ce 
qu'on  pourrait  appeler  gaiement 
jeter  le  froc  aux  orties.  Au  milieu 
de  son  enthousiasme  pour  les 
nouvelles  lUv^titutious,  et  sans  se 
défendre  d'une  exaltation  trop 
souvent  blAmable,  il  conservait 
une  sorte  d'équité.  C'est  ainsi  qu'il 
vote  une  somme  de  90,000  fr. 
à  mettre  à  la  disposition  du  marin 


FAU 

Dupetil-TkoQars  pour  aller  à  la 
recherche  de  Lapeyroiise,  et  que 
lorsqu'il  dénonce  le  général  La 
Fayette,  dont  il  a  été  ]#zélé  par- 
tî^^an,  c'est  pan^è  qu'il  le  soup- 
çonne de  Tonloir  attenter  à  la  lî- 
berté   publique.    Membre  de   la 
convention   n^atîonale,  où  l'avait 
réélu  le  département  du  Calva- 
dos, au  mois  de  septembre  1793, 
il   conserve  encore  toute  sa  fer- 
meté; mais  il  perd  beaucoup  de 
son   exaltation.  11  s'oppose  à  la 
mise  en  jugement  de  Louis  XVI« 
du  moins  devant  l'assemblée  qu'il 
regardait  comme  incompétente, 
et  lors  du  procès,  il  yote  Tuppel 
au  peuple,  1»  détention,  le  ban- 
nissement et  le  sursis;  il  s'oppose 
aussi  au  mariage  des  prêtres,  et 
demande    le   maintien   du  culte 
extérieur.  Nommé  secrétaire  de 
l'assemblée,  il  exerce  les  fonctions 
de   cette  place  jusqu'au  5i  mai 
1795,  qu'il  donne  sa  démission, 
en  déclarant,  dans  le  trouble  que 
lui  causent  les  résultats  de  cette 
journée,  qu'il  se  met  sous  la  sau- 
Te-garde  du  peuple.   Chabot  le 
dénonce  le  18  juillet  1795,  non- 
seulement  conime  attaché  au  par- 
ti de  la  Gironde^  mais  plus  parti- 
culièrement comme  complice  de 
Charlotte  Corday,  qu'il  ne  con- 
naissait   pas,    qn'il    n'avait   ja- 
mais Tue.  Il  demande  à  se  justi- 
fier, et  est  envoyé  à  la  barre.  Sa 
réponse  ne  satisfait  point  ses  ac- 
cusateurs. Le  5  octobre  suivant, 
sur  le  rapport  d'Amar,  il  est  dé- 
crété d'accusation,  et  traduit  de- 
▼ant  le  tribunal  révolutionnaire 
qui  le  condamne  à  mort  le  3i  du 
même  mois.  Seul  des  ai  députés 
ses  collègues^  il  consent  à  être  as- 
sisté d'un  prêtre  en  allant  au  sup- 


FAU 


4t 


plice.  On  prétend  qu'il  y  fut  dé- 
terminé par  l'abbé  Embrt  {voy, 
ce  nom),  détenu  comme  lui  ù  la 
prison  de  la  Conciergerie.  L'abbé 
Fauchot  mourut  avec  beaucoup 
de  fermeté;  il  était  âgé  d'environ 
5o  ans.  Kn  Tan  5  de  la  république, 
on  fit  la  proposition  dé  céltfbrer 
par  une  «oleiuiité  funèbre  le  jour 
du  supplice  de  l'abbé  Fauchet  et 
des  Girondins^  ses  compagnons 
d'infortune.  Outre  VOraison  fu' 
nèbrê  de  tabbé  de  l^Epéê,  il  a  en- 
ccire  fait  V Eloge  de  Louis  Philippe 
d*  Orléans,  V  Éloge  civique  de  Frati' 
klin,  un  Panégyrique  de  saint 
Louis,  des  Discours  sur  les  mœurs 
rurales  pour  la  fête  de  la  rosière; 
sur  la  religion  nationale,  sur  l^ac^ 
cord  de  la  religion  et  de  la  liberté. 
Enfin  il  a  concouru  avec  Bonne- 
ville  à  la  rédaction  du  journal  La 
Bouche  de  Fer,  et  à  celle  d'une  au- 
tre feuille  publiée  sous  le  titre  des 
Deux  Amis, 

FAUCIGNY-LUCINGE  (L.  G. 
A.,  COMTE  db),  capitaine  au  régi- 
ment de  Normandie ,  et  député 
par  la  noblesse  de  Brest  aux  é- 
tats- généraux,  en  1789,  fut  un 
des  plus  violens  défenseurs  des 
préjugés  de  son  ordre.*  Voici  un 
léger  échantillon  de  son  éloquen- 
ce parlementaire.  «  Puisque  la  rai- 
»son  ne  peut  rien,  s'écria-t-il  un 
»jour  au  milieu  d'une  discussion 
»  très-orageuse,  il  ne  nous  reste 
»plus  qu'ù  tomber  le  babre  à  la 
»main  sur  ces  grcdins-là.»  11  ne 
mit  cependant  point  sa  menace  à 
exécution;  mais  il  signa  les  pro- 
testations des  la  et  i5  septem- 
bre 1791,  et  se  retira  ensuite  chei 
l'étranger. 

FAUDOAS  (Pieerb-Paul,  bi- 
Boif  de),  évêquede  Meauxet  on- 


qi  FAU 

cle  de  M**  Savari,  duchesse  de 
lU>vigo,  est  né  A  LaLûne  le  i"  a» 
vril  1750.  Ses  p.'ii'cns,  vxlrciiie- 
ment  pauvres 9  (|u<»iquc  nobles, 
le  destiiit'reiit  ù  Tétat  ecdusiusti- 
qiie«  et  il  ne  tarda  pas  ù  obtenir 
Tabbaye  de  GaiUac ,  dans  le  dio- 
cèse d*Alby.  Il  éinigra  au  coin- 
meiicement  de  la  révolution;- 
mais  il  revint  en  France  après  le 
18  brumaire,  et  he  tronvii  inipli* 
que  dans  une  conspir^ition  qui  fut 
découverte,  en  i8od.  Il  paraît 
toutefois  que  les  charges  qui  pe- 
saient sur  lui  n'étaient  pas  1res- 
graves,  car  il  fut  appelé  trois  ans 
après  à  révéchéde  Àleaux.  11  a  eu 
de  fréquentes  communications  a- 
vec  Pie  VU,  pendant  son  >éjour 
eu  France.  iVI.  de  Faudoas  est 
membre  de  la  légioU'd'bonneur. 
FAOJAS  DE  SAINT- FOND 
(  Bàrtiiélemi  ) ,  savant  géologue  ; 
né  i\  Montélimart,  en  i^So,  et 
mort  li  Paris,  le  a()  juillet  1819, 
a  parcouru  la  plupart  des  con- 
trées de  l'Europe  et  du  NouYcan- 
Monde.  en  s'occupant  presque  ex- 
clusivement de  recherches  relati- 
ves à  la  partie  de  Thistoire  natu- 
relle dans  laqbclle  il  sVst  rendu 
célèbre.  C'est  particulièrement 
sur  les  produits  volcaniques  qu'il 
a  étendu  ses  observations,  et  la 
géologie  ne  possédait  rien  enco- 
re d'aussi  exact  que  l'histoire 
qu'il  a  donnée  de  ceé  sortes  de 
matières.  En  parcourant  le  Ve- 
lay,  en  1770,  il  <lécouvrit  dans  la 
montagne  de  X^henavary  une  ri- 
che mine  de  pouzzolane,  qu'il  ût 
ouvrir  à  ses  frais,  et  dont  le  gou- 
▼crnement  se  servit  dans  la  cons- 
truction du  port  deToulon,  et  dans 
quelques  autres  travaux  publics. 
Il  a  également  découvert  la  fari- 


FAU 

ne  fossile,  et  la  mine  de  fer  de  la 
Voultedansledépurtementdel'Ar- 
dèche.  En  octobre  1797,'lecou- 
scil  des  cinq-cents  lui  lit  allouer, 
sur  la  proposition  d'un  de  «es 
membres,  M.  Dubois  des  Vosges, 
une  somme  de  26,000  fr.,  afki  de 
rindcmni.-er  des  avances  qu'il  a- 
\ait  faites  pour  la  plupart  de  ses 
découvertes.  Il  a  publié  un  grand 
nombre  d'ouvrages  parmi  les- 
quels nous  citerons  :  i**  Recherclieê 
sur  tes  volcans  éteints  du  Vicarais 
et  du  Velay,  1778,  in-folio.  C'est 
dans  cet  écrit  qu'il  développe 
sa  théorie  sur  la  formation  des 
volcans  ;  théorie  plus  ingénieuse 
que  toutes  celles  qui  avaient  été 
faites  sur  ce  sujet,  et  qui  réunit 
tous  les  genres  de  probabilité.  El- 
le repose  sur  la  nature  chimique 
de  l'eau,  qui,  sui  vaut  ce  géologue, 
doit  être  infailliblement  en  com- 
munication avec  le  foyer  des  vol- 
cans, qu'elle  entretient  par  sa  dé- 
composition. Les  autres  ouvrages 
de  Faujas  que  nous  citerons  ici, 
sont  :  ^"Histoire  naturelle  duDaa- 
phiné,  1783,4  vol.  in-ia,  S^^^oyo- 
ge  en  AngUètrre^  en  Ecosse  et  aux 
lies  Hébrides^  1797»  ^  ^ol.  in-8% 
avec  fig.;  >i\'iedmaR  a  traduit  en 
allemand  cet  ouvrage,  auquel  J. 
Alacdouald  a  joint  pi usifiui'S  no- 
tes ;  4"  Histoire  tuUurelU  de  la 
wontëgnc  de  Maestrichtj  .1799  et 
1808,  10  livraisons  in-folio;  5* 
Minéralogie  des  volcans,  1784^ 
in-8*;  G''  Histoire  naturelle  des  ro' 
ches  de  Trapp,  1788,  in-ia, 
18 i 5,  iu-8^,  etc.,  etc.  Le  iUuséum 
d'histoire  naturelle  doit  un  gnmd 
nombre  d'objets  ])récicux  à  Fau- 
jas, qui  était  attaché  à  cet  établis- 
sement comme  administrateur  et 
comme  professeur. 


FAU 

FAULCON  (FAlix),  ancien 
eongeiller  au  présidîal  de  Poitiers, 
député  i»nppléaot  aux  étals-géné- 
raux,  en  171^9  et  membre  de 
presque  toutes  les  assemblées  lé- 
gislatiTcs,  depuis  i795«  jusqu'à 
la  première  restauration  en  i8i4« 
Une  fi  lo4iigue  carrière  dans  nos 
législaturus  aurait  dû  laisserquel* 
ques  souvenirs  mnrqunns  des  ira- 
Taux  de  M.  Félix  Faulcon;  ce- 
pendant on  ne  le  voit  attarher  ^on 
nom  à  aucune  proposition  im- 
portante; sa  vie  même  serait  res- 
tée inaperçue  9  si  les  biographies 
u'en  avaient  recueilli  quelques 
traits.  Le  9  novembre  1795»  il  fit 
une  motion  d'ordre,  tendant  ù  ce 
que  le  conseil  de's  cinq-cents  ne 
reçût  plus  d^s-lors  aucune  des 
pétitions  que  It;  peuple  pourrait 
lui  adrtissor:  niolîon  a>scz  sinj^u- 
liére  de  la  pari  d'im  mandataire 
du  pcupif?.  Lii  10  décembre  17969 
il  s'attacha  ù  prouver9  en  se  ser- 
vant de  I  autorité  dvMontesquieu, 
que  les  membres  du  conseil  qui 
avaient  opiné  pour  la  suppres- 
sion des  journaux  étaient  des  a- 
rhlocrates.  Le  8  juin  de  Tannée 
suivante,  il  fit  une  motion  en  fa- 
veur du  divorce.  11  fit  quelques 
autres  propositions  encore  moins 
remarquables,  et  passa  au  corps- 
législatif  après  la  révolution  du 
18  l)rum«iire.  Il  en  sortit  en  1804? 
et  l'ut  nommé  membre  du  conseil 
de  discipline  et  d'enseignemiint  de 
Técole  de  Poitiers9  le  1 5  mai  1806; 
3  ans  après,  ilfut  de  nouveau  nom- 
mé par  le  département  de  la  Vien- 
ne uu  corps- législatit'9  et  il  y  par- 
la .**iH'  les  douanes  dans  la  section 
det>  fin;m(:es,  dont  il  fut  nommé 
vice -président  9  le  23  décembre 
181 5,  lorsque  ce  curps  eut  été 


FAU 


43 


convoqué  de  nouveau  parTempe-" 
reur.  L'absence  du  duc  de  Massa 
(Reignier),  qui  en  était  président, 
Tut  cause  qu'il  présida  cette  as- 
semblée lors  des  événemens  de  la 
fin  de  mars  1814.  La  conduite 
que  liut  M.  Félix  Faulcon  dans 
cette  circonstance,  l'ut  surtout 
remarquable  parla  haine  qu'il  pa- 
rut porter  à  un  gouvernement 
dont  il  n'avait  certainement  pas  à 
se  plaindre.  Le  3  avril,  il  vota  et 
signa,  comme  député  et  comme 
président  unedéclarationdu  corps- 
législatif,  qui,  d'après  un  acte  du 
sénat,  prononçait  la  ^échéance  de 
Tcmpcreur.  Le  i4du  mCme  mois, 
il  alla  à  la  tête  du  aorps-législatif 
cumjdimenter  M.  le  comte  d'Ar- 
tois sur  le  retour  de  la  maison  de 
Bourbon  au  trûne  de  France.  De- 
puis le  ao  mars  181 5,  M.  Félix 
Faulcon  est  rentré*  dans  la  rie 
privée;  mais,  en  i8iti,  le  roi  le 
décora  de  la  croix  de  la  légion- 
d'honneur.  11  a  publié  quelques 
ouvrages,  parmi  lesquels  nous 
citerons  :  i''  Extrait  de  mon 
journal  dédié  aux  mânes  de  Mira-- 
h^aa»  '  79»»  in-8";  a°  Vers  aux  hé- 
ros de  l'Italie,  (dans  \^  journal 
de  Paris,  du  aG  frimaire  an  6); 
3"  Aux  membres  du  conseil  d'é- 
tat ;  Précis  historique  de  l'établis- 
sement du  divorce,  suivi  de  notes  et 
réflexions  relatives  au  livre  II  du 
nouveau  projet  de  code  civil,  Paris, 
1800,  in-8"  ;  4"  Mélanges  Ugisla- 
tifs,  historiques  et  politiques  pen- 
dant la  durée  de  la  constitution 
de  l'an '5,  1801,  3^ vol.  in-S";  5* 
Voyages  et  opuscules,  i8o5,  în-S". 
FAULTAIEA  (Simon de),  maré- 
chal-de-eamp,  est  né  à  Metz,  dé- 
parlefnont  de  la  Moselle,  le  2» 
août  1763.  Son  père,  ancien  ofil- 


44 


FAU 


oîer  général,   le  destina  à  suivre 
la  carrière  c|Uf  lui-même  avait 
pai'CiMirue;  lui  ùi  donner  une  é* 
ducaliuii   aiialu^ue,  et   IVnvoja 
de  ti'ès-hoiine  heure  âous  les  dra- 
peaux. Lieutenant  d'artillerie   à 
l'â^e  de  iG  ans,  il  n'était  cepen- 
dant que  capitaine  au  commen- 
ceuieut  de  la  révolution,  dont  il 
adopta  les  principes  avec  modé- 
ration et  sagesse.  M.  de  Faultrier 
fit  les  campagne»!  de»  armées  du 
Nord, de  la  Moselle  et  de  Sambre- 
et-Meuse.  11   s'y  conduisit  avec 
beaucoup  de  bravoure,  et  b'étant 
plus  particulièrement    distingué 
à  Arlon  et  à  Fleurus,  il  fut  nom- 
mé chef  de  bataillon.  Colonel  en 
179^1,  il  servit  aux  armées  d'Al- 
lemagne, et  passa  à  Tarmée  d'I- 
talie en  1800;  il  fut  blessé  au  siè- 
ge  du  château  de  Yeronne.  En 
i8o5,  i\l.  de  Faultrier  devint  gé- 
néral de  brigade,  fut  employé  en 
Espagne,  et  reçut  sa  retraite  en 
181a.  li  rentra  daus  ses  foyers, 
où   il    jouit  de   la  considération 
que  mérite  le  brave  militaire  et 
le  hou  citoyen. 

FAiJlVAX  (de),  fut  nommé, 
lors  de  la  première  restauration 
en  i8i4«  lieutenant  de  roi  à  Kcl- 
legarde.  Mapoléon  le  destitua  a- 
près  le  ao  mars  en  181 5,  et  le  fit 
traduire  devant  un  conseil  de 
guerre,  comme  accusé  d'être  l'au- 
teur d'une  insurrection  qui  écla- 
ta le  21  juillet  iHi4à  Landrecies, 
dont  il  était  alors  commandant, 
et  qui  avait  pour  but  de  rendre  la 
place  aux  Prussiens».  On  rappor- 
te même  que  ce  fut  le  pistolet  à 
la  main  que  M.  de  Faurax  pré- 
tendit forcer  le  colonel  Plaigne 
à  une  action  si  indigne  d'un  mi- 
litaire français,  et  de  tout  homme 


FAU 

d'honneur.  Les  éTénemens  poli- 
tiques qui  suivirent  le  désastre 
de  Waterloo  «  ne  permirent  pas . 
au  conseil  de  guerre  de  poursui- 
vre cette  affaire.  Aprè>  la  seconde 
restauration,  le  16  mai  1816,  le 
conseil  de  guerre  de  la  iG**  divi- 
sion militaire  acquitta  M.  de  Fau- 
rax de  cette  accusation. 

FAURë(Mathibit),  né  à  Jar- 
nac  en  1761.  Commerçant  et  ban- 
quier de  Samtes,  où  il  n'a  cessé 
de  se  rendre  utile  à  ses  conci- 
toyens, il  fut  nommé,  en  1819» 
par  le  département  de  la  Charen- 
te-Inférieure, membre  de  lâchant- 
bre  des  députés.  Il  siège  au  côté 
gauche,  et  a  constamment  voté 
contre  toutes  les  lois  d'excep- 
tion. 

FAUKE  (P.  J.  D.  G.),  né  au 
Havre  ,  le  1"  mai  1766,  fut  nom- 
mé ,  en  1 792  «  député  de  la  Seine- 
Inférieure  à  la  convention  natio- 
nale. Ses  opinions  y  furent  géné- 
ralement très- modérées;  et  lors 
du  procès  de  Louis  XVI ,  il  pré^ 
tendit  que  la  constitution  défen- 
dait de  juger  le  roi.  Compris  dans 
les  75  députés  proscrits,  le  3i 
mai  1 795 ,  comme  ayant  signé  la 
protestation  du  i>  juin  ,  il  fut  mis 
en  arrestation  et  ne  comparut  pas 
toutefois  devant  le  tribunal  révo- 
lutionnaire. La  révolution  du  9 
thermidor  le  lit  rentrer  à  la  coo- 
venti(»n;  mais  après  la  >ession  «  il 
se  retira  dans  ses  foyers.  11  a  été 
anobli  par  le  roi  après  la  premiè- 
re restauration.  M.  Faure  est  au- 
teur d'un  parallèle  entre  la  ma- 
ritie  de  France  et  celle  d'Angle- 
terre. 

FAURE  (  N.  ) ,  dépulé  à  la  coo- 
vention  nationale  par  le  départe- 
m'ent  de  ta  Haute-Loire ,  vota  la 


FAU 

mort  dans  le  procès  de  Loui»  XYI, 
et  Inexécution  de  ce  prince  dans 
les  a4  heu  res.  Faure  fut  chargée 
de  différentes  missions  dans  les 
départeinens  de  la  Haute-Loire  9 
de  la  Meurthe,  de  la  Moselle  et 
des  Yo^iges.  Il  ne  s'enrichit  pas 
dans  les  fonctions  importantes 
qu'il  remplit;  car  après  avoir  l'ait 
partie  des  diverses  autres  assem- 
blées législatives, qui  »e  succédè- 
rent jusqu'en  iSojS)  il  fut  réduit 
ù  exercer  la  place  de  greilier  de 
la  justice  de  paix  de  Toul,  dépar- 
temeut  de  la  Meurthe,  et  enfin 
celle  de  greflier  du  tribunal  de 
première  instance  de  Saint-Jean- 
de-Losne  (  Côte -d'Or  )<»  où  il  est 
mort  9  il  y  a  peu  d'années. 

FAURE  (N.)9  receveur  des 
droits-réunis  à  Besançon  (  Hau- 
tes-Alpes ).  Lors  de  la  première 
restauration,  il  perdit  cette  place 
par  suite  des  événemens  poli- 
tiques de  Tépoque.  Réiutégré 
au  retour  de  Napoléon  9  il  fut 
nommé  par  son  département,  peu 
de  temps  après,  à  la  chambre  des 
représentans.  Le  système  d'épu- 
ration adopté  par  le  gouverne- 
ment du  roi  augmenta  le  nom- 
bre des  méconteusy  qui  se  ratta- 
chèrent au  gouvernement  impé- 
rial; et  c'est  ce  que  M.  Faure  ma- 
nire>ta  dans  le  discoursqu'il  pro- 
nonça, le  4  juin,  en  présentant  à 
Napoléon  ladéputationdesHautes- 
Alpes;  néanmoins  il  réclama  avec 
force  les  institutions  constitution- 
nelles et  le  système  du  gouver- 
nement représ^entatif.  Après  la 
nouvi^lle  «les  désastres  de  Water- 
loo^ taii(li>  qu'une  partie  des  dé- 
putés étaii'iit  ploiigésdanslacoiis- 
terniitioii ,  M.  Faure ,  par  un  dis- 
cours véhément,  chercha  à  rani- 


FAU  45 

mer  Ténergie  de  ses  collègues; 
Aiais  Texpression  des  sentimens 
les  plus  patriotiques  ne  peut  pas 
toujours  triompher  de  la  force  des 
choses ,  et  la  France,  h  cette  épo- 
que, était  dans  la  situation  de  re- 
cevoir la  loi  du  vainqueur.  Le 
gouvernement  royal  rétabli  de 
nouveau  ,  M.  Faure  rentra  dans 
l'obscurité  de  la  vie  privée. 

FAURE  (  Nicolas -Jean  ),  né 
près  d'Hautefort,  dans  le  dépar- 
tement de  laDordogne,  en  1782, 
est  un  des  exemples  frappans  de 
la  clémence  de  Napoléon,  et  en 
même  temps  de  ce  que  peut  faire 
entreprendre  l'amour  de  la  liber- 
té, porté  jusqu'à  la  frénésie.  Ce 
fut  le  jour  mt^me  de  la  distribu- 
tion des  aigles  ,  au  Champ-de- 
Mars,  le  i/|  frimaire  au  i5  (trois 
jours  après  le  couronnement), 
que  Faure  choisit  pour  exécuter 
un  coup  audacieux,  qui  n'est  pas 
moins  le  plus  exécrable  des  at- 
tentats. Au  moment  otÉ  Napoléon 
est  asbis  sur  son  trône,  et  envi- 
ronné de  ses  gardes  ,  Faure  s'é- 
lance sur  lui,  le  poignard  ù   la 
main ,  en  criant  :  j4  bas  le  tyran  I 
la  liberté  ou  la  mort!  Il  est  arrê- 
té, conduit  à  la  préfecture  de  po- 
lice, où  il  subit  divers  interro- 
gatoires, et  enfin  on  l'enferme  à 
Charenton,  d'où  il  sortit  quel- 
ques mois  après,  pour  retourner 
dans  son  pays  a  Périgueux  ;  car 
l'emprreur  ne  se  contenta  pas  de 
lui  rendre  la  liberté,  il  lui  accor- 
da encore   l'autorisation  d*aller 
continuer  ses  cours  de  médecine 
à  Montpellier,  sous  la  surveillan- 
ce des  autorités  locales.    Faure 
prit  ses  grades ,  et   i>L  ïexier- 
Olivier,  préfet  du  département 
de  la  Creuse,  le  ût  nommer  méde- 


48 


FAt 


de  la  contagion^  et  de  (a  manière  de 
la  prévenir  ci  de  l'extirper,  in-8% 
Léip>u.k,  i^Or»  lo*"  A dressse  au 
congrès  de  Rastadt,  sur  l'extirpa" 
iion  de  la  petites-vérole^  iii-t'ulio, 
1798,  «Il  rriiiiyiiis  i'I  en  alleiiiand. 
M.  Faiiht  a  fourni  de.s  articles  in* 
téres}*a-ns,  dans  le  Journal  pour 
Ul  Médecine,  dans  le  Magasin  lia- 
novrien,  et  dans  l'Indicateur  de 
l'empire, 

FAUYEL  (N.),  habile  antiqnai- 
rCy  correspondant  de  Tinstitut, 
entreprit^  en  17H09  le  voj^age  de 
la  Crôce;  et  après  avoir  pris  les 
dessins  des  pins  beaux  nionu- 
mens  de  ce  pays  9  il  revint  à  Pa- 
ris, en  178a.  Avant  ce  voyage,  il 
était  déjà  connu  comme  arti>le; 
plusieurs  de  ses  ouvrages  qu*il 
f!t  alors  paraître,  achevèrent  sa 
réputation.  Kn  1787.  M.  Fauvel 
retourna  en  (irèoe,  pour  y  conti- 
nuer ses  travaux,  et  l'ut  nom- 
mé, en  i8o5,  par  le  gouverne- 
ment franyais,  consul  à  Athènes, 
où  il  jouit  de  la  plus  haute  con- 
stidéralion.  L'accueil  qu'il  fait  à 
tous  les  savans  étrangers  qui  vont 
visiliT  cette  contrée,  et  son  zèle 
ù  faciliter  leurs  recherches,  lui 
concilient  Testime  ties  plus  illus- 
tres personnages.  Il  existe  de  lui 
dos  mémoires  que  M,  de  Château- 
briant  a  cités,  avec  éloge,  dans 
son  Itinéraire  de  Jérusalem,  C'est 
ù  lui  qu'on  doit  les  découvertes 
les  phis  importantes  sur  le  tom- 
beau de  Thcmistocle  au  Pyrée, 
sur  la  plaine  de  Marathon,  etc., 
et  c'est  d'après  ses  dessins  qu'ont 
été  gravés ,  dans  la  gâterie  anti» 
que%  etc.,  le  célèbre  has-relief  des 
Panathénées,  l'intérieur  du  temple 
de  Minerve,  ou  Parthenon,  etc. 
il  a  coopéré ,  comme  peintre,  au 


FAV 

Voyage  pittoresque  de  la  Grèce  ^ 
de  M.  Choiseul-Gonflier,  et  il 
existe  de  lui,  dans  le  Magasin  en" 
cyclopédique^  plusieurs  notices  sur 
les  antiquités  qu'il  a  découver- 
tes. 

FA13VRK-LADA13NERIË 
(Charles -Benoit),  député  ^  la 
convention  nationale  par  le  dé- 
partement du  Cher,  vota,  dans  le 
procès  du  roi,  la  mort  sans  sursis 
ni  appel.  M.  Pauvre- Labrunerîe, 
nommé  au  conseil  des  cinq -cents 
parle  département  des  Ardenues, 
en  sortit  en  1798,  y  rentra  pres- 
que aussitôt,  et  cessa  de  faire  par- 
tie des  assemblées  législatives,  a* 
près  rétablissement  du  gouver- 
nement consulaire,  il  a  néan- 
moins été  forcé  de  quitter  la  Fran- 
ce en  181G,  pour  avoir  signé  pen- 
dant les  cent  jours,  l'acte  addi- 
tionnel aux  constitutions  de  rem- 
pire. 

FAYARD  (GriLLivMB-JEAN,  bà- 
BON  DE  Lahgladb),  né  à  Saint-Flo- 
rent, département  du  Puy-de- 
Dôme,  le  uo  avril  1762,  était,  a- 
vant  la  révolution,  avocat  au  par- 
lement de  Paris.  En  179U,  il  fut 
envoyé  par  le  tribunal  d'Issoire» 
en  qualité  de  commissaire  natio- 
nal; se  conduisit  avec  beaucoup 
de  prudence  pondant  les  troubles 
révolutionnaires;  fut  nommé,  en 
1795,  député  au  conseil  des  cinq- 
cents,  et  fut  réélu,  en  179B.  M, 
Favard  prit  peu  de  part  aux  dis- 
cussions politiques  de  cette  assem- 
blée ;  mais  il  s'occupa  des  tra- 
Taux  de  législation,  et  fit  dilTé- 
rens  rapports,  sur  le  notjariat,  sur 
les  successions,  sur  le  divorce, 
sur  les  enfans  naturels,  etc.  Ap- 
pelé au  tribunat,  après  la  révolu- 
tion du  18  brumaire,  ù  laquelle 


FAV 

il  ooopftra,  il  Tut  bicnt/)t  élevé 
À  la  présidence.  Kn  i8o4>  il 
YOlii  en  luvfiir  de  l^étab^lsse- 
U)t*nt  dn  gouvernement  inipé- 
riiil ,  en  di.sanl  :  «Qn*il  est  de  lu 
w  nature  des  rhuiieii^  qiTun  vaste 
»|iayi)  dont  la  HAreté  ifest  pas  ga- 
»runtie  [Ukr  8»  position  géogra- 
nphiqna^  et  dont  les  rapports. a- 

•  vee.  8es  voisins  menacent  sans 
«ceîtsesatrAnqniliité,  soit goti ver- 

•  né  par  nn  chef  unique.  »  M.  Fa- 
Tort  oubliait,  en  sVxpriinant  do 
cotte  manière*  les  eonqnrtes  de 
la  révolu4i«Mi,  et  que  la  France, 
détendue  alttrs  par  le  Rhin,  PO- 
cèan,  la  .Méditerranée,  les  Pyré- 
nées et  le««  Alpes,  Pétait  davanta- 
ge cneore  par  le  patriotisme  *de 
ses  lialiitans.  Après  la  bataille 
d'Austerlitt.  il  Ht  partie  de  la  dé« 
pntation  du  tribunal  qui  alla  fé- 
iiriter  l'empereur  sur  ses  vietoi- 
res;  et  df  retour  À  Paris,  il  propo- 
•a  de  frapper  une  médaille  qui  en 
riippelAt  le  souvenir.  i\l.  Favart 
entra  au  corps-lèuislntif,  après  la 
suppre^}Mondu  tribimal.  eut  pres- 
que ansrMtrit  la  ;  résidence  d(>  la 
seetion  de  l'intérieur,  et  Tut  mun- 
iné,  en  i8<H),  conseiller  A  I  c*)ur 
de  cassation.  Dans  le  mois  de  mars 
iMil^,  il  tut  admi>  au  cmiseil  dVtat 
comme  maître  de^  requêtes,  et 
OontHirva cette  place  pendant  In  i<^ 
restauration;  mais  il  la  perdit  après 
révénemenldu  aomarsi8i5,  et 
sut  néanmoins  se  maintenir  eom- 
me  conseiller  A  la  cour  de  cas- 
sation. M.  Favart  fut  nlors 
appelé  par  le  département  du 
Puy-de-UAme  é  la  cbambre  des 
représenta ns  ;  mais  il  ne  prit  au-« 
cune  part  aux  travaux  de  cette 
a>M:inblée9  et  rentra  on  consé- 
qaeace  au  cou$til-d*ètat>  api*è»  le 

«:  fil. 


FAV 


49 


retour  du  roi.  Peu  de  temps  a- 
près,  il  alla  présider  le  oollége  é- 
lectoral  du  département  de  la  Oor- 
rèse,  et  fut  nommé,  dans  le  mois 
d'aoAt,  membre  de  la  chambre  m- 
trouvaêie,  par  le  département  dO 
Puy-de-DAme.  M.  Favart  n*a 
point  fait  partie  de  la  majorité 
de  cette  chambre  trop  fameuse; 
mais  réélu  en  iHiO,  il  a  constam- 
ment voté  avec  le  ministère,  soit 
sur  les  budgets,  soit  sur  les  lois 
relatives  i\  la  liberté  de  la  pres- 
se, ele.  M.  Favart  a  été  nommé 
eonseiller-d'état  en  service  ordi- 
naire, par  ordoinuuice  du  u5  jan- 
vier 1817.  On  a  de  lui  :  i"  Confé'- 
retira  du  Code  chil  avec  ta  rfi.vra.t- 
sion  parîicnlii'rif  du  rofiscH -d'état 
et  du  tritpunat.  avant  ta  n^dartion 
df^finitire  de  ctiaque  projet  de  ici, 
8  vol,  'iu-iu,  i8o5;  «i**  Ht^pert<nt*4 
de  ta  it^fiiislation  du  nofariat^  \  vol. 
in-V,  1 807  ;  ,V  Mh:met  pour  t'ow 
verture  rt  te  partnf[r  des  surresr 
siotiit,  arec  t'anatyse  de^n  principes 
sur  tes  donations  entre  Hfs,  tes  tes» 
tamens  et  tes  contrats  de  mariagi\ 
in-8«,  1811;  et  4"  TniîM  des  pri^ 
vit^i!(es  et  hypotltàques^  in ■8*,  1 81  a. 
FAVART  (Charlrs* Simon), 
naquit,  le  i3  novembre  1710,  ù 
Paris,  étudia  au  collège  de  Hen- 
ri-le-Grand,  et  annon^'a  de  bonne 
heure  soti  goftt  pour  la  poésie.  11 
fit  d\d>orfl  )*araître  nn  discours 
sur  ta  difflcuttt*  de  rr^ussir  en  poé^ 
sie,  qui  ne  donna  pas  une  grande 
idée  de  son  talent.  Son  poëme  de 
ta  France  détivr/e  par  ta  puccttc 
d'Ortt^ans,  quoi(|ue  assez  médio- 
cre^ lui  (d>tint  cependant  un  prix 
(\  raeadèmie  des  jeux  lloraux. 
BientAt  Favart  travailla  pour  les 
théâtres,  cVst  alors  qu'il  obtint 
de  véritables  succès.  Plus  de  (ùi 


5o 


FAV 


pièces»  <{u'il  donna.A  TOpéra-Co- 
miquê  et  aux  Italiens  ^  et  dont  la 
plupart  brillent  par  Tesprit  et  le 
goût^  ont  assurera  réputation. €e-* 
pendant  les  comédiens  du  Théâ- 
tre* Italien  ^  jaloux  de  l'Opérn- 
Comîqiie^  parvinrent  à  faire  sup- 
primer ce  Inéfitrc,  en  i  ^65,  et  F»- 
Tarl  fut  contraint  de.  suivre  eh 
Flandre   le  maréchal   de   Saxe , 
comme  directeur  de  la  troupe  am- 
bulante que  ce  général  emme-* 
Bftit  avec  lui.  Souvent  le  succès 
4es  armes  françaises  inspira  d'heu- 
reux couplets  à  Favart;  mais  il 
éprouva  bientôt  le  danger  d'ap-* 
procher  de  trop  près  les  grands. 
Son  épouse  9  actrice  de  TOpèra-* 
C&miq[ue,  ausM  dîMinguèe  par  m 
beauté  que  par  les  grâces  de  son 
espiit,  eut  le  malheur  de  plaire 
•u  prince  de  Saxe  ;  cHe  lui  résîs- 
ta»  et  en  fut  pimte  par  une  lettre 
de  cachet.  Après  avoir  été  enfer- 
mée pendant  un  an  dans  ur  cou- 
vent de  province^  elle  obtint  en- 
fin la  liberté  de  revenir  à  Paris  9 
où  elle  retrouva  son  mari,  qui 
iui-mCme  ovait  été  obligé  de  pren- 
dre la  faite.  Quoi  qu^ilen  soit^  Fa- 
Tart,  rendu  aux  lettres,  se  lia  a- 
¥ec  Tabbé  de  Voisenoâ,  a  qui  on 
attribua  d*abord  une  partie  des 
meilleurs  ouvrages  de  FaTart.  Il 
est  certain  que  cet  abbé  contri* 
bi»a9  ainsi  que  M"*  Favart,  à  quel- 
ques-unes  des  pièces  de  Tauteur 
de  ia  Chercheuse  tt esprit;  mais 
on  ne  tarda  point  A   reconnaî- 
tre  la   faible   part  qu'il  y  avait 
prise.  Ce  fut  Textrême  bonté  de 
Favart  qui  donna  lieu  à  cette  er- 
reur. «Il  avait,  dit  La    Harpe, 
«beaucoup  plus  d'esprit  que  Tab- 
»hé  de  Yoiseuon;  mais  il  se  lais-^ 
«sait  bonnement  protègef  par  ce- 


FAT 

»Kii-ci,<ftii,danslefbnd,  luIdeTaît 
«sa  petite  réputation.»  En  1^69» 
il  obtint  une  pension  de  800  1^. 
de  la  Comédie-Italienne,  qui  d'a^ 
bord  la  lui  avait  offerte  soi»!«  lu 
condition  de  ne  plus  tratailler 
pour  les  autres  théâtres.  Favart 
indigné  répondit  que  Thonn^ur 
Ini  était  plus  cher  que  Targent,  et 
qu'il  ne  voulait  pas  vendre  sa  li- 
berté. La  pension  lui  fut  accordée 
sanscondition,etil  en  jouit  jusqu'à 
l'époque  de  sa  mort,  arrivée  le  ifl 
mai  i7<)a.  Ses  productions  let 
plus  remarquables  sont  :  la  Cher* 
eheuse  (tes  prit,  qu'on  Tient  de  fai- 
re reparaître  ,  avec  quelques  lé*" 
gers  changemens,  au  Vaudeville, 
et  au  théâtre  des  Variétés,  oà  elle 
a  été  jouée  avec  le  plus  grand 
succès  ;  Acajou  ;  la  Fête  du  chà" 
teau;  Annette  et  Lubin  (avec  M"* 
Fayart  et  Lourdet  de  Santerre  )  ; 
l^ Astrologue  de  village,  Ninette  à 
Im  cour.  Bastion  et  Bastienne,  Isa-^ 
belle  et  Gertrude,  la  Fée  Vrgèlo, 
Us  Moissonneurs ,  l* Amitié  à  l'é-' 
preuve,  la  Belle  Arsène,  les  RépO'- 
ries  renouvelées  des  Grecs,  Soli^ 
manll ,  ouïes  trois  Sultanes,  co- 
médie jouée  maintenant  au  Théâ- 
tre-Français, etenfm  lacomédie  de 
t  Antillais  à  Bordeaux,  Toutes  ses 
pièces  ont  été  réunies  en  10  roi. 
in-8*.  Son  Théâtre  choisi  0  paru  en 
i8e9,  en  3  vol.  in-8<». 

FAVART  (Charles -Nicolas- 
Joseph- Justin),  fils  du  précédent, 
naquit  en  17499  et  a  donné  k 
Diable  boiteux,  opéra -comique  ee 
un  acte;  le  Déménagement  d' A rU" 
quiny  comédie  mOlée  de  vaude- 
villes ;  la  Famille  réunie,  les  trois 
Folies,  et  le  Mariage  singulier, 
11  mourut  le  1"  février  1806, 
et  était  acteur  du  Théâtre-Italien. 


FAV 

FAYAUT-D  H£RBIGMY(Nieo- 
ia8*Akmi)  ,  g;onérttl  de  divi»{oii , 
naquil  à  Beinis  en  t735,  et  mou- 
rut ù  FarU  le  5  mni  1800.  H  entra 
an  «ervicc  en  17ÔÔ  dans  le  corps 
du  génie,  et  ^e  trouvait  au  Port- 
LouJ!*  en  1761 9  lorsque  les  Anglais 
vinrent  attaquer  fielle-lle  avecdes 
forces  considérables.  L'ordre  fut 
donné  i\  plus^ieurs  ingénieurs  d*y 
pénétrer  :  le  seul  Favarty  réussit, 
en  s'embarquant  dans  une  cha- 
loupe de  pi^cheurs.  Il  contribua 
puisHannneni  à  Texccution  des 
fortiHcations  extérieures,  fut  de 
presque  toutes  les  sorties,  et  ro- 
çnt  nue  blessure  grave  au  visage, 
sans  cesser  de  faire  «on  ser- 
vice. Néanmoins  la  ^rnlson  fut 
obligée  de  céder  à  des  forces  trop 
supérieures;  mais  elle  sortit  par 
la  brèche,  et  avec  du  canon.  Én- 
yoyii  eu  Amérique^A  la  conclusion 
de  la  paix.Favart,  après  a  voir  servi 
quelques  années  â  la  iVlartinique, 
revint  en  Europe,  et  fut  chargé 
de  construire  le  fort  de  Château- 
Neuf,  où  il  donna  les  preuves  des 
connaisnaiiccs  les  plus  rares  dans 
Tari  des  fortitlcations.  Jl  l'ut  de 
rexpédltioii  de  Genève  eu  178a) 
«t  effraya  tellement  les  assiégés 

Î^ar  ne^  travaux,  quMls  ou  vrillent 
eufs  porte.4  avant  d'en  avoir  é- 
prouvé  le.H  elTels.  La  révolution 
ayant  éclaté,  Favart  se  montra 
•fi  des  plus  sages  amis  de  la  liber- 
té. £11  i79'i<  lorsde  Tinsurrection 
qui  éclata  i\  !Neu(-Uris»c,  il  com- 
mandait cette  place  et  les  troupes 
campées  sous  les  glacis.  Par  sa 
fermeté  et  son  counige.  il  parvint 
A  rétablir  l'ordre,  et  i^  sauver  la 
Ti«  û  plusieurs*  personnes.  Favart 
a  encore  rendu  d'inilres  services 
«fkscntiels  i\  son  pays,  dans  la  for- 


FAV 


»i 


tiflcation  dea  places  derAlsact.il 
joignait  &  de  grands  taleni  et  à  des 
connaissances  rares  une  prompti- 
tude extraordinaire  dans  Texécu- 
tion.  Ayant  reçu  une  éducation 
très-distinguée  et  ne  s*étant  pas 
borné  à  Tétude  des  sciences,  il 
connaissait  la  littérature,  Thisloi- 
re  naturelle,  le  dessin,  et  tous  les 
arts  qui  en  dépendent.  Il  a  laissé 
des  Mémoires  Importans  sur  lus 
reconnaissances  militaires  et  sur 
la  défense  des  côtes. 

FAVAKT-D'HfiKBlGNÏ 
(CHRisTOPnB-ËLisAaBTH),  frère  du 
précédent,  chanoine  de  Reims, 
mort  en  1 795,  avait  publié  en  1 7^5 
un  Dictionn4iirê{t  histoire  naiureliêf 
cmitenanHês  têstucéeê,  5  vol  in-8*. 

FA VfiUOLLLES  (  GréNAa»  ) , 
ancien  eapitaine  de  dragons  et 
romancier  éternel ,  dont  les  ou- 
vrages ne  sont  qu'une  triste  spé- 
culation de  librairie,  a  publié  :  1" 
lées  Capucine,  oh  lé  Secret  fia  cabi- 
net noir,  a  vol.in-Ô",  iHoi^réiuft- 
primés  en  i8j5;  ^^  Les  Forges 
mystérieuses^  oui'Amodr  alchimis- 
te, 4  vol.  in-8%  1801;  5°  Pauline 
de  h'errière,  eu  Histoire  de  vingt 
jeunes  fiifes  enlevées  de  ehet  leurs 
parens  sous  le  règne  de  Louis  XV ^ 
a  vol.  in-iA,  1801,  réimprimés 
en  i8o3;  4"  l^^*  trois  Moines,  in- 
ia,  i8oa;  a  vol.  in-iH,  181 5:  S" 
Le  Chevalier  de  Clamon,  ou  quel- 
qurs  Folies  de  jeunesse,  5  vol.  in- 
la,  180a;  G'  Mémoires  historiques 
de  Jeanne  Gomart  de  f"" auOernier, 
comtesse  du  Barry,  det*nière  mat" 
tresse  de  Louis  XV,  <\  vol.  in-ia, 
1 8o5  ;  7  '  l^e  Parc  aux  cerfs ,  ou 
Histoire  secrète  des  jeunes  demoi- 
selles qui  y  ont  été  renfermées,  4  vol. 
in-ia.  1808;  8"  i.a  duchesse  de 
Kingst0H,  ouMémoireê  dfunêAi^ 


M 


rAv 


glaise  célèbre,  morte  à  Paris  eii 
1789,  4  v<»l'  in-ia,  i8i3;  9"  Nella 
.  de  Forvilie,  ou  ta  f^iclime  des  éoé^ 
nemens  de tS\/i,2  vol.  in- 1  a;  10" La 
Vatlée  de  Mittersbach,  ou  te  Château 
de  Blackenstein,  4  vol.  in-i  a,  1816. 

FAYIÈUES  (ËDMK-GUILLAUME- 

.  François  de),  hoiuiue  de  leltrcs, 
auteur  de  plujiieui'S^romuiis  et 
pièreA  de  ihérure,  et  ancien  con- 
seiller au  parlemcnl  de  Paris.  De- 
puis la  suppression  des  parlemens 
il  reny)nça  aux  affaires,  ne  parut 
sur  la  scène  politique  qu'une  seu- 
le fois,  comme  électeur  (en  1 71)5), 
et  se  consacra  entièrement  à  la 
littérature.  Il  est  auteur  de  :  Paul 
4t  Firginie,  1 791  ;  Les  Espiègles  de 
garnir on^iuvine  année;  Le  Coin  du 
feu,  1793;  Jean  et  Geneviève^  Lis- 
bât  h,  1 798;  Elisca,  ou  l'amour  ma- 
ternel, 1799;  Fanni  Morna^  ou  l'É- 
cossaise y  1800;  Hermann  et  Ver- 
ner,  ou  les  militaires,  i8o5;  Les 
trois  Hussards,  i8o4;  Le  Concert 
interrompu,  i8oa  (de  compagnie 
avec  Marsolier);  Aline,  reine  de 
Golcondo  (avec  Vial);  U aimable 
vieillard,  comédie  en  5  actes. 

FAVRAS  (Thomas  Mahi,  mar- 
4iM\h  DE  ),  naquit  ù  Bluis  en  174^9 
entra  très-jeune  dans  le  corps  des 
mousquetaires,  et  fit  avec  dis- 
tinction la  campagne  de  17G1.  A- 
près  avoir  été  capitaine  et  aide- 
major  dans  le  régiment  de  Bel- 
sunce,  il  obtint  la  place  de  pre- 
mier lieutenant,  avec  le  grade  de 
colonel,  dans  les  gardes-suisses 
de  Monsieur^  aujourd'hui  Louis 
XVIII.  En  1775,  il  alla  à  Vienne 
pour  faire  légitimer  sa  femme, 
comme  Olle  unique  du  prince 
d'Anlialt-Schauenbourg;  et  en 
1787.  lors  de  Tinsurreclion  des 
patriotes  de  la  Hollaude,  il  so 


FAV 

rendit. dans  ce  pays,  et  j  obtint 
le  commandement  d'une  légion. 
Quelque  temps  après  son  retour 
en  France,  la  révolution  éclata. 
Favras,    plein   d'honneur,    mais 
poussé  par  les  chefs  du  parti  roya- 
liste, et  imbu  des  préjugés  dont 
l'Europe  a  été  nourrie  pendant 
tant  de  siècles,  tenta  de  ramener 
l'ancien  ordre  de  choses.  Il  pré- 
senta i\  cet  eflet  une  foule  de  pro- 
jets, dont  le  résultat  fut  de  le  fai- 
re arrêter  dans  le  mois  de  décem- 
bre 1789.  Il  était  accusé  »  d'avoir 
»  tramé  contre  la  révolution;  d'à- 
»  voir  voulu  introduiretles  gendar- 
»mes  dans  Paris,  afm  dr  se  défai- 
»re  des  trois  principaux  chefs  de 
»radministration(LaFa^ette,.Bail- 
»ly  et  Necker),  d'attaquor  la  gar- 
»de  du  roi,  d'enlever  le  sceau  d^) 
»  l'état,   et   même   d'entraîner  le 
»roi  et  sa  famille  à  Péronne.  » 
Traduit  devant  le  Chatelet,  et  con- 
fronté avec  les  nommés  Morel, 
Turcatti  et  Marquié,  recruteurs, 
qui  déclaraient  avoir  eu  connais»-» 
sance  de  son  plan  par  lui-môme, 
et  qu'il  devait  marcher  sur  Paris 
avec  1 2,000  Suisses  et  1  a, 000  Al-i 
lemands,  qui  auraient  été  réunis 
ù  Montargis,  Favras  répondit  que 
cet  armement  ne  devait  avoir  lieu 
que  pour  favoriser  la  révolution 
qui  se  préparait  en  Belgique.  II 
se  défendit  avec  la  même  adresse 
sur  tous  les  points  de  raccusation, 
et  il  conserva,  jusqu'à  la  fin  de  la 
procédureJa  mt^me  présence  d'es- 
prit; cependant  ilneputconvain-» 
cre  personne  de  son  innocence. 
Son  courage,   son  dévouement» 
intéressaient  en  sa  faveur;  mais 
les  faits  parlaient  trop  fortement 
contre  lui.   La  lettre   de  M.   de 
Foucault   trouvée   chei  Favras> 


FAV 

Técrasait.  «  Où  sont  vos  trobp^s? 
i^lui    dirait  ce   constituant;    par 
•  quel  côté   entreront-elles  dans 
«Paris?  je  désirerais  y  f^lre  ern- 
»  ployé.  »  Ln  mort  de  Favras  était 
inévitable;  il  était  abandonné  de 
ceux  qui  ravalent  mis  en  avant, 
tandis  que  la  fureur  du   peuple 
contre   lui  était  portée  i\  un  tel 
point,  que  les  cours  du  ChAtelet 
et  la  salle  mCme  d'audience  ne 
ressaient  de  retentir  des  cris  de 
nnort.  Dans  ce  procès,  M.  de  La 
Fayette  se  conduisit  d'une  maniè- 
re  d'autant  plus  admirable,  que 
Favras  était  son  ennemi  juré;  ce- 
pendant il  maintint  Tindépendan- 
ce  des  juges,  et  il  écrivit  une  let- 
tre dont  le  but  était  d'invalider 
le  témoignage  du  projet  contre  sa 
vie.  Mais,  comme  nous  l'avons  dit^ 
rien  ne  pouvait  sauver  Favras,  et 
même  il  était  si  dangereux  de  le 
tenter, que,  loin  de  lA,  un  des  pkis 
grands  personnages  du  royaume 
qu'un  écrit  fort  répandu  accusait 
d'avoir  pris  part  i\  ce  complot, 
crut  devoir  jse  rendre  à  l'Hôtcl-de- 
Vîlle  pour  s'en  justifier.  Favras, 
condamné  à  faire  amende  hono- 
rable devant  la  cathédrale,  et  à  0- 
trc  pendu,  entendit  son  arrêt  avec 
le  calme  le  plus  profond.   Mes 
plus  grandes  consolations,  répon- 
dit*n  au  rapporteur,  qui  lui  disait 
qii'il  n'en  avait  point  d'autres  à 
lui  offrir  que  celles  de  la  religion, 
sont  celles   que  me  donne  ma 
conscience.  Ce  fut  le  19  février 
1790  que  Favras  fut  exécuté.  Il 
lut  lui-même  son    nrrl^t  devant 
réglise  de  Notre-Dame,  et  arrivé 
è  rHôtol-de-Ville,  il  Ût  une  dé- 
claration, dans  laquelle  il  protes- 
ta de  son  innocence.  Cependant, 
lur  les  instances  qui  lui  furent 


FAW 


.55 


faîtes,  il  avoua  qu'il  avait  été- 
chàrgé  de  surveiller  le  faubourg 
Saint-Antoine  par  un  des  plus 
grands  seigneurs  de  la  cour,  qui 
lui  avait  remis,  ù  cet  effet,  une 
somme  de  100  louis;  mais  il  re- 
fusa de  dire  le  nom  de  ce  sei- 
gneur, que  le  peuple  pensait  être 
ou  te  personnage  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut,  ou  l'un  de- 
ses  intimes  confhiens.  Favras 
conserva  son  courage  jusqu'au 
dernier  moment.  Après  avoir  cor- 
rigé les  fautes  d'orthographe  fai- 
tes par  le  greflier,  il  monta  sur 
l'échelle,  parla  encore  de  son  in- 
nocence, et  engagea  lui-même  le 
bourreau  à  faire  ses  fonctions,  lï 
existe  de  lui  des  mémoires  rela«» 
tifs  aux  troubles  de  la  Hollande, 
son  testament,  et  la  correspon- 
dance qu'il  eut  avec  sa  femme 
pendant  leur  détention. 

FAVRE  (N.),  né  en  Savoie,  a- 
dopta  les  principes  de  la  révolu- 
tion française,  et  se  montra,  dans 
son  pays,  l'un  des  plus  ardens  a-^ 
mis  de  la  liberté;  il  concourut  à  la 
réunion  de  la  Savoie  à  la  Fran- 
ce, et  fut  l'un  des  4^  députés 
nommés  par  l'assemblée  nationa-^ 
le  des  Allobroges,  pour  en  expri- 
mer le  vœu  i\  la  convention  na- 
tionale. Ce  vœu  fut  agréé,  et  la 
Savoie,  sous  la  dénomination  de 
département  du  Mont-Blanc; 
nomma,  en  1796,  M.  Favre  au  con- 
seil des  cinq-cents;  il  y  soutint  les 
droits  du  peuple  qu'il  représentait. 
Aprèslarévolutiondu  18  brumaire, 
il  obtint  la  sous-préferlure  d'An- 
necy, dont  il  remplissait  enrore  les 
fonctions  pendant  lesdernièrcsan- 
nées  du  gouvernement  imi>éill1. 

FAWCETT(GriixAUM[E),  j^né- 
rai  anglais,  naquit  dans  le  comt4 


«4 


FAW 


d*York,  à  Shlpdeo  -  Hall ,  prêt 
d^Halifax.  Jl  montra,  trës-jeuae, 
90D  goAt  pour  l'art  militaire, et  s'a- 
donna particulièrement  aux  ma- 
tbémati<|ue9.  Nommé*  auss^itôt  a- 
prèssesétude8terminées,en!»eigne 
dans  UQ  régiment  en  Géorgie,  il 
préféra  faire  comme  simple  volon- 
taire la  campagBe  de  Flandre.  Son 
application  à  ses  devoirs  lui  mé- 
rita bientôt  le  grade  dVifficier; 
niais  il  n'en  négligea  pas  pour  cela 
'l'étude,  et  il  apprit  en  très-peu 
de  temps  l'allemand  et  le  français. 
A  l'ouverture  des  campagnes 
d'Hanovre^  Fawcett  partit  com- 
me aide-de-camp  du  général  £1- 
Ilot,  et  il  remplit  ensuite  les  mê- 
mes fonctions  près  du  marquis  de 
Grauby,  dont  il  sut  gagner  l'ami- 
tié, (.hargé  par  lui  d'aller  porter 
en  Aoglt^terre  le  bulletin  de  la 
bataille  de  ^arburgh,  il  obtint  le 
conrMlnandement  d'une  des  com- 
paguies  des  gardes,  avec  le  rang 
de  llcutenantcolonel.  Les  services 
qu'il  remiait  à  l'armée  anglaise 
firent  concevoir  de  lui  une  idée 
si  avantageuse  au  grand  Frédéric, 
que  ce  prince  chereba  à  se  l'atta^ 
ober  en  lui  offrant  les  plus  grands 
avantages.  Mais  Fawcett  ne  vou- 
lut pas  quitter  le  service  de  son 
pays,  qui  l'en  récompensa  eu  le 
nommant  Cî)lonel  du  régiment  de 
dragons  des  gardes,  chevalier  du 
Bain,  et  gouverneur  de  Thôpital 
de  Chelsea.  Il  est  mort  en  18049 
et  a  laissé  :  r  la  Traduction  anglal- 
fi€  des  Rêveries  du  maréchal  de 
S  axe  y  ou  Mémoires  sur  l'art  de  la 
guerre;  2'  la  Traduction  anglaise 
des  règlemens  pour  la  cavalerie  prus- 
.s/tffl^^  de  1757;  3**  celle  des  iîè^/fi- 
meAs  pour  l*  infanterie  prussienne  ^et 
de  la  tactique  priuMennCs  de  1769^ 


FAY 

FAYAU  (N), membre  de  la  cou- 
ventiofi  nationale,  où  l'ayait  dé- 
puté, en  septembre  1793,  le  dé- 
partement de  la  Vendée ,  vota 
dans  le  procès  du  roi  la  mort  sans 
appel  et  sans  sursis.  Violent  en- 
nemi de  la  monarchie,  et  Tim  des 
plus  grands  partisans  du  gouver- 
nement républicain,  il  fut  censé-  \ 
quent  avec  ses  principes  dans  tou- 
tes les  circonstances  de  sa  carriè- 
re politique  jusqu'à  l'établisse- 
ment du  régime  impérial,  qu'il 
servit  avec  Kèle.  L'expérience, 
sans  doute,  lui  avait  démontré 
combien  sont  terribles  les  orages 
d'un  gouvernement  qui  fut  si  cé- 
lèbre dans  l'ancienne  Rome,  et 
qui  paraît  peu  compatible  avee 
l'esprit  des  nations  modernes.  M. 
Fayau  fut  l'ami,  et,  dans  le  temps 
où  ils  étaient  proscrit:»,  le  défen- 
seur des  plus  redoutables  chefs 
du  parti  de  la  Montagne;  mais 
dans  sa  funeste  exaltation ,  Il  s'é- 
taitopposé  avec  véhémence  k  ce 
que  Danton,  Lacroix,  Camille 
Desmoulios  et  Phelippeaux  fus- 
sent admis  à  se  justifier  des  accu- 
sations calomnieuses  dirigées  con- 
tre eux,  et  qui  les  conduisirent  à 
l'échafaud.  Il  avait  même  quel- 
que temps  auparavant  porté  Ta- 
berration  d'esprit  jusqu';k  deman- 
der, par  suite  des  troubles  civils 
de  La  Vendée,  que  pour  priver  de 
toutes  ressources  les  insurgés,  le 
sol  entier  du  département  fut  ra- 
vagé de  manière  à  être  Stérile 
pendant  une  année,  confondant 
dans  sa  proscription  inexplicable 
les  hommes  égarés  par  un  £èle 
malheureux,  et  ceux  qui  n'avalent 
pas  cessé  d'être  fidèles  à  la  patrie. 
Qe  tels  principes,  unxèle  si  outré, 
dureot  compromettre  plus  d'une 


FAY 

foi»  sa  liberté;  enfin  il  fut  arrêté 
coiDJUe  l'un  des  chefs  de  T^sur-^ 
rectîon  du  \"  prairial  an  5  (20 
niai  1795),  qui  coûta  la  vie  à  Tin^ 
fortuné  Fea&aud  {voyez  ce  nom). 
l.'amni&tie  du  4  brumciire  an  4 
(96  octobre  de  la  n)êm«  année) 
lui  rendit  la  liberté»  et  il  rentra  à 
La  convention.  Après  la  ses^sion 
de  cette  assemblée,  il  devint  suc- 
cessivement chef  de  bureau  au 
ministère  de  la  justice»  commis- 
saire près  du  tribunal  correction- 
nel de  Mootai^u»  et  en  181  i^lors 
de   la   réorg;nnisation  des  tribu- 
naux» procureur  impérial  près  le 
tribunal  civil  de  Napoléon-^Ven* 
dée;  il  a  remf^li  ces  dernières  fono^ 
tions  jusqu'à  l'époque  de  la  pre- 
mière restauration  en  18 14-  U. 
Fayau  a  été  obligé  de  s'expatrier 
par.  suite  de  la  loi  d'amnistie  du 
la  janvier  1H169  rendue  contre 
les    conventionnels  dits  votans* 
On  ne  sait  dans  quel  lieu  il  s'est 
retiré, 

FAYDEL»  avocat  à  Cahors  a- 
Tant  la  révolution»  se  déclara  en 
faveur  des  principes  libéraux;mai8 
député  aux  états-généraux  par  le 
tiers-état  de  la  province  de  Quer- 
0J9  il  adopta  les  opinions  du  côté 
droit  9  et  signa  les  protestations 
des  19  et  i5  septembre  contre 
tous  les  actes  de  l'assemblée.  A- 
furès  la  révolution  du  18  brumai- 
re 9  il  occupa  la  place  de  con- 
•eilUr  de  préfecture  du  dépar- 
tement du  Lot,  et^  en  1810,  il 
fut  nommé  membre  du  corps-lé- 
gialatif.  En  1814»  M.  Faydei  adhé- 
m  Â  la  déchéance  de  l'empereur 
Hapoléon  ;  dans  la  même  année  » 
il  •  éleva  avec  la  plus  grande  for- 
ttB  contre  les  visites  domiciliaL- 
ree«  fuloriaéee  cbei  les  pariioii^ 


FAY 


55 


liers  soupçonnés  de  faire  ou  de 
favoriser  la  fi*aude,  Anobli  par  le 
roi,  il  ne  fut  pas  employé  an  re- 
tour de  Napoléon  en  181 5;  mais» 
dans  le  mois  d'août,  il  fut  nommé 
membre  do  la  chambre  des  dépu- 
tés» et  se  fit  remarquer  parmi  les 
plus  exaltés  de  cette  assemblée. 
En  1816»  M.  Fajdel  n'a  pas  été 
réélu»  mais  il  a  ensuite  été  nom» 
mé  président  à  la  cour  royale  de 
Toulouse.  C'est  lui  qui,  en  18189 
a  présidé  les  assises  d'AIbj  daB% 
l'affaire  de  Fualdès. 

FAYë  (G.)»  était  administro-r 
teur  de  la  Haute-Vienne  lorsqu'il 
fut  nommé  député  à  l'assemblée 
législative  par  son  département. 
En  1793»  il  fut  réélu  à  la  conven- 
tion nationale»  et  vota  dans  le 
procès  de  Louis  XVI  pour  la  éè^ 
tention  et  le  bannissement,  lors*- 
que  la  république  serait  reconnue 
par  les  puissances  étrangères.  A 
ta  révolution  du  5i  mai  «^93» 
Paye  fut  proscrit  avec  le  parti  di^  la 
la  Gironde»  et  ilrentra  à  la  conven»» 
tion  après  la  chute  de  Robespierre. 
A  l'établissement  du  gouverne** 
ment  directorial,  il  passa  au  coo« 
seil  des  anciens  avec  les  deux  tiers 
conventionnels,  et  il  en  sortit  le  ao 
mai  1798.  Depuis,  il  a  cessé  de  pren- 
dre part  aux  affaires  politiques. 

FAYEtTE   (GlLBEBT-MOTTIll» 

MARQUIS  Di  La  )  »  né  le  1^'  septem- 
bre 1757»  k  Chavagnac»  près  de 
Brioude,  département  de  la  Hau- 
te* Loire,  épousa,  k  ib  ans,  M''*  de 
Noailles  d'Ayen  »  et  refusa  »  dans 
le  même  temps,  une  place  à  la 
cour.  Ce  n'était  pas  comme  cour- 
tisan qu'il  devait  être  connu;  mais 
comme  le  défenseur  de  la  liberté, 
le  héros  de  l'hiimanité.  Bientôt  la 
guerre  de  l'indépendance  de  l'A- 


56 


FAT 


jàièrique  éclata;  le  jeuneLaFajette 
se  déclara  en  f.iveur  de  celte  belle 
cause  9  et  îl  se  présenta  à  Fran- 
klin, qui  l'accueillit  avec  joie  et 
reconnaissance.  Cependant,  la 
nouvelle  des  désastres  des  Amé- 
ricains parvint  bientôt  en  Euro- 
pe; on  apprit  que,  réduits  ;\  a,ooo, 
Hs  Tenaient  d*être  battus  par 
3o,ouo  Anglais,  et  dès  lors  leur 
perte  parut  presque  certaine. 
Toute  espèce  de  crédit  leur  fut 
ferraée;leurs  commissaires  en  Eu- 
rope ne  purent  même  parvenir  à 
équiper  un  bâtiment  pour  porter 
leurs  dépêches,  et  ils  conseillè- 
Tenl  eux-mêmes  à  La  Fayette  de 
renoncer  pour  le  moment  à  son 
entreprise.  Mais  les  périls,  mais 
rintérêt ,  pouvaient-ils  arrêter 
celte  Hme  généreuse?  Malgré  les 
obstacles  sans  nombre,  suscités 
par  les  gouvernemens  anglais  et 
français ,  il  s'embarqua  sur  une 
frégate  armée  à  ses  frais,  et  il  dé- 
barqua i\  Charles-Town,  dans  le 
mois  d'avril  1777.  Il  se  rendit 
aussitôt  à  Philadelphie,  où  il  de- 
manda «au  congrès  la  faveur  de 
servir  comme  simple  volontaire 
et  sans  appointemens.  Toutefois 
îl  reçut  le  brevet  de  général-ma- 
jor; mais  il  combattit  comme  vo- 
lontaire à  la  bataille  de  Brandy- 
winc,  le  11  septembre  1777,  où 
il  fut  blessé  à  la  jambe,  en  vou- 
lant ramener  à  la  charge  la  bri- 
gade dont  il  faisait  partie.  Sa 
blessure  n'était  pas  encore  cica- 
trisée qu'il  vola  à  de  nouveaux 
dangers;  et  «\  la  tête  d'un  ^léta- 
chenient  de  milices,  il  battit  un 
corps  d'Anglais  et  de  He^soisbien 
.supérieur  en  nombre.  Bientôt  a- 
près,  le  congrès  vota  dés  remer- 
cîmens  à  La  Fayette' pour  ne  pas 


PAT 

s*^tre  laissé  séduire  ))ar  l'appât 
d'une  victoire  inutile,  et  il  fut 
ensuite  chargé  d'un  commande- 
ment en  chef  dans  le  Nord,  qu'il 
ne  voulut  occuper  que  sous  la 
condition  de  rester  subordonné  à 
Washington.  Après  avoir  défendu 
une  vaste  contrée  avec  une  poi- 
gnée d'homnres,  le  général  La 
Fayette  sauva  2,000  indépen- 
dans  et  leur  artillerie,  enveloppés 
par  l'armée  anglaise.  Il  se  distin- 
gua i\  la  bataille  de  Monmonth, ga- 
gnée, le  27  juin  1778,  par  les  ré- 
publicains, et  il  partit  aussitôt  a-* 
vec  sa  division  pour  aller  couvrir 
la  retraite  de  Sullivan,  qui  était 
contraint  d'évacuer  Bfiode-lsland. 
Le  succès  de  cette  entreprise  va- 
lut, à  M.  de  La  Fayette,  les  re- 
mercîmens  du  congrès,  et  une- 
épée  ornée  de  figures  allégori- 
ques, qui  lui  fut  remise  par  Fran- 
klin à  Paris,  où  il  se  rendit  en 
1779,  sprès  que  la  France  eut 
reconnu  lindépendance  de  l'A- 
mérique. Il  ne  resta  dans  sa  pa- 
trie que  le  temps  nécessaire  pour 
se  procurer  des  secours  d'hom- 
mes, d'argent,  etc.,  et  repartit 
aussitôt  qu'il  les  eut  obtenus.  Il 
fut  reçu  avec  le  plus  grand  en- 
thousiasme à  Boston,  j  annonça 
l'arrivée  du  général  Rocham- 
beau,  et  se  rendit  aussitôt  à  l'af- 
mçe.  En  1780,  il  commanda  l'a- 
vatît-garde  du  général  Washîn-g- 
ton ,  échappa  à  la  trahison  d'Ar- 
nold, et  en  1781,  il  fut  chargé  de 
la  défense  de  la  Virginie.  Ses 
troupes  ne  s'élevaient  pas  au- 
delà  de  5,000  hommes;  elles  é- 
taient  sans  habits,  sans  argent,  et 
très-souvent  sans  vivres;  et  c'est 
avec  des  moyc^is  aussi  faibles 
qu'il  tint  tête  pendant  citiq  mois 


V 


FAY 

à  toutes  les  forces  de  lord  Gorn- 
wallis  9  que  ses  succès  avaient 
rendu  In  terreur  de  T  Amérique. 
Ce  général .  avait  d*abord  écrit 
«  que  P enfant  ne  pouvait  lui  éckap' 
*'pern;  maïs  il  fut  bientôt  lui- 
même  bloqué  par  terre  et  par 
mer.  Le  général  La  Fayette ,  qui 
venait  d*opérer  ce  mouvement 
au  moyen  d'un  reufurt  de  5,ooo 
hommes,  et  qui,  d'aill'^nrs,  voyait 
que  Tennemi  ne  pouvait  se  sau  vér, 
aima  mieux,  malgré  les  instances 
du  comte  de  Grasse  et  de  Saint- 
Simon  ,  épargner  le  sang  que  de 
remporter  une  victoire  certaine  ; 
et  il  attendit  Parrivée  des  géné- 
raux Washington  et  Rochambeau. 
C'est  alors  que  Tattaque  eut  lieu. 
La  Fayette  y  déploya  une  intré- 
pidité rare,  et  enleva  à  la  baïon- 
nette une  redoute  hérissée  de  ca- 
nons, dans  laquelle  il  s'élança  le 
premier.  La  capitulation  d'York- 
Town  fut  le  résultat  de  cette  vic- 
toire. Le  général  La  Fayette  re- 
vint alors  en  France  pour  hâter 
renvoi  de  nouveaux  secours.  Il 
allait  mettre  à  la  voile  avec  le 
eomte  d'Estaing ,  qu'il  avait  re- 
joint à  Cadix  avec  8,000  hom- 
mes, lorsqu'ils  reçurent  la  nou- 
relle  de  la  paix.  Ce  fondateur 
de  la  liberté  de  l'Amérique  fit  en- 
core, peu  d'années  après,  un 
voyage  aux  Etats-Unis.  Le  sou- 
venir des  servici^s  qu'il  avait  ren- 
dus à  ce  P'iys,  était  encore  pré- 
sent à  l'esprit  de  tous  les  ci- 
toyens; ils  le  reçurent  en  triom- 
phe, et  lui  accorderont,  ainsi 
qu*ù  «on  fils,  le  droit  de  citoyen. 
Il  obtint  encore  le  privilège  d'as- 
sister aux  séances  de  l'assemblée 
léfçîslative ,  et  il  usa  plusieurs 
fois  de  cette  faveur.  Son  discours 


tAY  57 

d'adieu  au  Congrès  est  des  plus 
remarquables  :  «  Puissent^  dit-il, 
«la  prospérité  et  le  bonheur  des 
nÉtats- Onis  faire  connaître  les 
»  avantages  de  leurs  institutions 
»  politiques!  Puisse  ce  temple  ini- 
nmense  que  nous  venons  d'élever 
»à  la  lil)ertè,  offrir  à  jamais  une 
»  leçon  aux  oppresseurs,  un  exem- 
B  pie  aux  opprimés,  et  un  asile  aux 
•  droits  du  genre  humaini  »  Son 
buste,  orné  d'inscriptions  honora- 
bles, et  placé  dans  la  salle,  deve- 
nue depuis  celle  des  électeurs,  a 
été  donné  à  la  ville  de  Paris  par 
les  états  de  Virginie,  qui,  avec 
ceux  de  Pensylvanie,  ont  pris  le 
nom  de  La  Fayette.  Ce  général 
parcourut  aussi  l'Allemagne,  et 
fut  accueilli  d'une  manière  di>tin- 
guée  par  le  grand  Frédéric  «  t  par 
l'empereur  Joseph  If,  qu'il  déter- 
mina, à  ce  qu'il  parait, à  étiblir  une 
grande  tolérance  rtligi<Mise  dans 
leurs  états.  Le  généralJifl  Fayette 
essaya  d'affranchir  graduellement 
les  Noirs,  et  il  eln^rassa  la  cause 
des  protestans  français  et  des  pa- 
triotes bataves.  Membre  de  l'as- 
semblée des  notables  en  l'p^y^  il 
s'y  prononça  pour  la  suppression 
des  lettres  de  cachet  et  des  pri- 
sons d'état.  Il  y  obtint  un  arrêté 
favorable  à  l'état  civil  des  pro- 
testans, et  fut  du  nombre  des  no- 
tables qui  insistèrent  pour  la 
convocation  d'une  assemblée  na- 
tionale. M.  de  La  Fayette,  après 
avoir  signé  les  oppositions  des  é- 
tats  de  Bretagne  aux  actes  arbi- 
traires, fut  nommé  député  aux 
états-généraux,  et  y  appuya  l'é- 
loignement  des  troupes  de  la  ca- 
pitale, demandé  par  Mirabeau. 
Le  II  juillet  1789,  il  proposa  la 
première  déclaration  des  droits, 


58 


FAY 


ainsi  que   la  responsabilité  des 
conseils  du  roi.  Dans  les  nuits  des 
i3  et  i4  du  mCme  ofiois,  il  fut 
président  de  l'assemblée,  et  le  15, 
de  la  députatîon  enroyée  à  Paris. 
Nommé  alors  commandant -gé- 
néral,^ il  institua  la  garde  natio- 
nale de  Paris  et  celle  du  royau- 
me, publia  Tordre  de  démolir  la 
Bastille,  et  donna  la  cocarde  tri- 
colore, qu'il  assura  devoir  faire 
le  tour  du  monde,  en  la  présen- 
tant à  rassemblée  électorale.  Plu- 
sieurs personnes   durent    Texis- 
tcnce  au  courage  héroïque  du  gé- 
néral La  Fayette,  et  à  l'empire 
que  lui  avait  donné  sa  popularité; 
cependant  il  donna  sa  démission, 
pnrce  qu'il  ne  put  sauver  Foulon 
et  Borthier.  Kentrédans  son  com- 
mandement par  suite  des  instan- 
ces qui  lui  turent  faites,  il  fit  a- 
dourir  les  formes  acerbes  de  la 
procédure  contre  les  criminels, 
d'après  la  demande  qu'il   en    fit 
faire  à  l'assemblée  constituante 
par  la  commune  de  Paris.  Le  i5 
octobre,  il  marcha  avec  la  garde 
nationale  sur  Versailles,  où  s'é- 
tait porté  le  peuple  de  la  capitale^ 
et  le  6,  il  parvint  à  sauver  la  fa- 
mille royale,  qu'il  ramena  à  Pa- 
ris, oCi  vînt  alors   s'établir  l'as- 
semblée constituante.  M.  de  La 
Fayette  était  trop  ami  de  la  liber- 
té pour  ne  pas  avoir  des  enne- 
mis dans  les  partisans  de  l'ancien 
régime;  aussi  sa  conduite,  toute 
louable    qu'elle   fut  dans    cette 
circonstance,  lui  attira-t-elle  des 
reproches  :  mais  il  n'en  continua 
pas  moins  de  servir  avec  le  même 
xélo    la  cause  de  la   révolution, 
sans   s'écarter  des  principes  de 
justice  et  de  modération  qui  le 
distinguent.    Dans  le  procès  de 


FAT 

Favras,  il  maintint  rindépandjHi- 
ce  des  ju^es,  quoiqu'il  n'ignorât 
pas  qu«  cette  victime  du  parti 
royaliste  f6t  aon  enpemi  }uré;  et 
peu  de  temps  après,  il  fit  rel£- 
eherun  homme  qui  avait  tiréayr 
lui  UQ  coup  de  fusil  à  bout  por- 
tant au  Champ-de-Mars.  Il  de- 
manda le  jury  anglais,  les  droits 
ci T ils  des  hommes  de  couleur,  la 
suppression  des  ordres,rabolition 
de  la  noblesse  héréditaire,  et  il  in- 
sista surtout  pourqueTégalitédas 
citoyens  fût  proclamée.  Après  a- 
voir  refusé  les  places  de  conné- 
table, de  dictateur  et  de  lieute- 
nant-général du  royaume,  il  fit 
décréter  que  le  même  individu  ne 
pourrait  commander  les  gardes 
nationales  que  d'un  seul  départe- 
ment, et  il  le  fit  au  moment  où  les 
quatre  millions  de  gardes  natio- 
naux de  France  allaient  le  deman- 
der pour  leur  chef.  Ce  fut  en  leur 
nom  qu1l  prêta  le  serment  civi- 
que sur  l'autel  de  la  patrie,  à  la 
fête  de  la  fédération  de  1 790.  Dans 
la  discussion  du  iào  février  de  la 
même  année,  il  proclama  que 
l'insurrection  était  le  plus  saint 
des  devoirs,  lorsque  la  servitude 
rendait  une  révolution  nécessai- 
re. Le  général  La  Fayette  institua 
avec  Bailly  le  club,  dit  des  Feuil- 
lans,  et  il  chassa  desTuileries  ces 
ridicules  défenseurs  du  trône,  qui 
prétendaient  re[>longer  la  France 
dans  l'ancienne  barbarie,  et  ne 
rougissaient  pas  d'avoir  reçu  le 
nom  de  Chevaliers  du  poignard. 
Lors  de  l'évasion  de  Louis  XVI, 
il  ne  dut  qu'i^  sa  popularité  d'a- 
voir échappé  aux  plus  grands 
dangers,  parce  que,  trompé  par 
les  apparences,  il  venait  de  ré- 
pondre sur  sa  tète  que  le  roi  ne 


partirait  pus.  Dad»  et ttt  cireoni- 
tance»  M.  de  La  Fay«*lte  fut  en 
batte  aux accuHationfide»rl(!  uxpar- 
tU:  l'un  pré tendait*qij'il  avait  vou- 
lu iervirle  roi,  etTautre  qu*il  a- 
vaitToulu  renverser  lamona«hie; 
maÎA  ces   reproche»  ttonl  égale- 
ment absurdedi  car  H*il  trouva  la 
famille  royale,  il  ne  reconnut  les 
droit)»  de  Lou  1a  X.VI|  qu'aprè»  que 
oe  prince  eut  accepté  la  constiUi- 
lion.  Le  décret  qui,  k  cette  con- 
dition, rétablissait  le  roi  sur   le 
trOoe,  excita  un  soulèvement,  que 
le  général  La  Fayette  dissipa  au 
Champ-dc-Mars.  Après  avoir  fait 
accepter  l'amnihlie  proposée  par 
Louis  XVI,  il  donna  sa  démission, 
et  le  retira  duDs  son  pays,  en  em- 
portant avec  lui  la  statue  de  Vas- 
bington^  et  une  épée  forgée  dos 
Terrouxde  laBaitille,dontla  garde 
nationale  de  Paris  lui  fit  présent. 
Bientôt  les  émigrés  parvinrent  k 
former  la  première  coalition.  Le 
général  La  Fayette,  nommé  pour 
commander  une  des  armées  char- 
gées de  repousser  cette  coupable 
ugression, rétablit  la  discipline  et 
organisa  Tarlillerie  légère.  Il  bat- 
tit   Tennemi  i\    Fiiilippevillé,    i\ 
Maubeuge  et  iï  Florennes;  mais 
bientôt  le  cours  de  ses  succès  fut 
interrompu  pur   les  ennemis  de 
rintérieiir.  Le  système   (léiensif 
fut  abandonné  par  un  ministère, 
formé  de   concert  entre  Tin  ten- 
dant de  la  listé  civile  et  les  jaco- 
bins, et  La  Faycttf?  devint  i*objot 
des  accusations  de  Dumouriez  et 
de   ColIot-d*Hcrbois.   Dans  une 
lettre  écrite  le  iG  juin,  il  dénon- 
ça ù  rassemblée  législative  lu  tra- 
me odieuse  des   contre -révolu- 
tionnaires; il  f)rouva<|ue  cY'taient 
eiixqui,  sousle  musqué  de  la  dé- 


FAY 


50 


magogie,  tuaient  la   liberté   p«r 
Texcès  de  lu   licence.  Quelques 
jours    oprès,     il     vint   lni-ni(^- 
me  appuyer  sn  dénonciutinn.,  et 
demanda  justifie   des    violences 
ext;r('ées,  le  uo  du  mois,  sur  la 
personne  de  Louis  XVL  La  Mon- 
tagne triomphait,  il  ne  put  rien 
obtenir,  et  voolHt  alors  amener 
èous  Tescorte  de  ses  troupes  le  roi 
et  sa  famille  à  Compiègne.  Ce 
prince,  trompé  par  les  espéran- 
ces que  lui  avait  fait  concevoir  le 
duc  de  llrunswick,  qui  Tussurait 
qu'il  serait  dans  peu  A  Paris,  ainsi 
que  rattc.stent  les  mémoires  des 
royalistes  les  mieux  instruits,  re- 
fusa de  suivre  le  seul  conseil  qui 
pouvait  le   sauver.   Il  sauverait, 
disaient  tous  les  courtisans,   ces 
fidèles  défenseurs  du  trône,  il  sau- 
verait le  roi,  mais  non  la  monar- 
chie.Quoi  qu*il  en  soit,reirigie  du 
général  La  Fayette  fut  brûlée  le 
5o  juin,  au  Pulais-iVoyal;  lui-m6- 
me  fut  mis  en  accusation  pur  les 
républicains,  mais  le  8  août  sui- 
vant  il  fut  acquitté  k  une  très- 
grande  majorité.  Il  ne  se  pronon- 
ça pas  moins  contre  lu  journée 
du  10 ,  et  le  1 5  il  fit  arrêter  k  Se- 
dan les  commissaires  de  rassem- 
blée envoyés  près   de  lui.  Plu- 
sieurs personnes  ont  occusé  le  gé- 
néral La  Fayette  d'avoir  manqué 
de  résolution  A  cette  époque.  Mais 
ces  personnes  ont-elles  bien  cal- 
culé  les  obstacles  sans   nombre 
qui  s'opposaient  à  lu  réussite  do 
ses  desseins?  Il  n'ignornit  pas  que 
sa  tOte  était  à  prix,  et  il  ne  vou- 
lait pas  traiter  avec  les  ennemis 
de  son   pays.  D'ailleurs   le   parti 
vainqueur  était  tellement  puis- 
sant,  qu'en    cherchant    A  lutter 
contre  lui  plus  long-temps,  il  ex- 


6o 


FA  Y 


posait  le  salul  de  son  armée ,  et 
livrait  nos  trontières  aux  éinip^rés, 
et  la  France  à  une  invasion  étran- 
gère. Tous  ces  motifs  déterminè- 
rent le  général  La  Fayette  i\  pas- 
ser avec  quelques  amis  dans  un 
pays  neutre  ;  mais  arrivé  à  Aoche- 
fort^  petite  ville  de  la  Flandre,  il 
tomba  au  pouvoir  desAutrichiens, 
qui  après  Tavoir  traîr\é  à  Wesel 
et  à  Magdobourg,  le  conduisirent 
à  OlmutK,  avec  Latour-Mau- 
bourg,  Alexandre  Lamcth  et  Bu- 
reau de  Pusy.  Son  estimable  é- 
pouse,  si  connue  par  sa  tendres- 
se, son  courage  et  ses  vertus,  et 
devant  qui  Voltaire,  au  bout  de 
sa  carrière,  s*était  agenouillé , 
comme  réponse  de  Tillustre  Gis 
adoptifdc  Washington,  vint  avec 
ses  filles  partager  sa  captivité. 
Toiis  les  vrais  amis  de  la  liberté 
en  Europe  réclamèrent  en  vain 
sa  délivrance,  et  ce  fut  avec  aussi 
peu  de  succès  que  les  Ktals-Dnîs 
employèrent  leur  intercession. 
LaFayette  et  ses  compagnons  d'in- 
fortune n'obtinrent  leur  délivran- 
ce qu'dfirès  plus  de  cinq  ans,  et 
sur  la  demande  du  général  Bona- 
parte, qui  n\;ut  besoin  que  dVître 
averti  par  Kegnaud  de  Sainl- 
Jean-d'Angely,  pour  faire  de  cet- 
te réclamation  une  stipulation 
parti(!ulière,  lors  des  négociations 
^  qui  terminèrent  la  mémorable 
campagne  d^Italie.  Rendu  ù  la  li- 
berté ,  le  prisonnier  d'Olmulz  ne 
voulut  prendre  aucune  part  i\  la 
révolution  du  i8  fructidor,  et  fut 
contraint  par  cette  raison  de  s'ar- 
rêter à  Hambourg.  C'est  j\  cette 
époque  que  le  directoire  fit  ven- 
dre le  reste  de  ses  biens.  Mais  il 
n'en  prit  pas  moins,  ainsi  que  ses 
amis,    la   cocarde    tricolore,   et 


FAY 

rentra  en  France  lors  de  la  révo- 
lution du  18  brumaire.  Le  géné- 
ral La  Fayette  refusa  de  prendre 
part  au  gouvernement,  mAme 
comme  sénateur,  et  il  vota  con- 
tre le  consulat  à  vie.  11  se  retira 
alors  dans  ses  propriétés,  et  il  s'y 
occupa  avec  succès  de  l'agricul- 
ture, jusqu'au  moment  où  s'arma 
TEurope,  pour  venir  une  seconde 
fois  profaner  le  sol  de  la  France. 
Le  patriotisme  de  M .  de  La  Faye<tte 
se  réveilla  alors;  il  se  présenta 
aux  élections,  refusa  la  pairie, 
et  fut  nommé  député  à  la  chambre 
des  représentans.  Après  la  batail- 
le de  ÂYalerloo,  craignant  qu'un 
parti  ne  propos<1t  de  suspendre 
l'action  de  l'autorité  législative, 
par  l'établissement  d'une  dicta- 
ture, LaFayette  monta  à  la  tribu- 
ne, et  parla  ainsi: «Lorsque  pour 
'>la  première  fois,  depuis  bien  des 
«années,  j'élève  une  voix  que  les 
»vieux  amis  de  la  liberté  recon- 
»  naîtront  encore,  je  me  sens  ap- 
»  pelé  9  messieurs,  h  vous  par- 
i»ier  des  dangers  dç  la  patrie,  que 
«vous  seuls  j\  présent  avez  le 
•  pouvoir  de  sauver.  Des  bruits  si- 
nnistres  s'étaient  répandus.  Ils  se 
«sont  malheureusement  confir- 
»més.  Voici  le  moment  de  nous 
n  rallier  autour  du  vieux  étendard 
«tricolore,  celui  de  89,  celui  de 
»la  liberté,  de  l'égalité  et  de  l'or- 
»dre  public;  c'est  celui-lA  seul 
»que  nous  avons  î\  défendre  con- 
»tre  les  prétentions  étrangères,  et 
«contre  les  tcntali-ves  intérieu- 
«res.»  En  même  temps,  il  Ht  dé- 
clarer la  chambre  en  permanence  ; 
que  toute  tentativepour  la  dissou- 
dre était  un  crime  de  haute  tra- 
hison ;  cl  que  quiconque  se  ren- 
drait coupable  de  cette  tentative^ 


FAY 

9«rait  regardé  coinme  traître  à 
la  patrie,  et  sur-le-champ  jugé 
comme  tel;  que  Tarroée  de  ligue 
et  les  gardes  nationales ,  qui  a- 
Taient  combattu  et  combattaient 
encore  pour  défendre  la  liberté, 
Tindependance  et  le  territoire  de 
la  France,  avaient  bien  mérité  de 
la  patrie,  etc.  Le  général  LaFayet- 
te  fut  ensuite  envoyé  en  qualité  de 
commitssaire,  près  des  puissances 
alliées,  pour  demander  une  sus- 
pension d'armes.  Il  ne  put  Tob- 
teoir;  et  à  son  retour,  qu'on  re- 
tarda par  tous  les  moyens  possi- 
bles, il  eut  Ja  douleur  d'appren- 
dre la  nouvelle  de  la  capitulation 
de  Paris,  et  de  la  retraite  de  Tar- 
mée  sur  la  Loire.  C'est  alors  que 
Tambassadeur  anglais  eut  la  bas- 
sesse de  lui  demander  que  Napo- 
léon fût  livré  aux  alliés.  «Je  suis 
m  étonné,  lui  répondit-il,  que  pour 
«proposer  cette  lâcheté,  vous 
•  vous  adressiez  au  prisonnier 
vd'Olmutz».  Le  6  juillet,  il  ren- 
dit  compte  à  l'assemblée  des  con- 
férences d'Haguenau  •  et  il  assu- 
ra que  les  départemens  qu'il  ve- 
nait de  traverser,  partageaient  les 
sentimens  renfermés  dans  le  ma- 
nifeste de  la  veille,  auquel  il  ad- 
héra en  son  nom,  et  au  nom  de 
MM.  d'ArgensQn  et  Sébastiani. 
Le  8  juillet,  les  députés  trouvè- 
rent les  portes  du  corps-légis- 
latif fermées,  et  mises  sous  la 
garde  d'un  poste  de  Prussiens. 
M.  de  La  Fayette  emmena  les  dé- 
putés chez  lui,  et  se  rendit,  avec 
une  grande  partie  d'entre  eux, 
chez  M.  Lanjuinais,  président  de 
la  chambre,  où  ils  rédigèrent  le 
procès -verbal  qui  constate  cette 
violation  faite  aux  droits  des  re- 
prè:»eQtaos  d'un  grand  peuple.  Le 


FAY 


61 


général  La  Fayette  se  retira  aus- 
sitôt à  Lagrange,  où  il  conti- 
nua de  Tivre  dans  la  retraite  jus- 
qu'en 1817,  époque  à  laquelle  il 
fut  proposé  pour  député  par  le 
collège  électoral  de  Paris.  Les  obs- 
tacles sans  nombre,  apportés  par 
le  gouvernement  contre  l'élec- 
tion de  ce  yieux  athlète  de  la  li- 
berté, triomphèrent  cette  fois  de 
l'opinion  publique  :  ils  en  triom- 
phèrent A  Melun,  où  le  préfet, 
M.  Germain ,  antérieurement 
chambellan  de  Napoléon ,  dé- 
ploya tous  ses  talens  dans  l'art  de 
servir  le  pouvoir;  mais,  en  1818, . 
la  bonne  cause  a  fini  par  triom- 
pher ù  sou  tour,  et  le  département 
de  laSarthe,  malgré  la  violation 
fuite  aux  droits  des  citoyens  par 
M.  le  préfet,  président  du  collège, 
nomma  le  général  La  Fayette  son 
représentant  à  la  chambre  des  dé- 
putés.. Il  s'y  est  montré  ce  qu'il 
est,  l'ami  d'une  sage  liberté;  et  il 
a  parlé  avec  la  plus  grande  force 
contre  toutes  les  lois  d'exception. 
Dans  la  discussion  relative  à  l'ins- 
truction publique,  session  de  1818 
ÙL  1819,  il  prouva  que  les  mœurs 
publiques,  loin  irêtre  détériorées, 
avaient  éprouvé  une  améliora- 
tion sensible  depuis  5o  ans.  Le 
budget  de  la  guerre  lui  donna  l'oc- 
casion de  parler  de  son  système 
favori,  de  celui  de  tous  les  bons  ci- 
toyens, l'orgauisation  d'une  ar- 
mée nationale,  et  il  excita  par-là 
les.  murmures  des  p^ilisans  du 
pouvoir.  Dans  la  séance  du  2!! 
juin,  il  s^e  leva  contre  Tordre  dki 
jour*  appuya  les  pétitions  en  fa- 
veur du  rappel  des  bannis,  et  pu- 
blia son  opinion  nur  celte  impor- 
tante question.  Dan^  la  discus- 
sion  du#  a   mars  i8ao,  relative 


6a 


FA  Y 


aux  pétitions  adressées  ù  la  chain* 
hre  pour  lo  maintien  de  la  loi  des 
élcctioni),  il  s*expriiiia  avec  la 
plus  grande  force  contre  Tahu:* 
du  pouvoir,  exercé  sur  le  droit 
de  pétition.  «  Est-c^e  lu ,  dit-il ,  le 
nprix  (le  tant  de  millions,  payés 
Bsans  murmures?  Le  peuple  Iran-» 
«pais  a  été  victime  des  coups  d'é- 
ttlat  des  jacobins,  des  despotes <» 
»des  aristccrates;  fera-t-on  enco- 
ure un  coup  d'état  contre  80,000 
«pétitionnaires  ,  qu'on  déclare 
»factieux,paree  qu'ils  ne  sont  \}a» 
«ministériels?»  Dans  la  discus- 
sion du  8  mars,  sur  la  loi  suspen- 
sive de  la  liberté  individuelle,  a^ 
près  avoir  prouvé  rinutilité  de 
cette  loi ,  qui  n'eût  pas  empêché 
le  crime  de  Louvel,  et  en  la  com- 
parant aux  lettres  de  lacbel,  il 
vota  contre  leur  rétablissement, 
dont  il  avait  demandé  l'abolition, 
55  ans  auparavant,  i\  l'assemblée 
des  notables.  Le  a5  du  môme 
mois,  il  parla  avec  non  moins  de 
force  contre  la  loi  sur  la  censure, 
et  il  reprocha  hautement  aux  en- 
nemis de  nos  libertés  de  se  jouer 
continuellement  de  la  charte.  Le 
37  mai,  il  démontra  que  la  na- 
tion seule  avait  le  droit  d'appor- 
ter des  changcroens  à  l'acte  qui 
la  liait  avec  le  monarque;  que  la 
charte  n'avait  pu  ôtre  octroyée, 
et  qu'une  fois  acceptée  par  le  peu- 
ple<  OB  ne  pouvait  la  lui  ôter.  11 
parla  ensuite  des  associations  oon» 
trerévoluLioonaires,  dont  la  Fran- 
ce est  entourée,  et  il  confondit 
ks  députés  qui,  tels  que  Labour- 
donnaye  et  Sallabcry ,  avaient 
insulté  A  la  tribune  un  drapeau 
4ont  les  couleurs  avaient  été  por- 
tâtes par  Louis  XVI  et  Louis  XVIII 
Lui-tuêiBC.  M.  La  Fayette  parla 


FAT 

dans  toute»  les  discussions  impor« 
tantes,  et  il  ne  manqua  jamais  de 
produire  l'eflet  qu'il  s'était  pro- 
posé. ]>c  Fon  vivant,  et  long- 
temps avant  le  terràe  de  sa  car- 
rière politique,  il  a  été  jugé;  c'est 
ainsi  qu'en  parlait  Cerutti  :  «  M. 
Dde  La  Fayette  a  exercé  son  é- 
npée  et  son  ûmc  en  Amérique; 
«Washington  et  Franklin  sem- 
nblent  avoir  trempé  son  esprit 
«dans  le  leur.  Il  n'a  jamais  fait 
«une  faute  dans  les  circonstancet 
«embarrassanlefl,  ni  mfinqué  ufM 

•  occasion  dans  les  temps  favora- 
«blés.  Il  a  cette  intrépidité  cal- 

•  me,  que  le  tumulte  ae  décon- 
«cerle  point,  et  qui  pacifie  le  tu-< 
«multe.  Tant  qu'il  se  montrera  an 
«peuple,  on  soulèvera  en  vain  le 
«peuple  contre  lui.  «  Il  siège  en- 
core dan«  les  rangs  des  défen- 
seurs de  la  patrie. 

FA YOLLE  (  FaAvçois-JesKVB- 
Ma«ib),  né  le  i5  aoAt  1774»  ^  P^** 
ris;  étudia  d'abord  «>u  collège  de 
Juilly,  et  fut  après  admis  à  I  éco- 
le Polytechnique.  Il  s'est  ensurle 
adonné  À  la  littérature ,  et  a  fait 
un  grand  nombre  de  vers  fépan-* 
dus  dans  tous  les  recueils  et  al- 
manachs.  Parmi  le  grand  nom« 
bre  d'ouvrages  que  Fayolle  a  pu** 
bliés,  no«is  citerons  la  Iradue- 
tion  de  l'épisode  de  Nisus  et  Eu* 
ryale,  et  ufi  discours  en  vers  stir 
lo  gof^t ,  inséré  dans  les  VeUiémt 
desMa9€S,  untNoticekiatoriquêSuf  ' 
la  vie  et  les  ouvrages  de  Demoustier; 
un  Discours  sur  la  littérature  et  les 
littérateurs,  in-8",  it^oi;  les  qu&trê 
Saisons  du  Parnasse  (  tomes  1  à 
iG);  la  traduction  en  vers  fran- 
çais du  6«  liv.  de  V Enéide,  in-8% 
1808  ;  le  Dictionnaire  historique 
d^m4mciefis,QOoioiot€n}eui  avec 


FAT 

ML.CkoroiiiSvoL  lB-ë%iëi(Ml§)ii; 
U  truduciion  cfi  vers  français  4« 
VÉif^f^iê  de  ThonuiJi  Gray,  sur  un 
êimvlUrê  //f  campagne,  in-8^9  iHf  a; 
une  Ode êur  le ^oût^  x^îi^'^Méian" 
gf9  littérairetf  e^mpoiéê  de  incr-* 
eeûoa  intUUtê  de  Diderot ,  de  Cny» 
ius,  de  Thotnoe^  deHivârol,  d'éàn^ 
dré  Chéuier,  in-ia»  itti6;  Cours 
de  Uiiéreiurs  en  emempUê^  ou  met'* 
ceaux  rhoiëis  des  meiUcura  écri" 
vêins  frawceiê,  *à  vol.  in-ia^  1817. 
Ou  Un  â(Ml  -au»»!  tes  éditions  de 
pluttÎDurfl  Opueeuies  de  Condercei, 
de.  VEâpril  de  Rivaroi,  de$  Œmreê 
choiêieê  deChAteauhrun^  etc.  9  etc. 
Kii  i807tM«  Fayolleafoitparalire 
une  c^mpilution  intitulée  :  Acun* 
tkolûgie^euOioiiefmâired'épigrdm' 
ims^qui  lui  a  suscité  uo  procès  ovec 
ks  liliruirc  IVarée.  Ptifmi  ces  épi- 
grummesy  plusieurs  élaleat  dir^ 
géeé  contre  M.  Fayolle  lui-môaMy 
«Aire  «utres  oeilo  de  Beaurocha  : 

F<iy*lk  pmt  ua  jtiwr  a§f«iiclir  i«a  dMtln  ) 
Igf  hétoê  «lu  diitiquff  cil  rt^ftoir  4tt  quatrain. 

FAY0LL1£  (J.  h.)^  chcvalMsr 
de  la  légioii-d^hooiieur,  né  en 
Dniipbinàt  était  au  ceromence*' 
itienl  d«  la  révolution  avocat  à 
Grc»iiotHe.  Notnmé,  en  17939  dé** 
pillé  A  la  oonventieii  nationale 
par  le  département  de  la  DrAme9 
el  lie  se  considérant  pas  comme 
îii^e  dau^  le  procès  de  Louis  X\lf 
U  vola 9  f»ar  l'orme  de  mesure  lé-* 
gi)*Jetive9  la  •détention  de  Louis« 
el  aou  banniiiM3ment  a  la  paix.  La 
modération  de  tcHi  caractère  9  ex- 
primée par  ce  vote»  lo  fli  c^nu- 
prendre  nu  nombre  des  ttoixaiile* 
treixe  députés  arrêtés  après  la 
(ournée  du  3i  mai«  sou#  la  déno*' 
Qiinution  do  partiMaus  de  la  Gi- 
ronde. La  révolution  du  9  thtir- 
nidor  Tayaut^  ainsi  que  $tê  oui- 


FAT 


6S 


légvest  rendu  é  In  liberté  ,  il  ren« 
tra  dans  le  sein  de  lo  convention^ 
où  il  se  lit  peu  remarquer.  VasH^ 
en  1 79^9  au  conseil  des  cinq-cents, 
il  y  fit  un  rapport  qui  appelait 
sur  les  pareQS  d*émigré6  toute  la 
soUicilude  du  gouvernement.  En* 
fermé  au  Temple  après  la  journée 
du  18  fructidor  an  5^  il  u*y  resta 
que  peu  de  temps,  ayant  trouvé 
quelque  défenseur  parmi  les  mem- 
bres du  dirocloire.  Sorti  du  conseil 
des  cinq-cents  peu  de  temps  avant 
le  1$  brumaire,  il  reovplit  depuis 
les  fonctions  de  juge  et  de  conseiU 
1er  en  la  courd^appeldeGrcnoble. 

FAYPOULT  (GCILLAVMB.CHAII- 

LBs)9  avant  la  révolution,  cbeva- 
lier  do  Muisoncelie»,  naquit,  en 
175»  9  d*une  famrile  noble  de 
Champagne;  il  entra  très-jeune 
au  service.  Il  était  capitaine  de 

ffénie  (\  Tépeque  des  guerres  de 
Hndépendauce  de  TAmériqucLe 
gouvernement  lui  ayant  refusé  la 
permission  de  »e  joindre  A  Tex-* 
pédition  qui  assura  la  liberté  de 
la  patrie  de  Washington,  il  donna 
sa  démission.  Possesseur  d*unt 
fortune  asHet  considérable,  il  lu 
consacra  entièrement  t*^  la  cultu-* 
re  des  sciei>ces.  Les  années  qui 
précédèrent  la  révolution  y  fu- 
rent employées.  C'.ettc  révoluliim 
arriva.  Faypoult  en  adopta  lee 
principes.  Secrétaire -général  du 
ministère  de  Tintérieur,  j^fui»  Ko«' 
iand,  il  fut  banni  de  Paris  par  le 
décret  do  la  convention  qui  en 
renvoyait  tous  les  anciens  nobles. 
Rappelé  par  le  directoire,  il  fut 
ministre  des  finances  pendent  prèa 
d*un  an.  C*c.<it  sous  fton  n>intslè* 
re  que  les  planches  des  assignats 
furent  détruites.  Nommé  tninintre 

4e  la  république 


64 


FAY 


à  Gènc89  il  sut,  par  sa  fermeté  et 
susngcsse,  y  maintenir  l'influen- 
ce d(^  hi  France.  Lu*,  déjà  avec  le 
conqnérant  de  l'Italie,  les  servi- 
ces (piMI rendit  à  rarméelnimé* 
ritèrfnt  lonte  lu  conti.uice  i\u  gé- 
néral en  chef.  La  ville  de  Gènes 
fit  frappiToinc  médaille  avec  leurs 
bustes,  et  cette  exergue  x  à  Napo- 
léon Bonaparte  et  Guillaume  Fay- 
poult ,  la  Ligurie  reconnaissante, 
Bonaparte  engagea  Faypoult  ii  le 
suivre  en  Egypte.  Les  intérêts  de 
la  France  en  Italie  empêchèrent 
celui-ci  de  faire  partie  d'une  ex- 

f sédition  si  glorieuse  à  ceux  qui 
'entreprirent.  Faypoult  fut  en- 
voyé de  (fènes  à  Milan,  de  Milan 
ù  Rome,  et  ensuite  à  Maples.  Il 
présida  i\  l'organisation  de  la  plu- 
part des  républiques  qui  lurent 
créées.en  Italie.  Une  querelle  très- 
vive,  qu'il  eutavec  Championnet, 
et  qui  amena  la  destitution  de  ce- 
lui-ci, fut,  après  le  1 8  fructidor,  le 
motif  d'une  nouvdle  proscrip- 
tion contre  Faypoult.  Il  fut  obli- 
gé de  se  cacher  jtisqu'au  iK  bru- 
maire. Le  premier  consul  lui  of- 
frit alors  plusieurs  emph)is;  Fay- 
poult demanda  et  obtint  la  pré- 
fecture du  département  de  l'Ës- 
cant.  Il  administra  ce  département 
pendant  dixans.  11  serait  inutile  de 
dire  ce  qu'il  y  a  fait  debienila  re- 
connaissance que  les  habitans  ont 
conservée  à  sa  personne  et  à  sa 
mémoire  le  prouve  assez. Son  por- 
trait en  pied  fut  placé  dans  la  gran- 
de salle  deThôtel-de-villeà  Gand. 
Les  révolutions  vinrent;  les  ima- 
ges de  ceux  qui  avaient  régné  dis- 
parurent, celle  d'un  homme  de 
bien  est  restée,  elle  y  est  encore. 
Les  exilés  de  tous  les  partis  l'y 
ont  \ue.  £q  i8o8,  une  horrible 


FAY 

tempête  enleva  le>  digues  des  ter-» 
raiii>  bas  du  département  de  l'Es* 
caut.  La  nirr  couvrit  une  assez 
grande  superficie  de  terres  livrées 
ù  la  culture.  L'empereur  envoya 
des  commissaires  sur  les  lieux. 
Les  ingénieurs  des  ponts-et-chaus- 
sées  devaient  être  seuls  responsa* 
hles;  mais  un  des  rapports  ne  fut 
pas  favorable  au  préfet,  il  perdit 
sa. place.  Joseph,  alors  roi  d'Es- 
pagne, appela  Faypoult  aupré» 
de  hii;  pendant  trois  ans  il  admi- 
nistra leslinancesde  ce  royaume. 
Il  sut  mériter  dans  ce  payh,  com- 
me dans  tous  ceux  qu'il  avait  par- 
courus, Testime  générale%  A  lu  ùu 
de  i8i3,  il  revint  en  France  avec 
le  roi  Joseph.  L'empereur  lui  con- 
fia une  mission  ini|)ortante.  Il  vit 
tous  les  princes  qui  gouvernaient 
alors  II  talie.  Il  pénétra,  à  travers 
mille  diflicultés,  jusqu'à  Bologne» 
quartier -général  du  roi  Murât. 
Tout  fait  présumer  que  Faypoult 
aurait  réussi  dans  sa  mission,  si 
les  événemens  de  France  n'eus- 
sent mis  fm  à  ses  négociations.  Au 
mois  d'avril  i8i 5,  Napoléon  de 
retour  de  l'île  d'Elbe ,  nomma 
FaypoultpréfetdeSaAne-et-Loire. 
Le  zèle  du  préfet  fut  alors  sur- 
passé par  le  zèle  des  habitans.  En 
six  semaines,  ao,ooo  hommes ^e 
ce  département  partirent  poAr 
rejoindre  les  armées  du  général 
Le  Courbe  et  du  duc  d'Albuféra. 
Les  désastres  de  Waterloo  ne  pu* 
rent  ralentir  leur  ardeur.  iMûcon, 
cerné  par  lo.oooAutrichienSyn'a" 
vait  p(»ur  toute  garnison  que  loo 
olliciers  qui  s'étaient  formés  en 
compagnie*,  et  à  peu  près  a  ou 
5oo  hommes  de  garde  nutionalti. 
La  ville  était  défendue  d'un  côté 
par  la  Saône  et  une  redoute  uou« 


FA  Y 

vellement  coDstruite ,  elt  de  l'au- 
tre, par  un  mauvais  foisé.  L« 
préfet  ne  voulut  point  exposer^ 
avec  d'aussi  faibles  moyens,  la 
Tiile  à  un  assaut.  Il  fil  demander 
et  obtint  des  Autrichiens  un  ar-> 
inistice  de  trois  jours.  Il  se  ren» 
dijt  aussitôt  à  Villefranche,  quar- 
tier-général du  duc  d*Albuféra, 
et  lui  exposa  la  situation  de  la 
place.  Le  maréchal  rauiorii^a, 
aîn!*ique  le  général  commandant 
a  Mâcon  9  à  signer  avec  les  Autri- 
chiens une  capitulation.  Fajpoult 
revint  à  Mficon  dans  la  nuit.  L*ar- 
mistice  devait  durer  encore  deux 
jours.  Il  eonviût  avec  le  général 
que  le  lendemain ,  de  très-grand 
matin  «  ils  traiteraient  avec  tes 
ennemis.  Mais  dans  cette  nuit 
même ,  des  gens  qui  se  di^^ent 
Français,  et  qui  n'étaient  pas  des 
familles  de  ces  30,000  braves  dé- 
fenseurs des  frontières,  livrèrent 
aux  Autrichiens  les  gués  et  les 
passages  de  la  Saône.  La  faible 
garnison  retranchée  dans  lu  re- 
doute, fit  une  résistance  si  vigou- 
reuse, que  800  Autrichiens  furent 
tiiéssurla  place.  Entourés  de  tou* 
tes  parts,  les  braves  assiégés  firent 
une  sortie  et  parvinrent,  à  la  fa- 
veur de  la  nuit,  à  se  soustraire  à 
U  rage  de  Tennemi.  Faypoult  fut 
prfa,  dépouillé  et  jeté  en  prison. 
Quelques  heures  après,  on  le  fit 
comparaître  devant  le  général  au- 
trichien, et  on  le  força  à  repren- 
dre les  rênes  de  radministration. 
A  quelques  jours  de  là,  le  minis- 
tre de  Tintérieur  lui  envoya  par 
courrier  Tordre  de  faire  prendre 
Im  cocarde  blanche,  et  d'annoncer 
aux  habitans  de  son  département^ 
c)tte  le  roi  venait  de  rentrer  dans 
Paris.  Le  préfet  rassembla  le  000- 

T.  vil. 


FAY 


65 


t 


seil  de  préfecture,  le  maire,  le 
conseil  municipal,  et  se  rendit 
avec  eux  chez  le  baron  de  Fri- 
mont,  général  en  chef  de  Tarmée 
autrichienne.  Il  lui  demanda,  en 
lui  donnant  la  lettre  du  ministre 
de  l'intérieur,  ce  qu'il  fallait  qu'il 
fît»  Le  baron  de  Frimont  lui  ré- 
pondit, qu'il  défendait  qu'on  prît 
la  cocarde  blanche,  et  qu'on  fit 
la  proclamation;  que  son  gouver- 
nement ne  reconnaissait  que  les 
couleurs  qui  existaient  ulors  ik 
Mâcon.  Le  préfet  renouvela  sa 
démarche  une  seconde  fois,  elle 
n'eut  pas  plus  de  succès.  Vingt 
jours  après ,  M.  de  Aigny,  nom- 
mé préfet  du  département,  arriva 
ùMâcon.  Faypoult  s'empressa  sur- 
le-champ  de  le  conduire  chez  le 
comte  de  Wurmser,  intcndant- 
énéral  de  l'armée  autrichienne 
le  baron  de  Frimont  venait  de 
quitter  la  ville),  il  le  présenta 
comme  son  successeur.  M.  de 
Wurmser  répondit  qu'il  ne  le  re- 
connaîtrait pa:«,  qu'il  n'y  avait  à 
ses  yeux  d'autorité  légale  que  cel- 
le qu'il  avait  trouvée  en  arrivant 
en  France,  et  que  jamais  il  ne 
permettrait  é  ce  nouveau  préfet 
de  faire  aucun  acte  d'administra- 
tion. Faipoult  se  retira,  fatigué  de 
tant  de  vexations;  il  installa  se- 
crètement son  successeur,  etquit- 
ta  Mûcon.  Les  Autrichiens  furent 
plusieurs  jours  à  refuser  de  re- 
connaître M.  de  Kigny.  Faypoult 
se  retira  au  mois  de  décembre  1 8 1 5 
dans  les  Pays-Bas;  il  fut  reçu  à 
Gand,  comme  un  père,  après  un 
long  voyage,  serait  reçu  de  ses 
enfans.  Le  conseil  municipal 
voulut  demander  au  roi  des  Pays- 
Bas  la  permission  de  lui  consti- 
tuer uue  pension.  Faypoult  le  sut^ 

5 


66 


FÉ 


et  arrêtâtes  démarches. Il  revint  à 
Paris  eo  1 8 169  et  il  mourut  au  mois 
d'octobre  18 17,  pauvre,  mais  ho- 
noré et  chéri  devons  ceux  qui 
Tont  connu.  Il  n*a  laissé  qu'une 
fille  adoptif e,  mariée  au  baron 
de  Seganyille,  ancien  aide-de- 
camp  du  duc  d*Istrie,  et  colonel 
du  ,2"*  de  hussards,  à  la  demi- 
solde  depuis  i8i5. 

FÉ  (  M  ABC- Antoine  )  ,  ancien 
membre  du  corps  -  législatif  du 
royauire  d'Italie,  et  Tun  des  dépu- 
tés du  gouvernement  provisoire 
de  la  Lombardie  (formé,  en  1 8 1 4» 
après  la  dissolution  du  gouver- 
nement impérial  en  France),  fut 
chargé  de  se  rendre  au  grand<|uar- 
tior-général  des  souverains  alliés, 
afiude  leur  faire  connaître  les  vœux 
des  peuples  de  Tltalie  pour  un 
gouvernement  libre  et  constitu- 
tionnel. La  dcputation,  composée 
de  MM.  Fé,  Balabio,  Frédéric 
Confalonieri,  Jacques  Ciani,  etc. , 
fut  admise  près  des  monarques 
étrangers,  qui  écoutèrent  avec 
beaucoup  d'attention  ses  deman- 
des. Nous  allons  les  rapporter, 
comme  un  document  historique 
d'autant  plus  précieux,  qu'elles 
ne  furent  point  accueillies,  l'Au- 
triche ayant  déjà  ressaisi  son 
pouvoir  sur  l'Italie  :  •  1°  l'indé- 
pendance absolue  du  nouvel  état 
italien  qui  devra  représenter  le 
royaume  d'Italie ,  avec  la  même 
dénomination  ou  avec  telle  autre 
qu'il  plaimit  aux  hautes-puissan- 
ces alliées  de  lui  donner;  2°  une 
constitution  libérale  établie  sur 
la  division  des  pouvoirs  exécutif, 
Kgislatif  et  judiciaire,  avec  l'in- 
dépendance totale  de  ce  dernier; 
5*  une  représentation  nationale 
destinée  à  régler  les  impôts  et  à 


FÉE 

assurer  la  liberté  individueHe  de 
la  presse  et  du  commerce;  4*  1^ 
faculté  aux  collèges  électoraux 
de  faire  cette  constitution,  d'après 
le  vœu  connu  des  peuples  d'Ita- 
lie; 5*"  enfin  un  gouvernement 
monarchique,  héréditaire  par  or- 
dre de  primogcniture,  avec  un 
prince  qui,  par  son  origine  et  par 
ses  qualités,  pût  faire  oublier  les 
maux  que  Ton  avait  soufferts.  • 
Tel  était  le  vœu  des  peuples  d'I- 
talie, qui  depuis  tant  de  siècles 
s'efforcent  avec  si  peu  de  succès, 
mais  avec  une  constance  infatiga- 
ble, de  recouvrer  leur  existence 
politique  et  leur  liberté.  On  sait 
comment  ce  vœu  a  été  rempli  à 
Milan,  à  Naples  ,  et  à  Turin! 

FÉE  (Antoine-La€kent- Apol- 
linaire) ,  secrétaire  de  la  Société 
de  pharmacie,  membre  de  plu- 
sieurs sociétés  savantes,  est  né  à 
Issoudun,  département  de  l'In- 
dre, en  1792.  Il  a  successivement 
fait  paraître  :  i*plusieursDifroar« 
relatifs  A  un  plan  d'amélioration 
matérielle  et  morale  dans  l'exer- 
cice de  l'état  de  pharmacien;  a* 
Eioge  de  Pline  le  naturaliste  (  Parb, 
1 83 1  )  ;  3*  Analyses  botanico-chimi^ 
qiies  dans  le  Journal  de  Pharma^ 
cie;  4*  difiërens  articles  importans 
insérés  dans  le  ^,TdLï\à  Dictionnaire 
des  sciences  médicales^,  ouvrage 
remarquable,  trop  vanté  d'abord, 
mais  trop  décrié  depuis,  et  dont 
les  derniers  volumes  contiennent 
encore  d'excellentes  choses;  5* 
un  travail  très-important  sur  les 
plantes  décrites  dans  Virgile,  im- 
primé dans  la  collection  des  Clas- 
siques  latins  de  M.  Lemaire;  5* 
enfin,  une  tragédie  intitulée  Pé^ 
lage ,  non  présentée  au  théâtre, 
mais  imprimée  en  1818^  dans  la-t 


FEI 

quelle  on  IrpuTe  d«  beaux  vers  et 
des  scènes  bien  tracées. 

FEINAIGLE  (Grégoire  de),  né 
en  1  ^56,  a  enscign^^  à  Paris  la  mné- 
mùniquây  science  connue  des  an- 
ciens, et  des  médecins  de  tous  les 
temps,  mais  dont  il  est  fort  permis 
de  ne  savoîrque  l«  nom.  Nousdi- 
ronsnéanmoinspour  ceux  de  nos 
lecteurs  qui  pourraient  n'en  avoir 
jamais   entendu   parler,   que    la 
Mnémonique  est  rart  de  se  f«re 
une  bonne  mémoire.  Nous  n'en- 
trerons dans  aucun  détail  sur  les 
procédés  dont  M.  Feinaigle  et  ses 
devanciers    se   sont  servis  pour 
l'enseigner  à  leurs  élèves  :  il  est 
certaines  sciences  qui  ne  méri- 
tent réellement  pas  une  critique 
sérieuse.   M.  Fcinaigle,  créateur 
d'une  autre  école,  où  il  apprenait 
à  avcfîrde  l'esprit,  passa  quelque 
temps  après  eh  Suisse,  et  parcou- 
rut divers  états  de  l'Europe,  où  il 
obtint  des  succès  qui  ne  prou- 
vent guère  en  faveur  des  progrès 
de  ses  élèves.  Quelques-ims  d'en- 
tre eux  ont  toutefois  publié  d'a- 
près lui ,  divers  mémoires  dans 
lesquels  ils  exposent  le  plan  de  sa 
méthode  :  un  des  principaux  est 
celui  de    M.    Guivart,   intitulé: 
Traité  complet  de  Mnémonique, 
ou  art  d'aider  et  de  fixer  la  mé' 
moire  en  tout  genre  d'études  et  de 
sciences,  orné  d'un  tableau  d'appui 
cation  à  l'histoire  y  et  enrichi  de  25 
gravures,  Paris,  i8o8,  in-8%  Cet 
ouvrage  est  remarquable  par  les 
puérilités  que  Fauteur  à  su  y  en- 
tasser. Feinaigle  a  obtenu  pen^ 
dant  sa  vie,  ce  que  tous  nos  grands 
hommes   ne  subissent   qu'après 
leur  mort,  l'honneur  d'êlrc  tra- 
duit sur  le  théôtre  du  Vaudeville. 
On  l'y  a  vu  figurer  sous  U  nom 


FEI  67 

de  Fin-Merle,  dans  une  pièce  in- 
titulée les  Filles  de  mémoire. 

FEIÏH  (TntîTvis),  membre  de 
l'institut  desPays-Bas, de  plusieurs 
sociétés  savantes,  de  l'ordre  du 
Lion-belgique,  et  l'un  des  plus 
célèbres  poètes  Iiolkindais,  est  né 
ùZwolie  dans  la  province  (rOver- 
Yssel,  le  7  février  1753.  11  mon- 
tra fort  jeune  les  plus  heureuses 
dispositions  pour  la   poésie;  fut 
reçu,  en  1770,  docteur  en  droit  à 
l'université  dé  Leyde,  et  obtint 
successivement  les  places  de  bour- 
gueraeitre  de  Z'urolle ,  et  de  rece- 
veur du  collège  de  l'amirauté  dan* 
la  même  ville.  Il  a  écrit  égale- 
ment en  prose  et  en  vers,  et  ses 
ouvrages  qui  sont  en  grand  nom- 
bre,  décèlent  à  la  fois  un  bon 
poète  et  unhabile  prosateur  :  nous 
nous  bornerons  à  en  citer  ici  les 
principaux  :  i""  Le  bonheur  de  la 
paix,  1779.   Cet    ouvrage  rem- 
porta le  premier  prix  d'un  con- 
cours ouvert  par  la  société  poé- 
tique de  Leyde.  2°  Éloge  de  l'ami- 
ral Ruyier,  Ce  sujet  était  encore 
celui  d'un  prix  proposé  par  la  so- 
ciété dont  nous  venons  de  parler. 
Feith  y  envoya  deux  mémoires, 
l'un  on  vers  alexandrins,  Tautrc 
sous  la  forme  d'une  ode.  Cesdcus 
pièces  obtinrent,  l'une  le  premier 
et  l'autre  le  second  prix.  5"  Poè- 
me sur  La  Providence;  4*  poëme 
%\xtI' Humanité  ;  5"  i^o'éjXï^àtChar- 
leV  à  son  fils  Philippe  II,  en  lui 
remettant    le    gouvernement    des 
Pays-Bas;  (i".  Traité  sur  la  force 
de  la  preuve  de  la  vérité  et  de  la  di^ 
vinité  de  la  doctrine  de  l'évangile, 
déduite  des  miracles  opérés  par  Je- 
sus^Christ  et  par  ses  apôtres;  G'' 
La  vertu  et  les  mœurs  peuvent-elles^ 
chêt  des  peuples  oà  (a  civilisation 


68 


FEL 


a  fait  de  grands  progrès,  trouver 
un  appui  suffisant,  et  une  garantie 
durable  dans  les  meilleures  constitu- 
tions humaines  de  làgisiation,  </V- 
conomie  politique  et  d'éducation, 
sans  avoir  besoin  de  l'influence  des 
idées  religieuses  ?  et  qu'est-ce  que 
t expérience  nous  apprend  à  cet  é- 
gard?¥t\i\i^  après  iivoîr  examiné 
cette  question  sous  toutes  ses  fa- 
cesy  répond  por  la  négative;  et  le 
mémoire  qu'il  présenta  dans  cette 
circonstance  obtint«  ainsi  que  tpus 
les  autres  ouvrages  de  cet  auteur 
que  nous  a'  ons  déjà  citésyle  pre- 
mier prix  de  divers  concours  ou- 
verts par  des  sociétés»  auxquels 
chacun  de  ces  ouvragts  fut  en- 
voyé. y'Odes  et  poésies,  5  volumes 
qui    ont   acquis  ù  leur  auteur  la 
réputation  de  premier  poète    de 
la  Hollande;  8**  Lettres  sur  diffé- 
rens  sujets  de  littf'rature^  G  vol  in- 
8";  9"  Ferdinand  et  Constantin, 
roman  en  a  vol.  in-8".  Cet  ouvra- 
ge, qui  parut  dès  1786,  contribua 
beaucoup  ù  la  réputation  de  Feith, 
à  cause  du  ton  sentimental  qui  y 
règne  généralement,  et  auquel  les 
Hollandais,  comme  les  habitans 
de  la  Grande-Bretagne,  semblent 
disposés  par  la  position  topogra- 
phique de  leur  pays. 

FELËTZ  (Charles-  Mabiik-Do- 
AiMOMD  de),  né  en  1767,  a  Brive- 
la- Gaillarde  y  vint  ùl  Paris  en  178a. 
Il  fit  ses  études  au  collège  de 
Sainte-Barbe,  et  pendant  3  ans, 
Y  professa  lu  théologie  et  la  phi- 
losophie. Dès  l'âge  de  vingt  ans, 
il  embrassa  Tétat  ecclésiastique. 
Lorsque  la  révolution  éclata, 
Tabbé  Feletz  manifesta  son  op* 
po>itionaux  nouveaux  prinojpes, 
et  son  refus  obstiné  de  prêter  le 
serment    conslitutiouuel    qu'on 


F£L 

exigeait  des  prêtres^  le  fit  con- 
damner deux  fois  û'ia  déporta- 
tion ;  il  resta  mrme  en  rade  à  Ko- 
chefort  pendant  onze  mois.    En 
1801  il  revint  à  Paris,  et  fut  atta- 
ché à  la  rédaction  du  Journal  de 
l'Empire,  auquel  il  travailla  jus- 
qu*en  1816.  Fidèle  à  ses  princi- 
pes ,  il  ne  laissa  échapper  aucune 
occa.sioi)  de  manifester  son  aver- 
sion pour  les  bienfaits  des  insti- 
tulions  nouvelles,  et  devint  le  di- 
gne  collaborateur   de  Geoffroy. 
£n  1809  et  i8io,  il  fut  un  des 
hommes  de  lettres  qui  tentèrent 
de  rétablir  le  Mercure.  Les  titres 
littéraires  de  M.  de  Feletz  sont, 
outre  ses  articles  de  journaux, 
une  notice  sur  la  vie  de  tarchevé^ 
que  de  Cambrai,  et  des  Réflexions 
sur  Télêmaque^  qui  précèdent  la 
belle  édition  de  cet  ouvrage^  pu- 
bliée chez  Tillard,  en  a  vol.  in- 
4",  et  des  notes  sur  un  chant  du 
poëme  de  l* Imagination^  édition 
de  1816.  Lors  de  la  création  de  la 
commission  d'examen  des  livres 
classiques  de  Tuniversité,  M.  de 
Feletz  en  avait  été  nommé  mem- 
bre, et  depuis  1809  il  était  con- 
servateur de  la  bibliothèque  Ma- 
zarine.  Cn  avril  181 5,  le  général 
Carnot,  alors  ministre  de  Tinté- 
rieur,  le  destitua;  mais  cet  em- 
ploi lui  fut  rendu  après  le  second 
retour  du  roi  :  U  i 'occupe  encore 
aujourd'hui;  et  depuis  1816,  il  a 
été  porté  sur  la  liste  des  littéra- 
teurs qui  reçoivent  une  pension 
sur  la  ca>setle  du  roi. 

FELlCli:  (Fobtunb-Bartbklbmt 
de),  né  û  Rome  le  a4  ^<>^^  ■TsS, 
fit  de  bonnes  études  chez  les  jé- 
buites  de  cette  ville.  A  17  ans  il 
se  rendit  à  Brescia,  et  étudia  les 
mathématiques  et  la  philosophie 


FEL 

9AI18  lo  P.  Bro»cio,  réoollfit.  De 
rrtoiir  ik  lloint*  on  174^9  le  )t*uiiu 
Felice  t^e  fainHIiirisn  nv«r  la  doc- 
trine (l«  Nfwloii  et  colle  do  Lt'ib- 
nita.  A  vingl«-(roh  (in»t  il  profe.^- 
sti  i\  home*  et  occupa  en^tiiile  une 
rlioire  de  |>hy>ique  doiiit  Tuniter- 
!(itÀ   de  N<ip)e^.  Kn  1755,  il  pu- 
bliH  î»on  premier  ou  vnige  l)ê  hUH 
nîfromfirim  vum  tHfterisn  fm'uHnli'- 
kus  h<ituraiibusnvjtu,  L*»nn^e  mi\* 
vaiitts  il  tiMiduittit  en  latin  VEsssai 
(tes  efffts  fie  l^air  sur  h  corps  /»«- 
mmn^  par  Arbuthnot»  et  lareoni- 
pag:i)H  de  notfd  8nvnn(e9.  Oet  ou- 
traffe  inéritA  le  .«nITrage  de  M.  de 
Haller  et    de  >Volfln|Ç.    Voulant 
ftiirt*  connaître  i\  ritalie  plu^ieurii 
protiuetion.4  prêoieuseii  de.^  lan- 
gues»   êtrangère!t«   il  traduisit  Us 
Mtn*s  Ht  Mntiperinh  sur  h  pro'^ 
fir^s  tifs  sci^urts^    in  mHhoth  de 
Di^scartes  t  ia  rit»  de  GnfUt^r^   par 
Vîviiini;  i'Essni  sur  hs  poisons^ 
<1ti  t^^icleur  M<*a<l  ;  /^a  miini^r  de 
fiiir0  H0S  *».r/»»'nVfi<'f«,  par  Muselten- 
hroek  :  h  Dtsrours  pn^itminairr  de 
VEnryvhpf^dir^   par  d'Alembert. 
Ces    diiTêrenUM  traduction;*  .«ont 
«ireompagnce»  <le  notes  judiclen- 
»v»,    de    remarques^  critiquer   et 
dVcliiirriii^euien.4  qui  les  rrudi^nt 
trr!t*|»rèneuHe.«.  Le  roi  de  IN.aple» 
Al  iiffrir  ù  Fcllce  iKir  le  inarquisi 
Bniiiconi  un  êYAciic  «   mai^  il  le 
refti!*!!  :  rumour«  qui  devait  jouer 
un  rAle  b\  important  dain  la  vie 
dr  FrUoc«  n*uvult  jusqu^alors  oc- 
ciipî*  que  pasMftg^ rement  !«ou  cm- 
prît  iirdtMit  «  tout  entier  livré  A  Te 
tudr.  I>^!«  TAge  de  17  ans,  il  Hâ- 
tait ttttaché  i\  une  jeune  Romaine; 
4  9*)  uhjjtf  il  lu  retrouva  A  Naplesi* 
mariée   nu  comie   Pantutli.  Son 
mari*  à  qui  9an>  doute  elle  avait 
4onné  de  ju(»tet»  sujet}»  de  jalou- 


PEl 


% 


sie,  TaYait  forcée  de  5e  retirer  danii 
un  courent)  où  se»  jours  se  connu- 
mnient  dans  In  douleur.  Klle  y 
vécut  trois  uns,  mais  nu  bout  de 
ce  temps,  sa  réclusion  lui  devint 
insupportable.  Usant  de  tout  Tas- 
cendnnt  quVIle  avait  pris  sur  Fe- 
lice,  elle  le  décida  i\  lenlever. 
Leur  fuite  fut  environnée  de  mil- 
le dangers  ;  ils  faillirent  <^tre  arrN 
tés  À  Lyon,  A  Gènes ,  ù  Lau^Anne 
et  dans  plusieurs  villes  d'Italie^ 
où  Ils  se  hasardèrent  de  retourner. 
Knfln  lu  comtesse  se  vit  urrOtée  à 
(lénes,  d*oi^  elle  fut  conduite  t\ 
Rome,  et  condamnée  par  son 
père  t\  une  noutclle  réclusion. 
Felice  reconnu  dans  cette  ville, 
ne  dut  son  salut  qu'ù  rhumanlté 
de  ses  ju(^'S,  que  son  talent  con- 
nu adoucit  en  sa  faveur.  Le  car- 
dinal grand-pénitencier  le  com- 
bla de  nontés,  et  tout  lo  procès 
se  b*ïrna  A  un  simple  procés-ver- 
bal.  Mais  la  cour  de  Naples  n*était 
pas  satisfaite:  Il  fut  obligé  de  fuir 
de  nouveau.  Il  se  retira  en  Tos- 
cane, et  de  IA  i\  Monte-Alverno, 
N\vant  pu  se  ployer  aux  austéri- 
tés des  religieux  de  Tordre  de 
Saint-Franfois,  qnibabitent  cette 
montagne.  Il  s*écbnppa,  traversa 
les  Apennins,  environné  de  mil- 
le dangers,  parvint  A  Rlmini  et 
de  IA  A  Pesaro.  Ses  recomman- 
dations Paidérent  A  gagner  Veni- 
se, puis  Padoue,  et  enfin  au  tra- 
vers des  Alpes,  Berne  o\\  il  s'ar- 
rêta. Felice  déplora  toute  sa  vie 
les  erreurs  qui  causèrent  son  in- 
fortune; et  reveini  d'une  passion 
aveugle  «  il  cbercba  A  elfacer  les 
impressions  fflcbeuses  qu'avait 
donnécH  <M*tteniidheureuse  aven- 
ture, sur  laquelle  on  trouvera  des 
détails  moins  authentiques  dans 


70  FEL 

Les  mémoires  de  Gorani^  Xoxn,  i*', 
page  5i6:,  etc.,  sous  le  titre  à'A- 
vcntures  d*  un  homme  célèbre.  Jo  u  is- 
saot  enfin  du  repos  qui  le  l'oyait 
depuis  si  long-temps,  il  se  remit 
au  travail,  et  publia  De  nevptonia- 
nà  attractione^  unicâ  cohérent iœ  na- 
tarai is  causa,  adversus  Ciarkam- 
Bergerum,  Berne,  1757,  in-4°» 
Entourage  par  des  secours  pécu- 
niaires du  gouvernement  de  Ber- 
ne et  du  sénat  académique,  Fe- 
licc  entreprit  de  faire  connaître  à 
la  fois  dans  deux  journaux  ù  Tlta- 
lie  la  liltératurc  étrangère,  et  à 
l'Europe  savante  celle  de  Tltalie 
vX  de  la  Suisse.  On  a  neuf  années 
de  VEstratto  delta  letteratura  eu- 
ropea,  dont  il  était  principal  col- 
laborateur avec  Tscharnèr,  et  4 
volumes  de  VExcerptum  totius 
Italiœ  necnonHelvetiœ  littéral urœ. 
Vers  cette  époque ,  Felice  embras- 
sa la  religion  protestante.  Il  s'é- 
tait marié,  et  ses  ressources  de- 
venant insufïisantcs,  il  forma  un 
étabiissement  d'imprimerie  à  I- 
verdun,  et  c'est  là  qu'il  a  montré 
combien  un  homme  inleiligent  et 
laborieux  trouve  de  ressources 
en  lui-même.  Il  dirigeaitseulson 
imprimerie,  et  en  même  (emps 
conduisait  un  pensionnat  nom- 
breux; donnait  lui-même  à  ses 
élèves  les  leçons  de  sciences  diffé- 
rentes. Sa  plume  ne  cessait  d'en- 
fanter de  nouveaux  ouvrages,  et 
en  fort  peu  de  temps  il  publia  :  un 
Discours  sur  la  manière  de  former 
l'esprit  et  le  cœur  des  enfans,  I  Ver- 
dun, 1 763,  in-8";  ses  principes  du 
droil  de  la  nature  et  des  gens,  d'a- 
])rès  Burlamaqui^  8  vol.  in-8\  Il 
donna  ensuite  un  abrégé  de  cet 
ouvrage  en  4  volumes,  sous  le 
titre  Leçons  du  droit  de  la  nature 


FEL 

et  des  gens^i^^';  il  publia  des  Le- 
çons de  logique,  2  vol.,  1770.  On 
a  encore  de  lui  Élémens  de  la  po- 
lice d*un  état,  2  vol. ,  1 78 1 ;  Tableau 
philosophique  de  la  religion  chéticn- 
ne^  4  vol.,  1779.  On  lui  attribue: 
Vies  des  hommes  et  des  femmes  il- 
lustres  de  l'Italie,  depuis  le  réta- 
blissement des  sciences  et  des  beaux- 
arts^  Paris  (Iverdun),  1768,  2 
vol.  in-12;  des  remarques  à  la 
suite  du  livre  intitulé  :  Des  lois 
civiles  relativement  à  la  propriété 
des  biens,  traduit  de  l'italien  par 
M.  Seigneuxde  Corrcvon^  1768. 
Enfin,  devenu  encore  une  fois 
journaliste,  il  publia,daQ9  le  cours 
des  années  1779,  1782  et  1783)  le 
Tableau  raisonné  de  l'histoire  lit- 
téraire du  i8"*  siècle,  Iverdun , 
grand  in-8%  dont  il  paraissait  uu 
numéro  par  mois,  tiré  principa- 
lement du  Journal  encyclopédique^ 
du  Journal  de  physique,  et  du  Mer- 
cure de  France.  Mais  la  grande 
entreprise  de  Felice  fut  la*pu- 
blication  de  VEncyclopédie^ouDic^ 
tionnaire  universel,  raisonné^  -des 
connaissances  humaines ,  4^  vol  in- 
4";  Iverdun j  1770-1775,  6  vol.  . 
de  supplément,  1776  et  1776,  et 
10  vol.  de  planches,  1775-1780. 
La  base  de  col  ouvrage  était  l'En- 
cyclopédie de  Paris.  Tous  les  ar- 
ticles signes  D.  F.  et  toutes  les 
additions  placées  entre  deux  asté« 
risques,  sont  de  lui.  Il  eut  pour 
collaborateurs  dant  cet  important 
travail  un  grand  nombre  de  sa- 
vans  français  el  quelques  Italiens. 
Dans  le  même  temps  qu'il  publiait 
son  Encyclopédie,  il  fit  encore  pa* 
raître  un  Dictionnaire  de  justice 
naturelle  et  civile^  eni3  vol.  10-4*9 
et  un  Dictionnaire  géographique^ 
historique  el  politique  de  la  Suisse  y 


F£L 

%  toi.  in-^8^  Une  grande  partie 
de  seâ  ouvrages  furent  traduits  en 
allemand.  Felice,  mourut  le  7  fé- 
vrier 1789. 

FELIX  (  LE  baron),  officier  de 
la  légion-d'honueur,  chevalier  de 
la  Couronne-de-Fer»  etc.,  était^ 
en  1814,  inspecteur  aux  revues 
de  la  garde  impériale,  et  maître 
des  requêtes  en  service  ordinai- 
re ,  près  la  section  de  la  guerre. 
Le  roi  le  confirma  dans  cette 
fonction ,  le  nomma  en  outre  ins- 
pecteur des  quatre  compagnies 
rouges  de  sa  maison^  et  Mon- 
sieur le  créa  aussi  membre  et 
rapporteur  de  la  commission  des 
officiers  -  généraux  spécialement 
chargée  de  donner  son  avis  sur 
les  propositions  et  affaires  que  le 
ministre  devait  lui'envojer.  Après 
le  ao  mars  i8i5,  Napoléon  lui 
confia  de  nouvelles  fonctions.  Au 
second  retour  du  roi,  le  baron 
Félix  a  cessé  d^être  employé.  Il 
avait  été  commissaire  des  guerres 
et  commissaire -ordonnateur  des 
armées  d'Allemagne  et  d'Italie. 

FÉLIX  fut  nommé,  en  1789, 
par  la  commune  de  Paris,  mem- 
bre de  la  commission  chargée  de 
féliciter  l'assemblée  nationale  sur 
les  journées  des  5  et  6  octobre.  La 
même  commune  le  chargea  quel- 
que temps  après  d'une  nouvelle 
mission  dans  le  Midi ,  auprès  de 
l'armée  qu'on  avait  fait  marcher 
contre  les  chouans;  et,  le  10  octo- 
bre 1795,  il  fut  nommé  président 
d'une  commission  militaire  char- 
gée de  juger,  à  Angers,  tous  les 
Vendéens  qui  auraient  été  pris  les 
arraes  à  la  main.  Impliqué,  deux 
ans  après,  dans  la  conspiration 
de  Babeuf,  il  fut  mis  eu  arresta- 
tion ;    mais  un  jugement  de  la 


FÉL 


7» 


haute-courde  Vendôme,  du  7  prai- 
rial an  7,  le  rendit  à  la  liberté.  Il 
n'a  plus  reparu  depuis  sur  le  théâ- 
tre politique. 

F£LL  (Jean),  célèbre  théolo- 
gien anglais,   naquit,  en  1752, 
d^un  maître  d'école  de  Cocker- 
mouth,  dans  le  comté  de  Cuni- 
berland.  Son  père,  peu  fortuné, 
le  destiua  d'abord  à  la  profession 
d'artisan;  mais  les  heureuses  dis- 
positions du  jeune  Fell  ne  tardè- 
rent pas  à  être  remarquées, et  le 
maître  chez  lequel  il  travaillait , 
aidé  des  secours  de  quelques  au- 
tres personnes,  le  fit  entrer  dans 
un  séminaire,  où  l'on  formait  des 
ministres  pour  la  secte  des  dis- 
senters  indépendans.  Fell,  par  ses 
excellentes  études,  répondit  aux 
espérances  qu'il  avait  données. 
On  le  nomma  d'abord  instituteur 
dans  un  séminaire  de  Norwich, 
où  il  parut  plusieurs  fois  dans  la 
chaire  avec  éclat.   Il  devint  en- 
suite instituteur  dans  le  séminaire 
où  il  avait  fait  ses  éludes,  et  par- 
tagea son  temps  entre  les  soins 
qu'il  devait  à  ses  élèves  et  la  com- 
position  de  quelques  ouvrages  , 
dont  les  principaux  sont  :  i'' Essai 
sur  l'amour  de  la  patrie^  iu-8"  ; 
a"*  une  Ré  panse  à  l'Essai  de  M.  For- 
mer sur  les  démoniaques;  3*  le. Pro- 
testantisme pur;  4°   ^^^  Lettre  à 
M*  Burcke  sur  le  code  pénal;  5"  un 
Essai  sur  la  grammaire  anglaise; 
6"  Recherches  sur  la  justice  et  Cu- 
tilité  des  lois  pénales  pour  diriger 
la  conscience^  etc.  Une  qu*;rellr  qui 
s'éleva  entre  Fell  et  les  étudians 
qu'il  dirigeait,  le  contraignit  d'a- 
bandonner le  séminaire  de  Ho- 
merton,  deux  ans  aprè»  qu'il  y 
était  entré.  Il  fut  alors  obligé  de 
donner  dçs  leçons  pour  vivre  ;  et 


;• 


FEL 


le  chagrin  que  lui  causa  la  perte 
de  »on  emploi»  contribua  lieau« 
coup  ù  sa  mort,  arrivée  le  6  sep- 
tembre 1797.  Il  emporta  dans  la 
tombe  les  regrets  de  tou^  les  hom- 
mes sages,  dont  il  arnit  mérité 
Testime  et  raflcction  par  ses  ta- 
lens  et  ses  qualités  personnelles. 
FËLLËNBEIVG  (  Pbilippb-ëm< 
)IÀ1IUE£  Bc),  célèbre  instituteur 
suisse,  naquit  û  Berne»  en  juin 
1771.  Il  reçut  une  éducation  très- 
soignée,  et  puisa  surtout  dans  la 
société  de  sa  mère,  le  ferme  des 
vertus  douces  et  philanthropiques 
dont  sa  vie  oiTre  une  si  touchaute 
image.  Cette  femme  respectable, 
arrière-petite  fille  du  fameux  ami- 
ral Tromp,  lui  répétait  souvent  : 
tLes  grands  ont  asseid*umis; suis 
•  celui  des  pauvres.  »  Il  passa 
quelques  années  à  Colmar,  auprès 
de  M.  PfefTel,  et  revint  en  Suisse, 
où  il  s'habitua  peu  i\  peu  à  un 

Î^enre  de  vie  trè^-austère,  malgré 
a  faiblesse  de  sa  santé,  qui  Tavait 
forcé  de  revenir  dans  sa  patrie.  Il 
parcourut  ensuite  une  grande 
partie  de  la  Suisse,  de  la  France  et 
de  rAllemagne,s'arr{^taut  s<»uvent 
dans  les  viliagtts,  i)ù  il  prenait, 
sous  un  travestissement  simple» 
des  informations  sur  les  u>ages» 
sur  les  mœurs  •  et  surtout  sur  l«^ii 
besoins  dos  habilans»  comme  si 
son  bonheur  n'eût  consisté  qu*à 
faire  le  bien.  Il  passa  une  année 
près  du  lue  de  /^urich,  dans  une 
solitude  presque  absoLe,  et  se 
voua  ciisuile  tout  entier  i\  Tins- 
trurtiondn  peuple  et  t\  Téducation 
de<^  jeunes  gens.  Il  se  montra  par- 
tisan, sans  enthousiasme,  des  i- 
dées  qui  opérèrent  la  révoliitioD 
de  1 798,  et  accepta  mt^me  à  Berne 
la  place  de  commandant  de  quar- 


FEL 

tier;mal9  comme  l'adminlétnitlott 
refusa  ensuite  de  remplir  une  pru- 
messe  qu'il  avait  faite  aux  pay- 
sans, dans  une  émeute,  pour  les 
apaiser,  il  cessa  de»  lors  d'exer- 
cer aucune  espèce  de  fonctions 
publiques,  et  s'adomia  exclusive- 
ment au  per4ectionnement  de  Ta- 
griculture  et  à  Téducation.  La 
terre  d'Hofwil,  située  à  deux 
lieues  de  Berne  et  à  gauche  de  la 
rout^  de  Soleure,  lui  parut  con« 
venable  au  plan  qu'il  méditait  ;  il 
l'acheta,  et  c*est  là  qu'il  a  fondé 
depuis  ce  l>el  établissement  qui, 
•ous  le  rapport  de  l'économie  ru- 
rale et  sous  celui  de  l'instruction 
qu'on  doit  donnerauxjeuneigens, 
mérite  de  servir  de  modèle  à  tout 
ce  qu'on  peut  concevoirde  mieux 
eo  ce  genre  ;  aussi  M.  de  Fellen-* 
berg  ne  tarda-t-il  pas  à  y  recevoir 
des  élèves  de  toutes  les  parties  de 
r£uro»e,  et  mfime  de  plusieurs 
princes ,  qui  lui  eft  envoyèrent  en 
i8i5  et  en  i8i4*  Afin  de  rendre 
cet  établissement  indépendant  de 
son  existence,  il  y  a  créé  uut*  corn- 
mission  perpétuelle  «  chargée  de 
l'exécution deson  testament, dont 
toutes  les  clauses  tendent  à  main- 
tenir un  si  bel  ouvrage.  Cette 
commission  est  00  m  posée  de  trois 
commissaires  et  de  quatre  sup- 
pléans.  Trfiie  professeurs  le  se«" 
eondent  dans  ses  travaux,  qu'il 
dirige  surtout  d'après  la  méthode 
de  l^estalozii.  Les  ompaliont  a- 
gronomes  de  M.  de  Fellenberg  ne 
l'ont  point  distrait  des  études  lit- 
téraires, et  il  possède  assez  bien 
les  langues  grecque  et  latine,  et 
la  philosophie  de  Kant.  Il  est  au- 
teur de  quelques-uns  des  nom- 
breux ouvrages  qui  ont  été  pu- 
bliés sur  son  établissement  ;   les 


F£L  t 

prineipauK  ^ont  :  \*  isi  Littreê  dé 
M.  de  Fêilénberg  à  M.  C hurles 
Piciet,  de  GenèDe;,  ^^  Ceup  d'œii 
de  m.  Gauiherou  sur  l'influencé 
morale  qu'exercera  l'élablissement 
d^Hofwil  sur  la  masse  du  peu  pie  $ 
5*  Lettre  de  M.  Fillavielle  sur  U 
parti  que  le  midi  de  la  France  peut 
tirer  des  moyens  et  méthodes  agri" 
ooles  d'Hofwil,  Bibliothèque  bri- 
tannique; 4"  y^ues  sur  l'agricui'' 
tare  de  la  Suisse  et  les  moyens  de 
la  perfectionner,  par  Emmanuel  de 
Feilenbergf  traduit  de  l'allemand 
par  Charles  Pictet;  5*  Rapport 
ewr  les  éiablissemens  d'Hofml  A  la 
nation  helvétique,  par  une  commiS'^ 
sion  nommée^  ad  hoc,  par  la  lan» 
damman  et  la  diète  de»  dix^neuf 
cantons  de  la  Suisse;  6*  Voyage  à 
Hoftpii  par  M,  Hoftnann,  envoyé 
dé  la  princesse  de  Schwartenberg^ 
Obudolstadt,  avec  de»  obserralions 
de  M.  Thaër,  conseiller-d'état  de 
S.  Af .  le  roi  de  Prusse;  7^  Feuilles 
d'Hofwil,  i8o(),  1810  et  i8i3; 
H*  Rapport  sur  les  méthode»  et  les 
succès  de  l'institut  agricole  d'Hof» 
mil,  fait  au  gouvernement  du  ranfàn 
suisse  de  Saint^Gall,  par  Kneuzli 
et  Velsch,  deux  de  se»  membres, 
fue  le  gouvernement  a  dàputés^  à  ses 
frais,  à  Hofwil,  pour  y  suivre  tout 
uti  cours  (^éludes,  et  pour  commu" 
niquer  ensuite  aU  public  les  résul- 
tats de  leurs  observations,  3  vol. 
in- 8*;  Rapport  présenté  à  S,  M- 
l'empereur  Alexandre  par  S,  Exe. 
M.  le  comte  de  Capo-d'l stria,  sur 
les  éiablissemens  de  M*  de  Fe/len-^ 
bêrg  à  fiofwil,  i8i/| ,  etc.  »  elc.  9 
etc.  C'est  Â  la  suite  de  ce  rap- 
port «  que  l'empereur  de  Russie 
envoya  à  M.  de  Fellenberg  la 
décoration  de  Saint-¥^ladimir  de 
quatrième  classe  9  avec  une  let- 


F£L 


r.> 


tre  autographe  très  •  flatteuse. 
FKLLEK  (  François*  Xatiba 
]>b)i  né  tt  Bruxelles  en  1755,  élu-» 
dia  ches  (es  jésuitcSf  01!^  il  cotn-*' 
mença  son  noviciat  \  Tâge  de 
ig  ans.  L'ardeur  avec,  laquelle 
il  se  li^ra  au  travail,  pensa  lui 
coûter  la  perte  des  yeux  ;  cette 
craiute  ne  lut  toutefois  que  pas- 
sagère«  et  il  ne  tarda  pus  à  oL)te« 
nir^À  Liège,  la  place  de  proies^cur 
d'humanités.  11  enseigna  eii^uilo 
la  théologie  à  Luxembourg,  puis 
à  Tymau/en  Hongrie,  où  il  sé- 
journa cinq  ans  pendant  lesquels 
il  parcourut  aussi  presque  toute 
rétendue  de  ce  pays,  dans  la  vue 
de  recueillir  des  ohservatidus  sur 
le  caructvre  physique  cl  moral 
des  Hongrois ,  hur  lu  géologie  , 
l'histoire  naturelle,  <?lc.  Il  pro- 
nonçH  !)es  derniers  vœux  en  1771, 
et  retourna  dans  la  ville  de  Liége« 
où  il  étiiil  encore  à  l'époque  où 
Tordre  dont  il  luisait  partie  l'ut 
di!4i4(ius.  L'approche  des  armées* 
IVun^^tiises,  en  17949  loi  donna 
ridée  de  se  relirrr  en  NVestphiiliCt. 
dans  le  collrgc  des  ex-jésuites  de 
Puderborn.  11  a  composé  un  grand 
nombre  d'ouvrages  ,  analogues 
pour  la  plupart  aux  circoniitancos 
dans  lesquelles  il  s'est  trouvé;  les 
)>r)nri}iaHX  sont  :  r  Uusm  bodien^ 
ses.  Il  n'a  été  que  Téditeurde  ce  re- 
cueil de  pirce*^  do  poésies,  compo- 
sées par  ses  élèves  dans  le  temps 
qu  il  était  professeur  i\  Liège.  ;&* 
Discours  sur  divers  sujets  de  religion 
et  de  morale, ,  Luxembourg,  1 777, 
2  vol.  in-ia  ;  3"  Dictionnaire  géo^ 
graphique,  Liège,  1786 — <j29  a 
vol.  in  la;  /i"  Calàchisme  phito' 
sophique ,  ou  Recueil  d^observa-^ 
lions  propres  à  dt^ fendre  la  religion 
chrétienne  contre  ses  ennemis.  Lié* 


^1 


FÉN 


ge,  1775,  in-S";  5*  Dictionnaire 
historique,  1781,6  Yol.  in-S".  Cet 
ouvrage,  écrit  sous  l'influence  du 
molinisme,  est  le  plus  mauvais 
guide  dont  on  puisse  se  servir 
pour  se  procurer  des  renseigne- 
niens  exacts  ou  des  jugeme&s  sains 
sur  les  hommes  célèbres  qui  y 
figurent;  et  tel  s'y  trouve  avec 
un  article  de  quatrecolonnes,  saus 
autre  mérite  que  d'avoir  porté 
une  robe  de  jésuite,  tandis  que 
des  hommes  infiniment  recom- 
maadables  d'ailleurs,  et  d'un  très- 
grand  génie,  mais  entachés  de  jan- 
sénisme, y  sont  traités  plus  mal 
peut-être  qu'un  général  français, 
fidèle  à  l'honneur  et  à  la  liberté , 
ne  l'est  dans  certaine  biographie. 
On  pourrait  dire  la  même  chose 
d'un  autre  ouvrage  de  Feller,  in- 
titulé Observations  sur  le  système 
de  Newton,  le  mouvement  de  la  ter- 
re et  la  pluralité  des  mondes,  etc. , 
ouvrage  qui  donne  une  plus  hau- 
te idée  du  zèle  religieux  de  l'au- 
teur quede  ses  connaissances  as- 
tronomiques. Fellcraaussi  rédigé 
un  Journal  historique  et  littéraire,  ' 
publié  d'abord  à  Luxembourg, 
puis  à  Liège.  Cet  homme,  très- 
estimable  d'ailleurs,  quoiqu'au 
total  assezmauvais écrivain,  mou- 
rut à  Ratisbonne,  le  23  mai  1 802, 
dans  la  maison  du  prince-évêque 
de  Freysingen. 

FELTRE  (le  duc  de).  Foj, 
Clarke. 

FÉNÉLON  (  J.  B.  de  Silignac 
de),  naquit  à  Saint-Jean- de-Tel- 
lair,  en  Dauphiné,  vers  l'an  1714* 
II  se  voua  de  bonne  heure  à  l'état 
ecclésiastique ,  fut  d'abord  aumô- 
nier de  la  reine,  femme  de  Louis 
XV,  et  se  retira  ensuite  dans  le 
prieure  de  Sain t-Sernia-des-Bois^ 


FEN 

le  seul  qu'il  ait  jamais  possédé.  Ce 
pays  montagneux  ne  renfermait 
guère  que  de  pauvres  main-mor^ 
tables,  dont  il  adoucit  le  sort  au- 
tant qu'il  fut  en  lui,  par  les  secours 
que  sa  modique  fortune  lui  per- 
mettait de  leur  donner,  et  surtout 
par  ces  consolations  qu'inspire 
une  éloquence  douce  et  aimante, 
et  qui  sont  quelquefois  sans  prix 
pour  les  malheureux ,  à  qui  elles 
font  trouver  le  bonheur  dans  la 
source  même  de  leurs  disgrâces. 
Il  afifranchit  tous  ses  vassaux,  en- 
couragea l'agriculture  des  terres 
restées  en  friche  sous  la  verge  du 
despotisme  des  grands,  et  établit 
dans  la  contrée  des  forges  propres 
à  faciliter  le  débit  du  charbon, 
qui  s'y  trouvait  très- abondant. 
Appelé  à  Paris  quelques  années 
après,  il  eut  bientôt  connaissance 
de  l'établissement  qu'avait  formé 
l'abbé  de  Pont-Briant  en  faveur 
des  petits  Savoyards,  et  il  en  prit 
la  direction.  Il  y  améliora,  au- 
tant qu'il  était  en  lui ,  la  position 
de  ces  jeunes  infortunés ,  aban- 
donnés à  eux-mêmes  loin  de  leur 
patrie  et  de  leurs  parens,  dans 
un  âge  ou  d'autres  eufans  savegt 
quelquefois  à  peine  marcher.  Son 
zèle  fut  bientôt  récompensé  par 
l'affection  des  Savoyards,  qui  l'ap- 
pelaient leur  évêque.  Il  les  réunis- 
sait autour  de  lui,  les  entretenait 
de  choses  convenables  à  leur  âge 
et  à  leur  situation,  et  aidait  de  sa 
bourse  ceux  que  le  défaut  de  tra- 
vail eût  laissés  dans  le  besoin. 
Tant  de  vertus  ne  purent  le  sauver 
sous  le  règne  des  terroristes  ;  il  fut 
arrêté  comme  suspect,  et  conduit 
au  Luxembourg.  Les  Savoyards 
en  furent  à  peine  informés,  qu'ils 
se  portèrent  en  masse  à  la  couveu- 


FEN 

lion,  pour  demander  la  liberlé  de 
leur  père,  Mais  on  ne  les  écouta 
point;  et  ce  digne  héritier  du  non^ 
et  des  vertus  de  l'auteur  de  Télé- 
maque,  fut  condamné  à  mort  par 
le  tribunal  révolutionnaire,  le  8 
juillet  1784.  Il  était  âgé  de8o  ans. 
FËNN  (  SIR  John),  auteur  an- 
glais, membre  de  la  société  des 
antiquaires  de  Londres,  naquit  à 
Norwick  Tan  1739,  et  mourut  à 
East-Derebum,  dans  le  comté  de 
Norfolk,  le  14  février  1774*  ^u  a 
de  lui  :  1°  trois  fables  chronologi- 
ques présentapt  l'état  de  la  société 
des  antiquaires  depuis  1 572,  épo- 
que de  son  origine,  jusqu'en  1784, 
in-4",  1784;  a*  Lettres  originales 
écrites  sous  les  règnes  de  Henri  FI, 
d'Edouard  IV  et  de  Richard  III, 
par  différentes  personnes  d* un  rang 
distingué,  arrangées  dans  un  ordre 
chronologique,  avec  des  notes  histo- 
riques et  explicatives^  2  vol.  in-4% 
1787.  Dans  ces  Lettres,  résultat 
d*un  choix  fait  parmi  les  papiers 
de  l'ancienne  et  puissante  maison 
Paston  de  Cuister,  on  trouve  des 
<»  anecdotes  très -curieuses  et  des 
détaib  d'autaut  plus  intéressans, 
qu'ils  sont  relatifs  à  un  temps  très- 
reculé  et  presque  ignoré.  L'auteur 
a  fait  graver,  sur  16  planches  join- 
tes ù  l'ouvrage,  des  fac  simile, 
des  figures  de  cachets,  et  plusieurs 
modèles  représentant  les  diffé- 
rentes formes  données  alors  aux 
lettres  en  les  ployant.  Ce  recueil' 
fut  augmenté  de  a  volumes  en 
1789.  Feu  de  temps  auparavant, 
Fenn  avait  été  créé  chevalier  par 
Georges  III ,  à  qui  il  avait  dédjé 
son  ouvrage.  On  prétend  qu'il 
avait  aussi  fait  un  traité  sur  je$ 
obligations  et  les  devoirs  des  ju- 
jjçes- de-paix;  un  S"**  volume  de 


FEN  75 

Lettres  écrites  sous  le  règne  de 
Henri  VIII  :  mais  tout  porte  à 
croire  que  ces  deux  livres  n^ont 
point  été  imprimés.  Fenn  exer- 
çait, en  1791,  les  fonctions  de 
shérif  dans  le  comté  de  Norfolk. 

FEN013ILL0T  (Jeas-Fr4R- 
çois),  ancien  avocat,  conseiller 
à  la  cour  royale  de  Besançon;  il 
était  avant  la  révolution  inspec- 
teur de  la  librairie;  une  brochure 
intitulée  Les  pourquoi  du  peuple 
français  à  ses  représentam,  qu'il  fit 
paraître*  en  1790,121  quelques  au- 
tres écrits  anti-révolutionnaires, 
le  forcèrent  de  passer,  en  179a, 
ù  l'année  des  princes,  où  il  fut 
plus  d'une  fois  dans  le  cas  d'être 
chargé  de  missions  secrètes,  pour 
lesquelles  il  avait  un  talent  tout 
particulier.  Il  fut  un  des  agcns 
principaux  de  Fauche -Borel  et 
NVickam,  lorsqu'ils  s'efforcèrent 
d'attirer  le  général  Pichegru  dans 
le  parti  du  prince  de  Coudé,  et 
il  entreprit  d'agir  dans  le  mê- 
me intérêt  sur  l'esprit  de  l'armée 
du  Rhin,  et  des  faabitans  des  dé- 
partemens  limitrophes,  eu  y  ré- 
pandant une  multitude  de  petits 
pamphlets,  écrits  en  style  popu- 
laire. 11  vint  après  le  18  brumaire 
reprendre  k  Lyon  l'exercice  de  sa 
profession;  fut  arrêté,  renfermé 
dans  la  prison  du  Temple,  au 
mois  d'octobre  18049  et  nommé, 
six  ou  sept  ans  après,  conseillers^ 
la  cour  impériale  de  Besançon. 
M.  Fenouillot  a  publié,  en  i8i5, 
^  Cri  de  la  vérité  sur  les  causes  de 
la  l'évolution  (de  181 5),  et  a  con» 
i^ervé  son  rang  à  la  cour  royale. 

FENOUILLOT  de  LA- 
VA N  S  ,  frère  du  précédent  ,^  a 
publié ,  dans  la  même  année  , 
une   brochure   sur   les  moyen» 


;6  FER 

de  rétablir  les  ûnances  de  l'état. 

FhNOUlLLOi  DB  FALbAi- 
Rb  (Cbamlb^-Gbobges)  ,  auteur 
draiiiulique,  naquit  le  i6  juillet 
1727*  à  Siilins,  en  Franche-Com- 
té. Son  théâtre  tonnant  a  vol.  io- 
8",  publié  en  1787,  contient  :  1' 
l'Honnête  Criminel,  ou  la  Piété  fi- 
liale, drame  ea  5  actes,  repré- 
senté pour  la  première  lois  en 
17GH.  Cette  pièce  généralement 
regardée  comme  ayant  de  grands 
défauts  ,  contient  aussi  des  scè- 
nes intéressantes  etqui  produisent 
toujours  beaucoup  d'effet.  ^^  Les 
deux  Avares,  opéra  qui,  joué  en 
1771,  obtint  quelques  succè.>«;  5" 
Mélide,  ouïe  Navigateur,  opéra  en 
3  at  tes;  4*  l* Ecole  des  Mœurs,  co- 
médie en  5  actes;  5"  le  Fabricant 
de  Londres,  drame;  6*  le  Jamma- 
bos,  ou  les  moines  japonais^  tra- 
gédie. Fenouiliot  avait  aussi 
l'ourui  quelques  articles  ik  TEn- 
cyclopédie;  il  mourut  au  mois  de 
mai  1801. 

FÉIVAUD  (Jear-François),  ex- 
jésuile,  né  a  lUarseiHe,  le  17  avril 
17'a5,  après  avoir  l'ait  ses  éludes 
au  collège  de  Beizunce,  tut  admis 
à  l'âge  de  iG  ans,  comme  novice 
chei  les  pères  de  la  >ocioté  de 
Jésus;  i\t\ix  ans  après,  il  Fut  en- 
Toyé  i\  Besançon,  où  il  professa 
d'abord  In  grammaire,  et  ensuite 
la  rhétorique.  A  Tépoque  de  Tex- 
pul>ion  û^s  jésuites,  il  se  relira 
dans  le  Comtat-Venaissin.  Ren- 
tré en  France  peu  de  temps  après, 
il  en  sortit  de  nouveau  dans  les 
commenccmens  de  la  révolution, 
et  y  revint  â  la  fin  de  1798.  Il  lut 
nommé  associé  correspondant 
àf^,  la  •2"''  classe  de  l'institut  natio- 
nal. Il  a  publié  :  i*  Dictionnaire 
grammatical  de  la  langue  français' 


FER 

M,  in-8",  Avignon,  1761  et  1768. 
Cet  ouvrage,  dans  lequel  on  trou- 
ve les  observations  des  premiers 
grammairiens  français,  est  re- 
gardé comme  le  meilleur  réper- 
toire qui  existe.  Les  principes  de 
la  grammaire  y  sont  présentés  a- 
vec  autant  de  clarté  que  de  préci- 
sion. Cependant  on  y  remarque 
parfois  peu  de  justesse  dans  les 
observations  relatives  à  la  pro- 
nonciation, d"  Dictionnaire  criti' 
que  de  la  langue  française,  5  vol. 
in-4%  Paris,  1787  et  i78h.  Ce  dic- 
tionuaire,  malgré  quelques  criti- 
ques, est  généralement  eslimé, 
tant  en  France  que  chez  Tétran- 
ger.  L'iiuleur,  en  évitant  les  dé- 
fauts qu'on  rencontre  dans  pres- 
que toutes  les  autres  productions 
de  ce  genre,  s'est  appuyé  près-* 
que  partout  de  l'autorité  des 
meilleurs  écrivains.  Le  P.  Fé- 
raud  a  laissé  3  vol.  in-4%  conte-> 
nant  les  changemens  et  les  addi- 
tions qu'il  se  proposait  de  faire  à 
cet  ouvrage,  lors  de  sa  réimpres- 
sion, il  a  aussi  travaillé  ù  la  tra- 
duction en  français  du  Nouveau 
Dictionnaire  anglais  des  sciences  et 
des  arts,  de  'ih.  Diche.  Il  mou- 
rut à  Marseille,  le  8  févrieri8o7, 
âgé  de  8a  ans. 

FÉRAUD.  ancien'avocat,  né  à 
Brignolles  et  député  du  tiers  aux 
états- généraux  pour  la  séné- 
chaussée de  Toulon;  il  fit,  en 
1790,  décréter  la  suppression  du 
traitement  des  députés  qui  ne  se 
rendraient  pas  à  leur  poste,  et  ne 
se  fit  pas  autrement  rcmari|\ier 
dans  cette  assemblée  :  aprèr  4e 
18  brumaire,  il  fut  nommé  prési- 
dent du  tribunal  civil  de  sa  ville 
natale ,  et  perdit  cet  emploi  au 
retour  des  Bourbon. 


KBIi 

FÉRAT,  fut  noiiunà  au  imh 
(le  MiiirH  1^07»  dtt|Mité  un  ruiueil 
(Irii  uiH  \vi\$  pur  li*  ilii|>urti'inoiit 
(lu  Bah-UImu;  luaU  n|)ri*M hi  nWo- 
luli(»n  (lu  i8  (Vurtiddr  un  5,  ou 

rûloll^nU    (lu    ^«}(^i'nll)l(•()  (MMUUIO 

Hi^jClnUMir  (lu  puiMi  dt)  lilh^hy.  Il 
lui  cuiiullo  UdiiiniA  C(>n^('ill(?r  do 
pivrccturo  du  «(Ui  (l(^purt(*m(MiU 
pui.H  vu  i8ou,  niouibnMJu  corpH- 
irgiHlutit\  oU  il  M  M{^v  ju>(|u  en 
1 8o(i. 

FlilKBKR  (JtAT(*JACQtîRs),  ml- 
u^rulogi.HU,  iiA(]ui(  \\  (l'ilcrona  t*n 
Su('do»  duni»  rAnu()t*  i  ^/^X  S(Uk  pci* 
ns  utlHchùÀ  ruuuruut!  vm  (|uuI1« 
{(y  dv  phaniiuoleujui  donna  pour 
prt*niier  nudln^  un  min(>ruln|(iHto 
dUiingU(s  noniuKi' Anininv  Swub; 
olIVnvn^uiHiëuitoA  Up^ultpour(le 
p(*rlV(iiunntir  (umia  I(\h  itavuulA 
W'ulloriuA  (*t  lànn^*.  Aprèi»  nvuir 
iité,  («n  i77»')«  uoniUH)  pur  le  duo 
i\n  C()urlan(io  prolrnseur  do  pli^- 
Hiquo  «t  dliinluirtt  nulnrt*ll(!  A 
IHirtun*  il  lut  su(Xt)«Hivimunt  al- 
(uchô  t\  Tacadànii«  do  IN'Itfrn* 
Ixiurg  et  (\  ovIU)  d(t  B(irlln;  cl  on- 
(In  il  vlnti  r\\  1780,  du  (*oui»iMi- 
tiMut'nt  du  rui  de  Prua,«t(s  nVia- 
blir  ù  H(  rue,  pour  y  truvuillcr  à 
ruintdiorutinn  dctt  niino.n  du  ce 
ounton.  Il  u  é(Tit  en  ullfuiund 
dinV^rt*nH  ()uvrug(*»  dont  Icm  prin- 
cipaux soni  :   1"  /*f»//ri»jr  eei'itit» 

Dtrhy^hirut;  5"  N^iivfs  wiiWf*ni/(*- 

i(a  p0ththu\i  H  iitt  liti^st  tif  Nt*U'' 
châhl;  U"  iWchf^irh^s  sur  /r.t  mvw- 
ta^fif^s  «*/  /r»v  ww'/irjr  r/*  iionf^vi^^  On 
Il  uuïiAi  de  lui  diflvien.H  uHumd- 
roM,  vur  lu  pl)y^i(pl(t  et  le  niiiié« 
rologie  eu  gênèrali  qui  contien» 


FKK  77 

nent  dm  ul)!*<'rvaii(»n!4  trJfM-Inii). 
re.HAunhi».  Il  avait  uc()uiH  du 
IcrunduA  cunnuihHun(*(*H,  pendant 
l(v«  dillYTcnn  yi^yix^t^  (pi  il  uvuit 
lait!*  den»  lu  mujeure  partir  dojt 
contn'^uci  do  I  Koropo.  Il  mourut* 
en  1790,  d*unc  upopie.\i(*«  dtMit 
il  fut  IVuppt^  en  pureourant  le» 
inontngneM  do  lu  SulH.He. 

Fi:iU)mANl)  (Anciiimx:  D*AiN 
trichk)*  nu  l(i  u5  uvril  1781,  ent 
AU  de  Ferdinand  d'Autriehu  et  du 
Murie*b('Utrice  d'I'lstu;  cette  prin« 
oe»HO  «vuit  eu   en  dot   ledurhà 
de  Mod(Nne«  qui  l'ut  (^udiangt'»  con- 
tre le  Brit^guu.  L'urchidiUï  Ferdi« 
nandi  nonnn(>par  INnupt^reur  |j|;é* 
nêral  du  caval(*rits   connnunduit 
uu  nioin  d*o(;toi)re  iHo^nn  corp^ 
(rarni«''e  dans   la   Soualns   et  flt 
(ie>  edortïi inutiles  pr»urenip(^cher 
la  délai  le  du  (çêniM'ut  Ma(*k  à  II  ni. 
Aprè.H  cette  journée   qui  décidai 
de  la  cauipagne,  et  mit  an  pou- 
voir   de     Tempereur    NaptJéon 
Turméu    ennemie    pre.«qui*   tcMit 
eniière*    Turchidoc   rénidut    du 
tenter  len  derniers  moyen.H  pour 
M\  H(Mn*truiru   uux  cluu:«eM  d'une 
capitulation  si  liontuu?«e.    (^Iier- 
cliunt  donc  A  ;<e  laiie  jour  i\  tru- 
verH  rurnièe   rrunvulse«  ulln  i\^ 
f;:ugner  la  Frunconie,  et  de  ae  re- 
tirer ensuite  en  bolif^uie.  il  mon- 
tra beau(*oup   d'intrépiilil^  dans 
cette  entr(*prUu  hardie*  et  serait     ' 
pent-ûtre  purvyu  A  rextW.uter«M 
^C4  trunpuK,  pmirHtn'viutt  de  trop 
prè(»parlegcn(Vul  Dupont*  n*eu!i-      / 
hcnt  <l)tû  lorc()ui»  de  se  disperser. 
Duns  oette  déroute  |(ên(irale*  Il 
lut  asHei  lionreux  pour  se  sauver 
et  MU    reotlre  uvec    très-peu    du 
monde  i\  Prague.  (IhurKit  ensuite 
du  (onmiandement  des  forces  uu- 
tricliieune»en  Bgliâme»  Uaoutiul 


T« 


FER 


plusieurs  combats  contre  les  Da- 
karois, auxquels  il  disputait  le 
terrain  pied  -k  pied;  et  jusqu*au 
moment  de  la  bataille  d'Auster- 
litz,  qui  fut  suivie  de  la  paix.  Il 
se  montra  avec  avantage  dans 
différentes  circonstances.  Le  corps 
d*armée  à  ses  ordres,  pendant  les 
campagnes  de  181 4  et  181 5,  ne 
fit  rien  de  remarquable;  cepen- 
dant une  partie  de  ses  troupes, 
conduites  par  le  général  comte 
de  Hochberg,  fit  en  181 5,  le  siège 
de  Huningue.  L'archiduc,  en 
1816,  fut  nommé  commandant- 
général  dea  forces  militaires  en 
Hongrie. 

FERDINAND  III  (Joseph-Jean 
Baptiste),  grand-duc  de  Toscane, 
archiduc  d'Autriche,  prince-royal 
de  Bohême  et  de  Hongrie,  frère 
de  l'empereur  François  I",  est  né 
le  8  mai  1769,  et  fut  proclamé 
grand-duc  de  Toscane  le  7  mai 
1791.  Ce  prince,  d'un  caractère 
doux,  mais  cependant  ferme,  ami 
de  la  paix  et  des  arts,  se  montra 
favorable  à  la  révolution  françai- 
se, et  fut  le  premier  des  souve- 
rains de  TEurope  qui  reconnut  la 
république  et  accrédita  ses  agens. 
Vainement  on  le  sollicita  de  pren- 
dre part  à  la  première  coalition 
contre  la  France;  il  resta  ferme- 
ment attaché  au  système  de  neu- 
tralité qu'il  avait  adopté,  et  les 
reproches  qu'il  re|pit  à  cet  égard 
des  cabinets  de  Londres  et  de 
Saint-Pétersbourg  ne  changèrent 
rien  ù  ses  dispositions.  Le  gouver- 
nement anglais,  instruit  que  M. 
de  La  Flotte,  ministre  de  Louis 
XVI  près  le  grand-duc,  y  restait 
dans  la  même  qualité  d'après  des 
pou  voirsémanés  delà  convention, 
entémoîgnahautementson  mécon-  » 


FER 

tentement.  Voilà  comment  s'ex- 
primait lord  Hervey,  dans  des  no- 
tes diploinatiques  rendues  publi- 
ques par  le  moyen  des  journaux  : 
ft  Les  puissances  alliées  croiront-. 
»  elles  qu'il  est  juste  de  permettre, 
»de  la  part  de  son  altesse  royale, 
»  les  secours  immenses  qui  sortent 
»de  cet  état  pour  subvenir  aux 
»  besoins  d'un  ennemi  commun  , 
«pour  la  destruction  duquel  on 
»  sacrifie  tant  de  sujets  et  de  tré- 

»sors? Mon  devoir  m'interdit 

«de  demander  comment  son  al- 
»tesse  pourra  concilier  avec  sa 
«propre  dignité  et  l'avantage  de 
ola  Toscane  les  secours,  l'appui , 
»la  bonne  harmonie  et  même  la 
«partialité  évidemment  démon- 
Mtrée  en  faveur  d'une  nation  qui 
»  s'est  rendue  coupable  de  régîcî- 
»de  dans  la  personne  sacrée  de 
pson  oncle,  et^qui  est  l'ennemie 
»  déclarée  de  l'empereur  son  frè- 
»  re.»  Il  n'est  point  hors  de  propos 
sansdoute  défaire  remarquercet- 
te  sévérité  de  principes  politiques 
chez  un  peuple  qui,  sous  la  reine 
Elisabeth,   a  laissé  périr  par  la 
main  du  bourreau  une  jeune  rei- 
ne innocente,  et  qui  a  fait  rouler 
sur  l'échafaud  la  tcte  de  l'un  de 
ses  rois.  L'ambassadeur  russe  se 
plaignit  aussi  de  ce  que  le  grand- 
duc  ,  permettant  en  Toscane  la 
vent3  de  la  constitution  républi- 
caine, y  prohibait  celle  du  mani- 
feste de  l'impératrice  Catherine 
contre  les  Français.  Au  mois  de 
septembre  1 793,  le  gou  vernement 
anglais-,  qui  se  crut  toujours  en 
droit  de  dirigera  son  grélespui^ 
sances  secondaires  ou  de  les  op- 
primer, fit  enjoindre  par  son  mi- 
nistre au  grand-duc  d'éloigner  de 
SC9  états,  dansun  délai. très-court, 


^  FER 

le  ministre  de  la  république  fran- 
çaise, et  tous  les  hoinmes  de  cet- 
te nation  professant  des  principes 
républicains;  dlnterromprc  tout 
commerce  quelconque  avec  la 
France,  et  de  faire  punir  sévère- 
ment les  Toscans  reconnus  parti- 
{lans  des  idées  révolutionnaires. 
Le  grand-duc  reçut  cette  note  a- 
vec  dignité  et  n'y  répondit  pas. 
Son  silence  annonçait  des  dispo- 
sitions peu  favorables.  Lord  Her- 
vej,  roulant  forcer  le  prince  de 
prendre  une  détermination,  lui 
.Hignifia,  le  8  octobre,  que •  si  les 
inicntions  de  sa  cour  n'étaient 
remplies  sous  doute  heures,  l'a- 
miral llood,  dont  la  flotte  était 
ik  la  vue  de  Livourne,  bombarde- 
rait cette  ville  et  ferait  une  inva- 
sion dans  la  Toscane.  Le  ministre 
anglais  ne  balança  pas  infime  à 
donner  sa  signiflcation  par  écrit. 
Le  grand-duc,  indigné  d'une  sem- 
blable menace,  mais  sentant  que 
8a  ré«»istance  attirerait  les  plus 
grands  malheurs  sur  ses  états,  fit 
répondre  qu'il  saisissait  avec  em- 
pressement l'occasion  de  témoi- 
gner au  roi  d'Angleterre  le  désir 
qu'il  avait  de  lui  être  agréable. 
L'ambassadeur  français  reçut  en 
conséquence  le  lendemain,  du  se- 
crétaire du  duc,  un  billet  ainsi 
conçu  :  c  Son  altesse  royale  m'or- 
»  donne  de  vous  annoncer  que, 
i>  d'après  les  instances  pressantes 
»  et  officielles  des  puissances  toa- 
o  Usées,  elle  se  trouve  obligée  de 
»  vous  déclarer  que,  pour  la  tran- 
•  quiliilé  publique,  vous  ayez  à 
»  sot^lîc  ^1^9  états  de  Toscane,  etc., 
»  dans  le  plus  brofdélai.»  Le  grand- 
duc,  en  accédant  môme  A  la  coa- 
lition, ne  cessa  point  de  prouver 
par  dilTércns  traits  marqnans  l'at* 


FER  rO 

tachemcnt  qu'il  conservait  pour 
la  république  française.  Sans  par- 
ler des  égards  qu'il  eut  pour  tous 
les  Français  établis  dans  ses  états, 
il  n'y  permit  point  la  fabrication 
de  faux  assignats,  moyen  employé 
parles  autres  goiivernemens  potir 
anéantir  le  crédit  de  ce  papier, 
monnaie.  Quand,  par  suite  de 
leurs  succès  multipliés,  les  ar- 
mées républicaines  se  furent  em- 
parées du  Piémont,  Ferdinand  Ilî, 
suivant  ses  inclinations  naturollos. 
s'empressa  de  chercher  à  rétablir 
ses  relations  avec  la  France.  Il 
choisit  pour  négociateur  nn  hom- 
me éclairé,  qui  dans  pins  d'une 
circonstance  avait  manifesté  des 
scntimens  favorables  i\  Ja  réyolu- 
tion  française.  Le  comte  Carletli 
arriva  à  Paris  le  i8  janvier  i7ç)f>, 
et,  le  9  février,  il  traita  déHniti- 
vementaveclecontité  de  salut  pu- 
blic. La  convention  était  ainsi  con- 
çue :  n  Le  grand  duc  de  Toscane 
»  révoque  tout  acte  d'adhésion  , 
»  consentement  ou  accession  à  la 
»  coalition  armée  contre  la  répu- 
nblique  française  :  en  ctmséquen- 
»ce,  il  y  aura  paix,  amitié  et  bon- 
»De  intelligence  entre  la  républf- 
»que  française  et  le  grand-auc  de 
«Toscane.»  Le  comte  Carletti,  ad- 
mis le  21  au  sein  de  la  convention 
nationale,  félicita  l'assemblée  au 
nom  de  son  souverain.  Thibau- 
deau,alorsprésident,fllen  réponse 
un  juste  élogedu  grand-duc,abnt  il 
vanta  surtout  le  noble  courage. 
Unedémarcheimprudenteût,  peu 
de  temps  après,  perdre  au  minis- 
tre toscan  tout  le  crédit  que  lui 
avait  acquis  sa  conduite  précé- 
dente. La  princesse,  fille  de  Louis 
XVI ,  qui  bientôt  après  devait 
Otre  envoyée  en  Autriche,  était 


8o 


FER 


encore  détenue  au  Temple.  Le 
comte  Cartetii  ayant  demandé  au 
ministre  de  lintérieur  la  peniiiâ- 
bion  de  voir  cette  princes^ey  se 
rendit  suspect  au  directoire,  et 
sur-ie-cliamp  il  reçut  Tordre  de 
quitter  Paris.  L'arrc^lé  portait  ee- 
pendiHU  (|ue  cette  me^ure  du  gou- 
vernement françaiâ  était  entière- 
ment pcrsunneile  à  Al.  Curietti» 
et  que  le  directoire  espérait  qu*el- 
Icn'alténraitenrien  la  bonne  in- 
telligence qui  régnait  entre  les 
deux  gouvernemens.  La  démar* 
che  du  comte  Carletti  fut  improu- 
vée par  Ferdinand,  qui  le  rempla- 
ça par  M.  Neri  Cor^ini,  Le  nouvel 
ambassadeur  fut  reconnu  le  18 
janvier  1796,  et  s'exprima  ainsi 
dans  son  discours  de  réception: 
tt  Je  me  crois  beurcux  de  repré- 
asenter  ici  un  prince  qui,  depuis 
aie  commencement  delà  guerre 
«actuelle*  s'est  armé  du  bouclier 
»de  la  raison  et  de  la  philosophie 
»  pour  surmonter  tous  les  préju- 
»gés;  quia  reconnu  formellement 
»le  gouvernement  républicain, 
»  aussitôt  que  le  vœu  sacré  du  peu- 
»ple  français  lui  a  été  annoncé; 
»qui.  contraint  de^  renoncer  mo- 
»m«-nlanémentà  son  système  po- 
D  litique  par  une  violence  connue 
»dc  toute  TEurope*  et  à  laquelle 
»  il  lui  était  imposs^ible  de  rési>ter, 
un'a  été  que  pendant  un  mois 
nTennemi  apparent  de  la  France; 
A  qui,  franchissant  tous  les  obsta- 
»  clés,  a  recherché  de  nou  veau  son 
a  amitié;  qui  n'a  cru  avoir  atteint 
aie  but  de  ses  désirs  qu'en  re- 
»  nouant  avec  elle  des  liaisons 
»précieu»ies  qui  doivent  contri- 
«buerau  bonheur  des  deux  états, 
»  etc.  »  Les  événemens  qui  se  suc* 
cédaient  avec  rapidité  amenèrent 


FEU 

bientôt  ane  époque  où  tous  les 
sacrifices  et  toute  la  prudence  du 
grand-duc  devaient  devenir  inu- 
tiles. Les  Anglais  avaient  insulté 
le  pavillon  de  la  république  dans 
le  port  de  Livourne,  et  y  avaient 
ouvertement  violé  les  propriétés 
des  négocians  français.  Quelque 
îustesque  fussent  les  plaintes  por- 
tèc>  à  cet  égard,  et  quelque  désir 
qu*eût  le  prince  d*y  faire  droit,  il 
lui  était  impossible  de  lutter  avec 
l'Angleterre,  et  de  maintenir  sa 
neutralité  contre  cette  puissance. 
Le  grand-duc  était  donc  dans 
cette  position  critique,  lorsqu'au 
mois  de  juillet  1796  ^  l'armée 
française  entra  dans  ses  états  , 
et  s'empara  de  Livourne.  Le  gé- 
néral Bonaparte  fit ,  par  représiùl- 
les,  saisir  tontes  les  propriétés  an- 
glaises, et  donna  même  l'ordre 
d'arrêter  le  chevalier  Spanocchi, 
gouverneur  de  la  ville,  qui  lui  fut 
dénoncé  comme  favorisant  les 
ennemis.  Le  général  français,  en 
renvoyant  ce  gouverneur  au 
grand-duc,  lui  mandait:*  J'espé- 
«re  que  v^us  donner»  des  ordres, 
»  pour  faire  punir  sévèrement  ce 
».  traître.»  Le  grand-duc  fit  la  ré- 
ponse suivante  :  «Le  général  Spa- 
»nocchi,  arrêté  par  vos  ordres,  a 
»été  transporté  ici;  il  est  de  ma 
M  délicatesse  que  je  le  retienne  en 
)iapre<itation ,  jusqu^à  ce  que  je 
«connaisse  les  motifs  de  cette  ar- 
«restation  (que  je  présume  être 
ajustes),  et  de  vous  donner,  ainsi 
«qu'ù  la  république  française  et  ù 
a  toute  l'Europe,  le  plus  grand  té- 
»  moignage  de  cette  équité,  con- 
»  forme  aux  lois  de  mon  pays,  aux- 
«quelles  je  me  suis  toujours  fait 
vun  devoir  d'être  soumis  moi- 
amCme.  Je  vous  prie  de  me  dire 


FER 

»  en  quoi  le  susdit  Spaaocchi  s*est 
»  rendu  coupable,  etc.»  On  avuit 
TÎ veulent  sollicité  le  prince^pour 
Ten^^ager  ù  quitter  sa  capitale  à 
l'approche  de  Tarmée  française  ; 
mais  il  déclara  positivement  qu'il 
D*cn  sortirait  pas.  Cette  rcriueté 
inapira  uu  général  Bonaparte  pour 
Ferdinand,  une  estime  qu'il  ma- 
nifesta hautement  dans  son  rap- 
port. Le   générai    français  étant 
allé  ù  la  cour  de  Toscane  avec  son 
épouse  Joséphîne,etJoscphFesch, 
son  oncle»  depuis  cardinal,  y  fut 
accueilli  do  la    manière  la  plus 
distinguée.  Ce  fut  à  cette  époque 
que  la  Vénus  de  Médicis,    avec 
plusieurs  autres  monumens  pré- 
cieux de  sculpture,  uu  assez  grand 
nombre  de  tableaux,  passèrent  de 
la  galerie  de  Florence  au  Musée 
de  Paris,  De  nouveaux  malheurs 
menaçaient  la  Toscane;  le  direc- 
toire, sans  avoir  égard  à  la  con- 
duite loyale   du   grand-duc  cl  à 
tous  les  sacrifices  qu'il  avait  déjà 
faits,  songeait  à  le  dépouiller  de 
ses  états  et  à  les  incorporer  à  la 
république  Ci>alpine.  On  raccusa 
d'avoir  voulu  faire  oc(^upcr  Porto- 
Firrajo  par  les  Anglais  :  ce  pré- 
texte parut  suillsant  pour  autttrî- 
ser  les  mesures   d'une   piilitique 
injuste.  Ferdinand^  toujours  dis- 

Fo.-é  à  n)aintenir  la  paix,  conjura 
orage,  en  s'engagea nt  à  fermer 
ses  pétris  aux  Anglais,  et  à  paver 
à  1 1  France  une  ><)inme  de  2  mil- 
li'ins.  Le  géner.il  Bonaparte  fit  a- 
)ora  évacuer  la  Toscane.  L'armis- 
tice qui  fut  conclu  an  m(n>  d'à- 
Tril  et  les  conférences  qui  se  tin- 
rei't  à  Ldine  ,  procnièrent  un 
ini>nient  de  calme  an  grami-duc, 
et  suspendirent  Texécution  des 
projets  anxqucU  le  directoire  u'U' 

T.   VII. 


FEJL 


81 


Tait  pas  renoncé.  Purrenu  à  main- 
tenir la  paix  au  dehors,  Ferdinand 
eut  à  craindre  des  troubles  dans 
l'intérieur.  Imbu  de  principes 
philosophiques,  il  avait  toujours 
traité  avec  ménagement  les  hom- 
mes qu'il  avait  crus  de  véritables 
amis  de  la  libiTté;  mais  s'aperce- 
Tant  que  ces  mêmes  hommes  abu- 
saient de  son  indulgence,  et,  sous 
un  masque  sacré,  ne  cherchaient 
que  le  trouble  et  le  dé-^ordre,  il 
crut  qull  était  temps  d'arrêter  les 
progrès  du  mal.  Cependant,  a- 
vaut  de  sévir,  il  iu.«itruisit  le  gé- 
néral Bonaparte  de  la  position 
dans  laquelle  il  se  trouvait.  Le 
général  français  lui  ayant  repon- 
du qu'ennemi  i\M»  perturbateurs 
de  la  paix  publique  ,  il  ne  les 
protégerait  janiai>,  le  grand-duo 
fit  d'abord,  avec  la  république  de 
Lucques,  une  convention  qui  as- 
surait la  garantie  mutuelle  des 
deux  étals;  et  rassemblant  ensui- 
te des  forces  sudisantes,  il  (it  ar- 
rêter un  grand  nomjïre  de  coupa- 
bles et'les  livra  à  la  sévérité  des 
lois.  Parmi  ceux  qui  furent  expul- 
sés de  la  Toscane,  il  se  trouva 
plusieurs  Génois  qui  adressèrent 
des  plaintes  à  leur  gouvernement. 
Toujours  prêt  à  faire  des  conces- 
sions qui  ne  compromettaient  ni 
scd  principes  ni  sa  dignité,  il  con- 
sentit à  ce  que  les  cit«>yens  de  la 
république  Cigurienn^  portassent 
la  cocarde  nationale  dans  tons  les 
pays  de  sa  dépendance;  reconnut 
peu  de  temps  a;»rès  la  nouvelle 
république  Cisalpine,  éloigna  de 
la  Toscane  Tabbé  UijvUi ,  agent 
des  princes  français  ,  et  refusa 
de  recevoir  à  Florence  le  pape 
Pie  Yl,  obligé  de  quitter  les  Èt.its 
rouiaius.  La  polUique  étranger^; 

6 


82 


FER 


voulant  le  puoir  de  son  attache- 
ment an  gouvernement  français , 
entretenait  en  secret  le  l'eu  de  la 
révolte;  rarchiduc  se  vit  alors 
dans  la  nécessité  de  renoncer  ou- 
vertement à  son  sy.-tème  dv.  neu- 
tralité. Le  gouvernement  français 
qui  soupçonnait  ses  intentions, 
n*eut  pas  plus  tôt  été  informé  du 
voyage  de  Manfredini  à  Vienne, 
que  ne  pouvant  plus  douter  des 
dispositions  du  duc,  il  lui  fit  re- 
mettre,  au  coniinenceni>  nt  de 
1^98,  une  note  par  laquelle  il  le 
sommait  de  se  déclarer  ou  Tallié 
actif  de  la  France  ou  son  ennemi, 
lui  signifiant  en  même  temps  que 
de  sa  réponse  dépendait  le  sort 
de  ses  états.  Au  mois  de  décembre 
suivant,  Livourn«î  ayant  été  o'^ru- 
pé  par  les  troupes  du  roi  de  Na- 
pies,  le  directoire,  persuadé  ou 
feignant  de  croire  cpie  le  grand- 
duc  avait  favorisé  celte  invasion, 
donna  ordre  au  général  Serrurier 
de  s'emparer  de  la  Toscane.  Ce- 
pendant,  ;!i  4brce  d\'irgent,  le 
grand-duc  décida  les  Napolitains 
à  quitter  Livourne.  Après  Féva- 
truation  de  cette  place.  Tannée 
française  abandonna  aussi  le  ter- 
ritoire toscan.  Le  directoire,  qui 
dé>iralt  mjinttnir  la  paix  avec 
l'Autriche,  et  qui  n*avait  eu  des 
ménagemens  pour  la  Toscane  que 
dans  cette  seule  vue,  déclara  la 
guerre  aux  souverains  de  ces  deux 
puissances,  au  mois  de  mars  1799. 
A  la  fm  du  même  mois,  les  géné- 
raux Scherer,  Miollis  et  Gautier 
étaient  en  possession  de  la  Tosca- 
ne. Le  grand-duc,  dont  la  cons- 
tance ne  se  démentait  pas  dans 
toutes  les  vicissitudes  de  la  for- 
tune, n'ayant  aucun  moyen  de 
résistance,  ùt  une  proclamation 


F£R 

par  laquelle  il  engageait  sp$  sujet? 
l'i  re>ter  tranquilles,  et  le  27  il 
quitta  sa  capitale  pour  se  rendre 
à  Vienne.  Par  le  traité  de  Luné- 
ville,  signé  en  1802,  le  grand- 
duc  obtint  la  di*;nilé  d'électeur  a- 
vec  le  duché  de  Sal>bourg;  mais  ce 
ne  fut  qu'un  bien  faible  dédomma- 
gement de  toutes  les  pertes  qu'il 
avait  éprouvées.  Ferdinand  ne 
devait  pas  jouir  long-temps  de  la 
tranquillité  qu'il  avait  si  chère- 
ment achetée.  En  i8o5«  il  quitta 
de  nouveau  ses  états  et  se  retira 
à  Vienne.  L'empereur  lui  même 
ayant  été  foreé  d  abandonner  sa 
capitale,  le  grand-duc  fut  encore 
oblige  de  chercher  une  autre  re- 
traite. Le  traité  tie  Preshourg  ra- 
mena encore  une  fois  fa  paix  en 
Europe  ;  eofiformément  à  Tune 
dts  stipulations  de  ce  traité,  le 
grand-duc  reçut  avec  la  dignité 
électorale  le  pays  de  Wurlzbourg, 
et  céda  de  nouveau  ses  étals  à 
l'Autriche;  il  accéda  ensuite  à  la 
confédération  du  Rhin,  et  se  ren- 
dît eu  1810  A  Paris,  pour  y  assis- 
ter au  mariage  de  l'empereur  Na- 
poléon et  deJ'archiduches.se  Ma- 
rijB' Louise.  Dans  une  proclama- 
titm  adressée  aux  P<ilonais,  en 
juin  1812,  Napoléon  s'exprimait 
ainsi  :  «Je  viens  pour  vous  don- 
»nerun  roi,  et  pour  étendre  vos 
•  frontières.  Votre  territoire  sera 
»plus  considérable  qu'il  ne  l'était 
»sous  Stani>las;  le  grand*  duc  de 
«Wurlzbourg  sera  votre  roi.  ■  Un 
tel  langage  annonçait  des  disposi- 
tions favorables,  mais  elles  restè- 
rent sans  eifet.  Redevenu  posses- 
seur de  la  Toscane  parle  traité  de 
Paris,  du  5o  mai  18149  Ferdinand 
devait  enfin  espérer  la  paisible  pos- 
session de  ses  états;  cependant  il 


KRIV 

Inf  fnrri*  ilo  H*rn  rlnîjçnrr  rncorn 
nioinriihiiif'tnMiil ,  à  r<i|in(|iu!  ni^ 
If  rni  .Iniirliiiii  y  oiilni  l'i  lu  t^lo 
<!<■  Mu\  iiriniT.  Il  |iiilili>i  iinr  |>ni- 
f'IfiiiMilioii  JtiiiH  l.'i(|iM'llr  il  Iriiioî- 
|çiiii  4011  (MoiiiirMicnl  (It*  rcHc  vln- 
lalioii  ili>  hofi  trrriloin*;  iiiui.t  vi'- 
iliiiii  iiviM'r.iliiif  à  lu  l'omt  i\v.%  rho- 
.•*(•**,  il  *^v.  MMidil  tivrt;  hii  riiiiiilUï, 
d'alMinl  ,\  riMc.t'IriiHiiilc  A  l.ivotir- 
iir.  l'iiifiii  Ir  vn  (mil  il  rrnh'ii 
iliiii.t  HivH  f'hi('«.  (|iir  le  rn'i  .Iniirliiiii 
avait  (|iiillrs,  ri  lui  rvyu  ilmm  nii 
«'■MpiLiti*  iiiix  nri'liiiiiiilioiiH  ^('mm'*- 
nilf^  (riin  |MMi|)lr  (|iril  «VMiiil  ri- 
fom*  iU>  ri'inli'^'  liiMiroiix.  FVnli- 
lUMid  III  iivdil  rpniim''  hi  priiH'r.<4M(; 
liiMii«c-,>|iii'ii>.Aini''lir  ilr  ^llpl^<l, 
(|tii  niuiinil  le  i  ^  HrpIrinliiT  iHn.^|, 

v\  (i(Mii  il  «Mil  iirtu  liili'!*  n  liii  nu, 

Ir  «Inf  lii'irililiiiri*  l.ri»|Milc|  F'niii- 
>'(HH*  ijiii  <i  iiii'4si  «•jMHi.Hr  iiiM*  l'iiri- 
r.r.HMi»  «It*  NiipIrM. 

FI•'.IU)l^AiNI>  r^  roi  (liH  Deux 
SIcilcH,  irniHÎ^'iiM'  DU  <l<*  rluirlrn 
III  ,rni  irKs|iii|(nr«t*l  il  AnirliiMlc 
Snxr,  l'Hinf'A  INiipIr^  Ir  i**  jinivinr 
i7.">i.  \tv  piinrr  Siiiitti^lNiraiidro, 
ù  qui  il  t'iil  rtniliiS  piMidiml  mhi  m- 
fum'i^t  n<*  pimMMlanl  nlIrHliilriin  ni 
li*«(;('niinUHiiiirr**  ii('r<><iftiiir('<*  pour 
iiiHlriiiri*  riU*i'ilifr  11*1111  IrAïus  il 
iiiHiH|itii  iirt'.i'fiMairoiTH'iit  liruii- 
roiip  (Ir  rfin>4(<i«  i\  itnii  iMlnriilicHi. 
I)rs  HOii  liim  Agr  il  iniiiiilV^liipmir 
If  |H-iiplr  lin  iilliirJH'nHMil  <|iii  lu 
rriidil  rlicr  i\  lu  iiiilitiii.  l'in  i^.'*)), 
s«»n  p^^o  numlii  Hiir  Ir  IrAimd'P.i»- 
|iiif;iMs  (M  il  H*  Iroiivn  pur  l'idii  iii^- 
nir  lirrilicr  du  rny  11111111*  d<*H  |)«>iix 
Sifilcs.  AviHil  Indrpnrl  dr  C.linrlt?» 
III, 011  J'iMinii  nnroii.^ril  dcrrgon- 
4M*  rfiiiip(>*«<'  dr  piYr!«oiihiif(f"»  de  la 
plii>«  hiiiilt*  tlitliiirllnii  <*!  rriiti  miîi- 
lilc  riMMiniin;  ri*  rnimi'il  Ini  piTHl- 
dû  par  lo  iimrqiili  du  Tmiucid,  fini 


FKR 


85 


drtnit  nn  foriiini!  fin  rni ,  rt  rpii 
jadis  prnr«*.H!*rnr  dr  droit  à  V\»v,^ 
.Hi*  Ironviiit  iilorit  prciiiirr  iniiii>«lrt* 
du  royaninr  du  Napli'M.  Lr  niar- 
qnift  t\v  'raiHiiM  i  n<*  ^v  conUMita 
|»an  d'uxrrrrr  iiii  «Miipirn  dr^poti- 
{\uv.  qui  lit  nnrlonl  iniirninrrr  Irn 
graiidn,  il  porla  rainlnlion  jn.H- 
^\\^\\  vonloir  vu  qnriqiio  Hortt!  ii« 
lai.Hsrr  an  jiMuii!  Honvcrain  qnr  U» 
iMun  do  roi  rt  rrgntir  1^  m^i  placr. 
Or  inini.Htrr,  ayni((l<''  par  rainbi- 
linn,  nr  s'nprrrrvail  pas  qu'il  m» 
taif«ail  divn  cniirini.H  pni'«.«aiifi.  (ir- 
prndHiil  il  rrjidit  aux  INapoliiain» 
df'N  hvryircM  inipoilann  :  il  les  al' 
t'raiirltii  df  H  droih  cxri'H.iil'**  qn  iU 
liayainit  rliaqnv  annri*  A  la  rour 
t\v  iViMiM*:  ri  M'oppoHa  ,  vu  i'^(^\)n 
à  (M*  qn*on  prrsi'nt/ll  an  pape,  la 
liafpirnrr  Idam  lir,  omilnnir  avî- 
li<«Hnntr  d(nit  Ir  ««rnl  hnt  riail  dv 
fairn  MOiiviMii'r  Ir.^  rfii.H  i\v  Naplrn 
(pTilN  riainil  riMlrv.dilfH  do  leur 
nrrplrr  A  Prvrqnr  di;  Uoinr;  rU 
par  d4f«t  (Mnip.H  tlrlal  aiiH^i  Iiardi» 
qnr  bini  ralunlrM,  il  snpa  daiiH 
Hl'M  roiKlriiiciis  la  pniH{«aiM^(*  dr.** 
liaroiM,  qui  Int  lolalrninil  anr.iin- 
lir  Hon^  \vn  r^({m•^  dr  .lo-irpli  Ho- 
iniparlo  rt  dr  Joarliini.  (lonror- 
iiirinriit  iiii  trailr  d'AixIn  («lia- 
prllr,  (pli  avuit  ainriu^  In  tri|d(; 
iillianrr  rntrr  TAi  triclir,  Ih  Fraii- 
<*r  rt  riCHpa^nr,  li*  roi  Krrdinaiid 
nvidl  rpon*4r,  Ir  j*  avril  iHIH,  lit 
pi iniM'Hm*  l^liirir-riaruliur-i«oiilH«: 
d'AntricluN  qnl«  i'tanl  doii«M;  d*nii 
f-ararlrru  iinprririix,  !«iil  rn  peu 
dr  tririp*!  f«Viiiparrr  dr.  l'i^Mpril  dn 
roi  fton  rponx  rt  Ir  ^onvrrnrr  i^ 
Hon  ^rr.  lic  iniiii*«trr  Tannn'i,  (pli 
nr  nV'Iait  Hontrnn  (pn*  par  la  t'a- 
\rnr  dn  roi  d  lvHpa|çiir  ,  ruyniil 
prrdnr  tout  A  coup,  ^rnlil  (pi'il 
ii«  pouvait  plnt  rù«i«lor  \\  lu  puiï- 


84  FEE 

sance  de  set  ennemis  et  surtout 
au  ressentiment  de  la  reine,  qu'il 
avait  en  la  malaJre:»se  de  contra- 
rier dans  plusieurs  occas^ions;  il 
demanda  et  obtint  sa  démission. 
On  lui  donna  pour  successeur  le 
marquis  de  la  Sambuca,  qui,  à 
peine  ministre,  songta  à  établir 
6on  autorité  sur  le  mr*me  pied  que 
celle  de  son  prédécesseur.  Cepen- 
dant Ferdinand,  cédant  aux  M)lli- 
citations  pressantes  de  son  épouse 
et  à  Tascendant  qu'elle  avait  sur 
lui,  sortit  de  son  apathie,  et  fit 
connaître  qu'il  voulait  s>'oecuper 
sérieusement  des  soins  du  gou- 
vernement et  tout  voir  par  ^es 
yeux.  Le  marquis  de  la  Sambuea 
provoqua  lui-mr*me  sa  di^^rûce, 
en  adressant  au  cabinet  de  Madrid 
une  lettre  dans  laquelle  il  s'ex- 
primait sur  le  compte  de  la  reine 
d'une  manière  peu  mesurée,  et 
donnait  sur  sa  conduite  des  dé- 
Uilsscandaleux.  Cette  lettre  ayant 
été  interceptée ,  il  reçut  sur-le- 
champ  l'ordre  de  se  rendre  ù  Pa- 
lerrae.  Le  chevalier  Artoo,  qui 
lui  »uccéda,  prit  une  marche  tout- 
à-fait  contraire;  il  fit  admettre  la 
reine  dans  un  conseil  qu'il  forma^ 
et,  par  différentes  oondoscendan- 
ces,  il  s'en  fit  un  appui  dontil  eut 
besoin  dans  plus  d'une  circona- 
tance.  Enfin  «  parvenu  au  plus 
haut  degré  défaveur,  il  entreprit 
de  faire,  dans  le  sy^tème  politi- 
que du  gouvernement,  des  chan- 
gemens  qui  eussent  épouvanté  un 
esprit  motos  ferme  et  moins  te- 
nace dans  ses  résolutions.  Toutes 
ses  vues  se  portèrent  vers  un  rap- 
prochement avec  l'Autriche  et 
l'Angleterre,  et  sacrifiant  à  l'inté- 
rêt de  ces  deux  puissances  Rome 
et  la  France,  il  ne  chercha  pas 


F£ft 

même  àméfliager  l'Eapagnt.  Char- 
les III,  indigné  d'une  semblable 
conduite,  eut  bientôt  un  autre  su- 
jet de  plainte  :  uni  affreux  tremble- 
ment de  terre  venait  de  désoler 
la  C  a  labre  ;  le  roi  de  France 
ayant  envoyé  une  frégate  au  se- 
cours des  malheureux  habitans 
de  ce  pays,  le  ministre  Acton  re- 
fusa impérieusemenl  de  la  rece- 
voir; le  roi  d'Espagne,  informé 
de  ce  refu**,  s'en  plaignit  amère- 
ment à  son  fils,  et  l'eng^agea  de 
la  manière  la  plus  pressante  è  ve^- 
tirer  sa  confiance  à  un  homme  qui 
en  abusait  au  point  de  ne  garder 
aucun  ménagement  pour  sa  fa- 
mille. On  s'attendait  alors  à  voir 
succomber  Acton;  mai»  la  faveur 
de  la  reine  l'emporta,  et  le  minis- 
tre resta  en  place.  On  vie  clai- 
rement dans  cette  circonstance 
que  le  cabinet  dt  Madrid  ne 
conservait  plus  aucune  influence 
sur  celui  de  Naples.  Cependant 
Ferdinand  souffrait  intérieure- 
ment de  la  mèaiotelligençe  qui 
régnait  entre  son  père  et  lui,  et 
désirait  beaucoup  ub  irapproche- 
ment.  Le  marquis  de  Mat^llana, 
ambassadeur  d'E^pague,  à  qui  il 
s'ouvrit  à  ce  sujet,  se  chargea 
d'aplanir  toutes  les  difficultés, 
et  il  fut  convenu  que  le  princjB 
ferait  un  voyage  en  Espagne.  Au 
mois  de  mai  1786,  le  roi  et  la 
reine  s'embarquèrent  sur  le  Saint- 
Joachim,  vaisseau  de  ligne  que 
Charles  III  leur  avait  envoyé,  et 
se  rendirent  à  Livourne  ;  mais  à 
peine  y  furent-ils  arrivés ,  que 
changeant  de  résolution,  au  lieu 
de  continuer  leur  route  vers  Ma- 
drid ,  ils  allèrent  à  Florence  et 
reviurent  à  Naples  au  mois  de 
novepot^re;  on  fpt  généralement 


FER 

persnadé  ^u'tin  chadgemvnt  si 
subît,  et  en  même  temps  si  étran- 
ge, était  encore  Teffet  de  Tascen- 
dant  d'Acton  sur  l'esprit  du  roi  et 
de  la  reine.  Le  mini»t(*re  de  la  jus- 
tice et  des  affaires  ecclésiastique» 
^tait  alors  entre  les  mains  du  mar- 
quis de  Santo-^larco*  homme  dé- 
voué ik  Acton ,  qui  avait  feit  ton 
élévation.  Ce  ministre ,  pour  se 
eonformcr  aux  intentions  de  son 
protecteur,  avait  supprimé  ik  Na- 
pies  plusieurs  églises  et  plusieurs 
communautés  religieuses  ;  cette 
mesure  avait  amené  avec  la  cour 
de  Rome  des  débats  auxquels 
Aeton  manifesta  ne  vouloir  pren- 
dre aucune  part,  et  cependant  il 
était  connu  que  le  marquis  de 
8anto-91arco  n'était  que  Texécu- 
feur  de  sa  volonté.  L^ne  conduite 
8Î  artiflcieuse,  les  relations  d'Ac- 
ion  avec  l'envoyé  d'Angleterre 
devenant  chaque  jour  plus  inti- 
mes, la  participation  de  la  reine 
à  tOQt  ce  qui  émanait  du  conseil 
particulier  dans  lequel  le  marquis 
Caraccioli,  ministre  des  affaires  é- 
frangères,  n'avait  pa«  même  voîx 
eonsukative  ;  tout  cela,  disons- 
noos,  avait  causé  un  mécontente- 
nient  universel,  et  avait  donné 
lieu  à  différens  pamphlets;  et  le 
roi,  qui  en  fut  instruit,  ne  croyant 
pas  devoir  froisser  ouvertement 
l'opinion  publique,  nomma  vicc- 
ro]  de  Sicile  Caramanioa,  qui  ne 
jouit  pas  long-temps  de  sa  nou- 
velle dignité,  car  il  mourut  bien- 
tôt après  du  poison  qui  lui  fut 
donné,  dit-on,  par  son  secrétaire. 
La  domination  du  ministre  Acion 
prit  bientôt  un  nouvel  accroisse- 
ment; la  mort  de  Charles  III,  ar- 
rivée en  1788^  en  Taffranchissant 
de  toute  espèce  d^  contraintOf  le 


FER 


M 


rendit  dé  foit,  pour  ainsi  dire, 
chef  souverain  des  affaires  dé 
Kaples ,  car  Ferdinand  était  en 
quelque  sorte  sous  l'entière  dé- 
pendance des  volontés  de  la  reine, 
et  ne  prenait  presque  plus  au- 
cune pari  aux  affaires.  Telle  était 
la  position  du  cabinet  de  Naples^ 
quand  la  révolution  française 
commença  à  alarmer  les  puissan- 
ces de  rÊuropc.  Acton,  Français 
d'origine ,  avait  pour  son  pays 
natal  un  éloignement  qu'il  ne 
dissimulait  pas;  il  chercha  à  con- 
tracter une  alliance  plus  intime 
avec  l'Autriche,  et  lut  en  cela 
secondé  par  l'inclination  de  la 
reine  qui  s'opposa  constamment 
i\  tout  traité  avec  l'Angleterre , 
quoiqu'elle  fAt  très-liée  avec  le 
chevalier Hamilton  etsoné<>ouse. 
Cependant  la  position  d'Acton 
devenait  fort  embarrassante  :d'uQ 
côté  5  il  n'ignorait  pas  qu'il  était 
détesté  des  Napolitains;  et  d'un 
autre,  le  gouvernement  français 
avait  positivement  demandé  la 
rupture  de  toute  relation  entre  le 
souverain  des  Deux  -  Siciies  et 
celui  de  l'Angleterre.  Le  ministre 
penchait  par  inclination  pour 
cette  dernière  puissance  «  et  il 
désirait  pouvoir  la  ménager  ; 
mais  les  ressources  de  son  génie 
lui  manquèrent  en  cette  occa?tion, 
et  sa  conduite  tortueuse  ayant 
déplu  à  la  France,  le  gouverne- 
ment chargea  l'amiral  Latouche 
de  se  rendre  avec  son  escadre  ù 
la  vue  de  Naples,  et  de  bombar- 
der la  ville  SI  le  roi  balançait  à 
renoncer  à  ses  relations  avec  les 
Anglais.  Acton  souscrivit  alors  à 
toutes  les  conditions  qui  lui  fu- 
rent présentées,  bien  résolu  de  s'y 
soustraire  aussitôt  que   les   cir- 


86 


FER 


constances  le  periniîttraîftnt.  Fer- 
dinaihi  iV  fu  crltu  inC'ine  nniiéo 
un  voyage  à  Konie,  ot  il  fui  si<^né 
entre  le  pape  cl  lui  nnc  conven- 
tion qui  mit  fin  à  tous  leurs  dé- 
bats. La  cour  de  Naples,  après  la 
mort  (k:  Louis  XVI,  ne  halaci^a 
pas  ù  entrer  dans  la  coalition;  elle 
fit  un  traité  d*alliance  avec  lo  ca- 
binet de  Londres,  et  y  joignit  son 
escadre  aux  forces  maritimes  an- 
glaises et  espagnoles,  destinées  à 
faire  le  siège  de  Toulon.  Pendant 
ce  temps,  les  esprits  fermentaient 
sourdement  ;  bientôt  le  mécon- 
tentement fut  porté  à  son  com- 
ble ;  on  murmura  hautement,  et 
on  demanda  ouvertement  le  ren- 
voi d'Actou  et  de  ladv  Hamillon. 
Il  ï'e  forma  une  première  conspi- 
ration, qui  fut  dé^'ouverte  au  mo- 
ment nù  elle  était  sur  le  point 
d*éclaler.-  En  1795,  il  s'en  forma 
une  seconde  beaucoup  plus  sé- 
rieuse, et  à  laquelle  prirent  part 
des  )tersonnage>  de  la  plus  hai.te 
di.otinction.  Enfin  ,  dans  celle 
mrme  année  ,  Acton  donna  sa 
démission;  mais  dépouillé  du  titre 
de  premier  ministre,  il  n  en  con- 
serva pas  moins  tout  son  crédit 
et  toute  Son  influence.  Cepen- 
dant, Ferdinand  cédant  aux  ins- 
tances de  la  cour  de  Madrid,  con- 
sentit à  faire  un  traité  de  paix  a- 
\ee  la  république  française  ;  ce 
tVailé  ne  fut  exécuté  de  bonne  foi 
ni  par  les  Napolitains,  ni  par  les 
Français,  car  Acton  continua  ses 
négociations  avec  l'Angleterre,  et 
le  gouvernement  français  ne  ces- 
sa point  d'avoir,  avec  les  inécon- 
tens  de  Naples,  des  intelligences 
dont  le  but  était  d'occasioner  un 
soulèvement.  Ferdinand,  dans  cet 
état  des  choses .  crut  devoir  se 


FER 

préparer  A  la  guerre;  etsaisissantf 
pour  rompre  ouvertement  avec 
la  France.  Tocea^ionque  lui  four- 
nit lenlne  du  général  Berlhicr 
dans  les  États  rouKiins.  il  se  réu- 
nit avec  la  Sardaigne,  l'Autriche 
et  la  Toscane;  porta  son  armée  li 
(>o,ooo  hommes,  et  en  confia  le 
commandement  aux  généraux 
Micheroux  ,  Roger  de  Damas  et 
Mack.  Il  marcha  lui-mOme  sur 
Rome,  y  entra  à  la  tête  de  10,000 
hommes,  et  força  les  Français  ù 
se  réfugier  dans  le  château  Saint- 
Ange.  Mais  la  division  aux  ordres 
du  général  lihampionnet  battit 
bientôt  viprès  le  général  Miche- 
roux  près  d'Aneôiie,  et  Mack  à 
Civita-Castellanà\  et  Ferdinand 
se  vit  contraint  dVvacuer  Rome. 
Ce  prince,  dont  la  position  se 
trouvait  fort  critique,  sentit  l'im- 
possibilité dans  laquelle  il  étaiit 
de  se  défendre  contre  les  Fran- 
çais, et  forcé  de  céder  à  l'empire 
de8  circonstance»,  il  prit  le  parti 
de  se  rendre  en  Sicile  9  et  s'em- 
barqua dans  la  nuit  du  a/|  sep- 
tembre 1798,  emportant  tous  ses 
trésors  et  emmenant  avec  lui  Ai- 
cola,  mini>trede  la  guerre,  à  qui 
il  attribuait  tous  >cs  revers.  Avant 
son  départ,  il  avait  laissé  à  Naples 
don  François  Pignatelli  Strongoli 
en  qualité  de  vice-roi.  Celui-ci, 
instruit  que  l'armée  commandée 
par  Mack  avait  formé  une  cons- 
piration contre  lui,  et  que  ce  gé- 
néral s'était  remis  lui-même  en- 
tre le6  mains  des  Français,  voyant 
d'ailleurs  que  les  Lazxaroni  é- 
taient  maîtres  de  tous  les  chû- 
teaux-forts,  que  le  peuple  com- 
mandait dans  la  ville,  et  qtie  le 
sang  coulait  de  toutes  parts,  de- 
meura persuadé  qu'il  chercherait 


FEH 

vainement  h  réiublir  Tordre  et  le 
c.'ilinciil  prit  doiu^  ausM  la  ré»o- 
liitiou  do  se  rendre  à  Palcrnif; 
mais  ne  voulant  pas  voir  les  bnti- 
meiiâ  qui  se  Irouvaienl  dans  la 
radctofiihijran  pouvoir  des  Fran-' 
çais,  il  let)  fit  incendier  avant  ^on 
départ,  sans  songer  uiênie  ù  sau- 
ver les  matelols  qui  composaient 
les  équipages.  Le  roi,  quelle  que 
fût  sa  haijie  pour  les  Fr.meaîs,  fut 
indigné  de  cet  acte  de  barbarie, 
€t  fit  einpri>onner  le  vice-roi  à 
son  arrivée  à  Pulernie.  Le  géné- 
ral Chanipionnet  arriva  bientôt 
sous  les  murs  de  Naples;  il  atta- 
qua cette  capitale  le  'ii  janvier^et 
s'en  rendit  maître  le  25.  Parvenu 
ù  empêcher  le  pillage,  il  leva  u- 
ne  contribution  de  5,ooo,ooo  de 
ducats,  et  après  avoir  établi  un 
gouvernement  provisoire,  il  don- 
na ordre  au  général  Diihesmc  de 
s'avancer  dans  la  Pouille  ,  et  de 

Eénétrer  ensuite  dans  les  Cala- 
res.  Ce  général  éprouva  bientôt 
ce  que  peut  le  fanatisme  sur  un 
peuple  barbare  :  on  vit  le  c&rdf- 
nal  KufTo  secondé  par  le  curé  Ri* 
naidîy  le  moine  FradiaTolo  et  au- 
tres de  mCme  etipéce,  parcourir, 
la  croix  sur  la  poitrine,  la  Fouil- 
le et  rAbruzze,  ))rôcher  le  carna- 
fçe  et  le  meurtre  au  nom  d'un 
Dieu  de  paix,  soulever  les  féro- 
ces habilans  de  la  Calabre,ct  mar- 
cher à  leur  tête  contre  Tarmée 
française.  Après  avoir  obtenu  sur 
e]l<^  pliisieurs  avantages,  le  mi- 
nistre des  autels  devenu  général 
d'armée  s'aviinya  vers  Naples«  où 
régnait  le  plus  affreux  désordre, 
et  entra  dans  cette  malheureuse 
irille  le  21  juin  1799.  Capoue  et 
Gaëte  furent  bientôt  assiégées^  et 
êe  rendirent  presque  sans  résis- 


F£R 


87 


tance  :  leA  Français  obtinrent  une 
capitulation;  mais  on  refusa  toute 
espèce  d'accommodement  aux 
Napolitains.  Le  pinceau  le  plus 
énergique  parviendrait  di(Ti<'iie- 
ment  t\  tracer  le  tableau  des  hor- 
ribles massacres  et  des  vengean- 
ces atro(  es  qui  couvrirent  le  sol 
napolitain  d'échalauds  et  de  sang; 
rang,  dignités.  Age,  sexe,  rien  ne 
fut  épargné;  les  hommes  les  plus 
illu.<>tres  par  leur  naissance,  les 
plus  respectables  par  biir  mérite 
personnel,  les  plus  reconnnanda- 
bles  par  leurs  services,  furent  im- 
pitoyablement égorgés;,  et  ceux 
qui  échappèrent  ii  la  hache  dei 
bourreaux  et  au  ter  des  assassins, 
furent  envoyés  dans  les  iles  de 
Liparl,  et  plongés  dans  les  plus  af- 
freux cachots.  Fuyant  cette  terre 
de  désolation,  grand  nombre  de 
Napolitains  parvinrent  i\  se  sau- 
ver en  France,  ou  dans  les  autres 
partie»  de  Tltalie  :  ceux  qui  com- 
posaient la  garnison  du  château 
de  TŒuf,  après  s'être  défendu» 
avec  une  intrépidité  qui  tenait  du 
désespoir,  capitulèrent  avec  les 
Anglais  au  pouvoir  desquels  était 
la  rade;  mais  loin  de  trouver  en 
eux  secours  et  protection,  ils  ne 
firent  que  changer  de  bcuirreaux, 
car  pas  un  seul  n'échaj'pa  à  la 
mort.  Les  cheveux  blancs  et  les 
longs  services  du  brave  amiral 
Caracciolo  ne  purent  le  soustraire 
au  sort  commun,  et  l'amiral  Nel- 
son le  fit  pendre  sur  son  bord. 
Enfin  depuis  le  mois  de  juin,  jus- 
qu'en décembre  i7()95  le  sang  ne 
cessa  pas  de  couler.  Au  mois  de 
janvier  1800,  Ferdinand  IV  re- 
vint à  Naples  avec  sa  jamille  et 
lady  Ilamilton,  dont  la  reine  ne 
pouvait  plus  se  passer.   Dans  la 


88 


FER 


rrirme  année,  il  fut  conclu  entre 
l't<s('agne  l't  le  général  Bonapar- 
te, alors  1"  ronsul,  un  traité  qui 
gnriintis!»ail  rioté^^rité  du  royau- 
me (le  Mjples.  Cependant  par  le 
traile  de  Lunéville»  Ferdinand  se 
trou\a  en  quelque  sorte  sou»  la 
dépendance  de  la  France;  et  par 
celui  de  FInreuce,  signé  le  28 
mars,  il  céda  le*  Présides,  Porlo- 
Longone,  dans  Tile  d  Elite,  et  la 
principauté  de  Piombino.  Il  con- 
sentit ausïii  à  Toir  occuper  par  les 
Français  dilférens  points  de  ses 
états  jusqu'à  ce  que  les  Anglais 
eus^enl  entièrement  éracué  l'E- 
gypte. En  i8o3,  époque  à  la- 
quelle la  guerre  recommença  en- 
tre la  France  et  la  Grande-Breta- 
gne ,  Napoléon  feignit  d'avoir  le 
projet  d'expulser  les  Anglais  de 
l'île  de  Malle,  et  i\  cet  effet,  il  fit 
passer  dans  le  royaume  de  Napley 
de  nouvelles  troupes  qui  occupè- 
rent plusieurs  ports  de  TAdriati- 
que.  Par  un  traité  signé  en  i8o5, 
le  roi  de  Naples  s'obligea  à  gar- 
der la  plus  stricte  neutnilité  et  ik 
interdire  l'entrée  de  ses  états  aux 
troupes  de  toutes  les  puissances 
alors  en  guerre;  mais  au  mois  de 
novembre  de  la  même  année,  ou- 
bliant tous  les  maux  qui  avaient 
sui^i  une  première  imprudence, 
il  \iola  la  neutralité,  reçut  à  Na- 
ples 12,000  Russes  et  Auglais, 
mitson  armée  A  Irur  disposition, 
et  en  confia  le  commandement  au 
général  russe  Lascy.  A  peine  se 
fut-il  déclaré  l'ennemi  de  la  Fran- 
ce, que  le  général  reçut  de  sa 
cour  l'ordre  de  se  rendre  à  Cor- 
fou.  L'Autriche,  de  son  côté,  con- 
clut, le  a6  décembre,  le  traité  de 
Presbourg;  et  Ferdinand,  réduit 
à  ses  propres,  forces,  re $ta  exposié 


FER 

à  la  vengeance  d'un  ennemi  q<ron 
n'offensait  pas  impunément.  Cet- 
te violation  du  traité  causa  la 
perte  momentanée  de  Ferdinand; 
car  Napoléon  déclara  que  les 
Bourbon  ne  régneraient  plus  à 
Naples,  et  mit  la  couronne  sur  la 
tête  de  Joseph  Bonaparte  son  frè- 
re. Ferdinand  se  retira  une  se-> 
conde  foin  à  Palerme,  et  chercha 
constamment  à  susciter  des  en- 
nemis au  roi  Joachim,  qui  avait 
remplacé  Joseph  à  Naples.  Bien- 
Xài  il  »'élefaà  Palerme  des  débats 
sérieux  entre  la  reine  et  les  An- 
glais; ceux-ci  ayant  des  forces 
considérables  dans  la  Sîctie,  cher» 
chèrent  à  anéantir  l'autorité  de 
la  reine,  qui  cependant  les  avait 
constaniraent  favorisés,  et  ils  vou- 
lurent dominer  en  maîtres.  La 
princesse  montra  dans  cette  occa- 
sion beaucoup  de  fermeté,  et 
s'opposa  avec  force  aux  préten- 
tions de  ses  ennemis;  mais  elle 
éprouva  de  la  part d*Acton  qu'elle 
n'avait  cessé  de  combler  de  fa- 
veurs, une  perfidie  et  une  ingra- 
titude bien  dignes  de  ceux  à  qui 
il  était  vendu.  Acton,  qui  sans  ê- 
tre  ministre  conserviit  toute  son 
ancienne  influence,  forcé  de  pren- 
dre un  parti,  se  déclara  pour  les 
Anglais  et  abandonna  la  reine;  il 
se  permit  même  de  lui  répéter 
dans  plusieurs  circonstances  : 
quil  était  temps  que  sa  majesté  per- 
mit au  roi  (têtre  maître,  La  prin- 
cesse ne  pouvant  se  résoudre  à 
voir  échapper  de  ses  mains  le  pou- 
voir dont  elle  était  accoutumée  û 
disposer,  chercha  à  former  un 
parti.  Les  grands  auxquels  elle 
s'adressa,  refusèrent  de  favoriser 
ses  projets;  mais  le  peuple  se 
montra  tout  disposé  à  la  servir,  et 


<n  pfn\  de  teinp:»  Veffetveêteneè 
fut  portée  à  un  tel  point,  que  les 
Angluiit  eussent  c«)uru  le  plus 
çranii  danger  »'\U  ne  t$e  fussent 
belles  de  faire  venir  des  reiiforU 
eonsidcrablcs.  Ce  fut  ù  celte  épo* 
que  que  muurut  Anton.  Le  cabi- 
net de  Londres,  qui  ne  sut  jamais 
borner  ses  prétentions  usurpatri- 
ees,  demnndct  qu'on  le  mit  en 
posseï.nion  d'un  des  ports  de  la 
Sicile;  mais  les  dispositions  non 
équiroques  des  Siciliens  lui  fi- 
rent sentir  toute  Tineonvenance 
d*uuo  semblable  demande.  Le  35 
novembre  1809,  le  duc  d'Orléfin» 
/épousa  la  princesse  Marie-Amé- 
lie ,  fille  du  roi  des  Deux-Sici- 
les.  Soit  par  dégoût,  soit  par  fai- 
blesse, Ferdinand  IV  abandonna 
le  gouTernement  de  son  royau- 
me, et  en  chargea  le  prince  hé- 
réditaire son  fils,  à  qui  il  donna 
l(v  titre  de  vicaire-  général.  Ces 
changemcns  relevèrent  les  espé- 
rances de  la  roinc.  Dii'yh  elle  avait 
repris  son  ancien  ascendant;  déjà 
elle  s'occupait  avec  ardeur  des 
moyens  de  débarrasser  la  Sicile 
de  la  douiination  tyranntque  des 
An<;Iais,  quand  ceux-ci  furent 
instruits  de  ce  qui  se  passait.  Ne 
gardant  plus  alors  aucun  ménage- 
ment, ils  eurent  recours  .^  un  acte 
arbitraire,  aussi  contraire  A  la 
justice  qu'à  la  raison;  ils  forcé- 
rent  la  reine  à  s'éloignt^rde  la  Si- 
f'ile,  et  «^s'embarquer dans  la  sai- 
.•>on  la  plus  rigoureuse  de  Tannée. 
Ne  craignant  plus  d'obstaeles,  ils 
ne  mirent  aucune  borne  A  letir 
despotisme;  ils  changèrent  la 
4'onstitiition  du  royaume,  donnè- 
rent une  organisation  nouvelle 
au  parlement,  et  abreuvèrent  le 
vol  de  tant  ifamertume  ,  <]u*îl 


FRft 


»9 


prit  le  parti  de  se  retirer  dan» 
une  de  ses  maisons  de  plaisance. 
Telle  fut  la  f>ositif)n  de  la  Sicile, 
jusqu'au  i  5  mai  181 5«  époque  où 
la  chute  de  Napoléon  ayant  en- 
traîné celle  du  roi  Joacbiui,  Fer- 
dinand retoorna  à  Naple»  et  re- 
prit son  ancienne  autorité. 
Quoique  ,  avant  son  entrée 
dans  la  capitale^  il  eût  annoncé 
par  une  proclamation  que  la 
capitulation,  signée  le  i5  mfii 
à  Cat>a -^  Lanzn  «  ne  serait  vio- 
lée dans  aucun  de  ses  aVticles^ 
des  rigueurs  terrible»  furent 
exercées  ;  et  l'on  ne  peut  se  rap- 
peler sans  un  profond  sentiment 
d  horreur,  que  l'ordre  ayant  été 
donné  à  tous  les  habitans  de  Na- 
pies  de  se  renfermer  chez  eux 
pendant  un  certain  nombre  d*heu« 
res,  la  place  publique  fut  garnie 
de  potences ,  et  que  la  première 
chose  qui  frappa  la  vue  de  cha- 
cun, en  sortant  de  sa  maison  ^ 
fut  le  spectacle  des  malheureat 
qu'on  avait  suspendus  h  ces  po- 
tences! Les  acquéreurs  des  bien» 
des  émigrés  furent  dépossédé» 
sans  remboursement  des  som- 
mes payées  à  compte  ;  et  le  do- 
maine de  la  couronne  s'empara 
des  majorats  accordés  par  les  roi^ 
Joseph  et  Joaehim.  Ferdinand 
cimenta  son  alliance  avec  la 
France  par  le  mariage  de  la  prin- 
cesse Caroline-Ferdinaude-Loui- 
se,  sa  petite-^fille ,  avec  le  prince 
Ferdinand  d'Artois,  duc  de  Berri; 
et  lui-même,  devenu  veuf  par  la 
mort  de  Marie-Charlotte-Lcuiise, 
arrivée  le  8  septembre  i8i4*c- 
pousa,  en  1816,  M"'  d'Arliano, 
duchesse  de  Florida.  Le  succes- 
seur d'Acton  au  ministère,  Loui» 
de  i^édicls,  peut    être  regardé 


9^ 


FER 


c<»mme  Tauteiir  de  U  fin  fléplo- 
ralile  du  roi  Joacbim.  C*e&t  lui 
qui  parvînt,  dit-on,  îk  l'atlirer 
dans  les  Calakies,  où  après  s'être 
battu  en  héro?  avec  quelques  u- 
m\é  reiités  fidèles,  cet  ancien  gé- 
néral français  tomba  entre  les 
mains  de  ceux  qui  étaient  à  sa 
poursuite.  La  postérité  pronon- 
cera «iur  la  fin  tragique  de  ce  roi, 
qui  reconnrt  pour  tel  par  toutes 
les  puissances  de  r£urope,  fut  ju- 
ge et  ru>illé  comme  un  simple 
inilitalre.  De^  baiides  de  brigands 
rassemblés  sur  difierens  points 
du  royaume  de  Naples,  y  avaient 
donné  des  înquiél ndes  assez  sé- 
rieuses; mais  elles  turent  bientôt 
dispersécs.et  àrexcepliond<  quel- 
ques agitations,  apaisées  aussitôt 
que  connues ,  Ferdinand  jouit 
constamment  dans  ses  états  d*une 
assez  grande  Iranquillité  jusqu'au 
mois  de  juillet  iS'jo,  époque  où 
cclala  un  mouvement,  dont  on 
ue  connaît  pas  au  juste  la  (-au>e. 
Les  uns  Tont  attribué  A  laug- 
mentation  de  Timpôi  :  d'autres  à 
Tiustabilité  naturelle  des  peuples, 
en  général  avide^^  de  cbanf>e- 
mens;  mais  surtout  à  re>prit  d*in- 
novati(»n  répandu  par  les  Carbo^ 
narL  Cette  secte,  qui  de  TAotri- 
che  s^était  propagée  jusques  à 
Naples,  comptait  parmi  sesadhé- 
rens  devenus  très-nombreux,  des 
hommes  des  classes  les  plus  éle- 
vées. Enfin,  le  2  juillet,  un  lieute- 
nant du  régiment  de  Bourbon 
cavalerie,  en  garnison  ù  Nota,  et 
un  prêtre  de  la  même  ville  nom- 
mé Louis  Mcnicbini,  qui  avaient 
formé  le  projet  de  faire  une  ré- 
volution en  Italie,  et  d*y  procla- 
mer le  gouvernement  constitu- 
tionnel, se  font  suivre  par  un  es- 


FER 

cadron  de  cavalerie,  emportant 
armes  et  bagages,  et  se  dirigent 
vers  Avelino.  Les  habitans  du 
pays,  la  milice  organisée  par  le 
général  Pépé,  et  mrnve  les  sol- 
dats envoyé)  pour  les  disperser 
se  joignent  à  eux,  et  demandent 
la  constitution  des  cortés.  Le  roi 
ne  voyant  aucun  moyen  d'arrê- 
ter le  torrent,  qui  grossissait  à 
chaque  inst-int,  promet  de  pu- 
blier sous  huit  jours  la  constitu* 
tion  demandée;  mais  les  insurgés 
trouvent  ce  délai  trop  long,  et 
exigent  qu'elle  soit  adoptée  sur- 
le-champ  Daua  la  matinée  «lu  7, 
le  roi  aimoiiç:i  par  un  rescrit  que 
sa  santé  ne  lui  permettant  plus 
de  tenir  les  rêne>  du  gouverne- 
ment, il  les  remettait  au  prince 
son  fils,  ()u*il  nommait  s(m  vicai- 
re-général dans  le  royaume  des 
Deux-Siciles,  avec  tous  les  droits 
de  V aller  ego.  Le  9,  le  général  Pé- 
pé entra  à  Naples,  à  la  tête  de 
son  armée  constitutionnelle,  y 
reçut  Taccueil  le  plus  favorable 
de  la  part  du  roi  et  de  son  >icai- 
re-gêncral,  et  fut  confirmé  dans 
le  commandement  en  chef  de 
rarmîe  Napolitaine;  la  joie  écla- 
ta dans  tonte  la  ville,  on  adopta 
lacociide  tricolore,  Its  princes 
la  prirent  aussi,  et  rien  ne  trou- 
bla Tallégrcsse  de  ce  beau  jour. 
Le  ivi,  le  roi  et  toute  la  lamille 
royale  juièrent  fidrlilé  à  la  cons- 
titution; mais  plusieurs  seigneurs 
Siciliens  qui  se  trouvèrent  alors 
à  Naples.  refusèrent  de  prêter  ser- 
ment au  nouveau  système  consti- 
tutionnel. L'armée  aux  ordres  du 
général  Pépé  était  déjà  composée 
de  40,000  hommes.  Le  parlement 
fut  convoqué  pour  le  1''  octobre^ 
Le  roi;  en  attendant  sa  réunion, 


FER 

«npprimn  les  juridictions  féoda- 
les et  haronniales,  et  établit  des 
préfectures  et  d'antres  institu- 
tions modernes.  Il  forma  aussi 
deux  juntes  eharg;ées  de  pr<»nou- 
cer  sur  tout  eeqni  était  relatif  au 
militaire.  On  ne  fut  pas  plus  tAt 
instruit  des  événemens  de  Na- 
ples,  ù  Païenne,  à  Messine,  dans 
la  (.ulahre,  et  dans  les  difTérentcs 
\îlles  du  royaume,  que  les  eris  de 
liberté  se  fn-ent  entendre  de  tou- 
tes parts.  La  journée  du  14  fut 
marquée  i\  Napics  par  une  insur- 
rection «  dans  ]a()uelle  on  se  livra 
au  piliafre;  plusieurs  personnes  y 
perdirent  la  vie,  et  ce  ne  fut  qu'a- 
vec beaucoup  de  peine  que  le  gé- 
néral Cburcb  p'ir\int  ù  s'écliap- 
pcr.  Dans  une  proclamation  pu- 
bliée à  ce  sujet,  le  vicaire  s'enga- 
gea  de  nouveau  au  maintien  de 
la  constitution;  un  décret  du  u6 
établit  la  liberté  de  la  presse.  Le 
royaume  des  Deux- Sicile»  était 
loin  de  jouir  de  la  tranquillité: 
des  scènes  sanglantes  avaient  eu 
lieu  ;\  Palerme.  qui  voulait  aToir 
une  constitution  indépendante. 
Dans  les  (lalabres  et  les  Abruzzes 
on  faisait  la  même  demande;  et 
don  autre  côté  les  évêques  et  les 
différens  membres  du  clergé  s'a- 
gitaient en  tous  sens,  et  fomen- 
taient sur  tous  les  points  Tin- 
su  rreci  ion  et  la  révolte.  Cepen- 
dant, la  Russie  et  TAutricbe  rc- 
lu**<'ut  de  recevoir  les  nouveaux 
ambassadeurs,  et  la  dernière  de 
ces  puissances  fait  passer  des 
troupes  en  Italie,  en  déclarant, 
tontcfoi>,  quVlle  n'a  aucun  pro- 
jet boslile  contre  Naples.  Sur  ces 
entrefaites,  les  souverains  assem- 
blée à  Laybach,  engagent  le  roi 
de  Naples  à  s'y  rendre,  et  ce  prin- 


FER 


«* 


ce  8*embarquc  à  Baja,  le  16  dé- 
cembre. Il  fut  facile  dès  ce  mo- 
ment de  prévtdr  quelles  seraient 
les  suites  de  ce  voyage.  Les  |)uis- 
sances  s'élevèrent  contre  les  in- 
novations faites  dans  le  gouver- 
nement de  Naples,  et  demandè- 
rent l'ocoupation  temporaire  de 
ce  royaume,  par  nue  armée  qui 
serait  aux  ordres  du  roi ,  et  qui 
protégerait  le  rétablissement  des 
choses  dans  l'état  o\\  elles  étaient 
av;»nl  le  G  juillet.  On  rejeta  cel- 
te demande  avec  indignation,  et 
de  toutes  parts  on  se  prépara  à  la 
guerre  avec  enthousiasme.  Le 
prince-régent  se  disposa  lui-mô- 
me i\  se  rendre  à  l'armée ,  et  fit 
avant  de  partir  une  proclamation 
dans  laquelle  il  annonça  un  dè- 
Youemeiit  sans  réserve  à  la  cause 
de  la  liberté.  L'armée  autrichien- 
ne, commandée  par  le  prince  royal 
Ferdinand  9  le  général  Frimont, 
le  prince  de  Lichtcnsteinet  le  gé- 
néral Sch  warlzenberg,aTait  quitté 
les  rives  du  Po  et  s'avançuit«8ur 
diiTérens  points,  cependant  avec 
prudence.  Le  7  mars,  le  général 
Pépé  eut  une  affaire  avec  l'enne- 
mi, et  obtint  d'abord  quelques  a- 
vantages;  mais  le  désordre  se  mît 
dans  son  armée,  ses  troupes  se 
débandèrent  9  et  il  fut  forcé  d'o- 
pérer sa  retraite.  Les  Autrichiens 
s'emparèrent  de  Capoue,  le  ai 
mars,  et  le  a4*  après  un  seul 
combat,  ilsentrèrent  à  Naples.  Les 
Napolitains  prouvèrent  dans  cel- 
te occasion  qu'ils  n'étaient  pas 
faits  pour  la  liberté,  et  donnèrent 
une  grande  preuve  de  l'incons- 
tance de  leur  caractère;  car  l'en- 
nemi vainqueur  qui  venait  leur 
imposer  un  gouvernement ,  fut 
reçu  par  eux  avec  autant  de  joie 


9* 


P£ll 


qu'ils  en  n  valent  témolgoè  lors  de 
Tarrivée  dans  la  capitale,  de  Tar- 
mée  qui  devait  leur  garantir  une 
constitution.  3o,ooo  Autrichiens 
entrèrent  donc  à  Napks,  et  du- 
rent occuper  cette  vill«*  pour  y 
maintenir  le  calme  et  empêcher 
It»  désordre.  On  forma  »ur-le- 
champ  un  gouvernement  provi- 
soire composé  de  Ax  memhres , 
et  Ton  su&pendit  la  liberté  de  la 
précise.  Alors  les  arrestations  se 
multiplièrent  ;  on  désarma  les  pa- 
triotes :  tous  les  Ibnctionnaires 
publics  et  employés  sous  le  ré- 
gime constitutionnel  lurent  des- 
titués, plusieurs  députés  furent 
arrêtés,  et  Ton  poursuivit  les  car- 
bonari  avec  beaucoup  d*acharnc« 
ment.  Des  ofliciers  de  police  par- 
coururent les  rues  jour  et  nuit, 
fouillant  les  ind^'idus  suspects, 
faisant  fustiger  ceux  qui  se  trou- 
vaient munis  d'un  couteau  seule- 
ment, et  condamnant  à  la  mort 
tous  ceux  qui  étaient  porteurs 
d'armes  oiTensivesou  défensives. 
B'entAt  le  roi  rentra  dans  la  capi- 
tale, et  reprit  les  rênes  du  gouver- 
nement. Telle  fut  la  fin  de  cette  ré- 
volution éphémère. 

FERDINAND  VU,  roi  d'Rs- 
pagne  et  des  Indes,  fils  de  Charles 
IV  et  de  Msrie-Louise  de  Parme, 
naquit  à  Saint-lldefonsc ,  le  6 
octobre  178  V  11  n'avait  que  six 
ans,  quand  il  fut  reconnu  prince 
des  Asturies.  Les  députés  des  pro- 
vinces demandèrent,  à  cette  épo- 
que, le  rétablissement  des  cortès, 
que  Charles  IV  avait  abolies,  et 
insistèrent  d'autant  plus,  que  cette 
Institution,  très-^ancienne .  avait 
toujours  été  regardée  comme  le 
palladium  des  libertés  nationales. 
Cependant,  aprè»  quelque»  diffl- 


cultes,  les  députés  prêtèrent  le 
serment  de  fidélité.  Don  Juan  £s- 
colquitz  et  le  duc  de  San-Carlos 
furent  chargés  de  Téducation  du 
jeune  prince,  qui  fit  des  progrès 
atsea  rapides ,  particulièrement 
dans  les  mathématiques.  L'Espa- 
gne entière  était  alors  gouvernée 
par  le  prince  de  la  Paix,  à  qui  il 
ne  manquait  que  le  nom  de  roi. 
Cet  heureux  aventurier,  dont  la 
politique  se  portait  sur  l'avenir, 
et  qui  voulait  prolonger  son  auto- 
rité en  acquérant  sur  l'esprit  de 
l'héritier  du  trône  le  même  em- 
pire qu'il  exerçait  sur  celui  de 
Charles  IV,  chercha  de  bonne 
heure  h  s'emparer  de  son  esprit; 
mais  son  plan  fut  déjoué  par  les 
deux  instituteurs,  à  qui  ses  des- 
seins no  purent  échapper.  Ces 
deux  hommes  s'appliquèrent  à 
faire  sentir  au  jeune  prince  com- 
bien il  lui  importait  de  se  sous- 
traire à  l'influence  de  Godoi,  et 
parvinrent  à  lui  inspirer  pour  ce 
ministre  une  haine  que  rien  dans 
la  suite  ne  put  affaiblir.  Godoi 
ne  l'ignora  pas  long-temps,  et, 
perdant  l'espoir  de  gagner  la  con- 
fiance du  prince,  il  songea  i\  lui 
nuire.  Il  imagina  donc  qu'en  in- 
disposant contre  lui  le  roi  et  la 
reine,  il  parviendrait  non-seule- 
ment i\  rendre  sa  haine  impuis- 
sante, mais  encore  à  l'éloigner  to- 
talement des  affaires;  il  s'acharna 
tellement  h  le  contrarier  dans  tous 
ses  goûts  et  dans  toutes  ses  incli- 
nations, qu'il  demanda  le  renvoi 
du  comte  d'Alvarei^  son  nouveau 
gouverneur,  parce  que  cet  hom- 
me, rempli  de  vertus,  étaitparve- 
nu  à  se  concilier  la  bienveillance 
du  prince.  L'exercice  le  plus  fami- 
lier de  Charles  H I  et  de  Charles  IV 


,  '  ^'f  /'f/f/ff//f^r/y/^. 


/f»t'  f/'A'^rry/tr 


FER 

était  la  okasse.  Godoi  chercha  t 
par  mille  moyens  dififérens,  à  îd»*- 
pirer  le  même  goût  au  prioce; 
mais  toutes  ses  tentatiyes  furent 
inutiles.  Il  n'eut  pas  qn  sucpèâ 
plus  heureux  dans  les  négocia* 
tions  qu'il  entama  relativement 
au  mariage  de  Théritier  de  la  cou- 
ronne d'Espagne  avec  une  pria* 
cesse  de  la  maison  régnante  d'An- 
gleterre :  CCS  négociations  furent 
interrompues  par  lu  guerre  qui  S4^ 
déclara  entre  les  deux  puissances^ 
et  Ton  conclut  alors  la  double  al- 
liance du  prince  des  Asturies  avec 
une  princesse  de  Naplus,  et  du 
prince  des  Deux-Siciîes  avec  une 
infante  d'Espagne.  L'épousa  du 
prince  des  Asturies  parut  à  la  cour 
de  Madrid  avec  toutes  les  grâces 
de  la  jeunesse,  tous  les  attraits 
de  la  beauté,  et  tous  les  agrémeus 
qui  sont  le  résultat  d'une  éduca- 
tion soignée;  tous  les  regards  se 
portèrent  vers  elle  ;  et  tandis  que 
la  reine-mère,  entièrement  négli- 
gée ,  se  trouvait  abandonnée  mê- 
me de  ceux  qui  jusqu'alors  avaient 
paru  le  plus  attachés  à  sa  per- 
sonne ,  la  jeune  princesse  jouis- 
sait des  hommages  et  des  adora^ 
tions  des  principaux  seigneur^  du 
royaume  etdes  grands-dignitaires 
de  l'état.  La  reine-mère,  bl^s^ée 
de  cette  préférence  trop  marquée, 
et  surtout  irritée  d^  l'abandon  ab- 
6olu  dans  lequel  elle  se  trouvait» 
çonput  contre  l'épouse  de  son 
fils  une  violent^  jalousie,  qui 
bientôt  se  changea  en  haine.  On 
accusa  la  jeune  princesse  de  pren- 
dre trop  d'empire  sur  son  ^oux, 
qui  la  chérissait,  et  de  lui  inspirer 
contre  les  Français  l'éloignemeat 
qu'elleavait  elle-raemepourcetta 
nation;  enfin  oo  l'abreuva  de  chq- 


F£& 


93 


grips  de  toute  espèce.  On  «mêm^ 
prétendu^  mais  sans  apporter  de 
preuvejs  suffisantes,  que  sa  mort, 
arrivée  le  ai  mai  1806,  ne  fut  pas 
naturelle:  les  douleurs  qu'elle  é- 
prouva  après  avoir  pris  uae  tasse 
de  chocolat^  firent  naître  ces  soup- 
çons. Telle  fut  la  fin  prématurée 
d'une  princesse,  enlevé^  à  lu  fleur 
de  son  âge 9  et  qqî  n'eut  d'autre 
tort  réel  envers  ceux  qui  la  per- 
sécutaient, que  d'avoir  été  favo-* 
risée  de  la  nature,  ^^odoi»  peu  di^ 
temps  après^  songea  à  donueruof 
nouvelle  épouse  au  prince  ;  maiji 
les  événemens  qui  survinrent  lui 
rendirent  ce  choix  absolument 
étranger.  Depuis  long-temps  Na- 
poléon avait  formé  le  projet  de 
s'emparer  de  TJSspagne  :  suivaat 
d'un  (Bil  attentif  tout  ce  qui  se 
passait  à  cette  cour,  il  n'attendait 
qu'une  circonstance  favorable 
pour  se  déclarer  ;  les  trouhleit 
qui  régnaient  parmi  les  différeois 
membres  d^  la  famille  royale  le 
décidèrent  ik  agir.  M.  de  Beau- 
harnais,  son  amba^adeur  é  Ma- 
drid, con  for  même  létaux  instruc- 
tions qui  lui  furent  données,  eut 
avec  le  prince  des  Asturies  des 
conférences ,  dont  le  secret  sem* 
blait  annoncer  l'importaace ,  et 
qui  se  bornaient  cependant,  de 
la  part  de  l'envoyé  français,  à 
proposer  au  prince  d'épouser  la 
fille  aînée  4e  Luci^  Bonaparte. 
XJne  semblable  proposition  fut 
pour  Ferdinand  un  ample  sujet 
de  réflexions  :  quelque  répugnan- 
ce qu'il  eût  à  contracter  ce  ma^* 
riage,  il  considérait  les  grandi 
avantages  que  pouvait  lui  procu- 
rer une  alliauce  avec  Napoléon; 
et  coDQ^tae,  d'ailleurs,  il  se  sentait 
révolté  en  pensant  qu'il  tiendrak 


04 


PEU 


ppiit-<^tn;  une  épouse  de  la  main 
de  God()i'<  il  !^e  rendit  aux  désirs 
de  l*anibaSHndeur  français ,  et  le 
chargea  d'une  lettre  pour  Napo* 
iéon.  Godoi  ne  tarda  pas  à  c^tre 
instruit  de  cette  démarche,  et  la 
regarda  comme  propre  à  seconder 
sa  vengeance.  Il  !*e  liHta  de  la  com- 
muniquer au  roi  9  mais  il  accom- 
pagna son  récit  df  circonstances 
si  odieuses  ;  il  présenta  les  entrer- 
tiens  du  prince  avec  l'ambassa- 
deur Beauharnais,  et  surtout  la 
correspondance  commencée  avec 
Napoléon,  sous  des  couleurs  si 
noires,  que  Charles  IV  donna 
Tordre  de  saisir  tous  les  papiers 
de  son  fils.  Godoi  ayant  ensuite 
accusé  le  prince  d'avoir  Tinlen- 
tion  de  s'emparer  du  trAnc  des 
£spagnoS)  le  roi,  dans  un  accès 
de  colère,  fit  arrêter  le  prince  lui- 
même  ,  et  le  fit  incarcérer  i\  l'Es- 
curial.  Les  papiers  saisis  chez 
Ferdin;md  contenaient  :  i*^  la  co- 
pie de  la  lettre  qu'il  écrivait  ù 
Napoléon  ;  a"  un  mémoire  sur  la 
conduite  despotique  de  Godoi  ; 
3"  un  écrit  par  lequel,  dans  le  cas 
où  Charles  IV  viendrait  ùl  mourir, 
le  duc  de  l'Infantado  était  nommé 
capitaine-général  de  la  Nouvelle* 
Castille.  Le  5o  octobre,  il  fut  a- 
dressé  au  conseil  de  Castille  un 
décret ,  par  lequel  Ferdinand , 
et  tous  ceux  qui  Tavaient  servi, 
étaient  déclarés  tr.iîtres  ù  la  pa- 
trie. Tout  porte  à  croire  que  ce 
décret  lut  l'ouvrage  do  Godoi 
seul.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  mi- 
nistre tut  trompé  dans  son  attente, 
et  ne  retira  d'autre  fruit  de  sa  per- 
fidie que  l'indignation  publique. 
Profondément  dissimulé,  sachant 
$e  plier  aux  circonstances,  il  cé- 
dait à  l'orage^  mais  il  n«  «e  décon- 


FER 

certait  jamais.  Son  intérêt  du 
moment  lui  inspira  l'idée  de  se 
porter  médiateur  entre  le  père 
et  le  fils.  Ferdinand  ,  d'après 
son  avis,  adressa  au  roi  des  let- 
tres, dans  lesquelles  il  exprimait 
la  douleur  profonde  dont  il  était 
pénétré  ,  et  promettait  une  en- 
tière soumission  à  ses  volontés. 
Ces  lettres  eurent  tout  le  succès 
désiré,  et  la  joie  qui  éclata  A  la 
cour  annonça  la  réconciliation  du 
père  avec  son  fils.  La  prise  de 
Straisund  par  les  troupes  espa- 
gnoles ,  commandées  par  le  mar- 
quis de  La  Romana,  et  qui  fai- 
saient partie  de  l'armée  fran- 
çaise, vint  mettre  le  comble  au 
bonheur  dont  sembla  jouir  la  fa- 
mille royale,  bonheur  qui  ne  de- 
vait pas  être  de  longue  durée. 
Bientôt  on  apprit  que  lesFrançais, 
après  avoir  franchi  les  limites  de 
l'Espagne,  s'avançnîent  vers  Ma- 
drid. Il  fut  alors  facile  de  pénétrer 
la  politique  de  Napoléon ,  et  de 
connaître  les  intentions  qu'il  avait 
eues*  en  éloignant  de  l'Espagne 
les  principales  forces  de  ce  royau- 
me. La  vérité  se  montra  donc  A 
découvert,  et  dissipa  toute  illu- 
sion. Le  roi  venait  d'annoncer 
qu'il  partirait  bientOl  pour  l'An- 
dalousie :  ce  voyage  dans  les  cir- 
constances présentes  alartiia  le 
peuple;  on  craignit  que  le  souve- 
rain n*abaudoniiAt  l'Espagne,  et 
n'allât  fixer  son  domicile  en  Amé- 
rique. L*indignation  publique  é- 
clata  contre  Godoi ,  qu'on  regar- 
da généralement  comme  l'auteur 
de  ce  projet,  et  ce  fut  lu  Torigine 
des  troubles  qui  se  manifestèrent 
ù  Araiijuez.  Ce  mouvement,  (|ui'' 
n*avait  pour butque  Péloîgnement 
d'un  ministre  devenu  odieux  à  la 


FER 

nation  entière,  fut  regardécomme 
le  oomintMiceincnt  d*ni)e  révolte 
dirigée  rontn;  le  Sduvcniin  lui- 
nirMne.  Charles  IV  n'en  douta  pas; 
et  pour  prévenir  les  niallienrA  qui 
pouvaient  en  Ctrn  la  suite,  il  se 
déeida  sur-le-champ  ù  descendre 
dii4i'<^>ne,et  ù  ni(>ttre  la  couronne 
sur  la  iCte  de  s^on  fils.  Le  prince 
des  Asturics,  proclamé  roi  sous  le 
nom  de  Ferdinand  VU,  diminua 
les  impôts;  V(>ulut  que  les  hoîs 
inunenses,  faisant  partie  du  do- 
maine de  la  couronne,  fussent 
destinés  i\  des  usages  d*utilîté  pu- 
blique; et  pourpayer  aux  oITlcicrs 
et  aux  veuves  des  pensionnaires 
les  arriérés  qui  leur  et  lient  dus, 
il  se  servit  dos  i5,ooo,ooo  en  nu- 
méraire trouvés  cheile  prince  de 
la  Paix,  qu'il  avait  fait  înourcé- 
rcr,  et  dont  il  avait  confisqué  les 
biens.  Ferdinand  était  loin  de 
connaître  toute  retendue  des  dan- 
gers qui  Tcntouraient,  ignorant 
que  rentrée  des  Français  sur  le 
lerril(dre  espagnol  et  leur  marche 
vers  lacapitaks était  la  suiled%m 
traité  conclu  A  Fontainebleau  en* 
trc  Godoî  et  Napoléon.  La  con- 
duite de  ce  souverain,  dont  les 
troupes  occupaient  déjA  plusieurs 
provinces  de  l'Espagne,  devait 
nécessairement  lui  paraître  inex- 
plicalUe;  cependant  le  jeune  roi 
ne  pouvait  se  dissiin  nier  combien 
il  lui  importait  ile  ine  rendre  favo- 
rable un  voisin  puissant,  ainpiel 
il  ne  pouvait  résister.  Les  n-la- 
lions  qu'ils  avaient  eues  précé- 
demment ensemble,  luidonnaient 
quelque  espoir  de  succès;  il  se 
décida  :\  députer  vers  Napoléon 
trois  grands  d'Espagne,  cnargé» 
de  le  complimenter,  et  de  lui  ex- 
primer en  suu  nom  lu  désir  qu'il 


FER 


95 


avait  de  conserver  OTec  lui  paix 
et  amUié.  Naptdéon,  après  nn  ac- 
cueil très-froid,  répondit  à  la  dé- 
putalioii,  que  Clnirle»  1 V  était  son 
allié  et  son  ami,  et  qu'il  ne  pon« 
vait,  contre  sf>s  droits,  reconnaî-^ 
tre  Ferdinand  VIL  Un  grnndd'Es- 
pagne  envoyé  vers  le  grand-duo 
de  Uerg  reçut  une  réponse  de  mO- 
ine  nature  :1e  général  français  dé- 
clara, qu'en  vertu  des  ordres  qui 
lui  avaient  ététransmis,  il  ne  pou- 
vait traiter  avec  Ferdinand,  com- 
me roi.  Cependant  les  Iroupei 
françaises  avaneulent,  et  Murât 
était  déjA  i\  Madrid  avec  un  corpfi 
d'année,  quand  le"i/|  mars  1808, 
Ferdinand  fit  son  entrée  dans  cet- 
te capitale.  L'enthousiasme  que 
manifesta  le  peuple  \  celte  occi- 
sion,  doima  quelque  inquiétude 
AU  grand-duo  de  Berg  sur  le  suc- 
cès de  son  entreprise,  et  le  força 
de  changer  la  marche  adoptée  jus- 
qu'i\  ce  moment.  Secondé  par  le 
duc  de  llovigo,  qui  arriva  peu  de 
temps  après  A  Madrid,  et  qui  an- 
nonça que  l'empereur  approchait 
de  llayonne,  il  décida  Ferdinand 
i\  aller  au-devant  de  lui  jusques  à 
Durgos  seulement,  et  parvint  ain- 
si t\  Téloigner  de  ses  sujets.  Le 
jeune  roi  ne  soupçonnant  pas  le 
sort  qui  lui  était  destiné,  partit 
de  Madrid  le  lo  avril  18089  et 
pour  Ater  toute  inquiétude  À  ses 
peuples,  il  faisait  publier  partout 
que  son  absence  serait  de  courte 
durée.  Ferdinand  arrivé  A  Burgos, 
n'y  trouva  point  Napoléon,  et 
commença  dès  lors  A  concevoir 
des  soupçons;  cependant  il  se  dé- 
cida A  continuer  sa  route  jusqu'à 
Viltoria.Le  peuple,  que  nulle  pus- 
pion  n'aveuglait,  et  qui  dans  tous 
les  cudroit^  pur  où  avait  passé  ie 


oo 


rsa 


jeune  nù^  avait  voulu  le  détour* 
nvr  decc  voyagCyte  peuple,  disone* 
nous,  s'ultroupa  à  Viltoriu,  et  sians 
être  iotimidé  par  la  présence  de« 
trouiie.H  Irançaises,  6*opposa  à  ce 
que  le  prince  allât  plus  loin  :  un 
voulut  uiruie,  pour  l'arrêter,  cou- 
per 1<:8  traits  doî»  chevaui  atlelés 
à  iû  voiture  ;et  (e  duo  de  Ko vigo,M- 
près  avoir  été  exposa  ù  de  grauds 
dangera*  se  rendit  prouiplouient  â 
JBayoune,  pour  y  prendre  de  nou- 
velles instructions,  el  revint  pr^» 
de  Ferdinand,  qu*il  déteruAÎna  à 
continuer  sou  voyage,  en  i*assu* 
rant  des  intentions  bîenveillaoles 
d«  Tenipefeur.  A  son  arrivée  «ur 
la  iVontière,  le  roi  d'Espagne  fut 
reçu   par  le  duc  de  Frioul  et  le 
prince  de  Neucfaûtel;  les  hubitana 
de  Baïoone  envoyèreutau-dcvant 
de  lui  une  escorte  avec  laquelle  il 
entra  dans  la  ville  le  ao  avril.  Le 
logement  qu'on  lui  avait  préparé, 
et  la  froideur  avec  laquelle  il  fut 
reçu,  ne  laissèrent  plus  ù^  ce  priu- 
c«  aucun  doute  sur  le  piège  qui 
lui  avait  été  tendu,  et  il  r-coonnut, 
mais  trop  taid, toute  Tiuipruden- 
ce  de  sa  démarche.  Forcé  de  dis- 
«tmuler,  il  descendit  de  son  ap- 
partement pour  recevoir  Napo- 
léon, qui«  peu  de  temps  après  sou 
arrivée,  lui  lit  une  visite,  uccoui- 
pagué   d'un<e    suite   brillante    et 
nombreuse,   et  Tembrassa  avec 
toutes  les  apparences  de  la  cordia- 
lité. Le  roi  dîna  ensuite  au  châ- 
teau de  IVIurrac  avec  Napoléon  ; 
fut  traité  par  lui  avec  des  égards 
qui  n'annonçaient  guère  le  coup 
accablant  dontil devait  être  bien- 
tôt frappé.  Cependant,  le  jour  mÊr 
me,  toutes  ses  incertitu^eiS  cessè- 
rent, et  il  fut  positi veulent  insp- 
irait par  Jo  général  2>avarj  du^. 


FE& 

do  Rovigo,  que  Napoléon  préten« 
d  lit  disposer  du  trône  d'Espagne, 
el  demandait  une   renonciation 
en  sa  faveur.  Ferdinand  moutra 
dans  cette  circonstance  de  la  di- 
gnité  et   beaucoup  de  fermeté; 
car.  Napoléon  lui  ayant  proposé 
de  mcttre^éur  sa  tête  la  couronne 
d*Etrurie ,    -et    de     lui    donner 
une  de  ses  nièces  en  mariage, 
il  répondit  que  i»on  ambition  se 
bornait  aux  états  de  ses  pères,  et 
qu*il  mettait  tout  sou  bonheur  d 
mourir,  $*il  le  fallait,  au  milieu 
de    ses    fidèles    Espagnols.  Dits 
ce  moment  il. ne  .fut  plus  trai- 
té en  roi,  et  les  efforts  généreux 
de  ses  deux  ministres,  Gevallos 
et  £scoiquit99  ne  purent  apporter 
aucun  changement  A  sa  position. 
Depuis  son  départ  de  Madrid,  Co- 
dpi  avait  été  mis  en  liberté,  et  a- 
vait  repris  toute  son  influence;  ca 
favori  arriva  bientôt  à  Bayonnc, 
et  n*y  précéda  que  de  quelques 
jours  Charles  iY  et  la  reine.    A 
peine  ce  prince  fut-il  arrivé  qu'il 
protesta  contre  son  abdication,  et 
redemanda  à  son  ûls  la  couron-P> 
ne  qu*il  lui  avait  cédée.  Ferdi- 
nand ne  résista  point  aux  volon- 
tés de  son  père,  et  (il,  Ici*'  mai, 
une  résignation  ù  laqut  lie  il  atta- 
cha seulement  quelques  condi- 
tion. 0  Pour  satisfaire,   disait-il 
A  dans  la  lettre  qu'il  écrivit  au  roî, 
»aux  vœux  de  votre  majesté,  ja 
Dconaens  à  résigner  oia  couronne 
»en  sa  faveur,  mais  à  cou  iition: 
»  i*  Que  votre  uiajesté  retournera 

•  à  Aladrid,...  a"  Que  les  cortès 
«seront  assemblées....  5*'  Que  ee 
«sera  enleurprésenceque  m.i  ré- 

•  siguatiou  aura  lieu.*.  4"  Que 
ttVp^re  majesté  ne  s**  fera  poiut 
•apcanpagncr  par  des  iodividus 


FER 

«qui  se  sont  justement  attiré  la 
«haine  de  la  nation.  5*  Que  si 
»Totre  majesté....  ne  ^ut  plus 
«régner...,  je  prendrai  les  rênes 
>»du  gfHjyerneinent...,  comme  ro- 
stre lieiitenunt.»  Charles  IVydi-t 
rigé  par  des  impulsions  étran- 
gères, ne  vit  dans  cette  renon- 
ciation qu*uu  subterfuge  employé 
pour  gagner  du  temps,  et  le  5 
mai  il  fit  venir  son  fils,  et  mena- 
ça de  le  traiter  comme  usurpa- 
teur s'il  ne  lainait  une  résiguiition 
absolue.  Cette  entrevue  fut  ac- 
compagnée de  circonstances  véri- 
tablement affligeantes,  et  qui  pro- 
duisirent une  vive  impression 
même  sur  Napoléon,  qui  s'y  trou- 
vait présient  avec  les  in  fans,  le 
ministre  Cevallus,  et  le  favori 
Godoi.  Le  roi  et  la  reine  acca- 
blèrent de  reproche»  et  couvri- 
rent de  malédictions,  le  malheu- 
reux prince,qui  paraissait  comme 
un  criminel  A  qui  Ton  va  pronon- 
cer son  arrêt  de  mort.  Enfin,  Fer- 
diuand cédant  d*un  côté  à  des  me- 
naces effrayantes  ,  et  de  Tautre 
peut-être  aux  scntimens  de  la  na- 
ture,fît,te6  mai,  une  renonciation 
qui  ne  fut  accompagnée  d*auoune 
réserve.  Ce  fut  à  cette  époque  que 
les  Espagnols  commencèrent  à 
manifester  le  caractère  de  ferme- 
té et  de  persévérance  qu'ils  dé- 
veloppèrent ensuite  dans  la  guer- 
re. Ferdinand,  qui  avant  sou  dé- 
part avait  établi  à  Madrid  une 
junte  suprême  de  gouvernement, 
dont  Tinfant  don  Antonio  son  on- 
cle était  président,  ayant  appris 
que  le  grand-duc  de  Berg  s'était 
mis  i\  lii  place  de  celui-ci,  donna 
à  la  junle  des  pouvoirs,  en  Vfrtu 
desquels  elle  put  convoquer  les 
oorlès,  et  se  disposer  ^  la  guerre 

X.   VII. 


FER 


97 


contre  le  gouvernement  français. 
Napoléon,  dont  les  projets  Curent 
déconcertés  par  de  telles  mesures, 
et  surtout  par  la  fidélité  inviola- 
ble des  Espagnols  envers  leur  sou- 
verain •  eut  recours  à  un  dernier 
moyen  qui  le  conduisit  k  son  but., 
Il  engagea  toute  la  famille  roya- 
le à  se  rendre  à  Bordeaux,  et  là. 
exigea  de  tous  les  princes  qui  la 
composaient,une  cession  en  sa  fa- 
veurde  la  couronne  d'Ëspagne,et 
une  renonciation  en  forme  à  tous 
leurs  droits  sur  ce  royaume.  A 
peine  fut-il  possesseur  de  ce  ti- 
tre, rédigé  à  Bayonne  parle  minis- 
tre Ëscoiquitz,  et  le  duc  de  Frioul, 
qu*il  plaça  son  frère  Joseph  sur  le 
trône  d'Espagne,  et  désigna  pour 
domicile  à  Ferdinand  la  terre  de 
Yalençay,  située  dans  Tancienne 
province  de  Btfrri ,  et  apparte- 
nant au  prince  Talleyrand.  Ce  fut 
W  que  se  rendit  le  roi  détrôné  a- 
vecTinfunt  don  Antonio  son  on- 
cle, et  le  prince  don  Carlos  son 
frère.  Le  chanoine  Ëscoiquitz,  le 
ducdeSan-Carlos,  et  M.  IViacanaz 
son  secrétaire,  composèrent  toute 
sa  suite.  Ferdinand, dans  cetteso* 
litude,  n*e\it  d'autres  ressources 

tiour  charmer  ses  ennuis  que  la 
ecture,  la  société  de  sa  famille,  et 
quelques  promenades  qui  ne  pou- 
vaient ni  s'étendre  bien  loin,  ni 
se  prolonger  long-temps.  Plaré 
sous  la  dépendance  des  as:cns  de 
la  police  qui  suivaient  tous  ses 
pas  et  observaient  ses  moindres 
démarches,  il  fut  non-seuletncnt 
exposé  û  des  humiliations  conti- 
nuelles, mais  encore  entouré  do 
pièges  de  foule  espèce ,  dont  il 
fut  cependant  assez  prudent  pour 
se  garantir.  La  surveillance  de 
ses  argus  était  tellement  active, 


08  FER 

que  ceux  qui  lui  éuîent  le  plus 
dé?oués  n^osèreiU  jamais  •  entre- 
prendre sa  délivrance.  Sa  péné* 
tration  le  préserva, en  1810,  d'une 
embûche  adroitement  tendue,  et 
cachée  sous  des  dehors  si  at- 
trayans,  que  tout  portait  à  croi- 
re qu*il  saisirait  sans  balancer  l'oc- 
casion qui  semblait  lui  être  offerte 
de  sortir  de  Tesclaf  ag;e.  Un  hom- 
me se  donnant  le  nom  et  le  titre 
de  baron  de  Kolly,  s'introduisit 
près  du  prince,  lui  proposa  de  le 
soustraire  îk  sa  captivité,  rassurant 
que  le  gouvernement  anglais  avait 
rais  à  sa  disposition  des  moyens 
infaillibles  pour  favoriser  son  é- 
vasion.  Ferdinand  crut  reconnais 
tre  dans  ce  prétendu  baron  un 
agent  de  la  police,  et  rejeta  ses 
propositions.  Depuis  ciuq  ans  il 
languissait  à  Valençay,  lorsque 
Napoléon  eut  à  résister  sk  toutes 
les  puissances  du  Nord,  armées 
contre  lui.  Sentant  qu'il  ne  i>ou- 
vait  plus  se  maintenir  sur  une 
terre  qui  semblait  dévorer  les 
soldats,  et  dans  un  pays  où  il 
comptait  autant  d'ennemis  que 
d'habitans,  l'empereur  se  décida 
à  faire  à  Ferdinand  des  ouvertu- 
res tendant  à  lu  paix;  et  le  1 1  dé- 
cembre 181 3,  un  traité  fut  signé 
à  Valençay,  par  le  duc  de  San-> 
Carlos  et  le  comte  de  La  Forêt, 
chargés  de  pouvoirs  à  cet  effet. 
Le  roi  ne  partit  cependant  pour 
l'Espagne  que  le  5  mars  1814.  H 
n'avait  avec  lui  que  don  Carlos 
son  frère,  et  don  Antonio  non 
oncle  ;  il  se  rendit  sur  la  frontière 
sous  le  nom  de  comte  de  Barcc- 
lonne ,  et  avec  un  passe-port  du 
ministre  de  la  guerre.  Le  titre  et 
le  nom  qu'il  avait  pris  dans  son 
voyage  ne  l'empêchèrent  pas  d'ê- 


FER 

tre  reconnu,  et  sur  son  passage  il 
trouvait  une  foule  de  peuple  atti- 
rée par  k  curiosité.  Après  avoir 
traversé  le  Languedoc,  il  arriva 
à  Perpignan  le  19  mars  vers  le 
soir,  et  entra  dans  cette  ville  par 
noe  porte,  au  moment  même  où 
Suchet  y  entrait  par  une  autre. 
Ce  maréchal,  qui  s'était  concilié 
l'estime  des  Espagnols,  fut  admis 
différentes  fois  près  du  roi  et  de 
sa  famille,  et  en  reçut  un  accueil 
très-flatteur.  Ferdinand  partit  de 
Perpignan  le  2a,  fut  partout  ac- 
compagné par  une  garde  d'hon- 
neur, et  arriva  de  cette  maniè- 
re près  du  territoire  espagnol. 
Comme  il  se  disposait  à  entrer 
avec  sa  suite  sur  le  sol  natal,  on 
lui  donna  connaissance  d'une  ré- 
solution prise  par  les  cortcs,  por- 
tant qu'aucun  étranger,  même  de 
la  suite  du  roi,  ne  pourrait  péné- 
trer avec  lui  au-delà  des  frontiè- 
res ;  et  les  membres  de  cette  as- 
semblée qui  étaient  mécontens 
de  quelques-uns  des  articles  du 
traité  de  Valençay,  ne  cons»;nti- 
rent  qu'avec  beaucoup  de  peine 
à  modiGer  cette  disposition.  On 
assure  qu'à  l'instant  où  le  roi  met- 
tait le  pied  sur  le  sol  espagnol,  le 
maréchal  Suchet  lui  dit:  «  Je  for- 
nme  le  vœu  de  ne  plus  voir  ces 
«limites  franchies,  et  d'être  le 
«dernier  général  qui  les  traverse 
»  avec  des  soldats  armés.  •  Ferdi- 
nand, dont  on  était  alors  él(»igné 
de  soupçonner  les  véritables  sen- 
timens ,  reçut  des  Espagnols  les 
témoignages  les  moins  équivo- 
ques d'attachement  et  de  dévoue- 
ment. A  son  arrivée  à  Fignières« 
le  fort  et  la  garnison  lui  rendirent 
les  honneurs  militaires.  Une  dé- 
putation  des  principaux  habitans 


FER 

lui  eiprima  1»  joie  que  causait  sofi 
retour;  la  YîHe  fut  bpontnnérnent 
illuminée,  et  pendant  troin  jfiiirs 
qu*il  y  rento,  il  re^ut  des  félicilu- 
tions  continuelle».  De  son  cAté,  il 
affecla  de  traiter  avep  distinction 
les  officiers  supérieurs  de  Tarméc 
française,  et  admit  même  rétat- 
major  à  sa  table.  Après  avoir  f  i- 
site  le  fort  et  Tavoir  examiné 
dans  tous  ses  détails,  il  se  disposa 
A  partir  le  2/1  au  soir.  Le  duccrAl- 
buféra ,  qui  ne  désirait  rien  tant 
que  de  rentrer  en  France,  ayafl, 
ayant  la  surprise  de  Lérida,  de- 
mandé Tautorisation  de  remt'ttn*. 
aux  Espapfnols  leurs  places,  et 
d*en  retirer  les  garnisons  françai- 
ses. Lorsque  le  retour  du  Ferdi- 
nand fut  retardé,  il  aTait  entamé 
des  négociations  à  ce  m/^nie  sujet 
avec  le  gouvernement  populaire, 
et  il  n'attendait  pour  agir  défini- 
tivement que  les  ordres  d»  Napo- 
léon,lorsquMl  reçut  des  dépAcnes 
qui  lui  enjoignirent  d'exiger  des 
garanties,  avant  la  remise  du  pWn- 
ce  i\  Barceloune,  et  ré<;1iange  des 
places  et  des  garnisons.  Le  duc, 
ne  pouvant  aller  contre  ces  or- 
dres, les  communiqua  A  Ferdi- 
nand. Ce  prince,  impatfent  de  ae 
rendre  dans  ses  états^  et  ne  vou- 
lant pas  retarder  «on  départ,  con- 
sentit i\  laisser  son  frère  en  otage 
pendant  quelques  jours.  Dans  lu 
nuit  du  a5  au  2^^  le  duc  d'Albu- 
féra'  reçut  un  nouveau  courrier, 
et  quoique  les  instructions  qui  lui 
fun;nt  apportées  ne  levassent  pas 
toutes  les  dilUcultés,  il  se  rendit 
auprès  du  roi,  qui  était  sur  le 
point  de  partir,  rt  lui  déclara  que 
son  frère  était  libre.  Ferdinand  se 
montra  très^sensilile  au  procédé 
du  tnai  cchul^  et  s'engagea  de  fai- 


F£1l 


99 


re  rendre  les  garnisons  françaises 
bous  le  plus  bref  délai  possible. 
Depuis  Figuières  jusqu'aux  bords 
de  la  rivière,  le  roi  marcha  entre 
deux  haies  de  soldats  françuis^qui 
lui  présentaient  les  armes  à  me- 
sure qu'il  avançait,  et  de  temps  i\ 
autre  des  salves  d'artillerie  se  fai- 
saient entendre.  Dès  ce  momenl 
plus  d'hostilités  sur  les  deux  rivrs 
du  fleuve  :  les  troupes  françaises 
et  espagnoles  étaient  mêlées  avec 
une  foule  immense  de  peuple, 
qui  faisait  éclater  la  joie  la  plus 
vive^  et  qui  semblait  avoir  oublié, 
à  l'aspect  du  monarque,  tous  les 
maux  qu'il  avait  endurés  pour  lui. 
Le  maréchal  Sucliet  descendit  de 
cheval  au  moment  de  quitter  le 
roi,  et  eu  prenant  congé  du  prin- 
ce, il  lui  dit  :  «  J'espère  voir  bien- 
»{<\t  votre  majesté  affermie  sur 
«son  trône,  et  les  deux  nations 
«redevenir  amies,  puisque  déjà 
nies  deux  armées  cessent  d'être 
»  ennemies  en  votre  présence.  » 
Le  roi  lui  répondit:»  M.  le  maré- 
Mohal,  cette  journée  vaut  une  vic« 
/»tolre;  j'espère  que  l'avenir  vous 
nie  prouvera.» Sur  la  route  de  (>!- 
ronne,  i'afilueuce  était  telle  que 
toute  la  population  de  la  Catalo- 
gne semblait  s'y  être  rassemblée. 
Cepen(h)iitie  moment  approchait 
où  Ferdinand ,  oubliant  tous  les 
sacrifices  de  ce  peuple  si  géné- 
reux, devait  le  dépouiller  de  ses 
droits  les  plus  sacrés,  lui  ravir 
même  l'espoir  de  la  liberté,  et  le 
remettre  sous  l'ancien  despotis- 
me. A  peine  fut-il  rentré  en  Es- 
pagne, qu'il  refusa  constamment 
de  signer  lu  constitution,  qui  lui 
fut  présentée  au  nom  des  cortès. 
(]e  début  fit  pressentir  un  avenir 
funeste,  et  Us  certes,  indignées 


100 


F£ll 


de  ?oir  que  le  prince  manquait 
ainsi  à  la  promesse  qu'il  avait 
faite  avant  son  départ  de  Valen-- 
çay,  de  ratiGer  tous  les  actes  du 
gouvernement  populaire,  résolu- 
rent de  soutenir  avec  vigueur  les 
intérêts  qui  leur  étaient  confiés, 

'  et  de  s*opposer  ù  toutes  les  inno- 
yations  qui  pourraient  porter  at- 
teinte ik  ranoîenne  indépendance 
espagnole  et  à  la  liberté  des  peu- 
ples. Le  a8  murs,  ils  reçurent  de 
Gironne^  sous  la  date  du  ao,  la  let' 
tre  suivante,  écrite  en  langue  es- 
pagnole ,  et  signée  du  roi  lui- 
même  :  a  J'arrive  à  Pinstant  en 

«parfaite  santé %  et  le  général 

wCopons  me  remet  la  lettre  de  la 
«régence  avec  les  documens  qui 
»  raccompagnent  ;  je  prendrai 
»une  connaissance  exacte  de  ce 
«qu'ils  contiennent.  £n  atten- 
»dant,  j'assure  In  régence  que  je 
«n'ai  rien  tant  i\  cœur  que  de  lui 
«donner  des  preuves  de  ma  satis- 
»  faction,  et  du  désir  ardent  que 
«j'éprouve  de  tout  ce  qui  peut 
«contribuer  au  bonheur  de  mes 
«sujets,  etc.  »  On  connut  bientôt 
la  sincérité  des  sentimens  expri- 
més dans  cette  lettre;  car  le  lieu- 
tenant-général £guia,  envoyé  à 
Madrid  deuxjours  avant  l'arrivée 
du  roi,  avec  un  détachement  de 
la  garde,  fit  arrêter  pendant  la 
nuit  tous  les  membres  de  la  ré- 
gence et  plusieurs  députés  des 
oortés.  Ferdinand  se  rendit  direc- 

^  tement  à  la  capitale^  et  y  exerça 
sur-le-champ  le  pouvoir  absolu. 
Les  cortès  cherchèrent  en  vain  à 
lui  faire  des  représentations;  vai- 
nement ils  protestèrent  contre  la 
violence  exercée  envers  quelques- 
uns  de  leurs  membres  et  envers 
tous  ceux  de  la  régence;  l'appel 


FER 

au  peuple  fut  de  même  réclamé 
inutilement.  Le  roi  prononça  la 
dissolution  de  leur  assemblée,  et 
annula  successivement  tout  ce 
qu'ils  avaient  établi.  Les  nouvel- 
les institutions  furent  remplacées 
par  les  anciennes;  l'infâme  tribu- 
nal de  l'inquisition  put  immoler 
de  nouvelles  victimes;  les  biens 
furent  rendus  au  clergé,  qui  se 
trouva  seul  chargé  de  Linstruction 
publique;  les  moines  rentrèrent 
dans  leurs  couvens,  et  les  grands 
usprirent  leur  ancien  ascendant. 
Pendant  ce  temps-lù,  les  citoyens 
qui  avaient  servi  la  patrie,  soit 
par  leurs  lumières,  soit  en  expo- 
sant leur  vie  pour  elle,  furent 
jetés  dans  les  cachots  et  confon- 
dus avec  les  plus  vils  scélérats  ; 
fdusieurs  d'entre  eux  payèrent  de 
eur  tête  leur  dévouement  ù  la 
chose  publique,  et  ceux  qui  fu- 
rent assez  heureux  pour  échapper 
i\  leurs  bourreaux  cherchèrent  un 
asile  parmi  les  peuples  étrangers. 
Un  grand  nombre  se  rendit  dans 
le  sud  de  l'Amérique,  et  alla  aug- 
menter les  force«  de  ceux  qui  s'é- 
taient armés  pour  se  soustraire  à 
la  tyrannie  et  conquérir  leur  in- 
dépendance. Tous  les  Espagnols 
qui  avaient  prêté  serment  au  roi 
Joseph  ou  i\  l'empereur  Napo- 
léon, furent  condamnés  à  un  exil 
perpétuel;  tous  ceux  qui  avaient 
accepté  des  décorations  établies 
par  ces  deux  princes  furent  décla- 
rés indignes  de  porter  celles  dont 
l'origine  était  due  au  roi  actuel, 
ou  à  ses  prédécesseurs.  Enfin  le 
gouvernement,  ou  plutôt  l'inqui- 
sition, exerça  la  surveillance  la 
plus  vexatoire  sur  tous  les  hom- 
mes qu'on  désigna  sous  le  nom 
de    libéraux.    Au   mois   d'avril 


FER 

t8i6,  Ferdinand  YII  épousa  Ma- 
rie Thérèse,  princesse  de  Portu- 
gnl;  et  le  même  jour,  don  Carlos 
8*unit  à  une  princesse  de  la  même 
maison.  Les  changemens  opérés 
en  Espagne  y  avaient  jeté  un  bran- 
don de  discorde  qui,  tôt  ou  tard, 
devait  s*enflammer,  et  la  position 
de  ce  pays  présentait  un  aspect 
des  plus  affligeans.  La  guerre  des 
indépendans  nécessitait  de  Upart 
du  gouvernement  âes  dépenses 
auxquelles  il  pouvait  à  peine  sub- 
venir. Plus  de  crédit  public,  plus 
de  ressources  financières;  le  clergé 
seul  était  riche,  le  reste  du  peu- 
ple gémissait  dans  ta  plus  affreu- 
se misère.  Chaque  jour  il  éclatait 
quelque  nouvelle  révolte  parmi 
les  troupes,  manquant  d'habits  et 
en  quelque  sorte  de  pain.  Le  com- 
merce était  anéanti,  la  pensée  raê- 
me  était  assiégée  par  une  tourbe 
innombrable  d'espions  répandus 
de  toutes  parts.  De  plus ,  la 
Sierra-Moréna  était  rempKe  de 
déserteurs^  de  contrebandiers 
qui  mettaient  ik  contribution  tou- 
tes les  viJles  Yobines.  Le  26  dé- 
cembre 1818,  ta* reine  ezpiradans 
les  plus  affreuses  convulsions  : 
Charles  IV  «et  son  épouse  mou- 
rurent aussi  peir  de  temps  après 
ù  Rome.  Au  commencement  de 
1817,  on  découvrit  à  Valence  une 
conspiration  qui  parut  avoir  des 
ramifications  fort  étendues.  Des 
personnes  de  tout  rang  et  de  tout 
état  furent  arrêtées,  et  pkisieurs 
d'entre  elles  condamnées  à  mort, 
partout  on  voyait  une  défiance 
générale  que  venait  encore  aug- 
menter le  changement  continuel 
des  ministres,  dont  plusieurs  ne 
géraient  que  par  intérim.  L'Anda- 
lousie, l'Estramadurc  et  surtout 


FER 


101 


la  Manche,  étaient  infestées  de 
brigands;  l'armée  était  exaspérée; 
enfiu  l'Espagne  présentait  Tima* 
ge  d'un  volcan,  dont  l'éruption 
prochaine  est  annoncée  par. les 
symptômes  les  plus  atarmans. 
Tel  était  l'état  des  cho«es,  quand 
Ferdinand  prît  pour  5"*  épouse, 
le  a  octobre  18 19,  Marie-Josephe- 
Amélle,  princesse  de  Saxe.  Il  ac- 
corda à  cette  occasion  une  am- 
nistie générale;  mais  fidèle  à  son 
système5  il  ne  rendit  pas  k  liber- 
té aux  hommes  détenus  pour  dé« 
lits  politiques,  et  ne  rappeki  pas 
les  exilés.  La  peste  vint  bientôt 
mettre  le  comble  ù  tous  les  maux 
q^ui  pesaient  sur  les  malheureux 
habitans  de  l'Espagne;  mai»  ce- 
pendant elle  ne  ralentit  pas  la 
barbarie  deFinquisition,  à  quMes 
conspirations  ourdies  de  toutes 
parts,  fournissaient  de  nombreux 
prétextes  pour  torturer  les  victi- 
mes qu'il  lui  plaisait  de  se  choisir. 
Enfin  au  mois  de  janvier  1820^  le 
lieutenant-colonel  Riego  se  met 
à  la  lête  d'un  parti,  et  quoique 
n'ayant  encore  que  peu  de  for- 
ces, proclame  la  constitution  ré- 
digée en  1812  par  les  cortès,  et 
fait  un  appel  à  lo»s  les  amis  de  la 
liberté.  En  peu  de  temps  son  ar- 
mée se  grossit,  et  se  donne  pour 
général  en  chef,  don  Antonio 
Quiroga.  Ce  nouviKiu  comman- 
dant, en  faisant  coonaîtrc  au  peu-^ 
pie  par  ses  proclamations,  que 
son'  unique  but  est  de  rétablir  la 
constitution  des  cortès,  et  d'éta- 
blir irrévocablement  le  droit  qu'a 
la  nation  de  concourir  par  ses  re- 
présenlans  à  la  confection  des 
lois,  fait  une  adresse  au  poi,  dans 
, laquelle  il  exprime  les  marnes 
sentimens;  et  enfio,  il  s'empara 


109 


FEa 


d6  Tîle  de  Léo».  La  renommée  a 
bienlûl  répandu  9ur  louë  les 
points  de  TËspugno  lu  nouvelle 
de  cette  insurrection.  A  Madrid^ 
en  Navarre,  en  Catalogne,  en  Ar- 
ragon,  en  Galice,  tout  9*agî(e, 
Tespoir  renaît  dans  tous  les 
cœurs,  et  la  réyolution  devieut 
universelle.  Ce  fut  ù  cette  épo- 
que que  le  général  iVJina  quitia  la 
France  et  se  rendit  en  Espagne. 
Ferdinand  VII,  qui  avait  tou- 
jours cru  pouvoir  arrêter  Tefler- 
vescence  populaire,  fut  dans  la 
ronsternalion  en  apprenant  que 
la  désertion  des  troupes  était  gé- 
nérale, et  qu'il  ne  devait  plus 
compter surTarmce.  Dans  cetétat 
de  choses,  il  assemble  son  con- 
seil; mais  il  n'y  fut  rien  arrêté, 
tant  les  opinions  se  trouvaient 
divisées  et  même  opposées.  Ce- 
))endant  les  insurgés  faisaient 
chaque  jour  de  nouveaux  pro- 
grès) et  les  événemens  se  succé- 
daient avec  une  rapidité  incroya- 
ble. Le  roi,  se  voyant  donc  forcé 
de  céder  à  Tempire  des  circons- 
tances, convoqua,  le  7  mars,  Tas- 
scmb'ée  des  cortès,  et  déclara 
qu'il  était  prêt  de  faire  tout  ce 
qtie  demanderaient  Tintérêt  de 
rétat  et  le  bonheur  des  peuples, 
qui,  ajoutait-il,  viennent  de  me 
donner  tant  de  preuves  de  leur 
loyauté.  Une  telle  déclaration  fut 
loin  de  satisfaire  Timpatiente  ac- 
tivité des  esprits,  et  les  choses  en 
vinrent  au  point  que  le  géné- 
ral Ballesteros  se  trouva  dans  la 
nécessité  d'annoncer  au  roi  qu'il 
ne  lui  restait  plus  qu'à  opter  en- 
Ire  la  constitution  ou  la  perte  du 
Irônc.  La  conduite  de  Ferdinand, 
lors  de  sa  rentrée  en  Espagne, 
peut  donner  une  idée  des  combats 


FER 

intérieurs  qu'il  eut  à  soutenir  en 
ce  moment;  mais  n'ayant  plus  à 
délibérer,  il  accepte  la  constitu- 
tion qui  lui  est  présentée,  celle 
des  cortès  de  181a,  et  jure  de  la 
faire  exécuter.   Il  prononce   en 
même  temps  ube  amnistie  pour 
tous  les  délits  politiques,  et  nom- 
me une  junte  provisoire  pour  di- 
riger les  affaires  en  attendant  la 
réunion    des    cortès.    L'inquisi- 
tion et  les  jésuites  sont  de  nou- 
veau supprimés;  on  établit  la  li- 
berté de  la  presse;  on  met  dans 
les  places  les  plus  importante! 
de    l'état  les  chefs    de   l'insur- 
rection,    et    les   hommes    per- 
sécutés   pour  cause    d'opinion; 
on  rappelle  les  bannis;  et  enfin  on 
notifie  à  toutes  les  puissances  la 
révolution  qui  vient  de  s'opérer. 
Les  cortès  s'ouvrirent   le  9  juil- 
let; et  le  roi,  la  reine  et  tous  les 
membres  de  la  famille  royale  as- 
sistèrent à   la  première  séance. 
Une  des  premières  opérations  de 
cette  assemblée,  fut  d'arrêter  la 
suppression  de  tous  les  couvens 
et  la  vente  des  biens  du  clergé. 
Le  parti  du  peuple  l'emportait, 
mais  il  restait  t\  bi  liberté  des  en- 
nemis bien  puissans«  Le   haut- 
clergé,  les  chefs  des  ordres  régu- 
liers, la  noblesse  et  ses  agens  ne 
pouvaient  voir  avec  calme  l'a- 
néantissement de  leurs  titres  et 
de  leurs  privilèges,  la  perte  de 
leurs  biens;  «forcés  d'y  souscrire 
extérieurement,     ils     agissaient 
sourdement,  et  fomentaient  des 
troubles  auxquels  prenaient  part, 
les  mécontens  qui  se  trouvaient 
parmi  le  peuple  et  les  soldats.  Il 
eo    résultait  dans   les   opinions 
comme  dans  les  actes  extérieurs, 
un  choc  qui  n»enaçaii  de  produi- 


FER 

Te  âeé  événemens'  îMportanS. 
Celle  crainte  détermina  le  roi  à 
se  rendre  avec  sa  famille  à  sa 
maison  de  i'Ëscurial.  Mais  \ï  ne 
l'ut  |>as  plus  tôt  parti  que  le  peuple 
donnant  à  cet  éloignem^nt  des 
intentions  contraires  à  la  liberté, 
demanda  à  grands  cris  son  retonf, 
et  menaçait  même  de  se  porter 
aux  dernières  extrémités  s'il  ne 
se  rendait  à  ses  désirs.  Le  roi  ne 
doutant  pas  des  suites  funestes 
que  [bourrait  entraîner  son  re- 
fus,  céda  Â  la  demande  du  peu- 
ple, et  revint  à  Madrid.  Depuis 
cette  époque  TËspagne  a  cooti- 
nuellement  été  agitée  par  des 
troubles  intérieurs.  Les  person- 
nes formant  le  conseil  du  roi, 
presque  toutes  opposées  au  nou- 
vel ordre  de  choses^  ont  souvent 
entravé  la  marche  du  gouverne- 
ment. Les  membres  du  clergé, 
les  évêques  surtout,  ennemis  ir- 
réconciliables de  Tordre  et  du 
repos  ,  ii*ont  cessé  d'employer 
les  grands  moyens  que  la  crédu- 
lité des  peuples  met  en  leurs 
moins,  pour  exciter  des  soulève- 
mens,  pour  trûmer  dés  conspira- 
tions. On  saisit  des  proclamatiotis 
incendiaires  chez  un  auinônier 
du  roi,  dont  la  maison  était  un 
foyer  de.  contre- révolution  ;  et 
Févêque  de  Burgos  fut  ariNBfé, 
comme  chef  d'un  complot  ten- 
dant au  renversement  de  la  cons- 
titution. Le  6  février  1821,  au 
moment  où  Ferdinand  revenait 
de  sa  promenade,  le  peuple  cria 
Vive  le  roi  constitutionnel!  tout 
se  passait  dans  le  calme  le  plus 
parfait,  quand  des  gardes -du- 
coips  tirent  des  épces  cachées 
sous  leurs  redingotes,  et  frap- 
pent des  bourgeois  qui  se  trou- 


FER 


io3 


Teat  près  d*eux.  Cette  atla(|ue 
imprévue  causa  une  émeute  qui 
donna  beaucoup  d'inquiétude,  et 
qui  fit  verser  beaucoup  de  sang. 
Il  fut  prouvé  ensuite  qu'il  exis- 
tait un  complot  parmi  les  gardes 
du-corpe.  Les  conspirations  se 
multiplièrent  d'autant  plus,  que 
ceux  qui  les  machinaient  étaient, 
à  peu  près,  certains  de  Tim puni- 
té.  L'infatigable  activité  des  cor- 
tès  n'a  cessé  de  s'occuper  des 
grands  intérêts  de  l'état  et  du 
maintien  de  la  constitution;  des 
lois  sages  et  n'ayant  pour  but  que 
le  bonheur  des  Espagnols,  ont  é- 
té  le  fruit  de  leurs  travaux,  mais 
n'ont  pas  rétabli  la  paix  intérieu- 
re. Cependant,  don  ManueUde- 
Castro^  qui  avait  voulu  lever  aous 
le  rK)m  du  roi  une  armée  quHI 
nommait  armée  de  la  foi,  fut  arrê- 
té; le  chapelain  Yinuesa  fut  en- 
voyé aux  travaux  forcés  pour 
dix  ans;  et  le  général  EMio  con^ 
damné  à  mort,  eomme  auteur  ou 
complice  de  la  conspiration  qui 
éclata  à  Valence.  Le  conseil  du 
Foi,  qu'on  accusa  dans  une  séance 
publique  des  cortès,  d'avoir  ven^ 
du  l'Espagne  et  le  roi  Ini-mfime, 
avait  soin  de  ne  laisser  en  place 
aucun  des  ministre»  qui  pou- 
vaient devenir  les  soutiens  des 
institutions  libérales;  et  le  chan- 
gement continuel  du  ministère 
u'est  pÀs  une  des  moindres  cau- 
ses de  la  versatilité  du  gouverne- 
ment. Des  défiances  mutuelles 
régnent  entre  les  principaux 
corps  de  l'état,  qui  se  craignent 
et  ^'observent  continuellement. 
D'un  côté,  les  cortès  suivant  la 
ligne  constitutionnelle  mettent 
un  obstacle,  jusqu'ici  insurmon- 
table, à  toute  usurpation  de  pou* 


io4 


F£K 


Yoir,  ù  toute  atteinte  aux  droits 
et  ù  la  liberté  de  la  nation  ;  de 
l'autre,  la  marche  tortueuse  du 
gouvernement  annonce,  ou  sem- 
ble au  moins  annoncer,  qu'on 
est  [)rêt  à  saisir  Toccasion  ,  si 
elle  se  présentait  ,  d'effectuer 
un  nouveau  bouieveniement,  au 
moyen  duquel  on  renverserait 
les  bornes  nii;*es  par  la  con.^titu- 
tion  à  Tautorité  absolue.  La  fer* 
mentation  des  esprits,  la  division 
ouveite  qui  existe  même  dans 
l'armée  ,  des  coinmencemens 
d'hostilités  entre  les  partis,  peut- 
être  aussi  Tinfluence  ou  la  parti- 
cipation de  quelques  puissances 
étrangères  ,  tout  annonce  une 
crise  prochaine  et  inévitable. 
Formons  des  vœux  pour  le  triom- 
phe des  libertés  constitutionnel- 
les en  Espagne! 

FERDINAND  (grahd-duc  de 
Pabme),  infant  d'Espagne,  frère 
du  feu  roi  Charles  IV,  est  né  le 
21  juin  i^Si.  L'esprit  philoso- 
phique qu'il  aurait  dû  puiser  dans 
les  leçons  du  célèbre  Condillac, 
son  précepteur,  ne  l'empêchèrent 
pas  de  se  livrer  sans  réserve  à 
Tinfluence  des  idées  de  dévotion 
qui  sont,  en  Espagne,  la  base  de 
toute  éducation ,  et  de  celle  des 
princes  en  particulier.  Élevé, en 
1765,  à  la  souveraineté  des  du- 
chés de  Parme,  Plaisance  etGuas- 
talla,  il  épousa,  le  27  juin  1769, 
Marie-Àmélie-Antoinette  d'Autri- 
che, sœur  de  l'empereur  régnant. 
Lorsque  les  Français  franchirent 
les  Alpes ,  il  remporta  d'abord 
'  quelques  avantages  partiels  sur 
eux;  puis  fait  prisonnier,  et  dé- 
pouillé de  ses  états,  il  les  recourra 
par  suite  des  conventions  con- 
clues avec  le  général  Bonaparte. 


FEft 

Les  duchés  de  Parme ,  Plaisance 
et  Guastalla,  furent  réunis  ù  l'em- 
pire français,  à  l'époque  de  sa 
mort,  arrivée  en  1802,  c*t  en  ont 
été  détachés  après  les  événemens 
qui  ont  amené  la  déchéance  de 
Napoléon.  Ils  forment  aujour- 
d'hui l'apanage  de  l'archi-duches- 
se  Marie-Louise. 

FERGUSON  (Adam),  écriyain 
écossais,  jouissant  de  quelque  cé- 
lébrité, est  né  en  1724^  dans  la 
paroisse  de  Dunkeld,  dont  son 
père  était  ministre.  Doué  d'heu- 
reuses dispositions,  il  fut  reçu,  eo 
1739,  à  l'université  de  Saint-An- 
dré, et  passa  ensuite  à  celle  d'E- 
dimbourg, par  une  faveur  qui  ne 
fut  accordée  qu'à  son  mérite.  Il 
reçut  les  ordres  avant  l'âge,  et 
fut  nommé  chapelain  d'un  régi- 
ment de  montagnards  écossais*  fai- 
sant partie  de  l'armée  envoyée 
contre  la  France.  En  1 748,  après 
la  paix  d'Aix-la-Chapelle,  il  re* 
tourna  en  Ecosse; -mais  n'ajant 
pu  obtenir  une  petite  cure  qu'il 
sollicitait,  il  alla  en  Irlande  re- 
joindre le  régiment  auquel  il 
était  attaché.  Ea  17^7,  il  entra 
chez  lord  Bute,  en  qualité  de  gou- 
verneur de  ses  enfans;  et  en 
1739,  il  obtint,  àruniversité  d'E- 
dimbourg, d'abord  la  chaire  de 
philosophie  naturelle,  et  ensuite 
celle  de  philosophie  morale.  En 
1767,  Il  publia  son  livre  intitulé 
Essai  sur  la  société  civile,  Londres, 
in-4*  et  în-8®.  Cet  ouvrage,  qui 
commença  sa  réputation ,  a  été 
traduit  en  allemand ,  en  français 
et  en  suédois.  Ses  Institutions  é$ 
philosophie  morale^  publiées  en 
i769,in-8%  réimprimées  en  1800, 
à  Mayence,  à  Francfort  et  à  Bâle, 
ont  aussi  été  traduites  en  aile-» 


P£R 

mand,  par  (tavu,  er  en  firançafs 
pur  Reverdit.  Eu  1 773*  il  fut  cboU 
»\  pour  uccompagner  dao»  ses 
▼oyA((es  sur  le  continenti  le  jeune 
<*omle  Chesterfluld.  U  était  parti- 
culièremeutruMiveoDnvIdHume, 
vt  tout  porte  ù  croire  qu*il  pnrta- 
ge^iil  t»eH  principe.** 6U1  la  religion; 
ce  qu'il  y  u  de  ccrt«iin  ,  c^est  quMI 
Ae  montra  toujourn  opposé  nu  fa- 
natisme religieux ,  et  qu'il  renou- 
f'Q  entièrement  aux  fonctions  eo- 
clésinstiques.  En  17789  il  fut 
nommé  secrétaire  des  commissai- 
res envoyés  vers  «les  Américaih» 
pour  leur  porter  des  propositions 
de  paix.  1/ Histoire  des  progrès  et 
de  ta  chute  de  la  république  romai» 
ne,  ouvrage  le  plus  important  de 
tous  ceux  qui  ont  paru  sous  son 
nom,  fut  publié  en  178a,  en  3 
vol.  in- V»  ûvcc  6  cartes  géogra- 
phiques. Le  style  un  peu  diiflis» 
dans  quelques  endroits  mûme  un 
peu  obscur,  présente  cependant 
(le  lu  noblei<se  et  ^e  Télégance. 
Quant  au  fond ,  Tuuteur  pensant 
rn  véritable  philosophe,  eflleu- 
re  A  peine  les  circonstances  peu 
inléresHant(\«(,  ne  dit  presque  rien 
sur  Torigino  et  sur  les  premiers 
siècle!)  de  Home.  Mais  s  arrOtnnt 
sculeuMiiit  aux  événemens  impor- 
tuns, il  les  truite  avec  profondeur» 
en  développe  les  suites»  et  mon- 
tre comment  elles  ont  pu  influer 
sur  Texisicnre  et  la  chute  de  la 
république.  Dans  une  nouvelle 
«Mlition  qui  parut  ù  Edimbourg, 
en  1799,  Forgusou  avait  fait  des 
rhangemens  considérables  résul- 
tat des  docuniens  authentiques 
qu*il  s'était  procurés  dans  unvoya* 
ge  en  Italie.  Cet  ouvrage  a  été 
traduit  en  italien,  en  allemand  et 
I  11  français.  Fcrguson  avait  quit« 


FB&  1  o5 

té  Wbputs  1784  sa  place  de  pro« 
fSessonr»  et  avait  donné  en  179a» 
Panalyse  de  ses  leçons,  sous  le  ti« 
tre  de  Principes  dês  eeieneea  mora* 
les  et  paiitiques,  a  vol.  in  4"*  Jouis* 
snnt  d*une  pension  du  gouverne- 
ment qui,  jointe  an  produit  de  ses 
travaux  littéraires,  lui  procurait 
une  honnête  aisance,  il  se  retira, 
en  iHoo,  dans  une  campagne  près 
d^Édimbourg,  pour  y  vivre  eu 
philosophe. 

FERGUSON ,  général  anglais, 
membre  de  la  chambre  des  com- 
munes, est  un  de  ceux  qui  ont  sui- 
vi le  parti  de  Topposition  avec  le 
plus  de  eonstance  et  de  fermeté, 
et  qui  ont  demandé  avec  le  plus 
d'énergie  lu  réforme  du  parle- 
ment. Le  discours  qu*il  prononça 
le  18  murs  1797,  prouve  ù  quel 
point  il  portait  i*amour  de  lu  li- 
berté. Il  existait  à  Londres  une 
société,  connue  sous  le  nom  dee 
amis  de  la  réforme  parlementaire» 
Le  gouvernement  ayant,  par  une 

f proclamation,  ordonné  la  disso- 
ution  de  cette  société,  le  général 
Ferguson,  qui  en  était  membre, 
ne  put  voir  sans  indignation  un 
tel  abus  de  pouvoir,  et  dit  publi- 
quement, que  les  agens  do  la  po- 
lice ne  s'érigeaient  pas  toujours 
en  interprètes  de  la  loi.  Arrêté 
pour  cette  seule  cause,  et  incarcé* 
ré  par  les  ortlrcs  de  W.  Adding- 
ton,  juge-dc-puix,  il  dénonça  uux 
tribunaux  cet  acte  arbitraire;  il 
demanda  en  mOme  temps  des 
dommages  et  intérêts  qu'il  n'ob- 
tint pas  ,  i\  cause  d'un  vice 
de  formes.  Le  général  Fergu- 
son n'a  pas  dévié  de  ses  prin- 
cipes ,  et  nommé  de  nonveati 
membre  de  la  chambre  des 
communes ,  il  8*est  montré  cons- 


io6  FER 

taminent  le  soutien  de  la  liberté. 
FKKliNO  (PiEaRi-MABtK-UÀB- 
TiiBLKMi,  C(»iitb),  IttsuteiiuiU-géné- 
rai  MU  .service  de  Fraucc^  naquit 
eu  PicMiiunt,  daus  le  cour»  de 
raniuV  17/17.  Il  ût  $e»  premières 
arini:s  en  Autriche,  dana  uiirégi- 
meut  d'ii)fanierîe«  dont  il  devint 
major,  ^t  qu'il  quitta  ù  cause  d'un 
ode  d'iu justice  dont  il  eut  à  se 
plaindre.  Kri  1789  il  vint  à  Pari», 
et  fut  (ail  (général  de  brigade.  II  se 
distingua  à  Tarmée  du  Rhin,  dans 
les  campagnes  de  1 79/1  et  1 795.  É- 
levé  nu  grade  de  général  do  divi- 
sion, l.i  reprise  des  lignes  de 
Wei.^scmhourg,  et  le  déblocus  de 
Landau,  furent  une  preuve  de  ses 
roniiaisHanres  dans  Fart  de  la 
guerre.  I£ni7t^),  servant  sous  les 
ordres  du  général  Desaix,  il  pa.H- 
Ha  avec  lui  le  Khin  ù  Kehl,  et  la 
division  qu*il  commandait  eut 
beaucoup  de  part  A  la  défaite  de 
Tannée  des  Cercles.  Les  a(>  et  37 
juin,  il  eut  djiférenles  affaires  a* 
vrc  le  corps  de  Coudé,  repoussa 
^es  avant-postes,  et  entra  ùt  Oifen- 
bourgdansle  même  mois,  limon* 
trabeauenupd  intrépidité  au  pas- 
sage du  Leeh,  qu'il  effectua  à  Kus- 
sing;  il  battit  ensuite  les  Autri** 
chiens,  e^  les  poursuivit  quelque 
temps  avec  vigueur.  Sa  conduite 
dans  la  belle  retraite  de  Morrau, 
lui  fit  beaucoup  d'honneur  :  après 
être  resté  seul  avec  sa  division 
pendant  4^  iours,  et  avoir  soute- 
nu des  combats  continuels,  il  re- 
joignit le  corps  de  Tnrmée  sans  a- 
voir  perdu  un  seul  de  ses  canons, 
et  emmenant  avec  lui  des  prison- 
niers. Ce  fut  lui  qui,  chargé  de  la 
défense  de  la  tête  du  pont  d'Un- 
ningue,  fil,  pendant  la  nuit  du  128 
au  29  janvier  1797,  une  sortie 


FER 

brillante,  et  rentra  dans  la  plica 
après  avoir  détruit  la  plus  grande 
partie  des  travaux  de  l'ennemi, 
et  avoir  encloué  ses  canons.  Le 
1"  juin  i8o5,  il  fut  nommé,  par 
Tempereur,  membre  du  sénat 
conservateur  et  grand-ufficier  de 
la  légion-d'honneur,  et  peu  de 
temps  après  il  obtint  la  sénatoreriu 
de  Florence.  En  1807,  il  fut  uoin« 
mé  gouverneur  de  la  ville  et  du 
port  d*Anvers;eten  18  i5,le  minis- 
tre de  la  guerre  le  chargea  de  l'or* 
ganisation  des  gartie  nationales 
de  la  Hollandes  Revenu  h  Paris 
dans  le  mois  de  novembre,  il  re- 
prit sa  place,  au  sénat.  Après  la 
rentrée  du  mi,  il  fut  naturalisé 
Fran^uiis,  et  mourut  i\  Paris  (e'j8 
juin  181').  Généreux,  lojraL  guer- 
rier distingue,  rien  n'aurait  man- 
qué ÙL  sa  gloire,  s*il  ei^t  été  aussi 
ferme  dans  ses  opinions  politi- 
ques que  brave  dans  les  combats, 
etsU  par  ambition  ou  par  faibles- 
se, il  n*e0t,surjafin  de  sa  carrière, 
terni  l'éclat  de  sa  vie  précédente. 
FËRLENDlS(JosBrB),  naquit 
en  i7r>5,  ù  Bergame,  où  son  père, 
iiiusii'ien  de  profession,  donnait 
des  le^^onsde  viohm  et  de  violon- 
celte.  Le  talent qu*il  montra  dans 
la  suite  sur  le  hautbois,  se  ma- 
nifesta dès  son  enfance.  Il  fut  d'a- 
bord premier  hautbois  à  la  cour 
de  Saisbourg,  et  alla  ensuite  j\ 
Venise.  En  1793^  il  était  en  An- 
gleterre avec  Dragonetti,  fameux 
professeur  de  contre-basse.  Les 
amateurs  de  musique  font  beau- 
coup de  cas  des  duo,  trio  et  qua- 
tuor«  dont  il  est  l'auteur.  Il  a 
perfectionné  un  instrument  qui 
imite  passablement  la  voix  hu- 
maine; cet  instrumcnt,qu'on  nom- 
me cor-anglais,  est  un  de  ceux 


(font  reffei  se  remarque  le  plu» 
dan»  les  concerts. 

FËRLONI  (L^ABii  Siywir-Aii- 
toihb),  né  en  174^9  en  Italie,  fut 
regardé  cotnme  un  des  plus  célè- 
bres prédicateurs  de  son  siècle; 
il  s'était  particoHèrement  adonné 
à  Tétude  de  Thlstoire  ecclésiasti- 
que, qu'il  possédait  parfaitement. 
Lors  de  l'établissement  de  la  ré- 
publique Italienne,  dont  le  gêné* 
rai  Bonaparte  fut  nommé  prési- 
dent, il  rendit  de  très-grands  ser- 
\ices  par  le  discours  qu'il  fit  en 
faveur  de  la  conscription  militai- 
re. L'abbé  Ferloni  fut^  dans  la 
suite,  le  théologien  du  conseil 
particulier  du  Tico-roi  d'Italie. 
Son  dérouemcnt  à  la  personne 
du  prince  lu!  fit  beaucoup  d'en- 
nemis,  surtout  parmi  les  fanati- 
ques, qui  ne>  lui  pardonnaient 
pas  d'être  à  la  fois  religieux  et  é- 
claire.  Le  gouYernement  lui  a* 
vnit  accordé  une  pension  sur  Té- 
vôché  de  Sinigaglia.  Après  sa 
mort,  qui  arriva  le  a5  octobre 
i8i3«  le  journal  oHiciel  du  royau- 
me d'Italie  fit  l'éloge  de  ses  ta- 
lens  et  de  ses  ouvrages,  et  fit 
particulièrement  ressortir  sod  at- 
tachement inviolable  pour  les 
Français. 

FERNAN-NUNÈS  (uducdb), 
grand  d'Espagne  de  première  clas- 
se, duc  de  Montelano  et  de  Casa- 
Fernan-Nunès,  fils  du  comte  de 
Fernan-Nunès,  ancien  ambassa- 
deur en  France,  né  ù  Madrid  en 
1778.  Il  reçut  une  éducation  soi- 
gnée, et  fut  dirigé  dans  ses  étu- 
des par  le  comte  son  père,  égale- 
ment rccommandahle  par  ses  ta- 
luns  et  par  ses  vertus.  Dévoué  à 
la  cause  royale,  le  jeune  Fernas- 
Nu  nés  fut  un  de  ceuzqui,eni8o7t 


FER 


107 


s'opposèrent  a?ec  le  plus  de  cou- 
rage et  de  force  à  l'emprisonne- 
ment do  Ferdinand  :  et  lorsque  ce 
prince  eut  recouvré  sa  liberté,  il 
prit  ouvertement  son  parti,  il  le 
suivit  même  dans  son  voyage  à 
Bayonne.  Lors  de  l'avènement  de 
Joseph  Napoléon  au  trône  d'£s- 
pàgne,  le  comte  de  Fernan-Nu- 
nès fut  nommé  grand- veneur.  Il 
partit  pour  Madrid,  où  à  peine  ar- 
rivé, il  fit  armer  secrètement  hes 
vassaux,  soudoya  un  grand  nom- 
bre d'insurgés  dans  la  iCaslille,  et 
assigna  à  la  caisse  des  secours  na- 
tionaux une  sonufie  de  10,000  fr. 
par  mois,  pour  la  défense  de  la 
cause  commune.  Cette  conduite 
dut  indisposer  l'empereur  Napo- 
léorv,  qui  bientôt  le  déclara  enne- 
mide  la  France.  Des  ordres  furent 
donnés  pour  l'arrêter,  mais  le 
duc  se  retira  dans  ses  terres,  où 
il  s'employa  de  toutes  ses  forces 
pour  la causede Ferdinand.  Lors- 
que ce  prince  Ajt  de  retour  dans 
sa  capitale,  le  duc  de  Feruan- 
Munès  se  rendit  un  des  premiers 
à  sa  rencontre,  et  fut  un  des  en- 
nemis les  plus  violens  de  la  nou- 
velle constitution  et  du  parti  des 
Kbérftux.  11  fut  nommé,  en  181 5, 
ambassadeur  d'Espagne  près  la 
eour  de  Londres,  et  eu  1817,  il 
fut  fait  duc  de  Casa-Fernan-Nu- 
nès,  et  envoyé  comme  ambassa- 
deur en  France. 

FEKNEX,  juge  au  tribunal  ré- 
volutionnaire de  Lyon  en  1793, 
était  ouvrier  en  soie  avant  la  ré- 
volution. Quoiqu'il  fût  peut-être 
un  peu  moins  sanguinaire  que 
quelques-uns  de  ses  collègues^  il 
se  montra  d4gnede  l'affreuse  mis-^^ 
aion  qu'ils  avaient  reçue  de  la  con* 
tention.  Après  avoir  fait  mourir 


io8 


FëR 


un  grand  nombre  de  citoyens  res- 
pectablesy  il  fut  lui-ntênie  victi- 
me  d'une  réaction,  et  mastsacré 
après  la  mort  de  Hobespierre. 

F£RNIG   (Louis-Joseph   de), 
né  le  3  octobre  1755.  d*une  fa- 
mille noble  d'Alsace.  Une  éduca- 
tion soignée  développa  de  bon- 
ne heure  en  lui  Tamourdu  grand 
et  du  beau.  Porté  par  goût  au  mé- 
tier des  armes,  il  fit  avec  distinc- 
tion les  campagnes  du  Hanovre, 
de  1755  à  1762.  Il  quitta  le  ser- 
vice à  la  paix,  et  se  livra  avec 
succès  ù  la  culture  des  belles-let- 
tres. Voltaire  aimait  à  le  voir;  il 
le  retint  chez  lui  à  Ft*rney  une 
année  entière.  Après  la  mort  de 
ce  grand  homme  ,    Fernig  vint 
dans  le   Hainault  français,  y  fit 
un  mariage  honorable,  et  se  fixa  à 
Mortagne,  près  des  frontières  de 
la   Belgique.    II    partageait   son 
temps  entre   les   devoirs  de  ses 
charges  (administrateur  et  gref- 
fier général  des  tefreset  chûtelle- 
nies  de  Mortagne),  Tétude  de  la 
nature,  rappHcation  des  princi- 
pes de  la  philosophie,  et  Téduca- 
tion  d'un  fils  et  de  quatre  filles.  Il 
cherchait  ù  graver  dans  leurs  jeu- 
nes cœurs  Tamour  des  vertus  et 
de  la  patrie.  En  1789,  nommé  u- 
nanimement  commandant  de  la 
garde  nationale,  il  maintînt  Tor- 
dre, et  la  révolution  ne  se  fit  sentir 
dans  son  canton  que  par  des  bien- 
faits. C'est  à  Mortagne  que  se  ti- 
rèrent les  premiers  coups  de  fu- 
sils entre  la  France  et  l'Europe; 
et  c'est  la  garde  nationale  qui  sou- 
tint les   premières  attaques  des 
partis  autrichiens.  Fernig ,   par 
le  zèle  qui  l'animait,  parvint  à 
établir  un  service  régulier  parmi 
les  paysans  de  la  frontière,  qui 


FER 

veillaient  à  la  fois  pour  leurs  pro- 
priétés et  pour  la  patrie.  Mais  le 
nombre  croissant  de  l'ennemi  les 
exposait  chaque  nuit  à  la  dévas- 
tation, au  pillage,  A  la  mort. 
Fernig ,  sans  cesse  au  fort  du 
danger,  ne  pouvait  être  partout.  Il* 
réclamait  l'assistance  des  troupes 
de  ligne,  et  n'obtenait  que  des 
promesses.  Après  plusieurs  mois 
d'un  service  aussi  pénible  que 
dangereux,  le  général  Beurnou- 
ville  vint  enfin  prendre  position 
au  camp  de  Maulde;  la  garde  na- 
tionale rivalisait  alors  de  courage 
avec  les  troupes.  A  la  levée  de  ce 
camp  pour  marcher  au  secours 
de  la  Champagne,  les  propriétés 
deFernig  furent  sacagées.  Dumou- 
riez  lui  donna  un  asile  dans 
son  armée,  et  le  fit  nommerca- 
pitaine  commandant  les  guides. 
En  cette  qualité,  il  combattit  à 
Valmy,  prit  part  à  toutes  les  af- 
faires qui  forcèrent  les  Prussiens 
à  la  retraite;  se  trouva  à  (a  batail- 
le de  Jeromapes,  à  celle  de  Ner- 
winde,  oô  ri  reçut  un  coup  de 
sabre,  el  ne  quitta  l'armée  et  la 
France  qu'avec  son  général,  le  S 
avril  1793.  Fernig  ,  pendant 
les  deux  campagnes  de  179^)  et 
1793,  rendit  les  plus  grands  servi- 
ces. Il  agissait  sur  un  terrain  dont 
chaque  village, chaque  montagne, 
chaque  forêt,  chaque  chemin, 
chaque  ruisseau  lui  était  connu. 
Toujours  aux  avant-postes,  il 
guidait  les  colonnes  dans  leur 
marche,  dans  leurs  attaques, 
dans  les  diverses  surprises  qu'il 
exécutait  sans  cesse.  Rentré  en 
France  en  1802  ,  par  suite 
de  sa  radiation  ,  Fernig  vécut 
dans  la  retraite  au  setu  de  sa 
famille    et  entouré  de  Testime 


FËR 

publique.  Une  apopleiie  (bu- 
«iroyuntc  Tculeva  tu  iSi6  à  ses 
oiifuui»,  A  «es  nombreux  amis.  Ses 
ceuilre!^  reposent  ;\  Nnnterre  près 
de  Paris.  Il  était  membre  de  la  le- 
gion-d*honneur,ptNre  de  roflicier-> 
général  et  des  demoiselles  du 
m(^mc  nom. 

FERNIG  (LovisJosBPR-CisÀB, 
COMTE  db))  maréchal-de-camp  9 
commandeur  de  la  légion-d'hon- 
ueur»  chevalier  de  Saint-Louis, 
grandVroix,  commandeur  et  che- 
valier de  plu**ieurs  ordres  étran- 
gers, né  d*une  funûlle  noble  d'Al- 
sace 1  (\  Mortagnu  «  département 
du  Nord,  le  la  août  i774f  lU  ses 
premières  armes  dans  le  régi- 
ment d*Auxerrois,  i  u"**  d'infante- 
rie,  où  il  avait  été  nommé  sous- 
lieutenant  pur  Louis  XYL  Eleré 
dans  Ich  principes  de  la  philan- 
thropie et  de  la  philosophie  qui 
caractérisaient  son  père,  il  vit  a- 
?ec  transport  la  régénération  de 
1789,  et  assista  aux  premières 
affaires  de.  la  sanglante  et  longue 
guerre  de  lu  révolution.  Kn  iy{)2% 
commuudant  un  peloton  de  i5 
hommes  «  il  sauta  dans  une  re- 
doute autrichienne  en  avant  de 
Menin.  Blessé  de  deux  coups  de 
baïonnette  k\  la  poitrine,  il  allait 
succomber  lorsque  4  hommes  de 
son  détachement,  les  seuls  parve- 
nus sans  blessures  graves  au  pied 
de  la  redoute ,  s*y  précipitent  et 
sauvent  leur  oflicieri  faisant  pri- 
sonnier tout  ce  qui  n*était  point 
tué.  Il  se  distingua  à  Vaimy'et  ù 
Jemmapcs,  où  il  combattit  avec, 
valeur,  quoique  non  entièrement 
guéri  de  ses  blessures,  et  fut  nom- 
mé capitaine  adjoint  à  Tétat-ina- 
jor  du  général  en  chef  Dumou- 
riex  f  sur  le  champ  de  bataille 


F£R 


109 


d*Ahderlecht,  pour  avoir,  à  la  tè* 
te  deuesuadrons  de  chasseurs  ù  che- 
val etavec  a  pièces  d*artillerie  lé- 
gère,culbuté  et  poursuivi  Tarrière- 
garde  de  Tarméè  autrichienne  jus* 
que  dans  Bruxelles,  en  lui  faisant 
un  grand  nombre  de  prisonniers. 
A  Nerwinde,  18  mars  1793,  la  ca- 
valerie ennemie  portait  tous  ses 
efforts  contre  le  centre  de  Tarmèe 
française.  Déjù  la  division  du  gé- 
néral Chanoel  était  entamée,  et 
le  désordre  faisait  dVffroyables 
progrès,  lorsque  le  capitaine  de 
Fernig,  jugeant  de  tout  le  danger 
du  moment,  ordonne  ou  nom  du 
général  en  chef,  se  met  à  la  tOte 
de  ce  qui  se  trouve  sous  sa  maint 
parle  d*honneur«  de  patrie  (ex- 
pressions magiques  alors) ,  char- 
ge trois  fois  de  suite  les  cuiras- 
siers autrichiens  et  les  dragons  de 
la  Tour.  Cette  attaque,  faite  avec 
moins  de  3oo  hommes,  étonne» 
arrt^te  Tennemi,  et  donne  le  temps 
ù  la  division  de  se  rallia.  Elle  re- 
vient au  feu,  combat  avec  la  plus 
grande  valeur,  et  contribue  puis- 
samment aux  succès  de  lo  droite. 
Le  capitaine  de  Fernig,  blessé 
de  plusieurs  coups  de  sabre  dans 
la  première  charge ,  ne  quitta 
point  le  champ  de  bataille  «  et  y 
fut  nommé  le  soir,  par  le  général 
en  chef  et  les  commissaires  de  la 
convention  ,  adjudant- général , 
lieutenant -cohuiel.  Le  5  avril 
1795,  forcé  de  quitter  la  France 
avec  le  général  Duiuouriei ,  M. 
de  Fernig  ne  voulut  point  accep- 
ter le  service  qu'on  lui  offrait 
dans  Tarmée  autrichienne.  Len 
blessures  réunies  eu  combattant 
pour  sa  patrie  n'étaient  point  en- 
core fermées,  et  il  avait  la  dou- 
leur de  se  voir  exilé.  Il  gémissait» 


110 


FER 


mais  il  rejetait  a?ec  horreur  jus- 
qu'à lu  peii:«éc  de  tourner  se»  ar- 
mes contre  l'Ile.  Aprèà  avoir  par- 
coiirti  divers  pays  étrangers,  et 
iiusMtôt  qu'il  crut  le  pouvoir,  il 
vint  reprendre  ,  nou  fton  grad<{, 
mais  son  rang;  parmi  les  soldats 
français.  Il  fit  comme  volontaire 
et  oUicier  d'état- major  sans  sol- 
de, les  campagnt'S  des  années  t)\ 
7,  8  el  <)  prés  des  généraux  Ha* 
try»  Hoche,  Jourdan,  Masséna, 
Lecourbe,  Moreau,  Macdonald. 
Far  un  contraste  singulier,  son 
nom  figurait  sur  la  liste  des  émi- 
grés, pendant  qu'il  prodiguait  de 
nouveau  son  san;;  aux  combats  et 
aux  batailles  de  l'Ostrach,  d'Ëii- 
gen,dc  Moëskiroh,  de  Biberacb,de 
Memingen,  d'Hocbtadt,  de  Nord- 
ling,  de  Neiibourg,  d*Ampfingen, 
de  Ifobenlinden.  de  Salxburg,  de 
Lambach,  de  Kremsmûnster,  de 
Roveredo ,  de  Trente,  etc.,  etc. 
Après  sa  radiation  et  après  la 
campagne  d'Italie  de  l'an  9,  il  fut 
chargé,  comme  chef  de  bataillon, 
par  les  généraux  Pullj  et  Montri- 
chard,  de  plusieurs  commande- 
mens  important  en  Helvétie.  Ren- 
tré en  France  en  Tan  1  o,il  fut  nom- 
mé par  le  premier  consul  major 
du  1 1 12**  régiment  qui  s'organi- 
sait h  Bruxelles.  Il  organisa  éga- 
lement, avec  le  général  Valence, 
la  5*  légion  de  réserve.  A  la  des- 
cente des  Anglais  en  Zélande ,  il 
y  fut  envoyé  et  commanda  une 
brigade  d'infanterie.  L'ennemi 
retiré,  il  partit  (quoique  attaqué 
d'une  violente  fièvre  prise  à  Fles- 
dingue)  pour  TEspagne,  comme 
commandant  du  i*'  régiment  pro- 
visoire d'infanterie  ,  et  fit  une 
guerre  de  partisan  pendant  deux 
ans.  Son  régiment  était  en  arri- 


FER 

yant  de  a^oo  kommes;  des  com- 
bats journaliers  dons  les  provin- 
ces de  la  Navarra  et  de  l'Arragctn, 
contre  Mina,  dans  la  nouvelle  et 
Vieille-Castille,  contre  l'Kmpeci- 
nado ,  et  dans  le  midi  de  l'Espa- 
gne ,  contre  dé  nombi'eux  enne- 
mis, le  réduisirent  à  1300  hom- 
mes. Pendant  les  campagnes  de 
1809  et  1810,  il  fit  de  1 1  à  laoo 
prisonniers ,  tua  ou  mit  hors  de 
combat  plus  de  i5oo  Espagnols, 
eut  !i  chevaux  tués  sous  lui  à  la 
tête  de  ce  régiment.  Nommé  adju- 
dant-commandant, et  appelé.Àl'é- 
lat-major  général  en  181 1,  il  quitta 
l'Espagne,  rejoignit  la  grande- 
armée  à  Berlin,  fit  la  campagne  de 
Moscou,  comme  sous-chef  d'état- 
major  du  prince  de  Neuchâtel, 
major-général,  et  se  trouva  à  tou- 
tes les  affaires  de  cette  désastreu- 
secampagne.  Une  formidable  bat- 
terie de  1 2  &  1 5  pièces  de  gros  ca- 
libre plongeait  des  hautes  murail- 
les de  Smolensk  sur  nos  colonnes, 
fesait  de  grands  ravages,  et  sépa- 
rait en  deux  le  centre  de  ta  ligne 
d'attaque.  Tout  ce  qui  se  présen- 
tait sous  cette  terrible  batterie  é- 
tait  pulvérisé.  Le  colonel  de  Fer- 
nîg,  porteur  d'ordres  de  l'empe- 
reur au  maréchal  prince  d'Eck- 
muhl ,  commandant  l'attaque  de 
front  9  ne  voulant  pas  perdre  un 
temps  précieux  à  tourner  ce 
dangereux  passage,  est  reoversé 
avec  son  cheyai  à  cent  pas  de  la 
muraille.  Il  se  débarrasse  avec 
beaucoup  de  peine,  s'éloigne,  et 
achève  sa  mission,  heureux  d'en 
être  quitte  pour  de  fortes  contu- 
sions. Plus  tard,  le  colonel  de  Fer- 
nig  a  fait  partie  de  l'escadron  sa- 
cré, qui  entourait  Tempereurdans 
la  retraite  de  Russie^  et  quclqucis 


FER 

jour»  nprès  il  devint  chef  d*élat* 
iiiujor  (ie  la  cavalerie.  Rentré  en 
Polo^^ne  ,  il  ne  quitln  pa:?  un  ins- 
tant le  vice-riii,  dontiUtait  sous* 
clict'et  j.ouvent  chel'd'état-major. 
An  combat  du  5  avril  iSiS,  près 
de  Mai;dehonrg,  il  rendit  en  cette 
dernière  qualité  d'importans  ser- 
vices. A  la  bataille  de  Lutzen,  il 
enfonça  le  corps  de  réserve  com- 
posé des  gardes  impériale  russe 
et  prussienne,  et  coopéra  à  la 
gloire  de  celte  journée.  Il  rem- 
plissait les  fonctions  de  chef  d'é- 
tat-major  du  prince  de  NeuchâCel, 
à  la  bataille  de  \^urlschen  ou 
Bantzen,  et  les  continua  jusqu'à 
la  suspension  d*armes  de  Neu- 
mark.  Nommé  général  de  briga- 
de à  Dresde,  le  14  juin  1815,  et 
envoyé  à  Hambourg  comme  chef 
d'étal-major  du  gouvernement^ 41 
fut  en  même  temps  commandant 
supérieur,  pendant  une  partie  du 
blocus,  et  successivement  sous- 
chef  et  chef  d'élal-major  du  i5"* 
corps.  Rentré  en  France  en  1814, 
en  181 5  il  fut  aide-major-général 
de  Tannée  qui  s'organisait  à  Pa- 
ris; il  a  commandé  une  brigade  en 
181 5,  et,  rentré  à  Paris  après  les 
désastres  de  Waterloo,  il  est  de- 
puis cette  époque  en  disponibi- 
lité. 

FFRNIG  (les  demoiselles  de  ), 
FéLicité.  âgée  de  16  ans,  et  Ttiéo- 
PHiLB,  de  i5, vivaient  paisiblement 
chez  leur  père  i\  IViortagne,  dé- 
partement du  Nord;,  lorsque  la  ré- 
volution suscita  la  guerre.  C'est 
dans  ce  village,  situé  à  Testrême 
frontière  de  la  Belgique,  que  com- 
mencèrent les  premières  hosti- 
lités, et  à  la  porle  de  M.  de  Fer- 
nig  que  se  tirèrent  les  premiers 
coups  de   fubil.  Les   patrouilles 


F£R  1 1 1 

autrichiennes  venaient  très-sou* 
vent,  dan«  la  nuit,  piller  les  mal* 
heureux  paysans  et  enlever  leurs 
bestiaux.  La  garde  nationale,  seu- 
le force  alors  sur  la  frontière  9 
commandée  par  M.  de  Feroig  pè*- 
re,  6'opposail  à  ces  violences; 
tantôt  repousses^  tantôt  repou^-^ 
sant ,  ce$  infortunés  vivaient 
dans  un6  continuité  d'alarmes  et 
de  dangers.  Les  demoiselles  de 
Fernig,  chaque  nuit  éveillées*  par 
le  bruit  de  Ja  mousqnelerie,  les 
cris  des  femmes  et  des  enfans, 
craignant  pour  les  jours  de  leur 
père  constamment  à  la  tête  de  ses 
volontaires,  et  brûlant  de  patrio- 
tisme, et  du  désir  de  protéger  leurs 
concitoyens,  forment  et  exécu- 
tent un  projet  digne  des  beaux 
temps  de  rancienne  Rome.  Une 
nuit,  aussit^'^t  après  le  départ  de 
leur  père,  elles  revêtent  les  ha- 
bits du  frère,  ollicier  dans  le  ré- 
giment d'Auxerrois ,  s'arment 
chacune  d'un  de  ses  fusils  doubler 
de  chasse,  prennent  de  la  poudre, 
des  balles,  vont  se  grouper  dans 
un  peleton,et  marchent  à  Tenue- 
mi.  L'action  s'engage,  quelques 
Autrichiens  sont  tués,  il»  se  reti- 
rent, et  la  garde  nationale  rentre 
encore  avant  le  jour  dans  ses 
foyers.  Ces  jeunes  et  intéresjtan- 
tes  filles  n'avaient  pu  échapper 
long-temps  à  leur  bravoure.  Pen- 
dant l'une  de  ces  attaques  noctur- 
nes, les  gardes  nationales,  sont 
fortement  repoussées.  Le  village 
va  devenir  la  proie  du  massacre 
et  des  flammes.  Le  général  Beur- 
nouville ,  prévenu  par  les  q- 
vant- postes  de  la  vivacité  du 
feu,  marche  au  secours  des  atta- 
qués. Cependant^  les  volontaires 
guidés  par  les  intrépides  sœurs. 


119 


FER 


«t  animés  par  le  péril  qui  me- 
nace leiii'9  teiniues  9  leurs  en- 
fanS)  s'éluuccul,  enfonçait  Ten- 
ncmi,  lui  tuent  du  monde 9  tout 
qiielqut's  prisoiiniurs,  et  parvien- 
nent i\  le  chasser  au-deli^  des 
frontières.  Les  vainqueurs  rega- 
gnaient leurs  habitations  lors- 
qu'ils sont  renconti-és  par  la  trou- 
pe de  ligne.  Le  général  Beurnon- 
Tille  leur  prodigue  des  éloges  mé- 
ritésy  et  les  passe  en  revue.  Les 
demoiselles  de  Fernig  rentrent 
tout-à-coup  dans  la  timidilé  de 
leur  sexe  et  de  leur  âge,  conju- 
rent vainement  ces  braves  gens 
de  les  cacher  au  général;  il  se  li- 
vre ainsi  que  sa  troupe  à  Tadini- 
ration  que  lui  inspirent  leurs  hauts 
faits 9  leur  étonnante  bravoure  , 
et  en  rend  compte  au  gouverne- 
ment. La  convention  leur  envoya 
deux  chevaux  caparaçonnés.  La 
coalition  avait  résolu  Tinvasion 
de  laFrance  par  la  Champagne.  Le 
duc  de  lirun.<>vick  se  présenta  a- 
vec  une  armée  formidable.  Les 
troupes  du  Mord  marchent  rapi- 
dement pour  renforcer  TEsl.  Le 
camp  de  Maulde  abandonné,  les 
Autrichiens  ne  trouvant  plus  de 
résistance,  fondent  sur  le  village 
de  Mortagne,  le  mettent  à  feu  et 
à  sang,  et  s'acharnent  particuliè- 
rement ÙL  détruire  les  propriétés 
de  M.  de  Fernig,  dont  ils  ont  é- 
prouvé  le  oouruge  ainsi  que  celui 
de  ses  enfans.  Dumouriez  sentant 
bien  que  laisser  celte  famille  à 
Mortagne  c'était  la  sacriûer,  avait 
fait  nommer  le  père  capitaine  des 
guider,  appeler  le  frère  près  de 
lui,  et  donner  dès  commissions 
d'olficiers  d'état-major  aux  deux 
sœurs.  Elles  durent  donc,  à  Téva- 
cuation,  quitter  leurs  foyers  et 


FER 

leurs  infortunés  compatriotes. 
Entourées  du  respect  de  l'armée, 
elles  eu  faisaient  l'admiration;  et 
le  général,  qui  savait  ce  que  pou- 
vait l'exemple  des  grandes  ac- 
tions sur  l'esprit  des  Français, 
montrait  les  héroïnes  à  ses  sol- 
dats et  les  menait  à  la  victoire. 
Elles  combattirent  à  Valmy;  et, 
par  leur  courage,  comme  par  Tt^n- 
thousiasmequeproduisait  leur  pré- 
sence,elles contribuèrent  à  sauver 
la  patrie;  è  Jemmapes,  elles  firent 
des  prodiges.  Le  père  et  le  frère 
qui  ne  les  quittaient  pas  avaient 
beaucoup  de  peine  À  maîtriser 
leur  fougueuse  impétuosité.  Nulle 
fatigue ,  nul  danger  ne  les  arrê- 
tait. Dans  le  fort  de  la  mêlée,  à  l'at- 
taque du  village  de  Quarégnon, 
la  cadette,  Théophile,  se  préci- 
pite avec  quelques  chasseurs  à 
cheval  sur  un  bataillon  de  gre- 
nadiers hongrois,  le  dissipe,  et  de 
sa  main  saisissant  celui  qui  pa- 
rait le  plus  colossal,  le  désarme , 
le  mène  au  général  en  chef.  La 
stature  de  ce  grenadier  à  pied  dé- 
passait presque  celle  de  son  vain- 
queur k  cheval.  L'autre  sœur  ac- 
compagnait dans  celte  mémora- 
ble bataille  le  jeune  duc  de  Char- 
tres, aujourd'hui  duc  d'Orléans, 
et  ne  le  quitta  pas  dans  les  bril- 
lantes charges  qu*il  exécuta.  Au 
combat  d'Anderlecht,  en  avant 
de  Bruxelles,  toutes  deux,  entraî- 
née parcelle  exaltation  de  gloire 
qui  électrisait  leurs  âmes,  se  trou- 
vent au  milieu  de  l'arrière -gar- 
de ennemie;  un  oflicier  supérieur 
leur  crie  :  bas  les  armes  I  La  ca- 
dette s'avance,  et  pour  toute  ré- 
ponse le  renverse  mort  d'un  coup 
de  pistolet.  Dans  cette  affaire, 
l'aînée  portant  les  ordres  du  gé- 


l'Kll 

lierai  ni  rlirf,  lon^tuiil  In  lifçiio 
tiviiiirrr.  |l|i  (iNpîliiiiic  liol^ir  (M. 
Vuii  lliiiiiiii),  c|ii(t  trop  (riiniciiir 
UYiiit  riiiporti*,  mi  (rt)iiv«)  Mivrlop- 
pr  pnr  (lo<«  dnigoiK  «In  C)f>bi>iir((. 
Svi^  g()iif«  Hiinl  liiirhrii;  rar  liv*t  Bd- 
f{f!»  riNililciiiiinit  piift  ih*  fpiarlîrr 
(irit  AulridiiniH,  (M  liii-inriitr.  ut- 
trlnt  «riiiM*  blcfiiiiiro,  allait  itiiu- 
nuiilirr  HOiiH  le  iinnilirr.  NVroii- 
iMiil  (|iir  HOM  roiiraj;<{  «  la  jriiiH! 
giirrriiTi'  •lYIniirr  \\\vv.  \v%  hiiit- 
i»ar(U  f|iii  lui  ncrvaifrit  trordoii- 
iiann?}!,  ait  ^tlM••ollr}t  ilt)  l'ollicivr 
bt'li(i* ,  l'I  apri'n  dru  proilif^fiH  du 
valtMir  par\iriit  i\  \r  dr^n^ttr.  On 
ûtait  rtniiiir  d«*  Imiivcr  dani*  drux 
jniiiir*  iilli'r«  dr  iitatnn*  MH^dittens 
fi4^ii.*t  dcN  llf;iirim  d  nui*  dniimir, 
d'iiiM*  liiiilditt*  ,  d'ufn*  iiindrr«lio 
i*xtri^ni4* ,  tivn  Atiii*!*  iMiH«i  fnritift 
dann  le  prrll ,  aii!«Miardnilri«  pnirr 
la  f»lnirr  d<*  leur  palrin.  \  Ni'rwiii- 
d<*  4*1  daiiB  tn'iU'A  Irn  alV.dri*.<«  i)iii 
viirnil  iiiMi  in.Hqiraii  fi  avril  ir(H< 
rllivH  •(*  triHivîM'cnl  p;uiniir  oh  il  y 
avait  du  diiiipM'.  KIIi'h  niriMit  plu- 
iticuiH  rli(>vnn!C  Iiii'h  t'ii  rotiiltut- 
Imit.  r.iiptUHiaul  OiinioiirM'K  riiii- 
Iréru  Fr.iurr,  luit  ^aprorlanlUtion 
dr.  Saint  Auiuiid;  li*  inini.iliT.  do 
lugnorrr,Bnirnon\illiM!|lt!!«(M)iii- 
ini<«!4airrH  t\r  lu  convttrilioii,  vli*il< 
tient  pour  l'nrH^trr,  ri  hoiiI  i'IIX- 
iiH^iiii'ii  riftrniiM  lui  ntagr.  Duiiumi- 
rî<*i:  liTHitr,  i*t  uu  lieu  do  tiiurrlirr 
Htir  l'aii.4,  prrddiMix  joursi,  iiiait*- 
(|un  huii  hul ,  rt  rut  Inrré  d'*  (|uit- 
ter  l'ariiMM'.  tiViil  un  Iml.iilItHi 
«ioniMiundr  par  (M.  DavoiiNi,  au- 
pMird'lnii  iiiurrriial  priiict*  triCrK** 
iinibLipii  tnnliinl  punir  uihm'oii* 
puldr  drlVrtitni,  l'ait  IVn  tiiir  U\ 
général  et  !«on  i^itnorlr ,  dan.<«  lu 
inonirnt  o!^  il  allait  visiter  lu 
pliire  tlo   r.ondê.    Ditinourlrx   ri 

T.    VII. 


FKIl 


II»» 


r 

la  ^rudettu  drH  driiioifti.dlrH  dn 
i'Vriitfç  ont  lourN  rlicvaux  tiiéi*; 
raiiHU!  iiicl  pied  d  trrrr  •  fuit 
monter  dn  général  4  cl  le  guidn 
V(!r>«  lin  liac  fiitué  1^  lu  Hoiieuiilde; 
iU    pa.Mftent    TK^teaiit    et    éelinp* 

piuit au  ter  rraii(;ai.<«II!  Terri- 

lile  exeiii)d4MleA  vif'i*«hitudes!  |>n- 
iiioiirii^x.  f*orli  du  danger  (pie  lui 
avait  l'ail  eoiirir  le  halaillon  l)a- 
voiutl,  p'arr(>le  un  iii««tuiii  un  ('lis- 
teau do  Wliier-**  et  vient  ù  lu  bar- 
riéri!  de  Hurry.  Voulant  purlie 
pour  BriixcdIcH,  iuiipertioii  iuilii 
dnrabour>>(\  il  ne  s*y  truiivo(]U(i 
(|utd(|ueM  louih.  \.Vâ  deinnUelleM  dn 
Feriiig,  lo  pèro«  lo  IVèri)  et  len  oHI* 
eierii  de  rétut-inajonpil  rneeoin- 
paginuil  •  lui  doniuuil  ei^  qu'iU 
pii^nèdoiit.  l.e  généml  attt  ndri, 
eiiibruNtie  hi*h  inalbenrenx  roin- 
pagiiou.**,  et  nVloif'jie.  On  u  re 
pondant  dit  que  huiiioiirley.  avait 
rniporté  lu  tré^ior  de  ruiuiée. 
VoilAeoiiiine  nue  eoupable  urlioh 
eu  lui't  Muppti«er  braiieoup  d'uu- 
treh;  voil.'i  coniiiie  l.i  piiNHiiui  dé- 
nature lu  vérité!  Ovi^  jeuueH  per" 
iionne.4,  qu'aueunr  latigue  nis  re« 
butait  •  (|iruueiin  danger  n  etoii- 
iiull  ,  eiitraiiiéni  bor^  d(!  erttn 
Krunr(M|uVlli*!iuduri«iit«niui!«Hont 
lu  délertion  de  leur  général  le» 
exile,  repnuinent  iiiode.tletnenf 
leM  babit^t  et  lf!«  oreiiputiorM  do 
leur  !«o\f*.  Klle.t  ho  rtuideni  eu 
lltdluude,  ne  eeHmMil  puH  de  l'aire 
len  viiMix  leii  pluH  ardent  pour  bt 
gloire  de  leur  piiyn*  Hient<M  for- 
réeH  de  ne  réfugier  en  ^Vei^tpliM- 
lie ,  en  Alleiiiagur ,  en  Dane- 
iiiark,  elleM  trouvriil  appui  iUu.h 
riiiiiiienno  majorité  de  louten  le» 
cbutMe^  ,  et  Html  perHéruléeii  de «4 
gouvernement.  On  plaint,  iiiuIh 
on  admire  e.im  modrriMfH  Aiitigo 

H 


ii4 


VEK 


ne  ,  errantes  de  contrée  en  cen- 
trée, guiilunt.  soi<;niint  et  conso- 
lant ItMir  vcnrrable  pure.  La  ter- 
reur laililissiiit.  KlK\s  rentrent  en 
Hollande,  et  y  sont  enipri.<onnécs. 
Rendues  à  la  liberté,  elles  exécu- 
tent Taiidaciense  reT^oKition  de 
venir  :\  Paris  demander  leur  ra- 
diation on  la  mort.  Reeneilliesy 
honorées  par  quelques  personnes, 
leurs  elîorts  sont  vain<;  un  hom- 
me puiss^mt,  mais  qui.  depuis,  a 
aussi  éprouvé  les  malheurs  de 
Texil  9  s'oppose  A  leurs  réclama- 
tions On  ne  veut  plus  de  leurs 
tôtcs;  mais  on  les  force  de  quitter 
une  seconde  lois  la  terre  natale. 
Peu  après,  des  amis  obtiennent 
la  radiation  de  cette  faniille,  qui 
conserve  précieusement  le  sou- 
venir d'un  tel  bientait.  Rentrées 
en  France  en  1802,  elles  trouvè- 
rent les  biens  de  leur  père  ven- 
dus. La  convention  nationale  a- 
▼ait  décrété  que  leur  maison  de 
Mortagne  serait  reconstruite  aux 
frais  de  Tétat.  Ce  décret  n'a  pas 
été  exécuté,  et  les  demoiselles  de 
Fernig  n'ont  jamais  rien  voulu  ré- 
clamer. Modestes  dans  la  prospé- 
rité 9  grandes  dans  le  malheur, 
elles  se  croyaient  assez  récompen- 
sées par  reslimo  publique.  Vers 
cette  époque,  l'aînée,  M"*  Félici- 
té, épousa  un  oflicier  belge  retiré, 
et  se  fixa  à  Bruxelles,  où  elle  sert 
de  modèle  aux  mères  par  la  ten- 
dresse qu'elle  porte  à  ses  en  fans, 
et  aux  épouses  par  l'attachement 
qu'elle  porte  à  son  mari.  La  cadet- 
te. yV^*-'  Théoph'Je,  n'a  pas  voulu  se 
marier.Toutentière  consacrée  aux 
belles- lettres  qu'elle  cultivait,  aux 
beaux-arts  qu'elle  pratiquait  avec 
succès,  elle  resta  auprès  de  son 
vieux  père  jusqu'à  la  fin  de  ses 


FER 

jours,  et  ne  lui  survécut  que  de 
a  ans.  En  1816,  elle  s'était  reti- 
rée auprès  de  sa  sœur  ù  Bruxelles, 
et  c'est  entre  les  bras  de  cet  an- 
cien compa'^nou  d'armes  qu'elle 
mourut.  Comme  ses  sœurs,  elle 
avait  reçu  une  éducation  soignée, 
et  s'était  livrée  à  Tétude  j>endant 
son  exil.  Sa  faipille  possède  d'elle 
des  vers  rharmans,  dans  lesquels 
s'expriment  h*  goût  et  la  déliea- 
tesse  de  son  ilmc.  Elle  dessinait, 
peignait  avec  pureté  et  chaleur, 
connaissait  presque  tous»  les  arts 
libéraux  ,  pratiquait  toutes  les 
vertus.  Elle  repose  humblement 
auprès  des  théâtres  de  sa  gloire. 
Un  jour  la  postérité,  qui  contem* 
plera  ses  actions,  cherchera  le  mo- 
nument qu'auraient  dû  lui  élever 
la  reconnaissance  et  l'admiration. 
Des  deux  autres  sœurs,  l\1"'*  LouisA 
et  Aimée ,  l'une  est  mariée  à  un 
négociant  d'Amsterdam,  et  la  der- 
nière, à  un  ollicier-général  dont 
le  nom  et  les  services  se  ratta- 
chent aux  belles  pages  de  notre 
gloire. 

F£RRAND(lb  cohtbAiitoinb), 
pair  de  France,  ministre- d'état 
et  commandeur  de  l'ordre  du 
Saint-Esprit,  né  d'une  ancienne 
famille,  en  i^Sa,  était,  avant  la 
révolution,  conseiller  aux  enquê- 
tes dans  le  parlement  de  Paris.  Il 
fut  l'un  des  membres  de  cette 
compagnie  qui,  en  1787,  repré- 
sentèrent ÙL  Louis  XVI  le  danger 
de  créer,  pour  cinq  ans,  des  em- 
prunts graduels  et  successifs.  Il 
prononça  à  ce  sujet  un  discours 
assez  éloquent ,  dans  lequel  il 
rappela  la  conduite  qu'avait  te- 
nue Louis  XV  en  1770,  époque 
où  les  circonstances  étaient  à 
peu  près  semblables  pour  ce  qui 


FER 

était  relutif  aux  finances.  Après 
avoir  montré  la  plu»  vigoureuse 
opposition  aux  principe:»  qui  se 
développèrent  en  1789,  M.  Fer- 
rand  ayant  re-connu  rimpo^ibili- 
lé  d'arrAler  le  torrent  révolulion- 
naîre ,  qu'on  voyait  an  grossir 
chaque  jour,  prit  le  parti  de  quit- 
ter la  France,  en  conservant 9 
toutefois,  Tcspoir  d'y  rentrer 
bientôt,  sous  les  drapeaux  de  la 
coalition  étrangère.  Le  prince  de 
Coudé,  dont  il  gagna  la  confian- 
ce, Tadinit  à  sou  conseil;  le  ma- 
gi^itratlut  coustanimeut  prés  du 
général  pendant  sa  première  cam- 
pagne ;  mais  à  Tépoque  de  la 
mort  de  Louis  XVI^  M.  Ferrand 
devint  membre  du  conseil  de  ré- 
gence. Il  ne  suivit  cependant  pas 
toujours  la  fortune  de  Louis 
XVIir,  car  il  rentra  en  France, 
aus-ilôt  que  le  premier  consul 
eu  eut  ouvert  les  portes  aux  émi- 
grés, il  est  vrai  que  comme  tant 
d'autri'S,  il  put  le  faire  avec  auto- 
risation, afin  de  se  trouvera  mô- 
me de  profiler  des  circonstances 
favorables  ù  si-rvirla  cause  de  ses 
Diaîln.'S.  Au  surplus,  il  ne  rem- 
plit aucune  fonction  sous  le  gou- 
vernement consulaire ,  ni  sous 
le  gouvernement  impérial,  et 
s'occupa  presque  con.^tammentde 
littérature.  Lin  de  ses  ouvrages 
intitulé  Lellr es  politiques  et  mor 
raies  d'an  père  à»on/Us,  dans  le- 
quel il  établit  que  «  nul  n'a  le 
droit  de  vouloir  une  révolution,» 
lui  attira  quelques  désagrémens: 
non  pas  sans  doute  ù  cause  de 
cette  maxime,  qui  ne  pouvait 
plus  déplaire  à  Napoléon  empe- 
reur; mais  à  Toccasisa  d'un  dis- 
cours de  V ioniandus ,  où  il  est 
question    du   rétablissement   de 


F£A  ii5 

Childéric  sur  le  trône  de  ses 
aïeux.  L'ouvrage  cartonné  par 
ordre  de  l'autorité,  n'en  fut  que 
plus  recherché.  L'auteur  reçut 
de  l'empereur  de  Russie  une  let- 
tre très-flatteuse ,  qu'accompa- 
gnait une  bague  du  plus  grand 
prix.  D'après  des  bruits  publics 
répandus  en  1812,  M.  Ferrand, 
ainsi  que  plusieurs  autres  per- 
sonnages, parmi  lesquels  on  dis- 
tinguait 1V131.  Mathieu  de  Mont- 
morency et  Alexis  de  Noailles, 
n'aurait  pas  été  étranger  à  la 
tentative  de  Mallet  pour  renver- 
ser le  gouvernement  impérial. 
Ces  assertions  n'ayant  jamais  été 
prouvées,  ne  donnèrent  lieu  à 
aucun»  poursuite  envers  ceux 
qu'elles  désignaient.  Le  jour  de 
la  première  entrée  des  alliés  à  Pa- 
ris (5i  mars  i8i4\  dans  une 
réunion  de  royalistes  qui  eut  lieu 
chez  M.  Lepeiletier-de-Morfon- 
taine,  M.  Ferrand  proposa  d'ef- 
ff  ctuer  le  rappel  des  Bourbon  y 
par  l'intermédiaire  du  sénat.  La 
première  partie  de  sa  proposition 
fut  accueillie,  mais  la  seconde 
fut  rejelée  à  l'unanimité;  et  tout 
le  monde  ayant  crié  point  de  se- 
nat,  on  résolut  de  s'adresser  di- 
rectement à  l'empereur  Alexan- 
dre. Le  duc  de  La  Rochefou- 
cauld-Doudeau  ville,  MM.  deChûr 
teaubriand,  de  La  Ferté-Méun,  de 
Semallé,  et  M.  Ferrand,  chargés 
de  cette  mission,  furent  favora- 
blementreçuspnr  lecomtedeNes- 
selrode,  qui  leur  fit  obtenir  l'as- 
sentiment et  la  protection  de  son 
souverain.  Le  i3  mai  18149  M. 
Ferrand  fut  nommé  ministre-d'é- 
tat et  directeur-général  des  pos- 
ter. Au  mois  de  juillet,  il  fut 
nommé  membre  a«  la  commis^ 


]i6 


FER 


sion  chargée  d'examiner  le.^  de- 
mandes en  restitution  des  biens 
des  émigrés,  non  vendus.  Le  i5 
septembre,  il  présenta  sur  ce  su- 
jet, à  la  chambre  des  députés, 
un  projet  de  lui  dont  il  développa 
les  motifs.  Tous  ses  moyens  lu- 
rent employés  i\  faire  valoir  les 
services  des  émigrés  et  leurs  mal- 
heurs. Il  ém.it  ce  priuripc,  nue 
le  roi,  en  déclarant  irrévocaole 
la  vente  des  biens  nationaux,  a- 
yait  statué  à  cet  égard  ce  qu'il 
pouvait  statuer;  mais  que 9  tout 
en  respectant  sa  parole  sacrée, 
pour  le  maintien  de  la  paix  inté- 
rieure, nulle  puissance  humaine 
ne  saurait  légitimer  ce  qui  est  en 
soi  illégitime.  De  là,  il  concluait 
qu'une  indemnité  devait  être  ac- 
cordée par  l'état  aux  émigrés, 
aussitôt  que  les  circonstances  le 
permettraient.  Cette  proposition 
de  M.  Ferrand  fut  victorieuse- 
ment réfutée  par  M.  liédoch.  M. 
Ferrand  eut,  par  intérim,  le 
portefeuille  de  la  marine,  du- 
rant la  maladie  et  après  la 
mort  de  M.  Malouet.  Pendant 
ce  temps,  il  rédigea  un  projet  re- 
latif ù  l'abolition  de  la  traite  des 
Kègres.  Le  uialin  du  20  mars 
181 5,  lorsque  Napoléon  revenu 
de  Pile  d'Elbe  s'approchait-  de 
Paris,  M.  Ferrand  céda  la  direc- 
tion des  postes  à  M.  de  Lavalet- 
te,  qui  avait  possédé  cette  place 
vingt  ans,  et  obtint  de  lui  un 
sauf-conduit,  au  moyen  duquel 
î!  put  sortir  de  Paris  sans  être  in- 
quiété. Cette  pièce  dictée  à  M. 
de  Lavalette  par  im  sentiment 
d'humanité,  fut  produite  lors  de 
son  procès,  et  devint  une  des  ba- 
ses de  sa  condamnation.  On  la 
considéra  comme  une  preuve  é- 


FER 

vidente  de  l'iisùrpation  de  la  pla- 
ce de  directeur  des  postes  ,par 
M.  de  Lavalotte,  avant  l'arrivée 
de  Napoléon  à  Paris!!!  Au  lieu 
de  suivre  le  roi  A  Cand,  i>L  Fer- 
rand se  dirigea  vers  la  Vendée, 
y  séjourna  quelque  temps  sans 
résultat  ,  et  se  rrudit  ensuite  ii 
Orléans,  où,  malgré  un  ordre 
d'exil,  on  le  laissa  tranquille,  eu 
égard  uses  infirmités.  Après  la 
seconde  entrée  des  alliés,  il  re- 
couvra tous  ses  titres,  emplois 
et  honneurs;  fut  de  plus  nommé 
pair  de  France  le  19  août,  et 
membre  du  conseil  privé,  le  19 
septembre.  Le  20  novembre  sui- 
vant, il  figura  comim;  témoin  à 
charge  dans  le  procès  du  comte 
de  La  Valette.  Le  21  mars  1816, 
il  fut  nommé,  par  ordonnance, 
membre  de  Tacadémie  française 
reconstituée,  et  le  i()  décembre 
de  la  mr:me  année,  grand-ofli- 
cîer  secrétaire  des  ordres  de 
Saint  -  Michel  et  du  Saint-Es- 
prit. Le  comte  Ferrand  a  publié 
un  assez  grand  nombre  d'ouvra- 
ges, tant  avant  son  émigration 
que  depuis  sa  rentrée  en  France. 
Les  suivans  sont  connus,  du 
moins  par.  leurs  titres  :  i"  Nullité 
et  Despotisme  de  Rassemblée  pré- 
tendue nationale,  décembre  1789; 
2*  Etat  actuel  de  la  France,  jan- 
vier 1790  ;  y^ Adresse  d^un  ci- 
toyen très-actif,  février  id,;  4* 
Le  dernier  coup  de  la  ligue,  oc- 
tobre 1790;  Le  rétablissement  de 
la  monarchie,  juillet  1793;  5* 
L'esprit  de  f  histoire,  ou  Lettres 
politiques  et  morales  d'uîi  père  à 
son  fils  sur  la  manière  d'étudier 
l' histoire  en  général,  et  particu- 
iièrement  celle  de  France ,  1 809 , 
4  vol.    ln-8%5-  édition,  1816; 


FER 

6"  Eloge  historique  de  M"'  Eli- 
sabeth ,  id.  ,  esquissé  à  Ralis- 
bonne,  en  i^qS;  y'*  Théorie  des 
révolutions,  1817,  4  vol.  in-8®. 
On  attribue  an  comte  Ferrand 
la  tragédie  de  Philoctète,  repré- 
sentée en  1786  :  deux  autres  tra- 
p;édies  inédites  sont,  À  ce  qu^)n 
assure  9  dans  son  portefeuille  ; 
nous  lui  conseillons  d'en  taire  u- 
ne  sur  le  procès  de  M.  de  Lava- 
lette. 

FERRAND  (Marie-Louis),  gé- 
néral de  brigade,  naquit  à  Be- 
sancon, département  du  Doubs, 
le  12  octobre  1755,  de  parens 
honorables  qui  lui  firent  donner 
une  bonne  éducation.  Son  frère 
ayant  été  nommé  pharmacien 
en  chef  de  l'armée  du  général 
Rochambeau ,  il  partit  avec  lui, 
fit  les  campagnes  d'Amérique , 
lors  de  la  guerre  de  l'indépen- 
dance. De  retour  dans  sa  patrie, 
il  entra  dans  un  régiment  de  dra-* 
gous,  fut  nommé  lieutenant  eo 
1792,  et  chef  d'escadron  en  1793. 
Détenu  comme  suspect,  pendant 
le  régime  de  la  terreur,  il  ne  re- 
couvra ta  liberté  qu'après  la  ré- 
volution du  9  thermidor  an  a  (27 
juillet  1794)9  et  devint  peu  de 
temps  après  général  de  brigade. 
11  commanda  en  cette  qualité 
dans  les  armées  de  l'Ouest,  des 
Ardennes  et  de  Sambre-el-Meu- 
se.  Gouverneur  de  Valenciennes 
à  Tépoque  du  traité  de  paix  d'A- 
miens, puis  commandant  du  dé- 
partement du  Pas-d(>Calais,  il  fit 
ensuite  partie  de  Tcxpédition  de 
Saint-D'unirigue,  dont  la  portion 
esiiagn')le  vt  nait  de  passer  sous 
la  dtxnination  française.  Cette 
île  soijiniise  après  une  campagne 
de  moins  de  quatre  mois,   fut 


FER 


117 


bientôt  troublée  par  Tinsurrec- 
lion  générale  des  hommes  dérou- 
leur, qui  éclata  sur  tous  les  points 
de  l'île,  dans  le  mois  de  novem- 
bre 1603.  Le  général  Leclercy 
commandant  de  l'expédition,  et. 
gouverneur-général  de  l'île,  mou- 
rut dans  ce  mois  même, de  la  ma- 
ladie contagieuse  dont  il  était  at- 
teint, et  laissa  l'armée  sans  chef. 
Le  général  Ferrand  fut  chargé  de 
défendre  la  partie  française  de  la 
colonie;  mais  Dessalines  occu- 
pant le  Cap,  il  se  vit  contraint  de 
se  retirer  à  Santo-Domingo,  dont 
les  hc'^bitans  lui  confièrent,  d'une 
commune  roix,  le  commande- 
ment. Attaqué  par  Dessalineâ  à . 
la  tête  de  22,000  Noirs,  il  le  com* 
battit,  et  le  força  de  lever  le  sié- 
ge,le  1 8  mars  1 8o5.J  usqu'en  1 808,^ 
époque  des  troubles  en  Ëspague» 
il  administra  la  colonie  de  maniè- 
re à  se  concilier  les  suiTragas  et 
l'amitié  de  tous  les  habitans.  Mais 
les  événemens  de  la  métropole 
portèrent  le  gouvernement  espa- 
gnol de  Porto  -  Ricco  à  déclarer 
la  guerre  au  général  français.  Ce- 
lui-ci, fort  de  l'estime  qu'il  avait 
inspirée  aux  colons,  et  de  leur 
confiancedans sa  prudence et dans 
sa  valeur,  fit  témoigner  au  gou- 
verneur espagnol  le  désir  de  con- 
server la  paix.  Ce  gouverneur, 
loin  de  se  prêter  aux  vues  du  géné- 
ral français,  motivées  par  les  inté- 
rêts et  les  besoins  des  habitans 
de  Santo-DoniingOy  par  les  avan- 
tages qui  dcv.'ùent  résulter  de  la 
continuation  de  la  bonne  harmo- 
nie entn^  les  deux  peuples,  et  en- 
fin par  l'inutilité  de  n:}>andre  un 
sang  que  ne  réclamait  ni  l'hon- 
neur national ,  ni  l'honneur  par- 
ticulier,., excita  une  iusurrectloQ 


ii8 


FER 


ùBarahondc,  ce  qui  mit  le  gé- 
nérai Ferrand  daus  la  nécessité 
de  marcher  contre  les  rel)elles 
dont  le  uonilire  s'élevait  A  pl(i5 
de  a,ooo.  Ferrand  ne  pouvait  dis- 
poser de  plus  de  5oo  hommes  ; 
mais  la  valeur  de  ses  troupes  ne 
lui  peruiit  pas,  ses  propositions 
ayant  été  repoussées,  d'hésiter 
im  seul  instant;  il  voulait  d'ail- 
leurs éviter  que  la  révolte  ne  fît 
de  plus  grands  progrés.  Ce  fut 
malgré  les  habitans  qu'il  partit 
de  Santo -Domingo.  Le  7  no- 
Tcmbre  1808,  il  rencontra  les  in- 
surgés ^  Paio-llincado  et  les  at- 
taqua. Le  premier  choc  fut  des 
plus  violens,  mais  les  forces  du 
générai  Ferrand  étaient  trop  in- 
férieures. La  cavalerie  ennemie 
débordant  les  deux  ailes  du  corps 
franyais,  les  rangs  furent  rompus, 
les  meilleurs  oflfîcicrs  tués,  et 
les  troupes  mises  en  fuite.  Ne 
pouvant  ni  rallier  les  fuyards,  ni 
survivre  à  une  si  cruelle  défaite, 
l'infortuné  général  se  fit  sauter 
la  cervelle  d'un  coup  de  pisto- 
let. 

FERRAND  (ANTHELME),né  dans 
le  département  de  TAin^y  fut,  eu 
1792,  nommé  suppléant  à  la  cim- 
Tenlion  nationale,  où  il  n'entra 
qu'après  que  cette  assemblé  eut 
prononcé  >«u rie  sort  de  Louis  XVI . 
Lorsqu'il  fut  question,  eu  1795, 
d'établir  la  loi  sur  le  maximum, 
il  combattit  le  projet  de  taxer  les 
(grains.  Dans  le  mois  d'aoAt  1795, 
il  proposa  que  le  nombre  des 
membres  de  la  convention  fût  ré- 
duit par  les  assemblées  électora- 
les. Passé  au  conseil  des  cinq- 
cents,  il  demanda  que  le  dernier 
c?!iart  des  biens  nationaux  vendus 
fCI  paye  au  cours  des  assignats. 


FER 

et  que  les  biens  non  Tendus  fe 
fussent  à  l'enchère.  A  l'occasion 
des  troubles  réactionnaires  qui 
éclatèrent  ù  Lyon  en  1796,11  dé- 
fendit avec  force  les  compairuies 
de  Jésus  et  du  Soleil,  auxquelles 
on  les  attribuait.  Sorti,  dans  le 
mois  de  mai  1797,  du  conseil  des 
cmq-ccnts,  M.  Ferrand  fut  novi- 
mé,  en  1800,  président  du  tribu- 
nal civil  de  Belley  (chef-lieu  de 
la  sous-préfecture  du  S"""  arron- 
dissement du  déparlement  de 
l'Ain).  Il  remplissait  encore  les 
fonctions  de  cette  place  en  1817. 
FERRANDDELACADSSADE 
(Jean-Henry  Begays),  général 
de  division,  naquit  le  i()  septem- 
bre 175(3,  à  iMontflanquin,  d'une 
famille  noble.  Destiné  au  métier 
des  armes,  il  prit  du  service  étant 
encore  très-jeune,  et  fut  nommé, 
en  174^,  lieutenant  au  régiment 
de  Normandie  infanterie.il  6t  les 
campagnes  de  1747  et  174^9  ^^ 
se  trouva  aux  sièges  de  Berg-«>p- 
Zoom,  du  fort  Hillo,  et  ik  la  ba« 
taille  de  Laufelt.  Au  combat  de 
Clostercamp,  l'un  des  plus  remar- 
quables de  la  guerre  de  sept  ans, 
il  reçut  une  blessure  grave.  Nom- 
mé capitaine,  en  1755,  et  cheva- 
lier de  Saint-Louis,  en  1767,  il 
devint,  en  1773,  major-comman- 
dant de  Valenciennes,  et  ne  cessa 
d'occuper  ce  poste  qu'en  1790, 
époque  de  la  suppression  des 
états-majors  de  place.  En  1792, 
les  habitans  de  Valenciennes  lui 
confièrent  le  commandement  de 
la  garde  nationale  de  leur  ville. 
Dans  la  même  année,  nommé 
maréchal-de-camp,  il  partit  pour 
l'armée  du  Nord,  et  fut  chargé  du 
commandement  de  l'aile  gauche 
à  la  célèbre  bataille  de  Jcmraapes . 


FER 

Il  eut  une  part  bien  honorable  au 
sui'cè.H  dt»  ciîlle  aiTaircs  par  rin- 
trépidité  avec  laquelle  il  eiriporla, 
ùlub.iïonnette,le9  viilagisHdeCari- 
^fum  et  de  Jemmapc9,et  par  Tba- 
bilelé  qui)  déploya  en  ;iianœu- 
vrant  sur  le  flanc  droit  de  Ten- 
ncnii.  Immédiatement  après  lu 
batiiille,  il  fut  nommé  comman* 
dant'de  Mons,  où  il  se  rendit 
aussitôt,  (lénéral  de  bri^^ade  le  8 
mars  1795,  rt,  le  i5  du  même 
mois,  général  de  division,  il  reçut 
de  DumonriiZ  Tordre  de  quitter 
Mons  pour  se  rendre  i\  Coudé  et 
à  Valenciennes.  Commandant  de 
cette  dernière  place,  il  refusa 
d'admettre  les  troupes  du  général 
transfuge,  ce  qui  la  conserva  ù  la 
France.  Le  5  mai  suivant,  Parmée 
coalisée ,  forte  de  1 5o,ood  hom- 
mes, commandée,  par  le  .prince 
de  Coboui^g,  le  duc  d*York  et  le 
général  FerrariSf  investit  Valeu- 
cienues.  Le  général  Ferraud  de 
La  Caussade  la  défendit  pendant 
près  de  trois  mois,  quoiqu*il  n*eût 
pas  plus  de  9000  hommes  de  gar- 
nison ;  il  avait  soutenu  quatre 
assauts,  et  avait  défendu  trois 
brèches  praticables  au  corps  de  la 
place.  Enfin,  n*espérant  plus  Ctre 
secouru,  il  capitula.  Le  gouver- 
nement de  la  terreur  appesantit 
bur  lui  sa  main  funeste,  et  ce  brave 
général  resta  détenu  jusqu'après 
la  révolution  du  9  thermidor  on 
u  r'27  juillet  i79ii)«  Sous  le  con- 
sulat, il  fut  nommé  préfet  de  la 
Meuse- Inférieure.  A^rès  deux 
années  d'exercice  dans  ces  fonc- 
tions, il  fut,  en  18049  appelé  à  un 
autre  emploi;  mais  les  fatigues 
de  la  guerre  ayant  considérable- 
ment altéré  sa  santé,  il  se  vit 
contraint  de  quitter  la  carrière 


FER 


»»9 


des  affaires  publiques,  honoré  do 
Testime  de  ses  concitoyens  et  de  la 
bienveillance  du  gouvernement. 

II  se  retira  dans  une  propriété 
qu*il  avait  à  la  Planchette^  près 
de  Paris;  il  y  mourut  le  !i5  no- 
vembre i8o5.  Cette  mAme  an- 
née, il  avait  publié  un  Précis  dt 
la  (Ufense  de  Valenciennes,  remar- 
quable par  Texactitude  des  faits 
et  le  mé;rile  de  la  narration. 

FERRAND- VAILLANT,  fut 
nomtné,  en  septembre  1796,  dé- 
puté, par  le  dt'partement  de  Loir- 
et-Cher,  au  conseil  des  anciens. 
En  janvier  179G9  il  fut  suspendu 
de  ses  fonctions  par  le  corps-lé- 
gislatif, pour  avoir  signé  un  ar- 
rêté dans  les  assemblées  primai- 
res. Réuni  depuis  aux  moinbre» 
du  conseil  des  anciens,  il  fut  com- 
pris, par  le  directoire,  dans  la 
proscription  du  18  fructidor  an  5 
(4  septembre  1797).  M.  Ferrand 
se  retira  en  pays  étranger  ;  cc- 
pi'ndant,  en  1800,  il  lui  fut  per- 
mis de  rentrer  trii  France.  Il  a  été 
nommé,  depuis,  conseiller  à  la- 
cour  d'appel  d'Orléans. 

FERRARI  (GoiDon),  naquit  à 
Novarre  en  1717,  et  mourut  en 
1791.  Il  s'est  fait  connaître  par 
les  ouvrages  suivans  :  De  vltà 
qainqae  imperatorunit  ou  M  (^moi- 
res delà  vie  de  cinq  généraux  autri^ 
chiens  qui  se  sont  distii{f(ués  dans 
la  dernière  guerre  avec  la  Prussv. 
Cesgénérauxsont:  Brown,Daun, 
Madasti,  Serbelloni  et  Laudon. 
De  Rébus  gestis  Eugenii  prinripis 
à  Sabaudiâ,  hello  pannonivo,  libri 

III  ,  imprimé  A  la  Haye  en 
1749*  Cet  écrit  a  été  traduit  en 
italien  parle  P.  Savi,  A  IVlilan, 
en  175S1.  De  Rébus  gestis  Eugenii 
principis,  à  bello  italica,  libri  1 V, 


l'JO 


FËR 


in- 8%  traduit  («gaiement,  par  le 
P.  Savi,  en  italien,  à  ZiUphen, 
on  1775.  De  Rebas  gestis  Eugenii 
principis,  beiio  germanico,  libril, 
bcUo  belgieo ,  iibri  lit,  in-8% 
Vienne,  ijjô. .  Rfs  bello  gestœ 
atispiciisM.  -Theresiœ  Âugustœ.  ab 
ejus  regtii  initia  ad  annum  1 760  • 
ih  script  ion  ibus  rxpiicatœ,  i  n  -  8  -, 
ibid.,  1775.  De  Vitâ  quinque  iwi- 
peratorum  Germanorutn,  in-8%  à 
^imègue,  en  1750.  De  politica 
Arte  oratio  dicta^  in-^^t  ibid., 
1751.  De  optimo  Statu  riritatis  dic- 
ta* de  juris prudent iâ^  1765,  in-4% 
Milan  ,  en  1700.  Epistolœ  de 
institutione  adoiesrentiœ ,  in- S", 
Irud.  en  italien  par  lo  F.  Savi  , 
à  Angsbonrg ,  1756.  Orationes 
actionesque  academicœ  ^  in-4°* 
Milan,  i7()5.  Inscriptiones^  dis- 
xertationes  de  oris;im\  antiquitate, 
monument is  Jnsubrum ,  gentium- 
que  itlis  finit imarum^  epistolœ  ita- 
iicè  scriptw  ad  Insubrinm  pertinent 
tes,  titu  o  :  Lettre  lombarde,  5 
vol.  in-8",  Iliignno,  1777.  Gui^ 
donis  Ferrarii  opuscutorum  collée^ 
tio^  1  vol.  in-4"« 

FËRRAllI  (l*abbé  Jean-Baptis- 
te),  naquit  à  Tresto  le  21  juin 
17529  et  mourut  à  Padoue  en 
i8i>().  Il  est  auteur  de  différens 
ouvrap^os  écrite  en  latin,  et  «qui 
traitent  pour  la  plupart  de  matiè- 
res religieu?es.  Cependant  on  lui 
doit  comme  poète  quelques  opus- 
cules qui  ont  du  mérite;  ce  sont 
des  dialog:ue<,  des  odes,  des  élé- 
§^tes  et  des  cpigrammes.  Ceux  de 
ses  ouvrages  qtii  sont  le  plus  es^ 
limé'i  sont  :  i*  Laudatio  in  funere 
démentis  XI II ,  iu-4'''  Patloue, 
i7(>9;  2?  Vit  a  jEgidii  Forcetlini , 
ibid.,  179^,  in-4"î  3*  Vitœillus- 
triuni  virorujn  seminarii  paiacinen- 


F£R 

*«,  ibid.,  i7<>9,  in-8^;4"*  VitaJa» 
cobi  Facciolati,  ibid.,  i7<)9s  in-8'; 
5*  Vita  PU  VII ,  eu  m  appendice, 
ibid.,  1802,  iu-/|^ 

FËRRAKIS  (JOSIPH.  COMTE dk), 

feld-maccchal  autrichien,  vice- 
président  du  conseil aulique,  etc., 
naquit  i\  Lunévillc  le  20  avril 
1726,  d'une  famille  noble,  origi- 
naire du  Piémont,  établie  en  Lor* 
raine  depuis  plus  d'un  siècle.  £a 
1755,  il  lut  d'abord  placé  en  qua« 
lilé  de  page  chez  l'impératrice  A- 
mélie,  veuve  de  l'empereur  Jo- 
seph 1".  La  guerre  ayant  éclatépeu 
de  temps  après,  le  comte  de  Fer- 
raris,  qui  sortait  à  peine  de  Tcn^ 
fance»  demanda  du  service  et  en 
obtint  dans  le  régiment  de  Gru- 
me, le  11  avril  i74i-  A  la  bataille 
de  Czallau,  le  17  mai  1748,  il  l'ut 
blessé  (l'un  coup  de  feu,  et  fut 
successivement  nommé  lieute- 
nant et  capitaine.  Le  comte  de 
Ferraris  ne  fut  promu  à  aucun 
grade  pendant  les  quatre  années 
de  paix  de  1744  ù  ^74^;  tnais  la 
guerre  de  sept  ans  lui  fournit  de 
nouveau  l'occasion  de  signaler  sa 
valeur.  Le  14  octobre  1758,  à  la 
bataille  de  Hoch-Kirchen,  il  s'em- 
para d'une  batterie  de  50  pièces 
de  canon  ,  à  la  tète  du  régiment 
de  Charles-Lorraine,  dont,  il  était 
colonel.  La  décoration  de  Marie- 
Thérèse  fut  la  réc(»m pense  des 
services  importans  qu'il  rendit 
dans  cette  journée.  En  i7^>i ,  il  fut 
appelé  au  grade  de  général-ma- 
jor, et  en  1775  à  celui  de  lieute- 
nant-général. En  1777)  il  fut 
nommé  diructeur-général  de  l'ar- 
tillerie des  Pays-Bas  :  ce  fut  i\ 
cette  époque  qu'il  s'occupa  de  la 
carte  des  provinces  belgi(|iies.En 
1778,  lors  de  la  guerre  avec  lii 


FEa 

rni.Si«(',  Moriti-Thcrùse  plaf.u  sous 
la  diiTClion  de  cet  onicicr-géné- 
l'A  le*  jeune  archiduc.  iVlaxiiiiiJicn, 
tlrpuiH  électeur  de  Cologne.  En 
1795,  quoique  âgé  de  t\y  an§,  il 
.se  8i|çnahi  rnc(»re  aux  journée»  de 
Faultin,  de  Famarrt ,  et  au  8iége 
de  Valeiiciennes.  11  obtint  peu  de 
leinpM  après  le  cordon  de  com- 
mandeur et  la  {^rantrcrojx  de  Ala- 
rie -Thérèse.  Kn  oclolire  I7<)r),  il 
quilU  l'armée.  Kn  i;;<)H,  il  occu- 
pa à  Vienne  la  placée  de  vice-pré- 
.sident  du  conseil  aulique  de  fçncr- 
re,  (>l,  vu  iHoi,  il  recul  le  titre 
de  cousfiller  intime  et  lut  nommé 
(eld-maréclial.  11  mourut  à  Vien- 
ne le  1"  avril  1807. 

FKKUAIil)  (IN.  ,  député  A  lu 
eonventi<m  nationale  par  le  dé- 
partiMuenl  des  llaiittS'I'yrénéetiy 
na<pjil  dans  la  vallée  iTAurCf  yan 
17O4.  I)è»  Ton  vert  lire  de  la  hCi»- 
>iini,  en  iîeplend)r(:  17<)*^«  il  nr  lit 
rcmanpier  par  son  /«de  patrioli- 
(pie;  et  ses  prcmicri  travaux  coii* 
.'aciés  aux  .sulinislatice.'* ,  lurent 
pour  lui  roeci^iou  dv.  pr^'^^enter 
d«"»  vne^  lrè.'^j«idi(ieu'«*s  sur  cette 
hranclied'éciiiiomie  polili()ue.  On 
le  rliarj^ea  dt»  luire  ui\  rarp  ut  s^ur 
les  opinion.t'je.s  M>ci(  li.'S  ,io])idai- 
res  de  l'*r;iiK;c,  rpii  Jfmand.iii'nt 
la  mise  en  ju;;e'Mcnt  lir  iionis  \Vi. 
L'  r"^  i\ii  pi  (ic^-v  di:  ce  prince,  il  hC 
ran^t'a  de  roMinioit  dt:  la  f!iajori- 
té.  Il  lit  d(''(  réler  la  iraditiott  à 
la  liarrc  d*Mu  nonnin'  Viard,  en- 
\oyé  du  iniiii-itie  la  iiinii  a  l.on- 
dies,  aertui*  d  élre  ra<(eut  des  é- 
mi(;r(''nrt  dr  1  éiraii<;ei;  Jt manda 
(pie  l'a(  lie.  inini.slrc  d"  l.i  <>!H:rr(\ 
i»e  phi  sortir  de  la  i  a;  iialc  avant 
d  avoir  ii-imIii  compti*  de  >'a  p^est» 
tiun;  s'i.pjx)  a  .1  la  Ci<idi'><'ation 
des    biens  dc^   individus   arrêtée 


FEU 


lui 


dans  le^raAsemhlemcnftftéditienXy 
et  demanda  (|u*elle  n'eût  lieu  (pie 
pour  leii  cheiV;  enlin  prop4»Ma  de 
déclarer  que  les  'iu  membres  de 
rassemblée  dénonces  par  les  ëec- 
tiontf  de  PurÎA,  n'a  valent  put)  ces- 
fté  de  bit  II  mériter  de  la  patrie. 
Ferraud  .H 'était  attaché  an  parti 
de  la  Gironde,  ipii  voulait  la  ré- 
publi(|ne  iondée  tiur  la  justice  et 
Hiir  les  bnii;  il  a  vait  combattu  avec 
vigueur  leH  opinlouiideH  membres 
dn  purtide  la  Montagne;  nul  dou- 
te* qu'il  n'eût  été  dn  nombre,  det 
proscrits  un  5 1  inui  1 795,  comme 
rinimitié  de  IVobespierre  et  de  »ei 
partisans  seiiiblait  l'en  menucer 
d'avance.  Pour  le  8ou^lraire  an 
sort  qu'on  lui  réservait,  ses  amis 
lui  (ii'enld()nnerdiver:4L*s  missions 
près  desi  armées  du  Nord  et  des 
l'yrénées-Orientales.  Ferraud  es- 
tait brave;  il  ne  put  rester  simple 
sp4*c|at(  nr  daits  cette  honorable 
lutte;  il  .  hargcaavec  autant  d'in« 
tiépidité  (|ue  de  sucrés  û  la  tt'fle 
d  nnec<doniie«  et  l'ut  grièvement 
blesfté.  ('/est  à  celte  occasion  que 
le.'«  ailleurs  de  la  /iiograp/iie  uni" 
vei'Hi'Ile  disent,  qu'il  montra  qael^ 
(fiut  tui/tur,  <)e  n'ol  point  là  assu- 
rément exa<;érer  l'éloge.  Rappelé 
ik  la  convention,  peu  de  temps  a- 
vaut  le()  thermidor  an  'i  ^'i  juillet 
i7()1;«  ii  lut  adjoint  à  U.irras  pour 
diriger  la  lorre  année  contre  la 
commune  de  Paris,  et  prendre 
des  iiie.sureH  |ionr  réduire  les  re- 
belles; il  contribua  à  l'arrestation 
«le  Hobespiifrre.  A  la  soi  le  de  cet 
événement,  il  jnésenta  des  ré- 
flexions sur  le  projet  d'organisa- 
tiondescomilés, et  qiiel({nes  jours 
uprès  rendit  comjite  de  proposi 
atroces  tenus  au  magasin  à  pon- 
dre de  Grcuelie.  Fa  i'uu  5,  U  l'ut 


las 


FER 


de  nouveau  envoyé  en  mission 
aux  armées,  où  il  continua  à  don- 
ner des  prcuvi's  de  son  intrépidi- 
té ordinaire;  il  fit  couiijitre  suc- 
cessivement la  prî»e  de  Franken- 
dal  parTarméedu  Nord,  et  la  ca- 
pitulation du  fort  du  Rhin;  enfm 
il  annonça  que  les  événcmens  de 
Tintérieur,  qui  suivirent  la  jour- 
née du  la  germinal  même  année 
(i**  avril  1795),  où  la  populace 
des  faubourgs  s'était  dirigée,  mais 
sans  succès,  sur  la  convention,  a- 
vaili'etrcmpé  l'énergie  des  troii- 
peSy  dont  il  louait  en  m(^me  temps 
le  bon  esprit  et  la  discipline.  De 
retour  de  sa  dernière  miitsion,  il 
est  adjoint  aux  représentans  char- 
gés de  presser  l'arrivée  des  sub- 
sistances à  Paris.  Rentré  àlacon- 
Tention,  il  prononce  une  opinion 
sur  Torganisation  du  gouverne- 
ment, et  présente  un  projet,  qui 
en  est  le  résultat.  Le  T' prairial 
an  4  (^0  mai  1795),  une  nouvelle 
insurrection,  mais  plus  violente 
que  la  première,  éclate  contre  la 
convention,  Les  factieux,  que  sti- 
mulent lesennemis  du  gouverne- 
ment républicain,  se  précipitent 
dans  rassemblée,  après  en  avoir 
repoussé  la  garde  et  brisé  les  por- 
tes. Ferraud, accoutumé  ik  braver 
les  dangers,  et  vivement  affligé 
devoir  la  représentation  natior.a- 
le  outragée,  redouble  d  efforts 
pour  s'opposer  à  cette  multitude9 
il  est  repoussé.  Vingt  armes  à  feu 
sontdirigées  sur  le  président,  M. 
Boissy-d'Anglas.  Ferraud  s'élance 
pour  le  couvrir  de  son  corps;  me- 
nacé violemment  Ini-môine,  il  dit 
aux  furieux  :«  J'ai  été  atteint  plus 
«d'une  fois  du  fer  ennemi.  Voilà 
>»mon  sein  couvert  de  cicatrices, 
•  je  vous  abandonne  ma  vie;  mais 


FER 

«respectez  le  sanctuaire  des  lois.» 
Ce  furent  ses  dernières  paroles. 
11  est  reorersé  d'un  coup  de  pis- 
tolet qui  l'atteiut  dans  la  poitrine; 
cependant  il  respire  encore,  l^nc 
femme,  bu  plutAt  une  ùme{voyez 
Asfasie),  le  fraf^pe  au  visage  de 
ses  galoches,  et  un  monstre  d'un 
autre  sexe  le  traîne  dans  le  cou- 
loir et  lui  coupe  la  tête,  qu^il  pla- 
c^au  bout  d'une  pique.  Porteur 
de  cet  horrible  trophée,  il  se  pré- 
sente au  président  et  reste  immo- 
bile devant  lui.  M.  Bois8y-d*An- 
glas  {poyez  ce  nom)  s'incline  avec 
respect,  hommage  pieux  et  subli- 
me que  le  libelliste  auteur  de  la 
Vie  politique  de  tous  les  députés 
travestit  par  ces  mots  :  salue  très- 
humblement.  Les  continuateurs  du 
Dictionnaire  de  l'abbé  Feller,  en 
retraçant  cet  événement,  conser- 
vent la  décence  que  ne  peuvent 
connaître  le  cynisme  et  la  calom- 
nie. L'assassin,  ou  du  moins  ce- 
liji  qui  avait  promené  la  tête  de 
la  victime,  était  un  serrurier  qui 
fut  condamné  à  mort  le  lende- 
main. Le  jour  de  l'exécution,  ses 
dignes  complices  ne  voulurent 
pas  lui  laisser  subir  la  peine  due 
à  son  crime;  ils  l'arrachèrent  de 
dessus  l'échafaud,  et  l«;  portèrent 
en  triomphe  dans  le  faubourg 
Saint-Antoine.  Ce  triomphe  exé- 
crable ne  fut  pas  de  longue  durée; 
l'assassin,  bientôt  repris  et  livré 
à  une  commission  militaire,  fut 
enfin  exécuté.  La  convention  na- 
tionale décréta  qut'il  sevait  fait  un 
rapport  surjtous  les  événemens 
relatifs  à  la  mort  de  Ferraud; 
qu'un  tombeau,  sur  lequel  on  gra- 
verait ses  dernières  paroles,  lui 
serait  élevé,  et  que  des  honneurs 
funèbres  seraient  rendus  à  sa  mé- 


FEU 

inoirr.  Otte  cérémonie  eut  lieu 
le  i/|  prnirinl,  et  TorAison  luné- 
hrr  (lit  (lôtuiit  fut  prononcée  par 
J.  B.  Loiivet,  Tun  (leH  membres 
de  ra^Armhlée.  Un  dernier  décret 
portuil,  qirîl  serait  pourvu  à  ce 
que  sa  dépouille  mortelle  pOt  6- 
tro  transmise  i\  la  postérité.  Une 
autre  cérémonie  funéhre  fut  célé- 
brée A  lirives,  où  M.  Dulanro* 
qui  comme  Louvet  avait  été  le 
collègue  de  FerrnudA  la  conven- 
tion, prononça  un  discours  tou- 
chant. liCs  admini^ilrateurs  du  dé* 
partement  des  Basses-Pyrénées 
demandèrent  vengeance ,  et  In 
convention  nationale  acheva  de 
remplir  le  devoir  que  lui  avait 
imposé  l'exécrable  attentat  com- 
mis sur  la  personne  deTun  deses 
membres,  en  condaïunanlA  ladé* 
portali(»n  plusieurs  des  complices 
de  Tassassinat.  A  la  mort  de  Fer- 
raud  ,  se  rattacha  cependant  cet 
événement  politique  d*une  si  hau- 
te importance,  que  le  parti  de  la 
Montagne  lut  entièrement  ren- 
versé, et  que  la  convention  et  lu 
France  purent  respirer  en  paix. 

FKIUUKll  (FRAN^>oisLoi<is.Ae- 
c;iistk),  (Pabord  sous-inspecteur 
des  douanes  i\  Bayonne,  lut  en- 
suite nonmié  directeur  ibins  la 
même  administration  à  Aome  ; 
puis  directeur -général  à  Paris. 
Appelé  A  la  direction  de  Dunker- 
que,  en  iHi/'i,  après  la  première 
abdication  de  rempereur»  il  fut 
lait,  en  181  r>«  chevalier  de  la  lé- 
gion -d'honneur;  reprit  ses  roue- 
lions  lie  directeur -général  pen- 
dant les  trntjours^  et  celles  de  di- 
recteur- particulier  après  la  même 
épofpie.  11  a  publié  deux  ouvra- 
ges, sfUM  le  titre  iVKssai  aur  ffs 
ports  fhinvStUM  vol.  iii-tt\  iHci: 


FKR 


laS 


Du  gontêrnêmfnt  ronêuitW  Hann 
SM  rapports  avec  h  vommercf^  un 
vol.  in-8*,^  iHo5. 

FEKRIKHKS  (Jran-M.  hik),  a- 
vocAt  et  député  \  rassemblée  lé* 
ij;)slotive,  exerça  au  commence- 
ment de  la  révolution  les  lonc- 
tionsde  juge  un  tribunal  de  Bau- 
ge, puis  celles «radininistrateur du 
département  de  Maine-et-Loire* 
qui  le  porta,  en  i^\}\%  ù  ra<4sem- 
blée  nutioiuile  législative.  Il  pro- 
lessades  opinions  très-modérées, 
et  combattit  toutes  les  proposi- 
tions qui  présentaient  quelques 
caractères  de  violence.  Il  s'oppô» 
sa  fortement  t\  ce  que  rassemblée 
prît  en  considération  la  fameuse 
pétition  que  Pétion  présenta,  le 
/|  août,  en  deniandant  au  nom 
des  sections  que  le  monarque 
fût  déposé,  et  Tautorité  ctniflée  A 
une  convention  nationale.  Il  a  é- 
té  nommé,  en  iSoo,  juge  au  tri- 
bunal d*appel  (PAugers. 

FKUillKBKS  (CuARLES-  Élib, 
MARQUIS  nK),  né  i\  Poitiers,  le  ^7 
janvier  i^/|i«  trune  famille  no- 
ble. Il  embrassa  la  carrière  mi- 
litaire, et  servit  dans  les  cbevau- 
légers  de  la  garde  ilu  roi.  Peu  de 
temps  après ,  désirant  se  livrer 
entièrement  i\  Tétude  de  lu  litté^ 
rature,  il  se  retira  au  ch/lteau  de 
Marsay  près  de  Mirabeau,  oh  il 
se  maria.  Nonuné  député  de  la 
noblesse  de  la  sénéchaussée  de 
Suumur,  aux  états -généraux,  il 
y  présenta  un  ouvragtt  intitulé  : 
à^tan  //c  fltianrfs  pour  /V7/i/>//.i.«î- 
mrtit  train'  rni.f.Nr  trrrUoriair,  Peu 
de  temps  avant  la  convocation^ 
des  états-générauN  ,  il  avait  pu- 
blié/f*  T/ir'M/n'*,  '.\  vol.  in-i'Ji.  Il 
livra  successivement  '\  Timpres- 
.«^ion,  dus  ouvrages  sur  la  politi- 


ia4 


FEU 


que  et  11  lincratiire.  Ils  ont  pour 
tUre  :  %"  fe  Tkéismey  ou  Recherches 
sur  fa  nature  de  l'homme,  et  sur  ses* 
rapports  aoec  ies  autres  hommes 
dans  l'ordre  moral  et  dans  l'ordre 
politique^  a  vt»l.  in  12,  2*"**  édit.» 
Paris ,  *  79 1  ;  2"  Vustine  de  Saint" 
F  tour,  précédé  d'un  entrelien  sur 
les  femmes^  considérées  dans  l'or- 
dre social  y  2  vol.  iii-12;  5'  les 
Vœux^uw  vf)l.  in-12;  4*  Mémoires 
poivr  sercir  à  f  histoire  de  l'assem^ 
blée  constituante ,  et  de  la  révolu- 
tion de  i^î^Q,  an  7,  3  vol.  in -8**; 
5*  de  la  Constitution  qui  convient 
aux  Français ,  in  -  8°,  1 784)  \i^'  de 
l'Etat  des  lettres  dans  le  Poitou , 
depuis  l'an  5oo  de  l'ère  chrétienne 
jusqu'à  l'année  i78<);  Ta  11  tour  y  a 
joint  un  Discours  sur  le  goût;  Ly- 
diay  conte  imité  du  grec  y  de  Par  thé- 
nius,  de  Nicée  ;  7"  l'Eloge  histori- 
queduC.  Bréquigny, un  vol.  in-S", 
■.  an  7  de  la  république  ;  8*  Plan  de 
finances  pour  l'établissement  d'une 
caisse  territoriale^  in-8",  1790  ;  9" 
Compte  rendu  à  mes  commettans , 
in -8",  1791;  10"  Opinion  contre 
l'arrestation  du  roi  à  Varennes^ 
in -8%  1791.  M.  de  Forrière»  a- 
vait  un  goût  décidé  pour  la  re- 
traite, la  littérature  et  la  hienfiti- 
bance.  Il  mourut  ù  son  château  de 
Marsay,  le  5o  juillet  1804. 

FERRIÈRhS  (Nicolas),  AU 
d\in  avocat  de  Bellbrt,  et  officier- 
général  sous  la  république,  fit  ses 
premièrt's  armv^s  long-tonips  a- 
vanl  la  révolution,  dans  le  rég;- 
inent  de  Bouillon,  d'où  il  passa, 
en  1770,  dans  la  légion  de  Sou- 
bise;  lut  admis  dans  Téiat-major- 
général,  avec  le  grade  de  major, 
et  fut  réformé  peu  de  temps  a- 
près.  11  fit  alors  un  voyage  à  Vien- 
ne, pour  y  soutenir  un  procès  que 


FER 

la  maison  d'Orléans  plaidait  de- 
vant le  conseil  antique  :  il  échoua 
dans  celte  mission,  ce  qui  ne  Tem- 
pf^cha  pas  d'Otre  nommé  secré- 
taire descommandemens  du  prin- 
ce, par  la  protection  duquel  H  par- 
vint mr>me  i\  obtenir  le  grade  de 
maréchal-de-camp.  En  1788,  il 
figura  dans  Tarmàe  révolution- 
n.iire  surnommée  du  Comtat-Ve- 
uaissin  ,  et  fit ,  en  1 79 1  et  93 ,  la 
guerre  d'Alsace  sous  Cuslines;  il 
remporta,  dans  la  journée  du  17 
mai  1795,  quelques  avantages  sur 
Tavant-garde  du  prince  de  Cou- 
dé, et  fut  chargé  à  son  tour  avec 
vigueur  par  les  Impériaux.  Le 
général  Custines  étant  allé  pren- 
dre le  commandement  de  Tar- 
mée  du  Nord,  Ferrières  l'y  suivit, 
et  le  dénonça  sous  le  prétexte 
d*incivisme.  Investi  ensuite  du 
commandement  de  Tarmée  de  la 
Moselle  que  quittait  Bouchard , 
le  général  Ferrières  s'étanl  laissé 
battre  par  les  émigrés,  fut  disgra- 
cié et  rayé  des  cadres  de  Tarmée. 
FERRIS  (l\bbé),  aumônier  du 
roi,  était  à,  Tépoquede  la  révolu- 
tion, chanoine  d'Amiens  et  pro- 
moteur de  ce  diocèse.  En  1791, 
il  quitta  la  France,  et  alla  se  join- 
dre aux  étrangers  dans  les  plaines 
de  Champagne;  Tel  qu'on  a  vu 
depuis  tant  de  moines  espagnols, 
Tabbé  quittant  le  rabat  pour 
prendre  le  hausse-col,  d«îvinl  ca- 
pitaine du  régiment  de  Berwick, 
et  fit  cette  campagne  immort<'lle^ 
pour  ceux  qu'il  venait  combattre, 
puisqu'elle  permit  de  pressentir' 
le  degré  %le  gloire  auquel  les  Fran- 
çais libres  pourrairnt  s'élever. 
L'abbé  capitaine  F*.Tris  figura 
dans  la  déroute  dt»s  Prussie«is, 
que  la  valeur  des  émigrés^ ne  pul 


FEU 

empêcher.  Il  rentra  en  France 
SOU!»  le  gonvernenifnt  ini[i('riul9 
el  crul  ne  pas  ^devoir  relustT  de 
ce  guiivernenient  In  pliue  d^od- 
inini>lraleur  du  collège  de»  Ir- 
landais, à  ParÎH.  Apre»  le  réta- 
bllAi«emrnt  du  ^ouvernen)enl  des 
Bourbon,  en  i8i4i  Tabbé  Ferris 
tut ,  on  ne  ^iail  trop  pourquoi  , 
privé  de  t^ea  iotictJDns,  niais  le 
roi  le  nonnna  chevalier  de  Saint- 
Louis  le  39  janvier  1817^ 

FKRKOtX  (Étienisb-Joseph), 
député  ù  la  convention  national», 
liU  d'un  conseiller  du  r(»i  prés  le 
parlement  de  Besançon,  est  né  le 
!25  avril  i;5i.  A  Tépoque  delà 
révolution,  il  était  attaché  au  mi- 
nistère des  nuances,  et,  en  1789, 
il  tilt  nommé  député  extraordi- 
naire (le  la  ville  de  Salins,  dépar- 
tement du  Jura,  près  de  rassem- 
blée nationale.  Nommé  par  ce 
département,  en  septembre  179!!, 
membre  de  la  convention,  ils'tip- 
posa  (fabord  A  la  mise  en  juge- 
ment du  roi;  mais  dans  le  procès 
de  ce  prince,  forcé  t\v  vtiter  h  la 
tribune,  et  A  haute  voix,  sur  les 
quatre  questions,  il  vola  la  mort 
avec  la  majorité.  Il  fut  cependant 
de  Tavis  de  Tappel  au  peuple^  et 
du  sursis.  M.  Ferroux,  attaché  nu 
parti  de  la  Giri)nde,  protesta  avec 
fermeté  contre  le^j  événemens  du 
3i  mai  179."^,  ce  (|ui  le  fit  com- 
prendre au  nouïbre  des  ^3  pros- 
crits, et  enfermer  dans  la  prison 
du  Luxeuibourgr*  La  rérolution 
du  9  thermidor  an  2  ('ly  juillet 
179'i),  lui  sauva  la  vie,  et  dés  le 
18  friiiiaire  un  3,  il  rentra  i\  la 
convention.  Quelq^ue  temps  a- 
prés  l(*  10  prairial  de  la  niOme 
aunée,  il  fut  envoyé  en  mî'ision 
dans  les  départeinens  de  TAin,  de 


FER 


ia5 


risère,  du  RhAiie,  de  la  Loire  et 
de  Saône-et-Loire,  d'où  le  direc» 
toire  le  rappela  au  mois  de  bru- 
maire an  4.  Lors  de  rorganisa- 
tion  oonstituti'nnelle  de  Tan  5 
(1795),  il  fut  nommé  simultané- 
ment au  conseil  drs  «mcieus  par 
les  déparlemt^ns  de  la  ilaute-Saô- 
nei  et  du  Jura.  Par  suite  de  la 
journée  du  18  fru^'tidor  an  5  (.!| 
septembre  1797)^  il  fut  compris 
sur  la  liste  des  déportés  île  Cayen* 
ne;  il  dut  i\  Tamitié  de  jdusieurs 
de  ses  Cdltégues  qui  avaient  de 
rinflueiice,  sa  radiation  de  la  lis- 
te fatale.  Il  cessa  de  faire  partie 
du  conseil  des  anciens,  le  1*"  prai- 
rial an  t>  (20  mai  1798),  et  devint 
bientôt  commissaire  du  directoi- 
re-exécutif prés  Tune  des  sal»4ies 
du  département  du  Jura.  Il  en 
exerçait  encore  les  fonctions  lors* 
qu*il  fut  nommé  par  le  premier 
consul  Bonaparte,  membre  du 
conseil -général  et  directeur  des 
contributions  directes  du  dépar- 
tement du  Jura;  il  passa  ensuite 
à  la  direction  des  conIribulitMis 
directes  du  département  du 
Doubs.  Après  les  évéoemens  po- 
litiques qui  amenèrent  Tabdica- 
tion  de  l'empereur,  le  <io  juillet 
18149  une  lettre  du  u)ini^tro 
des  fînances  amion^a  A  M.  Fer- 
reux qu*il  était  remplacé  ;  mais 
qu'ayant ilroit  i\  une  pension  par 
Tancienneté  de  ses  services,  elle 
serait  liquidée  tout  de  suite,  et  en 
eifetello  le  fut  i\  partir  du  1"  août 
suivant,  en  considération  de  /yo 
années  et  3  mois  de  services  dans 
radmioistrallon  publique,  hê  ti 
annties  passives  comme  Ugisintêur 
non  comprise,^.  Cette  pension  a 
cevHsé  de  lui  être  payée  depuis  le 
1*' janvier  18  lO;  et  de  plus  il  s'esl 


\ 


ia6 


F£K 


vu  atteint,  oq  ne  sait  A  quel  titre, 
puisqu'il  n'exerçait  plus  de  fonc- 
tions publiques,  par  la  loi  dite 
d'amnistie^  du  la  de  ce  mois,  qui 
bannit  de  France  les  convention- 
nels désignés  comme  votans.  For- 
cé de  s'expatrier  à  plus  de65ans, 
il  s*est  retiré  en  Suisne.  M.  Fer- 
roux  est  porteur  de  Torlginul 
d'une  dénonciation  sous  la  date 
du  a5  thermidor  an  a,  adressée 
par  la  société  populaire  de  Sa- 
liaus  à  la  convention  nationale, 
dans  laquelle  on  demande  sa  mi- 
se en  jugement  et  ^a  mort  d'après 
ces  considérations  :  «Lorsqu'il  fut 
«question  de  juger  le  tyran,  di- 
«sent  les  membres  de  la  société, 
»ce  mandataire  le  condamna,  il 
»est  vrai,  à  la  mort,  mais  sous  la 

•  réserve  insidieuse  et  perfide  de 
nTappel  au  peuple.  N'est-ce  pas 
»  ce  même  député  qui,  dans  son  a- 
w  dresse  intitulée  Compte  rendu  à 

•  înescommettans^  a  cherché  ù  per- 
»  suader  que  la  journée  du  5i  mai 
»  1795  était  un  attentat  contre  la 
»  liberté  de  nos  législateurs,  qui, 
>» suivant  lui,  ne  rendaient  leurs 
a  décrets  que  par  la  terreur?  N'est- 
ttce  pas  lui  qui  a  protesté  contre 
«l'arrestation  des  Girondins;  en 
Bun  mot,  qui  a  fait  tous  ses  ef- 
»  forts  pour  égarer  l'opinion  pu- 
»  blique  sur  la  vérité  des  faits  qu'il 

•  nous  était  si  intéressant  de  con- 

•  naître  ?»  Ainsi  la  fatale  jurispru- 
dence de  181 5,  a  fait  proscrire  en 
1816  par  suite  de  l'amnistie  roya- 
le, celui  dont  les  anarchistes  de 
1795  demandaient  la  tête  com- 
me royaliste  l  Nous  rapporterons, 
€n  terminant  cette  notice,  un 
trait  qui  fait  honneur  à  la  délica- 
tesse d'un  homme  pauvre,  infir- 
me, et  aujourd'hui  figé  de  70  ans. 


FER 

Lor9  de  sa  dernière  proscription, 
en  181  G,  on  lui  fit  espérer  qu'il 
pourrait  obtenir  quelque  adoucis- 
sement à  son  sort,*  s'il  voulait  se 
dessaisir  de  cette  dénonciation, 
et  la  joindre  à  l'appui  d'une  ré- 
clamation. Ce  généreux  citoyen 
s'y  refusa,  parce  qu'un  des  signa- 
taires qui  jouit  de  quelque  con- 
sidération dans  sa  commune,  est 
père  d'une  nombreuse  famille, 
(ks  faits  puisés  dans  Texacte  vé- 
rité, détruiront,  on  doit  l'espé- 
rer, les  calomnies  ou  les  erreurs 
des  autres  biographies  qui  se 
sont  mutuellement  copiées. 

F£RRY  (N.),  député  au  moië 
de  septembre  )79a  par  le  dépar- 
tement des  Ardennes  à  la  conven- 
tion nationale,  prit  une  part  mo- 
dérée aux  différentes  discussions 
qui  eurent  lieu  avant  et  après  le 
procès  du  roi.  Quoiqu'il  ne  fût 
pa8  de  l'avis  de  la  mise  en  juge- 
ment de  ce  prince,  lors  du  pro- 
cès, subjugué  par  les  hommes 
d'uue  opinion  violente,  et  forcé 
d'exprimer  son  vote  à  la  tribune, 
il  se  réunit  ùl  la  majorité.  Dans  U 
même  année,  il  fut  envoyé  en 
mission  en  Corse ,  où  il  n'a  laissé 
que  des  souvenirs  honorables.  A- 
près  son  retour,  il  parla  plusieurs 
foi»  sur  les  assignats,  et  s'opposa 
à  la  suppression  des  assignats  de 
1000,  aooo  et  1O9OOO  fr.  Après  la 
session  conventionnelle,  il  rentra 
dans  l'obscurité  de  la  vie  privée, 
et  on  l'a  totalement  perdu  de 
vue. 

FERRY- DB -SAINT -CONS- 
TANT (J.  L.),  né  dans  les  JÉtats 
romains,  fut  nommé  en  1807  pro- 
viseur du  lycée  d'Angers.  £n 
1811,  il  fut  envoyé  à  Roipe  ][)our 
organiser  l'instruction  publique. 


FER 

On  connaît  de  lui  :  i**  Le  génie  de 
Buffon,  in-12,  1778;  a"  Les  por- 
traits, caractères  et  mœurs  du  1 8"* 
siècle,  iri-ia,  1788;  3*  De  l'Élo- 
quence^ et  des  orateurs  anciens  et 
modernes,  in-8%  1789,  imprimés 
à  Londres,  4  vol.  in-8%  1804.  Cet 
ouvrée  a  étp  de  nouveau  réim- 
primé en  France  en  i8o5;  4*  ^«*- 
dimens  de  la  traduction ,  ou  l'art 
de  traduire  le  latin  en  français,  sui- 
vi d*une  Notice  des  traductions  des 
auteurs  latins,  1  vol.  io-ia,  18085 
a"*  édition,  a  vol.  in-ia,  1811. 

FËRSËN  (Axel,  COMTE  de),  né 
en  Suède,  d'une  ancienne  famille 
Livonnienne  ,  vint  tort  jeune 
en  France,  où  il  prit  du  service, 
et  obtint  le  grade  de  maréchal- 
de-camp.  Au  bout  de  quelques 
années,  il  retourna  dans  sa  patrie, 
où  ses  talens  militaires  et  les  con- 
naissances qu'il  avait  acquises  lui 
donnèrent  une  grande  prépondé- 
rance. Il  lut  successivement  nom- 
mé feld-maréchal  et  sénateur  de 
Suède;  se  fit  remarquer  dans 
rassemblée  des  état^,  en  1766. 
Ce  fut  lui  qui  porta  la  parole  au 
nom  de  la  commission  établie 
pour  juger  les  auteurs  d'une  cons- 
piration tendant  à  donner  plus 
d'extension  au  pouvoir  royal,  et 
pour  laquelle  le  comte  de  Brahé, 
le  baron  de  Hornn  et  le  capitaine 
Piiko  portèrent  leur  tôle  sur  l'é- 
chafaud.  Lorsqu'en  177a  Gusta- 
ve III  ,  ÙL  son  retour  de  France 
et  appuyé  par  le  ministère  de 
Louis  XV,  changea  la  forme  du 
gouvernement  suédoi!>,  le  comte 
de  Fersen  ,  ne  pouvant  lutter 
contre  l'opinion  publique  ,  qui 
favorisait  ce  changeineut*  prit  le 
pnrii  d<;  s'éloigner  de  Stockholm. 
Cependant^  dès  que  la  uouvelle 


F£R 


1^7 


constitution  eut  été  acceptée,  il 
revint  prendre  place  au  sénat; 
mais  ce  corps,  qui  avait  perdu 
toute  son  influence,  s'affaiblissait 
à  mesure  que  la  révolution  se 
consolidait.  Le  comte  de  Fersen 
finit  par  donner  sd  démission,  et 
se  /'étira  encore  une  fois  de  la 
cour.  Il  reparut  aux  diètes  de 
1778,  1786  et  1789;  parvint  à  for- 
mer une  opposition  dans  les  deux 
premières,  mais  ne  réussit  dang 
lu  dernière  qu'à  faire  naître  quel- 
ques discussions  orageuses  qui 
déterminèrent  le  gouvernement 
à  le  mettre  aux  arrêts ,  ainsi  que 
plusieurs  de  ses  collègues.  Le  par- 
ti du  roi  ti'iompha,  et  le  comte  de 
Fersen  fut  rendu  à  la  liberté  pour 
Ctre  témoin  de  ce  triomphe;  mais 
il  eut  assez  de  caractère  pour  n'en 
paraître  point  affecté.  Ses  talens, 
son  éloquence  et  son  désintéres- 
sement,lefirent  toujours*  admirer. 
Il  mourut  vers  l'année  1799. 

F£KS£N  (Axel),  fils  du  précé- 
dent, né  à  Stockholm  en  1750,  a- 
près  avoir  fait  ses  études  en  cette 
ville,  vint  en  France,  o\\^  suivant 
l'exemple  de  son  père,  il  prit  du 
service  et  acquit  la  propriét  du 
régiment  Royal-Suédois.  Il  passa 
en  Amérique,  où  il  prit  part  à  la 
guerre  de  l'indépendance.  A  son 
retour,  il  voyagea  en  Angleterre 
et  en  Italie,  et  se  trouvait  à  Paris 
en  1789.  Le  comte  de  Fersen  n'a- 
dopta point  les  principes  qui  ser- 
virent de  bases  à  la  révolution. 
Il  se  montra  constamment  dé- 
voué à  la  famille  royale  ;  et  lors- 
qu'en 179a  elle  était  détenue  au 
Temple,  il  s'exposa  A  mille  dan- 
gers pour  la  servir.  Forcé  de  cé- 
d«^r  à  la  force  des  circonstances , 
il  quitta  lu  France^  et  alla  résider 


128  FES 

successivement  à  Vitmne,  à  Dres- 
de tt  à  B<'rlin.  Après  avoir  passé 
quelques  années  duiis  ees  capiln- 
les.»  il  HMinl  en  Siièdr,  nù  le  roi 
(iharles  Xlll  liicriieillil  arec  dis- 
tinction, le  nomma  chevalier  de 
ses  ordres,  grand-maître  de  sa 
maison  <t  chanrelit*r  de  Tuni^er- 
silé  d'Lpsal.  du  h<mneiirs  ue  pri- 
rent le  garantir  de  la  drsiinée  fa- 
tale qui  Tattendait.  A|H*ès  avoiré- 
chappé  aux  orales  de  la  révolu- 
tion Iran^'aisc.  le  comle  de  Frr- 
een  péril  victimed'une  préxiilion 
élevée  contre  lui,  à  l'occasion  de 
la  mort  de  Charies-Auguste  d'An- 
gustemhonrg,  qu'on  avait  depuis 
quelque  temp>  élu  priu'!e  ro^al 
de  Suède.  Le  peuple,  dont  <c 
prince  était  Tespoir,  le  croyant 
em^toisonné,  et  soupçonnant  le 
comte  et  surtout  sa  v«*œur  d'être  les 
auteurs  de  ce  crime .  Tassaillit  â 
coups  de  pierres,  au  moment  où 
il  atcom])agn:iil  i(^  convoi  fnnè- 
bie,  et  l'immola  i\  sa  fureur.  Cet 
événement  arriva  en  iSio. 

FliSCMl  (Joseph),  cardinal,  on- 
cle de  Napoléon, 'est  né  à  Ajaccio 
le  5  ianvicr  175G.  Il  fil  ses  éludes 
au  collège?  d'Aix  en  l*r(»vt'n<»e,  où 
il  était  l'ucore  à  l'époque  de  la 
convcu-ation  des  états-généraux, 
La  persécution  exercée  ct^ntre  les 
prêtres  pendant  le  règne  de  la 
terreur,  sans  le  porter  à  renoncer 
A  l'état  eeclésiastique.  luilitcher- 
cher  un  refuge  à  l'armée  du  géné- 
ral Monlesquiou,  alors  en  Savtde; 
il  j  fut  employé  dans  les  vivres. 
Appelé  en  179O  aux  fonctions  de 
commissaire  des  guerres  à  rai*- 
mée  d'il  «lie.  doiil  le  général  Bo- 
naparte était  commandant,  il  les 
rem[)lit  jusqu'au  moment  où  le 
général  prit  his  rOnes  du  gouvcr- 


FES 

ncment.  Il  rentra  dans  Li  carrière 
ecclésiastique,  et,  après  le  concor- 
dat de  180 19  il  devint  archevêque 
de  Lyon.  Le  !i5  février  i8o3,  il 
fut  élevé  au  cardinalat  :  il  accom- 
pagna ie  pape  dans  son  voyage  à 
Paris,  er  a>.>ista  au  couronnement 
de  l'eutpereur.  En  1800,  grand- 
aumônier,  grand-oord(m  de  la  lé- 
gion d'honneur  et  memhre  du  sé- 
nat, il  reyut  encore  <lu  roi  ii'Ks- 
pagne  l'ordre  de  la  Toison  d'or. 
KniSo(),  le  prince-primat  le  nom- 
ma soii  coadjuteur  et  son  succes- 
seur, et,'  en  iSoc),  Napoléon  le  lit 
archevêque  de  Paris;  mais  le  car- 
dinal Fes(th  refusa,  par  suite  des 
discussions  qui  avaient  lieu  entic 
l'empereur  et  le  souverain  ponti- 
fe sur  les  aiLires  ecclésiastitjues. 
On  vit  même  ce  prélat,  qui  avait 
été  -élu  président  du  concile  de 
Paris,  le  28  février  18  lo,  s'élever 
avec  ff»rce  contre  les  vue»  de 
Perapereor ,  et  impn)uver  les 
mesures  que  la  politique  lui  dic- 
tait i;ontre  le  pape.  Le  méconten- 
tement de  Napoléon  fut  extrême; 
il  relégua  ^on  «mcle  dans  son  ar- 
chevêché de  Lyon,. et  révoqua  le 
oonsenloment  qu'il  avait  donné 
aux  arrangemens  avec  le  prince- 
primat,  qu'il  transporta  au  prin- 
ce Eugène  Beatdiarnais,  vice-roi 
d'Italie,  sous  le  nom  de  grand- 
duc  de  Francfort.  Cette  sorte  «le 
disgrâce  durait  encore  en  1814. 
Lyon  étant  menacé  par  les  trou- 
pes autriehienties ,  le  cardinal 
Fesch  suivit  les  autorités  ju'<qu'î\ 
Roanne;  il  se  retira  ensuite  dans 
une  communauté  de  religieuses, 
qu'il  avait  fondée  à  Pradines.  For- 
cé de  s'en  éloigner,  il  se  rendit  à 
ftome,  où  il  fut  très-bien  acetieil- 
1i  de  Pie  VIL  Les  événemens  du 


FES 

'jo  mars  181 5  le  rappelèrent  à  Pa- 
ris, et  il  fit  partie  de  In  chambre 
des  pairs  de  Napolédn.  Après  le 
second  retour  an  roi,  ii  dut  de 
"nou?ean  quitter  la  P'rance.  Il  vit 
tranquillement  à  Uomc,  sous  la 
protection  et  dans  la  bien?eillan- 
ce   du  gouvernement  ponliûcal. 
On  as-ture  que  plusieurs  fois  sol- 
licité de  donner  sa  démission  de 
Tarchevôché  de  Lyon,  il  s'y  est 
constamment  refusé ,  et  n'a  pas 
été  plus  diftposé  à  accepter   un 
coHdjuteur  pour  la   nomination 
duquel   son    consentement   était 
nécessaire.  Cette  conduite  devrait 
peu  surprendre  de  la  part  d'un 
prélat  qui  résista  ù  Napoléon  dans 
tout  l'éclat  de  sa  puissance  *  et 
s'attira  volontairement  une  dis- 
grâce. Dans  cet  état  de  choses , 
M.  ralfhéde  Rohan,  qui  était  na- 
guère simple  séminariste,  vient 
d'être  nommé  récemment  grand- 
vicaire-général  de  Lyon. 

FESSLËR  (  Ighace-Aurele  ]  , 
littérateur,  que  quelques  événe- 
mcns  de  sa  vie,  ont,  autant  que  ses 
ouvrages,  contribué  à  rendre  cé- 
lèbre, est  né  en  1 766  à  Presbourg, 
en  Hongrie;  il  endossa,  à  17  ans, 
l'habit  religieux  chez  les  capu- 
cins de  Mœdling.  Passé  à  Vienoe 
en  1781,  pour  y  résider  dans  un 
couvent  du  même  ordre,  l'empe- 
reur Joseph  II ,  dont  il  eut  l'hon- 
neur de  fixer  l'attention,  le  nom- 
ma, en  1783,  son  lecteur.  Bien- 
tôt M.  Fessier  prit  ses  degrés  de 
docteur  en  théologie  à  l'université 
de  Lemberff,  01),  après  avoir  ob- 
tenu une  dispense  d'observer  la 
règle  de  son  ordre ,  il  professa , 
jusqu'en  1 788,  les  langues  orien- 
tales. M.  Fessier,  qui  voulait  se 
faire  remarquer  dans  plus  d*un 

T.    VII. 


FES 


lag 


genre,  fit  représenter  dans  la  mô«* 
me  année,  sur  le  théâtre  de  Lem^ 
berg,  une  tragédie  dont  le  succès 
fut  prodigieux;  mais  ce  succès  de- 
vint pour  lui  une  source  d  accu- 
sations. La  pièce,   intitulée  Sid- 
ney,  fut  dénoncée  comme  outra- 
geant la  religion.  A   cette  épo- 
que, la  révolution  venait  d*éclatcr 
dans  les  Pays-Bas,  et  h^,  comme 
ailleurs,  on  l'attribuait  aux  pro- 
grès de  la  philosophie  moderne. 
Me  pouvant  plus  c^mipter  sur  la 
protection  de  l'empereur  Joseph 
H,  alors  au  moment  de  mourir, 
il  prit  le  parti   de  se  réfugier  A 
Breslau  avant   la  fin   du    procès 
qu'on  instrui<»ait  contre  lui.  Ac- 
cueilli par  le  libraire  Korn,  sa  ré- 
putation le  fit  connaître  du  prinre 
de  (^arolath,  en  Silésie,  r|iii  lui 
confia  l'éducation  de  ses  enj'ans. 
En  ijpu  M.  Fessier,  fatigué  des 
tracasseries  qu'on   lui  suscitait, 
se  fit  protestant.  En  1795,  il  alla 
à  Berlin;  le  roi  de  Pru!*se,  eu  lui 
offrant  un  traitement  considéra- 
ble ,  le  nomma  consultant  pour 
les  affaires  de  l'église  catholique 
dans    hes    provinces    polonaises. 
M.  Fessier  s'occupa  alors  d'ins- 
truction et  de  littérature,  épousa 
une  demoi.oelle  de  Berlin,  et  se 
retira,  en  ]Ko5,  dans  une  habita- 
tion champêtre  qu'il  avait  acquise 
à  quelques  lieues  de  la  ra)iitale. 
La  guerre  qui,  en  i8(»(>,  éi»ranl.i 
si  fortement  le  trône  de  Prunse, 
en  fai^ttnt  perdre  ù  M.  Fes.sier  son 
emploi,  fut  la  cause  de  sa  ruine. 
Le  produit  de  ses  travauxliltérai- 
res  devint  alors  sa  seule  ressource 
pour  subvenir  aux  besoins  d'une 
famille    assci    nombreuse.     En 
1810,  la  fortune  lui  sourit  de  nou- 
veau. 11  fut  nommé,  par  Tempe- 


1.):^ 


FET 


reur  de  IVussic.  professeur  de  plii- 
losoj'hie  et  des  luii<|;ueà  urientales 
à  l'acadiinie  d"AIexandrc-New-- 
ky,  à  FeliTàboui'g,  avec  un  liiii- 
temeiit  de  2,5o'.i  roublts.  Ses 
principes  diffcraiil  de  ceux  des 
autres  professeur-*  ,  sa  manière 
d'euseig^ner  lui  suscita  des  contra- 
dicteurs; il  donna  sa  dénii>>igny 
mais  il  conserva  ses  ajipoinle- 
meus;  et  sous  le  litre  de  corres- 
pondant de  la  conimission  légis- 
lative, il  alla  s'établira  Yoluk , 
dans  rintérieur  de  la  Russie.  11 
vît  aujourd'hui  dans  une  retraite 
agréable,  située  vers  les  conGns 
du  gouvernement  de  Saratow. 
Parmi  les  meilleurs  ouvrages  de 
M.  Fessier,  on  cite  les  suivans  : 
i*  MarC'Aurilcy  tableau  histori- 
que, Breslau,  1790-1792-1709,4 
vol.  in  8";  2"  Aristide  et  Thémis- 
tocte,  Berlin,  i79'î,  2  vol.  in-8**; 
3"  Mathias  Corvin,  roi  de  Hon^ 
grie  tt  grand- duc  de  Silisie,  Bres- 
lau, 1 790- 1 794- 1 79(),  2vol.  iu-8"; 
4"  Attila^  roi  dis  Huns,  Breslau, 

ir04j  i"-^"-  ^'^sï  '^  ^^'  Fessier 
qu'ttn  d(»it  la  Continuation  de  i' his- 
toire de  i' ancienne  Grèce,  renfer- 
mée dans  le  voyage  d' A  nacharsis  , 
Berlin,  i7<)7-»7y8,  2  vol.  in-8*. 

FETH-ÀLl-CHAH,  roi  de  Per- 
se,  issu  d'une  des  plus  anciennes 
familles  de  Perse,  de  la  tribu  des 
Kadiars,  se  nommait  vulgaire- 
ment Baba- Khan  avant  son  avè- 
nement au  trône.  Il  servit  en 
1779  snus  le>  ordns  de  son  oncle, 
Aga-Méhémet-Khan ,  alors  sou- 
verain 'de  il  Perse.  Reconnais- 
sant dans  son  neveu  de  grandes 
dispositions,  une  énergie  et  un 
cour.ig*;  à  toute  épreiivt;,  Aga- 
Méhénîol-Khan  IVnvoya  en  qjia- 
lité  de  gouverneur  à  Shiras,  pour 


FEU 

ramener  dans  le  devoir  les  pro- 
vince>  au  midi  de  la  Perse,  qui 
étaient  alors  en  pleine  révolte.  En 
1798,  Aga-Méhémet-Khan  ayant 
été  assas>iiié  dans  sa  tente,  Baba- 
Khan,  qui  était  ù  la  tête  d'une  ar- 
mée nombreuse,  monta  sur  le 
trône,  après  avoir  défait  trois  au- 
tres prètendans  nommés  Ispahan, 
Sa b iras  et  Téhéran.  C  est  alors 
que  Baba-Kliau  changea  son  nom 
contre  celui  di*  Felh-Ali-Chah. 
N.:pt)léon  C(m.»erva  pendant  long- 
temps di.s  relations  d'amitié  avec 
ce  prince  ;  il  eut  même  à  sa  cour 
un  envoyé,  le  général  Cardan  ne. 
Quand  ses  deux  fils  aines  l'urf*iit 
en  état  de  porter  les  armes.  Felh- 
Ali-Chah  leur  remit  le  comman- 
dement de  ses  troupes  :  dès  Inrs 
on  le  vit  rarement  à  la  tête  de  son 
armée.  Il  gouverne  ses  étals  avec 
la  plus  grande  équité  :  ami  des 
lettres  et  des  savans  ,  il  a  même 
composé  des  poésies  très  ajjréa- 
blesdont  il  existe  des  traductions 
françaises. 

FEUILLANT  (Etietîne)  .  jour- 
naliste, naquit  à  Bressac  (en  Au- 
vergne). 11  se  destinait  au  bar- 
reau. lors()ue  la  révolution  vint 
ouvrir  un  champ  plus  vaste  à  ses 
spéculations.  Il  s^assocîa  d'abord 
avec  un  journaliste  nommé  Beau- 
lieu,  qui,  comme  lui,  cherchait  à 
faire  sa  fortune,  et  ils  publièrent 
ensemble  un  Journal  duSoir,  des- 
tiné à  rendre  compte  le  jour  mê- 
me des  séances  de  l'assemblée 
constituante: lorsqu'elle  fut  trans- 
férée de  Versailles  i\  Paris ,  en 
1790,  Feuillant  abandonna  sou 
associé,  pour  imprimer  un  autre 
Journal  du  Soir,  sans  réflexions. 
Ce  journal  ,  qui  paraissait  plu- 
sieurs heures  a  vaut  celui  de  Beau- 


lion,  obtint  un  f^rafid  dcliil.   M. 
Kcuiltiint  1«;  n'iiligcait  du  itinniên; 
à  SI*  vtiwrM'ivr  Ioii.h  Ic'h  p.'irli.H,  n'tî- 
iiiittt.iiil    jamais    atic.iiiHf    opinion 
qui  loi  iïil  proprtï,  iii<;()io(lt;  donl 
i)n^;Ùt  janiaÎH  flO  nV^wirlcr.  Fvuil- 
I.Mit,  il  Vu'ulv.  dtn'.t:  jonriial,  acqnil 
nnt;    tortnni*.  cnn.Hifli'iabic ,    qu'il 
angni(!iita   ilrpirM  par  «riitMirt'ii* 
m:'*  f»|)(''rnl;ilioni.   Il  m   jonltHail 
quand  I<;h  (ivroiMuruM  qui  onnun" 
^laiih.'rr.nl  ranm  i;   iKi5  lo    tirè- 
rent (li;   Hik   lrunr|uillil('; ,   pour   le 
jf'tcr  (Ifinn  li!.<4  alVairirH  publique;*. 
I)«'H  i^i/|  il  avait  rréé,  houh  In  ti- 
trât <l«  Jour  fini  ^i^tn'ral  t/r  yram'f, 
un  jnuroal    Uiin   libéral  :  le  parti 
qiTil  y  s«;rviL  \v  lit  élire  m   iHiT» 
nif'uibrr.  ib*.  la  r.banibrr  iIch  dr|>ii« 
tés,  parb'déparirincnt  (b;  iMaini;- 
II' Loin*,.   l'idMr.  à  -^i.m  niauilalai- 
rrs,   M.   Fruilbuit  vola  roriHtain- 
inriit   iist'i)  la    majorité.    On    l'ut 
air-si   aniij;é  qu«'.  .HUr|iriH  di;  voir 
nu   boniUMï  qui  )imqii*alon4  avait 
paru  d  un  (iir.u'.lrn;  doux  rt  con- 
ciliant,  Hf.  ni^nalrr  â  la  |é|r  i\rn 
phiH  iU'fbuiH  pMivio'al«*urf»  des  mi;- 
huriM  l't  dcH  loisqui,  par  b*ur  vio~ 
Irnri!,  rappi!bii('Ut  la  plus  t<'rriblf*, 
époque  d€  bi  lévolulion.  Les  loii 
eofiln;  lu  liberté   iiidividurlb;   et 
prdilique,  iMuitre  la  liberté  di^  la 
pr«'sH«:,  b'n  crirt  et  len  prtqion  nédi- 
lieux,  eh'.,  etc.,   n'ont  pa.i  eu  de 
pbiH    ardent    dé('enH»*ur    cpie    M. 
l'i'nillaiit.  Le 'i5  déertnbre  iKif), 
peu  di'    jours  aprèi  la   niori   du 
foarérliai    !Ney  ,  Ai.   Keuillant   ap- 
puya di'  toulen  nen  bu'ee.H  la   pro- 
pMilifiii  de  .M.  Iluuiberl  de  Sei- 
ifi.ii-«iUH,  li'ndiMil  il  leni  Mider  de.H 
ri'iiHci^ucuieiiH  auK  miin^IreM  di* 
l:i  jiiHtieerl  d(f  ta  polb'e,  relaûve- 
Mieul  a  rêva-ion  de  ,\|.  I.jivalette. 
"  t;n  grand  coupable,  t^ccriu  til^ 


»  vient  de  hv.  lou.Htmirc  à  »\\  eoiH 
n  damnation.  Il  Tant,  naiit  retard, 
;)cbereber  i^  en  pénétrer  la  eaimn 
»]>oliliqne;  une  enquf)le  est  indiH- 
rtpe.nnable.  Il  faut  savoir  rti  l.icon»* 
Mjuratioii  du  'Mt  niar*»  trouve  eu* 
«eop!  des  prf)teeteur<f  puÎDHans.  A 
"  Dieu  ne  |)biiHe  que  je  veuille  'Ui* 
npliquer  pernonue  ;  mai»  il  faut 
n  Ma  voir  n'il  ent  vrai  que  révnHÎon 
nde  Lavalettf!  ne  Hfdt  due  qu*aux 
MeHorti  induBtrleuY  de  lu  tendreH- 
»nv,  eiuijugale.  i^uand  U*.h  loi.t  de 
ffla  névère  ju^lieo  Tout  emporté 
"Hur  la  elémeru'a; ,  e.rmimeiit  He 
»  peut-il  (pron  ait  pu  laiftHer  à  vh 
»ieon.Hpirateiir  le  teinp»  et  Igh 
"inoyeriH  de  H*évuder  aunsi  l'aidle- 
»meul'i'  Voie;!  de>4  rapproebemens 
nqui  doivent  l'rapper  tour*  lep  e»- 
tiprit»;  il  n^e.Htéeoulé  un  longdé- 
»lai  entre  le  jugeme.ul  prononcé, 
»et  le  jour  oïli  rexécution  devait 
n**r  laire  :  pourquoi  (;e  délai  ?  La 
nliiite  de  Luvalelle  esl-elle  la  huI- 
oie  ou  rcITet  d'un  complot i'  ton- 
nle.H  le?«  précautions  avaieut-elle» 
été  prineft  ?  ICt  hî  on  n*en  a  négli- 
»gé  aucune  9  pourquoi  avoir  été 
»t^\  loiig-tempH  11  ('xéciiter  ce  ju- 
I?  gemeiit  ?  Suivant  le**  loin,  le  gui« 
De.betier  devait  n'emparer  du  con- 
•Mbinnié,  et  ne  le  quitter  ni  le 
iijfHir  ni  la  nuit..."iM.  Feuillant, 
qui  n'a  pus  elé  élu  nieudiiïe  de  la 
cbambre  de  i8i(î,  e«t  retoiidié 
daui  robscurilé  ,  mais  non  pan 
dauH  Toiibli,  malbeureusenient. 
FKiJMJn'  (L4ini,Nr-KiiAi«- 
çoïKj,  bibliotbécuîre  de  riu.stitut, 
est  regardé  à  juHie  litre,  eouniie 
Tnii  des  plu.s  habiles  bibliogra- 
pbes  de  |a  eapilale.  Il  est  né  i\ 
l'aris  i^n  raniuM;  1771.  L  iin- 
titiit  M  coiironiH'i  son  mémoire 
Mur  cette  que:«tion  :  riùnululivn 


Id2 


FEU 


est'eiie  un  bon  moyen  tt  éducation  ? 
in-8%  1801.  11  a  publié  HUî^si  une 
traduction  de  l'anglais  de  Stuart 
et  Reyest,  intitulée  :  Les  antiqui- 
tés d'Athènes, 

FËUTKIER  (  Jean-Fravçois- 
Htacinthb),  né  ù  Paris,  en  1786, 
fit  9es  études  au  séminaire  de 
$&int*Sulpice,  sous  la  direction 
de  Tabbé  Èmeiy,  Dès  son  entrée 
dans  le  sacerdoce,  Tabbé  Feutrier 
se  fit  remarquer  par  son  goût  et 
son  talent  pour  la  prédication.  Le 
cardinal  Fescfa,  archevêque  de 
Lyon,  le  nomma  secrétaire-géné- 
ral de  la  grande -aumônerie.  Par 
reconnaissance  des  bienfaits  qu'il 
avait  reçus  de  la  famille  impériale, 
œ  fut  lui  qui  oppOï«a  dans  le  con- 
cile de  Paris  la  plus  vive  résistan- 
ce aux  projets  de  l'empereur;  et 
il  fit  passer,  à  Tinsudece  souve- 
rain, d«s  sommes  d'argent  au  pa- 
pe et  aux  cardinaux  pendant  leur 
séjour  en  France.  £Ô  1814,  Tar- 
cbeveque  de  Aeims  appela  M. 
Feutrier  auprès  de  lui ,  et  le  fit 
nommer,  par  4e  roi,  à  la  place 
qu'il  avait  occu]»ée  sous  le  règne 
préi.'édent.  En  181 5,  lors  du  re- 
tour de  Napoléon.  Tabbé  Feutrier 
refusa  de  pr(Ker  sermeot,  etc.  Lors 
du  retour  du  roi,  il  fut  réintégré 
dans  s>es  fonctions, «t  a  depuis  été 
nommé  chanoine  honoraire  du 
chapitre  royal  de  Saint-Denis. 

FEUTKY  (  Aim£-Ambeoi8e-Jo- 
seph),  naquit  à  Lille,  en  1720,  et 
mourut  à  Douai,  le  aa  mars  1789. 
Il  fut  pendant  quelque  temps  ma- 
'  gistrat,  exerça  les  fonctions  d'a- 
vocat au  parlement  de  Douai , 
et  quitta  le  barreau  pour  se  livrer 
tout  entier  à  la  littérature.  Auteur 
d'un  grand  uumbre  d'ouvrages 
en  prose  et  en  vers,  il  ne  manque 


FEU 

ni  de  force,  ni  d'élégance;  on  cite 
principalement  son  Ode  aux  na- 
tionsy  son  poème  du  Temple  delà 
mort  g  celui  des  Tombeaux.  Son 
ode  aux  nations  a  obtenu  une 
couronne  ù  l'académie  des  jeux 
floraux  de  Toulouse.  M.  Feutry 
a  traduit  plusieurs  ouvrages  de 
l'anglais  et  du  hollandais.  Il  a  fait 
imprimer,  1°  en  i75i,  une  Epi-- 
treen  vers  d'Héloise  à  Abeilard, 
imitée  de  Pope;  a*"  en  i755,  le 
poëme  du  Temple  de  la  mort; 
3"  en  1754,  son  Ode  aux  nations; 
4*  en  1755,  son  poëme  des  Tom-- 
beaux.  Ces  difiërcntes  pièces  qui 
parurent  d'abord  séparément,  ont 
été  réunies  en  1771,  sous  le  titre 
d'Opuscules  poétiques  et  philolo- 
giques, 1  vol.  in- 8%  Paris;  en 
1779,  il  va  joint  un  supplément, 
intitulé  Nouveaux  opuscules,  et 
un  autre  recueil  de  IWsies  fugi- 
tives; 5*  un  Choix  et  histoires, 
imitées  de  Belleforest,  Bandes  et 
Boistuaux,  177901  1785,  a  vol. 
in-ia;  6**  en  1764,  une  traduc- 
tion du  hollandais,  intitulée  Les 
Jeux  d'en  fans  y  poëme,  in-ia;  7* 
en  1767,  Les  Ruines,  poëme;  8*  en 
1775,  le  Manuel  Tironien^  ou  Re- 
cueil d'abréviations  faciles  et  intel- 
ligibles, de  la  plus  grande  partie 
des  mots  de  la  langue  française ^  in- 
8*.  9*  En  1766,  il  a  donné,  en  a 
vol.  in-ia,  une  nouvelle  traduc- 
tion du  Robinson  Crusoè,  roman 
déjà  très-connu  en  France  ;  il  a 
supprimé  les  longueurs  et  les  i- 
nutflitésqui  déparaient  cet  ouvra- 
ge. En  1788,  il  en  a  donné  une 
4"*  édition,  en  5  vol.  grand  in-ia; 
10*  en  1768  et  l'^^XjXt^ Mémoires 
de  la  cour  d'Auguste.,  imités  de 
Blackwell  et  de  J.  Alilss,  5  vol. 
in- 12;  !!•  un  traité  de  VOrîgine 


FEV 

de  la  poésie  castillane^  et  des  Re^ 
cherches  historiques  sur  la  poésie 
toscane.  12"  Ed  1781 9  il  a  publié 
un  Supplément  à  l'art  du  serru* 
rier^  trnduclion  du  Hollundais 
Jos.  Bottermann,  avec  figures^ 
in-lbl.,  à  Paris,  pour  faire  suite  à 
]a  collection  des  Descriptions  des 
arts  et  métiers^  publiées  par  Taca* 
demie  den  sciences;  15"  un  Sup- 
plément aux  nouveaux  opuscules; 
14"  un  Essai  sur  la  construction 
des  voitures  à  transporter  les  lourds 
fardeaux  dans  Paris,  un  vol.  in- 
8";  1  S*"  Le  livre  des  en  fans  et  des 
jeunes  gens  sans  études,  in- 12. 
Diverses  pièces  de  poésie  ont  été 
insérées  en  outre  dans  l'Alnoianach 
des  Mu^es. 

FJÈVAL  (le  gbevalieb),  ancien 
avocat,  l'ut  nommé,  nu  commen- 
cement de  la  révolution,  direc- 
teur du  contentieux  ù  la  ferme- 
générale,  et  en  1796,  un  des  com- 
missaires de  la  comptabilité  na- 
tionale. En  1799,  désigné  par  le 
sort  pour  cesser  ses  fonctions,  il 
fut  réélu  par  les  deux  conseils. 
Nommé,  par  le  sénat,  Ton  des  7 
membres  de  la  commission  de 
comptabilité,  il  devint,  lors  de 
rétablissement  de  la  cour  des 
comptes,  Tun  des  premiers  con- 
seillers-maîtres de  cette  cour;  peu 
après,  il  fut  fait  chevalier  de  Tor- 
dre de  la  Réunion.  £n  avril  18 14^ 
il  donna  son  adhésion  à  la  dé- 
chéance de  Napoléon.  En  181 5, 
lors  du  retour  de  ce  prince,  il  si- 
gna l'adresse  qui  lui  fut  présentée 
le  26  mars  par  la  cour  des  comp- 
tes. Il  avait  été,  lors  de  Tabolition 
de  Tordre  de  la  Réunion,  fait  che- 
valier de  la  légion-d'honneur. 

F£yL£,fut  nommé,  en  1797» 
député  au  conseil  des  cinq-cents 


FEV 


i55 


par  le  département  du  Jura.  En 
1798,  il  parla  en  faveur  des  indi- 
vidus in)ustement  inscrits  sur  la 
liste  des  émigrés  ,  et  bannis  de 
France  eo  vertu  de  la  loi  du  18 
fructidor  an  5  (4  septembre 
1797).  En  17999  il  sortit  du  con- 
seil des  cinq-cents,  mais  il  y  fut 
presque  aussitôt  après  réélu.  En 
décembre  de  la  même  année,  il 
fut  nommé  membre  du  corps-lé- 
gislatif, en  devint  secrétaire  une 
année  après^  et  sortit  du  corps- 
législatif  eu  i8o3. 

FËYRE  (Jean-Baptiste  Le), 
docteur  en  médecine,  ancien  pro- 
fesseur de  langues  orientales  au 
collège  de  France,  membre  de 
Tacadémie  frattçaLse,etCM  naquità 
Yillebrane,  en  1752.  Il  montra, 
dès  le  commencement,  des  prin- 
cipes opposés  ù  la  révolution;  il  fut 
même  atteint  de  proscription  a- 
près  la  journée  du  18  fructidor 
an  5^  pour  avoir  publié  un  mé- 
moire sur  la  nécessité  d'avoir  un 
seul  chef  en  France.  Il  fut  appe- 
lé cependant  à  professer  l'histoire 
naturelle,  dans  le  département 
de  la  Charente.  La  clôture  de  Té- 
cole  centrale  l'ayant  privé  de  cet- 
te place,  il  enseigna  tour  à  tour 
les  mathématiques  et  les  huma- 
nités. M.  Fèvre  a  traduit  eu  fran- 
çais plusieurs  ouvrages  étran- 
gers de  médecine  et.de  littératu- 
re :  1°  un  Traité  de  l'expérience  en 
médecine  (traduction  de  l'alle- 
mand, de  Zimmerman),  3  vol.  in- 
1 2;  2*  un  Traité  deia  dyssenterieé' 
pidémique,  du  même,  i  vol.  în*i2; 
S"*  le  Traitement  des  maladies  pé- 
riodiques sans  fièvre,  par  Casimir 
Medicus;  4*  ^^  Traité  des  mxUa- 
dies  des  en  fans  du  premier  âge^  tra- 
duit de  Tanglais,  d'Armstrong  et 


i34  TPEV 

Undcryood,   i  vol.  în-8*;  5**  un 
Traité  des  maladies  des  en  fan  s  en 
générale  du  suédois,  de  Rosou,  i 
vol.  iu-8";  6"  Les  aphorismes,  les 
pronostics  et  les  coaqaes  d*Hippo~ 
crate;  7"  le  Manuel  d' EpictHe,  et 
le  tableau  de  la  vie  humaine,  par 
Cébès.  M.  Fcvre  a  entrepris  une 
version  à^Arétée.  Il  a  publié  aussi 
une    traduction  d*Athénée  en    5 
vol.  Il  a  concouru  aux  belles  édi- 
tions grecques  et  latines  d'Héro- 
dote, in-fol.,  àUtrecht  et  à  Ox- 
ford. 11  a  donné   une  traduction 
du  latin,  intitulée  le  Poënrn  de  Si- 
UuS'Italicus,  sur  la  troisième  guer- 
re punique,  3  vol.  in- 12;  leS  Afc- 
moires  de  D.  IJlloa,  traduits  de 
Tespagnol,  2  vol.  in-8";  les  Nou- 
velles de  Michel  Cervantes^  2  vol. 
in-8';  les  Lettres  américaines,  de 
l'italien,  de  Carli,  2  vol.  in-8\ 
Il  a  publié  d'autres  ouvrages  re- 
latifs aux  arts,  aux  sciences  et  ii 
la  politique.  M.  Fèvre  avait  ac- 
quis, à  force  de  travail,  une  éru- 
dition universelle.  Versé  dans  les 
langues  anciennes  et  modernes, 
il  eu  connaissait  i4*  ^on  st^le  en 
général  bâché  se  ressent  de  la  vi- 
vacité de  son  caractère  inquiet. 
Il  mourut  A  Angouléme,  le  7  oc- 
tobre 1809. 

FEYDEL{G.),  faisait  partie 
de  la  maison  militaire  du  roi,  lors 
de  la  révolution,  dont  il  embras- 
sa les  nouveaux  principes  avec 
enthousiasme.  11  fit  imprimer  a- 
lors  un  grand  nombre  d'écrits 
en  faveur  de  la  liberté.  Secrétai- 
re de  la  société  des  jacobins,  il 
l'abandonna  ensuite,  pour  se  je- 
ter dans  celle  des  feuillans,  qui 
seule  à  cette  époque  défendait 
les  intérêts  du  roi  et  de  la 
monarchie.    11    n'échappa   à    la 


FIAV 

proscription,  sous  le  régime  de 
la  terreur  ,  qu'en  se  déguisant 
en  marchand  d'aiguilles,  et  par- 
courant sous  ce  costume,  une 
balle  sur  le  dos,  les  campagnes 
et  les  villes.  Après  le  9  thermi- 
dor, il  accDuipagna  M.  Aubert- 
Dubayct  dans  son  ambassade  à 
Constantinopic.  Il  s'arrêta  quel- 
que temps  en  Corse,  et  il  publia, 
en  1798,  un  ouvrage  in-8"  sur 
les  mœurs,  usages  et  coutumes 
de*»  habitans  de  cette  île.  M.  Foy- 
del  a  été  quelque  temps  employé 
au  ministère  des  affaires  étran- 
gères. Kn  i8o5,  il  concourut  à 
la  rédaction  du  Journal  de  Paris. 
En  1804,  il  a  été  arrôté  et  enfer- 
mé t\  Charenton. 

FIARD  (l'abbé),  né  en  Bour- 
gogne,   a  publié    plusieurs  ou- 
vrages, intitulés  :  1"  Lettres  phi- 
losophiques sur   la  magie,  in-8", 
1801;   2*  La  France  trompée  par 
les   magiciens  et  lex  démonolâtres 
du  XF III  siècle,    in-8%    iSo7j. 
M.  L'abbé  Fiard  assure  dans  cet 
ouvrage,  que  le  diable  seul  a  pn 
être    l'auteur    de    la   nWolutioii 
française,  à  l'aide   d'hommes   et 
de   femmes  qui  étaient  ou  des  dé- 
mons incarnés,  ou  des  adorateurs 
du  diable,  des    démonolâtrcs  et 
des   magiciens.    Il  dit  avoir  dé- 
couvert  cette   importante  vérité 
depuis  plus  de  quarante  ans,  et 
qu'il  n'a  cessé  de  la  publier  suc- 
cessivement dans   le  Journal  ec- 
clésiastique,   celui  de  Verdu  ,  et 
dans  \e  Spectateur  de  Toulouse.  Il 
regarde    comme   une   opération 
diabolique,    les  phénomènes  du 
somnambulisme  magnétique.  Il 
écrivit,  en    octobre  1776,  à  l'as- 
semblée du    clergé    de   France, 
composée  de  25  évêques  et  de 


FIA 

9  archevêque»  :«  Messeigneurs^ 
»ilse  coiiiuiet  dans  ce  royaume 
»un  crime  étrange....  Vn  déluge 
«de  maux  est  prOt à  fondre  sur 
»la  nation,  si  on  ne  surveille  pas 
»les  sorciers  ou  diaholdtres.... 
«Les  suiles  seront,  la  destruction 
»de  la  religion,  la  ruine  des  peu- 
»ples,  des  pertes  étonnantes  des 

•  biens  que  donne  la  terre....  des 
»  divisions  intestines,  des  troubles 
»  dans  l'état....  L^5  magiciens  et 
nies  sorciers  sapent  sourdement 
»le  trône  et  Tautel....  Ils  sonten- 
»nemis  du  magistrat,  du  prince, 

•  du  ministre,  du  sujet;  ils  ne 
«peuvent  que  nuire  et  renverser; 
»  ils  ne  sont  ni  parens,  ni  amis, 
»ni  hommes  :  ils  sont  sans  ccs- 
«se  et  invinciblement  poussés  à 
«commettre  des  crimes  contre 
«nature,  des  profanations,  des 
«sacrilèges,  des  meurtres.  »  Les 
prophéties  de  l'abbé  Fiard  eu- 
rent peu  de  prosélytes  ,  et  les 
meilleurs  croyans  révoquèrent 
en  doute  son  opinion  sur  VOri- 
gine  diabolique  et  magique  de  la 
révolution. 

FICHTE  (  JEAN-THÉopmLE), 
célèbre  philosophe,  et  métaphy- 
sicien allemand,  naquit  dans  un 
village  de  la  Lusace^  le  19  mai 
1762,  de  parens  peu  fortunés. 
Un  protecteur  de  sa  famille  se 
chargea  de  son  éducation;  mais 
d'un  caractère  indocile  et  ennemi 
de  toute  ef>pèce  de  dépendance, 
le  jeune  Fichte  ne  put  suppor- 
ter le  régime  des  écoles ,  et  s'é- 
chappa plusieurs  fois  de  toutes 
celles  où  il  fut  placé  :  on  le  trou- 
va un  jour  assis  au  bord  d'une  ri* 
vière,  cherchant  sur  une  carte  la 
route  d'Amérique.  11  prouva  ce- 
pendant depuis ,  par  les  progrès 


Fie 


i35 


qu'il  fit  dans  l'étude  de  la  philo- 
sophie et  de  la  théologie,  qui*  ce 
manque   d'application  provenait 
bien    moins    d'inaptitude   de  sa 
part,  que    de    son    éloignement 
pour  la  manière  dont  les  études 
étaient  dirigées  dans  ces  écoles. 
Après  avoir  passé  quelque  temps 
'ii  l'université  de  Léipsi^k,   il  fut 
contraint,  par  le  besoin  de  subsis- 
ter, d^  se  placer  comme  institu- 
teur, dans  une  maison  de  Kœnigs- 
berg.  Il  fit  dans  cette  ville  con- 
naisssmce  du   philosophe   Kant , 
dont  les   systèmes   étaient  alors 
en    grand    crédit.    Fichte   com- 
mença  par   donner,    en    i79'-2, 
un    ouvrage    anonyme,    intitulé 
Esi>ai  de  critique  de  toutes  les  ré" 
vélations,  que  tout  le  monde  at-^ 
tribua  d'abord  à  Kant.  L'année 
suivante,  il  publia,  en  Suisse,  la 
première  partie  de  ses  Matériaux 
pour  rectifier  les  jugemens  du  pu- 
blic sur  la  révolution  française  : 
cet  ouvrage  eut  beaucoup  de  suc- 
cès; mais  les  principes  que  l'au- 
teur émit  sur  la  question  de  la 
légitimité  de  cette  révolution  ne 
lui  permirent  pas  de  publier  la 
deuxième  partie  ;  il  établit  que  le 
contrat  synallagmatique  pouvait 
ôtre  dissous  par  la  volonté  d'une 
des  deux  parties ,  et  fit  l'applica- 
tion de  cette  théorie  à  l'espèce 
de  contrat  qui  existe  entre  le  sou- 
verain et  la  Dation.  Ayant  succé- 
dé peu  de  temps  après  au  profes- 
seur Reygnole,  dans  sa  chaire  de 
philosophie,  à  léna,  il  s'empara 
des  théories  de  ce  philosophe  et 
de  celles  de  Kant,  et  les  fondit 
ensemble  en  un  nouveau  systè- 
me, établi  »UT  r idéalisme  transcen- 
dental,  auquel  il  donna  le  nom  de 
Doctrine  de  la  science.  Il  en  fit  le 


i56 


ne 


texte  ordinaire  de  ses  let^'ons,  qui 
l'urciil  Miivie^  avec  un  euipres8«*- 
ment  <\\\v  l'on  ne  peut  comparer 
qiràrengouement  de  la  nation  al- 
lemande pour  les  ah:»trar.tions 
philii^ophîqnes.  Nous  n'entre- 
prendrons pas  d'analyser  ce  sys- 
tème ;  on  peut  consulter  à  ce  su- 
jrl  l Essai  sur  le  premier  problème 
de  philosophie;  \  Essai  sur  f  exis- 
te tice,  et  sur  les  derniers  systèmes 
de  métaphysique  qui  on  t  paru  en  A  l- 
lema^ne,  publiés  Tun  v{  l'autre  à 
Paris ,  par  M.  Anoillon  ;  enûn 
VUistoire  comparée  des  systèmes 
de  philosophie.  Les  maximes  pro- 
fessées  dans  le  Système  de  morale 
qu'il  publia  en  1 7()8,  le  firent  accu- 
ser irbcrésie  et  lui  attirèrent  beau- 
coup de  désa^i'émens;  tnusles  écri- 
vains d'Allemagne  prirent  parti 
pour  on  contre  lui,  dans  la  guerre 
de  plume  qui  s'ensuivit.  Dans  le 
courant  de  Tannée  suivante ,  il 
donna  sa  démission,  et  se  retira 
ù  Berlin,  où  il  t-mploya  son  temps 
à  écrire  et  à  enseigner;  il  eut, 
dans  le  même  temps,  la  douleur 
de  voir  sa  Doctrine  de  la  science 
renversée  de  fond  en  comble  par 
un  antagoniste  redoutable,  Schel- 
ling,  qui  après  avoir  été  un  des 
sectateurs  de  Fichte ,  fonda  un 
nouveau  système  sur  les  ruines 
du  sien.  11  occupa  pendant  Tété 
de  i8o5  la  chaire  de  philosophie 
transcendante  à  Tuniversilé  d'£r- 
lang,  et  reproduisit  dans  un  cours 
public  qu'il  fit  à  Berlin,  l'hiver 
suivant,  les  maximes  qui  l'avaient 
fait  condamner  quelques  années 
auparavant;  il  réunit  ses  leçons 
en  un  volume,  qu'il  donna  au  pu* 
blic  sous  le  titre  de  Guide  de  la 
vie  bienheureuse,  La  guerre  de 
1806  lui  avait  fait  perdre  sa  pla- 


FIC 

ce  à  Erlang;  M.  de  Humboldt  lui 
fit  avoir,  après  la  paix,  celle  de 
recteur  de  la  nouvelle  université 
de  Berlin.  Fichte,  dont  la  santé  é- 
tah  altérée  depuis  plusieurs  an- 
nées, mourut  le  29  janvier  i8i4- 
Aux  ouvrages  que  nous  avons 
déjà  cités  .  on  doit  ajouter  les 
suivans  :  Sur  la  notion  de  la  doc- 
trine de  la  science,  appelée  commu- 
nément philosophie^  Weinaar,  1794» 
98  et  99;  La  liberté  de  penser  ré^ 
clamée  des  souverains  de  rEurope; 
Précis  de  ce  qui  caractérise  la  doc- 
trine de  la  science^  relativement  à  la 
faculté  théoré tique,  léna,  1794?  98 
et  180a;  Bases  du  droit  naturel 
d'après  les  principes  de  la  doctrine 
de  la  science,  léna,  1796  et  1797; 
Nouvel  essai  pour  servir  à  l'histoi- 
re de  l'athéisme;  La  Destination  de 
l'homme,  Berlin,  1800;  Discours 
sur  la  condition  de  l'homme  de  let» 
tres^  et  sur  ses  travaux  dans  l'em- 
pire de  la  liberté  y  Berlin,  1806; 
Discours  adressé  à  la  nation  alle- 
mande { même  année  )  ;  Principes 
fondamentaux  de  toute  la  doctrine 
de  la  science,  pour  servir  de  ma- 
nuel  à  ceux  qui  en  suivent  les  cours^ 
et  esquisses  ducaractèredistinctifde 
cette  science,  relativement  à  la  fa* 
culte  théorétique.  Quoique  Fichte 
ait  souvent  avancé  dans  ses  systè- 
mes des  paradoxes  et  des  princi- 
pes faux,  on  ne  peut  lui  refuser 
le  titre  d*homme  de  génie.  Il  a- 
vait  épousé,  en  17939  une  nièce 
du  célèbre  KIopstock. 

FICHTEL  (Jean-Ehabnreich), 
né  à  Presbourg,  en  173a,  étudia 
d'abord  la  jurisprudence,  et  pen- 
dant quelque  temps  exerça,  dans 
sa  ville  natale,  les  fonctions  d'a- 
vocat. Il  postula  ensuite,  et  obtint 
en   efiet,   une    place   d'actuaire 


Fie 

clan9  le  direetoiri)  de  Tintendaii- 
Cii  Maxoiine  eu  TraiHilvanie.  £n 
i^tM,  Fichtcl  perdit  ceito  pluce, 
le  directoire  ayant  êléituppriipé. 
Peu  après*  il  liit  employé  i\  Vien- 
ne dans  la  chambre  desicoaipte)). 
Kn  17O8,  ilre^Mit  nne  commission 
de  chef  de  bureau  i\  la  trésorerie* 
en  Transilvanie.  En  ipBf),  il  lut 
nonnné  directeur  de  lu  rê^ie  des 
douanes;  et  en  178;*,  conseiller 
du  f^onvernemenl  de  la  mémo 
province,  il  mourut  le  4  lévrier 
179;).  Fichlel  a  lait  paraître  plu- 
sieurs ouvrages  dinstoire  natu- 
relle assez  e^timés.  11  s'était  Ibr- 
inc  un  cabinet  niinéralogique, 
qui  passait,  en  Autriche*  pour  le 
plus  riche  et  le  plus  complet  de 
ce  pays.  Ses  ouvrages,  tous  écrits 
en  allemand,  sont  :  i"  Mt^moires 
sur  irt  mim^rah^ie  de  ia  Transil^ 
nihif  ,  «j  parties  in-4**  Nurem  • 
berg,  178c»;  11**  OhatTNittons  m/w^- 
raio^'itfut\s  sur  tes  monts  Carpaths^ 
•i  parties  in-8",  avec  une  cnrto. 
Vienne,  1791:  t'î"  Mémoires  mi/ic'- 
nilofilit/ues,  in-8%  Vienne,  1 71) i;  4* 
Motiee  d'un  roitum  hnUtmt^^  en 
Ilonf(rie,  Berlin,  I7<)c). 

FICQUKÏ  (Etienne),  célèbro 
;;raveur  de  portraits,  naquit  A 
Paris  ,  en  1731.  Le  genre  de 
petits  portraits  dans  lequel  cet  ar- 
li>te  a  excellé,  et  que  Ton  pourrait 
dire  créé  par  lui,oirre  la  délicatcs- 
>e,  le  uni,  le  |iart'ait  de  Pelitot 
Mir  rémail,  et  de6\'r(i/7/-7)on>sur 
1.1  toile.  11  était  élève,  pour  le  des- 
•^iu  et  la  gravure,  de  Schmiilt  de 
HtTlin,  qui  séjourna  momentané- 
ment i\  Paris,  et  de  Philippe  Le 
Has,  graveur  l'ran^Miis.  Il  n'avait 
pas,  comme  ses  conlrèros,  Tha- 
bitude  de  réduire  ses  tableaux, 
>ur  le  papier,  avant  de  les  gru- 


FIC  137 

ver.  Il  les  traçait  sur  le  enivre 
avec  le  burin;  et  cette  manière 
d'opérer  la  réduction,  qui  an- 
nonçait un  coup  d'wil  sAr,  lui 
réussissait  toujours.  Véritable  ar- 
tiste, Ficqiif  t  était  d*un  désinté- 
ressement rare;  et  pour  avoir 
toute?*  les  qualités  et  tous  \v<  dé- 
fauts des  disciples  favoris  du  Dieu 
des  beaux-arts,  il  manquait  d'or- 
dre, d'économie,  et  se  trouvait 
rarement  au-dessus  du  besoin. 
Aus>i,  loin  do  mettre  bii-mOme 
un  prix  À  ses  ouvrages,  il  était 
toujours  aux  gages  des  spécula- 
teurs, qui  s'enrichis^taient  de  sa 
misère.  La  collection  de  xm  ueu- 
vre  n'e.Ht  pas  considérable.  Elle 
se  compose  de  Corneille^  MoUè- 
»r,  Regnard^  f^ottaire^J,  B.  et  J. 
t/.  Housseau,  Montaigne.  fV/i*'- 
ioii,  La  Motte  Le  l'^ayer,  Descar- 
tes,  Crt^ttitton*  Kisen^  l^adt^ ,  de 
(Jtienntuùt>res;  ib'ux  portraits  de 
La  Fontaine^  dmit  un  très-supé- 
rieur à  l'autre,  celui  dit  le  Aa 
Fontaine  au  ruisseau;  un  Bossuet, 
lais>é  imparfait;  plusieurs  por- 
traits dans  la  collection  d'Odieu- 
vre,  et  dans  la  Vie  des  peintres 
flamands,  de  Deschamps  ;  entre 
autres  ceux  de  Rubens^  de  f'^an 
Dyek  et  de  /  andermeuten.  Son 
chef-dNinivre  est  le  portrait  de 
M**  de  Maintenons  qu'il  recom- 
mença deux  fois  :  voici  dans  quel- 
le circonstance.  La  communauté 
de  Saint-Oyr  Pavait  chargé  de 
graver  le  portrait  de  sa  célèbre 
fondotrice,  et  comme  Ficquet  é- 
tait  assex  mal  A  son  aise  dans  ce 
moment,  le  prix  du  portrait  lui 
fut  A  peu  près  entièrement  payé 
d'avance.  Le  travail  allait  si  len- 
tement que  la  supérieure  obtint» 
de  l'autorité  ecclésiastique,  laper* 


i3S 


Fie 


mission  de  fiiire  venir  Tartistc  nu 
couvent.  On  lui  donne  un  lo<;e- 
ment  convenable,  on  \e  traite  a- 
Tec  beaucoup  d'égard.^,  on  a  mil- 
le soins  de  lui.  Cette  situation  lui 
plaisait  trop  pour  qu*il  se  pres^ilt 
d*en  changer;  il  était  d*ailleurs  si 
bien  secondé  par  sa  paresse  habi^ 
tuelle!  Comme  il  n'aimait  pas  à 
travailler  seuL  la  supérieure  por- 
ta la  complaisance  jusqu'à  lui  fai- 
re tenir  compagnie  par  des  reli- 
gieuses et  des  élèves.  Ces  bonnes 
sœurs,  compagnes  journalières 
de  l'artiste,  dont  l'esprit  et  l'ori- 
ginalité les  amusaient  beaucoup, 
sont  enchantées  de  son  travail,  et 
lorsqu'elles  le  croient  entière- 
ment terminé ,  elles  le  voient 
biffé  de  deux  coups  de  burin  par 
l'artiste  lui  même,  qui  le  trouve 
indigne  de  son  talent.  Toute  la 
communauté  est  désespérée.  En- 
fin, il  se  remet  à  Tduvrage,  et  le 
nouveau  portrait,  par  sa  perfec- 
tion, dédommagea  les  religieuses 
de  Tatlente,  et  l'artiste  de  sa 
peine.  Il  avait  ])our  ce  portrait 
une  grande  prédilection;  c'est  en 
effet  sou  meilleur.  Il  était  si  glo- 
rieux de  son  succès,  que  dans  son 
enthousiasme  il  s'écriait  (ce  qui 
scandalisa  fort  ces  pauvres  reli- 
gieuses) :  «  Je  crois  que  si  le  bon 
»  Dieu  s'avisait  de  vouloir  graver 
»un  porïrait  comme  le  mien,  il 
•  ferait  une  belle  crofttc!  »  Ficqnet 
a  aussi  gravé,  avec  sa  supériorité 
ordinaire,  de  très-petits  portraits, 
tels  que  ceux  de  Louis  Xf^,  de  Ci- 
réron,  deNewton^  etc.  A  un  carac- 
tère fort  original, Ficquet  joignait 
les  idées  le  plus  bizarres.  Ayant  re- 
cueilli une  succession  assez  con- 
sidérable, et  ce  n'élait  pas  la  pre- 
mière fois  qu'il  héritait,  il  achè- 


FÏE 

te  une  maison  près  de  Montmar- 
tre; avant  même  d'avoir  obtenu 
ses  lettres  de  ratification,  il  fait 
apporter  cinq  cents  tombereaux 
de  terre,  afm  de  mettre,  dit-il,  le 
jardin  au  niveau  du  salon  ,  punr 
éviter  les  chutes  que  l'on  pour- 
rait faire  par  distraction;  fait  en- 
tourer de  châssis  et  couvrir  de 
toiles  tous  les  arbres  de  son  jar- 
din, afm  de  garantir  de  la  gelée 
et  de  l'attaque  des  oiseaux  ses 
fruits,  dont  ce  moyen  lui  assure- 
ra la  conservation;  enfin,  par  plu« 
sieurs  airtres  folies,  non  moins 
extraordinaires,  il  avjùt  dépensé 
le  prix  de  la  maison,  avantd'étre 
réellement  propriétaire.  Ficquet 
se  trouvait  dans  une  situation  pé- 
cuniaire des  plus  déplorable» 
lorsqu'il  mourut,  en  179^.  Il  é- 
tait  affligé  d'une  surdité,  qui  s'é- 
tait beaucoup  augmentée  sur  la 
fin  de  sa  carrière. 

FIESCO  (le  comte),  apparte- 
nant ;\  Tune  des  plus  anciennes 
familles  de  Gènes,  se  montra  cons- 
tamment l'un  des  plus  violens  an- 
tagonistes des  idées  nouvelles  qufî 
la  révolution  française  introduisit 
dans  sa  patrie.  Lorsque  les  ex- 
ploits du  vainqueur  de  Tllalie  fi- 
rent triompher  ces  idées,  le  com- 
te Fiesco  s'opposa  de  tout  son 
pouvoir  à  l'établissement  du  sys- 
tème populaire.  Mais  pouvait-il 
lutterconlrclesarmes  françaises  et 
l'opinion  de  ses  compatriotes?  M 
ne  réussit  qu'à  se  rendre  l'objet  de 
la  haine  du  peuple,  qui  le  contrai- 
gnit à  faire  amende  honorable  au 
pied  de  l'arbre  de  la  liberté.  Depuis 
cette  époque,  il  resta  étranger  aux 
différens  changemens  qui  s'opé- 
rèrent dans  la  situation  du  pays 
de  Gènes.  Mais  en  1814.  après  la 


FIK  V\K                   iTmj 

nnininri  fie  cctti*.  aririrririn  r^pii-  rnncii  »a  rdrlunc,  (!t  nvnit  iidoptc 

})li(|iic  (iiiroynuriMMlff  Sardai^nn,  \vn   (lof;(rififl»   mytilUiv.^    qni    ii- 

hii!riqiril  u\'Ai  \)iis  v.iii  yrv.ovÂvMi'  taiciil  i  à  redis  /'poqui;  ,  un  titre 

iiM!riliiiilihiiri:Jerui(leSanliii^nc  ii  la  dî.Htinetion.     Nntniné  pré^ti- 

l\'iri()mirh';rapitainfMli!ftrHf;ai'<lort.  rlniit  de   la   Heelion  du  Thr/llrc- 

l*'IKVKPi(J.),liorninedelettreH,  Fraiieain  ,  il  y  oeeiipa  le  laiiteiiil 

fils  du  direrteiir  de  la  ponte  aux  daiin  den  eireoiiHtaiH.e.H  difll<;ileft, 

lettteM  de  SoisMOfiH,  ii;H|ifil  à  Ta-  el  bravant  leH  dan{(erH  aiiX(pi(dH 

rin,    en  1770.    Il  l'^tail  encore  en  TexpOMaient  ne?)  discniirM,  il  ii*en 

ha.H /)p',  Inr.Hqn^il  perdit  son  p^re.  reHta  pa*«  nioinn  à  l'ariH  après  U 

Il  avait  coninieneé  Hoirédneation  victoire  de  la  convention.  Il  con« 

â  SoiHMooK,  itiai.H  privé  de  fortune  tinna  ruAiiie  ,  aouh  le  directoire, 

et  d(!  protecteuTH,  il  vint  à  PariH,  à  rédiger  lu  6rtf/r!//^/7Vi;f/7/M/;, ton  te 

01*1  il  entra  en  qualité  de  coinpa-  en  faveur  de  la  niai<«on  de  Bonr- 

gnon  daiiH  une  imprimerie.  Fié-  hou.    (Cependant     Ich     opinions 

vée  avait  heaiicnii))  (remplit  nn«  qn  il  ne  ccHHait  d'émettre,  le  fi- 

turel  et  de  goht  pour  la  lilléralu-  rent  proHcrire  iU'époque  dcH  18  et 

re  et  la  politique.  La   révolution  k)  fructidor  an  5  (/|et  .'>  neptem- 

v<Miait   «réclater,   elle    erdlainmii  lire  i7ï)7)«  au  moment  où  il  rn- 

Moti  imagination;  il  s';iw.«.(M:ia  dcH  gardait  cr)nHne  tré>(- prochain  If 

lors  avec  Miilin,  Oondorcct,  etc.,  Iri<uiiphe  de  non  parti.  (iOmprid 

pr)ur  la  rédac/tion  de  la  ('hrnniffuc  dauH   le  défrrel    de    déportation, 

fit'  PtoÙM,  en  i^()i   et   i7<)''/,  cette  rendu   contre    les   rédacteurf*  de 

mrme  année  I7<)'».,  il  pnhli.i  une  journaux  anti-révolutionnmiireH, 

comédie    en    '.*.    actes,    inliluléi;  il  parvint  à  ^c  Nousfraire   :i  ^oti 

les  Hifriu'urH  fia  rioftrc.  On  a  re-  exécution,  et  il  ««e  retira  pendant 

cueilli  de  lui  une  épilapliedc  !Mi-  plimieurn  annécH  A  la  cinupagne* 

ralieau,   digne   d'eire   conservée  01^  il  di-sipa  li;?*  ennuis  de  la  H(di- 

par  IcH  hcntimeuH  ({irelle  expri-  tuile,  par  la  (w»mpoHition  de  deux 

me,  autant  que  par  le  mérite  de  roinauM,   (pii    ol>tinrent    qurlqiH; 

la  compo.sition  :  .Hurrén  au  moment  oTi  iU  paru- 

.    ,      , ,  rent.   IU  ont  pour  litres  :  la  Dot 

•m  t. m.  c'fiM  ru-  %vm.-.ir  r,,  v..y.,„i  i-  f'.m!»  mii,  tiiiSiulUtv  ct  brt'at^nc.  II  COÎI.'ierVrt 

M..,5;«r-[o, .  piofaii.- n.r,  •...,[  ,„„i  «Umi  »umr«ri  ,j„„j,  j,„  retraite  des  relations  avec 

le   parti    royaliste  :  deux  lettre» 

l*)n  17<)>''n  il  lit  |iara2trc  une  liro-  qu'il  écrivit   à  celte  époque  aux 

cliure  jf/zr   lu  n^res^it^  d* une  rttli-  commissaires  du  roi  à  Paris,  fu- 

u;wn.  M,  Fiévée,  pourvu  d«*<4  rpui-  rent  cause  de  smi  arrestation  en 

lités  physiques  qui  conviennent  i*k  janvier   i7()();  il   fut  enfermé  au 

un  orateur  populaire,  se  distingua  Temple  pendant  pré^d'uneannét;. 

I)ient6t  dauM  Ich  assemblées   sec-  Après  sa  mise  en  liberté,  il  con- 

tiomiaires,  fameuHes  par  la  har-  courut  ii  la  rédaction  de  plusirur» 

(liesse    de    leur  oppositir>n    i\  In  journaux.  Il  fil  un  voyage  à  Lnn- 

convention   nationale.  Il  avait  a-  dres  en  iHo'Ji,  et  publia,!^  son  re- 

lors  reiifincé  aux  priiuu'pes  de  la  \i)ur^'\v*s  Lttltrtni.sar  r^nf;lt!tt'rrfit 

révcdution   (pii    travail  point   n-  ri  iUm  iit*flffifionJt  nur  itt  philojtophh 


i4o 


FIÉ 


du  XVII l^*  siècle.  Le  goiiyerne- 
in«  lit  coiibiihiirt^  ne  fut  pasétrau- 
ger  uu  voyage  de  M.  Fié\éc;  il  en 
lui  bien  ser\i9  et  dès  cette  épu- 
que    il  eut  p.irl  aux  laveurs  du 
pouvoir    dominant.     Son     plus 
grand   titre  ik  ces  laveurs,  était 
son    aiuipathie    bien    prononcée 
pour   cette   philosophie    et    ces 
principes  de  liberté  que  Mirabeau 
avait  si  éloquenimcnt  défendus. 
11  travailla  ensuite  ù  la  rédaction 
du  Mercure.  En  i8o5,  il  fut  cen- 
seur et  propriétaire  du  Journal 
de  l'Empire,  Al.  Fiévée  élait,  en 
18109  maître  des  requôteset  che- 
valier   de   la  légion>d*honneur, 
lorsqu'il  fut  envoyé,  par  Tempe- 
reur  Napoléon,  en  mission  secrè- 
te  À  Hambourg.   Il  fut  nommé, 
peu  après  son  retour,  préfet  du 
départementde  la  Nièvre,  et  con- 
serva cet  emploi  jusqu'en  mars 
181 5.  Après  le  second  retour  du 
roi ,  il  publia  son  Histoire  de  la 
session  de  181 5,  et  sa  Conrspon- 
dance  politique  et  administrative, 
dédiée  à  AI,  de  Blacas^  et  dont  la 
7"*  partie  a  paru  au  commence- 
ment de  1817,  Cet  ouvrage  lui.  a 
valu,  en  1818,  une  procédure  cor- 
rectionnelle, par  suite  de  laquelle 
il   a    été    condamné   à   5    mois 
d'emprisonnement   et  '\    5o    fr: 
d'amendo.  lia  public  :  i^'Les  Ri- 
gueurs du  cloître,  comédie  en  2 
actes  et  en  prose,  jouée  en  1790, 
imprimée  in-S",  en  1792;  2"  La 
dot   de  Suzftte^   in- 12,    1798  et 
i8o3;  y  Frédéric,  5  vol.  in-i8, 
1800,  traduit  en  anglais,  5  vol. 
in- 12,  1802;  4*  Du  «8  brumaire, 
opposé  au  système  de  la  terreur, 
in-8%  1802.  C'est  dans  cet  ou- 
vrage   qu'il    fait    une    apologie 
complète  du  despotisme  militai- 


FIF 

re.  b"  Six  nouvelles,  ^Ml*  in-ii» 
i8o5;  G"  Le  Divorce^  roman,  in- 
12.  i8o5;  7"  Des  opinions  et  des 
intérêts  pendant  la  révolution^  in- 
8%  181J.  M.  Fiévée  a  concouru 
aussi  à  la  rédaction  du  Mercure^ 
et  de  la  Bibliothèque  des  ro- 
mans. Cet  écrivain  qui  a  défendu 
la  cause  ultra-royaliste  dans  le 
Conservateur^  n'a  pas  eu  d'em- 
ploi. On  attribue  cette  défaveur 
\  des  attaques  un  peu  vives  con- 
tre M.  de  Villèle,  qu'il  s'est  plu 
à  représenter  comme  un  homme 
médiocre  et  qui  n'avait  qu'une  ré- 
putation de  parti.  M.  Fiévée  gar- 
de le  silence  depuis  quelque 
temps.  Cet  effort  de  sa  part  prou- 
ve qu'il  n'est  pas  content  de  sa 
position. 

FIFE  (LOBD)9barondu  royaume 
d'Angleterre  et  comte  du  royau- 
me d'Irlande,  né  dans  le  comté 
d'Aberdcen  en  Ecosse,  d'une  fa- 
mille ancienne,  et  considérable 
par  sa  fortune,  reçut  une  éduca- 
tion conforme  à  sa  naissance.  11 
se  ûl  estimer  autant  que  distin- 
guer par  sa  philanthropie;  fut  le 
protecteur  des  habitans  infortu- 
nés de  la  campagne,  et  pour  leur 
procurer  des  moyens  plus  faciles 
d'existence  par  le  travail,  fit  dé- 
fricher une  grande  partie  de  ses 
domaines  ,  demeurée  inculte 
jusqu'alors.  Nommé,  pour  un 
comté  de  l'Ecosse,  membre  des 
communes  d'Angleterre,  il  ne 
tarda  pas  à  devenir  pair  d'Ir- 
lande, et  enfin  pair  d'Angleterre, 
lorsque  les  trois  royaumes  furent 
réunis.  Lord  Fife  se  montra  tou- 
jours fiivorable  à  la  France.  Il  é- 
tait  persuadé  qu'en  accordant  des 
subsides  aux  souverains  étrangers 
qui  faisaient  la  guerre  à  cette  puis- 


FIG 

sAnce«  et  dont  la  conduite,  selon 
lui»  était  plus  que  suspecte,  le 
ministère  de  Pilt  eiUendait  mal 
les  véritables  intérêt:»  de  TAugle- 
terre.  Lord  File,  marié  à  lady  i)o- 
rothée,rdludu  comte  deCaithness» 
ii*a  point  eu  de  cette  dame  d'hé- 
ritiers de  son  nom. 

FIGAROL  (Jian-Bbhnard- Ma- 
rie), premier  président  de  la  cour 
royale  de  l'au,  et  membre  de  la 
légion-d'honneur,t'ut  nommé,  par 
le  département  des  Hautes-Pyré- 
nées, membre  de  in  chambre  des 
députés  en  i8i5.  H  y  fit  partie  de 
cette  majorité  qui  ne  paraissait  for* 
mée  que  pour  anéantir  le  gouver- 
nement représentatif.  Lorsque^en 
exécution  de  Tordunnance  du  roi 
du 5 septembre  iHiG,  la  chamlire 
fut  dissoute,  M.  Figarol  fut  réé- 
lu par  le  département  des  Hau- 
tes- Pyrénées,  et  siéga  au  centre, 
pendant  les  sessions  do  1816  ù 
1817,1818  a  1819.  Il  appuya  tous 
les  projets  de  loi  proposés  par  le 
ministère,  se  pronon^^a  surtout 
contre  la  liberté  de  la  presse,  la  li- 
berté individuelle,  et  la  loi  élec- 
torale du  5  février,  il  s'opposa  de 
tout  son  pouvoir  ik  ce  qu'on  fit 
intervenir  le  jury  dans  les  jugo- 
mensqui  se  rapportent  aux  ailai- 
rcs  politi(pies,  et  dit,  pour  justi- 
fier son  opinion  :  u  Président  pen- 
»dant  dix-se|)t  ans  d'une  justice 
«criminelle,  j'ai  été  plus  t!^  même 
»que  d'autres  de  remarquer  les 
nerreurs  des  jurés,  n II  fut  Tun 
des  plus  urdeus  défenseurs  de  fn 
censure,  et  appuya  sa  conserva- 
tion de  tout  son  pouvoir.  Kelati- 
veinent  au  premier  projet  sur  la  li- 
berté de  la  presser, il  dérlrira  :  «  Que 
nies  citoyens  devraient  plutôt 
«s'occuper  de  leurs  ofTaires  parti- 


FIG  141 

«culières  que  des  affaires  publi- 
»quos  et  des  projets  de  réforme.» 
En  déplorant  les  abus  de  la  pres- 
se, il  parle  avec  une  bienveillan- 
ce extrême  de  cette  loi  du  9  no- 
vembre, qui  avait  si  bien  défmi 
les  cris  séditieux,  tandis  que  le 
nouveau  projet  ne  les  définit  pas 
d'une  manière  assez  claire  et  as- 
sez précise.  Il  est  bon  d'observer 
qu'en  tâchant  de  détruire  les  li- 
bertés du  peuple,  M.  Figarol  af- 
fecta toujours  d'en  être  le  défen- 
seur. £n  discutant  le  projet  de 
loi  sur  la  liberté  individuelle,  il 
s'écriait  :«  J'aime  mieux  .«ervir  le 
«peuple  en  paraissant  le  contra- 
wrier,  que  le  desservir  en  le  flnt- 
ntnnt.  Défions -nous,  ajoutait-il, 
»  de  ces  faux  amis  de  la  charte, 
»dont  une  femme  d'esprit  a  dit 
oavec  raison,  qu'ils  ressemblent 
»aux  Grecs  qui  s'introduisirent 
ndaus  Troie  au  moyen  du  cheval 
»de  bois.  V  Par  ordonnance  du 
mois  de  mars  1816,  I\i.  de  Figa- 
rol, pourprix  de  son  dévouement 
au  ministère,  :iété  renommé  pré- 
sident de  la  cour  royale  de  Pau. 

FIGUElilElJO  (Antorio4'erei- 
B a), savant  Portugais,  né  A  Macao, 
en  février  17^5,  entra  fort  jeune 
chez  les  jésuites  de  Villa-Vi^;o>a, 
qui  lui  ayant  reconnu  de  très- 
heureuses  dispositions,  Hrent  tous 
leurs  eiforts  pour  le  retenir  dans 
leur  ordre.  Le  je'ine  Figueiredo, 
quoiqu'il  se  destinAt  à  l'état  ecclé- 
siastique, ne  répondit  pointa  leurs 
solliiiiations,  et  ce  fut  la  cause 
de  lahaineqii'ilslui  témoignèrent 
plus  tard,  et  de  celle  quece  Portu- 
gais fit  aussi  paraître,  dans  tout 
le  cours  de  sa  Tie,  contre  l'ordre 
des  jésuites.  La  musique,  qu'il  a- 
yaitétudiécsous  ses  premiers  maî* 


i4'i 


FIG 


trcs,  le  porta  ù  solliciter  d'nhord 
iiiif  pLicu  (rorj^auinlts  qu'il  n'eut 
pu:»  (le  peint:  ùi  olilcnir,  ilans  le 
nionutitèru  de  Sainte-Croix  de 
Coïnibre;  mais  il  Tahandonna 
bientôt  pour  prendre  riiabit  re- 
ligieux à  Lisbonne,  dans  la  con- 
{i;régalion  d«  s  IM*.  de  l'Oratoire 
de  la  maison  du  Sainl-Kspril.  11 
y  publia  d\iliord  deux  ouvrages, 
(]ui  lui  donnèrent  la  réputation 
d'excellent  grannnairien ,  et  (pii 
iurcnl  impitoyablement  erili(|ués 
par  les  jésuites,  lesquels  se  ven- 
geaient ainsi  contre  ses  livres,  en 
attendant  que  l'occasion  leur  per- 
mit de  le  l'aire  contre  sa  personne. 
Mais  la  l'ameuse  conjuration  con- 
tre le  roi  de  Tortugal,  .lose]>h  i*% 
(]ui  éclata  peu  de  temps  aprè>  le 
trenibl(!mentde  terre  de  Lisbonne, 
dérangea  totalement  bu  r>  projets. 
On  sait  comment  le  père  Mala- 
grida  et  plusieurs  autres  mem- 
Ftres  de  son  ordre  y  Curenl  impli- 
(piés,  et  comment  elle  donna  lien 
à  Texpiilsion  entière  des  jé>uites. 
Le  mallienr  de  celte  société,  (|ui 
avait  été  la  première  école  de  Fi- 
gueiredo,  ne  put  ins[)ireràce  prê- 
tre les  senltmens  de  cette  géné- 
reuse et  douce  pitié  qu'on  accor- 
de à  un  ennemi  vaincu;  et  dans 
l'ouvrage  qu'il  (il  paraître  peu  à- 
prè.s,  intilnlé:  Rerum  luHitanuruin 
efj/wnwridrs  ah  ulisai pommai  Icrrœ 
motu  ad  ^e  suit  (i  ru  m  twpu/siom'-m, 
i^Oi,  in-/|'.,  il  decbira  la  réputa- 
tion de  >es  premiers  maîlri'S.  11 
professait  la  gramnmire,  la  rbé- 
lorique  et  la  ibéologie,  lors  des 
diilèrens  (pii  s^élevèrent  entre  la 
oour  de  iVome  et  celle  de  l'oriu- 
gul.  11  avait  d'abord  embrassé  la 
cause  de  la  première  de  ces  deux 
c(»urs;  mais    celte   conduite   lui 


FIG 

ayant  attiré  la  disgrâce  du  roi  et 
du  minilitre,  et  l'église  ne  l'ayant 
point  sunisannnenl  dédommagé 
des  pertes  que  lui  causait  cette 
dél'uveur,  il  re\int  an  parti  de  la 
cour,  et  publia  un  grand  nond)re 
de  tbè.«es,  dans  lesquelles  il  dé- 
fendit le  pouvoir  du  roi  sur  les 
personnes  el  les  biens  ecclé>iasti- 
ques.  il  n'e»t  pas  besoin  de  de- 
mander comment  ces  ouvrages 
furent  reçus  de  Tégline  et  de  la 
coui*.  Le  clergé,  qu'on  n'oirense 
jamais  impunément,  devint  l'ir- 
réconciliable ennemi  de  l'auteur, 
qui  ne  (il  toiitelois  qu'en  rire  sons 
lu  protection  du  r<>i,  qui  l'éleva 
successivement  à  des  places  très- 
iinporlantes,  ce  qui  pori.i  même 
Figiieiredo  à  quiller  l'baiiit  de 
son  ordre.  Par  cette  conduite,  il 
dounu  pleine  carrière  aux  pas- 
sions haineuses  de  ses  ennemis, 
(pli  l'injurièrent  avec  unoortede 
fureur  dans  des  pamphlets  qu'on 
rendit  alorh  publics.  Cet  acharne- 
ment de  leur  part  ne  lit  que  met- 
tre dans  un  |'ïu>  grai.d  jour  le  zè- 
le avec  lequel  Figueiredo  délen- 
dait  b-s  inlerêls  du  roi;  et  il  fut 
nomme,  en  1772,  un  dt^s  trois 
premiers  dépnléA  de  la  junte  du 
subsidi  littéraire,  et  de  1  instruc- 
tion pnblitpn;.  11  devint  nuMiie 
peu  aprè.s  membre  de  l'acudemie 
royale  des  srienees,  dans  la  clas- 
se de  la  littérature  jiorlugaise.liet- 
te  dernière  i'ineur,  qu'il  devail 
uniquement  au  roi ,  acheva  de  lui 
toiu'uer  la  tête;  et  il  mit,  si  tou- 
tefois la  rhiK<«e  ctail  pon^ible,  plus 
de  zèle  à  louer  ce  moUiirque,  que 
le  clergé  n't^n  mit  a  l'injurier.  On 
peut  s\rn  convaincre  en  li.<<ant  les 
deux  méj>risabb:s  ouvrages  qu'il 
lit  alors  paraître^  l'un  sous  le  titre 


FIG 

de  Parallèle  d'J  ajuste  César,  et 
de  don  Joseph,  roi  magnanime  de 
Portugal,  Lisbonne,  i775,;el  raii- 
trc  intitulé  Pièces  ou  vœux  de  la 
nation  portugaise  à  l'ange  de  la gar" 
de^  <]ii  inarqnis  de  PonibaU  '^^<^- 
Il  n  encore  pnblié  un  trè^-ffrand 
nombre  d'autres  ouvrages,  qui 
tous  ont  eu  assez  de  succès;  ce 
qu'il  devait  autant  aux  circonstan- 
ces qu'A  la  manière  dont  ils  étaient 
écrits.  Les  principaux  sont  :  Eiver- 
ricios  da  lingua  tatina  et  portugue" 
ta^  Lisbonne,  1751,  in- 8";  2"  Vrin* 
ripios  da  historia  eeclesiastica  en 
forma  de  dialogo,  I7(>r).  2  vol.  in- 
8  ;  7v  IS ovo  metlwdo  da graminatica 
latina,  Lisbonne,  1752,  in-S".  Fi- 
gueiredo,  qui  au  total  était  un  des 
meilleurs  écrivains  portugais  de 
son  temps  et  dont  la  plupart  des 
ouvrages onleu  )dusieurs  éditions 
et  ont  été  traduits  dans  plusieurs 
langiies,avaitété  nommé,eni7()2, 
doyen  de  racadérnie,  quand  il  lut 
frappé  d'une  attaque  d'afioplexie, 
don!  il  mourut  le  i/iaoût  I7<)5,  à 
IMge  de  .soixante-douze  ans. 

rir.UIiKOA  (don  Joseph),  né 
eu  M.Hpagne  de  parens  militaires, 
embrassa  fort  jeune  la  profession 
des  armes.  Knvoyô  dans  l'Améri- 
que méridiouale,  lorsque  les  pre- 
miers germes  de  l'indépendance 
semanifestèrenldanscescontrécs, 
il  comm^mdail  le  bataillon  de  lu 
<!ou(;ephonA  San-.Iago,  capitale 
du  (Jiili.  Le  i^avril  iSii,lepen- 
ple  deSan-Ja^o  s'étant  réuni  pour 
procéder  \\  Télei^lion  de  ses  repré- 
^eiitaus  au  congrès*  Figueroa,  qui 
cotnpiail  sur  le  dévouement  den 
.soiiLiin  de  son  bataillon,  feignit 
d'('Tiitjr.is««er  la  cause  populaire. 
AV'i'it  de  celte  manière  gagné  la 
cunliauce  ûca  habitans^  il  fut,  ù  lu 


FIL 


145 


tCted*un  détachement,  chargé  de 
uiainlenir  Tordre  dans  la  cour  du 
palais  où  la  junte  était  assemblée. 
11  crut  alors  ù  la  possibilité  de 
détruire  lui-même  cettejunte,  et 
le  tenta  en  engageant  un  combat 
avec  les  partisans  du  nouveau 
pouvoir;  mais  ces  derniers,  pleins 
de  ce  bouillant  courage  que  l'a- 
mour de  la  liberté  inspire,  scMi^ 
tinrent  vigoureusement  l'attaeiuc. 
La  plupart  des  soldats  de  Figue- 
roa furent  tués;  lui-môme,  vain- 
cu et  prisonnier,  fut  traduit  de- 
vant une  commission  militaire, 
qui  le  condamna  à  mort.  11  subit 
son  jugement  avec  courage. 

FlLANGlEllI  (Gaétan),  l'un 
des  |dus  savans  hommes  de  l'Ita- 
lie, et  des  plus  célèbres  publicis- 
les ,  naquit  à  Naples  le  18  aoAt 
17^2,  et  mourut  vers  la  fm  de 
1788.  Fils  du  prince  d'Aragnello, 
et  pelit-fils,  par  sa  mère,  du  duc 
de  Fraynito,  il  descendait  de  cch 
braves  aventuriers  normands  qui, 
dans  le  1 1""  siècle,  sortH  de  leur 
p:iys  au  nombre  de  huit,  conqui- 
rent ou  fondèrentdes  royaumes.  Fi- 
langieri,  élevé  dès  l'enfance  pour 
à  la  pnd'ession  désarmes,  avait  A 
peine  i^  mis  lorsqu'il  entra  dans 
l'un  d('s  régimens  destinés  ù  la 
garde  du  roi.  Mais  cet  état  ne  lui 
convenait  point  :  il  le  quitta  bien- 
tôt,  afm  de  se  livrer  l'i  son  goOt 
pour  l'élude  des  scicuices  et  de  la 
philosophie;  et  comme  la  carriè- 
re du  barreau  était  celle  qui  con- 
duisait aux  honneurs  et  à  la  for- 
tune,  il  n'hésita  point  i\  s'y  lancer, 
et  le  fil  avec  le  plus  grand  succès. 
On  ne  parlait  plus  à  Naples  quiT 
de  son  éloquence  etde  son  savoir, 
quand,  par  l'intervention  de  son 
oncle^  l'urchevêque  de  Palerme, 


,44 


FIL 


il  obtint,eD  1777916$  titres  de  gen- 
tilhoinine  de  la  chambre  du  roi , 
majordome  de  semaine,  et  ofH- 
cier  du  corps  royal  de  la  marine. 
Le  {iéjour  qu'il  fit  à  la  cour  ne  put 
affaiblir  son  goût  pour  la  littéra- 
ture, ni  le  distraire  de  ses  impor- 
tantes occupations.  Il  parut  au 
contraire  s'y  livrer  avec  plus  d'ar- 
dmir,  en  composant  les  premiers 
Yohuncs  de  j^on  immortel  ouvra- 
ge ,  intitulé  Science  de  la  législa- 
tion, ouvrage  qui ,  comme  VEs- 
prit  des  lois^  arma  contre  son  au- 
teur tous  les  puhliristes  d'un  or- 
dre inférieur  qui  ne  pouvaient  le 
comprendre.  Il  n'avait  que  a8  ans 
lorsque  la  première  édition  parut 
à  Naples  en  1780  9  et  obtint  le 
plus  étonnant  succès*  non-seule- 
ment dans  la  capitale  ou  dans 
l'Italie,  mais  dans  toute  l'Europe. 
Marié,  en  1785  à  la  comtesse  Ca- 
roline de  Frendel,  noble  Hongroi- 
se, il  se  démit  peu  après  de  tou- 
tes ses  charges,  et  »e  retira  ili  Ca- 
Ta,  pour  j  goûter  le  bonheur  que 
procurent  des  liens  bien  assortis, 
et  porter  la  dernière  main  au  per- 
fectionnement de  son  grand  ou- 
vrage. Mais  en  1787,  Ferdinand 
IV  monta  sur  le  trône  de  Naples, 
l'appela  à  son  conseil  suprême 
des  finances  :  il  ne  quitta  qu'avec 
regret  sa  chère  solitude.  Bientôt 
les  travaux  de  l'administration 
raccablèrent.  l>ne  maladie  grave 
dont  son  fils  aîné  fui  atteint,  et 
une  couche  qui  mit  en  danger  les 
jours  de  sa  femme  ,  affiectèrent 
tellement  son  âme  sensible,  qu'il 
quitta  encore  une  fois  la  cour, 
•fiuur  se  retirer  avec  sa  famille  à 
Yico-Equeiises ,  où  il  mourut, 
ayant  à  peine  atteint  sa  36"'  an- 
née. Si  le  nombre  de  ses  jours  fut 


FIL 

restreint,  la  gloire  qu'il  a  acquise 
par  ses  ouvrages  est  immense , 
et  lui  survivra  éternellement. 

FILANGIERI  (N.),  fils  aîné  du 
célèbre  Napolitain  de  ce  nom,  re- 
çut au  prytanée  de  Paris  une  édu- 
cation conforme  à  sa  naissance. 
Destiné  à  la  profession  des  armes, 
H  se  montra  de  bonne  heure  très- 
digne  de  Texercer  par  ses  taie  us, 
son  intellig«^nce  et  sa  bravoure. 
Murât,  qui  se  connaissait  en  bra- 
ves ,  devenu  roi  de  Naples ,  dis- 
tingua le  jeune  Filangieri,  et  le 
plaça  parmi  ses  aides-de-camp. 
Bientôt  l'aide- de-camp  fut  nom- 
mé général  de  brigade,  et  la  cam- 
pagne de  1814  lui  Iburnit  l'occa- 
sion de  faire  briller  ses  qualités 
guerrières.  Quand  le  roi  Joachim 
(Murât),  contre  l'avis  de  son  cou* 
seil  et  celui  de  la  reine ,  déclara 
en  181 5  la  guerre  à  l'Autriche,  ce 
fut  le  général  Filangieri  qui  fut 
chargé  d'annoncer  le  commence- 
ment des  hostilités  au  comte  de 
Bellegarde ,  gouverneur  de  la 
Lombardie.  Après  avoir  rempli 
cette  mission  ,  il  retourna  auprès 
de  Joachim,  qui  commandait  lui- 
même  son  armée,  combattit  avec 
la  plus  grande  intrépidité  aux  cô- 
tés de  ce  prince .  et  reçut  une 
blessure  tellement  grave  qu'elle 
fut  d'abord  jugée  mortelle,  mais 
d'habiles  ehirurgiens  parvinrent  à 
la  guérir.  Quand  la  victoire,  infi- 
dèle à  Murât,  Peut  fait  tomber  du 
trône,  où  l'avaient  élevé  «>on  cou- 
rage et  ^ap>léon.  Filangieri,  qui 
n'avait  jamais  perdu  de  Yue  l'in- 
térêt dut  sa  patrie,  crut,  pour  la 
servir  encore,  devoir  se  rappro- 
cher du  roi  Ferdinand,  qui  de  son 
côté  parai^sait  apprécier  l'avan- 
tage   de    posséder   un   si  brave 


FIL 

«fllcier  ;  mnia  il  fut  toiiiours  un 
deii  pliiii  chnud.H  partirians  dtê 
droits  (lu  peuple,  (\\w  \t  roi  lui* 
Ultime  puniisitiail  alors  prutéger. 
On  a  vut  daiiH  \t*$  ilorniers  évéuv- 
lYK'iLH  de  Naple»,  le  gén/'rnl  F*lan- 
gitM'i,  fidèle  i\  8Vë  principes,  8ou- 
teuir  avtic  ardeur  la  coustilutioii 
adoptée  par  lu  prinre.  Le»*  armes 
dcrAulrichoont  triompha*  des  lois, 
et  leurs  défcnstMirâ  sont  firoscrits. 

FILASSIKR  (.Iean-Jacqiif>), 
ancit'n  nienibro  do  ra»seinblée 
législative  9  et  aurieii  jii^e-de- 
paix,  naquit  à  >Vurwii!k.  Il  a  pu- 
blié quelques  ouvrages ,  parmi 
lesquels  on  dlstinpie  :  i*  Diction^ 
flaire  kiutoriquê  de  i'édutution, 
1771,  a  fol.  in-8%  ouvrau;cqui 
n  eu  plusieurs  éditions;  ^^Éraste^ 
vu  rjmi  de  hjeune$se,  i^^S»  iii- 
8%  3-  édition  en  177911  5»  iihge 
du  dauphin^  père  ds  Louis  XV i, 
1 779,  in-8*;  ^* Dictionnaire  dujar* 
dinier  françMy  1789,  a  vol.  in-8% 
etc.  Filassier<  après  s*fitre  retiré 
au  village  de  Clamart,  près  Paris» 
où  il  était  cultivateur»  mourut  en 
1 806. 

FILLI  (Josbpr),  membre  de  In 
légion -d*honneur,  chef  de  divi- 
sion À  la  préfecture  du  départe- 
ment de  la  Seine*  avait  été  pré» 
cédemment  arrhitecteoingénieur^ 
capitaine  d*artillerie,  ehef  d'esca- 
dron de  gendarmerie.  En  1804^  il 
remplissait  jes  Ibuetions  de  sous- 
prémù  Acqui,  alors  département 
de  Montenotte.  Il  fut  porté  par  le 
collège  électoral  du  Tanaro  com- 
me candidat  au  corps-législatif, 
mais  il  ne  fut  point  nommé.  M. 
Filli*  qui  était  très-attaché  À  M. 
de  Chabrol,  le  suivit  à  Paris«  et 
devint  Tun  de  ses  rhefs  de  divi- 
sion ,  lorsque  ce  fonctionnaire 

V.  vu. 


FIN 


145 


passa  à  la  préfecture  de  la  Seine. 

MMKENSTËIM  (CnAiitis* 
GtiLLArMU  KiNcib,  cuMTi  db),  mi- 
lli^«tre  de  Frédéric-Guillaume  A  la 
cour  de  Suède,  naquit  en  1714* 
La  prudence  avec  laquelle  il  rem- 
plit sa  mission,  le  lit  nommer 
succefisivement  ministre  pléni- 
potentiaire près  du  roi  d'AugIeter« 
re,  et  près  de  Tempereur  de  Rus- 
sie, lui  1794»  Frédéric  II ,  alors 
roi  de  Prusse  «  le  nomma  minis- 
tre des  aHaires  étrangères,  em^ 
ploi  qu  il  remplit  pendant  cin- 
quante ans.  Il  n*y  avait  encore 
qu*uue  demi -heure  qu'il  venait 
do  signer  une  dép(^che,  lorsqu'il 
mourut,  le  3  janvier  1800.  Il  é- 
tait  le  plus  figé  des  hommes  d*é« 
tat  de  PËurope.  Le  comte  de  Fin* 
kensteiu  avait  été  re^*u,  en  17449 
membre  de  Tacadémie  des  scien- 
ces et  des  belles- lettres.  Il  s'é-. 
tait  toujours  fait  un  |>laisir  de  pro- 
téger les  artistes  et  les  savans. 

FIN  LAY(Jbaii)^  jeune  écrivain 
écossais,  mort  en  1810  à  l'fige  de  uB 
ans,  a  laissé  quelques  ouvrages  qui 
font  regettersa  perte  prématurée. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  1* 
un  recueil  de  poésies  sous  le  titre 
de  fVailace,  ouïe  Vaiion  d'EUers- 
lie;  a"  BaUudea  écossaises^  historié 
ques  et  romantiques,  la  plupart  an- 
ciennes, avec  des  notes  et  un  glos- 
saire* 1808,  a  vol.  in-8*. 

FINOT,  l*un  d^é  convention- 
nels qui  ont  été  contraints  de  quit- 
ter la  France,  en  vertu  de  la  loi 
à'amnistie  du  la  janvier  1816.  Il 
était  huissier  \  Tépoque  dé  la  ré- 
volution. Député,  en  179a.  à  la 
convention  nationale  par  le  dé- 
partement de  TYonne ,  il  vota  la 
mort  du  roi,  et  fut  quelque  temps 
après  i*uo  des  ao  commissaivei 


10 


i46 


FIN 


chargé!)  d\'zamhicr  la  conduite 
de  Lebon^.L^admitiistration  ceii- 
•trale  de  l'Yonne  Je  choisit  pour 
{>résident  en  1706,  et  il  fut,  quel- 
que temps  après,  employé  avec  le 
•litre  de  commissaire  du  direc- 
tuire  dans  son  département.  Il  c- 
taît  resté  depuis  étranger  aux  af- 
faires publique^,  et  ilparait  que 
l'application  de  la  loi  de  bannis- 
((cment  ne  lui  a  été  faite  que 
pour  avoir  signé  Vartti  additicvnel, 
F1NSF.EI\, fut  chargé, eniSif), 
du  commnndeineiit  de  Taruiée 
fédérale  i^uissc,  qui  joignit  ses  ef- 
forts à  ceux  des  Autrichiens,  lors- 
que ces  derniers  voulanJt  pénétrer 
en  France  par  la  Comté,  furent 
tenus  en  échec  par  une  poignée 
d'hommes  dans  ces  gorges  de 
anontagnes  qui  forment  la  limite 
de  cette  province  du  cAté  de  la 
Suisse.  L'empereur  d'Aulrichi*,  ia 
la  suite  de  cette  campagne,  lui 
envoya  la  croix  de  commandeur 
de  Saint*Léopold;  mais  les  Suis- 
ses* qui  ne  font  aucune  dilIicuU 
.té  de  recevoir  l'argent  des  pays 
voisins  qui  leur  achètent  des  trou- 
pes, ont  pour  habitude  dans  quel- 
ques cantons  de  refuser  toute  es- 
pèce de  iiccoration  ou  dMionneurs 
qui  leur  viennent  de  l'étranger. 
Le  canton  de  Zurich  dont  Flns- 
1er  fait  partie  est  de  ce  nombre , 
et  le  général  suisse  fut  contraint 
de  ne  point  accepter  la  croix  de 
commandeur,  pour  ne  pas  con- 
trevenir ik  une  loi  de  i53(i.  Il 
quitta  son  commandement  le  1'' 
décembre  suivant;  mais  une  dé- 
cision nouvelle  du  gouvernement 
le  confirma  dans  les  fondions  de 
quartier-maître- générai,  en  le 
nommant  aus^i  directeur  supré- 
jne  des  conseil» de guerre^ctcom- 


FIO 

mandant  de  quatre  bataillons  de 
ligne  fédéraux. 

FIORAVANri(VALBNTiN),run 
des  plus  célèbres  compositeur». 
Fioravanti  fut  choisi,  en  1816, 
pour  maître  de  chapelle,  par  le 
collège  de  Saint-Pierre  de  Uomo. 
Il  a  donné  à  divers  théâtres  plu- 
sieurs pièces  qui  ont  été  bien  ac- 
cueillies, ce  sont  :  U  Furbo  contro 
il  FurbOf  représenté,  en  1797, 
sur  le  théâtre  royal  de  Turin,  ain- 
si que  a  Fabro  pari^ino,  Fiora- 
vanti vint  en  France,  en  1H07,  et 
fit  représenter  à  l'Opéra-RulTa  de 
Paris  :  \*  Ivirtuosi  ambalantin  dont 
les  paroles  étaient  imitées  des  Co* 
viêdiens  ambaians  de  M.  Picard  ; 
a""  la  Capricciosa  pentita.  Cette 
pièce  avait  été  jouée  depuis  i8o5. 

FIORiâLLA,  commandeur  é- 
tranger  de  la  légion-d'honneur» 
fit  plusieurs  campagnes  de  la  ré- 
volution française  en  qualité  do 
général  de  brigade,  et  servit  en- 
suite sous  les  ordres  du  général 
Bonaparte  dans  l'armée  d'Italio, 
où  il  se  distingua  plusieurs  foisu 
notamment  près  de  Mantoue,  qu'il 
bloquait  avec  le  général  Dalle- 
magne.  Un  corps.de  4i^oo  hom- 
mes étant  sorti  de  cette  ville  pour 
attaquer  les  batteries  françaises  , 
il  fondit  sur  eux  et  les  poursuivit 
jusqu'aux  palissades  de  Mantoue, 
après  leur  avoir  tué  plus' de  ()oo 
hommes  et  les  avoir  mis  dans  une 
déroute  complète.  Les  Autri- 
chiens le  firent  prisonmer  près  de 
Rivoli,  en  septembre  de  la  inAma 
année.  En  1799,  il  fut  chargé  de 
la  défense  de  Turin,  que  Suwarow 
attaqua  le  liS  mai.  Les  fastes  mi- 
litaires offrent  peu  d'exemple  de 
l'intrépidité  avec  laquelle  il  re- 
poussa le  premier  choC'quo  cetta 


) 


FÎQ 

pince  eut  •  irahord  à  soutenir^ 
néanmoins  9  après  iin  Irès-vif 
hombardennent,  les  habitnns  cou- 
rurent aux  armes  ,  se  soûle- 
▼èrent,  et  ouvrirent  les  portes  de 
leur  ville  ù  Tennemi.  Fiorella  s'é- 
tant  renfermé  dans  la  cilndelle,  y 
fut  attaqué  par  Kray,  général  au- 
trichien. Le  17  juln^  il  s'engagea 
entre  eux  im  feu  terrible  ,  après 
lequel  les  assiégés  denKmdércnt 
«^  capituler.  On  Util  qiiebjucs  con- 
férences, mais  sans  succès;  le  feu 
^  recoinmen^^a  plus  vivement.  Le 
10,  tout  était  prêt  pour  Tescalade 
qfiand  Fiorelia  se  rendit.  Cette 
reddition  qui  parut  prématurée, 
fit  planer  des  soupçons  sur  ce 
général,  et  il  fut  obligé  de  se  jus- 
tifier. Il  le  fit  en  attribuant  sa 
conduite  :\  Timpossibilité  où  il  se 
trouvait  de  soutenir  un  nouvel 
assaut,  parce  que  les  canonnîcrs 
qui  étaient  presque  tous  IMémon- 
tais  avaient  déserté  ou  refusé  le 
pcrvire.  II  a  constamment  été 
employé  depuis  dans  les  années 
de  Napoléon,  et  nu  s*est  retiré  du 
service  qu'en  iSi/J. 

FIQUKT  (F.  F.),  était  procu- 
reur-syndic  du  district  de  Sois- 
sons  quand  il  fut  député  en  1792 
par  le  département  de  TAisne  i\  la 
convention  nationale.  Il  paraît 
qu'il  n'y  a  pas  voté  la  mort 
du  roi  ,  comme  sembleraient 
le  faire  croire  quelques  Biogra- 
phies, le  Moniteur  do  1795,  et 
beaucoup  d'autres  ouvrages  qui 
ont  paru  depuis  5o  ans.  Il  devint, 
après  la  ses«*ion,  membre  du  con- 
seil des  einq-ceuls,  et  eu  sortit  en 
179H.  Il  vivait  depuis  cette  épo- 
que dans  une  obscurité  profonde, 
très-indiiïérent,  du  moins  en  ap- 
pareiice,à  ce  qu'on  pouvait  penser 


TlO  147 

de  la  nature  du  vote  qu'il  avait 
émis  dans  le  jugement  de  Loui» 
XVI,lorsqu'en  1816  il  fît  appeler 
en  justice  le  lij)rairc  et  fimpri- 
meur  d'une  Biographie  conncn^ 
tionnelle,  dans  laquelle,  sur  la  foi 
des  journaux  de  179?,  on  l'avait 
placé  au  nombre  des  persormes 
qui  avaient  voté  la  mort  du  roi. 
Cette  réclamation  occupa  quel- 
ques instaus  les  triburtnux. 

F1QI)KT(C.), mourut  de  mala- 
die et  de  misère  en  i8o5,dans  u- 
ne  retraite  où  il  s'était  caché  pour 
éviter  les  suites  d'un  jugement 
qui  le  condamnait,  à  la  déporta- 
tion, à  la  suite  de  l'explosion  du 
5  nivôse  an  9.  Sa  vie  fut  un  exem- 
ple frappant  du  danger  de  se  li- 
vrer avec  trop  d'enthousiasme, 
mOme  aux  sentimens  les  plus  gé- 
néreux. Républicain  de  bonne 
foi,  il  ne  s'aperçut  pas  que  la  li- 
berté ne  servit  presque  jamais 
que  de  prétexte  aux  factions  de 
diverses  couleurs;  il  n'entrevit 
pas  darantage  les  moyens  de  l'é- 
tablir sur  les  débris  de  l'ancienne 
monarchie,  au  jnilieu  du  choc 
des  intérf^ts  et  des  opinions  qui 
divisaient  la  France;  et  avec  des 
vues  trop  resserrées,  mais  des  in- 
tentions toujours  pures,  il  se  li- 
vra constamment  à  tous  les  par- 
tis qui  lui  parurent  défendre  la 
cause  républicaine  avec  le  zèle 
et  le  désintéressement  qu'il  ap- 
portait lui-m(^me  i\  la  servir.  U 
était,  en  1793,  membre  du  con- 
seil-général, qu'il  avait  quitté 
pour  s'associer  à  Babeuf,  donf 
le  projet  lui  avait  paru  sédui- 
sant, mais  dont  les  inoyens  n'é-« 
taienl  toutefois  rien  moins  qu'en 
rapport  avec  l'es  vues.  Impli- 
qué   dans    la    oonspiratign  .de 


i4^ 


FIR 


ce  chef  de  parti*  il  fut  accusé  por 
conliimHce,  rtles  chiirgesquipe- 
Bnieiit  sur  luiir«vaiU  point  été 
trouvées  us»«*e  fortes,  il,  fut  ac- 
quitte. Il  repaïutdc nouveau  dans 
le  club  des  jacobins  qui  te  réor- 
ganisa en  1799,  fut  jugé  une  se- 
conde fois,  et  condamné  ù  la  dé- 
portation. Cette  peine  fut  com- 
muée en  des  arrf  ts  à  garder  dans 
Ha  commune.  La  conspiration  qui 
éclata  le  a4  décembre  1800,  lui 
avait  encore  laissé  Tespoir  de  res- 
saisir cette  liberté,  ù  laquelle  il  a- 
▼ait  sacritié  ;*»  vie;  mai.s  comme 
toutes  les  affaires  de  ce  genre  aux- 
quelles il  avait  pris  pari,  celle-ci 
ne  servit  encore  qu*^  mettre  dans 
un  plus  grand  jour  la  nature  de 
ses  intentions  et  la  faiblesse  de 
ses  moyens. 

FIRMAS-PËRIEZ  (le  gomtb 
db),  né  d'une  famille  noble  du 
Languedoc  professant  la  religion 
protestante,  servait  comme  offi- 
cier dans  le  régiment  du  Piémont, 
au  commencement  de  la  révolu- 
tion. Absent  de  son  corps,  qui  se 
trouvait  en  Alsace  lors  de  la  réu- 
nion du  fameux  camp  de  Jalès, 
le  comte  de  Firmas-Periez  se  ren- 
dit à  ce  camp,  et  prit  une  part  ac- 
tive à  lu  première  insurrection 
contre-révolutionnaire.  Après  la 
dispersion  du  camp  de  Jalès,  il 
retourna  à  son  régiment,  et  plai- 
da devant  le  tribunal  de  Colmar 
la  cause  du  général  de  Roch , 
commandant d'Huningue,  accusé 
démenées  anti-nationales.  Ilémi- 
|pra  peu  de  temps  après,  et  se  ren- 
dit &  Tarmée  de  Condè*  où  il  fut 
employé  d'abord  dans  Tétat-ma- 
jor,  et  mis  ensuite  à  la  tête  du 
régiment  de  Ilohenlohe.  Blessé 
co  plusieurs  rencootres^  et  entre 


autres  à  l'affaire  de  Derghen,  oA 
Il  se  distingua,  il  rentra  en  Alle- 
magne après  le  licenciement  de 
l'armée  de  Ccmdé,  devint  cham- 
bellan et  grand-maître  des  cuisi- 
nes à  la  cour  de  Wurtemberg.  M* 
de  Firuias  rentra  en  France  après 
le  retour  des  Bourbons  en  1 8 1 4«  et 
futnomméparleroi  maréehal-de- 
camp.  Il  a  publié  les  ouvrages 
suivans  :  PasUéiégrapkiê,  Stutt- 
gard,  1811,  in-8%  avec  figures» 
C'est  un  nouveau  système  de  sî-^ 
gnaux,  dans  lequel  l'auteur  s'est 
servi  des  idéesdeM.  de  Maimieux^ 
inventeur  de  la  pasigraphie;  et  ce 
dernier  u  travaillé  de  concert  avec 
M.  de  Firmas  à  cet  ouvrage;  Bi- 
gamiê  de  Napoléon  Bonaparte, 
181 5,  in -8*;  Réflexions  poUtiqiuê 
iur  une  constUuUon  pour  le  royaa^ 
me  de  ïVurtemberg ,  1 8 1 5,  în-S'; 
Le  jeu  de  stratégie,  ou  les  échecs 
militaires  9  1816.  Il  passe  aussi 
pour  être  Fauteur  d'une  Notice 
historique  sur  le  duc  ttEnghien, 
brochure  publiée  à  Paris  en 
1814. 

FIRRAO  (MABiB-Aonks),  reli- 
gieuse dans  le  couvent  de  Sainte- 
Claire,  }\  Rome,  y  faisait  des  mi- 
racles ,  et  voulait  de  son  vivant 
môme  être  considérée  comme  u- 
ne  sainte.  Elle  était  aussi  fonda- 
trice de  la  réforme  dite  le  trolsiè- 
me  ordre  de  Saint-François  d'As* 
sise.  Les  fourberies  de  sceiir  Marie- 
Agnès  ayant  été  découvertes,  elle 
fut  condamnée,  en  1816,  à  être 
renfermée  pour  le  reste  de  ses 
jours,  dans  un  monastère  de  rè- 
gle rigoureuse. 

FISCH  (Jean-Gborges),  né  à 
Arau,  en  Suisse,  eu  1768,  étudia 
la  théologie  iV  fienie,  et  fit  un 
Toyàge  dans  les  provinces  laéri- 


FIS 

«lioiNiles  de  la  France,  pendant 
las  années  i  ^HO,  87  el  88,  donl  il 
a  publié  la  relation  en  a  vol.  în- 
8%  à  Zurich,  en  1790.  Cet  outra- 
ge 9  où  Ton  trouve  de»  notice» 
exacte  H  et  intrressautes  9  donna 
quelque  célébrité  à  son  auteur, 
qui,  de  retour  dans  sa  patrie,  fut 
Doniuié  prole.^Aseur  à  Berne,  et 
ensuite  pasiteur  A  Arau.  Il  résigna 
celte  cure  au  cominencement  de 
la  révolution  suisse,  et  Tut  iioin- 
mé  d'abord  secrétaire  du  minis- 
tère dirs  sciences,  ensuite  mem- 
bre du  conseil  d*éducation  du 
canton  de  Berne,  et  receveur  des 
fonds  consacrés  h  Tinstruction  pu- 
blique. 11  a  publié  plusieurs  bro- 
jcbures  relatives  aux  affaires  du 
temps,  où  respire  un  ardent  a^ 
mour  de  la  patrie  et  do  la  liberté. 
Fisch  mourut  à  Arau  en  179^ 

FLSCHKa,  général-major  au- 
trichien, s*était  distingué  dans  la 
guerre  contre  les  Turcs,  et  avait 
x>btenu  le  grade  de  colonel,  en 
1789.  Il  commandait  un  corps  de 
troupes  légères  dans  les  Pays- 
Bas  ,  pendant  la  campagne  de 
179a  et  années  suivantes.  Sa  con- 
duite excita  quelques  soupçons 
dans  Tarmée  :on  accusait  le  colo- 
nel Fischer  dVntretenir  des  intel- 
ligences tecrètes  avec  Tcnnemi  ; 
mais  particulièrement  protégé  par 
le  prince  de  Cohourg,  général  en 
chef,  sur  Tesprit  duquel  on  assu- 
rait que  la  très-jolie  M"*  Fischer 
exerçait  un  grand  empire,  le  co* 
lonel  fut  promu  au  grade  de  gé- 
néraUmajor.  Il  passa  en  cette 
qualité  à  1  armée  dltalie  en  1794* 
quand  son  protecteur  eut  quitté  le 
commandement  de  celle  des  Pays- 
Bas.  Les  mêmes 'soupçons  y  pla- 
nèrent sur  sa  têtf  9  «I  ta  fia  tra- 


FIS 


•49 


gique  lotir  donna  encore  plus  de 
consistance.  En  janvier  1795,  le 
général  Fischer  se. brûla  la  cer- 
velle. On  prélendit  avoir  trouvé 
dans  ses  papiers  des  preuves  de 
fes  relations  perûdes  avec  les 
Français.  Il  est  assez  dillieile,  ce- 
pendant, de  cr<9ire  qu*avant  de 
mourir  ce  gém  rai  n*ait  pas  songé 
à  détruire  des  dorumens  de  trahi- 
son qui  devaient  flétrir  sa  mémoi- 
re; les  Français,  d  ailleurs,  n'a- 
vaient ni  Tusage  ui  le  besoin  de 
pareilles  armes  pour  vaincre 
leurs  ennemis.  Aussi  nulle  en- 
quête judiciaire  ne  constata  ce 
fait,  qui  est  toujours  resté  enve- 
loppé d'une  profonde  obscurité. 

FISCHER  (Daniel),  célèbre 
médecin  hongrois,  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages,  dont  les  princi- 
paux sont  :  De  terra  Tocayensi,  à 
cliymicis  qaibusdam  pro  solarihabi' 
ta,  Vralislaviœ,  175*2,  in-4";  Corn» 
mentarius  de  remédia  rusticano  va- 
riolas  per  balneum  prima  aquœ  dut* 
tift ,  post  verô  sert  lactis,  féliciter 
curandi,  Erfordiœ,  i74<^<  in-8^. 
La  méthode  d*employer  les  bains 
d'eau  tiède  pour  faciliter  Férup- 
tion  de  la  petite-vérole,  a  été  a- 
doplée  avec  succès  par  plusieurs 
médecins. 

FISCHER  (J.  N.),  mathéma- 
ticien et  astronome  habile,  né  & 
Miesbach,  en  Bavière,  entra  jeu- 
ne dans  l'ordre  des  jésuites.  Après 
la  réforme  de  cet  onire,  il  obtint 
une  chaire  de  professeur  de  ma- 
thématiques À  Ingolstadt,  et  fut 
ensuite  nommé  directeur  de  l'ob- 
servatoire de  Manheim.  Il  entre- 
prit plusieurs  voyages  en  Angle- 
terre, et  fut  appelé,  en  i8o3,àune 
chaire  d'astronomie  en  Tuniver- 
ftlté    de   "WurUbourg.    Quoique 


i5o 


FIS 


ayant  pasfê  sa  jeunesse  parmi  les 
jésuites,  la  rectitude  de  son  es- 
prit lui  avait  faitconceyoir  debon* 
neheure  ctan  sein  de  cette  société 
•même,  une  haine  prononcée  con- 
tre riiitolérance,  le  fanatisme  et 
Ja  superstition.  La  franchise  de 
son  caractère  ne  lui  permit  pas 
de  dissimuler  ses  senlimens.  Des 
ennemis  fanatiques  lui  suscitè- 
rent quelques  persécutions,  aux- 
quelles il  se  déroba  par  un  séjour 
de  plusieurs  années  en  Angleter- 
re. Il  s'y  fît  estimer  par  ses  mœurs 
etsesvertusautantqueparses  yas- 
tes  connaissances.  Le  célèbre  as- 
tronome,M.  de  Zach,a  inséré  dans 
ses  Èphémérides  géographiques  les 
excellens  Mémoires  sur  l'astro- 
nomie ,  composés  par  J.  N.  Fis- 
.cher.  Ce  dernier  a  aussi  enrichi  de 
ses  observations  et  de  ses  notices 
le  journal  de  physique  de  Hubner, 
et  il  a  publié  un  ouvrage  sur  la 
matière  de  la  lumière,  qiii  a  rem- 
porté le  prix  à  l'université  de 
Goëttingue,  en  1779.  Fischer  est 
mort  à  Wurtzbourg,  le  2 1  février 
i8o5. 

FISCHER  (JEAN-CflnÉTiEîî), 
savant  philologue  allemand,  né 
à  Scbleben  dans  la  principauté 
d'Altenbourg,  en  1712,  fut  nom- 
mé professeur  adjoint  de  l'uni- 
versilc  d'Iéna,  en  1740;  entre- 
prit ensuite  un  commerce  de  li- 
brairie, et  s'y  distingua  par  ses 
connaissances  bibliographiques. 
Le  duc  de  Saxe-Weimar,  si  connu 
par  la  protection  éclairée  qu'il  ac- 
cordait aux  hommes  de  lettres, 
nomma  Fischer  conseiller  de  com- 
merce. Les  ouvrages  que  ce  der-» 
nier  a  publiés  sont  nombreux, 
nous  n'en  citerons  que  les  prin- 
cipaux,: EpUtoid^çid  Thjrrenun} et 


FIS 

ad  diverses,  auift,  Jac.  Nic'Ery- 
thrœo  (Vittorio  de  Rossi),  Polo- 
gne ,  léna,  1739  ou  i74'>»  în-8'; 
De  insignibus  bon  arum  litterarum, 
sœc,  XI  f^  usque  ad  initiutn  sœcu- 
ii  XVI  in  Italiâ  instauratoribus 
dissertatio,  léna,  1744*  ''*"4*» 
Dissertât io  de  Hubertino  Crescen^ 
tinate,  etegantiorum  litterarum, 
sœc,  XV  in  Italiâ  instauratore , 
léna ,  1 739  ,  in -4"  ;  Neuste  Jwis^ 
ten  bibtiotheck  (Bibliothèque  de  ju- 
risprudence moderne),  1774  et 
1775,  2  cahiers  in -8';  il  a  aussi 
traduit  du  français  en  allemand 
les  Lettres  de  Julie  Catesby,  par 
M"**  Riccoboni ,  et  de  l'anglais, 
les  Lettres  de  Bolingbroke. 

FISCHER  (Joseph- ËMatANUEL, 
barokde),  bibliothécaire  de  l'em- 
pereur d'Autriche,  a  publié  :  Dî- 
iucida  reprœsentatio  magnificœ  et 
sumptuosœ  bibliothcoB  cœsariœ  , 
Vienne,  1751,  in-fol. 

FISCHER  (JacquesBenjamiti), 
naturaliste  Livonien,  né  à  Riga, 
•en  1730,  fut  un  des  élèves  les 
plus  distingués  du  célèbre  Lin- 
né. L'impératrice  Catherine  lui 
accorda  des  encouragemens,  et 
il  devint  directeur  de  la  maison 
des  orphelins  de  sa  ville  natale,  où 
il  mourut,  en  1793.  Il  a  publié 
en  allemand:  Essai  d'histoire  na- 
turelle  de  la  Livonie,  Léipsick, 
1778,  in -8";  Addition  à  l'essai 
d  histoire  naturelle,  etc.,  Riga, 
1784?  in  -8%  ù^, 

FISCHER  (Jean-Fbédéric), 
savant  allemand,  né  à  Cobourg, 
le  10  octobre  1726.  Son  père,  Ro- 
dolphe Erdmann  Fischer,  conseil- 
ler ecclésiastique  du  duc  de  Saxe- 
Cobourg,  s'était  déjà  fait  avanta- 
geusement connaître  dans  la  répu- 
blique des  lettres  par  plusieurs  ou- 


?» 

Trig088oientifiqueiXe  AU  ittdistiti* 
gM'dès  la  jeufwiM  parioo  Iftfol^ 
Ht  8on  «pplicaUon  ootoâtanto  au 
traviiit,  qui  lui  donna  !«•  moyant» 
tout  e^n  rem|vli8Mnl'af«o  lèle  las 
fonotiona  de  IVnaaignefDënt  pu^- 
bliC)  dont  il  fut  bientôt  ehargèida 

Suliiier  encore  un  gfand  nombre 
*ou?rage8  estiméa  de  tous  ceux 
€|ul  culiifent  lei^leltres  okaslques. 
A 16  onS)  il  noullnt  deux  thèses  pui- 
bliqni^^  Tune  sur  lêtêmpUd$  la 
pâia  à  Aême,  l'autre  sur  Uh^Si* 
iêniiairêê.'^^  1748^1^  puMi»  une 
dissertation  sur  i^autelds  h  paiêTf 
•et  la  défendit  ensuiie^f  dans  un 
exercice  publio»  atec  un  talent 
qui  augmenta  beauGoupsa  répii^ 
tatton.  Les  cours  qu*U  ouvrit' la 
même  année  attifèrent  une  foute 
d'auditeurs,  et  la  place  de  oonrec- 
teur  de  Técole  de  Saint -Tbottias 
,étant  Tenue  à  vaquer  «  en  i^Si, 
le  sénat  obeisitf  pour  4a  remplir, 
Fischer I  A  peine  âgé  <le<  a6  anjî 
Laborieux  et  infatigable»  il  troil* 
va  le  tempsv  maigre  le  peu  de  loi- 
sir que  lui  laissait  cette  place»  de 
donner  des  leçons  A  la  jeunesseï  et 
do  rendre  de  «raads  aervicés-^l'u* 
ni  versité  pendantplusieursaiiiiées 
oonsécutiibSs.  Il  sollicite  loag- 
lemps  la  place  de  professeur  ex* 
traordlnaire  des  bi>lles4ettres  1  et 
eutde  lu  peine  ài'obtenir.  Il  essuya 
aussi  plusieurs  passe-droits  pour 
le  rectorat,  auquel  son  zèle  elaas 
tulens  lui  donnaient  tant  de  titres» 
mais  dont  il  ne  fut  pourvu  que 
très'^tard.  Son  caractère  peu  flexi- 
ble lui  suscita  quelques  ennemis, 
et  l'envie  que  sa  première  nomi- 
nation avait  excitée  trouva  A  se 
dédommager  en  l'empèobant 
long-temps  d'en  obtenir  d'adtMi 
et  en  loi  faisant  préférer  de»  biilA* 


ns         iiSi 

mees  4*uii  bien  moindre  mérite» 
Fiscbw  mourut  le  11  octobre 
^79th  On4trouve4a  liste  oomplè- 
te  des  nombreux  ouvragée  dont 
il  a  enrlHii  la  littérature  de.  son 

Jays»  dans  la  notice  da  savant 
Lufool»  parent  et  élève  de  Fis^ 
Gber,dans  le  Nécrêiagê  de  Scblich^  ' 
tegroll,  etdani  unÈisal  êuTiFU* 
ef^  comidéré  comme  profêêuurp 

Sublié  Â  LéipaEck^  en  iSoi»  par 
Undirpuimf*  Nous  ne*  citeront 
ici  que  les  principaux ::.ilfmtfr^ 
4UIM  air  la-  grammairs  gr$cguâ 
éêfVêiUr;. Traité  swr  Uê  wrbêi 
grêCif  Commentaires  eur  1$  Plutm 
w^Affiêiùphane,  et  ewr  UCyropé^ 
.i^ie  i[f0JIC^a/>A0n;fiditionsiavjao  nO» 
tes  des. classiques  Sjuivaos,:-wina« 
créon,  i793»  teehine  ieSocratiq.uef 
.1788;  Tkéopkréete»  ij9i\Paiephar 
tus,  1 989;  Flaton,  1 77.3,  elc< &  etc. 
FISGHBBk(JxAii-Faii»iaio),  lu*- 
•risconsulto,  a  publié  une.  sa  van-* 
te  disscriatiofi  sur  l'état  civil  des 
Juifs  en  divers  '  p;ays  I  et  parti- 
'4)elièremeai>.  en  .Alstace ,.  sous  le 
:  titra  suivant  :.  Cemmentatio  de  sU' 
i4u  et  Ju^isdlçtione  JiuUsifrum  se* 
tcundùm.  ieges  romande»  germant^ 
tas,  aUatkast  Bitkshoarg f  lyS^» 
,in-4%  On  .en  irouvje.nn  extrait 
.dans  le  Journal  des.&aieflne,  de 
l'année  1764»  mois  de  juin^ 

FISCHER  (  GomQB  -  Katha* 

xâkl),  satant  philologue  et  jouar 

'  naiiste  allemand»  naquit  A  Grabat 

'en  Saxe»  le  x%  tattviaa  1748»  et 

te  consacra  A  raducation  publi- 

•  <fue.  .Suocesaivemant  professeur 

an  Fsadagogiûm  de  Halle»  etrec* 

jeteur  de  récole  de  Saiotf-Hartln  A 

Halberstadl»  Il  mourut  dans  cet- 

*te  dernière. ville»  en  1.800..  U  fut 

-t^if^rinclb Al  rédacteur  des  Faid/- 

VUs  d^  É^dkerstadti  MwsX&A  wk 


i5% 


ns 


journal  de  Berlin  Fâr  Àufkia-* 
rang,  et  fournit  un  grand  nombre 
d'articles  intéressaus  au  Te^idsche 
Aîonatschrift,  Parmi  ses  autres 
ouvrages  les  principaut^ont  :  Ex* 
traits  de  Molière^  Halberstadt, 
1778,  in-8*;  Feuilles  volantes  pour 
les  amis  de  la  tolérance,  Dcssauy 
1783  et  84  in-8";  Florilegium  la- 
tinam  anni,  1786,  Léiptsick,  in-8*. 

FISCHER  (FRâDEBlG-CHRISTO- 

PBE*JoNATnAN),  puhUciste  alle- 
maud  et  savaut  jurisconsulte,  ne 
ù  Stuttgard,  en  1750,  fiit  d'a- 
bord employé  dans  la  diploma- 
tie, et  successivement  ?ecrclaire 
d'ambassade  du  margrave  de 
Bade,  à  Vienne,  et  du  duc  de 
Deux-Ponts  à  Muniih.En  1779JI 
fut  nommé  professeur  du  droit 
des  gens  à  Tuniversité  de  Halle, 
.dont  il  devint  assesseur  ordinai- 
re l'année  suivante^  et  où  il  mou« 
rut,  le  ao  septembre  1797.  Par- 
mi ses  ouvrages,  dont  M.  ÎVleusel 
donne  la  liste  au  nombre  de  35 , 
nous  citerons  les  suivans  :  De 
prima  eœpeditione  Attilœ  in  Galiias 
ac  de  rébus  gestis  TValtheri  A  qui' 
tanorum  principis,  carmen  epicum 
sec,  VI  nunc  primum  excodice  ms, 
membranaceo  productum ,  etc.  y 
Léipsick,  1780  et  17929  in-4*'; 
Littérature  du  'droit  germanique, 
Léipsick,  ,178a,  in -8";  Histoire 
du  commerce,  de  la  navigation,  des 
arts  et  manufactures,  agriculture, 
police,  monnaies^  tic.  ^  et duluxe  de 
l'Allemagne,  Hanovre,  179a,  4 
part,  in-8*  ;  Histoire  de  Frédéric 
II,  roi  de  Prusse,  Halle,  1787, 
a  vol.  in -8". 

FISCHER  (E.  GoTTHELp),  doc- 
teur et  savant  chimiste  allemand, 
a  long-ternps  professé  les  mathé- 
matiques et  la  chimie  à  Berlin.  Il 


FiT 

est  membre  de  Tacadémle  de  cet- 
te  viileyelapublioun  grand  nom- 
bre d*ouvrages,  dont  nous  cite* 
rons  les  suivans:  Fermium  inles^ 
tintilium  brevis  expositio,  1786  et 
1788;  Sur  les  formes  de  l'os  iniet^ 
maxillaire^  Léipsick,  1800,  in-8*; 
Physique  mécanique,  1806,  avec 
notes  de  M.  Biot;  Mémoire  pour 
servir  d'introduction  à  un  ouvrage 
sur  la  respiration  des  animaux^  Pa- 
ris, 1798,  in -8*;  â  ce  mémoire  esl 
jointe  une  notice  raisonuée  d'en- 
viron a5o  ouvrages  sur  la  mAme 
mali^Te.  Le  docteur  Fiseher  a 
au>si  publié,  en  18  i(î,  des  Observa» 
lions  anaiomiques  sur  une  pouU 
dont  la  tête  présentait  le  profil  d'à» 
ne  figure  humaine.  Ces  observa- 
tions ont  été  recueillies  daus!^  la 
Gazette  de  Santé,  octobre  1816, 
et  dans  /^'5  Annales  encyclopédiques 
de  Millin,  janvier  1817,  avec  une 
gravure  représentant  cet  animal 
extraordinaire.  M.  Millin  a  aussi 
donné  une  notice  détaillée  des 
nombreux  ouvrages  du  docteur 
Fischer. 

FITZ-GEAALD  (Thomas-Wii- 
LUMs),  poète  anglais,  commença 
ses  études  eu  Angleterre  au  collé- 
ge  de  Greenswich,  et  les  acheva 
en  France  au  collège  de  Navar- 
re de  Tuniversité  de  Paris.  De  re- 
tour en  sa  patrie;  il  entra  d'abord 
dans  la  carrière  lucrative  du  bar- 
reau, mais  il  y  renon  a  bientôt 
pour  se  livrer  en  entier  à  la  poé- 
sie. Ses  vers,  et  il  en  a  publié  un 
grand  nombre,  lui  ont  fait  une 
réputation  assez  étendue;  il  y  joint 
celle  d'être  l'homme  des  trois 
royaumes  qui  lit  le  mieux  les 
vers.  l]ne  notice  sur  M.  Fitz-Ge- 
raldetsesouvrages^  accompagnée 
de  80Q  portrait^  se  trouve  dans 


FIT 

VEuropean  Hlagazine  du  mois  de 
mar.s  1 8o4'  On  u  de  lui  :  Prologue* 
et  épilogues  t  *793j  '^  Hardi  réfoV' 
mateur,  poëme;  deux  poërne»  sur 
la  mort  de  la  Heine  de  France,  le 
premier  in-4%  i/Q^i  le  second  in- 
4"»  >794;  '^  Triomphe  de  Nelson, 
poëme  in-4''f  i^gç)l  Mélanges, ïn-' 
8%  1801;  les  Pleurs  de  l'Irlande 
aéchés  par  l'union  ,  poëme  in-4% 
i8o'j.  Cet  ouvrage  attend  et  de«- 
niaude  une  continuation ,  \9Ê 
pleurs  et  le  sangayant  coulé  plut» 
que  jamais  en  Irlande  depuis  cet- 
te union  célébrée  par  le  poète,  et 
maudite  par  les  Irlandais.  La 
Tombe  de  Nelson,  poëme  in-4"> 
i8o5,  etc.  L^établissement  connu 
en  Angltiterre  sous  le  nom  de  Lit' 
ierary  Found^  est  dû  en  grande 
pariie  à  l>J.  Filz-GeralJ. 

FJ1Z..JAl>11;S  (Kdodard,  duc 
db),  pair  de  France,  premier  ai*^ 
de-de-camp  et  premier  genlil- 
lioianie  de  la  chambre  de  S.  A. 
iV.  Monsieur^  etc  9  etc.,  naquit  à 
Paris  en  177G.  Arrière  petit-iils 
du  C(  lébre  maréchal  de  Berwirk^ 
qui  hii-mônje  était  fils  natnreidu 
duc  d'York,  depuis  mi  d'Anglt*- 
terre,  souh  le  nom  de  Jacques  11, 
le  duc  de  Filz-Jauies  descend , 
comme  on  voit,  quoique  en  ligne 
non  direclcde  rinlortunée  maison 
de:»  Stuarl.  Celle  illustre  origine, 
souvent  rappelée,  doit  expliquer 
sullisamment  la  marche  suivie 
presque  sans  déviation  par  ce  re- 
jeton de  la  race  royale.  De  quel- 
que manière  qu*on  descende  dos 
Stuart  «  il  est  ))ermis  sans  doute 
du  relier  Hdèle  à  leurs  principes, 
de  le>  pnxinmer  hautement,  etde 
cherrher  par  seg  conseils  à  faire 
prévaloir  W^  mesures  qui  signa- 
lèrent   radiuluistratiou    de    ces 


FIT 


i55 


princes.    La    doctrine    du    droit 
divin  et  du  pouvoir  royal,  qui  ne 
doit  compte  do  son  exercice  qu'à 
Dieu  seul,  les  perdit,  il  est  vrai; 
mais  leur  mémoire  serait  vengée^ 
si  cette  doctrine  parvenait  un  jour 
à  s'établir  triomphante  dans  quel- 
que autre  pûys.  Il  y  a  au  moins 
un  noble  mépris  du  danger  et  n- 
ne  audace  chevaleresque  à  le  ten- 
ter. Ennemi  de  tontes  les  réfor- 
mes et  des  institutions  populaires, 
dès  le  commencement  de  la  ré-^ 
volutiou  le  duc  de  Fitz-James  a- 
bandonna  la  France  pourémigrer 
en  Italie.  11  se  rendit  deux  ans 
plus  tard  à  l'armée  de  Condc,  où 
il  fut  employé  en  qualité  d'aide- 
de-camp  du  maréchal  de  Castries. 
Cette  armée  £^ant  été  licenciée, 
le  jeune  duc  passa  en  Angleterre, 
parcourut  les  trois  royaumes  et 
recueillit  parmi  les  montagnards 
d'Éco8se(8elon  les  frères Michaud, 
Biographie  des  hommes  vivons) ^  la 
preuve  que   le  nom   des  Sluart 
Ifur  est  toujours  cher.  On  ignore 
comment  cet  attachement  se  51- 
gnala,  et  s'il  inspira  des  inquiétu- 
des au    gouvernement    anglais; 
mais  il  est  certain  que  le  duc  de 
Filz-James  sollicita  et  obtint  du 
gouvernement  impérial  la  permis- 
sion de  revenir  en  France.  Il  ne 
remplit  point  de  fonctions  publi- 
ques SOU8  ce  gouvernement.  A  la 
fin  dei8i5,  il  réclama  seulement, 
et  la  suite  prouva  dans  quelle  in- 
tention, le  modeste  grade  de  ca- 
poral dans  la  1'*  lé;i;ion  de  la  gar« 
de  nationale  de  Paris.  Le  5o  mars 
1814.  jour  de  la  bataille  de  Paris, 
cette  légion  ayant  eu  ordre  de  se 
porter  hors  des  barrières,  le  dua 
de  Fitz-James  sortit  des  rangs, 
monta  sur  une  butte,  et  harangua 


/ 


i54  HT 

la  troupe.  Il  dit  :p  que  le  deroir 
vêlait  de  désobéir;  que  la  sûreté 
»des  habitaos  de  Paris  était  com- 
»  promise,  si  Ton  faisait  un  seul 
j»pas.  en  ayant;  que  c^était-  une 
»  extra  vaornnce  de  penser  qu&quel- 
«ques  milliers  de  bourgeois  mal 
«armés  fussent  capables  d'arrêter 
«Teonemi;  que  Paris  pris  de  Tive 
«force,  rien  ne  pouvait  sauTcr 
«leurs  femmes  et  leurs  enfans  de 
«la  fureur  d'un  soldat  irrité  par 
«la  réiiistance;  et  qu'en6n  le 
•  seul  but  du  gouvernement»  en 
»  ordonnant  de  sortir,  était  de  sa- 
«crifîer  la  oapitalc  pour  donner 
«un  clan  au  reste  de  la  France.  • 
Cette  barangue  prou  va  à  quelques 
citadins,  déjà  convaincus,  qu'il 
ne  fallait  point  combattre.  Tous 
lurent  loin  cependant  de  se  ran- 
ger à  d'aussi  prudens  avis,  et  plu- 
sieurs braves  de  la  garde  nationî\- 
le  sortirent  des  murs  de  la  ville, 
et  se  distinguèrent  par  leur  cou- 
rage. Un  Fîtz-James  môme  {voy. 
plus  bas),  trouva  une  mort  glo- 
rieuse en  défendant  sa  ville  nata- 
le. Dès  le  lendemain,  la  capitula- 
tiondcParis  conclue,le  duc  deFitz- 
James  parcourut  les  rues  avec  plu- 
sieurs jeunes  gens  portantdes  mou- 
choirs blancs  à  la  main  et  au  bras, 
et  criant  riW  le  roi!  Nommé  aide- 
de-camp  et  premier  gentilhomme 
de  la  chambre  de  Mo fisieur,  com- 
te d'Artois,  il  suivit  ce  prince,  lors 
de  sa  première  tournée  dans  les 
départemens  du  midi  de  la  Fran- 
ce; l'accompagna  aussi  à  Lyon  en 
i8i4,  après  le  retour  de  Napo- 
léon de  l'île  d'£lbe;  se  rendit  à 
Gand  un  peu  plus  tard  ,  et  re- 
vint au  Côté  de  son  prince  à  Paris, 
après  la  seconde  rentrée  des  ar- 
.niées  étrangères.  Le  duc  de  Fitx- 


FIT 

James  élevé  par  le  roi  à  la  dignité 
de  pair,  se  signala  d'abord  dans 
cette  chambre,  lorsque  changée 
en  cour  judiciaire,  elle  eut  à  pro- 
noncer Mir  le  sort  du  maréchal 
Ney.  Les  dernières  gouttes  d'un 
sang  qui  avait  si  abondamment 
coulé  pour  la  patrie,  furent  alors 
réclamées  par  des  vengeances  po- 
litiques, et,  à  voir  l'ardeur  des 
bummes    qui    poursuivaient    ce 
%Rng,  on  eût  dit  que  l'élal  était 
ébranlé  jusque  dans   ses   funde- 
meqs,  et  que  le  trône  allait  s'é- 
crouler, si  Ton  n'immolait  par  la 
main  des  Français  même  ce  cé- 
lèbre général,  que  le  fer  ennemi 
n'avait  pu  achever,  et  que  l'é- 
tranger redoutait  encore.  La  dé- 
claration cent  fois  répétée,  que 
la  mort  était  la  seule  peine  que 
la  chambre  des  pairs  eût  à  pro- 
noncer, et  qu'il  y  aurait  une  vérn 
table  trahison  envers  la  royauté 
à  en  prononcer  une  autre,  entraî- 
na la  majorité.  Le  duc  de  Fitz- 
James  apporta  enGn  aux  Tuile- 
ries, dans  la  nuit  du  6  décembre 
i8i5,  la  nouvelle  que   le   ma- 
réchal  était  condamné  à  mort, 
sentence  qui  fut  exécutée,  com- 
me on  sait,  dès  la  pointe  du  jour 
suivant.   Le   duc  de  Fitz-Jame^ 
donna  encore  dans  une  autre  cir- 
constance les  preuves  les  plus  sr- 
gnalées  de   son   dévouement  au 
parti  qu'il  avait  embrassé,  en  pro- 
duisant une  lettre  particulière  de 
son  beau-frère  legénéral  Bertrand, 
sur  qui  planait  alors  une  accu- 
sation entraînant  la  peine  capita- 
le. Un  conseil  de  guerre  condam- 
na en  effet  ce  général  à  la  peioe 
de  mort;  mais  la  démarche  du  duc 
de  Fitz-James  ayant  été  diverse- 
ment interprétée,  ce  dernier  p»- 


FIT 

lilia  dans  les  journaux,  le  7  peptem* 
brti  i8i5,  une  lettre  îuslificatire 
où  Tdu  remarqua  le»  phrases  sui- 
Yantcs:uJc   ne'  dois  au   général 
nJiertrand  ni  la  liberté  ni  la  vie, 
)>  et  je  nrétonne  qu'on  ose  le  nom- 
»nrcrnion  bienl'ailcur.  Ije  général 
nest  monbuau-tVèrei  ayant  épousé 
»ma  belle-sœur,  et  non  (na  sœur 
»  infortunée.   Peu  m*importe  Tî- 
»(léc  que  se  fait  <lc  mes  principes 
»la  famille  do  M.  Bertrand.  Ces 
«principes  sont  connus   de  mes 
))amis,  estimés  de  ceux  que  j'es- 
ntime,  et  certes  je  ne  les  change* 
nrai    point   pour    adopter   ceux 
»du  général  Bertrand,  et  qui  dU 
Mrigent  encore  les  personnes  qui 
«persistent  X  voir  en  lui  le  mode- 
i>le  de  rhonneuret  de  la  fidélité.» 
Ces  principes  fraternels,  ainsi  que 
la  sentence  du  conseil  de  guerre, 
fment    loin    d'obtenir   Tassentl-' 
mont  ^^énéral;et  l'aulorité  ml^jnCi 
cédant  ù  Topinion  publique,  an- 
nula peu  de  temps  après  le  juge- 
ment du   conseil   de   guerre,  et 
rendit  honorablement  le  général 
Bertrand  à  sa  patrie.  Quelque  dé- 
vouement que  professât  en  géné- 
ral   le   duo  de   Fitz-James   à  la 
royauté,  il  en  avait  conçu  Texer- 
cice  d'une  manière  diiîérente  du 
gouvernement  en  1817,  et  s'op- 
posa   ave(;  véhémence,  dans   la 
chambre  des  pairs,  au  ministère 
du  roi,  qui  n'accordait  pas  encore 
une  influence  assez  prépondéran- 
te au  parti  le  plus/xiret  aux  hom- 
mes qui  seuls  étaient  dignes  de 
servir  cette  cause.  U  apostropha 
avec  vigueur  un  ministre  qui  a- 
vail  dit  :«*  Avez  des  vertus,  vous 
u  aurez  de  Tinflucnee.  oTerminant 
sa  philippique  par  une  éloquente 
prosopopée  qui  fut  très-adinii^ée  : 


FIT 


i55 


«Ce  ministre,  s'écria-t-il,  a  donc 
»eu  le  bonheur  do  vivre  loin  du 
»  monde  depuis  37  ansi  II  n*a  donc 
»pas  connu  les  hommes  qu'il  é- 
ntait  destiné    à   gouverner?  Qui 
»>donc  a-t-il  vu  monter  au  capito- 
nle?  Qui  donc  a-t-il  vu  monter  à 
«Téchafand?  Ahî  j'aime  à  croire 
»  qu'au  moment  où  dans  lacham- 
»bre  des  députés  il  prononçait  ces 
Mnconcemhies  paroles,  si  t6ut-j\- 
ncoup   les  portes  de  la  salle  se 
»  fussent  ouvertes,  et  que  du  haut 
»de  la  tribune  où  il  parlait,  »es 
«regards   fussent  tombés  sur  la 
«place  fatale,  sur  la  place  du  cri- 
urne,  j'aime  ù  croire  que  sa  voix 
n aurait  expiré  sur  ses  lèvres,  la 
»  vérité  lui  serait  apparue,  et,  A  la 
«lueur  de  son  flambeau,  il  aurait 

•  lu  surlcs  pavés  en  traits  sanglans 
«et  ineffaçables  :  non  ,  ce  n'est 
«point  ici- bas,  c'est  dans  un  sé- 
«jour  plus  élevé  que  la  vertu  doit 

•  s'attendre  i\  recevoir  sa  récom- 
»  pense.  oKu  février  1817,  le- duc 
de  Fitz-James  porta  son  dévoue- 
ment au  parti  mécontent  jusqu'il 

Ï varier  en  faveur  de  la  liberté  de 
a  presse  et  des  journaux.  Il  s'op- 
posa avec  chaleur  aux  lois  que  ce 
môme  parti,  entré  dans  le  minis- 
tère, proposa  avec  un  redouble- 
ment de  sévérité  quelques  années 
plus  tard.  L'oratmr  établit,  avec 
une  clarté  et  une  éloquence  dignes 
d'un  meilleur  snccèB,  qu'il  ne  fal- 
lait point  entraver  sans  cesse  le 
droit  qu'a  tout  sujet  de  publier  sa 
pensée  en  termes  convenables  ; 
que  la  liberté  de  la  presse  et  des 
journaux  était  un  contre-poids 
nécessaire  A  la  rigueur  de  la  sus- 
pension momentanée  delà  liberté 
individuelle.  «  Si  le  ministre,  dit- 
«  il;  outrepassait  les  immenses  pou- 


i«6 


FIT 


•voirs  que  tous  arez  remis  en  ses 
«mains;  61,  trompé  par  de  faux 

•  rapports,  il  commettait  une  in- 
»  justice  inTolontairti,  comme n  ten 
»seriez-Tous  informé,  s'il  n*existe 

•  aucun  moyen  pour  faire  parve* 

•  nir  jusqu'à  vous  la  férité  ?»  L'o- 
rateur s'attacha  ensuite  à  repous- 
ser le  reproche  d*inconséquence 
qu'on  faisait  ii  son  parti,  qui  arait 
fait  prévaloir  un  système  différent 
et  provoqué  en  i8i5  dans  un  au- 
tre ministère  des  lois  qu'il  rejetait 
en  1H17.  Le  ai  mars  même  an- 
née* le  duc  de  FiU-James  insista 
fortement  pour  qu'on  restituât 
au  clergé  des  biens  non  vendu!*, 

•et  s'opposa  à  la  vente  des  bois  dé- 
clarés  biens  de  l'état  en  1790. 
«  Tous  les  raîsonncmens  contrai- 
»res,  dit-il,  pourraient  se  réduire 
•è  cette  maxime  burlesque  :  Ce 
»  gui  est  bon  à  prendre  est  bonàgar- 
Mder,nLe  a4  suivant*  il  demanda 
la  parole  pour  réfuter  un  autre 
pair,  M.  de  LallyrTolcndal,  qui 
av:iit  cité  un  grand  nombre  d'au- 
torilés  hi.storiques,  pour  prouver 
les  droits  de  i  état  et  du  souve- 
rain sur  les  biens  de  !'église.  H. 
de  Fitz-James  réclama  furtemeut 
en  faveur  des  malheureux  débris 
encore  subsistaus  du  clergé  fran- 
çais. Les  ministères  qui  se  sont 
rapidement  succédé  ont  depuis 
fait  amplement  droit  à  cette  de- 
mande 5  au  moins  en  ce  qui  con- 
cerne le  haut-clergé,  et  il  est  à 
croire  au*«si  que  tous  les  autres 
vœux  du  duc  de  Filz-James  se* 
ront  également  remplis  par  le 
ministère  actuel,  qui  n'aura  sans 
doute  jamais  la  douleur  de  comp- 
ter le  noble  pair  dans  les  rangs 
des  hommes  opposés  sk  ses  vues. 
FITZ.-JAM£S     (Chaelks, 


FIT 

GBiVAUBR  db),  fils  do  m6nM  père 
que  le  précédent^  mais  issu  d*nn 
second  mariage  ,  est  né  eu  1 787. 
Il  ne  suivit  pas  d'abord  l'exemple 
de  son  frère,  et  crut  pouvoir  ser- 
vir BOUS  le  gouvernementTÎmpè- 
rial.  Employé  dans  l'armée  fran- 
çaise, il  fit  la  guerre  en  Kspagne  ; 
mais  9  dès  la  rentrée  de  la  famille 
régnante,  en  1H14*  il  lutta  de  zè- 
le et  de  dévou(*ment  avec  son  aî- 
né pour  la  déièuse  de  la  cause 
royale,  suivit  le  duc  d'AngoulA- 
me  dans  sa  courte  campagne  du 
Midi ,  accompagna  ensnite  oe 
prince  eu  Kspagne,  rentra  avco 
lui  en  France  en  181 5,  et  fut 
chargé  par  lui  d'un  commande- 
ment dans  le  département  de 
TArriége.  On  publia  à  cette  épo- 
que un  ordre  du  jour  daté  de  Foix, 
et  signé  :  Le  commandant  d'armes 
chevalier  de  Fitz- James,  etc.,  dont 
l'article  1**  était  ainsi  conçu  : 
«  Tout  individu  qui  colportera  au 

•  répandra  dans  tel  lieu  public  ou 

•  particulier  que  ce  soit  des  écrits 

•  insidieux  et  mensongers,  venant 

•  soit  de  l'armée  rebelle,  soit  de 

•  toiit  autre  endroit,  et  qui  ne  se^ 

•  ront  pas  revêtus  de  la  signature 

•  d'une  autorité  reconnue  par  le 

•  roi,  sera  arrêté,  jugé  et  fusillé 
»  dans  les  34  heures  comme  rebeU 
•le.*  Mais  cet  ordre  sévère  qui  ren- 
dait passible  de  la  peine  de  mort 
pour  un  simple  récit  ou  une  let- 
tre, fut  désavoué  peu  de  jours  u- 
près;  le  ministère  ordonna  même 
que  les  auteurs  de  cette  œavre 
apocryphe  fussent  recherchés  et 
punis  :  heureusement  ils  ne  fu- 
rent point  découverts.  La  Biogra- 
phie des  hommes  vivaus^  pour 
compléter  l'éloge  du  chevalier  de 
Fitz-JameSy  dit  «  qu'il  t'est  fait 


FIT 

»  remarquer  par  9on  courage  en 
mimi  ■'^17,(1:1118  la  liille  ù  laquel* 
ttledfiniiH  lien  la  ropréHenUtionde 
»la  lra<r(-4lie  do  (iermanicux,  »  Le» 
couf>H  glorieux  qui  furent  portés 
ou  ruçuë,  et  la  manière  dont  le 
courage  se  «iguala  dans  cette  af- 
faire de  parterre  ,  n'étant  point 
parvenus  i\  notre  connaisttance,  il 
nuuH  est  iinpoHsible  de  citer  ici 
Ic8  liiMitH  faits  de  la  journée  de 
Germanirua,  Le  chevalier  de  Fiti< 
James  est  oITicier  supérieur  <le  la 
garde  royale,  chevalier  de  Saint- 
Louis  et  ollicier  de  la  légion- 
d'honneur. 

Un  autre  Fits-Jambs  ,  allié  (^ 
cette  illnfttre  famille,  comme  elle- 
nt(^me  Test  aux  Stuart ,  on  qui 
passait  au  moins  pour  Htx  ÙU 
naturel  d*un  duc  de  FiU-Jaines« 
ce  que  nous  ne  saurions  ni  con* 
te»ier  ni  allirmer,  a  long- temps 
diverti  tout  Paris  par  des  sc^snes 
mimiques  et  de  caricature  ,  aux- 
quelles la  faculté  parlicnlière 
qu'il  possédait  d'Otre  ventriloque 
ajoutait  un  grand  relief.  Jusqu'en 
i8i4,  ce  FilB-James  ne  s  était 
guère  fait  counaUre  que  par  des 
facéties;  mais  quand  son  pays  fut 
envahi  par  les  étrangers,  il  aban- 
donna ses  tréteaux,  prit  les  armes, 
et  se  distingua  p.ir  son  patriotis- 
me et  sa  valeur.  On  le  vit  bien- 
tAt  au  premier  rang  des  grenu- 
diers  de  Ja  ganle  nationale  qui 
sortirent  des  murs  de  Paris  «  et 
oomhaltirent  l'enneini  avet)  un 
courage  digne  d'une  meilleure 
fortune.  Frappé  d'un  coup  mor- 
tel, Fitx-James  périt  on  champ 
d'honneur,  et  termina  glorieuse- 
ment sa  carrière  par  la  plus  belle 
des  morts ,  celle  qu'un  reçoit  en 
«léfundaul  ton  payn. 


PIX  15; 

VITZ-JEAN  DB  SAINTE-CO- 

LOMHE,  conseiller  au  porlemeni 
de  Dijon,  («e  magistrat  n*est  guè- 
re connu  que  par  sa  fin  malheu- 
reuse. Accusé  d'avoir  sp/)culé  sur 
les  denrées  de  première  nécessi- 
té, et  d'avoir  fait  de  grands  nccu- 
paremens  de  grains,  il  fut  massa- 
cré par  le  peuple  à  Vitteaux  en 
Bourgogne,  le  a8  avril  1790.  Jl 
était  alors  Agé  de  76  ans. 

FiXMILLNËll  (Pligidb),  sa- 
vant bénédictin  allemand,  naquit, 
en  17211,  à  Achleuten,  village  de 
la  Haute-Autriche,  près  de  la  ri- 
che abbaye  de  Cremsmunster» 
dont  son  oncle  était  abbé.  Celui- 
ci  avait  fait  élever  au*  dessus  du  . 
couvent  un  observatoire  que  le 
neveu  devait  rendre  un  jour  ce* 
lèbre.  Après  avoir  fait  de  bonne» 
études  à  Salzbourg,  Fixmilincr 
entra,  en  1757,  dans  l'abbaye  de 
Cremsmunsler,  et  fut  bientôt  mis 
ù  lu  tfite  de  l'administration  d'un 
collégiis  qui  y  étjiit  établi  pour 
renseignement  de  la  jeune  no- 
blesse. Il  dirigea' honorablement 
cette  institution  pendant  plus  de 
quarante  années,  devint  profcs* 
seur  de  droit  canonique,  et  fut 
revêtu  de  la  dignité  do  notaire  a- 
postolique  de  la  cour  de  Home, 
i/univenmlité  de  ses  connaissan- 
ces était  renuirquable  :  les  niathé» 
inatiques,  la  théologie,  l'histoire, 
le  droit,  les  langues  orientales^ 
les  antiquités  et  inAme  la  musi- 
que ,  forent  non-seulement  étu- 
diées ,  mais  enseignées  avec  suc- 
cès par  ce  savant.  Ayant  été  misy 
quoique  tard,  en  possession  de 
l'observatoire  fondé  par  son  on- 
de ,  c'est  principalement  par  sea 
travaux  astronomiques  que  Fix* 
iDiUoer  ocquit  une  célébrité  plua 


i58 


FLA 


étendue.  Il  se  fit  connaître  d'a- 
bord, eu  J7G1 ,  par  ses  observa- 
tions, lors  du  passage  de  la  pla- 
nète Vénus  sur  le  disque  du  so- 
leil. En  i^-GS  parut  son  ouvrage: 
Mcridianus   speculœ  astronomlcœ 
Cremifanensis,  imprimé  à  Steger, 
et  en  1776,  sou  Decenniam  aslro' 
nomicum^  Steger.  Ce  sont  deux 
recueils  précieux  d'observations 
et  de  recherches  faites  avec  soin, 
calculées  avec  exactitude,  et  dont 
les  astronomes  prennent  encore 
notice  aujourd'hui  ;  il  s'appliqua 
un  des  premiers  à  calculer  l'or- 
bite de  la  planète  nouvellement 
découverte  d'Uranus,  et  fit  aussi 
un  grand  nombre  d'observations 
sur  Mercure,  qui  ont  utilement 
servi  au  célèbre  Lalande ,  pour 
construire  les  tables  de  cette  pla- 
nète qu'il  a  publiées  à  Paris.  Le 
père   Fixmillner  mourut    le   27 
août  1791.  Un  ouvrage  posthume 
a  été  publié  par  son  successeur  à 
l'observatoire     de     l'abbaye    de 
Cremsmunster,  le  père  Desfllin- 
ger,  sous  ce  titre  :  Acia  aslrono- 
mica  Cremifancnsia  à  Placido  Fix- 
millner, Steger,  1791, 10-4**»  C'est 
une    suite    d'observations    faites 
depuis  1776  jusqu'en  1791,  ainsi 
que  des  Mémoires  sur  la  parallaxe 
du   soleil ,  sur  l'occultation    de 
Saturne  ,  sur   Paberralion   et  la 
nutation  dans  le  calcul  des  pla- 
nètes, et  sur  quelques  autres  su- 
jets tenant  aux  progrès  moder- 
nes de  la  science  de  rastronomic. 
On  trouve  dans  le  Nécrologe  de 
Schlichtegroll  et  dans  les  Ephé^ 
mérides  du  baron  de  Zach  (mois 
de  novembre  1799)»  des  notices 
étendues  sur  le  père  Fixmillner 
et  sur  ses  travaux  scientifiques. 
FLACIiAT^  était  procureur  À 


FLA 

LjTon  au  commencement  de  la  ré* 
▼olutîon.  Il  se  chargea  ensuite  de 
diverses  fournitures  pour  l'armée 
d'Italie  ,  et  y  arquit,   en   très- 
peu  de  temps,  une  fortune  con- 
sidérable. Le  directoire  ordonna 
son  arrestation,  en  1797^  et  sa 
mise  en  jugement  devant  un  con- 
seil de  guerre,  comme  prévenu 
d'opérati(»ns  frauduleuses.  11  par- 
vint à  hC  soustraire  par  la  fuite  ù 
ce  décret.  Sa  femme  présenta  au 
conseil  des  cinq-c^nts  une  récla- 
mation contre  l'ordre  du  direc- 
toire; mais  celui-ci  adressa  à  l'as- 
semblée un  message  dans  lequel 
il  déclarait  que  Flachat  était  pré- 
venu de  vols  et  de  dilapidations, 
et  le  général  Bonaparte  le  dénon- 
ça de  son  côté  pour  avoir  enlevé 
ù  la  caisse  de  l'armée  cinq  ou  six 
raillions ,  et  l'avoir  ainsi  laissée 
dans  le  plus  grand  embarras.  Le 
fournisseur,  poursuivi  de  toutes 
parts,  se  sauva  àConstantinople; 
mais  il  eut  l'adresse  d'arranger  de 
loin  ses  affaires  contentieuses,  et 
reparut   bientôt  en    France.  £n 
i8o5,  il  eut  un  nouveau  procès, 
fut  arrêté  et  mis  au  Temple.  On 
Taccusait  alors  d'avoir  surpris  la 
crédulité  du  duc  de  Looz-Coors- 
^vaarem,  de  l'avoir  engagé  k  ven- 
dre ses  biens,  en  abusant  du  nom 
d'un  frère  de  Napoléon  (Lucien;, 
pour  en  imposer  au  duc,  et  d'a- 
voir enfin  extorqué  ù  ce  dernier 
des  sommes  considérables.   Fla- 
chat obtint  sa  mise  en  liberté  sous 
caution,  tandis  qne  ce  procès  se 
poursuivait  devant  le  tribunal  de 
police  correctionnelle.  Le  duc  de 
Looz  déclara  bientôt  qu'il  ne  vou- 
lait pas  se  (constituer  son  accusa- 
teur, et  Flachat,  de  son  côté,  pro- 
duisit des  actes  d'adhésion  signés 


FLA 

par  .ce  prince ,  en  conséquence 
desquels  le  tribunal  acquitta  i'ac* 
cusé.  Mais  le  gouvernement  le  Ct 
remettre  en  jugement,  et.Flachat 
fut  alors  détendu  par  deux  avo- 
cats cités  9  MM.  Falconnet  et 
Bergasse.  Un  dernier  jugement 
intervint,  qui  condamna  Flachat  à 
un  an  de  prison.  Cette  sentence 
n'a  jamais  été  mise  à  exécution, 
et  il  paraît  que  depuis  ce  temps 
Flachat  jouit  avec  pleine  sécuri- 
té d'une  fortune  dont  la  légitimi- 
té lui  tut  d'abord  si  vivement  con- 
testée. 

FLACHSLANDEN  (babow  de), 
maréohal-de-canjp,  député  aux 
états- généraux  de  1789,  par  la 
noblesse  du  bailliage  de  Colmar 
et  de  Schlestadt,  fit  partie  de  là 
minorité  de  rassemblée  consti- 
tuante, s'opposa  à  toutes  les  ré- 
formes proposées,  et  émigra  en 
1791,  pour  joindre  les  princes  à 
Coblentz.  11  accompagna.  Mon- 
sieur i\  Vérone,  et  ensuite  à  l'ar- 
mée de  Coudé,  en  1795;  il  rem- 
plissait auprès  de  ce  prince  les 
fonctions  de  ministre  chargé  du 
département  de  la  guerre.  Le  ba- 
ron de  Flachsianden  avait  été 
appelé,  en  1787,  i\  la  première 
assemblée  des  notables.  Il  mou- 
rut, en  1796,  à  Blankeubourg. 

FLACHSLANDEN,  grand-bail- 
li  de  Tordre  de  Malte,  frère  du 
précédent*  et  comme  lui,  mem- 
bre des  états-généraux  de  1789, 
où  il  fut  député  par  le  tiers -état 
des  bailliages  de  Haguenau  et  de 
Weissembourg.  Il  se  Ct  peu  re- 
marquer dans  cette  assemblée.   > 

FLAIIAUT  (Augcste-Crables- ' 
Joseph,  comte  de),  fds'd'un  offi- 
cier-général, naquit  c\  Paris,  le  ai 
avril  1785.  ba  mèrci  qui  a  épousé 


FLA  1 59 

en  secondes  noces  M.  de  Souza, 
ancien  ministre  de  Portugal,  é- 
tait  connue  par  les  grâces  de  son 
esprit,  et  a  publié  plusieurs  ro- 
mans qui  se  distinguent  par  le 
charme  du  style,  une  profonde 
sensibilité,  et  des  observations  de 
mœurs  aussi  fines  que  piquantes. 
Le  jeune  Flahaut  se  voua  de  bon- 
ne heure  ù  la  carrière  des  armes, 
et  entra  dès  Tâge  de  quinze  ans 
dans  un  corps  de  yolontaires  à 
cheyal,  organisé  en  1800,  pour 
accompagner  le  premier  consul 
en  Italie.  Il  fut  ensuite  attaché  en 
qualité  d-aide^de-camp  au  géné- 
ral Murât,  auprès  duquel  il  fit 
plusieurs  campagnes  avec  dis- 
tinction. Élevé  au  grade  de 
chef  d'escadron  du  iS"'  régiment 
de  chasseurs,  il  se  distingua  parti- 
culièrement  i\  l.i  bataille  de  Fried- 
land,  et  fut  noujmé  peu  de  jours 
après,,  en  1807,  olfieier  de  la  Ic- 
gion<d'honneur.  Grièvement  bles- 
sé au  passage  de  TËns,  en  1809, 
il  obtint  à  la  fin  de  cette  campa- 
gne le  grade  de  colonel,  ct  passa 
ensuite  de  Tétat-major  du  grand- 
duc  de  Berg  (Murât)  à  celui  du 
maréchal  Berthier,  dont  il  devint 
aide-de-camp.  Dans  la  guerre  de 
■Busâie,  M.  de  Flahaut  se  fit  re- 
marquer par  sa  brillante  valeur; 
•il  se  signala  surtout  à  la  bataille 
de  Mohilow,  le  2G  juillet  1812,  ct 
fut  nommé  général  de  brigade, 
le  22  férrier  i8i3.  Napoléon  l'at- 
tacha alors  àsa  personne  en  qua- 
lité d'aide-de-camp,  et  l'envoya,  le 
10  mars  au-devant  du  roi  de  Saxo 
qu'ilreconduisit  dans  sa  capitale. 
La  belle  conduite  de  Flahaut  ù  la. 
bataille  de  Dresde  lui  valut  le  gra- 
de de  général  de  division.  Après 
•s'être  de  nouveau  distingué  aux 


l6o 


FLA 


sanglantes  journées  de  Léipsick  9 
le  18  octobre  i8i3,  et  à  la  bataiU 
le  de  llanaU)  le  3i  du  même 
mois,  il  fut  envoyé  par  l'empe- 
reur, le  a3  février  9  à  Lusigny 
pour  traiter  d'une  suspension 
d'armes  qui  ne  fut  point  accor- 
dée. Napoléon  ayant  exigé  pour 
première  condition  que  les  alliés 
âssent  retirer  leurs  troupes  jus- 
qu'au Rhin.  Après  l'abdication  de 
l'empereur,  le  général  Flahaut 
adhéra  aux  actes  du  sénat  et  du 
gouvernement  provisoire.  Au  re- 
tour de  rite  d'Elbe ,  il  reprit  au- 
près de  Napidéon  son  po^te  d'ai- 
de-de-camp. Envoyé' ;!k  Vienne  a- 
Yec  des  dépêches  adressées  au 
prince  Talleyrand,  il  fut  arrêté  à 
Stuttgard  et  revint  en  France 
sans  avoir  pu  remplir  cette  mis- 
sion. Créé  pair  avec  le  titre  de 
comte,  le  a  juin  181 5,  parle  chef 
du  gouvernement  d'alors,  il  sui- 
vit la  fortune  de  ce  prince,  se  ren- 
dit avec  lui  à  l'armée,  combattit 
raillamment  A  Fleurns  et  à  Wa- 
terloo, et  revint  après  cette  der- 
nière journée  prendre  place  à  la 
chambre  des  pairs,  où  il  tenta  de 
vains  efforts  pour  servir  encore 
la  cause  de  Napoléon,  et  les  inté- 
rêts de  sa  famille.  Le  1"  juillet, 
il  prit  le  commandement  d'un 
corps  de  cavalerie  que  le  gouver- 
nement provisoire  lui  conGa.  A- 
près  la  seconde  rentrée  du  roi, 
M.  de  Flahaut  ayant  été  inscrit 
un  des  premiers  sur  la  liste  des 
personnes  qui  devaient  être,  sans 
jugement  préalable ,  exilées  de 
France,  le  prince  de  Talleyrand, 
depuis  long-temps  attaché  à  sa 
famille,  obtint  la  radiation  de  son 
nom ,  et  il  ne  fut  point  compris 
dans  la  fameuse  ordoonaoce  de 


FLA 

proscripUon  du  a4  juillet  ;  mais 
ou  l'engagea  à  voyager  pendant 
quelque  temps  chez  l'étranger.  Il 
se  rendit  alors  en  Suisse,  puis  en 
Angleterre  ,où  l'unedes  plusriches 
héritières  des  trois  royaumes,  la 
fille  de  lord  Keith,  après  bien  des 
obstacles  surmogtés,  donna  sa 
main  au  général  français.  Il  est 
revenu  depuis,  avec  sa  femme»  vi- 
siter au  moins  momentanément 
sa  patrie. 

FL  A  M  E  N  G,  Belge,  se  fit  re- 
marquer pendant  la  première  ré- 
volution des  Pays  -  Bas  autri- 
chiens. 11  était  organiste  de  la 
grande  église  de  Sainte-Gudule  ùl 
Bruxelles,  et  y  fit  célébrer  la  fête 
de  Vandernoot  comme  celle  d'un 
saint.  Ardent  révolutionnaire  et 
non  moins  dévot,  il  mêla  sans 
cesse  la  religion  à  la  politique , 
et  fit  afficher  sur  les  murs  de 
Bruxelles  ses  pressantes  exhorta- 
tions ù  tous  les  bons  catholiques» 
pour  qu'ils  eussent  non -seule- 
ment À  prendre  les  armes,  mais 
aussi  à  faire  des  actes  de  contri- 
tion et  des  pèlerinages  à  tous  les 
saints  et  saintes  du  pays,  afin 
d'obtenir  du  ciel  la  destruction 
totale  de  la  maison  d'Autriche. 
Arrêté,  en  179a,  lors  de  la  ren- 
trée des  troupes  autrichiennes  à 
Bruxelles,  les  partisans  de  cette 
maison  voulurent  le  mettre  en 
pièces,  lorsqu'on  le  conduisit  en 
prison  ;  mais  les  soldats  le  proté- 
gèrent. Quelque  temps  après  on 
le  remit  en  liberté,  et  le  peuple 
le  reconduisit  en  triomphe  à  sa 
maison. 

FLANDIN  (Jein-baptiste,  chb- 
yalier),  commissaire  des  guerres 
de  première  classe,  membre  de 
la  légion-d'honneur.  Après  ayoir 


FLA 

éto  long* temps  employé  dans  sob 
gradé,  il  fut  particulièrement  at- 
taché à  l'iiilendtmce-générale  de 
rarmée,etchargé  du  personnel  ;le 
l'administration  suivant  le  quar- 
tier-général de  l'empereur,  pen- 
dant les  campagnes  de  Russie  et 
celles  d'Allemagne  en  i8i3.  M. 
Flandin,  généralement  estimé 
comme  un  travailleur*  infatiga- 
ble, un  administrateur  habile 
et  intègre ,  a  cessé  d'être  em- 
ployé depuis  1814.  On  a  de  lui 
un  ouvrage  publié  au  mois  de 
mai  18 1 5,  ^us  le  titre  modeste 
d'Examen  d'un  mémoire  sur  les 
bases  de  l' administration  militaire. 
Cet  écrit  remarquable,  qui  renfer- 
me des  vues  utiles  et  des  princi- 
pes dignes  d'(^tre  mis  en  applica- 
tion, fait  honneur  aux  talcns  et 
au  patriotisme  de  l'auteur. 

FLANDRIN  (Pierre),  direc- 
teur de  l'école  vétérinaire  et  mem- 
bre de  l'institut  national,  né  ù 
Lyon  le  12  septembre  i^52,  était 
neveu  de  Chabert,  professeur  i\ 
l'école  vétérinaire  de  celte  ville 
et  directeur  de  celle  d'Alfort  près 
de  Paris.  Flandrin  fit  de  bonnes  é- 
tudes  sous  la  direction  de  son  on- 
cle, et  s'acquit  une  réputation 
méritée  parses  travaux  sur  l'ana- 
tomie  comparée.  Le  gouverne- 
ment, après  l'avoirnommé  direc- 
teur-adjoint de  l'école  vétérinaire 
de  Paris,  l'envoya  en  Angleterre 
et  en  Espagne,  pour  prendre  con- 
naissance de  la  m.iniére  dont  se 
gouvernaient  en  ces  pays  les 
troupeaux  de  bêtes  à  laine.  Il  pu- 
blia, à  son  retour  en  179.),  un 
traité  complet  sur  l'éducation  des 
moutons  et  l'amélioration  dos  lai- 
nes. Cet  ouvrage,  riche  en  obser- 
valîon-s  et  en  faits,  est  très-  estimé, 

».   VII, 


FLA 


iGi 


On  a  encore  de  lui  un  grand 
nombre  de  mémoires,  sur  VJb^ 
sorption  des'  vaisseaux  lymphati» 
qaes^  sur  la  Rétine^  sur  la  nature 
et  les  attributs  du  Sarigue,  animal 
de  l'Amérique,  très-singulier  par 
sa  conformation;  sur  la  rage,  un 
Précis  del'anatomie  du  cheval  y  un 
Précis  de  la  connaissance  extérieure 
du  même  animale  et  un  mémoire 
Sur  la  possibilité  d'améliorer  les 
races  des  chevaux  en  Frante.  Flan- 
drin mourut  i\  Paris  en  1796. 

FLAWGINI  (Louis),  cardinal 
et  patriarche  de  Venise,  naquit 
en  celte  ville  le  i5  juillet  1753. 
Après  avoir  rempli  avec  distinc- 
tion les  fonctions  de  juge  dans  le 
conseil  des  4^5  à\ivogader^  de 
censeur,  de  sénateur^  de  conseil- 
ler et  de  correcteur  extraordinai- 
re, il  passa  du  service  de  la  répu- 
blique vénitienne  à  celui  de  Ro- 
me, sous  le  règne  du  pape  Clé- 
ment XIV.  Nommé  d'abord  au- 
diteur du  tribunal  de  la  Rote,  il  fit 
preiye  de  connaissances  appro- 
fondies en  jurisprudence,  et  d'un« 
grande  iulégrilé  dans  Tadminis- 
Iration  de  la  justice.  Le  pape  Pie 
VI  le  nomma  cardinal  en  1789; 
et  l'empereur  d'Autriche,  après 
la  destruction  de  îa  république  vé- 
nitienne, le  nomma  'primat  de 
Dalmatie,  patriarche  de  Venise, 
comte  du  Saint-Empire,  en  le  dé- 
corant de  la  grand' croix  de  l'ordre 
de  Saînt-fclienne  de  Hongrie.  Le. 
cardinal  Flangiçi  mourut  à  Ve- 
nise, le  9.4  févri6|Li8o4.  Ce  prin- 
ce de  l'Église  se  nvraitavec  suc- 
cès à  la  poésie.  11  a  composé  plu- 
sieurs ouvrages,  tant  en  vers  qu'en 
prose,  qui  jouissent  d'une  certaine 
réputation  en  Italie.  Membre  de 
l'académie  des  Arcades,  il  avait, 

11 


i6a 


FLA 


comme  ses  confrères,  pria  lo  nom 
il'un  berp^er  d'Arcadie,  j4 garnira 
PelopieleOf  ^t  c'e!«l  sous  ce  nom 
qu^il  u  pultlié  :  Annotadoni  alla 
corona  poëtica  di  i^fuerino  Telpasi' 
nio  in  iode  dellarepublica  di  Vene' 
^/a^Veoisey  1760;  Rime  di  Bernar* 
do  CapeUo,conanno(azioni,  ^  vol., 
Bergame,  17D0.  Ses  untfes  ou- 
vrages sonl  :  Orazione  per  l'esal' 
iamento  del  doga  Mario  Foscarini, 
Venise,  176a;  Lettera  patriarcale; 
Argonaulica  de  ApoUonio  Radio, 
traduction  en  yers,  avec  notes, 
Aome,  1781,  2  vol. 

FLASSAN  (Gaétan  db  Kaxis 
Db)>  d^unc  lainille  originaire  de 
Grèce,  tbrcée  par  le  ministère  dt:  la 
Porte  ottomane,  dans  le  iS""*  siè- 
cle, de  quitter  Corinthc  sa  patrie. 
A  la  suite  de  plusieurs  voyages 
qu'il  avait  laits,  dans  Télranger,  il 
s'attacha  à  la  carrière  diplomati- 
que, et  devint  chef  de  la  1"'  divi- 
sion du  ministère  des  aiTairei»  é- 
trangères,  touctiondont  il  se  dé- 
mil  volontairement  quelques  an- 
nées après.  Il  publia  en  1808  une 
Histoire  générai e  et  raisonnée  de 
la  diplomatie  française,  depuis  la 
fondation  de  la  monarchie  jusqu' au 
10  août  1792,  6  vol.  in-8*;  hono- 
rablement citée  parmi  les  5  ou- 
vrages d'histoire  qui  concouru- 
rent, en  1810,  pour  les  prix  dé- 
cennaux. Le  jury  en  porta  le  ju- 
gement suivant  :  «Le  sujet  a  de 
V  l'importance  et  de  l'utilité.  Four 
nie  remplir  dans  toute  son  éten- 
i»du«9  l'auteur^  eu  besoin  de 
«beaucoup  de  ^cherches  et  de 
»  travail,  et  il  s'y  est  livré  avec  un 
ttsoiu  qui  mérite  beaucoup  d'élo- 
«ges.  Les  négociations  se  trou- 
vvant  naturellement  liées  avec 
«les  grands  événemens  dv  Thib- 


FLA 

»toire,  Fauteur  à  fu  habilement 

•  relever  les  détails  arides  inhé- 
Nfens  Qu  tond  du  sujet,  par  la 
«peinture  du  caractère,  le  deve- 
Jiloppement  des  vues  des  princes 

•  et  des  hommes  d'état  qui  diri^ 

•  geaient  les  affaires  (ians  les  dif- 

•  férjentes  époques.  »  «Toutes  les 
feuilles  périodiques  du  t«)mps» 
d'accord  cette  t'ois  avec  l'opioiOQ 
publique,  parurent  confirmer  le 
jugement  du  jury  sur  la  i'*  édi- 
tion de  VHistoire  de  la  diplomatie 
française.  Néanmoins  la  a""  édi- 
tion publiée  en  181^  en  7  volu- 
mes in-8%  quoique  plus  complète 
et  plus- soignée,  essuya  une  cri- 
tique amère  de  la  part  de  M.  Al- 
phonse de  Be»uchamp,  auteur 
d'une  Histoire  de  la  guerre  de  la 
Vendée^  et  rédacteur  de  la  Gatet' 
tede  France, Hiniîi  que  de  M.  Mal- 
te-Brun, pamphlétaire  danois,  et 
rédacteur  attaché  au  Journal  de 
t Empire.  M.  de  Flassan  publia 
la  déjense  de  son  ouvrage  dans 
une  brochure  de  a5o  pages,  inti- 
tulée :  Apologie  de  t  histoire  delà 
diplomatie  française,  ou  réfutation 
de  cent  faux  littéraires  et  erreurs 
en  tous  genres  contenus  dans  5  ar^' 
ticles  de  la  Gazette  de  France  et  un 
article  du  Journal  de  l'Empire.  Il 
relève  avec  énergie  l'ignorance 
et  la  mauvaise  loi  de  ses  juges  în- 
Gompétens.  M.  de  Flassau  a  pu- 
blié dlfTérens  autres  ouvrages  :  La 
question  du  divorce  sous  le  rapport 
de  l'histoire,  de  la  politique  et  de  la 
morale,  1790.  De  la  pacification 
de  l'Europe,  1 802.  De  la  colonisa-^ 
lion  de  Saint-Domingue,  i8o4* 
De  la  restauration  politique  de 
l'Europe  et  de  la  France,  181 4-  A- 
jautbuivi  la  légation  française  à 
Yienne,  en  i8i/|  et  1815,  il  a  é- 


FI.  A  hlK                   lOij 

«:rit  Aiitfiit*liii|nir«'ilii  tuntptrhtk  îv-  mirpatt^iir,  iiiiifiii*i>  mi  nn  pW:»!*»- 

iiii  fil  ri'Hi!  villi  ;  «i  n  11  iMiKiiiln  ri*  l'I  iltu'upih'frt  i»iii'''lit-r.liiiiii|i.  Si* 

f.itiïïiiim:  \'  il  m  fiiift'tfi'  iit  tli/ttonnilitt  (li-Aiiiliriioii<l  TlutoMMi  xi>  ()l  ill(il'4 

l'mtuniM'  lii'iuiin    i^'r'Ji,   m  II»»   l'i^^  rn  oiiiuiiin'  Holi'iiiM«l|i'iri(!iit   ii»u- 

'I  <)«Miif  rn  4iii\in^('n  noiil  riKi'H'ie  vri'iiiiirSi*'l'iifii»«  H  <J(iiiiMi(i*iilior<i« 

iiii  iliiN.  iM.  ilr  l'IiiHiuii  itil  tii'tio'*  pi»iji'i'.oii*<flifl«r  mi  lutwyvWv.  piijif- 

riiiKi'HplM'  4li*.niilViili('N  iHniiiffi'rifHf  Miiir.e,  iifn'ili*  m-n  illlfn  m  inuria 

f,l  (liNMi'iMlt*  pliiniiriii'Mordrrn.  11  II  ^(l'v  il  ^'idi^Soliiiiini    Kiiiy:i,  rlirT 

iiiivi'iT  t'ii  («iplriiibrii  iHui,  \\%m:  11*1111»  ïiU'Mnw  ri'ïl(i(il»ililts  rt  prn- 

niMinrriptioii  cil  l.ivi'iir  <l«"i  (tiM'H  iriilnii  Mifiir  A  Juniiil'  Ko^iii,  (Intit 

iippiiinrn.  Snii  iV^l'(),  liY  rlicviiili^r  il  Hl   ikmi  priiii'Ipiil   tihltihlfr.    (in 

ili*  l''l.i»)fiiiijii'iil('tiiiiitfl<i  vainiiMiif  il(*riiitii'/f|itvii  lihiitrit  hi***  vii«*Hplii» 

<i  pt'fi,  l\\\i:iU\  'JliHIIIH,    dillM  r^Xp/f*  llfllll,  il    (toi II III f« Il f 'il  HOII  itlitlintl'I'U 

«lilioii  iiiitdiir  ilii  iiioiiiln  Jti  \ét\-  |i(ir  lulrif  liinpjilcr  iiii  Niijiolitiiiit, 

pityt'ouMt.  Miiridiiu  .Sliiiku,  uiiclfii  Aivori  dit 

t'i^ASSKN    {  Sitii'Miiiiuorn  )  «  Siili  Olliiiiiiri  rt  niiinpiirii  iln  •«t*'^ 

liiy  lin  l'iiiiiit,  ptirviiit  (Kl  ti'AiM*  1*11  iiiiliictihA^ii  riftlinvitf*)!.   J)r»tliiiiitil  ;i 

iHifi,   fil  ii^tniiniliiaiil   .Si(li-i)tlt^  MiilkiiioiiiioKlimrim  ul  â  !tu*4  flU  lu 

iiinii,  Miii  pinriil,  ilnniiM'  ftip^liiii  inJ'iint  mh'I  i|iii*  4!4}hli*c'i  iivall  fuir 

flirrr.l  (II*  lu  liyii.i'tir  (|iii  rc'f^fiitit  Hiiliii*  ii  Siili'^Otliiiifili  ni   ii   iii  lu 

fil  f.ir  piiyn  (U'piili  pW'i  «1*1111  ftW)-  inillii,  JiJUNiir,  A  rurcif  il*iirgfiit  ri 

«:lf,  f«t  (pli  il<'Mri'iMiiill  irijfi  roiif-  lit*  proiiii^niiiïM,  rfiiintil  liiisiiiôl  ii  i«i] 

i;iil  f'ni:tf .  Di'piii^  l'fiiK  iniipA  Si-  l'iiirii  «Ihi    ptiMiMutiiiv  i^C«  vvapxwx 

ilÎM\liiiiiiiiMil»  MiMHf  II  »f,  pr/}piir/ill  ih'ijii  «f.H  prn|i*|ii  jl^ai^x  nsnuv.i'n^  ii 

li'.n  vdiiiii  11  lii  mipi'^inn  piimmiiii!!*,  mi*  util  un  joiirû  pnn'Oiii'ir  li*«rtii!ii 

«;ii  rrp;iiiiliiiil  ilfH  liir{{fn*(fH  pjiniil  il«)  'l'unie  iivro  un  l'ii^iliinix  ('orl<''- 

Iff  AoldiHit  fl  if  pfiiplr,  f|  fil  l'iii  |i;f,    ilintrilHiiiiil    niM  liiri*rin«!<(  nii 

fiiiil  i:ii'f:iili*r  ilf»  iM:riU  oïli  \v.  \u*y  pfiipli*.  Kit  iniiivrini  liry,  iiviirli  a 

if^iiinil  fliiil  rfpr/'Hfiitii  rifiniiiit  lfiiip*<,    (Iimiiiu    l'oriln:   iVwvr^'U'T 

iiii  lioiniii»  luililii  ri  hiiiih  liilfiM.  Jimniift  liii'M|ii4«rf<||ii-'r.l  nif  pififisii- 

Kiifiii,  lir  i())iiiivli*r   iHifi,  il  p^i  •  Inruil  iiiix  porli*«t  du  piiliiiii.  IJius 

Ht  iru  ii  lii  Wmii  d'iiiH*  tniiipii  iiriii^u  liillt*  Milll^l<llllltftV|l^il^({ull^»|'rtf'n- 

ddiiit  W  p:iliii*i  dti  lify,  i*t  ploiiKuji  tn*  Icn  hiiIiIiiIh  du  \wy  t*t  l«i  imm* 

lui  ni^iii«9    liii  |Hii|;iiurd    dntiH  In  li'^f  arirWs  du  iiiiiii^triî  ivlirlln  qui 

rmiir  du  vieux  Sidi-Olliriiuii,  nuii  m:  liiillil  uvri!  «uniriigis  itiain  Oiiit 

Huiif iTiiiii  4'l  MMi  liii  iilidlf tir.  \A^.}^  par  nurr.uinlifr  muiit  Ici  noiiihrcî. 

paitimMin    ilf    i\laliiiioiid    ManniMi  Tu  iMit  d(*  J(iii<«ul',  rtiduii  lu  |urU- 

paifiiuiiiifiilpiuidaiil  c.f  If  iiipH  If  rt  priidiMi^i)  uriiiiilnli!*  rniila  mir-lr^ 

lïiiviroiiN,  fl  iiiuhMafraifiil  luiit  Ii'h  idiainp  aux  pituU  du    vulii(|iM'ur. 

Miiiiifl  If  H  pariuirt  du  iiiallifiirt<ux  Sou  pufli  liii«piiait  ritpiuidaiil  «ii-» 

priuc'f.  Dfiix  dfn  DU  di;  ru  di^r-  r.orr.  (pirlmii'H  r.ruiuli'rt;  itiaÎH  SidU 

iiifi'    n'ftaifiil   fi'liappf.H  tiut   du  MuliiiKuid  M*ill  nuioiividiirpurlitii 

ttaluiii,  ft  (  lificlifilfiil  à  MftiilfViir  niddati  In  «tfi'iiifiil  d'olifinHuiiitti  ; 

V.  pf iipif  df  la   villi*  f!l  dfn  l'au-*  In  pniipli)  un  iiuiiiirffta  pidnt  ili: 

liourKnrii  litiir  liivrur;  iiiiiin  il»  l'u'  iii/'roiili!iilniiiiuit«    ni    lu    Irrriuir 

tout  iiuit*iiipar  lun  Hiilitllitatdc  Tu-  c]uiti|irliiiii  uelul  dv»  parlUuni  du 


i()4 


FLA 


chef  égorgé.  Le  nouveau  bey  9*est 
mainteiiii  tlâpuU,  malgré  de  ire- 
^      quens  démêlés  avec  K*s  chefs  leiu- 
poraires  de  la  régence  d^Alger. 
Des  déprédations  commises  par 
des  corsaires  tunisicnssur  le  com- 
merce delà  république  des  États- 
Unis  d^Amériqucs  avaient  engagé 
celle-ci  à  envoyer  un  armement 
dans   la  Méditerranée;   mais   le 
bey,  intimidé)  fit  rendre  les  na- 
vires capturés,  dédommager  les 
propriétaires  ,  conclut  un  trai- 
té avec  cette  puissance.  En  1817, 
les  feuilles  anglaises  ont  souvent 
fait  mention  de  Sidi-ftlahnioud 
Flassen,    et  ont  représenté   son 
gouvernement  comme  un  des  plus 
oppressifs  de  TAfrique.  Le  bey, 
et  ses  fils,  se  livraient  aux  ex- 
cès les  plus  répréhensibles,  en* 
levaient  les  femmes  libres  pour 
les  renfermer  dans  leurs  harems, 
et  se  permettaient  nombre  d'au- 
tres   exactions.    Quelques  jour- 
naux français  se  sont  empresses 
de  démentir  ces  faits.  Des  rela- 
tions commerciales  et  politiques 
assez  intiuies  se  tcouvaient  éta- 
blies à  ce  (te  époque  entre  la  Fran- 
ce et  Tunis;  un  juif  favori  du  bey 
et  priucipal  gérant  de  ses  finances 
obtint  par  la  suite  le  paiement  de 
sommes  considérables  qu'il  ré- 
clamait pour  d'anciennes  fourni- 
tures. Mais  malgré  les  défenseurs 
que    Sidi-Mahmoud    Flassen    a 
trouvés,  il  ne  parait  pas  que  son 
règne  soit  destiné  i\  fournir  le  ra- 
re exemple  qu'un  pouvoir  acquis 
par  la  fourbe,  ou  la  vioJence^soit 
exercé  avtc  sagesse  et  modéra- 
tion. 

FLAUGERGUES  (PiEaiiE-FBAN. 
çoi>).  né  en  i^ôc),  était  avocat  au 
commencement  de  la  révolution. 


FLA 

Il-en  embrassa  les  principes  sann 
exagération,  et  en  sincère  ami  de 
la  liberté.  Elu,  en  1790,  président 
de  l'administration  du  départe- 
ment de  i'Aieyron,  il  fut,  le  12 
juillet   1795,    dénoncé  avec    ses 
collègues  à  la  tribuue  de  la  con- 
vention nationale  par  l'ex-capu* 
cin  Chabot,  poiiravoir  fait  incar- 
cérer des  patriotes  qui  auraient 
pu  influencer  utilement  l'opinion 
du  peuple  en  faveur  de  la  consti- 
tution de  1793.  Un  décret  fut  por- 
té contre  lui  et  son  collègue  Gé- 
raldi  :  ils  devaient  être  tous  deux 
traduits  û  la  barre  de  la  conven- 
tion; mais  peu  de  jours  après  (le 
an  juillet),  sur  le  rapport  du  mê- 
me Chabot,  annonçant  que  les 
administrateurs  du  département 
de   TAveyron    avaient    reconnu 
leurs  erreurs  et  rétracté  leurs  ar- 
rêtés  liberticides,  ce  décret  fut 
rapporté.  M.  Flaugergues,  ense- 
veli depuis  dans  une  salutaire  obs- 
curité, traversa  avec  bonheur  les 
orages  révolutionnaires,  et  ne  re- 
parut que  sous  le  gouvernement 
impérial.  Il    fut    alors    nommé 
sous-préfet  à  Villefranche  ;  mais 
une  absence    prolongée  de  son 
poste  lui  ût  perdre  cet  emploi,-  et 
il  rentra  pour  quelque  temps  dan» 
son  ancienne  carrière  du  barreau. 
Présenté  comme  candidate  la  lé- 
gislature par  le  collège  de  l'arroo- 
dissement  qu'il  avait  administré, 
il  fut  nommépar  le  sénat,  en  jan- 
vier i8i5,  membre  du  corps-lé- 
gi^latif.  Le  23  du  même  mois,ses 
collègues  l'élurent  membre  de  tu 
commission  extraordinaire,  char- 
gée de  IVxamen  des  pièces  origi- 
nales concernant  les  négociations 
entre  Napoléon  et  les  puissances 
coalisées  contre  la   France,  M. 


FLA 

Mangergncs  hc  prononça  forlc- 
inciil  sur  la  nc('c?»}<ilé  de  conchire 
la  paix,  pour  soulager  lu  Frnncc 
qui  cntnmcnçnit  i\  sVjpui.^cr  en 
houiuics  vA  m  argent.  11  n'îpon- 
(litaii  î^raiid-ingc  (ducdc  Mas^^a), 
qui  lui  reprochait  dr  faire  do.^  mo- 
iious  iu(;ouH(itutionnt:ll(!S  :•  Je  ne 
i^counais  ici  rien  de  plus  tncon.Hti- 
»  tutionnel  (|iie  vousi-rndine,  vous, 
»qui  au  mépris  de  nos  lois  venez 
»  prést(l(T  les  représeutaus  dti  peu- 
»  pie,  quand  vous  n*avcz  pas  niê- 
»me  le  drnii  i\v,  siéger  A  leurco- 
)>lé.  »  M.  FlaugcTguesfuMioniMHS 
avec  MiM.  Lai. té  et  Rajrnouard  , 
membre  de  la  commission  char- 
riée «le  rédiger  une  adresse  i\  Tem- 
pere'jr,  doiil  la  forlune  chance- 
lait. Mlle  fut  eonj'ue  en  ItTmes  é- 
nr'rgiques,  et  ce  fut  la  première 
fus  que  le  chef  du  gouvern(*inent 
crahu's  éprouva  quelque  opposi- 
tion i\  ses  vues  de  la  part  des 
représentans  d'une  ^ervililé  jus- 
que-là muette  ou  apj)rohatricc. 
Après  les  événemens  du  mois 
de  mars  iHi^  ,  il  fut  un  des 
)>remierH  ,  dans  la  séance  du 
c.»r[)s-législatif ,  le  5  avril  ,  qui 
votèrtînl  pf)ur  la  déchéance  «le  Na- 
poléon; et  le  r  du  mOnift  mois,  il 
signa  la  lettre  qtie  ce  corps  adres- 
yt\  au  gouvernement  provisoire, 
conlcnanl  TadhésionAI  acte  cons- 
titutionuel.  tue  nouvelle  eham- 
Jue  ayant  é'ié  convnquéi;  par  le 
rni  pour  le  mois  de  juin,  il  en  fit 
jiartie,  et  fut  élu  par  ses  collègues 
candidat  pour  la  prési<lence.  Le  5 
uoOt  suivant,  il  parla  avec  force 
tm  faveur  de  la  liherté  de  la  pres- 
se, solemiellement  promise,  mais 
qu'on  l<>ndait  déjA  à  détruire.  Le 
?.  septembre,  il  s'opposa  à  diver- 
ses njesuresHnoiicièrcs  contenues 


FLA 


i65 


dans  le  nouveau  budget,  démon- 
tra le  yibc  de  la  cuinulalion  des 
exercices,  et  combattit  le  projet 
portant  création  de  bons  royaux. 
Le  22  septembre,  il  parla  en  fa- 
veur des  babitans  des  départe- 
mens  qui  avaient  été  réunis  ii  la 
France,  et  ti  qui  on  voulait  alors 
eidever  le  droit  de  cité,  qu'ils  h- 
vaîent  une  fois  acquis  et  si  chère- 
ment payé.  Rapporteur  d'une 
commission  de  la  chambre,  il  par- 
la plusieurs  fois,  au  mois  do  dé- 
cembre suivant,  sur  rextension 
de  pouvoirs  et  d\'ïtrribtitlonsqu*on 
voulait  donner  à  la  cour  de  cas- 
sation. Les  ministres  prétendaient 
rétablir  en  elle  l'ancien  ronsml  des 
parties, M  Ffaugergues  s'yopposa, 
et  finir  par  (\tire  la  profession  de 
f(M  suivante  :  «  Si  l'on  voulait  jn  • 
«mais  restreindre  les  prérogati- 
))ves  royales,  on  me  verrait  m'y 
nc»pposer  arec  chaleur;  mais  je 
»  pense  également  que  h'S  étendre 
»  serait  un  véritable  inconvénient, 
»ifl  je  me  prononciTai  en  tout 
»  temps  contre  la  moindre  cxten- 
«sion.  «Après  le  retour  de  Napo- 
léon de  l'ile  d'KIbc,  iVl.  Flauger- 
gnes  fut  élu  mi^mbre  de  la  cham- 
bre des  députés  de  i8i5,  et  au 
premier  tour  de  scrutin,  il  obtint 
dans  celte  assemblée,  après  M. 
lianjuinais,  le  plus  grand  nombre 
de  voix  pour  fa  présidence.  Il  fut 
nommé,  -le  7  jtiin,  vice-président. 
Il  se  montra  constamment  dans 
cette  mémorable  assemblée  ù  la 
hauteur  des  graves  circonstances 
01^  les  représentans  du  peuple 
français  se  trouvaient  placés,  et 
développa  souvent  des  talens  ora- 
toires très-distingués.  A  l'agilnr 
tlon  qui  se  manifesta  quelquefois 
au  sein  de  l'assemblée,  lorsqnc 


liib  FLA 

des  noiiyellc"  dôsastreiHfs  lui  c- 
taiciit  commnniqiioesy  M.  de  Flaii- 
gergiiOA  ojiposait  le  oalinc  cl  la 
dignité  si  conveiiahles  aux  repré- 
Acntans  d'un  grand  peuple;  il  os^t 
jiisle  dt*.  dire  aussi,  qne  jaiiiais  les 
et'is  s(:andidt*tix  aux  voix!  et  ia  clô- 
ture! faclôture!  n'élonirèrent  pon- 
danl  le:*  cent  jours  la  voix  des  amib 
delapntrie^  «  Lorsque  Annihal  eut 
«>  Vidnciiùljannes^disailM.ri.'iuger* 
i>guei>9  le  tiimulle  était  dans   Un- 
«nie,  mais  la  tranquillité  dans  le 
»sénat.  »ll    pr(>poî»a  de  déclarer 
qne  la  p^nerre  élail  nationale,  et 
«jue  tons  les  Français  étaient  ap- 
pelés à   la  flét'ense  connnnne.  Le 
?.4  jiiitJ»  il.fnl  chargé  de  se  rendre 
avec  M  lM.  Andréossv.Boissv  d'An- 
glas»  Labernardiérc  et  Valence  an- 
])rè9  des  généraux  ennemis  pour 
négocier  \\\\  armistice.  Dans  Tcn- 
trevncde  ces  eommi;?saires  avec 
le  lord\Vrllington.  il  s'opposa  for- 
lenient  \\  la  condition  imp(»sée  par 
le  général  anjrlais,  de    laîre  dé- 
pendre tonte  négociation  ultérieu- 
re, et  par  conséquent  les  destinées 
de  la  Fram'e«  de  la  réinstaltatiou 
immédiate      du      gouvernement 
ro}'al.  Après  la  seccinde  r(!>laura- 
tion,  le  roi  nomma  lM.  Flauger- 
gues  président  du  collège  électo- 
ral de  rAveyron, qui  l'élut  député. 
On  ignora  parquels motifs,  après 
avoir  acvcpté  cette  nomination, 
il  ne  se  rendit  pas  au  posje  d*lion- 
neur  où   il  venait  d'être  appelé. 
Sans  doute,  des  engagemens  nou- 
veaux ne  pouvaient  avoir  étoulVé 
en  lui.  comme  des  malveillans 
rinsinuèrent,  d'anciens  sentimens 
de  patriotisme  et  de  dévouement 
à  la   liberté.    C'était  surtout  en 
181 5  et  18 1(),  c'était  au  sein  mê- 
me  de   la  chambre  intraurabh. 


FL4 

qu'il  tdi  été  de  son  devoir  de  fai- 
re n^tentir  sa  voix  éloquente:  et 
l'on  ne  peut  que  déplorer  la  fata- 
lité qui  priva  alors  la  cause  i»atio- 
uale  d'un  défenseur  tel  que  M. 
Flaugergues.  Lors  de  la  convoca- 
tion pour  les  nouveaux  choix  en 
1816  et  années  suivantes,  il  ne 
fut  point  réélu,  mais  le  roi  l'a 
nommé  maître  drs  requêtes. 

FLAt(;i:l\(;iKS  r  Honoré), 
frèn'  du  précédent,  savant  astro- 
nome,ancien  associé  de  l'Institut, 
né  le  lô  mai  if.lô,  s'adonna  ('es 
sa  jeunesse  à  l'élude  des  inittbé- 
mati(|ne<<,   de  rastronomie  et  de 
l'histoire  naturelle.  L^n  mémoire 
de  loi  sur  la  Théorie  des  machines 
simples,  fot mentionné honorable- 
iiieul  par  l'académie  de  Paris  en 
17^9  et  1781.   11  publia   ensuite 
des  ménioirt\s  sur  la  différente  rè- 
fran*^ibilité  des  rayons  solaires  et 
sur  la  fleure  de  la  terre ^  sur  l'arC" 
en^ciel,  sur  les  trombes,  qui  forent 
couronnés  et    remportèrent    les 
prix  A    Lyon,  A  Montpellier  et  ù 
Toulouse,  ^ommé.  en i7i)7, direc- 
teur de  robservatïdre  de  Toulon, 
il  n'accepta  point  cette  place,  mais 
il  >e  livra  avec  léle  aux  travaux 
astronomiques,    et    enrichit     de 
beaucoup  d\d)servations    et    de 
calculs  Tonvrage   périodique  du 
célèbre    Lalande,   Connaissances 
des  temps,  i>l,  Flaugergues  fut  le 
premier  qui  découvrit  et  observa, 
en  marsiliia,  la  comète  qui  jeta 
tant   d'éclat  et    occupa  l'Kurope 
entière,  vers  le  mois  de  septem- 
bre  même    année.  En  181 5,  M. 
Flaugergues   remporta  encore,  à 
l'acadénn'e  de  Nîmes,  le  prix  poni* 
un  mémoire  sur  la  question  sui- 
vante :  Soumettre  à  une  discussion 
soigneuse  toutes  les  diverses  hypo* 


FLA 

thise$  imaginées  jusqu* ici  pour  eX" 
piiquer  l'apparence  connue  sous  le 
nom  (le  queue,  chevelure  ou  barbe 
des  eoniètes, 

FLAVlGiNY  (le  maiqois  de% 
l'ut  envoyé  par  le  roi  Loui»  XV 1, 
au  coininenceiritfnt  de  lu  révolu'- 
tion«  en  qualilé  (Je  ministre  pléni- 
potentiaire aiiprè«  du  due  de  Par- 
me. Il  ne  refini  point  en  France 
âprèft  le»  événenienii  du  lo  août 
179a,  et  mourut  à  Farme  Tannée 
suivante. 

FLAVIGNY  (C.  F.  comte  de), 
était  capitaine  des  gardcs-fran- 
çajseft  au  commencement  de  la 
révolution^  fui  nommé  maréchal- 
de-camp,  mai:*  qui  lia  le  service 
pour  «te  retirer  en  sa  terre  de 
Charnier,  près  la  Fère  en  Picar- 
dic^  où  il  mourut  le  1 1  décembre 
180 3.  Il  a  laissé  dei»  mémoirei 
tfur  Tart  militaire. 

FLAVIGNY  (A.  L.  J. ,  ticomte 
Dc),  ù\»  unique  du  précédent^  était 
lieutenant  aux  gardes-françaises. 
Après  le  licenciement  de  ce  corps, 
il  resta  à  Paris,  et  fut  au  nombre 
des  personnes  qui  se  rendaient 
journellement  aux  Tuileries  pour 
offrir  leurs  services  volontaires 
au  roi  et  à  sa  famille.  Échappé  à 
la  journée  du  10  août,  le  vicomte 
de  Flavigoy  fut  arrêté  quelque 
temps  après,  et  enfermé  dans  la 
maison  de  Saint-Lazare.  Après  iH 
mois  de  détention,  il  fut,  à  Tâge 
de  7)0  ans,  ainsi  que  sa  sœur  ma- 
dame Desvieux,  Agée  de  28  ans, 
traduit  devant  le  tribunal  révolu- 
tionnaire de  Paris,  comme  com- 
plice d'une  prétendue  conspira- 
tion de."»  prisonniers  de  Saint- La- 
zare. Condamné  à  mort  par  ce 
tribunal  de  sang,  le  24  juillet 
1 79^1,  ils  furent  tous  deux,  par  une 


FLA 


167 


déplorable  fatalités  traînés  à  ré-* 
chafuud  et  exécutés  peu  de  jours 
avant  la  chute  de  Uobespierrc. 

FLAVIGNY  (Louis,  comte  de), 
de  la  même  famille  que  les  'pr«'3cé-     ^ 
dens,  naquit  près  de  Lacm,  dépar- 
tement de  TAisne;  devint  page  du 
comte  d*Artoi.«,  et  entra  comme 
ollicier  dant%  le   ré,çinicnt  d'En- 
ghien,  au  commenoemeut  de  la 
révolution;  émigra  en   1791,  et 
servit  à  Parmée  de  Condé  en  qua- 
lité d^olTicier  de  rétat» major.  Son 
frère  était  préfet  de  la  Haute-Saô- 
ne, et  mournt  «^  VesonI,  en  1816. 
FLAVIGNY  (Alexawdbe,  com- 
te de),  parent  des  précédens,  né 
à  Genève  en  1770,  était  page  de 
Madame  et  entra  comme  oflicier 
dans  le  régiment  de  Colonel-gé- 
néral; émigra  on  1791,  et  entra 
au  service  de  TAngleterrc,  où  il 
devint  lieutenant-colonel.  Hentré 
en  France,  il  suivit,  en  i8i5,  le 
duc  de  Bourbon  dans  la  Vendée, 
et  a  rempli  les  fonctions  de  com- 
missaire extraordinaire  du  roi  à 
Nantes.  —  Vn  vicomte  de  Flavi- 
goy,  delà  même  famille, a  épousé 
pendant  rémigration  une  ûlle  de 
M.  Belhmann,  riche  banquier  de 
Francfort. 

FLAXMAN  (John),  sculpteur 
anglais,  le  plus  habile  artiste  dont 
s'honore  aujourd'hui  la  Grande- 
Bretagne.  Il  e»t  professeur  de  i*a- 
cadémie  royale  de  peintarc  de 
Londres,  et  par  brevet,  sculpteur 
du  roi.  Ayant  passé  une  partie  de 
sa  jeunesse  en  Italie,  il  y  a  laissé 
les  plus  honorables  souveDir8,>et 
les  connaisseurs  admirent  eocore 
à  Rome  plusieurs  de  ses  statues 
et  bas-reliefs  qui  y  sont  restés 
comme  monumens  de  son  séjour 
dans  la  patrie  des  arts.  Ses  pfia- 


iC8 


TLA 


cipaux  ouTragcs  en  Angleterre 
sont  :  le  monumenl  (''levé  au  poèie 
Cullîns  dans  la  catliéclrale  de  Chi- 
chestcr,  celui  du  lord  Mansfîeîd 
à  l^'estmînster,  les  mausolées  des 
lord  Howe ,  Abercrombie ,  et  la 
statue  de  Josuah  Reynolds.  11  a 
aussi,  dans  l:i  capitale  même  de 
la  Grande-Bretagne,  oflert  à  Tad- 
miration  de  tous  les  amis  de  la 
liberté,  les  traits  du  patriote  qui 
arraoba  les  colonies  de  rAuiéri- 
que  au  joug  anglais.  AVa>binglon 
semble  avciir  re^^u  une  nouvelle 
yie  du  ciseau  de  Floxman,  et  res- 
pirer encore  sous  le  marbre  qu'il 
lui  a  consacré.  Quelques  critiques 
scTères  prétendent  qu'on  pour- 
rait désirer  dans  les  ouvrages  de 
Tantenr  plus  de  moelleux  ,  de 
grûie  et  de  fini.  On  doit  aussi  à 
M.  Fbxman  un  grand  nombre  de 
dessins  qui  se  distinguent  tous 
par  la  correction  et  une  touche 
ferme  et  hardie.  La  première  col- 
lection vn  a  été  gravée  et  publiée 
sous  le  titre  de  Séries  de  gravures 
pour  expliquer  el  illustrer  les  poë^ 
mes  d'Homère,  (t Eschyle  el  du 
Dante,  'V Homère  forme  deux  vol. 
in-4",  ï/O^,  et  une  nouvelle  édi- 
tion en  a  paru  en  i8o5;  VEscliyle 
et  le  Dante  forment  deux  vol.  in- 
fol.,  i8o5.  On  a  publié  (Londres, 
1817),  in-fol..  une  seconde  série 
des  dessins  de  Flaxman,  pour  ex- 
pliquer les  travaux,  les  jours  et  la 
théogonie  d'Hésiode,  Le  lord  Elgin 
ayant  enlevé  à  Athènes  des  frises, 
bas- reliefs  et  autres  débris  de 
sculpture  antique,  une  commis- 
sion fut  nommée  parle  parlement 
pour  examiner  les  conquêtes  du 
noble  lord  que  plusieurs  person- 
ne.» qualifiaient  différemment,  et 
que  d'autres  estimaient  i'ort  au* 


FLE 

dessous  de  leur  valeur.  L'opinion 
de  M.  Flaxman,  qui  fit  partie  de 
cette  commi^sion,  est  consignée 
dans  le  rapport  fait  à  la  chambre 
des  communes  (1816,  in-S"),  et 
motiva  le  décret  d'après  lequel 
les  marbres  dits  d'Elgin  furent 
acq-jîs  par  le  gouvernement  an- 
glais, et  devinrent  propriété  na- 
tionale. 

FLECHELX,astronomeet  mé- 
canicien, est  auteur  d'un  Planis- 
phère qui  expose  le  aiouvement 
des  astres,  machine  ingénieuse  et 
utile  aux  commenp.  ns  qui  se  li- 
vrent à  rétude  de  rasironomîe. 
Il  a  aussi  publié  VOxoeosme ,  ou 
Démonstration  du  mouvement  an- 
nuel, tropique  et  diurne  de  la  terre 
autour  du  soleil,  Paris,  1784,  in- 
8*.  Flécheux  est  mort  à  Paris  le 
4  novembre  1 790,  âgé  de  55  ans. 

FLERS  (hb),  maréchal-de- 
camp  au  commencement  de  la 
révolution  «  fut  employé  sous  les 
ordres  du  général  Dumouriez,  en 
1792,  et  se  distingua  dans  une 
affaire  au-devant  du  camp  de 
Maulde.  dans  laquelle  il  fut  blessé. 
Le  général  en  chef  lui  confia  le 
commandement  de  la  ville  de 
Bréda  ;  mais  dépourvu  de  moyens 
de  dtvfcnse  suifisans,  il  fut  forcé 
de  rendre  cette  place  aux  armées 
coalisées,le  2  mars  1795. Le  géné- 
ral Fiers  en  sortit  à  la  tête  de  la 
garnison,  avec  tous  les  honneurs 
de  la  guerre.  Nommé  ensuite 
commandant  en  chef  de  Tarraée 
des  Pyrénées,  en  remplacement 
du  générai  Servan,  il  n'y  fut  pas 
plus  heureux  que  son  prédéces- 
seur, et  essuya  quelques  revers 
qui  lui  furent  imputés  à  crime. 
Arrêté  et  renferme  au  Luxem- 
bourgy  il  fut  traduit  au  tribunal 


FLK 

r/iYolutionnairn    do    Pai'iii«   le  4 

tlioriiiidor  ai)  'Ji(  170*^0*  ^<'>)<l<i"i* 
11(1  à  mort  roiiiinn  c;oinpUcn  (ru* 
III!  prôh'inluc  conspiration  dus 
prinonniorn,  et  v.x^iVMiè  le  in/)rno 
jniir. 

FLKSSi:LLK.S(t)K),n6eni7ui, 
iVi'itn)  rAtnillc  <to  rohi)  ancienne 
vi  «li.HiinguiM!,  II  intnointnts  trè»- 
joiinr,  maître  dcM  requête»,  <!ingu- 
ra  dùjA  danii  \v.h  iroiMvn  do  Hrc- 
ln|(ii(j,  n\\  il  ne  d/ivona  nu  duo 
d'Aiguillon,  «t  nvi  joii^nil  onsuito 
aux  perMécutrurMdr  Tilluntrc  ina- 
gi;»tral  do  La  (ihaloini.H.  Kéoom- 
pon»opar  la  ooiir  pour  fiacundul- 
In  nw  <;rllo  allairi',  Il  fut  nommé  ù 
i  intondaiioo  do  l^yfui,  H*y  flt  ai* 
nM'-r  par  hoh  mmnrHdouooH  ot  i'aoi- 
li'A,  ain*«i  (pu;  par  h;  7>l(>(pril  d/s- 
ploya  pour  Ioh  înlôr^tH  do  ootto 
villo.  Il  y  l'onda  un  prix«en  17774 
pnnr  lo  prrroclionnomonl  ilc  la 
triuhin;  d^n  hoioH  (Ui  noir,  l'eu 
do  lenipH  avant  la  r/îvolutitin,  il 
i'nt  nommé  oouHoillcr-dVuat  et 
prôvùt  deH  mar<:handH  i\  Vnrln, 
iU)\\v,  dorni^;ro  plaon«  dont  lei 
r  MiotiouH  fio  irouvaiont  i\  poupriïfi 
lo.-t  mrmt'f*  rpio  ooIIiim  rouliôo.Hdo- 
]Mii.H  aux  mairo.*t,  ôtail  dovonue 
Www  diincilu  1^  romplir  en  oon 
•  iMMpft.  d*oragoH  pcditiquoK.  Un 
homnio  do  plainir,  d'un  carartAre 
l«gor  ot  incertain,  tidipio  PIohhoI* 
IcH,  yétait  surtout  pou  pro])ro.  Au»- 
«i  M)  pordit*iU  on  foulant  ménager 
I4M  doux  parli*tf  et  on  paralf((«ant 
patriote  i\  lllAtol  do-Ville,  tout 
l'ii  Aorvant  fa  oour.  Son  relati<m!9 
inlimcit  avee  le  lianm  <le  HoKon- 
vil,  cpii,  .H(ninlo!4  ordrcndu  mare- 
elial  do  Broglio,  oonimandait  lo» 
ij'onport  Miift.soH,  oC  <pii  avait  <uign- 
^ii  le  gouvoriHuir  de  In  Dantillo  ù 
MO  délvudrci  lui  devinrent  ruiiei"> 


FLE 


160 


tél.  Vivement  Interpoll/)  \\  PIIA- 
Cel-de-Villo  dan^i  la  journée  dui/| 
juillet, pnrGaran«(iOulon|oleotour 
de  Pari»,  (uir  nv,n  torgiver»nti<m» 
)»orpéluollo.H  et  nnr  »e^  rapport» 
avec  le»  ennemi»  du  peufyle,  le 
malhourouxFle»»elle»pAlit,bnlhu* 
tin,  et  chorohu  vainomeot  A  prou- 
ver »on  innocence.  Sa  voix  nllo- 
rée  était  ù  peine  entendue  ik  quel- 
que» pn.H  de  lui.  Tout-ii-coup  un 
cri  uVdovn  dnn»  la  loulo  ;  «»  Au  l'n- 
nlain-Royal,  \\\  Il  »e  jn»tiflera.  • 
«  l*ih  bien!  ropondit*il,  allon»  ati 
n  Palain-Kojal,  net  il  ne  leva  on 
effet  pour  »ortir,  preH»^î  de  tous 
cAté»  par  la  multitude.  Une  lettre 
trouvée  dan»  (n  poche  <lu  gouver* 
tieur  do  la  Bi)»tillo  Do  Lannay, 
dan»  lacpiello  Fle»Hclte»  Texhor- 
lait  à  »o  déroudro  et  lui  promet- 
tait <lo  prompt»  »ocour»«  déoida, 
dit-(ui,  »a  perle.  A  peine  arrivé  au 
ha»  do  ro»ealier  qui  do*^cend  »iir 
la  place  do  (f  révo,  un  jeune  hom- 
me  lui  tira  un  coup  de  pi»toIot  & 
hout  portant  et  lui  caH»n  la  ti^te. 
I^a  foule  HO  précipitaalors  »ur»on 
cadavre,  dont  on  Ȏpara  celte  tO- 
to  »anglnnte  qui  fut  promenée  »ur 
une  pique  au  Palai»-l\oyaletdanii 
lofi  rue»  de  Pari».  Lo  corps  fut 
traîné  dan»  la  fange  par  d*nutref 
furieux.  Flei»olle»  devint  nin»i,  h 
r/lge  do  soixante-huit  an»,  une  de» 
première»  victhue»  de  IVITerve»- 
couce  d'un  peuple,  qu'on  mépri- 
sait trop  aior*4  piuir  le  craindre 
encore,  et  que  d'impruden»  con- 
soillers,  A  Vemafilo»,  dépeignaient 
toujours  comuie  nue  tourbe  in- 
solente, mnl»  l/)cho,  qu'on  pour- 
rait réduire  et  chAlien^  volonté,  ili 
Taido  de  quelque»  régimens  suis* 
»e»  ou  allemand». 

FliEl)IUAN(JinÔHK-CiUBl.l!MA- 


170 


FLE 


cnb),  plus  conDu  soas  le  nom  du 
marquis  de  V Angle ,  né  en  Breta- 
gne en  174^9  a  publié  un  grand 
nombre  d*ou¥rages.  L'auteur  y 
montre  presque  toujours  de  hau- 
tes prétentions  À  Teffprit.  Cette 
recherche  fatigue  et  uuit  à  Tefifet 
général.  De  L'Angle,  d'ailleurs, 
n'atteint  pas  toujours  le  but  qu'il 
se  propose,  et  ne  fait  même  que 
trop  rarement  un  usage  honora* 
ble  de  l'esprit  dont  il  était  eifec- 
tivemcnt  doué.  Son  premier  ou- 
vrage. Voyage  de  Figaro  en  Espa- 
gne, Saint-Malo  (Paris),  1785,2 
vol.  in-ia^  eut  du  succès,  et  fut 
condamiiéypararrOt  du  parlement 
du  2G  février  1788*  à  être  brûlé 
au  bas  du  grand  escalier  par  la 
main  du  bouireau.  Cet  arrêt  a- 
|outaiiiûniment  à  la  vo^iie  du  li- 
vre, qui  eut  plusieurs  éditions,  et 
qui  fut  traduit  en  anglais,  en  ita- 
lien, en  allemand,  et  en  danois. 
La  dernière  édition  fut  publiée  à 
Paris,  eni8o5,  in-S",  sous  le  titre 
de  Voyage  en  Espagne  par  M.  de 
i'jângle^ô'^'édliioni  seule  avouée 
par  l'auteur.  Une  critique  sévère, 
mais  souveutjusfe,  de  cet  ouvra- 
ge, parut  peu  de  temps  après  sous 
le  titre  de  Dénonciation  au  public 
du  Voyage  d'un  soi-disant  Figaro 
en  Espagne,  On  en  avait  orné  le 
frontispice  d'une  vignette,  repré« 
«entant  une  poignée  de  verges  et 
un  fouet  en  sautoir.  M.  de  L'An-* 
gle  publia  ensuite  :  Amours  ou  Let- 
tres d'Alexis  et  Justine,  NeuchA- 
tel,  1786,  ï  vol.  r<»-8%et  1797,3 
vol.  io' iS;Talfleau  pittoresque  de  la 
Suisse,  Paris,  17QO,  in-8^,  Liège, 
1790,  in- 1  l'ySoirées  villageoises, ou 
anecdotes  et  aventures  avec  des  se- 
crets intéressons,  1791,10-12;  Pa- 
ris  littéraire^  an   7,   in-ia;  ou- 


FL£ 

vrage  salirique*  plein  d'infurèi 
contre  plusieurs  hommes  estima- 
bles, mai»  qui  n*eut  aucun  suc-* 
ces,  et  que  l'auteur  reproduisit 
deux  ans  après  sous  le  titre  d« 
C  Alchimiste  littéraire,  sans  en  ob- 
tenir davantage.  Afc^Ti  Voyage  gn 
Prusse,  ou  mémoires  secrets  sur 
Fréderic-le-Grand^  et  sur  la  cour 
de  Berlin^  1806,  in-8";  Nécrologe 
des  auteurs  vivans,  1807,  in- 18, 
dans  lequel  Tauteur,  en  parlantde 
lui-même,  ne  se  reproche  qu'un 
abusexcessif  de  l'esprit.  Cet  ou- 
vrage devait  être  continué, et uu 
nouveau  volume  était  promis  au 
public  tous  les  six  mois^  mais  la 
mort  vint  interrompre  le  cours 
des  travaux  littéraires  de  l'auteur, 
le  12  octobre  1807. 

FLEURIËL  (l'abbé), émigra  en 
1790,  et  employa  avec  succès  , 
pour  l'avancement  de  sa  fortune, 
un  esprit  insinuant  et  des  talens 
très-distingués  pour  la  conduite 
des  affaires  secrètes.    Il  émigra 
dès  le  commencement  de  la  révo- 
lution, et  ayant  obtenu  la  faveur 
du  comte  de  Rlacas  en   1793,  il 
dut  à  sa  protection  l'avantage  de 
travailler  en  qualité  de  secrétaire 
dans  le  cabinet  du  roi.  Après  la 
rentrée  de  S.  M.  en  France,  M. 
de  Blacas  étant  alors  ministre, 
l'abbé  Fleuriel  fut  nommé  cha- 
pelain  ordinaire  du  roi  et  écri- 
vain du  cabinet.  11  suivit  le  comte 
de  Blacas  àGand,  en  mars  181 5, 
et  fut  nommé,  quelque  temps  a- 
près  ,  aumônier  de   la   légation 
française  à  Rome,  où  il  retrouva 
encore   son    protecteur.    L'abhé 
Fleuriel    est    fortement    inculpé' 
dans  le  Moniteur  du  \C\  mai  fnê- 
me  année:  Une  discussion  avait 
eu   lieu  au  parlement  d'Angle- 


FLE 

terre,  telalîveinent  aux  négocia-» 
lions  du  congrès  de  Vienne  avec 
le  roi  Joachiin  de  Naples.  Des 
lettres  de  Napoléon  à  Murât  a- 
vaicnt  été  saisies  et  produites  a- 
près  avoir  passé  par  les  mains  de 
Tabbé  Flenriel ,  qui  fut  accusé 
d'avoir  falsifié  ces  lettres  ainsi 
que  toute  la  correspondance  de 
Murât;  l'art  et  la  perfection  de  la 
main-d'œuvre  dans  ces  change- 
mens  étaient  remarquables ,  à  ce 
qu'on  assure,  et  tels  que  le  gou- 
vernement anglais  lui-même  a  pu 
en  être  du}ie  un  instant;  mais  le 
fuit  imputé  à  Tabbé  Fieuriel 
n'ayant  jamais  été  légalement 
prouvé,  on  ne  saurait  lui  en  adju- 
ger ni  le  blâme  ni  le  mérite. 

FLEUHIEU  (Cbarlbs-Pibmi^- 
Claret,  comte  de),  nnnistre  de  la 
marine  sous  Louis  XVI,  membre 
de  l'académie  des  sciences  et  de 
l'institut;  chef  du  bureau  des  lon- 
gitudes, sénateuf,  grand-officier 
de  la  légion  d'honneur,  etc,  na- 
quit à  Lyon,  le  a  juillet  173B. 
Destiné  d'abord  à  l'état  ecclésias- 
tique, ses  parens  cédèrent  bien- 
tôt aux  désirs  du  jeune  Fleurîeu, 
que  ses  goûts  et  ses  études  por- 
taient vers  une  autre  carrière, 
dans  laquelle  il  devait  un  jour 
s'illustrer.  11  entra  dés  l'âge  de 
i5  ans  et  demi  dans  la  marine, 
j|hses  taiens  et  de  vastes  connais- 
simces  acquises  déjà  dans  un  âge 
peu  avancé,  le  ûrent  distinguer. 
Après  la  paix  de  i^GS^  il  se  livra 
avec  une  ardrur  redoublée  A  l'é- 
tude. Le  pr«;mier  ('mit  de  ses  tra- 
vaux fut  un  projet  de  urécanisme 
in^étiieux  pour  la  construction 
d'une  horloge  marine,  dont  le 
modèle  mérita  le  suffrage  des  ar- 
tistes et  des  marins.  De  concert 


fLB 


•  71 


AT^c  le  -eélèbre  horloger  Ferdi- 
nand Berthond,  auquel  il  avait 
communiqué  ses  idées,  et  qui  à 
fon  tour  lui  enseigna  tous  les  prn-'^ 
cédés  de  son  art,  il  perfectionna 
sadécou  verte, et  lespremières  hor*- 
loges  marines  furent  fabriquée» 
en  France.  Le  comte  de  Fleurieii 
eqty  on  i^tiS,  le  commandement 
de  la  frégate  Vlsis^  et  fit  un  voja« 
ge  de  long  cours  pendant  lequel 
ces  instrumens  furent  essayés.  U 
publia  À  son  retour  la  relation  de 
son  voyage  et  d»  «es  eiLpcriences^ 
ouvrage  distingué,  qui  contribua 
aux  progiès  d/u  l'art  nautique.  Le 
poste  important  de  directeur-gé- 
néral des  ports  et  arsenaux  de  la 
marines  lui  fut  confié  en  1*776; 
et    il    ajouta    m    sa    réputation 
de  bon  marin,  celle  d'adminis** 
trateur    habile    et    intègre.    Ge 
fut  lui  qui  rédigea  les  projets  des 
opérati|i>ns  navales  de  la  guerre 
de  1778,  <^  il  fournit  aussi  les 
plans  des  voyages  de  découvertes 
qui  furent  entrepris  depuis  par 
Lapeyrouse  et  Ëntrecastesux.  Dé* 
signé  par  l'opinion  publique,  dès 
le  commencement  de  la  révolu- 
tion, comme  l'homme  le  plus  pro- 
pre au  ministère  de  la  marine  et 
des  colonies,  il  y  fiit  nommé  par 
le  roi,  le  37  octobre  1790;  mais  il 
donna  sa  démission  dès  le  17  mai 
de  l'année  suivante.  L*aménité  de 
son  caractère  et  de  ses  mœurs  a- 
vaient  fait  concevoir  au  roi  Louis 
XVI,  non-seulement  de  l'estime, 
mais   une  afiection    particulière 
pour  le  comte  de  Fleurieu  ,  et 
le  monarque  le  nomma  gouver- 
neur de  son  fils  le  dauphin,  alors 
prince  royal.  Les  tempêtes  politi* 
qucs,  plus  terribles  encore  que 
celles  dont  l'intrépide  marin  avait 


171 


FLE 


»i  souvent  braré  la  fureur  sur  un 
autre  élément^  Farrachèrent  î\  ce 
poste  en  1792.  11  se  retira  alors 
:\  la  campagne,  et  chercha  des 
consolations  dans  ses  études  favo- 
rites. Quoique  arrêté  en  septem- 
bre 1793,  et  renfermé  aux  Made- 
lonnettes.  il  eut  le  bonheur  d*é- 
chapper  à  la  faux  réTolutionnai- 
re^  et  fut  élu,  par  le  département 
delà  Seine,  député  au  conseil  des 
anciens,  en  1797.  Exclu  de  cette 
assemblée  lors  desévéneniens  du 
18  fructidor,  il  fut  appelé  au  con- 
seil-d*état  par  le  pr(*mier  consul, 
après  la  révolution  du  18  brumai- 
re. 11  passa  ensuite  ùl  Tintendan- 
ce  de  la  maison  de  Napoléon,  fut 
décoré  de  la  grand*  croix  de  la  lé- 
gîon-d'honneur,  nommé  gouver- 
neur des  Tuileries  et  du  Louvre, 
et  membre  du  sénat.  Le  comte  de 

,  Fieurieu  mourut  généralement 
regretté,  le  18  août  1810.  Outre 
la  relation  de  son  voyage  sur  1"/- 
sis,  il  a  publié  les  ouvrages  sui- 

,  vans  :  Découvertes  àes  Franf^ais 
dans  le  sud -est  de  la  Nouvelle^ 
Galles^  Paris,  imprimerie  royale, 
J790,  in-4*.  L'auteur  y  prouve 
que  les  îles  Saloman,  découvertes 
par  Mandana ,  sont  les  mêmes 
que  celles  visitées  par  le  capitaine 
français  Surville  et  par  le  lieute- 
nant Shortiand.  Le  premier  les 
avait  nommées  terre  des  Arsacides, 
et  en  avait  reconnu  toute  la  par- 
tie orientale,  tandis  que  le  second 
en  avait  visité  la  partie  occiden- 
tale. On  avait  été  depuis  jusqu'A 
nier  Texistence  de  ces  îles  long- 
temps perdues  de  vue  par  les  na- 
Tigateurs  :  Voyage  autour  du  mon- 
de, fait  pendant  les  années  1790, 
91  ^f  92,  par  Etienne  MartUand, 
Paris,  an  6  (1798),  4  vol.  in-4*. 


FLE 

Cet  ouvrage  est  accompagné  de 
cartes  hydrographiques  très- pré- 
cieuses ,  et  précédé  d'une  intro- 
duction du  plus  grand  intérêt  sur 
toutes  les  navigations  À  la  côte 
nord-ouest  de  rAmérique.  Atlas 
de  la  Baltique  et  du  Categat ,  qui 
n'a  pas  été  entièrement  achevé  ; 
mais  les  planches  existantes  ont 
été  faites  avec  le  plus  grand  sofn, 
et  sont  d*une  grande  utilité  aux  na- 
vigateurs. Le  Neptune  américo  sep- 
tentrional,  avec  cartes  exécutée» 
par  Bonne  ,  sous  la  direction  du 
comte  de  Fieurieu.  Enfin,  il  a  lais* 
se  en  manuscrit  le  commencement 
d'une  histoire  générale  des  navi- 
gations de  tous  les  peuples,  dont 
la  première  partie  seule  contenant 
la  navigation  des  anciens,  se  trou- 
ve à  peu  près  terminée, et  contient 
des  notices  d'un  grand  intérêt. 

FLELRIGEON,  écrivain  dis- 
tingué*  a  publié  plusieurs  ouvra- 
ges estimés  sur  diverses  branches 
de  Tadministration,  entre  autres 
un  Manuel  administratif  j  1801,  5 
vol.,  1806,  7  vol.  xn-S";  Observa- 
tions sur  la  propriété,  fadminiS'^ 
i ration,  la  police  des  cours  d'eau 
non  navigables  ni  flottantes,  1810; 
Le  Guide  des  jurés,  1811.  în-8*. 

FLEDRIOTdeLaFLEURIAYE; 
ancien  garde-dii-corps  du  roi,  é- 
tait  originaire  d*Ancenis,  dans, 
ci-devant  province  d'Anjou, 
que  l'insurrection  éclata  dans 
départemens  de  lu  Vendée,  il  prît 
les  armes  sous  les  auspices  de 
Charctte  ,  son  parent ,  et  fut  fait 
chef  de  division  de  l'armée  ven- 
déenne, après  avoir  perdu  son 
frère  au  siège  de  Nantes.  Cette 
armée,  si  souvent  battue  par  les 
troupes  de  la  république  ,  fut 
plus  d'une  fois  sauvée  d'une  dcs- 


is  ïS 


FLE 

tructîon  complète,  par  la  bravou- 
re et  lu  présence  d'esprit  du  géné^ 
rai  Fleuriut.  Â  la  suite  du  combat 
d'Ancenisy  il  couvrit  la  retraite» 
et  protégea  le  passage  de  la  Loi- 
re. Après  la  sanglante  affaire  du 
Mans,  il  reçut  le  commandement 
en  chef  d*un  corps  de  7000  bom- 
mes*  qu'il  était  parvenu  i\  rallier, 
et  avec  lequel  il  se  trouva  à  celle 
de  Savenuy,  où  Kléber  et  Moreau 
anéantirent  ce  qui  restait  de  Tar- 
mée  vendéenne,  le  a  nivôse  an  a 
(aa  décembre  179'^).  Après  s'être 
personnellement  battu  en  déses- 
péré, il  se  fit  jour  i\  la  ttite  d'une 
poignée  d'boinmes.  II  (it  encore 
la  campagne  de  1794  ^^^^  Sapi- 
iiaud;  signa  le  traité  de  paix  con- 
clu ,  le  i5  février  1795,  entre 
Gbarettc  et  les  généraux  de  la 
république;  et  se  retira,  après  la 
pacification,  dans  son  pays  natal, 
d'oi\  il  n'a  plus  reparu  sur  la  scè- 
ne politique. 

FLKDIUOT-LESCOT,  fimo 
damnée  de  Robespierre  et  ancien 
maire  de  Paris,  était  né  i\  Bruxel- 
les en  i7r>i.  Les  troubles  qui  pré- 
cédèrent dans  son  pays  la  révolu- 
tion française,  le  forcèrent  à  s'ex- 
patrier :  il  vint  i\  Paris,  et  s'y  livra 
i\  l'arcbitecture.  11  remplit  pendant 
quelque  temps  les  fonctions  do 
commiâi^aire  aux  travaux  publics, 
et  fut  ensuite  le  digne  substitut 
do  l'infAme  Fouquier-Tinville,  a- 
lors  accusateur  public  près  le 
tribunal  révolutionnaire.  Reçu  A 
peu  près  dans  le  même  temps  ù  la 
société  des  jacobins,  il  se  distin- 
gua bientôt  parmi  les  membres 
les  plus  forcenés  de  cette  société 
d'odieuse  mémoire,  et  contracta 
d(;$  liaisons  intimes  avec  les  plus 
furieux  démagogues  de  cette  épo- 


FLE  175 

c(M.  Robespierre  ,  charmé  de 
trouver  dans  Lescot  un  homme 
enUèrement  dévoué  au  régime  de 
te(jBùr  qu'il  faisait  alors  peser 
surla  France,  le  fit  nommer  mai- 
re de  Paris  en  germinal  an  a.  La 
conduite  qu'il  tint  durant  le  court 
exercice  de  ses  fonctions  ne  dé- 
mentit pas  l'atrocité  de  son  carac* 
tère.  La  journée  du  9  thermidor 
lui  fournit  l'occasion  de  témoi- 
gner   son  protecteur  toute  sa  re- 
connaissance. Robespierre  venait 
d'être  arrêté  et  conduitau  Luxem- 
bourg :  Fleuriot  Gt  fermer  les 
barrières,  sonna  le  tocsin,  ras- 
sembla autour  de  lui  dans  l'Hôtel- 
de-Ville  le  corps  municipal,  et 
garnit  la  place  de  troupes  et  d'ar- 
tillerie. Bientôt  Robespierre  mon- 
te  à  rilôtel-de-Ville,  accompagna 
de  ColTmbal,  qui  Pavait  enlevéde 
sa  prison  :  Fleuriot  proclame  oe 
monstre  sauveur  do  la  patrie,  ju- 
re avec  tous  les  assislans  de  le  dé- 
fendre jusqu'à  lu  mort,  et  cher- 
che A  exciter  un  soulèvement  en 
sa  faveur;  mais  dans  le  même 
temps  la  convention  nationale 
rendait  un  décret  qui  mettait  hors 
la  loi  Robespierre,  Fleuriot  et 
leurs  adhérons.  Arrêtés  immédia- 
tement par  Bourdon  de  POIse,  ils 
furent  exécutés  ensemble  le  len« 
demain. 

FLEIJRY  DE  CHABOULON 
(P.  A.  Ëdouabd),  ex-secrétaire  de 
l'empereur  Napoléon  et  de  son 
cabinet  f  maître  dos  requêtes  au 
conseil 'd'état,  barôO,  oilicier  do 
la  légion-d'honneur,  chevalier  de 
Tordre  do  la  Réunion.  Doué  d'uuo 
âme  ardente  et  d'un  esprit  ac- 
tif, il  n'attendit  pas  que  l'Age  TetU 
fait  homme  pour  prendre  part 
aux  alTaire»  publiques;  à  i5anii| 


^74 


PLE 


déjà  considéré  comme  bon  éi- 
toyen,  il  fut  nommé  comman-^ 
dant  d*un  bataillon  de  g^rdtttta- 
tionule.  A  16  ans,  il  marcba^Pi- 
tre  la  convention,  au  i3  vendé- 
miaire, fut  fait  prisonnier,  et  ne 
dut  la  vie  qu*i\  l'intérêt  qu'inspi* 
re  tonjours*  la  témérité  dans  une 
grande  jeunesse.  Les  lois  révolu- 
tionuaircs  le  forcèrent  à  renon- 
cer ù  Texpectative  d'une  fortune 
brillante  :  il  embrassa  la  carière 
administrative.  Employé  dans  les 
)Onanccs,  sous  les  ordres  du  mi- 
nistre d'état  de  Fermont,  il  con- 
tribua, par  une  intégrité  à  toute 
épreuve,  ù  préserver  le  trésor  pu- 
blic 'de  plusieurs  spoliations  ha- 
bilement concertées.  Devenu  au<^ 
diteur  au  conseit-d'état,  il  fut  at- 
taché à  la  direction -générale  des 
domaines,  et  bientôt  après,  nom- 
mé à  l'importante  sons-préfectu- 
re de  Chfiteau-(\-hois  (départe- 
ment de  la  Meurthc),  où  Ton  n'a 
point  ent'ore  oublié  qu'il  intro- 
duisit et  qu'il  propagea,  par  ses 
«oins  et  à  ses  frais,  le   bienfait 
inappréciable  de  la  vaccine  :  l'em- 
pereur, à  celte  occaéion  *  lui  dé- 
cerna l'une  des  deux  médailles 
accordées,  en  1804^  aux  fonction- 
naires civils.  La  disette  de   181a 
lui  fournit  une  nouvelle  occasion 
de  signaler  sa  philanthropie.  A 
sa  voix  et  ik  son  exemple,  s'ou- 
vrirent de  nombreuses  souscrip- 
tions; Tabondance  remplaça  la  fa- 
mine; les  riqhes  le  félicitèrent, 
les  pauvres  le  bénirent.  A  la  fin 
de  la  môme  année,  les  braves  é- 
chappés  aux  désastres  de   Mos- 
cow,  et  aux  lâches  défections  de 
Léipsick,  rapportèrent  dans  le  dé- 
partement de  la  Meurthe   cette 
ilèvre  contagieuse,  si  justement 


IPLE 

appelée  fa  fièvre  du  maiheur.  Le 
préfet  de  Nancy,  le  sous-préfet  de 
Sarrebourg,  ainsi  qu'une  foule 
de  citoyens   généreux ,  périrent 
victimes  de   leur  humanité.  M. 
Fleury,non  moin.^  zélé,  mars  plut 
heureux,  sot,  par  son  infatigable 
prévoyance,  détourner  le  mal  de 
ses  administrés,  et   s'acquit  dé 
nouveaux  droits  à  leur  estime  et 
ù  leur  reconnaissance.  Les  puis- 
sances alliées,  enhardies  par  les 
traîtres,  avaient  franchi  le  Rhin  , 
d'où  la  V  ictoire  les  tenait  éloignées» 
depuis  i5  ans,  M.  Fleury  fut  ap- 
pelé ,  dans  cette  circonstance,  à 
faire  éclater  »on  amour  pour  la 
patrie ,  et  son  dévouement  pour 
son  prince.  Placé  en   sentinelle 
perdue  sur  le  chemin  de  l'enne- 
mi, on  le  vît  remplir  à  la  fois  les 
fonctions  d'administrateur,  d'in- 
tendant et  de  chef  militaire.  Le 
cnmte  Colchen,  commissaire  ex- 
traordinaire, et  l'illustre   maré- 
chal Ney,  qui  l'avait  surnommé 
l'intrépide  soas^ préfet ^  le  signalè- 
rent à  l'empereur,  comme  un  des 
meilleurs  et  des  plus  fidèles  ser- 
viteurs de  l'état.  Lorsque  les  pro- 
grès de  l'ennemi  l'eurent  forcé  à 
quitter  son  poste,  il  fut  envoyé 
comme  auditeur  au  quartier  im- 
périal; il  joignit  Napoléon  ù  Mon- 
tereau.  L'empereur,  après  avoir 
coiilié  plusieurs  missions  impor- 
tantes   M.  Fleury,  le  chargea 
d'aller  remplir  les   fonctions  de 
préfet  à  Reims,  que  le  brave  gé- 
néral Corbineau  venait  d'enlever 
à   la  baïonnette.  M.   Fleury  re- 
çut Tordre  d'armer  les  bataillons 
nationaux,  et  d'organiser  au  bruit 
du  tocsin  l'insurrection  des  caiD« 
pagnes.    Le   générai  ennemi  ne 
tarda  pas  à  être  informé  de  dis 


dinposilions  par  Icd  transfuges., 
ai  lit  proclamer  au  muu  de  la 
trouipe  que  tout  Ibnclioiinni- 
re  puliiio  (fui  forait  souuer  le 
tocsin,  et  qui  cluircheruit  A  ttou* 
l«vt:r  l<i  peuple,  hcrait  iuîh  hur.<«  du 
droit  dt'i»  ^tiîi$  tl  pa:t8Û  par  \t:$ 
urines.  Muin  cilui  «pie  le  brave 
dcH  hravcH  avait  hurnoniiné  Tiu- 
trcpide  ne  pouvait  céder  à  de  pa- 
reilles menaces  ;  il  inonda  la 
Champagne  de  proclamations  é- 
nergiquc!» ,  et  dans  lesquelles  il 
provoquait  ik  la  résistance,  au 
moment  où  'jfsooo  Russes,  après 
plusieurs  sommations  repou»itées 
avec  mé|)ris,  emportaient  d*as-> 
8a ut  la  ville  de  Keims.  M.  Fleu* 
r^,  é(:lia[>|)épar  miracle  aux  per- 
quisitions d'un  ennemi  cruel,  res- 
ta laelié  dans  les  murs  deiieims, 
)u>qn  au  moment  où  la  victoire, 
la  dernière  que  Tempereur  de- 
vait remporter,  vint  lui  rendre  la 
liherlé  vA  la  vie.  Lors  de  la  pre- 
mière restauration,  il  ^e  retira  vn 
Italie,  et  rentra  en  France,  le  jour 
même  où  Napoléon  débarqua  au 
golle  de  Juan  :  il  le  joignit!^  l'>'(>n, 
devint  mju  secrétaire  iulime,  et 
fut  mis  avec  lui  hors  la  loi,  par 
IVrdounauce  ro^ide  du  G  mart» 
181.^).  Au  momelit  où  Napoléon 
reiihait  aux  Tuileries,  un  agent 
autrichien  venait  dVlrc  arrêté. 
'Ses  rèvélalious  avaient  appris 
qu'il  avait  remis  au  duc  d'Otranlu 
une  lettre  du  Trince  Metternich. 
et  qu'une  entrevue  devait  avoir 
lieu  à  Bâie  entre  une  personne 
que  le  docd'Otrante  avait  promis 
d'envoyer,  et  un  baron  de  Wer- 
iicr,  a^ent  diplonuitique.  Napo- 
li'*(Mi  donna  l'ordre  à  M.  de  Fleury 
de  se  rendre  en  toute  hAte  à  liâle, 
de  se  présenter  à  M.  du  >Verucr 


FLË 


175 


comme  l'cnvoyédu  duc  d'Otrante, 
et  de  chej'uhur,  ë*il  en  était  tempi 
encore ,  à  déjouer  le  complot  de 
cet  InfAme  ministre.  <îette  mis- 
sion hardie  et  périlleuse  fut  habi* 
lemcnt  remplie,  et  Napoléon»  ras- 
suré par  les  rapports  de  son  se- 
crétaire, profita  de  cette  circons» 
tance  fortuite  pour  entamer  avec 
l'Autriche  des  négociations  que 
rompit  la  bataille  de  Waterloo. 
M.  de  FIcury  avait  accompagné 
l'empereur  dans  cette  campagne 
où  un  seul  revers  devait  renver- 
ser la  plus  haute  fortune  que  le 
génie  de  la  gloire  ait  jamais  élevée 
chez  aucune  nation  du  monde. 
Au  moment  d'abdiquer  pour  la 
seconde  fois,  Napoléon  accorda 
des  récompenses  pécuniaires  i\ 
quelques-uns  des  rares  amis  res~ 
tés  fidèles  i\  son  infortune  :  il  re- 
mit à  M.  Fleury  la  croix  d'oi!icier 
de  la  légion-d  honneur.  M.  Fleu- 
ry  a  publié  à  Londres,  en  ii  vo- 
lumes, des  Mémoires  pour  servir 
à  l'histoire  du  retour  et  du  rèf^ne  de 
Napoléon  en  181 5.  Ce  n'est  pas 
seulement  à  l'intérêt  extrdme  du 
sujet  et  ù  l'importance  des  événe- 
mens  qu'il  retrace,  que  cet  ou- 
vrage dut  le  succès  prodigieux  et 
les  honneurs  de  la  traduction  qu'il 
obtint  dans  presque  toutes  les 
langues  de  rKurope  :  on  tint 
compte  i\  l'auteur  du  talent  re- 
marquable qu'il  déploie  dans  ces 
mémoires,  et  surtout  du  tribut 
courageux  d'amour,  de  respect  et 
d'admiration  ,  qu'il  ne  craignit 
pas  de  rendre  à  un  grand  hounno 
déchu  de  la  puissance  ,  au  mo- 
ment où  ses  ennemis  en  triom- 
phaient avec  tant  d  orj>u(  il  et  si 
peu  de  gloire;  ces  méiuoiret»  jel- 
teut  uu  grand  jour  sur  la  révolu* 


l^fi 


FLG 


lion  du  ao  mars  :  ils  (]tii>i(;;n<)nt  iV 
rhistoire,  comme  autours  du  re- 
tour de  Napoléon,  un  grand  per- 
sonnage et  un  jeune  colonel,  ca- 
chés sous  les  initiales  X  et  /j.  Le 
colonel  Zi,  muni  d*instructions  et 
de  signes  de  reconnaissance  ,  af- 
fronte tons  les  périls,  surmonte 
tous  les  obstacles  9  et  déguisé  en 
matelot,  arrive  sur  le  rocher  de 
nie  d'£lhe,  où  le  sort  avait  re- 
légué Tancien  yiailre  du  monde; 
Napoléon  Técoute  et  se  décide  à 
exécuter  Tentreprise  la  plus  au- 
dacieuse qu'un  homme  ait  jamais 
pu  concevoir.  Quel  est  ce  colonel 
dont  la  démarche  changea  pen- 
dant quel(|ues  mois  les  destinées 
de  TEurope  ?  les  mémoires  de 
M.  Fleury  ne  le  nomment  point, 
mais  tous  ses  lecteurs  Tout 
nommé. 

FLEURY  (le  chevalier  Ro- 
HAULT  dk),  oiilcier  de  la  légion- 
d'honneur,  chevalier  de  Saint- 
Louis  ,  a  fuit  dans  Parme  du  gé- 
nie la  plupart  des  campagnes  de 
1802  A  i8i/|.  11  lut  fait,  en  1S07, 
oQjcier  de  la  légion  sur  le  champ 
de  bataille,  et  reçut  du  roi  la  croix 
de  Saint-Louis,  à  la  fm  de  i8i4< 
Lorsque  le  gouvernement  voulut 
opposer  une  résistance  à  la  mar- 
che de  Napoléon ,  au  mois  de 
mars  181 5,  le  chevalier  Fleury 
suivit  le  général  Dupont  dans  le 
Nivernais,  et  fut  bientôt  forcé  de 
se  replier  avec  ce  général.  Il  se 
tintîi  récart  pendant  \^iA van f Jours, 
et  fut  fait  colonel  en  i8i().  M.  de 
Fleury  est  gendre  de  M.  le  comte 
Deséze. 

FLEURY  (  Jacques -PiEnivE), 
prC'tre,  né  i\  Mancey,  département 
de  la  Sartlie,  dans  le  mois  de  fé- 
vrier 1758.  L*abbé  Fleury  n'aac- 


PLE 

quis  quelque  importance  pondant 
la  révolution,  que  par  Toubli  de 
cette  maxime  de  l'évangile  qui 
prescrit  la  soumi^^sion  aux  puis- 
sances et  Tobéissunce  aux  lois. 
11  a  su  s'attirer,  pur  la  turbulence 
de  son  caractère  et  IVxagéru- 
tion  de  ses  opinions  politiques  et 
religieuses,  une  série  non  inter- 
rompue de  disgrAccs  sous  Ions  li*s 
gouvernemens  qui  se  sont  succé» 
dé  depuis  celui  du  la  convention 
jusqu'à  celui  de  Louis  XVIIl  in- 
clusivement. 11  était  curé  de  No- 
tre-Dame de  Vieuvy  flu  com- 
mencement de  la  révolution.  Sur 
son  refus  de  prOter  serment  ù  la 
constitution  civile  du  clergé,  il 
fut  enlevé  pnv  la  gendarmerie  au 
mois  de  juillet  179:1.  Déporté  ea 
Angleterre,  compris  en  mfime 
temps  sur  une  liste  d'émigrés,  il 
eut  ses  biens  confisqués.  Aentré 
en  France,  en  l'an  5,  il  se  lit  ar- 
rêter de  nouveau,  le  18  fructidor, 
et  jeter  d'abord  dans  les  prisons 
de  Vannes,  d'où  il  fut  transféré 
successivement  dans  celles  de 
Rennes,  de  Laval,  du  Mans,  et 
enfin  déporté  à  l'ile  de  Ré.  Ce 
fut  de  cette  prison  qu'il  publia , 
au  connnencement  de  Tan  8,  une 
brochure  uù  il  prodiguait  an  gé- 
néral Bonaparte  et  au  ministre 
Fouché  les  énithétes  les  plus  in- 
jurieuses,  annonçant  que  le  pre- 
mier serait  un  »rand  homme  pour 
les  grands  crime.^,  et  il  engageait 
la  n.ition  à  rétablir  le  gouverne- 
ment royal.  Cette  extravagance 
le  ùi  traduire,  le  10  rructidor  au- 
()  (u8  août  1801},  devant  un  con- 
seil de  guerre  rassemblé  à  Naii-  , 
tes,  dont  deux  men)breh  opinè- 
rent pour  la  mort.  Il  étai^.accnsé 
d'avoir  prêché  le  rétablisscmcat 


FLE 

il'nno  dynn»^tî(î  alor»  j)ro<*crîle,  et 
d'avoir  Icnté  de  faire  évi>der  di'S 
dt^tcnus  :  il  est  de  t'.iit  (pu*  dans 
mainte  occasion  il  avait  <  liciché  A 
rcndre^mOinc  un  péril  de  se.n  jours, 
Ia  liherlé  i\  plnsieur.<4  de  ses 
Coni|'ag;nons  d'inforlnrir.  JVéinté- 
gfri''  i\4'île  d'OlcTon,  après  son  jn- 
gerncnl,  il  y  fnt  assez  tranqnillo 
pendant  8  années,  et  rejeta  ton- 
tes les  offres  que  Ton  pnt  lui  fai- 
re pour  rengager  A  adhérer  an 
concordai  de  1802.  De  nonvelles 
plaintes  portées  contre  Ini,  le  fl- 
titwX  transporter,  en  iHoy,  de  Pile 
d'Oléron  dans  les  prisons  de  Pier- 
rc-(!hniel.  H  re.sta  dans  celte  for- 
teresse |nsqu*an  nnomenl  où  Tin- 
vasion  des  tronpes  étrangères  o- 
hligea  de  Tévacner.  Les  prison- 
niers furent  divisés  en  plusieurs 
colonnes  :  celle  dont  Tabhé  Fleu- 
ry  faisait  partie  fut  dirî^çée  sur 
les  Cévennes.  Kn  traversant  ces 
montagnes  par  un  froid  excessif, 
il  eut  les  janihes  gelées,  et  arriva 
à  Issoire  prescpie  mourant  dé  fa- 
tigues et  de  maladie.  I^es  succès 
des  armées  coaii'tées  étaient  con- 
nus dans  cette  ville  ;  Tabbé  Flèu- 
ry  fut  relAcbé  A  la  demande  des 
autorités,  et  alla,  quand  il  fut  ré- 
tabli, se  prése»»lrr  A  M"*  la  du- 
chesse d'Ân^oulcme  qui  se  trou- 
vait alors  aux  eaux  de  Vichy:  il 
n*eut  pHs  de  peine  à  se  faire  rele- 
ver de  toutes  les  condamnations 
portées  contre  lui  sous  le  gouver- 
nement précédent,  trt  se  retira  A 
Fougères,  chez  une  dame  qui  se 
chargea  de  pourvoira  ses  besoins; 
mais  il  ne  put  rester  long -temps 
tranquille  dans  cette  retraite ,  et 
s*en  fit  expulser,  en  18 lO  II  vint 
à  Paris  fatiguer  le  gouvernement 
de  les  réclamations^  ef  présenta 

T.   VU. 


FLE  ly^ 

au  roi,  le  90  juin,  une  brochure 
intirutée  Jpotogle  de  ia  conduite 
(tes  prêtres  françah.  confesseurs  de 
ta  foi,  pendant  af)  ans,  11  re^nt  du 
ministre  de  la  police  uh  recours 
en  argent,  et  rinjf)nction  de  re- 
tourner A  Fou{;ércs.  Il  y  était  A 
peine  arrivé,  que  les  opiniouif  ex- 
primées dans  sa  brochure  lui  sus- 
citèrent un  nouvel  orage  :  II  fut 
accusé  d'avoir  porté  atteinte  à 
rin\iol(d)ilité  des  domaines  na- 
tionaux et  dennmdé  I  abrogu- 
ti<»n  du  concordat. Traduit  devant 
les  tribunaux  sous  ce  ilouble  chef 
de  prévention,  en  mOme  temps 
que  le  fameux  abbé  Vinson ,  et 
déclaré  coupable,  il  fut  condam- 
né A  trois  mois  de  pri.-^on ,  5o  fr. 
d'amende,  un  an  de  surveillance, 
et  5()0  fr.  de  cautionnement:  il  a 
subi  sa  peine  dans  les  prisons  de 
Nantes.  1^1.  Fle\iry  devait  nous 
donner  une  histoire  intéressante 
de  ses  souffrances,  et  un  autre 
ouvrage,  qui  eOt  été  sans  doute 
fort  édinaut  s'il  faut  en  jnger  par 
le  titre  ;  Réparation  soit  fail^  à 
N*  iV.  Jésus  »  Christ ,  à  sa  sainte 
mère,  à  notre  mère  (a  sainte  égll'* 
se,  et  à  notre  bon  roi  ! 

FLh:lKY  (BivARD),  naquît  à 
Chartres  ;  son  père  ,  comédien 
con^ihe  lui,  soigna  peu  son  édu- 
cation; il  ne  reçut  guère  que  celle 
qu'il  pouvait  recevoir  dans  les 
coulisses.  Auiïsi  personne  n'était- 
il  plus  él<»igné  que  Fleury  d'Okre^ 
non  pas  un  savant,  mais  un  hom- 
me instruit  :  il  s'exprimait  avec  6- 
l^gance  et  pureté;  mai>  il  ne  pou- 
Vliit  pus  écrire  sans  faire  de  fautes 
grossières  ,  et  ne  savait  guère 
mieux  l'orthoghiphe  qu'un  sei- 
gneur de  la  cour  de  Louis  XV. 
Ce  contraste^  au  reste ,  sVxpli- 

19 


i8i  FLO 

lui  ont  donné  droit.  M.  de  Floi- 
rac  est  le  même  que  non?  ayons 
TU   dans    la    chambre    des    dé- 
putés, où  il  a  été  porté  en  1817 
par  le  département  de  rHérnult, 
voter  tous  les  ans  avec  les  mem- 
bres  les   plus   exagérés  du  côté 
droit,  et  défendre  avec  ardeur(et 
pour  cause)  l'inlëgrité  des  traite- 
meus  des  préfets  et  autres  fonc- 
tionnaires. Pendant  la  discussion 
de  la  loi  de  recrutement,  il  ?ota 
de  nombreux    amendemcns,    et 
déclara  que  la  dénomination  d*ar- 
mée  nationale  seniSLii  trop  la  révo- 
lution. 0  Nous  ne  connaissons,  di- 
1» sait-il.  qu'une  armée  royale;  ce 
«sont  les  compagnons  d\irmc5de 
«rinforluné   duc  d'Ënghien,    les 
nYendéens,  les  habitansdu  Midi, 
nies  bon*t  Français.  «  Dans  la  ses- 
sion  suivante,  il  parla  sur  la  fixa- 
tion de  Tannée  financière,  et  con- 
clut à  ce  qu'elle  suivit  le  cours  de 
Tannée  civile.  Il  demanda  le  ren- 
voi au  giirde-des-sceaux  d'une  pé- 
tion  tendant  à  faire  remettre  en 
vigueur  les  anciennes  lois  contre 
)e  duel,  vi  s'opposa  û  ce  que  les 
pages  du  budget  fussent  souillées 
du  produit  des  jeux.  Quoique  M. 
le  comte  de  Floirac  ait  toujours 
eu  une  sorte  d  (loignomcnt  pour 
les   propositions   d'économie ,  il 
demanda,  en   1819,  une  réduc- 
tion de  18,000,000  sur  le  budget 
de  la  guerre  ,  et  la  suppression 
des  droits  de  pêche  sur  les  étangs 
thaïes. 

FLOOD  (He5Ri),  membre  du 
parlement  d'Angleterre,  né  en 
1732,  et  mort  en  1791,  était  le  fils 
d'un  chef  de  justice  du  tribunal 
du  banc  du  roi,  en  Irlande.  Né  a- 
ver  un  esprit  vif,  des  qualités  ai- 
mables et  des  grâces  personnel* 


FLO 

les,  il  fut  long-temps  fier  de  cei 
avantages  qui  lui  en  firent  négli- 
ger de  plus  solides.  II  avait  com- 
mencé ses  éludes  au  collège  de  la 
Trinité  de  Dublin  :  il  les  continua 
à  l'université  d'Oxford,  où  ,  par 
les  raidons  que  nous  avons  indi- 
quées plus  haut,  les  progrés  qu'il 
fit  furent  d'abord  très-lents;  jeu- 
ne, il  croyait  comme  tant  d'au- 
tres que  des  richesses  considéra- 
bles et  l'éclat  d'un  nom  distingué 
pouvaient  dispenser  du  savoir.  Il 
ne  fut  détrompé  de  cette  erreur 
que  lorsque  le  docteur  Markham, 
son  gouverneur,  voulant  le  tirer 
de  l'espèce  d'insouciance  qu*il  a- 
vait  pour  l'étude,  eu  piquant  son 
amour-propre,  fit  introduire  dans 
les  sociétés  où  il  se  trouvait  des 
jeu  nés  gens  très-instruits.  Ces  jeu- 
nes gens  ne  manquaient  pas  d'a- 
mener la  conversation  sur  des  su- 
jets intéressons  et  surtout  scien- 
tifiques, d'où  résultaient  des  dis- 
sertations brillantes,  auxquelles 
Flood  ne  pouvait  prendre  part. 
Il  sentit  bientôt  tous  les  désagré- 
mens  de  sa  position;  mais  com- 
me la  nature  avait  mis  en  lui  les 
movensd'en  sortir,  il  se  hâta  d'en 
profiter,  et  répara  le  temps  per- 
du. Après  six  mois  d'assiduité  et 
de    travail,  durant  lesquels  il  a- 
vait  cessé  de  fréquenter  ces  so- 
ciétés, où  il  n'y  avait  précédem- 
ment pour  lui  nulle  gloire  à  ac- 
quérir, le  cercle  de  ses  connais- 
sances se  trouvait  tellement  éten- 
du, qu'il  put  y  reparaître,  et  re- 
cueillir,  à  la  suite  des  discussions 
où  il  prit  part,  des  applaudisse- 
mens  universels.  Élu  membrede la 
chambre  des  communes  d'Irlan- 
de en  1757,  et  réélu  en  1761,  il 
s'y  fit  remarquer  par  l'éloquence 


•_        »»- 


y' //'/■/ a 


FLO 

qu*il  déploja  pour  soutenir  les 
mesures  salutaires  proposées  par 
ceux  qui  considèrent  avant  tou- 
tes choses  rintérêt  de  leur  pays. 
II  parvint  à  faire  fixer  à  8  ans  1^ 
terme  des  sessions  du  parlement 
d'Irlande.  Elles  n'avaient  eu 
jusqu'alors  d'autres  bornes  que 
la  mort  du  roi.  FU)od,qui  d* abord 
avait  été  chefde  l'opposition  d'Ir- 
lande, changea  de  parti,  peut-ê- 
tre sans  changer  d'opinion,  mais 
d'après  les  mutations  de  divers 
ministères,  ce  qui  le  mit  dans  le 
cas  de  résigner  la  place  de  vice- 
trésorier,  qu'il  occupait,  en  1^781, 
à  la  suite  de  beaucoup  de  repro- 
ches que  sa  prétendue  versatilité 
lui  attira.  En  1783,  il  y  eut  entre 
lui  et  M.  Grattan  une  discussion 
scandaleuse  par  l'animosvté  que 
fît  paraître  ce  dernier,  qui^en  feî- 
gnnnt  d'apostropher  une  person- 
ne absonle,  lui  adressâtes  person- 
nalités les  plus  odieuses.  Flood 
obtint  néanmoins  la  permission 
de  se  justifier^  et  fut,  peu  de  temps 
après,  nommé  pour  la  ville  dfe 
AVinchester,  membre  du  parle- 
ment anglais.  Parmi  les  éloquens 
discours  qu'il  y  fit  entendre,  on  re- 
marqua principalement  ledernier» 
prononcé  en  1790.  Ce  discours  5 
dont  l'objet  était  une  réforme  par- 
lementaire, en  tpour  approbateurs 
le  célèbre  Fox,  et  tous  les  hom- 
mes éclairés  de  TAngleterre.  U- 
ne  pleurésie  vînt  terminer  les 
jours  de  Flood,  à  la  suite  de  vio- 
lens  eftbrts  qu'il  fit  pour  s'op- 
poser aux  progrès  d'un  incendie 
qui  avait  éclaté  dans  ses  bureaux. 
Comme  il  n'avait  point  d'enfans, 
il  ordonna,  par  son  testament, 
qu'après  la  mort  de  son  épouse, 
son  Ixien  passerait  au  collège  de 


FLÔ 


i85 


la  Trinité  de  Dublin,  et  que  rem- 
ploi en  serait  dirigé  ainsi  qu'il 
suit  :  i"*  Fondation  d'une  chaire 
de  langue  irlandaise,  et  d'une chaî« 
re  d'antiquités  et  d'histoire  d'Ir- 
lande.2''FondatLon  de  quatre  prix, 
pour  des  compositions  ,  soit  en 
vers,  en  prose,  en  grec,  en  latin 
et  en  irlandais.  5*  Enfin,  achat  de 
livres  ou  de  manuscrits,  destinés 
à  enrichir  la  bibliothèque  de  l'u- 
niversité. Flood,  qui  fut  long- 
temps, répandu  dans  le  monde , 
était  généralement  considéré 
comme  l'un  de  ceux  qui  don- 
naient le  toil  à  In  bonne  société. 
Son  éloquence  était  remarquable, 
non-seulement  par  la  pureté  d'un 
style  enrichi  d'images  brilhmtes  ^ 
mais  ce  qui  est  plus  estimable  en- 
core, par  la  force  du  raisonne- 
ment. Plusieurs  de  ses  discours 
ont  été  imprimés  en  1787.  Dans 
ses  momens  de  loisirs  il  s'occu- 
cupait  aussi  du  poésie,  et  Fon  a 
publié  dans  la  collection  d'Ox- 
ford, en  1751,  des  K ers  sur  la 
mort  de  Frédéric,  prince  de  Gai' 
les;:  en  1785,  une  Ode  sur  la  Re^ 
nommée;  et  dans  la  même  année, 
une  traduction  de  lïi  première  O- 
de  lyrique  de  Pindnrei 

FLORiAN(J«AivPiERnECLÀBis^ 
GBETÀLiER  Df  ),  naquil  le  6  mars 
r755,  au  château  de  Florian,  que 
son  grand-père,  q4ii  consultait 
plus  son  gottt  pour  la  magnificen- 
ce que  l'état  de  sa  fortune,  avait 
fait  bûtir  près  àv.  Sauve  dans  les 
Basses-Cévennes.  Sa  famille  était 
noble,  et  s'était  distinguée  dans  la> 
carrière  des  armes;  elle  reçut  un 
autre  genre  d'illustration  dans  l'al- 
liance du  marquis  de  Florian  5. 
ODcle  du  chevalier,  avec  une  niè- 
ce de  Voltaire.  Après  avoir  1er- 


i84 


FLO 


miné  ses  études,  le  jeune  Florînn 
l'ut  préNciité»  par  son  père  ot  par 
son  oncle ,  au  philoëophe  de  Fer- 
ney,qui«  rcconnaissciul  vu  lui 
d'heureuses  dispositions,  Taf- 
cueillil  avtïo  aniilié,  lui  donna  des 
conseils,  eltortifia  le  goûl  que  sa 
mère  (lilctle  de  Salgue,  (lastillane 
d'origine,  lui  avait  inspiré  pour 
la  langue  et  la  lilléralure  espa^ 
gnoIes,  trop  négligées  en  Franco 
depuis  le  ^ièile  de  Louis  XIV. Le 
chevalier  de  Florian  quitta  Fcr- 
ney,  où  11  avait  coninu-neé  ses  ô- 
tudes  litt<'raires  sous  les  veux  de 
son  illustre  protecteur,  pour  eu- 
Irer»  àl  Age  de  i5ans,  page  chez 
le  duc  de  Tenlhièvre.  ffui  Tho- 
iiora  d'une  bienveillance  qui  ne 
^'esl  jamais  démentie.  Au  sortir 
des  pages,  il  entra  d'abord  dans 
Técole  d'artillerie  établie  i\  Ba- 
paume;  mais  Tétude  des  scien- 
ces exactes  ayant  peu  d'attrait 
pour  son  esprit,  il  sortit  de  cette 
école  pour  passer  en  qualité  de 
sous-lieutenant  dans  les  dragons 
de  Penthiévre,  où  il  lut  nommé 
capitaine.  Bientôt  après  il  quit- 
ta le  service,  pour  s'attacher 
connne  gentilhomme  ordinaire 
ù  la  personne  même  de  ce  prin- 
ce. Les  loisirs  que  le  séjour 
dans  les  garnisons  ^  avait  lais- 
sés i\  Florian,  n'avaient  point 
été  sacrifiés  y  comme  ceux  de  ses 
camarades,  au  jeu  et  À  la  frivolité. 
Consacrés  à  l'étude,  ils  tournè- 
rent an  profit  de  son  talent,  qui 
ne  tarda  pas  i\  se  révéler.  Le 
premier  ouvrage  par  lequel  il  ap- 
pela sur  lui  l'attention  publique  , 
fut  consacré  i\  la  gloire  de  Vol- 
taire; il  est  intitulé  :  Voltaire  et 
le  Serf  du  mont  Jura,  L'acadé- 
mie   courohua    cette   pièce    en 


FLO 

178a.  L'année  suivante,  FlorUa 
obtint  un  nouveau  prix  pour  son 
églogue  de  RaUu  ouvrage  consa- 
cré encore  à  la  reconnaissance;  il 
était  dédié  au  duc  de  Penthièvre. 
Ces  essais  lurent  suivis  de  plu- 
sieurs pièces  de  théfitre,  com- 
posées d'abord  pour  le  théâtre  de 
Ai.  d'Argeulal,  puis  représentées 
sur  le  thi  titre  dit  des  Italiens  : 
on  en  parlera  plus  bas.  Doué  d'u- 
ne imaginatinn  riante,  et>e  plai- 
sant aux  récits  des  évéuemons  ro- 
niuite<i'4  le.-  ,  le  chevalier  de  Flo- 
lian  résolut,  en  imitant  la  Galatéê 
de  Cervantes,  ù  laquelb»  il  ajouta 
un  »>"  livre  de  sa  création,  de 
nous  faire  participer  i\  ses  jouis- 
sauces.  Estellt\  où  il  retra^'a  le:» 
anciennes  mœurs  pastorales,  et 
les  beaux  sites  du  pavsoù  il  était 
né;  ses  Sir  Nouvelles,  suivies 
bientôt  des  Nouvelles  Noucelhs, 
formèrent  un  ensemble  de  ta- 
bleaux charu>ans  qui  fuient  ac- 
cueillis avec  un  vif  intérêt,  et  lui 
concilièrent  même  le  suifrage  de 
Marmontel,  qui  avait  mis  ce  gen- 
re d'ouvrage  à  la  mode.  «  La  na- 
ture lui  a  dit  :  Conte,*  disait  l'au- 
teur des  Contes  Moraux^  en  par- 
lant de  l'auteur  des  Six  Nouvel^ 
les,  Florian  décrit  les  moeurs  pas- 
torales avec  un  charme  inexpri- 
mable; mais  comme  tout  est 
doux  et  paisible  dans  l'actioti 
qu'il  dépeint,  et  que  cette  manic< 
re  est  plus  gracieuse  qu'animée , 
M.  de  Thiars  disait  à  ce  sujet  as- 
sez plaisatnment:  »  J'aime  beau- 
»coup  les  l)ergeries  do  M.  de  Flo- 
»  rian  ;  mais  j'y  voudrais  un  loup.» 
Florian,  qui  avait  peint  d'une 
manière  si  intéressante  les  an- 
cicnues  mœurs  françaises,  ne  fut 
pas  aussi  heureux  dan»  la  peia- 


FLO 

tuf 0  des  mtouri»  sévères  des  Ro- 
itiuins.  il  uvail  du  naturcly  de  la 
(çr.lcc,  luais  il  iiiuuquuit  d*eu< 
tliouAiii.Hiiiu  et  d'éncr(j;ic.  Numa 
PompUlus,  8orle  d'itnituliuii  de 
Ti^ii'inatftie,  irohtiiit  qu'un  iné- 
diociu  bu(xè^.  Gonzalve  de  Cor^ 
doua,  don!  le  CHruolùru  rappelle 
trop  celui  de  nos  chevaliers  a?en- 
turoux  de  Tancien  temps,  ne  fut 
pas  mieux  irailé  par  le  public; 
cependant  urt  remarqua  le  Précis 
hif)lori(/ne  sur  Ica  Maures^  placé 
cummc  inh'uduclion  en  iCte  de 
cet  oiivragc;  en  elRl,  c*«'5fl  un 
excellent  morceau  d'hisloiro.  Flo- 
rian,  par  VEstetleai  la  Galatée,  a 
en  ([ijclqne  sorte  recréé  le  roman 
pastoral  parmi  nous.  Jl  a  rendu 
un  aiilre  service  au  personnage 
iT Arlequin  de  la  comédie  italien- 
ne, donlnousne  connaissons  que 
les  lazzis  cl  les  balourdises.  11  Ta 
pliicé  dans  trois  situalioniji  diiïé- 
ranles;  amant  dans  Tune,  époux 
dan»  Tautre  ,  et  père  dans  la  tioi- 
sieme,  et,  (lan>  eliaque  situation, 
il  le  rend  intéressant  par  sa  naï- 
veté, sa  bonté,  sa  Iranehise.  On 
dirait  (pie  I  auteni  Tu  doué  de  ses 
qiialiU's  per^onnelles.  Lu  Harpe 
en  p(»rie  vv  jn^enu  iit  :  «  Que  tout 
» resjuil  qui  relève  ces  petites  co- 
»niédi<rs,  n'est  qu'un  composé 
«lort  heureux  de  bon  cœur,  de 
»boii  sens  et  de  i)onne  humeur.  « 
Ces  comédies  curent  beaucoup 
de  siic(èsàla  (^(unédieltalienne. 
I/aiiteur,  qui  quelquelois  en  Ao- 
ciélé  ^  jouait  le  rôle  d'Arlequin, 
ne  le  cédait  qu'au  bonhomme 
Oarlin  lui-nn^mie.  Florian  cher- 
cha aussi  ù  se  faire  dans  la  fable 
une  nouvelle  réputation,  il  y  a 
réussi.  IMns  simple  que  naïf,  mais 
gracieux  sans  fadeur^  èlégaal  sans 


FLO  i85 

recherche,  naturel  inns  négligen- 
ce et  spirituel  sans  effoil,  il  don* 
na  plus  particnlièrement  A  l'apo- 
logue Tempreinte  de  sensibilt* 
té,  qui  »c  décèle  si  heureusement, 
surtout  dans  ce  verH  de  la  fable 
intitulée  La  tnère^  l'enfani  et  les 
earigues  : 

L'aiile  !•  plus  lûr  est  le  lein  d'une  mère. 

Florian  fut  reçu  à  l'académie  fran- 
çaise en  178S;  quelques  années  a- 
près,  ayant  perdu  son  protecteur 
et  véritablement  son  second  père, 
il  espérait  passer  dans  la  retraite 
des  jimrs  exclusivement  consa-*- 
crés  aux  muses.  La  révolution  de- 
vait porter  une  atteinte  funeste  11 
e^a  sensibilité.  Forcé,  en  1795  > 
comme  noble,  de  quitter  la  capi- 
tale, il  se  réfugia  à  Sceaux,  mais 
il  y  fut  arrêté.  Transféré  dans  la 
prison  de  Port-Lihre  (la  Bourbe), 
il  recouvra  la  libeité  après  le  9 
thermidor  an  a  (vj  juillet  i7<)'|). 
niais  son  imagination  avait  été 
frappée;  et  la  crainte  qu'il  eut, 
dans  une  circonstance,  de  rentrer 
en  pris(»n  ,  lui  causa  inie  telle 
rév(duli(»n  qu1l  en  contracta  une 
maladie  violente, ù  la(|uelle  il  suc^ 
combaen  peu  de  jours.  Ses  amis 
et  les  lettres  le  perdirent  le  i5 
septembre  i70'1*  1^"  première 
ligne  des  hommes  qu*il  aima  et 
dont  il  fut  aimé,  il  faut  mettre 
Ducis,  qui  a  fait  «\  sa  mémoire 
rhoimna^j^e  du  succès  de  ra  Fa* 
mille  arabe,  11  honora  aussi  de 
son  amitié  M.  Aanaiilt,  qu*il  ai- 
mait à  encourager,  et  qu*il  forti- 
fiait contre  les  dégoûts  que  Tori 
rencontre  trop  souvent  dan^  hir 
carrière  des  lettres.  Florian,  hom- 
me excellent ,  n*était  pourtant 
pas  dans  la  société  ce  qn]il  paraii 


i8G 


FLO 


dans  ses  écrits.  Une  gaieté  mali- 
cieuse et  quelquefois  mordante 
animait  sa  conversation,  qui  n'en 
était  que  plus  amusante.  Nombre 
de  personne^  qui  le  lisaient  avec 

flaisir  aimaient  encore  mieux 
entendre.  Florian  a  traduit  Don 
Quichotte  avec  une  liberté  qui 
lui  lait  un  peu  trop  perdre  sa 
couleur  originale.  Le  personnage 
de  Sancho  est  celui  qui  a  le  plus 
soufTerl  des  changemens  du  tra- 
ducteur. Cependant  cette  traduc- 
tion se  fait  encore  lire  avec  plai- 
sir :  le  style  en  est  pur  et  facile, 
mérite  qui  n'est  pas  commun.  Les 
autres  ouvrages  de  Florian  sont, 
outre  ses  Fables,  son  Théàtrtt,  Té- 
pître  sous  le  litre  de  Voltaire  et 
le  Serf  du  mont  Jura  ,  l'églo- 
gue  âeButh,EHezer  et  Nvphtftali, 
fo'éme;V Eloge  de  Louis  XII, aie. 
Ses  œuvres  complètes  ont  été 
réimprimées  souvent  dans  tous 
les  formats,  et  chacun  de  ses  ou- 
yragcs ,  séparément ,  a  eu  un 
nombre  presque  incalculable  d'é- 
ditions. Peu  d'auteurs  sont  aussi 
répandus.  Florian,  homme  bon 
et  généreux,  était  surtout  homme 
d'honneur.  Le  produit  de  ses  ou- 
vrages lui  a  servi  à  liquider  lo» 
dettes  de  la  succession  de  son 
grand-père,  que  la  prudence  et 
réconomie  de  son  père  n'avaient 
pu  éteindre. 

FLORIDA-BLANCA  (  Fban- 
çois-Antoine-Monino,  comte  de), 
ministre  du  roi  d'Espagne  Char- 
les III,  né  à  Murcie  eu  i^So,  é- 
tait  fils  d'un  notaire  pauvre  de 
cette  ville.  Quoiqu'il  eût  fait  d'ex- 
cellentes éludes  à  l'université  de 
Salamanque  ,  particulièrement 
dans  la  diplomatie  et  la  jurispru- 
dence*  il  emi)rassa  d'abord  l'état 


FLO 

de  son  père,  ce  qui  ne  Tcmpêcha 
pas  d'acquérir  une  grande  répu- 
tation comme  jurisconsulte,  et 
d'être  appelé  ù  remplirla  place  de 
ministre  d'Espagne  auprès  de  la 
cour  de  Rome.  Les  talens  supé- 
rieurs qu'il  déploya  dans  ce  pos- 
teémineul,lui  préparèrent  de  nou- 
veaux honneurs,  etieûrent  nom- 
mer à  la  place  de  premier  minis- 
tre, vacante  par  la  disgrâce  du 
marquis  d'Ësquilache.  L'arrivée 
de  Florida-Blunca  au  ministère 
fait  époque  daus  l'histoire  d'Es- 
pagne, cl  fut  aussi  avantageuse 
pour  le  pays  que  glorieuse  pour 
le  ministre.  Non  moins  versé 
dans  la  carrière  administrative 
que  dans  la  diplomatie,  il  ne  né- 
gligea rien  de  ce  qm  pouvait  con- 
tribuer à  rendre  sa  patrie  floris- 
sante au  dédans,  et  respectable 
au  dehors;  il  créa  la  police,  rele- 
va le  commerce  chancelant,  en- 
couragea les  sciences  et  les  arts, 
embellit  Madrid  de  promenades 
et  d'édifices  publics;  fonda  des  é- 
coles,  récompensa  les  savans ,  et 
dota  des  académies  ;  s'attacha 
surtout  i\  faire  respecter  le  pavil- 
lon espagnol,  et  lutta  plus  d'une 
fois,  avec  avantage,  contre  la  po- 
litique du  ministre  Pitt.  Il  négocia 
le  mariage  d'une  infante  d'Espa- 
gne avec  le  prince  de  Brésil,  ce- 
lui du  frère  de  Charles  III  avec 
une  princesse  de  Portugal,  et  mit 
fin,  parcelle  double  alliance,  aux 
dissensionsquidivisaientlesdeux 
maisons  de  Bragance  et  de  Bour- 
bon. Il  sut  maintenir  constara- 
menl  la  bonne  harmonie  eutre 
le  cabinet  de  Aladrid  et  ceux  des 
puissances  voisines;  mais  il  é- 
choua  dans  les  tentatives  qu'il  fit, 
en  1777  et  en  1782,  pour  mettre 


FLO 


I 


FLO 


187 


k  la  raison  Iry  pirates  algénens* 
et  recoriniiérir  Gibraltar  «tir  lei 
An^laii*  :  l'Espagne  dépensa  clans 
ces  deux  expéditions  des  sommes 
immenses,  et  y  perdit  environ 
80,000  hommrs.  M.  de  Florida- 
Blancn  se  montra  plus  jaloux  d'ac- 
croître, par  tous  le»  moyeus  pos- 
sibles, lu  puissance  de  son  maî- 
tre que  de  gagner  TafTection  de 
ses  concitoyens;  il  dépouilla  petit 
à  petit  les  provinces  de  ceux  de 
leurs  privilèges  dont  elles  se 
montraient  les  plus  fiéres,  et  n'é- 
pargna ni  menaces,  ni  promesses^ 
ni  récompenses  pour  étouffer  les 
plaintes  et  Iv.s  remontrances  de 
leurs  députés,  qu'il  parvint  à  ré- 
duire au  silence.  Jaloux  à  Texcès 
de  son  autorité,  il  s'attacha  cons- 
tammenl  à  Iiumilier  ceux  qui  lui 
portaient  ombrage,  et  se  fit  beau- 
coup d'ennemis  dans  le  corps  de 
la  noblesse  qui  ne  lui  pardonna 
jamais   de   lui  avoir  arraché  ses 

{)lus  chers  privilèges.  A  travers 
ch  hauts  intérêts  qu'il  eut  à  gou- 
Terncr,  il  ne  négligea  pas  le  soin 
de  sa  pmpre  fortune,  et  éleva  aux 
premiers  emplois  les  membres 
de  sa  famille  pour  s'en  faire  des 
créatures,  qui  cependant  ne  pu- 
rent l'empêcher  de  succomber 
sous  l(;s  coups  de  ses  ennemis.  La 
mort  de  Charles  fil  le  fit  sortir  du 
ministère,  et  céder  la  place  au 
comte  d'Aranda,  qui  lui  succéda 
le  37  février  1792.  Exilé  dans  ses 
terres,  par  suite  d'intrigucîs  de 
cour,  il  fut  enfermé,  quelque 
temps  après,  au  ch«1t('au  de  Pam- 
pelunr,  d'où  il  ne  sortit  que  pour 
retourner  en  exil.  Ses  compatrio- 
tes Ten  tirèrent,  en  1808,  pour  le 
placer  h  la  tête  des  cortés  convo- 
quées ù  l'occasion  des  orages  poIi« 


tîques  qui  se  préparaient  à  fon- 
dre sur  l'Espagne  ;  mais  il  mou- 
rut ù  Séville,  au  mois  de  novem- 
bre même  année,  âgé  de  80  ans. 
La  chaleur  avec  laquelle  il  s'était 
prononcé  contre  la  révolution 
française,  qui  comptait  alors  un 
grand  nombre  de  partisans  en  Es- 
pagne, parait  avoir  été  une  des 
causes  de  sa  disgrâf;e,  et  faillit 
même  lui  coûter  la  vie;  un  Fran- 
çais nommé  Perret  l'avait 9  en 
1790,  frappé  de  plusieurs  coups 
de  couteau.  Florida  -  DIanca  ii 
publié  quelques  écrits,  peu  im- 

fiortans,  sur  diverses  branches  de 
'administration. 

FLORIO  (LE  COMTE  Daiiiel), 
né  à  Udine,  en  1710,  mourut  dans 
la  même  ville,  en  1789.  Ses  pa- 
rens  renvoyèrent,  à  l'ûge  de  18 
ans,  achever  ses  études  ù  la  célè- 
bre uuivcrsiîé  de  Padoiie.  La  fré- 
quentation des  poètes  les  plus  dis- 
tingués d'Italie,  qui  se  trouvaient 
réunis  dans  cette  ville,  développa 
le  goût  naissant  du  jeune  Florio 
pour  le  culte  des  muses  ;  ses  pre- 
miers essais  dans  la  poésie  lyri- 
que lui  valurent  plus  il'une  fois 
les  éloges  du  célèbre  Métastase. 
On  a  de  lui  un  recueil  de  poésies 
légères,  publié  en  1777*  en  2  vo- 
lumes. La  plupart  des  pièces  qui 
le  composent,  sont  des  morceaux 
dictés  par  les  circonstances  poli- 
tiques, genre  auquel  il  s'adon- 
nait particulièrement, quoique  ce 
soit  rarement  un  moyeu  de  se  fai- 
re un  nom  durable  dans  les  let- 
tres. Par  un  style  élégant,  fnci-. 
le,  naturel,  et  par  des  images 
gracieuses,  le  comte  Florio  mé- 
rita une  partie  des  éloges  que 
ses  compatriotes  lui  prodiguè- 
rent. Il  avait  commeocé  un  poê- 


i88 


FLO 


iTie  intîtuU  la  Jérusalem  détruite, 
qui  ne  parait  pus  avoir  été  a- 
ohevé. 

FLOTTK  (Jban- Sylvestre), 
prol'csseur  de  phiiosophio,  t^t  se- 
4:rétait'e  de  la  ruciilté  des  lettres 
d'Amiens,  ex-protesbeur  agrégé 
à  runiversité  de  Paris  «  a  duiHié, 
en  181 5:  Leçons  éUmentaircs  de 
philosophie^  destinées  aux  élèves  de 
l'université  qui  aspirent  au  grade 
de  bachelier  s -èS'lettrtis,  a  vul.  in- 
la.  L*uiivraf(e  de  31.  Flotte  a  é- 
lè  accueilli  lavorablenient;  il  en 
a  piiiilié.  Tannée  suivante,  une 
nouvi'lle  édition,  revue  et  corri- 
gée. 

FLOWEa  (N.)*  membre  de  la 
chambre  des  commune;»,  est  Ton 
des  orateurs  anglais  leï^  [)las  pro- 
noncés contre  le  système  des 
mitiistres.  Son  énergie  a  mis  plus 
d'une  t'ois  LL.  ELxc.  diius  un  é- 
tilt  de  malaise,  qui  a  ralenti  leur 
inarche  Ir  q)  rapide,  ou  leur  a 
l'ait  expier  leurs  empiétemens 
continuels  sur  les  droits  du  peu- 
ple. Au  mois  d'août  1816.  M  Flo- 
wer  s'éleva  avec  beaucoup  de  for- 
ce et  de  talent  contre  Ténormité 
des  subsides  qtie  le  gouverne- 
aient  anglais  payait  aux  autres 
puissances.  11  cita  «\  cette  occa- 
sion Paneiulote  nationale  de  cet 
habitant  de  la  Grande-Bretagne, 
qui  était  tellement  ennemi  des 
subsides,  qu'il  voulait  qu'il  y  eût 
toujours  deux  pistolets  chargés  sur 
le  bureau  de  la  chambre  des  com- 
munes ,  et  (|ue  Torateur  de  la 
chambre  en  présentât  un  pourtou- 
1e  réponse  au  membre  qui  deman- 
derait ou  voterait  des  subsides. 
Cette  citation  ne  tut  pas  du  tout 
du  goût  des  ministres,  mais  elle 
fttt  fort  approuvée  des  membres 


FLU 

de  Topposition,.  défenseurs -nés 
des  droits  des  citoyen;;.  M.  Flo- 
wer  protesta,  le  ao  février  181 7, 
contre  la  suspension  de  la  loi  sur 
Vhabeas  corpus,  et  on  le  vit  dans 
toutes  les  circonstances  fidèle  uux 
mêmes  principes. 

FLOWtiK  (Bkkjamin),  impri- 
meur et  journaliste  anglais,  exer* 
çnit  autrefois  la  profession  de 
marchand  épicier  ù  Londres.  Des 
spéculations  sur  les  fonds  publics 
lui  tirent  perdre  sa  fortune,  et  le 
forcèrent  de  renoncera  son  com- 
merce. 11  devint  imprimeur,  et  se 
fixa  à  Cambridge,  où  il  fit  paraî- 
tre, en  I7î)3,  sj)us  le  titre  deCfli»- 
hridg^  nourelligftncer  (/f  Nouvel  lié' 
te  de  Cambridge),  un  journal  heb- 
domailaire,  qui  eut  le*plus  grand 
succès;  mais  diil'érens  procès  aux- 
quels donnèrent  lieu  les  princi- 
pes d^indèpeuilance  avec  lesquels 
il  rèdigeaitce  journal,  leforocrent 
bientôt  à  l'abandonner.  Fixé  au- 
jourdhui  à  Arlow  en  Essex,  il 
publie  le  Political  revieœ,  qui  pa- 
rait tous  les  mois.  M,  Fhtwer  est 
auteur  de  ditrérentes  brochu- 
res sur  la  constitution  française, 
et  sur  Turgence  d  une  réforme 
parlementaire.  On  lui  doit  une  6- 
dition  des  œuvres  du  théologien 
Rohinson,  avec  la  vie  de  Taiitcur. 
Cet   «Mivrage,   publié  en    1814» 

forme  4  v^^^-  ^^  "  ^%  ^^  ^^^  esti- 
mé. 

FLljRY  (Charles),  chevalier 
de  la  légion  -  d'honneur,  ancicjn 
diplomate.  M.  Flury  avait  été 
attaché,  dans  sa  jeunesse,  au  duc 
de  Choiseul ,  ambassadeur  de 
France  i\  la  Porte-Ottomane;  il  fut 
envoyé  en  Allemagne,  en  1 79a ,  et 
fut  chargé  peu  de  temps  après  du 
consulat  de  Bucharest.  Quelques 


FOC 

(lifTiculu'^s  sVîlant  ^'levées  avec  Ift 
répiililiquc  l'rançaiHt^,  le  consul 
lut  coruliiil  ail  rhâlcaii  de»  Sept- 
Tours,  conlriî  le  droit  reconnu 
dc!)  nations,  inain  selon  Tosagé 
<ln  gouvernement  inahoinétan. 
J)c  retour  dans  $ii  juitrie  il  se  ma- 
ria, et  fut  envoyé  en  qualité  d'a- 
gent consulaire  i\i\n»  la  capitale 
de  la  Moldavie,  f/empereur  le  ti- 
ra de  celte  résidence,  dans  le  cou- 
rant de  Tanuée  i8o5,  pour  l'en- 
voyer A  Milan  avec  le  titre  de  con- 
Hul'géuéral,  mais  avec  les  attri- 
butions d'ambassadeur;  il  fut 
iri(^me  traité  comme  tel  par  le 
(M'ince  Kugéne,  et  déploya  dans 
(^exercice  de  ses  fonctions  des  ta- 
lens  et  un  zèle  remarquables.  Lors . 
des  événemens  qui  amenèrent 
la  chute  de  remperenr,  le  cheva- 
lier Flury  ne  fut  pas  des  derniers 
i\  suivre  le  torrent.  Par  suite  de 
la  suppression  de  sa  place,  il  lut 
nommé  consul  A  (iènes;  au  mois 
d'avril  1817,  il  devint  administra- 
teur des  portes,  et  se  trouva  dé- 
pouillé de  cette  place  par  l'ordon- 
natice  royale,  rendue  un  mois  a- 
prés,  portant  la  suppression  des  5 
administrateurs  de  ce  service.  M. 
Flury  a  un  IVére  conseiller-d^état» 
et  un  fils  dans  la  carrière  diplo- 
miiti(|ue. 

FOCKKDRY,  député  du  dé- 
partement du  Nord  A  la  conven- 
tion nationale.  Le  procès  du  roi 
lui  fournit  l'occasion  de  se  faire 
remarquer  par  la  modération  de 
ses  principes  et  la  sagesse  de  ses 
Opinions.  A  la  séance  du  29  dé- 
(;embre  iy{)iy  il  déclina  la  com- 
pétence de  rassemblée;  dans  cet- 
te grande  alTaire,  il  demanda  que 
Ton  se  born/lt  à  poser  et  A  résou- 
dre la  question  de  la  culpabilité  9 


FOD  18g 

et  qu*cn  caè  d^afflrinAtive,  les  as- 
semblées primaires  fussent  char- 
gées d'appliquer  la  peine.  Si  Ton 
considère,  ajoutait-il,  Louis  com- 
me ftimple  particulier,  il  doit  être 
renvoyé  devant  les  tribunaux  or- 
dinaires :  si  AU  contraire  c'est 
comme  roi  qu'il  parait  sur  le  banc 
desacttusés,  il  ne  peut  êlre  jugé 
que  par  le  souverain.  Mais  les  dé- 
putés de  la  nation  ne  sont  pu;»  le 
souverain,  caria  souveraineté  no 
peut  être  ni  représentée  ni  alié- 
née ,  ptiisqu'elle  est  la  volonté 
générale,  et  que  la  volonté  ne 
se  représente  pas.  C'est  donc 
au  peuple  lui  -  môme  d'expri- 
mer celte  v(donté.  Fockedcy  fut 
le  seul  député  du  Nord  qui  ne 
vota  pas  la  mort  ;  parce  que , 
indépendamment  de  tout  autre 
motif,  il  pensait  que  la  vie  de  ce 
monarque  pouvait  offrir  une  for- 
te garantie  contre  les  entreprises 
des  ennemis  de  la  république.  Il 
opina  en  conséquence  pour  la  ré- 
clusion jusqu'A  la  paix,  et  n'ayant 
pu  faire  got^ter  son  opinion,  il  so 
prononça  pour  le  sursis  et  j)our 
l'appel  au  peuple.  Il  fut  nommé, 
en  1800,  juge  au  tribunal  d'appel 
de  Bruxelles. 

FODÉRÉ  (  Feançois-Emma- 
niibl),  médecin,  né  en  juin  17O4, 
à  Saint-Jean  de  Maurienne,  en  Sa- 
voie, termina  ses  études  A  Paris. 
Après  avoir  pris  ses  degrés  A  l'u- 
niversité de  Turin,  il  fit  des  pro- 
grès rapides  sous  les  leçons  des 
maîtres  célèbres  qui  illustraient 
alors  la  Faculté  de  Paris.  Au  sor- 
tir de  cette  école,  il  fut  nommé 
médecin  juré  du  duché  d'Auch,  et 
médecin  du  fort  de  Bard.  Peu  de 
temps  après,  sa  patrie  ayant  été 
réunie  &  la  Fraaccj  il  suivit  uos 


i<)o 


FDD 


armées,  et  se  distingua  dans  la 
médecine  militaireautantpar  son 
humanité  que  par  sa  science.  Il 
i*iiinplit  avec  distinction  plusieurs 
places  honorables  :  nommé  pro- 
fesseur de  chimie  et  de  physique 
à  Tccole  centrale  de;)  Hautes-Al- 
pes, il  passa  de  lii  à  Marseille,  oi^ 
il  fut  sncoessiveinent  médecin 
de  rilûtel-pieu  et  de  l'hospice 
des  aliénés,  secrétaire  de  la  so- 
ciété de  médecine,  et  médecin 
consultant  du  roi  Charles  IV.  En 
1811,  il  remplit  pendant  quel- 
que temps  les  mcmes  fonctions 
auprès  du  prince  Ferdinand,  au- 
jourd'hui rég^nant;  et  en  i8i4<  il 
obtint  au  concours  la  chaire  de 
médecine  légale  à  la  Faculté  de 
Strasbourg.  Fodéré  a  beaucoup 
écrit  sur  la  médecine  légale,  la 
physique  et  la  chimie  :  il  se  mon- 
tre dan^  tous  ses  ouvrages  obser- 
vateur profond  et  praticien  éru- 
dit.  On  a  de  ce  savant  laborieux 
des  Opuscules  de  médecirre  et  de 
chimie,  Turin,  1789,  dans  les- 
quels on  remarque  un  mémoire 
sur  le  goitre  et  le  crétinisme,  qui 
a  eu  plusieurs  éditions,  et  a  été 
traduit  en  allemand.  Mémoire  sur 
une  affection  de  la  bouche  et  des 
gencives,  endémique  à  l'armée  des 
Alpes,  Kmbrun,  an  5  de  la  répu- 
blique français^'.J^^.vA/^ar /a  p/i/A/- 
sie  pulmonaircy  relativement  au 
choix  ÙL  faire  entre  le  régime  to- 
nique et  le  régime  relâchant, 
Marseille,  an  4>  Cet  ouvrage,  rem- 
pli d'observations  judicieuses^ 
jette  d*utiletf  lumières  sur  une 
matière  qui,  jusqu'ici,  est  loin  d'a- 
voir été  approfondie.  Les  lois  é- 
clairées  par  les  sciences  physiques, 
ou  traité  d'hygiène  et  de  méde- 
cine légales^  PariSy  an  7,  5  vol. 


FOI 

Une  seconde  édition  a  paru  en. 
181 5,  en  6  vol.'avec  portrait.  Cul 
ouvrage  a  fait  à  Fauteur  une  ré- 
putation méi'itée.  Jusque7lù,  il 
n'avait  [)aru  aucun  traité  complet 
sur  celte  branche  essentielle  de 
la  médecine;  les  recherches  de  M. 
Fodéré  ont  répandu  sur  les  points 
les  plus  épineux  de  la  médecine 
légale,  des  éclaircissemens  qui 
rendent  ce  livre  précieux,  bien 
qu'il  soit  loin  d'être  parfait.  Mé^ 
moires  de  médecine  pratique  sur  le 
climat  et  les  maladies  du  M.in- 
touan;  sur  la  cause  fréquente  des 
diarrhées  chroniques  des  jeunes 
soldats,  et  sar  l'épidémie  de  Nice, 
Paris,  1800.  Cet  ouvrage  n'est 
pas  sans  utilité  pour  les  médecins 
de«  armées.  Essai  de  physiologie 
positive^  appliquée  spécialement 
à  la  médecine  pratique,  Avignon, 
1806,  3  vol.  De  infanticidio, 
Strasb. ,  1814.  Manuel  du  gardes- 
malade^  imprimé  en  i8i5,  par  or- 
dre du  préfet  du  Bas-Rhin.  Traité 
du  délire,  appliqué  à  la  médecine» 
à  la  morale,  à  la  législation,  Pa- 
ris, a  vol.  Il  a  enrichi  les  recueils 
de  l'académie  de  Turin,  dont  il 
était  correspondant,  de  plusieurs 
mémoires  de  chimie  estimés;  il 
avait  lu,  en  18149  à  celle  de  Mar- 
seille une  notice  intéressante  sur 
les  poisons  minéraux,  qui  fut 
mentionnée  honorablement  dans 
les  Annales  de  médecine  de  Mont* 
pellicr. 

FOISON,  oITicierde  gendarme» 
rie,  membre  de  la  légion-d'hon- 
neur,  dut  quelque  célébrité  à  l'af- 
faire si  connue  du  comte  d'Aché. 
Cet  agent  secret  de  Monsieur  se 
disposait  à  quitter  la  Normandie, 
où  il  venait  de  remplir  une  mis- 
sion importante  en  1808»  et  à  re« 


FOJ 

passer  en  Angleterre^  lorsque  la 
police,  qui  depuis  long-temps  le 
cherchait  vainement^  découvrit 
SCS  traces  :  Foison,  ^ors  en  rési- 
dence à  Caen,  fut  chargé  de  l'ar- 
rêter, et  partit  par  une  nuit  fort 
obscure,  à  la  tête  de  son  escoua- 
de, pour  cette  expédition.  Us  ren- 
eontrèreiit,  non  loin  du  lieu  où 
devait  b'elTcctuer  rembarque- 
ment, le  comte  d'Aché,  qui,  après 
avoir  fait  feu  de  deux  coups  de 
pistolet,  fît  encore  une  vigoureu- 
se résistance,  et  finit  par  succom« 
her  sous  les  efforts  des  hommes 
qui  rentouraicnl.  Le  comte  Ca- 
farellt,  préfet  du  département,  fit 
sur  cetle  affaire  un  rapport  par 
suite  duquel  il  fut  disgracié,  le 
secrétaire-général  de  préfecture 
destitué,  et  Foison  reçut  la  déco- 
ration de  la  légion-d*honneur. 
Cet  ollicier  passa  dès  lors  en  Es- 
pagne, et  se  perdit  dans  la  foule 
des  braves  qui  firent  briller  leur 
valeur  dans  cette  guerre  pénible 
et  périlleuse. 

FOISSEY  (Jean-Jacqves),  pre- 
mier juge  au  tribunal  de  Nanci, 
député  à  rassemblée  législative^ 
fut  chargé  d'aller  eu  Alsace,  afin 
d'engager  les  prêtres  à  prêter  le 
serment  aux  constitutions,  et 
d'apaidcr  les  dissensions  qui  se 
manifestaient  entre  les  catholi- 
ques et  le.*)  protestans  :  il  remplit 
cette  mission,  non  sans  courir  de 
grands  dangers,  ayant  failli  être 
massacré  dans  une  émeute.  Il  fut 
porté,  i\  son  retour,  à  rassemblée 
nationale  par  son  département; 
s'opposa  '\  ce  que  les  soldats  de 
Château  vieux  fussent  admis  à  la 
barre,et  demanda,  le  4inin  1792^ 
que  Chabot ,  de  Loir-et-Cher, 
fût  iucarcéré  pour  avoir  répaa- 


FOK 


>9» 


du  rinsubordinatioQ  parmi  les 
troupes,  en  ne  cessant  de  calom- 
nier leurs  chefs.  A  l'expiration 
de  la  session,  il  rentra  dans  Tobs- 
curite* 

FokKE(ABEiiD),  fils  d'un  gra- 
veur hollandais,  naquit  ili  Amster- 
dam, le  3  juillet  1765.  Il  se  livra 
dès  sa  tendre  jeunesse  aux  scien- 
ces exactes,il  s'y  distingua  par  de 
si  rapides  progrès  qu'ù  l'âge  de  19 
ans  il  s'était  déjà  fait  un  nom  dans 
le.<  mathématiques,  et  parlaitavec 
facilité  plusieurs  langues.  Le  peu 
de  fortune  de  sa  famille  ne  lui 
permit  pas  de  pousser  ses  étude.s 
aussi  loin  qu'il  l'aurait  désiré;  il 
fut  forcé  de  les  interrompre  pour 
embrasser  un  état,  et  choisit  ce- 
lui de  libraire.  Il  forma  un  éta- 
blissement à  Amsterdam,  en 
1778;  mais  ses  travaux  scientifi- 
ques lui  faisant  beaucoup  trop 
négliger  les  soins  de  son  commer- 
ce, il  végéta,  et  fit  de  mauvaises 
affaires.  Un  emploi  de  greffier 
qu'il  parvint  à  obtenir,  lui  permit 
enfin  de  goûter  au  sein  d'une 
heureuse  médiocrité  les  douceurs 
de  l'étude.  Le  traitement  des 
employés  hollandais  ayant  été 
considérablement  diminué  par 
suite  de  l'invasion  delà  Hollande 
et  de  sa  réunion  à  la  France  en 
1810,  Fokke  eut  la  faiblesse 
de  concevoir  un  chagrin  si  vio- 
lent d'une  mesure,  qui  à  la  véri- 
té réduisait  de  beaucoup  ses  mo- 
yens d'existence,  que  sa  santé  en 
fut  fortement  altérée.  Il  mourut 
de  langueur  le  i5  novembre 
1812.  Les  écrits  qu'a  laissés  cet 
homme  studieux,  l'ont  placé  au 
rang  des  sa  vans  les  plus  distingués 
de  la  Hollande.  Voici  les  titres  de 
ses  ouvrages  les  plus  remarqua- 


iQi»  FOL 

bles  :  Catéchisme  des  arts  et  des 
sciences,  2  vol.  ;  Dictionnaire  ironi- 
que et  comique,  1 797, 3  vol.  ;  Foya- 
ge  comique,  à  travers  l'Europe,  7 
vol.  fig.,  i8o5;  Traité  sur  la  phy~ 
sionomie  de  l* homme,  1  vol.,  1801. 
L'Héticon  moderne,  i8oa;  Un  peu 
de  tout^  1808,  3  vol.  Il  avait  pu- 
blié i\  diverses  époques  une  foule 
de  traités  et  de  dissertations  mo- 
rales, littéraires,  critiques,  et  pin- 
sieurs  ouvrages  de  métaphysi- 
que, remarquables  par  Torigina* 
lité  de  leurs  titres. 

FOLRSTONE  (lord),  mem- 
bre de  l'opposition  de  la  chambre 
des  communes,  fit  souvent  bril- 
ler son  éloquence  en  combattant 
les  principes  ministériels.  Au 
mois  de  mars  1816,  il  accusa 
hautement  les  minisires  de  vou- 
loir introduire  le  régime  militaire 
en  Angleterre.  11  déclara  que  cet- 
te intention  n'était  que  trop  ré- 
vélée par  toutes  leurs  démarches; 
par  la  conduite  de  la  cour;  par 
les  manœuvres  les  plus  basses 
dont  on  ne  rougissait  pas  de  se 
servir  tous  les  jours  pour  justifier 
rhabitude  que  le  prince  régent 
avait  prise  de  ne  paraître  en  pu- 
blic qu'entouré  d'un  grand  appa- 
reil militaire,  tandis  que  le  roi 
son  père  ne  s'était  jamais  montré 
dans  aucune  cérémonie  accom- 
pagnéque  d'une  faible  escorte.  11 
cita  en  outre  la  profusion  avec  la- 
quelle on  dÎAtribuait  toutes  ces 
marques  de  distinction  qui  bles- 
sent si  fort  l'orgueil  chatouilleux 
du  peuple  anglais;  enfin  il  parla 
de  Téducation  toute  militaire  que 
recevait  la  jeunesse  anglaise  dans 
certaines  écoles.  11  s'éleva  aussi 
Avec  force  contre  les  dépenses 
exorbitantes    Ae  la  marine,   et 


FOL 

s'attacha  surtout  à  combattre  les 
opinions  de  6on  collègue  M.  Ro- 
binson, 

FOLLE  VILLE  (l'abbé,  GtTOT 
db),  né  en  Bretagne,  joua,  pen- 
dant les  guerres  de  la  Vendée,  \t 
rôle    d*un    intrigant   muladroîtv 
sans  esprit,  sans  caractère  et  sans 
capacité.  Sa  vie  entière  fut  une 
suite  d'inconséquences.  D'abord 
vicaire  i\  Dol,  au  commencement 
de  la  révolution,  il  rétracta  bien- 
lot  le    serment   constitutionnel; 
erra  quelque  temps  à  Paris,  puis 
À  Poitiers,  où  il  fascina,  par  son 
extérieur  pieux,  l'esprit  de  quel- 
ques dévotes  et  de  quelques  reli- 
gieuses réfugiées;  vint  ensuite  à. 
Thouars-,  où  il  tomba  entre  les 
mains  dessoldats  vendéens.  Cofi- 
duît  devant  M.  de  Villeneuve,  il 
se  fit   reconnaître   de   ce   com- 
mandant avec   qui    il   avait  fait 
ses  études;  ce  fut  alors  qu'il  eut 
l'idée  dp  jouer  utie  comédie,  qui 
peu  de  temps  après  le  conduisit  à 
l'échafaud.  il  déclara  qu'il  était 
évêqued'Agra,  que  quelques  pré- 
lats fidèles  s'étaient  réuhis  en  se- 
cret pour  lui  conférer  Pordination, 
et  que  le    pape  avait  non-seule- 
ment confirme  leur  choix,  mais 
encore  qu'il  l'avait  chargé  de  ve- 
nir dans  les  provinces  insurgées 
réchauffer  le  zèle  des  amis  de  la 
royauté   et  la   piété  des  fidèles. 
Cette  fable  ridicule,  débitée  aveô 
le  tonde  l'assurance,  fut  accueillie 
avec  empressement  par  tes  chefs 
vendéens, qui  sentirent  l'elfelp^tj* 
digieux  que  cette   aventure    ne 
ouvait  manquerde  produire  sur 
e  fanatisme  et  la  superstition  a- 
Veugles  de  leurs  paysans.  L'évê- 
que  prétendu    flit    présenté    en 
grande  pompe  à  l'armée  comittis 


l 


FOL 

un  signe  manifeste  de  la  protec* 
tioii  divine;  il  ollicia  pnntiûcale- 
menr,  et  fut  bientôt  installé  en 
qn.dité  de  pnrsident  du  conseil 
chargé  de  Tadministralion  des 
pays  insurgés.  L'habileté  de  Tab- 
bé  Bernier,  membre  du  même 
coniieil,  ne  tarda  pas  à  faire  voir 
dans  tunt  son  jour  Tinepti'e  du 
pré>idcnt;  peut-être  même  son 
imposture  était-elle  dérouverte  : 
quoi  qu'il  en  soit,  il  avait  beau- 
coup perdu  de  son  crédit  lorsque 
Tarmcc  se  trouva  complètement 
défaite  au  combat  du  Man».  Re- 
connu peu  de  temps  après,  il  fut 
arrêté  à  Angers  par  les  troupes 
républicaines,  condamné  à  mort, 
et  exécuté  Je  5  février  1794*  H 
monta  à  Téchafaud  avec  courage 
et  sang-froid  :  il  en  avait  fait  preu- 
Te  peu  de  temps  auparavant,  au 
combat  de  Granville,  en  prodi- 
guant ses  soins  aux  blessés  sur  le 
champ  de  bataille,  et  en  e.xcilant 
pendant  Faction  Tardenr  des 
combattans. 

FOL  LE  VILLE  (  Lot  is-Jean- An- 
dré, MABQns  de),  né  aux  envi- 
ron^ de  Lisieux,  conseiller  au  par- 
lement de  Rouen.  Lorsque  la  ré- 
Tolution  é<  tata ,  il  vnti  devoir 
chenher  un  refuf^e  à  Tétranger, 
jusqu'au  moment  01^  le»  émigrés 
purent  rentn  r  sans  crainte  :  il 
8e  maria  en  revenant  dans  ses 
foyer.^,  et  se  tint  à  Téeart  pendant 
le  règne  de  Napoléon.  Désigné 
par  le  roi,  en  i8i5,  ptnir  prési- 
der le  collège  de  Li^ieux,  il  fut 
porté  ùk  la  législature  par  son  dé- 
purtenjent,  et  vint  renforcer  la 
trop  célèbre  ma)orité  de  cette  é- 
poque.  L'ordonnance  du  5  sep- 
tembre ayant  mis  un  terme  aux 
travaux  contre  -révolutionnaires 

T.  Vif. 


FOL  ig3 

de  la  chambre  introuvable,  le  mar- 
quis de  Folleville  fut  réélu  et  con- 
tinua de  siéger  à  l'exirême  droi- 
te pendant  les  5-  années  qui  sui- 
virent cotte  session.  Il  s*y  fit  re- 
marquer, sinon  parson  éloquence 
et  son  zèle  i\  défendre  les  inté- 
rêts qui  lui  étaient  confiés,  au 
moins  par  son  amour  pour  le  sys- 
tème éparatoire.  Messieurs  le.> 
ministres  ont  aussi  trouvé  dans 
M.  le  marrfuis  un  fidèle  auxiliai- 
re toutes  les  fois  qu'il  s'est  agi 
d'apporter  quelques  entraves  à 
nos  libertés.  Il  a  parlé  plu*«ieiirs 
fois  sur  des  questions  de  finances. 
En  1818,  il  s'opposa  à  un  amen- 
dement qui  avait  pour  but  d'o- 
bliger les  ministres  'k  rendre  comp- 
te de  remploi  du  fonds  de  l'ex- 
traordinaire. Il  vota  pour  le  main- 
tien des  droits  dimportatiou  si;r 
les  cotons  en  laine  ^  comme  le 
seul  moyen  d'empêcher  que  cette 
denrée  n'envahit  la  consomma- 
tion, an  détriment  de  nos  soies  et 
de  nos  laines.  llcomb.iUit  la  péti- 
tion des  f.ibricans  de  Rouen,  .««ou- 
tenue  par  M.  Duvergier  de  Hau- 
ranue,  pour  réclamer  la  diminu- 
ti(m  de  ce  dn»il;  il  appuya  aii  con- 
traire celle  des  fabricans  de  Ber- 
nay,  qui  représentiaientrangmcn- 
tation,  ou  tout  an  moins  le  niain- 
tieii  du  droit,  comme  nécessaire 
à  la  conservation  de  leurs  établis- 
semens. 

FOLLEVILLE  rRoaEBT-Aa- 
maud,  ma&qvis  de),  servit  d'a- 
bord dans  le  régiment  des  cara- 
biniers de  Monsieur;  quitta,  en 
1776,  le  service  pour  la  robe;  en- 
tra au  parlement  de  Rouen,  et  fut 
nommé,  Tannée  suivante,  prési- 
dent à  mortier.  Pendant' les  cira- 
ge» révolutionnaires ,  il  ne  fit  QuU 

i3 


194 


FOL 


lement  parler  de  lui.  llpré!«ida,en 
1811,  le  collège  êlectorul  du  Cai- 
yadosy  et  prt'ta  serment  à  Tein- 
perfiir.  En  iBi4?  il  lut  nommé 
officier  de  la  légion-d'honneiir,  et 
premier  préâidenlde  la  cour  roya- 
le d'Amiens,  charge  où  M.  Avuy- 
Dc-Chanlereine  lui  a  succédé ,  à 
la  fin  de  Tannée  1818. 

FOLLEVILLE  DE  LA  VESPIR 
RE  (A.  €.  G.yMÂRQi'is  de),  an- 
cien conseiller  au  parlement  de 
Paria,  fut  nommé  par  le  corps  de 
la  noblesse  de  Péroniie,  député 
aux  états -généraux*  où  il  rem- 
plaça M.  de  Mailly.  Il  était  doué 
d'une  grande  ténacité,  et  s'énon- 
çait avec  une  élégante  facilité.  Il 
fut  fidèle  à  la  cause  de  la  nobles- 
se et  de  la  royauté;  il  chercha  à 
faire  lermerlesclabs,s'opposaù  ce 
que  l'assemblée  prît  en  considé- 
ration la  proposition  d'une  loi  ré- 
pressive des  duels,  regardant  tou- 
te mesure  législative  comme  in- 
suffi-ante'pour' extirper  un  abus 
qui  a  sa  racine  dans  l'esprit  na- 
tional des  Français.  Il  fut  du  nom- 
bre des  députés  qui  voulaient  pro- 
tester contre  la  constitution,  et 
se  joignit  à  l'abbé  Maury  pour 
demander  que  rassemblée  natio- 
nale rendit  public  l'état  des  Cnan- 
ces.  11  émigra,  ne  rentra  qu'après 
le  rétablissement  de  l'ordre  en 
France,  et  se  fixa  dans  le  dépar- 
tement de  la  Somme ,  où  il  a- 
vait  conservé  de  grandes  pro- 
priétés. 

FOLMONT  (RorzETDE),  ex- 
convenlioniiel,  né  à  Toulouse  en 
174'^'  ^^  livra  à  la  carrière  du  bar- 
reau, et  était  avocat  au  parlement 
de  retlt*  ville  lorsque  la  révolu- 
tion (data,  il  (Mi'ad'ipta  les  nriii- 
«  cipes,   mais  se  montra  toujours 


FOL 

ennemi  des  excès.  Colonel  de  la 
garde  nationale  de  3a  dépHrle<» 
mens,  depuis  1792,  jusqu'après 
la  journée  du  10  août;  député  de 
son  département  à  ra*)>enil)lée 
constituante  et  à  la  convention 
nationale,  il  montra  dans  ces  di* 
ver^es  fonctions,  du  courage,  de 
la  modération  et  du  sang-lroid. 
Il  en  donna  des  preuves  à  la  séan- 
ce du  i5  novembre  i7()2,  en  em* 
brassant  hautement  la  défense  dû 
roi,  et  en  déposant  sur  le  bureau 
une  proposition  tendant  à  ceque, 
au  lieu  de  juger  ce  prince,  on 
consultât  le  peuple  pour  saToir 
la  manière  dont  il  convenait  de 
le  traiter  ainsi  que  sa  famille,  et 
il  ne  se  départit  pas  de  cette  opi- 
nion pendant  tout  le  cours  de  la 
procédure.  Ayant  été  compris  par 
Kobespiorre  au  nombre  tlc}/^  dé- 
putés destinés  à  réchafaud,.il  fut 
incarcéré  jusqu'au  9  thermidor. 
A  cette  époque ,  il  passa  en  Es- 
pagne à  la  suite  de  la  duchesse 
douairière  d'Orléans,  dont  il  avait 
fait  connaissance  en  pri.son,  et  il 
rentra  en  France  avec  cette  prin- 
cesse, qui  le  noomia  président  de 
son  conseil. 

FOLTIEU,  négociant  de  Lyon, 
.4e  joignit  à  ceux  de  ses  conci- 
toyens qui,  en  1793,  se  défendi- 
rent si  vaillamment  et  si  malheu- 
reusement contre  les  troupes  de 
la  convention  nationale.  Condam- 
né à  mort  pour  ce  seul  fait,  à  l'is- 
sue du  siège,  il  fut  exécuté  avec 
S(m  fils,  qui  n'avait  jamais  cessé 
de  comhattire  à  ses  côtés.  Ce  jeu- 
ne homme,  à  peine  sorti  de  l'en- 
fance, se  distingua  par  un  trait 
de  courage  peu  commun  :  pressé 
par  les  bourreaux  de  déclarer  que 
sou  père  avait  abusé  de  sa  jeu- 


ION 

iifHst)  pour  lui  liiiro  pretulre  \m 
nriiir>«  il  iTJuta  crttt?  propoitiliuii 
livre  hiirnMir,  ri  iiitircha  lui  Hiip- 
plici*  iiveo  tVriiiiUû. 

K()N(:K!NM:1  (Fiianvois-Ua- 
Yii>]«  lit:  (M)  i;»*!/},  daii»  une  prli- 
iv  villi*  (Ir  lit  Savoie I  tie  livra  i\ 
IVlude  (ItVH  iiiatliéiii.ili(|ue}* ,  el 
parlirniirreiiieulde  la  ^ê(ua(^rie« 
i\  l'iiniviM^ilo  tir  Turin,  el  prolU 
la  (1rs  ic^'oiii*  cpie  lui  donna  no- 
Ire  eêièl>re  La^ran^e.  Ue^'U  à  lu- 
i^adeniie  des»  M'ienees  de  celle  vil* 
le  (l77^^]•  il  enrirhil  se»  reeiieilu 
d  lin  f^rand  noiniue.de  inéiuoiri)* 
esliines»  prinripalenienl  sur  Ta- 
nalv'^e  al^^élniiiue ,  les  prineipoA 
grnêraiix  de  Li  inêeaniipio  «  et 
)iiu>ieurs  auli*«*>  parties  plus  ou 
ninins  inipor1aiile>  dus  inalh6- 
Hialiipies.  iMai.H  la  mort  de  La* 
i;raii^e  pnrla  un  e.diip  l'uneslu  i!^ 
I.i  reputalion  de  son  diseiple,  on 
révél.itit  un  seeret  <pril  avait  tou- 
jours tenu  eaelië.  11  parait  que 
ee  savant*  modeste  autant  tpiu 
deNinlêre>sè«  foiirui>sait  siiuvenl 
i\  son  ami  le  tond  de  la  plupart 
i\v^  mémoires  <|ue  eelui-eipu* 
bliail.Qiioi  (]u  il  en  suit*  roncon- 
net  toleomblé  «!''  dislinelions  par 
don  souverain  ,  el  par  plusieurs 
princes  étrangers.  Min«>tre  de  la 
marine  de  Sardai^i^ne  et  gmiver- 
neiir  de  la  plaer  de  Sas.<«ari,  son 
patrintisme  loi  lit  rejetrr  Ses  ol- 
irvis  lirillaute^  d*'  I  iiiipèratrice  do 
Kus>ic  el  du  ^raiid  Kederic  :  rut* 
te  marque  de  de^tinlêressemunt 
lui  valut  la  décoration  des  ordres 
de  Saint-Maurice,  de  Saint-lMiKii- 
rt%  et  le  gouvernement  de  la  pla« 
ce  de  VillelVaoelie.  Le  comié  de 
Nice  venail  d  vU'\  envahi  par  les 
troupes  ^lanval^e'';  le  général  An- 
fclme  cl  lu  conlrc-iunirul  TruguvI 


FON 


IV)5 


SI)  prôAcnt(irtint  devant  Villerruii- 
clie,  le  .lu  septembre  i^O'i.  Fon* 
cennet^qui,  ditmut  avait  re^*u  des 
ordres  de  son  souverain,  rendit 
la  place  yaiis  résistance;  il  l'ut  ce* 
pendant  disgracié  pur  suite  de  cet 
cyénemenl,  et  détenu  pendant  un 
nn  dans  les  prison»  de  Turin  :  il 
est  mort  peu  d*annêes  après,  dan» 
1»  petite  ville  de  («asal.  Foncen- 
net  tut  honoré  de  IVstime  de 
quidqiies  savan»  distingués,  iio-» 
tamment  de  celle  de  d*Alem-' 
herl. 

FONdK/.,  ancien  président  du 
trihniuil  criminel  du  Jeuniiape», 
vt  député  au  conseil  des  ciiu|> 
cenls,  en  171)8.  Dans  lu  sêaiie« 
du  u  IVm'tidor  an  (i,  il  parla  sur 
la  nouvelle  loi  de  conscription» 
et  s*oppo>a  i\  ce  que  Tartii^le  4;) 
t'iU  appliqué  aux  dép-irtemeiu 
helges.  Dans  la  séanre  du  lu,  il 
présenta  quehpies  oliserNUliou» 
sur  le  crédit  public  et  sur  la  vente 
des  biens  nalionaux,  et  propo- 
sa, pour  la  diminution  des  tVaiii 
exor' itans  (radmini^lrattou,  dey 
mesures  qui  lurent  udoplées.  Le 
i/|  iu\Ase  de  Tannée  suivante,  il 
recheicbu  les  cuuvses  do  la  l'aible»* 
se  des  prodiiils  de  la  poste  aux 
lettres,  qui  ne  rapportait  pas  plui» 
qu'avant  lu  révolution,  bien  que 
le  Irrritoire  ertl  été  cimsidéra- 
blemeut  agrandi,  et  le  laril' aug^ 
mente.  Il  tut  munmé  ,  en  iHoo  , 
juge  ;\  la  cour  d  appel  dn  Bruxel- 
les, et  reeut  <pii;b|iie  temps  a- 
prè^  la  décoration  de  la  légion- 
d'honneur.  Il  se  montra  ttnijonr» 
ennemi  îles  abus  (*l  de^  dilapida- 
tions  de  quelque  espèce  que  c« 
tût. 

FONFUKDK  (  JKAN-BAmsitt- 
UoYKn),  iiêgociuut  de  Bordeaux  1 


1^4  FOL 

lemcnt  parler  de  lui.  llpréi<ida,cn 
1811,  le  cnlltfge  électoral  du  Cal- 
yadosy  et  prf^ta  serment  à  IVm- 
pereiir.  En  18 14  9  il  tut  nommé 
oflicier  de  la  légion-d'honneur,  et 
premier  président  de  la  cour  roya- 
le d'Amiens,  charge  où  M.  Avoy- 
Dc-Chantereine  lui  a  succédé ,  à 
la  fin  de  Tannée  1818. 

FOLLEVILLE  DE  LA  VESPIÈ- 
RE  (A.  €.  G.,  MARQris  de),  an- 
cien conseiller  au  parlement  de 
.  Paris,  fut  nommé  par  le  corps  de 
la  noblesse  de  Péronne,  député 
aux  états- généraux*  où  il  rem- 
plaça i\l.  de  Mailly.  Il  était  doué 
d'une  grande  ténacité,  et  s'énon- 
çait avec  une  élég^mte  facilité.  Il 
fut  fidèle  à  la  cause  de  la  nobles- 
se et  de  la  royauté;  il  chercha  à 
faire  fermer  lescldbs,  s'oppo.vaà  ce 
que  l'assemblée  prit  en  considé- 
ration la  proposition  d'une  loi  ré- 
pressive des  duels,  regardant  tou- 
te mesure  législative  comme  in- 
8u(Tt*ante'pour  extirper  un  abus 
qui  a  sa  racine  dans  l'esprit  na- 
tional des  Français.  Il  fut  du  nom- 
bre des  députés  qui  voulaient  pro- 
tester contre  la  constitution,  et 
se  joignit  à  l'abbé  Maury  pour 
demander  que  rassemblée  natio- 
nale rendît  public  l'état  des  Cnan- 
ces.  Il  émigra,  ne  rentra  qu'après 
le  rétablissement  de  l'ordre  en 
France,  et  se  fixa  dans  le  dépar- 
tement de  la  Somme ,  où  il  a> 
vait  conservé  de  grandes  pro- 
priétés. 

FOLMONT  (Uouzetde),  ex- 
convenlinnnel,  né  à  Toulouse  (M1 
174'^»  ^e  ïivra  à  la  carrière  du  bar- 
reau, et  était  avocat  au  parlement 
de  cetU'  ville  lop>qiie  la  révoln- 
,  tion  (clala.  il  <Mrad«ipla  les  prin- 
.  cipesy  mais  se  montra  toujours 


FOL 

ennemi  des  excès.  Colonel  de  la 
garde  nationale  de  3a  départe-^ 
mens,  depuis  1702,  jusqu'après 
la  journée  du  10  août;  député  de 
son  déparlement  à  ra*j>eml>lée 
constituante  et  ik  la  conventioD 
nationale,  il  moiUra  dans  ces  di- 
verses fonctions,  du  courage,  de 
la  modération  et  du  saiig-lroid. 
Il  en  donna  des  preuves  à  la  séan- 
ce du  i5  novembre  i7()2,  en  em* 
brassant  hautement  la  défense  dû 
roi,  et  en  déposant  sur  le  bureau 
une  proposition  tendant  à  ce  que, 
au  lieu  de  juger  ce  prince,  on 
consultât  le  peuple  pour  saToir 
la  manière  dont  il  convenait  de 
le  traiter  ainsi  que  sa  famille,  et 
il  ne  se  départit  pas  de  cette  opi- 
nion pendant  tout  le  cours  de  la 
procédure.  Ayant  été  compris  par 
Kobespiorre  au  nombre  des  dé- 
putés destinés  à  l'échafaud,  jl  fut 
incarcéré  jusqu'au  9  thermidor. 
A  cette  époque ,  il  passa  en  Es- 
pagne à  la  suite  de  la  duchesse 
douairière  d'Orléans,  dont  il  avait 
fait  connaissance  en  prison,  et  il 
rentra  en  France  avec  cette  prin- 
cesse, qui  le  nomma  président  de 
son  conseil. 

FOLTIEU,  négociant  de  Lyon, 
se  joignit  à  ceux  de  ses  conci- 
toyens qui,  en  1793,  se  défendi- 
rent si  vaillamment  et  si  malheu- 
reusement contre  les  troupes  de 
la  conventicm  nationale.  Condam- 
né ù  mort  pour  ce  seul  fait,  à  l'is- 
sue du  siège,  il  fut  exécuté  avec 
son  fds,  qui  n'avait  jamais  cessé 
de  comhatthe  à  ses  côtés.  Ce  jeu- 
ne hon>me,  à  peine  sorti  de  l'en- 
fance, se  distingua  par  un  trait 
de  coiu'age  peu  commun  :  pressé 
par  les  bourreaux  dedéclarer  que 
sou  père  avait  abusé  de  sa  jeu** 


FON 

uesso  pour  lui  Taire  prendre  les 
nrmr.s,  il  rejeta  celle  proposilion 
avi'c  hfirreur,  el  iiiurcha  au  sup- 
plice avec  tVriueté. 

FOMaiMSIM'  (FniNiîoi»- Da- 
vid), né  en  1734*  duns  une  peti- 
te ville  (h;  lu  Savoie ,  .se  livra  à 
l'étude  des  iiiathéni.itiques ,  et 
particnlièreiiieiitde  la  géoiuétrie, 
i\  runiversité  de  Turin  9  el  proli- 
ta  des  le^H)n}4  que  lui  donna  no- 
tre célèbre  Lag;ran(>^e.  Ke^ui  à  l'a- 
cadénne  de»  .siieuces  de  cette  vil- 
le (i77î^)»  il  enrichit  se»  recueils 
d'un  ^rand  nombre, de  mémoires 
ehlimés.  principalement  sur  Ta- 
nalyse  al{;ébn((ue,  les  principes 
généraux  de  la  mécanique  ,  et 
plu>ieurs  autres  parties  plus  ou 
moins  importantes  des  mathé- 
matiques. Mais  la  mort  de  La- 
gran^e  pfuta  un  coup  l'uneste  À 
lu  répulalion  de  son  disciple,  en 
révél.Mitun  secret  qu'il  avait  tou- 
jours tenu  caché.  11  parait  que 
ce  savant,  moiiestc  autant  que 
désintéressé,  ronrni.>sait  souvent 
i\  bon  ami  le  l'ond  de  la  plupart 
des  mémoires  que  celui-ci  pu- 
bliail.Quoiqn  il  en  soit«  Foncen- 
net  l'ut  comblé  d'?  distinclions  par 
son  souverain,  et  par  plusieurs 
princes  étrangers.  Mini^tre  <ie  la 
marine  de  Sardaignc  et  gouver- 
neur de  la  place  de  Sas>ari,  son 
patriotisnn^  lui  lit  rejet<>r  les  of- 
ï'res  brillanles  d«>  1  impératrice  de 
Uusi«k'  et  du  grand  Federic  :  cet- 
te marque  de  dointéressement 
lui  valut  la  décoration  deb  ordres 
de  Saint-Maurice,  de  Saint-Laza- 
re, et  le  gouvernement  de  ta  pla- 
ce de  VilIctVanche.  Le  comté  de 
Mi<'e  venuil  d  étrt'  envahi  par  les 
troupes  fianyaises;  le  général  An- 
selme el  lu  contre-amiral  Truj^uet 


FON 


195 


se  présentèrent  devant  Villefran- 
che,  le  3o  septembre  179'i.  Fon- 
cennet,  qui,  dit-on,  avait  reçu  des 
ordres  de  son  souverain,  rendit 
la  place  sans  résistance;  il  l'ut  ce- 
pendant disgracié  par  suite  de  cet 
événement,  et  détenu  pendant  un 
an  dans  les  prisons  de  Turin  :  il 
est  mort  peu  d*années  après,  dans 
la  petite  ville  de  Casai.  Foncen- 
net  tut  honoré  de  Festime  de 
quelques  savans  distingués,  no- 
tamment do  celle  de  d'Alem- 
hert. 

FONi'E/.,  ancien  président  du 
trrbunal  criminel  de  Jerniuapes^ 
et  député  au  conseil  des  cinq- 
cents,  eu  i7()8.  Dans  lu  séanc« 
du  ^  fructidor  an  G,  il  parla  sur 
la  nouvelle  loi  de  conscription  > 
et  s'opposa  à  ce  que  farticie  4o 
l'At  appliqué  aux  dépiirtemens 
beiges.  Dans  la  séance  du  l'j,  il 
présenta  quelques  observati(»ns 
surle  crédit  public  et  sur  la  vente 
des  biens  nationaux,  et  propo- 
sa, pour  la  diminution  des  trais 
exor-  itans  d^adminiv^tralion,  des 
mesures  qui  furent  adoptées.  Le 
i/|  ni \ ose  de  Tannée  suivante,  il 
rechercha  les  causes  de  la  fiiibles* 
se  des  produits  de  la  poste  aux 
lettres,  qui  ne  rapportait  pas  plus 
qu'avant  lu  révolution,  bien  que 
le  territoire  eût  clé  cotisidéra- 
bliMucut  agrandi,  et  le  tarif  aug- 
menté. 11  fut  noinitié  ,  en  iHoo  , 
juge  à  la  cour  d^tpptd  de  Bruxel- 
les, et  reçut  quelque  temps  a- 
près  la  décoration  de  lu  légion- 
d'honneur,  lise  montra  toujours 
ennemi  des  abus  et  des  dilapida- 
tions de  quehpie  espèce  que  c^ 
fût. 

FONFRFDË    (  Jban-Baptistb- 
Boyba),  négociant  de  Bordeaux  > 


196  FON 

né  dans  retle  TÎlle  en  1766,  exer- 
çait en  Hollande  la  prolesMon  de 
ses  pères,  lorsque  notre  réTolu- 
lion  éclata.  Convaincu  qu'il  était 
du  devoir  de  tout  Français  de  se 
réunir  au  sein  de  la  mère  corn- 
muiH?  dans  les  jours  de  danger  9 
il  se  hâta  de  revenir  au  milieu  de 
ses  concitdyens.  Bientôt  il  fut 
chargé  par  eux  de  faire  entendre 
à  l'assemblée  législative  les  récla- 
mations du  commerce  de  Bor- 
deaux, et  son  département  le  dé- 
puta, en  17939  à  la  convention 
HQationale.  Passionné  pour  la  li- 
berté ,  il  embrassa  avec  ardeur 
les  principes  nouveaux  qui  corn- 
iDençait4)t  à  ^e  manifester  en 
France,  et  déploya,  dès  les  com- 
mencemcns  de  sa  carrière  politi- 
que* un  courage  et  des  vertus  di- 
gnes des  plus  beaux  temps  des  ré- 
publiques anciennes.  Toutes  les 
actions  de  sa  vie  furent  la  consé- 
quence de  ses  principes.  Il  vota 
la  mort  sans  surî^îs  et  sans  appel, 
non  par  un  désir  barbare  de  ver- 
ser le  sang  de  l'infortuné  Louis 
XVI,  mais  par  la  conviction  in- 
time où  il  était,  que  ce  sang  était 
nécessaire  pour  cimenter  les  fon- 
demensde  la  république  naissan- 
te. Cette  funeste  et  déplorable 
erreur  fut  la  cause  des  plus  grands 
maux;  mais  peu  de  personnes  a- 
vaîent  assez  d'expérience  et  de 
lumières  pour  entrevoir  l'avenir. 
Dans  les  séances  des  8  et  10 
mars  1 795,  Fonfrède  réclama  avec 
force  la  liberté  de  la  presse,  et 
l'introduction  dans  les  tribunaux 
révolutionnaires  du  mode  de  ju- 
gement par  jurés.  Indigné  des 
excès  déplorables  qui  se  com- 
mettaient tous  les  jours  au  nom 
de  la  liberté,  il  ne  cessa  de  pour- 


FON 

suivre  et  de  démasquer  les  anar- 
chistes du  dedans  aussi-bien  que 
ceux  du  dehors  :  plus  d'une  fois 
sa  voii  courageuse  foudroya  du 
haut  de  la  tribune  nationale  les 
hommes  qui  couvraient  la  France 
de  sang  et  de  ruines.  Le  i4  mars, 
il  accusa  hautement  ce  comité 
qui  avait  dévoué  à  la  mort  les 
membres  les  plus  respectables  du 
côté  droit;  et  défendit  «  le  7  avril 
suivant,  le  général  Custine  contre 
les  accusations  de  ses  ennemis. 
Il  avait  déjà,  au  mois  de  décem- 
bre précédent,  accusé  Marat  de 
vouloir  un  dictateur;  le  16  mai. 
Il  Tattaqua  de  nouveau,  lui  repro- 
cha tous  ses  crimes,  et  le  fit, 
séance  tenante,  décréter  d'accu- 
sation. Peu  de  temps  après,  il 
s'iodigna  de  ne  pas  voir  son  nom 
porté  sur  la  liste  de  proscription 
que  de  prétendus  députés  des 
sections  étaient  venus  présenter 
à  l'assemblée  en  demandant  le 
renvoi  des  girondins.  La  con- 
vention crut  devoir  récompenser 
le  vertueux  Fonfrède  :  il  était  se- 
crétaire depuiîF  le  ai  mars  1794» 
elle  le  nomma  président  le  a  mai, 
et  membre  du  comité  des  douxe 
le  21  du  même  mois^  Le  régime 
de  la  terreur  ayant  succédé  à  la 
convention  nationale  après  la 
journée  du  3i  mai ,  Fonfrède  , 
dont  les  députés  moi-tagnards 
redoutaient  les  talcns  et  l'in- 
flexible courage,  fut  proscrit  dès 
cette  époque;  cepejidant,  ce  mê- 
me Marat  contre  lequel  il  avait  si 
souvent  appelé  l'indignation  pu- 
blique, le  fit  cette  fuis  excepter» 
comme  n'ayant  pas  signé  les  ac- 
tes du  comité  des  douxe,  du  dé- 
cret proposé  par  Bourdon  (  de 
rOise  } ,  contre  lui  et  contre  uoe 


FON 

foule  de  ses  collègues  les  plus 
res^pectubles  :  peut-^tre  iiiôiiie  la 
l'action  qui  doiiitiiait  alors  n*osa- 
t-elie  pas  se  dèlaire  d^iii  homme 
eiiviroQiié  à  juste  titre  du  Tesliuie 
de  tous  les  bons  citoyens.  Quoi 
qu'il  en  soit  9  ce  reste  de  pudeur 
ne  fut  pas  de  longue  durée.  Fon- 
i'rède  ne  ceâsanl  de  se  prononcer 
avec  .•^011  énerg^ie  accoutumée  con- 
tre le»  violenr.es  des  factieux,  et 
de  protester  hautement  contre 
la  détention  arbitraire  de  tant 
d'hommes  vertueux,  la  patience 
de  ses  ennemis  se  tassa  enfin  :  dé- 
crété d*accuiation  avec  son  beau- 
frère  et  collègue  Ducos,  à  la  de« 
mande  d'Amar,  le  5  octobre ,  ils 
furent  traduits  Tun  et  Taotre 
devant  le  tribunal  révolutionnai- 
re 9  condamnés  -À  mort  dans  la 
nuit  du  3o  au  5i,  el  exécutés  le 
lendemain.  Fonfréde  manifesta, 
depuis  U)  moment  de  son  arresta- 
tion jusqu'à  celui  de  aon  fiiippli- 
ce,  un  courage  qui  ne  he  démen- 
tit pas  un  seul  instant ,  et  monta 
«V  Téchafaud  en  entoimant  les 
hymnes  de  la  liberté.  Le  nom  de 
Fonfréde  passera  à  la  postérité, qui 
admire  surtout  les  caractères  gé- 
néreux et  patriotiques.  C'est  sans 
contredit  un  des  hommes  qu4  , 
dans  d«is  temps  moins  pénibles, 
auraient  le  mieux  servi  et  Fe  plus 
honoré  leur  pays.  Dans  sa  trop 
courte  C'irr^rc ,  H  a  montré  tout 
ce  qu'il  aurait  pii  faire  si  une  fac- 
tion implacable  ne  l'eût  pas  in- 
terrompue. Les  hommes  des  par- 
tis les  plus  opposés  ont  déplo- 
re sa  mon  comme  une  calami- 
té. 

FONSECA  (ËtioNOBB,  Mii- 
QuisB  db),  née,  en  1768,  d'une 
des  premières  famUles  du  Naple»» 


FON 


>97 


eut  une  grande  part  aux  événe- 
ment dcmt  cette  ville  fut  le  théâ- 
tre sur  la  Un  du  siècle  dernier. 
Les  grâces  de  sa  figure  et  son  es- 
prit la  firent  bientôt  remarquer 
diins  toutes  les  sociétés  de  la  vil- 
le; mais  loin  de  tirer  vanité  de 
ces  avantages  auxquels  les  per- 
sonnes de  son  sexe  attachent  or- 
dinairement tant  de  prix  ,  elle 
chercha  dans  f'étitde  dc«  jouis- 
sances plus  réelles  et  une  gloire 
moins  frivole.  Elle  cultiva  avec 
succès  les  lettres,  les  sciences 9 
et  p  irtioulièrement  l'histoire  na- 
turelle; Tanatom-ie  mOme  ne  re- 
buta pas  la  courageuse  ËIAono- 
re ,  qui  Cu.  tant  de  'prog»rès  dans 
celte  science,  qu'elle  partagea 
plus  d'une  i<>is  les  travaux  du  cé- 
lèbre Spalauzani.  Nommée,  peti- 
de  temps  après  son  iiynriage,  da- 
me d*honneur  de  la  reiiie,  eUo 
sut  gagner  la  confiance  et  leà  fa- 
veurs de  cette  princesse;  mais 
elle  ne  les  conserva  pas  long- 
temps :  sa  beauté  et  ses  talens 
armèrent  contre  elle  la  jalousie; 
son  esprit,  d'ailleurs,  naturelle- 
ment satirique,  était  peu  propre 
\  lui  coiRMlier  l'amitié  des  cour- 
tisans ;  aussi  ne  tarda-t-elle  pas 
à  être  disgraciée  par  «fuite  de  leurs 
intrigues.  Rendue  :\  elle-mAme, 
etdésabuséedu  prestige  des  gran- 
deurs, elle  se  consola  aisément 
dans  le  sein  de  Pétude,  de  la  per- 
te d'un  rang  auquel  elle  avait  tou- 
jours tenu  fort  peu.  La  révolution 
française,  qui  éclata  sur  ces  en- 
trefaites ,  fournit  à  la  marquise 
roci;a?4ion  de  déployer  la  gran- 
deur d  âme  et  Ténergte  qui ,  ches 
elle  ,  s*aHiaient  à  tant  d*autres 
qualités;  elle  embrassa  avec  en- 
thousiasme la  cause  de  UUbertéf 


■  « 


19»  FON 

et  jiirn  tinc  haine  éternelle  au 
parti  ite  la  cour.  Dès  lors  elle  em- 
ploya tout  le  crédit  qno  lut  don- 
naient son  rang  et  ««a  fortune  pour 
ménager  aux  Français  des  intelli- 
gences dans  la  \ille.  On  sait  que 
la  fuite  du  roi  et  de  la  famille 
royale,  ù  la  fin  dn  mois  de  dé- 
cembre  1798,  fut  le  î^i<2:nal  d*une 
émeute,  pendant  laquelle  la  popu- 
lace fit  muin-l>asse  sur  toutes  les 
personnes  soupçonnées  de  favo- 
riser la  cause  des  Français.  La 
marquise  ne  dut  son  salut  qu*à  sa 
présence  d'esprit  et  A  son  coura- 
ge :  avertie  du  danger  par  les  vo- 
ciférations qui  frappent  son  o- 
iHîille,  elle  s'environne  d'un  cer- 
tain notnbrd  de  femmes  qui  sui- 
Taient  i^on  parti,  leur  donne  des  ar- 
mes.el  traversant  Hèrement  à  leur 
tôle  les  ru<\s  de  Naples,  remplies 
d'une  populace  qui  n'ose  les  insul- 
ter, elle  va  se  réfugier  au  château 
Saint- Elme.  Les  Français  entré- 
rent  dans  tapies  le  a5  janvier; 
madame  de  Fonseca  entreprit  a- 
fors  la  rédaction  du  Moniteur  na- 
politain, feuille  périodique  entiè- 
rement consacrée  A  la  propaga^ 
tion  des  principes  républicains , 
et  qui  ne  contribua  pas  peu  à  les 
acclimater  dans  le  royaume  de 
Naplcs.  Mais  rarinée  rassemblée 
par  le  cardinal  AuAb  étant  par- 
venue,  après  trots  attaques  suc- 
cessives 5  à  chasser  les  Français 
de  la  capitale,  la  marquise  fut  ar- 
rêtée, et  le  cardinal  eut^i  cruau- 
té de  la  livrer  au  supplice  des 
malfaiteurs  :  elle  fut  exécutée  en 
juillet  1799.  Ainsi  périt  cette 
femme  extraordinaire  que  la  na- 
ture parûssait  avoir  réservée  iV 
d'autres  destinées. 

FONT ,  curé   de   Pamiers  et 


FON 

chanoine  de  la  cathédrale  de  cette 
ville,  fut  nommé,  par  son  corps, 
député  aux  états  -  généraux  de 
1789,  et  sigjia  le^  protestations 
des  i5  et  i5  septembre  1791.  Il 
a  eu  un  parent  de  son  nom  qui 
fut  nommé  évêque  du  départe- 
ment de  TArriége,  et  député  par 
ce  département  aux  états-géné- 
raux. 

FONTAINE  (Pierbe-François- 
Locis),    chevalier  de  la  légion- 
d'honneur,  membre  de  l'académie 
des  beaux-arts,  etc. ,  est  l'un  des 
architectes  les  plus  renommés  de 
Paris.    Quoique  le    nom   de   iU. 
Fontaine,  qui  n'a  jamais  été  sépa- 
ré de  c^Iui  de  M.  Percier,  son  a- 
mi  d'enfance  et  son  collègue,  se 
rattache  à  un  grand  nombre  des 
travaux  exécutés  sous  le  règne  de 
Napoléon,  l'arc  de  triomphe  du 
carrousel,  qui  remporta  en  1810 
le  grand  prix  d'architecture  de 
l'institut,  est  presque  le  seul  mo- 
nument que  l'on  doive  à  ses  ta- 
lens;  mais  les  restaurations  im- 
portantes  exécutées   par  lui  au 
Louvre,  aux  Tuileries,  à  (^ompiè- 
gne,  à  la  Malmaison,  etc.  ,  suf- 
firaient seules  pour  lui  assigner 
un  rang  distingué  parmi  nos  ar- 
chitectes.   Présenté  au    général 
Bonaparte,  lors  de  son  avènement 
au  consulat,  M.  Fontaine  fut  em- 
ployé par  lui  dès  cette  époque,  et 
nommé  depuis,  architecte  des  bâ- 
timens  impériaux;  il  l'est  encore 
aujourd'hui  de  ceux  de  la  couron- 
ne. MM.  Percier  et  Fontaine  ont 
publié  de  compagnie  :  Descrip- 
tions des  cérémonies  et  fêtes  qui 
ont  eu  lieu  à  l'occasion  du  mariage 
de  l'empereur  Napoléon  avec  t'ar- 
chiducltesse  Marie-Louise,    1810, 
4n-fol.  avec  planches.  Choix  dts 


I 


I 


FON 

plus  belles  maisons  <ie  plaisance  de 
Rome  ci  de  se.s  environs^  i8io  el 
i8i5,  in -loi.  Recueil  de  df^cora^ 
tions  inférieures  pour  tout  ce  qui 
concerne  l' ameublement,  i8ia, 
M.  Fcintainc  joint  ù  une  protondc 
c(Minaiï>sance  do  son  art  un  «^rund 
fon(l>  de  modcdlio.  11  esst  chef  de 
bataillon  honoraire  de  la  garde 
nationale  parisienne.  ' 

FONTANA(lïihevauer  FÉLIX 
de),  naquit  en  i^JO,  à  Panoarolo^ 
en  Tyrol.  Il  fit  ses  premières  élu- 
des suocessivenient  à  Roveredo, 
Yéronne,  Parme,  Padoue,  Bolo- 
gne, et  les  termina  dans  les  uni- 
versités de  Kome  el  de  Florence. 
Il  s'adorma  d*une  manière  très- 
brillante  i\  Tétude  de  la  physique, 
de  la    philosophie,   de  i'bisLpire 
naturelle  el  de  Panatomie.  Il  lut 
nommé  professeur  de  philosophie 
à  Pise;  el  plus  lard  le  grand-duc 
Léopold^qui  aimait  et  protégeait 
les  sciences,  appela  Fonlana  au- 
près du  luij  en  qualité  de  profes- 
seur de  physique  de  son  cabinet. 
C  est  aux  travaux  de  Fonlana,  et 
à  la  munificence  du  prince,  que 
In  ville  de  Florence  doit  le  riche 
cabinet  qui   fait  encore   aujour- 
d'hui Padmiration  des  étrangers 
et  Porgueil  des  Florentins.  Ce  bel 
établissement  est  abondamment 
pourvu   dinstrumens    de  physi- 
que, d*aslronomie,  d'objets  d'his« 
iolre  naturelle  tirés  des  trois  rè- 
gnes; mai:)  ce  qu'il  renferme  de 
plus  précieux,  c'est  une  riche  coi- 
leclion  de  pièces  fPanalomie  mo- 
delées en  cire,  exécutées  d'après 
les  instructions  et  sous  les  yeux 
de  FoDtana,avcc  une  Téritéd'imi* 
talion  inconnue  jusqu*^  lui*  Ce 
magniûquc  travail,  qui  lui  avait 
coûté  tant  de  soins,  lui  valut  Phtm^ 


FON 


»99 


neurd'ôtrc  chargé  d'exécuter  une 
sembliible  collection  pour  la  vil- 
le de  Vienne,  d'après  les  ordres 
de  l'empereur  François,   qui   le 
décora  en   même  leoips  du  titre 
de  chevalier.    Napoléon,  qui   ne 
négligeait  aucune  occasion  d'en- 
courager les  sciences  et  les  arts 
même  cher  les  étrangers,  voulut 
enrichir  le  cabinet  de  Pécole  de 
mcdi'cine  de  Paris,  d'une  collec- 
tion anatomique  pareille  à  celle 
de  Florence,  et  chargea  Fonlana 
de  la  faire  exécuter  :  mais  un  ar- 
tiste français,  dont  le  nom  ne  sau- 
rait être  trop  connu,  M.  L'Aumo- 
nicr,  associé   correspondant    de 
l'académie   des   sciences,   ayant 
exécuté,  sur  ces  entrefaites,  une 
collection  semblable  qui  fût  jugée 
bien  supérieure  à  celle  que  four- 
nit le  savant  Italien,  celle-ci  fut 
donnée  à   la   seconde    école   de 
l'empire,    celle   de  Aiontpellier. 
Fonlnna  consacra,  depuis,  beau- 
coup de  temps,  de  peines  et  de 
travaux  à  un  ouvrage  fort  ingé- 
nieux qui,  s'il  eOt  été  exécutable, 
aurait  singulièrement  facilité  l'é- 
tude de  Panatomie,  en  «Scartant 
tout  co  quVlle  offre  de  pluà  rebu- 
tant :  c'était  une  espèce  dé  man- 
nequin composé  d'une  infinité  de 
petif » ukorceaux  debois  coloriés, 
s'adaptant     parfaitement     entre 
eux,  et  représentant  au  naturel 
jusque  dans  leurs  plus  petits  dé-    , 
tails,  toutes  les  parties  el  tous  les 
ressorts  du  corps  humain;  en  sor- 
te qu'en  démontant  pièà*  h  pièce 
cette  machine,  on  aurait  pu  faire 
toutes  les  démonstrations  anafto- 
iniques.  bien  plus  aisément  que 
p«r  ladis<îection  du  cadavre.  Mais 
une   foule  d'obstacles  qu«  Tîn- 
▼eateur  u^avalt  pas  préTui>  et 


200 


FON 


un  nombre  desquels  ?e  tronyait 
])i*iiici{>itleineiil  riiii)»ossibilt(é  de 
Çnriiiiir  de    rinfliifiiee   de    (air 
iuu:(  ces  pelits  iiinn*euux  de  b^dï^y 
i'onèreiil  dr  Liisht'i*  iiieoiii)dtl  ce 
travail  adtiiir.d)le,  vraii  hel-d'œii- 
vre  de  patience  i-t  de  gônie.  Lor^ 
de   Itt  {ircinière   invu-ion   de    la 
Toscane,   les   généraux    français 
téinoi^iuTcnl   à    Funtanu   beau- 
coup d'égards;  et  cel  honinjage, 
qnoic|ue     bien    dû    à    son    seul 
'niérile  ,    ne     laissa  .pas    de   lui 
atlircr  (jnelqnes  persécutions  a- 
près  le  dépari  de  Tarmée.  Il  mou- 
rut en  mars  i8o5,de5  suites  d'une 
chute  q'i'il   avait  faite  quelques 
mois  auparavant.  Ses  cendres  fu* 
rent    déposées   dans    Téglise    de 
Sainte-Croix,   où  elles  reposent 
entre  celles  de  Galilée,  de  Vivia- 
ni,  et  d'une  foule  d'autres  grands 
hunimes.  Fontana  se  livra  à  des 
recherches  )irofoudcs  et  savantes 
sur  la  physique,  la  phj<%iol()<^ie,Ia 
ehinvie,   lanatoniie,   et  sur  plu- 
sieurs autres  branches  d'histoire 
naturelle  :  il  examina  à  fiuul  le 
système    d'irritabilité,  établi    et 
pré>enté  par   le  docteur  ilaller, 
et  publia  Â  ce  suji  l  quelques  let- 
tres qui  sont  insérées  dans  les  mé- 
moires de  ce  i^avunl.  Il  fit  des  ex* 
périences  immenses  sur  les  poi- 
sons, et  en  particulier  sur  le  ve- 
nin de  la  vipère,  et  sur  les  pro- 
priétés terribles  de  l'huile  essen- 
tielle de  laurier-cerise.  Il  exami- 
na avec  beaucoup  d'attention  les 
Ters  qui    s'engendrent    dans   la 
substance  cérébrale  des  moutons, 
et  leur  donne  la  maladie  appelée 
tournis;  l'ergot  et  la  rouille  qui 
attaquent  les  céréales;  enfin  les 
globules  du  sang,  que  Ton  croyait 
creux  avant  lui.   Il  a  beaucoup 


FON 

travaillé  aussi  sur  les  propriétés 
desdifii-rensguz;  ensuivant,  dans 
celte  inaliére,  les  routes  indiquées 
par  les  Caveiidisch,  les  Priestlej 
et  les  Lavoisier.  11  a  le  premier 
fuitu>agcdu  ^aznîtreux  pouréva* 
luer  la  salubrité  de  Tair,  et  on  lui 
doit  l'instrument  nommé  eudio* 
mètre,  dont  on  se  sert  encore  au- 
jourd  liui.   Il  a  laissé  un   graud 
nombre  d'ouvrages  sur  divers su- 
iet.-*,  et  les  rei  ueils  du  temps  sont 
remplis  des  mémoires  qu'il  a  don- 
nés sur  plusieurs  branches  des 
sciences     naturelles.      En      gé- 
néral,   on     remarque    dans  ses 
écrits  beaucoup  de  facilité,  et  des 
idées  neuves;  mais  il  ne  voyait 
pjs  toujours  juste.    Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Ricerchefi' 
losofiche  aopra  la  fisica  animale^ 
Florence,  1775.  Ricerchê  fisiehe 
sopra'l  veneno  delta  vipera^  *7Ô7- 
Il  a  publié  dans  ce  livre  un  grand 
nombre   d'expériences  plus   cu- 
rieuses qu'utiles,  d'après  lesquel- 
les il  a  calculé  qu'il  fiiudrait  réu- 
nir le  venin  d'une  demi-flouzaiiie 
de  ces   reptiles,    piur  causer   la 
mort  d'un  homme.  Traité  sur  le 
venin  de  la  vipère;  sur  les  poisons 
amMfains:  sur  le  laurier-cerise  et 
quelques  autres  végétaux  vénéneux; 
avec  lies  Observations  surlastrue^ 
tare  primitice  du  corps  animal ^  la 
reproduction  des  nerfs,  et  la  deS" 
eriplion  d'un  nouveau  canal  de  l* œil, 
Florence,   1781,2  vol.  DescriziO' 
ne  ed  usi  di  alcuni  stromenti  per 
misurar    ta    salubrità    de.lt*arim^ 
Florence,  1774;  Recherckes  phy^ 
siques  sur  la  nature  de  l'air  déphlo" 
gis  tiqué,  et  de  l'air  nitreiàx,  Paris» 
17769  etc.,  etc.  Il  a  publié  enco- 
re un  grand  nombre  d'opuscules 
sur  divers  sujets.  FontaDâ  avaii 


FON 

fait,  tnni  en  Frarire  qiiVn  Ttalifî, 
plusieurs  Tovagcs  scirntinqiies 
qui  le  mirent  eii  ra;'p(irl  iivec  leA 
htMiiiiies  \v>  plus  crlèlires  de  ee8, 
deux  contrées.  l/h»bit  r(di«i>^ieiix 
qii  il  portait  d)iiil)itiid('.  par  ^nilis 
iriin  nsH^e  Tort  roiiiiinni  en  Itii- 
lie,  avait  donné  lien  à  qnelqneit 
pcrsonni"»  de  penser  l'ansseinent 
qn*il  avait  été  dans  tes  ortlres. 

FOINTAi\A((;régoire  .IVèredu 
préeédenl,  nn(]uit  le  7  déeemlirc 
1755,   i\  Villa   di;   No't.h'mII  i.  en 
TyroUet  se  dislin^na   de  bonne 
henre  par  le  {;oftt  ties  srienres  et 
les  progrès  tpril  y  lit.  Apièsav<iir 
commencé  ses  études  ;\  llovere- 
do,  il  vint  les  terminer  A  Rome, 
et  entra  dans  la  congrég^ation  flite 
des  écoles  pies.   Lnvoyé  A  Siiii- 
goglia  en   qualité  de  prole«*senr, 
la   connaissance    qu'il    y  fit   dn 
marquis  <le  Fagnani,  mathémati- 
cieiu  distingué,  décida    sa    voca- 
tion :  il  >e  livra  avec  une  ardeur 
infaii^ahle  A  Tétude  d  une  scien- 
ce ,  dans  laquelle  il  obtint  n  de* 
]>uis9  la  plus  grande  célébrité.  De 
Sinigaglia  il  alla  A  Ufdogne,  puis 
à  Alilan,  où  il  professa  les  mathé- 
matiques et  la  philosophie  dans 
les  écoles  de   son   ordre»  et  fut 
nommé,    quelque    temps   après» 
professeur  de  logique  et  de  méta- 
physique ù  runivcrsilé  de  Pavie. 
A  la  môme  époque,  le  comte  de 
Firmian,  ministre  de  Tempcrenr 
d'Autriche   dans  la   Lombardie» 
lui  confia  la  garde  de  la  biblio- 
thèque  publique    qu'il   a?ail  le 
projet  d'établir  dans  cette  ville; 
projet  qui  dut  en  grande  partie 
son  exécution  aux  travaux  et  au 
zèle  du  savant  directeur.  L'ami- 
tié du  comte»  et  la  haute  réputa- 
iUm  que  Fontana  s'était  acquise. 


FON  aai 

Ini  valurent  l'honneur  de  succé- 
der au  fameux  Boscovich,  dans  la 
chaire  de  mathémaliques  trpn4- 
cendantes.pl.ice  qu'il  remplit  avec 
hnuueiir  pendant  une  longue  sui- 
te d'années.  san<  que  ce  sun'r(»ît 
d'occupaliiuis  lui  fit  négliger  ses 
auties  devoirs.  Lorsque  le^géué- 
ral  en  chef  Bonaparte  vint  pren- 
dre le  commandement  di^l  armée 
d  Italie*  il  ac<'orda   t^   ce  savant 
moib  ste  \v^  distinctions  qui  lui 
étaient   dues«   et  le  fit   nommer 
membre  du  corps-législatif  de  la 
république  (lisalpine.  Kii  iKoo»le 
père  Fontana,  df)nt  la  santé,  nsé# 
par  le  travail  et  le  défaut  d'exer- 
(  ice,  était  fort   dêlabré<'.  >int  à 
Milan  ptiur  prendn*  quelque  re- 
pos, et  fut  re^Mi  dan<«  le  cidlégec- 
lectoral  de'  doUi  :  <*e  lut  dans  cet- 
te vilie  qne*>e  termina  une  carriè- 
re qu  il  avait  parc/tnirue  avec  gloi- 
re. L'amour  du  travail  Tavait  por- 
té de  bonne  henre  à  se  séquestrer 
de  toute  société  pour  s'adonner 
entièrement  \  l'élude;  il  passait 
enfermé  dans  son  cabinet  tous  les 
instans  que  lui  laissaient  ses  di- 
vers emplois.    Ce  genre  de   vie 
peut  seul  faire  concevoir  sa  fé- 
condité   prodigieuse  :  en   effet  » 
quoiqu'il  fit  des   mathémaliques 
son  occupation  favorite,  il  trou- 
vait encore  du  temps  à  donner  s\  la 
philosophie,  à  l'histoire, à  la  physi- 
que,i\  lu  botanique, :\  Thistoirc  na- 
turelle, à  la  littérature  eti\  l'étude 
des  langues.  On  a  de  lui  quelques 
bonnes   traductions  de  différens 
auteurs.    Il  aimait  beaucoup  la 
lecture,   et   dépensa  la  majeure 
partie  de  son  patrimoine  t\  se  for- 
mer une  bibliothèque  dont  tous 
les  volumes  sont  enrichis  de  no- 
tes précieuses  de  sa  rnain^  Tant 


ao4  FON 

FONTANA  (Fhàhçois),  cardî- 
naL  lié  à  Ca^alinagiore,  an  inoiâ 
d  août  1730,  se  voua  à  l*éui  ec- 
clésiastique, et  entra  dan^  Tordre 
des  barnaliiles  aïK^sitôi  q^ril  eut 
achevé  seii  études.  Il  étu^lia  avec 
un  égal  succès,  la  théol(»gie,  l'é- 
loquence delà  chaire,  la  littératu- 
re et  les  langues  grecque^  latine, 
italienne  et  française,  Thistoire 
sacrée  et  prolane,  les  mathémati- 
ques et  Thistoire  naturelle.  Nom- 
mé succe!>sivement  procureur-gé- 
néral, et  provincial  de  son  ordre 
à  Milan,  général  ;!^  Rome,  secré- 
taire de  la  société  des  livres  o- 
rienlaux,  consulteur  du  saint-oili- 
ce  et  des  rites,  censeur  de  l'aca- 
démie de  la  religion  catholique, 
il  se  fit  remarquer  dans  les  divers 
postes  qui  lui  furent  confiés,  par 
la  noblesse  dt^  son  caractère,  et 
,par  une  érudition  profonde  et  so- 
lide. Il  s'occupa  beaucoup  de  bio- 
graphie. Animé  d'un  zMe  ardent 
pour  le  bien  de  la  religion,  pour 
le  progrès  des  arts  et  belles-let- 
tres, pour  la  gloire  de  sa  patrie, 
mais  surtout  pour  la  splendeur  de 
son  ordre,  il  a  employé  beaucoup 
de  temps  à  faire  des  recherches 
sur  la  vie  et  les  ouvrage^^  d'un 
grand  nombre  de  savans.  Il  four- 
nit des  m.itériaux  précieux  à  son 
compatriote  Jean  Rom:iin,  auteur 
de  plusieurs  éloges  historiques 
estimés,  et  composa  lni-m<'''me 
les  vies  de  plusieurs  hommes  il- 
lustres, dont  la  plupart  furent  in- 
sérées dans  Touvriige  publié  par 
Fabroni,  sous  le  titre  de  yUœ  /- 
talarum  docirinà  prœtantium.  Il 
prononça  sur  la  tomlTe  du  cardi- 
nal Gerdil  son  ami ,  une  oraison 
funèbre,  regardée  à  juste  titre 
comme  un  modèle  d'éloquence 


FON 

du  cœur,  et  quî  a  été  tradaite  en 
franchis  par  l'abbé  d*IlesmiTj-* 
d'Oribeau.  Un  éloge  historique 
qu'il  lut  peu  de  tenips  après  dans 
une  séance  solennelle  de  l'acadé- 
mie des  Arcades  de  Rome,  en  pré- 
sence des  membres  du  sacré  col- 
lège réunis  pour  honorer  la  mé- 
moire de  leur  confrère,  ne  fit 
qu'ajouter  ù  la  réputation  de  90Q 
auteur.  Non  content  de  ces  fai- 
bles hommages  rendus  à  la  mé- 
moire de  («erdil,  il  voulut  lui  é- 
lever  un  monument  plus  durable^ 
en  publiant  en  'JO  volumes  in-4* 
les  œuvres  de  ce  savant  théolo- 
gien, de  concert  avec  le  père  Sca- 
ti, exécuteur  testamentaire  du  dé- 
funt :  il  y  ajouta  de  sa  main  une 
vie  de  l'auteur  fort  bien  écrite. 
Fontana  consacra  sa  vie  entière 
et  sa  profonde  érudition  à  la  dé- 
fense de  la  religion,  mais  surtout 
ù  celle  di:s  droits  ou  des  préten- 
tions du  saint-siège.  La  confiance 
en  ses  lumières  était  si  grande, 
que  son  avis  faisait  atitorité  dans- 
les  questions  théologiques  les- 
plus  di(Ii(  îles,  et  qu'il  fut  souvent 
consulté,  soit  par  des  corporation» 
religieuses,  soit  par  la  cour  de 
Rome  elle-même  dans  les  circons- 
ti»nces  critiques  qu'amenèrent 
les  changemens  politiques  surve- 
nus en  France  et  en  Italie.  Il  a 
joué  un  rôle  remarquable  dans 
toutes  b's  rMtgociitions  ouvertes 
entre  la  France  et  Rome  dt*piiîs  le 
commencement  de  notre  révolu- 
tion. Le  souverain  pontife  ledési* 
gna  pour  être  du  voyage  de  Paris^ 
en  i8o4<  Chemin  faisant,,  il  reçut 
à  Lyon  les  derniers  soupirs  du 
cardinal  Borgia,  qui  était  tombé 
malade  en  route,  et  auquel  il  ve- 
nait d'administrer  les  saoreoaens*. 


FON 

Depuis  son  arrivée  à  Paris,  jiis- 
qu*aii  5  nvril  i8o5,  jour  où  le 
pape  quitta  ccttecapitale  pour  re- 
tourner dans  ses  états,  Fontana 
reçut  rJans  la  retraite,  ne  parais- 
sant jauiuiâ  en  public,  et  n'assis- 
tant   Aucune  cérémonie.  Quel- 
ques années  après  (en  1809),  Na- 
poléon voulant  faire  prononcer 
son  divorce,  manda  à  Paris  tous 
les  chefs  de  coufçrégations  reli- 
fçieusen,  ce  qui  força  Fontana  à 
iairc,  unu  seconde  fois,  le  Toya- 
gc;  mais  une  maladie  réelle  ou 
simulée  TempAcha  de  prendre 
part  aux  conférences.  On  lui  a 
attribué  un  écrit  trouvé,  dit-on, 
ù  Savone  dans  les  papiers  dti 
satnt-p^re,  où  le  projet  formé  par 
Napoléon  de  rompre  les  liens  qui 
rattachaient  u  Joséphine,  pour 
en  contracter  de  nouveaux,  était 
blâmé  sans  ménagement.  Chargé, 
aiiï^i  que  Gregorio,  de  signifier 
au  cardinal  Mauri  le  fameux  bref 
du  5  novembre  1810,  au  sujet  de 
son  exaltation  ù  Tévèché  de  Pa- 
ris, il  fut  enfermé  au  donjon  de 
Vincennes  avec  les  cardinaux  et 
autres  ecclésiastiques  impliqués 
dans  cette  affain;,  et  supporta  sa 
longue  détention  avec  résigna- 
tion. La  chute  de  Tempereur  Na-  ' 
poléon  lui  ayant  rendu  sa  liber- 
té, il  fut  nommé  secrétaire  de  la 
congrégation  des  affaires  ecclé- 
siastiques. Lorsque  Jesévénemens 
du  mm»  de  mars  18 15  forcèrent 
le  pape  d'abandonner  sa  capitale, 
il  suivit  8.  S.  i\  Gènes,  avec  Tam- 
bassadeur  du  roi  Louis  XYllI,  et 
un  grand  nombre  de  membresdu 
sacré  collège.  Rentré  dans  Home  a- 
prèh  la  secondedéchéanccde  Napo- 
léon, le  chapeau  de  cardinal  fut  lu 
récuu)pcuM)  de  ses  serviceni .  et  I» 


FON  9o5 

dédommagement  des  tribulations 
qu'il  avait  endurées.  Il  fut  nom- 
mé, en  18  iG,  membre  d'une  corn- 
mission  chargée  de  rédiger  un 
nouveau  code  inquisitorial,  et  de 
restreindre  dans  de  justes  bornes 
les  redoutables  attributions  du 
saint-ofTice.  Dans  le  courant  de 
la  même  année,  il  fit  partie  d'une 
autre  commission  chargée  d'or- 
ganiser dan»  les  Étais  romains  un 
système  d'études  mieux  appro* 
prié  à  l'esprit  du  siècle,  et  à  fon- 
der sur  divers  points  des  écoles 
dont  le  besoin  se  faisait  sentir  de- 
puis long-teinps.  Le  cardinal  Fon- 
tana revhtu  de  plusieurs  charges 
honorables,  président  de  la  pro- 

i>agande,  de  la  congrégation  de 
'index  ,  de  celle  des  livres 
orientaux  ,  membre  des  pre- 
mières académies  d'Italie,  de 
celle  des  Arcades,  de  celle  de  Flo- 
rence, etc. ,  jouit  encore  aujour- 
d'hui de  ses  titres  et  de  ses  hon- 
neurs. On  attend  avec  impatience 
qu'il  donne  au  public  la  collec- 
tion complète  de  ses  ouvrages, 
dont  on  ne  connaît  encore  qu'un 
très'petil  nombre. 

FONTANELLE  (Jkah-Gaspaad 
DvBois  DE  ),  né  à  Grenoble,  eu  / 
octobre  1757,  mort  le  i5  février 
1 8 1  a  ;  cultiva  avec  des  succès  di- 
vers, la  littérature,  la  poésie  et  la 
philosophie.  Il  travailla  ù  la  ré- 
daction' du  Journal  de  politique 
et  de  littérature^  du  Mercure  de 
France  ,  et  de  plusieurs  autres 
ouvrages  périodiques,  et  com- 
posa un  grand  nombre  de  pièces 
de  théâtre,  tlont  fort  peu  sont 
restées  au  répertoire.  Le  drame 
en  5  actes  qu'il  composa  en 
I7(>8«  sous  le  titre  d^Éricie  ou  4a 
f^esiale ,    est  uue  peiuture  ef-  • 


206 


FUS 


frayante  de  Tabiis  des  vœux  mo- 
na^tiqlles,el  fit  beaucoup  df  bruit 
par  les  orages  quUI  excita  ;  Tau- 
torilé  interdit  la  représentation 
de  la  pièce,  et  la  déféra  à  rurohc- 
\êqne  de  Paris  «  comnie  impie  et 
sacrilège  ,  et  défense  fut  faite 
de  l'imprimer.  Mais  le  public,  qui 
se  fait  souvent  un  malin  plaisir 
de  trouver  bon  ce  que  la  police 
trouve  mauvais,  épuisa  en  peu 
de  temps  plusieurs  éditions  clan- 
destines qui  en  furent  fuites  :  plu- 
sieurs milbeureux,  convaincus 
de  les  avoir  colportées,  furent 
condamnés  aux  galères,  et  bien- 
tôt un  ne  pensa  plus  à  la  pièce. 
Mais  les  mêmes  motifs  qui  en 
avaient  empêché  la  représenta- 
tion en  17689  la  tirent,  quelques 
années  plus  tard ,  recevoir  au 
Théâtre-Français,  où  elle  fut  re- 
présentée  en  1789,  et  accueillie 
par  le  public  comme  elle  l'avait 
été  i\  la  lecture.  Parmi  les  nom- 
breux ouvrages  de  Fontanelle  , 
nous  citerons  sa  Traduction  des 
Métamorphoses  d' Ovide ^  d'après 
le  texte  dt*  Jouvency,2  vol.,  1766. 
Cette  édition,  qui  fut  suivie  d'un 
grand  nombre  d  autres,  est  plus 
estimée  que  celle  de  fianier ,  si- 
non pour  rélégance ,  au  moins 
pour  la  (idélité.  Naufrage  et  aven-- 
tares  de  Pierre  Viaud^  première 
édition,  1768,  et  réimprimée  un 
grand  nombre  de  fois;  Anecdotes 
africaines  y  depuis  la  découverte  de 
l'Afrique  y  1770,  in-S"  ;  Contes 
philosophiques  et  moraux  ^  i7;*9; 
Nouveaux  mélanges  sur  di/férens 
sujets  dramatiques  y  philosophi- 
ques et  littéraires  f  '781.,  3  v-ol. 
fn-S**  ;  Théâtre  et  œuvres  philoso- 
phiques y  égayées  de  contes  nou- 
veaux dans  plus  dt  un  genre.;  plu- 


FON 

trieurs  Romans,  dont  la  plupart 
traduits  ou  imites  de  l'anglais.  11 
avait  entrepris  une  histoire  uni- 
verselle ancienne,  dont  l'impres- 
sion, co'mmeucée  en  1 769,  n'a  pas 
eu  de  suite.  M.  Jlenaudon ,  soa 
petit-fils,  a  publié,  en  ]8i5,  un 
nouveau  Cours  de  littérature  de 
Fontanelle  ,  et  cet  ouvrage  jouit 
d'une  estime  mériti-e.  Fonlanelle 
fut,  penchint  la  révolution,  pro- 
fesseur aux  écoles  centrales  de 
l'Isère. 

FONTANELLI  (  le  comte  )  , 
officier- gé n éral ,  feld^naréchal  au 
service  d'Autriche.  Après  avoir 
servi  avec  distinction  dan»  nos 
rangs  pendant  les  dernières  guer- 
res, le  comte  Fontanelli  fut  nom- 
mé, par  l'empereur  et  roi,  minis- 
tre de  la  guerre  et  de  la  marine 
du  royaume  d'Italie.  Ayant  passe, 
en  181D  ,  du  service  de  la  France 
à  celui  de  l'Autriche,  il  fut  ac- 
cueilli par  l'empereur  François, 
qui- lui 'donna  le  commandement 
des  troupes  de  cette  puissance  , 
cantonnées  alors  dans  le  royaume 
lombardo-vénilien. 

FONT  A  NES  (  Louis,  marquis 
DE  ),  pair  de  France,  naquît  à 
Kiort.leGraar*  1707.  Il  se  croyait 
d'origine  espagnole ,  son  noni 
rend  la  chose  vraisemblable.  Il 
descendait  de  prote?tans  qui  a- 
vaient  été  ruinés  par  suite  de  la 
révocation  de  l'édit  de  Nantes. 
Son  père  avait  pour  toute  fortu- 
ne, une  place  d'inspecteur  dans 
une  manufacture  de  la  ci-devant 
province  du  t*oitou.  Louis  Fon- 
tanes  étudia  dans  sa  ville  natale, 
chez  les  oratoriens.  Ses  classes 
achevées,  son  goftt  pour  les  let- 
tres l'appela  ù  Paris,  où  il  se  fil 
bieatôt  distinguer  de  tant  de  jeu-> 


t    /r>///ffjff,' 


*\ 


^Oi'f 


FON 

nés  gens ,  qui  sans  talens  rem- 
plissaieDl  de  leur*)  vers  le  Mercure 
et  VAlmanach  des  Muses ,  que 
Fontaiies  n  souvent  enrichis  des 
sien*^.  11  débuta  par  une  truduc-^ 
tion  en  vers  de  V Essai  sur  l' hom- 
me de  Pope.  Quoique  la  précision 
y  défjénère  quelquefois  en  *»«- 
chercî^se,  celte  pièce  lui  fit  hon- 
n<îiir;  et  si  les  vi.ts  y  donnèrent 
lieu  à  quelques  critiques ,  du 
moin!»  loua- 1- on  sans  réserve  le 
discours  qui  lui  sert  d'introduc- 
tion. Quel«|ues  poëmes  de  courte 
proportion,  tels  que  le  Clotlre  des 
Chartreux,  le  Verger  ^  le  poëme 
sur  V Edit  en  ftveur  des  non  Ca- 
tholiques, et  le  poëme  intitulé  Le 
jour  des  morts  dans  une  campagne, 
lui  acquirent  en  peu  de  temps» 
une  réputation  honorable.  Là 
dernière  de  ces  pièces  eût  suffi 
pour  la  lui  assurer  :  c'est  une  imi- 
tatir>n  du  Cimetière  de  Gray;  mais 
plus  heureux  avec  Gray  qu*avec 
Pope^tout  en  prêtant (\  son  original 
des  beautés  nouvelles^Fontanes  a 
su  tirerparti  de  cellesqu'il  y  a  trou- 
vées. Une  Imitation  de  l'épisode  du, 
second  livre  des  Géorgiques  (  â 
fortunatos  nimiàm  )  ;  une  Cantate 
faite  pour  l' anniversaire  du  î^juil^ 
let  1 790  ;  un  Panégyrique  en  vers , 
récité  sur  le  théâtre  de  Saint- 
Cloud,  et  puis  à  la  tribune  de  finS' 
titut^en  l* honneur  du  premier  con- 
sul; un  poëme  sur  la  Violation 
des  Sépultures  de  Saint-Denis;  en- 
fin un  poëme  épique  intilu^  La 
Grèce  Sauvée^  poëme  annoncé  de- 
puis a.5  ans,  et  dont  on  ne  con- 
naît que  des  fragmens,  tels  sont, 
en  poésie ,  les  titres  par  lesquels 
Fontanes  se  recommande  à  l'es- 
time des  gens  de  goût.  Il  y  a 
droit  aussi  comiue  prosateur.  Rtt- 


FON  %Qi 

dacteur  du  Modéraleur ^  du  Mé' 
moriul ,  et  du  Mercure,  journaux 
à  la  fois  politiques  et  littéraires ,  il 
s*y  est  également  signalé  dans 
les  deux  polémiques.  De  plus,  soit 
comme  académicien,  soit  comme 
président  du  corps-législatif,  soit 
comme  chef  du  corps  enseignant, 
il  a  porté  la  parole  en  de  gran- 
des uircon^tances  ,  et  toujours  a- 
vec  un  égal  succès,  sous  le  con- 
sulat, sous  Tempire,  et  sous  la 
royauté.  Ses  écrits  les  plus  élo- 
quens  sont,  la  pétition  qu'il  a- 
dressa  en  1794  >'*  1^  convention, 
en  faveur  des  malheureux  citoyens 
de  la  ville  de  Lyon;  V Éloge  de 
JVashington ,  fondateur  de  la  li- 
berté américaine,  éloge  qu'il  pro- 
non^^ft  dans  le  temple  de  Mars  , 
plus  connu  sous  le  nom  de  cho' 
pelle  des  Invalides,  et  le  discours 
qu'il  prononça  dans  le  temple  des 
Lois,  au  sujet  de  l'inauguration 
de  la  statue  d'un  homme  non 
moins  fameux,  qui  n'est  pas  le 
fondateur  de  la  liberté  fran(;ai.>  ; 
discours  où  se  trouve  cette  phrase 
remarquable  sur  Napoléon  :  «  11 
»n'a  pris  la  place  de  personne,  il 
n  n'a  détrôné  que  l'anarchie.  »  La 
fortune  civile  et  politique  de  Fon* 
tanes  fut  une  conséquence  du 
ses  talens  et  aussi  de  ses  passions. 
S'il  est  du  petit  nombn)  des  hom- 
mes de  lettres  qui  ne  s'exaltèrent 
pas  pour  la  révolution,  il  n'en  est 
pas  ÙL  qui  la  révolution  ait  été  plus 
profitable.  Partisan  né  du  despotis- 
me* il  dut  prospérer  avec  lui,  ce- 
la explique  son  dévouement  pour 
tous  les  g<Mivernemens  qui  se  sont 
succédé  en  France,  depuis  la  chu- 
te du  directoire,  qu'il  n'a  jamais 
flatté.  S0U9  ce  régime,  il  avait 
été  Dommè  membre  de  l'institut 


ai  4  l'ON 

«ne  nnlrr  de  Collot-d*Herboi$ 
dans  Lyon  ;  mais  ces  doux  Iragé- 
df'e^  qui,  )»ar  In  naliiro  de  leurs 
sujets,  doivent  offrir  une  si 
étrange  di.>parate  •  ne  furent 
pas  représenlëcs,  non  plusqu'^n- 
nibat,  et  vingt  aulres  pièces  dra- 
matiques «  tragédies  ou  comé- 
dit5,  loule.s  refusées  par  les  co- 
médiens ,  et  cependant  toutes 
imprimées.  Après  les  tragédies 
de  M.  le  chevalier  de  Fonvielle, 
et  plusieurs  volumes  iVessais  en 
vers,  nous  devons  ciler  avec  le 
même  honneur  ses  Odes,  5es  Fa- 
bles, et  même  ses  Satires  :  mais 
les  ouvrages  qui  lui  assurent  le 
plus  de  droits  ù  la  reconnaissance 
dès  hommes  bien  pensans,  assez 
peu  louches  des  ouvrages  d'es- 
prit; ses  véritables  titres  politico- 
littéraires  sont  :  I"  Essai  sur  la 
situation  de  la  France  au  i"  mai 
]  7f)();  '1"  Essai  sur  l'état  actuel  de 
la  rrance  le  i"  mai  1796;  5"  Rc- 
saltats  possibles  de  la  journée  du  18 
brumaire  an  8 ,  ou  Essai  sur  l'état 
actuel  de  la  France  (Paris,  in-S", 
if<)Ç)):  ^"Situation  de  la  France 
et  de  l* Angleterre  à  la  fin  du  iS"* 
siècle,  ou  f  onseils  au  gouvernement 
de  la  France,  et  Réfutation  de  Ces- 
sai sur  les  finances  de  la  Grande- 
Bretagne ,  par  M,  F,  Gentz  (Pa- 
ris, 2  vol.  in-8');  5*  Essais  histo- 
riques ,  critiques,  apologétiques  et 
économico' politiques  sur  l*rtat  de 
la  France  au  \^\  juillet  1804  (Pa- 
ris, in-8").  Après  tant  d'£55a/5^ 
M.  le  chevalier  de  Fonvielle  a 
encore  donné,  outre  des  Consi- 
dérations sur  la  situation  commer- 
ciale de  la  France  au  dénoûmcnt 
de  la  révolution,  un  Essai  sur  l'é- 
tat actuel  de  la  France  (  1 8 1 5  , 
in-8-)  ,    un   Coup   d'ail    sur   le 


FOR 

budget^  1817,  în-8*;  le  Mercure 
royal,o\  vuCmJes  Mémoires  del*A' 
cadémie  des  Fgnorans. 

FOABES  (James),  auteur  an- 
glais, né  eu  174^9  quitta  l'An- 
gleterre avant  TÂge  de  iG  ans  , 
pa««sa  à  Bombaje,  et  voyagea  en- 
suite pendant  près  de  \ingt  an- 
nées dans  TAsie,  l'Amérique  et 
l'Afrique,  sans  autre  objet  que 
celui  de  recueillir  des  observa- 
tions sur  la  nature  des  pays  qu'il 
parcourait,  les  mœurs,  les  cou- 
tumes, les  usages  de  leurs  habi- 
tans  ,  etc.  Il  séjourna  surtout 
long-temps  cliez  les  bramines  des 
Indes  orientales ,  et  ce  fut  U  qu'il 
rédigea  une  grande  partie  de  ses 
observations,  qui  remplissent  i5 
volumes  in-folio,  chacun  de  plud 
de  55o  pages,  toutes  écrites  de 
sa  main.  Il  revint  en  Angleterre 
en  1784,  et  passa  en  France  en 
i8o5.  Les  hostilités  qui  commen- 
cèrent alorsentrelaFrance  et  l'An- 
gleterre, le  ûrent  d^abord  considé- 
rer comme  prisonnier  de  guerre; 
mais  le  général  Carnot,  alors  pré- 
sident de  l'institut,  lui  fit  accor- 
der la  permission  de  parcourir , 
comme  t^avant,  toutes  les  pro- 
vinces de  la  France,  et  il  obtint 
l'autorisation,  du  moment  qu'il 
en  manifesta  le  désir,  de  repasser 
en  Angleterre.  Outre  son  recueil 
d'observations  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  il  a  aussi  publié  quel- 
ques autres  ouvrages  dont  les 
titrer  sont  :  1°  Lettres  écrites  de 
France  en  i8o5  et  1804,  renfer- 
mant une  description  de  f^erdun  , 
et  de  la  situation  particulière  des 
prisonniers  anglais,  a  vol  in-8', 
1806;  2"  Réflexions  sur  lecarac^ 
tère  des  Hindous,  et  sur  l'impor- 
tance de  les  convertir  au  christia» 


«  9 


/f    t  ^^>f/^Vrf  t 'VvrV/'?  ''. 


FOK 

nisme,  în-8» ,  1810;  ^''Mémoires 
orientaux,  choisis  et  extraits  </'a- 
ne  suite  de  lettres  familières  écrites 
pendant  un  séjour  de  dix  années 
dans  l'Inde,  contenant  des  obser- 
vations sur  diverses  parties  dei'  A' 
frique  et  de  C Amérique  méridio^ 
nale^  et  une  relation  des  particuia' 
rites  recueillies  dans  quatre  voya-* 
qes  dans  rinde,  Londres,  iSiS, 
4  vol.  in-4"'  »^1-  Forbe»  a  luit  un 
?ecornl  voyage  i\  Paris,  en  1816. 
11  est  membre  de  raeadéinie  de9 
Ai'(;4Kles  de  Uome  ,  de  la  Société 
royale,  et  de  celle  des  Antiquai- 
res (le  Londres. 

FOIllilN  (  Louis-Nicoias-Phi- 
LippE-AnGusTE,  COMTE  de),  lieute- 
nant-colonel  de  cavalerie, ofQcier 
de  la  légion-d  honnenr,  cheva* 
lier  des  ordres  de  Saint-Michel  et 
de  Saint-  Jean  -de- Jérnsalem  , 
membre  de  Tacadémie  des  beaux- 
arts,  (liiectenr-général  des  mu- 
sées (le  rriioce,  né  en  1779  ù  la 
J\n(|ne,  déparlement  des  Bouches- 
du-Rliône,  Sa  première  jeunesse 
fut  iVappéc  par  les  plus  tragiques 
événemeris.  Réfugié  à  Lyon,  à  la 
fatale  époque  du  siège,  Auguste 
de  Forbin  eut  la  douleur  de  voir 
périr  sous  ses  yeux  son  oncle  et 
son  père.  Après  la  prise  de  cette 
ville,  son  gouverneur  avait  perdu 
un  bras  pendant  le  siège ,  et  le 
domestique  qui  Tavait  vu  naître, 
y  avait  été  tué.  Toute  la  fortune 
de  sa  fnmille  fut  entièrement  dé- 
truite, iiesté  seul  et  sans  appui, 
il  dut  à  M.  de  Boissieu,  habile 
dessinateur  lyonnais  ,  un  asile 
contre  la  misère,  ainsi  que  les 
premiers  élémens  de  l'art  au- 
quel il  doit,  ii  présent,  les  plus 
douces  jouissances  de  sa  vie. 
M;  de  Boissieu  fut  pour  Auguste 


FÔR 


a\5 


Forbin  une  véritable  providence, 
dans  toute  Pétendue  du  «eus  at- 
taché ik  ce  mot ,  et  son  nom  est 
resté  cher  à  la  mémoire  de  sou 
élève.  Une  autre  circonstance  de 
ces  temps  malheureux,  fit  un 
présent  non  moins  précieux  au 
jeune  dessinateur,  qui,  forcé /de 
prendre  parti  dan.^  un  bataillon 
dirigé  sur  Nice  et  sur  Toulon,  * 
trouva  ,  dans  cette  dernière  ville, 
1  ami  de  toute  sa  vie,  le  peintre 
Granèt.  Aussitôt  après  celte  cam- 
pagne, il  se  rendit  à  Pari^,  et  fut 
admis  à  l'école  de  David,  01^  il 
travailla,  avec  Ir.  plus  grande  as- 
siduité, jusqu'il  l'Age  de  la  cons- 
cription. Il  dut  alors  quitter  en- 
^core  une  fois  lo  crayon  et  le  pin- 
ceau pour  reprendre  les  arme:*^ , 
et,  après  avoir  servi  dans  le  21"* 
de  chasseurs  et  dans  le  9"'  de  dra« 
gons,  où  il  dut  au  général  Sébas- 
tian! ,  alors  colonel  d(3  ce  régi- 
ment ,'  la  facilité  de  s^occuper 
de  la  peinture,  Augu>te  de  For- 
bin obtint  son  congé,  et  se  rendit 
dans  la  patrie  des  arts,  en  Italie  , 
qui  était  alors  redevenue  la  patrie 
de  la  gloire,  par  la  valeur  fran- 
çaise. Il  y  trouva  une  protection 
naturelle,  et  y  fut  accueilli  avec 
bonté  par  plusieurs  membres 
de  la  famille  Bonaparte.  De  re- 
tour t\  Paris,  A  répoque  du  cou*- 
ronnement  de  Temperrur,  M.  de 
Forbin  fut  nommé  chambellan 
de  la  princesse  Pauline,  et  peu 
après,  ayant  repris  du  service 
dans  l'armée,  il  fit  plusieurs  cam- 
pagnes, en  Autriche,  en  Portu-  . 
gai  et  en  Espagne.  Aprèsja  paix 
de  Schœnbrunni  des  dégoûts  9 
suite  de  quelques  Intrigues  de 
cour,  le  déterminèrent  h  donner 
sa  démission;  il  quitta  l'armée  et  le 


2l6 


FOR 


j>aluis  «  €l  alla  r»>lrouvcr  à  Rome, 
ce  h(l  «i>ile  de  loiites  les»  iiifor- 
tuh4*>  l't  di*  tous  lei  arlâ,  les  hril- 
luiitrs  inspiratiuiid  de  ses  jeun^^s 
atiiit'es.  liV>t  de  et  tte  époque 
iruiie  hcureiist*  disgrâce,  que  da- 
te le  lulenl  de  M.  de  Forhiu  ,  à 
qui  1(*  niidhtiir  fut  utile  pour  la 
lrifi>ième  luis.  11  composa  \  Ro- 
me des  ou\ rages  dont  le  ju>te 
suecèa  dut  IVnconrager,el  ily  était 
cxt*lu>iwmeiil  livré  aux  p:d>ibles 
occopaiidiis  de  Tatelier,  quand  ar- 
riva L  ciitaHlroplic  de  i8i4-  Plu- 
Bieurs  iiuii>  après  la  rcntiée  du 
i'oi«  il  roinl  à  Taris  continuer 
se>  travaux^  ol,  par  une  fatale  a- 
nal(»gieavec  les  rircoustaiices  du 
temps.  iK'oniposaitsonniagniûque 
tableau  de  1  éruption  du  \  ésuve,  à 
ri'poiiuetiù  1ère  tour  de  rrie  d'Elbe 
rappelait  sur  la  France  Tirrup- 
lion  étrangère.  Quelque  temps  a- 
près*  M.  de  Forbiu  fut  nommé 
membre  de  riu>tilut,  et  direc- 
teur-général des  mu.^ées  royaux; 
il  retuplit«  avec  succès^  la  tâche 
pénible  de  relever  de  se>  ruines 
Je  musée  de  Paris,  ce  grand  mo- 
tournent  de  la  gU>irc  de  la  Fran- 
ce ,  que  venaient  de  dépouiller 
ceux  que  l'on  a  si  bien  nommés 
nos  amis  les  enHeniis.  Eu  iSi^  ,  le 
comte  de  Forbin  entreprit  un 
voyage  en  Syrie  ,  en  Grèce  et  eu 
Ëgyplc.  11  a  depuis  publié  cet  ou- 
vrage par  souscription,  avec  un 
volume  de  planches  ;  Tépisude  in- 
téres>aut  de  Maryam  et  d'IsmaëU 
placé  dans  le  voyage  en  Syrie,  a 
inspiré  un  beau  tableau  ùl  M. 
Horace  Ver  net  :  i//  pivlura  poesls. 
Dans  sa  première  )eunesse9  incer- 
tain auquel  des  beaux-aitâ  il  don* 
nerait  la  préférence,  \1.  de  Forbin 
avttii  écrit  quelques  pièces  pour  Us 


FOR 

petits  théâtres,  entre  aulres^an* 
)olie  comédie-vaudeville  9  Sl4nrn0 
ou  le  Voyagé  seMtimenial^t^ù  il  eut 
pour  collaborateur  M.  RevûR  de 
l^on,  qui  devait^  aiu>i  que  lui» 
prendre  plus  tard  un  r»n|f  dîstia- 
gué  dans  la  peinture.  Son  roman 
de  Charles  Barrimere  a  eu  qua- 
tre éditions  consécutives  Cet  ou* 
vrage  est  ^rit  avec  élégance ,  i- 
maginatif  »n  et  âensibilit6.Ces  qua- 
lités se  retrouvent  dans  tous  les 
tableaux  de  M.  de  Forbîn.  Dans 
rinlention  de  compléter  son  por- 
tefeîiille  pittoresque  •  M.  de  For- 
bin fit  un  voyage  darti?te  en  Si* 
cile.  M.  Oslerviald  s*est  rendu 
réditcur  des  nonr>breux  dessins  de 
Tauteur,  qiȔ,  sous  peu  de  t^mps, 
se  propose  de  donner  aupublic  ses 
Souvenirs  de  la  Sicile.  La  collection 
des  dessins  des  voyages  du  «'on^le 
de  Forbin  eu  Grèce,  en  Syrie,  en 
Egypte  et  e»  Sicile,  fera  autant 
d'honneur  à  ses  talens  qu*à  son 
amour  pour  les  arts,  et  sera  un 
ornement  nécessaire  des  grandes 
bibliothèques  de  TEurope.  £n 
1821,  il  fut  chargé  de  l'inspec- 
tion générale  det»  beaux-arts  et 
des  mouumens,  dans  tous  les 
départemens  de  la  France.  Sous 
sa  direction  ,  les  travaux  du  mu- 
sée ont  été  poussés  avec  une  telle 
activité,  qu'ils  doivent  être  en- 
tièrement terminé»  cette  annéMf» 
Lne  grande  galerie  et  vî»gt  salles 
richement  décorées  seront  de 
nouveaux  témoigfiages  de  son  lè- 
le  infatigable  pour  riHustraliun 
de  nos  arts  et  l'honneur  de  nos 
souvenirs.  On  doit  rétablisse- 
ment du  musée  vraiment  uatîo* 
nal  du  Luxembourg,  aux  soins 
de  M.  de  Forbin,  à  qui  appar- 
tiendra au&âi  la  création  d'un  mik» 


F0& 

tv(t  à  Versaill<^s.  Les  pcincipaui 
tableaux  de  M.  de  PorUn,  ceux 
qui  Tont  si  jiisloiiiiint  ela^vé  par- 
lui  nori  prtïinierrt  artistes,  sont  :  . 
La  vision  d'Ossian;  La  prùcension 
des  pénitens  noirs;  Inès  ik  Castro; 
La  mort  de  Pline;  Gonsaive  de 
Cor  doue;  Une  scène  ds  l'inquisi-' 
tion  ;  et  Vh  Arahe  mourant  de  la 
peste,  dans  un  lazaret  h  de  Saint" 
Jean- d'Aire.  Cet»  trois  deriiîers 
ouvragi'g  ftiiit  partie  de  rexposi- 
tioii  de  cette  aiii^e  (iKi2'i),  et  H*y 
t-iM^l  jiisteuHint  remarquer  par  la 
lieauté  du  coloris,  le  patliétiqiio 
de  rexprifsâioii,  et  }e  ne  sais  quoi 
dv  po4;ti(]ue,  eoit  ^racif^ux,  soît 
tt^nible,  (pii  Ȏduit  et  qui  altii- 
clie^  dauA  les  tableaux  de  M.  ie 
Forbin.  Il  est,  eette  fois,  permis  de 
dire  que  Al.  de  Forbiu  Cuit  hon- 
neur à  son  n(^rn;  il  a  su  trouver 
en  lui-  mT'me  de  quoi  s'en  pa^st^r  I 
C(>tte  vérit6  ne  Uiit  pas  defise 
dans  toutes  les  grandes  faïuiiles. 
FOtifilN.JANSON    (Cbàrlis- 

THéObORB-ANTOINE-PÀLiiaiVM'Fé- 

MX,  COMTE  De],  rousin  du  précé- 
dent, naquit  i^  Taris  en  1783,  et 
suivit  s«;s  p4»reus,  qui  éiuigrèrent 
à  rûj)M:|ue  delà  révolution.  Queh 
(|ue  jeune  qu'il  t'Ai  alorft,  on  le 
noninii  rli.ifnbellan  deTéleeleur, 
aujourd'hui  roi  de  Bavière,  au 
service  duquel  il  resta  jusqu*en 
i8i/|.  De  retour  en  Franee  à  cet- 
te époque,  cVst-à-dire  p««u  de 
tetnpsavant  la  chute  de  Napoléon, 
il  ae<;ept<'i  de  oe  prince  divers 
coininaudenieiis  dans  Tarmée,  et 
fut  ou  de  ceux  qui  se  rattachèrent 
le  jdiis  proinptenient  i^  la  forluiie 
de  lViii|)(>reur,  après  la  niarcke 
mirai  iileuse  de  Chaims  k  l'aris. 
Un  décret  impérial  du  3  juin  Té* 
Leva  à  la  dignité  de  pair,  et  il  re- 


FOU  917 

prit  dans  Tannée  un  service  actif 
qn^il  C(Hitinn»  fusqu'ilk  la  retraita 
de  Waterloo.  M.  le  comte  de  Va« 
Unce*  un  des  sm^rétaires  de  la 
chambre  des  pairs,  se  trouvant»- 
lors  absent,  il  le  rempla^'.a  dana 
toutes  les  délibérations  qui  eu* 
reni  lieu  sur  les  capitulations  du 
l'année  et  la  déieose  de  Pari.<».  Cet» 
te  cîroonAtanoe  le  fit  inscrire  au 
nombre  des  38  Franç^ais  eomprli 
daos  rordounance  du  'i^  juillet. 
On  lui  permit  d'abord  de  se  reti* 
rer  à  Home.  Il  habita  depuis  le 
territoire  de  Prague.  Après  avoir 
séjourné  quelque  tempsen  Angle*- 
terre,  il  revint  en  France,  en  exé- 
cution de  l'ordonnance  royala  qui 
mit  fin  A  l'exil  des  38. 

FORULN  Ms  ISSARTS    (le 

MARQCM,  CnilLES-JoSEPB-LoUlS- 

Henky),  député  du  département 
de  Yam^luse,  en  181.'),  avfiil  d'a- 
bord été  eolonef  de  cavalerie,  et 
lieutenant  des  gardes -du- corps 
du  roi,  quelque  temps  avant  la 
révtdution.  Il  émigra  en  1790, 
passaau  service  d'Kspap:ne4  et  ser- 
vit dans  toutes  les  guerres  mari- 
times que  cette  puissance  eut  à 
soutenir  contre  la  France,  jus- 
qu'en i8i3.  A  peu  près  vers  ce 
temps,  il  se  retira  du  service  étran- 
ger, et  vécut  dans  sa  lanûlle  )us»- 
qu*à  la  restauration.  11  se  trou- 
vait à  Paris  le  3 1  mars  1 8 1 4i  (^ans 
uiHï  émeute  é  Uquielle  on  prétend 
quMl  avait  pris  p^irC  «'n  faveur  de 
U  mofiarchle:  il  l'ailUt  être  vic^ti- 
me  de  son  zèle  alors  très-intem- 
pestîT;  on  le  précipita  de  san  che- 
val, près  de  la  place  de  l'IlAtel- 
«leViile,  eill  fm;  dut  son  »alut  qu'à 
la  modération  dus  hommes  qu'il 
avait  voulu  insurger.  Après  la 
pDQioière  restauration,  le  roi  le 


3l8 


FOR 


nomma  officier 'iii|)(*riciir  des  gar- 
dcs-dii- corps;  il  m:  mil  à  l.i  lèle 
de  ctrtlc  0')mpuî;ni«*  pour  escor- 
ter jd^^qn'auz  froiiticre^  l.i  fiiiiiil- 
lerovit'e  lorsdrsrvéneiiK'nsdii  30 
mars  181 5,  et  rliercha  Viiiiieuieiit 
ensuite  ù  rejoindre,  dans  le  Midi, 
Tarmée  de  M.  le  duc  d'An<|;oiil<'>- 
mc.  Il  abandonna  lui-mrmela 
France  pour  la  seconde  fitis,  se 
rendit  à  G;ind,  auprès  du  roi,  et 
revint  en  France  à  sa  suite  après 
les  désastres  de  Waterloo.  Mem- 
bre de  la  chambre  introuvable, 
M.  Forbin  des  Issarts  a  constam- 
ment voté  avec  la  majorité. 

FORBONNAIS  (FaANcoii-Vé- 
KOîïi  ) ,  inspecteur  -  général  dr» 
manufaclures  de  France,  naquit 
au  Mans,  le  2  octobre  172^.  A- 
prè»  avoir  achevé  ses  élnJe»  à  Pa- 
ris, il  parcourut  une  partie  di*  VI- 
talie  et  de  TE^pagne,  pour  les  af- 
faires commerciales  de  son  pi*'re, 
et  se  n  ndit  à  Nantis  en  17.V».  Il 
y  séjtturna  cinq  ans,  pendant  les- 
quels il  s*ado:ina  beaucoup  à  l'é- 
tude de  réconomie  politique,  et 
Tint  ensuite  à  P. iris,  où  il  soumit 
au  gouvernement  divers  mémoi- 
res sur  les  finances,  qui  ne  lurent 
point  accueillis  des  ministres.  Il 
publia,  dans  rinlervalle  de  1765 
à  1768,  |)lusieurs  mémoires  sur 
les  mêmes  matières;  ils  furent 
mieux  reçus  du  public,  et  bien- 
tôt le  gouvernement,  plus  jui^te 
envers  leur  auteur,  lui  accorda, 
en  1750,  un  brevet  d  inspecteur- 
général  des  monnaies.  Forbon- 
nais  fut  peu  après  recherché  des 
ministres  Berrycr,  Choiseul,  et 
Belle-îsle,  qui  l'associèrent  se- 
crètement à  leivs  travaux.  Sil- 
houette se  rattacha  ensuite,  et 
tout  ce  qui  s*e«t  fait  de  brillant 


FOR 

sou«  ce  contrAIrur- génémi,  est 
l'ouvrage  de  Forbonnais.  I^a  plus 
importante  de  ses  opérations  Fut 
de  créer  7*ji*ooo  actions,  chacune 
de  !,ouo  fr.,  djins  les  fermes-gc- 
iiériles  du  rovaume.  Il  attribua 
à  eha<'une  de  ces  actions  la  moi- 
tié des  bénéfices  dont  jouissuient 
les  fermirrs- généraux,  et  pro- 
duisit ainsi  en  a4  heures  7a  mil- 
lions sans  grever  Tétat.  Il  abolit 
en  outre  plu>ieurs  privilèges  9 
réduisit  beaucoup  de  pensions 9 
et  ne  donna  jamais  audience  que 
devant  deux  témoins,  afin  que 
personne  ne  pAt  douter  de  la  fraa- 
chisc  de  ses  opérations.  11  propo- 
sa au  gouvernement,  en  1760,  les 
bases  d'une  paix  qui  eOt  épargné 
ù  1.1  France  le  traité  funeste  de 
17G5.  Ce  plan  ,  approuvé  des 
meilleurs  diplomates,  fut  rejeté  y 
parce  qu'on  n'avait  pas  consulté 
M**  de  Pompadour,  cette  redou- 
table et  ridicule  favorite.  Il  pré- 
senta de  nouveau, en  1 76!>,un  plan 
de  finances  infiniment  préférable 
à  toutes  les  espèces  d'impôts  dont 
le  peuple  était  alors  accablé.  Ce 
projet  fut  encore  universellement 
approuvé ,  mais  on  ne  l'exécuta 
point,  parce  que  l'inévitable  fa- 
vorite n'avait  pas  été  consultée. 
La  conduite  de  ce  sige  censeur 
souleva  bientôt  contre  lui  tonte 
la  foule  des  courtisan^ ,  qui  ne 
vivaie'nt  que  d'intrigues  et  de  ra- 
pines. On  indisposa  le  roi  contre 
Forbonnais,  et  il  fut  disgracié;  îl 
se  relira  dans  sa  famijle,  et  parta- 
geait son  temps  entre  l'agricul- 
ture et  la  composition  de  divers 
ouvrages  qu'il  a  laissés  en  grand 
nombre.  Quelquefois  il  disait  en 
riant  A  ses  amis  :  «Qu^il  avait 
«trouvé  un  bon  moyen  de  déjouer 


FOR 

•  In  forliine,  mi  nv.  faisant  hoiiviî- 
nrain  ii  ForhoriiiaiM,  v.i  au  exilant 
nnv.H  «'tirniifii.H  A  ViimaillcH.o  Wm" 
viril  A  l'iirÏA  4111  avril  i^tHY*  **^ 
iiiniiriil  le  'M}  H()|)l«!iiihn!  i\v.  Taii- 
tu:v.  Miiivaiilr.  S<!H  principiiiix  oii" 
vra^rn  M<»ril  :  i''un  tlxtrail tlrTf-H'- 
prit  thn  lois,  i^jo,  iii-ia;  'à*  h  /VW- 
f^nriant  ufiff/atM,  l^r)5,  'j  vol.  Iii- 
l'i,  traduit  du  TaniçlaiM,  aviiriiii 
(liM'toiirH  prrlirninainï  iU\  Forbori- 
II  ai  h;  7r  Tht'orifl  et  pra(if/ufl  fia 
vnmmi'rrr  di'  la  mar'uie,  i^fi^,  in- 
H",  traduit  <lr  Tospa^tiol  ;  /J*  6Vm- 
nif/f'rafion.H  .sur  Ivn  /inanrt.s  tC Ka^ 
paient!,  rrffifirt'.n  à  vrlIvH  de  la  Fran* 
tr,  1757»,  in-i';t;  ri*t  oiivragi!  lit 
|)ru|)o«('r  il  Forhonnai?*,  par  li*.  nii' 
fiiHi/'iif  (>«t|'a{;nol ,  la  piaco  d<*  con- 
sul -  {;i'iii''ral,  inaiH  \v.  fçoiiv<!rtH!- 
trient  IViifu/iiiH  im;  lui  pcrinil  pan 
d«  raci^iptir  ;  5"  FJt^mrn.t  du  t'om^ 
mrrn\  I7»/|»  »  V(d.  in-iM;  011- 
vr;i^(;  tr/idiiit  d.iiH  IoiiU.'h  !(•<«  laii- 
j^urn  dr  TMiirtipc;  (}•  l*]Hnai  huv 
la  partir,  ptdilifiuc  dit  romnirrcr  dr 
ft'i'n- ri  dr,  mrr,  irr»/|,  iri-i'Ji;  f^" 
Ksnai  sur  rdfuission  drs  uamrrs 
nrutrrs  dans  tins  roinnirs ,  iii-iyi; 
K"  li.ranini  drs  arantaf^rs  rt  drn 
drsaïuuilaf^rs  dr  la  prohibition  dus 
toilrs  pnnirs,  in  lu;  (f  Lrllrfinur 
1rs  hijoii,r  d*or  rt  d'arf^rnt ,  iii-i'*; 
in"  (Jitrstioiis  sur  Ir  r.ommrrrr  drs 
Français  au  terrant ,  in  ••  1  7  ;  i  1  " 
Lrtirrâ  un  nt^f^nrianl  de.  Lyon,  sur 
r usttfi^r  du  Irait  faii.r  filr  sur  soir, 
dans  1rs  rto/lrs,  1  '^'M\ ,  in  •- 1  •<  ;  i  «j»* 
Mrninirrs  sur  Ir  priinli^i^r  rju'lusif 
dr  la  nianiifiirturr  drs  i^larrs ,  in- 
1'^;  l'V'  llrrhrrilirs  rt  tonsidh'a- 
tions  sur  1rs  /liiamrs  dr  Fratirr , 
drptiis  iii\).t  Jusf/u*rn  1771;  i^.iH, 
V.  vol.  in  V  î  '^l"  Prinriprn  rt  nh- 
srrra/iinis  t^ranoiniffws  ,  ir'*/»  '* 
vol.  in    17;  i.V  Analysr  drs  prhi- 


FOR 


«M> 


ri  pan  9ur  la  rirrulation  drs  drn^ 
rf*f!êf  et  l'influmirfi  du  ntimrrairr 
sur  cette,  rirrulation  ,  In  -  lu  ;  Hi* 
prospectus  sur  les  flnnnrrs^  In- 17, 
iHon.  ForlioiinalH  a  aim,-l  WH*r(i 
Mil  Kffirid  noinlin;  d*nrlichîH  dnim 
VKnryrlopf'diti.  Il  «;lai(  iiiiïtiiliri) 
t\v.  rinNtilnt.  Fciidcii'I>»l(!d<i  Sal- 
lf*f(a  piildif';,  <*fi  1801,  la  vie.  litté- 
rain;  -du  rnt  li(Miitntf,  aiiMni  rv.- 
roininaridahlit  par  Tr Inndno  vi  la 
proloridfiiir  de  i^ch  (!orinaiHHanri*H, 
(pic  par  MCÏ9  qiialit/ï«i  pr.rHorirM'Ilefl. 

FOlU),  rninrnodorc  aiiglain, 
HViiipnra  4  vu  1795,  dr  pInHicnr» 
pniiitH  deSaint-Domiii^ni!,  i^  Tai- 
dc  d*iiiM!  flotte  Hiiglatm;  rpril  avait 
NoiiM  don  eotninnndeiiiciit.  1/a- 
dreHHC  lui  nervit  vnooie  plus  que 
la  force  dnt  aririendaiiM  la  plupart 
de  oeM  expéditioiiH  :  c'eMl  aiiiHÎ 
qnerpicIquGH  Friinr;aiH,tr.'iitre.H  en- 
vers leur  patrie,  lui  ouvrirent  le» 
{)orlf*H  du  port  Jéréiriie.  ICn  oeln- 
ire  de.  la  marrie  année,  il  fiVnipa- 
ra  du  niAle  Snint-INieohm,  pnr 
une  voie  prenque  Meinldahley  ef 
ea))liira,  peu  de  teiripH  apr^rt.  plii- 
Mieiir»  liAtifiieim  fraiieiiin  que  de.t 
vues  de  eoriiirieree  avaient  aine- 
iiéMdauH  le.M  parages 01I1  il  eroi*<alt 
avee  sa  flottille.  11  attaqua  enHiii- 
le  et  jiril  Saint -Mare.,  Saint- 
Jean  de  liabel ,  Arac.eliai  et  Hou* 
ra-thin  au  nord  de  Saint -Do- 
iiiinf^iie,  piii*i  Léogane  du  nimI  de 
la  iiifitie  roloiiie.  Sa  dernière  ex- 
pédition daiii  eetle  flf  l'iit  dirijçée 
e.ontre  le  Port-an-Prinee,  eoni- 
iiiandé  par  Santlionax,  et  il  n\'U 
enip.ini  leTn  mai  171)^  Le.  rente 
di:  ^a  vie  politique  non.')  e»t  iu-^ 
ronnii. 

FOliDYCl*:  (.lActji'KH),  prédi- 
rateiir  éeoH.MalHy  tuiqnit  â   Aher 
de«ij  Cil  17UO.  ApWîH  avoir  re^tn 


9SM> 


roH 


IcH  ordres  dans  une  ép^lî^e  ^fo*- 
s»i>(*.  ii  fut  iiotniiié  niiiiîMre  de 
Brei'hin.  el*eiiMiilu  d'Altoa  prè:) 
df  Slirliii^.  En  l'^G***  il  viiil  H 
liOiuli'e«(,  où  on  le  fit  conipiislrur 
d*uno  rnn<rrt;^lion  ^\v  dhitenlers  ; 
Si'ii  HsrnMnis  lui  aliîrèreiil  un 
grand  nonilirtr  d'»n(liteury.  Il  a 
composé  plnsicnrsciuvragt^s,  dont 
il  «r^l  Irt'H- permis  d«  n«  connaître 
que  li'S  litres.  Les  principaux 
sont:  \*Thêedore.  ditiiogueconcer- 
fi«n  /'  art  tle  préclier,  C  U- 1  o u  v  ra  ^e. 
a  en  3  é(liti(»ns  en  i^ôô.  3"  Le 
T^nipie  de  U  verln,  songé,  in*  13, 
1757  et  1775*,  3'  Sermons  aux 
jéunes  femmes^  *  vol.  in-ia,  17(36. 
Ce  recueil  a  été  traduit  en  Iran- 
çai:«  par  Kobcrl  Etienne,  sons  le 
titre  de  Sermons  pour  les  jeunes  da- 
mes et  pour  les  jeunes  demoiselles,  4° 
Le  cor  ad  ère  et  la  conduite  des  fem- 
nws^  et  les  avantages  que  les  jeunes 
gens  peuvent  retirer  de  la  société 
des  demoiselles  vertueuses ^  dis- 
cours en  5  parties,  1779,  in-S"; 
5  '  Adresse  aux  je  unes  gens^  a  vol. 
in- 12,  1777-  »'"f>6.  Quelque  in- 
térrt  que  Fordyce  porlAl  aux 
femmes,  à  qui  il  a  consacré  la  plu- 
part de  ses  ouvrages, il  paraît  qu'il 
ne  les  irailait  |)as  avec  une  telle 
luenvcillance  qite  l'une  d'elles, 
Mylady  GtKlwin,  n*ait  cru  devoir 
pulilier  contre  Tauteur  une  bro- 
chure sous  le  tilre  de  :  Défense 
de$  droits  de  la  femme.  Fordyce 
mourut  à  Bath,  le  1*'  octobre 
i7:»G. 

FORDYCE  (Ceobge),  médecin 
anglais,  né  en  175^),  l'ut  le  con- 
temporain et  le  ri\al  de  Cullen, 
dont  il  partagea  la  célébrité.  Il 
montra  dès  renfancc  d*heurcuses 
«îi-ipositions  pour  la  médecine,  et 
fut  reçu  maître-és-arts  ù  i4  ^n». 


FOK 

Pea  apr^s,  il  entra  chex  non  oncle 
Je» Il ,  I  hirui'gi*  n  apothicaire  •  à 
Lptiughain  :  \in^d  ensuite  à  Tu- 
nivrrsi té  d'Edimbourg,  et  fut  re- 
çu docteur  en  1758.  Il  se  livra 
tcMit  entier  ù  rensiigncment  .'Com- 
me notre  célèbre  Ûesault,  il  par- 
lait dillicilement;  mais  comme  lui 
aus.oi,  il  cherchait,  par  une  logi- 
que serrée,  ù  maîtriser  Tatteii- 
tion  de  i^es  auditeurs.  Il  composa 
un  manuel  adusum  disciputorum, 
qui  de\int  bientôt  cla>^iqne.  For« 
dyce  fut  munnié,  en  1770,  méde- 
cin de  l'hôpital  Saint-Thtmias,  et 
G  ans  après,  mend>re  de  la  société 
royale  dv  Londres.  Il  a  composé, 
entre  autres  ouvrages,  unTrailédê 
ladifestion,  I.(mdre.s«  i79i,ln-8*; 
une  Dissertation  sur  la  fièvre  sim- 
ple, Londres,  I7Ç))<  in-8*,  et  a 
fait  sur  le  principe  vital  un  plut 
grand  ufimbrr  d'fxpériences  qua 
tous  les  médecins  qui  Pavaient 
précéd»'.  Kn  1787,  il  avait  été  é- 
lu,  speciaiigrati.î^  membre  du  col- 
lège de  médecine  ;  c'était  la  plus 
forte  preuve  qu*on  pHt  lui  don- 
ner de  l'idée  qu'on  attachait  à 
ses  lalens.  Il  est  mort  d'une  hv- 
dropisie  de  poitrine,  le  aÔ  juÎQ 
180*2. 

FOREST  (J.),  député  par  le 
dépurtement  de  Rhône-et-Loire , 
à  la  convention  nalionaU,  où  ii 
montra  des  opinions  mmlérées. 
Lors  du  procès  de  Loui;»  Xvl,  il 
vota  pour  que  ce  prince  fût  déte- 
nu peutlant  la  guerre,  et  banni 
à  la  paix.  Uobopierre  Us  fit  com- 
prendre au  nombre  des  yù  dépu- 
tés qui  avaient  protesté  contrt*  les 
événcmens  du  5i  mai;  la  chute 
du  dictateur  rcndU  Forcsl  à  la  li- 
berté. Il  pas*>a  en-uite  au  con>t*il 
des  cinq  -ceiUs,  d'oi]i  il  sortit  «tt 


POR 

lyf)^.  Par  i»nite  de  la  révolu- 
tion (1(1  i8  hriiiiiains  il  fut  nom- 
lui*  jiin;(!  i\  lu  cour  d^ipitcl  de 
Lyon ,  emploi  qii*il  rem)dis»uit 
eiu'ort'  il  y  a  peu  d'années. 

FOKKSTIEU  (M.)*  "^'«^û^  * 
Cu-'Sel,!'!  procuriiir-.syndirdiî  son 
di*li in, avnnlln révolution.  Nom- 
mé .  i*n  1^9'i,  député  par  le  dé- 
p;irtruM'nt  de  rAtlier  i\  la  con- 
vcutitHiUiitionale,  ily  vota  la  mort 
du  roi  snu!»  appi'l  t't  sans  Hur>i.*«, 
et  l'ut  tnHiille  envoyé  en  mi!4>ion 
dans  le  département  de  la  Niè- 
vre. Le  'io  novembre  i^îp*  il  fit 
décréter  des  seeours  aux  pr()tn'S 
(pli  altîindonnaient  leur  ét.it ,  et 
fut  cluissé  de  lit  société  des  jacj- 
hins  six  jour.*  après.  L'insurrec- 
tion du  i"'  prairial  au  3,  i\  l.iqtiel- 
le  il  prit  une  part  active,  le  fit 
mettre  en  état  «rarrestali  ni,  et  le 
tribunal  révolutionnaire  décida 
qu*il  y  resterait  jnxpiVi  nouvelle 
inrorn).-ilion.  Il  tut  amnistié  quel* 
que  tem()s  après,  et  se  retira  dans 
9(Hi  département,  où  il  a  vécu 
jusqtrà  la  publicatif^n  de  Tor- 
(lonnance  croître  les  convention- 
nels dits  votans.  11  avait  atteint 
alors  ^a  Ho**  année.  Cepcinlant 
sa  vieillesse  et  son  éloi<i;nemeiit 
de  toute  lonction  publique  sem- 
blaient le  placer  bors  de  la  caté- 
gorie dc:<i  cfuiventionnels  forcés 
de  s'expatrier. 

FORKSTIIilR  (Gaspàrd-Frav- 
çois),  ancien  marécbal-de-camp 
de  cavaleiie,  né  en  Savoie,  vers 
itC;",  servit  d'abord  dans  la  lé- 
gion des  Atlobro^es,  et  passa, 
quel(|ues  niniées  après,  comme 
chef  de  bataillon,  ù  Tannée  d'Es- 
paj^ue ,  01^  il  se  distingua  dans 
plusieurs  occasions,  et  particuliè- 
rement À  la  bataille  de  Bledina- 


FOR 


aai 


dcl-Rio-Secco,  à  la  suite  de  la- 
quelle il  fut  fuit  adjudant  et  ofTi- 
cierde  la  légion-dMionneur. Il  pas- 
sa ensuite  îi  Tarniée  d'Italie,  et  il 
revint  en  Espagne  où  il  continua 
dese  signaler,  notainment  à  la  ba*  / 
taille  de  Gébora.  en  iBi  i,  et  dans 
un  autre  combat  livré  contre  KaU 
lesteros ,  qui  commiindait  3,ooo 
liommes,  dont  la  défaite  fut  pn:S' 
que  entièrement  le  résultat  iTune 
manœuvre  bardie  et  init  Digento 
de  M.  Forestier,  qui  rec/ul  en  ré- 
compense le  grade  de  maréeb.il- 
de-camp.  La  bataille  de  Kriennc 
est  mie  des  dernières  oi)  il  s'est 
trouvé;  il  y  déploya  sa  valeur  ac- 
coutumée. H  a  obtenu  des  lettres 
de  Uiituraliftaiion  pir  une  ordon** 
nance  du  '^6  mars  1817,  et  a  été 
nommé  cbevalier  de  Saint-Louis, 
et  commandant  de  lu  légion- 
d'bonneur. 

FOKKSTIER  fllEWRi),  chef 
vendéen,  condamné  i^  mort  en 
i8o5,  par  une  comnrission  mili-^. 
tairtf,  était  né  dans  le  déparle- 
inetit  de  Maine-et-Loire,  d'un 
cordonnier  de  la  Pommeraye.il  a- 
vait  d'abord  été  destiné  à  entrer 
dans  l'église;  mais  les  dissensions 
civiles,  qui  éclatèrent  bientôt  dans 
la  Vendée,  lui  flrent  abandoimer 
Tétat  ecclésiasti<|ue,  et  il  se  joi- 
gnit i\  Stofflet,  qui  le  fit  comman- 
dant d'une  partie  de  sa  cavalerie. 
Il  resta  sur  la  rive  droite  de  lu 
Loire  après  la  défaite  deSavenay, 
et  contribua  beaucoup  ^  Torgani- 
saticm  des  premières  bandes  de 
chouans,  qui  ont  joué  pendant 
plu.'*ieurs  années  un  rôle  si  atro- 
cement célèbre.  Forestier  repas- 
sa quelque  temps  après  eu  Anjou, 
et  se  joignit  de  nouveau  '\  Stof- 
flet.  £n  i;j9^^1  fut  grièvement 


\ 


aaa 


FOR 


blessé  dans  uneafTaire,  où  il  com- 
mandait une  division.  11  fut  am- 
nistié lorsqu'on  fit  la  paix,  et  vint 
à  Paris,  d'où  il  se  rendit  à  Bor- 
deaux en  1801,  puis  en  Espagne, 
puis  ù  Londres,  où  il  resta  jusqu'à 
la  lupfure  du  traité  d'Amiens,  é- 
poque  à  laquelle  ils*armadenou- 
Teau,après  avoir  soulevé  laCuien- 
ne.  Il  revint  ell^uill.'  à  Bordeaux, 
et  y  établit  une  agence  secrète; 
mais  elle  fut  découverte  a  peu  près 
dans  le  même  temps  que  la  cons- 
piration de  CadoudnI.  C'est  à  la 
suite  de  cette  dernière  teiilalive, 
qu'il  fut  jugé  et  condamné  ù 
Nantes;  mais  il  avait  encore  eu 
le  temps  et  l'adresse  de  se  réfu- 
gier en  Espagne.  De  là,  il  se  re- 
tira en  Angleterre,  où  il  est  mort 
en  1806.  Ses  amis  lui  accordaient 
quelque  talent,  et  lui  faisaient 
surtout  un  reproche  qu'un  chef 
de  chouans  a  rarement  mérité, 
celui  de  s'être  montré  quelque- 
fois humain  dans  le  cours  de  ses 
campagnes. 

FORESTIER  (Jean-François), 
auteur  de  quelques  ouvrages  d'é- 
conomie politique,  a  fait  paraître, 
en  1800,  un  code  des  eaux-et-fo- 
rêts,  fruit  de  ses  nombreuses  re- 
cherches, et  qui  peut  être  consul- 
té avec  intérêt  par  toutes  les  per- 
sonnes qui  s'occupent  de  cette 
branche  importante  de  l'adminis- 
tration. 

FORFAIT  (Pierre-Alexandre- 
Lavrent),  ancien  ministre  de  la 
marine,  naquit  à  Rouen,  en  i  y56. 
Après  avoir  successivement  exer-' 
ce  les  fonctions  d'ingénieur  de  la 
marine,  au  Havre,  à  Brest,  et  à 
Cadix,  il  fut  député  par  le  dépar- 
tement de  la  Seine-Inférieure  à 
l'assemblée  législative,  en  1791* 


FOR 

Ami  des  principes  sages  de  la  ré- 
Tolution^  et  naturellement  modé- 
ré, il  s'éleva  toujours  contre  le5 
mesures  violentes,  et  ne  marqua 
sa  carrière  législative  que  par 
d'utiles  propositions.  Après  lu 
session  de  cette  assemblée,  il  re- 
tourna au  Havre,  et  reprit  laa 
fonctions  d'ingénieur  de  la  mari- 
ne. Les  services  qu*ilreodit  dans' 
ce  poste  le  protégèrent  contre  les 
dénonciations,  et  surtout  contre 
un  décret  d'arrestation  qui  ne  fut 
point  exécuté.  Toujours  dévoué 
à  sa  patrie,  et  ne  s'occupant  que 
de  lui  être  utile,  il  proposa  de 
construire  un  port  à  Paris;  et  a- 
près  avoir  fait  remonter  un  navi- 
re (le  Saumon)^  depuis  le  Havre 
jusqu'au  Pont-Ro^al,  il  s'attacha^ 
dans  un  mémoire  qui  ofifre  beau- 
coup d'intérêt,  à  prouyer  que 
cette  entreprise  était  susceptible 
de  recevoir  une  pleine  exécuti<*n. 
Nommé,  quelque  temps  après , 
ministre  de  la  marine,  il  sollicita 
sadémi^sion  en  1801.  Il  fut  nom- 
mé successivement  préfet  mariti- 
me, conseiller-d'état,  comman- 
dant de  la  légion-d'honneur,  ia- 
génieur  constructeur  de  la  mari- 
ne, etc.  Forfait  était  très-attaebé 
à  l'empereur;  disgracié  sans  l'a» 
voir  mérité,  il  s'en  affligea  vive- 
ment. Il  mourut  à  la  suite  d'uD« 
attaque  d'apoplexie,  le  8  novem- 
bre 1807.  Il  est  auteur  :  1°  d'un 
Mémoire  en  latin  sur  les  canaux 
navigables,  couronné  par  i'acadé- 
miede  Mantoue,  en  1773;  a" d'un 
Traité  élémentaire  de  la  mâture  des 
vaisseaux,  Paris,  1788,  iu-4*- 

FORGEOT  (Nicolas-Jclikn), 
auteur  dramatique  médiocre,,  né 
à  Paris,  en  1708.  Il  embrassa  d'a- 
bord la  carrière  du  barreau.  Les 


FOR 

liaisons  qu'il  contracta  depuis  a- 
vec  plusieurs  hommes  de  ietlres^ 
notamment  avec  l*aimable  auteur 
des  Étourdis,  lui  donnèrent  le 
goi^t  du  ihefitre,  et  il  composa  a- 
vec  assez  peu  de  succès  un  grand 
nombre  de  comédies  et  d'opéra- 
couiiqucs,  dontnouscitcroQS(|uel- 
qiics  uns  :Le.%  Pommiers  et  le  Mou- 
lin, 1 79'.);  Les  Rivaux  amis,  comé- 
die cnivcrs;  La  Ressemblance^  co- 
médie,en  5  actes;  Les  deux  Oncles, 
comédie;  L* Amour  conjugal,  ou 
l*  heureuse  crédulité  ;  La  Caverne, o- 
pèra,en3  actes,  tiré  du  romnn  de 
Gilblas  ;  Le  Bienfait  de  la  loi,  ou 
le  double  divorce^  1794*  Mais  la 
plus  agréable  de  ses  nombreuses 
productions,  est  Topéra-comique 
desD«/^<?,v,  jouéen  1787.  Forgeot 
est  mort  le  4  avril  1798. 

FORGET  (César-Claude,  mar- 
quis de),  lieutenant-général,  com 
mandeur  de  Saint-Louis,  descend 
en  ligne  indirecte  du  minisire 
Pierre  Forget,  auteur  de  l'immor- 
tel édil  de  Nantes.  Il  est  né  A  Ver- 
sailles, le  i3  juillet  17539  et  pos- 
sédait, avant  la  révolution,  la 
charge  de  capitaine-général  du 
vol  du  cabinet.  Il  commandait 
une  compagnie  de  grenadiers 
du  régiment  du  Roi  à  la  bataille 
de  Filinghausen,  en  1751,  et  fut 
frappé  d'un  boulet  à  la  cuis- 
se, ce  qui  lui  valut  le  singulier 
privilège  d'être  admis  aux  levers 
du  roi  avec  des  béquilles.  Le  mar- 
quis de  Forget  émigra  avec  les 
princes,  et  fit  quelques  campagnes 
avec  eux.  Rentré  en  France  avec 
le  roi,  il  reçut  le  brevet  de  mare- 
chal-de-canipy  le  4  juin  18 14;  ce 
lui  de  lieutenant-général,  le  t4 
lévrier  181 5,  et  mourut  peu  de 
temps  après.  Le  vicomte  d«  For- 


FOR 


aa3 


get ,  officier  des  gardes  de  Mon- 
sieur^ est  son  fils. 

FORKEL  (Jean-Nicolas),  cé- 
lèbre musicien  allemand,  et  doc« 
teur  en  philosophie ,  né  à  Mur- 
der,  au  mois  de  février  1749-  Il 
profita  des  ressources  que  lui  of- 
frait la  riche  bibliothèque  de 
Goetlingue,  pour  étudier  i\  fond 
la  théorie  de  l'artinusical,  pour  le- 
quel il  montra  de  bonne  heure  les 
di.-posUions  les  plus  prononcées, 
et  il  fut  nommé  successivement 
organiste,  et  directeur  de  musi- 
que à  ruuiverdité  de  Goetlingue. 
Ce  savant  professeur  a  composé 
dos  symphonies,  des  oratorio,  des 
cantates,  (\c?  concerto,  des  sonates; 
mais  il  a  surtout  beaucoup  écrit 
sur  la  partie  théorique  de  son  art. 
Les  ouvrages  les  plus  remarqua-  , 
blés  qu'il  ait  publiés  jusqu'à  pré- 
s  e  1 1 1 ,  s  o  n  t  :  r/«  /a  Théorie  de  la  m  usi- 
que,  Goettiuguc,  i^ç^i;  Bibliothé' 
que  musico'critiqacy  Gotha,  1778, 
3  vol.  ;  sur  la  Meilleure  organisa^ 
tion  des  concerts  publics,  Goettih- 
gue,  1779;  Histoire  générale  de  la 
musique^  Léipsick,  1788  et  180a, 
a  vol.;  Histoire  du  Théâtre -Ita- 
titn,  traduite  de  l'italien,  avec  de» 
notes,  a  vol.;  il  a  encore  publié, 
en  1790,  un  Journal  de  la  littéra- 
ture de  la  musique  allemande,  qui 
offre  une  liste  raisonnée,  et  la 
plus  complète  que  l'on  connais- 
se 9  de  tous  les  ouvrages  de 
musique  publiés  depuis  les  an- 
ciens. 

FORLENZE  (J., baron),  méde- 
cin-oculiste célèbre,  est  né  dans 
le  royaume  de  Naples;  il  a  prin- 
cipalement habité  Paris,  où  il  ^ 
fuit,  ainsi  que  dans  toute  l'Euro* 
pe ,  des  opérations  qui  annon- 
$:aient  autant  de  savoir  que  de  dex- 


9a4  FOR 

térité.  Le  i5  octobre  \Sq5  ,  il  fit 
ropération  de  In  cntarHCte  au  mi- 
ni>lre  dvs  culte»,  (e  comte  Porta- 
lis,  rt  lui  rendît  Ih  vue.  £n  iBi5, 
ét'.ml  A  Miirseille,  ilfit,  en  présen- 
ce d'un  grand  concours  de  per- 
8onnt'>y  des  cures  qui  ayairut  été 
)ugces  coiunie  étant  iinpos>ibles. 
Distingué  par  ^^ts  taieiis  et  par  sun 
esprit,  il  ne  l'est  pas  muins  par  sa 
philanlliropie.  Kon-seulenicnt  il 
opère  giatiiitemeiit  les  pauvres^ 
mais  sou  humanité  vu  encore  au- 
devant  de  leurs  besoins.  Lv.  ba- 
ron Forlenze  est  Français  par 
son  long  r^éjonr  au  milieu  de 
nous,  par  son  mérite  peu  com- 
mun ,  et  surtout  par  ses  senli- 
mens.  11  a  puldié.  en  i8o5,  in-4% 
des  iJonsitUrations  sur  ropération 
de  la  pupille  arti/icietie,  suirifs  de 
plusieurs  observations  relatives  à 
quelques  maladies  graves  de  l'œil; 
cet  ouvrage  est  estimé  des  prati- 
ciens. 

FORMAGE  (JACQrES-(hiARLEs- 
CÉsAii),naquit.en  septembre  17499 
à  Coupesartre.  petit  bourg  de  ^lur- 
mandie.  Après  avoir  tait  à  Paris  de 
bonnes  études  et  son  cours  de 
philosophie ,  il  se  voua  •\  Tins- 
truction  publique,  et  tut  nommé 
proIVsseur  de  troisième  au  collè- 
ge de  Rouen,  en  1779.  A  l'orga- 
nisation des  écoles  ccntmles,  il 
resta  à  Rouen  pour  y  prolesser 
les  langue^  anciennes,  etconscr- 
Ta  ^a  chaire  lorsque  ces  écoles 
prirent  le  nom  de  l^cée.  Forma- 
ge eMiseij»nait  les  lettres,  et  les 
cultivait  eu  même  temps;  plu- 
sieurs de  ses  ouvrages  Turent  cou- 
ronnés par  racadémie  de  Rouen, 
et  goftlés  du  public;  tel?  sont  :  i" 
in  Licentiam  nostrœ  poesis ,  Car- 
men ;  "i"  Ignis;  5"  in  Pestem  qua 


FOR 

Rothomago  incubait;  t\*  Stances  sur 
h  guerre  présente  {guerre  d'Jmé^ 
riffue);  5*  Disroufs  sur  ta  têu^ 
nian  de  la  Normandie  à  teCcouron- 
ne  dêFranee  sous  Phitippe-Âuguê' 
te.  Ces  divers  écrits  ont  paru  dans 
les  années  de  1779  A  1781.  vl  ont 
été  insérés  dans  le  recueil  de  Ta-» 
cadèniie  de  V immaculée  concept 
tion,  ù  Rouen.  En  1801,  Formage 
publia  un  recueil  dt  Fables  mises 
en  vers,  en  a  toI.  in-8%  dont  qtiel- 
ques-unes  avaient  paru  déjà  dans 
â  Fcole  amusante  des  en  fans,  tra- 
duite du  hollandais  par  Guiibcrt. 
Les  fables  de  Formage  Tont  fuit 
connaitre  du  public  plus  qu»  ses 
autres  oin  rages;  cependant  il  ne 
peut  être  censidéré  que  comme 
un  fabuliste  médiocre,  et  restera 
confondu  dans  la  foule.  H  mtiii- 
rut  à  Rouen  en  septen«bre  1818. 
FORM E Y  (  J EAU  -  Rbubi  -  Sa- 
mcel).  Né  A  Berlin  en  i7ii,d*une 
famille  de  réfugiés  français,  ori- 
ginaire de  Champagne,  Il  y  fit  a- 
vec  succès  ses  études,  et  à  peine 
Agé  de  ao  ans,  fut  nommé  pasteur 
à  Brandebourg.  Joignant augoOt 
de  l'étude  une  mémoire  excel- 
lente, il  se  fit  bieutM  remarquer 
par  son  esprit  et  son  instruction. 
Il  avait  été  le  catéchumène  de 
Forneret;  Il  devint  son  collègue, 
et  fut,  depuis,  son  successeur.  A- 
près  la  mbrt  de  ce  dernier,  il  pu* 
blia  les  Sermons  de  Forneret,  qui, 
malgré  la  grande  réputation  de 
l'auteur,  eurent  peu  de  succès. 
Nonmié  professeur  d^èloquence 
nu  collège  français  de  Berlin,  en 
1757,  il  obtint,  a  ans  après,  la 
chaire  de  philosophie,  et  se  trou- 
va en  relation  avec  les  personnes 
les  plus  distinguées  par  leurs 
coDuaissauces.    Lu    BibUolbéque 


FOR 

germanique,comvnenoèefen  173O9 
par  Beausobrc,  fui,  aprètf  sa  mort, 
couUniice  par  Foruiey,  qu'il  aviiit 
associé  ù  iCA  travaux  9  et  qui  tte 
joignit  alors  à  Maucierc.  Ce  der- 
nier étant  mort)  Formey  n*abaa- 
doniia  point  i^entrcprisc^qui four- 
nit 'i5  volumes.  Une  nouvelle  Bi- 
bliothèque gei*manique,  également 
en  a5  volumes,  lut  rédigée  par 
Formey,  qui  fit  seul  ce  travail. 
Mais  malgré  rasaiduilé  avec  lar 
quelle  il  se  livrait  k\  cette  occupa- 
tion ,  il  trouva  encore  quelques 
loit^irs  qu'il  consacra  à  h  publia 
cation  de  deux  volumes  intitulés 
Journal  iUtéraire  de  l'Allemagne, 
qu'il  lit  de  concert  avec  l'érard^ 
chapelain  du  roi,  et  d'une  feuille 
pév'iodique.  Mercure  et  Minerve, 
Aushilût  après  Tavénoment  de 
Fréd%ic  au  trône,  ce  prince  eut 
ridée  de  faire  rédiger  un  journal 
dont  il  fournirait  les  matériaux, 
et  Formey  fut  choisi  pour  l'exé- 
cution do  ce  projet.  On  vil  alors 
paraître  le  Journal  de  Berlin,  ou 
Nouvelles  politiques  et  littéraires , 
in-fol.  Mai!)  bientôt,  les  matériaux 
que  le  roi  avait  promis  n*ayant 
pas  été  fournis  avec  exactitude, 
Formey  fut  obligé,  pour  remplir 
sa  feuille,  d'insérer  une  pièce  de 
circonslance  qui  excita  les  plain- 
tes du  département  des  alfaires 
étrangères.  Il  abandonna  alors  r«n 
travail  qui  convenait  peu  à  ses 
goûts.  t!;n  1741*  ^*^  lit  1  inaugura- 
tion de  l'académie  des  sciences  et 
belles- lettres  de  Berlin;  Formey 
y  assista,  et  devint  bientôt  secré- 
taire perpétuel  de  cette  acadé- 
mie. Son  temps  était  partagé  en- 
tre les  devoir^»  de  son  état  v.i  ses 
travaux  littéraires.  Partisan  de*  la 
saine  philosophie,  on  remarque 

T.   VII. 


FOR 


/ia5 


dans  tous  ses  écrits  dos  principes 
irréprochables  et  constans,  et  nu 
style  à  la  fois  simple  et  élégant, 
11  ne  négligeait  pas  sa  fortune,  et 
s'attirait  la  protection  et  l'amitié 
des  grands  en  leur  dédiant  ses 
ouvrages;  c*est  ainsi  qu'il  obtint 
le  titre  de  conseiller  privé  et  une 
place  au  grand  consistoire  fran- 
çais. Dans  le  même  temps ,  vers 
l'année  177B,  il  devint  secrétaire 
correspondant  de  la  princesse 
Henriette^Marie  de  Prusse,  reti- 
rée au  château  de  Kœpenicky  et 
directeur  de  la  classe  ue  philoso- 
phie de  l'académie  de  Berlin.  S'é- 
tant  constamment  adonné  à  la  lit- 
térature, il  a  beaucoup  écrit;  et  la 
liste  de  ses  ouvrages, qui  est  très- 
longue,  se  trouve  dans  le  Diction- 
naire de  Aleusel;  outre  ceux  que 
nous  avons  déjà  cités,  on  en  re> 
marque  d*aulresqui  méi'iteiit  l'ai- 
teution.  Il  sullira  d'indiquer  les 
plus  imporlaus:  x"  Mémoires  pour 
servir  à  l'histoire  et  au  droit  public 
de  Pologne,  contenant  les  Pacta 
con&i^/i^a  d'Auguste  111,  la  Haye  9 
174'  >  in-8",  Francfort,  17^4» 
in-8°;  a'  la  belle  fVolfienne,  ou 
Abrégé  de  la  philosophie  de  Wolf, 
la  Uayc,  174 1-1755.  t>  vol.  in-8*. 
Cet  ouvrage  eut  beaucoup  de  suc- 
cès, et  tnl  réimprimé  en  1774» 
Son  but  était  de  répandre,  sous 
des  formes  agréable.%  et  seduiisan- 
tes,  cette  philosophie  daos  toutes 
les  classes  de  la  société.  «V  //^/t- 
seils  pour  former  une  bibliothèque, 
Francfort,  174^9  réimprimé 
in-8'*,  en  1750, 1 7.1 1 ,1755,  r75<>,ct 
1775;  4"  Traité  des  Dieux  et  du 
Monde,  par  Saliuste  le  Philoso^ 
phe,  traduit  du  grec ,  avec  des  Ré' 
flexions  philosophiques  et  critiques^ 
i  748,  iu- 18;-  5î^  le  Philosophe  chre- 

i5 


226 


FOU 


tien,  4  vol.  in-8",  L«yde,  i^So, 

1 756.  (Cel  ouvrage  est  le  recueil  de 
ses  ;^or!nons.)  0  Discours  moraux 
pour  srrvir  de  suite  au  Philosophe 
chrétien,  I7i)5,  a  vol.  in-12.  Ces 
deux  ouvrages  ont  été  suivis  de 
plusieurs  autres  Sermons  sur  di- 
vers textes  de  l'Ecriture  sainte,  et 
qui  ont  été  9  par  siiile,  réunis  en 

2  vol.  in-8",  en  i774'  'P'  Mélan- 
ges philosophiques ,  17J4»  ^  vol. 
in-8*;  8"  la  France  littéraire,  ou 
Dictionnaire  des  auteurs  français 
vivans ,  corrigé  et  augmenté,  Ber- 
lin, 1757,  in-8*.  Ce  volume  fut 
fait  sur  celui  qui  paraissait  en 
France,  et  qui  ne  comprenait  que 
les  auteurs  vivant  dans  ce  royau- 
me; Formey  y  joignit  les  réfugiés 
franraîs  et  Tindicalion  de  leurs 
ouvrages  imprimés,  particularité 
intéressante  pour  la  littérature. 
9"  Eloges' des  académiciens  de  Ber- 
lin et  de  divers    autres    savans  , 

1757,  2  vol.  in- 12.  Ce  recueil 
contient  4^  éloges  historiques,  et 
remplis  de  détails  curieux.  10° 
Abrégé  du  droit  de  la  nature  et  des 
gens  9  tiré  du  grand  ouvrage  latin 
de  Wolf,  Amsterdam,  1758,  5 
vol.  in- 1 2;  1 1**  le  philosophe  païen, 
ou  Pensées  de  Pline,  avec  un  Com- 
mentaire littéraire  et  moral ,  1 769, 

3  vol.  in-12;  11^''  Abrégé  de  l'his- 
toire de  la  Philosophie,  in-8*;  î3* 
Abrégé  de  l'histoire  ecclésiastique, 
2  vol.  in- 12;  i^"  Emile  Chrétien, 
consacré  à  l' utilité  publique,  2  vol. 
Hi-12,  1764;  i^"  Souvenirs  d'un 
citoyen,  1789,  2  vol.  in-8".  Cet 
ouvrage,  qui  a  eu  une  seconde  é- 
dilion  en  1797,  est  très-intéres- 
sant par  rapport  aux  détails  qu'il 
contii'nt  sur  son  auteur.  Outre  ces 
diirérens  écrits,  Formey  «  aussi 
coopéré  à  d'autres  ibrt  impor- 


FOR 

tans;  tels  sont  :  la  Bibliothèque 
centrale, en  18  vol.  in-8"; /a H/^/io- 
théque  des  sciences  $t  des  beaiuf* 
arts;  les  Nouvelles  littéraires;  U 
Journal  encyclopédique,  et  VEncy- 
elopèdie  d'Yverdun.  Il  a  traduit 
en  différentes  langues  beaucoup 
d'écrivains  contemporains,  et  a 
été  éditeur  des  œuvres  de  plu- 
sieurs autres.  II  était  doyen  de 
racadémie  des  sciences  et  belles- 
lettres  de  Berlin,  lorsqu'il  mou-* 
rut  dans  celte  ville  au  mois  de 
mars  1797,  à  TAge  de  85  ans. 
Formey  était  foit  laborieux;  i^a 
carrière  fut  longue,  mais  jusqu'à 
son  dernier  moment  il  conserva 
toutes  ses  facultés  morales. 

FOKlMËU    (BBRTRAND-PfERRB- 

Dominique),  né  dans  le  départe- 
ment des  Pyrénées-Orientales,  le 
1 1  mars  1765,  d'une  famille  qui 
s'enorgueillissait  do  sou  antique 
noblesse, 'parut  néanmoins  em- 
brasser, en  1789,  les  idées  nou- 
velles avec  assez  d'ardeur,  et  fut 
élu,  par  son  département,  dépu- 
té à  la  fédération  du  14  juillet 
1790.  En  1791,  il  fut  nommé  par 
le  département  des  Hautes- Py- 
rénées à  l'assemblée  législative 9 
où  il  fit  partie  de  la  minorité.  M*. 
Fornier^  qui,  après  avoir  figuré 
dans  les  rangs  opposés^  s'était  pla- 
cé parmi  les  défenseurs  dé  la  cour, 
i':illlit  être  victime  de  son  lèJe 
dans  l;i  journée  du-  10  août  179*9^ 
et  n 'échappa  à  la  vengeance  de 
quelques  hommes  furieux  qu'en 
sautant  par  une  fenêtre.  Relire 
dans  ses  foyers ,  il  ne  reparut  sur 
la  scène  politique  qu'après  la  ré*r 
volutioii  du  18  bnimaire.  Il  fut 
d'abord  nommé  membre  idii  coiii- 
seil-général  de  son  départementy 
président  du  collège  électoral  de 


FOR 

Bagnère,  et  le  o  mai  1799?  ap- 
pelé par  le  sénat  au  corps-légU- 
îatii'.  Membre  de  la  chambre  des 
dépiilés  en  i8i4  5.  le  retour  de 
Niipoléon,  en  iHi5,  Payant  pri- 
vé de  ses  fonctions  légii^lalives,  il 
suivit  à  Bordeaux  M"'  la  duchesse 
d'Anjçoulrme^  après  avoir  signé 
la  fameuse  firotestation  que  M. 
Laine  ,  en  sa  qualité  de  président 
de  la  chambre,  fulmina  contre 
Tempereur.  iM.  Fornier  ût  partie 
de  la  chambre  introuvahle,  fut  réé- 
lu en  iSiO  et  i8'2o,  et  depuis  la 
première  de  ces  époques,  rie  ces- 
sa de  siép:t'r  au  centre,  où  il  ap- 
puya toittes  les  meâures  minis-r 
térirlles.  Questeur  de  la  cham- 
bre ,  et  président  de  la  cour  roya- 
le de  Pan,  il  a,  par  autorisation 
du  roi,  ajouté  à  son  nom  celui  de 
Saint-Larv,  sa  ville  natale. 

FORSTER   (jBANrCHRÉTtEN), 

né  il  Hall  dauï^  les  états  du  roi 
dn  Prusse,  le  i4<l^cen)bre  i^SS, 
après  avoir  fait  d'excellentes. é- 
tudes,  occupa  divers  emplois  ad- 
ministra fil  s.,  qu'il  quitta  bientûi 
pour  une  chaire  de  philosophie  > 
dans  la  fiuncuse  université  lorl-^ 
dée  à  Hall,  en  i(>94-  Nomihé,  ea 
1791, 'inspecteur  du  jardin  bota-4 
niqne  et  économique  de  cette  Yilf 
le,  il  eo  Ht  un  des  b  eamx.  établis - 
«iemens  de  ce  gei;ire.  Cependant 
il  trouva  encore  -dès  iiit^talifi  .à 
donner  à  l'étude  et  a* la' pratiqua 
de  la  science  qu'il  enseignait.  On 
a  de  lui  queiquesiXiiivrages,  dMt 
les  principaux  sont  :  Êiisputaéio 
de  déiiriis ,  l'y^vf^in  l\''%  Com pi$h 
ratio  d$m'onstriaéii>fiis  Cartesil  prv 
existent  iâ,  Beli^um  il  la  quâ  ùénsel'-» 
mus  cantuaricnsis  a^us-est,'  1770  ; 
Berlin,  in:!4'*?  Carnctéfe'de^  trois 
philosophe»    Leihnltz,    IVolf  -^l 


FOR 


327 


Baumgarten,  1765,  in-S^^/n/y-o- 
duction  à  la  politique,  d'après  les 
principes  de  Montesquieu,  in -8", 
1765;  Essai  d' introduction  à  /V- 
conomie  politique,  1O71  ,  in  -  8*; 
Aperçu,  de  l'histoire  de  l'univer,^ 
site  de  Hallf  pendant  le  premier 
siècle  dô^sa  fondation,  1794?  in-b", 
Ces  quatre  derniers  ouvrages  sont 
écrits  en  allemand;  outre  ceux 
que  nous  venons  d^^iiter,  Fors- 
ter  a  tiDOOre  composé  quelques 
livrcitÂiitéressanÂ,  à  cause  des  dé- 
tails de  localité  qu'ils  renferment^ 
TeU  sont  ceux  qu'il  a  pui)liés  sur- 
les  salines  de  Hall,  sur  rhistoirxi 
de  cette  ville  ,  et  sur  Wolfgang 
J^ftlichius,  •■  céUil)Te  professeur^ 
mort  «;a  i63^.  Forster  rédigea 
auf^si  pendnit  quelque  temps  le 
tjeuilleton  de.  la  Gaiette Mt^raire 
de  Hall,  (;t  mou«ut  dans  cette  vil- 
le ç<i  1 798,  i\  l'âge  de  (>5  ans.  - 

FORSTKR  (Jeàn-Reinhoid), 
célèbre  naturaliste,  né  le  ai  oc- 
tobre i7ît9,  à  Dirchaw,  était  fiLs 
du  boùrgi«ne<àlre  4ti  çutle  vilte,  si- 
tuée sur  la  Vislule,  et  apparte- 
nant j\  la  Prusse.  Son  père,  origi- 
naire d'une  famillie  anglaisée,  ex- 
patrié par  S[uite  de  Iroiub^etiipoli- 
liiqijtjs.,  après  av'^>it.  dirigé  ses  q- 
lûde^  préHipiuairfîj^'  Penvoya  au 
g3^mhuse  xlîB  Bierlin^età  l'univer- 
slti.'de  flall,^!^  il  s'adanna  à  li 
i^otunaisaaup  d.es  Jangues  arlcùen- 
nes  etjf»Pid>îrBcs.  Jl:  se*  li  vra  ensuir 
ta  •àijl-àtud^.  de  h  théologie,  et 
femplU  . a itetc-; beaucoup,  .de  dis- 
ti$iction« lv3  foiirClious'de.prédica- 
tiour'à^sNafe^ejnhrilven  prè?^!iç  Dant- 
tiûk.  Fonsiiteir  étoiit  p94i{Yre;  posuvant 
à-  peitje  siubsistnv  PM^Ç  ce  qu'il 
passsédiijt,  il  vciulwl  tewttef  la  for- 
tune,..et  accepta  la  prapcâitlon 
qu'on  Jui.fjt  de,  U  .direction  dii)» 


'ia8 


FOR 


colonies  de  Soratof,  appartcnont 
à  la  Kiiâsie;  il  ût  ce  long  voyap;e, 
mais  ne  put  se  irésoudre  à  s'éta- 
blir dans  un  pays  dont  le  climat 
c^t  si  rigoureux.  Son  in<(truction 
lui  permettait  d'embrasser  une 
carrière  plus  conforme  h.  ses 
goûts;  en  1766,  il  vint  ù  Londres, 
n'emportant  de  Soratof  que  le 
regret  d'une  entreprise  peu  lu- 
crative et  très-laborieuse.  Arrivé 
en  Angleterre,  la  traduction  de 
plusieurs  auteurs  étrangers  lui 
procura  quelque  aisance;  mais  sa 
perspective  n*en  était  pas  plus 
brillante  ,  lorsqu'il  reçut  de  la 
cour  de  Russie  une  gratification 
de  cent  guinées.  A  cette  époque, 
lord  Baltimore,  qui  possédait  en 
Amérique  de  vastes  domaines,  lui 
en  offrit  l'intendance,  et  Forster 
en  acceptant  cet  emploi,  pouvait 
«'assurer  en  peu  de  temps  une 
fortune  indépendante.  Soit  que 
sa  vanité  eût  souffert  en  exerçant 
de  semblables  fonctions,  soit  qu'il 
eût  un  goût  plus  prononcé  pour 
renseignement,  îl  refusa,  et  pré- 
féra entrer  comme  maître  de  lan- 
gues et  d'histoire  naturelle,  à  l'é- 
cole de  Warington,  tenue  par  des 
dissîdens.  Il  s'acquit  bientôt  11- 
ne  grande  réputation;  mai.i  quoi- 
que très-estinié  pour  ses  connais- 
sances, sa  fortune  restait  toujours 
dans  le  inême  état.  Cependant^en 
177a,  le  capitaine  Cook  ayant  reçu 
Tordre  d'entreprendre  un  second 
voyage  autourdu  monde,  Forster 
fut  choisi  pour  l'accompagner  en 
qualité  de  naturaliste.  A  beaucoup 
d'instruction  il  joignait  un  esprit 
vif  et  un  caractère  original;  il  avaft 
la  repartie  heureuse ,  mais  sacri- 
fiait trop  i\  son  amour-propre  ce- 
lui des  autres.  C'est  avuc  de  scm- 


FOR 

blables  dispositions  qu'il  entre- 
prit ce  grand  voyage,  dans  le* 
quel  son  raraotèrese  montra  sons 
des  rapports  défavorables.  Son  fils 
raccompagna,  et  sut  lui  épargner 
beaucoup  d'ennui  qu'il  eût  éprou* 
vé  sans  cette  compagnie,  car  Ik 
peine  se  trouva-t-il  en  mer,  qu'il 
fut  en  dispute  ouverte  aiM^o  tou- 
tes les  personnes  faisant  partie  de 
l'expédition.  Il  avait  le  sentiment 
de  son  instruction,  et  se  croyait 
encore  plus  supérieur  aux  autres 
savans, qu'il  ne  l'était  réellement. 
Ses  observations  sur  les  pays  que 
l'on  espérait  découvrir  ne  pou- 
vaient être  que  très-importantes 
pour  les  sciences,  mais  sa  con- 
duite pendant  le  voyage  et  ses 
manières  acerbes  envers  toul  le 
monde  lui  attirèrent  soi)vent  des 
affronts,  et  produisirent  quelque- 
fois les  altercations  les  plus  vi- 
ves; il  devint  même,  en  quelque 
sorte,  un  sujet  do  plaisanterie 
entre  les  matelots,  qui  se  ser- 
vaient ironiquement  d'im  mot 
qui  lui  était  familier.  Ce  mot  è- 
tait ,  Je  le  dirai  au  roi;  et  il  l'emo 
ployait  lorsqu'il  croyait  avoir  & 
se  plaindre  de  quelqu'un,  ce  qui 
lui  arrivait  souvent.  Ces  défaujts 
tenaient  moins  i\ses  lumières  qu'A 
son  oœur,  ce  qui  est  assez  démon- 
tré par  ses  rapports  avec  les  na- 
turels des  iles  du  grand  Océan  ^ 
qu'il  m^dtraita  sans  aucune  pro- 
vocation de  leur  part;  cette  con- 
duite, dans  une. telle  circonstan- 
ce, lui  attira  des  reproches  amers 
dti. capitaine  Cook,  qui  le  mit 
deux  fois  aux  arrêts^  et  qui  ôrut 
devoir,  ik  son  retour  en  Angleter- 
re ,  en  1775,' s'en  plaindre  au 
comte  de  Sandwich,  premier  lord 
de  l'amirauté.  Ces  plainteé  attU 


FOR 

rèrcnt  à  Forster  un  traitement 
très-sc'vùre,  que  le  gouvernement 
anglais  pouhsa  mOme  jusqu'à  Tin- 
justire.  Indénendummi'ntdes  tru- 
Yaux  d'hi-otoiro  narurelle,  il  de- 
vait être  chargé  d'écrire  la  rela- 
tion du  voyage,  d'après  ses  ob- 
servations et  relies  du  capitaine 
Cook,  en  {indiquant  séparément, 
toutefois,  ce  qui  appartenait  à 
chacun  d'eux.  11  commença  son 
travail,  et  fut  arrêté  bientôt  dans 
celte  opération  par  une  décision 
portant  que  chaque  journal  se- 
irail  imprimé  séparément,  et  que 
la  somme  de  u,oo(i  livres  sterling 
assignée  pour  irais  de  gravure, 
serait  partagée  également  entre 
le  capitaine  Cook  et  lui.  On  alla 
même  jusqu'à  lui  assigner  la  part 
des  observations  qu'il  devait  pu- 
blier. II  recommença  donc  à  s'oc- 
cuper de  la  partie  qui  lui  avait  é- 
té  laissée,  e4  lorsqu'il  présenta  an 
comte  de  Sandwich  un  second 
essai  de  relation,  il  en  fut  mal 
accueilli.  On  lui  défendit  même 
d'écrire  une  histoire  suivie  de 
^expédition,  sou^  peine  de  perdre 
la  part  qui  lui  avait  été  promise 
dans  les  !2,ooo  livres  sterling 
destinées  aux  gravures.  Ne  pou- 
vant lutter  contre  le  gouve|rne- 
ment,  il  se  soumit  à  cette  défense, 
et  se  borna  à  écrire  des  observa- 
tions sur  l'ensemble  du  voyage. 
On  sentira  aisément  que  cet  our 
vragc  ne  p(mvait  remplir  le  but 
qu'on  s'était  proposé  lors  de  la 
conception  du  projet  ;  aussi  fut- 
il  rejeté;  la  paît  de  Forster  dans 
les  2,000  livres  sterling  lui  fut  a- 
lors  nettement  refusée.  On  alla 
môme  jusqu'à  le  desservir  dms 
l'esprit  du  roi  et  de  la  reine;  et 
lorsqu'il  envoya  à  la  cour  des 


FOR 


aao 


dessins  de  plusieurs  objets  cu- 
rieux en  histoire  naturelle,  pour 
lesquels  il  avait  dépensé  beau- 
coup d'argent,  il  eut  la  mortifi- 
cation de  les  voir  refusés.  La  rei- 
ne accueillit  avec  beaucoup  de 
grâce  une  partie  des  animaux  vi- 
vans  et  empaillés  que  Forster  lui 
présenta;  mais  s'il  avait  espéré 
être  indemnité  des  frais  que  lui 
avaient  occasionés  les  objets 
dont  il  faisait  ainsi  hommage  à 
ci^tte  princesse,  il  fut  trompé  dans 
son  attente,  car  des  complimens 
furent  tout  ce  qu'il  en  reçut.  Uq 
accueil  si  stérile  envers  Forster 
excita  le  mécontentement  de  son 
Ûl!*,qtii  ne  craignit  pas  de  faii'e  en- 
tendre des  plaintes  amères,  dans 
une  lettre  qu'il  adressa  au  comte 
de  Sandwich.  Loin  d'attirer  quel- 
que soulagement  à  ses  chagrins  , 
ce  mémoire  ne  ût  qu'augmenter 
la  persécution  contve  le  père  de 
son  auteur.  Cependant  Forster  le 
fils  ne  se  rebuta  pas;  il  publia,  eu 
anglais  et  en  allemand,  une  Relo" 
lation  du  voyage  autour  du  monde, 
et  ne  put,  malheureusement,  con- 
tenir assez  son  ressentiment;  il 
inséra  d:ms  cet  ouvrage  quel- 
ques réflexions  SAir  le  gouverne- 
ment, et  les  navigateurs  qui  a- 
vaient  fait  partie  de  l'expédition. 
On  supposa  alors  c^ie  le  père  a- 
vait  une  grande  part  à  Ce  travail; 
et  rappelant  la  défense  qui  lui  a- 
vait  été  faite  d'écrire  ime  rela- 
tion de  ce  voyage ,  défense  à  la- 
quelle il  s'était  soumis,  on  s'é- 
tiiya  de  sa  prétendue  désobéis- 
sance pour  le  poursuivre  avec  la 
plus  grande  rigueur.  Abreuvé 
d'outrages  et  privé  de  ressources 
pécuniaires,  il  eut  recours  au  roi 
de  Prusse,  dont  il  avait  fixé  l'»l* 


2.)0 


FOK 


tcnlion.  FrtsliMiOj  qui  se  ronnais- 
si)it  t'O  Iminincs,  Un  iouniit  les 
inovens  dv  i)av«'r  ses  iletles,  cl  se 
Tiittacha  i>ai'  ses  bienfaits.  Il  le 
tu  veiiii*  dans  ses  états,  et  lui 
lionna  ta  ehaire  d'hisloire  natn- 
relie  à  rnni\er>ité  tie  Hall,  et 
rins))erlion  dn  jardin  Imtani'iue. 
Frêdêiie  avait  eonjjUé  sur  l'éten- 
«Ine  de>  eonnai^î-anoesde  Forsier, 
et  ne  s'élail  rien  pninis  de  Irop: 
ee  savant  po>séilail  17  lanj^iics 
mortes  et  vivante^;  il  a\ait  en 
histoire  naturelle  des  vjies  gran- 
des et  générales,  et  joignait  au 
goût  de  rétnde  le  talent  de  bien 
observer.  Cle  talent,  qu'il  avait 
pu  inellre  en  pralicpie,  ne  se  bor- 
uait  pas  à  la  science  à  laquelle  il 
sVtait  adonné;  il  retendait  quel- 
quefois aux  bonimes,  et  particu- 
lièrement à  ceux  dont  il  aurait  dû 
rechercher  i'.>mitié,  mnis  dont  il 
provoqua  Téloiguement  par  la 
causticité  de  sou  caractère.  H  en- 
tretenait une  correspondance  sui- 
-vîe  avec  Linné,  dont  il  admirait 
le  talent  pour  bien  tracer  le  dé- 
Teloppement  des  productioi'.s  de 
la  nature,  et  avec  le  célèbre  Buf- 
fon.  qui  lui  avait  accordé  son  a- 
fnitié.  Son  existence  eût  pu  cepen- 
dant devenir  heureuse,  mais  son 
^oût  pour  le  jen  lui  attirait  des 
embarras  pécuniaires  qui  ren- 
daient sa  position  très- pénible. 
Forsier  passa  ainsi  i\  Hall  18  an- 
nées qu'il  compta  comme  les  plus 
keureuses  de  sa  vie,  sans  qu'elles 
fiissenl  cependant  exemptes  de 
peines.  Mais  bientôt  la  perte  qu'il 
fit  de  deux  de  ses  fils  abrégea 
beaucoup  sa  carrière.  11  sgccom- 
ba  le  9  décembre  1 798,  âgé  de  G9 
8118}  emportant  une  hante  répu- 
tation de  savoir,  mais  ne  laissant 


FOR 

point  d'amis.  Le  docteur  Kurt:- 
Sprengel,  professeur ù  l'universi- 
té de  iiali,  a  prononcé  son  élo- 
ge. On  y  voit  qu'il  fut  reçu,  en 
I  --:">•  docteur  en  droit  ik  Oxford: 
qu'il  était  membre  de  la  société 
royale  de  Londres,  de  celles  des 
antiquaires,  de  plusieurs  autres 
Société^  savantes,  et  qu'il  fut 
re^'u  docteur  eu  médecine  à 
Hall,  en  17S1,  un  an  après  son 
arrivée  dans  cette  ville.  Les  ou- 
vrages de  Forster  prouvent  une 
grande  étendue  de  connaissances^ 
et  Ion  V  retrouve  souvent  Puni- 
m(»sité  dont  il  était  pénétré  con- 
tre l'Angleterre.  On  a  de  lui  :  i»* 
Introduction  à  ta  minéralogie,  Lon- 
dres, 17(38,  iu-8":  2*  Catalogue  des 
insectes  angtaia,  1770,  in- 8";  o* 
Catalogne  des  animaux  de  l* Anié* 
riqne  anglaise,  avec  des  instructions 
succinctes  pour  rassembler^  cotiser- 
rer  et  transporter  toute  sorte  de  eu- 
riositcs  naturelles,  1770,  in-S";  4* 
Nocœ  species  insectarum,  centuria 
/,  1771,  in-S*»;  5«  la  Flore  de  l'A- 
mcrique  septentrionale,  ou  Catalo^ 
guc  des  plantes  de  l* Amérique  du 
Nord,  1771.  \n't>'':  (j"  Epistola 
ad  J,  D'  Michaëlis,  hujus'spicile» 
gium  geographiœ  exterœjam  con^ 
/irmantes  jam  castigantes ,  1 772  , 
in/|";  7"*  Charactercs  generum  piaU' 
tarum,  quas  itinere  ad  insu/as  i/iff- 
ris  austral!  s  col  léger  unt,  descrip^ 
serunt ,  deUnearunt ,  annis  17711, 
1775,  177G,  in-4^  Cet  ouvrage 
composé  par  J.  R.  Forster  et  G. 
Forster,  et  traduit  en  allemand 
par  J.  S.  Kcrner,  1776,  în-4*> 
contient  76  nouveaux  genres  de 
plantes.  8*  Observations  faites  dans 
un  voyage  autour  du  monde,  sur  ta 
géographie  physique,  l'histoite  ««- 
turetle  et   la  philosophie  moraU^ 


I 


FOR 


FOR 


25l 


Londres,  1778, in-4''. Cet  ouvrage, 
écril  en  anglais,  a  été  traduit  eu 
allemand,  eu  bollanduis,  en  sué- 
dois et  eu  trau^^ais,  et  contient  le 
résumé  du  voyage.  Il  a  l'ail  le  plus 
grand  hoimeur  à  Forster,  non- 
seulement  sous  le  rapport  de  re- 
tendue des  connaissances  qu'il  y 
a  développées  sur  ces  différen- 
tes sciences ,  mais  aussi  par  la 
précision  et  IVIégance  de  son  sty- 
le. 9"  Zoologiœ  indicœ  rariorU 
Spicilegium,  1 78 1 ,  in-ioL,  traduit 
en  allemand  par  Tauteur;  ce  li- 
vre a  eu  une  seconde  édition,  en 
1795;  10"  Tahleau  de  l' Angleter- 
re pour  Cannée  1780,  continué  jus- 
qu'en 1783,  par  l'éditeur^  1784» 
in  -8*.  A  l'époque  où  Forster  é- 
cri  vit  ce  livre,  se  trouvant  à  Ta- 
l>ri  des  poursuites  de  TAngleler- 
re,  il  s'abandonna  à  son  ressen- 
timent contre  les  principaux  per- 
sonnages du  gouvernement  an- 
glais, et  ùi  d'eux  les  portraits  les 
plus  satiriques.  C'est  au  reste  la 
seule  vengeance  qu'il  ait  jamais 
cherché  à  tirer  des  mauvais  trai- 
temens  qu'il  avait  reçus.  Tous  les 
ouvrages  qu'il  publia  depuis  cet- 
te époque  sont  en  allemand.  11* 
Recueil  de  mémoires  sur  l' écono- 
mie domestique  et  la  technologie, 
1784»  in-8"  ;  1 1"  Histoire  des  dé- 
couvertes et  des  voyages  faits  dans 
le  Nord,  1784,  in-8",  traduit  en 
anglais  en  1786,  et  en  français 
en  J788,  par  Broussonnet  ;  i5* 
Projet  pour  détruire  la  mendicité, 
notamment  dans  la  ville  de  Hall, 
178G,  in-8®;  i^'* Enchlrldlon  hls- 
toruB  naturall  Inservlens,  1788^ 
in-8'';  1 5*  Magasin  des  voyages  les 
plus  récens,  traduits  de  diverses 
langues,  et  enrichis  de  remarques, 
de  1790  à  1798,  16  Tol.  in -8"; 


16"  Observations  et  vérités  jointes 
à  quelques  principes  qui  ont  acquis 
un  haut  degré  de  vraisemblance , 
ou  matériaux  pour  un  nouvel  es» 
soi  sur  la  théorie  de  la  terre,  Léip« 
sick,  1798,  in-8%  On  regrette  que 
Forster  n'ait  pas  eu  le  temps  de 
développer  cette  théorie  ,  qu'il 
auraitsans  doute  traitée  avec  tout 
.l'intérôt  dont -elle  était  suscepti- 
ble. Outre  ces  dififérens  ouvra- 
ges, Forster  a  inséré  encore  beau- 
coup de  mémoires  dans  les  re- 
cueils de  sociétés  savantes  dont 
il  était  menjbre,  et  des  morceaux 
dans  les  journaux  littéraires.  Il  a 
composé  des  écrits  partiels  sur 
la  géographie,  l'histoire  naturel- 
le, l'économie  rurale,  despréfacca 
et  quelques  opuscules.  Il  a  traduit 
en  diverses  langues  des  voyagea 
intéressans  pour  les  sciences,  et 
a  participé  û  la  publication  des  3 
premiers  volumes  de  l'ouvrage 
intitulé  :  Essai  sur  la  géographie 
morale  et  physique,  1781  à  1783, 
que  son  gendre  a  continué  seul. 
FORSTER  (Jeah-Georges-A- 
dam),  fils  du  célèbre  naturaliste 
de  ce  nom,  est  né  à  Nassenhubeu 
prèsdcDantzirk,en  i754>Son  père 
lui  fit  faire  ix  Saint-Pétersbourg 
de  très  bonnes  études,  et  l'em- 
mena dans  son  voyage  autour  du 
mondi?;  de  retour  en  Europe,  il 
visitait  les  capitales  des  grands 
royaume^,  avait  séjourné  d  Paris 
et  en  Hollande,  et  se  rendait  à 
Berlin,  lorsqu'il'  suspendit  le 
cours  de  ses  voyages  prMir  occu- 
per une  chaire  de  professeur 
d'histoire  naturelle,  que  lui  offrit 
le  landgrave  de  liesse.  En  1784» 
promu  au  doctorat,  à  l'université 
de  Wilna^  il  accepta  une  chaire 
semblable  à  la  sieacKï,.  à  C6tie  u- 


2!^'J 


FOR 


niversité  déjà  célèbre.  Trois  ans 
a{)ri'S,  clioiïfî  pnr  Cnlheritie  II, 
cil  quuIiiH  d'hjiptoriographe  d*un 
yuy-d^e  qu'elle  avait  ordonné  au- 
tour du  monde,  Forstcr  quitta 
AVilna  pour  se  rendre  i\  Saint> 
Fétersbourgrûiais  il  y  resta  quel- 
que temps  dans  J'inaction.  La 
Turquie  et  la  Russie  étaient  alors 
en  guerre;  celte  circonstance  fit 
échouer  une  entreprise  qui  edt 
sans  doute  peu  ajouté  ù  la  gloire 
de  Catherine,  mars  qui  aurait  ac- 
quis à  Forster  une  nouvelle  ré- 
putation. Ce  dessein  n'ayant  pu 
recevoir  son  exécution,  Forster, 
qui  ne  pouvait  rester  oisif,  revint 
en  Allemagne,  où  il  publia  plu- 
sieurs mémoires  sur  Thistoire  na- 
turelle et  la  littérature.  Ce  qui 
lui  valut  d*C>tre  nommé  prenàier 
bibliothécaire  de  Télecteur  de 
Mayence,  place  qu'il  occupait  a- 
vec  distinction,  lorsqu*en  lyg^ 
l'armée  française  se  rendit  maî- 
tresse de  cette  ville.  La  fortune, 
qui  jusque-là  avait  souri  à  Fors- 
ter, sembla  Tabandonncr  à  cette 
époque.  Cependant  il  fut  choisi 
par  les  habitans  de  Mayence  pour 
aller  à  Paris  demander  la  réunion 
de  cette  ville  à  la  république;  ce 
choix  fut  déterminé  par  l'ardeur 
avec  laquelle  Forster  avait  em- 
brassjè  les  principes  de  la  révolu- 
tion française.  Il  partit  donc  pour 
remplir  sa  mission,  et  se  trouvait 
à  Paris,  lorsque  Mayence  fut  re- 
prise par  les  Prussiens.  Ses  ma- 
nuscrits tombèrent  entre  les 
mains  du  roi  de  Prusse,  et  la  per- 
te de  tout  ce  qu'il  possédait  fut 
pour  lui  le  résultat  des  événe- 
mens  auxquels  Mayence  était  li- 
vrée. Froissé  dans  ses  intérêts,  il 
le  fut  bientôt  aussi  dans  ses  afifec- 


FOR 

tiens.  L'infidélité  d'une  femme 
dont  il  était  idolâtre  ,  mit  le 
comble  ù  ses  peines,  et  sa  santé 
souffrit  beaucoup  de  tous  les  cha- 
grins qu'il  éprouvait.  Il  résolut 
alors  de  quitter  l'Europe,  où  îl 
ne  s^atteudait  plus  qu'à  des  mal- 
heurs, et  de  faire  un  voyage  dans 
rindostan  et  au  Tibet.  Il  entre- 
prit, en  conséquence,  l'étude 
des  langues  orientales;  mais  la 
mort  vint  bientôt  l'arrêter,  et 
mettre  un  terme  à  ses  peines.  Il 
mourut  à  Paris,  le  la  janvier 
*7949  »  peine  Hgé  de  4o  ans.  Par- 
mi les  écrits  qu'il  a  laissés,  on  re- 
marque :  I*  Voyage  autour  du 
monde  sur  le  vaisseau  La  Résolu^ 
tiorin  commandé  par  te  capitaine 
Cook^  dans  les  années  1772-1775, 
Londres,  17^7,  a  vol.  in-4^  Cet 
ouvrage,  écrit  en  anglais,  a  été 
traduit  en  allemand  par  Focster 
et  son  père,  qui  y  firent  quelques 
additions.  Cette  traduction  a  été 
imprimée  i\  Berlin,  en  a  vol.  in- 
4%  en  1779  ^^  '7^0,  et  a  eu  une 
nouvelle  édition  en  4  vol.  in-8% 
en  1 784.  2"  Réplique  aux  remar^ 
ques  de  M.  Pf^ales  sur  la  relation 
du  dernier  voyage  de  Cook^  publiée 
par  M.  Forster,  Londres,  1778, 
1  vol.  in- 8";  3"  Mélanges  ou  Essais 
sur  la  géographie  morale  et  natu- 
relle, l* histoire  naturelle  et  la  phi- 
losophie usuelle^  Léipsick,  et  Ber- 
lin, 1789-1797,  6  vol.  in-8*,  en 
allemand.  Les  a  derniers  volâ- 
mes, qui  portçnt  aussi  le  titre 
d'Écrits  politiques  de  J.  Forster, 
ont  été  publiés  par  Huber  après 
la  mort  de  l'auteur.  4''  Tableaux 
de  la  partie  inférieure  du  Rhin^  du 
Brahant^  de  la  Flandre,  de  la  Hal" 
lande,  de  l'Angleterre,  delaFran-^ 
ce,  pris  dans  les  mois  d^  avril,  de 


FOR 

mai  et  de  juin  1790,  Berlin^  1791- 
1 794>  3  vol.  in-8*.  Hiiber  fit  pa- 
ruilre  le  deriiior  volume)  qu'il 
augmenta  d*une  notice  sur  Tau- 
leur.  Cet  ouvrage  a  été  traduit 
en  hollandais  et  en  français.  Fors- 
ter  est  auleur'do  plusieur»  bro- 
chures politiques  en  allemand; 
de  quelques  mémoires  et  pro- 
grammes sur  rhistoire  naturelle, 
publiés  séparément  dans  des  re- 
cueils de  sociétés  savantes;  de 
plusieurs  morceaux  dans  les  jour- 
naux anglais  et  allemands;  et 
d'un  grand  ndmhrede  traductions 
en  allcnjand^  de  voyages  et  de 
divers  autres  ouvrages  écrits  en 
anglais  et  en  français.  On  trouve 
dans  le  dictionnaire  publié  par 
Meusel,  une  liste  trés-détailléc 
des  ouvrages  de  Forster.  On  re- 
marque dans  ses  écrits  beaucoup 
de  mauvaise  humeur  contre  l'An- 
glelerre,  et  l'on  n'en  sera  point 
^u^pris  si  Ion  pense  ù  la  conduite 
injuste  que  le  gouvernement  an- 
glais avait  tenue  envers  son  père. 
FORSTER  (  George), ne  nous 
est  connu  que  par  son  hardi  voya- 
ge ,  dont  il  nous  a  donné  une  re- 
lation intéressante.  En  17B2,  il  se 
trouvait  dans  l'Inde  comme  em- 
ployé civil  au  service  de  la  compa<> 
gnie  des  Indes  r)rientales, lorsqu'il 
conçut  le  projet  de  revenir  en 
Europe  par  le  nord  de  Tlndc  et 
de  la  Perse.  Malgré  les  périls  de 
tout  genre  auxquels  il  pouvait  se 
trouver  exposé,  malgré  les  fati- 
gues et  les  diflicultés  sans  nom- 
bre qu'il  devait  avoir  à  surmon- 
ter, il  eut  le  courage  de  l'entre- 
prendre. Il  connaissait  les  langa- 
ges, les  coutumes  et  les  prati- 
(|(ies  religieuses  des  contrées  qu'il 
devait  traverser;  il  prit  doue  le 


FOR 


a53 


eostume  oriental,  et  partit  de 
Calcutta  9  au  mois  de  mai  178a. 
11  ne  s'attacha  pas  à  suivre  une 
route  directe  ;  il  évita  le  pays  des 
Seicks,  par  des  raisons  de  sûreté^ 
et  visita  le  royaume  de  Cache- 
mire, si  célèbre  dans  les  anna- 
les sacrées  des  Hindous.  Le  com- 
mencement de  son  voyage  fut 
heureux ,  et  lui  inspira  le  dessein 
de  visiter  le  pays  des  Usbccks» 
et  de  se  rendre  à  Bokara,  qui  se 
trouvait  peu  éloignée  de  la  route 
qu'il  devait  tenir.  Cependant  ré- 
fléchissant aux  dangers  qu'il  pour- 
rait courir  dans  ce  pays,  il  se  dé- 
termina ik  suivre  le  chemin  or- 
dinaire des  caravanes ,  et  à  passer 
par  Candahar.  Il  cessa  alors  de 
voyager  seul ,  mais  il  avait  besoin 
de  se  tenir  continuellement  en 
garde  contre  les  ohservatious  de 
ses  compagnons  de  voyage,  et 
surtout  d'être  bien  familier  avec 
le  langage  et  les  mœurs  religieu- 
ses des  pays  qu'il  traversait,  afin 
de  ne  pas  <^lre  reconnu  pour  é- 
tranger,  ce  qui  l'eût  exposé  à 
perdre  lu  vie.  Il  devait  donc  alors 
abandonner  sa  manière  de  vivre, 
se  priver  des  choses  nécessaires, 
ou  qui  auraient  pu  contribuer  \ 
adoucir  les  fatigues  d'une  course 
aussi  longue;  se  trouver  nuit  et 
jour  exposé  û  rîntempérie  de  la 
saison ,  et  se  contenter  d'une 
nourriture  ordinairement  mau- 
vaise. Enfin,  au  bout  d'un  an,  il 
se  trouvait  n'avoir  fait  encore 
que  900  lieues,  et  il  était  près  de 
la  partie  méridionale  de  la  mer 
Caspienne.  Il  demeura  encore 
deux  ans  éloigné  de  l'Angleterre. 
A  son  retour  ù  Londres,  Forster 
publia,  en  1785,  un  petit  ouvra- 
ge sur  la  mythologie  et  les  mœurs 


ao4 


FOR 


des  Hindous,  dans  lequel  il  ex- 
posa avec  beaucoup  de  lalent 
Je  résultat  de  ses  observaliuns. 
Il  est  à  regretter  que  ses  connais- 
sances niaient  pas  été  plus  géné- 
r.iles,  ce  qui  eût  rendu  sa  relation 
beaucoup  plus  instructive.  Ce  ne 
fut  qu*en  1790  que  cette  rela- 
tion utile  et  intéressante  com- 
mença à  paraître.  Forster  en  pu- 
blia le  1"  vol.  à  Calcutta,  où  il 
était  retourné,  et  il  préparait  le 
2"*  vol. ,  lorsque  la  mort  vint 
l*arré(er  dans  ses  travaux  :  il  avait 
été  choi>i  pour  être  envoyé  en 
ambassade  dans  Tempire  maralte; 
mais  à  peine  arrivé  à  Nagpour  , 
capitale  du  Bérar,  il  mourut  dans 
cette  ville,  en  1793.  Le  second 
volume  de  sa  relation  a  été  pu- 
blié en  179S,  sans  que  rien  ail 
pu  d(mncr  à  connaître  par  qui, 
et  de  quelle  manière ,  ses  papiers 
avaient  été  recueillis  et  apportés 
en  Angleterre.  Ces  deux  volumes 
ont  été  traduits  en  allemand,  par 
M.  Meiners,  professeur  de  philo- 
sophie à  l'académie  de  GœUin- 
gue  :  le  premier,  d'après  l'édition 
de  Calcutta,  en  i^pt);  le  second, 
•  en  1800.  Une  traduction  tVanyaise 
parut  à  Paris, en  i8o'^,  et  semble 
avoir  été  laite  sur  Tédition  alle- 
mande; elle  a  pour  litre  :  Foyage 
du  Bengale  à  Saint-Pétersbourg, 
à  travers  les  provinces  septentrio- 
nales de  l'Jnde^  le  Cachemire^  la 
Perse  ,  sur  la  mer  C as pien ne ^éic.^ 
suivi  de  l'histoire  des  Rohyllalis^ 
et  de  celle  des  Seicks,  par  feu 
George  Forster,  traduit  de  l' an- 
glais ^  avec  des  additions  ^tiCyO  s  o\. 
iu-S",  avec  2  cartes  géographi- 
ques, Tune  contenant  Pitinéraire 
de  George  Fori^ter,  et  l'autre,  le 
pays  de  Cachemire.  Ce  qui  donne 


FOR 

beaucoup  d'intérêt  à  la  relatîonr 
de  ce  voyage,  c'est  le  détail  qu'el- 
le renferme  sur  deux  nations  ^ 
rinde  peu  connues,  les  SeicKI 
et  les  Roh)rllahs.  Les  Rohyllahs, 
en  butte  à  Tambitiondes  Anglais, 
et  d'un  visir  de  l'empire  du.Mo- 
gol,  furent*  détruits,  vers  Van 
1775,  ne  pouvant  rébister  aux 
efforts  réunis  de  ces  deux  puis- 
sances. Les  Seicks  forment  uq« 
secte  religieuse ,  composée  de 
bramanisme  et  de  musulmanis- 
me,  et  méritent,  sous  cerapport, 
une  attention  particulière.  Cette 
nation,  établie  dans  la  provin- 
ce de  Lahor,  est  toute  guerrière, 
et  peut  réunir  cent  mille  cavaliers. 
FORSYTH  (Guillaume),  né 
en  1757,  dans  le  comté  d'Aber- 
deen,  province  de  l'Ecosse  sep- 
tentrionale, se  livra  de  bonne 
heure  à  la  pratique  du  jardinage, 
et  s'y  distingua  bientôt.  Arrivé  à 
Londres,  en  1763,  il  travailla 
sous  les  auspices  du  célèbre  Alil- 
ler,  jardinier  du  jardin  des  apo- 
thicaires à  Chelsea.  A  la  mort 
de  Miller,  en  1771,  Forsyth  le 
remplaça,  et  occupa  son  emploi 
jusqu'en  1784*  époque  où  le  roi 
le  nomma  surintendant  des  jar- 
dins royaui^  de  Saint -James  et 
de  Kensingion.  C'est  alors  que 
le  talent  de  Forsyth ,  encouragé 
par  une  telle  distinction,  prit  un 
nouvel  essor.  11  s'adonna  particu- 
lièrement à  l'étude  des  arbres 
fruitiers  et  forestiers,  et  s'occupa 
spécialement  du  remède  à  ap- 
porter aux  maladies  auxquelles 
ces  végétaux  peuvent  être  sujets. 
Son  travail  fut  couronné  du  plus 
grand  succès,  et  lui  flt  découvrir 
une  composition  qui  répondait 
parfaitement  à   ses   désirs.    Les 


FOU 

cxpôn'cnrrs  nuxqnollrn  il  aoiiimU 
(T,Ur(]<*conv(M*t(*,  (ix^n'.til  riilliMi- 
tipii  dr.^  ('oiniiii.HAdiri'M  du  n*v<^nii 
terriloriiil,  (pii  HrenU  Mit  cet  ob- 
jrU  iiii  rappori  lrài«-ii)t<Sr<'.^[(anl, 
dans  liMpHd  t^Vi  troiivtï  rxpoHC  U*- 
inrrilr  il<*  la  roinpotitidii  dont 
Forsvth  <!lai(  riiivoiilviir.  I«*iiti- 
lilr  dt!  .«a  ivcrtle  lut  hicMUAl  gô- 
iiôralcinnil  riTonniio,  rt  U^  roi 
l'nl  ^iippliô  d'arcurdrr  i\  Forsyth 
unt!  rrcoiiipciisr  qui  dovail  IVu- 
*^n^vv  i\  la  rcndri*  puhliqutu  re 
qui  <Mil  liru.  Forsyth  a  puldii'?  iH\ 
nufdais  :  i"  ()ks('i'vo(ivtis  sur  itit 
//iri/rt<//V.v,  fvs  tU^fnuts  tî  Usatcidmn 
tuurqiivis  ifis  arhn\s  à  fruit  n  et  if  s 
arhrf\s  /ortsiitTS  sont  sujt'ts^  l#on- 
iln'ï*,  i;'<)i,  in-8"  ;  Vi'T'raité  tte  la 
rutturr  r/»\«  nrhn's  fruitit'rn^  Lon- 
drvs,  iSo'.^,  in-.|".  CvX  ouvrage, 
traduit  imi  IVaii^^ain  t*u  180%)  « 
iu-8'\  a  viii  augnivutt;  de  luiles 
par  Piclrt-Mallvt,  rt,  t*u  tivs  ptu 
dtt  ItMiips.  a  (Ml  trois  éditions.  (1« 
savant  jardinier  •  qui  joignait 
hoaur.oup  dr  inodrslic  à  beaucoup 
do  nuTitv,  était  in«Muhn!  do  plu- 
>i<Mir9  sofMrtés  savantes.  Il  mou- 
rut à  Iiondres,  le  !}ir>  juillet  i8o4* 
FOin  lA  I) U'IinAN  (I.KCOMTEA* 
<;Ku:oi.K-JosKPii-FRAhvuis-XAviKii- 

riRRHR-FsrRIT-SlMON-PAIi|.>ANlOI- 

^K  i)r),  né  A  Avignon  «  le.  18  ff^,- 
vrirr  i^rU).  Son  père,  d'une  fa- 
uiille  ori^iiHiire  de  ()Atalogne«  (V 
tant  vi<;uier  d'Avignon,  apparte- 
nant alors  au  pape«  le  lit  tenir  sur 
l<'s  fonts  de  haptOnio  par  los  ma- 
gistrats di*  cette  ville,  de  ehnrun 
desquels  il  re^ut  un  nom.  Fnvoy6 
à  Téenle  Militaire  pour  y  l'aire 
ses  études,  il  en  sortit  en  I775« 
avee  le  gradt*  de  sous  lieutenant, 
et  entra  en  celle  qualité  au  régî- 
itient  du    Ruî    inraiitcric.     lUttis 


FOU 


a.'sr> 


bientôt,  appelé  à  Home  pour  de» 
aflliircs  qui  intoressuient  sa  lorlu- 
ne,  il  se  rendit  dans  cette  vilIcS 
et  Tut,  quelques  années  après, 
nonuiv's  iKir  le  pape,  colonel  des 
milices  d  infantorio  du  comtat Ve* 
naissin.ll  occupa  cet  emploi  jus- 
qu'il la  réunion  de  ce  pays  \\  In 
France  eu  tç\)i  ^  et  en  1811,  tut 
nommé  membre  do  la  légion- 
d'honneur.  M.  le  comte  Fortia 
<l*Urban  est  membre  de  plusieurs 
académies  et  sociétés  savantes* 
et  auteur  d'un  grand  ntmibrc 
d'ouvrages  qui  unnoncent  une* 
vaste  étendue  de  connaissances 
acquises,  mais  qui  contiennent 
cf^pcndanl  quelques  poradoxes. 
Nous  citerons  les  suivan>:r''rrAi/4< 
(i'arit/imt^tiqae  ,  in-8",  1 78 1 ,  nou- 
velle édition  1790;  itirm^  *71)'{* 
Cet  ouvrage,  qui  renferme  quel- 
ques vues  profondes  et  iu)uv elles, 
conlionl  plusieurs  problèmes  gé- 
néraux sur  les  divers  systèmes  de 
numération;  a"  PrinripcA  et  qurs» 
fions  tir  vwrafc  natuirttvA  verduu« 
1 78,1  y  in- 1  u  ;  Avignon ,  1 80!) ,  in- 
la;  Paris,  i8o/|,  iii-iu  :  5"  Jmu- 
srmnis  iittt^rairvs%  Yvenlun,  178/1, 
in  8";  f\^Traiti^  des  firo^trssions  par 
additions»  1 7o5,r)'"'  édition,  in-  8"; 
r>'  rir  de  Xénvphon^  suii^ie  d*un 
ea^trait  historique  et  raisonné  de 
ses  oavra^es^  '70^»  î»-8*;  <>"  édi» 
tion  grecque  et  latine  du  Traitt^ 
d* J rist arque  de  Samos.  sur  les 
distances  du  soleil  et  de  la  lune  ; 
la  première  qui  ail  été  publiée  en 
France ,  et  dont  ie  texte  a  été  re- 
vu sur  sept  manuscrits.  (le  traité 
n  été  augmenté  de  ïm^toire  de 
veux  qui  ont  porté  le  nom  d*jéviS'» 
tarqur^  avant  Aristarque  de  AV 
mos^  et  du  rommeneement  de  vtlte 
dtr's  philosophes  qui  ont  paru  avani 


a4o 


FOS 


d««.4usde  la  portée  moderne; d*uii 
er^pril  \ig011re11X9  facil.e  et  vaste; 
d'une  urdentf  i*eii.sil)ilité ,  il  c>t 
dour  de  trop  de  fiiniltcs  pour  être 
heureux,  et  de  trop  de  fougue,  de 
caprice  et  d'inconstanctr,  peut-ê- 
tre, puur  saisir  jamais  le  rang  é- 
levé  qu'il  mérite  parmi  Ie&  hom- 
mes qui  cultivent  leur  esprit. 

FUS!  t:K  (JoH>),iiIs  aîné  d'An- 
toine  Foster,  lord,  premier  baron 
de  Téchiquier  d'Irlande,  né  en 
1740*  dernier  orateur  de  la  cham- 
bre des  comumnes  d'Irlande , 
membre  du  parlement,  lord  delà 
trésorerie  d'Irlande,  garde  des 
archives,  et  gouverneur  du  comté 
de  Louth.  11  fit  ses  études  au  col- 
lège de  la  Trinité  à  Dublin,  et  pa- 
rut fiu  barreau  en  i^CiÔ.  Il  ob- 
tint bientôt  une  place  dans  le  par- 
lement d'Irlande,  et  y  représenta 
le  comté  de  Louth,  qui  Ta  depuis 
toujours  réélu.  John  Foster  se  fît 
remarquer  par  un  nouveau  systè- 
uie  de  lois  sur  les  grains,  qu'il  fit 
adopter,  et  par  son  attention  à 
encouragi^r  le  perfectionnement 
des  manufactures  de  toiles.  Éle- 
vé à  la  dignité  de  chancelier  de 
l'échiquier  d'Irhmde,  en  1785,  il 
résigna  cette  place  l'année  sui- 
vante pour  remplir  celle  d'ora- 
teur de  la  chambre  des  commu- 
nes, qu'il  conserva  jusqu'à  J'u- 
DÎon,  mesure  qu'il  combattit  avec 
beaucoup  de  force.  Nommé  de 
nouveau  chancelier  de  l'échi- 
quier d'Irlande,  en  180.',,  il  con- 
serva cette  place  jusqu'en  1812, 
11  a  publié,  en  i^f^o  :  i"*  Discours 
sur  le  bill  ayant  pour  objet  d*ac~ 
corder  aux  cathoiiques  d'Irlande 
le  droit  de  voter  à  l'élection  des 
membres  du  parlement^  in -8*.  Il 
prétend  que  ce  bill  aune  tcndan- 


FOU 

ce  directe  à  renverser  le  culte 
prote>tant,  et  à  sépairer  pour  tou- 
jours ce  royaume  de  lu  Grande- 
Bretagne.  *r  Discours  sur  l* union 
proposée  entre  la  Grande-Bretagne 
et  l'Irlande,  in-S*.  11  avait  épou- 
sé, en  1764,  une  ûlle  de  Thomas- 
Burgh,  qui  fut  créée  baronne  d*.0- 
riel  en  1790,  et  vicomtesse  de 
Serrars  en  1797  :  il  en  eut  un  fils, 
Thomas  Henri  Foster,  membre 
du  parlement  pour  Drogheda,  et 
une  fille  qui  fut  mariée  à  lord 
Daflerin. 

FOSTER  (msTMSs  Annb-Émb- 
linde],  romancière  anglaise,  na- 
quit à  iMargate,  en  1757,  et  y 
mourut  en  1789.  La  nature  avait 
réuni  en  elle  l'esprit,  la  beauté, les 
grâces  et  toutes  les  qualités  de  Pâ- 
me. Avec  tous  ces  avantages,  elle 
possédait  un  cœur  tendre  qui  cau- 
sa son  malheur;  car  un  attache- 
ment formé  à  rinsudese»parens, 
avant  qu'elle  eût  atteint  sa  16"* 
année,indispo8a  tellement  son  pè- 
re contre  elle,  qu*en  la  déshéri- 
tant, il  la  priva  de  5,ooo  livres 
sterling  de  rentes.  £lle  contracta 
successivement  deux  mariages 
qui  ne  l'enrichirent  pas;  ayant 
même  été  abandonnée  de  suisse- 
cond  mari,  elle  se  vil  exposée  ù 
toutes  les  horreurs  de  la.  plus 
profonde  misère.  Cependant  son 
intelligence  et  ses  talenslui  pro- 
curèrent les  moyens  de  l'adoucir 
un  peu.  Parmi  plusieurs  de  ses 
productions,  celle  qui  parait  la 
plus  digne  d'être  citée.  e>t  son 
roman  intitulé  La  vieille  fille  (The 
old  Maid).  Mistriss  Fo»ter  a- 
vait  4'^  *)i)>'^*  lorsqu'elle  mourut. 

FOUCAliLT  DE  La.LAKDIMA- 
DIË  (Louis,  marqvis  db)  •  était 
capitaine  des  chasseurs  de  Uai- 


KOli 

naiit  for^qn'il  fut  élif  député  de 
la  iioblr>î».s«î  du  Pérl{?<)rd  nul  é- 
t«lî»-{;t»nérnii)i,  en  »7H<).  Né  nvrc 
lin  otinu'N're  vrnlrnt  vi  emporté 9 

tiiilÎMaii  ardont  de  la  monnrchN!, 
onnirill  t;nihMH5a  nvor  chuleur 
Ia  di'ft  nsc.  du  trônn  cl  de  In  n<r- 
blrssc  ;  maïs  dépouryn  d'e^prîl  et 
de  talent  4  il  ne  yc  At  connaître 
dans  celte  asHomblée  que  p»r 
rrmpoplcmcnt  et  la  VH)l«'ncc 
qti'il  mit  n  sontciiir  le»  prérogn- 
tive»féodal<*9  et  stirnnnécs  que  ré- 
prouvaient également  In  phlloso- 
phio  Jn  justire.rcftprtt  du  hiècte,et 
la  volonté  nationale;  inni»qu*ufre 
l'ariion  in^iUi^ét» »*o!fAtin»il  A  fcni- 
loir  maintenir.  (I  était  ccpendaût 
douédSm  instinetnfftupelpouflèff 
hilérOtH  de  son  ordre,  ce  qui  faisAK 
dire  X  AliralFfiiii  :  vQu*il  redoufait 
f>  plus  sou  ^\'n$  ho*>  sf*UM  que.  Vtift^ 
«prit  et  Téloquenee  de  hc.iueoup 
n  d'autres  membres  du  cAlé  droit.  0 
Indigné  contre  les  genn  de  la  eour 
qui,  f;or(çé.i  des  bleulaits  du  roi, 
rahaiidonuaient  lArbement,  il  de- 
ni;uida,(lau*)la«)éaneenoc(urnedii 
/Il  Hofii  i7H()  :  «Que  le  Morifloe  h 
"faire  fCii  eeliii  des  pensions,  que 
uloos  le»  courtisan»  .soutiraient 
»de  la  pure  subslanre  de»  nim* 
»pa«;nes.  »  I.e  i5  a\ril  i?«)0,  il 
»*npi>osH  nu  ri'jet  de  sa  motion 
tendant  i^  déclarer  na(i(»nale  la 
reli{ri(fh  rathfdique.  Menm  é  dans 
une  séance  orageuse  d'être  en* 
voyé  i\  l'Alibaye,  il  osa  défier  le 
côlé  f»nucbe,en  déclarant  avec  son 
coJh'f'ne  el  .^<»n  ami  Faucijjiil  : 
t'Quil  ne  restait  plus  d'iiriirc 
«p  irii  '\  pren<lre  que  de  tomber 
«»à(îoii|iîs  de  sabre  sur  ces  b....* 
»  là,  »>  et  sorlil  de>  bancs  In  canne 
i\  \\  main  comme  pour  joindre 
rexérniion   i\   la   menace.   Le  4 

T.    VII. 


FOU 


'i/|i 


)anvier  f^Qu  II  parla  en  faveur 
des  ecclésiastiques  qui  refusaient 
de  prt^tcr  le  ferment  d  la  nouvel- 
le constitution.  Le  16  février,  il 
annonça  que  plusieurs  cbAieaut 
avalent  été  brt^lés,  et  demanda  h 
répression  des  délits  par  la  force, 
•t  nan  par  des  adr€s^es  au  peu- 
ple 4  a|offtnnt  qu'il  ne  croyait  pas 
i\  la  prophétie  faîte  A  la  tribune  : 
v  Que  btenlAc  foute  la  France  sair- 
t»ruil  lire.v  II  combattit  ensuit«'  In. 
toi  sur  le  duel ,  parla  plusieurs 
fois  contre  les  clubiv,  et  lut  uti  des 
sîgnftiaires  des  protestatiorrs  des 
ta  et  i5  seplemltre  i^fp,  contre 
les  (Amniremens  de  rassembléi^ 
ronsUtuante.  Il  émifjfra  après  la 
se«»i6ii»  el  servit,  en  i;92*  i\  Ta- 
tam-pirde  de  Tarmée  des  princes 
flores  de  Louis  XVI;  il  pas>a,  en 
lygîV,  A  celle  de  Coudé,  et  y  lut 
employé  comme  ofTIrirr  <lans  les 
corps  nobles,  fêtant  rentré  en 
France  après  ramnistle  de  Tan 
10,  H  ^u»  retira  (im*  Min  chOtrau 
de  l/ardim«rdie,  où  il  resta  jusqn'A 
sa  mort,  irrrlvée  en  iHo^j.  Il  lut  é* 
ci*ayépnr  la  chute  d*un  mur  qtrii. 
faisail  ré]»arer. 

FOUCHÉ  (JosRPH,  ©re  ftO- 
TKANTi!).Ce  p<;rsorina^e,  qui  a  tant 
influé  sur  les  destinées  de  la  Fran- 
ce  f  mérite  une  attention  parti* 
Ctiliére.  Fouehé,  fils  d'un  capi- 
taine de  navire  murchaivd,  naquil 
iV  Nantes,  le  39  mai  r;(J.>.  Il  clu- 
dra  au  collège  de  l'Oratoire  de 
Nantes,  et  connue  il  se  destinait  \ 
la  navigation,  il  s'appliqua  aux  m.v 
thématiques.  (iCpendani  lorsqu'il 
fut  en  fljçe  d'einbra."«^t;r  une  pro- 
fession, il  remm^^a  A  la  mer,  et  of\* 
tra  dans  la  congrc^aticm  de  l'Ora- 
toire, consacrée  A  l'ensei^Mieiiient 
public.  Roçil  à  rinslttution  de  Pu- 

16 


a4a 


FOU 


ris,  il  passa  comme  professeur  à 
ArraS)  à  Niort,  à  Vendôme,  à  Juil- 
ly;  et  la  réfolution  le  surprit  pré- 
fet des  classes  du  collège  de  Nan- 
tes à  Tâge  de  a5  ans.  U  jouissait 
déjà,  dans  cette  ville,  d'une  espèce 
d'illustration  qu'il  a?ait  acquise 
en  montant  dans  un  aérostat  à  l'é- 
poque où  la  science  cherchait  à 
tirer  parti  'de  cette  découverte  : 
une  carrière  inconnue   s'ouvrait 
devant  lui,  il  n'hé:»ita  pas  à  la  ten- 
ter, et  se  fit  aussitôt  remarquer 
par  son  enthousiasme.    Membre 
assidu  de  la  société  patriotique  de 
Nantes,  dont  il  avait  été  fonda- 
teur, il  acquît  par  l'énergie  de  ses 
discours  et  l'audace  de  ses  pro- 
positions  une  popularité  qui  le 
porta  à  la  convention  nationale, 
comme  député  du  département^de 
la  Loire-Inférieure.  Le  talent  de 
la  tribune  manquait  à  Fouché;  il 
brigua  les  missions,  et  se  fit  en- 
voyer, en  juillet   179^)9  dans  le 
département  de  l'Aube,  où  le  re- 
crutement éprouvait  des  difficul- 
tés. Tous  les  obstacles  s'aplani- 
rent devant  l'adresse  et  le  talent 
du    représentant.     La    jeunesse 
de  l'Aube  se  forma  en  bataillons, 
et  se  précipita  vers  les  frontières 
menacées.    De   retour  à   Paris, 
Fouché  prit  une  part  très- active 
aux  discuîïsions  que  fit  naître  le 
procès  de  Louis  XVI  ;  il  surpas- 
sa même  en  véhémence,  sur  la 
question  de  l'appel  au  peuple,  ceux 
de  ses  collègues  dont  la  réputa- 
tion révolutionaire  était  la  mieux 
établie.  Voici  comme  il  s'exprima 
à  ce  sujet,  et  nous  ne  rapportons 
ce  discours  que  pour  faire  juger 
d'un  coup  d'œil  l'énorme  distan- 
ce qu'il  lui  a  fallu  parcourir  pour 
arrivera  un  ministère  de  confiao- 


FOU 

ce,  sous  le  règne  de  Louis  XVIIL 
«Je  ne  m'attendais  pas,  dit-il,  à 
«énoncer  à  cette  tribune  d'autre 

•  opinion  contre  le  tyran  que  cel- 
»le  de  son  arrêt  de  mort.....  Il 
«semble  que  nous  sommes  ef- 
»  frayés  du  courage  avec  lequel 

•  nous  avons   aboli   la   royauté. 

•  Nous  chancelons  devant  l'om- 

•  bre  d'un  roi Sachons  pren- 

•  dre  enfin  une  attitude  républi- 

•  cainel  sachons  nous  servir  du 

•  grand  pouvoir  dont  la  nation 

•  nous  a  investis!  Sachons  faire 

•  notre  devoir  en  entier;  et  nous 

•  sommes  assez  forts  pour  souraet- 

•  tre  toutes  les  puissances  et  tous 
»  les  événemens.  Le  temps  est  pour 

•  nous  contre  tous  les  rois  de  la 

•  terre.  Nous  portons  au  fond  de 
•bos  cœurs  un  sentiment  qui  ne 

•  peut  se  communiquer  aux  diffé- 

•  rens  peuples  sans  les  rendre  nos 

•  amis,  et  sans  les  faire  combat- 

•  tre  avec  nous,  pour  nous  et  Gon- 

•  tre  eux.*  Il  vota  ensuite  la  morl 
sans  appel  et  sans  sursis.  Chargé 
d^une  nouvelle  mission  dans  le 
département  de  la  Nièvre,  Fou- 
ché y  propagea  des  principes  qu'il 
croyait  philosophiques  et  qui  n'é- 
taient qu'insensés.  C'est  lui  qui 
fit  graver  ces  mots  sur  les  portes 
des  cimetières  :  «  La  mort  est  un 
sommeil  étemeL  »  Tel  était  le  funes- 
te résultat  de  tant  de  sièclA  d^n- 
tolérance  et  de  fanatisme.. L'es- 
prit humain,  dégagé  de  tous  êts 
liens,  franchissait  même  les  limi- 
tes de  la  raison,  filais  cette  ivres-» 
se  ne  pouvait  être  que  pas^gè* 
re.  Le  sentiment  religieux  est  u- 
ne  puissante  affection  morale; 
elle  saisit  la  conscience,  et  se  trou- 
ve dans  tous  les  cœurs;  l'homme' 
ne  lui  échappera  jamais.  Oeren  q 


FOU 

Ot'lèhrc  par  .sn  miitsiou  de  la  Nié- 
Tic,  Fouché  fut  déftigné  pour  ac- 
toiripagrier  à  LyoD  Cûllot-dlier- 
boi»,  l*un  des  plu»  farouches  pro- 
consul» de  IVipoque.  Le  nom  de 
FcHiclic  Ac  trouva  nu  bas  de  tou- 
Ics  les  Diissives  révolulionuairesy 
ni  de  toutes  les  proclamations  de 
son  collègue  :  mais^  il  parait  qu'il 
ne  s'éleva  pa^ à  sa  hauteur,  etqu'il 
fut  accessible  à  queluue  senti- 
nient  d'humatiité  et  de  justice; 
car  il  ne  tarda  pas  à  rire  dénoncé 
aux  jar.obins  <le  Paris  comme  un 
coni«[)irateur  et  un  ennemi  de  la 
liberté.  Robespierre  se  mit  ù  la 
tête  de  ses  dénonciateurs;  et  com- 
me unti  accusation  de  Aobespier- 
re  était  un  arrOt  de  mort,  Fouché 
»e  réunit  secrètement  à  Tallien, 
à  L(:g<!fidre,  et  aux  autres  con- 
ventionnels qui,  pour  sauver  leur 
vie,  méditaient  la  fameuse  jour- 
née du.<)  thcnnidor.  Aobespierre 
succomba  dans  la  lutte,  et  une 
nouvtille  époque  révolutionnaire 
commi^nça.  Le  royalisme  se  joi- 
gnit ù  la  réaction  républicaine  y 
contre  le  pouvoir  meurtrier  et  dic- 
tatorial de  Aobespierre  et  de  ses 
partisans.  Cette  apparition  inat- 
tendue du  royalisme  divisa  le» 
républicains.  Une  nouvelle  oppo- 
sition* ailectant  des  principes  plus 
austères  de  démocratie,  se  forma 
contre  les  chefs  de  thermidor,  et 
s'efforça  de  ressaisir  le  pouvoir. 
Ces  efforts  furent  nommés /a  rc;;f^* 
piration  de  Babeuf.  Fouché  fut 
impliqué  dans  cette  affaire  ;  dé- 
noncé de  nouveau  ù  la  conven- 
tion,  il  fut  exclu  de  rassemblée, 
et  décrété  d'accusation  sur  la  pro- 
positiofi  de  Boissy-d'Anglas,  le 
i'i  thermidor  an  5  (9  août  1795;. 
IwMjehé  s'ensevelit  dan»  unepro* 


FOU  'i/|5 

fonde  retraite,  d'où  il  ne  sortit 
{\u'ik  la  suite  d'une  anmistie  géné- 
rale, prononcée  ùi  l'occasion  de  lu 
constitution  de  l'an  5.  Après  avoir 
jeté  un  coup  d'oeil  sur  la  situa- 
tion des  partis,  il  se  relira  avec 
sa  famille  dans  la  vallée  de  Mont- 
morency, où  il  vécut  assez  long- 
temps dans  la  médiocrité  ;  il  nu 
s'était  point  enrichi,  non  plus  que 
la  plupart  de  se»  collègues,  dann 
les  mission»  qu'il  avait  remplies. 
Le  règne  de  la  corruption  et  dci 
grande»  fortunes  n'était  pas  en- 
core arrivé.  Fouché  conserva  il 
cependant  quelques  relations  a  - 
vec  le»  puissances  du  jour.  Il  é- 
tait  mûri  par  l'expérience,  il  pou- 
vait apprécier  alors  les  homme*« 
et  les  choses.  En  septembre  1 7<jH, 
le  directoire  lui  confia  les  fonc- 
tion» d'ambassadeur  près  de  la  ii> 
publique  Cisalpine,  en  rejnplacc- 
inent  de  Trouvé  ,  depuis  baron  , 
depuis  rédacteur  du  Conservateur, 
Fouché,  ik  son  arrivée  ik  Milan  , 
trouva  la  république  cisal()ine  . 
divisée  en  deux  partis,  dont  l'un  é< 
taitsoutenu  parlesdirecteursKew- 
bell,  Merlin  et  La  Aévei Hère-Lé' 
paux,  et  l'autre  p^ir  Barras.  Jou- 
bert commandait  rarmée  françai- 
se; ce  générai,  dévoué  à  la  patrie, 
doué  d'une  imagination  ardente 
et  du  caractère  le  plus  énergique, 
s'entendit  IdftntAt  avec  Fouché, 
dont  il  devint,  de»  cette  époqu*' , 
Taini  particulier.  La  proehaiiie 
arrivée  des  Autrichiens  et  des  lins* 
se«*  agitait  l'Italie.  Fouché  adre.^- 
sa  au  directoire  ci^talpin  un  mes- 
sage relatif  aux  con<«pirations  tra- 
mées contre  l'existence  de  la  ré- 
publique, et  l'exhorta  ù  dévelop- 
per une  énergie  égale  aux  dangers- 
qui  la  menoçaient.  «  Citoyens  di- 


^44 


FOU 


n recteurs,  disait-îK  élevés  vos  fl* 
•  mes  au  niveau  des  évéueinens; 
tfne  vous  inqniclet  pas  de  Tave- 
»iiir.  La  solidité  des  républiques 
«est  dans  la  nature  des  choses;  la 
é  victoire  et  la  liberté  couvriront 
«le  monde.  »  Cette  conduite  dé- 
plut à  la  majorité  du  directoire , 
qui  n'afait  prétendu  envoyer 
qu'un  agent  à  Milan,  et  non  un 
dictateur;  Fouché,  rappelé  avec 
iniprob'aticm,  maid  assuré  de  Tap- 
pui  de  Barras,  retenu  par  les  cou- 
tils de  Joubert,  et  décidé  par  sa 
propre  énergie ,  refusa  d'obéir, 
irrité  de  ce  refus,  le  directoire 
chargea  Uivand,  ancieU  collègue 
de  Fouché,  et  qui  venait  le  rem- 
placer, de  le  fufre  arrêter  et  con- 
duire ù  Paris.  Cet  ordre  he  pouvait 
être  exécuté  sans  Taveu  de  Jou- 
bert,  et  ce  général  s*y  refusa.  Il 
fallut  négocier,  le  directoire  s'a- 
paisa, et  Fouché  revint  à  f^aris 
sans  autre  occupation  que  de  sui- 
vre attentivement  la  marche  des 
événemens,  qui  rendaient  chaque 
jour  plus  probiible  la  chute  pro^ 
chaîne  du  directoire,  et  le  renver- 
sement de  la  constitution  de  Tan 
3.  lin  noufeiiu  directoire  ayant 
été  formé,  Jonbert  fut  nommé 
commandant  de  Paris,  et  Fouché 
reçut  une  mission  en  Hollande. 
L'époqne  où  nous  sommes  arri- 
vés était  très-critique,  et  tnena- 
çail  la  Fniuce  d'une  complète  dis- 
solution. Le  gouvernement  était 
S£>ns  force,  l'anarchie  régnait  dans 
Pintérieur,  le  crédit  était  perdu  , 
les  armées  déunée;*  de  toutétaient 
découra<;ée8,  et  l'ennemi  mena- 
çait nos  frontières.  Dans  ces  cir- 
coni>tances,Fourlié  fut  rappelé  de 
Hollande,  et  chargé  du  ministè- 
re de  la  police.  Depuis  ce  mo- 


POU 

ntent,  Itk  vie  de  Fouché  est  tonte 
politique.  Les  mouvemetisirrégu* 
liersde  la  révolution,  les  nombreu- 
ses vici!*5itudes  dont  il  avait  été  té*> 
moin  et  victime,  les  manoeuvres 
des  partis  tantôt  victorieux,  tantôt 
vaincus,  Popiuiûtreté  de  la  éoa- 
Iftlon  étrangère,  les  attaques  ou- 
vertes du  royalisme,  la  coUnais- 
sauce  parfaite  des  chefs  pôpulaî' 
res.  Pavaient  convaincu  que  les 
rêves  de  la  pure  démorrulie  M 
convenaient  point  à  Pétat  de  la 
société  eh  France,  et  que  l'état  ne 
se  reposerait  que  sous  une  consti- 
tution qui  donnerait  plusd'intens^* 
té  au  pou  voir  exécutif  que  laçons* 
titution  de  l'an  5.  Les  choses  en  è« 
talent  venues  au  point  que  la  plu- 
part des  hommes  qui  avaient  em- 
brassé la  révolution  avec  ardenr, 
ne  voyaient  de  garantie  pour  les 
intérêts  généraux,  que  dans  un 
gouvernement  armé  de  tous  les 
moyens  possibles  de  répression. 
A  peine  Fouché  fut-il  installé  au 
ministère  de  la  police,  qu'à  la  sui- 
te d'un  rapport  sur  les  sociétés 
populaires,  foyer  toujours  brO^- 
laiit  d'agitations  révolutionnai* 
res,  il  fit  fermer  la  salle  du  Ma- 
nège, où  se  rassemblaient  leshom- 
tties  les  plus  ardens  de  Pépoquc. 
11  fallait  cependant  un  chef  aul 
nouvelles  vues  adoptées  par 
Sieyes,  Fouché,  et  tous  ceux  qui 
voulaient  faire  sortir  de  la  révô-> 
lution  un  gouvernement  stal)le  et 
régulier.  Le  choix  tomba  sur  \n 
général  Joubert;  il  accepta,  mais 
assez  de  gloire  ne  s'attachait  pas 
encore  â  son  nom  :  il  fallait  avoir 
sauvé  la  France  avant  de  la  gou- 
verner. Joubert  fut  nommé  géné- 
ral de  Parmée  d'Italie;  mais  la 
fbrtuDc  ne  seconda  pas  ses  pro- 


FOO 

jeté;  i\  partit,  rencontra  Swiir* 
row  €n  nvonl  de  Novi,  et  Ihv^ 
nue  hiilaille  Auf^s  laquelle,  aprèi 
dei»  ()rof|i{;e»,j4^  vaiienr,  il  perdit 
iai'ie,  hii»»ant  ù  Nnrean  le  «oîn 
de  sHuvtr  lea  débris  de  »on  ar-r 
mée.  Cet  événemcent  amena  le  |8 
t^nimaire.  Bonup^rtf?»  qui  »^  cork 
«uniiiit  en  K^ypte,  ayant  npprij» 
Vt{i\i  des  chp^i'*^  <in  France,  h^Ht 
bandonna  à  In  i'orlune,et  débar- 
qua ioul~à-cunp  i»Mr  les  côtes 
de  Provence.  Pèslors^  toutes»  le» 
incertitudes  de  Fouehé  furent 
fixées;  il  s'unit  étroitement  à  ca 
général,  et  devint  Tun  des  prin-^ 
cipaux  inftl4'umens  de  son  éléya- 
tion,  en  lui  rattachant  tous  les  in* 
térets  nés  de  la  révolution)  qn*é? 
pouvantait  l'immensité  des  dan- 
gers  dont  la  république  était  me- 
nacée. Le  1 8  brumaire  eut  lieu;  la 
coui^iitutinn  de  Tau  8  fut  adoptée; 
et  le  premier  consul  9  appuyé  sur 
Tarmée  et  sur  les  nouveau:^  inté- 
n'tH,  exerça  un  pouvoir  qui  de? 
vait  bientôt  franchir  toutes  les 
bornes.  Fouché  c/H1«crva  le  poir? 
tefeuille  de  la  police ,  ai  ab  fit  im 
système  de  conduite  i»ropre  à  0/1 
noAJvelle  situation.  1|  apportait  à 
lionaparte  tout  le  poids  dtf  Vm^ 
(luenee  réirolutionnaire.  Cette  p/i- 
ftilion  ne  convenait  point  au  pr^ir 
mier  C'Onsiil»  qui  n*accorda  ja- 
mai>»»  son  miuihtre  une  conliaiica 
tilimilée.  Bonaparte  regardait 
Fouché  commn  Tinstrumenl  a- 
vec  liequel  jl  |)ourra|t  au  besoiii 
frapper  sans  se  compromettra» 
les  pat'ij:jans  d9  la  famille  des 
Bourbon  et  les  émigrés  jqne  s^ 
politique  faisait  rentrer.  C»i  ins- 
trument nVlait  pas  assies  dociUt, 
Foiiché,  fatigué  d<e  sa  renommée 
révolutionnaire,  cbercbaitàlaiair 


FOU  «45 

re  oublier.  Ses  valons  étaient  ou<- 
verts  à  tous  lesconjleS)  les  ducs  et 
les  mar()ui.s  de  raucien  régime, qui 
ne  manquaient  pas  de  s'y  rendre, 
et  qui  faisaient  une  cour  assidue 
au  régicide,  dont  plus  tard  ils  ont 
demandé  Texil  à  grands  cris.  Des 
femme#  titrées  devinrent  lesamief 
intimes  de  M"*  Fouché,  femme  df 
beaucoup  d'esprit,  qui  les  traitait 
sans  cérémonie.  On  trouverait 
les  plus  grands  noms  de  Tancien- 
ne  monarchie  parmi  les  espions 
de  Fouché.  Les  ingrats  Tnnt  mé* 
connii  depuis;  niais  leur  honte 
est  assez  avérée,  et  ne  laisse  pat 
de  faire  quelque  tort  au  parti  a-t- 
ristocratique.  Dans  le  même 
temps,  Fouché  protégeait  ses  an- 
ciens amis,  et  balançait  ainsi  a- 
vec  adresse  les  opinions  diverses 
et  les  intérêts  opposés.  Gi'pendant 
un  événement  inattendu  ébranla 
son  crédit.  L'explosion  de  la  ma- 
chine infernale  eut  lieu  ,  et  les 
premiers  soupçons  se  portèrent 
sur  les  jacobins.  Le  premier  con- 
sul revenait  de  l'Opéra.  Les  di- 
gnitaires, les  ministres,  lesgrandft- 
o(Tii;iers,  les  courtisa  us  de  toute  es- 
pèciB  étaient  rassemblés  aux  Tui- 
leries, u  £/t  bien,  dit  le  premier 
consul  en  s'avunçant  avec  colère 
vers  Fouché,  direz-vous  encore  quê 
ce  sont  des  royalieien?^  Fouché, 
mieux  instruit  qu'on  ne  le  sup-^ 
posait,  répondit  avec  sang-froid  ; 
uSans  doute  je  le  dirai,  et  qui  plue 
n03tfje  le  prouoeraL^CeUe  paro- 
le causa  un  étonnement  génjéral; 
la  preuve  fut  acqui>e»  et  ce  cri-r 
me  de  l'aristocratie  fit  une  im- 
pression profonde  sur  l'esprit  d« 
Bonaparte  :  on  peut  rapportxT  à 
ee  fait  l'cK^iA^utioo  du  duc  d'Enr 
gbien.  CepiiDdapt  U  importait  A 


.46 


FOU 


Fouché  de  prouver  au  premier 
consul,  qiril  reillait  sur  les  cons- 
pirations réTolutionnaires  comme 
sur  les  complots  royalistes.  Une 
autre  machine  infernale,  qu'on 
trouva  chez  un  nommé  Chevalier, 
qui  fut  condamné  à  mort,  lui  en 
lournit  Toccasion.  Il  proposa 
Texil  de  plu^ieurs  individus  con- 
nus par  leur  attachement  aux  i- 
dées  démocratiques,  et  des -lors 
il  >'étahlit  plus  de  conGance  en- 
tre Bonaparte  et  son  ministre.  Il 
faut  dire,  à  la  louange  de  l'un  et 
de  l'autre ,  que  le  terrihle  jeu  de's 
con>pirations  imaginaires,  ef- 
frayante ressource  des  partis  fai- 
bles, et  des  gouvcrnemens  plus 
faibles  encore,  n'a  jamais  été  à 
Tusage  du  régime  consulaire  ou 
impérial,  «t  L'Europe  doit  savoir 
»  qu'on  ne  conspire  pas  contre  moi,  » 
dirait  Bonaparte,  et  ce  mot  ren- 
ferme la  pensée  d'un  homme  fait 
pour  gouverner.  Fouché  se  mon- 
tra, pendant  toute  la  durée  du 
consulat,  attaché  aux  intérêts  de 
M""  Bonaparte  (Joséphine  Beau- 
harnais)  ;  il  affaiblissait  ainsi  Tin- 
fluence  de  Lucien,  qui  avait  le 
portefeuille  de  l'intérieur,  et  a- 
yait  établi  une  police  en  opposi- 
'  tiou  avec  la  sienne.  Ce  ne  fut 
qu*après  la  paix  d'Amiens  que  Bo- 
naparte se  crut  en  mesure  de  se 
pas^ier  de  Fouché.  Le  ministère 
de  la  police  fut  supprimé,  et  ses 
attributions  réunies  à  celles  du 
miniïière  de  la  justice.  Fouché 
fut  nommé  sénateur,  et  titulaire 
de  la  sénatorerie  d'Aix.  Il  resta 
21  mois  éloigné  des  affaires,  sans 
rien  perdre  de  son  activité.  Sou- 
vent, dans  sa  terre  de  Pont-Car- 
ré, bien  d'émigré  qu'il  avait  ac- 
quis de  l'état,  mais  dont  il  avait 


FOU 

payé  l'exacte  valeur  à  son  pro- 
priétaire; plus  sou  vent  à  Paris,  où 
Il  possédait  un  h/Mf*L  rue  du  Bac, 
Fouché  ne  contirf#nit  pas  moins 
d'être  le  centre  auquel  se  ratta- 
chaient tous  les  intérêts  de  la  ré- 
volution. C'est  surtout  à  cette  po- 
sition habilement  soutenue,  qu'il 
dut  et  les  ménagemens  du  pre- 
mier consul,  et  son  rappel  au 
ministère.  La  conduite  du  gou- 
vernement anglais,  la  certitude 
de  la  malveillance  des  autres  gou- 
vernemens  européens ,  les  espé- 
rances et  les  projets  des  royalis- 
tes, manifestés  par  les  complots 
de  Georges  et  de  Pichegru,  don- 
nèrent à  Bonaparte  la  conviction 
qu'il  avait  encore  des  résistances  à 
vaincre  pour  consolider  son  exis- 
tence politique;  etqu'il  ne  pouvait 
se  séparer  sans  inconvénient  des 
intérêts  populaires  de  la  révolu- 
tion. Fouché  en  paraissait  le  re- 
présentant, et  Fouché  fut  rappe- 
lé au  pouvoir.  A  cette  époque, 
Lucien,  à  la  suite  de  son  mariage, 
qui  avait  excité  de  vives  querel- 
les entre  lui  et  Bonaparte,  venait 
de  se  retirer  en  Italie.  Ainsi  au- 
cun obstacle  ne  contrariait  plus 
l'bifluence  de  Fouché; elle  devint 
aussi  étendue  que  le  permettait 
le  caractère  de  Bonaparte.  L'in- 
térêt de  l'un  et  de  l'autre  était  de 
consolider  le  nouvel  ordre  de 
choses,  qui  paraissait  rendu  plus 
stable  par  l'établissement  du  ré- 
gime impérial.  Ils  y  travaillèrent 
chacun  dans  ^on  sens.  Fouché 
chercha  à  rallier  à  la  nouvelle 
dynastie,  et  ses  anciens  amis,  et 
les  royalistes  qui  s'étaient  cour- 
bés sous  un  sceptre  qu'ils  regar- 
daient comme  usurpé.  Cette  mar- 
che fut  suivie  avec  succès.  Lc^ 


FOU  i 

grands  corps  constitués  9  le  sé- 
nat, le  corps-législatif 9  l'univer- 
sité ,  les  tribunaux,  comptèrent 
parmi  leurs  membres  des  hom- 
mes notables  de  la  convention 
et  des  autres  assemblées  populai- 
res, ainsi  que  des  personnages  de 
Tancien  régime ,  et  des  transfu- 
ges de  Coblentz;  la  Vendée  elle- 
même  et  la  chouannerie  donnèrent 
des  serviteurs  à  Napoléon.  Il  ad- 
mira Tempressement  avec  lequel 
de  vieux  courtisans  de  Versailles, 
des  émigrés  de  Tarmée  de  Condé 
portaient  ses  couleurs  et  peu- 
plaient ses  antichambres;  il  a- 
voua  qu'on  ne  pouvait  les  égaler 
pour  le  service  domestique  »  et 
qu'il  était  difficile  d'avoir  de  meil- 
leurs valets.  Tout  le  faubourg 
Saint-Germain  se  lia  étroitement 
avec  Fouché,  qui  pour  faire  ou- 
blier d'anciens  souvenirs,  mettait 
quelque  ostentation  dans  l'in- 
fluence amicale  qu'il  exerçait  sur 
ses  habitans.  Sa  maison  et  sa  ta- 
ble leur  étaient  constamment  ou- 
vertes, il  devint  leur  idole,  et  ils 
lui  tinrent  compte  de  toutes  les 
faveurs  qu'ils  obtenaient.  Cette 
influence  n'entrait  point  dans  les 
arrangemens  de  Napoléon.  Il 
n'aurait  voulu  faire  de  Fouché 
qu'un  épouvantall  pour  les  roya- 
listes^ qu'un  instrument  de  ter- 
reur pour  l'émigration.  Sa  popu- 
larité dans  le  faubourg  Saint-Ger- 
main fut  l'une  des  premières 
causes  de  son  mécontentement. 
Une  circonstance  importante  aug- 
menta cette  disposition.  La  guer- 
re ayant  éclaté  de  nouveau  avec 
l'Autriche,  en  1609,  Napoléon,  a- 
vant  son  départ,  réunit  dans  les 
mains  de  Fouché,  dévenu  duc 
d'Otrante ,  le  portefeuille  de  Tin- 


FOU  a47 

térieur  à  celui  de  la  police;  tan- 
dis au'il  réparait  l'échec  d'Ess- 
ling,  une  flotte  anglaise  s'empa- 
ra de  Flcssingue  et  menaça  la 
Belgique  d'une  invasion.  Les  for- 
ces disponibles  ne  paraissaient 
pas  suflisantês  pour  garantir  celte 
partie  importante  de  l'empire;  le 
duo  d'Otrante  fit  décider  une  le- 
vée de  gardes  nationaux,  qui  s'o- 
péra avec  une  grande  rapidité,  et  il 
leur  donna  pour  chef  Bernadotte, 
disgracié  après  la  bataille  de  Wa- 
gram.  Cette  mesure  eut  un  plein 
succès,  les  Anglais  n'osèrep tlen- 
ter  un  débarquement ,  et  lord 
Chatham,  leur  chef,  retourna  en 
Angleterre  sans  avoir  justifié  l'il- 
lustration de  son  nom.  Napoléon 
ne  pardonna  ni  au  duc  d'Otrante^ 
ni  au  prince  de  Ponte-Corvo,  ce 
service  éminent;  la  liaison  entre 
ces  deux  personnages  lui  devint 
suspecte.  Un  ministre  aussi  actif, 
qui  pouvait  mettre  en  mouve- 
ment une  partie  de  la  population, 
était  trop  puissant  dans  les  vues 
de  Napoléon.  Sa  disgrâce  fut  ré- 
solue, le  prétexte  ne  tarda  pas  à  se 
présenter.  Napoléon  avait  époi>- 
se  l'archiduchesse  Marie  Louise;  il 
se  crut  en  état  de  se  passer  de  son 
ministre.  Napoléon  et  le  duc  d'O- 
trante avaient  chacun  un  émissai- 
re secret  en  Angleterre,  pour 
sonder  le  cabinet  de  Saint- James 
sur  ses  dispositions  à  la  paix. 
Comme  ces  agens  ne  se  connais- 
saient pas,  et  ne  pouvaient  s'en-> 
tendre,il  en  résulta  unedi  vergence 
de  propositions  que  le  ministère 
anglais  regarda  comme  un  piège,- 
et  dont  il  se  plaignit  hautement. 
Napoléon  ignorait  les  démarches 
de  Fouché;  il  apprit,  par  sa  poli- 
ce secrète^  que  le  fournisseur  Ou- 


a^S  FOU 

\iard  était  l'agent  du  duc  d'O- 
tranto.  ri  fit  firrêler  cej  officieux 
entiemetti-ur;  il  se  dt'chaiiiQ  en 
plein  conseil  cr)ntre  le  ministre 
a>sez  nu'lficieux  pour  ouvrir  deé 
niL'gociations  Siins  ^on  aveu,  et  le 
5  jnin  iHjo,  le  duc  d'Otrante  fut 
remplacé  par  le  duc  de  liovij;;o. 
Le  premier  fut  ni^nimé  gouv^T-i- 
ueur  de  Kome  ;  mais  il  ne  s'abu- 
sa point  sur  sa  position,  et  coni- 
prit  qu'il  ne  remplirait  point  ce 
poste  de  confiance.  Ectiré  à  S9 
terre  de  Ferrières,  Napoléon  lui 
fit  redemander  sa  correspondan- 
ce. Fauché  remit  quelques  pa- 
piers insigpifians,  et  prétendit 
que  If  reste  avait  été  brûlé.  Plu- 
sieurs personnes  ont  douté  et  dou- 
tent encore  de  ce  fait.  Quoi  qu'il 
en  soit  9  il  fallut  se  contenter  de 
cette  assertion.  Fouché  reçut  Tin- 
vitation  de  voyager  en  Italie  jus- 
qu'à nouvel  ordre,  et  il  partit  pour 
sa  destination.  La  crainte  d'une 
arrestation  ne  l'abandonna  jamais 
dans  son  voyage;  il  pensait  à 
s'embarquer  peur  les  Etats-Unjs 
d'Amérique;  il  fit  une  tentative 
pour  cet  objet,  mais  violemment 
saisi  par  le  mal  de  inar^  il  aban- 
donna cette  idée.  Il  apprit  bien- 
tôt que  ses  craintes  étaient  exa-r 
gérées,  et  qu'il  pouvait,  saps  dan- 
ger, rejoindre  sa  famille  réunie  à 
Aix,  chef-lien  de  sa  sénatorerie. 
Il  s'y  rendit  aussitôt,  et  après  tant 
d'agitation»  retrouva  enfin  du  cal- 
me et  de  la  sécurité.  Appelé  à 
Dresde  par  Napoléon,  après  la 
désastreuse  campagne  de  Mos- 
cou, il  tenta  vainement  de  décider 
! 'empereur  à  la  puiXn  et  fut  bien- 
tôt envoyé  en  Illyrie,  comm^ 
gouverneur -général.  11  y  arriva 
le  29  juillet  ]8i5;  mais  n'ayaut 


»  FOU 

aucun  moyen  de  s'opposer  à  l'In- 
vasion de  Tarmée  autrichienne  , 
il  re^'ut  des  iustructious  pour  se 
rendre  à  N^iples,  auprès  du  roi 
Joacbiui.  Il  trouva  ce  prince  ré<> 
solu  à  réunir  ses  forces  à  celles 
de  la  coalition.  Le  duc  d'Otrante 
tenta  quelqu^^s  eÛorts  infructueux 
pour  changer  celte  détermina i> 
tion  f  et  ponr  dernier  adieu  il  lui 
donna  leconseild'avoirunebonn^ 
armée.  Il  revint  alors  en  France» 
traversant  Florence  et  Turin;  fit 
quelque  séjour  dans  c^s  deuxvi|« 
les,  et  se  trouvait  à  Avignon  (ûi> 
il  habita»  sans  aucun  caractère 
politique,  les  appartemens  oO  fut 
assassiné  un  an  plus  tard  le  ma?- 
réchal  Brune),  lorsqu'il  apprit  le:r 
événemens  du  3i  mars  181 4<  O- 
bligé  de  faire  un  long  détour,  et 
de  prendre  la  route  de  T(>nlouâe 
et  de  Limoges  pour  se  rendre  à 
Paris,  il  n'y  arriva  que  dans  les 
premiers  jours  d'avril,  et  se  reti- 
ra bientôt  après  avec  sa  famille  à 
Ferrières.  Observateur  attentif 
de3  événemens,  il  ne  tarda  pas  jk 
se  convaincre  que  le  nouveau 
gouvernement  suivait  une  faussa 
direction,  qui  ne  pouvait iiboutir 
qu'à  une  catastrophe,  La  présen- 
ce de  âiapoléon  sujr  le  territoire 
français  ayant  dévoilé  aux  chefs 
du  parti  royali;>te  le  danger  de 
leur  position»  ils  désirèreut  se 
rapprocher  du  duc  d'Otrante. 
L'entrevue  eut  lieu  entre  lui  et 
Monsieur,  accompagné  de  M. 
d'£scars.  Le  duc  d'Otran.te  dé- 
clara qu'il  était  trop  tard  pour 
servir  la  cause  du  roi.  Oq  lui  at- 
tribue ve  propos  :  «  Sauvex  le  mo- 
»narque,  je  sauverai  la  monar- 
»chie.  0  Ce  mot,  s'il  était  avéré, 
pourrfût  servir  à  e^f  Ijquer  •»  opo« 


FOU 

iuiiii  peniliint  U*.*  cênt  jours»  Tou** 
lrl'oi«,  le  uiiiii.sière  voiihit  la  tïii- 
10  urrrler;  Il  écluippa  ai^riiit^iU  4 
lit  policti  dont  il  prévoyaU  Im  oon* 
(Inilts  et  roparut  uiibnitol  nprèi 
\e  iTtour  (Itt  Nupolôfiii ,  f|ui  n«i 
criU  \M\6  pouvoir  S4f  dis|H'npvr  du 
lui  nionOiT  pour  lu  troÎMièiiii»  «t 
diiriûèrt.'  loi:i  \v  porleleiiilU!  de  U 
police.  Ket»  ieiiips  étaiciu  i'han<- 
gi*»,  le  pret^dge  utittché  mi  uuin 
tl  i\  U  i'orluiie  de  J'eniperfiiir 
vtait  ulTaibli.  Le  due  ii*Olrunto 
proposa  ù  9lnpolêoi)  de  nUiÛer 
»oii  ahdii^olltni  du  Fontdiiiebicau* 
et  d*aI>iindoiincr  i^  son  Ûh  In  cou^ 
roiine  impériule.  Celte  propoi^i-» 
tion  n'eut  p;i«  de  snite;  iimis  il 
#'étnblil  dèi-Jor»  entre  Tempe*" 
rvAïv  et  .sou  iiiiniëlre  nue  réserve 
et  une  ditlance  qui  étaiont  un 
obstacle  de  plus  au  Hiiecès  dcfinU 
lit' de  lu  euuiftii  de  INapoléon.  Le 
duc  d*()(runte»  lôni^dn  de  nés  bé- 
>ita(ioio»  et  de  son  enibarruti  daiid 
on  nouvel  oi'die  de  ebi»ses  tout 
iiMiipli  iïii  rétilblune-eH  et  de  difli^ 
cullês,  ne  «»(Mi^uu  plutf  qu*i\  iturvî- 
vre  à  lu  retut^tniplie  i)u*il  pré- 
voyait :  il  eut  de»éiiii»!»aîres  ji  Lon- 
diTs»  j\  Vienne,  à  Gand;  d'un  un* 
lie  vMu  il  eliercbii  i\  concilier  lei 
esprit)»,  il  protéjj;ea  teë  royi)lit»te»« 
laissa  l'ornier  leti^  t'édérationA,  hA«- 
tu  ïià  convoeation  de»  obambresi, 
et  ac  prûpura  ain»i  pour  tont^së 
Ivê  vhiwivvé  de  J  avenir.  On  $e 
rappelle  L*onibien  l'ut  rapide  Tiri* 
sue  des  ûvéïieniens  niilitaireit  qui 
décidèrent  du  sort  de  lu  Frauee. 
en  juin  |8|5.  Napoléon  ,  upràs  li^ 
funeste  bataille  de  Waterloo»  re- 
vint houdainoineiit  À  Paris  avec 
rintcnlion  de  disiiondre  les  cham- 
bres, «'onune  Ml  i8  brumaire,  «t 
de  reprendre  6on  aneienne  auto* 


FOO 


a4o 


rilé.  Cette  résolution  queFouehé 
couQa  à  qndque»  inendjres  de  la 
clianihiH.'  «leH  n^prési^ntaiis,  oeoa* 
sio^^  lu  fumenkie  proposition  de 
M.  de  La  Fay^ate  (tioyet  FiirBtw 
tk).  et  amena  la  »ec'(U)d«  abdica* 
tion  de  Napoléon.  Lne  (^f»iiiinis« 
sion  de  |i;ouv«*rQeineut  fut  nom* 
mée;  le  duc  d  Otrante  en  fut  «tiu 
membre  et  présl4b;nt.  Cependant 
des  l'orcea  imposantes  s*ét  dent 
i^uniiiu  nous  lus  murs  de  Parie. 
On  y  roniplalt  près  de  80  mille 
hommes  qui  brûlaient  de  combat» 
tre  et  de  v(*ngcr  leur  •défaite;  ils 
rehtèrtsnt  dans  Tinacllon,  et  des 
négociations  furent  ouvertes  aveo 
les  puissances alliê«<«)  et  prineipa* 
leiuent  avec  le  dm*  de  Welling« 
ton.  Dans  ces  circonstances,  la 
coinluita  de  Fouché  lut  Tobjet 
d'ioteiprétiitions  diverses;  il  fut 
ar<^uȎ  de  trahison:  quelques 
mt*mbres  de  la  (handire  des  re«* 
présentans  se  rendirent  ches  lui 
diius  I  intention  de  s*en  défaire; 
mais  il  était  sur  ses  gardes,  et 
(^unsc«  temps-là  mfime,  ropinion 
était  partagée  sur  son  wmpte:  ce 
ne  fut  qu*après  la  rentrée  du  roi, 
ce  ne  lut  quelorsquNm  vit  le  pré- 
sident de  la  commishion  provi- 
soire devenir  ministre  de  la  poli- 
ce de  Louis  XVI IL  que  les  sen- 
timens  se  réunirent.  On  fut  alors 
convaincu  que  dans  ses  négocia- 
tions secrètes,  la  sûreté  et  les  in* 
térCts  du  duo  d'OCrante  avalent 
été  le  principal  objet  des  stipula- 
tions. Le  parti  qu'il  avait  trompé 
ne  lui  pardointu  pas,  et  ne  par- 
donnera jamais  i\  sa  mémoire.  Il 
faut  avouer,  cependant,  que  si  la 
réaction  royaliste  a  été  amortie^ 
si  les  victimes  de  i8i5  ont  été 
moiot  nombreuses,  il  faut  Tattri- 


a5e 


FOU 


buer  au  minislère  du  duc  d'O- 
traute.  Le  nombre  présumé  des 
proscrits  St  montait  à  près  de 
3,000.  Fouché  fit  réduire  lb%lis- 
tes  à  un  petit  nombre  de  noms; 
mais  c'était  trop  encore.  On  7 
TOjait  des  hommes  estimables  et 
estimés,  des  personnages  pour 
qui  Fouché  avait  professé  des  sen- 
timens  d'amitié,  et  qu'il  ayait  ex- 
cités lui-même  dans  la  conduite 
qu'ils  avaient  tenue.  Sa  main  de- 
vait se  sécher  avant  de  contresi- 
gner une  telle  liste.  L'intérêt  de 
sa  fortune,  celui  de  sa  famille, 
qu'il  aimait  par -dessus  tout;  enfin 
l'intérêt  de  son  ambition  l'empor- 
ta, et  il  fut  assez  aveugle  pour  ne 
pas  s'apercevoir  qu'il  subirait 
tôt  ou  tard  le  même  sort.  Veuf 
depuis  a  ans  de  sa  première  fem- 
me, le  duc  d'Otrante  épousa,  au 
mois  d'août  18  j  5,  M"*  de  Castel- 
lane,  dont  il  avait  connu  la  famil- 
le en  1810,  pendant  son  séjour  à 
Aix.  Ce  fut  à  la  fin  du  même  mois 
et  au  commencement  de  septem- 
bre, que  furent  rendus  public^ 
les  deux  rapports  au  roi,  en  plein 
conseil,  sur  la  situation  de  la 
France,  et  les  notes  qu'il  trans- 
mit sur  le  même  objet  aux  mi- 
nistres des  puissances  alliées.  Ces 
documens  historiques  produisi- 
rent une  impression  profonde  sur 
les  esprits  éclairés  et  impartiaux. 
La  publicité  de  ces  rapports,  et 
l'approche  de  la  chambre  de  1 8 1 5, 
décidèrent  le  renvoi  du  duc  d'O- 
trante, dans  les  derniers  jours  de 
sejftembre  18 14*  Il  avait  fait  une 
grande  faute,  en  négligeant  d'u« 
ser  de  tous  ses  moyens  d'influen- 
ce s  ur  les  opérations  des  collèges 
électoraux^  et  cette  faute  fut 
aussi  funeste  pour   la    France. 


FOU 

Nommé  lui-même  membre  de 
cette  chambre  fameuse,  il  ne  lui 
fut  pas  permis  d'y  siéger.  Nom- 
mé ministre  plénipotentiaire .  à 
Dresde,  le  jour  même  où  sa  dé- 
mission fut  acceptée  par  le  roi, 
il  ne  passa  que  5  mois  dans  cette 
résidence.  Frappé  par  la  loi  du 
1  a  janvier  1 8 16,  il  fixa  son  séjour 
à  Prague,  d'où  il  obtint  du  gou- 
vernement autrichien  la  permis- 
sion de  s'établir  à  Lintz.  Il  avait 
quitté  Lintz  depuis  quelque 
temps,  et  résidait  à  Trieste,  lors- 
qu'il tomba  dans  un  état  de  dépé- 
rissement complet  qui,  en  1820, 
le  conduisit  au  tombeau,  vive- 
ment regretté  de  sa  famille,  dont 
il  ne  s'était  jamais  séparé,  uidans 
la  bonne  ni  dans  la  mauvaise  for- 
tnne.  Le  duc  d'Otrante  avait  plus 
d'habileté  que  de  caractère,  plus 
de  finesse  que  de  prévoyance.  Il 
connaissait  les  hommes  et  savait 
traiter  avec  leurs  passions.  Son 
esprit  fécondait  toutes  les  pensées 
qu4  lui  étaient  offertes,  et  il  avait 
de  l'aptitude  à  saisir  le  point  de 
la  difficulté  dans  toutes  les  affai- 
res. On  l'a  vu  associer  son  nom  à 
des  actes  révolutionnaires,  et  ce- 
pendant il  ne  manquait  pas  d'hu- 
manité. Chef  d'une  administra- 
tion de  rigueur,  il  aimait  la  jus- 
tice ,  et  sut  se  concilier  l'opinion 
des  partis  les  plus  opposés.  Éner- 
gique par  accès,  il  savait  parfai- 
tement dissimuler  ses  craintes  et 
ses  émotions.  Dans  sa  vie  privée, 
il  fut  irréprochable;  il  ne  vivait 
que  pour  ses  enfans,  qui  répon- 
daient à  sa  tendresse,  et  qui  ne  se 
consoleront  jamais  de  sa  perte.  Il 
a  rendu  d'innombrables  services 
dans  le  cours  de  ses  administra- 
tions; il  luireste  encore  beaucoup 


FOL 

(ramis  qui  honorent  sa  mémoire. 
Tel  fut,  dans  sa  vi«  publique  etpri- 
vce,  c(;(  homme  dont  le  nom  ap« 
parten.iit  ik  I  histoire,  et  dont  on 
peut  dire,  sans  blesser  la  vérité ^ 
un  peu  de  bien  et  beaucoup  de 
innl. 

FCMJCHKR  (J.)*  ^'tait,  au  mo- 
ment oi)  In  révolution  éclata , 
homme  de  loi  et  notaire  à  Aubi- 
gny,  (léparlemciit  du  Cfiar.  Il  fut 
élu,  pur  <;e  département,  député 
:\  rassemblée  légif«lative,  et  ensui- 
te A  la  convention,  où  il  vota  In 
mort  du  roi,  après  s'filrc  élevé 
contre  Tappclau  peuple.  La  terre 
d'Auhigny  appartenait  au  duc  de 
jrichemout,  pair  d'Angleterre; 
Foucher  fit,  le  19  février  tyçfS, 
un  rapport  au  nom  du  comité  des 
domaines^  et  dans  lequel  il  propo- 
sait la  séquestration  de  cette  pro- 
priété, ce  qui  fut  aussitôt  décrété. 
Monimé  commissaire  du  directoi- 
re, après  la  session  de  la  conven- 
tion,il  occti))apeii  detempscetcm- 
ploi,et  reprit  ensuite  les  fonctions 
de  son  état,  dans  lequt  1  il  vivait 
étranger  aux  événemens  politi- 
ques, lorsqu'en  1816,  il  fut  atteint 
par  Tordonnance  du  roi  qui  ban- 
nissait les  conventionnels  dits  vo^ 
tans.  Obligé  de  sortir  de  France, 
il  sVsi  retiré  en  Suisse. 

FOIJI.IIKK  (Louis- François, 
Rahon  ue  Careil),  est  né  le  18  dé- 
cembre i7i)a,d*une  famille  noble 
de  Hrctagne.  Entré  jeune  dans  la 
carrière  des  armes,  il  s'y  distin- 
gua, et  parvint,  en  i8o5,  au  gra- 
de de  général  de  brigade.  Nommé, 
en  1807,  général  do  division,  il 
fut,  en  181 5,  décoré  de*ja  croix  de 
grand-ofTIcier  de  la  légion-d*hon- 
nenr.  Lors  de  la  rentrée  du  roi 
en  France,  il  fut  choisi  par  S.  M. 


FOU 


a5i 


comme  commissaire  pour  la  red- 
dition de  Hambourg;  et  d*après 
les  ordres  dont  il  était  porteur,  le 
drapeau  blanc  fut  arboré  dans 
cette  ville.  A  son  retour  à  Paris, 
il  reçut  la  croix  de  Saint- l^ouis, 
et  vivait  dans  la  retraite,  lorsque 
après  les  événemens  de  181 5,  il 
fut  employé  derechef  au  com- 
mandement d'une  division  mili- 
taire. Aujourd'hui  M.  le  baron 
Foucher  a  reçu  de  nouveau  sa  mi- 
se en  retraite. 

FOUCHKR.D'OPSONVILLE 

(N.),  mort  à  l'Age  de  08  ans,  le  i4 
janvier  i8oa,  a  triomphé  deux 
fois  des  nombreuses  difficultés 
qu'offre,  en  le  faisant  par  terre,  le 
voyage  des  Indes.  Chargé,  dit- 
on,  démissions  importantes  près 
des  souverains  de  ces  contrées, 
il  profita  du  long  séjour  qu'il  y 
fit  pour  en  bien  connaître  le» 
mœurs  et  les  productions.  Les 
ouvrages  qu'il  publia  sur  ce  sujet 
contiennent  des  particularités  in^ 
connues  jusqu'alors.  11  traita  des 
aniinaux  dont  les  Arabes  et  les 
Juifs  font  leur  nourriture,  notam- 
ment des  sauterelles,  il  s'étendit 
beaucoup  sur  les  crocodile»,  les 
caméléons  et  les  sernens;  fit  con- 
naître les  causes  de  la  vénération 
que  les  habitans  de  l'Inde  ont 
pour  le  cheval,  l'Ane  et  le  bœuf. 
Enfin  il  parla  des  fréquens  com- 
bats que  les  hommes  livrent  aux 
tigres,  eu  les  attaquant  corps  à 
corps.  Atteint  de  la  jieste  en  A- 
rabie,  il  fut  abandonné  dans  le  dé- 
sert parla  caravane  dont  il  faisait 
partie,  et  ne  se  trouva iruéri  que 
par  une  espèce  de  prodige,  après 
avoir  éprouvé  des  maux  incroya- 
bles causés  par  l'ardeur  du  soleil 
ëe  c«  climat.  Le«  ouvrages  de  ce 


^5% 


FOU 


woj^^Ciir  sont  :  i^  Supplément  0U 
eoyage  d^  Sonnerai  {voy.  ce  nom)* 
Amsterdam,  Paris,  i^gS,  in-8"; 
^*  Lettre  d'un  voyageur  sur  la 
guerre  de$  Turcs,  Paris,  1 788,  îor 
B";  3*  le  Français  philanthrope,  ou 
Considérations  patriotiques  relati-r 
tes  à  une  ancienne  et  nouvelle  aris^ 
tocratie^  Paris,  1789,  \nS";^''Eveil 
du  patriotisme  sur  la  révolution , 
Paris,  179 If  in -8';  ^'^ Bagavadam^ 
^  ou  Doctrine  divine  des  Indiens,  sur 
l'Etre  suprême,  les  dieuic ,  les 
géans  et  les  hommes.  Parié,  1788, 
in-8^;  G'*  Essai  philosophique  sur 
i0S  moeurs  de  divers  animaux  é- 
trangers,  Paris,  i  ^83,  in -8";  le  Ba- 
gûvadam,  traduit  de  la  lang^uedes 
Hîndons,  e>t  l'un  des  livres  sacrés 
<]ue  les  huhitans  du  Gange  croient 
avoir  été  composés  3it>  ans  avant 
j.-'C.,  par  Viassen,  fil/»  de  Brab- 
nia. «On  a  vu,  parles  titres  de  quel* 
ques  uns  de  ces  ouvra^^cs,  que 
Foucher-d'OpsonviHe  avait  adop^ 
té  I45S  principes  do  la  révolution  ; 
ti  n'en  partn<^ea  point  les  excès  9 
et  cnit  toujours  au  bien  qu'elle 
devait  produira, 

FOCGÈRE  (  P>wi»  ),  curé  de 
la  paroisse  Saint-I^aurent,  de  M>e- 
Tiers,  fut  choisi,  en  1789,  pour 
être  Tufi  des  représenlans  du 
clergé  du  Nivernais  aux  états*- 
généraux.  Il  montra  toujours  la 
rési^îtance  la  plus  opiniâtre  aux 
noiiTaauK  principtis,  l'ut  enfermé 
aux  Garnies  pour  avoir  refusé  dits 
prêter  serment  â  la  constituti^^n 
4u  iclcrgé ,  et  y  fui  massacré  le 
3  septembre  i79î>. 

FOULON  (N.),  né  vejrs  Tannée 
fi^i  7, d'une  famille  de  lu  bourgeoi- 
sie, entra  dans  la  carrière  adminis- 
iraiive^âous  Je  ministère  de  lU.  le 
dtu)  de  CbQÎseiiJ»  et  y  ééflojfk 


FOU 

quelque  talent.  D'abord  commis* 
saire  des  guerres ,  il  devînt,  pen- 
dant la  guerre  de  1756,  inten- 
dantde  l'armée,  et  quelque  temps 
aprti^,  lut  nommé  conseiller  d'é«> 
tat.  Il  occupait  encore  cet  emploi 
h  l'époque  du  renvoi  de  M,  Neo*^ 
ker  ;  et  le  jour  m^me  que  Et  mi- 
niscre  quitta  le  portefeuille,  Fou«- 
lon  en  fut  chargé,  et  fut  aussi 
nommé  contrôleur  -  général  des 
finances,  le  19  juillet  1789.  Dana 
les  différens  postes  qu'avsrit  rem- 
plis cet  adminii^lrateur,  il  s'était 
distingué  par  beaucoup  de  zèle, 
et  par  des  connaissances  assez  en- 
tendues en  finances  ;  mais  il  s'était 
aussi  attiré  beaucoup  d'ennemis, 
par  la  dureté  de  ses  manières  :  il 
avait  le  caractère  vif,  et  tranehait 
lestement  sur  les  questions  lee 
plus  importantes.  Il  ne  craignait 
pas  de  dire  hautement  que  la  ban- 
queroute était  le  seul  moyen  de 
rétablir  les  finances^  et  cette  opi- 
nion singulière  avait  effrayé  la 
cour  et  tous  les  créanciers  de  l'é- 
tat ;  cette  classe  nombreuse,  se 
livrant  à  ses  inquiétudes^  et  crai- 
gnant de  voir,  chaque  jour,  se 
W^liser  les  menaces  de  Foulon, 
alarmai!  le  peuple,  dont  l'esprit 
était  déjili  en  grande  fermenta*- 
lion.  Foulon  mit  le  comble  ^ 
l'exaspération,  par  un  pr<if>os 
aus«i  insensé  qu'odieux.  A  cette 
époque  le  blé  était  fort  cber, 
et  Ton  ne  pouvait  même  s'en  pro- 
curer qu'avec  beaucoup  de  diffi- 
cultés; le  peuple  souffrait*  et  ses 
plaintes  arn'vèrent  fusqu'à  Fou- 
loj)9  qui  eut  l'Imprudeui^ede  dire 
devant  quelques-uns  de  ses  do- 
mestiques :  Eh  bien!  si  cette  ca- 
naille n'a  pas  de  pain ^^u^ elle man-^ 
g(s  dm  {9l%.  Ce  propos  9e  répm- 


FOU 

dit  a?eC  rapidité,  et  circula  bien-» 
tôt  (inns  toutes  les  réunions»  où  il 
fui  coiunienté  de  toute»  les  rna«* 
nières.  On  le  signala  comme  le 
prccuri<eur  des  complots  que  Ton 
attribuait  à  la  cour,  et  dont  on 
cruignoit  continuellement  Tex- 
plo>ion.  Au!«.Hilôt  une  grande  ru- 
meur hVI(*va  Mur  tout  les  points 
de  la  capitule  ,  et  Foulon  se 
noyant  exposé  i\  lu  vindicte  pu- 
blique, prit  le  pitrli  de  se  tenir 
cuciié.  Il  se  fit  passer  pour  mort, 
et  se  relira  au  château  de  Ylrj  ,' 
appartenant  à  M.  du  Sartines^  où 
il  eut  soin,  en  se  dégui.^âuty  d*é- 
viter  tou>  les  regards.  Cependant 
Tindiguntion  populaire  était  por- 
tée au  plu»  haut  degré  d'effer- 
tesieHce  contre  ce  ntinistre  Ini- 
prudont,  et  malgré  les  précau- 
tions dont  il  s'entourait,  il  ne  put 
éviter  d'être  découvert.  Saisi  pai* 
des  paysans  que  Ton  avait  ins- 
truits de  lu  conduite  qu'ils  de- 
vaient tenir  i\  son  égard,  il  fut 
conduit  à  Paris.  On  lui  avait  at- 
taché un  p»q«ct  d'orties  i^  la  bou* 
tonnière  de  son  habit,  et  derrière 
son  dos  une  botte  de  foin,  aveo 
un  écriteau  portant  lu  propos 
qu'on  lui  reprochait.  C'est  dans 
cet  état  qu'il  fut  livré  aux  éniis-^ 
saires  parisiens,  qui  romnienè-* 
reut  î^  l'ilôtul-'de-Ville.  Aussitôt 
de  nouvelles  accusations  de  tous 
les  genres  sont  portées  contre  lui: 
le  tumulte  va  toujours  croissant, 
et  M.  de  La  Fayette,  qui  se  trou- 
vait présent,  cherchant  à  préve- 
nir un  crime,  ordonna  qu'on  le 
conduisit  en  prison,  afin  d'ins- 
truire son  procès.  Cette  opinion 
prévalut  d  abord  ,  et  allait  ôtro 
suivie,  lorsque  Foulon  devinant 
sans  doute  dans  cette  proposition 


FOU  t53 

rintention  qu'avait  M.  do  La 
t>'ayette  de  loi  sauver  la  t)e,  eul 
l'imprudence  de  s'en  applaudir 
lui-même^  Cette  indiscrétion  eau* 
Sa  sa  perte  :  ïe  peuple^  se  croyant 
trompé^poussedescHscifroyablei 
et  demande  Foulon  ;  ù  peine  pu-* 
rait-il,  qu'il  est  saisi)  traîné  et  ai-* 
taché  ù  une  lanterne  ;  là  il  expi- 
re; sa  tête^  sépai*ée  ensuite,  est 
portée  en  triomphe  au  bout  d'u-« 
ne  nique,  avec  une  poignée  de 
paille  dans  la  bouche.  Cet  aiTreul 
cortège,  composé  des  bourreau]! 
de  la  victime,  et  suivi  d'une  fou-* 
le  immense,  se  répand  dans  divers 
quartiers  de  la  capitale,  tandis 
que  le  corps,  d'un  autre  côté,  est 
traîné  dans  les  rues.  Berthier,gcn' 
dre  de  Foulon,  avait  été  arrêté  lu 
même  jour  à  Compiègne  et  était 
conduit  ù  Paris.  A  son  arrivée^ 
on  lui  présente  la  tête  de  son 
beau-père,  en  accompagnant  cet 
horrible  spectacle  de  cris  mena* 
çans  et  injurieux,  qui  ne  cessè<* 
rent  que  lorsqu'il  eut  subi  le  mQ* 
me  sort.  Foulon  périt  le  25  juiU 
let  I  ^89,  à  l'âge  de  soixante-doule 
ans.  • 

FOULON  Dfc:  DOUÉ  (Josbph<» 
Pierab-François-Xaviea  ),  fils  dM 
précédent,  né  ù  Saumur,  en  i^5o. 
Après  avoir  fait  de  fort  JK^nnes  ê* 
tudes,  il  se  fit  recevoir  avocat , 
et  fut,  peu  après  »  nommé  avo<<' 
out  du  roi  au  Châtelet,  puis  mat'' 
très  des  requétes,et  obtint  ensuite 
l'intendance  de  Moulins.  Il  rem- 
plissait cet  emploi  avec  beaucoup 
de  distinction  i\  l'époque  où  U 
révolution  éclata.  La  douceur  de 
son  caractère  semblait  lui  pré* 
sager  une  longue  suite  d'annéeS 
heureuses,  mais  la  fin  tragique  dé 
son  père  Tengag^^a  à  s*expatrieri 


ti54 


FOÙ 


Sorti  de  France  après  la  mort  de 
son  père  et  de  son  beau-frère,  il 
n'y  rentra  qu'en  1800.  Il  a  yécu 
14  ans  dans  la  retraite ,  et  ce 
n'e^t  que  depuis  le  retour  du  roi 
qu'il  a  été  nomujé  conseiiler-d'é- 
tat  honoraire,  emploi  qu'il  oc- 
cupe encore  aujourd'hui. 

FOULON  D'ÉCOTIER  (  Eu- 
gène-Joseph -  Stanislas  ),  frère 
cadet  du  précédent ,  est  né  aussi 
à  Saumur  ,  en  1753.  Il  a  été  suc- 
cessiTcment,  conseiller  au  Châ- 
telet,  puis  à  la  cour  des  aides, 
maître  des  requêtes,  et  intendant 
de  la  Martinique,  où  il  re  trou- 
vait lors  de  la  mort  de  son  père. 
£n  1790,  il  revint  en  France^  en 
exécution  du  décret  qui  suppri- 
mait les  intendans-généraux,  et 
laissa  dans  nos  colonies  les  sou- 
venirs les  plus  honorables.  La 
douceur,  l'économie  et  la  jus- 
tice de  son  administration  lui  a- 
vaient  gagné  raffection  et  l'estime 
des  babitans  de  la  Guadeloupe  , 
où  il  avait  résidé  quelque  temps  ; 
et  à  son  retour  à  Paris,  il  resta 
éloigné  des  affaires  et  reçut  dans 
la  retraite.  Ainskque  son  frère, 
il  fut ,  à  la  rentrée  du  roi ,  nom- 
mé consciller-d'état  honoraire,  et 
chevalier  de  la  légion-d'honneur  ; 
en  1816,  il  obtint  l'emploi  d'in- 
tendant-général de  la  Guadelou- 
pe. M.  Foulon  d'Écotifr  est  re- 
venu à  Paris,  cù  il  a  le  titre  de 
conseiller-d'état  honoraire. 

FOLQLET  (Hekri  ),  né  en 
I727«ù  Montpellier, où  il  devint, 
par  la  suite,  professeur  de  la  Fa- 
culté de  médecine.  Fouquet  en- 
tra chez  les  jésuites  pour  y  faire 
ses  études,  et  s'y  distingua  par 
son  intelligence  et  son  applica- 
tion. Il  témoigna  hientOt  le  plus 


FOU 

vif  désir  de  se  livrer  à  l'étude  de 
la  médecine;  mais  son  père,  qui 
le  destinait  au  commerce,  lui  fit 
entreprendre  cette  profession ,  et 
obtint  le  sacrifice  de   son  goût 
pour  les  sciences.   Forcé,   pour 
complaire  à  des  parens  qu'il  ché- 
rissait ,  d'exercer  un  état  si  pen 
conforme  à  ses  goûts,  il  s'y  adon- 
na cependant  avec   un  zèle  in- 
fj^tigable,  mais  ne  put  surmonter 
son  penchant.  Il  quitta  le  com- 
merce, et  se  livra  à  la  finance  y 
qui  semblait,  par  un  moins  grand 
nombre   de   détails ,   devoir  lui 
plaire  davantage;  mais  il  l'aban- 
donna encore,  et  vint  à  Paris  a- 
vec  un  personnage  de  distinction 
auquel  il  s'était  attaché  en  qualité 
de  secrétaire.   Le   séjour  de   la 
capitale  lui  fut  avantageux,  en  lui 
permettant  de  fréquenter  les  bi- 
bliothèques publiques,  le  jardin 
du  roi  et  le  collège  de  France. 
Là ,  il  disposa  encore  mieux  son 
esprit  à  l'étude  de  la  nature,  et 
après  quelques  années  d'un  tra- 
vail constant  et  assidu,  il  devint 
secrétaire-général  de  l'intendan- 
ce du  Roussillon  ,   emploi  qu'il 
occupa  peu  de  temps.  Fouquet  re- 
vint bientôt  à  Montpellier;  et  en 
1769,  après  avoir  reçu  le  titfe  de 
bachelier,  il  alla  s'établir  à  Mar- 
seille, où  il  exerça  la  médecine 
avec  beaucoup  de  succès,  pen« 
dant  quelques  années. .  Mais  son 
ambition  n'était  pas  satisfaite.  U- 
ne  chaire  de  profes>eur  étant  va- 
cabte  à  la  Faculté  de  Montpellier, 
il  vînt  la  disputer,  et  ne  se  conso* 
la  de  la  voir  donner  à  un  autre  , 
que  par  l'espoir  de  l'obtenir  plus 
tard.  Kien   alors  n'arrêtant  son 
goût,  il  se  livra  entièrement  aux 
sciences,  et  en  17(17,  ^^  paraître 


FOU 

plusieurs  ouvrages  flui  lui  acqui- 
rent une  grande  |f|»utation.  De 
ce  nombre  est  son  Essai  sur  le 
pouls.  Les  opinions  que  Fouquet 
a  émises  dans  cet  écrit  «  sur  les 
caractères  des  pouls  de  chaque  or- 
gane,  sur  la  division  des  pouls 
organiques,    furent    combattues 
par  quelques  médecins ,  qui  ont 
prétendu  que  ces  distinctions  é- 
taicnt  trop  multipliées  et  n'étaient 
point  confirmées  par  TobserTa- 
tion.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  di- 
vers ouvrages  de  Fouquet  lui  ont 
fait  le  plus  grand  honneur.  A  cet* 
te  époque ,  il  fut  nommé  méde- 
cin de  rhôpital  militaire  de  Mont* 
pellier,  et  travailla  ù  la  propaga- 
tion de  la  doctrine  de  Solano,  que 
Bordeu  avait  appliquée  aux  crises 
des  maladies.  11  fit  aussi  plusieurs 
dissertations  intéressante^  qui  fu- 
rent présentées  èi  la   Faculté  de 
médecine,  et  qui  ont  obtenu  un 
grand  succès;  lu  plus  importante 
est  celle-ci  :  Dissertation  sur  le 
tissu  ^nuqueux,    L'Encyclopédie 
renferme    quelques    articles    de 
Fouquet  sur  différens  sujets;  tels 
sont,  parmi  les  plus  importans, 
l'article  sécrétions ,   celui  vésica* 
toire  et  celui  sensibilité.   On    lui 
doit  aussi  la  traduction  des  Mé-^ 
moires  de  Lind  sur  les  fièvres  et 
In  contagion,  et  celle  de  l'ouvrage 
de  Dimsdale  sur  Tinoculation  de 
la  petite-vérole,  qu'il  a  enrichies 
de  notOvS  extrOmement  curieuses, 
et  d'un  mémoire  sur  Timportan- 
cc  de  la  pratique  de  Tinoculation. 
Fouquet  était   membre  de  plu- 
iiieurs  académies  et  sociétés  sa- 
vantes, et  jouissait  d'une  grande 
réputation  de  savoir.  Cependant, 
il  refusa  toujours  de  se  déclarer 
partiiïaa  de  la  vaccine^  sans^ou- 


FOU  a55 

loir  donner  à  ses  refus  aucune  rai* 
son  recevable,  soit  que  ce  fût  l'ef- 
fut  d'une  obstination  mal  enten- 
due, soit  à  cause  des  mémoires 
qu'il  avait  publiés  en  faveur  de 
Tinoculalion.  ^n  1776,  il  con- 
courut pour  la  seconde  fois  pour 
la  chaire  qui  vint  à  vaquer  i\  la 
Faculté  de  Montpellier,et  n'ayant 
pas  été  plus  heureux  que  dix  ans 
auparavant ,  il  se  décida  à  fairo 
des  cours  particuliersfour  satis- 
faire au  goût  qu'il  avait  pour  l'en- 
seignement. Enfin,  à  la  mort  du 
célèbre  Sabatier,  il  fut  nommé 
par  le  roi  à  la  chaire  qu'il  déA* 
rait  depuis  si  long- temps  avec 
ardeur^et  enseigna  la  séméiologie 
et  la  physiologie.  Il  étendit  son 
cours  aux  maladies  vénériennes, 
et  fixait  leur  origine  ù  une  épo- 
que antérieure  à  la  découverte  d\à 
Nouveau-Monde;  mais  il  fut  bien- 
tôt désigné  pour  professer  la  cli- 
nique i\  l'école  de  médecine  de 
Montpellier,  et  perfectionna  une 
méthode  d'enseignement  alors 
très-peu  connue.  On  lui  doit  un 
Discours  sur  la  clinique,  qui  déve- 
loppe d'une  manière  neuve  et 
très-précise  la  marche  qu'il  avait 
adoptée  dans  son  cours,  et  qu'il  a 
augmenté  d'un  tableau  contenant 
un  très-grand  nombre  d'observa- 
tions. Son  emploi  de  professeur 
ne  l'empêchant  pas  de  remplir 
d'autres  fonctions,  il  fut  nommé 
médecin  des  salles  militaires  de 
l'hospice  civil  de  Montpellier.  Ses 
travaux  et  ses  talens  furent  re- 
compensés par  la  croix  de  la  lé- 
gion-d'honueur,  et  par  sa  nomi- 
nation de  correspondant  de  l'ins- 
titut. Ce  savant  médecin  est  mort 
le  10  octobre  1806,  et  a  laissé 
plusieurs  ouvrages.  Outre  ceux 


s56 


FOU 


que  t\o\%é  Af on»  déjà  âésign^É^  OU 
remarque  le»  suifaifs  î  V*  De  fi- 
brœ  naturA  «  viribus  et  murbiê 
in  eût  pore  tuiimafi,  Monlpellier , 
1769,  in-4';  2*  Essai  sur  le  pouls 
considéré  par  rappel  aux  affections 
des  principaux  organes ,  hi*8% 
1  ^ô^i^^de  cor  pore  cribroso  Hippo^ 
€ralis,  êeu  de  texiu  muscoso  Bor^ 

devii,  1774»  *"*4"?  4*  Praiectionet 
vnedicm  decem  in  Ludovicao  Mons^ 
petiensêii  f^^^,  îrt-ia;  5**^^  non-- 
nuliis  morbis  convulsitis  asopha^ 
gii,  17784  in-4";  0*  Disserlalio  m«- 
dica  de  diabète,  în-4%  1785;  ^"Dis- 
^rs  sur  ta  clinique,  iBoS,  tn*4''« 
MM.  Dumns  et  Bauii)és,  profen^ 
•eurs  à  la  Faculté  de  médecine  de 
Montpellier  ^  ont  rendu  a  ce  sa-^ 
?ant  médecin  le  ju:i>te  tribut  de 
louanges  dues  ù  sou  mérite,  dans 
deux  Eloges  de  Henri  Fouquet, 
in-4-. 

FOUQUIBU-l INVILLE  (An- 
tdiwB-QuEMTiw),  homme  exécra- 
ble, à  qui  l'indignation  nationale 
a  infligé  une  flétrissante  et  éter«» 
nelle  célébrité.  Il  naquit  à  Mé-^ 
rouelle,  village  près  de  Saint- 
Quentin,  département  de  TAisne, 
Vers  I74?»  Apres  avoir  terminé 
les  éludes  à  Saint-Quentin,  il  vint 
à  Paris  4  où  il  acheta  une  charge 
de  procureur  au  Chfitclet  ;  mais 
il  la  conserva  peu  d'annéet».  Son 
Inconduile  le  priva  des  ressources 
d'une  profession  lucrative  et  ho*« 
norable  ;  et 4  criblé  de  dettes,  il 
fit  banqueroute.  Perdu  de  repu- 
tation  ,  journellement  aut  expé- 
diens  pour  vivre,  il  adressa,  en 
1 78 1 ,  à  Louis  XVI ,  des  vers  mé- 
diotre»',  que  Tabbé  Delille  a  re<* 
cueillis  dans  le:»  notes  àe  son  poë* 
me  de  la  Pitié.  N'ayant  point  atti* 
ré,  «ur  sa  misère  ot  sur  son  în- 


FOU 

famie,  la  iiiù|iriceiicf«  fafi»r«dafit 
il  e5pér.iii  cfVirtr  Tune  et  souhr- 
ger  Tauiro,  il  s'altatho  h  In  po- 
lice, ^ansiious  arrêter  A  Temploi 
qu'il  y  remplit 4  il  n'en  sortit,  an 
commencement  d«  la  révolnlion , 
que  pour  figurer  dans  des  rOles 
subalternes  ;  car  alors  1m  (mdeur 
publique  était  encore  respectée. 
Mais  à  la  suite  des  massacre»  des 
prisons,  en  «teplembre  î79'i,  les 
hommes  dn  caractère  de  Fon- 
quier-Tinville  devinrent  plus  né- 
cessaires ;  utiles,  ils  furent  pitis 
audacieux  ;  employés,  ils  se  ren^ 
dirent  indispensables.  Ert  i^oS, 
la  création  du  tribunal  révotn-- 
tionnaire  fournit  ù  Robespierre 
l'occasion  d'employer <  selon  ses 
vœux,  son  obscur  protégé,  ef  de 
se  rat(ach(  r  davantage  en  lt«  ren-^ 
dant  complice  de  sa  tyritnnie ,  et 
l'exécuteur  de  ses  assassinats  po- 
litiques. Fouquier-Tinyitle  sur* 
pa^sa  »on  attente.  La  profonde 
scélératesse  de  cet  homniv.  bien 
plus  que  le  désir  de  jnslifier  là 
couûame  de  son  prntei-teur^  se 
manifesta  dès  son  entrée  dans  sa 
nouvelle  carrière.  Simple  juréj 
directeur  i\\\  jury,  accusateur  pu- 
blic, jamais  il  ne  prononça  ou  né 
permit  volontairement  d  absolu«> 
tion.  La  mort,  toujours  1»  mort; 
et  les  jurés  et  les  juges  duci-ies 
prononçaient  la  mort,..  Gomme 
ces  bêtes  féroces  qu  une  proie 
trop  abondante  l<irce  de  choi^if 
leurs  victimes,  rhaqoe  jour  il  se 
tait  présenter  la  liste  de5  détenus 
qui  encombrent  lis  nombreuses 
prisons  de  la  capiti>le:  marqua 
d'une  croix  roiige,  image  du  sang 
qu'il  veut  répandre,  le  nom  dei 
victimes,  tLpr-tnonce  le  mot  A" 
nîstre  dont  les  Jurés  et  les  juges 


POU 

^8  complices  ont  seuls  la  sigaifi" 
cation  :  Fml  de  file,  Le^jury  déli- 
bère ;  sa  déclaration  est  unanime. 
Le  tribunal  condamne;  et  les  char- 
reltesy  où  sont  souvent  entassées 
|usqu*à  80  victimes  à  la  fois,  par- 
tent pour  réchafaud.  Quelquefois 
cependaAt,  \t  monstre  affectait 
un  certaiA  respect  pour  les  for- 
mes de  la  justice  »  et  il  faisait  en- 
tendre des  témoins;  mais  quels 
témoins,  grand«>  dieux!  Des  hom- 
mes gagés ,  connus  dans  les  pri- 
sons   sous    la  dénomination   de 
moutons,  se  présentaient,  et  ju- 
raient sdlennellemenl  de  dire  la 
vérité.  Leurs  dispositions  ,  toutes 
mensongères,  aggravaient  telle- 
ment la  position  des   prévenus , 
qu'ils  avaient  à  pt'ine  cessé  de 
parltrr  que  1  arrêt  de  mort  était 
prononcé.  Ln  jour  un  témoin  de 
cette  espèce,  mais  nouveau,  et 
dont  on  n'était  pas  encore  bien  sûr, 
réclame  la  parole.  Fouquier- Tin- 
ville  le  regarde  d  un  air  inquiet, 
et  lui  dit  :  tf  Si  tu  as  à  déposer  con- 
»tre  Taccusé,  tu  peux  parler;  si 
«ce  que  tu  veux  dire  est  en  sa  fa- 
»veur,  tu  n'as  pas  la  parole.  Au 
f reste,  ajoute-l-il  à  dcmi-voIx, 

•  regarde-moi ,  et  tu  sauras  ce  que 

•  tu  dois  faire.  »  Dans  les  préten- 
dues conspirations  de  prison,  qui 
ont  tant  fait  sairifier  d'infortunés, 
deux  de  ces  moulons  paraissent  au 
tribunal  comme  complices.  Par 
oubli,  Fouquier-Tinvllle  n'avait 
pas  donné ,  suivant  son  usage  dans 
de  semblables  ca^ ,  le  mot  qui  de- 
yait  averiir  les  juges  du  rôle  de 
ces  deux  hommes.  Le  trilnjuaUes 
condamne  à  mort  avec  les  autres 
yictinies.  Ces  deux  hommes  ré- 
clament; on  va  avertir  Fouqtiier. 
nF ,  dit-il  ,  c'est  un  oubli: 

T.  vu* 


FOU 


aS^ 


•  mais  c'est  égal  ;  pour  cette  fois  , 
»ça   passera  comme  ça.  «Si  la 
vie  des   hommes  vils  qu'il  em-  1 
ployait  lui  coûtait  si  peu,  celle 
des  plus  honorables  citoyeus  lui 
coûtait  mbin»  encore  :  nous  en 
rapporterons  plusieurs  traits,  cai* 
Timagination    se    représenterait 
dillicilement  jusqu'où  Fouquicr-    ' 
Tinville  pouvait  poiier,  avec  une 
égale  audace  «  l'hypocrisie  et  l'im- 
pudence du  crime.  L'une  de  ses 
premières  victimes,  et  la  plus  il- 
lustre avec  M*"  Élisajitb,  l'in- 
fortunée Mâbib-Aktoiiibttb  ,  épou- 
se de  Louis  XYl ,  fut  l'objet  par- 
ticulier de  son  acharnement,  il 
fallait  un  sang  royal  pour  abreu- 
ver ce   tigre  ;  et ,  dans  le  plus 
horrible  scandale,  il  sembla  cher- 
cher   l'immortalité,    il    rédigea 
l'acte  d'accusation  de  cette  prin- 
cesse ;  et,  donnant  carrière  ù  ses 
idées   monstrueuses,   il    entassa 
toutes   les   infamies,  toutes   les 
horreurs,  toutes  les  absurdités, 
enfin ,  tout  ce  qu'on  peut  imagi- 
ner de  plus  révoltant  en  politique 
et  en  morale.  L'infortunée  Marie- 
Anloinette   {voy,    Mâaib-Artoi- 
hbttb)  daigua  repousser  les  atta- 
ques de  son  lâche  accusateur;  mais 
lor- qu'elle  en  vint  à  cette  partie 
de  l'accusation  où  on  lui  repro- 
chait d'avoir  outragé  la  nature  en 
corrompant  le  jeune  prince  royal, 
elle  se  tourna  du  côté  de  l'audi- 
toire, et  prononça,  d'un  ton  pé- 
nétré, ces  m'As  touchans  et  su- 
b  11 'lies  :  J*€H  appelle  à  toutes  les 
mères  !  Ce  «'était  que  par  un  ti^su 
d'infamies  que  F<>uquier-Tin ville 
pouvait  quelquefois  varier  ses  fu- 
nestes réquisitoires  qui ,  roulant 
toujours  sur  les   mêmes  griefs, 
étalent  tous  rédigés  à  l*avance, 

*7 


J&O 


FOU 


le  considérant  très-remarquable 
du  fugemeiit  :  «  Vu  la  déclaration 
»du  jury,  portant  que  Fouquier- 
»  Tin  ville  est  conyaincu  de  roa- 

•  nœuvres  et  complots  tendaas  à 

•  favorii^er  les  projets  liberticides 
iides  ennemis  du  peuple  et  de  la 

•  république,  à  proroquer  la  dis-* 

•  solution  de  la  représentation  na- 
jitionaie,  le  renycrsement  du  ré* 

•  gime  républicain,  et  à  exciter 

•  l'armement  des  citoyens  les  uns 
•contre  les  autres,  notamment  en 

•  faisant  périr,  sous  la  forme  dé- 

•  guisée  d'un  jugement,  une  foule 

•  innombrable  de  Français  de  tout 
•dgeet  de  tout  sexe,  en  imagi- 

•  naiit  à  cet  effet  des  projets  de 

•  conspirations  dans  les  direrses 
»  maisons  d*arrêt  de   Paris ,  en 

•  dressant  et  faisant  dresser  dans 

•  ces  différentes  maisons  des  listes 

•  de  proscription,  etc.,  et  d'avoir 

•  agi  avec  de  mauvaises   inten- 

•  tions,  le  tribunal  le  condamne  à 

•  la  peine  de  mort.  •  Pendant 
les  débats  de  son  procès,  Fou- 
quier-Tinville  avait  feint  de  som- 
meiller; lors  de  la  lecture  de  la 
sentence,  il  l'écouta  en  ricanant. 
Dans  le  trajet  de  la  Conciergerie 
à  la  place  de  Grève,  la  charrette 
ayant  été  forcée  de  s'arrêter  deux 
lois,  il  répondait  aux  huées  de  la 
multitude  par  d'ignobles  grima- 
ces, et  lorsqu'on  lui  criait  :  Tu 
n*(u  pas  lu  parole  (  formule  par 
laquelle  il  refusait  d'entendre  la 
justification  des  infortunés  tra- 
duits à  son  tribunal  de  sang) ,  il 
crachait  sur  les  spectateurs,  pro- 
férait d'horribles  juremens,  et  di- 
sait 1  «  Canaille,  va  donc  chercher 

•  tes  trois  onoesde  pain  à  la  sec- 

•  tion  ;  moi  je  m'en  vas  le  ventre 
•plein.  •  Au  pied  de  l'échafaud^ 


'  POU 

il  perdit  lout-à-fait  contenance  , 
et  périt  avec  une  lâcheté  qui  n« 
démentit  pas  l'infamie  de  sa  vie 
entière.  Il  avait  publié,  dans  l'in- 
térêt de  sa  défense  ,  un  Mémoire 
pour  A.  Q.  Fouguier'TinviUe,ex» 
aecusateur* public  près  le  tribunal 
révolutionnaire  établi  à  Paris,  et 
rendu  volontairement  à  la  Concier* 
gerie  le  jour  du  décret  qui  ordonne 
son  arrestation  (in-4*  de  20  pages). 
*  En  lisant  ces  mots  :  Rendu  volon- 
tairement à  la  Conciergerie,  on 
voit ,  en  frémissant ,  qu'il  a  dé- 
pendu de  la  volonté  d'un  pareil 
monstre  d'échapper  à  la  juste 
vengeance  des  lois. 

FOLRCROY  (AHTorRE-FAÂR- 
çois  de),  célèbre  chimiste,  né  à 
JParis  le  i5  juin  1755.  Son  père, 
issu  d'une  famille  noble  et  pau- 
vre, était  pharmacien  de  la  mal- 
son  du  duc  d'Orléans;  mais  à  la  re- 
quête de  la  corporation  des  apothi- 
caires de  Paris,  il  perdit  sa  charge 
et  le  droit  d'exercer  sa  profession 
dans  la  capitale.  Cet  événement 
mit  la  famille  dans  la  position  la 
plus  malheureuse;  et  le  jeune 
Fourcroy ,  qui  était  entré  dans  un 
bureau,y  serait  peut-être  resté  obs- 
cur toute  sa  vie,  sans  les  conseils 
et  les  secours  que  lui  prodigua 
Yicq-d'Azir,  ami  de  cette  famille 
et  secrétaire  de  la  société  royale 
de  médecine.  Fourcroy  avait  fait 
de  bonnes  études;  Yicq-d'Azir  lui 
conseilla  de  suivre  les  écoles  de 
de  médecine,  et  ce  grand  ana- 
tomiste  dirigea  ses  premiers 
pas  dans  cette  carrière  qu'il 
avait  étendue.  Le  docteur  Diest 
avait  légué  à  la  Faculté  de 
médecine  des  fonds  pour  qu'elle 
accordât  tous  les  deux  ans  des  li- 
cences gratuites  à  l'étudiant  pau- 


^'  -A 


FOU 

\re  qui  le  mériterait  le  mieux. 
Fourcroy  concourut  pour  une  de 
CCS  licences  en  1780^  et  tout  lui 
donnait  droit  d'obtenir  cette  espè- 
ce de  prix.  Mais  Tesprit  de  parti 
Ten  pri  va.  La  Faculté  de  médecine 
cl  la  société  royale  de  médecine  se 
considéraient  comme  deux  com- 
pagnies rivales.  La. protection  ac- 
cordée par  l'une  à  Fourcroy^  lui 
attira  Tanimadversion  de  l'autre. 
Le  mal  se  répara  pourtant  :  la  so- 
ciété royale,  par  le  produit  d'une 
collecte,  mit  Fourcroy  en  état  de 
payer  ses  frais  de  diplôme  et  de 
réception.  On  accorda  à  l'argent 
ce  qui  avait  été  refusé  à  la  scien- 
ce :  il  fut  médecin.  Tout  en  prati- 
quant la  médecine,  Fourcroy  s'a- 
donnait à  la  chimie.  Il  trouva 
bientôt  les  occasions  de  se  faire 
connaître.  Aidé  par  le  savant  fiu- 
qiiet,  son  professeur,  qu'il  rem- 
plaça plusieurs  fois,  et  qui  luiprè- 
Init  un  amphithéâtre,  il  ouvrit  des 
cours  particuliers.  La  beauté  de 
sa  voix,  la  pureté  et  l'élégance  de 
son  langage,  sa  chaleur,  sa  clar- 
té, attirèrent  i\  ses  leçons  un  con- 
cours prodigieux  d'auditeurs  dont 
quelques-uns,  étrangers  À  la  chi- 
mie, venaient  pour  le  seul  plaisir 
de  Tcntendre.  Sa  réputation  s'é- 
tendit en  peu  detemps,  et  devint 
si  générale,  qu'il  obtint,  en  178^9 
lu  chaire  de  chimie  au  Jardin  du 
roi,  vacante  par  la  mort  de  Mac- 
quor.  L'année  suivante,  uneplace 
élant  venue  à  yaquer  à  l'acadé- 
mie des  sciences,  il  y  fut  admis, 
et  bientôt  il  passa  de  la  section 
d'aiiatomie,  où  il  était  entré,  dans 
celh^  de  chimie,  à  laquelle  il  ap- 
partenait plus  naturellement.  Ce 
qui  tut  plus  honorable  pour  lui 
encore;  c'est  son  admission  dao« 


FOU 


361 


la  société  de  Lavoisier,  qui,  de 
concert  avec  les  premiers  sarans 
de  l'époque,  préparait  par  ses  tra- 
vaux assidus  ces  grandes  décou- 
Yertes  qui  ont  si  heureusement 
modifié  l'enseignement  de  la  chi- 
mie. Fourcroy  fut  un  des  inven« 
teurs  de  cette  nouvelle  nomen^ 
clature  qui  est  elle-même  une  a- 
nalyse  de  la  science,  et  a  le  mé- 
rite de  définir  les  substances 
qu'elle  désigne.  Cependant  il  ré- 
pandait les  nouvelles  découvertes 
λar  ses  écrits  autant  que  par  ses 
eçons;  6  éditions  de  son  Cours 
de  chimie  publiées  en  ao  ans, 
prouvent  asses  le  talent  avec  le- 
quel il  traitait  cette  matière.  Elles 
constatent  aussi  les  progrès  que 
cette  science  a  faits  dans  un  si 
court  espace.  La  première, qui  da- 
te de  1787,  dit  M.  Cuvier,  n'aque 
d  volumes,  sans  être  trop  conci- 
se, et  la  6*"*,  de  1801,  en  a  10 
sans  rien  contenir  de  trop.  Cepen- 
dant la  fortune  de  Fourcroy  était 
toujours  très-médiocre  et  restait 
bien  au-dessous  de  son  mérite.  La 
reconnaigsance  et  l'amitié  le 
liaient  à  une  société  qui  était  re- 
gardée comme  ennemie  par  les 
principaux  corps  savans,  et  cette 
injustice s*étenaait  jusque  sur  lui. 
L'indignatioh  qu'il  en  éprouva  le 
disposa  sans  doute  à  voir  avec 
plaisir  la  destruction  des  corps 
privilégiés.  C'est  à  cette  époque 
que  la  révolution  éclata.  Il  n'y  fi* 

f[ura  en  aucune  manière  avant 
'année  179a,  époque  où  il  fut 
élu  membre  du  corps  électo- 
toral  de  Paris,  qui  le  nomma  5"' 
suppléant  à  la  convention  natio- 
nale, où  il  n'entra  que  l'année  sui- 
vante, long-temps  après  la  mort 
d«  Louis  XYI.  Tant  que  dura  la 


s56 


FOU 


que  t\o\\é  Afon»  déjà  désifffif 9,  OU 
remarque  le»  suifuiis  :  i"  De  fl- 
bra  natarà  ,  viriba»  et  mur  bis 
in  corpore  animait,  Monlpellicr , 
i^ôj),  in-4';  2*  Essai  sur  le  pouls 
considéré  par  rappel  aux  affections 
des  principaux  organes ,  iii^-S", 
1 767;3"rf«  corpore  cribroso  Hippo- 
cratis,  seu  dé  texiu  muscoso  bor^ 
devii,  i774>  tn-4'*;  4'  Prmiectionei 
fnedicm  decem  in  Ludovic mo  Mons^ 
peliensëi,  f^^^,  irt-ia;  5**^^  wow- 
nuliis  morbis  convulsivis  œsopha* 
gii,  1778,  in-4  ";  6*  Disserlatio  me- 
dicd  de  diabète,  în-4%  if^;  ^"DiS' 
^rs  sur  la  clinique^  1 805,  in  •4"« 
MM.  Dumns  et  Baumes,  profeM-* 
•eurs  à  la  Faculté  de  médecine  de 
Montpellier^  ont  rendu  k  ce  sa-» 
?ant  médecin  le  jus^le  tribut  de 
louanges  dues  ù  sou  mérite,  dans 
deux  Eloges  de  Henri  Fouquet, 

in-4^ 
FOUQUIEH-l INVILLE  (An- 

fdiwB-QuEMTiw),  homme  exécra- 
ble, à  qui  Tindignation  nationale 
a  infligé  une  flétrissante  et  éter-^ 
tielle  célébrité.  Il  naquit  à  lié-» 
roui'ilo ,  village  près  de  Saint- 
Quentin,  département  de  TAisne, 
Vers  I74?*  Après  avoir  terminé 
les  études  à  Saint-Quentin,  il  vint 
à  Paris  4  où  il  acheta  une  charge 
de  procureur  au  Chfitelet  ;  mais 
il  lu  couifcrva  peu  d'années.  Son 
Inconduile  le  priva  des  ressources 
d'une  profession  lucrative  et  ho- 
norable ;  et,  criblé  de  dettes,  il 
fit  banqueroute,  l'erdu  dt^  répn-* 
tation  ,  journellement  aut  expé- 
diens  pour  vivre,  il  adressa,  en 
1781,  ù  Louis  XVI,  des  vers  mé- 
di(u  res,  que  Tabbé  Delille  a  re<* 
cueillis  dans  les  notes  i\e  son  poë* 
me  de  la  Pitié,  N'ayant  point  alti* 
ré,  «ur  sa  misère  ot  sur  son  in- 


FOU 

il  e.spérail  oJl^rtr  Tune  et  souhr- 
gef  rautje,  il  ^t'attacha  b  In  po« 
liée,  ^ans  nous  arrêter  A  l'emploi 
qu'il  y  remplit  4  il  H*en  sortit,  an 
comiutiiicement  de  lu  révolution , 
que  pour  figurer  dans  des  fAles 
subalternes  ;  car  alors  1m  pudeur 
publique  était  encore  respectée. 
Mais  a  la  suite  des  massacre»  dea 
prisons^  en  septembre  179'i,  les 
hommes  du  caractère  de  Fon- 
quier-Tiuville  devinrent  plus  né» 
cessaires  :  utiles,  ils  furent  plifs 
audacieux  ;  employés,  ils  se  ren«> 
dirent  indispensables.  Krt  i?o3, 
la  création  du  tribunal  révolu-- 
tionnaire  fournit  ù  Robespierre 
Toccasion  d'employer 4  selon  ses 
vœux,  son  obscur  protégé,  t'(  de 
se  l'atiacht  r  davantage  en  le  ren« 
dant  complice  de  sa  lynmnie,  el 
Texécuteur  de  ses  assassinats  po- 
litiques. Fouquier-Tinville  sui*-^ 
pa^»a  won  attente.  La  profonde 
scélératesse  de  cet  hcminie.  bien 
plus  que  le  désir  de  jusittirr  la 
couiiance  de  son  prole^^teur^  se 
manifesta  il^f^  son  eniiée  dans  sa 
nouvelle  carrière.  Simple  juré) 
directeur  du  jury,  accusateur  pu- 
blic, jamais  il  ne  prononça  ou  ne 
permit  v<dontairement  d  id^solu*- 
tion.  La  mort,  tcMjjours  ht  mort; 
et  les  jurés  et  les  juges  duciles 
pronunyaient  la  mort,,,  Gomnie 
ces  bêtes  féroccN  qu  une  proie 
trop  abondante  loree  de  choisir 
leurs  victimes,  rhaqf»e  jour  il  se 
tait  présenter  la  li^te  de?»  détenus 
qui  encombrent  1rs  nombreuites 
prisons  de  la  capitiiJe;  marque 
d'une  croix  rouge,  image  du  sang 
qu'il  veut  répandre,  le  nom  dei 
victimes,  tLpr  >nonre  le  mot  '■l- 
nistre  dont  les  jurés  et  les  jugea 


POU 

^8  complices  ont  seuls  la  sigalâ- 
cation  :  Fta  de  file.  Le^jury  déli- 
bère ;  sa  déclaration  est  unanime. 
Le  tribunal  condamne;  et  les  char- 
rettesy  où  sont  souvent  entassées 
|usqu*A  80  fictimes  à  la  foisv  par- 
tent pour  réchafaud.  Quelqueloîs 
cependaAty  le  monstre  affectait 
un  certaÎA  respect  pour  le»  for- 
mes de  la  justice  »  et  il  fiiisait  en- 
tendre dei»  témoins;  mais  quels 
témoins,  grand«>  dieux!  Des  hom- 
mes ga^^és  9  connus  dans  les  pri- 
sons   sous    la  dénomination   de 
moutons 9  se  présentaient,  et  ju- 
raient solennellement  de  dire  la 
yérité.  Leurs  dépositions  ,  toutes 
m(Mi.<9ongère:» ,  aggravaient  telle- 
ment la  position  des   prévenus  9 
qu'ils  avaient  à  peine  cessé  de 
parler  que  larrêt  de  mort  était 
prononcé.  Ln  jour  un  témoin  de 
cette  espèce,  mais  nouveau  9  et 
dont  on  n'était  pa!)  encore  bien  sAr, 
ré(tlame  la  parole.  Fouquier-Tin- 
ville  le  regarde  d  un  air  inquiet» 
et  lui  dit  :  f  Si  tu  a<»  à  déposer  con- 
»tre  Taccusé,  tu  peux  parler;  si 
«  ce  que  tu  veux  dire  est  en  sa  fa- 
«veur,  tu  n*as  pas  la  parole.  Au 
trente,  ajoute-(-il  ix  demi-voix, 
»  regarde-moi ,  et  tu  sauras  ce  que 
•  tu  dois  faire.  »  Dans  les  préten- 
dues conspirations  de  prison,  qui 
ont  tant  fait  saeiifler  d'infortunés, 
deux  de  ces  moutons  paraissent  au 
tribunal  comme  complices.    Par 
oubli,  Fouquier-Tin ville  n'avait 
pas  donné,  suivant  son  U!«age  dam 
de  nemblables  ea.<^ ,  le  moi  qui  de- 
yait  avertir  Ich  jugeH  du  rôle  de 
ces  deuxhoiuuies.  Le  trilionalles 
condamne  à  mort  avec  les  autres 
TÎctinies.  Ces  deux  hommes  ré- 
clament  ;  on  va  avertir  Foiiqtiier. 

<«F ,  dit-il ,  c'est  un  oubli: 

T.  vu* 


FOU 


aS^ 


•  mais  c'est  égal  ;  pour  cette  fois  ^ 

•  ça   passera  comme  ça.  «Si  la 
vie  des   hommes   vils  qu'il  ein-  / 
ployait  lui  coûtait  m  peu ,  celle 
des  plus  honorables  citoyens  lui 
coûtait  nibin»  encore  :  nous  en 
rapporterons  plusieurs  traits»  car 
rimagination    se    représenterait 
dillicilement  jusqu'où  Fouquicr- 
Tinviile  pouvait  poiier,  avec  une 
égale  audace*  Thypocrisieet  rini- 
pudence  du  crime.  L*une  de  ses 
premières  victimes,  et  la  plus  il- 
lustre avec  M*'  Élisaiitb,  Tin- 
fortunée  Mâbib-Aktoiiibttb  ,  épou- 
se de  Louis  XVI ,  fut  Tobjet  par- 
ticulier de  son  acharnement.  H 
fallait  un  sang  royal  pour  abreu- 
ver ce   tigre  ;  et ,  dans  le  plus 
horrible  scandale»  il  sembla  cher- 
cher   rimmortalité.    il    rédigea 
Tacte  d'accusation  de  cette  prin- 
cesse; et,  donnant  carrière  ù  ses 
idées   monstrueuses,    il    entassa 
toutes   les   infamies,  toutes   les 
horreurs,  toutes  les  absurdités, 
enfin ,  tout  ce  qu'on  peut  imagi- 
ner de  plus  révoltant  en  politique 
et  en  morale.  L'infortunée  Marie- 
Antoinette   {voy,    Mâaib-Artoi- 
HBTTBJ  daigna  repousser  les  attu- 
qiiesde  s<m  lâche  accusateur;  vaaU 
lor- qu'elle  ea  Tint  à  cette  partie 
de  raccusati<m  où  on  lui  repro- 
chait d'avoir  outragé  la  nature  en 
corrompant  le  jeune  prince  royal, 
elle  se  tourna  du  côté  de  l'audi- 
toire, et  prononça,  d'un  ton  pé- 
nétré, ces  m'>ts  touchans  et  su- 
bli'oes  ;  J*€h  appelle  à  toutes  les 
mères  !  Ce  «'était  que  par  un  ti^su 
d'infamies  que  Pi »uquier-Tin ville 
pouvait  quelquefois  rarier  se<4  fu- 
nestes réquisitoires  qui ,  roulant 
toujours  sur  les   mômes  griefs, 
étaient  tous  rédigés  à  Tavanoe» 

*7 


958 


FOL 


de  manière -qu'il  n'y  avnil  qu«  le 
nom  du  prévenu  à  remplir  ;  cai^ 
il  manquait  non-seuleuunt  d'élo- 
qiienci'»  maks  encore  de  celle  hn- 
bitude  de  la  parole  qui  a  »^i  >on- 
yent  porté  le  ministère  pnhlic  iV 
couvrir  de  moCb  vagues  l'inMiflU 
tance  de  l'accusation.  Le  terril>le 
accusateur  public  donna  des  preu- 
ves de  Tiib^encc  de  tons  mojeii» 
oratoires,  lors  du  protrès  de.s  vic- 
times que  bii  livrait  lu  convenlion 
nationale,  dans  la  personne  de  aa 
de  ses  membrei^,  si  célèbres  sons 
le  nom  de  Girondins.  Dirigé  par 
Kobespierre,  il  les  présenta  dans 
Hon  réquisitoire,  s<iit  comme  roya- 
listes^ bien  que  la  plupart  dVntre 
eux  eussent  voté  la  mort  du  roi, 
soit  comme  tëdéralistes,  c*est-û- 
dire  voulant  établir  le  gouverne- 
ment fédératif,  tel  qu'il  existe  aux 
États-Unis  d'Amérique  :  double 
cbef  d'accusation   auquel  ils  ne 

Îouvaient  échapper,  car  la  mort 
tait  attachée  à  l'une  ou  à  l'autre 
culpabilité.  Les  partisans  de  la 
royauté  et  du  gouvernement  que 
fonda  Washington  ne  furent  pas 
les  seuls;  car,  c(»mme  on  Ta  dit 
ingénieusement,  tous  les  partis 
iont  tombés  sous  la  hache  de  Fou- 
quîer-Tin ville.  Royalistes  ,  cons- 
titutionnels de  1791,  tëdéralistes, 
modérés,girondins,montagnards^ 
etc.,  ont  été  successivement  re- 
présentés sur  l'échataud  comme 
ils  l'avaient  été  dans  les  assem- 
blées législatives.  Parmi  les  célè- 
bres proscrits  du  parti  i\v  la  Gi- 
ronde, tous  distin{:nés  par  leurs 
talens  ,  il  y  en  avait  qui  étaient 
doués  de  la  plus  haute  élo(|uen- 
ce.  Ils  remployèrent  pour  para- 
lyser ra(;<U)sation,en  démontrant 
leur  inûocence  et  leur  attache- 


FOC 

ment  à  la  république,  fondée  sot* 
la  vraie  liberté.  Fonqnier-Tin vil- 
le essaya  de  soutenir  Viu  cu:tation; 
mais  tout  à  coup  il  se  trouble  , 
ballnitie,  et  semble  plulAt  redou- 
ter le  jugement  des  victimes  qui 
sont  désignées  11  ses  coups,  quA 
maître  de  disposer  de  leur   vie. 
Accablé  de  son  impuissance,  mai» 
muni  du  déiTct  de  la  convenlion 
qui  lui  ordonne  de  jugtr  révolu-^ 
tionnairement ^  il  leur  impose  si- 
lence,   et  les  envoie    à  la  ni(»rt. 
Cette  position   pénible  piMir  t«onr 
orgueil  •    hit  ù  peu  près  la  seule 
dans  laqni  Ile  il  se  scn't  trouvent  : 
le   terrible  ministère  qu'il  exer- 
çait, comme  le  tombert'au  fatal, 
atteignait  son  but  sans  obstacles. 
Un   vii'illard    dont  la  langue  est 
paralysée,  ne  peut  repondre  aux 
interpellations  de  l'accusateur  pu- 
blic. Lorsque   Fouq  nier-Tin  ville 
en  apprend  la  cause*  il  dit  :  «  Ce 
n  n'est  pas  la  langue  qu'il  me  faut, 
•  c'est  la  tête;o    et  elle  tomba. 
Dans  une  antre  occasion,  la  du- 
chesse de  Maillé  devait  paraître 
au  tribunal  de  sang.   On  amène 
par  erreur,  i\  sa  place,  une  dame 
Maillet.  Avertie  de  la  méprise,  il 
répond  froidement  :  c  Autant  do 
«f....   D'ailleurs,  que  ce  soit  au- 
njourd'luii,  que  ce  soit  demain, 
«il  faut  tonjonrs  qu  elley  passe. « 
Un  ollicier  corse,  d'un  Age  très- 
avancé, est  appelé  pour  être  con- 
duit devant  Fouquier  ;  il  ne  ré- 
pond pas  :  un  jeune  bonnnede  17 
ans,  qui  jouait  à  la  balle  dans  Ifl 
cour  de  la  prison,  et  dont  le  nom 
offrait  quelque  ressendilance  avec 
celui  de  roflicii  r,  se  présente,  est 
emmené  et  guillotiné  pour  le  vieil- 
lard. La  veille  du  ()tbernn'dor,  un 
huissier  du  tribunal  demande  Loi- 


FOI 

M'i'olles  fils.  Le  pcre,  égulemeiit 
déti'iiu,  mais  contre  lequel  il  n'y 
avail  aucune  charge,  répond,  ac- 
compagne l'hui^sier^  cl,  en  péris- 
i^anl,  donne  une  seconde  fois  la 
\io  à  .^on  tils.  Fresque  toulcsie!» 
victimes  de  celte  époque  funeste 
sont  niorlos  avec  un  grand  cou- 
ragt'.  Parmi  elles.  M"*  de  Sainte- 
Amarante  cl  sa  fille ,  jeune  et  bel- 
le personite  âgée  de  moin:»  de  18 
ans,  montrèrent  tant  de  fermeté 
devant  It  urs  juges,  que  Fonquier- 
Tin ville  en  tut  iVappé.  <«  Les  et^ 
»rronlcc>!  dit-il;  dussi'-jo  me  pus- 
»s(>r  de  dincr,  il  faut  que  j'aille 
»lcb  vi»ir  monter  sur  Téchafaud, 
»ponr  m'assurer  si  elles  conser- 
wvcnmt  liiir  caractère  jus({u'à  la 
"fm.  »  (Jetait  ordimurcment  chez 
Leoointre  de  Vcr.Hailles,  tnendtre 
de  la  convention,  que  Fouqtiier- 
Tinville,  lua  juge>  et  les  princi- 
paux jurés  se  réunissaient,  et 
traitaient,  à  table,  de  leurs  atfreu- 
ses  prov*'Criptions.  L:\  se  dres- 
saient le>  listes  de  mort  que  Fou- 
quier- Tinville  augmentait  ton- 
jours  des  noms  de  quelque  intbr- 
tvinê  dont  il  était  le  seul  aridtre. 
In  cat'e  attenant  ù  la  Concierge- 
rie, était  au^si  u(\  lieu  de  reunion 
jH>nr  ces  mixraUlos.  Avant  d'en- 
trer en  séance,  et  en  dt'jeunant 
gaiement,  ils  sVntrctenaient  des 
assus>inal>  juridiipics  de  la  jour* 
née.  IMus  d'une  lois,  on  a  entendu 
dire  à  Foutpiier- L  inville  :  «J'ai 
lït'iiil  j:agner,  celledécade,  tant  de 
»  millions  à  la  republique;  ta  dé- 
«cade  prochaine,  je  lui  en  lerai 
*gaj^ner  davantage  :  jt»  déculotte- 
>)  rai  un  plus  grand  non^bre  de  ri* 
>il;es. '»  L  événement  île  Lt  chute 
de  >on  protecteur,  ne  Tempécha 
pab  de  diiigcr  le  glaive  de  la  loi. 


FOU 


a59 


•  Aien  a*«»t  chaïkgd  pour  nous  , 
»dît-ii;  la  justice. doit  avoir  sou 
«cours...  :  »  el»  nudgré  l'avis  du 
comm  uidant  de  la  gendarmerie 
du  palais,  qui  proposail^  de  sur^ 
setdr  aux  exécutions,  un  convoi  dn 
4o  victimes  partit  pour  Téchafaud. 
On  croyait  Fouquier-Tinville  dé- 
voué ùi  Robespierre,  et  solidaire  a* 
vec  les  i-urés  et  les  juges,des  juge- 
mens  que  le  tribunal  avait  pronon- 
cés. La  convention  ayant,  par  son 
décret  du  9  theriDidk>r,  mis  hors 
kl  loi,  Aobesf^ierre  et  les  mem- 
bres du  tribiMi^il  révolulionna^i- 
re,  Fouquier- Tinville  constata  en 
personne  Tidcntité,  et  requit  le 
supplice  de  son  protecteur  et  de 
tous  Iv^smembresdu  tribunal,  ses 
complices  et  se««  amis  ;  il  eut  iuê>- 
me  l'inexplicable  audace  de  se 
rendiX3  ù  la  barre  de  la  conven- 
tion, pour  la  féliciter  de  ce  grand 
acte  de  justice.  Barère,  non  moins 
éhonté,  le  proposa  p»ur  remolir 
les  fonctions  d'accusateur  public 
près  du  nouveîMJ  tribunal  révolu- 
tionnaire. Mai.s  cette  proposition 
excita  Tindignation  générale;  et 
Fréron,  qui  avait  lui-même  une 
odieuse  célébrité,  ne  put  s'empê- 
cher de  terminer  sa  dénonciation 
par  CCS  mots  terribles  :  «  Je  de-. 
»  mande  que  Fouquier  Tint  ille  ail- 
»le  cuver  dans  les  enfers  lu  sang 
n  dont  il  s'est  enivré.  »  Peu  de  jours 
après,  le  14  thermidor  (  i'*  août 
i7()^l),  Fouquier  fut  destitué  et 
décrété  d'arrestation.  Misenju-^ 
gement,  et  accablé  s^ous  les  preu* 
ves,  quoiqu'il  rejotAt  ses  crimes 
sur  le  comité  de  salut  public, 
dont  il  n'avait  fait,  disait -il, 
qu'exécuter  les  ordres .  iMut,  a- 
Ycc  i5  de  ses  complices,  condam- 
né À  mort,  le  7  mai  ijqS.  \oicL 


26o 


FOU 


le  considérant  très-remarqaable 
du  {iigement  :  «  Vu  la  déclaration 
»du  jury,  portant  que  Fouquîer- 
•TÎDirille  est  conyaincu  de  roa- 

•  nœuTres  et  complots  tendaas  à 
»  favori:^er  les  projets  liberticides 

•  des  ennemis  du  peuple  et  de  la 
•république,  à  provoquer  la  dis-* 

•  solution  de  la  représentation  na- 

•  tionale,  le  renrersement  du  rè- 

•  gime  républicain,  et  à  exciter 
»  l'armement  des  citoyens  les  uns 
•contre  les  autres,  notamment  en 

•  faisant  pérîr,  sous  la  forme  dé- 

•  guisée  d'un  jugement,  une  foule 

•  innombrable  de  Français  de  tout 
•âge  et  de  tout  sexe,  en  imagi- 

•  naiit  à  cet  effet  des  projets  de 

•  conspirations  dans  les  diverses 
»  maisons  d*arrêt  de   Paris ,   en 

•  dressant  et  faisant  dresser  dans 

•  ces  différentes  maisons  des  listes 

•  de  proscription,  etc.,  et  d'avoir 

•  agi  avec  de  mauvaises   inten- 

•  tions,  le  tribunal  le  condamne  à 

•  la  peine  de  mort.  •  Pendant 
les  oebats  de  son  procès,  Fou- 
quier-Tinville  avait  feint  de  som- 
meiller; lors  de  la  lecture  de  la 
sentence*  il  l'écouta  en  ricanant. 
Dans  le  trajet  de  la  Conciergerie 
à  la  place  de  Grève ,  la  charrette 
ayant  été  forcée  de  s'arrêter  deux 
lois,  il  répondait  aux  huées  de  la 
multitude  par  d'ignobles  grima- 
ces, et  lorsqu'on  lui  criait  :  Tu 
n*iu  pas  lu  parole  (  formule  par 
laquelle  il  refusait  d'entendre  la 
justification  des  infortunés  tra- 
duits à  son  tribunal  de  sang) ,  il 
crachait  sur  les  spectateurs,  pro- 
férait d'horribles  juremens,  et  di- 
sait '.  «  Canaille,  va  donc  chercher 
•tes  trois  onoes  de  pain  à  la  sec- 

•  tîon  ;  moi  je  m'en  vas  le  ventre 
•plein.  •  Au  pied  de  l'échafaud^ 


POU 

il  perdit  lont-â-falt  contëaaiice  9 
et  périt  avec  une  lâcheté  qui  o« 
démentit  pas  Tinfamie  de  sa  vie 
entière.  Il  avait  publié,  dans  l'in- 
térêt de  sa  défende  ,  un  Mémoire 
pour  A.  Q,  Fouquier'Tintillê,eX' 
accusateur^ pubîic  prêt  le  tribunal 
révolutionnaire  établi  à  Paris,  et 
randu  volontairement  à  la  ConciéT" 
gerie  le  jour  du  décret  qui  ordonne 
son  arrestation  (in-4*  de  20  pages). 
*  En  lisant  ces  mots  :  Rendu  voIoh' 
tairement  à  la  Conciergerie,  on 
voit ,  en  frémissant ,  qu'il  a  dé- 
pendu de  la  volonté  d'un  pareil 
monstre  d'échapper  à  la   juste 
vengeance  des  lois. 

FOLRCROY  (AinonrE-FmAH- 
çois  de),  célèbre  chimiste,  né  à 
Paris  le  i5  juin  1755.  Son  père, 
issu  d'une  famille  noble  et  pau- 
vre, était  pharmacien  de  la  mal- 
son  du  duc  d'Orléans;  mais  à  la  re- 
quête de  la  corporation  des  apothi- 
caires de  Paris,  il  perdit  sa  charge 
et  le  droit  d'exercer  sa  profession 
dans  la  capitale.  Cet  événement 
mit  la  famille  dans  la  position  la 
plus  malheureuse;  et  le  jeune 
Fourcroy ,  qui  était  entré  dans  un 
bureau,y  serait  peut-être  resté  obs- 
cur toute  sa  vie,  sans  les  conseils 
et  les  secours  que  lui  prodigua 
Yicq-d'Azir,  ami  de  celte  famille 
et  secrétaire  de  la  société  royale 
de  médecine.  Fourcroy  avait  fait 
de  bonnes  études;  Yicq-d'Azir  lui 
conseilla  de  suivre  les  écoles  de 
de  médecine,  et  ce  grand  ana- 
tomiste  dirigea  ses  premiers 
pas  dans  cette  carrière  qu'il 
avait  étendue.  Le  docteur  Diest 
avait  légué  à  la  Faculté  de 
médecine  des  fonds  pour  qu'elle 
accordât  tous  les  deux  ans  des  li- 
cences gratuites  à  l'étudiant  pau- 


4<"  'y<~~ 


^"«>.««/,.A/;*fi. 


FOt 

\re  qui  ie  mériterait  le  mieux. 
Fourcroy  coDCourut  pour  une  de 
ces  licences  en  1780,  et  tout  lui 
donnait  droit  d'obtenir  cette  espè- 
ce de  prix.  Mais  Tesprit  de  parti 
Ten  pri  va.  La  Faculté  de  médecine 
et  la  société  royale  de  médecine  se 
considéraient  comme  deux  com- 
pagnies rivales.  La. protection  ac- 
cordée par  Tune  à  Fourcroy 9  lui 
attira  Tanimadversion  de  Tautre. 
Le  mal  se  répara  pourtant  :  la  so- 
ciété royale,  par  le  produit  d*une 
collecte,  mit  Fourcroy  en  état  de 
payer  ses  frais  de  diplôme  et  de 
réception.  On  accorda  à  Pargen^ 
ce  qui  avait  été  refusé  à  la  scien- 
ce :  il  fut  médecin.  Tout  en  prati- 
quant la  médecine,  Fourcroy  s'a- 
tfonnait  à  la  chimie.  Il  trouva 
bientôt  les  occasions  de  se  faire 
connattre.  Aidé  par  le  savant  fiu- 
quet,  son  professeur,  qu'il  rem- 
plaça plusieurs  fois,  et  qui  lui  prê- 
tait un  amphithéâtre,  il  ouTrit  des 
cours  particuliers.  La  beauté  de 
sa  voix,  la  pureté  et  Télégance  de 
son  langage,  sa  chaleur,  sa  clar- 
té, attirèrent  i\  ses  leçons  un  con- 
cours prodigieux  d'auditeurs  dont 
quelques-uns,  étrangers  à  la  chi- 
mie, venaient  pour  le  seul  plaisir 
de  l'entendre.  Sa  réputation  s'é- 
tendit en  peu  de  temps,  et  devint 
si  générale,  qu'il  obtint,  en  1784» 
la  chaire  de  chimie  au  Jardin  du 
loi,  vacante  par  la  mort  de  Mac- 
qucr.  L'année  suivante,  une  place 
étant  venue  à  yaquer  à  l'acadé- 
mie des  sciences,  il  y  fut  admis, 
et  bientôt  il  passa  de  la  section 
d'unatomie,  où  il  était  entré,  dans 
celle  de  chimie,  à  laquelle  il  ap- 
partenait plus  naturellement.  Ce 
qui  tïit  plus  honorable  pouf  lui 
encore;  c'est  son  admissioQ  dans 


FOU 


161 


la  société  de  Lavoisier,  qui,  de 
concert  atec  les  premiers  sayans 
de  l'époque,  préparait  par  ses  tra- 
vaux assidus  ces  grandes  décou- 
vertes qui  ont  si  heureusement 
modifié  l'enseignement  de  la  chi- 
mie. Fourcroy  fut  un  des  inven- 
teurs  de  cette  nouvelle  nomen- 
clature qui  est  elle-même  une  a- 
nalyse  de  la  science,  et  a  le  mé- 
rite de  définir  les  substances 
qu'elle  désigne.  Cependant  il  ré- 
pandait les  nouvelles  découvertes 
par  ses  écrits  autant  que  par  ses 
leçons;  6  éditions  de  son  Coure 
de  chimie  publiées  en  ao  ans, 
prouvent  assez  le  talent  avec  le- 
quel il  traitait  cette  matière.  Elles 
constatent  aussi  les  progrès  que 
oette  science  a  faits  dans  un  si 
court  espace.  La  première,  qui  da- 
te de  1787,  dit  M.  Cuvier,  n'a  que 
a  volumes,  sans  être  trop  conci- 
se, et  la  6*"*,  de  1801,  en  a  10 
sans  rien  contenir  de  trop.  Cepen- 
dant la  fortune  de  Fourcroy  était 
toujours  très-médiocre  et  restait 
bien  au-dessous  de  son  mérite.  La 
reconnaîfitsance  et  l'amitié  le 
liaient  à  une  société  qui  était  re- 
gardée comme  ennemie  par  les 
principaux  corps  sayans,  et  cette 
injustice  s'étendait  jusque  sur  lui. 
L'indignation  qu'il  en  éprouva  le 
disposa  sans  doute  à  voir  avec 
plaisir  la  destruction  des  corps 
privilégiés.  C'est  à  cette  époque 
que  la  révolution  éclata.  Il  n'y  fi- 
gura en  aucune  manière  avant 
l'année  179a,  époque  où  il  fut 
élu  membre  du  corps  électo- 
toral  de  Paris,  qui  le  nomma  5"* 
suppléant  à  la  convention  natio- 
nale, où  il  n'entra  que  l'année  sui- 
vante, long-temps  après  la  mort 
de  Louis  XYI.  Tant  que  dura  k 


36s 


FOU 


dîctainre  de  Robespierre,  mem- 
bre du  cotiHié  dMttstriidîon  pu- 
blique vi  du  comité,  des  arme?» 
Fourrroy  ne  8*occupa  qu'A  réla- 
Ulr  IVnsei^UfmenU  cl  à  créer 
-de^nouTeftux  moyens  de  défense. 
Il  fut  assea  henreuic  pour  sous- 
iraire  è  la  persécution  plusieurs 
-savans  compron^is  par  leurs  opi- 
-nions.  La  calomnie  néanmoins  ne 
le  ménagea  point  sous^ce  rapport; 
ctquandCfaéniern'apas  pu  sauver 
fonl'rère,on  reprocha  à  Fourcroy 
dt*  n'avoir  pas  sauvé  Lavoisier,qui 
fut  assassiné- comme  fermier-gé- 
néral. Cette  ^/alomme  est  celle 
qui  Ta  le  pIttA  doulourensemicnt 
affecté.  Ayrès  le  lo  tbermidor, 
appelé  au  comité  de  saluC  public, 
il  fit  organiser  l'école  Polytecbf ti- 
que, fit  créer  les  5  grandes  écoli;s 
spéciales  de  médefine',  et  décré- 
ter ^a  formation  de  ré€ole  Nor- 
male. Il  coopéra  à  l'organisation 
-de  rioiititutnatronaL  et  à  celle  de 
toutes  les  institutions  utiles  qui 
furent  étaUies  à  cette  époque  de 
régénération.  Uelaconveniion  dis- 
soute, il  passa  au  conseil  des  an- 
ciens,où  il  siégea  deux  ans.ftetidii 
è  lui-même,  il  ne  s'occupait- pins 
iquedesciencequands'fipéra  la  ré- 
solu lion  du  18  brumaire.  Le  pre- 
mier consuLqni  voulait  !»'vn^ourer 
de  tous  les  genres  de  capacités, 
appela  Fourcroy  dans  le  conseil- 
d'état,  oâ  il  fut  attaché  \  la  «ec- 
tion  de  l'intérieur.  Bientôt  aprè&, 
il  fut  nommé  directeur- général 
de  l'instruction  publique.  C'est 
'4ui  qui  substitua  au  plan  trop  vas- 
te,  d'après  lequel  l'instruction  a- 
vait  été  organî^iée  en  l'an  3,  ce- 
lui qui  n  précédé  rétablissement 
de  rriDJvtTsité.  lîiC  art  an  t  toutes 
\es  pré venl ions  que  la  morale  ne 


FOU 

justifiait  pas,  il  appela  au  profes- 
sorat tous  les  boumies  qui  en  é- 
taient  dignes,  et  leur  traça  leurs 
devoirs  par  des  instructions  qui 
âont  des  modèles.  Lors  de  la  créa- 
tion de  l'université,  ta  direction 
de  ce  grand  corps,  dont  il  avait 
préparé  Turganisation,  fut  néan- 
moins confiée  k  une  autre  person- 
:ne,.  tt  M.  de  Fontanes.  Fourcroy 
ne  fut  pas  insensible  à  cette  ex- 
clusion, qui  ne  tenait  pourtant  à 
aucune  cause  înjurieuse.pour  lui. 
L'empereur   s'occupait  k  le    lui 
prouver,  et  venait  de  lui  assigner 
une  dotation  de  20,000  fr.,  com- 
me  comte   de   Tempire,  quand 
frappé  d'une  apoplexie  foudroyan- 
te,  danti  le  moment  où  il  signait 
des  dépêches,  Fourcroy  mourut 
le  16  décembre  1809.  Son  titre  et 
sa  dotation  passèrent  à  son  fils, 
qui  avait  embrassé  la  carrière  des 
armes,   et  est  mort  bortorabte- 
ment  sur  Ir  champ  de  bataille  dr. 
LuUen.  Fourcroy  était  membn* 
de  l'institut,  et  de  toutes  les  as- 
-socialions  savantes  de  la  capitale. 
11  était  de  plus  professeur  de  chi- 
tnte  au  Jardin  des  plantes .  à  l'é- 
-cole  Polytechnique-;  et  indépen- 
damment des  leçons  qu'f4; taisait 
dans  les   écofaes  spéoia^«-!^»   il  fit 
long -temps  le  cours  de  chimie  i\ 
ralhéarée  de  Paris ;.i4 préféra  tou- 
jours la  qualité  de  professeur  aux 
4itres  les  plus  brilljYns  que  la  for- 
tune puisse  donner,  et  il  a  tou- 
jours tenu  àThonneur  d'en/remplir 
les  fonrli6iy>.  1 1  avait  raisc^n. C'est 
sous  ce  rapport  surtout  qn«il  mar- 
chait de  pair  avec  les  hommes  su- 
périeurs de  cette  ép<N]ue,  où  l'on 
en  romptart  tant.  Doiié  d'un  es- 
prit aimable  et  f»énétrant,  doué 
^  l'humeur  lu  plus  égale  et  la 


POU 

pliifi  rucilc  ,  FoiinToy  aimait  à 
rv.titlrti  Hi'rvici!^  et  ir<iiil>lijiit  {mim 
l<!H  Hcrvirni  qirori  lui  aviiit  rcn- 
diiH.  Dnininô  riipcriilant  piir  iinii 
Moi'ivh;  iiM|iii(;lii(l«* ,  rAUil  ôv.^  in- 
jiiHtiiMiHqii  il  avaitrprniiv'M?»  (luMS 
<*''i  ji!iiiM!.<4H(;,  il  l'ilail  trop  ('iicliii  ù 
voir,  (liiiiH  les  «vctiinncnH  qui  h' 
coiilrari.'iiftnt,  Icf*  r<';4ij|lal^  (riiiM! 
in;ilv<;illari<;ii  «wicli/ir.  l'riil  -  (;lri; 
rrltK  <litpo»ili()ri  «rtisprit  a^t-iïlhî 
hriti';  }4a  fin.  Il  hc;  riï^çardait  comme 
(lisrçracii'ï  (Icptii*^  Tor^aniHatioii  du 
l'iiiiivi;rHil('!,  v.i  CK  doute  se  chan- 
^<;a  <!ii  (*.4!rtitiid<s  r|tiaiMl  il  ne  he 
vit  jias  romprin  dniiM  In  première 
distril)iilirin  (I(;a  ilolatioriH  que  Na« 
pol<':oria(;corilauiJX(;on.Hf!illerH-dVï- 
tat  II  tomba  (iè.H-lors  dati.*^  une 
môlancnJif!  que  mïs  ami««  eAAnyè- 
rent  en  vain  de  combattre.  L'un 
d'eux,  eV:tail  («orvisnrt,  le eompu- 
fçnrni  de  toutes  hes  études ,  pen- 
sant qn'nn  remède  moral  ponvnil 
Aenl  guérir  une  maladie  mrirulc^ 
fie  détermina  à  parler  de  IVïtMt  de 
Frxircroy  à  NupoU'son,  d^nt  il  é- 
tnit  niédef.in.  Sairii»flant  le  mo- 
ment où  (  e  prinee  parui^ti^ait  dou- 
ter que  le  ehagriii  ÏCïi  une  irialu* 
die  mortelle,  rérité  qui  depuis 
ne  lui  a  été  que  trop  démontrée: 
«Oni^MirevoninenrtdeehagrinJni 
dit -il  avec  Tuceent  le  plus  aflir- 
malir,  et  je  connais  quelqu'un  qui 
dans  (*/€  moment  ne  meurt  de  cet- 
te maladie. — Eh  qui  donc?  ré- 
pliqua vivement  Tempen^ur. -^ 
Cent    Fourcroj,   wre.   — Vous 

ccoyei «viaÎA,  rasMureK-voiis, 

je  me  Huift  occupé  de  na  guériHtm.  » 
KnefTel,  la  dotation  quHilTait  l'aito 
4  Foureroy  était  lignée  depois 
plusieurs  jours.*  Ailes  le  voir,  a- 
jonta-t-iU  fit  TOUS  me  rapporte- 
rez de  MU  oouvelUi«»P«ciaufiictt- 


FOU 


siOS 


te  conversation,  Fonrcroy  expi- 
rait. Il  était  cuintedel'empireycon* 
.4eîl1i'r-d%''tat ,  directeur  ((e  Tins* 
tnictionpiibliqneyet  commandant 
de  la  légion-d  bonneur.  Fonn^roy  a 
lajsin':  diirérens  ou  vrag<:.H,trèf>^»ti- 
mes,  qui  presque  tous  ont  rap- 
port A  la  science  danrt  laquelle  II 
sVm  rendu  si  rélèbrtl;  tels  sont  : 
\*  Knaai  êur  len  maladien  des  arti' 
âanji,  traduit  du  latin  de  Ramas- 
zini ,  et  auquel  il  a  ajouté  des  no- 
tes et  des  étdaircitsemens ,  1777, 
111-12  ;  a"  Leçùna  d'hiitoire  naturel'» 
le  et  de  chimie,  1781,  a  vol.  in-8*. 
Cet  cuivrage,  ainsi  que  nous  l'a- 
Ton^dlt«  a  eu  successivement  plu- 
sieurs éditions;  et  son  autetir,  le 
voyant  continuellement  s'étendre 
par  les  nouvelles  découvertes  qui 
se  faisaient  chaque  jour,  se  déter- 
mina à  le  publier  de  nouveau  sous 
le  titre  :  Système  des  connninnaneea 
cMimiqueê^  et  de  leurapplication  aum 
phénomènes  de  1$  nature  et  de  Vart^ 
180 1,0  vol.  in-/|%  ou  11  vol.  in- 
H'.  Cet  ouvrage  est  l'analyse  des 
cours  de  Foiircroy,  tels  qu'il  les 
faisait  dans  les  derniers  temps  de 
sa  vie.  5*  Mémoires  M  ifbâerpg-' 
tionf^  pour  neroir  de  suite  aux  éié^ 
mens  de  chimie,  1784  ^  in-8';  4* 
Principes  de  chimie  à  i' usage  d9 
1^ école  vétérinaire p  a  vol.  in-ia; 
5"  I*  Art  de  connaître  et  d^ employer 
les  médicamem  dans  les  maladies 
qui  attaquent  le  corps  humain, 
1785,  a  vol.  in-8«;  O^'  Entomolo- 
gia  parisieneis,  de  Geoffroy,  a  eu, 
en  17H5,  une  nouvelle  édition  de 
Fourcroy,  en  a  vol.  in-ia;  7*  en 
1787,  il  a  travaillé  avec  Lavoisier* 
Guyton-Morveau  et  Bertholet,  è 
la  Méthode  de  nomenclature  chi^ 
mique,  in«8*,et  à  laquelle  flas* 
senfrats  el  Adet  oot  depuis  «dap- 


i64 


FOC 


té  un  nouveau  sjf^ièmt  de  carac- 
tèi*es  chimiques;  8*  Essai  sur  U 
phlogistUgue  et  sur  ia  constitution 
dcsaciriês^  17B8,  in-8*.  Cet  ouvra- 
ge, traduit  de  raiiglai»,  a  été  aug- 
menté de  notes  par  Fourcroy* 
]i<ivoii«ier,  Berthitlet,  Guyton- 
Morveau  ,  etc.  9*  Analyse  chimi' 
que  de  i* eau  sulfureuse  d'Enghien^ 
pour  servir  à  l'histoire  des  eaux  sut' 
fureuses  en  général^  1 788,  iu-8*|  par 
F^urcroy  et  de  La  Porte  ;  10*  ^n- 
nales  de  chimie,  ou  recueil  de  mé' 
maires  concernant  la  chimie,  et  tes  • 
etrts  gui  en  dépendent ,  de  1 789  à 
1794 9  18  vol.  in-8''«  par  Four- 
nroy,  Lavoisier«  Bertholet«  Guy- 
ton  «Morv  eau  9  Monge,  Diettrich, 
Hassenfratz  cl  Adet;  1 1"  La  mé" 
decine  éclairée  par  les  sciences  phy- 
siques, 1791-1793»  la  vol.;  19° 
Philosophie  chimique,  ou  Vérités 
fondamentales  de  la  chimie  moder» 
ne  disposée  dans  un  nouvel  ordre, 
179'j,  in-8*.  Cet  ouvrage  a  eu  u- 
ue  seconde  édition  9  en  1795^  en- 
richie de  notes*  et  augmentée  des 
nonv(*Ues  découvertes;  i3*  T«- 
hleaux  pour  servir  de  résumé  aux 
leçons  de  chimie  faites  à  l*  école  de 
Médecine  de  Paris,  pendant  1799 
et  1800.  Outre  ces  divers  produit» 
du  génie  de  ce  savant  et  célèbre 
chimi.stc,  on  a  encore  de  lui  la 
partie  entière  qui  a  rapporta  cet- 
•  te  science 9  dans  l'Encyclopédie  par 
ordre  des  matières;  et  difiërens 
articles  dans  la  correspondance 
et  dans  le  Journal  de  t École  Po- 
lytechnique. La  Faculté  de  mé» 
dtMJne  de  Paris,  voulant  ren- 
dre à  Fourcroy  le  tribut  d*estime 
que  lui  ont  acquis  ses  vastes  et  u* 
liics  connaissances)  a  décidé,  le 
31  décembre  1S09,  <iu*un  buste 
de  ce  savant  serait  exécuté  en 


FOU 

marbre  statuaire,  et  placé  dans  !• 
lieu  des  séances  de  la  Faculté,  et 
qu'une  inscription  latine,  gravée 
au  bas,  rappellerait  les  services 
qu'il  a  rendus  à  la  société,  et  les 
progrès  qull  a  l'ait  faire  à  la  scien- 
ce. C'est  ainsi  qu'on  s'honore  eo 
honorant  le  mérite. 

FOUKCROY  DE  RAME-- 
COLRT  (CaAALBS-Ksni  de),  ma- 
réchal-de-canip  du  génie,  est  né 
à  Paris,  le  19  janvier  1715.  Son 
père,  avocat  au  parlement,  le  des* 
tinant  à  la  carrière  du  barreau  y 
dirigea  toutes  ses  études,  mais  ne 
put  l'empêcher  de  se  livror  en 
secret  aux  sciences  exactes ,  pour 
lesquelles  il  avait  un  goût  irrésis- 
tible. Il  s'y  appliqua  avec  une 
telle  ardeur,  qu'il  acquit  en  fort 
peu  de  temps  les  connaissances 
exigées  pour  entrer  dans  l'armé 
du  génie,  où  il  se  fit  admettre  à 
l'ûge  de  ao  ans.  Après  quelques 
années  de  travaux  assidus,  la 
guerre  de  1740  lui  offrit  l'occasion 
de  déployer  son  talent,  et  il  fit  les 
campagnes  de  cette  époque  avec 
beaucoup  de  distinction  sous  les 
ordres  du  maréchal  d*Asfeld.  Vingt 
ans  après,  dans  la  guerre  de  sept, 
ans,  il  se  trouvait  commandant 
du  corps  des  ingénieurs  des  côtes 
de  Bretagne,  et  fit  ensuite  la  cam* 
pagne  de  Portugal,  dans  laquelle 
il  mérita  les  plus  grands  éloges*' 
La  paix  vint  enfin  permettre  4 
Fourcroy  de  se  livrer  à  ses  Ira* 
vaux  scientifiques,  et  il  chercha 
particulièrement  à  étendre  ses 
connaissances  ;  possédant  une 
grande  facilité,  et  un  goût  exces- 
sif du  travail,  il  se  livra  à  l'élude 
de  la  physique  et  de  l'histoire  na- 
turelle, et  ses  expériences  curent 
lesifèsultats  les  plus  avantageux. 


FOU 

Sa  réputation  de  savant  s^élcndit, 
et  parvint  jusqu'à  I  académie  dei 
scieoccft,  qui  l'honora  du  titre  d'as- 
ssocié  libre  f  et  le  nom  de  Four- 
cruy  fut  bientôt  célèbrt*  Se»  tra- 
vaux ayant  été  récompeu^é^4  d  u- 
ne  manière  aus^i  flatteuse,  fixé- 
reut  8ur  lui  l'attention  du  gou- 
Ternement,  qui,  après  l'avoir  re- 
vêtu du  grade  de  maréchal 'de- 
camp,  l'employa  au  ministère  de 
la  guerre  en  qualité  de  dirroteur 
de  la  division  du  corps  du  génie. 
£n  1776,  après  avoir  occupé  cet- 
te place  pendant  quelques  an- 
nées, Fourcroy  la  quitta,  et  fut 
nommé  inspecteur-général  de  son 
arme.  Il  est  mort  ik  Paris,  le  la 
janvier  1791,  âgé  de  76  ans,  et 
iaiii^aut  des  mémoires  très-inté- 
res8aiis  sur  différens  sujets.  Tels 
sont  :  I*  l'Jrt  du  ttdlier-brigue' 
iierei  l'Art  du  chaufournier ,  qui 
ont  été  insérés  dans  le  recueil  des 
descriptions  publié  par  l'acadé- 
mie des  sciences,  et  dans  lesquels 
on  trouve  des  détails  sur  les  di- 
verses espèces  de  pierres  à  chaux; 
Tauteur  indique  la  Lorraine  com« 
me  la  province  de  France  qui  en 
fournil  en  plus  grande  abondan- 
ce; 2"  Mémoires  sur  la  fortification 
perpendiculaire,  in -4*  ;  3*  Plan  de 
communication  entre  l'Escaut,  la 
Sambrcj  l'Oise,  la  Meuèe,  la  Mo» 
selle  et  le  jRhin,  pour  réunir  toutes 
les  parties  intérieures  de  la  Fran- 
ce. Cet  ouvrage,  dont  la  concep- 
tion est  entièrement  due  à  l'au- 
l<:ur  ,  contient  des  vues  gran- 
des et  nobles  d'utilité  publique. 
On  doit  encore  nu  génie  de  Four- 
croy des  Observations  microscopi- 
ques ,  insérées  dans  le  Traité  du 
cœur  de  Senac;  des  remarques  et 
des  descriptions  qui  font  partie 


FOU 


a6ô 


de  l'ouvrage  de  Duhamel,  inti- 
tulé Traité  des  pèches  ,  et  des 
réflexions  curieuses  qu'il  a  a- 
j(  utées  à  celui  de  Lalande  sur 
les  Marées.  Enfin  on  remarque 
d.tns  tous  les  écrits  de  ce  sa- 
vant ingénieur  un  grand  esprit 
d'observation,  établi  sur  des  con- 
naissances étendues  et  profon- 
des. 

FOURCROY  DE  GUILLER- 
YILLE  (Jbah-Loiîis  db),  frère  du 
précédent,  est  né  à  Paris,  en  1717* 
Il  entra  d'abord  dans  la  compa- 
gnie des  cadets  gentilshommes, 
qui  se  trouvait  alors  &  Rochefort, 
et  partit  ensuite  pour  l'Amérique 
avec  le  grade  d'officier  d'artillerie. 
Après  avoir  passé  20  ans  à  Saint- 
Domingue  ,  où  il  s'était  livré  à 
des  observations  suivies  sur  l'é- 
ducation physique  et  l'histoire  na- 
turelle des  cnfans,  il  quitta  le  ser- 
vice ,  revint  en  France ,  et  con- 
tinua sur  ses  propres  enfans  les 
observations  déjà  nombreuses 
qu'il  avait  commencées  en  A- 
mérique.  Dèè  son  retour  dans  sa 
patrie,  il  se  retira  à  Glermont-sur- 
Oise,  où  il  acheta  une  charge  de 
conseiller  au  bailliage  ;  mais  à  l'é- 
poque de  la  révolution,  ayant 
Îierdu  cette  charge  par  suite  de 
'abolition  des  droits^  il  fut  nom- 
mé juge  au  tribunal  civil,  et  con- 
serva cet  emploi  jusqu'à  sa  mort, 
arrivée  en  1799.  Fourcroy  a  pu- 
blié deux  ouvrages  très-estimés« 
fruit  de  ses  observations ,  et  qui 
ont  pour  titre  :  i**  Lettres  sur  l  é- 
ducatîon  des  enfans  du  premier  âge, 
Paris,  1770,  in-8*;  0!^  Les  enfans 
élevés  dans  l'ordre  de  la  nature,  ou 
abrégé  de  l'histoire  naturelle  des  en- 
fans du  premier  âge,  à  l'usage  deit 
pères  et  mèru  de  famille.  Pari  s  1 


2G6 


FOU 


17749 in- i*i,  seconde  édition,  en 
1785,  in -12.  Ctî  dernier  écrit  a 
^té  traduit  en  allemand,  par  K. 
F.  Cramer,  en  a  vol.  in-8*.  • 

FOLKIFIR  (Joseph,  baeoiv),  né 
à  Auxerrc,  département  de  l'Yon- 
ne, s'appliqua  dès  sa  jennesf^e  À 
la  littérature  et  aux  sciences.  É^ 
levé  ù  l'école  militaire  d'Auxerrc, 
il  avait  achevé  -^  1  5  ans  le  cours 
de  ses  études.  Il  composa,  5  ans 
aprè*i,  un  mémoire  <le  hautes  ma- 
thématiques, qui  contient  des  dé- 
couvertes importantes.  Nommé 
prolesseur  à  l'école  Polytechni- 
que de  France,  M.  Fourier  con- 
tribua beaucoup  aux  premiers 
5uccJ!S  de  ce  {çrand  établissement. 
Ayant  reçu  du  dirertnire  Tordre 
de  se  rendre  en  fcçypte,  avec  l'ar- 
mée française,  il  fut  nom  nu  par 
«es  collègues  secrétaire  perpétuel 
de  Tinstitut  d'Kg^ypte,  qui  devait 
bientôt  publier  un  monument  im- 
mortel de  cette  expédition.  Il 
remplit  dans  ce  iitieme  temps  les 
fonctions  de  commissaire  du  gou- 
Ternement  prés  le  divan  du  Caire, 
et  exerça  sur  celte  as-^emhlée 
administriitive  l'ififluence  d'un 
esprit  modéré,  sajçe  et  bienveil- 
lant. Il  fut  aussi  cbiirgé  de  diver- 
ses négociations  avec  les  beys  et 
leur  famille,  et  les  chefs  de  l'ar- 
mée ottomane.  Le  traité  conclu 
aTcc  Mourad  fut  aussi  rédigé  en 
commun  par  M.  Fourier  et  par 
Sctté  Nefisé,  femme  célèbre,  qui 
sous  les  gouvernemens  d'Ali- bey 
son  époux,  et  ensuite  de  IHoha- 
mcd-bey  et  de  Mourad,  avait 
donné  l'exemple  des  plus  rares 
qualité^,  et  qui  joignait  l'autorité 
d'un  grand  caractère  à  celle  d'un£ 
longue  expérience.  Lorsque  l'ar- 
mée d'Orient  perdit  le  général 


FOD 

Kléber,  M.  Fourier  prononça,  aux 
obsèques  de  ce  grand  homme,  en 
présenco  de  tonte  l'armée,  un 
discours  remarquable,  et  se  mon- 
tra le  digne  Interprète  de  la  dou- 
leur publique.  Dans  le  temps  que 
le  premier  général  en  chef  de 
l'armée  d*Orient  s«  rendait  en 
France,  deux  commissions  litté- 
raires partaient  du  (^aire  pour  vi- 
siter l'ancienne  capitale  d€  l'E- 
gypte, et  décrire  les  monumens 
qui  ornent  depuis  tant  de  siècles 
le  rivages  du  Nil.  C'est  à  ce  voya- 
ge mémorable  que  l'on  doit  l'ou- 
vrageque  les  Français  ont  publié. 
M.  Fourier  présidait  une  de  ce« 
commissions.  Après  son  retour 
en  France,  il  fut  unanimement 
choi>ipour  rédiger  lu  préface  his- 
torique de  la  description  de  l'E- 
gypte. Ce  discours  préliminaire 
est  trop  connu,  pour  qu'il  soit 
nécessaire  de  rappeler  le  juge- 
ment qui  en  a  été  porté  en  Fran- 
ce, en  Angleterre  et  en  Allema- 
gne. Le  tempsaconlirmé  tous  ces 
suffrages  :  telle  est  la  prérogative 
des  écrits  que  l'adulai  ion  n'a 
point  dictés,  m«iis  qui  inspirent 
le  respect  pour  la  vérité,  le  senti- 
ment de  rimnneur  national,  la 
connaissance  approfondie  de  rbîs« 
toire  et  des  art»*.  L'auteur  a  écrit 
ce  discours  à  Grenoble,  chef-lieu 
du  département  de  Tlsère,  dont 
il  était  préfet  depuis  la  fin  de 
l'année  ]8(»i.  Il  occupa  cette 
place  jusqu'en  181 5.  Il  a  mainte- 
nu la  concordedans  cette  c<»ntrée, 
a  servi  le  gouvernement  a  vecsèle, 
et  s'est  montré  le  défenseur  et 
l'ami  de  tous  les  habitans.  Le  plu» 
remarqunble  de  ses  travaux  ad* 
mînistratifs,  est  k  dessèchement 
des  marais  de  Bourgoin,  auprès 


FOU 

iJc  Lyon,  enlrepriitc  immf  n«(i%  A 
laquelle  le  iiHilhtMinMix  Uidiifr  a 
pris  utiti  pari  houorahlu,  el  durtt 
\k  but  principal  élnil  (l'ut^Hiiinir  ia 
t(*rritc)ir(i  do  4'>  coiiimiine.i.  ÏAi 
prétVt  a  détiirmiiKi  U*>  Hiici'è»*  du 
cette  opéraliori«  eii  4;oiieiliunl  \e^ 
principaux  iiitéréth.  CtidesHcrhe- 
ineiil  que  l'on  uvail  tenlé  iinitile- 
meut  depuis  plusieurf*  ^lèeUtA, lU 
l'ail  disparaître  nans  rclwur  des 
maladies  l'une^te^.  Ln  y  inar», 
iHif),  lornque  Nauoléun  entra 
dauH  la  ville  de  (rrenol>l(%  M. 
Fourier  tte  rendil  ù  Lyon,  où  il  se 
pré.Meiita  à  ee  prince,  qui«  plein  de 
conliancc  pour  un  homme  honnW: 
lonp;*teinpH  de  ach  hicnlaitM,  le 
iiiMutna  préfet  du  Khnno.  M.  Foii- 
rii:r  trcxi'rea  que  peu  de  HPiiial^ 
nés  ces  fonelions  importantes;  il 
fui  remplacé,  au  commencement 
du  mois  de  mai,  pur  M,  Vou»  de 
(^etle.  Depuis  ce  temp^,  M.  Fou- 
rier  réside  ù  Parijj,  el  a'oM  con- 
sa<;r4:  hans  réserve  ^  )tes  travaux 
littéraires  et  Hcienlifiques.  L'aca- 
démie des  sciences  lechoi'^it  pour 
un  de  ses  membres,  en  i8i5; 
«Milte  [uemiére  élection  ne  fut 
pointcontjrmée  parle  roi.  L'iinné^, 
suivante,  racailémie  le  nomma 
une  seconde  fois;  il  eut  tout»  les 
sufi'rafr(><t,  (;i  e«ïtte  élertion  fut  ap- 
prouvée. Il  a  publié  un  f^rand 
ou  vrufçe  d'analyse  mathétnatique» 
(|ui  a  p(»iir  objet  de  flouinetlre  ati 
calcul  les  lois  du  mouvement  de 
lu  chaleur,  question  qui  intérenso 
à  la  foii  Tutilité  publifpie,  et  les 
principaux  phénomènes  de  laiiA< 
lure.  Il  est  auteur  do  plusieurs  au- 
tres écrits»  publiés  dai^s  les  collec- 
tions académiques.  Les  princi- 
pji ux  sont  :  iMi^mnirc  xiir  la  ftatitfufi 
(Journal  de   ri'icole  Polytechni- 


KOU 


2G7 


que).  Préfacé  hU torique  de  lattes- 
rripUon  de  l'K^ypte,  Mémoire  sur 
les  antiquiirH  astroftomiques  de  /'7'J- 
tiypie^  contenant  TexpUcationde» 
zodiaques  égyptiens.  (îVst  M. 
Fourier  qui  a  traité  le.  premier 
cette  importante  qiieMion.  Ses  o- 
pinions  «hM  l'Hé  présiMitées  d'une 
manière  inex-icte  dans  divers 
ai^icles  des  journaux.  Il  est  né- 
ceVsaiii;  de  recourir  aux  méniAi- 
res  (fie  raiiteum  insérés-  dans  le 
{(rand  ouvrage d'|{<;ypte  (  ^e.stTip^ 
lion  de  l'Egypte,  Antiquités),  hlé' 
moirts  el  qut^slions  sur  la  théorie  tf- 
nafytiqiiA  de  la  chaleur,  sur  lavka^ 
leur  rayon minle,  sur  les  tempàra- 
tares  lerreslrns^surta  lempt^rature 
des  luilfilations  (Annales  de  chi- 
mie et  dt!  physique,  et  Bulletin  des 
sc:iencefl  de  la  société  philomati- 
que).  Principes  maUuUuntlqucs  de 
la  population  (Mémoires  statisti- 
ques de  la  vilhî  de  Paris).  Tliéo^ 
rie  analytique  de  la  chaleur^  in-Zi*. 
Rapport  sur  tes  tontines  et  les 
caisses  d* assurance  (  iMéinoire» 
de  Tacadémiedes  sciences  de  Ta- 
ris.) 

FOlJHNIlilR  (CiiAiii.Ks),  dit 
V Américain  ,  est  né  en  Auvergne, 
d'une  famille  roturière  r(fcom- 
nuindable.  fl  possédait  en  Amé- 
rique une  habitation  considérable 
qui  fut  inceiHliée  lors  des  premiers 
troubles  de  cette  colonie  ;  et  c'est, 
sans  doute,  au  séjour  qu'il  a  l'ail 
dans  ces  contrées,  avant  la  révo* 
lution,  qu'il  doit  le  surnom  de 
V Américain.  La  vie  de  cet  hotnmu 
est  un  nouvel  exemple  des  vicis- 
situdes humaines,  et  du  danger 
de  prendre  part  aux  révrdiitiont^ 
quand  c>n  n'a  point  le  génie  qni 
m.iîtrise  les  événemens,  ou  le 
bonheur  qni  cnipOchc  d'en  être 


y> 


>  » 


^-ii. 


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'/,■^«    .       ......   '.^î  >•      >*■,  .,     •,^-*"-r 

*y,v.  ■/..■•   '."■       ■•  .   •    i/.'.  i  :«î     «  i^  V.-»  î' 

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'A  #j# 't/  j.i'.w.i#^>  »*r«:  «  r*'/'jt  p'*f- 
'i'i  #■!  %',  %t,ttS  \rt,i%t.i\Kt  */itutu%tï' 

rMtf.i/|ij*:    «lu    «,Kâri:iij    «J*;<    'fijil«:- 

•l«;  Il  f i<.l '«Il «:  ,  liMU  «-.i  1  Kiir/i^rnt/: 
(  fl  ^/ffiit  ,  |ir:iil  *ttt  tttihVtizt  y  ù 
r«-.ll«-.  /:|«<j'|iji:  «l'uni',  ni  (rr.'iri<l<:  <:(' 
\r.i  n'.it.f.ui.f.    )jri|fiiliiir«:  9   f;orriKi<:li 

Il  f /'.^utufiM'  .i\iiii  /:i/t  o|ii(ii/itr«:, 
f  I  ilf.viiil  rxin|i/:rirr  «lf:4  holrlln(:^ 
i|ii}  v>iiitiii<-iil ,  Ji!>  iirriii:)!  il  lu 
fii'ihi  ,  viiliir.if*  rt:  «|iriln  ii|i|ii;- 
I  ili  fil  ilr.;i  iitltrllftn  ,  «Ir.n  f:ii(M'ini«t 
'f<i  |n-ijjilr ,  mai»  iiriii  iti8  asvubsi- 


ti-    .1.::    X^ :*--•.  ir-    le   C  it  fâ 


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*^r^-:  «  ?*r.;     .n  Ait  "Tuî 

**•:•■«...♦►•    '-^1    iirfl;min<ïâ 

/xi;k[t  Uzf^ttird  ftoiHoa  et  Marak 
dof'fi.riilibrit  i  opiaiffO  :  Foamier 
frjt  rtfT^tt  •  ftt  re*u  d^tcQQ  JQçqa'à 
la  r>:)ol>itioQ  du  9  thermidor  as 
i  '27  juill«tli7^>4,.  Arant  et  après 
ceit«  ^[K^que ,  Léonard  Boardoo , 
ton  ki*:Tf\h\  enoemi,  et  sur  qai 
p«ï^dît,  comme  représentant  en 
rrjî>)^Jon,  la  responsabilité  morale 
di:  laï'îa^^inat  des  prisonniers 
d'Origan*»,  et  ses  autres  persécu- 
teurs n'avaient  point  osé  le  faire 
mellre  en  jugement.  Après  la 
chute  de  Ko  lies  pierre  y  Fournier 
recouvra  Ij  liberté;  mais  toutes 
It:*)  loin  que  le  gouvernement  sé- 
vithait  cnnln*  c«  riainê  hommes  de 
la  r«':voliilion,  il  éliit  compris  au 
nunilirc  de^  proacril.-.  £n  vaiu  il 


FOU 

ayait  publié  plusieurs  mémoires 
pour  su  justifler  et  demander  des 
)u^s;  prisonnier  ou  citoyen  obs- 
cur, il  ne  fut  point  écouté.  Lu 
courte  durée  des  gouvernemens 
de  partis  »  de  plus  grands  intért^ts 
sous  des  gouvcniemcns  forts,  per- 
mettent rarement  de  descendre  à 
des  actes  de  justice  envers  de 
simplet  particuliers ,  et  Fournier 
resta  toujours  sous  le  poids  d*une 
fatale  prévention.  A  l'époque  de 
Texplosion  de  la  machine  infer- 
nale(5  nivôse  an  9;^  attribuée  d'a- 
bord au  parti  di>s  jacobins ,  puis 
au  parti  contre-révolutionnaire» 
Fournier,  considéré  comme  un 
des  plus  attachés  au  premier,  fut 
compris  au  nombre  des  173  dé- 
portes qui, sans  aucun  jugement, 
et  par  une  de  ces  mesures  de  haute 
politique  dont  on  a  tant  abusé  de- 
puis ,  furent  jetés  sur  les  cOtes  des 
lies  Séchellos.  Ses  compagnons 
d'infortune  y  périrent.  Accoutu- 
mé au  climat  dévorant  des  An- 
tilles, i!  survécut  seul  au  désas- 
tre commun,  et  parvint,  aidé  des 
secours  d'une  créole  qui,  pendant 
sa  longue  carrière,  ne  Ta  jamais 
quitté,  (\  la  Guadeloupe,  où  Vic- 
tor Hugues,  son  ancien  ami,  com- 
mandait pour  l'empereur,  et  fai- 
sait une  guerre  vigoureuse  aux 
Anglais.  Fournier  fut  employé 
!«ur  les  corsaires  du  commandant 
impérial,  et  y  donna  de  nom- 
breuses preuves  do  courage.  La 
colonie,  réduite  à  ses  seules  for- 
ces ,  avant  passé  sous  la  domina- 
tion de  l'Angleterre,  en  1808, 
Fournier  n^vint  en  France  avec 
un  grade  croHicier  supérieur.  Ar- 
rêté, en  181  r>,  par  mesure  de  sA- 
^e^é  générale ,  il  demanda  encore 
des  juges:  il  fut  remis  du  liberté. 


FOU  269 

Accablé  d'années  I  de  blessures  et 
d'inflrmités,  il  vit  dans  un  état 
voisin  de  rindigence. 

FOURNIER  SARLOYESË  (le 
^ COMTE  François),  lieutenant-gé- 
néral» commandant  de  Tordre  de  * 
la  légion-d'honneur,  et  chevalier 
de  Saint-Louis»  est  né  en  1775» 
dans  le  Périgord.  Ses  parcns,  le 
destinant  au  barreau»  dirigeaient 
ses  études  vers  oe  but;  maiS;,  en 
i^ga»  il  abandonna  entièrement 
cette  carrière  pour  celle  des  *ar- 
mes»  et  entra  dans  un  régimeiit 
de  dragons  en  qualité  de  sous-lieu* 
tenant.  A  cette  époque,  où  la  ré- 
volution était  dans  ses  crises  les 
plus  violentes,  la  France  eut  beau- 
coup d'ennemis  à  combattre»  et 
le  jeune  Fournier  se  distingua  par 
sa  bravoure.  Après  avoir  mérité 
plusieurs  grades  sur  le  champ  de 
bataille  ,  il  parvint  i\  celui  de 
colonel,  en  1798,  à  peine  ûgé  de 
95  ans,  et  le  commandement  du 
,.j»«  régiment  de  hussards  lui  fut 
confié.  Bonaparte,  nommé  géné- 
ral en  chef  de  Tariuée  d'Italie, 
voulut  s'attacher  le  colonel  Four< 
nier»  dont  il  savait  apprécier  le.'» 
talens  militaire.  Les  champ  de 
Marengo  »  la  vallée  d'Aoste ,  U> 
rives  de  la  Chiusella,  Slontebello, 
furent  successivement  les  théâ- 
tres de  sa  valeur,  A  l'époque  où 
le  général  Bonaparte  fut  nomm« 
consul  i\  vie,  le  colonel  Four- 
nier, qui  plusieurs  fois  avait  ma- 
nifesté un  esprit  d'opposition  aux 
projets  du  futur  empereur»  fut  ar- 
rêté sous  le  prétexte  d'une  cons- 
piration tramée  contre  la  sûreté 
de  l'état.  Les  scellés  devaient  être 
apposés  sur  les  p^^piers  du  colo  - 
nel  :  amené  le  lendemain  à  son 
domicile  pour  assister  ù  cette  »p- 


\iyo 


FOL 


position ,  il  enferma  ses  gardiens 
dans  son  apparlcnn-nl, et  s'échap- 
pa. Cependant  il  tnt  repris  quel- 
ques jours  après  et  conduit  au 
*  Tempîe,  d*oùil  ne  sortit  que  pour 
ôlre  exilé  en  Péiigord.  L'ainir.il 
Villeneuve  tut,  pen  après,  char- 
gé d'une  expédition  vn  Améri- 
que, et  le  c<donel  Fournier  re- 
çut Tordre  de  s'end>arquer  pour 
raccompagner.  On  sait  quels  fu- 
rent les  résultats  de  cette  expédi- 
tion ;  et  les  événement  de  celte 
guerre  ayant  ramené  le  colonel 
Fournier  en  Fraiire,  il  fut  de  nou- 
veau envoyé  en  Périgord.  Tonte- 
fois,  ne  pouvant  résister  au  dé- 
sir de  }«artager  la  glfure  qu'ac- 
quérait la  grande-armée  en  Alle- 
magne, il  redeuianda  du  service, 
et  fut  appelé  à  celle  grande-ar- 
mée si  t  élèhre  dans  les  fastes  mi- 
litaires de  la  France.  Quelques 
momens  avant  la  fameuse  batail- 
le d'Eylau,  l'empereur  lui  linl  ce 
propos  si  connu  :  Colonel,  dans 
voire  affaire ,  «7  faut  un  baptême  de 
san^.  i^e  colonel  Fournier  fut 
nommé  men)bre  de  la  légiou- 
d  honneur,  et  général  de  brigade 
après  la  bat:iille  de  Friedland, 
en  1S07,  où  il  s'était  particuliè- 
rement distingué,  et  fut  ensui- 
te envoyé  en  K>pagne  ;  il  y  fît 
les  campagnes  de  1808  et  i8i»9, 
sous  les  ordres  du  maréchal 
Ney,  et  o})tint ,  avec  le  litre 
de  comte ,  la  croix  de  la  légion- 
dhonneur.  Cependant  Napoléon 
rassemblait  loules  ses  forces  pour 
entreprendre  la  campagne  de  Rus- 
sie, célèbre  par  les  plu*  beaux 
faits  d'armo ,  et  par  les  plus 
grands  m.dhenrs.  Le  général 
Fournier,  rappelé  à  la  grande-ar- 
mée, participa  à  cette  funeste  ex- 


FOL 

pédition  ;  il  reçut  ù  la  Bérétioa  te 
grade  de  général  de  division  ;  et 
après  s^être  distingué  dans  la  cam- 
pagne de  181 3,  il  obtint  pour  ré- 
coropense  la  croix  de  comman- 
dant de  la  légion-d'honneur.  Ce- 
pendant Temperenr  ayant  conçu 
contre  cet  officier-général  de  nou- 
velles défiances,  31.  Fournier  fut 
arrêté,  et  conduit  à  Mayence, 
d'où  il  parvint  à  s'échapper  ;  et 
lorsque  les  armées  françaises  se 
furent  retirées,  il  écrivit  pour  de- 
mander A  être  jugé.  Un  décret  le 
destitua  de  son  emploi,  et  le  mit 
en  surveillance  illimitée;  il  revint 
donc  en  Périgoid.  et  ne  tarda 
pa»,  au  retour  du  roi,  à  recou- 
vrer sa  liberté  et  son  grade.  Nom- 
mé chevalier  de  Saint-Loui;),  en 
a(»ùt  1814^  il  ne  servit  pas  en  i8i5. 
Après  le  second  retour  du  nù  •  le 
général  Fournier  a  été  employé 
comme  inspecteur-général  de  ca- 
valerie, et  fait  encore  partie  de 
l'état -uiajor  de  l'armée.  Il  est 
l'autenr  dun  ouvrage  intitulé  : 
Considérations  sur  la  iégisiation 
militaire. 

FOLKMER  (l'abbé  Marie-Ni- 
colas), célèbre  prédîcitenr  et  pa- 
rent de  l'abbé  Èmery,  e»t  né  en 
1^58^  dan>  le  pays  de  Gex.  Après 
avoir  fait  avec  distinction  sa  li- 
cenc*?,  il  entra  dans  la  congréga- 
tion de  Saint-Sulpice,  et  de%int, 
en  1790,  professeur  de  théologie 
au  séminaire  d'Orléans  ,  puis 
grand-vicaire  d'Auch.  Il  revint 
dans  la  première  d(  ces  villes,  où 
il  passa,  caché  dans  la  maison 
d'un  ami.  le  temps  de  la  tourmen- 
te révolutionnaire.  On  n'entendît 
reparler  de  labbé  Fournier  que 
vers  la  fm  du  gouvernemeut  di- 
rectorial. A  cette  époque,  il  revint 


FOU 

A  Parfit,  ni  prAcliu  «Inna  plusioiini 
pur(M«tHi*K«  où  il  ttllirii  l<j  foui»  dttiia 
le»  aiiiMu;»  i^tHl*  i^'^o^l  iHoi.  La 
Kniivrrii«!iiii)iil  c(»ii»iiluirc  étiiil  ii* 
loi'H  isl.'ibli.  Il  piirall  que  Ioa  iiirtxU 
iiM'f»  pr<)(;h(ïnH  pur  riikhû  Fourni«!r 
lui  (Ii'ipliiriiiit,  pijinqiii)  co  iirédi- 
caiciir  lut  arrête  pur  ordre*  du 
prcfrt  fitt  police  DukolMy  conduit 
à  lUvHrn  et  cufcriiié  m vec  lett  I'oum. 
L<»rM(juu  ftei»  uiiiiM  furent  iii^trulls 
du  lieu  de  na  détention^  II»  solli- 
cité ruut  en  »ii  riiveur*  uiuIh  ce  lut 
iiiulileruent;uu  bout  de  dix  jour», 
le  préfet  le  fit  trûii»férer  ik  Turin* 
oCi  on  reiifeniia  dan»  U  citAdelle, 
Il  y  demeura  5  uim.  Au  bout  de 
ce  teni|>ft,  le  cardinal  Feftch  «*in- 
lére^Ha  ik  »nu  hort,  obtint  ma  11* 
bi:rt^'s  cl  reuiniena  ù  Lyon,  où  II 
rec.oriiuieu^a  î^  pr('cher«Hau(»  doute 
Hur  un  ton  qui  ne  donnait  paa 
d'inquiétude  an  gouvernement, 
puifqtrii  fut,  peu  de  tenipA  apr/**» 
grAceiti^  rinti^rvontionde  iton  pro* 
te('teur,noninié  chapelain  de  Teni- 
pereur  Napoléon.  M.  Kournier  re- 
vint i\  l'uii.*!  en  iHor>,  nrûclia  de 
nouveau  dauM  la  capitale ,  et  »'y 
vit  toujourrt  entouré  d'un  auili- 
toire  nombreux,  ninon  de  (idélei», 
du  moiiiM  de  curieux  et  d\ima* 
teurH.  NoniHié  évoque  de  Mont- 
pellier eu  iHo(>,  il  reçut  en  cette 
qualité  ronction  Mainte,  le  N  dé- 
reudire  de  lu  niAine  année,  deM 
iniiiuH  du  ciirdiuttl  FcmcIi  lui-mê* 
nie.  Il  fut  Tun  den  l'éreMdu  con- 
<;ile  tenu  en  iKii;  niaiM  quelque.1 
opiiiiouM  liaHiirtléeM  dauM  celte  as- 
•irndilée  attirèrent  .sur  lui  la  dii- 
(^r.l4'(:  de  Teuipereur.  L'.ibbé 
Fniirnii'rcMl  renié  évf^que<lo  Mont- 
pellier depuin  lu  Heooude  rebtan* 
raliou. 
FOUKINlEli  (PuMK  NicoLA»)» 


a^i 


rou 

urchîtecti^ ,  antiquaire  et  littéra- 
teur, noquit  à  Pari»  en  17/17,  et 
mourut  à  Nante»  le  «lo  Mopteni* 
bre  i8iti.  FîIa  d'un  nuancier,  et 
deAtiné  iiMilivre  la  mùmn  carrière, 
Fournier  ,  né  avec  d  heuren**eM 
diitpoiiitionM,  fut  uûm  par  mou  père 
uu  collège  du  PleMjiiM;  mai»,  en- 
truiné  par  la  fougue  de  .sa  jeune»* 
Me,  il  n  y  termina  point  «e^  étudell, 
et  fut,  par  forme  <le  correction, 
enfermé  dans  un  couvent,  dont  il 
ne  Moriit  que  pour  entrer  dan»  le 
régiment  de  llolonel-général,  où 
il  no  re^ta  que  peu  de  tempff,  et 
paMMa  MUCceM.«i veinent  danM  celui 
de  La  Rochefoucauld  et  ilariM  Tar- 
tillerie  royale  de  la  marine,  i]^^ 
dérider  corpM  fut  celui  dann  lequel 
il  parut  Me  plaire.  11  y  demeura 
i5  UUM,  et  le  quitta  en  17^5,  épo- 
que où  la  paix  rendait  MeM  tra- 
vaux militaire»  maum  utilité.  Se 
trouvant  en  Bretagne,  il  mc  /îxa  à 
NantcM,  où  liientAt  il  obtint  radinî* 
nistralion  du  grand  ihéAlre.AprèM 
leM  événeineuM  du  i/|  juillet  I7H(), 
Fournier  fut  Tun  dcM  premierHqni 
firent  adopter  aux  NahtaJM  le  mî- 
gne  de  la  liberté;  et  quand  le.n 
citoyen.i  préludèrent  ù  rétaldlMMC- 
ment  d'une  garde  nationale,  en 
formant  proviMoiremenI  deM  com- 
pagnieM  urmécM,  il  fut  nonniié  ca- 
pitaine de  Viitm  de  ces  eompa- 
gnicM.  Au  moiM  de  novemlM'o 
I7i)'i,  il  fut  fait  chef  tle  ba- 
taillon et  ingénieur  de  la  garde 
nationale.  l«(M'Mque  la  ecniventicm 
nationale  Menddait  avoir  1^  redou- 
ter lu  double  iunuemsn  deM  jaoo- 
bluM  et  de  la  commune  de  PariM, 
phnieur»  dépurtenn'iiM  en  prirent 
occaMion  d'envoyer  prèM  d'elle  dcM 
forccM  deMtlnécM  k\  la  proléger,  en 
mùme  tempi  qu'ullen  veilleraient 


s;ii  FOL 

au  mainti«D  de  la  liberté  publi- 
que. Nommé  commissaire  civil 
du  iléUchem«fnt  de  la  Loire-Infé- 
rleiircf  FourniiT  ^e  rendit  avec  ce 
détachement  dans  la  ca|)itiile;mai9 
la  convention  9  redoutant  sans 
doute  une  force  année  qu'elle  n*a* 
▼oit  point  appelée  à  sa  déferute, 
rendit,  le  5  mars  i;93,  un  dérret 
<fiï  ordonnait  à  ces  volontaires  de 
rentrer  dans  leurs  loyers.  Four- 
nier  s'en  retournait  avec  ses  coni- 

Ïiatriotes,  lorsque,  passant  par  Or- 
éans  le  1 5  mars,  il  lut  requis  par 
les  représentans  Collot-d'Herbois 
et  Laplunche  de  veiller  A  la  sûre- 
té de  Bourdon  de  TOise,  dont  les 
jours  étaient,  dit-on ,  menacé;». 
Obligé  ensuite  de  prendre  part  ù 
la  guerre  de  la  Vendée,  il  se  con- 
duisit avec  distinction  dans  plu- 
sieurs combats  où  35  de  ses  hom- 
mes périrent,  et  {)o  furent  blessés. 
Rentré  à  Nantes  avec  les  débris 
de  son  détachement,  il  s*y  trou- 
vait lorsque  les  armées  royales  de 
TAnjou  et  du  Poitou  assiégèrent 
cette  ville  le  3o  juin,  et  il  fiA 
chargé  d'en  diriger  les  fortiflca- 
tions.  Commandont  d'arrondisse- 
ment, il  défendit  avec  beaucoup 
de  courage  le  quartier  de  Gigan. 
Son  potriotisme  ne  TempOcha  pas 
d'£tre  compris  plus  tard  parmi 
les  i59  Nantais  que  le  proconsul 
Carrier  destinait  «^  la  mort,  et  qui 
faillirent  plusieurs  fois  d'y  Gtre 
livrés   durant   le    pénible  trajet 
qu'ils  Arcnt  de  Nantes  à  Paris. 
Incarcéré,  ainsi  que  ses  compa- 
gnons d*infortune,  dans  les  pri- 
sons de  la  capitale,  il  y  demeura 
un  an ,  et  n'en  sortit  qu'après  le 
9  thermidor,  par  un  jugement  du 
tribunal  révolutionnaire,  qui  les 
acquitta  tous.  Foiirnîcr  retourna 


rou 

à  Nantes,  où  dès  ce  moment  il 
cessa  de  s'occuper  de  politique 
pour  se  livrer  aux  arts  et  à  la  lit- 
térature. Nommé  architecte-Toyer 
et  chargf*  de  construire  des  aque- 
ducs dans  la  ville,  il  faisait  faire 
des  fouillt'!»  A  cet  effet*  quand  le 
hasard  lui  flt  découvrir  plusieurs 
médailles  anciennes.  Les  fouilles 
furent  alors  dirigées  en  difTéreas 
sens,  et  re  nouveau  travail  ne  fut 
point  inutile,  puisque  des  tom^ 
beaux  antiques,  des  monumeiis 
romains  de  tous  les  âges 9  et  un 
grand  nombre  de  médailles  des 
premiers  temps  de  la  monarchie 
française  en  furent  le  fruit.  Ces 
mimumens  ont  été  pour  Fournier 
l'objet  de  plusieurs  mémoires  et 
de  di.tsertaticms  très-savantes,  que 
la  société  des  sciences,  lettres  et 
arts  de  Nantes  a  recueillis  avec 
soin.  L'auteur  a,  de  la  réunion  de 
ces  mémoires,  imprimés  d'abord 
séparément*  formé  un  corps  d'ou- 
vrage sous  le  titre  tf  Antiquités  de 
Nantes,  Un  grand  nombre  de  des* 
sins  ornent  ce  précieux  manus- 
crit, qui  est  soigneusement  con* 
serve  dans  la  bibliothèque  publi- 
que. On  y  trouve  aussi*  tracé  de 
la  main  de  Fournier,  un  Pian  de 
ta  vilte  de  Nantm,  t^le  qu'elle  é« 
tait  au  commencement  du   i5** 
siècle,  accompagné  d'une  disser- 
tation très-savante.  Fournier,  sim- 
ple dans  ses  mœurs  et  savant  sans 
orgueil,  emporta  au  tombeau  l'es- 
time de  ses  compatriotes.  Il  était, 
lorsqu'il  mourut,  archiviste  de  lu 
commune  de  Nantes,  conserva- 
teur des  monumens  de  cette  vil- 
le, membre  de  sa  société  des  scien- 
ces, lettres  et  arts,  et  correspon- 
dant de  l'académie  celtique. 
F01IRNI£R    DE    PESCAY 


FOU 

(FfliNçois),  docteur  en  médecine^ 
8( crélaiie  du  C(»u:»eil  de  »aniè  au 
milli^tère  de  la  guerr««  et  clieva- 
Vwv  de  la  légion-d  honneur^  né 
ie  7  septembre  1771^  àBordeaux, 
luiMta  Iting-temp!»  Bruselle:*,  qui 
le  Cdinpte  nu  nombre  des  fonda- 
teurs de  la  société  de  médecine. 
Il  professa  aussi  û  l*école  de  mé- 
decine de  la  même  TÎUe  la  pa- 
thologie générale.  Lorsque  lé 
prince  des  Atturies,  aujourd'hui 
terdinand  VII,  roi  d  Espagne,  ré- 
sidiiit  à  Yalençai,  il  (jxa  prés  de 
lui  >1.  Fournicr,  en  le  nommant 
son  médecin;  et  lori^que  ce  der- 
nier cessa  d'en  faire  le  service,  il 
recul  du  prince  ime  pension.  M. 
Fuurnier,  qui  a  concouru  ù  la  ré- 
daction de  plusieurs  journaux  et 
ouvrages  scientifiques,  s'est  fait 
connaître  comme  médecm,  com- 
me poète  et  comme  littérateur, 
par  les  productions  suivantes  :  1* 
Essai  historique  et  pratique  sur 
r inoculation  de  lafoaccine,  Bruxel- 
les, 1801-1808,  iu-S",  avec  figu- 
res; 2*  Du  tétanos  traumatique, 
mém(nre  couronné  en  1802,  par 
la  société  de  médecine  de  Paris, 
Bruxelles,  i8o5,  in- 8";  5"  Encore 
un  mot  sur  C  on  axa  et  les  Deux  Gen» 
dres^  ou  lettre  d'un  habitant  de 
Versailles ,  ouvrage  en  faveur  de 
Tauteur  des  Deux  Gendres.  Paris, 
iu-8',  181  1;  4"  /^*  vieu,c  Trouba^ 
dour,  ou  les  Amours^  poëme  en 
5  chants,  traduit  de  la  langue  ro- 
mane, sur  un  manuscrit  du  1 1"^ 
siècle.  Paris.  18 î  2,  in- 12;  5*  Les 
Etrennes,  ou  Entretiens  des  morts 
(^ous  le  nom  de  Francis  Ed- 
mond\  IV-i^,  iSi5,  iu-8";  (>* 
Nouveau  projet  de  réorganisation 
de  la  médecine,  de  la  chirurgie  et 
de  Ja  ph armorie  en  Frapce,  Paris, 

T.     VJI. 


rau 


^73 


1817,  în-8*.  M.  Fournîer  est  na 
des  collaborateurs  du  Journal  des 
sciences  médicales  et  de  la  Biogrei^ 
phie  universelle.  Il  a  enrichi  l'un 
et  Tautre  de  ces  ouvrages  d'un 
grand  nombre  d'articles  intéres- 
sans. 

FOURQUEVAUX  (le  mabofis 
de),  était  membre  du  corps-lé- 
gislatif au  moment  de  la  dissolu* 
tion  du  gouvernement  impérial, 
et  remplit,  en  1814,  les  mcmes 
fonctions  sous  le  gouyerneinent 
du  roi,  au  nom  du  département 
de  la  Haute-Garonne.  Lorsqu'on 
discuta,  le  22  ocli>bre,  le  projet 
de  l%i  relatif  à  la  restitution  des 
biens  des  émigrés  non  vendus,  il 
le  combattit,  parce  qu'il  préten* 
dit  que  cette  restitution  devait  é- 
tre  entière.  Il  invoqua  à  cette 
occasion,  non  la  générosité,  mais 
la  justice  de  la  chambre,  et  sou- 
tint qu'il  n'j  avait  qu'une  res* 
titution  ou  une  indemnité  qui 
put  inspirer  une  véritable  sécu- 
rité aux  acquéreurs  de  biens  na- 
tionaux. Sans  cela,  dit-il,  les  é* 
migres,  abandonnés,  pourront  é- 
crire  au-dessus  de  la  porte  du  lieu 
de  vos  séances  :  «  Ici,  il  n'y  a  plus 
d'espérance.  •  M.  Fouitine^aux 
parl.i,  le  17  octobre,  surTexercice 
du  droit  d'exportation  {tendant 
l'intervaUe  des  sessions,  et  déve- 
btppa  les  dispositions  d'un  prOjel 
de  loi  qu'il  avait  présenté  le  in  à 
ce  sujet.  Ses  conclusions  ne  tu- 
ront  point  adoptées.  Il  s'était 
précédemment  prononcé  en  fa- 
veur du  système  des  licences. 
M.  Fourquevanx  n'a  point  fait 
partie  de  la  clian^hre  des  députés 
pendant  les  sessions  suivantes. 

FOUSSEDOIKE  (  N.  ),  député 
à    la   convention    nationale .  au 

18 


2G6 


foi: 


i^^ii^in-i'in  seconde  édition,  en 
17^5,  in- 12.  Ce  dernier  écrit  a 
^lé  traduit  en  allernaiid,  par  K. 
F.  Cramer,  en  a  vnl.  in-8*. 

FOLKIKR  (JusEPB,  BABos).  né 
à  Aiixerrc.  départe  ment  de  l'ïon* 
ne,  «'appliqua  dè!«  sut  jeune*»f^e  à 
la  littérature  et  aux  scienee^.  É- 
levé  û  Téfole  militaire  d'Auxerrc, 
il  avait  achevé  à  i5  an^  le  cour« 
de  f^es  études.  Il  conipoio,  5  ans 
aprè^,  lin  mémoire  de  haute!*  ma- 
thénl;ltiqur^,  qui  contient  des  dé- 
cou  verte-^  importantes.  Nommé 
professeur  à  l'école  Polytechni- 
que de  France,  M.  Fourier  con- 
tribua beaucoup  aux  premiers 
.«uccês  de  ce  {rrand  établissement. 
Ayant  reçu  du  directoire  Tordre 
deî-e  rendre  en  Kg:ypte.  avec  Tar- 
mée  française,  il  fut  nomm^  par 
«Cî»  collègues  ^-ecrél  il  ire  perpétuel 
de  rin.«<titut  d'hl^'pte.  qui  de%ait 
bientôt  publieruu  monument  im- 
mortel de  cette  expédition.  Il 
remplit  dans  ce  même  temps  les 
fonctions  de  c«^miiii^>aîredu  gou- 
Ternement  près  le  divan  du  Caire, 
et  exerça  nur  cette  ns-^eniblée 
administrative  l'influence  d'un 
esprit  modéré,  sajfe  et  hii-nvfil- 
lant.  Il  fut  aussi  chargé  de  diver- 
ses négociations  avec  les  beys  et 
leur  famille,  et  les  chefs  de  Tar- 
mée  ottomane.  Le  traité  conclu 
aTcc  Mourad  fut  aussi  rédigé  en 
commun  par  M.  Fourier  et  par 
Setté  Nefisé,  femme  célèbre,  qui 
sous  les  gouvernemens  d'Ali- bey 
son  époux,  et  ensuite  de  !>loha- 
mcd-bey  et  de  llourad,  avait 
donné  l'exemple  des  plus  rares 
qualité^,  et  qui  joignait  rautorité 
d'un  grand  caractère  à  celle  d'un£ 
longue  expérience.  Lorsque  l'ar- 
mée d'Orient  perdit  ie  général 


FOU 

Kléber,  M.  Fourier  prononça,  aux 
obsèques  de  ce  grand  homme,  ea 
présence  de  toute  l'armée,  un 
ûtfcoun  remarquable,  et  se  mon- 
tra le  di^oe  interprète  de  la  dou- 
leur publique.  Dans  le  temps  que 
le  premier  général  en  chef  de 
l'armée  d'Orient  se  rendait  en 
France,  deux  commission*»  litté- 
raires partaient  du  Caire  pour  vi- 
siter i^ancienne  capitale  de  l'E- 
gypte, et  décrire  les  monumens 
qui  ornent  depuis  tant  de  siècles 
le  rivages  du  Nil.  C'est  àce  voya- 
ge mémorable  que  l'on  doit  l'uu» 
vrageque  les  Français  ont  publié. 
M.  Foiirii  r  présidait  une  de  ces 
commissions.  Après  son  retour 
en  France.  îl  fut  unanimement 
choi>ipour  rédiger  la  préface  his- 
torique de  la  description  de  l'E- 
gypte. Ce  discours  j>rélîminaîre 
est  trop  connu,  pour  qu'il  soit 
nécessaire  de  rappeler  le  joge- 
ment  qui  en  a  été  porté  en  Fran- 
ce, en  Angleterre  et  eu  Allema- 
gne. Le  teuipsacfMilîrmé  tous  ces 
sufirages  :  tflle  est  la  prérog:itive 
des  écrits  que  l'adulation  n'a 
point  dictés,  ni^is  qui  inspirent 
le  respect  pour  la  vérité,  le  senti- 
ment de  rironneur  national,  ta 
connaissance  approfondie  de  rbîs- 
toire  et  des  art«.  L'auteur  a  écrit 
ce  di«icours  à  Grenoble,  chef-lieu 
du  département  de  l'Isère,  dont 
il  était  préfet  depuis  la  fin  de 
l'année  1801.  Il  occupa  cette 
place  jusqu'en  181 5.  Il  a  mainte- 
nu la  concorde  dans  cette  contrée, 
a  servi  le  gouvernement  avec  cèle, 
et  s'est  montré  le  défenseur  et 
l'ami  de  tous  les  habltans.  Le  plus 
rernarqunble  de  ses  travaux  ad- 
ministratifs, est  le  dessèchement 
des  marais  de  Bourgoio,  auprès 


FOU 

Je  Lyon,  enlreprisc  immense,  A 
laquelle  le  malheureux  Didier  a 
pris  une  part  honora Ulo,  et  dont 
le  but  principal  était  d'assainir  in 
territoire  de  4^  communes.  Le 
préfet  a  déterminé  le  t»uci'cs  de 
cette  oj)ération«  en  conciliant  les 
principaux  intérêts.  Ce  dessèche- 
ment que  Ton  avait  tenté  inutile- 
ment depuis  plusieurs  siècles,  ta 
l'ait  disparaître  sans  retour  dès 
maladies  funestes.  Le  y  mars, 
i8i5,  lorsque  Nanoléon  entra 
dans  la  ville  de  (rrenohle,  M. 
Fourier  se  rendit  à  Lyon,  où  il  se 
présenta  à  ce  prince,  qui,  plein  de 
confiance  pour  un  homme  honoi'é 
long* temps  de  ses  bienfaits,  le 
nomma  préfet  du  Rhône.  M.  Fou- 
riiîr  irext-rça  que  peu  de  semai- 
nes CCS  fonctions  importantes;  il 
fut  remplacé,  au  commencement 
du  mois  de  mai,  par  i>J.  Pons  de 
Cette.  Depuis  ce  temps,  M.  Fou- 
rier  réside  à  Paris«  et  s'est  con- 
sacrô  sans  réserve  i\  ses  travaux 
littéraires  et  scientifiques.  L'aca- 
démie des  sciences  le  choisit  pour 
un  de  SOS  membres,  en  181 5; 
cetle  première  élection  ne  fut 
point  conDrmée  par  le  roi.  L'anné<^. 
suivante,  Tacadémie  le  nomma 
une  seconde  fois;  il  eut  tous  les 
suffrages,  et  cette  élection  fut  «ap- 
prouvée. Il  a  publié  un  grand 
ouvrage  d'analyse mathématiquei 
qui  a  pour  objet  de  soumettre  au 
calcul  les  lois  du  mouvement  de 
la  chaleur,  question  qui  intére8S6 
à  la  fois  Tutilité  publique,  et  les 
principaux  phénomènes  de  lana- 
Uire.  11  est  auteur  de  plusieurs  au- 
tres écrits  publiés  duns  les  collec- 
fîons  a<!adémiqucs.  Les  princi- 
paux sont  :  Mémoire  sur  la  statique 
(Journal  de   Pj'icole  Polytechoi- 


FOU 


2G7 


que).  Préface  historique  de  la  des- 
cription de  l'Egypte.  Mémoire  sur 
les  antiquités  astronomiques  de  l'K- 
{^ypte^  contenant  rexplicalionde» 
zodiaques  égyptiens.  C'est  M. 
Fourier  qui  a  traité  le  premier 
cette  importante  question.  Ses  o- 
pinion.s  04)t  été  présentées  d'une 
manière  inexacte  dans  divers 
aiaicles  des  journaux.  Il  est  né- 
ce\^aire  de  recourir  aux  méniAi- 
res  <fie  l'anteuri)  insérés-  dans  le 
grantlouvraged'fcgyple  (  descrip- 
tion de  l'Egypte,  Antiquités).  Mé- 
moires  et  questions  sur  la  théorie  a- 
naly tique  de  la  chaleur,  sur  la  cha- 
leur rayonnante,  sur  tes  tempéra- 
tures terrestres^  sur  la  température 
des  habitations  (Annales  de  chi- 
mie et  de  physique,  et  Bulletin  des 
sciences  de  la  société  philomati- 
qut).  Principes  mathématiques  de 
la  population  (Mémoires  statisti- 
ques tle  la  ville  de  Paris).  Théo- 
rie analytique  de  la  chaleur,  in-4'' 
Rapport  sur  les  tontines  et  les 
caisses  d' assurance  (  Mémoires 
de  l'académie  des  sciences  de  Pa- 
ris.) 

FOURNIER  (Charles),  dit 
V Américain^  est  né  en  Auvergne, 
d'une  famille  roturière  recom- 
inandable.  Il  possédait  en  Amé- 
rique une  habitation  considérable 
qui  futinceiKliée  lors  des  premiers 
troubles  de  cette  colonie  ;  et  c'est, 
sans  donte  ,  au  séjour  qu'il  a  fait 
dans  ces  contrées,  avant  la  nWo- 
lution,  qu'il  doit  le  surnom  de 
V Américain,  La  vie  de  cet  homme 
est  un  nouvel  exemple  des  vicis- 
situdes humaines ,  et  du  dan^rer 
de  prendre  part  aux  révolutions 
quand  on  n'a  point  le  génie  qui 
maîtrise  les  événemens,  ou  le 
bonheur  qui  empêche  d'en  être 


a68 


FOU 


TÎctime.  Si  Fournies  ne  s'est  fait 
remarquer  par  aucune  de  ces  ac- 
tions publiques  qui  honorent  leur 
auleur,  du  moins  ne  paraît-il  pas 
constant  qu'il  soit  réellement  cou- 
pable des  traits  odieux  qui  ont 
fourni  aux  différens  gouTerne- 
mens  de  la  France»  qui  se  sont 
succédé  pendant  vingt  ans,  des 
motifs  de  persécutions ,  et  4ux 
biographes  5  trop  souyent  les  é- 
chos  du  pouvoir  ou  de  Te^ffrit  de 
parti  y  matière  à  des  récits  men- 
songers ou  a  d'atroces  calomnies. 
Nous  ne  prétendons  pas  absoudre 
Fournier  du  rôle  qu'il  a  joué  dans 
la  révolution  :  il  fut  trop  souvent 
témoin  des  plus  épouvantables 
forfaits  ;  mais  il  ne  prit  point  part, 
comme  on  l'en  a  accusé,  aux  mas- 
sacres des  prisons  de  Paris  y  dans 
les  funestes  journées  de  septem- 
bre 1 792,  et  ne  fut  point  coupable 
du  guet-à-pens  commis  sur  le  gé- 
néral La  Fayette,  lors  de  l'insur- 
rection du  Champ-de-Aiars,  le 
17  juillet  1791,  pendant  laquelle 
le  général  faillit  être  atteint  d'un 
coup  de  pistolet  tiré  à  bout  por- 
tant. Nous  ne  dissimulerons  pas 
qu'au  10  août  Fournier  comman- 
dait le  bataillon  de  Marseillais 
qui  concourut  si  puissamment  à 
l'attaque  du  château  des  Tuile- 
ries. Sans  doute  plusieurs  des 
vainqueurs  usèrent  avec  cruauté 
de  la  victoire  ;  mais  si  1  humanité 
en  gémit,  peut -on  oublier,  à 
cette  époque  d'une  si  grande  ef- 
fervescence populaire,  combien 
la  résistance  avait  été  opiniâtre, 
et  devait  exaspérer  des  hommes 
qui  voulaient,  les  armes  à  la 
main,  vaincre  ce  qu'ils  appe- 
laient des  rebelles,  des  ennemis 
du  peuple,  mais  non  les  assassi- 


FOU 

ner  P  les  assassinats  de  ce  {car 
sont  les  crimes  de  quelques  in- 
dividus désavoués  de  tous  les  par- 
tis. Fournier,  d'ailleurs,  o'élail 
qu'un  instrument.  Danton,  Ro- 
bespierre, Marat  et  Gollot-d'Her- 
bois  ne  lui  permettaient  ni  de  di- 
riger, ni  d'arrêter  le  mouvement. 
L'opinion  se  fixa  sur  lui,  parce 
qu'il  était  seul  en  évidence,  et 
dès  lors  il  devint  l'objet  d'une 
constante  et  défavorable  préven- 
tion. Pour  son  malheur,  il  fut 
chargé  de  l'escorte  des  prison- 
niers que  l'on  conduisait  d'Or«- 
léans  à  Paris.  On  sait  que  près  de 
Versailles  ces  infortunés  furent 
misérablement  assassinés.  L'opi- 
nion publique  s'indigna  {aste- 
ment  de  ce  crime;  Léonard  Bour- 
don et  Marat  le  rejetèrent  simul- 
taoément(à  la  tribune  des  Jacobins 
et  à  celle  de  la  convention  natio- 
nale) sur  Fournier  ,  chef  du  dé- 
tachement qui  formait  l'escorte. 
Il  voulut  prouver  qu'il  n'avait  pas 
été  en  son  pouvoir  de  l'empêcher; 
mais  Léonard  Bourdon  et  Marat 
dominaient  l'opinion  :  Fournier 
fut  arrêté ,  et  resta  détenu  jusqu'à 
la  révolution  du  9  thermidor  an 
a  (37  juillet  1794)*  Avant  et  après 
cette  époque ,  Léonard  Bourdon , 
son  éternel  ennemi,  et  sur  qui 
pesait,  comme  représentant  en 
mission,  la  responsabilité  morale 
de  l'assassinat  des  prisonniers 
d'Orléans ,  et  ses  autres  persécu- 
teurs n'avaient  point  osé  le  faire 
mettre  en  jugement.  Après  la 
chute  de  Robespierre,  Fournier 
recouvra  la  liberté  ;  mais  toutes 
les  fois  que  le  gouvernement  sé- 
vissait contre  ct  rlains  hommes  de 
la  révolution,  il  él.iit  compris  au 
nombre  des  proscrite.  £a  vain  il 


FOU 

avait  publié  plusieurs  mémoires 
pour  se  justifier  et  demander  des 
juges;  prisonnier  ou  citoyen  obs- 
cur,  il  ne  fut  point  écouté.  La 
courte  durée  des  gouyememens 
de  partis,  de  plus  grands  intérêts 
sousdes  gouvernemens  forts,  per- 
mettent rarement  de  descendre  à 
des  actes  de  justice  envers  de 
simples  particuliers ,  et  Fournier 
resta  toujours  sous  le  poids  d'une 
fatale  prévention.  A  rcpoquc  de 
l'explosion  de  la  machine  infer- 
nale(5  nivôse  an  9;,  attribuée  d'a- 
bord au  parti  des  jacobins ,  puis 
au  parti  contre-révolutionnaire, 
Fournier,  considéré  comme  un 
des  plus  attachés  au  premier,  fut 
compris  au  nombre  des  173  dé- 
portés qui, sans  aucun  jugement, 
et  par  une  de  ces  mesures  de  haute 
politique  dont  on  a  tant  abu^é  de- 
puis ,  furent  jetés  sur  les  cAtes  des 
lies  Séchelles.  Ses  compagnons 
d'infortune  y  périrent.  Accoutu- 
mé au  climat  dévorant  des  An- 
tilles, il  survécut  seul  au  désas- 
tre commun,  et  parvint,  aidé  des 
secours  d'une  créole  qui,  pendant 
sa  longue  carrière,  ne  l'a  jamais 
quitté,  à  la  Guadeloupe,  où  Vic- 
tor Hugues,  son  ancien  ami,  com- 
mandait pour  l'empereur,  et  fai- 
sait une  guerre  vigoureuse  aux 
Anglais.  Fournier  fut  employé 
MIT  les  corsaires  du  comniandaot 
impérial,  et  y  donna  de  nom- 
breuses preuves  de  courage.  La 
colonie,  réduite  à  ses  seules  for- 
ces ,  ayant  passé  sous  la  domina- 
tion de  l'Angleterre,  en  1808, 
Fournier  revint  en  France  avec 
un  grade  d'officier  supérieur.  Ar- 
rêté, en  181 5,  par  mesure  de  sA- 
tiiiè  générale,  il  demanda  encore 
ries  juges:  il  fut  remis  en  liberté. 


FOU  a6g 

Accablé  d'années,  de  blessures  et 
d'infirmités,  il  vit  dans  un  état 
voisin  de  l'indigence. 

FOURNIRA  SA1VL0YES£  (lb 
^  COMTE  Fhàiiçois),  lieutenant-gé- 
néral, commandant  de  l'ordre  de 
la  légion-d'honneur,  et  chevalier 
de  Saint-Louis,  est  né  en  177.% 
dans  le  Périgord.  Ses  parens,  le 
destinant  au  barreau,  dirigeaient 
ses  études  vers  ce  but;  mais,  en 
1799,  il  abandonna  entièrement 
cette  carrière  pour  celle  des  'ar- 
mes, et  entra  dans  un  régiment 
de  dragons  en  qualité  de  sous-lieu* 
tenant.  A  cette  époque,  où  la  ré- 
volution était  dans  ses  crises  les 
plus  violentes,  la  France  eu  t  beau- 
coup d'ennemis  à  combattre,  et 
le  jeune  Fournier  se  distingua  par 
sa  bravoure.  Après  avoir  mérité 
plusieurs  grades  sur  le  champ  de 
bataille  ,  il  parvint  à  celui  de 
colonel,  en  1798,  à  peine  âgé  de 
23  ans,  et  le  commandement  du 
la"*  régiment  de  hussards  lui  fut 
confié.  Bonaparte,  nommé  géné- 
ral en  chef  de  l'armée  d'Italie, 
voulut  s'attacher  le  colonel  Four- 
nier, dont  il  savait  apprécier  ha 
talens  militaire.  Les  champ  de 
Marengo,  la  vallée  d'Aostc,  le» 
rives  de  la  Chiusella,  Montebello, 
furent  successivement  les  théâ- 
tres de  sa  valeur.  A  l'époque  où 
le  général  Bonaparte  fut  nommé 
consul  i\  vie,  le  colonel  Four- 
nier, qui  plusieurs  fois  avait  ma- 
nifesté un  esprit  d'opposition  aux 
projets  du  futur  empereur,  fut  ar- 
rêté sous  le  prétexte  d'une  cons- 
piration tramée  contre  la  sûreté 
de  l'état.  Les  scellés  devaient  être 
apposés  sur  les  pqpiers  du  colo  - 
nel  :  amené  le  lendemain  a  son 
domicile  pour  assister  ù  cette  ap-^ 


•Jjo 


FOI 


position ,  il  enferma  i^es  gardiens 
dans  :ton  a|ipârtt-nu'nt,<ft:*'érh:ip- 
pa.  Ci.'ptMiiIjiit  il  l'iit  repris  qnet- 
qiie.4  jour»  après  et  conduit  au 
Temple,  d'mi  il  ne  S(»rtitqiie  pour 
être  exilé  en  Pèrigonl.  L'amird 
Vîlleneiife  fnl,  peu  après,  char- 
gée d'une  eApédition  »-n  Améri- 
que, et  le  c*dnnel  Fournier  re- 
çut roidn.'  de  s'embarquer  pour 
J'accompajrner.  On  sait  quels  Tu- 
rent les  résultats  de  celte  expédi- 
tion ;  et  les  événemen*  de  celte 
puerre  nyanl  ramené  le  colonel 
Fournier  en  Franre,  il  lut  de  nou- 
veau envoyé  en  Péri-j^ord.  Toute- 
fois, ne  pouvant  résister  au  dé- 
sir de  pailager  la  {gloire  qu'ac- 
quérait la  Jurande-année  en  Alle- 
niagno,  il  redemanda  du  ser\'ice, 
et  lut  appelé  à  celle  grande-ar- 
mée si  télèhre  dans  les  fastes  mi- 
litaires de  la  France.  Quelques 
mumens  avant  la  fameuse  batail- 
le d'EyIau,  l'empereur  lui  lint  ce 
propos  si  connu  :  Colonel ,  dans 
colre  affaire  ^  il  faut  un  bapti^me  de 
san^.  \j*:  colonel  Fournier  fui 
nommé  membre  de  la  légion- 
d'hnnneur,  et  général  de  brigade 
après  la  bal:iilie  de  Frîedland, 
en  iSo^,  où  il  s'élail  particnliè- 
reinenl  distingué,  et  fut  ensui- 
te envoyé  en  Espagne;  il  y  fit 
les  campagnes  de  1808  et  18119, 
MOUS  les  ordn^s  du  marécbal 
Ney,  et  obtint,  avec  le  litre 
de  comle ,  la  croix  de  la  légion- 
d'bonneur.  Cependant  Napoléon 
rassemblait  toute?  ses  forces  pour 
enlreprendre  la  campagne  de  Rus- 
sie, célèbre  par  les  plu*  beaux 
fails  d'armer  ,  cl  par  les  plus 
grands  m.dhcurs.  Le  général 
Fournier,  rappelé  à  la  grande-ar- 
inûc^  puilicipa  à  celte  funeste  ex- 


FOL 

pédition  ;  il  reçut  a  la  Bérétina  le 
grade  de  général  de  division  ;  et 
après  s*ètre  distingué  dans  la  cam- 
pagne de  181 5,  Il  obtint  pour  ré- 
compense la  croix  de  comman- 
dant de  la  légion-d'honneur.  Ce- 
pendant Temperenr  ayant  conçu 
contre  cet  ofTicier-général  de  nou- 
velles  défiances,  M.  Fournier  fut 
arrêté,  et  conduit  à  3luyeDce, 
d'où  il  par\înt  à  s'échapper;  et 
lorsque  les  armées  françaises  se 
furent  retirées,  il  écrivît  pnur  de- 
mander à  êlre  jugé.  Un  décret  le 
destitua  de  son  emploi,  et  le  mit 
en  surveillance  illimitée;  il  revint 
donc  en  Périgoid,  et  ne  tarda 
pas,  au  retour  du  roî,  à  recou- 
vrer sa  liberté  et  son  grade.  Nom- 
mé chevalier  de  Saint-Louis,  en 
aoùti8i4«  il  ne  servît  pas  en  i8i5. 
Après  le  second  retour  du  roi  •  te 
général  Fournier  a  été  employé 
comme  inspecteur-général  de  ca- 
valerie, et  fait  encore  partie  de 
IVlat- major  de  Tarmce.  Il  est 
Tautenr  d'un  ouvrage  intitulé  : 
Considérations  sur  la  Ugistatlon 
militaire, 

FOLTIMER  (l'abbé  Mabib-Ni- 
coLAs),  célèbre  prédîcilenr  et  pa- 
rent de  Tabbé  Èmery,  e»t  né  en 
1^58,  dans  le  pays  de  Gex.  Après 
avoir  fait  avec  distinction  sa  li- 
cenc*^,  il  entra  dans  la  congréga- 
tion de  Saiht-Sulpice,  et  de\int, 
en  1790,  professeur  de  théologie 
au  sén)inairc  d*0rléan8  ,  puis 
grand-vicaire  d*Auch.  Il  revint 
dans  la  première  dt  ces  villes,  où 
il  passa,  caché  dans  la  maison 
d*un  ami.  le  temps  de  la  tonrmen* 
te  révolutionnaire.  On  n'entendit 
reparler  de  l'abbé  Fournier  que 
vers  la  fin  du  gouyernemeut  di- 
rectorial. A  celte  époque»  il  revint 


FOU 

à  Paris,  <*.l  prôchu  dans  pluaieurj» 
puroisse^,  où  il  altirii  Li  foule  dans 
les»  aiiiM'^es  17994  1800  «l  i8ui«  Lo 
goiivcriicHUtinl  C(»nsulaire  étiiii  a« 
lora  élubli.  11  parail  que  les  inazî* 
ineb  prCchéoH  par  Tabbé  Fournivr 
lui  déplurent,  puisique  ce  prcdi- 
cuitujr  tut  arrêté  par  ordre  du 
préfcl  de  p'dice  Dubois^  conduit 
ù  Bicf^tre  et  euferiné  avec  les  fous. 
Lorsque  ses  uuiis  furent  instruits 
du  lieu  de  sa  détention,  ils  solli- 
citèrent en  s»  faveur,  mais  ce  fut 
inutilement;  au  bout  de  dix  joursy 
le  préfet  le  fit  transférer  à  Turin, 
où  on  Tenfenna  dans  la  citadelle. 
Il  y  demeura  5  ans.  Au  bout  de 
ce  temps,  le  cardinal  Fescb  s*in- 
téressa  à  son  hort,  obtint  sa  li-> 
bt^rtù»  et  remmena  ik  Lyon,  où  il 
re('omuien^:a  à  prechor«hans  doute 
sur  nn  ton  qui  ne  donnait  pas 
d*inquiétude  au  gimverncment, 
puisqoll  fut,  peu  de  temps  après, 
grâces  ù  Tinti^rventioude  son  pro- 
tecteur,nommécbapelaînde  Tcm- 
pereur  Napoléon.  M.  Fournier  re- 
vint iï  Paris  en  iHo5,  prôcha  de 
nouveau  dans  la  capitale ,  et  s*y 
vit  toujours  entouré  d'mi  audi- 
toire nombreux,  sinon  de  fidèles, 
du  inoiu.H  de  curieux  et  d^amu- 
teurs.  NoniAié  évr;quc  de  Mont- 
pellier eu  i8o(),  il  reçut  en  celte 
qualité  Tonction  sainte,  le  8  dé- 
rembre  de  lu  m  Ame  année,  des 
mains  du  cardinal  Fescb  lui-m£* 
me.  11  fui  Tun  des  Pères  du  con- 
cile tenu  vu  1811;  mais  quelques 
opiniouH  liasardées  dans  cette  as- 
sniiblée  altirèreut  sur  lui  lu  dis- 
grrM'c  de  rumpcreur.  L*abbé 
FMiiruit-rrst  resté  évr*que do  Mont* 
pt'llirr  depuis  lu  seconde  restau- 
ratioo. 
FOUlLMEa  (PiBMK  Nicolas), 


aji 


FOU 

architecte  9  antiquaire  et  littéra- 
teur, naquit  ùl  Paris  en  17/17»  ^'^ 
mourut  ù  Nantes  le  uo  septeni* 
bre  181 D.  Fils  d'un  finaucirr,  et 
destiné  &  suivre  la  môme  carrière, 
Fournier  ,  né  avec  d  heureunes 
dispositions,  fut  mis  par  son  père 
au  collège  du  Plessis  ;  mais ,  en- 
traîné par  la  fougue  de  ask  jeune^- 
se,  il  n  y  termina  |H)int  ses  étude%, 
et  fut)  pur  forme  de  correction, 
enfermé  dans  un  couvent,  dont  il 
ne  sortit  que  pour  entrer  dans  le 
régiment  de  (JoloneUgcnéral,  où 
il  ne  resta  que  peu  de  temps,  et 
passa  successivement  dans  celui 
de  La  Rochefoucauld  et  dans  Tar- 
tillerie  royale  de  la  marine.  Ce 
dernier  corps  fut  celui  dans  lequel 
il  parut  se  plaire.  Il  y  demeura 
i3  ans,  et  le  quitta  en  1785,  épo- 
que où  la  paix  rendait  ses  tra- 
vaux militaires  sans  utilité.  Se 
trouvant  en  Bretagne,  il  se  fixa  à 
Nantes,  où  liientAl  il  obtint  radini* 
nistration  du  grand  théûlre. Après 
les  événemens  du  14  juillet  I78<), 
Fournier  fut  Tun  des  premiers  qui 
firent  adopter  aux  Nantais  le  si- 
gne du  la  liberté;  et  quand  les 
citoyens  préludèrent  ù  rétablisse- 
ment  d*une  garde  nationale,  en 
formant  provisoirement  des  com- 
pagnies armées,  il  fut  nommé  ca- 
pitaine de  Tune  de  ces  compa- 
gnies. Au  mois  de  novembre 
i7çVi,  il  fut  fait  chef  de  ba- 
taillon et  ingénieur  de  la  garde 
nationale.  Lorsque  la  convention 
nationale  semblait  avoir  i\  redou- 
ter lu  double  influence  des  jaco- 
bins et  de  la  comnmne  de  Paris, 
plusieurs  départemens  en  prirent 
occasion  d'envoyer  près  d*elle  des 
forces  destinées  û  la  protéger,  en 
même  temps  qu'elles  veilleraient 


va 


FOU 


au  maintieD  de  la  liberté  publi- 
que. Nommé  commissaire  civil 
du  détachement  de  la  Loire-Infé- 
rieure, Fournier  se  rendit  avec  ce 
détachement  dans  la  capit»le;mais 
la  convention  ,  redoutant  sans 
doute  une  force  armée  qu'elle  n'a- 
vait point  appelée  à  sa  défenc^e, 

\  rendit,  le  5  mars  1 793,  un  décret 
qbi  ordonnait  à  ces  volontaires  de 
rentrer  dans  leurs  foyers.  Four- 
nier s'en  retournait  avec  ses  corn- 
{patriotes,  lorsque,  passant  par  Or- 
éans  le  1 5  mars,  il  fut  requis  par 
les  représentans  Collot-d'Herbois 

.  et  Laplanche  de  veiller  à  la  sûre- 
té de  Bourdon  de  rOise,  dont  les 
jours  étaient,  dit-on ,  menacés. 
Obligé  ensuite  de  prendre  part  à 
la  guerre  de  la  Vendée,  il  se  con- 
duisit avec  distinction  dans  plu- 
sieurs combats  où  35  de  ses  hom- 
mes périrent,  et  90  furent  blessés. 
Rentré  à  Nantes  avec  les  débris 
de  son  détachement,  il  s'y  trou- 
vait lorsque  les  années  royales  de 
l'Anjou  et  du  Poitou  assiégèrent 
cette  ville  le  3o  juin,  et  il  fut 
chargé  d'en  diriger  les  fortifica- 
tions. Commandant  d'arrondisse- 
ment, il  défendit  avec  beaucoup 
de  courage  le  quartier  de  Gjgan. 
Son  patriotisme  ne  l'empêcha  pas 
d'être  compris  plus  tard  parmi 
les  i3a  Nantais  que  le  proconsul 
Carrier  destinait  à  la  mort,  et  qui 
faillirent  plusieurs  fois  d'y  être 
livrés   durant   le    pénible  trajet 
qu'ils  firent  de  Nantes  à  Paris. 
Incarcéré,  ainsi  que  ses  compa- 
gnons d^infortune,  daus  les  pri- 
sons de  la  capitale,  il  y  demeura 
un  an ,  et  n'en  sortit  qu*après  le 
9  thermidor,  par  uu  jugement  du 
tribunal  révolutionnaire,  qui  les 
acquitta  tous.  Fouritier  retourna 


FOU 

à  Nantes,  où  dès  ce  moment  il 
cessa  de  s'occuper  de  politique 
pour  se  livrer  aux  arts  et  à  la  lit- 
térature. Nommé  architecte-voyef 
et  chargf>  de  construire  des  aque- 
ducs dans  la  ville,  il  faisait  faire 
des  fouillf>  ù^cet  effet,  quand  le 
hasard  lui  fit  découvrir  plusieurs 
médailles  anciennes.  Les  fouilles 
furent  alors  dirigées  en  différens 
sens,  et  re  nouveau  travail  ne  fut 
point  inutile,  puisque  des  tom-» 
beaux  antiques,  des  monumens 
romains  de  tous  les  âges 9  et  un 
grand  nombre  de  médailles  des 
premiers  temps  de  la  monarchie 
française  en  furent  le  fruit.  Ces 
monumens  ont  été  pour  Fournier 
Tobjet  de  pluMeurs  mémoires  et 
de  dissertations  très-savantes,  que 
la  société  des  sciences,  lettres  et 
arts  de  Nantes  a  recueillis  aveo 
soin.  L'auteur  a,  de  la  réunion  de 
ces  mémoires,  imprimés  d'abord 
séparément,  formé  un  corps  d'ou- 
vrage sous  le  titre  (t  Antiquités  dé 
Nantes.  13 n  grand  nombre  de  des- 
sins ornent  ce  précieux  manus- 
crit, qui  est  soigneusement  con* 
serve  dans  la  bibliothèque  publi- 
que. On  y  trouve  aussi*  tracé  de 
la  main  de  Fournier,  un  Pian  'de 
ta  viiie  de  Nantes,  l^le  qu'elle  é- 
tait  au  commencement  du  i5"* 
siècle,  accompagné  d'une  disser- 
tation très-savante.  Fournier,  sim- 
ple dans  ses  mœurs  et  savant  sans 
orgueil,  emporta  au  tombeau  l'es- 
time de  ses  compatriotes.  Il  était, 
lorsqu'il  mourut,  archiviste  de  lu 
commune  de  Nantes,  conserva- 
teur des  monumens  de  cette  vil- 
le, membre  de  sa  société  des  scien- 
ces, lettres  et  arts,  et  correspon- 
dant de  l'académie  celtique. 
FOURNIER    DB    PESCAY 


FOU 

(l'RàNçois),  docleiirenraédeoine^ 
A( cnUuire  du  e<»ii!»eil  de  »anlc  au 
l^)illi^lère  de  lii  (çuerris^  et  clieva* 
lier  de  la  légion-d  honneur,  né 
le  7  septembre  1771*  àBordeaux, 
halMlu  limg-lemp»i  BriijftelieH,  qui 
le  ctnriple  au  iioiulire  des  foiiria- 
teur.sde  la  société  de  médecine. 
11  professa  aussi  à  Técole  de  mé- 
decine de  la  même  irilie  la  pa- 
thologie générale.  Lorsque  lé 
piiiict'  d<;s  Anturies,  aujourd'hui 
lerditiand  VII, roi  d  Espagne^ ré- 
sidant «^  Valenç.'H,  il  fixa  près  de 
lui  i>l.  Fournicr,  en  Je  nommant 
son  médecin;  et  lorsque  ce  der- 
nier cessa  d'en  l'aire  le  service,  il 
reçut  du  prince  ime  pension.  M. 
Fournier,  qui  a  concouru  à  la  ré- 
duction de  plusieurs  journaux  et 
ouvrages  scientifiques,  s^est  fait 
counaitre  comme  médticfn,  com- 
me poète  et  comme  littérateur, 
par  le>  productions  suivantes  :  1* 
Essai  kisloriqae  et  pratique  sur 
Cinoculatioii  de  lavacciiie,  Bruxel- 
les, 1801-1808,  in-S",  arec  figu- 
res; îi*  Du  tétanos  traumatique, 
mémoire  couronné  en  180*2,  par 
la  s<iciété  de  médecine  de  Partji, 
Bru XI  lies,  i8o3,  in-8";  5'  Encore 
un  mot  sur  Conaxaet  les  Deux  Gen- 
dres, ou  lettre  d'un  habitant  de 
Versailles ,  ouvrage  en  faveur  do 
Tau  leur  des  Deux  Gendres^  Paris, 
iu-S",  181  i;  4"  i^^  vieux  Trouba* 
dour,  Qu  les  Amours^  poëmc  en 
5  ehauts,  traduit  de  la  langue  ro- 
mane, sur  un  manuMcril  du  1 1** 
siècle.  Palis.  18: 'i,  in- 12,*  5"  Leê 
Etrennes,  ou  Entretiens  des  mortn 
(sous  \v  nom  de  Franeis  Kd- 
moud),  P;»»is,  iHi5,  in-8";  (>• 
Nonreau  projet  de  réorganisation 
de  la  médecine,  de  la  ehirurf^te  et 
de  ,la  phannarie  en  Fravce,  Paris, 

T.     VII. 


FOU 


W5 


1817,  in-8*.  M.  Fournier  est  uo 
des  collaborateurs  du  Journal  des 
sciences  médicales  et  de  la  Biogra- 
phie universelle.  Il  a  enrichi  Pua 
et  Pautre  de  ces  ouvrages  d'un 
grand  nombre  d'articles  intéres- 
suns. 

FOLRQUEVAUX  (ie  miRgris 
db),  était  membre  du  corps-lé- 
gihlatif  au  moment  de  la  dissolu- 
tion du  gouvernement  impérial, 
et  remplit,  en  1814,  les  mêmes 
fondions  sous  le  gouvernement 
du  roi,  au  nom  du  département 
de  la  Haute-Garonne.  Lorsqu'oa 
disenta,  le  22  octobre,  le  pnijet 
de  Icii  relatif  à  la  restitution  des 
biens  des  émigrés  non  vendus,  ii 
le  combattit,  parce  qu'il  préten* 
dit  que  cette  restitution  devait  è- 
tre  entière.  Il  invoqua  à  cette 
occasion,  non  la  générosité,  mais 
la  justicie  tle  la  chambre,  et  sou- 
tint qu'il  n'y  avait  qu'une  res- 
titution ou  une  indemnité  qui 
put  inspirer  une  véritable  sécu- 
rité aux  acquéreurs  de  biens  na- 
tionaux. Sans  cela,  dit-ii,  les  é* 
migres,  abandonnés,  pourront  é* 
crire  au-dessus  de  la  porte  du  lieu 
de  vos  séances  :  «  Ici,  il  n'y  a  plus 
d'espérance.  •  M.  Fourque^aux 
parl.rf,  le  17  octobre,  surPexercice 
du  droit  d'exportation  (leudant 
l'intervalle  des  sessions,  et  déve- 
loppa les  dispositions  d'nu  projet 
de  loi  qu'il  avait  présenté  le  i5  à 
ce  sujet.  Ses  conclusions  ne  fu- 
rent point  adoptées.  Il  s'ilait 
précédenmient  prononcé  en  fa- 
veur du  8y>tèine  des  lirence». 
M.  Fourquevaux  n'a  point  fait 
partie  de  la  eliambre  des  députés 
pendant  Its sessions  suivantes. 

FOUSSKOOlllK  (  N.  ),  député 
à    la   couventiou    nationale ,   au 

]8 


274 


FOU 


mois  de  septembre  179a,  par  le 
département  de  Loir-et-^Cher. 
M.  Fous>edoire8e  réunit  à  la  ma- 
jorité dans  le  procès  du  roi^  inti- 
midé sans  doute  par  la  violence 
des  opinions,  et  peut-être  pur  les 
menaces  des  membres  iniluens 
de  rassemblée,  avec  lesquels  il 
était  lié;  car  il  a  montré  une  gran- 
-*»  modération,  soit  pendant  sa 
}  'siîon  dans  le  département  du 
Kbin,  soit  après  son  retour 
a  la  coijvenlion.  Au  mois  de  jan- 
yier  1795,  il  proposa  de  diviser 
les  émigrés  en  deux  classes,,  pré- 
tendant que  la  plus  nombreuse  se 

composait  d'hommes  quela  crain- 
te seuleavait  engagés  às'expatrier 
et  qu'ils  méritaient  Tindulgence 
du  gouTernemcnt,tandis  que  Ton 
devait  traiter  avec  une  grande  sé- 
vérité ceux  qui  portaient  les  ar- 
mes contre  leur  patrie.  Voici  au 
reste  son  opinion,  qui  à  cette  é- 
poque  éta|t  remarquable  par  sa 
franchise,  et  un  esprit  de  justice 
peu  commun  :  «  La  convention 
«doit  être  sévère  contre  les  véri- 
>  tables  émigrés  ;  mais  elle  ne 
«doit  pas  souffrir  qu'on  immole 
»  une  foule  de  gens  que  la  terreur 
»a  forcés  de  fuir.  J'ai  acquis  la 
«preuve  que  sur  40,000  indivi- 

•  dus  des  départemens  des  Haut 
net  Bas-Rhin,  il  y  en  a  à  peine 
»  10  que  l'on  peut  regarder  com- 
«me  contre-révolutionnaires.  Il 
»  faut  que  ceux-ci  périssent  sous 
«le  glaive  de  la  loi.  Mais  il  faut 
«aussi  être  juste   envers  les  au- 

•  très.»  Au  mois  de  mars  suivant, 
l'assemblée  décréta, sur  sa  propo- 
sition ,  que  la  liste  des  détenus 
pour  délits  politiques  serait  pré- 
sentée tous  les  dix  jours  au  co- 
mité de  sûreté  générale.  Il  fît  en- 


FOW  i> 

eore  décréter  dans  le  noêrae  mois 
la  restitution  des  sommes  enle* 
vées  par  mesures  révolutionnai- 
res, et  demanda  le  désarmement 
simultané  des  terroristes  et  des  a- 
ristocrates.  Lors  de  rinsurrectioa 
populaire  du  12  germinal  an  3 
(  1"  avril  1795),  André  Dumont 
accusa  M.  Foussedoire  d'avoir 
excité  les  groupes  à  désarmer  la 
garde  nationale,  et  Bourdon  de 
rOise  demanda  son  arrestation  , 
et  celles  de  Chasies  et  de  Chou- 
dieu,  sur  lesquels  pesait  la  même 
suspicion.  Rendu  à  la  liberté  par 
l'effet  de  la  loi  d'amnistie  du  4 
brumaire  an  4  (  26  octobre  1 796), 
M.  Foussedoire  se  retira  dans  ses 
foyers,  où  il  vivait  entièreirient 
étranger  aux  affaires  publiques  , 
lorsque  après  la  seconde  restau- 
ration, une  autre  loi  (Vamnistie 
rendue  contre  les  conventionnels 
dits  votans ,  l'a  forcé  de  s'expa- 
trier. On  ne  sait  où  il  a  fixé  son 
domicile. 

FOWLER  (Thomas  ),  d'abord 
pharmacien  et  ensuite  médecin, 
exerçait  la  première  de  ces  pro- 
fessions à  York,  où  il  était  né  en 
1736,  lorsque  tout-à-coup  le  dé- 
sir lui  prit  de  l'abandonner,  pour 
se  livrer  à  la  seconde,  qu'il  alla 
étudier  à  Edimbourg,  en  1774* 
Au  bout  de  4  ^ns,  il  fut  en  état 
de  soutenir  avec  succès  sa  dis- 
sertation inaugurale.  Sur  le  irai- 
tement  de  la  variole^  principalement 
à  l* aide  du  mercure.  Dès  qu'il  eut 
obtenu  le  doctorat,  il  alla  de- 
meurer à  Stafford,  où  bientôt  les 
malades  de  l'hôpital  furent  con- 
fié^ à  ses  soins.  Aussi  étendue 
qu'heureuse  ,  la  pratique  que 
Fowlcr  employa  dans  ses  traite- 
mëns   le   fil   distinguer  dos  mé- 


-ti^. 


^U 


-A'. 


FOX 

vlciins  qui  Tuvaient  procédé.  En 
1 791 ,  il  n'toui  na  dans  sa  ville  na- 
tale, t)ù  ii  recueillit  les  r.nconra- 
geuunsque  méritaient  ses  talens 
el  .*»a  enuduile.  Il  s'y  livra  A  la 
l'ois  à  dis  travaux  littéraires  et 
(:linique^^,  qui  furent  înlerrom- 
piis  par  une  maladie  ^rave,  dont 
pourtaut  il  eut  le  bonheur  de  be 
tirer,  il  aCail  repris  ses  ociDupa- 
lionshal)ituelles,lorsqu*eni  79(5,11 
lui  nounm'^  médecin  de  Thospice 
des  quakers  aliéués,  réunis  dans 
un  étal)li>s«'meut  connu  aous  le 
noui  (le  Retraite^  ùl  quelque  dis- 
tance  (rYork.  11  soutint  dans  ses 
iuiporlanU's  fouclious  la  réputa* 
tioncpril  avait  dcjù  acquise, et  dé- 
ploya le  uiême  talent,  la  même 
aiti\iu';  et 'le  même  zèle  jusqu'à 
sainorl,  arrivée  le  22  juirietiSui, 
FuAvler  a  publié  les  ouvrages  sni-^ 
>an>  :  1"  Hcsullals  obtenus  de 
t'tntploi  du  tahar,  iwtammeiU  dans 
il' s  hytiropisirs  '7  les  dyssenteries, 
Loiiilir^,  1785,  10-8";  2''  lUsul' 
tut  s  obtenus  de  F  arsénié,  dans  di~ 
verses  m  a  f  ad  tes  ,  et  surtout  dans  les 
/ièrrcs  intermittentes ,  Londres, 
ifSt),  in-S"  ;  7i"  Bêsu/tats  obte^ 
nus  de  la  saif^née^  des  sudorifitfues 
et  df's  résieatoires  pour  la  ^u*irison 
du  rbumatisme  aigu  et  chronique , 
Londres,  i7i)v"),  iii-8".  On  a  trou- 
>r  dans  les  manuscrils  de  ce  sa- 
>anl  médcrin  l'esquisse  de  6000 
(.bsri\alion>.  Il  étail  membre  des 
eoiiflé"»  médicab's  de  Londres, 
dlldinibump:  et  de  Bristol. 

1  (>\  (Charles),  (ils  de  Hen- 
ry F'»x,  loid  llolland,  naquit  le 
•>  (  janvier  17-iH.  H  v  a  eu  deux 
h.  01  mes  el  deux  existencîes  dans 
n  i  nriireur  (.nneux  :  sa  \ie  piivée 
^.•.•nj'le  peu  de  jt)nrs  1ion(>ral)les, 
i\\i\\'è  la  gloire  de  sa  vie  politique 


FOX  375  ' 

ne  fut  obscurcie  que  par  des  ta- 
ches légères.  Séparons  le  mal  du 
bien,  el  commençons  par  Thom- 
me,  afin  de  n'avoir  plus  à  nous 
occuper  que  des  services  et  de  la 
gloire*  du  citoyen.  Charles  Fox 
avait  reçu  de  la  nature  les  dispo- 
sitions les  plus  heureuses.  Son 
père  les  découvrit  de  bonne  heu- 
re et  les  cultiva  avec  le  plus 
grand  soin  ;  mais  il  adopta  dans 
la  manière  de  l'élever,  un  système 
dont  les  suites  lui  firent  trop  tard 
connaître  tout  le  danger.  Dè&  sa 
plus  tendre  jeunesse,  Charles  Fox 
n'éprou%'a  ni  résistance  à  ses  vo- 
lontés, ni  obstacle  ù  ses  désirs. 
Loin  de  mettre  un  frein  i\  ses 
passions,  son  père  sembla  les  fa- 
voriser, espérant  peut-Cire  les  é- 
teindre  de  bonne  heure  par  la 
satiété.  Mais  il  est  dans  le  cœur 
de  l'homme  des  appétits ,  qui 
semblables  i\  la  flamme,  s'accrois- 
sent à  mesure  qu'on  les  alimente; 
telle  e>t  la  passion  du  jeu.  Lord 
Holland  mit  imprudemment  à  la 
disposition  de  son  iils  des  som- 
mes considérables,  pour  satis- 
faire celte  passion  insatiable  ù 
laquelle  son  fils  sacrifia,  par  la 
suite,  sa  fortune,  son  repos,  l'es- 
time de  ses  amis,  tout  enfin,  jus- 
qu'à sa  réputation  et  à  sa  gloire. 
H  fit  ses  éhjdes  au  collège  d'É- 
ton,  et  ses  succès  confirmèrent 
les  espérances  qu'avaient  données 
ses  facultés  naturelles  ;  malgré 
son  goftt  pour  la  dissipation  et 
les  au>usemens  de  tonte  espèce, 
st;s  propès  dans  divers  genrcj 
d'îu'itruction  furent  grands  el  ra- 
pide>.  Au  sortir  do  (ollége,  Fox 
vova^ta  sur  le  eonlinenl  ;  pcn» 
dantson  si-jonr  à  Paris,  il  se  fil  re- 
marquer dans  les  soeiéléspar  ses 


a^ô 


FOX 


bons  mots  et  ses  saillies  ;  et  cet 
homme,  dont  vers  la  un  de  sa  vie 
la  parure  fui  si  né^lig^ée,  qu'on  le 
Titsouventsiégerdaiisb  chambre 
des  comuniiies  vêtu  d'un  frac  usé 
et  d*un  sale  gilet  de  budle^^it  a- 
lors  très^recherchc  dans  la  forme 
de  ses  habits,  et  donnait  le  ton  à 
tous  les  fashionablès  de  Londres. 
Dans  le  (îours  de  ses  voyages,  il 
étudia  la  langue  des  peuples  q^.ril 
visita;  parvint  à  parler  avec  pu- 
reté le  français  et  Titalien,  et  à 
connaître  parfaitement  l'histoire 
e(  la  littérature  des  peuples  mo- 
dernes. Les  voyageurs  anglais  ^ 
de  nos  jours,  poussent  Técono- 
mie  jusques  à  Tavarice;  ceux  d'a- 
lors affectaient  dctrc  généreux 
et  même  prodigues.  Fox  voulut 
aussi  se  di>tinguer  dans  ce  genre 
de  luxe  national,  il  altéra  s^a  for- 
tune. A  son  retour  en  Angleterre, 
le  jeu,  et  tous  les  genres  d'ex- 
cès, ne  tardèrent  pas  ii  en  absor- 
ber les  restes.  11  dissipa  en  peu 
de  temps  leà  sommes  considéra- 
blesqueluiavaitprocurées  la  ven- 
te d'une  terre  qu'il  possédait  dans 
File  de  Thanet  :  on  eût  dit  que 
pour  se  livrer  aux  affaires  publi- 
ques, il  avait  besoin  de  se  débar- 
rasser des  soins  quVxîgeaienl  les 
siennes  ;  mais  on  perdant  sa  for- 
tune, il  perdit  le  premier  princi- 
pe de  la  dignité  personnelle.  Fin- 
dépendance.  Il  préféra  généreu- 
sement les  persécutions  des  créan- 
ciers aux  exigences  du  pouvoir. 
L*état  de  gêne  perpétuel  où  le 
réduisirent  ses  folles  dissipations, 
est  aussi  une  espèce  de  servage  , 
et  À  la  longue,  toute  servitude 
dégrade  Tânje  la  plus  forte  :  Fox 
en  d\»nna  })lus  d'une  fois  la  preu- 
ve f  plus  d'une  ibis  âa  position  fut 


FOX 

telle  qu'il  se  vit  forcé  «  pour  sab-r 
venir  aux  premiers  besoins»  de 
recourir  ù  des  moyens  peu  hono- 
rables. Ses  débauches  affaiblirent 
sa  robuste^  constitution.  Afin  de 
pouvoir  se  livrer  en  même  temps 
à  son  goût  effréné  pour  les  plai- 
sirs,» et  aux  travaux  qu'exigeait 
son  caractère  d'homme  public , 
il  eut  recours  à  un  moyen  violent: 
il  fit  un  abQudant  usage  du  /ou- 
danurrij,  et  versa  lui-même  dans 
son  sein  le  germe  de  la  maladie 
à  laq^uelle  il  devait  succomber  a- 
vaut  le  temps  où  la  nature  sem- 
blait avoir  marqué  le  terme  de  sa 
vie. Lorsque  pour  la  seconde  fois 
Fox  fut  appelé  au  ministère,  il 
pfit  d'une  manière  presque  so- 
lennelle, l'engagement  de  renon- 
cer ù  se«  honteux  penchans  ;  et 
sans  doute  cette  promesse  fu| 
faite  de  bonne  foi,  mais  il  ne  tar- 
da pas  à  l'oublier  :  le  naturel  re- 
vint, et  il  repri^  ses  première^ 
habitudes.  Cependant  il  en  recon* 
naissait  le  danger  et  la  honte. 
Dans  un  moment  où  toutes  sea 
ressources  étaient  épuisées,  où 
sa  popularité  était  compromise, 
et  où  le  malheur  se  présentait  à 
ses  yeux  sous  le  plus  sinistre  as- 
pect, il  offrit  une  peinture  frap- 
pante de  l'état  de  sou  Time,  dans 
un  écrit  intitulé  :  .Appel  aux  ci- 
toyens  de  iVeshninsier,  Les  gran- 
des crises  l'agitaient  violemment, 
mais  ne  pouvaient  ni  le  décourager 
ni  l'abattre.  On  rapporte  qu'une 
nuit,  il  perdit  des  sommes  si  con- 
sidérables au  jeu,  qu'il  en  parut 
atterré.  Un  de  ses  amis  craignit 
que  Fox  ne  prit  quelque  résolu- 
tion désespérée;  il  courut  chez 
lui  le  lendemain  de  très-bonne 
heure,  et  ne  fut  pas  peu    surprît 


FOX. 

ée  le  trouver  examinant  tranquil- 
lement ime  nouvelle  édition  grec- 
que d'Hérodoie,  On  raconte  en- 
core de  lui  Tanecdote  suivante  : 
Fox,  dont  le  nom!rlgnifier^;ttfr</, 
en  anglais,  avait  un  ami  nommé 
Hare,  mot  qui  désigne  a  la  fois 
un  lièvre  et  un  compagnon  de 
débauche.  Tousi»  deux  poursuivis 
par  Icurs'créanricrs,  étaient  par- 
venus h  se  cacher  dans  une  peti- 
te maison  de  campagne  ;  mais  à 
la  fin  leur  retraite  fut  découverte, 
et  une  escouade  d'huissiers  vint 
les  y  e.erncr.  Au  bruit  que  fit  la 
troupe  ennemie  pour  ouvrir  les 
portes,  \eê  assiégés  mirent  le 
nez  -^  la  fenêtre,  et  reconnaissant 
h  quelle  espèce  de  gens  ils  a* 
valent  affaire,  Fox,  sans  se  dé- 
concerter, leur  demande  si  ce 
jour- là  ils  chassaient  au  liùDre  ou 
au  renard?  (^e^le  question  déri- 
da les  huihsiers.  Le  chef  de  la 
troupe  engagea  M.  Fox  ,  sinon 
pour  payer,  <lu  moins  pour  pren- 
dre des  arrangemens,  (\  désigner 
une  époque,  fftt-ce  même,  dit- 
il  en  riant  aussi,  celle  du  jour 
du  jugement.  «  Le  jour  du  juge- 
«incnt,  répliqua  tranquillement 
a  Fox,  non  :  il  se  traitera,  ce  jour- 
>»li\,  des  afîiires  beaucoup  plus 
«importantes;  remettons,  si  vous 
»le  roulez  bien,  la  nôtre  au  len- 
»  demain.  »  Ces  anecdotes  peu- 
vent faire  honneur  à  Tesprit,  et  si 
Ton  veut,  à  la  fermeté  de  Fox; 
mais  elles  concluent  moins  avan-» 
tageusement  pour  la  délicatesse 
de  ses  sentimens.  Ajoutons  que 
Textérieur  de  cet  homme  célèbre 
avait,  dans  les  derniers  temps  de 
sa  \  ie,  quelque  chose  de  repous- 
sant :  sa  physionomie  était  dure 
•t  sombie  ;  soa  nez  fortement  a- 


FOX 


377 


quilin  ,  ses  sourcils  épais,  son  vi- 
sage large  et  bo^ifli  ,  sa  taille 
courte  eft  grosse,  formaient  un  en- 
semble |)eu  agréable,  qui  doima 
lieu  à  plus  d'une  caricature  pi- 
quante :  mais  cette  enveloppte 
grossière  cachait  un  cœur  bon  et 
sensible,  un  caractère  ferme  et 
généreux,  nne  imagination  acti- 
ve et  féconde,  un  esprit  vif,  pé- 
nétrant, cultivé,  et  le  don  heu- 
reux de  revôlir  ses  peiihées  des 
formes  les  plus  brillantes;  son  é* 
loge  comme  ;  orateur  ne  varie 
dans  la  bouche  de  personne.  Les 
hommes  les  plus  accoutun^és  à 
Tentendre  ne  pouvaient  se  lasser 
d'admirer  son  habileté  à  saisir  Itss 
questions  les  plus  difliciles,  et  le 
discernement  avec  lequel  il  ana- 
lysait les  argumeiis  les  plhs  cap- 
lieux  et  les  plus  subtils.  Il  sem- 
blait ne  vouluir  que  vAicre  par 
la  puissance  de  la  raison  et  la 
clarté  des  pensées ,  lors  mc^me 
qu'il  séduisait  par  l'élégance  d« 
sa  diction  ou  qu'il  subjuguait  les 
esprits  par  l'éloquence  impétueu* 
se  de  ses  discours.  Vif  et  pressant 
dans  l'attaque ,  habile  et  prompt 
dans  la  défense,  jamais  ses  ré- 
plique» ne  se  firent  attendre,  et  ' 
moins  elle»  étalent  méditées^ 
plus  elles  étaient  remplies  de  ce» 
traits  brOlans  et  rapides  qui  frap- 
pent et  lerrassenl  comme  la  fou- 
dre. Tel  il  se  montre  dès  sondé- 
but  dans  les  combats  parlemen- 
taires ;  et  cependant,  lorsqu'il  fut 
nomn>é  représentjut  du  bourf 
Maidhurst  à  la  chambre  des 
communes,  il  n'avait  pas  encore  ' 
vingt  ans.  Cette  élection  d'un 
jeune  homme,  avant  l'Age  voulu 

Îiar  les  lois,  pour  siéger  au  par- 
ement britannique,  est  d'autant 


ayS 


FOX 


plu»  remarquable  qu'elle  ne  fut 
poiot  coutcstèe.  Wilkes ,  ooiumé 
député  du  comté  de  Middlessex, 
était  alor»  arbitrairement  détenu 
dans  la  prison  du  banc  du  roi.  Il 
adressa  une  pétition  «^  la  chambre 
des   communes,  pour  réclamer 
contre  Tinjuslice  qui  Tempéchait 
de  siéger  dans  cette  chambre,  et 
pour  prouver  la  légalité  de  son 
élection.   Fox  prit  parti  dans  la 
discussion  i\  laquelle  cette  péti- 
tion  donna  lieu  ;  et  lui,  qui   se 
montra  dans  la  suite  le  généreux 
défenseur  des  opprimés,  s*éleva, 
sans  doute  par  une  erreur  de  son 
esprit,    contre    un    homme    que 
poursuivait  le  pouvoir  et  que  pro- 
tégeait   Topinion    publique.    Ce 
début  était  peu  propre  ù  lui  con- 
cilier la  faveur  populaire.  Mais 
le  p«iblic,  juge  souvent  impar- 
tial, reiÉ^ut  dans  un  discours 
dont  il  n'approuvait  ni  les  con- 
clusions ni  les  principes,  les  ger- 
mes féconds  d'un  beau  talent,  et  il 
applaudit  à  la  naissante  éloquence 
du  jeune  orateur.  Le  censeur  a- 
nonyme    qui  publiait   alors    les 
Lettres  de  Junius,  lui  donna  des 
encouragemens.  Les  ministres  et 
leur   partisans  le  louèrent  avec 
exagération,  et  pour  le  mainte- 
nir sur  la  ligne  qu'il  semblait  dis- 
posé ;\  suivre,  lord  North,  chance- 
lier de  Tcchiquicr,  lui  fit  conférer 
d'abord  la  place  de  payeur  de  la 
caisse  dos  veuves,  et  bientôt  a- 
pfès,  il  fut  admis  parmi  les  lords 
de  l'aniirautc.   Les  ministres  ne 
virent  dans  l'opinion  de  Fox,  sur 
la  pétition  de  Vilkes,  qu'un  cal- 
l'ul  d'ainhition.  Ils  se  trompaient, 
et  ne  tardèrent  pas  i\  s'apercevoir 
qu'on  ne  pouvait,  même  avec  des 
chaînes  dorées^  lier  l<1  conscience 


FOX 

politique  ^*un  homme  tel  qne 
Fox.  ki\  votant  avec  eux,  il  ma-* 
ni  lesta  plusieurs  foi»  des  opinions 
contraires  ;  les  entraves  du  pou* 
voir  gênaient  son  allure  et  bles- 
saient sa  iierlé.  H  avait  besoin  de 
liberté  pour  déployer  ses  forces  ; 
dans  les  combats  de  la  tribune  , 
il  y  a  peu  de  gloire  ù  se  ranger 
sous  les  drapeaux  de  la  puissance. 
Le  public  prend  parti  pour  ceux 
qui  défendent  les  libertés  publi- 
ques. Fox  1^  reconnut  de  bonne 
heure,  et  bientôt  on  le  vit  recher- 
cher les  principaux  membres  de 
l'opposition,  se  lier  avec  eux,  et 
devenir  Tami  de  Bud^e,  dont  il 
s'était  d'abord  assez,  téméraire- 
ment montré  Tadversaire.  Lord 
Holland  mourut  en  1778,  laissant 
^  son  fils  une  fortune,  d'environ 
i,5oo,oeo  livres  sterling.  Fox  de- 
venu tout*à-fait  indépendant,  put 
établir  ouvertement  des  liaisons 
politiques  conformes  i\  ses  incli- 
nations, et  mettre  ses  discours  en 
harmonie  avec  ses  principes.  Per- 
suadé que  les  cn^yahocs  religieu- 
ses nées  de  la  conviction  intime 
de  celui  qui  les  professe,  doivent 
être  libres  comme  la  pensée  et  la 
conscience  de  l'homme,  il  fit  cod- 
liaitre  ouvertemeut  son  avis  sur 
cette  matière  délicate,  dans  la 
discussion  du  bill  sur  le  serment 
du  test,  dont  une  certaine  classe 
de  citoyens  devait  être  exemptée. 
Les  ministres  avaiegt  déjà  fait 
quelques  représentations  à  Fox 
sur  l'indépendance  de  ses  opi- 
nions ;  elles  furent  inutilement 
renouvelées  dans  cette  circons- 
tance, et  il  fut  rayé  de  la  liste 
des  lords  de  la  trésorerie  :  car  la 
maxime  d'état,  que  les  hommes 
publics  ne  doivent  point  avoir  de 


FOX 

tfon.^rionrr,  iiouh  vinnt  «l'Anglr- 
Urvv,  Lonl  Norili  inKtruit*it  Fox 
<lr  Ma  (Irsiiiiiiion  pur  un  hilliU  .^i- 
Kiir  {\v  Hii  main,  v{  qn*il  lui  Ht  ro- 
incltir  ilan.H  la  rluunbrr  ni^nin  « 
«liirant  Ir  conr»  (Punu  tliKcuHHion. 
Fox  lut  lrrt-!ii«n{iiblfi  i\  rrttr  (ti^- 
{i,i'î\v.v  vi   i\  la  inuni^TO  itonl  cllo 
Ini   Tut  annonr«M*;  niaifi  il  iliNiti- 
inula  s(Ui  n*5.<^rnlinirnt«  du  nv  lo 
lit   (r.'ihord  ôclalrr  iprcti  m*  ran- 
geant   tout*  i\- t'ait    (lu    parti  do 
l'opponition.    Lrs  fanto»  du  mi" 
ni.Nièrt*  dans  .sa  oondnîto  i\  iVgnrd 
dr<4  cnlonif's  ang;lai5CH  Kur  lo  cou- 
liniMil  américain,  lourniront  birn- 
t^t  \\  .Hon  ôlnqnoncf)  un  t*\\\vi  di» 
^uv  dVllo.   \,vn  niltiirttrcvH  qui  Ta- 
vaitMil   linnniiiN   1«h  bnul^VuiA  do 
1.1  roiir  qui  ravaioni  pnui*{iiAl  do 
Irnrs   raillrrioH   t*t    (lu  lonn«  Mai*- 
rannirs,  ronnnront  nlor!«  combien 
était  rtMlniitablo  radvrrf«ainM|n*il.i 
s'rtairnt    iniprndonnnout    allirô. 
Lorsipril   dit    <•  (|no    lurd  Nnrth 
»  aurait  lo   talont  do  pordre  dans 
»  uiK*  sonlo  rampaj^no  pluKdopro- 
»  vinors  (]n'Al«xandro-lo-(àraiid 
»n'rlaii  parvonu  (\  vu  noquùrh^  « 
lo    Miiniht^ro  fit  do  vain!<  efforts 
pour   lonrnor  on   ridicuhi  cetlo 
IM'rvoyanoo  du    gonio.    l/événo- 
nionl  prouva  oombion  tdlo  ôUit 
justo.    Loit  colonioM  Hin^ricniitr» 
n'M'laîuaiont  lo  dndt  do  do  laxor 
ollo!«-m(^mo(«.    Fox   prouvai  pnr 
do!i  arf^umen»  liiattnquablD(i«qu  on 
no  pouvait  mm  injuritioo  ctt  («nus 
s>xpoM<T  \\  do  troH*grandii  mal- 
hruTH.  lo.H  privor  do  IVxftrciof)  do 
rr  tlroit.  So»  dii«(?our!i  nortaiont  la 
ronv:rlion  daun  touH  Ioh  onprits  ; 
mai»  la  vi(?illu  mala<llo  miiiiAlô- 
ri(  lio,  lorguoil,  no  pormottalt  pan 
do  rédor  à  r^vidonco.  Loh  liom-* 
mrs  dui pouvoir  uppollvnt  fuibleti» 


FOX  a?» 

««  ro  qui  o.«t  justtioo.  ot  font  oon* 
nijtlor  la  dignll^i  do  la  puittHanoo  & 
môpriiiior  Ion  avorli!t?tomoui4  do  In 
HafçosHo  ol  loM  oonHoiU  do  la  rai- 
son. AproH  ootto  f^oMition  du  parlo- 
mont«  quo  plueiiour!«  ciroonstau- 
ro»  rondiront  côl6bro  «  Fox  fU  un 
voyago  à  Parlsit  pour  dt^oouvrir  leé 
intoi»lioni«  Horrôto»  du  oabinot  de 
VorKàilloilt  rvlativomont  ik  la  guor* 
ro  d'Amôriquo.  Il  reconnut  bign- 
tAt  qtio  co  cabinet  prot^^goait  en 
poorol  loit  iiniurgôft*  et  no   tar- 
derait  pnti  ù    prendre   ouverte- 
mont    leur    dirense.    Cotte   dé-« 
oouvorto   lo   confirma  dans  Fo- 
pinion  où  il  était  que  la  saine 
|>oliliquo,   aillant  quo   Toquité, 
consoillaif  nt  iFacotMior  aux  justes 
domnndosdos  Am6rlcalns«  an  lieu 
do  vouloir  leur  di!*putoKv  par  la 
lorco  dos  armes  «  des  droits  dont 
jouisfioient  los  babitaus  do  la  niè- 
re-patrio.  Durant  lo  cours  de  cot- 
te espace  do  guerre  oivile  «  Il  ne 
cessa  do  s*élever  contre  ses  au- 
tourSf  et  de  combattre  le  mlnistj)'* 
re  avec  toutes  les  armes  de  sa 
puissante  ^doquence.  Cette  con- 
duite courageuse  effaça  entière- 
ment   rimpression    déûivorablo 
que  son  début  dans  la  carrK^re 
avoil  laissée  ches  un  grand  nom- 
bre d*amans  soupçonneux  de  In 
liberté.  Il  eut  bientôt  occasion  de 
connaître  iu<<qu*i\  quel  point  il 
possédait  lu  faveur  publique.  Dans 
une  de  ses  brillantes  improvisa- 
tions «  il  adressa  d*amers  repvo- 
cbes  aux  hommes  quU  par  ralldes» 
se  ou  par  ambition •  se  rangeaient 
soiislu  bannière  des  ministres.  Un 
meinbii)  do  la  chambre  vit  dans 
cette  attaque  générale  une  insuU 
te  personnello,  et  en  demanda 
raison  au  bouillant  orateur.  Fox 


28o 


FOX 


reçut  dans  ce  (Iih^I  une  blnfi^nre 
lt*p;èri*;  mais  anssitOl  qut;  io  pti- 
blio  i'iit  in>l.riiit  fin  danger  qu'il 
af.iit  conni,  nn  nombre  immen- 
se de  pf'r*«onnes  de  Ions  les  riiù^s, 
et  mr'nie  i\v  tontes  les  opinions, 
se  Ul  in!«('rire  ^  sii  porte  en  ténM>i- 
gnage  du  vit'  inlérel  qiril   in.<>pi- 
ruil.  Un  nouveau  parlement  î'nl 
convoqué  on  1780  :  la  cour  et  ses 
adliérens  empb^yèrent  tout  leur 
crédit,  tous  leurs   moyens  ptuir 
empiM-hcr  la  réélerliim  de  Fox; 
niais  il  triomplia  de  Ions  ses  en- 
nemis, de  toutes  les  ré.««islanee2) 
nniii.ilériflle«,  et  fut  nommé  mem- 
bre de  la  rhainhre  des  romnnme^ 
parles  éleelrnr<i  de  Wesl  minuter. 
C*eat  à  relte  oceasiiiu  qu'il  fut  ap- 
pelé V homme  du  />«7//>/r.*  qualili- 
calion    4  0  liouitrahlc,   car  elle 
ne  >ignUi.Ht  pus  l'homme  des  pas- 
sions populaires  «  nniis  le  défen- 
seur des  droits  et  des  libertés  du 
peuple  anglais.  Au  mois  de  jau- 
TÎerijHi,  il  s'éle\a  avec  énergie 
eoiHre  renx  qui,  ne  trouvant  pas 
f\\\v  ce  ïdi  assez  de  hi  guerre  d  A- 
méri(|ue,    voulaient  encore  que 
l'Angleterre  attaquât  lii  Hollan- 
de, hn  parl.mt  des  nndbeur>  dont 
la   (»raude-!)retagn(*  élidt  mena- 
cée,  il  établit  entre  Genrge  llf 
ft  (ialberine  il   un  pnrallèle  qui 
ne  l'ut  pas  A  Tavantuge  du  nionnr- 
\\\\'  anglais.  Lo  roi  et  ses  minis- 
tres en  lurent  vivement  oifensés, 
et  Fox  éprouva  plus  d'une  t'oi^  les 
efl'i^ts  de  leurs  ressent imens;  mais 
rop)K>silion  dont  il  était  devenu 
le  chef,  prenait  (,haque  jour  de 
nouvelles  forées.   A   la  nouvelle 
que  lord  ilornwallis  et  toute  son 
armée  avaient  été  faits  pristKi- 
niers  par  les  Amérieains,  de  tou- 
tes parts  on  cria*  «1  la  trahison. 


FOX 

Rurke  et  Pitt  se  n*unirent  à  Foi^ 
et  demandèrent    lu   mise  en  ju* 
gement  des  auteurs  de  cette  hon- 
teuse eatusirophe.  Les  ministres^ 
dont  toutes  les  fautes  furent  rup* 
pelées   et  mises  au  grand   iour^ 
*  forcés  de  eétkr  à  Torage,  se  reti- 
rèrent ;  il  se  forma  une  adminis- 
tration nouvelle,  et  Fox  fui  nom-* 
mé,  au  mois  de  février  17811,  se- 
erétaire-d'état  aux  affaires  étran- 
gères. SiMis  le  ministère  prèeé- 
dent.  les  hauteurs  du  cabinet  bri- 
tannique, el  >es  prétentions  insul- 
tantes,  avaient  fi^eé  la  Hollande 
de  s*uiiir  t^  la  Frunec  et  A  r£<ipa- 
gne.  Lue  bttlaille  sanglante  ,  dans 
laquelle   lu   vh'toire   était   restée 
indéeifif ,  avait  eu  lien  entre  la 
flonAatave  et  celle  (rAngleter* 
re.   Fox  teuta  de  délarher  cftte 
puissance  de  la  co  dititm  nav»le» 
Il  désirait  signaler  son  entrée  aa 
nliui^tère  par  (pielque  service  é- 
datant.  Mais  il  ne  réusMit  point 
dans  les  tentatives  qu'il  lit  pinir 
porter  la   Hcdlande  k  signer  une 
paix  séparét*,  et  ne  fut  pas  plm» 
heureux  auprès  des  AinériiMiins  : 
il  était  trop  tanl-  pour  leur  propo«« 
ser  d\nitres  conditions  que  eella 
de  leur    émaneipation    et    d*une 
indépendance  ab.itdne.  Quelques 
mesures,  relatives  A  la  police  in- 
NM'ienn*  du  royaume,  furent  pro- 
posées par  le  nouvau  ministre,  rt 
favorablement  reçue»  é\v  pubHc. 
Il  fut  décidé  qu'un  eutreprenenf 
de  fournitures  |vour  le  compte  du 
gouvernement  ne  ponrr.dt  siéger 
dans  la  chambre  des  communes* 
et  que  les  préposés  des  douanes  et 
de  Paecise  ne  seraient  phis  adtnlf 
AvoterdaniileséNsrtioniv.  l/lrlan^ 
de,  0(uidamnée  par  la  p<ditiqu6' 
anglaise  à  gémir  sous  4e»  loîe 


FOX 

dVxcîepiion ,  ne  tut  point  com- 
prise diins  cette  mefture  libérale, 
el  le  rrgne  de  ¥0%  né  tut  pa^  de 
lun^nie  durée.  Le  inarquî:»  de  Bue- 
kinghtiin,  sou:*  le:i  a(i.*«{)ices  f\Q' 
qurl  il  avait  été  nominé,  mourut 
:iul)itemeul  ;  et  le  r**!  n'empressa 
de  profiter  de  4%itt  événement  p(»ur 
se  débarrasser  d^ni  minisirt,  sous 
i'ii;fliien('e  duquel  il  se  sentait  à 
la  gène,  et  coinine  en  tutelle.  Les 
hommes  faibles  ont  une  aversion 
naturelle  pour  les  cl4lies  fortes  et 
les  volonl(  s  fermes.  Pitt  ne  man- 
quait ni  de  persévérance  dan» 
ses  dessein»,  ni  d'énergie  dan» 
leur  exécution;  nrars  son  cnrac- 
tère-froid,  et  son  ton  moîns  Iran- 
chant,  n'rffaroni-haienl  pas  au-' 
tant  le  timide  nn  ivarque  (\nv  la 
iréh*  menée  el  les  form<  s  un  peu 
rudes  de  l* homme  du  peuple.  IMlP 
el  (iren ville  nbantlonnèreni  l'op- 
position et  passèrent  au  ministè- 
re. Fox  parut  encore  plu>  irrité 
qn'afïligé  de  celle  espèce  de  «lé- 
serlioii.  Le  dépit  est  \\u  mauvnisr 
conseiller,  il  le  porta  à  une  démar* 
che  qui  causa  b^'aucoup  de  sur- 
pri^.e  el  de  mécontentement.  Il 
s'empressa  d<'  re<  herchcKon  h"m- 
n»e  dont  il  n'avait  cessé  de  cen- 
surer toutes  h»s  opérations;  »on 
union  avet  lord  Norlh  parut  in- 
explicable. )!)nsend)lei  îN  atta- 
que renl  avec  une  espèce  de  fu- 
rt  ur  II  nouvelle  administration. 
On  >it  renaître,  entre  les  fils,  les 
rivalités  qui  avaient  divisé  les  pè- 
res. Fox  et  Pitl  devinrent  des 
antagonistes  non  moins  animés 
l'un  contre  l'autre,  que  ne  l'û- 
vaient  été  en  leur  temps  lord  Cha- 
tam  et  lord  Holland.  L'opposi- 
tion devint  formidable 9  elle  ob* 
tint  contre  Ici  miaistres  un  acte 


FOX 


281 


de  censure  qui  fut  l'avant -cou- 
reur de  leur  chute;  el  Fox,  qui 
dans  cette  lutte  avait  modéré  sa 
fougue  et  combattu  avec  autant 
d'adresse  que  de  prudence,  se  vit 
une  secon<le  tois  placé  îï  la  tête 
du  département  des  affaires  é- 
trangères.  Des  prélimiiiaîres  de 
paix  avec  toutes»  les  puissances 
contre  lesquelles  TAnglelerre 
combattait,  avaient  été  rédiges 
par  lord  Schelbrune.  Lord  North  . 
et  Foi  crurent  devoir  s'opposer 
à  l'adoption  de  ces  préliminai- 
res, auxquels  cepernlanl  il  ne  fut 
rien  changé.  Le  Vtouble  foie  que 
F(f>x  voulut  jouer  dans  (^ette  cir- 
constance fut  généralement  blâ- 
mé ;  on  Fc  considéra  comme  un 
homme  qui  sa(;rifiail  .«es  prînci-  * 
pes  à  nneambition  peu  honorable. 
Le  même  re[»roche  fut  fait  A  tous 
Ceux  qui  composaient  son  parti; 
el  ce  parti  aurait  pu  dès  lors  s'a- 
percevoir i\\\fi  la  laveur  publique 
s'était  retirée  de  lui,  quoiqu'il 
obtînt  encore  une  maj(»rité  mi- 
nistéricFfe  dans  la  chambre  des 
communes.  Depuis  fong- temps, 
des  plaintes  s'étaient  éfevées  con- 
tre la  compagnie  des  îndcs ,  ac- 
rnsée  de  mah*ersniions,  et  qtre 
Fon  croyait  au  moment  de  faire 
nne  banqueroute  effrayante.  Sous 
prétexte  de  prétcnîr  ce  malheur, 
et  de  mettre  cette  compagnie 
hors  d'état  de  commettre  A  l'a- 
venir les  fautes  qui  Inr  étaient 
reprochées,  H  fut  proposé  un  biR 
ayant  pour  but  de  revêtir  fc  mi- 
nistère d'une  airlorité  *îans  bor- 
nes dans  les  tndes,  et  de  lui  con- 
férer le  droit  d'y  nommer  '\  tons 
les  emplois.  Fox  prononça  en  fa- 
veur du  bill  un  discours,  dans  le- 
quel il  déploya  fautes  les  res- 


a8j 


FOX 


sources  de  son  génie.  Ce  discours, 
où  se  trouvent  réunies  à  Télégan- 
ce  du  style  la  force  des  pensées 
et  la  justesse  du  raisonnement, 
est  regardé  comme  le  chef-d'œu- 
vre de  cet  orateur  célèbre.  iVlM. 
Pitl  et  Dimdas  tentèrent,  pour  le 
réfuter,  dt;s  efforts  impuissans^ 
le  hill  passa  à  une  forte  majorité; 
mais  ce  triomphe  éclatant  du  mi- 
nistre devint  la  cause  de  sa  chu- 
te.   Un    prince   du   caractère  de 
George  III  devait  s'alarmer  de  la 
puissance  de  son  ministre.  Il  usa 
en  secret  de  son  influence  pour 
faire  rejeter  par  la  chambre  des 
lords  ce  que  celle  des  communes 
avait  accepté.  Ce  rejet  motiva  le 
changement  de   ministre,  et   la 
didiiikulntion    du    parlement.    Ré- 
duit une  seconde  fois  à  une  con-. 
dition  privée.  Fox  vil  avec  dou- 
leur combien  ratîection  du  peu- 
ple s'était  refroidie  à  son  égard. 
il    ne    parvint    qu'avec     beau- 
coup de  peine  à.  se  faire  réélire 
par  l'assemblée  de  Westminster. 
Ses  ennemis  contestèrent  la  vali- 
dité de  sa  nomination,  et  provo- 
quèrent une  vérification  des  votes 
qui  entraîna  des  frais  immenses; 
mais  il  regagna  bientôt  la  faveur 
publique,  en  s'opposant  à  l'éta- 
blissement de  nouvelles  taxes  de- 
mandées par  les  ministres.  Le  par- 
ti de  l'opposition,  à  la  tête  duquel 
il  se  trouvait,  n'avait  jamais  réu- 
ni autant  d'bommes  remarquables 
parleurs  talens,  leur  éloquence 
et  leur  caractère.  Au  mois  d'oc- 
tobre  1788,  Fox  reçut  en  Italie 
la  nouvelle  que  George  III  était 
attaqué  d'une  maladie  qui  ne  per- 
mettait plus  de  lui  laisser  la  di- 
rection des  affaires;  sur-le-champ 
il  quitta  Bologne,  où  il  se  trou- 


FOX 

vait  alors  9  et  se  rendit  en  toute 
diligence  à  Londres.  Des  discus- 
sions très-vives  s'élevèrent  daas 
la  chambre  des  communes  sur  le 
choix  d'un  régent,  ainsi  que  sur 
la  sanction  royale  et  la  manière 
d'y  suppléer.  Dans  le  cours  de 
ces  débats,  les  membres  de  Top- 
position  eu  rent  fréquemment  l'oc- 
casion de  déployer  leur  éloquea* 
ce.   Fox  opinait  avec  son   parti 
pour  remettre   la  direction   des 
affaires  du  aoyaume  à  l'héritier 
présomptif  de  la  couronne.  Ce- 
pendant la  maladie  du  roi  se  mon- 
trait chaque  jour  sous  des  symp- 
tômes moins  alarmans.   Bientôt 
George  Ili  fut  en  état  de  repren- 
dre les  rênes  du  gouTernement: 
ce  changement  inattendu  renver- 
sa les  espérances  de  Fox,  et  di- 
minua le  nombre  de  ses  parti- 
sans. Les  différentes  fluctuations 
qu'on  avait  remarquées  dans  sa 
conduite  politique ,  l'atteinte  que 
dans  des  vues  d'intérêt  person- 
nel, il  avait  voulu  porter  à  l'in- 
tégrité des  principes  constitution- 
nels ,  produisirent  sur  les  esprits 
une  impression  fâcheuse.  Il  alla 
aux  eaux  de  Bath.,  moins  pour 
soigner  sa  santé  que  pour  se  sous- 
traire, pendant  quelque  temps,  à 
l'attention  publique;  et  à  son  re- 
tour dans  la  chambre  des  com- 
munes, il  reprit  avec  succès  le 
rôle  de  chef  de  l'opposition.  £n 
1790,  le  cabinet  de  Londres  pa- 
rut disposé  à  faire  la  guerre   à 
l'Espagne  et  à  la   Russie.    Fox 
combattit  ce  projet  avec  son  é- 
nergie  et  sa  véhémence  ordinai- 
res; le  discours  qu'il  prononça  à 
cette  occasion  produisit  le  plus 
grand  effet.  Après  l'avoir  lu,  Vim- 
pératrice  de  Russ^ie  parut  persua*» 


FOX 

(Ice  quelle  lui  était  redevable  de 
la  contiiuintiun  de  la  paix  %  et  pour 
donner  A  Fox  un  témoignage  au- 
thentique do  sa  reconnaissance  9 
oi!e  fit  ^culptcr  i^on  bubte  en  mar- 
]/re  blanc,  et  le  plaça  entre  ceux 
de  Déntosthèiies  et  de  Cicéron. 
La  révolution  française  éclata. 
Fox  avait  l'esprit  trop  éclairé, 
trop  libre  de  préventions,  pour 
confondre  les  erreurs  et  les  cri- 
mes des  pashicms  avec  les  actes  de 
la  liberté.  Tout  on  abhorrant  les 
excès  dont  se  souillèrent  des  hom- 
mes profondément  pervers,  il  de- 
meura fidèle  i\  la  cause  d'un  peu- 
ple qui  n'avait  couru  aux  armes 
fine  pour  maintenir  son  indépen- 
dance, et  substituer  aux  caprices 
du  pouvoir  absolu  le  régime  in- 
variable des  lois,  ibirke,  moins 
philosophe,  plus  dominé  parce 
ij^enre  de  patriotisme  exclusif,  qui 
Ti'est  qu'un  égoïsme  national,  ne 
voulut  voir  dans  les  changemens 
])oli tiques  opérés  en  .France,  que 
les  meurtres  et  les  rayoges  causés 
par  la  fièvre  révolutionnaire.  Cet- 
te différence  d'opinion  l'éloigna 
de  Fox ,  et  le  porta  à  rejeter  avec 
npinifilreté  toute  proposition  de 
rapprochement  entre  eux.  La  per- 
te d'un  ami  pour  lequel  il  avait 
toujours  eu  une  espèce  de  véné- 
ration fut  une  des  épreuves  les 
plus  pénibles  auxquelles  la  cons- 
tance de  Fox  ait  été  exposée.  Cet 
homme,  qui  ne  séparait  pas  l'a- 
mour de  l'humanité  de  l'amour 
de  la  liberté,  proposa  au  parle-^ 
ment  d^ngleterre  d'intervenir 
auprès  de  la  convention  nationa- 
le pour  sauver  les  jours  de  Louis 
Wl.  et  appuya  la  motion  de  M. 
AViibcrforce,  pour  rabolition  de 
Ja  traite  des  Noirs,  avec  la  même 


FOX  û83  . 

ardeur  qu'il  sollicitait  une  réfor- 
me parlementaire.  Ccmstant  ami 
de  la  paix,  il  s'opposa,  en  1795, 
à  Ce  que  la  guerre  fût  déclarée  A 
la  France.  Cette  opposition  mé- 
contenta les  membres  de  la  cham- 
bre dos  c.")mmunes,  et  tout  le 
peuple  qui  s'était  prononcé  pour 
cette  guerre.  Les  ministrtis  avaient 
déclaré  qu'il  serait  impossible 
d'entamer  aucune  négociation  a- 
vec  la  France,  tant  que  le  systè-»- 
me  de  gouvernement  adopté  par 
ce  pays  n'éprouverait  pas  de 
grands  changemens.  Dès  le  com- 
mencement de  179'i,  Fox  com- 
battit, cette  opinion;  et  dès  l'an- 
née suivante,  le  cabinet  de  Lon- 
dres se  moiilrn  disposé  î\  recevoir 
favorablement  les  ouvertures  qui 
lui  seraient  faites  parle  directoi- 
re-exécutif de  France.  Fox,  après 
avoir  combattu  sans  succès  plu- 
sieurs propositions  ministérielles, 
se  tint  peudan^  quelque  temps  é- 
loigné  des  discussions  parlemen- 
taires; mais  ayant  appris  que  ses 
amis  blâmaient  sa  retraite ,  il  re- 
vint prendre  place  sur  les  bancs 
de  l'opposition  .  et  chercher,  par 
tous  les  moyens,  c\  ressaisir  la  fa- 
veur du  peuple.  Le  jour  anniver- 
saire, de  sa  naissance  ,  entouré 
d'une  foule  immense  qui  s'était 
rendue  de  tous  les  coins  de  la 
ville  ù  la  taverue  où  il  dînait ,  il 
porta  un  toast  au  peuple-souve- 
rain. Le  roi  n'en  fut  pas  plus  tôt 
informé,  qu'il  raya  lui-même  le 
Qom  de  Fox  de  la  liste  des  con- 
seillers de  la  couronne.  Il  parut 
Irès-sensible  A  cette  disgrâce,  car 
il  s'abstînt  pendant  quelque  temps 
de  prendre  part  aux  affaires  pu- 
bliques. Il  reparut  dans  le  monde 
politique  en  1800,  où  il  fut  fait  ù 


'^A/|  FOX  FOX 

VhnyfUftrrf.  tU-^  |irr»po«iti/fn^  âfi  potiti/ffjfr,  p#>rTa  Fox  à  proposer 

tiiif  frfir  1^.  ^<iii*#rriirfrM;ril  rryn^ii-  rJe  rrroui-ir  aux  4rme4  pour  reD«- 

iiiMf,  #■!  tr4  f»ff>liinifMir«"i  in  lu-  Ifi-r  d.irM  re  rlfriiiaiiie  de  la  cou-_ 

tt'.fti  ti/m  ^  ru  irtiii,  ►'oï,  iiftm  rofiiiK   d*Ariîjl»îtftrr«.    Celte   ctr- 

fiirolf  riifjirrHM/'.  Ir  iriiitft  ri  Aifiii-iii)^  r:ori«l  iiirri:  ne  fut  pa4  la  seole  où 

•If  frrHiii /i  r  iru.  >iii|Mil«-nn,  iilor^  l'homme  du  peuple  donna  lieu 

ut$'.iiut-i  roii'fil,  j'Mri'rillii  it¥rt:  dff  p«fnAer qu'abjurant  ses  aDCÎeD» 

]u''titintt\t  t\t'.  fliMiiHlioii  ;  mui't  .1  prinfifx!!*,  îl  allait  dtsTenirrhom- 

firiiii'  /'iiiii  il  tlv.  iriniii  vit  All^ll  •  MM*  dn  poijvoir:  la  mort  protégea 

li'M r,  ()iir  l.i  ^iM'fM' ^(  l.ilii  diMioii-  «tn  gloin*.   Depuis  quelque  temps 

vritti  «tiiiir  U'ii  fl«tii«  ii'iyt.  Kot  rt  H.1  «liiiité  «t'anaibliitsait  d*une  ma* 

l'ilti  4M<Hi^-ifm|M  divi-*!'^,  |»;ini-  uU*ni   ««eiiAilde.   Une   hydrOpisie 

mil  Kl'  l'iHiiJi'  |iiHir  roniirr  iiih;  ditiit  il  étail  nfTecté  depuis  long- 

MMim-lIr  iiiliiiiiil'>triili(iM  i'mm  Irn  ti*  m  p.^  fiilHait  chaque  jour  de  nou- 

itiivpii  (M  (II-  lui  il  liri'n¥ilt«-.  Si  ti;  vimux  progrèfi.  Le  i3  septembre 

pi'MJrl  lui  rii  i  Itrl  t:iHirii,  il  nir  hit  iH(»ô    il  ce^sa   de  TÎvre,  empor- 

pnihi    iiitt   <i   rYrctili'Mi.  On   .^t-  tuiit  Hvec  lui  IV^pérance  quMI  a- 

ttii'i' i|iii'    \v  l'oj   ^r   !■(  l'iiiit  mriH^  v»it  t'ait  renaître*  de  voir  bientôt, 

Irihiinrni    A    nitini  Ihn    i\v    non-  la  ptiix  établie  entre  la  France  et 

vodM   !*'('«  ilitni  «inn  rMiiicil.   (lo  rAn^letern;.  Des  honneurs  furent 

|(iiinl  Miiiiini'  M*pi'it  lin  n'ilr  tjni  rtMidiM  à  i«u  cendre.  L'Européen- 

r<iMvi  hiiil     niinix    ù    I  indrpi-ii-  tière  y  nit^In  ses  regrets;  ses  ad- 

dtiiM  r  tir  ^iMi  l'iii  .11  !«' rr.  Diio  np-  ver:4aii*t^<t  m(^mes  rendirent  à  ses 

p<i>iili«in  rnloiiliblr  hi*  farina  <'om-  grands  talenji  nii  hommage  d*au- 

lif  lo  Minii>iri-<*,  vi    il  drvint  lo  tant  plus  glorieux  qu'il  ne  pou- 

rhcl'  do    ivWv   ttppiMiiion.    Pitt  vait  ctre  que  volontaire.  l)n  bio* 

MitMirni  m    iSotî  :  |*\t\  ««'vippu^a  graphe    anglais  a  dit  de    Fox: 

«in\  lioiiiirnr^  tpi'nii  propos, lii  ilo  (^e^t  moins  par   les   sentimens 

dcinurr  .W'r  niini<«liv;   en  rt*n«  qu*il   nianitesta  comme  ebef  île 

diiil  lin  ril.itiiil  lioninii^r  à  srs  Topposition,  que  diaprés  la  eon- 

nrvni^  ri  .\  Mr^  wrln^  pnvôr^,  il  duitc  qu'il  tintau  ministère*  quMI 

vappvl  i  loi|it"*  Wh  lanlt'H  oi  los  er-  oonvîfnl  de  le  juger.   On  recon- 

ivur^  \\v  Hon   riv.il.   |..i  nuut  kW.  naît  en  lui  des  vues  grandes,  une 

ISll  i\\  iMppcK  r  pour  l.i  hvi^ii^ine  énergie  extraordinaire,  une  faeî- 

roi-»  K..\  ui  iuini.iv'»iv,  vltrtio  l*»»is  liié  prodigieuse  pour  le  traTaîl, 

il  <i\  iii«»iiiiM  iliilViAMit  do  lui  uii^-  et  une  exti^me  aptitude  à  saîm 

luo.  1  V  110  lut  p  («t  "«anx  nn  ^r.Hid  et  à  combiner  tous  les  ob)els  qtti 

otoiiiiruu'iu  «l'i'iHi  \\k  00  \ioil  u«  sVttVuieut  ù  sa  pensée  ou  qui  lui 

ini   Jo  Li  pai\  pri»po>»<»i  do  Joola-  étaient  présentés.  Ses  pKis  beaox 

101  II  ^noiioà  la  ^^^l^^o.  t'V'x  ne  uuHivomens  d'éloquence  Ittr  fb- 

fil   o\'iio    pi^»;».»>iiîoii    *j'»e    pour  rv  II  t  în>  pires  parle  plus  noble  des 

pltuo  M\  inh    t  'o!voi.»iii  vlUsino-  sentimens*  la  pitié  pourdegraïK- 

MO  :\Mn».i.i  lîiu'  p.Miio  A\  'Miri-  des  infortunes.  Lorsq«K9   le  plus 

niiM  10  lo   o  iMHioo.Li  PriivHo^'on  illustre   des  défeoseors  »le  la  H- 

oî  m  s'n.MJooi  m  li'»   le  do'jir  de  berte  eu  Kun^pe*  Lit  Fayetle*  lan- 

niauv  A  Ucor^c*  plutôt  i^i^uu  but  guis^ait   daas  le»  pràOiH  il^M* 


FOX 

mutz,  il  fut  fait  ù  In  chambre  des 
coiiiiniino!^  trAngletcrrey  une  mo- 
tion tendant  H  faire  des  démar-^ 
chcs  auprès  du  cabinet  nnh'ichien, 
ponr  obtenir  la  délivrance)  de  ce 
prisonnier  illustre,  victime  de  i^a 
confiance  dans  la  loyauté  germa; 
nique.  M.  Windham,  scprétaire 
de  la  {guerre,  fs^^aya^  par  des  sar- 
casmes vi  des  riflexions  ironi- 
ques*  d'alTaiblir  l'intérrl  qu'avait 
t'ait  naître  en  faveur  de  M.  de  La 
Fayetti*  les  discours  des  orateurs 
de  rop[)osition.  Quand  M.  AVind- 
bam  rut  tfTuiiné  sa  barangae. 
Fox  se  bîva,  et  dit  :  «  Le  secré- 
)»  taire  de  la  guerre  a  parlé  d'après 
»les  jM'incipes  qu'il  vient  de  nict- 
»tre  au  grand  jour.  11  ne  fautja- 
))  mais  piirdonuer  à  ceux  qui  com* 
nnieucent  les  révolutions,  et  cela 
n.sans  distinction  de  circonstnn- 
nces  ni  de  personnes,  et  dans  le 
>sons  le  plus  absolu.  Quelque  cor - 
nronipu, quelque  intolérant, quel- 
»que  oppressif  que  soit  un  gou- 
» vernonient,  quelque  vertueux, 
nqiM  Ique  patriote  que  soit  un  ré- 
nforniateur,  celui  qui  commence 
»la  reforme  la  plus  juste  doit  Olre 
0  dévoué  i\  la  vengeance  la  plus 
»  irré('on(!iliable.  S'il  vient  après 
»lui  des  bommes  indignes  de  ce 
»  réformateur,  qui  flétrissent  par 
»  leurs  excès  la  cause  de  la  liber- 
»  té,  ceux-là  peuvent  être  absous. 
»  Toute  la  baine  que  doit  inspirer 
»une  révolution  criminelle  doit 
«se  porter  sur  celui  qui  a  com- 
•  nieficé  une  révolution  verlueu- 
»se.  Ainsi  le  très-bonorable  se- 
»cré luire  de  la  guerre  pardonne 
))(le  tout  son  cœur  ùl  Croniwell, 
»  parce  qu'il  n'est  venu  qu'en  se- 
»cond;  mais  le  comte  de  Bedfort, 
»mais  tous  les  personnages  ver- 


FOX 


98  3 


ntueux  auxquels  nous  sommes 
»  accoutumés  à  rendre  des  bom* 
«mages  presque  divins  en  recon- 
»  naissance  du  bien  qu'ils  ont'fidt 
Ȉ  leur  patrie  et  A  la  race  humai- 
»ne;  voilà  les  bommes  qui,  soi* 
»vant  la  doctrine  professée  en  ce 
DJour,  doivent  être  voués  à  une 
«exécration  universelle.  Moi  qui 
M  vivrai  et  mourrai  l'ami  de  l'or- 
ndre,  mais  aussi  l'ami  de  la  liber* 
uté;  l'ennemi  de  l'anarcbie,  mais 
»  aussi  l'ennenii  de  la  servitude, 
»je  n'ai  pas  cru  qu'il  me  fût  per- 
»mis  de  garder  le  silence  après 
»que  de  t(  Is  blaspbèmes  ont  été 
•  proférés  contre  l'innocence  et  la 
9vériié«  dans  l'enceinte  du  parle- 
nmentbritaimique.  »  Lesdiscours 
de  Fox  ont  été  réunis  eo  corps 
d'ouvrage,  sous  le  titre  de  DiS" 
cours  du  très-honorable  C.  1/.  Fox, 
prononcés  à  ta  chambre  des  commu* 
nés  dep'-ds  son  entrée  au  portement 
en  \'^i\%.  Jusqu'en  iSoG;  auxquels 
on  a  joint  U7\e  introduction,  des  mé^ 
moires,  etc.,  G  vol.  in-  8%  Londres, 
1M14.  La  lettre  aux  électeurs  de 
JVestminster  est  la  seule  produc- 
tion littéraire  que  Fox  ail  publiée 
de  son  vivant;  le  style  de  cette 
lettre,  diffus  et  dénué  d'orne- 
mens,  a  tout  le  carattère  d'une 
harangue  politique.  Il  a  laissé 
imparfaite  V Histoire  des  deux  der* 
niers  roir  de  lu  maison  des  Sluart, 
et  ce  que  l'on  connaît  d-,  cet  ou- 
vrage fait  vivement  regrèller  la 
partie  où  il  aurait  retracé  la  gran- 
de leçon  po|i(i(|ue  donnée,  en 
1688,  par  le  peuple  anglais,  aux 
autres  nations  <le  la  terre.  Voici 
ce  qu'on  y  lit  sur  les  3  derniers 
princes  de  celle  famille  détrAnée. 
oCbarles  I*'  ne  se  croyait  point 
)>lié  pardes  concessions  t\\i\\  rt- 


386 


FOX 


«gardait  comiuc  exlorqnées.  Il 
»  fut  soupçonné  de  duplicité;  et  ce 
»  soupçon  était  si  juste,  qu'il  ac- 

•  quitune  certitude  nioraic  D'à- 
»  près  ses  préjugés  sur  le  droit  di- 

•  vin,  ce  monarque  se  croyait  li- 
»bre  de  manquer  de  parole.  Tout 
)>le  règne  de  Charles  II  n^oITre 
»  qu'une  suite  non-interroropue 
»  d'attaques  à  la  liberté,  ^  la  pro- 
Mpriété,  à  la  vie  de  ses  sujets.  La 
»  condamnation  d'Argèle  et  de 
»>Veir  rappelle  les  acles  des  Ti- 
wbère  et  des  Domilien.  Sou  am- 
«bition  s'est  dirigée  uniquement 
a  contre  ses  sujets;  il  était  com- 
»>plélement  indifférent  à  leur  rô- 
))le  et  au   sien  sur  le  théalre  des 

•  affaires  générales  de  TEurope. 
»  Affamé  de  pouvoir  et  étranger  à 
»  l'amour  de  la  gloire,  dépourvu 
»de  principes,  ingrat,  fourbe  et 
Mperîide,  il  fut  vindicatif  et  inac- 
»  cessible  aux  remords.  C'est  avec 
»  toute  justice  que  Burnet  liûre- 
»fuse  le  mérite  de  la  clémence  et 
»de  la  générosité.  En  tout.  Char- 
oies  11  tut  un  mauvais  homme  et 
nun  méchant  roi.  »  Cependant, 
lorsque  Jacques  il,  son  succes- 
st'ur.  adressa,  pour  la  première 
fois,  la  parole  i\  son  conseil  pri- 
vé, il  dit*:  «  Puisqu'il  a  plu  à 
»la  divine  proviJt  nce  de  me  fai- 
»  re  succéder  à  un  prince  le  meil- 
«leur  dos  rois,  je  m'\*fforcerai 
)>de  marcher  sur  ses  traces,  et 
«surtout  d'imiter  sa  clémence  et 
»son  amour  pour  le  pays.  •>  Jac- 
ques ne  se  contenta  pas  d'imi- 
ter l'impitoyable  clémence  de 
Charles,  11  surpassa  ses  fureurs, 
espérant  sans  doute  être  à  son 
tour  placé  par  son  fils  au  rang 
de  ces  rois  meilleurs  les  uns  que 
les  autres.  Le  peuple  anglais  en 


FOT 

ordonna  autrement,  et  il  fit  bien. 

FOY    (>lAXIMlLlEII-SéBA:irnEN), 

lieuteuanl-généraL  député  du  dé- 
partement de  l'Aisne  à  la  seconde 
chambre    des    rcprésentans    en 
1819,  naquit  à  Ham  (département 
de  la  Somme),  le  3  férrier  1^75. 
Ayant  pris  les  armes  dès  sa  jeu- 
nesse, il  s'illustra  dans  la  carrière 
militaire,  comme  plus  tard  à  la 
tribune  nationnie;  et  les  champs 
de  l'honneur  ainsi  que  Tenceinte 
des    assemblées  législatives*  ont 
tour-à-tour  mis  en  évidence  son' 
courage,  ses  talens  et  son  patrio- 
tisme. Il  entra,  à  l^âge  de  i5  ans, 
aspirant  au  corps  d'artillerie  à  l'é- 
cole de  la  Fère;  fut  nommé  sous- 
licutenant  le  1"  mars  179^9  lieu- 
tenant au  5""'  régiment  d'artille- 
rie ù  pied  le  1"  septembre  même 
année,  et  ût  en  cette  qualité  les 
campagnes  de  l'armée  du  Nord, 
soiis  les    ordres   du  général   Du-  % 
mouriez.  Après  la  retraite  de  la 
Belgique,  il  fut  nommé,  le  1*'  sep- 
tembre 1795,  capitaine  de  la  la"* 
compagnie  d'artillerie  à  cheval, 
et  servit  avec  distinction  sous  les 
ordres  des  généraux  Dampierre, 
Cu>tines,  Houchard,  Jourdan  et 
Picheîcru.  En  juin  1794*  le  pro- 
consul conventionnel  Joseph   le 
Bon,d'e»écrable  mémoire,  fit  in- 
carcérer le  capitaine  F»»y,  qui  s'é- 
tait exprimé  devant  lui  ù\ec.  une 
noble  franchise,  blâmant  les  ex- 
cès auxquels  (»n  se  livrait  à  cette 
époque.  L'ordre  «lait  déjà  donné 
pour  traduire  le  jeune  guerrier  au 
tribunal  révolutionnaire,  quand 
le  9  4h<  rniidor  vint  le  rendrr  à  1:* 
liberté  et  à  ses  tVmctions.  Il  fit.  ù 
la  trte  de  la  5™*  compagnie  du  2"* 
réginiei/t  d'artillerie  à  cheval,  les 
campagnes  de  179?,  i79t),  1797, 


\ 


Ai'--  C/c/if-'ra/^  L^i 


■e--   (m:/ 


J)e^u^é^ 


* 


roY 

s\  Tarmée  de  Rhin-et-idoselJe;  se 
iiisiin((iia  p<ii'ticulièreaieDt  au 
paiiisa^e  du  Lech  et  à  Tassaut  de 
la  tête  du  pont  de  Huningue,  où, 
ne  pouvant  se  servir  de  ses  pièces 
d'artillerie,  il  ût  rouler  des  obus 
allumés  dans  les' fossés  remplis 
d'ennemis.  Après  s'être  de  nou- 
Teau  distingué  au  passage  du 
Khin  à  Diesheim,  il  tut  nommé 
chef  d'escadron  «  le  2  floréal  an  5; 
passa, en  l'an  6(1798),  ù  l'armée 
d'Angleterre,  et  revint,  à  la  ûo  de 
l'année,  servir  on  Suisse,  sous  les 
ordres  du  général  Schauenbourg. 
Il  Htla  campagne  de  l'an  7  (i799)> 
à  Tarniée  du  Danube  sous  les  or- 
dres du  général  Mosséna,  et  prit 
une  part  importante  au  passage 
de  la  Linimath,le  5  vendémiaire 
an  8.  Nommé  adjudant-général, 
il  se  rendit  en  cette  qualité,  vers 
la  fin  de  Tannée  1800,  i\  l'armée 
du  Khin,  et  passa  en  Italie  a?ecle 
corps  d'armée  sous  les  ordres  du 
général  Moncey,  qui  traversa  la 
Soi:)se  pour  se  joindre  aux  vain- 
queurs de  Marengo.  Il  comman- 
da comme  adjudant-général  une 
brigade  d'élite,  formant  l'avant- 
gan^e  de  rarniée  d'Italie  pendant 
la  campagne  do  1801,  et  rempor- 
ta, à  la  tête  de  cette  brigade,  un  a? 
vanlage  considérable  sur  les  trou- 
pes autrichiennes,  à  Péri,  à  l'en- 
trée du  Tyrol.  Après  la  paix  d'A- 
miens, ii  rejoignit  le  S"*  régi^nent 
d'artillerie  à  cheval,  dont  il  avait 
été  nom  nié, colonel.  En  i8o5,  a- 
j)ré>i  la  rupture  de  la  paix  d'A- 
miens, il  fut  chargé  du  comman- 
(leiiiful  des  batteries  flottantes 
destinées  à  la  défense  des  côtes 
de  la  il)'"' division  militaire,  cl  fut 
eiiMiile  employé, en  i8n/|.  com- 
me clief  d'état-major  d'artillerie 


FOY 


2B7 


au  camp  d'Utrechr.  En  i8o5,  il 
fit  la  campagne  d'Autriche  dans 
le  2**  corps  de  la  grandt-annce, 
et  commanda  on  1806  Partillerie 
du  corps  stationné  dans  le  Frioul. 
Au  commencement  de  l'année 
1807  ,  il  se  rendit  en  Turquie 
pour  y  commander  un  corps  de 
1200  Ct\nonniers  auxiliaires  que 
l'empereur  envoyait  au  sultan  Se- 
lim  pour  remployer  contre  les 
Anglais  et  les  Russes.  Ces  canon- 
nîers  revinrent  en  France  par 
suite  de  la  révolution  qui  éclata 
à  cette  époque  dans  Tempire  ot- 
toman; mais  le  colonel  Foy  pour- 
suivit sa  route,  et  servit  dans  la  di- 
vision de  Tarmée  turque  chargée 
de  la  défense  des  Dardanelles. 
Vers  la  fin  de  1807,  il  passa  à  Tar- 
niée  de  Portugal,  où  il  fit  la  cam- 
pagne de  1808.  Le  5  novembre 
de  la  même  année,  il  fut  nommé 
général  de  brigade,  et  commanda 
une  brigade  de  l'armée  de  Portu- 
gal jusqu'au  29  octobre  1810,  é« 
poquc  à  laquelle  il  fut  élevé  au 
grade  de  général  de  division;  il 
commanda  presque  toujours  en 
cette  qualité  des  corps  isolés  com- 
posés de  plusieurs  divisions.  Le 
22  juillet  1812,  il  couvrit  la  re- 
traite de  l'armée  à  la  bataille  de 
Salaraanque,  en  prit  le  comman- 
dement en  chef  sur  le  champ  de 
bataille,  et  pendant  tous  les  enga- 
gemens  qu'elle  eut  avec  Tennemi 
jusqu'à  son  arrivée  sur  le  Duero. 
A  la  tête  de  la  droite  de  l'armée 
de  Portugal,  pendant  la  retraite 
des  Anglais,  il  s'empara  de  Pa- 
lencia  le  25 octobre  1812,  et  opé- 
ra le  passage  du  Duero  à  Tordé- 
sillas,  le  29  du  même  mois.  En 
18 15,  détaché  dans  la  Biscaye  à 
la   tête  de  2   divisions,    il   fit  le 


'jvSS 


FOY 


siège  de  Castro  Urdiales,  mit  en 
déroute   et  dispersa   les    liandes 
qui  iut'cslaierit  ces  provinces.  A- 
près  la  bataille  de  Vittoria,   le  ai 
juin  iSi3,  le  général  Foj  réunit 
à  Ber^araprè^  de '20,000  hommes 
qui  étaient  restés  sans  direction 
par  suite  de  l.i  perte  de  la  bataille. 
Il  battit  avec  une   partie   de  ces 
troupfis   les   corps  espagnols  qui 
formaient  la   gauche  de  l'armée 
ennemie.   Attaqué  par  une  por- 
,  tion  considérable  de  cette  armée, 
sous  les  ordres  du  général  Gra- 
ham,  il  détendit  le  terrain  pied  à 
piedconlre  les  Anglais,  et  leur  fil 
payer  cher  la  position  de  ïolosa, 
qu'ils  ne  purent  emporter  qu'a- 
près un  combat   des  plus  meur- 
triers. Il  reniorç.4  alors  la  garni- 
son de  Saint -Séba.stien  eit  repassa 
la  Bidassoa,  sans  avoir  laissé  un 
homme,    un  canon  ni  un  t'usil  au 
pouvoir  de  rennemi.  Le  général 
Foy  tenait  la  gauche  de  Tannée 
à  la  bataille  livrée  pour  débloquer 
Pampelune,  et   ensuite  à   Saint- 
Jean-Pied-de-Port.   Il    eut    une 
part  active  aux  ditlércns  conii)ats 
livrés  dans  les  Tyrénées  pour  la 
défense   du  territoire  Iran^ai.*,  à 
lafindeiSiS,  et  au  connnence- 
nii  nt  de   i8i4*    H    ne   quitta   le 
champ   de  bat.iille  que  le  '27  lé- 
vrier 181  ]y  atteint  d  une  blessure 
que  Ton  croyait  mortt-lle.  11  fut 
nommé,  dans  la  même  année,  ins- 
pecteur-général de  Tinfanterie  de 
la   i4°"  division  militaire,  et  en 
181 5  delà  (•2'"*.  Il  commanda  une 
division  d  infanterie  dans  la  cam- 
pagne de  i8i5,  et  fut  blessé  à  Va-- 
terloo.   C'était   la    i5"*  blessure 
qu'il  recevait  en  combattant  vail- 
lamment   les    ennemis    de    son 
pays.   En    1819.   il   fut   nomm't 


For 

inspecteur- général  dMnfaDteriey 
dans  les  a*"  et  16"*  divi  ions  mi- 
litaires. Porté  depuis  par  la  gran- 
de majiM'ité  des  électeurs  libres 
de  son  département  iV  la  représen- 
tation nationale,  il  leur  promit 
solennellement,  le  1 1  septembre 
i8i().  de  justifier  leur  confianoe, 
et  de  s'opposer  de  t(m>  ses  moyens 
aux  ministres,  chaque  fois  que 
les  ministres  seraient  en  opposl- 
tir)n  avec  le  vœu  national.  «Ce 
»  n'e>t  pas  moi  qu'on  verra,' dit-Il^ 

•  attendre  pour  penser,  parler  ou 

*  voter,  le  signal  du  pouvoir.  Inde* 
»pendantde  tout  au  monde,  hor« 
»mis  de  mon  devoir  et  de  raa 
»conscicnce«  ^uand  il  faudra 
npombatlre  à  la  tribune  pour  les 
»  intérêts  des  contribuables,  et 
»pour  les  droits. fondée  par  la  ré-  * 
»  vtdution  et  consacrés  par  la  char» 
«te,  mes  compatriotes  jugeront 
»  bientôt  si  l'énergie  du  champ  de 
>)  bataille  m*a  abandonné;  •  Le 
général  Foy  a  noblement  tenu  sa 
parole  :  dé)doyant  encore  chaque 
j(mr  les  talens  oratoires  les  plus 
distinguéh,  et  des  connaissai^ces 
approt'ondies  sur  tou<  les  objets 
d'administration,  tant  civile  qu^ 
militaire,  et  sur  tontes  les  ques~ 
lions  d'économie  politiqtie,  il 
s'est  placé  au  premier  rang  des 
plus  courageux  comme  des  plus 
habiles  soutiens  de  la  cause  na- 
tionale. Jamais  il  ne  laissa  porter 
atteinte  à  la  juste  renonnoée  de 
ses  anciens  frères  d'armes  ou  à  la 
gloire  des  armées  françairies.  L'es- 
time et  l'affection  «le  >es  conci- 
toyens l'accompignent  dan<4  une 
nouvelle  (arrière  dont  la  liberté 
de  tous  et  le  bonheur  général  e^t 
le  but.  11  ne  tiendra  certes  pas  à 
lui  qu'elles  ne  s'accomplissent  io- 


FRA 

fcflftnmmcnt  coshanicsdustlnéeoy 
aiixqiu'llv5  la  rirlie&se  du  8ol« 
rîiuliLHtric  (Ic8  hubitan»,  la  nuture 
ri  VixvX  scmblciiluppelerlu  Fran- 

FRA-DIAVOLO  (  Michel  Pui- 
sa ,  pliiH  pai'ticulièrement  connu 
80IKH  U}  nom  de),  nnqiiil  ù  Itri^ 
(1.1119  1«  royaumo  du  Nuplcts»  et 
cxnTîi  h\  profcHsiion  do  lahricaut 
do  h.'is;  mais  pnnr  un  hommo 
sans  ôducalion,  d*(in  naturel  fè- 
roctS  et  {\\iv.  1(1  loujçuo  drs  pus- 
.sion.'i  ciilnu'iK*,  il  faut  des  nio^'en» 
prompts  d(!  forliino,  cl  Fru-Diu- 
volo  nv.  I(*s  clirnlia  quo  dans  lo 
vol  vi  U)  nuMuIrr.  Il  ne  rrunil  à 
noc  tronptMlc  malfailtMirs  qui  dc- 
sfdaiont  la  ('alabnscl  montra  tant 
d^uidac(*(*t  d(*  zèle  pour  cotte  hor- 
ril)l(*)tr(iiession,qu'ildeviutlochef 
<!('  si>M  ramarados,  et  prit  lo  nom 
do  Fiu-l)i4voLo(rroro  diablo);  car 
p:ir  uiio  alliance  monstrueuse  de 
iorocwlô  ol  do  religion,  les  vt)leur» 
ot  les  a'tsas.Hins  de  ocs  contrées  ^ 
avant  (roulrrprondro  lonrs  «'Xpô- 
dilioiis,  on  rocommniidaiont  le 
ttiooôs  t\  la  vior^o  ot  aux  saints. 
Fra-Diavolo  ôtait  ff»rl  dôvul;  et 
lorsqu'il  apprit  <|u*un  dos  pre- 
miers i'Iiols  do  ré{;lise  était  i\  la 
trte  do  la  contro-rôvolution  de 
Naptcs,  on  1799,  sans 'renoncer 
ù  sou  m^'lter  de  brigand,  il  alla 
oiïrir  SOS  sorvlces  au  cardinal 
IVullo.  La  loto  de  Fra-Diavolo  é- 
tait  dopuis  lon{;-tomps  mise  *ù 
prix  par  lo  gouvornomont  napo- 
litain. liO  cardinal  Toubliu  sans 
donlo  ;  il  aocuoillit  bion  colui  que 
rôrhaCaud  attomlait ,  et  qui  pro- 
moUaii  do  se  dôvouer  i\  la  cause 
du  trOuo.  Fra-Diavolo  obtint,  a-> 
vo(*  son  pardon  et  de  grandes 
protnossesy  le  brevet  de  chef  de* 

1.    Ml. 


FRA 


af^O 


mastc.  Il  fit  avec  une  certaine 
distinction  ot  en  môme  temps  a- 
rec  une  odieuse  célébrité,  la 
campagne  do  rarméo  catbolique 
napolitaine.  Mais  les  bons  exem- 
ples qu*il  devait  nf.cessairomont 
reccvoird'une  armée  cmnmandée 
par  un  prélat  ne  purent  changer 
son  mauvais  naturel,  et  les  babi- 
tans  de  Fr.iscati  eurent  beau* 
coup  i\  souffrir  de  ses  cruautés  et 
de  ses  rapines.  Retiré  avec  nuo 
pension  do  5,0oo  ducats  et  une 
belle  forme  qui  avait  appartenu 
aux  chartreux  de  Saint-Àlortin  , 
il  paraissait  assez  tranquille,  lors- 
que les  Fran^^ais  s'emparèrent  dé- 
dnitivomcnt  du  royaume  de  Na- 
ples.Joscph  Napoléon  étant  mon- 
té sur  le  trône  y  le  parti  de  Tan- 
cien. gouvernement  remit  en  ac- 
tivité Fra-Diavolo  et  sa  bande. 
Il  se  rendit  A  Gaole.  Oommo  il  j 
avait  toujours  du  brigand  dans 
Fra-Diavolo I  il  se  fit  chasser  par 
le  gotiverneur  de  cotte  ville,  le 
prince  de  liesse- Fhilipstbal ,  à 
la  suite  dos  désordres  qui  lui  é- 
taient  justement  imputés.  Cher- 
chant un  asile  en  Calabrc,  les 
autres  chefs,  ses  anciens  cama- 
i^des»  qui  le  détestaient  et  qui  se 
bornaient  à  attaquer  les  voya- 
geurs, le  repoussèrent, et  II  se  vit 
dans  la  nécessité  do  se  rendre  à 
Palermo.  Le  commodore,  sir  Sid* 
ney  Smidt,  fomentait  alors  en 
secret  une  insurrection  au  nota 
de  la  ci* devant  reine  de  Naples; 
il  accueillit  volontiers  un  homme 
que  le  cardinal  RufTo  avait  ab- 
sous. Fra-Diavolo  recruta  sa  ban- 
do  d*un  grand  nombre  de  parti* 
sans,  ot  partit  avt*c  lo  commo- 
dore anglais.  Après  avoir  parcou« 
ru  i*ile  de  Guprée  et  toutes  ièf 

»9 


aêl4 


FOX 


l'Angleterre  des  propositions  de 
piiix  pur  le  gouvernement  con.su- 
laire,  et  les  préliminaires  en  tu- 
rent iïîgnés  en  1801.  Fox,  après 
avoir  approuvé  Je  traité  d'Amiens, 
M  rendit  à  Paris.  Mapoléon,  alors 
premier  consul,  raccueillîl  avec 
beaucoup  de  distinction;  m^is  à 
peine  était-il  de  retour  en  Angle- 
terre, que  lii  guerre  éclata  de  nou- 
veau entre  les  <leux  pays.  Fox  et 
Pitt,  si  long-temps  divises,  paru- 
rent se  réunir  pour  former  une 
nouvelle  admini<tration  sous  les 
auspices  de  lord  Grenville.  Si  ce 
projet  lut  en  effet  conçu,  il  ne  fut 
point  mi»  à  exécution.  On  «s- 
sure  que  le  roi  se  rf-fu^ia  cohs- 
tamment  à  admettre  de  nou- 
veau Fox  dans  son  conseil.  Ce 
grand  orateur  reprit  rm  fCde  qui 
eonveuait  um'ciix  à  Tindépen- 
dance  de  son  car;n  l>re.  Une  op- 
positiou  redoutable  se  forma  con- 
tre le  ministère,  et  il  devint  le 
chef  de  celte  opj)osilion.  Pitt 
mourut  en  1806  :  Fox  s'opposa 
aux  honneurs  qu'on  proposait  de 
déreruer  à  ce  ministre;  en  ren- 
d:int  un  éclatant  hommage  à  ses 
mœurs  et  à  s<*s  vertus  privées,  il 
rp^ppela  toif  tes^  les  fautes  et  les  er- 
reurs de  son  rival.  La  mort  de 
Pitt  fît  rappeler  pour  la  troisième 
fois  Fox  au  ministère,  et  celle  fois 
il  *e  montra  diirérent  de  lui-mê- 
me. Ce  ne  fut  pas  sans  un  grand 
étonnement  qu'on  vit  l'e  vieil  a- 
mi  delà  paix  proposer  de  décla- 
rer la  guerre  A  la  Prusse.  Fox  ne 
ftl  cette  proposition  que  pour 
plaire  au  roi.  L'électoral  d'Hano- 
vre formait  une  partie  du  patri- 
moine de  ce  prince,  la  Prusse  s'en 
était  emparée;  mais  le  désir  de 
plaire  à  George,  plutôt  qtlk'uQ  but 


FOX 

politique^  porta  Fox  à  proposer 
de  recourir  aux  armos  pour  ren* 
trer  dans  ce  domaine  de  la  cou-_ 
ronne  d'Angleterre.  Celte  cît* 
constance  ne  fut  pas  la  seule  où 
rhorame  du  peuple  donna  lieu 
de  penserqu'abjaraat  ses  aocîeo» 
principes,  il  allait  devenir  Thotn- 
me  du  pouvoir:  la  mort  protégea 
sa  gloire.  Depuis  quelque  tetnps 
sa^  santé  s'affaiblissait  d'une  ma- 
nière sensible.  Une  hydrdpisie  ' 
dont  il  était  affecté  depuis  long- 
temps faisait  chaque  jour  de  nou- 
veaux progrès.  Le  t3  septembre 
180G  il  cessa  de  vivre,  empor- 
tant avec  lui  Tespérance  qu'il  a^ 
vait  fart  renaître,  de  voir  bientôt, 
la  paix  établie  entre  la  France  et 
l'Angleterre.  Des  honneurs  furent 
rendus  à  sa  cendre.  L'Europe  en- 
tière y  mêla  ses  regrets;  ses  ad- 
versaires mêmes  rendirent  à  ses 
grands  talens  un  hommage  d'au- 
tant plus  glorieux  qu'il  ne  pou- 
vait être  que  volontaire.  Un  bio- 
graphe anglais  a  dit  de  Fox  : 
C'etjt  moins  par  les  sentimens 
qu'il  manifesta  comme  chef  de 
l'opposition,  que  d'après  la  con- 
duite qu'il  tint  au  ministère,  qu'il 
convient  de  le  jnger.  On  recon- 
naît en  lui  des  vues  grandes,  une 
énergie  extraordinaire,  une  faei*- 
lité  prodigieuse  pour  le  travail, 
et  une  extrême  aptitude  -k  saii^ir 
et  à  combiner  tous  les  objets  qui 
s'offraient  à  sa  pensée  ou  (fui  lui 
étaient  présentés.  Ses  plus  beaux 
mouvemens  d'éloquence  lur  fa* 
rent  inspirés  parle  plus  noble  des 
sentimens,  la  pifié  pouF  de  gran- 
des infortunes.  Lorscfne  le  pins 
illustre  des  défenseurs  de  la  li- 
berté en  Europe,  La  Fayette,  lan- 
guissait dans  le»  prMt>ns  d'OI- 


FOX 

inulz,  il  Tut  fait  à  la  chambre  des 
coiniiinnfr!*  d'Angleturrey  une  mo- 
tion tendant  à  faire  des  démar-^ 
chesanprèsdn  cabinet  nutricbien, 
pour  obtenir  la  déUvrance  Je  ce 
prisonnier  illustre,  victime  de  !>a 
conûunce  dans  la  loyauté  ^erma; 
nique.  M.  'Windham,  secrétaire 
de  la  {guerre,  essaya,  par  des  sar- 
casme» vi  des  rtflexions  ironi- 
ques^ d'affaiblir  Tintérct  qu'avait 
t'ait  naître  en  faveur  de  M.  de  La 
Fayett*^  les  discours  des  orateurs 
de  Topposition.  Quand  M.  Wind- 
ham  eut  t(;riiiiné  sa  barangue. 
Fox  se  bîva,  et  dit  :  a  Le  secré- 
I»  taire  dv  la  guerre  a  parlé  d'après 
»I('S  principes  qu'il  vient  démet- 
ntrc  au  grand  jour.  11  ne  fautja- 
»  niais  p.irdonuer  à  ceux  qui  cum- 
nineuccnt  les  révolutions,  et  cela 
nsans  distinction  de  circonstan- 
nces  ni  de  pcr^^onnes,  et  dans  le 
^  tsens  leplus  absolu.  Quelque  cor-, 
nronipu, quelque  intolérant, quel* 
»que  oppressif  que  soit  un  gou- 
n vernenienl,  quelque  vertueux, 
»  quelque  patriote  que  soit  un  rc- 
»  formateur,  celui  qui  commence 
»  la  réforme  la  plus  juste  doit  Otre 
0  dévoué  h  la  vengeance  la  plus 
M  irréconciliable.  S'il  vient  après 
»lui  d(;s  bommes  indignes  de  ce 
«réformateur,  qui  flétrissent  par 

•  leurs  ex('é8  la  cause  de  la  liber- 
»  té,  ceux-là  peuvent  être  absous. 
i>Toute  la  baine  que  doit  inspirer 
«une  révolution  criminelle  doit 
«.*e  porter  sur  celui  qui  a  com- 

•  mencé  une  révolution  verlueu- 
j»se.  Ainsi  le  très-bonorable  se- 
«crétaire  de  la  guerre  pardonne 
»de  loul  son  cœur  ù  Cromwell, 
«parce  qu'il  n'est  venu  qu'en  se- 
«cond;  mais  le  comte  de  Bedfort, 
«mais  tous  les  personnages  ver- 


FOX 


98  3 


«tueux  auxquels  nous  sommes 
«accoutumés  à  rendre  des  bom* 
«mages  presque  divins  en  recon- 
»  naissance  du  bien  qu'ils  oiiff^iit 
«à  leur  patrie  et  à  lu  race  humai- 
«ne;  voilà  les  bommes  qui,  soi* 
«vaut  la  doctrine  professée  en  C6 
«jour,  doivent  être  voués  à  une 
«exécration  universelle.  Moi  qui 
»  vivrai  et  mourrai  l'ami  de  l'or- 
«dre,  mais  aussi  l'ami  de  la  liber* 
«té;  l'ennemi  de  l'anarchie,  mais 
«aussi  l'ennemi  de  la  servitude, 
«je  n'ai  pas  cru  qu'il  me  fût  per- 
«mis  de  garder  le  silence  après 
«que  de  tels  blasphèmes  ont  été 
•  proférés  contre  l'innocence  et  la 
«vérité,  dans  Tençeintedu  parle* 
«  ment  britannique.  «  Lesdiscours 
de  Fox  ont  été  réunis  en  corps 
d'ouvrage,  sous  le  titre  de  DiS" 
cours  du  très-honorable  C.  J.  Fox, 
prononcés  à  la  chambre  des  commu* 
nés  depuis  son  entrée  au  parlement 
en  17H8,  jusqu'en  1806;  auxquels 
on  a  joint  une  introduction,  des  mé^ 
moires,  etc.,  G  vol.  in-  8%  Londres, 
1M14.  La  lettre  aux  électeurs  de 
IVestminster  est  la  seule  produc- 
tion littéraire  que  Fox  ail  publiée 
de  son  vivant;  le  style  de  cette 
lettre,  diffus  et  dénué  d'orne- 
mens,  a  tout  le  carattère  d'une 
harangue  politique.  Il  a  laissé 
imparfaite  V Histoire  des  deux  der^ 
niers  roif  de  lu  maison  des  Sluart, 
et  ce  que  l'on  connaît  d*;  cet  ou- 
vrage fait  vivement  regretter  la 
partie  où  il  aurait  retracé  la  gran- 
de leçon  politique  donnée,  en 
1688,  par  le  peuple  anglais,  aux 
autres  nations  de  la  terre.  Voici 
ce  qu'on  y  lit  sur  les  3  dernier*» 
princes  de  cette  famille  détrônée. 
©Charles  I"  ne  se  cr«»yail  point 
»lié  par  des  concessions  t{\x\\  rt* 


386 


FOX 


«gardait  comme  extorquées.  Il 
»  fut  soupçonné  de  duplicité;  et  ce 
«soupçon  était  si  juste,  (|u'il  ac- 

•  quituue  certitude  morale.  D'a- 
»près  ses  préjugés  sur  le  droit  di- 
»vîn,  ce  monarque  se  croyait  li- 
»bre  de  manquer  de  parole.  Tout 
»le  règne  de  Charles  II  n'oITre 
»  qu'une  suite  non-interroropue 
»  d'attaques  à  la  liberté,  à  là  pro- 
upriété,  à  la  vie  de  ses  sujets.  La 
»  condamnation    d'Argèle    cl  de 

•  AVeir  rappelle  les  actes  des  ïi- 
»bère  et  des  Domilien.  Sou  am- 
»bition  s'est  dirigée  uniquement 
a  contre  ses  sujets;  il  était  corn- 
»plélement  iadiflërent  à  leur  rô- 
»le  et  au    sien  sur  le  théaîre  des 

•  atîaires  générales  de  TEurope. 
»  Affamé  de  pouvoir  et  étranger  à 
«raniourdela  gloire^  dépourvu 
»de  principes,  ingrat,  fourbe  et 
«perfide,  il  fut  vindicatif  et  inac- 
»ces>ible  aux  remords.  C'est  avec 
»  toute  justice  que  Burnet  liûre- 
»fuse  le  mérite  de  la  clémence  et 
»  de  la  générosité.  En  tout,  Char- 
»les  11  fut  un  mauvais  homme  et 
nuu  méchant  roi.  »  Cependant, 
lorsque  Jacques  II,  son  succes- 
seur, adressa,  pour  la  première 
fois,  la  parole  i\  son  conseil  pri- 
vé, il  dit*:  «  Puisqu'il  a  plu  à 
))la  divine  proviJt  nce  de  me  fai- 
»  re  succéder  à  un  prince  le  meil- 
«leur  des  rois,  je  m 'efforcerai 
«de  marcher  sur  ses  traces,  et 
)i surtout  d'imiter  sa  clémence  et 
»son  amour  pour  le  pays.  «  Jac- 
quw  ne  se  contenta  pas  d'imi- 
ter l'impitoyable  clémence  de 
Charles.  11  sui*passa  ses  fureurs, 
espérant  sans  doute  être  à  son 
tour  placé  j)ar  son  fils  au  rang 
de  ce>  rois  meilleurs  les  uns  que 
les  autres.  Le  peuple  anglais  en 


FOT 

ordonna  autrement,  et  il  fit  bien. 
FOY  (>1aximilieii-8kbastien), 
lieuteuanf -général,  député  du  dé- 
partement de  l'Aisne  à  la  seconde 
chambre    des    représentans    en 
1819,  naquit  à  Ham  (département 
de  la  Somnifi),  le  3  fé Trier  i^^S. 
Ayant  pris  les  armes  dès  sa  jeu- 
nesse, il  s'illustra  dans  la  carrière 
militaire,  comme  plus  tard  à  la 
tribune  nationale;  et  les  champs 
de  l'honneur  ainsi  que  Tenceinte 
des    assemblées  législatives,  ont 
tour-à-tour  mis  en  évidence  son' 
courage,  ses  talens  et  son  patrio- 
tisme. Il  entra,  à  Tâge  de  i5  ans, 
aspirant  au  corps  d'artillerie  à  l'é- 
cole de  la  Fère;  fut  nommé  sous- 
llcutenant  le  i"  mars  1792,  lieu- 
tenant au  5"*  régiment  d'artille- 
rie ù  pied  le  1"  septembre  même 
année,  et  ût  en  cette  qualité  les 
campagnes  de  l'armée  du  Nord, 
sdiis  les    ordres   du  général  Du-  % 
mouriez.  Après  la  retraite  de  la 
Belgique,  il  fut  nommé,  le  1*'  sep- 
tembre 1795,  capitaine  de  la  la"" 
compagnie  d'artillerie  à  cheval, 
et  servit  avec  distinction  sous  les 
ordres  des  généraux  Dampierre, 
Cu>tines,  Bouchard,  Jourdan  et 
Pichegru.  En  juin  1794^  le  pro- 
consul conventionnel  Jôsepn   le 
Bon,d'e»écrable  mémoire,  fit  in- 
carcérer le  capitaine  F«»y,  qui  s'é- 
tait exprimé  devant  lui  avec  une 
noble  franchise,  blâmant  les  ex- 
cès auxquels  (m  >e  livrait  à  cette 
époque.  L'ordre  «tait  déjà  donné 
pour  traduire  le  jeune  guerrier  au 
tribunal  révolutionnaire,  quand 
le  9  ih<  rnndor  vint  le  rendre  11  1;* 
liberté  et  à  ses  fonctions.  Il  fit,  à 
la  tête  de  la  j"*  compagnie  du  a** 
régiiner/t  darlillerie  à  cheval,  les 
campagnes  de  1795,  1796,  1797, 


\ 


^r^u/é 


T 


\ 


POY 

à  l'armée  de  Rhio-el-AloselIe;  se 
distin^j^tia  particiilièreEDent  au 
passade  du  Lech  et  à  Passaut  de 
la  tête  du  pont  de  Huningue,  où, 
ne  pouvant  se  servir  de  ses  pièces 
d'artillerie,  il  ût  rouler  des  obus 
allumés  dans  les  fossés  remplis 
d'ennemis.  Après  s'être  de  nou- 
veau distingué  au  passage  du 
llhln  à  Diesheim,  il  lut  nommé 
chefd'escadron,  le  2  floréal  an  5; 
passa, en  l'an  6(1798),  ù  l'armée 
d'Angleterre,  et  revint,  à  la  un  de 
l'année,  servir  «^n  Suisse,  sous  les 
ordres  du  général  Schauenbourg. 
Il  fit  la  campagne  de  l'an  7  (1799)5 
à  l'armée  du  Danube  sous  les  or- 
dres du  général  iVlosséna,  et  prit 
une  part  importante  au  passage 
de  la  Limmatb,  le  5  vendémiaire 
an  H,  INommé  adjudant-général, 
il  se  rendit  en  cette  qualité,  vers 
la  fin  de  l'année  1800,  i\  l'armée 
du  Rhin,  et  passa  en  Italie  avecle 
corps  d'armée  sous  les  ordres  du 
général  Moncey,  qui  traversa  la 
Suisse  pour  se  joindre  aux  vain- 
queurs de  iMarengo.  Il  comman- 
da comme  adjudant-général  une 
brigade  d'élite,  formant  l'avant- 
garde  de  rarmée  d'Italie  pendant 
la  campagne  do  1801,  et  rempor- 
ta, à  la  tOte  de  cette  brigade,  un  ar 
vanlage  considérable  sur  les  trou- 
pes autrichiennes,  à  Péri,  ii  l'en- 
trée du  Tyroi.  Après  la  paix  d'A- 
miens, il  rejoignit  le  S"*  régiinent 
d'artillerie  à  cheval,  dont  il  avait 
été  nommé, colonel.  En  i8o3,  a- 
près  la  rjipture  de  la  paix  d'A- 
miens, il  fut  chargé  du  comman- 
dement des  batteries  flottantes 
destinées  à  la  défense  des  côtes 
de  la  16™'  division  militaire,  et  fut 
eiiMiite  employé, en  180^,  com- 
me chef  d'état-major  d'artillerie 


FOY 


287 


au  camp  d'Utrecht.  En  i8o5,  il 
fit  la  campagne  d'Autriche  dans 
le  a"'  corps  de  la  grandt-armée, 
et  commanda  en  1806  l'artillerie 
du  corps  stationné  dans  le  Frioul. 
Au  commencement  de  Tannée 
1807  ,  il  se  rendit  en  Turquie 
pour  y  commander  un  corps  de 
1200  ca^nonniers  auxiliaires  que 
l'empereur  en  voyait  au  sultan  Sé- 
lim  pour  l'employer  contre  les 
Anglais  et  les  Russes.  Ces  canon- 
niers  revinrent  en  France  par 
suite  de  la  révolution  qui  éclata 
à  cette  époque  dans  l'empire  ot- 
toman; mais  le  colonel  Foy  pour- 
suivitsa  route,  etservit  dans  la  di- 
vision de  l'armée  turque  chargée 
de  la  défense  des  Dardanelles. 
Vers  la  fin  de  1807,  il  passa  à  l'ar- 
mée de  Portugal,  où  il  fit  la  cam- 
pagne de  1808.  Le  3  novembre 
de  la  même  année,  il  fut  nommé 
général  de  brigade,  et  commanda 
une  brigade  de  l'armée  de  Portu- 
gal jusqu'au  29  octobre  1810,  é- 
poque  à  laquelle  il  fut  élevé  au 
grade  de  général  de  division;  il 
commanda  presque  toujours  en 
cette  qualité  des  corps  isolés  com- 
posés de  plusieurs  divisions.  Le 
22  juillet  1812,  il  couvrit  la  re- 
traite de  l'armée  à  la  bataille  de 
Salaraanque,  en  prit  le  comman- 
dement en  chef  sur  le  champ  de" 
bataille,  et  pendant  tous  les  enga- 
gemens  qu'elle  eut  avec  l'ennemi 
jusqu'à  son  arrivée  sur  le  Duero. 
A  la  tête  de  la  droite  de  l'armée 
de  Portugal,  pendant  la  retraite 
des  Anglais,  il  s'empara  de  Pa- 
Icncia  le  25  octobre  1812,  et  opé- 
ra le  passage  du  Duero  à  Tordé- 
sillas,  le  29  du  même  mois.  En 
18 13,  détaché  dans  la  Biscaye  ù 
la   tête  de  2   divisions,    il   fit  le 


•j8S 


FOY 


siège  de  Castro  t'rdiales,  mit  en 
déroute   et  dispersa   les    haudes 
qui  iiifosiaieiit  ces  pniviiices.  A- 
près  la  bataille  de  Vittoria,   le  ai 
juin  iSi5,  le  grnêral  Foy  réunit 
û  fier^ara  prè.*i  de  'JO,ooo  hommes 
qui  étaient  restés  sans  direrlion 
par  suite  de  l.t  perte  de  la  bataille. 
Il  battit  avec  une   partie  de  ces 
tronpi*.o  les   corps  espag^noU  qui 
formaient  la   gauche  de  Tarmée 
ennemie.  Attaqué  par  une  por- 
tion considérable  de  cette  armée, 
sous  les  ordres  du  général  (ira- 
ham«  il  délendit  le  terrain  pied  à 
pied  contre  les  Anj^lais,  et  leur  (il 
paver  cher  la  position  de  Tolosa« 
quils  ne  purent  emj»orter  qu'a- 
près uu  combat  des  plus  meur- 
triers. Il  renforça  aIor>  la  garni- 
son de  Saint •Séba>tien  e(  rep.i^sa 
la  Bidassoa,  sans  avoir  laissé  uu 
homme,    un  canon  ni  un  i'u>il  au 
pouvoir  de  Tenuemi.  Le  général 
Foy  tenait  la  gauche  de  Tarniée 
à  la  bataille  livrée  pourtlébloquer 
Pampeluue,  et   ensuite  à   Saint- 
Jean-Pied-de-Porl.   Il    eut    une 
part  active  aux  dillërcns  comI>ats 
livrés  dans  les  Pyrénées  pt)ur  U 
défense   du  territoire  Irançai*,  à 
la  fin  de  i8i5,  et  au  oonnnence- 
nu  nt  de  i8i4*    H    ne   (|uitta   le 
champ   de  bat.iille  que  le  27  lé- 
vrier 181  I,  atteint  d  une  blesMire 
que  Ton  croyait  mortelle.  Il  lut 
nommé,  dans  la  même  année,  ins- 
pecteur-général derinlanlerie  de 
la   14*°*  division  militaire,  et  en 
181 5  delà  12*°'.  Ucomtnanda  une 
division  d'infanterie  dans  la  cam- 
pagne de  i8i5,  etfutblesséà  Va* 
terloo.  C'était   la    i;*)"*  blessure 
qu'il  rec<'vaiten  combattant  vail- 
lamment   les    ennemis    de    son 
pays.   Kn    1819.   il   fut   nommé 


FOf 

inspecteur- général  d^infant^rie» 
i\ai\<  les  â**  et  i(i**  divi  ions  mi- 
lilaires.  Porté  depuis  par  la  (çruo- 
de  majorité  di-s  electe^irs  litire» 
de  son  déparlenient  i>  lu  représen- 
tation nationale,  il  leur  promit 
solennellement*  le  1 1  seplenibn» 
i8i(>.  de  {ustitier  leur  eoiilianoe, 
et  de  s'oppo>cr  de  tou>  ses  moyens 
aux  ministres*  chaque  foi^^  que 
les  ministres  seraient  en  opposi- 
ti<m  avec  le  vœii  national.  «Ce 
unV.'^t  pas  iBoi  qu*ou  ^erra.'dit-il^ 

•  attendre  pour  penser,  parler  on 
»  voter,  le  signal  du  pouvoir.  Inde- 
»pendantde  tout  an  inonde,  hor* 
umis  de  mou  devoir  et  de  ma 
uconscience«  ^iiaud  il  faudra 
Mpombattre  à  la  tribune  pour  letf 
»  intérêts  des  contribuables,  et 
npiMir  les  droits. fonde*^  par  la  rà* 
M  vidution  et  consacrés  par  lachar^ 

•  te,  n)es  <'ouip:itriotes  jugeroal 
»bientot^i  Ttuergie  du  champ  de 
»  bataille  n/a  abandonné.  »  IjO 
général  Foy  a  n(d)lement  tenu  sa 
partde  :  déployant  encore  chaquei 
jour  les  talens  oratoires  les  plua 
distinguée,  et  des  connaissance» 
appptfondies  sur  tou*^  les  fd>iet0 
d*ailmini>tration,  tant  civile  qu^ 
militaire,  et  sur  toutes  les  ques- 
tions d'économie  politique,  il 
s'est  placé  au  premier  rang  des 
plus  courageux  comme  des  plus 
habiles  soutiens  de  la  cause  na- 
tionale. Jamais  il  ne  laissa  porter 
atteinte  à  la  juste  renommée  da 
ses  anciens  frères  d'armes  ou  à  la 
gloire  des  armées  françiii<>es.  L'es* 
time  et  rallot^tion  de  >es  con4n- 
toyens  Taccom)»  igncnt  dan*»  une 
nouvelle  (arriére  dont  lu  liberté 
de  tiMis  et  le  bonheur  général  eot 
le  but.  Il  ne  tiendra  certes  pas  à 
lui  qu'elles  ne  s'accompliaseul  in- 


FAA 

«Rfiflnmmcnt  eu» hautes  dostlnieff^ 

c'iiJxqiKrlIi!»    la   ru'h«(»fte   du   hoI^ 

riiHlii.Htrie  (ii;H  hubitann,  la  nature 

(•I  l'art  semblent  appeler  lu  Ifran- 
«•il 

KRA-DIAVOLO  (  MichklPoi- 
zA,  plii.H  particulièrement  connu 
f((MiH  le  nom  de),  naquit  à  llri, 
(1.1119  le  royaume  de  Napleft^  et 
ex  (TV*!  la  pmfeHKion  de  l'ahricant 
(le  bas;  niai.H  pour  un  homme 
snoH  (Mincatlon,  d*un  naturel  fé- 
roce, et  que  la  rougue  de»  pan- 
itioii.H  rnlniîrie,  il  faut  ilvH  moyens 
])ro(npt.H  de  iorlune,  et  Fru-Dia- 
volo  ne  leH  rht^rclia  que  dans  le 
vol  et  le  nieurlre.  Il  se  réunit  à 
une  Iroupe  de  nialfaileurs  qui  dé- 
.sobiient  la(lalabre,el  montra  tant 
d'audace  <;t  d<:  zèle  pour  cette  hor- 
ril)l(;prore.HHion, qu'il  de  vint  leclief 
de  HCM  eainarndcH,  et  prit  le  nom 
d«:  FiiA-Duvou) (frère  diable);  car 
par  uiMr  alliance  uiouHirueuHe  de 
lÏToritt:  cl  de  religion,  les  voleurs 
et  brs  assassins  de  een  contréc.H  ^ 
av.'iiil  (reiil reprendre  leurs  expé- 
ditions, <ru  rerounnaudaieut  le 
•iccf's  1^  la  vicrgi;  et  aux  saints^ 
Fra  Diavolo  ('lait  fort  dévot;  et 
lorsqu'il  apprit  qu'un  des  pre- 
miers i'iieis  de  ré{;lise  était  ù  la 
tOtc  de  la  contre-révolution  de 
Maples,  en  i^f))),  sans 'renoncer 
ù  sou  métier  de  brigand,  il  alla 
offrir  }4eM  services  au  cardinal 
UulVo.  La  tr*te  du  Fra-l)lav(do  é- 
tait  depuis  lon{;-lemps  mise  *ù 
prix  par  le  gouvernement  napo- 
liliiin.  Le  eardinal  roid)liu  t^ans 
donlc.  ;  il  ae<:u(?iliil  bien  celui  que 
riM-lialaud  attendait,  et  qui  pro- 
iricllait  de  se  d«'vouer  à  la  cause 
du  irAne.  Fra-l)idvolo  obtint,  a- 
ver  M(ni  pardon  et  de  grandes 
prouKrsses,  le  brevet  de  chef  de* 


FRA 


flftjl 


r.  «II. 


masfle.  Il  flt  avec  une  rrrtaino 
distinction  et  en  m()me  temps  u- 
rec  une  odieuse  célébrité,  la 
campagne  de  l'armée  calbidique 
napolilaiur.  Mais  les  bons  exem- 
ples qu'il  devait  nécessainMiient 
recevoir  d'une  armée  commandée 
par  un  prélat  ne  purent  changer 
son  mauvais  naturel,  et  les  liabU 
tans  de  Fniscatl  eurent  beau* 
coup  A  souffrir  de  ses  cruautés  et 
de  ses  rapines.  Retiré  avec  une 
pension  do  5,0oo  ducats  et  une 
belle  ferme  qui  avait  appurteiiu 
aux  chartreux  de  Saint-Âlartin  , 
il  paraissait  assez  tranquille ,  lors^ 
que  les  Français  sVmparèrent  dé- 
finitivement du  royaume  de  Na- 
ples.Joseph  Napoléon  étant  mon- 
té sur  le  trône  y  le  parti  de  Tan- 
clen. gouvernement  remit  en  ac- 
tivité Ft*a-I)iavolo  et  sa  bande. 
Il  se  rendit  \  Ciaële.  (louiuie  il  j 
avait  toujours  du  brigand  dans 
Fra-lJiavolU|  il  se  fit  chasser  par 
le  gouverneur  de  cette  ville,  le 
pritute  du  liesse- Thilipsthal ,  & 
la  suite  des  désordres  qui  lui  é- 
taieut  justement  Imputés.  Cher-* 
chant  un  asile  en  Calabrc,  les 
autres  chefs,  ses  anciens  cama- 
r^dcsy  qui  le  détestaient  et  qui  se 
bornaient  â  attaquer  les  voya- 
geurs, le  repoussèrent, et  il  se  vit 
dans  la  nécessilé  do  se  rendre  à 
Palerme.  Le  commodoro,  sir  Sid- 
ney  Smidt,  fomentatt  alors  en 
secret  une  insurrection  an  nom 
de  la  ci -devant  reine  de  Naples; 
il  accueillit  volontiers  un  homme 
que  le  cardinal  UufTo  avait  ab- 
sous. Fra-Diavolo  recruta  sa  ban- 
de d'un  grand  n(»inbre  de  parti- 
sans, et  partit  aV(;C  le  coiumO' 
dore  anglais.  Après  avoir  parcou* 
ru  l'Ile  de  Cuprée  et  toutes  IH' 

»9 


a84 


FOX 


l'Angleterre  des  proposiliofts  de 
puix  par  le  gouvernement  conî»u- 
îaire,  et  les  préliminaires  en  tu- 
rent signés  en  1801.  Fox,  après 
avoir  approuvé  le  traité  d'Amiens, 
*e  rendit  à  Pari.s.  Napoléon,  alors 
premier  consul,  raccueillit  avec 
beaucoup  de  distinction;  mais  à 
peine  était-il  de  retour  en  Angle- 
terre, que  la  guerre  éclata  de  nou- 
veau entre  les  deux  pays.  Fox  et 
Pîlt,  si  long-temps  divisés,  paru- 
rent se  réunir  pour  former  une 
nouvelle  administration  sous  les 
auspices  de  lord  Grenville.  Si  ce 
projet  l'ut  eu  effet  conçu,  il  ne  l'ut 
point  mis  à  exécution.  On  «s- 
?ure  que  le  roi  se  refusa  cons- 
tamment à  admettre  de  nou- 
veau Fox  dans  .son  conseil.  Ce 
grand  orateur  reprît  un  i*ôle  qui 
convenait  mieux  à  l'indépen- 
dance de  son  caractère.  Due  op- 
position redoutable  se  forma  con- 
tre le  ministère,  et  il  devint  le 
cbef  de  cette  opposition.  Pitt 
mourut  en  1806  :  Fox  s'opposa 
ilux  honneurs  qu'on  proposait  de 
décerner  à  ce  ministre;  en  ren- 
dant un  éclatant  hommage  à  ses 
mœurs  et  à  ses  vertus  privées,  il 
rappela  toijtes  les  taules  et  les  er- 
reurs de  son  rival.  La  mort  de 
Pitt  fil  rappeler  pour  la  troisième 
fois  Fox  au  mini>itère,  et  celte  fois 
il  se  montra  dillerent  de  lui-mê* 
me.  Ce  ne  fut  pas  sans  un  grand 
étonnemenl  qu'on  vit  ce  vieil  a- 
mi  delà  paix  proposer  de  décla- 
rer la  guerre  à  la  Prusse.  Fox  ne 
ftt  celte  propo-iitîon  que  pour 
plaire  an  roi.  L'électoral  d'Hano- 
vre formait  ime  partie  du  patri- 
moine de  ce  prince,  la  Prusse  s'en 
était  emparée;  mais  le  désir  de 
plaire  à  George,  plutôt  qà'uD  but 


FOX 

politique,  porta  Fox  à  proposer 
de  recourir  aux  armes  pour  ren* 
trer  dans  ce  d(»maine  de  la  cou-. 
ronne  d'Angleterre.  Celte  cîr* 
constance  ne  fut  pas  la  seule  oOt 
l'homme  du  peuple  donna  lieu 
de  penserqu 'abjurant  ses  aocieD» 
principes.  Il  allait  deTenIr  Photn- 
me  du  pouvoir  :  la  mort  protégeft 
sa  gloire.  Depuis  quelque  tetnps 
sa  santé  s'affaiblissait  d'une  ma- 
nière sensible.  Une  hydrdpisîe 
dont  il  était  affecté  depuis  long- 
temps faisait  chaque  jour  de  nou- 
veaux progrès.  Le  i3  septembre 
180G  il  cessa  de  vivre,  empor- 
tant avec  lui  respérance  qu'il  a^ 
vait  fait  renaître,  de  voir  bientôt, 
la  paix  établie  entre  la  France  et 
l'Angleterre.  Des  honneurs  furent 
rendus  à  sa  cendre.  L'Europe  en- 
tière y  mêla  ses  regrets;  ses  ad- 
versaires mêmes  rendirent  à  ses 
grands  talens  un  hommage  d'au- 
tant plus  glorieux  qu'il  ne  pou- 
vait être  que  volontaire.  Un  bio- 
graphe anglais  a  dit  de  Fox  : 
C'e^t  moins  par  les  sentîmens 
qu'il  manifesta  comme  chef  ê^ 
l'opposition,  que  d'après  la  con- 
duite qu'il  tint  au  ministère,  qu'il 
convient  de  le  joger.  On  recon- 
naît en  lui  des  vues  grandes,  une 
énergie  extraordinaire,  une  faci- 
lité prodigieuse  pour  l€f  travail, 
et  une  extrême  aptitude  k  saisir 
et  à  combiner  tous  fes  objets  qui 
s'offraient  à  sa  pensée  ou  ^i  lui 
étaient  présentés.  Ses  plus  bcaent 
mouvemens  d'éloquence  lui  ffen» 
rent  inspirés  par  le  plus  noble  des 
senlimens,  la  pilié  pour  de  gran- 
des infortunes.  Lors(fae  le  pins 
illustre  des  défenseurs  de  la  tf- 
berfé  en  Europe,  La  Fayette,  lan- 
guissait dans  le»  prMt>n9  d'€>t- 


¥0X 

tniitz,  il  Tilt  fait  ù  la  chambre  des 
coniiiiiini^^d'Anglelcrre,  mit*  mo* 
tioii  leiidunt  à  faire  des  déinur-. 
ciicM  auprès  du  cabinet  nuti'ichii!!), 
pour  olitcnir  la  délivrance  de  ce 
|)i'i.soiinier  illustre,  victime  àe  ^à 
coiiiiance  daoH  la  loyauté  geima; 
nirpie*  M.  Wiudhain,  secrétaire 
de  lu  guerre,  i^unaya,  par  de»  «ar- 
casine»  (*t  dos  rîÙ^txlon»  Ironie 
quei^^  d'affaiblir  l'inlérct  qu'avait 
l'ait  naître  en  faveur  de  M.  de  La 
Fayettr  les  di.<cour.<i  de»  nratenrfl 
de  r<)p|M)î*ilinn.  Quand  M.  Wind- 
biini  eut  terminé  ha  harangue. 
Fox  se  lit  va,  et  dit  :  «  Le  secré- 
II  t.iirc  de  la  guerre  a  parlé  d'après 
oies  principes  qu'il  vient  de  met- 
ntre  iiu  |;rand  jour.  11  ne  faut  ja- 
»  mais  p.inbmner  à  ceux  qui  cum* 
»meucent  le^  révolution^»,  et  cela 
»sariH  distinction  de  circonstan- 
Nces  ni  de  p(rr**onneH,  et  danti  le 
»benft  ieplusabsolu.  Quelquecor- 
nrompu, quelque  inloléiant,quel* 
»qiie  oppressif  que  suit  un  gou- 
» veiiHiuenl,  quelque  vertueux, 
»qii(  Ique  patriote  que  soit  un  ré- 
»f'«iruiateur,  celui  qui  commence 
i)l;i  reforme  lapins  juste  doit  Olre 
«dévoué  A  la  vengeance  lu  plus 
oiiréconijliablc.  S'il  vient  après 
»lui  drs  hommes  indignes  de  ce 
»  réformateur,  qui  flétrissent  par 
»  leurs  excès  la  cause  de  la  liber* 
»té,(;eux-lî^  peuvent  être  absous. 
«Toute  la  haine  que  doit  inspirer 
nunc  révolution  criminelle  doit 
>»>e  porter  sur  celui  qui  a  com- 
•  meucé  une  révidutirm  verlucu- 
tthe.  Ainsi  le  très-boimrable  se- 
»>créliiire  de  la  guerre  pardonne 
»de.  tout  son  cœur  ù  Cromwell, 
«parce  qu'il  n'est  venu  qu'en  se- 
»cond;  mais  le  comte  de  Bedfort, 
»  mais  tous  les  personnages  ver- 


FOX 


9i83 


ntueux  uuxqnelr^  nous  sommes 
M  accoutumés  ù  rendre  des  bom- 
»mages  pres()ue  divins  en  recon- 
iiuai-^sance  du  bien  qu'ils  ont  f.dt 
»à  leur  patrie  et  à  la  race  humai- 
une;  voiU  les  h(Mnmcs  qui,  soi* 
»vanl  la  doctrine  professée  en  cb 
DJour,  doivent  être  voués  à  une 
u exécration  universelle.  Moi  qui 
il  vivrai  et  mourrai  Tami  de  Tor- 
ndre,  mais  aussi  l'ami  de  la  liber> 
uté;  l'ennemi  de  l'anarchie,  mais 
n aussi  l'ennemi  de  la  servitude» 
»je  n'ai  pas  cru  qu'il  me  fût  per- 
Diiiis  de  garder  le  silence  après 
))qne  de  ti  Is  blasphèmes  ont  été 
f  proférés  contre  1  innocence  et  la 
«vérité,  dans  rençeintedu  parle' 
»  ment  britannique.  »  Lesdiscours 
de  Fox  ont  été  réunis  en  corps 
d'ouvrage,  sous  le  titre  de  Z)m-^ 
cours  du  trèH'lwnorohleC.  J .  Fox, 
prononcés  à  la  chambre  des  cowmU" 
nés  dep'iis  son  entrée  au  parlement 
en  i^i\H,  jusquen  i8o();  auxquels 
on  a  joint  une  introduction,  des  mé^ 
moires^  etc.,  G  vol.  in-  8%  Londres, 
iHi^.  La  lettre  aux  électeurs  de 
JV eslmirister  est  la  seule  produc- 
tion littéraire  que  Fox  ait  publiée 
de  son  vivont;  le  style  de  cette 
lettre,  diffus  et  dénué  d^orne- 
mens,  a  tout  le  caractère  d'une 
harangue  politique.  Il  a  laissé 
imparfaite  \  Histoire  des  deux  der- 
niers roif  de  lu  maison  des  Sluart, 
et  ce  que  l'on  connaît  d*;  cet  ou- 
vrage fait  vivenjent  regretter  la 
partiu  oiHI  aurait  retracé  la  gran- 
de leçon  politique  donnée,  en 
i688,  par  le  peuple  anglais,  aux 
autres  nations  de  la  terre.  Voici 
ce  qu'on  y  lit  sur  Ich  3  dernier** 
princes  de  cette  fiimille  détrAnée» 
«Charles  I*'  ne  se  cmyaii  point 
'lié  par  des  concessions  qu'il  rt- 


286 


FOX 


•  gardait  comme    extorquées.   Il 
nftil  soupçonné  de  duplicité;  et  ce 
«soupçon  était  si  juste,  c|u'il  ac- 
«quitmie  certitude  morale.   D'à- 
»  près  se>  préjugés  sur  le  droit  di- 
»  vin,  ce  monarque  se  croyait  li- 
»bre  de  manquer  de  parole.  Tout 
nie  règne  de  Charles    II  ii*oiïre 
»  qu'une   suite   non-interroinpue 
»  d'attaques  à  la  liberté,  à  là  pro- 
npriété,  à  la  vie  de  ses  sujets.  La 
»  condamnation    d'Argèle    et  de 
»>Veir  rappelle  les  actes  des  Ti- 
nbèreetdes  Domitien.  Son  am- 
«bition  s'est  dirigée  uniquement 
n  contre  ses  sujets;  il  était  com- 
Aplél(!inent  indiflërent  à  leur  rô- 
nte  et  au   sien  sur  le  théâtre  des 
•  atraires  générales   de  l'Europe. 
»  Affamé  de  pouvoir  et  étranger  à 
«Tamourdela  gloire,  dépourvu 
»de  principes,  ingrat,  fourbe  et 
«perlide,  il  fut  vindicatif  et  inac- 
Mces>ible  aux  remords.  C'est  avec 
»  toute  justice  que  Rurnet  liûre- 
»fuse  le  mérite  de  la  clémence  et 
«delà  générosité.  £n  tout,  Char- 
'iles  II  tut  un  mauvais  homme  et 
nnn  méchant  roi.  »    Cependant, 
lorsque  Jacques  H,  son  succes- 
seur, adressa,  pour  la  première 
fois,  la  parole  à  son  conseil  pri- 
vé,  il    dit*:  «  Puisqu'il  a   plu   à 
))la  divine  providence  de  me  fai- 
»  re  succéder  à  un  prince  le  meil- 
Mlcur  des    rois,   je    m'vfforcerai 
i»de  marcher  sur  ses   traces,   et 
M  surtout  d'imiter  sa  clémence  et 
»son  amour  pour  le  pays.  »  Jar- 
qiiii^  ne  se  contenta  pas  d'imi- 
ter   Timpitoyable    clémence    de 
Charles.  Il  surpassa  ses  fureurs, 
espérant  sans  doute  être  à  son 
tour  placé  j>ar  son   ù\>  au  rang 
de  ce>  rois  meilleurs  les  uns  que 
Ico  autres.  Le  peuple  anglais  en 


FOT 

ordonna  autrement,  et  il  fit  bien. 
FOY  (Maximiuebi-Skbaï^tiek), 
lieuteuanf-généraL  député  du  dé- 
partement de  l'Aisne  à  la  seconde 
chambre    des    représentans    en 
1 8 19,  naquit  a  Hara  (département 
de  la  Sommé),  le  3  février  if';5. 
Ayant  pris  le»  armes  dès  sa  jeu- 
nesse, il  s'illustra  dans  la  carrière 
militaire,  comme  plus  tard  à  la 
tribune  nationale;  et  les  champs 
de  rhonneur  ainsi  que  l'enceinte 
des    assemblées  législatives,  ont 
tour-à-tour  mis  en  évidence  son* 
courage,  ses  f  alens  et  son  patrio- 
tisme. Il  entra,  à  Tâge  de  i5  ans, 
aspirant  au  corps  d'artillerie  à  l'é- 
cole  de  laFère;  fut  nommé  sous- 
licutenant  le  i*'mars  1792,  lieu- 
tenant au  5**  régiment  d'artille- 
rie à  pied  le  1*'  septembre  même 
année,  et  fit  en  celte  qualité  les 
campagnes  de  l'armée  du  Nord, 
soiis  les    ordres  du  général  Du-  % 
mouriez.  Après  la  retraite  de  la 
Belgique,  il  fut  nommé,  le  1*'  sep- 
tembre 1795,  capitaine  de  la  i2"* 
compagnie  d'artillerie  à  cheval, 
et  servit  avec  distinction  sous  les 
ordres  des  généraux  Dampierre, 
Cu>tines,  Houchard,  Jourdan  et 
Pichegru.  En  juin  1794*  le  pro- 
consul conventionnel  Joseph   le 
Bon,d'eTécrable  mémoire,  fit  in* 
carcérer  \*t  capitaine  F'»y%  quis'é» 
tait  exprimé  devant  lui  avec  une 
noble  franchise,  blâmant  les  ex- 
cès auxquels  on  >e  livrait  à  cette 
époque.  L'ordre  «lait  déjà  donné 
jM)ur  traduire  le  icune  guerrier  au 
tribunal   révolutionnaire,   quand 
le  9  du  rinidor  vint  le  rendra  à  ht 
liberté  et  à  >es  tVmctions.  Il  fit,  ù 
la  t^le  tie  la  Tr*  compagnie  du  a** 
réginierA  d'artillerie  à  cheval,  les 
campagnes  de  1795,  1796,  1797, 


\ 


4:- 


FOT 

i\  r.'irmée  de  Rhin-et-ÀIosclle;  se 
dinlingiia  pailiciilitireEDent  au 
ua^sii^^c  (lu  Lc<:h  et  à  l'assaut  de 
la  tête  du  pont  de  iluningue,  où, 
ne  pouvant  st;  servir  de  ses  pièces 
d'artillerie,  il  fit  rouler  des  obus 
allumés  dans  les  fossés  remplis 
d'ennemis.  Après  s'être  de  nou- 
veau distingué  au  passage  du 
lUiin  i^  Diesheim,  il  tut  nommé 
cherd'escadnm,  le  2  floréal  an  5; 
passa, en  l'an  0(1798),  à  l'armée 
d'Angleterre,  et  revint,  à  la  fin  de 
l'aïuiée,  servir  «'U  Suisse,  sous  les 
ordres  du  général  Schauenbourg. 
Il  fil  la  campagne  de  l'an  7  (1799)9 
ù  l'armée  du  Danube  sous  les  or- 
dres du  général  iVlosséna,  et  prit 
une  part  importante  au  passage 
de  la  Limmalh,  le  5  vendémiaire 
an  8.  Nommé  adjudant-général, 
il  se  rendit  en  cette  qualité,  vers 
la  fin  de  l'année  1800,  i\  l'armée 
du  Khin,  et  passa  en  Italie  avecle 
corps  «l'armée  sous  les  ordres  du 
général  Moncey,  qui  traversa  la 
Suisse  pour  se  joindre  aux  vain- 
queurs de  iMarcngo.  IL  comman- 
da comme  adjudant-général  une 
brigade  rréiile,  formant  l'avant- 
garde  de  rarniée  d'Italie  pendant 
la  campagne  de  1801,  et  rempor- 
ta, à  la  tête  de  cette  brigade,  un  a- 
vanlage  considérable  sur  les  trou- 
pes antrifîliiennes,  à  Péri,  A  l'en- 
trée; du  Tyrol.  Après  la  paix  d'A- 
niieuH,  i!  rejoignit  le  S""*  régi^nent 
d'artillerie  à  cheval,  dont  il  avait 
été  nommé, colonel.  En  i8o3,  a- 
j»rès  la  rupture  de  la  paix  d'A- 
niieusjl  fut  chargé  du  comman- 
(I(  nient  des  batteries  flottantes 
destinées  à  la  défense  des  côtes 
de  la  i()'"- division  militaire,  elful 
eiiMiiJ»!  employé, en  1804,  com- 
me clief  d'état-major  d'artillerie 


FOY 


287 


au  camp  d'Utrecht.  En  i8o5,  il 
fit  la  campagne  d'Autriche  dans 
le  2""  corps  de  la  grandi -armée, 
et  commanda  en  1806  l'artillerie 
du  corps  stationné  dans  le  Frioul. 
Au  commencement  de  Tannée 
1807  ,  il  se  rendit  en  Turquie 
pour  y  commander  un  corps  de 
1200  c(uionnier.s  auxiliaires  que 
l'empereur  en  vovait  au  sultan  Sé- 
lim  pour  remployer  contre  les 
Anglais  et  les  Russes.  Ces  canon- 
nîers  revinrent  en  France  par 
suite  de  la  révolution  qui  éclatn 
à  cette  époque  dans  l'empire  ot- 
toman; mais  le  colonel  Foy  pour- 
suivit sa  route,  etservit  dans  la  di- 
vision de  Farniée  turque  chargée 
de  la  défense  des  Dardanelles. 
Vers  la  fin  de  1807,  il  passa  à  l'ar- 
mée de  Portugal,  où  il  fit  la  cam- 
pagne de  1808.  Le  5  novembre 
de  la  même  année,  il  fut  nommé 
général  de  brigade,  et  commanda 
une  brigade  de  l'armée  de  Portu- 
gal jusqu'au  29  octobre  1810,  é« 
poquc  à  laquelle  il  fut  élevé  au 
grade  de  général  de  division;  il 
commanda  presque  toujours  en 
cette  qualité  des  corps  isolés  coin-* 
posés  de  plusieurs  divisions.  Le 
22  juillet  1812,  il  couvrit  la  re- 
traite de  l'armée  à  la  bataille  de 
Salamanque,  en  prit  le  comman- 
dement en  clief  sur  le  champ  de' 
bataille,  et  pendant  tous  les  enga- 
gemens  qu'elle  eut  avec  l'ennemi 
jusqu'à  son  arrivée  sur  le  Duero. 
A  la  tête  de  la  droite  de  l'armée 
de  Portugal,  pendant  la  retraite 
des  Anglais,  il  s'empara  de  Pa- 
lencia  le  25octobre  1812,  et  opé- 
ra le  passage  du  Duero  à  Tordé- 
sillas,  le  29  du  même  mois.  Kn 
181 5,  détaché  dans  la  Biscaye  à 
la   tCte  de  2   divisilons,    il   fil  le 


liviS 


FOY 


siège  de  Castro  l!rdi«iles,  mit  en 
déroute  et  dispersa  les  handes 
qui  iiit'oslaient  ces  provinces.  A- 
près  la  bataille  de  Vittoria,  le  ai 
juin  i«Si5«  le  général  Foy  réunit 
à  fier^ara  près  de  'io,ouo  hommes 
qui  étaient  restés  sans  direction 
par  suite  de  Li  perte  de  la  bataille. 
Il  battit  avec  une  partie  de  ces 
troup«^'i  les  corps  espagnols  qui 
formaient  la  gauche  de  Tarmée 
ennemie.  Attaqué  par  une  por- 
tion considérable  fie  cette  armée, 
sous  les  ordres  du  général  Gra- 
bam,  il  détendit  le  terrain  pied  à 
piedcontre  les  Anglais,  et  leur  fil 
payer  cher  la  position  de  Tolosa, 
quils  ne  purent  emporter  qu'a- 
près un  combat  des  plus  meur- 
triers. Il  renlorç.4  alors  la  garni- 
son de  Sai:it-Séba>tien  ei  rep.issa 
la  Bidassoa,  sans  avoir  laisse  un 
homme,  un  canon  ni  un  l'util  au 
pouvoir  de  IVnnemi.  Le  général 
Foy  tenait  la  gauche  de  Tarmée 
à  la  bataille  livrée  pour  débloquer 
Pampelune,  et  en>uite  ù  Saiut- 
Jean-Pied-de-Porl.  Il  eut  une 
part  active  aux  ditlërcns  comi>ats 
livrés  dans  les  Pyrénées  pour  la 
défense  du  territoire  Iran^'air,  à 
la  fin  de  i8i5,  et  au  counnence- 
mcnt  de  i8i4-  H  ne  quitta  le 
champ  de  bat.iillt^  que  le  27  lé- 
vrier 181  1,  atteint  d  une  blessure 
que  Ton  croyait  mortelle.  Il  lut 
nommé,  dans  la  même  année,  ins- 
pecteur-général de  rinlanlerie  de 
la  14*°*  division  militaire,  et  en 
181 5  delà  12*°'.  Il  commanda  une 
division  d'infanterie  dans  la  cam- 
pagne de  181 5,  et  fut  blessé  à  Va* 
terloo.  C'était  la  15"*  blessure 
qu'il  recevait  en  combattant  vail- 
lamment les  ennemis  de  son 
jpays.   £n   1819,   il   fut  nommât 


FOf 

inspecteur-  général  d^infaoleriey 
dans  les  a"*  et  i6"*  divi  ions  mi- 
litaires. Porté  depuis  par  la  gran- 
de majorité  dis  électeurs  libres 
de  son  département  à  lu  représen- 
tation nationale,  il  leur  promit 
solennellement,  le  1 1  septembre 
1819.  de  justiûer  leur  confianf^e, 
et  de  s'opposer  de  t(m>  ses  moyens 
aux  ministres,  chaque  fois  que 
les  ministres  seraient  en  opposi- 
tion avec  le  vœu  national.  «Ce 
»  n'e>t  pas  moi  qu'on  verra,' dit-il^ 

•  attendre  pour  penser*  parler  ou 
»  voter,  le  signal  du  pouvoir.  Inde- 
»pendantde  tout  au  monde,  hor« 
omis  de  mon  devoir  cl  de  raa 
«conscience,  ^uaud  il  faudra 
npombattre  ù  la  tribune  pour  les 
»  intérêts  des  contribuables,  et 
»pour  les  droits. fondée  par  la  ré- 
»  vidution  et  consacrés  par  la char^ 

•  te,   mes  cnuip  itriotes  jugeront 

•  bientôt si  l'énergie  du  champ  de 
»  bataille  m'a  abandonné;  »  Le 
général  Foy  a  noblement  tenu  sa 
parole  :  déployant  encore  chaque 
jour  les  talens  oratoire^  les  plus 
distingués,  et  des  connaissances 
approfondies  sur  tous  les  objets 
d'afiministration,  tant  civile  qu%> 
militaire,  et  sur  toutes  les  ques- 
tions d'économie  politique,  il 
s'est  placé  au  premier  rang  des 
plus  courageux  comme  des  plus 
habiles  soutiens  de  la  cause  na- 
tionale. Jamais  il  ne  laissa  porter 
atteinte  ù  la  juste  renonunée  de 
ses  anciens  frères  d'armes  ou  à  la 
gloire  des  armi^es  françaises.  L'es- 
time et  ralTeclion  de  ses  c<im^î- 
to^ens  l'accom)»  ignent  dau<  une 
nouvelle  (arrière  dont  la  liberté 
de  tous  et  le  bonheur  général  est 
le  but.  11  ne  tiendra  certes  pas  ù 
lui  qu'elles  ne  s'accpmpUaseol  in- 


PRA 

eesdàmment  ces  hautes  destinées, 
auxquelles  la  riche&se  du  sol 9 
rindustrie  des  habitans,  la  nature 
et  l'art  semblent  appeler  la  Pran- 
ce» 

FRA-DIAVOLO  (  Michel  Poi- 
iky  plus  particulièrcuient  connu 
sous  le  nom  de),  naquit  à  Itri, 
dans  le  royaume  de  Naples,  et 
exerça  la  profession  de  fabricant 
de  bas;  mais  pour  un  homme 
sans  éducation,  d*un  naturel  fé- 
roce, et  que  la  fougue  des  pas- 
sions entraîne,  il  faut  des  moyens 
prompts  de  fortune,  et  Fra-Dia- 
Yolo  ne  les  chercha  que  dans  le 
vol  et  le  meurtre.  Il  se  réunit  à 
une  troupe  de  malfaiteurs  qui  dé- 
st)laient  la  Calabre,et  montra  tant 
d'audace  et  de  zèle  pour  cette  hor- 
ribleprofession, qu'il  de  vint  lechef 
de  ses  camarades,  et  prit  le  nom 
de  Fra-Diavolo (frère  diable);  car 
par  une  ailiance  monstrueuse  de 
férocité  et  de  relip;ion,  les  voleurs 
et  les  assas^ins  de  ces  contrées  , 
avant  d'entreprendre  leurs  expé- 
ditions, en  recommandaient  le* 
•iccès  à  la  vier^  et  aux  saints. 
Fra-Diavolo  était  fort  dévot;  et 
lorsqu'il  apprit  qu'un  des  pre- 
miers chefs  de  l'église  était  à  la 
tOte  de  la  contre-révolution  de 
Naples,  en  1799,  sans 'renoncer 
à  son  métier  de  brigand,  il  alla 
ofiFrir  ses  services  au  cardinal 
Ruffo.  La  tête  de  Fra-Diavolo  é- 
tait  depuis  long-temps  mise  *à 
pri^  par  le  gouvernement  napo- 
litain. Le  cardinal  l'oublia  sans 
doute  ;  il  accueillit  bien  celui  que 
réchal'aud  attendait,  et  qui  pro- 
mettait de  se  dévouer  à  la  cause 
du  trône.  Fra-Diavolo  obtint,  a- 
vec  son  pardon  et  de  grandes 
promesses,  le  brevet  de  chef  de* 


r.  VII. 


FA  A  i^çf 

maste.  Il  fit  avec  une  certaine 
distinction  et  en  même  temps  a- 
vec  une  odieuse  célébrité,  la* 
Campagne  de  l'armée  catholique 
napolitaine.  Mais  les  bons  exem- 
ples qu'il  devait  nécessairement 
recevoird'une  armée  commandée 
par  un  prélat  ne  purent  changer 
son  mauvais  naturel,  et  les  habi-* 
tans  de  Frascali  eurent  beau- 
coup à  souffrir  de  ses  cruautés  et 
de  ses  rapines.  Retiré  avec  une 
pension  de  5,($oo  ducats  et  une 
belle  ferme  qui  avait  appartenu 
aux  chartreux  de  Saint- Al  art  in  y 
il  paraissait  assez  tranquille ,  lors- 
que les  Français  s'emparèrent  dé- 
finitivement du  royaume  de  Ma- 
ples.Joscph  Napoléon  étant  mon- 
té sur  le  trône,  le  parti  de  l'an- 
cien, gouvernement  remit  en  ac- 
tivité Fra-Diavolo  et  sa  bande. 
11  se  rendit  ùl  Guëte.  Comme  ify 
avait  toujours  du  brigand  dans 
Fra-Diavolo  y  il  se  fit  chasser  par 
le  gouverneur  de  cette  ville,  le 
prince  de  Hesse-Philipsthal ,  à 
la  suite  des  désordres  qui  lui  é- 
taient  justement  imputés.  Cher- 
chant un  asile  en  Calabre,  les 
autres  chefs,  ses  anciens  cama- 
rades, qui  le  détestaient  et  qui  se 
bornaient  à  attaquer  les  voya- 
geurs, le  repoussèrent,  et  il  se  vit 
dans  la  nécessité  de  se  rendre  à 
Palerme.  Le  commodore,  sir  Sid- 
ney  Smidt,  fomentait  alors  en 
secret  une  insurrection  au  nom 
de  la  ci -devant  reine  de  Napiès; 
il  accueillit  volontiers  un  homme 
que  le  cardinal  Ruffo  avait  ab- 
sous. Fra-Diavolo  recruta  sa  ban- 
de d'un  grand  nombre  de  parti* 
sans,  et  partit  avec  le  commo- 
dore anglais.  Après  avoir  parcou« 
ru  nie  de  Cuprée  et  toutes  IH" 

»9 


ago 


FR4 


île«  environnantes»  ponr  y  sou- 
lever les  habitans  et  augmenter 
ses  forces,  il  débarqua  ù  Sper- 
longa,  signalant  son  passage  par 
les  meurtres,  les  vols  et  k-s  in- 
oendies,  ouvrant  les  portes  des 
prisons  aux  plus  grands  crinui* 
nelsy  et  résistant,  par  son  audace 
et  son  intrépidité  y  aux  trou- 
pes léglécs  dirigées  contre  lui. 
.^près  un  couibat  où  il  avait  été 
blessé  en  se  défendant  avec  une 
fureur  peu  commune,  il  se  retira , 
lui  et  un  petit  nombre  des  siens, 
chez  un  paysan  de  Saint-Séverin. 
Iàcc(»nnu  bientôt,  il  fut  arrêté  et 
conduit  sous  bonne  escorte  ù  Na- 
ples,  où  il  arriva  le  G  novembre 
ibo6.  Ce  chef  de  bandits,  traduit 
peu  de  jours  après  devant  la 
commission  spéciale  chargée  de 
prononcer  sur  le  sort  des  rebelles, 
eut  rhonneur  d'être  jugé  comme 
tel,  et  de  partager  le  sort  de  ci- 
toyens qui  n'avaient  à  se  repro- 
cher qu*une  opinion  funeste,  à 
laquelle  seule  ils  devaient  leur 
malheur.  Fra-Diavolo  fut  con- 
damné à  mort,  et  exécuté  le  mê- 
me jour  à  2  heures,  en  présence 
et  aux  acclamations  d'une  foule 
immense  d'habitans  de  la  ville  et 
des  campagnes.  On  rapporte  qu'a- 
vant de  mourir,  il  se  répandit  en 
imprécations  contre  les  auteurs 
de  sa  perte,  la  reine  de  Naples 
et  Fagcnt  anglais.  Quoique  ce 
misérable  n'eût  aucun  sentiment 
d'humanité  ni  de  justice ,  sa  vie 
cependant  a  été  marquée  par 
quelques  actes  de  générosité.  Il 
a,  dans  plus  d'une  occasion,  fait 
rendre  à  des  voyageurs  qui  lui 
inspiraient  de  l'intérêt  ,  tout  ce 
que  les  hommes  de  sa  bande  ve- 
naient de  leur  dérober;  quelque- 


FRA 

fois  môme  il  s'est  montré  p1o9 
généreux  encore  envers  les  fem- 
mes ;  il  a  respecté  leur  malheur 
et  les  a  fuit  remettre  en  liberté. 

FKADIN  (  Chiales-Pieuib  ), 
homme  de  lettres  ,  professeur  à 
l'école  de  droit  de  Poitiers  ,  et 
membre  de  la  chambre  des  dé- 
putés (côté  gauche),  né  en  avril 
17G9,  à  Lusignau  (  Vienne  ).  H 
s'adonna  avec  succès  à  la  carrière 
du  barreau,  prit  ses  degrés  et  le 
grade  de  docteur  ùl  l'université 
de  Poitiers; fut  nommé,  en  1791, 
à  la  chaire  de  philosophie  de  la 
même  ville;  et'obtint,  4  ans  a- 
près,  celle  d'histoire  à  l'école 
centrale  du  département.  Depuis 
l'organisation  des  lycées,  jusqu'à 
la  fin  de  i8i5,  il  remplit  simul- 
tanément et  avec  distinction  les 
trois  chaires  d'humanités,  d'his- 
toire à  la  Faculté  des  lettres ,  et 
de  professeur  suppléant  à  l'école 
de  droit  de  la  ville  de  Poitiers. 
N'ayant  pu  résister  au  régime  ^pu- 
ratoire,qu\  éliminait  alors  tous  les 
hommes  de  mérite,  il  resta  quel- 
que temps  sans  emploi,  et  ne  re^ 
couvra  sa  place  à  l'école  de  droit 
qu'en  1817  :  mais  la  confiance  et 
l'estime  de  ses  concitoyens  le 
yengèrent  noblement  des  accusa- 
tions auxquelles  il  avait  été  en 
butte,  en  le  portant  à  la  chambre 
des  députés  en  1819.  M.  Fradia 
n'a  pas  trahi  l'attente  de  ses  com- 
mcttans  ;  il  se  fait  remarquer  par 
son  énergie  à  combattre  les  me- 
sures arbitraires  ,  et  à  défendre 
les  intérêts  des  contribuables.  Il 
vota,  en  1819,  contre  les  deux 
lois  d'exceptions  et  contre  la 
nouvelle  loi  électorale;  il  prit  la 
parole  dans  la  fameuse  discussion 
à  laquelle  dorma  lieu  l'élection 


•l<î  ralilM'î  fîrôgoinî,  ri  nv  pronon- 
\n  i'i)rlriiH;iil  conlrcï  in  (|ij(;htioii 
iVindi^nit^,  M.  Friuliii  porl«  or- 
(linaininrnt  \jk  la  (ribiiiio  iiiio 
UïTv.v.  <h;  rniiiotin4;mcrit«  un  ton 
<)(;  poliU'HM<!  (!l  iino  liicHilé  (I<î  <!«'!- 
l>iU  (pli  l'ont  vivrnHMit  rrffi'rllor 
lit;  nt;  Vy  p.i.n  voir  nionl<M*  pin» 
MOU  vent  iHf^rtiniiiinilirnicnH,  rpidi- 
fpK;  toujours dictf'.i  par  la  Hiif^ii.SHi*, 
(ronvrnt  <;n  général  ptiu  di;  l'avtujr 
«ui)ir/;H  (l(!  nir<t!ti('urH  Ii:h  nirnihrc* 
<!<)  la  niajorilff.  i>\  lioufMuhh;  kM*." 
|Mili':  pOH!4/*(l<;  p]uMii!Ui'*4  lilrrH  lll- 
irrain^H  ,  parmi  l<:H(pii*li»  non»  cl- 
icrotiM  Ma  traduction  v,\\  Tt  vol.  du 
f,<!ojçraplHî  PonipoNiuM  JUtUtin  «n- 
richif;  tli:  noli;»  int/'ntHManlctM.  11 
('Ht  UH  niln-'s  (II!  Vt^k^lM'.  ai  de  lit 
MH'/u'.U'.  irf'nnulatlMPb  l'oiticrn* 

FUA(;()NAUl)(fri(:orAH),  pcin- 
lr(!  Irancai»,  no  vers  i  75u,  <;t  ujort 
j  l'ari.H  en  iHod,  avait  élé  placé 
tort  jeiHK;  dan.H  Téludi!  <run  no^ 
tair(r;  niai.H  (w.  fçeiu'c  troccupalion 
n«;  lui  piai^tant  pa.H  ,  il  1»  quittA 
pour  nnivrc.  rinipuUiun  de  «on 
f;;rnit:  cpii  Tcntralnait  vrrrt  la  pi'in- 
hirf!.  11  parvint  à  «nitriT  dauH  iino* 
«MMdn  de  di'.SHin,  oij  il  litdeA  pro- 
fi^vi'n  ttHMcz  rapid«H.  Il  eut  punr 
niailre  Hourlier,  dont  il  iidopin 
(Tahord  l(;.i  principes;  main,  tout 
•  Il  profitant  dis  nv.n  lit^ron.i ,  Il  nu 
luifiAA  pan  d*(:contcr  crlIcH  que  lui 
donnait  la  nature,  et  e*is*»t  d*n* 
pi't'H  Hv.n  iuMpiratioiM  qu*ll  «ni  »e 
créer  un  genre  pnrli(!iilier.  S*il  i- 
inila,  daurt  Texprenhion  de  §i)n  i\^ 
(;iirrH  et  dan»  la  <li»tribntioH  di9 
M"i  KfoujieHjan'eclation qu'on re- 
pmclii*  à  HOU  nniilre  comme  un 
défanu  il  eut  Mur  lui  Tavantuge 
de  raiscMiner  mieux  Me4  compoMi- 
lion^,  de  leur  donner  plun  de  no- 
hlr^^c*.  et  surtout  de  vu  rapjtru- 


ruA 


«0» 


cher  darnnt/i^e  de  la  po(««ie  ,  qui 
edt  IMine  de  la  peinture.  Apr/*M  a- 
voir  remporté  le  grand  prix,  Fra- 
gouard  partit  pour  Uoine.  L(*ft 
huee^Mqu  il  avait  obtenuH  jii.Hqira., 
loi'H  permettaient  de  croire  (|u  i^  lu 
vue  de.H  clielH-dViuivre  aiicieuM  ul 
moderti«:M  (pie  l'enHirme  ritajie, 
eetle  lierre  eiashiqne  des  beaux- 
artH  ,  HOii  g(!nie  ntiinulé  allait 
j)r(?nlre  un  nouvel  ensor  :  on  H«f 
trompait.  La  vue  de  ecH  rhei'rt- 
dVeuvre,  qui,  aux  yeux  de  Fra- 
gonard,  lainaient  p/)lir  le»  tableaux 
de  t(»U4  le<4  peintre»  contempo- 
raiuh,  ne  lit  iprexeiter  en  lui  \n 
di''eourugenieut.  Tandi»  que  Té* 
tonnante  énergie  de  IVliehel-Ango 
tenait  ne»  ^euM  engourdi»  parun(i 
e.Hpijee  de  Hlnpeur,  le  crayon  lui 
tombait  den  main»  lor»qiril  admi- 
rait leM  »ublimeh  Inraute»  de  IVa- 
pbai'l.  11  s'attacba  pourtant,  à  eu 
qu'il  dit  lui-mi')ine,  à  Tétude  de» 
peintre»  (pli  lui  laiHMaieut  reHj)oii' 
(ITlre  égal/'»  par  lui,  tel»  que  l)a- 
nx^he,  iMètre  de  Cortone,  .Suli- 
m(!ne  et  'l'ieptdo.  A  »on  retour  d(s 
liome,  Frngonard  At  Hn(u*e^hive•« 
ment  deux  tableaux  9  dont  l*uqi 
repré»ente  (%iN»uii  et  Cullii'lwii; 
et  Taiitre,  la  yinUathn  de  la  l^if.r" 
f^f.  Le  premier,  qui  lui  ouvrit  len 
porte»  de  Taendérnie,  lui  iniTitu 
de  In  part  de»  acadéinleien*4  le» 
éloge»  le»  plu»  lliitteun>;  rordoii- 
nanne  en  e?*t  Tort  belle,  et  Ton  v 
remarque  la  plupart  de»  ellet»  qui 
eanietériHcnt  le  grand  peintre. 
Quant  au  rteeond,  fait  pour  le  dut} 
deCtrammont, il  ne  parait pa»  au»»i 
généralement  e»limé;  (*t  e*e»L  san» 
doute  ce  qui  lit  Mentir  à  Fragonurd 
i\\M\  riiiHulIiHan(!e  de  »e»  études  ne 
lui  permettrait  jaiii.ii»  de  »e  pla- 
r<;r  au  preiiilvr  rang^  »*il  e(mti- 


ftg^  FKA 

nuait  à  traiter  exclusivement  Xta 
grands  sujets  d*hisloire.  Cette 
considération  lui  fit  tenter  le  gen- 
re erotique^  dans  lequel  il  réus- 
sit complètement ,  et  obtint  une 
réputation  méritée.  Les  ta- 
bleaux les  plus  renommés  de 
Fragonard  dans  le  dernier  genre 
qu'il  avait  adopté*  sont  :  ia  Fon- 
taine d'Amour,  le  Sacrifice  de 
la  Rose,  ^i  le  Serment  d* Amour, 
La  révolution  française  vint 
faire  perdre  à  cet  article  tout  le 
fruit  de  ses  longs  travaux.  On 
ne  s'occupa  pins  alors  d'objets 
frivoles  ;  la  fortune  qu'il  avait 
amassée  se  dissipa  de  diverses 
manières;  et  la  situation  où  il  se 
trouvait  lorsqu'il  mourut  ,  eu 
18069  était  loin  d'anuoncer  l'opu- 
lence. 

FRAMERY  (Nicolas- Etienne), 
iport  le  aC  novembre  1810,  était 
né  le  25  mars  174^^  ^  Rouen.  Fa- 
ipilier  avec  la  poésie,  la  musique 
et  l'art  dramatique,  il  possédait 
des  connaissances  très-étendues, 
et  ne  fut  cependant  qu'un  écri- 
vain très-médiocre.  La  musique 
£ut  de  tous  les  arts  celui  qu'il  pra- 
tiqua* le  mieux;  sa  théorie  et  ses 
différens  systèmes  lui  étaient  par- 
faitement connus,  il  a  lait  la  pa- 
rodie de  plusieurs  opénis  bouffons 
ilalicns,  ce  qui  procura  aux  Fran- 
çais le  plaisir  de  connaître  la 
charmante- musique  de  Sacchini. 
Il  avait  à  peine  18  ans,  lorsqu'il 
présenta  aux  italiens  sa  Nouvelle 
Eve^  dont  la  représentation  fut 
défendue  par  ordre  de  la  police. 
Plus  tard  il  donna  Nanette  et  Lu- 
au,  le  chevalier  d'ilerbain  en 
avait  fait  la  musique.  Il  retoucha 
et  fit  remettre  en  scène  le  Niçoise 
de  Yadé,  et  fit  paraître  successi- 


FRA 

vemcnt  la  Colonie,  fOfympiadêj 
l'Infante  de  Zamora,  t  Indienne, 
ia.Tourterelle t  et  la  Sorcière  par 
hasard.  Il  avait  fait  la  musique 
de  la  plupart  de  ces  pièces.  Il  ob- 
tint le  prix  d'un  concours  ouvert- 
pour  les  drames  lyriques.  La  piè- 
ce couronnée  était  Médée,  qui  ne 
fut  jamais  représentée,  parce  que 
la  mort  surprit  l'auteur  avant 
qu'il  n'en  eût  achevé  la  musique. 
Après avoirparlé  des  production» 
théntrales et  musicales  de  Frame» 
ry,  qi:e  nous  n'avons  pas  élevées 
puisqu'elles  nedoivent  retre,nou:} 
citerons  les  productions  litl#*rai- 
res  suivantes  :  1"  Réponse  de  y  al- 
cour  à  Zeila,  1764*  in-8'';  a*  Les 
trois  Contes  aÊÊ^nauXn  17669  in- 
1  a;  3"  Le  PoJfffie  Présent  et  t A- 
venir ^  contes,  1 766,  in- 1  a;  4*  M^- 
moires  du  marquis  de  Saint-For" 
laixn  1 770,  in- 1  a,  4  vol.  ;  5' La /9a- 
reté  de  fAme,  ode  couronnée  à 
Rouen;  6"^  Mémoire  sur  le  Conser^ 
vatoire  de  musique,  1775;  7*  Le 
Musicien  pratique, \raàuit  de  l'ita- 
lien d'Âzopardi,  1786,  in-8'',  a 
voL  ;  8°  de  l'Organisation  des 
spectacles  de  Paris ^  '79>>  in-H»;  g* 
Avis  aux  Poètes  lyriques^  ou  de  la 
îèécessilé  du  rliythme  et  de  la  eésure 
dans  tes  hymnes,  etc.,  1796,  in-8-*; 
lo"*  Discours- couronné  par  l'ins- 
titut sur  cette  question  :  Analyser 
les  rapports  qui  existent  entre  la 
musique  et  la  déclamation,  et  dé^ 
terminer  les  moyens  d'appliquer 
la  déclamation  à  la  musique  sans 
nuire  à'  la  mélodie.  Framerj  a 
travaillé  avec  Panckoucke  à  une 
traduction  en  prose  de  la  Jérusa* 
lem.  délivréejf  et  avec  Gingue- 
née,  àla  i'*  partie  du  Dictionnaire, 
de  musique  de  ^Encyclopédie  mé? 
thodique. 


//:':/>;,„,■"'■'  ■'^'^'■'"'■- 


FRA 

FRANÇAIS  l)i:  NAîSTKS(i.K 
fioMTK  Antoinh),  a  foiijourA  vit) 
iiii  tloH  plus  fidôIcH  d/flcnsiuim  do 
]a  lilioilô,  sans  nvnir  jauiniflpnrti- 
ripô  aux  lîxci;.»»  cjni  ?<«  sotït  ro'in- 
iniscn  HOiiiioni.  NA  \v.  i^^  janvier 
if.Mi,  (^  Vulcno»  (Ml  Dn(i|)llinv«  »t 
avait  coinnuMic/'  pur  «liivre  la 
l'arririv  du  bnrrt;nn;  ttilkh  ùj\^- 
p()r](i<*  di)  la  rrvtdiitioiH  11  'èlult 
chef  de  la  dirodion  do»  thniATieA 
à  Nantrs.  (lhoi««t  d^ibord  pour  of- 
iïnv.r  iniiniri))al  dtt  twWv.  vilk 
iuipoi'tntitis  il  i'iiUHii  mois  dr  ^«cp- 
hMiibro  i7<)i,  porté  i\  ra^soilildôc) 
Irgi.HJativc  par  W  <;orp»  «^It^ctorAl 
du  drparlnnviit  du  hi  Li)lro-*liif6- 
ririiro,  i»t  innniiV^ta  dan!«  rottan:** 
.sornhiôo  lnH  prinoipoH  du  plu»  ptiV 
patriotisuif,  prInripcH  dunt  il 
iH'îi'vMl  jiiiial.4/M*.fir(('.  IN*iidantHA 
rarririT  Irginlalivert  aduiinistrii^ 
livf,  a|»rrM  avoir  rxpoj<i»  qu'il  a- 
vail  viv  fait  dr  tout  temps,  sur  Irs 
traitruM'Us  des  otnpIoYt*?*  «Ii'j*  IVr- 
inrs-j^'Urr.des,  dos  rrtciitros  d«!»- 
liiMo^aux  pon^ion^  dv  rctraitu«  Il 
dcuianda  ijuc  Iok  auciotis  fVnniorK 
fusM'iil  ohli^os  i\v.  rondro  roinpto 
tlt^  fOî*  loud.H.  lit)  ^(J  avril  1791» 
il  s V lova  avoo,  loroo  outil riî  le» 
trouldo»  ol  If»  dôsnrdre»  foiiioti- 
té»  par  lo  ranali<«itie,  ot  proiionvA 
;\  00  »ujpt  un  dî»cour»  cpii  tut  tVé- 
()uoinntont  applaudi  par  rn»»cin- 
M«'*o  tout  outi6ro,  ot  dont  Thn» 
pro^siuii  fut  (Unnaiidôr  tl'une  voix 
uu.iuiuio.  0  Depuis  Torigine  de» 
'MMilics,  disnit-tl  en  parlant  de» 
«prf'lros,  lo  oulte  ro»pootahle  de» 
«rlirrtiou»  o.iit  un  dooeiix  qui  ont 
«ou  lo  plu»  i\  »f  ptaindro  de  leur» 
uniiuislroA.  ror»quo,  voisin»  en- 
^yvMvv  de  son  berceau,  ils  turent 
«pôurirr»  de  son  e»pril  priinitif, 
>»ils  adoucireul,  èclairèrvnt  et  af- 


FRA  90,"^ 

nfrAnobircnt  In»  1iomm«»;  mais 
»bienl6t  on  le»  vit«  tenant  le  glut- 
»  ve,  irlluiinnit  de»  bAeher»«  u»nr- 
Apant   le»   bien»«  as»ervj»»ant  la 
iipnri»éu,  nbruti»»onl  le»  peuple»» 
nhattant  ou  as»a»»innnt  le»  roi»» 
»roruior  oette   tbéocratie  mon»» 
ntnieu»e  qui  avait  phtoé  »on»  1^ 
»»auvv(^Artle   de    Tévauf^ile  ,    le 
«premier  anneau  de  lu  sorvittidè 
i»de  vingt  poti'ple».  »  M.  FrançaiV 
fit  Je  5inat«  un  di»of)ur»  vidiément 
sur  le  mNne  »njet;  le  10,  il  »Vde- 
va  avec  foroe    eonire  le»  extîèfi 
dont  Avignon  avait  ^16  le  th6Alrc« 
et  detnanda  que  lo»ooinmissaire» 
Bortin  et  Roboequi  t'u»sent  con- 
traint» de  vonir  rendre  compte  de 
lour  conduite,  il  ^«tait  pr/)»ident 
de  ra»»emblée«  lorsque,  le  18  |uiii 
i7<)tt,   il   fit  reloge  du   docteur 
Joseph  Prieslloy,  prôsenla  ATa»- 
»eTnblôo>Villiani  rrlo»lley»onflls, 
ot  oitlint  pour  vv  ilornior  de» let- 
tres de  naturalisation;  le  uc),  il  fil 
dinorenles  proposition»  relative» 
(\la  loi  surlos  mariages.  Vendant 
lo»  temps  dé»astrenx  de  rexa»po<- 
ration  rt'volutiminairef  M.  Fran- 
cis ne  prit  plu»  auontic  part  aux 
aiïairi'» publique».  Kn  171)8,  ATA- 
poque  ot^  le  calme  »urc^Mla  pour 
quelque  temps  aux  trouble»  civilsi 
il  fut  envoyé  an  c(m»eil  do»  cinq- 
cent»  par  le  département  de  VM- 
re,   et  le   'ij)  lévrier   i7<)<)»  il  fut 
oboisi  pour  »eorôtaire  de  ra»»eiii- 
bléo.     Les    souverain»    coalidé» 
ayant  alor»  obtenu»  de»  sucu黫 
lo»  royaliste»  se  déclar^renl  dan» 
quelques dôpartomons  du  Midi|Ot 
annonoorent     do»    projet»   con- 
tre-révolutionnaire» que  M*  Fran* 
^Mri»dénonp  le  uSnini.  il  deman- 
da  A  cette  même  époque  quNm 
a5»tmiiât  le»  veuves  ei  le»  cnfiti» 


(les  Fraïuais  morts  victiinf^s  de 
leur  patriotisintf,  à  ceux  des  dé- 
l'enh'eurs  de  la  liberté.  Le  6  juin, 
il  comniuniqua  à  rassemblée  une 
adnsse  de  la  ville  de  Grenoble  re- 
)ati>e  à  Tétat  actuel  de  la  répu- 
blique; et  le  12,  à  Toccasion  de  la 
liberté  delà  presse*  dont  il  tut  un 
des  zélés  défenseur^,   il  parla  de 
riniprimerie.et  montra  sous  com- 
bien de  rapports  elle  avait  été  a- 
yauta^cuse  à  la  société^  aux  scien- 
ces et  aux  arts.  VoilA  comment  il 
's jçxpriraa  au  sujet  de  la  liberté  de 
la   presse  :  «   Quand   les  routes 
•)  sont  infestées  de  voleurs,  et  que 
-»les  voieursne  sontpas  réprimés, 
.  »il  faut  allumer  les  réverbères. 
•  Les  réverbères  de  Tordre  social 
»sont  les  journaux.   Je  sais  que 
1» beaucoup  jetèrent  de  fausses,  de 
M  troni[\euses  lumières,  mais  d'au- 
B  très  aussi  éclairèrent  les  presli- 
»gcs  des  premiers.  »  Entin  arriva 
le  3o  prairial  (i8  juin  1799).  qui 
anéantit  le  gouvernement  direc- 
torial. M.  Français,  après s'élre  vi- 
goureusement exprimé  sur  les  yi- 
ces  de  ce  gou  vernement,  obtint  un 
décret  qui  mettait  bors  la  loi  tous 
ceux  qni  attenteraient  à  la  liberté 
ou  à  la  sûreté  de  rassemblée  lé- 
gislative.Cefutluiqui,  au  nom  de 
la  commission  des  onzedont  il  é- 
tait  membre, fit  un  rapport  très  dé- 
taillé sur  rétat  de  la  France  pen- 
dant que  l'autorité  avait  été  entre 
les  mains  des  directeurs,  et  qui 
annonça  la   dissolution  de  cette 
commission.  M.  Français  se  ré- 
duisit  alors  au  silence,  et  s'éloigna 
pour  la  seconde  fois  des  affaires 
publiques.  Mais    le  18  brumaire 
ayant  opéré  un  cbangement  total 
dans  Je  gouvernement,  et  l'esprit 
public  ay^nt  pris  uue  nouvclie 


FRA 

direction^  il  reparut,  et  fut  d*a« 
bord  nommé  préfet  de  la  Cbarcti- 
te-Inférieure,  et  membre  du  coii- 
seil-d*état.  Peu  de  temps  après, 
il  fut  appelé  à  la  direction-géné- 
rale de  l'administration  des  droits- 
réunis,   administration  qu*il  or- 
ganisa, et  dans  laquelle  il  trouva 
de  nombreuses  occasions  de  faire 
du   bien,   et   d'améliorer  le  sort 
d'une  infinité  dhommes  estima- 
bles et  malbeureux  dont  il  devint 
le  protecteur  elle  père.  Les  bien- 
faits de  M.  Français  se  portèrent 
sur   tous  les    infortunés  dignes 
d'estime  ou  connus  par  leurs  ta- 
lens,  sans  distinction  de  rang  et 
d'opinitiu.  Il  ne   connut  jainaî« 
l'intolérance  de  l'esprit  de  parti. 
Beaucoup  de   membres  de  Fao- 
cienne  noblesse  lui  ont  dû  leur 
existence.  C'est  dans  cette  classe, 
surtout  qu'il  a  fait  des  ingrats,  et 
il  devait  s'y  attendre;  la  recon- 
naissance n'a  jamais  été  uue  des 
vertus  Â  l'usage  de  l'aristocratie. 
Parmi  les  bommes  de  lettres  qui 
ont  eu  à  se  féliciter  des  bontés  de 
M.  Français,  MM.  AiigeretKoger 
(des  postes  et  de  l'académie  frao- 
çaise]  tiennent  le  premier  rang. 
£u  1808,  il  fut  nommé  conseiller- 
d'étal  à  vie.   Les  événemens  du 
5 1  mars  i8i41ui  enlevèrent  les 
droils-réunis,  dont  la  direction-gé- 
nérale fut  confiée  à  M.  Bérenger. 
Nommé  par  le  roi  conseiller-d'é- 
tat le  39  juin,  i8i49il  futaussif  en 
]8i5,  admis  au  conseil-d'état  que 
forma  Napoléon  après  son  retour 
de  l'île  d'FIbe,  et  signa  la  décla- 
ration  du    35  mars.   Après  être 
resté  sans  emploi  depuis  la  secon» 
de  rentrée   de   Louis   XVIII  en 
France,  M.  Français  a  été  nomraé, 
eu  1819,  membre  de  la  chambre 


FRA 

tics  dcpulës  par  le  département 
de  risère.  Ferme  dans  ses  prin- 
cipes, il  a  con<«taniinent  parlé  et 
voté  dans  le  même  sens  qu*en 
>7i)i  et  1791)  :  il  parle  rarement; 
mais  ses  discours  ik^  manquent 
jamais  leur  effet  i^ur  ra4.<*eml)léo. 
Finessse,  éh'^^ance,  délicatesse  9 
t(m  exquis,  tel  est,  dit  un  écrivain 
dislingné,  le  caractère  dislinctif 
du  slylc  de  M.  Français. 

FKANCASTFL,  nommé  par  le 
département  de  l'Eure  député 
suppléant  à  la  convention  natio- 
nale, où  il  ne  siégea  qu*Hprés  le 
procès  du  roi. et  où  il  maniH^ta  des 
principes  tellement  prononcés, 
que  le  4  juillet  1793,  on  Tadjoi- 
gnit  au  comité  de  salut  public; 
au  mois  d*oclobre  suivant,  il  eut 
ordre  de  se  rendre  à  Tarmée  de 
rOuest ,  en  qualité  de  commis- 
saire de  la  convention.  On  assure 
que  sa  correspondance  et  sa  con- 
duite dans  cette  circonstance  ont 
rendu  son  nom  tristement  ta- 
ineux.A  Texpiration  de  ses  fonc- 
tions légi>latives,  il  futchargé  de 
recevoir  sur  les  frontières  les  bé- 
liers que  le  gouvernement  faisait 
venir  d'Espagne.  Chef  de  bureau 
nu  ministère  de  rintérieur ,  en 
1 7^X)  9  €"  ^  ^<>^9  ii  était  â  Versailles 
directeur  de  la  ménagerie;et  main- 
tenant retiré  dans  une  oan>piigne9 
il  s*occupe  d'agriculture. 

FRANGES  (  Sopoib),  roman^ 
cicre  anglaise,  a  publié  dififôren- 
tes  producl>(ms  en  ce  genre , 
parmi  lesqnellen  on  distingue  : 
J,a  sœur  du  la  miséricorde^  ou  la 
mMetle  la  Toussaint^  f\  vol.  in- 1 1, 
1  Ho;- 1 809  ;  ComtaneedelAndorf^ 
f\  v(d.  in-ia,  1807  ;  i/lnconnu^ 
ou.  ta  Galerie  mystérieuse.  Ces  5 
«ouvrages  eut  été  traduits  en  fran- 


FaA 


ao5 


pais  :  le  dernier  excite  vivement 
la  curiosité ,  et  le  dénoûment  en 
est  bien  amené  ;  mais  en  général 
M**  Frances  9  qui  a  écrit  dans  le 
genre  d*Anne  RadcliiTe,  est  loin 
d'avoir  atteint  Part  tout-ii-fiiitpar- 
ticulier  avec  lequel  cette  dernién» 
peint  tout  ce  qui  peut  inspirer  la 
terreur,  art  qui  cependant  fait 
le  mérite  essentiel  des  romans  da 
ce  genre. 

FlUNCESCHErTI(N.),goné- 
rai  napolitain  9  originaire  de  Tile 
de  Corse,  servait  en  celte  qualité 
dans  les  armées  du  roi  de  Naples 
(  Alurat  ),  dont  il  devint  Taide- 
de>camp.  Il  h*était  allié  àTilluslre 
•famille  des  Colona,  en  épousant 
la  ûlle  de  M.  Colona  Cecaldi,  qui 
poHsédait  une  fortune  considéra- 
ble en  Corse.  Franceschetti  com- 
battit, les  a  et  5  mai  181 5,  à  To« 
lentiuo;  et  après  ces  journées,  ftl 
funestes  pour  le  roi  Joachinij  il 
parvint  \k  se  rendre  en  Corse  a«- 
vec  son  épouse.  I^,  il  fut  assez 
heureux  pour  donner  rhospilalité 
A  son  souverain  ,  dont  la  tête 
avait  été  mit^  à  prix,  el  qui.  n'a- 
vait échappé  qu'avec  beaucoup 
de  peme  aux  recherches  de  ses 
prascriptenrs.  Le  général  Fran- 
ceschetti suivit  d*abord  le  roi  fu- 
gitif ù  Ajaccio,  et  sacrifia  ensuite 
à  rattachement  qu'il  \\\\  portail* 
son  épouse,  sa  fortune  et  méraa 
sa  vie;  il  résolut  de  pfu'tager  soa 
84)rt  et  de  ne  plus  l'abandoaner. 
Il  s'cmharqna  avec  lui  et  une 
trentaine  d'olTiciers  restés  fidèles^ 
dans  une  felouque  qui  se  dirigea 
vers  Salernu;  mais  bieiitr>t  il  sur- 
vint une  temp(^te  qui  les  jeta  à 
l'entrée  du  golfe  de  Sainte'*Ea- 
phémie,  ce  qui  les  força  ù  pren« 
drc  une  autre  marche.  Se  diri^ 


ay6 


FRA 


g^ant  donc  par    Ticzo    vers  les 

liaiih'iir.s  (11-  Muiite  -  Lvontï,  kU 
fiimil  all(i<|iiés  dans  iiii  cniii- 
biit  nù  lu  \al«ur  «Irvait  inévila- 
Jilt'int  lit  >iircoiiil»(;r  sous  It*  iioin- 
bn*.  Franccsdietti  >e  battit  avt'u 
mit;  iiitr(|Mdit(*  qui  tenait  du  di;- 
sc.Hpuir ,  iir  s\'*('ai'lant  pas  iiii 
2»('iil  iii:<t.int  du  roi  dont  il  \iHil.iit 
conserver  les  joiiri^.  Il  reriit  une 
bl^*^^ll^e  a^scz  gravr,  et  il  ne  son- 
gea a  su  pn)])rc!  sûreté  que  quand 
il  vit  i  inutilité  do  »vs  eiîurts.  11 
se  sauvual'ira  duns  le:»  montagnes 
de  Monte-Leone,  où  il  erru  pen- 
dant qnt-lque  tenipM,  et  où  il 
était  (;ontiniielleni('iU  exposé  à 
tomber  entic  les  mains  de  ses 
ennemis,  (^ette  situation  lui  pa- 
rut enfm  insupportable,  et  il  vou- 
bity  mettre  un  terme.  11  se  ren- 
dit à  Cosenza,  et  se  livra  lui-mê- 
me aux  autorités.  Il  tut  traduit 
devant  le  conseil  de  guerre  du 
royaume  de  Na|des,  le  8  juillet 
l8i(>;  unis  le  uuirquis  de  S.iint- 
Clair,  président  de  ce  conseil , 
présenta  au  roi  nn  tableau  si  tou- 
cbant  de  su  conduite  noble,  et 
surtout  de  son  dévouement  gê- 
né reux«  que  Fer<linand  ordonna 
d'abandonner  le>  poursuites  com- 
mencées, 4!t  lui  permit  de  résider 
en  Sicile,  partout  où  cela  lui  con- 
viendrait, excepté  à  l*alerme. 

FRANCHI  (Joseph),  sculpteur 
distingué,  naquit  à  Carrare  en 
1^50  «  et  mourut  à  Milan,  le 
Il  février  iHoO.  11  étudia  à  Ro- 
me, et  y  composa  ses  premiers 
ouvrages.  Kn  177O,  il  fut  nommé 
professeur  de  dessin  et  sculpteur 
A  Tacadémic  de  Milan.  Il  exécu- 
ta dans  cette  ville,  sur  la  Piaz- 
za  dviln  Fonlana  ,  deux  sirènes 
eu  cuarbrc^  qui  sont  estimées^  et 


FA4 

qui  ornent  une  fontaine  A  jet- 
d'ipu,  U'uneiïet  très- pittoresque. 
L^urcbiduc  Frrdinand  ,  gouver- 
neur du  Milanais,  par  estiiiif  pour 
son  taleut  et  son  instrurtîou  lui 
confia  la  direction  de  ses  troin  fik, 
v<Milunt  qu'ils  ne  fussent  ptiînt  é- 
t rangers  ù  la  cari'ière  de.*»  beaux- 
arts. 

FRANCIS  (PHiLim),  membre 
du  ])arlement  d'Angleterre ,  né  A 
Dublin  en  Tannée  17/109  élaîl,  à 
iG  ans ,  emplciyé  dans  les  bureaux 
du  gouvernement,  et  à  i8,secré- 
taire  du  général  Rligh.  En  17G0, 
il  fut  choisi  aussi  pour  secrétaire^ 
parie  comte  de  liiennonl, ambas- 
sadeur près  la  cour  du  Portugal; 
et  en  1  jCJo  il  occupait  au  ministère 
de  la  guerre  une  place  qu'il  con- 
serva jusqu'en  177a,  ép(»que  où 
il  fut  envoyé  aux  Indes  orienta- 
les, en  qualité  de  membre  du  con- 
seil du  gouvernement  du  Bengale. 
Des  diirérens  survenus  entre  lui 
et  M.  ilastiitgs,  gouverneur-géné- 
ral de  ce  pays,  le  forcèrent  à  re- 
venir en  Angleterre;  mais  avant 
son  départ  des  Indes,  il  provoqua 
son  ennemi  à  un  duel,  qui  cepen- 
dant nVut  pas  de  suites  fâcheu- 
ses. Depuis  1784  jn>squeseni  8069 
Frau<'is  fut   successivement   élu 
membre  du  parlement  par  Yar- 
moutb  •  Blécbingley  et  Applehy. 
Il  fut  décoré  de  Tordre  du  Bain  » 
en  i8o().llcherchai\prouverdans 
toutes  les  occasions  in  la  chambre 
des  communes,  combien  il  était 
en  môme  temps   împolitiqne  et 
injuste  de  tolérvr  les  agrandisse- 
mens  de  la  compagnie  des  Inde^, 
et  il  s'éleva  avec  force  contre  la 
traite  des  Nègres.   Il  parla  sou- 
vent pendant  les  débats  relatifs 
au  procès  du  gouveroeuf  Ha«- 


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^\^\(^ 


FRA 

tings«  dont  il  fui  oonêUimment 
raccusa^cur.  Francis  eftt  M»  do 
iiadtjctcur  iuigiLais  d'Horace  et  du 
l)éin()stt)èi>es. 

FKANCJS  (Avvb),  éiùU  née 
vi\  Augleteire ,  où  «lUs mourut  le 
7  noveuibte  iHoo.Oo  a  d'elle:!^ 
une  Traduction  en  a^rs  du  cantique 
de  Salomon ,  d'après)  le  texte  hé- 
l)rcu,  avec  un  Diicours  préUmi'- 
naire,    et  des  noies  hUtcrlques  iJt 

critiques,  in-4*i  i?^»'»  î*"  ^^  P^*«' 
me  intihilé  Les  funérailles  deDé- 
métrius-Poliorcèles ,  in-4''»  17^5; 
5°  i'épîirc  en  verâ  de  Charlotte  à 
PVerthcr,  in-4%  J787;  4''dâî»  Porf- 
.$à.s'  mêlées^  111-8",  1790.  Cctta 
leinine^  d'uumériie  dititiuf^ué, s'é- 
tait aiJonnée  ik  un  genre  d'étude 
qui  parait,  eo  général,  étranger 
aux  personnes  de  »nn  scie;  eHe 
con  Naissait  parfaiti'meni  Thé- 
JjrtMi,  et  la  lecture  des  ouvrages 
écrits  dans  celle  langue  était  une 
de  8<'.«  occupaiioiiA  principales. 
On  lui  reproche  beaucoup  d'iné- 
galité  dan;*  le  style,  et  snrtmU 

I  usa^e  trop  fréquent  des  méta- 
phores :  ses  ouvrages  d'ailleurs  of- 
frent des  passages  très- intéres- 
sant,  et  l'on  trouve  dans  ses 
poésies  des  vers  heureux  et  pleins 
d'énergie. 

FiVANCOElJa  (L.  B.),  savasC 
modeste  et  distingué,  était,  uu 
mois  d'avril  181 5«  examinateur 
des  élèves  de  l'école  Polvtechni- 
que,  et  cessa  de  remplir  les  fonc- 
tions de  cctteplace  ù  l'époque  de  la 
seconde  rentrée  de  Louis  XVllI. 

II  v.^i  auteur  des  ouvrages  sui- 
vans,  qui  lui  ont  fait  une  grande 
repu  talion  parmi  les  profos^ieurs 
des  sciences  exactes:  1"  Traité  de 
mécanique  élémentaire ,  à  l'usage 
des  élèves  de  l'école  Polytechnique, 


FRA  397 

inA^,  i8M,  4*'  édition,  1807  ;  s^' 
Ccuns  'icompûi  de  maHiématique* 
fiureê^  a  vol.  in-8%  1H09;  TiT  Elé^ 
mens  de  statique ^  un  vol^  in -8% 
1810;  4*  Uranogaphie,  ou  trait-é 
élémenisir£  d' astronomie  t  à  I'usû' 
ge  des  personnes  peu  mrsées  dans 
lés  mathématiques,  10-8",  181a.  Il 
jest  fils  de  1^1.  Fraucœur,  ancien 
directeur  de  l'opéra. 

FAAN.Ç01S  l"  (  Joseph-€har- 
xis),  empereur  d'iulrlC'he,  né  le 
la  février  17689 ftit d'abord  dési- 
^iè  sous 4e  nom  de  François  II, 
dans  la  aérie  des  empereurs  d' Al- 
lemagne :  mais  ayant  renoncé  à 
Ja  couronne  d'Allemagne  9  ù  la 
suite  des  cessions  qui  démembré- 
Teot  cet  empire  et  lui  donnèreat 
4jne  Cace  nouvelle  sous  le  règne  de 
Napoléon,  il  se  fit  sacrer  empe- 
reur héréditaire  d'Autriche,  sous 
Je  nom  de  François  ^^  Il  fut  d'a- 
bord élevé  sous  les  yeux  de  soa 
père,  Léopold  II,  qui  mourut  e« 
179a.  Son  oncle  Joseph  II  le  fU 
ensuite  venir  à  Vienne,  où  l'édu- 
cation du  jeune  archiduc  fut  con- 
fiée oux  hommes  les  plus  habiles 
à  instruire  dans  l'art  de  gouver- 
ner. Joseph  II ,  Â  cette  époque^ 
tentait  une  régénération  politi- 
que qu'il  regardait  comme  la  sui- 
te infaillible  de  la  propagation  des 
lumières.  Rien  n'était  aussi  no- 
ble que  ce  but,  et  ri  en  approchait 
chaque  jour  malgré  le  flegme 
germanique;  et  dans  l'espoir  d'a- 
chever son  ouvrage,  il  dirigeait 
l'éducation  de  l'archiduc,  de  ma- 
nière à  lui  inspirer  le  désir  d'uti- 
liser les  moyens  qu'il  devait  lui 
laisser  un  jour  pour  mettre  le 
sceau  à  une  aussi  précieuse  ré- 
volution. Mais  le  prince  Kaunitz, 
Allemand  dans  toute  la  force  du 


3^8  vu  A 

terme,  faisait  dv^  ctTort^  flans  le 
scur^  luyev^e  <ie  .l(>srph«  poiirtai- 
n?  pirndn*   une   antre    tonrnnre 
i\  l'isprit  (In  prinee.  «Parce  qu'il 
»ne  eroyail  pas  po!rsihle«  ilisait- 
nlL  qu'un  roi  pOl  taire  des  con- 
»r<'s-ions  volontaires  î\  son  peu- 
»ple.  au  préjudire  de^**  préroga- 
»tives    de    la    ri>Y<Hi(é    absolue, 
»  quand  personne  n'en  contestait 
»la  légitimité.»    A  quoi  il  ajou- 
tait :   (I  Sire^  je  sui>  bien  vieux  : 
»mais  si  votre  maje>té  eontinue, 
•  peijf.t'lre  la  reverrai -je  encore 
»>imple    jrrhiduc  d  Autriclie.  > 
Les  leçons  dr  re  vii'illard  se  gra- 
vait iit  profondément  dans  Tesprit 
de  François  I".  Ce  jeune  prince 
aecompagna  Joseph  dans  la  cam- 
pagne de  178S  contre  les  Turcs; 
el  comme  il  était  d*ailleurs  d'une 
a^^sez  faible  ctunplexion,  Tair  du 
Bannal  alhra  d  abord  un  peu  sa 
santé  :  mais  quelques  jours  suifi- 
re'it  poiir  racclimater.  Il  ne  don- 
na (riiilleur'^  dans  celte  campagne 
aucune  preuve  de  grands  taleuâ 
nnlilaires,  e!  l'âge  en  a  peu  dé- 
veloppé en   lui,  quoiqu'il  ait  ré- 
gné  dans    des   circonstances  où 
rien  n*ertl  pu  lui  être  plus  néces- 
saire.   L'archiduc   d'Autriche   se 
maria  le  (i  jaiuier  de  la  uïême  an- 
née avec  la  fdie  du  duc  Frédéric 
Eugène  de   Wurtemberg  :   mais 
celte  princesse  étant  morte  le  17 
janvier  i7()o,  deux  ans  après  sou 
niariag.'.  François  I"  épousa  une 
princesse  de  Naples,  dont  il  a  eu 
iT)  enf.ni>,  au  U'unbre  desquels 
est  rarchiduchesse  Marie  -  Loui- 
se •  qui  a  épousé  Tempcrenr  des 
Français,  en    1810.   L'empereur 
d'Aiilriche  s'est  encore  niaiiédeux 
fois  depuis  :  la  première,  en  1808, 
avec  Marie-Louise  fiéatrix^  ûUc 


FftA 

de  feu  Parchidue  Ferdinand,  duc 
de  Modéne  ,  de  firisgau.  Celte 
princesse  étant  morte  en  i8i6« 
Frauçoi«4  !•'  épousa,  en6n,en  4"^ 
noces .  la  princesse  Charlotte*Au« 
guste  de  Bavière.  Léop.old,  qui  de- 
vait succédé  A  Joseph  H  eu  ty{}Of 
étant  mort  lui-ra«^mc  eu  179^9 
François  I"  monta  sur  le  trône 
impérial,  le  5  mars  de  la  même 
anitée.  Les  progrès  que  faisait  cha* 
que  jour  la  révolution  française, 
avaient  déjik  répandu  l'alarme 
dans  la  plus  grande  partie  de  l'Eu- 
rope, et  surtout  dans  l'esprit  du 
vieux  ministre  Kauniti.  dont  nous 
avons  dèjù  parlé.  Comme  il  était 
le  principal  conseiller  du  jeu* 
ne  empereur,  il  le  décida,  sans 
peine,  à  prendre  part  à  la  guer- 
re contre  la  France.  Dans  la  con- 
férence de  IMlnitz,  qui  avait  eu 
lieu  le  ^7  at>At  1791,  il  sVtait 
allié  avec  le  roi  de  Prusse,  Fré- 
déric Guillaume  II.  en  présence 
de  Monsieur  comte  d'Artois,  et 
du  quelques  autres  personnages 
notables  de  la  France  et  de  Té- 
tranger.  Mais  que  pouvaient  des 
troupes  entraînées  à  la  guerre  par 
la  seule  force  d'une  obéissance 
passive,  contre  l'iU'dent  enthou- 
siasme qu'inspirait  l'amour  de  la 
liberté  et  de  la  patrie  aux  lé- 
gions républicaines.  Les  Autri- 
chiens et  leurs  alliés  furent  pres- 
que partout  battus.  Cependant  le 
prince  de  Cobourg,  un  dus  meil- 
leurs généraux  de  Tannée  enne- 
mie, obtint  une  fois  quelque  suc- 
cès dans  une  partie  de  la  Flan- 
dre; mais  la  guerre  étant  deve- 
nue trés-aclive  de  part  et  d'au- 
tre, les  Français  reprirent  auf- 
sitôt  leur  supériorité,  et  il  s'établit 
dès- (ors  une  espèce  de  mésiulel'- 


ligcàce  entre  cesip(màfl(nee8dolE-«^4M  ^tMiIviikç*.  NéannioÛT*.  U 
lisées,  qui  se  reproohaleut  rau-   rlJMHn^pro^luelrrésUtibt^dj»»  ar- 
tu^llcment  des  désastres»  dont  la    ihée«>  biaçkm  %  et  la  modèretW^n 
brayoure  et  l'hérobDOie  des  Fran*    de«  ciauies  du  traité  de  paix  Afi 
çaîâ  étaient  1-unîqiie  caus».  Vam^    Campo^Rèrroio,  ue  purent  ^cki- 
pereur  François  !•*  vint  inotUe-    .rer  François   !*'•.  Lprsqa*îl  eut 
mont  lui-même  sur  le  champ  de    pris  le  teqpp»  néce^airc  poiir  ra- 
vitailler, son  /armée  f  il  conclut^ 
en  i79g9  9vecrempereur<fe  U«i»«. 
sie  Paul  1*%  un  ootivel  acte  d'à*»* 
sociation-  coptrjS'  la   répuiblique 
fran;paise«  Ces  deux  puissaoï^e» 
obtinrent,  «n.  Italie  y  des.  siiccè» 
qui  ont  été  la  principale  .cotisa 
de  réléVation  du.  général .  Bona* 
parle  au  pouvoir  souverain,  en* 
même  temps  qpHIs .ont  prépi^ré^ 
rabaissement  dans  lequel  la  Fran- 
ce a  tenu  si  long-temps  r£uropc«. 
Le-gouterneinent  dinectori^  .cnil 
sentir  la  uécessilé.de  mettre  dans^ 
les  mains  d'un  seul ,  et.  du  plus- 
habile,  toutes  les  forces  de  la  ré- 
publique ;  et  bientôt  éclatèrent 
les  divisions  qui  ^'établirent  en-^' 
tre  L'empereur  d'ilutriche,  et  ce-* 
lui  de  Russie,  qui  abandonna  ^n 
allié  par  les  mêm^s!  motifs  qui  a-» 
yaient  porté  la-  Prusse  ^  .violer, 
quelqties  années  auparavant,  la 
convention  de  Pilniti.  Le  général 
Bonaparte  venait  de  passer  en  I-  . 
talie,  où  II  n'avait  plus  4  combat- 
tre  que  rAilemagnf»,.  restée  seiUCf 
encore  une  fo.i&,  aux  prises  avec 
la  France  I  et   diverses  bâtait- 
les,  notamment  celles  de  Hohen- 
lindenetdeJAarengo,  contraigni- 
rent denouveau  François!*' à  tralr 
ter  avec  la  république*  Les  Fn^tn* 


bataille     pour    encourager    ses 
troupes.  11  ne  put  être.,  témoin 
que  de  leurs  défaites  à  Tournai, 
à   Cliarloroi,    et    sur    plusieurs 
points  du  théAtre  où  la  guerre  se 
faisait  avec  le  plus    d'acharne- 
ment. Il  demanda  aussi  vaine-' 
ment   des   levées  d'hommes  et 
d'argent  aux  états  de  Brabant  : 
enân  tous  les  alliés  l'abandon- 
nèrent peu  à  peu;  la  Prusse  .fil 
la  paix  avec  la  France,  et  Jes  ar- 
mées  autrichiennes    fureqt   rer 
poussées  au-delà  du. Rbin.  De 
DouvcUes  levées  se  firent  à  la  hâ- 
te  en  Autriche;  et  l'empereur 
François,  aidé  des  secours  dei'An- 
{^leterre,  parvint  à  sou  tenir,  enco* 
re  assez  long-temps  la  guerre,  et 
A  couvrir  même  de  s^  troupes 
une  ligne,  depuis  la  Méditerra- 
née jusqu'aux  frontières   de-  la 
Jlolianile.   Mais   le  passage  des 
Français  en  Italie  acheva  de  ren- 
dre nuls  tous  les  efforts  de  ce 
prince;  et  après  la  lu^te  la  plus 
o{)iniâtre  et  la  plus  sanglante  y 
dans  laquelle  il  avait  fait  des  per- 
tes immenses,  et  livré- en  queU 
que  sorte  ses  états  à  la  discrétion 
«lo  ses  ennemis,  il  conclut ù  Léo- 
bel)  et  à  Gampo-^Formio,  le  17 
octobre  1797,  un  traité  dont  les 


conditions  lui  étaient  plus  avan-.   çais^^ recouvrèrent  Iq  possession  de 
fageuses  encoi*e  qu'il  n'eût  .pu    toute  l'Italie,  et  Ton  signa  Kl  trai 


Tempérer.  Il  renonçait  à  laBelgi^ 
que  et  à  ses  possessions  en  Italie, 
eu  échange  de  Venise,  de  lai)al-\ 
matic,  deTIittrie^  et  dic.toutesleii' 


té  de  Lunéville,  ^ar  lequel  j'em- 
pereur  d'Autriche  ne  perdait  cicf\ 
autre  chose  que  ce  qui  était  de- 
venu Je  paf  tage,  légitime  des  F f^i^ 


1/- 


3ck) 


FRA 


çiiis  pur  l«  traité  de  Campo-For- 
mio.  Il  est  vrui  que  pnr  toutes 
cet)  commotions ,  lo  vieille  conit- 
titiition  âe  T-eiiipire  genniiniqiie 
se  troiivn ébranlée  cIoiih  «es  banefl; 
mata  c'est  ù  quoi  la  petite  noble.i- 
se  (rAlli'Ui<i((iie  et  tout  le  peuple 
en  général  ne  firent  que  gu^nrr. 
Franyoi*}  1*'  nViit  alorn  cPantre 
soiu  que  <lc  s'occuper  à  réparer 
autant  qu'il  était  en  son  pouvoir 
les  désastres  de  la  guerre,  et  c'est 
en  quoi  il  fut  aetiviMnent  secondé 
par  rarchiduc  (Charles,  son  frère, 
auquel  il  avait  eu  in  saj;esse  de 
donner  une  grande  part  de  Tad- 
minintration.  Vers  la  fin  de  i8o5, 
néanmoins,  H  fit  encore  des  pré- 
paratifs de  guerre  ;  et  c'est  avec 
raisiHf)  qu*on  dit  en  pariant  de  son 
caractère  que  Topiniritreté  en  est 
le  principal  attribut.  Il  se  ligua 
de  nouveau  avec  l'Angleterre  et 
la  Russie  y  et  entraîna  Télectenr 
dans  son  parti ,  après  avoir  fait 
occuper  la  Bavière  par  une  nom- 
breuse année,  à  la  tôte  de  laquelle 
il  sb  mit  en  personne.  Napoléon, 
qui  était  au  moins  aussi  opinlA- 
tre  que  François  I",  abandonna 
l'expédition  dont  il  s'occupait  a- 
lors  contre  l'Angleterre,  et  vint 
attaquer  l'empereur  d'Allemagne 
dans  ses  états.  Par  une  des  plus 
savantes  manœuvres  qui  soient 
consignées  dans  les  fastes  mili- 
taires, il  enveloppa  entièrement 
l'armée  autrichienne  qui  se  trou- 
vait i\  lllm  ,  sous  les  ordres  de 
Mack,  et  s'en  rendit  maitro  pres- 
que sans  coup  férir.  1/armée  de 
l'archiduc  Ferdinand,  en  Bohê- 
me, fut  égnlemiMit  défaite,  et  ces 
revers  détruisirent  presque  cntiè* 
rement  l'espoir  des  alliés.  Napo- 
léon marcha  ausï^ilût  Vienne^  où 


FRA 

il  entra  &  la  t^te  d'une  armée  ik 
iSoy  000  hommes.  François  1*" 
s'était  retiré  avec  les  débris  de  tiM 
forces  dans  la  Hlorarie,  oà  il  trou- 
VH  une  nombreuse  armée'  rosse 
qui  n'avait  point  eu  le  temps  d*ac- 
courir  A  son  secours,  et  à  tafpiel- 
le  il  se  joignit.   Mais  les  eflbrto 
de  l'empereur  d'AntrIche  et   dt 
celui  de  Russie  échouèrent  A  la 
bataille  d'Austerlitx,  où  leur  ar- 
ntée  fut  presque  anéantie;  et  Fran- 
çois 1'%  obligé  de  demafi#*cr  ettco* 
re  l.i  paix,  envoya  '^'abord  de»  né- 
gociateurs, et  vint  ensuite  trCHiveitr 
iui^"'     nie  Napoléon,  qui  le  'reçut 
H  soij  bivouac.  Celte  truibîèine  af- 
faire se  termina  par  ie  traité  da 
tVesboerg,  qui  fut  signé  le  aa'dé^ 
cembre  i8o5.  L«*8  états  de  Venise 
fuient,  par  ce  tniité,  réunis  A  l'I- 
talte,  et  leTyrol  cédé  ti  la  Ba- 
vière :  mais  la  confédération  da 
Rhin,  dont  l'empereur  des  Fran- 
çais se  déclara  le  protecteur,  rem- 
plaça l'ancienne  organisation  jger- 
manique.« François  I"  rentra  daoi 
sa  capitale  vers  la  fin  du  mois  soi* 
vant,  et  éloigna  de  son  ministère 
tous  les  hommes  qui  étaient  trop 
attachés  à  l'Angleterre ,  et  dont 
l'influence  dans  les  décisions  d» 
conseil -il'état   avait   déterminé 
l'empereur  d'Autriche  A    entre- 
prendre la  campagne  qua  Teuall 
de  rmir  la  bataille  d'AusterlItt.  Il 
parut  dès  lors  se  tenir  pour  bien 
convaincu  de  l'inutilité  de  toutes 
SCS  tentatives  contre  la  FrancCy 
et  il  observa  la  plus  exacte  nao- 
tralité  pendant  quelques  années. 
Lors  de  la  guerre  entre  la  Prusse 
et  la  Russie,  en  i8oô  et  1807,  il 
s'offrit  pour  médiateur  entre  cei 
deux  puissances  :  mais  on  refusa 
sa  médiation.  Cependant^  les  pc^ 


FRA 

ttis  que  l(!ft  Français  ovulent  é- 
l>roiiv<MV<«  iMi'lclù  dan  Pyrénées^ 
iï\)ri'.*  !>;  iniilé  de  Tilsitt»  lui  pa- 
ru niit  une  occnHiori  favorable  de 
rccomriirncer  Jes  hontUitét»  (!Oii- 
Irc  l/j  Krance,  et  ce  fut  alor»  q«ie 
})()iir  d(»iin<T une  couleur  Icgitiuie 
à  ses  uoiivelleH  tentatives,  il  pu* 
li(ia  la  déclaration  du  fi^  mars 
i8(K|,  ilanrt  laquelle  il  se  plaignait 
ix'.ancoup  A  mm  peuple,  qu'on 
u\t(i\  poioi  exaficnient  c^lii^ervé 
les  conditioiiH  du  (raité  de  Pres- 
hourg,  rt  iMi  il.coucluait  que  TAI- 
leiiia;;ri<:  <''lait  menacée  par  les 
FrarHMiiHd'iiuc.  nouvelle  in V  '  n, 
dont  on  ipprêlail  le  succès  en  ^iro- 
pa^eant  dan.s  tonte  rAlleuiagne 
le  nouveau  ny^tèine  d*idées  qui 
avait  dirigé  les  cÛ'orts  de  Joseph 
11,  etc.  Onelques-unes  de  ces 
plaintes  frétaient  pas  dénuées  de 
f'ondenient;  mais  les  sujets  qui  y 
donnaient  lieu  étaient  de  si  peu 
d'importance ,  qu*il  n'était  pas 
difficile  de  voir  qu'ils  ne  servaient 
que  <le  prétexte  A  une  guerre  dont 
l'unifpie  cause  était  rad'aildisse- 
ment  où  il  supposait  qu'avaient 
été  mis  les  Fran^'.ais  par  leurs 
pertes  récentes.  La  guerre  fut  donc 
dé(;larée  de  nouveau.  L'arcliiduc 
(Charles  hc  hâta  d'occuper  I»  Ba- 
vière, mais  presque  aussîtAl  Napo- 
léon parut  dans  cette  province  à 
la  tête  d'une  armée.  On  ne  l'y  at' 
tendait  ni  siiAt,  ni  dans  une  uttitu- 
desiimposante,etrarchiducGhar- 
leslutohligé  de  s'éloigner  précipi- 
tamment avant  que  toutessestrou- 
|M!s  ne  fussent  encore  entrées  dans 
le  pays  qu'elles  se  proposaient 
d'envahir.  Napoléon,  après  avoir 
obtenu  un  avantage  imposant  à 
llensberg,  prit  Ratisboone  d'as- 
saut, et  marcha  sur  Vîoone.  La  fa- 


FRAr 


5ot 


meuse  bataille  de  Wagram  ruina 
enfin  totolement  les  forces  et  le« 
espérances  de  François  I'',  et  il  ne 
lui  resta  pins  d'espoir  que  dans  la 
clémence  et  la  générosité  de  son 
vainqueur.  Le  traité  de  Vienne 
(4  octobre  i^o)  fut  conclu,  et 
le  plus  important  de  tous  les  sa- 
crifices qu'imposa  l'empereur  de» 
Français  en  remettant  p4*ur  la 
troisième  fois  la  counmne  sur  la 
tT'te  de  son  enneinî,  fut  d'exiger 
de  lui  un  gage  qui  l'assurât  doré- 
navaut  de  sa  fidélité  A  remplir 
les  conditions  des  traités.  Un  lien 
de  famille  s'établit  entre  les  deux 
empereurs,  par  le  mariagede  l'ar- 
clflduchesseMarie-Louise.Oncrut 
la  France  et  l'Autriche  unies  pour 
jamais.  Les  événemens  ont  prou- 
vé ce  que  peuvent  les  nœuds  de 
ce  genre  sur  la  politique  des  rois. 
Francois!l"se  rendit  i\  Dresde,  en 
mai  1812,  lorqueson  gendre  eut 
formé  le  dessein  de  punir  la  Rus- 
sie, et  il  souscrivit  un  arrange- 
ment d'après  lequel  il  s'engageait 
à  fournir  un  corps  de  troupes  pour 
former  l'aile  droite  de  Tannée 
française,  moyennant  des  conces- 
sions qui  furent  stipulées  dans  ce 
traité.  A  peine  néanmoins  les  re- 
vers de  l'armée  française  eurent- 
ils  paru  mettre  PAllemagne  à  l'a- 
bri du  ressentiment  de  Napoléon, 
que  le  général  Schwartïenberg, 
qui  commandait  les  troupes  de 
François  P%  cessa  de  combattre. 
L'empereur  d'Allemagne,  qui  s'é- 
tait néanmoins  plus  d'une  fois  re- 
penti d'avoir  pris  des  décision» 
trop  promptes,  resta  tranquille 
spectateur  des  événemens  qui  eu* 
rent  lieu  en  Saxe  et  en  Franco- 
nie  ;  et  ce  ne  fut  que  lorsque  le» 
^féoemen»  eufeot  prU  une  mor» 


//<':/>y^^>r"-'  '^'■"■■" 


FAA 

FRANÇAIS  DE  NANTES  (ie 
COMTE  Antoine),  a  toujourd  été 
un  ties  plus  fidèles  défenseurs  de 
la  lihci'téy  sa'DS  avoir  jatnnii {parti- 
cipé aux  excès  qui  se  sotit  coJin- 
mis  en  son  nom.  Né  le  f  {7  janvier 
i73(>,  ù  Valence  en  Dauphin^,  Il 
uvnit  commencé  par  suivie  ta 
carrière  du  barreau;  nctfi^  ^jl*^" 
poqne  de  la  révolution^  il  ^tiih 
chef  de  la  direction  de»  "douat^eB 
i\  Nantes.  Choisi  d'abtfrd  pour  of- 
ficier municipal  de  cette  ville 
impoiiante,  il  lul^aii  mois  do  sep- 
tembre 170'»  porté  à  rassemblée 
législative  par  le  corps  éledoràl 
du  département  de  la  Loire-^lnfé- 
rieurc,  et  matiife^ta  dans  cette  as- 
semblée les  principes  du  plus  puir 
patriotisme,  principes  dont  il 
ne  sVsl  ):imais  écarté.  Pendant  sa 
carrière  iégislativeet  administra- 
tive, après  avoir  cxpojié  qu'il  a- 
vail  élé  fait  de  tout  temps,  sur  les 
trailemcns  des  employés  des  fer- 
mes-jçéut'r.iles,  des  retenues  des- 
tinées aux  pensions  de  retraite,  il 
demanda  que  les  anciens  fermiers 
fussent  obligés  de  rendre  compte 
de  ces  fonds.  Le  aô  avril  1791» 
il  s'éleva  avec  force  contre  les 
troubles  et  les  désordres  fomen- 
tés par  le  fanatisme,  et  prononça 
à  ce  sujet  un  discours  qui  fut  fré- 
quemnient  applaudi  par  rassem- 
blée tout  entière,  et  dont  Tim- 
prossion  fut  demandée  d'une  voix 
nnauinie.  «  Depuis  Torigine  des 
'«cultes,  disait-il  en  parlant  des 

•  praires,  le  culte  respectable  des 

•  ehréliens  est  un  de  ceux  qui  ont 
»eu  le  plus  ik  se  plaindre  de  leurs 
»n)iuislre.^.  Lorsque,  voisins  en- 
»C(>re  de  son  berceau,  ils  furent 
"pénétrés  de  son  esprit  primitif, 
»ils  adoucirent^  éclairèrent  etaf- 


FAA  ii9S 

»  franchirent  les  bomtnes;  mais 
«bientôt  on  les  vit,  tenant  le  glai- 
»  ve,  arllumant  des  bûchers,  usur- 
ftpant  les  biens,  asservjssant  la 
npohsée,  abrutissant  les  peuples» 
»  flattant  ou  assassinant  les  rois, 
«former  cette   théocratie  mons- 
ntrueuse  qui  avait  placé  sous  \h 
«sauvegarde  de    Tévangile  ,    le 
«premier  anneau  de  lu  servitude 
»de  vingt  peuples.  »  M.  Français 
fit, le  5  mal,  on  discours  véhément 
«ur  le  même  sujet;  le  10,  il  s'éle- 
va avec  force    contre  les  excès 
dont  Avignon  arait  été  le  théâtre, 
et  demanda  que  les  commissaires 
Bertin  et  Aebecqui  fussent  con- 
traints de  venir  rendre  compte  de 
leur  conduite.  11  était  président 
de  rassemblée,  lorsque,  le  18  juia 
179a,   il  fit  réloge  du   docteur 
Joseph  Priestiey,  présenta  à  ras- 
semblée William  Prleslley  son  fils, 
et  olitint  pour  ce  dernier  des  let- 
tres de  naturalisation;  le  99,  il  fit 
diflërentes  propositions  relatives 
ùla  loi  sur  les  mariages.  Pendant 
les  temps  désastreux  de  Texaspé- 
ration  révolutionnaire,  M.  Fran- 
çais ne  prit  plus  aucune  part  aux 
affaires  publiques.  En  1798,  à  To* 
poque  où  le  calme  succéda  pour 
quelque  temps  aux  troubles  civilSi 
il  fut  envoyé  au  conseil  des  cinq- 
cents  par  le  département  de  Tlsè- 
re,   et  le   29  février  1799,  il  fut 
choisi  pour  secrétaire  de  rassem- 
blée.    Les    souverains    coalisés 
ayant  alors  obtenus  des  succès, 
■les  royalistes  se  déclarèrent  dans 
quelqucsdépartemensdu  Midi, et 
annoncèrent    des    projets  con- 
tre-révolutionnaires  nue  m.  Fran* 
cals  dénonça  le  aSmai.  Il  deman- 
da &  cette  même  époque  quVm 
assimilût  les  veuves  el  les  eufan» 


ay4  Vil  A 

(les   Fraiir.ii.s  morts  victiin<:9  de 
Ifîiii'  pntriotisintf,  à  ceux  des  dé- 
Itin^eurs  do  la  liberté.  Le  (>  jiiii^ 
il  couiriuiniqun  à  rassemblée  une 
adresse  de  la  ville  de  Grenoble re- 
Jat'ne  i\  Télat  actuel  de  la  répu- 
blique; et  le  12,  à  roceasion  de  la 
liberté  delà  presse*  dont  il  lut  un 
<fes  zélés  détenseurs,   il  parla  de 
rinipriinerie.et  montra  sous  com- 
bien de  rapports  elle  avait  été  a- 
ynuta^euse  à  la  société^  aux  scien- 
ces et  aux  arts.  Voilà  comment  il 
's'^^xprima  au  sujet  de  la  liberté  de 
la   presse  :  «   Quand   les  routes 
->  sont  inicstées  de  voleurs,  et  que 
>«les  voleursne  sontpas  réprimés» 
.  «il  faut  allumer  les  réverbères. 
•  Les  réverbères  de  Tordre  social 
nsont  les  journaux.   Je  sais  que 
»  beaucoup  jetèrent  de  fausses,  de 
*»  troniyxeuses  lumières,  mais  d*au- 
»  très  aussi  éclairèrent  les  presli- 
»ges  des  premiers.  »  Entin  arriva 
le  3o  prairial  (i8  juin  i;'(j9).  qui 
anéantit  le  gouvernement  direc- 
torial. M.  Français,  après sV'Ire  vi- 
goureusement exprimé  sur  les  Ti- 
res de  ce  gouvernement,  obtint  un 
décret  qui  mettait  bors  la  loi  tous 
ceux  qui  attenteraient  à  la  liberté 
un  ù  la  sûreté  de  Tiissendjlée  lé- 
gislativc.Ce  fut  lui  qui,  au  nom  de 
la  commission  des  onzedont  il  é- 
taitmembre,fit  un  rapport  très  dé- 
taillé sur  rètat  de  la  France  pen- 
ilaut  que  l'autorité  avait  été  entre 
les  mains  des  directeurs,  et  qui 
annouea  la   dissolution  de  cette 
commission.  M.  Franctais  se  ré- 
duisil  alors  au  silence,  et  s'éloigna 
pour  la  seconde  fois  des  aifuires 
publiques.  Mais    le  18  bruuiaire 
ayant  opéré  un  cbangement  total 
dans  Je  gouvernement,  et  l'esprit 
public  ayant  pris  une  nouvelle 


FAA 

direction,  il  reparut,  et  fut  d*a- 
bord  nonmié  préfet  de  la  Cbarrr»- 
te-Inférieure,  et  membre  du  coii- 
seil-d*état.  ISiu  de  temps  après* 
il  fut  appelé  à  la  direction-géné- 
rale de  l'administration  des  droîts- 
réunis,   administration  qu'il  or- 
ganisa, et  dans  laquelle  il  trouva 
de  nombreuses  occasions  de  faire 
du   bien,   et   d'améliorer  le  sort 
d'une  inljnité  d^bommes  estima- 
bles etnialbeureuxdont  il  devint 
le  protecteur  et  le  père.  Les  bien- 
faits de  Al.  Français  se  portèreni 
sur   tous  les    infortunés  digne» 
d'estime  ou  connus  par  leurs  ta- 
lens,  sans  distinction  de  rang  et 
d'opinion.  Il  ne  connut  jamai» 
l'intolérance  de  l'esprit  de  parti. 
Beaucoup  de   membres  de  l'an- 
cienuc  noblesse  lui  ont  dû  leur 
existence.  C'est  dans  cette  classe 
surtout  qu'il  a  fait  des  ingrats,  et 
il  devait  s'y  attendre;  la  recon- 
naissance n'a  jamais  été  une  des 
vertus  i\  l'usage  de  l'aristocratie. 
Parmi  les  bommes  de  lettres  qui 
ont  eu  ù  se  féliciter  des  bontés  de 
J\J.  Français,  MM.  AugeretAoger 
(des  postes  et  de  l'académie  fran- 
çaise) tiennent  le  premier  rang. 
Eu  1808,  il  fut  nommé  conseiller- 
d'état  à  vie.   Les  événeroens  du 
5i  mars  i8i4lui  enlevèrent  les 
droits-réunis,  dont  la  direction-gé- 
nérale fut  confiée  à  M.  Bérenger. 
Nommé  par  le  roi  conseiller-d'é- 
tat le  39  juin,  1814»  il  fut  aussi,  en 
j8i5,  admis  au  conseil-d'état  que 
forma  Napoléon  après  son  retour 
de  l'Ile  d'Èlbe,  et  signa  la  décla- 
ration du    a5  mars.   Après  être 
resté  sans  emploi  depuis  la  secon- 
de  rentrée   de  Louis   XV 111  en 
France,  M.  Français n  été  nommé, 
en  1819,  membre  de  la  chambre 


PR4 

tlos  (Icpnlés  pnr  le  département 
de  ris('>re.  Ferme  dans  «en  prin- 
ci))e.i,  il  a  con«t»mmcnt  parlé  et 
voté  dans  le  inAine  «enn  qireii 
i7()i  et  1791)  :  il  parle  ruronient; 
mais  ses  disooiir:»  ne  manquent 
iamuis  leur  effet  ^nr  raHMMiililée. 
FincsAëe,  élc*};anoe,  délicatesse  « 
ton  exquis,  tel  e.tt, dit  un  écrivain 
distingué,  le  cnracttire  diâtinctif 
du  st^le  de  M.  Fran^^nis. 

FKANCASTFU  nommé  par  le 
département  de  l'Kurè  député 
suppléant  i\  la  convention  nalio- 
Dule,  oi\  il  ne  siégea  qu*anrèH  le 
procès  du  roi, et  où  il  manilÀt»  des 
principes  tellement  prononcés  « 
que  le  4  juillet  i^^S,  on  Tadjoi- 
gnit  uu  comité  de  salut  public; 
au  muisd^octobre  suivant*  il  eut 
ordre  de  se  rendre  i\  Tannée  de 
rOnest ,  en  qualité  de  commis- 
saii*e  de  la  convention.  On  assure 
que  sa  correspondance  et  sa  con- 
duite dans  cette  t^ii'constance  ont 
reniln  son  nom  tristement  la- 
ineux. A  Texpiration  de  ses  fonc- 
tions légi>latives,  il  futchargé  de 
recevoir  sur  les  frontières  les  bé- 
liers que  le  gouvernement  faisait 
venir  d*Ëspagne.  (Ihef  de  bureau 
nu  ministère  de  Tlntérieur ,  en 
1  ;(><)  ;  en  1 8o<^  il  était  é  Versailles 
directeur  de  lu  niénHgerie;et  main- 
tenant retiré  dans  une  campagne, 
il  s\)ccupe  d*agrîcutture. 

FIVANCKS  (  SupuiB),  roman. 
cicre  anglaise*  a  publié  dilïùren- 
tes  productions  en  ce  genre  , 
t>armi  lesquelles  oi^  distingue  : 
y.rt  êœur  (ù  ia  misMcorrifi^  ou  ia 
trille  (h  laToussaiiii./^  vol.  in-ia, 
1  S() 7 - 1 809  ;  Constau^a tU  Liniiorf^ 
/|  vfd.  iu-ia,  1807;  i/Itwonnu^ 
ou  lu  Galerie  mystérieuse.  Ces  5 
t'uvr^igcs  ont  été  traduits  en  fruu- 


FA  A  3r)5 

cals  :  le  dernier  exrite  vivement 
la  curiosité,  et  le  dênonment  en 
est  bien  amené  ;  mais  en  général 
M**  Frances,qui  a  écrit  dans  le 
genre  d*Anne  Kadcliffe,  est  loin 
d*avoir  atteint  Part  tout-A-faitpar- 
ticulier  avec  lequel  cette  dernièni 
peint  tout  ce  qui  peut  inspirer  lu 
terreur*  art  qui  cependant  fait 
le  mérite  essentiel  des  runiuns  du 
ce  genre. 

FUANCKSCHE  ITl(N.),fféné- 
rai  napolitain,  originaire  de  Tilo 
de  Cor!«e,  servait  en  cette  qualité 
dans  les  armées  du  roi  de  Naples 
r  Murât),  dont  il  devint  Taide- 
de-eamp.  Il  s*était  allié  iU*iilustre 
famille  des  Colona,  en  épousant 
la  fille  de  M.  Golona  Gecaldi,  qui 
possédait  une  fortune  considéra- 
ble en  Corse.  Franceschetti  com- 
battit, les  a  et  o  mai  181 5,  A  To- 
lentiuo;  et  après  ce?  journées,  ai 
funestes  pour  le  roi  Joachim,  il 
parvint  i\  se  rendre  en  Corse  0* 
vec  son  épouse.  Li\,  il  fut  asses 
beureux  pour  donner  rhospitalité 
A  son  souveram ,  dont  la  tête 
avait  été  mi»e  ù  prix,  el  quh  n\i« 
vait  éebap{>é  qu'avec  beaucoup 
de  peine  aux  recherches  de  ses 
pru^cripleiirs.  Le  général  Fran- 
0€S4!hetti  suivit  d*abord  le  roi  fu- 
gitif à  Ajaccio,  et  sacrifia  ensidto 
ù  rattachement  qu*U  lui  portai^ 
son  épouse,  sa  fortune  et  môme, 
sa  vie;  il  résolut  de  piirtager  son 
sort  et  de  ne  plus  Tabandooner, 
Il  sVinbarqna  avec  lui  et  une 
trentaine  dVilUciers  restés  fi-dèle»» 
dans  une  feloiMjue  qui  se  dirigea 
vers  Salernu;  maU  bientAt  il  sur- 
vint une  tempOte  qui  les  jeta  à 
rentrée  du  golfe  de  Saiute**Ku« 
phémie,  ce  qui  les  força  ù  prer>« 
dre  une  autre  marche.  Se  dirU 


a^lfi 


FAA 


g«*unt  donc  pur  Pîezo  Trrj  lat 
liiiuh'iir»  ili*  Moule  -  Lisonis  ÎU 
fiin'iil  altii(|iifî;»  dan»  nn  rciin- 
b'ii  où  la  \iil<?ur  ilrvail  iii^:viln- 
iilf'iiit  nt  .'«ijrc*ciiiil>i;r  huija  !<•  nnin- 
brc.  Ki-:iit('«'H(licUi  m:  liatlil  ovec; 
niitr  iiitrt|Hdit(*  qui  tirnail  du  d<;- 
ftt'HpiMr  4  nt*  M\''raiiuiil  pa^*  un 
Airiil  iii!*l.iiil  du  roi  dont  il  voul-iil 
couitri'vrr  lirn  jonri*.  il  re^'iit  une 
blctt^ture  a«MZ  gravis  ri  il  ne  siiu- 
gea  H  ha  propre  hûrelc  qnv  quand 
il  vil  I  iniitilitf;  du  Mfit  «druriH.  11 
se  sauva  nl'ir!»  dun»  le«  nionlagncH 
de  Monir-Leone,  où  il  erra  pen- 
dniil  qntlque  tcinp»  »  et  où  il 
était  ('(jiitiniudlemrm  expo»*;  à 
tonilicr  f:nlrc  len  inainA  de  nen 
ennenii:^.  (^clte  hiliialion  lui  pa- 
rut rnrni  iii^upportahU*,  v{  il  vou- 
lut y  incltrf  un  trrinf!.  11  hc  ren- 
dit à  Véitnv.fmi,  f  t  h(î  livra  lui-iii^- 
ni<!  aux  aulorilrM.  H  fut  traduit 
devant  Ui  rouKi'il  dr  guerrn  du 
rojraunft'  Av.  Napli!>«,  la  H  juillet 
iHiO;  inni<«  le  uiarquÎM  de  S.iinl- 
Clair,  président  de  va*,  conseil  , 
préftenta  au  roi  un  laldraii  »i  tou- 
chant de  »a  conduite  nohle,  i;t 
fiuitcuit  de  mm  d«'! vouement  gé- 
niVeux,  que  Ferdinand  ordonna 
d'abandonner  le.<*  poiirnuiteH  c;om- 
inene/'e.H,  et  lui  permit  de  r<'**ider 
en  Sir.ile.  partout  où  rela  lui  eon- 
viendrail,  fxeeplé  à  Palerme. 

FRANCHI  (Jo.HRFii),  Heulpteur 
di}«tinKué,  naquit  à  Cîarrare  en 
i^^o  «  et  mourut  à  Milan,  le 
Il  février  iHoO.  Il  éluilia  «^i  Ho- 
me, et  y  eompo.*«a  Hei»  premien» 
ouvrage*!.  Kn  177O,  il  l'ut  nommé 
proieM.seur  de  dessin  et  sculpteur 
\\  racadémie  de  Milan.  11  exécu- 
ta dauM  celte  ville,  sur  la  Piai' 
ta  tU'.Ua  Fonlana  ,  d«-ux  hir/;nri} 
eu  uiarbrcy  qui  sont  estimées^  et 


FAA 

qui  ornent  une  fonlain«  à  jel- 
d'i'^u.  d'uneifi'l  IrèK-piitoreHque. 
L'areliidue  Ferdinand  «  gouver- 
neur du  •Uilauaix*  p.ir  ei^tinn*  pour 
son  talent  et  iton  iuhtruetioii  lui 
eonlia  la  direetion  de  ne)*  Iroiii  filrt* 
voulant  qu'il»  ne  fuii^ent  point  é- 
trangi'j'»  û  la  carrière  de.*«  bcoux- 
arlM. 

FHANi^lS  (l'iiiLipp»),  membre 
du  parlement  d'Angleterre,  né  A 
Dublin  en  raiinée  17^0,  était,  A 
iG  ans ,  employé  dauh  le»  bureaux 
du  gouvern«'ment,  et  A  iM,fteeré- 
taire  i\\\  général  lUigb.  En  i^Ho, 
il  lut  eboi^ti  autthi  pcmr  ^ccrélaire, 
parle  eomlede  Kiennoulyamba»- 
i<adeur  prè^*  la  cour  du  Portugal; 
eteni7<)5 il  occupait  au  miuiittèrc 
de  la  guerre  une  place  qu'il  con- 
Aerfa  ju.squ*cn  17739  époque  oA 
il  fut  envoyé  aux  IndcA  orienta- 
IcA,  en  qualité  de  membre  du  con* 
fieil  du  gouvernement  du  Bengale. 
l)e.«  diiréren'i  iturvenufi  entre  lui 
et  M.  liahting»,  gouverneur-gcné- 
rai  de  ce  payii,  le  forcèrent  à  re« 
venir  en  Angleterre;  mai»  avant 
non  départ  dcfi  IndcH,  il  provoqua 
Hiin  ennemi  à  un  duel,  qui  ceoeri- 
dant  nVut  pa»  de  »uite»  fflcneii- 
«es.  DepuÎH  178/1  jusque» eni 806, 
Frauein  fut  HucceMivement  élti 
membre  t\\\  parlement  par  Yar- 
moutb,  Blécbingley  et  Appleby. 
Il  fut  décoré  de  I  ordre  du  Bain  » 
en  i8o(Nllcberehai\  prouver  dan» 
toutes  le.H  occaHiouH  A  la  chambre 
des  eoumiuneH,  combien  II  étoit 
en  même  temp»  iinpolitiqne  et 
injuHte  de  tolérvr  le»  agrandisse- 
nieUH  de  la  c<impagnie  de»  Inde»» 
et  il  h'éli'VM  avec  forer  contre  la 
traite  de»  ^^gre».  Il  parla  »ou* 
vent  pendant  le»  débat»  relatifs 
au  procé»  du  gouverneur  Ha*- 


■*> 


\ 


i     ^    ':  ilV  -, 


.  •  // 


-V-Z/^W,/ 


A'//Y'('r<'ffr  t/.  'iif/7'i'f/u' . 


FRA 

cings,  dont  il  fut  coDStammeAt 
ra('cusa4cur.  Fraocis  eei,  Ms  dn 
traducteur  angjLais  d'Horace  et  de 
Déinosthènes. 

FiUNClS  (Ahhe),  éiaU  iMie 
4m  ÂDgleterre ,  oâ  elle  mourut  le 
7  nfiveuibie  1800.O0  a  d'elle  :i^ 
une  Traduction  en  tun-s  du  cantitiue 
Ue  Salomon  9  d*après  le  texte  hé- 
breu, avec  un  DUcoun  prélimi'- 
nuire,   et  des  notes  historiques  el 

critiques,  in-4*»  «7^»;  «"  un  poë- 
me  intitulé  Les  funérailtes  deDé- 
métriuS'Poliorcètes,  Ju-4''»  17^5; 
5"  répîlre  en  vers  de  Chartoiteà 
IVerther,  in-4%  J787;  4- de»  Poé- 
sies  mêlées^  in-8*,  1790.  Cette 
l'einme^  d'uu  mérite  di^tin^pié, s'é- 
tait aiJonné«  à  un  ^enre  d'étude 
qui  paraît,  eo  général,  étraager 
aux  personnes  de  w^a  sexe;  eNe 
conNai.ssait  parfaitifraeitt  Thé- 
bren,  et  la  lecture  des  ouvrages 
écrits  dans  cette  langue  était  une 
de  ses  occupations  principales. 
On  lui  reproche  beaucoup  d'iné- 
f^alité  dans  le  style,  et  surtoiiC 
lusag^e  trop  fréquent  des  méta- 
phores :  ses  ouvrages  d'ailleurs  of- 
ireut  des  passages  trés-intéres- 
sans,  et  Ton  trouve  dans  ses 
poé>îes  des  vers  heureux  et  pleins 
d  énerfîie. 

FKANCŒIJR(L.  B.),  Mvaai 
modeste  et  distingué,  était,  au 
mois  d'avril  181 5,  examinateur 
des  élèves  de  l'école  Polvtechni- 
que,  et  cessa  de  remplir  les  fonc- 
tions de  cetteplace  à  Tépoque  de  la 
Mîconde  rentrée  de  Louis  XVIII. 
II  e«t  auteur  des  ouvrages  sui- 
vans,  qui  lui  ont  fait  une  grande 
réputation  parmi  les  profes^^eurs 
des  sciences  exactes:  i*  Traité  de 
mécanique  élémentaire ,  à  l*  usage 
des  élètes  de  l'école  Polytechnique, 


FRA  397 

in^,  iSofl,  4"«  édition,  1807  ;  a'' 
Cvunf  xomplet  de  tnathématiqueé 
fureê^  a  vol.  in-^%  1809;  y  E4é^ 
mens  de  statique ,  un  vol.  in -8% 
1810;  4*  Vranogaphie,  ou  trait-é 
élimentgira  d' astronomie ^  à  l'usa- 
ge  des  personnes  peu  mrsées  dans 
les  mathématiques,  in -8",  181a.  Il 
jest  fils  de  &1.  Francœur,  ancien 
directeur  de  J 'opéra. 

FaAN4;0IS  l"  (Joseph-Char- 
XEs),  empereur  d'AutriO'he,  né  Le 
la  février  1768,  £ut  d'abord  dési- 
^ïè  sous 4e  nom  de  François  II, 
dans  la  aérie  des  empereurs  d'Al« 
iemagne  :  mais  ayant  renoncé  à 
ia  couronne  d'Allemagne,  à  la 
suite  des  cessions  qui  démembré- 
-reot  cet  empire  et  lui  donnèrent 
AJoe  iîace  nouvelle  sau«  le  régne  de 
Kapoléon,  il  se  fit  sacrer  empe- 
reur héréditaire  d'Autriche,  sous 
ie  nom  de  François  V\  H  fut  d'à- 
bord  élevé  sous  les  yeux  de  son 
père,  Léopold  II,  qui  mourut  es 
179a.  Son  oncle  Joseph  II  le  fit 
ensuite  venir  à  Vienne,  oi!k  l'édu- 
cation du  jeune  archiduc  fut  con- 
fiée aux  hommes  les  plus  habiles 
A  instruire  dans  l'art  de  gouver- 
ner. Joseph  II ,  h  cette  époque^ 
tentait  une  régénération  politi- 
que qu'il  regardait  comme  la  sui- 
te infaillible  de  la  propagation  des 
lumières.  Rien  n'était  aussi  no- 
ble que  ce  but,  et  H  en  approchait 
chaque   Jour    malgré   le   flegme 
germanique;  et  dans  l'espoir  d'a- 
chever son  ouvrage,  il  dirigeait 
l'éducation  de  l'archiduc,  de  ma- 
nière à  lui  inspirer  le  désir  d'uti» 
liser  les  moyens  qu'il  devait  lui 
laisser  un  jour  pour  mettre  le 
sceau  à  une  aussi  précieuse  ré- 
volution. Mais  le  prince  Kaunitz, 
Allemand  dans  toute  la  foiTce  du 


398  VKK 

terme,  fai^aît  dv^  oITurM  dans  le 
^eii<4  iii\«r5e  de  Joseph*  pour  (ai- 
re prendre  une  antre  tournure 
i^  rrsprit  du  prince.  «Parce  qu'il 
»ne  croyait  pas  possible  «  disait- 
i»il.  qu'un  roi  p^l  (aire  des  con- 
«codions  volontaires  à  son  peu- 
wple.  an  préjudice  des  prérog^a- 

•  tives  de  la  royaulé  absolue, 
«quand  personne  n*cn  contesdiit 
»  la  léi^ilinûté.  »  A  quoi  il  ajou- 
tait :  n  Sire 5  je  sui>  bien  vieux  : 
«mais  •>!  votre  maje>té  continue, 

•  pnii  -  t*iie  la  re%errai-je  encore 
»^ilnpie  archiduc  d  Autriche.  > 
Le>  lecii:ib  d«*  ce  vifillard  se  gra- 
van-iit  pntfondémentdans  Tesprit 
de  Fraitçois  1".  Ce  jeune  prince 
a<-compagna  Joseph  dans  la  cani- 
pajjiie  de  17HS  contre  les  Turcs; 
et  coniine  il  était  d*ailleurs  d'une 
avisez  faible  comjdexion,  Tair  du 
Bannal  all«-ra  d'abord  un  peu  sa 
.<%ante  :  ntais  quelques  jours  sufli- 
renl  piMir  Tacclimaler.  Il  ne  don- 
na d\iilleur<«  datis cette  campa^çne 
aucune  preuve  de  grands  taiens 
mililaires,  et  l'Açt-  en  a  peu  dé- 
Tel(»ppé  en  lui.  quoiqu'il  ait  ré- 
pné  dans  des  circon-^tances  où 
rien  n'eût  pu  lui  être  plus  ncces- 
faire.  L'archiduc  d'Autriche  se 
maria  le  G  janvifr  de  la  même  an- 
née avec  la  fille  du  duc  Frédéric 
Eujçène  de  >Vui'temberg  :  mais 
celte  princesse  étant  morte  le  17 
)an\ier  ir()o,  deux  ans  après  son 
niariag. .  François  1"  épousa  une 
princesse  de  Naplos,  dont  il  a  en 
IJ  eiifan>,  au  nanbre  desquels 
est  rarchiduchesse  Marie -Loui- 
se, qui  a  épousé  Teuipereur  des 
rnnrai«*,  en  1810.  L'empereur 
d'Anlri(  h»»  s'est  encore  mariéd|»ux 
fois  depuis  :  la  première,  en  1808, 
avec  Marie-Louise  Béatrix,  ûUc 


FRA 

de  feu  rarrhiduc  Ferdinand,  dtie 
de    Modene ,  de  Brisgau.   Celte 
princesse   étant  morte  en  i8i6« 
Francoi*  !•'  épousa,  enfin,  en  4"** 
noce» .  la  princesse  Charlotte-Au- 
guste de  Bavière.  Lénpoid,  qui  a<* 
vuit  succédé  à  Joseph  11  en  i7<)Oy 
étant  mort   lui-même  en   1799, 
François  I"  monta  sur  le  trône 
impérial,  le  3  mars  de  la  même 
année.  Les  progrès  que  faisait  cha* 
que  jour  la  révolution  française, 
avaiint    déjà    répandu    Falarrae 
dans  la  plus  grande  partie  de  TEu- 
rope.  et  surtout  dans  Tesprit  du 
vieux  ministre  Kauniti.  dont  nous 
avons  déjà  parlé.  Comme  il  étiît 
le    principal  conseiller  du    feu- 
ne   empt*renr,  il  le  décida,  sans 
peine,  à  prendre  part  à  la  guer- 
re contre  la  France.  Dan^  la  con- 
férence de    IMliiitx,  qui  avait  en 
lieu  le   27  aoAt  1791^    il  sVlait 
allié  avec  le  roi  de  Prusse ,  Fré- 
déric Guillaume  ll«  en  présence 
de  Monsieur  comte  d'Artois,  et 
du  quelques  autres  personnages 
notables  de  la   France  et  de  l'é- 
tranger. Mais  que  pouvaient  des 
troupes  entraînées  à  la  guerre  par 
la   seule  force  d'une  obéissance 
passive,  contre  l'ardent  enthou- 
siasme qu'inspirait  l'amour  de  la 
liberté   et   de  la  patrie   aux   lé-» 
gions   républicaines.   Les  Autri- 
chiens et  leurs  alliés  furent  pres- 
que partout  battus.  Cependant  le 
prince  de  Cobourg.  un  des  meil- 
leurs généraux  de  Tarmée  enne- 
mie, obtint  une  fois  quelque  s*uc- 
cés  dans  une  partie  de  la  Flan- 
dre; mais  la  guerre  étaut  deve- 
nue très-aclive  de  part  et  d'au- 
tre ,  les  Français  reprirent  aus- 
sitôt leur  supériorité,  et  il  s*établit 
dès -lors  uus  espèce  de  mésiutel- 


I 


FnA 


V 


fftl 


■MOÊÈ 


lif:oàoe  entre  ces  puii^àanCts  40K*< 
ILsées,  qui  se  reproohaieul  mil* 
tijelltiinent  de»  desastrc8%  doDt  U 
brayoure  et  riiéroUcne  des  Fmn* 
cuis  étaient  l*ii nique  cause.  LVsuv* 
pereur  François  1*'  irint  inutile- 
in*mt  lui-même  sur  le  champ  de 
hotuille     pour    encourager    tes 
troupes.  Il  ne  pnt  êlre,  témoin 
que  de  leurs  déiaites  à  Tuuroai» 
A  Glinrlon)i,    et    sur    plusieurs 
points  du  théAtre  où  la  guerre  se 
laisnit  avec  le  plus   d'acharné* 
ment.  Il  demanda  aussi  vaine*' 
nient   des  levées  d^hommes  et 
dorgent  aux  étals  de  Brabant  t 
ontjn  tous  les  alliés  Tabandon- 
lièrent  peu  à  peu;  la  Prusse  .fit 
In  paix  aveo  la  France,  et  Jes  ar- 
mées iiutricbienoes   furent  re« 
poussées  au-delà  du.fthin.  De 
nouvelles  lovées  se  firent  à  la  hd* 
te  en  Autriche;  et  Tempereur 
François,  aidé  des  secours  de  rAn<* 
^leterrei  parvint  à  soutenir  euco- 
re  nssex  long-temps  }a  guerre,  et 
Il  couvrir  môme  de  s^  troMpea 
une  ligne,  depuis  la  Héditerra* 
liée  jusqu'aux  frontières  de-  la 
llullaiHle.   Mais  le  passace  des 
Fiançais  en  Italie  aoheva  de  ren» 
(Jrc  nuls  tous  les  efforts  de  ce 
prince;  et  après  la  lu^e  la  plut 
opiniâtre  et  la  plus  sanglante» 
dans  laquelle  il  avait  fuit  des  per* 
tes  immenses,  et  livré  en  ouel« 
que  sorte  ses  états  à  la  discrétion 
«lo  SOS  ennemis ,  il  conclut  ù  Léo- 
l)cn  et  à  Gampo-Formio,  lo  17 
octobre  1707,  un  traité  dont  lea 
conditions  lui  étaient  plut  avan- 
fap;tuses  encore  qu*U  a*èûl  «pu 
IVspérer.  Il  renonfuiil  A  laBelgU 
que  et  é  sen  nossessions  en  Italie, 
en  échange  de  Veoise^  de  Ja  4)aU 
uiatic,  del'Istriei  cl  do.louU^lef 


Jht  vittlllMn4)t«  Néanmokit,  U 
fftMrtunt  presque  farésistible  djis  ar^ 
lÉiées  françUte ,.  et  la  «aodéral^n 
des  dautes  du  traiti&  de  paix  An 
Campo^Arroio,  ue  purent  «okt- 
rer  François  !*'•  LortquMI  eut 
pris  le  temps  nécetsaîre  pogr  ra- 
vitailler ton  armée,  il  cofmîIuU 

en  i7fK)9  9^^<)l*^'>'^P^'^"'^<}o  I^**^ 
tie  Paul  1*%  un  uouvel  acte  d'à»- 

soeiation-  contre,  la   république 

frar^uiise*  Ces  deux  nuissance» 

obtinrent,  «n  Italie ,  des.  suct'tè» 

Îui  ont  été  la  principale  .cagsir 
e  i*éléVation  du.  général .  Bona- 
parte au  pouvoir  souverain,  ea 
même  temps  qu'ils .  ont  prép#ré^ 
rabaissement  dans  lequel  la  Fran- 
ce a  tenu  si  long*temps  l'Kuropo» 
Le^gou^ernemt^nt  diritotorif  1  ortil 
sentir  la  nécessité , de  mettre  dan» 
les  mains  d*im  seul ,  et  du  plut- 
habile»  toutet  les  forces  de  la  rè- 
ubiique;  et  bientôt  éclatèrent 
es  divisions  qui  s'établirent  en-  ' 
tre  Tempereur. d'Autriche,  et  ce* 
lui  de  Buttie,  qui  abandonna  «oa 
allié  par  let  rodmft  motifs  qui  a- 
Talent  porté  U  Prusse  d^  .violer» 
quelques  ai^nées  auparafant,  la 
convention  de  Pil.niti.  Le  général 
Bonaparte  venait  de  passer  en  I- 
lalje»  où  il  n'avait  plus  4  cotubat*  ' 
tre  que  l'Allemagne,  restée  seiiK 
encore  une  foii,  aux  prises  avec 
la  France;,  et   diverses  natait- 
let  •  notamiQent  celles  de  Hoben* 
liodon  et  de  Harengo,  oontraigui- 
rentdenquveau  François  P' à  tra(r 
ter  aveo  la  république.  Les  Frj^n- 
çais  recouvrèrent  la  potsetsion  de 
toute  ritalie,  et  l'on  signa  te  traU 
té  de  Lunéville,  ^ar  lequel  .Içm- 
pereur  d'Autriche  ne  perdait  Rici\ 
autre  cimse  que  ce  qui  était  de* 
veau  Je  pairlage.  légitiine  dçt  flMiip 


r. 


I. 


Sck) 


FRA 


çais  par  le  traité  de  Campo-Foi^ 
mio.  Il  est  vrui  qii«  par  touti*s 
cet»  cummotîonî),  la  vieille  cnn«- 
tîtulion  âe  reiiipîre  gertnaniqiie 
se  Cm  Cl  Ta  ébranlée  dann  seiibasefi; 
mais  c'est  à  quoi  la  petite  nobles- 
se d*A!li'Uia^ne  et  tout  le  peuple 
en  g;énérul  ne  firent  que  ga«;:ni*r. 
François  1**  nVnt  alorn  d*antre 
80 lu  que  de  s'occuper  à  réparer 
autiint  qu'il  était  en  son  pouvoir 
les  désuï>lrcs  de  la  guerre,  et  c*e9l 
en  quoi  il  fut  actif  ement  secondé 
par  Tarchiduc  (Charles,  son  frère, 
auquel  il  avait  eu  la  sagesse  de 
donner  une  grande  part  de  Tad- 
mini&tration.  Vers  la  fin  de  i8o5y 
néanmoins,  H  fit  encore  di'S  pré- 
paratifs de  guerre  ;  et  c*e5t  avec 
raison  qu*on  dit  en  parlant  de  son 
caractère  que  l'opiniâtreté  en  est 
le  principal  attribut.  Il  se  ligua 
de  nouveau  avec  l'Angleterre  et 
la  Russie,  et  entraîna  Téiectenr 
dans  son  parti ,  aprèr»  avoir  fait 
occuper  la  Bavière  par  une  nom- 
breuse armée,  à  la  tête  de  laquelle 
Il  se  mit  en  personne.  Napoléon, 
qui  était  au  moins  aussi  opiniâ- 
tre que  François  I",  abandonna 
IVxpédition  dont  il  s'occupait  a- 
lors  contre  l'Angleterre,  et  vint 
attaquer  l'empereur  d'Allemagne 
dans  ses  états.  Par  une  des  plus 
savantes  manœuvres  qui  soient 
consignées  dans  les  fastes  mili- 
taires, il  enveloppa  entièrement 
l'armée  autrichienne  qui  se  trou- 
vait à.  Ulm ,  sous  les  ordres  de 
Mack,  et  s'en  rendit  maître  pres- 
que sans  coup  férir.  L'armée  de 
l'archiduc  Ferdinand,  en  Bohè- 
me, fut  également  défaite,  et  ces 
revers  détruisirent  presque  cntiè* 
rement  l'espoir  des  alliés.  Napo- 
léon marcha  aussilotà  Vienne^  où 


FKA 

il  entra  à  la  tête  d'une  armée  dk 
1 5o ,  ooo  hommes.  Françoit  1** 
s'était  retiré  avec  les  débris  de  ses 
forces  dans  la  Moravie,  oà  il  troo* 
va  une  nombreuse  année*  russe 
qui  n*avait  point  en  le  temps  d^ac* 
courir  h  son  secours,  été  tacpiel- 
le  il  se  joignit.  Mais  les  eibrte 
de  l'empereur  d'Aotrîcbe  et  de 
celui  de  Russie  échouèrent  A  la 
bataille  d'Austerlitx,  où  leur  ar- 
mée fut  presque  anéantie;  et  Fran- 
çois i",  oblige  de  demanHercftico- 
re  le)  paix,  envoya  '^'aboré  des  né- 
gociateurs, et  vint  ensuite  trenveir 
iui-t^'  me  Napoléon,  qui  le  'reçut 
H  soij  bivouac.  Cette  troibtènie  af>- 
faire  se  termina  par  le  truite  de 
IVesboorg,  qui  fut  signé  le  ftadé"- 
cembre  i8o5.  Les  états  de  Venise 
fm  eut,  par  ce  traité,  réunis  A  l'I- 
talie, et  leTyrot  cédé  é  la  Ba^ 
vièi*e  :  mais  la  confédériatron  da 
Rhin,  dont  l'empereur  des  Fran- 
çais se  déclara  le  protecteur,  rem- 
plaça l'ancienne  organisation  ger- 
maniquejiFrançois  I"  rentra  dans 
sa  capitale  vers  la  fin  du  mois  sui- 
vant, et  éloigna  de  son  ministère 
tous  les  hoounes  qui  étaient  trop 
attachés  à  l'Angleterre ,  et  dont 
l'influence  dans  les  décisions  da 
conseil -d'état  avait  déterminé 
l'empereur  d'Autriche  à  entre- 
prendre  la  campagne  que  Tenait 
de  finir  la  bataille  d'Austeriits.  Il 
parut  dès  lors  se  tenir  pour  bleit 
convaincu  de  l'inutilité  de  toutes 
ses  tentatives  contre  la  France, 
et  il  observa  la  plus  exacte  neu* 
tralilè  pendant  quelques  années. 
Lors  de  ia  guerre  entre  la  Prusse 
et  la  Russie,  en  i8o6  et  1807,  il 
s'offrit  pour  médiateur  entre  ces 
deux  puissances  :  mais  on  refusa 
sa  médiation.  Cependant^  les  pcr- 


FRA 

W.%  que  lt!s  Français  ovaient  £- 

apr^^  le  iraité  de  Tilflitt,  lui  pa- 
ritrnit  uiu;  nccnsion  tavoralilu  de 
r(!(!()iïiiii(>iir(!r  1(!S  )iosti4ituH  roii- 
triî  la  l«'ninc<î,  f»l  ce  fui  u lors  que 
pour  «lonner  nue  cnuletir  léfçiliuie 
i\  ses  iKMivrIleM  tentatives,  il  pu- 
lilia  la  diM'Iaratiou  du  'J17  mars 
iKiM),  dans  la(pielle  il  se  plalf^nait 
hrauroup  i\  sou  peuple,  qu'on 
u'efll  poiol  cxactruieul  ol)Hu*vé 
les  (*ou(liti(His  du  Irailé  do  Pres- 
houri;,  (1  (••!  il  eoueluait  que  TAI- 
If.'Uia^iu-  riait  nienar/'e  par  IcA 
Fraurais  d'une  nouvelle  inv  '  '(1, 
ddul  ou  ipprttlail  te  siU'Oèsen^iro- 
pa^eant  d.uis  toute  TAlleuM'^iiu 
le  nouveau  H^slèuie  d*idétiH  «pii 
avait  dirigé  les  eAbrttt  de  Joseph 
II,  etc.  <>uel(pies-uties  de  ces 
jdaintes  nVtaient  pas  dénu/ios  de 
ioudeuieni;  mais  les  sujets  qui  y 
donnaient  lieu  étaient  de  si  peu 
d1nip(U'tau(*e ,  qu*lt  n*étnit  pas 
diilicile  de  voir  qu'ils  ne  servaient 
(pie  de  {U'élexleA  une  f;uerredont 
ruui(pu!  cause  était  ratlaildisse- 
iiienl  oh  il  supposait  qu'avaient 
été  mis  les  Français  par  leurs 
pfu'tes  réciuites.  Ln  guerre  fut  donc 
dé(darée  de  nouveau.  L'ureldduc 
(Iharles  se  liAta  d'occuper  la  Dii- 
viére,  niais  presque  uussitAt  Nnpo- 
lénn  parut  <lans  cette  province  i\ 
la  tête  d'une  urinée.  On  ne  Vj  at« 
tendait  ni  sitAt«  ni  dans  une  attitu- 
drsiiinposantc,etrarchiduoChar- 
les  lut  oldifçé  de  s'éloigner  préoipl- 
taunnent  avant  que  toutesses  trou- 
pes ne  lussent  encore  enlréesdans 
le  pays  qu'elles  se  proposuieni 
d'envahir.  Napoléon,  après  avoir 
ohtenu  un  avantage  imposant  à 
llensherg,  prit  Ratisboimo  d'as- 
saut, et  uiarchu  sur  Vienne.  Lafa* 


PIVA. 


Soi 


inouse  hataille  de  Wagram  ruina 
enfin  totalement  les  forces  et  let» 
espérances  de  François  I'",  et  il  ne 
lui  resta  pins  d*espoir  que  dans  la 
clémence  et  la  générosité  de  son 
vainqueur.  La  traité  de  Vienne 
(/|  octohre  i^oç))  fut  conclu,  et 
le  plus  iuiportant  de  tous  les  sa- 
orificHîsquMinposa  l'eniperetir  de» 
Fran^nis  on  remettant  pour  la 
troisième  fois  la  couronne  sur  lu 
t/^te  de  son  eimem^,  fut  d'exiger 
de  lui  un  gage  qui  l'assurât  doré- 
navaiit  de  sa  fidélité  i\  ren)plir 
les  conditions  des  traités.  Un  lien 
de  famille  s'établit  entre  les  deux 
empereurs,  par  le  mariagedurar* 
cltiduchesseMarie*Louise«()ucrut 
la  France  et  l'Autriche  unies  pour 
jamais.  Les  événemens  ont  prou- 
VI}  ce  que  peuvent  les  nauids  de 
ce  genre  sur  ta  politique  des  rois. 
Fran(U)is|i*'sc  rendit  t\  Dresde,  en 
mai  181a,  lorqueson  gendre  eut 
formé  le  dessein  de  punir  la  Rus- 
sie, et  il  sou&crivit  un  arrange- 
ment diaprés  lequel  il  s'engageait 
à  fournir  un  corps  de  troupes  pour 
former  l'aile  droite  de  l'armée 
française,  moyennant  des  conces- 
sions qui  furent  stipulées  dans  ce 
traité.  A  peine  néanmoins  les  re- 
vers de  l'armée  française  eurent- 
ils  paru  mettre  PAlIcmagne  A  l'a- 
bri du  ressentiment  d«  Napoléon, 
que  le  général  SchvrartKenberg, 
qui  commandait  les  troupes  de 
François  I*S  cessa  de  combattre. 
L'empereur  d'Allemagne,  qui  s'é- 
tait néanmoins  plus  d'une-fois  re- 
penti d'avoir  pris  des  décision» 
trop  promptes,  resta  tranquille 
spectateur  des  événemens  qui  eu* 
rent  lieu  en  Saxe  et  en  Franco- 
nie;  et  ce  ne  fttt  que  lorsque  le» 
éf éoemens  eufeot  prl»  une  mar* 


ma 


FRA 


chcdccisivc^qu'ileiivoya  en  toute 
hûlc  une  armée  ver»  la  Bobrine, 
po'.ir  obtenir d*un  inc>niin|iH*  avec 
ie(|uel  il  était  iriicore  en  paix  tout 
ce  qiTun  vainqueur  |>*rut  exiger 
ci*nn  vaini-ii.  lient  plu^icn^^  con- 
fère nce«  avec  i'enipf  reur  de  Rus- 
Aie  et  le  roi  de  l'rN.<)*>e  ;  et  con- 
clut avec   eux  à    Tœ|ililz,   le  9 
septtinlire,   nu   truite  d'alliance, 
d'iipiè^  lequel  il  prit  [>art  aiixê\é- 
nenlen^  iniliiairr^  qui  eurent  lieu 
S(Mi<)  (es  niurrs  de  Dresde  9  et  à  la 
ItiUuille  de  Léip?ick.  Il  signa  suc- 
ccd.-ïivenienl  de.*»   tniité»  de   paix 
a\e«-  la  lta>iére  et  le  roi  dr  ^Vur- 
te  fiiLer^,et  ne  s'oppo^ii  pas  ù  Tacte 
de  coalition  que  *^i^'nèrcnl.i  Chau- 
mont    tontes   tes  puissances   qui 
Voulaient     renverser    Najioléon. 
Ses  troupes  pénrtrèrent  en  Fran- 
ce par  Lyon, et  la  Franche  Comté, 
on  quelques  centaines  d  hommes 
li'>  tinrent  si  long-turnps  en  échec 
au  milieu  des  gorge»  du  Jura;  et 
il  ac  trouvait  lui-même  û  iiijon, 
a:i  nnjment  où  les  Russe»  et  les 
Prti>?i('ns  entraient  à  Paris.  L*es- 
])èce  d'inactivité  dans  laquelle  il 
tint  presque  constamment  son  ar- 
mée pendant  lesévénemens  inili- 
t.'iires   qui  précédèrent   les  deux 
chutes  de  Napoléon,  lirenl penser 
il  pîii-îieurî»  personnes,  qu'attentif 
aux  leçons  de  Texpérience,  il  ne 
voulait  pas  se  reposer  entièrement 
de  *-es  intérêts  sur  rinfaillibilité 
du  succès  des  armes  de  ses  alliés. 
Il    vint  à  Paris  le  i5  avril  18149 
et  le  prini-e  de  Bénévent  s'étant 
bâlé  de  lui  faire  le  compliment 
d'n^ii^e  à  la  trie  du  sénat,  il  ré- 
pliqua par  une  rèponise  dans  la- 
quelle on  reman]uait  cetle  phra- 
se: «J'ai  comijallu  pendant  vingt 
naos  ces  principes  qui  ont  dûboU 


nfunÎTers.  0  Celle  réflexion  ,  qui 
rappelait  le  vieux  ministre  Kau- 
uitz,  alarma  la  majorité  des  séna- 
teurs,  qui  refusèrent  d'inscrire 
sur  le  ^eg-^tre  de  leur  assemblée 
la  réponse  de  i*empereiir  d*Au- 
tricbe.  Ce  prince  séjourna  û  Pa- 
ris deux  mois,  pendant  lesquels 
il  \isilii  les  principaux  moQurneiis 
de  cette  ville,  dont  quelques-uns 
lui  rappelèrent  des  souvenii-s  qui 
n'avaient  rien   de   bien    flutteur 
pour  son   amour-propre.     H    «e 
rendit  ensuite  à  Vienne  arec  les 
antres  souverains  alliés,  pour  y 
régler  les  intérêts  des  rois.  Leurs 
didcunsions  n'étaient  pas  encore 
terminées ,    que    Napoléon    ve- 
nait déjà  de  renverser  seul,  et  en 
quelques  jours,  Tédiûcc  que  VEu- 
ropc  entière   s'était  efforcée   de 
construire  pendant  plusieurs  an- 
nées. Frani^ois  1*'  revint  en  Fran- 
ce avec  les  souverains  alliés,  et 
ses  armées  y  suivirent  à  peu  près 
l.i  même  marche  que  la  premiéru 
fois,  c*est-à-dire  qu'elles  se  bor- 
nèrent à  observer  et  à  attendre. 
Le  général  autrichien  Bianchi  fut 
le  seul  qui  livra  un  petit  combat 
dans  le  département  du  Gard  con- 
tre quelques  habitans.L'empereur 
d'Autriche  retourna  dans  ses  étals 
par  l'Italie,  et  fit,  l'année  suivan- 
te, un  voyage  dans  le  Tyrol  pour 
y  reccvoii  en  personne  la  presta- 
tion de  foi  et  hommage  des  habi- 
tans  de  cette  contrée.  Cette  céré- 
monie eut  lieu  le  3o  mai  181G. 
Le  duché  de  Parme  et  la  Toscane 
furent  restitués  à  des  princes  de 
la  maison  d'Autriche,  et  la  plus 
grande   partie   de  l'Italie    passa 
sous   la    domination    de    Fran- 
çois  1*%  qui  obtint. aussi   quel- 
ques portions   du    territoire  dtr  . 


'/ ..  ,  y'/v/z/rf/,)  /■//■ ,   h///i/ff4v 


FHA 

rAIIemagne  et  de  la  Pologne. 
FRANÇOIS,  chef  du  bureau 
de  la  police  secrète ,  était  avo- 
cat à  tMûcon,  en  1790.  Au  mois 
d'octobre  de  cette  aimée  il  5e  ren- 
dit à  Paris^  et  défendit  le  comte 
de  Bdssy,  accusé  d  être  d'une 
conspiration  tendant  k  rcnveriter 
le  gouvernement  d*alors.  Le  8 
janvier  1791 9  rassemblé  natio- 
nale déclara  que  IMl.  de  Bussjf  n'é 
tait  pas  coupable.  Celui-ci  quit- 
t.i  l^aris  quelque  temp»  a*'i^«*  et 
se  rendit  ù  Turin.  Il  y  fut  ac(  Oiim» 
pa<;né  par  M.  François,  qui  avait 
obtenu  du  comte  deSérent  une  let- 
tre  de  recommandation  pour  sqn 
père,  alors  gouverneur  des  ducs 
d'Angoulême  et  de  fierri.  Admis 
à  Téducalion  de  ces  princes  9  en 
qualité  de  secrétaire,  M.  François 
resta  près  d*eux  jusqu'en  1795, 
époque  où  Téducatiou  cessa.  Alors 
il  retourna  à  Pans,  et  fut  chargé 
pur  Lavilleheurnois  et  Brothier 
de  la  correspondance  établie  avec 
l'Angleterre  et  les  ogens  princi- 
paux des  Bourbons.  M.  François 
se  trouva  compromis,  en  1797, 
par  l'arrestation  d'un  agent  de 
Lavilleheurnois,  sur  lequel  on  sai* 
sil  des  lettres  très-importantes; 
mais  il  futassezheureux  pour  s'é- 
chapper et  repasser  en  Angle- 
trrre.  Envoyé  une  seconde  fois  à  ' 
Paris  pour  continuer  d'y  servir 
la  cause  qui  l'employait,  il  ne  put 
échapper  aux  recherches  de  la 
police.  Il  fut  arrêté,  renfermé  au 
Temple,  et  condamné  à  mort; 
mais  le  ministre  Sottin,  dont  il 
devint  ensuite  le  confident,  par- 
vint d'abord  i\  faire  commuer  sa 
peine  en  celle  de  la  déportation, 
et  ensuite  i\  lui  donner  dans  la 
prison  du  Temple^  une  espèce  de 


FRA 


3o5 


surveillance  qui  le  fit  redouter 
des  autres  prisonniers.  Il  avait 
promis  de  lui  rendre  ehli/n-ement 
la  liberté;  mais  il  fut  renvoyé  du 
ministère  avant  d'avoir  reApli 
cet  engagement,  et  M.  François 
resta,  dans  sa  prison  pendant  tout 
le  temps  que. Tadtuinidtration  su- 
périeure de  la  police  fut  succt^s- 
sivement  entre  les  mains  de  MU. 
Dondeaif,  Ouval  et  Bourguignon. 
Lorsque. après  l'abolition  du  gou- 
vernement directorial ,  Fouché 
'fui  fait  ministre  de  la  police  gé- 
dArtfle^iLjientit combien  M.  Fran- 
ç<ds  pôahralt.lui  Hre  utile;  il  le 
fit  mettre  en  Kberié.  et  lui  confia 
la  dîreclioo  eJdctiefdu  bureau  de 
la  police  secrète.  M.  François  a  , 
depuis,coDStamment  occupé  cette 
place. 

FRANÇOIS  DE  NE13FCHA- 
TEAU  (lb  comte  Nicolas),  est 
né  le  17  avril  1700,  non  pas  à 
Lîssot- le -Grand  ou  à  Yrécourt, 
comme  on  l'a  dit ,  mais  en  Lor- 
raine,peDdanl  le  cours  d'un  voya- 
ge que  faisait  sa  mère.  Il  fit  de 
très-bonnes  études  ;  et  comme  le 
nom  de  François  était  très-com- 
mun  dans  le  lieu  qu*il  habitait, 
il  prit,  en  1766,  celui  de  Neuf- 
château,  qu'il  fut  autorisé  i\  gar- 
der en  1777,  par  un  arrêt  du  par- 
lement  de  Nanci.  Il  est  faux 
qu'il  ait  exercé  la  place  de  con- 
trôleur des  actes,  à  Vrécourt  eu 
Bassigny,  comme  le  dit  la  Biogra* 
phie  Michaud.  Ses  humanités  fai- 
tes, il  fit  un  cours  de  droit  et  fut 
reçu  avocat;  mais  n'ayant  pas 
suivi  le  barreau,  il  n'a  jamais  été 
inscrit  sur  le  tableau.  Il  est  donc 
faux  qu'il  en  ait  été  rayé,  comm^ 
il  plaît  aussi  à  la  Biographie  Af/- 
ehaud  de  i'alfirmcr,  eu  donnant  à 


3/>î 


FRA 


cette  radiation  utie  cause  qui  en 
fait    une   double   calomnie.    M. 
François  de  Neufchracau ,  y  est- 
il  dit  9  avait  encouru  cette  dé- 
gradation  en  consentant  à  rrcon- 
iKiitre  i* enfant  naturel  d'un  hom^ 
me  de  la  plus  haute  naissance,   11 
est  du    devoir   de  tout  hounOte 
homme  de  signaler  un  livre  où- 
de  pareils  mensonges  sont  consi- 
gnés. On  y  lit  aussi  que  M.  Fran- 
çois de  Neufchriteau  a  publié  u^ 
ne  histoire  du  droit  commun  de 
Lorraine:  c'est  encore  une  erreur; 
il  n'en    a  jamais  publié   que  le 
prospectus,  l^iais  du  moins  cette 
erri:ur-là  est-elle  innocente,  et  ne 
prouve- t-i*lle  que  contre  Texacti- 
tudi;  du  biographe.  Le  goût  do- 
minant de  M.  François  de  Neuf- 
château  était  celui  de   la  poésie, 
qu^il   cultiva  dès  sa  plus  tendre 
jeunesse.    Il    n*avnît  encore  que 
i5  ans  quand  il  publia  un  recu<Ml 
de  pièces  fugitives. parmi  lesquel- 
les se  trouvaient  des  morceaux 
auxquels  Voltaire  donna  des  élo- 
ges. M.  François  de  Ncufchûteau 
accompagna  M. d'Hennin  Liétard, 
bailli  d'Alsace,  à  Lyon  et  ù  Mar- 
seille ;  il  visita  les  académies  de 
ces  deux  villes  ,    et  fut  admis  au 
nombre  des  membres  qui  les  com- 
posaient.  Après  avoir  été  égale- 
ment admis  aux  académies  de  Di- 
jon et  de  Nanci,   il  se  rendit  à 
Paris,   puis  alla  à  Bordeaux,  où. 
i\  connut  le  président  Dupaty,  a- 
Tec  lequel  il    forma  une  liaison 
întime.RevenuàParis,  il  épousa, 
en   i;'76.  M''*  Dubus,  nièce  de 
Préville,   le  Roscius   du   siècle. 
Celte  union  fut  de  courte  durée, 
son  épouse  mourut  peu  d'années 
après;  c'est  à  celle  époque  qu'il 
ttvait  acheté  une  charge  honora- 


FRA 

Lie,  celle  de  lieutenanNgéncrnl 
pu   présidlal  de   Mirecourt.    £a 
1781,  l'intendant  de  Lorraine  le 
nomma  son  »ubdélég:ué  dans  la 
mOme  ville.  Toujours  passionné 
pour  les  lettres.  Al.  François  de 
Neufchâteau  savait  distribuer  son 
temps  de  manière  qu*en  remplis- 
sant exactement  les-  obligations 
de  ses  charges,  il  trouvait  cepen- 
dant  moyen  de  se  livrer  à  son 
goût  dominant.  14  allait  souvent 
à  Nanci,  et  lisait,  snit  à  Facadé- 
mie,  soit  dans  les  réunions  par- 
ticulières, les  ouvrages  qu'il  avait 
composés.    De  ce  nombre    était 
alors  sa  traduction  en  vers   du 
poëme  de  l'Ariosté,  dont  il  a  don- 
né les  neuf  premiers  chants.  En 
178a,    il    forma    de    nouveaux 
nœuds,  et  prit  pour  épouse  une 
dame  de  Mirecourt,  qui  n*était 
pas  veuve  d'un  chirurgien  ,  quoi- 
qu'il  plaise  à  la  Biographie  /Ui- 
rA(/a/;£  de  TalFirmer.  £n  1782,  M. 
François  de  Neufchâteau  fut  en- 
voyé à  Saint-Domingue  pour  y 
remplir  les  fonctions  de  procu- 
reur-général.  Il   ne  se   remaria 
pas  dans  cette  île,  quoiqu'il  ait 
plu  encore    aux   biographes    de 
i'aflirmer.  Il  n'en  revint  pas  non 
plus  en  très-bon  état ,  comme  il 
leur  plaît  encore  de  le  dire;  car 
le  vai:9seau  qui  le  ramena  en  Eu- 
rope quelques  années  après,ayant 
fait  naufrage  dans  la  traversée  , 
il  perdit  avec  ses  autres    effets 
plusieurs  manuscrits,  parmi  les- 
quels   se  trouve    sa    traduction 
de  Roland  le  furieux^  qu'il  avait 
terminée  et  qu'il  regretta  beau- 
coup.   De  retfMir  à  Paris,   il  eut 
avec  M"**  de  Genlis,  gouvernante 
des    enfans  du   duc   d'Orléans  y 
des  relations  dont  voici  la  cause. 


De.s  ()etites-nit'cr8  de  Racine  lan- 
^ui*^.hîiioiit  dans  la  rnii^ère.  Dans 
le  but  de  U:.-  (irt'r,  Fran^^oia  'do 
[Niiilrlinieim  adressa  i\  Âl"*  de 
(«fiilis,  do  vfi's  dans  h^Aqnels  il 
la  |»i  inii  (rappeler  Tintérôt  du  duo 
d  Orléans  sur  de»  intortunéot)  ai 
rt'cniniiiandables,  an  moins  par 
le  iinni  (|u*tdles  portaient.  La  dé- 
niiirclio  réussit.  Lt.  duc  d*Oi'léanâ 
l(Mir  atuni'da  une  pension.  A  cela 
st*  hnruércni  les  rapport»  de  Neuf- 
«'hnieau  av'cr.  ce  prince.  La  place 
qn'il  occupait  au  cap  Franyaii) , 
place  (|ui  n'était  nas  susceptible 
dVlre  vendue,  pnisqu*eJle  n'était 
jHts  de  nature  t\  Otre  achetéo« 
a^ant  été  suppriun*'e  ,  il  se  livra 
tout  entier  t\  la  culture  des  lettre», 
l'jiiin  arriva  la  révolution.  Les 
principes  (pii  se  nianiliristérent  t\ 
«elle  épo(|ue  étant  très-conibriues 
.1  sa  manière  de  penser,  il  la  servit 
de  tous  hes  moyens,  et  provoqua 
à  Tool,  en  1790,  un  rassemble- 
inenl  qui  l'ut  regardé  connue  sédi- 
tieux, et  i\  la  suite  duquel  il  l'ut  ar- 
rêté par  ordre  du  lieutenant  du  roi. 
NcanmoinsM.de  Bouille  le  fit  près- 
i|ue  aussitôt  remettre  eu  liberté. 
Il  lot  ensuite  nonnné  8uccessiveo 
nient  jufçe-de-piux,  administrateur 
lin  départiiuient  des  Vosges,  et  dé- 
pnlé  il  Tassendilée  législative, dont 
il  l'ut  élu  secrétaire  le  3  octobre 
i7()i«  i;t  président  le  u(i  décem- 
bre. Pendant  tnnte  la  sessif^n,  il  se 
nntntra  constuinnnint  Tami  de  la 
liberté  et  le  soutien  de  la  cause 
piqmlaire.  \U\  i^^u,  il  tut  d*avis 
«pi'afni  d*attHcher  davantage  le 
peuple  an  maintien  du  nouvelor- 
(Ire  de  cbose>,  ou  vendit  les  biens 
ii.itionaux  |)ar  portions  U!«seK  p«i- 
lite^  pour  (pu'  le  pauvre  mêuu'pOt 
.  en   reinire  adjudicataire.  Le  vi\ 

I  .    Vil. 


Fil  A  3o5 

août,  au  moment  où  Tarmée  du 
roi  de  Prusse  a|)prochaitde  Paris, 
voyant  qu*un  grand  nombre  de 
députés  demandaient  des  pasf^e- 
ports  pour  s*éloigner  de  la  capi- 
tale, il  proposa  d'arrôtcr  cet  es- 
prit de  désertion,  et  engagea  les 
membres  de  TassenUdéc  qui  se 
trouvèrent  présens,  de  jurer  <  e 
ne  quitter  leur  poste  qu'après  (a 
réiminn  de  la  convention,  jji  Bio- 
gi'aphin  Mivhuud  allirme  qn*il  ne 
fut  point  élu  à  cette  législature  : 
autre  erreur.  Il  fut  élu  Â  runani- 
mité  par  le  département  des  Vos- 
geS|  mais  il  n'accepta  pas;  c'est 
donc  i\  tort  qu'on  l'a  mis  au  nom- 
bre des  juges  de  LouTs  WL  Dé- 
signé, an  mois  d*octobre,  par  la 
cou  ventioD«miDisfre  de  la  justice, 
il  n'accepta  pas  non  plus  cette 
charge.  Au  mois  d'août  17959  pa- 
rut sa  pièce  intitulée  Pamela,  ou 
la  vertu  récompensée,  dette  comé- 
die,quoique  un  peu  pbilosopbi()uc 
pour  le  temps,  eut  beaucoup  de 
succès;  mais  la  l'action  qui  domi- 
nait alors  trouvant  qu'elle  conte- 
nait des  principes  anti-révolu- 
tionnaires, la  Ûl  rayer  du  répertoi- 
re, et  l'auteur  arrôté  fut  jeté 
en  prison,  ainsi,  que  les  acteurs 
du  Tbéntrc-Franyais  qui  avaient 
reçu  et  joué  sa  pièce.  C'est  pen- 
dant sa  détention  qu'il  composa 
un  Hymne  à  la  Ubcrté^  et  une  Priè- 
re à  i'Jifre  auprOme^  où  il  reju'o- 
dnisit  avec  autant  de  talent  (|ue  de 
courage,  les  principes  pour  les- 
quels il  était  persécuté.  Après  le 
i^thermuior,  Al.  Frauv<dsde  ^euf- 
cbateau  ùit  nomme  d'abord  juge 
au  tribuiuH  de  cassatiim,  et  en- 
suite commissaire  du  gou\erne- 
ment,  dans  le  déparlement  des 
Vosg(',<«.  llreiuplavu  Béin'.'SLccb  uu 


3o6 


FRA 


ministère  de  rintérîetir  upréâ  Je 
98mess>idur(iG  juillet  1797);  et 
entiii,  pnr  suite  de  la  journée  du 
18  fructidor,  il  lut  fidt  membre 
du  directoire  ù  )n  place  de  Carnot, 
soit  par  l^cllet  du  sort,  soit  pour 
toulautre  motll'.  U  »e  participa  au 
pouvoir  suprême  que  jusqu'au  9 
mai  1798,  il  redc%inl,  le  17  juin 
suivant,  ministre  de  riutérieur. 
Il  avait  été  auparavant  envojré  ù 
Seitz,  pour  y  avoir  aveo  le  minis- 
tre autrichien  Cobrntzl,  des  expli- 
cations au  sujet  de  Tinsulte  faite 
au  gouvernenieni  françaiS|dansla 
personne  de  son  ambassadeurqui 
avait  été  expulsé  de  Vienne.  La 
m(»dérHtioii  de  François  de  Neuf- 
château  lui  attira,  pendant  son  se- 
cond ministère,  une  infinité  de 
désagréniens  qui  lui  furent  susci- 
tés par  l«'s hommes  exaltés,  elles 
accusations  qu'il  mérita  sont  le 
plus  incontestable  des  éloges  qu'il 
a  obtenus.  Ennemi  dts  partis  ex- 
trêmes, il  fil,  le  1 5  mars  1 7(>9,  une 
instruction  dans  laquelle  il  s'éle- 
vait en  même  temps,  et  contre 
les  royalistes,  et  contre  les  anar- 
chistes. Cette  instruction  fut  re- 
gardée comme  un  attentat  à  la 
souveraineté  du  peuple,  et  devint 
le  sujet  de  deux  dénonciations, 
l'une  au  conseil  des  cinq-cents, 
parQuirol,  elTaulre,  à  celui  des 
anciens  par  iMarbot.  A  peine  avait- 
il  été  déchargé  de  celle  inculpa- 
tion par  le  zèle  de  Carat,  que 
Carran,  Briot  et  Cénissietix  l'ac- 
cusèrent de  corrompre  l'esprit  pu- 
blic en  faisant  représenter  sur  les 
théâtres  dos  pièces  anti- civiques, 
et  d'employer  mcMue  pour  cet  ef- 
fet les  ionds  qu'il  avait  à  >a  dis- 
posiliou.  Oo  d(»il  cependant  con- 
venir qu'avant  uomme  après  lui, 


FRA 

aucun  ministre  ne  se  montra'  si 
ouvertement  le  protecti^iir  des 
arts  et  des  sciences.  Ce  fui  lui  qui 
donna  l'idée  de  faire  exposer  en 
public  les  produits  de  rindiiMrîe 
française.  En  1798,  il  dirigea  la 
fête  qui  eut  lieu  ùrocrasion  delà 
réception  des  monumeiis  des  arts 
envoyés  d*llalie  par  Bouiipartey 
et  donna  à  celte  fête  toute  la  pum- 
pe  et  la  solennité  possible.  Four 
propager  les  coimais^ances,  il  fit 
acheter  et  transmettre  à  toutes  les 
admîni.-trations  départemt^ntales 
les  livresqu*itregardait  comme  les 
plus  importans,  et  comme  les  plui 
propres  ù  répandre  i'itistfuctioiu 
Kn  1799,  remplacé  au  ministère 
de  rintérieur  par  Quinette,  îl  ne 
remplissait  aucunes  fonctions 
quand  la  révolution  du  18  bru- 
maire vint  changer  la  face  de  la 
France.  Mendiredu  sénat-conser- 
vateur, il  en  fut  d'abord  secrétai- 
re, puis  président  annuel  jusqu'au 
19  mai  1S06.  11  fut  nommé  à  peu 
près  dans  le  même  temps  à  la 
sénalorerie  de  Dijon,  et  reçut 
le  titre  de  graud-officier  de  la  lé- 
gion-d'honneur, et,  a  ans  après, 
celui  de  comte  :  c'est  lui  qui 
salua,  au  nom  du  sénat,  Napo- 
léon monté  sur  le  trône.  Il  féli- 
cita aussi  le  pape,  venu  à  Pa- 
ris exprès  pour  sacrer  le  nouvel 
empereur.  U  publia  ,  ù  roc- 
camion  de  la  victoire  d'Austerlilz, 
une  ode  ;\  Clio,  qu'il  intitula  les 
quatre  Dynasties,  ou  1^ histoire  de 
France.  Il  avait  choisi  pour  épî- 
gra))he  ces  mots:  Quem  virant  aut 
heroa»  Au  mois  de  juillet  1806, 
il  fut  pourvu  de  la  sénatoreric 
de  Bruxelles,  et  quitta  celle  de 
Dijon.  Au  mois  de  novembre  sui- 
vant,  il  fit  partie  de  la  députation 


FHA 

i'hvoyiM;  à  Berlin,  pour  fi'liriter 
N'i|)oli:oii  Mir  se*)  nouvelle.'*  vio- 
loiri't.  (ji*  i'iit  celle  iriAni»  <lé|»u« 
I al  ion  qui  iM[i|)ortu  à  Varii  5^|0 
ilrii|M';in\  l'iih'vrn  n\ix  Prnf«»ienK« 
îivrr,  rr(ii';o,  Trcliarpe,  le  huuMe- 
<;<»l  il  1(;  cordon  dn  fçrarid  Fn'î- 
d<Ti(  :  iroplici'H  rpii  Ion;;  -  teiupA 
(nrml  HiiHjM;iidii-  à  la  voHte  de 
rcj^lisi;  di;s  Invalide».  Depiiin  eet- 
I*' «'-IMirine  jii^'rjn'en  iHi'^i,  Âl.  F'raii- 
roin  di'  Ncni'i'li/ilfMn  i'rnl  uioirin 
orrMijM'!  di;  |ioliti(|(ie  que  de  lunt 
<-<'  qui  rsl  ridatit'à  Tagrieiilture  et 
.lux  liinM<4 ,  liranche  crindustrie 
(pTil  a  [MMncon(i  perfectionnée. 
Il  donna,  !«;  7>  avril,  son  adlié.*iion 
anx  diver^en  n'riolnlionn  que 
\r  scnai  crnt  d<jvoir  prendre , 
cl  aux  diilcrenH  actcA  dn  gonvcr- 
n«'inrnJ  in'oviMoir»'.  (ih.irf;é  de 
poi'h'r  la  parole,  lorsqu'au  uuûi 
de  mai,  nni*  drjMilaliun  de  |.i  ho- 
nrlr  d  .'l^^i('.nltot e  l'nl  adminr  di;- 
v.'iiil  If  roi,  il  [il  lHMin:oii|»  valoir 
il-»  Irivaox  de  ri;lli'  -.ocirlA.  e|  tît 
liiMMfri  i;;i!  :in  inonaifpie  d(?4  i  î 
v'ihnoci  de  îVli'îrnoire^  pnlilié.i 
p. Il*  «Ile  d  in*^  Vr^\v.u'v,  de  i«)  an». 
Il  ip'  t'ni  |ioinl  co'tipri^,  un  nioi^ 
dr  |oin  1^1 '|,  ^ur  la  litlc  de^  pair*»; 
rrpi'od  Mil  le  roi  aci'aieillit  avec 
lioni*'  !•:  rer'iieil  di*.  ««eH  iiMjvreH 
p(M'iiq-u;<4,  qu'il  lut  Mdnii*«  ù  Ini 
jm-i'oler  le  7'i  jnin  iHi."î.  Niipci' 
Ir'Mi ,  iipri'H  'ion  retonr  de  Tile 
d  rhn-,  Tonblia  <'nliërenienL  M. 
\'ï  ;Mii-iii^di<  Nifiii'c|i;1(4;iiii«!<tt  nicfii* 
lor  d»'  raciidrjnie  i'ranç.ii!»e.  Nonn 
4  VMM  dt'  ci'H.ivant  beaneonpd  on* 
vr.i;(i;->daiiHpreHqiii*  Ion**  le'tgi'ore.i 
d<*  liihTalnr»',  el  dirip';s  presque 
tout  viTH  on  hnt  nlile.  Il  a  pnldh';  : 
I  '  l^iH^.Hns  tlirrvHi'H^   in-i'4,  1^05; 

î\ LU fc/tûf 81111 ,  in-i'i,  17OG;  5"  O- 


FRA 


307 


dâ  9ur  irit  partemetiA ,  in-8*,  1 77 1  ; 
4'  Lf  moiê  d'AuguHte,  épUre  à 
Voltaire,  in -H',  177V»  ^.y"  Diêcours 
nur  la  manière  de  lire  len  vers,  in- 
lii,   Parin,   1775;  <>"  Anllwloffie 
mora/a,  in-iO,  178^1;  7"  Heearil 
aalkenlique  den   anvienne»  ordon- 
nances de  Lorraine,  'à  vol.  in-f^", 
17H)  ;  H*  LeM  étuden  du  maf^intrat 
au  cap  Français,  17SO;  *)"  Pam0fa, 
eoiti«!die   eu  5  acten  et  en  v<*r<$, 
in-h*.  iy\)7r,  n^"  Den  aniMiorations 
dont  la  paix  doit  être  l'époque,  iii- 
****»  '7i>7>  *'"  ^^'^  f^nHf^BM,  pr;ëine 
in -8",   1 7', ^J .  'i**  édition.  17Î17; 
l'i"   C luHtitution   des  enfant,    ou 
Conseil»  d*un  pàred  son  flln,  itni- 
léi  des  vcr5  l^tinH  de  Muret,  iii^ 
H",  i7<)8;  i5'  le  Consereateiir,  ou 
recueil X  de  morceaux  clioinn  d'his- 
toire^ de  politique^  de  littéral ure  et 
de  philosoplUi'.,  'a  vcd.  i»i»8'%  iSoo; 
I  V  Tiihleau  des  vues  que  se  pro- 
pose la  politique  anglaise  dan%  tou- 
tes  les  parties  du  monde,   \\\    H*, 
I  ^<o  I  ;    I  V'    ynyui^e   agronomique 
dans  la  sénat  or  cric  de  Dijon,  in-'|*, 
I  Hofî ,  i(î'  Fahlns  et  contes  en  rers, 
.Huivi^  ilvn  poèmes  de  la  Lupiadeel 
de  la  l^ulpcidc^  «j  vid.  in-iii«  »8i/|; 
17*  C  Art  de  multiplier  les  ff raina, 
in<8%    iHir»;    ih"  Lettre  à  U. 
Suard,  sur  la  nouvelle  édition  de  sa 
traduction  de  l'histoire  de  Charges- 
Quint,  et  sur  quelques  oublis  de 
Hubertson,U\'^¥.TVA*i\dn'^  les  Anna" 
tes  encyrlopédiques,  et  tirée  û  purt 
à  100  exein|dairen«  1817;  nue  hl-^ 
pitre  d  M,  k^iennct,  î>l.  Fnineoii 
de  Nenrf'h.lleQii  a  an't.'i  été  l'édU 
(enrde.i  (JEurres  posthumes  deNi- 
nernois ,  'à  vol.  in*^i:«,  1807.  Il  a 
di;  phiH  pnidié,  dun»  la  colli:ction 
den    nicillenrn    onvra^eH   de     la 
lah(<ne  rranrai.He.  imprimée  chez 
F.   pidi)t  9  une  Dissertation  Itu  à 


5io 


FJVA 


le  bonnet  de  docteur.  Après  avoir 
exercé  pendant  quelque  temps 
les  •  fonction!}  poëtorale.s,  il  fut 
nomme  arcberèque  de  Malines, 
le  97  jan>ior  1769, >et  fait  cardî- 
nul  le  i"  juin  177H.  L'empereur 
Joseph  II  y  croulant  opérer  d'uti- 
les réformes  dans  le  Brabant,  or- 
donna ,  en  ly^^*  la  suppression 
des  eommunautén  religieuses. 
L'archevêque  de  Malines  s*j  np- 
posa  avec  tant  de  violence,  qu'il 
fut- mandé  à  Vii;une.  L'empereur 
lui  retira  ses  ordies  et  ses  digni- 
tés; c  était  en  17^9  époque  de 
la  révolte  du  Brahant.  Franken- 
berg  parut  cependant  adoptt  r  Ifs 
principes  de  la  ri'Yolntion  fran- 
çaise; il  annonça  mOme  des  sen- 
timens  de  patriotisme  dans  un 
mandement  qu'il  publia,  it  resta 
à  Malines  après  l'invasion  des 
Français.  Mais  cette  conversion 
ne  fut  pas  de  longue  durée,  car 
retournant  bientôt  aprè^  à  ses  an- 
ciens préjugés,  il  abandonna  la 
cau<«e  de  la  liberté,  et  refusa  de 
prêter  le  serment  exigé  desecclé- 
sia»tiques.  Condamné  ù  In  dépor- 
tation par  le  directoire^  il  parvint 
à  se  sauver  et  à  se  rendre  en 
"Westphalie,  où  il  termina  sa  car- 
rière le  1 1  juin  1804. 

FRANKFORT  (lord,  bàro.x 
Gilmoy),  pair  d'Irlande,  est  issu 
d'une  famille  très-ancienne  de  ce 
royaume  :  fils  aine  de  Redmond 
Moris.  siégeant  au  parlement 
pour  la  ville  âki  Dublin;  il  prit 
le  nom  de  Frankfort  à  Tépoque 
oCi  il  fui  créé  pair.  Il  signala  son 
entrée  an  parlement  on  se  décla- 
rant entière  m  fut  contrair«  à  l'ad- 
ministration de  Ion!  Townshend, 
vi  en  se  montrant  dévoué  à  la  fa- 
mille Ponsonby.  Il  perdit  la  pla- 


FAA 

ce  de  trésorier  de  la  poste  et  cel^ 
le  de  secrétaire -contrôleur  du 
bunrau  des  licences  «  pour  avoir 
appuyé  avec  chaleur  la  proposi- 
tion qui  fut  faite,  à  Tépoque  de  la 
première  maladie  du  roi,  de  nom- 
mer régent  le  prince  de  Galles.  De- 
venu spcrélaîre  du  département  ci- 
vil y  il  ne  garda  cette  place  que 
peu  de  temps,  fut  ensuite  adjoint 
au  conseil  privé  du  roi  et  nom- 
mé commistaire  de  la  trésorerie, 
sous  lord  Campden.  Lord  Frank- 
fort  ne  contribua  pas  peu  à  Pu- 
nion  des  deux  royaumes.  Il  est 
membre  du  club  harmonique  d'Ir- 
lande, et  vice-président  de  la  so- 
ciété de  Dublin. 

FRANKLIN  (Benjamin),  phi- 
losophe et  homme  d'état,  naquit 
à  Boston,  le  17  janvier  1706.  Sud 
père,  natif  d'Angleterre,  et  fa- 
bricant de  savon  et  de  chandelles 
dans  cette  ville,  l'envoya,  à  Tâge 
do  8  ans,  à  l'école;  mais  a  ans  a- 
prés  il  le  retira  pour  s'en  faire  ai- 
der dans  sa  profession.  A  13  an<^. 
Benjamin  fut  mis  en  apprentissa- 
ge chos  son  frère,  James,  qui  é- 
tait  imprimeur.  Il  y  fit  de  grands 
progrès,  et  ayant  un  goût  décidé 
pour  les  livres  et  pour  Tinstruc- 
tion  ,  il  consacrait  tout  son  loisir 
et  une  grande  partie  de  la  nuit  A 
la  lecture  et  à  l'étude.  Il  de- 
vint bientôt  si  habile  dans  Tari 
de  raisonner,  qu'il  embarrassa 
plus  d'une  fois  des  personnes 
très- instruites.  Dès  1721,  son 
frère  commença  à  imprimer  le 
Journal  de  la  Nouvelle- Angleterre 
(The  New- Ëngland  Courant). 
C'était  la  troisième  gaxette  qui 
paraissait  en  Amérique.  Le  jeune 
Franklin  y  fournit  divers  articles 
qui  furent  si  bien  accueillis^qu'ils 


(V/ai/f/i    (/f,r   JC/a/,r-//ni,r. 


FRA 

Tencou ragèrent  à  continuer  ses 
travaux  littéraires.  Pour  amélio- 
rer son  style,  il  voulut  imiter  le 
Spectateur    d*Adisson  5    et   voici 
comment  il  s'y  prit.  Il  faisait  Tex- 
trait  d'une  feuille  ;  et  quelques 
jours  après,  quand  U avait  tout*» 
iWl'ait  oublié  les  expressions •  de 
Tauteur,  il  cherchait  ù  rétablir  le 
texte  original.  Par  ce  moyen  9  il 
apercevait  ses  fautes ^  et  sentait 
la  nécessité  de  bien  connaître  la 
synonymie  des  mots.  'lia  lecture 
des  poètes  contribua   beaucoup 
au.^si  à  lui  donner  la  facilité  et  la 
variété  de  Texpression;  A  cette 
première  époque  de  sa  vie  9  la 
lecture  des  écrits  philosophiques 
de  Shaftshury  et  de  Collinsen* 
fit  un  sceptique  9    et  il  se  pas-» 
sionna  pour  les  disputes  sur  les 
matières  de  religion.  Cette  cir* 
constance  Tayant  fait  prendre  en 
aversion  pqr  les  dévotS9  il  se  dé- 
termina à  quitter  Boston,  el  il 
partit  pour  New- York.  N'y  trou» 
vaut  pus  d'emploi  9  il  poursuivit 
sa  route  pour  Philadelphie  9  où  il: 
entra  sans  ami,  et  arec  uo  seul 
dollar  dans  sa  poche.  Il  fut  oc- 
cupé par  M.  Keîmer,  Imprimeur* 
Le  gouverneur,  William  Kelt4 
ayant  appris  que  Fraoklia  était 
un  jeune  homme  dont  les  taleDB 
donnaient  beaucoup  d'espérance^ 
lui  fit  un  hein  accoeil  9  Tenga- 
gea  à  former  uo  établissement  ^ 
et  à  partir  pour  Londres 9  afin  de 
se  prociirer  le  matériel  d^une  in»- 
primerie^  en  lui  promettant  se 
pecommnndatioii.  Mais  le  gouvefw 
neur  ayant  manqué  à' sa  parole» 
Franklin  arriva  sans  resso«irce  k 
Londres  9  en  1724  9  et  fui  obligé 
de  •chercher  de  remploi  comme 
enrrier  imprimeur.  Ujpéeuiave^ 


FRA 


Su 


une  extrême  économicjépargnant 

ftresqùe  tout  ce()u'ii  gegoalt.  Ce 
ùt  alors  qu'il  publia  sa  dissertai 
tion  sur  la  Liberté  et  sur  /a  Néceê" 
sitéf'où  pur- un  relâchement-de, 
principes  que  l'injustice  deslioi&% 
mes  avait  «ans  doute  produit  daoi^ 
ce  jeune  cœur,  il  prèleûdit  que  fo 
verlu  et  le  vice  n'étaient  que  de 
vaines  distinctions.  De  retour  A 
Philadelphie,  vers  la  fin  de  1726,* 
il  devint  nrote  chez  M«.  Keimeri 
poiir  qui  il  îbndit  des  caractères  ^ 
grava-divers  ornemens9  et  fit  du 
noir  d'imprimerie.  Bientôt  li^eon^^ 
tracta aveorU.  Meredilk  une.^o«r 
oiétéf  qui  fut  dissoute  en  17^ 
Il  acheta  alors  ie  M.  Keimer  uii 
mauvais  journal»  qu'il,  sut  faire 
prospérer  par  d'excellens  princi-. 
•pes  et  par  un  style-piquant.  Mais^ 
malgré  toute  son  industrie  et  son 
économie»  il  ne  tarda  pas  à  À-r 
prouver  de  ia  g(^ne  dans  son  éta« 
blissement 9  et  il  fut  recouru  fort 
à  propos  par  ¥^illiamColeman*ei 
Robert  Grâce.  Indépendammeol 
deson  lmprlmerie9ilouTritencore 
une  petite  boutique  de  papetiefht 
Uaisc  le  train  des  afikires  o'étei* 
gntt  point  en  iylle  goût  des-let* 
très  et  des  sciences.  :ll  forma  uii 
club 9.  qu'il  appela  la  cabale* {yiuu 
ta  )90oroposé  des  hommes  d«:  mA* 
rite  qu*ii  connaissait.  Def  ques^ 
tiens  de  morale»  de- politique  o« 
de  philosophiey.  étaient  disicttièefi 
tous  les  vendredis  au  soir»  èl  cMÛ 
joithution  subsista  près  de  4^ 
an«#- Comme  h$s  livrea  y  ètaiehi 
souvent  ci  tés  >  et-  que  les  mcnv 
bres  du  club  y  'apportaient  lea 
leur^  pour,  leur  Avantage  mutuoly 
il  conçut  le  plan  d'une  bi4>liothéT 
que  ptiblique^  qui -^'exécuta  en 
1731.:  ÈaîJjS2  p4i  publie  VÀinà^ 


s..' 


I       • 


r^i!  i:;a 

/  ;i7i  'lu  h-tih-^wni''  lin  hnrrt  ^  Vo<^\ 
lîiLliiiii"  Aliii.iu  H  11  ,.  (|:ii  liittn- 
rklii  fJt'  maxime^  dt*  lin^ulite.  <Ie 
teiiij'rr.iin  r  •  li  iiMli:>trie  1 1  d'iii- 
lc{;iilr.  ^a  rt'*pijlaliv>ii  i  tjil  'i 
gr<iii(]tf  qn'il  en  vt.-n(i'fit  lo.tioo 
par  an.  i  l  il  \v.  rj'uitiniia  [iriid.tnl 
25  aii>.  Se-  in.i.\imr*  t'ireiil  w- 
curiliie>  (Jan-*  le  deinit-r  alriia- 
nach ,  ^-oii-  le  titre  du  Chemin  f/»- 
la  rithe^sc  (Thi;  W  ay  lo  Wcallli), 
dont  il  V  eut  pluoiciirà  édition^. 
En  i^^ti,  il  fut  fioiiiiiH'  ?ei:n  tai- 
re de  rjos-einlilie  jrriHTjle  de 
IN'ii.-vIv.iiii»',  »-l  eu  I -."7,  maître- 
de-p'jsir  de  rh:l.nJ«*lpliie.  \  ers  le 
mènie  liru;-,  il  y  l'I  ililil  un  cnrp'i 
de  |i"!ii|  il  v  .  ri  V  fimd.i  liii-iitût  a- 
pri"»  uiK  t-<iiiMtai:ine  il'a'^'^iMMm  e 
contre;  \v<  in(«r;ijir>4.  I,e-  t'uinfir- 
re.*  df  I.i  P'-n-ylviinir  .•i\  ;iut  «'ir 
mena'é*'-  tu  ijii»  «t  Ir-  ertMrt«» 
poufse  jU'iii'urfT  uhi'  uitiire  avaut 
échoué,  il  prnpo-».»  iiut-  ^«Mi^friji- 
lion  vuloul.iire  pour  la  dét'iMi-e 
delà  |UMviure«  et  ilohtiutru  ))eu 
de  tcinp*  10. oo')  -iïualuie-.  \\\\ 
1-/1-,  il  fut  nommé  irieruhre!  de 
Ta-i-emMéi*,  et  re-^la  m  au*  dans 
celle  plaee.  Sa  pré-euee  était  re- 
manié*' mmiue  iudi'>peu'<al>le  «lans 
Ifuile*-  II'."*  di-i;u'«''i'ui>  iinportîin- 
te;:.  Ilpailiiit  rarement  et  ne  dé- 
ployait jamais  aucune  éliMpience: 
mais  pnr  une  -«'ule  ob^ervalirin 
il  délei  minait  'Ouveut  le  ^ort  d'u- 
ne que:îti<in.  11  prit  une  part  ac- 
tive dan- le-  lunfruc*  di-putes  en- 
tre le>  prnpiiétaires  et  les  prou- 
yerneurs,  et  y  iléploya  un  grand 
caractère  de  liberté.  Il  fil  pen- 
dant nombre  d'années  un  cours 
d'expériences  électrique-^,  dont  il 
publia  le  déloil;  une  priunle  dé- 
couverte en  tul  le  résultat  :  c'est 
l'identité  du  fluide  électrique  a- 


KRA 

\ec  la  fMudre ,  qu'il  découTrit  en 
17 '12.  H  attacha  une  poîiilede  fer 
a  la  ti^L-  droitf  d*ijn  cerf- volant: 
Il  I  01  de  t-tait  de  chanvre  9  ezcep* 
té  la  partie  avec  laquelle  il  le  te- 
nait à  la  main,  et  qui  était  de  «oie; 
une  rlef  était  liée  la  où  se  termi- 
nait la  COI  de  de  chanvre.  A  rap- 
proche  d'un    (iragre    il    éleva   ce 
reil-vidant.  un  nuage  passades- 
^n« .  et  comme  aucun  bîgne  d'é- 
It  «tricilé  ne  parai«<iait  ,    il    com- 
me nra  il  à  d<'<e«pérer;  miiî»  ayant 
rmiarqué  que  l«-s  brins    détachés 
dr  la  rorde  «e  mtuivaieiit  ^onduin 
vw  li;;iif  droite  ,  il   présenta  5on 
iloi^t  a  l.i  (  Ifrf.  et  reçut  une  forte 
éiiLc^-lle.  I.e  -uccrs  de  cette  ex- 
périence    établit    complètement 
sa  tbrprie;  et  ru<«a<j^e  piMlif|ue  de 
rette    drcouverle  qui  a.'<àiire    le» 
niiti*fiii«<  contre  la  foudre  par  de< 
ronilucteurs .   est  duà.*?!    répandu 
en  Kurnpe  qu'en  Amérique.  Celte 
dt-rou  verte  -i  précieuse  pour  l'hu- 
nicinité,  et  la  part  honorable  que 
FVanklin  prit  constamment  ,  soit 
à  l.i  di'frn-e  de  sa  patrî«?,  soit  au 
triomphe  de  la  liberté,  liri  méri- 
tèrent à  jn^te  titre  celte  belle  de- 
vint* mi^e  au  bas  de  son  portrait  : 
Eripuit  fuimnt  rwlo,  scepfrumqtte 
hraiifii.^  (  il  arrach:i  la  foudre  au 
ciel   et  le   ^cepire  aux   tyrans  ). 
Kn  i^.VUI  fui  nommé  maitre-de- 
pii^te-général ,  député  des  colo- 
nies britannique^;  et  dan^  la  mê- 
me année,  1  académie  de  Phila- 
delphie ,  qu'il  avait  projetée,  tut 
établie.  Ln    1754  «  il  fut   un  des 
commissaires  qui   cng^açèrent  le 
c«»ng^rès  à  chercher  les  meilleunt 
moyens  de  défendre  le  pays  con- 
tre la  France.  11  dressa  un  plan 
d'union  pour  la  défense  et  le  gou- 
vernement général,  qui  fut  adop* 


FRA 

té  par  le  congrès  ;  maiA  ce  plan 
lut  If  jeté  en  Angleterre,  parce 
qu'il  donnait  trop  de  pouvoir  aux 
reprôsentaus  du  peuple,  cl  il  tut 
rejeté  par  les  assemblées  des  co- 
lonies, parce  qu'il  donnait  trop 
d(*  pouvoir  au  président-général. 
Aprè>  la  défaite  de  Braddouck , 
Frauklin  fut  nommé  colonel  d'un 
régiment,  (^l  il  se  rendit  aux  fron- 
tières ,  où  il  balit  une  forteresse. 
En  17^7,  il  fut  envoyé  en  An- 
gleterre comme  agent  de  Pensyl- 
vanie;  et  pend.mt  qu'il  y  rési- 
dait, il  fut  nommé  agent  de  Mas- 
sachussels  ,  de  Maryland  et  de 
Géorgi»?.  Il  reçut  alors  la  récom- 
pense de  sou  mérite  philosophi- 
que :  il  fut  nommé  membre  de  la 
société  royale,  et  honoré  du  gra- 
de de  docteur  en  lois,  des  univer- 
sités de  Saint -André,  d'Edim- 
))onrg  et  d  Oxford;  enfin  sa  cor- 
lesp'jndanoe  fut  recherchée  des 
plus  grands  philosophes  de  TIùi- 
rop(;.  Fendant  son  séjour  en  An- 
gleterre, il  publia  une  Brochure 
où  il  fit  voir  les  avantages  qui  ré- 
sulteraient de  la  conquête  du  Ca- 
nada, et  il  inventa  cet  instrument 
ingénieux  qu'il  appela  harmonica. 
J)e  retour  A  Philadelphie  en  176a, 
il  reprit  sa  placedans  l'assemblée; 
mais  en  17O4,  il  fut  encore  en- 
voyé à  Londres  pour  les  intérêts 
d(;  son  j>ays.  En  17(^(5,  ayant  été 
appelé  à  la  barre  de  la  chambre 
des  commuties,  il  développa  des 
connaissances  qui  lui  acquirent 
autant  de  réputation  dans  la  po- 
litique, qu'il  en  avait  déjà  dans 
la  philosophie  naturelle.  La  mê- 
me année  et  la  suivante,  ayant 
voyagé  en  Hollande,  en  Allema- 
gne et  en  France,  il  se  lia  avec 
la  plupart  des  littérateurs  euro- 


FUA 


Z)\7i 


péens.  En  177^,  il  revint  en  A- 
mérique,  et  dès  le  lendemain  il 
fut  élu  membre  du  congrès.  Il  fut 
envoyé  au  camp  de  Boston,  et  au 
Canada,  pour  persuader  aux  ha- 
bitaus  de  se  réunir  aux  colons  an- 
glais ;  mais  il  échoua  dans  cette 
mission.  Dans  la  discussion  de  la 
grande  question  de  Tindépendan- 
ce,  Franklin  se  prononça  ferme- 
ment en  faveur  de  celte  mesure. 
Il  fut,  dans  la  môme  année,  nom- 
mé président  de  la  convention  qui 
s'assembla  «^  Philadelphie,  pour 
donner  une  nouvelle  constitutioa 
ùla  Pensylvanie.  A  la  fin  de  1776, 
il  fut  envoyé  en  France  pour  né- 
gocier, de  concert  avec  MiVl.  Ar- 
thur Lee  et  Pilas  Deane.  Il  eut 
beaucoup  d  influence  sur  le  traité 
d'alli'jnre  et  de  commerce  qui  fut 
signé  le  (y  février  1778»  et  con- 
clut ensuite  un  traité  d'amitié  et 
de  commerce  avec  la  Suède;  ce 
fut  avec  M  U,  Adams,  Jayet  Lau- 
rens  ,  qu  il  signa  les  articles  pro- 
visf)ires  de  la  paix,  le  5o  novem- 
bre i78'2,  et  le  traité  définitif,  le 
5o  septembre  1785.  Pendant  qu'il 
était  en  France,  il  fut  nommé  un 
des  commi<*saires  chargés  d'exa- 
miner le  magnétisme  animal  de 
Mesmer.  Voulant  retourner  dans 
sa  patrie,  il  demanda  son  rappel; 
et  Â  Tarrivée  de  son  successeur, 
M.  JelTerson ,  il  partit  aussitôt 
pour  Philadelphie ,  où  il  débar- 
qua en  septembre  178;).  II  y  lut 
reçu  aux  applaudissemens  uni- 
versels ,  et  fut  bientôt  nommé 
président  du  suprême  conseil  exé- 
cutif. En  1787,  Franklin  fut  dé- 
puté Â  la  grande  convention,  qui 
lit  la  Cimfrtitution  des  États-Unis. 
Quoique  plusieurs  des  articles 
qui  la  composaient  ne  lui  plus- 


OÏLl 


FRA 


sent  pas  entièrement,  il  In  «i^a 
cependant  par  simuur  de  l'union. 
Dans  la  même  année,  il  Inlnfim- 
mé  le  premier  président  des  deux 
excellente.^  A(»riété.s  (\u\  furent  c- 
tablies  à,  Philadelphie  ponr  i^ou- 
lager  la  misère  des  prisons  pu- 
bliques* et  pour  provoquer  Ta- 
bolitîou   de  Tesclava^e.  Ln  mé- 
moire  de  cette  dernière  société 
au   congrès  donna  orca^'ion  ù  des 
débats,  où  Ton  chercha  à  justi- 
fier le  trafic  des  esclaves.  En  con- 
séquence,   le   dorteur   Franklin 
publia  ,  dans  la  Gazette  fédérale  , 
du  25  mars  ijBg,  un  article  si- 
gné Historirus,  contenant  un  pré- 
tendu discours  prononcé  dans  le 
divan  d'Aljçer,    en    1687,  contre 
la  pétition   d  une   secte    appelée 
erika    ou  le^  puristes  ,  pour  l'a- 
bolition de  la  piraterie  et  de  Tes- 
clava«(e.   Le<*  arguuiens  pressans 
de  M.  Jakson.  de  Géorjrie.  ent'a- 
Teur  de  la  traite  des  AlVifains,  y  é- 
taient  dcveloppé^  avec  aut  mt  de 
force  pour  ju^lifier  la  prise  et  l'cs- 
clavaj;*;  de?  Eurnpéens.  En  17HS, 
Franklin  sentant  approehcr  le  ter- 
me de  sa  carrière,  renonça  en- 
tièrement à  la  vie  publicpie.  Il  a- 
Tait  été  afïligé   d'une  complica- 
tion de  maux  pendant  im  certain 
nombre  (fannées,  et  la  dernière 
il   fut  lout-à-fait  retenu  dans  son 
lit.  Il  mourut  le  17  avril  1790, 
dans  la  88"'  année  de  son  âge.  Sa 
mort  fui  pleurée  dans  les  deux 
mondes;   elle  causa  une  grande 
consternation   en  Amérique  ;    le 
peuple,    le  congre*  et  toutes  les 
autorités  des  États-Unis  rendirent 
à  sa  mémoire  des  honneurs  aussi 
sincères  que  solennels,  et  rassem- 
blée nationale  de  France  décréta 
un  deuil  public  pour  la  pertede  ce 


FEA 

philanthrope  si  recommandabk. 
Voi«.i  répilaphe  qu'il  avait  faite 
ponr  lui-même  qnelqueai  années'*- 
vaut  ^a  mort  :•  Lectirp»  de  Briija- 
»  min  Franklin,  imprimeur.  Km- 
«blable  û  la  couTerlured^uu  vieux 

•  livre  dont  l'iatérieur  es^t  déchiré, 
«et  dépouillée  de  son  titre  et  de 

•  sa  dorure,  gît  ici  servant  de  pfi- 

•  ture  aux  vers.  Hais  le  lÎTre  oe 
«sera  pas  perdu,  car  il  paraîtra 
«encore  une  fois«  à  ce  qu*il  pense, 
«dans    une  édition    nouTeJle  et 
«plus  belle,  corrigée  et  améliorée 
»par  Tautenr.  »  Quoiqu'il  expri- 
mât ainsi  son  espérance  d*une  vie 
future,  il  ne  parait  point  par  ses 
mémoires  que  cette  espérance  fôt 
fondée  sur  la  médiation  de  Jésus- 
Christ.   On  a  même  pensé  qu'il 
n'était  pas»  éloigné  de   Pincrédu- 
lité.    Cependant   l'anecdote  sui- 
Tante  semble  prouver  que  dans 
sa  Tieilless«  il  ne  rejetait  pas  ab- 
solument les  saintes  Ecritures.  Un 
jeune  homme  ridiculisant  un  jour 
la  religion   comme    un    préjugé 
vulgaire  ,  en  appelait  à  Franklin^ 
dont  il   attendait   l'approbatino. 
ff  Jeune  honiine,dit  le  philosophe 
»avec  force,   le  meilleur  est  de 
«croire.  »  Le  président  Sliles  lui 
adressa  une  lettre  datée  du   a8 
janvier    1790  ,  dans    laquelle    il 
exprimait  le  désir  de  connaître  ses 
sentimens    sur  le  christianisme. 
«  Vous  savez,  monsieur*  lui  di- 
«sait-il,  que  je  suis  chrétien,  et 
«  que  je  voudrais  voir  dans  le  ciel 
u  tous  ceux  qui  le  furent  comme 
«moi  malgré  mes  imperfections. 
«Bien  que  je  connaisse  beaucoup 
«  le  docteur  Franklin,  )e  n'ai  au* 
«cune  idée  de  ses  senttmena  reli* 
«gieux.  Je  désiriu?(Uittaitre  Topi* 
«  niom  de  mon  respectable  ami  sur 


VÏW  FRA                  ritr» 

•)  JiVsimdr  NAKarctIt.  Ilnerisgardii-  «  God  and  liherty!  (Dîeit  et  In  li- 
"r;i  |>a><r;i;(t(Ml<;riiaiMl(M;rMiiiiHi  une  nbert/tl)  c'e!*t  hi  deviiu  (jui  r.oii- 
•>  iin|M!i-iiri«?ii(r(!  on  comme  uri«  ni-  n  vii'nt  au  pdit-fil.H  île  Praiikliti.  • 
»rU)A{v  iiidincrèliï  <]<;  la  part  iriiri  Franklin ar(|iiilcoinmr  philosophe 
"lioinrrM;  qui,  flcpnin  pliiHlenrM  unt!  n'^putation  hrillanh'  cl  hicn 
"}iini(*i!M,  n*a  rnHDc  iraiirif^r,  rrcK-  iiuîrit«5f!,car.Ha  philoHOphic-prati- 
"linirr  f;i  (1  honorer  nen  lalenM  lit-  qni'Hemhla  tonjourf»  etiiprciff^écde 
>  icniiri'i.  Si  je  ilemnnih;  trop,  rontrlbueraii  liien'AtnMliïHenHcm- 
'Xlnr,  ma  (Icmaiidis  Hoit  regardée  blàblei^.lCn  ftocirt/;.  iléliit  Hcnleii- 
•xomirM!  niillc,  et  qu'il  \\v\\  Hoil  tieux  et  peu  rommiiniralii';  il  ai- 

•  phiH  qucHtiori.»  Le  doeteur  Fran-  mait  mieux  é<M)(iter  que  de  par- 
Kliii  n'*;iondil,  le  <)  mar», quelque»  1er  lui-milme.  Il  craif^uait  dVtre 
^nnaiiif'H  Meiilrmeut  avant  un  interrompu,  et  rilait  Houvenl  In 
riKirt:  ".le  ne  prcurlt  point  votre  coutume  dfv<«  Indienn,  qui  ^ai-denl 
nciirioHiti:  en  mauvai^i*  part^  et  je  toujours  It:  Hilenre  pendant  quel- 
>it.'i<  h«!rai  dr  la  HafHiaire  en  peu  f|ue  tem|>.H  avant  de  répondre  a 
»<lr  MiotH.  (^uani  à  JéftUH  de  Na-  une  qiie«ition.  Pttndant  ipi  il  ré.Hi- 
ozanilt,  Hur  qui  vouH  demandez  d.i  en  France  comme  mininire  de 
Apatticiili^rrment  mon  opinion»  Monpayt«,  on  prt^tendil  qiTil  était 
rt  j<;  jtiMisc  que  HOU  nystéme  de  mo-  un  peu  l'uivré  par  len  applaudi»* 
HT.dc  ft   i\v.  religion,   e(»mme  il  p«emenM  nombreux  (pril  rccrvait^ 

rions  le»  a  laJM.séH,  »ont  le»  mell*  el  qiTil  était  trop  diHpo**é  à  adtqi- 

"h'iirs  qii*il  y  ail,  et  qu*il  y  aura  ter  le»  manière»  franç.iiHi'.H.riMi  de 

n  probablement    jamai».    Main    je  lemp»apré»  »a  morl«»on  prlit-fil» 

xTaios  qn*ilH  rraientété  corrom-  alla  en  Angleterre  pour  l'aire  pa- 

"pM*^  par  quelque»  changemen»;  raître  la  colleetion  cfHuplète  de 

.>i'l  avec  la  |>liipart  de»  pre»byté*  »cj»  cjouvn!»»,  avec  »a  vii^  donnée 

nrierr^  (T Angleterre,  j*ni  de»  don-  par  lui-même  en  17*57,  et  c(Hiti- 

•  les  rpiant  à  sa  divinité.  >»  Il  n*e»t  nuée  par  un  de  »e»  de»cendanH; 
p.i-  inutile  ue  i'iiire  ob»erver«  »i  mai»  Inule  d*encouragement  le» 
ii(Hi<4  vu  croyon.H  le  docteur  Prie»t-  mnnu»eril»  étaient  renié»  inédit». 
ley  ,  (pie  Franklin  trétait  pa»  H»  ont  été  récemment  livré»  à 
r\'.\v{  v\\  appréciant  le»  »enti-  rimpre»»iNiL  l^e  docteur  Franklin 
mens  de  la  majorité  de»  pre»by->  avait  publié  »e»  Kifffr'rifinrrH  rt  »e» 
lérieriH  anglain.  F^e  docteur  Frun-  ohnêroationn  Hur  i^^lertrirità,  Tai- 
iJin  lai»sa  un  filn,  William  Fran-  te»  à  Philadelphie  en  i^^l};  »e» 
kliii,  gmiverneur  fie  New-.ler»ey,  Nonvclhn  rxfu'rienrcs  ^  en  i^Ti'i; 
f.îM'.  royalirtte,  et  une  fille,  qui  é-  une  yiie  lUnlorujuf  iln  lu  muxlila- 
pous.i  M.  William-Sache,  mar-  titm  f,l  du  f^oiuwrtu'mcnt  de  PcnHyl- 
«  hand  a  l*hil'id<'lpliie.  LorMqnc  mnie,  en  lyfïfj;  dnfrr^f  df.  ta 
Voll;iire  vint  en  1778*1  PariH,<H)  (iraiidf'liri'tttfinr.connidrvi^ purrup- 
il  tir)iiva  le  triomphe  et  la  mort,  port  à  xrn  colotiu's  ^  en  17110:  se» 
Franklin  lui  pré»enta  »on  petit-  K^rpi^r'mnrvH.  avec  de««  notcH  i-x- 
nK«  )MHir  qui  il  lui  demanda  »abo-  plicative»,  et  de»  lettre*»  et  ui:lre» 
iiédiriion.  l<ephilo»ophe  tran^ni»  pièce»  mir  de»  |iijet»  ]diilo.r(qdii-- 
l.i  donna  àcet  eur.uily  en  »*écrlant:  que»,  en  ijOy;  de»  PUvcti  politi" 


,9  lit 


ruA 


qut»  et  p/iiiosopfii/fuf»,  ♦•"  '770»  ** 
dicern  !di- moire  »  chiii»  le*.  Transtir' 
lions  de  la  Aorielr  pitiln^'phiqti" 
d' Amrrique.  Deux  \oliiiiic4  «le  «c» 
Exsaix,  avec  «a  /'#>,  dfinnée  par 
lui  en  17^)0,  furent  (»iilili(:«  cri  An- 
!;l(;terrc  en  1702*  Enfin  une  ro!- 
Irction  «le  Ae«oiivra{^r>  fnl  pulilire 
ù  Loniiriïs,  en  18116,  .fcou<>  le  tilrc 
A'CEuvreM  complètent  phiiosophi- 
que»,  politiques  et  tnorales  du  doc- 
teur Franklin ,  pour  la  première 
fois  recueillies  et  mises  en  ordre, 
arec  un  AJèmoire  de  l'auteur,  o  vol. 
in -.S". 

FiUNKLIN  (Wilium),  m*m- 
lirc  de  l«i  socit'te  a>ialiqiie  •  a  |>as- 
Ac  une  {grande  partit*  du  «ni:  exis- 
tence dant  rinde,  an  servie*;  de 
la  compagnie  ,  et  dan^j  h*  iç)*'  ré- 
giment d'inl'anteried 'Indiens  dnnt 
il  «:tait  capitaine.  On  a  de  lui  les 
ouvrages  .suivant  :  i"*  Observations 
faites  pendant  un  voyuf^e  du  Denga^ 
le,  en  Perse,  en  17KG  et  1787, 
in-8".  1 790;  3"  Les  amours  de  Ca- 
marupa  et  Camalata,  tradnit.s  du 
persan,  in-8",  i7<)5;  7%" Histoire 
du  rè^ne  de  Sliuli'Aulum,  in-4", 
'7î>^i  'V  Remarques  sur  la  plaine 
de  Troie,  faites  pendant  une  excur- 
sion, en  i7()<),  in-/|%  i8(in;  ^i^"*  Mé- 
moires militaires  de  M.  George 
Thomas,  qui,  par  des  talens  extra- 
ordinaires,  et  un  esprit  entrepre- 
nant, s'éleva  d*  une  condition  ohscu- 
rc  au  rang  de  général  au  service  des 
puissances  du  norc^oiiesl  de  1* In- 
de, (ialcnta,  in-.V'«  rriinpriniés  i\ 
r.ondres,  in-H",  iHofi;  6*  Traités 
politiques,  géographiques  et  com- 
merciaux ,  sur  les  souverainetés 
d*  Ava  et  de  la  partie  nord^ouest 
de  rjndostan,  iri-8",  1811. 

F  R  A  N  O  VV.J^  F.rciK  -  Messi- 
«;Kor^  Icniuie),  rKupiit  à  lion.s-lc« 


FRA 

Sanlnier,  en  1780.  Elle  «rail  an- 
noncé dés  sa  plu«  grande  jeunet- 
>e  lieauronp  de  goût  pwor  la  poé- 
sie et  pour  la  peintiirv.  Elle  cul- 
tÎTa  l'un  et  TaHlie  de  oes  arti 
avec  9uccè:(;  mais  une  maladie 
de  «'oniioinptiony  dont  elle  fut  at- 
tf.inte  à  Và(;eâe  ao  ans»  et  qui  la 
ravit  à  sa  famille  à  Tâge  de  aa, 
ne  lui  permit  paLfi  d*acquérir  la 
c'êl<:brilé  que  lui  promettaient  ses 
premier^*  casais.  Comme  pemlre, 
5e>  sujets  étaient  heureux  ,  ses  fi- 
gilres  pleines  d'expression,  et  son 
des:«ein  pur  et  correct.  Comme 
poète«  elle  a  laissé  des  fragmens 
cl*nn  Essai  sur  les  harmoni&s  de  U 
mélancolie  et  des  aris,  et  un  petit 
p<iëmc  très-estimé  et  ayant  pour 
titre  le  Tombeau  (t Éléonore,  Elle 
avait  épousé  Pierre  Franque, 
peintre  d'histoire  distingué. 

FKANQUËMONT  (le  fuji- 
zECGMEisTBft,  COMTE  de),  général 
du  roi  de  l^urtemberg ,  donna 
dans  toutes  les  occasions  de»  preu- 
ves de  beaucoup  de  courage. Char- 
ge, en  i8i3y  du  commandement 
des  troupes  de  sa  notion  au  ser- 
vice de  la  France  9  il  fut  toujours 
placé  aux  postes  les  plus  péril- 
leux. Après  la  défection  des  \i/ur' 
tember^coisy  il  combattit  contre 
les  Français;  et  au  mois  d^octo- 
brc  iSiG,  il  fut  fait  ministre  de 
la  guerre. 

FRANZ  (JEÀ5-GEoaGBS-Fm£i>&- 
aie),  médecin  et  philosophe  «Ile- 
mand,  naquit  en  1-737  à  Léipsick, 
où  il  mourut  en  1789.  lia  publié 
un  grand  nombre  d*ouyragea  qui 
pour  la  plupart  u'ont  point  paru 
sous  son  nom.  Nous  citerons:  1* 
De  morbis  litteratorum  epidenueis  , 
eorumque  rectâ  sanandorum  ratio» 
ne,  in-/i%  17675  Léipsick;  a«  His- 


Fil  A 

toire  commerciale  de  la  ville  de 
Lripsick^  eu  alleinaiu],  //».,  in-8*, 
177a;  5"  Do  lÀpsiCi  parliu  ieutibus  ac 
pucrprvis  noslris  Icmporibus  minus 
/et /(i fera  dissertation  iil-4%  i?^*^» 
ihid.  ;  i]"  Le  médecin  des  ecclésiasti- 
fjucs,  1  7(m)-  1 770,  iii-8",  Léipsick; 
fï"  Lcnu^dccin  des  voyageurs,  in- 
S%  177/1,  Laugeuâiilza  ;  (>"  A/<^- 
7/*(;//r  A'Mr  l*cducation  physique  des 
en  fans,  in-8",  1775,  Léipàick;  7* 
Lettres  sur  divers  sujets  de  méde^ 
eine,  7)  vol.  in-8*,  177(3,  Luug^eii- 
.Hal/.a.  iM.  Frauz  a  donné  une  édi- 
tion de  V Histoire  naturelle  de  IMi- 
ntî,  10  vol.  in-8",  dernière  édi- 
tion, i7()i,  Léipsick.  Dans  uu  ou- 
vrage imprimé  en  177'i,  il  démon- 
tre combien  est  contraire  à  la 
>ia(ité,  Tusa^e  in\  M)nt  les  Alie- 
maiid.<>  i\v  se  coucher  entre  deux 
lits  de  plume. En  i78(>,il  fui  char- 
gé de  la  rédaction  dcn  Comment 
tarii  de  rehus  in  scienliâ  natto'uli  et 
medieinâ  gesf.is,  iM.  Kranz  a  écrit  sur 
une  inlinité  d'autres  sujets;  il  u 
trailé  de  TinflntMice  de  la  musique 
sur  la  sauté,  des  avanta^çes  et  de 
l'utilité  des  belles-lettres;  il  a  aus- 
si l'ail  plusieurs  traductions. 

l'HAYSSlNOlV^  (Uenis,  ABBb 
i)K,)aumônier  prédicateur  du  roi, 
é\è<|ue  (rilermopolis  [in  partie 
hu,s).  Après  (|(ie  le  concordat  eut 
reodu  aux  prêtres  de  Téglise  ro- 
nMÎiie  la  faculté  de  remplir  publi- 
(pu:u)e!il  leurs  ronclions^plusieurs 
d'eiiireeux  sortirent  del  obscuri- 
l<' dans  laquelle  ila  s'étaient  reufer- 
ujés  iu«»(pralors,  et  s'élevèrent 
c(»iitri  la  philosophie  avec  beau- 
coup lie  zèb^^icen*esiavec  beau- 
roijp  de  talent.  Entre  eux  brillait 
IM.  de  Krays>inou8.  Le»  discours 
rpril  prononça,  sous  le  titre  mo- 
deste dcecn/erenctis,  produisirent 


Fllli 


017 


une  grande  sensation.  La  foule  se 
portait  ;\  Saint- Su Ipice  pourTen- 
tendre;  cl  les  connaisseurs  dans 
ce  genre  le  mirent ,  d'une  voix 
unanime,  i\  la  tête  des  prédica- 
teurs de  l'époque.  A-t-il  dû  ce 
succès  ii  la  nature  des  sujets  qu'il 
traitait,  ou  au  talent  avec  le- 
quel il  les  traitait?  c'est  ce  qu'il 
ne  nous  appartient  pas  de  décider. 
Quoi  qu'il  en  soit,  en  ouvrant 
aux  antres  la  voix  du  salut,  M. 
Frayssinous  s'est  ouvert  la  voie 
de  la  fortune.  Dès  la  création  de 
l'université,  il  y  fut  appelé  com- 
me membre  de  la  Faculté  de  théo- 
logie. U  n'en  devait  pas  rester  là. 
Depuis  la  restauration,  ses  desti- 
nées ont  été  plus  brillantes.  Nom- 
mé successivement  aumônier  et 
prédicateur  du  roi ,  il  a  été  pro- 
mu à  l'épiscopat,  sous  le  titre 
d'évôque  d'ilerinopolis;  et  tout 
récemment  il  vient  de  recevoir  la 
dignité  de  grand-maître  de  l'imi- 
versité,  dignité  rétablie  à  son  oc- 
casion. Toutes  ced  faveurs  s'ex- 
pliquent, mais  il  n'en  est  pas  tout- 
à  fait  ainsi  de  celle  qui  vientd'ou- 
yrir  les  portes  de  Tacadéinie  à  M. 
de  Frayssinous,  dont  la  presse 
n'a  jusqu'à  ce  jour  publié  au- 
cune œuvre  académique;  cette  fa- 
veur-là a  besoin  d'âtre  justifiée. 

FIUt:ClNE(A.L.),  fut  nommé, 
dans  les  commencemens  de  la 
révolution,  président  du  district 
de  Saint- Aignant  ,  département 
de  Loir-et-Cher.  H  fut  ensuite  élu 
député  à  l'assemblée  législative, 
et  devint  membre  de  la  conven- 
tion nationale.  Après  le  9  thermi- 
dor, on  le  chargea  d'une  mission 
dans  la  Belgique  ;  et  à  son  retenir, 
en  1795,  il  parla  contre  Aubry  et 
iVliranda,  et  demanda  qu'ils  fus- 


3i8 


PRÉ 


sciit  nrrMés.  Su  carrière  législa- 
tive finit  avec  lai'oiivciilioii,  mail 
il  l'iit  employé  eti  <|  nlitc  île  coin- 
nii.sitaire  ]»ar  le  directoire-exeni- 
tit*.  M.  Frerine  av.iit  volé  avec  lu 
majorité  (lanH  le  procès  du  roi. 

FllÉDÉKlC  (le  colonel ),  l'ut 
en  quelque  sorte  dè.s  sa  naissan- 
ce voué  à  rinrortuiie.Fil.s  du  mal- 
heureux Théodore*  roi  de  (lorse* 
il  eut  piiur  mère  une  Irlandaise 
de  lu  lamille  de  Liiean,  attachée, 
lorsqu'elle  le  mit  au  jour,  au  .ser- 
vice personnel  de  la  reine  d'LCs- 
pagne.  Il  embrassa  d'abord  la  car- 
rière militaire,  et  eu  i7r>^|,  il  alla 
eu  Angleterre,  où  sa  position  de- 
vint airreu.>e:  dépourvu  de  toutes 
res!?ources,  il  serait  mort  de  mi- 
sère, s'il  ne  se  lût  proc<iré  quelques 
moyens  d'existence  m  donnant 
des  leyoiisdelatiu.il  passa  ensuite 
en  AUemagiK*  et  entra  au  service 
du  duc  de  Wurtemberg,  qui  le 
nomma  colonel,  et  lui  accorda 
même  la  croix  de  Mérite.  Après 
être  retourné  eu  Angleterre  com- 
me agt'itt  de  ce  prince,  il  lut,  en 
i7<)i,  chargé  par  le  prince  de  Gal- 
les de  se  rendre  à  Anvers,  afin  d'y 
négocier  un  emprunt  pour  son 
compte;  mais  le  roi,  instruit  de 
cette  démarche,  Tiruprouva,  et 
Frédéric  ne  retira  de  sa  mis>ion 
que  des  reproches.  A  son  retour 
à  Londres,  il  l'ut  abandonné  par 
celui  qu'il  avait  voulu  servir.  Se 
trouvant  de  nouveau  réduit  à  la 
plus  grande  détresse,  il  prit  la  lé- 
bolution  de  mettre  fin  à  ses  maux  : 
le  r'  février  ir<)r,  il  se  tua  d'un 
coup  de  pistolet  sous  le  portail  tb 
l'abbaye  de  Westminster.  lnvi(da- 
blement  attaché  à  la  iortune  de 
son  père,  partout  il  l'avait  suivi, 
cts'étaiteilbrcéd'aduucii'scsmal- 


FAÉ 

Ueurs.  Il  lui  prodigua  le»  «oin»  l«i 
plus  empre«*^és  jtiH(|ii*à  ae»  de^ 
niersmouiens.  Lecolmiel  Frédéric 
u  publié  «en  17GH,  den  Biémoiru 
pour  .servir  à  l'histoire  de  la  Corsé, 
in-h**;  et  en  1 7ç>8,  utiv  Description 
de  la  Corse^  avec  un  récit  fie  ta  réu- 
nion fie  rc  pays  à  la  couronne  dTAn' 
l^leterreÀw  H'':lepremicr  dece^ou* 
vragcs,  écrit  en  iVançais  et  traduit 
en  anglais,  est  d'un  Style  aîsc  «t 
naturel  y  et  présente  de  Tinté- 
rel. 

FKEDKUIC-AUGIJSTE,  n>i  de 
Saxe,  ills  aîné  de  lélecteur  Fré- 
déric-(ihri>tiant  naquit  le  :ft5  dé- 
cembre 1750;  il  perdit  »iin  pèie 
à  l'ûge  de  1.5  ans  «   et   jusqu'en 
i^f>K,  la  régence  fut   entre  les 
mains  de  Tainé  de  ses  oocJés,  le 
prince  \avier«  sous  la  mauvaise 
administration  duquel  la  Saxe  eut 
beaucoup  à  souffrir.  Ce  paysafoit 
également  été  très-mal  traité  pen* 
dant  la  ^werv^dt  sept  ans,  desoile 
que  les  différentes  parties  du  gou- 
vernement se  trouvaient  dans  un 
état  fâcheux   l'époque  où  le  jeune 
électeur  prit  leh  rênes  de  Tadoii- 
nistratitm.  Cependant,  par  la  sa- 
gesse de  sa  conduite,  sa  stricte 
économie,  et  les  conneils  d'nn 
ministre  doué  de  tuleiis   distin- 
gués, il  parvint  ù  ranimer  le  com- 
merce ,  à  exciter  rindustrie«  et  à 
rendre  au  pupier*moniiaie  entière- 
ment discrédité,  lu  conflance  et 
par  conséquent  sa  valeur.  Frédé- 
ric épousa,  en  i^iit),  la  princesse 
Marie- Amélie-Auguste  «  hceur  du 
roi  de  Bavière.  H  s'occupa  beau- 
coup de  législation.  Ut  fiiire  dei 
chângemeiis  et  îles  luodîfirations 
considérables  au  code  criminel , 
dont  la  sévérité  était  extrême,  et 
en  1770,  il  lit  abolir  la  quèstloDi 


FRÉ 

moyen  inrûiiie  ,  invf iité  par  lu 
barliarie  ,  et  qui  ,  en  faisant  un 
grand  nombre  de  victimes^  n'at- 
teignait jamais  le  but  de  son  ins- 
tiliJtiuii.En  1776,  il  ne  forma  con- 
tre le  prince  un  complot  auquel 
on  [irétendit que  sa  mère  avait  par- 
ticipé, mai.s  qui  fut  découvert  à 
temps  par  le  cabinet  de  Berlin. qui 
en  eut  le  premier  connaissance, 
et  qui  en  iuâtrnisit  Télectcur.  Le 
colonel  Aydolo,  Saxon  d'origine, 
que  Ton  regarda  comme  le  prin- 
cipal agent  de  celte  conspiration, 
fntaii-élé  et  renfermé,  lin  uham- 
bcllan  de  rélecteur,  nommé  Ma- 
rioiini,  lui  donna  dans  cette  cir-* 
con>tance  des  preuves  d'un  zèle 
cl  d'un  dévouement  sans  bornes. 
Ce  prince  ,  trop  faible  pour  se 
mesiner  seul  avec  Tempercur 
d'Autriche  ,  réunit  ses  forces  à 
celles  de  Frédéric  II,  roi  de  Prus- 
se, pour  défendre  et  obtenir  les 
droits  qui  étaient  échus  i\  sa  mère 
par  la  mort  de  Télectcur  de  Ba- 
vière ,  dernier  enfant  mAle  de  sa 
famille  ;  mais  un  traité  signé  à 
Tes(;hen  ,  le  10  mai  1770,  mit 
bientôt  On  ù  la  guerre.  Par  ce 
traité,  il  fut  convenu  que  TAutri- 
che  renoncerait  à  ses  prétentions 
sur  la  Bavière,  et  que  Frédéric- 
Auguste  serait  substitué  à  tous 
les  droits  de  sa  mère.  Cette  suc- 
cession lui  valut  (),ooo,ooo  de 
florins.  Tout  semblait  à  cette  épo- 
que annoncer  de  grands  projets 
de  la  part  de  TAutriche  :  quelques 
émis  voisins  conçurent  des  in- 
(|niéludes  ik  ce  sujet;  et  sur  la  pro- 
position qu*en  fit  Frédéric  H,  il 
se  forma  entre  plusieurs  princes 
niM'  alliance  tendant  uniquement 
ii  (litrclenir  des  forces  sullisantes 
pour  gurantir  leur  neutralité  et 


FRÉ 


319 


tenir  Tcmpereur  d'Allemagne  eu 
échec.  Frédéric,  que  la  position 
et  rintér<^t  de  ses  états  attachaient 
nécessairement  à  la  Prusse  ,  a- 
dhéra  un  des  premiers  à  cette  al- 
liance. Ce  prince  donna  une  gran- 
de preuve  de  sagesse  et  de  modé- 
ration en  refusant,  en  1791^10 
trône  de  Pologne,  qui  lui  fut  of- 
fert au  nom  de  la  nation  entiè- 
re, et  en  préférant  le  bonheur  et 
la  tranquillité  de  son  royaume  & 
réclat  d'un  nouveau  diadème.  A- 
près  la  conférence  de  Pilnitz^oû  se 
trouvèrent  l'empereur  Léopold 
et  le  roi  de  Prusse,  et  à  laquelle 
donna  fieu  la  révolution  françai- 
se, Frédéric  refusa  long-temps  de 
se  réunir  à  la  coalition  qui  fut 
alors  formée  contre  la  Fi'ance  ; 
cependant  ,  comme  prince  de 
l'empire,  il  fut  obligé  de  fournir 
son  contingeqlà  l'armée  des  alliés, 
quand  les  Français  eurent  fait  une 
invasion  dans  les  Pays-Bas  et 
dans  les  provinces  du  Rhin.  Il 
continua  de  participera  la  guerre 
jusqu'en  1796,  époque  où  le  gé- 
néral Jourdan,  après  le  traité  de 
Bâie,  pénétra  dans  la  Franconie; 
il  conclut  alors  avec  ce  général 
un  armistice  ,  et  ses  troupes  ne 
furent  plus  employées  que  pour 
le  maintien  de  sa  neutralité  sur 
les  frontières  méridionales  de  ses 
états.  Ëni8o5i  Frédéric-Auguste« 
qui  avait  été  absolument  éti*anger 
à  la  guerre  entre  la  France  et 
l'Autriche  ,  oe  put  s'opposer  au 
passage  sur  ses  terres  des  troupes 
du  roi  de  Prusse ,  et  fut  môme 
forcé,  l'année  suivante,  à  raison 
de  ses  relations  avec  celte  der- 
nière puissance,  de  fournir  23, ooQ 
hommes  destinés  à  agir  contre 
l'armée  française.  JL'électorat  d» 


320 


FUE 


Saxe  fut  9  après  la  bataille  d'Ié- 
nu  et  celle  j'Awer.*(tae(U ,  occupé 
inililairemcnt  et  par  droit  dp  con- 
quête :  des  réquisitions  y  lïirent 
frappées,  et  rdectcur  n'obtint  la 
fa\enr  de  rester  neutre  qu'en 
payant  une  somme  de  u5, 000,000 
de  francs.  Frédéric,  dons  cette 
occasion,  fil  connaître  toute  sa 
bienfaisance;  car,  pour  soula^^er 
le  peuple,  il  se  rendit  personnel- 
les une  partie  de»  charfçes  qui  lui 
furent  imposées,  et  fil  des  saçiifi- 
ces  qui  semblaient  au-dessus  de 
ses  forces.  En  vtrlu  du  traité  si- 
jjné  à  Posen  le  1  1  décembre,  Té- 
lectoratdeSaxe  l'ut  érigé  en  rnjau- 
ir.c,  et  ce  fut  connue  roi  que  Fré- 
déric-Auguste accéda  à  la  confé- 
dérulion  du  hbin  ;  niais,  tandis 
qu'on  le  couronnail,,  on  taisait  ra- 
ser les  fortifications  de  sa  capita- 
le. Ln  écbange  du  bailli  .^^  de 
Gommern  ,  du  comté  de  Uarbv  et 
d'une  partie  du  comté  de  Mans- 
feld,  il  re^'ut  le  cercle  de  Coll)U'»;et 
après  le  traité  de  '1  ilsitt,  il  fut  am- 
plement dédommagé  de  ses  sacri« 
lices,  par  la  réunion  à  son  royau- 
me des  provinces  méridionales 
enlevées  au  territoire  prussien, 
de  la  nouvelle  Pru>se  orientale  et 
occidentale,  et  Je  la  nouvelle  Si- 
l(;>ic.  Dès  ce  moment,  le  roi  de 
S.'ixe  devenu  Taillé  des  FrcUi^^ais, 
dut  courir  avec  eux  toutes  les 
ihances  de  la  jçuerre,  et  tenir  con- 
linueltcment  à  la  disposition  de 
Napoléon  une  armée  de  '20,000 
hommes.  En  iHo(|  ,  les  Saxons 
MKuUrèrent  beaucoup  de  valeur 
<lans  la  (guérie  <;ntre  la  France  et 
rAulriche;  cependant,  ils  ne  pu- 
rent empêcher  les  ennemis  d'en- 
trer ;\  Dresde.  Frédéric- A njçusle, 
foj  ce  de  s'éloigner  de  ta  capitale. 


YKÈ 

se  retira  à  Francfort,  et  ne  re?ii 
dans  ses  états  qu*après  la  défai 
des  Autrichiens.  Par  le  traité  1 
Vienne  du  14  o::tolire  1809, 
duché  de  Vursovie  et  les  distrû: 
de  l'ancienne  et  de  la  nouvel 
(lalicie,  acquis  par  rAutriche-i 
177J  et  en  i^gO,  furent  doao 
au  royaume  de  Saxe,  qui, dé» loi* 
se  trouva  réunir  un  a8»ex  vas 
territoire.  Le  roi  de  Saxe  fut  c 
nombre  des  princes  membres  i 
la  confédération  du  Rhin,  que  N 
poléon  invita  i\  se  rendre  à  Par 
pour  assister  A  la  f^te  de  rano 
versaire  de  son  couronnemen 
Pendant  son  séjour  dans  la  cap 
taie,  ce  prince  parcourut  les  prit 
cipaux  monunieos,  et  se  mont 
partout  amateur  et  appréciatei 
des  arts.  Au  mois  de  juillet  181: 
Napoléon  partant  pour  son  ezp 
dition  de  Russie,  se  trouva 
Dresde  avec  Tempereur  d*Autt 
che,  le  roi  de  Prusse  et  plusieu 
souverains  de  TAllemagne,  qu 
ses  alliés  alors,  devaient  bienti 
dc\enir  ses  ennemis.  Après  l( 
désastres  de  Moscou,  Napolén 
retrouva  dans  Frédéric  un  ami  1 
dêle,  qui  lui  témoigna  les  mêm* 
égards  que  dans  les  plus  beai 
momens  de  sa  gloire,  et  ne  Vi 
bandonna  pas  dans  ses  plus  grani 
re  vers.  Cependant  les  Russes  vai 
queurs  approchaient,  et  le  roi  ( 
Saxe  fut  obligé  lui-même  de  sV 
loigner  de  sa  capitale,  supportai 
ce  nouveau  malheur  aveo  la  fci 
metè  qui  lui  était  si  naturelle. 
adressa  aux  Saxons,  avant  de  h 
quitter,  une  proclamation  dai 
laquelle  il  déclara  qu*il  ne  s*écu 
terait  point  du  système  politiqi 
adopté  depuis  Ci  ans,  et  que,  J 
dèle  À  ses  traités  et  ù  ses  cng* 


FRË 

geiiicnft ,  il  complaît  encore  9i]r 
Tappiii  He  son  puissant  Hilié,  et 
sur  la  bravoure  de  ses  guerriers. 
Il  remit  ensuite  aux  Français  les 
forts  (Je  Kœni^berg,  de  T(»r[^au  et 
deWitlClnber^^  Les  glorieuses  ba- 
tailles (le  Lutzen  et  de  Bautzen 
ramenèrent  dans  ses  états  le  roi 
de  Sase,  qui  rentra  ù  Dresde  le 
la  mai  i8i5.  Les  événemens  se 
pressaient  :  après  de  grandes  vic- 
toires, Nafioléon  e^suya  de  nou- 
Teau  les  plus  grands  revers;  et 
les  Saxons,  non  contens  d*aban- 
donner  les  Français 9  tournèrent 
leurs  armes  contre  eux  danf  les 
plain(!S  de  Léipsick.  Cette  défeC" 
ti(m,  vue  par  le  roi  de  Saxe  avec 
douleur,  fut  le  dernier  coup  porté 
ù  la  fortune  des  aigles  françaises. 
Après  les  journées  songlaiites  du 
18  et  du  19  octobre,  et  la  prise 
de  Dresde,  qui  en  fut  la  suite, 
Frédéric- Auguste,  resté  jusqu'ici 
nobliineut  fidèle  à  Napoléon,  sa 
vit  conduire  à  Berlin  ,  et  pressen- 
tit l'avenir  qui  lui  était  destiné, 
au  milieu  même  des  honneurs 
qM\m  s'empressa  de  lui  rendre. 
Tout  porte  à  croire  que  déjA  Peni* 
pereurde  Russie  et  le  roi  de  Prut»-' 
se  avaient  irrévocablement  fixé  le 
sort  du  royaume  de  Saxe,  et  que 
la  plus  grande  partie  de  bon  ter- 
ritoire était  destinée  i\  agrandir 
celui  du  roi  de  Prusse.  Quoi  qu'il 
en  soit,  la  France  et  rAutrîcho 
furent  les  seules  puissances  qui, 
au  congrès  de  Vienne,  se  déclarè- 
rent en  faveur  de  Frédéric -Au-' 
guste.  Le  prince  Uepnin«.qui avait 
établi  à  Dresde  le  centre  de  ses 
opérations,  déclara,  le  27  octo- 
bre 181/4,  qu'il  ne  quitterait  Tad- 
ministration  de  la  Saxe,  que  pour 
I.)  remettre  aux  ageus  du  roi  de 

T.    VII. 


FRË 


5ii 


Prusse; et  le  roi  dePrusselui-mdma 
persista  i\  demander  que  cette  ad- 
ministration lui  fAt  conQée  provi- 
soinMïient.  Les  troupes  russes  fu- 
rent aussi  remplacées  par  celles  de 
ce  souverain;  et  ces  troupes  furent 
chargées,  diaprés  la  déclaration 
du  prince  Repnin,  de  préparer  la 
réunion  de  la  Saxe  k  la  Prusse, 
réimion  qui  devait  sous  peu  dé 
temps  Mre  proclamée  d'une  ma- 
nière plus  positive.  Frédéric  fit 
contre  ^ette  usurpation  une  pro- 
téstafliun  vigoureuse,  dans  laqueU 
le  il  exposa  d*abord  sa  conduite 
politique;  et  après  s*^tre  plaint  de 
ce  que  l'empereur  de  Russie  Tavait 
trompé ,  en  lui  a*<surant  que  des 
intérêt.'*  militaires  avaient  seuls 
nécessité  son  éloignement  de  lu 
Saxe,  il  s'exprima  en  ces  ter- 
mes :  a  L'intention  manifestée 
»par  la  cour  royale  de  Prusse, 
0 d'occuper  |>rovisoirement  nos 
»  états  de  Saxe,  nous  oblige  de 
«prémunir  contre  une  démar- 
»che  pareille  nos  droits  bien 
«fondés,  et  de  protester  solen- 
»  nellement  contre  les  conséquen- 
»ces  qui  pourraient  Ptre  tirées  de 
0 cette  mesure.  C*est  auprès  du 
n congrès  de  Vienne,  et  en  face 

•  de   toute   l'Europe,   que   nous 

•  nous  acquittons  de  ce  devoir,  et 

•  qiié-nOusdéclanms  que  nous  ne 

•  consentirons  jamais  à  la  cession 
•)deB  états  que  nous  tenons  de  nos 
('ancêtres,  etc.  •  Il  fut^  à  la  même 
époque,  répandu  à  Vienne  un  mé- 
moire dans  lequel  les  plénipotern 
tiaires  ffançais  firent  connaître 
leur  opinion  sur  le  sort  réservé  à 
la  Saxe.  L'empereur  d'Autriche 
engagea  alors  Frédéric- A ugust6> 
à  se  rendre  A  Presbourg.  Le  9  fé- 
vrier, il  y  fut  signé  par  les  trois 


91 


5l2 


FKA 


nach  du  bonhomme  Richard  {Voor 
iVicliuriis  Almanach  ],  qui  fut  en- 
richi de  maximes  de  frugalité,  de 
tempérance ,  d'industrie  et  d*in- 
tégrité.  Sa  réputation  était  si 
grande  qu'il  en  vendait  10,000 
par  an,  et  il  le  continua  pondant 
a5  ans.  Ses  maximes  furent  re- 
cueillies dans  le  dernier  alma- 
nach, sous  le  titre  du  Chemin  de 
larichesse  (The  Way  to  >Vealth), 
dont  il  y  eut  plusieurs  éditions. 
En  1756,  il  fut  nommé  secrétai- 
re de  rassemblée  générale  de 
Pensylranie,  et  en  i757,maître- 
de-jp08le  de  Philadelphie.  Vers  le 
même  temps,  ily  établit  un  corps 
de  pompiers,  et  y  fonda  bientôt  a- 
pr(;s  une  compagnie  d'assurance 
contre  les  incendies.  Les  frontiè- 
res de  la  Pensylvanîe  ayant  V*lé 
menacées  en  1^44  «  ^^  'es  efforts 
pourse  procurer  une  milice  ayant 
échoué,  il  proposa  une  souscrip- 
tion volontaire  pour  la  défense 
delà  province,  et  il  obtint  en  peu 
de  temps  10,000  signatures.  En 
174/5  il  ^i>^  nommé  membre  de 
rassemblée,  et  resta  10  ans  dans 
cette  place.  Sa  présence  était  re- 
gardée comme  indispensable  dans 
toutes  les  discussions  importan- 
tes. Il  parlait  rarement  et  ne  dé- 
ployait jamais  aucune  éloquence; 
mais  par  une  seule  observation 
il  déterminait  souvent  le  sort  d'u- 
ne question.  Il  prit  une  part  ac- 
tive dans  les  longues  disputes  en- 
tre les  propriétaires  et  les  gou- 
verneurs, et  y  déploya  un  grand 
caractère  de  liberté.  Il  fit  pen- 
dant nombre  d'années  un  cours 
d'expériences  électriques,  dont  il 
publia  le  détail;  une  grande  dé- 
couverte en  fut  le  résultat  :  c'est 
l'identité  du  fluide  électrique  a- 


KRA 

vec  la  fondre,  qu'il  découTrit  en 
1752.  Il  attacha  une  pointe  de  fer 
à  la  tige  droite  d'un  cerf-volant: 
la  corde  était  de  chanvre,  excep- 
té la  partie  avec  laquelle  il  le  te- 
nait à  la  main,  et  qui  était  de  soie; 
une  clef  était  liée  \'\  où  se  termi- 
nait la  corde  de  chanvre.  A  rap- 
proche d'un   orage  il  éleva   ce 
cerf-volant,  un  nuage  passades- 
sus  ,  et  comme  aucun  signe  d'é- 
lectricité ne  paraissait,  il  com- 
mençait à  dése>pérer;  mais  ayant 
remarqué  que  les  brins  détachés 
de  la  corde  se  mouvaient  soudaîa 
en  ligne  droite  ,  il  présenta  son 
doigt  à  la  clef,  et  reçut  une  forte 
étincelle.  Le  succès  de  celle  ex- 
périence    établit    complètement 
sa  théorie  ;  ^t  l'usage  pratique  de 
cette   découverte  qui  assure   les 
maisons  contre  la  foudre  par  des 
conducteurs,   est  aussi  répandu 
en  Europe  qu'en  Amérique.  Celte 
découverte  si  précieuse  pour  l'hii- 
manité,  et  la  part  honorable  que 
Franklin  prit  constamment ,  soit 
à  la  défense  de  sa  patrie,  soit  au 
triomphe  de  la  liberté ,  liri  méri- 
tèrent à  juste  titre  cette  belle  de- 
vise mise  au  bas  de  son  portrait  : 
Eripuit  fulmen  cœlo,  sceptrurnque 
tyrannis  (  il  arracha  la  foudre  au 
ciel  et  le  sceptre  aux  tyrans  ). 
En  1755,1!  fut  nommé  maître-de-' 
poste-général,  député  des  colo- 
nies britanniques  ;  et  dans  la  mê- 
me année,  Tacadémie  de  Phila- 
delphie ,  qu'il  avait  projetée,  fut 
établie.  En   1754?  il  fut  un  des* 
commissaires  qui   engagèrent  le 
congrès  à  chercher  les  meilleurs 
moyens  de  défendre  le  pays  con- 
tre la  France.  Il  dressa  un  plan 
d'union  pour  la  défense  et  le  gou- 
vernement général,  qui  fut  adop-* 


FRA 

U\  pnr  le  congrès  ;  mai»  ce  plan 
lut  rejeté  tn  Anpielorre,  parce 
i\m'\\  donnait  tn)p  dt;  pouvoir  aux 
reprrsentaJi»  ihi  peuple,  el  il  fut 
rejrlô  par  les  assemblée»  (îes  co- 
lonies, parce  qu'il  donnait  trop 
de  pouvoir  au  président-eénérai. 
AprtS  la  dêt'.iilR  de  Braddouek , 
Franklin  Cul  nommé  rolonci  d'un 
réjçin)eul,el  il  se  rendit  aux  fron- 
lières,  oi\  il  britit  une  forteresse. 
Kn  i?57,  il  fut  envoyé  on  An- 
p;lc  lerrc  ronime  agent  de  Pensyl- 
vanie;  el  pendant  qu'il  y  rési- 
dait, il  Tut  nommé  agent  de  iMas- 
saoliussi'l>  ,  de  iMaryland  cl  de 
(iéorgie.  11  nyut  alurs  la  récom- 
pense de  son  nn';rile  philosophi- 
que :  il  fut  n(unmé  membre  de  ta 
société  royabs  el  honoré  du  gra- 
de de  docteur  en  lois,  des  univor- 
'•ilés  de  Saint -André,  d'Kdim- 
bourg  et  d  Oxlord  :  enfin  sa  cor- 
rcsp)ndance  fut  recherchée  des 
plus  grands  philosophe»  de  TKu- 
rope.  Pendant  smi  séjour  eu  An- 
gleterre, il  publia  une  Bi'ochure 
oi\  il  (il  voir  les  avantages  qui  ré* 
sulleraienl  île  la  conq^^'le  du  (Ca- 
nada, et  il  inventa  cet  Instrument 
ingénieux  qu'il  appela  harnwtùca. 
De,  retour  A  Philadelphie  en  i7(>a, 
il  reprit  sa  place  dans  rassemblée; 
mais  en  1704  ^  il  fut  encore  en- 
voyé à  Londres  pour  les  intérCls 
de  son  pays.  L'n  iKMî,  ayant  été 
appelé  à  la  barre  de  la  chambre 
des  communes,  il  développa  des 
connaissances  qui  lui  acquirent 
aulaut  de  réputation  dans  la  pn- 
liliquo,  qu'il  en  avait  déjA  dans 
la  philosophie  naturelle.  La  ma* 
me  année  el  la  suivante,  ayant 
voyagé  en  Hollande,  en  Allema- 
gne et  en  France,  il  se  lia  avec 
la  plupart  des  littérateurs  euro- 


FUA 


,»iri 


péens.  En  1775,  il  revint  en  A- 
mérique,  et  dés  le  lendemain  il 
fut  élu  membre  du  congrès.  Il  fut 
euvové  au  camp  de  Boston,  et  au 
Canada,  pour  persuader  aux  ha- 
bilatis  de  se  réunir  aux  colons  an- 
glais ;  mais  il  échoua  dans  cette 
mission.  Dans  la  discussion  de  la 
grande  question  de  Tindépcndan- 
ce,  Franklin  se  prononça  ferme- 
ment en  faveur  de  celte  mesure. 
Il  fut,  dans  lamOmeatmée,  nom- 
mé pré>idenl  de  la  convenlion  qui 
s'assembla  A  Philadelphie  ,  pour 
donner  une  nouvelle  constitution 
A  la  Ponsylvanie.  A  latin  de  17769 
il  fui  envoyé  en  France  pour  né- 
gocier, de  concert  avec  ^IM.  Ar- 
thur Lee  et  Pilas  Deane.  Il  eut 
beaucoup  d  influenci*  sur  le  traité 
d*«lli  mec  el  de  commerce  qui  fut 
signé  le  ()  février  1778,  et  con- 
clut ensuite  un  traité  d'amitié  et 
de  commerce  avec  la  Suéde;  ce 
fui  avec  M  M.  Adams,  Jayet  Lau- 
reus  .  qu  il  signa  les  articles  pro- 
vi'ioires  de  la  paix,  le  Tjo  novem- 
bre I78'i,  el  le  traité  définitif,  le 
5o  septembre  1783.  Pendant  qu'il 
était  en  France,  il  fut  nonuné  un 
des  connni<«saires  chargés  d'exa- 
miner le  magnétisme  animal  de 
Mesmer.  Voulant  retourner  dans 
sa  patrie,  il  demanda  son  rappel; 
et  ;\  l'arrivée  de  son  successeur, 
M.  JelTerson,  il  partit  aussitôt 
pour  Philadelphie ,  où  il  débar- 
qua en  septembre  1780.  Il  y  fut 
reçu  aux  applaudissemerLS  uni- 
versels ,  et  fui  bientôt  nommé 
président  du  su prtlme conseil  exé- 
cutif. En  1787,  Franklin  fut  dé- 
pute A  la  grande  convention,  qui 
fit  la  constitution  des  États-Unis. 
Quoique  plusieurs  des  articles 
qui  la  composaient  ne  lui  plu;?- 


^u 


FRA 


ftut  p«ç  eotî-rrenscrit.  îl  1^  ^ïtT.i 

Di^fi^  U  influe  am  «'r.  îl  fut  n<<ni- 
fifc  if:  preriifcr  ^'rtr*î(jviit  tlesdtux 
ex'.tli^r.te*  f'i'irltr*  qt/i  fiire;it  ê- 
Ubiit:*>  a  Pbn<«dt^lphi«-  pour  «ou- 
las«rr  ta  miVre  de»  ;'ri«>ons  pu- 
blîq(«<r«.  el  pour  fT  'Toquer  l'a- 
bolitiou   d«  r««f  laT4;:e.   Ln  iiic- 
moire   de  celle  d-r:ii»-re  îociclè 
;iu   c«^ngre^  donna  oi  ci -ion  u  de« 
dt-i>at?  9  où  l'on  cht-rcha  à  ju^-ii- 
ù»:r  le  trafic  de-f:-!  L\(r.  Fficoo- 
se'^'jeiice.    le   do*U«ir    Frariklin 
pli b lia  .  dan«  \iG<::rite  ffd<rale  , 
du  'l'y  rnar»  i7^«  un  arlicle  si- 
gr>  Utitorôu^,  contenant  un  pré- 
tendu di-rouri^  prunoncé  dans  le 
div;in  d  A!;:cr.    en    iH^^*  contre 
fa  pëtiti'jTi   il  une   secle    jpp^-lèe 
erika    ou   le-  pnrisUs  .  po:ir  l'a- 
bolition de  la  pirateiie  el  de  l'c^- 
clav:i;;«r.   Lr-«  ai ^ijiui'ii*  pre>sanà 
de  M.  Jak*»'»:).  de  G«'orKie.  enia- 
Ttiir  de  i<i  tiailf'de<  Aljiraiii^.vé- 
taicnl  d*:M'lM|»p*V-  Jtec  aul  int  de 
furif  pi»iii  j«i-iifi«:r  Li  pri-'e  et  l'e*- 
cld\Mj:e  de*  tniopren'r.  tn  ijH?^, 
Fr.iiikliii  -eiilanl  approi-hcr  le  1er- 
intî  de  -.1  «arriére,  renonça  en- 
liéreiiM  lit  à  la  \ie  pnljli(|ue.  11  a- 
Yail  i:\ii  aflligé   d'une   complica- 
tion de  iii.iiix  pendant  un  certain 
nombre  d'années,  et  la  dernière 
il   fut  tout- à- l'ait  retenu  dans  son 
lit.  Il  mourut  le  17  avril   1790 9 
dan*  la  88"'  année  de  *on  a^je.  Sa 
morl  fut   pleurée  dans  lesi  deux 
monde*;   elle  causa   une  grande 
coni«lernation   en  Amérique;    le 
peuple,    le  congre*  el  toutes  les 
auloriié?  deî<  États-Unis  rendirent 
à  sa  mémoire  des  honneurs  aussi 
sincères  que  solennels,  et  l'assem- 
blée nationale  de  France  décréta 
un  deuil  public  pour  la  perlede  ce 


FIA 

philanthrripe  }î 
Vui  i  fi-pilaphe  qu'il  aivl  Cûte 
p'iiir  !iiî-'iiêrriequrk|tM:«aaiiéeffr 
TJint  «a  iii'.'ft  : •  Le ei*rpi>  de-  Bni)»- 
tniifï  FririàlJii.  imprimeur,  wn- 
«  blable  d  la  couTerlurrd*ao  «iccx 
«li«rt-donll*îolêricurr^l  décliipè. 
ret  dêsmuillêe  de  m>o  titre  ri  de 

•  >a  dorure,  pi  ici  frervanidr  fiS- 

•  lure  aux  Tcrs.  Mai«  le  lÎTre  ne 
«  ^era  p»«  perdo.  car  il  pa^aitra 
«encore  une  f^j«.  a  ce  qall  ptrii«e« 
idioç    une   édition    Qoovellc  et 

•  plu«  belle,  corrigée  et  aniéiicMée 

•  par  l'auteur.  •  Quoiqu'il  cxprî- 
mât  ain«i  son  espérance  d^ane  Tîe 
future,  il  ne  parait  point  par  «C5 
mètiioires  que  cette  espérance  f&t 
fondée  »urla  médiation  de  Jésa»- 
Chri*t.   On  a  inênne  pensé  qu'il 
n'était  pa>  éloigné  de   rincrèdu- 
lité.    Ct  pendant   Fanecdute  sai- 
Tantc  *emble  prouver  que  daas 
sa  Tieillessir  il  ne  rejetait  pas  ab- 
solument les  sainte»  Ecritures.  Ld 
jeune  bomme  ridiculisant  on  joar 
la   religion    comme    un    prëiugé 
vulgaire  •  en  appelait  à  Franklin* 
dont  il   attendait   Tapprobatino. 
«Jeune  bomine,dit  le  philosophe 
»avec  force,   le  meilleur  e»t  de 
«croire,  n  Le  président  Slites  lui 
adressa  une  lettre  datée  du  38 
janvier    1790  •  dans    laquelle    il 
exprimait  le  désir  de  connaître  seé 
sentimens    sur  le  cbrislianisme. 
«  Vous  savez,  monsieur*  lui  dî* 
«sail-il.  que  je  suis  chrétien,  et 
rque  je  voudrais  Toir  dans  le  ciel 
»tous  ceux  qui  le  furent  comme 
«moi  malgré  mes  imp^rfectiims. 

•  Bien  que  je  connaisse  beaucoup 

•  le  docteur  Franklin,  Je  n*ai  au- 
»cune  idée  de  ses  sentimens  reH* 

•  gieux.  Je  désiriMïaokiaitre  Topi* 
»  nion  de  mon  respectable  ami  sur 


Fil  A 

»  Jésus  dfî  Nazari'lh.  Il  ne  regarde - 
nra  pas  cette  demande  comme  une 
»)  impertinence  ou  comme  une  eu- 
»riosité  indiscrèle  de  lu  pnrt  d*un 
»hummc  qui  9  depuis  plusieurs 
»)  années,  n*a  ceî»sé  d'aimer,  d'es- 
')  tiiiicr  et  d  honorer  ses  talens  lit- 
iMcraircs.  Si  je  demande  trop, 
»qiie  ma  demande  soit  regardée 
»  comme  nulle,  et  qu'il  n'i^n  soit 
^)  pins  question.»  Le  docteur  Fran- 
klin ré;)ondit,  le  9  mars, quelques 
scmaitios  seulement  avant  sa 
mort:  «  Je  ne  prends  point  votre 
«curiosité  en  mauvaise  part,  et  je 
»trif-herai  de  la  satisfaire  en  peu 
M  (le  mots.  Quant  5\  Jésus  de  Na- 
ozaroth,  sur  qui  vous  demandez 
»  particulièrement  mon  opinion^ 
»  je  pot)sc  que  son  systèmeil  de  mo- 
«raie  et  de  religion  ,  comme  il 
»nons  les  n  laissés,  .«ont  les  mcll- 
»  leurs  qu'il  y  ait«  et  qu'il  y  aura 
n  probablement  jamais.  Mais  je 
«crains  qii'ils  n'aientété  corrom- 
«pns  par  quelques  changemens; 
»et  avec  la  plupart  des  presbyte- 
»  riens  d'Aufçleterrc,  j'ai  des  dou- 
)t(;s  quant  à  sa  divinité.  »  Il  n'est 
p.i-î  inutile  ue  l'aire  observer,  si 
nous  en  croyons  le  docteur  Priest- 
ley  ,  que  Franklin  n'était  pas 
^xact  en  appréciant  les  senti* 
mens  de  la  majorité  des  presby- 
tériens anglais.  Le  docteur  Fran- 
klin laissa  un  fils,  William  Fran- 
klin, gouverneur  de  New-Jersey, 
/.élé  royaliste,  et  une  fille,  qui  é- 
pousa  M.  "NVilliam-Sach*»,  mar- 
chand à  Philadelphie.  Lorsque 
Voltaire  vint  eu  1778  a  Paris, où 
il  trouva  le  triomphe  et  la  mort, 
Franklin  lui  présenta  son  pclît-- 
fils,  pour  qui  il  lui  demanda  sa  bé- 
nédiction. Le  philosophe  français 
lu  donna  à  cet  enfant^  en  s'écriant: 


FRA 


3i5 


«  God  and  Uberty!  (Dieu  et  la  li- 
»bertél)  c'est  la  devise  qui  con- 
»  vient  au  petit-fdsde  Franklin.  • 
Franklinacquitcomme  philosophe 
une  réputation  brillante  et  bien 
méritée^car  su  philosophie-prati- 
que sembla  toujours  empressée  de 
contribuer  au  bien-ôtrede  ses  sem- 
blables.Kn  société,  il  était  senten- 
tieux  et  peu  communicatif;  il  ai- 
mait mieux  écouter  que  de  par- 
ler' lui-môme.  Il  craignait  d'être 
interrompu,  et  citait  souvent  la 
coutume  des  Indiens,  qui  gardent 
toujours  le  silence  pendant  quel- 
que temps  avant  de  répondre  à 
une  question.  Pendant  qu'il  rési- 
da en  France  comme  ministre  de 
son  pays,  on  prétendit  qu'il  était 
un  peu  enivré  par  les  applaudis- 
semens  nombreux  qu'il  recevait, 
et  qu'il  était  trop  disposé  à  adop- 
ter les  manières  françaises. Ptîu  de 
temps  après  sa  mort,  son  petit-fds 
alla  en  Angleterre  pour  faire  pa- 
raître la  collection  complète  de 
ses  œuvres,  avec  sa  vie  donnée 
par  lui-même  eu  1767,  et  conti- 
nuée par  un  de  ses  descendans; 
mais  faute  d'encouragement  les 
manuscrits  étaient  restés  iuédits. 
Ils  ont  été  récemment  livrés  ù 
l'impression.  Le  docteur  Franklin 
avait  publié  ses  Expériences  et  ses 
observations  sur  l'électricité,  fai- 
tes à  Philadelphie  en  ly^Ty;  ses 
Nouvelles  expériences^  en  175/1; 
une  F'ue  historique  delà  constitu- 
tion eÈ  du  gouvernement  de  Pensyl- 
vanie,  vn  1759;  l'Intérêt  de  la 
Grande-Bretagne  considéré  par  rap- 
port à  SCS  colonies  ,  on  1 7()o  ;  ses 
Expériences,  avec  des  notes  ex- 
plicatives, et  des  lettres  et  autres 
pièces  sur  des  |ujets  philosophi- 
ques? en  17G9;  des  Pièces  politi- 


Jli> 


FRA 


queset  philosophiques^  i»ni779;el 
divers  Mémoires  ilaii:»  le.-»  Transac- 
tions de  la  soriétt-  philosophiqur 
d'Amérique.  Deux  voliiiiics  de  .se:* 
Essais,  avec  .>a  fie,  donnée  par 
lui  en  1700,  furent  pu idirs  eu  An- 
£>leterre  en  1792.  Enfin  une  co!- 
leclion  de  se.«ouvrag;e.<  fut  publiée 
ù  Londres,  en  181169  sous  le  titre 
d'Œuvres  complètes,  philosophi- 
ques, politiques  et  morales  du  doc- 
teur Franklin^  pour  la  première 
fois  recueillies  et  mises  en  ordre, 
arec  U7i  Vèmoire  de  l'auteur,  3vol. 
in-S". 

FUANKLIN  (>Villi4m),  mem- 
bre de  lii  société  a>iii tique  .  a  pas- 
sé une  [grande  partie  de  son  exis- 
tence dun^  rinde,  au  service  de 
la  compagnie ,  et  dans  le  iç)"'  ré- 
giment d'infanteried*lndiens  dont 
il  était  capitaine.  On  a  de  lui  les 
ouvrages  suivnns  :  i"  Observations 
faites  pendant  un  voyage  du  Benga^ 
le,  en  Perse,  en  1786  et  1787, 
in- 8".  1 790  ;  a"  Les  amours  de  Ca- 
marupa  et  Camalata,  traduits  du 
persan,  in-8",  1793;  'b*' Histoire 
du  rè.^ne  de  Shuh'Aulum,  in-4% 
1 798  ;  4"  Remarques  sur  ta  plaine 
de  Troie,  faites  pendant  une  excur- 
sion, en  1799,  in-4%  1800;  ^*  Mé- 
moires militaires  de  M,  George 
Thomas,  qui,  par  des  talens  extra- 
ordinaires,  et  un  esprit  entrepre- 
nant, s* éleva  d' une  condition  obscu- 
re au  rang  de  général  au  service  des 
puissances  du  nord-ouest  de  l'In- 
tle.  Calcula,  in-4"-.  réimprimés  i\ 
Londres,  in-S%  i8o5;  6*  Traités 
politiques,  géographiques  et  com- 
merciaux ,  sur  les  souverainetés 
d' Ava  et  de  la  partie  nord-ouest 
de  i'indostan,  in-8",  1811. 

FRANOl  1:  ^Licie-iMessa- 
<;eot,  femme),  naquit  à  Lons-le- 


FRA 

Saulniefy  en  1780.  Elle  arail  an- 
noncé dès  sa  plus  grande  jeunes- 
se beaucoup  de  goût  pour  la  poé- 
sie et  pour  la  peinture.  Elle  cul- 
tiva Tun  et  Tautie  de  ces  arts 
avec  succès;  mais  une  maladie 
de  consomption,  dont  elle  fut  at- 
teinte à  TAgede  ao  ans»  et  qui  la 
ravit  à  sa  famille  à  Tâge  de  aa, 
ne  lui  permit  |>as  d*acqiiérir  la 
célébrité  que  lui  promettaient  ses 
premiers  essais.  Comme  peintre, 
ses  sujets  étaient  heureux  9  ses  fi- 
gures pleines  d'expression,  et  son 
dessein  pur  et  correct.  Comme 
poète,  elle  a  laissé  des  fragmens 
d'un  Essai  sur  les  harmonies  de  ië 
mélancolie  et  des  arts,  et  un  petit 
pou  me  très-eslimé  et  ayant  pour 
titre  le  Tombeau  d' Eiéonore,  Elle 
avait  épousé  Pierre  Franque, 
peintre  d'histoire  distingué. 

FHANQUËMONT  (u  feuh 
zErr.MEisTEB,  coHTB  db),  général 
du  roi  de  'Wurtemberg ,  donna 
dans  toutes  les  occasions  de»  preu- 
ves de  beaucoup  de  courage. Char- 
ge, en  i8i3,  du  commandement 
des  troupes  de  sa  nation  an  ser- 
vice de  la  France  9  il  fut  toujours 
placé  aux  postes  les  plus  péril- 
leux. Après  la  défection  des  yiiur- 
tembergeoisy  il  combattit  contre 
les  Français;  et  au  muis  d'octo- 
bre 181G,  il  fut  fait  ministre  de 
la  guerre. 

FRANZ    (JEAK-GEOBGBS-FAÉDi- 

Ric),  médecin  et  philosophe  alle- 
mand, naquit  en  t^^7  à  Lcipsîck, 
où  il  mourut  en  1789.  Il  a  public 
un  grand  nombre  d*ouTrages  qni 
pour  la  plupart  n*ont  point  paru 
sous  son  nom.  Nous  citerons:  1" 
De  morbis  titteratorum  epidenûeis  ^ 
eorumque  rectâ  sanandorum.  ratio- 
ne,  in-4%  17^7?  Léipsick;  a*  Hi*- 


litiir  romnirrria/tt  tic  la  ville  (h 
Af'//).«/V/i,  cil  nlIfiiMiiMlf  //'.«  in-H", 
177-»;  1)"  Dr  Lipsid  parlât  iciilihus  av 
fuwrprvh  nostri»  tvtn/torilfU9  minuit 

hthifn'il  dissavtiilio^  ÎU-.f",  I78.*», 
ihul.  ;  i"  I4V  iinU/t'cin  tlfs  trclt^iiia^sti' 
i/iit's,  i7<ïî)-i77<),  îu-8",  LiM|iHiok; 
.')"  /,/•  mtUlvnn  dta  voyagi'itr.H ,   in- 

moin'  sur  rtUluratitut  pfiyitiffur  tlvs 
tnfaus,  \\\-\^'\  I77.I»  l.iîi|if*ic-k  ;  7" 
Ijftlrr.s  sur  tlivrrs  sujrts  th  mc'c/t?- 
<7/*r,  r»  V(»l.  in  8",  i77<>«  Laiijçiîii- 
r^nl/.a.  IVI.  rniir/,  ii  doiinr  unr  cmIi- 
liiMi  (le  1  iti.sloirr  uaiurcllf  do  IMi- 
iir ,  10  vol.  in-8",  (l«*riiiôrc  i^di- 
lioii,  i7()i,  l^ripsii'k.  I)llll^(  uti  (iii- 
\r.i;;(Miii}iriin('MU)  177U,  ilduinoii- 
ivc  coinhirii  (Ml  (M>iitruin!  (^  la 
i».Hi(r,  rii>ii};o  oi\  Motii  li;s  Alli!- 
iiiaii(l>  di*  Mc  (M)iH'li(>r  ciilrt)  diMii 
IiIh  lie  pliiiiK^.Mii  1780,1']  Mit  clior- 
;•('  do  lii  rrdnrlioii  dcvn  (^ommrn* 
tarii  tir  rfhus  in  siif'ndti  ttoluruli  at 
uirtliniui  {^('sfis.  iM.  KraU7.  .ircril  «iir 
iinr  iiiiiiiilr  d'aiilrcH  i«iij(*lH;  il  u 
Iniiir  de  rinfldiiicr  di'  la  intiftii|iiv 
sur  la  siiiilr,  dc.H  uvaiUag;<*N  f*l  do 
riilililc dcH  l)(dlr.s-li!ltr<*.H;  ihniU9« 
si  r.iii  idiisitMii'H  (radurtiont. 

KUA\SSI.N()ll^  (1)i^;nia,  ABik 
i>i.,]'iiiiiiôiiirr  |)n''dicalnir  du  roi, 
<'N('»HM'  d*ll«*riiiopolis  [in  ptirli* 
l>u,s).  A|M'rH(|iM>  le  roiMMirdal  eut 
rciniii  .iiix  pi'flri',*«  de  Tôgli-X!  ro- 
ui.linr  l.i  fafulir  dt' i-('ni|dir  publi* 
(|ii(>oif*!ill('iir.sronrlioiiM,iduHkMirH 
d'iMiiKMiix  sorliiful  d(«l  oli.Hrui'i- 
i«  daii!«  l.i(|iirllo  lin  .HciaioiU  roulor- 
iiM  s  iii«ti|ii'alur.H.  ri  H\drvorriU 
(MMiiK  |.i  )d)ilii.Hophio  avno  l)««iiu<- 
roiip  .U'  7.il« ,  si  iM»  \\\\A  nwc  lioau- 
/nii|>  df  t.dnit.  lùUro  oux  brillait 
IM.  i\v  Kr,iVH«.iiioiiH.  LoH  di:«rourH 
qu'il  proiinnva.  ^ouii  lo  lilri!  iii(»« 
dcsic  \\v  r,tn/rrrnvtt,H^  produi»ircnl 


VMé 


>;i 


uni*  grnndo  HoiiHatioii.  Lu  loulo  ho 
portait  i\  Saint- Siilpii.'o  pourTiMi» 
tondrv;  v.\  Ioh  oounai.s.s(Mirs  dans 
co  gonrc  lo  luironi .  d'uiio  voix 
unanini(*«  i\  la  t^to  don  prôdica- 
tiuir.i  do  IVpuquc.  A  t-il  dû  vv 
HUi'Ci'M  i\  la  nature  do»  Hiijoti»  qu'il 
traitait,  ou  au  talonl  avor.  lo- 
quoi  il  loH  traitait?  cVsl  «m*  qu'il 
no  nous  appartient  pa»  do  dôoidcr. 
Quoi  tpril  on  soit,  on  ouvrant 
aux  aiilros  la  voix  du  salut,  M. 
Frayssinous  .s*ost  ouvort  la  voin 
do  la  i'ortiino.  Dos  la  or^'ation  do 
l'uni vfTsilii,  il  y  fut  apptdô  ooni» 
ino  inouihrodo  lal'aoultiN  do  tliôo- 
logio.  Il  nVn  duvait  pas  nistrr  là. 
Dijtuis  lu  ro^tauration,  hcs  dosti- 
ncos  ont  v[()  plus  brillantos.  Moni- 
inô  suroossivoiiiout  auniAnior  ot 
prodioalcur  du  roi,  il  a  viî)  pro- 
mu à  IVpisi'opat,  sous  lo  titro 
trév^^quo  (riloruiopolis:  v{  tout 
rrrrniinont  il  vioni  do  rocovuir  la 
diguilô  do  grand-niaitro  ilo  riiiu'- 
vorsitc,  di||;nili!  roiahlio  à  s(ui  00- 
rasioii.  Toutes  oojt  lavourN  sVx- 
pliqiiont%  mais  il  uVn  ont  pa.n  tiuit- 
À  lait  ainsi  do(*ollo((ui  vient  d*on-> 
\rir  los  portos  do  Tacadômio  à  M. 
do  l*'rayssinouM,  dont  la  prosso 
n'a  )usqu\'i  00  jour  publiô  au- 
vMWi)  (viivro  aoadômiqno;  oolto  fa- 
vour-là  a  bo.M)iu  d'^tro  justillôo. 

FIVIÏc;iNK(A.L.)»nitiiommo. 
dauA  loA  ooitimonoomoiLH  do  ta 
rôvolution.  prôsid^ut  du  distriot 
do  Saint- Aifcnaut  •  dispartomont 
do  lioiiViOt-(liior.  Il  lutonsuito  rlu 
dôputô  à  Tassotnldôo  lôgislativei 
ot  dovint  monibro  ilo  la  oouvon- 
tion  nattonalo.  Apr^s  lo  ;>  thnrmi- 
dur*  ou  lo  rhargoa  (funo  mission 
dans  la  Itidgiquo  ;  ot  A  non  retour. 
vu  \yi)tu  il  parla  oontro  Aubry  et 
MiiNinda,  ot  ilomanda  qu'ils  lus- 


FRA 

Tencou ragèrent  à  continuer  ses 
travaux  littéraires.  Pouraméiio* 
rer  son  style,  il  voulutimiter  le 
Spectateur    d*Adisson,    et   voici 
comineril  il  s'y  prit.  Il  faisait  l'ex- 
trait d  une  feuille  ;  et  quelques 
jours  après,  quand  il  avait  tout* 
A-fait  oublié  les  expressions •  de 
l'auteur,  il  cherchait  îi  rétablir  le 
texte  original.  Par  ce  moyen,  il 
apercevait  ses  fautes 9  et  sentait 
la  nécessité  de  bien  oonnaitre  la 
synonymie  des  mots.  'La  lecture 
des  poètes  contribua   beaucoup 
au.^si  i^  lui  donner  la  facilité  et  la 
variété  de  l'expression'.  A  C6tte 
première   époque  de  sa  vie  9  la 
lecture  des  écrits  philosopiiiques 
de  Shaftshury  et  de  Collinsen' 
fit  un  sceptique  9    et  il  se  pas^* 
sionna  pour  les  disputes  sur  les 
matières  de  religion.  Cette  cir- 
constance l'ayant  fait  prendre  en 
aversion  par  les  dévots»  il  se  dé- 
termina {^quitter  Boston  9  et  il 
partit  pour  New- York.  N'y  trou» 
vaut  pus  d'emploi,  il  poursuivit 
sa  route  pour  Philadelphie  9  où  il 
entra  sans  ami»  et  sirec  uo  seul 
dollar  dans  sa  poche.  Il  fut  oc* 
cnpéparM.  Keimer,  imprimeur* 
Le  gouverneur»  William  Keit^ 
ayant  appris  que  FrauikltD  était 
un  jeune  homme  dont  les  talené 
donnaient  beaucoup  d'espérance^ 
lui  Gt  un  bd^n  accueil  »  l'enga- 
gea à  former  un  établissement» 
et  à  partir  pour  Londres,  afin  de 
se  prociJrer  le  matériel  d*une  Idin' 
primerie^  en  lui  promettant  »a 
recommnudatioii.  IVlaisie  gouvefw 
neur  ayant  manqué  à'  sa  parole  » 
Franklin  arriva  sans  ressource  à 
Londres  9  en  1734 ,  et  fut  obligé 
de  -chercher  de  l'emploi  comioe 
euTTÎer  impirimeur*  Usécirtafe^ 


FRA 


5m 


une  extrême  économie,épargnant 

?»resqûe  tout  ce()u'il  gapiait.  Ce 
ùt  alors  qu'il  publia  ta  disserta^, 
tion  sur  la  Liberté  et  sur  la  Jtféces^ 
sité^  -o4]i  par-  un  reldchement^le 
principes  que  l'injustice  desJiOKb^ 
mes'avail  «ans  doute  produitdaoi 
ce  jeHue  cœur,  il  prétendit  que  h^ 
vertu  et  le  vice  n'étaient  que  de 
vaines  distinctions.  De  retour  & 
Philadelphie,  vers  la  .fin  de  1736^ 
il  devhit  protc  chez JL  Keimeri 
pour  qui  il  fondit  des  oaractères  f 
grava 'divers  ornemens»  et  fit  du 
noird'imprimerie.  Bientdtil^^n^ 
tracta  aveo.'Al'*  (Mlcredilh  uné.|o^ 
ciétét  qui  fut  dissoute  en  i7Sk9* 
Il  acheta  alors  ie  M.  Kelmer  ur| 
mauvais  journal»  qu'il  sut  faire 
prospérer  par  d'excellens  princi-^ 
^s  et  par  un  style-piquant.  Mais^ 
malgré  toute  son  industrie  et  son 
é£onom4e'9  il  ne  tarda  pas  à  hrr 
prouver  de  la  g(^ne  dans  son  éta- 
blissement 9  et  il  fut  recouru  fort 
à  propos  par  William  Colematt*eï 
Robert  Grâce.  Indépendammeal 
deson  imprhDerie9ilouTrilenGOce 
une 'petite  boutique  de  papetiefi). 
Mai»  le  train  dea  affiiires  fi'étei« 
gnit  point. en  lylJe  goût  des 4e t* 
très  et  des  sciences.  :il  forma  on 
club)  qu'il  appela  la  cabale<(yim« 
<a)jGomposé  des  hommea  d^  mé- 
rite qu*ii  connaissait.  Dei  ques^ 
tiens  de  morale»  de>  politique  o« 
de  pbilosophiey.  étaient  diaciiléef 
tous  les  vendredis  au  sojr»  et  cMIe 
ioidtution  subsista  près  de  4^ 
ao«i-Gomme  les  livres  v  étaient 
soavénl  ci  tés  >  et  que  les  mcnv 
bres  du  club  y  'apportaient  les 
kurç  pour,  leur  Avantage  mutuel^ 
il  eonçut  le  plan  d'une  bi4)liotkéT 
que  pi^blique»  qui -s*exéc|ita  en 
1^3 1»;  BAi^Sa  ^\\  pubji*  Vdfmm 


Sj 


I         • 


/i" 


FRA 

rencoiirngèrcni  ù  continuer  ses 
travaux  littéraires.  Pour  amélio- 
rer ëon  style.»  il  voulut  imiter  le 
Spectateur    d'Adisson ,    et   voici 
oomineril  il  s^y  prit.  Il  faisait  Tex- 
trait  d'une  feuille  ;  et  quelques 
jours  après,  quand  U avait  tout-* 
iWt'ait  oublié  les  expressions  de 
l'auteur,  il  cherchait  ù  rétablir  le 
texte  original.  Par  ce  moyen ,  il 
apercevait  ses  fautes»  et  sentait 
la  uéccssité  de  bien  connaître  la 
synonymie  des  mots.  'La  lecture 
des  poètes   contribua   beaucoup 
aussi  à  lui  donner  la  facilité  et  la 
variété  de  Texpression;  A  cette 
première  époque  de  sa  vie  9  la 
lecture  des  écrits  philosophiques 
de  Shaftshury  et  de  Collins  en' 
fit  un  sceptique  9    et  il  se  pas* 
.«ionna  pour  les  disputes  sur  les 
matières  de  religion.  Cette  oir- 
constance  Tayant  fait  prendre  en 
aversion  par  les  dévots^  il  se  dé- 
termina A  quitter  Boston  9  et  il 
partit  pour  New- York.  N'y  trou» 
vant  |)fis  dVmploi,  Il  poursuivit 
sa  route  pour  Philadelphie  9  où  il 
entra  sans  ami9  et  arec  uo  seul 
dollar  dans  sa  poche.  Il  fut  oe* 
cupéparM.  Keimer,  imprimeur* 
Le  gouverneur,  William  Keir4 
ayant  appris  que  Fra(nklin  était 
un  jeune  homme  dont  les  talent 
donnaient  beaucoup  d*espéranoe^ 
lui  fit  un  bci(n  accaeil ,  renga- 
gea à  former  un  établissement  » 
et  à  partir  pour  Londres,  afin  de 
se  procurer  Immatériel  d'une  im^ 
priuierie^  en  lui  promettant  se 
recommfiudatioii.  Mais  le  gouvefw 
neur  ayant  manqué  à' sa  parole  » 
Franklin  arriv-a  sans  ressoiirce  à 
Londres ,  en  1724 ,  et  fut  obligé 
de  chercher  de  Temploi  comioe 
ouvrier  iropirimeur.^UiiiiGutave^ 


FRA 


5u 


une  extrême  économie,épargnant 

Îtresqiie  tout  ce()u'il  garait.  Ce 
ùt  alors  qu'il  publia  sa  disserta^- 
tion  sur  la  Liberté  et  sur  la  Néciê» 
site,  où  pur  un  relâchement  de, 
principes  que  l'injustice  des.boK&« 
mes  avait  «ans  doute  produit  daoi 
ce  jeene  ceeur,  il  prétendit  que  i» 
Tertu  et  le  vice  n'étaient  que  de 
vaines  distinctions.  De  retour  & 
Philatjelpbie,  vers  la  fin  de  17369' 
il  devint  nrote  chex  SL  K.eimeri 
pour  qui  il  fondit  des  caractères  ^ 
grava'divers  ornemens,  et  fit  du 
noir  d'Imprimerie.  Bientôtil^son^ 
tracta  avec  Al.  (tteredith  une.#o^ 
ciétéf  qui  fut  dissoute  en  i7S»g» 
Il  acheta  alors  tfe  M.  Kelmer  ur| 
mauvais  journal,  qu'il  sut  faire 
prospérer  par  d'excellens  princi-^ 
*pes  et  par  un  style-piquant.  Mais^ 
malgré  toute  son  industrie  et  son 
économie9  il  ne  tarda  pas  à  in 

Eronver  de  la  g(^oe  dans  son  éta* 
Iissement9  et  il  fut  recouru  foft 
à  propos  par  William  Coleman*  et 
Robert  Grâce.  Indépendamment 
deson  imprlmerie9tlouTrit  encore 
une  petite  boutique  de  papetieA( 
Uai(k  le  train  dea  affiiirea  «'éteU 
gnit  point. en  lylJe  goût  deslet* 
très  et  des  sciences.  =  il  forma  im 
clubf. qu'il  appela  la  cabale*  (yon* 
ta  )jGomposé  des  hommea  de  mé- 
rite qu*ii  oonaaissait.  Dei  qnes^ 
tiens  de  morale,  de- politique  o» 
de  pblloeophiey.  étaient  disicttCéeii 
tous  les  veoedredis  au  soir,  et  cfMIe 
loadtution  subsista  près  de  4^ 
an«r  Gomme  ks  livres  v  étaient 
souvent  dtés>  et'  (|ue  les  menv 
bres  du  club  y  'apportaient  les 
kur^  pour  leur  Avantage  routnelf 
il  eonçut  le  plan  d'une  bi^iliothér 
que  publique»  quis'exécMta  en 
1951.  Bo  i^a  ftii  publi*  VJlnuh 


I   • 


I 
I 


r>ij 


FKA 


huch  du  bonhomme  Richard  (  Poor 
UicIiurJà  Alnianach  ),  qui  l'ut  en- 
riclii  de  maximes  de  trugalilé,  de 
tempérance ,  d'industrie  et  d'in- 
tégrité. Sa  réputation  était  :»i 
grande  qu'il  en  vendait  10,000 
par  an,  et  il  le  continua  pendant 
a5  ans.  Ses  maximes  furent  re- 
cueillies dans  le  dernier  aima- 
nach,  !>ous  le  titre  du  Chemin  de 
la  richesse  (The  >Vay  to  >Veallh), 
dont  il  y  eut  plusieurs  éditions. 
£n  1756,  il  l'ut  nommé  secrétai- 
re de  rassemblée  générale  de 
Pensylvanie,  et  en  i^o^jmaître- 
de-pos(e  de  Philadelphie.  Vers  le 
mt^me  temps,  ily  ét.iblit  un  corps 
de  pompiers,  et  y  fonda  bientôt  a- 
près  une  comiiagnie  d'assur.ince 
contre  les  incendies.  Les  frontiè- 
res de  la  Pcn^vlvanie  ayant  été 
menacées  on  1744'  ^^  ^^^  efforts 
pourse  procurer  une  milice  ayant 
échoué,  il  proposa  une  souscrip- 
tion volontaire  pour  la  défense 
delà  province,  et  il  obtint  en  peu 
de  temps  10,000  «i^natures.  En 
17475  il  fut  nommé  membre  de 
rassemblée,  et  resta  10  ans  dans 
cette  place.  Sa  présence  était  re- 
gardée comme  indispensable  dans 
toutes  les  discussions  importan- 
tes. Il  parlait  rarement  et  ne  dé- 
ployait jamais  aucune  éloquence; 
mais  par  une  seule  observation 
il  déterminait  souvent  le  sort  d'u- 
ne question.  Il  prit  une  part  ac- 
tive dans  les  longues  disputes  en- 
tre les  propriétaires  et  les  gou- 
verneurs, et  y  déploya  un  grand 
caractère  de  liberté.  Il  fit  pen- 
dant nombre  d'années  un  cours 
d'expériences  électriques,  dont  il 
publia  le  détail;  une  grande  dé- 
couverte en  fut  le  résultat  :  c'est 
l'identité  du  fluide  électrique  a- 


KRA 

vec  la  fondre,  qu'il  découTriten 
17'îa.  Il  attacha  une  pointe  de  fer 
à  la  tige  droite  d'un  cerf-volant: 
la  l'orde  était  de  chanvre,  excep- 
té la  partie  avec  laquelle  il  le  te- 
nait à  la  main,  et  qui  était  de  soie; 
une  clef  était  liée  là  où  se  termi- 
nait la  corde  de  chanvre.  A  rap- 
proche  d*un   orage   il  éleva    ce 
cerf-volant,  un  nuage  passades- 
sus  ,  et  comme  aucun  signe  d'é- 
lectricité ne  parais<ait,  il   com- 
mençait à  dése>pérer;  mais  ayant 
remarqué  que  les  brins  détachés 
de  la  corde  se  mouvaient  soudain 
en  ligne  droite  ,  il  présenta  son 
doigt  à  Ici  clef,  et  reçut  une  forte 
étincelle.  Le  succès  de  cette  ex- 
périence    établit    complètement 
sa  théorie;  ft  Tusage  pratique  de 
cette   découverte  qui  assure    les 
maisons  contre  la  foudre  par  des 
conducteurs,   est  aussi  répandu 
en  Europe  qn*en  Amérique.  Celte 
découverte  si  précieuse  pour  Thii- 
manilé,  et  la  part  honorable  que 
Franklin  prit  constamment  ,  soit 
à  la  défense  de  sa  patrie,  soit  au 
triomphe  de  la  liberté ,  lui  méri- 
tèrent à  juste  titre  cette  belle  de- 
vise mise  au  bas  de  son  portrait  : 
Eripuit  fulmen  cœlo,  sceptrumqae 
tyrannis  (  il  arracha  la  foudre  au 
ciel  et  le  sceptre  atix  tyrans  ). 
En  1755.il  fut  nommé  maître-de-" 
poste-général ,  député  des  colo- 
nies britanniques;  et  dans  la  mê- 
me année,  Tacadémie  de  Phila- 
delphie ,  qu'il  avait  projetée,  fut 
établie.  En    1764  9  il  fut   un  des 
commissaires  qui   engagèrent  lu 
congrès  à  chercher  les  meilleurs 
moyens  de  défendre  le  pays  cod- 
tre  la  France.  Il  dressa  un  plan 
d'union  pour  la  défense  et  le  gou- 
vernement général,  qui  fut  adop»* 


ri\A  l'ii.v             r^Ti 

h*'  pnr  !«  ron|;r(»s  ;  mnin  ta  plan  pren9.  En  i^^Ti,  il  revint  on  A- 

Tiit  t'i'jolô  tn    AiigloloriT,  piirci)  nirriqiie,   cl  des  iv  Iciidciiuiin  il 

<|(ril  donnait  Irop  dt*  pouvoir  anx  fui  ido  incndirr  dn  ootigrcH.  Il  fnt 

rrprrscntatis  dit  piiipltï*  v{  il  fnt  l'ovovè  nu  riiinp  do  Uo.<«ton,  vi  nu 

rrjrié  pîu'  U's  a.sscnihlôr.H  d«H  et»-  (*anada,  pour  |>or>und<T  aux  lia- 

Iniiios.   parer  (pi'il  donnait  trop  hitans  dcsn  Wninir  aux  colon?*  an- 

i\v  poiivon*  au  prr!4ident*K^uiéral.  (i:laiH;  mais  il  rrhoua  dans  octto 

Apr(*«>  la  drt'.iilo  do  Brad<lou(  k  «  niinsion.  Dans  la  distMission  do  In 

Franklin  fut  uonitno  rolonol  d'un  grandi*  qurstion  de  i  indi'pondan- 

rcginiciiUci  il  so  r<Midil  aux  trou-  cc«  Franklin  sr  prituon^ii  IVrniv-* 

(irriv*! ,  o(^  il  hAtil  uno  forlcrcs^o.  mont  (M)  favonr  <h*  vviU*  mosuri*. 

Mm    17")-,  il  l'nl  rnvové  m  An-  Il  l'ut*  dans  la ni^nio aimée,  nom- 

0  9  % 

f;U  irnv  rounno  agoni  do  l'onsvl-  mô  prt'^idonl  dolaoonvontion  qui 
VMiiio;  v\  poudinl  qii  il  v  rosi-  s*assomi)la  \  PhlLuIolpliio  ,  pour 
d.nl,  il  fol  nonmiô  agoni  kXx"^  iMas-  donner  uno  nouvolloronslihitioii 
^arlm«*.sri.s  ,  do  iMaryland  cl  do  ù  la  l^onsylvnnio.  A  lafm  do  l'-^O. 
<i<MH{;ir.  Il  rofi'ut  alurs  la  rôoom-  il  lui  onvo,v«<  on  Kranoo  ptoir  né- 
piiiM»  ilo  ^011  nn'rilo  philosophie  gooior,  do  ronoort  nvoo  i>l.>l.  Ar- 
(](io  :  il  lui  noumiô  UHMuhro  (10  la  ihur  Loo  ol  Pil.is  Doano.  Il  rut 
xxMÔtô  royalo,  ot  honorô  du  grn-  heauooup  d  inflocnoo  sur  le  trailo 
\\y'  kW  dootonr  ^>\\  lois,  dos  univor-  d^alli  moo  ol  'Xv  oonnnoroo  qui  fut 
"ilôs  do  Saint -Anilrô.  dMdim-  signô  h»  <i  lovrior  1778,  ol  ron- 
l)onrg  ot  d  Oxinrd  :  onlin  sa  oor-  olul  on^uito  un  trailô  cramiliô  ot 
rospiiiilanro  i'ul  n'ohorohôo  «los  «Ii»  (M)uunor('o  avoo  la  Suodo;  oc 
]diis  ^r.inds  philo?<ophos  do  TICu-  tut  avoo  iNI  M.  AdaiTis,  .lay  ot  l<nu- 
ropc.  Pnidarit  sim  sôjour  on  An-  rons .  «pi  il  signa  lo**  artii'los  pro" 
î;loirrro,  il  puhlla  uno  Ih'oohnro  vi^cdros  do  la  paix,  lo  Tio  novcni- 
où  il  lit  voir  los  avautagos  qui  rô«  hro  i7H«ji,  ol  lo  Iraitô  dônniiir.  lo 
^ulloraionl  dota  oonqu«^lo  du  <in-  Tio  sophunhro  178.".  Pondant  qu*il 
M.id.i,  ol  il  invonla  rot  inhlrumont  ôtail  on  Franco,  il  lut  nomin<^  un 
in^riiirux  qu'il  appela  hnrmomciu  dos  oounni<*s  liros  oliargôs  d'oxa- 
Do  roloiir  A  rhilailolphio  on  t7<)'Ji«  miner  lu  nnignôtismo  animal  do 
il  reprit  sa  plarodansTasscnUtlôo;  Mosmor.  Voulant  retourner  dans 
mais  eu  i7(>i,  il  lut  onooro  en-  sa  patrie,  il  demanda  son  rappel; 
v(»v«''  à  Londres  pour  los  intér{^ts  et  \  farrivéo  do  son  »uooef*.m«nr, 
d«' sou  pays.  Va\  I7(M),  ayant  étô  M.  JelTorson ,  il  partit  aussitôt 
.qtpeli*  à  la  harro  do  In  ohandtre  pour  IMiiladelphio ,  01^  il  dehar- 
dos  odmmuno.s,  il  développa  des  qua  i*n  septembre  178.'».  Il  y  lui 
roonai^saiices  qui  lui  aoquirenl  ret^.u  anx  npplaudissemens  uni- 
;ioiant  do  réputation  dans  la  pu-  vorsels ,  et  fui  hiontAt  nommé 
liiiqto»,  (pi*il  on  avail  «léjA  dans  président  du  9upr«)me conseil  exé- 
].i  phih».s«»phio  naturelle.  La  niA-  rnlif.  Kii  1787,  Franklin  fut  dé- 
mo année  et  la  suivnnto^  ayant  puté  A  la  grande  convention  %  qui 
vnya^oen  Hollande,  en  Allema-  lit  la  o,ml^litution  des  l^tals-lUus. 
;;no  et  en  France,  il  »o  lia  avec  <^>U(dque  plusieurs  des  urticlei» 
Il  plupart  de»  littératours  euro-  qui  lu  cumposuiont  ne  lui  plu;»  * 


5i4 


FRA 


sent  pas  entièrement,  il  In  sifl;na 
cependant  par  iimour  tie  rmilon. 
Dans  la  in(^iiic  anfi«>e.  il  fut  n(»m- 
mé  le  premier  présiileiit  îles  deux 
excellentes  sociétés  qui  furent  é- 
tabiies  ik.  Pliiladrlphie  ponr  sou- 
lager la  mi!«(Te  des  prisons  pu- 
bliques, ri  pour  provoquer  Ta- 
bolitiou   de  resclava^c.   Un  mé- 
moire  de  celle  dernière  société 
au   congrès  donna  occasion  à  des 
débats  9  où  Ton  chercha  à  justi- 
fier le  trafic  desesclavis.  En  con- 
séquence,   le   dorteur   Franklin 
publia  ,  dans  la  Gazette  ftWrale  , 
du  !i5  mars  1789,  un  article  si- 
gné Historinis,  contenant  un  pré- 
tendu discours  prononcé  dans  le 
divan  d'Alj;er,    en    1687,  contre 
la  pétition   d  une   secte    appelée 
erikn    ou  le-i  puristes^  ponr  Ta- 
boiilion  de  la  piraUrie  et  de  Tes- 
clava<(e.   Le>  argnniens  pressans 
de  M.  Jakson.  de  Gctir^rie.  enta- 
venr  de  la  Irailc4les  AtVicaiiis.vé- 
taicnl  deM'lo|ipé«i  avec  ant  mt  de 
fortM'  pour  jiiHiificr  la  prise  et  I  es- 
clavaj^e  des  Kinopcens.  En  1788, 
Franklin  sentant  approcher  le  ter- 
me de  sa  carrière,  renonça  en- 
tièrcuicnl  à  la  \ie  pnblitpie.  Il  a- 
vait  clé  aiT[i<;é   d'une  ccuiiplica- 
lion  de  maux  pendant  un  certain 
nombre  d'années,  et  la  dernière 
il  l'ut  tout-à-i'ait  retenu  dans  son 
lit.  Il  mourut  le  17  avril  i7()o, 
dans  la  SS"'  année  de  son  âge.  Sa 
mort  fut   pleurée  dans  les  deux 
mondes;   elle  causa  une  grande 
consternation   en  Amérique  ;    le 
peuple ,    le  congrè-5  et  toutes  les 
autorités  des  Etats-Unis  rendirent 
i\  sa  mémoire  des  honneurs  aussi 
sincères  que  solennels,  et  l'assem- 
blée nationale  de  France  décréta 
un  deuil  public  potjr  la  perte  de  ce 


FRA 

philanthrope  si  recommandable. 
Voit  i  Tépilaphe  qu1l  avait  faite 
pour  lui-môme  quelqiit*.4  année«a» 
vaut  !•&  mort  :  •  Le  corp»  dv  Beiija- 
miiin  Franklin,  imprimeur,  »eiii» 
«blable  à  la  couTertured*uii  vieux 

•  livre  dont  rinlérieur  est  déchiré* 
«et  dépouillée  de  son  titre  et  de 
«sa  dorure,  gît  ici  servant  de  pA- 

•  ture  aux  vers.  Mai»  le  lirre  ne 
i>sera  pas  perdu,  car  il  paraîtra 
•encore  une  fois,  à  ce  qu'il  pense, 
»dans    une  édition    nouvelle  et 

•  plus  belle,  corrigée  et  améliorée 

•  par  l'auteur.  »  Quoiqu'il  expri- 
mAt  ainsi  son  espérance  d*une  vie 
future,  il  ne  paraît  point  par  ses 
mémoires  que  cette  espérance  f^t 
fondée  sur  la  médiation  de  Jésus- 
Christ.  On  a  même  pensé  qu'il 
n'était  pa»  éloigné  de  Tincrédu- 
lité.  Cependant  l'anecdote  sui- 
vante semble  prouver  que  dans 
sa  vicillesstt  il  ne  rejetait  pas  ab- 
solument les  saintes  Ecritures.  Un 
jeune  homme  ridiculisant  nn  jour 
la  religion  comme  un  préjugé 
vulgaire  ,  en  appelait  ùl  Franklin, 
dont  il  attendait  l'approbation, 
«r  Jeune  homme,ditle  philosophe 

•  avec  force,  le  meilleur  ett  de 
tt  croire.  »  Le  président  Sliles  lui 
adressa  une  lettre  datée  du  a8 
janvier  1790  ,  dans  laquelle  il 
exprimait  le  désir  de  connaître  ses 
sentimens  sur  le  christianisme. 
«  Vous  savez,  monsieur  «  lui  di* 

•  sait-il,  que  je  suis  chrétien,  et 
n  que  je  voudrais  voir  dans  le  ciel 
a  tous  ceux  qui  le  furent  comnrie 

•  moi  malgré  mes  imperfection^. 
«Bien  que  je  connaisse  beaucoup 
»  le  docteur  Franklin,  je  n'ai  an- 
tenne idée  de  ses  sentimens  reli* 

•  gieux.  Je  désire^cookiaitre  Topl- 

•  nionde  raon  respcctaMe  ami  sur 


ta  A  nu  riiT» 

'•J<V>iiii(lr  Nttziiirlli.  Wutffif^nrdfi»      «  Cod  aiitl  llhrrty!  (Diflii  ft  In  li- 
"lii  |tMi(:<'lhMli*iiiiiiiil<' r.oiiiiiii)  iirin  »lMtrl/*l}  n'r»t  lu  ijitvnt'  (|iii  <toii- 
•'iiM|ti<iiiii<'iM'r  iMiroiintii*  uni)  fil*  "  viriil  iiii  |iflil  \\\Hi\v.  t^i'iiiiklin.  • 
"iio^ih*  iiiilinri'i'lii  (li*  lu  |iiirt  11*1111  l''riilikllriiif(|iilli'Oliirtir|illlloHO|ilii: 
"liniittiic  <|iil  ,   (li'|MiiM  |i|iiiiiitiirH  iiiH'  ri«)Mihilioii  brilltiiih'  i*l   l»i<in 
"iiiMiri'H,  11*11  l'iti^iti)  iritlitit*r,  11*114'  iti^M'ih':fi,nir  nii  |iliilitito|ililt<,  pnili- 
"hiiMi  ri  il  lionoirr  Ni^n  l/ilriiit  lit-  ijiiriiniihla  liMijoum  t^iiiiifrii^/scfli* 
'  triiiiri").    Si   i<i   il<*iiiiMMlr    Ircipf  r(HilrilHii*i*iiii  hitMi  Atl•t1lll*Hl«ttMlMll- 
»<|||^  iiHi  (Iritiiiiiilii  nuit   rr^/irilcir  l»l/il)li<i«.Kii  norîi'U).  ilt'ilill  riffiliMi- 
"rottiiiir  iiiilli*,  l'I  qii  il  iTt'ii   hoil  IJi'iiX  t*.\  jini  roiiiiiiiiiiiritlii';  il  ni - 
•  pliiff  (|iM'»li()M.n  l<«wlo(;lriir  l'i'iiii'  iiiiill  tiilnu  /ndiitfr  qint  dr.  pui*  • 
KiiM  ii-Moiidil,  II*  (j  iinii'n,f|iii'l(|iii'ii  |i*r  liil-itii^itin.  Il  rrai^tmit  (!'<  In* 
'Mtitdiiicn     HiMiliMti«;iil     aviilil     Nii  htli'i'rMtfi|iii  •  i*l  rjl.iil  huiivimiI    In 
iMiMi'  '.h'  tii«  |iri'ii(U  point  volro  noiiliiiiin  ili*'«  liiilirin*,  (|iil  ^nnltiiii 
"riiii(nilr  <Mi  iiinuvnini*  pnri,  i*l  jn  liiiijdiiri  \v.  tilrin  c  nriMlnul  (pirl 
"i.'i«  Ihi.ii  (II-   In  hitli-tiiiîi'f  l'ii  pmi  ipii*   lr*.iiiph  iiviiiil   nit  r^poinln*, /i 
'iitr  nioln.  <jnniil  ;'i  .Irniii  tli*  INa-  iiiii*  qiii*nliiMi,  IS'IMlniit  ipi  il  n'il- 
"/•ii'illi,  btir  f|iii  vont  ilrnintnlctir.  il.i  i*ii  l^niiirtMtoniiiKS  niininirif  <l<) 
»  piMlirnli/M'i'itiriil  itioii  opinion^  noiipiiyii,  ini  pn'.tttiiflil  cpTil  i*tnil 
••  )«•  jifiif,!' f|Mi«  ion  nyni^iMf  lit*  1110-  lin  pctn  ciiivrii  pni*  Im  nppliinili*i* 
niiili!  1*1    t\v.  ri'li^ion  ,   rointtn*  il  h(«niiMiH  notiilirinix  ipi'il  irr.<  vnil« 
iiuiin  li*n  Ji  lniîi.ii''H,  lionl  Irn  tiit«il-  cl  ipTIl  l'Inil  trop  ilinpOMi*  l'i  ntlop- 
"h'iii-rt  ipi'il  y  iiit,  l'I  ipTil  y  nnra  In- Ittn  niiini/'ri*;^  riiinr.nirn.l^f'nilr 
ftpi'iili.-ijili'nifiil    juniiiii.    IVlnit    |«f  li'nip!inpri«h  un  nioil, -itMi  pi'lil-riln 
>riiiiii-w|u'ilit  \\iï\v\\\i*U*  rori'ofii«  iill.i  un  An^lrli'i'ir  ponr  Inirc  pn- 
•>piin  piti   ipiclipicH  cliniiKi'iiii'nH  ;  rnltrr   In  nilliTlion   ronipli'ii*  ilii 
••cl  livre    In  pinpnri  il<*(i  pfc^Hliyt/t"  nt'i  iinivii'rt,  nviti;  Nn   s\v  iloiini'i; 
»  iirii^  ilAn^IrliTri*,  l'nl  iliii«  iltHi-  pnr  liil'ini'iiM'  rn  17^71  l't  t'onli- 
icn  ipiiiiil  n  Mil  (lîvinili'r.  m  II  iiVmI  nnrii  p.ir  on  ilc   nr»»  ilcnriMidniit; 
|i.i  -   lonlili*   Ile   riiit'ii  oliHiM'Vi'r,  ni  iiniin    liintr.  irinironrn;;iMMt*nl    li'>« 
non*  ninoyoni  IriloctiMir  l'i'ii«»|-  ttinniiHrrili  Mnirnl  iitnli'fi  iniMlitn. 
Il- y  ,    qiii^    Kntnkliii    nV'iaii    pim  Un   oui   (•t/*   riMrniitninil    livri'i*   û 
r-xiict    l'ii    nppr/MMiinl    \v\    niMiti-  rinipirnninii.  liOtlorlMir  |''rnnklln 
lorn»  ilr  In   iiinjoiil/*  i\vh   pi'rnhy*  n\nil  piililî/*  si*»i  l^j/trritntru  rf  hch 
hiiiMi»  nnf^liiin.  hn  ilorlinir  Knin  tihHn'valinna   nur  l't*/rrlrn'ilt*,    lui- 
l.lin  Inihtn  un  filt,  Willinni  rmii*  h't  n  Pliilndidpliin  m    17^71;  ni'n 
lliii,  p;<nivrnirnr  di*  Ni'W   Jin'nry,  Noinwtlt'H  tApri'it'itrts  ^   vu    17^'!; 
/•■Ir  inyidinh',  ri  iiiM*  lllli*,  i|iil  iV  iinr  1^ ut  hi/iloritfur  tlt*  la  tniiAfilu 
pou. Il    M.    NVillinni-Sni'ln',   irinr  limwl  tiu  f^imvi'iunin'iil  tir  l^iiisyh 
I  liniid    II    P|iil:id<  Ipliic.     l.oi'»i|ii(5  vitnh,    ril    I7!m|;    rinlmU    ///♦   ht 
Voliiiirc   viiil  Ml   1778,1  l*nriii,où  iirtiiiilf'hi'fhit\iit'i'nnsnli ri^ fiar rtif) 
il  lioiivn  Ir  Iriofiiplif  !•!  Iii  luori  ,  jitivt  à  Ht'H  vuhnins  ,    m    i7<lo:  »»rn 
l'iiiiikliii    lui  prriiniln  r>on  pi'lll  l!,r/hU'ifnri'H,    nvi'i;  di"»  iioh*n  *•% 
/it-,,p(»iii  ipii  il  loidtonnndn  nali/i-  plintliiri'M,  ri  dcn  Irltri'A  l't  nnlrm 
nidiriion.  Te  pliilotiopliii  rinni/alH  pirm -mr  di"(  injrl»  pliiloMiplii 
\.t  dooiniiicrl  i-nl.nitf  rn  !«*iM'iiniil;  ipin,  m  17^1);  dr^»  Pièirn  /fn/ili  • 


Jll> 


l'KA 


ques  et  philosophiques,  en  1 779  ;  et 
divers  Édêmoires  clan.-*  Ie>  Transac- 
tions de  la  sociétc  philosophique 
d* Amérique,  Doux  volumes  de  sc:* 
Essais,  avec  .>a  fie,  donnée  par 
lui  en  1750,  lurent  pu bli<':9  en  An- 
2>ieterre  en  1793.  Enfin  une  co!- 
lection  de  ses  ou  vra^^os  fui  puhliée 
ù  Londres,  en  18116;,  sous  ie  titre 
d'Œuvres  complètes,  philosophi- 
ques, politiques  et  morales  du  doc- 
teur Franklin^  pour  la  première 
fois  recueillies  et  mises  en  ordre, 
arec  un  Mémoire  de  l'auteur,  o  vol. 
in-îS". 

FiVANKLïN  (Willum),  mem- 
bre de  lii  socit'té  nv^iii tique  •  a  pas- 
sé une  [grande  partit^  de  son  exis- 
tence dan^i  l'Inde,  au  service  de 
la  compagnie  ,  et  dans  le  m)"*  ré- 
giment d*intanteried*Jndiens  dont 
il  était  capitaine.  On  a  de  lui  les 
ouvrages  suivaiis  :  V  Observations 
faites  pendant  un  voyage  du  BengO' 
le,  en  Perse,  en  1786  et  17S7, 
iu-8",  ]  790  ;  3°  Les  amours  de  Ca- 
marupa  et  Camalata,  traduits  du 
persan,  in-8",  1790;  Ti" Histoire 
du  rè^^ne  de  Shuh-Aulum,  in-4% 
1 798  ;  4"  Remarques  sur  la  plaine 
de  Troie,  faites  pendant  une  excur- 
sion, en  1799,  in-4%  1800;  ^  Mé- 
moires militaires  de  M.  George 
Thomas,  qui,  par  des  talens  extra- 
ordinaires,  et  un  esprit  entrepre- 
nant, s* éleva  d' une  condition  obscu- 
re au  rang  de  général  au  service  des 
puissances  du  nord-ouest  de  l* In- 
iie ,  Calcula,  in-4'%  réimprimés  A 
Londres,  in-H^  i8o5;  6*  Traités 
politiques,  géographiques  et  com- 
merciaux ,  sur  les  souverainetés 
d' Ava  et  de  la  partie  nord-ouest 
de  i*Indostan,  in-8",  181 1. 

FlVANQlii:  ^Lccie-Messa- 
ceot^  femme),  naquit  à  îions-le- 


FRA 

Saiilnier,  en  1780.  Elle  arait  an- 
noncé dès  sa  plus  grande  jeunes- 
se beaucoup  de  goAt  pour  la  poé- 
sie et  pour  la  peinture.  Elle  cul- 
tiva Tun  et  Tautie  de  ces  arts 
avec  succès;  mais  une  mnlatlîe 
de  consomption,  dont  elle  fut  at- 
teinte à  TAge  de  ao  ans»  et  qui  la 
ravît  i\  sa  famille  à  TAge  de  aa, 
ne  lui  permit  |>as  d*acquérir  la 
célébrité  que  lui  promettaient  ses 
premiers  essais.  Comme  peintre, 
ses  sujets  étaient  heureux,  ses  fi- 
gdres  pleines  d'expression,  et  son 
dessein  pur  et  correct.  Comme 
poète,  elle  a  laissé  des  fragmens 
d'un  Essai  sur  les  harmonies  de  la 
mélancolie  et  des  arts,  et  un  petit 
poëme  très-estimé  et  ayant  pour 
titre  le  Tombeau  d^Èléonore.  Elle 
avait  épousé  Pierre  Franque, 
peintre  d'histoire  distingué. 

FIVANQUEMONT  (le  feld- 
zEDGUEisTEB,  COMTE  de),  général 
du  roi  de  ¥^urteniberg,  donna 
dans  toutes  les  occasions  de»  preu- 
ves de  beaucoup  de  courage.  Char- 
ge, en  i8i3,  du  commandement 
des  troupes  de  sa  nation  au  ser- 
vice de  la  France,  il  fut  toujours 
placé  aux  postes  les  plus  péril- 
leux. Après  la  défection  des  Wur- 
tembergcois,  il  combattit  contre 
les  Français:  et  au  mois  d^octo- 
bre  181G,  il  fut  fait  ministre  de 
la  guerre. 

FRANZ    (JEAIï-GEORGES-FEénÉ- 

Ric),  médecin  et  philosophe  alle- 
mand, liaquiten  ^737  ù  Léîpsick, 
où  il  mourut  en  1789.  Il  a  publié 
un  grand  nombre  d'ouvrages  qui 
pour  Ja  plufiart  u'ont  point  paru 
sous  son  nom.  Nous  citerons:  1* 
De  morbis  litteratoram  epidemicis  , 
eorumque  rectâ  sanandorum  ratio- 
ne,  in-4%  t7^7'  Léîpsick;  a«*  His- 


toim  commerciale  de  la  ville  de 
Lri/)!iir/ï^  cil  allciiiaïul,  ib,^  in-8*, 
177  j;  5"  Dfi  Lipsià  parluf  ieutiùus  ac 
puvrptris  noslris  tcm par ibas minas 
/('t/tifcrd  (lissertaliOy  iu-4''5  i^HX, 
ihid.  ;  ^\'*  Le  médecin  des  ecclésiasti' 
(jiH's,  i7<)î)-i77o,  în-H", Léi|)»ick; 
5"  Le  mi'dccin  des  voyageurs,  in- 
8%  1774»  Laii{;piiual/a  ;  (i"  Mé- 
moire sur  l'éducation  physique  des 
en/ans,  iii-8",  i77.''>»  liéijwick;  7" 
Lr tires  sur  divers  sujets  de  niéde" 
cinr,  7)  vol.  in-8*,  i77(>i  Laujjen- 
sal/.a.  M.  FrauK  a  donné  une  éiJi- 
lion  tltî  V Histoire  naturelle  de  IMi- 
nt; ,  10  vol.  in-8",  dernière  édi- 
tion, i7()i,  LéipHJck.  Dans  un  ou- 
vra;;(:  imprimé  en  1772,  il  démon- 
tn;  combien  esl  contraire  ù  la 
k^atilé,  Tiisa^c  01^  Monl  le:»  Alle- 
mande i\v  se.  conrhor  entre  deux 
lils  (le  plume. Kn  I78(>,  il  iut  cliur- 
^é  de  la  rédaction  tle»  Commen^ 
tarii  de  rchus  in  scientiâ  naturali  et 
medicinâ^esfis.  iM.  Franz  aécril  sur 
une  iiilinité  (rautres  sujets;  il  a 
trailé  de  rindut'uce  de  la  luusique 
sur  la  santé,  des  avantages  et  de 
rntilitédes  belles-lettres;  il  a  aus- 
si fait  plusieurs  traductions. 

FKAVSSlNOtgS  (1->KNIS,    ABBK 

i)K,)aumonier  prédicateur  du  roi, 
éM'ïpie  d'Ilermopolis  {in  parti" 
luis).  Aj>rés(|iK'.  le  concordat  eut 
rfiidu  aux  pr^tres  de  Tégliïe  ro- 
niiiine  la  faculté  d«;  remplir  publi* 
(pic.nu*:)!  leurs  lonclions^plusieurs 
dN'NtK^  {\\\  sfU'tirenl  deTobscurî- 
ti'(lauslii()u<;Ilt}  iliis^Haientrenter- 
inés  ju'»(pralnrs,  et  s'élevèrent 
conhi  la  philosophie  avec  beau- 
coiip  lie  zM(^^teen^istavec  beau- 
roijp  de  talent.  Kntre  eux  brillait 
]M.  de  Frayssinons.  Les  dis<'ours 
fpi'il  prononça,  sous  le  titre  mo- 
deste i\c  citn/rrenctis,  produisirent 


Fivii; 


01^ 


une  grande  sensation.  La  foule  se 
portait  i\  Saint- Sulpice  pour  Ten- 
te ndre;  et  les  connaisseurs  dans 
ce  genre  le  mirent ,  d'une  voix 
unanime  4  i\  la  tête  des  prédica- 
teurs de  Tépoque.  At-il  dû  ce 
succès  i^  la  nature  des  sujets  qu'il 
traitait  9  ou  au  talent  avec  le- 
quel il  les  traitait?  c'est  ce  qu'il 
ne  nous  appartient  pus  de  décidei*. 
Quoi  qu'il  en  soit,  en  ouvrant 
aux  autres  lu  voix  du  salut,  M. 
Frayssinous  s'est  ouvert  la  voie 
de  la  fortune.  Dès  la  création  de 
l'université,  il  y  fut  appelé  com- 
me membre  de  la  Faculté  de  théo- 
logie. 11  n^cn  devait  pus  rester  là. 
Depuis  la  restauration,  ses  desti- 
nées ont  été  plus  brillantes.  Nom- 
mé successivement  aumônier  et 
prédicateur  du  roi ,  il  a  été  pro- 
mu à  répiscopat,  sous  le  titre 
d'évôque  d'IIermopolis;  et  tout 
récemment  il  vient  de  recevoir  la 
dignité  de  grand-maître  de  l'uni- 
versité, dignité  rétablie  à  son  oc- 
casion. Toutes  <;eft  faveurs  s'ex- 
pliquent, mais  il  n'en  est  pas  tout- 
à  fait  ainsi  de  celle  qui  vientd'on- 
vrir  les  portes  de  ruttudémie  à  M. 
de  Frayssinons,  dont  lu  [ircsse 
n'a  jusqu'à  ce  jour  publié  au- 
cune œuvre  académique;  celte  fa- 
veur-là a  besoin  d'Ctre  justifiée. 

FIUt:CINE(A.L.),  fut  nommé, 
dans  les  commencemens  de  la 
révolution,  président  du  district 
de  Saint- Aignant  ,  département 
de  Loir-et-Cher.  11  fut  ensuite  élu 
député  à  l'assemblée  législative» 
et  devint  membre  de  la  conven- 
tion nationale.  Après  le  9  thermi- 
dor, on  le  chargea  d'une  mission 
dans  la  Belgique  ;  et  à  son  retour, 
en  i7()5,  il  parla  contre  Aubry  et 
iMirunda,  et  demanda  qu'il»  fus- 


3i8 


FRÉ 


sent  arri^tés.  Sa  carrière  législa- 
tive unit  avec  la  roiivcMilion,  mais 
il  fut  employé  en  q  !ilitt>  de  com- 
missaire ]>ar  le  directn ire- execu- 
tif. M.  Frecine  avait  volé  avec  la 
maî(»rilé  daii!»  le  procès  du  roi. 

FAÉDÉAIC  (le  colonel),  fut 
en  quelque  sorte  dès  sa  naissan- 
ce voué  jirinfortunc.  Fils  du  mal- 
heureux Théodore,  roi  de  Corse, 
il  eut  pour  mère  une  Irlandaise 
de  la  famille  de  Lucan,  allachée, 
lorsqu'elle  le  mit  au  jour,  au  sur- 
YÎce  personnel  de  la  reine  d'Es- 
pagne. Il  embrassa  d'abord  la  car- 
rière militaire,  et  eu  ly't^^  il  alla 
eu  Augleterrc,  où  sa  position  de- 
vint affreuse:  dépourvu  de  toutes 
ressources,  il  serait  mort  de  mi- 
sère,s'il  ne  se  fût  procuré  quelques 
mo3'ens  dexistence  en  donnant 
des  leçons  de  latin.  Il  passa  ensuite 
en  Allemagne  cl  entra  au  service 
du  duc  de  Wurtemberg,  qui  le 
nomma  colonel,  et  hii  accorda 
même  la  croix  de  Mérite.  Apres 
être  retourné  en  Angleterre  com- 
me agent  de  ce  prince,  il  fut,  en 
1791,  chargé  par  le  prince  de  Gal- 
les de  se  rendre  à  Anvers,  afin  d'y 
négocier  un  emprunt  pour  son 
compte;  mais  le  roi,  instruit  de 
cette  démarche,  l'improuva,  et 
Frédéric  ne  retira  de  sa  mis>ion 
que  des  reproches.  A  son  retour 
à  Londres,  il  fut  abandonné  par 
celui  qn*il  avait  voulu  servir.  Se 
trouvant  de  nouveau  réduit  à  la 
plus  grande  détresse,  il  prit  la  ré- 
solution de  mettre  fin  à  ses  maux  : 
le  I*'  février  1707,  il  se  tua  d'un 
coup  de  pistolet  sous  le  portail  du 
l'abbaye  de  Westminster.  Inviola- 
blement  attaché  à  la  fortune  de 
son  père,  piirtout  il  l'avait  suivi, 
ets'était  efforcé  d'adoucii'scs  mal- 


PRË 

heurs.  Il  lui  prodigua  les  suiosles 
plus  empressés  jutK|M*A  se»  der- 
niers momens.  Lecolfiuel  Frédéric 
a  publié  «en  i^iiS,  des  Mèmoiru 
pour  sercir  à  l* histoire  de  la  Ccrse, 
iii-^®;  et  en  1798,  une  Description 
de  la  Cor  se  y  arec  un  récit  de  la  réu- 
nion de  ce  pays  à  la  couronne  tCAn* 
gleterreAn  8":  le  premier  de  ce^  ou* 
vrages,  écrit  en  français  et  traduit 
en  anglais ,  e:>t  d'un  st jle  aise  et 
naturel ,  et  présente  de  Tinté- 
ret. 

FREDERIC-AUGUSTE,  roi  de 
Saxe,  ûls  aîné  de  l'électeur  Fré- 
dénc-Chri>tian,  naquît  le  ao  dé- 
cembre 1750;  11  perdit  s*cin  père 
à  Tûge  de  lù  ans  «   et   îusqii*en 
1768,  la  régence  fut   entre  les 
mains  de  Tainé  de  ses  ooclés,  le 
prince  Xavier,  sous  la  mauvaise 
administration  duquel  la  Saxe  eut 
beaucoup  à  souffrir.  Ce  pays  avait 
également  été  très-mal  traité  pen- 
dant la  guerre  de  je/9^  ans,  de  sotie 
que  les  différentt-s  parties  du  gou- 
vernement se  trouvaient  dans  un 
état  furheuxà  Tépoque  où  le  jeune 
électeur  prit  le»  rênes  de  Tadmi- 
nistratitm.  Cependant*  par  la  sa- 
gesse de  sa  conduite,   sa  stricte 
économie,  ^t  les  conseils  d'un 
ministre  doué  de  talens  distin- 
gués, il  parvint  à  ranimer  le  com- 
merce ,  ù  exciter  Tindustrie^  et  à 
rendre  au  papier-monnaie  entière- 
ment discrédité,  la  confiance  et 
par  conséquent  sa  valeur.  Frédé- 
ric épousa,  en  17^9,  la  princesse 
Maric-Amélie-Auguste  ,  .MBur  du 
roi  de  Bavière.  Il  s'occupa  beau- 
coup de  législation,  fit  faire  des 
changemens  et  des  modifli^alions 
considérables  au  code  criminel , 
dont  la  sévérité  était  extrême,  et 
en  1770,  il  fit  abolir  la  quéstioDy 


FKË 

moyen  iiifûiiio  ,  invf ntè  par  lu 
bnrlwirio ,  ri  qui ,  en  faisant  nn 
^riuui  luuuUvv  4le  vicdines»  n*at- 
it'i^iuiii  jiiiiiais  lo  bnt  de  «on  ins- 
tiiutioii.Kn  i77()<  il  ne  forma  con- 
tre I(*  priiu'.o  nu  complot  unqnol 
on  prrirndit  qm!  Na  mère  iivuit  pur- 
tiript*,  uiain  qui  fut  (Iccouvvrt  A 
t(Mnp>])ar  lit  t'uhint't  (le  Brriin.qni 
eu  eiii  le  premier  connaiH!iunee , 
et  qui  en  in^tiiiiitit  P^lectcur.  Le 
colonel  Aydolo,  Saxon  (roriginey 
que  Ton  regania  conimo  le  prin- 
cipal apMit  (le  eolti*  conKpirati<m, 
fut  ai  i-tMê  el  renrenins  tu  uliam- 
Ix-llau  (le  iVlet  tcur,  nommé  Ma- 
riolini,  loi  donna  ilann  CDlte  cir- 
eou^tanee  ileti  preuves  «Pun  xèto 
et  d'un  dévouement  i^au!»  bornen. 
(!e  prince  ,  trop  faible  pour  »e 
mesurer  seul  avec  Tempcrcur 
d'Autriche  ,  réunit  ^es  forces  à 
celles  de  Frédéric  U«  roi  de  Prus- 
se, pour  défendre  et  obtenir  IcH 
droit <;  (|ui  étalent  échus  i\  sa  mérc 
pur  la  mort  de  rélecteur  de  Ba- 
vière, dernier  enfant  mAle  de  su 
famille  ;  mai:»  nn  traité  signé  à 
'rcM'hen  ,  le  lo  mai  1770,  mit 
bieuiAi  (lu  \\  la  guerre.  Par  ce 
traité,  il  fut  convenu  que  rAutrl- 
che  reniMieerait  i\  ses  pi'étenlions 
sur  la  Haviére,  et  que  Frédério- 
Aui,Mi>te  serait  substitué  i\  tous 
les  droits  de  sa  mère.  Cette  suc- 
cession lui  valut  ({,000,000  de 
ilorins.  Tout  semblait  A  cette  épo* 
(|iif  annoncer  de  grands  projets 
de  la  part  de  rAutriehe  :  quelques 
étals  voisins  conçurent  des  in- 
quiétude!»  i\  ce  sujet;  et  sur  la  pro- 
position qu*en  lU  Frédéric  11,  il 
se  l'orina  entre  plusieurs  princes 
oiic  atliau(*e  tendant  uniquement 
:\  t'iiircieuir  des  forces  sninsantcs 
pour  ^urantlr  leur  neutralité  et 


FRÉ 


519 


tenir  rcmpcreur  d'Allemagne  en 
échec.  Frt'dérie,  que  la  position 
et  Tintér^^tdeses  états  attachaient 
nécessairement  ù  la  Prusse  ,  a- 
dhéra  un  des  premiers  A  cette  al- 
liance. Ce  prince  donna  une  gran- 
de preuve  de  sagesse  et  de  modé- 
ration en  refusant,  en  1791  ^  le 
trAue  de  Pologne,  qui  lui  fut  of- 
fert uu  nom  de  la  nation  entiè- 
re, et  en  préférant  le  bonheur  et 
la  tranquillité  de  son  royaume  d 
Fédat  d'un  nouveau  diadème.  A- 
près  la  conférence  de  PilnitK,oi^  se 
trouvèrent  Fempercur  Léopold 
et  le  roi  de  Prusse,  et  à  laquelle 
donna  flen  la  i*évolution  fran^Mti- 
se,  Frédéric  refusa  long-tempti  de 
se  réunir  à  lu  coalition  qui  ftil 
alors  formée  contre  la  Finance  ; 
cependant  ,  comme  prince  de 
Fempire,  11  fut  obligé  de  louruir 
son  cuntingetgùrurmée  des  alliés, 
quand  les  Français  eurent  fait  une 
invasion  dans  les  Pa^fs-Uas  et 
dans  les  provinces  du  Khiu.  Il 
continua  de  participer  i\  la  guerre 
jusqu'en  i^D^,  époque  01^  le  gé- 
néral Jourdan,  après  le  traité  de 
BAte,  pénétra  dans  la  Franc.onie; 
il  conclut  alors  avec  ce  général 
un  armistice  »  el  ses  troupes  ne 
furent  pins  employées  que  pour 
le  maintien  de  sa  neutralité  sur 
les  frontières  méridionales  de  ses 
états.  Fni8o5«  Fréiléric-Augusle« 
qui  avait  été  absolu  tuent  étranger 
ù  la  guerre  etitre  la  France  el 
rAutriche  •  ne  put  s'opposer  au 
passage  sur  ses  terres  des  troupes 
du  roi  de  Prusse  «  et  fut  même 
forcé,  l'année  suivante,  i\  raison 
de  ses  relations  avec  cette  <ler- 
nière  puissatu'.e,de  fonrt)irtt*i,uoo 
hommes  destinés  ù  agir  contre 
l'armée  française.  JL'électorol  dg 


320 


FUE 


Saxe  fut  9  après  la  bataille  d*Ié- 
na  et  celle  J'Awt'i\*itat'(U ,  occupé 
inililairemont  il  par  druil  dv  con- 
quête ;  dt's  rôquisilîons  y  furent 
frappées,  et  iVIectrur  n'obtint  la 
fa\eur  de  rester  neutre  qu'en 
payant  une  somme  de  :i5.oo(>,ooo 
de  francs.  Frédéric,  dans  cette 
occasion  ^  fil  connaître  toute  sa 
bîenlaidance;  car,  pour  Moula^er 
le  peuple,  il  se  rendit  personnel- 
les une  partie  de:s  cliar^^es  qui  lui 
furent  imposées,  et  fil  des  saçiifi- 
oes  qui  semblaient  an-dessus  de 
ses  forces.  En  vertu  du  traité  si- 
{çné  à  Posen  le  i  i  décembre,  l'é- 
lectoratdeSuxe  fut  éri^é  en  rojau- 
n^.c,  et  ce  fut  connue  n»i  que  Fré- 
déric-Auguste accéda  à  la  confé- 
dération du  lUiin  ;  mais,  tandis 
qu\>n  le  couronnait,  on  faisait  ra- 
ser les  fortifications  de  sa  capita- 
le. En  échange  du  bailli  .ge  de 
Gominern  ,  du  comté  de  Uarby  et 
d*nne  partie  du  comté  de  31ans- 
feld,  il  reyut  le  cercledeCotl)us;et 
après  le  traité  de  '1  ilsitt,  il  fut  am- 
plement dédommagé  de  ses  sacri- 
lices,  par  la  réunion  à  son  royau- 
me des  provinces  méridionales 
enlevées  au  territoire  prussien, 
de  la  nouvelle  Prusse  orientale  et 
occidentale,  et  Je  la  nouvelle  !Si- 
lesie.  Dès  ce  moment,  le  roi  de 
Saxe  devenu  Pallié  des  Fran^^ais, 
dut  courir  avec  eux  toutes  les 
l'bances  de  la  guerre,  et  tenir  con- 
liiiueltcn)ent  à  la  disposition  de 
Nap<déoii  une  armée  de  *20,ooo 
hommes.  En  1809  ,  les  Saxons 
immtrèrent  beaucoup  de  valeur 
<lans  la  guerre  entre  la  France  et 
rAulriche:  cependant,  ils  ne  pu- 
rent empêcher  les  ennemis  dVn- 
Irer  à  Dresde.  Frédéric- Auguste, 
rojcéde  s'éloignerdc  ta  capitale. 


se  retira  A  Francfort,  et  ne  ravinl 
dans  sei^  états  qiruprès  la  défaite 
des  Autrichiens.  Par  le  traité  de 
Vienne  du  14  OL'tobre  1H09,  le 
duché  de  Yursovie  et  les  distrir.u 
de  Pancienne  et  de  ta  nouvelle 
(lalicie,  acquis  par  PAutriche  en 
i77'i  et  en  i^^G,  furent  donnés 
au  royaume  de  Saxe,  qnlydè»  lors» 
se  trouva  réunir  un  asses  vaste 
territoire.  Le  roi  de  Saxe  fut  du 
nombre  des  princes  membres  de 
la  confédération  du  HhîOy  que  Na- 
poléon invita  t\  se  rendre  à  Paris 
pour  assister  à  la  fôte  de  Panni- 
versaire  de  sou  couronneoient. 
Pendant  son  séjour  dans  la  capi- 
tale, ce  prince  parcourut  les  prin- 
cipaux monumeus,  et  se  montra 
partout  amateur  et  appréciateur 
des  arts.  Au  mois  de  juillet  i8iay 
Napoléon  partant  pour  son  expé- 
dition de  IVussie ,  se  trouva  -à 
Dresde  avec  Pempereur  d*Autri- 
che,  le  roi  de  Prusse  et  plusieurs 
souverains  de  PAllemagne,  qui, 
ses  alliés  alors  »  devaient  bientôt 
de>enir  ses  ennemis.  Après  les 
désastres  de  Moscou,  Napoléon 
retrouva  dans  Frédéric  un  ami  Û- 
dèle,  qui  lui  témoigna  les  m(^mes 
égards  que  dans  les  plus  beaux 
momens  de  sa  gloire  »  et  ne  Pa- 
bandonna  pas  dans  ses  plus  grands 
revers.  Cependant  les  Russes  vain- 
queurs approchaient,  et  le  roi  de 
Saxe  fut  obligé  lui-uiême  de  s^é- 
loigner  de  sa  capitale,  supportant 
ce  nouveau  malheur  avec  la  fer- 
meté qui  lui  était  si  naturelle.  Il 
adressa  aux  Saxons,  avant  de  les 
quitter,  une  proclamation  dans 
laquelle  il  déclara  qu'il  no  s*écar- 
terait  point  du  système  politique 
adopté  depuis  6  ans»  et  que,  fi- 
dèle i\  ses  traités  et  ù  ses  enga- 


FRË 

gemcn5 ,  il  comptait  encore  »ur 
Tappiii  Hc  son  puissant  Hilié,  et 
sur  la  bravoure  de  ses  guerriers. 

11  remit  ensuite  aux  Français  les 
forts  de  Kœnihberg,  de  Torgau  et 
deW'itlcinber^.  Les  glorieuses  ba- 
tailles de  Lutzen  et  de  Bnutzeii 
ramenèrent  dans  ses  états  le  roi 
de  Saxe,  qui  rentra  ù  Dresde  le 

12  mai  i8i5.  Les  événemens  so 
pressaient  :  après  de  grandes  vic- 
toires, Napoléon  essuya  de  nou- 
veau les  plus  grands  revers;  et 
les  Saxons,  non  contens  d*aban- 
donrier  les  Français,  tournèrent 
leurs  armes  contre  eux  daiif  les 
plaines  de  Léipsick.  Cette  défec- 
tirm,  vue  par  le  roi  de  Saxe  avec 
douleur,  fut  le  dernier  coup  porté 
à  la  fortune  des  aigles  françaises. 
Après  les  journées  sanglantes  du 
i8  et  du  19  octobre,  et  la  prise 
de  Dresde,  qui  en  fut  la  suite, 
Frédéric- Auguste,  resté  jusqu'ici 
noblement  Adèle  ù  Napoléon,  se 
vit  conduire  i\  Berlin  ,  et  pressen- 
tit ravenir  qui  lui  était  destiné, 
au  milieu  même  des  honneurs 
qnNm  s  empressa  do  lui  rendre. 
Tout  porte  à  croire  que  déjA  l'em- 
pereur de  Russie  et  le  roi  de  PrufM 
se  avaient  irrévocablement  fixé  le 
sort  du  royaume  de  Saxe,  et  que 
la  plus  grande  partie  de  bon  ter- 
ritoire était  destinée  à  agrandir 
celui  du  roi  de  Prusse.  Quoi  qu'il 
en  soit,  la  France  et  rAutricho 
furent  les  •seules  puÎMsanres  qui, 
au  congrès  de  Vienne,  se  déclarè- 
rent en  faveur  de  Frédéric -Au- 
gu:*te.  Le  prince  Repnfn^qni  avait 
établi  A  Dresde  le  centre  de  ses 
opérations,  déclara,  le  ny  octo- 
bre 1814,  qu'il  ne  quitterait  l'ad- 
ministration de  In  Saxif,  que  pour 
l<)  remettre  aux  agens  du  roi  de 

T.    VII, 


FRÉ  5ii 

Prusse;etlcroidePrusselui-m(!m6 
persista  A  demander  que  cette  ad- 
ministration lui  fût  confiée  provi- 
soinunent.  Les  troupes  russes  fu- 
rentaussi  remplacées  par  oelles de 
ce  souverain;  et  ces  troupes  furent 
chargées,  d'après  la  déclaration 
du  prince  Repnin,  de  préparer  la 
réunion  de  la  Saxe  k  la  Prusse, 
rétinion  qui  devait  sous  peu  déf 
temps  Mre  proclamée  d'une  ma- 
nière plus  positive.  Frédéric  fil 
contre  -cette  usurpation  une  pro* 
tésttflion  vigoureuse,  dans  laquée 
le  il  exposa  d'abord  sa  conduite 
politique;  et  après  s'Atré  plaint  de 
ce  que  l'empereur  de  Russie  l'avait 
trotnpé ,  en  lui  a<«surant  que  des 
intérêts  militaires  avaient  seuls 
nécessité  son  éloigncmrnt  de  la 
Snxe,  il  s'exprima  en  ces  ter- 
mes :  V  L'intention    manifestée 

•  pur  la  cour  royale  de  Prusse, 
0 d'occuper  provisoirement  nos 
»  étals  de  Saxe,  nous  oblige  de 

•  prémunir  contre  une  démar- 
»che  pareille  nos  droits  bien 
«fondés,  et  de  protester  soten- 
»  nellem«'nt  contre  les  conséqtien^ 

•  ces  qui  pourraient  Ptre  tirées  de 
»  cette  mesure.  C*est  auprès  du 
n congrès  de  Vienne,  et  en  face 

•  de  toute  l'Europe,  que  nous 
*nous  acqiïittoOM  de  ce  dévoir,  et 

•  qné- nous  déclarons  que  nous  ne 

•  consentirons  jamais  à  la  cession 
•)des  états  que  nous  tenons  de  nos 
t^oncêtres,  etc.  »  Il  fut^  A  la  même 
époque,  répandu  à  Vienne  un  mé- 
moire dans  lequel  les  plénipoten* 
tiaires  français  firent  connaître 
leur  opinion  sur  le  sort  réservé  à 
la  Saxe.  L'empereur  d'Autriche 
engagea  alors  Frédéric- A ugustd> 
à  se  rendre  A  Presbourg.  Le  9  fé- 
vrier^  il  y  fut  signé  par  les  trois 


91 


022 


FKE 


grandes  puisstiini'^s,  une  convcn* 
tlon  d*apr€S  liKincllu  Fréiiéric- 
Aug;ustti  dut  céder  à  la  Prus.9e 
8G4fOO(i  habitans,  rrnoucer  -à 
Be»  poAsesi^ionâ  eu  Pologne  «  et  a« 
bandouner,  tant  à  la  uiaUt»n  de 
Weiinar  qu'6  PAntriche,  d'autres 
portions  importantes  de  ses  états, 
de  sorte  que  son  royaunoe  fut  ré- 
duit à  une  population  d'envîj(on 
iyiu8»ooo  âuies.  N  ayant  donc 
aucun  moyen  de  se  soustraire  à 
la  lui  du  plus  fort,  le  roi  de  8uze 
sanctionna  sa  spoliation  nu  mois 
de  tnai  181 5;  il  signa  la  ronvcn- 
tion  de  Presbourg  :  la  portion  de 
ses  états  adjugée  au  roi  de  P^l^«!^e, 
lui  lut  remise p<irdescomini:^saires 
nommés ù  cet  effet.  L*armée  saxon- 
ne, qui,  abandonnant 4  accablant 
ses  alliés  vérilables,  avait  secondé 
avec  tant  d'ênergit?  les  efforts  de  la 
coalition,  était  loin  de  peui^er  que 
Pavilissement  et  la  ruine  de  sa  pa- 
trie seraient  la  récompense  de  sa 
yaleur. et  qu'elle  n'auraitprodigué 
son  sang  que  pour  contribuer  à  Ta- 
grandi>semeot desétats  prussiens, 
et  au  démembrement  de  ceux  de 
son  souverain.  Lors  de  la  rentrée 
de  Napoléon,  le  roi  de  Saxe  sui- 
vit rimpuJsion  des  antres  puis- 
sances, et  fournit  eon  contingent 
À  la  coalition  fonnée  co.ntre  U 
France;  ses  troupes  ûreut  ensui- 
te partie  de  l'armée  d'occupation. 
Après  a^oi|*  .-supporté  avec  digni- 
té les  revers  de  la  fortune  et  lin- 
justice  des  hofnmes,  Frédéric-Au- 
guste, depuis  le  retour  de  la  paix, 
ne  s'e^t  occupé  que  de  faire  ou- 
blier à  ses  sujets  les  maux. qui  les 
ont  accablés.  Protégeant  l'indus- 
trie et  le  rominerce.  se  faisa^jt 
une  loi  de  la  plus  ^triete  écono- 
mie^  il  est  cbérides  K^uxuns^^  qui 


FRÉ 

rendent  justice  aux  vertus  qui  le 
distinguent, etcomme  homme,  et 
comme  roi.  Il  accéda  ù  la  sainte - 
alliance,  le  1"  mai  1817. 

FUÉDÉIUC-GUILLAUHIE  II, 
roi  de  Prusse,  était  fils  du  prince 
royal,  et  neveu  du  grand  Frédé- 
ric; il  naquit  le  a5 septembre  1 744- 
Ëlevé  par  deux  hommes  d'un  mé- 
rite reconnu,  MM.  Begiielin  et 
Bork,  il  re^ut  une  éducation  mâ- 
le et  tout  sWfait  militaire.  Le  goût 
que  montra  te  jeune  prince  pour 
les  armes,  et  les  progrès  qu*îl  fit 
dans  les  études  relatives  Â  cette 
carriërt!,  augmentèrent  encore 
l'affection  de  st)D  oncle  qui  l'ai- 
mait beaucoup,  el  qui  le  regarda 
comme  devant  un  jour  le  recom- 
mencer (c'est  sa  propre  expres- 
sion). Frédérie.-Guilldutne  fit  ses 
premières  armes  sur  la  fin  de  la 
guerre  de  sepi  ans.  Il  fui  soumis, 
comme  tous  les  autres  officiers,  à 
la  plus  sévère  discipline^  traité  en 
tout  comme  eux;  et  loin  de  le  mé- 
nager, le  roi  l'exposa  souvent  atix 
plus  grands  dangers.  On  rapporte 
qu'un  boulet  de  canou  ayant  un 
jour  tué  le  (  hevnl  du  jeune  prince 
entre  ses  jambes,  le  roi  dit  tran- 
quillement :  «  Ahivoilù  le  prince 
«de  Prusse  tuél  qu'on  prenne  la 
«selle  et  la  bride  de  son  cheval.» 
Pendant  ta  guerre  de  la  succession 
de  Bavière,  Frédéric-Guillaume 
commandait  un  corps  crarmé^s 
qu'il  reçut  ordre  de  conduire  en 
Silé<ie.  Attaqué  et  harcelé  >ans 
ces*«e  par  desi.  forces  supi*rieurt)9 
aux  >iennes,  il  f^it  assez  heureux 
et  en  même  temps  assex  habile 
pour  revenir. sans  avoir  éprouvé 
aucun  échec.  Frédéric^  «en  le 
voyant,luiditfro{deiueiit:.4i  Vous 
D'ête:$plusmonpeY«iu^4  Le  jeune 


zJfr-</<'/^i;  ir. 


jiiiiicc  coinitiiMiçuil  ù  H*ularincr 
«l'uni:  Hrftil)liil)lisr/!<'<tp(ioii*(|iiiind 
le  roi  h;  MCirruiit  diiiiM  nvn  hrim,  u- 
joij la  :  <«  VoiiH  ùit»  mon  flln.  »  Fr/i- 
(Jrrir«(Hiillaniii(i  ûvail  4'^  '^'i* 
c|ij/irMl  il  inoiitit  ftur  l(!  irAiii;.  L«h 
('nffirn<:n(:(!mi!n<»  de  Hon  ri'.^ua  lu- 
K'nl  innr(\iti'.A  par  fjiMsIqiii'M  iiuluit 
(11*  jiiftiiriî  ai  ilit  hiriiliiiftHiMio;  Il 
(iiiniiMitt  liis  iiiipriU,  r<q>urM  quitU 
(|iii:H-iiri*)  (Irii  torts  (le  Hoii  prédiM 
n.sHrijr,  l'i  fil  ujAin<t  rr^çner  duni} 
Hcs  i':i/ilH  iHM)  t-hp^MM)  du  libitrlé. 
liCii  l'iiiHHJrjih  nr-  riir(!iilpaHl(ing« 
IniipM  liiirri'H  pur  d<;tf  v.ih\wnuvt» 
lH'ur(;ns«'i.  Hirnt/»l  li;  prince,  au^fli 
l'iiilili:  (pH!  julonx  d<!  non  anturili'if 
rloi|^Mu  dii  hoii  (!on44*i|  non.  0n<d«) 
l<*  prince*  Henri*  ri  loii?»  U:^  hom- 
nii"f  «pli  ponvaiunt  lu  dlrigiïr  par 
leur  «'xprj'iciiciH't  lonrK  L'ili'ii»,  ol 
iH*  M«*  roiMlni.*iit  pln4  <piu  d'aprÙH 
rjii/liM'iK'iMJu  iM'.H  l'avoriH  l'I  difftust 
Nii'iilir.s-^cs.  Il  avait  <;poni^û  un 
prcniirrr*^  iiocrHla  prin<:u»»M*  Kli- 
•lalirlli  (Ir  limni^wii  k,  qn'îl  ri*pu- 
(liii;  il  prit  ponr  «ucoinlu  l'uinniu 
uni;  prinrcMMî  dtt  lluMU-Dariiln- 
t;iill,('t  cpoiihu  da  lu  main  gunclin 
iiiii(li-inoi»irlliï  VoMity  qu'il  Ht  VAiiUm 
triT irin^iiiihcin).  Par  nn<?  duuuii 
l'aiMcHhi'?!  si  danK<'i't'nHUA  dunh  un 
souvnain*  il  ^u  lui^na  HÛdgirupar 
l«!Hillnniin/;H;  ut  }iiunt6t  luii  hnin* 
oM't  fU*  crllc  Nuctu,  qui  lui  iirunt 
voii  roinbru  dt'  MoIau  ut  antruM, 
.ilIliiiTunt  danjiBon  palaii.  L*intrir 
(.'iir  alf)r.«»doniina  nunlu  dumi  Iti  cu- 
iiinri  ^rcM-lfCommudainilucniiHun 
du  prinri';  ctlt'itprumiurNiimploiN 
dtiii  la  niii^iitriitnrtî,  diin»  Tud- 
niinihlruiiiMi  dupt  alliiirt'H  ut  m«iniu 
•liiiiH  TamM'u,  l'nrunl  dtnmrhi^dun 
lioninicH  Han«  uiûrilu  i»t  HanHCon* 
^idci.ilion.  l/«'pMin<;niunl  du  (ré- 
(•r  royal,    lu  d^.couru(|;uinunt  et 


IIVK 


Tulî 


rinditfciplino  lU»  troupu»,  nno 
failjluMfouluiiuvfliiiatlIU/ïfunuHtuH 
dauH  1«  içôiivurnuii'ienr,  l'ùruntlurt 
HuituM  ii6c<jMMniru(i  d«  HeniblubluH 
HéiordruH.  FrÀd^riu-Guillunmu  « 
un  17M7,  fut  rini»tigatuur  du  ta 
içuurru  qui  eut  lien  uniru  1h  Tur- 
quie ut  U  JluHsIe.  II  avait  promi»* 
à  la  premi/sru  d«:eH  piiirt^unceit  d<* 
0<uituulrreiNperuurd*AllumiiKnu; 
mail  il  ne  tint  pas  Heu  engafnuiiiuiiM, 
ut  lu  (jrand-Turu  eut  MenI  à  Huntu* 
nir  Ion  uflurtHdu  dunx  grandes  nu- 
tiunK.  Il  abandcHmii  épfaiefiiunt, 
un  178H9  le»  PoliinaiNy  qu*tl  avait 
en^HKéftà  lYCouvrerlenrindéperi- 
deutiet  un  luHaitHurant  quMI  viun* 
dittilt  à  «leur  Huenurji'uohtro  la 
Uu^Mie.  Un  1790,  Il  upiironva  la 
nouvelle  coUHtitution  au  In  Po- 
Ingnu;  ut  on  i7(|u,  il  fut  tu  pr(**>- 
miur  qui  |H'opo.Ha  tlv.  tormur  non 
uoalilion  pour  rétablir  tn  France 
le  pouvoir  abftoln,utyren.verher le 
nonvul  ordre  ducboHM»;  Il  conclut 
avec  l'Aulrirbu  le  traité  de  IMN 
nilK«  ut  inaruliani  vur»  la  Franuu 
A  la  tAtu  d'une  Hraiée.<M)n»idéra-« 
blu,  il  tt'uinpara  de  ijinj^wy  et  de 
Verdun  ,  ut  pénétra  ju»t|uu  daiiA 
In»  ptaino»  de  la  (îbdinpagne.  Il 
H*Hvaiii;ail  Mur  l'arin,  InrAquu,  a - 
pr^H  avoir  Iraité  avuu  le  gou  vernu- 
ment  répuhlieainfîldnt  n'éloigner 
ilii  la  Franuu,  ut  il  alla  rejoindre 
flon  armée  tiur  le  llhln.  rendant 
a  uuH,  il  eut  quelque»  airnire»  in- 
higninanteit,di<ni  luMipiellu»  il  lui 
tantôt  vaiiH|uenr  tantôt  vaincu,  et 
enfin  il  hc  rutira  ftauft  anoir  riun 
terminé.  F.n  I7f)3«  il  ii*orcnpa 
d'niiu  conquête  plu»  rucile  :  Il  con- 
certa avec  rimpératrice  de  lluMhtc 
renvahlHMemeDi  de  toute  la  Polo- 
gne ,  dont  illi  durent  ac  partager 
lu!t  étfit».  Il  »e  rendit  donc  A  iton 


.-2.i  FEÉ 

armée  «qui  se  trouvait  aloritur  les 
bord»  de  la  Vistule.  Il  «'empara  de 
DaoUick*  de  Thorn,  et  d*uDepor- 
tîon  de  la  Grande-Polof^e  ;  et  dans 
cette  guerre  entreprise  contre 
toute  justice,  il  fit  preuve  de  va- 
leur et  de  talens  militaires.  Au 
mois  d*avril  1794*  TAngleterre 
s'engagea  à  lui  pqrer  une  somnôe 
de  50,000,000^  à  condition  qu'il 
fournirait  6a,ooo  hommes  à  la 
coalition.  Cependant  son  armée 
sur  les  bords  du  Rhin  mettait 
dans  toutes  ses  opérations  autant 
de  lenteur  que  de  faiblesste.  Enfin 
Frédéric-Guillaume  battit  le  gé- 
néreux Kosciusko,  et  s*empara 
de  Gracovie;  mais  il  fut  obligé  de- 
se  retirer  de  Varf^ovie,  qu'il  assié«> 
geait  depuis  a  mois.  Il  résolut,  en 
1795,  d'abandonner  la  coalition; 
et  maiffré  les  offres  de  l'Angle- 
terre, il  fit  une  paix  séparée,  et  se 
retira  dans  ses  états  après  avoir 
cédé  ù  la  France,  par  la  traité  de 
Bâie,  toutes  les  possessions  prus- 
siennes situées  sur  la  riveg^auohe 
du  Khin.  Ce  fut  ainsi  qu'après  a- 
voir  excité  l'Autriche  à  prendre  les 
armes,  il  laissa  cette  puissance 
chargée  seule  de  tout  le  fardeau 
de  la  guerre.  Ce  prince  mourut 
le  16  novembre  i797>eteutpour 
successeur  Frédéric-Guillaume 
III,  son  fils. 

FKËDËRIG.G13ILLAUMB  III, 
roi  de  Prusse,  fils  de  Frédéric- 
Guillaume  II ,  et  de  Frédérique» 
Louise  de  Hesse-Darmstadt,  est  né 
le  3  août  1770.  Le  grand  Frédé- 
ric, qui  remarqua  de  bonne  heure 
son  goût  dominant  pour  lesarmes, 
conçut  pour  lui  beaucoup  d'uffec- 
tion«  Frédéric-Guillaume,  alors 

ErincèToyal,épousa,le  24  décem- 
nii793»Louise-Auguste->Wilhel- 


Ftkfk 

miue-Amèlle  de  HeckleoboMrg* 
Sterliti,  princesse  qoi  avait  reçe 
de  la  nature  deox  avantansbieB 
précieux, de  l'esprit  el  de khcas* 
té.  £n  1 792 ,  il  avait  swivi  ranaie 
prussienne  pendanit  rezpéditîM 
de  Champagne ,  et  OTalt  assisté  à 
la  prise  de  Francfort ,  au  siège  de 
Majence  et  au  bloeue'de  Leadan; 
il  avait  mfime  remporté  <|uelq«es 
avantages  avec  un  corps  d*avaat- 
garde  dont  le  coromandeaieiit  loi 
avait  été  confié.  Depuis  la  msrt 
de  Frédéric  II ,  Il  s'étall  foit  im 
changemens  considérables  daos  h 
législation  de  la  Prusse  :  les  bases 
du  gouvernement,  posées  park 
grand  Frédéric,  aveient  été  ren- 
versées; l'administratioo  o*avalt 
plus  do  nerf;  rarmée  qui  naguèft 
avaitacquis  tant  de  gloire,  ne  re- 
connaissait plus  ni  subordinatios 
ni  discipline  ;  les  places  les  plus 
éminentes  étaient  entre  les  main» 
des  étrangers,  et  surfont  des 
Saxons,  pour  lesquels  CSulllso- 
me  II  avait  manifesté  an^  pkédî- 
lection  particuliére;des  prafbsieas 
de  toute  espèce  avaient-  épuisé 
le  trésor  royal  si  bien  pourvu  pca- 
dant  le  règne  de  Frédéric  II  ;  en- 
Ûn  les  disposîtions  d«r  «peuple 
étaient  fort  incertaines  depuis  l'é- 
dit  de  1 788 ,  relatif  aux  difll6rens 
cultes,  édit  qui  donnait  libre  car- 
rière à  l'intolérance.  Tel  était  l'é- 
tal de  la  Prusse,  quand*  lo  16  m- 
vembre  1797,  Ffédèriô^Ouillau- 
me  monta  sur  le  trône.  '  Dans  les 
commencemens  de  son  règne,  il 
prit  quelques  mesures  auxquelles 
le  peuple  applaudit  a veé'entlloa* 
siasme ,  parce  qu'eHes  semblaient 
annoncer  des  changemens  avan- 
tageux. Il  fit  arrêter  madame  de 
RictS;  favorite  du  roi  son" père, 


FRE 

et  qui  avait  été  créée  par  lui  com- 
tesse de  Lichteneau  ;  il  éloigna  de 
la  cour  plusieurs  personnages  de- 
venus des  objets  de  haine  pour  la 
Prus<e  entière  ;  et  ce  qui  était  bien 
pins  important  encore  »  il  annula 
les  édits  relatifs  aux  religions  et  à 
la  ferme  des  tabacs  ;  enfin ,  il  ré- 
tablit la  liberté  de  la  presse  »  si 
cependant  cette  liberté  peut  exis- 
ter avec  la  censure.  On  accorda 
quelque  indépendance  aux  opi- 
nions politiques  ;  les  troupes  fu- 
rent soldées  et  disciplinées  ;  enfin 
une  sage  économie  apporta  quel- 
que remède  au  mauvais  état  des 
finances.  Cependant  tous  les  abus 
du  gouvernement  précédent  n*a- 
vaient  pas  été  détruits;  les  moyens 
inventés  par  Frédéric  II 9  dans 
des  circonstances  difficiles,  pour 
soutenir  Tétat  chancelant  9  for- 
maient encore  les  bases  de  l'ad- 
ministration ;  les  places  les  plus 
importantes  étaient  encore  con- 
fiées à  d'anciens  militaires,  dont 
la  plupart,  élevés  et  nourris  dans 
les  campsy  étaient  peu  propres.aux 
fonctions  administratives.  Seize 
ministres,  ne  connaissant  pas  les 
limites  de  leurs  attributions  res- 
pectives, agissaient  souvent  en 
sen»  opposé,  et  entravaient  ainsi 
la  marche  du  gouvernement,  et 
la  noblesse  jouissait  toujours  de 
ses  pri  viléges  héréditaires.  Frédé- 
ric-Guillaume reconnut  la  néces- 
sité de  donner  une  nouvelle  or- 
ganisation à  ses  états  ;  il  com- 
mença par  changer  ses  ministres, 
il  simplifia  les  rouages  de  l'admi- 
nistration ,  et  nomma  chancelier 
d'état  le  baron  de  Hardenberg, 
dont  le  ministère  devint  le  centre 
de  toutes  les  opérations  du  gou- 
vernement.  Oo  a  prétendu  que 


FAE 


325 


ces  changemens  salutaires  étaient 
dus  en  partie  à  la  sagacité  de  la 
reine.  Fidèle  au  système  de  neu- 
tralité adopté  par  son  père,  et 
suivi  par  lui-même  depuis  son 
avènement  au  trône  9  les  subsides 
offerts  par  l'Angleterre,*  les  dé- 
marches réitérées  et  même  les 
menaces  du  cabinet  de  Saint-Pé- 
tersbourg, ne  purent  le  détermi- 
ner à  se  déclarer  l'ennemi  de  la 
France.  On  assura ,  dans  le  temps , 
quA  ce  prince ,  fatigué  par  les  sol- 
licitations de  la  Russie,  avait  dit 
avec  vivacité  :  «  Je  demeurerai 
«neutre;  et  si  Paul  me  force  à  la 
«guerre,  ce  ne  sera  que  contre 
»  lui-même.  »  Pendant  que  les  au- 
tres puissances  de  l'Europe  étaient 
en  guerre,  le  roi  dé  Prusse  s'oc- 
cupait de  la  prospérité  et  de  l'a- 
grandissement de  ses  états.  En 
compensation  des  provinces  cé- 
dées ù  la  France  par  le  traité  de 
Bàle ,  il  obtint ,  par  le  recès  de 
l'empire ,  un  accroissement  de 
189  milles  carrés  d'Alleniagne , 
et  de  4^49^00  habitans.  £ii  i8o5, 
Frédéric-Guillaume  défendit  l'en* 
trée  de  ses  états  aux  émigrés  fran- 
çais ,  et  en  fit  même  arrêter  plu- 
sieurs. Napoléon»  de  son  côté,  en 
1804»  sur  la  demande  du  roi  de 
Prusse,  renvoya  en  Angleterre  un 
agent  de  cette  nation  qui  avait  été 
arrêté  à  Hambourg.  En  180  5, 
Frédéric- Guillaume  était  resté 
calme  pendant  que  l'Angleterre  « 
l'Autriche  et  la  Russie  avaient  for- 
mé leur  coalition  contre  la  France; 
mais  les  troupes  de  l'empereur 
Alexandre  ayant  menacé  la  Sllé- 
sie  et  les  bords  de  la  Yistule^'et 
ayant  demandé  impérieusement 
un  passage  sur  les  terres  de  la 
Prusse  9  le  souferain  de  ca  pays 


5iG 


FRE 


se  disposa  à  nrrOt«r  par  la  force 
la  violation  de  son  territoirr.  Ce- 
pendant les  deux  suuferaiiis  (Mi- 
rent une  corit'ôrcncc  ù  Postdam  « 
et*  le  3  novembre  i8o5,  il  fut  si- 
^né  entre  eux  une  convention  par 
laquelle  le  roi  de  l'russe  consen- 
tit que  les  troupes  russe»  iraver- 
sassi^ent  une  portion  de  ses  états. 
Napoléon,  ne  pouvant  nianiffster 
son  mécontente  m  l'Ut  à  cet  é^ard 
sans  s'exposer  a  une  rupture  avec 
un  prince  qui,  réuni  à  ses  autres 
ennemis,  pouvait  déterminer  en 
leur  faveur  les  chances  de  la  guer- 
re ,  dissimula  son  ressentiment. 
Quelques  personnes  ont  prétendu 
que  la  neutralité  de  la  Prusse  avait 
été  achetée  bien  cher,  mais  rien 
ne  le  constate.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain, c'est  qu'on  peut  faire  re- 
monter ÙL  cette  époque  la  haine 
vouée  par  Napoléon  au  cabinet 
prussien,  haine  qu'il  manifesta 
plus  tard.  Frédéric- Guillaume 
chercha  alors  à  jouer  le  rôle  de 
médiateur;  et  pour  se  rendre  a- 
Çréable  ù  rem}»ereur  Napoléon, 
il  renvoya  le  ministre  Harden- 
bcrg,  ennemi  déclaré  de  la  Fran- 
ce, et  le  remplaça  par  le  comte  de 
Haugwitz,  dont  la  politique  n'était 
pas  la  même.  Lenou  veau  ministre, 
envoyé  verslafindu  mois  d'octo- 
bre ÙL  Vienne,  où  se  trouvait  alors 
Temperenr  Napoléon,  montra  la 
satisfaction  la  plus  vive  en  appre- 
nant la  victoirerl'Austerlitx.  «Nous 
avons  vaincu,  Dieu  merci,»  dit-il 
en  présence  de  M.  de  Talleyrand. 
Une  semblable  exclamation  prou- 
vait ouungrand  dévouementaux 
intérêts  de  la  France,  ou  un  grand 
désir  de  lui  paraître  dévoué.  £n 
vertu  d'un  traité  conclu  à  Vienne, 
et  signé  le  i5décembre,  entre  la 


FRÉ 

France  et  la  Prusse,  les  troiipcj» 
de  cette  dernière  puissance  qui 
déjà  avait  occupé  réiectorat  d'Ha- 
novre, en  prirent  de  non  veau  pos- 
session le  17  octobre  i8o5;«»lpar 
une  proclamation  du  ly  janvier 
i8o(>.  le  roi  de  Prusse  annonça 
aux  hjbitaus  de  ce  pays  qu*il  ne 
Toccuperaitque  jusqu'au  moment 
de  la  paix  générale.  Pur  le  traité 
cl  dessus  cilé,  la  Prusse,  en  échan- 
ge du  Hanovre,  céda  à  la  France 
Anspach,  C lèves  et  la  principhuté 
de  Neufchittel;  et  les  deux  souve- 
rains se  garantirent  mutuellement 
leurs  po^sessions  nouvelles.  Ce- 
pendant le  roi  de  Prusse,  qui  vou- 
lait g.irder  des  ménagement  en- 
vers l'Angleterre,  désirait  faire 
ajouter  au  traité  quelque.^  modi- 
fications stipulées  dans  Tintérôt 
de  ses  relations  avec  ce  gouver- 
nement. Il  envoya,  à  cet  effet,  à 
Paris,  dans  le  mois  de  janvier,  le 
comte  de  Ilaugwitz  ,  qui  ne  put 
rien  obtenir,  et  signa  mÔine,  le  i5 
février,  avec  le  général  Dnroc, 
un  traité  tout-à-faitcontruire.  La 
guerre  ne  tarda  pas  à  se  déclarer 
entre  l'Angleterre  et  la  Prusse,  à 
cause  de  la  nécessité  o\\  se  trouva 
le  cabinet  de  Berlin  d'interdire 
aux  bAtimens  de  la  Grande-Breta- 
gne l'entrée  des  trois  grand»  fleu- 
ves qui  arrosent  la  Prusse,  et  90 
jettent  dans  la  mer  du  Nord.  Le 
gouvernement  anglais  publia,  le 
•20  avril,  un  manifeste  par  lequel 
en  protestant  contre  rocciipation 
du  pays  de  Hanovre,  il  accusait 
le  roi  de  Prusse  de  s'être  mis  en- 
tièrement sons  la  dépendaiKSc  de 
Napoléon.  L'harmonie  qui  exis- 
tait entre  la  Prusse  et  la  Suède, 
fut  aussi  troublée  A  celte  époquo 
à  l'occasion  du  duché  de  Laren- 


FKË 

hourg.  LaSn^(]c.qlli  recevait  de» 
subsides  (I(>rAiif^te!(;fTi', prétendit 
de\oir  prolé^fr  ce  duché;  inaië 
aprèâ  un  li'^er  combat  se»  troupe» 
révacuèniit  1(.>  25  avril,  et  les 
Prussiens  rocrupér«'nt.  Le  rui 
di.'  Suède  ordonn.i  ^nr-le-c]^ltrlp 
qn  on  mît  un  embar|ço  sur  les 
v.'iis'^caux  apparlenant  aux  sujets 
du  roi  de  Prusse  qui  s^e  trouvaient 
dans  le<)  ports  de  sa  ilépendance, 
cl  <'nvo}n  dans  la  Baltique  des 
l'orccs  n.ivab's  assci  considéra-- 
ble.>  pour  bloquer  les  corps  prus- 
siens, cl  leur  interdire  toute  corn- 
tnnniraiion  extérieure.  Napoléon 
n'avail  pas  oublié  la  conduite  pas- 
sée de  Frédéric- (luillauiiie,  et 
n*atlendail  que  IWcasion  favora- 
ble pour  lui  déclarer  la  guerre,  il 
(Tntrav(»ir  trouvée  dans  le  projet 
de  confédération  qui  lui  fut  pré- 
senté par  une  rotir  d'Allemagne, 
et  qui  était  loin  de  prévoir  les  ré- 
sultats de  cette  démarcbe.  Le 
gouvernement  français  ne  dissi- 
mula pas  iiiAme  ses  intentions, 
(cependant  le  marquis  de  Lncrhe* 
•iini,  ambassadeur  à  Paris  dipuis 
plusieurs  années,  entretenait  sa- 
<*(Mjr  dauh  une  sécurité  qui  devaU 
«entraîner  sa  perte.  Le  roi  de  Prus- 
se ouvrit  les  yeux,  et  envisageant 
ia  po«<iiinn  dans  laquelle  il  se  trou- 
vait, fit  d'abord  la  paix  avec  la 
Suéde.  Jl  se  prépara  ensuite  A  la 
(<uerre;  demanda  que  (es  troupes 
françaises  évacuassent  I  Allema-- 
gne,  ainsi  que  les  abbayes  d'Es- 
sen,  dM';cten,etde  Verden.  etquie 
la  forteresse  de  >Ve.sel  icssftt  de 
l'ain:  partie  de  bi  Franre;  il  ma- 
nifesta mrme  le  projet  d'établir 
fine  confédération  du  Nord  dont 
il  serait  le  chef.  Le  roi  de  Prusse» 
p,n*pusa  aussi  d'entamer  des-nii- 


gociations  dans  lesquelles  il  se- 
rait peut-être  possible  d'empê- 
cher I  elTusion  du  sang;  mais  la 
disposition  des  esprits,  tant  en 
France  qu-en  Prusse,  ôtait  tout 
espoir  dé  conciliation.  Car  si  la 
haine  de  Nap<iléon  contre  Frédé- 
ric-Auguste était  prononcée,  les 
sentimensqui  animaient  un  grand 
nombre  de  personnages  distin- 
gués des  états  prussiens  ne  Pé- 
taient pas  moins.  Le  prince  Louis- 
Ferdinand- surtout ,  désirait  la 
guerre  avec  tant  d'ardeur,  qu'il  se 
montra  reimemi  irréconciliable 
du  comtedeLlaugwiti  <|ui  inclinait 
pour  la  paix.  Il  fut  même  suscité 
à  fierlin  des  troubles  pendant  les- 
quels les  vitres  de-  Phôtel  du  mi- 
nistre furentbrisées,  etPambassa- 
deur  français  courut  les  risques 
d  être  publiquement  insulté.  A-* 
vaut  de  comineAcerleshostilités^ 
le  roi  de  Prusse  publia,  le 
6  octobre  1806,  un  manifeste 
dans  lequel  il  exposa  les  motif» 
qui  Pavaient  déterminé  à  la  guer- 
re, et  il  adressa  ensuite  une  pro» 
clamatiou  à  son  armée.  Les  for<^ 
ces  de  la  Pru>«se,  qui  venaient d'At 
tre'  augmentées  par  un  corps  de 
aa,ooo  Saxons,  étaient  formida^ 
blés,  et  pouvaient  donner  des  es- 
pérances de  succès;  mais  que  pou- 
vait le  nombre  des  soldats  contre 
ces  bataillmis  français  vaînqueurs; 
tour-à-touren  Egypte,  en  Aile- 
magner  en  IiaJie,  et  GOffKluits  par 
un  chef  i]pii  aux  ressources  pro-> 
digicu.^es- de  son  génie^  joignait, 
le  prestige ioBposaut de  son  invio* 
cibiHté  ?  Cependant  les  officiers 
prussiens,  loin  de  prévoir  le  sort 
qui  leurétaîtréservé,  ne  moisson-, 
naient  dans-leur  imagination  que 
des  lauriers,' et  atteiidaieotavea 


5i8 


FAt: 


une  iinpalii'iire  qui  tenait  ilii 
délire,  le  «ignnl  de.s  hor*tililéi». 
Enfin,  le  8  oulobre»  les  Pru»>i«ns 
passèrent  la  Saaie,  et  dès  le  len- 
demain eurent  une  «ilTnire  avec  le 
}irincede  Ponte-Corfo.  Ce  début 
fut  de  mauvaise  augure,  car  un  des 
corps  de  leur  armée  fut  complè- 
tement baltu;  le  lo  l'ut  marqué 
par  la  mort  du  prince  Louis-Fer- 
dinand, tué  près  de  Saalfeld  en 
commandani  Tavant-garde.  Les 
champs  d*léna,  où  les  Français 
triomphèrent  le  13,  purent  èlre 
r<*gartiès  comme  le  tombeau  de 
la  monarchie  pniS!<ienno.  Frédé- 
ricz-Guillaume  montra  dans  cette 
journée  >i  funeste  de  lu  valeur  et 
du  sang'froid;  il  eut  deux  chevaux 
tués  sous  lui,  et  la  manche  de  son 
habit  lut  percée  d'une  balle.  Le 
duc  de  Urunswick  fut  tué;  ri  le 
prince  de  Hohfnhthe,  qui  com- 
mandait les  troupes  saxonnes»  se 
trouva  réduit  ù  la  néce^ditéde  ca- 
pituler. Des  divisions  entières  fu- 
rent également  forcées  de  se  ren- 
dre. La  terreur  occa!^ioiiée  par  le 
bruit  de  cette  défaite  fut  telle,  que 
toutes  les  placer  fortes  furent  li- 
vrées san«  résistance;  enfin,  on 
ne  pouvait,  sansêlre  frappéd'une 
sorte  de  >tiipeur,  envisager  une 
chute  si  prompte  et  si  complète. 
Ce  coup  terrible  n'abattit  ce- 
pendant pas  eniièremcnt  lo  cou- 
rage de  Frédéric- Cuill.iunie;  il 
sollicita  et  obtint  un  armi^tice, 
qui  fut  higiié  à  Charlotteiibourg, 
le  G  noveuibre.  Mais  Mapoléon, 
vainqueur  d*un  ennemi  qui  Ta  vjit 
imprudemment  défié, refusa  de  ra- 
tiflerrarmistice,parceqiie  les  trou- 
pes russes  occupaient  plusieurs 
provinces  de  la  Prusse.  Le  roi  se 
trouvait  dan«  une  position  acca- 


FAÉ 

blante  :  rcmpcrenr^était  maître 
d*une  grande  partie  de  ses  états; 
des  corps  entiers  .avaient  rendu 
les  armes  sans  avoir  même  essayé 
de  scdéfendre;legénéra!  Bluchcrt 
après  avoir  vainement  lutté  contre 
des  soldats  dont  la  bravoure  na- 
turelle était  encore  exaltée  parla 
\ictoirc,  avait  été  forcé  de  subir  ^ 
la  loi  du  vainqueur.  Enlin  lu  mal 
semblait  être  sans  remède.  Cepen- 
dant Frédéric-Guillaume  iidresfta, 
le  a  décembre  180G,  à  sou  armée 
une  proclamation  dans  laquelle  il 
sVxfirimait  ainsi  :  •  Dans  la  guerre 
»de  sept  ans  la  Prusse  était  «eule» 
osaus  aucun  secours  conaîdérable 
ad*aucune  autre  nation  ,    contre 

•  les    principales    puissances    de 

•  TEurope.  Dans  la  guerre  actucir 

•  le,  elle  compte  sur  les  secours 

•  du  puissant  et  maguiiuime  A- 

•  Icxandre,  qui  emploiera  toutes 
»ses  forces  en  sa  faveur.    Dans 

•  cette    grande   contestutimi  ^    la 
«Prusse  n'aura  qu'un  seul  et  itiô- 

•  me  intérêt  avec  la  Russie.»  Peo- 
daut  que  le  roi  de  Prusse  rendait 
une  ordonnance  qui  avait  pour 
but  de  traduire  devant  un  con- 
seil de  guerre,  et  de  faire  punir 
tous  les  ofliciers  qui  avaient  eu 
part  i\  la  reddition  des  placer  îin- 
portantesdeStettiii,deCustrin«de 
Spandau  et  de  Magdebourg  ,  des 
agens  français  parcouraient  li 
Prusse  méridionale,  cherchant  a 
rallier  à  la  France  des  hommes 
qu'ils  savaient  £tre  exaspérés 
par  Teinpire  tjrannique  de  la 
féodalité,  (liais  le  ni i  annonça,  par 
une  proclamation  du  18  octobre 
180G,  que  tous  ceux  qui  seraient 
convaincus  d'avoir  cédéf  seraîeni 
livrés  i\  nue  commission  militaire. 
L'alliance  que  fit  Frédéric*Quil- 


FKÉ 

iaurae  avec  Pemperenr  Alexan- 
dre ,  put  un  instant  relever  ses 
espérances.  Les  deux  souverains 
8e  réunirent,  iei^'avril^à  Polan- 
gen  ,  où  ils  eurent  une  entrevue; 
le  mot  d'ordre  du  lendemain  l'ut 
Mémel  et  Frédéric,  La  guerre 
avait  été  portée  du  centre  de  la 
Prusse  dans  la  Pologne;  les  dé- 
bris de  Tarmée  de  Frédéric  s'y 
réunirent  avec  les  troupes  rus- 
ses, et  ensemble  ils  opposèrent 
aux  Français  une  résistance  qui 
semblait  promettre  des  succès.  La 
sanglante  bataille  d'Ëylau,  où  la 
Yictoire  parut  incertaine ,  après 
un  carnage  affreux^  pouvait  rele- 
ver le  courage  des  Prussiens  et 
affermir  celui  des  Russes;  mais 
la  mémorable  journée  de  Fried- 
land,  en  donnant  un  nouveau  lus- 
tre à  Tarmée  française,  vint  dis- 
siper toutes  les  illusions  de  Fré- 
déric-Guillaume. Le  traité  de  Til- 
silt,iiigné  le  8  juillet  1807,  lui  en- 
leva la  moitié  de  son  territoire. 
D'après  les  conditions  de  ce  trai- 
té«  il  fut  forcé  de  renoncer  aux 
prin(;ipautés  de  FO.^t- Frise,  à 
Minden,  Hildesheim,  Paderborn, 
Munster,  Bayreuth,  Ërfurtet  TEi* 
cbsfeld ,  à  l'électorat  d'Hanovre, 
à  la  principauté  d'Osnabruck , 
aux  comié.o  de  la  Marck,  Ravens- 
berg,  Tekienbourg  et  Lingen,  à 
la  Vieille- iMarche  et  au  duché  de 
IMagdebourg,  à  la  principauté  de 
Halbersladt,  à  la  Prusse  méridio- 
n.tle,  à  une  partie  considérable 
de  la  Prusse  occidentale,  et  à  dif- 
férentes autres  parties  de  ses  états. 
Le  royaume  de  Wei^tphalie,  et  le 
grand-duché  de  Varsorie,  qu'il 
fut  forcé  de  reconnaitre ,  se  for- 
mèrent encore  en  partie  des  débris 
de  la  monarchie  pnitswtine;  mais 


FRÉ  7rxs) 

ce  qui  fut  le  plussurprcnant,  c'est 
que  la  liussie  s'agrandit  aussi  aux 
dépens  de  la  Prusse  ^  arec  la- 
quelle elle  avait  fait  cause  com- 
mune dans  ces  derniers  temps. 
Enfin  Frédéric  consentit  à  ce  que 
ses  états  fussent  traversés  par  une 
route  militaire,  et  il  s'engagea  '\ 
interdire  aux  bûtimens  anglais 
l'entrée  de  tous  ses  ports.  Tant 
de  sacrifices  n'empêchèrent  pas 
les  Français  d'occuper  plusieurs 
de  ses  provinces,  et  de  rester  les 
maîtres  de  Stettin,  de  Gustrin 
et  de  Glogau.  Avant  de  rentrer 
à  Berlin ,  Frédéric  -  Guillaume  ^ 
accompagné  de  la  reine  son  é- 
pouse  et  de  ses  deux  fils,  alla  à 
Saint-Pétersbourg;  il  y  resta  de- 
puis le  7  jusqu'au  5 1  janvier  1809, 
et  y  reçut  de  tous  les  membres 
de  la  famille  régn<inte,  des  témoi- 
gnages d'estime  et  d'attachement. 
Ge  ne  fut  que  le  23  décembre 

1809,  que  le  roi  retourna  dans  sa 
capitale.  Rentre  dans  ses  états, 
il  s'occupa  d'apporter  quelques 
remèdes  à  des  plaies  récentes  9 
que  le  temps  seul  pouvait  cica- 
triser. Il  songea  à  donner  une 
nouvelle  organisation  politique 
à  son  royaume;  il  nomma  chan- 
celier-d'état le  baron  de  Harden- 
berg;  il  changea  l'ordre  munici- 
pal des  villes 9  décida  l'aliénation 
des  domaines  appartenant  à  la 
couronne,  et  la  sécularisation  des 
hiens  ecclésiastiques.  La  santé  de 
la  reine,  affiiiblie  par  les  chagrins,, 
donnait  depuis  quelque  temps 
les  plus  vives  inquiétudes;  cette 
princesse    mourut   le    19  juillet 

1810,  et  emporta  les  regrets  de 
la  Prusse  entière.  Gependant  ce- 
royaume  était  loin  de  jouir  du. 
calme  que  devait  amener  la  paix^ 


33o 


FRE 


Les  Prussiens  voyaient  arec  indi* 
guatioii  Tcspèce  d'aster v isstf ment 
de  leur  monarque,  et  siippnr- 
t>iienl  impatieinuient  l<i  présoiice 
des  Français  resté»  chez  eui.  (.c 
fut  alors  que  s'établit  cettt?  socié- 
té connue  sous  h  nom  de  ValUan' 
ce  de  la  vertu,  et  qui  eut  daii:»  tou- 
te rAlleinagne  de  si  ti'unbreux 
prosélytes.  La  position  de  Frédé- 
ric était  d*autaut  plus  diiïiciley 
qu'il  avait  en  môme  temps  à  con- 
tenir rimpéluosité  des  Prussiens, 
et  à  ménager  la  France,  contre  la- 
quelle il  ne  pouvait  maoîlesier 
des  intentiinis  hostiles,  suus  s'ex- 
poser à  une  ruine  totale,  et  mô- 
me i\  la  perte  de  sa  couronne. 
Napoléon,  qui  avait  alors  résolu 
sa  grande  expédition  contre  la 
Russie,  exigeait  qu'il  lui  iournit 
des  troupes  auxiliaires.  Dans  cet 
état  de  choses,  le  roi  de  Prusse 
chargea  M.  de  Kroseinark  de  trai- 
ter avec  le  cabinet  des  Tuileries; 
et  il  tut  conclu  à  Paris,  le  a4  1^' 
Trier  1812,  une  convention  par 
laquelle  la  France  et  la  Prusse 
se  garantissaient  respectivement 
Tintégriié  de  leur  territoire,  et 
s'assuraient,  en  cas  de  pierre,  des 
secours  mutuels.  Frédéric-Guil- 
laume se  trouva  avec  Tempereur 
d'Autriche  et  plusieurs  autres 
souverains  k  Dresde,  à  la  fin  du 
mois  de  mai,  époque  où  Napo- 
léon y  passa  poin*  se  rendre  sur 
les  frontières  de  la  Russie,  et 
commenya  la  guerre.  Le  contin- 
gent prussien  Tut  commandé  par 
te  général  York.  Ce  corps,  qui  fit 
partie  de  la  division  auxordres  du 
général  Macdonald,  et  qui  fut  sur- 
le-champ  envoyé  dan^laCourlan- 
de,  où  il  dut  être  enpioyé  au  siè- 
ge de  Riga,  montra  beaucoup  de 


FRË 

Taleur  dans  diflérens  oonAals 
tres-n)eurtrier^.  Cependant  Na- 
poléon, qui  avait  pénétré  jusqu'à 
Moscou,  éprouvait  4ao9i  sa  re- 
traite les  plus  grands  revers.  La 
général  York,  chtraîiié  par  sa  hai- 
ne cmure  les  Fran^iiis  crut  a?oir 
trouvé  Toccasion  de  travailler  à 
rindépendance  de  son  pajs^  et' 
abandonna  le  parti  de  Napoléon. 
Le  colonel  Massembach  et  le  gé- 
néral Bulow  ne  tardèrent  pas  ù- 
marcher  sur  ses  traces.  Il  est  dif- 
cile  de  croire  que  cette  défection 
fût  l'ouvrage  du  général  York 
seulement,  et  tout  porte  é  pen- 
ser quVIle  n'eut  lieu  qite  d*iftprè8 
les  ordres  et  les  iustructîooa  se- 
crètes données  à  ce  général!  Néan- 
moins le  roi  de  Prusse  se  trou- 
vait encore  dans  une  position  très-' 
embarrassante, et  n*af  oit  pas  asseï 
de  forces  pour  arrêter  les  Fran- 
çais dans  leur  retraite  »  qui  se  fai- 
sait au  milieud'nndésordre  affreux 
ii  travers  ses  provîncen;  il  ne  réu- 
nissait môme  pas  des  moyens  suf* 
fisans  pour  se  faire  respecter,  et 
peu  s'en  fallut  qu'il  ne  tombât  en^ 
tre  les  mains  d'un  détachement 
de  gendarmes,  qui  voulut  le  faire 
pri>onnier  au  moment  on  il  était 
à  son  palais  de  Ghariotlenbourg. 
Ne  se  croyant  donc  pas  «n~sûre-^ 
té  mOme  dans  sa  capitale,  il  prit 
le  parti  de  se  retirer  à  BrtssIàu.A- 
vaut  son  départ,  il  forma  une  corn* 
mission  '\  laquelle  il  confia  Pad- 
miui>tration  des  affaires»  et  fitu- 
ne  proclamation  par  laquelle  il 
engageait  le  peuple  h  ■  ménager 
les  Français,  et  &  éviter  tout  dé- 
mêlé avec  eux.  Ce  fut  alors'  que- 
se  muii Testa  l'esprit  des  Prus-> 
siens ,  et  qu'on  put  eoimatlre' 
toute     l'étendue;  ;d«     la  :hakw 


FRÉ 

qu'ils    portaient    au    gouverne- 
ment de  Pempcreur  Napoléon. 
Le  désir  de  la  vengeance  fut  tel, 
que  la  population,  dès  le  premier 
oppel  qui  lui  fut  lait,  se  leva  pres- 
que en  niasse  ;  les  vieillards  dis- 
putaient aux  jeunes  gens  Thon- 
ncur  de  voler  à  la  défense  de  la 
patrie;  les  pères  s'enrôlaient  avec 
leurs  enfans,  ot  jamais  on  ne  vit 
un  dévouement  si  universel.  Les 
chasseurs  volontaires  ,  qui  furent 
en  p^rande   partie  composés  des 
étudians  des  unifcrsités,  furent 
formés  à  cette  époque.   £n  peu 
de  temps  le  roi  de  Prusse  eut  une 
armée  nouvelle  qui  se  rassembla 
à  Breslau,  et  se  réunit  avec  les 
troupes  de  la  Russie.  Les  Fran- 
çais, menacés  par'des  forces  re- 
doutables, allèrent  se  rallier  en 
Franconie,    après   avoir  évacué 
successivement  la    Prusse   et  lu 
Saxe.  Dès  ce  moment  il  s'établit 
(les  rapports  intimes  entre  letn- 
pereur    Alexandre   et    Frédéric- 
(luillaume  :  ces  deux  souverains, 
()ui  combinèrent  ensemble  toutes 
!t!urs  opérations  peudant  le  reste 
de  rhiver,  ûrent  inutilement  plu- 
sieurs   tentatives   pour    engager 
Tempcreur  d'Autriche  à  joindre 
ses  tioupes  aux  leurs.  Pendant  ce 
temp^^i  apoléon  ne  restait  pas  dans 
Toisiveté:  il  fit  passer  des  renforts 
nombreux  ù  son  armée,  qu'il  de- 
vait bientôt  commander  en  per- 
<«onue.  Les  Russes  et  les  Prussiens 
furent  vaincus  pendant  les  pre-' 
mit'rs  mois  de  i8i5;  et  des  cons- 
crits Irançais  portant  notre  gloire 
nationale  militaire  à  son  comble, 
ijr<>nt  trembler  l'Europe  aux  im- 
mortelles  batailles  de  Lutzen  et 
dé  Bautzen.  Les  troupes  combi- 
nées de  la  Prusse  et  de  la  Rustie 


FRÉ 


33 1 


reculèrent,  et  se  virent  forcées  de 
chercher  un  refuge  derrière  FEl- 
be.  Pendant  une  trêve  de  4o  jours, 
convenue    entre    les   puissances 
belligérantes,  il  s'entama,  sous  la 
médiation  de  l'Autriche,  des  né- 
gociations qui  eurent  lieu  à  Pra- 
gue, mais  dans  lesquelles  il  ne  fut 
rien  conclu.  L'empereur  d'Autri- 
che ne  balan^  plus  alors  à  se  dé- 
clarer, etembrassant  la  cause  des 
alliés ,  ajouta  à  leurs  forces  un 
poids  qui  pouvait  puissamment 
influer  sur  le  sort  de  la  campagne. 
Cependant  la  bataille  de  Dresde , 
où  5o,ooo  prisonniers  tombèrent 
au  pouvoir  de  Napoléon,  et  où  le 
général    Moreau    expira    frappé 
d'un  boulet  français,  sous  un  uni- 
forme  étranger,  fut  au  moment 
de  rendre  à  la  France  l'empire  de 
l'Europe.  Un  corps  d'armée  mar- 
chait sur  Berlin  et  campait  déjà 
sous  les  murs  de  cette  capitale 
tremblante,  quand  tout-à-coup  le 
monde  vit  s'opérer  des  change- 
mens  inattendus.  Le  prince  royal 
de  Suède  arriva  avec  son  armée, 
les  Prussiens  se  rallièrent  et  repri- 
rent courage,  et  les  résultats  de 
la  bataille  de  Dennewits  furent 
favorables  aux  princes  alliés.  Na- 
poléon, forcé,  par  le  manque  de 
vivres  et  de  munitions,  de  quitter 
Dresde,  qu'il  confia  à  la  défense 
d'un  corps  de  a5,ooo  homme!), 
fit  un  mouvement  rétrograde  sur 
Léipsick,  et  là  se  livra  cette  ba- 
taille célèbre  où,  moins  heureux 
que  Gustave-Adolphe  ,   le  héros 
d'Aboukir,  de  Marengo  et  de  Wa- 
gram  vit  pâlir  sa  fortune  et  non 
sa  gloire.  Les  Français ,  accables 
par  des  défections  que  nous  lais- 
sons é  rhistoire  le  soin  de  quali- 
fier^ après  avoir  fait  des  prodige» 


.^3a 


FilE 


de  f  aleiir  les  16,  17  et  18  oclo- 
bre,  baitiront  en  retraite;  et  Tain- 
queiirs  à  Hanau  malgré  de  lâches 
trahisons,  se  retirèrent  sur  la  rive 
gauche  du  Rhin.  Les  soldats  priis- 
AÎens  qui  s'étaient  distingués  dans 
ces  différentes  affaires  furent  dé* 
corés  de  Tordre  de  la  Croiz-de-ferf 
établi  exprès  pour  eux,et  tous  ceux 
qui  avaient  fait  la  campagne  dei8i3 
reÇ'Urent  une  médaille  de  bronie. 
Les  chefs  de  la  coalition  arrivè- 
rent &  Francfort  au  mois  de  no- 
Tembre,  et,  s*arrêtant  à  Taspect 
du  territoire  dont  s'étaient  tant 
de  fois  élancés  leurs  rainqueurs, 
firent  des  propositions  de  paix 
qui  furent  re jetées.  L'armée  pru»« 
sienne  pa'ssa  le  Rhin  sur  différens 
points,  et  s'avança  vers  la  Lorrai- 
ne, qu'elle  traversa.  Avant  d'en- 
trer sur  le  territoire  français,  les 
prince.s  coalisés  firent  répandre 
des  proclamations  par  lesquelles 
ils  annonçaient  ne  pas  venir  en 
ennemi;*,  et  promettaient  de  res- 
pecter les  personnes  et  les  pro- 
priétés, etc.;  les  suites  prouvè- 
rent la  confiance  que  méritaient 
ces  promesses.  Les  Prussiens  cu- 
rent une  affaire  asseï  vigoureuse 
avant  d'arriver  û  Nanci;  ils  entrè- 
rent dans  cette  ville  et  se  portè- 
rent vers  la  Champagne.  L'ar- 
mée de  Silésie  remporta  l'avan- 
tage dans  un  combat  livré  près 
de  Brienne,  mais  elle  fut  com- 
plètement battue  à  Champaubert 
et  à  Idontmirail,  et  perdit  beau- 
coup de  monde"^  dans  ces  deux 
affaires  importantes,  où  le  sang 
coula  abondamment,  et  où  les 
Français  et  leur  chef  se  couvri- 
rent  de  gloire.  Le  général  Blu- 
cher,  qui  commandait  celte  ar- 
mée, parvint  cependant  à  opérer 


FRE 

sa  retraite.  Oéjik  la  terreur  a*étaîi 
répandue  au  milieu  des  dîfférena 
corps  d'armée  de  la  coalition.  Les 
garnisons  de  Mets,  de  Strasbourg, 
de  Uayence,  leur  donnaioat  les 
plus  vives  inquiétudes;  riosurreo- 
tion  des  Vosges  allait  prendre  un 
caractère  formidable.  Les  chefe 
de  la  coalition  tinrent  cooseilf  el 
prirent  la  résolution  de  aiarcher 
sur  Paris.  Leur  tombeau  était 
marqué  sous  les  murs  de  cette 
capitalis  si  la  trahison  ne  leur  pn 
eût  livré  les  portes.  Isolés  de  leurs 
corps  de  réserve,  de  leurs  con* 
vois,  de  leurs  parcs  d*artillerie, 
sans  communication  'entre  eux^ 
sans  moyen  de  retraite,  entourés 
de  provinces  prêtes  à  prendre  les 
armes,  ils  allaient  disparaître  dé- 
vorés par  le  soi  sacré  de  la  patrie, 
quand  des  hommes  combles  de  la 
faveur,  des  bienfaits  et  de  la  con- 
fiance de  Napoléon ,  livrèrent  la 
France  pieds  et  poings  liés  aux 
phalanges  étonnées  du  reste  de 
l'Europe.  Arrivés  sous  les  murs 
de  Paris  le  3o  mars  18 14»  les  è- 
trangers  en  formèrent  Tattanne 
le  3i.  Parmi  les  troupes  chargées 
de  la  défense  de  la  capitale,  on 
remarqua  les  élèves  de  I  éeole  Po- 
lytechnique, qui  se  battirent  avec 
une  intrépidité  au-dessus  de  tout 
éloge.  Quelques-uns)  d*entre  eux 
périrent  comme  des  héros,  en  dé- 
fendant avec  quelques  pîtoes  d'ar- 
tillerie les  approches  de  la  Tille. 
La  garde  du  roi  de  Prusse  souf- 
frit beaucoup,  avant  de  ponroir 
s'emparer  de  quelques  hauteurs 
qui  défendent  Paru  da  cOtè  du 
nord.  Frédéric-Guillaume,  qni 
avait  constamment  soiri  les  mou- 
vemens  de  l'armée,  entra  dans  la 
capitale  avec  l'empereur  Alesan- 


FRÉ 

(ire,  le  5i  mars.  Ily  sèjourpu  fvia 
de  5  inoisy  eti.  pendant  ce  tempd- 
1;\,  il  visita  presque  tous  le»  éta- 
blisseinenSf  et  »uifit  dans  leurs 
détails  les  négociations  dont  le 
traité  do  Fontainebleau  l'ut  la  sui- 
te. On  remarqua  en  général  beau- 
coup de  simplicité  et  de  modestie 
dans  ses  discours  et  dans  ses  ha- 
bitudes. Par  le  traité  signé  {\  Paris 
le  5o  mai,  il  obtint  la  province  du 
Bas- Khi n,  presque  la  moitié  du 
royaume  do  Saxe,  et  une  grande 
partie  du  duché  de  Varsovie.  Il 
partit  de  Paris  le4  juin,  et  se  ren- 
dit avec  l'empereur  de  Russie  en 
Anj^lctcrre,  où  tous  deux  furent 
requis  avec  beaucoup  de  magnifi- 
cence. Après  avoir  quitté  Londres* 
le  roi  de  Prusse  repassa  par  la 
France  et  traversa  la  Suisse,  en  se 
rendant  au  congrès  de  Vienne. 
Lorsque  Napoléon  quitta  Tîle 
(rii)lbe«  et  vint  étonner  l'Europe 
de  sa  marche  mémorable  depuis 
(lanne  jusqu'à  Paris ,  Frédéric- 
(«uillaumc  lut  du  nombre  des  sou- 
verains qui  se  réunirent  pour  ren- 
verser son  trône  avant  qu'il  pût 
le  consolider,  il  adressa  à  ce  sujet 
aux  peuples  de  son  royaume,  une 
proclamation  par  laquelle  il  dé- 
clarait que  tout  Prussien  qui  re- 
fuserait de  prendre  les  armes  se- 
rait exclu  des  emplois  civils.  Cet- 
te mesure,  jointe  à  la  terreur 
qu'inspirait  Napoléon,  suffît  pour 
oloctriser  tous  les  esprits,  et  bien- 
tôt des  armées  nombreuses  furent 
iMssemblées  sur  les  frontières  de  la 
France.  Napoléon,  qui  de  son  côté 
avnitfaitunapnelàtouslcs  anciens 
con)pa};:nons  de  sa  gloire,  passa 
la  Siimbre  dans  le  mois  de  luin, 
atla(|iia  les  Prussiens  et  les  battit 
^  l.iii:ny.  Mai«  lo  général  Blucher 


PiVÉ 


533 


occupa  les  positions  de  Wav re,  et 
s*jr  maintint  jusqu'après  la  bataiU 
le  de  Waterloo,  au  succès  de  la- 
quelle contribua  le  général  JBu* 
low.  Après  cette  journée  fameuse, 
où  le  nombre  et  le  hasard  furent 
proclamés  vainqueurs,  le  roi  d« 
Prusse  et  Pempereur  de  Russie  se 
rendirent  de  Francfort  à  Paris;  là 
furent  conclus  ces  traités  qui  im- 
posèrent des  conditions  si  dures 
À  la  France,  et  qui  firent  passer 
ses  trésors  entre  les  maînsde  ceux 
qui  avaient  déclaré  n'avoir  en  vue 
que  l'affranchissement  des  Fran- 
çais et  Texpulsion  de  Napoléon. 
Frédéric-Guillaume ,  outre  une 
portion  considérable  des  sommes 
que  le  gouvernement  français  s'o- 
bligea de  payer,  obtint  la  restitu- 
tion des  mouumens  précieux,  des 
tableaux  et  autres  objets  d'art  qui 
avaient  été  transportés  de  Berlin 
à  Paris,  et  5o,ooo  hommes  de  ses 
troupes  firent  partie  de  l'armée 
d'occupation.  Animés  par  le  désir 
de  la  vengeance,  les  soldats  prus- 
siens, après  leur  entrée  A  Paris, 
s'étaient  livrés  à  des  actes  de  vio- 
lence, dignes  seulement  des  peu- 
ples sauvages  :  Tainement  l'em- 
pereur Alexandre  avait  cherché  à 
faire  cesser  de  tels  exrès,  quand 
Frédéric  prit  des  mesures  sévères 
qui  rétablNrent  l'ordre.  Les  sou- 
verains quittèrent  Paris  vers  la 
fin  de  septembre.  Le  roi  de  Prus- 
se ,  peu  de  temps  après  sa  rentrée 
dans  sa  capitale,  reput  l'empereur 
de  Russie,  et  établit  avec  lui  des 
relations  qui  n'ont  point  encore 
été  interrompues.  Les  change- 
mens  qui  se  sont  opérés  dans 
l'administration  du  gouverne- 
ment des  états  prussiens  n-'oot 
pas  entièrement  répondu,   d'à- 


554 


FKÉ 


bord  aux  promesses  du  monar- 
que 9  et  ensuite  à  l'attente  et  au 
désir  des  peuples.  11  a  bien  été 
Dorumé,  depuis  loiiç-temps,  une 
commission  chargée  de  présenter 
les  bases  d'une  constitution  libé- 
rale ;  mais  la  lenteur  que  cette 
commission  met  dans  ses  opéra- 
tions prouve  que  les  Prussiens 
attendront  peut*élre  long-temps 
encorde  bien-être  politique qu*ils 
espéraient  conquérir  au  prix  des 

fdus  grands  sacrifices.  Cependant 
es  idées  Jibérales  se  sont  propa- 
gées non -seulement  |)armi  les 
troupes,  mais  encore  parmi  le 
peuple  .:  elles  ont  surtout  jeté  de 
profondes  racines  dans  le  cœur 
des  étudians  des  universités. 
Quelques  mécontentemens  ont 
éclaté,  et  les  moyens  employés 
pour  Itis  comprimer  n'ont  tait 
qu'aigrir  les  esprits  au  lieu  de  les 
apaiser.  Lasuppressitm  laite,  dans 
les  provinces  de  la  rive  gauche  du 
BJbin  n  de  quelques  institutions 
précieuses  pour  les  habitans,  les 
entraves  mises  au  commerce  par 
les  lois  fiscales,  Tordonnance  re- 
lative an  service  militaire,  et  bien 
d'autres  mesures  qu'aurait  dA  re- 
pousser une  sage  politique,  ont 
singulièrement  trompé  Tespoir 
des  Prussiens.  En  j8i8,  Frédé- 
ric-Guillaume assista  aux  confé- 
rences d'Aix-la-Chapelle  ;  il  était 
aussi  attendu  à  Bruxelles  :  des 
motifs  qu'on  ne  connaît  pas  1  em- 
pêchèrent de  »'y  rendre.  Pendant 
l'année  iv^iQ^  il  exista  dans  la 
Prusse  des  divisions  politiques, 
qui  se  firent  sentir  jusqu'au  sein 
du  gouvernement.  Le  roi.  pour 
arrêter  le  progrès  des  doctrines 
libérales,  eut  recours  àdes  moyens 
extrêmes.  Toutes  les  associations 


FKlâ 

particulières     furent     défendues 
sous  des  peines  graves,  les  éco- 
les de  gymnastique  turent  pro- 
visoirement  fermées,   bi   liberté 
de  la  presse  éprouva  de^  entraves 
telles  qu'on  peut  dire  qu'elle  fut 
anéantie  ;  enfin ,  les  ministres  po- 
pulaires furent  disgraciés.  £n  re- 
venant d'un  voyage  qu'il  avait  fait 
sous  le  nom  de  comte  do  Ruppîn, 
Frédéric-Guillaume  se  blessa  as- 
sez dangereusement  dans  les  jar- 
dins de   Postdam ,  où   il  voulut 
descendre  en  char  les  montagnes 
russes.    Depuis  cette   époque  la 
Prusse  est  assez  tranquille ,  mais 
elle  n'est  pas  exempte  de  cet  état 
de  malaise  qui  régne  dans  toute 
l'Europe,  et  qui  ne  cessera  qu'au 
jour  où,  par  une  marche  franche 
et  décidée,  les  gouvernemens  eu- 
ropéens, se  plaçant  ùl  la  hauteur 
du  siècle,  se  mettront  en  harmo- 
nie parfaite  avec  les  besoins,  les 
lumières  et  la  félicité  des  peuples. 
FRÉDÉRIC  (  Hb»i- Louis  ), 
communément  appelé  le  prîoce 
Henri  de  Prusse,  était  fils  de  Fré- 
déric-Guillaume, a"  roi  de  Prus- 
se,   et  de  Sophie- Dorothée    de 
Brunswick  -  Hanovre  ,    sœur   de 
George  II,  roi  d*Auglelerre  ;    il 
naquit  à  Berlin,   le  a8    janvier 
172O,  et  était  frère  de  Frédéric  II, 
le  Grand,  Il  n'avait  que    i5  ans 
quand  son  père. mourut.  Son  é- 
ducation,  jusqu'à  cette  époque, 
avait    tellement   été    négligée  , 
qu'il  avait  passé  une  très-grande 
portion   de  son  temps  avec  les 
soldats,  et  qu'il  avait  contracté 
dans  leur  société  certaines  mau- 
vaises habitudes  dont  il  ne  put  ja- 
mais se  corriger  entièrement.  Il 
fit  sa  première  campagne  en  1 74^9 
alors  âgé  de  16  ans;  il  comman- 


(Inii  un  rôgimrnt  i\  la  katnillu  iiié« 
iiioialilc  gii^nôe  lu  17  inurn  par 
IcM  PniHsiiMiH  i\  C)iOtUHiu«  bu« 
tnilli)  (n\  II'  roi  }«o  Inniva  1:11  por- 
Aoniio.  Il  roiniiiCDça  ù  tnîiT  coii- 
naitri'  .«^o»  tulciiH  n)ilitaih*!«  par  la 
brilr  4lrr('n*«c  do  la  villu  dt)  Tiibor* 
«Ml  HuliOitM*,  vi  !4r  di!«linj(iia  rn* 
HiiiUs  \v  f\  juin  I7/|5«A  lu  l)alaill«3 
\\v  Str'u'Kau,  nù  lo  roi  coinmati- 
dait  >oii  aritWMM.*t  qui  Inl  rniinr- 
qiiuhlo  par  la  drlaili^  de.**  Ailtri- 
t'tiitns  aux  ordre»  du  priiUT  («har- 
Itvs  de  Lnrruiiu*.  Lr  priiHu*  lli*nri« 
appelé  avn:  i«oii  fri^rt!  Ferdinand 
prt'H  dt'  la  prr.*«iMwn^  du  roi,  qui 
aprrs  la  paix  du  Drettdc  avait 
lUô  Mil  rrxidrort*  ù  l*0!(tdain«  nu 
livra  (ohdrnieni  \  IVtude  dnnii 
ci'iir  (diarniaule  rctrtUte.  Il  no  ho 
borna  pa>  à  arqnérir  do.n  ronnais- 
Hanrrs  uliltM*  uuiI.h  il  distribua 
*ioo  tenip.H  do  niunièro  ^  pouvoir 
l'omij.rr  iblwsA  de»  arti»  d'agrâ- 
nirnl ,  ei  parliculièrejini'nl  do  la 
nnisiqno  ri  de  la  pointure.  1)  un 
carat  U*re  réflûrhi.  désireux  U'up- 
pi'ciulrct  rùnnisHant  (\  nno  inmgi- 
ntiion  vive  et  uidente*  un  esprit 
juhIi;  et  nno  UM'^nioiro  prodi|;it*u- 
!«e.ildul  nêeeH.ialrenienl  fniro  dcK 
pro(çrèit  rapide.^t.  Jl  cultiva  nUitHÎ 
a  ver  avanta|;e  la.sO(;îôté  des  bon) - 
uicH  eêlèbro.H  que  Frédéric  11  avait 
réunis  ;\  ro.stduni.  Fn  i^S'a»  il  é- 
pnii*«a  la  pi'iiu)».Hrt(>(;nilleln)inedo 
llcH>e<()a!i(iel,  vtoe  lut  A  e.eltu  ne* 
ea-i  >u  quo  le  roi  lui  donna  (Ul 
tnhie  propriété  lo  doniaino  et  lu 
(bàirau  tlo  IVein.ibur^ç:  Il  lui  fll 
.'Mis^i,  1^  et'tto  niCino  époque,  b/l- 
lir  :iii  liè.*4-beau  pabiÎH  dan»  lu 
iMpii.de.  Kni^rni.  la  France, l'Au* 
ti  i>  lie.  la  UiH.Hin  et  quoique)»  au- 
tns  |»iil*.>,Mi»ci*,  H*unirenl  rontre 
l< rédélie  il|  duut  rambilion  do* 


FKË 


355 


ircnnlt  redontnhio  :  cotte  guerre, 
qui  l'ut  noininée  In  gnern*  do  sept 
rm^r,  fournit  au  prinee  Henri  de  t'ro- 
quonto««  oeeniiiou.<«  do  développer 
HOU  tnIcuK  mllitairoK.  Lo  ({  ninî 
ijTiG,  MH  vvieurot  mou  nanic-lroid 
déeidéronllk  Hueeét*  de  lii  botaillo 
de  Prague.  A  lu  {ournéo  do  IIoh* 
baeh,  le  prineo  rcv^ii  unobleitiu- 
ro  UMMex  grave;  il  fut  obligé  do 
rester  qnelquo  temps  A  Lôipsick 
pour  MO  guérir.  Ko  roi  lui  eiuilia 
en.Huilo  lo  eoinmandenient  de  Tu- 
ne  do  Hes  arnn'iON  «  ot  déM-lor:»  lot» 
deux  frén^H  partageront  et  la  gloi* 
ro  et  le!i'Aa^ardIt  do  la  guerre.  Par 
une  taetiquo  qui  Henibluil  lui  Otr^ 
purtioulléro,  lo  priiiee  Henri  par- 
vint, on  i;58,  avec  u.sooo  boiii-< 
nu*!*  leulenient,  A  eouvrir  un  pny» 
immense,  et  A  donner  au  roi  lo 
temps  do  lui  onvoyer  de»  renfort!». 
Pendant  la  eampagno  do  I7«''h),  il 
ponélra  dan»  la  UobCme^  onlova 
ou  dévtt^la  les  maga*«iii!i  do  TAu- 
tricho  ot  do  Toinpire;  ot  m  lo  roi 
h*oOt  eommis  nno  faute   grave, 

eetteeanipagneJ'unedoM  plus  bel- 
les qui  aient  été  laites  par  eo  prin- 
ce «  eût  été  terminée  glorienn'- 
nuMit.  ('.barge,  en  i;Uo,  (Pagir 
eoiitre  la  llujisio  aveu  nno  armée 
do  /|o,ooo  boinmcs,  lo  prineo 
llonri  parvint  A  fuiro  lover  In  .lié* 
gc  doBroslaw.  Après  sTtre  borne 
A  la  «léfensive  pendant  Tannée 
i^Ci  «  lo  prineo  ouvrit  la  campa- 
gne do  ifli'Ji  en  prenant  rolfonsi- 
vo.  Il  repoussa  d*abord  le»  Ati- 
tricbiens,  v\  les  força  do  se  retirer 
nu-delù  de  Weis^Tits;  njais  il  é- 
prouva  ensuite  quelques  revers, 
qu*on  attribua  dans  lu  temps  A 
lu  faiblesse  do  son  nrmoo.  Il  ré- 
para hionlAt  «es  pertos  par  la  vic- 
toire de  Freybergy  et  la  priso  du 


356 


FRt: 


camp  des  enoemis.  Celte  jour- 
née mît  le  comble  î\  la  gloire  du 
prince  Henri,  et  fut  suivie  de  la 
paix  conclue  à  Hubcrtzbourg.  le 
i5  février  1763.  Le  roi  de  Prusse, 
par  ce  traité,  réunit  la  Silésie  à 
i^es  états.  Le  prince  Hlhri  profila 
de  la  paix  pour  se  livrer  ù  ses  in- 
clinations douces,et  reprendre  les 
habitudes  que  la  guerre  l'avait 
ibrcé  d'abandonntr.  Il  s'entoura 
de  savans  et  d*horames  instruits 
dans  les  beaux-art*^,  et  fit  du  châ- 
teau de  Ueinsberg  le  séjour  le 
plus  agréable.  Cependant  des  cha- 
grins domestiques  vinrent  trou- 
bler sa  vie  tranquille,  et  il  se  vit 
contraint  dVn  venir  avec  son  é- 
pouse  il  une  séparation  qui  Taflli' 
gea  sensiblement.  Ses  goûts  é- 
taienlsimples,et  Ton  ne  remarqua 
jamais  ni  taste  dans  ses  habits  et 
ses  équipages,  ni  recherche  tt 
profusion  sur  sa  table.  Ce  prince 
procura  de  grands  avantages  à 
fa  Prusse,  dans  la  négociation 
dont  il  fut  chargé,  relativement 
au  partage  de  la  Pologne,  que 
réclamaient  TAutriche  et  la  Rus- 
sie. L'Europe,  depuis  1763,  jouis- 
sait d'une  paix  profonde,  quand 
ta  mort  de  Télecteur  de  Bavière, 
arrivée  le  3o  décembre  1777,  vint 
rallumer  le  flambeau  de  la  discor- 
de entre  la  Prusse  et  l'Autriche. 
Une  des  armées  de  Frédéric  II, 
commandée  par  le  prince  Henri, 
et  à  laquelle  se  joignit  celle  du 
roi  de  Saxe,  pénétra  dan9  la  Bo- 
hême, où  elle  ne  resta  que  peu 
de  temps;  la  manière  dont  fut  o- 
pérée  la  retraite ,  fit  beaucoup 
d'honneur  au  prince.  Cette  gUer- 
ve  fut  terminée  par  la  paix  du  i3 
mai  1779.  ^®  cabinet  de  Vienne 
comblait  ipt^'liter  quelque  grand 


FKÉ 

projet  :  le  roi  de  Prusse,  croyant 
dev(»ir  modérer  son  ambitlun^eo- 
Yoya,  en  1784*  le  prince  Henri  A 
Paris,  afin  de  sonder  les  inten- 
tions du  gouvernement  fnioçais. 
On  donna  pour  prétexte  &  ce 
voyage,le  dé*iîr  qu'avait  le  prince 
de  connaître  la  cour  de  Veraail- 
lei« ,  qui  pa-sait  pour  la  plus  bril- 
lante de  l'Europe.  Celte  démar- 
che n*ent  aucun  sucoès.et  le  prin- 
ce Henri  s'en  retourna  en  Prusse 
sans  avoir  pu  déterminer  Louis 
XVI  à  agir  contre  l'Autriche.  Le 
grand  Frédéric  mourut  le  17  août 
178G,  et  sa  mort  fut  suivie  d*un 
bouleversement  universel  dans  le 
gouvernement  prussien.  Frédéric- 
Guillaume  III,  qui  lui  succéda  au 
trône,  éloigna  entièrement  son 
oncle  des  aff.iires.  Le  prince  Hen- 
ri avait  d'abord  témoigné  le  dé- 
sir de  venir  se  fixer  en  France; 
mais  il  fut  détourné  de  ce  projet 
par  les  commencemens  de  la  ré- 
Tolution,  qui  lui  donnèrent  de 
rinquiétude,  et  il  se  décida  défi- 
nitivement à  passer  le  reste  de  ses 
jours  au  château  de  Reinsberg.  Il 
s'opposa  de  tout  son  pouvoir  à  la 
guerre  que  Frédéric-  Guillaume 
déclara  à  la  France  ;  mais  ses  a- 
vis,  dictés  par  la  sagesse  et  Fez- 
pé  ri  en  ce,  restèrent  sans  effet.  Le 
prince  Henri  avait  toujours  été 
ennemi  des  excès  en  quelque  gen- 
re que  ce  fût.  Dans  ses  dernières 
années,  son  existence  fut  celle 
d'un  sage  qui,  près  de  subir  la  loi 
commune,  voit  avec  calme  et 
sans  faiblesse  arriver  la  fin  de  sa 
carrière.  On  a  remarqué  que  ce 
prince  avait  toujours  eu  un  sen- 
timent de  prédilection  pour  \e%. 
Français ,  sentiment  qu'il  parta- 
gea avec  le  grand  f  rédéric. 


FKËDÉIUC  Vf,  roi  de  Dane- 
mark, fiis  de  Christian  YII  et  de 
Caroline- Malhilde  d'Angleterre, 
est  né  le  28  janvier  1768.  Le  Da- 
nemark ,  ÙL  cette  époque,  déchu 
de  son  ancienne  splendeur ,  ne 
semblait  guère  devoir  reprendre , 
sous  ce  jeune  prince  ,  le  rang 
qu'il  occupait  autrefois  parmi  les 
autres  puissances,  quand  un  é* 
trnnger  devenu,  par  lu  protec*- 
tion  do  la  reine,  premier  ministre 
de  Christian  Vli«  con^:ut  la  pen- 
sée de  l'aire,  dans  le  gouverne- 
nii'.nt,  des  changemens  qui  pré- 
sentaient  des  diflficultés,  et  sur- 
tout des  dangers  sans  nomhre  « 
mais  qui  n'intimidèrent  pas  Tâiiie 
impétueuse  d'un  hcmimu  dont  le 
f^énie  ardent  était  dirigé  par  Tain- 
bition.  Siruen.vée,  gouveineur de 
rhérilier  du  trône,  avait  eu  soin 
de  lui  l'aire  donner  une  éducation 
mâle,  et  de  lui  iiispirer  ces  sen- 
timens  grands  et  généreux  qui 
distinguent  les  hommes  dans  les 
rirctiustances  décisives.  A  ce  scr* 
vice  important,  rendu  au  peuple 
danois,  il  en  joignit  un  autre  qui 
n'était  pa»  moins  précieux  ;  ce  fut 
lui  qui,  le  premier,  proclama  chez 
eux  la  liberté  de  la  presse.  Chris- 
tian VII,  aussi  faible  d>sprit  que 
de  corps,  ne  pouvant  plus  diriger 
1rs  régnes  du  gocivernemeni,  fut 
contraint  de  let*  remettre  de  bott- 
ne  heure  à  son  fils.  Le  jeune  prin- 
ce se  trouva,  dès  le  co4ii«nenoe- 
ment  de  l.i  régence,  dans  une 
position  très-critique;  mais  par 
«ïon  énergie,  il  sut  conjurer  To- 
ra<;e.  Plein  -de  confinBce  dans  les 
avis  du  comte  de  fternstorlF,  se- 
(!ondé  par  des  amis  fidèles^  et 
apj)nyé  par  l'opinion  bien  pro- 
noncée de  la  iiat-ia^  presque  en-.* 

T.  vn. 


FIVÊ  55; 

tièrc,  il  anéantit  les  projets  am- 
bitieux de  la  reine  Juliane,  vçuvo 
de  Frédéric  V,  projets  par  les- 
quels cette  prjfncessti  voulait 
d*emparer  du  pouvorr  souverain. 
A  16  ans,  Frédéric^  dégagé  de  tout 
obstacle^  gouvernait  avec  tran- 
quillité* et  montrait,  pendant  sa 
régence,  une  loyauté  et  une  droi- 
ture qui  lui  concilièrent  festimi; 
et  ramour  des  Danois.  Étranger 
aux  troubles  qui  agitiileiit  le  resto 
de  l'Europe,  et  gouverné  par  un, 
prince  î*age,  le  Danemark  jouis- 
sait de  Li  paix  U4i  dédans  et  au 
dehors.  Mais,  en  1788,  confor- 
mément A  l 'alliance  exiiitant  ave^; 
hi  Russie,  il  se  trouva  dans  la  né- 
cessité d'envoyer  des  troupes  con- 
tre la  Suède.  La  paix,  interrom- 
pue un  instant,  fut  ré4ahlie  aw 
mois  d'octobre  suivant,  en  verttt 
de  l'armistice  conclu  par  la  jué- 
diation  de  la  Prus.*ie  et  de  l'An- 
gleterre; et  le  Danemark,  re.cou- 
vranl  cette  heureuse  neutralité' 
qui  fut  pour  l'état  eX  pour  les  par- 
ticuliers une  source  de  prospéri-i- 
t€,  resta  dans  le  calme  le  plus 
absolu  pendant  ïtui  premièrt^s 
guerres  occasionéM»  <par  la  ré- 
volution française.  Le  papîer- 
irHKiaaiey  dont  l'i^npire  des  cir- 
constances avait  nécessité  la  créa- 
tioji  en  1 75G,  et  qui  était  tellement 
tfimbé,  qu'en  I^IB^^  il  perdait  un 
quart  de  sa  vali^ur,  repirit  bient^'it 
son  cours  ordinaire  ;  et  l'état  flo- 
lîssani  du  comwjeixïe  rétablissant 
la  confiance,  les  -Danois  purent 
(Ure  regardés  comme  un  des  peu- 
ples leg  plus  heureux  de  J'Kuro|ie. 
IVuprès  une  convention  -qui  dura 
depuis  1794  jusqnVin  1799,  le 
Danemark  e<  la  Suède  9  pour 
protéger  lieur  neutralité,  déployé-. 

22 


558 


FRÈ 


rent  des  forces  re9pectable9  qui 
contrnignirt*iU  It*!»  An[[;l:ii*«  :'i  met- 
trr  qiifif|ue  modératitMi  dans  leur 
despotÎMiie  Diarititnr  ;  les  Ounois 
reniportîTent  tuOnie  9  dan:»  la  Mé- 
diterranée, un  avantage  qui,  quoi- 
que léger,  assura  néanmoins  la 
liberté  de  leur  navigation  sur  cet- 
te mer.  Cependant  l'orage  gron- 
dait de  toutes  part*»  ;  et  après  avoir 
dissipé  quelques  nuages  qui  a- 
Taieut  semblé  menacer  sa  tran- 
quillité, en  Tannée  1800,  le  Da- 
nemark entra  dans  la  coalition 
formée  par  la  France  et  la  Russie 
contre  l'Angleterre.  Le  prince-ré- 
gent fit  occuper  Hambourg  par  ses 
troupes.  Les  Anglais,  ne  pouvant 
se  dissimuler  les  dangers  de  la  po- 
sition dans  laquelle  ils  allaient  se 
trouver,  se  disjiosèrent  prompte- 
ment  à  la  guerre.  L*amiral  Nel- 
son 9  commandant  de  forces  na- 
vales considérables,  entra  dans  la 
Baltique,  et  vint  attaquer  Tescadre 
danoise.  On  se  battit  de  part  et 
d*autre  avec  un  égal  acharnement; 
mais  apréj^  une  action  aussi  Ion- 
ique que  meurtrière  dans  laquelle 
les  Danois  montrèrent  une  intré- 
pidité qui  fut  admirée  même  des 
ennemis,  l\imirai  Nelson  rem- 
porta une  victoire  dont  les  résul- 
tats devaient  être  très-importans , 
mais  qui  lui  coûta  bien  du  sang, 
car  il  avoua  lui-même  ne  s'êlre 
jamais'trouvé  à  un  pareil  combat. 
Frédéric  crut  devcnr  traiter  avec 
les  Anglais.  L^aœiral  Nelson,  re- 
gardant comme  un  très-grand  a- 
▼antage,  dans  les  circonstances 
présentes,  de  détacher  de  la  coa- 
Htion  une  puissance  maritime  res- 
pectable,  ne  chercha  point  à  en- 
traver les  négociations  :  elles  eu- 
rent lieu  dans  la  rade  mêma  da 


FRE 

Copenhague,  cl  il  y  Ttil  conclu 
une  convention  par  laquelle  le 
Danemark  s*obligea  d'évacuer 
Hambourg,  et  fut  remis  en  pos- 
session di*s  îles  de  Sainte-Croix 
et  de  Saint-Thomas»  situées  dans 
les  Indes  uccideiitale».  Depuis 
cette  époque  jusqu*en  1807,  rieo 
ne  troubla  la  paix  des»  Danois.  Ce- 
pendant, en  1804»  le  gouverne- 
ment français  vit  avec  quelque 
inquiétude  le  prince-régent  s'ap- 
procher d'Hambourg ,  i\  la  tête 
d'un  certain  nombre  de  troupes; 
mais  des  explications  t^atisfaisan- 
tes  rétablirent  promptemenl  Thar* 
monie.  Les  mers  étaient  alors  cou- 
verte^ de  croiseurs  anglais  qui, 
s*arrogeant  des  droits  contraires 
aux  principes  reçus  parmi  les  peu- 
ples policés»  exerçaient  éur  les 
bâtimens  neutres  une  Téritable 
inquisition,  et  se  rendaient  cou- 
pables de  tléprédations  et  d^injus- 
tices  qui  révoltèrent  enfin  la  na- 
tion danoise.  Napoléon  ,  regar- 
dant cette  circonstance  comme  fa- 
vorable à  ses  projets,  chercha  à 
former  de  nouveau  une  ligue  dans 
le  Nord  ;  mais  le  gouvernement 
anglais,  qui  sentait  combien  la 
France  augmentai!  ses  forces  ma- 
ritimesparleur  réunion  a  vaccelles 
du  Danemark  y  s*occupa  de  rom- 
pre les  négociations  ;  et ,  ponr  y 
parvenir ,  il  eut  recours  à  un  acte 
de  despotisme  qui  peut  être  re- 
gardé comme  la  violation  la  plus 
manifeste  d<  droit  des  nations  : 
il  exigea  impérieusement  que  les 
Danois  lui  remissent  leurs  vais- 
seaux de  guerre  juS(|U*A  Tépoqut 
de  la  paix  générale.  Une  demande 
de  cette  espèce  ayant  été  rejetée 
avec  toute  rindignation  qu'elle 
devait  iaspireride»  forces  considé- 


riilil(*n,!«niisliitM)niliiitiMln  l'iiiiiirHl 
ro|il).iiii,  viiimit  iiltiM]nrrr.(i|ii)n- 
hiigiio.rriiildnt  lroii«  jt)iir»«loi«Aii- 
gliiJH  hoiiihartliMTiil  rolli)  iiiiiUinii- 
rriiAo  villr  ,  dôlriiiïihTiil  m«!«  priii- 
rinaii\  rdlDrn*.  ri  lllm^^^i^rrnl 
jiri  inagiiiiii.H  rniipli.^  (h*  rirhttp^m 
iiiniiriMON;  riilln  «  Ir»*  rlViirlu  riHi- 
iiJH  dv  In  f^arni.HOii  rt  «ruiio  f;niiHlo 
piiilio  iliv«  rihiyriiH(|iii  *^%^  dôvoii^- 
rriil  pour  Ir  Hiiliit  piililir,  ne  pu- 
mil  iirn^hM*  \vn  pro^ri*^  (1*1111  rii- 
nriiii  tividiMlr  ilovii<ttiilion,  ri  rr~ 
ndIii  n  liMil  !«nrrilirr  pour  Ir  i«ur- 
crH  (Ir  HOU  rulrrpri<ir.  Aprr^  <^trn 
rr«-tô  iiitn'trr  dn  In  rnpilnlr  jup- 
iprni  iHtiS,  nprr.H  avoir  riili^rr- 
UHMii  ilrvn^tr  Ir^  nm'iHuix  «Ir  lu 
niariiir  ,  <iprÔ!«  iivoir  niplurr  rn 
Mirr  ol  t|ii>lir  uu  |(rnii(l  ntunbrr 
fie  liaiiuirnu  rirhoinrui  rliiiffcr^, 
lord  ropluiin  quiltu  Ir  Diinr- 
luiirk,  rnniiru.'iut  ru  Auglrlrrrr 
if)  viiÏHitraux  ilr  ligur,  i  i  IVr^iW 
Ir^  ,  .'>  brirk^  rl  uu  IrrH-gniud 
nonilirr  lir  liAliinruH  nuirrhiMuIn; 
fldrlr  riiMMitrur  i]r!«  onlrr.^  ipril 
Avait  ir^unt  il  rnirvii  ui^mn  IrM 
plus  priilrM  rniluirruliou».  \  rrt- 
Ir  pi-rir  irn'^ptinihlr  pour  Im  Dn- 
iioJH,  ^r  joif^uil  rrllr  «Ir  Irur*  rn- 
lonin,  rl  dm  llm  d'Auhull  rt  (l<i 
llrli^olllud.  llliriKliuu  Vil,  boIIU 
oilr  dr  quillrr  OupruliNgur  pou- 
diint  ralliHiurdm  Augluiiiiitr  rru- 
dail,  avrr  Ir  prinrr  rovnl  !ioiifll«« 
•«iir  Ir  routiuriit,  lorufpril  mourut 
Ir  iTi  iiiai-H  iHoH,  i\  lirunliourg. 
Firdrrir  VI  ,  rulouri^  dr  lu  rou- 
ri.uicr  pnbliquci  ,  moula  nur  Ir 
Iroiio  A  Kiir  rpofpir  «|ui  rrndil  rn- 
in.H-ipiablriilr^rontmrnrrmrniidr 
•(OU  irgiir.  I<ii  Su^dr  ruSrrlrunil 
dt"*  rrlaliou^  nvm  TAuglrtrrrr  ; 
rljr  prriurlljitl  TrianSn  diuiit  non 
porlH  au«  VMÎPituttux  do  Otflln  IIA- 


1' 


liou,  duul  rllo  rrrrvuil  ni<^mr  dn 
nulinidrit.  Krrdrrir  rrtfurdii  uur 
Irllr  rouduilr  ru  iiurl(|uo  norlr 
couiuio  uur  drrianitinu  dr  |(ui*i'* 
rr;  iiiuiit,  rrprudauU  il  voulut,  n- 
vaut  dr  prrudrr  uu  purlî  «  ron- 
UAilnilr.idînpo.iJlîouA  poiiilivr»  de 
Curtlavr-Adtdphr.  <«r  priurr  a^nnl 
douur  «  A  la  uoto  qui  lui  lui  rv- 
niii>r  1^  rrl  rlTrl,  uur  rrpouitr  pru 
ftatinlainaiilr  •  In  (;urrrr  fut  irMii- 
lur«  rt  Frrdrrir  ladrtdara  In  viùllt- 
dr  non  nvruruiriit  nu  IrAuv.  11  tU 

ttrrrrtirr  Ir  rouiuirnrruirut  di-n 
lonlllitrn  pnr  uu  lunuilrNlo  do  \.t 
Iturrrr.  Lrit  Surdoîn  trulèrrni 
uuo  ullnqur  Hur  In  Noriv«'|;r;  mnin 
qurli|uriirrf;iinrii!i  dniiois.  rrunl^ 
nksvv.  Im  tidiiprs  rl  Im  liubilnuM 
du  pavi>«  irn  rrpoun.M^rrut  rt  Ici 
forrrrriil  A  rrnourrr  à  uur  nrrou  - 
dr  trululivr.  i\v{  rrlirr  lit  brnu  - 
rtMip  d'iuiprrH<4iou  nur  Im  hnbi- 
UUH  dr  Slorkbolui  •  rl  daim  IrM 
prtuiiirrit  niouirun  dn  rrlTrrrm- 
rcuro,  ou  ulln  jiiMfu'A  drmuudrr 
qur  In  rourouur  nrnudiunvr  J'Ot 
minr  nur  lu  lOto  dr  Kn^drrir  VI. 
l«n  gurrrr  nr  fut  pnn  do  longur 
dur^r,  rt  Im  doux  nonvnrniun  rr-- 
Inblirrut  ruirr  rux  U  linix  |>iir  un 
trahr  qui  fut  nIguA  A  J<vkn«ping, 
Ir  lo  d«urmbrn  i8ot).  \m  hnur- 
mark  no  punundnit  plun  uu  nrui 
vninnouu  clo  gurrro«  touto  In  ina- 
riur  îilnit  drvruur  Ia  proio  drn 
Augbdn;  dunn  uur  nrmbinblo  po- 
nilîou  •  Fri^drrio  ruiploya  lo  nrut 
mojoN  qui  lui  roninil.  Il  At  l.i 
gurrrr  n^f^v  dcn  rornniron  ;  ot  »ri 
bAlimrnn  •  moulrn  pnr  drn  boni- 
mm  dont  l'iulrrpidilArtnit  rururr 
Nuguioul^r  pnr  Ir  drnir  dr  bi  von 
grnurr,  rulrnv()rrul  Ir  roniuirrro 
(Irn  Augbiin  •  rl  lui  liront  uu  mal 
inoMlouUblo.  Lo  onbinrt  do  Co-« 


FRE 


penha^iie  qui  n*avuit  pas  varié  un 
seul  initiant  (le|Mii:i  lo  ans,  et  qui 
.-irait  constamment  entreteiui  des 
relations  amicales  avec  la  France, 
crut,  après  la  malheureuse  cam- 
pagne de  Napoléon  en  Russie  » 
deToir  se  rapprocher  de  TAngle- 
terre*  et  fit  la  paix  avec  cette 
puissance.  Cependant  il  resta 
neutre,  et  résista  ù  toutes  les  ten- 
tatives que  firent  auprès  de  lui,en 
18 13,  les  puissances  coalisées, 
pour  le  déterminer  à  joindre  ses 
armes  aux  leurs.  La  Suède  ,  à  la 
fin  de  18 13,  accéda  à  la  coalition; 
le  prince  royal,  chargé  du  com- 
mandement ck>s  troupes  qui  for- 
maient 5on  contingent ,  pénétra 
dans  le  Holstein  et  dans  le  pajs 
de  Schleswig,  etlirra  aux  Danois 
différens  combats  dans  lesquels 
ceux-ci  obtinrent  souvent  l'avan- 
tage. La  paix  du  1.4  janvier  1814 
fut  préparée  par  un  armistice 
conclu  le  i.^»  décembre  181 3. 
En  vertu  du  traité  du  i4  jan- 
Tjert  le  Danemark  dut  fournir 
lo^ooo  hommes  à  la  coalition, 
et  recevoir  la  Poméranie  suédoise 
en  échange  de  la  Norwége.  Cepen- 
dant, sans  a  voir  égard  à  ce  traité, 
la  Norwége  fut  donnée  a  lu  Suède, 
par  la  convention  réglera  Paris 
en  i8i4*  Christian  -  Frédéric, 
prince  héréditaire,  forma  la  ré- 
solution hardie  de  s'opposer  à 
cette  ce«!«ion,  et  d'assurer  l'in- 
dépendance de  la  Norwége  ;  mais 
le  sentiment  de  sa  faiblesse  le  fit 
renoncer  à  un  projet  qui  ne  pou- 
vait être  couronné  d'aucun  suc- 
cès. Après  la  conclusion  défini- 
tive de  la  paix,  Frédéric  VI  alla 
À  Vienne.  Quotqite  les  troupes 
fv>rmantson  contingcMit  n'eussent 
pris  aucune  part  à  la  guerre  ex- 


ïhÉ 

citée  par  le  retour  de  Napoléon 
en  181 5,  le  roi  de  Danemark 
reçut  cependant  une  portion  des 
contributitms  payées  par  la  Fran- 
ce. Les  universités  de  Kougs- 
berg  on  Norwége  et  de  Christia- 
nia furent  fondées  par  ce  prince, 
qui  aime  et  protège  les  arts  el  les 
sciences.  Lne  sage  liberté  est  ac- 
cordée, en  Danemark,  aux  opi- 
nions politiques  et  religieuses. 
Frédéric*  regardant  le  commerce 
et  le  crédit  public  comme  deux 
causes  principales  de  la  prospéri- 
té des  états,  ne  néglige  rien  de 
ce  qui  peut  contribuer  à  leur  ac* 
croL-iScnient.  £n  général,  son  gou- 
vernement est  doux,  et  propre  à 
lui  concilier  l'amour  des  peuples 
souun's  à  son  autorité. 

FRÉGEV  ILL£  ({lEtrii  KAaQuis 
de),  général  de  division ,  uiemhre 
du-corps  législatif,  était,  au  com-> 
mencement  de  la  révolution,  ca* 
pitaine  au  régiment  de  Condê. 
S'étant  prononcé  avec  énergie  ea 
faveur  du  nouvel  ordre  de  choses» 
il  reyut.en  179a*  du  général  Du* 
mouriez,  la  conduite  de  ses  trou- 
pes légères,  devint  générai  de 
brigtide^  et  servit  avec  dît«tiac« 
tion  en  cette  qualité  à  Taribée 
des  Pyrénées  -  Orientales.  £in« 
ployé  eu  1790  dans  la  Vendée,  ea 
1796  étant  à  Montpellier,  il  ena-< 
pécha  des  mouvemeos  iusurrec- 
tiounelsd*éclater;futaomaié,  par 
le  département  de  l'tiérauh,  dé- 
puté au  conseil  des  cinq-cent^ 
dont  il  devint  secrétaire  eu  Vau  & 
Lié  intimement  avec  Lucien-Bo- 
naparte^ il  était  membre  «le  la 
commît^i^ion  des  inspecteurs  à  T^-^ 
poque  du  18  brum:»4re  am  B  (j^ 
novembre  iJOfi)*  et  prit  une  part 
importante  auxévéneuiensdecet* 


FRE 

te  journée.  Cependant  àU séance 
extraonrmaîre  qui  eut  lieu  à  Saint- 
Cloud.  il  fit  astreindre  les  mem- 
bres du  gouvernement  consulaire 
à  prêter  î^erment  «  à  la  liberté,  i 
*l  égalité,  et  à  la  souveniint^tédu 
M  peuple  ».  Il  rentra  eiuuite  dans 
la  carrière  militaire,  devint  géné- 
ral de  division,  nbtiiM  plusieurs 
coiuuiandeiucns  dans  lesquels  il 
dotma  de  nouvelles  preuves  de  ta- 
lons et  de  bravoure,  et  mourut  en 
i8o3. 

FBF^GEVILLE  (Cbahles,  nae- 
<?ris  de),  frère  du  précédant,  lieu- 
lenaut-général  de  cavalerie,  est 
né  à  (ALstres,  département  du 
Tarn,  le  i"  novembre  i^5.  A 
IVpoquede  la  révolution,  dont  il 
adopta. comme  son  l'rère,  les  prin- 
cipes avec  franchise,  et  les  sou- 
tint avec  fermeté,  il  était,  ainsi 
que  lui,  capitaine  de  dragons  au 
régiment  de  Condé.  Nommé  suc- 
cessivement, eu  1 793,  lieutenant- 
colonel,  et  colonel  du  régiment 
de  hussards  de  Chamborand,  il 
fit  la  campagne  de  Champagne,  et 
celle  de  la  B«>lgiquc,  sous  les  or- 
dres du  géiiérnl  Dumouriez.  Il 
rendit  des  services  importuns  à  la 
retraite  de  Crandpré,  et  à  la  ba-^ 
taille  de  Jemmapes,  oà  il  enlevn 
nue  redoute.  Employé  î\  l'armée 
des  Pyrénées-Orientales  en  qua- 
lité de  général  de  brigade,  il  con- 
tinua de  justifier  la  réputation 
qu'il  s'était  acquise  par  son  cou- 
rage et  ses  talens.  Le  directoire- 
exécutif  le  nomma,  en  179O9  com- 
maudaul  supérieur  des  9"*  et  la** 
di\isions,  et  lui  confia  tous  lei» 
pouvoirs  dont  il  pouvait  avoir  be- 
soin pour  étonfler  Tinsurrection 
q:ie  1rs  tînnemis  du  gouvernement 
républicain  avaient  fomentée  dans 


FRE 


541 


les  départemens  de  la  Haute'» 
Garonne,  du  Gers  et  du  Tarn.  Le 
général  de  Frégeville  justifia  Tes* 
pérance  que  Ton  avait  eue  dans 
son  zèle  et  dans  sa  prudence  ;  if 
remplit  sa  mission  avec  le  plus 
grand  succès.  Le  a8  décembre 
180e,  il  fut  nommé  général  de 
divifeion. Étant  passé,  en  i8o6,au 
service  du  roi  de  Naples  Joseph 
Napoléon ,  il  obtint  de  ce  prince 
un  commandement  dans  les  Cal^i- 
bres ,  où  il  détruisit  plusieurs 
corps  d*insurgés.  De  retoiir  en 
France,  il  resta  sans  activité  jus- 
qu'aux événemens  politiques  de 
18] 4-  Le  général  de  Frégevilie 
fut  nommé  par  le  roi,  le  8  juillet 
de  cette  année,  chevalitr  de  Saint- 
Louis,  et  le  27  décembre  suivant, 
grand-olficier  de  lalégîon-d'hon- 
neur;  mais  il  resta  sans  emploi. 
Pendant  les  cent  jours.  Napoléon 
lui  confia  un  commandementdans 
le  »•■  corps  d'observation.  Depuis 
la  funeste  afiaire  de  liVaterloo» 
il  s'est  retiré  prés  de  Montpellier, 
et  vit  dans  la  retraite  la  plus  ab^ 
solue. 

FREftIANGEa  (N.),  ancien 
huisitier  A  Dreux,  remplissait,  au 
eommeneemieflt  de  la  révolution, 
des  fuuctioQS  municipales,  lors*» 
qu'il  Alt  nommé,  en  septembre 
179a,  par  le  département  d'Eure* 
et-Loir,  députe  ù  la  convention 
nationale.  Dans  le  procès  du  roi, 
il  vota  la  mort  sans  api^el  ni  sur« 
sis.  Il  fut  chargé  pendant  quelque 
temps  des  approvisiotmemeus  de 
Paris.  Membre  de  la  société  des 
jacobins,  et  suspect  de  modéran-^ 
Usine,  il  fut,  enijQ'),  au  moment 
d'en  être  exclu ,  ce  qui  eût  été 
pour  lui  une  cause  de  proscrip- 
tion. H  9e  justifia  et  fui  maintenu; 


536 


FRt; 


camp  des  ennemis.  Cette  jour- 
née mit  le  comble  à  la  gloire  du 
prince  Henri,  et  fut  suivie  de  la 
paix  conclue  à  Hubertzbourg.  le 
i5  février  1763.  Le  roi  de  Prusse, 
par  ce  traité,  réunit  la  Silêsic  à 
«es  états.  Le  prince  Hlhri  profita 
de  la  paix  pour  se  livrer  ù  ses  in- 
clinations douces^et  reprendre  les 
habitudes  que  la  guerre  Pavait 
forcé  d'abandonner.  Il  s*entoura 
de  savans  et  d*horames  instruits 
dans  les  beaux-art*^,  et  fit  du  cbû- 
teau  de  Heinsberg  le  séjour  le 
plus  agréable.  Cependant  des  cha- 
grins domestiques  vinrent  trou- 
bler sa  vie  tranquille,  et  il  se  vit 
contraint  dVn  venir  avec  son  é- 
pouse  à  une  séparation  qui  raflli- 
gea  sensiblement.  Ses  goûts  é- 
taienlsimples^etTon  ne  remarqua 
jamais  ni  faste  dans  ses  habits  et 
ses  équipages 9  ni  recherche  vi 
profusion  sur  sa  table.  Ce  prince 
procura  de  grands  avantages  à 
la  Prusse,  dans  la  négociation 
dont  il  fut  chargé,  relativement 
au  partage  de  la  Pologne,  que 
réclamaient  TAutriche  et  la  Rus- 
sie. L'Europe,  depuis  1765,  jouis- 
sait d'une  paix  profonde,  quand 
kl  mort  de  l'électeur  de  Bavière, 
arrivée  le  3o  décembre  1777,  vint 
rallumer  le  flambeau  de  la  discor- 
de entre  la  Prusse  et  l'Autriche. 
Une  des  armées  de  Frédéric  II, 
commandée  par  le  prince  Henri, 
et  à  laquelle  se  joignit  celle  du 
roi  de  Saxe,  pénétra  dany  la  Bo- 
hême, où  elle  ne  resta  que  peu 
de  temps;  la  manière  dont  fut  0- 
pérée  la  retraite ,  fit  beaucoup 
d^honneurau  prince.  Cette  gtier- 
V(t  fut  terminée  par  la  paix  du  i3 
mai  1779.  ^^  cabinet  de  Vienne 
comblait  mé<jitef  quelque  grand 


FKÉ 

projet  :  le  roi  de  Prusse,  croyani 
devoir  modérer  son  ambition,  ea« 
Yoya,  en  1784^  le  prince  Henri  à 
Paris,  afin  de  sonder  les  inten- 
tions du  gouvernement  fronçais. 
On  donna  pour  prétexte  &  ce 
voyage,le  dé<îr  qu'avait  le  prince 
de  connaître  la  cour  de  Versail- 
les ,  qui  pH.-sait  pour  la  plus  bril« 
lante  de  l'Europe.  Cette  démar- 
che n'eut  aucun  sucoès.et  le  prin- 
ce Henri  s'en  retourna  en  Prusse 
sans  avoir  pu  déterminer  Louis 
XVI  Â  agir  contre  TAutriobe.  L« 
grand  Frédéric  mourut  le  17  août 
178G,  et  sa  mort  fut  suivie  d*nn 
bouleversement  universel  dan;}  le 
gouvernement  prussien. Frédério- 
Guillaume  III.  qui  lui  succéda  au 
trône,  éloigna  entièrement  son 
oncle  des  affaires.  Le  prince  Hen« 
ri  avait  d*abord  témoigné  le  dé- 
sir de  venir  se  fixer  en  France; 
mais  il  fut  détourné  de  ce  projet 
par  les  commencemens  de  la  ré- 
volution, qui  lui  donnèrent  de 
l'inquiétude,  et  il  se  décida  défi- 
nitivement à  passer  le  reste  de  ses 
jours  au  château  de  Reinsberg.  Il 
s'opposa  de  tout  son  pouvoir  à  la 
guerre  que  Frédéric-  Guillaume 
déclara  à  la  France  ;  mais  ses  a- 
vis,  dictés  par  la  sagesse  et  Tex- 
périence,  restèrent  sans  effet.  Le 
prince  Henri  avait  toujours  été 
ennemi  des  excès  en  quelque  gen- 
re que  ce  Hût.  Dans  ses  dernières 
années,  son  existence  fut  celle 
d'un  sage  qui,  près  de  siibir  la  loi 
commune ,  voit  avec  calme  et 
sans  faiblesse  arriver  la  fin  de  sa 
carrière.  On  a  remarqué  que  oe 
prince  avait  toujours  eu  un  sen- 
timent de  prédilection  pour  les. 
Français^  sentiment  qu'il  parta- 
gea avec  le  grand  f  rédéric* 


FKËDÉKIC  VI,  roi  do  Dane- 
mark, fils  de  Christian  VII  et  dt 
Caroline-  Mathilde  d*Ang^leterre, 
est  né  le  aS  janvier  1768.  Le  Da- 
nemark, à  cette  époque',  déchu 
de  son  ancienne  splendeur ,  ne 
semblait  guère  devoir  reprendre  « 
sons  ce  jeune    prince  ,  le    rang 
qu'il  occupait  autrel'ois  parmi  lea 
autres   puissanc^'S,  quand  un  é- 
tranger  devenu,  par  la    protec^ 
tion  de  la  reine,  premier  uiini.«tre 
de  Christian  VII,  connut  la  pen- 
sée de  l'aire,  dans  le  gouverne-* 
ment,  des  changement  qui  pré- 
sentaient des  diilicultûs,  et  sur- 
tout des  dangers  sans  nombre  « 
mais  qui  n'intimidèrent  pas  Vâma 
impétueuse  d*un  h<HYime  doni  le 
;<èiiio  ardent  était  dirigé  par  Tacn* 
hiti(Mi.  Struensée,  gouveineurde 
rhérilier  du  trône,  avait  eu  soin 
de  lui  luire  donner  une  éducation 
mâle,  et  de  lui  inspirer  ces  st»ci- 
timens   grands    et  généreux    qui 
distingiu'iit  les  hommes  dans  les 
circiinstunces  décisives.  A  ce  ser- 
vice imporlun-t,  rendu  au  peupie 
danois,  il  en  joignit  un  antre  qui 
n'était  pas  moins  précieux  ;  ce  fut 
lui  qui,  le  premier,  proclama  chei 
euK  la  liberté  de  lu  presse,  i^hris- 
tian  VU,  aussi  laiUÛî  d^sprit  que 
de  corps,  ne  pouvant  plus  diriger 
les  rf^nes  du  gouvernement,  fut 
contraint  de  les  remettre  de  bon- 
ne  heure  À  son  fils.  Le  ji^unc  prÎM* 
ce  se  trouva,  dès  le  oonunencQ- 
mrnt  de   la   rég«?f>ce,  dans  une 
position  très-criti<|ue;  maïs  pur 
sou  énergie,  il  sut  cunjurer  To- 
rage.  Plein  de  conâ»Hce  dans  les 
avis  du  oointe  de  B«rnst4)ri;*,  se- 
condé  par  des  amis  iidèles,  et 
appuyé  par  ropinîon  bien    pro- 
noncée de  la  uatM^  pi^sque  eo».> 

T.    VII. 


FIIÊ 


137 


tièrc ,  Il  anéantit  les  projets  am- 
bitieux de  la  reine  Juliane,  veuvo 
de  Frédéric  V,  projets  par  les- 
quels celte  princesse  voulait 
s*emparer  du  pouvorr  souveraij^. 
A  16  ans,  Frédéric*  dégagé  de  t^nit 
obstacle^  gouvernait  avec  tran- 
quillité, et  montrait,  pondant  su 
légence,  une  loyauté  et  «ne  droi- 
ture qui  lui  concilièrent  restim^ 
et  Tanaour  des  Danois.  Étrauger 
aux  troubles  qui  agitaient  le  rosto 
de  PKurope,  el  gouverné  par  uu. 
prince  «âge  9  le  Danemark  jon*s-> 
sait  de  Li  pai\  U4i  dedans  et  au 
dehors.  Hais,  en  1788,  conlbr- 
mém<ent  i\  ralliauce  exit^tant  ave^; 
lu  Ensriie ,  il  se  ti*o«va  dans  la  né- 
cessité d'envoyerdes  troupes  con- 
tre la  Suède.  La  paix,  interrom- 
pue un  instant,  lut  ré4ahlie  aw 
mois  d'octobre  suivant,  en  verl^i 
de  Tarmistico  conclu  par  la  jué- 
diation  de  la  Prusiie  et  de  l'An- 
gleterre; et  le  Danemark,  recou- 
vrant cette  he^ire^ise  neutralité- 
qui  tut  pour  l'état  ei  pour  les  par-  ^  - 
tlculiers  une  source  de  proHpéri<>* 
té,  resta  dans  le  calme  le  plus 
absolu  pendant  W^  premières 
guerres  occasionées  par  la  ré- 
volution franyalse.  Le  papier- 
lYKMmaie)  dont  l'i^mpire  des  cir- 
constances avait  nécessité  la  créa- 
tloii  en  1 73G,  et  qui  était  lelJement 
t«mbé,  qu'en  i^lk^  il  perdait  un 
qiuirt  de  sa  valour,  ivprit  bienlAt 
8on  cours  ordlnaife;  et  l'état  flo- 
rissant du  commuirce  réiablissant 
la  conAance,  les  Danois  purent 
Atre  regai'dés  comme  <un  des  peu- 
ples les  plus  heureux  de  J'Kurope. 
D'après  une  convention  4|ui  dura 
dépolis  1794  jusqnVD  1799»  le 
Danemark  eC  la  Suède  »  {»our 
protéger  leur  neutralité,  déployé-. 


338 


FRË 


rent  des  forces»  respectables  qui 
contraignirent  les  Angliii««  s\  met- 
tre qiii*lque  modération  dans  leur 
despotisme  maritime  ;  les  Danois 
remportèrent  même ,  dans  la  Mé> 
diterranée,  un  avantage  qui,  quoi- 
que léger,  assura  néanmoins  la 
liberté  de  leur  navigation  sur  cet- 
te mer.  Cependant  Torage  gron- 
dait de  toutes  part»  ;  et  après  avoir 
dissipé  quelques  nuages  qui  a- 
Taient  semblé  menacer  sa  tran- 
quillité, en  Tannée  iBoo,  le  Da- 
nemurk  entra  dans  la  coalition 
formée  par  la  France  et  la  Russie 
contre  l'Angleterre.  Le  prince-ré- 
gent fil  occuper  Hambourg  par  ses 
troupes.  Les  Anglais,  ne  pouvant 
M  dij^simuler  les  dangers  de  la  po- 
sition dans  laquelle  ils  alluient  se 
trouver,  se  disposèrent  prompte- 
ment  à  la  guerre.  L*amiral  Nel- 
son ,  commandant  de  forces  na- 
Tales  considérables,  entra  dans  la 
Baltique,  et  vint  attaquer  Tescadre 
danoise.  On  se  battit  de  part  et 
d\iutreavec  un  égal  acharnement; 
mais  après  une  action  aussi  lon- 
||[ue  que  meurtrière  dans  laquelle 
les  Danois  montrèrent  une  intré- 
pidité qui  fut  admirée  même  des 
enneoiis ,  Tamiral  Nelson  rem- 
porta une  victoire  dont  les  résul- 
tats devaient  être  très-importans , 
mais  qui  Iu4  coûta  bien  du  sang, 
car  il  avoua  lui-même  ne  s'être 
|amais<trouvé  à  un  pareil  combat. 
Frédéric  crut  devoir  traiter  avec 
les  Anglais.  L'amiral  Nelson,  re- 
gardant comme  un  très-grand  a- 
▼antage,  dans  les  circonstances 

Î présentes,  de  détacher  de  la  coa- 
îtion  nne  puissance  maritime  res- 
pectable, ne  chercha  point  ùl  en- 
traver les  négociations:  elles  eu- 
reot  lieu  dans  la  rade  mêma  da 


FAE 

Copenhague  «  et  il  j  fut  conclu 
une  nmvention  par  laquelle  le 
Danemark  8*obligea  d*éTacucr 
Hambourg ,  et  tut  remis  eu  pos- 
session des  iles  de  Sainte-Croix 
et  de  Saint-Thomas  y  jtituéea  dans 
les  Indes  occidentales.  Dapuis 
cette  époque  jusqu'en  1807,  rieo 
ne  troubla  la  paix  des  Danoii».  Ce- 
pendant, en  1804»  le  giinverne- 
ment  français  vit  avec  quelque 
inquiétude  le  prince-régent  s'ap- 
procher d'Hambourg,  A  la  lête 
d'un  certain  nombre  de  troupes; 
mais  des  explications  satisfaisan- 
tes rétablirent  promptenient  Thar- 
monie.  Les  mers  étaient  alors  cou- 
vertes de  croiseurs  anglais  qui» 
s'arrogeant  des  droits  contraires 
aux  principes  reçus  parmi  les  peu* 
pies  polices,  exerçaient  sur  les 
bâtimens  neutres  une  Térilable 
inquisition,  et  se  rendaient  cou- 
pables de  déprédations  el  d'injus- 
tices qui  révoltèrent  enfin  la  na- 
tion danoise.  Napoléon  ,  regar^ 
dant  cette  circonstance  comme  fa- 
vorable à  ses  projets,  jcbercha  i 
former  de  nouveau  une  ligue  dans 
le  Nord  ;  mais  le  gouvernement 
anglais,  qui  sentait  combien  la 
France  augmentait  ses  force»  ma- 
ritimesparleur  réunion  avec  celles 
du  Danemark,  s'occupa  de  rom- 
pre les  négociations  ;  et ,  pour  y 
parvenir ,  il  eut  recours  à  un  acte 
de  despotisme  qui  peut  être  re- 
gardé comme  la  violation  la  plus 
manifeste  d.  droit  des  nations  : 
il  exigea  impérieusement  que  les 
Danois  lui  remissent  leurs  vais- 
seaux de  guerre  jus((U*ik  Tépoqua 
de  la  paix  générale.  Une  demanda 
de  cette  espèce  ayant  été  rejetèe 
avec  toute  Tindignation  qu'elle 
dérait  inspirerf  des  forces  considé- 


r.ih1on,!«nii.Hl(ir.on(1iiitu(l«*.  ruiiiiral 
Voiihiiin,  vinrent  nttnqiinrilopun- 
hiigiic.rriuliint  trt>in  jours,  Icn  Ali- 
gl;n.>4  hoiiihHnltMTiit  vvAU)  mullieii- 
nMiAi*  ville  ,  (IrlriiiHirciit  m*a  priii- 
cipinix  rdlficrw,  et  iinM'inliftrriil 
.Hr!4  inagiiitiiiM  r»iii|)lif«  i\v  rivhonnvn 
iitiiniuMOH;  niHii ,  Ion  riTorli»  Wîii- 
iiis  (1(*  In  (Çiimisoii  et  iriinc  f^riitidc 
));U'tir  (Itvs  citoyi'im  qui  •<«  dévoua}- 
irnt  pour  lo  .Hiiliit.  pulilir,  no  pu~ 
rriil  jirrc^lor  Ion  projçH»!»  d'un  on- 
nruiî  tividfMir  dôvfiAlniiun,  %i\  rù- 
Kohi  à  tout  !«iH'.ritior  pour  l«  suo- 
c:<>s  df*  HOU  ontrr.pri.M*.  Aprèn  ^Iro 
rv^\ô.  nuiftro  dn  In  nipitidn  juH- 
f(u*ou  iHiiH,  npr^H  nvoir  «rtlièro- 
MKMit  dôviiHlé  l(*.H  arnonaux  do  In 
inarino  «  nprr»  avoir  oapturo  on 
nM>r  o\  Mpnliô  un  grand  nombre 
f\v  liniiincun  rirhoMionl  rhnrgOH, 
lord  Popluiin  quitta  lo  Diinr- 
inark,  ruiinou/iul  ru  Auglotcrro 
if)  vdisjiraux  do  ligno,  i  )  IVôga- 
\vn  ,  5  l»rirki«  ol  un  IrtVi-grand 
noinliro  do  hAtinir.uH  ninrcluuidrt; 
fldrio  oxôrutour  dru  ordro!«  qu'il 
nvaii  ro^us,  il  onloTa  niAino  Ioh 
pluH  potito(«  oinharcntiouN.  A  cot- 
\v  prrto  irn^parnblo  pour  Ion  Da- 
nois, 51*  joignit  rcllo  do  Icuri  co- 
louir?*,  (*t  dcH  îlo9  d'Anhoil  ot  do 
lli'ligoliind.  Chrintinn  VII,  Bolli- 
ritr  do  quittor  Copenhaguo  pon- 
dant rattai|uodoBAuglai9«(to  roii- 
dail,  avoo  lo  princo  royal  Bon  flls, 
sur  lo  o.ontinrnl,  lorsqu'il  mourut 
lo  iTi  inarit  il^oH,  A  IVoniibourg. 
Frôdôrio  VI  ,  ontonnS  do  In  con- 
(lauoo  puldiquo  ,  monta  mir  lo 
ti-rmo  •\  uno  ôpoquo  qui  fondit  r«- 
niarquabloBloBcommoncomcngdo 
^oi)  lôgno.  La  Suiidc  onSrotonait 
doH  rrlaliouA  avoc  TAnglotorro  ; 
rllo  porinottait  rentrôe  dans  ses 
portM  aux  vaissoaux  do  ootio  na- 


tion,  dont  elle  roccvait  niôino  dtvi 
BubsidoH.  Frôdério  regarda  une 
tollo  conduito  on  quoique  sorto 
conimo  uno  déolaiatioii  do  guor- 
ro;  main,  ocpendaiil,  il  Toulut*  a- 
vaut  do  proinlro  un  parti  «  oon- 
naîtro  loiidi»po!«itionA  poNÎtivos  dr 
Cïutttavo-AdolpIic.C^o  princo  ayant 
dounô  9  à  la  noto  qui  lui  Tut  ro- 
iniBo  i\  col  ofTot,  uno  rôponsc  peu 
satisiainanto,  la  guorro  fut  rÔHo- 
luo,  ot  Frodério  la  déolara  la  toillf 
do  son  avônemont  au  trAnc.  11  lit 

I)rôr.ôdor  lo  coinmoncoinont  do» 
lostilitôs  par  un  manifosto  de  lit 
guorro.  liON  Suôdoiri  liuitèront 
uno  attaque  sur  la  Norwôgo;  mais 
quelques  rôgiinons  danois,  réuiiirt 
avec  les  troupes  et  les  habitau» 
du  pa^s,  les  repousstVent  et  les 
rorcèrent  ^  renoncera  unosoooii' 
do  tentative,  (lot  èrhoc  fit  beau- 
coup d'iniprOH*«iou  sur  los  habi- 
tans  de  Storkbolm  •  ot  dans  los 
promiers  niomens  do  rolTorvos- 
cenco,  on  alla  jusqu'A  demundor 
que  la  couronne  Scandinave  lût 
mise  sur  la  tiHo  de  Frôdérlc  V]. 
Ln  guorro  no  fut  pns  do  longue 
durée,  et  los  doux  soiivorains  rô- 
tablirent  entre  eux  U  paix  par  un 
traité  qui  fut  signé  à  Joskrvping, 
lo  lo  dâceiubro  1H09.  Lo  Dano- 
mark  no  posiédail  |dus  un  seul 
vaisseau  do  guerre,  louto  la  ma- 
rine était  deveiiuo  la  proie  dos 
Anglais;  dans  uno  semblable  po- 
sition ,  Frédéric  employa  lo  seul 
moyon  qui  lui  restait.  Il  fit  la 
guerre  avec  des  corsaires  ;  et  ses 
bAtimons  ,  montés  par  des  hom- 
mes dont  l'intrépidité  était  encurr 
augmentée  por  le  désir  dô  la  von- 
goance,  entravèrent  le  commerce 
des  Anfflals  «  et  lui  liront  un  mal 
incalculable»  Lo  cabinet  do  Co-^ 


54o 


FRE 


penhaf^ue  qui  n*avuit  pas  varié  un 
seul  iii!«lant  depuis  lo  ans,  et  qui 
avait  constatninent  entretenu  des 
relations  amicales  avec  la  France, 
crut,  après  la  malheureuse  cam- 
pagne de  Napoléon  en  Russie  ^ 
devoir  se  rapprocher  de  l'Angle- 
terre, et  fit  la  paix  avec  cette 
puissance.  Cependant  il  resta 
neutre,  et  résista  à  toutes  les  ten- 
tatives que  firent  auprès  de  lui,ea 
i8i5,  les  puissances  coalisées, 
pour  Je  déterminer  à  joindre  ses 
armes  aux  leurs.  La  Suède  ,  à  la 
fin  de  18 15,  accéda  à  la  coalition; 
le  prince  royal,  charge  du  com- 
mandement d«:s  troupes  qui  for- 
maient 5on  contingent ,  pénétra 
dans  le  Holstein  et  dans  le  pajs 
de  Schleswig,  et  livra  aux  Danois 
difiërens  combats  dans  lenquels 
ceux-ci  obtinrent  souvent  Tavan- 
tage.  La  paix  du  14  janvier  1814 
fut  préparée  par  un  arinistice 
conclu  le  iT)  décembre  181 5. 
En  vertu  du  traité  du  14  jan- 
TÎer,  le  Danemark  dut  fournir 
lo^ooo  hommes  à  la  coaliliiHi, 
et  recevoir  la  Poméranîe  suédoise 
en  échange  de  la  Norwège.  Cepen- 
dant, sans  avoir  égard  à  ce  traité, 
la  Norwège  fut  donnée  à  la  Suède, 
par  la  convention  réglée  à  Paris 
en  i8i4«  Christian  -  Frédéric, 
prince  héréditaire,  forma  la  ré- 
solution hardie  de  s'opposer  à 
cette  cession,  et  d'assurer  l'in- 
dépendance de  la  Norwège  ;  mais 
le  sentiment  de  sa  faiblesse  le  fit 
renoncer  à  un  projet  qui  ne  pou- 
Tait  être  couronné  d'auctin  suc- 
cès. Après  la  conclusion  défini- 
tive de  la  paix,  Frédéric  VI  alla 
à  Vienne.  Quotqite  les  troupes 
formant  son  contingent  n'eussent 
pris  aucuue  part  à  la  guerre  ex- 


citée  par  le  retour  de  NapoléoR 
en  181 5,  le  roi  de  Danemark 
reçut  cependant  une  portion  des 
contributions  payées  pAr  la  Frao- 
ce.  Les  universités  de  Kougs- 
berg  en  Norwège  et  de  Christia* 
nia  furent  fondées  par  ce  prince  9 
qui  aime  et  protège  les  arti»  et  les 
sciences.  Une  sage  liberté  est  ac- 
cordée, en  Danemark,  aux  opi- 
nions politique»  et  religieuses* 
Frédéric,  regardant  le  commerce 
et  le  crédit  public  comme  deux 
causes  principales  de  la  prospéri- 
té des  états ,  ne  néglige  rien  de 
ce  qui  peut  contribuer  à  leiir  ac- 
croissement. £n  général,  son  gou- 
vernement est  doux,  et  propre  à 
lui  concilier  l'amour  des  peiiplea 
soumis  û  son  autorité. 

FRÉGËVILLE  (Hbuii  maequi» 
bb),  général  de  division ,  memhtro 
du-€orps  législatif^  était,  an  com- 
mencement de  la  révolution,  ca-> 
pitaine  an  régiment  de  Cond4. 
S'étant  prononcé  avec  éuerg;i«  ea 
faveur  du  nouvel  ordre  de  choseï^ 
il  reçut<,en  179a.  du  général  Du-> 
mouriez,  la  conduite  de  ses  trou- 
pes légères,  devint  général  da 
brigade,  et  servit  avec  di^tioc- 
tion  en  cette  qualité  à  rarmée 
des  Pyrénées  -  Onentales.  £m-» 
ployé  eu  179^  dans  la  Vendée^.eR 
1796  étant  à  Montpellier*  il  eni- 
pécha  des  mouvement  iusurrec- 
tionnel6d*éciater;ftitaomaié,  par 
le  département  de  l'Hérault^  dé* 
puté  au  conseil  des  cinq-ceol/s 
dont  il  devint  secrétaire  ea  Vam  &. 
Lié  intimement  avec  Lucieo-fio^ 
oa parte,  il  était  membre  de  Ja 
cominisMon  des  inspecteurs  à  r<é-« 
poqtie  du  18  brum.Hre  an  8  (]| 
novembre  lyf)^)^  elprit  une  part 
icBportafite  auxévéaeuensdecet* 


FIVE 

te  journée.  Cependant  ùIa8éAnc« 
extraordinniir  quieni  lieu  à  Saint- 
(lluii(i.  il  fil  af^lreiniire  le8  meiiio- 
bres  (lu  goiivenK^mcnt  consulaire 
à  pr<^tor  serment  «  ù  la  liherté,  & 
»1  é(j[nlilc.  vi  à  la  souverainc:té(lu 
»  peuple».  Il  rfntrn  ensuite  dans 
la  rarriôrc  militaire,  devint  géné- 
ra! de  divi>ion,  obliirt  plusieurs 
roiuinandemi'ns  dans  lesquels  il 
donna  di;  nouvelles  prouves  de  ta- 
lons et  de  bravoure,  et  n)ourut  en 
180:^. 

fri^:(;kvillr  (Charle.s  ma». 

gi'is  de),  frère  du  précédant,  lieu- 
tenant-goiiérol  de  cavalerie,  est 
né  à  (]a>tros,  département  du 
Tarn,  lo,  1"  novembre  i^5.  A 
IVpoquedc  la  révolution,  dont  il 
adopta. comme  son  frère,  lesprin- 
cipos  avec  franchise^  et  les  sou- 
tint avoc  fermeté,  il  était,  aini>i 
quo  lui,  capitaine  de  dragons  nu 
réj^imout  de  Condé.  Nommé  suo- 
cossivcment,  en  1 79:1,  lieutenant- 
colonol,  et  colonel  du  régiment 
de  luLssards  de  Chamborand,  il 
fit  la  campagne  de  (Ibampngne,  et 
cellf  de  lu  Belgique,  sous  les  or- 
dres du  général  Dumouriez.  Il 
rendit  des  services  importuns  à  la 
retraite  de  (»randpré,  et  à  la  ba- 
taille de  Jemmapes,  où  il  enleva 
nue  redoute.  Employé  i\  Tarmée 
(les  l'yrénées-Orientnles  en  qua- 
lité de  général  de  brigade,  il  con- 
tinua d(>  justifitr  la  réputation 
«]u'i!  «était  n<'quise  par  son  Cf»u- 
rage  et  ses  talens.  Le  direct(»ire- 
exrciitif  le  nomma,  en  1790?  com- 
maudaul  supérieur  dv.n  9"*  et  la** 
(li>isi()us,  et  lui  confia  tous  Ich 
poil  \  (.ils  d(MUil  pouvait  avoir  be-> 
soi.»  pour  étonfler  rinsnrn^ction 
(|:m'  1rs  ennemis  du  gouvernement 
répiihlicain  avaient  fomentèedans 


FRÈ 


341 


les  départemens  de  la  Haute* 
Garonne,  du  Gers  et  du  Tarn.  Le 
général  de  Frégeville  jiistiâa  Tes* 
pérance  que  Ton  avait  eue  dans 
son  zèle  et  dans  sa  pnidence  ;  il 
remplit  sa  mission  arec  le  plus 
grand  succès.  Le  a8  décembre 
1800,  il  fut  nommé  général  de 
divitoion. Étant  passé,  en  i8o6,au 
service  du  roi  de  Naples  Joseph 
Napoléon ,  il  obtint  de  ce  prince 
un  commandement  dans  les  Cali- 
bres ,  où  il  détruisit  plusieurs 
corps  d'insurgés.  De  retour  en 
France,  il  resta  sans  activité  jus- 
qu'aux cvénemens  politiques  de 
18] 4*  Le  général  de  Frégevilie 
fut  nommé  par  le  roi,  le  8  juillet 
de  cette  année,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  etie  27  décembre  suivant, 
grand-olficii'r  de  lalégion-d*hon- 
neur;  mais  il  resta  sans  emploi. 
Pendant  \ci  cent  jours ,  Napoléon 
lui  confia  un  commandementdans 
le  a*' corps  d'observation.  Depuis 
la  funeste  affaire  de  Waterloo» 
il  s'est  retiré  prés  de  Montpellier, 
et  vit  dans  la  retraite  la  plus  ab- 
solue. 

FREftlANGER  (N.),  ancien 
huissier  }\  Dreux,  remplissait,  au 
cnmmenoement  de  la  révolution, 
des  fonctioDS  municipales,  lors- 
qu'il f^it  nommé,  en  septembre 
179!»,  par  le  département  d'Eure* 
ct-Loir,  députe  à  la  conveniioa 
nationale.  Dans  le  procès  du  roi« 
il  vota  la  mort  sans  apfial  ni  sur« 
sis.  11  fui  chargé  pendant  quelque 
temps  des  approvisiotinemrns  d« 
Paris.  Membre  de  la  société  des 
jacobine ,  et  suspect  de  modéran-^ 
titttnê,  il  fut,  en  179^1,  au  moment 
d'en  être  exclu ,  ce  qui  eftt  été 
pour  lui  une  cause  de  proscrip- 
tion. 11  ««e  justifia  et  fut  maintenu; 


fkt: 


prùs  la  prrmièrr  reslaiiration,  en 
18 14*  le  g«'n('riil  Frère  fut  iimii- 
iiie  par  le  roi  chrtalirr  de  Sainl- 
Louis.  Qiiuiqiril  se  fût  conduit 
a  VIT  beaiiconp  dt»  prudence  et  de 
modération  pendant  répoqnrdif- 
fif'ile  des  ceut  jours^  il  a  perdn 
son  conunandrment  en  i8i(K  et 
lie  puis  i*e!tc  époque'  il  est  en  non- 
activîlé. 

FRÈRE  (JonTv  nooKniM),  am- 
bnssadeut' :inï^lai:<  près  de  la  cour 
d'Espagne  en  181 3.  Il  Tut  chargé 
de  déclarer  au  jjouvernenienl  e:»- 
pagn(d,    que   par  !«uil«>  du  traité 
d'alliance  olTensive  et  défensive, 
précédemment   conclu  Cintre  les 
deux   puissances,   le  cabinet  de 
Londres    considérerait  celui    de 
Madrid   comme  violant  les  clan- 
î^cs  de  ce  traité  ,  s'il  fournissait 
des  secours  en  argent  à  la  France, 
ou  s'il   recevait  des  troupes  de 
cette   nation  sur  son  territoire. 
Bientôt  M.  Frère  déclara  à  Al.  de 
Cevallosy    ministre    d'Espagne, 
que  le   gouTernement   espagnol 
ayant  accordé  des  secours  pécu- 
niaires au  gouvernement  français, 
et  permis  le  passage  sur  son  ter- 
ritoire à   i5oo  hommes  destinés 
à  l'escadre  française,  alors  dans 
le   Férol,   l'Auglett-rre  regardait 
cette  conduilu  comme  un  motif 
légitime  de  guerre.  M.  de  Ceval- 
los  donna  des  explications  qui  ne 
satisfirent    point    l'ambassadeur 
anglais;  il  en  référa  A  son  gou- 
vernement, qui  porta  de  nouvel- 
les plaintes.  Les  négociations  du- 
raient encore  en  mai  i8o/|,  lors- 
que    rainba^sadcur    fut   rappelé 
et  remj)lacé  par  so»  frère,  dont 
nous  allons  parler  dans  l'article 
suivant. 

¥l\VA\K  (B.),  ambassadeur  ù 


FKË 

Ifl  cour  d*Espagne9  frère  du  pré- 
cédent.  Sa  mission  était  de  dé- 
chirer à  TEspagne,  que  l'Angle- 
terre s'opposait  formellement  à 
ce  qu'elle   fît   aucun    arme  ment 
dans  ses  port<:  le  gouvernement 
espagnol  ne  voulut  contracter  au- 
cune convention  qui  le  rendrait 
dépendant  de  la  puissance  britan- 
nique. L'ambassadeur  lyiglai»  é- 
choua  danssrs  tentatives*  et  après 
plusieurs  mois  de  correspondan- 
ces et  de  négociation»  inutiles,  il 
fut  autorisé  à  demander  ses  passe- 
ports, qu'il  reçut  au  mois  de  no- 
vembre de  la  mi^me  année  ;  alors 
il  partit  de  Madrid  avec  le  consul- 
général  de  sa  nation.  En  1807, 
M.   Frère  se  rendit  &  Berlin  en 
qualité  de  ministre   plénipoten- 
tiaire ;  et  en   1808,  comme  en- 
voyé du  gouvernement  britanni- 
que près  de  la  junte  d'Esp«igiie  ; 
il  fut  remplaci'f,  au  mois  d'août 
1809*  par  le  marquis  de  Welles- 
iey.    La  correspondance   de  cet 
ancien  ambassadeur,  et  les  dé- 
tails des  négociations  auxquelles 
il  a  pris  part  pendant  sa  mission» 
ont  été  publiés  par  ordre  du  par- 
lement anglais,  sous  le  titre    de 
Reciteil  tie  pièces  rehlives  à  CJËs^ 

FRÉRON  (  Lovis  Stanislas  ), 
fils  du  trop  fameux  3^île  de 
Voltaire,  et  l'un  des  plus  fon- 
gueux membres  de  la  convention 
nationale ,  eut  l'honneur  d'avoir 
pour  parrain  un  roi  philosophe, 
Stanislas,  roi  de  Pologne»  et  pour 
proteclricr  M""  Adélaïde  »  tante 
de  Louis  \VI.  Il  avait  fait  ses  étu- 
des au  collège  de  Louis  le-Grand, 
où  il  eut  pour  condisciple  le 
mOmc  Robespierre  qu'il  devait 
avoir  un  jour  pour  collèguo  et 


FRK  FRÉ  345 

pour  roinpiirci  Kréroii  pèrf  éCniU  Marol  v.i  quelque»  nntrrs,  furent 
ihnrt,  son  llLs  lui  Auccéda  dnnu  le     ohli^^sn  «  pour  ne  itoiiHlrnirc  ^  une 

privilrfçt*  rt  dou:»  In  rédaction  de  prise  de  curpH  laneVie  contre  eux 

W^nuf^t  Iitt4*rairr  ,  moi»  il  ne  fut  A  rnune  de  cen  /iT^uiemenit,  de  »*ô- 

r|ii<^  \v  pnic-noin  do  non  oncle  ,  Inifçner  de  la  capitule;  \U  ne  tar- 

r.-ihhé  HoYou«  vX  de  TabhA  Geof-  (K!rent  cependant  pn»  A  y  rentrer. 
fVoi,  autre  /.oïle  de  Voltaire  rt  de  Membre»  du  rluh  de»  Oordeliern , 
loii.H  Ir?*  philoMopIu'H  :  rar,  pur  u-      il»  (Min^pirèient  ouvertement  la 

ii(!   drploraide    fatalité,  cv.   »ont  perte  de  la  royaul/',  et  prirent  u- 

p^^^qn(•  toujours  de»  homntcs  re-  ne  part  active  au  mouvement  du 
\i^ii\n  d'un  canictèrc  respectable     10  aoftt    179a.  FixTon  avait  été, 

et  qui  drvrainit  exrrrer  un  mi-  dati*»    In   nuit   qui   précéda  cette 

nislén*  de  paix,  que  Ton  voit  8ou«  journée*  Tuu  de»  membre»  de  la 

tiMiir  les  diidrine»  le»  plu»  eime-  (iommune   qui   »'in»tallérent   de 

iiiirs  (les  lumién^s  cl  de  riiuimo»  leur  propre  autorité,  apré»  avoir 

nie  .•sociale.  Dominé  par  une  hu«  cha**»é  le»   ancien».    Député  par 

nicur  iiuléprndante,  le  jeune  Fru»  le  département  de  Pari»  «^  la  c.on- 

ron    porta    toute    reflerve»cenc.e  venlion  nationale,  il  vota  la  mort 

d<>s  passion»  dan»  la  carrière  que  du  roi  »an»  appel  et  »an»  sur»!», 

la  révolution  lui  ouvi*it.   Il  em-  et  fut  Tuu  des  plu»  violen»  au- 

l)ras»a  jivw  une  sorte  de  fréné-  tcur»  du   parti   de  la  Montaf(nr, 

sic    les    principe»   rép(d)licains  «  Quoiqu'il  s  expriuiAt  avec  facili- 

et  un  le  vit,  apré»  avoir  reiion-  té,  Frérou  parut  peu  A  la  tribune; 

ré,   en    i7<)n  ,    à   Vjitnu^r   tUti*"  il  était  ardent,  avait  de  la  rcHolu- 

/•f///v  ,  piiltjier   VOratviîV  <hi  peU"  tion  ;  pour  remployer  utilement» 

/>//'.  nA  il  montra  moin»  de  talent  ou  IVutoya  en   mi»»ion Il 

(pu   <re\ii(;énition  ,  moin»  le  dé-  »e    reutlit   à  Marseille,    o<>,   par 

sii'  d'crl.iircr,  que  celui  de  faire  »uite    de    la    révolution    du    5l 

naître    ri    dr    propager    rineeii-  mai   i^j)^,  venaient  dVM?later  eu 

«lit*.    i>lais   bientAt   sa   feuille  pH-  faveur  des  malbeureiix   député» 

lit  devant  VA  ml  ifa  peuple^  que  proscrit»,  de»  m«iuvemen»  in»ur- 

Marat  avait  créé  \  peu  pré»  i\  la  rectionnel»d*une nature alarman- 

nièmfr|>nqne.  (lepcndant  Frémn  te.  I.ch  tient  partis  armèrent  mu- 

•i>ait  donné  des  ga^çe»  de  <lévoue*  tuellement  ;  mai»  le»  troupe»  (pie 

nnnt  an  nouvel  ordre  de  clH)»e».  la  convention  avait  envoyée»  con- 

II  s'éi.iii  fait  gloire  d'avoir  décla-  trtî  b's  in»urp;éM  triomphèrcuit,  et 

lé  ,  npré.H  jr  retour  de  Varennes,  entrèrent    ii    Mirseille    avec    le» 

Mu'il    n'y    avait    pin»    de  roi   en  commissaire»  de   la   représeiita- 

Kraine;  tlavoir  diMiunidé  la  inisv  tinu   naticuiale,  Fréron  ,  Harra», 

»ii  a(cn>aji»)n  et  le  jn;;ement  de  Salicetti,  Uediespierre  le  jeune  et| 

l.onis  \V|;  il  se  vantait  de  plu»  Kicord ,   charjçés  dr  faire  exécu- 

•  !'a\«)ir  app»  lé  à  î;rH!nN  cris  l'éta-  ter  le»  décrets  <pi'elle  avait  porté» 

Itli^^Mineni  «le  la  rè])ublif|iie.  A  la  contre  les  auteur»  de  la  Wîvolle. 

Miilf  ib>  èvénemi'fis  dn  (iliamp-  Ta  commission  enveloppa   dan» 

«II'  >lar.-.,  rn  jnillei  i^i)!,  Fréron,  »es  veufçeauce»  le»  citoyen»,  le» 

t-anlun  ,    (iamille- Desmoulins ,  mouumens  et   la   ville  e|l«-mO. 


346 


fAÉ 


me  y  qu'elle  voulut  nommer  la 
viile  sans  nom»,.  Bientôt  Tou- 
lon, livrée  aux  Anglais  par  quel- 
que» indignes  habituns,  nécessite 
la  présence  des  représentans  du 
peuple,  qui  reçoivent  de  la  con- 
yeution  Tordre  de  marcher  sur  la 
Tille,  à  la  tête  de  toutes  les  forces 
qu'ils  pourront  réunir.  Ni  Fréron 
ni  ses  collègues  ne  manquaient 
de  courage  :  on  ne  conçoit  pas 
qu'il.*»  aient  proposé  à  la  conven- 
tion de  laisser  aux  Anglais  tout 
le  terrain  situé  depuis  les  bords 
de  la  mer  jusqu'à  la  Duraiice.  Cet- 
te lâcheté  indigna  môme  jusqu'au 
comité  de  salut  public  y  qui  fut 
au  moment  de  l'aire  arrêter  les 
commissaires  ;  cependant  il  se 
borna  à  leur  donner  des  instruc- 
tions si  précises,  qu'il  ne  leur  fut 
plus  permis  d'hésiter.  Le  comité 
de  salut  public  avait  mieux  jugé 
de  la  situation  des  choses  que  les 
commissaires  eux-mr'me<.  Tou- 
lon fut  pris,  et  ces  commissaires 
crurent  laver  la  honte  de  leur 
pusillanimité  dans  le  sang  des 
principaux  citoyens  de  celte  cité 
infortunée.  Cette  fois  ,  épar- 
gnant les  édifices  ,  et  changeant 
seulement  le  nom  «le  l.i  ville  en 
celui  de  Port-la-Monlagne ,  on 
ne  irappa  que  les  personnes  :  800 
citoyens  désignas  aux  fureur*»  pro- 
cousulaire^,  eurent  orlre  <le  se 
ren<lre  au  Champ  de-Mtir>,  sous 
prétexte  de  recevoir  âtts  commu- 
nication^ iinp'>rlaiite<.  Cotniuc  ih 
ctaienl  menacés  de  nnu'l  >'ils  n'o- 
béissaient pus,  iU  arrivent  et  se 
placent  (le  la  manière  qui  leur 
est  indiiince.  Due  biillerie  démas- 
quée tout  à  coup  lire  sur  eux 
ù  niitraille.  Tous  ne  sont  pas  at- 
tciuls^et  comme  ù  Lyon^ceux  que 


FKÉ 

le  canon  a  épargnés  se  jettent  à 
terre  et  feignent  d'avoir  perdu  la 
yie.  Les  commissaires  parcou- 
rant alors  ce  théûtre  d*horreur, 
Tun  d*eux  s'écrie  :  «  Que  ceux  qui 

•  ne  sont  pas  morts  se  le  veut  «  laré- 
»  publique  leur  fait  grâce.  •  Trom- 
pés pour  la  seconde  fois,  ceux 
qui  respirent  encore  se  lèvent: 
aussitôt  une  décharge  de  mous- 
quelerie  les  renverse  ;  le  sabre 
et  la  baîoimette  achèvent  les  mu- 
tilés. On  rapporte  que  Fréron  é- 
cri V ait  à  Moïse  Bayle«  sou  collè- 
gue: v  Nous  avons  requis  la^ooo 

•  maçons  pour  raser  la  ville  :  tous 

•  les  jours  depuis  notre  arrivée 

•  nous  faisons  tomber  aoo  têtes. 
»  Il  y  a  déjà  800  Toulonnais  de  fu- 
it sillés.  Toutes  les  grandes  mesu- 

•  res  ont  été  manquées  à  Marseil- 

•  le,  par  Albitte  et  Cartt^aux;  si 

•  Ton  eût  fait  fusiller,  comme  ici»* 

•  800  conspirateurs  dès  l'entrée 
:>des  troupes,  et  qu'on  eût  créé 

•  une  commission  milit-iire  pour 

•  condamner  le  reste  des  scéleratl, 

•  nous  n'en  serions  pas  où  nous 

•  sommes.  •  Une  autre  de  ses 
lettres  renferme  ce  passage  :  •  Les 

•  fusillades  sont  ici  à  Tordre  du 

•  jour;  et«  sans  la  crainte  de  faire 
»  périr  d'innocentes  victimes  tel- 
Mies  que    les  palriotes   détenus, 

•  tout  était  passé  au  fil  de  l'épée  : 

•  comme,  sai.s  la  crainte  d  incen- 

•  dier  l'arsenal  elles  magasins,  la 

•  ville  eût  été  livrée  aux  flamuios; 

•  mais  elle  nVn  disparaîtra  pas 
«moins  du  sol  de  la  liberté.  De- 
»n)ain  et  jours  suivans,  nous  al- 
lions procéder  au  r<i£^mfii(...  Fu- 

•  sillade,  jusqu'à  ce  qu'il'n'y  ait 

•  plus  de  traîtres.  »  De  retour  à 
Marseille,  Fréron  et  ses  collègues 
firent  recomiuencer  lesproscrip- 


FRË 

tion9;/|00  personnes  furent  sacri- 
fiée». La  démolition  desédifices  pu* 
blics  allait  être  reprise,  lorsque  le 
comité  de  salut  public  rappela  ses 
agens.  Fréron  rep<irtit  pour  Pa- 
ris, et  dès  son  arrivée,  se  présen- 
ta À  la  société  des  Jacobins,  qui 
le  proclama  le  sauveur  du  Midi!  Le 
crédit  qu'il  avait  obtenu  par  des 
titres  si  horribles ,  inquiétait  la 
jalousie  de  Robespierre,  et  la  su- 
prématie que  llobespierre  affec- 
tait  offensait  Tlndépendance  de 
Frérou;  tous  deux  jurèrent  bien- 
tôt leur  perte  réciproque.  Fréron 
se  lia  À  plusieurs  députés  mena- 
cés comme  lui  par  le  tyran,  et  ils 
sauvèrent  la  France  pour  se  sau- 
ver. Il  fut  un  des  plus  ardens  coo- 
pérateurs  de  la  révolution  du  9 
thermidor  an  2  (27  juillet  i794)* 
Adjoint  ù  Barras,  par  décret  ne 
la  convention,  il  dirigea  princi- 
palement les  forces  envoyées  con- 
tre rilôlel-de-Ville,  où  Robes- 
pierre s'était  retiré.  Du  moment 
que  ce  monstre  ne  fut  plus  à 
craindre,  on  se  persuada  que  la 
terreur  avait  cessé,  et  Fréron  eut 
Tinexplicable  bonheur  d'être  un 
des  libérateurs  de  la  France.  Il  se 
montra  des  plus  ardens  à  pour- 
.•«uivre  le  châtiment  de  ses  an- 
ciens complices.  Lorsqu'il  fut 
question  de  recomposer  le  tri- 
bonal  révolutionnaire ,  Barrè- 
re  proposa  de  renommer  Fou- 
quier-TInville.  i»  Non  ,  s*écria 
»  Fréron,  tout  Paris  réclame  son 
»  supplice  ;  je  demande  contre  lui 
»  un  décret  d'accusation,  et  que 
»)ce  monstre  aille  cuver  dans  les 
^enfers  tout  le  sang  dont  il  s'est 
«enivré.  »  Fouquier-Tinville  por- 
tant peu  de  temps  après  sa  tête 
sur  Péchafaiidy  expia  justement 


FRÉ 


547 


ses  crimes  épouvantables.  Fréron 
fit  reparaître  alors ,  sur  un  autre 
plan ,  son  Orateur  du  peuple;  et 
sVntourant  des  jeunes  gens  les 

fdus  distingués  de  la  capitale,  quÉI 
*on  appela  jeunesse  dorée  de  Fré» 
ron,  il  se  fît  chef  d'une  réac<p> 
tion  ,  reprocha  aux  agens  de  la 
tyrannie  cnnyentionnelle  leurs 
excès  ,  fit  «traîner  le  buste  de 
Marat  dans  les  égonts  de  Paris  ; 
et  ù  la  suite  de  la  journée  du 
I"  prairial  an  3  (ao  mai  1795), 
pour  empêcher  les  Insurrections 
qui  partaient  principalement  du 
faubourg  Saint  -  Antoine  ,  pro- 
posa de  mettre  le  feu  à  ce  fau- 
boui*g...On  assure  même  que  l'or- 
dre en  fut  donné  au  général  Me- 
nou ,  qui  s'y  refusa.  Fréron  se 
lassa  cependant  de  son  rAle  d'ultra- 
contre-réyolutionuâire.  La  condui- 
te des  sections  de  Paris,  ù  l'époque 
du  i3  vendémiaire  an  4  (  i^  oc- 
tobre 1795),  lui  fit  sentir  que  la 
faction  dite  royaliste  voulait,  en 
faisant  attaquer  la  convention  » 
renverser  la  seule  autorité  qui 
pût  maintenir  la  paix  en  France: 
il  vit  que  le  chef  populaire  des 
royalistes  n'en  était  que  l'instru- 
ment; et,  quelle  qu'en  soit  la 
cause,  ce  rôle  lui  déplut.  Il  se 
rattacha  à  ses  anciens  collègues, 
et,  peu  de  temps  après,  il  fut  en- 
voyé, avec  Julian  et  ittéchin,  en 
mission  ù  Marseille,  pour  y  arrê- 
ter les  vengeances  réactionnaires. 
Il  se  conduisit,  celte  fois,  avec 
fermeté  et  justice,  réparant,  au- 
tant qu'il  était  possible  .  le  mal 
produit  par  sa  première  mis.«ii<in, 
et  revint  à  Paris,  sans  qu'ancuiie 
plainte  s'élevAtcnnlrolui  Fréron, 
n'ayant  point  été  réélu  «^  1*1111  des 
deux  conseils,  recul  dam»  lob»- 


348 


FRÉ 


ciirité  jii^qu^à  Tépoqne  du  18  bru- 
ni«jirf  an  8  («i  novdiibre  ("OOy 
Le  f^enérui  Bonaparte,  qui  TaTaît 
connu  fin  jtiiiiçt'^clt*  TnnUin,  et 
é.int  fin  prétend  que  Frèron  de- 
yait  t-poiid(«r  la  Hoeiir ,  mariée 
plu»  tard,  d  abord  au  •général  Le- 
clerc,  et  ensuite  au  prince  (la- 
inille  Dor';hè!ie«  lui  donna  une 
place  peu  iuiporliinle  d.m:*  Tad- 
minislrali(»ii  d*^à  hoskpiees.  Ce- 
pendant, sur  le»  instance»  de  na 
famille,  le  générai,  devenu  pre- 
mier consul,  le  nomma  à  un  em- 
ploi plus  convenable  :  et  lors  de 
Texpcdition  de  Saint-Doniin<çue, 
îl  le  désig^na  comme  90u«- préfet 
de  l'un  des  arnmdisscmens  de 
l'île.  Fréron  n'accepta  celle  es- 
pèce de  faveur  que  parce  que, 
sous  les  rapports  pécuniaires,  8a 
position  était  extrf^mement  criti- 
que. Il  partit ,  en  i8o%  ,  avec  le 
général  Leclerc.  Le  climat  de 
cette  colonie  lui  fut  fatal;  peu  de 
temp«  après  son  arrivée,  il  mou- 
rut, n'étant  pasA^é  de  plus  de  55 
ans.  Fréron  a  publié,  en  170H, 
im  Mémoire  historique  sur  M  r^/»r- 
tion  royale  et  sur  fês  massacres  du 
Midi ,  fl''«f'  des  notes  et  des  pièces 
justificatives f  ouvra((e  rempli  de 
faits  h(UTibles,  et  qui  sig^nale , 
avec  une  fidélité  dont  Tauleur 
n*aurait  pas  été  jugé  capable,  les 
excès  où  se  hont  portés  les  dilFé- 
reiis  partis,  lorsqu'ils  ont  eu  le 
pouvoir  de  se  proscrire  mutuel- 
lement et  avec  impunité.  Fréron, 
qui  a  concouru  à  tant  d'jctes  a- 
troces,  n'était  pourtant  pas  né 
cruel  ;  sou  caractère  était  eu  op- 
po.'^ition  avec  ses  actions.  Doué 
de  l'humeur  la  plus  insouciante 
et  la  [dus  ind(dente,il  s'est m<»nlré 
moins  ce  cju'il  était  qtie  ce  que 


FRE 

les  circonstances  Font  fiit.  Jeté 
dans  la  révolution  par  une  ten- 
dance à  laquelle  dei^  esprits  plus 
sains  que  le  sien  avaienl  cibêi.  il 
n'a  pas  su  comme  eux  s'arrêter 
  temps.  Les  illusions  IVntrainè- 
rent  au-delA  des  bornes  posées 
par  la  raison;  I  ambition  a  fiit  le 
reste.  Jusqu'à  l'époque  de  hi  révo- 
lution, partageant  son  leinp:>  en- 
tre les  lettres  et  les  plaisirs,  Fré- 
ron avait  été  du  commerce  le 
plus  facile  et  le  plus  gai.  Un  de 
ses  auteurs  favoris  était  Félrar^ 
que,  dont  il  a  traduit  plusieurs 
morceaux.  Il  y  a  loin  de  ce»  pa- 
ges galantes  aux  feuilles  san- 
glantes de  V Orateur  du  Peuplé, 
Nous  avons  remarqué  que  sa  con- 
version p<ditique  n'araît  pas  été 
exempte  des  fureurs  qui  ont  si- 
gnalé ses  égaremens.  Au  moins 
n'est-ce  qu'envers  des  scéléruts 
qu'alor;^  il  s'est  montré  sans  pitié. 
C'est  en  cela,  du  moins,  qu'il  dif- 
fère honorablement  de  certoins 
pénitens  qui,  changeant  de  par- 
tis, sans  changer  de  principes,  ««e 
sont  ttnijours  trouvés  avec  les 
hommes  exagérés  contre  len  en- 
nemis de  Tordre  et  de  l'humani- 
té. Nous  ne  pouvons  voir  un 
changement  de  caractère,  dans 
l'application  nouvelle  qu'un  scé- 
lérat fut  de  ses  vices  :  sous  les 
nouvelles  couleurs  qu'il  rerOt , 
perce  toujours  la  couleur  san- 
glante qu'il  portait  antérieure- 
ment. Quant  Â  des  regrt  ts  sincè- 
res ,  s'ils  sont  accompagnés  de 
beaucoup  d'indulgence,  nous  j 
croyons  volontiers,  et  pnnLm- 
nant  le  passé  }\  l'homme  qui  ne 
se  le  pardonne  pas,  nous  répétons 
avec  le  poète  : 

Dieu  fit  du  repentir  !.i  reitn  dci  mortels. 


l'Ui:SIA-l)0(;iJANTO  (Maw- 

iiiΠ Icnack),  bnrnii,  licMiluikuiit 
(çriirnil,  f>:riiii(l-<)ni('irr  dv.  la  lô- 
(;i(Mi'(l  lionnciir«  nû  A  SalurciMi 
(i  iiiH)  aiuirniio  luiiiillo  du  Piô* 
iiiniil,  (Il  1 74^^«  Vi'i'ui  i\ Turin  iiiio 
cdiiidtidii  (lintiii^urr.  Il  liiilrii  au 
si'i  \i(*4MU'  Saidiii^iiu  en  ifliO,  iHi 
iraitonl  4'onit'llc  daiisli'n'giiueiil 
(in  Koi  <lnig(»iis  <->  |>a»siâ  tU 
grade  en  ^Viu\v  i\  irclui  do  inujor. 
INniiiMiô  (oloiud  ilii  rûgiinirnt  de 
OJHild.ii.H  l'i)  i7<H»  piiÎH  roloiitii 
d(i  rr{;iiiM'iU  dcH  <di('vnii-lé((t'r» 
du  roi,  et  iirij^adhïr d4)  liertaiitH'fi 
m  i7(|(»«  il  lit  av«'C  rarinfo  più- 
iiKMitaiM'  les  |M'(M]UÎ;i«)ft  raiiJ|Mi- 
^i\v!^  (oiilnHu  Fraiu!ci|  vi  iiuitilra 
vu  diviT.HCh  muaniiHiH  TMnU'ur  du 
^ufirioi'qui  combat |>ourJ4i4l «dit il* 
»v  t\i:  >oii  (iay>.  (4«!p«.'ii4li«iit  lu  roi 
de*  Sard. ligne  iiYJHil,|iarral»4iiidoii 
{\v.  K4's  états,  dêliv  lt•^  INiMnnnluÎH 
de  lriir.^4'rinrnl  d«f  fîdcditù.  le*  fo- 
loiiil  IwTMa,  brnlunt  du  d^tidr  du 
sv  hi^uaU-r  4laui»  In  carriJTC  dt'Har- 
ni('!«,  fia^sa,  en  1 7^)7,  au  itorvirc^  de 
Frant'i'«où  il  lui  4'di'V4*.  innuédiati^ 
nient  au  grade  4I0  gi'iu^rul  de  bri* 
gade.  Au  4'iMninenct:Piiint  de 
>riM)^  i^  (unnniuudait,  i\  Turitiéo 
irilalie,  unit  briK4i4i4!  d«*  drii((iHni» 
<|ui  l'ai  sait  partit:  dt;  la  divÎMoinlu 
général  llatr^,  et  4>bt4nl  Ml  pari 
de  la  ginire  (|u«;  itîCMi«îiJirtMi(  U» 
rrunraJM  dan»  Jmix  liatuilluH  li- 
vrées suvcrptiivc'iiU'iU  mil  Aulri* 
iliieiih  Moiih  leH  inurii 4j«>  Vérone. 
Ontreiduhionitiraitiid^uriiiuitfliron 
puniraiteitcr,  -^  lu  triteseiilcuacnt 
(le  *i  e^eudroii»  ineoiiq)lel!i,  Its 
général  Krenia  exéeuta,  à  l'alFairtf 
du  .tavril,  nu4!  rkuid^c  (|ui  fut  atl- 
niirée  diigénéiMl  Murean  lui-uuV 
me,  et  ilaiis  laipicdlti  i4  4it|)riHuii- 
nicr   un  liut^iilbiii.  Sa  hriliaQiê 


FKK  :ii9 

condiillo  lui  flt  obinnir  lu  ooiii- 
inafi(K*in«*nl  di'  lontck^liv^  tron|M*f 
pléiiionlaiKCtf  qui  i^e  Irunvaiunt 
daniirarméu;4*t  Houttun  tel  ebel» 
ullert  dénloyériMit  uimî  valeur  di- 
l^ut  du  la  France  quilen  avait  an- 
soriéut  1^  Ml  g;l4)iru.  La  r.avaleria 
Hurlnut  iu!di<iti ligua  an  r4)inbal  du 
U9  mari  eliW^Hui  dn  u^  avril.  Ce- 
pendant, a|>r«*ii  dusi  i-fTnrU  inulti- 
plicH  du  bravniiru  e4intre  le.*t  Uu«- 
AUrt  ut  It'^  Anlriehien*»  dniil  lus  l'ur* 
ceti  étulent  déeiiplen,  lu  général 
Fn^sia  lui  tait  prisonnier  an  bord 
de  TAdda.  11  ne  larda  pa4  1^  Ttre 
éidiangts  et  repiirnt  bief it Al  dan» 
les  rangs  duH  armées  de  la  repu- 
blii^uv.  t\n  184)!»»  lorsque  lu  lMé« 
mont  lut  runiii  A  bi  Franc4*,  lo 
général  Frusla  Inl  «rabonl  iii\*os|i 
du  oonimandumunl  du  départe- 
iiienl  du  la  llauttï-l^Mre,  et  plus 
tard  i\ii  euliii  du  riléraiill.  Kn 
iHo^),  il  organisa,  i\  Montpellier^ 
uia  e.orpsentiùreununt  composé 4I0 
IMéiiioiitais,iioiislelilrude  légion 
du  Midi.  Il  fit  lus  uampugnus  de 
iHof)  et  i8<»li  un  Italie,  où  C4)iii« 
mandait  alors  Aluwséna;  iwiit 
Tordru  tW.  su  iM*U4lru  à  la  grande 
ariu«u  cil  l*rns»e;  ut  TmI,  un  1^07^ 
nomuié  général  du  division,  (^e 
lut  en  €uitu  qiialhu  qu*il  uoin- 
iiianda  Ja  uavaleriu  (liûinontmsu  à 
la  bataille  du  Friudlaïui;  il  avait 
préuédi'uini4«nt  uottiiiiaeilu  une 
division  du  uuiransli'rH.  Vers  litchi 
delà  niAiiieaniiér,  lu  général Fru- 
sia,  rappuU  eu  Friinuoi  y  prit 
lu  4^4H4iuiaiidumuut  d'uu  uorpa 
oonsidûraldu  du  ravaluriui  «^  U 
eondiMsit  un  l*)spagnu,  où  su.Hla** 
leiisul  son  4i4Miragu  nu  pnrunt  le 
di>punser  ilfilru  uoinpris  4lans  lu 
iuneslu  eapitnUtinn  du  lluyl&n^ 
stiguéo   par  le   fèAiénil  Uup4»ot 


35o 


FRE 


{voy,  ce  nom).  Quand  le  géné- 
ral Fresia,  qui  ne  pouvait  répon- 
dre de  la  conduite  de  ceux  à  qui 
le  commandement  suprt^me  était 
conûé,  fut  rentré  en  Fraure,  on 
le  no-nma  commaudautd<;  la  18** 
division  militaire,  dans  le  dépar- 
tement de  la  Côte-d'Or.  Chargé, 

en  1809,  P*"^^  ^^  ^"^  cour  de  T08- 
yane,   d'une  mission  de  la  plus 
haute  importanee^il  s*en  acquitta 
àla  satîj^ractiondu  gouvernement; 
fut,  à  sou  retour,  employé  de  non- 
Teau  'à  lu  grande -armée,  et  alla 
en  Italie  prendre  le  commande- 
ment de  la  4**  division  militaire 
de  ce  royaume.   Apres  avoir  été 
nommé  piovisoirement  gouver- 
neur de  Venise,  il  fit,  en  i8]5,  la 
campagne  de  Saxe.  Il  fut  nommé 
commandant  militaire  des  Pro- 
vinces! Ilyriennes,nt  montra  dans 
te   poste    le    talent,  le    zèle  et 
ractivité  les  plus  louables.   Par 
ses  soins,  les  châteaux  de  Lay- 
bach  et  de  Trieste  turent  mis  dans 
un  état  de  défense   respectable. 
Par  suite  des  événemens  qui  for- 
€èrentd*évacuer  ces  provinces,  le 
général  Fresia,  rentré  en  France, 
eut   d'abord  le   commandement 
d'une  division  de  l'armée  de  ré- 
serve  qu'on   organisait  en  Pié- 
mont.    Au    commencement    de 
i8i4«  on  lui  confia  la  défense  de 
la  ville  et  de  la  rivière  de  Gènes; 
et  malgré  la  diflliculté  des  circons- 
tances, le  peu  de  moyens  laissé 
à  sa  disposition,  et  les  attaques 
réitérées  d'un  ennemi  nombreux 
et  pourvu  de  tout,  il  parvint  à 
conclure  avec  le  général  Bentink 
la  convention  la  plus  honorable. 
Le  général  Fresia  chargé  de  gloin; 
et  d'infirmités,  après  avoir  passé 
^us  les  drapeaux  49  années  de  sa 


FKB 

vie,  a  obtenu  sa  retraite  en  181 5. 
Fidèle  à  sa  patrie  adoptive^et  vou- 
lant lui  consacrer  son  dernier  80u- 
pir.il  a  fixé  sa  résidence  en  France. 

FRESNEL  (lb  PiLD-MAmicBAL 
LiErTBVÂVT,  COMTE  db)  9  ofllcier- 
général  au  service  de  Barière,  est 
né  en  Lorraine.  Il  commença  sa 
carrière  militaire  en  France,  dans 
un  régiment  de  hussards,  et  chan- 
gea de  patrie  au  commencement 
de  la  révolution.  Depuis  cette  é- 
poque,  il  a  passé  soccessiTement 
par  tous  les  grades  jusqu'à  celui 
de  feld-marèchal;  il  acquit  com- 
me militaire  une  réputation  dis- 
tinguée. Quand)  le  3o  octobre 
181 5,  l'armée  française  culbuta 
l'armée  bavaroise,  qui  croyait  l'ar- 
rêter dans  les  défilés  de  Hanau, 
et  faire  Napoléon  prisonnier,  le 
comte  de  Fresnely  qui  ne  put  em- 
pêcher cette  déroute,  se  conduisît 
néanmoins  de  manière  à  se  faire 
remarquer;  il  fut  blessé  &  la  tête 
de  sa  division.  Dans  la  campagne 
de  France,  en  1814»  le  général 
Fresnel  se  distingua  aux  combats 
de  Bar-sur-Aube  et  de  la  Ferté. 

FRESSAG  (lb  ghbvalibe  db), 
partisan  déyoué  de  la  monarchie, 
fut  député  à  l'assemblée  législa- 
tive, et  y  soutint  constamment 
les  mêmes  principes.  Arrêté  en 
1795,  il  fut  détenu  jusqu'à  Tépo- 
que  du  9  thermidor.  En  Tan  4 
(1795),  il  devint  président  d'une 
administration,  et  fut  obligé  de 
se  cacher  après  la  journée  du  18 
fructidor.  En  juin  i8i5,  le  duc 
d'Angoulême,  alors  dans  le  Midi, 
désigna  M.  de  Fressao  pour  être 
préfet  du  département  de  la  Lo- 
zère, et  le  roi  le  confirma  dans 
cette  place  le  19  février  1816.  M. 
de  Fressac  appartient  au  culte  ré- 


ooa 


F&Ë 


lilancs  curent  ili  soutenir.  Fait,  en 
i;'92,  souâ-lieutenant  dans  le  ré- 
giment dit  Génois,  un  de  ceux 
que  le  gouvernement  français  a- 
vait  envoyé:»  pour  la  défense  de 
celte  île,  il  y  devint  succesdive- 
ment  capitaine,  chef  de  bataillon, 
puis  adjudant-général.  De  retour 
eu  France,  en  1797,  il  obtint  la 
confirmation  de  ce  dernier  gra- 
de, et  fit,  avec  beaucoup  de  dis- 
tinction, les  campâmes  d*Alle- 
maj^ne,  de  Suisse  et  d*Italitt.  11 
contribua  particulièrement  if  la 
conqiiêtc  de  la  Valteiine,  et  tut 
fait  général  de  brigade,  pour  la 
part  glorieuse  qu'il  avait  prise 
i\  la  victoire  remportée  à  Tauf- 
fers,  i*ur  le  général  autrichien 
Laudon.  Il  servit  aussi  honora- 
blement sous  le  général  Cham- 
pionnet  en  Piémont,  et  notam- 
mfHl  à  Casltlletto,  et  à  Monta- 
nera  près  de  Coni,  et  sous  le  gé- 
néral Joubert,  A  la  bataille  do 
JSovi,  où  il  reçut  une  blessure 
assez  grave.  Sur  les  hauteurs 
d'Albizola  ,  près  de  Savone,  il 
soutint,  pendant  7  heures,  un 
combat  opiniâtre  contre  les  Au- 
trichiens, qui, sous  la  conduite  du 
général  Mêlas  ,  marchaient  sur 
Gènes,  où  Masséna  était  assiégé; 
et  le  général  FressinTet  obtint  un 
succès  éclatant.  Lcicudemaia  de 
ce  combat  si  glorieux  pour  le  gé- 
oéral  Fressinet^  fut  encore  un 
jour  de  gloire  pour  lui.  8,000 
Français,  commandés  par  le  gé- 
nérât Souh,  et  ]>i-ivcs  de  mu- 
nitions et  de  vivres,  se  trou- 
vaient en  veloppés  de  toutes  parts, 
près  de  Sasseilo,.  par  tm  ennemi 
nombreux,  auquel  tis  résistaient 
en  vain.  M  asséna  met  un  corps 
d'élUe.suus  la  diiecllon  du  gcné- 


FRË 

rai  Fressioet,  qui  franchit  des 
montagnes  escar|Ȏes  9  attiiqu* 
l'ennemi  avec  rigueur^  le  meleo 
déroute,  et  parvient  ainsi  à  dé- 
gager le  corps  du  général  Souk. 
Goutinuant  de  servir  en  Italie, 
sous  le  général  Brune,  il  efllectua 
le  passage  du  Miocio,  et  «e  dis- 
tingua, à  la  têtu  de  sa  brigade, 
dans  divers  combats  qui  illustrè- 
rent les  armes  françaises  »  entre 
ce  fleuve  et  celui  du  Tagliameo- 
to.  Aprpeié  à  faire  partie  de  Tex- 
pédition  envoyée  à  Saint-Domin- 
gue, il  8*einbarqua  sur  Teacadre 
hollandaise  k  Flessingue,  chargé 
de  commander  les  troupes  fran- 
çaises. Arrivé  dans  cette  colonie» 
il  eut  bientôt  gagné  la  conAaace 
de  Christophe  et  de  Touasaint- 
LouTerture,  qui  l'avaient  connu 
antérieurement,  et  fit  arec  eux 
une  négociation  à  la  suite  de  la- 
quelle ils  déposèrent  l«d  arine$  et 
se  soumirent,  en  ayril  180^  Le 
service  important  que  le  général 
Fressinet  rendit  dan^  une  circoos- 
tance  aussi  critique,  loin  de  lui  at- 
tirer toute  la  reconaaissaacc  qu'il 
méritait,  ne  tarda  pas  au  eofitrai- 
re  à  devenir  la  caase  même  de  aa 
disgrâce.  ËiTectivametit.  un  moîa 
après ,  les  talens  et  l'ancienne  in- 
fluence deToiissaint ayant  réveillé 
rinquiétude  du  général  Lederc, 
ce  capitaine -général  de  la  oeb- 
nie,  MUS  prétexte  que  Tociaaainl 
voulait  fomenter  une  nouTelle 
insurrection,  crut  devoir  le  lai m^ 
arrêter,  et  déporter  eoui  cacorte 
en  France,  où  il  fut  enfenné  «l'a- 
bord au  Temple  à  Paris  9  fuis 
transféré  au  fort  de  Jouy  près^le 
Be$an(X)u ,  aà  il  mourut  Tannée 
suivante.  Cependant  le  général 
Fressinet,  pour  aroir  blâmé  hau- 


temrnl  cette  arrestation,  fui  pri- 
vé lui  môino  du  .sa  iiijcrté,  et  ren- 
voyé en  Frniice.  L)uns  la  traver- 
st'c,  il  tut  |)ris  pur  les  Anglais, 
(|ui  lo  relinient  i4  moi:)  prison- 
nitT.  Uevenu  ù  Paris,  il  8*attiru 
encore  ranimadversion  du  minis- 
tère,   en  eensurant   avec    Iran- 
rlii:(e  la  conduite  funeste  qu'on  a- 
vait  tenue  i\  Saint- Doininguo;  et 
il  suhil  un  exil  de  5  ini^%  succes- 
sivement '\  Bordeaux,  en  Italie 
et  à  'Fourni.  Lutin,  il  l'ut  remis  en 
arJivité,  et  on  k'emjtloya  dans  la 
(lalahre.  Kn  181  !i,  le  général  (lar- 
nier  a3ant  été  chargé  d'organi- 
ser, à  Vérone,  le    II"'  corps  de 
la  grande -armée,  Fressinet  s'y 
rendit  avec  les  troupes  Iranç^aises 
qui  se  trouvaient  dans  le  royau- 
me de  Naples,  et  y  obtint  un 
commr.ndement.  11  traversa  en- 
suite le  Tyrol  et  rAllemagne;  et 
après  la  raïastrophu  de  i^loscow, 
il  se  porta  sur  Uerlin,  i\  la  tête  de 
^es  troupes,  qu'il  ne  tarda  pas  à 
réunir  avec  ctlles  que  cominan* 
dait    le  prince    Kugène   sur    lus 
iVontières  de  la  Pologne.  Lors  ile 
la  déiVction  des  Prussiens,   qui 
ahaudonuéreut  ce  prince,    Fres- 
.sinet  se  trouvait  i\  Francfortsiu'- 
roder  avec  le   général  Gérard, 
et    il   contribua  puissamment  ù 
sauver  Tarmée  dans  cette  situa- 
tion  critique.  £11  i8i5,  nommé 
eommaodant  de  la  ^i**  division, 
il  remporta,  le  5  avril ,  de  grands 
avantages  sur  les  Prussiens,  ;1^  la 
droite  de  TKIbe,  en  avant  de  Mag* 
debourg;  et  le  jo,  malgré  tous 
leurs  elVorts ,   il   parvint,  après 
plusieurs  combats,  à  opérer,   à 
Newbourg,  la  jonction  de  Par- 
mêe  du  prince  Eugéoe  avec  celle 
Je  Napoléon.  Le  surlendemain ^ 

T.    VII. 


FRE 


353 


a  mai ,  il  se  distingua  A  la  batMillo 
si  meurtrière  de  Lutsen,  ou  Gross- 
Goerschen»  gagnée  par  les  Fran- 
çais contre   les  Prussiens  et  les 
Uusses  réunis.  Dans  cette  jour- 
née glorieuse,  il  attaqua,  avec  u- 
ne  poignée  d'hommes,  \v.  village 
d'Ksdorf,  non  moins  formidable 
par  sa  position  que  par  le  nom- 
bre des  grenadiers  russes  qui  le 
détendaient.   Voyant  la   victoire 
long-temps  incertaine,  il  se  por- 
te en  avant  avec  intrépidité;  son 
audace  éleclrise  tous  les  braves 
qu'il  commande;  malgré  les  dan- 
gers qui  Tenvironneni  il  parvient 
ù  se  rendre  maître  du  village,  et 
ne  cesse  de  combattre  qu'après 
avoir  vu  le  succès  des  armes  fran- 
çaises assuré  sur  tous  les  points. 
Le  général  Fressinet  reçut  enfin 
une   récompense    digne  de  tant 
d'exploits  :  les  éloges  qu'il  avait 
mérités  lui  furent,  décernés  pu- 
bliquement par  le  prince  Eugène. 
Uevenu  de  sa   prévention  défa- 
vorable, Napoléon  le  dédomma- 
gea en  le  comblant  de  faveurs» 
et  le  créa  tout  à  la  fois  générai 
de  division,  baron  et  comman- 
dant de  la  légion-d'honnenr,  bien 
qu'il  ne  lui  eût  pas  mâme  encore 
donné  la  simple  décoration  des 
braves  ;  enfin  il  chargea  le  prin- 
ce de  NeufchAtel  (Berthier),  ma- 
jor-général de  l'armée,  de  lui 
transmettre,  avec  une  lettre  de 
bienveillance,  la  croix  de  com- 
mandeur de  Tordre  de,  Saint-Jo- 
seph de  AVurlzbourg.  Le  grand- 
duc  de  AVurtzbourg  lui  adressa 
aussi  la  lettre  la  plus  obligeante) 

{)our  le  féliciter  d'avoir  conduit  à 
a  victoire,  dans  cette  m£me  jour-* 
née  de  Lutzen,  les  troupes  wurti> 
bourgeoises  >  qui  avaient  partagé 

i5 


?î;rt 


FnË 


le!«  pcrils  et  la  {gloire  des  Fran- 
çais. Le  général  Fress^inel  si^ii.i- 
la  encore  se»  (alens  et  sa  iiriivoii- 
re  au  passage  de  TKIbe,  prè.s  de 
Dresde.  L*eniieiiii,  pressé  de  s'eii- 
l'uir,  avait  laissé  sur  la  rive  {Tan- 
che plnsirnrs  bateaux  qu'il  ira- 
vait  pu  détruire  avant  l'arrivée 
des  Français  :  Fressinet  s'y  pré- 
cipite avec  qiit'lqiies  soldtit*«  «  et 
Earvient  au  milieu  d'une  gréh*  do 
ulles  et  de  boulets,  à  dfbarquvr 
sur  la  rive  droite,  d'où  il  réuH:«it 
à  jeter  un  pont  sur  le  lleuvt*.  Le 
général  Fressinet  ne  se  di>liii;i;ua 
pas  moins  à  la  bataille  de  Bunt- 
«en ,  gagnée  par  les   Frani;ais  le 
*ji  nitii   18 15.  Un  de  nos  corps 
d'armée  avait  été  repoussé  avec 
perte,  et  déjA  Tennemi  tournait 
notre   droite,    lor>que   le   brave 
Fressinet  à  la  tête  de  sa  division 
restée  en  ré^e^ve,  charge  Teniie- 
mi  avec  impétuosité 9  et  ni.dgré 
la  résistance  la  plus  opiniâtre,  lui 
enlève  les  positions  avantageu- 
ses qu'il  nous  avait  prises.  Il  de- 
fait,  au  mois  d'octobre  suivant 9 
aller  renforcer  Tarmée  du  prin- 
ce Eugène  en  Italie.  Mais  l'in- 
terception    des    routes    ne     lui 
ayant  pas  permis   de  se  rendre 
À  cette  di^stination ,  il  prit  part 
à  la  terrible  bataille  livrée  le  iS 
et  le  19  sous  les  murs  de  Léip- 
sick,  et  s'y  couvrit   encore   de 
gloire  en  remplissant  les'  t'onc- 
tions  d'aide -de -camp  de  Napo- 
léon. Deux  mois  plus  tard,  il  par- 
tît pour  Vérone,  chargé  de  com- 
mander la  5"*  division  de  Tar- 
inée  d'Italie.  Après  la   défection 
de  lUurat,  alors  encore  roi  de  Ka- 
ples«  le  prince  Eugène,  au  mois 
de  févriiT  18149  voulut  franchir 
■  iv  Miucio  pour  all«r  livrer  bataiU 


FAB 

le  à  l'ennemi  ;  et  en  partant  de 
Manloiie  pour  Villa- Frnnra,  îl 
laissa    Fressinet  à  Mmixanbano. 
11  arriva,  pjr  un  hasard  bien  sin- 
gulier, i|ue  ce  général  quitta  sa 
position  pour  aller  an-deviint  des 
Autrichiens,   dan»  le   tcnnps   où- 
ceux-ci  Tenaient  pour  Tal laquer 
lui-même.  Ayant  reconnn  que  la 
division    française  se  mniposait 
à  peine  do  .'),ooo  homme»,  tan'* 
dis  qii*ils  étaient  forts  du  18,0009 
iU  n'hésitèrent  pas  à  Taltaquerf 
espérant  de  la  mettre  fAcîlemeni 
en  déroute,  et  niAme  de  la  faire 
prisonnière;  mais  ils  éprouvèrent 
une  résistance  qu'ils  étaient  loin 
d  attendre  :  le  combat,  qui  dura  7 
heures,  fut  si  acharné,  que   les 
Fran^'ais,  faute  de  munitions*  fi<* 
rent    souvent    usage    de    Tanne 
blanche.    Enfin  ils  soutinrent   le 
choc  d'un  ennemi  si  nomlireux 
ju>qu'au   moment    où   le   prince 
Eugène  vint  attaquer  les  Autri- 
chiens, et  dégagea  ainsi  la  petite 
division  commandée   par    Fres- 
sinet   Les  bulletins  de  l'armée  , 
en  comblant  d'éloges  le  général  » 
et  en  citant  sa  défense  comme  une 
des  plus  glorieuses  pourles  armes 
françaises,   rapportèrent  qu'une 
ferme,  qui  était  le  point  le  plus 
important   de  la  position,  avait 
été  successivement  prise  et  re** 
prise  trois  fois  à  la  baïonnette.  Ce 
combat  ne  contribua  pas  peu  à 
préparer  la  victoire  éclatante  que 
le  prince  Eugène  remporta   sur 
les  bords  du  JUincio,  dans  la  mê- 
me journée  du  8  février.  Après  la 
re>tauration,  le  général  Freasinet 
rentra  en  France,  fut  créé  cheva- 
lier de  ^aint- Louis,  et  fut  mis  en 
non-activité  de  service.  Lié  d'af- 
fection  avec  le  général    SxceU 


FKE 

inan.«,  il  crut  que  Phonneur  lui 
imposait  le  devoir  de  défendre' 
801)  ami.  Il  se  présenta  dune  à 
Lille .  dtrvant  le  conseil  de  guer- 
re qui  jugea  oe  brave  ollîcier;  et 
il  déploya  une  logique  si  persua- 
sive, qu'il  eut  la  satisfaction  aussi 
douce  qu'honorable  de  le  voir  ac- 
quitter à  l'unanimité.  Pendant  les 
le ni  jours  (en  i8i5),  Napoléon 
envoya  Fressinet  en  mission,  suc- 
cessivement à  Koucn  et  à  Toulou- 
se; et  ce  général  publia,  dans  ces 
deux  villes,  d'éloquentes  procla- 
mations analogues  aux  circons- 
tances. 11  commanda  provisoire- 
ment la  10*°'  divi-^ion  militaire , 
qui  a  pour  chef-lieu  cette  der- 
nière ville,  où  il  organisa  la  26"* 
cohorte  active,  dont  le  comman- 
dement fut  donné  au  général  Dc- 
caen,  lorsque  Fressinetparlitpour 
une  autre  de.*>tination.  Arrivé  ik 
Paris ,  il  apprit  les  désastres  de 
AValerloo,  et  entra  dans  Tétat- 
major  du  maréchal  Davoust.  Le 
7)0  juin  181 5,  le  général  Frcssi- 
\\v.\  signa,  avec  les  généraux,  ofli- 
rit^rs  et  soldats  de  Tarméc  sous 
Paris,  l'adresse,  énergique  qu'ils 
])i'ésentèrenl  à  la  chambre  des  re- 
présentans,  etl'on  a  lieu  de  croî- 
vv  (|ue  Tartnée  lui  dut  la  rédac- 
tion de  cette  pièce  patriotique* 
digne  monument  du  dévouement 
héroïque  des  militaires  français* 
Il  pensait,  conmie  plusieurs  au- 
1  res  généraux,  qu'on  aurait  dû  dé- 
teindre la  capitalecontre  l'invasion 
(les  étrangers,  et  chercha  en  Tain 
à  l'aire  adopter  cette  résolution. 
Après  la  seconde  rentrée  du  roi. 
Je  général  Fressinet  ayant  été 
i'i)iii[)ris  dans  l'ordonnance  d'exil 
rlu  '?.f\  juillet,  sortit  de  France 
poui*â»e  réfugier  en  Belgique^  sani 


FllE 


555 


attendre  la  loi  dite  (Tamnistîe,  du 
12  janvier  18 iG.  Mais,  loin  de 
trouver  dans  ce  pays  un  asil<;,  il 
necessa  d'y  Tître  on  butte,  comme 
les  autres  Français  réfugiés,  aux 
plus  cruelles  comme  aux  plus 
inutiles  persécutions.  L'ûme  na- 
vrée de  voir  sa  patrie. en  proie  aux 
hordes  étran(^;res .  qu'il  aurait 
"voulu  pouvoir  combattre  encore 
pour  contribuer  \\  le»  repousser 
de  notre  territoire,  il  forma  le 
projet  de  passer  en  Amérique  a- 
vec  sa  famille,  et  communiqua 
cette  résolution  à  sa  femme,  qui 
s'empre&sa  d'aller  le  rejoindre  ù 
Anvers,  afm  de  partir  avec  lui.  Il 
se  tenait  soigneusement  caché  à 
Anvers ,  où  les  agens  de  la  police 
n'a  valent  pu  le  découvrir,lorsqu'il 
fut  trahi  par  le  bailli  maritime  de 
cette  ville,  à  qui  il  avait  confié 
son  secret  :  ce  magistrat,  qui  était 
parvenu  jusqu'à  lui,  sous  prétexte 
de  lui  rendre  service,  eut  la  lâ- 
cheté de  le  dénoncer,  et  de  le  faire 
arrêter  dans  la  rade  de  Flessin- 
gue ,  au  moment  où  il  allait  met- 
tre ù  la  voile.  Un  commissaire  de 
police,  ayant  sous  ses  ordres  une 
vingtaine  d'agens  et  de  gendar- 
mes 9  s'empara  de  sa  personne, 
pour  la  mettre  6ans  doute  en  lieu 
de  sûreté.  Mais,  par  bonheur^  le 
général  ayant  réussi  A  s'échapper, 
parvint  h  regagner  le  navire  où 
sa  femme  l'attendait,  et  ils  appa- 
reillèrent le  ]5  février  1818,  au 
milieu  d'obstacles  sans  nombre  , 
et  en  bravant  même  le  danger  des 
batteries  sous  lesquelles  ils  furent 
obligés  de  passer.  On  trouve  con- 
signés dans  la  Bibliothèque  histo^ 
rique,  tome  2"%  les  adieux  tou- 
chans,  et  dignes  d'un  brave,  que 
le  générai Fressinetadressaàsapa* 


5:)fi 


FRK 


trie,enqiiiUoiurEiiroi)e.Aprôss*j 
^tro  pluint  des  vuxntious  iniquo!» 
que  le  gouveriiemeiit  des  Pays- 
B:is  lui  avilit  fait  suhir  dans  suii 
ei\\n  il  s'exprime  en  ces  terineiî  : 
«  Adieu,  France,  a<Iieu  :  reçois 
«tous  mes  regrets;  ils  sont  sincè- 
nres  et  profonds.  Kn  quelque  lieu 
vqnc  ma  destinée  me  conduire, 
»  crois  qu'un  jour  il  ne  dépendra 
•  pas  de  moi  que  la  mort  ne  ter- 
«mine  ma  carrière  au  milieu  d'un 
i»triomi)he  qui  te  fa^se  recouvrer 
uton  indépendance  et  la  liberté  » 
La  goeletltr  américaine  t*  Aurore , 
sur  laquelle  était  monté  le  géné- 
ral Fressinet,  n'étantpas  suflisam- 
ment  pourvue  de  vivres,  dut  re- 
lâcher aux  iles  Canaries  pour  s'en 
procurer,  l^uiiiu  le  lo  mai  de  la 
nienic  année,  il  aborda  sur  les 
côtes  de  l'Amérique  méridionale, 
et  débarqua  à  Buenos- Ayres,  dans 
le  Paraguay.  Bien  que  ce  pays  lût 
sous  la  domination  espagnole  ,  le 
gouvernement  aiftglaisy  avait  tant 
d'influence  que  les  Français  y  é- 
taient  mal  vus.  Le  général  Fres- 
sinet  passa  un  an  à  regret  dans 
ime  contrée  où  il  vit  se  succéder 
le  despotisme,  l'anarchie,  et  en- 
fin la  guerre  civile.  S'élant  réfu- 
gié à  Monte-Video,  colonie  por- 
tugaise, il  passa,  trois  mois  plus 
tard,  à  Kio-Janeiro,  où  il  reçut 
l'accueil  le  plus  distingué.  11  était 
depuis  sept  mois  dans  cette  capi- 
tale du  Brésil,  et  il  se  proposait 
d'aller  combattre  pour  la  liberté 
américaine,  sous  les  ordres  du 
général  Saint- Martin  ,  lorsque 
l'ordonnance  du  roi  qui  le  rappe- 
lait en  France  lui  parvint.  Km- 
pressé  de  revoir  sa  patrie,  il  par- 
lit  le  7  février  1820  ,  et  arriva  au 
Havre  dans  le  uiois  de  mai  '  ui- 


EUE 

vant.  Après  un  exil  de  cinq  ans, 
le  général  Fressinet  devait  croire 
que  la  vengeance  de  sei  enoemis 
satisfaite,  le  laisserailen  paix  dans 
ses  foyers.  Mais  en  vertu  des  lois 
d'exception,  remises  en  vigueur, 
on  l'arrêta  encore  à  Paris  «  dans 
son  ^KnmcWt  ^  rumine  prévtna  {Vé- 
trt  siispett;  etd'upi'ès  un  mandat 
signé  par  des  mini>tres  non  res- 
ponsables, il  l'ut  incarcéré  à  la 
Conciergerie,  où  on  le  retint  six 
semaines,  dont  ileux  au  secret. 
Rendu  enfin  à  la  liberté,  il  eut 
une  audience  particulière  du  roi, 
et  fut  replacé,  le  a  août,  dans  le 
cadie  de  rétat-major-géiit:ral  de 
Tannée  en  disponibilité  de  servi- 
ce. Mais  l'année  suivante  (  i8ai), 
le  général  Fressinet,  aprt^s  avoir 
si  long-temps  lutté  avec  autant  de 
courage  que  de  couslance  contre 
les  persécutions  et  l'adversité , 
succomba  ik  une  maladie  de  lan- 
gueur, dans  la  44**  nimée  de  son 
/ige.  Le  général  Fressinet  est  l'au- 
teur d'une  brochure  pleine  de  pa- 
triotisme et  de  détails  întéres- 
sans  ,  publiée  â  Bruxelles ,  en 
1817,  sous  ce  titre  :  Appel  aux  gé^ 
nèrations  futures.  Cet  écrit  a  pour 
objet  les  funestes  et  niémorahles 
événemens  de  la  seconde  capitu- 
lation de  Paris,  en  i8i5. 

FUETEAU  DE  SAlNT-JUSï 
(EMMANiiEL-MABC-MAaiE)«  beau- 
frére  du  président  Dupaty  {voj. 
ce  nom),  naquit  en  1754.  Il  était 
conseiller  de  grand'chainbre  du 
parlement  de  Paris  lors  de  la  ré- 
volution, dont  il  adopta,  dès  To- 
rigine,  les  principes  avec  une  ra- 
re énergie.  En  1788,  il  s'était  op- 
posé, au  parlement,  ù  rétaiilîsse- 
nientde  Kimpôt  graduel,  condui- 
te qui  le  ût  exiler  parie  cardinal 


*U:  Hrif:iin<^,  principal  miriUtri;,  et 
p.'ir  II!  f^finUvili'H-HciMiiif  L.'itnoi- 
f^rioii.  I.a  fliH^rAf'iî  HiinM  liiqiii'IN: 
lortih/ji'cnt  i;iiX'iii^riH'«)  hVM  |)i;rf»/î- 
(MilnirH  lui  fit  rtunuivrvr  nu  li- 
hf;rt('-.  l'.u  i7H<),  il  fut  rioriim/iniix 
/^t.'iiH-  ^rii/rr;iijx  pnria  tiol»l(!HM;i]ii 
hailli.'if{<!  lier  ,Mi;liiii,  i*l  fitpt'trtirtdc 
l;i  Miiiiorili?  qui  h«;  n.iitiil  îiii  lirrft* 
/;t:il.  I''r<'t<;iirf  ^V^tail  att/irlw;  aux 
iiitcrAt^  «lu  pfMipliv,  iii<ji>«  fiiihin;!- 
h'iiiMit  iriodri'i;  <*t  roririlinliïiir,  il 
iH!  rlirrcha  jaiiiain  A  Irn  ftrrtirn- 
vn:  i'vMi'  i'xn^t';raliofi  HoiiviMit  ri'~ 

prorJifrf!  ilIlX  pIlJsiMMIIX  lall!l|H||f;. 

voin'tH  ;'i  la  ini;mi!  caim*!.  Voulant 
rap|ii'(M'iiiT  l<:«*  parlis  et A^inlitrpo- 
saut  loiili'H  \i',H  foin  qu'il  voyait 
«•Oj^a^çrr  1h  IuUiî,  il  MîTiI  r|i;^  vuiii:- 
rrii^.  IMirah«;aii,  qui  coiiihattait 
runiiiM!   lui  pour  la  rausi?  pr»pii- 

l.iirc,H*f;xprimaitavirc;pli]*tiriM:lat 
«•I  iiioinH  (lé:  rri4!fiaf!^«:in<'riH.  Troii- 
vaiil  Ha'M  (:é!.H*4(:  hiir«^oti  t  licinio  iifi 
lioiniiiir  txxMpi*  h  ilonntrr  raiHoii  â 
lout  II!  nioiMlf?,  il  l'iJHH»  l(Mtili(*r 
Mir  lui  un  (If;  <;i'«4  Harru-tmir^  qui 
itnpiiiiK  lit  un  ridicuh;  ini'flaçn- 
l)l(v,  il  le  «^urnoinina  (lau«^  un  iiio- 
rniîiil  <riniuii;ur  la  rommrrtf  Fr/'- 
taoti.  Sarift  M'oirctiMCsr  (Kune  qunli- 
firaiioti  h\  iiiconviruanlft  iUtim  la 
hourJiir  irinicoll/igiin,  Fn'ftrau  ni! 
conliiiiia  pan  moiu<t  (rc^ttiuiirr  \f¥> 
prim  ip('H  d  |ch  lalcrin(l<!  riîl  lioiii- 
iiic  ilh^trir;  il  appuya  vl 'l(;v(!lop- 
pa  nif^iuif,  qui^lquf!  h;iiip*«apW!4,  la 
pi'opo-^itiuii  qui!  MIraIxMii  arflit 
faihî  (rnjoiilrr  A  la  forniult;,  par 
in  f^r/trti  (h  Dieii^  riîH  riiul'*,  eA  par 
la  loi  niHHtilatioinivlU  (If  IW.tat,  C« 
Cul  l''ri*l(raiiqui  li;  prrjriî'rr propo- 
sa, II!  H  oclohrr;  \'^^\)^  ili*.  ilonncr 
:i  LouIh  XVI  li!iilri;qiii  futadop- 
ir,  ili!  roi  ffr.%  FrançaiH»  l'n*Hidiint 
iUi  V\\^*vAu\}U'^.^  1«  lo  (lu  iJiOino 


FRfC 


557 


rnnirt,  il  %r.  ri'rirlil  pr/:»  di:  L  L.  M  M. 
pour  li!H  féliciter  di:  la  d(;t(;rriii- 
iiation  qui  U\n  avait  pot  (<:«»  A  fixer 
Ifiur  f»(';jour  dariH  la  capitale.  Sei» 
travaux  à  cette  /;poque,  ort  il  jra- 
vailtant  d*aliu*f  à  réformer  et  tant 
de  chofte'^  il  étahlir,  wv.  furent  pa» 
d*une  médiocre  importance.  i)ri 
le  vit  ftiicceH.<dveriient  dénoncer 
le»  bantillcH  hcciéteMj  réclairn^r 
raboliliori  deit  ordres  religieux» 
houteuir  avec  cltal«!ur  le»  avanta- 
gea de  la  conHtitulion  «civile  du 
clerf^é,  \\\A*sU'V  |Miurque  Ich  bien» 
eccléiiaftliquen  fuHbent  aliéné» 
pronipteineut»  voler  pour  que  le 
droit  de  faire  la  paix  ou  de  décla- 
rer la  guerre  appartint  A  la  na- 
tion hcuIc,  présenter  Haufi  détour» 
dan.H  un  rapport  la  ititiiatiou  alar- 
mante du  royaume  par  l'état 
d'boHtilité  dcH  autre»  pui»«(ance»» 
proposer  de  décréter  que  le  prin- 
ce de  (iondé  errait  tenu  de  ren- 
trer en  FraiMïc,  et  qu'aucun  Fran- 
VaiH  ne  pourrait  Dortir  du  royau- 
me, nendaut  compte  de  nouveau 
de»  di<tpoHiiion»  boKtile»  de»étran- 
gern  à  noire  éffurd,  et  de  la  négli- 
gence ou  de  II  mauvaiftc  foi  de» 
ministre»,  il  demande  qu'il»»oicut 
traduite  â  la  barre.  I/état  d'indi»* 
cipline  où  »e  trouve  l'armée  en- 
tière, le  porte  A  inni.Hterpour  qu« 
le  mininlre  de  la  guerre  »oi(  auto- 
risé A  employer  Ioum  le»  moyen» 
nércf^ifaire»  pour  réprimer  cettt» 
InMubordination  générale.  Après 
la  «etihion  de  TaHitemblée  con»ti- 
tuante,  Fréteau  devint  juge  du 
tribunal  du  u*'arrondi»Hementde 
l'arÎK.  Mai»  en  179^9  il  fut  urrAtu 
coinme  »u»pect,  traduit  au  tribu- 
nal révolutionnaire,  et  condamna 
A  la  détention  par  mesure  de  »n- 
reté  générale.  Ce  jugetnciit^  qut 


^fîS, 


FIIK    . 


daiiscP  (finps  t'aiiil  :iR  moflératîon 
reii(laile>liiiJitl)lts  excita  la  fureur 
«le  Robespierre  qui  s'écria  :  a  Que 
M  pour  l'avoir  rendu,  il  fallait  que 
files  jurés  fussent  tous  des  contre- 
«révolutionnaires.  »  Le  tyran  ne 
laissait  jamais  échapper  sa  proie. 
Il  avait  dévoué  Fréteauà  lauiort. 
11  lo  fit  comprendre  dans  une  de 
ces  conspirations  de  prison,  in- 
Tentiou  aussi  monstrueuse  que  ri- 
dicule, mais  qui  a  coûté  la  vie  à 
un  nombre  prodigieux  de  ci- 
toyens. Ce  fut  pou  de  joursaprès 
la  réorganisation  du  tribunal  ré- 
volutionnaire, en  juin  i794(p^'^^'' 
rial  an  4)  q''^  Tiufortuné  Freteau 
fut  jugé,  condamné  et  exécuté 
dans  la  mrme  journée. 

FUIUEAU  DE  PÉNY  (N.  ba- 
bok),  (ils  du  précéd4M)t,  membre 
de  la  léginn-d'huuneur,  avocat- 
général  à  la  cour  de  cassation  , 
embrassa  d  abord  Tétat  militaire, 
et  devint  aide-de-camp  du  géné- 
ral Cauibi>;  inai:>  renonçant  bien- 
tôt à  une  proft'S.oiou  pour  laquelle 
il  se  senlitit  peu  de  gofa,  il  entra 
dans  Ttudri;  judiciaire.  Substituts 
en  i8o(i,  du  procTtreur  impérial 
près  le  tribunal  de  première  ins- 
tance de  Pariai,  il  [)assa  à  la  rour 
impériale  de  la  mrine  ville  en  qua- 
lité d'à  vocal- général,  fonctions 
qu'il  exerçait  <n«.ore  lors  du  re- 
tour de  la  famille  royale  en  181.4. 
Maintenu  par  le  roi,  et  pendant 
les  cent  jours  par  Kapoléon,  il  fut 
destitué  après  le  second  retenir 
des  Bourbons.  Cependant  M.  Fré- 
teau  de  Pény  estdevenu,en  1818, 
Pun  des  avocats-généraux  près 
de  la  cour  de  cassation.  Les  au- 
teurs d'une  biograpliie  étrangère 
font  remarquer  que  dans  le  dis- 
cours que  M.    Desèze,   premier 


FKE 

président  de  cette  cour,  pronon^ 
à  l'occasion  du  retour  de  M. 
Fréteau  de  Pény  ùl  des  foDCtioDS 
dans  la  magistrature,  il  appuya 
fortement  sur  les  vifs  regrets,  sur 
le  sincère  repentir  que  M.  Fré- 
teau  de  Pény  avait  montré  de  sa 
conduite  politique,  lis  ajoutent 
que  cette  leçon  sévère  s'adressait 
moins  encore  au  nouvel  avocat- 
général,  qu*i\  tous  les  magistrats 
qui  ont  partagé  ses  erreurs  poli- 
tiques. Il  y  a  assurément  de  l'exa- 
gération de  la  part  de  ces  auteurs, 
dont  le  bon  esprit  est  cepeodaDt 
généralement  connu,  lorsqu'ils  a- 
vancent  en  terminant  :  «Que  soit 
uqne  Ton  considérât  le  discours  de 
»  :>I.  le  premier  président,  soit  que 
»  Ton  jetât  les  yeux  sur  i'airhuini- 
a  lié  du  récipiendaire,  la  réception 
»dcM.  Fréteau  de  Pény  rcs^eni- 
»blait  à  un  entérinement  de  Ictr 
wtres  de  grâce.  » 

FUEt.INDWEILER  (Henbi), 
peintre  d'bistoire,  d'un  mérite  re- 
connu, naquit  à  Zurich,  vers 
1755,  et  mourut  dans  la  même 
ville,  en  1796.  Le  désir  de  se  per- 
fectionner dans  son  art,  l'avait 
engagé,  en  1777,  à  se  rendre  à 
Dusseldorir,  pour  y  travailler  d'a- 
près les  modèles  des  grands  maî- 
tres, qui  s'y  trouvaient  réunis 
dans  nue  galerie  célèbre.  De  là 
s'élant  rendu  à  Manbeim  pour  le 
même  objet,  il  en  partit  en  1783, 
et  parcourut  successivement  la 
Suisse  italienne  et  l'Allemagne. 
Dresde  et  Berlin  l'arrêtèrent  pen- 
dant quelque  temps.  Le  prince 
de  Dessau,qui  estimait  son  talent, 
voulait  le  retenir  à  sa  cour  ; 
mais  le  vif  aiuour  de  l'indépen- 
dance, qui  se  faisaitsentir  dans  le 
cœur   de    Frcundweiler ,    porta 


cet  artiste  à  rctonrncv  dans  fia  pa- 
trie. La  plupart  t\e  ses  compo»i- 
lions  <HMit  tirées  de  Thlsloire 
î*uissc.  Mlles  se  font  remarquer 
par  la  vérité  de^  détail»  et  la  fra!- 
elieiir  du  coloris.  Frciindweilcr  a 
fait  un  grand  nombre  de  portraits 
f'rappans  de  ressemblance.  CeW 
artibte  rrcommandable,  qui  avud 
i\  peine  atteint  sa  4o'"*  année  lors- 
qu'il mourut,  possédait  des  ver- 
tus et  des  qualités  sociales  qui  le 
Taisaient  c-liérir. 

FKliviLLK  (A.  F.  J.),  ancien 
proiVssi'ur  aux  écoles  centrales  de 
Versailles  ,  peut  être  considéré 
comme  Tun  des  plus  féctmds  par«- 
ini  Icsérrivaius  qui  ont  puldié  de» 
ouvrap^rs  sur  Finslruction  des  en- 
iaus.  Si  ce  genre  de  travail  ne 
conduit  pas  toujours  ses  auteurs 
à  l'immortalité,  ou  ne  peut  dis- 
<!onvenir  néanmoins  qu'il  ne  soit 
trrs-utile.  Nous  pourrions  citer 
dr  M.  Fréfille  une  vingtaine  «rou- 
vra^fs  plus  ou  moins  intéressant, 
parmi  lesquels  on  distingue  :  i** 
Nouveaux  essais  d' éducation ,  ou 
Choix  dfs  plus  beaux  morceaux  de 
f* histoire  ancienne  et  moderne , 
1 781),  3  vrd.  in-  l'i;  a®  Correspond 
dancc  de  myiady  Cécile  avec  ses  en- 
fans,  ou  litrunil  de  lettres  relatives 
aux  études,  aiLC  mœurs  et  aux  jeux 
di  la  jeunesse  des  deux  sexes,  I7î)5, 
i8o'jî,  in- 13  et  in-8';  7)"  Le  Domi- 
no-Mentor, ou  Moyen  d'enseigner 
par  C  attrait  du  jeu,  à  plusieurs  dis- 
nplcs  à  la  fois,  les  lettres^  les  chif" 
f/'fs,  les  nombres  et  la  lecture,  1 795, 
i8oî>.  i8i3,  in-K%  in-12,  in-18; 
/|"  Histoire  des  chiens  célèbres^  en^ 
Irftnflce  de  notices  curieuses  sur 
r histoire  naturelle,  179^),  2  vol. 
ifi-18,  avec  9  gravures;  1808,  a 
\ul.  in-12;  ^"LeêJeux,  les  Fables 


FRP  359 

et  les  Maximes  pour  enseigner  lu 
lecture  et  la  morale  aux  en  fans , 
1799,  in-8'  ;  6*  Principes  élémen- 
taires d'orthographe  française,  tui' 
vis  de  jeux  de  fiches  orthographia 
qucs,  iKoo,  in-8";  y'  Fie  des  en^ 
fans  célèbres,  i8o3,  2  vol,  in-12; 
1810,  2  vol.  in-8";  8"  Beaux exem^ 
pies  de  piété  filiale  et  de  concordé 
fraternelle,  i8c5,  m-12;  5**  édi- 
tion, 1817;  9*  La  Grammaire  no^ 
tée,  ou  l^ê  Parties  du  discours  dé^ 
montrées  par  des  signes  analytiques 
gui  ne  laissent  aucun  doute  sur  les 
principes  de  la  syntaxe  et  l'ortho^ 
graphe  des  participes  français , 
1 8 1 5,  in- 1 'i;  1  o*  Le  Courrier  en" 
cyclopédique ,  ou  le  petit  jeu  de 
tout  un  peu ^  i8io-i8i5,  in-129  a- 
vec  gravures. 

FRËYCINET  (Loris  df),  sa- 
vaut  naturaliste,  capitaine  de  fré- 
gate, membre  de  la  légion-d'hon- 
neur et  chevalier  de  Saint-Louis, 
né  ^ix\  1775,  consacra  sa  vie  aux 
sciences,  dans  Tintérét  desquelles 
il  fit  plusieurs  ^jages.  C*est  à 
lui  qu*on  doit  le  bel  atlas,  conftl- 
déréxîoinme  un  chef-d'œuvre,  qui 
^e  trouve  en  tf'te  de  la  relation  pu* 
bliée  par  Péron  et  Lesueur,  da 
Texpédilion  du  capitaine  Baudin, 
dont  le  capitaine  FreycinctTit  par- 
tie en  1800.  Il  a  joint  à  ce  Voyage 
un  volume  à^ Observations  nauti^ 
ques.  Ou  lui  doit  d'avoir  ,  con 
joiutement  avec  M.  Clément , 
découvert  un  nouveau  procédé 
pour  dessaler  Teau  de  la  mer.  Le 
capitaine  Freyciuetest  repiirti.en 
1817,  pour  une  nouvelle  ezpédi* 
tion  aux  terres  australes.  Le 
perfectionnement  de  la  physique 
générale,  de  la  géographie  et  de 
Fart  nautique,  est  le  motif  qui  a  en- 
gagé ce  hardi   nayigateur  4  fio- 


56o 


FEE 


treprendre  ce  nouveau   voyage. 
FAËYKE  (don  Maxiel),  lieu- 
tcnanl- général  espagnol,  coui- 
mandiûl  eu  chef,  en  iSij  et  iSi^* 
le  4"'  corps  d'araiée  dont  il  avait 
d'abord   partagé   le   commande- 
ment  avec  le  général  Castugnos.  A 
la  bataille  d'Ocana,  où  il  donna  des 
preuves  Je  sc.*^  connai.<i<anceir  dans 
rart  militaire,  il  s'attacha  particu- 
lièrement À  harceler  les  armées 
françaises.  LegénéralGodiuot,àla 
division  duquel  il  fit  éprouver  de 
grandes  pertes,  aima  mieux  mou- 
rir que  de  survivre  à  ses  revers, 
et  se  brûla  la  cervelle.  Dans  les 
journée;^  des  5q  et  5i  août  18 15, 
don  Manuel  facilita  l'arrivée  des 
troupes  anglaises,  et  contribua  si 
puissamment  i\  la  prise  du  fort 
Saint -Sébastien,  que  le  duc  de 
'Wellington  le  cita  dans  son  rap- 
port de  la  manière  la  plus  solen- 
nelle. Le  7  octobre  1810^  après  a- 
Toir  passé  la  Bidassoa,  il  eut  à  sou- 
tenir un  combat  vigoureux,  à  la 
suite  duquel  ses  forces  lui  permi- 
rent de  s'emparer  des  hauteurs  oc- 
cupées parles  Français,  et  des  re- 
doutes qu'ils  y  avaient  construi;- 
tes.  Il  entra  en  France  avec  Tar- 
mée  anglo-espagnole,  et  seconda 
utilement  les  eÛbrts  que  fit  le  gé- 
néral  Wellington  pour  pénétrer 
dans  le  Béarn.  Au  mois  de  jan- 
vier i8i4î  le  général  Freyre  a- 
yait  rapproché  ses  cantonnemens 
d*Irun ,  et  devait  se  mettre  en 
mouvement   aussitôt    que   Taile 
gauche  de  Parmce  anglaise  au- 
rait effectué  le  passage  de  l'Adour, 
quand  les  résultats  de  la  bataille 
d*Orthez,qui  eut  lieu  le  a5  février, 
força  les  Français  à  s'éloigner  et 
à  laisser  libre  le  passage  de  la  ri- 
Tièrc.  Don  AlaDuel  se  distingua 


FRE 

au^si  à  la  bataille  de  Toulouse* 
qui  fut  si  glorieuse  pour  les  Frati- 
çais.  le  14  avril  de  la  même  an- 
née. Fait  ministre  de  la  çuorre  a« 
prés  le  rétablissement  de  Ferdi- 
nand Vil  sur  le  trône  d'Espagne, 
il  ne  remplit  que  peu  de  Icnaps 
les  fondions  importantes  de  ce 
ministère.  Cependant  il  conser- 
va la  faveur  du  souverain  »  qui, 
sur  sa  demande,  accorda  une  mé- 
daille distinctivc  à  toutes  les  trou- 
pes qui  avaient  été  présentes  à  la 
bataille  de  la  Bidassoa.  Au  mois  de 
février  iHiTi,  Ferdinand  institua 
en  faveur  du  général  Freyre  une 
nouvelle  croix  de  Mérite,  et  or- 
donn:i  qu'elle  fût  brodée  sur  les 
angles  des  drapeaux  de  cha- 
cun dos  corps  faisant  partie  de 
Tarmée  qu'avait  commandé^  ce 
général. 

FIVEYRE-DANDRADE  (Go- 
METz),  Portugais  d'origine,  géné- 
ral au  service  de  France  ,  na- 
quit en  176-2,  à  Vienne,  où  son 
père  avait  été  envoyé  par  la  cour 
de  Lisbonne,  en  qualité  d'am- 
bassadeur. Issu  de  Tune  des  fa- 
milles les  plus  distinguées  du 
Portugal ,  il  servit  d'abord 
comme  cadet  dans  le  i3**  régi- 
ment d*infanterie  portugaise.  A- 
prés  avoir  été  nmnmé  sous-Iieu- 
teuant,  il  quitta  le  service  de  ter- 
re, entra  dans  la  mayine,  et  de- 
vint lieutenant  de  vaisseau.  Étant 
passé  ensuite  au  service  de  Ca- 
therine II,  à  Tépoque  où  la  gucr* 
re  éclata  entre  cette  souveraine 
et  la  Turquie^  il  signala  son  in- 
trépidité en  arborant,  le  premier, 
le  pavillon  russe  sur  les  remparts 
d'Oczakow.  L'impératrice  instrui- 
te de  cette  action  d'éclat,  lui  ac- 
corda le  grade  de  colonel  et  la 


FRE 

décoration  de  Saint-George,  et 
lui  envoya  une  épée  d*honneur« 
Le  colonel   Freyre  retourna  en- 
suite en  PorlugaU  commanda  le 
4"'  régiment  de  ligne,  lit  les  cam- 
pagnes  de  la   Catalogne  et   du 
koussillon,  et  fut,  à  la  paix,  élevé 
successivement  au  grade  de  ma- 
réchal de-camp  et  de  lieutenant* 
général.  11  servit  en  cette  même 
qualité    dans    Tarmée  irançaise» 
d(mt  lit  partie  la  division  qu'il  a- 
vait  amenée  du  Portugal,  après 
lesévénemens  de  1788.  En  18122^ 
il  fit  avec  distinction  la  campa- 
gne de   Russie,    et   en   i8i3,   il 
commandait  à  Dresde,  lorsqu'il 
se  trouva  prisonnier,  aux  termes 
de  la  capitulation  du  maréchal 
Couvion-Saint-Cyr.    Rentré    en 
Frai^ce  en  i8i/|,  il  n*y  resta  que 
peu  de  temps,  et  au  commence- 
uiciil  de   181 5,  il  retourna  dans 
sa  patrie.   Possesseur  d'une  i'or- 
tune    immense,    il  semblait   en 
jouir  paisiblement,  et  ne  prendre 
aucune  part  aux  aiTiiires  politi- 
ques; mais  le  25  mai  1817,  on  ne 
l'ut  pas  peu  surpris  de  le  voir  ar- 
rêter comme  Tun  des  principaux 
chefs  d'une  conspiration  qui  ne 
tendait  à  rien  moins  qu'à  dépouil- 
ler de  ses  états  le  prince  régnant, 
pcmr  mettre  la  couronne  sur  la 
tôle  du  due  de  Cadaral,  membre 
de  la  famille  royale.  Cette  cons- 
piration* découverte  '\  Lisbonne, 
par  la  vigilance  du  maréchal  Be- 
resl'ord,  commandant  en  chef  l'ar- 
mre  portugaise,  avait  des  ramiG- 
cations   très-étendues    dans    les 
provinces,  etdonna  les  plus  vives 
inipjiétudes  à  la  régence.  On  ar- 
rêta un  grand  nombre  de  person- 
nes parmi  lesquelles  il  s'en  trou- 
vait de  la  plus^  haute  distinction. 


FAE 


36i. 


Le  général  Freyre  fut  saisi  dans 
son  cabinet  avec  tant  de  promp- 
titude qu'il  ne  put  opposer  aucu- 
ne résistance,  ni  empêcher  qu'on 
ne  s'emparût  de  ses  papiers,  par- 
mi lesquels  se   trouvaient   plu- 
sieurs    proclamations     dirigées 
contre  le  despotisme  du  cabinet 
de  Londres.  L'examen  de  ces  pa- 
piers donna  sur  la  conspiration 
des  indices  qui  firent  connaître 
jusqu'où  elle  s'étendait.  Il  demeu- 
ra alors   certain   que  parmi  les 
conjurésse  trou  vincnt  non-seule- 
ment grand  nombre  d'olïiciers  de 
tout  grade,  et  entre  autres  deux 
aides-de-camp  du  maréchal  Be- 
resford  et  le  baron  Eben ,  mais 
encore  des  gens  de  loi   et  des 
fonctionnaires  civils  ;  que   lord 
Beresford  qui,  déjà,  avait  été  man- 
qué d'un  coup  de  fusil,  devait  ê- 
Ire   sacriûé,  ainsi   que  les  mem- 
bres de  la  régence;  que  différeiis 
soulévemens  devaient  avoir  lieu 
dans  les  districts;  et  qu'en  cas  de 
succès,  le  général  Freyre  devait 
Otre    nommé  maréchal-général. 
Toutes  ces  découvertes  parurent 
d'autant  plus  alarmantes,  que  la 
conspiration' semblait  coïncider 
avec  le  soulèvement  qui  eut  lieu 
au  Brésil,  à  peu  près  à  la  même 
époque.    Le  gouvernement  prit 
des  mesures  sévères;  les  arresta- 
tions ne  se  bornaient  pas  à  la  ca- 
pitale, on  en  faisait  chaque  jour 
dans  les  provinces.  Elles  occasio- 
nèrent  à  Coïmbre  une  émeute  qui 
coûta  la  vie  à  plusieurs  olTiciers 
anglais  servant  dans  les  troupes 
de  Portugal.  Il  fut  créé  une  com- 
mission spéciale  pour  jtiger  les 
conspirateurs.  Le  général  Freyre, 
mis  en  jugement,  conserva  tout 
son  sang-froid^  et  se  défendit  a^ 


5(^3 


FiU 


▼tic  autant  (J(*  fcniirié  qiie  âv.  pré- 
sifnco  irti^prit;  mais  li  iiit  ro  i- 
djiniic  à  mort  avec  G  de:»  princi- 
paux chefs  (]«  «a  con«»pirulion, 
pre>(|(je  tous  ancicMis  militaires. 
Ils  moururent  avec  Ijcàucoup  do 
courage.  Les  autres  conjurés  fu- 
rent iïeulettient  punis  par  la  dé- 
tention ou  Texil. 

FKKYUE-D'ANDRADE  (doïc 
Jtan),  rou9in-germain  du  pn  co- 
dent ^  est  né  à  Li.^hunne  en  1773. 
Kntré  au  service  ik  l'âj^e  de  1 7  ans, 
il  parvint  au  {;rade  de  colonial ,  n- 
près  avoir  passé  par  tous  les  au- 
tres. Il  fil,  en  i^O**  ^^  *7i)4»  I*** 
campagnes  de  Ruussillon  etde  Ca- 
talogne. Ayant  pris  du  servict;  en 
France  en  180S5  il  fit,  en  1809  et 
i8io«  les  campagnes  de  rorlu»al 
et  d'Espagne  «  d'abord  dans  le 
corps  d'armée  commandé  par  le 
duc  de  Bt'lliifie,  et  ensuite  d.tns 
celui  aux  ordres  du  général  i>J as- 
séna. I!  se  distingua  en  Russie  et 
en  Saxe,  dans  les  campagnes  de 
1S12  et  i8i3.  Après  avoir  été 
long-temps  premier  aide-de-camp 
du  marquis  dAlméras,  général  en 
chef  de' la  légion  portugaise,  il  de- 
vint, en  Russie,  son  chef  d'étal- 
inajor.  Il  combattait  JeG  octobre 
1812,  à  raffaire  de  Proposk,  où  il 
iT^Mit  deux  blessures,  et  fut  fait 
chevaliiT  de  la  légion-d'lionueur, 
le  5  novembre  181 5.  Il  comman- 
dait un  régiment  à  la  bataille  de 
"^Vati'rlfM).  De|)uis  la  seconde  res- 
tauration il  n'a  pas  été  employé. 

FRIANT  (Lotis,  lieutenant- 
rKNÉR.iL,  comte),  né  à  Villers- 
Morlaucourl ,  département  de  la 
iSonmie ,  le  18  septembre  ijo»^, 
11  est  peu  d 'officiers-généraux  dont 
)>(  vie  militaire  ait  été  aussi  active 
({ue  celle  du  général  Friant.  Pres- 


FRT 

que  tonjoiir^il  fut  d.ins  \o»  dimps 
et  sur   les  champ»   de   batailiè; 
(<)n>taminent  il  s*e$t  dévoué  pour 
l'honneur  et  la  gloire  de  son  pAyf* 
Entré  comme  soldat  dans  le  régi- 
ment  des   gardes- françaises    en 
1781,  il  y  devint  sous-oflicier  ins- 
tructeur après  18  moisi  de  service, 
et  acheta  son  congé  en    février 
17B7,  emportant  Fainilié  de  se» 
camarades  et  Testime  de  ses  chef». 
Le  mois  de  juillet  1789  a;«surc  les 
droits  de  tous  aux  honneurs  et 
aux  emplois  ;  la  barrière  du  pri- 
vilège est  rompue:  Friant  reprend 
le  métier  des  arines,  qu*il  ne  doit 
plus  quitter.  Il  rentre  au  service 
comme  sous-olTIcier  dans  la  garde 
nationale  parisienne  ;  la  section 
de  rar*>enal  le  nomme  un  an  après 
f(m  adjudant-major,  et,  en  1792, 
rappelle  unanimement  au  corn* 
mandement  du  9*  bataillon  dit  de 
l'Arsenal.  Il  donne  tous  ses  soins 
à  l'instruction  de  ce  bataillon,  qui 
obtient  par  sa  discipline  et  sn  belle 
tenue  une  réputation  telle,  qu*eD 
1 795  il  lui  est  enjoint,  par  un  or- 
dre du  jour  de  l'armée  de  la  Mo- 
selle, où  il  était  arrivé  depuis  peu 
de  temps,  de  fournir  des  instruc- 
teurs  à    plusieurs   bataillons   de 
nouvelle  levée.  Friant  faisait  pa^ 
tie  de  la  division  Taponnier  :  la 
première  expédition  militaire  qui 
lui  est  confiée  fut  d^enlever  Fab- 
baye  d'Orval,  distante  #e  Mont* 
médy  h  Carignan  de  3à'4  lieues; 
cette  attaque  eut  un  plein  succès. 
Quelques  jours  aprëbcecoup  d>s- 
sai,  il  se  trouva  à  la  bataillle  de 
Kayserslautcrn,  aux  combats  des 
lignes   de   Weissembourg  et   au 
déblocus  de  Landau. Chargé,  pen- 
dant  ce   déblocus,  dé  s*emparer 
d'une  hauteur  près  do  Lemberg» 


pnr  deux  fois  il  en  chasse  l'enne- 
mi et  en  est  chasî^é  lui-même.  A 
la  siïconde  attaque^  il  est  atteint 
«ruiie  balle  qui  Ini  traverse  la 
jambe.  A  peine  guéri  de  sa  bles- 
sure, il  rejoint  son  corps  ù  Long- 
wy ,  où  se  dirigeaient  4  divisions 
de  l'ariHée  de  la  Moselle.  Il  com- 
b.'il  ù  la  journée  d'Arlon  sous  les 
ui(lr<-'S  du  général  en  cbel'  Jour- 
diin,  suit  le  mouvement  de  ce  gé- 
nL'ial  par  les  Ardennes  et  Dinant, 
et  vient  au  camp  de  la  Tombe  9 
sousCbarleroi  (armée de Sainbre- 
el-iVieuse).  11  se  distingue  i\  la  ba- 
t<iill(^  du  16  juin  sur  la  Sambre, 
et  plus  tard  à  celle  de  Fleurus 
(divi-îion  Lefebvre),  où  il  donna 
c)es])reuvesd*ime  brillante  valeur. 
Il  pnsse  ensuite  au  corps  d'armée 
du  général  Championnet,  dont  il 
commanda  J'avant-garde,  et  où 
il  continua  ses  succès.  Nommé 
^énér.il  de  brigade,  il  passe  sous 
les  ordres  du  général  Kléber, 
coirnnaudunt  Paile  gauche  de  Tar- 
inée ,  qui  le  charge  aussitôt  du 
commandement  de  la  4*  division, 
devant  Maëstricht.  H  reste  au 
c.inip  sous  cette  place,  jusqu'il  sa 
reddition.  Le  i5  germinal  an  5,  il 
c>t  employé  sous  le  général  Ha- 
try,  au  siège  de  Luxembourg.  La 
part  active  qu'il  eut  à  ce  siège  lui 
valut  rhonneurd'y  entrer  le  pre- 
nii(  r  avec  sa  division.  Le  général 
CI)  (  lu't'  lui  confia  le  comiiiande- 
Dw.ui  de  celle  ville,  le  gouverne- 
ment dt;  la  province  de  ce  nom  et 
dîi  comté  de  Chuig.  Dans  le»  pre- 
rnici^  jours  de  germinal  an  4»  H 
(joitle  ce  commandement  pour 
iairc  partie  de  la  division  Poncet, 
qui  occupait  le  llimdsruck;  il  suit 
!(;>  mouvemens  de  cette  division 
jusfjue  dans  les  premiers  jours  de 


FRI 


503 


messidor,  et  passe  alors  aux  or- 
dres du  général'  Marceau.  De  là  il 
fut   employé  au   siège  d'iibren- 
breinstein.  ïiorsque  ce  siège  fut 
suspendu,  il  se  rendit  sur  la  Labn, 
41  reflet  d'occuper  les  gorges  de 
Branbach.  Dès  que   l'armée  eut 
repassé   celte    rivière  ,    il  mar- 
che sous  les   ordres   de    Berna- 
dolle,  qui  le  charge  de  défendre 
les    hauteurs   du    Lohnberg.   Le 
général  Bernadotte  reçut,  bientôt 
après,  l'ordre  do  se  rendre  en  Ita- 
lie; te  général  Priant  le  suivit.  La 
bataille  du  Tagliamento,  livrée  le 
5o   ventôse,   fournit  au   général 
Frîant  une  nouvelle  occasion  de 
se  distinguer;  il  en  fut  de  mCmtf 
à  la  prise  de  Gradisca.   Laisi'é  à 
Laybach  po«jr  assurer  les  derriè- 
res de  l'armée,  il  tient  t(^te  à  un 
C(»rps  de  5ooo  Hongrois  qiii  me-/ 
naçait  de,  s'emparer  de  Trieste , 
et  de  la  route  qui  conduit  de  (îo- 
rizia  à  Laybach. Il  était  dans  cet- 
te position,  lorsque  le  traité  de 
Léoben    lui    fut   connu.    Choisi 
pour  l'expédition  d'Egypte,  le  gé- 
néral Friant  s'embarque  le  7  prai- 
rial an  G,  à  Civila-VecéAia,  sous 
les   ordres  du  général    Desaix  ; 
cette  division  rejoint  l'armée  d'O- 
rient à  la  hauteur  de  Malte.  Le 
général  Friant,  ne  pouvant  resler 
simple  spectateur  de  la  prise  de 
cette  ile,  se  fait  mettre  à  terre  a- 
vec  une  compagnie  de  grenadiers, 
s'empare  de  la  baie  de  Siroco  et 
d'une  partie  des  forts  (au  nombre 
de  .sept)  qui  bordent  la  côte.  Il 
débarque  des  premiers  en  Egyp- 
te, entre  le  fort  Marobouck  et  A- 
lexandrie,  combat  à  Damanhout, 
aux  batailles  de  Chebrcisse  et  des 
Pyraniides;  il  lie  ainsi  son  nom 
au  douvcuir  de  ces  premières  vie- 


364 


FRl 


foires.  Destiné  à  faire  partie  de 
rexpédition  de  la  ilnute-tlgypte, 
tonjuiiPii  S0U9  les  ordres  du  géné- 
ral Desaix,  son  illtl^lrt!  uini,  il 
part  de  Giseh  le  3o  thermidor. 
Après  une  marche  pénible  et  vic- 
torieuse vers  la   Haute- Egypte, 
eut  lieu  la  réiëhre  balniile  de  Sé- 
dimun.  Le  général  Friaiit  s'y  con- 
duisit avec  une  admirable  éner- 
gie. Au  moment  le  plus  chaud  de 
Taction,  comme  aussi  le  plus  dé- 
cisif, le  général  Desaix  demande 
conseil  au  généra!  Priant*  qui  lui 
répond,  en  lui  montrant  les  hau- 
teurs: «Général!  c'est  là  qu'il  faut 
»  aller;  la  victoire  ou  la  mort  nous 
»y  attend.  —  C'est  aussi  mon  a- 
ovis,  répond  le  général  Desaix, 
»  mais  ces  pauvresblessés?  — Si  je 
»sui>  l)lessé,  qu'on  me  laisse  sur 
•  le  champ  de  bataille  »,  s'écrie  le 
général  Frianl.  Le   général   De- 
baix  le  serre  dans  ses  bras,  ordon- 
ne le  mouvement  en  avant,  que 
commande  le  général  Friant;  les 
carrés  s'ébranlent  au  pas  de  char- 
ge, et  la  victoire  est  assurée.  Cet- 
te brillante  journée,  outre  les  au- 
tres réstiltats,  amena  la  prise  du 
Fayoum.  L'importante  bataille  de 
Samanhout  fut  également   glo- 
rieuse pour  le  général  Friant.  L'a- 
vantage signalé  du  combat  d'A- 
bouamna  ,  livré  le  ^5  pluviôse  , 
lui  est  dû  entièrement.  Détaché 
du  général  Desaix  et  livré  à  ses 
propres  forces,  il  fait  un  grand 
carnage    des    Arabes     d'Iambo. 
Près  de  Soumanha,  rennemi  at- 
taque son  arrière-garde  :  il  y  court, 
et  par  ses  manœuvres  en  taille  u- 
ne  partie  en  pièces;  l'autre  est 
culbutée  dans  le  Nil;  Taga  lui- 
même  est  pris.  Non  loin  de  Siout, 
il  poursuit;  atteint^  détruit  ou  met 


FRI 

en  fuite  les  Arabes  de  Gemma  d 
de  Zalde ,  et  les  force  à  se  rejeter 
au  loin  dans  le  Désert.  Après  ces 
expéditions ,  impatient  d*aller 
chercher  M  onrad-bey  dons  les  Oa- 
sis, il  remtmlait  vers  Siout.  Arri- 
vé à  Mînich,  il  apprend  que  ce 
bey,  prévenu  de  l'apparition  d*o- 
ne  flotte  turque  dam  les  parages 
d'Alexandrie,  à  quitté  sa  retraite 
pour  soulever  le  pays  et  tenter  o- 
iic  diversion  dans  la  Ba^se-Égyp- 
te.  Il  marche  aussitôt  à  sa  pour- 
suite, et  le  harcèle  pendant  Sg 
jours,  sans  quitter  ses  traces  d*un 
seul  instant.  Ce  fut  à  cette  occa- 
sion que  le  général  Friant  reçut 
du  général  en  chef  Bonaparte  la 
lettre  suivante:  «J*ai  reçu,citojett 
«général,  la  lettre  que  tous  m'a- 
»  vc£  écrite  de  Fayoum;  la  rapidité 

•  de  votre  marche,  ainsi  qae  la 
«précision  de  vos  mouTemens, 
»  vous  ont  mérité  la  gloire  de  dé- 
otruîre  Mourad-bey.  »  Dans  une 
autre  du  17  messidor  :  «  Je  désire 
»que  vous  ajoutiex  aux  nerTices 
»que  vous  n'avez  cessé  de  nous 
»  rendre,  celui  bien  majeur  de  tuer 
»  oude  faire  mourir  de  fatig^eUoii- 
»  rad-bey  :  qu'il  meure  d'une  ma- 
»  nière  ou  de  l'autre ,  je  tous  en 

•  tiendrai  également  compte.  »Le 
général  Bonaparte  fut  si  satisfait 
de  son  activité,  qull  lui  en  té- 
moigna son  contentement  9  et 
chargea  le  général  Kléber,  son 
successeur,  de  lui  expédier  le  bre- 
vet de  général  de  division ,  qu'il 
reçut  le  19  fructidor  an  7.  Peu  de 
temps  après  cette  promotion ,  le 
général  en  chef  Kléber  lai  confie 
le  commandement  de  toute  la 
Haute-Egypte  5  pays  de  plus  de 
aoo  lieues  de  longueur,  en  rem- 
placement  du   général    Desaix. 


FRI    • 

11  lui  écrivit  ù  celte  occasion  lu 
lettre  suivante  :  «Le»  Hcrvioesque 
nboiiH  mes  yeux  vous  avez  rendus 
»ù  la  p.'itrie,  dans  la  Belgique  et 
neii  Ailemague  ;  la  manière  dis- 
»  lin^uée  dont  vous  vousêtCHCon- 
nduit  en  Italie  et  en  Egypte,  mé- 
»ritai(:nt,  mon  cher  général,  un 
0  témoignage  de  salihlactiou.  Je 
nvouH  le  donne  :  mai»  c'ent  en 
»  doublant  votre  tâche,  en  aiig- 
»  mentant  vos  travaux.  Votre  zé- 
»le,  votre  activité  ni  bien  con- 
'>nn.s  ,  A  hieu  exprimés  par  le 
ngénénil  De^^aix^  le  voulaient  ain- 
))si,  et  bont  d'accord  avec  les  in- 
utérrts  de  la  république  et  la  ju»- 
»tice  qui  vous  est  due.  «  Cdu»'- 
tamment  il  eut  à  combattre  les 
Arabes  et  les  Mamelucks  :  c'est 
avec  des  coloinies  mobiles  mon- 
tées sur  des  dromadaires,  qu'il 
parcourt  les  déserts  en  tous  sens. 
Chaque  Fois  que  iMourad  rassem- 
ble <le  nouvelles  forces,  il  ren- 
contre HOU  infatigable  adversaire, 
qui  le  force  enfin  à  ne  conserver 
près  d<;  lui  qu'une  centaine  de 
Mamelucks  pour  assurer  sn  fuite. 
Le  général  Friant  étant  i\  la  hau- 
teur (le  Bénisouef,  est  instruit 
qu'lJassan-bey ,  El'Tambourgy , 
est  à  lo  lieues  de  lui,  i\  la  fon- 
taine de  Schériir.  Il  rentre  ii  cette 
nouvelb;  dans  le  Désert,  et,  par 
uiie  marche  rapide^  arrive  au  mi- 
lieu de  la  nuit  pur  lo  camp  enne- 
mi, qui  fut  pris  eu  entier.  Les 
trou|)es  firent  un  butin  immense; 
on  y  prit  des  armes  de  la  plus 
graiMle  beauté,  notamment  celles 
du  bey,  qui  se  sauva  en  rhomise, 
laissant  au  pouvoir  du  vainqueur 
son  costume  et  ses  ornemens 
de  grande  cérémonie.  Le  général 
Friant  eut  sa  part  de  gloire  ùk  la 


FRI 


5<55 


bataille  d'Héliopolîs;  il  comman- 
dait la  droite  de  Tarmée,  com- 
posée de  deux  carrés,  et  avait  sous 
ses  ordres  les  généraux  Dclliard 
et  Donxclot.  11  concourut  au.<>si  à 
la  prise  de  Belbeis.  Après  de  si 
brillans  exploits,  le  général  Klé- 
ber  lui  ordonn.i  de  retourner  vers 
le  Caire,  qui  était  en  pleine  in-  ' 
surrection.  il  arrive  devant  cette 
ville  avec  5  bataillons  seulement, 
attaque  aussitôt  et  sVmpare  des 
premiers  ouvrages.  Les  jours  sui- 
vans,  il  emporte  plusieurs  postes 
importans.  Le  général  Kléber  le 
rejoint  sur  ces  enlnifaites  avec  u- 
ne  partie  de  I  armée,  fait  ses  dis- 
positionsy  et  lui  ordonne,  le  a5 
germinal,  do  s'emparer  de  Dou- 
lacq:  cette  ville  est  prise  d'assaut. 
Le  îaK,  il  est  chargé  des  trois  prin- 
cipales attaques  sur  le  Caire,  et 
emporte  cette  plavte.  L'Kgypte, 
une  seconde  fois  conquise,  est  di- 
visée en  arrondissemens.  Le  gé- 
néral Friant  reçut,  avec  le  titre 
de  lieutenant  du  général  en  chef, 
le  commandement  du  troisième , 
composé  desprovinces  d'Alstlyeh- 
ly  et  de  Giseh.  A  la  mort  du  gé- 
néral liléber,  le  général  Menou, 
son  successeur,  lui  confie  celui 
des  provinces  de  Bchiré,d'Alexan- 
drie  et  de  Rosette.  Alexandrie, 
foyer  ordinoirede  la  peste  depuis 
plusieurs  siècles,  est  assaini  par 
ses  soins.  Les  mesures  sages  et 
prudentes  qu'il  ordonna  et  fit  ob- 
server, parvinrent  en  très-grande 
partie  i\  neutraliser  ce  terrible 
fléau.  Ce  succès  d'im  si  grand  prix 
pour  rhumanité  ne  fut  pas  le 
moins  doux  à  son  cœur.  Le  2t 
frimaire  an  9, 11  défait  les  Onola* 
dalis,  dans  la  vallée  qui  se  pro- 
longe d'Alexandrie  à  la  mer.  L« 


5C6 


FRI 


17  yenlAsc,  avec  moi  os  de  i5o« 
liouimf> ,  il  r.iit  fare  aux  An^^lais 
sur  la  i<lu{;:c  d'Aboukir,  cl  les  lur- 
ce    à   Mispeiidrc  leur  débarque- 
iiionl  ,    quuiclue   la    1'*    division 
anglaise  tjui  avait  déjA  pris  lerre 
i'Cii   ((irlc   de  Ouoo   hoDimes,  et 
prolé^^t'e  par  toute  rartillcrie  de 
i^ocaiire  ;  il  balança   néaniiioiiis 
pendant  lun^- temps  le  succès  de 
cette  jouint'e,  et  ne  céda  qu'à  la 
grande  suj>c'i-iorité  de   rennenii. 
Al  instant  nù  la  seconde  diviïiioii 
anglaise*  ellcclnail  son  débarque- 
ment, il  lit  sa  retraite,  déteodant 
pied  à  pied  le    terrain  ,    laissant 
pour  trophées  de  sa  belle  défen- 
se   plus    de     i5«^)    Anglais    gi- 
sant sur  le  rivage.  11  avait,  de  son 
coté,  perdu  le  tiers  deson  monde, 
tant  tués  que  blessés  :  ses  morts 
seuls  restèrent  sur  le  chatnp  de 
bataille.  Il  eut,  dans  cette  action, 
deux  chevaux  tués  sous   lui.  H 
s*arréta  à  une  lieue  du  champ  de 
bataille,  an  poste  de  TEmbirca- 
daire,  ]>09ition  d'autant  plus  a- 
vantagense,  qu'elle  offrait  au  gé- 
néral tViant  la  i'acilité  de  combat- 
tre  son  adversaire  sur  un  Iront 
égal  au  sien.    L'ennemi  n'osant 
compromettre  son  premier  suc- 
cès, d'ailleurs  si  chèrement  ache- 
té, n'attaqua  point  et  campa  sur 
deux  lignes.  11  fit  poserja  nuil,uu 
grand  nombre  d'embarcations  ar- 
mées d'artillerie  sur  le  lac  Madié, 
pour  battre  en  flanc  et  en  arrière 
celte  dernière  position.  Ces  pré- 
paratifs ayant  été  reconnus  le  len- 
demain, le  général  Priant  se  re- 
tira sur  les  hauteurs  d'Alexandrie, 
du  côté  de  la  porte  de  Ftosette  , 
afin  de  couvrir  cette  ville.  Le  2», 
il  eut,  en  avant  de  cette  position, 
un  second  engagement  avec  les 


Anglais  ;  il  était  alors  à  la  têlede= 
4000  hommes,  mais  il  ayaît  à  eo 
combattre  ia,ooo,  soutenus  des 
chaloupes  canonnières  qui  étaient 
sur  le  lac  Madié,  et  de  celles  qui 
étaient  en  nier  pour  as^surer  leurs 
flancs  et  attaquer  les  siens.  Il  cul- 
buta la  première  ligne  enneinie;ar- 
rêlé  devant  la  seconde,  il  vint  re- 
prendre ses  positions.  A  la  bataille 
du  5o  vcntôse,qui  décida  de  la  pcr 
te  de  rEgyptc,il  se  signala  parla 
belle  retraite  qu'il  opéra  suus  le 
feu  meurtrier  de  toute  rartillerie 
ennemie.  Il  fut  ensuite,  toujours 
comme  lieutenant  du  général  eu 
chef,  du  nombre  des  généraux 
qui  défendirent  si  héroîquemeut 
Alt-xandrie,  contre  les  forces  réu- 
nies des  armées  anglaise  et  otto* 
mane.  Pendant  ce  siège  ,  il  res- 
ta constamment  chargé  du  com- 
mandement de  la  place  et  d'une 
partie  du  camp  retranché,  quoi- 
que atteint  d'une  lAaIadie  cruelle, 
causée  par  les  peines  et  les  fati- 
gues sans  nombre  qu'il  arait  é«- 
prouvèes.  Après   la  capitulation 
conclue  le  aa  fructidor,  il  s'em- 
barque le  dernier  de  la  garnison, 
et  arrive  à  Marseille ,  où  il  reçut 
du  premier  consul  la  lettre  la  plus 
honorable.  Nommé  inspecteur-gé- 
néral d'infanterie,  il  en  remplit 
pendant  deux  ans  les  fonctions, 
et  ne  les  quitta  que  pour  aller 
prendre  le  commandement  ifu- 
ne  division  de  l'armée  destinée  à 
l'expédition  d'Angleterre.  On  suit 
que  ce  fut  cette  armée  qui  alla  ga- 
gner la  bataille  d'Austerlitz.   Le 
général  Friant  fit,  à  la  tête  de  su 
division,  en  /^o  heures*  les   34 
lieues  qui  l'éloignaient  encore  du 
champ  de  bataille.    Son  arrivée 
miraculeu&e  surprit  rarmée;   et 


"\ 


FM 

Tempcreur  ,  «oprèss'en  être. bien 
assuré,  dit  :  Cet  homme-là  me  fera 
toujours  des  siennes.  La  clîvi:^ion 
Friatit  n'eut  que  4  heures  de  re- 
pos avant  de  combSure ,  son  gé- 
néral eut  1  (.'bevaiix  tués  sous  lui. 
Ce  fut  elle  qui  empêcha  l*cnnemi 
de  déboucher  du  village  de  So- 
kolnitz,  malgré  Içs  efforts  inouï» 
qu'il  fllpoury  réussir  etquoifiu'il 
eût  des  forces  Sextuples  des  sien- 
nes; elle  le  refoula  constamment 
dans  ce  village,  dont  uue  partie 
fut  prise  et  reprise  plusieurs  fois, 
et  dont  enûn  elle  le  chassa,  ainsi 
que  de  toutes  les  hauteurs  qui 
Tavoisincnt.  La  dernière  charge 
qu'elle  exécuta ,  et  qui  fut  à  la 
baïonnette ,  la  rendit  maîtresse 
de  20  pièces  de  canon,  d'un  obu- 
sier,de  5  drapeaux  et  de  4^000  pri- 
sonnicrs.  L'empereur  récompen- 
sa la  division  du  général  Priant, 
comme  elle  avait  combattu  ;    il 
n'oublia  pas  non  plus  son  chef,au- 
quel  il  accorda  le  grand-cordon,et 
plus  tard  une  pen.siou  de  ao,ooo 
francs,  pour  ses  beaux  services  reri' 
dus  à  l'état..,  La  bataille  d'iéna 
fut  un  nouveau  champ  de  gloire 
pour  le  général  Friant;  sa  divi- 
sion chasi^a  l'ennemi  aux  atraire9 
de  Nosiclk  et  de  Jigothm.  A  la  ba- 
taille d'Ëylau,  la  réputation  du 
général  Friant  ne  perdit  rien  de 
son  éclat;  il  y  fut  blessé.  Pendant 
Faction,  on  avait  fait  observer  à 
Fempereur  les  mouvemens  du  gé» 
néral  Friant;  il  répondit  iLaissez^ 
le  faire,  S.  AL  ,  eo  parcourant  le 
champ  de  bataille,  vint  le  lende- 
main le  voir  ù  son  bivouac,  pour 
s'informer  de  sa  blessure.  Dans 
la  campagne  de  1809,  le  général 
Friant  quitte  Bayreuth,  entouré 
d'uD  ennemi  formidable ,  quinn^ 


FM  367 

nonce  partout  la  prisé  de  sa  divi- 
sion   comme  certaine.  Dans    sa 
retraite,  les  Autrichiens  veulent 
lui  couper  la  route  d'Hampoch  et 
soutrepoussés.  Cne  reconnaissan- 
ce se  fait  le  lendemain  sur  Amberg 
et  obtient  un  plein  succès.  Le  jour 
suivant,  14  avril,  une  plus  con- 
sidérable a  encore  lieu  en  avant 
de  Castel;  les  résultats  en   sont 
des  plus  brillans.  Le  général  Friant 
prend  la  plus  grande    part   aux 
aiTiiires  en  avant  de  Sehwilhort, 
au  village  de  Paring,  et  surtout 
i\  la  bataille  d'l£ckmuhl;  il  y  eut 
un  cheval  blessé,  et  son  chapeau 
enlevé  par  un, obus.  Cette  der- 
nièrejournée  futpresque  aussi  glo- 
rieuse pour  sa  division  que  celle 
d'Austcrlitz  :  pendant  trois  jours 
enliers,clleeuti]icombaitre5o,ooo 
hommes;  elle    sVjt    les    vaincre 
et   leur  fit  éprouver    une  perte 
de  8,  000  hommes,  nombre  égal 
à  celui  de  ses  baïonnettes.  A  la  ba- 
taille de  AVagram,   il  mérita  de 
nouveaux  éloges  de  l'empereur, 
qui  lui  envoya  7   pièces   de    la, 
pour  s'^n  servir   selon   son  gré. 
C'est  à  la  baïonnette  que  sa  divi- 
sion emporte  les  hauteurs  et  les 
retranchcmens  de  cette  fameuse 
tour  carrée,  et  reste  ainsi  maîtres- 
se de  la  position  et  du  camp  en- 
nemi, couronnant  la  première  les 
hauteurs,  en  colonnes  serrées, 
dans  l'attitude  la  plus  imposante. 
Un  officier  d'état-major  vint  dire  ùl 
l'empereur  que  sa  gauche  avait  la 
plus  grande  peine  à  se  maintenir, 
et  qu'il  était  nécessaire  pour  le 
gain  de  la  bataille  de  la  secou- 
rir: S.  M.  lui  montrant  les  hau- 
te ur»*  à  droite  lui  dit  :  Regardez  si 
la   bataille  est  perdue.   Ce    beau 
inouveioeotdu  général  Friant  dé- 


308 


FM 


I  iila  peut-être  du  succès  de  la  ba- 
taille ;  il  fut  aperçu  par  toute  la 
lisne  des  deux  armées.  1/enne- 
ini  y^it  le  signalde  sa  défaite,  et 
les  Français  celui  d'un  triomphe 
complet.  Lors  de  la  campagne  de 
181  a,  sa  division  fut  attachée  au 
roi  de  Naples,  comme  division 
d'a?ant-^arde;  elle  resta  snus^es 
ordres  jusqu'après  Vitespk.  L'ar- 
mée prît  alors  un  repos  de  quel- 
ques jours  «  le  général  Friant  étu- 
blilson  campî\Andri>nowitski.  11 
eut  quelque  part  à  la  bataille  et 
la  prise  de  Smolensk.  Il  fut  atteint 
devant  cette  ville  d'une  fnrte  con- 
tusion à  la  jambe  droite.  Néan- 
TDoins  un  bataillon  de  la  di\i:>iuu 
étant  désigné  pour  monter  à  Tas- 
saut,  il  le  harangua,  et  voulait , 
appuyé  sur  le  bras  d'un  de  ses 
ofïïciers,  se  présenter  le  premier 
dans  cette  entreprise  périlleuse  ; 
ce  qu'il  eAt  exécuté  ^i  cet  ordre 
n'eût  été  révoqué.  Il  combat  »  la 
journée  du  5  septembre.  A  la  ba- 
taille de  la  Mo.^kowa,  après  avoir 
eu  un  cheval  blessé,  il  est  atteint 
de  deux  blessures,  l'une  à  la  poi- 
trine, et  l'autre  à  la  cuisse.  La 
première  ne  lui  fit  point  quitter  le 
champ  de  bataille;  il  se  fît  seule- 
ment transporter  derrière  sa  di- 
vision. Là,  couché  près  d'un  ar- 
bre, il  reprend  ses  sens  après 
une  demi-heure  de  souffrances, 
et  reparaît  ù  la  tête  de  ses  trou- 
pes. Peu  de  temp*  après,  voyant 
se  préparer  une  charge  de  cava- 
lerie, il  fait  former  le  carré  à  im 
bataillon  du  55"',  se  renferme  de- 
dans, et  repousse  sept  charges 
consécutives.  L'inlerrupti<m  de 
chacune  était  eniployée  à  lancer 
sur  nos  braves  plusieurs  bordées 
à   mitraille  pour  éclaircir  leurs 


rangs  :  mais  à  Papproche  de  la  ca- 
valerie, ils  étalent  resserrés;  le 
courage  suppléait  au  nombre.  Un 
seul  maréchal-des-lfigîs  péoélra 
dans  le  carré  on  ne  sait  conomenty 
il  y  fut  tué  par  un  tambour.  Le 
général  Friant  reçut  sa  seconde 
blessure  tout  à  la  fin  de  l'action; 
elle  fut  tes  plus  graves  et  Tempê- 
cha  de  diriger  plus  longtemps  sa 
brave  division,  À  la  têlc  de  laquel- 
le il  avait  si  souvent  culbuté  les 
ennemis  de  la  France.  Depuis 
son  départ  du  camp  d'Ostende, 
l'empereur  s'était  réserTé  la  di- 
rection de  cette  division.  Elle  ne 
donna  à  labataillede  la  Bfoskowa 
que  sur  les  «)  heures  du  matin. 
Le  général  Friant,  impatient  de  se 
mesurer  avec  Tennemi,  deman- 
da à  S.  M.  si  elle  ne  le  croyait 
plus  bon  pourprendre  des  redou- 
tes. Elle  lui  répondit  :  Mon  chn 
ami,  on  garde  à  la  chasse  les  vieug 
limiers  pour  les  derniers.  Sur  la 
fin  de  raffaîre,  instruit  que  mal- 
gré sa  première  blessure,  le  ^- 
néral  Friant  combattait  encore, 
l'empereur  dit:  Je  suis  iranquiilê 
sur  ce  point-là.  Le  général  Friant 
avait  é té,  pendant  cette  campagne, 
nommé  colonel  de  Tarme  des 
grenadiers  à  pied,  et  reçu  comme 
tel  à  la  tête  de  ces  corps  par  Tem- 
pereur  lui-même,  qui  lui  dit,  a- 
près  l'avoir  embrassé  en  présenee 
de  cette  élite  de  braves  :  «  Mon 
ncher  Friant,  ce  nonyeau  titre 
«est  la  récompense  de  rns'  bons 
«et  glorieux  services.  Continuez 
Ȉ  commander  votre  division 
A  cette  campagne;  vous  m^  ^tes 
»  plus  nécessaire  qu'à  la  tête  de 
»  vos  grenadiers,  que  |*ai  toujours 
p  sous  les  yeux.  »  Les  blessures  du 
généra!  friant  ne  lui  permirent 


FM 

tlo  rejoindre  l'armétî  que  pendant 
l'armistice  de  Dresde  «  où  il  prit 
posscsiiion  de  son  nouveau  com-^ 
mandement.  La  première  affuire 
où  il  ait  aiïsisté  pendant  cette 
campagne,  fut  la  bataille  de  Dres- 
de ,  qui  dura  plusieurs  jours.  Il 
assista  également  à  toutes  les  au- 
tres affaires  où  la  garde  se  trouva, 
entre  autres,  la  bataille  de  Léip* 
sick  y  qui  dura  trois  jours.  Le« 
tristes  suites  de  cette  bataille  noua 
ayant  forcés  à  1j  retraite,  le  quar^ 
tier- général  fut  établi  quelques 
jours  après  à  f^flf/i. L'ennemi  pré- 
senta bientôt  des  partis  sur  c< 
point  ;  le  général  Friant  alla  lef 
reconnaître.  Pendant  ce  temps»uD 
odicier  étant  venu  le  demander 
au  quartier*génè"al,  l'cmpereury 
qui  Favait  entendu,  se  retourne 
vcrsro(ricier,et  lui  répond  \Alhz 
où  l'on  tire  le  canon ,  vous  le  troU' 
verez.  Le  général  Friant  termine 
la  campagne  d'Allemagne  par  le 
combat  de  Hanau.  On  connaît  la 
part  de  gloire  que  la  vieille  gard^ 
sut  y  acquérir.  Dan3  la  campagûe 
<]e  181  I  ,  le  général  Priant  * 
toujours  commandant  Tinfan-^ 
terie  de  la  vierille  gard.ç,  as^ii^ 
to  ù  Tafluire  de  Cbanr^paubert  ^ 
et  prend  une  part  trés-active  in  la 
bataille  de  Montmirail.  Il  esi  pré- 
«mentaux  journées  de  Vauxcbamps, 
Nangis  ,  Mooteret^u  ,  Brie-au- 
bac,OaônC)  Lûon,  où  un  caisson 
(Pobus  saute  à  5o  pas  de  li|i  sans 
le  blesser;  à  celles  de  Keims^ 
iMcry,  Arcis,  etc.  etc.  Le  génér(^l 
Ft-i  lut  se  montra  encore  à  la  t^te 
de  Télite  dics  valeureux  guerriers 
(le  la  France,  en  181 5;  il  partagea 
les  dangers  de  ces  vieux  braves  à 
Kleurus  et  i\  >Vat€rloo,  où  il  lut 
blessé  de  nouveau.  L'ordonnance 


FIVÏ  56q 

rojalo  du  1"  août  i8i5,  a  mis 
cet  officier-général  '^  la  retraite. 

FIVIAIST  (Jban-Fbançois),  fils 
du  précédent,  né  à  Pari9  le  la 
mars  1790,  élève  distingué  du 
prytanée  de  Saint  -  Gyr,  page  de 
Tempercur  Napoléon;  fut  uommé 
sous-lieuteoant  au  4"*  de  dragons 
le  18  octobre  1807,  et  alla  servir 
dans  les  armées  du  Portugal  et 
d'£s|)agne.  Nommé  aide-de-camp 
de  son  père,  en  1809,  il  fu.t  fait 
lieutenant  en  1810,  capitaine  en 
1812,  et  chef  d*cscadrOQ  en  181 5. 
Ce  fut  en  qualité  d'aide-de*cancip 
de  son  père,  qu'il  fit  les  campa* 
gnes  de.  1809  en  Autriche,  de 
181a  en  Russie,  et  de  18 13  en 
Snxe,  L'empereur  le  nomma  lé- 
gionnaire en  octobre  1812,  à  la 
bataille  de  la  Muskowa,  où  il  fut 
bleisé.  Nommé  chef  d^étal-uiajor 
delà  vieille  garde  en  décembre 
i8i3,  il  fiten  cette  qualité  la  cam* 
pagne  de  France,  et  après  la  prise 
de  Troyes  en  février  i8i4<  il  fut 
fait  oflloier  de  la  légion-d'hon- 
neur. £n  1^1 5,  lecbefd*escadron 
Friant  fut  assez  heureux  pour  re- 
prendre son  poste  de  chef  d'état- 
major  de  la  division  des  grena- 
diers à  pied  de  la  yieille  garde;  e4t 
pour  distendre)  au ti^nt  qu'il  lui  fut 
possible,  l'indépendance  de  son 
pays  contre  l'invasion  étrangère. 

FAICAUD  (Faihçois),  députç 
aux  étals-généraux  et  ancien  avo- 
cat, fut  élu  par  le  tiers-état  du 
bailliage  de  Charolles,  et  siégea 
au  oAté  gauche.  Il  dénonça  en 
ir^Do  l'abbé  ijarrion,  comme  un 
factieux,  et  fut  nommé  juge  au 
tribunal  du  district  de  Charolles* 
Après  la  dissolutiou  des  états-^ 
généraux,  il  appela  Tattention  de 
l'asîierablée  nationale  sur  les  pr^- 

2i 


5fi2 


FiU 


Tt:c  aulJinl  «Je  Icrnicié  que  d**.  pr«- 
ficncc  irc'^prit;  niai!»  il  int  co  i- 
d.iinnc  ù  inorl  avec  6  des  princi- 
paux chefs  de  sa  cun^^piration, 
pi'c>(pie  tous  an^'iens  inilitairos. 
ils  moururent  nv«.'C  beaucoup  de 
courage.  Les  autres  conjurés  lu- 
rent seuleinenl  punis  par  la  dé- 
tenlion  ou  l'exil. 

Fia:YHIi:-l)  AXDRADE  (noif 
JuA^),  cou^in-gerniain  du  prccê- 
denl,  est  né  à  Lisbonne  en  177.). 
Kntré  au  service  à  ITij^e  de  17  ans, 
il  parvint  au  grade  de  colonel ,  a- 
près  avoir  passé  par  tous  les  au- 
tres. Il  fil,  en  1795  et  i^ç):^,  les 
rampag;nesd'jRuussillon  elde  Ca- 
talogne. Ayant  pris  du  service  en 
France  en  180S5  il  fit,  en  iSoQet 
1810,  le-*  campagnes  de  l-orlu^al 
et  d'Espagne ,  d'abord  dans  le 
corps  d 'année  commandé  par  le 
duc  de  fiellune,  et  ensuite  diins 
celui  aux  ordres  du  général  AJ as- 
séna. 1!  se  distingua  eti  Russie  et 
en  Saxe,  dans  les  campagnes  <Ie 
1813  et  i8i5.  Après  avoir  été 
long-temps  premier  aide-de-camp 
du  marquis  d  Aimeras, général  en 
chef  <lela  légion  portugaise,  il  de- 
vint, en  Russie,  son  chef  d'état- 
niajor.  CI  combattait,  le6  octobre 
1812,  à  raffaire  de  Proposk,  où  il 
reçut  deux  blessures,  et  l'ut  fait 
chevalitr  de  la  légion-d'lionneur, 
le  5  novembre  1815.  Il  comman- 
dait un  régiment  à  la  bataille  de 
^Valcrloo.  Depuis  la  seconde  res- 
tauration il  n'a  pas  été  employé. 

FRIANT  (Loris,  lieutenant- 
rÉyÉKAL,  comte),  né  à  Villers- 
Morlaucourt ,  département  de  la 
Somme,  le  18  septembre  1758. 
11  est  peu  d'ofiîciers-générauxdont 
Il  vie  militaire  ait  été  aussi  active 
({ue  celle  du  général  Friant.  Fres- 


FRI 

que  toujours  il  fut  dans  les  cAmps 
el  sur  les  champs  de  bataille  ; 
con>tamment  il  s'est  dévoué  pour 
l'honneur  el  U\  gloire  de  son  paye. 
Entré  comme  soldat  dans  le  régi- 
ment des  gardes- françaises  en 
1781,  il  y  devint  sous-oflicier  ins^ 
trucleur  après  18  mois  de  serviee* 
ot  acheta  son  congé  en  féTiier 
1787,  emportant  ramilîé  de  ses 
camarades  et  Testimc  de  ses  chefs. 
Le  mois  de  juillet  1789  assure  les 
droits  de  tous  aux  honneurs  et 
aux  emplois  :  la  barrière  du  pri- 
vilège est  rompue  :  Friant  reprend 
le  métier  des  armes,  qifil  ne  doit 
plus  quitter.  Il  rentre  au  service 
comme  sous-olTicier  dans  la  garde 
nationale  parisienne  ;  la  section 
de  rar*>enal  le  nomme  un  nn  après 
Fon  adjudant-major,  et,  en  1792, 
rappelle  unanimement  au  coin* 
mandement  du  9'  bataillon  dit  de 
l'Arsenal.  Il  donne  tous  ses  soins 
à  l'instruction  de  ce  bataillon,  qui 
obtient  par  sa  discipline  et  sa  belle 
tenue  une  réputation  telle,  qu>n 
1-95  il  lui  est  enjoint,  par  un  or- 
dre du  jour  de  Farmée  de  la  Mo- 
selle, où  il  était  arrivé  depuis  peu 
de  temps,  de  fournir  des  instruc- 
teurs à  plusieurs  bataillons  de 
nouvelle  levée.  Friant  faisait  par- 
tie de  la  division  Taponnier  :  la 
première  expédition  militaire  qui 
lui  est  oonfiée  fut  d'enlever  Fab- 
baye  d'Orval,  distante  de  Mont- 
niédy  c\  Carignan  de  5à  4  Ueues; 
cette  attaque  eut  un  plein  succès. 
Quelques  jours  aprè^cecoup  d'es- 
sai, il  se  trouva  ik  la  bataillle  de 
Kaysersiautcrn,  aux  combats  des 
lignes  de  Weissembourg  et  au 
déblocus  de  Landau. Chargé,  pen- 
dant ce  déblocns,  de  s'emparer 
d'une  hauteur  près  do  Lcmberg, 


par  iU-Mx  foi»  il  vu  cUnti^ti  IVniiiî-  wv^^'nhtr,  cl  pa«.«f;  iilort  riiix  or- 

riii  »^t  i:ri  irhl  chriM-i:  liii-ir)<>me.  A  «Iich  ilii  f((itU:tu\  >l«in'<»an.  !)<•  I.'i  il 

la  Hrcnudf,  allaqiii^  il  <5)»t  attiiint  fut   iMriploy/;  an   •!«•;;<;   clKlinsn- 

irittie   balli:   qui   lui    ti'avi;rMi  lu  linriti'triii.   l<orvpKr  ci;  ««i<  ^<'.  fut 

jainlii*.  A  p<:irif;  i*uhi  tUi  un  bl<:««  mif^pcMirlii,  ilni;  nniilit  Hiir  la  l.uliii, 

Min:,  il  nrjoiril  miii  corp»  à  Lonjç-  »  IVlf^l  iV(nrii\}i'.r  {*•**  ft'»r;;<'H  «Uî 

\v;y ,  où  hr.  dif i^4tai<:ril  /j  ilivinioiii»  ItrafibarJi,   \}ii%  qiM*   rariiiiNr  f:iit 

(i<:  r-iriii^i;  ili:  la  MoH:lli;.  Il  coin-  r«.'pa«»»i;   «'«Uiî    rfvitf:r«!  «    il   mai- 

li.ii  .1  la  joiiirii';f;  (J'Arloti  hoh^  li?^  (ht;  hoijh   U;n    orrIiiM   ilt;    Brrha- 

okIk  s  fin  ^i'nrral  «-n  rJMrt'  Jour-  doili:,  rpii  Ut  cltarf^^t  di:  (h'^fiMiilnî 

<i.iiu  ^uit  h' tnonvcuw'iit  il<r  r<;  fs/ï-  l«;«t    lianlfMin   <ln    Lolinhcrp;.    Ti; 

}i«  i.l  par  U:^  ArdrfifM:^  t'A  l)iriatit,  fçr.n/^ral  Ht'Tîi adi^Ui'  rrrjity  hiifnlol 

«•t    virrit  an  rairip  t\t:  la  Toriihf: ,  apW;*,  Torilnî  de  Mî  r<îndr«  en  Ila^ 

vons(:liai't(;roi  (arrnAftdf'.Safnbro  li';;  U'-  (;i;n(':ral  Friatit  li*  suivit.  I^a 

«•t  Mt'.ir  I').  11  Hf!  dittinj;i]4*  à  la  lia-  liataillr*  du  Tiii;liarfn-titn,  livr«''<}  If; 

t;iillf-  du   lO  jnin  hnr  la  Sainlirc,  Tio    v(!fj|o<n:,   îonrnil  an    ^hn':rA 

«  I   jduH   tard  à  c<:ll«t   dii  Flf^iiniA  Krîarit  nuft  nonvrlli:  orra-^ion  d<: 

Mivi«ion  L<?r<djvn:),  où  il  donna  m;  di<iiin^nfr;  il  en  fnl  di*  niirtn»? 

h:  .pntnvchdNjniïbrillnnUtvalfMjr*  a  la  prinit  dis  ^fiadisra.    I^ain**/;  â 

Il  p.M<4<!  (rn'tiiitf:  an  corpi» d*ann('(s  Layliarli  pour  asHnrrr  h:^  d<*ri'i';- 

(lii  '/fut  rni  C!liarnpionni!t,  dont  il  rc,^  de  rarnifMï,  il  tieiil  \t^\*'.  à  ini 

(  oMiinauda    Tavant-^ardi;,    f;t  Oi'i  <;orpH  de  f^irio  Jlon;;roiM  qni  trn.- 

il    tdotinna  M;<t  ^ncc^rn.    Noninié  riar.ait  tin,  hU'txi]ti\ri:r  Ai: 'tnf^li: , 

;tii<  r.d  t\t:  brigade,  il  paHh«;  Hon«i  M  de  la  route  qui  ( -ondnit  de  i'O* 

il-,    ordteH    dn    (général    KlélnT,  rizia  .1  Laybacli.il  était  daiin  ret- 

( oniiuaiitlanl  railefçanebe  dv  l'ar-  te   position,   lor*(pie  le  traité  de 

iiif-e ,   ({iii  le  rbarf^is  an^^Hilot   *lu  Léoben    lui    fnl    connu.    CJioiii 

ronirnandctnent  de  la  /|'  divittiott,  ponr  rexpéditlon  d'K;;ypte,  le  fré- 

(l<v;iot   iMae<ttriclit.    H    refile    an  lierai  l''rianl*«'enibarr|ne  le  ^  prai- 

<  iMip  s'iii')  cette  place,  jnnqnVi  Ka  rial  an  0,  ù  (Îivita-Vfci^^ia,  nonn 
H  ildiiiroi.  Le  if)  f;ertninal  an  5,  il  len   ordreM   (\n   général    DcMiix  ; 

<  t  employé  f»on*i  le  fçetiéral  lia-  f;elli!  divi'tion  rejoint  rarniée  d'O 
ny,  an  ^ié^ede  Luxernbonr)^,  La  rient  à  la  banlenr  d<!  ALilte.  La 
)>.irt  active  qn*il  ent  à  ce  Hiép*  loi  général  Friant,  ne  pfnivant  relier 
valut  I  lionneiir d*y  entrer  le  pre-  hiniplfi  HpeclalfMir  de  la  prî-^e  de 
iiii<  i  avcf;  nu  divînion.  Le  général  cette  lie,  ne  fait  mettre  \  terre  a  • 
i  M  4  lii-l  loi  eoiilia  le  commande-  vecnne  compagnledegrenadier'4, 
iiictit  de  r4:tte  ville,  le  ;;onveriie-  h^ciMpare  dt;  la  baie  de  Siroco  et 
MM  lit  i\*'  \.\  province  de  ce  noni  et  d'une  partie  den  l'ortH  (an  nombre 
<i  I  rviifité  de  Ohiijg.  Ilan**  Ich  pre-  de  .*«ept)  r|iii  bordent  la  cote.  Il 
iiiir-.it  joiirH  de  giriiiinal  an  4*  il  débftr(|ne  de«t  premiers  en  Ff^yp- 
«initie  re  comniandenient  ponr  le,  entre  le  iort  Marobnnck  et  A - 
1,111  <:  jiariir  de  la  diviition  l'onret,  lexandrie.  combat  à  flamaiibontv 
f{iii  occiipiiit  le  llntnUrnck;  il  xitit  aux  batailles  de  lîbebreÎHMe  et  de» 
le  iMoiivciiieiiH  de  cette  diyii»ir;fi  l'yramideM;  il  lie  ain*ii  non  iioni 
jii vjiie  datM  len  preinicr:i  joint  de  au  Auiiveuir  de  cc"»  premièrcM  vie* 


304 


FAI 


toîres.  Destiné  à  faire  partie  de 
Texpédition  de  la  lijiiite-Égyptey 
toujours  sou 9  les  ordres  du  géné- 
ral Desaix,  son  illll^(re  uiiii,  il 
part  de  Giseh  le  3o  thermidor. 
Après  une  marche  pénible  et  vic- 
torieuse vers  la   Haute- Egypte, 
eut  lieu  la  célèhre  bataille  de  Se- 
dimaii.  Le  générai  Friant  s'y  con- 
duisit a\ec  une  admirable  éner- 
gie. Au  moment  le  plus  chaud  de 
Taction.  connne  aussi  le  plus  dé- 
cisiff  le  général  Desaix  demande 
conseil  au  général  Priant,  qui  lui 
répond,  en  lui  montrant  les  hau- 
teurs: «Général!  c'est  là  qu'il  faut 
«aller;  la  victoire  ou  la  mort  nous 
»y  attend.  —  C'est  au.s^i  mon  a- 
•  vis,  répond  le  général  Desaix, 
»  mais  ces  pauvresblessés?  —  Si  je 
j»sui>  blessé,  qu'on  me  laisse  sur 
»le  champ  de  bataille  *,  s'écrie  le 
général  Friant.  Le   général   De- 
saix le  serre  dans  ses  bras,  ordon- 
ne le  mouvement  en  avant,  que 
commande  le  générai  Friant;  les 
carrés  s'ébranlent  au  pas  de  char- 
ge, et  la  victoire  est  assurée.  Cet- 
te brillante  journée,  outre  les  an- 
tres résiiltats,  amena  la  prise  du 
Fayoum.  L'importante  bataille  de 
Samanliout  fut  également    glo- 
rieu>epour  le  général  Friant.  L'a- 
vantage signalé  du  combat  d'A- 
bouamna  ^  livré  le  35  pluviôse  , 
lui  est  dû  entièrement.  Détaché 
du  général  Desaix  et  livré  à  ses 
propres  forces,  il  fait  un  grand 
carnage    des    Arabes     d'Iambo. 
Prés  de  Soumanha,  l'ennemi  at- 
taque son  arrière-garde  :  il  y  court, 
et  par  ses  manœuvres  en  taille  u- 
ne  partie  en  pièces;  l'autre  est 
culbutée  dans  le  Nil  ;  Taga  lui- 
même  est  pris.  Non  loin  de  Siout, 
il  poursuit^  atteint^  détruit  ou  met 


FlLl 

en  fuite  les  Arabes  de  Gemmi 
de  Zaîde ,  et  les  force  à  se  reji 
au  loin  dans  le  Désert.  Après 
expéditions ,  impatient  d*a 
chercherMoiirad-bejdans  les' 
sis,  il  remontait  Tcrs  SîouL  A 
vé  ù  Minich,  il  apprend  qnc 
bey,  prévenu  de  rapparilîoni 
ne  fli»tte  turque  daix9  les  pan 
d'Alexandrie,  à  quitté  sa  retr 
pour  soulever  le  pays  et  tente 
ne  diversion  dans  la  BaMe-É{ 
te.  11  marche  aussitôt  A  sa  pc 
suite,  et  le  harcèle  pendanl 
jours  «  sans  quitter  ses  traces  i 
seul  instant.  Ce  fut  à  cette  o< 
sion  que  le  général  Friant  r 
du  général  en  chef  Bonaparl 
lettre  suivante:  «J*aî  reçu, cite 
I*  général,  la  lettre  qiie  vous  i 
»  vez  écrite  de  Fayoum;  la  rapi 
»de  votre  marche,  uinsi  qa 
»  précision  de  vos  raouTemi 

•  vous  ont  mérité  la  gloire  de 
otruire  Mourad-bey.  m  Dans 
autre  du  17  messidor  :  «  Je  di 
»que  vous  ajoutîex  aux  sen 

•  que  vous  n^avez  cessé  de  1 
»  rendre,  celui  bien  majeur  de 
BOude  faire  mourir  de  faliguel 
a  rad-bey  :  qu'il  meure  d*uné 
»  nière  ou  de  l'autre ,  je  tou 
B  tiendrai  également  compte. 
général  Bonaparte  fut  si  sati 
de  son  activité,  qu*il  lui  er 
moigna  son  contentement; 
chargea  le  général  Kléber, 
successeur,  de  lui  expédier  le 
vet  de  général  de  dÎTision ,  1 
reçut  le  19  fructidor  an  7.  Pei 
temps  après  cette  promotioi 
général  en  chef  Kléber  lui  ce 
le  commandement  de  tout> 
Haute-Egypte,  pays  de  plu 
200  lieues  de  longueur,  en  1 
placement   du   général    Det 


FRI    • 

II  lui  écrivit  i^  cette  occasion  lu 
lettre  suivante  :  «Les  Hcrvieesqiie 
tsouM  mes  yeux  vous  avez  rendus 
Ȉ  la  pnirie,  dans  la  Belgique  et 
»en  Ailemague  ;  la  manière  dis- 
»  tin^uée  dont  vous  vous  êtes  con- 
»dnit  en  Italie  et  en  Egyptt>,  mé- 
»rit:)i(!nt,  mon  cher  général,  un 
»  témoignage  de  sati^^action.  Je 
nvou.H  le  donne  :  mais  c'est  en 
»  doublant  votre  tAcbe,  en  aug- 
»  mentant  vos  travaux.  Vutre  z^:- 
»Ie,  votre  activité  si  bien  con- 
»nus  ,  si  bien  exprimés  par  le 
«général  Desaix,  le  voulaient  ain- 
))si,  et  sont  d'accord  avec  1rs  in- 
»térrts  de  la  république  et  la  jus- 
»  tioe  qui  vous  est  due.  •  (iuns* 
tamuH'Ut  il  eut  à  combaltre  les 
Arabes  et  les  Mamelucks  :  c*est 
avec  des  colonnes  mobiles  mon- 
tées sur  des  dromadaires,  qu*il 
parcourt  les  déserts  en  tous  sens. 
Cbaque  l'ois  que  iMourad  rassem- 
ble de  nouvelles  forces,  il  ren- 
contre son  infatigable  adversaire, 
qui  le  force  enfui  à  ne  conserver 
prés  (h:  lui  qu'une  c^entaine  de 
Mauielucks  pour  assurer  sa  fuite. 
Le  général  Friant  étant  i\  la  hau- 
teur de  Uéuisouef,  est  instruit 
qu'Llassan-bey ,  KrTambourgy , 
est  à  10  lieues  de  lui,  A  la  fon- 
taine de  SebérilT.  Il  rentre  i^  cette 
nouvelle  dans  le  Désert,  et,  par 
uiie  niarcbe  rapide,  arrive  au  mi- 
lieu de  la  nuit  ?ur  le  camp  enne- 
mi ,  qui  fut  pris  en  entier.  Les 
troupes  Hrentun  butin  immense; 
on  y  prit  des  armes  de  la  pins 
grande  beauté,  notamment  celles 
du  bey,  qui  se  sauva  en  chemise, 
laissant  au  pouvoir  du  vainqueur 
son  costume  et  ses  ornemens 
de  grande  cérémonie.  Le  général 
Friant  eut  sa  part  de  gloire  à  la 


FRI 


><J5 


bataille  d*Hélîopolis;  il  comman- 
doit  la  droite  de  Tarmée,  com- 
posée de  deux  corrés,  et  avait  sous 
ses  ordres  les  généraux  lielliard 
et  DouKclot.  11  concourut  au^si  à 
la  prise  de  Uelbeis.  Après  de  sî 
briiluns  exploits,  le  général  Klé« 
ber  lui  ordonn.i  de  retourner  vers 
le  Caire,  qui  était  en  [ileinc  in- 
surrection. Il  arrive  devant  cette 
ville  avec  5  bataillons  seulement, 
attaque  aiissit^it  et  s'empare  des 
premiers  otivrages.  Les  jours  sui- 
vans,  il  emporte  plusieurs  postes 
iniportans.  Le  général  Klébor  lu 
rejoint  sur  ces  entn^faites  avec  u- 
ne  partie  de  Tarmée,  fait  »(i»  dis- 
positions,  et  lui  ordonne,  le  !)i5 
germinal,  de  s'emparer  de  Don- 
lacq:  cette  ville  eht  prise  d'assaut. 
Le  'Jt8,  il  est  charge  des  trois  prin- 
cipales attaques  sur  le  Caire,  et 
emporte  cette  place.  L'Kgypte, 
une  seconde  fois  conquise,  est  di- 
visée en  arrondissemens.  Le  gé- 
néral Friant  reçut,  avec  le  titre 
de  lieutenant  du  général  en  chef, 
le  commandement  du  troisième, 
composé  des provincesd'Alstlyeh' 
ly  et  de  Giseh.  A  la  mort  du  gé- 
néral Kléber,  le  général  Menou, 
son  successeur,  lui  confie  celui 
des  provinces  de  Bchiré,  d'Alexan- 
drie et  de  Rosette.  Alexandrie^ 
foyer  ordinaire  ue  la  peste  depuis 
plusieurs  siècles,  est  assaini  par 
ses  soins.  Les  mesures  sages  et 
prudentes  qu'il  ordonna  et  fit  ob- 
server, parvinrent  en  très-grande 
partie  i\  neutraliser  ce  terrible 
fléau.  Ce  succès  d*un  si  grand  prix 
pour  l'humanité  ne  fut  pas  le^ 
moins  doux  à  son  cœur.  Le  21 
frimaire  un  9,  il  défait  les  Onolu- 
dalis,  dans  la  vallée  qui  se  pro- 
longe d'Alexandrie  à  la  mer.  L» 


366  FRl 

17  TenlAse,  avec  moios  de  i5o« 
hommes  y  il  f.iit  Tare  aux  An^çiais 
sur  la  [ilu^c  d'Aboukir,  et  les  fur* 
ce    à   Mispeiidrc  leur  débarque- 
iiienl  9    quuiifne   la    i'*    division 
anglaise  qui  avait  déj^  pris  terre 
l'iH    tortc   du  GoDO   houuiieSy   et 
})r<)li;;;iM:  par  toute  rartilleric  de 
l'e.scaiire  ;  il  balan^^a  nôanmoiiiâ 
pendant  lun^- temps  le  succès  de 
cette  jouniôe,  et  ne  céda  qu*à  la 
grande  supériorité  de   rennenii. 
Al  insiant  où  la  seconde  division 
an^^laise  ellVcluait  son  débarque- 
n)ent,  il  lit  sa  retraite,  délendant 
pied  à  pied  le    terrain  y    laissant 
pour  tropbées  de  sa  belle  défen- 
se    plus    de     i5iK)    Anglais    gi- 
sant sur  le  rivage.  Ll  avait,  de  son 
coté,  perdu  le  tiers  deson  monde, 
tant  tués  (p»e  blessés  :  ses  morts 
seuls  restèrent  sur  le  champ  de 
bataille.  11  eut,  dans  cette  action, 
deux  chevaux  tués  sous   lui.  11 
s*arréta  à  une  lieue  du  champ  de 
batiiille,  au  poale  de  rLmbnrca- 
daire,  position  d'autant  plus  a- 
vantageuse,  qu'elle  oilrait  au  gé- 
néral Friant  la  i'acilité  deconibat" 
tre   son  adversaire  sur  un  iront 
égal  au  sien.    L'ennemi  n'osant 
eompromellre  son  premier  suc- 
cès, d'ailleurs  si  chèrement  ai  hc- 
té,  n'attaqua  point  et  campa  sur 
deux  lignes.  11  fit  poserja  nuit, un 
grand  nombre  d'embarcations  ar- 
mées d'artillerie  sur  le  lac  Madié, 
pour  battre  en  flanc  et  en  arrière 
eclle  dernière  position.  Ces  pré- 
paratifs ayant  été  reconnus  le  len- 
demain, le  général  Friant  se  re- 
tira sur  les  hauteurs  d'Alexandrie, 
du  côté  de  la  porte  de  IVosette  , 
afm  de  couvrir  cette  ville.  Le  *22j 
il  eut,  en  avant  de  cette  position, 
un  second  engagement  avec  los 


Anglais  ;  il  était  alors  à  la  tôted«' 
4000  hommes,  mais  il  avait  ù  eo 
condiuttre  12,0009  soutenus  des 
chaloupes  canonnières  qui  étaient 
sur  le  lac  Madié,  et  de  celles  qui 
étaient  en  iiier  pour  ai^surer  leurs 
flancs  et  attaquer  les  siens.  Il  cul- 
buta la  première  ligue  ennemîe;ar- 
rfité  devant  la  seconde,  il  vint  re- 
prendre ses  positions.  A  la  bataille 
du5o  ventdse,qui  décida  de  lap«^ 
te  de  ri!igyptc,ii  se  signala  par  h 
belle  retraite  qu'il  op^ra  su  us  le 
feu  meurtrier  de  toute  rartilleric 
ennemie.  Il  fut  ensuite,  toujours 
comme  lieutenant  du  général  eu 
chef,  du  nombre  des  généraux 
qui  défendirent  si  héroîquemeut 
Alexandrie,  contre  les  forces  réu- 
nies des  armées  anglaise  et  otto- 
mane. Pendant  ce  siège  9  il  res- 
ta constamment  chargé  du  com- 
mandement de  la  place  et  d'une 
partie  du  en n)p  retranché 9  quoi- 
que atteint  d'une  inaludie  cruelle, 
causée  par  les  peines  et  les  fati- 
gues sans  nombre  qu'il  avait  c- 
prouvées.  Après   la  capitulation 
conclue  le  aa  fructidor^  il  s'em- 
barque le  dernier  de  la  garnison, 
et  arrive  à  Marseille ,  où  il  reçut 
du  premier  consul  la  lettre  la  plus 
honorable.  Nommé  inspecteur-gé- 
néral d'infanterie,  il  en  remplit 
pendant  deux  ans  les  fonctions, 
et  ne  les  quitta  que  pour  aller 
prendre  le  commandement  d'u- 
ne division  de  l'armée  destinée  i\ 
l'expédition  d'Angleterre.  On  sait 
que  ce  fut  cette  armée  qui  alla  ga- 
gner la  bataille  d'Au&terittx.  Le 
général  Friant  ût,  A  la  tête  de  sa 
division,  en  ^o  heures  %  les  54 
lieues  qui  l'éloignaient  encore  du 
champ  de  bataille.    Son  arrivée 
miraculeuse  surprit  l'arnaée.;  et 


FftI 

rempcreur  ,  après  s'en  être. bien 
assuré,  flU  :  Cet  homme-là  me  fera 
toujours  des  siennes.  Lu  division 
Friaiit  n*eiit  que  4  heures  de  re- 
pos avant  de  combiiUrc ,  son  gé- 
néral eut  2  chevaux  tués  sous  lui. 
Ce  fut  elle  qui  empêcha  l'ennemi 
de  déboucher  du  village  de  So- 
kolnilz,  malgré  les  eff«)rls  inouïs 
qu'il  fil  pour  y  réussir  et  quoiqu'il 
eût  des  forces  Sextuples  des  sien- 
nes; elle  le  refoula  constamment 
dans  ce  village,  dont  nue  partie 
fut  prise  et  reprise  plusieurs  fois, 
et  dont  enûn  elle  le  chassa,  ainsi 
que  de  toutes  les  hauteurs  qui 
Tavoisincnt.  La  dernière  charge 
qu'elle  exécuta ,  et  qui  fut  à  la 
bc^ïonnette ,  la  rendit  maîtresse 
de  20  pièces  de  canon,  d'im  obu- 
sier,de  5  drapeaux  et  de  4)000  pri- 
sonniers. L'empereur  récompen- 
sa ladivisicui  du  général  Priant, 
comme  elle  avait  combattu  ;    il 
n'oublia  pas  non  plus  son  chef,au- 
quel  il  accorda  le  grand-cordon,et 
plus  tard  une  pen.siou  de  ao^ooD 
francs,  pour  ses  beaux  services  ren* 
dus  à  l*état,.,  La  bataille  d'Léna 
fut  un  nouveau  champ  de  gloire 
pour  le  général  Friunt;  sa  divi- 
sion chasi^a  l'ennemi  aux  atfaires 
de  Nosiclk  et  de  J  igothm.  A  la  ba- 
taille d'Ëylau,  la  réputation  du 
général  Priant  ne  perdit  rien  de 
»on  éclat;  il  y  fut  blessé.  Pendant 
l'action,  on  avait  fait  observer  à 
l'empereur  les  mouvemens  du  gé- 
néral Priant;  il  répondit  iLaissez-^ 
le  faire.  S.  iM.  ,  en  parcourant  le 
champ  de  bataille,  vint  le  lende- 
main le  voir  ù  son  bivouac,  pour 
s'informer  de  sa  blessure.  Dans 
la  campagne  de  1809,  le  général 
Priant  quitte  Bayreuth,  entouré 
d'uD  eancoii  formidable,  qui  an- 


FRI  367 

nonce  partout  la  prise  de  sa  divi- 
sion   comme  certaine.  Dans    sa 
retraite,  les  Autrichiens  veulent 
lui  couper  la  route  d'Uampoch  et 
soutf  epoussés.  Cne  reconnaissan- 
ce se  fait  le  lendemain  sur  Amberg 
ei  obtient  un  plein  succès.  Le  jour 
suivant,  14  avril,  une  plus  cou- 
sidérable  a  encore  lieu  en  avant 
de  Castel:  les  résultats  en   sont 
des  plus  brillans.Le  général  Priant 
prend  lu  plus  grande    part   aux 
affaires  en  avant  de   Sehwilhorl, 
au  village  de  Paring,  et  surtout 
ù  la  bataille  d'Eckmuhl;  il  y  eut 
un  cheval  blessé,  et  son  chapeau 
enlevé  par  un. obus.  Cette  der- 
nièrejournée  futpresque  aussi  glo- 
rieuse pour  sa  division  que  celle 
d'AustcrIitz  :  pendant  trois  jours 
euliers,clleeuti]icombaitre.5o,ooo 
hommes;  elle    sut    les    vaincre 
et   leur  fit  éprouver    une  perle 
de  8,  000  hommes,  nombre  égal 
à  celui  de  ses  baïonnettes.  A  la  ba- 
taille de  lYagram,   il  mérita  de 
nouveaux  éloges  de  l'empereur, 
qui  lui  envoya  7   pièces   de    la, 
pour  s'en  servir  selon  son  gré. 
C'est  ù  la  baïonnette  que  sa  divi- 
sion emporte  les  hauteurs  et  les 
retranchcmens  de  cette  fameuse 
tour  carrée,  et  reste  ainsi  maîtres- 
se de  la  position  et  du  camp  en- 
nemi, couronnant  la  première  les 
hauteurs,  en  colonnes  serrées, 
dansFattitude  la  plus  imposante. 
Un  officier  d*état-major  vint  dire  li 
l'empereur  que  sa  gauche  avait  la 
plus  grande  peine  à  se  maintenir, 
et  qu*il  était  nécessaire  pour  I» 
gain  de  la  bataille  de  la  secou- 
rir: S,  M.  lui  tnontrant  les  bail- 
teur<  X  droite  lui  dit  :  Regardez  si 
la   bataille  est  perdat*,   (jC   beau 
mouvement  du  général  priant  dti- 


:m  FM 

I  iila  pciit-f'trc  du  succès  de  la  bii- 
taille  ;  il  lut  apcn/u  par  toute  la 
ligne  (les  deux  arméoî».  1/cnne- 
ini  y  vit  le  sigualde  sa  dôfaito,  et 
\v}^  Ftançaiïi  celui  d'un  liiouiplie 
«'otnplet.  Lors  de  la  campap^ne  «le 
181  a,  sa  division  fut  attachée  au 
roi  de  Naples,  couiuic  division 
d*avant-g[ardr;  rlle  resta  snusses 
ordres  jusqu'après  Vilespk.  L'ar- 
mée prit  alors  un  rrpos  de  quel- 
ques jours,  le  général  Priant  étii- 
blilson  canipi\AndriHiowitski.  Il 
eut  quelque  part  i\  la  bataille  et 
la  prise  de  Sniolensk.  Il  fut  atteint 
devant  cette  ville  d'une  fnrte  con- 
tusion à  la  jambe  droite.  Néan- 
moins un  bataillon  de  la  division 
étant  désigné  pour  monter  ùi  Tas- 
saut,  il  le  harangua,  et  Toulait, 
appuyé  sur  le  bras  d'un  de  ses 
olliciers,  se  présenter  le  premier 
dans  cette  entreprise  périlleuse  ; 
ce  qu'il  eAt  exécuté  si  cet  ordre 
n'eût  été  révoqué.  Il  combat  à  la 
journée  du  5  septembre.  A  la  ba- 
taille de  la  Moskowa,  après  avoir 
eu  un  cheval  blessé ,  il  est  atteint 
de  deux  blessures,  l'une  i\  la  poi- 
trine, et  l'autre  i\  la  cuisse.  La 
premièrrne  loi  Ht  point  quitter  le 
champ  de  bataille;  il  se  fît  seulc- 
iiïcnt  transporter  derrière  sa  di- 
^ision.  Là,  couché  près  d'un  ar- 
bre ,  il  reprend  ses  sens  aj)rès 
une  demi-heure  de  souffrances, 
et  reparaît  à  la  lOle  de  ses  trou- 
pes. Peu  de  temps  après,  voyant 
se  préparer  une  char{;e  de  cava- 
lerie, il  lait  former  le  earrt*  à  un 
bataillon  du  55"*,  se  reiï ferme  de- 
dans, et  repousse  sept  charges 
consécutives.  L'interruption  de 
chacune  était  eniployée  à  lancer 
sur  nos  braves  plusieurs  bordées 
à   mitraille  pour  éclaircir  leurs 


FAI 

rangs  :  mais  ù  l'approche  de  la  ca- 
valerie, ils  étaient  resserrés;  le 
courage  suppléait  au  uombre.  Un 
seul  maréchuLdes-lngis  pénétra 
dans  le  carré  on  ne  sait  comment, 
il  y  fut  tué  par  un  tambour.  Le 
général  Friant  reçut  sa  seconde 
blessure  tout  &  la  fin  de  raction; 
elle  Tut  les  plus  graves  et  rempé- 
cha  de  diriger  plus  long- temps  sa 
brave  division,  A  la  tête  de  laquel- 
le il  avait  si  souvent  culbuté  les 
ennemis    de  la  France.    Depuis 
son  départ  du  camp   d*Ostendc, 
l'empereur  s'était  réserré  la  di- 
rection de  cette  division.  Elle  ne 
donna  i\  labataillede  la  Bfoskowa 
que  sur  les  <)  heures  du  matio. 
Le  général  Friant,  impatient  de  le 
mesurer  avec  l'ennemi,  deman- 
da à  S.  M.  si  elle  ne  le  croyait 
plus  bon  pourprendre  des  redou- 
tes. Elle  lui  répondit  :  Jlfàn  cher 
ami,  on  garde  à  la  chasse  les  viua 
limiers  pour  les  derniers é   Sur  la 
fin  de  l'affaire,  instruit  que  mal- 
gré sa  première  blessure  ,  le  gé- 
néral Friant  combattait   encore, 
l'empereur  dit:/0  sais  tranquilU 
sur  ce  point-là.  Le  général  Friant 
avait  été,pcndant  cotte  campagnci 
nommé   colonel  do    Tarme  des 
grenadiers  A  pied,  et  reçu  comme 
tel  à  la  tf^te  de  ces  corps  par  l'em- 
pereur lui-m^me ,  qui  lui  dit,  a- 
prés  l'a  voir  embrassé  en  présence 
de  cette  élite  de  braves  :  «  Mon 
»cher  Friant,  ce  nooTeatt   titre 
nest  la  récompense  de  rns*  bons 
»et  glorieux  services.  Continnes 
Ȉ    commander    votre    division 
»  cette  campagne;  vous  m^  (^tes 
«plus  nécessaire  qu*à  la  tfite  de 
»  vos  grenadiers,  que  |*ai  toujours 
nsous  les  yeux.  »  Les  blessures  du 
général  friant  ne  lui  permirent 


FiVI 

rie  r«  jdiiulrc  rurnWM^  i\{ui  \iVAu\mii 
riinni^tictMle  l)i'rKdt*«  OÙ  il  prîl 
p(».MhrHi*ioti  dv.  Hoii  iioiivi'iiii  com-< 
iiiaii<l<!iii«Mit.  Ta  pmiii/*n!  afl'iiiro 
liù  il  liil  iUNliitfi  jx^iHliitil  riMta 
raiii|>a({ii(s  fut  la  baloillr  ilu  UriîM- 
(If  ,  (|tii  fliira  pliiHinirH  jour;».  Il 
iis*«iMta  4:f|;alrinntt  i^  toutes  \vn  au- 
tres aflairt'H  où  la  gnnUi  m*  trouva, 
rntri^  atilrcH,  la  liiitaillc  <lr  L/;ip* 
Mjck  ,  <|in  dura  troi^  joiir.H.  Lu» 
liÏHlrHMniti's  (l<M^rtli*  hatallln  im)ii4 
avaiil  roi-(-(  .H  a  l.i  rcirailo,  li>  (|iiar- 
tirr  f^riirral  lui  /'labii  (|ildqiiijH 
jiMii'H  .ipti's  ii  f^rWi.LVitritiinl  p^/^ 
HriiMi  hinilùl  ilv.H  parti.i  Hiir  ('< 
point ,  Ir  ^O.ui»ru\  Friaiit  ulln  \v.$ 
rrconnaftrf .  rnidanl  irr  ttitiipHtiiii 
o (licier  étant  venu  le  (IrinnniU'r 
au  (pjarlier«géufr"aU  rmipisnuirt 
qui  Tavait  rut(*u<lu«  su  retourna 
vei'Mr(WH(Mer,^t  lui  répoiul  \Ailfi 
où  l'on  firt^  h'  mnon  ,  vquh  Ir  irou* 
vrn..  l.r  f^éiMTal  Fi'iaili  teruiliiu 
l.i  (  auipnf^ne  (l'Alk'inaf^ne  par  |«9 
ronihal  de  llauau.  Ou  etuiuait  la 
pari  de  gloire  quu  la  vivillo  f("rdc 
sut  \  arquérir.  Daii.i  la  onnipAgiitt 
dt'  iKi|,  In  gi'iuiM'al  l^riuul  • 
tiMijour.s  coiiiuiauflaut  riuliiii'» 
{vvxv.  d(!  la  vi<ûll«)  gardo ,  iX^^W 
w  ;\  rallaint  de  CjluHMpanhcsrt  • 
ri  preud  h\\\\\  part  irèH-actîvf  A  U 
Ijuiailir  de  IVIiHiluiinlil.  Il  if^l  pr6<^ 
seul  aux  jourtuii.'bd«  Vauxcluiiup»! 
Nau;(is  ,  IVlOitterrau  «  nri(**ii4i- 
Ha(',<)ra/uu*,  Lnuii,  (Ul  ui)  caii^uu 
d'oliM!»  «lauti^  li  Tio  pas  «It*  lui  }<aiih 
Ir  ldr>Hrr;  A  i*clli.'«  de  Ueim.i, 
Mri y,  Areis,  vte.  i;lo.  fit*  giuiénd 
lii  lut  Hi'  luuulra  eucur^  à  la  lAto 
k\v  I  rlite  den  vuliuireux  f;ni:rrii!rM 
de  la  TraiuMS  tutit^ir»;  il  parlAf^ra 
IcH  d.H)f(erit  de  crh  vitiuv  bravf  h  à 
rieuruH  4 1  S  Waterloo,  oi)  il  l'ut 
hlf-st;  de  tioUWaii.  l/ord(UiiiaiiLT 
I'     ri  I . 


v\\\ 


r>«i) 


rojalo  du   r'  aoOt  i8i5,  u  inin 
cul  onUûtir-génôral  i^  la  retraite. 

FllIANT  (.iKAN-FnANvoiii),  (ils 
du  prérédeut,  né  i\  Tarit)  l(*  lu 
nnirH  i7()Ot  élève  distingué  du 
nrjftanéc  d(!  Saint  *  O^r,  page  du 
reiupi>rt!ur  Napoléou'ifnt  nonimù 
HoiiH-licutoiiant  au  /i"'  dr  dragiuii 
le.  iH  orlobra  1807,  ut  alla  servir 
dahH  lus  aruiét!t»  du  l'ortugal  et 
J*K>pagne,  [Mgininé  aide  dc-eaiiip 
de  son  pÀr<*4  en  i8o(),  il  lut  lait 
lieutenant  en  iHio«  capitaine  i.'n 
18 lu,  et  cliefdVHCudron  en  181 5. 
Ce  fut  en  qualité  d^uidc^de-oanip 
de  son  pèriSi  qu'il  fit  les  campa- 
gueii  de  1801J  en  Autrirlws  de 
1819  en  KntiHÎe,  et  de  i8i3  eu 
Siae.  liVinpertMir  le  tiomum  lé- 
gionnaire en  ueiohrn  i8i!A|  i\  la 
lialaille  de  lu  Mo.'ikowa,  i\i\  il  fut 
IdeiMÛ.  INoinniécliei  irétat  uiajor 
dela  vieille  garde,  eu  déceud)r(: 
)8|.l,  il  (il  endette. (pialilé la  cam- 
pagne de  France,  et  apr^:s  la  prise 
dr  Troye.H  eu  février  181 /|,  il  l'ut 
fait  ulUoier  de  la  légiou-irinm 
neur.  l*)u  i8if>,  leclMd'd'evcudruu 
Friant  fut  aHsex  lusureux  pour  re- 
prendre sou  |U)hle  de  chef  dVtat  * 
nuijor  de  la  division  dcM  grena- 
diers ii  pied  delà  Tieîlle  garde; e-i 
puiird^^lendreittutnnl  qu'il  lui  lut 
posHJlde,  rindépendance  de  «un 
pay;*  contre  rinvasion  étrangère. 

'FHU;AIJ1)  (Fmanv^h),  députe 
uiixélalh'géuéraux  et  ancien  avo 
cal,  itit  élu  par  le  tiers-état  du 
bailliage  de  (iharolles,  t't  siégea 
au  cAlû  gaucbe.  Il  dénonya  m 
i^fio  l'abbé  tiarrion,  connue  un 
lavtieux,  et  l'ut  nommé  juge  un 
tribunal  du  district  «le  (ibandiet). 
AprèH  la  disHtdutiou  de?«  éta|}«<- 
gêuéraiix,  il  appela  raltentiun  de 
rassi-niblée  nalinnnk'  snr  In»  pr''< 


3:a  FHI 

Saint-Louid  avunt  1»  réfoliilion  , 
fail  iiieiobre  de  (a  légiuii  d'huii- 
heur  en  ittti^»  olHcirr  dv  celle 
légion  en  iHoj,  et  baron  en  iSiu, 
il  tut  nnninié  inspecteur  en  clief 
aux  revne^f,  le  5o  janvii.T  itiio, 
et  secrétaire-général  du  niinî&lre 
de  la  guern: ,  le  aS  février  i*ui- 
Tant.  Aprèâ  avoir  remjili  de  la 
niaDière  la  plu:»  distinguée  et  la 
plus  active  »  une  Ciirriere  tour- 
à-tour  militaire  et  iidiuinistra- 
tivcy  le  général  Fririon  de- 
tnandi  et  obtint  sa  retraite  en 
181 5.  11  se  retira  à  Pont-ù-Mous- 
son ,  au  sein  de  sa  famille ,  dont 
U  était  riddle  et  le  soutien  ;  il  y 
mourut  le  13  mai  1821  ,  âgé  de 
Gpans.  Tous  les  habitaos  du  pays, 
citoyens  et  militaires,  assistèrent 
uses  funérailles,  et  l'expression 
de  leurs  regrets  tint  lieu  de  la 
pins  touchante  or;iison  funèbre, 
dans  un  pays  où  l'on  s^uit  appré- 
l'iiT  le  vrai  mérite  et  surtout  la  va- 
leur militaire  et  lesvertiiï^  civiles. 
FUIRION  (FAANyo>^  Nicolas), 
lieutenant-général,  baron,  grand- 
oflicier  de  la  légion -d  honneur, 
cht'vuliir  de  Saint  -  Louis,  grand* 
croix  de  l'ordre  do  Uannbrog,  né 
à  Vundièrea,  département  de  la 
Meurlhc,  le  5  février  i7i>9,  ne- 
veu du  précédent,  entra,  eu  178'i, 
au  régiment  d*Artois,  où  deux  de 
sesoncles  étaient  oUiciers,  et  dans 
lequel  il  par^  int  lui-même,  de  gra- 
de en  grade,  à  celui  de  chef  de  ba- 
taillon. Pendant  le  rigoureuxhi  ver 
«le  1795,  le  régiment  d'Artois,  de- 
venu ()!!'•  de  ligne,  fut  employé 
au  siège  de  la  tête  de  pont  de 
Manheim.  Le  chef  de  bataillon 
Fririon  y  déploya  beaucoup  de 
zèle,  d'activité,  de  bravoure,  et 
parvint,  ei>  partageant  les  aouf- 


FRI 

frances  et  les  privations  dea  sol- 
dats, à  prétenir  leur»  irtormiires. 
Les  reti'is  de  Tannée  au  Rhin 
la  condanmèrent  dur^int  quel- 
ques mois  à  une  inactivité  que 
ne  partagea  pas  le  chef  de  ba- 
taillon Fririon.  Il  fut  employé, 
sons  les  ordres  du  général  de  di- 
vision Schauenbourgy  à  1  inspec- 
tion générale  des  troupes,  et  prou- 
va, dans  le  cours  de  cette  raîssioRi 
qu'il  n'était  pas  plus  étranger  aux 
connaissances  adaiinistratires 
qu'aux  connai<)»ancea  militaires. 
Dans  la  fameuse  retraite  du  gé- 
néral 3ioreau ,  le  chef  d«*  batail- 
lon Fririon  se  fit  rw*marquer  par 
son  courage  et  sa  fenneté  â  main- 
tenir la  discipline  dans  de«  cir- 
constances si'  favorables  à  lalicen» 
ce.  A  la  tête  de  d5  dragons,  il 
chargea  un  régiment  d'infanterie 
autrichien  près  du  pont  d*Ain- 
wasser,  et  fit  mettre  lias  les  ar-* 
mes  à  un  bataillon  tout  entif*r.  A 
la  suite  de  cette  campagne,  il  fut 
nummé  adjudant  -  général  chef 
de  brigade.  Employé  en  cette  qua- 
lité à  l'armée  d'Helvétie,  sous  le# 
ordres  du  général  Lorges,  et  char- 
gé de  recoimaître  tes  troupes  qui 
défendaient  la  ville  de  Sion,  il 
travers'a,  au  milieu  des  coups  do 
fusil,  la  grande  route  défendue 
dos  deux  côtés  par  les  troupes  qui 
couronnaient  les  hauteurs  ;  es- 
suya le  feu  d*nne  batterie»  qui 
tua  la  moitié  d'un  détachement 
du  8"*  régiment  du  hussards,  qai 
lui  servait  d'escorte,  et  ayant  que 
les  canonniers  eussent  le  temps 
de  recharger  leurs  pièces  »  par- 
vint à  s'en  emparer.  Cette  brIU 
lante  conduite  lui  valnt  une  let- 
tre de  félicita  lion  de  la  pnri  du 
président  du  directoire -eiécotl^ 


Fl\l 

l'iiivoyr  Ml  lliilic,  riifl|ii(liint-p;/)« 
iici.il  rriiinii  iHit  il!  niiiiininiili** 
riiftii  (le  riii'i'irrr-Karilo,  tliiiiH  la 
ciiiii|iii|{iif  iiiallinirciHc  ili*  i7f)H. 
Si'M  4li-|>n.Hilii)ii{4  HM((<*M  rt  vif(oii- 
i'rii>*<*i  m*  |tf'i'iiiimil  pan  i\  rcii- 
nciiii  irciilaifirri't'lic  alTi^r^  f(ar« 
ilr.  l\a|»|M'lii  à  rarinri!  du  l\liin, 
au  itidi.H  t\v  iU'vviuUw  17()!)«  il  y 
MM'vit  m  (|iialil('  (in  honn-rlHiril'é* 
tal  major,  lui  l'ait  gi'iirral  ili*  hn- 
^adc,  Hiir  ic  rli.iin|)  dt*  l)alaiilD  df. 
tlnlicidindt'iu  \v  17  jnillt't  iHoo. 
Pend. mi  l'uriiiiHtjt'f  (pli  Mijvil  crU 
h'  liiilaillc,  v\  pr^Crda  la  (laÎK  dn 
Lntirvillr,  le  rniillliaiidciiiriil  du 
.Sid/.l)olll^  rt  di'K  pay»  Vni»iii>«  lui 
roiiCn':  au  f^riiiTaî  Fririui).  Il  y 
mi'iita  rt'HiJutr  di!»  Iialdlanrt,  par 
lii  jiistirr  cl  rinl/'f;|-ilr  tU-  Hrt  ron- 
diiili'.  La^ucrrc  ft*i*laiit  ralluiniMs 
en  iHnf),  Ir  ^viu*i\i\  Vt\r\nu  rv{'Mi 
l'iiidri*  di*  si\  l'iMidrc.ù  l'arni/'i;  d'I- 
lalir  ;  il  ne  trouva  aux  pasiagm  du 
lAdi^r  l't  du  ra^liaiMi'iilo,  au 
muihat  «le  Oaldlcro,  ri  aux  allai- 
ri'H  priiiripalr.H  qui  curiuil  li«Mi 
pcndaul  rrltr  lanipa^uit  du  iHofii 
lirmiiiiT    par   la    paix    du    Vvvà^ 

ImMU'^.  (!fp[«*U«'Tal  fui  (MliUiltMdMif 

drl.il  uiajiu'  f{(*u/*ral  d(i  l'anii^H 
du  priui't!  Ku^^ut*,  f!l  runnnaii- 
d.mi  (1(1  V(MM'nr.  I.(*H  n'irai»  i^l  li*ii 
JKMmraldrn  Aouvcnir»  (|u'il  a  laU- 
^i"<  daiiM  l'cUi*  ptiUMt  11*^  nunt  pAK 
rnrnn*  (dîac/'h.  Daiirt  la  campa- 
'y\i\v  dr  l'rui^o  (*u  iHoO,  il  Al*  Ht 
iriuat(pi«*r  piirli(!uli^n*ni('ul  an 
ic^i*  iW.  OolhiMii,  {}ù  il  NViiipara 
d  <Mlvra^(•rt  avau(*i'«>i,  di^l'cuduii  par 
Ir  nuum  de  la  placf.  l.a  hrifradu 
ipi  il  rnhnuaudait  Al  atinsi  parliu 
diM  h-iMiprs  (|ul  fu'  rfudircitl  luat- 
II •••«'«••'^  de  lii  pliU'ii  df  Stralnuud, 
.iprr^  r»  jnuri  dii  li'aurli^M)  uiivri'<* 
iv.  Chargé  dVnluYur  d*Utttiaiil  la 


rui 


s^n 


tort  (l(!  In  peliti*  ilo  Dannhotnit 
diiiiuidii  pur  i/|  pi^ci*.ii  d«  cuiiun  « 
7U0  JHiitiiMnHdfl  f(arnlHuu«  «tl  pro- 
t(*fçr.  par  l(*ii  rhaluiipon  liaiiouiiiè*- 
nvH  MU(Ml«)i!4CM,  il  \H\  lui  l'ut  duuu/} 
(pic  \)\M\  hiiiiiincH  piiiir  (M'tli*.  ciXpè" 
(litinu  (lillirili!.  Arrivé  Niir  lur*  cA- 
t(i.H  dis  rild ,   II)  |((Mi/-ral  Haiila  un 
dcH|iri!iiii(ti*H  A  terni,  niarcha  saiifl 
liéNllor  (Indl  au  tort,  où  il  ruira, 
(Miininn  il  Tavait  auuoiir/s  ou  inn. 
riM'Jtal  Brtiui?,  par  uiio  dch  luulira* 
{•urc.H.  TouUt  rrHi.Hiaui'i!)  i*tnil  dit* 
Tiuiuit  iuutili;   par  celle   utiaipiu 
aiidai'iiuiMï,  i*l  in  l'urt    si\  rcuilit, 
Iji  |u-iMC  dn  VWn  de  Dnniilwlm  pri''- 
paru  cl  d(?liiruiiua  celln  dit  l'ilc  di; 
Hufftn.    La   lirigado   du   ^^fu^iral 
Kiîrioii  fiut  uccuiivr  Rremvn  et 
AUH  oiiviruuH.     La    dincipliiic    i!l 
Tordre  (pi'ilctahlit  parmi  hcm  truu* 
pi'M  furciil  lidH,  (pie  le.H  halnl.iuit 
M'aper^'iircut  i\  pidue  (pTll  y  vAi 
au  milieu  d*eux(le.H  IniupC!*  étran« 
|{^rl1n.  («cttu  couduite  le  ill  eh(d- 
ftir  par  le  priurc  de  l'(uil(f'(.(U'VO 
pour  t'uiiiiiiaudcr  iiu  curpH  d'ar- 
mée eiuiipuné  de  ()  hataiIhuiN  es» 
IiaghuU ,  campén  prêM  de   UuhI^ 
iilil,  A  7  lieueM  de  C!opculiaKU0* 
(«eti  inuipeM,  en  apparence  duci-* 
le.H  el  dirteiplinéeM,  ayuni  upnrU 
In  délVeliun  du  marquÎM  de  la  lio- 
luana ,  ne  n'ivullérciil  el  vinrent 
îniestir  la  nuiMun  du  géiiéial  l**rl- 
rion  •   (|ui    n'avait   A   leurn  yeux 
qu'un  Hcul  tort ,  mai!«  un  tort  tr^'h* 
grand,  celui  d*('^li'e  Fr.m^iaii.  Ce» 
troupc!*  inemifMiiefil  de  le  niellru 
en  pièceit ,  et  venaient  de  prélij« 
der  Ace  i^rime  pan  ratHanHiuat  dit 
M.  iVInraliail,  idlicier  du  V  régi-- 
iiM'nt  d'iut'uuterie  légère,  accun  « 
ni  •  avec.  M.  de  l^n  Lni,  autre  olfl- 
rier  du  mAiin*  e.urp» ,  au  hec(uir!« 
de  leur  général.  Celui-ci  ne  pur- 


'k\ 


KKl 


vint  ù  se  soustraire  à  la  fureur 
il«is  révoltés  qii\i  Taidc  (1*1111  uni- 
foriue  do  solilat  danois,  que  lui 
procura  un  (iHiricr  de  cette  na- 
tion nommé  Dori^uy.  Laoïmdni- 
te  du  général  Fririon  en  Dane- 
mark Tut  honorée  des  ^^uiFrages 
du  roi,  et  récompensée  par  la 
(;rand\roix  de  l'tirdre  tie  Dann- 
hrog.  A  la  bataille  d  E.>*lin^,  dans 
la  campagne  de  iSut),  la  brigade 
que  connnnndait  le  général  Fri- 
rion, après  avoir  été  exposée  pen- 
dant .|  lieues  de  chemin  A  une 
gréhï  de  houlets  et  (rohus«  qui 
ravageait  ses  rangs,  soutint  et  re- 
poussa une  charge  de  cavalerie 
en  ne  faisant  [du  qn*à  bout  por- 
tant sur  IVunemi.  Le  sang-froid 
du  général  contint  rinipalience 
de  ses  sohiats,  et  leur  donna  Tas- 
surance  nécessaire  pour  attendre 
Tennemi  de  si  prè>.lii  homme  qui 
se  connaissait  en  bravoure  «  le 
maréchal  Ijannes  •  al>orda  en  ce 
moment  le  général  Fririon, et  lui 
dit  :  Gèiural ,  rou&  rt  rotrc  hris^a- 
de  vous  vous  niurrr:  tlv  iiloirc  au- 
jourtC hui.  Celle  brigade,  compo- 
séo  du  r>'  régimeni  d'intaiilerie 
légère  el  du  \\7i^  régimeni  d'inf.ui* 
terie  fie  ligne,  se  muinlint  dans  le 
village  d'Ksling,  m  ilgré  l'immen- 
se supériorilé  de  rennemi  el  un 
feu  .si  meurtrier,  qu'il  enlevait  des 
liles  entières  de  soldats  saiin  é- 
branler  la  îVrmelédes  autres. Son 
altitude,  dans  cette  journée  et 
dan*^  celle  du  lendemain,  contin- 
rent rennemi  et  lui  ôlèrenl  la  ten- 
tation de  renouvi  1er  ses  altuques. 
Au  mois  de  juin  i8o<ï,  le  maré- 
chal ]M;ince  crK>litig  dem:mda  et 
obtint  pour  chef  de  son  état-ma- 
jor le  général  Fririon.  Dans  ce 
nouM'au  poste.  Il  se -listiogua  au 


FUI 

passage  du  Danube  y  à  ia  lialailie 
de  Wagram,  au  combat  de  Hol- 
labrun,  et  couronna- na  campagne 
par  une  action  dVclut  nu  pont  de 
/•naïui ,  où  il  he  mit  A  la  tt^te  de 
quelques  pelotons  de  tîraincurs 
pour  venir  au  secours  du  maré- 
chal Masséoa,  près  d*6trc  enlevé 
par  une  forte  colonne  de  Iroupes 
etmemies.  liientntd^ïinontéct  en- 
velttppé  lui-même,  le  général 
Fririon  allait  être  lait  prî  «h  on  nier, 
lor>que  le  maréchal  Juasséna,  lé- 
moia  de  son  dévouement  «  oublie 
les  dnuleiirs  que  lui  causait  lu 
chute  qu'il  avait  laite  tiansi  Pile  de 
Lobau ,  monte  à  cheval,  le  dé- 
gage, et,  transporté  de  joie  de  le 
retrouver,  après  Fa  voir  cru  tué, 
le  ï!>erre  dans  ses  bras  en  lui  di- 
sant :  GriuruI,  fanai*  à  cœur  tir 
in\u'(/uittei'  en  Vit' s  iux/5.  Le  géné- 
ral Fririon  ,  élevé  au  grade  dégé- 
nérai de  division  le  uo  juillet  i8cm), 
futnommébaron,  el  re^Mit  tin  su)»- 
plèmeiil  de  dotation  le  3i  jantier 
liiio.  H  eut,,  dans  la  inOme  an- 
née. Tordre  de  se  rendre  ù  Farmée 
de  Portugal,  où  il  remplitles  fonc- 
tions de  chef  de  Fé ta  t ni u) or-géné- 
ral du  prince  d^Këling.  Malgré  l'af- 
faiblissement de  sa  sanléy  îl  com- 
battit à  la  journée  de Fneniès  de  O- 
noni ,  où  son  jeune  frère,  lieute- 
nant au  Giy  régiment  d*inlunterie, 
fut  tué  ;  un  autre  de  ses  frères  ^  co- 
lonel de  ce  régiment,  cncuiiserva 
le  commandement,  quoiqu^il  eût 
été  blessé  au  commencement  de 
Faclion.  Le  général  Fririon  fuisaît 
jtartie  des  troupes  qui  forcèrent 
Fiinnée  anglaise  à  lever  lu  siège 
de  Badajoz.  Mais  sa  saïUé  8*nUai- 
blissanl  chaque  jour,  il  rentra  en 
Francisel  fut  nommé  inspecteur- 
général  d*|nftmtvH9  fie  la  premîè* 


FKl 

rc  division  militaire  ;  il  en  rem- 
plissait les  fonctions  :\  l\^poque  de 
la  1'"  restauration,  Cil  i8i/i.  Il  tnt 
chargé,  peu  de  temps  après,  de  lu 
nouveilo  organisalion  des  ré(|[i- 
mens  d*intantcrie  dans  la  2*  divi- 
sion militaire,  il  a  été  employé 
depuis  dans  Tin^pection-générale 
des  troupes,  et  dans  divers  comi- 
tés au  ministère  de  la  guerre  :  il 
a  été  tait  chevalier  de  Suint-Louis 
eu  1814,  et  grand-odicier  de  la 
légiou-d'honneur  en  1 8ii  1 . 

FiVlLUON  (  LE  BARON  Joseph- 
Fran^iois  )  ,  maréchal-de-camp , 
chevalier  de  Saint-Louis,  oflicier 
de  la  légion-d'houneur,  frère  du 
précédent,  est  né  le  12  seplcm- 
hre  177  I,  à  Pont-A- Mousson,  dé- 
partement de  la  Meurthe.  Il  en- 
tra au  régiment  d'Artois  en  i^f)!» 
y  fut  nonnné  sous<lieutenant  la 
même  année;  parvint,  dégrade 
en  grade  ,  jusqu'à  celui  de  gê- 
ner il  de  brigade,  qui  lui  fut  con- 
féré au  mois  de  juin  1810,  enré- 
compeu^e  de  sa  belle  conduite  à 
la  bataille  de  Kuentès  de  Ouora. 
(iC  général,  qui  a  fuit  la  guerre 
aux  armées  du  Rhin ,  de  la  Ven- 
dée, d'Italie,  de  Prusse,  d*li)spa- 
^U(^  et  de  Portugal  9  a  assisté  à  6 
>iéges,  iT)  batailUts  rangées  et  G4 
cotnbats;  il  s'est  distingué  au  siè- 
ge de  iMayence  en  1793;  dans  la 
désastreuse  guerre  de  la  Vendée, 
d'où  il  revint  avec  26  hom- 
mes seulement,  de  107  qu'il  avait 
sous  ses  ordres  en  y  entrant;  au 
oon)bat  de  Md-lustatt;  au  siège 
de  Kehi,  où  il  fut  nommé  capitai- 
ne de  grenadiers  ;  A  la  prise  dn 
pont  de  .Manheim  ;  à  la  journée 
tle  iMae>tricht ,  où  il  fut  fait  chef 
de  bataillon  sur  le  champ  de  ba- 
taille ;  dans  la  campagne  de  la 


FM  375 

Galice,  où  il  battit  le  général  Mo- 
rillo,  A  Carrando,  près  de  Caldas 
del  Key;  au  siège  de  Lugo,  dont 
3  bataillons  composaient  la  faible 
garnis(m,  qui  fut  attaquée  par 
149O00  hommes  de  troupes  ré- 
glées et  1 5,000  paysans.  A  la  ba- 
taille de  Mont-Busaca,  le  29**  ré- 
giment dont  il  était  alors  colonel, 
resta  seul  pendant  la  journée  en- 
tière, exposé  au  feu  de  Pannétt 
anglo-portugaise.  Une  se  distin- 
gua pas  moins  au  pont  de  la  Cei- 
ra,  dont  il  facilitu  le  passage  aux 
troupes  françaises,  en  repoussant 
les  Anglais  qui  t-entaient  do  s'y 
opposer.  Il  obtint  le  grade  de  gé- 
néral de  brigade  pour  sa  belle 
conduite  à  la  Iviitaille  de  Fuentè;^ 
de  Ouora.  A  la  malheureuse  af- 
faire de  Vittoria,  il  sut  maintenir 
dans  sa  brigade  Tordre  le  plus 
parfait;  couvrit  la  retraite,  et  ar- 
rêta les  eflbrts  de  la  (cavalerie  an- 
glaise. Il  s'illustra  encore  en  con- 
tribuant au  brillant  fait  d'armes 
de  Toulouse.  Chargé  de  la  défen- 
se du  pont  de  Matabiuu  ,  il  fou- 
droya et  dispersa  la  cohmne  es- 
pagnole qui  vint  pour  attaquer  ce 
pont.  A  la  suite  de  ta  campagne 
de  1807,  il  fut  nommé  oflieior  do 
la  légion-d'honneur  ,  reçut  le  ti- 
tre de  baron  et  une  dotation  de 
49OOO  francs  en  Westphalie.  Il  a 
été  admis  ii  lapensi(m  de  retraite, 
le  délabrement  de  sa  santé  ne  lui 
permettant  plus  do  supporter  la 
fatigue  des  armes;  le  roi  l'a-uamnié 
chevalier  de  Saint- Louis  le  *j4 
aoùb  i8i4* 

1-nVfTZ.E  (  Ikah-Th^ophilb  )  , 
médecin,  naquit  à  M'agdebourg, 
le  9  janvier  174O9  et  mourut  à 
Rtdberstadl  le- 11  avril  4793.  Su 
sentant  pou  do  dispositiou  pont» 


3;6 


FKI 


rétat  ecclébiastiquc^  auquel  on  Ta- 
vail  destiné,  il  alla  éludier  la  mé- 
decine à  Tuniversité  de  Halle.  A- 
près  a?oir  professé  son  art  pen- 
dant quelques  années  à  Halbers- 
tadt,  il  l'iit  en,  1776,  nommé  con- 
seiller aulique  par  4e  roi  de  Prus- 
se. Ce  prince,  en  1778,  leût  mé- 
decin de  rétat-major  de  son  ar- 
mée, ot  en  1785,  inspecteur- gé- 
néral des  hôpitaux.  Ayant  obtenu 
une  pension  eu  1 787,  il  se  retira  à 
Ilulberstadt,  où  il  devint  membre 
du  collège  médical  et  professeur 
d*accouchemenl.  Il  a  publié  deux 
ouvrages  sans  nom  d'auteur,  dans 
lesquels  on  trouve  des  observa- 
tions utiles.Le  i*%  imprimé îi  Léip- 
sick,eni78o,in-8*,apourtitre^n- 
nales  de  médecine;  il  est  complété 
par  le  second  intitulé  I/uc/iflWa/a- 
nisme^  aussi  imprimé  à  Léipsick 
en  1782,  in-8*.  L*nuteur  n*a point 
non  plus  signé  ses  Considérations 
sur  les  hôpitaux  militaires  prus- 
siens^ Léipsick,  1780,  in-8°,  où 
sont  signalés  les  abus  qui  existent 
dans  l'administration  des  hôpi- 
taux, et  où  il  propose  les  moyens 
d'y  remédier.  Il  a  coopéré  à  la 
rédaction  de  \à  Gazette  économique 
de  Ilalberstadt,  et  a  traduit  en 
allemand  le  Manuel  de  la  méthode 
d'inoculation  suttonienne^  du  mé- 
decin français  de  Yilliers;  les  addi- 
tions qu'il  a  laites  à  cet  ouvrage 
sont  d'un  grand  intérêt. 

FROC  DE  LA  BOULAYE 
(Loris),  conseilIer-d*état,  mem- 
bre de  la  chambre  des  députés, 
est  né  ;\  Versailles.  M.  de  La  Bou- 
luyc  était ,  au  commencement  de 
l.i  révolution,  secrétaire  du  mi- 
nistère de  la  marine,  et  fut  char- 
gé, sous  le  ministère'  de  Bertrand 
de  MolleYille,  d'aller  proposer  un 


cartel  d'échange  au  gouverne- 
ment anglais.  A  peine  de  retour  de 
celte  mission,  il  fut  arrêté  à  Saint- 
Malo,  et  jeté  dans  les  prisons  de 
celte  ville,  par  ordre  du  comité  d« 
salut  public.  La  révolution  dti  g 
thermidor  le  rendit  à  la  liberté  : 
il  fut  alors  nommé  intendant  des 
flottes  de  l'Océan  ,  confiées  au 
commandement  du  vice^amiral 
Villaret-Joyeuse,  et  passa  ensuite 
au  ministère  des  affaires  étran- 
gères. Ayant  été  destitué  de  pon 
emploi  par  ordre  de  Tempereur, 
il  se  retira  en  Champagne,  et  fai- 
sait valoir  les  riches  propriétés 
qu'il  possède  dans  cette  province, 
lorsque  la  révolution  du  mois  d'a- 
vril 1814  le  ramena  sur  la  scène. 
Le  roi  venait  de  le  nommer  se- 
crétaire d'ambassade  à  Constan- 
tinople,  et  il  allait  s'embarquer 
pour  cette  destination,  lorsque  le 
20  mars  181 5  vint  changer  encore 
une  fois  la  face  des  affaires.  M. 
Froc  de  La  Boulaye  jugea  qu*il 
serait  prudent  de  se  tenir  quelque 
temps  à  l'écart,  et  ne  sortit  de  sa 
retraitd^que  pour  entrer  à  la  cham- 
bre des  représëntans  ,  où  il  fut 
porté  par  le  département  de  là 
Marne.  Depuis  ce  moment,  il  n'a 
cessé  de  faire  partie  des  chambres 
législatives  qui  se  sont  succédé 
jusqu'à  ce  jour ,  et  a  constam- 
ment siégé  dans  cette  partie  des 
bancs  ministériels  qui  se  rappro- 
che de  la  gauche;  mais  il  s'est 
montré  moins  silencieux  que  la 
plupart  de  ceux  de  ses  collègues 
qui  sont  assis  sur  les  mêmes 
bancs.  En  effet,  M.  Froc  de  La 
Boulaye  est  ordinairement  un  des 
premiers  à  monter  à  la  tribune- 
lorsqu'il  s'agit  de  prêter  son  ap- 
pui à  quelque  proposition  minis- 


ir.rielle  ;  il  iiioiitrv  siirlout  utie 
^raiulo  pivdilectioii  pour  .celles 
i|ui  vieiiiieiU  du  uiini!»lère  des 
ri'lulious  extérieure;»:  iiuu:»  soui- 
mvs  loin  de  croire  cependuut 
que  oetlo  prédilection  8oil  TelTet 
du  traitement  particulier  dont  on 
prétend  que  le  gratifie  le  ministre 
de  ce  département.  Les  occasions 
dans  lesquelles  cet  honorable  dé- 
puté a  fuit  briller  sou  éloquence 
>out  nombreuses.  Dans  la  session 
1S1G-1817,  »*  "PP"y**  '•*  réclama- 
lion  des  (dievaliers  de  Saint-Jean 
de  Jéiusalem,  dont  les  droits  ne 
pouvaient,  selon  lui,  soulTrir  au- 
cune contestotion  ;  parla  en  la- 
veur de  la  loi  du  5  février;  disten- 
dit Les  droits  garantis  par  l'art.  40 
de  la  charte,  à  tout  citoyen  payant 
5oo  francs  d*impositions,  etcher- 
(  ha  A  rassurer  i  esprit  timoré  des 
membres  du  côté  droit,  <iui  no 
Novaienl  dans  les  collèges  d'élec- 
tiMirs  i^  Ttoo  francs  que  des  ciuhs 
réviduliounaires;  vota  pour  lu  loi 
sos|M'nsive  de  la  liberté  indivi- 
duelle, et  parla  sur  celle  de  flnan- 
res  présentée  dans  la  m^me  ses- 
.^iou.  Dans  celle  de  1H18  à  i^>9i 
M.  de  l.a  Douinye  appuie  le  pro- 
h*t  de  loi  contre  la  presse  ,  s'op- 
pose à  Tintroduction  du  jurj  dans 
la  légihlatiou  qui  régit  cette  ma- 
tière, parle  en  faveur  du  budget* 
ii  vote  pour  que  Ton  accorde 
f8i),ooo  francs  au  ministro  des 
relations  extérieures,  pourtraite- 
inens  de  non-activité.  Dans  la 
session  suivante  ,  il  vote  pour  la 
récompense  nalitmale  proposée 
eu  faveur  de  M.  le  duc  de  Riche- 
lieu; est  nommé  rapporteur  de 
la  commission  chargée  de  l'exa- 
iiien  du  pn)jet  relatif  d  Ton  vér- 
in re  de  grands  livrer  supplémon- 


FJU 


/  / 


taliHïs  de  lu  dette  publique  dans 
les  chefs-lieux  de  département, 
et  ne  donne  point  de  conclusions; 
cumbat  la  fameuse  proposition 
faite  par  M.  Dartbélcmi  dans  la 
chambre  des  pairs;  appuie  la  de- 
mande faite  par  M.  IN^reau  (de 
la  Vendée),  pour  que  le  ministre 
de  l'extérieur  rende  compte  ù  la 
chambre  de  la  somme  de  i,  5oo,ooo 
francs,  portée  sur  s<m  budget  aux 
dépenses  secrètes ,  et  s'oppose  & 
ce  que  les  ministres  soient  assu- 
jettis à  présenter  Tétai  de  situation 
de  h  cour  des  comptes;  vote  tou- 
tes les  somiries  demandées  par  le 
mini>tre  des  aflaires  étrangères, 
ainsi  que  les  i,5oo,ooo  francs 
destinés  à  accroître  le  fond  des 
pensions  militaires;  et,  nomm^ 
rapporteur  de  la  commission  des 
Voies  et  mojen>,  demande  le  ren- 
voi au  ministre  de  Tîntérieur  d'u- 
ne 'pétition  contre  la  caisse  de 
Poissj  ,  présentée  par  un  grand 
nombre  de  propriétaires  d'herba- 
ges ;  donne  diverses  conclusions 
sur  un  certain  nombre  de  péti- 
tions relatives  aux  boissons  ;  ap- 
puie la  question  du  dégrèvement 
des  propriétés  foncières  ,  et  dé- 
fend le  système  d'abonnement 
des  préfectures.  Nommé,  au  com- 
mencement de  la  session  1819- 
i8so,  rap^mrteur  de  la  commis*^ 
sion  de  la  loi  contre  la  liberté  des 
journaux,  il  conclut  ik  l'adoption 
de  cette  loi, tout  en  convenant  que 
la  mesure  proposée  e^t  inconsti- 
tutionnelle et  qu'elle  viole  la 
charte;  demande  que  M.  Manuel 
soit  rappelé  A  l'ordre,  pour  avoir 
cherché  à  démontrer  par  des  farts 
l'existence  d'un  gouvernement 
occulte  (séance  du  a8  avril);  allè- 
gue la  fatigue  de  la  chambre  pour 


5;8 


FRO 


faire  ajourner  la  discussion  rela- 
tire  à  Tinlroduction  de  In  spécia- 
lité dans  lc>  couiptes  de  ch-ique 
ministre,  demandée  par  plu.«>ietirs 
membres  ,  et  s*opposc  i\  ce  que 
riiilume  produit  du  la  ferme  des 
jeux  ifduille  les  pa^es  du  budget. 
he»  ses:>ions  suivaules^  ont  procu- 
ré à  M.  Froc  lie  La  Boulaye  de 
nouvt*lles  occasions  de  défendre 
les  principes  iiiinislériels  ,  et  il 
fait  encore  aujourd'bui  partie  de 
la  représentation  nationale.  Le 
roi  Ta  appelé,  en  18120,  au  conseil- 
d'état,  en  service  extraordinaire  : 
il  est  chevalier  de  Tordre  royal 
et  militaire  de  Saint-Louis,  et  of- 
licier  de  la  léfi^ion-d'bonneur. 

FROCnOT(LB  COMTR  NlCOLAS- 

TuÉiiiiSE- Benoit),  ancien  préfet 
du  département  de  laSeine,  s'en- 
gagea étant  fort  jeune,  et  servit 
quelque  temps  comme  simple  sol- 
dat; mais  ses  parens  ayant  obtenu 
son  congé,  il  revint  a  la  maison 
paternelle,  travailla  sérieusement 
à  se  faire  un  étal  honorable,  et  il 
était  notaire  royal  et  prévôt  à  Ar- 
nay-le-Duc,  lorsqu'en  i;'8(),  il  fut 
choisi  par  le  tiers-état  de  Châtil- 
lon-^iir  Seine,  pour  député  aux 
états-généraux.  Ami  de  Mirabeau, 
il  lui  voua  une  affection  d'autant 
plus  vive  qu'elle  était  fimdée  sur 
l'admiration.  (lette  alfection  ne 
fut  pas  inutile  au  grand  orateur  : 
assis  près  de  lui  à  l'assemblée, 
tout  en  recueillant  ses  paroles, 
M.  Frochot  remettait  ùl  Mira- 
beau des  notes  qui  souvent  lui 
ont  été  d'une  grande  utilité.  Pen- 
dant le  cours  de  l'année  17<)0,  M. 
Froehot  vola  constamment  arec 
les  défenseurs  du  jieuple;  mais  il 
ne  parut  qu'une  seule  lois  à  la 
tribune,  pour  demander  la  sup- 


FRO 

pression  des  fours  banaux.  Ce- 
pendant, en  1791,1!  se  fit  entendre 
plusieurs  fois  arec  intérêt;  et  le 
3i  août,  époque  où  fut  discutée 
la  question  relative  aux  conven- 
tions nationales  et  à  la  réforme 
des  constitutions,  il  prononça  un 
discours  plein  de  pensées  grandes 
et  d'idées  libérales,  el  présenta 
un  projet  de  loi  dont  les  bases  é- 
taient  entièrement  fondées  sur  la 
souveraineté  du  peuple.  Ce  dis- 
cours, qui  entraîna  les  suffrages 
de  tous  les  amis  de  la  liberté,  fut 
déclaré  digne  de  l'ami  de  Mira- 
beau, et  son  impressîou  fut  de- 
mandée d'une  voix  presque  una- 
nime. Sur  sa  proposition,  il  fut 
décrété,  le  aa  septembre,  qu*on 
exigerait  de  l'asseuiblée  chaire 
de  réviser  la  constitution,  le  ser- 
ment de  se  borner  strictement  aux 
objets  soumis  ù  son  examen.  Mi- 
rabeau n'était  plus  :  M.  Frochot, 
nommé  son  exécuteur  testamen- 
taire, a  près  a  voir  pris  connaissan- 
ce de  l'état  de  sa  succession,  dé- 
clara, le  ao  octobre,  ùl  la  barre  de 
l'assemblée,  que  le  fondateur  de 
la  liberté  était  mort  comme  plu- 
sieursgrands  hommes  de  la  Grèce, 
et  demanda  que  le  trésor  public 
se  chargeât  des  frais  de  ses  funé- 
railles. Madame  du  Saillant  indi- 
gnée d'une  telle  demande^  et  plus 
encore  de  la  publicité  donnée  iV 
l'insolvabilité  de  son  frère,  s'en 
plaignit  amèrement.  M.  Frocbotfit 
à  madame  du  Saillant  une  répon- 
se dans  laquelle,  après  ayoir  dé- 
montré que  les  créanciers  de  Mi- 
rabeau éprouvaient  une  perte  au 
moins  de  5opour  100,  il  ajoutait: 
«  Si  je  me  trompe,  il  ne  liçntqu'à 
V  madame  du  Saillant  de  me  don- 
»ner  un  démenti .  formel.  M.  soa 


FRO 

"  fils  est  légataire  universel  de  Mi- 
»rabeaii9  elle  t'St  sa  .sœur:  à  de  »i 
"beaux  lit rci),  ïU  peuvent  Tun  et 
')  Tautre  rassurer,  dès»  aujourd'hui^ 
'  leb  créaucit^rs  de  sa  succession, 
"et  se  porter  garaiis  de  la  totalité 
')des  créances....  Quant  à  mon  c- 
»trange  morale,  il  n'est  pas  éton- 
onant  (^relle  dé|)laise  à  ses  héri- 
»  tiers;  je  conçois  fort  bien  que 
>>pour  M""*  du  Saillant,  Mirabeau 
"aérait  un  tieauroup  plus  grand 
)  homme,  s'il  fût  mort  millionnai- 
'  re.  Mai.^  certes  les  amis  de  sa 
"  gloire  d'homme  pui)lic,  ceux  qui 
»  avaient  à  défendre  sa  mémoire 
'>contre  des  calomnies  accrédi- 
"lées  par  sa  famille  elle-même, 
'>(:eux-là,  dis- je,  ont  dO  penser 
«autrement.  »  lin  179a,  M.  Fro- 
<  hot  accepta  une  place  de  juge- 
dc-paix,  qui  lui  fut  offerte  ù  Pa- 
ris, et  ne  se  môla  plus  des  affaires 
politiques.  Ami  sincère  de  la  li- 
berté, il  ne  varia  jamais  dans  ses 
principe.'',  mais  il  fut  toujours  é- 
irangcr  aux  excès  commis  pen- 
dant la  révolution.  Après  le  18 
brumaire  (<)  novembre  1700)9  îl 
rv\\m\ii  .sur  la  scène,  fut  d'abord 
élu  membre  du  corps-législatif,  et 
nommé  ensuite  à  ta  préfecture  du 
(léparUMoïrnt  de  la  Seine,  (ietle 
place  importante  lui  ayant  four- 
ni de  fréquentes  occasions  de  dé- 
\)\nyvi-  les  talens  dont  il  avait  dé- 
jà donné  dr-.i  preuves  pendant  sa 
carrière  légi.slative,  il  fut  succes- 
!>iv(incnt  nommé  conseillcr-d'é  • 
lai,  C(»ml«;  de  l'empire,  comman- 
dant, pni'»  «irand-ollicierde  la  lé- 
p:ion-d'homienr.  To-ifiédanl  la  cou- 
liaiK  e  (j(i  dîi'f  du  gouvernement , 
(;rnéralemcnl  estimé  par  les  habi- 
tant »i(;  Paris,  il  était  loin  des'at- 
lendre  à  d»'\enir  la  victime  d'un 


FRO  5;9 

événement  qu'il  ne  pouvait  ni 
|)révoir  ni  éviter.  Un  chef  de  ba- 
taillon nommé  Souilier.comman- 
dant  la  10"*  cohorte,  alors  en  gar- 
nison à  Paris,  se  présenta,  le  25 
octobre  1812,  à  7  heures  du  ma-  ^ 
tin,  à  riiriteUde-Ville;  déclara 
qu'en  vertu  des  ordres  du  général 
Mallet,  il  venait  en  prendre  la  gar- 
de et  se  concerter  avec  le  préfet. 
M.  Frochot,  qui  dans  ce  moment 
revenait  de  Nogent,  où  est  située 
sa  maison  de  campagne,  reçut,  ù 
K heures  du  matin,  au  moment 
où  il  traversait  le  faubourg  Saint- 
Antoine,  un  billet  que  lui  écrivait 
un  de  ses  chefs  de  division,  et  qui 
était  ainsi  con^u  '.  «  On  attend 
»  monsieur  le  préfet  :  fuit  impera^ 
lor,  »  La  brièveté  de  ce  billet,  et 
surtout  son  contenu  ,  l'avaient 
jeté  dans  la  plus  affreuse  perplexi- 
té, lorsque  en  arrivant  sur  luGrè vc 
il  vil  cette  place  encondirée  de  sol- 
dats et  d'une  foule  immense  de 
citoyens.  A  l'Hôlel-de-Ville,  le 
chef  de  bataillon  Souiller  lui  dit 
en  affectant  une  douleur  profon- 
de :  «  L'empereur  est  mort,  le  7 
s  de  ce  mois,  devant  Moscou.»  Il 
lui  présenta  ensuite  une  lettre  par 
laquelle  lo  général  Mallet,  rem- 
plissant momentanément  les  fonc- 
tions de  major  de  la  plane,  lui 
donnait  l'ordre  d'occuper  le  pos- 
te de  riIOtel-de-Ville.  On  ILsait 
de  plus  sur  cette  lettre  :  «L'abo- 
olition  du  gouvernement  impé- 
»rial;  l'établissement  d'une  coin- 
«  mission  provisoire  qui  siégerait 
»k  rilotel-deVtlle;rappci  du  peu- 
«pie  par  le  moyen  du  tocsin.  •>  M. 
Frochot  ne  doutant  plusde  la  n)ort 
de  rempcreur,songea  aux  moyens 
de  se  concerter  avec  l'archi-chan- 
cclier  et  les  grands  fonctionnaires 


38o 


FRO 


BUT  ce  qu'il  y  avait  à  faire  en  de8 
circonstances  si  difliciies.  Il  avi- 
sait aux  moyens  de  s*évador  de 
i'HûteUde-Yille,  quand  le  com- 
mandant le  requiert  de  faire   les 
dispositions  nécessaires  pour  re- 
cevoir la  commission  provisoire 
et  Tétat-major.  Ces  ordres  don- 
nés, M.    Frochot   se  disposait  à 
partir,  mais  Tadjudant  Laborde 
et  le  secrétaire-général  de  la  po- 
lice, M.  Saulnier,  arrivent  à  t*Uô- 
tel-de-Ville^et  lui  apprennent  que 
le  général    Mallet   est  arrêté,  et 
qu*on  vient  de  déjouer  une  cons- 
piration dont  le  but  était  de  ren- 
verser  Tordre  établi.  Un  instant 
après,  le  commandant  de  la  co- 
horte se  retire.  Fort  du  témoigna- 
ge de  sa  conscience,  incapable  de 
dissimulation,  étranger  à  tout  es- 
prit d'intrigue  et  de  parti,  iM.  Fro- 
chot   devait    être    parfaitement 
tranquille  sur  les  suites  de  cette 
affaire;  cependant  ceux  mêmes 
qui  étaient  le  plus  persuadés  de 
Son  innocence,   et  qui  auraient 
pensé  se  rendre  coupables  envers 
lui  en  Taccusant  d'avoir  participé 
à  la  conspiration,  n'en  regardè- 
rent pas  moins  sa  disgrâce  com- 
me certaine.  On  ignorait  cepen- 
dant alors  qu'il  était  du   nombre 
des  fonctionnaires  publics  que  les 
conspirateurs  devaient  conserver 
dans  leurs  places.  Rien  ne  prouve 
mieux  la  bonne  foi  dé  M.  Frochot, 
que  la  franchise  avec  laquelle  il 
rendit  compte  de  sa  conduite  au 
ministre  de  Tititérieur.  Napoléon 
arriva  de    Moscou,   et   les  amis 
de  M.  Frochot  ne  restèrent  pas 
long-temps  dans  Tincertitude  sur 
son  sort.  Le  surlendemain  de  son 
arrivée.  Napoléon,  en  répondant 
'•iux  discour?  de  félicitation  du  se- 


FRO 

oat,  s'exprima  ainsi  :  «  Des  liisv 

•  gistrats  pusillanimes  détruisent 
»  l'empire  des  lois,  les  droits  dv 

•  trône  et  l'ordre  social   lui-itiê^ 
■  me.  »  Ces  paroles  s'adressaient 
directement  à  M.  Frochot,  et  per- 
sonne ne  douta  plus  de  na  disgrl- 
ce.  Toutes  lessectioQsdu  conseil- 
d'état  assemblées  le  sa  décembre, 
pour  donner  leur  avis  sur  la  con- 
duite du  prél'et  de  Paris,  déclarè- 
rent qu'il  n'avait  pas  trempé  dans 
la  conspiration,  mais  quMI  avait 
montré  une  pusillanimité  qui  n*ê- 
tait  pas  excusable.  La  sectinu  de 
la    guerre   demanda    cependant 
qu'il  fût  mis  en  jugement;  mais 
les   autres  opînèrt*Dt    seulement 
pour  la  destitution    Le  leodemalft 
a3,  M.  Fruchot  fut  exclu  du  von* 
seil-d'état,  et  destitué  de  sa  pré- 
fecture, qui  fut  donnée  à  Ai.  de 
Chabrol.  La  disgrâce  de  M.  Fro- 
chot fut  une  calamité   publique. 
Jamais  autorité  n*a  été  plus  piro- 
teotrice,   plus  puteriielle  que  U 
sienne.  Jamais  fonctionnaire  n*a 
rempli    ses    devoirs    avec   plas 
d'ezjclitude  et  plus  de  ménage- 
ment. C'est  k  lui  que  la  capitalf 
est   redevable   de  Tordre    établi 
dans  toutes  les  parties  de  l'admi*' 
histration  municipale.  G*est  sur 
sa    proposition  ,    c*e»t    par  ses 
soins  qu'ont  été  exécutés  tant  dé 
monumens  où  la  mag;nific«fnre  est 
unie  ù  l'utilité.  C'est  à  sa  sollît'i- 
tude  que  l'on  doit  la  création  dé 
tant  d'établisâemens  réclamés  par 
la  morale  publique.  Le  canal  de 
rOurcq,  les  fontaines  pnbliqtieSi 
le  nouveau  mode  d'inhutnatiim» 
la  réorganisation  de  TinïilructHHi 
primaire,  etc.,  sont  des  bienfaiU 
de  sa  sollicitude.  Lors  de  sa  pre- 
mière rentrée  en  France,  Lbeb 


I 


FUO 

XVIII  lonninina  c(>iiseill«r-d*cta| 
hoiMMiiiro; et  hieiilAl  iiprèn,  Aur  In 
fjnnaiulr  dii  cotiNvil  (lépnrlem4*n* 
lui  ri  fçéiirral  de  la  Seiiiu*  on  lui 
Hiw'orda  nnr  pctn.HÎon  de  i5,ooo 
IV.  .  pnyahli»  sur  h*HreTrniiA  de*  lu 
ville,  kii  iHif),  [VI.  Froohot  fut 
Hpp<dé  par  Napoiécin  A  In  |)r«*r(>o 
liirtMlr.**  HniirlHVH-dii-lUiAnf).  Pen- 
dant son  adniinisiralion,  qui  fut 
do  ronrtc  diirrr,  il  h<^  comporlo 
av(*(*  tincnMHlrratidnct  unceqni- 
Ir  qui  lui  ('onciliôrcnt  tons  lc.4 
esprits  cl  1(!  ilimit  ((énéralenient 
r<'fçn'ller.  Dépouillé  dv  non  lilro 
i\v.  <M)nsrillrr-dVtal,  lors  de  la  sr- 
condr  r(Milrôod<><«  Bourbons,  il  vit 
iniHiiIrnant  rn  sinipl«'  partienlirr  : 
inai"*  la  rooonuaissanee  publique 
lie  Ta  pas  oublié;  (•!  U)  goiiverne- 
nx'iit  lui  a  ilonné  une  nouvel* 
Ir  preuve  dt*  sa  haute  fKtinio,  en 
r('l.il)li''sanr  dans  non  ihl«Sgrilô  sa 
)Mtisiou  drn*tratl(.%  qui  avail  élô 
réduite  (Pun  tiers. 

F  iu)ma(;kdks  fkii(;rj«:s 

((liURLF.s-MiOHRL-pRÀTrçois)*  né  A 
la   (il)  dt>   1770,   A  Vieite,   priil 
bour^  prés  Li.nioux,  fit  dans  celle 
ville  de  Irés-boiiues études.  A  pei- 
ne  Hgé   d(*   ai    ans,    il  professa 
1.1   pbilosophie,   p|«  en  179/1,   fut 
iionuné  élève  à  Téenle  Normale, 
et    ensuite  à   Téiude    vétérinniro 
d'All'ort.  (lest  ibins  Turl  Télèri- 
naire  (|ne  se  distingua  pnriiouliè- 
renn>ut  Fronia^^e,  qui  devint,  on 
iHoi,  professeur  de  celle  école, 
pour  les  maladies,  les  opérations 
i  bîrurfçienles,  la  médecine  légale, 
etr.    (Ihoisi  pour  vétérinaire  on 
(  lie!'  de  la  f^eiularmerie  de  la  gar* 
de  impériale  en  i8o5,  il   quitlu 
l'éeole  dVAIfort  pour  occuper  en 
nonvel  emploi.  La  supériorito  do 
ye^i  eonuai)i<tanee.<»  lui  acquit  une 


FUO 


5Si 


grande  réputation ,  le  fit  recevoir 
meiubro  de  plunieur»  aeudémiuïi, 
médecin  A  Léipsick,   et  décorer 
de  la  croix  de  la  légiond'bonueur. 
Il  avait  déjà  fait  plusieurh  campa- 
gnes ,  lorsqu'il  suivit  en  Russie, 
en  1813,  le  corps  auquel  il  était 
attaché  ;  il  a  péri  dans  la  retraite, 
A  la  fin  de  cette  année.  Fromage 
a  laissé  quelques  ouvrages  inlé- 
ressans  ;  tels  sont  :  Traité  do  /V/i- 
grai^semeni  des  animaux  domeMi- 
<///r.f,  Pariii,  i8o5;  Importance  de 
t* amétioration  et  de  la  multiplica-- 
tion  des  chevatuc  en  France ,  Paris, 
i8o5,   in-B";  Moyens  de  rendre 
Cari  tDétérinaire  plus  utile ^  Paris, 
iHoT),  in-8*;  De  la  Garantie  dans  le 
commerça  des   animatLv^    Paris  y 
i8o5,  in*8*.  Il  est  auteur  aussi  tie 
plusieurs  brochures  sur  diverses 
parties  de  son  art,  et  a  fourni  des 
articles   à  dilTérens  journaux  on 
recueils  périodi(|ues.   Enfin  ,  il  a 
coopéré  A  la  continuation  du  cour» 
complet  d'agriculture  de  Rosier, 
eu  2  v(d.   in-Zi",  et  A  lu  nouvelle 
édition  de  ce  cours  entier,  mai» 
abrégé  en  (S  vol.  in-8",  et  qui  a 
potir  titre  iCiurs  complet  d'agri^ 
culture  pratique^  Paris,  1809.  Au 
commencement  de  1810,  Froma- 
ge entreprit  un  journal ,  intitulé 
Correspondance  sur  la  conservation 
et  l'amélioration  des  animaux  dO" 
mestiquea,  oiivrage  qu*il  condui- 
sit jusquW  la  fin  de  1811,  et  qui 
a  fourni  f\  vol.  in- 13.  Cet  ouvra- 
ge, orné  de  figuix*s,  renferme  des 
observations  très>curitfuses  et  fori 
imporlantes. 

FKOMI<:NT(li  cnRVÀLiiH  Jean* 
Raptistk),  est  né  le  lO  mars  1 770^ 
Ayant  embrassé  de  bonne  heure 
la  carrière  des  armes,  il  devint  cn- 
pitaiiio  y  et  servit  ou  qualité  d*a(- 


383 


FRO 


de-dc-camp  de  M.  le  géoérni  Pan- 
oetier.  Il  se  distingua,  eniSo^,  à 
la  fameuse  hataîlle  d'Ëylaii ,  et 
recul  le  grade  de  chef  de  bataillon. 
Nuiiinié,  Tannée  suivante,  adju* 
dant-cuminaodant,  il  ût  les  cam- 
pngnesd*£spagne^où  il  montra  la 
même  bravoure  el  les  mômes  ta- 
lens,  principalement  au  combat 
d'Osmillos  en  iSm.  Depuis  cette 
époque,  M.  Froment  s*est  fuit  peu 
remarquer.  Créé  chevalier  de 
Saint-Louis  en  i8i4etfaitofIicier 
delalégion-d'honncur,ilaéléem- 
ployé^en  181 5,comme  chef  d'état- 
major;  mais  il  est  rentre  pres- 
que aussitôt  dans  les  cadres  des 
officiers  en  disponibilité. 

FROMENT  (lebâbon  Fbajiçois- 
Mâbie  de),  d^une  famille  originai- 
re d'Italie,  né  à  Ninie<,  le  9  juil- 
let 175G,  y  exerçait  la  profession 
d'avocat  lorsque  Ton  vit  éclater 
la  révolution.  H  se  lit  remarquer 
dans  sa  province,  ainsi  que  son 
père  et  ses  frères,  par  son  oppo- 
sition aux  nouveaux  piincipes*  et 
fut  Tun  des  plus  chnuds  partisans 
de  rinsurrection  du  Midi,  dont  il 
donnii  le  premier  sigTial.  M.  de  Fro- 
ment fut  exposé  aux  pins  grands 
dangers  ù  Tépoque  des  massacres 
du  mois  de  juin  i79(»«  à  Nimes, 
comme  ayant  été  le  principal  mo- 
teur de  la  requête  présentée  à 
rassemblée  nationale  par  les  ca- 
tholiques de  cette  ville.  M.  de 
Froment  fit  imprimer  peu  après, 
à  Nîmes,  ù  Lyon  et  en  pays  é- 
tranger,  un  Mémoire  Historique  et 
politique  y  contenant  la  relation 
du  massacre  des  catholiques  de 
Nîmes  en  juin  1 790 ,  et  des  ré- 
flexions sur  les  événemens  qui  l'ont 
amené.  A  la  fin  de  la  même  année, 
M.  de  Froment,  qui  avait  échap- 


FAO 

pé  à  tous  les  événemens ,  el  qui 
craignait  sans  doute  quelque  noD- 
▼eau  danger,  prit  le  parti  de  se 
rendre  à  Turin,  où  se  Iroufait 
alors  M.  le  comte  d'Artois  »  au- 
quel il  se  présenu  et  dont  il  fut 
bien  accueilli.  Ce  prince  le  char- 
gea de  missions  particulières  en 
Espague  ,  eu  Angleterre  ,  et 
même  en  France,  où  il  eut  la 
hardiesse  de  revenir  traTaîller 
aux  intérêts  des  princes  français. 
Il  s'exposait  à  perdre  la  vie  sll 
eût  été  découvert  ,  mais  il 
eut  assex  de  bonheur  poui^chap- 
pcr  à  toutes  les  recherches  com- 
mandées à  cette  époque  contre 
les  émigrés.  Le  zèle  qu'apportait 
M.  de  Froment  au  service  des 
princes  fut  récompensé  par  des 
lettres  de  noblesse  qu'il  reçut  é- 
tant  encore  chez  l'ctraDger,  et  qui 
furent  confirmées  à  s»  rentrée  en 
France  en  i8i4*  A  cette  époque  il 
conserva  aussi  le  titre  de  secré- 
taire de  la  chambre  et  du  cabinet 
du  roi ,  qui  lui  avait  été  accordé 
en  1795,  mais  il  resta  sans  en 
remplir  les  fonctions,  él  ne  put 
même  obtenir  aucune  indenanité 
des  frais  que  lui  avaient  occasio- 
nés  ses  diU'érens  voyagfes.  fin  181 5, 
au  retour  de  Napoléon  y  il  se  re- 
tira en  Espagne,  et  rentra  en  Frao- 
ce  en  1816.  C'est  à  cette,  époque 
qu'il  a  publié  un  Recueil  de  ditert 
écrits  relatifs  à  ta  révolution  j  lo- 
8*,  et  une  Lettre  à  M.  ie  mutrqms 
de  Foucault ,  colonel  da  génie,  a- 
crétaire  rapporteur  de  la  eommit- 
sion  des  anciens  officier»,  in-8% 
1817. 

FROMENT  (Dohihiqub),  n'est 
connu  que  par  un  très-bon  ouvra- 
ge qu'il  publia  en  1798^  sous  k 
titre  :  Du  commerce  des  Emropimt 


FRO 

(icec  les  Indes  g  par  la  mer  Rouge 
et  par  L'Egypte,  i  vol.  io-8^  Cet 
ôcrit  renferme  un  tableau  du  com- 
merce de  l'Egypte  hvcc  les  prin- 
cipaux ports  de  l'Europe;  une 
comparaison  des  monnaies  de  ce 
pays  avec  celles  de  France;  une 
carte  des  voies  de  communica- 
tion les  plus  sûres  et  les  plus  cour- 
tes entre  la  France  et  les  Indes 
orientales,  et  %\\ùï\  des  idées  pro- 
fondes et  très-curieuses  sur  le 
commerce  en  général. 

FRONDEVILLE  (  Thomas  - 
Louis- CÉSAR -Lambert  ,  marquis 
DE  ) ,  pair  de  France ,  naquît  à 
Lisieux,  en  1756,  et  mourut  ù 
Paris,  le  17  juin  i8j6.  Son  père 
était  simple  gentilhomme  ,  et  si 
pauvre ,  que ,  sans  les  secours  que 
prodiguait  à  cette  famille  un  on- 
cle maternel  du  jeune  Fronde- 
ville,  elle  serait  tombée  dans  la 
détresse  la  plus  absolue.  Cet  on- 
cle prit  soin  de  i^enfance  de  Fron- 
deville,  lui  fit  Taire  des  études 
qu'il  dirigea  vers  la  carrière  du 
barreau  ;  et  après  l'avoir  fait  re- 
cevoir avocat  à  Rouen,  il  le  vit, 
pou  après,  devenir  conseiller  au 
parlement  de  cette  ville.  Fronde- 
ville  avait  des  connaissances  assez 
é tendues,  et  qui  le  firent  bientôt 
remarquer.  Il  succéda  à  M.  de 
licc-Tbomas ,  dan»  la  cbarge  de 
président  à  mortier,  et  l'occupait 
encore  lorsque  la  révolution  écla- 
ta. En  1 789,  l'assemblée  des  états- 
généraux,  qui  se  réunit  sous  les 
j)l(is  briilans  auspices,  reçut  dans 
Mm  sein  M.  de  Frondcville ,  qui 
avait  été  élu  député  parla  noblesse 
du  bailliage  de  Roueo*  Il  montra 
toujours  le  zèle  le  pluflardent  pour 
la  monarchie,  beaucoup  de  ferme- 
té dans  la  défense  du  parlement 


FRO  583 

de  Rouen  et  de  celui  de  Rennes, 
et  déploya  même  alors  une  adresse 
et  une  énergie  que  Ton  ne  pré- 
voyait point  devoir  exister  en  lui. 
Bientôt  rassemblée  créa  un  co- 
mité des  recherches,  dont  l'exis- 
tence nécessitée  par  les  conspi- 
rations des  ennemis  du  nouvel 
ordre  de  choses,  donna  naissance 
par  suite  aux  deux  comités  de 
sûreté  géuérale  et  de  salut  pu- 
blic. C'est  en  vertu  des  ordres 
de  ce  comité  que  fut  arrêté  M. 
Bonne-Savardin  ,  dont  Fronde- 
ville  entreprit  la  défense  ,  et  qui 
avait  été  accusé  de. conspirer  con- 
tre la  sûreté  de  l'état.  Dans  le 
discours  qu'il  prononça  en  sa  fa- 
veur^ il  s'éleva  avec  violence  con- 
tre les  mesures  du  comité  des  re- 
cherches, et  alla  même  jusqu'à 
dire  qu'il  était  indigne  que  depuis 
six  mois  les  assassins  des  princes 
parcourussent  librement  l'enceinte 
de  la  capitale»  Justement  censu- 
ré par  rassemblée,  il  osa  faire 
p^kraître  un  écrit  dans  lequel 
il  déclarait  s'honorer  de.  cette  cen- 
sure, et  fut  alors  condamné  aux 
arrêts  dans  son  domicile.  La  mar- 
che que  prenaient  les  affaires  ne 
pouvait  s'accorder  avec  les  opi- 
nions politiques  de  Frondeville. 
Son  opposition  aux  actes  de  l'as- 
semblée constituante  ,  quoique 
secondée  par  celle  de  plusieurs 
de  ses  collègues ,  n'ayant  point 
le  résultat  qu'il  en  attendait  , 
il  se  détermina  à  émtgrer  a- 
près  les  travaux  de  cette  assem- 
blée ,  et  se  retira  en  Angleter- 
re, où  il  se  maria.  Il  rentra  ce- 
pendant en  France,  après  le  18 
brumaire,  et  vivait  retiré  des  af- 
faires, lorsque  le  retour  du  roi  lui 
fit  espérer  d*obtenir  de  l'emploi. 


^) 


r)84 


FRO 


Il  fut,  en  effet,  envoyé,  en  qua- 
lité de  préfet,  dans  le  déparle- 
ment(lerAllier,en  1 8  i4,et  suivît  le 
roi  àGand,  lurs  denévéneinens  di! 
i8i5.  A  la  fin  de  cette  inCme  an- 
née, nommé  conseîller-d'état  ho» 
Horaire,  il  fut  bientôt  élevé  à  la 
dignité  de  pair  de  France,  dont 
il  était  revOtu  à  fépoque  de  sa 
mort. 

FROIUEP   (  JrsT-FaBDÉBic  ) , 
orientaliste  allemand,  est   né  «^ 
Lubeck,  en  1745.   Il  y  fit  d*ex- 
rellentes  études,  vint  les  perfec- 
tionner ù  Léipsîck,  et  s*y  fit  rece- 
voir en    1767,    à   peine  âgé  de 
22    ans  ,    maitre    i*n    philoso  - 
phie.    Reçu  bachelier   en   théo- 
logie Tannée  suivante,  il  fut  nom* 
iné  prédicateur  du   temple  dans 
runivcrsilé  de  Léipsick  ,  et  dé- 
ploya, dans  9es  sermons,  beau- 
coup d'éloquence.  Bientôt  sa  ré« 
putalion  s'étendit,  et  lui  fit  obtenir 
la  chaire  de  professeur  eilraordî- 
naire  de  théologie  à  la  même  uni- 
\ersité  ;  mais  il  n*y  resta  que  peu 
de  temps,  fl,  en  1771 ,  il  fut  ap- 
pelé   à    celle    de    professeur  de 
théologie  dans  la  ville   d*Augs- 
bourg ,   et    enfin    à    Tuniversité 
d*Krl'urt,  comme  professieur  des 
langues  orientales.  Froriep  avait, 
dans  ces  différens  emplois ,  donné 
les  preuves  du  plus  grand  zèle,  vl 
ses  connaissances  étendues  lui  a- 
vaicnt  acquis  l'estime  et  la  pro- 
tection des  hommes  les  plus  re- 
commandiibles  de  son  pays.  Ce- 
pendant, ayant  perdu  ses  places 
en  1792,  il  se  retira  î\ 'W et ilar, 
où  il  vécut  dans  la  n^raite,  après 
avoir  publié   quelques  ouvrages 
trèS'intéressans,  n'Iatifs  aux  lan- 
gues orientale:),  ii  la  ihéolngic,  et 
«ur  la  critique  du  texte  sacré.  Le 


FUO 

Dirtionntùre  de  A|eusel  conliti 

la  liste  des  écrits  de  ce  naTM 

et  nous  nous  contenterons  de  « 

ter  les  plus  împortans  ;  tek  twA 

1*  De  utilitaie  lingum  jéraêim  t 

dffmdendis    namnuiiis     iocU    « 

script,  9  spécimen  primant ,  Léfi| 

sick.  1767,  in-4**;  a*  Oremi  emp 

primum  et  eecundi  priare»  wer» 

arahicè  et  iatinè,  cunt  mnimmioe 

sionihtts  histerirU  et  ^.'tiioiogkU 

1768,  in-8*;  5*  Jraêiscéui  Mik 

trk,  Léipsick  ,  în^*  ;  4*  Diêu 

tut.  inaiig.  de  nova  rmiionë  Cûnjm 

gendi  tkfoiogiam  dogfnaticmm  eu 

thfoiogiâ    meraêi  «     Helinstadi 

1772,  în-4*;  5*  Diss,  de  em$ 

dandâLutheri  versiome  bibê*  «  177 

Froriep  est  encore  autetir  de  pifa 

sieurs  ouvrages  écrits   en  eW 

mand ,  sur  les  connenêeemeeê  M 

logiques ,  sur  des  écrits   théoto^ 

ifUês  ;  de  discours  sur  les  dogm 

les  plus  importune  dé  im  reilgL 

chrétienne,  de  sermons,   d'okse 

nations  sur  les  PrœUcêianes  ise§ 

gicœ  de  Gessner,  et  de  plosieu 

iirtirles  inséi-és  dans  les  jicia  en 

uHorum. ,  et  let4  Getzettme  de  I«éi] 

sick  et  d'Krfurt.  H  avait  éténor 

iné  prédii»iteur  à  Wcttlnr;^  mi 

il  ne  posséda  pas  long-teinps  tel 

place,  dont  la  mortleprivo«en  ja 

vif  r  1800.  Froriep  s'était  niarié 

une  femme  trèS'intéressante,nif 

te  avant  lui,  et  qui  a  laissé  aui 

quelques  ouvrages  de  littérstur 

Klle  a  traduit  en  allennand  les  dei 

snivans:  i^LanouvûHeCiémenVm 

ou  lettres  de  Henriette  dm  Bereilli 

1 78'i ,  in-8''; 2* Correspondeikes t 

Hollin  avec  le  roi  de  Prusee,  178I 

in-H";  et  a  publié  sous  son  noni:i 

méliede  Nordheim,  ou  ia  nwrt  pr 

matarée^  1783,  9  vol.   in-R** 

FROTTÉ  DIS  LA  lUMBLIÈi 


(le  comte   FlERRR'-nBNRI   DB),  né 

«'Il  Nonn.'iiKlio,  en  i7/|3,  d'une 
i'ainillc  adoniUM!  au  nivticr  floH  ur- 
ines, finira  do  lionnr  heure  dun.s 
C(;th;  ranièrc.  11  ôluil  lirulcuant 
dans  linianliTiis  ai  fii  \v.»  cani- 
j)a^n<'>  d<:    iy^y\)j   l^iu>  vi  17^)2, 
on    Allnnagnr,    sau»    cependant 
sMtrc  fait  niniurqucr.  A^ant  l'ini- 
^n:   en    1 792  «   ii   inl  employé  à 
raiinôe   de    (loudé,   et,    peu   de 
temps  apr('.s,  c(Mn|)i'is  dans  le  ca- 
dre (riin  (^orps  <pji  se  l'ormait  en 
An^l<:W>i're  ;  il  si;  honva  à  Ja  i^e- 
roiidr   (rxpt'diliou  de  ()uib('rnn) 
<'ii    i7<)r>.   Il  entretenait,  au  uoiii 
drs  princes,  nue  eorrespniidance 
snivic  aveC/Snn  (ils,  ipii  (;ointnnu- 
dait  riusnrredion  royaliste  de  la 
Normandie,  et  fulcharjçéy  jwirletf 
prinre^,  de  lui  apporter  leurs  inj»- 
irnclions  et  de»  secours.  Nommé 
rolducl,  en  I7<)î),  par  Monsieur, 
ii   vint  en    France,  p(mr  remplir 
sa    tni^'-ion    auprès    de    sou    lilî*  , 
mais  il  retourna  ))rompteuH!.'it    i\ 
Londres.  A  la  rentrée  du  roi,  eu 
iHi  1 ,  il  oUtiul  le  p^ra'h^  de  niaré- 
r}i;i|-((r-ramp  et  la  iToix  de  Saint- 
Lmii^,   v{  SI  rait  re^>lé  dans    une 
pai>ii)le  inaetivilé  sans  le  retour 
i\{'.    Napoléon,    eu     |H]5.    Il    fut 
aior^  envoyé  en  iNoriiiaudie,  pour 
com  erler,  avt^c  les  autorités,  les 
(iie-nres  à  prentlre  dan»  une  (elle 
riri'.on^l.niee  ;    mais  son    voyn;;o 
loi    ^ims   elt'ct    par    suite    de    la 
promptitude  du   iKouveuuuit  qui 
s  npéra  sur  tons  h>  points   de  la 
l'r.inri'.  i>l.   (|«  K  rot  lé  ,    (oreé  de 
>  éloii^ner,  Sit  retira  à  Jersey,  et 
ie\ini   à   l'aris,  après  la  seconde 
icnirée  du  roi.  Drpnitî  cette  épo- 
(jiie,  iM.  d(;  Krnité  réside  ix  Paris, 
(Hi  il  jouit  d'une  pension  de  re- 
triiite. 

i .  \  II. 


FllO 


385 


FROTTÉ  (lu  comtr  Loris  de), 
fit»  du  précédent,  est  né  en  Nor< 
inandie  ;  il  servait  dans  rinranle- 
rie  en  qualité  d^odîeii  r  au  coni- 
ineu<'enieutdela  révolution.  lilUné 
dan»  lespriueipes  UKUiarchiques, 
appartenant  à  une  Camille  (|ui  n'a- 
vait cessé  de  recevoir  de:*  bien- 
Calt:}  de  la  cour;  jeune,  ardent, 
plein  de  zèle  pour  la  Camille  roya- 
le, il  prit,  en   i7()'i,  le  parti  de 
rémigration  ,  et  jte  dév(Mia  dés 
lors  à  la  cause  des  j»rinccs,  qui 
lui  offrait  encore  des  chances  d'à- 
vanccmentetde  fortune.  Il  se  trou- 
vait i^  Londres,  en  i7()1,  près  de 
la  famille  royale,  lorsque  la  guer- 
re civile  et  religieuse  de  la  Ven- 
dée   embrasait    ce    malheureux 
pay?.   Il  conçut  alors  l'espoir  do 
soulever  la  Normandie,  01)  il  avait 
des  intelligences,  et  obtint  Tau- 
tori««ation  de  se  rendre  en  France, 
où  il  arriva  peu  de  temps  après. 
Des    moyen»   de   tout  genre  fu- 
rent  employés  par    Frotté  pour 
attirer  dans  son  parti  des  hom- 
mes de  toutes  les  cIa>Ne-,  a  qui  il 
elierehfi  euHuite  à  inspirer  le  fa- 
nalismiMlont  il  était  possédé.  Ce- 
jumdant  Topiuion  de  Frotté  n*é- 
tait  pas  la  seule  cause  de  la  con- 
duite «pril  tenait  alors  ;  .son  am- 
bition y  avait  une  grande  )>art,  et 
lui  (it  Caire  loutes  sortes  de  sollici- 
tations pour  obtenir  des  titre.s  mi- 
litaires.   Ayant  rvçw  le  grade  de 
colonel  et  des  pouvoirs,  il  débar- 
qua à  Sainl-l\Ialo,  au  commence- 
ment de  174)5,  avec  quelques  au- 
tres gentilsbommes,  et  y  soutint 
un  cHMubat  contre  les  troupes  ré- 
publicaines. A|)rés  avoir  échappé 
à  ce  premier  danger,  où  il  avait 
déployé   du    courage  ,   il  arriva 
et)-   Murijuaiidie^    et    se    vit   au 

a5 


j8C 


FRO 


moment  d'être  trompé  dans  les 
espéraoces  que  lui  avait  fait  coq- 
Ci'voir  la  guerre  civile  ^  par  udu 
suspeosioD  d'armes  et  un  rappro- 
chement entre  lesi  républicain»  et 
les  royalistes.  La  convention  na- 
tionale, adoptautenûn  uufiy.^'tème 
moderé^qu  i  a  vai  t  été  long-temps  et 
inutilement  proposé,  employait 
envers  les  royaiiales  des  moyens 
de  pacification,  seuls  capables  de 
diminuer  le  nombre  des  ennemis 
de  la  révolution.  Des  conféren- 
ces curent  lieu  en  Bretagne,  dans 
Je  mois  d'avril;  et  les  chefs  des 
insurrections  des  différentes  pro- 
vinces s'y  étant  rendus,  on  vit 
Frotté  s'élever  avec  force  contre 
toute  espèce  de  négociation;  dé- 
clarer hautement  que  bes  princi- 
pes étaient  invariables,  et  que  les 
royalistes  ne  devaient  espérer  de 
salut  que  dans  les  armes.  Il  re- 
fusa donc  de  signer  aucun  traité, 
et  se  rendit  eu  Normandie,  où  il 
s'occupa  avec  ardeur  à  organiser 
les  blindes  royalistes  du  Calvados 
et  de  la  Manche;  il  parvint  à  lier 
ses  opérations  avec  ses  partisans 
du  Maine  ;  se  réunit ,  aux  envi- 
rons de  Mayenne ,  aux  troupes 
commandées  par  Rochecotte  et 
Scépeaux,  et  parvint  à  rassem- 
bler un  nombre  d'hommes  assez 
considérable  pour  entreprendre 
quelques  mouvemens.  Il  eut,  sur 
les  républicains,  des  avantages 
dont  les  résultats  furent  presque 
nuls,  et  le  désastre  de  Quibcron 
arrêta  un  moment  le  cours  de  ses 
projeta.  Frotté  sentait  que  des 
troupes  peu  aguerries  et  nulle- 
ment disciplinées  ne  pouvaient 
être  que  d'un  bien  faible  secours. 
Entretenant  avec  les  princes  émi- 
grés en  Angleterre  une  corres- 


FRO 

poudance  suivie,  il  leur  fit  part 
de  ses  réflexions»  et  il  reçut  bien- 
tôt pour  renfort,  des  ofliciers  é^ 
migres  et  quelques  mercenaires. 
Il  cherchait  surtout  à  gagner  la 
confiance  des  habitans  «les  cam- 
pagnes, et  c'est  avec  ces  dispo- 
sitions qu'il  se  détermina  à  coa- 
tinui-r  une  guerre  qui  seule  pou- 
vait satisfaire  son  ambition.  Ce- 
pendant, Rochecotte  et  Scépeaux 
préferaient  agir  isolément  dans 
leurs  arrondissemens  respectifs  ; 
ils  ne  voyaient  pas  sans  doute 
d'un  œil  mdifférent  le  désavan- 
tage qui  devait  résiilter  pour  eux 
de  se  trouver  en  sous -ordre. 
Fruité  regagna  donc  la'Normao- 
die ,  où  il  trouva  son  père  ,  char- 
gé, pour  lui,  d'instructions  et  de 
secours  d'argent,  de  la  part  des 
princes  ;  il  y  organisa  la  com- 
pagnie connue  sous  le  nom  de 
genlUshommes  de  la  couronne^  éta- 
blit son  quartier-général  dans  n- 
ne  forêt ,  y  forma  un  rassemble- 
ment assez  considérable  9  et  se 
mit  Â  la  tête  de  sa  troupe  pour  at- 
taquer la  ville  dto  Tinchebray. 
Cette  ville  n'avait  alors  qu'une 
garnison  extrêmement  faible  ; 
mais  les  républicains  qui  l'habi- 
taient prirent  les  armes  pour  ré- 
sister aux  royalistes.!^  ville,  d'ail- 
leurs, quoique  n'étmt  pas  for- 
tiBée ,  offrait  cependant  quelques 
moyens  de  résistance;  et  malgré  la 
vigueur  de  l'attaque  et  le  courage 
que  déploya  Frotté  dans  cette.af- 
faire,  il  fut  repoussé,  après  dif- 
férens  assauts,  avec  une  perte  con- 
sidérable. Nonobstant  le  peu  de 
succès  de  cette  entreprise,  llo* 
surrection  s'étendait  en  Norman- 
die, tandis  que  la  Bretagne  et  la 
Yendée^  i?ou vertes  des  nombreitt 


FRO 

bntaiUons  rcpiihlioaiiiji ,  voyairnt 
<  haqiic  jour  leur»  i!.spérnnr.c»  <lé- 
rii(;s.  L(!  giMiAral  Hoche  par- 
ce mi  mit  <u*s  lieux  provinc<\s,  et 
.M)iiiii(>ltnil  luiiU  <-n  tMiipl()yut)t 
}iv(m;  Mil  v^'dl  siKU'iîH  la  I'oitc  <Ic!) 
nriiK's  v{  la  n/odrrulioti.  Bicnlôt 
KroUc  fut  attaqué,  puursulvi,  et, 
uial^ré  la  nisislancMi  la  pluH  opl- 
niritro,  il  fut  ior(u'*  (h;  repasser  en 
Au^hilerre  ,  aprô»  avoir  licencié 
^es  troupes,  en  leur  recomiiian- 
<)aut  toutefois  de  ne  pas  uhan- 
<lonuer  leurs  armes ,  et  en  leur 
ju'oniettant  un  prompt  retour  et 
(les  secours  elHcaces.  Il  avait  é- 
tahli  deux  poiittH  de  (!orrespon- 
d.uiee  aveo  TAnj^leterre  ,  Tun 
parles  île«  Saint-Mareou,  Tautre 
par  le  (^arteret  :  c'est  par  ce 
moyen  rju'il  avait  constamment 
entretenu  des  relations  suivies  u- 
v<'C  les  princes;  cette  précaution 
assura  sa  retraite  lorsqu'il  se  vit 
contraint  de  se  soustraire  aux 
poursuites  des  républicains.  Il  re- 
tourna donc  en  Angleterre  en 
i7()<),  et  lors  de  la  rupture  des 
cniiféi'eiuM*s  de  Rastadt*  eu  \^\y(h 
il  rcp^irul  en  Trance,  après  avoir 
re^ii  le  grade  de  inaréchal-de- 
camp  (]ui  lui  avait  été  conféré  par 
les  princes,  et  se  remit  à  la  tOlc 
d<!s  royalistes  du  l*erclie  et  de  la 
Mormandie.  L*occasion  lut  avait 
paru  favorable  pour  tenter  une 
nouvelle  insurrection;  il  arriva 
avec  des  pouvoirs  très-élendus, 
et-  exiT^a  son  influence  sur  ces 
deux  ))roviucesavecun  tel  succès, 
(pril  se  vit  en  peu  de  temps  ù  la 
tête  «l'un  corj)»  de  troupes  con- 
sidérable. Lu  guerre  civile  prit  a- 
lors  un  caractère  plus  grave  et  de- 
vint plus  imposante.  Frotté,  àU 
t^te  de  10,000  hommes^  êniieur 


FRO  587 

faisant  faire  des  marches  conti- 
nuelles, qui  étaient  toujours  sui- 
vies de  (pielquus  engagement, fuiit 
par  discipliner  et  aguerrir  tfii  trou- 
pe. H  prit  plusieurs  villages  qui 
lui  fuient  bientôt  repris,  délivra 
quel(|ues  royolistcs  qui  avaient 
été  emprisonnés  «  Attaqua  vive- 
ment ,  mais  sans  succès,  et  dé- 
ploya dans  toutes  les  circonstan- 
ces de  Ténergic  ,  <lu  talent  et 
une  activité  infatigable.  Cepen- 
dant la  journée  du  18  bnimuiro 
avait  donné  Tespoir  de  voir  cesser 
le  système  de  terreur  qui  depuis 
trop  long -temps  pesait  sur  la 
France.  Les  hommes  modérés 
qui  ne  combattaient  que  pour  le 
rétablissement  d'un  ordre  social 
monarchique,  entrevirent  dans 
les  projets  du  général  Bonaparte 
le  résultat  de  leurs  vœux,  et  posè- 
rent les  armes.  Frotté,  abandon- 
né d'une  grande  partie  de  ses 
compagnons,  et  se  voyant  expo- 
sé à  combattre  presque  seul  contre 
des  forces  supérieures,  s'indigna 
de  la  faiblesse  des  autres  chefs 
royalistes,  et  répandit  un  mani* 
festc  contre  le  premier  consul , 
dans  lequel  il  le  représentait  com- 
me étant  ù  lu  veille  d'échouer 
dan4  sa  criminelle  entreprise. 
Cette  imprudence  causa  sa  per- 
te ;  après  avoir  livré  quelques 
combats  sanglans,  à  Mortagne^ 
à  Chaux,ù  Mesle-sur-Sarthe,  etc. , 
il  se  vit  dans  rimpossibilité  de 
résister  plus  long  temps,  et  con- 
traint d'accepter  les  conditions 
auxquelles  s'étaient  soumis  les 
autres  chefs  royalistes.  Il  éciivit 
donc  au  général  GuîduU  le  a8 
janvier  1800,  pour  lui  annoncer 
ses  intentions,  et  re^ut  un  sauf- 
conduit  pour  se  rendre  à  Alençon, 


388 


FRO 


•  \ 


où  il  (lovnit  négocier  tin  ncconiiiio- 
doiiK'nU  II  étail  en  route  uvt*':  six 
âv.  ses  (inicit  rs  ,  lorsqu'on  n['prît 
que  Tun  avait iiilrrceplé  une  Ii-tlre 
qu'il  écrivait  A  un  de  se;»  Meute- 
iiaiis,  et  dans  lai|uelle  il  disait, 
•qu'il  l'allait  .^e  suuniettre  à  tout, 
•  hors  au  désaruieineut.  »  Ou  cou- 
ohit  de  là  ,  que  Frotté  n*avait 
d'autre  intention  que  d'obtenir 
un  annistisce,  qu'il  se  croirait  en 
droit  de  rompre  à  la  première  oc- 
casion fuviU'able  ;  et  le  premier 
consul,  se  rappel jut  la  manière 
dont  il  Pavait  dépeint  dans  son 
Tnanire>te,  donna  Tordre  de  son 
arrestation,  t'no  commission  mi- 
litaire fut  formée  à  Verneuil  pour 
le  jup^er,  lui  et  ses  coaccusés.  Jl 
y  parut  avec  son  courage  ordi- 
naire, soutint  les  débats  avec  la 
plus  grande  fermeté,  et  s*étant 
Ittit  apporter  du  vin,  but  à  la  san- 
té du  roi.  Condamné  i\  mort  le 
mGinc  jour,  il  fut,  le  lendemain, 
conduit  i\  pied  au  supplice  a- 
%ev  les  autres  olliciers.  Pen- 
dant le  trajet,  il  s'entretenait  a- 
vec  eux  tranquillement  :  un 
gi-enadier  de  lescorte  lui  ayant 
fait  oi)servcr  qu'il  ne  marchait 
point  au  pas,  il  lui  répondit  :  «  Tu 
»as  rai>on,  camarade,  je  n'y  fai- 
Asais  pas  attention,»  et  au  mtMTie 
instant  il  reprit  le  pas  du  tam- 
bour. Arrivé  au  lieu  de  Texécu- 
tion,  il  ne  souflVit  pas  qu'on  lui 
bandnt  les  yeux,  et  reçut,  debout, 
le  coup  mortel,  sans  avoir  dé- 
menti un  seul  instant  la  tranquil- 
lité qu'il  avait  lait  paraître  depuis 
sou  arrestation. Ainsi  périt  ceelief 
fiuneux,  doué  d'une  intrépidité 
peu  commune,  et  d'une  constan- 
ce invariable  dans  ses  principes, 
mais  qui^  par  un   excès  de  xélc 


FRO 

pour  la  cause  qu*il  avait  embras- 
sée, eut  souvent  recours  à  dts» 
inoYcns  que  ropinionlaplus  pré- 
veinie  ne  saurait  approuver. 

FROTTli  DE  COLÏERNE 
(CiiAr.Liîs  de),  de  la  inOmcï  fa- 
mille (|ue  les  ))récéden8,  «81  né 
à  (^)u terne  en  Norniandie  «  vers 
ifSi.  Ses  parens  l'ayant  ritinie- 
né  dans  leur  émigration*  il  fut 
élevé  dans  les  principes  qu'avait 
toujours  professés  mi  faiiiîUe  ; 
mais  trop  jeune  encore  pour  sui- 
vre la  cairiére  des  armes  ,  il  ne 
put  servir  la  cause  royale  qii*ù 
l'époque  où  la  chute  de  Napoléon 
lui  permit  de  revenir  eu  France. 
En  i8i/|,  il  entra  lUin*  les  mous- 
quetaires de  la  maison  du  roi,  fil 
le  voyage  de  Gand,  et  se  retira 
dans  ses  terres ,  lors  du  licencie- 
ment de  sa  compagnie.  Noininô 
député,  en  i8i5,  par  le  clé  part  e- 
meutde  rOrne,  son  rôle  se.  borna 
simplement  î\  voter  avec  lu  ma- 
jorité. La  loi  de  i8i6  vint  priver 
M.  de  Frotté  de  son  titre  de  dé- 
puté, qu'il  ne  conserva  pas  par 
défaut  d'.^ge,  et  il  vit  aujourd'hui 
retiré  des  aflaires. 

FKOlJLLÉ  (Jean-François), 
imprimcur-libriiire  de  Paris,  na^ 
quit  dans  cette  ville  en  i74'1» 
Obscur  même  parmi  les  person- 
nes de  sa  profession,  cet  individu 
voulut  se  faire  rennirquer  par  des 
sentimens  très -opposés  A  ceux 
que  le  nouvel  ordre  de  choses  a- 
vait  inspirés  A  la  plupart  des  Fran- 
çais dés  le  commencement  de  la 
révfdution.  Son  inimitié  Impru- 
dente pour  les  nouveaux  prin- 
cipes lui  coOla  la  vie.  il  tut  ar- 
rêté, en  175)3,  comme  suspect,  et 
traduit  au  tribunal  rèvolution- 
Duire,  qui  le  condamna  i\  mort, 


FLG 

\r  iT)  vvnlôso  an  2. 11  nvnit  publié 
Il  tJstr  romparatirc  des  cinq  appris 
nominnux  ,  dans  iaqui'lh  se  trou^ 
rr  la  relation  des  a^  heures  (Can^ 
f,oisscs  qui  ont  précède  la  mort  de 
/.('(lis  A'/'/. 

la  ALDMS  (N.).  La  ccléhrilé  A 
î.uiurlh;  iii  inorl  funeste  de  M. 
FiiiiUlô.-^  a  donné  litMi,  nous  a  fuit 
nn  devoir  do  préstinlcr  des  ren- 
sfif^nt mens  po.^ilils  sur  ecUc  dc- 
plor.dde  affaire;  el  pour  les  rap- 
porter avee  exactitude,  nous  les 
avons  réelaniés  de  la  famille  do 
1.1  >ietirne.  Nous  renvoyons  nu 
snpj.l.  in<Mil  du  H"*  vol.  cet  article 
important. 

n  (lus  (Théophile),  ne  on 
Saxe,  en  17'it),  sérail  peut-être 
jien  connu  sans  la  sing^ilarité  de 
rêvénement  par  lequel  il  fît  son 
entrée  dans  le  monde.  Fils  d'un 
pauvre  paysan  de  Leppersdorf, 
itonrp;  de  la  Hante-Saxe ,  il  assis- 
tait son  père  dans  ses  travaux 
a^re-te?,el  ne  recevait  pas d*aulre 
instruction  que  celle  d*un  simple 
vill.ij^eois.  H  avait  18  ans  lors- 
cjiie  le  fj^oftl  de  l'étude  se  lai- 
sinl  ^rntir  en  lui  d*une  manière 
irrési^lilde,  il  obtint  la  permis- 
sion de  se  rerïdre  à  runiversilé  de 
l'ried|>er{;,  4lont  il  suivit  les  cours 
pendant  7  ans.  Mais  un  acte  de 
hieiii'ai«anee,  de  la  part  d'un  poète 
(élèbrc,  le  lit  bientôt  connaître  « 
et  son  application  méritait  un  tel 
«neoina^ement.  Son  frère  lui  a- 
>aii  remis,  lors  de  son  départ  de 
Il  maison  paternelle,  une  st>iniîie 
de  >ept  florins  et  demi,  montant 
<le  .Si  part  dans  la  succession  ùk 
venii'.  Avec  cette  modique  som- 
me, et  sans  autre  secours,  sans 
protection,  sans  asile  même,  mais 
plein  d'ardeur  et  d'espérance  9  il 


FLC  3So 

se  mit  en  roule.  Avant  d'arriver 
à  Léipsick.  il  c<iinposa  nn  poëuio 
en  vers  alexandrins,  dans  lequel 
il  faisait  contraster,  d'une  ma- 
nière neuve  cl  originale,  sa  mi- 
sère el  ses  espérances  de  fortune; 
el  ce  poëme,  quoique  rempli  de 
fautes,  mais  déiiolanl  un  génie 
actif  et  plein  de  verve  ,  fut  T'orî- 
pine  de  ses  succès.  L'université 
de  Léipsick  possédait  alois  le  cé- 
lèbre professeur  Cottscbed  ,  à  qui 
Fucbs  présenta  ce  poëme  et  quel- 
ques autres  opuscules  de  sa  fa* 
yon.  Il  eut  le  bonbeur  de  plaire; 
et  GoU>cbcd,  s'attachant  i\  lui,  le 
recomnuinda  dan?  sa  ^\uivelle  bi^ 
hliotltêque  des  seiences  et  des  arts^ 
connue  un  jeune  bomme  plein  de 
talens,  mais  manqnantdes  moyens 
nécessaires  pour  cuntiimer  set 
éludes.  Ilagedorn,  connu  par  son 
goût  et  par  son  xèle  pour  les  let- 
tres,  étail  abonné  ii  cette  teuille. 
Ayant  remarqué  l'article  relatif  à 
Fuchs,  il  saisit  cette  occasion 
d'exercer  sa  bienfai>auce,  et  en- 
voya i\  celui-ci  une  somme  de 
vingt -cinq  éeus,  en  attendant 
des  secours  plus  considérables. 
Il  fit  alors,  parmi  ses  parens  et 
ses  amis,  une  collecte  qui  pro- 
duisit sept  cents  éciis,  et  donna 
à  son  protégé  le  moyen  de  con- 
tinucrdes  études  qui  promettaient 
les  résultats  les  plus  brillans. 
Fucbs  |)assa  donc  encore  5  ans 
ù  l'université  de  Léipsick,  el  s'a- 
donna particulièrement  à  Tétude 
de  la  tbé(dogie,  sans  cependant 
négliger  la  poésie,  source  pre- 
mière du  bonbeur  qui  semidait 
devoir  lui  arriver.  Ses  cours  ter- 
minés, il  vint  à  Dresde,  en  i75iy 
et  fut,  presque  aussitôt,  nommé 
diacre  dans  uu  bourg   près  do 


590     .  FUC 

Mcissen ,  où  il  se  maria  en  1753. 
La  guerre  de  sept  ans  lui  devint 
funeste;il  fut  pillc,Tit  ses  presbyté- 
riens dispersées..et  serait  peut-élre 
retombé  dans  la  misère,  sans  un' 
grand  courage  et  une  vocation 
que  rien  ne  pouvait  détourner. 
ISomnié  prédicateur,  en  17^9,  à 
Taubenhcîm,  près  de  Friedberg,  il 
occupa  ctîtte  place  jusqu'en  17^7, 
et  prit  alors  sa  retraite.  Il  vivait 
encore  en  1808  ,  à  Mci^sen ,  qu'il 
avait  (:hoi<^i  pour  demeure  ,  et 
Tannée  de  sa  mort  nous  est  in- 
connue. On  ?oit  que  Fuchs  avait 
presque  toujours  résidé  dans  des 
villages  et  de  petites  villes  ;  aussi 
ses  écrits  n'ont-ils  pas  celte  élé- 
gance et  cette  correction  qu'ils 
auraient  pu  recevoir,  s'il  eût  été 

'  plus  répandu  dans  le  monde.  On 
lui  doit  cependant  des  éloges  pour 
le  discernement  qu'il  a  apporté 
dans  le  choix  de  son  modèle  : 
il  s'est  attaché  à  imiter,  dans  ses 
ouvrages,  le  célèbre  Hagedorn, 
dont  il  avait  reçu  les  bienfaits, 
et  qui  était  alors  un  des  restaura- 
teurs du  bon  gi>ût  et  de  la  poésie 
lyrique  en  Allemagne.  Le  Recueil 
de  Christophe- Eenri  Schmid, 
cl  les  Anthologies  lyriques  de 
Ramier  et  Mathisson ,  contien- 
nent une  grande  partie  des  odes 
de  Fuchs.  Il  en  avait  publié  lui- 
niOnie,  en  ijSo,  quelques-unes 
qui  ont  été  mises  en  musique  ;  et , 
en  179*) ,  il  fit  paraître  une  petite 
brochure  intitulée  :  Ma  vie  jus- 
qu*à  l'âge  de  77  ans,  brièvement 
racontée  pour  la  gloire  de  Dieu  et 
la  consolation  des  pauvres, 

FUCHS  (Jean-Christophe),  né 

le  1"  mars  1726,  dans  le  duché 
de  Magdehourg,  s'est  distingué 
comme  amateur  éclairé  des  scien- 


EUE 

ces  physiques  et  naturelles.  Noor^ 
mé,  à  'i8  ans,  gouverneur  des 
pages  du  roi  et  de  la  reine  de 
Prusse,  il  conserva  cet  emploi 
jusqu'à  sa  mort.  Dans  les  loisirs 
que  lui  laissaient  les  occupations 
de  sa  place ,  il  composa  quelques 
mémoires  intéressans,  qu*il  fit 
insérer  dans  divers  recciells  pé- 
riodiques, mnisplus  particnlière- 
ment  dans  ceux  de  l'académie  des 
Scrutateurs  de  la  nature,  ft  Ber- 
lin, dont  il  était  membre.  Parmi 
ses  mémoires,  ou  remarque  les 
suivans,  qui  sont  ceux  qui  offrent 
le  plus  d'intérêt  :  1*  Mémoire  star 
un  os  maxillaire  et  une  défense 
d*^lrphant ,  trouvés  près  de  Pots- 
dam,  en  1774;  2*  Mémoire  sur 
l' histoire  des  fossiles  et  des  pétri' 
fications  ;  3*  Description  et  figurer 
(t  urnes  et  d^  ustensiles  allemands 
antiques,  provenant  des  fouilles  fai^ 
tes  auprès  de  Potsdam  en  1768;  4* 
Notice  sur  les  paratonnerres^  S'No» 
lice  sur  le  caractère  et  les  écrits  de 
J.  A  Rousseau;  G"  Notice  sur  le 
mérite  moral  et  littéraire  de  boitai» 
re,  Fuchs  est  mort  en  septembre 
1796,  laissant  encore  quelques  o- 
puscules  inédits,  écrits  en  alle- 
mand. 

FUENTES  (le  comte  db),  réfu- 
gié espagnol,  ûls  du  comte  de 
Fuf  ntés,  ambassadeur  d'Espagne 
à  Paris,  naquit  dans  cette  Tille  en 
1771.  Il  était  colonel  de  hussards 
en  1793;  fit,  à  la  tête  de  son  régi- 
ment, les  premières  campagnes 
contre  la  république  française;  et 
fntpromu  au  grade  de  lieutenant- 
général  en  1801.  Un  voyage  qu*îl 
fit  en  France  en  1806,  lui  attira 
une  disgrâce  qui  fat  peut-être  la 
principale  cause  de  respècedMm- 
portance  dont  il  se  vit  entouré  penr 


FUE 

liant  la  révolulion  qui  éclata  qnel- 
qii(!.s  années  apr^iS  dans  la  Pénin* 
siilr.La  courd'Espagncsinlormée  ' 
flcîM  (icpcnHcs  cxccsnive»  qu'il  l'al- 
s.'iii  i\  Paris,  s'en  formaliHa,  on 
ne  sait  Irop  pourquoi ,  vX  lui  réi- 
téra pluhicurs  Ibis  Tordre  de  re- 
venir, sous  peine  de  la  confi.sca- 
lioii  (le  ses  lûrns.  Il  rentra  dans 
8  1  pairie,  ei  resta  dans  un  état  de 
survt'.iliaiKu;  jusqu'à  Tarrivée  des 
troupes   l'raueaises   en    1808.  Ne 
voulant  prendre  aucun  parti  dans 
cette    circonstance,    il    se    retira 
dvins  une  terre  qu'il  possédait  eu 
Arraj^on;   mais  il  n'y  resta  pas 
tranqfiille.  l/attachement  qu'il  ne 
se.   ca(;liait   pas  d'avoir  conservé 
pour  la  France,  01^  il  avait  été  é- 
levé  ,    le    rendit    suspect  à   ses 
compatriotes,  qui  vinrent Tassié- 
p;er  dans  sa  maison  :  un  oincier 
rempêeha  d'être  massucré  ;  mais 
il  fut  arrêté  et  jeté  dans  les  pri- 
Mtiih  de  Sara^osse,  d'oi^  il  ne  sor- 
tit,   ajwés  7  mois   de   détention, 
rpie   |)ar  suite   du  sié||;c  de  cette 
place,  fl  profita  de  la  liberté  que 
le>  Franr-ais  venaient  de  lui  ren- 
dre, pour  se  venger  de  son  gou- 
verncHtent  en  prenant  les  armes 
contre  lui.  Le  roi  Joseph  le  traita 
avec    di.«'trn(;tion,    et  il  flcr?it  ce 
j>rince  de  son  épée  et  de  ses  con- 
>eils,    jusqu'au  moment    de    sa 
eliMle.  Le  comte  de  Fuenlês  ac- 
I ompagnaahirsen  France  ks  nou« 
v<;an  souverain  qu'il  avaitadopté, 
et  véeut  pendant  quelques  années, 
relire  à  Paris.  Ayant  obtenu  Tau- 
lorisation  de  rentrer  en  K.^pagne, 
il  mourut  A  Madrid  le  15  novem- 
bre iSi(). 

FlJi:NTi:S  DE  OLIVER  (mar- 
o«'is  i>k),  né  en  177a,  à  Saragosse, 
était  président  de  la  junte  snprO- 


FUE 


Syi' 


me  de  cette  ville^lorsque  les  Fran- 
çais s'emparèrent  de  la  place,  a- 
près  un  siège  opiniAtre  et  meur- 
trier, le  ao  février  1809.  11  n'eut 
pas  de  peine  à  persuader  à  ses 
collègues  qu'il  ne  restait  de  salut 
que  dans  une  prompte  soumis- 
sion ,  et  fut  chargé  par  eux  d'aller 
porter  au  nouveau  roi  Pacte  de 
soumission  de  la  junte  et  de  toute 
la  province.  11  fut  revêtu  par  Jo- 
t^eph  de  plusieurs  charges  émî- 
nentcs,  et  se  rélngia  en  France 
après  les  événemens  des  pre- 
miers mois  de  i8i4> 

FUESSIJoc  FUSELI  (Henri), 

ffcintre  et  professeur  de  dessin  à 
'académie  de  Londres,  naquit  à 
Zurich  en  17/12  ,  d^me  famille 
qui  avait  déjÀ  fourni  plusieurs 
hommes  célèbres  dans  la  carrière 
des  beaux-arts.  Le  jeune  Fuessli, 
après  a  voir  fait  ses  premières  étu- 
des dans  sa  patrie,  alla  suivre  à 
Berlin  les  leçons  des  grands  maî- 
tres de  l'école  allemande,  et  puisa 
des  inspirations  dans  la  lecture  des 
poètes  les  phis  estimes  de  ces  con- 
trées, tels  que  les  Kleist,  les  Wié- 
land  et  les  Klonstok.  Il  fit  hi  coDp 
naissance  du  célèbre  Lavater^areo 
lequel  il  parcourut,  en  1761,  une 
partie  de  l'Allemagne,  toujours 
dans  l'intention  d'étudier  les  œu- 
vres des  peintres  allemands;  sé- 
journa pendant  quelques  années 
en  Angle  terre;  s'y  lia  avec  le  fondai 
leur  de  Pécole  anglaise,  Reioolds, 
surnommé  le  Corrège  de  la 
Grande-Bretagne  ,  et  alla  ensui- 
te en  Italie  se  pénétrer  du  génie 
do  Michel-Ange,  et  des  autres 
grands  maîtres.  Après  avoir 
habité  pendant  6  ans  la  patrie 
des  beaux-arts,  il  repassa  en  An- 
gleterre en  1 7781  et  se  fixa  à  Loi>f 


ÔK}% 


FLL 


drc!»,  oùles  .ii'li.-^ti'Siin^iîlii»  lui  oui 
nctorilé   le  preiiiicT   r:ing    après 
leur  crlèhn'  coinpatriolc  West. 
L'œuvre  roiiipïfl  de  Fiicssli,  pré- 
cédé d'iiiK:   notice  hi«itnriqiie ,  a 
paru  a  Zurich  «   en  iHuG,   4  ^"^^^' 
iii-t'ol.    SeH  principaux   tiibl«MUX 
îionl  :  fady  Macbeth;  qœlques  sfè- 
lies  de  rJ:,'spU'gle\le  spectre  de  Dion, 
d'après   Ptutarque  ;  une  >uite  de 
sujets  tires  de.   M  Ht  on  ;    Hercule 
combattant  les  chevaux  de  Dioméde, 
Fue<:«li  ne   <*est  pa?    borné  à  la 
pratique  de  la  peinture;  il  a  en- 
rï)re    érrit  •inr  cet  art  plusieurs 
ouvra;;es  estimés  en  Angleterre; 
iiot.i minent    :    Leçons   sur    fart 
de  la  peinture  f    Londres,   1801; 
llê/lejciuns   sur  la  peinture   et   la 
sru  fp  hire  des  Grecs ,  a  vec  des  in  s- 
truciiuiis   pour  le  connaisseur ,  et 
uh  essai  sur  la  grâce  dans  les  ourrj- 
gcs  de  Cart ,  traduit  de  ffinhell- 
mann.  lia  Tait  paraître  aiis.si  une 
édition  du  Dictionnaire  des  pein- 
tres (de    PilLin^ion) ,    avec  des 
notes   et    rorrection.s,   Londres, 
i8o5.  On  reproche  à  Fiie>>li  de 
port*  r  souvent,  coinme  écrivain, 
des  jugeinens  erronés,  et  de  les 
.exprimer   dans  des   termes  peu 
me>nrés  et   quelquefois   trés-in- 
ronvenans. Comme  peintre, on  lui 
reproche   une    imag^ination   fan- 
tasque et  bizarre.  Lu  Fi;essli(Uo- 
dulplu),  mort  à  Vienne  en  lîSoO, 
a  publié  un  C ai alogue  raisonné  des 
ineilU  ur:  s  estampes  gravées  d'après 
hs  artistes  tes  plus  célèbres  de  cha- 
que époque, 

t  L  LLKBOUN  (Gkorce-Gi  stjl- 
ve).  professeur  des  lanijues  hé- 
braï'jiM%  g;recqin;  et  latine,  à  Bres- 
Inii.  est  né  à  Clo^au,  le  2  mars 
i"<>o.  Il  commença  ses  études  au 
roiîége  de  celte  dernière   ville  , 


F€L 

}(Ou»l.i  directioude^onpëreyhoiii- 
nic  profond  et  distingué  par  sel 
connaissances  ctenduess  ep  lîtté- 
ralure.  et  qui  remplissait  alonles 
lonction:^  de  conseiller  de  baillia- 
ge. Fulleborn  se  rendit  à  runi- 
ver-iléde  Halle,  pour  y  continuer 
ses  études  ;  il  s*y  fit  bientôt  remar- 
quer par  sa  sagacité  et  par  ses 
talens.  et  publia,  quelque  temps 
après  son  arrivée  ,  une  disser- 
tation latine  ,  Sur  le  livre  He 
Xénophon,  Zenon  à  Gorgias,  or* 
dinai rement  attribué  à  Aristole,  £n 
1789.  il  prêcha  dans  Téglise  Ii^ 
théricnne  de  Glogau;  ses  succès 
le  firent  njommer  3"*  diacre  de 
0  tte  église.  Peu  après*  il  fut  ap- 
pela en  remplacement  du  cclèbre 
proferiseur  Càedicke^  dans  la  chai- 
re que  ce  dernier  occupait  ai  IX- 
lisabethanum  de  Breslau.  £n 
179:'),  Fulleborn  ressentit  les  al- 
teinti'S  d'une  maladie  de  cœur,  à 
laquelle  il  succomba  le  16  février 
iSo^,  rcgrcUê  de  i^on  épouse  et 
de  ses  enfans  qu'il  laissa  sans  for- 
tune, et  de  ses  amis,  au  nombre 
deMpiels  il  comptait  les  littéra- 
teurs  les  plus  distingués  de  FAI* 
lemagne.  Quoique  cnléTé  à  la 
fleur  de  T^e,  Fulleboro  a  laissé 
à  la  postérité  un  assez  grand  nom- 
bre d'ouvrages  sur  la  philosophie 
et  les  lettres,  au  nombre  desquels 
ou  remarque  :  1*  une  édition 
des  Satires  de  Perse,  avec  unf 
traduction  et  des  nott^s  on  alle- 
mand«  imprimée  ù  Zullichau,  en 
179  Vf  2"  u"<!  Théorie  abrégée  du 
style  latin,  en  allemand,  Breslau, 
178!),  in-8';  3*  Quelques  contes 
populaires,  dans  la  mênnc  langue, 
1791  à  1793;  4*  <^cs  mélanges  ÎD- 
titulés  Feuilles  diverses  (Bunte 
Blœlter,  etc.),  d*£delwalde  Jus- 


F IJ  L 

lus,  1  y\)7t;  f»"  (1«î-  F/ tiifmensde  Par* 
iin'/iifk,  uvec  iitit:  tradiiclidii  «t 
<io.s  notes  on  alit;niiHi(l  (Ziilli- 
cli.ui),  I  ^-i);},  in-8  ';  (i"  un  ouvrage 
soii^  ce  litre  Grorgii  Gemisiki  S. 
PUlhonis  et  Midi,  a  pus  Loi  i,  ora- 
tioncs  funehn'9  duce,  in  quibus  de 
uinnnrtidilate  aniini  cœponUur, 
tiutw  primiim  è  mss.  editi,  Lôip- 
M'ck,  ijof),  iU'^"\ 'j"  Knryrlopcdia 
philolo^ira^  Uivî-liin,  '2'""  ôditioii, 
iSof),  1  vol.  iii-S";  8"  une  édition 
(In  r>""  vol.  «les  OEuores  postlmines 
du.  rrlt'hn:  Lessing^  Berlin,  i7î)r», 
in  -S  ;  ()'  un  morceau  sur  le  dia- 
/rrlc  siltsien,  inséré  dans  lu  Fcuil- 
i(^  {M'ovinciale  silésicnne^  in-H", 
I  7M  1  ;  I  o"  des  Fragmens  pour  .s/?r- 
.  .'/•  à  r histoire  delà  philosophie^  en 
I  ».  p.nties,  7)  vol.  in-8",  Znilichau 
<l  Freysladt,  i^O'î  1 1*  Notes  et 
dissertations  Jointes  à  In  traduction 
de  la  politique  d'Aristote,  publiées 
par  (iarve,  à  Brcslan,  de  I7ij()  à 
iSnfi,  in-S";  irA"  Kssais  sous  le  ti- 
lt r  <l<î  Kleine  schriften  filr  unter- 
haUun/^^^WrnAiui,  i;î)7  (i7J)0), 
111-8";  iT)"  quelques  caliitTs  sons 
\v.  litre  de  Nebenstundcr,  en  alle- 
mand, 1798,  in-8";  et  enfin  un 
«xivra^c  périodi(|ue.  enalleniandy 
oiis  !«'  liire  de  Conteur  de  lires- 
lau,  (|n'il  connnença  ù  rédi^eren 
I  .Soo  dès  le  /|""  n",  el  qu'il  conli- 
mn  juxprà  sa  mort,  dictant  de 
><)ii  lit  l(^s  derniers  numéros. 

ri -L  TON  (Kobf.rt),  célèbre in- 
V,t  iiieur,  tiéen  Pens}lvanie,  dans 
}i'  conranl  de  rannée  17^)7.  Issu 
•  !«•  |);nens  pauvres,  qui  lui  don- 
nèrent toute  l'éducation  qui  dé- 
rrndail  d'eux,  il  eut  A  lutter  pen- 
dant ionfj-ltinps  contre  la  l'ortu- 
Mf,  ri  ne  parvint  à  se  mettre  au- 
'.'••.v>-us  du  licsoin,  (pi'ù  (or(îe  de 
:r.ivaii  et  d'une  persévérance  in- 


FUI.  3(p 

fatig;al)ie  qui  lui  fair'ait  vaincre 
toutes  les  dinieuliés.  Son  père  le 
destinait  A  Fétat  d'artisan,  le  sent 
a  iquel  sa  mo<leste  fortinu!  lui 
iierniît  de  prétendre  ;  mais  Icf 
heureuses  dispositions  que  le  jeu- 
ne Fulton  montra  pour  le  dessin, 
le  tirent  remarquer  d'un  de  ses 
ctnnpatriutes,  qui  se  <:}iarp;ea  de 
l'aider,  el  il  l'envoya  en  An;;le- 
terre  pour  y  étudier  la  peinture 
sons  les  meilleurs  maîtres.  Ful- 
ton, au  bout  de  quelques  années 
d'un  travail  opiniillre,  commen- 
çait à  sentir  que  ce  n'était  point 
là  la  carrière  à  laquelle  son  ^énie 
l'appelait,  lorsque  la  connaissan- 
ce qu  il  lit  i\  Londres  de  son  com- 
patriote Kumsey,  mécanicien  dis- 
tiuf^ué,  determiru)  sa  vocation.  Il 
conçut  le  projet  de  transporter  en 
Améri(|ue  les  principaux  systè- 
mes de  mécanique  usités  en  An- 
gletfure,  notamment  celui  dt\4 
madiines  à  iiapeur,  et  se  livra 
dès-lors  avec  ardeur  à  rétude  de 
cette  science,  afin  de  pouvoir 
bientôt  exécuter  une  entreprise 
qui  lui  paraissait  devoir  ôtre  aussi 
avantageuse  pour  sa  patrie  <pjc 
lucrative  pour  lui.  Sur  ces  entre- 
faites, M.  .loi'd  Uarlow  {vof,  ce 
nom),  qui  voulait  donner  aux  ha- 
bitans  de  Paris  le  spectacle  nou- 
veau d'un  Panorama,  l'appela 
auprès  de  lui  et  lui  con- 
fia l'exécution  des  tableaux.  Le 
succès  qui  couronna  ce  travail 
commença  ù  procurer  à  Fulton 
*  une  aisance  qui  jusque-là  lui  a- 
vait  été  inconnue,  et  lui  permit 
de  faire  un  assex  long  séjour  à 
Paris.  11  en  profita  jionr  suivre 
les  leçons  et  fréquenter  la  société 
des  savans  les  plus  distingués  de 
cette  capitale  si  riche  en  grandi! 


394  FIL 

talens,  et  acquit  lui-même  de  pro- 
fondes conQais.«ani:es  dans  le  gé- 
nie et  la  mécanique.  A  peine  de 
retour  dans  sa  patrie,  il  doima 
tous  ses  soins  à  l'exécution  d'une 
machine  de  son  invention,  desti- 
née à  produire  contre  les  vais- 
seaux en  pleine  mer  le  mf-me  ef- 
fet que  lu  mine  produit  contre  les 
fortifications.  Cet  instruioent  de 
destruction,  désipié  sous  lu  nom 
de  torpédo^  s'attachait,  au  moyen 
de  bateaux  plongeurs,  aux  flancs 
des  navires  que  l'on  voulait  faire 
sauter,  et  l'explosion  avait  lieu 
au  moyen  d'une  batterie  mise  en 
)eu  par  un  mécanisme  dont  l'effet 
était  calculé  pour  un  temps  don- 
né. Mais  cette  invention,  qui  eût 
rendu  encore  pins  terribles  les 
combatsde  mer  déjà  si  meurtriers, 

firésentait  tant  de  difficultés  dans 
'exécution,  qu'elle  a  été  aban- 
donnée. Fulton  acquit  une  gloire 
bien  plus  solide  par  un  nouveau 
plan  de  navigation  intérieure  qu'il 
présenta  à  son  gouvernement,  et 
par  l'invention  de  ces  bateaux  à 
vapeur  dont  il  couvrit  le  premier 
les  lacs  et  les  fleuves  des  Etats-U- 
nis. La  guerre  qui  semblait  iné- 
vitable entre  ces  provinces  et  leur 
ancienne  métropole,  lui  suggéra 
l'idée  de  tirer  parti  de  ce  nouveau 
procédé  pour  la  défense  des  côtes 
et  des  ports  :  il  fit  en  conséquen- 
ce construire,  ik  New- York,  une 
espèce  de  frégate  armée  de  5o  piè- 
ces de  canon,  dans  laquelle  tou- 
tes les  manœuvres  étaient  rem- 
placées par  une  machine  à  vapeur 
de  la  force  de  120  chevaux.  Cette 
machine  faisait  mouvoir  une  roue 
à  aubes  placée  au  centre, etmettait 
en  même  temps  en  mouvement 
des  fauxtranchantesdonl  les  bords 


FLL 

du  navire  étaient  armés»  tandis 
que  des  tubes  de  fer  vomissaient 
au  loin  un  déluge  d*eau  bouillan- 
te; en  sorte  que  ce  bâtiment  étant 
ù  l'abri  de  l'abordage,  et  n'ayant 

firesque  rien  à  redouter  de  Tartil- 
erle  ennemie,  pouvait  foudrojer 
impunément  tout  ce  qui  était  à  sa 
portée.    Fulton  publia  quelques 
autres  inventions  utiles  qui  aloo- 
térent  à  sa  gloire;  mais  les  der- 
nières années  de  sa  vie  furent  a* 
breuvécs  de  dégoûts  qui  tx>ntri- 
buèreut  à  en  abréger  ie  cours. 
Des  spéculateurs  avides,    jaloux 
du  sucjèsde  ses  bateaux  à  Tapeur, 
empiétèrent  sur  le  privilège  qu'il 
avait  obtenu,  et  il  eut  le  désagré- 
ment de  perdre  les  procès  qu'il 
leur   intenta;  on  alla  même  jus- 
qu'ils lui   contester  le  mérite  de 
l'invention.   Il  est  vrai  que,  dès 
1785,1e  marquis  de  Jouffroy  avait 
fait  construire  uo  bateau  auquel 
il  appliqua  la  machine  à  vapeur 
de  ^'att,  et  qui  manœuvra  plu- 
sieurs fois  sur  la  Saône  à  Lyon. 
Mais  ces  premiers  essais,  quoique 
couronnés  d'un  succès  qui  pro-» 
mettait  encore  davantage,  eurent 
le  sort  de  tant  d'autres  découver- 
tes utiles  ;  ce  ne  fut  qu'au  mois- 
d'août  18  i6,qu'un  nouveau  bateau 
lancé  du  port  de  Bercy  à  Paris,  ou- 
vrit enfin  le?  yeux  du  public  et 
ceux  du  gouvernement  sur  les  a- 
vantages  immenses  que  le  com- 
merce français  pouvait  retirer  des 
bateaux  à  vapeur.  Le  marquis  de 
'  Jouffroy  accusa  l'ingénieur  amé- 
ricain, dans  une  brochure  publiée 
en  18 15,  d'avoir  copié  son  bateau 
de  Lyon.  Quoi  qu'il  eiT  soit,  Ful- 
ton, chéri  de  ses  concitoyens,  et 
honoré   de  l'estime  d'un  grand 
nombre  de  sa  van  s  étrangers,  lâou- 


FUM 

rul  au  mois  de  février  181 5,  peu 
de  lemps  après  que  le  gouverne- 
ment des  Ëlats-liuis  eut  mis  ù  sa 
disposition  les  fonds  nécessaires 
pour  chercher,  par  de  nouvelles 
expériences,  ù  rendre  pratioble 
remploi  du  torpédo.  Son  deuil  fut 
porte  pendant  un  mois.  Il  était 
membre  de  plusieurs  sociétés  sa- 
vantes. Les  personnes  qui  désire- 
raient avoir  une  idée  des  travaux 
les  plus  importans  de  Fulton, 
pourront  consulter  les  ^7infl/e?*rf<î5 
arts  et  manufactures,  le  Bulletin  de 
ta  socUté  d* encouragement,  et  les 
hei  lier  elles  sur  les  moyens  de  pcr* 
feetionner  les  canaux  de  navigation 
etc. ,  par  M.  de  Kécicourt,  Paris, 

FUMAGALLI  (Ange),  né  à  Mi- 
lan en  Tannée  1  ja8,  entra  dès  sa 
jeunesse  dans  Tabbaye  de  l'ordre 
lie  (iiieaiix,  où  il  associa  à  Tétude 
de  la  théologie  celle  des  langues 
orientales.  Les  archives  de  Tanti- 
que  ahbaye  de  Saint-Ambroîse , 
son  couvent,  renfermant  de  nom- 
breux dét(\ils  sur  la  Lombardie, 
lui  SLîgjjfércrent  Tidée  de  s'occu- 
per de  rhistoire  de  ce  pays,  et  lui 
l'on  mirent  de  grandes  facilités 
dans  ce  travail.  Egalement  habile 
en  littérature  et  en  matière  de 
rcli<;ion,  il  traita  ces  deux  sujets 
avec  une  profondeur  et  une  élé- 
gance peu  communes.  A  Fâge  de 
9a)  ans,  il  publia  un  traité  sur  l'o- 
rigine de  Fidol^trie,  et  une  dis- 
sert:ition  sur  un  manuscrit  grec 
de  la  liturgie  ambroisienne.  Ses 
supérieurs,  enorgueillis  de  possé- 
der un  sujet  d'un  aussi  grand  mé- 
rite, et  jaloux  de  le  faire  briller, 
renvoyèrent  À  Rome,  où  il  pro- 
fessa la  théologie  et  la  diploma* 
tie.  Rappelé  à  Milaa  en  1773,  il 


FUM  595 

fut  nommé  lecteur  et  bientôt  ab- 
bé de  son  monastère,  qui  avait 
encore  des  droits  de  souveraine- 
té sur  plusieurs  fiefs  de  la  Lom- 
hardie.  Au  nombre  de  ces  droits, 
était  celui  d'une  papeterie  et  d'u- 
ne imprimerie  non  soumises  à 
l'autorité  des  ducs  de  Milan,  et 
Fumagalli  en  profita  pour  l'ins- 
truction et  l'intérêt  de  ses  conci- 
toyens. C'est  ainsi  qu'il  laissa 
à  la  postérité  une  très- belle  édi- 
tion de  V Histoire  des  arts  dudeè^ 
sin  chez  les  anciens,  traduite  de  l'o- 
riginal allemand  de  Winkellmann 
en  italien  par  l'abbé  Amoretti.  Il 
livra  socressivement  à  l'impres- 
sion tous  les  ouvrages  historiques 
qu'il  composa,  et  ce  que  des  écri- 
vains estimables  avaient  écrit  de 
mieux  en  ce  genre.  Il  fit  un  Trai^ 
té  d'économie  rurale  et  un  Mémoire 
sur  l' irrigationdes  prairies.  Soit  par 
modestie,  soit  pour  en  faire  rejail- 
lir toute  la  gloire  sur  son  abbaye, 
Fumagalli  garda  l'anonyme  dans 
tous  ces  écrits,  ainsi  que  dans  un 
ouvrage  important  ayant  pour  titre 
Institutions  diplomatiques. Cet  ou- 
vrage est  regardé  en  Italie  comme 
supérieur  à  tous  ceux  qui  avaient 
paru  jusqu'alors.  En  effet,  il  trai- 
ta ce  sujet  dans  tous  ses  détails, 
et  s'y  fit  admirer  par  sa  vaste  et 
profonde  érudition',  et  par  l'élé- 
gance et  la  pureté  de  son  style. 
Sestalens  !e  firent  nommer  un  des 
premiers  membre  de  l'institut  des 
sciences,  lettres  et  arts  du  royau- 
me d'Italie,  lors  de  la  création 
de  cette  compagnie.  Il  mourut  le 
la  mars  1804,  Agé  do  76  ans,  em- 
portant avec  lui  l'estime  et  l'a- 
mitié de.  toutes  les  personnes 
qui  le  connaissaient.  On  prétend 
que  la  suppression  de  son  ordre 


noii 


FI  M 


lui  porta  un  coup  uiorteK  aïKjncI 
.il  ne  siirv(!('iit   que  tort   puu   de 
lemps.  lia  laissé  plusieurs  ouvra- 
{^esquisaul  iulilulés  ii^Snir  ori- 
initie  dite  idoUtlria,  iuipriuié  dans 
lu    Raccolta    milatwse    pcr  l'anno 
1 757  ;  j"  Sopra  un  codice  gnro  délia 
lltnr^ia  Jmhrosiana.Ccr»  deux  ou- 
vrages, prehTn  rs  fruits  de  ses  é- 
(udes,    oui   déjà   été    cités    plus 
haut.    T)*  La  vita  del  padre  ahate 
Ramati^  BreM-ia,  i7(iu; /j"  A'' '''- 
cende  di  Milaiw  durante  la  gucrra 
di  Federico  I^,imperalore,illustra- 
tceon  per{^am*'.nee von  note,  \nl.  iii- 
4**,  177^;  ^"  Storia  délie  arti  dcl 
dise  g  no  presso  gli  antield,  di  Gio- 
vanni jy  inkelhnann ,   von  no!e,  •! 
vol.  in-.'i".  Milan,  i779;(>*  Larila 
del celehre letierato  del  ,seeolo  A  /  ' /, 
Franee.seo  Cieerein,  traduite  du  la- 
tin par  Fuuia^a  II  i, publiée  par  Tab- 
bé  Oasati,  avec  les  lettres  «le  iVi- 
cereio,  iMil.iu,   1781».;  7"  Detle.  an- 
iichità  longvhardito  milanesi^  illus- 
tra te  eo n  disserta: ioninf\  v  ( > I .  i  n - 4 " » 
Milan,  1772;  8*  Délie  institu:ioni 
diploniatirhe,  2  vol.  in-4"«  Milan, 
1802.  Cet  ouvrage  elle  suivant, 
qui  n'a  été  publié  qu\iprès  la  mort 
de  Fuinagalli,  avec  un  éloge  de 
l'auteur  par  Tabbé  Anioretti,  por- 
tent le  no^n  deFuniagalli.  t>'  Co~ 
diee  diplomattro  Saftt-yi ndtrosiano^ 
contenente  i  diplomi  e  le  carte  dn 
srcoU  l'Ill  e  IX  che  esistevano 
nvir  arehivio  del  wonastero  di  S. 
jimlfrogio,\o\.  in-^'^^Milan*  i8o5; 
io*  Memoria  storica  suit'  esisteuza 
de.gli  uliretti  in  alcuni  luoglii  dilla 
lAHubardia  dal  seeolo  quarto  al  deci- 
uio,   i>  vol.   in-4%  1789  et  r7<)3; 
1 1"  Aln>::o  délia  ptdi:ia  del  re-gno 
longohardieo  ne'  duc  ;feeOi'i  VIII  e 
/.W  Bologne,  1809,  in-/|'*,  etdans 
le  1"  volume  des  Aleworie  di  Lit  te- 


ratura  aell*  istitulo  Uatiano;  la* 
Memoria  storica  ed  evonomica  tulC 
irrigaiioni  de*  prati,  iiittérè  au 
tome  2"'  des  Aiie.s  de  la  société 
patriotique  d^agriculluie  de  Mi- 
lan. 

FUMARS(Etibkice),  connu  par 
ses  talens  en  poésie  et  en  lîltcra- 
liire  ,  naquit  daii8  un  hoiirg  f  oi- 
>in  de  la  ville  de  Marseille,  le  aa 
ortidire  17.^5.  Lu  de  se* s  oncles  se 
cbargea   de  son   éducation.    Fu- 
mars  eut  bientfit  égalé  son  oncle 
en  connaissances.  A  vide  d'instruc- 
tion ,  il  vint  i\  Furiâ  ,   âgé  de  i5 
ans  ,  et  il  entra  eh«*K  les  orato- 
riens  pour  y  continuer  ses  élu- 
des. Quelques  années   après,  il 
sor'it  de  celte  maison  ,  et  se  Tu 
(famitié  avec  Imberl  »  Dorot ,  Le 
Mierre  et  Kouclier.    Il  fut  chargé 
tour-à-tour  de  Téduralion  des  en- 
l'ans  du  comte   de    Grave,  el  de 
celle  des  enfans  du    marquis  de 
Véiac.  Fumars  suivit  ce  dernieri 
qui  lut  nommé  peu  après  ininis* 
trc    plénipotentiaire    en     liane- 
mark.  11  fit,  à  Copenhague I  la 
connaissance  <l*nn  pasteur  Dom- 
mô  Kyrant,  qui  lui  donna  sa  fille 
en  mariage,  et  le  détermina  à  se 
fixer  pour  toujours  en  ce  pays. 
Ce  pasteur  était  attaché  à  Féglise 
frai  çaise  protestante  de  la  capi- 
tale. Fumars  postula  la  place  de 
professeur  de  littérature  française 
i\  Tuniversité  de  Kiel,  et  l'obtint 
bientôt.  Il  tut,  par  la  suite,  promu 
aux  mêmes  fondions  à  Tunifer- 
silé  de  Copenhague.  II  remplis- 
sait avec  zélé  lesdcTÔirs  attaché» 
à  son  état,  lorsqu^il   fut   frappé 
d'une    apoplexie     foudroyante , 
dont  il  mourut  en  plein  four  dans 
une  des  rues  de  Copenhague,  Ifl 
?to  novembre  iBoO,  FuBsarss'oc- 


cu{>ait  (le  poésie;  il  fit  insérer  dnns 
lis  journaux  qiu!l(|iies  tables  de 
.sM  coinposilioii ,  qui  sont  reinar- 
<|iialit('s  par  leur  loiirnure  origi- 
nale ri  la  rat'ilité  dti  ^Ivie.  On  pu- 
blia i\  Tarii ,  apr^s  sa  niorl^  ar- 
rivé' vi\  ^^o;•,  une  édiliim  eom- 
plrle  lie  SCS  i'abU>s«  avec  un  choix 
di*  poésies  légères,!  n  i  vul.  iii-8*. 

b'i.MKL  (  .Ieak  -  t'ÉLix-  llBNm 
de),  d  une  ancit'nne  i'ainillc  du 
Languedoc,  nafpiit  A  Toulou*  c  en 
1717,  et  niwurul  le  'lii  janvier 
1700.  l)e>liné  à  l'éUl  ecclésiasti- 
que  ,  il  avait  eonnnencc  ses  élu- 
des i\  Toulouse  ,  et  en  reyut  le 
c.nnipléuienl  «^  Paris«  au  séminaire 
de  :  ainl  -  Sulpice.  Nommé,  en 
i^Tïo,  à  révfiebé  de  Lodève,  il  lut 
sat  ré  le  5  juillet  do  la  même  an- 
née. Il  remfdil  ses  fonctions  épis- 
eopales  avec  la  sévérité  de»  sec- 
taleurs  de  Jansénius  ;  soutint  , 
conjointement  avec  plusieurs  pré- 
lats (pii  partageaient  son  zèle  y 
raulorilé  religieuse,  et  combattit 
les  philosophes.  Pendant  sa  vie, 
il  avait  fait  beaucoup  de  bien  (\ 
rhôpital  d(;  Lodèvl:;  il  Tinstitua 
son  héritier  après  sa  mort. 

FlJiMlX  DE  MONSiaiDR  (le 
MARQi'is  ni:),  d'une  ancienne  fa- 
iuille  de  (lascogne  ,  était  com- 
mandant de  rAgéiiois  lorsque  la 
imblesse  de  ce  pays  le  nomma 
député  aux  états  -  généraux  de 
17S1).  11  parut  d*abord  adopter 
le>  principes  de  la  révolution  ; 
mais  ,  revenu  bientôt  aux  préju* 
g«'>  gothiques  et  j\  l'amour  <les 
pri\  ilége'f.  il  quitta  le  côté  gauche 
où  il  siégeait ,  pour  s'asseoir  au 
coté  <lroit ,  avec  lequel  il  ne  ces- 
sa plus  de  voler.  Il  s'opposa  à 
ce  (]u(^  ras>«eml)lée  consiituante 
reçût  lo  don  de  900,000  livrci 


rui\ 


?5i)7 


que  lui  olTrait  la  ville  de  Genève* 
disant.,  qiie  cela  compromettait 
la  dignité  de  la  Franco,  qui,  dans 
cette  occasion  ,  send)luit ,  selon 
lui  ,  recevoir  Taumôue.  Par  hi 
mâme  raison.il  s*élevaavec  lorce, 
dans  la  séance  du  A)  mars  1700, 
contre  le  projet  de  lui  tendant  à 
établir  une  contribution  patrioti- 
que :  il  soutint  que  le  peuple  n'é- 
tait nullement  disposé  i\  ces  s.i- 
crifices  1  et  qu'on  i'égarail  au 
moyen  des  papiers  incendiaires. 
Après  les  évém^mens  du  10  août« 
le  mar()uis  de  Fumel  fit  connaître 
les  sentîmens  que  ces  événemens 
lui  inspiraient,  dans  une  lettre  a- 
dresséeaugénéralCustines;ilquit* 
ta  la  France,  et  se  n.ndit  au  quar- 
tier-général des  émigrés.  On  n'a 
point  entendu  parler  de  lui  de* 
puis  cette  époque 

FL)1V(;A11LT  (Nicolas),  naquit 
t\  Saint-Urbain  |)rés  de  JoinvilUs 
diocèse  de  Chrdous-sur-Marne.  Il 
fit  ses  études  À  Troyes,  oi^i  ses 
brillans  succès  le  firent  bientôt 
distinguer  entre  tous  ses  camara- 
des. Furgaull  avait  un  goût  décidé 
pour  l'élude  des  langues  grecque 
et  latine.  Il  vint.i\  Paris  pour  se  per- 
feelionnerdans  ces  langues;peu  a- 
près,  il  fut  appelé  ù  professer  la 
chaire  de  sixième,  puis  celle  de 
troisième  ,  au  collège  Mazarin. 
Partisan  zélé  des  progrè>de  ses  élè- 
Tes,  il  savait  tempérer  la  gravité  do 
son  état  par  l'aménité  de  son  carac- 
tère et  >a  patience  dans  l'enseigne- 
ment; aussi  fut-il  toujours  chéri 
et  estimé  de  ses  disciples,  qui 
trouvaient  en  lui  plutôt  un  ami 
qu'un  maître.  Mommé  professeur 
émérite  de  l'uni versité,  il  con- 
serva cette  place  jusqu'au  mo- 
ment où  les  (roubles  de  la  revu* 


Zvfi  GAB 

lution  robligèrent  de  quitter  Pa- 
ris, ainsi  que  la  plupart  de  ses  col- 
lègues. Furg.iult  se  retira  au  lii*u 
de  sa  naissance,  où  il  mourut  le 
ai  décembre  1^90.  Il  avait  pris 
rhabitude  de  se  faire  lire  quelques 
morceaux  de  Sénèque  après  son 
dîner,  par  une  de  ^es  nièces  qui  ba- 
bilait  avec  lui  ;  et  cVst  pentlunt  u- 
ne  de  ces  lectures,  sur  la  brièveté 
de  la  vie,  que  sa  nièce  le  croyant 
endormi  s'aperçut  qu'il  avait  ces- 
sé de  vivre.  Il  a  livré  à  Tinipres- 
sion  plusieurs  ou  vrages  pour  Tins- 
trui'tion  des  jeunes  gens,  savoir  :  i* 
un  Nouvel  abrégé  de  la  grammaire 
grecque,  Paris,  174^*  in-8*.  Cet 
ouvrage  élémentaire  fut  tellement 
goûté  de  l'université,  qu'elle  eu  fit 
un  usage  constant,  jusqu'au  mo- 
ment de  sa  suppression. On  en  fit 
depuis  plusieurs  réimpressions  , 
dont  la  dernière  date  de  1 789. 2°l-n 
Dictiouhaire  géographique,  historié 
que  et  mythologique  portatif,  Paris, 
1776,  pefll  in-S";  3*  un  Diction- 
naire if  antiquités  grecques  et  ro~ 
maincs,  Paris,  1768  et  1786,  pe- 
tit in -8";  4"  ""  Abrégé  de  la 
quantité,  ou  mesure  des  sylla- 
bes latines,  Paris,  1746;  l'uni- 
versité mit  cet  ouvrage  au  nom- 
bre de  ses  riassiques,  pendant 
pins  de  50  ans;  5  Les  principaux 
idiotismes  grecs,  acc(  les  ellipses 
qu'Us  renferment,  Paris,  1789, 
in  -  8";  6"  Les  ellipses  de  la  langue 
latine,  précédées  d'une  courte  ana-- 
lyse  des  différens  mots  appelés  par- 


GAB  ' 

/<0«<roraiion,PariA,  1780,  la-i  s 
des  anciens  disciples  de  For§ 
fit  paraître,  en  1807,  la  g^*  édil 
de  V Abrégé  de  laquaniiié^en  li 
une  3""  édition  augmeutée. 
Dictionnaire  tf  antiquités  gréa 
et  romaines;  et  en  iSiS^  une  1 
tion,  également  augmentée,  d 
Grammaire  grecque,  Paris,  il 
un  vol.  in-8\ 

FLRST£)lBËRG(FaAHçon 
GON,  laror  de),  istfu  d'une  des 
mières  maisons  de  la  DV'estpha 
fut  nommé«  après  la  mort  de 
lecteur  de  Cologne ^  évoque  s 
veraîn  des  villes  de  Hîldeaht 
et  de  Paderbom,  par  le  chap 
de  cette  dernière  ville.  Ces  d 
évêchés  ayant  été  enclavés  d 
la  formation  du  royaume  de  W 
jihalie,  en  1806,  le  baron  de  Fi 
temberçen  perdit  la  sou  veraioi 
mais  la  dignité  épiscopale  loi 
fut  conservée.  Cet  homme  r 
peclable,  pénétré  des  maximes 
l'évangile,  s'est  fait  chérir  etr 
pecter  de  ses  compatriotes  aut 
que  des  étrangers ,  par  la  pn 
que  de  toutes  les  vertus  soda 
et  ecclésiastiques.  Ses  admin 
très  se  rappellent  !es  soins  qi 
a  donnés  au  perfectionnement 
Tinstruction  publique;  20,000 
migres  français  ont  reçu  des  . 
cours  de  lui;  et  sa  philanthro 
éclairée  est  encore  aujourdi 
une  seconde  providence  pour 
malheureux  de  tous  les  ctlltcs 
de  toutes  les  nations. 


G 


GABALÉON    DE    SELMOUR 

(  ChBISTIAN  -   A5T012fE  -  JoSEPH  - 

Pjebbb- Jeaiï,   comte  de),  Pié- 
montais^  membre  du  corps- lé« 


gislatif ,  est  né  d'une  famille  d 
ble  de  Turin,  en  1755.  Il  pai 
au  service  du  roi  de  Saxe  y  et  1 
ministre  de  cette  paissaiiee  1 


GAB 

près  (lu  directoire  Nommé  dé- 
puté au  corps-législatif,  par  son 
départeuH^nl,  le  comte  Gahaléon 
fit  peu  parler  de  lui  jusqu'à  la 
sf':ance  du  5  avril  18149  et  signa 
Tacte  prononçant  la  (léchéance 
de  Naj>oléon.  11  s*est  depuis  re- 
tiré en  Autriche. 

CABIOT  (Jean-Louis),  né  à 
Saline,  en  1759,  composa  un 
nombre  prodigieux  de  pièces  de 
thérure,  dont  la  plupart  ne  s'é- 
lèvent j>as  au-dessus  du  médiocre. 
Il  vint  très-jeune  encore  se  fixer 
A  Paris,  et  n'apporta,  dans  cette 
ville,  que  le  fruit  des  études  qu'il 
avait  faites  chez  les  oratoriens.  11 
se  voua  d'abord  à  l'enseignement; 
mais  quelques  ébauches  de  sa 
composition  ayant  été  louées  des 
personnes  A  qui  il  les  avait  com- 
muniquées, il  se  lança  d-jus  la 
carrier»  dramatique ,  pour  la- 
quelle il  se  sentait  un  penchant 
naturel.  11  avait  d'abord  aspiré  A 
écrire  pour  le  Théâtre-Français  ; 
mais  un  premier  refus,  qu'il  es- 
suya de  la  part  des  comédiens  , 
lui  inspira  des  idées  moins  am- 
bitieuses, et  le  décida  à  oflrir  ses 
services  à  Audinot,  qui  non-seu- 
lement fit  jouer  ses  pièces  sur  le 
théâtre  de  l'Opéra  -  Comique  , 
qu'il  dirigeait  alors,  mais  encore 
lui  accorda  un  emploi  dans  son 
administration.  La  nomenclature 
des  pièces  qu'il  composa  pendant 
vingi*aus,  pour  .ce  théâtre,  se- 
rait trop  longue,  et  présenterait 
f)eu  d'intérêt.  Nous  citerons  scu- 
ement  :  le  Point  d'Honneur,  re- 
fusé au  Théâtre  -  Français  ;  ie 
Goûter ,  ou  an  Bienfait  n'est  Ja~ 
mais  perdu;  Esope  aux  boule" 
vurts  ;  le  baron  de  Trenck^  comé- 
die hiiitoriquc  CQ  ycrs  ;  EsteiU  et 


GAB  5o9 

Némorin,  mélodrame  en  deux  ac- 
tes; Paris  sauvé,  drame  en  trois 
actes,  sujet  traité  par  Sedaine, 
dans  sa  tragédie  de  Maillard;  la 
Lanterne  magique,  ou  les  Pour^ 
quoi  ;  la  Mort  d'Hercule;  la  Lai- 
tière prussienne;  la  Bascule;  l'Ile 
des  Amazones  ;  la  jolie  Savoyarde  , 
comédie  en  3  actes;  le  Soufflet, 
idem.  Il  a  publié,  de  compagnie 
avec  Yoiron,  une  traduction  du 
poëmc  latin,  les  Jardins^  du  père 
Rapin.  Quoique  le  produit  des 
ouvrages  de  Gabiot,  joint  aux  é- 
molumens  de  sa  place,  fût  plu» 
que  suffisant  pour  lui  procurer 
uhe  honnête  aisance,  sa  dissipa- 
tion et  son  insouciance'  nuisirent 
singulièrement  à  sa  fortune;  et  il 
mourut  dans  un  état  voisin  de 
l'indigRice  ,  au  mois  de  septem- 
bre 1811.  Sur  les  derniers  temps 
de  sa  vie,  il  avait  quitté  les  muses 
pour  reprendre  la  profession  d'ins- 
tituteur. 

GABRIAC  (le  comte  de),  se- 
crétaire d'ambassade  auprès  de 
la  cour  de  Piémont,  occupait, 
par  intérim  ,  la  place  d'ambassa- 
deur en  1816.  Il  fut  chargé,  en 
cette  qualité,  de  réclamer,  du 
gouvernement  piémontais,  l'ex- 
tradition de  Didier  et  des  autres 
personnes  impliquées  dans  les 
troubles  de  Grenoble  ,  lesquelles 
furent,  sur  sa  demande,  livrées  à 
la  gendarmerie  française.  Le  com- 
te de  Gabrlac  était  auditeur  au 
conseil  -  d'état  sous  le  dernier 
/gouvernement,  et  fut  employé, 
en  1811,  comme  secrétaire  de 
légation  k  Naples. 

GABRIËLLl  (Jules),  né  À  Ro- 
me le  tio  juillet  174^*  évCqne  de 
Sinigaglia,  et  membre  du  sacré 
collège.  Nommé  pro-secrétaire* 


4oo 


(Mb 


d'ét.iUle  G  mars  l^n8,  en  rcjnipla- 
CfiiH'iit  (lu  cMidinal  l)i)i*iii,  exilé 
])nv  hi  ^t'iM'i'iil  lUiollis,  il  montra 
i)eaii(M>ii{»  (le  lennelé  iluns  la  lut- 
te (]ne  les  cin-oiistaiicc*  le  mireitl 
«laii>  le  (ras  (le  soutenir  contre  les 
*;éuéruux  iVaneais.ll  donna,  le  r»o 
iln  nirnie  mois  •  à  tous  les  ibnc- 
tioiniairesde  Tétat  ecclésiastique. 
Tordre  iorniel  de  se  retirer  s>i  Ton 
voulait  les  forcer  d'ohéir  à  une 
autre  autorité  que  celle  du  S;iinL- 
Pèrt'.  Le  17  juin  siui>ant,  le  car- 
dinal («ahrielii  vit  .^es  papiers  sai- 
siis;.un  l'actionnaire  fut  étalili  i\ 
son  domicile;  el  lui-même  tut 
rcinplaf'u  dans  ses  l'ondions  par 
le  cardinal  Pacca,  et  exilé  à  Stni- 
^a^lia,  mal<^ré  un  manire>te  [)ré> 
senté  aux  ministres  élrun^'rs,  et 
m)e  lettre  circulaire  adressée  aux 
cardinaux,  pièces  dans  le^^quelles 
il  protestait  (pTil  n'abandonne- 
rait pas  son  poste.  M.  Jules  Ga- 
brielli  est  carditial  dc|)ui>  1801. 

GABJUMLLl  (Catiiebine),  cé- 
lèbre* cantatrice  italienne,  à  la- 
quelle on  n\i  encore  comparé  que 
xM"^"  Catalani,  est  née  A  Home  le 
j  i  no vendu'e  177)0.  Son  j)ère,  cui- 
sinier du  prince  (jabrielli ,  étant 
trop  pauvre  pour  lui  t'ainr  appren- 
dre la  musiipie,  la  menait  cejien- 
dantquebiuefois  à  l'Opéra;  et  cet- 
te jeune  fille,  dont  la  voix  était 
parfaitement  belle  et  juste,  sai- 
sissait à  Tinstant  les  meilleurs 
morceaux,  ({u*elle  cbantail  ensui- 
te avec  une  {j|;race  merveilleuse. 
Le  prince  que  servait  le  père  d»; 
la  jeune  cantatrice  rayant  enleu- 
due,  un  jour  qu'il  se  promenait 
dans  lé  jardin  surlequeldonuaient 
les  fenêtres  de  sa  (;liand)re,  resta 
frappé (rél(»nnemeut.J lia  filcban- 
1er  devant  lui;  riiabilelé  avec  la- 


GAB 

quelle  elle  s*en  tira,  lui  as»ura 
dè.<>  lors  la  fortune  brillant*'  dont 
elle  a  joui  par  la  suite.  Elle  était 
d^ailleurs  vive  et  trf*ri-jolie  :  il  ne 
lui  en  fallait  pas  tant  pour  lui  fai- 
re trouver  un  protecieiir  dans  le 
jenne  prince,  qui  se  chargea  de 
aon  éducation.  On  ne  parla  iiien* 
tôt  plus  dans  la  ville  qui^  ilo  la 
fille  du  cui»inierde(«aLrîi!lli.iroi!k 
ce  dernier  nom  lui  e^t  resté  :  et 
souvent  le  prince  donnait  des 
concerts  chez  lui  poiirle}*cul  plai- 
sir de  la  faire  entendre.  £1N*  dé- 
buta au  théâtre  de  Lacques,  à  lu- 
^'e  de  17  ans,  en  qualité  de  prima 
tlona,  dans  l'opéra  de  ia  Sofouisha 
de  (laluppi.  Le  succts  qu'elle  ob- 
tint fut  prodigieux  «  i;t  n'ajouta 
cependant  )»resque  rien  à  sa  ré- 
putation. Le  fameux  Guadagne, 
qui  était  aussi  chanteur  sur  le 
mî^mo  théâtre,  acheva  de  perfec- 
tionner le  ^ofit  (pi'ellc  avait  tou- 
jours eu  pour  le  chant«  et  elle  par- 
courut ensuite  les  ilivers  théâtres 
jusqu*en  i7r)o,  où  elle  débuta  sur 
celui  de  Naples,  dans  l'opéra  de 
la  Didone  de  Métastase.  L'étonne- 
ment  qu'elle  y  causa  rempli!  dcif 
lors  de  Sf>n  nom  toute  l'Italie  et 
une  grande  partie  de  l'Europe. 
Métastase  la  fit  venir  à  I»  cour  de 
Vienne,  où  François  l*'ia  nomma 
chanteu.se  de  la  cf)ur,  et  elle  fixa 
sur  elle  les  regards  de  tout  ce  qu'il 
y  avait  alor*«  de  pins  brillant  in 
Vienne.  Gabrielli  parut  ensuite  A 
Palerme,  où  «die  excita  le  mCino 
enthousiasme  que  partout  ailleurs, 
cl  pa>sa  ensuite  un  Russie,  où  el- 
le était  attendue  par  Catherine  IL 
Klh;  revint  à  Venise  en  1  777,  puis 
à  Atilan  en  1780.  Ellcfefusa  cons- 
tamment de  s'aller  produire  sur 
li:  thérure  d^Anglelcrre^  et  mou- 


iVitu  t'hiiini:  î\vg;\\^ù,  Sfl  couve- 
'4;ili()ti  riait  viv<:  <;l  «]»iriU]i*llf5  ; 
i'Wr,  (l('-l(;-l;iil  Vnyiinrj*. ,  el  poH- 
««'mI.uI  (r.'iillf.nn  touh;**  Ii;h  qua- 
lités qui  p<;iivr;til  fain;  i-Hliiiicr 
<  t  fiiiiuT  iifx;  r<ffiiiti(f.  Ia'A  pan- 
vn*>  l'on!  corisîdi'în'îeîparloolcoïi)- 
(ri(*  leur  protêt  (iii;<;;  cl  (lariH  une 
r.'iptivité  (le  l'x  jours  (pTelIc  Hubit 
à  P.ilerine,  «  Ile  avait  paye  tonte» 
les  (|ell(!S  rie?»  prisoiHiierH.  (*«tl<î 
rclèbre  aetriee  n*«;nt  pan  nioînd 
(r.KJdr.ileiirs  que  (radrniralenn»^ 
<;l  la  coiirttance  ne  fut  pa*»  une  de 
ses  veriii.s  favorite.*. 

CAHKIKLLI  (Fra?»çoi««k),  élê- 
ve  (le  S.Yeehini ,  el  Anrnomniec 
(iahr'uiHina^  pour  la  (li-<liii;^n('r  de 
la  t'arneose  Oabiiedll,  dont  noii.i 
vi'nons  de  parler,  nar|iiil  â  Fer- 
rare  vers  i^f).").  Klle  /rtait,  coinfne 
la  pr»''eédeHte,d'nn  e-xiérienr  pro- 
jeté à  lui  attirer  un  fçratid  nombre 
dfî  proleet(;ur«9  elâ  la  rendre  .son- 
vent  I  in'froîue  (ravenluren  calan- 
tes. Sa  voix,  de  la  niitnre  de  cel- 
l(!  que  les  Italiens  app<:llenl  77r;r^(/^ 
testa  (  \in\  de  If'te),  nian(|nait 
néannioifiH  as!*ex  s(Hivenl  d  ex- 
f»nîssiou.  lOlle  entra  d'idiord  â  Vc- 
ni^*',  dans  It:  conservatoire  d*().s- 
j»edoletto,  dont  h;.H  enntatrieeii 
avaient  pour  hahilnde  déchanter 
i\  ro/TIce  divin,  l/entreprenenr 
du  ihi'.ltre  Saint-Sanniel  Tayant 
nw  jour  entendue  seule  ,  la  de- 
niainla  pour  Henmfia  donna,  Frun- 
roiie  d»buta  en  i^/'j,  obtint  un 
a**e/,  ^rand  succès,  el  pnrnl  pféî»- 
qoe  au^'^itf^t  eoinrrie  prima  donna 
hiilJ'a  *ur  un  (çrand  nombre  de 
théfitres  italien!*,  notamment  Kur 
(chii  de  Florence.  Kn  i^S'ï,  elhs 
-e  fil  entendre  à  Nuples  comuMi 
premier  «soprano  9  ¥\  pcn  opr^**  A 

T.   VII.  , 


CAC 


401 


Îi0ndre<)  dans  le  même  r/ilc,  avec 
la  eélMire  Marra.  IClle  ne  revint 
en  Italie  qii'apr/;<»  pluAieiir»  an- 
née!4,  et  parut  eneore  quelquefois 
hur  le  théâtre  royal  de  'J'nrin. 
i^lais  i»a  fortune  étant  devcmie  a«'- 
Hcz  considérable  pour  la  rernJro 
indépendante,  elle  abandonna  en- 
tièrement la  carrière  lhé<1(rale,  «l'r. 
établit  sa  demeure  à  Venise,  u\\ 
elle  nionrnl  en  I7<)5. 

(;ABK1NI  (TnoMAS-MiMiK),  né 
A  Home  en  i7u<),  et  mort  dan-^  fa 
intime  rille  le  iG  novembre  iSo;*. 
Philologue  et  Tun  des  meilleure 
hellénistes  de  son  temps,  il  appar- 
tenait à  Tordre  den  clercs-mineurs 
ré;;uliers,  qui  Je  nommèrent  «Pa- 
bord  professeur  de  laii{(ue  grec- 
que à  Pehuro,  d^oi'i  il  revint  à  Uo- 
iim;  pour  remplir  une  chaire  de 
philosojdiie.  Il  fut  ensuite  cliar;;**. 
irunc  cure,  qu  il  gouverna  pen- 
dant plusieurs  années,  à  la  suit'*. 
de*«quelles  ses  talens  et  ses  quali- 
tés relevèrent  an  grade  de  p'ué- 
rul  d(;  son  ordre.  11  a  publié  \\y\ 
grjrnl  nombre  de  disnrrlation* 
surle  tribpn  Nic(das  (fabrtiit,  vul- 
gairement nommé  Kienjii,  dotit 
il  prétendait  descendre  dirertte- 
inent  ;  mais  dans  aucune  de  ee** 
prodnctiotis  il  fie  s*est  montré  «su- 
périeur \  son  sujet.  On  a  encore 
de  lui  une  Dissertât 'mn  sur  lu 
vin f^tinn fi  proposition  du  lirrr.  d'  A'/#. 
rlide,  in-S*,  Fesaro,  i^Tiu;  qoel- 
ques  ouvrages  de  piété,  comme 
ia  Scmnine  sanctifi/*a,  etc.,  et  uiw. 
dissertation  «ur  l.i  population  de^ 
antipode;^  avant  le  délu;*e  :  cette 
pièi'e  est  re^'tée  Inédite,  comme 
pln.sieif1's  autres  du  même  auteur. 

(;A(:()N-I)(JF()I;U  (\J4HlK-Afl- 
M(v^K-.fK4^(^K,  maiiamk),  de  la  fa* 
millti  du  poétw  (fumii,  e*<t  née  ^ 


^(»". 


c;ac 


GAC 


Fnris.  Quniqni:  de-liiire  a  d\oii 
de  la  fortiiiie.  elle  reçut  uiii^  tilu- 
c.'iliuri  suî^iit't:;  i)a«.»a  une  punie 
(le  sa  jeiine^^se  un  rouvent,  coiii- 
nic  c'élîiil  aIoi>  rn:»ag:e,  et  de  re- 
tour iluns  sa  lairiille.rptj  usa,  quel- 
quisannées  après, nu  propriélaiie 
tixé  en  proviiirc.  Llle  vécut  ù  la 
cumpaji^ne,  où  elle  eut  le  bon  es- 
prit de  se  faire  unainn^enieut  des 
travaux  de  rajrricnltnre.  Comme 
Ta  dit  La  Fontaine,  et  coiume 
elle  Ta  répété  tlle-mêiiie  dans  nu 
de  ses  ouvrages  9  elle  s  y  prit  mal 
d*abord,  puis  mieux,  pui:»  bieii. 
I^Ile  »e  fit  sa  propre  tcrmicre,  et 
te  livra  û  des  casais,  à  des  expé- 
riences dont  les  résultats  ont  été 
heureux,  et  lui  oui  fait  obtenir 
une  place  hont)rabie  parmi  nos 
ineilictirs  agronomes.  Nous  cite- 
rons pbis  bas  ses  ouvrages  deve- 
nus populaires  dans  cette  [tarlie: 
mais  n(»us  rappellerons  ici,  que 
liée  d*amilié  avec  le  célèbre  Son- 
nini,  elle  coopéra  avec  lui  à  la 
Blhliotlirque  agronomique,  jour* 
nul  dont  elle  continua  seule  la 
rédaetinn  pondant  ^ab^ence  de 
son  collaborateur.  M"*  Gacon-Du- 
loiir  se  délas>ail  de  ses  travaux 
cbcuoprires  dans  la  société  de 
^ens  de  lettres  distingués  ,  qui 
l'ortifiaient  et  épuraient  son  goClt 
pour  la  liltéralure.  Qn(»îque  très- 
iiislrnite  et  douée  d'une  mémoire 
prodijrieiise  ,  elle  s'est  livrée  à 
ijelle  br:inche  de  la  littérature 
'pii  semble  plus  parlii'ulièremi'nt 
jv>ervér  aux  lemnies,  le  roman, 
ioil  bi>tnriqnts  suit  épi^toluiri'. 
.NfMi^  4'itt.n>n^  ét^alement  plus  bas 
-'V-  onvriîi:e*  d.ms  ce  "eniv.  Liée 
J'u:ïiilié  .»verS\lvain  Maréihnl, 
«-(iii.mt-  (.lie  l'éliiil  a>ec  Sonnini, 
c!!!i  a  j.i\;di';fuéà  Tauleuf  du  Voya- 


«9 


t  de  Pylhagore  et  (]"  Lucrèce 
français,  pendant  sa  dernière  uaa- 
ladic,  les  soins  d'une  tendre  et 
pieii>e  amitié;  lui  a  fermé  les 
yeux;  et  a  renouvelé  pour  hiiy  eo 
Composant  son  Eloge  historique, 
l'exemple  que  M"*  Constance  Pi- 
pelet, depuis  princesse  de  Salm, 
avait  donné,  en  fuîdaut  celui  de 
Lalandc  :  conduite  ù  la  fois  hono- 
rable et  Irateriieile^qni  a  beaucoup 
déplu  à  M.  Tabbé  de  Feictz,  et  qui 
a  iait  assez  maltraiter  M**  Gacon- 
DuTour,  par  les  biographes  Mi- 
cliaud.  L* Eloge  hiniorigue  dt 
Sylvain  31uréchal  esl  placé  co 
tête  d*un  ouvrage  de  cet  auteur, 
intitulé  :  De  la  veriu,  Mepdbre  de 
Talbénée  des  arts ,  ainsi  que  mes- 
dames de  Salm  et  Joliveau  •  elle 
fournit  à  cette  société  savante  de> 
mémoires  et  des  opuscules  dont 
les  amis  des  lettres  apprendraient 
avec  plaisir  lapublîoation,  et  plus 
particulièrement  ceux  dont  le 
cœur  est  tout  î\  la  patrie,  car  il 
est  peu  de  femmes,  et  d*homme!< 
peut-être,  qui  aient  plus  que  U** 
Gacon-Dnfour,  l'amour  de  leur 
pays  et  des  sentiinens  plus  libé- 
raux. Elle  a  épouse  en  secondef 
noces  un  de  nos  plus  honorables 
et   laborieux  jurisconsultes,   SI. 

Dl'FOVR    UE  SAllfT-FATHVS.    {Voy» 

ce  nom.)  Nous  allons  rappeler 
les  ouvrages  de  cette  dame,  non 
par  ordre  de  matières  ,  mais  dan» 
ror4lre  de  leur  publication  :  i*Ie 
préjugé  vaincu  ,  ou  Lettres  de  î/ia- 
damc  la  comtesse  de  ***,  à  madam* 
de  ***,  réfugiée  en  Angleterre, 
J787,  2  vol.  iu-ia;  réimprimé  en 
iS<ïj,  en  2  vol.  in- 18  ;  a»  Les  dan- 
gers de  la  foquetteric,  1 787,  2  vol. 
in-J2,  2"'  édition,  1788,  3  vol. 
\q'12;Z''  Georgeanap  1758.  9  vol. 


\ii- 1  u  ;  .Y La  Femme  grt'natUer^  ro- 
iiiaii  hinloi'M|U(s  irtoi,  ii)-8";  rVsl 
une  r.onlrr-parlit;  de  la   Fnmmê 
ahhf*  iU'  Sylvain  MurAchnl.  5"  Syl- 
vain  .Mairrliiil  uyant  |)ii|>li/;  nno 
brorhurv  Inrt  pitinunlc  cinilrc.  \v.$ 
tVniincs  qui  niltivnit  les  Icltic:*, 
sous  \v  \\ivv  dv.  Projet  de  loi por- 
tout  tUfcusr  tt* apprendre,  ù  lire  et  à 
écrire   aux  femmes,  v\  aynnl    lu 
niir  si'ult»    tnÎM   son   iiiuilu^cril  à 
M""  (larnu-Duiour ,  cvtlc  danie 
|Hihli:i  le  jour  où  parut  co  projc^t, 
(inc  i«''pou.s4',  qui  l'ut  ju^i'C  trôs- 
ravoralilrnitMit,  mchi.s  U*    litre   de: 
i'onire  le  projet  de  loi,  portant  dt*' 
l'eu  se  d\ip  prendre  à  lire  et  à  r'rWr/» 
au.r  ftmmes.  1801,  iu-8";  <)"  il/*.'- 
lieerte  et  Zirp/tile ,  rouiaii  liisloii- 
«|n<' ri  nuirai,  'j.  vol.  iu-i'ji,  iHou; 
7"  /  ouii^e  de  plti,siearii  i'm/^'n',<  /'/ 
/////•  ri  four  en  France,   a  vol.  in- 
1»,  iSov;  S"  I{ccueil  pratiifue  d'i*- 
conomic  rurale  et  domestique^  1  Hou, 
in-i»;  '».'"'  rdition,  i8n/j;  r)"'*"  iMli- 
tinn,  iSo(i;  {)"  De  la  m^eesgitti  d<! 
l'instruction  pour  lee.  femmes,  i  Hof), 
lit   I  •»  :  M)    ManutI  ttc  la  i/i/*/»rt;,'c7Y 
n  /.i  rillc  et  à  la  eampui^ne ,   et  de 
la  femme  de  basse  cour,  •*  \«d.  in- 
I  •',  iSn.»  ;  I  i"  Fort  rsfuintiatiee  im*' 
iiife  de  A/""^  a'e  Chi'eaurouj',  prô 
«•«•tli  r  d'nnr  !Sotiee  historique  i^wr 
«  (Ile  (I;nii4*,  itS()(i,  'j  \ol.  in-i'.>; 
I  ■•■   I.cs  d.i  Hivers  de  ta  prièrent  ion  ^ 
Mtiii.ni   iUK'i  iloliqni*  «    '*   \«)l.    in- 
I  •' ,  I  S(i(l  :  I.»  '  i]fo)ens  de  eonsrr-  * 
.  '  (a  ^antc  déS  lialuîans  de  ta  eam" 
''•jn\  cl  de  tts  pri  server  des  mala^ 
.'/(S   ilons   tiuiw    maisons   et  leurs 
'Imiups^    i8(j(»,    in-iu;    I  I"    /-<* 
./'///•  de  (\itlinine  de  Mt^dieisn   de 
i'/nirlts  l  \  ^  de  Uenri  m  et  de 
//.  '*'/  //  .    ».  vol.    in-S",    1K07; 
I.»"    (\n i cspoitdante  de   plusieurs 
/'i  .-.v  ■»•/,'■;,  ,N  illustras  de  la  conr  di' 


Louis  XF,  1808,  3  vol.  lu-i  ".; 
i(>'  Dietionnaire  rural  raisonne, 
'2  vol.  in-8",  1808;  iip"  Pièces  iné- 
dites sur  les  rif;n&s  de  Louis  A' // '  • 
Louis  S  F  et  Louis  XFl,  :ji  v(d. 
în-8",  i8o();  18'*  Les  voyai^eurs  en 
Pursr ,  3  vol.  in- 1  u ,  1 801  ). 

GAF.KTNICU  (UKnNARu-AKMî.s* 
tk),  juriHfronhulti*.  ('«'-IMht,  naqnil 
i\  (ias.iel,  \v  '.».8  octobre.  17U), et  s«î 
livra  do  hrnnir  heon*  A  la  carritire 
du  harrean.  Il  oLtinl,  en  I7r>/|, 
In  plaee  de  .seerélairediî  la  réfçen- 
ce  et  du  eonj^isloire  de  (iMsstd  ,  vi 
lut  noiiuné,  rannée  .sui\anle,  a- 
voent  fi.Hcal  pour  la  prinei[>auléde 
Marhourjç.  Pendanî  la  f^uerre  de 
^ept  ans,  un  le  ehargea  de  diriger 
radnnni.Mlralion  de  la  guerre;  et 
il  lut,  à  ta  paix  «  noniintS  chef  de 
la  eoinniission  qui  avait  pour  luit 
d<;  rétablir  les  iinanros  délabrées 
i\v  rnnivcrMité  de  IVIarhourg:  em- 
ploi qui  lai>ait  autant  d'honneur 
ù  sa  probité  qu*A  .ses  lumières,  (lu 
Tut  A  peu  près  vers  cv  lemp»  qu'il 
publia  deux  ouvrages  peu  impur- 
tans  sur  des  matières  de  iinanec.'). 
l/enipereur  le  nomma,  eu  17\)^9 
son  subdélégué  pour  l.i  lifpiija- 
tion  dr>  dettes  de  la  niaisnii  de 
Soltn.N-liruunrels,  puis»  directeur 
de  la  régeiiee  et  du  eouhistoi- 
re,  et  Tadmit  enfin  au  nondircdo 
9es  conseillers  intime.s.  (Saertner 
mourut  le  u8  juin  de.  la  luAinu 
année. 

CAMUTNKR  (Joskpii),  un  des 
plus  célèbres  botanistes  du  hièole 
pa*>sé,  naquit  iHlalw,  dnnsle  du- 
ché de  Wurleiidierg,  le  iviinari 
i^T)'^.  On  le  destina  «rabord  A  Pé- 
tât ecclésiastique;  mais  la  lecture 
de  quelque!*  PèrcH  de  rKglîse  lui 
fît  bien  lot  perdre  le  peu  de  Jispo- 
.sj t i uns  qu'où  uvuit  cru  rc^ii arquer 


4<>/i 


GAC 


en  lui  pour  lu  |inHri$e,  et  Ton  ré- 
boltit  de  lui  l'aire  <rtU(lier  le  droit. 
Cujus  et  liurllit>llu  parurent  au 
jeune  Guertueruus>i  arides^  uus- 
»i  ennuyeux  qu*Ongèneet  saint 
Aug;ustin,  et  il  rcnunçu  au  bar- 
reau pour  !ie  livrer  à  la  médeci- 
ne :  non  pas  qu*il  se  sentît  plus  de 
goût  pour  cette  science  que  pour 
le  droit  et  le  sacerdoce,  mais  par- 
ce quelle  lui  fournissait  une  oc- 
cusîoQ  de  se  livrer  à  un  genre  d'é- 
tudes qui  lui  avait  toujours  plu 
beaucoup  9  celui  de  la  physique  9 
de  la  botanique,  et  de  quelques 
autres  sciences  accessoires  à  la 
médecine.  11  pa>sa,  en  i^Si,  i\ 
rnniversité  de  Gottinguey  où  il 
fui  vit  pendant  deux  ans  les  leçons 
de  ilallery  et  obtint  le  doctorat 
en  1753,  après  avoir  soutenu  sa 
thèse.  Il  voyagea  ensuite  en  Ita- 
lie et  en  France,  «'occupant  sur- 
tout de  la  physique  expérinicnla- 
Ictpour  laquelle  il  construisit  plu- 
sieurs inslrumens,  couune  un  té- 
lescope, un  microscope  solaire, 
etc.  La  réputation  que  lui  avaient 
déjà  acquise  ses  travaux  botani- 
ques,  en  17G8,  le  fit  nommer 
professeur  de  botanique  A  Tuni- 
versité  de  Péterî»bourg,  où  Tim- 
pératrice  loi  confia  la  direction 
du  jardin  et  du  cabinet  d'histoire 
iialurelle.  Sa  santé  ne  lui  permit 
pas  de  rester  long-temps  en  Kus- 
bie  ;  et  après  un  voyage  qu'il  fit 
avec  le  comte  Orloff  dans  l'U- 
kraine, d'où  il  rapporta  beaucoup 
de  plantes  étrangères,  il  revint 
dans  sa  patrie,  résolu  de  s'y  oc- 
cuper tout  entier  d'un  travail  car- 
|)ologiquc  qu'il  avait  commencé 
sur  lc>  bords  de  la  Newa.  Plu- 
-"icursrenseignemens  qui  lui  man- 
quaient encore  pour  compléter 


GAE. 

non  onvragf  ,  rcng^ngèrent  à 
Ti>ilor  l'Augleterre  el  la  Hollan- 
de. 11  remplît  le  bul  de  son  voya- 
ge ;  mais  le  travail  trop  sm^idu  au- 
quel ils'était  livré, et  riisagfs  trop 
fréquent  du  microscope,  lui  eau* 
sèrent  une  maladie  gra\e  à  son 
retour.  Pendant  uo  moi»  il  «*en* 
vironna  constamment  de  méde- 
cins et  de  remèdes;  mais  le  mal» 
au  lieu  de  diminuer,  cmpîrail  cha- 
que jour,  et  il  était  »iir  le  point 
de  perdre  la  Tue  qunnd  il  prit  le 
parti  de  s'abandonner  aux  seuls  ef- 
forts de  la  nature.  Cet  te  résolution, 
qui  n*avait  été  que  reffel  du  dé- 
sespoir, fut  suivie  des  plus  heu- 
reux résultats.  Il  rccouTra  com- 
plètement la  vue  en  très-peu  de 
temps,  et  travailla  de  nouveau 
avec  une  telle  application,  qu'il 
eut  achevé  en  deux  ans  le  manas- 
crit  et  les  dessins  du  1*'  yolume 
de  son  ouvrage.  Des  changemens 
qu*il  crut  à  propos  d'j  faire,  fu- 
rent cause  néanrpoîns  qu'il  ne  le 
publia  qu*en  1789.  Le  second  vo- 
luine  parut  deux  ans  après»  Cet 
ouvrage  obtînt  le  second  prix  d*n- 
tilité  à  l'académie  des  sciences  de 
Paris.  C'est  ce  mCme  livre  qui  a 
aussi  servi  de  base  aux  savantes 
dissertations  de  M.  Richard  sur 
l'anatomic  végétale,  et  particu- 
lièrement sur  celle  des  fruits.  Il 
avait  paru  sous  ce  titre  :  De  fraO' 
tibuset  seminibus  plantarutn.  L'au- 
teur se  proposait  d*y  djouter  un 
supplément  dont  il  espérait  for- 
mer un  3"*  volume;  mais  sa  morf« 
arrivée  le  17  juillet  1791,  Tempe- 
cha  de  mettre  la  dernière  main  à 
cette  nouvelle  partie  de  son  tra- 
vail. Gaertner  a  encore  publié 
quelques  autres  ouvrages,  parmi 
Ic^queU  on  remarque  surtout  ;. 


r.AK 

1"  un  Mi  moire  sur  les  ynoUuâque»  , 
jfisrir  rail.'*  I^!^  Transactions  phi- 
losoi)hiqui\s  (I«  LoiidrfH;  a"  un  au* 
lu:  Mémoire  sur  les  zoophyifê , 
tloul  Fiilliis  a  i!i>ri('hi  «tmi  ouvra- 
^v  i n  I  i  l u  I  ('  Spicile^ia  toolo;^ica  ;  5' 
\\\\  Fra};mcnt  de  la  classification 
i^ystcmalifjue  des  plantes  ,  roUî»i- 
gu<:  (ItUis  le  Magasin  botanique  de 
Jt:«'ni -Jurqu(;4  Uoiintr,  <  te.  Lii 
(lortcnr  iillrniai.d  (,l('ai)*( Jn'«';lirn« 
Daniel  Sclirclx'i)  avait  cotiâucré 
ù  (laf^rtncr  un  {j;t'nre  <lf*  plunUi^  de 
la  ianiillr  dos  malpighiacces ,  suus 
!<•  '.i(»ni  de  Cairtncm,  Le»  Anna^ 
tes  du.  musée  d'histoire  naturelle 
conrunncnt  une  notice  bicgru- 
]»lii(|ue  de  M.  DeleuKe,  sur  la  vie 
el  hs  ou\raf;es  i]v.  Garrtner. 

(lAKU  I  MhK  (  (^iiiRLES-Cu»i9- 
tian).  né  à  Frv'ilierg  eu  Saxe,  le 
'2  I  novembre  i  j  i'i,(;nininetH;a  ses 
élnd«'s  à  réf.'ole  de  iMei.snen,  el  les 
u(  heva  dans  Tuniversité  de  Léip- 
si(  k  ,  où  («olt>cl)ed,  qui  en  était 
diri-(liur,  s'élail  érigé  en  rélor- 
in.ileur  i\ti  goHt.  («aertner  et  deux 
autres  Alle!uaud>),  avec  qui  il  :i*é- 
tail  lié  depuis  long  temps  (Gellert 
et  Jlarnier),  travaillèrrut  enseni- 
l>lr  sous  ce  rérorniateur;  mai.s  lU 
ne   larder  ut   piis   à  s'apercevoir 
t|ue  leurs  soins  se  hornaient  tout 
au  plus  à  épurer  le  lauga||;e,  8au9 
l'airi;  l'aire  aucun  progrès  réel  à  la 
liUérature.  Vers  le  luénie  tcmpA 
:I  s'éh'va  eu  Suinse.  contre  Cuits- 
<-ii('d,  un  parti  d'éfrivaîni»  qui  a- 
elH\éreut  de  décréditer  la  tiiétho- 
de  de  ce  [»r(desseur;  et  le»  trois 
cnuMr>  s'élaul  joints  à  d'autres  hom- 
mes déjà  célêhres  de  cette  épo- 
que, tels  que  Sdiniid,  Ziacluirie, 
etc. ,  publièrent  uu  ou\rage  inti- 
tulé :  IS oureuux  matériaux  pour  les 
jouissances  de  ta  raison  et  de  l'eS" 


r.AG 


4o5 


prit,  qui  introduisît  une  révolu- 
tion eu  Allenia^ne.  L'esprit  criti- 
que de  Gaerluer  s*y  lit  surtoni  re- 
marquer. Lu  i74.)9  <>**  '^'  "('tnnia 
prulenuenr  de  nuirale  et  de  rhéto- 
rique au  ccdlége  Carotiu ,  |>lace 
qu'il  remplit  avec  le  plus  grand 
zèle  pendant  45  ans.  Lu  ^77^^^  il 
obtint  la  place  de  chanoine  du 
chapitre  de  Saillt-iUai^e,  à  Bruns- 
wick, et  prit  le  titre  de  notablu 
nufique  du  duc  de  Brunswick.  Il 
n*a  publié  que  peu  d  ouvrages  ; 
les  principaux  sont  :  i^  uu  Recueil 
de  discours  j  en  un  volume;  2°  La 
Fidélité  à  t' épreuve  j  comé<Iie  re- 
gardée, dans  le  temps  où  elle  pa« 
rut,  comme  un  chel-d'œuvre  dV 
légancc  ;  3"  La  hellc  Rosette,  au- 
tre comédie  en  un  acte  ;  .j"  Drc" 
mischs  BeHraege,]0\\T\\\\\  alleîuaml 
dont  il  eut  long-temps  la  direc- 
tion. Il  mourut  à  Brunswick,  le 
i/|  lévrier  1791. 

GAGLKN  (M.H.C.,  BARON  de), 
reçut, en  1 79 1, du  prince deMassau- 
Eltiogen,  une  mission  qui  avaFt 
pour  but  de  réclamer  auprès  de 
rempcrcur  les  iudemuitésque  les 
princes  allemand.*,  posscssicMinéH 
en  France ,  soHicitaienl  pour  les 
pertes  qu'ils  avaient  essuyées  ^ur 
fa  rive  gauche  du  Ahîn.  Depuis  eu 
temps,  il  vécut  dans  Tobscuritô 
jusqu'en  i8i5,  époque  A laqiiellu 
il  fut  envoyé  au  congrès  de  Vien- 
ne, comme  ministre  plénipoten- 
tiaire du  roi  des  Pays-Bas.  Le  37 
avril,  il  signa  le  traité  par  lequel 
les  villes  libres  de  TAllcmagne  ac- 
cédaient }\  la  confédération  euro- 
péenne contre  Napoléon.  L*ud« 
née  suivante ,  le  roi  des  Fays*Bas 
l'envoya  encore  en  qualité  de  son 
ministre  plénipotentiaire  pour  le 
Luxembourg  ù  la  dicte  de  IVauc- 


.j0î< 


GAI 


port  ii;r'op'apfiiifUi\  ou  luturvansup- 
pleihcnl  à  lit  f  nuit  mai  ir  f'rtt'i/uty 
iiwct)  Cîii'It'h  ^t:u-;rJ{>liH|U('s,  l*a- 
ri*n  1S21.  FiiiotiliT,  M.  (fùil.doiit 
la  collcclioii  d(*s  i)inri)<;i'S  rniine 
'.>J|  vol.  ,U<jlélV'llit<.MlMil:plll^i<.■llrs 

«)uvra[;i's,  f;t  a  tuiiiiii  iii\i  vs  iiior- 
t'L'uuxuiix  Mimuires  dt  CiustUnt, 
au  liltrcttri',  c'io.  Il  a  vAù  iioiniDÔ 
lilL'illlirc  Je  la  5""  rlar-sc  il«i  liiis- 
liUilen  18 Kj,  piiihcoiiipriij  dans 
rorjjani^alioi»  dr,  racaJ/init;  *lr?* 
jiiM:riplîoiid  un  i^tiu  «^t  lilv  clic- 
>  aller  lie  la  lt?{;ion-iI  Ijoniitîiîrpar 
l(i  lui  l'H  i8i/|.  LVnipcrcnr  de 
TiUdsij,  à  qui  il  avait  iii\oyù  un 
de  ses  uu\i'a*|;c.'*,  lui  a\ait  d«'-jà 
duniié,  vn  itSn,;.  larrnix  di;  Saiiit- 
W  ladiniir.  M.  Cail  a  «le  tiouvtnt 
attaqué  et  pa««  toujours  iujuslc- 
inent.  Ses  opiuions  .*»oi!l  quclque- 
l'ui.s  d(':ï  pluîi  liasardécs;  par  l'Xrni- 
jdo,  il  a  rayé  de  ses  carli-s  deux 
A  ilies  fameuse!*,  Delplies  et  Olyui- 
pic«  dont  rexi>ten(.-e  ne  saurait 
èlrc  uu  prublèuie  que  pour  les 
]iersonnes  qui  s'opiniâtreul  à  peu- 
^er  qn%jne  des  meilleures  \oics 
])oui*  arriver  à  lu  célébrité,  est  de 
>Y'lever  ouvertement  eontre  les  o- 
]Hui()ns  unanimement  adoptée? .11 
a  également  présenté  sous  un  as- 
])ect  tout-à-lait  uouvirau,  les  La- 
iaiiles  de  Maulii.ée,  de  l'ialée  et 
de  Marathon.  Knfin  ,  il  indique 
«'.nnime  imprimé  à  EOro  un  Ana- 
eréon,  désigné  dans  un  catalogue 
f»ar  ces  leltes  e.  bru,  iwcmplnirc 
hrvi'lic,  3L  Guil  a  publié«  en  1800, 
i"  un  ouYragc  intitulé  :  HcfL:- 
matioiijt  de  J .  B.  Cail.  coîtlrc  la  di'- 
thion  du  jury,  ou  ohM-rrations  sur 
l'opinion  en  iwrtu  drliu/urllr.  Icjury, 
ir.atituc  par  sa  niajfsir  l'cntpcreur 
il  r<d,  propo.sr  ttc  dnrnmr  un  pri.r 
x.V .  CoroVy  ù  ri',iifu.sii::i .  '.•  I*  iUiLiur 


GAI 

di  ta  cf tusse  de  Xcnophon,  tta  Thu- 
cididc  ^nu'^tatin  et  fratifai»^  et  deê 
otisi'rruliona  littéraires  sur  Thcv 
cri  te  ri  l' irrite  ^  i  S  m,  in -4";  '2^J»B- 
dail,mcml'i'e  de  l'institut,  eii\  ;!»a  r^ 
ponse  à  dix  vltefs  d' accusation ,  e  te.  f 
suit»'  de  Topusiuile  précéJtîiiK. 

(»AIL  (SophikGirre,  madame]. 
Voici    les  détaiU  que  nuire  mé- 
nioîie  nous  l'onniit  8i<r  la  TÎe  de 
cette  léinme  regrettable  à  tant  de 
litres.  Son  père,  habile   cthirur- 
;;ien  ,  était  décoré  du  conion  de 
Saint- Michel.    Grâce    ù    raisance 
que  li.'i  a\ait  acquise  une  vie  utiift 
et  laboiieusc^  AI.  Garre  tlonna  ù 
ses   filles  Tcdu cation  la  plus  soi- 
gnée,   et   ne  négligea   riiMi  pour 
culli\erles  dispositions  qui*  <lé» 
Ij*;!.;  l*-  |dus  tendre»  se  tnanileslù- 
reul  dan>  31"*  («ail  pour  tous  les 
arts,  mais  parliculiérem(*nt  pour 
la   inusifiue.  On  ue  >e  prupo>HÎt 
que  d'en  l'aire  une  t'emino  aiiua« 
ble   en  lui  donnant   ded    lalens; 
ou    eu     tjl    une    l'einnie    célèbre 
en  provofpiant  le^développcmens 
de  &on  génie.  Ce  génie  £»«.*  décela 
par  dch  compositions  pleines  de 
grâces,  que  M"*  Garre  produisait 
à  un    âge   où   d'ordinaire    on    a 
peiue  à  concevoir  les  compusi- 
tînns    de.-»  auties.   Quelques    ro- 
mances iprellc  publia  en    1790, 
dans  les   journaux  de  musique , 
et   que   les  amateurs  avaient  ne- 
cucillies^t'nrent  distinguées  par  les 
connaisseurs.    L'étonnenieut    se 
serait  mêlé  au  plaisir,  si  Ton  a\ait 
su  qu'elles  étaient  l'ouvrage  cl*uii 
eni'ant    de  douze  ans.  C\*st  vers 
irp'i,    que    M''*  Garrc  changea 
sou    nom   contre  celui  qu^ellu  a 
rendu  célibre.bHe épousa,  à  cette 
époque,  M.  Gail, professeur  ou  lec- 
teur au   colIcL^e  de  J'rance-  Cet 


lirllt'iii.^tu  jouissuit  dès  lui'ri  iJc 
todti'  sa  r(;)Miliilinii.  Dtvs  liMvanx 
jM'iiihlrs  et  utiles  sur  lert  langnes 
iiiHiicriufii,  «li.'s  V4'i'i)i()iib  tlii  grt^c 
(Il  Ind'ij ,  i]v.h  (MlUioiiii  corrccti'H, 
•'liiridi'os  diî  coiniiieiitiiiieii,  l'oi- 
lilicT.*)  d(i  iioUvH,  cl  îiiiM.'^i.  \ii  rrois, 
(]ind(jii(M  docle.H  qiu'ridh:s,  Tn- 
vaient l'Hit  coniiahi'c  daiiN  le  niitii- 
d(!  savant.  IJ  un  ritu  d'id>(cnii* 
M"*  (jarrii,  |Mjis(|iril  avait  a|>j)itJ- 
cir  n^h  (|iialiiés.  LcMir  inat'ia|;'(;  no 
iiit  pas  lieut*(;ux  c-ependiiiiL.  Les 
fii(<t  t't  les  iioicncc.s  qiTil  avait 
lajiproclirN, ,  s*elï'aroncliiîreiit  i^- 
('i)tr()i|iit*inont.  Une  Héii/iralioii 
vtdnntaiir,  rotn])it,uii  Itont  de 
<|tM'lr|U(S  années,  cette  union  (i\\ 
Tnn  Ironvnil  trnp  de  di.straetion.4, 
4'1  ranire  trop  peu  d*n{;rénient , 
i-t  rendit  li:s  deux  époux  ù  leurs 
K<»ûts  duniinans.  LeH  artH  et  len 
''(enrcîx  y  (çaguèrenl.  M.  (-ail 
u<  tieva  dois  la  retraite  t^ix  version 
di'i'ljiic^dide;  et  ^'"•(iail,  rentrée 
i\Mi^  la  société,  en  (it  les  délieet) 
par  SCS  tidttn^  i|ui  se  |)erret'tioiinè- 
i«ij|  en  s'extir^ant,  La  viedépen- 
d.iiite  et  sédentaire  convenait  peu 
il  une  iin.i<;iiiation  aussi  active 
(pic  la  si4*nne.  Libre  une  t'ois, 
r\-^[  v\\  v>iyaf>;eant  qu'elle  lit  l'ea- 
saidc  >ona(lVanehissenient.  Apr^ll 
tivuir  parcouru  les  provinces  nié- 
I  idionalcs  de  hi  France,  elle  vou- 
lut vuir  IK^pagne.  Kn  y  eher- 
(  haut  le  plaisir,  elle  y  trouva  la 
{;luirc.  (/est  hwm  Itrs  yeux  et  les 
oreilles  de  l'arlisti!  qu'elle  parcoii* 
riiit  et^ttc  pénin.^ule  ipii  ne  henddu 
dc^héritéc  dcn  arts,  <|uo  parce 
qu'elle  a  renoncé  A  taire  valoir 
It'ur  »nccessii)n,  <'t  où  Ton  relrnu- 
vc  si  souvent  leurs  traces  em- 
preinte'^ entre  celleti  desGoths  et 
J«  -.  Araîic-^.    L'a.:ronl  ol  le»  ino- 


(;ai 


4"!> 


dulatious  de  lii  niuHique  cspû^no- 
lu  atlirérent  jiurlout  raltcnlion  de 
iavoya^jeuse,  et  reslèreni  prolbn- 
dénient  gravés  dans  hh  niénuiire. 
IIh  He  reproduisent  rréqueninient 
dans  Hes  coniposition»,  mais  em- 
bellis par  un  tjdenl  plein  de  cbar- 
mes,  tmiis  mrMliliés  par  un  goût 
exquie.  Tel  air  des  Deux  Jaloux^ 
tel  morceau  de  la  iSVr»'//rt//H,  nN.sl 
(|u'iin  développement  d'un  trait 
de  ces  cbansuns  monotonen  et 
mélaiiCidiqucH  (pie  hurlent  lesC^u- 
talauii,  que  lamentent  les  Auda* 
lous.  i\lodulé  par  .U"*  dail ,  <>e 
chant  tou)onrH  original  su  changu 
en  musique  des  plus  tiuaves.  Ce 
n'est  qu'au  retour  île  ce  voyage 
(pie  M""  (Jail  songea  sérieusement 
ti  travailler  ptiurla  scc'iie.  Aiipara- 
vanttellft  s'était  bien  essayée  dans 
le  genre  dramaticpie  :  un  t>péra  du 
8a  eoioposition,  représenté  en  s»)- 
ciélé,  avait  bien  été  a[)plaudi  par 
Méhul  lui-milme.  Klle  n'avait  pu 
lu'Mumuins  se  résoudre  \  otîrlr  au 
public  un  ouvrage  que  ce  grand 
inaitro  ne  trouvait  pas  exempt 
d'impertcction.4.  Une  élude  opi- 
niûlru  et  plus  approfondie  de 
l'art  ,  lui  dofina  bienlAt  les 
moyens  d'exprimer  ae»  idées  avec 
autant  de  pureté  qu'elles  ont  de 
charmes;  avec  cette  correcli«)n 
Man«  hupielle,  dans  tous  les  arls, 
les  siiccèi»  i\\\  génie  même  sont 
incomplets,  (l'e^t  par  un  ebd*- 
dœuvre  que  M""  (îail  début*. 
Peud'o]iéra(ïnl  éléentesidiis  avec 
autant  d'entltoiniasme  que  le» 
Dt'ii.v  Jaloux  :\)vu  l'ont  autant  mé- 
rité. Due  musique  neuve  et  nun 
pas  élraii;^e,  originabi  et  non  pas 
bizarre,  gracietise  et  non  pas  al- 
IcLiée,  assurent  A  cette  jolie  co- 
médie  un    succès  aunsl  durable 


4io  GAI 

qiM*  coliii  dont  ioiiîtfsrnt  1(!9  plus 
ïiiiiiiihles  |irtKlui.'ti(Hi!i  de  Grùtry. 
On  sait  que  cet  of»t  ra  est  tiré  (1*11- 
ne  cuincdiecn  5i»ctes  de  Dufrcs- 
DÎ,  comédie  réduite  Hvec  beau- 
C(>ii|>  d'habileté  en  nn  acte ,  par 
M.  Via],  auteur  de  plusieurs  ou- 
vraj^cs  chnruiiiiis  aussi,  et  qui  lui 
iippnrtienneiil  en  entier.  Après 
cet  opéra,  M""  (tail  en  fit  repré- 
senter n  niait  re  eiicoreen  nnnrte, 
intitulé:  ^/"'  ///•  Lounay  à  la  Bax- 
////«■.  Le  (V»nd  en  e>t  tiré  des  mé- 
moires de  cette  dnnii'.  plus  con- 
nue sous  1<!  nom  de  M*' de  Staa!. 
iVvM  une  inlrij^ue  assez  triste, 
dan.*<lnquello  l*'^i»u\ern*'nrniéme 
de  ta  Bastille  joue  le  rôle  dt:  mé- 
diateur entrr  celle  prisonnière 
qu'il  aime,  et  un  priionnier  qui 
en  est  ainn*.  l'jrsentée  sous  un 
aspect  eomiipK:,  eetle  situation 
pouvait  être  pi(piante  :  mais  dans 
cri  opéra,  qui  litut  plus  du  drame 
qued»'  la  comédie,  le  «çf)uvernenr 
est  martyr  et  non  pas  dupe;  or 
les  marlvrs  nr  siuil  pas  ^ais.  (^t 
onvra;;e  eut  |)eu  de  sucés.  Sa 
mu>(Ii|iie,  néanmoins,  ne  diminua 
pas  la  hanU;  idée  qu*(Ui  avait  cou- 
«lie  (le  M'^Ciail.  Kntre  plusieurs 
morcraux  accueillis  avec  trans- 
port •  on  distin^^ua  la  romance 
délirieuseque  li  rmiiic  re  relVain: 
ma  liht'i'trl  ma  Uhtrfrl  ain^i  clianle 
Pln'i'Muèlecaplivf?.  ('es  morceaux' 
a:n\'n<-:>.l  maintenu  ia  pi*. '*'•  au 
tîiéalre.  sî  en  France  on  ne  vou- 
lait, pas  ôlie  intéressé  par  le  dra- 
iMî»,  auîanl  qti'enclianlé  par  la 
!rin>îqne.  la  Sn'rnar/r  est  le  der- 
oi' r  Olivia;;»"  (Iran)atique  de  M"' 
f  «.nl.(^.en'r-lpa?!pari[élaiitdi'  îj.iie- 
M-  (jin'.  jm'.'cIu;  celle  comédie,  dont 
î*'*i;riaid  ol  l'aulciir,  ri  qu'on  a 
'*.  :née  <i"aii'S  cî  d»' iiîorceauxd'in- 


GA1 

sendde,  pour  Tadapler  h  la  scène 
1}  rique.  Nous  ne.  ferons  pas»  l'élo- 
ge de  cette  dèlieieiisn  production. 
La   musique  de  la  Sérénàîiê  e»t 
dans  la  mémoire  de  tout  \v.  inuD- 
de.  Celle  des  DfUx  Jaîotix  ne  lirf 
est  supérieure  9  ni  en  faciLile,  ni 
en  originalité  y  ni   en  grârès.  La 
Scrniade  était  le  ch.'inl  du  cygne. 
M*'  («ail  s^occupalt  ù  consolider 
sa    gloire  par    dos   ouvrages  de 
plu<  longue  haleine  y  quatid  une 
maladie  aiguë  est  venue  PenTeTer 
aux  arts  et  ù  rarnitié.    Kllë  était 
alors,  tout  an  plus»  Hgéc  de  43 
ans.   Quand  on  soôn;e  que  si  la 
jeunesse  de    Tartii^te  date  de  Tè- 
poquc   où   il   commence   à   pro- 
duire, elle  ne  flnit  qii^Â  celle  oiVil 
cfsse  d«i  produire  ,  on  peut  dire 
que  M"*  Gail  est  morte  d'ans  lÀ 
lleiir  de  sa  jeunesse;   et   si  Ton 
juge  de  ce  qu*cllc  pouvait  faire 
par  (^e  qu'elle  a  fait  ^  quelle  sour- 
ce fie  regrets,  pour  les  arais  des 
arts ,  que  cette  perle  prématurée! 
Les  chansons,  les  romances  et  an- 
tres compositions  légères  de  M"* 
Cail,  auraient  pcilt-ôtrc  sn (Il  seu- 
les à  lui  obtenir  la  réputation  q[tiè 
lui  assurent  ses  grandes  compo- 
sitions. Ces  sortes  de  {Pièces,  qui' 
sont  en  musique  ce  qtie^les  pièces 
tugiiives  sont  en  poésie,  sumsent 
aussi  à  la  gloire  de  leul*  a^iti^ur, 
quand  elles  portent'  le  cochet  du 
génie.  N'efit-il  fait  qiie  ses  poé- 
sies légères.  Voltaire  serait  im- 
mortel.   Saint-A'ulaire    8*esV  im- 
mortalisé par^'vcrs.  Tel  liortiine 
en   a   fait  /io,ooo,    et    n'est'  pas 
connu.   I/important  est  do  faire' 
d<;s  vers  et  des  chants  qu'oh'rt- 
tienne.  Tel  était  surtout  le  tMent 
de  Al"*"  Gail.  Ce  talent  faisait  le 
charme  continuel  de  la'  société; 


11  se  piviitit  à  ton:»  IfïS  cnpricei^ , 
<|U(l(jiii*  iwUi  d<:  ooiiiitlaLsànco 
«|ii  on  on  uii^^cAl  :  hou8  U)d  doiglsi 
(1(^  t't'tte  fetiuiie  hiihile»  le  pian» 
siiniïiuit  i\  tout  0»  quo  la  circons- 
tanct!  pou  fuit  c*n  rûcUiner.  Que 
i\v  l'ois  u*a-l>i|  pas  tenu  lifii  lï'or- 
rliiv-lrtîl  Lc«  aii'H  que  M**  (inil 
iioprovi.nait  ulorn  ù  f.t  denianile 
<irs  danseurs,  retcnaifuil  dans  le 
salon,  coniuM*  auditeurs,  ceux-lik 
rncuiopour  (piî  lii  duuse  a  le moin» 
traltrait'*;  v[  vvs  airs  (|ui,  i\  .son  in- 
>u ,  iHcntôi  so  répandaient  dans 
Paii-i ,  iTrlaitMit  pas  moins  origi- 
n.iii>c,  pas  nioiuN  nit'Iodioux  que 
i'Viw  i\\\\'\\v  travaillait  A  loisir.  A 
vv  (.lient  Si  supérieur.  M""  (iail 
!(»i;;nait  Unîtes  les  qtialités  d*une 
leiniiie  aiuiahle  ,  tous  les  avan- 
t.i;;es  d'tine  l'riinne  d'e^prî^  Dès 
'- 1  piuunière  jeunesse,  elle  avait 
M'en  tlan^  la  société  des  littéra- 
le'nis  et  ^\^\A  poêles  les  plus  eélè- 
liK's  i\v  Tépoquo.  A  la  ville,  dans 

I  I  inaist)!!  iht  sou  ï>ère ,  elle  avait 
'  0  souvent  Ta  Harpe;  elle  avait 
leueinitré,  souvent  aussi,  Delille 
1  la  eanipa;;ne,  dans  tes  bois  de 
iMendoii.  Klle aimait  lapoésieavec 
.M^^ion;  elle  aimait  avec  passion 
»«.ii^  les  .nls.  Les  talens,  de  qnel- 
<|Men.i((ii(>(|ii  ilsruss(Mit,n*uvaient 
pi"»  trappréeialeur  plus  délicat  et 
;mii>  eiKlnni.sia^ite.Uneeireonstan- 
<  e  tonte  paitieuliére  a  mAlé  une 
•'  iioiion  liien  doueeauxsentimens 
•  i'»  ilnnrrn.v  (pit^  celte,  lemmey  si 

::m  *  renient  aimante ,  a  dft  épron- 
\«  1  en  M'  voyant  arrai^lier,  dans 
!  '  lui  rr  (le  I  ;l^^e.  \  t(Mil  ee  (fu'elle. 

•  .1  lit.  l/iini.jue  iViiit  de  s«)n  m.i- 

I I  •   •',  son  lilî»,  sVliiitnionIrédi'çne 
1  "lif;  il  avait  nîmporléle  prij^sur 

!.       !:;<  t  jM()j>.)sé,   cette   anm''e-là, 
'  M  I   i(  ideniie  des  iiellesdellres. 


GAI 


.,11 


Ii<*  jour  de  deuil  st;  clian^ea,  pour 
cette  nn'.Te ,  en  un  jour  de  Irioin* 
phe  ;  et  ee  n*est  qtraj>riSs  avoir  vu 
les  lauriers  sur  le  front  de  son  en- 
fant,  que.  ses  yeux  ecui^idés  .-e 
sont  fermés  pour  jamais. 

GAILLARD  (  JEv^-LAVUF.?tT- 
PolkT(lNAr),memhre  de  la  chauibre 
dvi^  députés,  eu  iHi(>,rtimplis»aitt 
')^(70>«ûVnlciicc,  lestonctiouiide 

(irésident  du  trilninalde  eelte  vil* 
t^quand  le  département  de  hiDrô- 
n)o  le  nomma  à  rassemblée  lé<;is- 
lative.  ]1  avait  embrasse  avec  >a- 
{liesse  les  nouveaux  principes,  et 
ses  opinions  dans  (!ette  assemblée 
fiM'ent  d'une  grande  niodération. 
Le  même  département  le  réélut 
un  conseil  des  cin<|-cents,  eu 
17()5;  niais  comme  il  appartenait 
(Wiiie  famille  dont  ipielques  mem- 
bres étanuit  émigrés,  un  forma 
(Pabord  le  projet  de  Peu  exclure, 
dépendant,  après  une  as.'^eK  lon- 
gue délibération,  il  fut  dé(.'idé 
(pi*il  serait  nuiinlemi,  parce  qu'il 
avait  toujours  seivi  la  ré[)ubli(pie 
avec  beaucoup  de  ^èle,  tant  à  1  ar- 
mée que  dans  les  emplois  c.ivil.*^. 
Les  babiians  d<*  Valence  le  dém)n- 
cèreut  comme  royaliste  en  170^; 
il  sortit  du  constu'l  Tannée  sui- 
vante, et  fut  appidé  comme  jiif^o 
au  triJinnid criminel  delà  Dionie, 
fonctions  (|u*il  remplissait cnc(U'e 
en  181O,  quand  il  fut  élu,  par  le 
mt^me  département,  membre  de 
la  cbandire  des  députés,  où  il 
s*est  fait  peu  remarquer. 

(flAILLAlVl)  (MAiiRici>AM)r.é), 
ancien  membre  de  ta  con^réf^a- 
lion  de  Toratoire,  né  en  i^'^^^V" 
tait  professeur  dans  un  collège 
où  il  eut  occasion  de  se  lier  a\cc 
houclié,(|ui  y  rempli<»;Mit  lesjnè- 
mes  fonclion<,<.'tqiii  ib.'v  lnt<lepuU 


4  la 


r.AT 


:»*.  famf!iix  à  la  convention,  puis 
au  iiiiiiisftiTt'dulap'ilicc.  M.  (j.iiU 
lardi  pour  sr  soupira  ire  aux  dait- 
grrs  auxquels  f^i'^  prinripes  ptilili- 
(]u«'S  puurrainit  rcxpostT,  î^'étail 
retiré  J.uis  mih' petitt.*  ville  ilc  pro- 
viiico,  où  il  excn-ail  le»  fonctions 
tic  (It'tVu^eur  ullicioiix.  Fonilu'; 
Ty  (It'-convrit,  et  chercha  h  Palli- 
ler  auprès  de  lui  «  à  cauije  de 
raniilié  <]ui  les  avait  unis.  M. 
Gaillard  ne  fit  aucune  dillicut- 
té  lie  be  rapjirochtT  de  son  ancien 
confrère,  (|ui  lui  accorda  sa  con- 
fiance. 11  le  chargea,  en  i Si  5,  de 
{)orler  de  la  pari  de  !M.  de  >  itrol- 
es  une  lettre  à  lord  >Velliu;;tou , 
et  une  antre  à  31.  le  cninle  d*Ar- 
tois.  Oette  mission  lui  valut  la  pla- 
ce de4 on^eillcra  la  courdeca.<)sa- 
tiou,  pl:i('e  qu'il  occupe  encore 
aujounl  hui.  il  avait  déjà  été  au- 
paravant ('«niseiller  à  laeonrroya- 
le  de  Paris,  dont  il  présida  sou- 
\ent  les  assises. 

GAILLARD  (Armand),  Tun 
des  employés  de  radiniuistratitm 
de  la  maison  du  roi,  est  né  à 
Quervilie,  en  1770,  et  n'est  {çuère 
connu  que  par  la  part  qu'il  prit 
au  complot  de  (îeorgesCadoudal. 
Gaillard  entra  d'id)ord,eni792,au 
service  de  la  république  dans  un 
bataillon  do  volontaires,  et  prit 
bientôt  parti  contre  elle  en  s'en- 
rôlant  parmi  les  chouans  du  Midi. 
Il  passa  ensuile  eu  An**leterre,  fut 
envoyé  en  France  avec  l'ichejçru 
en  1804,  et  parvint  à  se  rendre 
secrètement  ;\  Paris.  11  resta  ca- 
ché dans  la  capitale  jusqu'au  mo- 
ment où  l'on  >en  ouvrit  les  barriè- 
res, qu'on  avait  tenues  fermées 
pour  s'assmer  des  conjurés.  11 
en  sortit  alors  avec  son  frère 
llaoul,  et  un  nommé  Dcrville.  11 


GAI 

ne  leur  arriva  rien  de  ffîehent 
prcinicre  nuit  qu*ii:i  pu^sèrc 
dans  la  forôt  de  iUoiitin 
r^nci;  mais  le  lendemain,  ils  c 
rent  la  maladresse  de  se  présen 
tous  trois  au  bac  pour  passer  H 
se  n  quoique  cette  rivière  t 
guéable  en  plusieurs  endroits. 
g^endarme  de  service,  qu*on  pc 
vait  décou  vrir  de  très-loin, leuri 
manda  Ieurpa8se-port;etcom 
ils  nVn  avaient  point,  ils  prir 
aussitôt  la  fuite  vers  la  forêt, 
cria  au  voleur;  ils  furent  poi 
suivis,  entourés,  et  opposèrent 
i\M  assez  vive  résistance,  dan* 
quelle  Kaoul  fut  blessé  mortel 
ment.  Les  deux  autres  se  lais 
rent  prendre  prisonniers,  et 
rent  conduits  à  Paris,  ini>  en 
gcment  avec  le  chef  de  la  coi 
piralion,etcondamués  i\  lape 
de  mort  le  10  juin  1804.  l 
sœur  de  l'empereur,  la  gram 
duchesse  de  Bcrg,  devenue  dep 
r<'ine  de  Naple»,  sollicita  vi 
ment  la  grâce  de  Gaillard;  et 
peine  de  ce  condamné  lut  co 
muée  en  une  délenliou  de  4 
dans  le  chAteau  de  Bouillon. 

G  AILLA  KD  (GuiMEirHBirR 
historien,  né  A  Àstel  en  Pican 
le  2G  mars  )7'^6,  et  mort  ù  Sai 
Firmin,  près  de  Chantilly^  le 
février  1806,  se  livra  de  boi 
heure  à  l'étude  du  droit,  q 
abandonna  bientôt  pour  la  lit 
rature.  11  n'avait  que  19  > 
quand  il  fit  paraître  son  pretr 
ouvrage,  la  Rhétorique  à  l'us 
des  demoinellcs  ,  qui  obtînt 
succès.  Il  donna  ensuite  ta  f 
tique  française  à  C  usage  ties  daw 
1 7/19  ;  puis  un  Parallèle  des  qui 
Electre  y  1 760  ,  et  un  petit  reci 
intitulé  Mélanges  littâraires,  L" 


GAI 

toîre  panit  rocciipcr  ensuite  ex- 
tlirsivt'iiKnt.  La  première  qu'il 
livra  à  l'iin|rv  Sîsion  ïwiV  Histoire  de 
Marie  çie  Bourgogne,  fille  de  ChaV' 
tes-le-Tétnéraire,  femme  de  Maxi- 
milieu,  premier  archiduc  d'Autri- 
che ,  depuis  empereur,  i';^)y-S^. 
Il  mit  ensuite  au  jour  VHistoire 
de  François  /",  doril  les  4  p''c- 
mitTî»  volumes  pnrurcnl  eu  »7(5o, 
el  les  5  autres  en  i^Ot).  VHistoire 
de  Charlemagne  ^  eu  4  volumes, 
parut  en  177*2;  puis  VHistoire  de 
la  rivalité  de  la  France  et  de  t  An» 
gleterre^  eu  7  volumes,  dont  les 
4  (Kîruiers  sont  de  1777.  Cet  ou- 
vrage, el  celui  qui  parut  ensuite 
son  s  le  litre  d'Histoire  de  la  rivU" 
lité  de  la  France  et  de  l' Espagne  ^ 
furent  jugé»  les  meilleurs  de 
Gaillard,  quoique  dans  tous  on 
retrouve  assez  également  une 
tourbe  convenable  aux  sujets 
qu'il  y  atraités  et  aux  personna- 
ges qu'il  a  mis  en  scène  ;  seu- 
lement on  lui  reproche  quelque- 
fois d'avoir  mal  distribué  ses  ma- 
tières ,  comme,  parexemplc,  dans 
y  Histoire  de  François  /•%  oii,  au 
lieu  de  suivre  avec  les  années  le 
cours  des  événemens  dans  tous  les 
rapports  qu'ils  ont  les  uns  avec  les 
autres,  il  le^  a  séparés  chacun  sui- 
vant leur  nature,  pour  en  faire  des 
histoiresdidtinctes,  qu'il  a  divisées 
en  p(ditique,  militaire,  civile,  lit- 
téraire; et,  ce  qui  robligeait  né- 
cessairement à  un  grand  nombre 
de  répétitions,  pour  faire  saisir 
au  lecteur  la  dépendance  n>u* 
luclle  de  chacun  des  faits  dont  se 
coiopose  l'histoire  de  toutes  les 
branches  de  radministration  d'un 
étal.  Lcf»  autres  ouvrages  de  cet 
auteur  sont  :  i<*  Dictionnaire  /i/»- 
tvriquc  ,   dans  V Encyclopédie  mé» 


GAI 


/• 


\  0 


thodique^  6  vol.  in-4;  2*  Mémoires 
insérés  dans  les  tomc;^  i^  ^«  ^^> 
55,  r»9  et  4^  du  Recueil  de  l'aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-let- 
tres ;  5"  f^ie  ou  Éloge  historique 
de  M,  de  Maleshcrbes,  suivie  de 
la  vie  du  premier  président  de  La- 
vwigHon  ,  son  bi.saïeul ,  i*crites  d'a- 
près les  mém  jires  du  temps  et  les 
papiers  de  famille,  180 5,  in-8"; 
4*  Observations  sur  C histoire  de 
JFrance,  de  Velly,  Villaret  etGar- 
liifT,  180C,  4  vtd.  iu-12  ;  5"  YîJ- 
ioges  de  Descartes,  de  Charles  V , 
de  Henri  II  ,  de  Corneille,  de 
Molière^  de  M  assit  Ion,  de  Bayard, 
de  La  Fontaine.  Ces  éloges,  qui 
forment  chacun  un  mémoire,  ob- 
tinrent, pour  la  plupart,  des  prix 
ou  des  accessits  aux  diverses  aca- 
démies où  ils  furent  présentés.  Ili^ 
sont  consignés  dans  l'ouvrage  in- 
titulé :  i\f élan ges  académiques^  poé- 
tiques,  littéraires,  philologiques  , 
critiques  et  historiques,  180G,  4 
vol.  in-S".  Gaillard  a  aussi  donné 
plusieurs  articles  au  Journal  des 
Savans  et  au  Mercure,  Il  avait  été 
nommé  membre  de  l'académie 
des  inscriptions,  en  17O0.  Il  pas- 
sa, en  1771,  à  l'académie  fran- 
çaise et  à  la  classe  d'histoire  et  de 
littérature  ancienne,  en  Tan  4* 
«  Je  me  propose ,  disait-il  en  écri* 

•  vant  V Éloge  historique  de  Ma-- 
ulesherbes,    qui    fut  son   dernier 

•  ouvrage,  je  me  propose  de  bor 
»ner  W  ma  carrière,  ù  nmins  que 
»  le  siriùendicacoethes  et  consuefudo 
«m«/a,   maladie    plus   forte  que 
wmes  résolutions,  ne  m'entraîne 

•  malgré  la  décrépitude  qui  va  ve- 

•  nir,  et  achevant  de  lasser  la  pa- 

•  tience  du  public,  ne  fas>«e  relen- 

•  lir  à  mon  (oreille  le  terrible  sotoe 
nsenectetn  d'Horace,  etc.  »  Gail- 


4i4  ^'^^ 

lunl  avsiit  lu  iiiiinio  iKa  citntioiis, 
coirniir  on  poiil  sVn  a|n;rccv(iir, 
v.i  c'ôlait  )troiiablt'iiu!nl  une  suite 
fit*  la  iii*'tii()irc  priulid^ietise  dont 
il  l'iai!  «Itnu'î.  Au^^i ,  c>t-cc  un  rc- 
jnoclic  <|u*oii  l'ail  géncrah^nicnl 
à  >fs  oiivrajçiîs.  Sur  la  fin  do  su 
vitî ,  il  >(î  n  lirait  pr^Mpn'  tuus  l<;s 
jour»  daud  la  lut  et  de  (Jliantilly, 
emportant  nv<;c  lui  du  pain  et 
<|ii(d<|uc.'i  rrnilâ  pour  la  jonrnre, 
(|  11*11  pas>ait  tout  t>nti^le  i\  rt'vur 
i'I  ;\  rcrirt;  au  pied  d**s  arbr<*!i. 

GAILLOI;  (i.K  UARgrisi  de)« 
fut  d(>putt>,  par  la  nobles>c  de  la 
villi!  dr  i\lanlC2>«  aux  éUls-géné- 
raux  de  ir8i),  ort  il  .-«o  montra  fa- 
voribir  aux  principes  populaires  9 
par  la  nièuu'  rai>on  (]uc  tant  d  an- 
tres se  sont  montrés  favorable  s  à 
la  cause  uKuiarcblque,  lors  des 
deux  ri'stauratiiuis.  Il  a\ail  d'a- 
bord voté  avec  le  coté  {gauche «  et 
avait  demandé,  entre  autres  cho- 
ses «  qu'on  abolit  le  droit  d'ai- 
nes>e.  Lors(pril  vit  néanmoins 
le»  progrès  que  faisait  la  révolu- 
tion ,  et  qu'il  ic  fut  bjen  assuré 
«pie  la  noblesse  axait  entièrement 
perdu  i»a  cause  aux  yeux  <lu  peu- 
ple«  il  se  bâta  de  donner  sa  dé- 
nii>sion,  et  ne  reparut  |>lus  de- 
puis sur  la  Mcène  ptditique. 

CJAIN-MOMAGNAC  (le  com- 
'11' J.  L.  M.  i>h) ,  gentilhomme  li- 
too<in,  attaché  au  comte  d'Artois* 
■  I  publié  ()uelques  ouvrages  qui  ne 
iionnent  pas  luie  haute  idée  de  ses 
L-'iens  littéraires.  Le  premier  e>t 
ou  )u'nioirt'  tte  Louis  X^' l ,  iSiXi; 
on  antre  a  piiur  litre  :  JournahCun 
bnii  Frani'ais,  depuis  le  \)  mars  de 
.'Si/|  jusqu'au  10  avril  de  i8i(>. 
ï'c  n'est  autre  cho>e  que  le  récit 
•  ic>  services  (|ue  rautcur  a  ri'rwlus 
à  l:icau::e  do.?  I>-uirbuits.  31.  Gaiii- 


GAI 

Montagnac  y  racniilc,  co  niau 
vais  style,  l*hî>(oire  dcd  peine 
qu'il  u  soufferte»,  vt  de»  récoiu 
pen.«%cs  qu'il  a  reçues.  Le  uiêm 
auteur  a  anji>î  composé  de^x  vm 
médics  dont  Pu  ne  a  pour  litre 
y.c  man/uis  de  Sévi  fine  ;  l'anlr 
porte  le  iioin  de  l'aiicieii  minidlr 
delapolie<Mli:  Napoliion  {^Pouchc] 
GAlNSIlOROLiai  C  Thomas) 

1)eintre  anglais,  né  on  1737,  d.m 
e  comté  de  Suifulk,  lîls  d  ai 
niarcliand  de  draps  saa.s  lorlune 
ne  dut  son  talent  et  sa  preinièn 
éducation  qn';^  la  sevile  nature 
Dés  l'Age  de  10  ans,  son  occupa 
tion  favurite  était  de  crayoïiQc 
Ich  objets  dont  la  vue  le  IVâppait 
et  à  i5  ans,  guidé  par  le  seul  dé 
sir  de  venir  un  secours  de  sa  fa 
mille,  il  se  reuiiii  à  Londres  pou 
s'y  livrer  à  l'étude  de  la  peinture 
Il  réussit d'abnrd  dans  le  portrait 
mais  il  ne  put  jaaiai»  peindre  le 
traits  des  comédiens  Garrîk  1: 
Foote,  «  qui,  dirait-il,  avaient  V 
«fij^ure  de  tout  le  monde,  except< 
M  la  leur.»  Il  se  livra  ensuite  Aui 
genre  plus  conforme  i\  son  goO 
et  à  ses  moycus,  le  paysage.  Oi 
cite  de  lui  :  le  petit  ^erger  ;  U 
petite  Fille  gardant  un  troupem 
de  cochons;  le  fiâckeron  surpri 
par  l'orage;  tes  petits  Fillageoi 
se  tnUtant  contre  des  chiens  y  et  ui 
£;[rand  numbre  de  portraits.  Ses  ou 
vruges  se  payaient  fort  cher,  et  a 
lui  ont  cependant  procuré  qn*u 
ne  fortune  très-médiocre  ^  duii 
il  employait  la  plus  grande  purti> 
ù  smi tenir  sa  famille.  Gaînsbo 
nuigh  mourut  au  mois  d\ioû 
ij^S.  Quoique  lleyuolds  n'ait  pu 
eu  lieu  de  se  louer  de  lui,  il  a  ei 
la  générosité  de  rendre  ju^tics  : 
sa  méuioire^  en  diiiaut^  dans  ut 


i!isconr» prononcé  rn  public,  «que 
*>si  rAii^li'tcrru  parvennit  jniiinU 
»à  roinph  r  iiim;  écolo,  CaioMbo- 
i)i-(Mi}>b  y  tit'iidniil  un  clos  pn;- 
»iii{(M-h  ran^s.  »  Lc$  paystiige»  de 
(«ainsboroii^li  nipprlUMil  la  ina- 
lli^l'('.  (les  Watcau,  de;»  Wlnans  gt 
dcM  'l'mirrs. 

CAISFOHI)  (Thomas),  celé- 
livv.  philosophe  uti^hiis,  u  |)ijhliu 
phi-^icors  onvra|çcM,  parmi  les-* 
ijncls  on  (li^lin^^iie,  siirtoiil,  une 
vxcellcnlc  édition  du  Manuel 
d*  ll/^/)/n'sfion  Jtur  If  s  mêlrea  t/es 
jMtHes ^rt'ca,  Oxford,  iSio,  în-H"; 
et  une  niiUf,  également  r(MM)rn- 
iiniridable.  i\v  roiivr,ige  inlihilé 
!'ort(C  minoras  f^rœri.  Il  h  fait  wxwsA. 
réimprimer  h-s  Sapp/iantfs ;  le» 
deux  fphi^é^nifl  iPKnripide  ;  Àl^ 
('t'.sft\  v\  la  première  paiiie  du  C'rt- 
((iti)f^iie  if  fis  m  a  mur  r  Us  fia  dort  car 
Clorhti ,  Oxford.  M.  (iaisford  est 
|)rofesseur  royal  de  grec,  ii  i'uni- 
ver^'ilé  d'Oxford. 

(;Al.bAl)T  1)11  FOUR,  était,  a- 
v.'int  la  révolution,  colonel  d*ar- 
tilhric,  et  .servit^  en  (pndilé  du 
maréchal  (le-camp,  dans  la  pre- 
mière canipajj;ne  de  Dunioin'iez. 
Koreé  d'évacuer  |t!S  environs  de 
Verdun,  autour  desquels  il  avait 
porté  toutes  ses  forées  pour  dé- 
fendre cette  ville,  il  mi;  retira  aux 
l^leltes  |)rés  de  Sainte- Mené- 
hould,  et  fut  remphn^é  dans  ce 
poste  par  ravunt-tçarde  de  no- 
tre année  (|ui  arrêta  cmnpiéte- 
meut  la  marche  des  Prussiens. 
Nommé,  en  iji).^,  pouv<*rn«*nr  dc 
Saiul-Domîujjm',  Gulhaut  Siî  n;n- 
dit  dau^  ectle  colruiie,  oi^  il  avait 
d^ls^ez  grandes  {U'opriétés;  et  les 
ioleuiious  ({ii*il  montra  en  y  arri- 
x.itii,  rassurèrent  beaucoup  les 
h.ihititis  ,  effrayés  de  riuduence 


CSAL 


/lif) 


qu'Us  pressentaient  qn^alluit  a  voir 
Hur  eux  la  révolution  de  In  nu*>re- 
patrie.  Il  nicnUra  dans  cette  cir- 
constancié une  indécidiun  et  une 
faiblesse  de  moyens»  qui  rendi- 
reitt  inutiles  ses  bonnes  inten- 
tions. Les  commissaires  l'olvérel 
et  Santonni  firent  couler  le  san^ 
presque  sous  ses  yeux,  après  a- 
voir  incendié  le  (Inp^  et  déva'^^ 
toute  lu  paitieoucbt  de  lu  colonie , 
oi\  on  les  avait  envoyés  pour  pré- 
venir tous  les  désordres,  qui  fu- 
rent» au  contraire,  la  Mille  de  leur* 
propres  opérations.  Le  général 
(«albuut  n'osunt  point  et  \\c  c.bcr- 
chunt  point  A  leur  résister,  rus- 
sf tiihin  les  colons  qui  avaient  é-* 
cbappé  aux  fureurs  des  conirni;»- 
suîres  directoriaux,  et  se  retira  i\ 
Boston»  avec  lu  plus  grande  par- 
tie des  h.ltimens  qui  se  trouvaient 
dans  le  port.  Il  n'a  plus  joué,  de- 
puis »  aucun  rrde  iniftorlant. 

(jALDI,  auteur  d'un  Disrour^ 
sur  les  rapports  politiques  et  éro" 
Tionii(furs  deCltaUfi  qvrr  la  Franra 
et  r Europe ,  i;î;7  ,  et  d'une  Sta*^ 
(is tique  de  la  Hollande  ;  fut 
nommé  directeur  -  général  de 
rinstruolion  publique  à  Nnpies, 
lieu  de  sa  naissance.  La  ré- 
volution de  Naples,  A  la(|uelle  11 
prit  une  pnrt  tré^-active,  Tayaut 
fait  distinguer  de  ses  ccnnpatrio- 
tes,  ils  Tavaient  chargé  d'une  atn- 
bassade  en  llollanoe,  qiieJque 
temps  avant  Parrivée  du  roi  Jou- 
cbim  Murât  dans  leur  pays. 

(;ALKA/.X.1NI  (  lr  bauoin  ),  ué 
clans  l'ile  deCIorse,  vers  17O0, 
adopta  les  principes  de  la  révolu- 
ticm,  mais  avec  la  modération  qui 
est  la  base  de  scm  caractère.  Il  é- 
tnit  mendu'c  du  département  dp 
la  Corso  eu  i7(jo.  et  ce  fut  sur  su 


/iiG  tut. 

IflliT  înst'TÔe  au  Moniteur,  el«ur 
la  propositirm  tle  Miraix  an.  que 
ra^sciiiblLe  ctm.-titUHHU'  diVlara 
Cfth*  lie  partii*  intùj^rante  du  ter- 
ritoire t'rancai:*.  CmniiKindjnt  <le 
1-1  {Tiirde  nntionule  de  la  ^ille  do 
Bast'Ku(ralt;iiZ7ini  assista. en  ctlte 
qualité,  à  la  fêiléintion  du  i  )  juil- 
let, et  à  relie  de  Lvm.  Maire  de 
l)<islin.  lors  iXxx  >îrgc  que  le*  An- 
glais mirent  devant  (cite  ville  an 
Cdinmencemenl  de  \^\i\'  il  corn- 
battit  à  la  tOle  de  »eM'nnritoven«i. 
OnapeiucàcoimMniranjr.iiririiiii 
coninient   une   ville  eulonrée  de 
inontagr^es  qui  la  dominent  «  ou- 
\erte<»  mal  t'ortilîée,  a  pu  ré^i'^ler 
à    iG  vaisseaux  dt-  lt^t;e   un^Liis 
qui  la  bloquaient  éiroittnient ,  à 
()Ooo  hommes  de  leurs  troupes  de 
débarqumient,  aux  insm'<|:ûs  du 
pavs,  ^  des  attaques  eonlinncllei 
de  tiMTir  et  de  mer,  rt  à  \\w  bom- 
barde nient  qui  a  duré  4-)  jours. 
La  bravoure  dt's  soldats  français 
de  la  garnison,  le  dévouement  des 
hal)itans  •    cnfu)    renthousiasme 
de  la   liberté,    expliquent   cttto 
glorieuse   défense.    Les   assiégés 
n'ayant  plus  de  vivres,  durent  se 
rendre;  mais  ce  lut  ù  la  suite  de 
la   plus    honorable    eapituLilion, 
que  signa  Galeazzini.  Deux  jours 
nprès^  il  s'enibarqua  pour  In  Fran« 
ee.  avec  ^a  famille,  en  abandon- 
nant toute$fSe>  propriétés;  Tac- 
cueil  qu'il  rerut  sur  le  territoire 
de  la  république  ne  répondit  pas 
ù  ses  sacrifices.  Bohaparle  mar- 
chait alors, de  victoire  en  victoire, 
à  la  délivrance  de  rilaiie;  il  con- 
lia  tour-à-t«ur  à  (ialeaz7.ini  la  pla- 
ce d'intendant  des  provinces  con- 
']iii-**<»,  de  Vughera,  de  Ueirgio  et' 
di»  >lodéiie,  sur  It'squeilts il  lit  pe- 
-ïtr  le  moins  po>sii)le  les  charges 


GAL 

de  U  guerre.  Il  allai l  se  rendre  & 
ho  aie  pour  j  remulir  des  fonc- 
tinnA  iinportiiiteH,  lonoiie  le  di- 
rectoire  donna  des  ordres  pour 
qu'on  reprit  la  Gorb^.  L*attachc- 
inenttle  GaleMUÎuiuoursonpaTï» 
ne  lui  permit  pas  de  rester  étran- 
ger à  nue  telle  eDlreprise.  Il  quit- 
ta TolonlairemeRt  l^emploî  qu'il 
occupait  en  Italie,  et  se  rcunlt  a 
Texpéditiou»  qui  cul  un  plein  stt^ 
ces  ,  par  IVzpnlsîon  des  Anglai?. 
GaleaKZÎni,  oubliant  se*  iiUéffftts, 
reprît  sa  place  de  maire  à  Ba:«lia. 
Kcvélu,  quelque  leoipsjiprès,  dc« 
fonetions  de  commi^arre  4u  ttHi" 
voir  exécutif,  il  coiitrib(B«  \  la 
rentrée  en  CorMd*UAe  foule  d*ê- 
migrés,qni  lui  s>ont  redevables  de 
la    vie,   et  dis»  propriétés  qu'ib 
possèdent  aujourd'hui.   Son  dé- 
partement rayant  nooiméau  coa- 
M'il  des  cinq-cents  k  une  pMide 
nuijorilc,  il  ne  fut  point  admisi 
par  Te tïet des  menées  des  députée 
anarchistes.   Au    i8  fructidor,  il 
fut  encore  révoqué  des  fonctions 
de   commissaire  du    directoire, 
C(unnie  trop  modéré.   La  Franco 
était  alors  sur  le  bord  de  Tabime; 
le  plus  grand  de  ses  citoyens  al- 
lait en  devenir  le  maître  :  le   iB 
brumaire  éclata,   et   changea   la 
forme  du  gouvernement.  Les  con- 
suls nonimèrentGaleaxxîni  préfet 
du  Liamoae  (Corse).    Il  établit 
Tordre  dans  uu  dépnrtement  où 
les  lois  méconnue»  étaient  l'ins- 
trumeiit  des  passions  du  parti  le 
plus  fort,  où  la  révolte  quittait  u- 
ne  commune  pour  passer    dan« 
une  autre.  Un  trait  de  Galeaxzini 
lui  a  acquis  à  jamais  des  droits  à 
Tatrcction  des  babilans    du  Lia- 
oHUie.  Ils  manquaient  de  !»ub5i<- 
tauces,  à  cause  de  la  stérilité  d< 


CAL 

l*«ni)éR%  fit  la  larninn  déftoliiil  le 
dr.parlement.  («aloutzini  prit  hur 
lui  la  responsabilité  do  toutes  les 
niosiiren  qui  piiront  nlléger  lui 
maux  pnblicSf  (^aiis  son^^er  aux 
dangers  qui  pouvaient  vu  résul- 
ter pour  lui-niôitie  ;  il  engagea  en 
outre,  p(T8onneJlement«  sa  tnrlu- 
ue,  vis-à-vis  do  plusieurs  négo- 
f  ian!«,  afin  de  procurer  des  sub* 
sistanccH  à  ses  adminii^tré^^  et  de 
quoi  cnsenionciT  \v»  terres.  Le 
eouMeil -général  du  département 
fonsignn  dans  ses  registres  ^  par 
rlpiihérati(m  du  mois  de  mai 
180S,  Texpreeslon  de  la  recon- 
naissance publique.  Peu  de  temps 
apré;*,  il  lut  cependant  remplacé 
à  Ajacrio,  par  suite  de  quelques 
intrigues;  mais  il  ne  fut  pus  long- 
temps  virtiinc  de  l'envie  :  le  pre* 
mi(*r  consul  le  nommo»  en  Tan  1 1  ^ 
ootnmissairo-général  du  gouTer- 
nenioni,  à  Ttle  d'Klbo  et  dépen- 
dances ,  avec  des  pouvoirs  éten- 
dus. LA,  il  a  laissé  le  nom  le  plus 
honorable.  Après  8  ans  d'une  ad* 
iniui>tralion  paternelle,  les  habî- 
taus  lui  ont  décerné*  en  i8iO|  en 
témoignage  de  leur  gratitude,  ii* 
ne  nicdaille  d'or  avec  inscriptionf 
et  :hix  armes  de  Tile  d*Elbe.  A 
celle  époque,  il  fut  fait  baron; 
mnis  des  hommes  insen.nibles  au 
bien  public,  ses  ennemis  cachés» 
do V nient  le  faire  punir  de  son  xè« 
le  cl  de  SCS  sacrifices  pécuniaires. 
II  .'iv;iit  lait  construire,  par  la 
i-onfinnce  qu'il  inspirait  aux  ba- 
bil.iii.<,  nne  route  de  la  plus  gran* 
de  uiiliié,  sans  qu'il  en  eût  rien 
nuWii  iiii  gouvernement.  Les  chefs 
(\m  •;énic  militaire  de  Porto-Fer- 
nijo  signalèrent  Galeaziini  au  co- 
niiié  de  la  guerre,  comme  ayant 
ruin  promis  la  sûreté  de  l'Ile.  L'em- 

r.  VI'. 


GAL 


4<f 


pereur  manda  Taccuité  h  Paris, par 
décret  de  décembre  1810,  pour 
7  rendre  compte  de  sa  condui- 
te. Galeazzini  s'empressa  d'obéir, 
et  oe  Tint  pas  é  bout  de  se  faire  en- 
tendre. M.  de  Rlontalivet, alors  mi- 
nistre de  Tintérieur,  après  avoir 
approuve  ses  opérations,  craignit 
d'en  mettre  l'exposé  sous  les  yeux 
du  l'empereur;  et  ce  qui  devait 
mériter  des  récompenses  au  com- 
misscûre  Galeasxini  ,  causa  sa 
disgrâce.  Il  resta  sans  emploi  « 
jusqu'au  mois  d'ovril  1814,  où 
la  destinée  de  Napoléon  fut  dé- 
cidée par  l'enlrée  des  alliés  i\  Pa- 
ris. Précipité  du  trône  le  plus  é- 
clatant  de  l'univers,  par  les  mê- 
mes causosqui  en  d'autres  circons- 
tances l'avaient  élevé  au  comble 
de  la  gloire  et  de  la  puissance. 
Napoléon  eut  Tilc  d'Ëlbe  pour 
refuge.  Galeazzini  étant  ik  méni« 
de  se  justifier,  écrivit  de  Paris  ù 
l'empereur,  que  puisque  sa  for- 
tune l'avait  conduit  sur  les  lieux 
de  son  administration,  il  pouvait 
voir  s'il  avait  niérilé  su  disgrâce. 
Napoleon,qui  ne  cessait  d'entcn« 
dre  louer,  à  Porto  Ferrajo,  Tad-^ 
ministrution  du  commissaire-gé" 
nérni,  fit  répondre  à  Galeoszini  la 
lettre  suivante  :«  Monsieur  Ic^ba- 
»  ron,  l'empereur  Napoléon  a  reçu 
»  la  lettre  et  le  mémoire  que  tous 

•  lui  avea  adressés.  Il  me  charge 
»de  TOUS  écrire  qu'il  Tousalrou-» 
»>Té  entièrement  innocent  de  tout 
«ce  dont  on  t(»us  a  accusé;  que 
«TOtre  gestion  dansTde  a  été  par- 

•  faite;  quelle  vous  a  mérité  l'es* 
i  time  des  habilans,  auxquels  vous 

•  avec  fait  beaucoup  de  bien.  L(m'o 

•  d'avoir  rien   perdu  île  ^e^lilllC 

•  de  l'empereur,  vous  y  avea  de 

•  nouveaux  droits,  et  sa  majesté 

»7 


49UO  GAL 

rit^  qui  a  tout  le  piquant  du  para- 
doxe en  prouvant  que  quioouque 
€•«(  devenu  mu.*(icien  ,  IVst  dt*Te- 
iiu  de  soi-même,  maigre  les  mé- 
thodes ordinaires  «  en  »ui«nnt  les 
principes  et  \e»  règles  qu*il  dccTÎf. 
Ce  système  est  très- philosophi- 
que; loin  d'être  le  produit  du  ha* 
gard  ou  du   tAtonnernent,  il  n'a 
pu  être  que  le  résultat  de  profon- 
des méditations  sur  ridé(»logie  1 1 
sur  Tnrt  de  ren»eignenient  en  g(> 
Béral .  qui  n*est  que  Texacte  ron- 
naissance  de  la  manière  d(»nt  se 
forment,  sVxpriment  et  se  trans- 
mettent nos  idées.  La  musique 
n'est  ici  qu*nn  sujet  particulier 
anquel  Tauteur  a  appliqué  les  rè- 
gles générales  de  la  méthode  di- 
dactique, si  bien  décrites  par  Ba- 
con, Locke  et  Condilloc,  tant  ap- 
prouTées  après  eux ,  et  si  peu 
suivies  dans  la  plupart  des  livres. 
L'ouvrage  de  Al.  Gaiin  mérite  de 
fixer  Tuttention  des  savans  autant 
que  celle  des  artistes.  L'auteur  y 
Élit   voir  qu'en  fait  d'enseigne- 
ment et  de  recherches,  la  musique 
doit  être  expérimentale  comme  la 
physique,  dont  elle  e>tune  bran- 
che détachée.  Partout  le  compas 
du   géomètre  s'y  allie  avec  To- 
reille  du  musicien.  Autrefois  pro- 
fesseur de  mathématiques  et  ins- 
tituteur   A    Técolc     royale     des 
sourds-muets  de  Bordeaux  ,  Al. 
Galin  a  quitté  ce  genre  de  travail 
pour  se  livrer  au  perfectionne- 
ment et  à  la  pro])agation  de  sa 
découverle,sur  laquelle  il  est  près 
de  publier   un   nouvel   ouvrage, 
que  celui  qu'il  a  déjà  rais  au  jour, 
fait   vivement  désirer.    Il   a  en 
porlefenille  des    Alémoires    tm- 
:^ortan:»  de  mathématiques,  dont 
i'uD  doit  faire  la  matière  d'un 


GAL 

ouvrage  consîdcrableqi»*ii  ned 
sespère  pas  de  terjTiiner  un  joai 
c'est  une  théorie  neuweiim  des  ri 
ports,  à  laquelle  il  approprie  i 
nouveau-  mode  de  calcul  d* 
semMe  devcdr  découler  d^une  I 
çon  plus  prochaine  que  dans  Y 
tat  actuel  de  la  science,  un  roc 
du  calcul  infinitésimal.  11  est  i 
marqoable.  d'une  piirt.  quMly 
conduit  ^  propos  de  inusH|ue  j 
une  obscurité  d*acou»tique  ( 
en  fut  dissipée, "et  de  Tauti 
qu^une  pareille  obscurité  pri«e 
arithmétique  avait  autrefois  oe 
sioné ,  entre  Léibnitx  et  d*Alc 
bert,  une  dispute  qui  était  resl 
sans  décision  ,  et  que  M.  Ga 
parait  avoir  résolue  à  Vayanta 
du  premier  de  ces  deux  grti 
géomètres. 

GALL  (  LB  DOGTHua  Jeam-J 
sbpb),  l'un  des  plus  Ingénieux 
vcnleurs  de  systèmes  qui  aieni 
gurè  dans  l'histoire  de  la  met 
ciue,  est  né«  en  1758,  à  Tiesc 
brun ,  dans  le  pay»  de  l^urlei 
berg.  Il  Ût  ses  études  médicale 
Vienoe,  où  il  donna  quelque  ten 
après  les  premier»  clémens  àt 
doctrine.  La  médeojne  n*avâit 
fert  jusqu'à  lui  qu'un  intermif 
ble  conflit  d'opinions,  de  sysi 
mes,  d  hypothèses ,  qui  s'enti 
choquaient  pour  ^e  détruire, 
qui  se  détruisaient  pour  se  1 
produire  presque  au88itAt  s< 
d'autres  formes.  La  métaphj 
que,  surtout  la  partie  de  ce 
science  qui  s'occupe  du  systè 
des  facultés  intellectuelles,  n 
vait. guère  été  moins  einbrouîl 
dans  sa  marche.  M.  Gnil  inti 
duisit  dans  la  médecine  toutes 
rêveries  de  la  métaphysique; 
ces  deux  sciences»  en  ae  naeodii 


CAL 

iriiitiii'llcinoiil  (les  secours  pour 
devenir  clairus  et  sortir  de  Irur 
chaoM,  doiiiH'trcnt  lieu  aux  fameu- 
ses études  vranologiqoejt  f  sur  lu 
iialiire  det^quellct»  il  iHut  bien  se 
carder  de  ennreque  l\)piuinu  des 
iiKMli-cins  .soit  déjà  fixée.  Le  grand 
nombre  de>  parlisnns  de  lH.  (iall 
nous  oblige  de  donner  ici  un  u- 
pereu  de  son  s^slènic.  Il  divise  le 
cerveau  en  dôpnr(euien8««^  chacun 
desquels  il  assi^^nc  des  fonctions 
qui  lui  sont  propres.  Les  ré^çions 
dans  lesquelles  s'exécutent  ces 
fonrtions  soûl  plus  ou  moins  dé- 
veloppées, suivant  que  tel  ou  tel 
système  qui  leur  appartient  pré- 
domine dans  Tindividu  :  mais  le 
développement  de  ces  parties  pro- 
duit nécessairement  une  saillie 
.sur  la  boite  os.^eusey  dans  laquel- 
le elles  sont  renfermées,  et  cette 
saillie  ou  protubérance  indique  , 
suivant  la  place  qu'elle  occupe, 
le  sysi{>me  d*or{2[ane  prédominant 
chez  Tindividu  où  ou  1  observe  ; 
ou  bieiu  pour  parler  d'une  autre 
faeou«  indique  les  passions,  les 
goOtN  prédominons  des  hommes. 
Ainsi,  il  y  a  une  bosse  par  laquelle 
on  reconnaît  un  musicien«uneau- 
tre  qui  caractérise  le  mathémati- 
cien, etc.  Nous  ne  savons  pas  trop 
quelle  est  celle  qui  caractérise  la 
manie  qu*out  tous  les  médecins 
d(  l'aire  des  systèmes;  mais  elle 
doit  être  assurément  bien  pronon* 
cée. Celui  de  M.  Gall.au  reste,soit 
qu'il  mérite  ou  non  une  réfuta- 
(  ion  sérieuse,  fll  accuser  ce  savant 
de  matérialisme,  et  niCme  d*a- 
tliéisme  ;  accusation  qu'il  réfute 
dans  Tonvrage  intitulé:  Des  DU*' 
positions  itint^es  de  t'âme  et  fie  /*«*- 
prit,  ou  du  mâtètiaiisme,  Paris, 
iHiu,  in-8*.  Ses  cours  sont  gêné» 


GAL  4ti 

ralement  suivis  d*un  grand  nom- 
bre de  personnes,  et  quelques- 
uns  de  ses  élèves  eu  ont  fait  ded 
analyses  qui  ont  été  imprimées; 
les  principales  sont  les  ^uivan- 
tes  :  V  Analyse  d'un  cours  dadot- 
teurGâli,  in  H-,  Paris,  iH<i8,  |»ar 
m.  Adelon  ;  a*  introduction  0u 
cours  de  physiologie  du  cerveau,  ou 
diecours  prononcé  à  ia  séance  d* ou- 
verture de  son  cours  public^ 
1808,  in-B"*;  5"  Mémoires  concer* 
nant  les  recherches  sur  le  système 
nerveux  en  général^  et  sur  celui  du 
cerveau  en  particulier ,  i8o(),  iu-4*  ; 
4"  Anatomie  et  physiologie  du  sys» 
tème  nerveux  en  général.,  et  du  cer^ 
veau  en  particulier,  1810.  Nous 
devons  dire  aussi  que  la  doctrine 
de  M.  Gall  u  été  attaquée  par  un 
grand  nombre  de  personnes*  et 
noMS  citerons  entre  autres  ouvra- 
ges écrits  contre  elle,  celui  qui  a 
pour  titr^  la  Craniade,  poënu*  en 
a  chants  (en  anglais),  LondreSj 
1817,  in-8\  Le  cabinet  de  ce  pro- 
fesseur renferme  une  grande  col- 
lection de  crânes  d'hommes  et  de 
divers  animaux,  dont  il  fait  sur- 
tout usage  dans  ses  cours. 

GALLAIS  (Jxâir-Piiiiai)«  jour- 
naliste ,  contre  qui  Chétiier  a« 
Tait  fiiit  ces  deux  vers  : 

Et  GtlUii  ^«i  B*>  poitt,  m«N  qui  donne  li  ^Ipîrv, 
Croit  ^uc  It  tort  du  monde  eic  d«ni  ion  ëcrttoirt . 

II  naquit  A  Angers  en  1767,  et 
professait  la  philosophie  dans  un 
collège  de  bénédictins  avant  la 
révolution,  aux  principes  de  la- 
quelle il  se  montra  constamment 
contraire ,  tant  qu*il  enit  pouvoir  n 
le  faire  inpunémeiit.  Il  entreprit, 
en  1 79a,  la  rédaction  du  Journal 
général,  et  Ton  ne  peut  que  le 
louer  de  lu  hardiesse  avec  la* 
qu«lle  il  s'él«va  cOAir«  tes  obtti- 


4*4 


GAL 


qui  distinguaient  si  éminemment 
Svudéry. 

GALLËTTI  (riERAB-Lovis),  é- 
Teque  de  Cyrène  et  célèbre  anti- 
quaire, ne  ù  Hume  en  17^4. Après 
avoir  étudié  danâ  sa  ville  natale, 
il  prit  À  Florence  riiabit  de  Tordre 
ded  bénédictins,  et  finit  par  être 
nommé  bibliothécaire  ar<hiTi>le 
du  couvent  de  cette  ville.  Il  s'a- 
donna à  Télude  de  ranliquité  et 
à  celle  de  l'hlstoirr  politique,  ec« 
ctéz>ia>tîqne  et  littéraire  de  plu- 
sieiir?*  vilVes  et  maisoni»  religieu* 
ies;  les  matériaux  précieux  qu*il 
<t    pui.«ta  dans  les  manuscrits  de  la 
bibliothèque  de  Florence,  et  dans 
les  chartes  et  autres  raonumens 
historiques  qu'il  avait  à  sa  dispo- 
sition ,  ruidérent  singulièrement 
dans  ses  travaux.  Ce  tut  dans  une 
de  ces  chartes  qu'il  trouva,  sur 
Torigine    primitive    de    Tordre 
deshiéronymites,  des  documens 
qui  firent  naître  ù  ce  sujet  une 
discussion    entre 'lui  et  le   père 
Nerini,iibbé  général  de  cet  ordre, 
di^cussitm  dans  laquelle  il  rem- 
porta  Tavaiitagc.    il  publia,    en 
1766,  une  dissertation  tendante  in 
déterminer  la  position  exacte  de 
Tancienne  Rome;  Galletli  démon- 
tre dans  cet  écrit  que  la  ville  de 
Romulus  était  assise  sur  le  lieu 
appelé  aujourd'hui  Civitacula,  Il 
fit  paraître  aussi  des  notices  inté- 
ressantes sur  les  actes  de  Saint- 
Gétulien  et  de  ses  compagnons, 
et  sur  plusieurs  questions  d'his- 
toire et  de  géographie,  dans  l'ou- 
vrage intitulé  :  Gabbio^antica  eittà 
di  Sabina ,.  scof)erta  ove  era  Torri, 
ovvero  te  grotte  de'  Toro ,  discorso 
in  cui  si  ragiona  di  SS.  MM.  Ge^ 
tulio  c  Giacinto  con  varie  notizie  di 
atcuni  iuogtii  circonwieini^  Aotne^ 


GAL 

1767,  figures.  Il  entreprit  de  re- 
cueillir les  inscriptioDB  du  naoyen 
Age,  dont  OQ  l'èuil  fort  peu  oc- 
cupé avant  lai,  et  donna  successî- 
rement,  depuis  1757  jusqu'en 
1 766,  plusieurs  recueiU  de  celles 
de  Venise,  de  Bologne»  de  Aome, 
de  la  Marche  d*AncAne  et  du  Pié- 
mont. Le  père  Galletti  a  publié 
un  grand  nombre  de  Mémoires 
sur  les  antiquités  ecoiésiastiques, 
entre  autres  :  Memorie  di  ire  enlî- 
che  c/iiese  di  Rieti,  S,  MicheU^Ar' 
cangeio  al  ponte,  SanfAgaim  «//• 
rocca,  «5.  Gidftfmo,  Eonoe»  1765; 
Dei  primi  erio  delta  aanetm  êëéê  *• 
postolica,  B  di  aliri  uffiziaii  mag- 
giori  del  sagro  palagio  LateranmÊ" 
se;  RagionamsHto  dett origine  ê  éi 
primi  tempi  dell'  Abûdia  fioremtina, 
Aome,  1773.  On  lui  doit  des  mé- 
moires historiques  sur  la  vie  da 
cardinal  Pussiooei ,  son  ami,  se- 
crétaire des  brefs  et  bibliothécai- 
re du  saint-siége  apostolique. Une 
attaque  d'apoplexie  foudroyante 
enleva  le  père  Galletti  aux  scien- 
ces, le  1 3  décembre  1790  :  il  était 
âgé  de  66  ans.  Le  pape  Pie  VI 
l'honora  de  sa  blenTeillanoe,  et 
lui  accorda  plasieurs  bénéfices. 

GALLIGIOLI  (L*ABai  JiAM- 
BAmsTB),  célèbre  orientaliate  il^ 
lien,  naquit  à  Veni»e  en  1733»  et 
s'adonna  de  bonne  heure  à  l*étu- 
de  des  langues  grecque  et  hébraï- 
que, dont  il  devint  profeaseur. 
Par  des  traraux  opinifitreAf  secon- 
dés des  plus  heureuses  disposi- 
tions, il  était  parvenu  à  appren- 
dre également  presque  toutes  les 
langues  orientales,  telles  que  là 
syriaque,  la  chaldafque;  ses  cours 
de  langues  latine,  anglaise  et  hnîh 
paise  étaient  suivis  arec  la  plus 
grande  assiduité.  11  a  pubUé  :  s* 


CAL 

Inzionario  -  latiiw  -  Uaitanef  âfUû 
iarrn  bihlia;  •!"  Dis  fier  iationê  delf 
un  tira  tftione  degliJCOreif  $  dvU^ 
prif{ifie  f/e  punll;  5*  Pensiéri  salle 
LXX  iiettimatte  d'iDaniele;  ^''  Mé- 
mvrie  veneU  anlu'he  profane  $d  ec- 
cIcitiuHtuhe,  8  vol.  11  avait  travail- 
lé |)<:iidarit  'au  ani  à  un  grand  oii- 
vi'Ufç<^  do[it  sa  mort,  arrivée  en 
iHo^i,  a  lïinpf^clié  la  puhlicatiun. 
(jallicioli  f:lait  lrè!»*i»iiiiple  dan» 
itci  nianirrcH,  et  trc*f-l)icii(aiHant. 
Oiioir|irii  nVAt  qu'une  a»HCZiné« 
(Ijricrf  l'ortune,  on  reconnut  aprèê 
Wi  rnorl  qn*un  grand  nombre  d« 
i'iiiiitlleH  n'avaient  pr(;M|ue  vécu 
que  de  .He.H  iHiMifaiti. 

(ULlJKiN  (M"*),  eut  connue 
daii<  lu  répuMique  de»  lettres  , 
pour  un  petit  poëmo  en  pro- 
*ic  daiiH  le  f^rnrc  des  dlalofçue.t  de 
i'Iaton,  v\  intilulé  Tht^agèuit;  c'est 
un«;  suite  d'entrelient»  entre  c« 
philosophe  et  son  élève iiléobuli» 
lin,  sur  les  prières  adressées  aux 
dieux.  iAi  petit  ouvrage,  imprimé 
il  l'aris  en  1817,  a  clé  trés-répan' 
du  flans  la  patrie  de  raiiteur(l  AU 
leni.'igrie^  :  il  a  été  traduit  en  ol- 
leruiiud  par  M.  Schmid,et cnfaol- 
laud.'iis  par  M.  Van-(^ampen,  pro* 
t'rHn4;ur  ik  Lc^de.  l^e  professeur 
Witheurbaeh  est  oncle  de  M*'* 
(«allien. 

r;ALLI<>lARD  (U.  P.  il.), 
^rauMuairien,  a  publié  plusieurs 
ouvr.ijçi,^,  savoir  :  V*  Nouvelle mé- 
I  hinh.  Htm  pie  et  facile  pour  apprendre 
^'ortlioiii-apke  en  vingt  lef^ons,  1 799, 
in -H  ;  y."  MHhode  aùrf'gife  ^  simple 
.  /  faille  pour  apprendre  en  3  moie 
l:s  vrais  principes  de  la  langue  fr an» 
raixc.  1800,  in-ia;  7}"  Précepte»  a* 
htri^és  et  élémentaires  de  rhétorique, 
éCu.HUi^t'  des  maisons  d'éducation  et 
dsg  pansionnaiê,    ibo^»  iii*ll(*;  4* 


GAL  4^^ 

Le  RudimefU  des  dameg;  5*  L'A  • 
rithmétiuue  des  darnes^  1804^  în-8*; 
G*  y ocaoulaire  des  mots  Itomonj'^ 
mes  lee  plus  usités,  etc.,  etc. 

GALLINI  (Jean  AHMé),  mort 
en  Angleterre,  le  5  janvier  i8n5, 
fut  le  meilleur  danseur  de  toute 
ritalic,  où  il  était  né.  Il  parut  & 
Londres,  sur  i»  théâtre  de  TO* 
péra,  et  fut  ensuite  directeur  des 
ballets.  Ses  manières  étaient  sim- 
ples et  insinuantes^  si  conversa- 
tion agréable,  et  on  Tappeiatt 
pour  donner  des  leçons  dans  le* 
meilleures  maisons  et  dans  les 
pensionnats  len  pins  considéra- 
blés.  La  Kosur  dii  comte  d'Albing- 
don  réponse;  mais  leur  union  ne 
fut  pas  heureuse,  parce  que  Gai- 
Uni  était  avare,  et  que  son  épouse 
était  très -dissipée.  Après  avoir 
ramassé  une  fortune  considéra- 
ble,  fl  acheta  le  privilège  du 
théAtre  de  l'Opéra  ;  mais  la  salle 
fut  brûlée  en  17K9  «  et  il  dépensa 
5o,ooo  livres  sterling  pour  co 
faire  construire  une  autre.  Il 
Tendit  son  privilège,  et  se  dé- 
dornmagea,  autant  qu'il  put*  de 
ses  pertes,  en  louant  au  public 
de  vastes  salles  qu*il  possédait 
dans  Ifario ver- Square,  pour  des 
concerts,  des  bals,  et  autres  di* 
vertissemens  de  cette  nature.  Il 
se  faisait  appeler  *f>  John  Gallini. 
On  a  de  lui  un  Traité  sur  la  daneé, 
qui  parut  à  Londres,  en  176s  y  et 
qui  n'est  guère  que  la  répétition 
d'un  ouvrage  de  Cahusac,  impri- 
mé H  ans  auparavant. 

GALLINI  (JtAN-BimsTB-Mà- 
Tfiito),  lié  à  Voghera*  dans  le 
Piémont ,  le  si  février  178H,  d'u- 
ne famille  distinguée.  Il  fit  ses  é- 
tudos  à  Hologne  et  à  Plaisanci; ,  et 
prit  aes  lettres  d^arooat  à  Turin* 


4a6 


GAL 


Il  voyngcA  en.«i)ito  en  Fraiire ,  en 
Ilollaixlo ,  (*ii  All«ninf;ne,  un  Siii:»« 
se*  t*(  «n  Angirtf  rri'.  L'objt'C  parli- 
riili<*r  i\v  st'>  vo\agrii  rt^iil  de  con* 
nntin*  \vs  inalihitions  vt  les»  éUi- 
hlis^enirMM  ron^acrùs  à  rin^lnic- 
tion  tli*nif'nliiir('«  on  ù  porUtr  des 
secoursi  à  1  linniiinilt'.  I)(*  rrtunrù 
Vogliera,  >1.  (jalliiii  y  fiinda  une 
^eolc  ^ratnilc  tlVu^riji^iionirnl  mu- 
UivU  ^(ir  Iti  niodt'Iis  dt^  IVcolo  nor- 
male dv  Vnriy^vik  il  HViiit  rti«  irrn 
niiiîlre-c'ïirxc!  :  vviUi  ôr.cdu.  dont  le 
AMCCi*!!  a  siii'inissc  Inntt's  \vs  espé- 
riin('es,c*5t  sonlfiuic  par  uiiesDciiV 
tc!  d'('nroiirap:niciit.(«V!i(  la«ouic 
qn'il  ail  «Mirnrc  pu  fain*  <>laUlir« par- 
ce quf  ïvs  pfîi'snnno  riches  sr  ilii'M-i- 
ilent  dilIif-iliMnrnl  à  (M>np(!rtT  aux 
^a('^itî('^^«  qn  Vxij;<.>  i*enM'i;;^n('iurnl 
gratuit  «  et  que  le  pniverinMnenI 
«sit  parl'oi.N  daiiHi*iinpnis.tan(*(*dVn 
faire  lui-incnir  ladi-penj^c.  M.  Gal- 
lini  est  rêrnrniairnr  ot  asi^etiArnr 
dfs  ccolrs  royalrs  dv  la  province 
d»  Voghcra*  rt  l*nn  des  /|o  iiiem- 
brc.H  dn  conseil  de  la  dette  publi- 
que ;  IbncliiMist  hiniorahics*  mais 
(gratuites.  Il  est  aussi  membre  de 
la  société  puur  reniionragemeut 
de  ri'nHeif>nemt'nt  mutuel  de  Pa- 
ris «  et  de  II  s(»riêté  éeonomiqne 
de  Obiavaiii.  Il  a  l'ait  imprimer  un 
Essai  fur  rfuseit^m'mfni  wiititef  « 
où  il  remonle  jutf(|uVi  son  tirigine, 
et  dans  le«|uel  il  retrace  les  mé- 
thodes de  l*ui-is  el  de  Londres  , 
avec  des  observations  qui  tendent 
à  les  améliorer.  Il  a  l'ail  égale- 
ment imprinu*r  le  Discours  plein 
de  philanthropie,  qu*il  prononça 
lors  de  riuslallation  de  la  société 
irmcoura^euieuty  établie  par  ses 
.^niiis  à  \  o^hera. 

GALLlT/ilN  (  Dkmétrivs  dk)  « 
A  composé  divers  ouvrages,  cu- 


GAL 

Ire  autres  VEsprii  dès  ^onomUtts 
Brunswick  «  i7f)6,  a  vol.  in-M*.  I 
s*était  beaucoup  oroupé  d'hislnîr 
naturelle ,  el  surtmit  de.  mîncrak 
giV ,  science  sur  laquelle  il  a  pu 
hlié  plusieurs  écrite,  mais  pe> 
importans.  Il  est  mort  à  Bruni 
ivickf  le  17  niar»  i8o5.  GaHit» 
était  membre  de  plusieurs  acadt 
mies,  el  prébident  de  la  soclèl 
niinéralof^îque  d*léna.  Il  avait êl 
amb!ir«sadi;urde  llnnsiei^  Lo  Haf( 

m 

G  ALLO  (lb  MARQVI5  Makuo 
MASTiiii.Luiiii(AR),ex-i'nînistr«dc 
rois  de  Naples,  Ferdinniid,  Joscp 
et  Joai'him,  fut  employé  par  1 
eonr  de  resdilïériins  prince»  dan 
les  négorialionsles  pliisdélicalej 
Désigné*  en  1 7(|5,  pour  remplace 
le  premier  ininisiro  At-tc»n«  il  n 
tii>a  cet  emploi.  En  1 797,  il  i 
trouva  aux  conl'érriirtts  dXdîni 
et  dans  le  mois  d*o<*lohr«  de  I 
nu^'Uie  annécf  signn  le  Irallc  d 
(  jimpo-Formio.  an  nom  du  go 
veruement  napolitain,  qui  Tava 
nommé  ministre  plénipotentiatn 
A  cette  époque*  le  marquis  d 
Gallo  rc^^ul  de  IVnipereiir  d*Ai 
triche  la  déituration  de  l*ordre  c 
JaToixHwror.  Apre»  a  voir  été  en 
ph)yé  dans  les  né^ocîu lions  qi 
curent  lieu  avec  le  fctMivt*rnemei 
français,  il  fut  nomnié  vîc«-rnif 
Sicile,  et  alla  prendre  pci^sessii 
de  son  gouvernement,  d*où  un 
rappela,  après  rétublL«at*nient  ( 
lu  république  Gisalpine.pourl'e 
voyer  ùl  Milan  eu  qualité  d*Bn 
bassadeur.  11  reniplit  enHiiite  1' 
mêmes  fiMictions  auprèa  dn  pn 
mier  consul  lUimiparle;  vi  Inr 
que  an  mois  de  mai  iHo5,  Nap 
léon,  empereur  de»  Franoain,  < 
rigea  Tltalie  en  royaume^  le  ras 
quis  de  Gcillo  assista  à  son  coi 


G  AL 

ronnonicnt.  Le  ai  septembre  du 
la  inT'iiic  année,  de  retour  à  Pu* 
ris,  cet'   ambassadeur  signu    un 
traité  dont  l*une  des  conditions 
|)rinci|)aies   était  l^évacuation  du 
royaume  de  INaples  par  les  trou- 
pes  IVnuraises.    Le    marquis  de 
(«ullo  ignorait  alors  qoe  dans  le 
inéaie  temps  la  cour  de  Naples  en 
liignait  un  autre  avec  les  cours  de 
Londres  et  de  Vi(;nue,  par  lequel 
celJes-oi  s'engageuient  à  fournir 
I  2,000  boinmes,  qui  devaicntoc- 
ciipcr  les  places  fortes  du  royau- 
me  de   Naples.    Le  marquis  de 
Gallo  apprit  cette  nouvelle  avec 
autant  de  surprise  que  de  douleur. 
Son  caractère  se  trouvait  étrange- 
ment compromis;  et  comme  il  ne 
pouvait  justifier  sa  conduite  aux 
yeux  de  l'empereur  Napoléon  qui. 
se  trouvait  alors  à  la  tête  de  son 
armer  vAt  Allemagne,  il  continua 
•Je  se  présenter  cbez  les  ministres 
rt  grands  dignilaires,  qu'il  con- 
vaincpiit  sans  peine  de  la  loyauté 
(ie  SCS  intentions.  Il  alla  plus  loin: 
ut;    voulant  laisser  aucun  doute 
Mir  sa  bonne  foi,  il  donna  sa  dé-^ 
inishion  ,  et  attendit   à   Fjaris  ïo 
rt'snllal  des   événemens.    Us   se 
déoidérent  prornpt<' nient;  les  con- 
«^éfineïut'S  de  la   victoire  d*Aus- 
terlitz,  qui  firent  descendre  Fer- 
dinand du  trône  de  Naples,  y  fi-, 
rent  monter  Josepb   Bonaparte  ; 
et    le    marquis    de  '  Gallo   re^'ut 
(le  Napoléon  Tordre  de  se  ren- 
dre  auprès  du  nouveau  roi,  quî 
lui  eonlia  le  portefeuille  des  af- 
faires étrangères.  Josepb  combla 
de  faveurs  le  mai'quis  de  Gallo,  et 
mil  en  lui  sa  plus  grande  coufian* 
<-e.   (ielui-ci  n'en  abusa  jamais» 
e.l  suivit  ce  prince  jusqu'à  Baron- 
ne,  quand^    par  la  volooté  d« 


GAL 


4'i7 


Tempereur  des  Français,  il  alla 
occuper  le  trône  d'Espagne.  Là, 
il  reçut  la  grande  décoration  de 
Tordre  des  Deuz-Siciles  et  fut 
mainteou  dans  son  ministère  sous 
le  roi  Joacbim  Murât ,  avec  le- 
quel il  revint  à  Naples.  Joa- 
chim  le  fit  duc  ,  et  le  combla 
des  marques  de  sa  bienveil- 
lance. Le  duc  de  Gallo  n'y  fut 
point  insensible,  et  resta  atta- 
ché à  la  cause  de  ce  prince  jus- 
qu'au moment  où  des  revers  i- 
nouïs  Je  forcèrent,  au  mois  de 
mai  1^1 5,  à  s'embarquer  pour  la 
France.  Lorsque  le  roi  Ferdinand 
eut  été  remis  en  possession  de  ses 
états,  le  duc  de  Gallo  alla  lui  ren- 
dre hommage;  mais  ne  doutant 
plus  que  sa  présence  à  lu  cour 
n'indisposût  un  grand  nombre  de 
personnes,  il  se  retira  dans  une 
de  ses  terres.  Cependant  il  repa- 
rut bientôt  à  la  cour,  où  les  sol- 
licitations de  ses  amis  déterminè- 
rent le  roi  à  lui  confier  Tambas- 
sade  de  Pétersbourg. 

GALLOIS  (j£AN-ANTOINB-GàU- 

din),  membre  associé  de  l'institut 
dans  la  classe  de  Técounmie  po- 
litiquO)  manifesta,  dèsie  commen- 
cement de  la  révolutifm,  le  sin- 
cère attachement  qu'il  portait  à 
la  liberté,  et  se  lia  dès  lors  avec 
le  célèbre  Cabanis,  d*une  amitié 
qui  n'a  fini  qu'avec  la  vie  de  cet 
lioiunie  pi  recommanilable  sous 
tant  de  rapports.  Eu  1791 9  il  fut 
envoyé  avec  Gensooné  dans  la 
Vendée,  en  qualité  de  commissai- 
re,pour  constater  de  quelle  nature 
étaient  les  troubles  qui  commen- 
çaient à  éclater  dans  cette  pro* 
vincc.  Le  9  octobre  suivant, il  fit» 
à  Tassemblée  législative,  uurap* 
portdaus  lequel  il  déclara  l'oppo- 


ia8 


GAL 


silion  qu'apportaient  lesdvparte- 
mens  de  I  Oiic^t  ù  la  constilutioD 
civile  du  clergé,  qu'ils  ne  you- 
laii*nt  pas  reconnaître;  à  quoi  il 
ajoutait  que  dans  les  campagnes, 
les  églises  desservies  par  les  prô- 
tres  coni^titiilionnelSy  étaît*nt  to- 
talement désertes.  L'entOtement 
religieux  est  te  plus  opiniâtre  de 
tous;  et  lu  violence,  qui  réussit 
quelquefois  à  dompter  les  esprits, 
ne  fait  souvent  que  les  aigrir.  Cet- 
te vérité  démontrée  par  IVxpé- 
rience  de  tous  les  temps  ,  ne 
fut  point  mise  .^  profit  par  l'as- 
semblée, qui  contribua,  par  les 
mesures  de  sévérité  qu'elle  em- 
ploya contre  les  rt^belles,  ù  allu- 
mer les  torches  de  la  guerre  ci- 
TÎle  qui  désola  un  peu  plus  tard 
ces  contrées.  Gallois  fut  chargé, 
en  1798,  de  traiter  de  T'échange 
desprisonniers  français»  en  Angle- 
terre; mais  ses  négociations  n'ob- 
tinrent aucun  résultat  favorable, 
et  il  lui  fut  même  défendu  de  sé- 
journer à  Londres.  Il  revint  en 
France,et  fut  nommé, l'année  sui- 
vante, membre  du  tribunal,  dont 
il  devint  président  en  180*2,  etse- 
crétaire  en  180^.  Il  signa,  la  mê- 
me année,  le  procès-verbal  de  la 
séance  dans  laquelle  M.  Jard- 
Panvilliers  avait  émis  le  vœu  que 
le  général  Bonaparte  fût  déclaré 
empereur,  et  la  dignité  impériale 
héréditaire  dans  sa  famille.  Le  8 
février  i8o5,  il  fit  un  rapport  sur 
la  lettre  adressée  par  Napoléon 
au  roi  d'Angleterre,et  fut  nommé, 
vers  le  même  temps,  membre  de 
la  légion-d'honneur.  Après ladis- 
solution  du  tribunat,  mesure  par 
laquelle  Napoléon  crut  affermir 
sa  puissance,  M.  Gallois  fit  partie 
du  oorps'législatif,  etfut,eii  i8i5, 


GAL 

Tu n  des  membres  de  la  commi 
sioD  inhtiluée  pour  prandre  coi 
uaissance  des  pièces  relatives  ai 
négociutiond  avec  les  aouveral 
alliés.  Il  accompagna  la  déput 
tion  qui  alla  présenter  A  Nap 
léon  les  complimens  d'usage, 
veille  du  jour  de  Tan,  et  II  adhé 
à  la  ^échéance  de  ce  prince  da 
la  séance  du  5  avril  de  la  mêv 
année.  LeGaoAt  il  attaqua  lèpr 
jet  de  loi  sur  la  presse,  et  ditqu 
ne  convenait  qu'aux  gouyera 
mens  despotiques  de  la  craînd 
et  de  la  comprimer.  Le  retour 
Napoléon  mit  fin  à  tous  les  tr 
vaux  législatifs  de  M.'  Gallol 
et  depui^  cette  époque,  il  n*apl 
rempli  de  fonctions  publiques  il 
portantes.  On  lui  doit  la  tradu 
tion  de  l'ouvrage  de  Fîlangiei 
sur  La  science  de  la  législation. 

GALLON-LABASTIDE,  hoi 
me  de  lettres,  a  publié,  en  iHo 
un  Tableau  littéraire  de  la  Fra 
ce  au  \^'*  siècle^  in-8".  Onluid< 
aussi  plusieurs  traductions  du  I 
tin  en  français;  les  principal 
sont  celle»  des  Œuvres  de  Tacii 
iHia,  in-8',  et  de  quelques  01 
V rages  de  Gicéron. 

GALVANI  (Locis),  auteurs 
la  fameuse  découverte  conm 
sous  le  nom  de  galvanisme,  c 
né  A  Bologne  ,  *le  9  septenifa 
1757.  Il  montra,  dès  l'entsmc 
un  grand  sèle  pour  la  religii 
catholique  «  et  manifesta  ini^ii 
le  dessein  d'aller  s*ensevelîr  da' 
un  cloître;  mais  on  parvint  ik  ]'< 
détourner.  Ses  idées  prirent  i 
sensiblement  une  teinte  moii 
sombre,  et  Ton  parvint  à  lui  fai 
embrasser  la  médecine,  qu'il  n 
gligea  beaucoup  pour  ne  s*ogci 
per  que  de  l'anatooiie)  regard 


/ 


GAL 

par  lui  comme  la  seule  braaehe' 
de  cette  science  qui  donnât  den 
résultats  positifs.  Il  saolint  sa 
thèse  sur  les  os  en  i^Ga,  et  fut 
nommé  professeur  d'anatomie  à 
ruiiiversité.  Les  travaux  auxquels 
il  se  livra,  ju!<quVn  1790,  furent 
peu  nombreux,  mais  Irès-împor- 
tans.  Ils  sont  consignés  dans  les 
Mémoires  de  l'institut  des  sciences 
de  Bologne.  En  voici  les  titres  : 
1"  />fl  renibus  atque  ureteribus  vo- 
latilium.  Cette  description  anato- 
miqiie  de  quelques  organes  des 
oi>t^<iux,  était  remarquable  par 
iVxactitude  scrupuleuse  avec  la- 
quelle Galvani  renduitcompte  des 
observations  que  lui  avaient  per- 
mis de  faire  ses  dissections  nom- 
breuses. ^*  De  volât iliumaare.  Cet 
ouvrage  n'était  qu'une  ébauche 
d'un  grand  travail  qu'avait  entre- 
pris Pauteur^surrorganedeTouîe; 
mais  comme  il  avait  coutume  de 
publier,  dans  ses  cours,  le  résultat 
des  découvertes  qu'il  availgpu  fai- 
re ,  le  fameux  Scarpa  s'était  ap- 
proprié ces  découvertes ,  qu'il  pu- 
blia sous  son  propre  nom ,  dans 
un  ouvrage  intitulé  :  Observations 
sur  la  fenêtre  ronde;  ouvrage  asseï 
•semblable  à  la  Physiologie  de  Ui- 
cherand,  dont  M.  Cbaussier  re- 
vendique tout  le  fond  ;  ce  qui  ne 
peut  rien  avoir  d'étonnant  en  mé- 
decine, où  tant  de  gens  font  des 
livres  avec  les  idées  et  lesdccou- 
vertes  des  autres.  Le  traité  De 
volatilium  aure^  de  Galvani,  ne 
renfermait  que  ce  qui  avait  échap- 
pé aux  remarques  de  Scarpa.  Un 
iroisrième  opuscule  de  Galvani  ont 
celui  qui  a  pour  litre  :  De  viribus 
electricUatis  in  motumuscul art  corn,' 
înentarius.  C'est  dans  ce  mémoire 
qiTest  consignée  la  découverte  qui 


GAL  409 

a  rendu  ce  médecin  si  célèbre,  corn* 
me  elle  a  donné  en  physique  les  ré- 
sultats les  plus  intéressans.  Nous 
allons  entrer  dans  quelques  détails 
sur  la  manière  dont  elle  s'est  faite. 
Galvani  aimait  beaucoup  les  scien- 
ces naturelles,  et  avait  toujours 
chex  lui  plusieurs  iiistrumuns  de 
physique  avec  lesquels  il  faisait 
diverses  expériences  •  pour  se  dé- 
lasser dans  ses  momens  de  loisir. 
Son  épouse,  s'étant  trouvée  très- 
malade,  prenait  du  bouillon  de 
grenouilles,  que  Galvani  avait 
soin  de  préparer  lui-même.  Une 
de  ces  grenouilles  écorcbées  fut 
posée,  par  hasard,  sur  une  table 
où  se  trouvait  une  machine  élec- 
trique. Un  des  aides  de  Galvani 
approcha,  sans  y  penser,  la  pointe 
d'un  scalpel  du  nerf  crural  interne 
de  cet  animal ,  dont  tous  les  mus- 
cles parurent  aussitôt  agités  de 
fortes  convulsions.  M"*  Galvani, 
qui  était  présente  et  qui  avait 
beaucoup  de  sagacité,  fut  frap- 
pée de  la  singularité  de  ce  fait. 
Galvani  s'empressa  de  le  vérifier, 
et  ne  tarda  pas  à  s'apercevoir, 
par  plusieurs  expériences,  qu'il 
n'était  point  dCï  au  simple  contact 
du  scalpel,  mais  aussi  à  l'influence 
de  rétincellc  électrique  ;  car,  dès 
que  la  machine  d'où  sortait  cette 
étincelle  se  trouvait  en  repos,  les 
contractions  des  muscles  de  la 
grenouille  n'avaient  pas  lieu.  C'é- 
tait une  grande  découverte.  Tous 
les  savaiis  de  l'Europe  s'en  em- 
parèrent :  mais  au  lieu  de  se  bor- 
ner ù  la  simple  observation  des 
faits  auxquels  elle  donnait  lieu, 
on  voulut  en  déterminer  les  cau- 
ses, la  nature;  et  l'on  déraisonna, 
à  perte  de  vue,  sur  la  nature  du 
fluide  qui  faisait  entrer  eo  cou« 


43o  GAL 

traction  les  muscles  des  animaux 
privés  de  la  vie.  On  Tappela  tour-à- 
touT  èieclri(/ufy  magnétique,  etc, , 
et  il  finit  par  être  nommé  gaha^ 
nique;  c'est-ù-dire*  d*nne  nature 
qu'on  ne  croyait  nullement  être 
celle  des  «lulres  fluides  déjù  con- 
nus, (julvani  lui-mdne  le  consi- 
déra comme  un  ^v.ï\t^  d'électrici- 
té particulière.  Le  hasard  ,  â  qui 
Tesprit  humain  fut  dans  tous  les 
temps  redevable  des  découvertes 
les  plus  étonnantes*  voulut  donc 
que  celle  de  Galvani  s'opérât  chez 
lui  entre  sa  lemme  et  un  de  ses 
élèves;  mais  il  n'appartenait  quVi 
un  esprit  supérieur  d'en  savoir 
profiter.  Cet  homme  estimable 
fut  très-malheureux  sur  la  fin 
de  sa  vie,  par  le  chagrin  que 
lui  causa  la  perte  de  son  épouse , 
morte  en  1700,  et  surtout  par  la 
révolution  arrivée  à  peu  prés  vers 
le  même  temps,  dans  la  républi- 
que Cisalpine.  On  exigea  de  tous 
les  employés  un  serment  que  ses 
idées  religieuses  le  portèrent  à  re- 
fuser: ce  qui  fut  cause  qu'on  lui 
ôta  ses  dignités  et  son  emploi  y 
et  qu'il  fut  presque  réduit  ù  l'in- 
digence. Il  se  retira  chez  un  de  ses 
frères,  où  il  tomba  bientôt  dans 
un  état  de  marasme  et  de  lan- 
gueur que  rien  ne  put  guérir. 
Le  gouvernement  cisalpin,  tou- 
ché de  son  sort,  décréta  que, 
malgré  son  obstination,  il  serait 
rétabli  dans  sa  chaire.  Cette  fa- 
Teur  fut  inutile  ;  il  mourut,  quel- 
ques jours  après,  le  4  décembre 
1798. 

GALYEZ  (don  Bernard),  offi- 
cier-gétirral  espagnol,  et  vice- 
roi  du  Mexique ,  né  ù  Malaga  en 
1756.  Son  OQcle,  alors  ministre 
des  colonies,  et  fun  de*   hom- 


GAL 

mes  qui  aient  le  plus  illustré  le 
ministère  espagnol  ^  se  chargea 
de  sa  fortune,  et  Tappela  auprès 
de  lui  en  1775.  Le  jetine  GalTes 
choisit  la  profession  des  armcs^et 
entra  d'abord  dans  un  régiment 
des  gardes:  mais  son  auiour  pour 
la  France  le  porta  peu  de  temps 
après  A  passer  au  service  de  cet- 
te puissance ,  avec  Pagrément 
de  son  souverain.  II  servait  de- 
puis 3  ans  cette  patrie  adoptive, 
lorsque  le  duc  de  Florida-B lança, 
qui  dirigeait  alors  la  politique  du 
cabinet  espagnol ,  fit  déclarer  la 
guerre  aux  pirates  barbaresques  : 
don  Bernard  rejoignît  ses  an- 
ciens .drapeaux,  et  s*enribnrqua 
pour  les  côtes  d'Alger,  en  1779* 
avec  le  grade  de  lieutenant  des 
gardes  Walones.  Dans  cette  expé- 
dition qui  fut  si  funeste  à  l'Espj- 
gne  ,  il  donna  des  preuves  de  la 
plus  brillante  valeur,  et  d'une 
grande  connaissance  de  Part  mi- 
litaire,  mais  tous  ses  efforts  fu- 
rent aussi  inutiles  que  ceux  de 
ses  braves  compagnons  d*armes. 
11  fut  fait,  à  l'issue  de  cette  guer* 
re«  successivement  colonel  et  ma- 
ré<*hal-de-camp.  Son  protecteur 
l'ayant  nommé  peu  de  temps  a- 
près  sous-gouverneur  de  la  Loui- 
siane «  il  partit  pour  cette  colo- 
nie, et  y  épousa  une  fort  jeune  et 
jolie  personne ,  fille  d'un  riche 
négociant  français.  Sa  fortune 
prit  dès -lors  un  accroissement 
des  plus  rapides.  Sa  femme  lui 
avait  apporté  en  dot  plus  de 
5(»,ooo  li  vre»  de  rentes,  et  il  ne  tar- 
da pas  ù  remplacer  son  supérieur, 
appelé  lui-môme  à  d'autres  fonc- 
tions. Le  nouveau  gouverneur 
s'attacha  à  améliorer  par  tous  les 
moyens  possibles  l'état  de  la  co- 


GAL 

lonijB  qui  lui  était  confiée;  il  dfon- 
iia  de  nouveaux  développemens 
à  ragriciilture  et  au  commerce  9 
hàtilde  nouvelles  habitations»  fit 
]).ir:ioiper  aux  bienfaits  de  la  ci- 
vilisation un  grand  nombre  de  na- 
turels de  Tintérieur  qui  eu  avaient 
été  privés  jusque- là 9  et  mérita 9 
par  la  sagesse  de  son  administra- 
tion, les  éloges  de  sa  cour  et  la 
reconnaissance  des  colons.  La 
^^uerre  de  1780  lui  donna  une 
occasion  de  développer  ses  tîi- 
Icns  militaires,  sur  un  plus  vaste 
tliéûtre  qu'il  n'avait  pu  le  faire 
dans  ses  premières  campagnes. 
(Chargé  d'entreprendre',  avec  des 
moyens  presque  nuls,  une  guer- 
re d'invasion,  il  pui^^a  dans  son 
activité  les  ressources  qui  lui 
manquaient;  parvint  à  créer  à 
la  hâte  une  année  de  i/f^ooo  hom- 
mes, avec  laquelle  il  vint  atta- 
quer lesAnglaisdansles  Florides, 
prit  sur  eux  la  ville  de  Pensa- 
cola,  et  les  chassa  entièrement 
du  pays,  après  les  avoir  battus 
dans  plusieurs  rencontres  décisi- 
ves. A  la  suite  du  traité  de  paix  de 
17H5,  il  fut,  pour  prix  de  ses  ser- 
vices, l'ait  lieutenant  -  général, 
décoré  dn  titre  de  comte  et  nom- 
mé vice-roi  du  Mexique.  Les  ex- 
ctrllentes  qualités  qui  avaient  ren- 
du son  nom  cher  aux  habitans  de 
la  Louisiane,  ne  se  démentirent 
point  dans  cette  nouvelle  dignité. 
Il  *»nt,  contre  l'usage  de  ses  pré- 
décesseurs, faire  chérirdes  Mexi- 
cains l'autorité  naturellement 
despotique  des  vice-rois,  embel- 
lit la  capitale  de  plusieurs  édifi- 
<  es  publics,  et  éleva  ces  vastes 
contrées  i\  un  degré  de  prospéri- 
té qu'elles  ne  connaissaient  pas 
avant  d'être  gouvernées  par  lui. 


GAM 


451 


Il  en  fut  récompensé  de  la  ma- 
nière la  plus  douce  à  son  cœur, 
parles  bénédictions  de  toute  une 
nation ,  dont  il  avait  su  l'aire  le 
bonheur,  et  à  laquelle  il  fut  enle- 
vé, au  mois  d'août  17949  (h-^  sui- 
tes d'une  partie  de  chaise.  Sa  po- 
pularité commençait,  dit-on ,  à 
déplaire  à  la  cour  d'tlspagne;  il 
venait  d'ailleurs  de  dépenser  des 
sommes  immenses  pour  faire 
construire  sur  une  position  déjà 
presque  inexpugnable ,  une  mai- 
sonde  plaisance,  qui  avait  toutes 
les  apparences  d'une  forteresse, 
ciconstances  bien  propres  à  atti- 
rer l'attention  d'un  gouverne- 
ment naturellement  soupçon- 
neux. 

GAMfiA  (Barthélemi)  ,  acadé- 
micien de  Florence,  n'est  connu 
que  par  un  ouvrage  qu^il  fit  paraî- 
tre en  1807,  ^^^^  ^^  tî^'*^  ^^  •  ^^' 
Bassanesi  illustri,  narrazione  di 
Bartholomeo  Gamba,  C'est  l'his- 
toire abrégée  des  meilleurs  écri- 
vains et  des  savaus  de  Bassano. 
L'auteur  y  fait  preuve  d'une  gran- 
de érudition  et  d'un  jugement  so- 
lide. 

GAMBIER  (James),  amiral  an- 
glais, fut  chargé,  lors  de  la  guer- 
re de  Danemark,  en  1807,  de  se- 
conder i\  la  tête  d'une  flotte  les 
opérations  de  lord  Catbcart ,  qui 
avait  le  commandement  en  chef 
de  cette  entreprise.  Le  17  août  9 
il  investit  Copenhague,  après  a- 
voir  fait  débarquer  ses  troupes  la 
veille,  près  du  village  de  Dis- 
becky  et  le  même  jour  il  attaqua 
cetteville,après  avoir  adressé  une 
proclamation  aux  habitans.  Ile  21 
du  même  mois,  il  publia  un  ordre 
par  lequel  il  défendait  toute  espè- 
ce de  commerce  entre  les  bûtimens 


\i%  GAU 

neutres  et  File  de  ZéUnde,  jui- 
qu*i\  la  cessation  des  hostilités. 
L*amiral  Gainhier  bloqua  aussi  le 
port  du  Stralsuiid  le  même  jour. 
Les  hahitaiis  de  Copenhague 
ayant  dfinandé  à  capituler,  le  5 
st^plembre,  la  capitulation  eut 
liou  deux  jours  après,  et  livra  aux 
Aiigliii;»  la  citadelle,  Tarniée  et 
toute  la  flotte  danoises.  Cette  red- 
dition prématurée  fut  suivie  d'u- 
ne enquôte»  d'après  laquelle  on 
statua  que  le  général  IMckman , 
gouverneur  de  Copenhague,  et 
les  olliciersde  la  garni.*>on  avaient 

Slulôl  nian()ué,pour  se  défendre, 
c  présence  d*esprit  et  d'activité, 
que  de  loyauté  et  de  bravoure. 
En  1809,  ce  tut  Tamiral  Gambier 
qui  vint  ausiti,  à  la  tête  d'une  flot- 
te anglaise,  attaquer  les  François 
devant  Rochefort.  Il  fut,  en  1814» 
nommé  Tun  des  commisbairei 
chargés  de  stipuler  i\  la  llaje,  a- 
vec  les  Américains,  un  traité  de 
commerce  entre  les  Etals -Unis 
et  S.  M.  Britannique.  Il  a  été  créé 
pair  d'Angleterre,  en  1810. 

GAMON  (François-Josbfb),  né 
à  Enlraigues,  où  il  exerçait  la 
profession  d'avocat  avant  la  ré- 
volution, fut,  en  179a,  député 
comme  suppléant,  par  le  départe- 
ment de  l'Ardèche,  à  l'assemblée 
légi>lative,  où  il  remplaça  Valla- 
dier,  après  que  celui-ci  eut  don- 
né sa  démission.  Son  déparle- 
ment le  réélut  à  la  convention  na- 
tionale, où  il  manifesta  constam- 
ment des  principes  contraires  aux 
factieux  qui ,  sous  le  voile  de  la 
liberté,  cherchaient  tous  à  s'em- 
parer exclusivement  de  la  souve- 
raineté du  peuple.  Il  demanda, 
dans  la  séance  du  5  décembre, 
qu'on  entendit  Louis  XYI  avant 


6AM 

de  pronenéor  la  décret  d*<i€ea« 
tion,  et  vota,  loff  du  jugcmcoti 
ce  prince,  l'appel  au  peuple^et  1 
sursis  à  rexèculion  jusqu'au  m 
ment  où  le  territoire  français  sen 
envahi  par  les  troupes  étrangère 
En  mai  17939  il  fui  nommé  met 
bre  du  comité  des  inspecteurs  1 
la  salle;  et  le  16,  en  rendant  com 
te  de  la  police  qu'exerçaient  da 
les  tribunes  ieê  damâs  de  U  ft 
îtrnité,  il  prétendit  qo*eiles 
trtient  salariées  par  Ica  cnnen 
de  la  convention.  11  avait  réa 
ses  efforts  à  ceux  des  illustres  d 
pûtes  persécutés  au  3i  Diai ,  et 
l'ut  comme  eux  décrété  d'aceui 
tion  pour  avoir  signé  les  prote 
talions  du  6  juin.  11  parvint»  pc 
dant  1 5  mois,  À  se  soustraire  à  ta 
tes  les  recherches;  et  aprèf  la  r 
vocation  du  décret  qui  avait  pn 
crit  les  girondins ,  il  rentra  dai 
la  convention  (8  décembre  1794 
et  s'y  conduisit  d'après  (es  mémi 
principes  qu'il  avait  toujours  mi 
nifestes  depuis  le  commencemci 
de  la  révolution.  Le  4  mai ,  il  1 
déclara  contre  les  confiscation! 
et  vota  pour  qu'on  rendit  les  bîci 
aux  parens  des condanaDéa.  lia] 

Ïmja  ensuite  de  toutes  aes  Ibrâ 
es  moyens  propres  à  anéantir  I 
reste  de  la  faction  des  lerroristei 
qui  cherchaient  en  Tain  à  ressa 
sir  un  pou  voir  qu'ilaaraientpos 
toujours  perdu»  Le  i3  vendémiai 
re,  il  proposa,  au  nom  des  comi 
tés,  un  projet  d'adresse  à  présec 
ter  aux  Parisiens  pour  leur  expl 
quer  la  cause  du  réarmement  de 
citoyens  accouruià  la  défense  d 
la  représentation  nationale  :  mai 
la  convention  passa  à  Tordre  d 
jour,  sur  l'observation  deChéniei 
«qu'il  (i*y  avait  plus  pouv  elle  d 


A<)a1ut  que  dans  lu  victoire  ou  la 
>  mort,  n  11  sortit  de  la  convention 
le  surlendemain.  Une  lettre  do 
d'Entraigucs,  saisie  chee  Lemnî- 
tre  (|urlqucs  jours  uprè^,  et  dans 
Inquelle  il  se  trouva  nommé,  To- 
hligea  de  donner  à  la  convention^ 
<les  détails  sur  les  linisous  qu*il 
avait  eues  autrefois  avec  cet  ex- 
constituant,  qui,  après  avoir  pro- 
fessé des  priiH  ipes  républicains, 
était  devenu  un  des  partisans  les 
plus  eifréués  du  pouvoir  absolu. 
M.  (lamon  passa  ensuite  au  con- 
^eil  des  cinq-cents,  d'où  il  sortit 
vu  1797;  5  ans  après,  il  fut  nommé 
jii^e  d'appel  A  la  cour  de  Nîmes, 
et  président  du  tribunal  crimi- 
nel de  TArdèche.  l.caGmai  180G, 
il  présida  la députationdu collège 
électoral  de  ce  département,  qui 
félicita  Tempereur  sur  son  retour 
d'Kspagne,  et  fut  élu,  en  juin 
1811,  ruii  des  présidens  de  la 
<'()ur  impériale  de  Nimes.  Lors  de 
la  première  restauration,  en  18149 
il  fut  der.tilué  de  ses  fonctions,  et 
^v.  retira  au  sein  de  sa  famille,  où 
il  vécut  jusqu'au  retour  de  Napo- 
léon, qui  le  nomma  de  nouveau 
à  la  présidence  de  la  cour  impé- 
riale de  Nîmes.  Le  département 
d(^  TArdècho  Tayant  néanmoins 
élu  membre  de  la  chambre 
des  représentans,  il  continua  de 
résider  à  Paris,  et  no  se  fit  enten- 
dre qu'une  seule  fois  A  la  cham- 
bre ;  ce  fut  le  a8  juin  ,  épo- 
<pie  où  il  proposa  la  constitution 
de  1791.  Ou  remarqua  les  passa- 
des Miivans  dans  le  discours  qu'il 

prononça  sur  ce  sujet    « Jo 

•  sais  (|ue  Napoléon  11,  que  Louis 
"  XVI 11,  que  le  duc  d'Orléans  et 
xTautres  encore  ont  des  parti- 
.  :..ms  :  mais  je  suis  ,  moi ,  élran- 


G/SN 


433 


1.   vil. 


Ager  à  tous  les  partis.  Ce  que  je 
»veux,  ce  que  je  vous  demande 
»au  nom  du  peuple,  c'est  une 
»  constitution  libre;  une  constitua 
»tion  qu'un  souverain  fasse  exé- 
»  enter  religieuseiru;nt  pour  son 

»  intérêt  cl  pour  le  notre »  Il 

ajoutait  ensuite:  «  ....  Vous,  re- 
nprésentans  qui  m'écoutcK,  voii<!> 
«serez  voués  à  un  opprobre  éter- 
»ne{,  si  celte  constitution ^  qui 
»  naquit  dans  les  beaux  jours  de 
»la  révolution,  qui  fut  véritable- 
•  ment  l'expression  du  vœu  na- 
Mtîonaly  ne  devient  i\  l'instant 
»  même  votre  point  de  ralliement, 
»  votre  centre  d'union,  et  si  vous 
A  ne  la  défendez  jusqu'à  la  mort.>i 
Le  second  retour  du  roi  éloigna 
de  nouveau  M.  Gamon  de  toute 
espèce  de  fonctions.  11  fut,  3  mois 
après,  compris  dans  la  loi  tf  am- 
nistie du  1  a  janvier  i8i(),en  ver- 
tu de  laquelle  il  fut  contraint  d« 
quitter  h  France.  H  se  retira  en 
Suisse,  d'où  il  fut  rappelé  dans  sa 
patrie,  en  1818.  11  avait  été  dé- 
coré, en  1804,  de  la  croix  de  la  lé- 
gion-d'honneur; et  avait  présenté, 
en  i8o(>,  ÙL  Napoléon,  un  drame 
intitulé  BeaurepairCt  ou,  la  prise 
dêVerdiAyi%ti\  179a. 

GANAY  (CuiaLBA-ANTOiNE), 
ex -membre  de  la  chambre  des 
députés  pour  le  département  do 
SaAne-et-Loire,  est  né  près  d'Au- 
tun,  en  179O,  d*une  ancienne 
famille  du  Nivernais.  Il  émigra 
au  commencement  de  la  révo- 
lution, revint  en  France  après  le 
18  brumaire,  et  fut  nommé  dé-> 
pu  té  du  département  de  SaAne- 
et- Loire,  au  corps-législatif,  où 
il  donna  son  adhésion  ù  la  dé- 
chéance de  Napoléon ,  en  i8i4< 
V.n  181 5,  le  mémo  déparlcmcni 

?8 


434  GAN 

le  nomma  de  nouveau  membre 
fie  la  chambre  des  députés,  où  î| 
vota  avec  la  majorité.  Il  lut  aussi 
élevé^dijns  la  même  année, au  gra- 
de de  colonel  de  la  légion  dépar- 
tementale de  TYonne.  Réélu  l'an- 
née suivante  à  la  chambre  des  dé- 
putés, il  y  a  voté  avec  la  minori- 
té; mais  cette  année-lA,  comme 
les  précédentes,  il  s*y  est  toujours 
enveloppé  dan^  un  silence  abso* 
lu»  ce  que  quelques  personne  re- 
gardent, peut-être  mal  -k  pro- 
pos, dans  un  dcputé,comme  le  si- 
gne d*un  manque  absolu  de 
moyens  oratoires. 

GANDOLPHËS  (Nicolas),  an- 
cien curé  de  Sèvres,  fut  d'abord 
nommé  suppléant  du  clergé  do 
Paris,  et  n'entra  aux  états-géné- 
ruux,  convertis  en  assemblée  na- 
tionale, qu'au  mois  d'avril  if()o, 
«n  remplacement  de  AI.  de  Beau- 
vais,  décédé.  Il  s'attacha  au  parti 
de  la  cour,  signa  les  protestations 
desi'2  et  i3  septembre  1791,  et  ren* 
tra  dans  l'exercice  de  ses  fonctions 
pastorales  uprès  la  dissolution  de 
cette  assemblée.  11  avait  un  frère 
employé  aux  affaires  étrangères 
avant  la  révolution,  qui  rempla- 
ça, en  180.4,  ^1*  deChiiteauhriant 
en  qualité  de  secrétaire  d'ambas- 
sade à  Koni'^,  et  mourut  dans  le 
courant  de  la  même  année. 

GANDON  (Y.  N.  M.)»  ancien 
juge  au  tribunal  de  cassation,  né 
dans  le  département  d'Ille-et-Yî- 
laioe,  fut  nommé,  en  1796,  mem- 
bre de  la  haute-cour  nationale, 
convoquée  pour  juger  Babeuf.  La 
révolution  du  18  brumaire  ne  lui 
fit  point  perdre  sa  place  de  juge  ù 
la  cour  de  cassation.  L'empereur 
même  le.nomma,  en  i8o5,  prési- 
dent du  collège  (îlcclor.ifdu  dr'pîir- 


GAN 

tement  d'Ille  et-Vilaine.  Il  avi 
été  décoré,  deux  ans  au  para  van 
de  la  croixde  la  légion-d*honoeu 
GAMIER  (  Mathuiiei  ),  mar 
chal-de-camp,  chevalier  de  Saii 
Louis*  naquit  à  Angers,  départ 
ment  de  Maine-et-Loire,  le  : 
avril  1749*  H  entra,  à  l'fige  de  ! 
ans,  dans  les  gardes -française 
le  u  octobre  1770,  fut  oomo 
lieutenant-colonel  de  ^ndarm 
rie,  le  ai  août  1799,  et  général* 
brigade,  le  5  -octobre  1 79$  (  an 
de  la  république).  Il  a  fait  av 
distinction  les  campagnes  de 
Hollande.  Furnes,  Nieuport,0 
tende  et  Dusseldorf,  furent  t 
moins  de  ses  talens  et  de  sa  br 
voure.  Fidèle  aux  principes  de 
révolution,  qui  assuraient  aux  < 
toyens  une  sage  liberté,  Tégali 
devant  la  loi,  et  Tindépendam 
nationale,  il  s'est  toujours  coi 
duit  avec  la  franchise  du  soid 
dévoué  à  sa  patrie,  et  Tindépei 
dance  du  citoyen  soumis  aux  le 
constitutionnelles  que  l'assen 
blée  constituante  arait  prod; 
mées.Il  est  resté  étrangerànosd 
seubionsciviles;mais  il  faillît  dev 
nir  Tune  des  victimes  de  Taffaii 
du  camp  de  Grenelle.  Le  gén 
rai  Ganier,  ayant  pris  sa  retrait 
se  retira  à  Neufchâteau,  départ 
ment  des  Vosges,  et  j  yécut  1 
mé  et  estimé  de  ses  concitoycD 
vi  plus  particulièrement  des  ini 
heureux,  avec  lesquels  il  parti 
geait  son  modique  avoir  :  c'éti 
le  pain  du  brave.  Son  Ûls  Maktu 
Louis  Ganibi  partit  en  Tan  I 
étant  à  peine  âgé  de  16  ans,  cor 
me  volontaire  dans  le  24**  r 
giment  de  chasseurs  ^  cheval  ; 
fit  les  campagnes  d'Italie,  d'i 
lemagne.  de  Dalmatîc,  de  Prs 


nAN 

ne,  v.i  r.vWv  tUi  lluM^in,  comme  of- 
fK-iiT.  Il  iH*  (JciiMMiiit  ni  liï  l>r(i* 
\(inrc,  ni  l(!  (l/iVoiKtiii'Ol  i\  hu  pii- 
liic,  f|u  il  i«'iiail  <J<:  *«oii  |W;rt'.  11 
f|iiin:i  1«:  hrrvtn;  m  i8i'|,  ftpri'it 
1  «ilidiriiiitiri  (II*  roiilainf^liliNiii. 
(;AMLIi    (  (;iuni.K>  ),    iKt  1*11 

I  ;-()o,  «liiri**  le*»  iiioiilii<;ii('M  i\tt  TAii- 
vi*rj;rir ,  f^xi't'Vdit  la  pri»r«!nj*iun 
travi'iMl  ii  Piiii^,  (|iimimI  il  fut 
IMMiiint':  rUitlciir  <lr  ('.«tlli  ville,  Vil 
l7K(j.  \a'  ï*.  juillet,  il  lui  flépiil/) 
p.ir  rilôlt  I  fle-Vîlli;,  vc'r.H  ran»f!iii- 
hli'V.  iiiilioiiale,  afin  di;  rcndrr 
r.oiiipif;  fin  (leMinlre.  f|iii  l'(!;;rillil  à 
l'ai-i<4 ,  et  (lein<iii<ler  «pie  la  coti- 
\eiiiioii  iiilervinl  pour  le  r.iiri! 
f'o.Hcr.  Ou  lui  lépoiiflil  i\i\v.  I  ui- 
.«•eiiililée  avait  pliisiciir^  loi.'*  «léjà 
prii'r  l«  roi  <lc;  renvoyer  les  trou- 
pes eaiiloiinées  aiitonr  fie  l'arÎM 
et  «le  Versailles,  il  (pl'i'lle  léihV 
rerail  .sen  iiistaiiren,  jnHrprà  vv. 
'pi'il  y  eOI  été  lait  droit,  (àatiilh 
ne     jooji    aoenn    lôle    depnirt    ce 

II  iiips  jiisfpi*iiii  jinic^H  diï  IW'Xfin- 
val,  roiiire  leipnl  il  lit  uni;  dépo- 
siiinii  treh- iiiHi^nilîantr.  I.a  révo- 
luiioii  do  iH  liriiinaire,  à  lafpjrile 
il  avait  roopé.r/;  ilfi  ton.s  hvh 
moyens,  le  lit  iintnincr  niendiro 
<lti  Irilnioat,  a.sseiid>lée  dans  la- 
quelle il  s'élrva  <v)nH(iiiiiiiM;rU 
eotilre  tons  les  projets  rpii  loi  pn- 
rnrenl  alleiilrr  à  la  .s(iovi'raifii!l(: 
nalioinde.  (î'esl  ainsi  ipril  se  |)ro- 
nonea  eonlri!  lo  v(i;n  émis  de  ré* 
l'ornier  le  trilninal  deeassation, 
rii  inaiiil'eslanl  des  erainliH  hiu* 
1  indépeiidanee  de»  jorés  dans  Ir; 
nouvel  ordre  judiciaire  pro]ioHé. 
il  ^'o|ipo-a  aussi,  en  déeeinlne,!! 
I  I  réflnrlion  des  jostireH  de  paix, 
ei  (>ond»atlit  eiisnile  les  denx  pn>' 
)M<i  de  loi.  ilonl  rno  élail  relatif 
.1  !>   {\rA\r.    pid)lif]iie,   et    l'.iulre  à 


GAN 


/|35 


rétablÎAAomcntde  trîlninuiix  ajm';- 
eiffnx.  Il  fui  élitninû  en  iHou,  i\ 
1  ép(M|ne  dn  premier  renouvelle- 
ment  dn  Irihiin.il,  et  vénit  as.^et 
i^iwrti  jns(pren  iKii),  ép  iqne  oii 
il  lut  envoyé  u  la  r'hamhrc  deK 
dépiilé.s  par  le  départen»ent  iln 
iiunlal.  Il  parla,  le  vt  janvier  iHi<i, 
en  tuvenr  de  lu  loi  d  «inmi.Hlie  pré- 
Hunlé«;  par  les  ministres,  et  sVde 
va  vivement  rontre  le  .système  lU* 
in  eoinnn'ssion,  (pii  n'avait  pas  eu 
liontfs  do  propo.'^er  ile.s  rondiim» 
naiionh  Aan.s  jn^emuns  ,  el  i|e*i 
proi»criplion.s|)ar(taté';f)rieH.(,)oel- 
ques  jours  apreit  ,  il  prit  j>arl 
à  la  discoHsion  sur  le  Inidj^el,  el 
votacouslaniiueiit  «radleurs  avec 
la  minorité.  On  a  de  lui  plnsit-nr» 
ouvnijçes,  qui  ne  l'ont  pa.s  moins 
(riionueurâ  ses  lumi^reH,  que  hes 
Heii timenneommeilepn  té  n'en  l'on l 
â  !toii  patriotisme.  Len  primijiaiix 
honl  :  I"  Ihit  Sj}iit'/ni!.%  rl'rronntnic 
poi'Uif/ut!,  ftf  Ifum  lucotiiétùi'ux  tf  dv. 
huirn  Noatitagtfii,  j  ^oi)  v,  i ,  u  v  (d.  in- 
8",  u"  Kfi/iai  potUiqur.  sur  If.  rfi^nu 
public  (les  ptiuplin  tir  ranliquilé^ , 
du  nioyan  âf[t',  dt'.n  aivclcs  tuotter" 
îifM,  t'fi'.,  i8oi>,  a  vid.  in-8"  ;  3* 
(Jon.\idt^ratiofi.s  f^i^iH^rtiha  nur  la  gi- 
tuât  ion  /inunriàre  dr.  la  France  en 
i8i.»,  in  H';  f\"  Ht^fltfjùuii.s  xur  h 
ÙHdffct //^  1 8 1/|,  in-8'  ;  fr  i)rs  droits 
eountHuliunuela  de  la  rhamhre  dcn 
déput^n  fH  matih'ti  df  /inaiicfa,  ou 
r**/utaiion  des  dortnnrf,  de  l\i,  iiar- 
nier  dan»  son  rapport  à  la  cita  ni" 
bre-  dcM  pairn,  aur  It  hudfçct  d$ 
»8ir>,  in-8';  &'  La  iln^oriv  de  l'é^ 
cononiie  politiffuc,  fondre  .sur  lr$ 
faits  rf^suttans  des  xtatintiffur/t  //* 
la  France  et  de  r  Anf^lrterre,  sur 
l'eiVperience  de  tous  les  pe.uptes  vé^ 
lèhres  par  leurs  richesses  et  par  les  lu* 
tniùres  delà  raison,  i  H 1 5,  *j  r.  in-S*. 


456 


GAN 


GANTEALME  (le  comte Hoho- 
bk).  Hciquit  à  Ciolat ,  en  i  ^M)^  prit 
de  bonne  heure  du  service  dans  la 
marine,  tt  ût  partie  de  IVxpédi- 
tion  destinée  à  la  guerre  d*Aiué- 
rique.  Les  dispositions  heureuses 
qu'il  nianifesta  pour  la  carrière 
militaire  le  firent  passer  rapide- 
ment par  les  grades  inférieurs.  Il 
était  dcjù  bous-lieulenant  de  Tais- 
seau  en  1786,  après  avoir  l'ait  plu- 
sieurs campagnes ,  notamment  a- 
Tcc  Tescadre  du  bailli  de  Suffren, 
qui  avait  parcouru  la  plus  grande 
partie  des  mers  de  rinde.  En  i^'qi 
€t  1 7()a ,  il  fut  chiirgé  du  comman* 
dément  d*un  vaisseau  de  la  com- 
pagnie des  Indes,  avec  lequel  il 
pénétra  par  la  mer  Houge  jusqu'à 
Suez*  11  fut  fait  ensuite  prisonnier 
parles  Anglais,  recouvra  sa  liber- 
té peu  de  temps  après,  et  fut 
nommé  successivement  capitaine 
de  vaisseau  et  chef  d'une  division 
qui  alla  croiser  dans  TArchipel, 
où  elle  débloqua  Tescadre  fran- 
çaise retenue  (îansie  port  de  Smyr- 
ne.  Il  revint  ensuite  à  Toulon  a* 
vec  la  corvette  anglaise  ia  Nénié- 
sis,  quiavaitété  faite  prisonnière 
'  par  les  frégates  la  Sensible  et  la 
Sardine,  et  fut,  en  juin  17979 
chargé  du  commandement  d'une 
nouvelle  escadre  destinée  à  ob- 
server les  mouvemens  de  Tenue- 
mi  9  à  protéger  la  navigation  sur 
les  côtt:s ,  et  à  former  Tavant-gar- 
de  de  l'armée  navale  alors  en  ra- 
de. Il  fit  partie  du  l'expédition 
d'Egypte  comme  chef  d'état-ina- 
jor  de  l'escadn;,  et  se  signala  sur- 
tout à  la  bataille  d'Aboukir,  où  il 
pensa  perdre  la  vie  par  l'explosion 
du  vaisseiru  sur  lequel  il  se  trou* 
vait;  Le  directoire  le  nomma  con- 
tre-amiral ,   et  il  fut  chargé  de 


GAN 

quelques  expéditions  sur  lescôt 
de  l'Egypte  et  de  la  Syrie ,  apr 
quoi  il  reçut  ordre  d*armer  1 
trois  vaisseaux  de  différentes  po 
tées ,  la  Carrière,  la  Revanche 
l'Indè pendante j  sur  lesquels  le  g 
néral  Bonaparte  revint  en  Franc 
En  novembre  1799»  il  fut  men 
bre  d'une  commission  nouim> 
pour  s'occuper  des  travaux  rel 
tifs  à  la  marine,  et  passa  ensui 
au  conseil-d'état  avec  le  titre  ( 
commandant  d^une  division  de 
flotte  de  Brest.  Une  expédition 
tant  sortie  de  ce  port  sous  le  coe 
mandement  de  Ganteaume, 
contre-amiral  s'empara  d'une  fr 
gâte  anglaise  de  74^  et  tenta,  ms 
inutilement*  de  porter  du  secou 
ùl'arméed'Égjpte.  Il  dirigea  i'e 
pédilion  de  Saint-Domingue  < 
1802,  revint  en  France  avec  s< 
escadre  dans  la  même  année , 
fut  appelé  à  la  préfecture  marll 
me  de  Toulon ,  qu'on  lui  confé 
en  même  temps  que  le  grade  < 
vice-amiral.  Il  fut  ensuite  noiiir 
président  du  collège  électoral  < 
Vnr,  et  reçut  ordre  de  retourn 
À  Brest,  où  il  prit  le  cominnnd 
ment  de  l'escadre  stationnée  da 
la  rade  de  cette  ville.  11  se  renc 
à  Toulon,  d'où  il  partit  avec 
oontre-amiral  Lallemand  pour  s 
1er  ravitailler  Corfou ,  bloqué  p 
les  Anglais.  Cette  expédition  f 
celle  où  il  déploya  le  plus  de  t 
lent  et  où  il  acquît  le  plus  de  glo 
re.  II  parvint  à  tromper  la  vig 
lance  des  Anglais,  fit  entrer  s* 
convois  à  Corfou  le  a3  février, 
remit  à  la  voile  pour  Toulon  ,  < 
il  fut  de  retour  le  10  avril.  Cet 
expédition  lui  valut  le  grade  d^in 
pecleur-général  des  cotes  de  VK 
céan ,  et  le  fit  considérer  par  1 


GAN 

Anglais  romine  un  de  leurs  plus 
hardis  cl  (le  leurs  plus  heureux  ad- 
versaires. Le  lo  janvier  1812,  il 
présida  le  collège  électoral  du  dé- 
partement dn  Cher,  et  fui  envoyé 
l'année  suivante  dans  la  S"'  divi- 
sion, A  Toulon  ,  pour  y  prendre 
des  mesures   de  salut  pnhiic.  11 
donna,  en  181/)  <  i^on  adhésion  à 
tous  les  actes  qui  renversiTenl  la 
famille  impériale,  et  replacèrent 
«elle  des  Jiour!)ons  sur  le  trône. 
l.e  roi  le  créa  chevalier  de  Saint- 
Loois  :  Tempereur  Tavait  déco- 
ré du  {;rand-c(ïrdon  de  la  légion- 
d'honneur  en  i8o5.  Il  resta  sans 
emploi  penilaril  les  cent  jours,  et 
l'ut  chargé,  après  le  second  retour 
du    roi ,    d^jue   mission   délica- 
te :  c'était  d'aller  ù    Toulon  pro- 
poser au  maréchal  Brune  de  se 
soimiottre   au    nouvel   ordre    de 
choses  qui  venait  de  se  rélahlir 
en    France.    Ganteaume    réussit 
dans  cette  mission  ,  ce  qui  ne  put 
épargner  au  hrave  maréchal  Bru- 
ne le  coup  dont  la  l'unMir  des  par- 
lis  se  proposait  de  le  frapper,  [f^, 
Brink.)  Le  vice-amiral  (lanteaumo 
«;st  morl  le  siS  no  vemhre  1818,  lais- 
sant la  réputation  d'un  marin  hn* 
bile  et  courageux.  Le  roi  l'avait 
!K)mmé  pair  de  France,  le  1700^1 
1 8 1 5. 

GANTIIOIS,  fut  dépulé  par  le 
()éparlem(;nt  de  la  Somme  à  la 
convention  nationale  .  où  il  se 
0)011  Ira  partisan  du  modèrantis- 
me,  VA\  qui  le  fit  pc!J  remarquer. 
Lors  du  procès  de  Louis  XVI,  il 
vola  pour  que  ce  prince  fût  dé- 
tenu pendant  la  guerre  et  banni  A 
la  paix.  Le  triomphe  de  la  iVIouta- 
gwe  sur  les  Girondins  lui  parut  un 
des  coups  les  plus  rudes  qu'on  pftt 
porter  à  la  république,  dont  il  était 


GAR 


437 


sincèrement  partisan ,  et  il  n'a- 
vait pa«*  hésité  un  instant  à  se  réu- 
nir au  xGirondins  lors  de  leur  pros-' 
cription,  contre  laquelle  il  signa 
une  déclaration.  Celte  conduite 
le  contraignit  de  fe  cacher  pen- 
dant quelque  temps.  Il  devint, 
en  1795,  membre  du  conseil  des 
cinq-cents,  en  sortit  en  1798,  y 
fut  réélu  l'année  suivante,  et, 
après  la  dissolution  de  cette  as- 
semblée, il  entra  au  corps-légis- 
latif. 

GARAT   (l)oMiNiQVE -Joseph, 
comte),  est  né  k  Ustaritz,  dans  le 
pays  Basque,  vers  1760.  Cette  fi- 
nesse et  cette  abondance  de  vues 
philosophiques,   caractères    dis- 
tinctifs  de  son  esprit ,  lui  avalent 
pro<îuré  d'honorables  succès,   et 
Tavaienl  classé  parmi    les   écri- 
vains et  Us  penseurs  les  plus  dis- 
tingués de   son  époque,  lorsque 
la  révolution,  dont  Ll  avait  sccon- 
delà  marche,  le  fdrçade  quitter 
les  champs  de  la  philosophie  spé- 
culative, et  rie  s'appliquer  au  ma- 
niemettt  des  affaires  publiques, 
c'est-à-dire   de  rentrer  par  imc 
transition  subite  dans  la. sphère 
des  idées  les  plus  positives ,   les 
plus  matérielles  ;  passage  difficile 
et  dangereux,  où  M.  Garât  ren- 
contra des  ennemis,  des  erreurs 
et  des   tourmens.   Les  éloges  de 
V Hôpital  et  de  Suger,  l'éloge  de 
Montausiern  que  l'académie  cou- 
roniui,  et  avec  lequel  rivalisa  un 
nuire  éloge  de  M.  Locretelle  aî- 
né*   etifin,    l'excelleul  éloge  de 
Fonteneile  .  avaient  assigné  À  M. 
Garât  un  des  premiers  rangs  par- 
mi les  prosateurs  français.  M.  Ga* 
rald-evint  le  principal  réducteiirdu 
Journal  de  Paris  pour  les  matiè- 
res politiques,  et  bientôt  a|)rè$ 


i.'S 


GAfV 


l'iil  rlii  ilrjiiitraiix  i''|-it*«-<;i!iirrntix 
|)ar  le  Ucr>-i'l;i(  <lr  UorrUMiix.  li-i 
rniiiiiirnri!  I.i  \if:  |io!ilii|i)i*  tlii 
p)nl:>s(»i)tir.  Ora^ciiM*,  (li\<*r>(S 
ùifrèrcininriil  jugléu,  elli*  oflVe  à 
rrrriviiin  itnpurlial  un  prohit  iiit: 
(lillii  ite  à  résdiulir.  l'n  ranicii.'n; 
«ioiix  ;  liiic.  .Iine  arrrssible  à  tons 
los  sentiinens  îiflVctnt'iix,  à  tontes 
les  illnsioiis  (h*  ramitié;  une  t'uci- 
lilê«  non  pns  à  rroin; ,  mais  à  ro- 
der et  à  (>X(MM('r;  iniu  iiiHécisinn 
sin^nlitTe,  nre  (Pnn  esprit  qui 
voyait  ln>|>,  et  qui  ditn>  une  iin- 
in<'ii!»ît<''  (le  rapports  et  «i'idécs , 
s'anêliiil  <i  ^n  fixait diflît  lleincnt; 
iiiiv  halijtnde  insnrinontaliie  de 
inC'Icr  l.i  ''pécul.ilion  à  Taelion,  et 
de.coiiiVuidrt:  lescalenlsdt*  IV^prit 
avec  les  comliin  iléons  de  la  po- 
llti(|nr;  tnfiii  Ir.**  r.M-ullés  e&  les 
qualités  in/nie  dont  la  nature  a- 
vuil  don«!  M.  (în'al.  contribué' 
renl  'i  rendre  éqiii\oqii(>s  et  inal- 
lieurenx,  les  rôles  qu'il  lui  appe- 
lé à  join'.r  an  milieu  des  passions 
dé<  haînée>  et  <les  intérêts  en 
présenee-Suerifier  ses  pins  chères 
atrections  à  de>  \  ne.i  niélaphysi- 
<|nes,  et  quelquefois  erronées; 
excuser  en  lan^a^e  harmonieux 
et  sophi*tli(|ue  des  maux  qn  il  voit 
lui-uiOnie  avtM;  une  invincible 
horreur,  mais  qu'il  ref^arde  com- 
me indispeii'inbles;  ainnT  cons- 
lammenl  le  bien,  la  vertu,  la 
justice;  b»^  clier<*her  tour-à-tour 
d'ins  tons  les  partie*,  courir  après 
une  impartialité  impo!itnibb';  être 
entraillé  par  son  cœur  ver.**  une 
secle.  et  par  -on  esprit  vers  les 
principes  «le  la  secle  contraire; 
s'exjï  »s<'r  (Tune  nrmière.  héroîijUfi 
À  la  pri^fin,  à  réchataud,  pour 
sauver  un  innoeent  (comme  II 
ic  fit  dans  son  cloquent  plaidoyer 


CAR 

pour  Beienvnl);  puis  B*A!isocier, 
par  un  l'uix  culciihlt;  lu  pell^^«tt 
de*»  hommes  dont  il  délo>luît  les 
Hcles  :  eiilîn  se  trouver  p I a c*é  en- 
tre une  sensibilité  exquise,  le  dé- 
sir de  voir  se  réulisrr  une  utopie 
philosophique.  Ieclia|;rîii  Hft  Tolr 
le  mal  *>e  faire,  et  la  douleur  d'ê- 
tre obligé  d'y  chercher  des  excu- 
ses:tel  fut  le  sort  de  M.  Garai.  Mi- 
nistre de  In  justice  uprèst  Danton, 
Iti  place  qu'il  ncciipnit  le  força 
d*aller  notifier  à  Lonl»  XVI  son 
arrft  de  mi»rt.  On  peut  juger  des 
an<?oisses  et  des  lourmriis  qu'une 
pareille  commission  dut  fnîre  é- 
prouver  à  im  homme  de  ston  eo- 
r  u'tère.  Il  seuddeniit  qiio  In  fata- 
lité In  plus  aveugle  ait  iiiiâ  eu  op« 
position  eonsinntc  les  niTcctionA 
et  les  devoirs,  le  rnrarlOre  et  la 
position  (le  M.  (larat.  l>eTenu  mi- 
ni<<lre  de  rintérienr  il  suivît  la 
même  route;  et  Tim  îles  liommes 
qui  ont  jamais  eu  le  plus  de  pers- 
picacité dan>  la  pensée,  se  Liîssn 
éternellement  abuser  par  les 
chefs  de  tous  les  partis.  Hébert^ 
Pache ,  Danton,  avec  les  seuls 
nioyeu<«  de  leur  tactique  rcvulu- 
lionnaire.  se  jouèrent  aitféinent 
du  philo>ophe.  (îependiintCullol- 
(rileibois  commençait  à  lancer 
<'outre  lui  des  aocusniions  qui 
presque  toujours  étaient  des  ar- 
rêts dt*  mort.  Danton  le  défendait; 
m.iis  il  vit  le  dan<;er,  et  donna  sa 
(U'-mi-sion,  (^ette  précaution  ne 
le  ;;arai.tit  ]>as  des  atteintes  des 
chef^  de  ceth^  époque  uiulheuruu- 
se  (iftp).  où.  connue  dit  Tacite, 
u  Tel  était  rétat  des  esprits  ,  et  In 
force  des  circonstances*  que  les 
forfaits  commandés  par  quelques 
hommes,  excusés  par  un  certain 
nombre  d^autres»  étaient  paliein- 


CiAK 

rn(!iit  sDiifTf.TtH  par  toiil  le  mon- 
<lr.  n  [Isquti  habitua  animorum  fuit^ 
ut  pt'Hsinia  farinora,  auderuni 
pauri ,  pfures  vfil/ent\  omtiâs  pa-» 
/ùtntur.  iJist,  /.  J.  oh.  'i8j.  M. 
(îiiral  lui  mis  en  {irinoti  comme 
inodrn'*,  ai  nVti  Horlil  qn'uprèi 
le  ()  llicrmitlor.  MIh  oiiHiiito  à 
l.i  li^\t\  lia  riu!»tru(lioii  ptibliquCt 
il  ciMlahifsntAl  hîi  plaide  a  (jiiigiifî- 
iif';,  vi  (If.viiil  |)r<iie.sMeiird*aiiai}'He 
lie  rirntciideinent  humain  à  Té- 
((»!<!  Nortnalc.  Ses  le^ontf  Houvent 
itn|>rovii4f*.(:H,  .sont  dcH  modèles 
d'iitw  in('ta|diy!4i(|iie  liiinineuAecl 
d'une  dialci ii(|ne  brillante.  Sou- 
vent allaqné  par  iert  ennemis  que 
^otl  tahrnl  et  nés  biivA.iiA  dâvaicnt 
néee.H.Hiiirementlni  faire,  il  repous» 
sa  leurs  ealnmniué  ou  leurs  uceu- 
.salions  dans  plusieurs  éerits  que 
leur  eoiieision  énerf(ique  et  élin- 
relaiite  d*esprit  rend  dig;nes  du 
liuriu  de  Sallnsle.  On  le  nomma. 
Cl)  i7<)H,  à  TandiasMude  de  Na* 
pies;  il  revinl  en  i^tjf)^  entra  un 
<  oDseil  des  aneieus,  produisit 
daiir^  diverses  eireonslaiH;es  des 
iiiorreaux  d*une  lianlfs  éloquen» 
re,  el  liuil  par  ^'attacher  (ain^i 
(pie.  lanl  d'autres  hommes  recom* 
inaiidables),  un  <;<Hjvernemt*ut 
qui  suivit  le  iH  hrunniire.  Le 
rliel'  de  ee  nouveau  f(0uverne> 
nient  le  (il  comte,  sénateur,  lé- 
'^ionnaire,  etc.  (iepetidant  la  phi- 
losophie et  rinvestiiçatiou  mêla- 
physique,  dont  M.  («ara(  laisail 
prorcH.-ion  ,  ne  lardèrent  pas  à  dé- 
pi. mk*.  !M.  (îaral  l'ut  oublie  pen- 
danl  plusieurs  années.  Nommé, 
iliuis  les  irnt  jours^  membre  de 
la  (liambredeH  repré*4entans  Jl  l'ut 
In  h  des  eoininissaire»  envoyés 
f).'ir  la  eliambre  auprès  lie.  rarmée 
iVaneaise   en    position    sous  -les 


(;Aa 


43n 


murs  do  Paris.  Après  le  retour 
du  roi,  M.  («arat  a  été  éliminé 
de  Tacudémie,  ou  siègent  MM. 
Augcr,  Roger,  Frayssinous,  etc. 
0*eAt  un  dert  hommes  dont 
les  talens  font  le  plus  d'honneur 
ik  son  pays.  Les  Mémoires  itur 
Af .  Suard  ,  qu*il  u  publié»  en 
iH'jii  ,  ont  obtenu  un  succès 
d'autant  plus  remarquable  ,  que 
le  biographe,  se  umntrant  inftni- 
ment  supérieur  ^  celui  dont  il  é* 
crivait  Im  vie,  lui  a  prêté  par  la 
magique  influence  de  son  propre 
talent  un  intérêt,  et  pour  ainsi 
dire,  une  existence  nouvelle.  (3ct 
ouvrage  est  en  quelque  sorte  un 
tableau  du  18*"  siècle.  Dans  plu- 
sieurs productions  de  M.  («arat, 
on  peut  regretter  Tordre  et  I» 
belle  distribution  desparties.  Pro- 
digue des  trésors  de  sa  pensée,  il 
sait  Torner,  main  sonv<!nt  il  Tac- 
cunmiedans  une  espèce  de  désor- 
dre qui  rc'pugne  aux  amateurs 
d'une  régularité  précise.  Aussi  le 
pédant  régulateur  de  ntttre  école, 
La  Harpe,  IVt  il  traité  avec  une 
injustice  révoltante,  il  est  si  racilc 
de  mettre  Tordre  flans  la  pauvre- 
té ;  pour  une  tt^tc  féconde  et  créa- 
trice, vous  trouverez  vingt  hom- 
mes habiles  i\  disiposcr  exacte- 
ukent  les  créations  qu'ils  s'appro- 
prient,  011  lu  petit  nombre  d'i- 
dées qui  se  jouent  dans  leur  cer- 
veau stérile.  Historien  concis  ; 
peintre  qui  met  toujours  ses  ligu- 
res en  relief;  philosophe  subtil  : 
écrivain,  sinon  parl'ail,  du  moins 
original,  brillant,  souvent  pro- 
fond, habile  à  colorer  d'une  ma- 
nii'-re  éclatante  les  pensées  les 
|»lu'«  abstraites  [tn  ahstrmt  and 
hnutlilvxx  t/iings  fiçivv  voloar  und 
motion  :  .///rw *///<•),  M.  <»aral  -e  - 


1 1<> 


CAR 


i-:i  de  la  çr.iiuif  et  iiiHiiortrlk'  aou- 
déniie.  ui^  $u  iriiniront,  en  dcpit 
de  toutes  le»  ordoniiunces,  les 
hommes  distingués  dv.  tous  les 
^ièclc:j,  qui  ont  fait  de  leur  plu* 
nie  un  instrument  de  comman- 
dement, d'utilité  on  de  lumières. 
GARAT  Aîné  (N.)^  avocat  au 
parlement  de  Bordeaux,  lut  nom- 
mé en  munie  temps  que  son  frère, 
en  1789,  dépnU'*  aux  élats-géné- 
raux  par  le  îiaiHiii(j;e  de  Labour. 
Les  principes  politiques  de  M. 
Garât  aîné  étant  en  parfaite  har- 
monie avec  le  nouvel  ordre  de 
choses,  il  devint  Ton  des  t'ommis- 
saires  conciliateurs  que  le  tiers- 
état  choisit  pour  assister  aux  con- 
férences des  trois  ordres  a  vaut  leur 
réunioi».  Il  prit  une  part  assez  ac- 
tive aux  tr.ivaux  de  rasst^mhlée* 
t:t  appuya  avec  heaucoup  d'éner- 
{;ie  la  suppression  des  ordres  reli- 
(^ieux.  Le  discours  qu'il  pnmon- 
ca  à  cette  occasion  se  ilt  remar- 
quer par  une  philosophie  supé- 
rieure, où  dominait  cette  pensée, 
«  que  les  êtablissemens  monasli- 
>ques  étaient  contraire.*)  aux  droits 
u  de  rhomme.o Toutefois,  ami  d'u- 
ne religion  utile  et  pacifique,  il 
vota  pour  Taugmentation  du  trai- 
tement des  curés  et  desservans 
de  campagne,  qui,  alors  comme 
aujourd'hui,  marchant  dans  les 
voies  tracées  par  TEvangile.  unis- 
saient sans  murmure  la  vertu  à  la 
pauvreté.  Le  m?me  esprit  d'in- 
dépendance et  de  justice  se  mani- 
festa dans  su  conduite  pendant 
toute  la  session,  tors  de  la  dis- 
cussion sur  l'ordre  judiciaire,  il 
fit  la  proposition  dV|Outer  l\  la 
jtrivntîon  de  la  vie,  pour  le  parri- 
cide, Tamputation  de  la  main,  et 
rnulut  que  Topinion  des  juges  se 


GAR 

pnmonç/it  toujours  publiquement 
dans  les  procédures;  mai»  n'étant 
point  éclairé  par  res^périence,  il 
persista  «\  rejeter  rétablissement 
d'un  jury  pour  juger  les  auteurs 
d'écrits  politiques.  lia  rempli  les 
fonctions  de  secrétaire^  et  a  censé 
sa  carrière  législatÎTe  aTuela  ses- 
sion de  l'assemblée. 

GARAT  (Pieire-Jean)  ,  fils  du 
précédent  et  neveu  du  comte,  an- 
cien professeur  de  chant  au  con- 
servatoire impérial  de  musique, 
maintenant  professeur  de  chaut 
et  de  perfectionnement  à  Técolc 
Royale  de  musique,  etc.  9  est  né  à 
Ustaritz,  département  des  Basses- 
Pyrénées,  vers  1760.  Il  prit  le 
goût  de  la  musique  do  sn  mère, 
excellente  musicienne,  et  devint 
élève  de  Lamherti  et  de  François 
Beck,  célèbre h<innonisle.  M.  Ga- 
rât se  rendit  à  Paris  en  1782,  et 
se  fit  entendre  dans  plusieurs  con- 
certs avec  M""  Saint-Huberti  et 
Todi ,  fameuses  cantatrices.  Les 
succès  qu'il  obtint  près  de  ces 
virtuoses  lui  ouvrirent  non -seule- 
ment les  salons  de  plusieurs  mai- 
sons de  la  capitale  qui  se  le  dis- 
putaient, mais  le  firent  admettre 
au  concert  de  la  reine,  et  lui  ob- 
tinrent une  pension  de  la  cour. 
Jusqu'à  la  révolution.  Al.  Carat, 
qui  dans  son  art  n'avait  pas  de  ri- 
val, le  pratiqua  plus  en  amateur 
(|iren  artiste.  Privé  de  sa  pension 
et  obéré  par  les  dépenses  qu'avait 
entraînées  la  lon||;iie détention  po- 
litique qu'il  avait  subie  à  Anuen, 
il  fut  obligé  de  chercher  dans  ses 
laiens  des  ressources  contre  sa 
mauvaise  fortune.  En  1795 «  on 
put  admirer  dans  les  concerts  de 
Feydeau  et  de  la  rue  de  Cléry,  01) 
M.  Garât  se  fit  souvent  entendre, 


corulnctison  talent  s'était  perfcc- 
tioiiiM',  et  coiiibifti  cet  adiiiiiable 
cliaritciir  avait  Tart  de  »e  surpas- 
ser lijj'inrfme,  en  exécutant  dans 
la  même  .soirée,  et  d*une  manière 
inimitable,  un  chant  de  Gluck  et 
un  air  de  Cimuro.sa.  Son  heureu- 
se adrcAse  dans  les  uirb  de  bra- 
voure, son  goût  exquis,  l'expan- 
sion de  son  Ame  dans  les  mor- 
ceaux de  seiilimenl.  Tari  avec  le- 
<{iicl  il  sait  passer  des  sons  graves 
de  la  bassotaillc  aux  sons  aigus 
de  la  haute-conlre,  sans  que  sa 
voix  rv.iiiie  d'élre  juste,  l'ont  tait 
surnommer  le  Frôlée  musical. 
Dans  une  circonstance  particuliè- 
re, il  aurait  pu  être  surnommé 
VOrplux  moderne,  Kn  1793,  pen- 
dant \{\  régime  même  de  la  ter- 
reur, il  fut  arrêté  parce  qu'il  n'a- 
vait point  de  carte  de  sûreté.  Il 
se  nomme,  on  ne  le  connaît  pas  : 
c'est  on  HUHpecl,  dit-un  de  toutes 
part*),  il  (ant  s'assurer  de  sa  per- 
sonne. Le  .suspecl.  Tort  de  son  in- 
Mocencf ,  et  que  sa  gaieté  n'abau- 
(ionne  point,  se  met  à  fredonner. 
liC  commandant  du  poste  s'in- 
rjnirte  déjà  et  l'ronce  le  sourcil  : 
Mi.ii-)  bientôt  des  sons  enchanteurs 
^e  ('ont  entendre;  le  commandant 
elles  s(;Uiats  ébahis  s'approchent* 
enl<;ni-('nl  le  nouvel  Orphée,  ctH- 
riisseni  par  le  reconduire  entrioin- 
})lie  che/.  lui.  La  médisance  ne 
I  '>[)e(;la  |>as  Tarli-^tle  dont  le  talent 
l.»i"*aitb;sdi!lices  des  gens  de  goût. 
On  pn'i<;ndait  et  on  répétait  de- 
vant S.icehini,  quelques  i>erson- 
nes  disent  (bvanl  Piccini,  etd'au- 
îK'ft  devant  Beck,  ce  qui  est  moins 
;  raisrnddable,  qoe  M.  («arat  ne 
^.ivail  pas  l.j  muniquc.  Le  célèbre 
<  Hoposiicnr  vengea  n(d)lemeiit  le 
célèl>re  chanteur,  en  disant:  fGa< 


CAR 


441 


»rat  est  la  musique  mêmc./>L'ab* 
hé  Arnaud  lui  rendit  une  égale  jus- 
tice dans  uneautrecirconstance.il 
assistait,  aveclecomte  deGuibert, 
à  une  soirée  où  Asvedo  et  M.  Ga- 
rât s'étaient  surpassés.  Le  comte 
dit  :«  L'un  est  l'ouvrage  de  l'art, 
«et  l'autre  de  la  nature.  »  L'abbé 
Arnaud  reprit  :  «  Vous  At^s  d(in§ 
h  l'erreur,  M.  le  comte;  pourchan- 
oter  comme  Garât,  il  a  fallu  faire 
nde  longues  études,  et  l'art  y  est 
»  aussi  nécessaire  que  la  nature.» 
Nonobstant  ces  suffrages  et  celui 
de  Viganoni,  qui,  l'entendant  uq 
jour  chanter  en  italien,  s'écria  : 
«  Ce  Français  a  un  goût  plus  \ 
»lui,  plus  original  que  nos  lUi- 
»  liens  mêmes ,  »  on  prétend  que 
M.  Garât  n'est  pas  ce  qu'on  appel- 
le en  termes  de  l'art  lecieur,  et 
qu'il  ne  chante  pas  à  livre  ouvert f 
c'est-i\-dire  aussi  bien  qu'un  sim- 
ple croquenole.  On  convient  ce- 
pendant que  si  dans  un  orchestre, 
quelque  nombreux  qu'il  soit,  un 
instrument  fait  une  fausse  note, 
il  s'en  aperçoit  iï  l'instant  môme, 
tant  il  a  l'oreille  musicale.  On  re- 
connaît aussi,  et  que  peut-on  exi- 
ger de  plus?  qu'il  étudiera  et  se 
pénétrera  d'une  composition  mu- 
sicale long-temps  avant  de  la 
chanter,  ui  parviendra  à  l'expri- 
mer souvent  mieux  que  l'auteur 
ne  l'a  sentie.  La  flexibilité  de  ta- 
lent dont  M.  Gaiat  a  donné  des 
preuves  nombreuses ,  l'a  porté 
quelquefois,  en  récitant  un  opéra, 
à  contrefaire  la  voix  des  diiïérens 
chanteurs,  au  point  de  faire  illu- 
sion aux  personnes  mêmes  qui  le» 
entendaient  journellement. M. Ga- 
rât a  épousé  M""  Duchamp,  son  ' 
élève,  avec  laquelle  il  s'était  S(»u- 
vent  fait  remarquer  dans  le  se- 


rp 


GAIV 


coud  îirle  dr  VOrfco  île  Gliir.k, 
dont  srui  il  a  ronstTvê  la  Iradi- 
tion.  M""  Branchu,  Diirel  el  Bou- 
langer, MM.  Levasst^ur  et  Pon* 
churd  doivent  leur  édtii*n lion  mu- 
sicale à  M.  (aarat, qui  rtT.neilIt^  dans 
lessuccèsquRcesarli:>te:idistin*^nés 
nhtiennenl  chaque  jour,  la  récom- 
pense bien  mtTilt:<*  de  sus  inlens 
et  de  son  zèle.  M.  Carat  jouit  de 
}a  plus  grande  réputation  en  Alle- 
magne, «n  Italie,  «mi  Angleterre, 
en  Hollande  et  en  Espagne;  par- 
tout il  a  trouvé  des  tributaires  de 
son  talent.  On  sait  qu'il  a  compo- 
sé un  grand  nombre  de  Hunauces 
que  Vov\  trouve  mit  tous  les  pupi- 
tres d*amntcur^,  parmi  lesquelles 
il  chantait  avec  une  grande  prédi- 
lection celle  qui  comnietwe  par 
c;«s  mots  :  Vous  qui  portez  un 
cœur  sensible ,  touchante  allu- 
sion aux  malheurs  de  son  illustre 
protectrice,  et  cette  antre  roman- 
re  :  <«  Vous  qui  savez  re.  qu^on  en- 
dure,  etc.  ,  »  ({u'il  fit  pendant  sa 
captivité  à  Uouen.  Tout  le  nmnde 
se  rappelle  encore,  le  succès  qu'ob- 
tint la  musique  qu'il  av.ùt  compo- 
sée sur  la  romance  de  M.  Lemer- 
l'ier,  intitulée  BcUsaire, 

GARAT  (  JoSRPH  -  DoMiNiQUE- 
Fabry),  plus  connu  sous  le  nom 
de  Fahry-Garat^  iVère  du  précé- 
dent, chanteur  et  compositeur  dis- 
tingué, est  né  à  Bordeaux  eu  i  j?75. 
Il  avait  reçu  de  la  nature  une  très- 
belle  voix  de  ténor;  mais  ses  étu- 
des ayant  eu  principalement  pour 
objet  la  profession  des  armes,  ce 
ne  fut  qti'à  Tâge  <le  2(5  ans  qu'il  se 
livra  i\  la  culture  de  la  musique, 
pour  le  chant  et  pour  la  composi- 
tifui.  Il  recMil  à  Bordeaux  des  le- 
COUS  de  Mengozzi  et  de  Ferrari,  et 
à  Paris  de  Gérard,  professeur  au 


CAR 

ronserratoiro  impérial  de  musi 
que.  I.a  réputation  que  M.  Fabrj 
Garât  obtint  eu  France serépandi 
bientôt  ù  l'étranger,  où  il  Taug 
meiita  encore  dans  les  diffèreo 
voyages  qu'il  entreprit^  soit  pou 
se  perfectionner,  soit  pour  sefai 
re  entendre.  Ses  coin  portions  ini 
sicales,  qui  forment  huit  recueil 
de  romances  et  pièces  lugitives 
ont  eu  le  plus  grand  succès,  et  son 
recherchées  avec  le  même  empre 
sèment  par  les  artÎA»tes  et  par  le 
amateurs. 

GARAT-MAILLA  (N.),  aulr 
neveu  du  comte  Garât,  était men 
bre  du  tribunal.  Comme  dansk 
asseuiblées législatives  le  parti d 
T'ipposition  est  toujours  le  plu 
faible,  embrasserce  parti  est  tou 
jours  aussi  nu  acte  de  courage 
et  M.  (vu  rat- Mail  lu  se  fit  particu 
lièrement  remarquer,  sous  ce  rap 
port,  au  mois  lie  décembre  i^oç] 
H  s'éleva  contre  le  projet  de  l( 
concernant  Torganisutiou  des  tri 
buuaux  «spéciaux,  qu*il  prétenda 
avec  juste  raison  contraires  à  1 
constitution,  et  à  la  sûreté  des  ci 
toyens.  L'opposition  plaît  rare 
ment  au  pouvoir.  Non-seulemer 
elle  ne  promet  rien  pour  Tavenii 
mais  elle  prive  encore  des  avar 
tages  du  présent;  et  dès  le  prt 
mier  renouvellement  du  Iribuna 
en  1801,  M.  Garai- M  ai  lia  fut  él 
miné.  Avant  cette  petite  vengean 
ce  ministérielle,  ou  avait  trouv 
plaisant  de  faire  courir  sur  le  tr 
bun  indocile  ce  distique  épigraiïi 
matiquo  : 

Pourquoi  re  petit  homme  est*îl  au  cribunat  ? 
C'est  que  ce  petit  homme  a  son  onde  au  iétu 

Après  sa  sortie  du  tribunal,  il rei 
tra  dans  la  vie  privée, d*où  il  11 
sortit  qu'i\  Tépoquedes  ce.ntjour. 


CAA  (;AK                f\\7> 

pour  rc(n|>lir  luH  FoiiclionA  de  se*  jiinta  uentrulo  qui  HViiii>ijl  .^  A- 
rn'iiriri'-fç4:iiiTHl  ili)  la  pritr«ctiire  r:injuez-  to  liS  fl«ï|il4!inhr<!    iHoH, 
Hi;  Honiraiix.  Sa  rontliiilo  y  ilann  et  prénenta  «ri  CftUu  qualilis  plii- 
rcH  ioiirJiorisa<liriiiiiftlrulivt!S  lut  ftinirH  proclamations  aux  K»pa* 
ftiif;«;  «ît  fiio(l(';n;«s  «lie  ne  l'euipil"  gnoh  pour  If^ur  anriorioi'r  \v  huo- 
<;}ia  pan,  r.i*p<!ti(Jnnt,  opriiH  la  ite*  cèn  de  l«;urft  armes,  liaiin  celltt  du 
vA)\u\v.  riïntHuratioii  en  iKifi,  de  i"  junvîiT   iftofi,  il  lra^:a  un  ex- 
h'<'doi^iif*r  di'M  alTaire)!  piibliqui^ë.  po*»»  de  la  politique  nicnaraiile  de 
(MUA  r  (ms  cnRVAtiKB  or)«  que  Napoléon,  et  eut,  quelque  trrnpA 
Ton  ne  croit  point  parent  de«  pré-  npWih,d'ashe2p(rand!sd/;n)rlé4aviT, 
c/rden«,  v\   qui  a  dtf  plu^  qu'eux  »ir  Arthur  Wellenley,  depuis  dur. 
la  pailiiMil**  nohiliaiie,  cuinman*  de  Wt-lliu^lon,  parce  qu'il  le  (bou- 
dait la  t'ré^aie  la  fleur  tU  lyn^  qui  HÎdcrait  eomtiie  la  canne  de  la  dé- 
enl  oi  drc  au  comuicuciïinent  de  laite  du  lientenanl-|^énéral  (îuch- 
iHif»  de  iToiicr  daiiH  lest  para ;^ei»  la,   qu'il    n'avait    point   Aecoiiru 
dr  Tilc  d'KIlic,  cl  de  ii'ojipOHer  au  dantt  l'airAire  où    cr  général  lut 
déharqnciricdt     que      Napoléon  battu  p.ir  les  Krim/aifi.  La  junte 
pr)nrr.'iit  lenhr  Hurle  ^olfc  Juan,  néanmoins,  à  qui  il  avait  fait  part 
M.  le  f'Jirvaiicr  de  Garai  fit ,  on  de  4on  (q>inion  à  cet  cf^ard,  n'en* 
ne  peut  en  dfMjter,  tout  ce  que  la  vi»a{|;ea  pan  >«ouiil«  même  point  de 
prodenee  cxi;;cail  pour   remplir  vue  \v.%  op/trntioriH  de  riir  Arthur 
di^neuienl  Mon    mandat;  mais  il  Wellcfilcy,  dout  elle  admit  la  ju««- 
lui  nialhenrcux,    puinque   Napo-  tificatiou  ;  et  .>!.  («aray  lut  charfçé 
l.on  érjiappa   .1  !^a  Hiirvcillance.  de  lui  faire  pari  de*i  sentimcuM  que 
l.e  rdioni;!  <.umphell,  qui  it  était  la    nation    e.Mpa;^note    conservait 
itioiiiriitiinémeiil  aliHinilé  del'or  ■  toujourn  pour   lui,   ei  de  lui  an- 
t(i  l'rn-iijn,y  revint  le  uHrévrier^et  noncer  ^a  nofninalion  an  fçraile 
n'y  linnvantplo**  Naprdeoii,  il  rnlt  de  capilainc-f^énéral  de  l'armée. 
.1  l.i  voile  i;n  se  dirif;eanl  vem  |.i  M.   (èarav   cnl    l'Ohuile   pln^tieurn 
I*  r.iii'-e.  Dan-*  la  première  nuit  do  conl'érenreM,  re|alivc!i  à  I  approvi- 
MOU  flr(>ari.  il  n  nronira  la  IVéfça-  nionnenierit  den  irnupesan^laitteii* 
le  l.i  /'7///r<//«/^5,  cl  apprit  â  M.  1«;  avecle  marqoi«de  \\elle:«|ey,  am- 
rhev;ilierde(flarit  la  nouvelle  du  |)Ai<tadeur    d'Anfçletrrre.     Il    mit 
rl«p.ii  (  ilu  ionvf:iaÎM  île  Tile  d'KI-  }»ou5  Ich  yvAix  de  la  junte  le  plan 
lie.  Lr  rnmmandant  rr:in(!ai«  mort-  que    lui  prop(»4ail   cet  amha^sa- 
tia  d'aliio'd  heaucoup  deHnrpri«e,  (leur,  inaii  Hoit  qu'il  u  cOtp'iitétc 
j>iii'<   qmlfpie   dériam?!*;    mai**    le  trouvé     convciiahle,     ou     qu'on 
<  oImimI   (!.im|dicll   loi  ayant  de-  n'eût  paît  h/lté  snlTi>ammeiii  l'ap- 
oiaii'li*  la   permi<(*«ioti   d'écrire    A  provitionnement,  let  tronp«*«t  ho 
i'aMil)a>i^ar|('nr  d  An^letc^'e  à  l'a-  relirérent    en    l'ortiif^al,    ce    qui 
rÏH,  M.  Ir(  lievalierdeCîaral  u'hé-  donna  lieu  à  de  nouvelleHconlcrt- 
Mil  pl'j>i  ;i  prendre  la  roule  de  la  tatîonn  tré-^-viven  entre  htiir  chef 
Kr.iiK-r  el  .1  '•e  ehar|;er  des  depA-  etia  joule, qui  n'en  imputaient  réci- 
f  lies  (!«•  loflieier  auf^lai**.  proqi'ement  la  taule.  I^c.h  Français 
(»'\UA  Y  (i.K  ncc  IMànriN  i»r),  Kh-  profitèrent  de  cca  diMscn<«ionN,  «t 
j)u^iii)l,rutsecrétair«-(çéncrnldcltf  l'on  Mentit  la  néce^idté  d«  convo^ 


44i 


CAR 


quer  les  cortos,  dont  rassemblée 
fui  aniioiirér  (mmip   le   lo   mars 
1810.  M.  Garay  déploya  beaucoup 
d'hnbiielé  et  de  patriotisme  pen- 
dant   tout  le  lemp»  que  dura  la 
session;   et  après  la  rentrée   de 
Ferdinand  VII,  il  fut  appelô,  en 
remplacement    de   don    Manuel 
TiOpez^Aranjo,  au   miniïilère  des 
finances,  qui  se  trouvait  dans  le 
plus  mauvais  état.   On  ne  tarda 
pas  ù  s'apercevoir  de  Tétenduede 
son  coup  irœil  cl  de  la   justesse 
de  ses  plans,  par  les  opérations 
hardies  qui  signaleront  son  entrée 
au  ministère.  Le  plus  sûr  remède 
qu'il  lui  parut  convrnable  d'ap- 
porter au  déficit  énorme  dos  fi- 
nancesy  ce  fut  de  l'aire   peser  sur 
les  plus  riches  classes  de  la  nation 
la  plus  gran<le  partie  des  charges 
nécessaires  pour  combler  ce  défi* 
cit.  En  Espagne  comme  ailleurs, 
les  deux  corps  les  plus  opulens 
de  l'état  étant  le  clergé  et  la  no- 
blesse, on  ne  doit  pas  s'étonner 
s'ils  jetèrent  tous  deux  les  hauts 
cris  contre  le  nouveau  ministre. 
Le  clergé  le  chargea  de  toute  sa 
haine,   et    la    noblesse  employa 
tous  ses  moyens  i\  la  cour  pour 
le   (aire    disgracier,    tandis  qu'il 
recevait  les  applaudissemens  de 
la  plus  grande  partie  de  la  nation. 
Le   fameux  édit  des  finances  du 
5o  mai    1817,   qui  lui  appartient 
tout  entier,  obtint  une  approba- 
tion générale,  et  Ton  en  ressentit 
bientôt   les   âalntaires  effets.   Le 
crédit  parut  prendre  une  activité 
non  voile;  les  troupes  qui  n'avaient 
re^ui  aucune   paye  depuis  long- 
temps, furent  soldées  de  l'arriéré, 
et  loiites   les  parties  du  service 
scmbiaient  renaître    en    môme 
temps.  Ces  succès  ne  firent  qu'ac* 


£AR 

croître  la  haine  de  «es  ennemû 

qui  redoublèrent  d*effort8  pou 

le  perdre;  et  Ton   tramait  prei 

que  ouvertement  A  la  cour»  coati 

lui  et  CiHitre  le«   deux  minlstn 

don  Joseph  Pisarro  et  Vaiqaei 

Pigueroa,  qui  avalent  adopté  K 

système,  une  conspiration  A 

tôte  de  laquelle  étaient  don  Fni 

cuis  £guia  et  M.  Losaoo  deTo 

rès.  Les  ministres*  de  leur  cAl 

employaient  tous  les  moyens  pi 

près  ÙL  la  déjouer;  et  ils  coin| 

taient  beaucoup,   pour  cela,  si 

les  mesures  qu*îl8  avaient  pris 

pour   assurer   le    paiement  d 

fonds  consolidés,  qui  devait  àvc 

lieu  le    I"  janvier    1818.  Us  1 

doutaient pasque  M.  Garaynelî 

mût  la  bouche  à  tous  ses  dél 

teurs,  s'il  pouvait  satisfaire  I 

nomi)reux  créanciers  de  l'état  q 

faisaient  inutilement  dejt  demi 

ches  depuis  long-temps  pour  et 

payés.  Les  adversaires  de  ce  ix 

iii^tre  mirent  tout  en  œuvre  po 

prévenir    les  effets    de    ses  m 

sures  ;     et     quoiqu'ils    eusse 

réussi  en  partie  À  en   empécb 

l'exécution,  le  roi  ne   paraisse 

pas  disposé  à  lui  retirer  sa  1 

veur,  non  plus  qu'aux  deux  i 

très  ministres,lorsqun  dans  la  n: 

du  i/|  au  i5  septembre  181B, 

décret  royal  suivant  fut  expédi 

«Attendu  la  mauvaise   santé 

»don  Martin  Garaj,  et  pour  qi 

»  puisse  parvenir  à  son  rétablis 

»ment.  je  l'ai  relevé  de  Temp 

>»de  mon  sccrétaire-d*étaty  et 

•  ministre  dés  finances  de  l'Es 

»  gne  et  des  Indes.  Je  veux  qut 

«ministère  soit,  par  intérim,  1 

»cupé  par  don  Imaa,  mon  c< 

»seillcr  des  finaaces^  et  pren 

Q directeur-général    des    Tenl 


'p.      J4 


CAR 

i»  Soyrr-rn  jiW'.Vfim  pour  rrx^cii- 
»li(iri.  rt  Don  Jos<i|>h  IM'Aiirro  i*t 
ViiY.(|iii*î,-l<'i^iirrt»ii  rr^Mirriil  iln  lia- 
M'iUnnlrr.H,  iiiiiiHcn  h'niioH  iiioinn 
niriiii^rs.  Dr»  II*  Iciidniiaîii,  t\  ii 
lifMii'i'M  (|ii  iiHiliii,  iU  aviiicnl  tnim 
Irni.H  (piillr  iMadrid,  |>(iiir  .««r  riMi- 
<li'r  iiiix  liriix  (1*0x11  qui  Iriir  A- 
tiiiriil  ii.*tHJ|i||(''*ji.  M.  iànriiy  nu  rt)- 
tini  11  Siirai^oHMr. 

(MUIIl'qiK  «AMON  IVlAKIKTlIlfen- 

i»oHK  linnAiN),  iiH'iiibrr  t\v  la  Ir- 
^ioii  irimiiiiriir ,  rhrviilhir  dis 
Stiiiil  l.niii.H,  iiiar^'rlialMlfM'aiiip, 
«'|r..,r.si  iir  \v  'if)  iiiaii^U^.  Il  nri'vit 
vu  l*ii|Hi{^ii«*  en  (|tialilô  tW.  colniirl 
<!ii  ^rnir,  cl  ilrvciuppa  lic*iiuroii|i 
«le  inlnii  .iiiroiiilHilil  ()r(t|H*xa,iUa 
-«iiilr  ilihpii'l  il  j'iil  iioiiiinr  iitnWi- 
4  lui]  (le  cuiiii»  (riiitilliirii*.  Il  diri- 
nvn  riMiiiiii  iivi'C  l)('aii(Mni|i  d'Iia- 
Itihir  Ic^  inivaiix  ilii  liloniit  dis 
O.idix,  (lotit  on  lui  avait  ronfli't 
If  rninniJinilrnimt  lu  'à'X  IV'vrirr 
iHin.  Il  lot  iioiiuiWi  iiMiMT-lnir 
du  |^(''iiir  i|iM<l(|or  IcnipH api'^N  f«on 
iclniii-  m  rniiM'c.  Il  r.**l  aujoiir- 
d^iiii  on  diVH  ninrrr.liaii\-dif-rain|) 
(Il  iictivitr. 

(•AIUIIA  (Manuki.),  roinpoiti- 
iciir  rt  cluinlnir,  ik';  t^  St^villu  ni 
I  77«),  Ml*  fil  d'iilHivd  oonnaitri^  par 
ploiiciir.H  loinntillt'11  (r«i  qiroii  ap  • 
pelle  en  lian^wiin  dr»  vandcvillcH), 
ipi'il  lit  joiMT  M\r  h  llirAlri*  du 
iMiidiid.  I.(*  prmiicr  oprra  ipi'il 
diiooii  an  tlirhlrr  lut  rrprrinitA  A 
.^lal.i^ii  m  i((oi,  «lonN  ir  litrr  dn 
f*nsonnin\  v{  olitint  nn  nnnvf. 
;;r<iod  sorirs.  (■unia  paiv.ournl 
«lisoilc  |dn<«icnr.H  ville»  triv*(pagiHs 
nu  il  Mc  lit  rntriidio  coinniii  rlnin- 
ii'or,  rt  vovafçra  aiM.sî  daiiH  plii- 
«iieiiiH  ('oiiti'iM'H  (II*  rKnropr,  ihi- 
l'iiiiiiinit  en  llallt)  v{  rn  rranrc. 
S.i  pi((-c  inlilnirc  Ut^nlifotii  llttài' 


CAR 


445 


//////,  lin  9  anlciH,  ipron  avait  jon/^u 
A  Napli'M,  iMi  iSi'i,  avr<;  Ir  pluH 
grand  iincr^H ,  lut  rrprÔHiintrii  ii 
INirln  i*n  iHi7«  iind|{r/*  ToppoKl- 
tlon  ditr*  Hori/^talrrn  dr  Kryilcan. 
l/anirnr  nci  rlnir^fa  InUin/^nm  du 
r^dn  priiM'l|)al ,  i*t  nii  rnnli'ibiia 
pan  pini  an  grand  fuicii^ii  qn'oli- 
tint  <;i't  ouvragii,  dont  pln.*«|i*nri4 
niurr.c'anx  ont  Mintrnn  HaiiH  drrta-* 
vantaji(fi  la  romparaltton  avrr  lu 
ninidqiiiïdonoycldii'ii.  IVI^MÎtirria, 
Hon  /fpiMiiir,  t\i*ti  A  Madrid  vu  1  jHr», 
«*nt  aiiHNi  part  t\  relie  rrpréHi'iila- 
tion  «  daii.H  laquelle  idli)  reinplU- 
ptiit  I11  rAle  de  /éi^mûdr,  Lcïi  an* 
tri^M  pi(*(!e*(  priii('i|»ale.H  du  liarriu 
Hont  :  i*  r /t tihrr^intt  :  y"  t*i!vr- 
lof^t  (h  hoi» ;  r»"  /rt  Pn'HMrtuuf 
nirni  à  boni  th  tout  i  /i"  Ivh  (Jfitrii' 
Ifa  tli^  mnttrr  Atiom,  imitée  dn 
t'ranvnii  ;  f»"  /#>  Poîtt*  vulportrur  , 
pi^(!»  |oiM''e  ^  l'arln;  etr.  Il  a  l'ait 
exécuter  A  Naple.n  la  ranlato  de 
thanr  rt  hlmlymioh  »  et  un  aiitro 
grand  opéra  en  7)  aete<4,  intilnli'i 
Art  Pucplh  itt*  llap,  1 /opéra  do 
Vlorcstnti  n  repréi^enlé,  en  iHuu, 
niir  le  tliéAlre  île  TAradénile  roya- 
le (In  innf^iqne,  eit  égJileiitenl  do 
M.  <«ai-e.ia. 

i;au(:in.tassy  (Jonni-iii- 

ijononic),  littérateur  orientaliste^ 
ineniliri!  de  la  Noelélé  royale,  aea- 
déniiqnudeiiHCteneert,  do  l'athénéu 
diirt  arl»i,  de  la  noeiété  linnéennc» 
Hocrétaire  adjoint  •  liililiotliéeairo 
«le  la  riieiélé  a»i  itl(pi«  lorni^ti  à 
Paris  tioiii  la  piénidt:neti  ilo  M.  lu 
due  d'Orléan.H,  ete.«  e.**!  né  i\  Mar- 
mdlle*  département  des  Hunelin- 
(lu  iUiAne,  lif  'jio  janvier  179/1» 
iriine  fainille  diMtingnée  dann  lu 
eoinnieree  derellif  villo.  ApréM  a- 
voir  terniin/i  d«  bonnes  /itude»  vl 
H*C\iv  livre  uvee.  ardeur  il  la  (?()u- 


i40 


GAR 


nuis^iinco  approfoudin  dos  longues 
orioiitaK*:«,  pour  lesquelles  il  avait 
uni*  véritable  pa.ssion,  il  n  duiiiié 
pliisieiirsoiivr.-ig:rs  (|(ii  lui  ont  ac- 
quis un  rang  distingué  piinni  les 
orieutaJisltis  de  t'Etniipe.  CvsunI  : 
I"  ijcs  Oiscaud'  et  les  flcurx^  allég*»- 
rie.H  nmraltfs  dWw-liddin-KI-.'iio- 
(.addes^i,  publiérs  en  arabe  avec 
nue  Iraductiuu  et  dL'^  noies,  Paris, 
imprimt'rie  n»\ale.  in-8"  de  4no 
pa^cs;  u"  E.rpositioii  de  la  foi  mu- 
sulinafu\  traduite  du  tun-  de  Mn- 
biiinined-Beii-Pir-Ali  Klbrrkrvi, 
avec  dt"»  ni»tes,  in-S  «le  m^h  pag.  ; 
5"A<'x  St'ant'i'Silf  //ariri.  lra<luiles 
de  l'arabe,  avrc  ci«s  uotes,  in-8** 
dt»4oopaj;es,sous  pn's>e  à  l'iniprî- 
nHrien»yal<\iS-.»'2.  i>l.(i:in'in- 1  as- 
r^y  il  ouvert  on  i8'ii»,  au  rcnlt'  des 
arts  ^  un  rours  «le  litlrrature  o- 
riontale;  K*  discours  ((u  il  a  pro- 
noncé à  cette  occasion  le  i"niars, 
a  élé  imprimé  dans  le  Mémorial 
untprrsel  de  ce  mois,  el  séparé- 
ment sous  ce  titre  :  ('oup  d'œil 
,sur  la  ittttrature orifiitalt'.  Si  nous 
en  croycuis  ses  lettres  .lux  jour- 
naux, M.  (iarcin-ra'*>y,  que  son 
fjgcsonéilucatii)!!,  le  geine  niCMue 
de  ses  ouvrages  devraient  attacher 
aux  iilées  grandes  et  généreuses, 
semblerait  vouloir  légitimer  la 
guerre  impitoyable  des  Turcs  con- 
tre les  (irecs.  (^uoi  de  plus  estima- 
ble c«'[»endant  qu'ont-  niili'Ui  en- 
tière cond)attanl  pour  .son  indé- 
peinboue,  «'outre  l'oppression  de 
<3es  bourrenux  ! 

(;AKl)A\Mi  (lk  comtk  Cas- 
(*Ani»-AM>r.É  i»l),  est  né  j'i  Mar- 
•eille,  \v  11  juillet  i  ^(îti;  entra , 
< omme  ollicier  de  cavalerie,  dans 
ii's  armres  qui  conimeucèrenl  les 
jueniièies  campagnes  de  la  révo- 
'-Mi'îïi.  et  l'iît  liorinné  iii  nér;il  «le 


CAR 

brigade  en  17OO9  P"^'  aide-de 
camp  et  gouvenitsur  d65  pag^slk 
Tempereur,  en  i8fi4-  l^n  1807 
Napoiëun  Tenfoya,  comme  mi 
nistre  -  plênipotetiliaîre  ,  près  ii 
cour  de  Téhéran ,  pour  engagei 
Ff'tb-Ali-Chahy  roi  de  Perse.  1 
prendre  part  à  .«es  proÎ4*ts  Gontn 
la  Russie.  Le  général  Gardanite 
dont  l'uleul  avait  déjà  rempli  um 
pareille  mission,  partîl,  en  ma 
1807 ,  du  camp  de  Finkensten  er 
Allemagne,  et  traversa  lu  Hongrie 
et  la  Turquie  jusqu'à  Scutari,  oii 
il  s'eudiarqua,  le  10  ^j^epterobre  > 
pmir  rA»ie-Mint!ure,  Il  reçut  pir 
tout  un  accueil  très-favoruble  des 
Turcs  et  des  Persan»,  et  »ii(*nn  io* 
cideiit  ne  troubla  son  voyage  a- 
v;iiit  qu'il  arrivât  dans  l'Annéniei 
où  il  eut  ù  soutenir,  avec  les  of- 
ficiers de  sa  suite  9  une  légère  es- 
carmouche contre  les  CourdeSi 
peuplades  de  brigands  qui  assié- 
geaient une  abbaye  de  iiioined 
catholiques,  près  du  mont  Ara- 
rat,  (jardanne ,  pour  «•lever  un 
monument  ù  Napoléon  «  lit  gra- 
ver, au  picil  de  cette,  montagne. 
du  côté  de  la  Perse,  le  nom  df 
Tempereurdes  Trançais,  et  j  lais- 
sa plusieurs  pièces  de  monnaii 
d'or  et  d  argent  à  son  efligie.  L( 
pacha  de  Bagasied,  ville  Irontièn 
de  la  Turquie  et  de  la  l'erse,  re- 
çut.  avec  de  grandes  démonstra 
li<Mis  de  joie  et  de  respect,  UE 
portrait  de  Napoléon  que  lui  of 
irit  TiHubassadeur,  avec  le  hnltc 
tin  .  traduit  en  turc ,  de  la  bataillt 
d'iéna.  A  Ta  11  ri  s,  il  fut  présent 
il  Abas->lirxa,  troisième  fils  di 
lui  Feth-Ali-(ihah,  et  héritier  di 
la  couronne  de  Perse.  Il  fui  of 
frit  le  médaillon  de  Teinpereu 
et  de  l'impératrice^  et   rr^-iit  et 


GAR 

retour  de  riches  présens.  EnfiD  ^ 
lo  \  décembre,  il  arriva  dans  la 
ville  de  Téhéran,  résidence  de 
rrlh-Ali-Chah ,  et  fut  admis  à  lui 
pré.«cnler  ^es  lettres  de  créance, 
trois  jours  aprèî*.  Felli-Ali-Chah 
lui  donna  le  titre  de  khan ,  qui  est 
le  plus  honorable  en  Perse,  après 
lelui  de  roi;  et  les  négociations 
s'enlamèrcnt  et  se  poursuivirent 
au  grand  cunleiilement  do  Tam- 
bassadeur  rrau^ais ,  à  qui  le  roi 
roulera  au>si  le  grand  ordre  du 
Soleil,  qu'il  accompagna  de  ma» 
^rnfiques  présens  11  parait  ce- 
pendant que  ce  général,  peu  sa- 
tisliiit  de  ses  relations  avec  rem- 
pereiir,  et  surtout  avec  le  ministre 
<les  relations  étrangères  ,  qui  ne 
lui  itardonnnit  pas  d'être  entré 
dans  la  diplomatie  sans  avoir  re- 
cherché sa  protection,  quitta  le 
royaume  de  l'erse  sans  ordre,  et 
revint  à  Paris,  où  il  tomba  dans  u- 
ne  disfi^rAce complète.  Sesemplois 
de  gouverneur  des  pages  et  d'ai- 
de-de-camp lurent  perdus  pour 
lui.  Mais  quelque  temps  après  ^ 
Na|)oiéon  lui  accorda  de  nouvelles 
laveurs  :  il  l'ut  nommé  comte  de 
l'euipire.  et  reçut  une  dotation  de 
•.»,r>,ooo  francs.  Lors  des  événe- 
inen>«  de  181 5,  il  se  trouvait  dans 
le  département  de  la  Lozère ,  où 
il  commanda,  sous  les  ordres  du 
f^énéral  l^irnouf,  une  brigade  de 
la  troupe  qu'avait  rasMnnblée  lo 
<luc  d  AngoulOme.  Peu  après,  sui- 
vant le  mouvement  universel,  il 
^(^  joignit  aux  troupes  impériales 
^ous  les  ordres  du  général  Cha- 
b<:rt.  Admis  A  la  retraite  ,  le  4 
.septembre  181;"),  il  est  mort  en 
iSiS. 

(;aRI)ANNK  (  Ange),   habi- 
tait le  dépurlcment  du  \i\v  A  Té- 


GAR 


447 


poque  du  siège  de  Toulon.  Ayant 
servi  autrefois,  il  rassembla  un 
nombre  considérable  de  paysans, 
se  mit  i\  leur  tête,  et  après  les  a- 
voir  conduits  contre  les  Anglais  et 
les  Espagnols,  les  amena  sous  les 
murs  de  Toulon,  où  ils  rendirent 
de  grands  services  durant  les  tra- 
vaux du  siège.  Après  la  prise  de 
cette  ville ,  il  vécut  assez  long- 
temps sans  emploi,  parce  qu'on 
redoutait  son  caractère  violent  et 
emporté,  qui  l'avait  entraîné  quel* 
quefois,  pendant  le  siège ,  à  des 
mesures  d'une  grande  rigueur. 
Se  trouvant  à  Paris  à  l'époque  du 
i5  vendémiaire  an  /|,  il  fut  nom-« 
mé  adjudant -général  contre  les 
sections,  et  contribua  beaucoup 
à  leur  défaite.  Il  accompagna  en- 
fin le  général  Bonaparte  en  Italie, 
et  s'y  distingua  surtout  à  t'atta'- 
que  du  Mincio,  le  iG  novembre 
1796.  A  la  tête  de  100  grenadiers, 
il  traversa  cette  rivière  ayant  de 
l'eau  jusqu'au  menton,  et  sous  le 
feu  d'une  artillerie  terrible  qui  ve« 
nait  de  rompre  le  p(>nt  de  Bor- 
guetto.  Le  même  jour,  il-  entra 
dans  Valegio,  quartier-général  de 
M.  de  Beaulieu.  11  ne  se  distingua 
pas  moins  i\  la  bataille  d'Arcole 
où  il  fut  blessé,  puis  ù  celle  de  Neu- 
vied  sur  le  Khin,  en  1797.  Deux 
ans  après,  il  fut  nommé  au  com- 
mandement d'Alexandrie,  der- 
nière place  forte  du  Piémont  du 
côté  de  laLomburdie.  La  perte  de 
la  bataille  de  la  Tréhia  le  con- 
traignit de  capituler.  Il  revint 
en  France  ,  où  il  concourut  à 
dissiper  les  rassemblemens  de 
la  Vendée^  et  repassa  en  Italie  a- 
Tcclegradedegènéraldedivision. 
Il  mérita  un  sabred'honneur  et  de 
brilluns  éloges  à   la  bataille    de 


448 


GAR 


Marengo,  coininanda  quelques 
temps  dans  lu  Ligurie  et  duus  le 
Mantouan,  cl  passa  en  Allenia- 
gne,  pendant  les  anni^es  i8uG  et 
1807.  Il  y  avait  sontonu,  pur  ses 
taliHis  militaires  et  son  courage  » 
la  réputatidu  qu'il  s'éluit  acquise 
en  Italie,  quand  il  mourut  ù  Bres- 
lau,  le  14  août  1807,  d'une  ma- 
ladie causée  par  les  fatigues  de  la 
guerre.  La  Biographie  de  M,  Ky- 
mery,  trompée  par  la  ressemblan- 
ce du  nom,  l'a  désigné  comme 
le  frère  du  précédent,  et  Ta  don- 
né comme  secrétaire  du  général 
Gardanne,  lors  de  son  ambassade 
en  Perse.  Les  Irèrcs  Alichaud,  qui 
n'avaient  pas  de  meilleurs  ren- 
seigncmens,  ont  copié  Al.  Eyme- 
ry;  et  afm  de  paraître  cependant 
mieux  instruits,  ils  sont  entrés 
dans  les  plus  grands  détails  sur 
les  circonstances  du  prétendu 
Toyage  de  Gardanne  (Ange)  en 
Perse.  Nous  croyons  devoir  aver- 
tir qu'il  n'y  a  jamais  eu  entre  Gar- 
danne mort  à  Breslau  en  1807,  et 
Gardanne  revenu  do  l'ambassade 
de  Perse  eu  1808,  d'autres  rap- 
ports que  celui  de  leur  nom. 

GARDANTE  (CdarlesPierre- 
Loi'is),  cousin  du  comte  de  Gar- 
danne, <*t  fils  et  neveu  des  célè- 
bres médecins  de  ce  nom,  naquit 
ù  Paris,  le  la  novembre  1788.  Il 
marcha  sur  les  traces  de  son  pè- 
re et  de  son  oncle,  et,  en  1812, 
il  fut  reçu  docteur,  et  nommé 
médecin  de  charité  de  son  arron- 
dissement. Le  zèle  qu'il  mit  à 
remplir  ses  fonctions  le  fit  bien- 
tôt connaître  conmic  praticien;  et 
les  mémoires  ainsi  que  les  arti- 
lies  distingués  qu'il  publia  dans 
difTêrens  journaux  de  médecine, 
fondèrent  sa  réput:ition  comme 


GAK 

écrivain.  En  1816,  il  publia  on 
ouvrage,  sous  ce  titre  :  JvU  aax 
femmes  qui  entrent  dans  Cage  cri- 
tique. Il  est  le  premiev  qui  ait 
traité  d'une  manière  aussi  com- 
plète cette  crifte  inévitable;  et  n*o- 
mettant  rien  de  ce  qui  pouvait  7 
avoir  rapport,  il  lui  a  donné  le 
nom  de  menés pansie  que  l'usage 
fera  sans  doute  adopter.  Tout  fait 
espérer  que  ce  jeune  médecin  aug- 
mentera le  uombre  des  hommA 
distingués  qui  honorent  sa  pro- 
fession. 

GAADANE-DUPORT  (  Gbai- 
LEs),  chirurgien,  naquit  à  Tou- 
lon,  département  du  Varj  le  is 
novembre  174^-  H  vînt  achever 
ses  études  à  Paris,  et  après  avoir 
soutenu  avecsuccës^  au  mois  de 
novembre  1782,  sa  thèse  inau- 
gurale ,  thèse  qu'il  publia  en  16 
pages  in-4%  "^ous  ce  titre  :  Deju' 
guio  luxato,  il  fut  reçu  maître  eo 
chirurgie.  Le  célèbre  docteur  F. 
Sue  présidait  le  collège.  Garda- 
ne  Duport  publia,  en  1787,  in-8*, 
une  Méthode  sûre  de  guérir  lei 
maladies  vénériennes  pur  le  iraiiê' 
ment  mixte  ;  il  en  donna  une  se- 
conde édition  en  1805*  revue  et 
augmentée  d*un  Mémoire  sur  le 
salivation^  et  de  plusieurs  obser- 
TOtîous  pratiques.  On  prétend  que 
la  méthode  de  Gardane- Duport, 
n'est  autre  que  celle  de  Joseph- 
Jacques  Gardavb,  médecin,  qui 
jouissait,  vers  le  milieu  du  18** 
siècle,  d'une  grande  réputation, 
et  dont  il  se  disait  le  parent 
L'ouvrage  de  J.  J.  GardanCf  pu- 
blié en  1 775,  sous  ce  titre  :  Manié' 
re  sûre  et  facile  de  guérir  les  malû" 
dies  vénériennes^  traitait  avec  au- 
tant de  clarté  que  de  soin  et 
d'exactitude,  des  difTérci^s  ^y^P' 


•li^^^ 


GAR 

tomes  de  la  maladie  rénérienne^et 
f  xposuil,avec  tous  les  dé?eloppe- 
mvAis  nécessaires,  une  méthode 
inixley  employée  par  lui  avec  le 
]>liis  grand  .succùs,  et  consistant 
dans  remploi  simnltaoé  de  la 
solution  aqueuse,  du  âublîmé  à 
i'inléiiour  et  des  frictions  mer- 
curiales à  l'extérieur.  Gardane- 
Dupnrt  n'hésite  point  6  avouer 
lui-mcmeque  ^on  livre  peut  être 
regardé  comme  une  réimpres- 
«>(on  de  celui  de  J.  J.  Gardane. 
Néanmoins  on  a  remarqué  qu'il 
avait  modifié  Tordre  des  matiè- 
res,  donné  de  grands  développe- 
mens  h  des  objets  simplement 
indiqués  dans  le  Jpremiorouvragc 
traité  avec  un  soin  particulier, 
enfin,  ofl'ert  beaucoup  plus  de  dé- 
tails sur  la  gonorhée.  Gardane- 
Dnport  mourut  û  Paris  au  mois 
d'avril  i8i5. 

GAllDKU^,  ancien  professeur 
do  médecine  et  do  mathématiques 
à  Toulouse,  a  travaillé  pendant 
5o  ans  à  la  traduction  des  OEu' 
vrcs  cowpli'fvs  (i* Hippocraie ^  en  4 
vol.  ir)-8",  et  a  donné  au  public 
le  fruit  de  son  travail,  dans  un 
ouvrage  i\\\\  parut  sons  le  voile 
i\v  Tanonyme.  avec  le  litre  de  : 
Traduction  des  Œuvres  médicales 
d* Hippon-atc^  sur  le  texte  grec  , 
d*aprcs  Fot's,  i8oi ,  t\  vol.  în-8*. 
l/c(IiU*on  de  Foës  renferme  huit 
Si'clions,  et  Ton  n'en  trouve  que 
^4'j)t  dans  la  traduction  deGardeil. 
(!c  laborieux  médecin  n'eut  pas 
le  temps  d'achever  la  8**  avant  Fé- 
puque  où  il  s'étail  proposé  de- 
puis long-temps  de  mettre  son 
travail  au  jour,  sur  les  instances 
d^iti  grand  nombre  de  ses  con- 
frères; et  son  intention  était  de 
la  publier  à  pari,  pour  compléter 

T.   VII. 


CAR 


419 


son  ouvrage,  quand  il  en  fut  em- 
pOché  par  sa  mort,  arrivée  le  19 
avril  1808,  à  un  Age  fort  avancé. 
Il  était  membre  de  l'académie 
des  sciences  et  belles-lettres  de 
Toulouse:eni755,  il  avait  adressé 
à  Bernard  de  Jussieu  une  lettre 
sur  le  tripolù 

GARDKL  (  Pieree-Gabriel  ) , 
ne  à  Nanci,  fut  d'abord  maître  de» 
ballets  du  roi  de  Pologne,  et  vint 
ensuite  à  Paris,  où  il  débuta  com- 
me danseur  en  177/1,  sur  le  ihéû- 
tre  de  l'Opéra.  En  1787,  il  rem- 
plaça son  frère  dans  l'emploi  de 
maître  des  balletsdu  roi  et  de  Taca- 
demie  royale  de  musique.  Il  avait 
beaucoup  étudié  la  composition 
musicale,  et  avait  joué  avec  suc- 
cès plusieurs  concerto  de  violon» 
au  concert  spirituel,  en  1781. 
Dans  le  grand  nombre  de  ballets* 
pantomimes  qu'il  a  composés,  on 
admire  Tart  de  la  mise  en  scène, 
et  I  heureux  parti  qu'il  a  î^m  tirer 
des  moyens  chorégraphiques.  Ou- 
tre le  nombre  immense  de  com- 
positions dont  il  a  enrichi  les  o- 
péra  mis  en  scène,  on  lui  doit 
encore  :  !•  Psyché  et  Télémnqae^ 
1790;  1*  le  Jugement  de  Paris  f 
1795;  3*  la  Dansomanic,  1800; 
{("  le  Retour  de  Zéphire,  i8oîi;  5* 
Daphnis  et  Pandore,  1 80 5  ;  6"  Une 
Demi  Heure  de  Caprice,  Achille  à 
Scyros  ,  Alexandre  chez  A  pelle  , 
\Ho^;f!aFétedeMars;Pautetyir' 
ginie^  i8o();  8*  F  en  us  et  Adonis, 
1 808;  9*  Pcrsée et  Andromède; Fer* 
tumne  et  Pomone,  1810;  fo'/'^n- 
fant  prodigue,  181a.  M"*Gardel, 
son  épouse,  débuta  sur  le  théâtre 
de  rOpéra,  comme  danseuse,  en 
1780.  Klle  a  établi  les  rôles  d'Eu* 
charis  dans  Télémaque^  et  de  Psy* 
chéy   dans  !•  ballet  de  ce  nom. 


/|3o 


G.va 


Dllt'  n  rv,çu  ^n  rrtraitc  «n  1S169 
après  un  service  du  5o  aii.4. 

GAKDEN  (  FBAï«çni!)  ),  pliiii 
connu  sous  le  nnin  tU*  lord  Gar- 
denstone  t  né  \  Kdinihoiirg,  en 
1721,  embrassa  lu  professiini  d'a« 
vocul^el  occupa  cnsiiilrpliisîeur:» 
emplois  dans  la  magisiratnre. 
Touché  de  la  conditiun  malheu- 
reuse des  hubilan'4  de  la  campa* 
gne  en  Irlande,  il  consacra  une 
grande  partie  de  sa  fortune  à  a- 
méliorer,  par  tons  les  moyens 
possibles,  le  sort  des  paysans  du 
comté  de  Kinkardinc,  01^  il  pos- 
sédait de  riches  domaines,  et  il 
eut  la  salisfaclion  dy  parvenir. 
Il  publia,  en  1791 9  sous  le  titre 
de  Souvenirs  d'un  voyageur,  une 
suite  d'observations  qu'il  avait 
recueillies  «mi  purrouiant  la  Fran- 
ce et  quehpies  autres  états  de 
rKurope.  11  nu)urnl  en  1793. 

GAKDIlilN  (Clacdb-Martiii), 
proiVsstMir  d'accouchemens  9  est 
né  i\  Tarjet,  dans  le  B^rri ,  en 
1767.  11  proiVssa  d'abord  la  phy- 
sique et  1rs  matliématiques  au 
coiléj^e  de  Honr^es ,  où  il  avait 
fait  ^es  étudt's;  et  ce  ne  fut  qu'A 
l'âge  de  34  ^^^^  n^'^'  ^^'  Wsra  tout 
«Mitier  i\  la  carrière  médicale.  En 
181 1,  il  concourut  ik  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris,  pour  la  chai- 
re d'accouchcmens  vacante  par 
la  mort  du  célèbre  professeur 
et  ])raticicD  BaudcIoc(|ne.  Le 
public  le  désignait  comme  un 
des  candidats  qui  réunissaient  le 
plus  de  titres.  IJn  jeune  homme, 
encore  peu  connu ,  pîU'ul  dans 
l'arène ,  et  rem|>orla  le  prix  ;  «"'é- 
tail  M.  Désormoaiix,  aujourd'hui 
professeur  d'accouchemen:»  à  la 
F.tcullé  de  médecine  Nous  ferons 
observer,  ù  cette  o^caatioQi  qu'un 


GAa 

oiamenpublicseraitleseQlmoyai 
légitime  de  recoD naître  la  capaciti 
d*nn  candidat ,  el  que  rien  o*eft 
aussi  ridicule  que  de  Toir  des  niî 
nistre8  accorder*  u  leur  gré,  uai 
place  de  profeswur  dan»  une  écol 
a«is>i  importante  que  celle  de  iné 
decine.  11  n*en  est  pas  d'une  cliair 
di*  la  Faculté  comme  d^un  erapia 
dans  les  bureaux  rainistérielft*  o< 
Ton  e>t  Houvent  appelé  Mins  i 
moindre  capacité,  lin  aous-secrc 
tiiire,  moin»  ignorant  que  »oi 
chef,  pout  lui  servir  de  subMitut 
mais  professeur  udini:*  dans  l'un 
des  premières  instituiiiins  de  FEi 
vope,il  ne  saurait  enseigner  par  n 
présentant.  M.  Gardien,  qui  atai 
fait  jusque  làdescourspublicsd*» 
couchcmens,  renonça  toul-é-fii 
•\  la  carrière  de  l'enseignement 
et  se  renferma  dans  lo  pratique  d 
son  art.  11  a  fait  une  fois  ,  avt 
succès,  l'opération  césarienne 
el  a  publié  un  Traité  comptt 
d*  êccoiuhemêns  et  des  tnaJadiês  di 
femmes  et  des  &9\funê,  Paris,  180 
el  1816,  4  volumes.  On  a  encoi 
de  lui  une  dissertation  Inaugnral 
sous  ce  titre  :  Examen  dès  #/Jbj 
que  produisent,  sur  l'éeononUê  i 
ni  mate,  tes  qualités  physiques  i 
l'air,  soit  essentielles,  soit  aeeidsn 
telles  et  variables  j  Paris  9  an  * 
in-H*. 

GARDIEN  (  Jsui-FaAHçois-Bl 
rie;,  né  en  i7r>i,  était  avocat  1 
vaut  la  révolution  9  époque  où 
fut  nommé  procureur-syndic  i 
district  de  Gliûtelleranlt.  En  se| 
tcmbre  1793,  il  fut  député  par 
déparlemeat  de  la  Vienne  i\ 
convention,  et  s'y  montra  1*4 
des  1)1  us  généreux  défenseurs  di 
maximes  républicaines.  Lurs  c 
priHïès  de  Louis  XVI^  il  vota  poi 


\-^ 


•  -- 


■li^i 


CAR 

cla<^$iqucs  pour  la  plupart^  ^ 
tous  <5{;aleint>iUreiQarquabl<34  par 
l'esprit  de  méthode  quîj  règiie^ 
v,i  par  la  clarté  du  style.  Les  prin- 
cipaux sont  :  Cours  complet  (U 
mat/iénialiques  fie  Beiout,  revu  et 

aagtnenté,  1/9^**791)»  ^  ^^^*  **'"• 
8°.  Les  derniers  volumes  com- 
prennent tout  ce  qui  a  rapport  à 
la  navigations  ce  qu'on  ne  ren- 
contre presque  dans  aucune  des 
(éditions  de    Bezoul.    a"   Élémens 
iT  algèbre  par  Clairaut,  G"*  édition, 
prccc<ié.s  d'un  Traité  d'arithméti' 
que  par  TheveneaUy  1801,  a  vol. 
in-8";  5"  Cours  d* analyse  algébri" 
(fue,   18014,  in-S";   l^"^  Traité  élé* 
vicntaire    d* arithmétique ^     i8()3, 
in- 12;  5*  Traité  d* arithmétique  à 
r  usage  des  élèves  de  tou(  âge,  1 80g, 
in-8';  G°  Réciproques  de  la  géomé" 
Irie^  suivis  de  théorèmes  et  de  pro^ 
blêmes^  18  lo,  in-8'';   7'  Leçons  de 
statique^   1810,    in~8";  8°  Leçons 
de    calcul   différentiel^    in-8".  M. 
Garnier   est    aujourd'hui  profes* 
scur  de   mathématiques  à  Tuni- 
versité  de  Gand. 

GAKNIER,  jeune  marin,  com- 
mandait une  goélette  montée  de 
8  hommes,  quand  il  fut  attaqué 
par  un  cordaire  de  Tilc  de  Guer- 
nesey,qui  le  captura.  Les  Anglais 
prirent  G  Français  i\  leur  bord,  et 
laissèrent  Garnier  avec  son  mous- 
se sur  la  goélette,  qu*ils  confiè- 
rent ù  un  capitaine  de  prise  et  à 
3  matelots  pour  la  conduire  en 
Angleterre.  Lecapi^^Jine  de  prise, 
<iui  n'entendait  r^"  ^  la  naviga- 
tion, non  plusq'C  les  trois  hommes 
qu'il  avait  a**^<^  I"»  »  se  trouvant 
à  plusienr^eues  au  large,  fnto-. 
I,|j^/.  j  Ajandonner  Ja  direction 
de.  la  '><î*<îll«  au  jeune  Garnier, 
<iui  ^  ë:'J"^^**''^«î4'  vers  leê   côtes 


GAa 


46« 


dé  France,  sans  que  les  Anglais 
s'en  doutassent.  A  peine  décou- 
>ril-îl  tes  côtes  de  (Cherbourg, 
qu*il  alla  trouver  lecapitainedans 
sa  chambre,  une  arme  à  la  main, 
en  le  sommant  de  se  rendre.  Ce- 
lui-ci fit  un  mouvement  pour 
saii«ir  un  pistolet  qu*il  avait  â  sa 
ceinture;  mais  Foificier  français, 
qui  l'avait  prévenu,  le  tua  sur-le- 
champ.  11  s'empara  de  ses  armes, 
et  courut  sur  le  pont  en  couchant 
en  joue  les  5  autres  Anglais  et  en 
les  sommant  de  se  rendre.  CeuiN 
ci  tombèrent  à  ses  genoux,  et  il 
les  emmena  pri»onniers  i\  Cher- 
bourg. 

GARNOT,  habitant  de  Saint- 
Domingue,  fit  partie  de  la  députa- 
tion  de  cette  colonie  à  la  conven- 
tion nationale  ,  où  il  ne  siégea, 
non  plus  que  ses  confrères,  qu'a* 
prés  la  condamnation  de  Louis 
XVI  :  il  passade  celle  assemblée 
au  conseil  des  cinq-cents,  et  en 
sortit  en  1707. 

GAROS  (L.  J.),  fut  député  de 
la  Vendée  à  la  conventicm  natio- 
nale, où  il  se  fit  remarquer  par 
une  exagération  de  principes  en- 
tièrement contraires  à  ceux  qui 
peu  de  temps  après  portèrent  les 
Vendéens  à  prendre  les  armes. 
Lors  du  procès  de  Louis  XVI,  il 
vota  la  o^ort  de  ce  prince  sans  ap- 
pel et  sans  sursis.  Ildevintensui- 
temembre  du  conseil  des  anciens, 
et  en  sortit  en  mai  1797.  Il  fut 
nommé,  après  la  révolution  du 
18  brumaire,  à  la  place  do  juge 
du  tribunal  civil  de  Fonlenay, 
qii'il  a  remplie  pendant  long- 
temps. 11  a  été  compris  dans  Li 
loi  d'amnistie  par  laquelle  les 
conventionnels  qui  avaient  voté 
la  mort  du  roi,  ont  été  contraints 


404 


CAR 


de   clicrelier    un    asile   hors    de 

GAKRAN  DE  COLLON.  se dé- 
rliru  lit*  lionne  liuiirn  partisan  des 
duiirine!»  de  la  révulution,  mai:) 
snns  trop  d'exagération,  et  fut 
nommé,  en  1789,  inembie  du  cu- 
iiiilé  des  rerhenrlics  de  sa  rom- 
ninne.  Il  tenta  vaintment  de 
5oii:»traire  le  bunlanger  Franrois 
ù  la  fureur  du  peuple  ;  pré^enta 
ensuite  uti  rapport  contre  la  cuur, 
dans  lequel  il  inculpa  de  graves 
}/er««on nages,  eoinmc  l*u\>égur, 
Bezen\al  ,  et  proposa,  le  20  mai 
i7Ç)i  ,au  i-on!*eil  municipal,  de  fé- 
liciter la  muniiipalité  (le  Varso- 
vie, pour  la  révolution  qui  venait 
de  •» 'opérer  en  Pologne.  Chargé 
tnsuiiif  de  repré?«Miter  Paris  à 
Tas-i  nildée  législative,  il  détendit 
IV'Ieition  de  l'ahbé  Faucliet,  et 
appuva  la  propo>ilion  de  Cou- 
thon,  tt-mlant  i\  ce  (pie  les  mots 
de  Jf//vel  de  majesté  fussent  ^up- 
priniés  en  parlant  au  roi;  à  ccque 
le  fauteuil  doré  qui  était  df>liné 
à  ce  prince,  frit  enlevé  de  la  salie; 
et  enfin  à  te  (piii  fût  libre  à  cha- 
cun de  se  tenir  de  iiout  ou  assis, 
f  l  même  le  chapeau  sur  la  tête, 
lorsque  le  roi  \itu(liait  à  la  con- 
Yciilion.  Il  >e  dérhira  un  des  plus 
zélés  dcfeuscur.s  de  \\^  jij)trté  des 
Muirs,  et  prit  au."  si  parii  pour  les 
soldats  de  (ihàlcau-vieux,  con- 
damnés aux  i'ers  à  la  suite  d*uuo 
insurrection.  Ce  tut  surtout  pour 
le  mas?acre  des  juisonniers  or- 
donne par  Bourdon  de  TOise, 
qu'il  manifesta  la  haine  que  lui 
inspiraient  les  excès  des  anar- 
ehisles  révolutionnaires.  Il  avait 
été  n(nnn)é  grand-juge  à  la  hau- 
te-cour nationale d  Orléans*  oi\  il 
fit  >aincnient  les  plus   grands  el- 


GAIL 

forts  pour  sauver  ces  malhenreu 
fies  victimes  du  fer  de.^  assassin 
arrivés  de  Parh  avec  le  député  d 
ruise;  et  lors  de  leur  translatio 
à  >  ersailles,  où  ils  furent  égorgéi 
on  l'entendit  s'écrier  ù  la  maîso 
cuninnme,  en  les  voyant  suric 
charrettes  qui  allaient  les  emme 
ncr.  M  11  faut  que  ce  Bourdon  soi 
»nn  grand  monstre.  >  Lors  d 
procès  de  Louis  XVI,  il  ne  vou 
lut  point  prononcer  comme  ju« 
sur  le  sort  de  ce  prince,  donti 
vota  seulement  la  réclusion  e 
qualité  de  législateur.  Le  ai  mar 
1795,  il  fut  élu  secrétaire,  etpr( 
posa,  dans  le  cours  de  la  mêm 
année,  de  substituer  le  bonnet  li 
publicuin  aux  fleurs  de  lis  mar 
quéessur  les  milles  qui  boroaien 
les  roules  en  France.  En  i795,i 
invoqua  les  principes  de  Tinstitu 
tion  du  jury  contre  la  mise  ei 
jugement  du  comité  révolution 
naire  de  Nantes;  et  après  avoir, 
quelque  temps  de  là  ,  combatti 
comme  immorale  une  propofi 
tion  de  ClanseU  tendant  à  e 
qu'on  traduisît  devant  une  coni 
mission  militaire  ceux  qui  donne 
raient  asile  auxreprésentariâcon 
damnés  à  la  déporl:ition,  il  pri 
la  défense  de  Dronel  en  rappclan 
sa  e(mduîtelorsdela  fuite  (lu  roi 
Réélu  au  conseil  des  cinq- cents, 
en  179G,  il  proposa  d^autorPseï 
des  visii«5 domiciliaires  pour  re- 
chercher Il~l  individus  échappes 
au  camp  de  «Wnelle;  et  le  21 
juillet  de  Tannée 5uîya,|te^  il  se 
déclara  en  faveur  cIm,  sociétés  po- 
pulaires, en  ajontan.  qQ»jj  ^^nil 
membre  de  celledePan  Nommé, 
eu  mai  1798,  conimissaijv^y  j|_ 
rocloire  près  le  tribunal  de  «.^j^, 
liun,  il  remplit  cet  emploi  jusi'|»i 


CAR 

la  révolution  du  18  brumaire,  àla 
suite  de  laquelle  il  devint  mem- 
bre du  sénat.  En  1804,  il  fut 
nommé  titulaire  de  la  sénatore- 
rie  de  Riom.  En  1814»  il  donna 
son  adhésion  à  tous  les  actes  qui 
ont  renversé  Napoléon,  et  ont 
replacé  la  famille  royale  sur  le  trô- 
ne. Il  n'a  cependant  point  été  ap- 
pelé à  la  pairie.  Garran  de  Goulon 
est  mort  depuis  quelques  années. 
Il  était  membre  de  Tinstitut,  et 


CAR         r       465 

avait  reçu,  en  1804,  le  titre  de 
grand-officier  delà  légion>d 'hon- 
neur. Amt  des  lettres^  il  avait 
presque  constamment  partagé 
son  temps  entre  Tétude  et  les  af- 
faires publiques.  II  a  inséré  un 
très-grand  nombre  de  bons  ar- 
ticles dans  le  Répertoire  univers 
sel  de  jurisprudence, On  lui  doit  plu- 
sieurs ouvrages,  et  entre  autres, 
des  Recherches  politiques  sur  l'é- 
tat ancien  et  moderne  de  la  Pologne, 


FIN  DU  SEPTIÈME  VOLUME. 


t  VK. 


So 


SUPPLÉMENS. 


Nous  nous  proposion*  de  terminer  Tarticle  des  frères  Favcrè 
(pir.  5<).  r*  col.  ),  par  lr<  lellnr^  qo'iN  ècri%ireDt.  la  teille  et  le  îour 
ni^oie  de  leur  mort,  à  deui  de  leurs  plu4  ancien«  amis.  M.  lialar* 
deau.  notaire  à  Marmandc.  et  M.  le  duc  de  Ba5<ann;  mm  nooj 
n'avions  pas  alon  ces  lettres  sous  le«  veui  ;  nous  les  doDnons  dans 
ce  supplément,  car  notre  article  serait  incomplet  sans  elles. 


Les  frerts  Faucher  à  M.  Malar- 
deûu  j  notaire  à  Marmandé. 

Vos  meiileurs  amis,  près  de 
perdre  la  vie  .  se  bercent  de  Tes- 
poîr  de  TOUS  embrasser  avant  la 
catastrophe;  mai^  comme  il  est 
possible  que  la  manière  dont  un 
la  hdfe  nous  prive  de  ce  dernier 
et  Tifplaisir.  nous  nous  occupons, 
à  nos  derniers  momens.  de  vous 
et  de  madame  Malardeau.  Nous 
aTons  fait  le  bien  tant  que  nous 
Tarons  pu,  et  dans  toute  reten- 
due de  notre  sphère  d'activité  : 
nous  ne  nous  reprochons  aucune 
action,  aucune  pensée  pour  lo 
mal  d'autrui  :  on  va  nous  donner 
la  mort;  mais  Thonneur  est  sau- 
vé. Les  chefs  d'accusalion  sont 
révolutionnaires,  ain?i  que  le 
jugement.  Vous  avez  perdu  ce 
que  vous  aimiez  le  plus  au  mon- 
de :  vous  finissez  de  perdre  tout 
ce  que  vous  aviez  de  cher  sur  la 
terre.  Vous  tiendrez  dorénavant 
peu  à  la  vie,  excepté  pour  mada- 
me Mahrdeau.  Vivez  long-temps 
ensemble,  et  puissiez -vous  vous 
suffire  et  mourir  le  même  jour! 
Nous  vous  recommandons  la  jeu- 
ne famille  que  nous  laissons  après 
nous;  elle  vous  regardera  com- 
me son  conseil  nécessaire  :  nous 


leur  repoSf  pour  leur  bonheur. 

Nous  avons  entendu  notre  «ea- 
tence  avec  ^ang-rroiil  ;  et  la  sérè* 
nite  de  notre  ame  D*eD  a  pas  été 
troublée.  Les  misérables  acteurs 
des  scènes  actuelles  en  ont  été  é- 
tounés:  ils  ne  se  ironnaissent  pas 
en  jnies  furtes. 

Nous  ne  sommes  attendris qu>n 
pensant  à  nos  amis,  et  tous  sa* 
vez  bien  que  notre  cœur  battra 
pour  vous  jusqu'au  terme  extrê- 
me :  nous  savons  aussi  que  notre 
image  vous  suivra  au  tombeau. 

Adieu,  ie  meilleur  des  hom- 
mes et  le  meilleur  ami. 

C05STÀKTIX    FArCHEB. 

Des  cachots  do  fort  da  Hâ  , 
ctr  a6  septembre  181 5. 

Et  moi  aussi,  mon  ezcelleat 
ami,  je  veux  vous  dire  un  der« 
nier  adieu.  Vous  connaîssex  notre 
cœur,  et  vous  savez  s'il  fut  jamais 
coupable  de  pensées  criminelles. 
Nous  tombons  victimes  d^une  ré- 
action dans  laquelle  les  gens  que 
nous  avons  le  plus  obligés  sont 
ceux  qui  ont  le  plus  cherché  i 
nous  nuire.  Nous  avons  démas- 
qué la  malveillance,  écrasé  les 
faux  témoins ,  forcé  les  rétracta- 
tions: mais  le  parti  était  pris: ou 
voulait  boire  notre  sang.  On  es- 


lui  léguons  vos  lumières  et  père  par- là  effrayer  ceux  qui  coa- 
votre  tendresse  pour  nous  :  nous  serveraient  des  idées  libérales. 
avons    là    une     sécurité    pour    Nous  avons  couru  de  grands  dao- 


FAU 

f;^(TA  (Iadh  nntro  tranf^lation  du 
luit  (lu  II  A  nu  chnloiiu  Trnmpe(« 
irt.  DfH  roiip^  il  opô«  ont  [la^so 
i\  (]u<'l(]iu;.4  li^iifit  flo  nOf«  fliinoif 
«■I  11*0111  pan  cliungi!  notre  ntliltide; 
vWv  «itnii  (M'Ilr  dr  gvnti  aocMxitU'* 
int'vH  niiK  (liviTHVit  r.lKinccA  ùe  la 
vir,  iM  qui,  n*iiynnt  pRK  levé  un 
Tmiii  ciiorgneilli  dan»  lu  profpé* 
ritr,  t\v.  }«avrnt  poinl  courber  la 
trte  «oii<(  1<*  iniillieiir.  Il  nooK  l'rap* 
pr  (Icliout.  Adiou,  mon  anii.  Noui 
Yous  IrgiioiiN,  ft  il  madame  Ma-* 
laidniu ,  (le  temireH  HoiivrnirH. 
VoiiH  ïhvf^  d*niilmi  pcrfe»,  innii 
vniro  civin  hrÎHv  n'en  ritl  devenu 
que  plus  .nennihle.  «le  vouH  rroom- 
mande,  cnnutie  mon  fr^r^,  notm 
jeune  ramille.  Nnni«  allonn  fnira 
de  uouvi'IleH  di?«pohltion9  pour 
elir  ;  main  ronsrrvex  cellei«  <]U9 
vous  avef  juHqM*A  ce  que  i*elleP-el 
vous  soient  rtMnîse.*.  Serve»  d<» 
f;i!i(le  ei  «rnpitui  à  ces  enjaii»  de 
noire  adoption,  et  ncnigen  que 
t 'esi  encore  noun  aimer  que  leur 
être  utile.  Adieu  «  hon  ami. 

(iésAR  KAtCHKA. 

(  DauH  eharuii  de  leur.t  te^tu- 
meus  ologrnpJM'»  du  a^  Meptcm- 
lire  iHif),  le  jour  m<^me  de  leur 
mort ,  on  lit  A  In  ^uite  den  dispo- 
sillons  qu*ils  renlVrment ,  ee  qui 
suil  :  )  ^ 

Mtm  exeellent  ami,  François 
Malanleau  ,  notaire  ^  Marmande, 
«si  nommé  par  moi  mon  exéru- 
taire  lehiamenlnire  ,  bien  sftr  que 
son  eceur  lialtni  juj^qu'au  dernier 
Moopir  pour  deux  jumeaux  qui 
raimeni  bien,  et  qu'il  n  toujours 
tcndremeui  aimés.  Je  le  prie  de 
porter  sur  IVxéruiion  Je  mes 
«Irrnières  volonlés  el  sur  relte 
j'iine  lamilie,  l'intérn  ,  les  5oius 
»|n'il  aura  plaisir  à  donner  A  des 


FAB  467 

anfani  qui  nou»con4innont.  Jo  le» 
churga  de  auivro  se»  conseils,  el 
du  Um  recevoir  avec  In  (H^nfianca 
duo  è  la  recofuinandntîon  de  no- 
(ru  creur. 

J  Monairur  te  duc  de  Bassano,  che- 
valier de  pUisieuru  ordres,  an* 
cien  mmsire,  de,,  eU\p  etr, 

Monaieur  le  duc,  don»  une 
lionre  non»  ne  ae roaa  plu»  :  nou» 
uKon»  i^lre  Tnitillé».  Vou»  noua  ai- 
lunte».  Vcr»ec  oi't  intérêt  »ur  lefl 
jeune»  Faucher,  00»  iievDUX  $  ao» 
Witicr»  etnos  cnfaii»  d'adoption, 
qui  ont  appris  do  siou»  i\  appré- 
cier ce  que  nous  vous  dovoiia^  et 
Cfl  quo  vo»  bonté»  doivent  leur 
fairo  espérer.  Ils  non»  contimiant 
dana  toms  nos  »eiilJmens ,  cl  cflux 
qui  nous  attachent  A  tous  »oront 
noAru  dcriiiére  pensée.  Non»  aom- 
mes  ovec  respect,  moosiour  le 
duc,  vos  tn*s-hunibla»el  trés-o* 
béiasans  serviteurs, 

OoasTAVTiR  FAvr.niR^ 

€^.SAa  FAitcma. 

Rnrdraiii,  9;  «eptrmhrf  iHiii. 

FAHVIim  (CnAnwss-Wir.ous), 
ofllrîer  de  la  légion-dlionneur, 
est  né  à  F ont-(\-Moiisson ,  on  Lor- 
raine (Menrihe),  lo  i5  dérom- 
bre  178S.  Élève  de  Técole  Poly- 
teihniqne,'  il  eulrn  nu  service , 
daiih  le  !•'  régiment  d'arllllcrio  , 
A  houlogne,  en  i8o/|.  Il  flt  la 
campagne  d*(i|m,  et  Tut  blessé 
AU  conïbnt  de  tlrcms  et  Dierns- 
tein.  INommé dés-lors  légionnaire, 
il  était  le  plus  jeuno  olllcier  dé- 
coré do  l'armée  fran^^nisc.  11  fut 
envoyé  en  Italie,  el  de  U\  il  se 
rrndit  i\  Constantlnople,  faisant 
partie  des  oHli^iers  destinés  A  lo 
défense  de  celle  place  contre  les 
Anglais.  Il  s'offrit  ensuite  ù  allft 


*!«■■■ 


468  FAB 

en  Perse  arec  le  général  Gar- 
danne ,  ministre-plénipotentiaire 
prés  fie  cette  cour,  lequel  emme- 
nait avec  lui  plusieurs  officiers  de 
toute  arme,  pour  urganiscr  Tar- 
mée  persane  ù  Teuropéenne. 
Choisi,  par  ce  général,  pour  é- 
tai>Iir  le  malériel  et  le  personnel 
de  l'artillerie,  il  alla  à  Ispahan , 
o:li  il  bAtît  un  arsenal,  et  y  fit  fon- 
dre cinquante  pièces  de  canon, 
qu'il  présenta  au  roi  de  Perse.  A- 
prés  aToir  fait  diverses  reconnais- 
sances, il  rentra  en  Europe,  par 
la  Russie,  en  1809.  Il  servit  quel- 
que temps ,  comme  volontaire ,  h 
Tvirmée  polonaise,  sous  les  ordres 
du  général  Poniatowski.  Il  revint 
à  Vienne,  où  il  se  trouva  capi- 
taine pur  ancienneté,  et  fut  placé 
dans  la  garde  impériale.  De  re- 
tour en  France,  il  devînt,  en  1 8 1 1 , 
aide-de-camp  du  duc  de  Kagusc, 
avec  lequel  il  fit  lu  guerre  d'Es- 
pagne. Après  la  bataille  de  Sala- 
manque,  il  fut  envoyé  en  mis- 
sion près  de  Napoléon,  en  Rus- 
sie. II  arriva  sur  le  champ  de  ba- 
taille de  la  Moscowa,  le  6  sep- 
tembre 1812,  et  le  lendemain  il 
fut  grièvement  blessé  à  Tassant 
de  la  grande  redoute.  Nommé 
chef  d'escadron,  par  l'empereur, 
sur  ce  mCme  champ  de  bataille, 
il  revint  en  France ,  et  fit  ensuite, 
avec  le  G""  corps,  la  campagne 
de  Saxe,  en  i8i5.  Promu  officier 
de  la  légion-d'honncur,  et  colonel 
d'élat-major ,  il  fît,  en  i8i4j  la 
campagne  de  France,  au  même 
corps.  En  i8i5,  il  servit,  comme 
volontaire,  sur  les  frontières  de 
la  Lorraine,  son  pays,  qui  étaient 
ravagées  par  les  Cosaques.  En 
1817,  il  accompagna  à  Lyon,  en 
qualité  de  chef  d'état-major,  M. 


FAB 

le  duc  de  Raguse  (ooy.  HARMOinr), 
lors  de  TimportaDte  inissîou  que 
le  maréchal  avait  ordre  de  rem<< 
plir  dans  celte  Tille.  On  se  rap- 
pelle que  les  ÔTénemeDS  désas- 
treux de  Lyon,  en  18179  obligè- 
rent le  gouveroement  à  j  envoyer 
une  autorité  supérieure^  qui  p&t 
rendre  un  compte  exact  de  l'é^ 
tat  réel  des  choses,  et  de  tout  ce 
qui  s'était  passé,  afin  Je  fixer  IV 
pinîon  du  gouTernement  sur  des 
faits  présentés  d'une  meniére  si 
contradictoire    par   les   autorités 
locales.  Nous  ne  parlerons  pas  ici 
de  ces  événemens  en  détail,  ils 
sont  connus;  mais  nou»  devons 
dire  la  part  honorable  qu*j  aprîse 
h;  colonel  Fabvier.  Le  maréchal , 
après  avoir  arrêté  dans  sa  marche, 
pour  nous  servir  de  TexprcssioD 
énergique  de  Camille  Jordan  ,  le 
tombereau  fatal  qui  parcourait  Icj 
campagnes,  avoir  brisé  l'instru- 
ment de  mort,  après  avoir  sauvé 
un   grand  nombre  de  vicliraes, 
changé  plusieurs  fonctionnaires, 
enfin  après  avoir  renvoyé  le  gé* 
néral  Canuel  de  son  commande- 
ment (27t?j..CANLEL),  ct  avoir  ainsi 
pacifié  ce  malheureux  pays,  le 
maréchal,  disons-nous^  revint  à 
Paris.  Le  bien  qu'il  avait  fait  ik 
Lyon,  la  vérité  qu'il  avait  démon- 
trée au  gouvernement  sur  tout  ce 
qui  s'y  était  passé,  lui  susdtèrent 
des  ennemis,  et  son  admîoîstra- 
tion  de  Lyon  fut  attaquée  par  cer- 
tains hommes,  soit  dans  les  sa- 
lons ,  soit  dans  des  journaux  fu- 
ribonds et  clandestins.  M.  le  ma- 
réchal se  défendit  en  divulguant 
tous  les  événemens  de  Lyon,  dont 
les  auteurs  furent  si  bien  recon- 
nus, qu'il  ne  restait  plps  aucun 
doute  A  ce  sujet.  Les  contradic- 


i 


FAB 


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leurs  redoublèrent  leurs  manûeu-  d^état-major,  était  la  Térité  même. 
vres,  et  leurs  journaux  continue-  Une  déclaration  de  ce  genre,  four- 
rent les  calomnies.  La  conduite  nie  par  le  cèmmissaire  du  roi  çn- 
du  maréchal  fut  même  blâmée  à  Voyé  sur  les  lieux  pour  constater 
la  tribune  nationale,  par  un  mem-  les  éyéneni^ns,  ne  pouvait  plus 


bre  du  côté  droit.  C'est  alors  (en 
1818)  que  le  colonel  Fabvier,  in- 
digné d'une  audace  si  révoltante , 
prit  la  rébolutlon  de  publier,  dans 
un  écrit  intitulé:  Lyon^  en  1817, 
tout  ce  qui  s'était  passé  dans  cette 
ville ,   depuis  le  mois  de  juillet 
j8i6  jusqu'en  septembre    1817. 
Cet  ouvrage,    extrêmement  re- 
marquable par  sa  véracité  et  sa 
franchise,  acheva  de  convaincre 
Topinion  publique  sur  les  tristes 
événemens   du   département   du 
Rhône,  et  déchira  le  voile  qui, 
jusqu'alors,   les   avait  couverts. 
Il  inculpait  les  principales  auto- 
rités, une  seule  exceptée  (c'était 
celle  qu'exerçait  M.  Sainueville, 
lieultiiant  de  police  à  Lyon,  pen- 
dant cette  époque  désastreuse). 
Ces  autorités  répondirent  succes- 
sivement; et  M.  Sainnevîlle,   à 
son  tour   [voy,  CHARRiEE-SAiifnE- 
ville),  publia  un  écrit  intitulé: 
Compterendudcs  événemens  deLyon 
en  1816^^817,  dans  lequel  il  ap- 
puya de  toutes  les  pièces  justifica- 
tives les  assertions  du  colonel  Fab- 
vicr.  L'un  et  l'autre  furent  atta- 
qués en  calomnie  par  le  général 
Canuel,  et,  dans  lecours  de  ce  pro- 
cès remarquable,de  nouvelles  piè- 
ces furent  produites,  qui  achevè- 
rent de  dissiper  tous  les  doutes  sur 
les  véritables  auteurs  des  événe- 
mens de  Lyon.  Il  parut  entre  au- 
tres une  lettre  par  laquelle  le  ma- 
réchal duc  de  Raguse  affirmait  à 
iM.  de  Richelieu,  alors  président 
ihi  ministère,  que  tout  ce  qu'avait 
écrit  le  colonel  Fabvier,  son  chef 


laisser  aucune  incertitude.  Cepen- 
dant fe  tf-ibunal  de,  première  ins- 
tande  ne  crut  pas  devoir  juger  le 
fonds  du  procès,  et  mit  en  quelque 
sorte  les  parties  hors  de  cause.  Lé 
général  Canuel  en  appela  à  la  cour 
royale.  Celle-ci,d'aprèsune  loi  ren- 
due sousrempire,considéraqueItà 
pièces  fournies  par  les  parties  n'é- 
taient pas  légales,  vu  que  les  tri- 
bunaux ne  pouvaient  reconnaître 
comme  telles  que  celles  qui  résul- 
taient d'un  jugement.  MM.  Fab- 
vier et    Sainneville  furent  donc 
condamnés.  Le  coloneL  était  dé- 
fendu par  son  frère  aîojs,  avocat' à 
Nanci,  qui  fit  preuve  d'un  rare  ta- 
lent et  d'une  grande  énergie.  A 
l'article  du  maréchal  Marmout, 
nous  ferons  connaître  plus  spécia- 
lement quelques  particularités  in- 
téressantes sur  les  événemens  de 
Lyon ,  et  la  conduite  humaine  de 
M.  le  maréchal  dans  ces  circons- 
tances aussi  difficiles  qu'importan- 
tes. Après  le  jugement  de  son  pro- 
cès, le  colonel  Fabvier  fut  mis  à  la 
réforme,  en  1818,  et,  l'année  sui- 
vante, en  disponibilité.  Le  com- 
merce est  devenu  dès  lors  l'objet 
de  toutes  ses  occupations.  Vjers  le 
mois  d'août  1820,  le  colonel  Fab- 
vier fut  arrêté.  On  avait  voulu  !e 
compromettre    dans   les    événe- 
mens de  cette  époque;   mais  la 
chambre  des  pairs,  rassemblée  en 
haute  cour  criminelle,  fit  justice 
de  cette  accusation,  et  le  rendît 
à  la  liberté.  Depuis  lors,  il  a  re- 
pris le  cours  de  ses  afifaires  com- 
merciales. 


FIN   DES    SUrPLÉMENS. 


ERRATA. 

/"  voi, ,  f»ag,   63. 

M.  le  marquis  do  Clia brillant  nout  adn^^te,  retativeoieDfaa  dac  d*Aîgaî1Ion,  foo 
graadpère»  et  à  lui-même,  une  réclaLmaiioa  que  notre  imftarlîalité  doui  bit  od 
devoir  d^inûrer.  Ifout  aféot  dît  qu'on  attribuait  au  duc  d^Aiguilloa  une  collectioa 
de  pièce!  librci  sou»  te  titre  de  Bêeueii  ds  piétei  ehouieâ^  TmsMewniâéts  parU* 
soins  d'vn  €0tmi9p(ditéf  publié  in>4*)  co  i^SS,  et  qu'on  lui  donnait  pour  collabora- 
teurs la  prînceffC  de  Gonlj,  le  P.  Yinot ,  de  l'Oratoire,  et  l'abbè  6réco*irt.  M.  de 
Chabrillant  Tait  observer  que  le  duc  d'Aiji^uiilon  n'avait,  en  1755,  époque  de  la  pa 
blication  de  Touvrage,  que  i5  ans,  ce  qui  rend  peu  ^ral*einbbble  la  auppositico 
qu'à  cet  âge  il  fût  assez  en  relation  avec  M"**  la  prince^e  de  Contj,  pour  l'aidet  » 
composer  un  livre  de  ce  genre;  la  prince^Re,  d'ailleurs,  avait  alors  27  ans  de  plut 
que  lui.  M.  de  Chabrillant  ajoute  qu'elle  n'eut  pour  son  grand-pàre  qu^une  booté 
et  une  amitié  maternelles.  U  fait  encore  remarquer  que  le  doc  d'Aiguillon  mount 

en  1788  et  non  en  i;8o.    • 

/  r*  voi.t  fag.  16s. 

Quant  à  l'article  qui  le  concerne  personnellement,  M.  de  Chabrillant  déclare  que. 
se  rendant  avec  sa  mère,  sa  femme  et  «es  enfans,  d'£spagoe  ea  Aofclelerrc,  n 
1794s  il  fut  pris  par  une  frégate  française,  dëtenu  pendant  trente  moîa,  et  ne  sortit 
de  prijion  qu'à  l'époque  dv  iK  fructidor,  qu'il  fut  obligé  de  quitter  la  Fiance  avec 
toute  sa  famille;  que  lorsqu'il  fut  rayé  de  la  liste  des  émigrés  en  l'an  <>,  on  ne  lui 
rendit  qu'une  faible  partie  de  ses  biens;  enCn,  qu'il  n'a  été  attaché  pftr  aucun  titie 
ou  fonction  au  gouveruement  impérial. 

VI'  vol. y  fag*  181. 

M.  le  lieutenant-général  comte  Dumnustier  nous  invite  à  rétablir  dana  toute  loa 
exactitude  un  fait  sur  lequel  nous  avons  été  induits  en  erreur.  Noua  diaîoua  :  «  Qu: 
flce  brave,  qui  ne  respire  que  pour  sa  patrie,  n'a  pu  obtenir  d'être  remii*  en  activité 
ndcpuis  la  restauration.  •  Voici  la  rectification.  •  Blessé,  dit-il,  à  Dresde,  le  a$ 
»  août  18 1 5,  je  continuai  â  suivre  l'armée  et  revins  avec  elle  de  Léipaîck  à  Majeure. 

•  L'empereur  m'ayant  donné  l'ordre  de  me  rendre  à  Paris  pour  me  faire  guérir,  je 
•.me  trouvais  dans  celte  ville  au  5i  mars  1814.  Je  partis  avec  l'armée  pour  Fon- 
■  taiuebleau,  où  je  restai  jusqu'au  1 1  avril,  que  l'abdication  de  l'empereur  m'aysot 
«dégagé  de  mon  serment  de  fidélité  à  ce  souverain,  je  revint  à  Paris  et  écrivis 

•  au  ministre  de  la  puirre  pour  lui  demander  ma  retraite,  que  {'obtins  le  i4  ^*^- 
>  ccmbre  suivant.  Ma  nomination  à  la  cb ambre  des  représenta ns,  et  ces  fonctions, 
•me  valurent  l'txil  de  mon  domicile  en  1816.  Décidé  à  continuer,  de  TiTre  daoi 
»la  retraite,  je  n'ai  pu  boUIciler  d'activité.  > 

Même  vol.,  pag.  i^\. 
Tious  avons  dit  à  l'article  de  M.  Dumonceau,  législateur,  «qu'il  n'arait  pas  né- 
.gligé  SCS  affaires  en  faisant  cilles  de  la  république,  et  que  sa  fortune  s'était  ac 
•  crue  en  peu  de  temps.  •  Mieux  informés  à  cet  égard,  uous  rectiSons  notre  arti- 
cle, en  ^econnai^^.ant  que  M.  Dumonceau  n*a  point  augmenté  par  des  roie»  illé- 
gale» la  foitune  qu'il  tenait  de  son  père  et  de  la  dot  de  sa  femme,  et  qu'à  bmort 
de  cet  ancien  législateur,  M"'  Dumonceau  a  à  peine  recueilli  la  totalité  de  ladol 
u'i'ellc  lui  avait  apporléc. 


^> 


ii<^ 


Dt'C  2       1966