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Full text of "Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes : ouvrage entièrement neuf"

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r 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE, 

ANCIENNE  ET  MODERNE' 


LEI— LON. 


L..,^^t.^*Ë 


DE  L'IMPRIMERIE  I/EVERAT, 


BUE    DU  CADRAN. 


■f^T- 


^— ^" 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE, 

ANCIENNE  ET  MODERNE, 

ov 
usTorax,  VAR  oumz  AiraABinQiTS,  DK  h  VIS  nriLiQim  et  mivÉs  db 

TOCS   LES  BOmiES  QVI  >E  SOBT  FAIT  KXMAKQVKE  PAB  tZITmS  ÉCBITS , 
irCKS  ACTIOM,  LEURS  TALERTS  ,  LEVES  VEETVS  OU  UKUES  CEIUES. 

OVTEAai  B»TliaEMB*T  SEWt 

1& JIGÉ  PAB  VUE  SOCIÉTÉ  DE  GENS  DE  LETTBES  ET  DE  SAYANTS. 


Om  émit  â9$  é^Êxéê  tmz  TÎvaato  |  mi  ■«  4oit,  aas  mmu^ 

■   f 


TOME  VINGT-QUATRIÈME, 


A   PARIS, 

CHEZ  L.  G.  HICHAUD,  LIBRAIRE-ÉDITEUR, 

ECE    DE    CLÉET,    Vfi.   l3. 
1819. 


•    ■ 


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►•• 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE. 


'******%%4»*%%|»^ 


L 


L 


r  -nso  dispositions  ,  et  fit  ses  études  tion  en  cette  vilie  des  caractères  grecs 

de  la   maciire  la  plus  brillante.  Il  et  arabes.   On  trouve  ensuite  une 

pv^ait  la  pJiLs  grande  partie  de  son  courte  notice  des  hommes  les  plus  ce'- 

temp»  a  U  bililiothî-qiie  publique,  oc-  libres  sortis  de  l*academie  de  Lcip- 

rrzpé  à  cuHatiunnerd'anciens  manus-  zig  ,  extraite  d'une  harangue  pro- 

chts,  et  â  en  comparer  les difTiprcntes  nonc^«  par  Conrad  Wimpina,  eu 

le^Mii^  Il  fut  Domme',en  1 74S,profe»-  i5o3  ;  et  le  catalogue  des  ouvrages 

seur  extraordinaire  de  philosophie ,  imprime's  en  cette  vule,  depuis  1480 

cl  l'nt  possession  de  celte  chaire  par  jusqu'en  1517.  L'auteur  a  ajoute'  à 

iiiirh  .r  iu^ÈC, De Photii Bibliotkecd.  son  ouvrage  une  dissertation  sur  les 

h  r^t,.l»in  pitisicnrs  passages  altères  livres  imprimes  avec  des  plaucbes 

Iiir  ruiior.iiM'c  des  copistes  ,  et  re-  de  bois;  une  note  sur  quelques  livivs 

t\A  !t-s  err«ur>  échappées  à  Schott  du  quinzième  siècle  ,  qui  ont  attiré 

d  t:^  w  v<  rMi»n  latine.  11  venait  d'être  pï«s  spécialement  l'attention  des  bi- 

O'- -i-ni-jM^.ir  la cLdirc  de  langue  grec-  Wiographes  ;  et  la  liste  d'un  grand 

q.i«r  .  Iur-<].ril   lut  enlevé  .pa F  ai|e  iM)n|b/etl'edilijOîis  inconnues  à  Mai t- 

ni.'rt  prruuttirce,  le  10  nwt/iySo",  .\3Xv^;\\^Aiu,nàd\fersion€s  et  emen- 

a  V'^'^t'  •!«.  trente  ans.  Lcich  avait  des  ,  dationcs  qâ  biscripiionrs  i::rcrcas  à 

criiiti<.v.ih<'^.s  très-profondes dansKs  .'Muratûf^^o  in  Tkesaiiro  éditas.  Ces 

Lt'  j'i-'>  f-r  (1  iii>  rhistoirc.  Il  etart  en  '  obse^'f.rtions  ont  e'te' insérées  dans  les 

c   rrr*|..  hdmrcavfc  la  plupart  <'c's  »  ^i^^Jl^î^^/^ipsiens.nwa  ^un.  {"^^à, 

%i\  «;  î*  ,1.'  r  \ijr*magne  et  de  T^t^iUç;.  Lo  .sa5KUi"î  llagcnbuch  ayant  coni- 

e* .   f  i«  n  ;f   jf'une  .  il  comptait  au  battu  (pielques  -  unes  de  ses  conjoc- 

L  j.»   rr  lir  M  s  amis  les  cardinaux  turcs,  illui  repondit  avec  autant  dV- 

F-M   r  -i  f t<)iiiiiiii,(iori,Bruckerct  audition  que  de  politesse,  par  une 

W»'^*  .1  !•».  Il  avilit  f(»rmc' une  collée-  disserlatioii  imprimée  à  la  suite  d«s 

Il  -:•  |.r-'«  i.'tiso  de  tibli'auxet de  pier-  «V^pM^tTAZirt.  (Voyez ci-dessous.  )11[, 

F'  «  ;r*vc<  s.  On  a  de  lui  :  I.  De  Ori-  l^^  Piptjrchis  veterum  et  de  Diptj- 

pr    rt    inrrtrmentis    tjpograpIUa  choEm.Quiri  icardirudisdiatriOa, 

Li   -.f'f.iij  lifter  sin'^iilaris  (  î^eipzig,  Leipzig,  1 7^3,  in-^«.  L'ouvrap;e  est 

17  ,'.  .  in- 4  '.  l/"u\ra5;e  est  divise  en  divise'  en  trois  parties  :  dans  la  prc- 

ftLi  c  h»]  tires  qui  traitent  de  l'établis-  mitre/ auteur  recherche  l'origiiiedci 

XXIV.  1 


n  LEI 

dipty(peSyleur  usage  diezles  anciens, 
et  traite  des  diptymies  consulaires  ; 
dans  la  seconde ,  il  décrit  le  dip- 
tyque de  Brescia,  connu  sous  le  nom 
Je  fioëce,  parce  qu'il  est  orne'  de  son 
portrait, et  il  parle  des  diptyques  ec- 
clésiastiques :  dans  la  troisième  ,  il 
rapporte  le  sentiment  des  savants  sur 
le  diptyque  du  cardinal  Quirini,dont 
il  donne  la  description.  lY.  Sepidcra* 
lia   carmina  ex  ArUhologid  mss. 
grœc,  epigram,  selecta  cum  versione 
lalind  et  notis,  Leipzig,  1745, in-4**. 
Ce  volume  renferme  vingt  -  deux 
pièces  extraites  d'un  précieux  manus- 
crit de  la  bibliothèque  de  cette  ville ^ 
Lcich  y  a  ajouté  une  double  traduc- 
tion latine  ,  Tune  en  vers  et  l'autre 
en  prose ,  et  des  notes  :  mais  il  n*est 
pas  toujours  heureux  dans  ses  expli- 
cations ;  ,on  en  a  critiqué  justement 
quelques-imesdansles^cla  eruditor. 
^un.  174^  9  P^ge  319  et  suivantes. 
V.  Devitdetrebus  eestis  Constantini 
Porphyrogeneti ,  ib.  1746,  in-4**.; 
cette  dissertation  a  été  réimprimée 
dans  rédilion  qu'il  avait  commencée 
des  deux  livres  de  Constantin  Des 
Cérémonies  de  la  cour  Byzantine,  et 


LEI 

en  798,  Lcidrade  avait  été  honi 
Tarcnevêché  de  Lyon  ^  mais  i 
s'était  pas  fait  sacrer  ,  comme 
voit   dans  une  lettre  d'Alaric 
ûdcles  de  cette  église.  Vers  le  n 
temps  ,  il  fut  envoyé  en  Espa 
avec  Neljride  ,  arcnevéque  de 
bonne ,  pour  citer  Félix  d'Urgel 
vint  en  effet  rétracter  ses  erreu 
concile  d'Aix-la-Chapelle.  Leic 
était  évêque  ,   puisque  Félix 
prime  ainsi  dans  la  professic 
foi  qu'il  envoya  au  diocèse  d'U 
Secunduni  quod  et  vcnerabiU 
minus  Leidradus  episcopus  noi 
Orgello  polUcitus  est.  Eu  800 , 
encore  euvoyé  en  Espagne ,  po 
parer  les  ravages  qiuî  les  errei 
Félix    et  d'EUpnd    de  ïoli 
avaient  causés.  Le  crédit  qu'il 
auprès  de  Charlemagiic  ,  fut 
utile  à  l'église  de  Lyou.  li  signal 
épiscopat  par  l'établissement 
école  de  chant  et  d'une  école  iï 
pour  l'instruction  des  clercs 
cathédrale ,  et  par  d'autres  étal 
ments  dont  il  fait  l'cnumératior 
une  lettreârem^)ereur.Desoia( 
le  ht  romain  remplaça ,  daus 


qui  fut  terminée  9af.>l^-J..  Ç.cis^e  •  ^Use.l^e  rit  gallican.  Eu  814, 
(  Forez  CoNSTAwifti^rÇC/  4^1  )i  Afvotç  f^çipli  avec  honneur  une 
On  doit  encore  à  Lcich'  une  Hqnnç  'si(fiI*Hnportante  dont  il  a  va 
édition  du  Thésaurus  'eq/^tiùiix}  «hîfî^é  par  Louis  le  débonnaire  a 
^cAo/a5tû?^,  par  Basile  F;/1iénFrâu^«**  4e  Pcglise  de  Mâcon  ,  il  se  déi 
fort ,  1749»  *^  vol.  in^9i*X>n4co}f-«  .*  Mi  iége,  et  se  retira  dans  l'ai 
Yera  un  éloge  de  ce  sataotsd^^lsj^âf  ^i^int-Médaid  de  Suis^ons. 
Acta  eruditor.  ann.  l'j^'i,  W-s.  bard ,  qui  était  de'jà  son  coadjii 
LEIDRADË,  4^**'*  archevêque  de  lui  succéda.  Leiurade  moun 
Lvon ,  naquit  à  Nuremberg  ,  vers 
7  â6.  Charlemagne  le  ût  son  bibliothé^ 
Caire,  et  le  chargea,  ainsi  que  Théo- 
didphe ,  éveque  d'Orléans  ,  de  par- 
courir la  Gaule  Narbonnaise,  en 
qualité  de  Missi  dominici,  pour  en- 
tendre les  plaintes  des  peuples,  et  re- 
dresser les  écarts  des  magistratsdans 
1  administration  de  la  justice.  De'jà , 


816.  On  a  de  lui:  L  Liber  de  s 
mento  baptismi,  ad  Karolum 
num  imperatorem ,  en  onze  cha 
et  une  aédicace  (  dans  les  Aud 
de  dom  Mabillon,  (kiccs  7S-8J 
Deux  lettres  à  Charlemagne  ( 
le  même  recueil  ) ,  et  deux 
dans  le  tome  'à  des  œuvres  d 
bardy  données  par  Baluze.   L 


LEI 

LEIGB  (  Edouard  ) ,  théologien 

mjjiâii  au  dts-âcptième  siècle,  iiaquit 

I  bkAWcil ,  dans  le  comte'  de  Leiccs- 

kr .  le  a4  mars  1602.  Après  avoir 

chkiie  les  éléments  de  la  grammaire 

MiS  iiD  maitn*  parliciiiicr  ,  il  ^ji>Sii 

Mru!ler;^dr  ti  Madclèiic  d'Oxfonl. 

La  1O23.il  prit  lede^rëdemuîtrcès- 

arts,  et  alla  étudier  les  luisaMi<ldle- 

ifBpSe.  PcDdani  que  la  ]>esle  rarage.iit 

ria^lclerre  ,  m  \irij  ,  Lcij;li  vi.sila 

b  France   pour  son  iiistructioii.  A 

fcjunrtoitr  eu  AugleteriT ,  il  joi^^nit  à 

J  rtade  des  loi-»  celle  de  la  théologie  et 

del'kî^luirf  :  il  ai.*f(iiit  des  coniiaissan- 

ee»  tTc^-éien- lues,  et  dévia  t,  di^'iitles 

rT.nTaiu»rtUr;Uis,  une  espèce  de  théo- 

loprn  Lair^  hieo  supc-rie* ira  la  plupart 

des  théologiens  de  profesMOD.  vers 

iô3f3,]^(;h  représenta  le  bourg  de 

Staduri  au  Ion;;  parlement, et  fut  uude 

iev«iem!jre«qui  .1  lièrent  trouver  le  roi 

i  Ovferi.  lleui!  porté  pi  r  sentiment 

iifiv  •N'-rTiiutcs  les  nicMirt-s  du  iwirti 

i-  i'  n-^M>M!iu:}  rontiv  II  cour.  DaUS 

Il  *ji::'  oii  li'rhuii!  poiirsiéj^crdans 

wx/.-  A*  C'i.'i!  !r  eerilr^i.iNliquc:  il  ne  se 

E>'..i;r4    Ya*>  uioius  haLilc  qu'aucun 

-  •?•  lii-  l'i^i' li*  q-ii  la  roruposaiout. 

lî  f'i?  ^lL^^^  *  'loufl  d'un  régiment  au 

irr*i  I   ùa  parl(*i::rut,  et  custos  ro- 

tuL.nt'n .  pMir  le  comté  de  Sutlt'ord. 

I)   ai.it  ail  1rs  cessé  d*approuver  la 

1*7.  '  .iif  du  pirlerncnt   et  de  l'ar- 

t.-  ^  -  .i':«'>i  axant  trnuvé  les  conccs- 

'.    ..  •;  ■•  f^iviil  Charles  T  ^  ,  très- 

f  ■    r^'jif-^  .1  Ij  n.ition  .  il  fut  chassé 

C     {i^tileincn*.,  eu  i()4^,  a^ec  qiicl- 

(.    *  4.J!r^^  meml.ri'N  qui  avaientcm- 

.'■?«*"^    son    cipi.iion.    l)!-s  ce  niu- 

c  ï,:   d   sVloi^uj  desafl'aircs  piilili- 

Ti**  .  ei  ne  s'orcupa  qiK-  de  la  rom- 

l'^-^ri-tude  M*s  ouvrages.  Il  mourut  le 

i  l^tri  I  f»'  I ,  a  Ku5hall  dans  le  C(»uité 

•  -  >»a!iord.  On  a  de  lui  :  IL  Select 

£•.  ;  rfi;.,c'*  rthn^ryatiffis  conccming 


LEI  3 

în-8^.  :  cet  ouvrage  eut  ime  seconde 
édition  avec  des  additions  de  Tau- 
teur ,  et  quelques-unes  de  son  fils 
Henri  ,  sons  le  titre  de ,  Analecia 
Cœsarnm  minanonim^  1  (07,  in- 8^»; 
une  Iruisiènie  eu  1GG4,  et  une  q.ia- 
trième  ,  en  i(3-o  ,  avec  de  noiivcilcs 
augmentations.  II.  Té  eatiseof  dmnc 
promises,  Londres,  i033  ;  ce  t  rai  le 
a  servi  de  nioJèlc  à  celui  de  Clarkc 
et  à  quelquesautrcssnriememcsujct. 
111.  Critica  sacra ,  or  t  fie  Imbcw 
words  ofthe  old  ami  oJ'lhegrceL  of 
thc  new*  Testament ,  Londres ,  i  (i3t) 
et  lO^Ô,  in-4".  Celle  critique  sacrée 
n*étaitencoredivi.séeqn*en  deux  par- 
ties ,  dont  la  première  contenait  des 
observations  philologiques  et  théo- 
logiques  sur  toutes  les  racines  hé- 
braïques de  l'ancien  Testament,  la 
seconde  sur  les  mots  grecs  du  nou- 
veau; mais  elle  fut  réimprimée  in-fol. 
eu  iGjo,  et,  avec  un  supplément  du 
même  format ,  en  1GG2.  Henri  MiJ- 
doch  ,  la  vaut  mise  en  latin  ^  lui 
donna  une  forme  nouNcile  ,  sous  la- 
quelle elle  peut  être  regardée  et  com- 
me une  conconlance  et  comme  un 
dictionn  are  :  elle  a  été  réinipriiîufc 
plusieurs  l'oi>  en  cet  étal  à  Aiu.stcr- 
dam,  I  (>-<),  a  Lripzigctailhîiu^.  Louis 
de  Wolzoguc. professeur  de  Gronin- 
gue,  la  traduisit  en  français,  et  c:n  fit 
ini])rinieruue  parliea  Amsterdam  eu 
I7o'i.in-4'».,sous  ce  titre  :  Dictumnai- 
re  delà  lan^im sainte ^  conl^  riant  ses 
vrillai  nés,  avec  des  obsçtvutiuns;  cet 
ouvrage  est  estimé.  IV.  /  Trcatise 
of  dmnityy  Londres ,  1 G  }8  et  1 G  >  1 , 
in -8**.  Y.  The  Saint' s  encourage- 
vient  in  evil  times  ,  or  ohseivuûims 
conceniing  thc  malyrs  in  gcner,J  , 
Londres,  iG^li,  in-8*.  VI.  ^Junota- 
tiom  unall  thcnti.v  Testament yLoii" 
dres  ,  iGr)o  ,  iu-fol.  VIL  ytfinota^ 
tifms  ou  t.'èejU'Ci^of'tical  books  (t  «  ha 
old  tcUcanUint  ;  vix  :  Job,  Pialms, 


!.. 


4  LEl 

Proçer1fs,£cclesiaste,andCantick^ 
Londres,  1657  ,  in-fol.  Le  père  Le- 
loiig  fait  mention  de  ces  deux  der- 
niers ouvrages  dans  sa  Bibliothèque 
sacrée.  VIIL  ^  Philological  com- 
mentary;  or,  an  illustration  of  the 
most  obvious  and  ufeful  iwords  in 
thelaw,  Londres,  lôj'ji,  in-fol.  IX. 
ui  System  or  hodjr  ofdivinity,  Lon- 
dres ,   1654  et   iGG'i  ,  in  -  foL    X. 
Treatise  of  religion  and  leaming , 
Londres,  i65(i,  in-fol.  ;  cet  ouvrage 
n'ayant  point  eu  de  succès,  reparut , 
en   i(3G3 ,  sous  ce  nouveau  titre  : 
Fœlix  consortium ,  or  a  fit  con- 
juncture  of  religion  and  tearning, 
XL  Choix  de  proverbes  français  , 
Londres,  16.57  et  i(iG4,in-A«.'XlL 
Second  considérations  of  the  high 
court  ofçhancery,  Londres,  i658, 
in-/^^. Xlll.Englanddescribed,  Lon- 
dres, iG59,in-o<^. ,  Cambden  a  beau- 
coup servi  à  Tauteur.  XIV.  Choicç 
observations  on  ail  the  kings  of  En- 
gland,  from  the  Saxons  to  tfiedeath 
of  Charles  I,  Londres,  1661 ,  iu-S'^. 
aV.  Three  diatribes,  or  discourses ^ 
oftravel ,  monejr ,  and  measuring, 
etc.  Londres,  167 1 ,  iu-8<>.  Dans  une 
autre  édition  ,  cet  ouvrage  porte  le 
titre  de  Gentleman  s  guide,  XVI. 
Two  sermons ,  on  the  magistrat e' s 
antltoritjr  ,  hy  Christ.         L-b-e. 

LEIGHTON  (Alexandre)  ,  ne'  à 
Edimbourg  en  1587, fut  depuis  i6o3 
jusqu'en  161 3  ,  professeur  de  philo- 
sopnie  morale  à  l'irniversile'  de  cette 
ville:  il  donnait  des  leçons  publiques 
à  Londres  ,  lorsqu'en  iOuq  ,  ayant 
composé  deux  ouvrages  intitulés , 
l'un  y  Défense  de  Sion  (Zion's  plea), 
Fautie  ,  Le  Miroir  de  la  guerre 
sainte,  il  fut  arrêté  comme  ayant  at- 
taqué l'autorité  royale  et  l'église  éta- 
blie ,  se  vit  traduit  devant  la  cham- 
bre étoilée,  et  condamné  à  avoir  le 
nezfeoduy  les  oreilles  coupées,  à  être 


fouetté  une  fois  de  Newgate  k 
gâte  ,  et  une  seconde  fois  à  Til 
après  quoi  il  devait  être  empri 
pour  la  vie.  Leightou  parvint . 
chappcr  avant  le  jour  ûxé  pour 
culion  de!  a  sentence;  mais,rcpri 
le  comté  de  Bedford,  il  fut  rs 
à  Londres,  où  il  subit  son  jugi 
avec  des  circonstances  d'une  ci 
raffinée.  Après  onze  ans  de  prii 
fut  mis  en  liljerté  ,  en  iG4o  , 
long  parlement ,  et  nomme  ai 
du  palais  épiscopal  de  Lambeui 
on  avait  fait  une  prison  d'état 
mourut ,  en  i644  *  ^près  être  1 
en  démence  par  suite  des  soutfi 
qu'il  avait  endurées. 

LEISEW^ITZ  (  JEAN-AîfTo 
littérateur  allemand ,  naquit 
novre ,  le  9  mai  1 75i.  Peadau 
faisait  ses  études  à  Gccttin^uc 
lia  d'une  amitié  particujirrc 
Hœlty ,  Voss ,  le  comte  de  Slo 
qui  étaient  alors  à  la  même  ui 
silé.  Quoique  la  littérature  eut 
lui  les  plus  grands  attraits  ,  il 
dans  la  carrière  des  aHaires,  et 

S  lit  plusieurs  places  impor 
ans  le  pays  de  Brunswick.  S 
sirs  étaient  consacres  aux  mu5 
l'Allemagne  reçut  avec  cnthouï 
sa  tragédie  iulitidée  Jules  cL 
rente,  où  Ton  trouve  des  beau 
premier  ordre  :  elle  fut  im))rii 
Leip/ig  ,  en  1776.  Cette  tragc» 
le  principal  titre  de  Leiscw 
souvenir  de  la  postcrilc.  On 
core,  de  lui,  un  discours  adr 
une  socictédesavaiits  ,imprini 
le  Musée  allemand ,  i77<> ,  ci 
dialogues  imprimés  dans  TAlm 
des  Muses  de  Gœtlingue,  17 
avait  rassemblé  beaucoup  de 
riaux  pour  une  histoire  de  la  1 
de  trente  ans;  mais  11  .les  brùla 
ques  jours  avant  sa  mort ,  qui  e 
le  10  septembre  i8oG.  Il  va 


I 


LEÏ 

nîËppr  ca  projet  d'une  nonrelle  or- 
fiuvïtioii  dc5  éubliss<'meuts  de  cha- 
ntf  de  Bnin^^^KL  C-au. 

LEITH  .sumoiDméABouLBARETn, 
fiU  de  Sa  ad ,  et  dorleiir  très-rclèbre, 
KÀl  iRranclii  de  Kaïs ,  fils  de  Rcfaa, 
fà  ki-mf^me  était  aiïrancLi  d'A])d- 
airalimaD  ,  fils  de  Khaled .»  mort  en 
Tiiiiiee  4'^dei'hq;.  C645):i]e'lait  ori- 
ptiiirr  dlitpalian  ;  mais  sa  famille 
^Jurait ,  dit-on  ,  Kalkasrhinda,  iril- 
la;^  de  la  Ba^se-Ef^j'pte.  Les  docteurs 
c^^ptirns  le  re;;Grat'Qt  comme  leur 
ieum  dans  la  science  de  la  jurispru- 
àrnre  et  dan«  celle  des  traditions. 
plagie >  rs  Brme^.^uivant  en  cela  Topi- 
tif*D  du  celi'hre  Scbafei ,  lui  donnent 
Il  préférence  sur  Malek  Bcn-Anas , 
imam  de  la  série  orthodoxe  des  Malé- 
lires.  I>it)i  n*aYaiteiicorequcdixaus, 
lorw|u*il  fit  le  iielerinagc  de  la  Mec- 
9»^;  il  y  reyut  les  loçoas  de  I^afî,  af- 
franrlii  du  fils  du  khalife  Omar.  8a 
r  i»s^i,f  e  est  fiie'e,  par  les  lins,  à  Tan- 
L«  r  1 1  < .  par  d*  a  litres,  aux  années  (jS  ou 
**l.  \\  uiifiiriit  ^11  inoisdechaban  17.5 
rt^  .  -<|i  de  J.  (1  )  ,  et  fut  enlerre, 
ai  li^ii  (ii>nimr  la  petite  K  ara  fa ,  qui 
•-!  lians  Ir  voi^iiraj;e  du  Giire.  Son 
•'■cil»*-*!»  rsi  du  nonil;re  de  ceux  où 
■  .1  \  a  en  f«eknna};r.  I^eith  était  d'un 
î  «îi-r^-l  tr«-^  -  péni-reux ,  et  de'pensait 
j  --  ^'le  t«»ijl  ^011  revenu  eu  aumônes, 
*•!   Ii.^r.ilitês  en  faveur  de  ceux 
:  1  î  r.  n^iiftit  M-slerons.  Il  fut  cadhi 
«  .*  i<  f  4*'it.aledc  rKj;yple.  L*imam 
y  :.rk.l!.i;ï\antrnvo\é  un  plat  rem- 
:  '  ■:»   dall*"»  .  I^ith  le  lui  renvoya 
il.  !f-|'i.  <r»»d\»r. ï/autoril('deslra- 
.  •!!«.  ipii  remontent  à  Ije'ith  esltrèv 

*  i.\  '.  p^rr<q:t'illr.strn.iitde\é/id, 

•  'iA!»»!  -  M*iliîli,  mort   eu  Tan 
-  ,.1  1  •S«lrilir-.'';J.V,eld'Abd- 

\  -  li  ,  1:1'*  d*Aboii-î>jafar,  mort  en 

'. -.j  r>4i   7"»3..0r,  «et  AUl-Aliah 

•  '•  -Il  iiii-iiiènieqne  l'érho  d'Ahoii- 

.^.:.m^li  .Uxi-.\iiah,ais  d'Âbd-Alrah- 


LEJ 


f> 


I    . 


man  ,  qui  avait ,  dit-on ,  e'fe'  nouni 
nar  Omm-KHlhoum,  fiJlc  d'ALou- 
Lekr.  A])ou-Salaméh,  mourut  on  J*aa 
Oi,  ou  selon  d*auti-es,en  i  o4  de  Thcg» 
(7i3ou  7j3deJ.  C.)  S.  deS-Y. 
LEITZ  (  Fojez  Yacoub.  ) 
LEJARS  (  Louis  ),  secrétaire  de 
la  chambre  du  roi  Henri  III ,  était 
de  la  même  famille  que  mademoi- 
selle de  Goni'nay,si  connue  pu-  son 
attachement  poiirMontaigne.il  cul- 
tivait ]a1iltcrature,et  comptait  j>armi 
ses  amis  Konsard  et  Dorai,  qui  jouis- 
5;iient  tous  les  deux, à  celte  époque, 
d'une  très-grande  réputation.  Lejars 
est  auteur  de  Lucclle ,  tragédie  en 
prose,  disposée  tt actes  et  de  scè- 
nés  suivant  les  Grecs  et  les  Latins, 
Paris,  iS^fi,  in-8<^.  On  trouve  l'a- 
nalyse de  cette  pièce  dans  le  tome 
III  de  V Histoire  du  Théâtre  Fran- 
çais, L'auteur  soutient ,  danS  sa  pré- 
face, que  les  tragédies  doivent  être 
écrites  eu  prose;  elle?  raisons  dont  il 
appuie  ce  seulimeut  ont  été  rqao- 
duites  par  Lamotte  (  Fo^ez  La- 
motte-  HouDABD  ).  J.  Duliamcl, 
contemporain  de  Lejars,  n'eu  fut  pas 
convaincu,  puis<iu'il  mit  tn  vers  sa 
Jjucelle,  avec  quelques  changements, 
Rouen  ,  lOo-y,  in- ri.  \V-s. 

LEJAY    (  Claude  ) ,   en    laliii 
Jaius ,   jésuite ,   l'un  des  premiers 
conipagnonsdeSt-Ignace,naqiîitdans 
la  paroisse  d'Aise,  en  Faiu-igiii,dio- 
cise  de  Genève ,  au  commeurcment 
du  seizième  siècle.  Après  avoir  fait 
quelques  éludes  au  collège  de  la  Ro- 
che ,  il  alla  les  coutinuer  à  Paris,  où 
l'avait  apj)elé  Pierre  Favre,  sou  eo  m - 
patriote    (  yttyez    Favre  ,    XIV  , 
•A'i3  }  ;  et  ce  fut  sans  doute  aussi  ce 
deinierqui(iclermiuaLej«iy,eu  1  "îS^, 
à  s'adjoindre  ,  avec  deux  autres  no- 
vices, aux  six  premiers  compa'j;iious 
de  Saint-Ignace  qui  formènut  ainsi 
le  berceau  de  la  compagnie  de  Jésus. 


6  LEJ 

11  fut  envoyé  au  concile  de  Trente  , 
en  i54') ,  en  qualité  de  théologien 
représentant  le  cardinal  Tnichses  , 
cvcque  d'Augsbourg;  et  les  discours 
qu'il  prononça  dnns  celte  assemblée 
furent  généralement  admirés.  Après 
avoir  gojjvcrné  le  collège  de  Ferrare 
et  reçu  à  Bologne  le  bonnet  de  doc- 
teur, le  P.  Lcjay  fit  diverses  missions 
en  Allemagne ,  réorganisa  l'univer- 
sité d'ingolstadt ,  et  fut  appelé  au 
collège  oc  Vienne  en  Autriche,  où  , 
apivs  avoir  enseigné  avec  le  plus 
grand  éclat ,  il  mourut  le  6  août 
i55'j.  Le  P.  Ganisius  prononça  son 
oraison  funèbre  ;  et  un  monument 
fut  élevé  à  sa  mémoire  dans  la 
principale  salle  de  Tuniversité  d'In- 
golstadt.  Des  écrits  de  ce  savant  re- 
ligieux ,  non  moins  recommandable 
par  son  désintéressement  que  par 
$on  zèle  (  Fojez  Ignace  ,  XXI , 
189  ) ,  on  n'a  publié  que  son  Spe- 
cuUim  prasuUs ,  ex  sucrd  Scriplurd, 
ccinomun  et  doitoiwn  verhis  de- 

Îirornptum,  Ingolsladt,  i6i5,in-4". 
iC  P.  Givlscr  en  fut  l'éditeur  d'après 
le  raaniLscril  original  conservé  dans 
la  bibliothèque  du  collège  d'Eich- 
stctt  ;  et  on  l'a  réimprimé  dans  le 
tome  1 7  des  œuvres  de  ce  dernier , 
Ralisbonnç,  i.74i*  Solwel  a,  par 
inadvertance  ^consacré  à  TiCJay  deux 
articles,  dont  Tun  le  désigne  comme 
allobro.i,  et  Vunirccommejalf  audits, 

G.  M.  P. 
hVJXY  (  Gui -Michel  ),  connu 
par  la  Pofx  glotte  qui  porte  son  nom, 
était  avocat  au  parlement  de  Paris  , 
et  naquit  dans  cette  ville ,  en  i588  , 
de  parents  nobles.  Il  étudia  les  lan- 
gues anciennes,  qu'il  ne  sut  néan- 
moins jamais  que  médiocrement.  £n 
iGi5,  trois  hommes  d'un  rare  mé- 
rite, le  cardinal  Duperron,  Jacques  de 
Tliou  et  François  de  Brèves,  avaient 
conçu  le  jprojet  de  duu.uei:  unç  ^ofjf- 


LEJ 

eloîte;  mais  diverses  cîrconstaiicei 
brent  échouer  ce  projet.  L'avocat  L6- 
jay  résolut  de  le  faire  revivre  et  de 
le  conduire  à  sa  fin  ;  il  avait  de  la 
fortune,  il  était  laborieux,  et  les  res- 
sources ne  manquaient  pas  ;  il  s'ad- 
joignit les  hommes  les  plus  savant» 
de  son  temps.  Le  père  Morin  de 
l'Oratoire,  Philippe  d'Aqnin,  Juif 
converti ,  Godefroi  Hermaut,  cha- 
noine de  Hcauvais,  et  trois  maro- 
nites du  Liban,  furent  chargés  de 
réviser  les  livres  de  l'Écriture  sainte, 
chacun  dans  la  langue  qu'il  enten* 
dait.  Jacques  Saulecque,  fameux  ar- 
tiste, fondit  les  caractères ,  et  An- 
toine Vitré,  ou  Vilray,  imprimeur 
du  Roi,  entreprit  l'impression;  elle 
commença  en  1 628.  Mais,  d'un  côté» 
la  cour  de  Rome,  sollicitée  par  dec 
savans  étrangers  qui  voulaient  aussi 
tenter  une  pareille  entreprise;  de 
l'autre,  les  tracasseries  de  Gabr.  Sic-  * 
nite,  l'un  des  collaborateurs,  arrêtè- 
rent souvent  la  marche  de  cette  opé- 
ration. Il  fallut  tout  l'ascendant  que 
le  cardinal  de  Berulle  avait  sur  l*es- 
rit  du  pape  et  des  cardinaux,  pour 
evcr  les  diiUcultés  qui  venaient  de 
cette  capitale  du  monde  chrétien* 
(  Voy.  VHiit,  dit  card,  de  BeruUe, 

ëar  M.Tabaraud,  t.a,  l.  vi,  ch.  iv.) 
Infîn  l'ouvrage  fut  terminéen  i645* 
Il  est  intitulé  :  Biblla  hehràica,  sOf 
maritana,  chàtdmca,  graxa,  ^- 
riaca,  latina,  arabica,  quibus  te.i» 
tiis  originales  totiits  Scripturœ  sor- 
crœ,  quorum  pars  in  editione  Cont^ 
plutensi,  deinde  inAntuerpiensi  re- 
giis  sumptibus  extat ,  nunc  iiite^ 
ex  manuscriptis  ioto  ferè  oihe 
qu:vsilis  cxemplaribns  exhibentur» 
Ccsi  dans  l'inscription  eu  style  la- 
pidaire, qu'il  est  question  de  Lejaj, 
et  de  la  part  qu'il  y  a  eue  :  /?e- 
gnunte  Ludovico  XI T ,  felici  ^ 
Xriuinphatore ,  etç,.,  augustes  régis. 


l 


LEJ 

tanlomin  immoriaUs  codices,  ta^ 
€rêi  paginas  septenoidiomate  reso^ 
ÈvUes,,,  iFternoimtnortalitalis  iem- 
^jpprndit  ^um  moperennilatis  au- 
toriyrifj'erente  et  consecarUe  Guido- 
neMichaèleLejoy ,  dat ,  dical,vwet, 
Thns  U  promièrc  des  deux  prcïa- 
m ,  qui  suivra  t  Ti  use  ri  ptiun  ,  Lc- 
\Ay  rmliiD  compte  sncciiirt  de  l'ou- 
tn^e;  ellr  est  datée  du  premier  oc- 
U'in*  1G4J.  Celte  Poly(;lotte  a  ucuf 
tomes  en    10  vu  lu  mes  ;  le  nombre 
de»  languesqu Vile  renferme  est  porte' 
dans  le  tiire  :  TeKcfculion  en  est  ma- 
g&iiM|tie;cVst  un  clief -d'oeuvre  de  ty- 
pographie, mais  elle  fourmille  de 
faules  qui  viennent  des  éditeurs  et 
de«  imprimeurs;  tout  le  monde  en 
convirnt  :  Tubage  en  est  incommode, 
la:.t  à  caiiNC  de  Tenormc  grosseur 
de«  volumes  que  de  la  mauvaise  dis- 
tni'iition  dcH  textes  et  des  versious. 
Rjchf-liini,  jaloux  de  marcher  sur  les 
traces  de  Ximenês,  voulait  que  la 
f  o/>  plntte  ]*ortât  Sun  nom,  et  il  of- 
frait (]f  rfiiibuiirser  lotis  les  frais  , 
et  d'indt  niiiiser  I^jav  :  celui-ci  se 
rrfll^^  coii^^tamment  a  toute  propo- 
>i:icia:  il  sarrilia.ponr  immortaliser 
sou  u'fiii .  di\-«ept  ans  de  travaux, 
et  troi«  rr-nt  mille  francs  qiril  avait 
d-  -«•'•n  |M7nnjoinr,  sans  compter  les 
d  'tr>  •{li'il  «oulracta  et  dont  il  uc 
p'.i  j»mii^  s*;4cquitter  enliircnicnt. 
\i  ^ lirait  encon:  eu  le  mo\en  de  re- 
Tir- 1   nu**  pirtir*  des  frais,  s*il  avait 
\'»;ilii  coii>rn:ir  à  tr.iiter  avec   les 
A-  .l-.i'« .  }*«>iir  im  nombre  cunsidc'- 
Ft.  !••  (IVxcniplaires  au-dessous  des 
t'tw  'rr<iin<iirrs;  mais  il  fut  inflcxi- 
lir.  f*.  b"»  Ari'^l.ii'»  imprimireut  leur 
y*  [y  filé  fi  te  df  \V«iltou  ,  laquelle  lit 
I   riiî-  r  «elle  de  bfMav.Pnnr  rcf'om- 
j  ■■  *f  ib>  >cr\i'M-s  qu'il  avait  rendus 
a  .  fi>.|i!i«'  piF  l\kli:lou  de  la  graïuic 
I   . . ! i  .  #  •/4»'  'vi^rf  m ajtstucux ,  coma- 
i  e  a  la  ^l'Àrc  du  règne  du  RU  tt 


LFJ  7 

de  la  régence  de  la  Beine  sa  mère, 
et  à  Vhomieur  et  à  la  réputation 
singulière  de  la  France,  Lejay  ob- 
tint des  lettres  de  confirmation  de 
noblesse;  le  Roi  le  nomma  conseil- 
ler en  son  conseil-d'état  et  prive,  et 
lui  accorda  toutes  les  prérogatives  et 
appointements  attachés  à  celte  di- 
gnité', pour  laquelle  il  prêta  serment 
au  mois  de  janvier  1646.  Le  3o  oc- 
tobre de  Tannée  suivante,  Lejay,  qui 
avait  embrasse  IVlat  ecclésiastique, 
fut  pourvu  du  doyenné  de  Sainte- 
Marie- Madelènc  de   Vezclay  ,    en 
Bourgogne.  Lorsque  le  conseikrétat 
fut  réduit  à  vingt-quatre  membres 
en  iGj'J, Lejay  se  trouva  du  nombre 
des  conseillers  réformés  :  il  paraît 
qu*â  cette  époque  le  cardinal  Maza- 
rin  lui  fit  accorder  une  somme  de 
19,000  livres.  Ijeiay  mourut  avec  la 
seule  qualité  de  (foyen  de  Vezelay  , 
le  10  juillet   1674  f  âgé  de  8(i  ans. 
Cest  sans  fondement  qu'on  Ta  accu- 
sé, ainsi  que  Tiiuprimeur  Vitré,  d'a- 
voir détruit  les  caractères  orientaux 
qui  avaimit  servi  à  Timpression  dts 
]ik  Polyglotte  y  afin  qu'on  ne  pût  rii-n 
imprimer  d'aussi  beau  en  ce  genre. 
(  f'oj',  Brevls,  V,  567.  )     L-B-E. 

LEJAY  (  Gabriel  -  François  )  , 
jésuite,  célèbre  professeur  d'éloquen- 
ce, naquit  à  Pans,  en  iG57,ou  selon 
Felbr,  en  i(i(3'2.  Il  était  [Krtil-ncvcu 
dt*.  ISicolas  Lejay ,  premier  président 
au  parlement  deParis,  mort  en  i(>|o, 
et  dont  P.  Pelleprat  publia  en  laliu 
ror.)i>on  funèbre,  Paris,  iG4i,in- 
4"  (  I  ).  Le  P.  Lejay  passa  :j7  ans 
dans  la  Société,  dont  il  en  employa 
dix-neuf  à  professer  la  rhétonqiie  , 


(0  Dit-ut-Diiiailier,  dans  !••  Tahles  'I«  ■'•»"'* 
nal  il«  Vrriliiii,  loin«t  »,  p*iS<'  »^  »  «l»'  «?<»•  •*  *  • 
1^147  rtait  p«til-fiUd«  r««liuurd«U  FoUc'x'tic; 
nidit  il  «il  •fiilrnl  ^iril  a  tonfonJu  «o  «l«riii^r 
af  c  Jj<  fu«»L«}«7,  <,ouMiU«K-a'«U(,«.taïcuU-.% 
pfdUtMui. 


8 


LEJ 


pnncipalement  à  Paris ,  et  toujours 
avec  la  pins  grande  dislinctiun.  S'il 
voulait  que  ses  e'Ièves  devinssent  des 
savants  estimables  et  des  gens  d'es- 
prit ,  il  n'avail  pas  moins  à  cœur  d'en 
taire  de  î)ons  chrétiens  et  de  bons  ci- 
toyens. Vollaire,  qui  Teut  pour  pro- 
feàseur  dV'loquencc ,  au  colle'ge  de 
Louis-lc  -  (iraud ,  en  i  no5 ,  goûtait 
davantage  les  leçons  et  les  eutrelicns 
du  P.  Porëe  ,  qui  ne  lui  parlait  que 
de  littérature  ;  et  il  paraît  qu'il  eut 
souvent  avec  le  P.  Lejay  des  discus- 
sions assez  vives  :  un  jour  l'écolier  Gt 
an  maître  ime  réponse  tellement  im- 

Sie ,  qu'elle  produi^t  un  vrai  scan- 
ale  dans  la  classe  ;  le  P.  Lejay ,  in- 
digné, descend  de  la  chaire,  court  a 
lui,  le  prend  au  collet,  et,  en  le  secouant 
rudement,  lui  cric  à  plusieurs  reprises: 
Malheureux,  tu  seras  un  jour  l'é- 
tendard du  déisme  en  France,  (  i  ) 
Apres  le  temps  de  son  professorat , 
le  P.  Lejay  lut  jircfet  de  la  congré- 
gaticmétabliedansIecollégedeLouis- 
!e-(jrand,oii  son  zèle  et  ses  manières 
engageantes  contribuèrent  beaucoup 
à  former  à  la  piélc  les  meilleurs  su- 
jets qui  fréquentaient  cette  école  cé- 
lèbre. Il  se  livrait  en  m^me  temps  à 
la  composition  de  ses  ouvrages.  II 
mourut ,  sur  la  fin  de  sa  soixante  et 
dix-  septième  année ,  le  m  février 
1734.  Ou  a  de  lui  :  L  Le  triomplie 
de  laJReligionsous  Lotûs-le- Grand, 
reprê^n  té  par  des  inscriptions  et  des 
devises ,  Paris ,  1 687 ,  in- 1  u.  1 1.  G/tZ- 
los  tamj'dli  ab  hoste  nescios  quàm 
vinri ,  oratio,  1694.  III.  Rcgiolfde- 
lectum  /  egiœ  uM  novuni  prœsulem , 
sohmnis  gratiarum  actio ,  i6()6;  et 
d'autres  harangues  de  collège  du 
liienie  genre.  IV.  Trois  Iragédieiî,  Jo- 
scphttsfratres  agnoscens ;  Josephus 
vendit  us ,  et  Josephus  jEgjpto  prof- 
it) Vie  de  Voltaire  ,  |)«i-  Da>cruet,  p.  16. 


LEJ 

fecttts,  1696,  i6()9,  in-ia.  V.  Cfo-  \ 
rin  sœcnli  Gallis  vindicata,  1699, 
in- 1  li.  VL  Daniel ,  Damocles ,  Ab^ 
dvlnnymus, dramata,  1 7 o3.  V  IL  T*!- 
Tri /7w//re,  pastorale ,  eu  l'honneur  de 
Philippe  V,iâ  sou  avènement  au  trône 
d'Espagne.  VÏIT.  Ludovico  MagnO 
pacijîco  victori  gratulatio,  IX.  /n- 
cohisecundi  Magnœ  Britanniœ  régis 
laudatio  fimebris,  X.  La  véritable 
Sagesse  ou  considérations  pour  tous 
les  jours  de  la  semaine,  livre  asc^ 
tique ,  traduit  de  l'italien  du  P»  Se- 
gneri.  XL  LesDeiH)irs  du  Chrétien 
sur  ce  qui  re  garde  lafoi  et  les  mœurs, 
tirés  de  l'Ecriture  et  des  Pères.  XIL 
In  natalibus  sercrUssimi  ducis  Bri» 
tanniœ  oratio  extemporaUs ,  1 7  04 , 
in-ii.  XII L  Les  Antiquités  lomai^ 
nés  de  Denys  d'IIaVcamasse ,  tra- 
duites du  grec,  avec  des  notes  his- 
toriques, critiques  et  géographiques, 
1723,  *i  vol.  iu-4**.  Celte  version  , 
écrite  d'un  style  naturel ,  clair  et  clcs 
gaiit ,  avait  été  annoncée  dans  les 
ÀFém,  de  Tré\»oux ,  dès.  le  mois  de 
mars  1 7251.  L'abbé  Bellenger,  qui, 
de  son  coté,  s'occupait  à  traduire  le 
iuême  historien ,  se  hi-îta  de  terminer 
son  travail ,  et ,  suivant  Tusage,  de 
décrier  celui  de  son  concurrent.  Dans 
cinq  lettres  ,  insérées  au  Mercure  de 
France  (  mars  -  mai,  1 7^3) ,  il  pré- 
tendit que  le  jésuite  avait  souvent 
délîgiu'é  son  original  ;  que  SfiS  notes 
chronologiques  marginales  étaient 
servilement  copiées  de  l'i^itioud'Ox- 
ford  ,  sans  en  corriger  même  les 
fautes  d'impression  indiquées  dans 
l'crrata;  enlin,  que  la  traduction  du 
ptre  Lejay  semblait  le  plus  souvent 
faite ,  non  sur  le  grec ,  mais  sur  la 
version  latine  de  Portus.  Le  Père 
Ilongnant ,  jésuite ,  répondit  à  cette 
criti<pic  ,  évidemment  exagérée  j 
Bellenger  avait  de  même  reproché  à 
RoUiu  ds  ue  citer  le  grec  que  d'»* 


LEJ 

pB  des  Tmiocs  latines  ou  fran- 

(mb;  on  sait  que  cette  accusation  a 

èe  ncoiinue  calomnieuse  (  Fojrez 

lcLi.zNr.Eii .  t.  IV  y  p.  109),  et  qu'il 

ft  a  fcTÎt  contre  les  traductions  d*Hé- 

miole  que  parce  qu'il  en  pre'parait 

«rlttÎHnême, qu'il  laissa  imparfaite, 

et  que  I^archer ,  auquel  on  donna  le 

ftoiade  b  retoucher,  trouva  si  dëfec- 

twuK  ,  qu'il  jugea  plus  court  de  la 

frfaîreea  entier  (  rqyez  Laacheb  ). 

XIV.  Bîtiiniheca  rhetorum,  prœ- 

etfim  H  exempta  eomplecUns  quœ 

tsm  ma  nratoriam.  facuUatem  quàm 

md  porticmm  pertinent, Varis y  1 723, 

a  ToL  i&-4*.;  Venise  ,  1747»  ^  ▼<>- 

liiBies  în-4*.  ;  Ingolstadt^  1 765 , 5  y. 

in-H».  —  id.  emendavit  et  adjustio' 

rnm  mormmm  revocmdt  /.  A.  Amar, 

Par»,  Dcialain,  i8o9-iBi3,3voL 

in-H».  Le  tome  l•^  de  cette  dernière 

édition  comprend  la  Rhetorica  ad 

Tyilianam  rationem  exacta  ;  le  i^\ 

Ars  foAica  ;  le  3'. ,   Orationes  et 

dr:zmata  :  outre  les  n®*.  11,  IV  ,  V  , 

\  I,  \  111 ,  I\  et  XIT  ci-dessus ,  on 

\  trii'irc  les  tr«igrdics  Eustachius 

mart\r,  Crœsus,  avec  quelques  au- 

tr  "^  |w>iit<  drames  qui  avaient  proba- 

hVm-ul  a  is*i  paru  sep.-iremoiit ,  et 

ur.  tr'-^-p-ind  nomLre  de  pièces  du 

ni»m(*  aut*-ur,  en  prose  et  en  vers. 

t>  prand  ou\Ta{;e  ,  dont  le  P.  Lcjay 

a^ait  dfinne  un  pro!»pectus  dans  les 

.Vr-Vn.  Af  rrêvoîix,  juin  I7i6,i>cut 

rîrç  eon«iiJere'  comme  un  excellent 

coijr*  thi'oriqiic  et  pratitpic  d'élo- 

q  -.t  '.r^  H  de  poésie  lai ine.  C.  M.  P. 

I . rll KL' N K  :  !* .4 L'L ) ,  jésuite ,  mis-"* 

«ijiL.idirc  pendant  di\-scpl  ans  dans 

Ir  'Uii  ••'*•,   mort   eu   France  Je  7 

ifjj    i*i^iî  .  âjçe'  de  71  ans  ,a  don- 

f»-   :    \.  hii*'v*:  Bcliitiondiivojaç^e 

d^  lit   y''  •'tvrlUf'  France,  Pari  s,  i  fi3i, 

1'  -H'.C»'M  1.1  première  des  relations 

»! .    I  -s  jesuilrs  ne   discuuliiiU'.Teiit 

pu4  de  Uiie  imprimer  sur  la  jNou- 


LEJ  9 

vclle-Francc ,  depuis  i63a  jusqu'en 
1672.  C'est  une  des  meilleures  sour- 
ces pour  connaître  les  sauvages  de 
cette  contrée.  IL  Relation  de  ce  qui 
s'est  passé  en  la  Nouvelle-France 
depuisVan  1 03  ^  jusqu'en  V  an  i()3ç), 
Paris,    i635-i(i4o,  7  vol.  in-B"». 

a  T-Y. 

^  LEJEUNE  (  JEAif  ) ,  prêtre  de 
rOratoire,  suniommé  le  père  l'A- 
veugle, fils  d'un  conseiller  au  par- 
lement de  Dole ,  naquit  en  1  Sqj  à 
Poligny,  où  ses  ancêtres  occupaient 
depuis  plus  d'un  siècle  les  premiè- 
res charges  de  la  magistrature.  Il  c- 
tait  chanoine  d'Arbois,lorsqu'attirc 
par  la  rc'putation  du  P.  de  Benille  , 
il  entra,  en  iGtii ,  dans  la  nouvelle 
congrcfgation  de  l'Oratoire.  Ses  su- 
pc'ricurs  l'ayant  envoyé'  y  au  bout  de 
trois  ans,  pour  être  directeur  du  sé- 
minaire de  Langres,  M.  de  Zamet , 
e'vcque  de  cette  ville,  le  chargea,  con- 
jointement avec  le  P.  Benee,  (réta- 
blir la  rc'forme  parmi  les  rclij;ienses 
de  Tabbaye  du  Tard;  et  les  vues  du 
pre'Iat  furent  parfaitement  remplies. 
Le  P.  Lejeune  avait  un  talent  par- 
ticulier pour  annoncer  la  parole  de 
Dieu, et  il  Texerçait  de  préférence  en- 
vers les  pauvres  et  les  gens  delà  cam- 
pagne; mais  il  ne  put  se  refuser  aux 
vœux  d'un  grand  nombre  d'évnjues 
et  aux  ordres  de  ses  sujie'rieurs,  qui 
robligèrenl  d'aller  remplir  les  sta- 
tions d'avcnt  et  de  carême  dans  les 
principiles  villes  du  royaume.  La 
cour  ayant  voulu  rcntenure,  au  lieu 
de  choisir  un  de  ses  plus  beaux  ser- 
mons pour  faire  briller  ses  talents  , 
il  se  coutcula  de  faire  une  instruc- 
tion familière  sur  les  devoirs  des 
grands,  et  spcVialemenl  sur  roI*li- 
gationoù  ils  sont  de  veiller  à  Tedura- 
tion  de  leurs  enfants,  à  la  conduite 
de  leurs  domestiques,  et  à  tout  ce 
q!ii   jKUi   contribuer  au   maiutiou 


8 


LEJ 


S 


pnQripalpment  à  Paris ,  et  tonjoîirs 
avec  la  j»li!S  jurande  dislinction.  S'il 
vonliiil  qiio  SCS  élèves  (l'avilissent  des 
savants  ostiiDal))es  et  des  gens  d'es- 
prit ,  il  iravail  ])as  moins  à  canir  d'en 
taire  de  Ikmîs  chrétiens  et  de  bons  ci- 
toyens. Voltaire,  qui  Teiit  pour  pro- 
fesseur d'éloquence ,  au  colléj;e  de 
liOiiis-le  -  Grand  ,  en  i  no5  ,  goûtait 
davantage  les  leçons  et  les  entreliens 
du  P.  Poree  ,  qui  ne  lui  parlait  que 
de  litteValure  ;  et  il  paraît  qu'il  eut 
souvent  avec  le  P.  Lejay  des  discus- 
sions assez  vives  :  un  ]our  l'écolier  lit 
an  maître  une  réponse  tellement  im- 
ie ,  qu'elle  produisit  un  vrai  scan- 
ale  dans  la  classe  ;  le  P.  Lejay ,  in- 
digné, descend  de  la  chaire ,  court  à 
lui  Je  prend  au  collet,  et,  cnlc  secouant 
rudement,  lui  crie  à  plusieurs  reprises: 
Malheureux  j  tu  seras  un  jour  Vé- 
iendard  du  déisme  en  France,  (  i  ) 
ApreJi  le  temps  de  son  professorat , 
le  P.  Lejay  lut  j»réfet  de  la  congré- 
cali  (m  établie  dans  lecollége  de  Louis- 
lc-(jrand,où  son  zèle  et  ses  manières 
engageantes  contribuèrent  beaucoup 
à  former  à  la  ])iélc  les  meilleurs  su- 
jets qui  fréquentaient  cette  école  ce- 
èbrc.  Il  se  livrait  en  m£mc  temps  à 
la  compoMtion  de  ses  ou\Tages.  Il 
mourut ,  sur  la  fin  de  sa  soixante  et 
dix  -  sejptième  année  ,  le  ai  février 
1734.  On  a  de  lui  :  I.  Le  triomphe 
de  laUelis^onsinis  Loids-le-Grandy 
représenté  par  des  inscriptionset  des 
devise<,Vms ,  1 687 ,  in- 1  ti.  IL  Gai- 
los  ttîmfdli  ab  hoste  nescios  quàm 
mnci ,  oratiof  i(k)4«  ^'L  Régi  oh  de- 
lectum  legiœurin  novuniprœsulem, 
sohmjiis  frratiarum  actio ,  i(k)G;  et 
d'autres  liarangiios  de  collège  du 
même  gi  nrr.lV.  Trois  tragédies,  Jo- 
seplutsfratres  agnoscens  ;  Josephus 
vcndiius ,  et  Josephus  jEgjrptoprœ- 

(i;  Vie  (le  Voltaire  ,  yw  Da\eruel,  p.  16. 


1 


LEJ 

fectnSy  1696,  iGgg^in-ix  V.  Cfo- 
rin  sœculi  GaUis  vindicata,  1699  , 
in- IX  VI.  Daniel,  Damocles ^Ah- 
dtdo7ij'muSydramata,\'^o3.  VIL  7ï- 
maridre,  pastorale ,  en  l'hoiinetir  do 
Philippe  V,  à  sou  avènement  au  trône 
d'Es])dgne.  VIïL  IauIovico  Mofpnù 
pacijico  victori  gratulatio,  IX,  /a- 
cohsecundi  Magner  Britanmœreàs 
lawtaiio  funebris.  X.  La  véritabh 
sagesse  ou  considérai  ions  pour  tous  ^ 
les  jours  de  la  semaine ,  livre  ascé» 
tique ,  traduit  de  l'italien  du  P.  Se- 
gncri.  XL  Ij€sDei*oirs  du  Chrétien 
surce  qui  re  garde  lafoi  et  les  mœurs, 
tirés deV Ecriture  et  des  Pêres.Xlh 
In  natalibus  seremssimi  ducis  Bri" 
fanniœ  oratio  extemporaUs ,  1704, 
in-ii.  XIII.  Les  Antiquités  romai* 
nés  de  Der^'s  ^Halkamasse  ,  tra- 
duites  du  grec,  avec  des  notes  his- 
toriques, critiques  et  géographi^nes, 
1723,  u  vol.  in-4®.  Cette ^f;rsion  , 
cciile  d'un  style  naturel ,  clair  et  élé- 
gant ,  avait  été  annoncée  dans  les 
Àfém.  de  Trés'oux  y  des^lc  mois  de 
mars  1 7 'la.  L'abbé  Bcllengcr,  qui, 
de  son  côté ,  s'occupait  à  traduire  le 
même  historien ,  se  hâta  de  terminer 
son  travail ,  et ,  suivant  Tusage,  de 
décrier  cebii  de  son  concurrent.  Dans 
cinq  lettres ,  insérées  ^w  Mercure  de 
France  (  mars  -  mai,  1 7^3) ,  il  pré- 
tendit que  le  jésuite  avait  sourent 
défiguré  son  original  ;  que  ses  notes 
chronologiques  marginales  étaient 
servilement  coj)iéesde  Téditiond'Ox- 
foi-d  ,  sans  en  corriger  même  les 
fautes  d'impression  iiidiauées  dans 
Terrata;  enlin,  que  la  traduction  du 
père  Lejay  semblait  le  plus  souvent 
laite,  non  sur  le  grec,  mais  sur  la 
version  latine  de  Portus.  Le  Père 
Ibuignant,  jésuite,  répondît  à  cette 
critique  ,  évidemment  exagérée  \ 
Bellenger avait  de  même  reproche  il 
RuUiu  i%  ue  citer  le  grec  que  d'à* 


LEJ 

p9  dn  Tmiops  latines  ou  fran- 
çaises; on  sait  que  cette  accusation  a 
né  reconnue  calomnieuse  (  Fojrez 
Bfixr^ir.rR ,  1. 1 V  ,  p.  1 09  ) ,  et  qu'il 
■  a  fi'TÎt  conti-c  Ips  tniductions  d*Hë- 
rudotf^  que  |>arce  qu'il  en  préparait 
nr  lui-inènie,qu*il  laissa  imnarl'ailc, 
et  que  I^rcher,  auquel  on  donna  le 
MiA  de  la  retoucher,  trouva  si  deTec- 
tkimse  ,  qu*îl  ju^ea  plus  court  de  la 
rWaîrern  entier  (  Voyez  Larcher  ). 
XIV.  Bîhliotheca  rJêetonim,  prié- 
es a  et  exempia  complectens  quœ 
tam  md  oratoriam  facultalem  quàm 
md  po^ticam  pertinent, Péiis^  i ^^5, 
a  vol.  în-S**.;  Venise  ,  1747,  û  vo- 
l'imes  în-^".  ;  Ingolstadt,  176J ,  5  v. 
in -H*».  —  id.  emendavit  et  atijiisti(h 
rem  nnrmam  rrvocavit  J,  A,  Amar, 
Pari^,  Delniain,  i8o9-iBi3,3vol. 
ia-H".  Ijetome  I*^de  cette  dernière 
rdjiion  comprend  la  Bhetonca  ad 
Tidlianam  rationem  exacta  ;  le  '!*", 
Ars  p'H'tU'a  ;  le  3".  ,    Orationes  et 
d'-zmfzta  :  o»itre  les  n»'.  11,  IV  ,  V  , 
M.  \  II! ,  I\  ft  XII  ci-deîfsns ,  on 
\  tfii-ive  \vs  tragédies  Eustachius 
mof^xr ,  Crasu\ ,  avec  quelques  au- 
!r  -*  i^-tii*  drames  qui  avaient  prol)a- 
il-Tfi-f,t  ai>*>î  p;ini  Sffpiin'inenl ,  et 
Lr  trr^-ç;riiMl  iiuml.i'e  de  pièces  du 
n/TQ^  autt^r,  en  prose  et  en  vers. 
'"-  ^'-ani  ouvrage  ,  dont  le  P.  Lejay 
JMÎ:  dunne  un  pros]>t*ctus  dans  les 
.V"'/!!.  de  Frêv^oiix,  juin  i7iG,I)cnt 
r'.-rr  runvi  ItTr  comme  un  excellent 
f  ■  ir*  th^  orique  ri  pratique  dVio- 
'j-.-  :    »•  f\  de  poésie  laliue.   i\,  iM.  P. 
I.KîELNK    P*ii.),  jesuiïe,  mis-' 
^  »<..j4Îri*  |K.'Oilaiit  di\-srpl  ans  dans 
J*  fl^n  "^1  .    mort   en   France  le  7 
;    j    l'u'ij  .  .î'jje'   de  "/i  ans, a  d*>n- 
r-         \.htw^-x^P.cliiiionduvoyn'^e 
d"  lu   ^f  *'iv*'llt*- Fnnirr,  Paris,  i  f Vl '*, 
I  .-S*.r/.'»»|  l.i  pieiniiTe  dt'.s  relations 
r  .    \  -^  jf%;iilis  ne   discontiiiU'reiit 
|-.«  de  faire  impiimcr  &ur  la  ?tuu- 


LEJ 


9 


vclle-France ,  depuis  i63i  jusqu'en 
167'A.  C'est  une  ocs  meilleures  sour- 
ces pour  connaître  les  sauvages  de 
cette  contrée.  II.  Relation  de  ce  qui 
s'est  passé  en  la  Nouvelle-France 
depiUsVan  1 03 ^  jusqu'en  l'an  i()'iç), 
Paris,    i635-iG4o,  7  vol.  in-B®. 

C  T-Y. 
^  LEJEUNE  (  JEAif  ) ,  prêtre  de 
l'Oratoire,  suniomme'  le  père  l'A- 
Ycugle,  fils  d'un  conseiller  au  par- 
lement de  Dole ,  naquit  en  1 5()'2  à 
Poligny,  où  ses  ancêtres  occupaient 
depuis  plus  d'un  siècle  les  premiè- 
res charges  de  la  magistrature.  Il  é- 
tait  chanoine  d'Arbois,lorsqu'attirc 
pr  la  réputation  du  P.  de  Bendie  , 
il  entra,  en  i6ui ,  dans  la  nouvelle 
congrégation  de  l'Oratoire.  Ses  su- 
périeurs l'ayant  envove' ,  au  bout  de 
trois  ans,  pour  être  directeur  du  sc- 
niiuairc  de  Langres,  M.  de  Zamct , 
e'vc(pic  de  cette  ville,  le  chargea,  con- 
jointement avec  le  P.  Bcnre,  d'e'ta- 
nlir  la  reforme  parmi  les  relij;ieuses 
dp  Tabbaye  du  Tard;  et  les  vues  du 
prélat  furent  parfaitement  remplies. 
Le  P.  Lejeunc  avait  un  talent  par- 
ticulier pour  annoncer  la  parole  de 
Dieu, et  il  l'exerçait  de prëféreiire en- 
vers les  pauvres  et  les  gens  delà  cam- 
pagne; mais  il  ne  put  se  n-fuser  aux 
vœux  d'un  grand  nombre  d'e\è([u«*s 
et  aux  ordres  de  ses  supérieurs,  qui 
robligèreiil  d'aller  remplir  les  sta- 
tions d'avent  et  de  carême  d;tns  les 
princi]Kdes  villes  du  royaume.  La 
cour  a>ant  voulu  rcntendrc,  au  lieu 
de  choisir  un  de  ses  plus  beaux  ser- 
mons pour  faire  briller  ses  talents  , 
il  se  contenta  de  faire  tiuc  instruc- 
tion fanûiiÎTc  sur  les  devoirs  (\vf> 
grands,  et  .speVi.demenl  sur  l'oî/li- 
i^ationoM  ils  sont  de  veiller  à  l'éduca- 
tion de  leurs  enfants,  à  la  coiulnite 
de  leurs  domestiques,  et  à  tout  <  o 
q^ii   |>cut    contribuer  au   maiuticu 


10  LEJ 

du  bon  ordre  dans  leurs  famines.-  Le 
sujet  c'tait  nouveau  pour  les  cour- 
tisans. L'air  humble  et  mortifie'  du 
prc'dicateur,  la  simplicité'  de  son  de- 
bit  et  de  sa  composition,  les  surpri- 
rent encore  bien  davantage.  Il  trou- 
va le  moyen  de  les  attacher  par  des 
détails  qui  prêtaient  peu  à  l'cloquen- 
ce,  mais  beaucoup  à  i'instniction. 
C'est  ainsi  qu'il  fit  goûter  à  la  cour 
des  ve'rile's  usuelles  et  élémentaires 
qu'on  n'était  guère  accoutume  d'y 
entendre  prccner,et  qui  furent  écou- 
tées avec  mle'rêt.  Son  zèle  se  repro- 
duisait sous  toute  sorte  de  formes 
pour  de'tniirc  les  abus ,  les  vices,  les 
erreurs  dont  les  désordres  des  guer- 
res civiles  et  religieuses  du  siècle  pré- 
cédent avaient  inonde'  nos  provinces. 
Ce  fut  pendant  que  le  P.  Lejeune  prê- 
chait lccarémeàRouen,eniG35,qu'il 
perdit  entièrement  la  vue.  Quel- 
que temps  après,  une  fluxion  doulou- 
reuse l'ayant  privé  d'un  œil,  il  di- 
sait plaisamment  qu'on  voyait  en  lui 
le  contraire  de  ce  qui  arrive  aux  au- 
tres hommes ,  qui  de  borgnes  de- 
viennent quelquefois  aveugles ,  au 
lieu  que  d'aveirgle  il  était  devenu 
borgne.  Ce  double  accident  ne  fut 
capable  ni  de  ralentir  son  zèle  ,  ni 
de  lui  faire  susj>endre  ses  travaux 
apostoliques.  Le  gouvernement,  qui 
étnit  alors  occupé  de  ramener  les 
protestants  par  la  voie  de  la  persua- 
sion, ne  manqua  pas  de  l'y  employer. 
Les  missionnaires  de  ce  temps-là 
étaient  dans  l'usage  de  traiter  en 
chaire  les  matières  de  controverse; 
le  P.  Lejeune  crut  devoir  suivre  une 
méthode  opposée  :  il  s'attacha  à  ex- 
poser les  vérités  fondamentales  de  la 
religion  qui  nous  sont  communes 
avec  les  protestants ,  et  à  les  éta- 
blir solidement.  Cette  méthode  nou- 
velle ,  dont  il  fit  le  premier  essai 
dans  la  mission  d'Oraogc ,  eut  le 


lEJ 

plus  heureux  succès:  elle  inqifn 
une  grande  confiance  pour  le  mis* 
sionnaire.  Sa  vie  exemplaire  conni- 
bua  beaucoup  à  l'accreitre;  il  en.i^ 
sultait  des  entretiens  familiers,  Aan^ 
lesquels  il  lui  était  plus  facile  de  ga- 
gner les  cœurs  qu'il  avait  de^à  cbiaii' 
lés  par  ses  discours  publics  :  tout 
cela  réuni  ramenait  insensiblement 
les  réformés  de  leurs  préventions 
conti*e  l'église  romaine ,  et  produisit 
de  nombreuses  conversions.  Dans  k 
mission  de  Grignan ,  qui  suivit  celle 
d'Orange ,  il  joignit  à  ses  travaux  or< 
dinaires,  des  conférences  pour  l'ins- 
truction des  curés  et  des  vicaires  ac- 
courus de  divers  endroits  afin  d'ap- 
prendre d'un  si  excellent  maître  à 
prêcher  l'évangile  aux  pauvres  et  aux 
habitants  des  campagnes.  I^e  P.  Le- 
jeune consacra  les  vingt  dernières 
années  de  sa  vie  à  faire  des  ndssions 
dans  le  diocèse  de  Limoges.  Il  en 
parcourut  la  plupart  des  paroisses  , 
à  la  tête  d'une  société  de  mission- 
naires qu'il  avait  lui-même  formés, 
sans  être  effrayé  par  l'apreté  du  cli- 
mat ,  par  les  difhcultés  de  fe  pays 
montueux,  couvertdebois,  entrecou- 
pé de  torrents  et  de  ravins,  ni  par  la 
grossièreté  des  habitants.  Forcé  dans 
les  deux  dernières  années  de  sa  vie , 
parle  poids  de  l'âge  et  des  infirmités, 
à  ne  plus  soilir  de  sa  chambre,  il  se 
dédommagea  de  ne  pouvoir  plus  con- 
tinuer ses  courses  évangéiiques ,  en 
rassemblant  autour  de  lui  tous  les  en- 
fants du  peuple  que  sa  chambre  pou- 
vait contenir,  pour  leur  expliquer  les 
vérités  élémentaires  de  la  religion  et 
leur  donner  toutes  les  instructions 
dont  ils  étaient  susceptibles.  Ce  fut 
dans  ce  saint  exercice  que  le  zèle' 
missionnaire  termina  sa  carrière  à 
l'âge  do  80  ans,  le  19  août  167*2.  A. 
peme  eut-il  rendu  le  deiiiier  soupir , 
que  le  peuple  se  précipita  avec  une 


LEJ 

iJrafliifBce  dans  la  maison  de  l'O- 
olBÎre,  poar   réocrer  mort  celui 
iD*ilaT;iit  Untrespecte'TÎTaDt,  qii*on 
M  nblû;c  d*e'tayer  la  salle  dans  la- 
qnelle  irêtait  expose',  dn  peur  que  le 
fbnclier  ne  s'ëcroaL^t.  Chacun  cher- 
ckjït  âcmporter  dans  sa  famille,  ce m- 
■e  uor  relique,  quel(|ues  lambeaux 
des  Trtrments  du   pieux  mission- 
■aire,  quelque  meuble  qui  eût  servi 
à  Mw  U5a^r.  1x9  sermons  du  P.  Le  jeu- 
nrfarenl  imprimés  à  Toulouse,  eu  lo 
Tolumes  in-d^. ,  i66ti,  etannëes  sui- 
Tantcs.  Les  deux  derniers  ne  paru- 
renl  'pi^après  sa  mort  ;  ils  sont  inti- 
tulés :  Le  missionnaire  de  f  Ora- 
toire, etc.  Le  docteur  Grandin,  cen- 
seur rojal  «  s'étant  permis  de  faire 
de^  rbai^jements  dans  le  cinquième 
Tolome,  sans  en  avertir  Fauteur ,  ce- 
lii-ri  s*en  plai«;uit  amèrement  dans 
r^verfîssemeut  du  septième  volume, 
rétablit  œ  que  le  censeur  en  avait  re- 
tranché, réfuta  ce  qu'il  avait  ajoute',et 
obtint  U1I  Douveancenseur.il  y  a  deux 
autrr^êtiitiunsile  c<*  recueil  :  Vuncdc 
Boivii ,  ♦•n  i(W>-  ;  Tautre  de  Paris,  en 
i(>i«>  Il  nr  Tant  chercher  dans  ces 
«^rruiius  ni  la  riches?»e  des  exprès - 
%i**us .  ni  la  pureté'  du  style ,  ni  le  su- 
bi i  me  1 1rs  pensées.  L'état  de  la  chaire, 
à  rr|KMjue  oi'i  le  P.  Ijcjcune  entra 
dans  cette  carrière ,  ne  comportait 
|<its  encore  ces  ornements;  et  le  gen- 
re   d*iD%tru<-tion   auquel   il    s'était 
fpérialemeut  consacré  ,  ne  lui  {ver- 
mettait  pi»  de  s'élever  aux  grandes 
fr-rinr*    de  l'éloqneucc  chrétienne. 
•>i  y  trouve  mrmrquf.hpjcs histoires 
<fiî  ur  n^istcraieiit  pas  à  une  cri- 
tiqyt*  j:j«iiMeu^;  mais  elles  sont  ra- 
f  ./cît-os  avec  tant  de  simplicité,  elles 
%'«id.«p!rnt  M  bien  au  sujet,  ellrs  pa- 
rîiivfil  si  propres  à  faire  goûter  ses 
irrUrurtion-»  aux  geus  du  peup'c  et 
a:\  çt-ns  de*  la  campacne ,  qui  furent 
kfujujrs  le  principal  objet  de  sou 


LEJ  „ 

ministère,  qu*on  doit  les  liti  pardon- 
ner. Le  mérite  de  ses  discours  con- 
siste dans  l'attention  de  l'auteur  a 
en  bannir  ce  mélange  bizarre  de  ci- 
tations profanes  et  de  passages  de  l'É- 
criture sainte,  qui  défigurent  les  ser- 
mons de  la  plupart  de  son  contem- 
porains ;  dans  1  exposition  flaire  et 
nette  du  sujet  ;  dans  ses  divisions 
tracées  avec  Dcauconp  d'ordre,  et  dé- 
veloppées avec  une  juste  étendue  ; 
enfin  ,dans  la  solidité  des  preuves  de 
la  vérité  qu'il  veut  éublir.  Massillon , 
lorsqu'il  était  consulté  par  ceux  de 
ses  confrères  qui  se  proposaient  de 
suivre  la  carrière  de  la  ^védication  , 
leur  conseillait  la  lecture  réfléchie 
du  P.  Lejeune ,  disant  qu'il  le  rc- 

§  ardait  comme  un  excellent  modèle 
'éloquence  chrétienne, pourvu  qu'on 
eût  assez  de  goût  pour  savoir  dis- 
cerner ce  qu'il  fallait  y  prendre  de 
ce  (|u'il  fallait  y  laisser;  que  quant  à 
lui  il  avait  tiré  de  grands  avantages 
de  cette  lecture.  On  aurait  désiré  que 
l'autetir,  avant  de  les  livrer  au  public, 
eu  eût  corrigé  les  expressions  su- 
rannées. Il  en  avait  chargé  le  P.  de 
L.imirandc  ;  mais eelui-ciirayaut  osé 
remplir  cette  commission  ,  le  P.  Lo- 
riot l'a  exécutée  d'une  manière  satis- 
faisante dans  une  édition  qu*il  a  pu- 
bliée eu  i^K)  i.  Les  sermons  choisi» (lu 
P.  Lejeiuic  furent  traduits  en  latin  ^ 
et  imprimés  en  un  volume  iu-4^.  ,  à 
Maience,  eu  lijCj']  ,  sous  ce  titre  : 
Joumiis  Junii  deliciœ  pastorum  , 
sive  conciones.  Quelques  biographes , 
trom|)és  parla  ressemblance  du  nom , 
lui  ontatiribuéunetiaductiondu  trai- 
té de  (jroli'.is,  J)e  Mentale  tcti^io' 
ni 5  christiaiue,  i[u'\  est  <le  Pierre  Le- 
jeune, ministre  protestant.  Le  P.  Hu- 
ben,  dix  iple  du  P.  Lejeune^aviit  pro- 
noncé Toraisou  funèLre  de  son  maî- 
tre ,  en  présence  de  Tévèquc  de  Li- 
moges. (Quoiqu'elle  fût  dcja  fort  Ion- 


•ra  LEK 

giie ,  il  y  itJS^ra  depuis  plusieurs  cir- 
constances dont  il  avait  été  lui-même 
te'moin  ,  et  la  donna  au  public  sous 
ce  litre  :  Discours  funèbre  sur  la 
vie  et  la  mort  du  R,P,  Le  jeune ,  ap- 
pelé communément  V. aveugle,  etc. 
Limoges ,  1674  ,  in-S^.j  Toulouse , 
1671) ,  nicmc  format.  T-d. 

LEKAIN  (Henri-Louis  ) ,  comc'- 
dien,  ne'  à  Paris  ,  le  i4  avril  1728  , 
fils  d'un  orfèvre  qui,  le  destinant  au 
même  c'tat ,  dirigea  ses  premiers  es- 
sais. Tl  y  ri'ussit  tellement, qu'à Tàge 
de  16  ans,  il  e'tait  recherche'  pour  la 
perfection  tle  son  travail.  Cependant 
il  ne  pouvait  donner  à  celle  occupa- 
tion  qîï'une  partie  de  son  temps. 
8on  père  ,  qui  savait  que  la  cullure 
de    l'esprit    peut   être  utile    dans 
toutes    les    professions  ,  le  faisait 
e'iudier  au  «rollëge  Mazarin  ,  où ,  à 
la  fin  de  Faniie'e  classique,  les  e'co- 
liers  rc»îrcscntaicnt  une   pièce  dra- 
matique ;  ce  qui  occasionnait  quel- 
que de'j>eiise   aux  parents  de  ceux 
qui  y  filtraient.  Ce  motif  empêcha 
Lekain  d'élre  au  nombre  des    ac- 
teurs; mais  il  trouvait  moyen  d'as- 
sister aux  rcfpe'ti lions,  et  même  d'y 
avoir  un  cm  ploi ,  dont  il  s'acquittait 
avec  beaucoup  d'intelligence;  c'était 
celui  de  souffleur.  Il  aurait  pu,  au  be- 
soin ,  se  passer  du  livre  ;  car  les  pièces 
se  gravaient  dans  sa  mémoirelorsqu'il 
les  avait  entendu  réciter  plusieurs 
fois.  Après  la  classe,  les  jeunes  acteurs 
s'arrachaient  Lckaiu  pour  répéter 
leurs  rôles  avec  lui ,  non-seulement 
parce  qu'il  s'y  prêtait  avec  une  extrê- 
me complaisance,  mais  parce  qu'en 
exerçant  leur  mémoire  ,  il  leur  don- 
nait l'exemple  d'une  bonne  décla- 
mation. Quand  il  rentrait  dans  son 
;iteUer  ,  souvent ,  au  milieu  de  son 
travail  ,  il  se  meltait  à  déclamer 
quclrpies  tirades  de  tragédie;  et  lors- 
4|u'il  s'apercevait  que  les  ouvriers 


LEK 

récoutaient  et  paraissaient  y 
dre  plaisir  ,  son  amour-proprê  liât» 
té  l'aiguillonnait  encore  et  augmen- 
tait sa  passion.  La  plus  grande  satis» 
faction  que  pouvait  lui  donner  son    ^ 
père,  était  ae  le  laisser  aller  le  di*    '' 
manche   à  la  Comédie  française; 
c'était-lâ  son  unique  divertissement. 
  la  paix  de   174^  9  ^^^  plaisirs  de    ^ 
tout  genre  se  ranimant  k  Paris  ,  des 
jeunes  gens  s'étaient  associa  pour 
]ouer  la  comédie  chez  eux,  sans  au- 
tre dessein  que  de  se  divertir  et  d'a- 
muser leurs  familles.  Deux  de  ces  so- 
ciétés se  faLsaient  alors  remarquer  :il 
vint  dans  l'idée  â  Lekain  d'en  for- 
mer une  troisième  ;  et  il  ne  tardai 
Joint  à  fonder  un  théâtre  à  Thôtel  de 
abach  .  rue  Saint-Méry,  où  il  )ou4 
la  comédie  avec  quelques  jeunes  amis. 
Bientôt  après  son  deljut ,  sa  troupe 
balança  la  réputation  des  deux  au- 
tres ,  et  finit  même  par  l'emporter. 
Ces  amusements  de  société  réussi- 
rent au  point  que  les  Comédiensfran- 
cois  en  prirent  de  l'ombrage,  et 
qu'ils  enaemandcrent  rinlerdiction, 
qu'on    leur    accorda.    Mais    cette 
interdiction  fut  bientôt   levée  ;  et 
Lekain  ,    transporté  de  la    préfé- 
rence qu'obtint  sa  petite  troupe  , 
autant    que  des    applaudissements 

3u'il  recevait  personnellement ,  re- 
oubla  de  zcle ,  et  se  passionna  de 
plus  en  plus  pour  ce  genre  d'amuse- 
ment. Son  talent  se  fortifia  par  Texer- 
cice;  et  ce  fut  alors  qu'Amaud-Ba- 
culâi*d ,  voulant  juger  de  l'effet  de  sa 
comédie  du  Mauvais  Riche,  engagea 
le  jeune  acteur  et  ses  compagnons  à  la 
jouer.  Arnaud ,  élève  et  protégé  de 
Voltaire,  avait  invité  sou  maître  à 
voir  celte  représentation.  Ce  dernier , 
au  premier  ,coup-d'œil ,  découvrit 
dans  Lekain  le  germe  d'un  grand 
talent;  et  aussitôt  après  le  spectacle , 
il  demanda  le  nom  de  celui  qui  avait 


LEK 

fmk  rôle  de  l'amoureui ,  et  l'inn- 
É  à  Tenir  le  Yoir  ;  c'était  en  féTrier 
17S0.  LckAin,  en  entrant  dans  Tap- 
futeBent  du  poète,. est  saisi  de  res- 
pect et  de  crainte,  et  il  s'aYancc  en 
lrvgd>lant;  mais,  dès  qu'il  Taperçoit, 
Vf^uire  se  IcTe ,  court  à  lui ,  et  dit  en 
le  »erranl  dans  ses  bras  :  a  Dieu  soit 
I  béni  !  }e  rencontre  enfin  un  être 
»  qos  in*a  ému  et  attendri, même  en 
»  débitant  d'assez  mauvais  vers.  » 
D  riuviu  aussitôt  à  lui  déclamer 
qcelqurs  belles  scènes  de  Raciue. 
kyri-^  l'aToir entendu,  il  le  question- 
na sur  >a  famille,  sur  ses  projets  ;  et 
a|ipmaant  aTrt*  surprise  qu'il  Toulait 
se  fjîre  comédien ,  il  chercha  à  l'en 
déroumer  en  lui  montrant  tous  les 
dé^a;:rémeuts  de  cet  état.  Il  fit  plus  : 
afin  de  le  déterminera  ne  point  aban- 
donner la  profession  de  son  père  , 
ii  lt:i  «iffrit  sans  terme  de  rcmbour- 
lemeut,  dii  mille  francs,  pour  t'cxer- 
rrr    ave**     j>liis   d'aisance.   I^kain 
f.:  li.'i.'h^'  juMpi'aiix  larmes  d>i  uo- 
Li'   j.iuo^lc   de   Voltiiirc.  Parlajçc 
'•/rr   «If*    senti mîftjts   opposés  ,  il 
r  j*  v.>  «l'i.  p4i-  reronuais!»ancc,  siii- 
\r-   >  ■»  '-«.liM'il^  ;  mais,  d'un  autre 
•    t.  .  1 1  11  it  :rf  Tentraînait  ,  maître 
l.i.\ir«  «mu  Liit.  Il  retourna  chez 
>j..  L'i-  L'f.ite'ir,  le  remercia  de  ses 
u'fiT'.  ^"'îi*  n-i>**s,  et  liii  dit  qu'il  iie 
j.  il  iT  riM^t'T  à  Si  vocatiuri  ;  que 
u  :.->tiu«— rt  lit  dViitrrrau  thr'ure. 
\>»!:^iri-  .'ltir> ,  CDUvaiiicu  qu'il  ue 
4S«à.^^«-:-.«i!  ricii  à  sa  rcNolulion,  lui 
-    P«  i^ipc  vous  voidez  abso- 
»  i . -ji-iit  «'-'n:  conictlicu, )e  veux  que 
•  1  <i/jirwjli>*aj;iî,  du  moins,  cc*î>.se 
=  'U  »*»:;>  ctmirr  de  Tarpieut  :  venez 
■  '■hr/.  nmi  ;  j'\  ferai  construire  un 
»  îK".'iin'  u:i  v(iu>  jouerez  la  CDUPHlie 
»  r-î  I  tr  ijtiiir  ta  ut  que  vous  voudrez, 
I  à\''f  ce  i\  tiv  vos  camarades  qiie 
>  -  i-is  r!tu:,in'/.  pour  vous  sceou- 
«  u'.r.  l'j  ii'aiiiuUtaucuucdé[N:UMà 


LEK 


i3* 


y  faire,  je  pourvoirai  à  tout.  »  Ce 
plan  reçutbientôt  son  éxecution.  Le- 
kain  se  rendit  aux  désirs  de  Vol- 
taire ,  et  alla  demeurer  chez  lui.  Le 
théâtre  achevé  ,  l'on  y  représenta 
des  pièces  dans  lesquelles  les  deux 
nièces  du  poète  ,  et  lui-même  ,  j)re- 
naieut  quelquefois  des  rôles.  On  y 
essayait  ses  tragédies  nouvelles,  de- 
vant des  spectateurs  choisis.  Les  gens 
de  lettres  les  plus  distingués,  des 
seigneurs  de  la  cour,  briguaient  la  fa- 
veur d'être  admis  à  ces  représenta- 
tions. C'est  là  qu'on  vit,  dans  latra- 
geViie  de  Rome  smivée ,  le  rôle  Je 
Ciccron,  joué  par  Voltaire  avoi;  utie 
énergie  et  une  vérité  dont  la  tradi- 
tion conserve  encore  le  souvenir. 
Eullammé  par  l'exemple  d'uu  tel 
modèle  ,  LcLiin  y  brillait  dans  le 
rôle  de  Titus.  Son  talent  fit  de  grands 
progrès  pendant  un  séjour  de  plus 
de  six  mois  chez  sou  prolecteur, 
qui  le  chérissait  et  le  traitait  comme 
s*il   eut    été  son    (ils.    Il   rapporle 
dans  ses  Mémoires ,  que  e'eslla  qu'il 
aj)prit  les   secrets  de  son  art;  et  il 
attribue  tous  les  succès  qu'il  olitiut 
dans  la  suite ,  au\ conseils  qu'il  y  re- 
çut. Avant  de  quitter  Paris,  \olliiiie, 
qui  allait  se  rendre  à  L>;'rlin,  solli- 
cita   pour   lui  un   ordre  de   cU-l)ut 
à  la  Comédie  française;  et  ce  d;;L>iit 
eut  lieu  en  s?ptemLre  1 750.  Le  jeuire 
acteur   fut  très-applauii  ;   mai<>   ii 
connut  bientôt  les  obstacles  que  les 
hommes  supérieurs  eu   tout  ^sMire 
rencontrent  dans  leur  carrière.  L-nc 
foule   de  rivaux  et  d'ennemis  se- 
crets  reunirent  leurs  eiïorls   pour 
Tempècher    d'être    admis    dans   la 
trou])e  des  coméùLcns  du  Roi.  et  ils 
n'v  réussirent  (jue  trop  lonj:;-t(împs, 
p'iivpie ,   malgré   les    ajiplaiulivNC- 
meiits  du  pul.lir  et  la    recomman- 
d.ition  de  Voll.ire,  Lek/'.in  ue  par- 
vint à  celte  admission  qu  après  dix- 


i4  LGK 

sept  mois  de  dâ)ut.  Ses  ennemis  al- 
lef;uaieut  divers  prétextes  pour  Fe'- 
loigner  ;  et  tandis  qu'ils  exagéraient 
de   beaucoup  Tinsuflfisance  de   sa 
taille  et  de  ses  moyens  physiques,  ils 
dissimulaient  avec  soin  ce  qui  mani- 
festait en  lui  un  grand  acteur ,  com- 
me l'e'tude  approfondie  de  toutes  les 
parties  de  Vart,  la  justesse  d'esprit , 
et  surtout  la  plus  rare  sensibilité'.  Au 
reste  y  tous  les  obstacles  €f\ie  rencon- 
tra Lekaiu,  neOrent  qu'exciter  encore 
davantage  son  ardeur.  «  Il  s'accoutu- 
-»  ma,  dit  Laharpe,à  donner  à  sa  pky- 
»  siouomiectà  ses  traits  une  exprès- 
i>  sion  vive  et  marquée  qui  eu  faisait 
»  disparaître  les  désagréments.  11  sut 
»  dompter  son  organe  naturellement 
»  un  peu  lourd,  et  le  pliera  la  faci- 
»  Hté  du  débit  nécessaire  dans  les 
»  moments  tranquilles;  car,  dès  que 
»  son  rôle  le  permettait,  sa  voix, 
»  en  se  passionnant ,  devenait  iuté- 
»  ressaute ,  et  portait  au  fond  de 
»  l'ame  les  accents  de  l'amour  mal- 
w  heureux,  de  la  vengeance,  de  la 
w  jalousie,  de  la  fureur,  dn  déses- 
»  poir  :  ce  n'était  ni  des  cris  secs  , 
»  ni  des  hurlements  odieux  ;  c'était 
»  de  ces  cris  déchirants  que  la  dou- 
»  leur  arriîte  au  passage,  et  qui  n'en 
»  vont  que  plus  avant  dans  le  cœur. 
»  C'était  de  ces  sanglots  tels  qu'on 
»  les  a  entendus  dans  Vendôme  avec 
»  tant  de  transport,  lorsqu'il  disait: 

Vous  avec  mis  la  mort  dans  ce  loeur  outrage. 

v  Ces  grands  effets  n'ont  été  connus 
r>  que  de  lui,  et  c*est  ainsi  qu'il  était 
i>  parvenu,  non -seulement  à  faire 
»  oublier  les  défauts  de  son  visage, 
»  mais  même  à  produire  une  telle 
»  illusion,  que  rien  n'était  plus  com- 
»  mun  que  d'entendre  des  femmes 
»  s'écrier,  eu  \oyanl  Orosmaue  ou 
»  ïancrède:  Comme  il  est  beau!,„iù 
I/impi*ession  que  son  talent  a  fiitc 
dans  Tame  de  Tuu  des  auteurs  de 


^      LEK 

cet  article,  y  subsiste  encore  forte*' 
ment  ;  mais  ne  trouvant  point  d'ex* 
pressions  pour  la  rendre,  il  em- 
prunte celles  du  baron  de  Grimoiy 
qui  écrivait  en  1771  >  après  une 
représentation  de  lancrëde  :  «  Que 

V  dirai  -  je  de  Lekain?  Il  semble 
»  qu'il  n  ait  employé  le  temps  de 
9  sa  maladie  et  de  sa  retraite  que 

V  pour  porter  son  talent  k  un  deêré 
»  de  sublimité  dont  il  est  impossible 
»  de  se  former  une  idée  quand  on  ne 
»  l'a  point  vu.  Hors  du  théâtre,  sa 
»  figure  est  laide,  ignoble,  et  il  de- 
»  vient  au  théâtre  beau,  noble,  ton- 
»  chant,  pathétique  ,  et  dispose  de 
»  votre  ame  à  son  gré.  Dans  le  rôle 
ia  de  Tancrëde  il  ne  dit  pas  un  mot 
»  qui  ne  vous  ravisse  d'admiration 
»  ou  ne  vous  arrache  des  larmes.  Il 

V  faut  compter  cet  acteur  parmi  ces 
»  phénomènes  rares  que  la  nature  se 
i>  plaît  à  former  de  temps  en  temps, 
i>  mais  qu'elle  n'est  jamais  sûre  de 
w  produire  deux  fois...  Je  ne  crains 
D  pas  de  dire  que  ce  que  nous  avons 
i>  vu  dans  la  salle  de  la  Comédie 
»  française,  le  16  mars  deruier,  est 
»  non-seulement  un  spectacle  unique 
»  en  Europe,  mais  que  c'est  une  mcr- 

V  veille  de  notre  siècle,  qu'aucun  au- 
»  tre  siècle  ne  pourra  se  flatter  de 
»  voir  renaître.  Je  n'aurai  point  à 
»  me  reprocher  de  n'en  avoir  pas 
»  joui  délicieusement.  J*ai  sentH'cm- 
y>  pire  de  Fart  lorsqu'il  a  atteim  la 

V  perfection  ;  et  mon  ame  en  a  été 

V  tellement  e1)ranlée ,  qu'il  m'a  fallu 
>»  plusieurs  jours  pour  la  calmer  et 
»  la  remettre  dans  son  assicte....  Il 
v  faut  regarder  Lekain  comme  ar- 
y  rivé  au  plus  liant  degré  de  i)erfec- 
»  tion  depuis  sa  rentrée.  »  {Corr.  de 
Grimm,  t.  vu,  p.  47i«  )  Quoique 
d'après  ce  passage  ou  pût  croire  que 
le  latent  de  Lekain  avait  atteint  le 
dernier  degré ,  cepndanl  il  est  cous- 


CBUiftM  nonTok  icpnéKtt- 
■dilait  ajouter  encofe  k  U 
e  qa'onen  a^ait  Sans  cesse 
e  sm  aity  il  lui  consacrait 
tcsops  et  tontes  ses  faculté^ 
irsqu'il  fnt  purenu  a  ses 
IX  triomolies.  Selon  le  pré- 
sa^ ,  il  croyait  toujours 
rien  lait  lors  qu'il  lui  rés- 
ine ckose  k  dure.  On  sait 
it  sosTcnt  au  palaby  enten- 
MÔtteors  orateurs  y  et  ^'il 
■■la  jamais  le  pro6t  qu'il  en 
^  m,  Allez  Toir  mon  maître, 
wm  \om ,  à  un  acteur  médio- 
^cstU  qui  TOUS  apprendra  k 
e  daas  tontes  tos  expressions 
et  la  d^nitë  convcâiables.  w 
Ire  était  le  fameux  Gerbier 
:  ^r**"***  }.  Ce  n'est  cpt  par 
is  aussi  constants ,  par  des 
anssi  pénibles ,  que  Lekain 
à  sarmoater  tous  les  obtacles 
ature  avait  mis  à  ses  succès, 
ligue  de  ses  rôles ,  a  dit  eu* 
Laharpe,  était  eu  proportion 
sensibilité'  quïl  y  mettait, 
rxpression  n*était  pas  seule- 
l'action  de  ses  organes,  c'e- 
r  totinnent  d'une  ame  boule- 
e  qui  retenait  encore  en  de- 
plus  qu'eOe  ne  produisait  au 
rs  ;  ses  cris  et  ses  larmes  étaient 
«mffrances  ;  le  feu  sombre  et 
lie  de  ses  regards ,  le  grand 
tère  imprimé  sur  son  iront , 
M&iraction  de  tous  ses  mus- 
le  tremblement  de  ses  Icrres, 
1  versement  de  tons  ses  traits, 
manifestait  un  cœur  trop 
qui  avait  besoin  de  se  ré- 
re,  et  qui  se  répandait  sans 
olager  :  ou  entendait  le  bruit 
icur  de  l'orage ,  et  quand  il 
lit  le  théitrc,  ou  le  vovait 
re,  comme  i'aucieuoe  Pytliie, 
Àé  dii  Dieu  qu'il  portait  dans 


UBK  iST 

9  son  sein*  D  Im  fallait  quelque 
»  temps  pour  revenir  à  lui;  poujp 
w  doign»  les  fantômes  et  sortir  de  la 
9  tragédie.  B  De  pareib  jugements,  do 
la  part  de  contemporains  aussi  éclai- 
rés que  Tétaient  Grimm  et  Laliarpe, 
sont  le  meilleur  témoignage  que  1  on 
^puisse  oflrir  k  la  postérité.  Cepen- 
dant il  convient  de  oireque  ces  louan- 
ges ne  furent  pas  tout-à-fait  unani- 
mes; et  Ton  ne  trouvera  pas  mau- 
vais qu'après  les  avoir  rapportées 
avec  autant  d'étendue ,  nous  ptésen- 
tions  un  portrait  moins  flatteur^  fait 

Ear  un  contemporain  ^i^alement  celé- 
re ,  mais  dont  on  peut  avec  beau- 
coup de  raison  suspecter  les  mo- 
tifs. Voici  comment  Marmontel  si- 
gnale, dans  l'Encyclopédie,  k  l'ar- 
ticle DMamation^  les  défauts  qu'il 
avait  cm  voir  dans  le  jeu  de  Le- 
kain !  c  U    est  d'autres   causes 
9  d'une  déclamaiion  défectueuse  i  il 
»  en  est  de  la  part  de  Tacteur ,  de  la 
9  part  du  poète,  de  la  part  du  pu- 
»  blic  lui-même.  L'acteur  à  qui  la 
9  nature  a  refusé  les  avantages  de 
9  la  fictupc  et  de  l'oi^gaue ,  vent  y 
»  suppléer  à  force  d'art;  mais  quels 
9  sont  les  moyens  qu'il  emploie  ? 
9  Les  traits  de  son  visage  manquent 
9  de  noblesso;  il  les  cliarge  d'une 
»  expression  convulsive  :  sa  foix  est 
9  sourde  ou  faible;  il  la  force  pour 
»  éclater  :  ses  positions  naturcUcs 
»  n'ont  rien  de  grand;  il  se  met  à  la 
»  torture,  et  semble,  par  une  gesti- 
V  culation  outrée,  vouloir  se  cou- 
»  vrir  de  ses  bras.  Nous  dirons  à  cet 
»  acteur, quelques  applaudissements 
»  qu'il  arracbe  au   pid>lic  :  Vous 
»  voulez  corriger  la  nature,  et  vous 
»  la  rendez  monstrueuse  :  vous  sen- 
9  tez  vivement;  parlez  de  même,  et 
9  ne  forcez  rien  :  que  votre  visage 
»  soit  muet  ;  on  sera  moins  blessé 
»  de  son  silence  que  de  ses  ^ontor- 


its 


LEK 


»  sions  :  les  yeux  pourront  vous  cen- 
9  surer;  mais  les  cœurs  tous  ap- 
9  plaudiront ,   et  vous  arracherez 
1»  aes  larmes  à  vos  critiques.  »  Le 
ressentiment  d'im  auteur  mécontent 
perce  trop  évidemment  dans  cette 
critique.  (  f^o^ez  Marmontel.  ) 
Quoique  Facteur  qu'il  désignait  ain- 
si ne  fût  pas  nomme  ,  personne  ne 
Sut    s'y    méprendre  ;   Lekain    ne 
outa   point  qu'il  n'en  fût  l'objet^ 
et  il  se  vengea  dans  plusieurs  oc- 
casions ,    notamment  ^à  la  repré- 
sentation de  Venceslas ,  qui  eut  lieu 
à  Versailles.  Marmoutel  avait  été 
chargé  de  faire  à  cette  pièce  quel- 
ques changements  dans  les  expres- 
sions vieillies  par  le  temps  ^  mais 
Lekain    n'y    eut   point   d'égard , 
et  il  récila  son  rôle  avec  d'autres 
changements  faits  par  Colardeau , 
et  qui,  malheureusement  pour  Mar- 
montel,  étaient  plus  heureux  que 
les  siens.  Cette  faiLlc  opposition  qui 
se  manifesta  au  moment  où  Lekain 
semblait  parvenu  au  plus  haut  point 
de  sa  gloire  ,  fut  à  peine  remarquée 
du  public;  et  jusqu'aux  derniers  mo- 
ments de  ce  grand  acteur  J es  accents 
de  l'adroirationcontinuèrent  à  étouf- 
fer les  clameurs  de  l'envie.  CejMîn- 
dant  il  étudiait  encore  les  secrets  de 
son  art,  et  chaque  jour  il  découvrait 
de  nouveaux  moyens  d'exciter  l'en- 
thousiasme. Tous  les  contemporains 
se  sont  accordés  à  dire  que  sa  der- 
nière représentation  fut  la  plus  admi- 
rable; jamais  il  ne  s'était  montré  aussi 
étonnant,  aussi  sublime  que  ce  jour- 
là  dans  le  rôle  de  Vendôme  d' Adélaï- 
de Dugtiesclin.  Il  paraît  même  certain 
'eue  l'ardeur  extraordinaire  qu'il  y 
aéploya  fut  la  cause  première  de  sa 
mort.  Il  sortit  delà  salle  fort  échauf- 
fé ,  par  un  temps  rude ,  sans  nidle 
précaution;  et  cette  imprudence  sui- 
vie, di^-on, d'une  plus  grande  encore. 


LEK 

lui  causa  une  inflammation  qui  1 

en  peu  de  joiu's  au  tombeau,  le 

vricr  i-j-jS,  à  l'âge  de  49  ^ltis.  '. 

inhumé  le  jour  même  où  Volt 

qui  avait  ignoré  sa  maladie  ,  ei 

à  Paris  après  une  absence  de  t 

ans.  Ce  fut  la  première  nouvelle 

apprit  à  son  arrivée  ;  qu'on  ju; 

quelle  subite  et  profonde  afllict 

fut  pénétré I  Avec  Lekain,  dis 

son  talent  tout  entier ,  sans  qu'i! 

sât  après  lui  de  vestiges  qui  pi 

le  signaler  à  la  postérité.  De  to 

beaux  arts ,  la  déclamation  thé. 

est  à  cet  égard  le  plus  malheui 

sa  production  la  plus  parfaite  n' 

vit  point  à  son  auteur;  et  les  < 

d'œuvre  qui  dans  les  autres  art 

truisent    et  charment  les   gé 

tions  suivantes  ,  disparaissent 

l'hbmme  qui  les  a  produits, so 

même  avec  l'instant  qui  les 

naître.  Lekain  a  dit  qu'il  lui  cta 

nu  quelquefois  des  mouveme 

des  iuspira tions  qu*ii  n'avait  j 

pu  retrouver,  quels  qu'eussent  ^ 

efforts  pour  y  parvenir.  Uu  se 

médien  ,  chez  les  modernes,  a 

nu  une  réputation  égale  à  la  si 

c'est  le  fameux  Garrick.  Il  es 

que  Linguet  qui  avait  vu  plu 

fois  ce  dernier  au  théâtre  de 

dres ,  ne  le  juge  pas  si  favo: 

ment  dans  sa  notice  siur  ces 

acteurs  ;  il   estime  beaucoup 

Lekain ,  et  il  en  donne  d'assez 

nés  raisons.  Voltaire ,  interro 

jour  par  le  marquis  de  Villet^ 

le  mérite  des   principaux   a 

tragiques  qu'il  avait  vus  au 

tre  dans  sa  longue  carrière 

que  Baron ,  Beaid>ourg  ,  Dufi 

Sarrazin,  Lnnoue  et  Grandv. 

détailla  les  qualités  diverses  p 

quelles  chacun  d'eux  avait  bri 

il  conclut  en  disant  que  Lekaii 

nissaat  un  plus  grand  nombre 


LEK 

les  soqpassait  de  bemcoup 
|a*U  était,  kstsjeva^leieul 
mumsnttrafptfie,  Peude  gens 
iranUge  de  Tirre  assez  lonç- 
mr  ùm  une  teQe  comparai- 
is  on  peutcroire ,  d'après  tttl 
me  Voltaire,  que  Fart  de  b 
ution  théâtrale  a  été  porté 
lin  plus  loin  que  par  aucun  de 
«ùssears.  IJepub  quarante 
aoesséde  Tivre^personnene 
comparé  par  ceux  qui  l'ont 
et  personne  en  effet  ne  lui  a 
hL  Uacteur  éuit  tellement 
f  aTecle  caractère  des  person» 
pi'il  était  tour  à  tour  Oreste, 
Gcaçiskan,  Mahomet  Son 
mr  la  scène ,  dans  ce  der- 
e ,  était  sortoot  admirable.  Le 
tomime  dans  lequel  il  excel- 
oloDçeait  Tillusion  :  il  était 
i  la  scène, dès  qu'il  j  parais- 
t    sa   déclamation   mesurée 
le  ton  aux  autres  acteurs. 
it   que    Grétry  en    a    noté 
rceaux  dans  ses  Essais  sur 
Sî4pâe,  Sa   réputation  s'était 
•  dans  toute  FEurope;  et  Fré- 
I ,  qui  en  arait  entendu  par- 
S'oltaire  ayec  beaucoup  d'en- 
sme ,  désira  voir  un  tel  pro- 
t  le  fît  Tenir  à  Berlin ,  où  il 
■sieurs  fois  dans  les  dernières 
de  fta  rie.  Lekain  avait  acqub, 
%  lettres  y  toutes  les  connais- 
nécessaires  à  son  art  Sen- 
I  la  poésie,  on  ne  l'a  jamab 
n  mutiler  les  vers  qu'il  réci« 
t  fort  instruit  des  usages  et 
«tnmes  de  tous  les  peuples, 
Lontra  toujours  extrêmement 
lieux  à  les  sttÎTre.  Il  proTO- 
LSerentes  réformes  utiles,  et 
a  oda  très-bien  secondé  par 
BOtselle  Clairon  ,  si  digne  de 
a  tragédie  avec  lui.  Il  désira 
inemcnt  d'usé  école  de  déda- 

JT. 


LEtC  17 

nation ,  et  quelques  améliorations 
dans  le  r^me  intérieuir  des  specta- 
cles. Tout  cela  est  rapporté  dans  di- 
rers  écrits,  publiés  paf  son  fils  (i). 
n  fit  plusieurs  royages  à  Fertiey,  et 
consenra  pendant  toute  sa  vie  avec 
Voltaire  oes  rapports  très-intimes. 
Ces  rapports ,  et  ceux  qu'il  eut  «vec 
d'autres  nommes  cdèbres ,  Tenriron* 
nèrent  d'une  considération  k  laquelle 
la  noblesse  de  son  caractère  ne  con« 
tribua  pas  moins  que  son  talent  II 
n'est  personne  qui  ne  conn&t  dans  le 
temps  et  qui  n'applaudît  à  la  réponse 
aussi  noble  que  sensée  qu'il  fit  à  ila 
chevalier  de  Saint-Louis,  qui  s'était 
exprimé  en  sa  prâence  dans  les  ter* 
mes  les  plus  mîéprisants  sur  les  co* 
médiens,  sur  leurs  pensions  et  leurs 
profits  excessifs ,  tandis  que  lui,  àjott«> 
tait-il ,  ancien  militaire  courert  de 
blessures ,  ne  recevait  du  Roi  que 
six  cents  francs  par  an ,  après  avoir 
passé  la  moitié  de  sa  vie  à  le  ser- 
vir. Lekain,  qui  l'avait  écouté  sans 
rien  dire ,  lui  répondit  froidement  : 
a  Comptez-vous  pour  rien  le  droit 
1»  que  vous  croyez  atoir  de    me 
»  dire  tout  cela?  »  Malgré  la  supé- 
riorité de  son  talent ,  ce  grand  ac* 
teur  ne  fut  exempt  d'aucun  des  dé- 
sagréments de  son  état,  et  trois  fois 
on  le  conduisit  en  prison.  Laprobité^ 
les  sentiments  élevés,  le  Ulent  su- 
périeur, ne  lui  firent  pas  trouver  au^ 
près  de  certains  dominateurs   des 
spectacles  ^us  d'yards  et  de  considé- 
ration que  de  médiocres  comédiens. 
U  se  rappda  souvent ,  dans  de  pa- 
reilles circonstances,  lesavb  de  Vol* 


(1)  Mhmoirti  é»  H.  Ukmin  ,  yoUléê  _ 
Sis  9lmé ,  mlTls  d'wic  Coer^gpvndémcê  dé  F«/- 
tmiré ,  G^niek ,  CotsrJemu  ,  Lêbnm ,  •f.» 
itoi ,  U^^.  11  parut.  DM  «pftâ,  «■•  ITotifi»  dm 
F.  il.  Mole  sur  Ut  Uimolrêi  àm  hêkain ,  1  Jet , 
!«.«•. ,  «t  dM  Ju§twunu  imr  Lekmin ,  pmr  Mo- 
U  ,  Lim9t ,  «te.  Oa  «  »«bUé  d«paU  •  X«*«»» 
dmu  mjtmi€*M —Deuil  Mitori^m»  d^rêti^ 
mUntmmé€it  écrit  ythil  ■■■■t»»»*»  »-«*• 


fÔ 


LER 


taire,  et  fat  qaelquefob  tente  d'aller 
chercher  le  repos  dans  une  jpetite 
retraite  qu'il  avait  à  Fontenai  près 
Vincennes  ;  mais  la  passion  de  son 
art  l'emporta  toujours  dans  son  coeur. 
La  plupart  des  Mémoires  et  des 
écrits  du  temps  sont  empreints  de 
l'enthousiasme  et  de  l'admiration 
que  Lekain  a  excites.  Cependant  on 
lit  dans  plusieurs  passages  du  Jour- 
Tud  historique  de  Gollë  (  Fqjrez  ce 
nom  y  tom.  ix,  pag.  255  ) ,  des  cri- 
tiques fort  sévères  et  même  grossiè- 
res de  sa  manière  de  d&lamer. 
Sa  taille  était  médiocre  et  un  peu 
lourde,  ses  membres  forts  et  sa  figure 
très^ommune;  mais  tous  ses  traits 
étaient  fortement  prononcés;  une 
ame  de  feu  les  animait,  et  leur  mobi- 
lité était  un  véritable  nhéuomène. 
Son  portrait ,  gravé  par  oaint- Aubin 
d'après  Lenoir,  est  très-ressemblant. 
L'acteur  est  représenté  dans  une  si- 
tuation intéressante  du  rôle  d'Oros- 
Biane.  Lekain  a  été  éditeur  de  VAde- 
îiude  2>iigiie5c2în de  Voltaire,  Paris, 
1765,  in-8<».  D-x  et  M-d.  9. 

LELAÉ  (CLAin>E-MARiE),avocat 
et  poète  bas-breton  ,naquit  le  8  avril 
1745,  à  LanniUs,  village  à  cinq 
lieues  de  Brest,  et  mourut  )uge  au 
tribun^  civil  de  Landemau  ,  le 
1 1  )uin  1791.  Il  â  composé  un  pe- 
tit poème  intitulé  ,  MicheïrMorin , 
paiement  remarquable  par  le  style 
«t  parla  gaité  qui  y  règne ,  et  imprimé 
k  Moriaix.  C'est  une  paraphrase  in- 
génieuse de  la  pièce  macaronique  qui 
porte  le  même  nom.  On  a  de  lui  un 
antre  poème  assez  plaisant  sur  la 
mort  drun  chien,  des  chansons,  des 
satires,  et  surtout  des  épigranunes.  A 
certains  égards^  ce  poète  est,  tout-À- 
la-fois,  le  Scarron,  le  Yadé,  le  Pi- 
ron  et  pour  ainsi  dire  le  Boileau 
de  la  Basse-Bretagne.  Le  mérite  de 
ies  ver»  est  de  tam  rire  aus.  éclats 


LËL 

tous  ceux  qui  les  entendent,  1 
les  femmes ,  les  enfants  ,  et 
qu'aux  paysans  les  plus  gros 
Ce  mérite ,  fort  rare  aans  notn 
de ,  a  bien  plus  de  prix  da 
Basse-Bretagne,  dont  les  habî 
ceux  des  classes  inférieures  su: 
se  ressentent  de  leur  origine , 
«ont  rien  moins  que  rieurs.  Les 
fies  de  Lelaé  ont  obtenu  les  sufl 
de  tous  ses  compatriotes  :  m. 
est  impossible  d'en  donner  un< 
en  français  ;  car ,  la  traduction 
ferait  perdre  tout  leur  seL  Ou 
regretter  qu'il  ait  écrit  dans  un 
me  très-respectableassurément 
qu'il  est  le  plus  pur  dérivé  de  1 
gue  des  anciens  Celtes,  mai 
est  à  peine  connu  aujourd'hui 
la  moitié  de  la  Bretagne.  A 
LELAND  (Jean  ),antiquairc 
Londres  au  commencement  di 
zième  siècle,  resta  orphelin  fort  j 
mais  trouva  un  appui  dans  Th 
Myles ,  grand  protecteur  des  le 
qui  lui  fit  faire  ses  premières  i 
sous  G.  Lily,fameux  régentde  1 
de  St.-PauL  II  continua  ses  co 
Cambridge  et  à  Oxford;  et,  ai 
avoir  pris  ses  grades,  il  vint  i  1 
attiré  par  la  réputation  des  pi 
seurs  du  Collège  royal.  De  reto 
Angleterre,  il  embrassa  l'état  < 
siastique,  reçut  les  ordres  sacr 
parvint  à  la  place  de  chapela 
roi  Henri VIIi.  Ce  prince,cnan 
ses  talents ,  créa  pour  lui  la  c 
d'antiquaire  de  la  coiuronne ,  d< 
titre  s'éteignit  avec  lui,  lenomn 
bibliothécaire ,  et  le  pourvut  4 
ches  bénéfices.  Leland  visita  tou 
provinces  d'Angleterre  dans  le 
sein  d'en  faire  la  description 
graphique ,  et,  muni  d'un  ord 
roi ,  enleva,  des  couvents  nou 
nent  supprimés ,  tous  les  livi 
manueents  ^'il  jugea  dignes  d 


I  licbesses  de  la  bibliotliè* 
le.  Il  5'o€cupa  ensuite  de 

ordre  les  matemux  qu*il 
emblës  avec  tant  de  soin; 
rès  du  trayail  afiàiblit  ses 
D  peu  de  tempsy  au  point 
oblige  de  lui  donner  un  cu- 
omme  il  avait  abandonné 
D  romaine  pour  plaire  au 
wpçonna  que  les  remords 
a  cootribner  k  lui  troubler 
^i  qu'il  en  soit ,  après 
i;iii,  à  peu  près  deux  ans. 
Ut  d'imbéculitë  complète , 
à  Londres  yle  1 8  avril  1 552. 
DOBine  aussi  quelquefois 
',  «tait  on  fort  babile  born- 
ât dans  les  langues  ^  elo- 
leur  et  bon  poète  :  mais  on 
ochë  une  excessive  vanité; 
e  ne  peuvent  faire  excuser 
rands  talents.  On  trouve  la 
s  ouvrages  dans  Fabricius, 
diœ  et  inûmœ  latinitat, 
pag.  89  :;  dans  les  Mémoi^ 
erun,  tom.  xiviii,  et  dans 
nnaire  de  Chaufepië.  Les 
iX  sont  :  I.  Principum  ac 
t  àUquut  et  erudiiorum  in 
irorumencomia,  trophœa, 
ca  et  epithalamia,  Lon- 
39,  in-4.  C'est  un  recueil 

il  a  été'  publié  par  Th. 
Le  Chesbire.  II.  Commen- 
fcriptorib.  Britannicis,  Ox- 
19.3  tom.  in-8.  L'éditeur,  le 
Dt.  Hall,  a  fait  précéder  cet 
Tune  vie  de  I^iand,  exacte 
iante.  IIL  liinerary  ofgreat 
r>xfurd,  i^io  et  ami.  suiv. 
-8.  Cette  édition  n'a  été  ti- 
ent vingt  exemplaires;  mais 
\  qui  e^t  asM-i  curieux,  a 
primé  en  1^44  «  enrichi  de 

l'éditeur  Th.  Heame.  IV. 
%ea  de  rébus  BrUannicis , 

1 71S,  6  vol  iii-8.  j  édition 


LEL  ig 

tirée  k  un  petit  nombre  d'exem- 
plaires. (^O^.Th.HEAR'>E,l.  xi\-, 
pag.  534.)  C'est  un  recueil  de  pièces 
extraites  des  différentes  archives  du 
royaume.  Th.  Hearne  y  a  ajouté  des 
notes,  im  index  et  la  vie  de  Lcland. 
On  a  publié  sous  le  nom  de  celui-ci.  des 
Questions  et  Réponses  concernant  la 
mystère  de  la  maçonnerie,  copiées 
par  lui  d'après  un  manuscrit  de  la 
main  du  roi  Henri  VL  Cette  pièce  , 
tirée  de  la  bibliothèque  Bodléienne^ 
en  1696  y  et  accompa^ée  des  notes 
de  Locke>  a  été  traduite  en  français 
dans  les  Acta  Latomorum ,  n,  6. 
C'est  un  morceau  assez  sinculier ,  4 
la  vue  duquel  Locke  chercna  à  se 
faire  recevoir  franc-maçon  ,  comme 
le  roi  Henri  VI  lui  en  avait  Bonne, 
l'exemple  d'après  l'effet  produit  sur 
lui  par  ces  réponses.Le  répondant  fai- 
sait remonter  l'origine  de  la  maçon- 
nerie jusqu'à  Peter  Gower  (Pytha- 
gore) ,  qui,  l'ayant  apprise  des  mar- 
chands vénitiens  (phéniciens),  l'in- 
troduisit à  Grotou  en  Angleterre 
(  Crotone  dans  la  Grande  Grèce  ). 
Foyez  les  vies  de  Leland  ,  Hearne 
et  Wood  par  Haddesford,  conser- 
vateur de  la  bi])liothèque  Ashmo- 
lécnne,  1772,  a  vol.  in-8.    -^W-s. 

LËLAKD  (Jean),  ministre  presby- 
térien anglais, naquit  àWigan  (Lan- 
caster  ),  1691.  Peu  de  temps  après, 
son  père  perdit  sa  fortune  ,  et  alla 
s'établir  à  Uublin.  Jean ,  qui  avait  été 
laissé  en  Angleterre  pour  sou  étluca- 
tion  ,  étant  parvenu  à  l'âçe  de  six 
ans,  fut  attaqué  de  la  petite  vérole 
qui  le  conduisit  aux  portes  du  tom- 
beau ;  revenu  à  la  vie ,  contre  toute 
espérance,  il  se  trouva  privé  de  ses 
facultés  morales  ,  n'ayant  plus  ni 
intelligence  ni  mémoire  :  cet  état 
dura  pendant  un  an,  et  alors  ses  fa- 
cultés revinrent;  mais  il  ne  lui  resta 
aucun  souvenir  de  ce  qu'il  avait  su 


fÔ 


LER 


taire,  et  fat  qaelquefob  tente  d'aller 
chercher  le  repos  dans  une  petite 
retraite  qu'il  avait  à  Fontenai  près 
Vincennes  ;  mais  la  passion  de  son 
art  l'emporta  toujours  dans  son  coeur. 
La  plupart  des  Mémoires  et  des 
écrits  du  temps  sont  empreints  de 
l'enthousiasme  et  de  l'admiration 
que  Lekain  a  excites.  Cependant  on 
Ut  dans  plusieurs  passages  du  Jour- 
Tud  historique  de  Gollë  (  Fqyez  ce 
nom  j  tom.  ix,  pag.  255  )  y  des  cri- 
tiques fort  sëyères  et  même  erossiè- 
Tes  de  sa  manière  de  d&lamer. 
Sa  taille  était  médiocre  et  un  peu 
lourde,  ses  membres  forts  et  sa  figure 
très^ommune;  mais  tous  ses  traits 
étaient  fortement  prononcés  ;  une 
ame  de  feu  les  animait,  et  leur  mobi- 
lité était  un  véritable  ohéuomène. 
Son  portrait ,  gravé  par  oaint- Aubin 
d'après  Lenoir ,  est  très-ressemblant. 
L'acteur  est  représenté  dans  une  si- 
tuation intéressante  du  rôle  d'Oros- 
mane.  Lekain  a  été  éditeur  de  YAde- 
laide  2>iigiie5cb'n de  Voltaire,  Paris, 
1765,  in-&>.  D-x  et  M-d.  9. 

LELAÉ  (GLAVDE-MAUE),avocat 
et  poète  bas-breton , naquit  le  8  avril 
1745,  à  Lannilis,  viUage  à  cinq 
lieues  de  Brest,  et  mourut  )uge  au 
tribun^  civil  de  Landemau  ,  le 
II  )uin  1791.  Il  â  composé  un  pe- 
tit poème  intitulé  ,  MichelrMorin , 
paiement  remarquable  par  le  style 
«t  parla  gaité  qui  y  règne ,  et  imprimé 
k  Morlaix.  C'est  une  paraphrase  in- 
génieuse de  la  pièce  macaromque  qui 
porte  le  même  nom.  On  a  de  lui  un 
autre  poème  assez  plaisant  sur  U 
mort  d:un  chien,  des  chansons,  des 
satires,  et  surtout  des  épigranunes.  A 
certains  égards^  ce  poète  est,  tout-À- 
la-fois,  le  Scarron,  le  Yadé,  le  Pi- 
ron  et  pour  ainsi  dire  le  Boileau 
de  la  Basse-Bretagne.  Le  mérite  de 
ies  ver»  est  de  ùm  rire  aus.  éclats 


LËL 

tous  ceux  qni  les  entendent,  1 
les  femmes ,  les  enfants  ,  et 
qu'aux  paysans  les  plus  gros 
Ce  mérite ,  fort  rare  dans  notn 
de ,  a  bien  plus  de  prix  da 
Basse-Bretagne,  dont  les  habi 
ceux  des  classes  inférieures  su 
se  ressentent  de  leur  origine , 
sont  rien  moins  que  rieurs.  Les 
aies  de  Lelaé  ont  obtenu  les  sufi 
de  tous  ses  compatriotes  :  m. 
est  impossible  d'en  donner  un< 
en  français  ;  car ,  la  traduction 
ferait  perdre  tout  leur  sel.  Ou 
regretter  qu'il  ait  écrit  dans  un 
me  très-respectableassurément 
qu^il  est  le  plus  pur  dérivé  de  1 
gue  des  anciens  Celtes,  mai 
est  à  peine  connu  aujourd'hui 
la  moitié  de  la  Bretagne.  A 
LELAND  (Jean  ),antiquaire 
Londres  au  commencement  di 
zième  siècle,  resta  orphelin  fort  j 
mais  trouva  un  appui  dans  Th 
Myles ,  grand  protecteur  des  le 
qui  lui  fit  faire  ses  premières  é 
sous  G.  Lily,fameux  régentde  1 
de  St.-PauL  II  continua  ses  co 
Cambridge  et  k  Oxford;  et,  ai 
avoir  pris  ses  grades,  il  vint  k  1 
attiré  par  la  réputation  des  pi 
seurs  du  Collège  royal.  De  reto 
Angleterre,  il  embrassa  l'état  < 
siastiqœ,  reçut  les  ordres  sacr 
parvint  à  la  place  de  chapelai 
roi  Henri  VIIi.  Ce  prince,  cnan 
ses  talents ,  créa  pour  lui  la  d 
d'antiquaire  de  la  coiuronne ,  d< 
titre  s'éteignit  avec  lui,  le  nomn 
bibliothécaire ,  et  le  pourvut  i 
ches  bénéfices.  Leland  visita  tout 
provinces  d' Angleterre  dans  le 
sein  d'en  faire  la  description  t 
graphique ,  et,  muni  d'un  ord 
roi ,  enleva,  des  couvents  non* 
nent  supprimés ,  tous  les  livi 
manueents  ^'il  jugea  dignes  d 


de  la  hibliotliè* 

aie.  n  s'occupa  ensuite  de 

n  oidre  les  matériaux  qu*il 

kscmblés  avec  tant  de  soin; 

Kcès  du  travail  afiàiblit  ses 

en  pea  de  temps,  au  point 

t  obligé  de  lui  donner  un  cu- 

Comme  il  avait  abandonne 

OQ  romaine  pour  plaire  an 

soupçonna  que  les  remords 

pa  contribuer  k  lui  troubler 

Quoi  qu'il  en  soit ,  après 

iB|;ai,  à  peu  près  deux  ans, 

état  d*imbécâlité  complète , 

■tàLoodreSyle  iSayril  i552. 

,  Bomae  aussi  quelquefois 

le,  était  on  fort  babile  hom- 

nat  dans  les  langues ,  elo- 

"atenr  et  bon  poète  :  mais  on 

proche  une  excessive  vanité; 

«e  ne  peuvent  faire  excuser 

grands  talents.  On  trouve  la 

les  ouvrages  dans  Fabricius, 

lediœ  et  infimœ  laiinitat, 

,pag.  Bc) .;  dans  les  Mémoi' 

îceron,  tom.  xxviii,  et  dans 

lontuûre  de  Cbaufepié.  Les 

lux   sont  :  I.  Principum  ac 

\m  siùpmî  et  eruditorum  in 

virorum  encomia,  trophœa, 

mca  et  epithalamia,   Lon- 

S89,  in-4.  Ccst  un  recueil 

;  îl  a  été  publié  par  Th. 

de  Cbesbire.  II.  Commen- 

Senpianb,  Britannicis,  Ox- 

109.3  tom.  in-8.  L*éditeur,  le 

ànt.  Hall,  a  fait  précéder  cet 

r  d'une  vie  de  I^eiand,  exacte 

usante.  IIL  Itineraryofgreat 

.  Oxford,  1^1  o  et  ami.  suiv. 

■«tf.  Cette  édition  n'a  été  ti- 

ccnt  vingt  exemplaires;  mais 

^e,  qui  est  assez  curieux,  a 

D primé  en  17  >4  «  enrichi  de 

le  Téditeur  Th.  Heame.  IV. 

attea  de  rébus  BrUannicis , 

,  171$,  6  vol  iorS.f  édition 


LEL  ig 

tirée  à  un  petit  nombre  dVxom- 
plaires.  (ro^.Th.HEAR^E,  i.  mx, 
pag.  534.)  C'est  un  recueil  de  pièces 
extraites  des  différentes  archives  du 
royaume.  Th.  Hearne  y  a  ajoute  des 
notes,  un  index  et  la  vie  de  Leland. 
Ona  publié  sous  le  nom  de  celui-ci.  des 
Questions  et  Réponses  concernant  la 
mystère  de  la  maçonnerie^  copiées 
par  lui  d'après  un  manuscrit  de  la 
main  du  roi  Henri  VI.  Cette  pièce , 
tirée  de  la  bibliothèque  Bodléienne^ 
en  1696  y  et  accomi)açnée  des  notes 
de  Locke>  a  été  traduite  en  français 
dans  les  Acta  Latomorum  ^u^  6« 
C'est  un  morceau  assez  sinculier ,  à 
la  vue  duquel  Locke  chercna  à  se 
faire  recevoir  franc-maçon  ,  comme 
le  roi  Henri  VI  lui  en  avait  3onné. 
l'exemple  d'après  l'effet  produit  sur 
lui  par  ces  réponses.Le  répondant  fai- 
sait remonter  l'origine  de  la  maçon- 
nerie jusqu'à  Peler  Gower  (Pylha- 
gore) ,  qui,  l'ayant  apprise  des  mar- 
chands vénitiens  (phéniciens),  l'in- 
troduisit à  Groton  en  Auglelerre 
(  Crotone  dans  la  Grande  Grèce  ). 
Voyez  les  vies  de  Leland ,  Heame 
et  Wood  par  Haddesford,  conser- 
vateur de  la  bi])liothèque  Ashmo- 
lécnne,  1772,  a  vol.  in-8.    -W-s. 

LELAND  (Jean),  ministre  presby- 
térien anglais,  naquit  àWigan  (Lan- 
caster  ),  1691.  Peu  de  temps  après, 
son  père  perdit  sa  fortune  ,  et  alla 
s'établir  à  Uublin.  Jean ,  qui  avait  été 
laissé  en  Angleterre  pour  sou  éduca- 
tion ,  étant  parvenu  à  l'âge  de  six  . 
ans,  fut  attaqué  delà  petite  vérole 
qui  le  conduisit  aux  portes  du  tom- 
beau; revenu  à  la  vie  ,  contre  toute 
espérance,  il  se  trouva  privé  de  ses 
facultés  morales  ,  n'ayant  plus  ni 
intelligence  ni  mémoire  :  cet  état 
dura  pendant  un  an,  et  alors  ses  fa- 
cultés revinrent;  mais  il  ne  lui  resta 
aucun  souvenir  de  ce  qu'il  avait  su 


3.. 


ao  LEL 

avant  sa  maladie.  Cependant  son  in- 
telligence était  si  grande  et  sa  më- 
moire  si  heureuse  ,  qu'il  recouvra  , 
en  ]^u  de  temps ,  ce  qu'il  avait  perdu. 
Des  ce  moment,  ses  parents  le  desti- 
nèrent au  ministère  évangélique  ;  il 
étudia  parmi  les  dissidents  j  et  après 
avoir  deliuté  avec  succès  dans  une 
congrégation  qui  s'était  formée  à'Du* 
blin  y  il  fut  nommé  pasteur-adjoint , 
en  ini6y  s'acquitta  de  ses  fonctions 
avec  la  plus  grande  exactitude,  et,  par 
son  infatigable  application ,  s'avança 
rapidement  dans  toutes  les  connais- 
sances utiles.  Témoin  des  attaques 
dirigées  contre  le  christianisme  par 
quelques  écrivains  audacieux,  il  ap- 
profondit leurs  livres;  les  suivit  dans 
tousleurs subterfuges,  porta  le  même 
soin  dans  l'étude  des  preuves  de  la  ré- 
vélation,  et  publia  successivement: 
T.  An  Answer  to  a  late  book  intitled: 
Christianitjr  as  old  as  the  création, 
etc.,  1733,  a  vol.  in-8<>.  C'est  une 
réponse  à  l'écrit  que  Tindal avait  mis 
au  jour  en  1 730,  intitulé  :  Le  Chris- 
tianisme  aussi  ancien  que  le  monde, 
II.  The  divine  authoritjr  ofthe  old 
andnew  Testament  asserted  against 
the  unjust  aspersions  and  f  aise  rea- 
sonings  ofa  book  intitled  :  the  Mo- 
ral philosopher  y  ^  7^7  >  ^  ^^'«  in-8*'. 
C'est  une  réfutation  du  Philosophe 
moral  de  Morgan  :  comme  celui-ci 
ajouta  ensuite  un  volume  à  son  livre 
en  réponse  à  l'ouvrage  du  docteur  Le- 
land,  celui-ci  ajouta  un  2*.  volumeà 
son  Autorité  divine ,  etc. ,  en  réplique 
aux  nouvelles  impiétés  de  son  adver- 
saire. Le  savoir  et  l'habileté  que  dé- 
ploya Leland  dans  ces  productions , 
lui  méritèrent  des  marques  d'estime 
et  de  respect  de  la  part  de  personnes 
du  plus  haut  rang  dans  l'église,  ainsi 
que  dans  les  communions  dissiden- 
tes :  l'université  d'Aberdeen  lui  en- 
Toya,  de  U  manière  la  plus  hono- 


LEL 

rable  ,  le  diplôme  de  docteui 
théologie  ,  pour  reconnaître  les 
vices  qu'il  avait  rendus  à  la  reli 
III.  An  Answer  to  apamphUi 
titled  :  Christianitjr  notjounde 
argument,  i74^.  Ce  sont  < 
lettres  contre  le  pamphlet  de  I 
Dodwell  fils.  (  Foyez  Dodwe 
rV.  Rejlections  on  the  late 
BoUngffroke*s  letters  on  the  s 
aud  use  of  histoty  ;  especial\ 
far  as  they  relate  to  christit 
andthehofy  scriptures,  1753. 
publication  des  Lettres  sur  this 
(  par  Bolin^roke  )  fit  plaisir  au 
vants,  elleaffligeales  hommes  de 
qui  furent  révoltés  des  impiétés 
elles  fourmillent.  (  F.  Boungbrc 
Plusieurs  théolodens  prirent  la 
me  pour  les  réfuter  ;  mais  a 
n'eut  autant  de  succès  que  le  do< 
Leland.  H  avait  eu  d'abord  qm 
peine  à  écrire  dans  cette  occaa 
«  parce  que  ,  disait-il ,  si  lorsq 
»  religion  est  attaquée  ouverten 
»  il  convient  de  ne  rien  nés 
à  pour  sa  défense ,  on  doit  crai 
»  néanmoins  de  montrer  trop  i 
»  pressement ,  après  qu'on  a 
»  son  tribut.  »  Ses  scrupules  se  < 

Êrent  par  les  conseils  de  ses  an 
ir  fut  redevable  d'un  accro 
ment  de  renommée,  et  la  rel; 
d'une  bonne  apolocie.  V.  ^  I 
of  the  principal  aeistical  wt 
ihat  hâve  appeared  in  EngL 
in  the  last  and  présent  cent 
with  observations  upon  them  ^ 
1754,  î»  voL  in-8».  Cet  ouvrage 
est  en  forme  de  lettres  (  adre 
au  docteur  Wilson  )  eut  d*a 
peu  de  succès;  mais  les  édition 
vantes ,  plus  soignées ,  furent 
dues  rapidement  :  celle  de  i 
2  volumes  in-8^. ,  avec  un  } 
of  the  présent  time  with  rt 
to  religion  and  morak,  and  < 


LEL 

subjeeîs  ,  par  le. doc- 
te Brown  ,  est  plus  esdmëe  ;  l'ë- 
j  a^  joiot  une  contûiuation 
|iifqu*À  la  fin  du  dix-huîtième 

s.  L»'£iistoire  critûpÊe  duphUo- 

Me  mn^Uds,  par  M.  Tabaraud , 
a  iroL  ÎB-8^. ,  a  transporté  parmi 

UHit  oe  qu*il  y  a  de  meilleur 
ronrrage  de  Leland.  VI.  Un 

lémemt  aux  hom^ies  de  Hume 
Bolin^roke ,  et  une  nouvelle 
des  Réflexions  sur  les  f^eltres 
ém  ce  demier ,  considérablement  aug- 
,  a  Tol.  in  -  8».  VII.  The 
mnd  necessi^  of  the 
révélation,  shewn  from 
îkesimU  ùf  religion  in  theancient 
kemiàem  world  ,  especiaJfy  with 
retfÊCi  io  the  knowUdjge  and 
winÊâp  of  the  one  true  god  ;  a 
nde  of  monU  dutjr ,  and  a  siaie 
ef  Jwtarm  rewards  and  punishe^ 
MaiCs,  etc.  1760,  a  toL  in-4**.  ; 
cl  dcmèine  âition,  a  vol  in-8«. 
<^KlqiKs  amis  de  Leland  rayaient 
pfCHe  de  reToir  les  liyres  qu'il  avait 
composés,  d'en  /aire  des  extraits,  et 
de  former  de  ces  extraits  un  traité  , 
«aies  meilleurs  arguments  en  faveur 
de  la  révélation  fussent  mis  dans 
■n  ofdrt  médiodique  :  mais  ne  pou- 
vant se  résoudre  à  reproduire  les  ex- 
traits de  ses  propres  ouvrages  sous 
apte  nomfeile  forme  ,ï\j  renonça  ; 
cependant  le  travail  auquel  il  s'était 
isTié,  tournant  ses  pensées  vers  les 
dispotes  des  chrétiens  et  des  déistes , 
donna  lien  à  la  Nécessité  de  la  révé- 
lation chrétienne^  excellent  ouvrage 
traduit  en  français  sous  ce  titre  :  Aba- 
ptftfe  démonstration  évangéUque  , 
aà  Ton  protofc  l'utilité  et  la  néces- 
mMé  de  la  révélation  chrétienne,  par 
Fétat  de  la  religion  dans  le  pagar 
mstme  ,  relativement  à  la  connais- 

ce  et  au  culte  d'un  seul  vrai  dieu, 


à  une  règle  de  nwralité ,  et  à  un 


LEL  21 

état  de  récompenses  et  de  peines 
futures,  Li^,  1768,4  vol.  in-ia. 
Ce  livre,  dit  Laharpe  (  Introd.  à  la 
philosophie  du  i8«.  siècle  )^  est  le 
chef-d'<£uvre  de  Leland  :  supérieur 
k  toutes  les  productions  que  le  même 
zèle  a  enfantées  dans  ce  siècle ,  et 
l'une  de  celles  où  les  profondeurs  de 
la  science  et  du  jugement,  n'ôtent 
rien  à  l'agrément  du  style,  c'est  un  des 
ouvrages  qui  ont  assuré  jusqu'ici  à 
l'esprit  anglais  la  palme  en  cette  es- 
pèce de  lutte  du  christianisme  con- 
tre l'incrédulité.  Le  docteur  Leland 
mourut  le  16  janvier  1766,  à  l'âge 
de  75  ans.  11  est  généralement  re- 
garaé  comme  un  des  plus  redoutables 
adversaires  de  l'incrédulité;  ses  écrits 
sont  également  recommandables  par 
le  savoir ,  la  sagesse  et  la  modéra» 
tion.  Âpres  sa  mort,  on  recueillit  ses 
discours  en  4  ▼ol.  in-&*. ,  précédés 
d'une  préface  ,  contenant  quelques 
détails  sur  sa  vie  ,  son  caractère  et 
ses  écrits ,  par  le  docteur  Isaac  Weld , 

Sii  prononça  son  oraison  funèbre  k 
ublin ,  dans  une  congrégation  dont 
Leland  avait  été  le  pasteur.  L-b-e. 
LKL  AND  (Thomas),  savant  théo- 
logien contre versiste  ,  et  historien 
anglais ,  naquit  k  Dublin  ,  en  17^?. 
Après  avoir  fait  ses  premières  étu- 
des dans  la  célèbre  école  que  tenait 
alors  dans  cette  ville  le  docteur  Shé- 
ridan,  il  entra  au  collège  de  la  Tri- 
nité, fut  promu  aux  ordres  sacrés 
en  1 748 ,  obtint ,  en  1 163 ,  dans  le 
même  collège  la  chaire  ae  l'Oratoire, 
et  déploya  également  dans  ce  poste 
ses  talents  pour  l'enseignement ,  pour 
la  prédication  et  pour  la  controverse. 
En  1 768  ,  il  fut  nommé  chapelain 
de  lord  Townsend  ,  lord-lieutenant 
d'Irlande;  et  ses  amis  ne  doutaient 
pas  qu'il  n'obtînt  bientôt  un  évéché , 
lorsqu'il  mourut ,  en  178a.  On  a  de 
lui  :  L  (  Avec  le  docteur  J.  Stoles) 


91. 


LEL 


Vemostlienis  oraLiones ,  çr.  et  lat. 
avec  notes  ,  1754,  a  yoL  in- 1*2.  II. 
Les  Harangues  de  Demosthène , 
trad,  en  anglais,  ayec  des  notes  cri- 
tiques et  historiques ,  3  vol.  iu-4^< , 
17 56 -61-70;  cette  traduction  est 
fort  estimée.  III.  Histoire  de  la  vie 
et  du  règne  de  Philippe ,  roi  de  Ma- 
cédoine,père  d'Alexandre ,  Dublin , 
1 758 ,  a  vol.  in-4*».  ;  Londres ,  1 769, 
in-4**. ,  fig.  ;  1806,  2  vol.  in-8».  ; 
ouvrage  savant  et  rempli  de  recher- 
ches. IV.  Longue  -  É}>ée  (  Long- 
sword  )  comte  de  Salisbuty ,  1 76a  ; 
ingénieux  roman  historique  ,  pu- 
Llie  sous  le  voile  de  ranonymc.  V. 
Dissertation  sur  les  principes  de  Vé- 
loquence  humaine ,  et  en  particulier 
sur  le  stjrle  et  la  coinfwsition  du 
Nouveau- Testament ,  17O4,  in-4'*. 
C'est  un  résume'  des  discours  que 
l'auteur  avait  prononcés  au  collège 
de  la  Trinité  (à  Dublin)  pour  réfu- 
ter quelques  principes  hasardés  |)ar 
Tévcque  de  Glocester  (  Warbur- 
t6n  )  dans  son  Discours  sur  la  doc- 
trine de  la  grdce.  Quelque  modérée 
que  fût  cette  critique  ,  Timpétueux 
Richard  Hurd  ,  ami  dévoué  de  ce 
prélat  (  Voyez  Hurd  ),  y  fit ,  en  gar- 
dant l'anonyme,  une  répoase  rem- 
Î)lic  d'aigreur ,  à  laquelle  le  docteur 
>pland  opposa  une  réplique  aussi  so- 
lide que  modeste,  et  qui  lui  concilia 
tous  les  suffrages.  VI.  Histoire  d*lr^ 
lande ,  depuis  l'invasion  d'Henri  II , 
avec  un  discours  préliminaire  sur 
l'ancien  état  de  ce  royaume ,  Dublin , 
1773,  3  vol.  in  -  4".;  traduite  en 
français,  Maëstricht,  1779 ,  7  vol. 
in-i  j  ;  ouvrage  plus  estimé  pour  l'é- 
légance du  style  que  pour  l'exac- 
titude :  l'auteur  n'avait  |)as  assez  étu- 
dié les  sources  originales.  VII.  Dis- 
cours et  Sennons ,  Dublin ,  1 788 ,  3 
vol.  in-&>.,  avec  une  notice  sur  la  vie 
de  UUmd.  G.  M.  P, 


LEL  ! 

LËLIEN  Foyez  LiELiAiius. 

LELLI  (j£AN-AifToiifE), peintre^  / 
né  à  Rome,  en  1^91  ,  fut  élève  dé  .; 
Civoli,  et  se  })erfeptionna  par  l'ëtiide 
de  l'antique  et  des  chefe-d'onim  -. 
modernes  querenferme  cette  capitale.  .. 
Il  fut  chargé  de  quelques  travails 
publics,  tels  qu'une  ^n/ionciofûm, 
peinte  à  fresque  ,et  d'un  bon  ton  de 
couleur,  dans  l'église  de  Saint-Bla- 
thieu  in  Marulana;-  Jésus-Christ  am 
milieu  des  nues ,  ayant  à  ses  côtés 
Saint-Pierre  et  Saint-Paul ,  éfffpa- 
raissant  à  Saint- Éloi ,  prosterné 
à  genoux,  tableau  peint  à  l'huile 
daas  l'église  de  Saint-Sauveur;^- la 
Fierge  et  V Enfant-Jésus ,  présent 
tant  un  cœur  enflammé  à  Smmt» 
Augustin,  dans  le  chœur  de  rë^ûe 
de  Jésus-Marie; et  dans  un  des  cotéK 
de  la  même  église,  un  petit  tableau 
monochrome,  représentant  Jésu»» 
Christ  dormant  les  clefs  à  Saint" 
Pierre.  Dans  le  cloître  de  laBIinervey 
il  a  peint  à  fresque,  d'un  coté  un 
grand  tableau  delà  Fisitation, dont 
le  ])aysâge  et  la  perspective  sont  bien 
entendus  ;  de  l'autre ,  une  figure  de 
la  Force,  plus  grande  que  nature  , 
exécutée  avec  un  soin  extrême.  Il 
fut  encore  chargé  de  plusieurs  aiH 
très  travaux  publics; mais  un  carac- 
tère difficile  et  jaloux,  un  amour-pro< 
pre  excessif  qui  lui  faisait  penser  et 
dire  hautement  que  lui  seul  méritait 
d'être  employé,  lui  suscitèrent  beaiH 
coup  d'ennemis  et  nuisirent  à  sa  ré- 
putation. Il  travailla  néanmoins  pour 
quelques  |)articuliers  ,etfit  les  dessins 
]>our  quelques  livres  imprimés  à 
Rome,  notamment  pour  le  poème 
d'Octave  Tronsarelli  ,  intitulé  la 
Catena  d'Adone,  Lelii  mourut  le  3 
août  1 64o.  —  Hercule  Lelli  ,  pein- 
tre, architecte,  sculpteur  et  anato- 
miste  célèbre,  naqiut  à  Bologne  , 
vers  l'année  1 70a  Zanotti  lui  donna 


LEL 

leçons  de  dessin.  Les 
ou  rrages  qu'il  a  exécutés 
cire,  en  stuc,  en  bois, 
■urbre,  eic  «prouvent  son  liabi- 
le  sculpteur.  Les  prépara- 
anatomiques  en  cire  qu*il  fît 
rinstitut  de  Bologne,  et  qui 
en  statues  et  en  tableaux, 
lesquels  il  a  représenté  tout  ce 
fà  CM  relatif  à  Tanatomie,  ont  sur- 
taol  illustré  son  nom.  Il  doit  la  bril- 
bme  réputation  qu*il  conserve  en« 
OMT  en  Italie ,  à  la  grande  influence 
^'il  exerçalong-temps  sur  Tinstruc- 
tioB  des  îeunes  gens  qui  se  desti- 
■aieni  à  Félude  des  arts.  Son  savoir 
ae  se  boniait  pas  à  la  peinture  et  k 
b  KulpCim,  il  professait  Tarchitec- 
tofe  avec  wi  qgal  succès.  Non  moins 
kaUe  daas  la  perspective  linéaire,  il 
invcaia  use  machme,  au  moyen  de 
laquelle  il  réduisait  et  arrêtait  avec 
prveisioo  les  contours  des  portraits 
^*il  voulait  graver.  Un  pareil  pro- 
fcdt*  avilit  déjà  été  mis  en  usage  par 
L^Turd  de  VÎDci  et  Albert  Durer; 
Bui^  les  amélioriitions  qu*y  apporta 
LHii ,  peuvent  faire  regaroer  la  ma- 
ciiirif  qii'îl  employa,  comme  une  in- 
vrf](i4iii  nouvelle.  On  a  reproduit  de 
Lo»  ju'AT^  un  moyen  analogue,  sous 
if  nom  de  Pkjrsionoîrace,  (  Voyez 
(m.  L.  CauTiL.xr.  JAu  reste  Lelli  ser- 
lit  bleu  plus  la  peintiue  par   ses 
précepte»  que  pr  ses  exemples.  Cet 
«rt.pour  y  êtfe  habile,  exige  un 
cxcTiiee  babitiiel  auquel  il  ne  put 
•'-«streindre.  Cependant  les  Guides 
de  Bologne  et  de  FUUsance  (ont 
mmtion  de  quelques-uns  de  ses  ta- 
U-au  V.  et  re  dernier  cite  avec  éloge, 
«f>  Saint'Fidele,  qu* on  voit  dans  le 
coijvent  des  Capucins;  mais  les  au- 
ftir^  de  ces  deux  livres  sont  forcés 
dr  r  on  venir  que  ce  n'est  point  à  la 
l^tniarr  que  Lelli  doit  &a  plus  grande 
il/ue.  Il  a  gravé  et  publié  quelques  es- 


LEL 


aS 


tamises.  Il  avaitcompos^,  pour  Tins- 
tructiondes  élèves,  un  petit  ouvrage 
intitulé  :  Compendio  anatomico  per 
uso  de*  Pittori  e  scuUori  ;  il  fut  pu- 
blié après  sa  mort ,  qui  arriva  en 
1766.  Comme  graveur  ,  on  connaît 
de  lui  plusieurs  sujets  de  thèses,  des 
cartouches,  des  armoiries,  ainsi  que 
lessujetsbistoriques  suivants,d'après 
wts  propres  compositions  :  Ageur  et 
ismdëldans  le  désert  ;  la  Fierge  , 
Saint  -  Joseph  et  VEnJfant  -  Jésus  ; 
Sami- Philippe  Néri,  au  milieu 
éCune  gloire  a  Anges  ;  Sainte-  Thé" 
rèse  en  prière  ;  plusieurs  Portraits^ 

rrmi  lesquels  on  distingue  celui  de 
P.  Zanotti ,  son  maître.  Ses  gra- 
vures sont  marquées  des  lettres  E 
et  L.  P-8. 

LELLIS  (  SAiirr-GAMTLLE  de  )  ^ 
fondateur  des  clercs  réguliers  pour 
le  service  des  malades  ,  namnt  en 
1 55o  ,  à  Bacrhiano,  dans  1* Abmzze. 
Il  était  fils  d'un  officier  qui  avait 
servi  dans  les  guerres  d'Italie.  Or- 

1>heHn  à  IMge  de  six  ans,  il  embrassa 
a  profession  des  armes  dès  que  ses 
forces  le  lui  permirent.  Il  aimait  le 
'eu  avec  passion,  et  il  fit  des  pertes  qui 
le  réduisirent  à  la  plus  extrême  indi- 
gence :  pour  comble  de  malheur,  un 
ulcère  à  la  jambe  l'ayant  contraint  do 
quitter  le  service,  il  se  rendit,  vers 
157  i  à  Rome  ,  à  l'hôpital  de  Saint- 
Jacques  ,  destiné  aux  maladies  incu- 
rables. Renvoyé  après  une  apparence 
de  guérison  ,  et  ne  sachant  que  de- 
venir ,  il  se  vit  obligé  de  travailler 
comme  mancnivre  à  un  bâtiment  que 
faisaient  construire  des  capucins. 
Cette  misérable  situation  le  fit  réflé- 
chir sur  ses  erreurs;  une  lumière  in- 
térieure sembla  l'éclairer ,  et  le  père 
gardien  du  couvent  lui  ayant  fait  une 
exhortation  touchante,  il  changea 
tout-à-coup  de  sentiments.  N'ayant 
alors  que  :i5  ans,  il  désira  d'eu- 


1 


»4  l'EI' 

trer  chez  les  capucins ,  pnis  cKex 
les  cordeliers  où  il  commença  son 
noviciat  ;  mais  Tulcère  dont  il  était 
afflige',   s'étant  rouyert ,  empêcha 
ton  admission  :  il  revint  à  l'hôpital 
de  Saint-Jac<pies ,  où  on  l'employa 
au  service  des  salles.  Sa  conduite  y 
fut  si  exemplaire  ,  il  se  montra  si 
assidu  près  des  malades  ,  si  empres* 
aë  à  leur  procurer  les  secours  spiri- 
tnds  et  corporeb  ,  qu'après  quatre 
ans  d'épreuve  y   on  lui    conlia  la 
charge  a  économe.  Il  avait  pris  pour 
confesseur  SL-Philippe  Néri,  sous  la 
direction  duquel  il  marchait  à  grands 
pas  dans  la  voie  de  la  perfection  :  ce 
tut  alors  que ,  cherchant  les  moyens 
de  procurer  aux  pauvres  malades 
des  secours  mieux  entendus  et  plus 
assurés  que  ceux  qu'ils  obtenaient  de 
mains mercenaircs,il  forma  le  projet 
de  fonder  une  congrégation  entière- 
mentdévouée  àcette  bonne  œuvre:et 
afin  de  se  rendre  plusutileauxmala- 
deSy  il  résolut  d'entrer  dansles  ordres, 
n  était  sans  lettres  :  quoiqu'il  eût  a- 
iors  3a  ans  y  il  fréquenta  les  basses 
classes  du  coll<^e  des  Jésuites,  et 
quand  il  fut  assez  instruit ,  il  étudia 
la  théologie  avec  tant  d'ardeur  qu*il 
fut  bientôt  en  état  de  soutenir  les 
examens  nécessaires.  Une  personne 
pieuse  lui  fit  une  pension  qui  lui  ser- 
vit de  titre  clérical;  il  fut  ordonné 
prêtre ,  et  préposé  ensuite  i  la  des- 
serte d'une  éguse.  Obligé  de  quitter 
^n  emploi  d^conome,  il  n'abandon- 
na pas  son  projet;  etbientôtil  jeta  les 
fondements  de  sa  congr^ation,  sous 
là  protection  et  avec  l'aide  du  car- 
dinal de  Mondovi.  Par  le  crédit  de  ce 
prâat,  il  obtint  de  Sixte  V  l'appro- 
bation du  nouvel  institut  :  Grégoire 
XIV  érigea  cet  établissement  en  or- 
4re  religieux ,  en  iSqi  ,  et  Qément 
VIII  le  confirma  en  i  Sga.  Vers  ce 
temps,  Iç  cardinal  de  Mondovi  étant 


LEL 

mort ,  laissa  tous  ses  biens  k  LeOii^  ^^ 
qui  dans  ce  legs  trouva  de  poissanM  ju, 
moyens  d'étendre  son  œinrre^et  two^  i.  l 
croître  le  nombre  de  ses  étnblim    ^*' 


t   I- 


r\* 


H       J 


ments.  Bologne  j   Milan  , 
Florence ,  Ferrare ,  Messine , 
toue  ,  etc.  s'empressèrent  d*acciMit 
lir  des  essaims  de  ces  serviteurs  àm  ^ 
pauvres  malades.  Il  en  fut  tawji 
en  Honerie  et  dans  d'autres  lient 
affligés  de  la  peste.  Ce  fléau  s'ëlnt 
déclaré  à  Note ,  en  1600 ,  Lellis  m 
dévoua  au  service  de  ceux  qui  en  é* 
talent  atteints.  Après  avoir,  pendant 
quelque  temps .  gouverné  son  ordre 
en  qualité  de  cnef ,  il  se  démit  de 
cette  place.  Il  assista ,  en  i6i3 ,  aa 
cinquième  chapitre  général ,  et  Bov- 
rut  le  i4  juillet  1614.  Benoît  XIV 
le  canonisa  en  i646-  C'est  ce  mIflBi 
jour,  1 4  juillet,  que  l'Église  honora 
sa  mémoire.  Cicatello  son  disciple  a 
écrit  sa  Vie.  L-r. 

LELONG  (Jacques)  y  prêtre  de 
l'Oratoire,  né  k  Paris  en  io65 ,  fut 
reçu  très-jeune  au  nombre  des  clercs 
de  Tordre  de  Malte,  et  n'était  igtf 
que  de  onze  ans,  lorsqu'il  passa  dini 
cette  ile.  Peu  de  temps  après  son  ar- 
rivée, la  peste  s'y  éunt  déclarée,  il 
eut  l'imprudence  de  suivre  le  con* 
Toi  d'un  homme  mort  de  la  conta- 
gion. A  peine  fut-il  rentré  dans  sa 
maison ,  qu'on  en  mura  les  portes , 
de  peur  qu'il  ne  communiquit  an- 
dehors  la  maladie  dont  on  le  suppc^ 
sait  attaqué.  Cette  espèce  de  pnsoa 
lui  sauva  la  vie ,  en  le  séquestrant 
de  la  société  des  pestiférés.  Un  tel 
accident,  joint  k  la  dureté  du  maître 
des  clercs,  le  dégoûta  du  s^our  de 
rile.  U  nrétexta  l'intérêt  de  sa  sauté, 
pour  obtenir  la  permission  de  se 
rembarquer,  et  vint  ii  Paris  repren* 
dre  ses  études  à  l'Oratoire.  Ses  supé- 
rieurs l'envoyèrent  au  collège  de 
Jailli  y  pour  enseigner  les  mathéma* 


LEL 

sty  qndipies  .innées  apri« , 
■aire  de  Notre -Dame^es- 
ptès  Paris,  afin  qu'il  pût  se 
m  particulièrement  à  ce 
étade ,  pour  lequel  il  arait  de 
dispositions.  Uerenu  biblio- 
de  cette  maison ,  son  goftt 
bibliographie  se  manifesta 
aniere  si  décidée,  qu  il  fut 
I  Paris,  poor  y  remplir  le 
nploi  dans  la  maison  de 
iDorë.  Ala  connaissance  des 
orientales,  de  l'hébreu  et  de 
ircBts  dialectes,  il  joignait 
pbracars  langues  modernes, 
ic  lllalîen,  l'espagnol,  le  por- 
A  Fangbis.  Il  p<»sédait  ^a- 
rUstoîre  littéraire  et  typo- 
ne.  Enfin,  peu  de  savants 
nt  lui  être  comparés  dans 
rtie.  Pendant  rinet-deux  ans 
chargé  de  cette  bibliothèque, 
I  plus  riches  de  Paris,  surtout 
iscrits  orientaux,  ilPaugmen- 
rins  d'un  tiers  avec  des  fonds 
dioues,  et  il  en  fit  trois  difTé- 
ataiogues.  Sa  passion  pour 
ptait  inconcevable  :  il  ne  s'en 
lit  que  pour  l'accomplisse- 
s  dcToirs  de  son  état ,  pour  sa 
ondance  suirieavec  la  plupart 
raats  de  l'Europe  ;  et  il  re- 
ses  longues  et  fréquentes  in- 
%  comme  un  avantage  qui 
lait  phis  de  temps  pour  s'y  li- 
>  ne  vie  si  laborieuse  dut  aité- 
aaté  d'un  homme  dont  la  com- 
I  était  dqà  très-faible.  Il  éprou- 
rioknts  maux  d'estomac  ac- 
pés  d'une  fièvre  lente  qui  le 
la  peu  à  peu,  et  rendit  inu- 
t  r^rt  des  médecins.  Il  mou- 
%  M.  Ogier,  son  neveu ,  rece- 
foéral  du  clergé,  le  1 3  août 
âgé  de  cinquautc-six  ans.  Ce 
ivait  une  piété  sincère  et  sans 
fion,  uu  caractère  doux  ec 


LEL  a5 

modeste ,  des  manières  polies  et  en* 
meantes.  Rempli  de  charité  pour 
les  pauvres,  il  se  félicita  d'avoir 
trouvé,  dans  un  riche  héritage,  des 
moyens  de  satisfaire  son  penchant 
pour  cette  vertu.  Le  P.  Malebran- 
che,  son  intime  ami,  le  raillant  un 
jour  sur  toutes  les  peines  qu'il  se  don- 
nait pour  découvrir  une  aate  ou  une 
anecdote  littéraire  :  «  La  vérité  est 
»  si  aimable,  lui  répondit-il,  qu'on 
»  ne  doit  rien  n^liger  pour  la  dé- 
»  couvrir,  même  dans  les  plus  pe- 
»  tites  choses.  »  Ses  ouvrages  indi- 
quent des  recherches  immenses.  On 
désirerait  seulement  qu'il  se  fût  ap- 
pliqué à  en  rendre  le  style  plus  cor- 
rect En  voici  la  liste  :  L  Suppléa 
ment  à  V Histoire  des  dictionnains 
hAreux  de  WcUjius,  dans  le  Jour- 
nal des  Savans,  de  janvier  1707. 
II.  Now^Ue  méthode  des  langues 
hébriuque  et  chaldaique  avec  un* 
dictionnaire  de  ces  deux  langues, 
Paris,  1708,  in-8.  Cette  méthode, 
suirie  d  un  dictionnaire  hébraïque 
en  vers  français ,  fait  sur  le  modèle 
des  Racines  grearues  de  Port-Royal , 
est  du  P.  Renon  de  l'Oratoire.  Le  P. 
Lelong  n'en  a  été  que   l'éditeur. 
IIL  Bibliotheca  sacra,  seu  S^Uabus 
omniumfermè  sacrœ  Scripturœ  edi" 
tiortum  ac  versionum,  Paris,  1 709, 
a  vol.  in-8.;  réimprimée  la  même 
année  à  Leipzig,  par  les  soins  de 
Bocmer,  avec  des  augmentations  et 
des  notes  historiques  et  critiques,  ti- 
rées des  manuscrits  et  des  livres  im- 
primes en  Allemagne,  qui  n'avaient 
point  été  connus  du  P.  Lelong.  Ce- 
lui-ci s'était  occupé,  dans  les  dernières 
années  de  sa  rie,  de  corriger  cet  ou- 
vrage, et  de  Taiigmentcr  d'iuie  se- 
conde partie ,  contenant  le  catalogua 
de  tous  les  auteurs  qui  ont  travailla 
sur  les  livres  de  la  Bible.  Cette  se- 
conde édition  était  prête  à  être  misa 


%G 


LEL 


sons  presse,  lorsque  l'auteur  mourut, 
11  en  confia  le  soin  au  P.  Desmolets, 
son  ami,  qui  la  publia  eu  17^3,  in- 
folio, précédée  d'une  notice  sur  la 
TÎe  et  les  ouvrages  du  P.  Lelong. 
Cet  ouvrage,  d'un  travail  immense, 
est  le  plus  ample,  le  plus  méthodique 
et  le  plus  exact  qui  eût  paru  en  ce 
genre  :  une  nouvelle  édition  avait  été 
commencée  par  les  soins  de  A.  G. 
Marsch  ;  il  n'en  a  paru  que  deux  par- 
ties en  cinq  volumes  în-4^. ,  Halle , 
1 778^.  IV.  Discours  historique  sur 
les  principales  éditions  des  bibles 
polyglottes,  Paris,  1 7 1  S,  in-i  a.  C'est 
le  fruit  des  recherches  que  le  P.  Le- 
long avait  été  obligé  de  faire  pour 
sa  Bibliothèque  sacrée.  Il  contientdes 
détails  curieux  siu*les  polyglottes,  et 
particulièrement  sur  celle  de  Paris 
(  P^.  Lej  A  Y  )•  V.  Histoire  des  démêles 
du  pape  Bomface  F  H  avec  Philip- 
peÀe-Bel,  Paris,  I7i8,in-i2.  C'est 
im  ouvrage  posthume  d'Adrien  Bail- 
Ict  :  le  P.  Lelong,  en  le  donnant  au 
public,  l'augmenta  de  vingt-deux  piè- 
ces justificatives  qui  ne  se  trouvent 
pas  daus  les  Actes  de  Dupuy.  Il  eut 
detix  éditions  en  moins  de  trois  mois. 
VI.  Bibliothèque  historique  de  la 
France,  contenant  le  catalogue  des 
entnrages  imprimés  et  manuscrits 
qui  traitent  de  l'histoire  de  ce 
Tojaume ,  ou  qui  y  ont  rapport  ; 
aifec  des  notes  critiques  et  histori- 
mesy  Paris,  17 19,  in-folio.  L'objet 
ae  cet  ouvrage  est  d'indiquer  dans 
\m  ordre  méthodique  l'usage  qu'on 
doit  faire  des  grancles  collections  des 
pièces  conceruant  l'histoire  de  Fran- 
ce, et  de  faciliter  le  travail  de  ceux 
qui  entreprennent  de  l'écrire.  Cegros 
Tolume  fut  composé  dans  l'espace 
de  trois  ans,  et  l'auteur  le  copia  trois 
fois  de  sa  propre  main.  Il  se  propo- 
sait dePaugmcnter  considérablement 
dans  une  seconde  édition.  Les  ma- 


LEL 

tériaux  ^*il  avait  rassemUés ,  et 
exemplaire  chargé  de  ses  notes,  ont 
passé  entre  les  mains  de  Fcvret  d» 
Fontette,  qui  s'en  est  servi  dans  %mt 
édition  en  5  vol.  in-folio,  Paris,  1 768L 
(  F.  Fevret,  xiv,  471.  )  Vn.  £«f« 
tre  à  M.  Martin,  ministred'  Utrecht^ 
Paris,  1720,  dans  le  Jounud  des 
Savants,  de  juin  de  la  méineaB- 
née.  Ce  ministre,  dans  sa  disserte^ 
tion  sur  le  fameux  passage  de  Sainl- 
Jean  (  Ep.  i  ,cap.  5,  §. 7)  Très  smU 
qui  testimonium,  etc.,  avait  dit  qoft 
Robert  Etienne  l'inséra  dans  son  âi« 
tion  de  la  Bible,  d'après  plusiem 
manuscrits  de  la  bibliothèque  dn 
Roi.  Le  P.  Lelong  soutient  que  00 
passage,  ne  se  trouve  dans  aucun  deft 
manuscrits  de  cette  bibliothèque. 
Cet  homme  infatigable  ayait  entrer 
pris  un  recueil  des  historiens  de 
France  beaucoup  plus  ample  ({ue  ce* 
lui  de  Duchéne;  il  se  propo.sait  d'ea 
faire  imprimer  deux  on  trois  yolu* 
mes  chaque  année  :  ce  fut  ce  travail 
qui  abrégea  ses  jours.  Tous  les  ma- 
tériaux étaient  rassemblés  pour  les 
premières  livraisons  ;  il  ne  lui  res- 
tait plus  qu'à  les  coUationner  avec 
les  manuscrits  et  les  imprimés,  pour 
les  publier  avec  des  notes  critiques, 
chronologiques  et  géographiques.  Ce 
projet  a  été  exécute  par  les  bénë* 
dictins  de  Saint-Maur ,  et  la  conti- 
nuation en  est  confiée  aujourd'hui  à 
l'académie  des  inscriptions,    T-D. 

LËLORRAIN.  Fq^ez  Lomuih 
et  Vallkmowt. 

LELOIUIAIN  (  Robert  ) ,  sculp- 
teur, naquit  à  Paris,  le  i5  noycmbr» 
i(iGG.  Le  peintre  Ijemonnierluidonna 
les  premiers  princij>es  du  dessin;  et 
à  l'âge  de  18  ans  ,  le  jeune  artiste 
entra  chez  Girardon ,  qui  bientôt  lui 
confia  l'exécution  d'une  partie  du 
mausolée  du  cardinal  de  Richelieu, 
et  du  tom))eau  qu'il  avait  compose 


■n 


LEL 

'•  Lebrun  sut  apprtf- 

rAs  ulcnts  de  Ldonaio,  et  Lui  fit 

do  Roi  une  pension  qui  lui  fut 

rée  îusqu^à  sa  réception  à  l'a- 

e.  En  1689, il  oluiut  le  grand 

E,  cC  partit  Tannée  suivante  pour 
licS  etantemiMrquéàMarseilley 
■c  leflipéle  écarta  son  vaisseau  do 
la  nmtt  ;  ce  rai&seaa  serait  tombé 
atfre  les  nains  d'un  corsaire  leran- 
tift  qni  loi  donna  la  chasse ,  si  la 
cflUcnaDoe  des  passagers,  excités  par 
le  jraae  artiste ,  n'avait  décide  le 
ks  laisser  continuer  leur 
Arrivé  à  Rome ,  il  se  livra 
«wc  ardcnr  à  l'étude.  Malheureuse- 
Bent  l'école  dn  Bemin  prévalait  k 
cttic  épofne ,  et  Leiorrain  ne  put  se 
pCKirrr  de  sa  funeste  influence. 
Qtelfaes  essais  de  peinture  (pi'il  ten- 
ta wiilmf  son  séjoiur  à  Rome ,  loin 
étU  raBcnerdansIa  bonne  route,  ne 
■Tfiffeal  ^*â  Ten  écarter  davanuge, 
a  loi  faisant  croire  que  les  procédés 
^  dm  arts  si  difle'rents  pouvaient 
tecooriljrr.  Cependant  son  assiduité 
tu  travail  était  mus  bornes.  Il  envoya 
«K  France  plii^icur^  copies  en  mar- 
tre qu'il  avait  faites  d'après  Tan- 
*jqiir  ;  ri  il  m;  disposait  à  exécuter 
a  zr*tid  ouvrage  pour  les  Jésuites 
Ct  hume  .  quand  Tcxcès  du  travail , 
i«'uit  a  la  chaleur  du  climat ,  le  jeta 
d^«  ODe  maladie  de  langueur,  août 
il  nr  put  {;uenr  qu'en  rovonant  en 
FrAiirr.  I>4ns  ce  voyage,  il  visita  les 
pniif  ipalr^  villes  d'Italie,  poiiry  étu- 
'iMT  U^  beaux  ouvrages  qu'elles  ren- 
imnairn t.  Eu  arrivant  à  Marseille,  il 
fui  riLar|;é  de  terminer  quelques  |ie- 
Wf^  ftç^tim  de  marbre  que  la  mort 
SAvaii  pas  permis  au  Puget  de  fuiir; 
Ér  U .  il  vint  a  Pdris,où  il  trouva  l'a- 
'^Atmte  frrmée  ,  et  les  travaux  pu- 
Ui^  i  mt^rri'mpiH  par  le  malheur  des 
w-mp*.  Oprndant  des  hommes  dis- 
:iaf  ucs  dans  les  lettres  ct  les  arts  , 


LEL 


^1 


parmi  lesooels  on  cite  Boileau  ,Tour- 
nefort  et  de  Piles,  le  firent  travailler 

Sour  de  riches  pamiculiers.  L'aca- 
émie  ayant  été  rouverte  en  1700  , 
il  fut  agréé  sur  le  modèle  d'une  Go- 
lathée ,  figure  demi-nature,  et  reçu, 
en  1 70 1 ,  sur  le  marbre  de  ce  modèle. 
Bientôt  il  exécuta, pour  la  cascade  de 
l^Iarly,  un  Faune  en  marbre,  et  une 
Vierge  pour  la  paroisse  du  Roi  à 
Marly  ;  un  Bacchus  pour  les  jardins 
de  Versailles  ;  une  Hébé  ;  un  Saint» 
Emilien  ,  aux  Invalides  ;  dans  l'é- 
glise de  Saint  -  Sauveur  ,  un  Lutrin 
orne  d'enfants  en  bronze;  à  la  cha- 
pelle de  Versailles ,  un  bas-relief  re- 
présentant /.  C.  devant  Caïphe  , 
deux  Anges  et  des  trophées  ;  à  la 
Chartreuse  de  Morfontatiic,  un  grand 
Ouist  en  croix;  etc.  L'académie  le 
nomma  successivement  adjoint ,  pro- 
fesseur ,  et  enfin  ,  en  1787  ,  recteur 
â  la  place  de  Halle.  Le  cardinal  de 
Rohan  lui  confia  l'exécution  de  quatre 
statues  colossale.s,destinee.s  àornorla 
façade  principale  de  Thotel  de  Sou- 
bise  ,  à  Paris  ;  elles  reprcseiUent  les 
Quatre  Saisons  ;  la  plus  estimée  est 
celle  de  l'Hiver,  C'est  alors  que  le 
prélat  jeta  les  yeux  sur  Lelomûn 
pour  les  sculptures  de  son  palais  do 
Strasbourg  ,  ct  du  château  de  Sa- 
veiTie.  Les  quatre  statues  de  plus  de 
huit  pieds  de  proportion  ,  qu'il  exé- 
cuta pour  le  premier  édifice,  sont  la 
Religion  ,  la  Clémence ,  la  J^ru- 
dence  et  la  Force;  elles  sont  acroiu- 
piigutfes  de  quatre gioupes  d* enfants 
analogues  à   chaque  statue  ,    et  de 
deux  vases  dans  le  genre  antique. 
Mais  c'est   principalement  dans  U 
décoration  du  palais  de  Saveriie,  que 
îiclorrain  avait  déployé  tous  ses  fa- 
lents.  Dans  un  salon, ap|H>lé  le  Salon 
des  Colonnes,  il  avail  .sculpte  au-<les- 
sus  de  Tcntablement  quatre  figures 
plus  grandes  que  nature ,  rcpréscu- 


!l8 


LEL 


tant  la  Religion,  la  Chanté,  la  re- 
nte et  la  Vigilance  ;  et  dans  les 
panneaux,  quatre  cariatides  en  ron- 
de-bosse ,  représentant  la  Prudence, 
la  Justice  ,  la  Tempérance  et  la 
Force.  Enfin ,  ce  salon  était  encore 
orné  de  quatre  l>as-reKcfs,  ayant  pour 
sujet  :  AfoUon  et  Daphné  ;  Mer' 
cure  apportant  une  Ij-re  à  ApoUon 
mU  garde  les  troupeaux  ttAdmète; 
le  Jugement  de  Midas , et  Marias 
écorché  par  Apollon,  Ces  derniers 
ouvrages  ont  péri  dans  Tincendie 
du  château  de  Saverne  ,  en  1779. 
C'est  après  avoir  terminé  ces  tra- 
vaux, que  Lelorrain  entreprit  ceux 
du  palais  épiscopal  :  une  attaque 
d'apoplexie^  qu'il  essuya  en  1 788 , 
l'obligea  de  les  interrompre.  Il 
revint  k  Paris ,  où  on  lui  onrit  suc- 
cessivement les  places  dé  directeur 
de  l'académie  de  France  à  Rome,  et 
celle  de  sculpteur  du  roi  d'Espagne. 
Il  les  refusa  toutes  deux ,  motivant 
son  refus  sur  la  chaleur  du  climat 
qui  lui  était  contraire.  Parmi  les 
traits  qui  font  honneur  k  son  talent, 
on  rapporte  que  Van  Qève ,  sculp- 
teur hanile,  1  invita  un  jour  à  venir 
voir  une  tête  de  bacchante  qu'il  avait 
achetée  comme  une  antique.  Ldor- 
rain,  en  la  voyant,  reconnut  qu'elle 
était  son  ouvrage;  et  après  en  avoir 
instruit  Van  Gle?e,  il  lui  avoua  que 
rien  ne  l'avait  jamais  autant  flatté 
que  cette  erreur.  Le  coût  oui  régnait 
à  cette  époque,  exphque  facilement 
une  erreur  que  l'on  ne  commettrait 
plus  aujourd'hui.  Lelorrain  avait  un 
véritable  talent  pour  le  ciseau  ;  ses 
ouvrages  sontd'un  dessin  facile. mais 
maniéré;  il  est  dépourvu  de  noblesse 
et  d*idéal  :  c'est  le  principe  du  Ber- 
nin,  et  c'est  celui  au'ont  outré  Le- 
moyne  fils,  et  Pigalle  ses  dèves.  Ses 
hustesdefauneset  debacchanies/fin 
faisaient,  dans  le  siècle  dernier,  l'or- 


LEL 

pement  des  plus  riches  cabinets, 
pleins  de  cette  grâce  affectée  qi 
si  loin  de  la  naïveté  antique , 
qui  devait  séduire  dans  un  tem] 
tous  les  arts  du  dessin  avaient  a 
donné  la  route  du  vrai  beau  et 
nature.  On  s'aperçoit  trop  d'ail 
que  ses  ouvrages  sont  faits  en  ] 
rai  sans  étude  et  de  pratique.  L 
rain  mourut  à  Paris,  le  premiei 
1743,  après  plusieurs  attaques 
poplexie.  Le  portrait  de  cet  ard 
été  peint  par  Nonotte  et  par  Dr< 
père.  Le  premier ,  qui  existe  ei 
chez  un  des  descendants  de  L 
rain ,  a  été  gravé  en  1 749 ,  p 
N.  Tardieu ,  pour  sa  réception  i 
cadémie;  le  second,  qui  faisait  r 
de  la  collection  des  morceaux  d 
ceptiondes  académiciens,  a  été{ 
en  174 1 9  par  Ph.  Lebas.  —  L 
Joseph  Lelorrain  ,  peintre  et 
veurà  l'eau-forte, d'une  autre  faj 
que  le  précédent ,  naquit  à  Pari 
1 7 1 5.  Il  fut  élève  de  Dumont  1< 
main.  C'est  en  Italie  qu'il  alla  m 
fectionner.  A  son  retour ,  il  fut 
académicien.  Il  a  exécuté  que 
tableaux  d'histoire ,  qui  ne  lu 
pas  fait  une  réputation  bien  étei 
Son  talent  consistait  principale 
k  peindre  l'architecture  et  la  ] 
pective.  Ses  ouvrages ,  en  ce  g( 
se  font  remarquer  par  une  gi 
intelligence  dans  la  distributioi 
lumières ,  et  par  la  vigueur  < 
touche.  Cet  artiste  d'ailleurs  est 
connu  en  France;  c'est  en  Russ 
il  éUit  allé  s'établir ,  qu'existe 
plupart  de  ses  tableaux.  Il  s 
exercé  k  graver  à  l'eau -forte 

Slusieurs  de  ses  dessins  ont  étért 
uitspar  le  burin.  Parmi  les  estai 
Su'il  a  gravées,  on  cite  le  Juge^ 
e  Salomon;Salomonsacrijian 
Idoles;  Esther  devant  Assuéru 
la  Mort  de  Cléopdire  :  quatre  f 


LEL 

iSfrâ  deTroy .  M.  Baoïaoy  a  ^t^, 
ApRi  les  dessins  de  Lelorrain ,  le 
h9ifʀias  d^une  souscription  pour 
hpoime  de  Roland-Furieux,  Aye- 
mt9.ffrféV.iinneaud'Ifans  Ctuvel^ 
CI  Satmque ,  la  Chose  impossible  , 
i^eCs  ûréft  des  contes  de  Lafontaine; 
Casa,  la  F'ue  du  feu  d'artifice  tiré 
i  Motmaparordre  îu prince  Colonne, 
n^ Pfyajet  d'une piaee pour  le  Roi. 
Lebmîn  est  mort  à  Pe'tersbour]g  en 
i;6o.  P-f. 

LELT  (  PuuLE  Vah  D£a-FA£S, 
nnomné  le  Chevalier) ,  peintre  de 
portnits«Daquitf  en  iGiS^àSoest 
en  WestjAaIie.  Son  pète,  Jean  Van- 
der-Faes,  capitaine  d'infanterie, 
faafiplc  Ldy  yparcequ'il  naquità 
la  Haie  dans  une  maison  dont  la  fa- 
fideëuit  ornée  d'une  fleur  de  lis. 
Toyut  les  dispositions  de  son  fils 
pMrlcdessin,  il  le  mit  chez  Grelber, 
priotre  de  Harlem,  où  le  jeune  Lely 
ne 'tarda  |tas  à  se  distinguer*  il  de've- 
io[^  surtout  beaucoup  de  talent 
dûs  le  portrait  ,  et  tâcha  de  se 
rendre  propre  la  manière  de  Van 
Dvck.  A  ▼ingt-<inq  ans ,  sa  réputa- 
tion s'était  tellement  répandue ,  que 
le  prince  d*Orange,  Guillaume  III, 
remmena  en   Angleterre    lorsqu'il 
aUa  épouser  la  fille  de  Charles  I'^''. 
Ce  dernier  prince  se  fit  peindre  ainsi 
foe  tonte  La  famille  royale  ;  et  les 
portraits  de  Lely  étirent  tant  de  suc- 
cès, que  Tartiste  obtint  le  titre  de 
premier  peintre  du  Roi.   Après  la 
Bort  de  Charles  I*''. ,  Lely  fut  em- 
ployé par  Cromwel ,  dont  il  fit  le 
pbftraîL  LorMue Charles  II  remonta 
sv  le  trdne,  u  nomma  Lely  che- 
valier et  gentilhomme  de  la  cham- 
bre, avec  une  pension  de  4)Ooo  flo- 
rins. Cette  faveur  ,  qui  satisfit  son 
amour-propre,  ajouta  peu  de  chose  à 
la  fortune  de'jà  très-considérable,  et 
dont  d  faisait  l'usage  le  plus  noble. 


LEM  2Q 

Lely  aimait  le  faste;  mais  il  savait 
mesurer  sa  dépense  à  ses  revenus  , 
et,  plus  sage  que  Van  Dyck,  son  pré- 
décesseur, il  ne  se  ruina  point  jiar 
des  prodigalités.  Il  tenait  table  ou- 
Terte,  et ,  pendant  le  repas,  une  mu- 
sique exceUente  égayait  les  convives. 
Lely  aurait  pu  jouir ,  jusqu'à  la  fin  de 
ses  jours ,  d'un  bonheur  inaltérable; 
mais  les  succès  qu'obtint  Kneller,  à 
son  arrivée  en  Angleterre,  lui  inspi- 
rèrent un  chacrin  tellement  pro- 
fond ,  qu'il  tomba  dans  une  mélan- 
colie dont  rien  ne  put  l'arracher. 
En  vain  son  médecin ,  ignorant  la 
cause  de  son  mal,  croyait  le  distraire 
en  lui  parlant  de  son  art  et  des  ou- 
vrages de  son  rival;  Lely,  de  plus 
en  plus  aieri  par  ces  discours ,  mou- 
rut en  1600.  Son  portrait ,  peint  par 
lui-même,  existe  dans  la  collection 
des  peintres  célèbres  qui  font  partie 
de  la  galerie  de  Florence.  Le  musée 
du  Louvre  possède  de  lui  un  Portrait 
d'homme  en  collet  blanc  en  dentel- 
les, que  l'on  peut  comparer  à  un 
Van  Dyck.  On  voyait,  dans  la  même 
collection  y  une  Tête  d'homme  ^iirée 
de  la  galerie  de  Vienne,  et  le  Por- 
trait de  Cromwell ,  provenant  du 
cabinet  du  Stathouder  ;  ce  dernier 
a  été  repris ,  en  1 8 1 5 ,  par  le  roi  des 
Pays-Bas  ;  l'autre  l'a  été  par  l'Au- 
triche. P-s. 

LEMAINGRE.  Foy.  Boucicat  r. 

LEMAIRE  (  Jacques  ) ,  naviga- 
teur hollandais ,  devenu  célèbre  [>âr 
la  découverte  du  détroit  qui  porte 
son  nom  ,  était  fils  d'un  négociant 
très-entreprenant ,  nommé  Isaac  Lc- 
maire,  habitant  d'Égmont,  près 
d'Alkmar.  Les  lettres-patentes  ac- 
cordées par  les  États-Généraux  à  la 
compagnie  des  Indes  Orientales ,  dé« 
fendaient  à  tous  les  sujets  des  Pro- 
vinces-Unies ,  de  passer  au  sud  du 
cap  de  Bouie-Espérance ,  et  mimz 


3o  LEM 

dans  le  détroit  de  Magellan ,  pour 
aller  aux  Indes ,  ou  dans  les  pays 
connus  et  non  connus  ,  situés  nors 
des  limilcs  du  grand  Océan  Atlan- 
tique. Cette  déwnse,  au  lieu  d'ar- 
rêter les  spéculateurs  ,  donna  une 
nouvelle  activité  à  leur  industrie. 
Les  esprits  se  tournèrent  d'abord  vers 
les  moyens  d'éluder  la  loi  :  ensuite 
«n  imagina  de  chercher  à  pénétrer 

Sar  une  nouvelle  route  dans  le  grand 
fcéan  ou  la  mer  du  Sud.  La  première 
idée  en  est  due  à  Isaac  Lemaire , 
père  de  celui  dont  il  s*agit.  U  en  fit 
part  à  Gomclis  Schouten  y  naviga- 
teur très-expérimenté ,  qui  avait  fait 
plusieurs  voyages  aux  Indes  Orien- 
tales ,  et  qui  était  animé  du  désir 
de  faire  de  nouvelles  découvertes. 
Celui-ci  s'était  persuadé,  non  sans 
raison ,  que  le  continent  de  l'Amé- 
rique devait  se  terminer  au-delà  de 
la  terre  du  Feu ,  que  l'on  savait  en- 
trecoupée d'un  grand  nombre  de  ca- 
naux, fous  les  deux  se  flattèrent  de 
pouvoir  éluder  le  privilège  de  la 
compagnie ,  en  prenant  c^tte  route 
nouveUe,  qui  n'avait  pu  être  spécifiée 
dans  les  lettres-patentes  de  leurs 
liautes-puissance^.  Isaac  Lemaire 
&e  chargea  de  la  moitié  des  frais  de 
l'expédition  ;  l'autre  moitié  fut  par- 
tagée entre  divers  négociants  dont 
les  noms  ont  été  conservés ,  et  qui , 
la  plupart ,  exerçaient  alors  les  pre- 
.  mières  charges  municipales  de  la  ville 
de  Hoom.  Ils  prirent  tous,  avec  Isaac 
Lemaire  et  Jacques  son  fils ,  le  titre  de 
directeurs  de  la  nouvelle  association. 
Schouten  s'intéressa  dans  celte  en- 
treprise ,  et  fut  chargé  d'équiper  le 
Taisseau  la  Concorde  de  trois  cent 
soixante  tonneaux,  avec  soixante- 
cinq  hommes  d'équipage ,  et  vingt- 
neuf  pièces  de  canon  de  petit  calibre. 
On  arma  également  un  petit  bâti- 
ment dont  on  nous  a  laissé  ignorer 


LEM  ^ 

le  tonnage  et  même  le  nom.  La  dtel*' 
tination  de  ces  bâtiments  fut  tint  '^ 
secrète;  les  ofiiciers  et  marins  qiiî'' 
voulurent  faire  cette  campagne  ,pvt  ' 
rent  l'engagement  illimité  d'auîir  ' 
partout  où  on  les  conduirait.  Schofr  * 
ten  commanda  la  Concorde  ,  et  Jae-  ' 
ques  Lemaire  s'y  embarqua  comiM 
directeur-général  de  Tassodation.  H 
devait  présider  en  cette  qualité  tooi- 
les  conseils.  La  prééminence  qu*eDe 
lui  donnait ,  explique  pourquoi , 
n'étant  que  négociant  y  il  a  partagé 
avec  Schouten,  une  gloire  qui  at 
semble  réservée  qu'à  des  navigaleon 
de  profession.  H  est  cependant  jusla 
de  dire  que  Lemaire  passait  pour  un 
homme  expérimenté  et  d'une  grande 
intelligence  dans  l'art  de  la  naviga* 
tion.  Nous  ne  pouvons  donc  plus  le 
considérer  comme  un  simple  subie- 
cargue.  L'expédition  fut  armée  dam 
le  port  de  Hoom;  elle  se  rendit  .ctt* 
suite  dans  la  rade  du  Texel ,  d'oA 
l'on  mit  à  la  voile ,  le  1 4  juin  i6i5. 
Les  vaisseaux  qui,  dans  ces  pra« 
miers  temps ,  allaient  sur  les  côtes 
de  l'Amérique  méridionale  y  ayaicBC 
coutume  de  filer  d'abord  le  long  des 
cotes  d'Afrique ,  jusqu'à  la  rivière 
de  Sicrra-Leone.  La  Concorde  smiil 
la  route  commune,  et  relâcba  prèe 
de  l'embouchure  de  cette  rivière. 
Elle  en  partit  le  I^^  octobre,  et,  b 
6  décembre  suivant ,  prit  connais* 
sance  du  port  Désiré,  situé  à  environ 
cent  lieues  au  nord  du  détroit  de 
Magellan.  Le  mauvais  temps  retint, 
pendant  plusieurs  jours ,  les  deux 
Dâtimcnts  à  l'entrée  |lu  port  ;  ils  y 
coururent  de  grands  dangers.  Le 
plus  petit  faillit  se  perdre;  il  s'ë* 
choua,  etdemeiu'a  pendant  toute  une 
marée  à  sec  et  couché  sur  le  côte. 
La  mer  montante  le  remit  à  flot  sans 
accident  ;  mais  il  n'y  resta  pas  long- 
temps. Tandis  que ,  suivant  Tusage, 


LEM 

But  sa  carène,  arant  de  tra- 
rqiarer  les  dommages  ^'il 
^ ,  le  feu  se  commomqua 
btga^  cl  le  bâtiment  fut  con- 
pcesence  des  ouyriers  et  des 
s ,  qui  firent  de  vains  efforts 
unrrer.  La  Concorde  qui  res- 
i  flcnle,  avait  reçu  un  choc 
près  de  la  flottaison ,  neu  de 
pfès  qu'dleeut  quitte' la  côte 
le^  die  laissa  le  port  Désiré 
iBvier  1616  ,  et  se  dirigea 
ad  sans  s'éloigner  de  la  côte. 
die  avait  dépassé  le  détroit 
Ham ,  et  se  trouvait  près  de 
lîté  orientale  de  la  terre  du 
ifin ,  brsqu'on  fut  parvenu  a 
tréBÎIé  ,  on  découvrit  y  dans 
w  autre  masse  de  terre  très- 
■i  reçut  le  nom  de  Terre  des 
cC  Ton   nt  un  beau  canal 
lu  sud  ,  dans  lequd  la  Con- 
assa,  le  ^  janv.  1616.  On  vit 
Il  sortant  de  ce  canal ,  la  côte 
erre  du  Feu  se  diriger  vers 
et  l'on  s'attendit  à  trouver  in- 
nent  l'extrémité  du  continent 
Tre  fut  prolongée  a  une  assez 
distance ,  mais  de  manière  k 
las  perdue  de  vue.  Enfin, après 
écouvert  les  deux  îles  Bame^ 
Ccmcardedouhlà  le  cap  le  plus 
vers  le  sud.  Cest  le  premier 
Dt  qui  soit  entré  dans  le  ^and 
f  après  avoir   contourne    le 
*at  entier  de  l'Amérique.  Le 
i  en  marque  l'extrémité  ,  est 
Kws  le  nom  de  cap  Nom, 
i  donnèrent  alors  les  Hollan- 
«e  conseil  de  l'expédition  s'as- 
I  pour  consacrer,  par  un  acte, 
keiuvux  succès.  Jacques  Le- 
rëclama  l'honneur  de  donner 
vm  au  détroit  dans  lequel  on 
lassé  avant  de  doubler  le  cap 
ce  qui  lui  fut  accordé.  L'his- 
da  ▼PJifc  to  contente  d'ob- 


LEM 


ât 


server   que  ce  détroit  aurait   e'ié 
nommé  avec  plus  de  raison  détroit 
de  Schouten  ,  du  nom  de  celui  qui 
avait  dirigé  la  navigation.  Au  reste 
cette  découverte  n'ofire  de  remar- 
quable que  la  conception  qui  Ta  fait 
entreprendre ,  et  ne  peut  axe  com- 
parée à  celle  de  Magellan;  mais  elle 
nous  a  montré  la  route  qui  mèno 
le  plus  promptemenc  eC  avec  la 
moins  de  danger,  dans  la  mer  du 
Sud.  C'est  un  service  dont  l'influence 
se  fait  sentir  tous  les  jours  ,  et  s'of- 
fre k  chaque  instant  a  la  reconnab* 
sance  des  navigateurs.  Le  nom  de 
Lemaire,  gravé  sur  ce  passage ,  per- 
pétue la  gloire  qu'il  seit  aoquue; 
et  ce  nom  est  à  présent  consacré 
en  géographie.  Les  deux  navin- 
teurs  se  dirigèrent  ensuite  «ur  rue 
de  Juan  -  Fernandès  ,  ou  ils  tentè- 
rent de  relâcher;  mais  ayant  été 
repoussés  par  les  venti  et  les*  cou- 
rants ,  ils  firent  route  pour  traverser 
le  grand  Océan.  La  première  terre 
dont  ils  eurent  connaissance  fut  une 
petite  île  déserte  que  Magellan  avait 
également  vue  y  et  qu'ils  nommèrent 
tu  des  Chiens,  Il  est  à  remarquer 
que  les  Hollandais  et  ce  célèbre  na- 
vigateur j  en  traversant  le  parageoik 
se  trouve  cette  suite  presque  conti- 
nue d'îles  et  d'écueils  qui ,  au  sud  de 
la  Ligne,  forment  une  espèce  de  cein- 
ture autour  du  globe,  aient  précisé- 
ment passé  entre  les  principaux  grou- 
pes ou  les  îles  sont  le  plus  clair-se* 
mées ,  et  qu'ils  n'en  aient  découvert 
qu'un  bien  petit  nombre.  La  Con- 
corde fit  route  à  l'ouest ,  en  quittant 
l'île  des  Chiens ,  et  passa  dans  la 
partie  nord  de  l'Archipel  dangereux, 
où  l'on  découvrit  les  lies  Sans-Fond 
fVaterland    et  des   Mouches.   L" 
route  de  l'ouest  mena  ensuite  entre 
l'Archipel  des  îles  des  Amis ,  et  ce- 
lui des  lies  des  limdgateurs ,  oiiVon 


3a 


tm 


Tit  quatre  autres  petites  Ues  qui  cdtH 
aerrônt  les  noms  qui  leur  furent 
donnés.  Ce  sont  les  îles  des  Tnu- 
très ,  de  Good  ffope  (  Bonne-Espé- 
rance )  y  des  Cocas  et  de  Uoom.  On 
reconnaît  dans  les  habitants  qui  com- 
mut^quèrent  ayec  les  Hollandais , 
quelquesmnes  des  habitudes  des  in- 
aulaires  des  îles  des  Amis ,  et  des 
traces  de  la  férocité  de  ceux  des 
tlesdes  Navigateurs.  Le  mjuin  1616, 
■Schouten  se  croyait  â  miUe  six  cent 
soixante  lieues  de  quinze  au  degré, 
des  cÂtes  du  Pérou ,  c'est-à-dire  par 
environ  1 70^^  de  longitude  orientale, 
méridien  de  Paris.  Il  jugea  qu'il  se- 
rait dangereux  de  continuer  la  route 
de  Touest ,  et  qu*il  fallait  remonter 
vers  le  nord,  afin  de  passer  au  nord 
de  la  Nouyelle-Guinée.  Le  conseil 
s'assembla ,  et  la  roule  qu'il  propo- 
sait fut  adoptée.  On  ne  tarda  pas  à 
V  Toir  les  îles  qui  sont  aux  environs 
de  la  Nouvelle -Irlande  ;  on  passa 
dans  le  nord,  et  probablement  en 
vue  de  plusieurs  des  iles  de  l'Ami- 
rauté, aes  Mille-Iles.  Enfin  la  terre 
de  la  Nouvelle  -  Guinée  fut  serrée 


d'assez  près,  jusqu'à  un  cap  peu 
éloigné  des  Moluques ,  que  l'on  ap- 
pela cap  de  Bonne-Espérance,  Le 


nom  de  Schouten  fut  donné  à  une 
ile  assez  grande  située  à  l'est  de  ce 
cap ,  et  eue  le  conserve  encore  au- 
jourd'hui. I^a  Concorde  vint  ensuite 
dans  les  Moluques ,  en  faisant  le  tour 
de  Gilolo  par  le  nord.  Lemaire  et 
Schouten  y  furent  bien  accueillis  par 
leurs  compatriotes.  Ils  quittèrent 
bientôt  ces  îles,  et  vinrent  mouiller 
dans  la  rade  de  lacatra ,  aujourd'hui 
Batavia ,  le  a3  octobre  1616  ,  seize 
mois  après  avoir  quitté  le  Texel. 
C'est  ici  que  se  termine  cette  expédi- 
tion qui  a  ouvert  une  nouvelle  route 
à  la  navigation  ;  le  succès  en  fut  si 
heureux ,  que  les  Hollandais  ne  per- 


LEM 

dirent  que  trob  hommes  p 
un  si  long  voyage.  L'un  était  1 
re  de  Lemaire ,  et  un  autre  c< 
Schouten.  La  suite  des  événe 
fit  connaître  que  l'on  s'était 
en  vain  d'éluder  le  privil^e 
compagnie  des  Indes  Oriental< 
ters  Coen ,  qui  depuis  a  fon 
tavia  ,  et  (nu  était ,  à  leur  ai 

Ï)résident  au  conseil  des  Inde 
eur bâtiment  en  séquestre, 
donna  les  moyens  de  retoun 
Hollande ,  et  d'y  aller  plaide 
cause.  Lemaire  et  Schouten  s'< 
quèrent  sur  le  vaisseau  Vyémsti 
commandé  par  l'amiral  Spilbc 
revenait  également  dans  sa  | 
cet  amiral  était  parti  du  Tei 
août  16149  avec  six  vaissea 
les  avait  conduits  aux  Moluq 
traversant  le  grand  Océan  :  1 
avait  passé  par  le  détroit  de 
lan ,  seule  route  qui  fut  alors  c 
La  flotte  mit  à  la  voile  le  1 4  < 
bre  161 6.  Lemaire  mourut  h 
même  mois.  On  ne  connaît  < 
particularité  de  sa  vie  privée.  L 
relation  originale  que  nous  ay 
voyage  qui  porte  son  nom  e 
de  Schouten ,  a  été  écrite  pa 
Classen,  embarqué  en  aual 
commis  sur  le  petit  bâtime 
qui  passa  à  bord  de  la  Con 
après  que  celui-là  eût  été  bruU 
teur  du  voyage  de  Spilberg  d 
Lemaire  fut  regretté  dans  sa 
Nous  ignorons  aussi  les  circoni 
particiuières  de  la  vie  de  Sch* 
mais  le  nom  de  ces  deuxnavii 
doit  être  conservé  dans  l'hi 
La  relation  de  Classen  a  él 
duite  en  latin;  une  version  fri 
se  trouve  dans  le  tome  viii  < 
cueil  des  Voyages  de  la  com 
des  Indes  Orientales  de  HoUan 
Brosses  en  a  donné  un  précc 
rHist6ire  des  terres-australes. 


LEM 

ICTAIFE  Dt  BETGES r  JEAîf), 
rf  hislonrii  rliisci7.iî*ni('MPc]f*, 
ne  roTS  147^»  *n  l.i  rite  de 
tdg^  ;  r»avai  )  ,  dans  le  ll.iiiiaiit. 
Job  Moliiirt  ,  ch.inoiiic  de  Valni- 
cmsr».  v>n  jvirriit,  prit  soin  de 
M  niurati'Jii  ,  lui  inspira  h*  «^oAt 
da  lettres  .  et  lui  fanlita  l'on  lire 
6c«  Li  nrri'Tf*  des  honm-iirs.  A 
fi^r  de  Tinqt-cirq  an.s ,  Loin  aire  oL- 
tïM  la  rhar^c*  de  clerc  drs  linances 
da  TfÀ  .  et  «lu  (lîic  Pirrre  de  Boiir- 
kin .  rt  il  4IU  halntcr  V il I •'franche  en 
t-avul^i-* ,  puur  «trc  iilas  à  portée 
df  MinrrillffT  la  rpîJtr»^'  ncs  reveinis  de 
ce  prince,  riiiî?!.  (irfsli'i  ,cn  passant 
|«jr  Villf-franrhe  .  eut  rucrasiun  de 
v<»ir  f.^mairr  :  il  connut  pvuir  lui 
lir^oro-jp  dV^tifiip  ,  et  rcncmira'ira 
à  cjltivrr  Sun  tah'nt  pour  la  poésie. 
L^si«ire  reprit  donc  la  IcrtiUT  (b-s 
imi'^s  iiilf  ur?»  qu'il  avilit  rtc  uhlij^e 
dff  nri!i:;rr  .  et  il  pareil  même  qu'il 
wd^ijîii  5e  *on  r^mnlui  p.uir  sr  îivi'or 
rj^i-r -m-fi  a  ri-t'i-l*».  Il  Hrruta  la 
p^j.-.'  ili-  pr:*.*»*f»'"«'i  •!■/  ^IM.  «iî"  Fî'd- 
!■.■■'  ,  !••  ,v  r»*  f*  {'«lurlf  dt*  Siinl- 
i  .  I  u  .   h-  T  ■■•^^    t"U>  li.'iix    rliii'iit 

J^  Il  ^  :  iiî  -i  i!  rir-  |j  ronsrrva  j)is 
V.  ;  ■-.Qi.^.  A;!- s  la  TMort  (!ii  ,i:i(  de 
I;  if'  n  I  Vi5  .  .  il  }î.iN*"i  an  <«  r- 
T..  ".  V  r,  i  :Vi'd*Aiilri:lir.  f/ai)- 
l*  '*»:,-.-r  <  i*'.i"«  înti'  «nii!  r<"î?ipl.«f  a 
"4  :  .  *'  «î;*  Itiiiplui  dp  l'i  lir)- 
•  I-  .    ■■  ■>  i-'îîi*  |i'iMc(%NC.  I.^Mi.îi  e 

-    f.t     *  -«Il  -*  V-  M  V.  fil    1  "îtîO*  il  S'.f 

r—  !i:  4  Il-iHi'».  '  I  ïiu'tiic  nniii';-.  vl  il 

T»fiÉ'  -•.■"•*rf  •  !J    !  •••S.  ('«'    l'.ii    au 

\iT      *■     «?•    V    V  É-;-    'l'-'il     p:j;  îi.l 

.     (      '111  T    Ii«t:.*  dl^   iHnstraliiins 

c*      '^.-.vV*,     Il  j   \\   pli  lid  la  qua- 

.  .   ri'i.  Il   1  iir.- fl  }m*'.  nio'.Taplir  d'î 

; .  cSi'.  ^'-    'l    d-  Mjij'inile  d*Au- 

'■    r-  I.- »-leq':'il.iV.ii  nionlrr*  piiur 

•   ••■•'••I-'.*   •■»  \  Il .  ««n  jni'ii.wit 

. ..  Tl  !:  f.'j-vijlidiui'jiù 


LEM  33 

rafTeclîon  de  ce  prince,  qiû  l'attacha 
à  la  maison  de  la  reine  Anne  de  Brc- 
tap;ne.  Il  etatt  à  Nantes ,  au  mois  de 
dcfcembre  1  )  rji  ;  et  ce  lut  dan:»  celte 
ville  qiril  mil  lu  dcrni're  main  a  sou 
histoire  dos  (laulcs.  La  mort  de  la 
rtine,qui  f:il  sirivie  peu  de  U-nips 
après  de  c«'Iîc  de  son  eponx  ,  juiva 
Lemairede  si's  tmpluis  ,  et  il  lumlia 
dans  la  misèri*.  Il  n'eut  pas  asx*/.  de 
coura^e  noiir  supporter  riudi^cnce 
ni  pour  cliereli^T  a  en  sortir  :  sa  ttte 
s'altaiblit  sensiî  leraen»  ;  mais  ,  dit 
Saint-Julien  :  u  Ciux  qui  Ton  par- 
»  tici  lit  rement  connu  ,  savuit  «lu'à 
»  rinlirniite'  de  la  cc!  voile,  le\iu 
D  ajouta  tant,  q.  'enfin  i!  lin  tiret  fou 
tet  transj)orle  d.ms  im  ht  j;i:'il.  » 
(  On  mua  des  tiour^tti^ons,  p.  38o.  ) 
On  n  est  pas  d'ace  o ri  i  .sur  IVpuquo  de 
la  mort  de  Leniaire.  Lamonnoye  ne 
«  r«)il  pas  qu'il  air  vécu  jusqu'en  1  Vio; 
mais  i 'a  l.he' Sa  Hier  croit  qu'il  ne  mou- 
rut qu'en  \'\\H,  à  l'àjie  de  7.>  ans. 
«  CVlail,dit  encore  Saiiit-JnlicMi,  nn 
Il  ont  me  de  grande  lectur»;  et  de  :n\s- 
di!i-;eiit  i.ileur...;  mais  (-(.-s  hommes 
do(  \*'^  et  mah'ontenls  (  i  ) ,  quand  ils 
ont  e'te  pau\res  ,  n'ont  pu  pvejiiîie 
h'ur  n-viiii'he ,  siimii  avec  la  pl::m» 
et  Ir  pjjri.T  qui  soiilî're  tout  ;  aii.^si  csl- 
il  dallât  ivux d'ajouter  foi  à  telles ma- 
ni^lv^  <le  ^en.s.»  Puis  il  ajoute  :  «  Si 
I.emairiMl  A|;iijn;a  ,  i^/on»  eleamis, 
la  ])ar  ilii  de  eoadilioii  -i-  lail.  coiiciiie 
e!;.  .;  e!i\  eclîe  auiiîic,  et  la  lin  de 
l'un  o\  de  r.itilrc  a  di\  ouvert  que  leur 
s.ivoii  avait  etc  trè.'t-mal  er/it'..!  ielé,v 


(■)  r"''«l  birn  .1  Ici  q«'«-  S.iMil-Tiilf^"  n  i 
«  I  rin-iiiv  il  f :fr  "4I/1  init'.t.  l  11.H..1! 
il  .tiii>i|tirtii,  (oiiinu'  l«  pn  ii>-  laJ'tiktf     IJ. 

P  «'.'   r,ctil>i>   Il  i>-il>it   ■'        ■'•*Ar       I*   •• 

J.   I-.  .iM- ,    -i  i.i'       «ti  •       .!    -It  ■■■!•*  •"•  '• 

IIK    .'t    !•  «      ,-     ■  t>   Il    'UI.B     •)       î  i     Ctllll      lie    R»M1« 

•.tt.    •I«iu1«  !.t  i.»    •■■  •:■■  I*  ■•«•••'•I»»  II»!»»»"» 


rori  • 
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31 


L£M 


(  Orig»  des  Bowrguig.y  pag.  38o.  ) 
La  langue  et  la  poésie  françaises 
ont  quelques  obligations  À  Lemaire, 
Avant  lui ,  on  n'avait  pas  remanfué 
que  la  ce'siire  du  vers  ne  doit  jamais 
tomber  sur  un  e  muet.  Marot  avoue 
que  ce  fut  Lemaîre  qui  lui  apprit  la 
règle ,  en  le  reprenant  d'y  avoir  man- 
que'dans  son  Eglogue  à  François  I^^*. 
Pasquier  dit  que  la  lecture  de  ses  ou- 
vrages n'avait  pas  e'te'  inutile  à  Ron- 
sard. On  a  de  Jean  Lemairc  :  I.  Le 
Temple  d'honneur  et  de  vertus,  com- 

J)Ose'  à  l'honneur  de  feu  monseigneur 
e  duc  de  Bourbon  y  Paris  ,  i5o3  y 
m-Q9,  Cet  ouvrage  est  mêlé  de  prose 
et  de  vers  ;  et  Ton  y  reconnaît ,  dit 
Rallier ,  que  l'auteur  ne  manquait  ni 
de  facilité  pour  se  faire  un  plan ,  ni 
de  justesse  pour  arranger  les  parties 
d'un  sujet.  II.  La  légende  des  Féni- 
tiens  y  ou  autrement  leur  Chronique 
abrégée ,  etc. ,  Paris ,  1 5o9 ,  in-o®. 
C'est  une  satire  très-vive  de  la  con- 
duite des  Ve'ni liens  ,  et  en  même 
temps  la  justification  de  la  ligne  de 
Cambrai  :  cet  ouvrage  est  en  prose. 
III.  La  plainte  du  Désiré ,  Paris  , 
1 5o9,  in-8''. ,  Lyon,  id.  C'est  un  dia- 
logue entre  les  deux  nymphes ,  Pein- 
ture et  Rhétorique  ,  sur  la  mort  de 
Louis  de  Luxembourg,  dont  l'auteur 
se  dit  le  secrétaire  :  il  est  suivi  îit^ 
ftegretsàc  la  Dame  Marguerite-Au- 

f [liste ,  fille  de  l'empereur  Maximi- 
ien ,  sur  la  mort  de  son  frcrc  le  roi 
Philippe,  par  le  même  auteur.  IV. 
ï/épitf^  du  Roi  àHeciorde  Trojres, 
i5i  T.  C'est  une  réponse  à  celle  que 
J.  Danton  avait  adressée  à  Louis  XII, 
AU  nom  d'Hector  :  cette  pièce  a  été 
réimprimée  à  la  suite  des  Illustrations 
des  Gaules.  V.  Ije  Triomphe  de  Va- 
ntant vert  compris  en  deur  épitres 
fortjojreuseSf  envoyées  à  il/'"®.  Mar- 
'guérite  Auguste  y  1 5 1  o;  Paris,  1 535, 
iU'ïQy  et  dan»  plu&ie«rs  cdilioos  dci 


LEM 

Illustrations  des  Gaules.  Dans  là 

Î)remicre  épitre ,  le  poète  exprima 
es  regrets  de  l'amant  vert  sur  b 
départ  de  cette  princesse  pour  TAl* 
lemagne ,  où  elle  était  allée  visiter 
l'empereur  Maximilien  ,  son  père. 
Dans  la  seconde ,  il  suppose  que  l'A- 
mant est  mort  de  douleur  ,  et  il  ra- 
conte ce  qu'il  a  vu  dans  les  onferSk 
Sallier  avoue  qu'il  n'a  pas  pu  devînor 
qui  était  cet  amant  vert.  L'abbé 
Goujet  s'est  imaginé  qu'il  s'agîssaic 
là  deLemaire  lui-méme,et  il  s'étonac 
qu'un  homme  de  si  basse  condition 
ait  eu  l'audace  de  se  vanter  d'avoir 
vécu  très-  familièrement  avec  la  prin- 
cesse. Puis  il  ajoute  :  «Ce  qui  me  sur- 
prend y  c'est  que  non-seulement  îl 
ait  pris  la  liberté  de  le  lui  écrire  k 
elle-même,  mais  de  plus  qu'il  se  soit 

Persuadé  qu'il  lui  ferait  plaisir  en 
annonçant  à  tout  le  monae ,  par  la 
publication  de  son  épitre.  U  s  y  dit 
né  dans  la  Ilaute-EÎhiopie  ;  mais  il 
est  aisé  de  voir  que  c'est  ime  Gctîon.* 
(  f^oy,  la  BibUotK  française  ,u  x, 
page  83.  )  Eh  bien  !  cet  cân4mt  vert, 
c'était  le  perroquet  de  la  princesse  , 
et  il  est  inconcevable  que  Sallier  ni 
Goujet  ne  l'aient  pasdevinéà  la  lecture 
des  premiers  vers  (  i  ).  VI.  Traitée 
singuliers ,  savoir  :  les  trois  Contes 
intitulés  de  Cupidoet  deAtropos, 
etc.  Paris,  i5u5,  in-S-».,  rare.  Le  pre- 
mier est  traduit  de  l'italien  de  sEéra- 
phino  ;  les  deux  autres  sont  de  l'in* 
vention  de  Lemaire.  Il  suppose  que 
l'Amour,  dans  une  rencontre  avee 
Atropos,  a  pris  l'arc  de  cette  déesse 
au  lieu  du  sien ,  et  que  depuis  ce  mo- 


(0  lui  Toici  quêlqaet-uBsquipanitMBtauta 
clftitti 

Or.  plèiA  Di«n  qn«  niên  corpi  Alita  hnn 
Fnt  iraaiforat*  pour  c-iie  h*iir*  an  carkaaii| 
lit  mon  collivr  T*rm«il  «t  purpiiria, 
FAt  auMi  brun  aii*uB  Maiira  en  B«rbarla| 
I<ori  Xm  nUirau*|«;  «taia  triita  laideur 
Mt  vauLnit  rnitm  t««  ma  ballt  T«rd«uB. 


LEM 

i  tous  ceux  qm  ont  été  blessa 

flcckcs  soDt  aneÎDis  de  cette 
dJe  maladie  décrite  par  Fra- 
•  {^V'  Fa^CASToa.)  Le  po^ 
«  son  récit  y  en  annonçant  que 
r,  â  la  prière  de  Venus ,  a  indî- 
e  aascmbicfe  des  états  ponr  ayi- 
L  ino>-€ns  d'arrêter  les  progrès 
L  \li.  La  Comcarde  des  £fux 
^j.  Il  j  relève  les  avantages 
alîen  du  français  et  dn  toscan , 
I  une  même  origine ,  le  latin. 
cmce  est  divisé  en  deux  par- 
ont  rime  est  rimée  par  tercets, 

imîle  des  italiens ,  mais  ipie 
ire  n*a  pn  introduire  dans  la 
f  française.  VIIL  Traité  de  la 
mee  des  schismes  et  des  con- 
te VÉ^Use  ,etde  la  préémi^ 

et  utiUié  des  conciles  de  VÉ^ 
^mBieane,  Lyon ,  1 5 1 1 ,  in-4^. 
il  en  latin ,  par  Si  m.  Schard , 
prime  à  la  suite  de  rhbtoire  de 
rj  de  Nie  m  ,  Basic ,  1 566 , 
.'  (limcrarius  en  donna  une 
4!«  traduction  en  157U.  Le  but 
maire ,  dans  cet  ouvrage  ,  était 
fttre  en  évidence  rinjustire  de 
idiiile  de  Julc^  lia  IVeard  de 
.  \II:  mais  d*un  principe  vrai 
iré  des  conséquences  qui  ont 
i'jpîres  par  lea  protestants.  IX. 
*:  mptuairtdes  conciles  deVÈ- 
calhi*Uque  avec  les  schismes 
a  dijjêrence  d'icenx ,  plus 
toire  du  prince  Sj-ach  Ismaël, 
r  même  auteur ,  Paris ,  1 5 1  a , 
.  ;  Ljon,  if>3'-» ,  in-iC  ;  Paris , 

,  in-16  :  il  y  a  encore  d'autres 
.n.*.  X.  Trois  livres  des  Illus- 
ms  des  Gaules  et  singularités 
'royes  ,  Paris,  iSi'Jt .  in-folio  ; 
za  i53i .  in-S^.,  ibid.  i54o, 
.,  ibid.  i5i8,  in-i".,  cl  plu- 
t  autres  fois  de  même  format; 
>  et  restitués  par  A.  Dumoulin  , 
r .  1  S4o  j  ia-fol.  :  cette  édition , 


LEM 


3i 


quoique  plos  ample ,  est  moins  re- 
cbercbée  que  les  éditions  de  format 
in-8<».  qui  sont  mieux  exécutées.  Cette 
prétendue  histoire  est  un  tissu  de  fa- 
bles y  tirées  la  plupart  du  faux  Berose 
et  d*Annius  de  Viterbe.  L'auteur  fait 
descendre  les  rois  de  France  de  Fran- 
cus  61s  d'Hector  ^  fable  répétée  par 
tous  nos  bistorienSy  jusqu  aia  fin  du 
i6®.siècle;il  cite,  parmi  les  autorités 
dont  il  appuie  ses  récits ,  le  psautier 
de  David ,  Homère,  Virgile,  Tibulls 
et  Ovide.  Au  milieu  de  ce  fatras ,  o& 
trouve  des  idées  sinj^ulières,  et  qui 
trouveraient  des  partisans;  il  affirme, 
par  exeny)le,  que  le  bas-  breton  est 
le  vrai  langage  troyen.  La  plupart  des 
éditions  de  cet  ouvrage  renferment 
les  fameuses  Épitres  de  V amant  vert 
et  d'autres  poésies  de  I^maire.  XL 
La  couronne  Margaritiipte ,  Lyon  ^ 
1549^  û'-^ol  :  elle  est  comprise  dans 
Tédition  de  Dumoulin  citée  plus 
haut  Cette  pièce ,  d'une  asses 
grande  éleudue ,  contient  l'éloge  de 
Marguerite  de  Savoie;  elle  a  été  pu- 
bliée par  Pierre  de  Saint-Julien  de 
Balleure.  On  a  attribué  à  Lemaire  : 
Le  Triomplie  de  très-haute  et  puis^ 
santé  dame  r.„„ ,  royne  de  Fuite 
d'Amour,  Lyon  ,  i539,  in-8*». ,  pe- 
tit ouvra^^e  très-rare  ;  mais  Duver- 
dier,  dans  la  fiihliothètjue française^ 
en  désigne  comme  Tauteur,  un  cer- 
tain Mariin  d'Orchesino ,  nom  quo 
Lumonnoyc  croit  supposé,  et  que 
Mercier  de  Saint-Léger  ,  ni  M.  Bar- 
bier^ n'ont  pu  expliquer.  (  Voy.  le 
Supplém,  à  la  table  du  Diction,  des 
yînonj'mes»  )  Ou  peut  consulter  les 
fieclutrcltes  sur  la  vie  et  les  ouvrages 
de  J.  Lemaire,  par  SalUer ,  dans  le 
Recueil  de  Vacad,  des  inscript,  f 
toni.  XIII ,  pac.  593-<>oG.   W— s. 

LEMAlSïM:  (Gilles)  ,  premier 
président  au  parlement  de  Paris  | 
d'une  fdmîUe  ancienne  et  illustre 


36 


LEM 


dans  la  robe  ,  était  petit  fils  de  Jeaa 
Lcmaistre ,  premier  avocat-gene'ral. 
Il  naqiiitàlVfontlhëri,ycrs  Tan  i4997 
et  fréquenta  le  barreau  pendant  ses 
premières  années.  Il  s'y  acquit  la  ré- 
putation d'habile  jurisconsulte  ;  et 
François  I*»".  le  nomma  avocat-f^é- 
ncral  au  parlement ,  en  1 54o.  Hen« 
ri  II ,  voulant  récompenser  les  ser- 
vices qu'il  avait  rendus  dans  cette 
charge,  le  nomma  président  à  mor- 
tier en  i55o ,  et ,  Tannée  d'après  il 
Tcleva  à  la  place  de  premier  prési- 
dent. Pendant  que  Lcmaistre  remplis- 
sait cet  emploi ,  il  se  forma  des  fac- 
tions qui ,  sous  le  prétexte  de  reli- 
gion y  désolaient  la  France  et  la  cou- 
vraient  de   sang.  Les  promesses  , 
«t  les  menaces  de  rinleraiction  et  de 
la  mort, ne  purent  el)ranler  l'héroïque 
fermeté  de  ce  magistrat ,  ni  l'empê- 
cher de  soutenir  les  intérêts  de  l'état. 
Il  mourut  le  5  décembre  i  [}6'i ,  et  fut 
enterre'  aux   Cordeiiers    de  Paris. 
Nous  avons  de  lui  :   Décisions  no- 
tables ,  Paris  ,  1 5(36 ,  in-4^.  Jean 
Ramat  en  donna  une  édition  augmen- 
tée d'un  plaidoyer  de  Bourdiu,  pro- 
cureur-général, et  d'un  arrêt  tou- 
chant la   régale  de  Nantes ,  Paris , 
1 583  ,  in-8«.  ;  Lyon ,  1 595  ,  in- 1 G  ; 
Paris  ,  iCoi  ,  in-iîi.  Les  œuvres  de 
Lem.'iistre  furent  imprimées  après  sa 
mort.  Claude  Bcmaixl  en  donna  une 
édition ,  en  î653  ,  in  -  4°. ,  et  une 
deuxième  ,  corrigée  et  augmentée 
de  plusieurs  décisions  et  arrêts  in- 
tervenus depuis,  Paris,  1680,  in-4^ 
Elles  sont  divisées  en  cinq  livres  : 
i*>.  Des  Criées  et  Saisies  réelles, 
a**.  Des  amortissements  et  Francs- 
Fiefs.  3".  Des  Eéç;ales.  40.  Des 
Fiefs  y  Hommages  et  fassaur,  5*». 
Des  appellations  comme  d'abus,  Du- 
moulin appelle  Lcmaistre  virum  cru- 
ditissimum;  mais  ce  magi'strat  avait 
le  défaut  de  trop  abonder  en  son  sens. 


LEM  . 

Il 

Taîsand  (  Fie  des  Jurisconsultes  )ai 
rappoite  un  exemple  pris  dans  un 
procès  que  Lemaistre  eut  avec  sob    ' 
gendre  :  après  l'avoir  perdu  à  U    ^ 
chambre  des  requêtes ,  il  en  appdft    ' 
au  parlement.  Les  pièces  examinées, 
on  trouva  qu'il  avait  été  bien  jugé; 
mais  ,  par  égard ,  on  lui  envoya  k 
président  Hennequin,  aGn  de  le  faire 
consentir  à  ce  que  la  sentence  càt 
son  effet.  Gomme  il  n'y  consentît  pas , 
le  parlement  la  confirma*  Z. 

LEMAISTRE  (  Jeak  ),  neveu  da 

Précèdent,  était  avocat  au  parlement 
e  Paris ,  lorsque ,  forcé  par  les  li- 
gueurs ,  il  accepta  d'eux  la  place  d'à* 
vocat  du  roi ,  et  prêta  serment  à  la 
sainte  union ,  le  '26  janvier  1 589.  î^ 
duc  de  Ma'icune  et  les  autres  chefs  de 
la  Ligue  le  nommèrent,  en  iSgi, 
premier  président  du  parlement  de 
Paris,  en  remplacement  de  Hrissou, 
oue  les  Seize  avaient  assassiné ,  et  le 
députèrent  aux  prétendus  états  du 
royaume  tenus  à  Paris.  Chargé  par 
cette  assemblée  d'examiner,  avec  le 
conseiller  aux  enquêtes  Duvair ,  la 
proposition  faite  par  le  légat,  de  pu- 
blier en  France  le  concile  de  Trente , 
sans  réserve  ni  modification  ,  il  fît 
(  avec  son  collègue  )  un  rapport 
qui  mécontenta  le  légat ,  et  décon- 
certa ses  projets.  Lemaistre  s'étant 
procuré  secrètement  la  déclaration 
du  roi ,  par  laquelle  ce  prince  s'en- 
gageait à  ne  plus  apporter  de  délais 
à  sa  conversion  ,  et  annonçait  qu*il 
se  faisait  inslniire  et  qu'ilavaitmême 
mandé  auprès  de  lui,  pour  cela ,  les 
meilleurs  théologiens  et  lesévêques,  il 
en  fît  transcrire  un  grand  nombre 
d'exemplaires,  et  les  répandit  dans  le 
public,  accompagnés  du  discours  que 
l'archevêque  de  Bourges  avait  pro- 
noncé à  cette  occasion  dans  les  con- 
férences de  Su  rêne.  La  bonne  fui  du 
roi  y  les  espérances  qu'il  donnait  ^ 


LEM 

tout  la  trére  qu*il  offrit ,  cau- 
ime  Fevolalîon  remarquable 
plosirurs  esprits.  Cependant , 
Ir  de  repousser  Henri  IV  du 
et  d*y  placer  l'infante  d'Ës- 
avait  iait  proposer  l'abolition 
loi  salique.  La  doctrine  que 
tioQ  de  cette  loi  fondamentale 
it  être  prononcée  par  les  étals, 
e  représentants  cfe  la  nation , 
a  bientôt  au  parlement  ;  et  la 
>n  se  réduisait  au  choix  du  pré- 
lU  La  cause  de  Henri  IV  tou- 
ft  son  moment  critique; mais im 
wur  se  preVnta  :  ce  fut  le  pre'- 
[  Lemaistre.  Diaprés  le  rësnltat 
îbcrationssecrctes,  lare'sohition 
ler,  priin  témoignage  éclatant 
itnotisme  j  les  excès  de  fai- 
auxquels  le  prlement  s'était 
avant  été  prise, T^maistre  con- 
t  l'assemblée  des  chambres  , 
lo^lîquer  le  motif  de  la  convo- 
I.  Duraîr  ,  après  un  exposé  du 
T  qui  menaçait  la  France,  con- 
.  a  ce  qu'il  fut  rendu  arrêt ,  par 
I  tous  traitésfaitsouà  faire  pour 
4tssement  de  princes  ou  prin- 
<>  élran^rres ,  seraient  déclarés 
rt  de  uulle  valeur,  comme  faits 
repidire  de  la  loi  salique  et  aux 
fondamentales  du  royaume  ;  et 
ceux  qui  y  prêtera ic ut  aide,  fn- 
r\  consentement ,  déclarés  cri- 
Is  de  leze-majesté  au  premier 
.  etc.  *  Ces  conclusions  furent 
riUi^s  par  acclamation  de  la  part 
iif'mbres  qui  étaient  initiés,  et  la 
»r\Xc  n*op|)Osant  qu'un  faible obs- 
J'arrctfut  rendu  le 'i8  juin  i'îq'): 
r«|  l'histoire  de  ce  fameux  arrêt 
tr»rté  par  Jolv,  et  dont  il  attribue 
rrmirre  idée  à  Lemai*«tre,  bien 
d'jutrrs  assurent  qu'elle  a ppar- 
:    au    procureur- général   Mole. 
I   «{u'il    en    soit ,  cet  arrêt    fit 
d'honneur  au  parlement,  et  fut 


LEM  37 

si  utile  à  la  cause  de  Henri  IV ,  que 
le  chancelier  de  Chiverny  l'attribue 
à  une  inspiration  divine.  Le  prési- 
dent Lemaistre,  accompagné  de  plu- 
sieurs conseillers ,  le  notifia  au  duc 
de  Maiennc ,  lieutenant-général  du 
royaume,  et  en  défendit  les  princijies 
devant  lui  avec  beaucoup  de  fermeté. 
Ce  duc  ayant  forcé  le  comte  de  Belin 
qu'il  croyait  attaché  au  parti  du  roi , 
à  demander  sa  retraite,  le  président 
Lemaistre  lui  adressa ,  au  nom  du 
parlement  y  de  vives  remontran- 
ces, et  fit  entendre  que  ce  corps 
était  disposé  à  prendre  une  connais 
sance  plus  exacte  de  toutes  les  af- 
faires: nais  Maïenne  ne  rétablit  point 
Belin ,  et  mit  à  sa  place  le  comte  de 
Brissac  ,  qu'il  croyait  lui  être  plus 
dévoué.  Cependant  Lemaistre  et  les 
autres  membres  les  plus  influents  du 
parlement  et  de  la  bourgeobie  ga- 
gnèrent Brissac.  Ije  ig  mars  t594  , 
on  se  rénuit  à  l'arsenal,  oîil'on  ar- 
rêta définitivement  les  articles  de  la 
capitulation  de  Paris,  et  Henri  entra 
dans  la  capitale  trois  jours  aprës. 
(  f^.  Langlois.  )  Ce  prince  voulant 
récompenser  les  services  de  Lemais- 
tre, qui  perdait  sa  place  par  le  retour 
des  anciens  présidents, créa  en  sa  fa- 
veur un  office  de  cinquième  président 
que  ce  magistrat  conserva  jusqu'à  sa 
mort  arrivée  en  1596.         Di-s. 

LEMAISTRE  (Awtoiwe),  avocat 
an  parlement  de  Paris,  ne  dans  celte 
ville, en  i<io8,(lls  d'Isaac  Lemaistre^ 
maître  des  comptes,  et  de  Catherine 
Amnuld,s<eur  i\t!ts  illustres  solitai- 
res de  Port-Royal,  dut  à  leurs  soins 
une  solide  et  brillante  éducation:  il 
commença  à  plaider  à  l'âge  de  '21  ans, 
et  se  fit  une  grande  rc]»utation  par 
son  éloquence  vive  et  animée,  mais 
presque  toujours  trop  chargée  de  ci- 
tations. Scguier  le  choisit,  en  if>3f>, 
pour  présenter  au  parlement  ses  lot- 


38 


LEM 


très  de  cliancelier;  le  discours  qne  pro- 
nonça le  jeune  avocat  à  cette  occasion 
obtint  beaucoup  de  succès.  Ce  magis- 
trat qui  reslimait  particulièrement 
le  fit  nommer  conseiller-d'elat,  et  lui 
offrit  la  charge  d'avocat-geucral  au 
])arlement  de  Met?..  Lemaistre ,  qui 
avait  forme  depuis  long  -  temps  le 
projet  d'abandonner  le  monde,  re- 
fiLsa  cette  dignité'.  Il  ne  tarda  pas  à 
effectuer  sa  resolution  :  après  avoir 
renvoY<^  au  chancelier  ses  lettres  de 
conseiller-d'e'tat ,  il  se  retira  à  Port- 
Royal  de  Paris,  où  il  passa  plusieurs 
«innées  dans  les  exercices  d'une  péni- 
tence très-austère ,  cnfil  n'interrom- 
pait que  par  l'e'tude  des  Livres  saints 
et  des  Pères  de  Teglise^qui  avait  tou- 
jours fait  ses  délices.  De  Paris  ,  Le- 
maistre cherrha  une  retraite  à  Port- 
Royfil -des -Champs,  avec  son  frère 
Simon  :  obligé  de  quitter  momenta- 
ncmcnt  cette  retraite ,  il  se  rendit  h 
liaferté-Milon^en  1^39,  il  revint  à 
Port-Roy  al-des-Ch  a  m  ps,  où  il  mou- 
rut le  4  novembre  i(>58.  Lorsque  ce 
monastère  fut  démoli ,  on  exhuma  ce 
qui  restait  de  son  corj^s;  et  on  l'ap- 
porta ,  eu  1710,  dans  l'cglisc  de 
iSaint-Elicnne-du-Mout ,  où  il  fut 
enseveli  à  cote  de  Pascal,  son  ancien 
ami.  Lemaistre ,  qui  avait  forme'  le 
projet  de  publier  une  Vie  des  Saints 
purge'e  de  toutes  les  fables  que  l'igno- 
rance ou  le  peu  d'exactitude  de 
quelques  auteurs  avaient  laisse'  glisr 
ser  dans  les  anciejmes  légendes,  ras- 
sembla dans  celte  vue,  avec  D*Hc- 
rouval  son  ami,  tout  ce  qu'ils  purent 
déterrer  d'actes  originaux  de  la  vie 
et  du  martyre  des  Saints  ;  mais  la 
mort  ne  lui  permit  pas  d'achever 
cette  entreprise .  dont  il  avait  déjà 
fait  paraître  quelques  échantillons, 
11  e.st  auteur  d'un  grand  nombre 
d'ouvrages  dunt  la  pïitjiart  sont  ou- 
bliés. Ou  en  peut  voir  le  détail  dons 


LEM 

Moren  ;  nous  indiquerons  seuleraent  t 
L  Recueil  de  divers  plaidqyers  êi 
haranguesprononcéesauparlemmÊif 
deuxième  édition, Paris,  \65ifU»r^*j^ 
édition  donnée  par  Issali ,  1667  «  u* 
fol.  ;  publiée  en  allemand  et  en  fran- 
çais,  Heidelberg,  1673.  Le  chance- 
lier d' Açuesseau  ,  dans  sa  quatriëuM 
instruction  à  son  fils,  l'engage  k  lin 
quelques-uns  des  discours  de  LenuM* 
tre  ,  où  l'on  trouve  a  des  traits  qui 
0  fout  regretter  que  l'éloquence  de 
»  l'auteur  n'ait  pas  eu  la  hardiesse 
»  de  marcher  seule  et  sans  ce  cor- 
»  tége  nombreux  d'orateurs,  d'his- 
9  torienset de Pëfesdel'église,  qu'elle 
»  mèue  toujours  à  sa  suite.»  Falconet 
a  réimprimé,  dejNiis  peu ,  un  choix 
de  ces  plaidoyers, sous  le  titred'ÛIÏK- 
vres  choisies  de  Lemaisir»,  Paris, 
Buisson ,  1 80G,  in-8^. ,  précédé  d'un 
morceau  sur  l'éloquence,  par  M.Bêr- 
gasse.  On  peut  voir,  sur  ce  recueil , 
l'article  donné  par  M.  Lacretelle  aîné 
dans  le  Puhlicitte  du  u4  avril.  IL 
l/y^umône  chrétienne ,  ou  la  tradi- 
tion de  t église,  touchant  la  chanté 
envers  les  pauvres,  recueillie  de  !'£- 
critui-e  sainte  et  des  Saints 'Pères; 
Paris  ,  Durand,  iHSS,  in-iu,  'i  toL 
Quelques  biographes  lui  attribuent  la 
l'ieÇori  bien  faite//^  dont  Barthelemi 
des  martjrrs  ;  mais  il  parait  qu'elle 
est  de  son  frère  Lemaistre  de  Sacy. 
La  traduction  àa  A^ouveau-TestO' 
ment  de  Port-Royal ,  avait  été  com- 
mencée |)ar  Ani.  Lemaistre.    D-z-s. 
LEMAISTRE  (  Pierre  ),  avocat 
distingué  au  parlement  de  Paris,  où 
il  fut  reçu,  le  aO  novembre  16G8, 
naquit  dans  cette  ville,  vers  i638» 
On  n'a  point  de  détails  sur  la  vie  de 
ce  jurisconsulte,  mort  le  17  octobre 
I7'ji8;  il  est  seuleiucnt  connu  mr 
sa  Coutume  de  Paris ,  rédigée  d'a- 

J>rcs  l'ordre  naturel  et  la  di^>silion 
le  SCS  articles ,  avec  la  résolution 


■- 1, 


LEM 

faqnestîons,  etc.,  Paris,  ^^oo  y 
•!<■.:  réimprimée  dans  le  même  for- 
ut.  Paru,  1 74  >  V  3^cc  des  notes  de 
1.  M***,  avocat  au  parlement.  Ce 
«MMienuire  était  fort  eslimé  avant 
kiévoiationu,  pour  la  façon  dont  Tau- 
lear  y  traite  les  matières,,  pour  I*or- 
én  qu*il  y  a  mis,  la.  prédsion  et  la 
■cdetédê  ses  décisions, soit  quand 
flKilanre  les  diflerents  sentiments  , 
Mit  quand  il  agite  des  questions- épi* 
»«scs.   Lemaistre  ,  qui  ayait  puisé 
djBs  les  ouvrages  d'autres  juriscon- 
sultes ,  indique  ses  sources  avec  au- 
tmt  de  scrupule  que  de  modestie , 
n'omet  aucnne  des  opinions  qu'il  ne 
parta^  pas,  et  laisse  le  lecteur  maî- 
tre de  CDoisir«  Le  chancelier  d'A- 
pKSsean^danssa  quatrième  instruc- 
tion à  son  Ûls ,  lui  recommande  la 
Ifcture  de  cet  ouvrage.       D-z-s. 
LEMAITRE  de  S.iGY.  Fo^ez 

ACT. 

LE:^  \ITRE  (  Cn ARLES  -  Fran- 

«/•:^   .  Mriir  de  Cf^t^i/^dansla  Nor- 

m  4n*ïio,  rtait  né  à  Rouen,  vers  i  G70. 

n  D'ails  apprrud  lui-même  quHlfut 

f  npluyë,  pendant  quatre  ans  ,  pour 

I1-»  a  Taires  du  roi ,  à  Ratishonne ,  et 

ly.:"  if  fut  .ifinde  ivmplir  utilemeut 

i^  TÎdr  de  ses  jouniecs,  qu'il  se  tli 

autrur.  Il  acquit  une  charge  de  pre- 

%\\^iil  au   ]iurea«i  des  finances  de 

Pi<>ii<-n,ct  mourut  duvende  sa  cum- 

pâruif .  en  T740,dau^  un  â|:;cavancr. 

Go  a  de  lui  le  Traité  du  vrai  mérite 

dt  l 'hf'in  me  dans  t  ous  les  d^es  et  dans 

t'^mes  les  coruiîiions ,  Paris ,  i  *;  3  j ,  'a 

T-  L  in- 1  a.  Cet  ouvrage ,  aujourd'hui 

C'iiflii*.eiit  une  vo;;ue  exiraoï'din.iirc, 

f  t  li  !iVn  (ît  huit  un  dix  é^li lions  dar\> 

T-^p^rc  de  r[uMqu(>s  années.  Ccsur- 

«  r  4 .  aiiqnf'!  il  r-tait  loin  de  s'attcndn: , 

faila  ^iiic^Mli'reuienl  Taiiteur;  mais 

il  riVri  fiîl  q'ip  plus  sensible  aux  cri- 

•1  ^iit*  Ui-i^iii  •«ipwVsdcqnrlfpipH joMi*- 

b^L^tci.  Celait ,  dit  -  il ,  le  premici 


LEM 


-<J 


bonlieur  de  ma  vie  ;  on  n'aurait  pas 
dû  me  Tcnlever.Son  livre  est  destiné, 
comme  on  dit ,  à  former  l'esprit  et 
le  cœur  d'un  jeune  homme  ;  il  se  fé- 
licite beaucoup  d'en    avoir  conçu 
ridée  :  il  est  assez  singulier  ,  dit-il  , 
que  j'aie  formé,  en  Allemagne,  le  des^ 
sein  de  faire  d'tm  Français  uu  vir^ 
tuosus  ;  et  c'était  à  ses  yeux  un  titre 
suffisant  pour  prendre  rang  parmi 
les  auteurs  du  second  ordre  :  mais  on 
ne  trouve  dans  son  ou\Tage  ni  pian , 
ni  méthode ,  ni  style;  c'est  un  ramav 
de  puérilités  ,  de  lieux  commims  d<s 
morale  ,  de  citations  entassées  sans 
discernement ,  et  de  jugements  erro- 
nés sur  nos  écrivains.  S'il  veut ,  par 
exemple ,  vanter  les  charmes  de  la 
bienfaisance:»  Le  plaisir  de  donner^ 
dit-il ,  est  la  mère  -  goutte  de  la  vo-^ 
lupté.  B  En  indiquant  à  son  élève  les 
lectures  qu'il  doit  faire  ,  il  accole  f 
dans  uu  même  paragraphe ,  Marot  ^ 
Ral)elaLs  et  Montaigne.  «  Montaigne  ^ 
dit-il ,  plus  pur  et  plus  moral  que  les 
deux  autres ,  était  trop  caustique  ; 
c'était  un  misanthrope  poli  qui  pen- 
sait juste  ;  mais  je  lui  trouve  trop 
d'emphase  et  trop  yxtu  de  liaison  : 
ragrénient  de  Maiot  durera  toujours  ; 
celuideR;ibclais  a  perdu  son  crédit. n 
Pour  faire  «'nteudre  qu*on  peut  pro- 
fiter en  lisant  uu  auteur,  quoiqu'il  ne 
soit  poiut  parfait  :  <c  Balzac  ,  dit-il , 
par  exemple,  est  plein  d'esprit ,  mais 
empesé;  prenez  l'esprit  el  laissczl'tfm- 
ptns,  »  Il  semblerait  qu'un  écrivain 
si  p.u  délicat  sur  le  choix  des  ter- 
mes, dilt  être  fort  iudi Ocrent  à  toutes 
les  querelles  grammaiirales  :  cepen- 
dant Lcmaître  de  CU^ille  réuuit  set 
efforts  à  ceux  de  l'abho  l)csfont.iinc> , 
contre  le  m'olof,iMnc.  Il  déclare  qu'il 
ne  ]>cut   soulTiir  r«'mplt)i  de  d«Mi\ 
mots ,  déraison  et  incunjtfiw  ,  (]ii» 
lui  paraissent  barbare»  ;  et  il  »;ou!«'  ^ 
dans  le  mcme  chapitre  ,  qu  il  sQru\\ 


/{o  LUI 

là  Pli  fuTiPStc  (Vrcriro  f  avais  pour 
favn'S,  |wrcec|iii'  rrlraïu^rr  m»  pour- 
r.nt  Je  Ini-mrin*'  arn\tr  au  ver'jc 
av  y  ,  po";r  lo  lûcii  <'onjiij;iior.  En 
voili  ,isv/. s.'nis  iloiifc  pour  f,'iir«Ap- 
pré.i-*r  1<?  /'raitf  (Ut  vr/n  mente  ; 
mai  on  'loi t  ajonirr  qiir  Lcrnaîlrt'de 
Clavi!lp«'  i  un  honnête  homme  e{  un 
cxn  lient  «'iJoyen  ,  deux  qualités  qui 
doivi  ni  lui  f.iire  pardonner  d'avoir 
fait  un  me»  h. ml  livre.         W—s. 

Li: M ARCHAND  (  Madame)  ,rdlc 
de  Jos'»ph-Fr.in^ois  Dnrhe'(  f^'^oyez 
Di  cn^  f .  XII ,  p.  I  o()  ; .  avait  epoiisë 
1HI  M'ri'veur-Re'ncT-il  des  domaines  et 
boi^de  II  j^t'iieralite'de  SoisNons.  Sa 
maison  ««tait  le  nndet-vous  des  per- 
sonnes relèl>res  de  son  temps  ;  rt 
cVtail  là  que  C.  A.  Coypel  (  p'ovez 
t.  X  ,  p.  ifil*;  reVit  il  ses  rome'dics. 
Ces  n'iniions  dornièreiit  penl-f*tre  à 
me^dam^s  de  Tenein  et  lieollHn  , 
l'idre  de  leurs  soire'es.Elic  avait  rom- 
pose  des  vers,  des  comédies,  des 
c.mtes  ;  mnis  elle  craignait  tant  la  nf- 
putation  de  femme  bel-esiirît,  qu'où 
lie  connaît  d*imprime'  d'elle  que  les 
IS^nmrcait ..  contes  des  f*'cs  ,  1 735  , 
in-r>:  ennore  la  pluprt  des  exem- 
plaires furent-ils  siipprîme's  par  sca 
soins.  Ce  volume  contenait  quatre 
jonles  ,  le  Phr'nix  (  qui  est  de  la 
présidente  Drenillet,  morte  en  1 730}; 
JJsaruirc ,  Carlinc  cl  /Joca  :  ce  der- 
nier ayant  «'le  re'iiu prime' ,  en  1 7  "tCï , 
fions  le  nom  de  madame  Tfusson , 
jeune  et  jolie  dame  de  ce  t^mps,  ma- 
dame Tfemarchand  ne  fit  aucune  ré- 
clamation, e'tanl  morte  d'ai. leurs  la 
mt'nu'  année;  mais  unanonyineavant 
fait  insérer  dans  le  t.  i'"*'.  Je  Wdnnée 
littéraire  ,  pour  17 '17  ,  une  lettre 
assez,  aij^re  contre  raad.  Ilussnu  , 
cclle-fi  n'Iu'Nita  iiasàdc^av^jucr  To- 

Jniscnle  |iar  une  letlrr*  insérée  dans 
e  m^uievolnnie.  Cette  ciictnistance 
A  domic  naissance  à  la  chousuu  de 


LEM 

ra])LcderAttai^nant,quicomiiienc# 
par  ce  vers  : 

Uu  juur ,  \cuub  prit  à  Minerve  ,  etc. 

A.  B-T. 

LKMASCRIKR  r.TF an-Baptiste)^ 

abbe.  ne  .1  C«n,  en  i(n)7,  fut  tonte  m 
V i e  a n \  j; , . j^cs  des  i i ' na i res  :  i I  s  excr- 
çail,  sans  e>^ard  pour  son  état,  sar 
Je  sacre  et  le  prof** ne ,  selon  le  sujet 
qu'on  lui  donniit.  Il  mourut  a  Paris  ^ 
le  if)  juin  17O0.  On  a  deini:!.  Le 
Caprice  et  la  ressource ,  prolopie 
pour  la  reprise  de  la  Sœur  ridicule , 
coméiiie  de  Moniflenrv,  i  "S'i.  in-ia, 
]  I.  Description  de  V Egypte ,  contC' 
nant  plusieurs  remarquas  curieuses 
sur  la  chrorinloffie  ancienne  et  mo* 
d**me  de  cevajs ,  composée  sur  les 
Mémoires  de  M.  de  Maillet ,  consul 
de  France  au  Cairv^  1735 ,  în-4". , 
avec  caries  et  fi{;ures  ;  1 7^0 ,  a  vol. 
in-i  'i.  ]  IL  Idée  du  gouvernement  an- 
cien  et  moderne  de  V Egypte  ,  1 74^1^ 
in- l'ji.  1 V.  Mémoires  historiques  sur 
ta  Louisiane  ,  composés  sur  les 
mémtû:vs  de  M,  Du  mont ,  i7-'>3, 
3  vol.  in- 17.  V.  Histoire  de  la  der- 
nit'tv  révolution  des  Indes  orientales, 
I7'i7  ,  a  vul.  in-! 'A.  VT,  Michaëlis 
Mareri  cantilcnfp,  on  Chanons  sttr 
la  résurrection  du  phénir  ,  tradi^î^ 
tes  ,  1758,  in-i'.\.\U. Tableau  des 
maladie  : ,  tradnt  du  latin  de  Lnm^ 
miu^  ,  17(50  ,  iii-iA  ;  nfiinpiime'  en 
17')'"».  Vni.  La  traduction  des  denx 
premières  pièces  du  recueil  întitiJe': 
^tvis  désintéressé  sur  les  d^nTiiers 
écrits  publiés  parles  cours  de  I'ie/w0 
et  de  Madiid ,  nu  sujet  de  la  pirnv 
présente  ,  1 73''> ,  in-  i'\  IX.  Im  prc- 
f«c«'  sfîideintnt  de  rcdition  des  Mè^ 
moires  de  Fempiiènis,  1 73().  (Vovcz 
lîir.i.r.T  ni;  Moiv«i:.t.  xvii,  jwg. 
3Si.  ■'  X.  Poéyies  diverses ,  latines 
et  fniicaises.  Lenia sérier  a  en  outre 
coopère  à  la  traduction  dcrhisloiro 


LEM 

dv  TIiou ,  aux  Céré- 
ri  c*»utîtTnes  religieuses  {  f. 
Lui.  {m;;.  3i  j  ;,  et  a  donne 
»  a  1.%  nuatri^me  cfdilion  de 
f  «It-  D.  Cai  met  sur  les  appan- 
4  iiiê  f'diii'ur  dt*s  Hêjlexions 
ne*  sur  ie^  f^andey  vérités 

p^rIrP.JiiJde};del7/ij- 
Lfiiûi  Xir  ^  par  Pelisson  ); 
%/rtes  de  Martial ,  Paiis,  Bar- 
"i  4  ^  :2  vol.  iu- ri  ;  de  la  nou- 
I.  lie  Telliarned ,  1 7  j*) ,  a  v. 
lu  il  ^l'ioiiU  luie  vie  de  Tau- 
'nrez  M.«ii.llt  ';  ;  des  Coin- 
vi  de  Cé^ar ,  traduits  par 
d'  -ihlaniourt ,  1 7 3  )  :  il  avait 
retourbc-  le  travail  de  Perrot 
t rouit  ;  el  .  depiiiN ,  Wailly  a 
rore  relui  ^c  Leuiascrier.  Ou 

auiiai  la  table  des  matières 
'<*-*  i*ms  cntitptejsur  l'origine, 
e  et  la  succession  des  an- 
ruples^  par  Fouruiont ,  avec 
r  re  savant.  A.  1î-t. 

f  VSS^JN    1  ^yoi.  K  >  r  ) ,  xLi  x', 

*lc  luiiire  d'*s  Chartreux  , 
i*-»  mars  Hr^S  ,  à  Noyori  , 
I  Tn-e  dr  <li\-ii«Mit'aiis,  dans 
:rfîi*e  Jt-  i«'Uc  \illr.  Il  >'v  di.*»- 
t--Ilrnif-nt  [mf  sa  jûc'le  cl  jur 
iiS.  q  i  il  fut  tiPKinic  succès- 
A  A\i\  |)rrniirr>  emplois  de 
.ii'son.  il  rrinpliv>ait  les  fonr- 
•\isileurde  la  province  de 
•^,  l'irspi'il  fut  ciu  supérieur 

dr  l'ordre  ,  le  i  j  ortulire 
V  fut  i\M\s  l'exerrice  de  celle 
iizjp^rtinte  ((:.e  D.  Lrnia.svm 
I  tvtiiti-  Va\  ïi»ili*  et  toutes  les 
«e»  de  son  r«»pril.  Lu  iuccn- 
lit  ilrtruit  pre$qu\-u  totalité 
im«'fits  'If  la   ^raîide   Char- 

\\  \v^  fit  reciuiMiuire  sur  un 
fn\rau.  X.vs  Mjiu.»  (pr<*\ij;«*.iit 
•ill'i!!''*'  di"»  ouvriers  .  \v>  «le- 
.r:iaii?r^  diiM3  lrs(|UiK  il  était 
i' entrer  ;  uc  raluuûiciit  poiut 


LEM 


4t 


son  zele  pour  la  conduite  de  son  or- 
dre ;  et  il  trouva  encore  du  temps 
pour  Tétude.  Il  fut  Tun  des  adver- 
saires les  plu5  ardents  du  jansé- 
nisme; et  jKMi  de  temps  avant  sa 
mort ,  il  écriut  au  P.  Letellier,  con- 
fesseur du  Roi,  pour  le  supplier  de 
lui  procurer  le  pouvoir  de  punir  ceux 
de  sou  ordre  qui  seraient  soupçonncfs 
d'être  de  ce  parti.  D.  Lemasson  mou- 
rut le  8  mai  1708,  dans  sa  soixante- 
seizième  année.  On  a  de  lui  :  I.  ytn- 
notes  ordinis  Carthusiensis  ,\a  Cor- 
rerie  {U  la  GrandeChartreuse),  1G87, 
in  -  fol.  Cet  ouvrage  devait  avoir 
trois  volumes,  mais  il  n*en  a  paru 
que  le  premier;  le  second,  divisé  eu 
deux  parties,  a  pour  tant  été  imprimé, 
mais  on  ne  Ta  |)as  rendu  puJ)lic,  et  il 
est  tellement  rare  que  le  P.  dcTracy 
u*en  connaissait  qu'un  seul  exem- 
ple ire,  consente  à  lac  bar  trcusc  de  Val* 
Dieu  (  voyez  le  Manuel  du  Libraire. 
par  M.  Brunet,  tome  11,  page  lOo  ). 
(ici  ouvrage  a  re|)aru  sous  ce  tilre: 
JHscipUna  seu  statut  a  et  constitu- 
t urnes  ordinis  Carthusiensis,  Paris , 
1703,  iu-fol.;  mais  ce  n'est  ]tas  une 
nouvelle  e'dition ,  comme  l'ont  cru 
qui'lqued  lûbliograjdies;  il  n'y  a  eu 
que  le  frontispice  et  les  premiers 
feuillets  de  réimprimés.  D'autres , 
trompé.)  par  le  litre ,  en  ont  fait  un 
ouvrage  di lièrent. H.  Explication  de 
quelipie  eiulroits  des  atuiens  sta- 
tuts de  l'ordre  des  Chartreu  r ,  avec 
des  éclaircissements  donnés  sur  le 
sujet  d'un  libelle  (pu  a  été  composé 
amtre  l'ordre,  et  qui  s'est  divulgué 
secrètement ,  à  la  (iorrerie,  |)ar  An- 
dré (ialle,  iu-4"' de  i()<i  pages.  Cet 
ouvrage  est  sans  date  ;  mais  il  n'a 
pu  èln:  impi'imé  (pfen  ifiH^,  )mis- 
que  D.  I^massoii  y  n'pond  aux  re- 
proches que  ralilié  de  Kancé ,  dans 
sa  Lettre  à  un  Iwéipie  (  datin:  du  'xo 
juillet  1G89) ,  avait  faits  aux  chat» 


i(i  LEM 

treux  d*avoir  mitigé  Icurt  anciens 
usages.  11  est  exlrêmcmcnl  rare  ;  on 
trouYC  ordinaireraent  à  la  suite,  une 
petite  piccc  intitulée  :  Âitx  vénéra" 
hles  Pères  de  la  province  de  N.... 
C'est  une  circulaire  adressée  à  tous  les 
▼isiteurs  de  Tordre;  111.  ViedeJean 
d'Aranihon  d'Alex  ^  évémie  d'Anne - 
€^,  Lyon,  i697,in-B<>.  IV.  Éclair- 
cissements sur  la  vie  de  Jean  d'A- 
rantlion ,  avec  de  nouvelles  preuves 
de  son  zèle  contre  le  jansénisme  et  le 
quie'lisme  ,  Chamhéri ,  1699,  in-8**^. 

V.  Introduction  à  la  vie  intérieure 
et  parfaite.  Lyon,  1677 ,  in-8o;  4*^. 
c'dition ,  Paris,  1701  ,  îi  vol.  in-8'». 
C'est  un  recueil  de  pensées  et  de 
maximes  extraites  àc  Y  Imitation  de 
Jésus  -  Christ  et  dos  Œuvres  de 
Saint-François  de  Sales.  D.  Lcmas- 
ïon  y  donna,en  i6Q'î,un  Appendice, 
qu'il  traduisit  ensuite  en  latin,  et  pa- 
blia  sous  le  titre  d' EnchiridioA  salu- 
lis ,  etc.  la  Correrie  ,  1 700  ,  in-S**. 

VI,  Urte  Traduction  au  Cantique 
des  cantiques  ,  avec  des  notes  trcs- 
recherchcfes.  VlI.Unc  Théologiemo- 
raie;  le  Nouveau  directoire  pour  les 
novices  des  deux  sexes;  le  Dîr^rroire 
des  mourants,  latin  et  français;  des 
Jjettresconirele  système  delà  ^dce^ 
pa  r  Nicole,  et  enfin  quelques  ouvrages 
ascétiques  peu  importants.  W-s. 

LEMASSON  (L'al)bc  )  vivait  au 
f  ommcQcement  du  dix-huitième  siè- 
cle. Ou  a  de  lui  une  Nouvelle  traduc- 
tion de  SaUuste,  1716,  in-B®.  La 
seconde  édition ,  publiée  la  même 
«innée ,  est  augmentée  d'une  préface 
qui  roule  sun  denx  points  :  le  pre- 
mier est  l'apologie  de  la  personne  dé 
•Salluste,  qu'il  nVtait  pas  aisé  de  jus- 
tifier sur  ses  concussions  en  Numi- 
ân  5  aussi  î^masson  n'y  par\'icnt-il 
ras  :  le  second  est  reloge  des  deux 
liistoircs  ciui  nous  restent  de  Sallnstp; 
ce  qui  était  su  perdu.  Quant  à  la  tror 


tEW 

duction ,  elle  est  oubliée  dcpui 
temps ,  et  tellement  que  queliq 
on  l'a  confondue  avec  la  rein 
sion  faite  en  1718  ,  de  la  t 
tion  de  Cassagne.  On  a  enc* 
Lemasson  :  I.  De  la  natut 
Dieux,  traduit  du  latin  de  Ci< 
avec  des  remarques  ;  Paris , 
trois  vol.  in  -  8**.  (  Le  texte  < 
regard.  )  11.  Lettre  à  M.,  d 
motte  sur  sa  tragédie  d'Inès^ 
in- 1  !2.  M.  Barbier ,  dans  son  D 
noire  des  anonymes ,  lui  a 
une  Lettre  à  M,  Grenan,  ré^ 
seconde  au  collège  d'Harcou 
teurde  V  Oraison  funèbre  (d 
XIV)  prononcée  enSorbonne 
déc,  1715,  Paris,  1716,  in-i 
Grenan,  XVI,  4450     A.! 

LEM  AURR  (C  ATHERINE-Nl 

Tnne  des  plus  célèbres  actr 
cantatrices  de  l'Opéra  ,  na 
Paris  le  3  août  1 704.  Reçue  d 
cbopursen   17 19,  elle  débu 

i7'24»  par  1^  rôle  de  CéphisA 
V  Europe  galante.  Petite  et  mj 
sans  esprit,  sans  réflexion,  s.' 
cune  édiication,  mais  douée  d 
tinct  naturel  auquel  elle  joig 
superbe  organe,  les  plus  bel 
dences  et  la  manière  de  cba 
plus  imposante,  elle  avait  u 
blesse  incroyable  sur  la  scèi 
faisait  une  si  complète  iliusioc 
produisait  les  impressions 
vives  y  et  arrachait  des  lam 
spectateurs.  Retirée  du  tbéâ' 
17^7  ,  elle  y  rentra  en  173» 
resta  jusqu'en  1743,  après 
quitté  et  repris  plusieurs  f 
174.^  y  clic  joua  dans  les  sp 
donnés  à  l'occasion  du  mar 
Dauphin,  fils  de  Louis  X' 
exigea  ou'un  carosse  du  B 
la  ])rcndrc  et  la  conduisit 
sailics  .  accompagnée  d'un 
hominr-  dp  U  chambre.  Mo 


LEM 

ii4-eDe.  en  traversant  Parts, 
f^atâdrais  bien  être  à  une  Je- 
foar  me  'voir  passer!  Ce  n'était 

I  même  personne  sur  la  scène. 
r  remonta  peu  de  temps  après , 
buidouna  enfin  tout  à  fait,  en 
,  Les  entrepreneurs  du  Colisee 
erminèrent  a  chanter  deux  ou 
fois  en  1771*  Jamais  on  ne  rit 
le  afBoence;  Mademoiselle  Le- 
î  s* Y  montra  supe'rieure  à  ce 

a^it  lien  d'attendre  d'une 
c  de  O;  ans.  Quoique  mariëe 
'frk^  on  continua,  jusqu'à  sa 
',  uTÎTëe  m  17B3,  de  l'appeler 
fton  prcaier  nom.  A-t. 
EBfBk£  .JtAiV'Pui lippe),  pein- 
ft  graveur  â  la  pointe  ,  ne'  à 
fliiierj; ,  en  iG3i  ,  fut  élève  de 
u  Weyer  et  de  George  Strauch. 

la  fin  de  l'année  i653,  il  fît  un 
•ecn  Italie,  et  se'joumaâRomeft 
Dtse.  Porté  par  son  f;oûi  vers  la 
larp  des  bataillosjl  étudia,  pour 
•nlre  kal^ilc  dans  ce  genre ,  les 
^t»»  d'-'Bourpiiipionct  de  Pierre 
,âïr.  (lit  BjmlKJchc.  Daiied^iin 
■  frcond,  il  ne  prit  de  cvs  deux 
\fs  rpie  ce  qu^iis  avaient  de  lion , 

II  resirr  Ofi^inal.  Ses  composi- 
.  «4Jiit  belles  et  savantes,  pleines 
KfU%>meiit  vX  de  chaleur.  11  re'ns- 
«alemcnt  dans  les  c  h  disses  ,  les 
«  «  les  marches  .  les  escarmoii- 

et  les  batailles.  Sur  sa  re'pulti- 
.  il  fat  appelé  à  la  conr  de  Suède, 

re^^al  de  Charles  XI  le  titre  de 
trc  du  roi,  et  fit,  pour  les  deux  ga- 
s  du  rhiteâu  de  Drottniii^holui . 
r-ands  tiilil<-aux  dr  batdilIcN  oui 
icnr  N4*9  Lilf-uLv. (''']:tiiii.ifii,  Voir 
^àii^  «.uridiiite  ,  suit  nuinai-r 
«Dr  .  I^n'l'ke  mourut  a  Stuck- 
I.   en    i^'ti  ,  à^e  de*  «)"  .'iiib  , 

1j  pi'.is  grnnde  indiçii'iire.  0*t 
t?  >'ist  éç.il«>rÀent  f^tit  coniiaîlre 
:.fci'jL4.9  tstaiiHH.**  à  roi»u-îortc. 


LEM 


43 


qu'il  a  gravëcs  d'une  pointe  spiri- 
tuelle. P-s. 

LEMENE  (Le  comte  François), 
poète  italien,  né  à  Lodi  en  i634  r 
fit  d'excellentes  études ,  et ,  â  la  mort 
de  Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  fut 
chargé  ae  prononcer  l'oraison  funè- 
bre de  ce  pnnce,  en  latin.  On  l'en- 
voya quelque  temps  après  ,  comme 
ambassadeur,  auprès  de  Fimpératrice 
Marguerite  d'Autriche;  et  ses  con- 
citoyens le  nommèrent  ensuite  mi- 
nistre résident  de  la  TiIlè  de  Lodi  à 
Milan.  Il  avait  étudié  avec  fniit  les 
sciences  et  les  arts  cultivés  de  son 
temps.  Il  avait  composé  un  grand 
nombre  de  vers  latins  pleins  d'élé- 
gance et  de  grâce;  mais  il  n'en  a  pu- 
blié qu'un  petit  nombre.  Son  étude 
favorite  était  la  poésie  italienne, â  la- 
quelle il  s'était  livré  presqu'an  sor- 
tir de  l'enfance.  Doué  d'un  génie  vif 
et  fécond ,  d'une  imagination  riche 
et  ]>oétique,  il  travaillait  avec  ime 
extrême  facilité.  Dans  sa  première 
jeunesse  il  s'abandonna  parfois  oux 
défauts  Itrillantsqu'onadmirail alors 
dans  le  Marino  ;  mais  l'.îge  éclaira 
son  gont,  et  son  admiration  pour 
Anacrcon  acheva  de  le  corriger. 
Si  l'on  en  croit  Crescimbcjii ,  Cinelii 
et  Tirabosrhi  .  les  cantates  ,  les 
églogues  crt  surtout  les  madrigaux 
qu'il  a  composés  dans  le  goût  du 
chantre  de  Téos  ,  respirent  Tanti- 
quitc  ;  mais  ce  jugement  paraît  un 
peu  suspect  departialité.Sansdoute, 
si  Ton  compare  les  ouvraj^cs  de  I^e- 
mrne  à  ceux  de  la  ]»lupart  de  ses 
ronremponiins  ,  notamment  à  ceux 
u  Arliillini,  que  Ton  prut  regarder 
f  (»iiiiiu*  le  Cyrano  de  l'Itilie,  il  est 
in('t>ntest<'il)lt'qu'il  Irur  est  bien  supé- 
rieui  ])our  la  pureté  du  goût  ;  mais 
eu  le  jugeant  sans  prévention,  on 
doit  convenir  que  ses  i<léïs  sont 
«ncore  pleines  de  recherche  et  de 


44 


LEM 


rapprochements  bizarres  et  forces  : 
ce  sont  des  jeux  de  mots  conli* 
Duels  qui  n*ont  rien  d'antique  ;  et 
peut  être  pourrait-ou  comparer  sans 
injustice  les  poésies  de  Lemcne  à 
celles  de  notre  P.  Lemoyne  ,  au- 
quel même  on  serait  force'  de  re« 
connaître  une  imagination  plus  ë- 
tendue,  et  plus  de  profondeur  et  de 
force  dans  les  pensées.  Le  ]>rincipal 
ouvrage  du  comte  de  Lemène  est  le 
Traité  de  Dieu,  ou  Dio  wio,  trinOy 
creatore,  uomo ,  figliuolo  di  Ma- 
ria, paziente  e  trionfante;  poème 
dans  lequel  il  a  su  expliquer  les  at» 
tributs  les  plus  mystérieux  de  la  di- 
vinité, dans  une  suite  d'hymnes  et 
de  sonnets  qui  servent  d'explication 
aux  discours  en  prose,  dans  lesquels 
il  expose  d'abord  ces  mystères.  A 
cet  ouvrage  succe'dèrcnt  une  foule 
tV Oratorio,  tels  queceuxdctSaiii/tf- 
Cécile,  de  Jacob,  de  Saint-Joseph 
mourant ,  de  VArion  sacre, du  Cœur 
de  Saint  -  Philippe  Nëri,  etc.  ;  des 
Cantates  y  des  Pastorales,  telles  que 
la  Njmplie  d' Apollon,  Endjrmion, 
représenté  sur  le  tliédtre  de  Lodi  ; 
JVarcisse,  qui  fut  joué  à  Vienne  en 
i(k)(),  aux  applaudissements  des 
gensde lettres.  C'est, pour  ainsi  dire, 
malgré  lui ,  que  ses  ouvrages  ont  vu 
le  jour,  (k  fut  sur  les  instances  du 
prince  Livio  Odescalchi,  neveu  du 
pape  Imiocent  XI ,  qu'il  consentit  à 
laisser  ^laraitrc  son  Traité  de  Dieu. 
Bientôt  un  imprimeur  réunit  toutes 
les  poésies  de  Lemène  qu'il  put  dé- 
couvrir, et  les  publia.  L'auteur  ré- 
clama, et  prit  le  parti  de  donner 
lui-même  une  édition  de  ses  ouvrages, 
dont  le  dernier  et  le  plus  estimé, 
2>eut*etre,  fut  II  Rosario  di  Maria 
ferpne,  qu'il  dédia  à  la  princesse 
Éléonore  d'Autriche,  reine  de  Po- 
logne et  duchesse  de  Lorraine,  et  qui 
fut  réimprimésifparémçatàMilan^  en 


l 


LEM 

1 736,in-32.LeP.  Ceva ,  jésuite 
nn  éloge  trcs-estimé,  qu'il  pul 
1706,  sous  letitrede^frmorî 
cunevirtà  delsignorcontc  Fra 
de  Lemène  ,  con  alcune  rifii 
sullesuepqesie,SLjifeï[e  ce  petit 
une  perle  d*un  prix  inestimaL 
ne  peut  disconvenir  que  licmi 
ait  déployé  une  imagination  f( 
et  gracieuse  ;  mais  on  regrett 

Lait  laissé  trop  de  traces  de  c 
1-esprit  que  les  Seicenlisti  a 
mis  en  vogue.  Il  avait  compc 
bien  plus  grand  nombre  d'ouv 
vers  la  fin  de  sa  vie  il  eut  qi 
scrupules  sur  l'esprit  qui  les 
dictés, et  il  recommanda  à  souc 
seur  de  les  brûler;  cette  dispo 
ui  fut  trop  bien  exécutée,  a  fa 
re  plusieurs  productions  iutci 
tes.  Ce  poète  mourut  à  Lodi, 
juillet  1704.  Voici  les  titres  de  < 
a  publié  :  1 .  Dio,  sonnetti  ed  im 
segrati  al  vicedio  Innocen  zou 
mo,pontifice  ottimomassimo 
in-ia  ,  Milan  et  Parme  ,  1G8 
Rosario  di  Maria  rergine, 
tazioni  pœticke,  présent  att 
sacra  maestà  di  Eleonora  i 
tria,  etc. ,  Milan,  169 1 ,  in-i 
La  ninfa  ApoUo,  dramma  p 
sica,  Venise,  1710,  in-ia;  c 
ce  titre  UInganno  Felice^  il 
VI,  1730,  et  avec  celui  de 
ibid.  ,in-ia,  1734.  IV.  T< 
ouvrages  se  trouvent  réunis  . 
sieurs  autres  dedifierentsgeni 
l'autcurpublia  en  1698,  sous 
de  Poésie  diverse delsignorFr 
code  Lemène, lAïian  et  Parme 
in-i2,  dont  le  premier  conli< 
poésies  profanes ,  et  le  seco 
poésies  saci-écs.  V.  La  Sposa 
cesca^  cqmmedia,  Lodi,  170 
^.  VI.  Délia  discendenza  e 
ta  de  Maccaroni,  poèma  e 
JSJixELj  iG7J;ifi4)^;  FlorcD 


LEM 

iXfdnie.  in-fl^.  sans  date.  Ce 
îfioat  il  n'eûsteque  le  premier 
,  ae  le  tronve  point  aaos  les 
B  de  Lemène,  puhliées  par 
■e,  DOD  plus  que  la  comcxlie 
fogg  Franeesca,  P-s. 
iDtCIER  (  Jacques  ),arcbi- 
■aqijît  à  Pontoise ,  sur  la  (in 
îfSK  siècle.  Ud  long  sc'jour  en 
Ir  mit  à  portée  d'y  puiser  le 
r  r^ntique.  A  son  retour  en 
{  16-^  ),  le  cardinal  de  Ri- 
lia  confia  Texécution  du  col- 
la Soiiïonne,  et^six  ans  après, 
eVôfUse  du  même  nonu  Ce 
r  éufice  passe  encore  pour 
(  plus  beaux  monuments  du 
où  il  fîiC  ëleré.  Le  portail  de 
f  ,  du  côte  de  la  cour ,  rap- 
Le  péristyle  du  Panthéon  de 
:  oa  regrette  seulement  que 
te  ait  été  obligé  de  mutiler  Tar- 
▼e  pour  y  placer  une  inscrip- 
ni  rut  étéoeaucoup  mieux  dans 
s.  £d  même  temps  qu*il  le  cli.'ir- 
le  la  Sorboune ,  le  cardinal  de 
lim  lui  faisait  con>trrire  le 
j  Cardinal,  f\ui  prit  le  nom  de 
il  Ff^  al ,  lorsque  le  caniinal 
dou  au  Ri>i.  Il  ne  rr^te  pl'i.<  Je 
Ll4  qiie  Taile  intpriciin'qni  f^jt 
uThé  îlrc  français  cl  a  la  p;  ilcric 
'.  L'anbitcct.ire  en  est  luurdc 
1  prop«rlî  »ijnép.  Xersh»  même 
k,  L<m'rci'*r  adiova  lV;(/i.»«?  de 
\ioire  de  la  me  S.iiiit-IIun(>rc , 
MQcér  SUT  1rs  dessins  dr  îMrtc- 
et  ce  fut  lui .  qui ,  pour  rorri- 
s  d<'faut«  du  pi  m  primirif,  iuia- 
,a  rotonde  q'ti  srrî  «!«•  rluî-ur. 
rlînal  dr  Rii'hi'IiciJ  l;.i  \\i  oLtc- 
.  r*  le  titn*  d«*  pirmii-r  arriiî- 
da  B'»i.  CV»«t  Ml  rciir  qnalÎTé 
Gt  «T'-Trr  I"  «•'•r|>N  Ji»  In^^is  du 
i-LonTrc  .  '\\  rî.iil  orni|>c*  p":r 
U-'-ji"-    ffi.'-i^f*,  .liii^i  qiir   le 


LEX 


45 


riatîdesgigaotesques,  jdacees  au  troi- 
sième étage ,  les  trois  frontons  en- 
clayés  les  uns  dans  les  autres,  la 
prodigalité  des  omemcns  ;  le  dôme 
carre,  qui  couronne  pesamment  cette 
composition ,  sont  autant  d'abus  en 
archite(*ture.  G'pendant  il  y  a  beau- 
coup d  art  dans  la  subdivision  des 
membres  d'arcliitecture  ajoutés  à  cet 
avant-corps; et  l'ensemble  furme une 
masse  imposante  et  d'nne  vraie  beau* 
té.  Bientôt  après,  Lemercier  eut  en- 
core à  diriger  la  construction  de  Vé- 
gUse  paroissiale  et  du  cltaieau  de 
Bichelieu,  travaux  dans  lesqueb  il 
déploya  tout  son  talent.  Il  éleva  eu 
outre  le  portail  des  églises  de  Ruel 
et  de  Bagnolet  ;  et  on  lui  attribue 
V église  de  tAnnonciade ,  à  Tours, 
disposée  en  rotonde,  et  qui  passe 
pour  un  clicf-d'œnvre.  Lemercier  , 
en  sa  qualité  de  premier  architecte 
du  Roi ,  avait  rinspcction  de  tous 
les  ouvrap;es  commandés  par  le  mo- 
narque. Il  avait  disposé  les  coirip:ir- 
timcnts  de  la  voûte  de  la  {grande  (:a- 
Icrip  du  Louvre ,  [)our  y  placer  des 
talileaux  que  devait  ext'i  uîcr  lo  Pous- 
5iu.  C'jtte  distribiition  déplut  au 
Piiiitre  ,  qui  fit  recommencer  tout 
Touvrage  de  Lemercier.  (le  dernier 
s'en  pliignit;  Vouct  et  Fcu«[iuiTes  , 
que  blessait  le  mérite  du  Poussin  , 
se  joignirent  à  lui,  et  les  tracasseries 
qu  ils  suscitèrent  â-uu  lival  qui  leur 
était  si  supi^'rieur  ,  firent  sii>]H.'udre 
tons  les  travaux.  [  Voyez  PoL^•ïl?c.) 
Le  dernier  ouvrage  de  I-i<:nïerticr , 
fut  X église  de  Saint  -  Jioih,  com- 
nienr(^»  eu  iG.Vi.  Sa  mort .  arrivée 
en  liHio ,  rempèclia  de  terminer  cet 
édifice.  11  n'avait  élevé  que  le  chu'ur 
et  une  partie  de  la  nef  ;  le  reste  fut 
achevé  sur  ses  pl.ms.  Maigre  les  noni- 
breu\  travauxilont  il  avait  été  char- 
ge' ,  Lemenicr  mourut  dans  v.n  élat 
Vwi4u  de  la  jviuv  reto,  P-s- 


46  tEM 

LEMERRE  (  Pierre  ) ,  avocat  du 
clergé  et  au  parlement  de  Paris ,  pro- 
fesseur royal  en  droit  canon  au  colle'- 
ge  de  France,  naquit  à  Goutances .  en 
1 644*  Après  avoir  fini  ses  classes,  il  se 
livra  sans  re'serve  à  Te'tudc  des  Pères 
de  Tcglise ,  de  Thbtoire  eccle'siasti- 
Que,  et  principalement  à  celle  du 
aroit  canon.  En  169 1  il  fut  nomme' 

Professeur  en  cette  partie  ;  et  il  se 
émit  par  la  suite  en  faveur  de 
Pierre  Lemerre,  son  fils,  paiement 
avocat ,  et  à  qui  l'assemblée  de  i  ^  1 5 
accorda  une  pension  de  mille  livres, 
comme  adjoint  de  son  père.  Après 
soixante  anne'es  de  travaux ,  celui- 
ci  mourut  à  Paris,  le  7  octobre 
I7!x8  ,  âge  de  quatre-vingt-quatre 
ans.  Son  fus  lui  succéda  dans  les 
affaires  du  clergé  en  1 780, et  mourut 
en  1 763.  L'un  et  l'autre  ,  quoique 
instruits,  ne  sont  pas  toujours  exacts 
dans  leurs  décisions,  et  passent  pour 
avoir  été  attachés  au  parti  de  l'appel, 
^ous  avons  du  père  et  du  fils  ,  qui 
out  presque  toujours  travaillé  ensem- 
ble :  I.  Justification  des  usages  de 
France  sur  tes  mariages  desenfans 
de famille,faitssansle  consentement 
de  leurs  parents ,  Paris ,  1 687 ,  in- 1  u . 
Ce  traité  approfondit  ce  que  peuvent 
les  princes  sui*  les  empèchemeuts  du 
mariage.  D'Aguesseau ,  dans  son  3o''. 
plaidoyer ,  en  parlant  de  cet  ouvrage, 
dit ,  a  que  cette  matière  (  des  em})é- 
»  chemeuts  du  mariage  )  y  est  trai- 
»  tée  avec  beaucoup  de  solidité  et  de 
»  science.  »  II.  Sommaire  touchant 
la  junsdiction  pour  l'archevêque  de 
Tours,  contre  le  chapitre  de  Saint- 
Martin,  Paris,  1709,  in-fol.  III.  7?^- 
cueil  des  actes,  titres  et  mémoires 
concernant  les  affaires  du  Clergé 
de  France,  augmenté  et  mis  en 
nouvel  ordre,  Paris,  de  1 7 1 6  à  1 7 5o. 
1 3  vol.  in-fol.  ;  le  douzième  et  le 
Ireixîème  sont  du  fib  seul  *  U  trci< 


LEM 

zième  n*est  point  tome ,  quoiqi 
tant  le  même  titre  que  les  aut 
faisant  partie  de  la  collectioi 
probablement  pour  cela ,  qu 
qui  en  ont  paru; ,  n'ont  annoi 
douze  volumes.  On  y  joint  un 
(  de  l'abbe  Marc  du  Saulzet  ] 
ce  titre  :  Abrégé  du  Reçue 
actes ,  etc.  ou  Table  raisom 
forme  de  précis,  des  matièrt 
tenues  dans  ce  Recueil,  Paris 
et  1 764 ,  in-fol.  I^a  réimpresj 
Recueil  de  Lemerre ,  à  Avignon 
en  i4  vol.  in-4^'  9  est  recanléc  ( 
moins  correcte  que  l'édition  de 
TV.  Mémoire  dans  lequelon  ex 
si  l'appel  interjeté  au  futur  i 
général  ds  la  Constitution  U\ 
tus,  par  quatre  évêques  de  F, 
auquel  plusieurs  facultés  et  un 
nombre  de  chanoines  et  de  cw 
adfiéré,  est  légitime  et  cano 
et  quels  sont  les  effets  dt  cet 
1 1 1 7,in-4**.  L'auteur  y  est  fav 
à  l'appel ,  et  soutient  que  cet  a 
suspensif  et  a  même  un  effet  n 
tif.liy  a  une  réfutation  décerné 
imprimée  à  Bruxelles  ,1718, 
qui  a  été  supprimée  par  ar: 
parlement  de  Paris,  du  i^\ 
1719.  V.  Le  premier  des  3féi 
composés  par  les  plus  célèbre, 
consultes  et  théolo^ens  de  Fi 
sur  la  demande  des  commL 
du  conseil  de  Régence ,  toi 
les  moyens  de  se  pourvoir 
le  refus  injuste  que  faisait  h 
de  Home  d'accorder  les  bulL 
évéques  et  abbés ,  nommés  / 
Cour  de  France  ,  Paris , 
Utrecht ,  1 7G7  ,  in-4°.  ;  et  â 
sous  le  titre  d'Avis  aux  princ 
tholiques,  ou  Mémoires  de 
nistes  célèbres ,  etc. ,  1 768 , 
VI.  Traité  des  dixmes^  Paris , 
a  vol.  in- 1  *x,  VU.  De  t Etendue 
puissance  ecclésiastique  et  de  l 


LEM 

b,Êi  de  leur  subordinaiion  , 
ÉfûrdrvqÊteDiéu  aétablidans 
defOitr  le  gawemement  des 
tt,Psuis,  1754,  in-ix  VIII. 
fi'om  doit  garder  dans  /V- 
B  dfxdi  Cémonique  français. 
I  tnilé  se  troine  à  la  fin  de 
■CKon  mm  droit  ecclésiastique 
hé  Fleurjy  Paru,  176U  et 
a  T.  in-ia*  IX.  ^i^ii  1^5  c^n- 
Tmmês  pmr  la  cour  du  parle- 
le  Pétris  ,  pourtexamen  de 
tMe  coUeeîkm  des  Conciles, 
wr  les  soins  du  P.  Hardouin, 
du  parlement ,  qui 
ledii  avis ,  et  V  arrêt  du 
l,^ema  empêché  la  publi- 
: ,  UtRcht ,  1 780  ,  in  -  4*- 
rb ,  redigé  conjoiotement  ayec 
,  Tabbe  Cadrv  et  autres  cen« 
,  fCBt  aa  peu  1  esprit  de  parti. 
Lemcrre  out  laissé  plu- 
,  dont  une  par- 
tie insérée  dians  la  Collection 
ytces^erbaux  des  assemblées 
des  du  clergé,  Paris,  1767  et 
>  wivanles.Les  principaux  sont: 
iBiCe  de  la  discipline  ile  Vê- 
le France  et  de  ses  usages  par- 
Tf.  D'AfÇuesseau  dans  sa  cin- 
e  mstruclion  .  en  recomoiaudc 
«fv  a  son  Cils.  —  'i'\  Recueil 
mples  sur  la  manière  dont  les 
TS  de  France  ont  été  jugés 
es  trois  races  de  nos  rois.  — 
9tes  sur  le  Concile  de  Trente, 
auessiirla  pragmatique 
—  5'*.  Résolutions  de  plu- 

rsiUms  sur  le  Concordat , 
observations  sur  les  di- 
éditions  de  ce  Cnneortlat. 
.  Réflexions  sur  le  dtmzième 
I  du  second  Concile  de  Lyon  y 
garde  la  Régale.  D-c. 
MEKY  '  Nicolas,  médecin  et 
ite ,  Daf]uit  a  Rouen ,  le  1 7  nov. 

.  69m  fkn  cuit  pc0tur«v  ^u 


LEM 


45 


parlement  et  professait  la  religion 
réformée.  Apres  avoir  fait  ses  études 
dans  sa  patrie,  Lémery  entra  comme 
élève  chez  un  pharmacien  ;  mais  n« 
trouvant  pas ,  dans  son  maître ,  des 
connaissances  assez  étendues,  il  vint, 
en  1666,  se  mettre  en  pension  chez 
Glazer  ,  professeur  de  chimie ,  a» 
jardin  du  Roi.  Ce  démonstrateurétait 
pour  le  temps,  un  homme  fort  ha- 
bile ,  mais  il  croyait  encore  aux  rê- 
veries de  ralchimie;et  Lémeiy ,  qu'a- 
nimait un  ardent  amour  })our  la  vé- 
rité ,  le  trouvant  trop  obscur ,  !• 
quitta  au  bout  de  deux  mois,  et  S9 
mit  à  voyager.  Il  sepuma  trois  ans  k 
Monlpellicr,  étudia  la  médecine, 
r histoire  naturelle ,  la  pharmacie  ; 
fit  son  tour  de  France ,  et  revint  à 
Paris  eu  1O72.  A  cette  époque  plu- 
sieurs savants  avaient  formé  des  so- 
ciétés particulières  qui  travaillaient 
aux  progrès  des  connaissances  phy- 
siques. Ils  accueillirent  I^émery,  lui 
prêtèrent  lui  laboratoire ,  et  le  pré- 
sentèrent au  grand  Condé ,  qui  lui 
demanda  des  leçons  de  chimie.  Lé- 
mery se  fit  recevoir  apothicaire  ,  et 
ouvrit  un  cours  public  ,  où  se  ren- 
dirent les  hommes  les  plus  dis- 
(iugucs  dans  les  sciences.  Touriie- 
furl  fut  un  de  ses  élèves  ;  quarante 
Écossais  vinrent  exprès  à  Paris  pour 
Tcntendre ,  tant  sa  réputation  fut  ra- 
pide et  brillante  :  elle  était  méritée, 
car  le  langage  de  la  chimie  était  alors 
inintelligible,  et  il  sut  le  rendre  clair 
et  précis.  IjCS explications  des  phéno- 
mènes étaient  toutes  hypotliétiques; 
mais  r^'mery  ,  fondant  ses  théories 
sur  l'observation  ,  sembla  créer  une 
science  nouvelle.  Il  publia  ,  en  lOnS, 
son  Cours  de  c/u//u6',  qui  eut  la  plus 
grande  vogue,  et  fut  sur-le-champ 
traduit  en  latin,  en  allemand,  en  an- 
glais  et  en  es|)agnol.  Lcmery ,  au  mi- 
lieu d««  succè:»  les  plui  flatlcturs,  lui 


48  tEM 

arrête  dans  sa  carrière  par  les  troiH 
blcs  religieux  qui  éclatèrent  en  1 68 1  • 
11  était  calviniste,  et  ne  put  échapper 
à  la  persécution.  On  lui  retira  son 
diplôme  de  pharmacien  ;  et  l'élec- 
teur de  Brandebourg ,  heureux  de 
pouvoir  recueillir  dans  sts  états  un 
savant  aussi  distingué,  lui  fit  propo- 
ser de  venir  occuper  k  Berlin  une 
chaire  de  chimie  créée  pour  lui. 
Ne  voulant  pas  renoncer  à  sa  patrie, 
Lémery  refusa  cette  offre  généreuse, 
et  crut,  par  ses  travaux  et  sa  gloire, 
obtenir  quelque  tolérance  ;  mais  il 
ne  put  conjurer  Torage ,  et  il  passa 
en  Angleterre,  en  i(>83.  Il  présenta 
la  cinquième  édition  de  son  livre  à 
Charles  II ,  qui  le  reçut  avec  la  p'us 
grande  distinction  et  lui  témoigna 
une  estime  toute  particulière.  Les 
temps  paraissant  plus  calmes  vers  la 
fin  de  l'année ,  il  repassa  en  France, 
se  fit  recevoir  docteur  en  médecine 
à  l'université  de  Caen ,  et  vint  exer- 
cer à  Paris  ;  mais  ,  deux  ans  aprrs , 
la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  le 
replongea  dans  de  nouveaux  mal- 
luîurs.  Privé  de  son  état ,  dépouillé 
de  sa  fortune,  obligé  de  se  cacher  «Lé- 
mery, à  la  sollicitation  de  sa  famille, 
de  ses  amis  et  de  ses  nombreux  élèves, 
fit  alijuration  en  i()S6  et  se  réunit  à 
Tedise  catholique.  Il  reprit  l'exercice 
de  Ta  médecine,  le  professorat,  et  vou- 
lut y  joindre  le  commerce  de  la  phar- 
macie. Il  eut  besoin  pour  cela  cie  let- 
tres-patentes du  Roi  ,  qu'il  obtint  ; 
m;iis  la  faculté  de  médecine  et  les 
maîtres  apothicaires  s'opposèrent  à 
leur  enregistrement  au  parlement. 
Ce  proccs  pouvait  rcfduire  Lémery 
à  l'iiidigence  ;  ses  adversaires  senti- 
rent le  tort  qu'ils  se  feraient  à  eux- 
mêmes  en  affligeant  cet  homme  célè- 
bre, et  ils  se  désistèrent.  L'académie 
des  sciences  le  reçut  membre  asso- 
cié,le4fcvricr  i  (jqq,  et  (lensionnaire, 


tEkf 

le  a8  novembre  de  la  même  i 
après  la  mort  de  Bourdelin.  L 
ent  deux  fils  ,  qui  devinre 
collègues  à  l'académie.  Il  n 
d'une  attaque  d'apoplexie,  le  i 
i^i5.  Le  travail  fut  la  passi 
vorite  de  ce  savant  infatiî^abl 
principaux  ouvrages  sont  : 
Cours  de  chimie,  dont  la  me 
^tion  a  été  publiée  par  M.  1 
en  1736,  iu-4**.  H.  Pharim 
universelle,  1697,  in-4«.  III. 
universel  des  Drogues  ximphs, 
in-40.  IV.  Traité  de  V Anlii 
1707,  in-8°.  Les  volumes  de 
demie  renferment  plusieurs  n 
res  de  Lémery;  savoir  :  Obser 
sur  une  extinction  de  voix 
par  des  herbes  vulnéraires  y 
H.  43.  Observation  sur- une  fo 
pétrifiante  de  Clermont-en-. 
gne,  1700,  H.  SB.Explicatioi 
iique  des  feux  souterrains,  da 
blements  déterre,  des  ouragai 
éclairs  et  du  tonnerre,  1700, 
Examen  des  eaux  dePnssy , 
H.  iyx.  Observation  sur  le  cai 
1705,  p.  38,  H.  /)r).  Duiniei 
son  analyse  ihiuiique  ^  170 
îi7'i,  H.  3().  De  Vurine  de  1 
de  ses  effets  en  médecine 
son  analyse  chimique,  17c 
33.  Réflexions  SU'^  le  sublima 
sij,  1 709,  p.  4'A ,  H.  34.  C 
LÉMERY  (  Louis  ) ,  fils  d 
cèdent,  naquit  à  Paris,  le  ^x/ii  j 
i(k)7.  Digne  élève  de  son  pèr 
de  rapides  progrès  dans  les  s< 
naturelles  ,  et  fut  reçu  docte 
faculté  de  Paris  ,  à  l'.^ge  d( 
et  un  ans.  Quoiqu'il  n'eût  qn 
jours  pour  se  préparer,  il  fit  li 
decliimie  au  jarlin  du  Roi,  en 
aux  appl'«n(lissemei»ts  d'un 
bréux  auditoii-e.  Il  f-ît  uomn 
monstraleur  royal,  en  17^1 
pendant  33  ans,  médecin  de  1 


LEM 

fff  arheta  une  chaîne  de  méd^ 
iRoî.  I^  grand  exercice  lui  avait 
I  on  pronostic  sûr  dans  les  mt- 
.  l«*s  |iliis  compliquées,  et  uite 
li^srfijce  délit  a  te  du  poub.  L'a- 
Bir  le  reçut  flèvc  chimiste,  en 
,  as»ocic  en  i^iu  ,  et  |»eii.siou- 
en  I  *  1 5.  Il  mourut  le  9  juin 
.  S«:s  ouvrages ,  imprimes  sejM- 
iit  »onl  :  I.  Un  Traité  des  AU^ 
s,  trou,  1705,111- ri.  II.  Trois 
'e$  contre  le  Traité  de  la  géné^ 
H  des  tiers  dans  le  corps  de 
zme ,  qu' Ajidry  avait  fait  im- 
irr  ,  i-o4*  iii-i'i.  Ou  trouve, 
.  les  Mr moires  de  racademio  des 
ve.«.  plusiciu-s  me'muires  de  lui, 
le  rocnltfaria ,  le  cresson  aqua- 
',  le  bor««\,  la  cire,  la  maune, 
que.  les  cloportes,  le  nitre,  le 
kmmonîac,  Talnn,  les  vitriols, 
u ,  la  lumière ,  etc.  ,  etc.  ;  des 
y%e4  d*eaui  minérales,  des  ob- 
..ti<j[i«  anrftomiqnes,  et  des  dcs- 
iriDs  pliysiolii^iqiics  intercssan- 
—  LiHLKi  dit  £1?  jeune  ,  fri-i'c 
rrfrtU-rit,  suivit  l.i  mêrnc  car- 
' ,  f>it  n'»niine'  asscirii*  <lo  Taca- 
!*•  d***  M-icnres  oji  i  -j  i  ."> ,  et  iiiou- 
»r,  i-jM.  On  a  di'  lui  :  I.  Des 
^j<»ri\>uru/i  nouveau  phosphore^ 
^T  II»  ;:iaiiil  iiuinlired'e\|H*rîcii- 
]..i  Mur  v\r  t'^iti'Na  M)ii  ort'asiou, 
...if».^  él"  r-«4-4jr'inii>,  l'jif),  pa«;e 
II.  iH.  11.  i)e  Vavùun  des  stU 
li^^e-'t-r^irs  matières  inflamma- 

.  171  *-  pJ?'*  97 .  H»  111.  Kx|Kî- 

r^  ^ttria  dwet site deg  matières 

jffif   pn*pns  h  f'fiirt'  un  pYro- 

c  a^-ec  l'tdun,  171.1,  |m*4.  \oà. 

C.  ('.. 
K  M  F-K  Y  f *ori*-RoiirftT-.f  t)stPH 
«I  î  11  n  .  aMrononie  ,  m»  à  Ver- 
"s  le  '"t  n<i\fmlire  i-j'^K ,  avait 
Z'i*it  singulier  pour  le  calnil. 
r.  i.'  r.i;i.iiit  rfjiiiiu  dans  lo  temps 
uUit  an.!<lié  au  marquis  de 
I  i  r  '. . 


LEM  49 

Puisieux  ,  le  détermina  à  consacrer 
ses  loisirs  à  des  calculs  astronomi- 
ques. Il  publia,  dans  la  Connaissance 
des  temps  ,  pour  iJ/79 ,  les  Tables 
de  la  ûme ,  par  Clairaut ,  compa- 
rées avec  colles  de  Bradley ,  et  en- 
richies d'un  grand  nombre  d*obser- 
vations.  Il  a  fait ,  depuis  1787,  les 
calculs  de  la  Connaissance  des  temps, 
presque  en  entier  ,  avec  autant  de 
succès  que  d'assiduité,  (//ûl,  de  Vas- 
tronomie ,  par  Lalaudc,  pag.  879. .) 
Eiiiio  ,  il  a  eu  part  au  tome  vii  des 
Ephémerides  des  mwivements  cé- 
lestes. Lémery  est  mort  à  Paris  ,  le 
i*^'.  mars  i8o'i.  W-«. 

LEMIERRE  (  AirroiiiE.MARiif  ) , 
noète  drauiatique,  ne  à  Paris  en 
1733  (  1  ),  était  ûls  d'un  éperonnier, 

3 ni  s'imposa  des  sacrifices  pour  lui 
ouner  une  bonne  éducation.  Ses 
triomphes  dans  les  concours  de  l'u- 
niversité sont  attestés  par  une  com- 
position latine  sur  le  Manchon  à 
ceinture f  insérée  suus  son  nom  dans 
le  recueil  intitulé  :  Musœ  rlietorices , 
a  vol.  in-isfc.  Les  qualités  précieuses 
du  jeune  Lenii  erre  c  lui  rmèrent  M.  Du- 
pin,  fermier-général,  qui  le  prit  chez 
lui  avec  le  titre  de  secrétaire,  afin 
de  lui  fonruir,  sans  blesser  sa  déli- 
catesse ,  les  moyens  de  se  livrer  à  sa 
pas>ioii  pour  la  poésie;  il  parait  qu'il 
conserva  long -temps  cet  emploi, 
pm<(quc  Rousseau,  bien  des  années 
après  ,  dans  ses  Ouifessions.  allerta , 
on  ne  sait  pourquoi ,  de  le  désigner 
comme  un  scribe,  quoicpie  Lcmierrc 
iïit alors  connu  par  des  succis  d('])lus 
d*uu  grure.  L'aradcmie  fraiiraise, 
en  1 7  >3 .  (  ouninna  son  poème  sur  la 
Tendresse  de  Louis  XI  rponr  safa- 


t\'\  !««••  bto|>ra»hr«  foal  iiatir«  Ti^iiit<-rr#  rn 
i-<»,  tVJiti-iir  II»  ••••  dpMvr^r  rhvisi^t .  I»  k*ê% 
Il  i-t'«  *n  1741.  Simaiii  l'A)(-i  qii*  Ini  A"  ■•"  '*■- 
i<ir^«,  il  iî««ail  *-tr  •  n*  *  \a  lUruifiM  cpn<1>i«  j 
tuAit  crtu  liai*  a'vst  f««  iAulièKm*  «  I  «»|»tyM« 
t.  m  ««De. 


5o 


LEM 


mille.  Celui  qu'il  fit  sur  V  Empire  de 
la  mode  obtint,  en  1^54  >  un  pareil 
honneur.  A  cette  époque ,  on  laissa 
le  choix  des  sujets  aux  concurrents  ; 
et  Lemierre  ne  fut  pas  moins  heu- 
reux  dans  son  poème  sur  le  Com- 
mercey  ou  Ton  trouve  ce  vers  si 
connu,qu'illippelait  le  vers  dusiëde: 

La  cridaat  àm  1l«ptaa«  ««t  U  to«ptr«  AawaBdk» 

Un  quatrième  prix  lui  fut,  en  t  757 , 
dëccâ-në  pour  un  nouvel  essai  :  Les 
hommes  unis  par  les  talents.  Deux 
autres  essais  lui  valurent  également 
des  palmes  k  Tacadëmie  de  Pau  :  le 
premier  est  V  Éloge  de  la  sincérité^ 
1754  ;  le  second  a  pour  objet  l'Uti- 
lité des  découvertes  faites  dans  les 
sciences  et  dans  les  arts  ,  sous  le 
règne  de  Louis  XF,  1756.  Ce  der- 
nier poème  commence  par  ces  vers 
ingëmeux ,  que  le  novateur  Mirabeau 
aimait  à  citer  : 

Croira  tout  lUcauvvrt  «M  ««•  «rrcur  fftamà»  i 
C*Ml  frmtdn  rhariioa  pour  la*  bomaa  du  moada* 

Si  les  morceaux  dont  nous  venons 
deparlersont  dépourvus  deFëlëgance 
académique,  du  moins  ils  annoncent 
de  la  vivacité,  de  l'esprit,  de  U 
pensée.  Après  s'ttre  ainsi  fait  con- 
naître par  six  prix  remportés  consé- 
cutivement ,  Lemierre  vit  jouer,  en 
1 768,  avec  un  succès  marqué,  sa  tra- 
gédie d*£fypermnestre ,  sujet  qui  ap- 
partient à  la  mythologie ,  qui  en  a 
les  invraisemblances,  et  qui  fut  .au- 
trefois traité  par  Gombaud  ,  Tabbé 
Abeille  et  Riupéroux.  Lemierre  eut 
soin  de  dérober  aux  regards  un  amas 
d'horreurs  incroyables ,  et  de  n'of- 
frir au  public  que  les  deux  époux  , 
dont  la  situation  produit  un  grand 
effet  de  terreur.  5a  pièce  est  claire 
•t  simple  ;  elle  captive  l'attention 
jusqu'à  la  fin ,  et  passe  pour  la  mieux 
conduite  qu'il  ait  faite.  Un  plaisant 
néanmoins  en  fit  une  critique  spiri- 
tuelle, en  féorwt  :  «  C'est  une  tra- 


lèm: 

)»  gédie  k  peindre;  »  bon  mot  * 
appliqué  aepuis  à  la  plupart  < 
très  pièces  de  l'auteur.  Frér 
injuste  lorsqu'il  ne  voit  dans  o 
reux  coup  d'essai  qu'un  tissu 
surdités  gratuites,  qu'un  ti 
gobelets,  qu'im/eu  de  marion 
Térée  (  1761  )  ne  put  se  soi 
malgré  le  parti  que  fa  célèbre  ( 
tirait  de  la  tapisserie  sur  V 
Philomèle  a  représenté  les  at 
dont  elle  est  victime.  Le  poète 
duisit  vainement ,  en  1 707 ,  u 
aussi  malheureux ,  après  avoi 

S  récaution  de  diminuer  le  e 
es  atrocités  qu'il  comport« 
femme  outragée  par  son  oeai 
-qui  lui  coupe  la  langue  pour 
rer  de  son  silence,  est  une  mo 
site  qui  doit  être  bannie  de  la 
Lemierre  s'abstint,  dans  Idc 
(  17^  )y  ^  recourir  aux  i 
qu'on  le  blâmait  d'emplojvi 
nairement  :  il  ne  tomba  poi 

S  lus  dans  l'en^enr  de  Créuill 
onne  de  l'amour  à  son  pi 
personnage,  quoique  déjà  vie 
moment  d'ailleurs  où  cette  ] 
doit  être  étouffa  dans  un  co 
désespère  un  vœu  parricide.  I 
seul  aurait  pu  rompre  la  moi 
d'une  action  réduite  à  une  tel 
pUctté.  Les  trois  premiers  a< 
rent  applaudis;  mais  le  granc 
et  la  peste  qui  surviennent 
échouer  les  deux  actes  suivai 
taxerçe ,  en  1 766 ,  fut  loin  d 
ver  la  même  chute,quoique  le 
soit  vicieux  :  peut-ou  se  persu 
effet  que  l'amoitieux  Artaban 
donne  aux  plus  énormes  f( 
pour  placer  sur  le  trône  un 
repoussesesprojets  avec  indic 
Le  poète  n  a  pu  réussir  à  c 
cette  faute  capitale.  11  en  < 
une  seconde ,  qu'on  lui  re[Mn 
général ,  mais  qui  est  mois 


\ 


LEM 

autres  tragédies  »c'est 
«'il  se  contente,  pour  ainsi  dire, 
lîodifiier  les  situations.  Il  imite 
ptsfie  entièrement  l'opéra  de  Më- 
tHlase  :  poar  afCrmer  le  contraire , 
il  faliail  qu'il  se  fit  une  étrange  il- 
laiion.  Ce  sujet,  traité  plusieurs  fob 
dans  les  deux  siècles  derniers^  par 
des  hoaimcs  à  peine  connus,  se  re- 
dans le  Siilicon  de  Th.  Gor- 


LEM 


5i 


■cille  cl  dans  le  Xerxès  de  Créhillon* 
(  Voj€Z  l'art  DELatcu,  Biogr,  des 
IttHOies  vi^mnts.)  Guillaume  Tell, 
ÎDM  la  même  année  qu'Artaxerce  , 
»e  fut  pas  aussi  bien  accueilli,  moins 

E-èm  à  cause  de  la  ùiUesse  de 
rigue,  ou'à  cause  de  la  nouveauté 
dm  specude.  D'agrestes   hafaiunts 
àt  la  Suisse ,  mis  pour  la  première 
Cois  sor  la  scène  tragique,  et  raison- 
nant avec  une  indépendance  répu- 
blicaine ,  parurent  être  une  innova- 
tion dans  laquelle  il  entrait  plus  de 
Lardiesse  que  de  bonheur.  Voltaire, 
qui  souTcnt  n*aime  à  saisir  que  le  coté 
ndjrule  des  choses ,  interru';ë  sur  le 
mérite  de  Touvrage ,  rcporiaît  :  «  Il 
a  n*%  a  rien  à  dire;  il  est  écrit  en  lan- 
■  pie  du  pays.  »  L'auteur  néanmoins 
le  lit  revivre  vingt  ans  après  avec  un 
succès  prodigieux ,  auquel  à  la  vérité 
couthwMrrent  beaucoup  les  évcne- 
Brati,  triste»  avant-coureurs  de  la  rc- 
%uluiiuu.  Il  necraigiiit  pas  de  mettre 
SUI1&  les  \eux  le  tableau  di'Vhirant 
qa  n'était  d*abord  qu  en  récit  :  il 
montra  un  ]N.Te  réduit  à  ralternative 
de  voir  immoler  huu  lils ,  ou  d*abat- 
trr.  d'un  coup  de  flèche,  une  pomme 
I^Urre  sur  sa  tète.  Cest  une  e»]>èrc  de 

Eolomime;  mais  elle  tient  iiaturcl- 
nentau  »u)et;  elle  est  d'ailleurs  jus- 
tùif^.  nuiM|ue  le  pathétique  s*y  réu- 
L*t  A  I  rH'roL  Malgré  la  rudesNC  des 
riorus  hcivt-iiqun  ,  jointe  à  la  dureté 
trop  fjiuilicrr  au  poète,  la  vcrsifi- 
oiuou  de  Guillaume  Tell  parait  plus 


soutenue  que  celle  de  ses  autres  pièces. 
La  couleur  locale  est  observée,  et  le 
dialogue  a  de  la  visueur  et  de  la  pré- 
dsion.  La  Feuve  du  Malabar,  écou- 
tée froidement  eu  1 770 ,  fut  dix  aus 
après  reçue  avec  enthousiasme.  La- 
harpe  ,  dans  son  Cours  de  littéra- 
ture ,  la  regarde  comme  a  une  très- 
»  mauvaise  pièce  de  tout  point  ;  » 
il  attribue  les  trente  rcprcseutalions 
qu'elle  eut  à  la  pompe  du  dénoue- 
ment qui  avait  été  change.  Il  l'avait 
jugée  moins  sévèrement  dans  sa  Cor- 
respondance littéraire ,  et  dans  un 
numérodu^/iprvi//v(  1 5  juillet  1780). 
Sans  doute  elle  donne  beaucoup  de 

Erise  à  la  critiaue  :  on  s'ctonnc  que 
I  côte  du  Malabar  ait  été  choisie 
pour  le  lieu  de  la  scène ,  quand  on 
sait  que  l'usage  qui  condamne  les 
veuves  à  se  brûler  sur  le  bûcher  de 
leur  époux,  n'y  a  point  force  de  loi, 
comme  dans  certaines  parties^dc  Tln- 
dostan.  On  n'est  pas  moins  surpris 
d'entendre  parler  en  prctres  sangui- 
naires les  bramincs,  qui  ne  répan- 
dent même  pas  le  sang  des  animaux  : 
la  reconnais!»ance  de  Lanassa  et  du 
jeune  bramine  ,  son  frère, est  roma- 
nesque. Il  fallait  imaginer  un  ressort 
qui  contraignit  la  première  îi  voir 
Montalban  ,  dont  et'.'  ignore  la  des- 
tinée, et  qui,  la  livrant  aux  comI)ats 
de  ramouretdude\'oir,  eût  excité  une 

{)itic  plus  vive  en  sa  faveiu*.  et  rempli 
e  but  que  se  propose  la  tragédie. 
Malgré  ces  fautes  et  plusieurs  autres, 
eniiii  malgré  des  déclamations  assez 
nombreuses,  la  Feuve  du  Malahnr 
qui  est  toute  d'invention ,  sa  main- 
tient au  répertoire  ,  avec  //-yptr- 
mnestre  et  Guillaume  Tell,  La  gé- 
néreuse indignai iun  de  Montalban  , 
la  sensibilité  du  jeune  braniiue  inté- 
ressent :  quoique  le  rùlc  de  Laua^sa 
soit  indécis,  on   s'attendrit  sur   le 
sort  d'uue  femme  belle  et  vertueuse. 

4-. 


Il  LEM 

(j<ii,  souraiseà  la  tyrauiiie  d'une  cou- 
tume si  contraire  à  nos  maurs,  va  se 
jeter  dans  les  flammes ,  po«r  ne  pas 
survivre  à  un  mari  qu  elle  n'a  ja- 
mais aime'.  Céramisy  tombe' en  1*7 oj, 
n'est  pas  imprime;  c'est  un  sujet  a  in- 
vention qui  a  du  rapport  avec  Héra- 
clius.  Nous  le  comiaissous  par  le 
compte  que  Laliarpe  en  a  rendu  daiut 
le  Mercure  de  janvier  1 786.  i7ar/t^ 
velt^  représenté  en  1 790 ,  n'avait  ja- 
mais pu  l'ctre  depuis  vingt-cinq  ans» 
suivant  toute  apparence,  par  ménage- 
ment pour  la  maison  d'Orange.  Il  est 
rempli  de  discussions  politiques  et 
religieuses.   Laharpe  pitftcnd  {Cor- 
resp,  litt.  )  que  le  poète  aHaiblit  son 
action  en  s'ocartant  de  Tbistoirc  , 
parce  qu'au  lieu  de  rendre  son  héros 
victime  du  fanatisme  de  la  secte  des 
Gomaristesyàèyonét  àTambition  du 
statbouder,  Maurice  de  Nassau,  il 
le  fait  succomber  sous  le  poids  d'une 
accusation  dont  son  patriotisme  dé- 
montrait l'absurdité.  11  paraît  avéré 
néanmoins  que  Barnevelt  fut  con- 
damné non-seulement  comme  enne- 
mi de  la  religion,  mais  comme  ayant 
trahi  sa  patrie  par  des  intelligences 
avec  le  roi  d'Espagne.  On  a  retenu 
un  vers  admirable  de  cette  pièce  :  le 
fils  de  Harncvclt  lui  conseille  de  se 
soustraire  à  l'ignominie  du  supplice 
par  la  mort  )  il  lui  dit  : 


r^  Caton  M.la  doana. 


Son  père  lui  répond  : 

tfocratc  raltcndit. 

Vir^me  devait  suivre  Barnevelt  ; 
elle  n'a  été  ni  jouée  ,  ni  imprimée  ; 
l'autenr  la  retira  probablement  pour 
ue  pas  fournir  un  nouvel  aliment  à 
des  passions,  de'jà  trop  enflammées. 
Il  répondait  à  ceux  qui  se  plaignaient 
de  son  silence  :  «  La  tragédie  court 
ft  les  rues.  »  Il  ne  se  consolait  pas 
d'avuii' cony)Osé  GuiUauine  Tellqm 


LEM 

avait  donne  lieu  à  de  fausses  applica- 
tions. Les  pièces  de  Lemierre  ont  de  la 
chaleur  et  de  la  rapidité;  elles  aita* 
chent  Je  spectateur  par  la  magie  det 
coupsde  théâtre,  ressource  dont  l'abus 
annonce  la  décadence  de  l'art.  Le  lec- 
teur instruit  est  plus  difficile  ;  il  ii« 
jouit  guère  des  effets ,  sans  analyser 
les  causes  :  un  intérêt  de  curiosité  ne 
lui  suiOt  pas  ;  il  veut  un  plan  profon- 
dément conçu ,  des  situations  déve- 
lopiMÎes ,  une  diction  pure.  Quoique 
cette  dernière  partie  soit  la  plus  fainle 
de  l'auteur ,  il  n'est  pas  une  de  ses 
tragédies  où  l'on  ne  rencontredcs  vers 
remarquables ,  soit  par  la  force  des 
pensées, soit  par  l'éloquence del'ame; 
où,  parmi  des  négligences  impardon- 
nables ,  il  n'y  ait  des  tirades  d'uns 
expression  noble,  harmonieuse  et 
touchante.  Lemierre ,   dégoûté  du 
théâtre ,  s'était  proposé  d^bord  de 
traduire  le   petit  poème  latin  de 
l'abbé  de  JMarsv  ,  sur  la  Peinture. 
Le  trouvant  trop  resserre  pour  la 
matière ,  il  en  (It  un  ouvrage  à  peu 
près  de  sa  composition ,  qu'il  accom- 
pagna de  notes;  un  vol.  in-i !i ,  in-8<>. , 
iu-4°. ,  avec  fig.  1 7(39,  En  dévelop- 
pant les  préceptes  et  les  images  de 
son  modèle  ,  il  forma  trois  chants , 
dans  lesquels  il  traite  du  dess^'n  ,  du 
coloris  et  àeVintpention,Son  but  n'est 
pas  d'instruire  les  peintres:  à  l'exem- 
ple des  vrais  poètes  didactiques ,  il 
se  borne  à  faire  aimer  ce  qu'il  chante. 
Ses  idées  ne  sont  pas  toutes  égale- 
ment justes  :  en  voiri  la  preuve  :  il 
voudrait  effacer  dans  les  églises  les 
tableaux  des  martyrs ,  parce  qu'ils 
représentent  l'humanité  souffrante  ; 
comme  s'il  n'était  pas  utile  de  fami- 
liariser l'homme  avec  le  malheur  et 
la  persécution  !  Ses  transitions  sont 
brusques;  il  a  plus  de  verve  que  de 
gnire.  La  fréquence  des  apostrophes 
rend  sa  diction  heurtée  et  monotone  ; 


LEM 

Bsiau  milieu  de  pbrascMèclies,  obs- 
nres,  recherchées,  trÎTiales,  brillent 
«csque  toujours  dese'dairs  détalent, 
hoûrurs  morceaux,  pour  étrepar- 
fjrt«,  ii*auniient  besoin  que  dctrc 
pi'liA  parle  goût  Qudffues-uns  même 
V  uraient  pasdésaTOuésparlesmaî- 
trfs  de  Tart  :  pour  la  (gloire  de  Timi- 
litnir ,  ce  sont  ceux  qu'il  doit  k  lui* 
même,  tels  que  V  Im^ocation  au  Soleil^ 
VOrîpne  de  la  Chimie ,  la  Fiction 

mUêçLoriffue  de  Vipiorance  ,  etc 

Fi«4  Faues-cn  les  Usages del'anrw^e, 
porme  en  iGcbants,  i  vol.  in-8<>., 
i-^-n,  devaient  oflrir  d'une  manière 
plus  fteasible  encore  les  mêmes  fautes 
qtir  le  poème  de  la  Peinture,  Ovide 
>Vtait  exerce'  sur  un  fond  plus  favo- 
rable aux  riants  mcnson|;;es  de  la 
poésie.  Lemierrc  ne  rencontrait  pas 
lr<  mrme^  aTantaj;cs  dans  nos  anli- 
qikit  A  nationales  ;  d'ailleurs ,  In  tour- 
nure- vive  et  sautillante  de  son  esprit 
ne  lui  permettait  guère  de  joindre  , 
fur    d#^    liaiscjns   im]>errei)tibles   , 
îint  d'oliJMs  opposes.  Le  talent   de 
1»*  rfafjisir  et  de  les  encadrer  est  prcf- 
r;->fnrnt  rr  ipii  lui  manque.  Il  pro- 
f  àe  trop  au  hasard  ;  il  ne  rejette 
prf«|ii^  rien  dn  cx^qiii  plaîl  à  son  iina- 
(.inafion  :  aussi  ,  le  fil  par  lequel  il 
dlldchr  les  diverses  parties  du  poème 
^:-il  souvent  rompu.  Nous  croyons, 
contre    Topinion  de  l'auteur ,  que 
^'•n  sujet  aurait  ^af^nc  sous  le  rapp(»rt 
•i'  la  rneihode  ,  si ,  comme  Ovide,  il 
l>.'il  Tf-streint  adou/.e  chants,  d*n près 
l'ordre  dt^  mois.  Dans  cette   pro- 
rl.if  tion  ,  qui  pouvait  devenir  pour 
1**  Français  d'im  intérêt  pje'ue'ral ,  les 
f^ti-*  »rilenuelle.s  n'occupent  pas  assez 
dr  place ,  et  U^aucoup  de  tubliMiix 
«  '^t  de  ve'ritables  };rotes«iCM'S.  Il  s'en 
f  jiit  Ucu  cppeitflant  qu*clle  UKTÎlele 
d-^l-«in  avec  lequel  L;iliar|M'  la  iuj»c. 
11  '.1  rilr  uiiiqui'ment  h's  den\  vers 
Iri  ^flob  barbares  :  il  n'excepte  d'uue 


entière  proscription  que  les  vers  sur 
xm  Clair  de  lune.  Les  vœux  d'nneame 
honnête  se  manifestent  dans  le  cours 
de  ce  long  ouvrage  ;  on  y  lit  non-seu- 
lement des  vers  remarquables  dans 
tous  les  genres;  mais  on  y  trouve  des 
morceaux  étendus,  où  régnent  l'ins- 
piration la  plus  heureuse  et  Torigina- 
liteMa  plus  piquante.  Nous  indique- 
rons les  morceaux  sur  St. -  Antoine , 
patron  de  l'auteur,  sur  le  printemps, 
sur  les  jardins  anglais,  snrV origine 
de  la  flûte,  etc..  A  ses  Poènies  cou- 
ronnêSy  Lemierrc  a  rëuni  ses  Pièces 
fugitives ,  I  vol.  in-8o. ,  1 782.  Des 
choses  charmantes  y  sontmelces  aux 
dioscs  les  plus  bizarres.  On  a  peine 
à  concevoir  que  le  même  homme  ait 
pi  flatter  quelquefois  l'oreille  par  les 
accords  les  plus  doux ,  et  la  de'chirer 
Ucn  plus  souvent  encore  par  les  sons 
les  plus  discordants.  Ne  doit-on  pas 
en  conclure  qu'à  ses  yeux  la  verve 
e'tait  tout ,  et  que  la  correction,  fruit 
de  la  patience  et  du  goAt ,  n'était  rien? 
Kiranger  aux  manèges  de  l'inlrigue, 
sou  unique  ressource,  pour  la  décon- 
certer, était  de  donner  à  son  amour- 
propre  un  essor  plus  comique  qu'of- 
fensant, et  qui  en  faisait  un  homme 
h  part.  Voulant  justifier  la  lil)erté 
qu  il  prenait  de  manifester  la  bonne 
opinion  qu'il  avait  de  lui-même  ,  il 
faisait  naïvement  ee  singulier  aveu  : 
«c  Je  n'ai  point  de  proneurs;  il  faut 
»  bien  que  je  fasse  mes  afl'aires  tout 
»  seul.»  A  la  mort  de  Vollidre,  dési- 
rant le  iTmplar/îr  à  Tacidémie  fran- 
<;aise,il  ne  cachait  point  ses  pi<*'len- 
tious.tt  N'est-ce p«is  A jax,tlisait-il,  qui 
»  doit  hériter  des  armes  d'Achille/  » 
Diieis   lui  fut  irréféré;  et  deux  ans 
après,  (ihabauou  remporta  le  même 
avantage.  Blessé  de  ce  second  échec, 
il  s'en  vengeait  par  cette  ironie  :  t  11 
»  n'i'sl  pas  étonnant  qu'il  l'emporte  ; 
»  iljuuedu\iolou,ctjeue  joue  qucde 


54  LEM 

»  la  lyre.  »  On  rapporte  deini  beau- 
coup de  mots  où  se  peint  la  vanité 
la  plus  ingénue.  A  la  première  re- 
présentation de  Céramis ,  les  mur- 
ukures  du  public  ,  lui  donnant  de 
rbumeur  ,  il  répétait:  «  Parbleu,  ne 
»  s'imaginenl'ils  jmis  rn»'on  leur  don- 
»  nera  toujours  une  reiwe  du  Mala- 
is bar?  »  Un  jour  que  cette  dernière 
pièc^î  était  représentée  devant  un  petit 
nombre  de  spectateurs,  on  lui  fit  re- 
marquer mali^ement  la  solitude  du 
parterre  et  des  loges  :  «  Il  ne  manque 
»  pas  de  monde ,  répondil-il  ;  mais 
»  la  salle  est  tellement  construite  , 
y>  qu'elle  paraît  toujours  vide.»£nfin, 
la  voix  publique  l'appelait  k  l'aca- 
démie; il  y  fut ,  en  1781 ,  nomme' 
successeur  de  l'abbe'  Batteux.  Voici 
comment  il  remercia  ses  nouveaux 
confrères:  u  Je  n'avais  guère  de  liai- 
»  sons  avec  vous  que  par  vos  ouvra- 
»  ces....  La  place  que  vous  m'accor- 
»  dez  est  d'autant  plus  flatteuse  pour 
»  moi ,  que  ne  l'ayant  sollicitée  que 
1»  [Nir  mes  écrits ,  je  serais  presque 
»  tenté  de  croire  que  je  n'ai  eu  afiairc 
»  qu'à  des  juges.  »  Il  avait  toutes  les 
vertus  domestiques  ;  sa  piété  filiale 
était  reconnue  ,  et  Ton  n'a  jamais 
mis  en  doute  sa  candeur  ni  sa  bonté. 
Quoiqu'il  fût  petit  et  laid  ,  qu'il  eût 
les  travers  et  l'extérieur  d'un  métro- 
mane,  il  sut  captiver  une  épouse  ai- 
mable et  jeune  qui  le  rendit  lieureiix. 
Les  excès  de  la  révolution  le  jetè- 
rent dans  un  état  de  stupeur  ,  qtii  le 
contluisit  au  tombeau ,  le  4  juillet 
1793.  Ilmourutà  Saint-Germain-en- 
ïwiyc,  après  avoir  perdu  presque  tons 
ses  moyens  d'existence.  Ses  œuvres 
ont  été  recueillies  par  M.  René  Périn, 
li  vol.  in-80.,  1810;  elles  sont  pnf- 
cédoes  d'une  notice  de  lOo  pages, 
dans  bipielle  on  apprend  fort  peu 
dp  chose  sur  l'auteur ,  mais  où  se 
troiive  un  long  pUîdoyer  en  favour 


LËM 

de  la  philosophie  moderne.  Deux 
volumes  A'OEuvres  choisies  font 
paitie  de  la  collection  des  stéréoty- 
pes de  Didot.  St.  S-rr. 

LEMIERRE  -  D' ARGY  (  A.-J.  ) , 
neveu  du  précédent ,  né  vers  i^fw , 
et  mort  à  Paris*  le  11  novembre 
181 5 ,  possédait  plusieurs  langues  , 
et  avait  été  interprète  près  de  diffé- 
rents ministères  et  tribunaux.  Mal- 
gré ses  talents  ,  son  peu  de  conduite 
le  réduisit  à  un  état  déplorable  ;  et 
ce  fut  dans  un  hôpital ,  où  il  s'était 
fait  inscrire  sous  un  antre  nom  que 
le  sien ,  qu'il  alla  mourir  d*unc  ma- 
ladie honteuse.  On  a  de  lui  :  I.  OU' 
wa  ,  roman  traduit  de  l'anglais  , 
u  vol.  in-1'2.  II.  L* Élève  du  plaisir, 
traduit  de  l'anglais  ,  1 787  ,  a  vol. 
in- 1*2.  III.  Nouveau  Code  criminel 
de  l'empereur,  traduit  de  l'alle- 
mand ,  1 788  ,  in-8**.  IV.  Calas  ou 
le  Fanatisme,  drame  en  quatre  actes 
et  eu  prose  ,  1791  ,  in-8».  ;  cette 
pièce  tut  représentée  pour  la  pre- 
mière fols  sur  le  thédtrc  du  Paiais- 
Royal(au  jourd'hui  Théâtre  Français  ) 
le  17  décembre  1790-  Sept  mois 
après  (le  7  juillet  1 791  ),Chénicr don- 
na sa  pièce  sur  le  même  sujet.  (  f^qjr. 
(iHbiviKR,  t.  vtÈiy  p.  3'.&8.  )  Mais  dès 
le  18  décembre  1790,  M.  Laya 
avait  fait  jouer  sur  un  autre  thédlre 
son  Jean  Calas,  V.  Les  cent  Pen^ 
sées  d'une  jeune  anglaise ,  publiêer 
en  anglais  et  en  français  :  on  y 
a  joint  des  mélanges ,  des  apo^ 
Iftgues  moraux  ,  et  wte  descrip' 
lion  allégorique  du  vfi}'age  d*un 
jeune  homme  au  pays  du  Iwnheur , 
1 7<)8,  in-iu.  VI.  Poésies  de  Grajr. 
(  rojrez  Gray  ,  t.  xviii ,  p.  364-  ) 
VIL  JosceUna  ,  par  Isab.  Kelly  , 
traduit  de  l'anglais  .^ur  la  troisième 
édition  ,  1799 ,  u  vol,  in-iu.  VIII. 
(  Avec  Brosselard  ri  Weiss  )  Coder 
général  pour  les  états  Prussiens^ 


LEW 

emfr£mç4Ûs ,  1801  ,  3  touL 
.  ûi-8<*.  l\.  Le  Château  de 
ice,  poème  en  deux  chants, 
imson,  suivi  de  deux  autres 

traduit  de  Van  filais,  181 4  ^ 
X.  Mémoires  de  la  reine 
îe  ,  écrits  par  elle-même  , 

de  V italien,  i8i4  >  in-8<*. 
aticn  authentique  de  tas- 
Vie  le  6  juillet  1809 ,  au 
'Juirinal,  et  de  l'enlèuetnent 
erain  pontife  ,  traduite  de 
.,  fSii.ra-S*».  XII.  (Atcc 
ton  )  U  Femme  errante  , 
is  Bumey  ,  traduit  de  Van* 
1S14  9  5  Tol.  in- IX  TI  aTait 

une  traduction  de  Martial  ; 
se  <n  manuscrit  une  tragédie 
r  MazameL  A.  &-t. 

[IR£  (  AuiERT  ) ,  en  latin 
\f  historien,  01»  plutôt  coni- 
'  laborieux ,  naquit  le  3o  no- 

1 5-  S ,  à  Bruxelles ,  d'une 
ori(;inaire  de  Cambrai ,  qui 
lit  plusieurs  hommes  de  më- 
;oniBiença  %t^  études  à  Douai, 
frmina  à  Louvain ,  où  il  en- 
Misuite  les  belles-lettres  avec 
>  succès.  Il  rendait  de  fré- 
Tiaites  au  fameux  Juste 
et  chercha  à  mettre  à  profit 
«eils  qu^il  en  reçut  Son  oncle, 
d* Anvers,  Tayaut  déterminé 
asscr  l'état  ecclésiastique ,  le 
k.  en  i3r|8,  à  l'un  des  cano- 
le  sa  cathédrale  ;  il  le  char- 
•uite  de  dilTcrcules  fonctions 
iraient  seules  rempli  tous 
fttsoits  d'un  homme  doué 
irti\'ixé  moins  j;raude:  mais 
tait  capable  de  diminuer  Tar- 
f  Lemire  pour  Télude,  et  il 

sur  les  heures  de  son  som- 
lut  faire  des  e\traits  de  ses 
».  Kn  1H20,  il  fut  envoyé  en 
,  aliu  d'y  concerter  les  moyens 
pusex  aux  pio^rcs  de  rhérc- 


EEM 


55. 


8Îe  qui- commençait  k  s'introduire- 
dans  le  diocèse  d'Anvers.  Son  oncle 
mourut  l'année  suivante;  et  il  se 
rendit  à  Douai  ^  pour  l'exécution 
du  testament  de  ce  -  prâat ,  qui 
avait  fondé  six  bourses  à  l'uni- 
versité de  cette  ville.  L'archiduc 
Albert  d^Vutriche ,  gouyemeur  des. 
Pays  -  Bas  ,  le  nomma  son  pre- 
mier aumônier;  et  il  succéda,  en. 
1 6!i4,  à  Jean  Delrio^ dans  la  place  de* 
doyen  du  chapitre,  et  de  vîcaire-gé-. 
néral  du  diocèse  d'Anvers.  Il  parta- 
gea le  reste  de  sa  vie  entre  ses  dr- . 
voirs  et  les  recherches  historiques  , 
et  mourut  dans  la  même  ville,  le 
19  octobre  1640.  Baillet  dit  que 
Lemire  dut  sa  réputation  plutôt  aux 
matières  qu'il  a  traitées  qu'à  la  for- 
me qu'il  leur  donna.  On  a  de  lui  on 
Frand  nombre  d'ouvrages  relatiis  à 
histoire  politique  et  ultéraire  des 
Pays-Bas.  Nous  nous  bornerons  à 
citer  ceux  qui  offrent  encore  quelque 
intérêt  :  I.  Elogia'iUustrium  Belgii 
scriptorum,  Anvers,  1602  ,  in-8<>.; 
ibia.  1 609 ,  inp4^-  C'est  un  recueil  ex- 
cellent ,  dit  Prospcr  Marchand  ;  et  il 
est  bon  d'avertir  q[uc  n'ayant  été  in- 
séré que  par  extraits  dans  la  BibliO' 
theca  Belsica  (  f^,  FoppFns ,  tom. 
XV ,  p.  !i33) ,  les  éditions  qu'on  vient 
de  citer  n  ont  rien  perdu  de  leur 
prix.  II.  Origifies  equesirium  seiA 
militarium  ordinum  ,  libri  duo, 
Anvers,  1609,  iu-8".  ,  traduit  eu 
français ,  la  même  année.  IIL 
Originum  monasticarum  libri  ïy  , 
in  quitus  *ordinum  omnium  rr/^ 
gioiorum  initia  et  progressus  hre^ 
citer describuntttr ,  Cologne,  iC'io, 
iQ-8<>.  Il  avait  déjà  publié ,  séparé- 
ment ,  les  Origines  de  l'ordi-e  de 
S^int-Benoit,  de  Citcaux,  des  Car- 
mes ,  des  Chartreux ,  des  chanoines 
de  Saiiit-Augastin ,  etc.  ;  mais  tous 
ces  ouvrages  sont  superfiriels  «t  peu. 


5(5  LEM 

ex^icts.  IV.  Fasti  Beigici  et  Bitr- 
ff'intlici,  sen  Historia  renun  Bcl^i- 
canun  juxta  dies  in  quibus  evcne- 
runi  y  Bniiclics ,  i  Gaa  ,  iii-8«.  r*c 
sont  des  épbciuërides ,  et  elles  pré- 
sentent quelques  rapprochements  cu- 
rieux. V.  AtmaXes  renwi  Belfpca- 
rum  ,  chronicon  à  JuL  Cœsaris  in 
GaUiam  adventUfïhiàé  lô^/^yinS^.; 
avec  de  nombreuses  additions,  An- 
vers, i63(>,  in-folio.  VI.  Bibliotheca 
ecclesiastica  ,  Anvers  ,  1 639-4 fl  % 
deux  parties  in-folio.  C'est  le  recueil 
des  \  les  (ou  plutôt  de  courtes  noti- 
cjcs)  des  écrivains  ecclésiastiques  par 
àSaint  Jérôme ,  Gennade ,  Saint  Isi- 
dore de  Se'ville ,  Saint  lldefonse, 
Honorins ,  Sif^ebert ,  Henri-de-Gand 
et  Trilhcnie.  Lcmire  y  a  ajouté  des 
notes  et  une  continuation  depuis  la 
fin  du  <p]inziëme  jusqu'au  milieu  du 
dix-srptièmesi<Hïlc.,l .  Alb.Fabricius  a 
piblié  nue  édition  de  cet  utile  recueil 
arec  de  nouvelles  additions,  Ham- 
bourg; ,  1718,  in-folio.  (  Fqyez  Fa- 
BBÎCIC8 ,  t.  xïv ,  p.  60.  )  VII.  AU" 
berti  Mirœi  opéra  diplomatica  et 
Mstorica  ,  Bruxelles,  17^3-34-48, 
4  vol.  in-folio.  .1.  F.  Fop))ens  a  réimi 
sous  ce  titre  tous  les  ouvrap;cs  de  IjC- 
mire  relatifs  à  l'histoire  des  Pays- 
Bas.  Les  deux  premiers  volumes 
renferment  toutes  les  chartes  des 
fondations  pieuses  faites  en  Helginnc , 
avec  dos  notes  {;e'ogra])hi(nfes  et  nis- 
toriipies,  et  la  notice  des  églises 
belges  ;  les  deux  derniers  contiennent 
les  pi^cs  et  notes  qui  concernent 
rhistoircciviledes  munies  provinces. 
Getle  collection  est  forï  estimée;  et 
l'éditeur  mérite  une  part  des  éloges, 
]vour  l'ordre  qn*il  a  mis  dans  la  dis- 
tribution des  piiVcs  rassemblées  par 
Iicmire,  et  pour  ses  nombreuses  ad- 
ditions. On  renvoiiî,  pour  lalLste  des 
autres  ouvrages  de  Lemire ,  à  la  ^i- 
bUoih.  Belgica  dç  FoppcDs;oji  pcuK 


LEM 

consulter  aussi  sur  cet  écrivai 
Mémoires  deNiceron,  tom.  v 
le  Cal{4lo^uedes  Idstoriens  par 
glet-Dufresuoy.  V 

LKMIRE  (  Noël  ),  gravct 
burin,  naquit  à  Rouen,  eu  1 
éVt*ve  de  Lchas,  il  a  gravé  dan: 
fércnls  genres;  ses  paysages  c 
marines  sont  estimés.  Sa  ]^oint 
rituelle  a  su  parfaitement  rt;nd 
tableaux  de  Tcniers,d'apres  Icm 
à  l'exemple  de  son  maître,  il  a 
à  s'exercer;  mais  il  a  surtout  i 
dans  les  vignettes,  particulière 
dans  celles  qu'il  a  gravées  poi; 
Contes  de  Lafonttdne  ,  les  l 
jnorptiosfis  d'ihide  et  le  Temf 
Gnide,  Il  serait  di/licile  de  g 
de  petits  sujets  avec  plus  d'cspr 
portraits  dans  le  genre  de  vi| 
que  l'on  doit  à  son  burin ,  et  ] 
lesquels  on  estime  ceux  du  Gi 
Frédéric,  de  Henri  IF,  de  . 
XF,  et  de  Joseph  II ^  sont  n 
quables  par  un  nni  précieux;  le 
nier  fut  dessiné  et  gravé  d'aprc 
bagne  qu'avait  donnée  cet  empi 
IjCS  «lutres  gravures  de  Lemire 
l'on  recherche  ,  sont  le  portn 
Piron,  fait  en  1773,  d'après  '. 
cié;  celui  de  maaemolselle  Cli 
couronnée  par  Melpomcne',  d* 
Gravelot  ;  ceux  du  général 
shington,  en  pied ,  et  du  manp 
LafayeUe ,  après  la  conclus^ 
la  campapie  de  Firç^inie  en 
tous  deux  d'après  Lepaon  ;  le 
tage  de  la  Polofpie,  ou  le  C< 
des  Bois, avec  l'anagramme  Ei 
Getlc  gravure  que  Ton  [leut  reg 
comme  le  chef-d'œuvre  de  l'ai 
est  devenue  très-rare  :  la  pla 
dont  l'invention  et  Texccutio 
appartiennent ,  fut  brisée  par 
supérieur  ]»resque  immédiate 
après  qu'elle  eut  été  terminée  ; 
M.  de  Sartinc;  qui  cstiuiaitLc 


mnit  d*en  user  pendant  3 4 
&.  Leniire  a  encore  grave  : 
^astien ,  d*apr«»  le  Parmesan, 
À  galerie  de  Dresde  ;  Jupiter  et 
f.  «riiprès  le  Carrache  ;  La 
ir  Literrcc,  (1*^  près  André'  dcl 

L^U*ne  i^en^êe ,  les  Aouvel- 
iamatuis  et  i'Etan^  du  chd^ 
ie  Trnifrs ,  d'après  ce  dcr- 
la  Curiosité  on  la  Lanterne 
fu,  d*aprps  Rcynier  Brake- 
li  n;  ;  la  yue  du  Mont  -  Fém%*ey 
l'il  e'uit  en  1757;  les  Restes 
temple  defênui^  dans  l'île  de 
a;ei  V.-érc  de  triomvhe  de  Ti- 
Irois  cMampes  j^ranu  in-f«.  d*a- 
f  ju  de  la  Ooix,  etc.  Tons  ces 
if^e»  «c  font  dislin^ier  par  le  fini 
»rrt  irus  du  burin.  Leuiirc  mou- 

Faris,  en  iHoi.  P— s. 
IMkE.  f'fjj',  IjLMbke.  C-au. 
LM?5ILS  ;  SmoPf  ) ,  poêle  latin, 
n»  Je  seizième  siècle,  à  Marga- 
jn  pay.s  Ats  Gnsows,  et  dont  le 
nom  ct^it  Lemchen  ,  mais  qui 
iir^ire  connu  sous  le  siimoui 
tptinus  .étudiait  ,  c-n  1*1  "^3  ,à 
:^tAdl;ni  iVirt,  à  Witfpinborj;, 

rUit  f««ii  cuuuaitre  avanta(;cu- 
m  pwiF  f}ueli|iifs  pirrcs  de  vers 
-r  dru\  livrrs  dVpi^rauimcs  , 
•iniiw  ^l'arrhevcquedc  Maicnco. 
it'i\  d'un  MfVène  (fui  ne  pouvait 
tzr  a:;rea]ile  aux  cliffs  de  la  rc- 
e  .  Il  s  i-ulisposa  contre  lui.  On 
lifia  *on  mucil  avec  uncattcn- 
••rraiiuU'u^e;  vt  l'on  pi'e'tendit  y 
•n  nr  qiu-lques  ('pi;;r.'inim(*s  roii- 
pi«f  trurdrSaxe.Jf  laiid;:;ravp  de 
p. cl l'jfMiIrraÎP (Ir  Hiltrrnbeq;. 
tov-iiK  >lrUnrhtli<in,  alors  rpc- 

di*    celle   luiivcr^ito,   avec  le- 
il  TÏ^-iit  de|iiiis  quelques  auncVs 

uur  espère  d'iut imite' ,  lui  fit 
iM  «l'y  re]»ar.iître  avant  do  s'ctrc 
.HT  :  «  t.  4^ucli(Uf'N  jours  aprcs  ,  il 
l  ordi'c  de  rarrtlcr  :  mais  Lcm- 


LEM  57 

nius,  provenu  à  temps,  s'etant  enfui, 
on  lui  accorda  un  délai  pour  compa- 
raître; sur  son  refus,  il  fut  condamne 
à  un  baimisscment  perpétuel,  et  sa 
bibliothèque   fut  confisquée.  On  ne 
peut ,  quoi  qu'en  dise  Schenncr,  ap- 
))rouverla  rigueur  dont  on  usa  envers 
Lemnius;  l'accusation  portée  contre 
lui ,  n'e'tait  pas  fondée  :  l'e'lectcnr  de 
Saxe  qu'on  lui  reproche  d'avoir  in- 
sulte' ,  n'est  pas  nomme'  une  seule 
fois  dans  ses  e'pigrammes  ;  et  il  n'y 
a  que  l'esprit  de  parti  qui  ait  pu 
aveugler  ses  juges  au  point  de  leur 
faire  reconnaître  relectcur  dans  le 
portrait  de  l'ignorant  Midas.  Lem- 
nius, aigri  par  l'injustice  dont  il  était 
victime ,  se  retira  à  Baie ,  où  il  se 
biîta  de  faire  réimprimer  ses  épi- 
grammes  avec  des  additions.  Il  pu- 
blia, peu  après ,  son  apologie  contre 
le  décret  de  l'académie  ,  qui  l*éloi- 
gnait  pour  jamais  de  Wittemberg  , 
annonçant  que  si  ce  décret  n'était  pas 
rapporté  ,  il  vouerait  sajis  cesse  au 
mépris  ses  odicu\  persécnloiirs.  Celle 
menace  ne  produÎMl  aucun  efièt  ;  et 
le  malheureux  Lemnius,  ajirts  avoir 
erré  quelque  tcnij)s  sur  les  fronlièrri 
d'ilalic  et  de   Suisse  ,  où  il  paraît 
même  qu'il  fut  correcteur  d'épreu- 
ves dans  l'inipriniene  d'Oporin  à 
Baie ,   se   relira  enfin  à  Cuire  ,    au 
sein  de  sa  famille.  On  le  nomma  , 
en  i'»4o.  recteur  de  IVco le  éLiMiecii 
celle  ville;  et  le  'x\  novembre  ir>5o, 
il  y  mourut  de  la  peste,  dans  un  .vo 
])eu  avancé.  On  a  de  lui:  I.  Efisn:iia 
de  Joachimo  marchinne   Bmrule- 
hurgcnsi  et    ejus  conjure,    iVîi. 
IL  Epigrammatum  lUf  i  duo  ,  \\  il- 
temberg  ,   Nich.   Scirlen/ ,    i.~)3J^^ 
in -8*».  :  celte  éditifui.av.nit  été  snp- 
primée  avec  soin  ,  r**!  tris-r;uv  :  l.i 
seconde  ,  B41e,    l'iHS,  in-S'\  ,  rst 
augmentée  d'un  iroiNiînie  livi<*  '\\\ 
renferme  plusictirs   traits  sanglaLls 


SB 


LEM 


contre  Luther  ,  qu*il  ne  se  croyait 
plus  oblige  de  ménager,  et  qu'il 
regardait  comme  le  yéritable  au- 
teur de  toutes  les  persécutions 
qu'on  lui  faisait  ëprouyer.  IIL  jépo- 
logia  contra  decj'etum  quodimperio 
tt  tjrranrdde  Mort.  Lutheri  et  Justi 
Jônœ  H^iiemb.  uniçersitas  eoacta 
iniquissimè  et  mendacissimè  evui- 
gemt  y  Cologne ,  i54o ,  in -8®.  ;  le 
titre  de  l'ouvrage  prouve  que  l'au- 
teur n'e'tait  guère  dispose'  à  faire 
l'aveu  de  ses  premiers  torts ,  rëels- 
ou  imaginaires.  Ce  petit  écrit  est  ex- 
trêmement rare  ;  Schclhom  en  a 
donné  une  notice  détaillée  dans  ses 
jimœnit,  hist,  eccles,  et  litterar, 
tom.  I**'.,  pg.  85o.  IV.  Lutii  Pi- 
sœi  Jlwenalis  (  c'est  le  masque  de 
Çim.  Lemnius  )  Monacho^omomor 
chia,  i538y  in-8®.,  de  trois  feuilles, 
sans  pagination.  Cette  pièce  est  si 
rare  que  Schelhom  ne  l'avait  jamais 
vue  :  c'est  une  comédie  licencieuse  ; 
Gottsched  en  a  donné  une  notice 
dans  son  Hbtoire  du  théâtre  alle- 
mand ,  seconde  partie  ,  page  19U. 

V.  Amorum  Ubri  iv,  i54a  ,  in-é®. 

VI.  Odysseœ  Ilomeri  Ubri  miv  , 
heroico-latino  carminé  transUiti^ii^ 
bus  accessit  Batrachomjromachia , 
etc., Baie,  i549,  iu-8<>.;  Paris,  1 58 1, 
in-8'».  de  699  pages.  VIL  Èclogœ 
quinque,  ibid.  i55i  ,  in-4o.  VIIL 
Ethica  sive  de  virtutilms  morali- 
bus ,  Ubri  1  v.  Conr.  Gcsner  nous  ap- 
prend que  cet  ouvrage  était  entre 
les  mains  d'Oporin;  mais  on  ne  sait 
s'il  a  été  publié.  Lemnius  a  encore 
laissé ,  en  manuscrit  :  Bettum  sue^ 
vicum  ,  anno  i499  y  gcstum;  et 
Bhanheis  ,  sive  de  bello  rhœthico 
Ubri  IX.  J.  Georg.  Phil.  Thiele  a 
donné  de  ce  dernier  une  version  poé- 
tique en  allem.  Ziiers,  1 79!! ,  in-8®. 
—  lier  helveticum,  ecloga  carminé 
hexamètre  ,  imprimé  à  la  suite  de 


EEMT 

Yffodœporicum  de  Jerem.  Rea 
Baie,  i58o,  iSga,  in-8°. — Que 
épigrarames  dans  les  DeUdœ 
tarum  germanarum.  Voyez  F 
Ecrits  de  Simon  Lemnhis  ,  p 
R.  Strobel,  (  au  tome  3  d 
JVeue  Beitrœge,)  Nuremberg,  i 
in-8». ,  et  le  dict.  de  Rotcrm 
supplém.  de  Joecher.  W 

LEMJSIUS  ou  LEMMENS 
Vtn),  médecin,  naquit  en  i5 
Ziriczée  ,  dans  la  Zelande.  i 
avoir  achevé  ses  humanités, il» 
dit  à  Lou vain  pour  j  suivre  des 
d'un  ordre  supénènr;  et,  p 
conseil  de  Pierre  Curtius,  cui 
cette  ville ,  et  depuis  évêquc  de 
ges ,  il  s'appliqua  en  même  tei 
l'étude  de  la  médecine  et  de  la 
logic.  Il  eut  pour  maîtres  dans 
de  guérir ,  André  Vesale  ,  Rej 
Dodonéc, Conrad  Gesner.  Il  et 
retour  à  Ziriczée  en  15^7  ; 
y  pratiqua  son  art  avec  un  te 
ces,  que  sa  réputation  s'étendit 
tôt  dans  toute  l'Europe.  Gepei 
ayant  eu  le  chagrin  de  perd 
femme,  il  abandonna  l'exercice 
profession  pour  embrasser  Tét 
clésiastiquc  :  il  fut  pourvu  d^ti 
nonicat  de  l'église  de  Saint 
vin  sa  paroisse,  et  mourul 
de  temps  après ,  le  i^*".  juillet 
Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  , 
le  style ,  suivant  Eloy  (  Dit 
médecine) ,  n'est  dépourvu 
force ,  ni  d'élégance  ,  et  qu 
ont  eu  un  grand  succès ,  eomi 
peut  en  juger  par  leurs  nomb 
réimpressions.  I.  De  AstroU^f^ 
berunus^  etc.  Anvers,  i554,ii 
léna ,  1 087 ,  in-8®.  ;  Leyde,  1 
in-iG  (1).  IL  Deoccuttis  n 
miraculis  libri  dùo ,  Anvers, 

(1)  On  sViit  boruë  à  indiqwer  le»  |H 
lec.etqiielfjucfois  1rs  premièrrc  «Çditioi 
ne  pat  f»tiguri-  1«  Uctw ,  mm  ulili 


LEM 

—  Sbri  IV  y  ibid. ,  1 564  y  ^^ 
L,  Pbntin.  1 58 1 ,  iiwS^'.  Les 
mien  Livres  ont  e'tc  traduits 
par  Ajit.  Dupinet  et  par  J. 
',  Paris,  iSo-j,  in-8<>.;  en 
.  Horstius  :  tU  ront  aussi  été 
1.  Cet  ouvrage  contient  des 
es  a&sez  curieuses  sur  la  gë- 
;  nuis  on  y  trouve  aussi 
j  de  fables,  lll.  De  habita 
'Mtione  corpoiis  quant  G  rce- 
Arwiaiescomplexionem  vo- 
kri  duo  f  Anvers,    i5Gi, 
'ad.en  italien,  Veijse,  1 5O7, 
^  .^'miiiruiii/iiim  et  parabô- 
ute  in  Bibiiis  ex  herbis  atque 
u  éesumuntur,  diîucidaex' 
,  Anvers,  1 5C6, 1 56f),  in-8^.  j 
,    i38i  ,  in  -  8**.  Cet  ou - 
bus  lequel  fauteur  traite  de 
Sn  pUnles  et  de  leur  usage 
|ue  dans  les  ce'rémonies  rcli* 
a  eu  beaucoup  d'éditions:  il 
duit  en  français,  Paris,  1 5 ^7, 
•t  m  *n;:bis ,  Oiford ,  1.O87, 
'.  Ve  nid  animi  et  corpoiis 
nstituendd.  Cologne,  i58], 
t'I.  De  Zelandis  suis  corn- 
Kiui,  iraprinie'  à  la  suite  de 
via  illustrât  a  de  P.  Se  rive- 
Il.  Dionysius  lihycus  po'éta, 
habit ishiiis  orbis,  à  SimO' 
itûo,  poirtd  lauréat Of  mtpcr 
factus^  Venise,  iSp,  in-iu. 
poème  de  Denys,  commune'- 
ppelé   le  Feriégète.  (  Voyez 
11   de  la  Biog.  uniy,^  pag. 
suivantes.  ;  NiFoppens,  ni 
n*onl  fait  mention  de  cette 
ion,  et  elle  n'est   p<»iiit  in- 
dans l'article  cité  de  la  Bio^ 
\  ?Jle  est  dédiée  à  Hercule 
deaxiêmrdu  nom,  quatrième 
Ferra re.  I^  dédicare  en  vers 
étendue  et  ffirt  belle.  \,cm' 
at>*«- irïipnrfiiit^  «un*  Prsrrip' 
t  i'tilLUf:  et  uu  Viciivnnuit e 


LEM 


'59 


àbreç^é  des  poissons,  —  Lebotius 
(Guillaume),  fîls  du  précodent,  né 
k  Ziriczée,  vers  i53o,  suivit  les  tra- 
ces de  son  pcre ,  et  devint  un  méde- 
cin très-Kal)i1e.  Il  fut  appelé  à  la 
cour  de  Suède  par  le  roi  Eric  XI V, 
qui  le  combla  de  bontés  rt  lui  ac- 
corda toute  sa  confiance;  mais  ce 
λrince,  ayant  été  précipité  du  trône, 
jcmnîus  fut   victime  de  cette  ré- 
volution. Jeté  dans  une  prison,  il  y 
fut  étranglé  en  i5GB  ,  sans  douto 
quelques  mois  après  la  mort  de  son 
père  ,  puisqu'on  ne  voit  pas  que  ce 
dernier  ait  eu  connaissance  de  ccdé- 
plorable  événement.  On  a  de  Guil- 
laume une  Lettre  à  son  père,  dans 
laquelle  il  nrouve  que  le  climat  a 
moins  d'influence  que  l'éducation 
sur  le  développement  des  facultés  in- 
tellectnclles.  Anvers ,  1 554  9  ÎQ-^^*  y 
Leyde,  1 638,  in- 16.  Il  avait  compo- 
sé un  Traité  de  Vestomach  ,  qu'on 
croit  perdu. -Lemwius (And.),  méde- 
cin felandaisysans  doute  de  la  même 
famille,  est  auteur  d'une  Lettre  sur 
Tutilité  qu'on  peut  tirer  de  l'examen 
des  urines,  imprimée  avec  le  traité 
de  Uriw's,  d'Actuarius,  Paris,  1 548; 
Lyon,  1 550,  in-8°.    W-s  et  M-ow. 

'  LEMOINE(jEAif),  cardinal,  fon- 
dateur  du  collège  de  son  nom,  à  Pa- 
ris ,  était  né  au  treizième  siècle ,  à 
Cressi  dans  le  Ponthieu.  Apres  avoir 
terminé  ses  études  et  reçu  le  bonnet 
de  docteur  eu  théologie  à  Tuniver- 
sité  de  Paris,  il  fit  un  voyage  a  Ro- 
me, où  ses  talents  lui  méritèrent  un 
accueil  distingué.  Il  fut  nommé  au- 
diteur de  Rote,  et  s'occupa  de  com- 
menter le  sixième  livre  des  Décrë- 
taies ,  travail  qui  fut  accueilli  j)ar 
tous  les  savants,  et  lui  valut  la  pour- 
pre. Le  pape  Boniface  VIlI,  (pii 
a\;iit  beaucoup  d'cbtimc  pour  lui, 
Vcn\  ova  comme  son  Ic^at  en  Fr-nirr, 
«n    i.>?    Il  cleicha  à  rcublii   \x 


6o 


LEM 


paix  entre  le  roi  PhilippcJe-Bel  et 
le  Saint-Siège,  et  se  couduisit  avec 
tant  de  prudence  dans  cette  uc[;ocia- 
tion  ,  qu'il  se  concilia  la  bienveil- 
lance du  roi ,  sans  rien  perdre  de  son 
crédit  à  la  cour  de  Rome.  IJ  assista, 
en  1  Sq/)  ,  au  conclave  cpii  se  tint  k 
Pe'rouse  pou  r  Tel  cet  i  on  de  Cle'uien  t  V , 
et  le  suivit  à  Avignon ,  où  le  pontife 
avait  résolu  de  fixer  sa  résidence.  11 
y  mourut  k  'j'iaoût  1 3 1 3.  Son  corps 
fut  transporte'  à  Paris,  et  inhumé, 
comme  if  en  avait  témoigne  le  désir, 
dans  l'église  du  collège  qu'il  avait 
fondé.  C'est  par  erreur  que,  dans  le 
Dictionnaire  de  Moréri ,  on  annonce 
que  le  cardinal  Lemoine  avait  occu* 
pé  le  siège  épiscopal  de  Meaux.  — 
André  ,  son  frère,  éveque  de  Noyon, 
contribua  de  sa  fortune  à  rétablis- 
sement du  collège  du  cardinal;  il 
mourut  en  1 3 1 5 ,  et  fut  inhumé  dans 
le  même  tombeau  que  son  frère.  On 
y  lisait ,  il  y  a  quelques  années ,  leur 
double  épitaphe.  W-s. 

LEMOINK  (  François  ),  peintre 
d'histoire ,  né  à  Paris,  en  i()88,  de 
parents. fort  pauvres,  fut  confié  d'a- 
bord aux  soins  dé  Robert  Tournières, 
qui  avait  épousé  sa  mère  en  secondes 
noces.  A  1  .î^e  de  1 3  ans  ,  un  le  mit 
som  la  conduite  de  Gai  loche  ,  chcE 
lequel  il  demeura  m  ans.  Il  étudia 
de  préféi'euce  les  ouvrages  du  Guide, 
de  Carie  Maratte ,  et  de  Piètre  de 
Cortone.  S*'s  progrès  furent  rapides, 
et  il  obtint  le  craud  prix  de  pemturc 
en  1 7 1 1  ;  mais  les  malheurs  de  la 
guerre  ne  permettant  pas  d'envoyer 
(les  ]>ensionnaires  à  Rome  ,  il  ne 
put  aller  perfectionner  ses  talents 
en  Italie.  Eu  17 18,  il  fut  reçu 
membre  de  l'académie,  sur  son  ta- 
bleau iV Hercule  et  Cacus  ;  quel- 
3ue  temps  ;i  près,  il  peignit  son  tableau 
e  Pet'sée  (U'Uvratit  And'omèdc, 
Lcmûiue  regrettait    ccpeudâiit    de 


LEM 

n'avoir  pas  tu  l'Italie.  U 

riche  et  éclairé,  nomm* 

avec  lequel  il  était  lié ,  vr 

rer  ce  malheur ,  et  en  1 7'J 

mena  avec  lui  dans  ce  pay 

tel  voyage  fait  dans  Tcsp 

mois,  et  lorsque  sou  talcu 

formé,  ne  fut  pas  aussi  uti 

qu'aurait  pu  l'être  un  s 

prolongé ,  et  qui  lui  eût  p( 

livrer  à  une  étude  sérieuse 

d'oeuvre  de  l'art.  àSon  tabl 

sentant  une  Femme erUrth 

fut  commencé  à  Bologne, 

Venise,  et  fini  à  Rome.  Il 

un  de  ses  meilleurs  ouvra 

son   départ  pour  l'Italie 

avait  entrepiis  la  peintun 

de  l'église  des  Jacobins  d 

Bac  :  il  le  termina  lorsqu'j 

tour.  C'est  alors  qu*il  f 

professeur   de  l'acadénii 

liientôt  l'occasion  de  (lé| 

ses  talents  dans  la  peintu 

fuiid  de  la  chapelle  de 

à  Saint -Sulpice,  où  il 

W'Jssomption.  On  se    [ 

le  temps,  à  y  recounaiti 

ni  ère  de  peindre  aussi  fer 

goureuse,  qid  n'excluait 

dant  un  coloris  frais  et  si 

la  composition  laisse  beau 

sircr;  les  gruu|>es  en  soi 

posés  et  mal  agencés; 

est  faible,  et  les  figures,  n' 

en  pers]>eclivc ,  paraisse 

(  iC  plafond  a  tellement  s( 

malheureusement  pour  1 

Lemoine ,  toutes  les  qua 

pouvait  y  remarquer  on 

et  qu'on  n'aperçoit  plus  > 

fauts.  Il  a  d'ailleurs  été  i 

restauré  en  .1780,  l>ar  C 

n'est  plus  l'ouvrage  de  Ij< 

pendant  une  ocr^siou  pk 

encore  vint  s'offrir  à  l'ai 

charge  do  peindre  le  i 


LEM 

iemU ,  à  Versailles.  Cette 
Mi.  la  plus  Tastc  qui  existe 
)fe,  puuqu'elle  a  Ô4  picib 
■r  5{  de  large,  et  8  pieds  et 
eraloDefinent,  sans  élre  in- 
pap  Mr  aueun  corps  d'archi- 
;,awta quatre  années  de  tra- 
Ltkuîne.  Cet  oiirragc  en  en- 
•I  uin,  est  peint  à  l'huile; 
ifaïc  éa  fîpirrs  est  de  1 4'^.  Il 
n  le  point  de  le  terminer , 
Il  »*aperpit  que  le  groupe 
m!  ilni  trop  peu  eleve:  il  ne 
a  pointa  Peflacer  et  â  le  re- 
r  de  trais  pieds  ;  ce  qui  l'obli- 
àin  àm  chan^^ements  dans  la 
l  dff  «groupes  voisins.  Cette 
n  lui  routa  une  année  He  tra- 
plm,  l^n  fati«;ues  qn*il  rcs- 
I  grne  que  lui  causait  la  ne'- 
favoir  le  corps  renverse', 
sept  anntVs  qu'il  mit  à 
ce  plafond  et  celui  de 
ilpice,  alt<T«rciil  sa  santé 
lo'ijuiirs  e'iv  trî-s-faiblc. 
i  ,  il  ct^it  d*nne  liiimpiir 
iqiie  ,  et  .Jooo  liv.  dr  ]Mii- 
Ip  tîlrr  diî  prrmier  |)eintre 
ipi'ï  se»   tr;ivau\  du  salon 

•  lui   avaient    valus  ,    ne 

•  satufaire.  \}vs  chagrins 
tes  aii^nit'nti'rent  encruro 
culie  habituelle  ;  il  perdit 
»e   qu'il   aimait  avec  tni- 

«a  raison  ne  put  résister  à 

lurments.  Irrite' des  faveurs 

ordait  à  de»  peintres  moins 

j«  lui.  il  ne  put  dis.simuler 

'pj'il   leur  |M)rtait;  et  relie 

rendaient  ne  lit  que  Taii^rir 

?  :  KiQ  esprit  »*altena ,  et 

que  M.  Bcrgier  venait  le 

p<iur  le  meuiT  â  lu  eam< 

il  voulait  le  faire  traiter  , 

,  intendant  frapper ,  et  s*i- 

qii'on  vmait  Tarréler,  se 

naf  coups  d*épec;  se  tntnc 


LEM  6i 

jusqu'à  sa  porte,  et  en  l'ouvrant, 
tombe   mort    aux    pieds   de    son 
ami  (  4  juin  1787  ).  Lcmoine  avait 
alors  49  ans  ;  et   il  était  depuis 
dix  mois,  premier  peintre  du  RoL 
Si  l'on  examine  impartialement  les 
travaux  de  cet  artiste ,  on  est  forcé 
de  reconnaître  en  lui  le  premier  fau- 
teur de  la  décadence  de  l'école  fran- 
çaise.  Il  entendait  bien  une  vaste  ma- 
chine ;  il  disposait  ses  groiipcs  avec 
intelligence,  variait  sans  affectation 
les  mouvements  de  ses  Ggures;  i| 
avait  d'ailleurs  de  l'ame  et  du  feu  , 
et  son  coloris,  sans  être  d'une  grande 
vérité,  séduisait  par  un  air  de  fraî- 
cheur et  de  suavité ,  né  de  l'adresse 
avec  laquelle  il  savait  dégrader  les 
lumières.  Mais  il  peignait  avec  peine, 
son  exécution  était  lente;  et  c'est  à 
force  de  revenir  sur  ses  ouvrages  , 
qu'il  leur  donnait  l'apparence  de  la 
facilité.  Son  dessin  est  incorrect  et 
muu  ;  il  manque  de  finesse  dans  les 
allachcs;  ses  formes  sont  maniérées. 
Denuédu  vrai  sentiment  delà  beauté, 
il  (tonne  à  ses  Iclcs  de  femmes  un  air 
de  minauderie, qui  n'est  que  l'aflccta- 
lion  de  la  grâce  ;  ses  têtes  d'hommes 
manquent  de  caractère.  Enfin  il  n'al- 
tci'^nit  que  rarement  à  la  noblesse 
dans  les  figures  ;  mais  il  possédait 
celle  de  la   composition.   Il  avait 
peint  au   réfectoire  des  Cordeliur» 
d'Amiens  ,  six  tableaux  de  Ones 
et  d'autres  sujets  analogues ,  dont 
cebii  de  la   Cananêe  était  un  des 
plus  estimés.  Ses  principaux  élèvci» 
sont  Natoire,  Boucher  et  Nonoire. 
Ses  dessins  étaient  prestpie  toujours 
lé'^èremeul  faits  à  la  pierre  noin», 
sur   du  papier  bleu  ,  rehausses  de 
blanc.  Ses  éludes  pour  le  salon  d'il  -r- 
culc,ne  sont  ni  plus  soignées  ni  plus 
chargées d'ouvrage.Les  graveurs  qui 
ont  travaillé  d'après  lui,  sont  Tho- 
massiu,Sylvestre%L.  Cars,Cochin  et 


(rx 


LEM 


Lannessin.  C'est  Gars  qui  a  gravële 
tableau  d*Eercule  assommant  Ca- 
eus.  L'esquisse  coloriée  du  plafond 
qu'il  avait  peinte  pour  la  banque,  et 
qui  n'a  point  été'  exécutée,  a  été  gra- 
vée par  Sylvestre.  Lui-même  a  gravé 
il  i' eau-forte  une  Annonciation  ^  pe- 
tite estampe  ovale ,  en  hauteur  ,  et 
un  Pcforsofgef  petite  pièce  en  largeur. 
— •  Lemoire  ,  peintre, naquit  à  Rouen 
en   1740.  Il  apprit  d  abord  sans 
maître  à  manier  le  pinceau,  et  fut 
ensuite  élève  de  Descamps.  Malgré 
sa  faible  santé,  il  se  livra  au  travail 
avec  ardeur;  et  la  ville  de  Rouen 
possède  un  grand  nombre  de  tes  ou- 
vrages. Celui  qui  lui  fait  le  plus 
d'honneur ,  est  le  plafond  du  théâtre 
des  Arts,  représentant  V Apothéose 
du  grand  Corneille.  Il  a  déployé, 
dans  cette  composition ,  un  gran« 
diosequi  prouve  du  génie.  Cet  artiste 
mourut  à  Rouen ,  en  i8o3.    P-s. 

LEMOINE-D'ESSOIËS  (  Eome- 
Marie-Josepu  ) ,  né  en  1751  à  Es- 
soies,  bourg  de  la  Champagne,  près 
de  Châlons,  fit  d'exccUaites  études, 
rit  SCS  degrés  en  droit  et  fréquenta 
e  barreau  ;  mais  il  renonça  pres- 
que aussitôt  à  cette  carrière  ,  où  ses 
talents  lui  promettaient  des  succès , 
pour  se  consacrer  à  l'éducation  de  la 

icune  noblesse.  Il  publia  quelques 
ivres  élémentaires  ,  remarquables 
par  une  grande  clarté  jointe,  à  une 
bonne  méthode<,etqui ,  accueillis  par 
Tuniversité  de  Paris,  devinrent  clas- 
siques dans  plusieurs  collèges.  Il  se 
proposait  de  donner  un  traité  de 
physique  qui  aurait  offert  les  mêmes 
avantages  ;  mais  les  soins  qu'il  Rê- 
vait à  ses  élèves  le  détournèrent  de 
l'exécution  de  cq  projet  Nommé 
professeur  de  mathématiques  et  de 
physique ,  il  devint  membre  du  jury 
d'instruction  publique  de  Paris  ;  et 
ce  fut  à  ses  soins  qu'on  dut  en  partit 


l 


LEM 

la  conservation,  pendant  n 

politiques  ,  des  tradition! 

estimées  de  l'université  e 

des  bonnes  études.  Il  avait 

école  connue  sous  le  nom 

tion  polytechnique  ,  qui  t 

une  foule  de  bons  élèves.  ( 

seur  mourut  à  Paris,  le  17  a 

Le  Moniteur  ,  du  i^^,  se 

année  ,  contient  une  JVotic 

Il  a  pidilié:  I.  Principes  d 

phie,  Paris,  1780,  in- iq 

tion,  1784.  Il  en  donna, 

année,  un  Abrégé  in-ix  j 

dudobe,  rédigé  d'une  mat 

veUe,  à  la  portée  des  enfi 

1780,  in-ix  III.  Traiti 

taire  de  maihématiques  , 

cipes  à* arithmétique  ,   d 

trie  ,  de  trigonométrie  j 

sections  coniques,  Paris, 

8*>.;ib.  1790,  1793,  mên 

4^  édition ,  revue  et  augn 

1 797  ,  îi  volumes  ih-S*^. 

est  terminé  par  une  boni 

abrégée  des  mathématiques 

cipes  d'arithmétique  déci 

ris  ,  1801  et  1804,  in-ia 

LEMONNIER  (  Pierb 

Saint-Sever  près  de  Vire 

fut  professeur  de  philosof 

l^e  d'Harcourt ,  k  Paris 

et  fut  élu,  en  1757,  à  l'aa 

sciences.  Il  mourut  le  27 

même  année.  On  a  de  lui 

philosophiœ  ,   i  ^5o ,  6  v 

long  -  temps  enseigné  dan 

collèges.  «  On  y  trouve, di 

»  plus  de  géométrie  qu'on 

»  tait  alors  dans  les  écoles 

»  sianisme ,  dans  lequel  i 

»  élevé  ,  y  était  modifié  el 

II.  Premiers  traités  élénu 

mathématiques  dictés  en  i 

de  Paris,  1758,  in- 8" 

posthume  et  anonyme. 

LEMONNIER  (PiiBRx 


LEM 

j  fus  du  précédent ,  naquit 
I,  le  ^3  novembre  1715.  La- 
son  élève,  que  Desessarts  {Siè- 
îiéraires  )  et  MM.  Ghaudon 
ndline  (  Al  Dict,  historUfue  ) 
rëçé  et  copié  ,  sans  le  citer , 
i  que  parmi  toutes  les  sciences 
[  pouvait  avoir  pris  une  idéa 
son  père,  Lemonnier  sentit  et 
a  de  Donne  heure  son  goût  pour 
lomîe.  Il  n'avait  pas  seize  ans, 
en  173J ,  il  Gt  ses  premières 
atioos  sur  l'opposition  de  Sa- 
li fut  le  premier  qui  donna  des 
Ils  du  soleil  ;  et  soixante  ans 
irvalioBs  et  de  recherches  de 
e  ne  firent  trouver  que  87  se- 
I  à  ôter  de  son  caJcuL  Reçu  à 
sniie  des  sciences ,  le  li  avril 
lors<pi'ii  n'avait  pas  encore 
et  un  ans ,  il  fut  choisi  par 
>nr  être  (  avec  Maupertuis  et 
ot;  l'un  des  trois  commissaires 
is  d'aller  sous  le  cercle  polaire 
er  un  de;;n;  du  méridien.  II 
ii&M  a  Toinéo  l'hiver  de  1 73(> 
rontrihua  plus  qu'aucun  d'cu\ 
ande  et  pénible  entreprise  qui 
ait  confiée. Dans  les  Mémoires 
adémie  pour  1 7.38 ,  il  remit  en 
ur  la  méthode  de  Flamslocd , 
idr  in;;éijicuseà  laquelle  est  due 
la  précision  qui  existe  mainte^ 
ian>  le^  tables  du  soleil  et  dans 
Mtiona  des  étoiles.  En  1 7  3b  et 
.  Lemonnier  \«^niia  Tobliquilé 
:lipbque  :  les  j)reniit.'rcs  obser- 
(3 .  en  1 7  40 , l 'irent  faites  dans 
r  dePav;aKquif;>t  de  raucicuiie 
ïte  de  Pari»  ,  au  iiurd  du  col- 
iTIarcourt.  Le  1 1  novcmitrc 
.  il  lut ,  a  la  rentrée  publique 
cadémK'  des  s<  ieuccs  Je  projet 
nouveau  c-atalo^uc  d'étoiles  7.0- 
les  ;  et  il  pré<eijla  a  TaLadémie 
ouvelle  carte  du  zodiaque ,  ()u*il 
*fcr  quatorze  aiis  plus  tard. 


LEM  63 

(  Fq;^'ez  ci-après  n<».  VL  )  II  fut  en- 
core le  premier  qui  détermina  les 
changements  des  réfractions  en  hiver 
et  en  été  ;  le  premier  qui  entreprit 
de  corri<;cr  les  catalogues  des  étoiles, 
et  de  bien  déterminer  la  hauteur  du 
pôle  de  Paris.  En  1741 ,  il  introduisit 
en  France  l'instrument  des  passages , 
dont  on  n'avait  point  encore  fait 
usage  à  l'Observatoire ,  et  que  Gra- 
ham ,  célèbre  horloger  de  Londres , 
avait  exécuté.  En  1 74a ,  il  entreprit 
de  dissiper  le  prepigé  qui  régnait  en- 
core en  France ,  sur  les  comètes  ;  il 
annonça ,  dans  une  séance  publique  dt 
l'académie,  que  la  comète  qui  parais- 
sait alors  avait  un  mouvement  rétro- 
grade. En  1743,  il  fit  à  Saint -Sul- 
pice  une  grande  et  belle  méridienne  : 
trois  ans  après ,  il  détermina  les  iné- 
gabtés  de  Saturne,  causées  parTat- 
traction  de  Jupiter.  Ce  fut  aussi  It 
sujet  du  prix  que  l'académie  proposa 
et  qui  fut  remporté  par  Euler  ,  dont 
le  mémoire  justifia  le  travail  de  Le- 
monnier. Lié  de  corresj)oudaDceavec 
les  astronomes  d'Angleterre  Jl  trans- 
porta en  France  leurs  méthodesjeurs 
instnimcnts.  Lors  du  voyage  qu'il 
fit  daus  la  Grande-Bretagne  eu  1 748, 
il  alla  jusqu'en  Ecosse ,  pour  obser- 
ver l'écIipse  du  'i5  juil|et ,  qui  devait 
y  être  presque  annulaire  ;  et ,  le  pre- 
mier ,  il  mesura  le  diauiètre  de  la 
lune  sur  le  disque  mente  du  solcd. 
Ce  fut  en  I7")3  ,  qii'il  fit  à  Lîellevue 
une  méridienne  qui  lui  valut  1 5,oouf. 
de  gratification  ,  qu'il  employa  à 
acheter  des  iuslrumeuls.  Il  t-tait,  de- 
puis long-temps,  professeur  de  i)Iiv- 
sique  au  collcp;e  de  France.  D'abord 
maître  de  Liland(*,il  eut  eu>uiteavec 
biide  vifsdémclésj/^.  Lalam>k;.Sa 
vie  entière  avait  cté  consacrée  aux 
sciences  :  la  révol  jtion  ne  l'en  détour- 
na point;  mais  une  attaque  de  paraly- 
sie vint  le  !>urpreudru,  le  lu  uu\i;mi 


(34  LEM 

brc  1 791 ,  et  il  lui  fallut  abandonner 
ses  utiles  occupations.  On  ne  l'oublia 
cependant  pas  lors  de  la  formation 
de  rinstituty  et  il  fut  (Section  d'As- 
tronomie ) ,  Tun  des  cent  quarante 
quatre   premiers   membres   de   ce 
corps  illustre.  Une  seconde  attaque 
de  paralysie  Tenleva  k  He'ril ,  près 
de  baïeux  y  le  a  ayril  179g.  Il  fut 
remplace  à  Tins ti tut  par  M.  Gassini. 
M.  Lefèvre-Gineau  y  lut  son  éloge , 
imprime'  dans  le  tome  m  des  Mé- 
moires de  l'Institut  (  Sciences  pby- 
siqueset  mathématiques  ).  De  trois 
lilles  qu'il  avait  eues  ,  la  seconde 
avait  épouse' l'illustre  Lagrange;  la 
troisième  épousa  son  oncle  le  mé- 
decin. (  roy,  l'article  suivant.  )P.  G. 
Leniounier  a  composé  un  grand  nom- 
)}rc  d'ouvrages  :  I.  Histoire  céleste  , 
1741,  in-4**.  IJ.  La  théorie  des  comè- 
tes, où  l'on  traite  du  progrès  de  cette 
partie  de  l'astronomie ,  1743,  in-S®. 
On  y  trouve  la  cométographicde  Hal- 
ley.  III.  Institutions  astronomiques , 
1 746,  in-4**.  ;  un  des  meilleurs  ou- 
vrages, dit  Lalande ,  qu'on  ait  faits 
en  français  sur  l'astronomie  elémen- 
tnire;  c'est  une  traduction  de  Keill 
(Fojrez  Keill  ,  tom.  xxii,  p.  'X'jO\ 
mais  trës-amélioréc.  IV.    Observa- 
tions de  la  lune ,  du  soleil  et  des 
étoiles  fixes  y  1751  ,  in-folio  :  livre 
II,  1754;  livre  m,  1759;  livre  iv, 
177');  le  reste  n'a  pas  été  imprimé. 
Y.  Lettre  sur  la  théorie  des  vents , 
spécialement  sur  le  vent  de  VéqiU- 
nnxe,  (dans  la  seconde  édition  des 
Tables  astronomiques  de  Hallcy  , 
donnée  par  Chajppc  d'Autcroche , 
1754,  in-8^)  VI.  Nouveau  zodia- 
que réduit  à  l'année    175.'),  Paris  , 
f  755  ,  in-8®.  Ce  livre ,  fait  par  Lc- 
monnier ,  ou  sous  ses  yeux  par  M. 
de  Seligny,  contient ,  dit  Lalande, 
!o  catalogue  des  étoiles  zodiacales  de 
Flamsteed ,  gravé  en  trente  et  una 


LEM 

pages  en  taille-douce ,  les  carte 

I)lé'iades  et  des  hyades  à  Tccbel 
a  grande  carte  du  zodiaque ,  e3 
tée  la  même  année.  VII.  Prem- 
observations  faites  par  ordre  d 
pour  la  mesure  du  degré  entre 
ris  et  Amiens  y  1757  ,  in-S**.  ^ 
Une  édition  augtiientée  de  VAl 
du  pilotage  par  Goubcrt ,  1 76(: 
4^.  IX.  Astronomie  nautique 
noire  oiî  Von  traite  de  la  loti 
et  de  la  longitude  en  mer,  i' 
in-8**.  X.  Ejrposition  des  mo 
les  plus  faciles  de  résoudre 
sieurs  questions  dans  l'art  de  h 
vigation ,  1 77^1 ,  in-8°.  On  y  ir 
l'usage  de  1  échelle  des  logaritl 
de  Gunter  (  Fojrez  Gunter  ,  t. 
p.  t2i4)  XI.  Essais  sur  les  mi 
et  leurs  effets  aux  grèves  du  ; 
Saint-Michel  y  1774»  in-8®. 
Description  et  usage  desprinci^ 
instruments  d'astronomie,  i 
in-folio.  C'est  un  des  cahiers 
grande  Description  des  arts  et 
tiers,  \I1I.  Lois  du  magnéti 
i776,in-8**.  sec.  partie,  1778,  i 
fig.  XIV.  Traité  de  la  cons 
tion  des  vaisseaux  par  Chaph 
trad.  du  suédois,   1779,  in- 

( ^O^.  Ch APMAN,  t.  VIII, p.  Ça). 

Mémoires  concernant  diverses 
tiens  d'astronomie  et  de  physt 
i78i,eti784in-4^  (  T.  le  , 
nal  des  savants,  août  1781,  p. 
déc.i784,p.8i4.)W.  1786./! 
part.  1 788  in.40.  X VT.  De  la 
rection  introduite  pour  accoitn 
ligne  sèche  du  lock  de  dix  • 
pieds ,  1 790  ,  in  -  8**.  Ce  Méi 
est  suivi  de  plusieurs  aiiicles 
tronomie.  Lalande  dit  que  c'< 
dernier  ouvrage  de  Lcmonniei 
cependant  il  indique  lui-même 
le  Journal  des  savants,  de  i 
une  Lettre  de  Lemonnier ,  mi 
d'une  éclipse  observée  en  Clùr, 


LEM 

Mbn  1 789  ,  par  M.  de 
fils,  M  ayait  revu  la  ré- 
s  i^randes  rartes  des  cons- 
dle  Flamsteed ,  faite  et  pu- 
W.  J.  Fortin,  sous  le  titre 
Siejf  e  de  FUtmsteed^  1 7  n6, 
peut,  pour  pins  de  de'tails, 
La  BibÙovifhie  astron.  de 

p.  8 1  c>-8m  A.  B-T. 
I3N  1ER  (  Louis  -  GuiL- 
"rre  du  précédent,  naquit  en 
fc'adonna  à  la  médecine,  et, 
ir  été  reçu  docteur ,  fut ,  dès 
acké  à  rinfirmerie  de  Saint- 
«n-Laje.  Les  circonstances 
bon  derdoppèrent  son  goût 
Diuiîque,  science  à  laquelle 
eaucoup  de  services.  Appelé 
r,  il  se  trouva  en  même 
tmmc  à  La  chaire  de  bota- 
iardin  du  Roi ,  que  la  mort 
w  Talné  laissait  vacante; 
tint  la  survivance  de  la 
le  pn*mier   médecin   ordi- 

roÂ.  U  fut  aussi  médecin 
les  armées,  et  premier  me- 
s  enfants  de  rrancc.  Plus 
Al  le  titre  de  premier  mc'de- 
>i.  Ses  relations,  ses  corrcs- 
es ,  luiduunjient  les  moyens 
aire  sa  passion  pour  la  l>o- 
soit  par  les  envois  de  grai- 
liants  étrauf^crs  qu'il  rcce- 
I  par  les  plantations  qu'il 
dans  1rs  janiins  de  Trianon , 
:ciuî  que  Madame Élisalioth, 

Louis  XVI,  avait  à  Mon- 
lU»  \ersailles.  Lors  de  la 
*n  de  l'Institut, il  fut  nommé 
heuleinent,  son  séjour  hors 
<»  n'ayant  pis  jx-rniis  de  le 
membre  relsidaiit.  Depuis 
titre  A  Montnruil ,  il  visitait 
malades;  mais  il  doniiaildes 
ttions  ^ratultes,et  cela  le  plus 

dans  une  modeste  boutique 
nste,qu  il  ne  dédaignait  |Uâs 

LIIV. 


LEM  65 

de  diriger.  Il  est  mort  le  <2i  fructi- 
dor an  VU  (7  septembre  1799)  (i). 
On  a  de  lui  :  LDissertatio  :  ergo  can- 
cer ulceratus  cicutam  eludit ,  f  763 
in  -  4°*  II*  Leçons  de  physique  ex- 
périmeniale  sûr  l'équilibre  des  2i. 
queurs ,  et  sur  la  nature  et  tes  pro- 
priétés de  l'air;  traduit  de  tan- 
glais  de  R.  Cotes,  i']/^^/inr»>.  IIL 
Observations  d'histoire  naturelle  , 
1744,  in-40.  IV.  Une  édition  de  la 
Pharmacopée,  de  Gharas.  (  Voyez 
GuARAS  ,  VII ,  7a.  )  V.  Lettre  sur 
la  culture  du  café^  1778,  in-ia. 
VI.  Beaucoup  de  Mémoires  dans  le 
recueil  de  l'académie  des  sciences  : 
l'un  d'eux  sur  V électricité  de  tair, 
est  d'autant  plus  remarquable  qu'il 
contient  les  détails  de  plusieurs  ex* 
périences  faites  par  Lemonnier,  à 
daint-Germain-en-Laye,  au  mois  d% 
juin  1 75'i  ,  qui  y  jointes  à  celles  que 
Dalibard  venait  de  faire  à  Marly-^- 
Ville,  ont  démontré  pour  la  première 
fois  à  l'Europe ,  l'identitc  du  fluide 
électrique  et  de  la  foudre.  VII.  Des 
articles  dans  Y  Encyclopédie  ,   en* 
tre  autres  les  articles  Aimant,  Ai- 
guille aimantée.  Electricité ,  etc.  ; 
mais  il  n'a  }>as  écrit  tout  ce  qu'il 
savait ,  et  n'a  pas  publié  tout  ce  qu'il 
avait  écrit.  Son  Eloge  par  Duchesne, 
a  été  imprimé  dans  le  Magasin  en- 
c^'c/cjpé//iqfii^,oinquième  année  ,tome 
m  ,  p.  ^tk^-Soo,  M.  Ghallan  a  lu  à 
la  société  d'Agriculture  de  Versailles, 
un  Essai  historique  sur  la  vie  de  L. 
G.  Lemonnier,  1 79g,  in-S".  Les  bo- 
tanistes ont  consacré  à  sa  mémoire , 
sous  le  nom  de  Monneria  trifolia , 
une  plante  équinoxiale,  découverte 
dans  la  Guiane  par  Lorfling.    A.B-T. 


(1;  C.hallan  met  m  mort  au  17  fnxtidur 
•n  vii.plU  fuit  à%é  de  8)  ani  ;  crU  rfporle- 
TAii  M  uaÏManre  à  171^,  et  qui  tk***i  çuèr« 
|K»k»ible,  puifiue  c'est  ranoto  où  uaiputtom 
fiera  Purm-CurUs, 


60 


LEM 


LEMONNIER  (  GuiLLAunE-Aif- 
TOiN£  ),  naquit  eo  i7'2i ,  à  Saint- 
Sauveur-lc-VicoiDte  ,  d'une  famille 
peu  fortunée,  mais  qui  du  moins  con- 
naissait le  prix  de  Tëducation  et  de 
l'instruction.  Le  jeune  Lemonnierfit 
de  bonnes  études  au  coUe'ge  de  Cou- 
tances ,  et  vint  ensuite  à  Paris ,  où  il 
fut  placé  au  collège  d'Iiarcourt.  Ses 
loisirs  étaient  consacres  à  la  mu- 
sique. On  le   nomma  ,  en   in^3  , 
chapelain  de  la  Sainte  -  Chapelle  ;  il 
cultivait  et  enseignait  en  même  temps 
la  littérature  latine  et  la  musique  : 
plus  tard ,  il  obtint ,  en  basse  Nor- 
mandie, une  cure  dont  la  révolution 
le  priva.  Pendant  la  terreur ,  il  fut 
conduit  dans  les  prisons  de  Sainte- 
Marie-du-Mont  y  puis  amené  à  Paris 
dans  celle  de  Sainte-Pélagie.  Comme 
tant  d'auti*eSy  il  ne  dut  sa  liberté  et 
la  vie  qu'au  neuf  thermidor.  Il  était 
sans  ressource  ,  lorsque  la  Conven- 
tion le  comprit  dans  la  liste  des  gens 
de  lettres  à  qui  elle  accorda  des  se- 
cours. Quelque  temps  après  ,  son 
compatriote  Letoumeur  de  la  Man- 
che le  ût  nommer  bibliothécaire  du 
Panthéon  (  Sainte  -  Geneviève  ) ,  où 
il  succédait  à  Pingre.  L'abbé  liemon- 
nier  avait  compté  parmi  ses  amis, 
Diderot  ,  Grétry  ,  Raynal ,  Greuze  , 
Elie  de  Beaumont ,  Cochin  et  W^^. 
Arnoult.  Il  est  mort  à  Paris ,  le  4 
avril  1 797.  On  a  de  lui  :  I.  Des  pièces 
de  théâtre  qui  sont  restées  manus- 
crites :  une  seule  (  le  Bon  Fils  ou 
Antoine  Masson  ) ,  dont  Philidor 
avait  fait  la  musiqnuc,  fut  représentée 
au  théâtre  Italien,  le  1 1  janvier  1773, 
sous  le  nom  de  Devaux ,  et  a  été 
imprimée  dans  la  même  année.  II. 
Comédies  de  Térence,  traduites  en 
français,  1770,3  vol.  iu-8**.,fig.  avec 
le  texte  en  regard  ^  la  traduction 
ast  fidèle ,  élégante  ,  à  quelques  ex- 
pressions prèS;  qui  ont  para  triviales, 


LEivr 

mais  qu'il  était  peut-être  imp< 

de  ne  pas  employer  pour  i 

le  langage  familier  de  la  co 

III.   Satires  de  Perse  ,    in 

en  français  ,  177 1 ,  in  -  8<>.  ] 

Sélis  publia  une  autre  traduci 

ce  poète ,  en  177^  ;  et  long  - 

les  opinions  des  latinistes  fure 

tagées  sur  le  mérite  des  deux  1 

teurs  :  elles  le  sont  peut-être  c 

M.  Aug.  Delalain  a  fait  imprii 

cemment  les  Satires  de  Fersi 

les  deux  traductions  et  les 

réunies  de  MM,  Lemonniere 

Î817,  in- IX  î\.  Fables,  Co 

Epitres,  i773,in-8o.L'abbcI 

nier  s'est  fait  distinguer  dans  u: 

où  a  excellé  le  seul  La  Foutai 

cite  comme  son  chef-d'œuvre 

fant  bien  corrigé,  qui  nous  ; 

devoir  être  rangé  parmi  les 

L'auteur  se  préparait  à  doi: 

second  volume,  qui  eût  été  co 

en  grande  partie  ,  des  fables  < 

imc  bonhomie  toute  particul 

avait  lues  au  Lvcée  des  an 

il  était  membre.  Y.  Fête  des 

gens  de  Canon  et  des  Rosi^ 

Bnquebec  et  de  Saint -Sam 

Ficomte,  1778,  in-8^  av< 

plément.   Il  avait  commenc 

traduction  de  Plaute ,  dont 

rien  paru.  Parmi  quelques  me 

qu'il  a  fait  imprimer ,  nous  r 

encore  le  Discours  d'un  Nègi 

ron  près  de  subir  le  dernier  si 

et  dfes  Observations  sur  le  / 

SOI  (insérées  dans  la  Décade} 

plaque ,  tom.  x  ,  pag.  337  ). 

a  donné  une  Notice  sur  la 

Lemonnier,  i797,in-8<*.    A 

LEMONNim  (  Pierre -1 

qu'on  a  quelquefois  confoifd 

l'abbé  Lemonnier,  naquit  à  I 

1731  ,  y  (it  d'excellentes  étu 

secrétaire  du  maréchal  de 

bois,  puis  comiaissaire  des  | 


I.EM 

mni  â  Mct£  ,1c  8  janvier  1796. 
driiii:  1.  Le  Maiiage  cUm- 
I.  coiiitHlic  en  trois  actes  et  en 
iLrc»  ,  imitée  de  Tançais  de 
ck,  H  représentée  le  u  août 
.  non  imprimée.  JI.  Les  Pèle- 
ée  la  i'ourtiUe,  parodie  des 
oins,  i^tki.  III.  Le  Maître  en 
,  opéra  cumiqiie  en  deux  actes, 
.iiAâ"'.,  dont  Ma rcoii ville  fit  une 
Le  iutilulée  £«  Maître  d'école, 
'jt  C'adi  dupé  t  o()era  comique 
1  «rtr,  17G1,  in-8'\  V.  La 
'Mtie  chinoise ,  come'dieen  deux 
,  mAte  d'ariettcai  ^  ^  7^  î ,  in-8*>. 
La  Meunière  de  GetUilly^  ope- 
jmiqiie  en  uu  acte,  1 7G8 ,  in-o°. 

L'I'nion  de  l'Amour  et  des" 
,  ballet  he'roKpie  a  trois  entrées , 
(.  in-4'*.  \  111.  Azolan  ou  le 
hent  indiscret,  ])allet  héroïque 
ei^  arlrs,  1774,  iu-4**.  :  le  sn- 
«t  tire  d'un  coule  en  vers  de 
-iri\  IX.  Kenaud  d'.-/st,  co- 
"i-n  iiru\  arti'i,  m(*lced\'ineltr.s, 
'».  lii-S-'.  ;  le  .sujrt  .  pris  dans 
lU^-'/i  de  Snint-Julicn^  conte 
^  K'iUtrfjiie  .  a  cfte  tniilc  de  nou- 
I .  rn  i7*:{7  ,  p'ir  M.  Kadet.  Plu- 
r*  d'.-s  put  es  de  Lemoiinier  ru- 

i\n  %!irci'$   :  elle»  sont  eVriles 

ri,— .fiirr.  A.  B-T. 

hM<  iS  TiîOM  it  '  ,  tlieolu^irn 
.^n*t\  .  i\'Â  .>'est  rendu  fameux 
-  If"»  lixHpJto  .*iir  la  i»r.lcc ,  était 
<  r^  lo  njiii«'u  du  x'iâî'mc  siècle, 
i«(l.iM4  .  )K'(iic  ville  do  la  (la- 
.    'l'un'   fiuiilie  noiile.   Il   entra 

;  ..ir  «I.IUS  l'onlre  de  Saint- 
.w.  l'i  '-.«t-nq  iil  des  eounaissan- 
tî#  .^iii-s  i'n  llieolo^ir ,  et  en 
'!•  t*  (iijf  Kl  firilitede  parler  sur 
r»  ::i  ri'-»  1»'S  |»lii'»  alistraitcs.  Il 
r  iir-<l'  -'«•'1)1'  .1  Valladoiid  ,  eu 
n  .  »«.!*'('»*•  Ir»  |e.S!Utes  rouimi  u- 
'iî  .1  I  :irr"  SJiiilenir  .  imt  leirrs 
'  •> ,  It  >.utiiU'.ët  de  .Muliua,  luu- 


LEM  G; 

citant  l'accord  du  libre  arbitre  et  de 
la  grâce.  Les  dominicains  attaquèrent 
cette  opinion  comme  contraire  à  la 
doctrine  reçue  et  enseij^née  par  l'É- 
glise ;  les  jésuites  répliquèrent  ^  et 
les  théologiens  des  deux  ordres  fu- 
rent bientôt  divises  en  molinistes  et 
en  thomistes  (^qr.  Moliwa,  Saint 
Thomas  d'Aquin).  Le  talent  que  Le-^ 
mos  déploya  dans  celte  circonstance, 
fixa  sur  lui  rattention  de  ses  confrè- 
res ;  et  il  fut  députe,  en  iGoo,  au  cha- 
pitre général  de  l'ordre  ,  à  Naples. 
Pendant  son  selour  dans  cette  ville, il 
présenta  au  cardinal  d'Avila une  thèse 
où  la  doctrine  de  Saint  Thomas  sur 
la  grâce  parut  exposée  d'une  manière 
si  lumineuse  ,  qu'on  le  chargea  de  la 
défendre  devant  la  congrégation  dite 
de  Auxiliis,  formée  à  Rome  par  le 
pape,poi)r  mettre  un  terme  à  des  dis- 
putes qui 'troublaient  TEglise.  Lemos 
})arla  dans  cette  assemblée  avec  son 
confrère  Alvarez;  et  il  y  soutint  avec 
éloquence  l'opinion  qu'il  avait  em- 
brassée. Ce])endant  l'assemblée  se  se- 
|)ara  sans  rien  décider  ;  les  domini-* 
caius  et  les  jésuites  furent  autorisés 
défendre  l'opinion  qu'ds  regardaient 
romine  la  meilleure ,  pounu  qu'ils 
ros]>cctassent  celle  de  leurs  adversai- 
res {  /'.  Pâli.  V  ).  Le  roi  d'Espagne 
ollrit  à  Lemos  uu  éyècbé  qu'il  refu- 
sa.   Il  fut  nommée  eu   1O07,  con- 
sulteur  général  de  l'iiiquisitiou ,  et  se 
retira  au  couvent  de  la  IVIinciTe ,  où 
il  mourut,  le  'ï^  août  iOu(),  à  l'âge 
de  70  ans,  suivant  le  P.  Qnetif,  mais 
à  H4  ans ,  selon  Moréri.  On  trouve 
la  lis^te  de  ses  nombreux  ouvrages 
dans  rflistoire  de  la  (  on^régation  de 
AutiîiiSy  par  le  P.   Scny,etdans 
la  Hiblinth.pnvdicalorum ,  tome  11  , 
jMge  !\iV\  et  suivantes.  Les  prinii- 
])»ii\   sont   :    1.    Panoplia  ^rntiir, 
\À("^v  {  Hez-icrs  ),  i(r(>,  ^  vol.  in-f". 
C'est  le  recueil  des  tlièbes  et  «les  au- 


j.. 


68 


LEM 


très  ëcritf  (luHl  avait  publia  sur  la 
grÂce.  It.  Acta  congregationum  et 
disjnUationum  de  AuxiUis  divinœ 
graiia,  Louyain  ,170!!,  in-fol.  C'est 
un  journal  de  ces  assemblées.  L'édi- 
teur (peut-être  le  P.  Serry  )  a  fait 
precraer  cet  ouvrage  d'une  Fie  de 
Lemos,  à  laquelle  on  renvoie  les 
curieux.  W  -  s. 

LEMOS  (  Doit  PEDRO-JuAif  comte 
de), vice-roi  de  Naples,  de  la  même 
famille  (pie  le  précédent,  naquit  en 
i564>  Ciës  sa  première  jeunesse  il 
cultiva  les  lettres,  et* y  fit  des  pro- 
grès rapides  ;  mais  il  dut  interrom- 
pre ses  études  pour  suivre  la  car- 
rière des  armes  à  laquelle  sa  nais- 
sance le  destinait.  Il  fit  ses  premières 
armes  en  Flandre  ,  et  se  dbtingua 
ensuite  dans  toutes  les  guerres  qii'en- 
treprirent  les  rois  Philippe  II  ,111  et 
IV.  Il  se  'trouva  en  i6o4  à  la  prise 
d'Ostende,ct  fut  un  des  premiers  qui 
montèrent  siu:  la  brèche ,  à  la  tête 
d'un  corps  d'élite.  Nommé  président 
du  conseil  des  Indes  en  i6o3  ,  il  se 
fit  remarquer  par  les  sages  mesures 
qu*il  prit  pour  établir  un  commerce 
utile  à  l'Espagne  avec  ses  colonies. 
L'année  suivante,  il  devint  capitai- 
ne -  général,  et  passa  ,  en  161 11,  à 
Naples  avec  le  titre  de  vice-roi.  Son 
exacte  justice  et  l'afTabilité  de  son 
caractère  parvinrent  à  y  faire  aimer 
la  domination  espagnole  ;  et  l'on 
croit  assez  généralement  que  la  ré- 
volte de  io4y  y  excitée  par  Maza- 
niello ,  n'aurait  pas  eu  lieu  sous  son 
gouvernement.  Ami  des  lettres,  il  les 
protégea  dans  ceux  qui  les  profes- 
saient. Il  avait  amené  avec  lui,  à  Na- 
pfes,  les  frères  Ârgensola;  et  c'est  à 
son  invitation  que  l'on  d'eux  écrivit 
son  excellente  nistoire  de  la  con- 
quête des  Moluques.  Néanmoins  les 
Arcensola,  ainsi  que  Villegas,  Saa- 
vedra-Faxardc;  et  autres  littérateurs , 


LEM 

oui  se  glorifiaient  de  mettre  à 
de  leurs  ouvrages  le  nom  du 
de  Lemos,  aspirèrent  plutôt 
protection  qu'à  ses  libéralit 
malgré  les  éloges  que  fait  de 
nérosité  don  Vicente  de  Los  • 
dans  la  Vie  de  Cervantes,  il  es 
vrai  que  l'immortel  auteur  de 
Quichote,  tandis  qu'on  l'appc 
protégé  du  comte  de  Lemos  , 
pauvre ,  et  se  vit  réduit  ,pour  s 
ter,  à  vendre  à  vil  prix  ses  meiJ 
comédies: cependant, avant  de 
rir,  il  dédia  à  son  protecteur  si 
man  de  Persiles  et  Sigismon 
lui  adressant  i'épttre  qui  com 
ainsi: 

Paetto  jft  el  pi^  en  el  estrivo 
Coa  lat  antiaf  de  la  mnerte 
Gran  Senor  esla  te  escrivo  \ 

et  qui  est  remplie  des  expressi 
sa  reconnaissance.  (  Fojrez  Ce 
TES.  )  Le  comte  de  Lemos  de 
plusieurs  années  à  Naples;  et, 
tour  en  Espagne,  il  mourut  i 
ladolid,  en  décembre  i634. 
LEMOYNE(  Pierre  ), 
français,  naquit  en  16011,  à 
mont  en  Bassignv,  de  parents 
et  considérés.  A  l'âge  ae  dix-se 
il  entra  dans  la  compagnie  1 
sus  ,  et  fut  chargé  d*enseigi 
philosophie  au  colWe  de  Dij 
s'appliqua  ensuite  à  la  prédic 
et  ootint  de  faciles  succès  , 
époque  ou  l'on  ignorait  encore 
goût  de  l'éloquence.  Il  composa 
lors  des  pièces  de  vers  qui  a 
çaicnt  une  imagination  prodi^ 
et  il  est  permis  de  croire  que 
fût  borné  à  cultiver  la  poésie, 
rait  acquis  une  réputation  du 
mais  l'idée  exagérée  qu'il  r^ 
ses  talents(  1  )  lui  persuada  qu'il 


(i)  On  îtiittficra  c*  r»proch«  par  1m  < 
▼anta  ,  «itniiud'unaâplir*  au  narquit 
tiUa ,  sur  la  vk«iU«M«  i 


lEM 

nssir  dans  plusieurs  genres  ; 
le  TÎt  occupe  en  méme-temDS 
rages  asce'liques ,  de  traites  de 
e  «  et  de  Thistoire.  Il  prit  en 
parti  dans  les  disputes  du  jan- 
ic«  et  il  se  chargea  de  repous- 
i  attaques  des  ennemis  de  59l 
i.  Ce  lut  donc  an  milieu  de 
rtions  continuelles  qu'il  entre- 
le  donner  à  la  France  un 
^  e'pique;  mais  il  échoua  dans 
ijet  dont  il  n'avait  pas  connu 
les  difficultés.  Son  poème  de 
LoBÛ  f  prône'  d'avance  comme 
eC-d'flnivreji'obtint  presque  an- 
(ucccs.  Costar  fut  peut-être  le 
m  oia  lui  donner  punliquement 
lo«>es  .  qu'il  rrt racla  dans  la 
j  ;  mais  le  P.  Mambrun,  con- 
ir  Ix?mo\'ne,  en  fit  une  criti- 
is»i  scvërc  que  judicieuse  (  ^. 
Bi-:v  ] ,  et  Roiieau  sembla  dé- 
•r  de  grossir  du  nom  de  ce  jë- 
la  listr  dos  petites  malheureux 
a  p«)stèiilff  ue  <  oiinailra  Texis- 
fj'M»  par  ses  satires  (3).  Le  P. 
k  iir  mourut ,  dans  la  maison 
^r   de   son  onlrc  à  Paris,  le 


■  me;  ■  «tTALV.idaii  utd  tint  ii  pr«nipi«c«nri« 

■  ••«.t  ni  rwwlAMi  ■■  'un  kcuit  ti«rnioiii«ui , 
r^,  diA^Ontit  et  rut.it  furifux f 

ABl    iM««Mti«C« 

i*C«f  ,  aiti  •«•il  to<ir   il^nt  •••  lettres,  le 

>•   >t    L  lUit  ,  «V'c    etaiirr.itioii ,  v(  ri«ait 

•  I»'  I*    I««a«<i«ii»  fdtl  tir  l>«ii«  v«ip,  m«i« 

•jm^  ^  i   p>  4in«i.  11  4  i«it  iiii  p«-«-nic  «pitiiK.* 

.t   L~A't,  (.••iitrr   :«qi-l  ir  i*.  M^ml'rufi , 

-.   «    «tt'l  11   Irait*   «lu   |*ov-iM«  •pH|iir.  Set 

I .  •!    Il  Ufit'm      (fi'i!«  m  tont    nttaim- 

.     ytf  •->,fr  ér  C'i  ••tr ,  inti-ii- liiut  !• 

■!«•  .Vi  Tj  f.fft  Jr  .'t'ilf/uture  Uu  f  .Di-t- 


a  ait  ir*  q'i*  Bml^an  ,  iiitvrrngc  tiir  l« 
■  t.'wntw  ^u  I'.  ■«■■!  gatilr  •itr  !•  V.  !■•  '■ 
r»p«»u<t  eu  [i«r«»<li«ul  «icus  i«ia  <!•  I^ui- 

f  :r/^  •'•«*  p*<ir  tn  dire  tin  mal  ; 
»l  t  ap  *  ••r«   |ta>ir  «n  ilire  ilii  tiien. 

tmmt  ■.•'{•■lifr  «)iir  ^«l|#  «iiriilnli*  4«t  éli» 
■:•■'•  A.  i<9j/m.  ^«11  rn  luiiliciil  laiit 
•    .-  I-  r><»«'il'a  ,    «1    f|ll>li^    ••It    •■(ll<lpp« 

:c:.h«t  ••  Mibuiicufcail*  L«l^«r«  Jv^Aïut- 


LEM  69 

a%  avril  167 1.  De  tous  ses  ouvrages 
le  seul  qui  mérite  une  attention  par- 
ticulière est  son  poème;  il  est  inti- 
tulé :  5ain£  Louis,  ou  U  Sainte 
Couronne  reconquise  sur  les  infidè- 
les y  poème  héroïque  en  xviii  livres; 
les  sept  premiers  furent  imprimes  à 
Paris,  en  i65i ,  in-f<>;  mais  l'ou- 
vrage entier  ne  fut  publié  qu'en  1 653, 
in-f<*,  précédé  d'une  dissertation  dans 
laquelle  Fauteur  cherche  à  justifier 
le  choix  de  son  sujet,  et  la  manière 
dont  il  Ta  traité  (4).  Sautrean  de 
Marsy ,  qui  a  consacré  un  long  ar» 
ticle  au  P.  Lemoyne ,  dans  les  An^ 
nales poétitpies ,  tome  xxi,yentre 
dans  de  grands  détails  sur  le  poème 
de  Saint  Louis,  dont  il  fait  une 
exacte  analyse  en  citant  les  meilleurs 
morceaux  de  chaque  chant:  mais 
sans  contredit  aucun  critique  n'a 
mieux  apprécié  cet  ouvrage  que  La- 
harpe.  L'auteur  du  Lycée  convient 
que  le  P.  Lemoyne  avait  plus  d'ima- 
gination que  tous  les  poètes  épiques 
de  son  temps  :  «  Mais,  dit-il ,  son  our 
»  vrage  n'est  pas  fait  pour  attacher 
u  par  la  construction  générale,  ni  par 
»  (c  choix  des  épisodes; il  invente 
»  IxNuicoup ,  mais  le  plus  souvent 
»  mal  :  son  merveilleux  n'est  le  plus 
»  souvent  que  bizarre;  sa  fable  n'est 
»  point  liée ,  n'est  point  suivie;  il  ne 
»  sait  ni  fonder,  ni  gr.iduer  l'intérêt 
»  des  événements  et  des  situations  : 
»  cVst  un  chaos  d'où  sortent  quel- 
i>  ques  traits  de  lumière  qui  meu- 
»  rcnt  dans  la  nuit.  Mais  dans  st% 
»  vers  il  a  de  la  verve,  des  morceaux 


(0  f'«  P<  Lcmorii*  «Tait  àéà\i  leii  p«Am«  au 
1*111  J'Fnfliian  (  if  f>i4nil  <Joii>l«  ).  BCaia  U  Jii- 
yr&C'-  «lip  c«  prime  lui  fat  cliangrr  «l'îiiiantioii  \  il 
•iippnmA  ■nnrpîtr<»  qiiî^iait  ilrj*  imprimer,  rXx^' 
tran'-ha  diricmiti  patiJ|lvi.  I«  aHIv.*  de  M4rolles 
avait  MU*  copie  de  l'epiti*  ^  rt  l'un  «••iirv  qirou 
ttiiuv-  daiii  !••  laliinrta  de  qtielnii«>i  •°iiri<*«>i  dea 
rtemplaitra  du  poèmn,  tel  qu'il  était  aeaiit  ^rm 
rrtraiirlirnieuti.  Li-i  édition*  de  Patie,  i<k*K  eu 
i«M«,in-ii,  a»e«:  de  i«U«i  figurva,  a«HC  lether- 
clieea  «les  Aai«leuia. 


■jD  LEM 

»  dont  l'intention  est  forte,  qaoiqfie 
»  l'exécution  soit  très  -  imparfaite. 
»  Voilà  ce  qu'on  aperçoit, quand  on 
»  a  le  courage ,  à  la  vérité'  difficile , 
»  de  Kre  dix-huit  chants  remplis  de 
D  fatraSydVnflure  etd'extrayagance.  t» 
Laharpe  montre  ensuite ,  avec  cette 
supériorité  de  raison  qui  lui  est  ordi- 
naire, que  c'est  l'abus  du  style  figuré, 
la  recherche  des  alliances  de  mots 

3ui  ont  égaré  le  P.  Lemoync,né  avec 
u  talent ,  mais  qui  n'avait  «  ni  goût , 
ni  connaissance  du  génie  de  sa  ian- 

fue,  ni  des  amis  sévères»  (5)  :  le 
évcloppement  de  cette  observation 
forme  un  des  meilleurs  morceaux  de 
son  Cours  de  littérature.  U  y  a 
quelques  années  qu'un  professeur 
de  province  a  essayé  de  rappeler 
l'attention  du  public  sur  l'ouvrage 
du  P.  Lemoyne.  Il  dit  y  avoir  porté 
largement  et  sans  hésiter,  la  hacJie 
du  retranchement ,  et  avoir  fait  une 
abondante  épuration  daus  le  choix 
des  pensées,  des  tournures  et  des  ex- 
pressions. En  un  mot  il  a  réduit  le 
Poème  de  Saint  Louis  k  8  chants, 
et  l'a  fait  paraître  ainsi  mutilé ,  Be- 
sançon, iBi6,in-8'^.  :  mais  malgré 
l'intérêt  de  l'ouvrace  qui  était  encore 
augmenté  par  la  circonstance  de  la 
restauration,  il  n'a  point  eu  de  suc- 
cès, (  VcQrez  E.  T.  Simon.  )  On 
trouve  le  poème  de  Saint  Louis  , 
dans  le  recueil  des  OEuvres  poétiques 
du  P.  Lemoyne ,  puliiié  par  un  de 
SCS  neveux,  Paris,  167a,  in-f*>. :  le 
volume  est  orné  d'un  l)eau  portrait 
de  Tauteur ,  et  chaque  ch.int  est  dé- 
coré d'une  estampe  ;  ce  recueil  con- 
fient en  outre  :  IjC  Triomphe  de 
Louis  XI II;  la  France  guérie  dans 
le  rétablissement  de  la  iunté  du 
Boi  ;  les  Hymnes  de  la  sagesse  et  de 
V amour  de  Dieu  ;   les  Peintures 

(5)  Vsluir*,  AÀ/e  de  Lou/$  XI K. 


LEM 

morales;  les  Entretiens  et  U 
poétiques,  et  des  Fers  théologit 
héroïques  et  moraux.  On  citera 
core  ac  lui  :  I.  La  Galerie  des 
mes  fortes,  Paris,  1647,  in-f<>." 
Leyde ,  Elzevir,  16G0,  petit  ii 
(6) jolie  édition, fort  recherché 
P.  Lemoyne  avait  réussi  par  ce 
vrage  à  gagner  la  confiance 
grand  nombre  dé'dévotes  qui  le 
sirent  pour  directeur.  On  lit  ds 
Ménagiana  ,  qu'un  jour  le 
portier  des  Jésuites  alla  dire  i 
Sîrmond  que  des  dames  le  dei 
daient.  «  Mon  frère,  répondit 
Sirmond,  songez  vous  bien  à  c 
vous  dites  ?  des  femmes  me  de 
der  !  sans  doute  vous  vous  mépr 
il  faut  nécessairement  qu»  ce  s 
P.  Lemoyne,  que  ces  dames  de 
dent.  »  lï.  La  Dévotion  aisée,  ] 
i652,  in-8<>.  Pascal  a  critiqué 
ment  cet  ouvrage  d'une  morale 
chée,  dans  la  onzième  de  ses  Ia 

Î provinciales,  III.  Une  Lettr 
es  Mémoipesde  la  régence  de 
rie  de  Médicis,  Paris,  16(16,  i 
Elle  couticnt  un  jugement  sur 
vrage  et  sur  l'anleur  (  Fra 
Aunibal  duc  d'Estrkes  ).  I\ 
V histoire,  Paris,  1670,  in-i 
traité,  dit  Lenglet  Dufresnoy. 
ferme  des  traits  curieux  et  siugi 
Le  P.  Lemoyne  avait  compos< 
les  mémoires  que  lui  avait 
madame  d'Aiguillon,  une  IL 
du  cardinal  de  Richelieu  , 
Patin  annonçait  l'impression 
1667;  mais  quelq nés  raisons 
posèrent  à  sa  publication,  e 
ignore  ce  qu'est  devenu  le  m 
crit.  W~ 


(())  On  doit  «Tvrtir  le»  amateiirv,  qu'il 
•scniplairei  dit  cr'te   rtlitioii  nvif    un   i 
fr«ntîapice  i   heydr  .  I:it0vfr  ,    el    *0 
Pmrii ,  c/i^M  C/t .  Arg  it ,   \f>('ï^  l  V i.r . 
nu«/d'  ^l.  Btuiiri ,  toiii.  u  ,  pa^    ''>i;i  ). 


LEM 

UVnŒ  (Jc^àit-Loms),  sculp- 
lv;Kâ  Paris  en  iGfiS,  fut  élève 
ACqiirTOL  On  lui  doit  un  assez 

Cl  nombre  d'ouTrages  estimes. 
fins  remarquables  sont  :  Deux 
mdarmleurs,  dans  Tégiise  des 
;  une  Stmtue  de  Diane, 
le  parc  de  la  Muette;  un  For- 
■C  de  croix ,  bas-relief  qui  de- 
là chapelle  de  Versailles.  Mais 


c^cH  stafftout  par  ses  portraits  que 

des 


sut   menler  l'estime 
Les  meilleurs  sont  ceux 
fc  dnc  d^OHéoMS,  rcgent ,  de  Mon- 
lanl ,  ci  de  LmrgUUee,  Ces  deux 
avaient  cfle'  fiiits  pour  être 
dus  les  salles  de  Tacadé- 
îe  y  éomt  il  e'Lait  membre ,  el  qui 
là  décerna  même  le  grade  de  rec- 
kar.  Il  mourut  à  Paris,  en  1735. 
— LaovsiE  (Jean-Baptiste), fils  du 
pSfédeat,  mquit  à  Paris, en  1704» 
tf  ieC  dcTC  de  son  père  et  d*  un  de  ses 
«des  ,  également  sculpteur ,  nom- 
né  comme  lui  Jean-Baptiste.  Robert 
LrlorTiân  fut  sou  dermer  maître.  A 
l'i^r  de  âo  ans ,  Lemojne  remporta 
le  i;rdUfi  prix  de  sculpture,  ]Mr  un 
laï-rc-'iief  represculant  le  Sacrifice  de 
PoLrtrne,  Ce  succès  lui  avait  obtenu 
le  rin»it  d'aller  à  Rome,  eu  qualité'  de 
p^n^iunaaire  du  rui  ;  mai^  son  pcrc , 
ATc  JC»<^  p^r  ^  tendresse  ,  demanda 
CL'Bim*?  une  grâce  ,  que  le  jeune  Le- 
Lii'^utr  fût  di!»peu2»e'  de  faire  ce  voya- 
ge. t.irM|  ans  après,  celui-ci  acheva , 
pk>  ..r  l'c|;liMrilcSiint-Jcan  en  Grève , 
4^1  »Tou|M-  de  Saint  Jfian  baptisant 
Jf.ius-Clirist,  dont  sou  oncle  avait 
i  j*'  in-  rlMiirhe  la  premitTc  figure. 
<.-:  ujvirf^e  lui  fit  tant  d*bnniieur, 

•  j  A  rit  rh  jrj»c  de  la  statue  e<iiiestrc 
fi  \.^^»\llc.^\^lv.  U  ville  de  Honlcviux 

•  rx^rA.  A  ]sOi\\>  \V,  eu  17-1 3.  Oeltc 
*!,t.ir  rf  elè  reiiversiM'  en  i*:()^.  1^ 
Ci.MPjie  V  euit  repréiiento  velu  à 
U  :  y.u«me,ctdan!»raltitudc  ducom- 


LEM  71 

mandement  Quand  le  roi  vint  voir 
le  modèle  dans  Tatelier  de  l'artiste, 
le  prince  Charles  de  Rohan  ,  grand- 
écuyer ,  blâma  cette  attitude,  et  pre'- 
tendit  que  le  geste  devait  être  drac- 
cord  avec  le  recard.  Le  roi  se  posa 
alors  dans  Tattitude  du  modèle,  re- 
gardant le  grand-e'cuyer,  et  dirigeant 
son  ceste  du  côte  oppose  :Cés5t  {unsi, 
dit-il,  que  je  commande.  Après  avoir 
de  cette  manière  justifie  l'artiste,  Louis 
XY  lui  accotda  une  pension  de  1 5oo 
livres.  Lorsqu'il  fallut  fondre  cette 
statue, rop€fratiou  manqua  en  partie  ; 
la  moitié'  de  la  figure  ne  re'ussit  pas. 
Cet  accident  fut  re'parë  par  un  pro- 
cède inge'nieux  qu'imagiualc  fondeur 
Yarin«  Les  e'tats  de  Bretagne  vou- 
lant  consacrer  par  un  monument 
la  convalescence  de  Louis  XV  ,  Ijc- 
moyue  fut  chargé  de  son  exécu- 
tion. U  représenta  le  monarque  élevé 
sur  un  trône  orné  de  drapeaux  et  de 
trophées.  La  prorince  de  Bretagne  , 
fle'ciiissant  le  genou ,  indiquait  à  ses 
citoyens  la  protection  que  le  monar- 
que leur  accordait.  La  sauté ,  placc^ 
k  la  droite  du  roi ,  tenait  un  serpent 
buvant  dans  une  ])atère  qu'elle   lui 
présentait;  près  d'elle  était  un  autel 
couvert  de  fruits.  Quand  Louis  X  V 
vint  voir  ce  monument,  qui  a  été 
détruit  en  1793,  il  accueillit  avec 
bonté  la  femme  de  l'artiste  ,  promit 
de  faire  tenir  en  son  nom,  sur  les 
fonts  de  baptême,  l'enfant  dont  elle 
était  enceinte,  et  auquel  il  assura  une 
pension.  Lcmojmc  a  encore  exécuté 
le  Mausolée  du  cardinal  de  Fleur  y; 
le    Tombeau  de  Mignard ,  qu'on 
voyait  dans  l'église  des  Jacobins  dt 
la  rue  S;iinl-Houoré ,   et  celui   do 
Crébillon,  qui  devait  être  placé  dan»» 
l'église  Saiut-Oervais,  mais  que  le 
curé  refusa    d'admettre    dans    sou 
église  à  cause  de  la  ligure  de  Melpu- 
mènc,  qui  ornait  ce  loinj>cau.  (.a;  ni«  - 


72  LEM 

Dûment  et  le  prëcëdent  ont  été  trins- 
fe'res  au  Musée  des  monuments  fran- 
çais ,  ainsi  qu'une  Statue  en  pied  de 
Louis  XF  ^  <{ue  Lemojne  avait  faite 
pour  l'Ecole  militaire.  On  connaî  t  en- 
coTtàt\}i\\es  Statues  de  Su  Grégoire 
et  de  Sainte  Thérèse  aux  Inyalides, 
et ,  dans  le  salon  de  l'hôtel  de  Sou- 
bise,  les  figures  de  la  Politique,  de 
la  Prudence ,  de  la  Géométrie^  de 
V Astronomie^  de  la  Poésie  épique, 
et  de  la  Poésie  dramatique.  Le 
nombre  des  portraits  qu'il  a  faits 
est  très-conside'rable;  on  Toit  dans 
le  Musée  des  monuments  français  , 
celui  de  Goyseyox  ,  qu'il  exécuta 
pour  racadëmie.  Lemojne  mourut 
à  Paris,  le  !i5  mai  1778.  Cet  artiste 
crut  pouvoir  introduire  dans  la  sculp- 
ture les  procèdes  de  la  peinture.  Son 
père  l'ayant  empècbëd'aller  à  Rome, 
l'e'tudederantîqueneputëclairer  son 
goâl  et  retenir  son  imagination  dë^^- 
glëc.  U  affectait  même  beaucoup  de 
mépris  pour  les  chefs-d'œnvre  de 
la  Grèce.  La  sagesse  des  anciens 
n'e'tait  à  ses  yeux  que  de  la  faiblesse, 
et  leur  simplicité  de  l'impuissance. 
C'est  avec  de  telles  idées  qu'il  mit  en 
vogue  ces  poses  théâtrales,  ces  com- 
positions symétriques  et  guindées, 
ces  airs  de  tête  maniérés  qu'on  était 
convenu  d'appeler  de  la  chaleur  et 
de  l'effet.  Il  semble  fuir  la  simplicité 
antique  :  lors  même  qu'il  doit  rendre 
une  action  tranquille,  il  tourmente 
bSL  figure,  il  Tenveloppe,  il  la  perd 
sous  d'amples  draperies,  dont  les 
plis  anguleux  et  multipliés  cachent 
entièrement  le  nu  ,  et  ne  laissent  à 
l'artiste  que  le  mérite  du  ciseau. 
Ainsi  liemoyne  ne  doit  être  consi- 
déré que  comme  un  exemple  de  la 
dégradation  où  tomba  la  sculpture 
en  France ,  à  l'époque  où  il  vécut , 
et  comme  un  écueil  à  signaler  aux 
jeunes  artistes.  P-s. 


LEM 

LEMOTNE  (j£AN-Bi 
MoYifE ,  dit) ,  musicien  et  ( 
siteur,  né  le  3  avril  1 761 ,  à  ' 
petite  ville  du  Périgord ,  ap 
musique  sous  son  oncle,  mt 
chapelle  de  la  cathédrale  d 
gueux.  U  partit  à  quatorze  ai 
l'Allemagne,  où  il  étudia  la  c 
sition  sous  Graun  et  Kimbe: 
y  composa  plusieurs  morce 
circonstance ,  entre  autres,  à 
un  Chant  d'orage ,  qui  eut 
grand  succès,  dans  l'ancien  o 
Toinon  et  Toinette ,  et  qui  li 
un  riche  cadeau  du  prince-n 
Prusse,  la  place  de  second  m 
musique  de  son  théâtre,  enfiz 
neur  d'être  admis  aux  conc 
grand  Frédéric.  Étant  allé  â 
vie ,  il  y  donna  le  Bouquet 
lette  y  opéra  en  un  acte,  dani 
del)uta  Madame  Saint-Huberti 
entreprit  l'éducation  théâtral 
SAiifT-HuBERTi.)En  1 782,Le 
de  retour  en  France  ,  fit  ] 
l'Qpéra  f^^cfre,  paroles  de  G 
On  applaudit ,  dans  ce  coup  i 
quelques  chceurs  ,  une  belle 
trois  ou  quatre  morceaux  de 
mais  des  cris  continuels  et 
rants ,  de  lounls  effets  d'har 
ne  parurent  qu'une  exagérât] 
principes  de  Gluck  ;  et  Lei 
qui  s'était  annoncé  comme  u 
de  ce  grand  maître,  fut  di 
par  lui.  Il  profita  de  la  ci 
et ,  pour  adoucir  cette  âp 
style  qu'un  long  séjour  ci 
magne  lui  avait  fait  contn 
médita ,  pendant  trois  ans ,  \ 
titions  de  Sacchiiii  et  de  1 
et  donna  Phèdre,  à  la  fin  de 
Cet  opéra ,  dont  le  poème  est 
Hoffman ,  eut  un  brillant 
«  La  facture  des  airs  et  des 
»  pagriemcnts,  dit  Grimm, 
11  citatif,  sensiblement  imité  1 


LEM 


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1     TiM--. 


9€i£'u2on,  tout  prouve  qne  Ir  fora-    f6*Â  *•**  •"•*:''-■-  •':-•'  v  r  .- 
«fii9C!rrtr  .   abinrant  son   sy^ri-nie     ;r<-î«  -i.i  -.*'-    r.--.     ":-  *: 

•  ûdrstfiK'.NV^t  rapprftclip.d.:n^''«»t     P.:.*  ,*  r-    :- '-r  --     -•# 

•  •urra^T- .  de  l'Kole  it4iienfi«* .  ^u- 

•  cb!  '^r.'ii    av.iit  cru   d»*voir  «Va 
■  flcicîi'^r  d^ifis   t.lectre.  a  Po'j:  ?« 
peif^'-tji»iirj<-r  encore  'La-»   U  a*- 
•iWîf  «|;ii    iiii  ;«v^it  *i  \\m  r»:*?î.     r  ".*  Ti.-    •  ' 
lirmume  fit    un  vova;;*  ta   lu  •.•■-!     liji       .•-•..■.•    :^    '*'- 
ff .  a  M..!i  retour,  il  «lonnî .  fo  :  7>*. 
k»  Prétendus  et  yephle.  L*  ?  -    «r* 
coo^unt  (lu  premier  d»-  c*?  o"Tri:*< 
fii  e^^t  iiiàn%  If  c'fire  b    ~-i .  •^ 


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72  LEM 

Dumont  et  le  prëcëdent  ont  e't^  trans- 
fères au  Musée  des  monuments  fran- 
çais ,  ainsi  <{u'une  Statue  en  pied  de 
Louis  XF  ^  <iue  Lemojne  ayait  faite 
pour  l'Ecole  militaire.  On  connaît  en- 
corede  lui  les  Statues  de  Su  Grégoire 
et  de  Sainte  TJtérèse  aux  Invalides^ 
et,  dans  le  salon  de  Thotel  de  Sou- 
bise,  les  figures  de  la  Politique ,  de 
la  Prudence ,  de  la  Géométrie^  de 
Y  Astronomie,  de  la  Poésie  épique, 
et  de  la  Poésie  dramatique.  Le 
nombre  des  portraits  qu'il  a  faits 
est  tr^s-conside'rable;  on  Toit  dans 
le  Musée  des  monuments  français  , 
celui  de  Goyseyox  ,  qu'il  exécuta 
pour  l'académie.  Lemojne  mourut 
à  Paris,  le  !i5  mai  1778.  Cet  artiste 
crut  pouvoir  introduire  dans  la  sculp- 
ture les  procédés  de  la  peinture.  Son 
pèrel'ayant  empéchéd'aller  àRome, 
l'étude  de  l'antique  ne  put  éclairer  son 
goât  et  retenir  son  imagination  déré- 
glée. Il  affectait  même  beaucoup  de 
mépris  pour  les  chefs-d'œuvre  de 
la  Grèce.  La  sagesse  des  anciens 
n'était  à  ses  yeux  que  de  la  faiblesse, 
et  leur  simplicité  de  l'impuissance. 
C'est  avec  de  telles  idées  qu'il  mit  en 
vogue  ces  poses  théâtrales,  ces  com- 
positions symétriques  et  guindées, 
ces  airs  de  tête  maniérés  qu'on  était 
convenu  d'appeler  de  la  chaleur  et 
de  l'elTct.  Il  semble  fuir  la  simplicité 
antique  :  lors  même  qu'il  doit  rendre 
une  action  tranquille,  il  tourmente 
ba  figure,  il  Tenveloppe,  il  la  perd 
sous  d'amples  draperies,  dont  les 
plis  anguleux  et  multipliés  cachent 
entièrement  le  nu  ,  et  ne  laissent  à 
l'artiste  que  le  mérite  du  ciseau. 
Ainsi  I^moyne  ne  doit  être  consi- 
déré que  comme  un  exemple  de  la 
dégradation  où  tomba  la  sculpture 
en  France ,  à  l'époaue  011  il  vécut , 
et  comme  un  écueii  k  signaler  aux 
jeunes  artistes.  P-s. 


LEM 

LEMOTNE  (W-Bik 
MoYNE ,  dit) ,  musicien  et  c 
siteur,  né  le  3  avril  1 75 1 ,  à  ] 
petite  ville  du  Périgord ,  ap 
musique  sous  son  oncle,  m^ 
chapelle  de  la  cathédrale  d 
gueux.  Il  partit  à  quatorze  an 
l'Allemagne,  où  il  étudia  la  c 
sition  sous  Graun  et  Kimbe] 
y  composa  plusieurs  morce< 
circonstance ,  entre  autres,  à 
un  Chant  d'orage ,  qui  eut 
grand  succès ,  dans  l'ancien  o 
Toinon  et  Toinette ,  et  qui  li 
un  riche  cadeau  du  prince-rc 
Prusse ,  la  place  de  second  m< 
musique  de  son  théâtre,  enfin 
neur  d'être  admis  aux  conc 
grand  Frédéric.  Étant  allé  à 
vie ,  il  y  donna  le  Bouquet 
lette  y  opéra  en  un  acte,  dans 
delra  ta  Madame  Saint-Huberti 
entreprit  l'éducation  théâtral 
SAiifT-HuBERTi.)En  1 782,Lei 
de  retour  en  France  ,  fit  \ 
l'Opéra  f^^cfre,  paroles  de  Gi 
On  applaudit ,  dans  ce  coup  c 
quelques  chceurs  ,  une  belle 
trois  ou  quatre  morceaux  de 
mais  des  cris  continuels  et 
rants ,  de  lounls  efiTets  d'har 
ne  parurent  qu'une  exagérati 
principes  de  Gluck  ;  et  Léo 
ui  s'était  annoncé  comme  u 
e  ce  grand  maître,  fut  d< 
par  lui.  Il  profita  de  la  cr 
et ,  pour  adoucir  cette  âpi 
style  qu'un  long  se'jour  ei 
magne  lui  avait  fait  contra 
médita  ,  pendant  trou  ans ,  1 
titions  de  Saccliini  et  de  I 
et  donna  Phèdre,  à  la  fin  de 
Cet  opéra ,  dont  le  poème  est 
HofTmaD ,  eut  un  brillant 
«  Ija  facture  des  airs  et  des 
»  paghemcnts,  dit  Grimm, 
»  citatif,  sensiblement  imité  < 


a 


p  I 


•  éHidon,  tout  prouTe  qrie  \e  roo- 
'amSTur  .    abîtjranl  sou   sv^t^me 

tfom-jir  .  de  Tti-ule  iï-ilienn^  .  ao- 
•  mx  q-.i'il    avjit  cru   d»^voir  f>n 
»A*ipirr  dan*   Electre,  a  Pour  *e 
pcrC^fioEiripr  encore  d.jn^   la   me- 
tkfti^  1^11    lui  ;«vait  «i  Lira  r^ri««i. 
LmoviK   fit    un  vova;:e  ea   luii^; 
ff .  a  ^on  rrfour.  il  «tonna  .  en  i  ^H^V 
la  Prétendus  et  .Vephlé.  Le  su'.rrt 
Miviaxit  du  premier  de  ces  ouvra  ;:e5. 
^   e«t  li^us  le  ç!cnre  bo>itfuD .  et 
djDt  l'î*  p*rulc>  ^orit  df  Korh''ja  de 
i'JubiAnues.  a  <Jé«^rrne  U  critique. 
Aiirnn  u[«Ya.  depuis  trente  hOs.  n'a 
rte  plus  M>uvrrit  r^prp^ente.  Le  se- 
<«jnî  qijjf^i  liiielra'^edie  1  vriq-ieHniit 
H,  Hokimuk   a  ronip^jv-  le  p<itrme  . 
>tef  sa  mi.v*ite  a  la  pompe  du  Np'T- 
l*'^te  et  ^  l'interf'-t  du  dviuywnioui , 
pitt«  qu'a  U  mti«iqiie.  nii  Ton  rmiiva 
Ki«.uii9  de  chant  ((ii^  llan^  Plu-'lrc. 
Yji    i"«i*i,    L^movne  (il   îiiner  au 
•fct'TT.e  rh«*i!r»"  -     wver  rMrj;f.,r    /«?$ 
f*»  mmirrs  et  le  ^fnulin,  ronipo*i- 
•i  .•:  -kZ-e.ji'lr  .  *[ni  r-'jirni.int  n'a  p.:s 
'^^r.  ;e  ^  iilr  ni  fi'nri;:in.'ililr  ;   ;ivrc 
«luilant    «t    M.    Andrirnx  -    Louis 
î  \  f'Ti  hiî^pte,  <{(inl  U  lllll^lqlle,  à 
1  »\»ftt.M  II  li'"»  .iir*  i\t:  îmIIi'I.  parut 
pr*"*;   •    a'i*"!  !r.,i-"ip  qiir  Ir  pfjrrne. 
Kj  l 'o  ï,  li  donna  un  \\\o\ti'r  Kavarf. 
/.:  "î  ta  .    [►^îr^lf'i  lie  (i  lilLinl,  >!ir 
!•   -*  •  ,^  i!  •  rO|>fri.  ou  il  fit  jjinrr, 
•■•I   i  "'I  t   i-î    ï7'ji,   'U'sit  piiTcs  de 
-  .-i.*' ••■•  *».  ^lilluvh h  Marathon, 
•-•  I  ■•rt't'  l'i   fwren'.  i.iiiin  .  il  lioniia 
.    •»,.    •'■•- l'V-.  Ir-i  II  Il/Vf  i7  //rt.'WrVfr, 
5-     V'"!    •'»:'•  l'^fiiimr  c\   I»»  f'om- 
r- -*^     /  •/.  .    «j'iif    \v    jM'ii   (Ir  siirrrS 
*'r-,'.'.  jr.«»àv«i  (j-i'^riin.'i^in  itioM  lie 
I  -r.-i-ij»-  f  Mfnjn»-!!!  .lif  a  «i'i'pJiisrr.  Il 
«   '.,■.'..    .:.•»  I-<  'j'-  it'*  '.i'r'».'  !'•  S"  ni 

•    .   -    -Il   Ui'i'n- d»'  rOpora  ,  à 


LEM  7^ 

e^te  de*  rrîn--r"^rTr^  *£*  :::?  !-"::s 

Pa:i>i«*  3;  •i»'fn'r*  î-y'.ii.'Sii! 
troi*  V  ivrj.î-?  r.iri\*-:r.*-*  :  .V-.:''. 
'^'i  !e  £*:rr<ieur  r-, -i.V#r,  liril-^-?  :- 
P-ttr^t .  :ii  i:r^::  *?:*»  r-r^r»»?.:-':-:  a 
l'Ope: -t.  «i  '.a  r:i-  ir-ii-  :é:..-i::.~ 
n'e-'i?  ra?  ^^î-^  ••■.::?-;":>?.  t^  z"^'. 
dans  ri;i"^r»'Ji*  de*  M*ri  *-Pi3'^:.-; 
.>'»/.«/*  .V«?rv'fl  .  i.''j  la  yfzl^lifi.i. 
paternelle,  pir-.i'**  de  Brfr.v  i? 
Re^v     dit  le   C:uii.i   JaiTi-^s    , 

m 

pur*:e  rppele^  ea  x^fi».  ^r  n.-ri  r*- 
pr^s^niee.  parrp  q-i't^ile  nVtiit  r»* 
>elr»n  le»  circoa-taa-re*  ;  rf»!  !'/;Vt/'*c 
Femmes  ,  pande^  de  R'*rH-.a  d-r 
Chahannes.  d<''Dt  les  rrp*'titi 'n<  f  î- 
rent  interrompues  par  li  in-Tt  Hu 
compo'iiteiir. —  Lemot.-ve  Oîliriel  , 
fils  aine  dn  prp'o'dcnl.  héritier  dune 
partie  dp  «es  tal^^uts.  et  bon  pimiste, 
a  laisse  des  sonates,  des  romances, 
it  l'opera-romique  dp  V Entresol, 
qui  fut  joue  au  tlieatre  des  Vari»fte'<. 
Se  a  Berlin  .en  i  --  j  .  d'»ni  premiP:* 
maria'^eqiipson  |"-r«^availroiilrarl''. 
il  est  mort  coniinc  lui  a  P^hn,  I»; 
J  juillet  iSi  '».  A-T. 

LKMPKlir.rR    '  Co>MA5Tix\ 
l'oyez  I.MPf.p.i.i  P.. 

i.KMCKT     PiErBE,  "î  arrhiterîp, 
naquit  a    Dijon,    en    ijf)i.    Apns 
avoir  appri'i  les  rnallnfinaliqucs  daiï^ 
sa  villp  natale,  il  Ptudia  ranhitfM- 
ture  civile  et  militaire,  et  donna  des 
priMivps  de  sa  cajarîtp  dans   cette 
drrnirre  science,  en  fortifiant,  par 
ordre  du  cardinal  Maza ri n  .plusieurs 
villes  de  la  Piianiie.  Il    fut  rharî^tf 
d\Khevpr  IVî^liN?  du  V.d-de-Grâce 
a  Paii'»,  depuis  le  pivniipr  enlablc- 
meiit  jusqu'au  sommet  de  IVdilice. 
r/est  de  lui  qu'est  la  façade,  furmrV 
des  deux  oj-  1res  coriulliij'n  cl  cïhu- 
p  iM'.e.  aiisM  q-.e  les  fenêtrrs  ornrV-» 
de  baluslres,  sc'parcVs  par  flrs  niclie^ 
de  colonnes  auxquilles  on  reproclir 


74  LEM 

uD  goût  trop  mesijiiii).  Il  donna  en- 
suite les  plans  de  Toglise  des  Petits- 
Pores,  près  la  place  des  Victoires; 
elle  fut  commencée  en  1 658,  par  Li- 
béral Bruant,  et  terminée  par  Gabriel 
I^uc.  Lemuet  donna  également  les 
plans  du  {;rand  château  de  Luynes  et 
de  ceux  de  Laigle  et  de  Beauvilliers. 
Il  mourut  à  Paris,  le  si8  septembre 
I O69.  On  a  de  lui  :  I.  La  Manièrede 
hien  bdtirpour  toutes  sortes  de  per^ 
sonnes,  dédiée  au  Roi,  lO-iS;  réim- 
primée en  i663,  in-fol. ,  avec  ])lu- 
sicurs  fig.,  plans  et  élévations  des  plus 
beaux  bîtimcntsctédi/îces  de  France. 
IL  Traité  des  cinq  Ordres  d" ^archi- 
tecture dont  se  sont  sentis  les  anciens, 
traduit  de  Palladio,  augmenté  de 
nom^eUes  inventions  pour  l'art  de 
bdtir,  avec  des  obsen^ations  du  tra- 
ducteur^ Paris,'  iGa6;  réimprimé  en 
1641.  IIL  1^5  Règles  des  cinq  Or- 
dres d'Architecture  de  fignole , 
augmentées  et  réduites  de  grand 
en  petit t  Paris,  iC3'i,  in-4".  P-s. 

LENiEUS(jEAN-CAwuT),  arche- 
vêque d'ipsal ,  naquit  en  i573,à 
licnna, bourgade  à  deux  lieues  d*Up- 
sal,  et  se  distingua,  dès  sa  jeunesse, 
par  son  ardeur  pour  l'étude.  Ayant 
fait  plusieurs  voyages,  il  obtint  d'a- 
}>ord  la  chaire  de  professeur  de  lo- 
gique, et.  peu  après,  celle  de  profes- 
seur de  théologie  àUpsal.Le  prince 
palatin  Charles  Gustave,  depuis  roi 
de  Suède ,  passa  deux  années  dans 
sa  maison  pour  faire  un  cours  d'é- 
tudes, et  les  parents  de  ce  prince 
furent  si  satisfaits  A?s  soins  que  lui 
avait  donnés  le  professeur,  qu  ils  en 
exprimèrent  à  celui-ci  leur  recon- 
naissance de  la  maniera  la  plus  flat- 
teuse. Devenu  archevêque  d'Upsal, 
en  1047  '  l-'Cna'us  occii|>a  ce  siège 
))endant  vingt-deux  années,  et  mou- 
rut le  'àH  avril  iG6<),  âgé  de  q6  ans. 
11  couronna  ChTistiuc  :  peu  après  il 


LEN 

fut  appelé  à  placer  la  conront 
la  tête  du  prince  dont  il  avait  c 
l'éducation  ;  et  ce  prince  étant 
en  1O60 ,  il  fît  la  cérémonie  d 
obsèques.  Parmi  ses  ouvrages , 
citerons  :  I.  Logica  peripatei 
Upsal,  i633.  IL  Tractaius  de 
tate  et  excellentid  christianœ 
gionis,  iliid.  i638.  IIL  Trob 
sons  funèbres  en  suédois.  IV.  < 
mentaria  in  Evangeliutn  Joha 
et  inActa  apostolorum, dont  J 
Fabricius  donna  une  nouvclh 
tion ,  en  1 7 1 3.  •  C  -  j 

LEN  AIN  (  Louis  et  Antoi 
frères ,  tous  deux  peintres  ,  n 
rent  à  Laon,vers  la  fin  du  xvi< 
clo.  Ils  travaillaient  toujours  ei 
ble ,  cl  ils  ^'exercèrent  avec  s 
dans  tous  les  cenres  de  peio 
mais  ils  préféraient  traiter  des 
nés  familières,  telles  que  des  tab 
des  cabarets, des  mendiants, et 
talent  qu'ils  déployèrent  dai 
genre,  les  place  au  nombre  de 
tistcs  qui  l'ont  cultivé  avec  le  )>1 
succès.  Le  tableau  de  leur  conc 
tion  que  possède  le  Musée  du  Lo 
et  qui  représente  le  Maréchai 
rant  et  safarnille,ittul  soutet 
parallèle  avec  ce  que  l'école  flan 
a  produit  de  mieux  dans  le  mém> 
rc.  C'est  une  scène  d'intérieur  écJ 
par  le  foyer  ardent  d'une  forge 
let  en  est'très-piquant  et  très-jusi 

Fersonnages  ont  tout  le  nature 
ou  aime  a  remarquer  dans  ces  s 
de  tableaux,  et  celui-ci  est  peiol 
vigueur  et  transparence.  Ant  et 
Lenain  furent  admis  à  l'acadcn 
peinture.  Tannée  même  de  sa 
dation.  Plusieurs  églises  de 
])Ossédaient  autrefois  un  assez  [ 
nombre  de  leurs  tableaux  ;  la 
jMirl  ont  péri ,  parce  qu'ils  é 
])eints  sur  des  impression:»  de  g 
et  que  les  couleurs  peu  eui\h\ 


Lr:y 

ibns  leurs  demieis  temps, 
lent  comme  çî  elles  eussent 
:  détrempe.  LeMiL<«'c  du  Louvre 
daût  encore  un  dv  leurs  tableaux 
sur  bois  ,  et  représentant  un 
%e  tenant  une  chandelle  ;   il 
été  tire'  de  la  galerie  de  Mec- 
■oGiv-SchiKeriu,  et  il  nous  a 
•pris  ,  en   181  j.  L'amitié  avait 
!^  de:;\  frères  pendant  toute 
rie  :  la  mort  ne  put  tes  scjiarer; 
ipirrrcnt  a  drux   jours  ac  dis- 
,   â:i    mois  de  mai  \('}\S.  — 
ieu  Ll^  \i.t  ,   frère  des  preVé- 
.%* adonna  conimf*  eux  a  la  pein- 
On  a  peu  de  détails  sur  sa  vie  ; 
.it  seiilrment  qu'il  fut  reçu  mom- 
ie larafli-mic  de  peinture,  en 
r  Cemps  rjue  ses  deux  aînés,  et 
r:jlav.<    romni'*  eux    tous  les 
^  i\f  fM'intnn*.  Le  Pi  tri  mit  tlii 
rai   '/iizan.'t,  '•■-;•'  Ton  vov.iit 
ff»!*.  f  1.4 lis  |t  >  siîji-s  cle  l'.irado- 
r'Liit    iie   lui.    Il    iiiounit    en 

.N  \!N  î)'iM  Vu  niii.  ,  ii#-  à 
.  !r    «"i  urirs  l'ijo  ,  e't.iit  Çn-io 

•i'i    s^x.iiit  Tilleinorit  :    il  i\:[ 

s  .1%  It  *\i'M\  (le  sou  aioMJfSOiis- 

:i  il  i  |v.irleinrnt  ,et  se  fil  iriii.ir- 

il.«ri-»  «>.i  i' iirie^^si- ji;ir  l;i    viv.i- 

!•'  s. tu  i-opzii.  et  MiifiMit  par  lUie 

!^îî-lie  ri  siurrre.  A  pris  ii\oir 
iu*'  \f-s,  i-rjdis  .  il  entra  d.iiis  l.i 
".  .«timi  de  S.iiii!-\  irttir.  tni   il 

*  r  •sjinif   i.ii   niKili-lf  de  nc'ni- 

*  i.  {H'ii  i  itit  il  ne  M'r|ii\,iit  IMS 
^  lî--  i»'i  »  \  .ni"  1rs  ni' II. 's  s.icH'<s  , 
»  •  •[►'fi  'il  '  !  irrftt  ••Slij^e'N  fl'i'ni- 

*  r  I   I  ■!"»  if-  \t'i.iv  \  liiirn*  s.i  h*'- 

;••  •*.  i:  ■■  l 'lî  j»iii  •!••  t-Mii|iN  .iprès 

iîiî'^.«  d'  >  '.:■  \  <i  î"i  |»oni  eri- 

d'iri-»  •  I  !li'   .i-     Il    il  «ppe  ,    nû 

;•■  dr  I".  .  1  .  «  I.  .::<i  .  '.'lilir  eelte 
r:Pi'  ■  -.«  ■  I*  »i  lii  !■  MM*.  !/.ii'- 
i'  .  '.^      I*'  nîi\«*     teul  I 


»*• 


c.   '    -^-ciu  ;  m  »i> 


LE\  7-1 

Lenain  y  persista  ,  et  prononça  av.% 
VŒUX  en   iGGçi.  Il  avait   une  pro- 
fonde  vénération    pour   Tabbé    de 
Uancc  ;  et  ce  grand  rcTorin.itcur  lui 
donna  souvent  des  m.ii'ques  de  sou 
estime  particulière  ;   il  le  nomma 
sous-prieur,  cl  le  chargea  de  présider 
les  conférences  du  cl)a]»itre.  Le  sue- 
cesseur  de  Rancc  \ouIut  apporter 
quelques  changements  à  la  règle  :  1). 
Lenain  s'en  plaignit,  et  le  nou\el 
abbé  lui  ôta  le  droit  de  parler  dans 
les  assemblées  des  religieux.  L'hum- 
ide et  docte  solitaire  partageait  son 
temps  entre   la  prière ,  Tétudc  et 
la  pratique  des  austérités;  ni r«igc  ni 
des  maladies  fréquentes  ne  piu'ent 
diminuer  son  zèle.  A  la  suite  d'une 
indisposition  grave ,  il  se   rendit  a 
Teglise  pour  remercier  Di<*u  de  «^a 
guerison  ;  mais  tandis  qu'il  e'iait  eu 
juièrcs  ,   il  fut  saisi  d*un  voniisse- 
nu-nt   de   sang.  On    le    transj)orla 
dans  sa  chambre,  et  il  y  expira  quel- 
fpies  heures  «i près,  le  ri  déceu!Î)iT 
1713.  Ou  a  de  lui  :  L  Essai  de  l  hi .  - 
toire  de  V ordre  de  Citeau.i.,  tiré d*' s 
a n n aies  de  l 'ordre et  de  dii*ers  tiutns 
//i » t oriens , l'a li s .  i ( h )( » e t a  1  uiees s 1 1  i v . 
()  vol.   in-rji.  Celte  histoire  ,  eVrii»' 
iivee  simplirilé  et  onction  ,  remplit 
h*  dessein  qu'avait  formé  D.  Lei!.ii:i, 
tle  procurer  à  ses  confrères  une  lee- 
tiiro  instructive  et  édifiante.  II.  l/o- 
inêlies  iitr  plusietrs  chapitres  du 
f/mphète  Jèrêmie  ,    Paris  ,   1^)7  » 
170),  •*.  vol.  iii-8'\   11  avait  I.iiv^é 
eu  luaniiserit  une  suite  à  cet  ouviM;.'e; 
elle  n'a  point  élt' pul»liee.  III.  n.' de 
J.  Le  Butitillirr  di'  llanrê  ,  ahhê  d*' 
la  Trappe  ,\Ut\\v\\  ,  i  7  1  "i  ,    "^   vol. 
iii-i'>..(>tle\i'-  ii'.i  point  été  pidili'*e 
telle  qu'elle  éf-iil  sortie  de  l.i  plniii'î 
de  n.  Lonaiii  ;  re'iiileiir  y  a  .ijonh- 
dillèrenls  tr.uls  s.iiiiiqnes  ,  t^^^ -in- 
ronveiiaiits  d.iiis  un   on\r.i.;''   d'-   rc 
•,;enre.ïV.  Z^'.  r/i/'fi^  Wr\//ro,  l'un  sur 


â' 


76  LEN 

l'état  du  monde  après  le  jugement 
dernier  ;  et  l'autre  |ur  le  scandale 
qui  peut  arriver  même  dans  les  mo- 
oastereç  les  mieux  règles  ;  Paris , 
i-jiS ,  in-8°.  L'éditeur  est  d'Arnau- 
din,  moine  et  docteur  de  Sorbonne , 
ui  a  fait  précéder  ces  deux  opuscules, 
'une  Vie  de  l'auteur.  Lenglet  Du- 
fresnoy  lui  attribue  encore  les  Be- 
lotions  de  la  vie  et  de  Ia  mort  de 
quelques  religieux  de  la  Trappe; 
Paris  y  1 704 ,  4  ▼ol.  in-i!2  )  mais  on 
sait  que  ces  relations  sont  de  l'abbé 
de  Rancé.  D.  Lenain  a  laissé  en  ma- 
nuscrit une  Histoire  des  martyrs 
des  premiers  siècles ,  et  des  Eléva- 
tions à  Dieu ,  pour  se  préparer  à  la 
mort,  Jja  Fie  de  D.  Lenain  ,  qu'on 
Tient  de  citer  ,  est  superficiel]  e  et 
écrite  d'un  style  diffus;  elle  est  suivie 
d'un  Catalogue  des  relipeux  morts  k 
la  Trappe  ,  depuis  1667  jusqu'en 
1714-  On  }>eut  consulter  \e^  Mémoires 
de  Nicéron ,  t.  ix  et  x  ,  et  le  Moréri 
de  175g.  W-s. 

LENAIN  (  Sebastien  ).    Fqyez 

TiLLEMONT. 

LENCLOS  (  Anne  de  ) ,  plus  or- 
dinairement appelée  Ninon ,  naquit 
à  Paris  ,  le  i5  mai  1616,  de  M.  de 
Lenclos ,  gentilhomme  de  Touraine , 
et  de  M^^'.  de  Raconis,  son  épouse , 
d'une  famille  noble  de  l'Orléanais. 
M™«.  de  IjcucIos  voulait  faire  de 
Ninon  une  dévote;  mais  M.  de  Len- 
clos ^,  homme  d'esprit  et  de  plaisir, 
se  chargea  lui-même  de  l'éducation 
de  sa  fille ,  et  donna  une  direction 
toute  différente  à  ses  inclinations. 
Ninon  perdit  ses  parents  de  bonne 
heure  :  dès  l'âge  de  quinze  ans ,  elle 
se  trouva  maîtresse  d'elle-même ,  et 
d'une  fortune  que  les  dissipations  de 
son  père  avaient  considérablement 
nfduite.  Elle  mit  son  bien  à  fonds 
perdu ,  et  se  fit ,  par  ce  movcn  ,  un 
revenu  suffisant  pour  vivre  dans  l'ai- 


LEN 

sance ,  et  même  pour  aider  y 
soin  ^  ses  amis  :  die  sut  écoE 
sans  avarice ,  et  dépenser  sai 
fusion.  Plusieurs  fois  elle  fut  1 
chée  en  mariage  ;  mais  elle 
sait  trop  l'indépendance  poi 
tracter  un  engagement.  Elev) 
les  principcsles  moins  sévères 
avec  des  sens  fort  vifs ,  elle  i 
toute  entière  aux  plaisirs  de  1' 
Nous  n'entreprendrons  po 
l'apologie  d'une  conduite  si 
tenue.  En  renonçant  à  la  pri 
vertu  de  son  sexe,  Ninon 
doute  perdu  une  grande  parti* 
droits  à  l'estime  ;  mais  s'il  n' 
permis  de  chercher  k  excu 
torts, il  doit  l'être  au  moins  • 
tre  sous  les  yeux  du  lecteur 
qui  peut  contribuer  à  les  faif 
moins  rigoureusement.  M.  d 
clos,  professant  ouvertemen 
curéLsme  le  plus  relâché  «  avai 
k  sa  fille  des  préceptes  de 
qu'il  ne  confirmait  que  trop 
manière  de  vivre  ;  et  l'on  sai 
influence  exercent  sur  nos  idée 
actions  de  toute  la  vie ,  les  c 
et  l'exemple  des  personnes 
présidé  à  notre  éducation  , 
lorsque  ces  personnes  nous 
chères ,  et  que  leur  doctrine  a 
nos  goûts ,  au  lieu  de  les  coo 
Abandonnée  fort  jeune  à  sa 
volonté,  entourée  de  mille 
teurs  que  lui  attiraient  ses  cl 
flattée  d'inspirer  de  l'amo 
pouvant  s'empêcher  d'en  r 
elle  -  même  pour  des  homi 
réunissaient  presque  tons,  au: 
de  l'esprit  et  du  corps ^  l'ét-b 
grande  fortune  ou  d  une  haii 
sance ,  comment  Ninon  se  sej 
défendue  contre  tant  de  sédu 
Elle  y  céda  sans  résistance  ;  1 
elle  fut  faible,  elle  ne  fut  po 
Quoiqu'elle  eût  le  tort  très-£ 


LEir 

Tainour,  non  comme  mi 
mais  comme  nne  sensa- 
Toît  point  qnecetle  espèce 
~i»me  ,  qui  aurait  pu  reii- 
choix  les  plus  honteux , 
m  mi  îamais  fait  faire  un  seul 
têÊÊt  la  plus  délicate  eût  pu  dë- 
'•  La  bstc  de  ses  amants  est 
il  B*y  figure  aucun 
,  pour  son  konneur,  on  soit 
dTT  voir  inscrit  :  ce  sont  les 
ÙêM^  les  I^  Rochefoucauld,  les 
les  Col^  j ,  les  Villar- 
,lei  Sévigné ,  les  d'Albret ,  les 
,  les  Geney ,  les  d'Effiat, 
~  les  La  CUtre ,  les 
y  les  Gourville ,  etc.  Ce  qui 
■jyut  une  prodigieuse  dif- 
oAre  Ninon  et  les  autres 
fH ,  comme  elle ,  ont  fait 
IbfuMwr  une  sorte  dejirofession  , 
^(■1  ^'clle  ne  trafiqua  point  de  ses 
bsHn.  Par  inclination  ,  par  ca- 

e  par  Tanite' ,  elle  les 
ardait  eu  par  don  à  l'amabilité' , 
shtc  «  à  la  celeliritc  ;  mais  ja- 
elle  ne  les  Tendit  à  la  richesse. 
poussait ,  dit-on  ,  les  scrupules 
4i  daintëressement  jusque  -là  ,  que 
can   dont  die  arait  satisfait   les 
doirs ,  perdaient  le  droit   de  lui 
faire  aecepter  les  dons  les  plus  Ic- 
pen,  GcJle  qui  reielait  les  présents  de 
lamoar  comme im  salaire  ofleiisant, 
n*cUit  pas  faite  pour  retenir  les  dé- 
pôts defamitie;  et  tout  le  monde 
connaît  le  trdit  de  probilë  relatif  au 
ééfàn  et  Gvurrille.  (  FoQrez  Gour- 
▼UJ.E  ,  XVI II .  'ioj  ,  note  'X,  )  Ni- 
non ne  trahissait  poiut  ses  amants  : 
clic  ccsMÏt  dr  li^  aimer  ,  et  le  leur 
disail.  Ce  ne  fut  que  pour  se  soiis- 
trawe   aux  fatigantes  importunilés 
dr  b  Ch-jtre ,  qu'elle  lui  sidls  ce  fa- 
meux Lillet ,  où  elle  faisait  de  tous 
iet  serments   C4;luî   qu'elle  était  le 
malins  en  état  de  tenir ,  It  serment 


LEN  77 

de  n'en  jamais  aimer  d'autre  de  sa 
rie  ;  et  elle  ne  se  crut  pas  liée  un  seul 
instant  par  un  engagement  si  térné* 
raire.  On  sait  que ,  dans  le  moment 
même  où  elle  manquait  à  la  foi  jurée 
de  la  manière  la  moins  équivoque , 
elle  s'écria  plusieurs  fois  :  Ah  !  le 
bon  hiUet  qua  La  Châtre  l  Volage 
en  amour  ,  mais  non  point  perfide  y 
Ninon  était  en  amitié  d'une  cons- 
tance à  toute  épreuve.  Ses  amants , 
en  cessant  de  1  être  ,  devenaient  sts 
amis  ;  et  c'était  pour  toujours.  L'a* 
mitié  était  le  seul  sentiment  res})ec- 
table  a  ses  yeux ,  et  elle  en  remplis- 
sait religieusement  tous  les  devoirs. 
Tous  ses  contemporains  s'accordent 
à  la  peindre  comme  la  plus  sédui- 
sante des  femmes.  Sa  taille ,  disent- 
ils  j  était  pleine  de  noblesse ,  de 
grâce  et  de  volupté  :  sa  figure  n'était 
pas  parfaitement  r^^ulicre^et  n'avait 
pas  ce  grand  éclat  de  beauté  qui 
frappe  d  abord  ;  mais  l'examen  y 
faisait    découvrir  une   foule   d'à  - 
crcments  et  de  finesses  qui  la  reu- 
daicnt  préférable  aux  fi{;urcs  les  plus 
correctes  et  les  plus  éblouissante.''. 
Les  charmes  de  sa  pcrsoimc  se  con- 
servèrent si  long-temps ,  ils  dimi- 
uuoreut  d*unc  manière  si  lente  et  si 
eu  sensiLle,qu'ellc  prolon^^ea  le  dou 
e  plaire  et  d'exciter  le  dcsir  jusqu'à 
uu  à'^e  oïl   les  autres  femmes  sont 
fort  licureuscs   de  ne    pas  exciter 
le  dégoût.  On  prétend  qu'à  quatre- 
vingts  ans  elle  inspira  une  forte  pas- 
sion à  l'abbé  Gédoyn.  Voltaire  ne 
rejette  [Vis  entièrement  cette  anec- 
dote ,  comme  quelques  autres  ont 
fait  ;  mais  à  l'ablH»  ôédoyn  il  subs- 
titue l'abbé  de  Chàteauneuf ,  et  il 
rabat  dix  aunées  de  l'i-ige  attribué  à 
Ninon  qiuuid  elle  fil  sa  dernière  folie. 
Au  compte  même  de  Voltaire,  c'est 
encore  avoir  poussé  bien  loin  sa  car- 
rière amoureuse.  L'abbé  Fraguier  , 


l 


rn 


LES 


qui  n'avait  connu  Ninon  que  dans  un 
âge  très-avance  y  disait  que  «  qui- 
»  conque  voulait  faire  attention  à  ses 
V  yeux ,  pouvait  y  lire  encore  toute 
1»  son  histoire.  »  Chaulieu  exprime 
autrement  la  même  idée  :  »  L'amour, 
)>  disait-il ,  s'e'tait  retire'  jusque  dans 
»  les  rides  de  son  front.  »  L'esprit  de 
Ninon  ^  aussi  agréable  que  solide , 
n'était  pas  moins  célèbre  que  ses 
charmes.    Elle   s'était   formée   de 
bonne    heure   par   la    lecture    de 
nos  meilleurs  écrivains  :  à  dix  ans , 
Montaigne  et  Charron  étaient  ses 
livres  lavons.    Elle    parlait   avec 
facilité  l'italien  et  l'espagnol.  Elle 
évitait  avec  un  soin  extrême  le  ridi- 
cule, si  commun  parmi  les  femmes 
qui  croient  être ,  ou  qui  sont  en  effet, 
plus  instruites  que  les  autres,  celuide 
faire  parade  de  leur  savoir.  Mignard 
se  plaignait  de  ce  que  sa  fille ,  depuis 
comtesse  de  Feuquières  ,  manquait 
de  mémoire.  Fous  êtes  trop  heu- 
reux ,  lui  dit  Ninon ,  elle  ne  citera 
point,   a  Son  entretien  était  doux 
»  et  léger ,  dit  l'abbé  Fraguier  :  la 
9  contrariété  la  blessait ,  mais  il  n'y 
i>  paraissait  pas.  »  Elle  n'avait  pas 
négligé  les  arts  agréables  ^  elle  dan- 
sait avec  grâce ,  chantait  avec  goût, 
et  jouait  très  -  bien  du  clavecin ,  du 
luth ,  du  téorbe  et  de  la  guitare.  Tant 
d'agréments  réunis  ne  pouvaient  man- 
quer d'attirer  chez  elle  l'élite  de  la 
cour  et  de  la  ville.  Les  hommes  les 
plus  distingués  par  la  naissance,  l'es^ 
prit  et  les  talents  ,  lui  faisaient  une 
cour  assidue.  Des  mères  ambition- 
naient pour  leurs  fils  l'avantaged^étre 
admis  chez  Ninon,  près  de  qui  ils  se 
formaient  aux  mamères  et  au  ton  de 
la  bonne  compagnie. Cette  faveur  n'é- 
tait pas  accordée  indistinctement  à 
tous  ceux  qui  la  sollicitaient;  un  mé- 
rite reconnu,  ou  d'heureuses  disposi- 
tions pour  en  acquérir,  étaient ,  avec 


LEN 

la  probité,  les  seuls  titres  qui  p 

la  faire  obtenir.  Ninon  n'y  fut  t 

pée  qu'une  fois.  Ala  sollicitatioi 

de  ses  meilleurs  amis,  elle  avait 

senti  à  recevoir  chez  elle  un  ]> 

mond,  dont  l'éducation  ne  1 

point  honneur.  Il  se  signala  b: 

dans  lé  monde  par  tous  les  gen 

ridicules.  On  apprit  à  Ninon 

allait  se  vantant  partout  d'ave 

formé  par  elle.  Je  suis  comme  . 

dit-elle  ,  qui  s'est  repenti  d 

Jônné  l'homme.  Dégoûtée  de  1 

guérie  de  Chapelle,  qu'elle  a  va 

tilemeut  voulu  corriger  de  cet  i| 

défaut ,  elle  finit  par  l'exclure 

maison.  Chapelle  offense  jur^ 

pendant  un  mois  entier ,  il  ne  s< 

cherait  pas  sans  être  ivre ,  e1 

avoir  fait  une  chanson  contre  I 

Il  tint  parole.  On  conçoit  sans 

que  les  nommes ,  moins  scruj 

dans  lem's  liaisons  de  tout  ( 

aient  recherché  avec  empres& 

la  société  d'une  femme ,  dis< 

mot ,  d'une  courtisane  charn 

et  se  soient ,  en  quelaue  sorti 

un  honneur  d'y  être  admis  :  mi 

des  femmes ,  à  qui  le  soin  d* 

réputation  commandait  à  cet 

la  plus  çrande  réserve ,  n'aiei 

rougi  d'être  ouvertement  les 

de  Ninon ,  voilà  ce  qui  étonni 

raison,  voilà  ce  qu'on  ne  peut 

quer  que  par  un  mérite  vraimc 

traordinaire  dans  la  personne 

faisait  ainsi  passer  par-dessus  h 

scils  du  plus  sage  préjugé.  Ce 

supposer  aussi  que  N  inon  metta 

sa  conduite  autant  de  décence 

ricure  qu'il  en  fallait  pour  q 

femmes  honnêtes  ne  fussent  poi 

barrassées  chez  elle  de  leiu: 

nance.lt^^^dc  laSuze,de  Casi 

de  la  Ferté ,  de  Sullv ,  de  Fii 

de  la  Fayette,  etc.,  nurent  liée 

elle  d'une  véritable  amitié.  £ 


t  contracte  une  plus  étroite  et 

intime  encore  avec  M™*,  de 
ilenon  «  lorsque  oellc-ci  nVtait 

madame  Scarron.  Parvenue 
lîte  des  grandeurs ,  cette  dame 
'oposcr  à  son  ancienne  amie  de 
ger  dr  rie ,  et  de  venir  auprès 
r  a  la  cour.  Ninon  refusa.  Ce  ne 
4»  la  seule  fois  qu*eUe  sacrifia 
rtune  ec  la  faveur  à  son  amour 

le  repos  et  la  liberté'.  La  reine 
ttine  fît  en  vain  mille  efforts  pour 
nener  avec  elle  à  Rome.  Elle  dit^ 
irtiat ,  qu'elle  n'avait  trouve'  au- 

femme  en  France  qui  lui  plût 
stque  VilUiStrr  y inon.  C'est  dans 
»nwrsation  avec  cette  reine, que 
D  qualifia  les  précieuses,  de  j un- 
ies de  l'ainour.  Plusieurs  beaux-* 
ts  du  temps ,  plusieurs  écrivains 
:  diflînf^ucfs  ,  la  céle'brcrent  en 
c  et  en  vers.  De  ce  nombre  furent 
ron  .  Regnier-Desmarais ,  l'abbé 
hitcauneuf  et  Siint-Evrcmont. 
miirr  p^rtAj^eait  ses  adorations 
r  ellrr  et  la  fameuse  duchés^;  de 
arin  ;  tout  le  monde  connaît  son 
rjoatroin  : 

I-"*itJ»lg«ai«  d  9*f  nat-ir* 
A  C*ri«*  lava  4«  Ninon  , 
IV  la  «»!iipir  J  Kpir  m», 
f  •  i^  U  ««riu  J«  C«t»a. 

bnmm:ipe  plus  flatteur  encore 
r  t\U' .  t'est  b*  ras  que  Molirrc 
Ht  A^  *on  esprit  et  de  sou  "oût  : 
ut,  dit-on  ,  sur  tous  ses 
r^jj:^.  l/imme  il  lui  avait  lu  un 

*vii  Tartuffe,  elle  lui  raconta 
iiv^fitiirr  qui  lui  p'iait  arrive'e  avec 
'  Hrr^f  .1  jK'u  pri'S  de  la  même  es- 
'.Molirn*rapporteqii'rllc  lui  avait 
«•  le  fM^irtrait  dciet  homme  avec 
roulf.Mirs  ^ina  lu  relies  et  si  vives, 
.**"»*  pir-re  n'eût  pas  ele'  faite , 

r  «lirait  j  iiniis  entreprise  ,  tant 

••   vruil  I  rii  UKMp'ible    de  rien 

:r^  --ir  le  the.iiriMraussi  parfait 

1«  1  irtullc  de  M*l^  de  Lcndos. 


LEN 


:q 


Tout  porte  à  croire  que  Ni  non  appar- 
tenait à  la  secte  d'£)picui-e,  non-seu- 
lement par  son  amour  pour  la  vo- 
lupté ,  mais  encore  par  sou  indiiio- 
rence  pour  la  religion ,  si  toutefois 
ce  n'était  que  de  riudillcrencc.  a  Si 
»  vous  saviez,  dit  M"»^  de  Scvigué, 
»  comme  elle  dogmatise  sur  la  reli- 
J»  gion ,  cela  vous  ferait  horreur.  » 
Un  jésuite,  ayante  dit-on^  essayé  de  lui 

I trouver  quelques-unes  des  véiilés  de 
a  foi,  et  n'ayant  pn  en  venir  à  bout, 
finit  p«r  lui  dire  :  Eh  bien!  Made- 
moiselle f  en  attendant  que  vous 
soyez  convaincue ,  ojfrez  toujours 
à  Dieu  votre  incrédulité.  Rousseau 
a  mis  ce  mot  en  épigramme.  11  parait 
que  Port  -  Royal  entreprit  aussi  sa 
conversion  ,  sans  plus  de  succès. 
Fous  savez,  dit-elle  à  FontencUe, 
le  parti  que  j'aurais  pu  tirer  de  mon 
corps:  je  pourrais  encore  mieux  ven- 
dre mon  ame  ;  les  Jansénistes  et  les 
Molimstesse  la  disjmtent.  Un  de  ses 
amis  refusant  de  voir  sou  curé  dans 
une  maladie,  elle  lui  mena  ce  prêtre, 
à  qui  elle  dit  :  Monsieur ,  faites  votre 
dt:voir;je  vous  assure  que,quoiquil 
raisonne ,  il  nen  sait  pas  plus  que 
vous  et  moi.  On  cite  d'elle  plusicuw 
réflexions  profondes  ou  ingénieuses. 
Elle  eut ,  à  l'âge  de  viugtnieuxans, 
une  maladie  qui  la  mit  au  bord  du 
tombeau.  Ses  amis  déploraient  cettv 
rigueur  du  destin  qui  la  faisait  périr 
dans  son  printemps.  Ahl  leur  dit- 
elic ,  je  ne  laisse  au  monde  que  des 
mourants,  F^lle  disait  quebpiefois  : 
La  beauté  sans  ^dce ,  est  un  hame- 
çon sans  appât.  —  Je  rends  ^race  à 
Dieu  tous  les  soirs  de  mon  esprit  , 
disait-elle  un  jour  à  St.-Evremont , 
et  je  le  prie  tous  les  matins  de  me 
présenter  des  sottises  de  mon  cœur. 
Elle  ])i-etendait  «  qu'une  femme  seii- 
M  sée  ne  devait  jamais  prendre  d'a- 
»  niant  sans  l'aveu  de  ^on  cœur  ,  ni 


8o  LEN 

i>  de  mari  sans  le  consentement  de 
)>  sa  raison.  »  Ninon  avait  le  talent 
des  yers  ;  mais  elle  en  faisait  rare- 
ment usage.  Le  grand-prieur  de  Ven- 
dôme avait  tente  inutilement  de  se 
faire  aimer  d'elle;  outré  de  ses  refus, 
il  mit  ce  quatrain  sur  sa  toilette  : 

IntUgne  d«  met  feus ,  iadigns  de  met  Unnea, 
J«  renonce  «ana  peine  à  tve  feibUe  appee  i 

Mon  amour  te  piHait  «les  charme*| 

Ingrate ,  que  lu  n'arais  pat. 

Elle  y  repondit  par  cette  parodie  : 

Inacntible  à  te*  f^nx ,  ineonaible  è  tec  larmes. 
Je  te  voit  renoncer  é  met  faibles  apptUt 
Mais  «t  Tamour  prête  dot  eAarntÊÊ , 
Pourquoi  n'rneapruntaii'tupar? 

Le  bonheur  dont  jouissait  Ninon 
fut  trouble'  par  Taccident  le  plus 
affreux.  Un  fils  qu'elle  avait  eu  de 
Villarceaux,  ignorant  qu'elle  e'tait 
sa  mère ,  devint  éperdument  amou- 
reux d'elle  ;  et  lorsque  voulant  mettre^ 
fin  à  celte  fatale  passion ,  elle  lui  eut 
rëvelële  secret  de  sa  naissance,  l'in- 
fortune jeune  homme  alla  se  poi- 
gnarder de  désespoir.  Son  autre  fils , 
nomme  la  Boissière ,  fit  une  espèce 
de  fortune;  il  devint  capitaine  de  vais- 
seau ,  et  mourut  à  Toulon  en  i^S'i  , 
âge  de  75  ans.  Tout  le  nibnde  sait 
que  Voltaire  fut  présente  à  Ninon  , 
au  sortir  du  collège ,  par  l'abbe  de 
Ghateauneuf ,  et  qu'dle  lui  laissa  par 
son  testament  deux  mille  francs  pour 
acheter  des  livres.  Ninon  mourut  à 
Paris ,  dans  sa  maison  de  la  rue  des 
Tournelles  ,  au  Marais  (  i  ) ,  le  17 
octobre   1706,  à  l'âge  de  quatre- 
vingt-dix  ans  et  cinq  mois.  On  a  écrit 
Plusieurs  fois  sa  vie.  (  F  oyez  Bret  et 
lAMOuas.  )  Voltaire ,  impatienté  de 
voir  paroitre  tant  de  mémoires  sur 
elle ,  dit  :  «  Si  cette  mode  continue , 
it  il  y  aura  bientôt  autant  d'histoires 
»  de  Ninon  que  de  Louis  XIV.  »  U 
reste  d'elle  un  petit  nombre  de  lettres 

(1)  8oa  «ppaitemeDt  •  M  «OBtervi  tel  qu*elle 
t'avait  arraa^è. 


LEN 

adressées  à  St.-Evremont ,  qui 

ensevelies  dans  le  volumineu: 

cueil  des  œuvres  de  cet  auteu 

qu'on  en  a  extraites  pour  les  ii 

mer  à  part ,  d'abord  en  1 75 1  , 

cédées  de  Mémoires  sur  Ninon , 

bues  à  Dourxménil ,  ensuite  ai 

collection  des  lettres  de  femm< 

lèbres,  publiée  en  i8o5  par  Lé 

Gollin.  Les  lettres  de  Ninon  so 

marmiablesparle  naturel  et l'elt 

simplicité  du  style.  On  lui  atti 

sur  la  foi  de  l'abbé  de  St.-Lég< 

petit  écrit,  intitulé  La  Coquett 

gée ,  qui  a  été  inséré  dans  la  < 

tion  de  Léopold  Gollin ,  ensuit 

une  réimpression,  faite  en  i8o( 

prétendues  Lettres  de  Ninon  dé 

clos  au  marquis  de  Sévi^é  ^ 

*l'auteur  est  Damours.  M.  de 

jeune  a  publié,  en  1 789 ,  io-S* 

'Jt  vol.  in  -  i!i ,  une  Correspon 

secrète  entre  Ninon  de  lEt 

M.  de  ViUarceaux  et  Mada 

Maintenon  :  c'est  encore  un  01 

supposé.  Voltaire  a  mis  en  coi 

sous  le  titre  du  Dépositaire  ,  ' 

de  la  cassette  rendue  à  Gourvi 

il  a  consigne  plusieurs  anecdo 

lativcs  à  Ninon ,  dans  une  Let 

fait  partie  de  ses  Mélanges 

raires.  A-< 

LENET  (  Pierre  )  succéda 

septembre  \63n  ,  à  son  j)ère,  ' 

Lenet,  conseiller  Itu  parlem 

Bourgogne ,  et  devint  en  1 G4 

cureur-gcriéral  pt^  le  même 

ment.  Il  y  réunit,  en  1646,  la 

de  procureur-général  à  la  ti 

marbre  de  Dijon.  Lenet  él 

particulièrement  avec  le  coi 

Bussy-Babulin ,  qui  nous  a  c( 

une  jolie  épUrc  de  leur  comp 

adressée  à  M.  et  à  M"®,  de  S< 

dans  le  mois  de  mars  164^ 

dernière  parlant  de  Lenet  à  i 

dans  sa  lettre  du  5  juin  16I 


Î-EN 

iir  de  V esprit  comme  douze; 
eccn'vait  à  Biissy,  ie  \\x  jaillet 
:  c  J^ai  vit  M.  de  Lam,  fils 
■otR  pauvre  ami  I.*cuet,  avec 
nous  avons  tant  ri;  car  jamab 
le  fut  une  jeunesse  si  rianle 
'  U  Dotre,  de  tontes  les  façons.» 
abandonna  Bussy  -  Kabutin 
u  disp^râce ,  comme  on  le  voit 
UB  fragment  des  mémoires  de 
ci.  inséré  dans  uie  note  de  la 
634  ^^  Tëdilion  que  Fauteur 
t  article  donna  ,  en  1818  ,  des 
«  de  M"**,  de  Sèvignê.  Devenu 
ni.  Bnssy  ne  pardonnait  pas;  aus- 
c  ivconcîliêrent-ils  jamais.  Gon- 
f  sans  un  autre  point  de  vue.  Le- 
est  pas  ctran{;er  à  l'histoire.  Sa 
le  était  depuis  long-temps  at- 
e  à  la  maison  de  Gondc'  ;  et  ce 
cette  recommandation  puis- 
,  qu'il  dut ,  sous  la  régence ,  sa 
lulion  à  la  place  de  conseiller- 
L  Anne  d\Vulnclie  le  choisit 
rtrc  l'un  des  inlciidants  de  jus- 
poli  cr  et  finances ,  |M>udAUt 
ê'^e  de  Paris,  en  lOiç).  Les 
:r*  lU-  Oihile  et  de Conti,  ayant 
nr:*-3  avec  le  dur  de  Longiie- 
.  Ir  UT  bi'au-fnTc,  le  18  janvier 
>.Lenf*t,(]ui  était  alors  en  Bour- 
^.louimcuçu  a  travailler  sour- 
phI  pfiir  leurs  intérêts  ;  puis 
t  Vfii'i  a  Paris,  il  cat  ordre  de 
^ente  «le  qui  1  ter  nriie  ville.  Il  se 
Il  a  Cfaaiitilli,  où  Irs  deux  priu- 
rs  dt  Coiiilé  sVtaient  retirées 
le  jt.*uiie  il  lie  clc  Buurbun.  Le- 
ieviut  le  chef  de  leur  conseil; 
■  fut  lui  qui  détrrnjiua  la  jenuR 
cr>v»  de  Gunde  à  se  rendre  avec 
d%a  Mnntrohd.rhàtrau-fnrt  du 
i .  i|ui  ;ip|>.'irt4'n<iit  au  iiriure  sou 
i.  J.»-  it'i  II  \U">  (rvc'nenuMils  au\- 
^«•-•'(^  retraite  douiu  lieu  ,  et 
r.iijjii  (]!*('  l'f'poUNC  d:i  '^raiid 
ic  exerça  dan»  U  \dlc  de  lt*Ji- 


LEN  81 

deaux,  appartient  tout  entier  à  This* 
toire  de  cette  princesse  ;  Lenet  en  a 
trace'  le  tableau,  dans  les  Mémoires 
qu'il  nous  a  laisses  suri* histoire  des 
guerres  civiles  des  années  1G49  «' 
suivantes  ,  et  qid  ont  été  publiés  , 
en  i^  119,  en  deu\  volumes  in  -  12  , 
sans  indication  de  lieu.  On  lit  dans 
la  Bibliothèque  des  auteurs  de  Bour- 
gogne,  qu*un  parent  de  ce  magistrat, 
conservait  une  copie  de  ces  mémoi- 
res ,  qui  était  plus  ample  que  l'im- 
primé. Lenet  n'est  pas  un  écrivain 
élégant  ;  mais  son  récit  porte  le  ca- 
ractère de  la  franchise,  et  il  rapporte 
beaucoup  de  circonstances  qui  sans 
lui  seraient  restées  inconnues.  Il  mou- 
lura Paiis ,  le  3  juillet  1G7 1.  Un  de 
^*'*)ères  ,  mort  en  1676  ,  était 
\  sous  le  nom  de  Vabbé  de  la 
foire;  c'était  un  homme  d'esprit 
dont  M'"",  de  SeSigné  nous  a  con- 
serve quelques  mots  heureux.  Il 
avait  uu  autre  frère  nommé  Phi- 
lippe, qui  était  général  de  l'ordre  du 
\  al  -  des-Choux ,  en  Bourgogne.  — 
Philibert-Bernard  Llnet,  chanoine 
régulier  de  Sainte-Geneviève,  profes- 
seur en  théologie,  dans  l'abbaye  de 
Saint- Jacques  de  Provins,  et  ancien 
abbé  du  Val-des-Écoliers, purent  des 
précédents,  naquit  à  Dijon,  le  114 
août  1G77;  il  était  lilsdc  Phililjert 
Lenet,  conseiller  au  parlement  de 
Bourgogne.  On  a  de  lui  VOraiaon 
Juntbre  de  François  d'Aligre,  abbé 
commandatairc  de  Saint -Jacques  de 
Provins,  Palis,  171'^  ,  in-i'i.  Il  est 
auteur  de  l'Avertissement  qui  est  à 
la  tcle  du  traité  des  Frincijtes  de  la 
fui  chrétienne ,  par  Duguet ,  Paris , 
1730,  in  l'Ji  ,  aiiAsi  que  du  Témoi- 
gnage au  sujet  de  M,  Du  guet ,  qui 
^e  trouve  dans  le  recueil  des  letties 
que  M'"*^.  Mol  fit  imprimer  en  1734, 
et  qui  est  dédié  au  père  Leuet.  il 
uiomut  tu  1^4^»  Viri» 


6^  LEN 

LENFANT  (Jacques)  ,  ministre 

Srotestant,  né  en  lOOi ,  à  Bazoches 
ans    la    Beauce  ,  commença   son 
cours  de  théologie  à  Saumur,  sous 
Jacques  Gappel,  et  alla  le  continuer 
à  Genève.  Il  passa,  en  i(>84,  à 
Heidelberg  ;  et  Tannée  suivante,  il 
fut  nommé  chapelain  de  Télectrice 
douairière  palatine,  et  pasteur  ordi- 
uaire  de  l'église  française.  Dans  le 
mois  d'octobre  i()88,  il  sortit  pré- 
cipitamment de  Heidelberg,  parce 
qu'il  craignait  les  troupes  françaises 
qui  venaient  d'entrer  dans  le  Palati* 
nat ,  sous  le  commandement  de  Tu- 
renne,  et  se  rendit  à  Berlin,  où  il 
commença ,  en  1689 ,  à  exercer  les 
fonctions  de  pasteur ,  qu'il  copjii 
de  remplir  pendant  près  i 
rante  ans.  En  1707,  il  fit  un 
en  Angleterre ,  et  prêcha  devani 
reine  Amie ,  qui  1  aurait  pris  pour 
chapelain  s'il  avait  pu  se  résoudre 
à  renoncer  à  Berlin.  En  1 7 1  o ,  il  f ut 
agrégé  à  la  société  de  la  propaga- 
tion de  la  foi,  établie  en  Angleterre. 
Il  visita  Helmstadt  en   1712  ,   et 
Leipzig  en  1 7 15,  dans  le  dessein  de 
compulser  les  bibliothèques ,  et  d'y 
découvrir  les  livres  rares  et  les  ma- 
nuscrits dont  il  avait  besoin  pour 
composer  ses  ouvrages  hbtoriques. 
Le  !i   mars    i7'247  l'académie  des 
sciences  de  Berlin   le  reçut  parmi 
ses  membres.  Il  mourut  d'une  at- 
taque de  paralysie  ,  le  7  août  1 728. 
La  reine  Sophie  Charlotte  l'avait 
nommé  son  prédicateur;  et  à  la  mort 
de  cette  princesse,  en  1705,  le  roi 
Frédéric  -  Guillaume  le  prit  en  la 
même  qualité.    Lenfant   fut    aussi 
membre  du  consistoire  supérieur  et 
du  conseil  français,  chargé  de  diri- 
{;erles  affaires  des  réfugiés.  On  a  dit 
oue,  dans  ses  écrits, l'on  trouvait  plus 
de  modération  que  dans  ceux  de  ses 
confrères.  Il  est  vrai  que  l'irapar- 


LEN 

tialité  la  plus  étudiée  règne 
histoires  ;  mais  dans  ses  c< 
ses ,  il  n'est  ni  plus  juste 
modéré  que  les  autres  mini 
peut  voir  dans  Niceron ,  t 
ta  liste  de  ses  ouvrages  , 
bre  de  trente-cinq.  Nous  inc 
les  suivants  :  I.  Considérât U 
raies  sur  le  Livre  de  M, 
intitulé  :  Examen  des  ra 
ont  donné  lieu  à  la  sépan 
protestants,  Rotterdam ,  i 
8**,  L'auteur  n'avait  alors  q 
trois  ans.  II.  Lettres  cfu 
Saint  Cjrprien  aux  confe: 
aux  martyrs ,  avec  des  re 
historiques  et  morales,  Am 
1688,  in-ici.  III.  De  in, 
veritate,  Genève,  1691 ,  in- 
une  traduction  latine  du 
Malebranche.  IV.  Histoii 
papesse  Jeanne  ,  Jidèlenu 
de  la  dissertation  latine 
Spanheim,  Cologne,  Am« 
1694 ,  in-iïi.  Desvignoles, 
eu  beaucoup  de  part  à  cette 
en  donna  une  seconde,  I 
i7'2o ,  in-ia,  a  vol.,  et  y 
ques  additions ,  avec  le  < 
ment  de  Lenfant.  (Avertis 
braire.  )  V.  Histoire  du  a 
Constance,  Amsterdam,  1 7 1 
fig.  Leclerc  écrivait  à  la 
gnon  ,  à  l'occasion  de  cet  ( 
«  M.  Lenfant  vient  de  publ 
»  toire  du  concile  de  Consti 
»  l'on  verra  bientôt  k  Par 
^  trouvera  ,  non-seulemeE 
»  coup  de  travail  et  d'exj 
»  mais  encore  de  sincéril 
»  modération.  S'il  n'y  a^ 
»  mis  son  nom,  on  ne  d( 
9  assurément  pas  qu'un  mil 
»  l'auteur  de  cet  ouvrage. 
V  à  souhaiter  que  toutes  le 
»  res  s'écrivissent  avec  li 
»  calme  et  la  même  retenue.] 


LEW 

Alt  l'abbe  Bîf^non  ne  pensait  pas 
IM-â-fait  de  même.  11  accuse  Len- 
fiai,  éUus  une  lettre  qu'il  lui  adresse, 
^«roir  laisse  trup  paraître  Tesprit 
àt  parti  et  ja  haine  contre  VéejUse 
tmkoUqur.  i  G)rre«p.  Mss.  )  L  (fdi- 
tien  de  1  ^  'J7 ,  Amst. ,  'i  toI.  in-4'** , 
fvoiqae  plus  soignée,  est  luiu  d'être 
parfaite.  VI.  y^pologie pour  l'auteur 
de  t  Histoire  du  concile  de  Cons* 
tance  contre  le  journal  de  Trévoux, 
dv  mois  de  d^embre  1714  f  Ams- 
terdam ,  1 7  iH ,  iii-4*'-  Vil.  Histoire 
dm  comâHe  de  Pise  ^  et  de  ce  qui 
s'est  passé  de  plus  mémorable  de- 
fois  ce  concile  jusqu'au  concile  de 
Constamce^  Amst.,  17:24; Utrecht, 
1731.  a  ToL  in-4^.  11  y  a,  à  la  (in, 
me  dèrlaration  de  Charles  VI  con- 
tre le  due  de  Bourgo^e,  et  une  justi-  • 
firatioa  de  ce  prince.  VIll.  Histoire 
de  Im  guerre  des  Hussites  et  du  con- 
cile de  Bdle  ,  Amsterdam  ,  1729  ; 
L'tfrrht  ,   I73i  ,  a  vol.  in-4°.  La 
Ti-uve  de  Taulour   avant  prcs^ide'  à 
l'impression  de  cette  rdilion  ,  y  joi- 
(rut.  d'âpres  la  vulontc  deLcnfant, 
U  dis^rt^tion  dr  lirau.sfibre.wr  les 
j4dMmit^t  de  liohsme,  IX.  Traduc- 
Wm  du  .yout'cau-Tfstatfwnt ,  Oi'cc 
dei  remarques  et  d'amples  préfa- 
ces   4^rr  BpJH^obrej ,  Amstenlam, 
171'j.  i  viil.  in-J**.  X.  Poggiuna, 
çAi  la  vie  ,  le  caractère ,  les  senti- 
nrnit  «-f  Us  bons  mots  de  Fonce, 
Fiorrntin .    ui^ec  Vlùsèoire  de  Flo- 
rence .  rrrite  par  le  Pogge ,  et  un 
Ho^lémeni  die  diverses  pièces  im- 
f^rt   ntr's.  AfTi^erd.iTn.  17U0,  '».  vol. 
intj    Oji  froMVp  quelques  Ictlii-s  de 
f^n£ant.   l'i   '^njcl  de  cet  ouvr;ij!;e, 
d»n«  d'-^  journaux  littéraires.   XI. 
S^ze    sermons  snr   dis^ers  textes , 
Am*vr!4m,  i-^ïH,  in-H'».  XII.  Et- 
lLf'h^q:ie  f^ermanîqit/*,  ou  Histoire 
li>-aîre   de   V  •Allemagne   et  des 
jajidu  Sord  depuis  f/ÀO  jusqu'en 


LEN  83 

1740  (avec  Beausobre,  Lacroze, 
Mauclerc  et  Fdrmey),  5o  vol.  in- 1  a. 
Xlll.  Journal  littéraire  d'^llema-' 
gne ,  de  Suisse  et  du  Nord  {  avec 
les  mêmes),  1  vol.  in-S®.  Lenfant  a 
aussi  donne'  beaucoup  de  pièces  dans 
la  Bibliothèque  choisie  de  Leclcrc , 
et  dans  les  Nouvelles  de  la  Répu- 
blique des  Lettres.  Il  e'tait  en  cor- 
respondance avec  les  principaux  per- 
sonnages de  son  temps,  d'.iguesseau^ 
l'abbe  Bignon  ,  dont  nous  avons  eu 
occasion  de  voir  le  Mss. ,  Baylc,  Cu- 
per*  etc.  Leibnitz  l'avait  soupçonne', 
mais  injustement,  d'avoir  e'crit  con- 
tre V  Harmonie  préétablie.  On  trou- 
ve un  Me'moire  historique  sur  Len- 
fant ,  en  tête  de  la  deuxième  édi- 
tion de  VHistoire  du  concile  de 
Bdle  et  dans  la  Bibliothèque  ger- 
manique, tome  XVI.         L-B-E. 

LENFANT  (  Alexaudre-Cuar- 
les-A.nne),  je'suite,   célèbre  pré- 
dicateur, naquit  à  Lvon,  le  G  sep- 
tembre 17*26,  d'une  famille  noble, 
orij;inairc  du  Maine.  Il  fit  ses  pre- 
mières e'tudes  chez  les  jésuites  de 
cette  ville ,  qui  développèrent   se*» 
heureuses  dispositions  pourlesscien- 
ces  et  pour  la  pieté.  En  1741  ,  il  fut 
admis  au  noviciat  d'Avij^uon,ct,  peu 
d'annc'es  .-iprès,  envoyé'  à  Marseille 
poury  professer  la  rhc'torique.  Son 
début  dans  la  carrière  de  la  prédi- 
cation eut  tant  de  succès  ,  que  ses 
supérieurs  nfsolurent  de   l'y   fixer 
exclusivement.  Les  prineijiales  villes 
de  France  renteiidirent  avec  la  plus 
graudc  satisfaction^  et  surtout  avec 
beaucoup  de  fruit.  A  [Vlalines^il  cou- 
q;iit,  par  ses  prcdi*  ations  ,a  réglise 
catholique ,  un  niinisti-e  anglican  , 
ami  d'Youn};.  La  suppression  de  sa 
société,  consommée  en  177  i>  lança 
dans    une  nouvelle   .spliire  le   père 
L'-nfant,  alors  àj^é  de  quarante-sept 
ans  :  il  était  l' ornement  du  cloître  ; 


I 


84  l'ElV 

il  ne  fut  pas  déplace  dans  le  monde, 
où  il  continua  le  courj  de  ses  bonnes 
œuvres  et  les  fonctions  de  son  apos- 
tolat. Plusieurs  souverains  s'empres- 
sèrent de  l'attirer  auprès  d'eux.  Les 
philosophes  eux-mêmes  assbtèrent 
à  ses  discours.  Le  père  Lenfant  prê- 
cha plusieurs  stations  à  Lunëville,  à 
Vienne  et  à*  Versailles.  Diderot  etd'A- 
lembert  le  suivirent  pendant  un  ca- 
rême entier  à  Saint-Sulpice;  et  après 
un  Sermon  surlafoi,  le  premier  dit 
à  l'autre  :  «  Quand  on  a  entendu  un 
»  discours  semblable,  il  devient  dif- 
»  ficile  de  rester  incr^ulc.  vCeux  qui 
ont  entendu  i'abbc' Lenfant,  convien- 
nent qu'il  electrisait  son  auditoire, 
non  parla  pompe  du  de'bit,  mais  par 
rharmonie  de  sa  voix,  par  son  air 
de  conviction,  et  par  la  force  de  sa 
composition.  En  1791,  il  prêchait 
le  carême  à  la  cour;  mais  il  fut  oblige' 
d'interrompre  la  station  par'suite  de 
son  refus  du  serment  à  la  constitu- 
tion civile  du  cierge'.  Le  3o  août, 
1 79a  ,  il  fut  conduit  à  la  prison  de 
r^bbaye;  et  le  lendemain ,  il  com- 
mença ,  pour  ainsi  dire ,  ses  dispo- 
sitions testamentaires ,  en  remettant 
à  im  huissier  l'argent  qu'il  avait  sur 
lui.  «  Le  3  septembre, à  dix  heures 
»  du  matin,  dit  un  témoin  échappé  au 
p  massacre ,  l'abbé  Lenfant  et  l'abbé 
»  de  Rastignac  ,  panu-ent  dans  la 
»  tribune  de  la  chapelle  qui  nous 
•  servait  de  prison;  il  s  annoncèrent 
V  que  notre  dernière  heure  arrivait, 
»  et  nous  invitèrent  à  nous  recueillir, 
»  pour  recevoir  leur  bénédiction. 
«>  Un  mouvement  électrique ,  qu'on 
»  ne  peut  définir ,  nous  précipita 
w  tous  à  genoux ,  et  les  mains  join- 
»  tes ,  nous  la  reçûmes.  »  Après  re- 
gorgement de  plusieurs  prêtres ,  du 
comte  de  Montmorin  et  des  Suisses, 
l'abbé  Ijcnfant  fut  appelé  devant 
IVspèc*  de  tribunal  que  les  meur- 


LKN 

■tricrs  avaient  établi.  En  le  vo; 
paraître ,  le  peuple  demanda  < 
tût  épargné.  Les  bourreaux  le 
chcrent  ;  on  lui  criait  de  tout  c 
Saupez-vous.  Il  était  hors  d 
foule,  et  dcjà  même  dans  la  ru 
Bussy ,  lorsque  des  femmes  le 
hirent  ,  en  disant  indiscrctemi 
C'est  le  confessear  du  Roi  !  I 
saisi  de  nouveau  et  ramené  à  l 
baye;  il  lève  les  mains  au  cic 
profère  ces  paroles  évangéliqucs 
dernières  qui  sortirent  de  sa  bou 
Mon  dieu,  je  vous  remercie  de 
ffoirvous  offrir  nia  vie,  comme 
avez  offert  la  vôtre  pour  moi, 
met  à  genoux ,  et  il  expire  sou 
coups  des  assassins.  Quelque  te 
auparavant ,  les  administrateur 
police  et  de  surveillance ,  cons 
par  Maillard  sur  le  sort  desti 
l'abbé  Lenfant,  répondaient  d 
Mairie:  «  Nous  déclarons  au  pei 
»  qu'il  importe  beaucoup  à  l'in 
»  public  que  l'abbé  Lenfant  soit 
»  serve  ;  mais  qu'il  ne  soit  pas 
»  en  liberté  ;  au  contraire  , 
»  étroitement  gardé.  »  Voulait-^ 
sauver  ?  cela  est  vraisemblable, 
le  délire  dans  lequel  étaient  plo 
ces  cannibales,  ne  leur  permit  p«' 
prendre  des  mesures  pour  par 
à  ce  but.  Nous  avons  de  l'abbé 
faut  :  L  Oraison  funèbre  du  I 
phin,  père  du  Roi  Louis  XV 
prononcée  iiiNanci,  en  1766. 
Sermons  pour  V Aident  et  p&urlt 
rêmey  Paris,  1818,  in-ia,  8 
IIL  Oraison  funèbre  de  M 
Belzunce  ,  évéque  de  Marsi 
•  prononcée  en  latin ,  et  impr 
avec  une  traduction  française,  i 
in-8<>.  Quelques  personnes  lui  i 
buent  le  Discours  à  lire  au  cor^ 
sur  le  projet  d'accorder  l'état 
aux  protestants;  mais  c'est  k  te 
est  du  P.  fiouieaii.  Le  P.  Lenftiit 


LEf 

«ftdBnneiit  Tun  des  plus  grands 
^Ridicaleurs  de  son  temps  :  ses  ser- 
■«os  paraissent  n'avoir  ]>as  cepen- 
imA  oLtcDu  y  après  l'impression,  le 
fwcc4  que  semblait  annoncer  sa  re'- 
fmatioD.  Sa  famille  en  conserve 
près  àt  ^o^  et  une  correspondance 
!▼«  son  frère.  L-b-e. 

LENGLET  DUFRESNOY  (Nico- 
las^ ,  né  â  Beauvais ,  le  5  octobre 
itr\,ùties  études  à  Paris.  Il  était 
ocore  sur  les  bancs  de  l'école  et 
daa«  sa  seconde  année  de  théologie, 
kjflsf{u*a  Fâge  de  vingt-deux  ans,  il 
ému  dans  la  carrière  des  lettres 
par  BO  opuscule  qui  fit  quelque  bruit. 
U  astres  écrits  qu'il  publia  sur  des 
jn^rcs  analogues  donnaient  lieu 
de  croire  qu*il  se  livrerait  a  la  théo- 
logie, quand  li*s  circonstances  le  lan- 
cèrent dans  la  carrière  diplomatique. 
En  I  "^05  ,  il  fut  premier  secrétaire , 
pour  les  langues  latine  et  française , 
de  la  cour  de  relrctrur  de  Cologne, 
Ja»eph  Clément  de  Bavière,  qui  rc- 
fudait  a  Lille.  Se  trouvant  daus  cette 
Vàlle  lorscpiVIlefiit  prise  par  le  prince 
Eii;:riie.  L(*iiglct  lui  demanda  et  en 
•btint  un  Muf-conduit  pour  tout  ce 
qw  appartenait  à  U  couronne  élcc- 
Wrale.  Sa  position  lui  donna  occa- 
Mon  dr  déjouer  l(*s  projets  de  quel- 
ques ranenii»  di*  la  France,  a  La  dc- 

•  ccMivrrte  la  plus  iin]>ortante  qu*il 

•  Ll .  dit  Micliault,  fut  celle  a  un 

•  capitaine  des  portes  de  Muns,  qui 

•  df^.iit  livrer  aux  ennemis,  uuu- 
I  v-ulrm«-nt    la  ville  'Lille) ,  mais 

•  rTiroFf  \*\  «lericurs  de  Cologue  et 
■  de  brfvi^re  qui  s'y  étaient  reli- 
»  rés....  1^  traîitc  fut  convaincu  et 
«  rompu  vif.  *  Le  même  IVlicliault 
raconte  «pr«  u  1 7  iH ,  lors  de  la  cdus- 
pr.iiivin  de  Ollamare  (/^o^t'z  (ihi,- 
kAjfttu  ,tom.  VII,  pag.  r)<>'>etjo^  , 
l>^,:!«-i  Dufresnoy  fut  choisi  par  le 

u  t  ^  r  c  |M  >  u  r  pcué  tier  ce  Uc  iut  ri  - 


LEN 


85 


giie.  li  ne  voidut  se  charger,  dit-on , 
de  cette  commission  peu  délicate , 
que  sur  la  promesse  qui  lui  fut  faite 
qu'aucun  de  ceux  qu'il  découvrirait 
ne  serait  pnni  de  mort.  Ce  serait 
donc  eu  qualité  de  mouton  qii*il  au- 
rait été  mis  k  la  Bastille  dès  le  mois 
de  septembre  1 7 18,  comme  prévenu 
d'avoir  faliriqué,  au  nom  du  parler 
ment,  nn  Mémoire  au  duc  du  Maine^ 
C'était  la  première  fois  qu'il  habi- 
tait cette  prison.  On  raconte  qu'il  y 
fut  mis  dix  ou  douze  fois;  il  y  a 
erreur  au  moins  de  moitié.  L'ab- 
bé Lengfct  fut  conduit  à  la  Bastille 
{)our  la  seconde  fois  en  17 '^5  ;  pour 
a  troisième  ,  en  1 743;  pour  la  qua- 
trième, en  1730,  à  cause  de  sou 
Calendrier  histoHifue;  pour  la  cin- 
quième et  dernière  fois,  en  1751  , 
parce  qu'il  avait  écrit  au  contrôleiir- 
gcuérai  une  lettre  qu'on  trouva  inso- 
lenle(  i  ).Sur  la  (in  de  rannéei7'Jti,il 
était  allé  à  V  icnnç  ;  il  y  vit  J.-B.  Rous- 
seau,et  le  prince  Eugène,  à  la  biblio- 
tlièquc  duquel  il  fit  quelque  augmeii  - 
tation.  Sou  séjour  en  Autriche  avait 
oflusqué  la  cour  de  France  ;  et  à  son 
retour  ,  eu  1 7*23  ,  il  fut  arrêté  et  dé- 
tenu six  mois  daus  la  citadelle  de 
Strasbourg.  Il  paraît  qu'en  i7'>  j ,  il 
fut  pendant  quelque  temps  eufernié 
à  \ inecnnes.  Toutes  ces  coulraiiélés 
ne  Teiu péchèrent  j>as  de  se  livrer  an 
trdv<nl  et  à  des  recherches  uiiun- 
tieuses.  Sa  fccondiu»  a  de  quoi  élon- 
ner.  <c  H  eût,  dit  Michault,  joui  d*uii 
»  destin  jilus  heureux  ,  seh»n  nolr^ 
»  façon  de  |>enser ,  ef  non  selon  l.« 
n  sienne, s'il  d'il  yoidn  ou  phitôts'il 
»  eût  pu  profiter  des  circonstance."* 

{\)  On  ajiiiitff  qu'arrouluiuc  aux  vi»ilc» 
di*  «fluîfi!.  «le  1h  i>olirf  .  cl  on  conimi»*-»»* 
d  avance  \r*  molil»,  ildrmtndaiMranqwiUr- 
i.ient  -  »a  sirvanle  .  m  boîlc  de  Uiliuc  il  une 
.ii*iiii«r.  pui»  •».-  rcti>urn.int  v»:r^  l>li^iiaii.  : 
.  U.  ri;»:n.  Uuait-il .  r  iui'.  •  vv»  iTurr-    -^ 


86  LFxN 

»  hctimisos  où  il  s*élatt  trouve ,  et 
»  (les  protecteurs  puissants  que  son 
»  m  cri  le  et  ses  services  lui  avaient 
V  acquis;  mais  son  amour  pour  J^in- 
»  dépendance  e'tOMfTi  dans  son  cœur 
»  la  vuix  de  Tambition....  11  voulait 
»  e'crirc.  penser,  agir  et  \ivre  lihre- 
»  ment,  il  dépendait  de  lui  de  s'at- 
»  tacber  ou  au  prince  Eup;ène,  ou  au 
»  cardinal  Passionei ,  qui  aurait  dc- 
»  sire  de  l'attirer  à  Rome ,  ou  à  M. 
»  Leblanc,  ministre  de  la  {guerre.  Il 
»  refusa  tous  les  partis  qui  lui  furent 
»  proposes  :  Liberté,  liberté,  telle 
»  etail  sa  devise.  Dans  ses  dernières 
»  années  même ,  où  sou  grand  âge 
«  sollicitait  punr  lui  un  loisir  doux 
»  et  tranquille,  il  aima  mieux  travail- 
»  1er  et  rester  seul  dans  un  logement 
»  obscur,  que  d'aller  demeurer  avec 
))  une  sœur  opulente  qui  Taimait,  et 
»  qui  lui  oflrait  cbez  elle,  à  Paris, 
n  1U1  appartement ,  la  table  et  des  do- 
»  mestiques  pour  1q  servir....  Toutes 
»  ses  études  e'taient  tournées  du  côte' 
»  des  siècles  passes;  il  en  atlècttit  jus  - 
»  qu*au  langage  gothique  :  Je  veux , 
»  disait-il,  fVr^/VYi/M:  Gatiloisdans 
»  mon  style  comme  dans  mes  ac- 
»  fions.  Malgif'  su  vaste  érudition , 
»  il  est  tombt*  dans  des  erreurs  gros- 
»  sières.  On  Taccuse  même  d'avoir 
»  trompe' a iLssi  souvent  qu'il  se  trom- 
»  ])ait ,  ne  se  faisant  aucun  scrupule 
»  d'écrire  le  contraire  de  su  pensée 
9  et  de  la  vérité  qu'il  connaissait 
»  parfaitement,  lorsqu'il  était  pousse 
»  par  quelque  motif  particulier.  On 
1»  retrouve  dans  ses  nt>tes  et  dans  ses 
1»  jugements  la  mordante  causticité' 
«  de  Guy  Patin;  et ,  comme  rien  ne 
»  pouvait  re))rimer  la  pt'tulancc  de 
»  sa  plume,  un  le  voyait  sans  cesse 
»  aux  prises  avec  les  censeurs.  S'il  ar- 
9  rivait  qu'on  lui  rayât  quelque  en- 
p  droit  auquel  il  fùtattacné,  il  le  nf- 
v  tablissait  à  Timprcssioai  Depuis 


LES 

»  quelques  anne'es ,  il  s'appliquait  k 
»  la  <>]iimie  :  on  prétend  même  qu'il 
»  cherchait  la  pierre  ])hilosopha]e. 
»  Parvenu  à  l'âge  de  quatre-vingt- 
»  deux  ans ,  il  ]>erit  d'une  manière 
»  funeste,  le  i()  janvier  i^55.  Ea 
»  rentrant  chez  lui,  sur  les  six  heures 
»  du  soir,  il  ])rit  un  livre  nouTeaa 
»  qu'on  lui  avait  envoyé'.  G'c'talent  les 
9  Considérations  sur  les  rés^ohuions 
»  des  arts,  parle  chevalier  de  Mehe^- 
»  Qan;  il  en  lut  quelques  pages ,  s'en- 
»  dormit  et  tomba  dans  le  feu.  St% 
»  voisins  accoururent  trop  tard  pour 
»  le  secourir  ;  il  avait  la  tête  prcsmw 
»  toute  briilee,  lorsqu'on  le  retira 
»  du  feu.  »  Voici  le  catalogue  de  ses 
ouvrages  :  I.  Lettre  à  MM,  les 
doyen ,  syndics  et  docteurs  en  thêth 
lo^ie  de  la  facidté  de  Paris,  i  6q6  : 
elle  est  signée  des  lettres  £.  B.  T.  S» 
MM.  D.  L.  et  P. ,  c'e^t^i-direenuffoiif 
en  théologie  sous  MM,  de  Lestocqet 
Pirot ,  et  est  relative  à  la  denoncu- 
tion  faite  à  la  faculté'  de  the'ologîe  de 
Paris ,  du  premier  volume  de  la  Fie 
de  la  Sainte  f^ierge ,  trad.  de  l'ori- 
ginal espagnol,  attribuëà  la  mm  Bla- 
rie-de-Jesus.  II.  Le  P.  Clouseil  ayant 
repondu  à  cette  I iCttre,  qui  d'ailfeun 
fut  censurée  par  la  Sorl)onne,fjcn- 
glet  publia  un  nouveau  Mémoire  sur 
le  même  sujet,  et  ë<'rivit ,  le  ^^cjuin 
iCxyr  ,  une  Lettre  en  latin  au  P.  Ma- 
thieu, prieur  âoa  Ctrnif^s  dcfcliausses 
de  Madrid.  III.  Traité  historique ei 
dogmatique  du  secret  inviolable  de 
la  confession,  1708,  in- ri  ,de  3a8 
pages,  non  compris  la  pn*facf.  L'au- 
teur y  a  joint  une  addition  de  109 
jKiges.  Une  seroiulr  édition  du  tout 
panit  en  171  ^,  in-i'i.  On  y  mit  un 
nouveau  frontispice  en  1 7 1  S.  L'ablx? 
Lenglet  parle  d'une  e'dition  de  i*33. 
IV.  Mémoires  sur  la  collation  des 
canonicats  de  V église  de  Toumay , 
17U  ,  17111  et  1713, in-8^  V.i/c- 


lUf  pour  étudier  Vhistoire ,  avec 
m  atioLtfue  des  principaux  histo- 
riems.  1 7 1  i ,  3  vol.  in-i  a  ;  cinquième 
éditiMi ,  1 7'29 ,  4  ^<>1-  in-4^-  Ou  cxi- 
im  OB  5Î  <;raiid  uombre  de  cartons , 
^  le  reciu-il  des  morceaux  suppri- 
■ëf  formait  uo  iu-4®.  assez  épais. 
le  marquis  d'Argens  dit  que  tous  ces 
OftoBs  sont  conservés  dans  l*ouvra^e 
it  fieyrr  intitulé  :  Memoriœ  histo- 
ncfKniîcœlibrorumrariorum.  Cette 

fd«ioo  in-4*^-  «  <1^  1 7'^0 1  est  préférée 
à  celles  du  même  format  qui  pa ru- 
ral eni  7  3  5  et  eu  1 737.  Il  faut  juin- 
drr  a  toutes  les  trois  un  Supplément, 
1710, 1  vol.  in-4^.  ;  maison  préfère 
l'fditioo  de  cet  ouvrage  en  i5  vol. 
ift-ia,   Paris,  i77''>;  elle  est  sans 
canes ,  mais  Drouet  a  (ait  des  au^;- 
■ratations  au  Catalogue  des  his^ 
tehems,  qui  en  occupe  les  cinq  der- 
oic»  volumes ,  et  qui  est  encore  le 
fkvê  complet  que  nous  ayons  en  f  ran- 
^ùs  :  quant  à  la  Mêt}u>de ,  etc.  elle 
a  Tieilli,  comme  cela  devait  être;  on 
f^ut  néanmoins  encore  la  consul  ter 
s  ^Lt  fruit.  V I.  Methotie  pour  étudier 
la  géographie ,  avec  un  catalogue 
de»  caries  géographiques ,  îles  re- 
lations ,  vqi  agies  et  descriptions  les 
plus  nécessaires  pour  la  géograplùt\ 
T  7  { r» ,   I  vol.  in-  rj  ;  réimprimés  à 
A'UAt^rdam .  171K,  4  volumes  in- 
I  i  .  avec   diverses  remarques  con- 
tre le  réi'iseur  :  c'était  ainsi  qu'on 
drM'&iit  l'alibé  Len^k't,  dont  Tou- 
vr^sr  en  efiet  nVtaît ,  daas  la  pre- 
mière éfhtion  ,  du  moins  pour    le 
fftui* .  que  U  M  (nivelle  Orographie 
du  I*.  M.irtineau-du-PlrsNis.  Dnixit- 
»••  rvlition,    I7'i(>,    ;"*  vol.  iu-i*ij 
trii«ji  me  éditiou  ,  1 7  j'*  «  7  vol.  in- 
11.  FInfin .  Drouet  et  Barhrau-La- 
hnivt-re  en   donnÎTcnl   une  édition 
«Lr.«  U<fii»*lle  ïN  lin-ut  des  auj;mrn- 
Uli>  n»  .1(1  l'atalo^ue,  17^)8,  10  \ol. 
ib-u  ;  et  c*e>t  la  plu^  c»timcc.  VIL 


LEN  87 

Tables  chronologiqties  de  Vliistoire 
universelle  y  i7'-i<),  quatre  grandes 
feuilles  ouvertes ,  réimpr,  en  1733. 
VIII.  Description  de  la  fête  et  du 
feu  d'artifice  tiré  sur  la  rivière  au 
sujet  de  ia  naissaiwe  du  Dauphin  » 
1 73o ,  in-4*'.  IX,  De  Vusage  des  ro- 
mans, avec  une  bibliotlièque  tics  ro^ 
mans,  1734,  '^  vol.  in-iu,  pu]>liés 
sous  le  nom  de  Gordon  de  PerceU 
On  trouve  à  la  fin  du  premier  volume, 
1^.  TEpitre  dédicatoire  de  la  nou- 
velle édition  des  poésies  de  Régnier, 
sous  le  titre  d!  Eloge  historique  de 
M.  (J.-B.)  Rousseau,  satire  si  vio- 
lente contre  ce  grand  poète,  <nie  les 
états-généraux  eu  ordonnèrent  la  sup- 
pression ;  •À*>,  Lettre  au  marquis  de 
Fénélon ,  à  Toccasion  de  la  suppres- 
sion de  la  pièce  précédente.  X.  1  His- 
toire justifiée  contre  les  romans , 
1735,  in-iu.  Lorsque  licnglet  ap- 
prit qu'on  lui  attribuait  V  Usage  des 
romans,  et  qu'on  le  Llàmait,  il  prit 
le  ])arti  de  travailler  contre  son  pro- 
pre ouvrage.  Hérault,  lieutenant  do 
police ,  lui  ayant  dit  qu'un  libraire 
de  Rouen,  détenu  à  la  Bastille,  l'avait 
a.s^uré  que  l'abbé  licuglet  étaitlc  vcri- 
talile  aul(Mir  de  l' Usage  des  romans; 
qu*ou  ne  pouvait  se  dispenser  de  flé- 
trir cet  ouvrage  scandaleux ,  et  d'en 
j)unir  réorivaiu:  ttCommeut  se  pour- 
»  rail-il,  Monsieiu*,  répondit  Len- 
»  glet ,  que  ce  livre  fût  sorti  de  ma 
»  plume ,  puisque  je  suis  actuelle- 
»  ment  ocoujkî  à  le  réfuter  ?  «  Dans 
V Histoire  jiistijiée ,  il  fait  en  eflèt 
d'asseA  boiuies  sorties  contre  l'au- 
teur de  V  Usage  des  romans.  Les 
journalistes  de  Hollande  furent  <lu- 
jM.'.'»  de  ccttelines.se.  «  L'Usage  des 
»  romans  f  disent -ils,  amuse  ;  la  sin- 
»  gularite'  des  |M>usées ,  la  lil)erté , 
»  reujoueuïeiil  du  style  plaît  ;  V His- 
M  tnirejttstiJîéevM  une  souree  «l'eii- 
V  nui.  On    comparciait  vuloulicrs 


88 


LE^ 


«  le  premier  aux  Lettres  provins 
»  ciates,  et  le  second  slu^  Entretiens 

V  efEudoxe  et  de  Cléanthe....  En- 
»  fin  ,  au  libertinage  près ,  on  aime- 
»  rait  mieux  avoir  écrit  une  seule 

V  page  de  F  Usage  des  romans  que 
»  toute  V  Histoire  justifiée,  »Ces  deux 
ouvrages  ont  e'ië  rëimprime's  en  Hol- 
lande. XI.  De  Viisage  et  du  choix 
des  livres  pour  Vétiide  des  belles- 
lettres ,  avec  des  catalogues  raison- 
nes des  auteurs  utiles  et  nécessaires 
pour  se  former  dans  les  dii^erses 
parties  de  la  littérature ,  1736,  in- 
11  de  vingt-deux  pges.  Ce  n'est 
que  le  plan  ou  prospectus  d'un  grand 
ouvrage  que  l'auteur  préparait.  XI L 
Géographie  des  Enfants ,  1736,  iu- 
i!2,  réimprimcfe  dans  les  dernières 
éditions  de  sa  Méthode  poure'tudicr 
la  géographie.  XllI.  Principes  de 
VBistoirepour  Véducationde  la  Jeur 
ftesse  y  par  année  et  par  leçon ,  1 736, 
1737  ,  5  vol.  in-iaj  le  sixième  a 
paru  en  1735;  réimprime' en  itSt  , 
j  743  et  en  175^1, 6  vol.  in- ri.  Al  Y. 
Lettre  à  V auteur  des  Observations 
sur  les  écrits  modernes ,  au  sujet  de 
la  Méthode  pour  étudier  Ut  géogra- 
phie ,  1 739 ,  in-i  a  de  d I  pages.  C'est 
une  réponse  ironique  aux  journalistes 
de  Trévoux ,  qui  critiquaient  sévère- 
ment tous  les  ouvrages  de  Tauleur, 
XV.  Histoire  delà Plùlosoplùe  her- 
métique, accompagnée  d*un  Cata- 
logue raisonné  des  écrivains  de  cette 
science  ;  avec  le  véritable  Philalète, 
revu  sur  les  originaux ,  1 7.4^,  3  vol. 
in- 1  *i.  L'auteur  met  Mo'isc  au  rang  des 
souffleurs.  On  ne  sait  au  reste  s'il 
parJe  sérieusement.  Il  eut  toutefois  de 
inides  critiques  à  essuyer.  XVI.  Ta- 
blettes chnmologiipies  de  l'histoire 
universelle ,  sacrée  et  profane,^'JJ^\^ 
îi  vol.  in-8**.  ;  Barbeau  -  Labniyèro 
i-n  donna  une  nouvelle  édition  ,  en 
«  778,  2  vol.  in-S'*.  M.  Picot  a  [hi- 


LEN 

bliéà  Geiiève,eii  1808,  des  Tàbtette$ 
chronologiques,  3  vol.  inS^, ,  qit*il  a 
rédigées  d'après  le  travail  de  Lenglet 
Dufresnoy,  en  les  continuant  juscpi'à 
nos  jours;  mais  elles  ne  dispeuest 

Sas  de  l'édition  de  1778  :  il  y  a  plus 
'uue  erreur  dans  les  additions  de 
M.  Picot.  XVII.  Lettres  d^un  pair  de 
la  Grande-Bretagne  sur  lesaffîairtM 
présentes  de  t Europe,  i745^iiM^ 
aVIII.  Calendrier  historique  pamt 

1  *  année  1750  avec  l'origine  de  toutes 
les  maisons  souveraines ,  1 75o ,  in- 
1 2.  Ce  petit  ouvrage  fut  supprimé 
par  arrêt  du  conseil,  du  3  janvier 
1750  ,  parce  que  Tauteur  y  faisait 
l'éloge  de  la  maison  des  Stuart ,  ëU« 
blissant  que  le  prince  Edouard  était 
le  légitime  propriétaire  de  la  cou* 
ronue  d'Angleterre ,  et  le  roi  George 
un  usurpateur.  Au  reste,  on  nese  con« 
tenta  pas  de  sévir  contre  le  livre;  k 
7  janvier  on  arrêta  l'auteur,  et,ponr 
la  quatrième  fois ,  on  le  conduisit  k 
la  Bastille.  XIX.  Traité  historique  eî 
dogmatique  sur  les  apparitioHs,iesvi' 
sions  et  les  révélations  particulières f 
avec  des  observations  sur  les  Disser* 
tôt  ions  du  R,  Pi  Dom  Cabnet,  sur 
les  apparitions  et  les  'ei»enants,  1 7  5 1 , 

2  vol.  iu-i  2.  Il  y  avait  rinquante-riiM{ 
ans  que  cet  ouvrage  était  fait,  lorsque 
l'auteur, à  l'occasion  de  celui  de  Dom 
Cal  mot,  présenta  le  sien  au  public.  1)  y 
reproduisit  les  deux  brocnures  qu'il 
avait  imprimé(^ts  eu  1696  ,  et  divers 
morceaux  curieux,  soit  de  lui,  soit 
d'autres  auteurs.  I^a  préface  du  Trài« 
té  des  apparitions  est  une  des  meil- 
leures qu  il  ait  com]M)sées.  XX.  Be» 
cueil  de  dissertations  anciennes  et 
nouvelles  sur  It^s  apparitions  ,  les 
visions  et  les  songes;  avec  une  pré" 
face  historique ,  et  un  catalogue  des 
auteurs  qid  ont  écrit  sur  les  esprits , 
les  visions ,  les  apparitions ,  les  son* 
geset  les  soriilé'^es,  17  .'>a,  4  ▼^^ 


LEN 

Ml.  Auu  sa  prëCace,  qui  a  i6a 
MB,  et  forme  un  suppfe'ment  à 
tmna&t  prëcedeot,  il  discute  le 
pHTCl  le  cuiitre  sur  les  disions  et  les 
tMfis ,  moins  cependant  en  philo- 
i«pfcequ*cn  bistorieii.  XXL  Histoire 
et  Jemnme  d*Arc ,  vierge ,  héroïne 
<C  wkmrtjrre  d'Etat ,  suscitée  par  la 
Pmndence  pour  rétablir  la  monur- 
che  française  :  tirée  des  procès  et 
mitres  pièces  originales  tau  temps , 
i^>3,  in-i  u,  divisée  en  deux  parties. 
L  «L'Ile  d'Artis;ny  ayant  eu  corn  mu- 
hicalÂoa  d*uue  Tie  manuscrite  de  la 
VuéU  d  Orléans ,  par  Edmond  Ri- 
ckrr ,  en  4  vol.  in-folio ,  voulait  la 
nduire  à  deux  volumes  in-rj.  H 
fnt  prévenu  par  Tabbe'  Len^çlet,  qui 
naît  eu  rouvra{;e  de  Richer  à  sa 
diftpusition  pendant  trois  ou  quatre 
B«i«.  XXII.  Flan  de  Vl/istoire  gé- 
mermltei  particulière  de  la  Monar^ 
chUfranraise ,  1 734 ,  3  vol.  in-ii. 
L'auteur  devait  donner  une  suite  en 
>qM  antres  volumes;  on  en  a  même 
trouve  la  plns{;rande  partie  dans  ses 
ftapirr».  aXUI.  A'oiiveau  traite  de 
Ùrf'graphie  (  faisant  partie  de  la 
Science  de  la  Cour  ),  1 7  îa ,  a  v.  in-r.>.. 
\XI\.  Lettres  d'un  Chanoine  de 
tdllr  à  un  docteur  de  Sorfnmne,  au  su- 
jet d  'uncprièrr  hérétique  y  1 7  o  ^  ,i  n-i  •  » . 
L'aÏà^  I^n;;]ct  a  etc  éditeur  d'un 
^ru'i  nombre  d*ouvra;;es.  I.  AfH'um 
fe^tamenlum  notis  historids  ilius- 
traium  ;  su*'juncta  est  ChronoLt^ia 
et  Gror^raphia  sacra,  i7o.H,'2  tom. 
UH'fff  :  r«*iin primes  à  Anvers,  puis 
a  l'irL%  .  cil  1731 ,  et  eiieore  à  Aii- 
¥#T%  .  rn  17  i"»  ,  'X  vol.  iii-i(J.  II. 
JnrmjtsH  Petavu  fiatfonanum  tem- 
f<*ntni  ,  ediliu  noidbsima  ,  170  H, 
4  f nrri<^  in- 1  u  ;  cilitiori  t|iii  fonrniillc 
^  lé  \àlr^,  I  II.  Dinrnal  romain  inuiuit 
m  Iran-  ais,  a\*rr  le  latin  à  nUé  , 
I-  ."1  »  Vi.'l.  iii-i  >.  ;  l.i  tr.idiirtiim 
cald?  L.iiolt't.  l\ .  Histoire  de  la 


LEN  89 

Floride ,  traduite  de  Vespagnol  de 
Garcilasso  de  la  Fega,nar  Pierre 
Biokelet,  1707,  2  vol.  m  -  lu.  V. 
Commentaire  de  M,  Dupuy  sur  le 
traité  des  libertés  de  l'église  gaUi- 
cane  de  P,  Pithou,  1715,  2  vol. 
in-4^*  Cette  édition  est  précieuse  par 
le  catalogue  des  canonistcs  et  la  pré- 
face de  réditcur^mais  cette  dernière 
pièce,  supprimée  par  ordre  du  pro- 
cureur-général, ne  se  trouve  plus  que 
dans  Irès^îeu  d'exemplaires.  VI.  Imi- 
tation de  J,  C.  traduite  et  revue  sur 
l'ancien  on ginal  français  j  Anvers 
(  Paris  ),i  7  3 1 ,  in- 1 2  ;  ibid.  ,1735,  in- 
8^.;  cetteédit.  est  la  meilleure.  Jja  tra- 
durt ion  reproduit  le  xxvi^.  chapitre 
du  3«.  livre  de  Vlntemelle  Consola- 
tion française,  ajouté  par  l'éditeur 
au  i^*".  livre  de  T/niiVation  JaqucUe, 
selon  lui,  n'en  aurait  été  que  la  version 
latine  faite  par  Kempis.  Une  autre 
édition  de  la  même  traduction  a 
paru  en  1737,  Paris,  in -ri;  et 
en  1 764 ,  avec  des  Prières  à  la  (in 
de  cliaquc  chapitre.  VIT.  Am?is 
d* amour ,  avec  les  commentaires 
de  Benoist  de  Court,  et  V Amant 
rendu  cordelier  à  V observance  d'a- 
mour ,  par  Martial  d'Auvergne  , 
avec  notes  et  j;lossairc ,  1 73 1  ,  'i  vol. 
iu- 1  '.\,  V 1 1 1.  Réfutation  îles  erreurs 
de  Benoit  Spinosa  ,  par  Fénélon , 
Lami  et  le  citmte  de  Boulaim*illicr\ , 
1731  ,  in-iu.  IX.  Œuvres  de  Clé- 
ment Maroty  revues  sur  plusieurs  ma- 
nuscrits et  sur  plus  de  quarante  édi- 
tions ;  avec  les  œuvres  de  Jean  Ma- 
rot  y  son  père  ,  et  de  Michel  Marot , 
snnfds\  oie.  1731  ,  4  vol.  in-'f".  ou 
G  vol.  iu-i'i.  \.  Les  Satires  et  OEu- 
vres  de  Hègnier  ,  17 .33  ,  in  -  4"' 
(  l'or,  pag.  87  ,  n».  ix  ,  DcVusape 
des  Homans,  )  XI.  Le  Roman  de 
la  Rose  ^  ^73^,  3  vol.  in-  r«. 
(  l^ojez  l.ANTiN  de  DiMiiiiY.  ) 
XIL  la  MçLSC  dey  f'd.'.îcs  .  avec 


go  LEN 

V  ordinaire  de  la  M  esse  ^  i7.40.,in-i'î. 

XIII.  Catidli,  TUndliet  Propertu 
opéra,  Leyde  (  Paris,  Coiistelier ) , 
1 7.^  3,  in-i  'ij  édition  belle  et  correcte. 

XIV.  Mémoires  de  Cond*^,  tom,  vi, 
ousuf/plem.,  1 74^»  in-4".  C'est  un  re- 
cueil de  vin{;l-iuie  pièces  curieuses  ou 
rares.  On  Ta  réimprime'  en  1745, 
soiLs  le  litre  de  Mémoires  pour  servir 
à  Vlùstoire  de  Charles  IX  et  de 
Henri  ir,  in-4"  :  on  y  a  fait  beau- 
COU])  d'additions.  XV.  Lettres  et  AV- 
gociations  secrètes  sur  les  affaires 
présentes ,  1 744 1  i'»-  '  -*•  C'esl'la  suite 
des  lettres  de  V'an  Hue,  ambassadeur 
de  Hollande  en  France ,  dont  la  pre- 
micrc  partie  p/trut  en  1743.  XVI. 
Journal  de  Henri  III,parl'Estoile, 
'74i  >  ^^  Yol.iu-8<*.  ;  éililion  belle  et 
bonne,  enrichie  de  notes.  (  /'.  Etoile, 
tome  XIII ,  j)ac;e  449  ).  XVII.  Twi- 
sicme  édition  de  la  Guisiade  ,  tra- 

édie  de  Pierre  Mathieu^  1 7 4  4 1  in-B®. 

'  \  1 1 1 .  Lu  tragédie  {le  feu  G  aspard 
Colign^' ,  par  />.  de  Chantelouve, 
1744  j  in-8'^.  Ces  deux  pièces  font 
partie  (le  rc'dition  rappelée  cinlessus 
du  Journalde  Henri  III ;  mais  Tedi- 
teur  en  a  l'ait  tirer  (pielques  exem- 
plaires à  part.  XIX.  V  Europe  pa- 
cifiée par  V équité  île  la  reine  de 
Hongrie ,  par  Albert  fan  Ileussen, 
1745,  in- 1  •;►, .  X  X .  Mémoires  de  Co- 
mines ,  ^TIT-»  4  vol.  in- 4".  C/estla 
meilleure  rdiriuu  :  elle  fut  de'diee  au 
manfc.lial  de  Saxe;  mais  la  dinlicace 
a  e'te'  supprimée,  et  ne  se  trouve  que 
dansqutîicjues  exemplaires.  XXI.  Lu- 
iûi  Cifcilii  Firmiani  Lactantii opéra 
omnia ,  1 748 ,  ■;i  vol.  in-4**.  (  f^'ofez 
J.B.  I*i.BnL."vet  Lactance.  )  XXII. 
Mémoires  de  lu  Jtégence  de  S.  -/.  S. 
le  dur  d' Orléans,  par  Piossens ,  nou- 
velleeditioii ,  17  Jî)*  '^'  vol.  in  -  m, 
X  \  ï  II .  Métallurgie  d'JlphnnseD  '*r- 
ha  ,  traduite  par  (r  os  fort  ,  i7'>î  , 
U  vol.  iu-ri.  XXl  V.  Cours  de  Chj- 


^ 


LEN 

mie  f  par  Nicolas  Le  Fèvre ,  cin- 
quième édition  ,  i7/>i ,  5  vol.  in-ia. 
XXV.  Bibliothèque  des  Philosophes 
clùmiques ,  nouvelle  édition  avec  des 
notes,  1740,  3  vol.  in-isi.  Andfé- 
(Iharles  Cailleau  publia ,  en  1754  «  le 
tome  4*^.  de  cette  collection.  XXVI. 
Recueilde  Romans  hist  oriques,iy{6p 
8  vol.  in- 12.  XXVII.  L*abbe  Len- 
(;let  a  été  éditeur  du  premier  yoliime 
des  Nouveaux  Mémoires  d'histoire, 
de  critique  et  de  littér,  de  d^Artiftnfr, 
et  y  a  mis  une  préface  singulière. 
Il  a  fourni  des  extraits  a  divers  jour- 
naux; il  a  fait  VAvertissement  des 
Lettres  choisies  de  La  Rivière,  pu- 
bliées par  Michault,  et  a  ajouté  dans 
le  corps  de  Touvrage ,  quelques-unes 
de  ses  exclamations  favorites.  On  at* 
tribuc  à  notre  auteur  beaucoup  d'ou- 
vrages: I.  La  Catanoise,  ou  histoire 
secrète  des  mouvements  arrivés  au 
rajaume  de  Naples  sous  la  reine 
Jeanne ,  1731 ,  in-i  'Jt.  Il  pourrait  en 
être  Tauteur.  II.  Histoire  de  la  Phi* 
losophic  païenne  f  17^4.  Ce  livre  est 
de  Burigny.  III.  Une  édition  de  l'-^n- 
ti' Rousseau ,  par  Gacon.  IV.  /fti- 
toire  des  Papes  ^  5  vol.  in-4**.  C'est 
Bruysqui  en  est  rauteur.  V.  LesPrin- 
cesses  Malabares ,  1 7  34,  in-  lî ,  d  ont 
rauteur  est  Pierre  de  ïiOiiguenie.VI. 
Une  édition  du  Journal  de  Henri  IV ^ 
par  l'Étoile,  17^1  ,4  ^'  tn-8*- 
LVditeur  fut  P.  Bouge,  augustiu.  Mi- 
di ault  de  Dijon  a  donné  des  Mémoi^ 
res  pour  seivifà  l'histoire  de  la  vie  et 
des  ouvra  f*es  de  M,  Vàbhé  Lengfet 
DufrerwY ,  1 7 <>  i  ,  i n- 1  a.    A.  B-t. 

LE^(;^  IC.H  (  Godefroi  ),  savant 
historien  et  publiciste  prussien  ,  na- 
quit à  Danlzig  ,  vers  i(k)o  ;  il  s'ap- 
pliqua ,  fort  jeime ,  à  Tétiid^  de  la 
pirisprudeiice ,  et  fréquenta  les  plus 
fameuses  universités  d'Allemagne,  Il 
fut  nommé  professeur  dMiisloire  an 
gyuuasodc  Dautzig,  et  &  acquitta  de 


LEN 

oqiloi  avrc  une  rare  distinction. 
VTÎJit  msuitp  a  la  di{;nite  de 
Kc  .  rC  mourut ,  en  1774  j  dans 
^aranré.  On  a  de  lui:  I.  Nach- 
m  Ëoul ,  etc.  y  c'est  -  à  -  dire , 
âb  et  ju^rmcnts  sur  les  auteurs 
i«pp^latius,  année  I7i3,in-i^. 
'araic  pas  encore  terminé  ses 
RI .  flQr!iqiril  publia  cet  ouvrage , 
i*est  pi^rp  qu'un  esitrait  de  la 
ioiHrfpie  latinede  J.  Alh.  Fabri- 

II.  Die  Preussiihe  BibUothek, 

c'est-a-dire ,  Bibliotlu'que  de  la 
<e  ptilnnaîse  ,  Dantzij; ,  171B, 
'.  :  r  e«t  un  recueil  de  pièces  bis- 
pjes  arec  des  notes  intéressantes, 
»  nocires  sur  les  liummes  ce'lè- 

<pra  produits  cette  contrcfc  ;  il 
pam  di\  cahiers ,  termines  par 
table  ;;eiie'rale  des  matiitres.  lll. 
rétchte  ,  etc. ,  cVst-à-dire ,  His- 

de  la  Pn»!(e  polonaise  ,  depuis 
re    1 5'i6   jusqu'au  rpçne  d'Aii- 

•  II ,  nantzij; ,  r7'.i3-'|8,  ()  vol. 
F/L  ;  c'est  «ne  rmitiiiuatiun  de 
î^rirr  de  Gas|iard  Srliiii/.  :  clic 
irt  ^•'time*';  on  trouviMiiic  bonne 
€*«•  des  pn-miiT*  volumes  dans 
4cta  enidii.  lÀp^fnsium,  années 
î  ri  1710,  IV.  Pohusche  G  es- 
hte  ,  rie. ,  c'est- à-dire ,  Histoire 
'<*biçwe .  depuis  l'origine  de  la 
arrbir    juvfu^â  la    mort    dWii- 

•  1 1 ,  f  ei p/jp,  1 7  1 1 ,  in-H*».  V.  Jus 
u-r<m  rr-fifu'  Polonia»  ,  Dantzij;, 
I,  I  tmI.  in-S«».:  ibid.  i7*r)-(.iii^ 
I-  'm-H'*.  ;  traduit  m  franv<ii>  , 
F«rmey  ,  sons  le  titre  de  Mé- 
-rt  pi»>tr  servir  à  Vhiitnire  et  au 
'  pti*Lc  de  Pnfo^nf  .  I.a  Haye  , 
I  .  in-i  \.\  X.Jnspuhlicum  Pnis- 
^»i  murj  ,  ibid.  1  «j  ',8,  in-8'».  \  1  T. 
ra  «  inventa  -tn^usti  lll ,  leii^is 
j-nttirn  'n .  mmmt'ntarin  perpetuo 
trata  ,  ibid.  I7<j'i.  in-j'*,  ;  ou- 
»  «j\i:)ti'trMi  lue'.  On  doit  encore 
u^io^.  L  l'édition  de  Kadluberk  et 


LEN 


9» 


de  Martinns  Gallus ,  îbîd.  1769, 
et  celle  de  l'Histoire  de  Prusse  ,  par 
Gasp.  Schiitz ,  ibid.  W-s. 

LENGNICH  (  Charles  -  Benja- 
min ),  numismate  et  antiquaire,  de 
la  même  famille  que  le  précédent  ^ 
naquit  à  Dantzig,en  i^4'-2.  Après 
avoir  terminé  ses  études,  il  fut  promu 
au  saint-ministère,  et  devint  arcbi- 
diacrc  de  l'église  de  Sainte-Maae  : 
c'était  un  homme  très-instruit,  et  qui 
se  plaisait  à  communiquer  aux  cu- 
rieux le  résultat  de  ses  recherches. 
Il  fut  l'un  des  rcdacteiu'S  de  la  Ga- 
zette littéraire  de  léna  ^  depuis  son 
établissement  en  1785,  et  y  inséra 
un  grand  nombre  d'excellents  arti- 
cles, lia  société  allemande  de  Kœnics- 
berg  lui  expédia  ,  en  1 790 ,  un  di- 
plôme de  membre  honoraire.  Il  mou- 
rut à  Dantzig ,  le  5  novembre  1 795, 
On  a  de  lui  :  I.  Bertrag  zur  Kent- 
niss ,  c'est-à-dire.  Mémoires  pour  la 
connaissance  des  livres  rares  ,  et  par- 
ticulièrement de  ceux  qui  traitent  de 
la  numismatique  ,  Dantzig  ,  177O  , 
a  part.  in-B'^.  II.  Nachrichten  zur 
Biicher  und  Mûnz  Kunde,  c'est  -  à- 
dire  ,  Renseignements  pour  la  con- 
naissance des  livres  et  (les  médailles, 
ibid.  17H0,  1789-,  'i  vol.  in-8*'.,fig. 
III.  IS^eue  Nachrichten ,  cVst-à-dirc, 
Nouveaux  rcnseigneiuents  pour  la 
connaissance  des  livres  et  des  mé- 
dailles, ibid.  1 78'>,,  'î  part.  in-8*».  IV. 
Hevclius  oder  Anekdoten  und  Nach- 
richten ,  etc.  c'est-à-dire  ,  Hevelius, 
ou  Anecdotes  pour  servir  à  l'Iiistoirc 
de  ce  grand  nomme,  ibid.  i'j8o, 
iii-B'*.  Ol  ouvrage  fait  très -bien 
connaître  cet  illustre  astronome.  La 
fie  de  (i.  B.  Lengnicb  ,  écrite  ]vir 
lui-même,  a  été  inî»érée  dans  le  1  3'. 
cahier  du  Recueil  de  portraits  par 
Bock  et  MoMT.  AV-s. 

LENNEP  (  jEAN-DA!tiF.L  Va^  ), 
ne  en  I7*i4  7  À  Lcuwardc  ,  dans  la 


91  LEN 

Frise  y  publia  ,  en  i^ij,  comme  te'- 
moiguage  de  ses  progrès  dans  les 
Icltres  savantes,  une  édition  du  poème 
de  Goluthus ,  auquel  il  joignit  des 
notes  pleines  de  goût  et  d'une  éru- 
dition élégante  et  choisie.  Il  obtint , 
Ters   1^52  ,  la  cbaire  de  littérature 
grecque  et  latine  dans  l'université  de 
Groningue,  qu'il  quitta,  en  1768, 
poar  passer  dans  celle  de  Franeker , 
où  u  succédait  à  Gisbert  Kocn.  Val- 
kenaer,qui  avait  été  son  maître,  et 
qui   a   consacré  quelques  pages  à 
sa  mémoire,  dit  qu'il  fut   pendant 
quinze  ans  professeur  à  Groningue» 
magndcum  laude.  Il  faut  peut-être 
diminuer  quelque  chose  de  cet  éloge 
donné  par  l'amitié  dans  les  premiers 
moments  d'une  peile  douloureuse. 
Lcnncpélait  un  homme  fort  instruit: 
ses  ouvrages  le  prouvent;  mais  il  ne 
parait  pas  avoir  été  un  excellent 
professeur  :  c'était  (nous  écrit-on,  sur 
la  foi  d'un  professeur  qui  avait  été  son 
confrère  à  Groningue  ) ,  a  c'était  im 
»  homme  fort  aimable  (  i  ),  un  sa- 
>»  vaut  fort  instruit;  mais  donner  des 
1)  leçons  était  pour  lui  un  supplice. 
V  II  soupirait  toujours  après  le  rc- 
»  tour  des  vacances ,  et  en  voyait 
»  arriver  la  fin  avec  regret.  Avec  de 
»  telles  dispositions,  qui,  peut-être, 
»  étaient  1  effet  de  sa  constitution 
»  faible  et  valétudinaire,  tout  savant 
»  qu'il  était,  il  ne  pouvait  guère  for- 
»  mer  de  bons  disciples  :  aussi  pas  un 
w  homme  tant  soit  peu  célèbre  n'est 
»  sorti  de  son  école,  excepté  Schei- 
»  dius.  ».  Et  encore  faut-il  observer 
que    Scheidius   est   surtout  connu 
comme  orientaliste.  Lcnnep  ,  à  qui 
ce  mauvais  état  de  sa  santé  avait 
rendu  nécess«-iire  l'usage  des  eaux 
d'Âix-Ia-Ghapelle,  y  mounit  le  6 


(1)  -SuiviiDt  Ici  •Jit'^iirs  du  Dictionnaire  hit^ 
t<riiftr  de*  muti-if-rs  .  il  ^tuit  rmomiur  po'ir 
Ma  hiLiloté  •stfaorJia>iif  »ur  l«  Aui«. 


LEN 

février  1771 ,  sans  avoir  pu  : 

la  dernière  main  à  ime  éditi 

lettres  de  Phalaris,  que  Valc 

acheva   avec    les    matériaux 

avait  laissés ,  dont  N.  G.  Sch 

fit  les  tables,  et  qui,  après  d< 

délais,  parut  enfin  en   1777. 

édition  fait  le  plus  grand  hou 

Lcnnep,  et  nous  paraît  son  vé 

titre  de  gloire,  toutefois  ap 

Observations  sur  Vannlogie 

langue  greôque  et  se^  Elytm 

grecques ,  que  Scheidius  a  p 

après  sa  mort,(Utnech4i,  1790 

in-8<*.)  Quoique  la  doctrine  d« 

logie  ait  reçu  ,  sous  la   plu 

Lennep ,  une  extension  abusi 

deux  traités  n'en  sont  pas 

des  productions  trè^- marqua 

d'une  utilité  réelle.  Lennep  av 

1 73*2  ,  fait  connaître  quelque 

de  ses  pensées  sur  cette  matièi 

un  discours  académique  sur 

logie  des  langues  prouvée  par 

tes  analogiques  de  l'esprit  Ui 

discours  académique  de  Lenn 

la  sublimité  de  style  dans   !< 

vains   du  Nouveau -Testaim 

fourni  à  Klotz ,  le  sujet  d'un 

que  sévère,  mais  juste,  que  1' 

cherclicr  dans  le  second  vol 

ses  Acta  Utteraria,  B 

LENNOX    (  GUARLOTTE 

glaise,  distinguée  dans  les 
et  très-estimée  de  Johnson 
Ri chardson,  naquit  en  17a* 
père,  le  colonel  James Ramsa 
tenanV-gouverneur  de  New 
l'envoya,  à  l'âge  de  i5  ans,  cl 
de  ses  tantes  qui  demeurait  < 
gleterre,  et  qu  elle  trouva,  à 
rivée,  dans  un  état  de  folie 
blc.  Le  colonel  Ramsa v  mouri 
tôt  après, laissant  sans  moyem 
tence ,  une  veuve,  qui  mour 
même  à  New-York  eu  1  "jCri 
fille  GbarioUc.  On  ignore  1 


LEN 

j,^  de  celle-ci  arec  LciinoT, 
m  ^  U  profession  de  son  mari  : 
i  pinît  repriid.'àut  qu'elle  l'e'poiua 
laf^^iBps   après  avoir  perdu  son 
fBK,  fl  qu^elle  pourvut  à  son  entrc- 
ÉB  pewiuit  cet  estpace  de   temjis 
MK  le  produit  de  ses  compositions 
taénîre».  Elle  a  publié:  I,  Eu  i  ^5 1, 
bs  Mémoires  d'Harriot  Stuart,  II. 
\£  Ikm  i^dchtate  femelle j   175a; 
4aaft  ce  dernier  roman, qui  fut  très- 
iiVBnbleiiieiit  accueilli ,  le  person> 
lapr  d'Arabeila  est  le  pendant  de 
WB  Qoirhotte.  Le  docteur  Johnson 
ccmii  la  dédicace  au  coAite  de  Mid- 
Aacx.  \\\, Shakespeare  éclaira,  en 
s  roL  in- 1 11  ;  Fauteur  y  en  ajoint  en- 
Mile  on  3*. Cet  ouvrage  renferme  les 
«miJlui  ou  histoires  sur  lesquelles 
ks  pièces  de  Shakespeare  sont  fon- 
,  recueillies  et  traduites  des  au- 
origînaux;  avec  des  notes  cri- 
,  dans  lesquelles  M°>«.  Lennox 
les  libertés  que  Shakespeare 
en  dénaturant  beaucoup  de 
Cêits   historiques,  1753-545  3   vol. 
m- 13. IV.  Mémoires  de  la  comtesse 
de  Bercy,  traduits  du  français,  1 7  >5, 
i  ToL  in- 1  '^.  V.  Mémoires  de  Sulljr^ 
e-^alemenl  traduits  du  français ,   3 
»wL  in-4*.,  1756;  réimprimés  plu- 
sirtin  fois,  in -8®.  VI.  Mémoires  de 
Madame    de    Maintenons   i7^7* 
^11.  Fkilaadre ,  drame  pistoral  , 
i-5-,in-Ô".  VIII.   Henriette ,  ro' 
m*tk  rstimé,  en  3  vol.  in-cj»,  1758. 
|\.  Tkêdirt  des  ^npcj,du  P.  Bru- 
«OT,  en  3  vol.  in-4*'.,  i759-<)o;lra- 
(iiut  «ous  les  noms  du  comte  de  Cork 
et  fJrrery  et  du  docteur  Johnson. 
X.  Muséedes  Darnes^  e>pëce  de  ma- 
pMn  ou  recueil  termine  eu  17O1  , 
3  vol.  in-8^..  qui  semble  phitol  un 
«WTa|:e  rntrfrpris  ]Mr  nécessité  que 
^r  choix.  XI.  Sophie,  romau  en  -à 
T'it.  m- 1 'j  ,  inférieur  à  sa  i>^.  j^ni- 
dwiioB  ditttf  ce  genre  ^  1 76}.  KII. 


LE» 


95 


Za5a?{ir,  comédie,  dontlcsnjet  était 
tire  de  son  roman  d'Henriette:  la 
pièce  tomba  dès  lai",  représenta- 
tion. XIII.  Les  Mœurs  de  la  vieille 
Cité,  comédie  représentée  en  1 7''3 , 
authcatredeDrury-Lane  {F,  Chap- 
MAWîf,  t.  VIII,  p.Gi  ). XIV.Lc  romau 
à'Euphémie,  1790,4  vol.  iii-8».  Ce 
dernier  ouvrage  est  le  meilleur  que 
M"«.  Lennox  ait  publié.  Johnson  a- 
vait  une  telle  opinion  de  ses  talents 
que ,  peu  de  temps  avant  sa  mort , 
il  déclara  qu'il  la  regardait  comme 
infiniment  sui)éiicureà  madame  Car- 
ter, à  miss  Hannah  Moorect  à  miss 
Bumey.  M.  Hawkins  a  fait  un  récit 
plaisant  de  la  ccle'bration,  par  John- 
son, de  la  naissance  du  premier  en- 
fant de  madame  Lcnnox,  sa  Fie  de 
Harriot  Stuart:  mais  ce  n'est  certai- 
nement pas  son  premier  ouvrage;  car, 
en  1 747 1  elle  piUilia  des  Poèmes  sur 
divers  sujets.  Cette  dame  passa  ses 
derniers  jours  dans  la  misôrc  et  les 
maladies  ;  et  elle  reçut,  peu  de  temps 
avant  sa  mort,  du  Liiiêrary  ,  fund 
Society  des  secours  qui  la  mirent  à 
Tabri  du  besoin.  Elle  mourut  le  4 
janvier  180}.  v  D-z-s. 

liENOBLE  (  EusTACOE  ) ,  l)arou 
de  Saint  -  George  et  de  ïenelière , 
s'était  fait  une  assez  grande  réputa- 
tion vers  la  fin  du  xvii".  sirclc  par 
M>s  talents  et  par  les  désagrénicnls 
que  lui  attira  i>a  mauvaise  rondiiito. 
Il  naquit  à  ïroyes,en  10^3  ,  d'une 
bonne  famille  de  robe , et  fut  pourvu,. 
jcuiie,dc  la  charge  de  procureur  exile- 
rai au  parlement  de  Metz.  Sou  gont 
eicessii'pourleplaisirrentraînadans 
des  dépenses  considérables ,  et,  au 
bout  de  quelques  années  ,  il  eut  dis- 
sipé toute  sa  fortune.  Il  vendit  sa 
ch.'irge  pour  payer  ses  dettes  ;  et 
comme  cette  ressource  ne  su  f  Usai  t. 
pa!>,il  eut  recours  a  des  mo}ens  liou- 
teui  pour   se  débarrasser    de    ses 


i 


94  LEN 

créanciers.  Accusé  d'avoir  fabriqué 
de  faux  actes,  il  fut  mis  en  prison  au 
Ghâtelet ,  et  condamné  à  un  bannis- 
sement de  neuf  années.  Il  appela  de 
ce  jugement ,  et  fut  transféré  à  la 
Conciergerie  ,  où  se  trouvait  Ga- 
brielle  Perreau ,  connue  sous  le  nom 
de  la  Belle  Epidère,  que  sonman 
avait  fait  enfermer  pour  ses  désor- 
dres. Lenoble  parvint  à  se  faire  ai- 
mer de  cette  femme,  qu'il  s'offrit  à 
défendre  devant  les  tribunaux. 
Cette  intrimie  eut  des  suites;  la  belle 
Ëpicière  demanda  d'être  enfermée 
dans  un  couvent,  où  Lênoble  fit  en- 
trer, comme  pensionnaire, une  sage- 
femme  pour  accoucher  secrètement- 
sa  maîtresse  et  soustraire  Tenfant. 
Toutes  ces  précautions  furent  inu- 
tiles :  on  découvrit  la  faute  de  la 
belle  Ëpicière,  et  son  mari  obtint  un 
ordre  pour  la  faire  transférer  dans 
un  autre  couvent;  mais  elle  parvint 
à  s'écbapper  au  bout  de  quelques 
mois,  et  Lenoble  s'évada  de  la  Con-> 
ciergerie  pour  aller  la  rejoindre.  Ils 
vécurent  ensemble ,  pemiant  trois 
ans ,  changeant  souvent  de  noms  et 
de  quartier  pour  se  dérober  aux  re- 
cherches de  la  police;  mais  enfin  ils 
furent  surpris  et  ramenés  en  prison. 
Le  jugement  rendu  par  le  Ghâtelet , 
contre  Lenoble ,  fut  confirmé,  et  il 
se  vit  chargé  de  trois  enfants,  dont 
un  arrêt  flétrissait  la  mère.  Au  milieu 
de  ces  revers,  il  conservait  sa  gaîté; 
et  ce  fut  en  prison  qu'il  composa 
la  plus  grande  partie  de  ses  ou- 
vrages. «  Les  malheurs  ,  dit  -  il , 
j»  qui  me  persécutent  depuis  quinze 
»  ans ,  auraient  peine  à  trouver  leur 
»  exemple:  j'ai  tout  perdu,  hors  une 
»  parfaite  tranquillité  d'esprit ,  insé- 
»  parable  de  l'innocence.  La  mau- 
»  vaise  fortune  m'a  tout  oté ,  hors 
»  ma  constance, et  le  désir  de  tirer  de 
»  mes  propres  peines  de  quoi  être 


LEN 

»  utile  k  ma  patrie.  »  (  Pi 
de  V Ecole  du  Monde,  )  L'arr 
le  condamnait  à  sortir  de  Frai 
fut  point  exécuté  à  la  ri^eur  : 
tint  la  permission  de  vivre  < 
dans  Paris ,  où  il  se  mit  aux 
des  libraires.  Il  recevait  jnsqii' 
pistoles  par  mois ,  qu'il  dé{>en 
repas  et  en  fêtes.  Pendant  se 
nieres  années,  il  subsista  de  là 
rite  de  M.  d' Argenson ,  lieuten 
police,  et  depuis  garde-des-sc< 
qui  lui  envoyait  un  louis  to 
dimanches.  Il  mourut  à  1'.^ 
soixante  -  Suit  ans  ,  le  3i  j; 
1 7 1 1 ,  dans  un  tel  état  de  m 
que  la  fabrique  de  la  paroisse  . 
âéverin  fut  obligée  de  payer  le 
de  son  convoi.  Esiyle  faisait  as 
eas  des  talents  de  Lenoble.  «  Il 
il ,  infiniment  d'esprit  et  beaucc 
lecture  ;  il  sait  traiter  une  m 
galamment,  cavalièrement;  il 
naît  l'ancienne  et  la  nouvelle  j 
Sophie:  cependant  il  se  vante  d 
fait  beaucoup  d'horoscopes  qi 
réussi ,  et  il  s'attache  avec  s 
maintenir  le  crélit  de  l'astr 
judiciaire.  «(jP^tu^^^  diverses 
comète,  )  On  a  de  lui  un 
nombre  d'ouvrages ,  dont  quel 
uns  sont  curieux  et  méritent 
tre  recherchés  :  I.  Histoire  € 
tabUssement  de  la  républiqi 
Hollande,  Paris,  1689-90  , 
in-ia  :  c'est  un  extrait  del'Hi 
de  Grotius;  mais  il  se  ressent 
précipitation  avec4aqueUe  tr 
lait  l'auteur  :  l'ouvrage  fut  di 
en  Hollande.  II.  Relation  de 
de  Gènes ,  avec  le  traité  pi 
qncl  les  Génois  se  sont  dof 
Charles  VI,  roi  de  France,  et 
successeurs,  ib.  i685,  in-iQ 
Traité  de  la  monnaye  de  . 
avec  un  tarif  de  sa  rcdiicti 
monnaie  de  France,  ib.   167! 


LE» 

Il  JV.  Dissertmiion  sur  la  nais- 
met  de  Jésus-Chrisi ,  ib.  1693, 
è-i'i.  V.  L^  Bouclier  de  la  France  y 
m  Scntinients  de  Gfrson  et  des  ca- 
Mustes,  touchant  les  diflerends  des 
M  de  France  avec  les  papes,  Golo- 

r,  itjgo;  réimprimé  sous  le  titre 
L'Esprit  de  Gersan,  ib.  1(191, 
et  afin  foos  celui  de  :  La  Doctrine 
uakoU^me  touchant  l'autorité  des 
fopes  { Amsterdam  ,  17J7  ,  in-i!i), 
à  la  soite  d'un  Dialogue  entre  Saint- 
Pienvet  Jules  II à  la  porte  du  para- 
dis '  traduit  d*un  ouvraee  latin  que  le 
Indocleur  attribue  au  fameux  Ulric 
de  Hioien,  et  Prosper  Marchand  à 
PtahL  Faust.  Audrelini  ).  VI.  Dialo- 
gHfi  pf/Ulûpies  sur  les  affaires  du 
temps  :  le  Cibisme  ;  le  Singe  de 
PasqÊân  sur  Tétar  de  l'Eiiro^ie  au 
kal  de  Monl^^avallo  ;  le  Couronne^ 
tÊem  de  Guillemot  et  de  Guille^ 
meite^  arec  le  sermon  du  grand 
docirnr  Bu  met  ;  la  Chambre  des 
nmÊfies  d'Innocent  XI,  dialof^iie 
otrr  Saint-Pierre  et  le  pape,  à  la 
porte  du  paradi:»;  Dialogue  d'Esope 
et  de  Mercure ,  sur  les  allai res  de 
Hf»lUDde,  etc.,  1(189-91,  in-1'jt. 
C»  dialogues,  qiii  paraiNMiont  )>e< 
nodjquemnit  arec  une  permission 
tacite  delà  dirrrtion  de  la  librairie, 
carrsl  on  crand  sucits  :  il  v  a  beau- 
Qvupd'rpi^rammes  et  de  saillies  lini- 
rm^e^  Le  Counmnenient  de  Guille- 
wuA  est  une  salire  violente  contre 
k  roî  Guillaume;  mais  rautenr  se 
troflipa  en  amionçant  le  prochain 
rvtafauascment  de  Jarcpirs  II  sur  le 
trvnr  d'An«Jetrrre.  Le  Dialoçtte 
d'Etape  et  de  Alrrcure  fut  brûlé  à 
Amsiefdam ,  par  ordre  des  Ktits- 
Gcsrrau  x.  V 1 1 .  //  Esprit  de  David , 
«a  tradurtion  de  .v*.s  psaumrs  rn 
?rc«e  et  en  \rr%  français ,  avc»c  des 
r^i^^TioQs  sur  ch;if]up  verset ,  in- lu, 
•apnow  »ur  ti  uis  colonnes  :  cette 


LEN  95 

traduction  n'eutaucim  succès,  et  n'en 
méritait  point  VIII.  Des  Romans 
historiques  :  la  conjuration  d*Épi- 
caris  contre  Néron;  celle  des  Pazzi 
contre  les  Médicis;  lldergète,  reine 
de  Norvège  ;  Abramolé  ou  l'histoire 
du  détrôuement  de  Mahomet  iv  • 
Zuhma;  Milord  Gourtenay ,  Paris 
(  Hollande  )  liigS,  etc.,  in- 12.  IX. 
L'Ecole  du  monde ,  ou  Entretiens 
d*un  pi're  avec  son  (ils  ;  les  Prome- 
nades; les  Aventures  provinciales,  ou 
le  voyage  de  Falaise;  l'École  des  sa- 

§es ,  dialogue  ;  Uranie ,  ou  le  tableau 
es  philosophes, Paris,  1 698,  in- 1  ^. 
Tous  ces  ouvrages  sont  écrits  d'un 
style  vif  et  léger.  Vignacourt  a  pu- 
blié un  choix  des  Nouvelles  de  Le- 
noblc  sous  ce  titre  :  AmusemefUs  de 
la  campagne ,  Paris ,  1^43  ,  b  vol. 
in-i^;  etilenapani  un  autre  recueil 
intitulé:  Le  Gage  touché  ^  his^tuires 
galantes  et  comiques ,  Liège,  1 77 1 , 
a  vol.  in-i'i.   (  Voyez  le   Diction- 
naire d.'S  AnonjmeSy  par  M.  Bar- 
bier. )  X.  Des  Contes  en  vers  ;  des 
Fables  en  vers  ,  1  i)\yjj  >  707,  iii-r2, 
fii;.  ;  il  a  donné  une   grande  preu- 
ve de  vanité   en   traitant  plusieurs 
des  sujets  dont  La  Fontaine  s'était 
déjiâ  emparé.  XL  L* Hérésie  détruite^ 
poème  en  quatre  chants  :  c'est   un 
éloge  de  la  révocation  de  Tédit  de 
Nantes.  XII.  Le  triomphe  de  mad, 
DeshouUèreSy  poème.  XI IL  L'Al- 
lée de  la  Seringue  ,  ou  les  JS'oy  frsj 
poème  héroi -satirique,  en  4  chants, 
Francheville  (  Hollande  )  ,    i^>77- 
9o,in-8^.;  édition  peu   commune. 
Titon  du  Tillet  dit  que  Boileau  fai- 
sait beaucoup  de  cas  de  cette  pirce. 
XIV.  FradinCy  ou  les  ongles  cou- 
pés, poème  dans  le  même  genre  q^i*: 
le  précédent.  XV.  Des  Poé\ics'  tli- 
verses,  XVI.  La  traduction  en  vers 
des  Satires  de  Perse,  Amsterdam, 
I7o0,in-ia.  L'auteur  annonce  qu*!! 


96 


LEN 


les  a  accommodées  au  goût  présent: 
il  se  donne  la  liberté  de  substituer 
nos  usages  à  ceux  des  Romains  ;  de 
mettre  Vcloge  ou  la  sottise  de  ses 
contemporains  dans  la  bouche  de 
Perse.  Qui  ne  sera  étonné  ,  par 
exemple ,  d'entendre  Perse  ce1e1)rer 
le  grand  Bossuet  7  A  la  fin  du  Tolume 
on  trouve  deux  Satires  sur  le  théâtre 
contre  Lafosse,  Boursault,Dancourt 
et  Régnard;  mais  Lenoble  avait  fait 
des  comédies ,  et  leur  peu  de  succès 
explique  son  humeur  contre  les  écri- 
yains  qui  étaient  en  possession  de 
plaire  au  public.  XVlI.  Taleslris , 
reine  des  Amazones,  tragédie  ,  im- 
primée avec  une  préface,  1 7 1 7,in-8®.; 
£es  deux  Arlequins,  com,  en  3  actes, 
1691  ;  elle  dut  son  succès  unique- 
ment aujeudeGherardi;£«JF*ourte^ 
comédie  en  trois  actes,  1698;  la 
représentation  n'en  fut  pas  achevée. 
I.»cs  Œuvres  de  Lenoble  ont  clé  re- 
cueillies en  10  vol.  in- 1 12  ,  Paris  , 
17 18  ;  cette  édition  a  été  faite  sans 
soin  :  tous  les  genres  y  sont  confon- 
dus ;  et ,  faute  a  tme  table  générale  , 
il  est  très-difficile  de  retrouver  les 
pièces  qu'on  désire.  On  attribue  en- 
core à  cet  écrivain  la  Traduction 
d'un  rqy âge  autour  du  monde,  par 
GcmcUi-Careri,  Paris,  17 19,  6  vol. 
in-id.  W-s. 

LE  N0IR(jEAIf-GHARLE8-PlERRE), 

ancien  lieutenant  de  police  de  Paris , 
naquit  en  1 73:1,  dans  cette  capitale , 
où  son  père  était  lieutenant  particu- 
lier au  Châtclet.  Allié  à  des  familles 
anciennes  dans  la  magistrature  et 
considérées  dans  l'administration  ou 
dans  la  haute  finance,  et  destiné  à  la 
carrière  judiciaire ,  il  fut  conseiller 
au  Ghâtelet  en  1752,  lieutenant  par- 
ticulier en  1 754 1  lieutenant  criminel 
en  1759,  maître  des  requêtes  en 
1 765 ,  nommé  à  l'intendance  de  Li- 
moges^ Ueuteoant  de  police  en  1774^ 


LEN 

désigné  pour  être  lieutenant  ( 
conseiller- d'état  en  1775,  enfi: 
bliothécaire  du  Roi  en  1 788 ,  c( 
sident  de  la  commission  desfina 
Il  fut  chargé,  au  conseil  du  Roi,i 
fonction  délicate  ,  celle  de  rap 
teur  de  la  commission  nommée 
juger  La  Ghalotais.  M.  Lcf  No: 
s'étudia,dans  toute  cette  affaire 
calmer  les  ressentiments  d'un  n 
tre  irrité,  en  atténuant  les  torts 
magistrat  imprudent  ;  et  son 
nion  particulière  ne  contribua 

5 eu  à  déterminer  cette  décision 
érée  qui  conserva  à  l'accusé 
honneur,  sa  fortune  et  sa  vie.(  t 
les  articles  Galonné,  et  Gbaloi 
Ses  talents  n'eurent  pas  moin 
succès  dans  d'autres  opération 
core  plus  honorables ,  ou  plu 
ficiles.  On  l'envoya  en  mission 
rétablir  le  parlement  de  Pai 
sévir  contre  celui  de  Prov< 
Dans  des  intérêts  si  différents, 
trahit  point  les  devoirsqui  lui  et 
imposés  :  il  fit  valoir  ce  que 
avait  de  consolant  ;  il  sut  ad< 
ce  que  l'autre  avait  de  rigoui 
A  peine  nommé  à  la  place  de 
tenant  de  ^Yolice ,  il  fut  obli| 
combat  tre  les  opinions  deXurgc 
les  approvisionnements  de  Parij 
deux  systèmes  opposés ,  auxt 
l'un  et  1  auti*e  étaient  attachés^en 
rassaient  la  marche  des  opérati 
il  fallait  que  l'un  des  deux  cédJ 
ministre  dut  l'emporter.  Turgo 
se  détermina  cependant  qu' 
peine  k  déplacer  un  magbtr« 
jouissait  de  l'allection  pi3)liqi» 
décida  même  Louis  aYI  à  é 
à  M.  Le  Noir  une  lettre  rempL 
bouté.  Ge  fut  dans  le  cours  dîie 
honorable  disgrâce  qu'on  lui  < 
la  place  de  lieutenant  civil ,  qw 
considérations  particulières  Tel 
chjbrçat  d'accepter.  L'fsiai  qui 


LEN 

liai  de  Turgot ,  de  fut  pas 
.  M.  Le  Noir  fut  rappelé  à  la 
cl  le  public  applaudit  avec 
t  â  cet  acte  de  justice.  Pour 
prêrirr  son  adniinistratiou, 
^ODMilter  un  ouvi'age  com- 
tr  lui ,  ou  du  moins  rédigé 

yeux«  et  qui  a  pour  titre  : 
«r  aueUfues  éiabUssements 
Ve  de  Paris ,  demandtpar 
.  ÎM  reine  de  Hongrie ,  à  3f, 
r ,  conseiUer-d*état ,  lieute- 
ndral  de  police  yParn^  1 780, 
>  mémoire  donne  un  aperçu 
«rt  de  toutes  les  branches  de 
aste  administration  :  le  ré- 
les  hôpitaux  ;  celui  des  pri- 

les  soulagements  procures 
irurahlfs  ;  le  traitement  des 

;  Ic5>  précautions  contre  les 
irt  ;  les  Recours  préparés  aux 

par  accidents; le  perfection- 
t  ilr  tous  les  moyens  de  salu- 

Teducation  des  enfants  du 

.  l'Hllaitcmeiit  de  ceux  qui 
»diidoiiiir>J  administration  du 

dfs  iiuiirriccs  ;  en  un  mot , 
-  '\\ti  |K*!it  intéresser  la   desti- 

i'hi^minc.  Tout  ce  qui  tient  à 
t-  piiur  l(-?t  cou|Mhlc>,a  la  bicn- 

e  pour  \fs  iiifurtiinés,  à  Thu- 
r  pour    les  infirmes  ;  tout  ce 
•  philosopliie  orpurillcuse  pré- 
T«iir  cri'é  |)ar  le  moveii  d'une 
ition    liolmte  ,  avait  été  dès 
emps  mitiité,  ordonné  .  insti- 
r  un  roi  vertueux,  véritable- 
|irn'  «Ir  v>  sujr Is,  et  confié  par 
\  ««>i:is  de  ma(;i!»trats  digues 
ri  estime,  jkarmi  lesquels  M. 
lâir  o«;cupiit  une  des  premic- 
4ares.    On    doit  également   à 
;«vjux    lurtirulier^  Tétablisse- 
d'imi»  vt'ulv  d#r  boulangerie,  la 
rture  de«  halles  au  blé  et  aux 
.  riiL%litiitii>n  du  Mont-de-Piété, 
ira;;r  uun  uitcrrumpu  des  rues 
a&iv. 


LEN  9^; 

de  la  capitale(  1  ),  la  suppression  des 
vaisseaux  de  cuivre  des  laitières ,  et 
des  comptoirs  de  plomb  des  mar- 
chands de  vin  ,  la  construction  des 
halles  aux  veaux,  aux  cuirs  ,  et  à  U 
marée ,  la  suppression  du  cimetière 
des  Innocents  ,  enfin  l'établissement 
des  piliers  dans  les  carrières  qui  ré- 
gnent principalement  sous  la  partTe 
sud  de  Paris.  La  police  intérieure  et 
secrète  était ,  entre  les  mains  de  M» 
Le  Noir,  un  refuge  de  paix,  et  non 
pas  un  tribimal  d'inquisition:  les  dé- 
sordres qu'il  a  prévenus  par  sa  pru- 
dence, les  larmes  qu'il  a  taries  par  sa 
bonté ,  en  un  mot  ,  tous  les  servi- 
ces qu'il  a  rendus  aux  familles,  sont 
resta  pour  la  plupart  ,  ainsi  que 
cela  devait  être ,  ensevelis  dans  les 
ombres  du  silence'  ;  car  la  meilleure 
police  est  celle  qui  veille,  ordonne  , 
agit ,  gouverne  ,  et  dont  on  ne  parle 
pas.  Quelques  années  après  qu'il  eut 
quitté    la    police  ,   ce    magistrat 
éprouva  des   chagrins   personnels. 
Sun  nom  fut  indignement  compro- 
mis dans  un    procès   scandaleux  , 
qui  amiLsa  quelque  temps  la  mali- 
gnité des  oisifs  de  la  capitale  ;  mais 
il  fut  pleinement  justifié  ,  et  consolé 
par  riutérêt  que  les  gens   de  bien 
prirent  à  sou  triomphe.  (  Fqjrez  les 
Méinuires  imprimés  dans   l'affaire 
Konunann  ,   l'article    BEiku  m  ar- 
guais dans  la  Biom-,  universelle  , 
et  les  noms  de  MM.  Blrgasse  et 


(1)  AvaatM.  Lanoir ,  ra  faisait  à  l*«ntr«pr«- 
B«ur  d*  rêclaira|(«  de«  rue*  d*  Paria  q aalquaa 
r«l«nu««  pour  !••  ntonicol*  tl'intarraptiea  où  la 
Inb*  «levait  iciairor  ■uffitamnianl  ;  c«  qui  a'arri- 
▼ail  pas  touioursy  surtout  dans  les  nuits  ktu- 
■leusas  et  sombras.  C'ast  «  catta  (»C4;asioa  qu'ua 
parsonaauadacoMédia  disait  atsrtplaisani niant* 
i>  La  lanaaonptait  sur  las  laTarbérat,  las  raa«r- 

•  b^rn  coMptaïaat  sur  la  luaai  il  n'y  a  ni  réaar> 

•  b^r*Sf  ai  l«ua,  «t  la  qu'il  y  a  da  pins  clair  c'a«t 

•  qu'on  n'y  «ail  fiontia.  •  Au  rasia,  ces  rrl«mii«-a 
formaiaat  un  fonds  da  fratificalians  on  «(a  irai- 
limant*  ,  qu'on  «pualail  Iti  ptnùont  sur  I*  ilmir 
d*  Imtm,  Al.  Lanair  supprÎMacas  ridiculas  ét-v- 
■omli^  al  U  f  iiia  y  gagna  d  atia  àclalr^a  aa 
lout  Uaipa. 

é 


q8  LEN 

Dambràt  f  dans  celle  des  hommes 
vivants.  }  La  nomination  de  M.  Le 
Noir  à  la  place  de  bibliothécaire  du 
roi  lui  suscita  d'autres  ennemis, et 
fit  ëclore  de  méprisables  pamphlets, 
entièrement  oublies  aujourd'hui.  11 

firëvit  de  loin  les  orages  de  la  révo- 
ution,  sentit  la  faiblesse  du  gouver- 
uemcut ,  et  donna  sa  démission  en 
1 790. 11  se  retira  d'abord  en  Suisse , 

Suis  à  Vienne.  Lgrsque  le  progrès 
es  armes  françaises  l'obligea  de 
changer  d'asile,  il  trouva  partout 
un  accueil  distingué  :  un  mariage  ho- 
norable qu'il  contracta  avec  une 
VQiivc  française ,  digne  du  plus  ver- 
tueux attachement,  et  qui  lui  a  fermé 
les  yeux  ,  ajoutait  à  ses  consola- 
tions. Pendant  son  séjour  en  Autri- 
che ,  l'empereur  daRassie ,  Paul  I^c. 
lui  fit  proposer  de  venir  s'établir 
dans  ses  états ,  pour  l'aider  de  ses 
conseils.  M.  Le  Noir  répondit  qu'il 
n'avait  [>oint  renoncé  à  revoir  sou 
pays  natal ,  mais  qu'il  offrait  à  l'em- 
pereur de  lui  consacrer  une  ou  deux 
années  de  sa  vie  ;  cette  négociation 
fut  rompue  parla  mort  de  Paul  pc.,  et 
M.  Le  Noir  rentra  dans  sa  patrie  en 
i8o'i.  Les  ministres  d'alors  le  con- 
sultèrent sur  plusieurs  points  de  l'ad- 
ministration :  Fouché  eut  peiue  k  le 
croire ,  quand  il  apprit  de  lui  à  quelle 
somme  modique  se  montaient  de  son 
temps  les  dépenses  d'une  police  si 
bien  faite.  ^LLe  Noir  ne  possédait 
plus  rien  ;  le  gouvernement  permit 
au  Mont-de-Piété  de  lui  faire  une 
pension  de  4ooo  francs  :  un  homme 
à  qui  il  avait  rendu  service ,  et  qui 
était  devenu  riche ,  hii  offrit  une  |)e- 
tite  maison  de  campagne,  où  il  trouva 
du  moins  les  douceurs  de  la  retraite 
etdelatranquillite.il  revenait  sou- 
vent k  Paris ,  où  il  mourut,  en  1807, 
àr.^gede75  ans.  M.  Le  Noir  avait 
reçu  de  la  nature  une  physiodfmie 


LEN 

spirituelle,  noUe  et  pleine  A 
ceur  ;  son  organe  était  agréai 
son  élocution  facile  :  il  ava 
grande  netteté  dans  les  idé 
ordre  admirable  dans  la  disa 
le  tact  fin ,  et  le  jugement  c 
Aux  études  profondes  qui  fc 
un  criminaliste  éclairé,  il  joi 
dans  l'exercice  de  ses  fonction 
péné#ation  qui  n'appartient 
nugistrathabituéà  porterie  fia 
dans  les  replis  du  cœur  humaîj 
consulté  sur  Tabolitioa  de  la  t< 
et  contribua  beaucoup  k  faii 
paraître  cette  page  déshonora 
code  criminel.  Son  ambition . 
porta  au  point  le  plus  élevé  d 
sphère  où  il  s'était  attaché,  fui 
le  désir  de  se  distinguer ,  et 
projet  de  s'enrichir  :  sa  d 
personnelle  fut  toindurs  me 
sa  fortune  était  médiocre ,  et 
volution  eut  peu  de  chose 
pour  le  dépouiller.  Ses  détri 
lui  ont  reproché  peu  de  ferme 
le  caractère ,  sans  articuler  i 
fait  qui  prouve  qu'il  ait  jamais 
qûé  à  la  sévérité ,  ou  ii  la  de1i 
de  sef  devoirs. 

LENOm  (  Nicolas  ) ,  arc! 
naquit  à  Paris  ,  en  1 726  :  é1 
Blondd  ,  après  avoir  remp 

Sremier  prix  aux  concours  d 
émie,  il  fut  envoyé  à  Rome, 
siduité  qu'il  mit  à  étudier  les 
des  monuments  de  l'antiquî 
mérita  ,  de  la  part  de  sts  ce 
pies  ,  le  surnom  de  Romain, 
retour  en  France ,  on  lui  coni 
sieurs  travaux  importants.  V< 
qui  estimait  ses  talents  et  qui 
sa  personne,  le  chargea  de  cou 
quelques-uns  des  édifices  qu'il 
élèvera  Ferncv. L'incendie  de 
ayant  détruit  la  salle  de  TOp 
Palais-Royal ,  I^cnoir  éleva , 
semaines  ^  le  thédtre  de  k 


LEN 

-Butin.  Cet  édifife,  qoi  n'avait 
c  destination  provisoire  ,  a 
ih  avec  tant  de  soin ,  malgré 
hmit  rapidité  des  travaux,  qu'il 
■I  que  faire  hoDiieiir  au  génie 
rtmc  La  salle  est  vaste,  et  bien 
Mée  ;  et  les  dégagements  ont 
les  facilités  que  pouvait  per- 
e  renplacement  sar  lo^iei  elle 
rvve.  En  1790,  Lenoir  cons- 
:  m  ses  frais  le  théâtre  de  la 
cette  salle  avant  été  supprimée 
■es  années  après,  Tarcnitecte 
an|;ea  les  dispositions, et  en  fit 
ille  de  bal ,  qui  prit  le  nom  de 
o.  Enfin  le  faubourg  St.* Antoine 
iuild*un  marchépourlesappro- 
ineineiits  de  ses  nombreux  ha- 
13:  Livoirfut  chargé  d'en  Gons- 
f  im  sur  remplacement  de  Tan- 
lôlel  de  Beauvau.  On  y  aborde 
ne  me  l^rge  et  bien  bitie ,  à 
Ile  on  a  donné  le  nom  de  Tar- 
;  le  marché  s'appelle  marché 
raiL  I^noir  mourut  à  Paris , 
juin  1810.  P-s. 

.>0>(.()L*RT,rMne  des  plus 
anr*»  familles  de  Lorr.iiiio,  a 
p  j  ret.it  ft  à  Té^^lisc  plusieurs 
nés  rerommandabb'S  par  leur 

et  p*r  leiu^  services  ,  entre 
s  Robert  i)F  IjK>om:oubt  ,  ar- 
rqiie  de  Reims  ,  mort  on  i53i , 
leur  de  ^iiitete  :  il  avait  sacré 
çoi»  I".  —  Robert  i)K  Lejto?»- 
r,  «on  neveu,  «l'a lK)rd  cvétpiedc 
»rH-siir- Manie ,  p»is  ^c  Metz , 
<  unth<iii-«  beaucoup  à  faire  rcn- 
MiQ^  l'iilM'issaure  du  roi  de 
«e  en  i'i5i,ful  siicressivt-ment 
nc<|ue  d*Kfiibnm  et  d'Arles. 
I  •*iulité  fr^Lbi*  de  Saiiit-Keiui, 
ît  ;*''hever  le  superl»e  tuinl)e.iu 
«aiiit.  P.ml  111  Tavait  créé  car- 

en  i''i3H.  Il  assista  à  quatre 
laves  [»o«r  l'elerlion  de  Jiil«'S 
Marcel  II,  Paid  IV,  Pie  IV  ,  et 


LEN  gg 

mourut  en  i56i  ,  à  la  Charité-sur- 
Loire ,  dont  il  était  abbé.  On  trouve 
de  la  monnaie  frappée  à  son  coin 
lorsqu'il  était  évê<juc  de  Met/. ,  sui- 
vaut  le  droit  dont  )ouissaientlesévé- 
qucs  de  cette  ville.  On  vaute  sa  bon- 
té ,  sa  modestie  et  sa  sagesse.  — 
Philippe  D£  Le  If  oif  COURT  ,  sou  ne* 
veu ,  fait  cardinal  par  Stxte^V  en 
1 586,  archevêque  de  Reims  en  iSSg, 
mourut  en  iSgiyâgéde 65  ans.  Henri 
III  Tavait  honoré  de  sa  confiance  et 
de  son  amitié.  Il  se  fit  estimer  par 
sa  douceur  et  sa  piété.  T-d. 

LENOTRE  (  AifDaÉ  ),  architecte 
et  dessinateur  des  jardins  du  Roi 
naquit  à  Paris,  en  161 3.  Sou  père, 
surintendant  des  jar«.iius  des  Tuile- 
ries, voulut  qu'il  se  fit  un  nom  dans 
les  arts ,  et  le  mit  chez  Simon  Vouet, 
où  le  jeune  Lenôtre  se  lia  avec  Le- 
brun, d'une  amitié  qui  dura  toute 
leur  vie.  Il  se  serait  distingué  dans 
la  peinture;  mais  doué  d'un  gàiic  fé- 
cond et  d'une  imagination  riante,'  il 
étudia  particulièrement  et  [perfec- 
tionna Tart  des  jardiiis.  Il  développa 
dans  SCS  plans  une  abondance  d'idées 
et  ime  magnificence  d'ornements 
propres  à  embellir  le  séjour  des  ruis. 
C'est  alors  qu'on  vit  pour  laprcmièi*u 
fois  des  portiques ,  des  berceaux,  des 
grottes,  des  treillages ,  des  labyrin- 
thes orner  et  varier  le  sp<'Ctacle 
des  jardins.  Le  désir  de  se  rappro- 
cher de  la  nature  a  introduit  en 
France,  depuis  Lenôtre,  le  goût  des 
jardins  anglais;  mais  si  ce  nouveau 
genre  ofl'rc  plus  d'agréments,  il  est 
loin  d'avoir  la  majesté  et  la  gran- 
deur que  Ton  admire  dans  les  jar- 
dins des  Tuileries  et  de  Versailles, 
qui  seront  toujours  les  chefs-d'œuvre 
et  les  modèles  du  genre  invente'  par 
Lfuôtre  :  i).   ('/est  d'ab*4rd  dans  le 

(!■  !>•-•  i.»-iiojr«in.iiU  lUii*  !••  d-c»t«tloiit  •» 


100 


LEET 


château  de  Vaux,  que  cet  babile  ar- 
tiste fit  connaître  son  génie  ;  mais  il 
sembla  se  surpasser  dans  les  plans  du 
parc  de  Versailles.  Louis  XIV,  ayant 
choisi  ce  selour  pour  y  fixer  sa  rési- 
dence, conna  aux  artistes  les  plus 
célèbres  les  embellissements  qu'il  y 
désirait.  Lenôtre  fut  charcé  de  la 
distribution  des  jardins,  et  il  ne  s'ef- 
fraya pas  des  obstacles  que  lui  pré- 
sentait le  terrain.  Lorsqu'il  eut  arrêté 
ses  plans,  il  piîa  le  Roi  de  venir  sur 
les  lieux  pour  juger  de  la  distribu- 
tion des  principales  parties.  Il  com- 
mença par  les  deux  pièces  d'eau  qui 
sont  sur  la  terrasse  au  pied  du  châ- 
teau; il  lui  expliqua  ensuite  son  des- 
sein pour  la  double  rampe.  Le  Roi, 
à  chaque  grande  pièce  dont  Lenôtre 
lui  indiquait  la  position,  l'interrom- 
pait en  disant  :  a  Lenôtre,  je  vous 
donne  ^OyOoofrancs,  »  Getteappro- 
bation  fut  répétée  plusieurs  fois  ; 
mais  Lenôtre,  aussi  aésintéressé  que 
touché  de  cette  munificence ,  arrêta 
le  monarque  à  la  quatrième  inter- 
ruption ,  et  lui  dit   brusquement  : 
«  Sire,  Foire  Majesté  n'en  saura 
»  pas  davantage;  je  la  ruinerais.  » 
La  plaine  aride  où  Versailles  est 
situé,  manquait  d'eau;  il  n'y  avait 
à  proximité  du  château  qu'un  ma- 
rais mal-sain  et  croupissant;  on  pro- 
posait de  le  dessécher  :  Lenôtre  s'y 
opposa  ,  et  rassembla    toutes    ces 
eaux  dans  le  vaste  canal  qui  termine 
le  parc  de  Versailles.  C'est  après 
ces  beaux  et  vastes  travaux,  qu'il 
embellit  ou  qu'il  créa  les  jardins  de 
Qagny,  de  Chantilly,  de  St.-Cloud, 
^  Meudon,  de  Sceaux,  des  Tuile- 


•llteé  l'éMaowk  du  plan  Jn  jardin  dat  Tail*- 
-#!••  ,  4*Bt  •■  a  fait  disparaîtra  laa  traUlaKaa  qui 
•arralMit  da  fand  aux  autua»  du  cdté  du  far  à 
«hatal ,  aupfriwé  Ici  daisins  d«a  partarraa  , 
^(•rgi  la  gfaada  alUa  autrafoU  me^aadécau- 
wrta,  al  Multiplié  la  aambra  daa  statuai  dont 
pluaUva  ■•  aMt  palnt  d^accaid  arac  la  plas 


LES 

ries;  le  parterre  dn  Tibre ,  k 

tainebleau,  et  l'admirable  terra 

St.-Germain.  Amiens  lui  doic 

la  belle  promenade  appelée  1'^ 

si  chérie  de  Gresset.  Lenôtre 

du  Roi,la  permission  de  voyaj 

Italie,  pour  y  acquérir  de  noi 

connaissances;  et  en  i6n8,  il  s 

dit  il  Rome,  où  le  pape  Innoce 

lui  fit  l'accueil  le  plus  distiiigi 

pontife  lui  accorda  uneaudienc 

ticulicre,  dans  laquelle  il  se  fit 

trer  tous  les  plans  de  Vers 

dont  il  ne  put  s'empêcher  d'ad 

la  richesse.  Sur  la  fin  de  l'aud 

Lenôtre,  transporté  d'un  tel  a< 

s'écria  :  a  Je  ne  me  soucie  p 

»  mourir;  j'ai  vu   les   deux 

»  grands  hommes  du  monde , 

9  Sainteté  et  le  Roi  mon  maît 

»  Il  y  a  une  grande  difTérenc 

»  pondit  le  Pape  :  le  Roi  est  un 

v>  prince  victorieux;  je  suis  u 

»  vre  prêtre,  serviteur  des  sen 

»  de  Dieu  ;  il  est  jeune,  et  j 

»  vieux.  »  A  celte  réponse, Le 

oubliant  à  qui  il  pariait,  frap 

l'épaule  du  Pape,  en  lui  di 

«  Mon  révérend  père,  vous 

»  portez  bien ,  et  vous  ente 

»  tout  le  sacré  collège.»  Innoo 

ne  put  s'empêcher  de  rire;  alo 

nôtre,  n'étant  plus  maître  de  ses 

ports,  se  jeta  au  cou  du  Saint 

et  l'embrassa.  De  retour  chez 

se  hâta  d'écrire  ce  qui  venait 

passer  k  Bontemps ,  premiei 

de  chambre  du  Roi.  La  lettre 

à  Louis  XIV,  à  son  lever.  Le 

Créqui,  présent  à  cette  lectun 

lut  gager  mille  louis ,  que  la  v 

de  Lenôtre  n'avait  pu  aller  jus 

embrassements.  «  Ne  pariez  ] 

»  pondit  le  Roi  ;  quand  je 

»  d'une  campagne,  Lenôtre 

»  brasse  ;  il  a  men  pu  embri 

n  Pape.  »  Lenôtre ,  à  son 


LEN 

\  dirij        le  bott/uei  de  la 

àt  bmi  ,  CI  sut  employer  avec 

■  «f  ufini  y  dans  ce  morceau,  ce 

fTji  xnàt  TU  de  plus  remarquable 

Meurt  soo  voyage.  En  1675 ,  le 

M  In  accorda  des  lettres  de  no- 

Ume*  arec  la  croix  de  SL-Michel> 

tf  vwint  loi  donner  des  armes;  mais 

■aigre  tant  de  faveurs ,  Lenétre  avait 

CMiuit   sa  modestie  :  il  re'pondit 

fi'il  avait  les  siennes,  qui  étaient 

luis   limaçons  ,  couronnés   d'une 

pamaede  chou.  «  Sire,  ajoota-t-il, 

•  ponnais-je   oublier  ma  bécbe  ? 

>  Combien  elle  doit  m*étre  chère  ! 

•  Tett-oe  pas  à  elle  que  je  dois  les 

•  bontés  dont  Votre  Majesté  m*ho- 

>  Bore  ?  »  Accablé  d'années,  il  de- 
manda la  permission  de  goûter  enfin 
le  repos.  Louis  le  combla  de  mar- 
qnes  de  sa  bienveillance ,  et  ne  lui . 
accorda  la  faveur  qu'il  sollicitait, 
qa*a  condition  qu*il  viendrait  le  voir 
de  temps  en  temps.  Deux  ou  trois 
•Bft  aprR9,  Lenôtreétant  allé  à  I^Iarly, 
dont  Mansard  avait  dessiné  les  non- 
reayx  )anitns ,  le  monarque  Tapcr- 
''«it .  et  lui  dit  qu'il  voulait  lui  faire 
l«N  bonneurs  de  sou  jardin;  il  monta 
dans  sa  f  haL>e  couverte,  et  obligea 
le  vieillard  â  y  prendre  place.  Leno- 
tff .  ioucbode  tant  de  bonté  ,  et  rc- 
mirquant  Ma  avird,  surin  tendant  des 
b-«noieais,qui  suiyait  le  Roi,  s'i^ria, 
!«•>  larmes  aux  yeux  :  «  Sire ,  en  vc- 
»  ntr.  mon  bonhomme  de  {>rrc  ou- 

•  rncdit  de  grands  yeux,  s*il   me 

•  To«4Ît  cl.in.<  un  char,  au  près  du  plus 
1  -^TAnà  Roi  (if  la  terre  :  il  faut  a- 

•  toiirr  que  \.  M.  traite  birn   son 

•  maçon  rt  son  j;inliiiirr.  »  Quels 
fiir  «Client  les  changements  sur\'e- 
hiM  dan*»  le  genre  cultivé  \uit  Le- 
tûtrp .  il  sera  dillieile  d'y  nietfi'C 
pi»  tir  ;rrand(rur  et  de  noblesse, et  le 
•i»-**  d**  jjrdiniprdes  rois  lui  reslera 
t ,  ,\  v^.1  <».  11  liioui'iil  à  l'aii*,  va  1 700, 


LEN  ,ot 

âgé  de  90  ans.  Son  buste ,  sculpté 
par  Coysevox,  est  placé  au  Musée 
des  monuments  français.      P— s. 

LENOURRY  (  Denis-Nicolas  ) , 
savant  bénédictin,  né  à  Dieppe,  en 
1647  9  ^'^  ^'  premières  études  au 
colite  de  cette  ville,  dirigé  par  les 
PP.  de  l'Oratoire.  U  prit  Phabit  re- 
ligieux à  Hge  de  dix-nuit  ans ,  dans 
Tabbaye  de  Jumiéges,  où  il  acheva 
ses  cours  de  philosophie  et  de  thco- 
Ic^ic.  Envoyé, quelque temp  après, 
au  monastère  de  Bonne  -  Nouvelle  y 
il  fut  chargé  de  rédiger  la  préface 
de  Tédition  que  D.  Garet  préparait 
des  Œuvres  àt  Cassiodore.  Il  passa 
ensuite  à  l'abbaye  de  Saint-Ouen  de 
Rouen,  et  y  travailla  à  Tédition  des 
Œuvres  de  Saint-Ambroise,  qui  fut 
publiée  par  D.  Jacques  Diifrische  , 
Paris,  1686, 1 690,11  vol.  in-fo. Il  vint 
enfin  à  Paris ,  appelé  par  ses  supé- 
rieurs ,  et  y  passa,  près  dé  quarante 
ans,  uniquement  occupé  d'un  travail 
important  sur  les  Pères ,  et  qui  a  mis 
le  sceau  â  sa  réputation.  U  mounit  â 
rabl>aye  Sainl-dcnnain-dcs-Prés,  le 
a^mars  1 7*^4*  Sun  grand  ouvrage  est 
intitulé  :  u-ïpparatus  ad  Bibliot/ic- 
cam  mavimam  Falrum  velentm  et 
scriptorum  ecclcsiasiicorum  Liigdii- 
ni  editam  :  in  tpio  quidquid  ad  eo- 
rum  scripta  et  docirinam  ,  Tarins- 
que  scrihendi  modos  et  docendiper- 
tinet ,  dissertationibus  criticis  exa- 
minatur  et  illustratur.  D.  lienourry 
en  avait  d*ahord  public  deux  volumes 
in-8". ,  Paris  ,  i6î)4  et  irK)^  ;  mais 
rabondanccdesmate'riauxlui  i'aisanl 
craindre  de  trop  multiplier  les  volu- 
mes ,  il  refondit  son  travail  etle  pidjlia 
en  u  vol.  in-fol.,  Paris,  1 703  et  1 7 1 5. 
(Vesl ,  comme  le  litre  Tappreiid  ,  un 
recueil  de  disserta  lions  sur  l<'s  ou- 
vrages des  Sai uts -Pères ,  dont  1  au- 
thrntiritéyesldisi'uléc  et  démonircr 
avec   une  rare  érudiliou.   l/auleni* 


loa  LEN 

traite  aussi  plusieurs  questions  qui 
se  rattachent  à  son  sujet ,  telles  que 
l^originedcs  hérésies ,  i  établissement 
des  écoles  chrétiennes  ,  dont  la  pre- 
mière fut  celle  (l'Alexandiiey  etc.  Cet 
ouvrage  ne  comprend  que  les  quatre 
premiers  siècles  de  l'Eglise, et  Ton  ne 
peut  ti'op  regretter  que  personne  n'ait 
songe  à  en  donner  la  suite.  On  trou- 
vera l'analyse  des  deux  premiers  vo- 
lumes dans  la  Bibliothèque  de  la  coii- 
gregaûou  de  Saiut-Maur,  parD.  Le- 
cerf.  uApparalus  s'ajoute  â  la  BihL 
maxiina  Patrum  ,  publiée  par  Ph. 
Despout ,  Lyon,  1677  ,  117  vol.  in-f*». 
(  Foj'czïhspoKT )  ;  mais  il  est  beau- 
coup pius  rare.  D.  Lcnourry a  publié, 
d'après  un  manuscrit  de  la  Biblio- 
thèque de  Colbert ,  le  traité  De  Mor- 
tibus  persecviorum ,  Paris  ,  1710  , 
ijnh8*>.  ;  et  il  Ta  fait  précéder  d'une  dis- 
sertation, dans  laquelle  il  s'eflbrce  de 
{trouver  que  ce  traité  n'est  point  de 
jactance,  mais  de  Lucûis  Gaecilius  : 
ce  sentiment,  combattu  par  Lacroze 
et .  Heumann  n'a  point  été  adopté. 
(  ^qr<?-ï-ACTAWCE.  )0n  attribueen- 
core  à  D.  Lenourry ,  la  Préface  gé- 
nérale de  l'édition  des  Ohwres  de 
St.  Chrysostome, publiée  par  Mont- 
faucon;  et  Ton  sait,  qu'au  moment  de 
sa  mort ,  il  préparait  une  nouvelle 
édition  des  OEuvres  de  Saint  -  Am- 
broise.  On  peut  consulter  ,  pour 
plus  de  détail ,  outre  les  bibliothé- 
caires de  son  ordre ,  les  Mémoires  de 
Niceron ,  tom.  i  et  x.  W-s- 

LENS  (  Jf.ATf  DE  ) ,  en  latin  Len- 
^œus,  né  en  i54i  À  Bailleul,  dans  le 
Hainaut ,  et  mort  le  'i  juillet  1 5()3 
à  Louvain ,  où  il  était  professeur  de 
théologie,  |>ossédait  à  fond  les  matiè- 
res théologiques,  et  écrivait  en  latin 
avec  beaucoup  d'élégance;  il  a  com- 
posé un  grand  nombre  d'ouvrages 
sur  les  diflérentes  questions  de  con- 
VuYcrsc  entre  les  catholiques  et  les 


LEN 

proiestaiits.  La  faculté  de  Lot 
le  chargea  de  rédiger  sa  déclar 
sur  les  articles  condamnés  da 
bnlle  de  Pie  V  contre  Baios.  IJ 
vailla  atuui  à  la  censure  de  la  i 
faculté  contre  Lessius ,  sur  la 
trine  de  la  grdce.-^Amoul  de  I 
ou  Lensaeus,  son  frère,  périt  à 
cou  ,  dans  l'incendie  de  157$ , 
alors  médecin  du  Czar.  Nous  i 
de  lui  une  introduction  aux 
ments  de  géométiie  d'Euclide , 
ce  titre  :  Isagoce  in  geonu 
élément  a  EucUms  ,  Anvers.  1 

LE^TI(  Joseph),  biographe, 
i6o5,à  AscoU ,  d'une  famille  n* 
a  mérité  une  place  dans  lecata 
assez  étendu  des  savants  précoc 
n*avait  que  dix-sept  ans  ,  lor 
pubHa  un  ouvrage  intitulé  iPnr 
J'0cinora  clarorum  Asadanoru 
posita  ,  Rome,  16.12  ,  in  -  S 
volume ,  devenu  très-rare  (  i  ) , 
tient  les  éloges  de  quinze  des 
iUustres  /citoyens  d'Ascoli.  L 
après  ftvoir  terminé  ses  études 
établir  sa  résidence  a  Venise , 
ne  tarda  pas  à  se  faire  estime 
ses  talents  et  par  ses  qualités 
sonneUes.  On  dit  qu'il  était  do 
tant  d'agréments  physiques ,  qi 
peintres  se  plaisaient  à  copii 
ugure,  comme  objet  d'étude, 
mort  prématurée  l'enleva  en  1 
à  l'Âge  de  trente-Ant[  ans.  I^'o 
latius  lui  a  consacre  un  article 
ses  .4pes  urbanœ,  W  • 

LRNTILIIJS  Rosiwrs  ) ,  i 
cin  allenbind  ,  membre  de  Ta 
mie  impériale  des  (furieux  de  1 
ture  ,  sous  le  nom  à*0ribas4 
dont  le  nom  de  famille  en  aile 
était  Linsenbahrdt ,  qu'il  la 
suivant  l'usage  de  ce  temps  là ,  i 
le  3  février  1057  ,à  Waldenhi 

(1)  Ciiirlli  ruppaU*  ;  Votf.t  ed  tfrgant» 
«ufOf  (^BiUUt.  foUaitf  lois.  III I  I».  itf 


\tè  de  HoheDlohe.  II  fit 
aottes  k  Heideiber^  ,  puis  à 
pro  les  AToir  termuiees  ,  et 
aot  sans  fortune  ,  il  remplit 
rement  les  fonclious  de  prë« 
(VC5  de  Leipug ,  à  Rosîork , 
,  Mietau  et  autres  villes  ; 
X  d'une  profes.sioD'si  pou  lu- 
il  essaya  d'exercer  la  mëde- 
t  fit  avec  asseide  succès  pour 
arçrave  d'Anspach  lui  accor- 
ilaee  de  physicien  de  la*  ville 
Islàcim  eu  Franconîe,  où  il  se 
m  ttîSo  ,  aprcs  avoir  pris  le 
f  licence  eu  médecine  à  AUorf. 
BStiitc  s'établir  à  Nordlin^en , 
Stutt(;ard ,  où  il  remplit  la 
de  physicien  ,  et  devint ,  en 
premier  médecin  du  duc  de 
nberg.  Lentiliusalla  rejoindre 
I,  le  lils  de  ce  duc,  et  Tac- 
pa  dan>  les  voya};es  qu'il  fit 
u|pie  ,  dans  les  Pavs-Bas  et 
n««.  De  retour  â  âiut1{;ard  , 
vra  a  Texercioc  de  la  iiiédc- 
s<qu*a  la  fin   dr  sa  carrière  , 
riva  le    l'x  février    i^33.  Il 
lit  une  «"tudeapprufondie  de  la 
e  m^irale  ,  qu*il  considérait 
r  U  partie  fondamentale  de  la 
me.  li  fut  un  des  plus  ardents 
;aleiirs  du   sy.Nti-nic    cliimia- 
.  et  ron^oilla  ]<•  premier  Tu- 
le  r^r^euir  puur  la  cure  des 
.   intermil tentes.  Il  ne  faisait 
CAS  dt  TaiMtomie  ;  et  il  re- 
[  ï*rs  oliM'rvatiuu.s  des  anciens, 
fiiii«  renipillis  d»ns  d*aulres 
%  qiie  celui  de   rAllemagne  , 
e  inutiles  et  même  d*une  ap- 
•jn  dangereuse.  Ennemi  de  la 
r,  il  H*  récria  contre  l'hUii- 
-op  ;:éiiéralemcfK  adoptée  alors 
tr*    t  umpatriotes  ,  de  se  faire 
1j  saop  à  l'époque  des  énui- 
.  rî  p:iipli.i  sur  co  sujet,  en  alle- 
,  uxi  U\re  qui  fut  imprimé  à 


LEN 


io3 


TJlm  ,  en  i6ga,  in-8<>.  On  a  encore 
de  lui  :  I.  Tabula  consultatoria  me- 
dica ,  in-8^.,  Uim,  i6g0.  Il  donne  , 
dans  cet  opuscule  y  des  conseils  aux 
médecins  sur  la  ma  nière  de  consul  ter , 
et  il  indique  le  fruit  que  Ton  peut 
tirer  de  ces  consultations.  II.  De 
Ky'drophohiœ  causa  et  curd,  diss. 
in-8®. ,  Ulm  ,  1700.  III.  Etcodro^ 
mus  medico-practicus  j  anni  1709, 
Stuttgard ,  nu,  in-4''.  ;  c'est  un 
journal  dans  lequel  Lentilius  a  con« 
signé  tout  ce  que  lui  a  oflet-t  sa 
pratique  pendant  l'année  1709.  IV. 
latromnemata  theoretico-practica , 
Stuttgard  ,  171a  ,  in-8<>.  ;  cet  ou- 
vrage dans  lequel  il  indique  les  de- 
voirs des  médecins  pensionnés  par 
les  villes  d'Allemacnc ,  est  i*empli 
d'observations  dans  lesquelles  on  re- 
trouve sa  méthode  curative  y  fondés 
sur  la  tbéorie  la  plus  erronée  et  la 
plus  dangereuse.  P.  et  L. 

LENTULUS  est  le  nom  d'une 
des    familles  les  plus  illustres  de 
Rome,  qui  a  fourni,  dans  les  beaux 
temps  ac  la  république .  plusieurs 
personnages    recommandaLles   par 
leur  vertu  et   par  leurs   services  : 
d'autres  jouèrent  un  grand  rôle  dans 
les  derniers  troubles  et  sous  les  pre* 
niicrs  empereurs.  Les  plus  fameux 
de  ceux-ci  sont  :  Publius  Lentulus 
Sura  ,  qui ,  après   avoir  rempli  les 
principales  charges  de  l'état,  devint 
complice  de  Catilina  ,  et  fut  étran- 
gla eu  prison.  —  LtjcruLt's   Spin- 
thcr  ,  l'un  des  hommes  les  plus  fas- 
tueux de  son  temps ,  étala  ,  dans  les 
jeux   publics  ,  jicndant  son  édiiité 
et  sa  préturc  ,  un  luxe  inconnu  jus- 
qu'alors. Ayant  embrassé  le  prti 
de   Pompée ,   il    tomlia    entre    le» 
mains  de  César  qui  lui  fit  grilce  ;  il 
rejoignit  Pompée  et  prit  la  fuite  avec 
lui  après  la  bataille  de  Pharsale.  — 
Cossus  Cornélius  L^wtulls,   sur- 


To4  LEN 

nommé.  GetuUcus ,  à  cause  de  ses 
TÎctoires  sur  les  Gctulcs  ,  se  distin- 
gua sous  Tibère  par  ses  talents,  ses 
vertus  et  ses  services.  —  Cncïus 
Lentulus  ,  fils  du  précédent ,  com- 
mandait dans  la  EUute- Germanie  , 
lorsqu'on  l'accusa  d'être  complice 
de  Sejan  :  il  confondit  son  calom- 
niateur par  une  lettre  pleine  d'une 
noble  fermeté,  et  le  fit  punif  ;  mais 
étant  entré,  par  la  suite,  dans  une 
conspiration  contre  Galigula ,  il  en 
fut  la  victime.  Il  avait  composé 
quelques  ouvrages  d'histoire  et  de 
poésie,  qui  sont  perdus.        T-d. 

LENTULUS  (Ctriaque), publi- 
ciste ,  était  né  à  Lentz ,  vers  1620  ; 
il  fut  nommé  professeur  d'histoire 
et  de  philosophie  à  Herborn  dans  le 
comté  de  Nassau ,  et  se  fit  une  répu- 
tation assezétendue  par  les  écrits  qu'il 
publia  sur  des  matières  de  politique. 
De  tous  les  auteurs  de  l'antiquitéyTa- 
citç  était  celui  qu'il  estimait  davan- 
tage; il  le  lisait  continuellement,  et  ne 
cessait  d'en  recommander  la  lecture 
à  ses  élèves.  li  ne  fut  pas  aussi  juste 
envers  ses  contemporains;  il  attaqua 
Grotius ,  dont  il  ne  soupçonnait  pas 
la  supériorité ,  et  réfuta  le  système 
de  Descartes ,  avec  une  aigreur  d'au- 
tant plus  blâmable,  que  cet  illus- 
tre philosophe  était  alors  persécuté. 
Leutulus  mourut  vers  la  fin  du  dix- 
septième  siècle ,  dans  un  âge  avancé. 
Ou  connaît  de  lui  :  I.  Aug^stus  swe 
de  comerttndd  in  monarchiam  re- 
publicd,  Amsterdam,  El/cvir,  i645, 
in-ia  ;  rare  et  curieux.  L  dédia  ce 
traité  aux  magistrats  d'Utrccht,  par 
une  épitre  dans  laquelle  il  les  loue 
du  ikie  qu'ils  ont  montre  pour  le 
progrès  des  lettres.  C'est  propre- 
ment, dit  Gaspar  de  Real,  le  projet 
et  le  préliminaire  de  Wilrcana  re- 
gnorum,  (  Voyez  la  Science  du  çou- 
7}ememenl ,  tome  8.  )  II.  Europa , 


LEN 

Carmen  f  Herborn  ,  i65o  ,  iO' 
c'est  im  poème  en  vers  héroi 

III.  Nova  Ben,  Descartes  sapi 
détecta,  Herborn  ,  iG5i ,  in 

IV.  Cartesius  triumphatus  e 

creta  academiarumBelgicarun 

ira  Cariedi  scripta  ,   Frand 

i653  ,  iD-4^.  En  lisant  ces  deu 

vragcs  ,  on  est  tenté  de  croin 

Leutulus  était  jaloux  de  la  gloi 

Descartcs  ;  l'amour  seul  de  la 

u'aiifait  pas  pu  lui  inspirer 

d'expressions  injurieuses. V.^i 

regnorum    et    rerumpublicoi 

Herborn  ,    i653  ,    i655  ,   i 

in-S**.  VI.  u4ula  Tiberina  et  ^ 

tissimi  ad   imperandum  pri 

idea  ,  Herborn  ,   i60a  ,    in 

Wurtzbourg  ,    i663  ,  in-8*>. 

Princeps  a^5o2utiij,  Herborn, 

in-S".   VIII.   Janus  reseratm 

ticus  et  miUtaris  ,   ibid.  ,  1 

in-80.  IX.   Germania ,  cum 

JuL  Agricolœ  ,  Marbourg ,   1 

in-8^.Il  faut  réunir  ces  cinq  de 

traités  qui  forment  un  comme 

très-ample  sur  lès  œuvres  de  'J 

Amelot  de  la  Houssaye  en  1 

beaucoup  de  cas.  X.  Imperaic 

de  jure  circà  bella  et  pacem  < 

vando  ,  Herborn  ,  1664  y  ^t 

c'est  une  espèce  de  réfutati< 

fameux   ouvrage  de  Grotius 

Jure  belli  et  pacis;  et  Lentul 

parle  pas  de  ce  grand  publicist 

tous  les  égards  qu'il  mérite 

Prudentia  miliiarispnsci  ac  \ 

tioris  a*vi  ac  imperaioris  al 

partes  duœ  ,  Marbourg,  166^ 

4".XII.  Apex  gloriœ  Homanc 

de  statu  rei  Rom^fnœ  sumt 

fUiestate  ,  magistraiibus,jw 

tione,  mililià,  civium  prœroL 

sacris  et  sacerdntthus,  MargI 

i668,iu-4°.Xlll.  YrzLXfjKiip 

scriptis  Cjriiaci  Lt-ud'U  :   mi 

novuin  criticum   juiliciu  «/c' 


LEN 

ffÊnèfoso  è  Pamasso  profe- 
m'f  Marbourg  ,  1669  ,  iii-4®*  ; 
mt  apolof^ie  que  Lentulus  pu- 
■  if  nu  de  ses  écrits  ,  contre 
s  Emhulus  Tkeodatus  Sarck- 
u  {  Conrad  -  Samuel  Schnrtz- 
k).  \1V.  Outre  les  ouvrages  de 
qoe  qu*on  Tient  de  citer  ,  on 
OK  de  lui  :   Pamassi  Uuialis 

p,  Herbom,  i663,in-4®.; 

traités  de  droit  :  Insiitu- 
sfuris ,  cités  par  Koenig  (  BibL 
f  €i  nova  )  ; — Memoriale  juri- 
«y  Francfort.»  i^^p,  in -8». — 
F  consiiu  ?  sm  j^io  dubia , 
om  ,  1671  Jn-S".  ; — Censura 
nom  ad  livilem  prudenliam  et 
annextun  moratem  consequen- 
itf^ndorum  ,  seu  Dissert  atio 
^nribus  legendis  ;  —  Mnemo- 
Lbrorum  ,  capiium  et  rerum 
T  Scripturœ  ,  etc.  W-s. 
E>TL'LL*S  ■'  SciPioN  )  ,  n^po- 
1 ,  fr  retira  dans  !<•  p ys  des  Gri- 
.  |»oiir  y  emlirassTT  la  n-Torrac  , 
t  ministre  a  Cliiavctiiie.  11  avait 
perte  inir»  G  ratnmaire  italienne  , 
eTr ,  I  "iGH;  une  Dêffnse  do  VéVxi 
Ij^iues-Gnscs  con  t  relcs  nouveaux 
•n*.  (■eiii-vr,  i^Hyi ,  iu-8'\  Otle 
lopir  .  dit  Bayle  ,  ne  doit  point 
>rèiMlre  .  quoique  l'auteur  eût  étc 
Tfois  j*ersrrutr;  car  il  njr  a 
i  ii^  plus  onlinai'e  que  de  voir 
pms  fugitifs  p<mr  la  religion , 
ner  le  tocsin  contre  les  sectes. 
st  encore  auteur  d'une  re'ponse  à 
lerin.  qui  avait  été'  ehaif;é.  par  la 
r  dr  SJvoic  ,  d'aller  faire  une 
^iou  dans  les  vallées  et  d'y  étaldir 
p-isteiifs  ralholiques.  T-n. 
.K^Tl  Ll'S  .  Pai  l  ;,  proLddc- 
it  i\U  tin  précisent  ,  fut  reçu 
r-0'i>  dr  liemc,  et  nomme  m«î- 
ji  <i<  iiiiilr.en  i'M)'i.  H  mourut 
î..  \*  te  vu  ifii^.  Il  a  puMir  : 
i-':*i     tie    ptodif^iiisà      incilia 


LEN 


io5 


jépottomœSchregerœ^Bemc,  î6o4, 
in-4*'- — Son  arrière  petit-GLs,  César- 
Joseph  (  1  ) ,  né  à  Berne,  en  iCSS , 
servit  en  Autriche ,  obtint  le  grade 
de  maréchal-lieutenant ,  et' prit  part 
aux  campgncsde  1734  et  1785  sur 
le  Rhin ,  à  différentes  guerres  contre 
les  Turcs  ,  et  à  la  première  guerre 
de  Silésie  ;  en  1741,  il  fut  nommé 
commandant  de  Gronstadt,  en  Tran- 
sylvanie, où  il  mourut  en  1744.  T-d. 
LENTULUSCRoBERT-SciPioN  de), 
fds  de  César-Joseph,  naquît  à^'ienne, 
en  17 1 4,  et  mourut  en  sa  maison  de 
campagne  de  Monrcpos  ,  près  de 
Lausanne,  le  af)  décembre  1786.  Il 
suivit  la  carrière  militaire,  et  entra, 
dès  sa  quatorzième  année,  an  ser- 
vice de  r  Autriche.  Il  eut  part  aux 
diflerentes  guerres  de  cette  puissance 
contre  les  Turcs  et  en  Silésie.  A  la 
prise  de  Prague  en  1 744  9  il  l^^^t  fait 
prisonnier  avec  sa  compagnie  :  il 
avait  refusé  de  signer  la  capitulation, 
(lisant  sèchement  au  général  pnissicn 
Kinsicdel ,  qu'on  Tavait  envoyé  à 
Prague  pour  se  battre  ,  et  non  pour 
rendre  ses  armes.  Force  néanmoins 
de  suivre  le  sort  de  la  garnison  ,  il 
brisa  son  cpee.  Le  roi  de  Prusse , 
informé  de  ces  détails ,  le  fît  venir  à 
sa  table,  fut  frappé  de  son  air  mar- 
tial ,  de  sa  taille  gigantesque,  lui  té- 
moigna le  désir  qu'il  aurait  de  l'a- 
voir à  son  service,  et  le  renvoy.i  sur 
sa  parole  d'honneur:  il  avait,  dit -on, 
environ  sept  pieds,  et  il  était .'  i  bien 
])ropor(ionné  que,  dans  sa  jeuii'^sse, 
on  l'appelait  le  beau  Lent  nia  s. ]j' an- 
née suivante,  il  quitta  le  serNir«î  de 
r  Autriche ,  se  rendit  en  Suisse;  ei  en 


(i)  Il  tet  <li*iit  ift<ii  (le  l'aneirun'-  !.  mille 
des  Lrntuliis  ,  à'iinc  lirniichr  dr  \a  iv»'.  .*•  li- 
g*  des  Coriii-litu.  Tou»  U-*  mriiiliri  s  i"i-  •  *  IM 

limill^  ,  tr.iMspUnlrp  à  B»rni*,    ••r* ■••  '>« 

<\r>  nom-  l.vii!  liii^  .  et  i\n»i'.li«iù  ».'  ■.-..  o* 
f:'i\ntr\. 


io6  LSN 

1 74^ ,  sur  les  instances  du  prince 
Leopold  de  Dessau,  i]  entra  au  ser- 
▼ice  de  Prusse.  U  s'y  distingua  pen- 
dant la  guerre  de  sept  ans  ,  et  il  sut 
mériter  la  faveur  de  Frcdenc  II,  qui 
le  combla  d'honneurs  et  de  distinc- 
tions. £n  1 768,  il  fut  nomme'  par  ce 
S  rince  gouvenieur  de  la  principauté' 
e  Neuchatel,  et,par  les  Gantons  , 
commandant  de  la  garnison  qui  y 
dut  apaiser  ouelques  troubles.  En 
1773,  I^entulus  était  à  la  tête  de 
l'armée  prussienne  qui  prit  posses- 
sion des  provinces  dé  Pologne , 
dévolues  à  la  Prusse  par  le  pre- 
mier partace  du  royaume.  A  Tou- 
verturc  de  la  guerre  de  1778,  il 
obtint  sa  démission  ,  se  rendit  à 
fieme  ,  devint  baillif  de  Koniz  ,  et 
commanda,  en  17 Su, les  troupes  de 
son  canton  y  que  les  troubles  de  Ge- 
nèveyavaicnt  appelées.  Il  est  remar- 
quable que  cet  of licier,  en  cinquante 
ans  de  service,  s*étant  trouvé  à  onze 
ou  douze  batailles,  dans  lesquelles  il 
ne  s'était  point  épargné  çt  avait  eu 
souvent  des  chevaux  tués  sous  lui , 
n'avait  cependant  jamais  été  blessé. 
H  a  laissé  deux  fils  de  son  épouse  , 
née  comtesse  de  Schwerin.  Sa  fa- 
mille conserve  ses  manuscrits,  con- 
cernant la  guerre  de  sept  ans  ,  ainsi 
que  sa  correspondance.  I^  Fie  du 
général  Lentulus  par  F.  L.  Haller, 
a  été  traduite  en  français,  par  Hedel 
Hoker,  Lausanne,  1787',  in-8®.  Id, 
revue  et  augmentée ,  avec  son  por- 
trait ,  Berne ,  1 788 ,  in-8*>.      U-i. 

LËNZ  (  GOARLES  -  GOTTBOLD  )  , 

philologue  et  littérateur  allemand , 
iiaquit  à  Géra  ,  le  6  juillet  1768.  Il 

Îfit  de  très-bonnes  éludes ,  ainsi  qu'à 
éua  et  à  Gœttinguc.  En  1 799 ,  il 
fut  nommé  professeur  au  gymnase 
de  Gotha  y  où  il  enseigna ,  avec  un 
succès  distingué  ,  l'histoire  de  la 
philosophie  et  de  la  littérature.  Pcn- 


LEO 

dant  deux  ans ,  il  eut  l'intai 
du  cabinet  de  médailles  du  di 
Gotha,  un  des  plus  riches  del 
magne ,  et  il  y  acquit  des  coi 
sauces  profondes  en  numisma 
Il  mom'ut  le  ^n  mars  1809.  Oi 
lui  en  allemand  divers  ouvrage 
les  principaux  sont  :  I.  Histoi. 
femmes  y  dans  les  temps  hérâ 
nanovrc,  1 7Q9,in-8^.  II.  Sur  le 
ports  de  J.-J,  Rousseau  açt 
femmes,  Leipzig ,  a  vol.  in-8< 
Voyage  à  la  Troade ,  d'aprè 
chevalier,  Altembourg,  1800, 
IV.  La  Déesse  de  Paphos,  d 
les  antiques.  Gotha ,  1808  ,  i 
avec  'À  estampes.  On  trouve  un 
nombre  de  mémoires ,  de  dis 
tions  et  extraits  de  Lcnz ,  dai 
journaux  et  les  recueils  les  pli 
nommés  de  l'Allemagne.  11  a 
des  matériaux  pour  une  no 
édition  de  Stace.  C- 

LÉO  (  LÉONARD  ) ,  l'un  de 
grands  compositeurs  -  ha r mon 
nAquit  à  Naples  en  1694 (ou , 
Picciui ,  en  1701  ).  On  croit 
fit  ses  premières  études  sous  A 
dre  Scarlatti.  Les  talents  d 
le  firent  bientôt  distinguer  ; 
devint  l'un  des  maîtres  du  c( 
valoire  de  Santo-  Onu  fric,  et 
positeur  particulier  de  la  ch 
du  roi  de  Naples.  Un  grand  m 
d'élèves  d'un  mérite  supén< 
formèrent  sous  lui ,  tels  que  le 
cini,  les  Traetta;  et  il  partage 
Durante  et  Porgolèse ,  la  gloir« 
voir  contriiiué  à  élever  l'éoc 
Naples  au  plus  haut  rang  par 
diflerentcs  écoles  d'Italie.  C'< 
qui ,  le  premier ,  a  employé  d 
composition ,  ces  accompagne 
expressifs  et  variés  ,  ce  style 
diose  et  plein  d'eflct ,  qui 
térisent  sa  musique,  et  qui  oui 
de  modèles  à  ses  succesMurs,  *] 


LEO 

et  tous  les  sentiments 
EL  également  familiers  ;  son 
air  du  morceau  si  connu 
ilo  Zrao  :  Ombra  diletta 
9  sp€>w  y  frappe  et  saisit 
■MBt  ;  son  ope'ra  comique  , 
,  respire  au  contraire  une 
(ve.  C'est  â  lui  qu'on  attribue 
s  da  rondeau  y  qu'il  a  intro- 
■s  ce  dernier  opéra.  La  mul- 
e  ses  ouTrages ,  dont  on  se 
indiquer  les  plus  connus  ,  a 
ip*aiicuu  genre  de  composi- 
lui  était  étranger  ;  il  les  em- 
lous  avec  le  ni^me  talent  : 
ESt  surtout  sa  musique  d'é- 
i  remporte  sur  toutes  sts  au- 
dnrtioDs;  son  Miserere  ne 
ni  au  Stahat  de  Pergofèse  , 
temporain  ,ni  à  aucune  autre 
ition  du  même  genre.  C'est 
a  déposé  tont  Ct  que  Tima- 
I ,  animée  par  le  génie ,  peut 
•r  de  grand  et  ae  sublime. 
i«(ur  dramatique  a  éprouTC 
rt  peut  rprouTcr  encore  de 
iDOS  cba ligaments;  mais  tant 
lura  de  la  musique  d'église , 
trere  sera  un  chrf-d'œnvrc , 
oaLIr  à  la  fois  par  1a  science 
mon  ic  et  parla  clartodu  style. 
rombinaisons  savantes ,  foin 
s  à  rrxfression,sont  on  «pel- 
le calculée!»  sur  les  sentiments 
profonds  et  les  plus  vrais  du 
umain.  Il  attachait  tant  d*in- 
'exactitude d'exécution,  qu'il 
it  les  répétitions  du  Miserere 
nierrretli  des  Cendres ,  et  les 
ait  juMpi'â  la  Semaine  Sainte, 
Borrcan  devait  être  exécute. 
lUiit  rn  1",%'^  frelon  Burnev, 
I  selon  Piccini,  ou,  selon  Ger- 
1^45  1  ;.  Ses  principaux  ou- 
ïe i:>*rrtituJc  j  ii«'  qiuii  ]i>ur|iicn<lri-; 
|»ff<'baMr  «|ii>ile  tiiiil  à  <|U<:ii|ius 
dw{.if  »«ivQ.  £a  cuiu|i«iiaat  Ici  cjiu- 


LEO  107 

▼ragessont:  I.  Opéras:  Sophonisbe, 
1781,  son  I<^^  opéra.  Olimpiade^ 
dont  on  remarque  le  duo  :  Nei  momi 
tuoifeUci ,  et  Tair  :  Non  so  a  onde 
viene. — Demofonte,  dont  V  m  ^Mi- 
sera pargolettOfCsi  derenu  célèbre. 
Cajo  Gracco,  17^20;  Tameriane , 
1 7!i-ji  ;  Timncrate,  1 7'i3  ;  Catone  in 
Utica,  17^6;  la  Clemenza  di  Tito, 
1 735  ;  Ciro  riconosciuto ,  1 789  ;  v^- 
ehiUe  in  Sciro ,  1740;  Foiogese  , 
1744*  IL  Opéras  comioues:  La  Con» 
tesa  delV  amore  e  delta  wrîiu  ^^11 
Cioè,  III.  Musique  d'église: deux ora^ 
torio ,  Santa^lena  et  la  Morte  di 
Abele  ;  Miserere  à  huit  voix  en  deux 
chœurs  ,  inséré  par  Choron  dans  la 
collection  des  classiques;  j4ve  maris 
Stella,  gravé  par  Porta.  IV.  Plu- 
sieurs Motets  et  Cantates ,  conser- 
vés en  manuscrit  à  Beriin  et  à  Na- 
ples.  L-o. 

LÉOCHARÈS ,  sculpteur  grec  , 
a  fleuri  dans  le  iv^.  siècle  avant 
notre  ère  :  il  fut  l'émule  et  le  con- 
temporain de  Polirlès,  de  Cephiso- 
dore ,  d'Iiypatodore ,  de  Scopas, 
de  Bnaxis  et  de  Timoihée;  ce  fut 
avec  ces  trois  derniers  ,  et  même  , 
selon  Vitruve,  avec  Praxitèle,  qu'il 
travailla  au  toml>eau  de  Mausole, 
dont  le  côté  occidental  fut  son  ou- 
vrage (  f^qjr.  Ijriaxis  ).  Léocharès 
(it  ensuite  la  statue  de  bronze  élevée 
à  Isocrate,  dans  le  vestibule  du  tem- 
ple d'Eleusis ,  par  son  ami  Timo- 
thée,  (ils  de  Conon,  et  les  statues 
de  Jupiter  et  du  peuple  athénien  , 
placées  au  Pvrée.  On  attribuait  en- 
core «i  Léocliarès ,  un  colosse  dit 
Acrolithe  qui  décorait  le  temple  de 
Mars  à  Halicarnasse.  Il  exécuta , 
vers  la  cent  onzième  olympiade  , 

que»  donnai  par  Ging:n(rnf',  dans  >a  Notice 
»iir  Pin  iiii  «  on  Tcrni  qur  l«  it«le  dp  I7>i 
c>t  c\  idemiiienr  faubte.  et  ci«'uu  ne  pvul  aU- 
uivUrc^uv  1743  ou  i74-«> 


io8 


LËO 


les  statues  en  or  et  ivoire,  d'Amyii- 
\SLS  9  de  Philippe ,  d'Alei:andre,  aO- 
lympias  et  d*Ëundice,  qui  fui'ent 
consacrées  dans  un  temple  AeYé  à 
Olympie,  par  Philippe ,  après  la  ba- 
taille de  Gheronée.  Mais  les  chefs- 
d'œuvre  de  ce  scidpteur  furent  un 
Ganvniëde  enlevé'  par  l'aigle ,  qui 
semblait  épargner  de  ses  serres  Une 
proie  destinée  au  maître  des  dieux  , 
groupe  admiré  dans  l'antiquité  et 
dont  on  croit  avoir  quelques  répéti- 
tions antiques  ;  la  statue  du  jeune 
Autolycus,  qui  fut  vainqueur  dans 
les  combats  du  pancrace,et  en  Thon- 
neur  de  qui  Xénophon  a  écrit  son 
Banquet; une  statue  de  Jupiter  ton- 
nant ,  placée  depuis  dans  le  Gapi- 
tôle  ;  enfin  un  Apollon  orné  d'un 
diadème.  Dans  quelques  éditions  de 
Pline ,  ces  ouvrages  sont  attribués  à 
Jiéocras  ;  mais  un  passage  de  Ta- 
tien  y  qui  reproche  a  Léocharès 
cette  même  statue  de  Ganymède 
dont  on  vient  de  parler ,  prouve  que 
le  nom  de  Lcocras,  d'ailleurs  incon- 
nu ,  n'est  que  le  résultat  d'une  er- 
reur de  copiste.  Lr*-s-E. 

LÉON  pr.  (Saiwt  Léow),  dit  le 
Grand, élu  pape  le!29scptembre44o, 
succéda  à  Sixte  III.  On  ne  sait  rien 
de  sa  famille  ,  sinon  que  son  père 
s'appelait  Quintien  ,  qu'il  était  ori- 
ginaire de  Toscane  ,  et  qu'il  naquit 
à  Rome.  Ses  talents  et  ses  vertus  t'a- 
vaient fait  remarquer  dans  des  mis- 
sions importantes.  L'empire  d'O- 
rient était  alors  gouverné  par  Théo- 
dose II,  et  celui  d'Occident  par  Va- 
lentiuicnlll.  Les  Francs,  comman- 
dés par  Glodion,  étaient  à  peine  éta- 
blis dans  les  Gaules,  et  n'étaient  p^is 
encore  chrétiens.  Gcnseric  ,  roi  des 
Vandales  ,  désolait  l'Afrique  ,  et  se 
préparait  à  passer  en  Sicile.  Attila 
menaçait  l'Italie-Suixïrieure  ,  après 
avoii*  ravagé  la  Thracc  et  l'Illyrie  ; 


LEO 

mais  ces  ennemis  ne  furent 
premiers  qui  occupèrent  les  s< 
nouveau  pontife.Saint  Léon,  s 
papes  ses  prédécesseurs  ,  an 
combattu  les  diflféreiUes  héré 
infestaient  le  sein  de  l'Église 
vailla  d'abord  à  chasser  de  Ri 
Bfanichéens  qui  s'y  tenaient  • 
C'était  le  sujet. de  sa  préd 
accoutumée.  Il  désigne  ces  ht 
ques  en  disant  que  ,  «  lo 
»  communient  avec  les  iiài 
)»  ne  prennent  que  le  corps  de 
«  Seigneur ,  et  non  point  le 
»  jparce  qu'ils  abhorrent  le  v 
Samt  Léon  s'attacha  surtout 
truire  les  erreurs  de  Nesto 
d'£utyehès  sur  le  mystère  < 
carnation  (  F'ojr.  Nestorius 
TYCHEs)  :  le  premier  avait  é 
damné  dans  Iç  concile  d'Ejd 
43 1 .  Eutychès,  qui  l'avait  cui 
soutenait  une  doctrine  non 
hétérodoxe  dans  un  excès  co 
Ce  fut  dans  un  concile  tenu  i 
tantinople  ,  l'an  44^  9  <iue 
reurs  d'Eutychès  furent  dé 
par  Eu$èbe,évéquede  Dorilé 
furent  condamnées;  et  saint  I 
évéque  de  Coustantinople ,  q 
sidait  l'assemblée ,  prononça 
tence.  Eutychès  fit  entendi 
appellerait  de  ce  jugement 
en  écrivit  en  effet  à  saint  Lé 
crut  un  moment  que  les  at 
concile  étaient  frappés  de 
irrégularité.  L'empereur  Tl 
fut  encore  plus  aisément  p 
par  les  instances  de  l'eunuqu 
saphius  ,  et  par  les  insinuai 
l'impératrice  Eudoxie.  Il  ce 


(1)  C«  pcsfage  def  MnnoBt  d«  si 
prouve  que ,  de  f oo  lempt ,  on  coi 
encore  loufl  le<  deu&  espèces.  1^ 
dont  Ips  protrsUnts  ont  repris  Vitt 
raît  n*avoir  ifU  interdit  tut  Uirs 
le  treisiciue  siècle. 


LEO 

eOBcile,  co  icUns  This- 
i  le  nom  ae  Brigandage 
Tout  en       tisj  passa 


à  son  tour 
ha  de  FUTÎeii  et  d'Eusèbe  de 
^fmf liTcnt  déposés.  Les  légats 
le  fcfusèrcBt  de  signer  les  ac- 
die  assemblée.  Us  s'en  échap- 
acvec  peine  pour  Tenir  ren- 
ipte  à  saint  Léon  de  ces  af- 
aea  Bouvelles.  Depuis  leur  dé- 
FlaTÎco,  exilé  en  Lydie,  était 
les  suites  des  nuuvais  traite- 
iamt  il  avait  été  accablé.  Ce 
da  ooncile  d*Ephèse  fut  con- 
f  à  Rome  ;  et  saint  Léon  écri- 
fcmpcfeur  d*Orient  pour  le 
icr  de  réparer  ces  désordres  : 
[Wodose,au  contraire,  approu- 
ttousles  actes  d'Ephèse. 
soa  successeur,  adopta 
système,  parce  ^e  les 
isami  et  les  favoris  ayaient  été 
es  du  trône.  La  vertueuse  Pul- 
• ,  soeur  de  Théodose  ,  épouse 
ovel  empereur, contribua  puis- 
iflit  a  cette  révolution.  Le  coq» 
navien  fut  exhumé  et  rapporté 
kofuieur  à  Gonstantinopie  ;  et 
on  3*.  concile  à  Clialcé- 
45 1  ).  Les  lettres  de  saint 
,el  sortout celle  qu*il  avait  écrite 
Il  Plavien  avant  d'avoir  appris 
ifff,  servirent  de  base  à  la  doc- 
^■e  le  concile  fixa  d'une  ma- 
irrévocable ,  d'après  les  actes 
meile  de  Micée  et  du  premier 
le  d*Ephcse.  Ainsi  furent  pros- 
I  les  erreurs  de  Nestonus  et 
trebés.  ;  Voyez  ëutychès  et 
oaics.  )  Saint  Léon  approuva 
es  actes  du  concile  de  Ghalcé- 
•^  excepté  celui  qui  donnait  au 
de  Gonstantinopie  la  préémi- 
*  vat  reux  d'Antioche  et  d'Â- 
drie.  Pendant  le  cours  de  ces 
I0  coBtestationSyune  diKussion 


LEO  109 

particulière  s'était  élevée  entre  saint 
Léon  et  St.  Hilaire,  évéque  d'Arles, 
qui  avait,  de  son  autorité,  déposé  Fé- 
vêqneCâidonius,  sous  prétexte  qu'il 
avait  épousé  une  veuve.  Cette  aflaire 
ayant  été  portée  dans  un  concile 
tenu  à  Rome ,  en  44^  >  saint  Hilaire 
vint  s'y  défendre ,  et  le  fît  avec  une 
certaine  hauteur  qui  déplut:  le  crime 
imputé  à  Gélidonius  ne  fut  pas  prou- 
vé; il  fut  rétabli  dans  son  ^ise.  Le 
siège  métropolitain  fut  transféré 
d'Arles  à  Vienne;  mais  saint  Hilaire 
ne  fut  point  déposé  :  il  reprit  ses 
fonctions  épiscopales ,  et  mourut  en 
odeur  de  sainteté ,  comme  saint  Léon 
en  convient  lui-même  (Lettre  'à  aux 
éyéques  des  Gaules).  Au  reste  il  no 
fut  pas  question,  dans  cette  affaire  , 
de  disputer  à  la  cour  de  Rome  le 
droit  de  juger  une  contestation  éle- 
vée entre  deux  évéques  au  sujet  d'un 
droit  de  juridiction  métropolitaine. 
Saint  Hilaire  lui-même  vint  au  con- 
cile pour  se  justifier ,  et  se  soumit 
au  jugement  sans  protestation.  Dans 
une  pareUle  matière  ,  qui  ne  toi:- 
cbe  point  au  dogme  ,  et  u'intcresse 
que  la  discipline ,  l'autorité  d'un 
homme  tel  que  saint  Léon  est  tel- 
lement imposante,  que  le  sage  Fleii- 
ry  a  garde  ,  à  cet  égard ,  un  silence 
respectueux.  Il  observe  seulement 
que  le  système  de  saint  Léon  était 
d'attacher  l'autorité  métropolitaine 
au  plus  ancien  évéque ,  et  non  pas 
k  un  siège  eu  particulier  ;  que  tel 
était  l'usage  de  l'Église  d'Afrique, 
mais  que  celle  des  Gaules  refusait 
de  s'y  soumettre.  Ces  grandes  affai- 
res ecclésiastiques  terminées  ^  saint 
Léon  eut  à  s'occuper  de  soins  Lieu 
différents.  Le  temble  Attila  ,  après 
avoir  ravagé  la  Pannonie  ,  et  s'élrc 
emparé  d'Aquilée  ,  de  Pavie  et  de 
Mifan  ,  semblait  prêt  à  foudre  sur 
Rome  (  en  4^'i  )•  Lç  faible  Valou- 


tio  LEO 

tinien  demeurait  renferme  dans  Ra- 
veime.  Aétius  ,  gênerai  des  troupes 
romaines ,  se  trouvait  hg^rs  d'état 
de  résister  à  l'irruplion  des  bar- 
bares. L'empereur  implora  la  mé- 
diation de  saint  Léon  ,  et  Rome  fut 
sauyée  par  un  de  ces  évàiemeuts 
extraordinaires ,  que  la  sagesse  hu- 
maine ne  peut  pas  seule  expliquer. 
(F,  Attila.)  Le  saint  pape,  accom- 
pagné uniquement  de  deux  person- 
nages çonsidaires ,  alla  au  -  devant 
du  roi  des  Huns,  qu'ils  rencontrèrent 
dans  la  Vénétie,  à  Ambuleium  près 
du  passage  du  Mincio.  L'aspect  du 
vénérable  pontife  désarma  la  colère 
d'un  vainqueur  farouche  ,  accoutu- 
mé à  d'autres  résistances.  Il  pro- 
mit la  paix ,  et  se  retira  au-delà  du 
Danube.  Saint  Léon  revint  ii  Romet 
où  les  bénédictions  du  peuple  furent 
le  seul  triomphe  qu'accepta  %9i  mo- 
destie. Après  avoir  rétabli  quelque 
tranquillité  dans  l'Église  d'Orient , 
grâce  à  la  piété  de  Marcien  et  de 
la  vertueuse  impératrice  Pvichérie, 
saint  Léon  dut  encore  s'occuper  de 
détourner  ,  ou  du  moins  d'aaoucir 
les  nouveaux  malhetu^  dont* Rome 
était  menacée.  Valentinicn  était  mort 
eu  44^  y  assassiné  par  des  gens  de 
Maxime ,  cpii  lui  succéda  et  contrai* 
gnit  sa  veuve  de  l'épouser.  Eudoxie 
forait  qu'il  fût  un  des  meurtriers 
«le  son  premier  époux.  Quand  elle 
l'apprit ,  son  ressentiment  fut  tel 
qu  elle  invita  Genseric  à  venir  la  ven- 
ger en  s'emparant  de  la  ville  de 
Rome.  Saint  Léon  fut  appelé  de 
nouveau  pour  traiter  avec  les  enne- 
mis. U  obtint  qu'on  épargnât  ii  ses 
malheureux  concitoyens  les  incen- 
dies, les  meurtres  et  les  supplices,  et 
qu'on  ne  touchât  point  aux  princi- 
nales basiliques;  mais  il  ne  put  sauver 
la  capitale  du  monded'un  pillageqoi 
dura  quatorie  jours  (  V.  Okhsebig  ). 


LEO 

Maxime  fut  tué  :  Eudoxie  et  i 
filles  furent  emmenées  à  Ga 
et  ce  fut  ainsi  que  l'aviUsseï 
Tautorité  impériale  prépara 
sance  temporelle  des  papes, 
dant  le  parti  de  l'hérésiarqoi 
chèsse  relevait  en  Afrique.  i> 
évéque  d'Alexandrie  ,  un 
sectateurs  les  plus  z<^és,  a* 
condamné  parle  concile  de 
doine,  déposé  et  rel^éà  ( 
Protère  lui  avait  succédé; 
fut  massacré  de  la  manière 
cruelle  par  les  schismatiqi 
le  moine  Timothée  Elure  u 
mé  à  sa  place.  Le  pape ,  ina 
ces  désordres  ,  réclama  l'aj 
l'empereur  Léon ,  qui  avait  t\ 
Marcien,  et  fut  puissamra 
condé  pair  lui.  Timothée  E 
chassé  d'Alexandrie  etrel^ 
la  Chersonnèse  en  4^-  Ui 
Timothée,  surnommé  Soloj 
partisan  des  saines  doctrines 
à  révêché ,  et  saint  Léon  eut 
satisfaction  de  voir  s'aHèrmii 
tagc  l'autorité  du  concile  de 
dôme.  Tels  furent  les  princi] 
tes  du  pontificat  de  saint  Lé 
occupe  une  place  si  mémoral 
l'histoire.  Aucune  des  hérés 
désolaient  l'église  catholiq 
chappait  à  sa  vigilance. -Il  co 
les  Priscillianistes  et  les  P« 
avec  autant  d'ardeur  et  de  sim 
les  sectaires  de  Nestorius  et  < 
chès.  La  discipline  était  ausi 
gée  que  le  dogme  était  mé 
on  ordonnait  comme  év£qi 
laïcs ,  et  mkm<t  des  bâgao 
élections  étaient  le  fruit  <£» 
ou  des  émetites  populairei 
Léon  eut  à  détruire  tous  ces 
avait  pour  coopértteur  le 
saint  Prosper ,  auquel  certai] 
vains  attribuent  les  lettres  < 
Léon  sur  les  erreurs  d*Entjcl 


LEO 

Ceillier ,  dans  son  Hîs- 
sacn  ,  ne  confond' 
tjte  de  i*un  ei  de  l'aulre. 
!  jfr^hte  éridemment  celui 
wper ,  il  n'ôle  point  au  }M>n- 
rite  de  ses  ouvrages  contre 
lape  d'Orient.  Saint  Léon 
Home,  à  ce  qu'on  croit,  le 
■lire  461;  la  i*^. translation 
fKfiics  se  fit  le  11  avril , 
*Ëglise  honore  sa  mémoire. 
|iremîer  pape  dont  nous 
corps  d'ouvrages  ;  il  se  com- 
^natre-vingt-seize  sermons 
rÎBci  pales  fêtes  de  Tannée , 
ïltres ,  des  livres  sur  la  voca- 
gentils ,  et  d'un  code  des  au- 
itoos.  L'édition  qu'eu  avait 
eP.  Qucsnel ,  en  1675 ,  en  2 
in-i:^étûXnç^skTA£e  comme 
M»«iplête  et  la  plus  estimée. 
!ft  ftliirrini  l'ont  réimprimée 
t  au{;meotations  ,  Venise , 
vol.  in-foL  ;  et  le  P.  Th.  Cac- 
rofrsseur  à  la  Propagande, 
né  une  autre,  aussi  en  3  vol. 
.  revue  rt  corrigée  sur  les 
ils  du  Valic.n.  Ces  trois 
OBI  paru  en  1  "  >  i ,  53  ot  55. 
préface,  Cacciari  reproche 
taQuesneldes  iiifidélilés  et 
ations  considérables.  La  prc- 
iJilîon  des  sermons  et  des 
i%t%t  celle  de  Rome,  1^70, 
e  Sacramentaire  (  Codex  sa- 
\arum  veîus  romanop  EccU- 
Ismelo  Ijeone  papd  Iconfcc- 
Hé  publie  par  J.  Bianchuti  à 
■  tome  IV  d'\nasuse  le  bi- 
aire .  ea  1 7  35  ;  et  par  Mura- 
is le  tome  1  de  sa  Lilurg,  rom. 
sBÎse ,  1 74H.  î^s  sermons  de 
m  ont  été  traduits  en  français 
iédrBelie;;arde,Paris,  1701. 
e  e^t  élégant  et  noble.  II  avait 
ièiiit  \u<^stin  dans  sa  jcu- 
l  Tua  doit  penser  quil  avait 


LEO 


III 


bien  profîtédes  leçons  d'un  tel  maître. 
Après  le  pillage  exercé  par  les  Van- 
dales ,  il  fit  rétablir  l'argenterie  dans 
toutes  les  églises  de  Rome.  Il  répara 
les  basiliques  de  St.-PicrreetdeSt.- 
Paid ,  et  institua  des  gardiens  aux 
tombeaux  des  SS.  Apôtres.  Il  fit  tra- 
vailler kvn  nouveau  canon  pascal , 
d'après  la  base  û\ée  par  le  concile 
de  Nicée.  Sous  tous  les  rappoiis ,  ses 
nobles  qualités  et  ses  éminentes  ver- 
tus l'ont  placé  au  premier  rang  des 
papes  dont  se  glorifient  les  plus  beaux 
siècles  de  l'Église.  Dans  ses  discours, 
dans  ses  écrits ,  dans  ses  actions ,  on 
remarque  toujours  la  beauté  de  son 
éloquence ,  la  pureté  de  sa  doctrine , 
la  sainteté  de  ses  mœurs ,  et  la  gran* 
deur  de  son  courage.  Il  eut  pour  suc- 
cesseur Hilaire  ou  Hilarius.    D-s. 

LÉON  II  (  Saint  ) ,  élu  pape,  le 
16  avril,  et  ordonné  le  17  août 
681 ,  successeur  d'Agathon  ,  était 
sicilien  de  naissance.  Son  père  se 
nommait  Paul.  Son  éducatiun  avait 
été  dirigée  avec  soin  ,  et  fut  achevée 
avec  fruit.  Il  était  instruit,  cloquent 
et  charitable.  Gomme  il  savait  par- 
faitement le  grec ,  il  traduisit  les  actes 
du  ^irniicr  concile  en  latin,  afin  de 
les  faire  connaître  en  Occident.  Son 
ordinition  fut  différée  jusqu'à  ce 
qu'on  cQt  reçu  le  consentement  de 
1  empereur  Constantin  Pogonat ,  qui 
régnait  alors  à  Constantinople.  Les 
légats,  qui  avaient  assisté  au  concile 
(  le  &,  oecuménique  ) ,  revinrent  à 
Rom%,  chargés  des  bienfaits  de  lem- 
percur,  et  apportant  sa  déférence  au 
jugement  du  pape  sur  la  validité  des 
actes  de  cette  assemblée  ,  et  sur  la 
punition  encourue  par  quelques  dis- 
sidents. Le  pontife  sanctionna  la  dé- 
finition du  concile  ,  et  anathéma- 
tisa  ceux  qui  avaient  protesté.  îl  sou- 
tint aussi  avec  fermeté  ses  droits  con- 
tre l'exarque  de  Ravenne ,  qui  ne  vou- 


112 


LEO 


lait  pas  reconnaître  son  autorité'.  Il 
fit  divers  règlements  très-sages  pour 
le  maintien  de  la  discipline ,  perfec- 
tionna le  chant  Grégorien ,  et  com- 
posa plusieurs  bynmes  pour  les  offi- 
ces de  l'Eglise.  Ses  vertus,  ses  bien- 
faits, le  rendaient  cher  au  peuple  ro- 
main ,  oui  ne  jouit  pas  long-temps 
du  bonheur  qu'il  goûtait  sous  son 
gouvernement.  Léon  II  mourut  le 
a  3  mai  6849  et  fut  enterre'  le  28 
juin ,  jour  auquel  l'Église  honore  sa 
mémoire.  Il  eut  pour  successeur  Be- 
noît IL  D-s. 

LÉON  III ,  élu  pape  le  26  de'- 
cembre  795  ,  succraa  à  Adrien  I^i*. 
Ne  à  Rome  ,  instruit  comme  la  plu- 

Eart  de  ses  prédécesseurs  au  palais  de 
latran ,  il  avait  été  ordonné  sous- 
diacre  ,  et  ensuite  prêtre  du  titre  de 
Sainte  -  Susanne.  On  remarquait  en 
lui  des  mœurs  ,  de   l'éloquence  et 
du  courace.  Il  était  aimé  et  fut  élu 
d'une  voix  générale.  Son  premier 
soin  fut  de  faire  assurer  Gharle- 
magne  de  son  obéissance  :  ce  prince 
lui  répondit  par  des  présents  pro- 
venant des  dépouilles  conquises  sur 
les  Huns.  Quatre  ans  après  ces  heu- 
reux commencements,  le  2 3  avril 
799,  une  conspiration  affreuse  éclata 
contre  les  jours  du  pontife.  Au  milieu 
d'une  procession  qui  se  rendait  à  l'é- 
glise de  St.-Laurent ,  des  gens  armés 
fondirent  tout  à  coup  sur  Léon  qui 
était  à  cheval ,  le  terrassèrent ,  le 
dépouillèrent  de  ses  habits ,  et  en- 
suite l'abandonnèrent,  croyant  l'a- 
voir rendu  aveugle  et  mue^  Les 
cheb  de  cet  horrible  complot  étaient 
Pascal ,  primicier,et  Gampule,  sâcd- 
laire  ou  sacristain,  qui  avait   été 
tout-puissant  sous  le  pape  Adrien 
son  oncle;  ils  s'emparèrent  en  ce  mo- 
ment de  la  personne  de  Léon,  et  vou- 
lurent achever  le  forfaitqu'ils  avaient 
médité.  lU  le  trainèreut  vers  l'autel 


LEO 

du  monastère  de  Saint-Etîemic 

câblèrent  de  coups ,  s'efibrcèr 

lui  arracher  la  langue  et  les  jt 

l'emmenèrent  tout  ensanglant 

l'intérieur  du  couvent.  11  u'ar* 

pendant  perdu  ni  les  jeux,  ni 

giie;  ce  qui  fut  regardé  com 

miracle.  Dans  la  nuit,  on  vint 

secours  ;  Albin  ,  son  caméri< 

quelques  gens  fidèles,  l'enlevèi 

monastère  où  il  était  confii 

firent  descendre  par  la  murail] 

ville  et  le  ramenèrent  à  Saint- 

où  se  trouvait  l'abbé  de  Stave 

voyé  du  roi  Charles.  Le  duc  c 

lète  vint  l'y  joindre  ;  et  la 

tion  fut  prise  de  se  réfugier 

du  roi.  Charlemagne,  instruit 

événements  ,  envoya  au-dei 

pape;  ils  se  joignirent  à  Pade 

où  des  honneurs  ,  des  cantic] 

des  expressions  des  sentime 

plus  afièctueux,  ce1el)rèrcnt  i 

reux  événement  On  informa 

Pascal  et  Gampule  ;  Léon  j 

Rome,  et  sa  marche  fut   1 

pèce    de   triomphe.    Gharl 

quitta  bientôt  Aix  -  la  -  Gh 

et  alla  dans  la  capitale  de  I 

tienté  recueillir  le  fruit  de 

ploits.  Ge  fut  le  jour  de  No 

800 ,  que  ce  prince  reçut  la  c< 

impériale  des  mains  du  pap 

des  circonstances  que  l'hia 

conservées ,  et  qui  font  encon 

des  intentions  secrètes  des 

personnages  intéressés  à  cet 

ment  mémorable.  (  Fq^ei 

LEMAGNE.  )  Quoi  qu'il  en  soi: 

3*i4  ans  d'extinction  y  l'empi 

cidcnt  fut  rétabli  dans  la  p 

du  monarque  français, qui! 

du  nom  d'empereur  et  à*i 

Après  cette  cérémonie ,  le  pi 

suit  de  l'huile  sainte ,  ainsi 

lib ,  le  roi  Pépin.  Pendant  h 

de  Charlemagne  à  Rone ,  os 


LEO 

des  âeiix  principaux  as- 
pontife.  Ottc  affaire  ayait 
encée  à  Rome,  par  un  tri- 
iposc  d*apiYS  les  ordres  de 
gne  ;  et  les  accuses  avaient 
fés  en  France.  De  nouveau 
I  Rome  y  ils  y  furent  con- 
mort ,  suivant  la  loi  ro- 
ton  intercéda  pour  eux  , 
uTa  la  vie  et  la  mutilation 
bres  ;  ils  furent  exiles  en 
/empereur  passa  tout  l'hi- 
me,  d*où  il  ne  sortit  qu'a- 
ies ,  le  a5  avril  80 1.  Deux 
>  ,  le  pape  vint  une  seconde 
Fer  l'empereur  en  France  : 
e  par  quel  motif.  Ijcur  en- 
t  lieu  à  f^iercy ,  où  Ton  ré- 
fete  de  Noël ,  et  le  pape  fut 
ensuite  avec  de  magnifiques 
En  8oqi,Charlcma(;ne  ayant 
x-la-Cha  pelle  un  grand  cou- 
fut  agitée  la  question  de  sa- 
00  ajouterait  dans  le  S}m- 
mols  Jilioipte  ,  envoya  cou- 
[tape  sur  cette  matière  :  Ia'uu 
que  sa  croyance  à  cet  r^ard 
is  différente  de  c<>Ue  du  cou- 
is  que   cette  addition  étant 
do   contestation  avec   les 
srrait  plus  sa^e  de  s  Vu  abs- 
•%  Français  prrsistÎTcnt  dans 
lion  .  et  ne  déférèrent  point 
ment   du    pontife   romain. 
,  une  noiiveiie  conspiration 
»!*  jours  du  |ia{ie  fut  détniu- 
t  Lron  eu  lit  rondamncr  les 
a  la  peine  rapitale.  LVmpe- 
uiv4r-I)i*b(»nn;tîn' ,  qui  avait 
a  CL«irlem.igne,trouvamau- 
#•  le    ^ouverain  pontife  eût 
m  tel  actf  de  juridiction.  Léon 
des  drpiitf's  a  rein|K'reur,  tpii 
*nta  de»  r«iisons  que  le  pape 
pour  .i;i  juMiiication.  Ce  fut  à 
^  Icfleniier  acte  de  son  pou- 
•{iji  avait  dure  vingt  aiu  et 


LEO  ii3 

sept  mois.  Il  mourut  le  1 1  juin  816. 
Outre  ses  Lettres  qu'on  trouve  dans 
les  Collections  des  conciles  et  dans 
les  Recueils  de  Sirmond ,  d'Ughelli 
et  de  Baluzc ,  on  a  imprime  ,  sous  le 
nom  de  ce  pontife  y  un  livre  de  ca- 
bale et  de  magie ,  intitule  :  Enchi^ 
ndion  contra  omnia  mundi  pericula 
Carolo  magno  in  munus  datum  ; 
production  évidemment  apocr^'phe 
et  aussi  insignifiante  que  le  prétendu 
Grimoire  du  pape  Honorius.  Les  bi- 
bliomanes  en  recherchent  l'édition 
originale,  Rome,  i5îi5  ,  in-3'4  (i). 
Léon  III  eut  pour  successeur  Élienne 
IV.  D  -  s. 

LÉON  IV,  élu  p  pe  le  1  !2  avril  84  7 , 
succéda  à  Sergius II:  ilétait  romain  Je 
naissance,  fils  de  Rodalde,et  fut  élevé 
d'abord  dans  le  monastère  de  Saint- 
Martin  ,  d'où  le  ])ape  Grégoire  IV 
le  lira  pour  le  placer  près  de  lui 
dans  le  (lalais  de  Latran.  Ses  vertus , 
ses  hautes  qualités  le  firent  nommer 
d'une  voix  unanime  ;  mais  son  or- 
dination  fut  dilterée ,  parce   qu'où 
attendait  le  consentement  de  l'empe- 
reur Lothaire ,  (|ui  ne  Teiivoya  point 
sur-le-i'hanip,  attendu  que  les  Sarra- 
sins étaient  maîtres  de  la  campagne. 
Les  circoiLstances  l'ayaDt  trop  long- 
temps retardé,  on  se  détermina  enfiu 
à  consacrer  le  nouveau  pontife,  mais 
avec  cette  clause  expresse  ,  qu'on  ne 
prétendait  point  déroger  aux  droits 
de  rempereui".  Léon  IV  justifia  plei- 
nement la  confiance  des  Romains.  Il 
défendit  vaillamment  sa  patrie  contro 
les  Sarnisins.  u  11  se  montra  digne ^ 
1»  en   défendant  Rome  ,  d'y   rom- 
V  mander  en  souverain.  11  était  né 
»  romain  :  le  courage  des  preuiifis 
»  âges  de  la  république  revivait  eu 


(1)  L«a  fJUinna  it?  Lyon  ,  i(>oi  ,  in-i^  .  i'^-"  . 
in-«(  )  i6.i!i.iii  *^  \   «t   U   tradiiilum    li«n<:M>e 


ti4  UEO 

yt  lui ,  cUns  un  temps  cle  lâcLetc  et 
»  de  corruption;  semblable  à  un  de 
»  cesbeauxmonuments  de  l'ancienne 
»  Rome ,  oue  Ton  trouve  que Ique- 
9  fois  dans  les  ruines  de  la  nouvelle.  » 
{Ahr.ch^n.  de  l'Histoire  de  France 
par  le  P.  Hënauh.  )  11  ne  put  cependant 
empêcher  le  piUaee  de  l'église  de 
St.4^icrre  ;  mais  il  la  fit  réparer  avec 
une  grande  magnificence^et  la  revê- 
tit d  ornements  en  or, qu'on  estima 
être  du  poids  de  deux  cent  seize 
livres  ;  et  ceux  d'argent  furent  éva- 
lues à  plus  de  5791  marcs.  Il  ne  fut 
pas  moins  libéral  envers  d'autres 
églises  également  ruinées.  Il  fit  bdtir 
une  ville ,  enfermer  de  murs  le  bourg 
de  Saint-Pierre  ,  d'apris  les  projets 
de  Léon  III  ;  et  ce  quartier  de  Rome 
porte  encore  le  nom  de  Cité  l^nine. 
Il  surveillait  lui-même  les  travaux, 
qui  durèrent  plus  de  quatre  ans ,  sans 
que  l'intempérie  des  saisons  fût  ca- 
pable de  ralentir  son  zèle.  Léon  IV 
ne  se  rendit  pas  moins  recomman- 
dable  dans  ses  travaux  spirituels.  Il 
assembla  un  concile  ,  où  l'on  s'oc- 
cupa de  la  réformation  des  mœurs. 
Semblable  à  Saint  Gn^otre  le  Grand, 
qu'il  avait  pris  pour  modèle,  il  s'ap- 
pliqua surtout  à  instruire  les  pasteurs 
de  leiurs  devoirs.  On  a  encore  sur  ce 
sujet  un  discours  qu'il  fit  aux  prêtres 
et  aux  diacres ,  rempli  d'cl^ance  et 
de  piété.  U  mourut  le  17  juilkt  855 , 
après  un  pontificat  de  o  ans.  C'est 
après  sa  mort,  et  avant  la  nomination 
de  Benoit  III,  son  successeur, qu'on 
a  placé  lafable  ridicule  de  la  papesse 
Jeanne ,  dont  nous  avons  donné  une 
réfutation  assez  motivée.  (  Voyez 
BEIfOÎT  IIL  }  D  -  s. 

LÉON  V ,  élu  pape  le  28  octobre 
go3  ,  après  la  mort  de  Benoît  IV  , 
était  natifd'Ardée;  il  ne  tint  le  saint- 
siége  que  deux  Inois,  fut  chassé  par 
Christophe,  fik  d'un  autre  Léon,  mis 


LEO 

en  prison,  et  y  mourut  < 
le  6  décembre  de  la  1 
903. 

LÉON  VI ,  élu  pape 
9^8,  succéda  à  Jean  X, 
ie  saint-siège  que  sept  n 
romain  de  naissance.  Pla 
loge  de  ses  moeurs,  de  s< 
du  soin  qu'il  prit  pour  n 
glise ,  autant  que  cela  et 
à  cette  déplorable  époq 
pacifier  les  troubles  de  1' 
il  n'apporte  aucune  preu 
de  cet  éluge.  Léon  Vl  ei 
cesseur  Etienne  VII. 

LÉON  VII ,  élu  pap 
vier  986 ,   succéda   à 
L'histoire  ne  dit  rien  de 
mais  on  loue  sa  piété ,  s 
sa  sagesse  et  son  aflfabil 
témoignage  que  lui  renc 
qui  avait  vécu  avec  lui.  I 
sait  toujours  de  la  divisi 
tait  entre  Albcric  et  le 
{.Voy,  Jean  XI  ).  Léon 
de  les  réconcilier  ;  et  il  3 
la  médiation  d'Odon  ,  \ 
ny,  qui  lui  donna  aussi 
conseils  pour  la  réfori 
cipline  monastique.  Léc 
au  clergé  de  Bavière ,  \ 
ver  quelques  indulgence 
dait  aux  devins  et  aux 
qu'ils  faisaient  pénitc 
même  lettre  ,  il  se  déc 
mariage  public  des  pri 
veut  point  que  les  en 
tel  mariage  soient  dé 
culte  d'être  promus  a 
pape ,  dont  l'histoin 
plus  aucun  acte  même 
en  juillet  989,  aprèf 
de  trois  ans  et  dcm 
successeur  Etienne  V 

LÉON  VIII  avait 
concile  de  Rome ,  en 
de  Jean  XII  (  Voyi 


Ltc  «1*^  •^'^  ^  i-pap*s   :  ?t  'i*-» 

XII     f"*  'TTlort  .  1^  I  4   CAl 

^irant^  ^    l>on  -i^  pre*^L*a 

•au    p*'""         rentrer  «lia*   ^ 

^'lUa^^s*  i  frjtfait«aOthon. 
n  inf**-'  •   '^  ^i  prit  If  nu  m  de 

'  f'oy^'^^  nom  ;.  I.>R3p?- 
i!4  T^*  D'^*».*^^  r^Toof  deî^  'lit . 
.U  ^*^^X^  *  *'^  ^''^  R^^miin* , 
[au*  ^*  ^**^^^  a  miia  annfe,  fi 

le  p*î*^  '?^iîiiae.  Lt^jn  tUil 
f^  de  ^  ^an  .  et   pr'>:o«:  h- 

,  -j^^  C'è^^^  f  di!  le  cofi^ilf  *rd 

^lOt»^*  ^^tî  homme  d'an  nr- 

•«ro**^*'  ^"*  aîtriljiie  uae 

"  ^pOCt^P^e,  el  qi:!  'loimait  a 
^ir  ttO  Pouvoir  absolu  pour 

j'  ^rt  or  vérifier  Us  datti 


T*"k 


-  .  p 


tO  P" 


rie  d  un  dt-crot  du  ro!*ciIe 


I^itiiiit  i"M'ige ,  et  qiii  aurait 
^gj^rx  *i^*  di<jHi*itioa*  .1  pci  prvs 
iJjbi^^*  ™**-*  '^  ajoute  qi!P  ce  d^- 
n>«tr.':pportcdaij<  ;fiu  un  au!eur 
e  re rnp^'J'^  *  quoiqu'il  soit  certain 
dep*y*  Charlera-i;;ne  ,  comme 
ira  vaut  ,  le  conseil  temr:it  d*=-s 
•rr»ir*  f'it  ncfrrss-iir»*  pour  i'or- 
jon  di  pp«-  L^in Vlllniôurijt 
nU^i"^  ,  apri'S  un  nn  f  l  q»iatre 
d^  p'jn'ili''a!;il  tut  ponr  suc- 
ar.T^nXIH.  D-s. 

jpS  IX  <  St.  ),  elu  pape  ,  le 
irrxer  i'>4<».  surréda  a  Da- 
li, il  p<>rtdil  Ir  nom  de  Bru- 
rtafit  'il^  'i**  Hr!;;ucs  ,  roDite 
*b^iTn ,  r«u>in  'w-rniaiii  df  l>m- 
r  O^nr^d  le  S.iliq'»f  .  ft  il  na- 
I,  Alsace  ,  le  2 1  juin  i  oo  •  '  i . . 


are--:    cac  ::-:'_:•:_*  L**  r^c^.»   î_-_:-.'i 

t:;re  iaTii-  i-r^e    L  -t'^^cnif  :=•  T :il_ 

d'  -L*  T*ix  >*^  z>y-r?-  s«    i«_rrr».  » 
coad'^ute.  r«»pi:«Fiir»-£  «  -«*:  i  .l'Ti- 
ble  choti.  li  iinii:  l-*?  t+i^tt^  .  j^ir 
doaiu  t  .ie  V»  Li-fic*  .  *.".  .*r*  ji^rrirr 
hu-acne.  Il  ar.::  pn.«  i  lilirifiiï  is 
faire  iv*  le*   ar-*  -.a  pr-rvjÇT  « 
Rone.  09  il  etîi!  a-'.!»:'T.c.iîr>^a!i- 
q-iefoi»  de    cit-}    fer.*»  prrvicja*. 
Apres  U  mo:t  de  Di2fi^  II .  î"»=- 
p^mir  H-:£^i  iî>i*r-i  ^nsî  4±î-îe  - 
bîée  de  pr*jii*  es  M   îTLiiir    :'« 
Teiapire  de  P:-ae.  oî  l'^^rrie  ie 
Te  il  f'-'t  arp»?I*  *•  n-nr.*  -:.  p:-- 
tL^cat.  br— oci   «-t    i^f^o:::    i*  .:*- 
boniieur  .  et  d«îSi-ii.  >"- -•   i-ti-- 
berer.   tmi*  j.>.r«  .  ■:/  -i  p?ii  t-^ 
pnrrcs.  Vainc  f^nr  it*  Li?tÉZ*:»<  i*-« 
pfriad*  et  i'i  ^irr^e .  il  *<-zr'^  .  *". 
partit  fh'j  J  Rcn* .  o--  :i  t.  _  ::  ti- 
trer   pio-î*  L  4.  L«  1  »:-•:* *=.;:_:.    ie 
«on  arrivr*».  i:  .-a-iU  es  iha-r».  tt 
h<jr-)DZ'.a  le  '■iT'eet  îe  re-.»*.  aii- 
<\\t\K  il  ani;- n-;*    «-va  e  r'.'iia  :*.'e 
pr  les   el-it*  d'Aûe^i^ie.  *^   ^î- 
claraut  q-iil    ne  rp-^»ri-::   '-'.-.-? 
canoui'^.i'' 'fierai le  :e  !^  .-i^.  i-^  -e 
la  c  h  relien  :é.  Il  fit  ar '.--*■"  î  T^ir  "^^ 
approbaïl  jn  géatra!»  .<?:  :r.*î^- ■*  a  -t- 
Mt.^t  sur  le*iéceap-:*T'  '7*.  r*i  '-î 
temps  après  ie*  iV.tf  ce  P«  ;  .rr»  :- 


•■1. '«Il .    -»^  . '■-■•    ■- =»  -       5  *-■; 


t  -  ■  • 

.  n-  '■ 


ii4  LEO 

n  lui  y  dans  un  temps  cle  UcLete  et 
»  de  corruption;  semblable  à  un  de 
»  ces  beauxmonuments  de  l'ancienne 
»  Rome  ,  que  Ton  trouve  quelque- 
9  fois  dans  les  riiinesdelanouvelfe.  » 
(Abr.  ch^on.  de  V Histoire  de  France 
par  le  P.  Hénault.  )  Il  ne  put  cependant 
empêcher  le  pillace  de  l'église  de 
St.-lPierre;  mais  il  la  fit  réparer  avec 
une  grande  magniGcence,  et  la  revê- 
tit d  ornements  en  or, qu'on  estima 
être  du  poids  de  deux  cent  seize 
livres  ;  et  ceux  d'argent  furent  éva- 
lués à  plus  de  5791  marcs.  Il  ne  fut 
pas  moins  libéral  envers  d'autres 
églises  également  ruinées.  Il  fit  bâtir 
une  ville,  enfermer  de  murs  le  bourg 
de  Saint-Pierre  ,  d'après  les  projets 
de  Léon  III  ;  et  ce  quartier  de  Rome 
porte  encore  le  nom  de  Cité  léonine, 
il  surveillait  lui-même  les  travaux, 
qui  durèrent  plus  de  quatre  ans ,  saus 
que  Tintcmpérie  des  saisons  fût  ca- 
pable de  ralentir  son  zèle.  Léon  IV 
ne  se  rendit  pas  moins  recomman- 
dable  dans  ses  travaux  spirituels.  Il 
assembla  un  concile ,  où  l'on  s'oc- 
cupa de  la  reformation  des  mœurs. 
Semblable  à  Saint  Grégoire  le  Grand, 
qu'il  avait  pris  pour  modèle,  il  s'ap- 
pliqua surtout  à  instruire  les  pasteurs 
de  leurs  devoirs.  On  a  encore  sur  ce 
sujet  un  discours  qu'il  fit  aux  prêtres 
et  aux  diacres ,  rempli  d'élc^ance  et 
de  piété.  Il  mourut  le  17  juillet  855 , 
après  un  pontificat  de  8  ans.  C'est 
après  sa  mort,  et  avant  la  nomination 
de  Benoit  III,  son  successeur, qu'on 
a  placé  la  fable  ridicule  de  la  papesse 
Jeanue,  dont  nous  avons  donné  une 
réfutation  assez  motivée.  (  royez 
Benoît  III.  )  D  -  s. 

LÉON  V ,  élu  pape  le  28  octobre 
903  ,  après  la  mort  de  Benoît  IV  , 
était  natifd'Âi-dce; il  ne  tint  le  saînt- 
siege  que  deux  mois,  fut  chassé  par 
Christophe,  fils  d'un  autre  Léon,  mis 


LEO 

en  prison,  et  y  mourut  de  c1ia{ 
le  6  décembre  de  la  même  a 
903.  D 

LÉON  VI,  élu  pape,  le6j 
Qa8  y  succéda  à  Jean  a  ,  et  n'o< 
ic  saint-siège  que  sept  mois.  Il 
romain  de  naissance.  Platine  fa 
loge  de  ses  moeurs,  de  son  inté 
du  soin  qu'il  prit  pour  réformel 
glise ,  autant  que  cela  était  pos 
à  cette  déplorable  époque ,  et 
pacifier  les  troubles  de  l'Italie; 
il  n'apporte  aucune  preuve  à  l's 
de  cet  eluge.  Léon  Yl  eut  pooi 
cesseur  Etienne  VIL  D  - 

LÉON  VU,  élu  pape,  en 
vier  936 ,  succéda  à  Jean 
L'histoire  ne  dit  rien  de  sa  fan 
mais  on  loue  sa  piété,  sa  mode 
sa  sagesse  et  son  affabilité.  G'( 
témoignage  que  lui  rend  Flodo 
qui  avait  vécu  avec  lui.  Rome  ci 
sait  toujours  de  la  division  qm  > 
tait  entre  Alberic  et  le  roi  Hi 
{rqy.  Jean  XI  ).  Léon  VII  ré 
de  les  réconcilier  ;  et  il  y  parvin 
la  médiation  d'Ôdon  ^  abbé  de 
ny,  qui  lui  donna  aussi  d'excd 
conseils  pour  la  réforme  de  la 
cipline  monastique.  Léon  VU  éi 
au  clergé  de  Bavière ,  pour  ap| 
ver  quelques  indulgenoesqii'on  a< 
dait  aux  devins  et  aux  sorciers, 
qu'ils  faisaient  pénitence.  Dai 
même  lettre  ,  il  se  déclare  cont 
mariage  public  des  prêtres ,  mj 
veut  point  que  les  enfants  nés 
tel  mariage  soient  déchus  de  1 
culte  d'être  promus  aux  ordres 
pape ,  dont  l'histoire  ne  rap| 
plus  aucun  acte  mémorable,  me 
en  juillet  939 ,  après  un  ponti 
de  trois  ans  et  demi  ;  il  eut 
successeur  Etienne  VIII.        I>- 

LÉON  VIII  avait  été  élu  paj 
concile  de  Rome ,  en  9(53,  à  la  ] 
de  Jean  XII  (  Foyez  cet  artic 


LEO 

TATait  chaMe  son  tour  (ce 
lit  quelquefuis  placer  Léon 
liste  des  antî-papes  )  ;  et  dès 
B  XII  fut  mort ,  le  i4  mai 
éesaiTante,T^on  se  pre'senta 
veau  pour  rentrer  dans  sa 
[ais  les  Romains, oubliant  les 
s  q[u*ils  aTaientfaitsâOthon, 
■m  intrus  y  qui  prit  le  nom  de 
V  (  f  cjf .  ce  nom  ).  L'empe- 
M  que  nous  TaTons  de'jà  ait, 

•  la  ddovaute'  des  Romains  , 
lans  la  Tille  à  main  armée,  et 

le  pape  légitime.  Léon  était 
,  fils  de  Jean  ,  et  protoscri- 
c  Tf^lise ,  ainsi  que  son  père 
pté.  C'était ,  dit  le  concile  qui 
lomraé,  un  homme  d*un  mé- 
rouTe*.  On  lui  attriljue  une 
leles  ultramontains  regardent 
apocryphe,  et  qui  donnait  à 
enr  un  pouvoir  absolu  pour 
ition  du  pape  et  des  cveques 
l'^rt  de  vérifier  Us  dates  ). 
parle  d'im  décret  du  concile 
loit  fut  jugé ,  et  qui  aurait 
I  des  ilis]Kisitioas  à  peu  près 
jles;  mais  il  ajoute  que  ce  dé* 
itrApportédaiJS  aucun  auteur 
mps4a  y  quoiqu'il  soit  certain 
plus  Charlemagne  ,  comme 
rant ,  le  consentement  des 
liTS  fût  nécessaire*  pour  For- 
I  du  pape.  Léou  VIII  mourut 
ç|63 ,  après  un  an  et  quatre 

*  pontificat;  il  eut  pour  suc- 
Jean  XIIL  D-s. 

N  IX  (  St.  ),  élu  pape  ,  le 
rier  i  o4i) ,  succéda  à  Da- 
.  11  portait  le  nom  de  Bru- 
tan  C  (ils  de  Hugues  ,  comte 
rim ,  cousin  '^ormain  de  IVm- 
Oinr^d  le  Saliqucrt  il  na- 
Abace ,  le  21  juin  loo-i  [  i  ), 


LEO  n5 

Sa  mère,  héritière  des  comtes  de 
Dagsbourç ,  ou  Dabo ,  le  fit  élever 
avec  distinction.*  I>e  jeune  Brunon 
devint  un  prodige  de  science,  un  mo- 
dèle de  piété,  et  se  fit  remarquer 
autant  par  sa  modestie  et  sa  dou- 
ceur ,  que  par  les  grâces  dont  la  na- 
ture Tavait  orné.  Ij'évéque  dcToul, 
Berthold,qui  avait  formé  sa  jeimesse , 
étant  venu  à  mourir,  le  clergé  et  le 
peuple  l'clureut  en  sa  place  ,  tout 
d'une  voix.  Ses  mœurs,  sa  charité,  sa 
conduite,  répondirent  à  cet  honora- 
ble choix.  Il  aimait  les  pauyres ,  leur 
donnait  de  ses  biens ,  et  les  servait 
lui-même.  Il  avait  pris  l'habitude  de 
faire  tous  les  ans  un  pèlerinage  à 
Rome,  où  il  était  accompagné  quel- 
quefois de  cinq  Cents  personnes. 
Après  la  moit  de  Damase  II ,  l'em- 
pereur Henri  indiqua  une  assem  * 
blée  de  prélats  et  des  grands  da 
l'empire  de  Rome ,  ou  l'évéque  de 
Toul  fut  appelé  et  nommé  au  pon- 
tificat. Bruuon  se  défendit  de  cet 
honneur ,  et  demanda ,  pour  déli- 
bérer y  trois  jours ,  qu'il  passa  en 
prières.  Vaincu  par  les  instances  des 
grands  et  du  clergé ,  il  accepta  ,  et 
partit  poiu*  Rome ,  ou  il  voulut  en- 
trer pieds  nus.  Le  lendemain  de 
son  arrivée,  il  monta  en  chaire,  et 
haranmia  le  clergé  et  le  ]>euple ,  aux- 
quels d  annonça  son  élection  faite 
par  les  états  d'Allemagne,  en  dé- 
clarant qu'il  ne  regardait  comme 
canonique  que  celle  de  la  capitale  de 
la  chrétienté.  Il  futaccnrilii  par  une 
approbation  générale ,  et  installé  aus- 
sitôt sur  le  siège  apostolique.  Peu  de 
temps  après  les  fiUes  de  Pâques  de 

•u  B«relJ  I  tlf«  d*  la  maison  «la  Savoir.  Il  Jr«- 
caiitlait «l'BthuoIpr.  «lar  fl*Ala4C«  ,  <|ui  mourut 
Tcra6(40,  et  qui  liit  la  (■>•  é»m  ataîiont  ilr /•'- 
riu^an  (  Baiia  )  «t  ilf  Itabibnurit  !  Aulricli*/. 
VoTes  r^rf  de  v^i*Jirr  1rs  dmlr*  ■  irouii-m« 
Miiion  ,  i7K7,ia.|«l  tnma  m  .  p-  Cii-3,etta 
Vi«  tl«  ■•iut  f'éoa  IX ,  dUaa  0«i(ltK«r4  ,  au  tf 
«vfil ,  notn  dm 

H.. 


ii6  LEO 

cette  même  amiëe  1049»  ^^  ^^^  ^ 
Rome  un  concile,  où  Ton  déclara  nul- 
les plusieurs  promotions  simonia- 
qucs ,  dont  l'anus  e'tait  alors  très- 
fréquent.  11  se  rendit  ensuite  à  Pavie 
ou  il  tint  un  autre  concile.  Il  alla  plus 
tard  h  Cologne ,  et  repassa  en  France, 

I lour  visiter  son  ancienne  e'glise.  Tous 
es  peuples  accouraient  en  foule  sur 
son  mssagc;  et  partout  il  re'pan- 
dait  la  lumière  et  les  bienfaits.  Soa 
retour  à  Rome  fut  un  sujet  d'allé- 
gresse publique;  mais  sa  sollici- 
tude pastorale  ne  l'y  laissa  pas  long- 
temps. T/Italie  me'ndionale,  ravagée 
par  les  Normands  ,  réclamait  ses 
soins.  Il  visita  la  Pouilic ,  où  il  ré- 
forn^a  les  mœurs  :  il  retourna  bien- 
tôt en  Allemagne ,  aiin  d'obtenir  des 
secours  contre  l'incursion  des  hom- 
mes du  Nord.  Au  milieu  de  toutes 
ces  occupations  ,  Léon  travaillait  à 
la  réconciliation  du  roi  de  Hongrie 
et  de  l'empereur.  Enfin ,  il  revint  en 
Italie  avec  les  troupes  destinées  k 
repousser  les  ennemis.  T^urs  cflbrts 
ne  furent  pas  heureux  :  le  pape  les 
accompagna  ;  mais  ,  après  une  dé- 
faite complète,  lui-même  tomba  au 
pouvoir  de  l'ennemi ,  qui  cependant 
respecta  son  malheur  et  sa  dignité. 
Le  comte  Hunifroy  le  fit  conduire 
avec  honneur  à  Bénévent  :  il  y  passa 

1)rès  de  dix  mois ,  dans  les  prières , 
es  jeûnes  et  les  austérités,  couchant 
sur  le  plancher  de  sa  chambre ,  re- 
coinrert  d'un  seul  tapis ,  et  la  tête 
appuyée  sur  une  pierre ,  qui  lui  ser- 
yait  d'oreiller.  Au  mois  de  mars 
I  o54,  une  maladie,  qui  lui  ôta  la  fa- 
culté de  prendre  aiicnuc  nourriture 
solide,  épuisa  ses  forces ,  et  l'obli- 
gea de  retourner  à  Rome,  où  il  ter- 
mina ,  par  la  mort  la  pins  édifiante , 
une  vie  remplie  de  bonnes  œuvres. 
La  veille  de  ce  jour  fatal ,  il  s'était 
lait  porter  dan»  TégUsc  de  îSt«-Pierre, 


ch  il  avait  passé  toute  la  j« 
à  prier.  Remis  dans  son  lit, 
tendit  la  messe,  reçut  les  d 
sacrements  ,  et  expira  sans  do 
le  i<)  avril ,  âgé  de  52  années 
en  avait  cinq,  deux  mois  e 
jours  qu'il  occupait  le  saint  • 
Ses  travaux  apostoliques,  pcn( 
court  espace  ,  prouvent  un  3 
une  activité  admirables.  Il  fît 
plusieurs  conciles ,  réprouver 
reurs  de  Bércnger  et  de  Se* 
l'eucharistie,  et  condamner  des 
schismatiques  ,  oui  blâmaic 
usages  de  l'église  latine,  au  su 
azymes.  L'empereur  d'Orient, 
tantin  Monomaque  ,  le  fa 
dans  ses  pieux  travaux ,  en  rc 
avec  bienveillance  ses  nonces  à 
tantinople.  Le  moine  Piicetas 
sa  doctrine;  mais  la  divisioi 
plus  long-temps  entre  Léon  I] 
patriarche  Michel  G^nilain 
lettres  qu'ils  s'écrivirent  à  ce 
en  contiennent  les  détails, 
sa  réponse ,  le  pape  invoque 
rite  de  la  prétendue  donati 
Constantin  ;  ce  qui  étonne  av« 
son  le  président  Hénault.  (^6r. 
de  VlùsU  de  France ,  années 
54  ,  55.  )  Au  reste ,  cette  Icti 
si  aigre,  si  hautaine  et  si  c1 
du  caractère  connu  de  ce  pt 
qu'on  est  tenté  de  la  croire  sup 
ou  altérée.  Plusieurs  miracles 
rèrent  sur  le  tombeau  de  Lé< 
L'Église  honore  sa  mémoire 
avril ,  et  son  nom  est  inscrit  ai 
tyrologe.  Outre  plusieurs  déc 
et  lettres  insérées  dans  los  < 
tions  des  Conciles,  il  nous  n 
lui  une  Fie  de  Saint  I/idtdp/te 
le  T lie  saur,  anecdoU  de  D.  M; 
La  vie  de  Léon  IX  se  trouve  ai 
VII  de  Vllist,  littér.  de  la  Fr 
par  les  lufiiédictios.  Sou  suce 
fut  Victor  IL  D 


CEO 


2^fcaoMc    ),  œjuies 

m^wi  k  Flo.^-^e,  le  1 1  aécembre 
i^,aak  fib  de  Laurent  de  Mëdi- 
ëà^  ■■■aBiiin''  le  Magnifiinte.  Son 
floboB  répondît  à  Popolence ,  à 
lUrt  et  M  famille ,  et  fut  con- 
à  QiMifooûàjh  f  Ange  PoHiien , 
d  Bernard  de  Bîbiena* 
ki  hoflunei  les  plus  Iialn« 
àt  kar  tempe;  et  le  jeune  Mé» 
■tn  digne  de  receroir 
;.  Ses  progrès  furent  r»- 
i  cl  hcOlants  dans  tous  les  genres 
;  mais  ses  études  paru* 
sTaiiacher  plus  Tolontiers  aux 
~  os  philosophesqu'aux 
res  derEvangiie.  Le 
d  les  houienn  dont  on  envi- 
mien  ans  y  lui  inspi- 
mi  goAt  de  luie  et  de  dé- 
^11  manifesta  dans  tout  le 
de  sa  'vie.  11  n'avait  que  treiie 
ea  1 4889  lorsqulnnocent  VIII 
smma  cardinal.  Quatre  ans 
,  il  reçut  les  premiers  ordres 
une  grande  solennité;  rt  il 
mnrt  liientot  à  Rome  ,  où  les  grâces 
de  son  esprit  «  Tamenité  de  ses  ma- 
,  et  la  varirte'  de  ses  connais- 
lui  coDcili<*mit  Talfection 
grand»  et  l'estime  des  gens  de 
U  perdit  son  père,  et  revint 
à  RorcBoe ,  pour  y  combler  de  bien- 
faits les  amis  de  sa  famille ,  et  don- 
Bcr  des  témoignages  de  rcconuais- 
iMfT  à  se»  instituteurs  ,  surtout  à 
Cbalcondyle.  I^  mort  d'Innocent 
TIIl  rappela  Mrdicis  a  Rome;  mais 
peadaDt  le  ponti/jcat  d'Alexandre  VI 
et  riavaMon  de  Charles  VIII ,  il  re- 
vint à  Flormce  avec  Pierre .  son 
irrrr.  Des  disgrâces  y  attendaient 
ertie  ■uiv>n  naguî*re  si  puissante  et 
■  booorée.  lie  cardinal  fut  obii};é  de 
se  retirer  â  Castello ,  où  les  Viteili  lui 
.  aiiasikJDelà,il  partit  pour 


LEO  T17 

Topger  en  Allemagne,  en  Flandre , 
en  France,  et  partout  il  eut  des  admi- 
rateurs et  des  amis.  Parmiles  liaisons 
qu'il  contracta  dans  sa  jeunesse ,  il 
faut  remaitpier  celle  d'Érasme ,  qu'il 
considéra  toujours ,  et  qu'il  consulta 
dans  les  cireonsfances  les  plus  dif- 
ficiles* Revenu  à  Rome  avec  le  des- 
seb  de  relever  sa  (amille^il  entreprit 
de  se  réconcilier  avec  celle  de  la  Ré- 
vère,  qui  en  avait  été  l'ennemie.  (  r. 
Sixte! V.  )I1  obtint  l'amitié  de  Jules 
II,  et  rechercha  particulièrement  le 
neveu  du  pape ,  Galeoto  ,  dont  la 
moft  prématurée  lui  causa  les  plus 
vifs  regrets.  Ses  vues  politiques  ne  le 
détournaient  point  de  ses  travaux  lit- 
téraires ,  ni  siurtout  de  son  goût  pour 
la  chasse ,  à  laquelle  il  se  livrait  avec 

Cssion.  Les  sciences, les  beaux-arts , 
musique  même ,  occupaient  aussi 
une  partie  de  ses  moments.  Dans  ces 
entrefaites ,  il  perdit  son  frère  :  sa 
fortune  en  souffrit  ;  mais  le  mal- 
heur n'abattit  point  son    courage. 
Jules  II  lui  donna  le  commandement 
de  Pérouse ,  dont  il  venait  de  s'em- 
parer ,  et  forma  le  dessein  de  re'ta- 
blir  les  Médicis  dans  Florence.  Les 
hasards  de  la  guerre  en  disposèrent 
autrement.  Le  cardinal  fut  fait  pri- 
sonnier à  la   bataille  de  Ravcnue , 
et  transfe'rc  à  Milan  ,  en  attendant 
qu'il  le  fût  en  France.  Sa  liberté'  lui 
fut  rendue ,  lorsque  les  Français  éva- 
cuèrent le  Milanez.  Le  cardinal  ren- 
tra dans  sa  patrie;  et  êsi  vie  y  fut  me- 
nacée panme  conjuration ,  à  laquelle 
il  eut  le  bonheur  d'échapper.  Bien- 
tôt après ,  Jules  II  mourut  ;  Medicis 
revint  à  Rume ,  où  il  fut  e1u  pa{>e  le 
Il  mars  i5i3.  Son  couronnement 
fut  magnifique.  Ses  discours,  remplis 
de  gr.'îre  ,  de  bonté  et  d'éloquence , 
enchantèrent  les  Romains.   Il  par- 
donna aux  conjurés  qui  avaient  at- 
tcnlé  à  ses  jours  :  parmi  eux  se  trou- 


ii8  LEO 

vait  Machiavel,  dont  la  fidélité  ne  se 
démentit  point  par  la  suite.  Il  an- 
nonça ,  des  les  premiers  moments , 
sa  haute  protection  pour  les  lettres, 
en  choisissant  Bembo  et  Sadolet  pour 
secrétaires  intimes*  Ce  fut  sous  ces 
heureux  auspices  que  commença  son 
pontificat,  s'il  est  permis  d'appe- 
ler ainsi  un  règne  qui  fut  plus  occu)>e 
désintérêts  du  monde  que  de  ceux  de 
la  religion.  Le  gouvernement  de  Léon 
X  est  le  tableau  d*un  siëcle  entier , 
auquel  il  eut  la  gloire  d'imposer  son 
nom.  Il  se  paitagc  en  trois  parties 
importantes  et  séparées ,  que  Bous 
distinguerons  sans  négliger  l'ordre  de 
la  chronologie  générale  et  relative. 
L'état ,  la  religion  ,  les  lettres,  en 
mettant  successivement  en  scène  le 

{triuce,  le  pontife,  et  le  protecteur  des 
ettres,  placeront  dans  un  jour  plus 
clair  et  plus  méthodique,  les  projets, 
les  fautes  et  les  succès  qui  ont  rendu 
Léon  X  si  digne  de  l'attention  de  la 
la  postciité.  —  Affaires  polUiaues, 
«^  Les  Français ,  ainsi  qu'on  1  a  vu 
dans  l'article  de  Jules  II ,  avaient  été 
obligés  d'évacuer  le  Milanez ,  et  n'ap 
vaient  laissé  que  des  garnisons  dans 
les  citadelles  principales.  Louis  XII , 
comptant  surViuacti.  n  de  Ferdinand, 
avec  lequel  il  avait  conclu  une  trêve 
d'un  an,  en  1 5 1 3 ,  et  sûr  de  la  (îdl^- 
lité  des  Vénitiens,  rassembla  de  nou- 
velles forces,  et  reclassa  les  Aliies 
pour  venir  combattre  Maiimiben 
Sforcc ,  qui  était  rentré  dans  son 
héritage.  I^fon  X  voyait  avec  chagrin 
ces  préparatifs  ;  et  malgré  les  cares- 
ses que  le  roi  de  France  avait  faites 
k  Julien  de  Mcdicis ,  il  résolut  d'em- 
pêcher cette  invasion.  U  se  servit,  à 
cet  eflet,  du  secours  des  Suisses  , 
suivant   en  cela  l'exemple  de  son 

Î>rédécosscur.  Les  Franç;iis  peitlirent 
a  bataille  de  Novare  (ô  juin  1 5 1 3  ), 
cl  furent  obligés  cpcore  une  fois  do 


LEO 

rentrer  dans  leurs  foyers.  Ra 
de  Gardonne  s'empara  de  Gèn 
Louis  XII  fut  ainsi  dépouillé  c 
ce  qu'il  possédait  en  Italie. 
VIIi  harcelait  ce  monarque  ei 
ce  :  Léon  X  s'était  ligué  a 
roi  d'.\ugleterre.  Les  Véniti 
furent  pas  plusheureuxque  leu 
Battus  à  Vicence,  ils  consent 
remettre  leurs  difierends  à 
trage  du  pape.  Léon  X  fit  roi 
concile  de  Latran.  Louis  XI 
câblé  de  reven ,  résolut  ah 
faii*e  sa  paix  avec  la  cour  c 
me ,  autant  pour  se  débarras 
attaques  de  l'Angleterre  ,  que 
prévenir  les  desseins  de  Ferd 
qui  voulait  faire  passer  le  du 
Milan  sur  la  tête  de  l'archiduc 
fils  de  l'empereur  Maximilic 
connu  depuis  sous  le  nom  de 
les-QuinU  Le  roi  de  France 
donc  son  adhésion  aux  ac 
concile  de  Latran,  et  reçu 
solution  des  censures  lancées 
lui  par  Jules  II.  Cette  récouci 
comblait  les  vœux  du  pape , 
sant  cesser  l'opposition  da 
conciles.  Sa  joie  fut  aug 
par  la  nouvelle  de  la  victoire  é 
de  Hongrie  et  de  Pologne  i 
Turcs,  par  cdlc  de  riieiireuse  • 
bre  découverte  de  Vasco  de  d 
enfin  ,  par  l'ambassade  sol 
que  lui  envoya  Enunud-le- 
pour  obtenir  de  lui  la  donatj 
terres  conquises  par  les  UKvi 
portugais.  11  consacra  cesévén 
par  des  fêtes  magnifiques  ;  ma 
tôt  la  situation  de  l'Italie  ex 
lui  d'autres  soins.  Louis  XII. 
renonçait  pas  au  duché  de 
essayait  de  traiter  avec  la  Sui 
projet  ayant  échoué,  il  te 
former  une  alliance  plus  étroi 
les  maisons  d'Autriche  et  i 
>gQe,  par  une  nouvelle  imioa 


ISO  t%^ 

'dfandctnmmir  tBtioii  IMt  h  cMwmniotMm  ky^ 

.dMttbvtfialMpNi-  les  ëlatt  de  l'É|^,  d  les  Tilles  dtt 

Ikcatrt  Bcigm,  de  Panne  et  de  Haisanocb 

taaBoi  CiyMfaaf  l'empeieiir  M^lmjK^ 

cartOBS  et  FteediBand  powMÎeiit  ybnmmt 

ilenent  leyny ^épaiatifeceatieles  Yéiitient, 

cfiec  Heui  Vin  y  LesTM»,  léeo&dlitfiatèc  la  ibi^ 

jûmmhoaàXXlf  tiae,«Taîeat  oiiiem^pidnesAfaii. 

4»ftrifiejàiBiedeBn»  lages.  le  ppe,  «lanstf  dei  miles 

IblflBdestnîta  JJchBqseï  ^pat  peuraott  liâiM  de 

b  poticifiie  da  ees  incideiits ,  irfeohi  dtf  tout  te»> 

^  mêA  mt  mmB  ter  pour  fâaUirk  mis»  danoias 

à  Coodro  eor  ri-  «UrelespoimnMMiiiel'ItelisiAeel 

dMMes  loi  proea»  «flfelyii-^ifoii  le  csidmd  B«ab(^ 

aae  mifUtè  tnoMail*  iM^aderataeles  Véntieas{fl  iwh 

frefita  Mr  ëteuir,  Ittt  lear  aecsaader  de  Cure  des  ea* 

fiaedanbleyrantori-  crifieesàreMperear  eliFerdiandl^ 

à  nenaoc;  Des  (Iles  aide  acaoneerà  lear  âllianoeave^ 

les  ha-  Loaie  XIL  L'ëbfnflswa  de  Beatbg 

da  hue ,  et  aa  léHsit  peint  en  eetle  oecastm  : 

«pntsàsabirlejoa^  la  r^aUi^rerta  fidèleanM-db 

fii  îadis  Irar  avait  Franeey^satnMnfaisgcé^aaaape 

laa  à  plas  d'aa  titre.  Léon  X  d*aTair  fôahi  lui  enlefer  ms  aUiée, 

aseaia  de  plas  haots  dessein,  tandis  qa'il  le  faisait  assurer  d'aatre 

mjait  la  mort  ^prochaine  de  part  qa'il  avait  le  conr  et  le  gàiie 

mià  f  et  destinait  le  royaume  toal  français.  (  Voyez  VHistcire  dm 

|laa  à  JoHen  delfëdicis ,  son  la  UguB  de  Camhnufr.  )  Tds  furent 

taadb  fue  Laurent ,  son  ne-  les  érënementsqui  occupèrent  la  fin 

iftt  été  soaverain  de  la  Tos-  de  Tannëe  i5i49  et  les  commen- 

àiaaî  toas  les  trônes  du  midi  de  céments  de  i5i5.  Louis  XII  mourut 

e  aaseeat  été  occupés  par  les  le  premier  janTier ,  et  François  I^*^. 

an.  Ce  fat  dans  la  perspective  bërita  de  sa  couronne  et  de  ses  pro- 


Louis aII  y  qu  il  comme  son  prédécesseur ,  de  1  al- 

it  de  faire  une  non-  liance  des  Vénitiens;  redevenu  maître 

ive  snr  le  Ifilanez.  Le  dans  Gènes ,  ou  la  faction  des  Fre- 

I  dans  ces  circonstances ,  gose  avait  vaincu  cdie  des  Fiesqne 

, ifexécution.  Lebon  roi ,  etdes Adome,ilsenréparaitàpasser 

né  par  les  cbarmesde  sa  jeune  les  Alpes.  Léon  X  ràt  bien  voulu 

te,  aa  vivait  plus  pour  la  gloire,  garder  la  neutralité;  elleétaitim- 

IhnaiMaat  entier  à  des  fiai-  ^possible.  U  fut  donc  obligé  de  sa 

[BÎdameat  le  conduire  rapide-  'liguer  avec  Sforce,  Ferdinand,  et  les 

aataadieaa.Léon X sentit <{u'il  Suisses,  que  FrançoisI«^  n'avait  mi 

i  restait  d*antre  parti  que  de  dé-  attirer  âson  parti.  Malgré  tous  les 

e  ses  possessions  en  Lombar-  obstacles ,  François  l*'.  pénéU'a  en 

>  fat  dans  ce  dessein  qu'il  fit  Italie;  et  la  victoire  de  Marignan 

lisiiîea  de  Modcne,  dont  ^  si-  remit  de  nouveau  les  Français  ea 


id# 


LEO 


possession  de  Milan  ,  ie  Parme , 
de  Plabance  ,  et  de  la  personne 
de  Sforce ,  qui  lit  au  Roi  une  ces- 
sion entière  de  ses  e'tats ,  et  se 
relira  en  France ,  où  il  mourut. 
Léon  X  ,  déconcerte'  par  ces  revers, 

Î\nt  le  parti  de  traiter  avec  François 
<:r.  ^  par  Tentremûe  du  duc  de  Sa- 
voie ,  dont  Julien  de  Médicis  avait 
ëpousé  la  sœur ,  Phi  liberté  ,  tante 
du  monarque  français.  Les  négo- 
ciations commencèrent,  et  l'on  con- 
vint d*une  entrevue  à  Bologne.  I^e 
pape  s'y  rendit ,  après  avoir  vi- 
site le  tombeau  de  son  père  ^  à  Flo- 
rence. Les  Bolonais ,  regrettant  tou- 
jours leur  ancien  gouvemament , 
accueillirent  froidement  Léon  X.  Ge- 

Eendant  Tentrevue  se  fît  le  9  novem- 
rc  i5i5.  Tout  se  réunissait  pour  la 
rendre  mémorable ,  et  la  nature  des 
intérêts  politiques  et  religieux  qui 
devaient  y  être  traités ,  et  la  dignité 
des  deux  arbitres  qui  allaient  pro- 
noncer. C'étaient  les  deux  souver<iins 
les  plus  ren^arquables  alors  en  Eu- 
rope ,  l'un  brillant  de  jeunesse ,  de 
vaillance ,  de  gloire ,  de  magnani- 
mité chevaleresque  ;  l'autre  dans  la 
maturité  de  Tâge ,  et  dans  tout  l'éclat 
de  ces  belles  qualités  qui  relevaient 
en  lui  la  grandeur  du  prince ,  par 
les  talents  de  l'homme  d'esprit ,  et 

Far  l'habileté  de  l'homme  d'état, 
rançois  I^i*.  signa  la  paix  de  l'I- 
talie ,  et  revint  à  Milan,  au  bout  de 
trois  jours ,  laissant  à  son  ministre 
(  Vojrez  DuPRAT  )  le  soin  d'ache- 
▼er  ce  fameux  concordat ,  qui  re- 
çut ,  l'année  suivante ,  une  sanction 
déiinitive.  Léon  X  regagna  Rome , 
où  il  apprit  la  mort  de  Julien,  son 
frère ,  auquel  il  fit  élever ,  par  Mi- 
chel-Ange, un  superbe  monument 
à  Saint- Laurent  de  Florence.  Le 
)>ape|  dans  les  premiers  moments 
de  sa  douleur,  se  retiraà  Gvita-Lavi- 


LEO 

nia ,  entre  Ostie  et  Antiom.  H 

être  enlevé  par  des  Barbaresqu 

barques  sur  les  cotes ,  et  n'eut 

temps  de  se  sauver  à  Rome.  ( 

dant  l'alliance  entre  François 

Léon   X    inquiétaft    l'Autric 

l'Espacne ,  qui  cherchèrent  à  9 

tifier  de  l'appui  d'Henri  Vil 

cardinal  Woîsey  engagea  son 

tre  à  contracter  cette  nouve 

liance,  dont  la  conclusion  fi 

pendue  par  la  mort  de  Ferc 

(  janvier  i5i6  ).  François  I**". 

aussitôt  des  desseins  sur  le  ro; 

de  Naples.  Mais  Léon  X,  qui  1 

tait  l'extension  de  la  puissan 

Français,  chercha  à  leur  si 

un   ennemi    puissant    L'em 

Maximilien, sortant  pour  la  pr< 

fois  de  sou  indolence  accoiil 

fondit  à  l'improviste  sur  le  M 

Léon  X  ordonna  en  même  te 

Marc-Antoine  Colonne  de  join< 

troupes  aux  forces  impériales 

le  général  français ,  Lautrec  ,  ( 

à  toutes  ces  forces  une  résistai 

vincible.  François  I*^*"  ne  dont 

alors  qu'il  ne  fût  trahi  par  le 

Celui-ci  n'en  fit  pas  moins  d 

monstrations  de  (idélité  au  R< 

parut  y  croire  :  tous  deux  diss 

reut ,  en  épiant  réciproquemc 

conjonctures  plus  décisives. 

cette  hésitation  ,  qui  laissait  r 

Léon  X  ^  il  songea  de  nouvea 

blir  sa  famille  d'une  manière 

de  ses  ambitieuses  pensées.  De 

mort  de  son  frère  Julien  , 

ses  affections  s'étaient  réuni 

Laurent,  son  neveu ,  auquel 

tinait  le  duché  d'Urbin.*La  F 

neveu  de  Julien ,  eu  était  en  j 

sion.  On  lid  reprochait ,  ains: 

l'a  déjà  dit  (  Voy.  Jules  II  )  h 

tre  du  cardinal  de  Pavie.  Il  a 

outre  fort  maltraité  les  troi 

l'Eglise  dans  les  deniières  occ 


LEO 

prreTCommuDÎa,  fit  marcher 
mtocs  contre  lui,  s'empara  du 
.  dont  il  domia  rinvestitiire  à 
Bt  ^  1 5i6  ).  L*aniiëe  suivante  y 
rrrr  essaya  de  rentrer  dans  son 
^(t  ;  nuils  a  près  d'assez  grandes 
itiri-s  de  r<*vci's  et  de  succès , 
>Llîge  de  Cibler  au  vainqueur, 
daot  on  leva  les  censures,  et 
dut  liien  lui  accorder  quelques 
dr^omnia{;emeuls.  «  On  doit 
venir ,  dit  Will.  Roscoë ,  que , 
s  cette  a  flaire ,  la  conduite  du 
le  fut  aussi  répréhensible ,  que 
r  de  ses  gc'ueraux  fut  hontciuse, 
que  1rs  sommes  prodigieuses 
*lle  cuAui  «t'piisèrent  le  Ircsor, 
x>rtèrent  le  pontife  â  des  me- 
fs  qui  ne  tardèrent  pas  à  pro- 
re  des  effets  si  fâcheux  pour  le 
Dt-5iéçc.  »  Au  milieu  de  ces 
de  famille ,  Léon  X  avait  les 
ouverts  sur  la  conduite  des  au- 
utirs.  Il  apprit  avec  chagrin  le 
r  fuirlu  ià  Novon  entre  François 
:  If  jrune  arciiiduc  Charles  ;  et , 
ni  |r  4  ontrarirr,  il  prop^isa  un 
r-li.iilr  entrrlui,  Maximilicn , 
i  S  m  .  et  «icnic  le  roi  d'Es- 
".  |/a<'te  en  fut  siî^ne'  à  Lou- 
.  Ir  il  o<tolire  iJi6;  mais  il 
l  jwînt  r\rr II te ,  parce  que  Tem- 
.r  «'«-n  dr>i<>ta,  pour  arce'der  à 
df  Ni» von.  Vers  celle  même  épo- 
I><jij  \  faillit  être  la  virtiine 
rnmplui  trame  contre  sa  vie.  Le 
priiitij"*!  était  le  cardinal  AU 
^  Frlruri'i ,  frÎTC  de  celui  que  le 
if*'  rf\.iil  iK'poiiille  de  Sienne, 
premier  dessein  était  de  tuer  le 
'ir  <k4  propre  main;  il  résolut  de- 
\e  sVn  ih-t'aire  pir  le  poi>gn,  et 
Un*  ^rs  intérêt*  Vercelli,<:hirur- 
d*'  I><«n.qiii  ne  put  |»a.N  en  Irou- 
urr.«*i'«rà.  IVs  lettres  iiilercep- 
^^vlt-n  nt  ce» desseins  criminels. 
M.C1  était  absent  ^  le  pa|»c  lui 


LEO  lit 

manda  de  venir  à  Rome,  et  le  fit  arrê- 
ter, malgré  les  réclamations  de  l'am- 
bassadeur d'Espagne  ,  sous  la  pro- 
tection duquel  Petrucci  s'était  mis. 
On  le  conduisit  au  château  Saint- 
Ange,  avec  le  cardinal  SauH,  que  l'on 
soupçonnait  de  complicité.  La  procé- 
dure ayant  été  n^ulrerement  instrui- 
te ,  les  preuves  accablèrent  Vercelli, 
Petrucci  et  Sauli.  Il  fut  prouvé  que 
d'autres  membres  du  sacré  collège 
avaieut   trempé   daus  le   complot. 
Petrucci ,  Vercelli ,  et  un  autre  mdi- 
vidu,  nommé  Nino,  subirent  la  peine 
capitale.  Sauli  eut  grâce  de  la  vie; 
mais  il  fut  dégradé  et  ses  biens  furent 
confisqués  ;  deux  autres  pavèrent  une 
amende  de  vingt-cinq  mille  ducats. 
(  y  oyez  Guichardin  et  Fabroni.  ) 
Léon  X ,  qui  ne  se  dissimulait  pas  le 
nombre  d'ennemis  qu'il  venait  de 
s'attirer  par  ces  actes  de  justice  et  de 
sévérité,  eut  recours  à  des  compen- 
sations ,  qui  effacèrent  en  partie  la 
trace  de  ces  chagrins.  Il  fit  une  pro- 
motion de  trente  et  un  cardinaux , 
qu'il  eut  soin  de  choisir  parmi  ses 
parents ,  ses  amis ,  et  les  gens  les 
plus  distingués  par  leur  mérite,  et 
les  plus  considérables  par  leur  nais- 
sance et  par  leurs  lichesses.  Un  luxe 
de  dépense  et  de  splendeur  ,  où  le 
bon  goût  s*alliait  à  la  magnificence  ; 
un  ton  recherché  d'élégance  et  de 
politesse ,  répandirent  Taisauce  et  les 
agréments  de  la  vie  dans  toutes  les 
classes  de  la  société.  La  lilKrrté  du 
commerce  ,  la  protection  accordée 
aux  beaux-arts ,  la  sagesse  de  l'ad- 
ministration, la  sécurité  de  la  police , 
ajoutèrent  â  la  prospérité  générale, 
et  rendirent  le  pontificat  de  I^'on  X 
à  jamais  mémorable.  G;tte  brillante 
époque  fut  consacrée  par  un  décn't 
solennel ,  qui  lui  décenia  une  statue 
dont  l'exécution  fut  confiée  à  Michel- 
Ange.  On  la  voit  encore  au  Capitule , 


ir&ti 


LEO 


avec  une  inscription  qui  rappelle  anx 
siècles  futurs  le  nom  de  rillustre  pon^ 
tife ,  l'éclat  de  son  administration ,  et 
la  grandeur  de  ses  bienfaits  (  1 5 1 7  ). 
Cependant  le  nouveau  souverain  de 
Byzance ,  Sélim  ,  vainqueur  de  la 
Perse ,  et  conquérant  de  l'Egypte  , 
inquiétait  l'Europe  sur  sa  propre 
sûreté.  LéonX,  pour  préveuir  de 
tels  malheurs  ,    aurait  désire  en- 
gager  tous    les  princes    chrétiens 
dans  une  confédération  contre  l'en- 
nemi commun;  mais  ils  ne  pro- 
mirent qu'une  alliance  défensive,  en 
donnant  au  pape  le  vain  titre  de  chef 
de  la  ligiiK.  Léon  X  continua  donc 
à  s'occuper  de  l'élévation  de  se$  pa- 
rents. Il  demanda  et  obtint ,  pour  le 
nouveau  duc  d'Urbin ,  son  neveu ,  la 
main  de  Madelène  de  la  Tour ,  al- 
liée au  sang  royal  de  France.  Les 
noces  se  firent  en  1 5i  8 ,  avec  une  so- 
lennité où  le  pape  et  le  roi  rivali- 
sèrent de  magnificence  ;  et  cet  événe- 
ment amena  un  moment  de  réunion 
politique.  Léon  X  abandonna  à  Fran- 
çois P^  le  montant  des  décimes  per- 
çues à  l'occasion  delà  croisade  contre 
les  Turcs  ;  et  le  roi  rendit  Modcne  au 

ipe,  et  Reggio  au  duc  de  Ferra rc. 

»  événements  d'une  plus  haute  im- 
portance devaient  bientôt  agiter  l'Eu- 
rope entière.  Le  jeune  Charles  d'Au- 
triche aspirait  au  titre  de  roi  des  Ro- 
mains, et  à  l'investiture  du  royaume 
de  Naples.  I^  pape  se  refusait  à  ces 
demandes,  sous  prétexte  d'incompa- 
tibilité. Maximiiicn  vint  à  mourir  : 
Charles  ne  dissimida  point  ses  pré- 
tentions à  l'Empire ,  et  François  I®'. 
se  présenta  pour  concurrent.  Le  pape, 
qui  n'aurait  voulu  ni  des  Français  , 
ni  des  Espagnols  en  Italie ,  favori- 
sait le  duc  de  Saxe.  Les  électeurs 
ecclésiastiques  balançaient.  François 
I*'.  envoya  des  présents  ;  Charles  fit 
aj>prQcher  une  armée  ,  et  il  fut  e1u 


paj 
Des 


LEO 

(  i5iQ  ).  Le  pape  fat  Méré  ai 

nouvelle.  Unnouveauchaerind 

tique  ajouta  à  ses  peines  :  le  doc 

bin  mourut,  à  peine  jouissantdc 

neurs  de  la  souveraineté  et  tc 

puis  (melques  mois.  (  Fojr.  Mil 

Léon  A,  après  avoir  pris  qudqi 

rangementspour  la  Toscane , 

le  duché  d'Urbin  au  domaine! 

glise,avec  Pesaro  et  Sinigagli 

en  dépendaient.  Poidant  tout  le 

de  cette  année  (  1 5ao)  l'Italie  fu 

quille.  Charles^int  avait  été  i 

à  pacifier  les  troubles  de  l'Es 

François  I^^".  voulait  nouer  d 

sons  avec  Henri  VIII,  et  ne  d 

autre  chose  que  de  se  mainteni 

la  paisible  possession  du  Milai 

dans  l'alliance  des  Vénitiens. 

X  paraissait  livré  à  des  amusi 

frivoles ,  que  ses  détracteurs  1 

reprochés  avec  beaucoup  d 

tume.  11  se  réveilla  de  ce  somn 

parent  par  des  actes  qui  déme 

nien  le  reproche  d'une  hontei 

dolence.  Quelques  villes  dltal 

sines  du  Saint-Siège,  étaient 

dominées  par  des  usurpateui 

pouvaient  être  appelés  de  véi 

tyrans.  L'un  des  plus  odieu 

Jean-Paul  Bagiiom ,  qui  teiia 

le  joug  la  ville  de  Pérouse ,  d' 

les  II  l'avait  autrefois  chass 

était  rentré,  après  avoir  ser 

l'armée  vénitienne,  et  avoii 

parmi  les  Condottieri.  Mutj 

peint  comme  un  impie ,  un  mi 

sans  foi ,  sans  honneur.  Le 

l'avant  attire  à  Rome,  te  fit  a 

et  )uger.  Les  tribunaux ,  apH 

obtenu  l'aveu  de  tous  ses  < 

le  condamnèrent  à  être  d< 

Léon  X  s'empara  de  Péroi 

fib  de  Baglioni  trouva  un 

Padoue  ;  le  pape ,  sous  ce  pi 

fit  attaquer  la  ville  de  Ferra 

partenaut  aux  Vénitiens.  Ses 


LEO 

mit  plusieurs  antres 
t  la  Marcne-d'AucoDey  dont 
Mes  snbireDt  le  même  sort 
^BobL  Léon  X  dirigea  ensuite 
foci  contre  la  maison  d'Esté, 
raît  le  projet  de  dépouiller  de 
s.  Cette  tentative  échoua,  et  ne 
it  dlionnenr  à  la  conduite  du 
Snkhardin  n'a  pas  essaye' de 
er:  Moratori  a  été' plus  loin , 
■ant  Léon  X  d'avoir  voulu  at- 
ua  Jours  du  duc.  Roscoc,  plus 
écl  plus  impartial ,  se  range  à 
m  de  Gnicnardin.  Quelques- 
i  actes  d'hostilité  que  le  pape 
d*czercer  ,  avaient  réveillé 
SBCt  inimitiés  et  blessé  les 
s    de     certaines    puissances 
ères  en  Italie.  Léon  X ,  fidèle 
tcae  de  les  chasser  toutes,  en 
posant  les  unes  aux  autres, 
pa  encore  de  les  tromper  par 
igociatîons  doubles,  dont  le 
AStant  devait  être  la  libéra- 
^  son  pays.  En  conséquence,  il 
t^  d*abord  François  l®^  à  se 
avec  lui  pour  «puiser  les  Es- 
b  du  royaume  de  Naples.  Il 
>mit  la  plus  grande  part  dans  la 
cfe ,  et  s'obligea  à  lever  six  mille 
a ,  quidevaicnt  traverser  le  Mi- 
et  prendre  des  cantonnements 
es  places  de  la  Romaf^ne  et  de 
urbe-d'Anrone.  François  1<^'. 
&nfiant  dans  les  démonstrations 
uverain-poniife ,  demanda  des 
I  qui  ressemUaicnt  à  des  refus  , 
tout  ne  parla  point  do  restituer 
eet  Pbisancc.  Léon  X  se  tour- 
r»4ors  du  côté  de  Tcmporeur  , 
K  lut  avec  lui,  le  8  mai  i5'ii  , 
Atr  .  dont  le  but  éuit  de  rétablir 
iorceddus  le  dut  hé  de  Mij«in  , 
A«urer  divers  an.ina(«es  aux  Mr- 
.  lldri«  tout  cela ,  rien  ne   pa- 
ait  ^ti|iiilé  pour  les  intérêts  du 
!  souverain.  Mais  aussi   poltti- 


LEO  ia3 

que  qu'ambitieux ,  Charles ,  qui  ve- 
nait de  rompre  avec  François  I***. 
au  sujet  du  duché  de  Bouillon,  saisit 
avidement  l'occasion  de  se  mesurer 
avec  son  magnanime  rival,  bien  sâr 
de  reprendre  tous  ses  avantages, 
quand  il  voudrait  user  de  sa  puis* 
sance  pour  s'indemniser  aux  dépens 
de  ses  alliés.  Ces  conventions  ime  fois 
arrêtées  ^  les  galères  pontificales  eu- 
rent ordre  de  se  joindre  à  la  flotte  de 
l'empereur ,  qui  devait  partir  de  Na- 
ples ,  se  porter  sur  Gencs  et  enlever 
cette  ville  à  l'influence  des  Français. 
L'entreprise  échoua.  Mais  des  soulè- 
vements éclatèrent  dans  la  Lombar- 
die.  Lescun,  qui  commandait  en  l'ab- 
sence de  Lautrec,fail]it  être  fait  pri- 
sonnier dans  un  coup  de  main  qu'il 
tenu  sur  Reggio.  Dès-lors,  l'incendie 
devint  général.  Lautrec  revint  pren- 
dre le  commandement  du  Milanei. 
Le  si^e  de  Parme  fut  la  première 
tentative  des  alliés  du  pape  ;  ils  péné- 
trèrent dans  la  ville  ;  mais  une  diver- 
sion opérée  par  le  duc  de  Fcrrarc  les 
obligea  d'abandonner  le  %ir^e  de  la 
ciudelle.  Léon  X  ,  vivement  affligé 
de  cet  échec,  employa  les  deiiiiers 
eflbris  pour  le  réparer.  Toute  la  des- 
tinée de  cette  campagne  semblait  te- 
nir au  parti  que  les  Suisses  se  dé- 
termineraient à  prendre.  Le  pape 
envoya  auprès  d'eux  les  cardinaux 
de  Sion  et  Jules  de  Médicis ,  qui 
les  gagnèrent  à  force  de  ('arcsses  et 
de  présents.  Cette  défection  décon- 
certa les  Français.  (  Fq}\  Laitekc.) 
Ils  |)erdirent  Milan,  dont  Prospcr 
Colonne  s'empara ,  le  sio  no>emDre 
1 5.11 .  La  Lonib;trdie  d'un  autre  côté, 
])n-sque  toute  entière ,  se  soumit  au 
vainqueur,  ainsi  que  Parme  et  Plai- 
sance. Ces  heureuses  nouvelles  par- 
vinrent ,  le  •i4,  au  ppe ,  qui  mourut 
jK'u  de  jours  après,  siius  jouir  du  suc- 
cè^  de  SCS  armes.  —  ^4[)uiics  tcclé- 


ii4  LEO 

siasiiques.  — -  Deux  actes  câébres 
ont  signdé  le  pontificat  de  Lc'on  X, 
le  concordat  et  les  indulgences.  Nous 
avons  vu  qu'il  desirait  terminer  le 
concile  de  Latran,  auquel  venaient 
d*adhe'rer  successivement  toutes  les 
puissances  oppos^intes,  principale- 
ment la  France  el  TElmpirc.  Un  des 
derniers  actes  de  ce  concile,  fut  Tap* 
probation  du  concoi-dat  conclu  entre 
S.  S.  et  le  roi  de  Frauce.  Ce  traité 
prit  alors  le  caractère  d'une  loi  ecclé- 
siastique :  une  convention  pareille 
avait  déjà  été  conclue  entre  Nicolas  V 
et  Frédéric  III,  pour  les  églises  d'Al- 
lemagne, sans  exciter  de  réclamation. 
Il  n'en  fut  pas  de  même  par  rapport 
au  concordat  français;  tous  les  corps 
de  l'État  opposèrent  de  vives  résis- 
tances. Le  roi  demeura  ine1)ranlable 
dans  les  termes  de  sou  traité,  et  en 
maintint   revécut  ion    de  toute   sa 
puissance.  Ain^i  le  concordat  a  été , 
pendant  trois  sirclcs,  la  loi  com- 
mune des  élections  ecclésiastiques  ;  il 
a  été  défendu  pr  des  théologiens , 
des  jurisconsultes ,  des  historiens  , 
très-recommandables  par  leur  savoir 
et  très-purs  dans  leur  doctrine  (  i  ). 
Ils  ont  observé  que  cet  acte,  loin  de 
détruire  la  pragmatique,  enavait  con- 
servé des  parties  essentielles ,  telles 
que  l'abolition  iXa^  expectatives ,  le 
rétablissement  de  la  hiérarchie  dans 
les  tribunaux  ecclésiastiques, el  la  ré- 
vocation des  anciennes  annates,uqui 
i>  n'ont  pliu»  sul)sisté  depuis  lors  que 
»  comme  une  subvention  volontaire 
D  pour   fournir  aux    dépenses   du 
»  Saint-Siège.  »  (  F  oyez  les  Frais 
Principes  de  V  église  gallicane  y  par 
II.  l'abbé  Frayssinous.  )  Il  n*y  avait 


^i)  De  Mar(a,\aii-KspfU,  d*HiTicoiirt , 
Thomauin,  crAgucii^t'au,  iVailUnl  ,  lu  Péro 
Bc'nault,  MM.  Brrnardi,  r.ilibe  Frayssi' 
Buus  ,  Clausrl ,  etc.  Voya  aoMi  Torilun- 
iuiic«  de  Blois.  «rU  i,  iftttv. 


tEO 

de  véritable  innovation  quêb 

nation  des  évcqucs, attribuée 

et  au  pape ,  et  retirée  aux  ch< 

métropolitains  par  suite  des 

dres  qui  nécessitaient  sans  a 

recours  au  Saint-Sic^.  D*autn 

vains   ont  soutenu  très  -  vil 

une  opinion  contraire ,  en  ra{ 

les  princi|jes  et  les  usages  de 

miers  siècles  de  l'Église.  Noi 

hâtons  de  passer  à  l'aiTairc  des 

gences.  Depuis  long-temps,  et  .< 

a  la  fin  du  schisme  d'Occiden: 

les  états  de  la  chrétienté  demai 

la  réforme  de  l'Église,  dans  si 

et  dans  ses  membres.  Tel  avai 

but  des  conciles  de  Constanc 

Baie,  et  dernièrement  encore  ( 

cilc  de  Pise,  dont  les  décrets  < 

été  annulés  par  celui  de  I^atK 

réformateurs  se  divisaient  ei 

partis,  l'un  de  gens  animé 

zèle  sincère ,  mais  pacifique 

enfants  de  lumière  (  Voyez 

taire  des  Fariations)\  ils  aépl 

les  abus  sans  amertume ,  en 

saient  avec  respect  le  redress 

et  ne  voulaient  point  de  desti 

L'autre  parti  était  composé  d 

superbes ,  pleins  de  chagrin  i 

preur ,  qui ,  sous  prétexte  de  i 

la  pureté  des  principes ,  ne  te 

en  effet  qu'à  renverser  une 

chie  dont  l'autorité  blessait  1 

gucil.  Tels  avaient  été  les  Vj 

les  Albigeois,  Wiclef,  Jean  Hi 

rome  de  Prague.  Des  guerre 

ces, des  supplices  effrayants 

comprimé,  et  n'avaient   po 

truit  le  germe  de  ces  fatales  di^ 

Pendant  le  siècle  précédent , 

pes ,  obligés  de  recourir  à  la  ^ 

armes ,  et  de  s'appliquer  au: 

gués  politiques  pour  recouv 

domaines  de   l'Eglise  enva 

des  usurpateurs,  avaient  ce 

des  mœurs  plus  mondaines  q 


I 


ç  fit  k  fcspecc  atticW  an  fa- 
■m        sVuit  considëra- 
inbn.  i>iuiaiurvcôtëy  les 
s  praducdons  de  la  littéra- 
TiiWle  n*aTaient  pas  peu 
',  de  rareo  raémedes  <    i- 
MManlSylebqiieRober     d, 
r«lWilIiuiRoMoe,ài£^      t- 
deRoiiieyeCt«     le 
lie  Danti    ré- 
^etj^uneiin de  leurs 
>,  satiriques  dn  même 
mâant  aux  sarcasmes  les 
dlngâneuses  facéties , 
t  des  impressions  qui 
depms  iong-iemps  les 
là récbl  d'une  rupture.  L*im- 
noirrellefflcnt  découverlc , 
dUjI  tOHlc  poissante  pour  le  mal 
poar  le  bien,  révdait  les 
haséminait  la  calomnie,  et 
i  propager  avec  les  saines 
tes  doctrines  révolution- 
[aM|oe  datu   les    dernières 
la  société.  Ce  fut  dans  ces 
icrs  critiques  (  1 5 1 7  ) ,  que 
Xpublia  des  indulgences  par 
rËorope,  à  l'occasion  de  la 
qu'il  Toulait  former  coutre 
L  n  suivait  en  cela  l'exemple 
de  tes  prédécesseurs.  Mais  il  fit  an- 
que  Taqi^ent  de  ces  indul- 
iscnit  employé  à  rachcvemcnt 
la  Insilique  de  St.-Pierrc.  Ci'tte 
tîon ,  saa^  être  rrpréhcnsible 
Oi  soi,  tendait  à  détourner  le  prtxluit 
des  aniBÔoes,  qui  doit  appartenir  à 
tHS  le»  pauvres ,  sans  distinction  , 
coafomément  au  dogme  de  l'Evan- 
gie  ce  à  la  doctrine  de  TEgHsc. 
Avec  le  penchant  au  luxe  et  à  la  nia- 
pificenre,  si  naturel  aux  Médicis,il 
«ait  facile  de  rendre  odieux  ou  ridi- 
cnie  l'emploi  de  ces  tributs.  Cepen- 
dant le«  indulgences  furent  reçues  et 
|rrrliées  sans  réclamation  et  sans 
fewMes,  CQ  France,  ea  Angleterre, 


LEO  laS 

en  Antriclie  et  dans  presqne  tous  lea 
rojraumcs  du  Nord.  Mais  dans  une 
petite  ville  de  la  Basse^axe,à  l'om- 
bre d*un  cloître,  et  sur  les  bancs  de 
l'école,  il  existait  un  de  ces  hommes 
andacieux,  remuants,  opiniâtres, 
prjts  à  tout  tenter ,  à  tout  souffrir, 
que  la  bonté  enhardit,  cnie  les  op- 
positions irritent,  et  qu  il  est  éga- 
lement dangereux  de  traiter  avec 
trop  de  douceur  ou  trop  de  sévérité. 
Tel  était  Luther,  moine  augiistin, 
professeur  de  théologie  dans  l'uni- 
versité de  Wittcmberg,  oui  donna 
la  première  impulsion  A  la  révolte 
contre  l'Eglise  catholique.  Un  inté- 
rêt de  position  se  joignait  encore  aux 
motifs    personnels  qui   l'animaient 
contre  la  cour  de  Rome.  «  Qui  ne 
»  sait,  dit  Bossuet,  la  jalousie  des 
»  augustins  contre  les  jacobins  qu'on 
9  leur  avait  prières  en  cette  occa- 
»  sion?  »  Le  chef  de  ces  derniers , 
nommé  Tctzel,  inquisiteur  de  la  foi , 
se  déclara  donc  l'antagoniste  de  Lu- 
ther. En  préchant  les  indulgences,  il 
défigura  la  doctrine  de  l'Eglise  ;  et 
ses  disciples,  en  exagérant  encore  les 
leçons  du  maître,  poussèrent  les  con- 
séquences   jusqu'à    l'absurdité.    Ils 
avaient  imaginé  de  mettre  un  tarif 
au  salut  des  âmes  du  purgatoire, 
et  d'imposer,  en  conséquence,  des 
aumônes    proportionnelles.  (  ^.   le 
Décret  de  la  faculté  de  théologie  de 
Paris ,  cité  par-d'Argcntré ,  Diipin  , 
et  le  continiuiteur  de  Fleury.  )  C'est 
ainsi  que  des  commissaires  impni^ 
dents,  suivant  l'expression  de  (jui- 
chardin,  ou  plutôt  des  zélateurs  igno- 
rants, trahissaient  les  intérêts  de  otrux 
qu'ils  prétendaient  servir.  Il  était  fa- 
cile à  Luther  de  prouver  les  a  luis, 
et  même  d'en  obtenir  le  redresse- 
ment; car  jamais  la  cour  de  Ruine  n'.-)- 
vait  montré  plus  de  tolérance  et  de 
douceur  :  nuis  il  voulait  renverser 


ia6  LEO 

TëdiGce  par  sa  base  ,  et  de'lruire  la 
chose  dans  son  principe.  Ainsi, 
pour  anéantir  les  indulgences  qui 
renferment  les  pratiques  les  plus  res- 
pectables de  la  religion  ,saTOir  ,  Tau- 
mône  yla  pénitence ,  et  la  prière ,  il 
entrait  dans  son  système  d'affaiblir 
le  mérite  des  oeuvres,  de  décrier  l'ef- 
ficace du  sacrement  ,d'attri.buer  toute 
la  justiGcation  à  une  certaine  foi  inac- 
tive ,  de  rejeter  le  libre  arbitre  y  et 
d'établir  une  espèce  de  fatalisme  aus- 
si avilissant  pour  la  raison  humaine 
Î l'injurieux  pour  la  bonté  divine, 
outes  ces  prédications  de  Luther 
ne  parurent  d'aboid ,  à  Rome ,  que 
de  vaines  arguties  scolastiques  sur 
des  questions  secondaires  y  où  chaque 
parti  ne  mettait  qu'une  exagéra- 
tion et  une  chaleur  de  vanité  per- 
sonnelles. Le  pape  pouvait  s'y  trom- 
per ,  d*autaut  mieux  que  Luther  ne 
cessait  de  protester  que  ses  opinions 
étaiei^t  subordonnées  à  l'autorité  de 
rjÉglise.  Il  écrivait  même  à  S.S.  dans 
les  termes  les  plus  respectueux.  (  Let- 
tre du  dimanche  de  la  Trinité,  i5i8  )  : 
a  Donnez  la  vie  ou  la  mort ,  disait-il, 
»  approuvez,  ou  réprouvez,  comme 
»  il  vous  plaira  ;  j'écouterai  votre 
T»  voix,  comme  celle  de  J.  CL  même, 
n  qui  préside  en  vous ,  et  qui  parle 
»  par  votre  bouche;  et  si  j*ai  mérité 
3»  la  mort ,  je  ne  refuse  point  de  mou* 
V  rir.  9  Tant  d'humilité  et  de  respect 
annonçait  des  dispositions  pacifi- 
ques ,  et  retenait  les  foudn»  de 
Kome.  Mais  les  faits  qui  s'étaient  pas- 
sés au  milieu  de  ces  hésitations  peut- 
être  trop  indulgentes ,  avaient  pris 
un  caractère  de  gravité  qui  ne  lais- 
sait plus  lieu  ,ui  à  la  sagesse,  ni  à  la 
dignité  du  pape,  de  ganler  aucun  mé- 
nagement. Tetzcl  avait  fait  brûler  pu- 
bliquement les  thèses  de  Luther;  et 
celui-ci  avait  iraitéde  même  les  thèses 
de  Tetzel.  Les  Dominicains  etles  Au» 


LEO 

giistins  avalent  augmenté ,  cha 
leur  coté ,  le  nombre  de  leun 
battants.  La  dispute  entre  de 
dividus  y  était  devenue  une 
générale.  L'électeur  de  Saxe 
geait  Luther ,  par  vengeance 
le  pape  ,•  qui  avait  refusé  à  a 
naturel  des  bulles  gratuites  p( 
bénéfice  ;  et  le  peuple  manifesta 
tement  son  affection  pour  les 
velles doctrines.  Léon  A  résoli 
d'agir  ouvertement  contre  Lut 
le  fit  citer  à  Rome ,  par  un< 
datée  du  n  août  i5i8,  dans 
ment  où  1  empereur  Maximili 
licitait  luMnême  des  mesures 
le  perturbateur  de  la  Saxe.  M 
lecteur  écrivit  au  pape ,  etobt 
son  protégé  ne  sortirait  point  < 
lemagne ,  et  se  présenterait  à 
bourg  devant  le  cardinal  Cajet 
gat  de  S.  S.  Luther  comparu 
octobre  ;  et  deux  conférence! 
eurent  lieu  ce  jour4ii  même  et 
demain,  ne  produisirent  aucun 
tat.  Le  légat ,  qui  n'avait  d'aui 
sion  que  de  recevoir  la  rétrac 
de  Luther  sur  des  hérésies  évi 
et  déjà  condamnées, raccueill 
douceur  (  i  ) ,  mais  exigea  av< 
mêlé  les  actes  de  docilité  et  d 
mission  que  Luther  avait  pi 
Celui-ci ,  par  une  inconséquent 
ficile  à  prévoir,  après  avoir  é 
pape ,  ainsi  qu'on  vient  de  le 
qu'il  écouterait  sa  voix  comm 
de  /.  C,  même ,  refusa  de  se  i 
ter ,  et  même  offrit  de  justifie 
ce  qu'il  avait  avancé ,  soit  da 
discours  soit  dans  ses  écrits.  L 
fit  de  vains  efforts  auprès  du 
rai  des  Augustiiis ,  qui  avait  a< 
pagné  Luther ,  pour  obtenir  c 

0)  Voie!  !••  propre  par*Ua  tia  IkiU 
r»nu«nt  c*inp(«  d*  c«tt«  entravua  i  m  Si 
»  fni  à  rtTcrvadÏM.D.  cardinal*  Ivgalai 
*  a-BUr,  M  prapè  r»T«rtMtii**.a  Luih. 

p.  i«f 


LEO 

;  la  rétractation  demaDdée. 
quitta  Augsbourg ,  après  en 
ipele  du  pape  mal  informé , 
mie'ix  informé,  Lelcgatres- 
f    sauf-conduit  dont  Lutlter 
ni;  ni.iis  il  adressa  dcsplain- 
Iccteur  de  S^xt ,  qui  uVn  tint 
ompte.  Il  est  dilÛcile  de  re- 
re.daiibla  conduite  du  le'gat, 
s  de  dureté  et  de  hauteur  qui 
ftc  imputes  par  des  écrivains 
ints  ,vrt  même  par  des  catho- 
Roscoë  a  été  pins  juste;  et 
ioigna{;e  paraît  d'autant  plus 
ju'iT  puise  dans  les  sources  et 
tout  Taveu  de   Luther  lui- 
(  Voy.  rie  et  Pontificat  de 
r,  lom.  m,  p.  1 7 1.)  Au  reste , 
igea  pas  à  propos ,  à  Rome , 
le  srféri  lé.  Le  souverain  pon- 
Roscoe,  ne  devait  point  entrer 
roTerse  avec  un  argumenta- 
-oUége.  Il  aima  mieux  déclarer 
iquement  sa  doctrine  et  celle 
;lise    sur  la  question    en  li- 
;*est  ce  qu'il  (it  dans  sa  bulle 
cembre  1 5 1 8,  où ,  après  avoir 
*  les  véritables  principes  sur 
Lre  des  indulgences ,  il  menaça 
mmunicatiou  y  sans  nommer 
4gner    personne  ,  quiconque 
it  ou  prêcherait  le  contraire. 
ripUcation  ,  il  faut  en  conve- 
Kiique  très-louable  en  soi ,  était 
e  .  surtout  insuffisante ,  parce 
f  ne   sévissait  pas  contre  les 
irs  irapnidtrnts  qui  déshono- 
,  par   leur  i;;uorance  ou  leur 
té  .   le*  ;;ra»*es  qu'ils  étaient 
*y  de  di>peiispr.Ces  considcra- 
Dc  drvairiit  pas  influer  .sur  la 
itc  de  Luther  ;  la  voie  lui  était 
[r,  ^«1  rr  j»j'iiiir  :  il  pn-Téra  celle 
t>siHt.<ni  <■:  K,  s'appliijuaiitsaus 
,  sulli^auis,  les  meiiaresde  mi- 
ex primée»  dans  la  bulle  ,  il  so 
a  appt-linlau  futur  concile , 


LEO  127 

toujours  au  mépris  de  sa  promesse 
d*obcissance  au  pape  lui  seul  :  et 
cependant ,  profitant  avec  habileté 
des  ménagements  que  Ton  gardait 
encore  avec  lui ,  ce  fut  à  cette  épo- 
que (  i5i9  )  qu'il  forma  des  attaques 
nouvelles  contre  la  cour  de  Rome , 
dans  les  points  les  plus  importants 
et  les  plus  délicats   qui   pouvaient 
blesser  son  autorité,  tels  que  le  pur- 
gatoire, la  primauté  du  pape,  la  con- 
fession, la  pénitence ,  les  vceux,  etc. 
Ses  partisans ,  ses  protecteurs  ,  le 
secondaient  puissammenten  publiant 
que  la  cour  de  Rome ,  ennemie  des 
lumières  et  des   sciences,  refusait 
d'entrer  en  lice  avec  lui.  Parmi  $eM 
sectateurs ,  l'un  des  plus  distingués 
était  MelanchthoUy  qui  rougit  par 
la  suite  de  s'être  associé  avec  un 
novateur ,  dont  néanmoins  il  adop- 
tait en  partie  la  doctrine.  Erasme 
fut  plus  prudent ,  et  refusa  de  pren- 
dre parti  dans  ces  malheureuses  dis- 
putes. Mais,  d'un  autre  côté,  Luther 
trouva  des  antagonistes  redoutables: 
Henri  VIII  écrivit  contre  lui;  l'cvê- 
que  de  Misuie  le  censura  vivement  ; 
les  universités,  des  ordres  religieux, 
les  Augustins  eux-mêmes  s'élevèrent 
contre  leur  confrère ,  et  toute  l'Eu- 
rope retentit  d'un  cri  général  d'in- 
dignation. On  conseillait  à  Léon  X 
les  meyens  les  plus  violents  (  1  ).  Ou 
citait  l'exemple  de  Jean  Hus  et  de 
Jérôme  de  Prague.  Au  milieu  de  ces 
disputes,  Luther  adressait  encore  une 
lettre  de   soumission  au  pape;  et 
l'électeur  de  Saxe  ne  rougissait  pa« 
de  mentir  à  T  Europe  entière  et  â  sa 
propre  conscience,  en   écrivant  à 
Léon  X,  qu'il  ne  protégeait  pas  cet 


II)  rr«-P«oIo  •'•«prime  ainii  ï  <•  l'iù  opp«ii- 
M  tAmeiite  di  tutti  •critte  CunirJh  Martine  J.iithvi« 
M  Fr«>Gi«coinuOi;oitrain  (Huocitraat«ii  ;  tlotnw 
m  nicano  iuquiVilorc}  ilquAle  etortù  il  pontviiw* 
■•  M  conrinctr  M«riino  cna  ferro.  fiiato,  tianima  « 
{Kit  tt  Pontifical  dt  Létn  JT,  t.  iv ,  p  3;  i.) 


I!l8 


LEO 


liërësian[ue.  Le  pape  se  détermina 
enfin  k  des  mesures  plus  directes , 
sans  adopter  la  rigueur  qu'on  lui  sug- 
gérait. Il  s'adressa  à  Gharles-Quiut , 
et  le  pria  de  faire  arrêter  Luther. 
Charles  s'y  refusa,  parce  qu'il  ne  vou- 
lait point  de'plaire  â  l'électeur  ,  au- 
quel u  était  redevable  de  sa  voix  pour 
l'Empire,  et  répondit  au  pape,  que 
n'étant  encore  que  roi  des  Romains , 
il  ne  lui  appartenait  pas  d'exercer  un 
tel  acte  d'autorité.  Léon  X  fut  donc 
obligé  d'avoir  recours  aux  armes 
spirituelles  ;  et,  daiis  sa  bulle  du  i5 
juin  i5iio ,  il  anathématisa  les  4 1  ar- 
ticles de  la  doctrine  de  Luther ,  le 
somma  de  comparaître  à  Rome  dans 
l'espace  de  soixante  jours ,  et  enfin 
l'excommunia,  lui  et  tous  ses  adhé- 
rents. Il  semblait  que  celui-ci  n'at- 
tendît qu'une  telle  résolution  pour 
éclater  et  se  livrer  à  toutes  les  vio- 
lences. Son  emportement  alla  jus- 
qu'au délire,  il  m-iudit  le  pape; 
il  exhorta  à  le  tuer  ,  accusa  le 
ciel,  appela  la  vengeance;  et  dans 
ce  ramas  d'injures,  de  blasphèmes 
et  de  menaces ,  on  ne  sait  ce  qu'il 
y  eut  de  plus  grossier  et  de  plus 
ridicule.  Enfin  ,  il  mit  an  jour  son 
livre  de  la  captivité  de  Babylone  , 
dans  lequel  il  déploya  toute  la 
perversité  de  sa  doctrine.  11  y  ré- 
duit les  sacrements  à  trois,  savoir  : 
le  baptême ,  la  pénitence  et  le  pain. 
Il  termine  en  attaquant  le  dogme 
de  la  transsubstantiation  ,  qu'il  au- 
rait bien  voulu  anéantir  entièrement, 
ainsi  qu'il  Texprime  dans  sa  lettre 
à  ses  disciples  de  Strasbourg; ce  qui 
fut  parla  suite  un  sujet  de  division 
iiTcconciliable  entre  lui  cl  Zuiu- 
gle, Melanchlhon  , OEi^olampaJe,  et 
enfin  l'école  de  Calvin.  Léon  X, 
de  son  coté ,  ne  négligeait  ncn 
pour  l'ciéculion  de  >a  bulle.  Il 
envoya    les    nonces  Alexandre   et 


LEO 

Garaccioli  vers  l'électeur  de  l 
afin  d'obtenir  qu'il  im{)osât  s 
à  Luther  ,  qu'il  le  fît  enferme 
que  du  moins  il  le  chassât  d 
étJts.  L'électeur  ne  donna  qui 
réponses  évasives.  Gharles-(J 
sollicité  de  nouveau  par  le  ] 
parut  y  mettre  plus  de  viguei 
indiqua  une  diète  à  Worms ,  oi 
ther  comparut.  Ses  erreurs  ; 
rent  condamnées;  mais  on  res 
sa  personne.  Ses  partisans  n'ei 
guirent  pas  moins  de  craindre 
sa  sûreté.  Il  fut  enlevé ,  com: 
retournait  en  Saxe ,  et  caché  jus 
moment  où  l'on  jugea  à  prop 
le  faire  reparaître.  Toutes  ces  i 
prises  manquées  ne  servirent 
redoubler  son  audace.  Gependa 
bulles  de  Rome  avaient  excité  I 
des  catholiques  dans  toute  l'Ai 
gne,  excepté  en  Saxe.  Les  unr 
tés  de  Cologne  et  de  Louvain 
brûler  publiquement  les  écrits  d 
ther.  Ou  usa  de  la  même  rigu 
Trêves  et  à  Maïence  :  par  repi 
les ,  Luther  fit  brûler,  à  Witten 
les  bidles  de  Léon  X  et  les  décr 
de  ses  prédécesseurs.  Pour  r 
celles-ci  odieuses ,  on  en  ayai 
téré  le  texte  ou  exagéré  les  di 
nés  (  F  oyez  le  continuateur  de 
ry,  tome  xxv,page  67U  );  cl 
heureusement  pour  la  cour  de  I 
quelques  actes  de  certains  ] 
autorisaient  ces  interprétations 
veillantes.  Les  esprits  étaient 
irrités  pour  démêler  le  faux 
vrai  ;  car  la  haine  n'examine 
Au  milieu  de  toutes  ces  agita 
la  France  ne  resta  pas  indillei 
quoiqu'elle  eût  des  reproches  à 
à  la  cour  de  Rome  ,  elle  ne 
prononça  pas  moins  avec  fe; 
contre  les  erreurs  de  Luther, 
niversité  de  Paris  émit  un  4 
énergique  contre  les  nouvelles 


LEO 

a  L^n  X  iiiiil(ip!i.iit  ses  âna- 
■•<|ui  <•'»  -tinii  flcp:iislon^ -temps 
ni*^  i:. utiles,  et  <p:i  dcva^ut 
la  liemirrs  actes  de  son  auto- 
Uns  crtte  ruiieste  quert^lledoiit 
p*tioer    tîLiit  de    se   prolonger 
Irnip^  nu  ure  a  pris  lui.  {  /'q^. 
R3L  ;  —  Restauration  fies  lettres 
1  sciences,  —  Dans  les  temps 
mn ,  on  si\Ait  ]mi  remarquer 
impasîence  générale  de  sot  tir 
!-mi'Lres  de  l'ignorance  et  de  la 
iiv:.  Ln  croisades ,  en  onvnnt 
Mii-elles  routes  commerciales, 
at  commence  cette  mémoraLle 
AtioD  :  i.i  chute  de  Tempire  grec 
era.  en  cL.issant  tous  les  savants 
iiii.-.  C^ltr  tendance  des  esprits 
r  projsns  des  lumières  et  de 
rilisjtion ,  ne  demandait  qu'à 
wotr^èc  pour  recevoir  tous  ses 
opp-umts.  On  se  jetait  avec 
*    «kur   les    ouvrages  des  an- 
.  dont  les  m<innsi*i-its  venaient 
ri'ètrr  n-lrouves.  Celait  en  Ila- 
rioit  que  ces  premiers  elïbits 
nt  c:c  lenips  ave<*  quelque  suc- 
>»  liaerjti'urN  .   des  savante  , 
rti>tp^  ilu  premier  onlre  cft.'iient 
iiinr<  dans  U  plu|)art  des  {;ran- 
lil*^   Ptiime  ,  >  ipics ,  Flonfnce , 
ire,  \ eiii^.MiUn , poss<^l,iiont 
iomm4-<  (!«'  p'hii*  ;  m.ii<  1rs  dis- 
•s  ci^  il*:"».  Ip'i guerres  extérieures 
iv.4i«-iit  trop  souvent  de  cette 
uiiiitc  -M  ni'iT^siirea  l'étude ,  et 
i  cornminiicdtions  si  utiles  aux 
^.  Lm**ju  \  conçut  le  projet  de 
uïArr  dans  un  seul  fover  tous  ces 

m 

ts  rp«rs.  et  de  ftiriniT  un  dépôt 
nv  .  ou  le^  éléments  de  toutes 
uiaaissame^  humaines  ,  con- 
fc  i\^-  soin,  deviendraient  nnc 
p  irtLtrî^'^H Me  de  lumières  et  d*e'- 
i'.*zi.  Oj  fit  dans  ce  dessein  qu'il 
i:  ir  ^ymtu^e  ou  l'uniierMle', 
kcWr  il  rendit  ses  rcvcnui,  qui 

xxtw 


LEO  1  ay 

avaient  depuis  long -temps  cte'  em- 
ployés à  cf  autres  uî?agcs.  11  y  appela 
des  professeurs  de  toutes  les  parties 
de  PEuropc  :  U  théologie,  le  droit 
canon,  le  droit  civil,  la  médecine 
la  philosophie  mor  de ,  la  logique  | 
la  rhétorique ,  les  mathématiques  ] 
eurent  des  chaires  richement  dotées 
par  le  p:ipe  lui-même.  Il  éuUit  des 
privilèges  pour  les  étudiants.  La  lan- 
gue grecq  .c  fulTobjel  desespremici» 
soins.  Jean  de  Lascaris  qu'il  fa  venir 
de  Venise,  et  Marc  Musurus ,  lui  ame- 
nèrent une  colonie  de  jeunes  hellé- 
nistes ,  qui  servit  à  propager  le  goût 
de  cette  antique  littérature,  sans  la- 
quelle il  n  y  en  a  point  d'auti-es  dans 
les  nations  modernes.  Bientôt  les 
presses  d'Aide  Manucc  produisirent 
une  édition  des  œuvres  de  Platon , 
sur>-eillée  par  Marc  Musurus,  quifut 
nommé  archevêque  de   Malvoisie. 
Homère  et  Sophocle  furent  exhumes 
de  l'obscurité  où  ils  restaient  ense- 
velis. L'exemple  du  pape  enflamma 
le  zèle  des  particuliers.  Un  simple 
négociant ,  nommé  Chigi ,  surpassant 
tous  ses  empiles  par  sa  muniticencc 
acheta   une   maison  superbe    dans 
le  quartier  de  Translevère,  et  en  lit 
un  muséum  orné  des  tableaux  et  des 
st.itues  des  plus  grands  maîtres.  Il 
]>iTl'et.liouua  aussi  l'imprimerie  grec- 
que. Piiidare  et  ïhéocrile  parurent 
par  ses  soins .  et  sortirent  des  presses 
de  Zacharie  Callicrgi ,  qui  rivalisa 
bioulùt  de  talents  avec  Aide  Manuce. 
Léon  X  nomma, pour  sou  Libliolhé- 
cairc  particulier,  Favorinus,  qiii  se 
moiitra  constamment  digne  île  sa 
coniiancc  et  de  son  estime.  D'autres 
savants  ,  tels  que  G<ir:eroruaco  (  /^. 
F(»HTKUUhRi  )  et   Bolzaui ,    parta- 
gèreut  encore  Tamitié  et  les  bienfaits 
du  iiontife.  La  langue  latine  attira 
ég<ilcmcnt  son  attention  et  ses  libé- 
ralités. U  acheta  cinq  cents  sepiius 

9 


i3o 


LEO 


un  exemplaire  des  cinq  premiers 
livres  de  Tacite  ,  qui  furent  tires 
de  Tabbaye  de  Corwey,  cnWcst- 
phalie,  et  que  lui  apporta  Ange  Ar- 
comboldo.  Il  en  confia  l'impression  à 
Be'roald  le  jeune  ,  par  un  bref  qui 

Î>rononçait  contre  tout  contrefacteur 
a  peine  d'excommunication  latœ 
serUentiœ ,  ime  amende  de  deux  cents 
ducats  et  la  confiscation  de  l'ouvrage. 
Un  imprimeur  imprudent,  nomme' 
Minutianus ,  encourut  ces  peines ,  et 
fut  oblige  de  transiger  avec  Be'roald. 
Lëon  X  protégea  également  Te'ludc 
des  langues  orientales,  pour  lesquelles 
il  employa  les  veilles  et  les  talents  de 
The'see  Ambrosio  :  la  langue  be1)raï- 

Sue  fut  enseignée  par  Agacio  Gui- 
acerio,etpar  Santés  Pagiiiui,  qui 
traduisit  les  livres  saints  ;  une  édition 
polyglotte  du  psautier ,  la  traduction 
d'un  mauuscnt  arabe,  intituléPAiZo- 
Sophie  mystique  d' Aristote ,  furent 
aussi  le  fruit  des  veilles  de  ces  sa 
yants  énûlits.La  poésie  nationale  s'en- 
richit de  tons  les  trésors  de  la  litté- 
rature classique  ;  ce  fut  surtout  dans 
la  versification  latine  que  s'exercè- 
rent les  écrivains  du  premier  mérite; 
et  quelqnes-uns  d'entr'eux  obtinrent 
une  double  couronne  dans  des  pro- 
ductions en  l'une  et  en  l'autre  langue. 
Il  serait  impossible,  dans  le  court  es- 
pace d'un  article ,  d'en  donner  même 
la  plus  simple  analyse  :  c'est  surtout 
dans  les  excellents  ouvrages  de  Tira- 
boschi ,  de  William  Roscoë ,  et  de 
feu  M.  Gingueué,  qu'il  faut  la  cher- 
cher, indépendamment  de  la  men- 
ton exacte  qui  se  trouve  dans  la 
Biographie  Universelle ,  a  mesure 
que  ces  noms  célèbres   arrivent  à 
leor  rang  (  i  ).  Des  femmes  de  la  plus 

(t)  AcMlti  (  Bernard)—  AUnuni  (  Lonit) 
~-  Ariotto  (L')  —  Arslili  (  TtmnroU)  -1  Ahm- 
rrllo  (  Jraa  .  Aar»!*)  ..  BanibaMo  de  Oa^ 
—  Rombo  —  M.»ri»i  (  Fiauvoi*  )  —  Urap«iollnl 
^ll«j»hail  ;  —  BrHM«aa  —  Fkaiiala  (  AbUm  ) 


LEO 

haute  distinction  partage] 

mes  littéraires  (i).  De 

sciences  occuperont  bici 

prits.  Les  ouvrages  d*Ar 

Platon    trouvèrent  des 

teurs  éclairés.  On  éludiâ 

Sophie  rationnelle  :  on  re 

principes  de  la  philosopl 

La  philosophie  v]ni  s*af 

éludes  de  la  nature,  fit  a 

sibl  es  progrès:  l'astrologi 

commença  à  perdre  de 

et  a  s'effacer  devant  les  cf 

astronomie  méthodique  : 

de  Copernic  fut  drs-lors 

|Kir  Celio  Gilcagniiii ,  q 

moins  de  démontrer  le  i 

diurne  de  la  terre.  Ces  m 

couver! es  iuspircrent  à  ] 

dessein  de  réformer  le  < 

mais  le  succès  en   était 

un  autre  temps.  (  F  oyez 

XIII.  )  L'art  de  la  iiavii 

devail  tant  de  gloire  à 

liens ,  Christophe  Colom 

rie  Vespuce,  venait  d'étc 

pire  des  Européens  sur  L 

globe,  jusque-là  restée 

Cette  grande  révolution 

être  indifTérente  à  un  hom 

Léon  X.  Il  n'y  prit  pas 

une  partde  vanité,  en  faisai 

cessions    imaginaires    au 

conquérants ,  à  rexein])le 

décesseurs.  (  Voyez  Al 

VI  et  Jules  II.  )  Il  fit  un 

reux  emploi  de  sa  puissau 

tégcant  Viss  malheureux  In 

tre  la  cruelle  avidité  des  ] 


—  Polanfii  (  Théaphila  )  —  Fraci 

—  Gnrisio  ?  Jean  )  —  MaraMÏ 
Moltaa  —  Nottarallo  (  Jaan  ) 
(  Andi4  )  .  Quarno  (  Gamina  ) 

—  Sadalet  ~  Nannasar  —  Silvi 
PoatiiHo  )  —  Talwlda  —  Triai 
(  JarAma  ). 

(i)  Avaloi  (  CansiAaea  a*)  ~  Ai 
lia)  —  Baltlfua  (  Laitra )  —  CoUui 

—  Gambara  (  Véioai^ua  )  —  Su 
|.4ia;. 


LEO 

miuicitiiis  s'clovaient  avec 
iilre  IcN  {lersfrcutiuns  et  les 
s  dunt  ou  Hccahlciit  ces  |)cu- 
loraiiLs  cl  f.'iiiiles.  Les  FraiH 
»  .au  contr'iire,  |K*iisaieiit  que 
«^  de  MT\i tilde  ;j  Liqiiclle  on 
^it  <«Miini% ,  ef.iit  Je  meilleur 
i  de  li-s  tirer  des  tciièlires  de 
l'if  ie.  Lt  rau.se  avant  ete'  portée 
u<; .  Lroii  \  ,  anime  du  même 
>}**•  le  vertueux  [^s-Cisj.s ,  se 
r^i  le  j>rute(;teur  des  droits  de 
luff  rt  |{'vrii;»eur  des  opprimes. 
•^nlile^  .mimaient  j)<irtout  les 
ui  dvi  iitleza leurs  et  dc:i  sa- 
'.Oneil  ruho  seuk-nirntde  voir 
w  li^t»*  dr  SCS  dons  le  lirencteux 
'i.<|Mi  deiliira  et  c;in'ssa  suc- 
■mefil  tous  les  princes  auvquels 
uiir  ses  (.limts,  osa  aspirer  au 
'^u  dr  r;inliiial ,  et  reçut  des  re- 
rnsi^  dout  les  plus  beaux  p;euies 
l("m  Te  n'avaient  pas  obtenu 
'i'*.  Léon  \  u\)uUi.t  point  de 
tir  d  iiis  d<;b  dep^tM  publics 
>  rri'r.Jimcnîsdoiit  il  avait  en- 
ju  >i  tI'-.  (a*  proji'l  ;ivait  e'ie' 
ii-^  le  ti'rn[is  ou  il  nVtait  en- 
u-  f\inliri.d.  Lh  bililiolliî*4piC 
ut'iw  pu*  ses  Noius,  et;iit  dci^- 
'Kir  Hurence,  sa   patrie.   Il 

•  f  r'»jet  .ivcf  articiii';  et  Telen- 
,i  d^iin^t  a  cet  ct.il'lissenient 
f  li-  r.iiir  rou>lniire  ini  (*di- 
11.  i:!i'  I  ,  tiiMit  il  confia  lV\e'- 
4  Mi  lu  1-  \i^z<'.  I Vll<*  fiit  l'o- 
<lr  1.1  bibliotlirque  Liurcn- 
«l'tbt  la  ^:irde  fut  confiée  à 
t  Vaiuivuu}  et  a  Riuslo 
(>!lr  di    Vatican  jouit  des 

4%anL<<^e^  ,  et    fut    «liri^w 

•  •lr«>  lii^liirami  ,  Phiiip|>e 
, .  Z'-no!  m  Acc'iaduoli  et  Je- 
l«-.«ifîrr.  J*cs  beaux-arts  s  imh- 
Ti!  a  l'i-n\i  ti'apportci-  le  tri- 
If  .ir^  (brf>-d'a'i\re  daus  le 
irt  dci  »ii,»ice^.  Lcou  X  cu- 


LEO 


i3i 


conrngca  la  recherche  des  antiques 
qui  peuvent  seules  fixer  les  règles  du 
bon  goût  par  Tiniitation  de  la  belle 
nature.  Il  composa  lui-même ,  pour 
la  découverte  d'une  statue  de  Lu- 
crèce, une  pièce  de  vers  qui  est  rap- 
portée par  Roscoë.  Le  palais  du  Va- 
tican fut  decoi-e  par  les  tableaux  et 
les  fresques  de  Kaphaël,  qui  était 
alors  dans  toute  la  vigueur  de  son 
génie.  IVIichel-Ange  orna  de  ses  plus 
beaux  ouvrages  la  chapelle  Sixlinc, 
et  Léon  X  le  chargea  de  rebâtir  Té- 
glise  de  Saint -Laurent  à  Florence. 
Les  élèves  de  ces  hommes  de  génie 
devinrent  dignes  de  leurs  maîtres  (i). 
La  gravure  au  burin  et  In  gravure  à 
l'eau -forte  naquirent  dans  ic  même 
temps  pour  multiplier  les  subli- 
mes illusions  de  la  peinture.  Léon 
X  aimait  la  musique;  ii  en  con- 
naissait parfaitement  la  théorie. 
Son  oreille  était  juste,  et  sa  voix 
mélodieiMç.  Le  chant ,  dans  l'église 
romaine ,  ajoute  infiniment  d'éclat  à 
ses  cérémonies  :  c'est  pour  cette  rai- 
son que  Léon  encourageait  réluiJe 
(le  fart  musical.  Deux  professeurs 
distingués  dans  ce  genre  ,  Gabriel 
M  cri  MO  et  François  Paoloso  ,  furent 
récompensés ,  l'un , par  l'archcvechc 
de  lî.iri ,  et  l'autre,  par  un  titre  d'ar- 
chidiacre (  '2  ).  Pour  que  rien  ne 
m.4U(ju;it  à  la  gloire  qui  environnait 
Léon  X,  les  histori«*ns  les  plus  célè- 
bres écrivirent  de  son  temps  :  Ma- 
chiavel ,  et  (juichardin  ,  ont  sur- 
tout illustré  cette  époque  ;  et  l'Italie 
citera  toujours  avec  orgueil  leisrs 
i  ni  mortelles  productions.  T.int  d'é- 
clat ,  d'agréments  et  de  pro.sj)érilé , 


JcHa  Il^l>bi«  .  Aut>r<*  i.niitiiici  ,  Firfiici*  Hi!f  ;  «*■ 
A.-«lir  il«  1  Sjrli,  J.i<4iivi  il.»  Fuiiioini*.  ',^ -i>" 
|iiii«  ii-i«rti(t**  »    l<7iiri  irititi*    ) 

.:j     U.'ciu    K-iIJoii,    Aml.v    >laiiic-'ii«,   Maic- 
Ai  twii-i-  ll.ii-i-iiii  Ii  .  «>-iii  t-  •  i-i  '  iii-Mi*  l<<iiJBl«toTa 
d*  cet  âxi  1,  f^'"^.  Iturt  «tiibiM.  ) 


lï- 


i3ii  LEO 

avaient  fait  de  la  capitale  du  monde 
chrétien , l'asile  de  la  paix,  et  le 
rendez-vous  de  tous  les  nommes  ai- 
mables et  instruits,  dont  les  ou- 
vrages ou  les  entretiens  faisaient 
l'admiration  des  connaisseurs ,  et  le 
charme  de  la  société.  Léon  X  aimait 
à  se  trouver  parmi  eux.  I^es  sujets 
les  plus  scrieui.,  les  matières  les  plus 
graves ,  il  les  traitait  avec  la  dignité 
convenable  ;  mais  d'autres  fois  aussi 
il  s'abandonnait  à  des  conversa- 
tions frivoles,  et  quelques  censeurs 
lui  ont  reproché  un  penchant  assez 
bizarre  pour  les  bouffonneries.  (Vê- 
tait im  goût  de  famille,  qui  n'avait 
point  déshonoré  ses  ancêtres  ;  mais , 
dans  un  pape ,  celte  légèreté  l'ex-^ 
posait  aux  critiques  les  plus  sévères. 
Cependant  il  soutenait  parfaitement 
la  plaisanterie ,  et  s'en  tirait  avec 
grâce.  Un  poète  lui  Ayant  i-ccitc  des 
vers  latins  à  sa  louange,  il  répondit 
sur-le-champ  par  le  mépe  nombre 
et  les  mêmes  terminaisons.  Le  poète, 
piqué,  s'écria  à  son  tour: 

f  l  tibi  pro  aitmcrifl  aumarct  fertnna  «lediMCt , 
Kon  «tMl  capîti  t«nt*  corooa  lu*. 

Le  pape ,  loin  de  paraître  ofTensc, 
ouvrit  sa  bourse ,  et  récom|)easa  le 
poète  avec  sa  libéralité  accoutumée. 
Cette  anecdote  ,  et  celle  de  l'archi- 
poète  Querno ,  attestent  que  dcs-lors 
les  impws^isalori  étaient  eu  vogue , 
et  qu'on  aimait  à  s'exercer  dans  un 
genre  qui  élonua  d'abord,  mais  qui , 
peut-être^  est  moins  la  preuve  que 
l'abus  du  talent.  Léon  X  provoquait 
lui-même  ces  luttes  ingénieuses  au 
milieu  des  repas  splendides  qu'il 
donnait  aux  gens  de  lettres,  et  dont 
on  n'a  pas  manqué  de  lui  reprocher 
la  profusion ,  la  délicatesse  et  la 
familiarité.  Cependant  il  était  très- 
sobre  lui-même,  ainsi  que  l'assurent 
plusieurs  écrivains  dignes  de  foi  ;  il 
]eûnait  assez  fréquemment  On  fai- 


LEO 

fait  des  leclares  |>endant  son 
6u  bien  il  traitait  lui-même  ( 

iels ,  non  jws  légers ,  m.us 
lautc  importance,  et  quin'exi; 
pas  moins  de  sagacité  que  d' 
tion.  (  Math.  Ilcrculaii.  ap,  F 
i»i  adn.  83.  )  Tel  est  lo  tému 
d'un  homme  qui  avait  véci 
l'intimité  du  pontife  ;  et  ce  qi 
teste  doit  au  moins  faire  sus] 
un  jugement  trop  rigoureux, 
mort  de  ce  pape  fut  un  de  ce 
nements  inopinés,  dont  la 
n'étant  pas  parfailemcnt  r( 
ouvrit  le  champ  aux  plus  m 
conjectures.  Ce  fut  à  Mal  lia: 
maison  de  plaisance,  que  L 
reçut  la  nouvelle  de  la  conqi 
Milanez.  Il  revint  sur-Ie-cb 
Rome  ,  le  34  novembre  1 5 
indiqua ,  pour  le  117 ,  un  < 
toire,  qui  n'eut  pas  lieu,  parc 
s'était  senti  indisposé.  îics 
cins  déclarèrent  que  c'était  un 
(ju'il  avait  gagné  à  la  cam])a| 
dimanche,  i*'''.  décembre, 

Îiira ,  sans  avoir  pu  être  jidmi 
1  n'y  a  i>oint  d'autres  détails  a 
tiques  sur  un  tel  événement 
supposé ,  très-ridiculement , 
fut  l'excès  de  la  joie  qui  le  lîi 
rir,  lorsqu'il  apprit  la  nouvell 
victoire  ,  sans  réfléchir  qu*u 
aussi  rare ,  et  qui  ne  frappe  c 
êtres  faibles  ,  doit  être  suliit 
se  prolonge  ]>oint  pendant  1 
de  huit  jours.  On  a  aussitôt  c 
une  autre  cause;  et  le  sonpçox 
poisonncmeut  s'est  établidansl 
de  la  multitude.  On  arrêta  Y 
son  du  pape ,  qui  fut  mis  en  i 
faute  de  preuves.  I^e  maître  du 
Paris  de  Grassis,  dit  dans  so 
nal  ,  qu'ayant  trouvé  le  corps 
mcment  enflé,  il  l'avait  fait  c 
avec  la  permission  du  consi 
et  que  les  médecins  avaient  < 


I.EO 

ir{unp  r'uiit  mort  empoisonne, 
uci  bo^roc  p^r-iît  peiiclicr  vers 
opuûuu.  Ojoi  qu'il  en  »oit ,  le 
xûï  de   Mediri»  .  depuis   Cle'- 
;  \  II  .  fit  (  e>ser  toutes  les  pour- 
k  j  Klicuire>  ;  et  ce  fut  lui  qui 
1^4  U  m«irt  (lii  pape  à   Henri 
.  par  luicr  lettre  dont  Toriginal 
>ii»er\eddnsles  mamiscrils  Cot- 
:«^  du  oiusee  Britannique.  (  f^. 
ut-  ,  tome  IV  .  ])ap;e  35 1.  )  On 
3C  de^inu"  les  dateurs  secrets  de 
aftentkt   5up|>o>e.   Une  rumeur 
le  accusa  ,  tan  tôt  lo  duc  d'Ur- 
UBtôt  le  plus  loyal  des  hommes, 
u»  ^rnenjux  des  princes ,  Frau- 
l".  IXr  toutes  ce%  suppositions  , 
Il  coud  un'  q^ie  le^  oWrvii  lions 
4ol o;:i  {UPS  de  ce  temps-  là  u*ff- 
it  pasa5^zav;kua*es  pourdonner 
uniiere>  certaines  sur  un  cvc'iic- 
t  qui  peut-^'trc  aujourd'hui  11*0!'- 
ic  riru  q«je  de  ujturel.  ]jV  tom- 
i  de  Le'Mi  X  ,  place  dans  IV^Iise 
^uiti  -  .V.JIIL'   de    la  MiiH'rvc , 
t  rie  r-^jîii^se  p:ir  Mirhcl-Aiij:;n, 
iii  .e  pir   Alphonse  Lonikinli, 
a^iiLcxt:  p.<r  Irirrio  D.iudiiielli: 
Util-:-  f*^i  de  W  ijdiai-l  Mon(e-Lu- 
Li  ii'Ii'ôii^r*  q'ii   s'i^st  attacher 
,  mi  iUMiri*  ilr  ir  poniifo,  a  fait 
irrrbtT  jvrr  cirioMle  tout  rc  qui 
^-.11  liait  >c>  qti.diti*>  physiques  et 
rde^.    I«es   traits  d-i  son  \isaî'c 
.«  ont  et*-  t^.lll^ml^  p.ir  le  piuf;cau 
•-•pharl^ct  t^'>t  iukIo  plusljctiu\ 
Ti^"3  di*  ee^rdUil  pciulre.LiîonX 
1!  d'iiiie  sUt'ire assez hautc.ll avait 
IVm  1  Kl n point ,  mais  .sans  cxrcs. 
Le  te  était  un  peu  ^ros!»e  ,  et  ses 
tnbre<»  luj  peu  minces  pour  le  reste 
«a  taille  .  q-ioique  élégamment 
mrs.  V«»  mains  étaient  blanchrs 
irjiratf's  ;  il  m*  plumait  à  les  orner 
pierre»  prt«  ie»iv^.  Son  l(îinl  était 
it  ru   foilirur  ;  m*n  \o\\\  ctiinit 
.»  cl  '^ill.iu:^  *  »on  ur^.iue  ct;^il 


LEO 


i33 


doux  et  sonore  ;  il  y  avait  de  la  di- 
gnité dans  sa  personne  ,  de  la  grâce 
et  de  l'a menitc' dans  ses  manières.  Il 
était  habituellement  afiàblc  ;  mais  , 
quelquefois ,  son  goût  passionné  pour 
la  chasse ,  jetait  sur  son  humeur  des 
nuages  })assagers,  lorsque  le  plaisir 
ou  le  succès  n'avait  pas  rejKindu  a 
son  attente.  Si  Ton  considère  tant 
de  choses  importantes ,  méditées  , 
entreprises  ,  exécutées  dans  le  court 
espace  d*un  pontificat  qui  n*a  })a» 
duré  neuf  ans,  on  ne  peut  s'em- 
pécher  de  concevoir  la  plus  haute 
idée  du  caractère  qui  présida  à  ces 
grands  intéi-êls  ,  dont  le  ressort , 

fdacc  d«ins  nu  point  de  l'Italie, donna 
e  mouvement  à  l'Europe  entière. 
Formé  de  bonne  heure  au  grand  Art 
de  gouverner ,  Léon  X  ne  man- 
qua point  à  sa  destinée.  Cependant 
s'il  possédait  dans  un  degré  émincnt 
les  qualités  que  le  monde  admire, 
on  eût  désiré  d'autres  verlus  dans 
le  chef  suprême  de  la  religion.  Au 
reste,  dans  sa  conduite  extérieure, 
il  se  luoulra  rigide  o))!»crvateur  des 
bienséances.  On  a  déjà  vu  qu'il  ai- 
mait  les   e<fréinonies  du  culte   ca- 
tholique; quelque  longues,  quelque 
fatigantes  cprelles  fussent,  il  se  fai- 
sait un  devoir  de  n'y  jamais  man- 
quer.   iyi*.s    ornements    pontificaui: 
étaient  de  la  plus  grande  magnifi- 
cence. 11  mettait  dans  la  célel)ration 
des  oflices  une  pompe ,  une  dignité , 
dont  ilscplaisaità  régler  lui-ni(lmeles 
détails.  Ses  mœurs  privées  ont  été  vi- 
vement décriées  par  des  ennemis  do 
sa  croyance ,  et  par  des  auteurs  tels 
que  Paul  Jovc ,  si  connus  i>our  leur 

{)ropre  turpitude  qu'on  doit  rougir  do 
«•s  citer.  Léon  X  a  trouvé  des  dé- 
fcnsei.TS  parmi  des  biographes  rao- 
denies,  tels  que  jMalhcus  flcrculanius 
et  Fabrofii  ,  que  nous  avons  déj/t 
cilJ.  Fra-Paolo  et  PalLiviciui,t[u'ou 


i34  ^  LEO 

ne  peut  pas  soupçonner  de  yains  mé- 
nagements ,  ont  parle'  de  ce  pape 
avec  une  sorte  de  scVentë ,  mais  ne 
l'ont  point  accusé  de  ces  honteux 
dér^lements  dont  on  a  voulu  fie'- 
trir  sa  mémoire.  Enfin ,  un  auteur 
moderne ,  calviniste  anglican  ,  aussi 
distingué  par  la  vaste  étendue  de  son 
érudition ,  que  par  l'exactitude  de  ses 
recherches  et  l'impartialité  de  ses  jii« 
céments ,  après  avoir  balancé  toutes 
les  opinions  ,  et  discuté  le  mérite  de 
tous  les  historiens  ,  se  prononce  en 
ces  termes  :  a  II  nous  reste  les  témoi- 
»  gnages  les  plus  satisfaisants  sui*  la 
»  pureté  de  moeurs  qui  distingua  ce 
)»  pape  ,  taut  dans  sa  première  jeu- 
»  ncsse ,  que  lorsqu'il  parvint  au 
9  souverain  pontificat  ;  et  l'exemple 
4  de  chasteté  et  de  décence  y  qu'il  a 
»  donné ,  est  d'autant  plus  remar- 
ia quable  qu  il  était  plus  rare  dans  le 
»  siècle  où  il  a  vécu.  Mais  en  rejc- 
»  tant  des  accusations  scandaleuses 
»  et  sans  fondement ,  on  doit  con- 
»  venir  que  les  occupations  aux- 
»  quelles  se  livrait  Léon  X ,  et  les 
9  amusementsqu'il prenait, n'étaient 
»  pas  toujours  conformes  à  sa  haute 
»  dignité.  »  Ainsi  s'exprime  W.  Ros- 
coë,  dont  la  sagesse  et  la  bonne  foi 
forment  une  autorité  imposante. 
La  juste  mesure  qu'il  a  constam- 
ment observée  entre  les  excès  de 
la  louange  et  du  blâme,  ne  se  trouve 
jamais  que  dans  uu  historien  pas- 
sionné pour  la  vérité.  C'est  en  exa- 
minant ainsi  Léon  X ,  qu'on  doit  le 
juger  sous  tous  les  rapports  de  sa 
conduite  extérieure  et  secrète.  Sa 
))olitique  fut  haliilc ,  mais  remplie 
ci'artifjce.  En  animant  la  discorde 
entre  les  maisouÀ  de  France  et  d'Au- 
triche ,  il  tenta  de  les  chasser  toutes 
deux  de  T Italie.  Son  but  apparent 
était  l'atiranchisscment  de  son  pays; 
son  motif  réel  fut  l'élévatiou  de 


LEO 

sa  famille.  Son  gouvememei 
ferme ,  et  sa  justice  fut  sévèr 
ses  ennemis  étaient  ceux  de  1 
pardonna  aux  premiers ,  qui 
rèrent  contre  lui  ;  et  tous  les 
excepté  l'exécrable  Baglioni , 
punis  par  des  voies  légitimes 
que  tous  les  actes  de  son  pc 
ont  trouvé  beaucoup  de  détr 
et  très-peu  d'apologistes.  Qi 
concordat ,  il  était  nécessaij 
été  jugé  par  trois  ccuts  ans  d 
tion.  Mais  la  publication  int 
tive  des  indulgences  fut  uni 
capitale  :  leur  destination  é 
certaine;  leur  distribution 
core  plus  répréhcnsible ,  et  I 
qu'il  y^  laissa  introduire  pc 
un  préjudice  irréparable  à  1 
sance  des  clés.  C'est  uu  pr 
de  savoir  s'il  mit  trop  de  n 
tion  ou  trop  de  sévérité  dans 
duite  avec  Luther.  Les  prol 
et  les  catholiques  l'ont  accus< 
tour  en  sens  contraire.  Willia 
coë  en  conclut  que  ces  contrad 
elles-mêmes  le  justifient.  Il  c 
tain  du  moins  que  ses  success 
furent  pas  plus  heureux.  ( 
Luther.  )  La  protection  des  I 
la  faveur  qu'il  accorda  aux  ] 
des  connaissances  humaines , 
acquis  uue  gloire  plus  éclats 
moins  contestée.  Léon  X  ei 
successeur  Adrien  VI. 

LÉON  XI  (  Alexaiydre  - 
viEN  ) ,  cardinal  de  Florence 
maison  de  Médicis ,  emplo; 
Clément  VIII,  son  prédéci 
dans  les  négociations  les  plus  i 
tantes ,  estimé  des  puissances 
conduite  pleine  de  sagesse  qu*i 
tenue  pendant  sa  légation  en  F 
parla  protection  que  les  savant 
vaient  auprès  de  lui ,  par  sa  dr 
sa  modération,  son  éloignemei 
le  népotisme,  fut  élevé  sur  k 


LEO 

ik  I  ^,  avril  1  Go5.Son  eleVadoxr 
ïmçeià  |ws  ses  mœurs; elle  corn- 
ail  a  donuiT  un  plus  grand  éclat 
'erioi  et  a  SOS  heureuses  qualités, 
/il  fiit  eiilcvc'  de  ce  monde,  le 
Bt-me  mois,  universellement 
:tf.  On  trouve  son  éioj^c  dans 
lï-  :ii  p.  3  io  ;  des  Elogj  degli 
•i  ilULitii  Toscani,  ^aul  V  lui 

II.  ^  T-D. 

')\  uu  GRÉGOIRE, anti-pape. 

•>>  I'■^  .  eFnpcrcur  d'Orient, 
jr^mi.  naquit  en  Tlirace,  d'une 
!  olisc-urc ,  et  dut  son  avance- 
i^n»  \vs  grades  militaires  de 
r  riim  fine  ,  a  la  faveur  toute 
btr  du  •^ofieral  Asjiar  et  de  son 
^Libuiiu5.  {  Fqyez  Aspar.  ) 
umuiaudaitun  corps  de  trou- 
raiH*  a  Si'lymbna,  lorsque  ses 
rt»\  prutet'trurs  le  firent  mou- 
le tr>*nr  ,  v;ic.'int  \^\v  la  mort 
Mru\  M»in'irn  :  le  se'nat  con- 
••  rli«.i\;«*l  F^ron  fut  reconnu 
VT  t  j.t  ii'U*  drs  lrou|)os  ,  le  n 
i  "i^  .  et  roiirnnué  par  Ana- 
<tU\  cT-  lii*  de  ('.ou^tantinople ; 
lî  »\  >j  '.•  fut  Ir  premier  e\em- 
toîtf-  v4u«  lifui  sacn*e  donnée 
'  uiïnn  d'un  souverain.  Aspar 
:it  Li'Uîut  (pir  Léon  ne  por- 
p.tN  l'iîi'^-fi-nip%  le  jouj;  (jiril 
■«jiilu  [iii  iinpoxT  :  les  Eulv- 
jv.inl  •.•\(.ilé  un*'  sédition  dans 
i'ifîf.  massacré  J.  Protère  leur 
!<^.ifitn('  ,  et  \n\^  a  sa  pkice 
\i'"r  L!»ire  ,  Léon  renouvela 
i--.di*p' 1*1  iion»4  prises  par  r^m 
M  «n  I-  tififutre  r«*s  lié?  étiqiies. 
iiiit  Aïp^r  se  déclara  en  fa- 
i'hiun: ,  et  jurvint  à  le  main- 
l.iu^  ^on  epiM'opat  ju>qu*en 
j<j  .  m.ii;^r(r  1rs  instances  de 
ri>-  ix  général  .  Léon  chassa  et 
Uurr.  l't  lit  n  OUI  mer  à  sa  place 
'i^  .*r    ui  ùi'jJoxe.   lAfoD  avait 


LEO  f35 

précédemment   obtenu  des   succè» 
éclatants   contre  les  barbares  ,  et 
rendu  la  paix  à  l'empire  d'Orient. 
Il  voulait  aussi  mettre  un  terme  aux 
malheurs  de  l'empire  d'Occident^ 
déchire  par  l'ambition  et  les  fureurs 
de  Ricimer  ,  dévasté  par  Gcnseric  , 
et  gouverné  par  des  fantômes  d'em- 
pereurs. Genseric  braya  les  menaces 
de  Léon  ,  auquel  il  renvoya  ccpea- 
dan»  Timpératrice  Eudoxie ,  veuve 
de  Valeuiinien  ,  et  sa  fille  Placidie , 
qu'il  retenait  captives  depuis  sept 
ans.  (  r^pez Eudoxie.  )  Léon,  dont 
les  armées  venaient  de  repousser  les 
Huns  et  de  tuer  un  des  fils  d'Attila , 
nommé  Dengizic  ,  réunit  toutes  ses 
troupes  et  les  envoya  en  Afrique ,  sous 
la  conduite  de  son  beau-frère  Basi- 
lisque  :  Genseric  crut  sa  perte  as- 
surée. L*inexpcrience ,  ou  ,  suivant 
Procopc  ,  la  trahison  de  Basilisque 
lui   donna  le  temps  de  reprendre 
couraçe  (  F<yyez  Genseeic  )  ;  et  les 
Romains,  après  avoir  perdu  la  moi- 
tié de  leur  îlolte  et  de  leur  armée  , 
retournèrent  honteusement  en  Orient. 
On  sou|)^onna  Aspar  et  son  fds  d'avoir 
coulribué  par  leurs  intrigues  à  ces 
revers.  Léon ,  fatigué  de  leur  audace , 
résolut  enfin  d'y  mettre  nn  terme  ; 
niais  eflrayé  de  leur  puissance ,  il 
leur  tendit   des  pièges  jKru   digues 
d'un   souverain  :    il  flalU  d'abord 
Asp-ir  de  Tespoir  d'unir  son  fils  Pa- 
tricole  à  la  princesse  Ariadne,  fille  de 
reni|>ereur.  Celte  nouvelle  ,  semée  à 
dessein,  excita  l'indignation  du  peu- 
ple, q-ii  ha'iss«ûl  la  himille  d'Aspar, 
a  cause  de  sou   arianismc  :  une  sé- 
diliou  for^  Aspar  et  ses  fils  à  cher- 
cher un  asile  dans  réglise  de  Ste.- 
Eiiphémie.  Les  serments  et  les  in^i- 
tations  pressantes  de  Léon  les  en 
firent  sortir  pour  se  rendre  au  palais, 
où  Aspar  et  Ardabiiriu»  eurent,  a  l'ius- 
taul,  Là  iL'le  iruncucc.  Lu  Isauneu, 


i36 


LEO 


nomme  Trasealsëe ,  chargé  de  cette 
exécution,  épousa ,  pourrëcompoise, 
la  princesse  Ariadne ,  promise  d'a- 
bord à  Patricole:  ce  fut  lui  c[ui  re'gna 
dans  la  suite  sous  le  nom  de  Zenon. 
(  Fojrez  Ariadne  cl  Zenon.  )  Le» 
ariens  ,  furieux  de  la  mort  de  leur 
protecteur  ,  excitèrent  Ricimer  à 
troubler  de  nouveau  l'empire  d'Oc- 
cident ,  et  engagèrent  les  Goths  à 
attaquer  Gonstanlinople  même.  Les 
environs  de  la  ville  impériale  furent 
dévastés  pendant  deux  ans ,  avant 
que  Léon  pût  repousser  les  barbares 
et  conclure  la  paix  avec  eux.  Il  mou- 
rut, en  474  )  ^^  xiixya^  de  janvier  , 
labsant  1  empire  au  jeune  Lcon  ,  fils 
d' Ariadne  et  de  Zenon  ,  que  Tem- 

Sereur  mourant  essaya  vainement 
e  faire  reconnaître  pour  son  succes- 
seur. Léon  a  conserve'  la  réputation 
d'un  prince  actif ,  éclairé  ,  vigilant 
et  sage ,  qui  ne  négligea  rien  pour 
rendre  à  l'empire  son  éclat  et  sa 
force;  il  promulgua  des  lois  sages  , 
éleva  des  monuments,  donna  l'exem- 
ple de  la  modération  et  de  l'écono- 
mie :  mais  ce  n'est  point  assez  pour 
justifier  le  titre  de  grand  que  la  va- 
nité des  Grecs  lui  donna.  Il  parait 
qu'il  ne  fut  pas  exempt  d'avarice  ; 
enfin  ,  on  peut  lui  reprocher  la  fai- 
blesse qu'il  eut  de  souffrir  l'ambition 
d'Aspar  et  de  Basilisque  ^  auxquels 
on  doit  imputer  tous  les  malheurs 

Su'éprouva  l'empire  pendant  le  règne 
e  Léon.  Des  fléaux  terribles  en  si- 
gnalèrent aussi  diverses  époques  :  en 
458  ,  la  ville  d'Antioclie  fut  ren- 
versée par  un  tremblement  de  terre; 
en  4^5,  Gonstantinoplc  fut  pres- 
qu'entièremcnt  dcvurée  par  les  flam- 
mes ;  eu  4^J  1  des  ])luics  excessives 
et  des  torrents  causèrent  de  grands 
ravages  ;  en  47'^ ,  une  terrible  érup- 
tion da  Vésuve  ,  s'il  en  faut  croire 
les  historiens ,  couvrit  Gonstantino- 


LEO 

S  le  de  cendres ,  et  plonge 
ans  l'obscuiité  et  dans 
fait ,  attesté  par  de  noml 
gnages  ,  paraîtra  toujouj 
semblable.  Ixfon  eut  p 
Vcrine ,  qui  ne  parut  livr 
le  règne  de  ce  prince  ,  qi 
pieuses  et  modestes  de 
mais  à  qui  rambûiou  et 
violentes  firent  jouer  d 
un  rôle  moins  honorai 
Veuine.  )  Elle  n'eut  ( 
deux  filles  ,  Ariadne  di 
parlé ,  et  Léoncie,  marie 
fils  d'Anthcmius.  On  a  d 
en  or  du  règne  de  Léon. 
LÉON  II ,  emjMîrcn 
petit-fils  de  Léon  Y^, 
Zenon  et  d' Ariadne  ,  fui 
guste  au  moment  de  la  i 
grand-p4TC  :  il  avait  à 
ans  ;  mais  ce  choix  fut 
peuple ,  qui  détestait  Zc 
de  sou  arianismc  et  de 
saurienne.  Gcpcudant  V 
du  dernier  empereur  . 
Ariadne ,  femme  de  Zéi 
gligèrent  ni  intrigues  ,  ii 
pour  ramener  les  cs])n! 
de  Zenon ,  qu'elles  voula 
à  l'empire.  Quand  elles  c 
aplani  les  plus  grandes 
Aiiadne  conduisit  le  je 
l'hippodrome  et  le  plaça 
élevé.  Get  enfant,  faib 
volontés  de  deux  femmes 
appela  Zenon  près  de  lui 
tant  sa  couronne  sur  la 
clara  son  collègue  et  le 
guste.  Léon  ne  vécut  p.!: 
après  ;  et  Ton  soupçonna 
voir  hâté,  par  le  poisoi 
son  propre  fils  ,  dont 
dura  que  di\  mois. 

LÉON  III ,  l'Isauri 
reiir  d'Orient ,  naquit  > 
dans  l'état  le  plus  obu 


I.EO 

JrNB  df  G^uon  ,  et  faisait  un 

r  tniirdf  bestiaux ,  lorsque  des 

-  poinuMs  pour  des  csrroque- 

rt  dff  iiupostiires ,  le  re ncou- 

'teliui  pntiirciit  une  fortuue 

^'si',  s'ilthanKi-ait  de  uoin  ,  et 

»™un  Ir  parti  des  armes  ;  ils 

tiMEirmi  riiMiite  de  leur  pro- 

^'  J^r  smiiiKt ,  une  faveur 

'  vrf^rvai.  nt  de  rtfclanier  plus 

^  Liimw  voulut ,   punr   le 

'^'d<*rKn|iiie ,  que  Léon  put 

^ irùinpiii  cet  engagement. 

'^•«'■■rnini'  simple  soldat  dans 

"•  «le Jd^liniui  II;  son  zèle  et 

w  senûes   le  lin-nl    remar- 

'IfCîprejsr .  qui  Tadmit  dans 

'<i^^fllVIt.v.i  rapidement  aux 

Jut^  ;ri<de>.  Juslinien  .  avant 

l'ieliiHi*  r  rai  II  te  de  son   am- 

.  ^<h,ir^(M  (l'une  e\pt*di;ion 

••«oiiiiv  los  j)eiiple>  du  (".au- 

l^^n.  ayrxs  y  d\oir   si};?ialc 

"lire  it  ^ois  adri'sse,  revint  à 

'•îji.'.[|r-.  >4.:i>  lo  rij;ne  d'A- 

•  '1 .1  !•.!  ddi'ii.i  |p  rouim.in- 

:  K  lriiiiii.>»  d'ANir*.  A  la  non- 
Il      1  _  _ 

'■  .4  a''jmsi!iirn  d'Auastase  ,  il 
''•rtYi.iiîuiîi.'  Tlieod«)se  IH. 
fl'tîl!r'\..|îir»  vrnail  «Ir  pro- 
'  '^"•jTi  i;i.  I.r>  S.«rra*ii:s,j|iii 
•>•;.' I m. ;.it >\4\'  iiri vi\{ Léon 
'•'M'^M,  ..II,.,  ni  lui  promet- 
'  l-ii»!  iji-  t'Hiii'N  leurs  f.ir- 
"•!')•  ^«.1.1  ri'.i4|i(->M>  et  «Ir  pni- 
l"*"  ni  lî.Miir  ers  duni:rnri\ 
'■•'•> (I,  Il  s  troni|HT  et  de  les 
''^■•ltiTî:.«iiviiiiii»t.  il  trouva 
'|''"njiîii  d»-  marc  lier  vers 
"'"'•'1  il'  .  où  TlieodoM'  lui 
"''Ujitrr  jin-Hqiif  \nns   roiip 

"'■I  f;|I  (  iiurnlUIf*  Ir  •».">  IlMPS 

''^if^iiN-  -II-  s  liiite-Sopliie  : 
";f  \'>  S  11  i.iMUs  ,  qu'il  -iv.iii 
J«-«r  de  t.iiiN>rs  pionir^M-s  , 
^•»É'.'er  C.on^!  intiiioplc  p.ir 


LEO  I  ^7 

extrême ,  l^e'nn  r<*doubla  de  rigueur 
et  de  euuragc.  Ln  ouragan  ayant 
rompu  un  instant  les  lignes  des  vais* 
seaux  assiégeants,  l'empereur  prit 
aus^itôt  quelques  Lrulots  ;  monte 
sur  un  léger  bâtiment ,  il  les  eon- 
diiisit  au  milieu  de  la  flotte  enne- 
mie, en  détruisit  une  pallie  et  força 
l'autre  à  la  retraite.  Il  soutint ,  avec 
le  même  courage,  les  attaques  diri- 
gffcs  sur  la  terre- ferme,  jusqu'à  ce 
qu'un  hiver  rigoureux  réduisît  les 
Sarrasins  à  1  inaction  et  leur  enlevât 
leurs  elicvauxetIeursi>ètesdcsomme. 
Au  printemps  ,  Léon  prvint  à  dé- 
truire deux  flottes  nouvelles  qui  ve- 
naient ravitailler  les  assiégeants;  et 
le  soin  de  défendre  sa  capitale  ne 
l'empccha  pas  d'envoyer ,  en  Sicile, 
réprimer  les  entreprises  du  gouver- 
neur Se  rgiiis  :  celui-ci  regardant  l'em* 
pire  comme  perdu  ,  avait  voulu  éri- 
ger in  royaume  dans  cette  province, 
et  venait  de  faire  couronner,  sous 
h'  nom  de  Tibère ,  un  de  ses  lieute- 
nants nommé  H'i>ile  ,  qr.i  paya  de 
sa  trte,  sa  révolte  ambitieuse.  Les 
SHini^ins,  s'étant  obstinés  à  conti- 
nurr  le  siège  dr  ('.onstantinople,  eu' 
relit  trileinen*  à  souDnr  de  l'aetivitc 
d<*  Léon  ,  qu'ih  furent  enfin  obligés 
df  s(»Muer  a  la  retraite,  l'.lle  leur  fut 
enr^in*  j^lus  funeste  et  les  reMes  do 
Irur  armée  v  furent  anéanii<.  La  joie 
(le>  lumiains  parut  au  comble;  elle 
augmenta  eiieore  p^ir  la  naissance 
d'un  fils  de  Léon.  Ce  ]>rii:«  e.  destiné 
â  rtre  un  jour  la  honte  du  troue  et 
\i'  fléau  de  l'empire ,  fut  nommé 
Oonstantin  Co[)r;)iiyme.  Kn  71Ç), 
une  tentative  (]iie  fit  Aiiasiase  jNuir 
riMUonter  «ur  le  tiôue  ,  é«  houa  par 
r.icli\ité  de  Léon  ,  qui  se  fit  livrer 
son  ronipétilnir  et  lui  fit  trancher 
1.1  tête  :  il  suulint  également ,  av«c 
(iv:*  suerès  divrrs  ,  en  Sirile  ,  en  Ita- 
lu*  tl   eu    iSardai^uc  ,  les    attaquas 


f38 


LEO 


rcpelcVs  des  Sarrasins.  Tanl  d'cfTorts 
f^loricux  et  de  services  rendus  à  Tera- 
pire  auraient  place'  Léon  au  rang 
des  plus  grands  princes ,  si  la  pas- 
sion des  querelles  thëologiqiies,  trop 
commune  dans  ces  siècles  d'iguo- 
rance,n'e'tail  venue  l'agiter  d*une  cou- 
pable frénésie  et  plonger  Tempire 
aans  une  longue  et  déplorable  crise. 
Des  zélateurs  indiscrets  avaient ,  de- 
puis quelques  années,  déclame  con- 
tre le  culte  rendu  aux  saintes  ima- 
ges ;  cette  opinion ,  qui  n'avait  d'a- 
bord trouvé  d'appui  que  chez  les 
Sarrasins ,  fut  inculquée  à  Léon,  par 
un  Syrien  renégat,  et  par  un  évcque 
phrygien  plongé  dans  la  débauche 
et  dans  l'ignorance.  Les  historiens 
rapportent  aussi  que  les  deux  juifs 
qui  avaient,  en  Isaurie,promisrcm- 
}>irc  à  ce  prince ,  vinrent  le  sommer 
d'accomplir  le  serment  qu'il  leur 
avait  fait,  et  lui  demandcreiit  l'abo- 
lition des  images.  Quoi  qu'il  eu  soit, 
Léon  suivit  ces  funestes  conseils ,  avec 
zèle  et  bientôt  avec  fureur.  Le  pape 
Grégoire  II ,  Germain  patriarche 
de  Constanlinople,  et  Jean  Damas- 
cène  ,  la  lumière  de  l'Orient ,  combat- 
tirent en  vain  les  erreurs  et  la  cniaulé 
de  l'empereur.  Il  envoya  des  assas- 
sins pour  trancher  les  jours  du  pon- 
tife j  mais,  arrivés  à  Rome ,  ils  furent 
découverts  et  punis.  Jean Damascène, 
persécuté  crucilnment  ,  se  réfugia 
dans  le  monastère  de  S;n' nt-Sabas  , 
en  Palestine  ;  les  habitants  de  TAr- 
chipel ,  alarmés  pour  leur  foi ,  se 
révoltèrent,  et  menacèrent Constau- 
tiuople.  Le  feu  grégeois  rendit  cette 
attaque  inutile ,  et  Iiéon  montra  quel- 
que clémence  envers  des  sujets  dont 
son  imprudence  avait  cauj>é  la  ré- 
bellion. Mais  en  vain  le  trouble  crois- 
sait dans  l'Empire  ;  en  vain  les  Sar- 
rasins ,  témoins  de  ces  discordes , 
cherchaicut  à  en  profiter ,  et  avaient 


LEO 

tenté  de  suri>rcndre  Nicéc;  Te 
reur ,  irrité  par  les  obstacles , 
tait  encore  Pltalie ,  et  renou^ 
ses  entreprises  contre  la  vie  du 
Ce  saint  pontife  fit  de  vains  e 
pour  contenir  l'indignation  de 
liens;  elle  éclata  enfin  :  l'ambi 
Luilprand,  roi  des  Lombards, 
devoir  en  profiter  pour  s'cm])ar 
Rome,  et  de  l'exarcat  de  Rav 
des  troubles  sanglants  et  prol< 
furent  sur  le  point  d'enlever  à 
ses  dernières  possessions  en  II 
l'adresse  et  la  fermeté  génércL 
pape  les  lui  conservèrent.  Copei 
le  patriarche  Germain  venait  < 
déposé,  à  Constantinople ,  et 
placé  parle  diacre  Anastase.  (  f 
Anastase.  )  Des  savants ,  ch 
du  soin  de  la  bibliothèque  publ 
et  des  manuscrits  qu'on  y  ra^ 
blait ,  luttaient  encore  contre 
re'sie  de  l'empereur  ;  sa  ba 
ignorance ,  désespérant  de  les 
vaincre,  lui  suggéra  l'afireuse 
de  les  faire  brûler  avec  le  prc' 
<lopùt  dont  ils  avaient  la  g<' 
celle  atrocité  révolta  toutl'em 
une  émeute  eut  lieu  dans  Con 
tiuople  :  alors  rien  n'arrêta  pi 
férocité  de  Léon  ;  et  la  persec 
(pi'il  ordonna  ,  surpassa  ,  pj 
r.igc  du  persécuteur ,  par  la  b 
rie ,  le  nombre  et  la  diversité 
supplices ,  toutes  celles  qui  a^ 
aflligé  r  Église  et  F  Empire.  Le 
Grégoire  III  ,  successeur  de 
goire  II ,  fit  de  nouvelles  tenU 
auprès  de  Léon  pour  le  rame 
la  raison,  et  assembla  à  Ron 
concile,  qui  consacra  de  nouT< 
culte  des  images  ;  Tempereui 
pondit  à  ces  Stiintes  remontr. 
par  de  nouveaux  attentats  et  ua 
entreprises  contre  l'Italie,  qui 
nèreut  à  sa  confusion.  Il  fut 
heureux  contre  les  Sarra&ius  qi 


h  àr  Tcmpin' avaient  oi){;a£;es 
rveau  à  y  |H-iietrcr.  A  peine  ces 
rmx  miieiiiîs  sefiireiit-îLsreti- 
Svn<- .  qu'un  afl'rciix  treinLIe- 
Irûrrr.  dont  les  .secousses durc- 
TCH^'ie  cuntiniielleinent  peu- 
Mlle  Tanner  <^  (o.  porta  la  mine 
iikolatioii  depuis  Gonstanlino- 
ipi'au  fond  de  rËp;A'pte.  Enfin , 
UD  ri  «;ne  de  vin};t-quatre  ans , 

4^  jît .  par  ses  excès ,  tenii  la 
pn-mit're ,  Léon  nioumt  en 
M  fut  riilerie  dan.<lVj;Ii.sedes 
-  \jV»irt'^.  ]  I  laissa ,  de  rim])é- 

Maiie ,  dont  on  ne  sait  que 

.  lin  tiU .  (Constantin  Copro- 
rpii  lui  surcâlri,  et  une  fille 
•  â  Xrt.'dMMJe.  On  a  des  mé- 
''n  or  de  Léon  III;  elles  a t- 
rane.iUtLsM'iucnt  total  des  arts 
*în.  L-s-K. 

|N  IV     r.iiizARE  \  empereur 
it ,  fiU  di>  f!onst;intin  Copro- 

naijiiil  il  (j^nstântinuple ,  le 
îi»r  -  *M  .  monta  sur  le  trône 
» .  rt  ni<ji:nit  en  -jBo ,  .iprès 
ne  f^.i  ne  prr'srrite  ,  vu  i\v- 

>  n  in-iT<(«Nt!i|«'s,  que  Tasso- 
li  l'r  Il!pilT.tle(C(tIlSt<l^tinP(l^- 
:••l  «?♦•  ,  liN  de  Lr'on  ,  alors 
r  :m'{  'iiis;  unr*  rutijur.ition  du 
^i-'jdion-.  frrie  de  IVmpe- 
l  I  fiit  ik'«'r»uv*Tle,  p\  qui  se 
j  [tar  j.i  punition  et  Trxil  de 
ore  ft  des  autres  conjtires; 
t  A.  ConManiinople  d*iui  roi 
!;:arr*.  feliiic  .  qui ,  iiitimirje' 
L'tfliir  de  ses  >ujrts  ,  se  refu- 

>  'i*"  Lf'*'n.  «e  fit  Iwptiser ,  et 
I  Ih  r«r:idlt.'  iriipcriale  ;  et  eu- 
"l'pie**  4»jx-ritii»iis  militaires 
>jrtdMt''s  contre  les  Sarrasins 
U'i  d^'iiiî".  a  |»lusit'MrN  nqwi- 
i'^  V  \^if  \|ifirure.  Limui  avait 
'pK-(q  !•>  talents  au  runinien- 

\r  ?»i.iij  rriiiii-,  S.I  prnernsilc 

•K«jr  I-  p<i&cu*iit  a'tdjuii  le» 


LEO  i39 

maux  qu'avaient  causes  l'avarioe  ci 
la  cniaute  de  Copronyme;  mais  J^ien- 
tôt  Tesprit  fanatique  qui  dominait 
son  siècle,  s'enipani  do  lui  :  il  adopta 
avec  fureur  Tironoclastie;  et  les  pre- 
miers accès  de  sa  colère  furent  di- 
rij^es  contre  Irène  ,  sa  femme,  qu'il 
eloif;na  de  lui ,  pour  avoir  conserve 
des    images   saintes.   Il    persécuta 
cruellement  ceux  qui  partageaient 
les  sentiments  de  cette  j)rincessc; 
mais  une  maladie  pestilentielle,  que 
quelques    écrivains    ont    présentée 
comme   une  punition  céleste,  vint 
mettre  un  terme  à  une  intolérance 
qui  paraissait  devoir  égaler  les  ex- 
cès Aca  pre'ileVesseurs  de  Léon.  Cons- 
tantin \  I  lui  succéda,  sous  la  tutelle 
de  la  célèbre  et  cruelle  irèi:c. 

L-S-E. 

LEON  V,  TArmenien  .  em])ereur 
d'Orient,  était  lils  d'uiî  Arménien 
nomme'  Baixlas,  et  commandait  nu 
c<irps  d*aî  i.  'e ,  sous  le  règne  de 
^icèphore,  iorsqu'd  fut  accuse'  de 
trahison,  battu  de  verj^es ,  exile  et 
for<T  de  prendre  l'iiabil  monastique. 
IMirlicl  Raii^abe  .  en  montant  sur  le 
trône,  pronorira  la  grâce  de  rie'on,ct 
lui  rendit  ses  honneurs  et  le  comman- 
meiri  des  armées.  Léon  tira  j)arti 
de  cette  favour  pour  employer  dvs 
inti'i;;.;nts  obscurs  qui,  par  des  pre'- 
diriioiis  et  des  bruits  ridicules,  dis- 
pos  lient  le  pi'ujïle  à  le  voir  nnuiter 
sur  le  trône.  Cle|>endant,  en  81:4,  il 
aida  Michel  à  reprimer  les  icono- 
clastes qui  causaient  du  trouble  dans 
Constantiuople,  et  battit  une  armre 
de  Sarrasins ,  qui  ravageaient  T  Asie. 
IM.iis  il  profita  de  Taseendant  que 
ces  sur4:ès  lui  donnèrent  sur  fesprit 
«le>  soldats  ,  jwiir  deVricr  Tempereur 
et  h'  rendre  méprisable  à  leurs  yeux; 
et  lorsquVn  Hi3,  Michel  marcha 
contre  les  Bulgares  qui  vi-naient  d  i- 
liouder  la  Thrace  et  la  Maceduiuo, 


i4^ 


LEO 


lif-on  fît  échouer  ses  plans,  et  le  con- 
traignit à  livrer  la  bataille  d'Adria- 
npple,  où  Michel  fut  bat  tu  par  une 
trahison,  dont  Léon  est  encore  ac- 
cuse par  plusieurs  historiens.  Charge 
de  recueillir  dans  Adrianople,  les 
débris  de  l'armée  que  Michel  venait 
d*ahandonner,  Lëon  acheva  de  la 
corrompre  par  ses  menées  séditieu- 
urs  :  les  soldats  révoltes  lui  offrirent 
U  couronne  qu'il  feicuit  d'abord  de 
refuser;  mais  bientôt,  cédant  aux 
instances  des  rebelles ,  il  marcha  à 
leur  tête,  vers  Gonstantinople.  Mi- 
chel ,  sans  essayer  la  moindre  résis- 
tance ,  lui  fit  remettre  les  ornements 
impériaux,  et  se  retira  dans  une 
(^lise.  I^on  fit  son  entrée  dans  la 
capitale,  et  fui  couronné  le  1 1  juil- 
let 81 3,  par  le  patriarche  ^icé- 
phore  ,  dans  Sainte  -  Sophie.  11 
relégua  Michel  Rangabc,  et  sa  fa- 
mille ,  dans  des  monastères  ,  et 
récompensa  ceux  qui  .«.aient  con- 
tribué à  son  clévalion,  entre  au- 
tres ,  Michel  le  Bègue ,  qu'il  nomma 
]jatrice.  0[)endant  les  Bulgares  , 
vainqueui*s  à  Adrianople ,  s'avancè- 
rent jusqu'aux  portes  de  Gonstanti- 
nople. Léon  feignit  de  traiter  avec 
eux,  et  chercha  à  faire  assassiner 
Crem  ou  Ci'umnus,  leur  roi,  qui,  ou- 
tré de  cette  perfidie ,  et  percé  de  plu- 
sieurs coups ,  dont  aucun  ne  se  trouva 
mortel,  se  vengea  en  commettant 
d'horribles  ravages  dans  les  provin- 
ces voisines,  dévasta  Adrianople, 
forcée  de  se  rendre  par  le  défaut 
de  vivres  ,  et  emmena  ses  habi- 
tants en  esclavage.  Léon,  pour  s'af- 
fermir sur  le  trône ,  fit  couronner  son 
fils ,  et  rechercha  l'alliance  des  Fran- 
çais, gouvernés  alors  par  Louis  le 
Del)onnaire.  En  8 1 4>  Crumnus  et  ses 
Bulgares  menacèrent  de  nouveau 
Gonstantinople;  mais  le  roi  barbare 
mourut  avant  d'avoir  pu  l'attaquer. 


LEO 

Léon,  profitant  de  cette  circoi 
marcha  contre  ces  ennemis 
reux ,  les  vainquit  auprès  d« 
brie,  et,  Tannée  suivante,  lea 
complètement ,  qu'il  les  conti 
la  paix ,  après  avoir  mis  leuj 
feu  et  à  sang.  Léon ,  ivre  d'i 
et  entouré  de  devins  et  de  ( 
voulut  aussi  dompter  les  cons 
6t  soumettre  la  religion  à  : 
gueux  caprices  :  il  réveilla  1 
orageuse  des  iconoclastes , 
d'abord  inutilement  de  vaiu< 
l'appareil  de  sa  puissance,  I 
tance  que  lui  opposaient  le 
che  Nicéphore  et  les  cvéqi 
nis  dans  un  concile  que  Léc 
convoqué.  Nicéphore  fut  co 
à  l'exil  ;  une  maladie  dangere 
le  soustraire  momentanémet 
punition  :  à  peine  guéri ,  il  al 
enlevé  par  l'ordre  de  Léon, 
le  peuple  se  souleva ,  et  pri 
feiise.  Léon ,  efffayc ,  dcsavi 
bord  la  violence  exercée  coi 
céphore  ;  mais,  dès  la  nuit  n 
le  fit  enlever  sans  bruit ,  et  : 
dans  un  couvent,  sur  les  1 
Bos])hore.  Il  nomma  ensuit 
patriarche ,  un  ofUcicr  de  s;i 
iconoclaste  décide ,  qui  reçu 
sure ,  et  fut  sacré  peu  de  jour 
Un  nouveau  concile  ^ompo: 
noclastes ,  condamna  tous  le 
orthodoxes ,  et  ouvrit  la  per 
que  Léon  étendit  sur  tous  cea 
fusèrent  de  se  soumettre  k  se 
ces  fanatiques.  Gctte  rigueur  c 
déploya  contre  les  orthod 
l'exerça  avec  plus  de  rais< 
l'administration  de  ses  états 
l'exécution  des  lois  ;  et ,  sou 
port ,  il  mérita  de  justes  elo 
chel  le  Bègue,  le  même  <] 
contribué  à  son  élévation, 
ciiséde  plusieurs  crimes,  et 
d'aspirer  à  l'empire.  Lëon  a 


LEO 

K  5iir  SCS  |irfinier5  dc- 
»  riifin  il  le  fU  juger  pu- 
lpes prouves  (le  la  perfi- 
\c\  ne  fiirout  pas  cnjuivo- 
imne  a  ctrc  bnilc  vif,  il 
iél«ii  de  quelques  jours , 
•oiir  £»irc  rr.ûndrcà  plu- 
»  amif  de  partager  son 
ir  les  engager  à  se  défaire 
.es  rcmjure's  se  déguisent 
ft  cil  clercs ,  et  se  rendent 
u  jour  à  la  chapelle  du 
Ijéon  assistait  habituelle- 
natines  :  il  entonnait  lui- 
[isaumes,  lorsque  les  as- 
|»réapi(eut  sur  lui.  Refii- 
lutcL  iJ  s't  défend  queU 
avof  fureur,  au  moyen  du 
i  croix  ;  mais  enfin ,  il  e\- 
de  coups.  En  apprenant 
le  patriarche  Nicéphore 
iigement,  dont  l'histoire 
*  la  justesse  :  a  La  religion, 
çl  delivre'c  d'un  grand  en- 
lais  IVl^t  perl  un  prince 
l-.es  rotes  de  Jic'ou  furent 
morceaux ,  ol  transportes 
*ar]ueave(!  s^i  fa  mi  Ile,  dans 
ïlr.  Sa  mort  arriva  en  Hxo. 
t  Bcguc ,  suu  assassin ,  lui 

L-S-F-. 

î  Vï ,  dit  le  Philffsophe, 
'  d'Orient ,  était  fils  d'Eu- 
niinf  île  f>asilc  le  Macedo- 
drrrçlements  de  cette  prin- 
i  Ui^<é  quelques  doutes  sur 
lilp  «1p  Léon  ,  qui  f.it  cepcn- 
*^T  lidvile  comme  son  fils 
^fs>e>ir.  A  |>eine  iîge'dedix- 
.Irpine  prince  s'était  fait 
tom  i'rmpire;  mais  Santa- 
voridcBisile,  homme  four- 
gcreiix .  inquiet  du  mépris 
iuine  que  l^'on  lui  ir'moi- 
ifrcha  tous  les  moyens  de 
prince.  Il  fit  d'ahord  tous 
'  P^'^r  g^gocr  sa  confiance  ; 


LEO 


'it 


et  es^yant  ensuite  de  l'alarmer  sur 
les  dangers  que  Basile  pouvait  courir 
à  la  cha.sse ,  sa  passion  favoiite  ,  il 
engagea  Le'on  à  suivre  son  pcre,  avec 
une  arme  cachée  sous  ses  habits. 
Le  jeune  prince  goûta  cet  avis ,  et 
mit  un   poignard  dans  une  de  ses 
bottes.  Le  perfide  Santabaren  sup- 
pose sur-le-champ  un  complot  con- 
tre Basile,  et  l'en  avertit  à  la  chasse 
même  ;  l'empereur  fait  arrêter  son 
fils ,  qu'on  trouve  muni  du  poignard. 
Le  prince  est  aussitôt  dcpouiUé  des 
signes  i  m  pénaux ,  et  jeté  dans  nue 
prison  ,  que  partagent  ses  plus  fidèles 
serviteurs.  Sintabaren  excitait  Ba- 
sile à  une  vengeance  plus  cruelle  : 
mais  les  larmes  de  tout  l'empire ,  et , 
disent  les  historiens,  la  voix  d^m 
perroquet  accoutumé  à  repe'ter ,  i^iiM- 
vre  Le'on,  changèrent  les  disposi* 
tions  du  monarque  ;  il  permit  à  5on 
fils  de  .se  justifier ,  lui  rendit  ses  bon* 
neurs ,  et  cliassa  ses  ennemis.  Peu  de 
temps  après ,  la  mort  de  Basile  laissa 
Léon  maître  de  l'empire  ;  il  monta 
sur  le  troue  avec  son  frère  Alexan- 
dre ,  en  88G  :  mais  ce  dernier ,  livre 
à  ses  plaisirs,  lui  abandonna  tout  le 
poids   de    l'autorité'.   Peut  -  être  U 
mollesse  d'Alexandre  valut  -  elle  à 
Léon ,  pnr  une  comparaison  favora- 
ble ,  le  titre  de  I^hilosoplie ,  que  sa 
vie  ne  justifie  nullement.  A  |>eiue  cou- 
ronné ,  il  déposa  Pholius ,  ce  célèbre 
et  dangereux  jwtriarche  (  P^.  Phij- 
Tius),qui  s'était  lié  secrètement  avec 
Santabaren  pour  le  perdre.  Santaba- 
ren fut  aussi  recherché,  mis  en  juge- 
ment, fouetté  publiquement,  et  enfin 
exilé  au  fond  d'une  province ,  apris 
avoir  eu  les  yeux  crevés.  Léon  lit  en- 
suite rendre  des  homieurs  funèbres 
aux  restes  de  Michel ,  assassiné  par 
Basile ,  en  8G7.  (  f^qyez  Basile  cl 
Michel.  )  IjCS  premières  années  de 
son  règne  furent  marquées  par  quel- 


l{!2 


LEO 


qnes  guerres  peu  iiii])ortantes  et  peu 
Douorablcs  pour  lus  urinccs  romai- 
nes :  les  Sarrasins  les  battirent  dans 
l'Asie  Mineure  ,  en  Italie  et  dans 
rArchi|)ci ,  et  les  Bulgares  dans  la 
Macédoine.  Lc'on ,  irrite  de  celle  der- 
nière dcTaile ,  chcroha  aux  Bulgares 
de  nouveaux  ennemis  chez  les  Hon- 
grois ,  qui  paraissent  dans  Tliistoire 
pour  la  première  fois  sous  ce  nom. 
Ceux-ci  furent  d'abord  victorieux  ; 
mais  les  Bulgares  les  ayant  écrases 
à  leur  tour ,  Lc'on  se  vit  réduit  à 
payer  inutilement  ses  allies ,  et  à  flé- 
chir ses  ennemis  par  de  honteuses 
soumissions.  En  891  ,il  recouvra  une 
partie  de  Tltalic  méridionale,  qu'il 
pi»r(lit  quatre  ans  après ,  par  suite 
de  la  mauvaise  et  tjrannique  admi- 
nistration des  gouverneurs  grecs  qu'il 
y  envoya.  Les  Bulgares  ,  cependant , 
envahissaient  de  nouveau  les  fron- 
tières ,  et  moissonnaient  les  armées 
romaines  ;  l'intérieur  du  palais  n'était 
p'is  plus  tranquille  que  l'empire  ;  les 
intrigues  des  courtisans  et  les  mœurs 
déréglées  de  Léon  y  midlipliaieut  le 
trouble  et  les  complots.  En  vain  l'im- 
pératricc  Théophane  donnait  -  elle 
l'exemple  des  vertus  et  de  la  piété  j 
Zoé ,  (ille  de  Slylieo,  favori  de  l'em- 
preur  ,  gouvernait  ce  prince  ,  qui 
faillit  être  tué  entre  ses  bras  ,  dans 
une  maison  de  campagne,  où  il  pas- 
sait la  nuit  avec  elle.  Le  fils  et  les  ]ki- 
rents  de  Si  y  lien  furent  sou|)çonnés 
d'avoir  pris  part  à  cet  attentat.  Théo- 
phane étant   morte  peu  de  temps 
après ,  Léon  épousa  Zoé ,  au  grand 
scandale  de  tout  l'empire:  elle  mou- 
rut au  bout  de  vingt  mois.  En  8ç)6 , 
l'empereur  se  remaria  ,  pour  la  troi- 
sième fois  ,  à  une  jeune  phrygienne 
nommée  Eudocic,  qui  mounit  aussi 
avant  la  fin  de  l'année, en  accouchant 
de  son  premier  enfant.  Le  voluptueux 
héon  s'attacha,  sur-le-champ  ^  à 


LEO 

une  nouvelle  Zoé ,  sumo 

bono[)sine ,  qui  devint  si 

déclarée  :  le  jour  où  elle 

pilais  ,  un  assassin  al  lent 

de  Léon ,  au  milieu  d'une 

l'empereur  fut  grièvemeii 

le  couptible  brûlé  vif.  Eu  ç] 

rasins  prirent ,  et  saccagJ 

salonique  ,  une  des  villes 

rissantas  de  l'empire ,  et  c 

pulalion  fut  emmenée  en 

Tous  CCS  dés«istres  étaient 

par  lie,  la  suite  des  in  tri;. 

perfiuies  des  courtisans  ei 

ratix  de  Léon.  Zoé  étant 

d'un  fils  qui  fut  nommé  ' 

Porphyrogf  nèle ,  l'enipen 

la  mère ,  et  la  couronna  ,  : 

lois  canoniques  qui  défei 

quatrièmes  noces.  (>;|>end 

riarche  Nicolas  refusa  de 

cette  union ,  et  excommui 

qui  l'avait  bénie.  I^'ou  fit 

enfermer  le  [>atriarche ,  et 

un  successeur  plus  compl. 

nouvelles  intrigues  agitèret 

et  de  nouvelles  invasions  di 

les  frontières.  Léon  ,  fail 

tous  ses  ennemis ,  panlonn 

à  ceux  de  Tintérieur ,  et  r 

combattre  ceux  du  dehor 

api-ès  un  règne  de  vingt-* 

sans  gloire  et  sans  trauq 

mourut  d'une  dyssentciie  , 

après  avoir  désigné  (Hiur  s< 

seurs  son  frère  Alexandre  1 

Constantin  Prophyrogenèti 

âgé  de  quarante  -  six  ans  : 

la  prétention  de  prédire 

et  les  Grecs  superstitieux  1 

daient  cet  avantage.  Il  est 

jusqu'à  nous  dix-sept  orac 

prétendu  prophète  :  ce  sont  < 

ses  sans   suite  et  sans    ra 

vers iam biques  (i);   mais 

(0  Auipcriiui  •  puliU^lv«8viK<  pri 
ttn«  rmtiMi  laila*.  IfmwUfUa  y  «)i 


LEO 

m  OTTvra;;es  plus  recomman- 
i  plMs  utiles.  11  iTtnncha  et 
dans  une  mriJInire  forme , 
s  de  droit  commence'  par 
et  <]iii  prit  le  nom  de  Baû- 
1.11  publia  cent  treize  JVo" 
t  de^  epitonies  assez  bien 
l/oiirragede  l^on  icplus  es- 
t  sa  Tacliqtte,  I^yde ,  i  G 1 3, 
ïd.  en  français,  par  Maizero y, 
—  I ,  -Ji  V.  iii-8<».;  elle  renferme 
•ei^nements  curieux  sur  les 
nilîtiires  de  ce  temps.  I-es  bi- 
ques de  Florence  et  du  Vatican 
l  miffrmert'nrore  d'au  très  ou- 
milîtaires  de  Leuu ,  en  ma- 
l ,  et  des  discours  religieux 
taux  ;  car  re  prince  dcL'iuche 
î assez,  d  prè<li«T  les  vertus  qu'il 
itiipMit  pas.  11  avait  en  outre 
ose  un  r;inli.pie  sur  le  ju;;emcnt 
^r .  et  iiu  pième  sur  le  triste 
t  b  (ifîre.  O  piiiire  avait  eu 
iif*iit  i\t'  chunuic  de  se*»  trois 
iifrrs  fri:)irM's  ,  mais  iU  mou- 
*t  toiMiuis  i'ii  l,.js  .i«^t.  ;  Il  laissa 
■^l.irhoiioiiNiiie. Constantin  (pli 
1^^4.1-1  l^idoae  dont  on  ne 
»«l  iMf  If  nnin.  L-s-K. 

-'■  *N  1''..  fiuatrii'nir  prince  de 
vr  dt-s  UhoM|ifiii,ins  ,  qni  nf- 
•'■l  MIT  |l■^  XrmfMiiriiN  etaMis  eu 
'^•/Ut  (ils  de  <  JMi'it.inliii  V', , 
'"^^•♦'ni  !'»'{. a  sonfiÎTeaîue', 
*^y'illi.:i,.l.,rr.  Avant  de nion- 
•'"iMr.inf..  d  sVtail  d«*jà  acq^iLs 
^**|''n]elirili- p.ir  les  victoires 
■*^*it  ri^mporteVs  sui  les  Musul- 
^^ijii  iiio,  les  Turcs  de 
*-liiiftirp  firrni   un**  invasion 


..'*■''*"   J-m    iiteio-iii'    Il  m»  Il  rf»l« 

•'■  ■"■  ,  Ji.'«  lr«  /  r^rrpta  frre   rhe'. 
•*''*«'ii.  R.  .B.  ,  1641     iii-H'.,p.ic     '»S. 

*■   «-llMr   I.,,,,     4m    il4ll|.l«.VI«,    F»- 

'*■  •      «    -Ipp-.if  rptru'if--  ijn-ir-       J* 
■  It.t     \r\    a    p-t^li»t  4«rc    '«    «iili-iti     'a 


lEO  143 

dans  la  Cîlicie;  Tberos,  effraye  de 
leur  ^rand  nombre,  se  retira  dans 
une  de  ^qs  forteresses,  laissant  à 
son  frère  le  soin  de  les  comballre. 
Léon  se  joi^^nit  alors  à  deux  autres 
princes  arméniens,  Tigraneet  Abla- 
sath  ,  et  marcha  au  -  devant  des 
ennemis  avec  des  forces  bien  infé- 
rieures. Le  combat  fut  long  et  opi- 
niâtre; les  deux  princes  alliés  de 
Léon  restèrent  sur  le  cbamp  de 
bataille  ;  mais  à  la  fin  les  infidèles 
furent  vaincus  et  contraints  de  sortir 
de  la  Cilicie ,  d'où  ils  se  portèrent 
vers  la  Syrie.  Son  frère  étant  mort 
sans  enfants,  il  lui  succéda  sans  con- 
testation, et  il  s'empressa  de  signaler 
le  commencement  de  son  règne  par 
des  victoires  sur  les  Grecs,  éter- 
nels ennemis  des  Arméniens.  Il  leur 
prit  d*ahord  Messis  ou  Mopsucste; 
puis  il  s'avança  jusqu'à  Tarse,  et 
reconquit  toutes  les  forteresses  qui 
avaient  été  enlevées  à  son  frère.  Il 
passa  de  là  eu  Syrie ,  où  il  joignit 
ses  forces  à  celles  de  Roger ,  régent 
d'Aulioche,  qui  assiégeait  Azaz.  \a 
ville  fut  liieiitôt  piise,et  Léon  revint 
dans  ses  états  chargé  d'un  grand  bu- 
tin. Ci*  prince  continua ,  |H*ndant  le 
reste  clc  son  rèpne ,  à  prendre  une 
part  très-anive  dans  les  difm;  lés  de 
ses  voisins;  il  porta  plusieurs  fois 
ses  armes  ilans  la  principauté  d'An- 
tiochc,  où  il  lit  la  guerre  à  Baudouin, 
roi  de  Jérusalem ,  qui  en  était  le 
maître.  I^a  paix  ne  fut  rétablie  en- 
tre eux  que  ]>ar  la  médiation  de 
Joscclin,  comte  d*Eilcsse;  et  ils  fi- 
rent, de  concert,  la  guerre  contre 
les  Grecs.  Les  nouvelles  conqm'tes 
de  Léon  le  rendirent  de  plus  eu  plus 
redoutable  à  ces  derniers  ,  qui  crai- 
ciiirent  de  se  ^ir  chassés  de  la  Ci- 
licie et  de  risaurie.  L'empereur 
J.  Comnèm*  leva  une  puissante  ar- 
mée ,  et  %%  mil  en  marcne  pour  Tal- 


i44 


LEO 


1er  combaltre  en  personne.  Loon  se 
sentant  trop  faible  pour  lui  résister, 
et  étant  d'ailleurs  abandonne  par 
tons  ses  allies  ,  prit  le  parti  de  se 
re'fugier  dans  les  montagnes  :  l'em- 
pereur se  rendit  donc  ,  presque  sans 
coup  fc'rir  ,  maître  des^principales 
villes  de  laCiiicie.  ÂuaKarbe,  seule, 
lui  résista  pendant  plus  de  deux 
mois.  Peu  après  ,  Léon ,  poursuivi 
jusque  dans  le  sein  des  montagnes  , 
fut  amené  à  l'empereur  ,  avec  sa 
femme  et  deux  de  ses  fils;  les  autres 
étaient  à  Ëdcsse.  Quand  ce  prince 
l'eut  en  sa  puissance  (  1 137),  il  laissa 
en  Gilicic  un  corps  de  douze  mille 
hommes,  et  emmena  toutes  les  trou- 
pes arméniennes,  «'ivec  Léon  qu'il 
conduisit  à  Constantin ople  :  Léon  fut 
traité  avec  beaucoup  d'égards  dans 
sa  captivité,  où  il  mourut  en  ii4i. 
Son  fils  aîné  ,  Théodore  ou  Thoros , 
parvint  à  s'échapper,et  remonta  sur 
le  trône,  en  1  i4i.  S.  M-n. 

LÉON  II,  surnommé  le  Grand, 
petit-fils  du  précédent ,  succéda  ,  en 
1 185,  à  son  frère  aîné  Rhoupen  II. 
A  peine  fut-il  monté  sur  le  trône, 
qu'il  déclara  la  guerre  à  un  émir 
Turroman  appelé  Roustam.  Les  ré- 
suJ  lats  en  furent  heureux  pour  les  Ar- 
méniens ;  car  une  grande  quantité  de 
forteresses  ,  sur  les  cotes  de  la  mer , 
dans  les  montagnes  duTaurus,  et  sur 
les  frontières  (le  Syrie,  restèrent  en- 
tre leurs  mains.  Peu  de  temps  après, 
l'empereur  Frédéric  Barberousse.àla 
tête  d'une  armée  de  croisés  qui  mar- 
chait pour  reconquérir  Jérusalem,  pé- 
nétra dans  l'Asie  Mineure  :  épuisé  par 
les  nombreux  combats  qu'il  avait  été 
obligé  de  soutenir  contre  les  Turcs  y 
il  ne  put  parvenir  qu'avec  une  armée 
bien  afiaiDlie  sur  les  frontières  de  la 
CiKcie.  Léon  11  se  hâta  de  se  mettre 
à  la  tête  de  ses  forces  pour  aller  se 
joindre  k  ce  prince;  mais  il  fut  prér 


Li:o 

venu  par  la  mort  de  Tempe 
se  noya  dans  la  rivière  de 
Léon   s'empressa  de  pro( 
Conrad ,  (ils  du   mal  heu  n 
déric,  toutes   les  consojot 
étaient  en  son  pouvoir.  Co 
journa  quelque  temps  à  T 
continua  ensuite  sa  mardi 
Palestine,  avec  les  dcbri 
armée.  Eu   1197  ,  Léon 
considérablement  agrandi 
veraineté  qu'il  avait  roçuc 
pères ,  envoya  des  ambassa 

J)ape  Cclestiu  III ,  et  à  l'c 
ienri  VI .  pour  leur  dem 
permission  cie  porter  le  titre 
qui  lui  avait  été  promis  ])a] 
reur  Frédéric  Barberousse.  ' 
accorda  sans  difficulté.  Coi 
chcveque  de  Maience  ,  fui 
de  lui  porter  le  diadème  et  d 
ronner  en  présence  des  grai 
nation.  Le  patriarche  Gré; 
sacra  ensuite,  le  6  janvie 
Pour  augmenter  encore  sa  pi 
comme  il  était  veuf,  il  é 
sœur  de  Gui  de  Lusignan 
Cypre.  Peu  après ,  en  i  ao 
kauus,  sulthan  d'Icunium. 
invasion  dans  laCilicic,  oà 

Eara  de  quelques  château: 
ientôt  Léon  reprit  l'avant 
nétra  dans  la  Lycaonie,  1 
Kaïkaous  de  faire  la  paix.  G 
pour  éviter  le  ressentiment 
ses  frères ,  vint  ensuite  chci 
asile  à  la  cour  de  Léon,  et  im 
médiation.  Ce  roi  joignit  à  s 
la  principauté  de  Lamproii|  ] 
depuis  plus  d'un  siècle  par 
mil  le  a  r  méniennc ,  rivale  de  1 
et  toujours  alliée  des  Grecs 
te  du  règne  de  Léon  est  rcn 
ses  guerres  avec  les  musuin 
Syrie  et  de  l' Asie-Mi ucurc,i 
par  celles  qu'il  soutint  a 
comte  de  Tripoli  et  d'autres» 


LEO 

i  voulaient  l'cmpechcr  de 
dans  la  priiK-ipaiileir.\fi- 
koupen ,  fis  d*uiie  fille  de 
Le  résultat  de  cette  dcr- 
édilion  fut  heureux  pour 
Iboupen  régna  daus  Aulio- 
I  mourut  aprî'S  un  rtf^uc 
le  Ircute- quatre  ans  ,  vu 
'iis»ant  pour  lier itÙT qu'une 
r!c>  Zabel  (  ou  Isabelle  ;  , 
roclauice  reine  à  sa  place 

S.  M-^. 
m ,  roi  d* Arménie ,  lils  de 
i  ou  lictlioun  I^^  ,  monta 
ued'Arniénie  en  itiOi).  Peu- 
;^[ie  de  Sun  përeil  avait  eu  le 
di-juput  de  toutes  les  forces 
iinf.  Km  Tan  f?.(j6 ,  les  M.t- 
s  d'Ej^vpte  firent  uneiiiva- 
(llicic,  où  ils  mirent  tout 
i  a  ^anj;.  Lt^on  rassembla 
b  troupes  qu'il  put  trouver  , 
attaquer  le^  ennemis  charges 
KKiillrs  de  SCS  sujets.  Ses  forces 
Ufu  inférieures  ;  ce  prince 
y  vip^lfj.r  ji;*r  son  (•')ura};e; 
ui>fois  il  lui  Mil'  If  point  de 
kW^NIiiui.|ouks  en  luilc:  illetir 
*^'*Urîi,in'aTe<:  le  plus  j^rand 
f*in«ii;i„^i^  à  la  iin  ses  Iruci- 
iwiii  riô  nii$es  en  drroule  ,  et 
'"'<lhnxK,n-  a\.«ut  t'ictue,  il 
*'ttd-N'  rerfiih  r  pri>onnier.  Les 
V*^\  triiiiuciii  retit  en  Fi;;y|»l<», 
'•  1* tr^it  nul  dvi-c  dislinition. 
P'^'H»  ul>liiiir>a  ^l^•li^  r.iiMe, 
r'B^'^fnlr».  l'an  IA6h>,liMl. 
**  '"»l<7r%M':,  (le  srN  «.Lits  SI. 
""^MHltuve  Dirlian  et  la 
*-««^|nrs.en  ii^Kj.  lUytlion 
Vw rutifynrie  en  la\  eur  de  son 
'***rrii|-j  djn>  un  monastère. 
"■  1^  jirciiiii Tfs  .innr'fN  de  son 
'•  UijUiii;  >*04  tupa  que  d«*  l'i'- 
''jnnu^  rauNes  pr  l'invasion 
KV'n>;iI  lit  rf'bltir  Ns  nio- 
*'^t1  Iji  c^Iim:»  q*n  avaient  tl** 


LEO  1^5 

ruines,  fit  cnviroimer  de  murs  la  ville 
do  Sis  y  sa  capitale,  pour  la  mettre  à 
Tabri  d'un  coup  de  main  ,  et  y  fit 
construire  de  magnifiques  palais.  En 
lu*;!,  !es  Kpvptiens,  appelés   par 
quelques  rebtîlles ,  revinrent  en  Cili- 
cic,  où  ils  commirent  encore  beau- 
eoup  de  ravages;   mais  ils  furent 
bientôt  cliasscs,et  contraints  de  faire 
une  pai\  honorable  pour  les  Armé- 
niens. En  rJt7(),  Léon  alla  à  Tau- 
vïi. ,  à  la  cour  d'Ab;igha ,  empereur 
(les    Mon};ols  ,  et  y  renouvela  les 
traites  faits    avec    son    père.    Eu 
lu-y,  Abagha  envoya    son  frère- 
Mangou-Tcmour ,  avec  une  puissante 
armée,    pour  combattre  le  sultan 
d'Egypte  Kelaoun  ,  et  faire  la  con- 
(piéle  de  la  Syrie.  Le  roi  de  Gdorgie 
Demetrius  11  ,  le   roi   d* Arménie, 
et  un  grand  nombre  de  princes  de 
la  grande  Arménie,  se  trouvèrent  k 
cette  ex])cfdilion.  Les  allies ,  d'abord 
vainqueurs ,  pénétrèrent  jusqu'à  E- 
messe  ,  où  ils  furent  défaits  par  su: le 
(le  riueapacile  de  Mangon-Tcniour, 
qui  fut  réduit  à  repasser  Inuiteuse- 
ineiit  l'Euplirate.  Lrtin ,  après  s'être 
distingue  par  nou  eourage ,  ramena 
avec  peine,  dans  son  royaume,  les  de'- 
bris  (le  son  armée;  et  il  s'occupa  aus- 
sitôt de  mettre  ses  (>tats  en  défense 
contre  les  Mameloueks,  dont  il  avait 
à  redouter  la  vengeance  ,  et  qui ,  ce- 
pendant, le  laiNsèrent  en  pai\  jusqu'à 
sa  mort ,  arrivée  au  eommencenient 
de  l'an   i'.iS[),  Son  fils  Haylbon  11 
lui  sueecda.  S.  M-n. 

LEON  IV,  fils  dcTIieodore  HT, 
succéda  en  i3oj,à  son  oncle  Hay- 
th on  II,  qui  abdiqua  en  sa  faveur,  et 
qui  continua  de  diriger  les  afi'aircs, 
jiarce  que  son  neveu  était  encore 
îurt  jeune.  Ce  juince  n'en  nnuitra 
pas  moins  une  >agesseetnne  m.ilu- 
nte  qui  lui  ccnieilièreut  Taniour  d«' 
SOS  sujets  ;  niais  il  n'eut  pas  U:  lenip* 

lo 


i46  LEO 

Ae  rendre  à  sa  patrie  tous  les  services 
((ti'elle  avait  droit  d'en  attendre.  Bi- 
largbou ,  général  mongol ,  qui  com- 
mandait dans  TAsie-Mmeure ,  entra 
dans  la  Gilicie  en  1 3o8 ,  se  i*endit 
maître  de  la  personne  du  roi ,  ainsi 
que  de  son  tuteur  Haython ,  et  les  fît 
massacrer  tous  deux.     S.  M-n. 

LEON  V ,  fds  d^Oschin  ,  frère  de 
Haython  II ,  monta  sur  le  trône  en 
l'an  1 320,  après  la  mort  de  sou  père, 
n'étant  âgé  que  de  dix  ans  ;  Oscliin  , 
prince  de  Gorigos,  qui  épousa  la 
veuve  du  dernier  roi ,  Olle  du  roi  de 
Cypre,  fut  déclaré  régent  du  royaume. 
Le  règne  de  Léon  Y  ne  fut  qu'un 
long  enchaînement  de  malheurs.  Les 
discordes  civiles  ,  les  invasions  des 
Mameloucks,  des  Tatars  -et  des 
Turkomans,  i-éduisirent  à  la  der- 
nière extrémité  les  Arméniens,  qui  ne 
cessaient  d'appdler  vainement  à  leur 
aide  les  chrétiens  de  l'Occident.  Ils 
s'adressèrent  aussi  aux  princes  des 
Mongols  de  Perse ,  leurs  anciens 
alliés  ;  et  en  iB'iS ,  le  sultan  Abou- 
^ïd  renouvela  les  traités  faits  autre- 
fois avec  eux  ,  et  leur  f oiumit  contre 
les  Égyptiens ,  quelques  faibles  se- 
cours, qui  ne  leur  furent  pas  d'une 
crande  utilité.  £n  i33o,  Léon  se 
Krouilla  avec  son  tuteur  :  soutenu  par 
les  Lusignan  ,  ses  parents  du  côté  de 
•a  mère ,  il  attaqua  Oschin ,  le  vain- 
quit, et  le  fit  mourir  aiusi  que  beau- 
coup d'autres  Arméniens  :  il  donna 
leurs  biens  à  ceux  qui  l'avaient  se- 
couru ;  ce  mii  niccontcnta  beaucoup 
»e<  sujets.  En  i335 ,  les  Épyptieus 
6rent  une  invasion  eu  Ciliric  :  sans 
moyens  de  leur  résister,  Léon  fut 
obligé  de  se  réfugier  dans  des  mon- 
tagnes inaccessibles ,  pendant  que 
l'on  ravageait  son  royaume  presque 
sous  ses  yeux.  Vainement  il  cnvova 
«tue  ambassade  au  pape  pour  lui  (ic- 
ifiauder  de  Tappui  ;  il  ne  put  rien 


fi 


LÉO 

en  obtenir ,  et  il  ne  revini 
états ,  que  quand  les  infidèl 
pillage ,  s'en  retournèrent 
Léon  monrut  en  i342 ,  a\ 
ne  malhetureux  de  vingt- 
1  ne  laissa  pas  d'enfants  , 
dernier  prince  de  la  ligne 
desRhoupenians.  Les  grau 
ménie  choisirent  Jean  de 
pour  le  remplacer.  ^ 

LEON  VI ,  prince  de 
des  Lusignan  de  Cypre  ,  1 
mé,  en  1 365  ,  roi  d'Arme 
un  interrègne  de  deux  an? 
dernier  monarque  qui  por 
ronne  d'Arménie.  A  peine 
le  trône  que  les  Egyptiens 
dans  la  Cilicie  :  pour  s' 
leur  marche ,  il  envoya  2 
conti'e  son  connétable  Li] 
fut  vaincu  et  tué ,  après  a 
battu  avec  beaucoup  de 
Léon  demanda  la  paix  au 
Mameloucks ,  qui  ne  la  li 
qu'au  prix  de  grandes  son 
cent  :  mais  ensuite,  inf 
Léon  avait  envoyé  des  ami 
en  Europe,  pour  en  tirer  d 
le  sultan  résolut  d'anéantii 
me  d'Arménie.  Le  général 
Oghli  entra  amsitôt  dans 
avec  ordre  de  poursui^Te 
qu'à  la  dernière  extrémité; 
sans  difficulté  dans  ce  ro} 
capitale  Sis  fut  prise  et 
1 37 1  ;  Léon,  et  son  connét; 
han  ,  prince  de  Gorigos,  fu 
eus  ;  le  roi ,  qui  avait  été  l 
cette  bataille ,  se  réfugia 
montagnes  inaccessibles ,  c 
louj^-temps  caché,  et  on  le  < 
mats  en  1 373  ,  il  revint  Ai 
de  Tarse ,  da  ns  le  temps  qu* 
Marie  allait  épouser  Otho 
Brunswick ,  qui  devait  être 
roi  d* Arménie.  Léon,  rét 
SCS  droits,  chercha  encore 


I-EO 

lie»  s.  a\oc  le  sullan  d'É- 
*"**      vlii  rt>$iilt.it  dp  cette 

•  «  "  ^^  voulut  entendre  aii- 
j!tit>  ■  1 .  La  gucn'e  recom- 
1^7  V  ,  avec  une  iiouvelie 
ilf*  I  «»s  villes  et  les  chd- 
psta  1  o  nt  au  roi  furent  pris 
lient  ^  ^t  ce  prince  fut  con- 
pnU'  V  mer  dans  la  forteresse 
.  i«voc*  sa  femme ,  sa  fille  et 
iU<ï^r*hahan.  Ils  y  sontin- 
ic^f  <i^^  neuf  mois ,  et  furent 
pativ  maucjue  de  vivres ,  de 
t  pri^iinnicrs,  en  1 375.  Léon 
«it  ,3Vt.(.  sa  famille ,  à  Jtfru- 
eltW  lîà  an  Oiire  ,  où  il  i-esta 
•nviTousix  ans.  En  i38i  ,  il 
*aWi\ranrp  parla  médiation 
ni".,  i(iide(jastillc;  il  passa 
•nLiropcalla  d'abortl  à  Rome, 
n  t^pa|,Tie.  à  la  cour  de  son  li- 
Niï.d  où  il  vint  en  France  au- 
ieCliarlçs  V.  H  tenta  d'enpaj^er 
*«w, ainsi  ipjr  Jc  roid'An«;le- 

•  *'«  rétablir  daiLS  ses  e'iats  ,  et 
iJD^critc  vue,  plusieurs  voya- 

•  %»lprrc ,  pour  nc';;ocicr  la 
^^^^\^'s  (Jrux  rois.  Il  ne  jMit 
"wn>  son  projet.  Le  roi  d'An- 

'  •'"  ifrorda  nne  pension  de 

j*""'^  miurs  ,   tandis  que   le 

1'  F.  Il  1     • 

.    ■'durc    lui    donnait   cinq 

'^•^^  \UT  mois.   La  plupart 

'^*  pn  lires   de  T  Europe  en 

y  mvwur  à  son  e'gard ,  de 

1J'u(le\irjt  plus  riciie  qu'il  ne 
\*^\\s  \'iv  sur  son  Iroiie.  Il 
^  VI  rf'Mdrnre  a  Viir'\>  ,  où 
Tut  le  •>.<  I   n o v c ni l>i-e  1 3() 3 , 

^  ffjN  rre  daii.s  rcj;li.sp  i\ci^  Ce- 

'•^^uionilM'au  scvo\ait  encore 
\^  (le  temps  au  Musée  des 

*»2nstins.  S.  M-.t. 

^^^    Jka>    ,  surnoninip  l'A- 

•  î;''<»;;raplie  aralw  du  seiziè- 
!<*.  et  tit  ne  a  (îniiade .  où  sa 
(€iiajt  uo  ian«;  distinj^ue  par- 


LEO  t47 

mi  les  Maui'es.  Son  nom  était  Alha^ 
San  ebn  Mohammed  alvazas  alj'asi^ 
Quand  sa  ptrie ,  dernier  boulevard 
de  la  puissance  des  Maures  en  £5- 
pa):;iie,  fut  assiejçëe,  en  i49i>  ses 
parents  l'emmenèrent  encore  eiifant 
en  Afrique.  11  reçut  une  éducatiou 
soi{;nëe  à  Fez,  qui  était  alors  la  mé- 
tropole des  sciences  dans  cette  par- 
tie du  monde.  A  Tdge  de  seize  ans 
il  suivit  son  oncle,  qui  alla,  comme 
envoyé  du  roi  de  Fez,  vers  le  roi  de 
Tombut,  et  ne  i*evint  que  quatre  ans 
après.  Il  Ut  ensuite  d'autres  voyages 
dans  la  partie  occidentale  du  nord  de 
l'Afrique  et  en  Barbarie,  tantôt  com- 
me chargéd'adkires  de  différents  p^iI^ 
ces.,  tantôt  comme  voyageur  curieux  : 
il  traversa  l'Atlas,  le  grand  désert;  vit 
aussi  l'Arabie ,  la  Perse,  la  Tartane,  ' 
l'Arménie ,  la  Syrie  et  l'Egypte.  Il 
revenait  de  ce  dernier  pays  pour  la 
seconde  fois  ,  après  être  allé  de  Fez 
à  Constantinopie  :  le  navire  sur  le- 
quel il  était  embarqué  fut  pris  par 
des  corsaires  chrétiens  près  de  l'ile 
de  Zerlii ,  sur  la  cote  de  Tripoli,  ea 
1517.  Mené  à  Rome,  on  fit  don  de 
sa  personne  au  pape  Léon  X.  Ce  pon- 
tife, ami  des  lettres,  n'eut  pas  plu*- 
tôt  reconnu  dans  l'esclave  arabe  uu 
homme  savant  et  d'un  caractère  ai- 
mable ,  qu'il  l'accueillit  avec  une 
bienveillance  distinguée ,  et  lui  ac* 
corda  une  pension  considérable.  Il 
le  fit  instruire  dans  la  religion  chré- 
tienne ,  fut  son  parrain  ,  et  lui  donna 
ses  deu\  noms.  Jean  Léon  fit  ensuite 
son  principal  séjour  à  Rome,  et  fré- 
quenta aussi  Boloç;ne;il  apprit  Titalica 
et  le  latin,  et  ouvrit  un  cours  de  lan2;ue 
arabe.  Son  discij)le  le  plus  célèbre 
fut  Gille  Antonini ,  cardinal  ,éveque 
de  \ilcrbe  et  «général  des  Augiistins. 
On  n'a  rien  de  bien  certain  sur  ce 
qu'il  devint  après  la  mort  de  Léon  X. 
11  parait  que,  négli||;é  par  le»  ftucces- 

10.. 


i46 


LEO 


seurs  de  ce  ponlife ,  il  forma  le  des- 
sein de  retourner  eu  Afrique.  On  lit, 
il  est  vrai ,  dans  Ramusio ,  qu'il  resta 
à  Rome,  et  qu*il  y  mourut  ;  mais  ce 
passage  ne  se  trouve  que  dans  la 
quatrième  édition ,  publiée  en  1 588, 
trente  ans  après  la  mort  de  Tauteur; 
tandis  que  dans  la  seconde  édition , 
qui  parut  en  1 554  ^  Ramusio  dit  sim- 
plemdit  que  Jean  Léon  vécut  lonp;- 
temps  à  Rome.  D*ailleurs,  J.  A.Wid- 
mandstadt ,  savant  orientaliste  alle- 
mand, du  seizième  siècle,  affirme 
que  Jean  Léon  s*était  retiré  à  Tunis, 
où  il  avait  fait  de  nouveau  profes- 
sion du  mahométisme.  a  J*ai  eu 
»  deux  fob  rintcnlion,  ajoute  Wid- 
V  manstadt,  d'entreprendre  le  voya- 
»  ce  d'Afrique  ,  pour  profiter  de 
»  r entretien  et  des  lumières  d'un 
»  homme  si  docte  ;  mais  des  évé- 
»  nements  inattendus  m'ont  empé- 
»  cbé  d'effectuer  ce  projet.  »  On  peut 
s'en  rapporter  sur  ce  tait  au  témoi- 
gnage a  un  homme  aussi  grave  ;  et 
l'on  doit  regretter  de  ne  rien  appren- 
dre de  plus.  Voici  les  ouvrages  de 
Jean  Léon  ,  dont  on  a  connaissance  : 
L  Description  de  V Afrique,  Elle 
avait  d'abord  été  composée  en  arabe; 
et ,  suivant  Ramusio,  Tauteur  la  por- 
tait avec  lui  quand  il  fut  pris.  Ou  lit 
quelque  part,  que  le  manuscrit  arabe 
se  trouvait  dans  la  bibliothèque  de 
Vincent  Pinelli  ;  mais  on  ignore  ce 
qu'il  est  devenu.  Ramusio  nous  ap- 
prend que  ce  fut  ce  livre  qui  attira 
l'attention  de  Léon  X  sur  Jean  Léon, 
et  que  ce  pontife  l'invita  à  le  traduire 
eu  Italien.  Celui-ci  se  mit  à  l'ouvrage 
dès  qu'il  eut  acquis  une  connaissance 
suffisante  de  cette  langue  ;  mais  il 
ue  l'acheva  qu'en  i5a6,  quatre  ans 
après  la  mort  de  son  bienfaiteur. 
Jean  Léon  traduisit  aussi  bien  qu'il 
put ,  dit  naïvement  Ramusio  ;  mal- 
gré ses^ortSy  sa  version  est  remplie 


LEO 

de  fantes  de  ^^rammaire.  1 
crit  s  égara,  et  resta  luc 
qu'en  i55o.  Un  heureux 
lit  tomber  alors  entre  les 
Rîimusio,  qui  |)ensa  avec  r 
ne  pouvait  mettre  un  moi 
précieux  en  tête  du  Recuei 
ges  et  de  navigations  doi 
pidilicr  le  premier  volume 
ses  efforts  pour  corriger  1 
mais  il  eu  est  resté  beauc 
cette  description  qui  a  fai 
mer  Jean  Léon,r^//ncfli/i 
annonça  qu'aucun  écriva 
décrit  cette  partie  du  mi 
autant  de  détails,  d'exact: 
vérité.  Ce  jugement  ne  fui 
par  personne  :  on  desirei 
tant  que  cet  ouvrage  ofl] 
liaison  et  d'enchaîtiemen 
récit  des  faits ,  et  plus  de 
sur  les  lieux  et  leurs  distai 
gré  ces  défauts ,  c'est  un  i 
d'un  prix  infini.  Tous  les  a 
ont  parlé  de  l'Afrique  apr 
ont  profité  de  son  livre.  D4 
même,  il  n'a  guère  perdu  < 
nion  des  géographes  ;  car 
sieurs  pays  de  l'intérieni 
partie  du  monde,  il  est  b 
original  auquel  on  ptiisse 
cours.  Marmol  l'a  copié  h 
vent  sans  le  citer  ;  Dappei 
traire,  reconnaît  hautem* 
été  pour  lui  d'un  grand  se< 
fm  Bruns ,  dans  sa  desc 
l'Afrique,  et  Harlman,da 
celleut  travail  sur  Edrisi 
ployé  avec  succès  les 
que  leur  a  fournis  Jean 
rendit  justice  à  son  m 
»  connaît  })arfaitement ,  ' 
»  la  langue ,  les  moeurs , 
9  la  géographie, rhistoir 
»  des  pays  qu'il  décrit;  on 
»  l'admiration ,  et  l'on  n< 
»  lui  assigner  im  rang 


LEO 

bons  Toyaiçenrs  ;  il  an - 
is  d'instruction ,  el  Lien 
penchant  à  la  supersli- 
la  crédulité ,  que  la  plu- 
•crÎTains  de  sou  temps,  p 
prumit  qu*à  son  retour 
1  Afrique ,  il  écrirait  ses 
ns  les  autres  parties  du 
parait  que  les  circons- 
empécbé  de  tenir  sa  pa- 
'lorîtis ,  recteur  à  Auvcrs, 
m  ouvrage  en  latiu  ,  sous 
^nnis  Leonis  Aj'ricani  de 
cœ  descriplione  ,  lib.  ix  7 
j56  ,  iu- 1 'i  ;  ilnd.  1 558 , 
icb ,  1559 ,  in- ri;  Lcyde, 
63-i  :  cette  édition,  la  plus 
ules,e$t  la  plus  souvent  ci- 
us  a  mal  compris  le  sens  de 

d'expressiuns  italiennes. 
■  plus  obscur  ce  qui  Tctait 
iGd,  son    style  latiu   est 
cfjuites,  dont  on  n'a  lirait 
«piLlc  uu  recteur  du  sci- 
^.  Lj  traduction  française 
**f:ellcesl  intitulée  :  Des- 
^Ijfritfite  y  tierce  partie 
**tfciiie  de  notre  temps  , 
"  Wi  Jfiicain,  première» 
^^'^'lea'olje ,  puis  en  tos- 
*  Patient  mise  en  français, 
^wecii  léle  iViiu  Rtrciioil  de 
'  traduits  (le  riialicn    par 
•j^ral,  et  lires  ,  la  plupart, 
^  volume  de    Kamusio. 
^^,  'i  vol.  in-folio.  Celle 
^  jwriit    scpai-émeiit ,  Au- 
'Hi,  in-i';i.    1/  -ifrique  de 
iw  a  aii^sî  été  trailiiilc  en 
L<iOiln*s  ,  i<M)o  ,  iu -i**- ,  et 
«his,  Rotlenlam  ,  i()()>  ^ 
:  ce  n'est    qu'un    extrait. 

a    traduit   ce    liv.e     eu 

.  Il-rbom  ,   i8<j5  ,  in-H'*. 

ion  r^l  faite  sur  Tori^inal 

irirlji<*  de  nolcs,  et  j)rccr- 

prcCace  que  i*ou  peut  cou- 


LEO  149 

sidérer  comme  nn  très-bon  mémoire 
sur  Jean    Léon  et   sts  ouvrages. 
Ce   volume    a    uu   premier     titre 
qui  l'annonce  comme  le  commence- 
ment d'un  recueil  d'anciens  voyages. 
IL  Un  petit  livre  en  trente  cha^ 
pitres  sur   les  savants   célèbres , 
cest-à^rCyles  médecins  et  les  phi- 
losophes qui  ont  écrit  en  arabe.  Cet 
opuscule  était  sans  doute  en  arabe  ; 
on  n'en  a  qu'une  version  en  latin  bar- 
bare et  souvent  iiiinte.ligilde.  Ellle  a 
été  pulilice  par  J.  H.  Hoitinger  sur 
une  copie  de  Florence ,  dans  son  ^î- 
bliothecarium  quadripartitum ,  et 
parFabriciusdans  le  tome  xiii  de  sa 
Dibliothctpiegrccquc.Casiri  attribue, 
on  ne  sait  par  quel  motif,  celte  ver- 
sion à  Hoitinger.  L'extrême  incor* 
rectiou  du  style  fait  croire  qu'elle 
est  plutôt  de  Jean  Léon  lui-même. 
11 L  f^œabulai  e  arabe  et  espagnol; 
les  trois  premières  feuilles  contien- 
nent dos  mots  helireMX  et  arabes;  les 
sept  suivantes  ,  des   mots  arabes  et 
latiusv  Jean  Léon  Técrivit  a  Bologne, 
pour  uu  méderiu  juif  :  c'est  bien  ])eu 
d(^  chose.  Il  est  coté  n<>.  59  parmi 
les  manuscritsdcriilscurial.  lV.£jr- 
trait  des  chroniques  mahométanes , 
souvent  cité  dans  la  Description  de 
rAfrique.   Rauuisio    dit   que  Léon 
avait  composé  beaucoup  d*ouvrages 
lii^toriqiies.  V.  De  la  reliai'  n  ma- 
hiimetane,  YI.  Grammaire  a  abe. 
Ramusio  nous  apprend  qu'un  Juif  die 
sa  coiniaivsauce  en  avait  un  exem> 
plaire.  VII.  l'n  traité  de  la  Hiéto- 
rique  a  abe,  Vlll.  Poésies  araltes. 
1\.    Hecueil    d'épitapluts   arabes. 
Jean  Léon  les  rassembla  dans  ses 
voyages  en  Barbarie  ,  el  fit  présent 
de  ce  livre  à  un  prince  de  Fez,  pour 
le  consoler  de  la  mort  du  roi,  sou 
père.  On  ne  connaît  ces  divers  ou- 
vrages que  par  le  témoignage  de  l'au- 
teur, qui  le»  cite  dans  sa  Description 


i5o 


LEO 


de  TAfriquc.  On  peut  voir  Casiri , 
BibUoth,  arab,  Hisp.  tom.  i ,  p.  172, 
et  la  notice  sur  Jean  Léon  par  Bruns, 
dansles Ephcmérid,  géogr.  deZach, 
180 1  ,  tom.  I,  p.  309.  £-9. 

LÉON  (  Pierre  Cieça  de  ) 
passa  d'Espagne  en  Ame'rique ,  à 
rage  de  treize  ans,  y  e'iudia  avec 
soin  les  moeurs  des  habitants  du 
Pe'rou ,  et  en  composa  une  liistoire 
curieuse,  dont  la  première  partie 
parut  à  Se'ville  ,  en  1 553  ,  in-f''.  , 
en  espagnol  ;  et  à  Venise ,  1 555  et 
en  1557,  '""8°.»  en  italien.  Cet  ou- 
vrage estime'  nous  donne  une  étran- 
ge idée  des  mœurs  corrompues  des 
peuples  dont  il  contient  Thistoire. 
—  LÉON  (  Louis  de  ) ,  Aloysius  Le- 
gionensis  ,  (ils  d'un  gentilhomme 
castillan,  naquit  en  i5'>.7,  proba- 
blement à  Grenade,  et  entra,  en  1 543, 
dans  Tordre  des  Augustins  ,  dont  il 
devint  vicaire-general  et  provincial. 
Il  dressa  les  statuts  pour  la  reforme 
qu'il  fut  un  des  premiers  à  y  intro- 
duire ,  et  mourut  à  Madrigal ,  le  9.3 
août  1591.  11  efait  très-savant  dans 
le  grec  et  dans  Theljreu.  Un  de  ses 
amis ,  qui  n'entendait  pas  le  latin  , 
l'ayant  prie'  de  hii  traduire  en  langue 
vulgaire  le  Cantique  des  cantiques , 
les  iuqmsiteurs  en  saisirent  une  co- 
pie ,  et  arrivèrent  l'auteur  ,  qui  fut 
détenu  pendant  cin(|  ans  dans  les  pri- 
sons du  Saint-Onice ,  où  il  donna  des 
exemples  hcroK|ues  de  patience  et 
de  grandeur  d*anke.  Son  innocence 
futcniin  reconnue,  et  il  rentra  dans 
sa  chaire  de  professeur  à  Salanianque. 
Ses  ouvrages  sont  :  1.  La  Traduction 
du  Cantique  des  Cantiqws,  avec  un 
petit  Commentaire  dont  il  l'avait 
âccompignce,  le  tout  traduit  en  latin 
par  lui-même ,  Salamanque ,  1 58(). 
II.  De  utriusque  agni  ijrpici  ac  vert 
fmmolationis  leptimo  (empare ,  il». 
^SjjQ ,  Bfadrid ,  lOo^  ;  in-4",  Le  P. 


LEO 

Daniel  a  traduit  cet  ouvra ^ 
çais ,  sous  ce  titre  :  Traà 
s)'stème  d* un  docteur  espc 
la  dernière  pdque  de  J, 
une  dissertation  sur  la 
des  quarta-décimans ,  Par 
in-i'2.  III.  De  probœ  mai 
liœ  officia,  IV.  De  divi 
nibus.  V.  Un  Commenta 
psaume  xxvi.  VI.  Un  1 
poésies  espagnoles ,  fort 
Fr.  de  Quevedo  les  pul>lia 
à  Madrid ,  i (33 1 ,  in- 1 6,  so 
Obras  proprias  y  tradm 
iinas ,  griegasy  italiana: 
meilleure  e'dition  est  celle 
nëeD.  Gre'g.  Mayans,  Valci 
in-S'*. ,  pre'ce'de'e  d'une  V 
teur. 

LÉON  DE   Byzance 
cette  ville  ,   se  forma  à 
Platon.  Ses  talents  pour  la 
et  pour  les  atHiires  ,  le  fiit 
par  ses  compatriotes  pour 
les  Athéniens  et  vers  Phil 
de  Macédoine ,  en  qualité' 
sadeur.  Ce  monarque  anib 
sespcrant  de  se   rendre  ; 
Byzance ,  tant  que  Léon 
tête  du  gouvernement  ,  fil 
aux  Bvzaiitins  une  lettre  i 
par  laquelle  ce  philosopl 
tait  de  lui  livrer  sa  patri< 
pic ,  sans  examiner ,  couri 
à  la  maison  de  Le'on  ,  qui 
pour  échapper  à  la  fre'nrsi 
pulace.  Cet  illustre  infort 
plusieurs  e'crils  d'histoire 
sique  ;  mais  ils  ne  sont  i^i* 
jusqu'à  nous.  Il  florissait 
35 o ,  avant  J.-C.  On  l'a 
quelquefois  avec  un  Léon 
auteur  de  divers  ouvrages 
qui  sont  ])erdus. 

LÉON  de  Marsi,  en  II 
le  douzicm*»  siècle  ,  moinr 
Cassin  ,  cardinal  y  evèqu< 


LEO 

1rs  Chroniques  du  Mont- 
li ,  en  y  comprenant  le  qiia- 
re  fait  par  Pierre  Diacre , 
115  saint  Benoît  jusqu'en 
!  ouvrage  est  irès-eslime' , 
les  faits  en  sont  tires  des 
le  ce  cclèbn'  inonastÎTc;  il 
lime'  à  Paris ,  en  i()o3  et 
-fol.  ,  avec  la  Chronique 
.  On  le  trouve  aussi  dans 

T-D. 

DF  MoDÈyT:,dont  le  nom 
!  .1 1:  D  .4  Ariè,  (ils  disaac,  cc- 
jin ,  né  à  Modî'nc  vers  Tau 
iistingiia  dan«>la  poésie  hé- 
t  d.ins  la  poi'.sic  italienne. 
de  quatorze  ans  ,  il  com- 
poème  Le'brru  en  Thonnenr 
•iître,  le  raljbin  Moïse.  Dc- 
;  **p«;qî4e  ,  spn  rom patriotes 
1  fait  de- rc  marqua  Lie  qu'il  ne 
tilc  dans  ses  y  vis.  Il  alla  se 
cuise,  dont  il  dirigea  long- 
1  M!ia^o"nr.  Le>  ouvra srcs 
"*cl  iiuuuMTils  qu'il  a  laisses 
'^rniiil  nombrr,  aiuNi  que  1rs 
»  'l'i'il  a  «iGigures.  Il  mourut 
'■•  '  I»  tO")  {,  ,i*»e  (le  8o  ;nis.  On 
^\.  B  blia  hebnfu  ralthinica, 

•  «'JK),  t  vol.  iu-fol.  Cette 
>  rfufriini.  1<.  Ta rj;u lu  ,  la 
'tl.i  iiftitr  Massore,  les  coni- 
"''^'I«->  l4riM)ins,  et  tout  re  qiu 
'*''i^Iw  [ff,  prf*mièrr>  nli lions 
'''*'K;  mais  il  y  a  plus  de 
:'''^«urnvtinns.  Kll«*  l'ut  nou- 
•^ fniMii,. ,l^.^  inquisiteurs. II. 

"^Uonarit)  hebra'n.o  et  ita- 
«Tiiv,  itiri,  in-.J".:  senuifle 
'l'Iiu  rijrierteet  |ilusaniple^ 

•  "ij'»,  in-J".  Li'tjn  de  Mo- 
"^il  pn)po?»e'  lit'  <lonn<*r  une 
*'U  Untifrine  rie  r.iucien  '!<;>- 

•  ru«^«^e  lies    juifs   et    des 

«;  ni'iiN  rinqui>ition  sVtaut 

4  son  ilfs^^'iu  .   il  tâcha  d'y 

pij-rç  dtoûounairc.  \  Fo^', 


LEO 


i5i 


sur  les  deux  éditions  qui  sont  égale- 
ment rares,  Richard  Simon,  Lettres 
choisies ,  tome  i**".  et  BUdiothèque 
choisie,  t.  v.  )  111.  Pi  Ariè  {Bou- 
che (le  lion  )  :  c'est  un  sup])loment  k 
l'ouvrage  prcrcdent ,  imprime  dans 
l'édition  de  Padoue.  IV.  Désert  de 
Juda ,  Venise ,  1 5ç)8  ,  et  i  G02  ,  in- 
4°.  (7est  un  recueil  de  discours  qui 
ne  manquent  pas  d'élégance.  V.  HiS' 
toire  de  la  Pdque ,  en  italien,  carac- 
tères hébraûpies  avec  le  texte  hel)reu 
à  côté;  suivie  de  quelques  hymnes , 
Venise ,  1 O09 ,  in-fol.  Vï.  Caph  nk- 
chat  h,  Mi  se  hua ,  avec  de  courtes  no- 
tes, et  une  lettre,  Venise,  iG'25,in-8<>, 
et  Constantinople ,  avec  les  points- 
voyelles.  Vil.  Eviter  le  mal:  c'est 
le  litre  d'un  dialogue  sur  les  jeux  de 
hasard;  un  des  interlocuteurs  les  ap- 
j>rouve,  et  l'autre  les  condamne,  Ve- 
nise, I  K)*),  in-8^.  ;  ibid, ,  1 61 5;  Wil- 
teniberj;,  iG^ij,  in-Zj**. ,  avec  une  ver- 
sion L'itinc  et  ilca  notes  d'^ugusic 
Pi'eilïi'r;  enliu,  Lcipr.ig,  iOjC),  in-8"., 
avec  une  traduction  allemande  d'un 
juif  devenu  chnfticn  ,  nommé  Fré- 
déric-Albert,  sous  ce  titre  :  Lusor 
doctiis  sed  non  cotwersus,  VIII.  Re- 
jeton r/<?yM.s7/V;6',  Venise,  i58j,in-8'».  : 
livre  de  morale  où  sont  contenus  des 
j)réeeples  excellents  pour  bien  vivre, 
avec  des  a])ologues  et  des  figures. 
IX.  Secret  des  justes:  cet  ouvra î:;o 
renferme  cent  secrets  de  la  nature,  et 
quarante  énigmes  avec  leur  expo- 
sition et  explication,  Venise,  Wxp  , 
in/j".  ;  l'r.inriort  ^u^le  Meiu  ,  i(><)  *, 
et  ailleurs.  \.  Mais'.nde  Juda,  table 
des  matières  du  livre  intitulé  :  En 
7^/^67,  \  cuise,  itj'v"),  in-fol.;  mutile 
par  Josias  Pinio  ri  lUS  le  Sqdiei 
Mèor  tnàim.  i(ji>.  \\.  Maison  du 
pain  de  Juda  .  t.ible  des  niatièio 
par  ordr«;alpliaK*tu|iif .  du  livre  in- 
titulé Ziert*nni  tficruh  Ifn.sefy.  \  r- 
nise,  j'i-iîi.  luiol.   XU.    C'«.'Mr  tu 


13Ji 


LEO 


lion ,  par  âlhision  à  son  nom  (  i  ) , 
Venise,  1617,  in-4**.  Dans  cet  ou- 
vrage ,  Léon  de  Mod^nc  Iraitc  de  la 
mémoire  artificielle  et  de  la  manière 
d'apprendre  toute  sorte  de  sciences. 
Xlll.  Historia  degli  riti  hebraici, 
dove  si  ha  hresfc  e  total  rclatione 
di  tutta   la  vita,  costumi,  riti,  e 
osservanze  degli   kcbrei  di  qiiesti 
tempi ^  Paris,  1637  ,  par  les  soins 
deGafiarel,  mais  remplie  de  fautes; 
i638 ,  par  les  soins  deTauteur,  avec 
beaucoup  d'augmentations  et  de  cor- 
rections. Cette  histoire  fut  traduite 
en  anglais ,  et  imprimée  à  Londres, 
i65o  ,  in-S*^.  Ricnard  Simon  la  tra- 
duisit en  français;  etson  ami,Frémont 
d'Ablancourt ,  la  fit  imprimer  avec 
une  proface  de  sa  façon,  Paris,  1674, 
in-i'ji.  R.  Simon  donna  une  seconde 
édition  de  sa  traduction,  plus  ample 
et  plus  correcte,  Paris,  i(i8i,  in- 1*2. 
Klle  est   préférable  à  Toriginal,  à 
<ause  du  Supplément   touchant  les 
sectes  des  Caràites  et  des  Samari- 
tains, {\nï  étaient  presque  inconnues, 
et  à  cause  d'une  seconde  partie  ,  qui 
a  pour  titre:  Comparaison  des  cêre'- 
monies  des  juifs,  et  de  la  discipline 
de  l*£f^lise  ;  avec  un  Discours  ton- 
c fiant  les  différentes  messes  ou  litur- 
gies qui  sont  en  usage  dans  tout  le 
inonde.    Elle    est    détliée    à    Bos- 
suet.  L'Histoire  des  coutumes  des 
juifs,  traduite  en  flamand  ,  a  été  im- 
primée à  Amsterdam ,  i(>83,  in-8**.  : 
la  traduction  latine  est  de  Francfort, 
1G93,  in-i'i.  Cet  ouvrage  n'a  pas  été 
inutile  à  Bu\torf,  fils  ,  pour  donner 
à  sa  S;ynagogue  des  juifs  de  plus 
grands  développements  ;  et  s'il   est 
vrai  que  Léon  de  Modcne  se  soit 
proposé  de  rebîver  les  défauts  des 
premières  éditions  de  la  Sjnagogue, 


(i)  La  tribu  Am  JuAa  av«U  nn  iian  ptiir  «m- 
l>>n*«  Iléon  i|x  tVJwil^uo  <r  Koniniaut  JuJa  |  •• 
faitaii  «uMi  apptUr  Juiou  {^Anè). 


LEO 

et  d'y  suppléer,  ses  peines  n 

été  perdues.  Les  critiques  oni 

que  quelques  différences  uolc- 

tre  les  diverses  traductions  d 

toire  des  coutumes  des  jui 

n'est  pas  étonnant  ;  les  aut 

ces  traductions  n'avaient  ni  1 

croyance,  ni  les  mêmes  o 

XIV.  Lebusèim  ou  Syntagï 

Mardochée  Japhé ,  avec  de 

à  la  suite  de  la  Misclina, 

Fojez  Bartolocci ,  Bibliot, 

eiWoU,  Bibliot.fféb.      I 

LÉON  DE   Saint  -  Jean 

réformé,  et  provincial  de  so 

mourut  en  1 67 1 ,  après  ave 

posé    plusieurs  ouvrages    < 

et  d'histoire  ecclésiastique  , 

principaux  sont  :  DesMétUtt 

saint  amour  de  D.eu,  iG5^ 

—  Vies  et  éloges  du   P.  ï 

Françoise  d*Amboise  ,  duc 

Bretagne;   de  la   mère   M 

Saint-Charles  etc.  —  Jour 

maladie  et  de  la  mort  du  ca 

Eichelicu,    i643.   —   Uis 

l'hostie  miraculeuse  de  Pari 

i{)()o.  — DeUneatio  Redone 

melitarum  observantiœ,  in- 

France  convertie ,  ou  la  Vi 

Denis  l'aréopagite ,  avec  ui 

des  antiquités  de  Montmarti 

in-8«. 

LEON,  diacre,  néà  Cialo 
d'ionie,  vers  le  milieu  du  x 
futenvovéfortieuneà  Const 
pour  y  ^aire  ses  études.  Il  s 
en  96O ,  le  jour  mémo  que 
lace  se  révolta  contre  N 
Phocas,et  il  admira  la  ferm 
prince  opposa  aux  clamci 
multitude.  Il  paraît  qu'il  s 
de  bonne  heure  à  l'état  c 
que  ;  et  il  nous  apprend  h 
qu'il  suivit  l'empereur  B 
dans  1.1  guerre  contre  les  ] 
et  qu'il  éuit  diacre  lorsque 


LEO 

i^cn  c)8i  ,iinc  défaite  totale,  en 
irant  de  la  ville  de  Friaditza  , 
renail  d 'assiéger.  Loon  ne  dut 
ÊBK  :^oii  salut  qiih  U  vitesse  de 
leral.  Nous  lui  devons  une  Iiis- 
Trfi sonnée  des  événements  qui 
Dt  passes  sous  ses  yeux  [  de 
f|-  >  .,  et  i|ui  donnf*  de  {grands 
«  sur  la  p^uerre  que  Sviatuslav , 
-dur  df>  Russie,  Ht  aux  Grecs 
)- 1  :  «  'est  un  sunplriuent  iin- 
tit  pjur  rilistoire  l>y7^iutine. 
trouve  des  descriptions  ani- 
dcrs  portraits  qui  ne  manquent 
'  vérité';  mais  quand  on  en  con- 
r  l'eiisomble,  on  ne  voit  ])lus 
•  style  «liîiiis  et  a  (Ter  lé  des  rlic- 
Ju  sii*rledc  Tliéodosc.  H  n*a  ni 
luredeProeope,  ni  la  clarté  de 
d'Kpiplianie ,  ses  contempo- 
,  ni  le  style  plein  de  clialeiu'  de 
littiUr.  Son  uuvra^^e  est  du 
vrc  fies  lUtinuscrits  j»nTs  de  la 
tth'ijri:*  Kiv.iii*  d»*  Ptiris.  L'im- 
ioii  <pii  <'ii  avait  c'ti'  rtunnicn- 
Mj-»  LmiN  \l\  ,  tut  .irrcIcV  par 
Tt  '!♦■  rrditi'ur  le  P.  ('.iunl)i'lis  :, 
i*'***  \irul,  d'*  nouviMu  .  d  en 
[.•-•■r.-i!!'  Il  pahliratiou  .1  Tiia- 
t  Ml*  rnv.ilc.  l'M  un  vol.  in-l'ol. , 
"Ul'J  :idr.i  aussi  le  Traitr  i\v 
,'fir',  ri'Uij'ost'  par  oidre  de 
lii'if»'  I'h«"  i>,  un  tr.i'j;mrnl  de 
•ire  •!-  .|i-aii  d'Mpipliaiiir,  et 
i?  ■  ir«-  \\i'  la  A<'//ff  dr  Tlieo- 
!••  '^r  irnniairion  mi-  la  pri.se  thf 
\tn.\^  pur  les  Sarrasins,  1/ini- 
'i.'.'i  de  rc  volume  était  déjà 
^vifirT  r-ri  iSi".  I/éditeur  en 
rirje  iiri'-  sa>aMle  auaivse  d.tus 
.if    \iii    «les   ^\otict's  t't  E.itr, 

VJVS  d'Orvii.tf  ,  \w.  dans  (etfe 

,  .iu  Irt^i/.ienu'  .siècle .  douiiiii- 

«•:i\rfnt  les  uns,  frau<'iseain  *>iii 

\t  *  autres,  laissa  «Icux  Chvtini- 

.   (  iuicdc)  papes  ,  qui  (init  eu 


LEO  i55 

i3i4;  Tantrc  des  empereurs,  qu'il 
pvait  terminée  en  i3o8.  Il  abrège 
Martin  le  Polonais  ,  et  rajoute  plu- 
sieurs faits  tirés  de  divers  autres 
écrivains.  Son  style  se  sent  de  la 
barbarie  du  siècle,  et  sa  critique,  de 
Tij^norancequi  ré{;nait  alors  ;  cepen- 
dant l'ouvrage  est  utile  pour  1  his- 
toire de  son  temps.  Jean  Lami  Ta 
tiré  de  la  poussière  des  bibliothè- 
ques, et  Ta  hiit  imprimer  à  Florence, 
en  1737  ,  dans  ses  Deliciœ  erudi- 
toritm ,  avec  Tabrége'  de  Jean  de  Tlsle 
De  Gesiis  Franconim;  il  y  a  joint 
de  très-l)onne$  notes,  des  corrections, 
et  diverses  pièces  qui  n'avaient  pas 
encore  paru.  T-d. 

LÉON  Hébreu,  autrement  R.  Juda, 
Ç\\s  d'Isaac  Abarbanel ,  savant  rab- 
bin, naquit  dans  le  royaume  de  Cas- 
tille,  après  le  milieu  du  quinzième 
siècle.  Chassé  d*Kspagne,  par  Ferdi- 
nand et  Isabelle,  en  i^çyx  j  il  se 
réfugia  à  Naples  avec  son  père.  L'an- 
née suivante,  Charles  VIII,  roi  de 
France,  s'étaul  emparé  de  cette  ville, 
Léon  alla  fixer  sou  séjour  à  Gènes, 
où  il  exen;a  long-temps  la  médecine 
aver  huniu'ur.  Nous  avons  de  lui  trois 
dialo;;ues ,  composés  en  italien  ,  et 
imprimes  pour  la  première  fois  à 
Kniue,  l'i)"»,  iu-J'».  ;  et  \  euise  , 
ô  i  I ,  s«nis  ce  litre  :  Dialo^hi  de 
nuu>rc  nmiposti  pcr  Lt*onfj  medico^ 
di  riatiitnr  hcbrco  et  di  poi  falto 
christiaiHK  Les  interlocuteurs  sont 
PlUlon  et  Sttphii'  qui  se  debilciit 
loH'c  idées  alainlmpiees  cl  «'abalis- 
(ifpics.  Ces  dialogues  ,  traduits  ea 
latin,  par  Sana/.in  ,  sui>ant  (ihr. 
\N  olf ,  furent  d'alxud  imprimés  à 
^  enise  ,  I  Vi.J  ,  et  ensuite  insérés 
flaus  le  premier  volunu*  de  la  Col- 
lection des  énivaiiis  cabalistiques. 
Cf'Ite  tradurtinn  est  très  -  élégante. 
l/ouvragedeLéou  hébreu  a  été  tra- 
duit deux  fois  eu  espagnol  ^  /'.  le 


i54  "  LEO 

Citalogue  de  La  Scrna  Santandcr  ). 
Ces  dialogues  ont  aussi  trouve  deux 
'^  traducteurs  français  ,  Pontus  de 
Thiard ,  et  le  seigneur  du  Parc ,  dont 
les  traductions  fui'ent  imprimées  à 
Paris  ,  en  i58o  ,  in  -  iG.  André' 
Gamutiusae'crit  contre  ces  dialogues, 
Libro  2°.  de  amore ,  cap,  3.  Barto- 
locci  et  d'autres  pensent  que  les  Dia^ 
loguesd*amourQnXéiéà!a\ioTà  corn- 
posësen  latin  ;  maisritalienoffredcs 
marques  certaines  d'originalité'.  Q. 
Bartolocci,  qui  connaissait  Le'on  He'- 
breu,  et  qui  c'tait  lie'  avec  lui,  faisait 
un  grand  e'ioge  de  son  esprit  et  de 
son  cœur.  L-b-e. 

LÉON  le  Grammairien^  l'un  des 
auteurs  de  l'Histoire  Byzantine,  n'est 
connu  que  par  l'ouvrage  qui  porte  son 
nom.  Le  P.  Labbe  conjecture  que 
c'est  le  même  que  Le'on  Asianus  dont 
parle  Scylitzcs  (  f^qjrez  la  Biblioth, 
Coisliniana ,  p.  îio8  ) ,  et  que  Le'on 
de  Carie  nomme'  par  Cedrenus  dans 
la  pre'facede  sa  chronique.  Fabricius 
partage  ce  sentiment, et  il  ajoute  que 
l'e'crivain  qui  fait  le  sujet  de  cet  ar- 
ticle ,  pourrait  être  le  même  que  Le'on 
le  Grammairien  ,  archevêque  de  Ca- 
labre ,  dont  on  a  uncc'pître  canonique 
à  un  prêtre,  nomme'  Jean,  De  uvore 
antè  ordinationem  ducendd,  (iCllc 
e'pîtrea  ctc  publie'c  en  grec  et  en  latin, 
par  Cotelier,  dans  le  tome  m  de  ses 
Ecclesiœ  ç^rœcœ  momimenta.  Quoi 
qu'il  en  soit  ,  il  est  certain  ,  par  la 
suscription  même  de  son  ouvrage, 
que  Le'on  le  Grammairien  le  ter- 
mina l'an  loi  3.  Son  histoire  est  in- 
titule'e:  Chronographia  res  à  recen- 
lioribiu  Imneratoribus  r,**stas  corn- 
plectens.  Elle  comprend  les  vies  de 
Le'on  l'Arménien,  de  Michel  le  Bègue, 
de  Théophile, de  Mirliel  III, de  Ba- 
sile le  Ma  cédouieii  ,  de  Léon  lePhi- 
losophe,d' Alexandre  cl  «le  Constantin 
Pui'phu'ogciiclc,  «Is'éteud  jjîir  cou- 


LEO 

séquent ,  de  l'an  8i3  à  929. 
histoire  est  écrite  d'une  maniëi 
succincte  et  avec  beaucoup  de  s 
cité.  Elle  a  été  traduite  en  lati 
Jacques  Goar,  et  publiée  à  la  si 
l'histoire  de  ïhéophane ,  dor 
est  une  continuation,  Paris  ,  i 
merie royale,  i65.Ti,in-fol.  Co 
traduit  en  français  l'ouvrage  de 
On  a  trouvé  tant  de  rcssem 
entre  l'histoire  qui  porte  le  n- 
Léon  le  Grammairien,  et  cell> 
anonyise,  continuateur  de  TIk 
ne,  que  les  critiques  en  ont 
que  Tun  de  ces  deux  écrivain; 
fait  son  profit  du  travail  de  1 
L'histoire  de  l'anonyme  est  int 
Ckronicon  j tissu  Constantim 
phyroç^.  conscripium;  elle  a  et 
en  latin ,  et  publiée  par  le  P. 
Combefis,dans  le  Recueil  qui 
titre  :  Historiœ  Byzantinœ  S 
res  post  Theophanem^J^soris j 
in-fol.  V 

LÉON  -  PINELO   (  Airro 
F'or.  PiwELo. 

LÉONARD  (  Frédéric  )  , 
metir  à  Paris  ,  fut  d'abord  a 
de  Sébastien  liuré,  auquel  il  si 
depuis  dans  la  charge  d'impi 
ordinaire  du  Roi:  reçu  le  i*]  1 
î()')3  ,  il  fut  syndic  de  sa  co 
nauté  en  itÀid,  et  eut  aussi  h 
d'imprimeur  du  clergé.  Il  im 
un  grand  nombre  de  livres ,  i 
tiruiièrcmenl  plus  de  trente  v< 
de  la  collection  des  auteurs  la 
tisum  Delphini  :  l'un  de  se»  < 
nommé  aussi  Frédéric ,  fut  r 
braireen  lOSB. — Marc-Antoir 
rrAiiDDE  Malpkinks,  fils  de  < 
nier,  naquit  à  Paris  le  ^5  avril 
fut  conseiller  au  ChAteîet,  et  i 
le  '5  mai  1  j(38.  On  a  de  lui  :Es, 
li'S  hif'ro'^ir plies  des  Ef^ptie 
de  Vans;!  ai  s  de  ff^arifiirton, 
'ji  vol.  i 11 <  l 'A.  So  Auli es  tra\«i 


LEO 

Buuiscrits.  — LÉONARD  { Mar- 
pBtin),  autre  fils  de  Frédcric, 
**ris  le  a8  août  lOgCî,  em- 
TëUt  ecclésiastique,  et  mou- 
i  janvier  1 7G8.  11  avait  pu- 
Béfuialion  du  livre d^s  Règles 
'initrlligence  des  saintes  Eai- 
I-*- ,  in  -  II.  II.  Traité  du 
itérai  et  du  sens  mystique  des 
s  Ecritures,  17*17  ,  in-  12. 

A.  B-T. 
ON.VRI)  ,  Nicolas-Gkrmai?!  ) 
r.rii  I  7  4  i,  à  la  (luadi'lonpc,  et 
jM  i.'Uiio  cil  Fraiicr,  où  il  lit  ses 
».  Il  dut  sctn  talent  pour  la  poe- 
'l  M-*  >iirci-s  dans  le  j;ciire  qu'il 
la  .  à  l'i-ludc  constante  des 
»qiies  l.itins,  tt  des  pot-uics  de 
PT .  qui  v<*naienl  d\Hi  r  traduits 
arifais  et  se  trouvaient  alors 
1rs  jihiinsdc  tout  le  monde.  Ses 
•-» ,  M'id  titre  qti'il  ait  à  une  rc- 
loii  dniabloetnon  eontrstec  , 
r«^iijplif^  ^\v  jussaj^rs  imitc's  de 
lî'  ,  iî«'  TrupiMt «'  cl  sintniii  de 
rr  .  II:!*!!  Mil  niclcr  avec  brau- 
il*.irt  .1  M'»  pM»|)rc>  idrcs.  I/a- 
r  d*"L  IftîK'*»  i/rtoiiilii  point  en 
>"' Tàl  dt>  atKincs.  L»"  nliIli^t^e 
i%-  lin  .  ^"U  prottt  tnir,  \r  lit  n\- 

i  .1:-  i,;  y   WlUir  dlpl(  lUit  l<|il('.  011 

•..f.T.'-ii  177  ^.  la  [»larcdrrli.irj;c' 
jkir'->  *\r  ri.Miir  a  Licj;c.  Ce  fut 
.  r'tt»  n  "jdrncrinril  t  uni  posa  les 
'rry  d.  th'UX  ainuns  dr  l.yon,  ro- 

qiii  eut  iH-aiinHip  dcvoi;iicct  fut 
ujt  en  ai!;:lai«»ct  eu  italien.  Il  cVri- 
ri^^i.  pfiiil.iiil  sonse)oiira  Lie^e, 
M*iîi«*ir»"»  lii^torifpiiN  mii  les  rc- 
tiuR*  d**  «  e  prtit  l'tal  ;  te.s  nie- 
fc*  n'ont  pas  ctc  ini primes ,   et 

A>^\i\e  'pi'il»  ne  mciil'iieiit  pas 
rir»-.  L*-onard  .  entraîne  par  Iç 
r  de-  revoir  la  France,  on  jilntôt 
fi-  U-Miiii  dr*  (liangeiucnt  qni  le 
i-^iAiVil  t-mte  >a  vie.  rpiitti  î,ie\:'' 

A  diplomatie  tu  nit-me  l«":p»- 


LEO 


i55 


et  revint  à  Paris,  qu'il  quitta  bien- 
tôt aussi  pour  retourner  à  la  Gua- 
deloupe, où  il  ne  put  rester  mie  peu 
d'années.  A  son  arrivée  en  France , 
en  1 787  ,  il  publia  la  quatrième  et 
la  meilleure  édition  de  ses  ouvrages, 
augmentée  de  la  relation  d*un  Voya- 
çe  aux  Antilles j  du  roman  pastoral 
à\4lexis,  et  d'un  poème  des  Saisons^ 
3  vol.  in-8°.  Peu  de  temps  après ,  il 
repartit  encore  pour  la  Guadeloupe , 
avee  le  titre  de  lieutenant-général  de 
l'amirauté  et  de  vice-sénéchal  de  la 
colouie.  Il  se  dirigea  de  nouveau 
vers  la  France,  en  1 79'Ji,  et  termina 
ses  jours  à    Nantes ,  le  'i(>  jaiivier 
174)3,  le  jour  même  où  il   devait 
s'embarquer   pour   revoir    sa    pa- 
trie. Léonard  était  d'un  caractère 
doux:  son  humeur  mélancolique  et 
paresseuse  se  fait  sentir ,  non  sans 
charme,  dans  tons  ses  ouvrages;  mais 
elle  exerça  une  influence  malheureuse 
sur  le  cours  entier  de  sa  vie.  M.Clam- 
peiioii,  srm  neveu  .  a  donné  une  «^li- 
tioii  complèlcdc  ses  0'iivres,en  3  vol. 
in-8". ,  Paris  ,  17<)H.  'l'ouïes  les  pro 
dnetions(|n'elli'  renferme  ne  sont  pa^ 
cj;alr.s:  qnel(pies-iines,eVhapjii:e«ka  U 
pieinière  jeniies>»ede  l'anteiir  ,  oiK-n- 
faiilees  pendant  la    maladie  de  lan- 
gueur qui  le  coiidiiisil  an  toml>ea»j  , 
aiirioiuenl   un  talent  qui    n'''^t   yt% 
mur  eiirr)reonrpii  est  At'\i%  afiaiUi.  \a: 
resfeesf  remarqii;d>le  p;ij  la  dourMfr 
des  senriments  ,  la  \ivlttf  de-,  ima-/'*. 
et  rbarmonieiise  elé;ran"'d«' l-i  •»*! 
silieation.  A  '    '  • 

VI,    l»,n, 

Vl.MJ. 

Lf,()NAF.O   I    I/t  l/f*  I     '  "'' 


•  •  >  ' 


'/. 


'l 'W, 


56 


LEO 


Utino ,  l'un  des  plus  fameux  prédi- 
cateurs de  son  temps  ,  était  né  à 
Udine  ,  capitale  du  Frioul ,  au  com- 
mencement du  quinzième  siècle.  Il 
5 rit ,  fort  jeune  ,  Thabit  de  Saint- 
lominique  ;  et  un  acte  du  chapitre 
général  de  L'ordre  ,  tenu  à  Cologne  , 
en  1 4'^B  ,  le  cite  comme  un  savant 
professeur  de  théologie.  Il  eut  Thon- 
neui'de  prêchera  Florence,en  i435, 
devant  le  pape  Eugène  IV  et  les  car- 
dinaux y  et  parut  ensuite  avec  éclat  à 
Venise,  à  Milan  ,  à  Rome  et  dans  les 
principales  villes  d'Italie.  II  fut  élu 

5 rieur  du  couvent  des  Dominicains 
e  Bologne  ;  quelque  temps  après  , 
provincial  de  toute  la  Lonibaraie»  et 
mourut ,  suivant  le  P.  Echard  ,  vers 
1470.  Les  sermons  de  Léonard   de 
Utino  tiennent  beaucoup  de  ceu\  de 
Barletteet  de  Mcnot  :  ils  ont  été  réim- 
primés plusieurs  fois  dansle  cours  du 
XV*. siècle.  On  recherche  les  éditions 
des  divers  sermons  qui  suivent  :  I. 
Quadragesimale  aweum ,  1 47 1 1  in- 
4^., première  édition,  de  tio'i  leuiiles 
à  longues  lignes,  que  Ton  croit  sortie 
des  presses  de  Franç.dc  Hailbrun,à  Ve- 
nise ;  elle  est  excessivement  rare  ,et  a 
été  vendue  quelquefois  à  des  prix  très- 
élevés.  La  seconde  édit.  est  intitulée: 
Ser mortes  quadragesimales  de  le  gi- 
bus animv  :implicis  et  sernin  pri- 
mas depecca  o  guLe,  Venise,  F.  de 
Hailbrun  ,  147^?  in-folio  ;  elle  con- 
tient un  plus  grand  nombre  de  ser- 
mons que  la  première,  et  pour  cette 
raison  est  moins  rcchcrclice  des  ama- 
teurs. On  en  rilc  une  troisième ,  in- 
folio ,  imprimée  sur  deux  colonnes , 
que  Ton  conjecture  avoir  été  exécu- 
tée par  Ulric  Zcl  de  Hanau ,   v 
Tanuée  147^?  ""'^  quatrième,  Ul 


ers 

m, 


Jean  Zaiiwir ,  147^^  in-folio  ;  et  une 
cinquième,  Paris,  Ul  rie  Gcring,  1 47^» 
que  Dcbure  croyait  être  la  première 
de  toutes.  (  FûjA^  BibUogr.  instruct. 


LEO 

n^.  5 1 3.)  Les  éditions  postérîeiiF 

Vicence ,  de  Lyon ,  etc.  n'ont  au 

valeur.  IJ.  Sermones  tuirei  de  un 

per  totum  annum  ,  Venise,  I 

Hailbrun,  1 473,in-fol.  On  en  cit4 

autre  édition  plus  rare  ,  impr 

in-folio  sur  deux  colonnes ,  et  < 

attribue  à  Ulric  Zel  de  HanaiL  Q 

à  rédition  prétendue  de  1 44^ 

a  démontré  que  cette  date  était 

de  r ouvrage  :  Tédition  d'Udine,  1 

citée  par  plusieurs  bibliograp 

est  imaginaire.  III.  Sermones^ 

de  dominicis  et  quibusdam  fi 

Ulm ,  J.  Zainer  de  Reutlingen^  i 

in-folio;  Vicence,  1479  ,  in-fol. 

primés  plusieurs  fois  depuis  à  I 

à  Paris ,  etc.  On  a  encore ,  se 

nom  de  Léonard  de  Utino  , 

recueils  de  sermons  pour  le  car 

Sermones  quadragesim,  de  jlc 

peccatorum ,  Lyon ,   i5i8  ,  ii 

de  petit  ionibiis ,  ibid. ,  1 5 1 8 , 

goth.  Pierre  Tardif  ,  dominic 

professeur  en  théologie ,  à  C 

bcrv ,  est  Téditcur  de  ces  ser 

que  le  P.  Echard  attribue  à  Le 

de  Dcitis,  religieux  du  même  t 

mort  en  1 4 1 4»  Lo  P.  Marc-A 

Seraphini  ayant  découvert  au 

menccmeut    du    xvu*^,    siècl 

ouvrage  inédit  de  Léonard  de 

le  corrigea,  et  le  lit  imprime 

lo  titre  suivant  :  Trartatiisn 

lis   de  sanguine   Christi  in 

mortis  elfuso  :  anfiœrit  unit 

ci  nitati?  Venise^  1627  ,  in-. 

Cette  (|nestion  théologique  o 

les  écoles  d'Itilie  en  i403. 

Marchand  a  donné    un   arti 

rieux  sm*  Léonard  de  Utini 

letpiel  il  reli^ve  les  inexactitm 

bibliographes  antérieurs;  m 


(\^    L'r.liliAn  ilf  14?^»  CÎlé«    •!•«•  le 

Dictionnaire  itniptrtei,  »'a  i«B«i*  < 


LEO 

:onnu  toutes  les  e'di- 
iÇes  de  Léonard.  \V-s. 
le  IJmousin,  peiiitre- 
lit  à  Limoges  en  1 4do. 
ni  donna  la  direction 
ured'éiuaux  qu'il  avait 
►ges  ,  avec  le  titre  de 
llour  ordinaire  de  la 
Ko'u   Léonard  fit  cxé- 
tiitilé  considérable  de 
iscà ,  d'aij^uiî'ies ,  de 
nideur  extraordinaire, 
»  pleine  d'élégance.  Ces 
ithi.s  d'excellentes  pein- 
»ur  les  dessins  de  Ra- 
les-Komaiu  ,  de  Jean 
jtes  remarquables  par 
formes  ,  la  pureté  du 
-ichesse  des  composi- 
ytii  de  procédés  qu'il 
,   Léonard  était  par- 
'  à  ses  coideurs  un  éclat 
irence  inconnus  jus<|u'à 
)t  les  découvertes  plus 
I  (liimie  ont  permis  de 
re  de  miiture  à  un  de- 
t  d'éi  lat  bien  supérieur 
'on  connaît  des  produits 
irture  de  Limoges,  que 
ôt  conMdéror  comme  de 
rs  que  comme  de  véri- 
..  Le.s  ouvrages  de  Léo- 
remarquables  sont   les 
ux  qui  urnent  le  tombeau 
Poitiers,  et  dont  on  peut 
riptiou  dans  le  tome  iv 
*  Monuments  français , 
loir ,  p.  di  et  suiv.  Le 
ouvre  en  possède  dcu\ 
un  représente  le  Portrait 
Henri  IL  ,    et   l'autre, 
Ae    de    Montmorency, 
rt  de  Léonard  .la  direc- 
runufacture  de  Limoges 
les  mains  de   Courtois  , 
,  qui  sut  maintenir  dans 
I  oc  bel  établiiscmKbt. 


LEO  157 

C*est  ce  dernier  .iiliste  qui  exécuta 
neuf  tableaux ,  ayant  chacun  4  pieds 
8  pouces  de  baut,sur'ipieds6  pouces 
de  large,  et  déforme  ovale ,  représen- 
tant tous  les  dieux  de  la  fable.  Ces  ta- 
bleaux ,  les  plus  grands  de  ce  genre 
que  Ton  connaisse,  avaient  été  peints 
sur  les  dessins  dePrimatice,par  ordre 
de  François  V', ,  qui  voulait  en  dé- 
corer le  château  de  Madrid ,  dans  le 
bois  de  Boulogne.  Ils  ne  furent  ache- 
vés qu'en  1 559  ?  l'année  de  la  mort 
de  Henri  IL  ils  ont  été  mravés  par 
Sadeler,  format  in-8*>.   On  ignore 
comment  ces  chefs-d'oeuvre ,  qui  de- 
vaient appartenir  au  gouvernement, 
a\aie[jt  passé  dans  le  commerce;  un 
étranger ,  qui  les  a  acquis ,  en  a  mal- 
heureusement privé  la  France.  Mais 
il  est  certain  que  ces  peintures  n'é- 
taient pas  de  Léonard  ;  et  c'est  à  tort 
que  dans  le  Dictionnaire  historique 
elles  lui  sont  attribuées.        P-s. 

LÉONARDI,  (Le  vénérable  Jean) 
instituteur  des  clercs  réguliers  de  la 
INI  ère  de  Dieu  ,  naquit  à  Decimo  y 
bourg  du  tpriitoire  de  Lucques.  Ses 
parents,  qui   jouissaient  d'un    peu 
d'aisance ,  con(ii:rcnt  son  éducation 
au  curé  de  \illa-Basilica,  sous  le- 
quel il  fit  moins  de  progrès  dans  les 
sciences  que  dans  la  vie  spirituelle. 
II  entra  ensuite  chez  un  apothicaire 
de  Lucques ,  pour  apprendre  la  ])har- 
macie.ïl  se  fit  remarquer  dès-lors  par 
sa  douceur,  son  application  ,  et  sur- 
tout par  une  piété  vive  et  sincère.  En 
sortant  d'apprentissage, il  s'associa  k 
un  artisan  qui  consacrait  le  produit 
de  son  tra\ail  au  soulagement  dcb 
pauvres  religieux  et  des  pèlerins  ;  il 
partagea  pendant  dix  années  les  soiii-j 
(pie  cet  homme  charitable  donnait 
aux  étrangers.  Au  bout  de  ce  temps , 
il  résolut  de  renoncer  au  monde  ;  et 
n'ayant  pu  obteuir  de  ses  parents  U 
permission  de  s'ensevelir  dans  uu 


5Ô 


LEO 


cloître ,  il  pria  sun  confesseur  de  le 
diriger  dans  le  choix  d'un  état  :  il 
avait  alors  ^']  ans.  Il  n'he'sita  pas  à 
recommencer  ses  premières  études  ; 
et  ayant  achevé  ses  cours  de  philoso- 
phie et  de  théologie ,  il  fut  ordonné 
prêtre,  en  1 571.  ïl  entreprit  aussitôt 
des  conférences,  qui  attirèrent  un 
grand  nombre  d'auditeurs,  et  euretit 
les  plus  heureux  résultats.  On  lui  as- 
signa, en  i574,rancienne  chapelle 
de  Notre-Dame  de  la  Rose,  pour  te- 
nir ses  assemblées  ;  et  cette  église  de- 
vint le  berceau  de  l'institut  dont  il 
avait  déjà  conçu  le  plan,  et  qui  devait 
avoir  pour  but  spécial  l'instruction 
des  pauvtes.  Les  corapacnons  qu'il 
t'associa  dans  ce  pieux  dessein ,  le 
reconnurent  pour  le  chef  de  cette 
sainte  entreprise ,  et  le  prièrent  de 
leur  donner  une  règle,  à  l'exemple 
des  premiers  fondatcm-s;  mais  Léo- 
narai  se  contenta  d'écrire  sur  un 
morceau  de  papier  :  Obéissance,  et 
leur  dit  que  ce  mot  renfermait  toute 
la  règle.  L'établissement  de   cette 
congrégation  éprouva,  surtout  de  la 
part  du  clergé,  des  obstacles  qu'il 
vint  à  bout  de  surmonter,  et,  avec 
l'autorisation  del'évéquede  Lucques, 
il  tint,  en  1 583,  le  premier  chapitre, 
dans  lequel  il  fut  élu  supérieur-géné- 
ral ,  sous  le  titre  modeste  de  recteur. 
Il  se  rendit  aussitôt  après  à  Rome , 
pour  faire  approuver  par  le  Saint- 
Si(^e,les  statuts  de  la  congrégation, 
i u'il  avait  rédigés;  mais,  pendant 
son  absence ,  ses  ennemis  obtinrent 
du  sénat  un  décret  qui  le  bannissait 
a   perpétuité,  sous  des  peines  sé- 
vèi'es.  Tandis  qu'il  recevait  cet  af- 
front de  ses  concitoyens ,  la  réputa- 
tion de  ses  vertus  augmentait  cha- 
que jour  le  nombre  de  ses  disciples. 
Le  pape  lui  donna ,  dans  le  même 
t*mps,  une  preuve  de  son  estime,  en 
renvoyant  a  Kaples ,  avec  le  titre  d» 


LEO 

commissaire  apostoliqu 

ser  les  troubles  excité* 

tentions   de  différents 

gieux.  A  son  retour  de  < 

il  présenta  ses  constitut 

verain  pontife ,  qui  les 

la  manière  la  plus  flatte 

collège  écrivit  au  sénat 

en  faveur  de  Léonardi,  d 

tions  n'avaient  pu  qn'êt 

prêtées,  et  il  lui  fut  pci 

nir  dans  celte  ville  :  il 

peu  de  mois ,  parce   < 

commission  d'établir  la 

les  couvents  de  Menti 

de  Vallombreuse.  Il  fi 

conde  fois  ,  en  1 597  , 

congrégation  :  mais  celt 

le  signal  d'un  soulcvoi 

et  pour  l'apaiser,  on  fi 

nuler  l'élection.  Le  pi 

des  menées  qui  avaient 

Léonardi,le  nomma  vi 

lique,  et  l'envoya  à  Luc 

pouvoirs  très-étendus. 

agréer  au  cardinal  Bar 

de  protecteur  de  la  coi 

ce  prélat  l'en  désigna  si 

rai.  Il  revint  encore  ui 

ques,  en  iGo5:  il  avai 

par  le  bruit  qu'il  était  c 

Llir  l'inquisition  ;  et  il 

de  peine   à   dctromp 

ameuté  devant  la  pori 

vent.  Il  tint,  en  1608,  i 

cond  chapitre  généial 

galion  ,  et  il  employa 

vie  à  l'artcrmir  contre 

ses  nombreux  ennemi 

nardi  mourut  à  Home 

1609, à  l'âge  de  69  ar 

Mavacci,  l'un  de  ses 

écrit  en  italien  la  vie  d( 

on  en  trouve  l'abrégé  c 

des  Ordres  Religieu. 

Ilelyot,  tome  iv,  ch. 

exista  uue  plus  récent 


Ito 

eP.CIi.  Ant.  Krra,  mila- 
*»  1759,  in-S'».  On  U'ouye 
icsoin  rages,  au  uombre  de 
ài  seulement  ont  cftc'im- 
daiis  l'ouvrage  du  P.  Sar- 
^  saiptoribus  congreg, 
•'^gii/.  Matris  Dei,  Rome, 
4".  W-s. 

^RDO(Le  frère  AuGusTi  N  ), 
histoire ,  de  cenre  et  de 
naquit  dans  le  royaume 
«,  fers  l'année   i58o.  Il 
l*(^t  de  religieux  de  la 
s*adonna  avec   ardeur  à 
la  peinture.  Il  décora  la 
majeure   du   couvent    de 
Jc  del  Puig ,  d'une  collée- 
tits  tableaux  très-estimes, 
'le  même  couvent , quatre 
Inux ,  représentant  la  Dé- 
tXotre-Dame  del  Puig  ; 
de  Valence ,  par  le  roi 
i«;la  Reddition  de  cette 
t  Combat  livré  aux  Sar- 
u  le^  murs  de  Fui  g ,  dans 
fit 'Jacques  secourut  les 
Ces  tûiileaiix  furent  traus- 
'alciire,  en  1738,  cl  dëco- 
%a(lf  du  couvent  de   la 
^«e  cette  ville  ce'lebra  la 
fpoque   s(*culaire  de   sa 
^  les  Maures.  Kn  iGi'3  , 
^  rendit  à  Se  ville ,  où  il 
^  ^bleau  de   la   Samari- 
P^'  ensuite  à  Madrid ,  par 
^  de  son  oitlre  ,  il  fut 
■  ^5  les  embellissements 
**  de  la  Merci.   Il  pei^^nit 
'^  que  l'un  voit   dans   le 
î|*T.  et  dont  Tun  rcpré- 
^^f^e apparaissant  à  St,- 
'  et  Tautre ,  les  Cheva- 
^^^  perdant ,  en  présence 
^drfi  qu'ils  avaient  porté 
^x  réguliers.  Tous  d«Mix 
^es  avec  talent.  Il  existe 
Tvicdf ,  dam  le  couvent 


LEO  159 

de  la  Merci ,  un  tableau  du  Miracle 
de  la  multiplication  des  vains  ,  où, 
maigre  la  quantité'  innombrable  des 
personnages ,  le  peintre  a  su  éviter 
la  confusion  et  introduire  une  varie'té 
d'expression  admirable.  Le  frère  Au- 
gustm  faisait  des  portraits  d'un  ^al 
me'rite;  et  il  n'est  pas  d'amateur  en 
Espagne  qui  ne  les  recherche  avck 
le  plus  grand  soin.  Cet  artiste  dessi- 
nait avec  correction  ;  il  ëtait  verse 
dans  la  perspective ,  et  ses  composi^ 
tions  e'taient  parfaitement  entenaues. 
Quoique  Palomino  Velasco  pre'tendc 
que  Leonardo  soit  mort  k  Madrid , 
eu  1640  y  il  est  certain  qu'il  mourut 
à  Valence, sa  patrie.  —  Joseph  Léo- 
jvjirdo,  peintre  d'histoire  et  de  batail- 
les, né  à  Madrid  en  1616  ^  fut  dève 
de  Pierre  de  las  Cuevas ,  se  distingua 
des  disciples  de  cet  habile  maître 
par  une  grande  fraîcheur  de  coloris , 
et  obtint  le  titre  de  peintre  du  Roi.  11 
e3Liste,  dans  le  palais  du  Retiro,  deux 
tableaux  de  Leonardo ,  dignes  d'être 
connus.  L'un  représente  Èreda,  a^- 
siégépar  les  marquis  de  Leganès  et 
de  Spinola  ;  l'autre ,  une  Marche  mi- 
litaire où  Von  voit  le  duc  de  Frias 
parlant  à  un  soldat.  Ces  deux  ta- 
bleaux,d'une  très-grande  dimension, 
sont  du  premier  rneVite.  I^a  collection 
des  j)ortraits  des  rois  d'Espagne  ren- 
ferme celui  du  roi  gotli  Alaric,  peint 
Sar  Leonardo,  et  qui  passe  pour  un 
es  plus  beaux  de  cette  collection. 
Ce  maître  se  serait  mis  au  premier 
ranidés  peintres  de  sou  pa}s;  m-ii* 
des  rivaux  jaloux  de  ses  succès  lui 
donnèrent  un  breuvage  qui    lui   lit 

Serdre  le  jugement.  11  était  alors 
ins  toute  la  force  de  son  âge  et  de 
son  talent  ;  il  fut  forrr  d'akindonuer 
son  art,  et  anrè.s  avoir  langui  qurl- 
(jïies  années,  d  mourut  àSarragosse 
en  ir>r)8.  ;iî;e  de  /|0  ans.  P-s. 

LÉONCE  [  SàUNT  ^  naquit  à  ISî 


i6o 


LEO 


mes ,  au  quatrième  siècle ,  quelques 
années  après  Saint-Castor  ,son  frère, 
et  mourut  daus  la  ville  de  Frejus 
dont  il  était  c'vèque ,  le  premier  dé- 
cembre 4^2.  Ce  fut  à  sa  prière  que 
Saint-Honorat  choisit  sa  retraite  dans 
rUe  de  Lérins  et  fonda  le  célèbre  mo- 
nastère de  ce  nom,  qui  a  fourni  tant 
de  saints  à  TËglise.  Le  savoir ,  les 
vertus,  la  sainteté  des  mœurs  de 
Léonce,  lui  acquirent  Testime  de 
rillustre  évêque  d* Arles,  Saint-Hilai- 
re  ,  et  l'amitié  de  Cassien  ,  qui  lui 
dédia  ,  après  la  mort  de  Castor ,  les 
1 0  premiers  livres  de  ses  Conféren- 
ces,  composées  à  la  prière  de  ce 
saint.  Toutefois  le  pape  saint  (^é- 
lestin  lui  reprocha  d  autoriser  ,  par 
son  silence ,  renseignement  que  se 
permettaient  quelques  prêtres  de  son 
diocèse,  de  la  doctrine  des  senii- 
pélagiens  sur  la  grâce.        V.  S.  L. 

LEONCE ,  patrice  d'Orient ,  était 
né  à  Chalcis ,  dans  la  Syrie ,  vers  le 
milieu  du  v*.  siècle.  Comme  général 
des  Thraces,il  avait  donné  des  preu- 
ves de  son  courage  et  de  son  habi- 
leté; et  il  était  fort  instruit  dans 
toutes  les  sciences  cultivées  de  son 
temps.  Une  place  au  sénat  avait  été 
la  récompense  de  ses  services.  II  se 
lia  avec  lllus ,  chef  des  oifices,  et 
favori  de  Tempereur  Zenon; et,  de 
concert  avec  un  imposteur  nommé 
Panéprépius  ,  ils  formèrent  le  des- 
sein ,  non  m(»ins  insensé  que  hardi , 
de  rétablir  les  croyances  du  paga- 
nisme, lllus,  (lue  le  désir  de  maîtri- 
ser seul  le  faible  Zenon  avait  brouillé 
avec  Timpératrice  Ariadne,  voulut 
achever  de  la  perdre  dans  Tesprit 
de  ce  prince ,  en  l'accusant  d'une 
intrigue  criminelle  ;  mais  instniile 

?[ue  l'ordre  avait  été  donné  de  la 
aire  mourir^ elle  se  tint  cachée  pen-' 
dant  la  nuit ,  et  le  lendemain  se  pré- 
senta inopinément  à  Taudieucc  de 


LEO 

l'empereur,  qui  croyait  ses 
exécutés.  Elle  proiita  habile 
sa  surprise  pour  lui  montrer 
était  le  seul  coupable.  Peu  i 
après,  lllus  reçut  un  cour 
sur  la  tête ,  eu  montant  f 
du  cirque  ;  mais ,  un  de  ses 
ayant  détourné  le  fer,  il  ei 
meut  l'oreille  droite  couj>ée.  ! 
reur ,  pour  se  justilier  d'avuii 
naissance  du  complot ,  fit  p( 
sassin  dans  les  supplices  ;  m« 
qui  ne  se  croyait  plus  en  î 
Constantiuople,  demanda  la 
sion  de  passer  dans  TOrient 
rétablir  sa  santé.  Plusieurs  s» 
l'accompagnèrent  dans  ce 
Arrivé  en  Syrie ,  et  se  voyan 
d'une  armée  considérable ,  il 
dissimuler  ses  projets  anibi 
fit  proclamer  Léonce  emper 
tendant  pour  faire  passer  la  c 
sur  sa  tète,  l'issue  des  événem 
rine,  belle-mère  de  Zéuon,  et 
avait  fait  confiner  dans  le  ch 
Papyre,  fut  tirée  de  sa  prison 
née  à  Tarse:  séduite  parles 
ses  des  rebelles, elle  consentit 
elle-même  la  couronne  sur  I 
Léonce ,  en  présence  de  1 
qu  elle  harangua  dans  les  tei 
plus  énergiques  ;  elle  adressa 
aux  gouverneurs  des  provinc* 
rient  une  lettre  que  l'histoir 
servée.  <;  V.  V histoire  de  T 
nés ,  et  V Histoire  du  Bas-j 
liv.  XXX VI.  )  Elle  leur  annoE 
celte  lettre,  qu'elle  avait  coni 
cice  de  la  souveraine  puissai 
non;  mais  que  celui-ci  enaya 
elle  lui  reprenait  la  courouiM 
domier  à  Léonce  qui  devait 
connu  empereur  (  i  ).  I^a  pb 


(i)  Oo  pireiUct  prât«Htion«  ils  la 
foniniM  ,  tilt  Gibhun,  atirairiit  <>tniin( 
vviil-*»  prfiiiicrt  <]««ais.  Htsf-  d€  ié 
de  l'Unipirt ,  tom.  ijI|  p.  «•(». 


LF.O 

\c  sr  suiimireut  aii<;Mtôt. 
it  |ioiii-  Aiitioclic,  où  il 

urossir  sou  ««rnicfî;  il 
I  «-li.îtrdti  df  Pj|)\rc  les 
^•■'iioii  V  avait  rarhcb;et 
f  polir  |;agner  les  petits 
'Aiineiiio.  et  les  Isauies 
•iifiila  1.1  solde.  Il  s*tm- 
illc  de  Cii.ilcis,  sa  patrie, 

a  Zenon;  et  il  remporta, 

ui-»  .ipri-s  ,  une  victoire 

ir  Loii-iu.frtTede  IVin- 

%  d' \iitiorhe.  M.iis  Taii- 

»    JH  *    .1<^  fameux.  Tiiro- 

[ivuve  eoiitie  Leome,  le 

plti^i^^uiN   reucoiilieN,  vi 

•  ^v  niilVrmer  avee  llliis, 

iliiii  de   F'apvre,  qur  >a 

•'iid.til    iiiexpti^naliii'  ;    il 

If   s->  hnitcuaiilN  dev.îut 

niin  m  eoiitiiiuer  \v  h\u~ 

liii  liiiiN  auiu-es.  litouce, 

rnnjoui  ,    Us   Ne»  nui',   que 

jirii  IHT  '1  MXtuiile,   Ut-nî 

!    .  t    »    »I'.i|«ir>   1<'N  |irrdi-  - 

4ii»  i.rrjiiii^  ;  iii.ii'»   ''  '  }►'■«- 

,11  'l'i'ii  fU\\  iroiiiiM-  IMI 

:.  Il  .  il  iehi  iii.i*.N-i«i'  i    «t 

if-riiln  «^  )Mi  -«li'sMi»  !••'»  tiHl- 

«  il  «l«'iii.  O'ujtfur»   jiiur.s 

Ir  ilii-iiid'MulMMM-litT.'de 

ji.li.;<!n;>il  \r^  .isMr^r.ilits 

.il.'  :  1,1 1)!!!'*  et  llliiNruienl 

î       ,iS.S     .ri  l«  IITn  li*l''S  lii- 

.i.:i*l.ir.tiriini!«'.«nM  r.«'Ml"ii- 
I  i    :i|»l«-.  jH-jjd.iii!  jilfi^i»  m  > 
I  .r.li  I  j\  "[n'i  J  M  II'.    \N  -^. 
f.L    !.. '«Mii^    ,nnpL-UMir 
ti.:i{.jtl    .tu  mili(  il  du  N 11". 
\,:.t  l.tunlir  p.Uri<  iriiiieuri- 
.-   i  l^.iii  il'.   Si'ii   jH nrli.int 
t-  rîMiJ'-  •»  1  inln-.É^MT  t.i  jtn»- 
.-«»  'lui-  ":  •■'    ii.ir\'*iiii  'H'V 
.  jr-i'tt  s  iiiinliiri'N.  i»  »'l>!ii;l 
'-.-•  II!  •i(tN.\ittjUH-d«M<uj.- 
i-l'-v .  kl  lui  priM'df  M  N  nii- 
!•  ti-  d.iiis   uu   rjcliot ,  ou  d 


LEO 


i6i 


ge'iiut  trois  ans  :  au  Lout  de  ce  temps^ 
Justinieii  II  le  tira  de  r.a  prison,  et 
lui  donna  le   gouvernement  de  la 
Grèce.  Cette  faveur  ,  dit  GlLbon  , 
accordée  à  un  homme  qu*on  venait 
d'outrager  si  cruellement ,  annonçait 
le  mépris  plutôt  que  la  conliance.  .Ses 
amis  l'accompagnèrent  jusqu'au  poi  t 
où  il  devait  s'embarquer  ;  il  leur  dit 
on  soupirant,  qu'on  ornait  la  vic- 
time pour  la  sacrifier ,  et  que  sa  mort 
suivrait  de  prè>  ce  retour  de  for- 
tune. Ils  osèrent  lui  répondre  que  la 
gloire  <-t  l'Empire  MTaient  peut-être 
la   rcVonipensc  d'une  action  géné- 
reuse ;  ils  coururent  au\  armes  et  se 
rendirent  au  palais  de  Juslinien.  Le 
préfet  de  Constantinople  fut  égorge 
dans    le  tumulte,  et  l'on  forya  les 
prisons.  Les  amis  de  Léonce  criaient 
d.ins  toutes  les  rues  :  u  (jlirétieiis,  à 
Sainte-Sophie  !  »  Le  patriarche  s'y 
rendit,  et  acheva  d'enflammer  les  sé- 
ditlrux  par  ses  di.-rours.  Le  ])euple  , 
quilt.int  l'cç^iise  ,  indiqua  uneassem- 
\tW'c  dans  l'hippodiume.  Ju^tinicn  y 
fui  traîné  dcv.iMl  dos  juges  furieux, 
qui  dciuand aient  sa  mort.  Léonce, 
déjà  rc\rtu  de  la  pourpre, fut  touché 
de  cuinp.i*«sion  à  la  vue  du   rejeton 
de  t  «F.l  lie  r<»i>  ;  il  épargna  la  vie  du 
i\\>  ({'•  "^uiï  hienf.iiteur      Constantin 
l'ntioii  iM  ,  et  >c   conicnta  de  l'exi- 
1er  a  (^!î»TSon.  i   .  Léonee  pen.saaus- 
Ml.  1  à  recouvrer  l'Afrique,  et  y  vu- 
vn\  1  nue  année  commandée  par  le 
p.iiiiee  Jean.  Ce  général   Liliil  d'à» 
l}*m\   les    Sarrasins ,  el  leur  enleva 
niêuic  C.irthage;  mais  l'année  bui- 
\anl<* ,  ils  reparurent  .i\ec  des  forces 
supérieures  ,  diiireiif  à  leur  t«;ur  les 
(inis  el  les  fnr'êrrnt  a  quitter  l'A- 
ii  i<p»e.  Jean  .  huuidié  de  >a  défaite, 

.,)!..   ri.il    .Ir  U  loni.iirfiinn   cU  l.coiii-    «p- 

;  f  ./« .'  /.'«///'.  ih.  «•III  Nou. .»  -*""■  [•• 

Il 


i6a  LEO 

fe  retira  dans  l'île  de  Crète  ,  avec 
les  débris  de  son  arrae'e  :  les  soldats 
redoutant  la  colère  de  Léonce  ,  se 
révoltèrent  et  proclamèrent  empe- 
reur Âbsimare  (  698  ).  Ce  rebelle 
marcha  aussitôt  sur  Constantinople, 
dont  il  s'empara  maigre'  les  efforts 
de  Léonce;  et  lui  avant  fait  couper  le 
nez,  il  l'enferma  dans  le  monastère 
de  Dalmate.  Cependant  Justinien , 
aidé  par  les  Bulgares,  parvint,  en 
7o5  ,  à  reconquérir  Tempire  dont  il 
avait  été  privé  dix  ans.  Il  fit  aussitôt 
tirer  Léonce  de  sa  prison ,  et  Absi- 
mare ,  de  son  palais  ;  et  avant  de  les 
livrer  tous  les  deux  au  bourreau  ,  il 
les  tint  étendus  sous  ses  pieds ;,  tandis 
que  le  peuple  inconstant  répétait  ces 
paroles  du  Psalmiste  :  «  Tu  marche- 
ras sur  l'aspic  et  le  basilic,  et  tu  fou* 
leras  aux  pieds  le  lion  et  le  dra- 
gon. »  Léonce  avait  occupé  le  trône 
pendant  trois  années.  W-s. 

LÉONI  (  Louis  )  ,  peintre ,  sculp- 
teur et  graveur,  est  surnommé  le  Pa- 
dwanOj  de  la  ville  de  Padouc ,  ou  il 
était  né  en  1 53 1.  C'est  à  Home  qu'd 
exerça  presque  tous  les  arts  du  des- 
sin avec  un  égal  succès  ;  aussi  habile 
sculpteur  que  peintre  distingué ,  il 
se  fit  remarquer  encore  dans  la  gra- 
vure au  burin  et  dans  celle  des  mé- 
dailles. On  a  de  lui  des  coins  de  mé- 
dailles et  des  modèles  de  fimires  trèti- 
estimés.  Mais  comme  modeleur,  c'est 
surtout  par  ses  port/dts  en  cire  qu'il 
a  mérité  sa  rép»Uation  :  ils  étaient  re- 
marquables par  la  ressemblance  ;  et 
sa  facilité  pour  ce  genre  de  travail 
était  telle  qu'il  lui  suffisait  d'avoir  vu 
son  modèle  un  seul  iiLStant.  S<is  ta- 
bleaux consistent  en  paysages  et  en 
tableaux  d'histoire  ,  qu'il  peignait 
également  à  l'huile  et  à  la  fresque.  Il 
mourut  à  Rome, en  160G. — Le  che- 
valier Octave  LÉoifi ,  son  fils,  sur- 
nomme lo  Fadovanino  ,  naquit  à 


LEO 

Rome,  vers  1578.  Élève  c 

père,   il   devint  un  des  pli 

biles  peintres  de  portraits  c 

temps  ,  et  traita  aussi  avec  c 

mente  des  sujets  historiques.  ( 

de  lui,  dans  diverses  églises  de 

des  tableaux  de  ce  genre  ,  qui 

vent  qu'il  aurait  pu  s  y  livrer  ai 

CCS.  Ayant  été  nommé  prince 

cadémie  de  Rome,  il  peignit  ui 

Martine , martyre ,  dans  réi 

Saint-Luc ,  et  une  Ascension 

fit  présent  à  l'académie.  Ses  U 

sedistinguent  en  général  par  u 

bon  goût  de  coloris  ,  qu  il  ai 

quis  en  copiant  les  ouvrages 

tien.  Une  copie  qu'il  fit  du 

de  Bacchus  consolant  Arian 

par  ce  dernier  maître  pour  le 

Fcrrare,  fut  acquise  par  lorc 

ford  ,  et  transportée  en  Ane 

Mais  les  plus  recherchées  d 

ductions  d'Octave  sont  ses  ne 

Le  dessin  en  est  correct  et  fai 

sont  peints  d'un  fini  précieu3 

culièrement  ceux  de  proport 

demi-nature.  Le  pape  Oirgoir 

créa  che>-alier  du  Christ,  et  V 

de  son  estime  et  de  sa  bienveill 

jouit  de  la  même  faveur  auprc 

vers  princes  d'Italie.  11  avait 

portraits  de    plusieurs  jieit] 

hommes  célèbres  ,  ses   cou 

rains;  il  conçut  le  projet  de 

ver.  La  suite  qu'il  publia,  au  : 

de  3'jt ,  est  recherchée  de  t 

amateurs.  Ce  sont  des  buste 

mat  in-8®.  ,  gravés  d'un  go 

singulier  que  piquant  Les  c 

et  les  draperies  sont  exccut 

des  tailles  ;  les  chairs  et  les 

claires  sont  rendues  avec  des 

et  les  ombres  sont  gravées  a 

hachures  et  des  carrés.  Toi 

têtes  sont  finement  dessinées 

effet  agréable,  et  l'exécution 

que  gravure  est  rcmarquabli 


LEO 

meté.  Voici,  mrini  cette  suite,  les 
iffra!t>  dont  les  pcrsouiiages  sont 
plus  connus   :    Octai^e  Léoni , 
lit  par  lui-nu'inp;  Loids  Léoni , 
\  père  :   J.- Franc,  Barbieri  da 
nt't.  îiit   le    Guerchin  ;   Christ, 
ncfjl: .  fiit  le  Pomeramdo  ;  le  Jo- 
Kti:  Pierre  Tempcsta  ;  Thomas 
(m^;  Simon  fouet;  Jean  Ba- 
9ni  :  ,4mrè  Barharini ;  le  Ber- 
I ,  t>u«*  fM-intiTs,  sculpteurs  ou  ar- 
terit-N  ;  Cfiiiiltrera;  Galilée;  Fan 
imoni;  Pierre-Jacques  Martello, 
rte  .  ^iiti.iirr"  il'.ittriiMits  relatifs  à 
p<.*^à**  pa^luraIc,  etc.  Parmi  les 
r^>  p.irtriifN.iJ  yf'iJ  a  seize  rpii  sont 
t«Bn;is.    i/.»Pl«Mr    a\ec    laquelle 
r»Di  *«■  lîir.'iit  .1  Cl»  tr.iv:ûl,d'*lriiisit 
Ml»!:'  ;  il  Tm!  attriiit  rj'un  asthme, 
a"iiPit  A  lîoriie,  rn  in3«>,4«rede 
Tunt**-*!'  ti\.iiiv.  —  F.runi?  Lkom, 
^Trr.  'i.-'iîpl#*ur  ri  pravciir  eu  mai- 
lle*. ii.iMf  «l'Arr/7.11,  fil  To.sranc  , 

!•  !•♦  ■i<i/IiTfH'  sirrif.  CVf-MJt'i  .  tlT 

■i-  ^•»*»:'«  »i"  ^Ii'  îi*'I-  \ii;;c.l«*Mipf-i  Le 

■1^..;.  ,1  ]-t-.i  iij^i  r';jîl>rfliiJjoifu.', 
lîi^tj  .1  J^'rj:if-v(jr>  \fr-«iiri'».  ni;ir- 
•  li-  ^].^^■l.;Il■^l'  .  flCl''  ri  il  p^pe 
IV.I/l-  il.it  J':lllt.air  rji'iit  f-t  le- 
J  \t  n:  jT'î  j.- .  e^t  p<-:i  f.ivoiaiiip 
i  •'t:;!»!  .r-;  r.MiN  Irs  st.ttiK>s  d^ 
/'«ir  ,  li'-  l.i  ftiierri: .  <\f'  la  Pro- 
^rv.e  «  ?  ' i '■  1  i  f'fwr.ii tri *'*.' ,  ;« «» «»i -«r s 
.s  \f^i  if-t  J'.fi.'ji  <» .  j  fT\mTi:\:\  -i 
K-ilnl-  I? 'i^l'- 'I-:  !«;\' l"|»piT  t'ut 
tilii.'.     1    «lit»  ^  rt-^    \}j,)r-'s  <tiU\ 

'/f  •;!/ Il  V  H-rii  ir»|'j''  l^irri  nue 

Ui:M-;:rii**  un  |i';i  rli'lii-»*;  rr^■li» 
.r  jr  J-  r  f  ,f  [•jr-îL'''  ij  i-li-^.-iiM  !■ .  *t 
l'-'-'.r,  •  Il  •  *t  ifinpli  •{♦r  tit  itf-.  Orj 
iiA-:*-  ]   i*  in«':i.>  !«■  Iid--ri  Ih  i  !•■- 

s^-* .j.î il  Viifi. i/'* ///•  y.-T'. . Tii 

-  »  ^.li»  ;'i»;.t  *  •■  lîj.iii-'/!»  «•.  L*-  \*ti\: 

„r  «pi'    î.«  '  Il  lit  ■<  M.'îïîi  cor/ri- 

tyi^i'-ij'    *   iiitr-.-d.ir'; .    d«ir.> 

'  î-*r:i     •'.■■  I'IIhJip  .  !•-  ^i.'jt  d*.- 

««<  L<>ia.uiiC  ;  tt  U  ^ràule  xaa- 


LEO  i63 

nicrc  de  Mic)iel-Anp;e.  Sur  sa  re- 
nommée, Charles-Quint  le  prit  à  son 
service,  le  loj^ea  dans  son  palais  k 
Bruxelles ,  et  se  plaisait  à  le  voir  tra- 
vailler. Leoîji  fit  alors  les  statu#-s  en 
marbre  de  remperei:r .  de  Viïn[*Hr\' 
trice  et  du  roi  Philippe  II.  II  ev/cuta 
encore,diirant  son  sejour*^i  Fi;indre, 
nombre  d'ouvrages  qui  ont  ^m/i  i  dans 
les  guerres  dont"  celle  contrée  a  e'cé 
le  théâtre  :  ceux  que  Ton  a  sauve'ç 
furent  transpoite»  en   Espa;rne,  orj 
Leoni,  sVtant  rendu  par  ordre  d^ 
Cliarlei^^uînt.fonditla  sl^ït'je  ftAhC- 
sale  en  bronze  de  rct  eni[K;reur.  que 
Ton  loit  a  Madrid.  f>ttest4t(i#r  repré- 
sente le  Monarque  dtbfoit ,  fondant 
aux  pieds  la  Di  >  corde.  L*f  .•  '•  j  «a  rti  mî*- 
rite  tri->-reniarqu4bJe,  f  '*rsl  qu*-  J'ar- 
murc  de  cet  le  sl^tiie  a  e!e'  fondue  à 
part ,  de  manière  q'j'on  pfrTjt  ^  -.  olonts 
reprf-ienter  l'empereur  nu  ou  ^tkï*^ 
C/eot  apr»:5  avoir  ter.-.iine  t,f,  \A*}\i' 
vra jf»,  quf  I>orji  ^rrav^  ;r,.^  r.^j;^ 
ou  1  un   ^jit  d'ifi    f •',•*'   \  ri''.":t  'î-r 
Ct'tarlei'Outnt,  *-♦  a  .  ;*  ^  -rs.  Ju:.i*'fr 
pHi'lrfn  ant  U-i    ïitw  i,   f/-***^   a*?- 

r-l  .  ror.'ir.'j  -n  'i -i  c-iT/i^p»  j*-^ 
jjjs  ad:.'..:ji.i'.;  'rr^  re  ;,"•:: r^.  J]  «^ 

de   I  J'y  d,f..iîi.    ,:.*  irj^ii.',:.  ^    M,_ 

l»I:.  ':?  'î  -t  l*-**:*-  -•';  ;j'<»}  i *-.'■*•,  O'.  *  *.* 

H. i  j»'J;.î- <f  .;/>.;-.•: ,   J  il-    :  .   -:    -. 

l'fiiM';.  '.*.  «<  r*r.  •r*  '!>  ,«",-  * 
on  \0.l  hia^Jt  d//*tr^i''X  <Lx  r*.r  -t 
^nt*.ur*^e  *ù:  '..^ueni  <ût  cAi^r;:*'  «  **. 
l'iî.yrif  ♦.'  r.-  Pcr  w^rj^jijt  y.**r^^i.  V 
iwiiXA.  *r;/.'.f*  » i'K  "  -•.*-'  :   .?  *'..•'. 

*t.îtu"s  rri  i;-"..V7.'  :.:?•<  .*  ^«-■•.  v. 
trav;>il  par  Pw.  ;•**  •  '  ?.  f..  '  .'  :  *-»'^*: 
ri  l'Ji*rr.».*r  •:>  'j»^'.  '-<  *"  *  •:  '.  <:- 
p!jq-*«  [*/'  .  .'•*;.v:'  '  *  ,'*  .'^ 
•?r«  L-*rTe-«  '  '»*-   '*.  •"-  "'■*-^«  •        •*  -■: 

il-  >wti  i'i  f i  -V» .  i  >«    '^ ■-'^.  ■' -*  ''-^-' 


iJi  . 


iSa  LEO 

fe  retira  dans  l'île  de  Crête  ,  avec 
les  dëbris  de  son  arrae'e  :  les  soldats 
redoutant  la  colère  de  Léonce  ,  se 
re'vollèreut  et  proclamèrent  empe- 
reur Âbsimare  (  698  ).  Ce  rebelle 
marcha  aussitôt  sur  Constantinuple, 
dont  il  s'empara  maigre'  les  efforts 
de  Léonce;  et  lui  ayant  fait  couper  le 
nez,  il  l'enferma  dans  le  monastère 
de  Dalmate.  Cependant  Justinien , 
aidé  par  les  Bulgares,  parvint,  en 
705  ,  à  reconquérir  l'empire  dont  il 
avait  été  privé  dix  ans.  Il  fit  aussitôt 
tirer  Léonce  de  sa  prison ,  et  Absi- 
mare, de  son  palais  ;  et  avant  de  les 
livrer  tous  les  deux  au  bourreau  ,  il 
les  tint  étendus  sous  ses  pieds,tandis 
que  le  peuple  inconstant  répétait  ces 
paroles  du  Psalmiste  :  «  Tu  marche- 
ras sur  l'aspic  et  le  basilic,  et  tu  fou* 
leras  aux  pieds  le  lion  et  le  dra- 
gon. »  Léonce  avait  occupé  le  trône 
pendant  trois  années.  W-s. 

LÉONI(  Louis  )  ,  peintre, sculp- 
teur et  graveur,  est  surnommé  le  Pa- 
dwanOy  de  la  ville  de  Padoue ,  ou  il 
était  né  en  1 53 1.  C'est  h.  Home  qu'il 
exerça  presque  tous  les  arts  du  des- 
sin avec  un  égal  succès  ;  aussi  habile 
sculpteur  que  peintre  distlneué ,  il 
se  fit  remarquer  encore  dans  la  gra- 
vure au  burm  et  dans  celle  des  mo- 
dailles.  On  a  de  lui  des  coins  de  mé- 
dailles et  des  modèles  de  fi<n]res  très- 
estimés.  Mais  comme  modeleur,  c'est 
surtout  par  ses  port;dts  en  cire  qu'il 
a  mérité  sa  réputation  :  ils  étaient  re- 
marquables pur  la  ressemblance  ;  et 
sa  facilité  pour  ce  genre  de  travail 
était  telle  qu'il  lui  suifisait  d'avoir  vu 
son  modèle  un  seul  instant.  Ses  ta- 
bleaux consistent  en  paysages  et  en 
tableaux  d'histoire  ,  qu'il  peignait 
également  à  l'huile  et  à  la  fresque.  Il 
mourut  à  Rome, en  160G. — Le  che- 
valier Octave  LÉoif  1 ,  son  (ils ,  sur- 
nomme lo  Fadwanino ,  naquit  à 


Rome,  vers  1578.  Élève  d 

père,    il   devint  un  des  pli 

biles  peintres  de  portraits  d 

temp  ,  et  traita  aussi  avec  q 

mérite  des  sujets  historiques.  ( 

de  lui ,  dans  diverses  églises  de 

des  tableaux  de  ce  genre  ,  qui 

vent  qu'il  aurait  pu  s  y  livrer  av 

ces.  Ayant  été  nommé  prince 

cadémiede  Rome,  il  peignit  ur 

Martine ,  martjre ,  dans  IV'g 

Saint-Luc ,  et  une  Ascension 

fit  présent  à  l'académie.  Ses  ta 

seaistinguent  en  général  par  u! 

bon  goût  de  coloris ,  qu  il  av 

quis  en  copiant  les  ouvrages 

tien.  Une  copie  qu^il  fit  du  1 

de  Bacchus  consolant  Ariam 

par  ce  dernier  maître  pour  le 

Ferrare ,  fut  acquise  par  lord 

ford  ,  et  transportée  en  Aug] 

Mais  les  plus  recherchées  d< 

ductions  d'Octave  sont  ses  po 

Le  dessin  en  est  correct  et  lac 

sont  peints  d'un  fini  précieux 

cidièremcnt  ceux  de  proporti 

demi-nature.  Le  pape  uix^oin 

créa  che\'alier  du  Christ,  et  l'J 

de  son  estime  et  de  sa  bienveilli 

jouit  delà  même  faveur  auprè: 

vers  princes  d'Italie.  Il  avait 

portraits  de   plusieurs  ]icin! 

hommes  célèbres  ,  ses  coni 

rains;  il  conçut  le  projet  de  1 

ver.  La  suite  qu'il  publia,  au  i 

de  3*a  ,  est  recherchée  de  t( 

amateurs.  Ce  sont  des  buste 

mat  in-8^.  ,  gravés  d'un  goi 

singidier  que  piquant  Les  c! 

et  les  draperies  sont  exccuti 

des  tailles  ;  les  chairs  et  les 

claires  sont  rendues  avec  des 

et  les  ombres  sont  gravées  ai 

hachures  et  des  carrés.  Tou 

têtes  sont  finement  dessinées 

effet  agréable,  et  l'exécution  c 

que  gravure  cftt  rcmar^[uaUe 


r 


LEO 

L  Voici,  parmi  cette  suite,  les 

rinits  dont  les  personnages  sont 
plus  connus  :   Octave  Lêoni , 
iat  par  lui-même  ;  Loiiis  Léoni , 
pêrr  ;  1,^  Franc,  Barbieri  da 
o,  dû  le   Guerchin;   Christ, 
Eamcûli ,  dit  le  Potfierancio  ;  le  Jo^ 
atfin;  Pierre  Tempesta;  Thomas 
Sùùmo;  Simon  Fouet;  Jean  Ba- 
i  ;  Aftitré  Barbarini  ;  le  Ber- 
,  tous  peintres,  sculpteurs  ou  ar- 
cUtectcs  ;  Clùabrera;  Galilée;  fan 
HelmorU;  P  ierre- Jacques  Martello, 
BKte ,  entoure'  d'attributs  relatifs  à 
L  poésie  pastorale ,  etc.  Parmi  les 
aitfres  portraits.il  yen  a  seize  qui  sont 
ÎBcoimus.    L*ardeur   avec    laquelle 
Lroni  50  livrait  à  ce  travail, détruisit 
M  MBtr  ;  il  fut  atteint  d'un  asthme, 
tl mourut  â  Rome,  en  iG3o  ,4{;ede 
OB^auite^leux  ans.  — Leone  Llom, 
•fierre,  sculpteur  et  graveur  en  me- 
UUes ,  natif  d* Arezzu,  en  Toscane  , 
dm  le  sei/.ièmc  stiVIe,  exécuta ,  sur 
la  dessins  df»  >ïit*ÎJcI-Aiij;eJc  siipei  be 
■a(H4«l4-i'c-ii^t'iI<iiislVp[iisrdul)ùine, 
1  Milan,  à  Jarqiicsdc  Mr'dicis,  mar- 
^%  dr   MaH'^nrfn  ,  frèro  du  p;ipe 
Pic IV. L'habit  militaire  dont  est  re- 
trta  le  marquis ,  est  i)eu  favorable 
è  la  srulptiirf*;  mais  1rs  statues  de 
la  PaÎT ,  de  la  Guerre .  de  la  Pro- 
vîdrnce  rt  de  la  Benommèr  ^  assises 
daQ%  Irspiitre-rubuuirs  ,  permirent  à 
ret  habile  artiste  dedcveiupper  tout 
ion  talent.  Toutes  ces  fi'^iircs  sont 
m  bronze  :  ou  y  remarque  bien  une 
cortainr  ^race  un  pru  (-tudiee;  mais 
cnir  prâoc  est  pleine  d't'lej;ance ,  et 
le  de%Mn  en  est  nMunli  de  iicitc.  On 
Uëdmirt  |»as  moins  le  l»as-reIiiT  re- 
pres<«t4nt  la  .\ati\*Uê  de  J,-C, ,  qui 
orrir  t-^^ii'im-nt  rf*  mausolro.  Leionç; 
Vfour  qu<*  I>oni  lit  à  Milan  contri- 
bua beaucoup   a  introduire,    dans 
crttr  lurtic  ae  T Italie,  le  goût  de 
i  ttjuk  fiorcntuic  ,  et  la  grande  ma- 


LEO  i63 

nière  de  Micliel-Anc;e.  Sur  sa  re- 
nommée, Charles-Qumt  le  prit  à  son 
service,  le  logea  dans  son  palais  k 
Bruxelles ,  et  se  plaisait  à  le  voir  tra- 
vailler. Lëoni  fit  alors  les  statues  en 
marbre  de  rempereiir,  de  Tirapera- 
trice  et  du  roi  Philippe  IL  II  exécuta 
encore,  durant  son  séjour  en  Flandre 
nombre  d'ouvrages  qui  ont  péri  dans 
les  guerres  dont  cette  contrée  a  été 
le  théâtre  :  ceux  que  Ton  a  sauvés 
furent  transportés  en  Esjwgne ,  oii 
Lcoui,  s*étant  rendu  par  ordre  de 
Gharles-Quint,fonditla  statue  colos- 
sale en  bronze  de  cet  empereur,  que 
Ton  voit  à  Madrid.  Cette  statue  repré- 
sente le  Monarque  debout ,  foulant 
atix  pieds  la  DiscordeJUna  pa  ili  cula- 
rite  Ircs-remarcjuable,  c'est  que  l'ar- 
mure de  celte  statue  a  été  fondue  à 
part ,  de  manière  qu'on  peut  à  volonté 
représenter  l'empereur  nu  ou  armé. 
C/e^t  après  avoir  terminé  ce  belou- 
\Taj;e,  cpie  Léoni  grava  une  médaille 
où  Ton  voit  d'un  côté  l'eiHj^ic  de 
Charles- Quint,  et  au  revers  Jupiter 
fiHidnirajit  les  Titans,  Celte  mé- 
daille fut  regardée  ,  quand  elle  pa- 
rut ,  connu'.-  un  des  ouvrages  les 
plus  admirables  en  ce  genre.  Il  en 
re^'ut  pour  récompense  une  pension 
de  l'jo  ducats ,  une  maison  à  Mi- 
lan, cl  (k-s  lettres  de  noblesse.  Ou  cite 
encore  la  nicdaille  qu'il  grava  pour 
Hippolyte  (vonzague ,  fille  du  duc 
Ftrranlc ,  et  au  revers  de  laqurllc 
on  voit  Diane  donnant  du  cor,  et 
entourée  de  chiens  de  chasse,  avec 
rinscriplion:  Par  uhique  potcstas.  Il 
exécuta  encore  à  TEscurial  plusieurs 
statues  en  bronze;  il  fut  aidé  dans  ce 
travad  par  Pompée  s(»n  fils, son  élève 
et  riiéritier  de  ses  talents,  qui  s'ap- 
plifpia  particulièrement  à  la  gravure 
en  pierres  fines  et  eu  nuHlaillcN,  et  le 
disputa  au  fameux  Paul  Poggi-  L<^  'mé- 
daille qu'il  (^rava  eu  l'honneur  de  don 

II.. 


iG4  LEO 

Carlos,  fils  de  Philippe  11,  et  sur  la- 
quelle ou  voit  (Viiii  cote  VelVigic  du 
^M'incc,  et  de  T autre  au  Apollon  avec 
1  épi{;rapbc  :  //*  bemgnitatem  prqmp- 
tiory  prouve  cju'il  avait  hérite  des  ta- 
lents de  son  përe.  Outre  ses  me'dailles 
on  voit  de  Pompée  Le'oni ,   dans  le 
palaisderEscurial ,  plusieurs  statues 
tant  en  marbre  qu'en  métal ,  où  Ton 
remarque  un  grand  goût  de  dessin  et 
une  bdle  composition.  Enrichi  par 
les Inenfaits de  Philippe  II,  il  revint 
à  Milan, sa  patrie,oîi  son  përe  existait 
encore ,  et  il  y  mourut  en   i(iGo.  — 
Guillaume  da  Lloni  ,  dessinateur  et 
graveur  à  Teau-fortc ,  naquit  à  Par- 
me, vers  i(3G  |.  On  n'a  point  dedct'iil 
sur  sa  vie.  On  sait  seulement  (pi'il 
étudia  la  |)einture,  quoique  aucun  de 
ses   ouvrages  en  ce  genre  ne  soit 
connu.  JjCs  pièces  qu'il  a  gravées  à 
l'eau-forte,  d'après  ses  dessins ,  .nunt 
touchées  avec    goût  et  finesse.    On 
distingue  particulièrement  deu\  Sui- 
tes d'animaux,  remplies  dVsprit , 
im  Paysage  montagneux;  un  Pay- 
sage avec  (les  ditvres,  une  fâche 
et   une  bergère;  des  Moulons  en 
marche;  des  Chèvres  en  repos;  ré- 
nus  mettant  un bandeauàVyimour, 
d'après  le  Titien.  P-s. 

LKOMCKNUS(  Nicolas )  naquit 
en  1 4'.%8,  â  Lonigo  dans  le  Vicentin, 
eu  latin  Leonicum  ;  et  suivant  Tu- 
bage des  savants  de  son  temps,  il 
ajouta  à  son  nom  celui  du  lieu  de  sa 
naissance  ,  le  seul  sous  lequ<-]  il  soit 
connu  nuintenanl.  T^'s  fréquents  ac- 
cès d'epilepsie,  duiit  il  fut  tourmente 
dè^  son  enfance,  et  auxquels  il  pensa 
souvent  mettre  fin  par  un  suicide, 
l'engagèrent  à  étudier  la  médecine. 
Ses  progrès  rapides  dans  cet  art 
lui  devinrent  doublement  avan- 
tageux: d'abonl  il  |)arvint,  à  force 
de  soins  et  de  perse ve'ran ce ,  k  se 
gue'rir,  vers  l'âgt  de   trente  ans. 


LEO 

de  la  maladie  déplorable  quiempoU  v  l- 
sonnait  sa  vie;  ensuite  il  s*acqiiiC  v: 
une  très-grande  réputation,  soit  pir  -;= 
ses  écrits ,  soit  par  renseignement  .  . 
publie.  C'est  à  Fadoue  qu'il  eulnt 
dans   la    carrîère    médicale;    puis  -{_ 
étant  passe  à  Ferrare,  il  y  profesM 
l'art  de  gueVir  pendant  plus  de  6o 
ans.  Tout  occupe'  de^t  devoirs  de  si     . 
chaire ,  il  se  livra  |>eii  à  la  praliqne; 
il  employait  de  préférence  ses  loisirs    _ 
il  l'étude  des  belles-lettres  et  de  l'an- 
tiquité'. 11  faisait  des  vers  avec  faci- 
lite; et  l'on  a  de  lui  une  traduclMa 
italienne  de  l'histoire  de  Dion  et  des 
dialogues  de  Lucien.  Trcs-profoni 
dans  les  langues  anciennes,  Leonice- 
nus  est  le  premier  qui  se  soit  occupa 
de  traduire  en  latin  les  oeuvres  de 
Galien.  11  a  aussi  beaucoup  travaillé 
sur  Pline  le  naturaliste,  et  5*esl  sur- 
tout attacbe'  à  en  relever  les  erreurs 
relatives  à  la  médecine.  Le  rëgimesa- 
lubre  auquel  il  s'était  assuiétilui  réus- 
sit tellement  qu'il  fut  exempt  d'infir- 
mités jusqu'à  une  extrême  vieillesse: 
il  mourut  en   1 5'i4 ,  âge  de  g6  ans. 
Le  duc  et  le  sénat  de  Ferrare, dont  il 
emporta  les  regrets,  firent  élèvera 
sa  mémoire  un  monument ,  sur  le- 
quel on  grava  une  inscription  latine 
fort  honorable,  que  sa  longueur  nous 
enipecbe  de  rapporter  ici.  Voici  les 
ouvrages  de  Leoniceuus:I.I>0  Ptimi 
et  pliirium  aliorum  mcdicorum  m 
medicind  ermribus,  Epistola  ad  H. 
Baritanim  in  primi  operis  âefen' 
sionrm.  De  Plinii  aliorunu/ae' me* 
dicortitnetroribus^TUHmmopus,  Epiy 
tola  de  multis  bimpUcihus  mediem' 
m^/a/j,  Ferrare,  i/|9'i,  i5oç),in-4^; 
Bile,  ij.>.f),  in-40.,  i53îi,  in^ol. 
11  accu.se  Pline  d'avoir  souvent  la 
avec  peu  d*atteiition  les  livres  grecs. 
Sa  dernière  lettre  prouve  qu'il  est  le 
premier  qui  ait  att<iquc  la  doctrine 
des  Arabes,  au&quels   il  reproche 


LEO 

mr  mil  compris  Ips  onvra{;es 

I  JKiens.  II.  lÀber  de  epidemid 
H  haU  morbum  gallicumy  Galli 
9  mempolilanuni  vacant,  \  mise, 
17,  1 5o3,  in-4"-  ;  Pa  vie,  i  :>o(î,iu- 
;waTent  rrimprimo.  Il  paraît  iii- 
mbUb4«>qup  pcrsoijiir  avant  Lco- 
11US  ti*av,iit  eVrit  sur  la  ma  lai  lie 
rnriuie  ;  <  'est  Ip  snitiinent  d'As- 
.  L'iiVi;;e  du  niprcmc  nVtait  pas 
nrr  lOiiuu  a  crttp  rpor[iic;  car  le 
fe^&eiir  f^rrarnis  11  Vu  fait  aucune 
itiuB.    Il  attrihiie  le  devcloppe- 

II  de  U  maladie,  non  pas  à  Tin- 
nrt-  diTN  aslFf!»,  ni  à  la  colère  ce- 
e,  m^is  ;iux  pluies  ahoucLinles 
i*ix  ^rjijde^  inondations  ijiii  cou- 
rriAt  Ir  M>l  de  rilalie.  111.  Jn 
yn  Gabrni  à  se  translatas  ad 
em  mt^dicinalvm  prœj'atio.  De 
Hii  d'iclnnis  onlinatis  secumiàm 
denf  stmtentiam  prœ  folio  et  opiis 
Km.  Galeniin  Hippocratis  apho- 
mos  animent ariiis  ,  FVrrare , 
t«j.  in-f«»l.  Iri  Lronii'cnus  rorrij;c 
itjiuiip  dr  |iass;i};rs  des  anciens, 
rffuï«*  .\\irpnne  et  les  harbares 
uinMir^tnirH  iU's  (iicrs.  IV.  Libri 
*t  GaUm  de  tarant li  nU'ume  ad 
^éuwiyem  latiuf  iwr^i ,  P,ivie, 
î  4 .  in-l". .  1  ')*»7,  in-H".  ;  Lyon, 
M.  in-i  «.  LcoiiÏM'M'i.s  a  «'iicorc 
luit  rn  litiii  d\iMtrcs  livres  de 
lirii,  \A>  que:  !h'  pu^nt  epilt*!- 
'> .  Ife  t  riyihns  ,  />•?  di/ffrentiis 
•nuni  ,  Dt'  dijh'trntiîs  t't   vausis 

■^'mm  ,  /)/•  itmtn  muMulfuum. 

i  :)ii«%i  donne  une  eiiitioii  '^reerpie- 
ïii^  d«'s  iph(iri.%uies  d'lli[>|)orrjte; 
i.|fiir«  f••l^  reinijH  iniee.  An^^'^  s^i 

ri.  on  u  |Mdilie  :  \.  Ih:  dipsttde 
vlnri**ni  nlu^  srrpe*ntihii< ,    K\\i\ 

'fé.m-  '\\\\.  iipu\nda  médira^ 

k  .   I  *»  »  ' ,  in-jiil.,  «m  Tijn  trouve 

ni  ili*  *ifhtlit»ir  de  r.iiitiMir  etniti'e 

:\  'I  <i  (  rili'(u.jieiit  srs  ti.elnrtidiis. 

J.  f  I  ':. #Tw«i  rt  ftfilfinalin  phnii 


LEO  i(SS 

UhriAriaoteUs  de  partihus  anima» 
Uuni;  Bâlc,  i54i,în-8«.^  i542, 
in -fol.  R-^w. 

LEONICENUS  (  Omwiboïvu»  ) , 
un  des  plus  célèbres  grammairiens 
du  quinzième  siècle  ,  était  de  même 
que  le  précèdent  ,  avec  lequel 
on  Ta  souvent  confondu  ,  d'une  fa- 
mille du  Vicentin,  nommée  Ogfii- 
hene  ^  et  naquit  vers  Tan  i5'Jo, 
à  Lonigo  :  Leouicenus  frcfqucuta , 
d'aburd,  Tecole  de  Victorin  de 
Fcltre,  Tnn  des  restaurateurs  des 
sciences  éteintes  en  Italie  ;  et  il  ^Ila 
ensuite  étudier  le  grec  à  Venise ,  sous 
le  fameux  Emauuel  Chrysolor.'is.On 
croit  qu'il  enseigna  plus  tard  les  belles- 
lettres  dans  cette  >ille.  \jK  P,  I^ire, 
(  Spécimen  tjrp,  Boman,  p.  aaS  ) 
conjecture  qu'il  devint  le  directeur 
de  rimprimerie  de  Nicolas  Jeoson  , 
à  Venise ,  et  qu'il  mourut  au  com- 
mencement du  \\\*^,  siècle ( i  ).  On  a 
de  ce  savant  :  I.  Plusieurs  t rai te's, 
i<*.  Liber  de  oclopartibus  orationisy 
ad Fvedenc,  de  Gonza^d,  Venise, 
1  i73,in-4**.  ;  ^Ferrare)  per  ^hif^ust. 
Carncrinm,  \\']\^  \u-\^,y  edit.  très- 
rai'c  ;  c'est  le  premier  ouvrage  im- 
prime à  Ferrare;  Padnue,  1-174, 
in-.|<'.  ;  réimprime'  la  même  année  et 
dans  la  même  ville  par  Albcit  de 
iStendal.  petit  iu-V-  ;  *-*'tle  seconde 
edit.  e>t  plus  rare  que  laprecwlente; 
Rome,  Pliil.  deLignamine,  i47-^  y 
in->".  — •<".  Pe  versu  herdico  liber. 
Milan,  I  i7'S,in-i«.  très-rare. — 3". 
Tractatus  ad  scundendum  ,  in-zj". 
df*   I  \  feuillets  ,  imprime  en  carac- 

'.\)  Ani  OrUmli  ,  il.iiit  «on  Origine  e  prO' 
Hirtti  itfiiti  \ia'npm  ,  lii«  U  mort  d  OmnibnnMa 
l.i.tnit*-f*'i«  j  l.iiiiii'  iTmI;  iii«it  rV«l  iinf  *i - 
fiir,  et  Oïlainii  1  «  itijpinniiiit  cmiluiiil"  '««"k 
U  inr«lrt.iii  Nic'it.ii  l< -«miir.-ui.  qiit  ipoiitiit  «rttr 
ini>nifi  dtiDt^.  On  a  «ni»'  Irin^  il  <)  nniÎMipm  ,  ila- 
tcr  .1*  I  |li  ,  r*'  Ijih*"!!»  on  •pi'H'inl  qu'il  •»■'« 
ti«tniiiii'  »t»  •  «imI^»  ,  ft  qu'il  •'im  iip^H  ''«M  "• 
iijiluirti'»  /  f/'/'.  .rhit.p«,  on  prut  f^nieitu 
f  I  .{.I  il  *^*\\  âîi.i»  aiimnini  Tin|t  «u» ,  «l  il  •" 
■  iLil*  eu  pliltdc   C'Bl  VM   t^M* 


iflfi  LTX) 

tère»  ronds,  de  1470  à  1480  (  F'oy, 
le  P.  Lairc,  Index  librorum  ah,  in- 
vent.  (;7».,lom.  i«r, ,  p.  i6j.)  Ces 
trois  ouvrap;es  ont  été  réunis  sous 
ce  titre:  (Trammatices  rudiment  a, 
cum  lihello  de  arte  metricdy  Vi- 
cence,  ijoG.  II.  Des  Commentaires 
sur  Lucain  ,  imprimés  séparément , 
Venise ,  i475  ,  in  -  fol ,  et  à  la  suite 
de  la  Pharsale ,  ihid.  1 5o5.  —  Sur 
le  Traité  de  l'orateur ,  de  Ciccron , 
Vicence,  147G.  in-foI.,avcc  un  dis- 
cours De  Landibus  eloquentiœ,-^ 
Sur  ralère  Maxime^  Venise,  1 482  ; 
Milan  ,  1487  ,  in-fol. ,  et  ])lusicurs 
fois  do])uis.  —  Sur  la  Conjuration 
de  Catilina  ,  par  Salluste  ,  Venise , 
i5oo,  1539,  i54G;  liàle,  i.')04, 
in-fol.  —  Sur  les  Offices  de  Cicé- 
ron.  m.  Lue  édition  trcs-estiniée 
des  IV  lii'rcs  de  la  Bhétorique  et 
des  II  li\*res  de  l'Invention  de  Ci- 
céron ,  Vt*nise,  Nie.  Jenson,  1470, 
trcs-çi and  in-i".  ;  c'est  la  prcmitTcdc 
ces  doux  ouvrages;  et  une  édition 
des  Institutions  oratoires  de  Qiriuti- 
Iien,ibid.  1471,  in-fol.:  elle  avait 

Îwru  d'abord  Sri  ns  date  (rimprc>sioii. 
V.  Des  Traductions  latines,  d'une 
partie  des  Fables  d'Ésope;— de  l'ou- 
vrage de  St.  At  liauase  contre  les  Cen- 
'  tils  et  les  hérétif/ues^WcciwQ,  1  .\8'?., 
in-fol.;  —  du  livre  <î?  Xéno]»liOii , 
de  f'cnatione ,  insérée  dans  Tédition 
de  Klle,  iVi*».  Enllu  on  trouve 
quehpics  Lettres  i\e^,c(n\\vox\\\s  avec 
celb'.s  (le  Kraurois  lia  ri  )aro,  publiées 
par  le  cardinal  Quirini  ,  Brescia, 
174',,  -î  vol.  ill-}^       W-s. 

LKONTI)  \S,  Tuii  des  rois  les  plus 
célèbres  de  Sjiivte,  était  de  la  famille 
des  :\j;r!cs,  et  Ibuissait  danslocpia- 
tric^ncsirrleavant  J.C  Les  premières 
ainuTS  de  sa  vie, et  levoniniencrment 
de  son  règm\  nous  sont  tout-à-fait  iïi- 
coîinus  :  nous  savons  seulement  qu'il 
ctait  (ils  d'Auaxandridas  ;  cl  qu'a- 


LEO 

près  la  mort  de  ses  frërcs,  Cleomènei 
et  Doriée,  il  monta  sur  le  trône, Taa' 
493  avant  J.  C.  L'action  qui  a  im- 
mortalisë  son  nom,  est  sans  contredît 
un  des  plus  beaux  faits  de  Tantiquité. 
Xcrxès  marchait  contre  la  Grèce  avci 
une  armée ,  qui ,  si  l'on  en  croit Hé> 
rodote,  s'élevait  à  plus  de  deux  miL 
lions  de  soldats.  La  Thcssalic  avait 
succombe  sous  le  joug  des  barbares; 
et  di^'à  leurs  innombrables  pbalances, 
campées  dans  la  Tracbinie ,  étaient 
près  d'envahir  la  Grèce:  mais  Icdê- 
iilé  des  Thermopyles  les  en  se'panit 
encore ,  et  c'était  le  seul  point  par 
lequel  on  pût  j  pénétrer.  La  défense 
en  fut  confiée  à  Léonidas  ;  et  ce  gé- 
néral se  décida  aussitôt  à  l'occuper 
avec  un  corps  de  3oo  hommes  seu- 
lement. Les  Ephores,  étonnés,  vou* 
lurent  le  coutraindre  d'en  emmener 
un  plus  grand  nombre;  mais  Léoni- 
das ,  sans  révéler  ses  projets,  leur 
répondit  qu'il  avait  assez  ac  soldats 
pour  renlreprise  qu'il  projetait. 
Les  Ephores,  plus  surpris  encore 
par  celle  réponse  énigmatique,  et 
croyant  qu'il  n'avait  d'autre  but 
que  celui  d'une  petite  expéditiou  \ 
cherchèrent  à  l'en  dissuader.  Alors, 
il  leur  dit  sans  détour ,  que ,  désfs* 
pérant  du  salut  de  Sparte,  il  voulait, 
avant  de  voir  sa  patrie  sous  la  puis- 
sance des  barbares ,  lui  donner  un 
grand  exemple  de  dévouement  ;  qu'il 
allait  s'immoler  avec  ses  compagnons 
d'armes, et  que  par-là  il  étonnerait  les 
Perses  ,  et  exciterait  le  courage  des 
Grecs.  Les  l'iphores  n'eurent  plus 
rien  à  opposer  à  une  telle  résobition, 
et  ils  ne  purent  s'empêcher  d'y  ap- 
plaudir. Avant  le  départ  des  soldais 
do  Léonidas,  Lacéilénione  fut  témoin 
du  spectacle  le  ]>lus  atteudiissaut. 
\  ictim<'s  vouées  à  une  mort  reilainc, 
ils  célébrèrent  d'avance  leurs  funé- 
railles ,  et;  après  ccUc  triste  cérë- 


LEO 

HP,  ils  partirent  en  recerant  les 
nebadièirsde  leurs  compatriotes. 
■idas  ,  empresse'  d'arriver  à  son 
IP,  passa  dans  plusieurs  villes,  et 
BÉbiu ,  par  sou  exemple ,  à  rete- 
ians  le  de\'oi  r  les  T  LéLa  ins ,  prêts  à 
edarer  pour  les  Perses.  8a  troupe 
{laenta  en  route ,  et,  lorsqu'il  fut 

Thermopyles ,  il  commandait 
après  sept  mille  hommes.  Bien- 
après  son  arrivée ,  Xerxcs  ,  ins- 
tdesf^  projets,  ne  put  s'empêcher 
I  redouter  les  suites  ;  et  avant 
•ocr  recours  aux  armes ,  il  tenta 
f  svduire  par  drs  promesses.  Il 
bfiht  la  possession  de  toute  la 
te .  s*il  voulait  se  ranger  sous  ses 
peaux  :  Le'uii idas,  indigne,  rejette 
ielles  propositions. Alors, Xerxî'S 
vaut  lui  imposer  par  uu  ton  de 
arle  rt  dt;  romniandemcfit ,  lui 
unne  de  livrer  >^s  armes  entre  ses 
ins.  I^  rui  de  Sparte  se  contenta 
rr pondre  à  celte  première  insulte, 
c  lVf.<  r^ie  et  le  laconisme  d'un 
i.-lijte  :  riens  Us  pittuire,  En- 
.  aiiri->  itre  reste'  qiutrc  jours 
;s  l'irui  tion  ,  le  roi  de  Perse, 
'ji'  ÀiA.  j  stfiluire  un  tel  homme, 
jra  é  rdtl-nîijer.  Ilenvo\ad*dbord 

éy  *r:t-î:..rde,  avic  ordre  de  faire 

■niii'i  -.  ii-«>  defriiseurs  dfs  Tlier- 
p\J'  *  :  niai'i  cette  preniirrc  atta- 

f'it  Sans  surirî.s  ;  et  ce  rombat , 
J  ira  toiitlejour,  appiità  Xer\è.s, 
ime  le  dit  HiTodote ,  qu*ii  avait 
i«-uup  d'hommes ,  mais  peu  de 
'.tt^.  Le  li'iidemain.  il  revint  à  la 

:--a\«T  tuUlCt."  qu'il  JV.lit  dc  plus 

':ri.  prornetl.*nl  d<*  i;r.iiidiN  u*'- 
i'irij««^  .i'i\  «aiiiqucurs,  et  nicua- 
r  ili'  ].i  mort  i*w\  qui  prindi aient 
j.f  .  \\}\\s  >Q  j)n-(ipiti  lit  à  la-fois 
1p-  i'nccs  ;  mai.*»  fctlt  tentative 
f  :t  rj^^iftiin-Nttqiirl.i  |UTnn(Ti'; 
r.«  .r  ît  -''•  «"«rs'lr  fois.  \i"<  s»»lfl.its 
Ver  14. S  liàitbl  iUi>  Cil  luUc  poi  U 


LEO  167 

petite  troupe  de  Le'onidas.  Ce  fut 
alors  que  la  trahison  d'un  Grec  vint 
tirer  le  roi  de  Peisc  de  l'embarras 
où  il  se  trouvait.  Un  habitant  de  la 
Trachinic,  nomme'  Ephialtcs,  lui  in- 
diqua un  sentier  par  lequel  il  pouvait 
entrer  dans  la  Phocide  sans  être  oUigë 
dépasser  par  le  défilé  des  Thermo- 
pyles. Xervès  reçoit  avec  joie  cette 
nouvelle  ;  et  après  avoir  charge'  de 
prcseiits  celui  qui  livrait  ainsi  sa  pa- 
trie ,  il  le  mit  à  la  tctc  de  dix  mille 
hommes ,  cl  lui  donna  l'ordre  de  les 
conduire ,  pendant  la  nuit ,  par  ce 
chemin  secret.  Mais  I^'onidas  en  fut 
instruit  par  des  transfuges:  alors  il  as- 
sembla les  oiliciersdc  sa  petite armëe; 
et,  s'apercevant  qu'ils  redoutaient 
rapproche  de  l'ennemi,  il  en  renvoya 
un  grand  nombre,  et  ne  retint  avec 
Inique  trois  cents  Spartiates,  tous 
dispose's  à  mourir  ^  et  regardant  les 
Thermopyles  comme  leur  tombeau. 
Ils  ne  tardèrent  pas  à  apercevoir  les 
di\  mille  hommes,  commande's  par 
le  (îrcc  perfide  :  aussitôt  ils  deman- 
dent à  aller  au  combat ,  et  ne  veulent 
])as  attendre  que  ces  barbares  les  aient 
cntuurc>.  Leonidas,  voyant  leur  noble 
ardeiu",  leur  fait  prendre  un  dernier 
repas ,  disant  que  dans  peu  ils  iront 
man|j;rr  chez.  Pluton.  Il:»  partent;  et, 
après  a> oir"  reyn  Tordre  de  se  jeter 
tous  à-la-fois  sur  les  Perses,  ils  mar- 
chent ,  en  poussant  des  cris  de  joie  j 
comme  ai, dit  uu  historien, //.(  eussent 
été  invités  à  un  fcUin.  lis  se  dis- 
posent en  col  on  ne  serrée,  et  attaquent 
aiijsi  1rs  barbares  :  sûrs  de  mourir 
au  milieu  des  ennemis  ,  ils  veulent  au 
moins  faire  pyer  cher  leur  trépas. 
Leonidas, qui  marche  à  leur  tête  ,  est 
un  des  premiers  qui  succombe.  Alors 
ses  soldats  combattent  encore  avec 
plus  d'athaiiKMuent  ;  ils  s'elforceut 
dedefcnilrr  le  coi  ps  de  leur  roi ,  et 
tombât  y  les  uu»  apii»  \^  auUcs  , 


i68 


LEO 


sur  son  cadavre  sanglant.  Un  seul 
d'entre  eux  snrvccut ,  et  il  alla  porter 
cette  nouvelle  à  Lacedemone  ;  mais 
bientôt  liunfoii\  de  sa  larlietc*  et  ac- 
cable des  reproches  que  lui  firent  ses 
concitoyens  ,    il  fut  obli}:;c'  d'aller 
cberclicr  la  mort  à  Platée.  Ou  con- 
naît les  résultats  de  T héroïque  de- 
vouement  de  Lconidas;  il  porta  Tef- 
froi  dans  le  cœur  des  Perses;  il  inspira 
aux  Grecs   la  plus   heureuse  con- 
fiance ,  et  il  leur  donna  le  temps  de 
se  préparer  aux  victoires  de  Platée 
et  de  Marathon.  Xerxès  eut  la  lâcheté 
de  faire  attacher  son  cadavre  à  ime 
potence,  et  il  fit  ainsi  voir  aux  hommes 
les  plus  courageux  le  sort  qui  les  at- 
tendait. Les  Lacédëmoniens  ne  per- 
dirent pas  la  mémoire  de  ces  guer- 
riers malheureux  ;  ils  leur  élevèrent 
un  monument  à  Tendroit  même  où 
ils  avaient  combattu  et  expire  :  deux 
inscriptions  annoncèrent  leur  valeur 
et  leur  fin.  L'une  d'elles  regardait 
tous  ceux  qui  étaieat  morts  aux  Thor^ 
inopyles  ;  l'autre ,  composée  par  Si- 
mûmde,  n'ayant  rappoit  qu'aux  trois 
cents  Spartiates  immolés  avec  Léoni- 
das ,  était  ainsi  conçue  :  «  Passant , 
«  va  dire  à  Sparte  que  nous  sommes 

V  morts  ici  pour  obéir  à  ses  saintes 

V  lois.  »  Le  vainqueur  de  Platée, Pau- 
sanias ,  fit  transporter  à  Lacédémone 

âuarauteaiis  après  (  i  ) ,  les  ossements 
e  Léonidas  ;  il  lui  fit  élever  un 
temple,  et  il  institua  une  fcle ,  aj)pelée 
Léonidée,que  Ton  célébrait  chaque 
année,  et  où  les  jeunes  gcus  se  dispu- 
taient le  j»rix  de  la  force  et  du  cou- 
rage.Les  Lacédémoiiiens  .seuls  avaient 
droit  d'y  assister  ;  p.irce  «juVux  s«'uls 
avaient  pris  part  à  rallaire  des  'llier- 
mopyles.  Le  sdence  de  l'histoire  .sur 

(i)  Il  parait  qii'  1  y  a  «n  orr«iir  il^ii»  Ict  cliil- 
frr»,  ou  qii«  le  n>»t  pa«  le  vainqueur  Ae  l*ljt«>e 
qui  trancpoita  1«  corpt  île  l.t'ouitUs  .  car  fimt*- 
inaa  monrnl  Tan  4-7  avant  Ji-C  ,  «t  la  combat 
dvê  'rhttOMfji»»  todonnia  Tut  4^* 


LEO 

les  premières  années  du  rc: 

nidas  indique  assez  qu'il 

sujets  iK'ureux.  Quand  il 

les  Thcrniopyles,  sa  feiii 

manda  (pielles  étaient  se 

volouttfs  dans  le  cas  où  il 

mourir  :  «  Je  ne  te  dera 

»  dit  -  il ,  sinon  (jiraprè* 

»  tu  épouses  quelque  lioi 

1)  et  vertueux  qui  puisse 

»  S  parte  des  enfants  diî;ii( 

La  mort  de  Léonidas  a 

de  plusieurs  productions 

blés  dans  les  arts  :  un  A  ti  j;l 

un  poème  épique  (  /'o? . 

et  M.deFontaues  a  traité I 

jet  dans  un   poème  eue 

mais  dont  plusieurs  fia; 

connus.  Tout  le  monde  a  ^ 

des  Thermo pyles,  par  Da 

statue  de  Léonidas ,  par 

un  des  plus  beaux  onieî 

galerie  du  Luxembomp;. 

il,  roi  de  Sparte  ,  était 

Cléomène  II,  et  succéda 

l'an  uf)(>  avant  J.  C.  Il  I 

du  trône  parCléombrote 

et  rétabli  ensuite,(  r.  Cm 

LEOMO  (  Vincent  ) 

italien,  naquit  en    iG5< 

mille  noble  de  Spolète. 

étudié  le   droit  à  Mac» 

rendit  à  Rome  ,  où  il  ex 

fession  'Vavocat  ;  mais  c 

ne  lui  (it  point  abandon 

lettres.   Il   i-  t  au   coût 

[ueruiers  à  rappeler  le Ix 

la  )«oésie  italienne,  en  r 

la  fondation  de  Tacadé 

cadic!is    établie  eu    i(> 

ment  dans  lavued'e\ti; 

vais  goût  et  la  l)i/-irrerie 

gUssés  dans  la  langue  ] 

CnLSCiMBK.M  ).  Mais  sf 

les   ouvrages  de  ses  éi 

huèrent  plus  encore  t[u< 

ment  de  l'académie ,  à  c< 


r( 


e*T^^®^^**.  après  avoir 
^AaD-**    1  <i  grand  Recueil 

uou^f  Quelques-unes  de 

*  iitt>  );  -  *  rcadum  i  armi- 
fr\Mr,\\^Mxc,  I- >-.  Leonio 

lirfmUt  utx  «ijiid  nombre 
vaiiow,  Aç  rc.  hr:  ches,  et  de 
Y^^lraitê complet  delà 
wiutnraU,  qu'il  5^  proposait 
w*"-  C*i  ouTrage,  que  la  mort 
pM'ffl"  /M$  d'achever  ,  existe 
»M^nf  ,i,ns  I4  belle  bihlio- 
dr  Qmpcllo,  à  Spolèle.  On 
fdifl^  /pfome  II  délie  f'ite 
rcadiillustri^  IVltJ^e  du  pre- 
n  ù^mpini .  pr  Leonio.  Ce 
ir  mourut  d  Rome  ,  le  u(> 
>.dd/]s  les  sentiments  de  re- 
plu» edtliants.  P-s. 
Il  M,  poète  latin  du  XIl^ 
>t  M.s,  romuKr  on  l'a  dit, 
r  Aps  \ris  limes  runniis 
m  dr  Le*  min  s  :  on  no  il 
fhjnuinr  de  Saint-Rcnoît 
er  «pir .  sur  \.i  fin  <lo  s^s 
'  tL'ir.i  .1  rali|)ayc  de  St.- 
Ui«*  l'.il>l»iî  LcLml'  prfiMî 
1^  rt.nl  clianoinede  .Nnfri*- 
d  >*H|>|#ijie  MU-  un  passade 
\j\ff^r  d«'  rrltf  l'^Ii.sej  qui 
Il  Lii>iiiij>,  4-|i«irHiinf%  r|ii;i- 
iter ,  (lire  qui  df'^i^llalt 
omnje  ronitii  p.n  ^on  vi- 
ortilic  fflh"  riinj<'<  Jun-  de 
utrcs  raiNons  .  qu'on  iH'ut 
^s  Dis  sertuli:  n »  sur  l  lu  >- 
*siastufur  et  cûiféfde  l'n- 
I.  pat;.  '>'r-  e!  miîv.  <^>u<ji 
j(.  on  attrdiur*  a  l.r'oniu<»: 
?^f  rf  1 1  rl  /ifvi  TeAa  tu  en  t  i 
:«  ver^ihns,  FI  .i\.il»  'l-îf':- 
i\rt'^f:t  II  pi  i»T'" '!•■  ^  l'i'*- 
'•.>t.-\  h  r..!.  |.#P.  Iv  Jj.»id 

•  !••   prol«»;^uf  d-iTi"  l-»  /*'■ 
r.  pnrdi'^at.    t'-î-'i.  1  '.-•iv 


LEO  1G9 

Guitlo  ou  Gui  de  Virencf  ).  On  con- 
serve à  la  Ribliotlièque  du  Roi  un 
manuscrit  de  cet  ouvrage, divisé  «n 
xu  livres,  oui  reiilerment  la  para- 
phrase de  la  première  partie  de 
l'ancien  Testament  jusqu'à  Ruth.  Ca- 
simir Oudin  regarde  Leoiiius  comme 
Tauteur  d'uu  Psautier  à  la  Uwanf^a 
de  la  rierge,  dont  il  avait  vu  une 
copie  à  l'abbaye  de  Bucillv,diorcM! 
de  Laou  :  ce  psautier  n  était  pa« 
écrit  en  vers,  mais  sur  un  mètre  eu 
usa^o  dans  ce  temps-là.  (Voy.  rom- 
menl,  de  script oriO,  ecclesiaslicit,) 
La  coutume  de  faire  rimer  le»  vern 
latins  était  déjà  très-ancienne.  L^- 
br  1 1  f ,  d  a  ris  sa  Dissert  al  ion  sur  l'é- 
tat des  sciences  en  France  deptû$ 
le  l'ai  Robert  {  pag.  i}f\  j  ,  rite  îtt 
Micrulogue  sur  la  décadence  du 
monde ,  ouvrage  rompov'  ,  ver» 
Fan  Tuo,  par  Sl.-'J'bro/iide,  tjui 
avait  la  nfpulalioii  il*un  Irirvliabilc 
limeur  '  suintne  rjthmif:u%  j,  ^Pn  9 
des  clianis  rimi-s  d'Ab'iiUrd ,  d«; 
llilaiie,  son  divipl'r ,  ^-f  d'.;n  î^*/*d 
nombre  de  jx-isomi-i;:'- ,  #!i»*»ifi^'>» 
dans  le  xi*^,  *rt  b-  »ii'.  \:«-'.l«-. ;  1/1*1* 
on  nomme  \m\  b-ofuji'»  ,  b«.  vfv 
p<-nt;iniKfes  r-t  be*arri«lf«'".  qwj  n 
irient  ,  uoii-veub-f/K'/îl  a  la  f<:»  ttiJÊ:% 
l'iirore  .1  rb#''fni<>tj' b'-  •  *>4»a  *^y*^A 
de  VIS  ét*if  <-ii  \'i;:«j»r -** ^r**  l^'/ 
II1U-».  ^jJii'fl.o  a  p'ibb^'i'*-  'i'i**-' 
tili'in    :     Hjrthiii/d/ti^ia   Or',  m  tut    ^t, 

ou  \*\\\  tfO'JWf-*  !•;',  f*Y. **';••■' 'V*'-i 
I*-^  pl'M  'lUtriX    \'it  U    y/*^'  *'■    i^'' 
i,jii#   »  ♦  -.^.  diK#^/»i«rfi  j^^T,**-'.     '  ■•  ;>*  •* 

r  KONJIKf      Ami*    '  >'-'*' J 

•.  M    ..-ri'*'  -«1   -:  •    vx.'i*       •     '*'* 


9     * 


i68  LEO 

sur  son  caAnTre  san^^Iant.  Un  seul 
d'entre  eux  siuviM-ut ,  et  il  .illa  porter 
rotic  nouvelle  à  Lacedeinone  ;  mais 
bicr.tôl  boiitcux  (le  sa  làchelc  et  aiv 
cable  des  reprorlies  (|uc  lui  (irent  ses 
eoncitoyens  ,  il  fut  oblige'  d'aller 
chercher  la  mort  à  Platée.  On  con- 
naît les  résultats  de  rheroir|ne  de- 
vouement  de  Leonidas;  il  p<»ila  Tef- 
froi  dans  le  cœur  des  Perses;  il  inspira 
aux  Grecs  la  plus  heureuse  con- 
iiauce ,  et  il  leur  doima  le  tcui])s  de 
se  préparer  aux  victoires  de  Platée 
et  de  Marathon.  Xerxès  eut  la  lâcheté 
de  faire  attacher  son  cada\  re  à  une 

f>otencc,ef  il  fit  ainsi  voir  aux  hommes 
es  i)lus  coiiraî;eu\  le  sort  qui  les  at- 
tendait. Les  Lace'demoniens  ne  per- 
dirent pas  la  mémoire  de  ces  guer- 
riers malheureux  ;  ils  leur  élevèrent 
UD  monument  à  Tendruit  même  où 
ils  avaient  combattu  et  expire'  :  deux 
inscriptions  annoncèrent  leur  valeur 
et  leur  fin.  L'une  d'elles  regardait 
tous  ceux  qui  (itaieiK  morts  aux  ïhcr- 
mopylcs  ;  l'autre ,  composée  par  Si- 
monide,  n'ayant  rapport  qu'aux  trois 
cents  Spartiates  immoles  avec  Leoni- 
das,  était  ainsi  conçue  :  «  Passant, 
«  va  dire  à  Sparte  que  nous  sommes 

V  morts  ici  ])Our  obéir  à  ses  saintes 

V  lois.  »  Le  vainqueur  de  Platée,  Pau- 
sanias ,  fit  transporter  à  Lacédémone 

Quarante  ans  a  prî's  { i  ) ,  les  ossements 
c  Léonidas  ;  il  lui  fit  élever  un 
temple,  et  il  institua  une  frle ,  ajipeléc 
Léonidée ,  (pic  Ton  C(ilébrail  chaque 
année,  et  où  les  jeuii(\s  j!;oiis  sedi.spu- 
taient  le  prix  de  la  force  et  du  cou- 
iMge.Lcs  Lacédémoiiicus  .*  cnlsa>  aient 
droit  d'y  assister;  p;ircc  iprcux  snds 
avaient  pris  part  à  l'a (Kt ire  des  'l'hcr- 
niopyles.  Le  silence  de  l'histoire  sur 

p)  n  païAÏl  qii'  I  r  A  «M  viivnr  il^m  Irt  cliif- 
fifi,  on  cfiiv  «  •*  n'est  (>«4  l«>  vaîii(|iit-ur  il«-  l*l.«ti^i) 
qtii  IrMniipvlIn  le  in*p»  ilt-  J,«oiiiildB  .  t4r  l'»iii*<i- 
ii\a%  nmiiriit  l'an  4-'?  .i«4iit  J.-'I.  ,  vl  la  toiiili«t 
dt.t  A'bermopylca  ••domiA  l'au  4Jto. 


LEO 

l(^  premières  années  du  règne  de  Jj^o» 
huUs  indique  assez  qu'il  rendit  set  :' 
sujets  heureux,  (jiiand  il  partit  pour  . 
les  Thermopyles,  sa  fenitue  lui  de-    - 
manda  quelles  étaient  ses  dcniièitl 
voloiitc's  dans  le  cas  où  il  viendrait  à 
mourir  :  <a  Je  ne  te  demande  rien , 
»  dit  -  il ,  sinon  qu'après  ma  mort 
)>  tu  épouses  quelque  homme  brave 
1)  et  vertueux  qui  puisse  donner  k 
»  S]>arte  des enlauts  dignes  de  moi.  « 
La  mort  de  Léonidas  «i  été  le  sujet     . 
de  pIiLMeurs  productions  remarqua- 
bles dans  les  arts  :  un  Anglais  en  a  fait 
un  ])oème  épique  (  /'q? .  Gi.owt.a  ); 
et  M.dcFontancs  a  traitéle  même  su* 
jet  d<ins  un  poème  encore  inédit, 
mais  dont  plusieurs  fragments  sont 
connus.  Tout  le  monde  a  vu  Ictabican 
des  T  hermopyles,  par  David  :  enfin  la 
statue  de  Léonidas ,  par  Lemut ,  est 
un  des  plus  beaux  ornemcnLs  de  1a 
alerie  au  Luxembourg.  —  Léonidas 
1 ,  roi  de  Sparte  ,  était  petit  fils  de 
Cléomènc  II,  et  succéda  à  Aréc  II , 
l'an  'J1.5G  avant  J.  G.  Il  fut  renversé 
du  trône  parCléombrote^songcndrey 
et  rétabli  ensmte.(  r.  Guiloms  ),  Z. 
LEONIO  (  ViwcEWT  ) ,  littérateur 
italien,  naquit  en    iG5o  d'une  fa- 
mille noble  deSpolète.  Après  avoir 
étudié  le  droit  à  Macerata ,  il  se 
rendit  à  Rome ,  où  il  exerça  la  pro- 
fession l'avocat  ;  mais  cette  carrière 
ne  liai  ht  point  abandonner  celle  des 
lettres.   Il  i'  -î  au   contraire  un  des 
]>ierMicrs  à  rappeler  le  bon  goùl  dans 
la  ]>oésie  itarK^iine,  en  contribuant  à 
la  fondation  de  l'académie  des  Ar- 
cadi'Ms    établie  eu    i(n)o  ,  unique- 
iiieut  (liiis  1,1  vue  d'extirix^r  le  mau- 
vais goût  cl  la  InAiiirerie  qui  s'étaient 
glissés  dans  la  langue  poétique  (  f^m 
(]ri.scimdkm  ).  Mais  ses  ronsciLs  et 
les  ouvrages  de  ses  éi(*ves  contri- 
buèrent plus  encore  que  l'établiiso- 
ment  de  l'acadcmie, à  cette  heureuse 


f 


LEO 

lii^  Ses  poésies,  aprps  avoir 
Aén  dans  diverses  collections, 
rcunies  dans  le  grand  Recueil 
iime  e  délie  prose  degli  At- 
Ob  trouve  quelques -unes  de 
•ÎC5  dans  V Arcadum  Canni- 
rspnor,  Rome,  17.57.  Lconio 
ras«eniLlc  un  p;ruiia  nombre 
rrationSy  de  rcrhezches,  et  de 
i  pour  un  Traité  complet  de  la 
nastorale ,  qu*U  se  proposait 
Hier.  Cet  ouvrage,  que  la  mort 
permit  pas  d'achever ,  existe 
auuscrit  dans  la  belle  bihlio- 
*  de  Campello,  à  Spolète.  On 
re  dans  le  tome  11  délie  f'ite 
Arcadi  illiistri^  IVloge  du  pré- 
stin  Ciainpini ,  ptir  Leonîo.  Ce 
leur  mourut  à  Rome  ,  le  'j(> 
7:10.  dans  les  sentiments  de  rc- 
les  p\\is  édilLints.        P~s. 
OMlS  ,  poète  latin  du  xii*. 
.  n'r»t  lias,  comme  on  Ta  dit , 
-t^tjr  des  vriN   rimes  connus 
'  nom   de    Lconins  :  on  croit 
tait  (banuine  de  Saint-Hnioît 
ri»,  vt   que.  sur  la  fin  de  ses 
iJ  NT  reîir.i  a  rahliaye  <le  Sl.- 
',    M**i^  r.ililKî   LoLeiil'  |H'!ise 
•^.•niu*»  el-iit  chanoine  de  Notre- 
.  et  il  ^*a|q«uie  .sur  un  passade 
nerroloj;*;  i\v  rcMe  r'j;!i.sc*,  qui 
\\e  un  l^'OiiiiiN,  riianoiiie,  qiia- 
fnaç^iitcr ,  titre  qui  desi<i;nait 
UD  homme  coiuui  par  son  sa- 
\\   fortifie  cette  conjeclurr  de 


autres  rai>ons ,  (ju  on  peut 
Uns  yos  DLsertuti"n  v  sur  l  lus- 
ecclêsiastùfuf  et  ciii/e de  Pn- 
om. II,  p.115.  'J^^yj  et  suiv.  Ouui 
en  soit,  on  attriliue  à  Leonius: 
'jfia  veteris  rt  mn'i  Te  \t  a  menti 
imetriy  versihus.  1!  avait  rnlre- 
rr!  oJiM  *;:r  à  la  priiTC  de  (luc- 
:»Lc  d*-  St.-\  i(  lor.  Le  P.  Kchard 
I II *«•>*•*  h*  prulo'^m-  dans  la  lli- 
V  ord,  pnvdicat.  ;  tvm.  r'.aii. 


LEO  1G9 

Gtddo  ou  Gui  de  Yiccnce).  On  con- 
serve à  la  Bibliothèque  du  Roi  un 
manuscrit  de  cet  ouvrage ,  divise  en 
XI 1  livres ,  oui  renferment  la  para- 

Phrasc  de   la  première   partie  de 
ancien  Testament  jusqu'à Kuth.  Ca- 
simir Oudin  regarde  Leonius  comme 
rauteiu*  d'un  Psautier  à  la  louange 
de  la  FiergBy  dont  il  avait  vu  une 
copie  à  Tabbayc  de  Bucilly ,  diocèse 
de  Laon  :  ce  psautier  n  était   pas 
écrit  en  vers,  mais  sur  un  mètre  en 
usa{;e  dans  ce  temps-là.  (  Voy.  Com^ 
ment,  de  script orib,  ecclesiasticis,) 
La  coutume  de  faire  rimer  les  vers 
latins  était  déjà  très-ancienne.  Le- 
benf ,  dans  sa  Dissertation  sur  /V- 
tut  des  sciences  en  France  depids 
le  roi  Bobert  (  pag.  G4  ) ,  cite  le 
Micrologue  sur  la  décadence  du 
monde ,    ouvrage  composé  ,   vers 
Tau   7'Jio,  jiar   St.-Théofnde ,  qui 
avait  la  réputation  d'un  très-habdc 
rinieur  (  summù  rythmicus  ).  On  a 
des   chants   rimes   d'Altailard ,   de 
Hiiaire,  son  disciple,  et  d'un  grand 
nombre  de  personnages  distingués 
dans  le  xi*^^.  et  lo  xii'".  siècles;  mais 
on   nomme  vers  h-onins  ,   les  vers 
pentamètres   et  hexamètres  qui  ri- 
ment,  non-seulement  à  la  fin,  mais 
<'iicore  à  rhémistiche  :  cette  espèce 
d<*  vers  était  en  vogue  avant  Leo- 
niiis.  Oberlin   a  publié  une   disser- 
tation :    Hj'thmologia  leonina   ex 
(jtidefridi  Hagenoensis  codiccMs., 
où  Ton  trouvera  les  renseignements 
le>  plus  curieux  sur  la  poésie   léo- 
nine et  ses  dilTérents  genres  :  on  peut 
voir  aussi  là-dessus  la  Metametrica 
de  C.iramuel.  W—s. 

LF-ONTIKF  (  Af.Exis  Léowtil- 
viTcui  ),  membre  de  l'académie  des 
sficnres  de  Pétersbourg,  et  secré- 
taire im]M'rial  du  collège  des  rela- 
tions extérieures,  obtint,  en  1779,1e 
titre  de  conseiller  auliquc  et  ensuite 


170 


LEO 

cflui  de  conseiller  de  la  clianceUerie, 
Il  uounit  à  Petersbourg,  en  mai  i  n  86. 
Ce  savant  avait  e'tudie'  particnhère- 
ment  la  littérature  chinoise  ;  et  aucun 
de  ses  compatriotes  n'avait  encore 
pousse  aussi  loin  ses  connaissances 
en  ce  genre.  On  cite  de  lui ,  dans  la 
Bibliothèque  russe,  de    Bacmas- 
ter  :  1.  Depej  Kitaetz*  etc. ,  Pe'tcrs- 
bourg ,    1 77 1 ,  in-8**.  de  5o  pages. 
C'est  la  traduction ,  de  chinois  en 
russe ,  d'un  traite  philosophique  et 
psvchologique ,   que  l'auteur  y  De- 
pc) ,  natif  de  Zisi ,  parait ,  suivant 
le  traducteur ,  avoir  c'critTan  1736 
de  notre  ère.  II.  Pensées  chinoises, 
traduites  du  langage  mandchou  , 
ibid.  177^,  in-8<>.  III.  Uwjedom- 
lenie  o  tschaje ,  etc.  ibid.  1775, 
iu-8®.  de  48  pages.  C'est  une  traduc- 
tion russe  de  l'instruction  sur  la  cul- 
ture du  thë  et  de  la  soie ,  intitiUce  en 
chinois:  fVang-pou^Kouang;  une 
partie  despre'ceptes  sont  en  vers  chi- 
nois dans  l'original ,  et  sont  ici  tra- 
duits en  vers  russes.  On  y  trouve 
aussi  des  aphorismcs  d'agriculture 
et  de  matière  mf^cale.  IV.  Uwje- 
domlenie  o  h*'ùwschej  etc. ,  c'est-à- 
dire,  Notice  de  la  guerre  des  Chi- 
nois contre  les  Songaris  (de  1677 
a  1 698  ) ,  tire'e  de  l'histoire  chinoise, 
ibid.  1777,  in-8'*.  de  1 08  pag.  Cette 
relation  de  la    guerre  contre   les 
Songaris  ou  Djoun  -  gar  (  Voyez 
Kbang-ui,  t.  XXII,  P.  35!5yst  pous- 
sée jusqu'à  la  raort  tle  Galdan ,  eVc- 
nement  que  le  traducteur  attribue 
au  poison.  V.  KrattscJiajsche  opi- 
sanie  etc.,  ibid.   1778,  in -8**.  de 
33!2  pag.  Celte  description  succincte 
des   villes  ,  revenus ,  etc. ,  etc.  de 
l'empire  de  la  Chine  et  des  autres 
pays  connus  des  Chinois ,  est  un  ex- 
trait de  la  grande  géographie  pu- 
bliée en  chinois ,  sous  Khian-loung , 
•n  1^  volumes  ou  107  cahiers ,  sous 


LEO 

ce  titre  :  Tiu-thsine  1  thouni 
avec  un  atlas  de  49^  feuilL 
Bukwarj  kitajskoi  etc. ,  ibid. 
iu-8*>.  de  49  pag.  C'est  une  t 
tion ,  du  chinois  et  du  mauc 
d'un  petit  livre  de  lecture  p* 
enfants,  qui  n'est  guère  qn 
cueil  de  sentences  et  de  pro^ 
l'original  est  envers,  mais  la  ^ 
nisse  est  en  prose.  Vil.  iSj 
kiai,  ibid.  1780,  in-8<>.  de  1 - 
C'est  une  version  russe  du  7 
l'un  des  livres  classiques  de  h 
(  /^.  CoNFUcius,  tom.IX,p. 
Deux  autres  volumes  compi 
le  Tcîioung-jroung  et  une  p; 
Lun-yu{\),  C.  B 

LEONTIUiVI  était  une  cou 
athénienne ,  à  qui  son  goût  1 

Ï)liilosophie ,  et  surtout  pour  1 
(isophes ,  a  donne  de  la  ce 
Elle  fut  successivement ,  ou  à 
peut-être,  la  maîtresse  d'Epii 
celle  de  Metrodore ,  le  plus  1 
des  disciples  d'Épi  cure.  On  a 
me  qu'elle  ne  se  montra  cruel 
auc.im  des  jeunes  gens  qui  fi 
taient  cette  école  de  moral 
chée.  Quchfues  mots  presq 
sionnés  d'une  lettre  que  lui  \ 
Epicure, peuvent  faire  croire 
lui  avait  inspire'  une  tendres; 
vive  ;  les  voici  ,  comme  1 
de  Laërte  les  rapporte  : 
»  Apollon  !  chère  Lcontiui 
»  quelle  admiration  m'a  rei 
»  lecture  de  ton  billet  !  »  ' 
aussi  qu'il  ])arlait  d'elle  avec 
trêine  intérêt  dans  sa  coiTes| 
ce  avec  Herniarchus.  Poui 
beaucou]),  malgré  ses  désu 
l'effronterie  de  son  liberlina^ 


(1)  A  C(tt  diviTt  écriude  L^Antic 
■îoutrr  ■•  Description  d^t  huit  hani 
composent  la  nation  iméndcMomt,  Sai 
bourf» ,  17114,  16  Tol.  ÏD-S".  C'mI  Up 
uni  lia  «••  «Uf  r«g«».  4 


LEO 

vfan  esprit  aussi  distingué 
icBre,  il  fallait  un  mérite  peu 
!v  :  et  l'on  peut  croire ,  sans 
lorir  le  risque  de  se  tromper, 
oalîum  joignait  à  une  grande 
les  gr.îres  d'un  esprit  très- 
31e  avait  même  <Hrrit  im  livre 
k*»opfaie;  et,  si  le  fonds  n'en 
os  bien  fort,  au  moins  la 
en  était  excellente  :  «  Une 
F  court i.%a ne  a  Lieu  osé  écrire 
re  Théo  pli  rd>te  I  son  style 
igemeux  <*t  plein  d*atlicisnic  } 
\  pourtant.. . .  »  C'est  Cicéron 
"xpnme  de  la  sorte;  et,  si  le 
ie  petite  courtisa  ne  (  inere- 
\  '.  est  un  p<'u  dur,  si  la  rcti- 
»t  un  ptru  desobligeante ,  l'é- 
L*noé  au  style  adoucit  jusqu'à 
Lïin  point  Famortume  de  la 
r.  Pline  a  été  beaucoup  moins 
I  dit  q^i'ime  femme  même,  et 
xipi^  |ias  la  nttmmer,  qu'une 

mrriif:  cnivit  contre  l*clo- 
rh»**.'jTbr.i>lc,  Pt  que  de  là  na- 
pruv«'rl>c,  chytinr  un  arbre 
•pendre,  v(MiI;int  sans  doute 
itcrulrr.  «iir.iprcN  un  tri  ren- 
rtit  •!<•  lt)jitc>  Irs  convonan- 
r  *\H>1  tnq»  (b-  bontràvivrc, 
r  I4  \\f'  «\\|Mi>.iit  à  de  tels  ou- 

P.irrj'j  b;-»  Irlircs  du  ilu'fcur 
r''ii.  il  V  cil  ;i  une  do  Lcnn- 

I.  *r jii.  Ottf  litire  est  in- 
Mii  {"'.'. nul  s'rfipoMic  ;  ni.iis  , 
■  rlb-  »  «'Tt  ii:ii'nioi)l  rlv  CCI  ite 
*  !f^  fi  .ijIHis  fj«:o  jin  sciil.jif'iit 
r-  r»bili^N«»['îii«jiif  et  l.-.s  tr.jdi- 
r.i;  •  rj  mut  IiF:  rqilf!qi!.;.sf.iits; 
rïiipb-.  •jirF!pin;n' rt.ut  dcj.i 
»-m»:f  12»  qii.aid  il  >c  liii  avec 
lir:.' :  «l'i'il  .i\.<it.  avec  toutes 
rni*'^  d«*I  I  \ii-«IIev»«e,  totis  b*s 
'y  li' m  vuiII.ihI  aniouretiv; 
r.  o\.iit  H  !.•  uiitiuni  beaiiroiip 
*1%  .  q'u  ^'i>i>  doute  bii  seui- 
ir:t  |ibi3  galants  du  monde,  et 


LEO  171 

qu'il  écrivait  du  même  style  énigma- 
tique  et  décousu  que  ses  rêveries  méta- 
physiques. Avant  d'être  admise  dans 
les  jardins  d'Epicure,  Léontium  a- 
vait  plu  au  poète  lier mésianax, qui , 
par  une  galanterie  tout-à-fait  poéti- 
que ,  avait  donné  le  nom  de  Léoih- 
tium  à  ses  trois  livres  d'élégies.  C'est 
ainsi  que  plus  tard ,  et  peut-être  à 
l'exemple  d'Hermésianax ,  Propercc 
intitula  son  premier  livre  Cinthia, 
du  nom  de  sa  maîtresse.  L'inter- 
prète récent  d'Athénée  ne  croit  pas 
que  la  Léontium  d'Hermésianax  soit 
la  même  que  celle  d'Epicure.  Il  ne 
nous  a  pas  paru  que  la  cbronologic 
exclût  absolument  cette  identité  ;  ce 
que  nous  t.^cherions  de  montrer,  si 
la  nature  de  cet  ouvrage  permettait 
de  semblables  discussions.  Léontium 
eut  une  fdle  nommée  Danaé ,  qui 
ne  fut  guère  plus  sage  que  sa  mère , 
et  qui  mourut  victime  de  son  dévoue- 
ment pour  un  [gouverneur  de  Syrie, 
appelé  Sophrou  ,  dont  elle  avait  été 
la  maîtresse.  Danaé  était  devenue  la 
favorite  cl  la  confidente  de  Laodicé, 
veuve  du  roi  A uliocli us  T^ieii.  Ayant 
su  que  Laodicé  voulait  faire  périr 
Sopbron,  elle  l'en  avertit,  et  il  eut 
le  temps  de  fuir.  Furieuse  d'une  in- 
discrétion qui  lui  avait  peut-être  é- 
pari;ué  nu  crime,  et  ne  se  souvenant 
]h'u.>   que  Danaé  était  son  amie,  la 
nine  ordonna  (prdle  fût  précipitée. 
Comme  ou  la  conduisait  au  préci- 
pice :  tt  Que   les  bommes,  dit-elle  , 
»  ont  Lieu  raison  de  mépriser  la  di- 
»  viiiite!  j'ai  Stiuvé  mon  amant,  et 
»  vuiU  comme  b»  oiel  m'en  réconi- 
)>  peuNC  î  Laodicé  a  tué  son  époux  , 
»  et  elle  est  au  combb'  de  la  pros- 
«  périié!  M  On  voit  que  Danaé  avait 
«lans    la  tête  un  peu  de  la  pbiloso- 
pliic  d'Epicure  :  elle  tenait  cela  de 
sa    mère.   jMais   l'intérêt   qu'inspire 
une  iin  si  tragique  et  si  peu  mcritct 


j']^  LEO 

ue  laisse  pas  la  force  de  la  juger  së- 
yèremcQt.  B^ss. 

LËOPARDI  (  Alexandre)  ,  seul  p. 
teur  et  architecte,  naquit  à Veuise  vers 
le  milieu  du  xv*^.  siècle.  Il  sortait  de 
Te'cole  de  Lombardie  ;  et ,  quoiqu'il 
soit  peu  connu,  hors  de  l'Italie ,  les 
ouvrages  qu'il  a  exécutes  dans  sa 
ville  natale  offrent  un  tel  caractère  de 
perfection  et  d'elcfgance,  que  Ton  ne 
peut  concevoir  comment  tant  d'au- 
tres sculptcui's  moins  habiles  ont  ob- 
tenu plus  de  renommée.  Un  des  mo- 
numents les  plus  remarqioables  de 
Venise  est  du  à  son  ciseau  :  c'est  le 
mausolée  du  doge  André  Vendra- 
min,  eVige'  dans  Tancicnnc  église  des 
Servites.  Ce  monument,  aussi  admi- 
rable par  la  beauté  de  l'architecture 
que  par  la  perfection  de  la  sculp- 
ture, est  enrichi  d'un  grand  nombre 
de  statues  et  de  bas-reliefs  de  la 
•main  de  Leopardi ,  excepté  deux  fi- 
gures à* Adam  et  à*Èt^e ,  qui  sout 
dues  à  Tullio  Lombardo ,  sculpteur 
paiement  habile  de  cette  époque  :  le 
travail  du  premier  est  remarquable 
par  la  simplicilc  et  le  goût.  Ce  n'est 
point  la  fierté  de  l'école  florentine  ; 
c'est  un  style  plus  simple  et  plus  gra- 
cieux, et  qui  semble  le  type  de  celui 
qu*adoptèrent  parmi  nous  Jean  Gou- 
jon et  Germain  Pilon.  On  est  frappé 
de  l'analogie  qui  existe  entre  les 
bas-reliefs  de  ce  mausolée  repré- 
sentant des  Enfants  jouant  avec  des 
animaux  marins ,  et  ceux  du  même 
genre  qui  ornent  la  fontaine  des  In- 
nocents à  Paris.  Les  statues  de  pe- 
tite proportion  qui  sont  placées  au- 
tour du  sarcophage ,  semblent ,  par 
l'invention  et  la  p(!rfeclion  du  tra- 
vail, avoir  été  copiées  d'après  les 
{>ierres  antiques  les  plus  parfaites  : 
es  ornements  d'arcnitecturc  sont 
de  même  d'un  excellent  goût.  Ce 
monument  n'avait  jamais  été  gravé; 


LEO 

et  l'on  a  l'obligation  de 
à  M.  le  chevalier  Cicoç 
a  inséré  le  trait  dans 
de  la  sculpture  mode/ 
pour  montrer  à  quel  ] 
fcction  ce  bel  art  s'ctai 
nise.  C'est  encore  à  I 
Ton  doit  les  trois  pilic 
de  la  place  Saint- Marc 
étaient  arborés  les  cti 
républi(]ue  :  l'elégancc 
des  proportions  y  so 
admirables.  C'est  Leop 
dit  la  statue  équestre  < 
général  Colleoni ,  don 
avait  été  exécuté  par  A 
rocchio.  Il  fit  en  outr< 
de  cette  statue;  et  a 
toujours  été  regarde  ce 
parfait  modèle  de  ce  gc 
en  voir  le  plan ,  l'élé 
détails  dans  l'ouvrage 
Fahhriche  Veneziane 
misurate.  On  a  reprocli 
d'avoir  voidu  s'approj 
ment  l'ouvrage,  en  gra 
ventre  du  cheval  Tins 
vante  :  Alexander  Lei 
opus ,  qu'il  recouvrit 
alin  ({u'au  bout  de  quel 

{)luie  et  le  soleil  faisan 
'enduit,  l'inscription  r 
une  erreur.  L'inscriji 
sous  le  veulre  du  chi' 

f)oiut   Je  mot  fecit;  i 
a  lettre  F  qui  signifj 
fudit  qucferit;  et  luii 

I'amais  il  n'a  voulu  s'a 
>el  ouvrage ,  r.'cst  que, 
phe  qu'il  fit  placer  1 
son  tombeau,  il  ne  se  r 
comme  l'auteur  du  pic( 
eu  propres  termes  :  J 
Colœi  statua:  basis  r 
pardi  avait  été  char|;« 
ment  avec  Anloiiu*  \x 
la  construction  de  la  cl 


LEO 

fiçlise  Saint- Marc.  Dos  cn- 
rkrchrreQt  à  lui  susciter 
JBÛts  :  un  le  rem  pinça  par 
itftistrs;  mais  Touvrij;?  rcs- 
vÂn  jusqirà  ce  qu'enfin  Picr- 
hành  le  \iru\  fût  cliar^e 
iiKlion  des  travaux.  Oulre 
■pr*  qu'où  vient  de  lappor- 
|*4rdien:)vait  exécute,  pour 
»  partit  uiiiTs  et  pour  des 
mmïs  qui  n'existent  plus , 
[  nombre  de  moins  inipor- 
iQi«{u*il  n'y  eut  pas  mis  son 
fflprriiite  (le  son  talent  s'y 
e  Imijours,  et  ils  n'ont  pas 
Ire  recherches  ,  comme  les 
ecinii  de  la  jH'rfcttion  des 
rrnisff  dans  le  \\^.  si»'cle. 
it  dans  celte  ville  en  iJi  o , 
nterre'  dan.n  le  cloître  de 
arif  deirOrto.  P-s. 

OLD  S4iNr:,ditle/^i>f/j', 
'  d*\iitriclie.  de  la  maisou 
'i;.  rni  |).ilHnl>er|;,  etaif  fils 
Ulll.dif  l'iicaii.etd'ltl..., 
i/t[yrrrir  lf«iiri  III ,  on  plus 
aM»'mcri!  de  Welplie  l'*".  ^ 
j\jrtr.  Il  et.iit  enrorc  fnrt 
r.vjfM  M  in<)/i,  1(1  iiKUl  tie 
*•  himIiI  M».i\er;nn  du  m.ir- 
'••Mi|H  rem*  H'-nri  IV  ,  sV- 
illi-  avet:  le  Siiiil  -  Sie'''e  , 
princes  il'  Vlleina^iie  le  (j- 
^«T  ,  et  mirent  à  sa  pl.jee 
•n  priqjir  (ils.  f  oyez 
r\  Hkm.I  \  .  )  Lenpolil  , 
utp  Nj  <i.^J;;e^se  et  toute  sa 
braxs.!  le  p.irti  de  ee  fils 
(ioiit,  en  I  1  o() ,  il  épousa 
nommée  A  sues.  On  croit 
^u"il  ne  contracta  ee    ni.i- 

Îrê"»  la  mort  de  Henri  IV; 
sa  conduite  moins  hlà. 
'puiiou  qu'on  avait  de  son 
•-  >j  prudence  et  de  s.i 
fît  jeter  les  veux  sur 
ir   succéder  à  lleiiri   V  ; 


LEO 


1,3 


mais  jugeant  aue  Lothairc  reunirait 
en  sa  faveur  la  pluralité  des  suf- 
frages ,  Le'opold  se  fit  un  devoir  de 
lui  céder.  Il  repoussa ,  avec  le  se- 
cours du  duc  de  Bohème  ,  les  atta- 
3ues  d'Etienne  II  ,  roi  de  Hongrie  , 
ont ,  par  représailles  ,  il  ravagea 
les  états.  On  parle  aussi  d'une  au- 
tre victoire  qu'il  remporta  sur  le 
même  prince.  Léopold  eut  d'abord 
à  gouverner  des  sujets  intraitables  ^ 
que  la  religion  et  les  lois  n'avaient 
encore  pu  polir.  11  sut  les  adoucir 
par  sa  pruacnce  et  sa  modération  ; 
et  bientôt  il  se  vit  l'objet  de  leur  vé- 
nération et  de  leur  amour.  De  con- 
cert avec*  Agnès ,  son  épouse ,  il  fon- 
da plusieurs  monastères  ;  mais  loin 
de  îoider  ses  sujets  pour  fournir  à 
ces  établissements  pieux ,  il  diminua 
les  impôts ,  et  versa  d'abondantes 
aumônes  dans  le  sein  des  pauvres. 
Il  mérita  aussi  la  reconnaissance 
publique  par  son  exactitude  à  ren- 
dre la  justice.  Léopold  mourut  le 
I  "inovembre  ii36.  Il  eut  d'Agnès 
dix-luiit  enfants.  Le  bruit  des  mi- 
raeh's  (|u'on  disait  s'opérer  sur  sa 
tombe,  et  dont  il  se  fit  d'amples  re- 
cueils ,  porta  plusieurs  papes  a  or- 
donner des  recherches  sur  sa  vie. 
r.c  fut  Innocent  V  III  qui  ,  à  la  de- 
mande de  Frédéric  111,  le  canonisa, 
le  I  }  janvier  if^H"}.  H-nY. 

LEOPOLD  l«r.  ou  11,  dit  le  Gl>~ 
rieur  ,  duc  d'Autriche  (  i  ; ,  était  le 
troisième filsde  l'empereur  Albert  1*^' 
qui  fut  assassine  à  l'instigation  de 
Jean  de  Hapsbourg ,  son  neveu.  Le 


(it  CVtt  ■•iil*ni«Dt  ilapiiU  r«nii«c  i|'>3,  q'i« 
Ira  piiiicvs  «le  la  in«iioii  «rAiiliîcli»  pruancnl 
■ans  coDlettation  !•  titr*  tl'«tLliiJiic  qui  Iriir  • 
«■tf>  Jicorde  eu  nlntôt  rrnilii  par  IVinpcmir  Fré  ■ 
Art'.i.  lll,ch«|  d«  Uiir  mniMin.  Ce  inoiiaïqu* 
Ifur  coulera  ,  «n  LOnirqiiriiiv  ,  pluaieiiti  prere- 
p4tivi  ■  ,  teU^g  «ntr»  aiilrtt  qui*  l«  Uioit  il«  yotXmg 
«l«ns  leurtpropr«»  «Uti  ,  le  in«nt««ii  rofAli  «t  ta 
ciitiroimw  <iQcal«  ,  •iirmonlM  Jii  tiladèm*  imps- 
lial  rt  d«  la  crois  ,  cl  ù-i  unir  un  biua  àm  «.•■!• 
nauilcmtal  â  la  niiiu. 


174  I-EO 

premier  soin  des  enfants  d'Albert  ^ 
fut  de  venger  sa  mort  sur  tous  ccu^ 
qui  avaient  eu  part  au  crime  ,  et 
même  jusque  sur  leurs  vassaux.  Plus 
de  mille  persoiuies  furent  sacrifices, 
dit»on ,  aux  mAnes  du  monarque 
autrichien.  Albert  laissa  cinq  fils, 
qui  succe'dèrent,  par  indivis,  h.  toutes 
les  possessions  de  leur  Ta  mille.  Trois 
d'entre  eux  étant  encore  fort  jeunes, 
l'administration  des  provinces  autri- 
chiennes fut  dévolue  aux  aines,  Fré- 
déric et  Léopold.  En  conséquence 
du  partage  qu'ils  en  firent  entre 
eux  ,  ce  dernier  prince  prit  en  main 
le  gouvernement  des  états. que  sa 
maison  possédait  en  Souabe ,  en  Al- 
sace et  en  Suisse.  Léopold  suivit  en 
Italie ,  à  la  tctc  de  quinze  cents  hom- 
mes d'armes ,  l'empereur  Henri  de 
Luxembourg ,  qui ,  pour  le  récom- 
penser de  ce  signalé  service,  le  fiança 
à  Catherine  de  Savoie ,  nièce  de  Tim- 
pératrice.  Gomme  cette  dernière  prin- 
cesse n'existait  plus  ,  et  que  Henri 
désirait  établir  une  union  encore 
plus  intime  entre  lui  et  les  princes 
autrichiens ,  il  choisit  pour  seconde 
femme ,  Cathciii^e  leur  sonir.  La 
future  impératrice  était  à  peine  ar- 
rivée en  Italie ,  que  l'empereur  mou- 
rut ,  événement  qui  fit  concevoir 
aux  ducs  d'Autriche ,  l'espérance  de 
placer  l'un  d'eux  sur  le  trdne  im- 
périal ;  eU  ils  usèrent  de  toute  leur 
influence  pour  assm*er  la  nomination 
de  Frédéric.  Il  y  eut  double  élection. 
Une  partie  des  électeurs  nommèrent 
le  duc  d'Autriche  ,  et  l'autre  Louis 
de  Bavière ,  qui  toutefois  obtint  la 

{)luralité  des  suffrages  de  tout  le  col- 
ége  électoral.  Des  deux  cotés  on 
courut  aux  armes.  Durant  le  cours 
des  hoslihtés ,  les  deux  princes  au- 
trichiens céle'brèrent  Icvrs  noces , 
l'un  avec  Elisabeth  d'Aragon  ,  et 
l'autre  avec  Catherine  de  Savoie  ; 


LEO 

et  ils  perdirent  un  temps  pr 
en  fêtes  et  en  tournois.  A  h 
pendant ,  Frédéric  marcha 
Louis ,  et  Léopold  attaqua 
tons  d'Uri  ,   d'UnderAvald 
S>vitzch,qui  avaient  épousé  1 
rets  du  prince  bavarois.  Aji 
semblé  une  armée  de  ving 
hommes ,  le  duc  d'Autriche  s 
vers  la  ville  de  Schwiiz.  A 
proche ,  quatorze  cents  hom 
fleur  de  la  jeunesse  suisse,  ss 
leurs  armes  ,  et  volent  au 
de  la  ville  menacée.  Ib   pas 
jour  entier,  livrés  k  des  cxen 

Siété,  à  chanter  des  hymne: 
emander  à  Dieu ,  a^enouilL 
les  rues  et  daus  les  places  pu 
d'exaucer  leurs  humbles  pri 
d'abaisser  l'insolence  de  leui 
mis.  Ayant  pris  poste  sur  l( 
teurs  de  Morgaiten,  et  cnf 
du  même  courage  que  les  Gr 
Thermopyles ,  ils  attendent 
ferme  l'armée  autrichienne, 
cents  bannis  font  solliciter,  ] 
magistrats  ,  la  faveur  de  j 
les  dangers  de  leurs  compatri 

2uoique  refusés,  ils  occupa 
auteur  qui  commande  l'enl 
défile.  Le  lendemain ,  au  p< 
jour  (  16  novembre  1 3i  5  )  ,00 
raitrelcs  Autrichiens,  qui  se  ci 
assurés  de  la  victoire.  A  peij 
ils  engagés  dans  le  défilé, 
bannis,  poussant  de  grands c 
rouler  sur  eux  des  troncs  d'« 
des  quartiers  de  rocher.  Les 
quittent  les  hauteurs,  et  char| 
Autrichiens  ,  qui ,  gênés  pai 
d'espace  du  terrain ,  ne  peurc 
aucun  mouvement ,  et  sont 
culbutés.  Léopold  lui  même 
vient  qu'avec  peine  à  se  saun 
ducs  d'Autriche  profitèrer 
armistice  qu'T4s  conclurent  i 
Suisses ,  pour  diriger  tout  Te 


LEO 

contre  Louis  de  Baviëre; 

vra  une  infinité'  de  combats 

Ifrent  FAllemagne ,  de  Tune 

extrémité.  L'action  la  plus 

fut  celle  de  Muhidorf ,  où 

fut  fait  prisonnier  avec 
n  frire.  Cette  défaite  fut  due 
udrnre  de  Frédéric ,  qui  li- 
itaille  sans  attendre  Tarri- 
Oopokl.  Ce  prince  ,  qui  se 
à  la  trte  de  forces  considë- 
él^it  entre  en  Bavit-re;  mais 
•>yns  le  funeste  résultat  de 
PC  de  Muhidorf,  il  se  retira 
re.  Après  avoir  tente  vaine- 
*  faire  rendre  la  liberté  à  ses 
Très  y  il  redoubla  d'efforts 
ifparer  les  malheurs  de  sa 
,  i]  gagna  le  roi  de  Bohême,  et 
tt,movenuant  une  rançou,  la 
ieHenii.  II  s'unit  étroitement 
pape  Jean  XXII ,  qui  avait 

cuotre  Louis  une  sentence 
ijnuniratiun  et  dcdcposition  ; 
oriiit  d«î  favoriser  Trlectiou 
le  ¥rAïH:v  Charles  IV,  dit 
a  IVmpirp.  Ayant  levé  beau- 
r  trun|M>  ,  il  ravagea  la  Ba- 
^  in^^iilta  les  villes  impériales 
ibe-  I-ouis,  pour  arrêter  celte 
iD ,  se  mit  en  marche  au  cœur 
rer.  Artaquc  par  Lcopold  ,  il 
iplôli-meiit  «li'fdit.  C<*Hc  vic- 
cenil  rinllueuce  du  parti  au- 
B.   I>opoId   eut  ,  à    I>ar-sur- 

uno  eutrevue  avec  le  roi  de 
.  Il  m:  reçoit  ensuite  aux.  elec- 
le  Matenre  et  de  Cologne  , 
inLA3^.iJciirs  du  monarque 
Lfr  ei  au  le-^at ,  pour  concerter 
>fîtion  formelle  de  Louis  ,  et 
r>a  dr  Charles  IV.  U<rduit  à 
KCnrmité,  LouLs  de  Bnièrc  uc 
litre  parti  à  prendre  que  de 

de  MT  réconcilier  avec  les 
\  autrichiens  ,  et  il  rendit  la 
4  Frédéric  :  ce  oc  fut  toutc- 


LEO  175 

fois  qu'à  des  conditions  fort  dures. 
Le  duc  d'Autriche  promit  de  renon- 
cer à  la  dignité  impériale ,  de  resti- 
tuer toutes  les  places  qu'il  avait  en- 
levées à  l'Empire,  de  soutenir  l'cm- 
Sereur  contre  tous  ses  ennemis  ,  et 
e  reprendre  ses  fers  s'il  ne  pouvait 
exécuter  tous  les  articles  de  la  con- 
vention. Mais  les  autres  princes  au- 
trichiens ,  et  particulièrement  le  fîcr 
I^éopold  ,  reiusërent  d'accéder  à  cq 
traité ,  que  de  son  coté  le  pape  dé- 
clara nul.  Frédéric  tint  sa  paroi» 
avec  une  fidélité  dont  on  trouve  peu 
d'exemples  dans  l'histoire.  Il  se  re- 
mit en  la  puissance  de  Louis  ,  qui , 
touché  d'une  telle  grandeur  d'à  me  , 
traita  son  prisonnier  avec  générosi- 
té. Selon  l'usage  du  temps ,  ils  n'eu- 
rent qu'une  table  et  qu'un  lit;  et 
lorsque  Louis  fut  appelé  dans  le 
Brandebourg ,  pour  y  étouffer  une 
révolte  contre  son  fils',  il  conGa  le 
çouvernement  de  la  Bavière  à  Fré- 
déric. A  la  fin ,  fatigué  des  attaques 
imptiieuses  et  terribles  de  Léopold , 
et  redoutant  la  haine  du  pape,  Louis 
otVrit  des   conditions  moins  dures. 
On  conclut  un  traité  (  8  septembre 
i3-2f>),  portant  que  les  deux  compé- 
titeurs  régneraient  conjointement  ; 
qu'il  premiraient ,  l'un  et  l'autre ,  le 
litre  (le  roi  des  Romains,  qu'ils  con- 
féreraient de  concert  les  fiefs  impé- 
riaux ,  et  que  chacun  d'eux  aurait 
alternativeiuent  la  préséance.  Léo- 
pold se  montra  satisfait  de  cet  ac- 
cord :  mais  les  électeurs  et  les  princes 
de  r  Empi  re  soutinrent  que  c'élaH  une 
violation  de  leurs  privilèges  ;  et  le 
traité  fut  censuré  par  le  pape ,  comme 
attentatoire  aux  droits  de  l'Eglise. 
En  conséquence ,  il  fut  arrêté,  entre 
Louis  et  Frédéric,  que  le  premier 
se  rendrait  en  Italie ,  accompagiir  de 
Léopold  ,  en  cpialité  de  vicaire-géné- 
ral de  l'ËuipiiCy  et  quo  Frédéric 


l'jG 


LEO 


tiendrait  les  renés >iu  gouvernement 
en  AlLemagne.  Maigre  tous  les  efforts 
du  pape  pour  soulever,  contre  cet 
arrangement ,  le  rbi  de  France  et  les 
électeurs,  Louis  et  Frédc'ric  demeu- 
rèrent unis.  Léopold  ,  avec  son  ac- 
tivité accoutumée ,  rassemblait  sur 
le  Rhin  une  armée  destinée  à  forcer 
le  consentement  des  princes  de  FEm- 

S ire,  lorsque  sa  mort  vint  frustrer 
e  nouveau  les  esj)érances  de  sa  mai- 
son. En  apprenant  la  perte  de  la  ba- 
taille de  Mubidorf ,  ce  prince  s'était 
livré  au  désespoir  le  plus  violent  ; 
et  ce  n'avait  pas  été  sans  peine  qu'on 
l'avait  empêché  de  mettre  un  terme 
à  ses  jours.  Depuis  cette  époque ,  ja- 
mab  on  ne  l'avait  vu  sourire  :  il  dé- 
plorait   continuellement  l'abaisse- 
ment de  sa  maison  ;  et  les  émotions 
que  lui  faisait  éprouver  un  esprit  in- 
domptable et  ardent ,  jointes  aux 
grands  efforts  qu'il  avait  faits  durant 
la  guerre  contre  Louis  de  Bavière  , 
allumèrent  son  sang,  et  lui  causèrent 
une  fièvre  qui  U  conduisit  promp- 
tement  au  tombeau.  Il   mourut   à 
Strasbourg ,  dans  un  accès  de  délire , 
à  l'âge  de  35  ans.  Léopold  eut  de 
Catherine  de  Savoie ,  deux  filles , 
Catherine  et  Agnès.  Catherine  épou- 
sa ,  en  premières  noces  ,Enguerrand 
VI ,  sire  de  Coucy ,  dont  elle  eut  le 
célèbre  Enguerrand  de  Coucy,  et  en 
secondes  noces  ,  Conrad ,  comte  de 
Hardeck.  Agnès  eut  pour  époux  Bo- 
leslas  ,  duc  de  Schweidnitz  et  de 
Gawer.  H-ry. 

LÉOPOLD  II  ou  III,  dit  le  Pmix, 
duc  d'Autriche ,  troisième  fils  d'Al- 
bert II,  dit  le  Sage,  fut  chargé 
de  l'administration  des  états  que  sa 
maison  possédait  dans  la  Souabe, 
et  partagea  le  gouvernement  du  Ty- 
rolavee  Albert  III,  son  frère.  Mais, 
avide  de  pouvoir,  il  arracha  à  ce 
dernier  un  nouvel  acte  de  partage, 


LEO 

par  lequel  il  ne  lui   laissa,  q 

triche,  et  acquit  lui-iucme,  < 

possessions  de  Souabe  et  d 

le  Tyrol ,  la  Styric ,  la  Car 

leurs  dépendances.  Comme  l 

bilité  des  états  Autrichiens  i 

Llie  par  un  ancien  pacte  de 

léopold  pria  l'empereur  Ch 

de  consentir  à  l'arrangemi 

venait  de  faire  avec  Albert 

»  avons  long-temps  travail] 

»  ment  à  abaisser  la  maiso 

»  triche ,  »  dit  le  monar 

donnant  à  l'acte  sa  sancti 

joie;  a  et  voilà  qu'elle  s'aba 

»  même.  »  Léopold  s'efibr 

tendre  ses  états  par  difien 

quisitions ,  lorsque  ses  po 

d'Alsace  et  de  Suisse  furent 

par  Enguerrand  VII, sire  d 

son  cousin ,  qui  réclamait 

terres ,  comme  la  dot  de  sa 

dont  la  demande  fut  rejeté 

contraire  à  l'ordre  de  si 

établi  dans  la  maison   d'. 

Enguerrand  éprouva  en  Si 

sieurs  défaites,  (pli  le  forcèn 

tii*er  en  Alsace.  Après  avoir  c 

pays ,  il  abandonna  ses  pré 

soit  parce  qu'il  se   trouv 

d*état  de  les   soutenir,   s< 

que  Léo|>old  lui  céda  les 

ries  de  Buren  et  de  Nid 

contestation  était  à  peine  t 

lorsque  Léopold  se  vit  c 

dans  les  guerres  que  se  fire 

lie,  la  république  de  Veni 

de  Hongnc,  et  François  de 

ipii  engagea  le  duc  d'Autricl 

une  invasion  dans  les  états  ^ 

Après  de*  succès  divers, 

conclut  avec  la  républiqne 

de  deux  ans,  durant  les< 

nouvelle  ligue ,  où  il  ne  voi 

entrer ,  mit  Venise  sur  le 

de  sa  ruine.  Les  Vénitiens  s 

ensuite  la  neutralité  de  ce  | 


LEO 

Al  la   niarcke  de  Trcvise, 
put  coiiNrn'rr  et  qu'iJ  vendit 
H»  do  Ctirrare.  \  ers  le  luc- 
if»^    il    lit   Tacquisilion  de 
dont  les  haLitaiiti» ,  fatigués 
|>ro|ires  disseiisiuus ,  lui  of- 
le  se  ^oll^lettrc  a  sjk  domina- 
-  qui  douua  un  port  de  mer 
*iion  d'Aiithclie  ,  avantage 
*  «tait   privée,   (luillaume, 
r  de  LiH>puld  ,  était   doue' 
'5*=*   extérieures  si  séduisan- 
'  ^Ues  lia  avaient  accniis  le 
\^^  Merveille  du  monde.  Son 
^**  llattc  de  lui  procurer  la 
**e  Pologne ,  eu  lui  faisant 
-JJ^*  l>cllc  Uedvige ,  fdle  du 
J/^   polonais,   Louis    dit  le 
^*^^^  le  jeune  due  dWutJ'i- 
sr^l**  ^amour  <pnl  avait  su 
M/q   P''incesse,  futsnpj)lanlc 
,y,y^>duc  de  Lithuame. Celle 
^'<^  au  mauvais  état  de  ses 


LEO 


'77 


»••/ 


^ii 


de  la 


OV/  *  peu  de  succè.s 
/^  '  ^"'^il  soutenue  en  lulie, 
#/j^  .  *^  Aie  il  ava;t  été  un  ins- 
o..-  *^^*  ■^JiitflipTenl  Léo|)uld 
*  ■*  devint  incapalile  de 
■Je  rorps  et  (lV.sj)ril.  11 
*  ni5ii-ation  desaîiaires; 
et  .sei};neurs,   atlian- 


7'i 
*v 
li^ 

,^  T^  ^iitrainle,  se  livrèrent 
*^  ^"^  '«U  exrès.  Le  niécon- 
■"^nt  parvenu  au  ]>lns 
„  ^^  ^  I  se  forma  une  eunfé- 
i^  ^ns de <(ii.iranle villes  de 
,.  ^  -^iU'ile  atiM'.dcrent  Stras- 
■jj    7"  .•*<<*»  anisi  <pie  les  antres 

A.' 


Mais  les  inquiétudes  ayant  cessé,  les 
exactions  recommencèrent.  La  haine 
que  les  Suisses  poilaient  à  TÂutriche 
se  réveilla,  et  une  cpierelle  légcie  oc- 
casionna bientôt  une  rupture. Les  ha- 
bitants de  quelques  villes  qui  faisaient 
j)arlie  des  possessions  de  la  maison 
de  llapsbour^ ,  et  que  Léopold  ayait 
engagées  à  plusieurs  seigneurs ,  s'é- 
tant  mis  sous  la  protection  de  Lu- 
cenie  ^  il  s'ensuivit  mie  guerre  cruelle 
entre  le  duc  d'Autriche  ,  et  plu- 
sieurs  cantons  Helvétiques.   Après 
des  succès  divers ,  fut  livrée  la  cé- 
lèbre bataille  de  Sempach  (  p  juil- 
let i38A  ),  où  treize  cents  Suisses 
délirent  Tarmée  autrichienne ,  forte 
de  quatre  mille  chevaux ,  et  de  qua- 
torze cents  hommes  de  pied.  Le  suc- 
cès fut  dû  au  dévouement  héroïque 
d'Arnold  de  Winkciried,  chevalier 
du  canton  d'Undenvaid.  Voyant  .les 
Autrichiens  sur  le  point  d'envelop- 
per les  Suisses,  Arnold,  après  avoir 
recommandé  sa  femme  et  ses  en- 
fants à  ses  compatriotes,  sort  de» 
rangs,  se  jette  sur  les  ennemis,  et 
saisit  autant  de  leurs  lances  qu'il  peut 
en  embrasMT.  Sa  poitrine  en  est  pcr- 
eée,  et  il  les  entraîne  en  tombant. 
Ses  concitoyens  s'avancent  sur  son 
corps  expirant,  et  rompent  la  ligue 
des  Autrichiens.   D'autres  Suisses  ,- 
avec  non  moins  d'intrépidité,  p< 
trent  dans  les  intervalles  canseV 
ce  mouvement ,  et  toute  la  pha(^® 
est  mise  en  désordre.  Deux  ij/'    ' 
trichiens,dont  un  tiers  *?laj|^^..^* 
de  comtes,  de  barons  eL^^    .  ' 
liers,   furent   compté^ j^     .•'* 
morts.  Léopold  y  '*•-      •  ' 


» ,   w  -jMJes    du  Kbin,  et  les 
.  ^^^^Tue,  de Zuj;,  de  Zmirh 

*  j^  *"^.  Lro|K)ld,cilrayé,  sor-  nions,  i-copoia  y  4Srquipy|._ 
u**  \^tJiie,  et  détacha*  Zurich  grande  bravoure,  ^jûnay.iijt  ç-.; 
S»**^^^^  des  autres  cantons  eon-     tait  l'étendard  auinici>|.   -pi,.^^ 

(%\m     .  I       •         •!  !•  »  -»     •  'vie.  VU 

c^  ^}^rv  lui  :  il  parvint  a  *hs- 
M*  **i;uc  des  villes  du  I\hin;rt, 
^|0i^-arit  sc!»  iKiillis  ,  il  aiKtisa  les 


kl^^lfuieuts  dans  la    ^uuaLe. 
x&iv. 


renversé,  un  yiiot,  morte/Zc- 
l'enseigne  ;  niafl>e  (;ri  sVcm;;r  ■ 
ment  blessé  yricJjicns !  ^,-  ^^J 
u  Au  sccuur  12 

/ 


176  LEO 

tiendrait  les  rcnes>iii  gouvernement 
en  AlLemagne.  Maigre  tous  les  efl'orts 
du  pape  pour  soulever ,  coutre  cet 
arrangement ,  le  rbi  de  France  et  les 
électeurs ,  Louis  et  Fréde'ric  demeu- 
rèrent unis.  Lëopold  ,  avec  son  ac- 
tivité accoutumée ,  rassemblait  sur 
le  Rhin  une  armée  destinée  à  forcer 
le  consentement  des  princes  de  l'Em- 

Sire,  lorsque  sa  mort  viiît  frustrer 
e  nouveau  les  espérances  de  sa  mai- 
son. En  apprenant  la  perte  de  la  ba- 
taille de  Mubldorf ,  ce  prince  s'était 
livré  au  désespoir  le  plus  violent  ; 
et  ce  n'avait  pas  été  sans  peine  qu'on 
l'avait  empêche  de  mettre  un  terme 
à  ses  jours.  Depuis  cette  époque ,  ja- 
mais on  ne  Tavaitvu  sourire  :  il  dé- 
plorait   continuellement   l'abaisse- 
ment de  sa  maison  ;  et  les  émotions 
que  lui  faisait  éprouver  un  esprit  in- 
domptable et  ardent,  jointes  aux 
grands  efforts  qu'il  avait  faits  durant 
la  guerre  contre  Louis  de  Bavière  , 
allumèrent  son  sang,  et  lui  causèrent 
une  fièvre  qui  U  conduisit  promp- 
tement  au  tombeau.  Il   mourut   à 
Strasbourg,  dans  un  accès  de  délire, 
à  l'âge  de  35  ans.  Léopold  eut  de 
Catherine  de  Savoie ,  deux  filles , 
Catherine  et  Agnès.  Catherine  épou- 
sa ,  en  premières  noces ,  Enguerrand 
VI ,  sire  de  Coucy ,  dont  elle  eut  le 
célèbre  Enguerrand  de  Coucy,  et  en 
secondes  noces  ,  Conrad ,  comte  de 
Hardeck.  Agnès  eut  pour  époux  Bo- 
Icslas  ,  duc  de  Schweidnitz  et  de 
Gawer.  H-ry. 

LÉOPOLD  II  ou  III,  dit  le  Preux, 
duc  d'Autriche ,  troisième  fils  d'Al- 
bert II,  dit  le  Sage,  fut  chargé 
de  l'administration  des  états  que  sa 
maison  possédait  dans  la  Souabe, 
et  partagea  le  gouvernement  du  Ty- 
rolavee  Albert  III,  son  frère.  Mais, 
avide  de  pouvoir,  il  arracha  à  ce 
dernier  un  nouvel  acte  de  partage, 


LEO 

par  lequel  il  ne  lui   laissa,  q 

triche, et  acquit  lui-même,  < 

possessions  de  Souabe  et  d 

le  Tyrftl ,  la  Styric ,  la  Car 

leurs  dépendauces.  Comme  1 

bilité  des  états  Autrichiens  1 

blie  par  un  ancien  pacte  de 

Léopold  pria  l'empereur  Ch 

de  consentir  à  l'arrangem* 

venait  de  faire  avec  Albert 

T»  avons  long-temps  travail] 

»  ment  à  abaisser  la  maiso 

»  triche ,  »  dit  le  monar 

donnant  à  l'acte  sa  sancti 

joie;  a  et  voilà  qu'elle  s'aba 

»  même.  »  Léopold  s'efiTor 

tendre  ses  états  par  difTén 

quisitions ,  lorsque  ses  po 

d'Alsace  et  de  Suisse  furent 

par  Enguerrand  VII,  sire  d 

son  cousin ,  qui  réclamait 

terres ,  commela  dot  de  sa 

dont  la  demande  fut  rejeté 

contraire  à  l'ordre   de  si 

établi  dans  la  maison  d'. 

Enguerrand  éprouva  en  Si 

sieurs  défaites,  qui  le  forcèn 

tirer  en  Alsace.  Après  avoirc 

pays ,  il  abandonna  ses  pré 

soit  parce  qu'il  se  trouv 

d'état  de  les   soutenir,  s< 

que  Léopold  lui  céda  les 

ries  de  Buren  et   de  Nid 

contestation  était  à  peine  t 

lorsque  Léopold  se  vit  c 

dans  les  guerres  que  se  fire 

lie,  la  république  de  Veni 

de  Hongne,  et  François  de 

qui  engagea  le  duc  d' AutricI 

une  invasion  dans  les  états  ' 

Après  des  succès  divers, 

conclut  avec  la  république 

de  deux  ans,  durant  le» 

nouvelle  ligue ,  où  il  ne  vo 

entrer ,  mit  Venise  sur  le 

de  sa  ruine.  Les  Vénitiens  i 

ensuite  la  oeotralité  de  ce  ] 


LEO 

il  U  marche  de  Trcvisc, 
ut  roiiservcr  et  qu'il  vnidit 
s  de  (iarrari*.  \  ers  le  mc- 
><,  il  fit  rac<itiisiliuii  de 
lont  les  luLilaiits  ,  fati[;ue5 
trif près  dissensiuus ,  lui  of- 
•  se  >oiiiiieltre  a  sa  domina- 
qui  doiuia  un  port  de  mer 
isoti  d*A(itrirbe  ,  avautage 

était   priv<^.   (îuillaume, 

Je  Lnipuld  ,  était  doue' 
L'.s  extérieures  si  scfdtiisan- 
rlles  lui  avaient  aequis  le 
le  .Merveille  du  monde.  Son 
lit  llatté  de  lui  procurer  la 
[^  de  Pologne  ,  en  lui  faisant 
U  belle  lledwige ,  fille  du 
le    polonais ,   Louis    dit   le 

mais  le  jeune  due  d'Autii- 
dgre  l'amour  qu'il  avait  su 
à  la  princesse,  fut  supplante 
:Hon,duc  de  Lithuanie. Cette 
.  jointe  au  mauvais  état  de  ses 
,flauj>ou   de  Miccès  de  la 
[u'd  avait  .soutenue  en  Italie, 
it  laquelle  il  avait  ele  un  ins- 
MiiiiiitT  J  afiligi-rent  Leopuld 
t    qu'il  d<'vint  ineapalile  de 
!T(  u  e  de  corps  et  dVsprit.  Il 
I  radniiniMratiun  desailaires  ; 
liaillis   t't   >eij;iieurs,   atl'ian- 
luiilf-rniiirainte,  se  livrèrent 
i»>   ^iaiid>  r\rès.  Le  niecon- 
'nt    «'tant   parvenu    au   plus 
fj;re ,  il  se  forma  une  conlV- 
n  d«-  plus  rlequaranlevilles  de 
\  .i  IfKpwlle  acc«'<lèrent  Stras- 

Mait'iK  c,  ainsi  q:)e  les  autres 
priiitipah-s  du  lUiiu.  et  les 
^  dv  |>LTMe,  de  Zu^,  de  /iiricli 
»olrure.  L('o|Kild,  etlrave,  sor- 
uu  .ipatliie,  et  détacha  Zurich 
uwv  \\vs  autres  cantons  cou- 
t  <  itiitrr  Ici  :  il  parvint  a  dis- 

1.1  li^ue  des  villeiiduBhin;et, 
ri  niant  ses  baillis  ,il  ajuiisa  l<  s 
teutenients  dans  la    SouaLe. 


LEO 


'77 


Mais  les  inquic'tudes  ayant  cesse',  les 
exactions  reeommencèrcnjl.  La  haine 
que  les  Subses  portaient  à  l'Autriche 
se  réveilla,  et  ime  querelle  legfcje  oc- 
casionna bientôt  une  rupture.  Les  ha- 
bitants de  quelques  villes  qui  faisaient 
j)artie  des  possessions  de  la  maison 
de  Hapsbour^ ,  et  que  Le'opold  ayait 
engagées  à  plusieurs  seigneurs ,  s'e'- 
tant  mis  sous  la  protection  de  Lu- 
ceme  ^  Il  s'ensuivit  mie  guerre  cruelle 
entre   le  duc   d'Autriche  ,  et  plu- 
sieurs  cantons  Hclvëtiques.  Après 
des  succès  divers ,  fut  fi vrife  la  cé- 
lèbre bataille  de  Sempach  (  9  juil- 
let i38A  ),  oîi  treize  cents  Suisses 
délirent  l'armée  autrichienne ,  forte 
de  quatre  mille  chevaux ,  et  de  qua- 
torze cents  hommes  de  pied.  Le  suc- 
cès fut  dû  au  dévouement  héroïque 
d'Arnold  de  Winkelried,  chevalier 
du  canton  d'Undenvald.  Voyant  les 
Autrichiens  sur  le  point  d'envelop- 
per les  Suisses,  Arnold,  après  avoir 
recommandé  sa  femme  et  ses  en- 
fants à  ses  compatriotes,  sort  des 
rangs,  se  jette  sur  les  ennemis,  et 
saisit  autant  de  leurs  lances  qu'il  peut 
en  embraswr.  Sa  poitrine  en  est  per- 
(•(•e,  et  il  les  entraine  en  tombant. 
Ses  concitoyens  s'avancent  sur  son 
corps  expirant,  et  rompent  la  ligne 
des  Autrichiens.   D'autres  Suisses , 
avec  non  moins  d'intrépidité,  pénè- 
trent dans  les  intervalles  causés  par 
ce  mouvement ,  et  toute  la  phalange 
est  mise  en  désordre.  Deux  mille  Au- 
trichiens, dont  un  tiers  était  composé 
de  comtes,  de  barons  et  de  cheva- 
liers ,   furent   comptés    parmi    les 


renversé,  un  autre  oflîcier  relevji 
renseigne;  mais  bientôt,  mortelle- 
ment blessé,  il  tombe  en  sVcriaiit  : 
«  Au  secours  .  Autriciiieiis  ï  ^11  ^e- 


12 


178 


LEO 


»  cours!  »  Lëopold  accourt,  reçoit 
Tétendard  cusanf;lantc ,  et  Tagite  en 
l'air.  Ses  chevaliers  se  prosscut  au-^ 
tour  de  lui;   raclion  s'engage  avec 
une  nouvelle  fureur,  et  la  plupart 
des  compagnons  d'armes  du  prince 
sont  tues  à  ses  côtes.  Lui  -  mcnie , 
voyant  tout  perdu ,  se  jette  au  plus 
fort  de  la  mêlée;  et  une  main  incon- 
nue met  un  terme  k  son  existence. 
Son  corps,  percé  de  coups,  fut  trou- 
vé sous  im  tas  de  morts.  Ainsi  périt 
Léopold,  âgé  de  36  ans  ,  après  un 
règne  fort  agité  qui  en  avait  duré  'lo. 
Ce  prince  montra  plutôt  les  qualités 
d'un  chevalier  errant ,  que  celles  d'un 
souverain.  Il  ne  Iai:isa  point  d'en- 
fants de  Catherine ,    sa    premirro 
femme 4  qui  était  fdle  de  Meinhard , 
comte  de  Gorice.  Sa  seconde  femme , 
Virida,  fille  de  Bcrnabo  Visconti, 
seigneur  de  Milan ,  qu'il  épousa  en 
1 3(36,  lui  donna  quatre  fils,  Guil- 
laume,  Léopold  y  Ernest  et  Fréiléric , 
et  une  fille  nommée  Elisabeth.  H-ry. 
LEOPOLD  1". ,  empereur  d'Al- 
lemagne, second  fils  de  Ferdinand  111, 
naquit  le  9  juin  1(140 ,  et  se  signala 
dans  sa  jeunesse  par  des  talents  mi- 
litaires. Ferdinand,  son  frère  aîné, 
étant  mort,  il  fut  reconnu  héritier 
présomptif  des  deux  couronnes  de 
fiongrie  et  de  Bohème;  et  les  états 
d'Autriche  lui  prêtèrent  fui  et  liom- 
laage  en  la  même  qualité.  Il  n'avait 
pas  18  ans,  lorsque  son  père  mouruL 
La  régence  fut  déférée  à  l'archiduc 
Léopold,  frère  de  Fei'diiiaud  III;  et 
le  premier  soin  de  ce  prince  fut  de 
faire  poser  sur  la  tête  de  sou  neveu, 
la  couroiuie  impériale,  qui  lui  fut 
offerte  à  lui-même,  et  qu'il  eut  la 
générosité  de  refuser.  Léopold  fut 
élu  empereur,  le  18  juillet  i(î58,  et 
couronné  à  Francfort,  le  i^**  du  mois 
suivant.  On  lui  fit  signer  une  capitu- 
lation qui  a'^tait  pai  mpius  de  qua* 


LEO 

rante>rinq  articles,  Tun  desquels  lui 
interdisait  la  faculté  de  secourir  TK^ 
pagne  dans  les  guerres  d'Italie.  On 
voulut  étendre  cette  interdiction  a  la 
guerre  qui  se  faisait  dans  le  Nord  ; 
mais   Léopold   eut  assez  de  force 
pour  en  faire  rejeter  la  proposition , 
ainsi  qu'un  autre  article  portant  que 
s'il  violait  sa  capitulation,  il  serait 
censé  avoir  abdiqué.  Ne  pouvant  ainsi 
prendre  part  à  la  guerre  entre  la 
France  et  l'Espagne,  remjiereur  di- 
rigea ,  mais  sans  de  grands  succès, 
tous  ses  efforts  contre  la  Suède.  La 
Hongrie  et  la  Transsjlvauie  attirè- 
rent ensuite  son  attention  ;  et  bientôt 
la  guerre  se  ralluma  entre  la  maison 
d'Autriche  et  la  Porte  Ottomane.  I^es 
troupes  i  m  pénales,  commandées  par 
Montécuculli ,  remportèrent  d'abord 
quelques  avantages ,  dont  elles  ne 
purent  profiter, les  Hongrois  n*ayaDt 
point  envoyé  les  secours  qu'ils  avaient 
promis.  Léopold  n'obtint  rien  non 
[)lus  d'une  nouvelle  diète  qu'il  avait 
assemblée  à   Presboui^  :   en  con- 
séquence, il  entra   en    négociation 
avec   les    Turcs  ;   mais   le    grand 
visir  Achmet    Koproli,  qui,  sous 
Mahomet  IV,  gouvernait  l'empire 
Ottoman ,  ayant  vu  la  Hongrie  sans 
défense  et  en  proie  à  des  dissensîoDS 
intestines,  fondit  sur  ce  royaumt 
avec  une  armée  de  cent  mille  hom- 
mes, passa  la  Drave  et  le  Danobe, 
et  détacha  des  hordes  de  Turcs  et  df 
Tatars,  qui,  après  avoir  menace 
Vienne ,  portèrent  le  ravage  jusqu'à 
Olmuiz.  Dans  ce  dangei   pressant. 
Léopold  fut  attaqué  de  la  petite  vé- 
role ,  et  cet  accident  ne  fil  qu'augmen- 
ter l'embarras  où  l'invasion  des  Turc« 
avait  jeté  ses  ministres.  Montécuculli 
eut  beaucoup  de  peine  k  se  main- 
tenir dans  fa  position  qu'offre  llle 
de  Schutt  ;  et  la  présence  de  l'enne- 
mi  rendit  inutile  iw  eflbrt  laidif 


LEO 

qi*M  6î  pour  lever  l'armée  d'insur- 
retlion.  N'ayant  plus  d'espoir  qu'en 
4t^  secours  e'trangers ,  Lcopold ,  alors 
nieré  de  &a  maladie ,  se  rendit  à  Ra- 
tûbonnr,  où   se  tenait  la  diète  de 
rEmpûv.  On  lui  fit  essuyer  une  foule 
de  ctMitrariefcfs  ;  et  ce  ne  fut  que 
lorsque  la  prise   de  Neuliausel  eut 
4iTou¥ert  toute Te'tendue du  danger, 
qa*«ii  loi  accorda  les  contiup;ent5  et 
lei  contributions  dont  il  avait  un  si 
prcsAant  besoin.   Les    autres    états 
prrtêrmt  aussi   des  secours  à   Léo- 
poU;  et  le  roi  de  France  lui  envova 
MX  mille  hommes ,  sous  la  conduite 
du  comte  de  G)ligny  et  du  marquis 
de  la   Fenillade.    On    réunit    ainsi 
une  armée  de  trente  mille  hommes 
qui  s'aTanra  vers  le  théâtre  de  la 
^^urrre.  Les   commencements  de   la 
campagne  furent  marqués  par  des 
forrês  et  des  revers;  mais  la  journée 
de  SL<K>tfaard  (  l«^  août  i (364),  où 
If  rboc  des  troupes  allemandes  et  la 
fileur   des   Français  rompirent  les 
raop  des  janissaires ,  la  décida  en 
fflvour  des  chrétiens.  Dans  les  pre- 
m.ers  transports  de  joie  qu'excita 
rette  victoire,  on  se  flatta  de  chas- 
ser pour  jamais  de  la  Hongrie  les  in- 
tidéies.  Toutefois  la  division  se  mit 
sur-le-^hamp  iiarmi  les  vainqueurs  ; 
cequi^joint  àd  autres  considérations, 
[Kirta  I>o|K)ld  à  souscrire  aux  pro- 
|r>sibons    du   grand-visir  :  et ,  au 
j:rand  étonnement  de  l'Europe,  il 
conrlut  avec  la  Porte  Ottomane  (  lo 
aiMjt  id.^\  une  trêve  de  'xo  ans.  Louis 
\IV  ayant  envahi  les  Pays-Bas ,  la 
ruar  de  Madrid  réclama  le  secours 
de     Leopoid  ,    comme  empereur  , 
rt  comme  let>lns  proche  héritier  de 
la  couronne  a'Espaî^iie.Travei-sépar 
1rs  princrs  d*Allema{;iie  et  inquiété 
pir  dc^  troubles  qui  commençaient  à 
f'rirver  eu  llon^i^rie  ,  il  fut  contraint 
de  ^der  la  noutralité ,  qu'il  rompi^ 


LEO  1 79 

néanmoins ,  lorsqu'il  vit  les  Provin- 
ces-Unies sur  le  point  d*ètrc  conquises 
par  les  troupes  françaises.  D'abord , 
il  tenta  vainement  de  soulever  TEm- 

Eire  contre  la  France  :  mais  l'cm- 
rasemcnt  duPalatinat  et  l'invasion 
de  Trêves,  de  la  Lorraine  et  des  villes 
impériales  d'Alsace,  concoururent, 
aA'ec  plusieurs  déclarations  hautaines 
de  Louis  XIV,  à  donner  du  poids  aux 
représentations  de  Léopold;  et ,  en 
1O74,  toute  la  diète  se  réunit  pour 
déclarer  la  guerre  au  monarque  fran- 
çais. Durant  les  deux  années  sui- 
vantes ,  les  opérations  militaires  en- 
tre la  France  et  l'empereur ,  ne  s'é- 
tendirent pas  au-delà  des  bords  du 
Kbin.  La  lenteur  calculée  de  Mouté- 
cuculli ,  et  l'activité  de  Turcnne  ,  se 
balancèrent  tellement ,  qu'il  n'y  eut 

1)uint  d'avantage  décisif  de  l'un  ni  de 
'autre côté:  mais  pende  temps  après 
Lt  mort  du  dernier  et  la  retraite  du 
premier,  les  choses  changèrent  de 
face;  et  la  fortune  se  déclara  pres- 
que toujours  en  faveur  de  la  France. 
Cette  guerre  fut  terminée  par  la  paix 
de  Nimègue(  1679), qui,  à  l'égard  de 
r Allemagne ,  laissa  les  choses  dans 
l'état  ou  le  traité  de  Westphalie  les 
avait  mises.  La  paix  conclue,  I^éo- 
pold,  qui  pouvait  prévoir  qu'elle  ne 
serait  pas  de  longue  durrâ,  engagea 
la  diète  à  mieux  ordonner  l'organi- 
sation de  l'armée  de  l'Empire.  En 
même  temps, il  excita  les  états  d'Alle- 
magne à  foi  mer  des  ligues  défensi- 
ves, h'oit  entre  eux,  soit  avec  des 
puissances  étrangères.  Il  accéda   à 
celle  des  quatre  cercles  du  Rhin ,  et 
conclut  des  traités  d'alliance  avec 
les  ducs  de  Brunswick  -  Lunebourg 
et  l'électeur  de  Bavière.  La  saisie  du 
duché  de  Deux-Ponts ,  en  vertu  d'un 
arrêt  rendu  par  une  des   n-K-bres 
chambres  de  réunion  que  LouisXIV 
avait  instituées,  ayaiit  irrité  le  roi  de 


la.. 


i8o  LEO 

SiÙHle,^iiicn  tftait  souverain,  IVinyie- 
reiir  profita  desoiimeconU'iUeincîit, 
et  conclut  avec  et*  prince,  rUsp.içi^e  et 
les  Prorinccs-U nies,  une  lij^ne  drl'en- 
sivedc  'ÀO  aus.  II  se  flattait  de  porter 
le  corps  ^crniani(pic  à   déclarer  la 

Î;uerre  à  la  France;  et  il  espcraitj|ue 
e  priiîcc  d'Oranj:;e  engagerait  T  \n- 
glcterrc  dans  la  ([uercllc:  mais  Tin- 
iluence  de   Louis    XIV  remporta. 
Les  trouj)es  françaises  ,  e'tant   en- 
trées dans  les  Pays-Bas ,  s'emparèrent 
de  p1u:>ienrs  places.  La  division  d(S 
princes   dWIlemagne,  Tinsouciance 
des  Hollandais  Ja  neutralité  de  F  An- 
gleterre, et  suiiout  remkirras  où  l«'S 
troubles  de  Hongrie  jetaient  Leopoid, 
permirent  au  roi  de  France  de  con- 
server   la    plus    grande  partie    de 
SCS   conquêtes  ;   et  il   fut   conclu,  à 
Ratisbonnc  (  'JlG  avril  i(>H4  ;,  entre 
ce  prince  .  le  roi  d^Rspagne  et  l'em- 
pereur ,  une  trêve  de  vingt  ans ,  t,\i 
en  dura  tout  au  plus  trois.  Leopidd 
renferma    son  indigu;ition  dans  scui 
sein ,  cl  il  épia  l'occasion  de  la  faire 
éclater.  Il  trouva  de  semblables  dis- 
positioiLs  dans  Guillaume  ,  prince 
d'Orange ,  qui  ojMÎra  une  révolution 
dans  les  sentiments  des  Hollandais,  et 
qui  n^usi  pas  aA'ec  moins  de  succès  du 
crédit  qu'il  avait  sur  re.si)ril  du  roi 
de  Suède  ,  et  sur  (^lui  (le  ))l(isieurs 
membres  du  corps  germai: iipie,  l.éo- 
pold    gagna   ensuite    l'electfrur    de 
iiraiidebom*g.   et  s'assura  du  con- 
cours  des    princes  de   Ijriinswick- 
LuDcbourg.  Le  prétexte  que  l'em- 
pereur et  le  juince  d'Orange  clier- 
chaient  pour  soulev<'r  l'IiLmpire  con- 
tre la   France  ,  leur   fut  ollcrt  à  la 
mort  de  Charles-Louis,  élccleur  ]i;i- 
latin,  et  dernier  rejeton  en  ligne  mas" 
culîne  de  la  branche  de  Siuimeren. 
Les  branches  deNeulumrg  et  de  VVel- 
dentzs'cn  disputèrent  la  succession; 
Cl  les  propricté»  alludiaJes  fuicut  ré- 


LEO 

clamées  par  la  sœur  du  feu  pvirrr , 
Elisabeth-Charlotte,  femme  du  dnc 
d'Orléans,  frère  de  Louis  XIV.  L.i 
contestation  au  sujet  des  fiefs  fut  dé- 
cidée promptement  en  faveur  du  ilnc 
de  Neubourg ,  beau-frère  de  Leopoid , 
qui  lui  accorda  l'investiture;  décisif.» 
que  la  diète  approuva.  Sous  le  titre 
d'allodiaux ,  fa  duchesse  d*Orleans 
demandait  toutes  les  propriétels  mo- 
bilières; et,  de  fa^on  ou  d'autre,  i lie 
revendiqiiait   la  plus  gran<ie  prCre 
des  terres  qui  avaient  ap]>artenu  à  la 
maison  de  Simmeren.  Louis  X)V, 
qui   soutenait  les  ])n'tentiou.s  de   !a 
princfsse  .    mena^^a  de  faire  entier 
ses  troupes  dans  le  Palatinat.  L'em- 
pereur et  le  prince  d'Orange  se  j:ié- 
^alurent  de  l'alarme   que   répandit 
cette.'  menace.  Par  leur  intervmlion, 
les  Pro>inces-Unies  ,  l'elecleur  de 
Jirandebonrg  et  le  roi  de  Suède  con- 
cluront un  traité  d'alliance;  et  enfin, 
Léopold ,  le  monai'que  Suédois  et  jrs 
pi  in»  ipau\  membres  deTEmpire  L'cr- 
maniqMe  formèrent  la  célèbre  li;:uc 
d'Augsboiîrg.   Louis   XIV,    alors, 
proposa   de  convertir  en   paii   la 
trêve  de  Ua  lis  bon  ne  ,  et  permit  à  li 
duchesse  dOrléans  d'accepter  nnc 
somme  d'argent  pour  c^puAalt'nt  de 
ses  prélentions.Le  corps  germanique, 
à  l'iusti 'cation  de  Lconold ,  icfusa 
d'accéder  à  ces  propositions.  Ce  re- 
fus, joint  à  raspect  guerrier  que  pre- 
nait l'Allemagne,    aux   succès    des 
armes  de  rAutriche  en  Hongrie,  et 
au\  ])ré])aratifs  que  faisait  le  prince 
d'Orange  poiu'  détrôner  Jacques  II , 
porta  Louis  XIV  a  pn?venir  ses  en- 
nemis. Avant  la  fin  de  l'année,  les 
Français  avaient  pris  Phili]>slM)urg 
et  conquis  tout  le  Palatinat.  Cï^ijen- 
dant  Léopold,  qui  poursuivait    ses 
avantageas  contre   les  Turcs   et  le* 
rebelles  de  Hongrie,  sVtaii  biiriié  h 
reuvoyerdc  V  ieiiue  et  de  Ratisbonuey 


LEO 

îf«  fmiiAsviilf'iirs  dp  Franrr.    Par 

iwafieiir  pour  l:i  maison  d'Aiitrirhe, 

/.wi<  \iV  qui  voulait  fiirr  divcr- 

«MB  tn  faTeiir  «1^  la  Porte,  rcpaiidit 

^n  tn»i|vs  on  Allrnia;*!iP,  au  litui  de 

!»-» faire  marrhrrronlrcla  Hollande; 

*t  le  prînci!^  d'Ornii;;e  eut    le  teinp^ 

ilVUèvor  cette  révolution  d\\iif;le- 

Irmcdoot  les  résultats  ont  etc  .si  eoii- 

Tiirp^  a  la  Fraiire,  I^r  corps  f;erm.i- 

BÏ^u^  s«*    réunit   â    TKspa^ue  po'ir 

pnitè"^."r ,  nt*ndiiit  rtib-ieiioe  de  (inil- 

laurar,  IcsProviiices-L'nies;  et  mè*nc 

l'mijiereiirelltîp.ipî»    fnnnceitt  \î  ) , 

pfi^H^Dt  le-ir^  intérêts  pirliculiers  à 

tAii  de  le«ir  religion,  favorisèrent 

r<*«piiUion  d'un  prinro  r-aiholi-pie  et 

l'iTenrinent  d'un  prince  protestant. 

La  rrrolution  d'An-^letcrre  produi- 

Ht  an    chjn^emf*nt    aussi    prompt 

^rim^wirtant   en  faveur  des  aUi(*s. 

F.'Kia}Hre.  sur  les  instan-es  de  Léo- 

f*iW .  d«*rlara  la  çjoerre  à  la  France  ; 

\r^  ni«*inbres  de  la  li^ue  d'Ancisbouru 

r-^inirrnt  leurs  contnr^ents;    el ,  au 

'■  ûm'-nrement   du  printemps  ,   les 

ir.»iij>.-<s  allemandes  s'avancèrent  de 

l-jHlic^  puis  vers  le  Kliin.Loui'i  \1V, 

t^::'#>f« -aol  au  ili'ss'»in  de  se  maintenir 

^3  ^llv-ma^sne .  retira  ses  trou[>es,  et 

d'>î:a.i  r<inlre  de  d«'vasler  d«*   nou- 

%i*i'i  II»   P.ilatiuat  et    les  provinces 

V  i!«tnp%.   p^»uc  mieux  garantir  s<'s 

I  *  •  ri'Tfs.  (]çt  onlre  miel,  qui  ne  fiit 

^\  ••  «ifr  q  le  trop  fidMfment,  accrut 

riiiflii^nrr  de  1  empereur,  et  porta 

k^  alliés  â  reilnuhler  d'efforts,  ils  ne 

mirent  p)<  nmin^  d'activili*  dois  les 

E*^:  M- lit  ions  qhe  duis  les  opérations 

m.htaires;  et  l>opidd  parvint  à  po- 

>''r  1^^  bi«es  d'une  alliance  qui  rriuiit 

t'viir    rKjirope    contre  la  France , 

d-ifit    la  nun<»  parut   alors  iiicvita- 

U^.  mi.'s  qui  finit  pir  triomplicr  do 

fnis  vs  •MHiemiâ.  '  /'«r-Lori-»  \IV.; 

lr»iH>M  .  pour  rpconnaîtrc  les  servi- 

r*s  de  <1  'l'.-^de  Bruus  wick ,  avait  ré^o- 


LIÎO  i8i 

In  de  créer,  en  faveur  de  l'un  d'eux , 
im  neuvième  electorat.  Lorsqu'il 
en  fit  la  proposition  à  la  diète, 
il  e'pronva  une  forte  opposition, 
malc;rc  laquelle  néanmoins  il  accor- 
da rinvestiture.  Le  colle}i;c  des  prin- 
ces protesta ,  et  ses  membres  formè- 
rent une  lip;iic  ,  qui  leur  Ht  donner  le 
nom  de  Princes-correspondants.  Le 
rt)i  de  Danemark  saisit  un  prc'texte 
pourdc'H.irer  la  pierreà  la  maison  de 
Bruns uick;  et  la  querelle  prenant  une 
tournure  richense,  Leopold  anm;nça, 
du  consentement  du  nouvel  électeur, 
qu'il  suspendait  TefFet  de  l'investi- 
ture jusqu'à  ce  qu'il  eût  obtenu  le 
consenrement  de  tons  les  membres 
de  l'Kmpire.  11  ne  fut  pas  plus  heu- 
reux dans  ses  efl'orts  pour  rendre  à 
la  Holième  tcuis  les  droits  attiebes  à 
la  di{;nite'  électorale.  La  proposition 
q  l'il  en  fit,  fut  combattue  vivement. 
L'empereur,  pour  ne  point  exciter 
de  nouveaux,  troubles  ,  la  retira  ,  et 
remit  à  tni  temps  plus  opportun  rexe- 
cution  de  son  dessein.  Celte  cond<'s- 
Tendance  rétablit  l'accord  dans  l' Em- 
pire; ce  qui  n'enipccha  pas  que  toute 
1  Allcma^iu*  ne  deuiaml.it  la  paix  à 
prambi  cris.  IV  son  côte,  la  France 
n'avait  plus  la  même  suiHTiorite.  Ses 
généraux  j;  nouaient  encore  des  bi- 
tailies  et  ])renaient  des  places  daiLsIes 
P.iys-Bas;  mais  leurs  progrès  n'é- 
taient pas  aii^si  rapides  que  «laiis  les 
guerres  pmftlenles,  et  ils  uVtaient 
complètement  heureux  qu'en  lt;tlie. 
Louis  \1  V ,  parvenu  à  dc'taclier  de  la 
lij;ue  le  «lue  de  Savoie ,  profita  de 
la  di^ance  que  cette  defeeti4»n  ins- 
pira au\  allies,  et  leur  propo^^a  des 
préliminaires  de  paix.  Il  otlril  d'an- 
mder  les  réunions  qu'il  avait  faites  , 
de  restituer  la  Lorr.iin*' ,  de  recon- 
naître Ciuillaume  III  ,  et  de  ne  point 
soutenir  les  prétentions  de  la  du- 
chwsc  d'Oiiéans.  1/ Angleterre  et  les 


i8ci  LEO 

Prov  in  ces -Unies,  satisfaites  <le  ces 
propositions,  vainquirent  la  rcpu- 
cnancedelTiSpagne,  de  Vempercm*  et 
de  ['Empire;  et  il  se  tint,  à  Ris  wick,  un 
congrès  qui,  après  sixmoisdc  négocia- 
tions et  après  que  Léopold  se  lut  vu 
abandonne  de  tous  ses  allies,  rétablit 
la  paix  entre  la  France  et  Tempercur. 
(  3o  octobre  1(597.  )  L'Empire  re- 
couvra tout  ce  qu'il  avait  perdu  , 
excepte' l'Alsace.  Fribourg  et  lîrisacli 
furent  rendus  à  Léopold.  Mais  dos 
événements    d'une  importance  en- 
core plus  grande  nous  forcent  d*at- 
tirer  de  nouveau,  sur  les  trciubles 
de  la  Hongrie ,  Fattention  du  lecteur. 
La  trêve  conclue  avec  les  Turcs  ne 
fit  que  redoubler  le  mécontentement 
des  Hongrois  qui  soupçonnèrent  Tem- 
pereur  de  vouloir  attenter  h  leurs  pri- 
vilèges. De  son  côté,  Léopold  attribua 
aux  plus  violents  d'entre  eux ,  un 
complot  trame  pour  l'assassiner,  et 
il  s'était  fonné  réellement  une  ligue 
secrète ,  à  la  tête  de  laquelle  on  re- 
marquait les  comtes  Zrini ,  Frangi- 
pani,  Tattenbacli,  Nadasty  et  le  jeu- 
ne Ragoczk y ,  et  à  laquelle  le  refus 
de  Léopola  de  convoquer  une  dicte 
et  de  conférer  la  dignité  de  palatin , 
alors  vacante,  avait  donné  beaucoup 
de  force.  Des   mesures   avaient   été 
prises  pour  lever  des  troupes;  et  trei- 
ze comtés  vs'élaieut  réunis  par  une 
association  formelle.  Léopold  ,  ins- 
truit du  com])lot  ,  fit  marcher  des 
troupes;  et  bientôt  les  chefs  de  la  li- 
gue furent  arrêtés ,  condamnés  et  mis 
il  mort.  O  complot   lui  senit  de 
prétexte  pour   rendre  héréditaire  , 
dans  sa  maison ,  la  cdurunue  de  Hon- 
grie. Il  déclara  que  toute  la  nation 
étant  coupable  avait  f<u'fait  ses  privi- 
lèges, et  il  institua  un  conseil  de  gou- 
vernement dont  il  se  réseiTa  la  nomi- 
nation. Des  cours  de  justice  furent  éta- 
blies pour  punir  les  hérétiques;  et  la 


LEO 

Hongrie  fut  livré*»  à  tons  les  r\rèii 
du  despotisme  militaire  et  d^ine  in- 
quisition   cruelle.    Tant   de   maux 
poussé iTnt  à  bout  un  peuple  coura- 
geux. Catholiques  et  protestants  nu- 
blièrcnt  leur  ancienne  inimitié ,  et  le 
danger  commun  les  réunit.  Les  in- 
surgents  étant  appuyés  par  le  prince 
de  Transsylvame  ,   par  tes   pacli;is 
voisins  et  par  la  France ,  soutinreiil 
une  lutte  terril>le  contre  les  troupes 
allemandes  ,  qui  avaient  sur  eux  ra- 
vantage  de  la  discipline.  Hs  allaient 
succomber  ,  lorsqu'ils  trouvèrent  nn 
chef  habile  dans  Émeric ,  comte  de 
Tékély,  ou  plutôt  Tokoly  ,  de  qui  le 
père  avait  aussi  été  exécuté.  Leo|Kild 
ne  pouvant  recruter  son  armée, 4on< 
le  fer  de  Teimemi  et  la  désertion 
avaient  éclairci  les  rangs,  renonçai 
son  s)-sîème  de  rigueur.  H  offrit  de  ré- 
tablir la  constitution  dans  toute  sod 
intégrité ,  et  de  rendre  h  la  nation 
ses   privilojjes.  Une  diète  fut  con* 
voquée  à  Oliklenbourg ;  et  Tempe- 
reur  abolit  la   nouvelle  forme  de 
gouvernement.  H   publia  une  am- 
ni  s  lie  générale,  abrogea  les  impôts 
établis  illégalement ,  accorda  la  li- 
berté de  conscience  aux  protestants, 
et  promit  de  rendre  à  leurs  héri- 
tiers les  biens    des   seigneurs  qm 
avaient  été  mis  à  mort.  Tékély,  se 
deii.nit   de  la  cour   impériale,  ou 
comptant  sur  l'appui  des  Turcs,  ne 
voulut  point  accepter  les  conditions 
qui  lui  furent  oflerles.  Toutefois  la 
diète  le  (it  consentir  à  prolonger  de 
six  mois  un  armistice  qui  avait  été 
conclu.  Léopold  ,  dans  riulervalle, 
envoya  à   Coustantinople   un  am* 
bassjidcur  proposer  le  renouvelle- 
ment de  la  trt  ve  ;  mais  on  voulut  lui 
imposer  des  conditions  si  dures,  qa*il 
les  rejeta.  Tckeli ,  qui  avait  tempo- 
risé jusqu'à  ce  qu'il  eût  pu  rece- 
voir des  secours ,  reju-it  les  armes^  ^ 


LEO 

Wnae  la  trôvc  fut  cxpircfe.  Apkffy 
M  liaiTy,  prince  ilc  Transsylvanic, 
l'tfCail  rr'Jiii  à  lui,  ih  réduisirent  les 
JBpniaux  à  se  tcuirsurladëfciLsivc. 
Pra  de  triups  après  ,  Tekély  c'pou&a 
L  Tcu^c  de  Raçoczky;  ce  qui  le  mit 
m  po>sc5>ioii  ac   la  forteresse  de 
Moo^tt?^  Il  Gt  ensuite  une  entrée 
moiEpbante  dans  la  \ille  de  Bude  , 
rf  fut  inauguré  prince  de  la  Haute- 
HoDp^r  ,  par  le  pacha.  Bientôt  il 
l-rt  joint  |».ir  un  grand  nombre  de 
proirst  3]it< ,  indij^nc.s  des  e/Turts  que 
Cai^t  rciii})crcur  pour  éluder  les  ef- 
frts  de  >es  promesses.  Soutenu  par 
Ir^  |>acli«<'k  de  fiudc  et  de  Waraain, 
JfVAy  s'empara  de  diverses  places; 
vl  aa  roramt-nrement  de  Tannée  sui- 
vi ati-  ,  le  '^rand-Ai^ir  ,  Kara-Mus* 
itpiki ,  »*avjnça,  à  la  tète  de  deux 
rrut  mille  hummes,  jusqn*à  Pcslb , 
•Ml  il  fit  M  jonction  avec  les  insur- 
ii^nL*.  Cependant  Léopold  se  prépa- 
rait À  lemr  tête  à  l'orale.   Il  obtint 
1-  »  serriurs  de  l.i  ilii-to  do  TEmpirc, 
'!  -  mti.  Lit   n:i  Iniilo  d*alliaucr  avec 
îî  •  «^t.  t<;urs  de  Havière  et  de  Saxe  , 
*:  liu  jiutrc  traite:,  3i  mars   i(>83  ) 
.*!  ••  Jf.iu  Sobi«;>ki ,  roi  de  Pologne, 
',ii  .>'i*ii'^j;iea  de  lui  fournir  une  ar* 
:::j^  de  quarante  mille  hommes.  Le 
i-jI -ttifi  Kdterbazv  fut  aitssi  eharcé 
•.    \T\ er  une  armée  d  msurrection en 
Mffiçne.Toutrfuis  la  lenteur  des  Al- 
\r:n^ud^  n  la  désertion  des  soldats 
fiifezit  telles  que  l'armée  de  Tempe- 
rtiir  c'était  pa%  forte  de  i)lus  de  c|ua< 
r-intr  mille  hommes ,   lorsqu'il  en 

Îj^M  la  mue  »  7  niai  ;  à  Presbourg. 
jt  dur  deixirraiue  (  (>harles  V  ),  son 
beau -frère,  qui  en  avait  le  comnian- 
deiurnC ,  tenti  d\»nviir  la  campagne 
par  le  Méçc  de  Neuliausel  ;  mais  ra|>- 
|ir<M  hr  de  Parniée  (»t(omane  le  con- 
tra i;:f  ut  a  faire  une  ]>roinpte  retraite. 
Il  j«t.3.  d.inv  lî.i.'ib  et  (joinorc ,  la 
BcJLure  |»r.rtic  du  ^ou  infanterie;^ 


LEO  i83 

et  ,  se  repliant  avec  sa  cavalerie , 
il  dévasta  le  pays  jusqu'aux  por- 
tes de  Vienne ,  aont  les  habitants 
étaient  dans  la  plus  profonde  cons- 
ternation. La  nuit  précédente,  Tem- 
pereur  et  toute  sa  cour  étaient  sortis 
de  cette  capitale ,  au  milieu  des  cri^ 
d'un  |)euple  indigne.  De  concert  avec 
Tintrépide  gouverneur  ,  Rudiger  ,  le 
duc  de  Lorraiue  mit  la  place  en  état 
de  défense  ;  et  Ton  enrégimenta  les 
citoyens  et  les  étudiants  pour  secon- 
der la  garnison.  Le  grand-visir  parut 
le  i4inillety  et,  en  quelipies  jours , il 
acheva  l'investissement;  puis  il  com- 
mença l'attaque.  Le  duc  de  Lorraine» 
a  près  s'être  efibrcé  vainement  de  trou- 
bler les  opérations  du  siège,  se  porta 
rapidement  jusqu'à  Presbourg,  et  dé- 
fit Tékéli,  qui  avait  été  charge  de  gar- 
der ce  poste  important.  Il  arrêta  aussi 
les  incursions  que  les  Tatars  et  les 
mécontents  faisaient  dans  la  Mora- 
vie. Cependant  la  ville  de  Vienne  était 
réduite  à  la  plus  grande  détresse , 
faute  de  vivres  ;  la  maladie  et  le  fer 
de  l'ennemi  en  avaient  considérable- 
ment aH'aibli  la  garnison;  les  Turcs 
étaient  eu  |>ossession  de  tous  les  ou- 
vrages extérieurs*,  et  Pou  s'atten- 
dait journellement  à  voir  la  place 
emportéed'assautîles  secours  d'Alle- 
magne n'arrivaient  point,  et  l'armée 
polonaise  commençait  seulement  à 
se  rassembler  sur  les  frontières  de  la 
Silésie.  Le  duc  de  Lorraine  envoyait 
message  sur  message  pour  en  accélérer 
les  mouvements;  etrcmpercur ,  lui- 
mcuir,  rodnit  au  désespoir,  éf-rivit 
au  roi  de  Pologne,  jiour  l'in>iter  à 
venir  à  son  .srcours ,  sans  attendre 
son  armée.  «Mes  troupes  se  rassem- 
jï  bh-nt ,  lui  dit  -  il  ,  venez,  voius 
«  mettre  «i  leur  ti:te;  quelque  infe- 
>i  rii'ures  en  nombre  quVIles  suiiut, 
"  >otrr  uom  sullira  ]i4Hir  leur  don- 
)»  ui'i  la  victoire.  »  6obieffki,  k*  reu- 


iRl 


LEO 


daut  à  CCS  instances ,  ymi  les  devants 
avec  trois  mille  hommes '^  n'empor- 
tant aucun  l^gage ,  et  il  traversa  la 
Sil'^ieetla  Moravie  avec  une  extrême 
rapMite'.  Arrive  à  Tu)  n,  un  pontqii^l 
devait  y  trouver  n'e'taif  point  encore 
achevé;  et  il  n'y  avait  de  troupes  que 
celles  du  fluc  de  Lorraine.  Trompe' 
dans  son  attente ,  le  monarque  polo- 
nais en  te'moi{:;iia  tout  son  méconten- 
tement. Le  duc  Tayaut  apaise',  So- 
bieski  attendit  sa  propre  arme'e,qni 
attri^i'it  le  Danube  le  5  septembre;  et 
toutes  les  troupes  allemandes  furent 
re'unies  le  n.  L'arme'e  impériale  se 
montant  ainsi  à  plus  de   soixante 
mille  hommes ,  le  roi  de  Pologne  et 
le  duc  d"  Lorraine  la  coiiduisiirnt 
contre  lf*5 Turcs.  Dans  la  nuit  du  1 1 , 
dits  si '];naux  convenus  ranimèrent  le 
couraj;c  des  assie'ge's ,  qui ,  le  lende- 
main matin,  virent  avec  ravissement 
les  drapeaux  autrichiens  flotter  sur  le 
Kalemnerg.  L'approche  inopinée  de 
cette  armée  confondit  lecrand-visir, 
dtMit  les  troupes  e'taient  aécouragées 
et  consid'^rableinent  réduites.  Il  ve- 
nait d'être  repousse'  dans  un  furieux 
effort  qu'il  avait  fait  pour  emporter 
la  place,  lorsque  sa  consternation 
redoubla  par  une  attaque  vigoureuse 
de  l'armée  chrétienne.  Kara  -  Mus- 
tapha décampa  de  nuit,  et  se  retira 
avec  une  telle  précipitation  que  son 
avant-garde  arriva  sur  le  bord  du 
Baab  le  lendemain  au  soir.  lies  trou- 

Ses  chrétiennes  entrèrent  à  la  pointe 
u  jour  dans  le  camp  de  FenDemi , 
et  furent  extrêmement  surprises  d*y 
trouver  les  tentes,  les  bagages,  les 
munitions  de  guerre  et  de  bouche  , 
cent  quatre-vingts  pièces  de  canon  , 
les  marques  de  la  dignité  de  grand- 
visir,  et  on  étendard  qu'on  supposa 
être  celui  de  Mahomet.  Sobieski ,  à 
qui  Ton  attribua  principalement  la 
xi'toire»  reçut  les  pUb  vives  et  les 


LEO 

plus    sincères    félicitations    s 

champ  de  bataille  même.  Le  1 

main  il  fit  son  entrée  dans  Vi 

dont  les  habitants  se  portènr 

foule  à  sa  rencontre,  le  saluai 

noms  de  père  et  de  libérateur.  ( 

SoDiLSRi.   )  L'entrée   de    Lé 

fut  loin  de  répondre  à  celle  du 

polonais.  Point  d'honneurs,  pc 

foule  ,  point  d'acclamations 

n'annonça  son  retour.  A  Tapi; 

de  sa  capitale,  il  entendit  les 

qu'on  y  faisait  en  rhom:ofir 

victoire  remportée    par    Soh 

et  il  alla  ,  non  comme  nu  ir 

que  AÎctoricMix  ,    mais   à    pie 

flambeau  à  la  main  ^  et  donuan 

sorte  démarques  d'humilité, 

dre  gràr(\s  à  Dieu  d'une  délii 

qui  semblait  être  un  miracle.  S 

vivement  la  dillerence  (|n'il  > 

entre    les    transports  de    joï 

avaient  signah*  rentrée  du  roi  ( 

logne,  et  l'hommage  étudié  et 

qu  on  lui  rendit  à  bii-mcme .  il  < 

sa  colère  contre  le  coniie  de  i» 

dorf,  aux  funestes   avis  du( 

attribuait  ses   malheurs,   et 

tant  d'amertume  dans    les 

ches  qu'il  lui  adressa ,  que  l 

tuiié  ministre  en  mourut  de 

poir,en  quelques  heures.  L'hi 

tion    de  Léopold  étoufla  en 

reconnaissance;  au  lieu  de  vo 

camp  des  Polonais,  pour  en  f 

le  monarque  contre  son  sein 

des  recherches  pour  savoir 

roi  qui  ne  devait  la  couronn 

une  élection ,  avait  jamais  été 

en  présence  d'un  empereur. 

demandé  de  quelle  manière  il 

recevoir  Sol>ieski  :  a  \  bras  ou^ 

lui  répondit  le  duc  de  Lor 

irif ligné  de  tant    d'indifTéren 

d'orgueil.  Mais  ,  dit  Thiston 

la   maison  d'Autriche  (  M.  C 

Ixfupold  u  avait  pas  cette  giu 


LEO 

qoi  {au  .supporter  les  bien- 
A  il  re^ln ,  avec  le  soin  le  plus 
nix,  \r.  crremonial  de  irn- 
,  qni  eut  lieu  entre  les  deux 
LVmpereur  ,  vêtu  simple- 
rt  monte  sur  un  rlieval  de 
re  apparence,  avait  l'air  cm- 

*  et  rliaj;riH.  Sobieski ,  por- 
même  habit  que  le  jour  du 

t ,  montait  un  superbe  cour- 
nrbexni'nt  caparaçonné.  La 
laturclledeson  maintien  était 
'  par  Tair  d*assurance  et  de 
'  que  lui  doniiâirnt  ses  succès. 
Bal  cunvrnu ,  les  deu\  monar- 
'aranrrreut  au  de^  ant  Tun  de 
:  ils  se  Mlucrcnt  au  nicnie  ins- 
H  s'embrassèjriif  rroidenicnt. 
Li  s'empressa  d'interrompre 
Tfur  ,  au  mot  de  reconnais- 
,(pie  Lêopold  balbutia;etapn>s 

•  embrassé  une  seconde  fois  , 
ra  djiv>  sa  tente ,  lui  laissant 
i  ,  vm  t  hanri'lier  ,  pour  Vdr- 
ipierdans  la  revue  qu'il  allait 
le    CCS    t^olH>c^    qui    av;iicnt 

la  ujoi:arclii<'  aiilrirliiiMine. 
roiitentcnicnl  ([uc  l.i  conduite 
-•u?reiiM'  de  Lropuld  iii.s|)i- 
\  phjir«'<>  allemand:»  qui  lui 
kt  amené  d'vs  seeours ,  joint 
^ir  qu'eurent  h-s  IVilonais  de 
r  â  rou\ert  leur  butin,  cm- 
I  Ws  vainqueurN  de  suivre  IVn- 
Irpée  ïLiiis  les  reins.  G;  fut 
ov^l  cinq  jours  après  la  ba- 
,  qi/ils  leprirent  le  cours  de 
opération^.  Le  <>  octobre,  ils 
irtrreiJl  ,  près  de  Parkan,  une 
iT  ^i^nalce  ;  et.  le  'xH ,  ils  invcs- 

Gran,  d^nt  il>  se  rendirent 
rs  apiès  un  sii-^c  de  peu  de  du- 
>lte  conqnrie  fut  suivie  de  la 
ion  de  plusieurs  autres  places; 

îTîême  leuip> ,  l'armée  otto- 
.  flui  ^'clail  r«*tirée  avec  préci- 
*i    ^crs  bcljraJc .  é^c^<ua  la 


LEO 


85 


Hongrie.  Les  alliés  ne  tardèrent  pa» 
alors  â  se  séparer.  Sobieski  s'ctant 
efforcé  de  négocier  un  raccommode- 
ment entre  Léopold  et  les  mécon- 
tents ,  l'empereur  le  soupçonna  de 
songer  à  procurer  à  son  fils  la  cou- 
ronne de  Hongrie.  Ce  héros  indigné 
retira  ses  troupes ,  et  déclara  qu'il 
continuerait  à  combattre  les  Turcs, 
mais  qu'il  ne  tournerait  point  ses  ar- 
mes contre  les  insurgents.  Cependant 
la  plupart  de  ceux-ci  implorèrent  la 
clémence  de  Léopold ,  qui  parut  leur 
pardonner;  et  insensiblement  Té- 
kéli  se  vit  abandonné  de  ses  prin- 
cipaux partisans.  La  reddition  de 
Cassovie   fil  recouvrer  à    l'empe- 
reur la  plus  grande  partie  de  la  Hon- 
grie septentrionale.  Les  impériaux 
prirent  ensuite  Neuhausel,  Agria ,  et 
Bude ,  qui  était  depuis  longtemps  le 
siège  de  la  puissance  ottomane  en 
Hongrie.  La  victoire  que  le  duc  de 
Lorraine  remporta  sur  les  Turcs  à 
Moliatz  (  l'jt  août  1^)87  ),  lava  la 
lionte  qui  avait  souillé  les  armées 
hongroises  sur  le  même  champ  de 
bitaillc  en   i^r.ii).   Les  Turcs   per- 
dirent vingt  mille   hommes  ,  et  le 
butin  fut  iuimense.  Au  milieu  de  ces 
suc<*ès,  Teuipercur  reprit  le  dessein 
d(î  rendre  la  couronne  de  Hongrie  hé- 
réditaire.  On  découvrit,  ou  l'on  fei- 
gn"l  de  découvrir  une  nouvelle  cons- 
piration :  Von  institua ,  â  Kperies ,  un 
tribunal  présidé  par  Ca rafle,  étran- 
ger sanguinaire,  et  dont  les  autres 
membres  étaient  des  ofliciers  dévoués 
à  la  cour;  trente  bourreaux  et  leurs 
valets  furent  occupés  long-temps  à 
exécuter  les  jugements  de  cet  atroce 
tribunal.  Ou  pressa  Léopold  de  pro- 
filer de  la  terreur  qu'inspiraient  ces 
aetes  de  cruauté ,  pour  établir  un  gou- 
vernement arbitraire  et  abolir  l'exer- 
(  ice  du  culte  protestant  ;  mais  crai- 
gnant de  réduire  les  Hongrois  dudtscs- 


i8G  LEO 

poir,  il  se  contenta  d'abolir  le  droit 
d'élection  et  celui  de  résistance  aux 
ordres  du  souverain.  Il  rendit  à  une 
dëputation  de  la  noblesse  la  cou- 
ronne de  Saint-Etienne,  et  convoqua 
une  diète  pour  le  couronnement  de 
l'archiduc  Joseph  son  fils.  Les  Hon- 

§rois  étaient  si  attaches  au  droit 
'élire  leur  roi ,  que  maigre'  l'état 
d'abaissement  où  ils  étaient  réduits ,  ib 
curent  recours  à  toute  sorte  d'rxpé- 
dieuts  pour  le  conserver.  Ce  fut  vaine- 
ment :  mais  ni  menaces  ,ni  promesses, 
ne  purent  les  faire  consentir  pour  lors  à 
rendre  la  couronne  héréditaire  dans 
la  ligue  féminine.  Les  états  confir- 
mèrnil  le  droit  de  succession  dans 
la  ligne  masculine,  tant  de  la  branche 
espaj;iioln  que  de  la  branche  alle- 
mande; et  ils  réservcrenl  à  la  nation 
le  droit  d'élection  lorsque  celte  ligne 
serait  éteinte.  T^a  chose  ainsi  réglée, 
on  procéda  au  couronnement  du  jeune 
prince  qui  n'av,ut  pas  encore  dix  ans. 
Les  changements  qui  venaient  de  s'o- 
pérer, ayant  augmenté  le  pouvoir  du 
souverain, procurèrent  de  nouveaux 
avantages  aux  armes  impériales. 
Leurs  succès  furent  facilités  par  le 

Srand  nombre  d'ennemis  que  la  cour 
e  Vienne  suscita  contre  les  Turcs  :  les 
Vénitiens  conquirent  la  Morée  et  la 
Dalinatie  ;  le  roi  de  Pologne  conseii- 
tit  a  reprendre  les  armes  en  faveur 
de  la  maison  d'Autriche;  enfin  la 
Russie  attaqua  la  Grimée.  Les  ef* 
fcts  de  ces  diversions  furent  la  dé- 
faite totale  de  Tékéli ,  la  soumission 
de  tout  le  pays  qui  s'étend  jusqu'à 
la  Save  ,  la  réduction  de  Belgrade, 
d'Onova  et  de  Viddin ,  et  même  la 
conquête  de  la  Bosnie  et  de  la  Servie. 
Le  prince  de  Transsylvanie  rompit 
ses  liaisons  avec  les  Turcs ,  et  revut 
dans  ses  places  fortes  des  garnisons 
impériales.  A  la  fin  de  TaniK.'e  i(>8(), 
les  infidèles  uc  possédaient  plus  au 


LEO 

nord    du    Danube  que  Tcmeswtir 
et  le  grand   Waradin.  Cette  suite 
de  revers   ébranla    l'empire  otto- 
man. Le  mauvais  succès  du  siège 
de  Vienne  avait  entraîne  la  déposi- 
tion du  Kan  de  Crimée  ,    et  Cut 
mettre  à  mort  quatre  pachas  et  le 
grand-visir  lui-même,  Kara-Moiistt- 
pha  ,   qui  était  neveu  du    célrhre 
Koproli  et  gendre  du  sultan.    La 
perte  de  la  bataille  de  Mohatz  occa- 
sionna la  chute  d'un  autre  grand- 
visir;  et  le  mécontentement  qu'exci- 
tèrent les  deniiei*s  désastres ,  ajouta 
une  nouvelle  révolution  à  celles  dont 
Constautinople  avait  été  le  théâtre. 
Mahomet  iV   fut  déposé,  et  Soli- 
man II ,  son  frère,  mis  sur  le  trône. 
L'orgueil  ottoman  était  abaissé  ,  et 
le  nouveau  sultan  fit  connaître,  par 
ses  instances  réitérées ,  l' extrémité 
où  il  était   réduit.   Léopold  ,  enflé 
par  .ses  succès  ,  proposa  des  con- 
ditions si  dures  qu'elles  annonçaient 
le  dessein  de  chasser  les  Turcs  d'£o* 
rope.  Il  seconda  ain^i  les  eflqrts  de 
Louis   XIV  pour  ranimer  le  coo- 
ra^e  de  la  Porte;  et  les  Français, 
étant  entrés  en  Allemagne,  y  atti- 
rèrent une  grande  partie  des  trou- 
pes autrichiennes  qui  étaient  en  Hon- 
grie. L'empereur  ne  pouvant  plus  j 
soutenir  la  guerre  avec  la  même  Ti- 
gueur,  le  nouveau  grand-risir,  qù 
avait   rassemblé  une  armëe  nom* 
brcuse  ,  reprit  Semcndria,  Viddin, 
Belgrade,  et  les  comtés  situés  au  snd 
du  Danube.  Dans  le  même  temps, 
Tékely ,  à  la  tcte  d'un  corps  de  trou- 
]M\s  turques ,  fondit  sur  la  Transsyl- 
vanie ,  f (ont  il  se  fit  reconnaître  pnn* 
ce.  Mais  le  prince  liOuis  de  Bade, 
qui  commandait  les  troupes  impé* 
riales ,  le  repoussa  bientôt  dans  la 
Moldavie.  L  année  suivante ,  le  mê- 
me  général  remporta   le    19  août 
iOf)i,  à  Salaukemen,  une  victoire 


LEO 

ou  Tinct  mille  Turcs  pe- 
:  dans   les   trois  campa  - 
antes,  les  impenaux  rc- 
les  Gnq-Eglises  y  le  grand 
,  et  Giula.  Plus  tard  ,  Au- 
Ktcur  de  Saxe  y  qui  fut 
tête  de  Varmce  impe'riale , 
M>utenir  contre  les  efforts 
eau  sultan  ,  Mustapha  II. 
[uelques  re\'ers,  Tclecteur 
es  ennemis;  et  en    1697, 
dite   de  Tllalie   permit  à 
d'envoyer  des  renforts  en 
De  leur  cùtcf ,  les  Turcs  se 
-ent  à  soutenir  la  lutte  avec 
s  partisans  de  Tekcly  e\ci- 
M>ulêvemcnl ,  et  se  rendi- 
Ircs  de  Novi-Barar,  et  de 
qui  fit  entrer,  à  une  époque 
cee,  les  deux  armées  en  cam- 
je  (jrand  Seigneur   prit  de 
le  commandement   de  la 
t  le  prince  Eugène  de  Sa- 
.pcmr  la  première  fois,  fut 
tète  d'une  |Hnssantc  armée, 
da  relie  de  reni|>ereiir.  Son 
sSAi  fut  le  gain  de  la  bataille 
I ,  qti'il  livra  ronlrc  Tordre 
p  Leopold.  l'lii'j;ènc  repandit 
<*s  troufM's  d.uiN  la  Bosnie  , 
ara   de  Scr.n.   Après  avoir 
lys  â  (  (intiilnition  ,  il  donna 
uu*edes  quartiers  d'iùver  j  et 
\îenne,  rerevoir  d*un  mo- 
lérère  le  reproche  de  dcso- 
r  ,  pour  le  service  qu'il  lui 
•ndu.    (  f'(\yez  KrcivE.    ) 
r  de  Ri'ïwiek  avant   délivre 
de  toute  inquiétude  du  côte 
*mA^\\v  ,  ce  prinre  semblait 
naîtn*  de  pous>cr  ses  av<ui- 
ntre  les  Turcs;  mais  Tèpui- 
le  ses  linanccs,  et  surtout  la 
ou  a  la  couronne  d*Ls|)<i};ne, 
issait  prochaine ,  le  dèternii- 
mettre  fm  à  la  p;nern>  de 
,  jKiUr  portci  toiile  son  ai- 


LEO  187 

tcQtion  vers  TOccident.  Après  une 
campagne  insigniGante,  il  écouta  les 
propositions  des  Turcs;  et  la  ville  de 
Carlo witz  fut  choisie  pour  les  con- 
férences. L'Angleterre  et  la  Hollande 
furent  médiatrices ,  et  tout  fut  réglé 
en  moins  de  deux  mois  (  26  janvier 
1G99).  La  trèvcavecla  maisond'Au- 
triche  fut  renouvelée  pour  vingt- 
cinq  ans.  Léopold  conserva  la  Trans- 
sylvanie ,  ainsi  que  toute  cette  par- 
tie de  la  Hongrie ,  qui  est  au  nord 
de  la  Maros ,  et  à  l'occident  de  la 
Teysse,  et  presque  touterEsclavonie. 
La  Porte  prit  T'eugagcment  de  ne  plus 
secourir  les  mécontents;  et  Ton  pro- 
mit ,  de  chaque  côté  y  de  rendre  les 
sujets  rebelles  qui  chercheraient  un 
refuge  dans  les  états  de  l'une  ou  de 
l'autre  puissance.  La  paix  de  Carlo* 
witz  forme  une  ère  mémorable  dans 
rhistoire.  La  puissance  Ottomane 

Serdit  alors  la  moitié  de  ses  états 
'Europe;  et  elle  cessa  d'être  formi- 
dable à  la  chrétienté  quelle  avait  me- 
nacée d'une  ruine  totale.  Léopcld 
s'était  toujours  flatté  de  succédera  la 
couronne  d'Ks|)agne,  et  il  s'était  or- 
cupéfréqucmin*  il  des  moyens  d'y 
parvenir.  11  avait  épousé  l'infante 
Marj;i»erite-Thérèse  ,  dont  il  n'avait 
eu  ([u'une  (Hle.  Pour  empêcher  que 
citt(î  princesse  ne  portât  ses  droits 
dans  une  autre  maison,  son  père 
l'y  avait  fait  renoncer  en  Tuuissant 
à  IVlecteur  de  I^ivière.  Il  avait  aussi 
engage  les  niembres  de  la  grande 
alliance  à  soutenir  ses  propres  pré- 
tentions: et  pour  qu'on  ne  craignit 
pas  que  les  éuts  des  deux  branches 
de  la  maison  d'Autriche  fussent  pos- 
sédés ])ar  un  même  souverain  ,  il 
a\ait  )»romis  do  transmettre  sesdroits 
à  rarchiducCharles,son  second  lils. 
11  fut  trompé  dans  sou  attente  i>ar 
la  naissance  d'ui*prince  électoral  de 
Bavicre,dout  lélé^atioM  parut  moins 


i88  LEO 

dangereuse  qiie  celle  d'un  arcbiduc. 
Léopold    réclamait    la   succession 
d'Espagne  :  i  ®.  comme  seul  descen- 
dant eu  ligne  masculine  de  Philippe, 
archiduc  d'Autriche ,  et  de  Jeanne 
d'Aragon; 9,0.  comme  fils  de  Marie- 
Aune,  fille  de  Philippe  IV, et  héritière 
de  la  monarchie  espagnole,  en  vertu 
de  la  renonciation  deMarie-The'rèse, 
femme  de  Louis  XIV,  cl  de  celle  de 
l'clectrice  de  Bavière,  propre  fille  do 
Tempereur.  Sa  cause  était  soutenue 
par  les  deux  reines ,  mère  et  épouse 
du  roi  d'Espagne ,  Charles  II ,  et 
par  presque  tous  les  membres  du 
cabinet.  Ceiiendant  la  naissance  du 
prince  de   Bavière  avait  produit, 
à  la   cour  de  Madrid  ,    le   même 
changement   que  parmi    les    puis- 
sauces  de  l'Europe.  La  reine  douai- 
rière elle-même  avait  reconnu   les 
droits  de  ce  prince  mieux  fondes  que 
ceux  de  l'archiduc,  la  renonciation 
de  la  mère  du  premier  n'ayant  pas 
€te  sanctionnée  par  le  roi  d'Espagne, 
ni  par  les  coitès  :  mais  la  mort  de 
celte  princesse  ayant  laisse'  un  libre 
coursa  l'influence  de  la  rcinesal)ell('- 
fille ,   Leopold  fit  partir  pour  Ma- 
drid le  comte  de  Iiarrach,un  de 
ses  priucij)aux  ministres.  Après  avoir 
consume'  beaucoup  de  temps  et  sur- 
monte une  foule  de  difficultés  ,  le 
comte  tira  du  roi  la  promesse  de 
nommer  ,  pour  son  successeur,  l'ar- 
chiduc, à  condition  que  l'empereur 
enverrait  ce  jeune  prince  en  Espagne 
avec  dix  mille  hommes.  Leopold  , 
qui  manquait  de  troupes  et  d'argent , 
et  qui  craignait  d'exposer  son  fils , 
opposa  des  diilicul tes,  et  finit  par 
s'alie'ner  hîs  esprits  de  ses  partisans 
en  demandant  pour  Charles,  legou- 
veruement  du   Milanez.  ;  ce  qui  fit 
juger  qu'il  se  proposait  plutôt  de  dé- 
membrer la  motArchie  espagnole, 
que  d'en  assurer  l'unité.  La  négocia- 


LEO 

tioD  s'élant  prolongée  jusqu'à  1 

de  la  guerre  ,  Louis  XïV  d 

toute  son  attention  vers  ce  ] 

11  envoya  le  marquis  d'Harc 

un  de   ses    plus    habiles   nq 

teurs ,  traverser  k  Madrid  les 

gués  du  parti  autrichien  ;  et ,  .s 

assuré  que  les  puissances  mari 

n'étaient  pas  plus  disposées  à  v 

monarchie  cs]>agnole  unie  aui 

de  la  maison  d'Autriche  qu'à 

de  la  maison  de  Bourbon  ,  i 

dressa   en  secret  à  Guillaumt 

et  lui  proposa  un  expédient  qui 

blait  ae  nature  à  empêcher  que 

ou  l'autre  n'acquît  une  supe'j 

dangereuse.  Après  quelques  néj 

lions, il  fut  conclu  entre  la  Ff 

l'Angleterre  et  les  Provinces-I 

un  traité  par  lequel  on  partage 

monarchie  espagnole  entre  la 

prétendants.  Ce  traité  fit  la  sen 

la  plus  vive  à  Madrid.  Le  cou 

de  CJiarles  II  alla  jiLvpi'â  la 

sic;  et  ce  prince  résolut  de  no 

un  successeur  ,  pour  prévenir 

d'un  traité  qu'il  considérait  c 

aussi  injurieux  à  son  honnen 

contraire  à  ses  sentiments. 

XIV,  qui  s'attendait  k  te  q 

riva ,  ne    rappela  point  ses  c 

et  ses  partisans  appuyèrent  le 

tentions  de  la  maison  de  Ba 

comme  Tunique  movcndVxdu 

chidnc.  On  persuada  au  roi  d 

sulter  son  conseil  ,  le  pape, 

jurisconsultes  les  plusccfèores 

pagne  et  d'Italie  :  toutes  les  ré 

furent  telle^s  qu'on  les  désirait 

unanimité  mit  fm  à  Tindécisi 

(iharlesll,qui  (itdresser,enpi 

du  conseil,  un  testament,  où  il  n 

pour  son  successeor  le  prin 

varois.  Cet  événement  prod 

Vienne  une  imprciision  pliM  d 

reuse  encore  que  le  tnile'  de  p 

Léopold  lit  à  la  cour  d'Espag 


LEO 

itîoiis  1rs  -  fortes  ;  et  ses 
ftcntirent  dans  toutes  les 
lift  la  mort  du  pHuce  de  Ba- 
i  arrira  sur  ces  entrefaites, 
l'«sperance.  Plus  les  con- 
deriorent  délicates, plus  la 
Fraut^e  nnluubla  do  soins. 
llr'inved^tis  Pyrto-Carrcro 
aus^i  actif  qu'infati(;aLle  , 
it  a  «'taitor  tout  ce  qui  pou- 
o'ii|jr.'4<;^  au  parti  français, 
lit  a  la  It'tP  cl<».s  aflfaires.  En 
u|fs  le  nji  de  France  ouvrit, 
iliaume  111,  une  nouveile 
on  pour  un  autre  traite  (ie 
l.'archiduc devait  avoir  J'Us- 
5»  Pays-Bas  et  les  colonies  ; 
phiii,  outre  ce  qui  lui  avait 
ic  par  le  premier  traite,  ar- 
:  Mblanex, ou  les  duchés  de 
et  de  Bar  romme  equiva- 

I  accorda  trois  mois  à  Tem- 
wiir  acr<>der  à  ce  traite. 
!  Mr  l^ouv.it  d.'uis  une  posi- 
itir,  I  .éopold  ne  voulut  point 
Totlre  ,  en  ajip,irence  trèb- 
tA.^e,  qui  lui  était  fait**.  Il  dou- 
-inrerilede  la  Franrc,  et  il 
it  fia%  renoncer  au  Mdanez. 
pd'ollenser  le  roi  d'lvspa);;nc 
•fiii  es|>a;(n(iie  à  qui  te  traite 
njT  ,  donna  plus  do  poids 
ers  aiotif>  ;  et  d'ailleurs  son 
lait  fie  se  relever  à  la  cour 
il  On  ne  fut  pas  poiu-  lonj;- 
^jc  parti  fraiii;ai.>>  parvint  à 
untrc  les  puis^anres  inaii- 
r4»uiTou\  ue  la  nation  ,  à  la 
Liquelle  il  ioi<;iiit  la  sienne 
oander  la  nomination  d'un 
du  Irûue.   1/incertilude  de 

II  redoul)lant,  Porto-C^r- 
oit  souples  veux  les  opinions 
I  cubtrairc>,  et  le  jeta  d.<ns 

^^ande  perplexité.   Il    Lii 

ensuite  de  recourir  de  non- 

pape^  duut  la  repoii>c  fut 


LEO  ,8î) 

conforme  aux  vœux  de  Porto-Car- 
rero.  Après  une  nouvelle  hésitation  , 
Charles  II  fît  son  testament  en 
faveur  de  la  maison  de  France. 
A  peine  Facte  fut  -  il  signé ,  que 
le  rui  parut  moins  mal,  et  que  son 
aiTectiou  pour  la  maison  d'Autriche 
se  ranima.  11  exhala  sa  colère  contre 
ceux  qui  avaient  alarmé  sa  conscience, 
et  envoya  vers  l'empereur  un  courrier 
pour  lui  annoncer  qu'il  avait  pris  la 
résolution  de  nommer  i*arcAiduc  son 
héritier.  Mais  il  ne  put  exécuter  ce 
dessein  :  le  changement  qui  s'était 
opéré  en  lui  ne  se  soutint  point  ,  et 
il  expira  le  l*^  novembre  tle  Tannée 
1 700.  La  cour  de  Vienne,  qui  s*éta!t 
reposée  sur  la  force  de  son  parti  et 
sur  rattachement  de  Charles  II  pour 
sa  famille ,  fut  confondue  en  appre- 
nant que  ce  monarque  avait  fait ,  en 
faveur  d'ui^prince  de  la  maison  de 
Bourbon  ,  un  testament  qui  venait 
d'être  accepté  par  Louis  XIV.  LeV.- 
pold  l'énonçant  à  sa  circonspect icui 
accoutumée,  et  oubliant  ses  embar- 
ras ,  résolut  de  soutenir  ses  préten- 
tions par  la  force  des  armes.  Il  (It 
partir  des  commissaires ,  charges 
de  prendre  possession  des  états  que 
rivspagnc  possédait  en  Italie  ;  et  il 
envoya  des  ambassadeurs  à  toutes  les 
cours ,  pour  les  soulever  contre  la 
France  :  mais  l'entrée  du  MilancA 
fut  interdite  à  tous  ses  agents  ;  et  uu 
deoeux  qui  s'étaient  rendus  à  Naples, 
a\ant  tenté  de  soulever  le  peuple  , 
fut  décapité.  L'empereur  ne  réu.s>it 
pas  mieux  à  persuader  à  la  diète  de 
Ratisboune,  ue  chercher  les  moyens 
de  ra  ttacher  à  l'empire  leduchéde  Mi' 
1  m  ;  et  il  échoua  complètement  dai  s 
ses  efforts  près  des  autres  puissant  es 
de  l'Europe.  Des  ap|>arencct  si  décou- 
rageantes n'intlucrent  point  sur  la 
n-solution de  Léopold  ,  qui  rassen.- 
bla  quatre-vingt  mille  hommes ,  dt*»* 


ige 


LEO 


tinës  à  protéger  Icsëtalsbërëditaires, 
et  à  agir  sur  le  Rbin  et  en  Italie.  Il 
prévint  toute  révolte  de  la  part  des 
Ilongrois ,  en  faisant  arrêter  le  jeune 
Ragocsky;  et  il  tira  des  Vénitiens  la 
promesse  de  lui  fournir  des  vivres  , 
et  de  ne  pas  s'opposer  au  passage 
de  ses  troupes.  Le  commandement 
de  son  armée  fut  confié  au  prince 
Eugène ,  qui ,  au  commencement  du 
mois  d'avril  1701  ,  rassembla  à 
Roveredo  trente  mille  hommes  , 
pénétra  en  Italie,  et  força  l'armée 
îrançaise  à  la  retraite.  Louis  XIV 
étonné  ôta  le  commandement  au 
maréchal  de  Gatinat ,  et  envoya  en 
Italie  ,  avec  un  renfort  de  vingt 
mille  hommes  ,  le  duc  de  Villeroi, 
auquel  il  donna  Tordre  de  livrer  ba- 
taille ;  mais,  si  Gatinat,  n'avait  pu  se 
soutenir  contre  Eugène,  le  présomp- 
tueux Villeroi  le  pouvait  bien  moins 
encore  (  Voy.  EugÈre).  Les  succès 
qui,  dans  cette  campagne,  couromiè- 
rent  les  armes  de  Léopold ,  attachè- 
rent à  ses  intérêts  les  petits  états  d'I- 
talie, et  relevèrent  le  courage  des  puis- 
sances maritimes.  L'alliance  entre 
l'Autriche,  la  Grande-Bretagne  et 
les  Provinces-Unies ,  fut  renouvelée; 
Lcopold  gagna  Frédéric,  électeur  de 
Brandebourg,  en  le  reconnaissant  roi 
de  Prusse;  il  apaisa  les  méconten* 
temcnts  de  l'Allemagne  en  réitérant 
les  concessions  qu'il  avait  faites  au 
sujet  du  neuvième  électoral  ;  il  flatta 
les  protestants  de  l'espoir  de  faire 
révoquer  un  article  du  traité  de  Ris- 
ivick,  qui  les  blessait;  il  força  les 
maisons  de  Saxe-Gotha  et  de  Bruns- 
wick-Wolfenbuttel  à  rompre  toute 
relation  avec  la  France;  enfin  il 
obtint  de  la  diète  de  Ratisbonne  une 
déclaration  de  guerre  contre  I^uis 
XIV  et  contre  le  nouveau  roi  d'Es- 
pagne ,  Philippe  V.  Les  alliés  négo- 
ciaient entre  eux,  lorsque  la  caippa^ 


LEO 

gne  s'ouvrit  dans  les  Pays  - 1 
Allemagne  et  en  Italie.  Marlb 
prit  alors  le  commandement  < 
mée  combinée  d'Angleterre  et 
lande  :  ayant  rassemblé  s 
mille  hommes,  il  passa  la  A 
Grave ,  et  força  l'armée  fran 
s'éloigner  du  Brabant.  Secou 
Gohorn  ,  il  prit ,  en  moins  ( 
mois ,  Venloo  ,  Ruremondc 
venswert  et  Maseyck ,  et  il  1 
la  campagne  par  la  réduc 
Liège.  Tandis  que  l'armée  d 
sances  maritimes  }>oussait  a 
couquctes  sur  la  Meuse,  le 
Louis  de  Bade  rassemblait 
Rhin  une  armée  de  4^,000  h 
forçait  les  lignes  de  la  Lauter 
si^eait  Landau ,  qui  se  rend 
septembre.  Les  deux  armées 
sur  le  point  de  faire  leur  jo 
lorsque  l'exécution  du  plan  c 

Sagne  fut  suspendue  par  l'a  p] 
'un  nouvel  ennenu.  L'elei 
Bavière ,  Maximilien-Eman 
jusque-là  avait  gardé  la  neuti 
déclara  en  faveur  de  la  ma 
Bourbon  ,  surprit  Ulm ,  et 
dix  mille  hommes  ,  comman 
D'Arco ,  ouvrir  une  commu: 
avec  une  armée  française  q 
pour  chef  le  maréchal  de 
et  devait  pénétrer  dans  la 
Noire.  L'intervention  des  El 
vétiqueset  l'habileté  du  gêné 
maud  détournèrent  ce  danger 
fut  arrêté  près  de  Schaflbusi 
corps  de  troupes  suisses ,  et 
se  replier  sur  la  Bavière  :  le  p 
Bade  empêcha  les  Français  1 
ser  plus  loin,  quoi  qu'ils  Teiia 
faitàFriedlingen.  Après  divi 
vements ,  Villa  rs  repassa  1< 
s'empara  de  Trêves  et  de  Ti 
s'as.%ura  de  la  Lorraine ,  et 
quartiers  en  Alsace ,  tandis 

AutpçhieP3  prirent  lei  Itui 


I  Italie ,  le  prince  Eugcne 
itouc,  et  tenta  vainement 
Ire  Crémone;  mais  il  fit 
le  maréchal  de  Villrroi , 
placcf  par  le  duc  de  Vcn- 

campagne  de  1708  fut 

en  rve'neraents  ;  et  le 
leâtre  des  opérations  mi- 

r  Allemagne.  Lcopold  , 
mettre  à  couvert  ses  ctits 
s  ,  que  pour  punir  la  dé- 
'elfvteur,  résolut  de  con- 
îavière  y  qui  fut  attatnicc 
[K)ints.  Mais  Louis  XÎV 
Irc  de  faire  les  plus  grands 
r  la  défendre; et  le  mare- 
ars  exécuta  cet  ordreavcc 
*omptitude  que  d'habileté, 
ais  et  les  Bavarois  ayant 
jonction  ,  les  états  aiitri- 
Durèrent  exposés  à  une  at- 
telle ils  u'étciient  point  prê- 
tre voulait  marcher  contre 
lais  son  avis  ne  prévalut 
it  arrêté  (pi'il  (Icmcwrcrait 
%ière  pour  survrilIcT  les 
ts  du  prince  de  IVidc,  qui 
ihotlén  ,  et  (|ii\'ii  nirnic 
'ctrur  pcrirt rerail  duis  le 
iir  établir  iiiie  comnitmi- 
leducdeVeiidùnie.  Maxi- 
manuel entra  trionipliant 
'uck.  et  s'avança  rapide- 
eTrentiii;  mais  les  lidMcs 
piiront  les  armes, et,  îïou- 
un  corps  de  troupes  ré- 
r  les  Grisons  Jls  furcèrent 
i  la  retraite.  11  revint  se 
t  iilars  }>our  défendre  ses 
its  ,  qui  furent  s^nnt's  une 
i!kpar  \v  maréchal.  Open- 
fsititelli];ence  s'éfiut  mise 
mdien-Kmanuel  et  Villa l's, 

fut  rapiMîlé  et  rc ni  placé 
<;hal  Tallard,qui  mit  (in  à 
i€,en  reprenant  .-Vugsbourg 
irtuut  rassau.  Les  luipé- 


LEO 


«91 


riaux  étaient  parvenus  en  Italie  à  em- 
pêcher le  duc  de  Vendôme  de  soute- 
nir efficacement  l'expédition  de  l'élec- 
teur. Vers  le  commencement  du  mois 
d'août ,  le  général  français  parut  de- 
vant Trente,  dont  il  se  serait  empare 
en  peu  de  temps,  si  la  défection 
du  duc  de  Savoie ,  Victor-Amédëe, 
ne  l'avait  force  à  lever  le  siège.  Ce- 

Sendant  la  division  s'était  glissée 
ans  le  conseil  d'Espacne.  En  con- 
séquence, le  comte  ac  Mclgar,  ami- 
rauté de  Castille ,  et  le  comte  de 
Moles ,  ambassadeur  de  l'ancienne 
cour  de  Madrid  près  de  ceUe  de 
Vienne,  pressèrent  Léopold  de  s'em- 
parer d'un  royaume  aont  les  peu- 
])les ,  lui  disaient-ils  ,  accueilleraient 
avec  joie  un  prince  autrichien.  L'em- 
pereur ,  avec  le  concours  des  puis- 
sances maritimes  réussit  à  gagner 
Pierre  II ,  roi  de  Portugal ,  qui  voyait 
avec  inquiétude  le  trône  d'Espagne 
occupé  par  un  prince  de  la  maison 
de  Bourbon, et  quiaccédaàla  grande 
alliance.  Léopold,  et  Joseph  sonfilsy 
renoncèrent  à  toute  prétention  per- 
sonnelle à  la  monarrliie  espagnole  ; 
et  Chailes  fut  proclamé  solennelle- 
ment roi  d'Espagne, à  Vienne.  Après 
avoir  été  reconnu  par  tous  les  al- 
liés, il  passa  en  Angleterre,  d'où 
une  flotte  le  transporta  à  Lis- 
bonne. {Voyez  Chaules  VL)Le« 
a  lia  ires  de  Léopold  n'étaient  pas 
toutefois  dans  une  situation  moins 
inquiétante.  Les  troupes  qu'il  avait 
en  Italie  ne  résistaient  qu'avec  peine 
aux  Français.  La  ville  de  Passau  se 
trouvait  au  pouvoir  de  Tennemi  j  et 
nue  armée  gallo-bavaroise  était  sur  le 
point  de  pénétrer  dans  les  états  héré- 
ditaires .  pour  a;.;ir  avec  les  mécon- 
tents de  Hongrie  qui  venaient  de  se  ré- 
volter de  nouveau.  Ils  avaient  pour 
chef  Raj;ocNky  ,  qui,  parvenu  à  s'é- 
chapper de  sa  pri>ou,  s*était  ré- 


\r)i  LEO 

fugie  en  Pologne.  Lorsque  Tcmpe- 
rcur  avait  rappelé  la  ])lus  grande 
partie  de  ses  troupes  pour  défendre 
ses  états  liérédiiaires  ,  Ragocsky 
était  descendu  des  monts  Kra]>ack$ 
dans  la  plaine  de  Mongalz ,  à  la  tête 
d'une  multitude  mal  armée.  Là  ,  ii 
avait  publié  un  manifeste,  où  il  invi- 
tait ses  concitoyens  à  secouer  le  joug 
de    TAutriche.   Cette  tentative  fut 

Î prématurée.  Ragoczky  se  vit  envc- 
oppé  par  les  troupes  ini])ériales  ; 
mais  il  eut  le  bonlieur  de  se  retirer 
sur  les  frontières  de  Pologne.  Ayant 
reçu  des  secours  de  la  France ,  il 
descendit  ime  seconde  fois  en  Hon- 
grie, et  y  fut  bientôt  à  la  tcte  d*une 
armée  de  vingt  mille  hommes.  La 
révolte  étant  devenue  générale  ,  la 
cour  de  Vienne  se  trouva  daits  le 
plus  grand  embarras.  On  négocia 
avec  les  rebelles  qui,  entre  autres 
conditions  trcs-dures ,  demandèrent 
que  Léopold  reconnut  Ragocsky 
prince  de  Transsylvanie,  et  qu'il  re- 
nonçât à  rbérédité  du  royaume  de 
Hongrie.  La  négociation  n'avait  donc 

Î)roduit  qu'une  suspension  d'armes. 
jCS  rebelles  s'étaient  assurés  des  pas- 
sages sur  le  Danube ,  sur  la  Morave 
et  sur  le  Waag.  Hs  avaient  concerté 
avec  les  Français  une  attaque  contre 
Vienne  ;  et  à  l'inst^int  où  une  armée 
gallo  -  bavaroise  avait  menacé  l'Au- 
triche du  côté  de  rinn  ,  un  de  leurs 
corps  s'était  avancé  juMju'aux  portes 
de  la  capitale ,  où  il  avait  ]eté  la 
terreur.  Léopold  ,  suivant  l'avis 
du  prince  Eugène  ,  concentra  ses 
forces  en  Allemagne  ;  et  Marlbo- 
rough  |K)rta  la  cour  de  Londres  à 
lui  fournir  des  secours  devenus  bien 
nécessaires.  Quinze  mille  Français 
avaient  jnfnétré  dans  la  Bavière  par 
les  dcTdés  de  la  Foret -Noire.  Ils 
s'étaient  réunis  à  rélocteur,  qui ,  à  la 
tcte  de  quarante   mille   hommes  , 


LEO 

avait   pris    position    près   d'I 

tandis    que    le    mai'échal   de 

lard  se  tenait ,  avec  4>^»ooo  hoi 

sur  les  boi-ds  du  Rhin  ,  prêt ,  : 

s'avancer  versla Moselle, soit  à  c 

dans  le  WiJrtemberg,  soit  à  soi 

Tattaque  qui  serait  faite  du  côte 

Bavière.  Ce  fut  en  cet  état  dec 

que  le  prince  Eugène  prit  le 

mandement  des  troupes  postées 

Rhin  ,  et  que  Mari bo rough 

nieuca  cette  mémorable  march 

des  environs  de  Maestricht.ra 

dans  les  plaines  de  la  Bavièr 

dont  le   résultat   fut  la  batail 

Hocbstedt  ou  de  Bleinhcim ,  si 

à  la  France.  (  F  oyez  Evr.È 

M  ARLBOROUGH.)  La  conquête  d( 

la  Bavière  en  fut  la  suite  immé 

et  Telectrice ,  entre  les  mains  * 

quelle  son  époux,  en  serctiram 

les  troupes  françaises,  avait 

l'administration  de  ses  états,  fu 

gée  de  souscrire  aux  dures  conc 

que  lui  imposa  Temperrur.  I><] 

née  deBleinheim  ayant  permi* 

voyer  des  renforts  au  feld-mai 

Heister ,  il  )>attit  les  insurgent. 

duits  par  Ragoc£ky,et  il  resscr 

Ire  des  bornes  étroites,  le  tfaéâ 

leurs  opérations.  Les  allies  fire 

rant  l'hiver  les  plus  grands  pr 

tifs  pour  profiter  de  leurs  aval] 

Léopold  tira  de  ses  états  hér 

res  des  sommes    considcrab! 

des  munitions  ;  mais  il  ne  véci 

assez  pour  être  témoin  de  nou 

succès  ;  une  maladie  de  langu 

mit  an  tombeau  ,  Le  6  mai 

dans  la  soixante^inquiëme  an 

son  âge,  et  la  quarantc-ueuTic 

son  règne,  qui,  après  celui  d 

déric  III ,  est  le  plus  long  qui 

sentent  les  annales  de  la    t 

d'Autriche.  Léopold  V'^.  e'tail 

de  taille, et  d*une  constitution 

il  avait  le  tciut  sombre ,  et  i 


LEO 

e  par  cette  lèvre  Avancée , 
ftiitume  d'appeler  la  lèvre 
ue;  sa  démarche  était  Icnle; 
lirpeubif,  s'exprimait  avec 
%  et  ses  manières  étaient 
I.  I^  retraite  où  il  vivait 
ande,  qu*à  sa  cour  même , 
s^ère  connu  que  des  ofli- 
rhésà  sa  personne.  Epoux 
re  tendre ,  et  bon  maître  : 
éservé  en  public  et  devant 
;ers ,  il  se  montrait  enjoué 
inonnes  qu'il  admettait  à  sa 
é.  Rcde\'able  de  son  educa- 
jÂuites  Y  il  avait  une  dé- 
Dutieuse;  mais  il  était  verse 
rtapliysique ,  la  théologie 
prudence;  ce  qui  le  faisait 
ur  le  prince  ie  plus  savant 
•cle  :  toutefois  il  était  fort 
ra»trologic  judiciaire  et  à 
?•  Enfin  il    se  plaisait  à 
qa^il  savait  bien  le  latin,  et 
lit  des  épigrammes  et  des 
I  peut  aussi  le  considérer 
j  tle^  plus  géuèreux  protco- 
scieuces  ri  des  arts  (  i  ).  Il 
luiiversitcs  d'Inspruck  et 
u,  et  il  perfectiouua  celle 
.  H  encouragea  Tétablisse- 
iu.<«i^urs  collèges  et  sociétés 
a  \  ienne,  et  âu<;menta  con- 
nent  la  bibliothèque  impe- 
iMrilc  ct.iit  sans  bornes,  et 
audience  .iu\  |)ersonnes  de 
>*e  extraction ,  mrme  à  des 
»,au\queU  il  distribuait  de 
'  main  des  aumônes  con- 
.  Ijt  Mirnonidc  (iraiid  a  été 
M)ii  vivant  à  Léopuld  ^'^; 
3Sténlé  ne  le  lui  a  pas  oon- 


r'*m>-%a,n  J  ««fcabU,  ull  •  que  1* 
l  r.V'.'.i'ij;  »<!»•,  ^Ic.  lit  II. t  pn'i  du 
l»H».i-'M  ,  ri  *f,riê  avoir  |trie  liim 
•  rrr  r.i*  atri  100  confcMeur  ,  il  fit 
ii^us ,  tl    «apira   au    milita   J  un 


LEO  193 

firme.  Ceper^ant ,  favorisé  par  un 
concours  d'événements  heureux ,  et 
à  Taidc  de  ministres  habiles  et  de 
grands  capitaines,  ce  souverain  jTun 
des  moins  actifs  qu'il  y  ait  eu  en 
Allemagne ,  parvint  à  relever  l'au- 
torité impériale ,  et  à  faire  revivre 
Téclal  de  la  maison  d'Autriche ,  qui 
commençait  à  s'éclipser.  I^  mcme 
prince  mérite  des  éloges  pour  l'at- 
tention qu'il  a  portée  sur  l'ordre 
judiciaire,  et  pour  les  règlements 
qu'il  a  faits,  tant  en  matière  cinlc 
qu'en  matière  criminelle.  Il  suppri- 
ma le  code  Carolin,  beaucoup  trop  ri- 
goureux; il  défendit  l'appel  à  des  trir 
bunaux  étrangers ,  subsCitua  l'alle- 
mand au  latin  dans  les  cours  de  justi- 
ce, fit  un  digeste  pour  l'Autriche ,  en- 
couragea l'étude  des  lois,  et  corrigea 
plusieurs  abus  dans  les  tiibunaux  in- 
férieurs. Il  fut  marié  trois  fois  : 
d'abord  à  l'infante  d'Espagne,  Mar- 
gucrilc-Thcrcse ,  qui  mourut  en  cou- 
che de  son  quatrième  enfant;  ensuite 
à  une  princesse  autrichienne ,  de  la 
plus  grande  beauté ,  ayant  de  l'es- 
prit et  de  la  vivacité,  chantant  et 
jouant  de  plusieurs  iustruments  en 
perfection  :  cette  princesse  aimait  si 
pasMonnénieut  la  chasse  qu'elle  y 
ruina  son  tempérament ,  ce  qui  la 
mit  au  tonilxïau,  le  8  avril  1670. 
Eléonore-Madelènc-Thérèse  ,  troi- 
sième femme  de  Léopold,  qui  Té- 
j)ousa  le  1 4  décembre  i  (}'](i ,  était 
une  j)rinces5e  palatine,  de  la  bran- 
che de  Ncubourg,  Sa  dévotion  était 
si  extrême,  qu'elle  jxirtait  des  bra- 
celets armés  de  pointes  de  fer,  mar- 
chait nus-pieds  dans  Iva  processions, 
et  se  donnait  la  discipline  jusqu'au 
sang.  Douée  d'un  génie  très-aclif, 
cette  princesse  possédait  a  fond , 
outre  sa  langue  maternelle ,  le  la- 
tin, le  français  et  l'italien,  et  était 
grande  musicienne  :  elle  traduÏMt 

i3 


Ï94 


LEO 


les  psaumes  en  vers  allemands ,  et 
les  mit  en  musique.  Enfin  elle  donna 
un  grand  nombre  de  traductions 
d'ouvrages  ascc'tiqiies,  composes  en 
français,  et  parmi  les([iie)s  se  trouve 
le  livre  intitule'  :  Réflexions  pieuses 
pour  tous  les  jours  du  moii,  Â  la 
mort  de  Joseph  V^, ,  son  fils ,  elle 
fut  re'gentc  jusqu'à  l*arrivce  de  Char- 
les VI;  et  elle  tint  d'une  main  ferme 
les  renés  du  gouvernement.  Elle  re- 
nonça ensuite  à  toute  occupation 
mondaine,  et  suivit,  jusqu'à  sa  mort, 
le  genre  de  vie  austère  et  contem- 
platif qui  avait  fait  les  délices  de  ses 
jeunes  années.  Elle  fut  inhumée  sans 
pompe ,  comme  elle  l'avait  ordonné  ; 
et  son  cercueil  ne  porte  que  cette  sim- 
ple inscription  :  Eléonore ,  pauvre 
pécheresse j  morte  le  i  C)jarnneri  720. 
On  a  la  Fie  de  cette  princesse, 
(  in-8®.  )  Des  dix  enfants  qu'eut  Léo- 
pold  ,  5  seulement  lui  survécurent. 
Ce  furent,  ses  deux  fils  Joseph  pi*. 
et  Charles  YI;  et  trois  filles  :  Maric- 
Élisabeth  ,  Marie-Anne ,  et  Maric- 
Madelcne.  La  première  fut  gouver- 
nante des  Pavs-Bas;  la  seconde, 
ëpousa  Jean  Y ,  roi  de  Portugal  ;  et 
la  troisième  paraît  atoir  vécu  dans 
la  retraite.  H-ry. 

LÉOPOLD  II  (  Pierre -Lto - 
voLD-JosEPn  )  ,  empereur  d'Alle- 
magne ,  second  fils  de  François  I'^'^. , 
et  de  Marie-Thérèse,  naquit  le  5 
mai  1 747  9  <^t  fut  d'abord  grand- 
duc  de  Toscane  (  1765  ).  I^  ma- 
nière dont  il  gouverna  cet  état ,  est 
digne  d'éloge  à  plusieurs  égards.  Son 
premier  soin  fut  de  diminuer  les  im- 
pôts, de  mettre  de  l'ordre  dans  les  fi- 
nances; et,  pour  y  parvenir,  il  licencia 
Sresquc  toutes  ses  troupes.  Il  établit 
es  manufactures  ,  et  accorda  la  li- 
berté la  plus  entière  au  commerce.  On 
peut  toutefois  douter  qu'il  l'ait  servi 
veelkmeut^  endcfeudatttd'emprisou- 


LEO 

ncr  pour  dettes  ;  mais  en  n 
il  supprima  le  droit  d'as 
vrir  des  chemins  dans  to 
cane, et  fonda  denombreii 
qu'il  visitait  fréquemmen 
crait  trois  jours  de  la  s< 
affaires  des  malheureux  ; 
il  allait  les  voir  lui-mem< 
humbles  demeures.  Avant 
étaient  très  -  complique 
simplifia ,  et  abolit  fa  peii 
même  pour  le  parricide 
de  lèse-majesté.  Son  cod< 
en  vigueur  j  et  le  graiid- 
n'y  a  fait  qu'une  cxcep 
les  vols  de  grands  chemii 
verncmcut  de  ce  prinn 
daut  duimé  lieu  à  divi 
chcs.  Il  entretenait  un  g 
bre  d'espions  ;  mais,  poui 
à  cet  égard,  il  disait  :  « 
»  de  troupes.  »  C'était 
assez  d'avoir  fait  pratitiut 

f)alais ,  des  ouvertures  pa 
es  plaintes  les  plus  tin 
vaient  parvenir  jusqu'à  h 
cusc  encore  d'avoir  trop 
gime  réglementaire ,  et  s 
voir  signalé  son  gouverr 
cette  sorte  de  despotisn* 
un  des  caractères  de  la  p 
moderne  dont  on  ne  peut  1 
se  soit  montré  un  des  ad 
plusieurs  occasions  ,  pa 
en  favorisant  ouvcrtcmeul 
du  fameux  Ricci,  évéqu 
toie,  pour  changer  la  dis 
rÉglLsc.  Le  mécontentem 
trême  parmi  le  peuple,  qii 
dans  beaucoup  d'endroits, 
duc  poursuivit  sévèremen 
tels ,  et  plus  de  six  cents  d 
furent  envoyés  aux  galère 
raît  pas  cependant  que  L 
approuvé  toutes  les  innova 
par  Joseph  II ,  dans  le.* 
Uichicus^  et  [Kut-étrc 


LEO 

ri  cette  contradiction,  la  divi- 
p  se  mit  entre  les  doux  frères, 
fat  poussée  au  point  (lue  Jo- 
Toulut  priver  Le'opola  de  la 
inne  iiDpc'riâle,  en  faisant  re- 
ntre roi  dt*s  romains,  son  neveu 
,  Tarchidnc  François.  Long- 
»  Tenipercur  et  le  ^rand  duc 
nit  aucune  communication  en- 
i\;  mais  Joseph, se  sentant  près 

fin,  erri\it  à  Lcopold  pour 
ter  a  se  rendre  à  Vienne.  Ce 
er  ne  partit  toutefois  qu'après 
ort  de  sou  frère ,  qui  arriva  le 
HTÎer  1790.  La  monarchie  au- 
lennc ,  à  cette  époque ,  était 
dce  jusquVn  ses  fondements, 
ruvinccs  l)el;;iques  venaient  de 
:er  en   république.   La  lioliènie 

Basse-Aulriclie  avaient  fait , 
•e  un  nouvel  impôt ,  des  repré- 
itioiis  que  devait  suivre  la  liste 
•Mrs  numlireu\  griefs.  Enfin  les 
irais  doiuiaieut  les  plus  vives 
études  ;  ils  soutenaient  que  Jo- 
li avjnt  viole  les  lois  fonda- 
:a1<s  «lu  royaume  ,  celle  qui  éta- 
nt 1.1  NUccession  à  la  couronne 

.ïbrij£;i'<'  ;  qu*en    ronsé<|iM*ncc 
>uld  n*.ivait  aucun  droit  au  trô- 
't  que  la  n  ition  avait  rerouvré 
Ti\ilr^i*   d*(-liir  .son  monarque, 
j  ttiiXrf  rôtc-  la  unerre  se  conti- 
1  tnrun*  roiilri'  Jrs  Turrs.  Tan- 
qie  la  (»rand«'-H! ('Ligue,   pour 
RT  un  rr»iitn>. poids  à  l'union  des 
^oll^  il'Autnrhc  et  (le  Hourhon  , 
t  ,  fu  i^HH,  rnufrarlé  n\vv  la 
*%€*  Hiir  rtroile  alli.mre  ,  Krc'dé- 
juilljuni«*  avait  auNsi  conclu  a\  ce 
pMr!«*     un    tr.iilé    dnnt    l'ohjrt 
t  «Ir  fjirr  iTstituer  à  la  Turquie 
•■>    \cs    jiftiv  jures    qui    vcuairiit 
-il  ('»:••  i*nliw'''N.  et  (rolttcuir  sou 
'i:    [•■<iir   aira<li(-r    la  (i.iliuc   a 
lri«  lii*.  K'iiiu  \v  iUMriar(|U(>  prus- 

f lamentait   dus    tiouLlc^   dau> 


LEO  195 

tous  les  états  autrichiens.  Ses  offi- 
ciers secondaient  les  insurgents  des 
Pays-Bas;  et  il  pei,*mcttait  à  des 
Hongrois  mécontents ,  de  tenir  ua 
comité  à  Berlin.  La  révolution  de 
France  ayant  rompu  les  nu*uds  qup 
le  traite  de  i^j6  avait  formés  ^ 
Léopold  nny  ait  à  o])poser  à  cette 
ligue  puissante  ,  d'autre  allie  que  la 
Russie,  qui,  pour  lui  prêter  des  se- 
cours efilcaccs ,  était  trop  occupée 
de  la  guerre  qu'elle  faisait  à  la 
Tunpiie.  Cilmer  les.  mécontente- 
ments qui  agitaient  ses  provinces, re- 
couvrer les  Pays-Bas ,  conclure  une 
pai\  honorable  avec  la  Porte ,  ré- 
concilier rAutridic  avec  la  Prusse, 
obtenir  la  couronne  im])ériale ,  et  sui- 
vre les  négociations  occasionnées  par 
les  décrets  de  rassemblée  nationale 
de  France  ;  tels  sont  les  objets  im- 
poitants  qui  durent  fixer  Fatteu- 
tion  de  Léopold  ,  lorsqu'il  prit  les 
rênes  du  gouvernement.  Les  pro- 
vinces qui  avaient  fait  des  représen- 
t.itions  sous  le  dernier  règne,  s'é- 
taiciil  eiuj)iTSsées  dVnvoyer  des  dé- 
put<'s  au  nouvel  empereur;  il  les  ac- 
cueillit delà  manière  la  plus  a  (l'a  ble,  et 
leur  déclara qu*il considérait  les  états 

Î)roviuciau\  comme  les  colonnes  de 
a  mouan  liir  ,   et   qu'il  voulait    se 
concerter  avec  eux  piuir  concilier  les 
intérêts  du  monarque  et  ceux  des  peu- 
ples. D.'-s  qu'il  fut  arrivé  dans  sa  ca- 
j)itale,  il  rétablit,  avec  des  modifica- 
lious  salutaires ,  la  forme  dr  gouver- 
nement qui  subsi.stait  du  temps  de 
Marie -Tliéièso  ,  et   piincin.deincnt 
les    audiciues    lielKl«)inadau-es  ,  au 
nioven    desquelles    tous    les    sujets 
juMivcut  aihrs.ser  en  personne  leurs 
ii-quêtes   au    souverain.    Cet    usage 
patenicl ,  <pra  Utaintrnu  rciiipercnr 
repliant  ,    avait    été    alwdi    par    le 
despoiisnu*    |>Jiilosopliiipie   ne   Jo- 
seph 11.  Lck  cuUaviS  <pif  ce  piiuct 

i3.. 


196 


LEO 


avait  mises  au  commerce,  furent  lo- 
vées par  le  nouveau  souverain  ; 
mais  Tëdit  de  tolérance  fut  conserve' 
et  me  nie  étendu  ;  et  les  re{;le- 
uients  qui  avaient  e'te  faits  en  fa- 
veur des  juifs  furent  perfection- 
nc's.  Par  ces  mesures  saji;es ,  Lco- 
pold  gagna  tous  les  coeurs  ;  et  Lioii« 
tôt  il  rétablit  la  tranquillité  dans 
ses  états.  Dès  le  commencement  de 
son  rèp;nc ,  il  avait  oflVrl  à  Fru- 
deric-GuiUaume ,  de  remettre  tout 
sur  le  pied  du  traite'  de  Passarowitz; 
mais  en  même  temps ,  pour  rc'sistor 
à  une  attaque  soudaine  de  la  part  de  la 
Prusse,  il  avait  fait  passer  dos  troupes 
en  Bohème  et  en  Moravie.  Frédéric- 
Guillaume  proposa  Tctal  des  choses 
tel  qu*il  se  trouvait  avant  la  guerre, 
promettant  de  ne  point  contrarier  les 
cflbrts  de  Lcfopold  pour  recouvrer 
les  Pays-Bas,  et  s'eugageant  à  lui 
donner  sou  suffrage  pour  relection 
à  TEmpire.  1/ Angleterre  suggéra 
Tidc'e  d'une  trêve;  mais  cette  {nupo- 
sitiqn  fut  rejetee  par  Leopoid ,  qui 
desirait  pousser  ses  avantages  contre 
les  Turcs, uvaiit  que  les  Prussiens 
fussent  prêts  à  entrer  en  campagne. 
Il  çonOa  au  prince  de  Coboiirg  le 
commandement  de  son  armée  du 
Danube.  Apres  un  long  blocus,  la 
garnison  d'Orsova  ,  clfrayee  par  un 
tremblement  de  terre,  abandonna  la 
place,  et  les  Autrichiens  mirent  le 
siège  devant  Widdin  et  Giorgevo; 
mais  les  menaces  de  Fre'dëric-Guil- 
laume  les  empcchèreiit  de  s*en  rendre 
maîtres.  Les  Turcs  passèrent  le  Da- 
nube dans  le  dessein  de  livnrr  bataille 
au  prince  de  Cobourg.  Ce  geue'ral 
les  pre'vint  en  le<  faisant  attaquer 
(  aO  juin)  par  Clairfait,  qui  les  con- 
traignit à  se  retirer  (  F»  Clairfait,  et 
Co^ouRG  au  Supplément  ).  Ce  fut  la 
dernière  action  de  la  guerre  ,  les 
Inouvcmcuts  qui  se  faisaient  du  côté 


LEO 

de  la  Prusse  ayant  amené  une  trêve. 
Frédéric-Guillaume, après  avoir  dé- 
tache des  troupes  vers  la  Pologne , 
avait  conduit  en  Silcsie  une  armée 
formidable  et  établi  son  quartier  gé« 
néral  à  Reichenbach.  Tamiis  que  les 
armées  étaient  en  présence ,  '\\  soih 
vrit ,  dans  cette  ville  ,  un  cuiigrè* 
que    termina    une    convention  (  5 
août  )par  laquelle  Lcopold  prit  IW 
gngement    dViitnner   des  négocia - 
tioiLs  de  paix  et  de  donner  un  équiva- 
lent à  la  Prusse,  si  la  Porte-Ottomane 
lui  faisait  à  lui-même  quelque  cession. 
Il  promit  aussi  de  ne  prêter  auconse^ 
cours  à  la  Rassie,dans]ecas  ou  cette 
puissance  refuserait  de  faire  la  paix 
avec  la  Turquie.  Enfin ,  il  consentit 
il  rendre  aux  Pays-Bas  leur  ancienne 
constitution ,  sous  la  garantie  des 
puissances  alliées.  Apres  la  signa- 
ture de  cette  convention ,  TAutnclie 
et  la  Turquie   conclurent  à  Gior- 
gevo ,  par  l'entremise  de  la  Pnuse , 
un  armistice  de  neuf  mois  (10  sep- 
tembre 1 790  ).  \jcs  plénipotentiaires 
autrichien  et  ottoman  se  réunirent 
ensuite  à  ceux  des  puissances  média- 
trices à  Sistove,  et  tout  allait  être  ré- 
glé, lorsque  la  demande  du  Vieil  Orso- 
va  et  d*un  territoire  situé  sur  PUniM , 
qui  fut  faite  par  Léopold,  arrêta  la 
négociation.  Durant  la  tenue  du  con- 
grès, les  allies  s'étaient  disposés  a 
prescrire  des  conditions  de  paix  â 
Catherine  II;  et  ils  s'étaient  efforcé» 
d'engager  Léopoid    à   joindre  ses 
armes  aux  leurs,  si  la  médiation  était 
vaine.   Ce  prince  connaissait  trop 
bien  le  prix  de  son  alliance  avec  la 
Russie  pour  délaisser  cette  puissance 
et    surtout    pour   l'attaquer.   Tout 
ce  qu'on  put  obtenir  de  lui ,  fut  une 
promesse  de  neutralité.  Catherine 
redoubla  d'efforts  ;  et  ses  troupes  liât- 
tirent  les  Turcs  en  plusieurs  rencon- 
tres (  l^oj\  PoT£MKierct  SUWAIUIW.  ) 


LEO 

B*aTan£  pu  décider  la  nation 

à  entrer,  pour  des  intérêts 
la  concernaient  pas  immé- 
nU  en  guerre  contre  la  Russie, 
et  bri ta o nique  se  vit  réduit  à 
r  au\  eQga{;emcnts qu'il  avait 
ers  la  Prasse.  Dans  son  em- 

Fredcric-Guillaume  se  rap- 
dcs  puTvsances  auxqueUes  il 
'eteiiuu  faire  la  loi;  et  il  s*ë- 
ne  correspondance  particu- 
tre  les  cours  de  Vienne  et  de 
Les  conférences  de  Sisto^-e  fu- 
prises  ;  et  le  plénii>otcntiairc 
1  s  y  réunit  à  celui  de  FAutri- 
iir  e^ger  celle  même  cession 
it  été  sur  le  point  d*occasion- 
rupture.  Frédéric-(iuillaumc 
désiste  de  la  demande  d'un 
ïDtJa  négociation  fut  bientôt 
e  â  sa  fin  ;  el  le  mémorable 
e  Sisi  ive  fut  signé  le  4  août 
le  toutes  %cs  conquêtes ,  Léo- 
ron-serva  qufChor/.in;ctcene 
le  qu'à  titre d<?  dépôt ,  jusqu'à 
usioiidela  paixcntrclaPortc- 
Dc  et  Li  Ruvsie  :  rcpcudant , 
•  convention  qui  fut  conclue 
aeut ,  la  Porte  céda  à  l'Au- 
le  \  leil  Orsova  ol  le  terri- 
itiié  sur  rUnna.  I..1  paix  de 

fut  suivie  de  Tclcction  de 
•1  à  i*Kmpire;  rt  sa  capitula- 
'  ditTi-ra  dcr  celle  do  se>  pré- 
•arsquVr  ce  qu'il  y  ajouta  une 
k^dên'Vl.iUjer  pour Ie> droits 
ures  allemands  qui  avaient  des 
iuns  eu  France.  O  fut  la,  eu 
r»ort«*,  la  premièreetiueellede 
ii»*qui  d»'vait  emluaser  si  long- 
'FJurojw.  Versla  mèine  cpo(|uc 
i;:nii?>,  qui  avaient  arraché  à 

Il  «pjclqiies  rontessiouî»,  se 
rrriit  d'en  (ilitenir  de  plusiui- 
te>  de  >uusurre.sseur  ;  et  ils  se 
il  .  dans  leurs  dii'les  particu- 
d  dc>  plaintes  el  à  des  décla- 


LEO  107 

mations  très-vives.  Léopold  convo- 
qua ,  pour  la  cérémonie  de  son  cou- 
ronnement ,  une  dicte  générale  ;  ce 
qui  était  d'autant  plus  remarquable 
qu'il  ne  s'en  était  point  tenu  depuis 
le  couronnement  de  Marie-Thérèse. 
La  plupart  des  seigneurs,  fiers  d'a- 
voir force  Joseph  II  à  révoquer  se% 
édits  de  réforme,  accoururent  à  l'as- 
semblée et  rédi«';crent  un  nouveau  ser- 
ment par  lequel  le  monarque  consen- 
tait à  ce  que  les  Hongrois  eussent  des 
délégués  dans  toutes  les  négociations 
de  ]iai\  et  de  guerre  ;  ce  projet  fut  pré- 
senté à  Léopold,  qui  y  sans  le  rejeter 
positivement ,  en  restreignit  le  aroit 
au  cas  d'une  négociation  avec  la 
Porte  Ottomane ,  comme  le  pres- 
crivaient les  lois  du  royaume.  En- 
fm  il  (it  remettre  à  la  cUète  une  dé- 
claration ])ortaut  qu'il  ne  souflri- 
rail  pas  qu'on  mit  en  question  set 
droits  de  succession  à  la  couronne  , 
qu*il  n'acquiescerait  pas  à  la  moindre 
innovation  dans  les  prérogatives  du 
pouvoir  souverain  ,  et  qu'il  ne 
consentirait  à  aucune  violation  des 
privilèges  accordés  aux  non  -  catho- 
liques.Pourappuyerccttedéclaration, 
iKiteantomuTsoixantemilIchouiuies 
aux  environs  de  Bude.  Vainement 
les  états  proposèrent- ils  quelques 
modifioalious  :  T^'ojiold  ne  voulut 
recevoir  la  cotironue  que  comme 
CliarlesVI  e!  Marie-Thérèse  l'avaient 
reçue ,  et  il  désigna  Presbourg  au 
lieu  de  Bude  pour  la  cérémonie  de 
son  couronnement.  Accompagné  de 
cinq  de  ses  fils  ,  il  fit  son  entrée  dans 
la  première  de  ces  villes,  le  3  no- 
\embrc  iTOi,y  fut  couronné  le  i5du 
mcmc  mois,  et  après  la  cérémonie  dé- 
clara qu'il  consentait  à  ce  qu*on  pro- 
mulguât une  lui  qui  obligeât  ses  suc- 
cesMîurs  au  trône  de  li(mgrio  à  ne  pa^i 
diiItTcr  de  plus  de  six  mois  après  leiii 
SL\  cHcincut,  la  cérémouic  de  leur  coil- 


tçfi  LEO 

ronnement.  Cette  déclaration  inopi- 
née excita  un  enthousiasme  général  ; 
et  la  diète  offrit  a  Lëopold  toutes  les 
ressources  de  la  nation  pour  obtenir 
de  la  Turquie  une  paix  honorable. 
Lëopold  fut  moins  heureux  dans  ses 
efforts  pour  faire  rentrer  dans  le  de- 
voir les  peuples  de  la  Belgique.  Il 
avait  publié,  le  3  mars  1 790,  un  mani- 
feste où  il  improuvait  les  innovations 
faites  par  son  prédécesseur,  et  offrait 
de  tout  rétablir  sur  l'ancien  pied.  Les 
insurgents  étaient  alors  divisés  en 
denxpartis,  dits  des  aristocrates  et  des 
démocrates.  Le  premier  était  dirigé 
par  le  célèbre  Vander-Noot  et  le  cha- 
noine Van-Eupen  Le  second  parti  l'é- 
tait par  Tavocat  Vonck  et  le  général 
Vander  Mcrsch ,  qui ,  par  une  singula- 
rité remarquable,  mirent  en  avant  les 
plus  grands  seigneurs  du  pays,  c'est- 
à-dire  les  ducs  d'Aremberg  et  d'Ur- 
sel  et  le  comte -Be  la  Marck.  Les  deux 
partis  s'étant  réunis  pour  rejeter 
avec  beaucoup  de  fierté  les  offices 
de  Léopold  ,  ce  monarque  fit  mar- 
cher une  armée  de  trente  mille 
hommes ,  et  fixa  pour  dernier  terme 
de  soumission  le  2 1  novembre  1 790. 
Ce  terme  étant  expiré ,  les  troupes 
impériales, sous  les  ordres  de  Bcndcr, 
passèrent  la  Meuse,  et  parurent 
sous  les  murs  de  Bruxelles.  Van- 
der- Noot  ,  Van  -  Eupen  et  d'autres 
chefs  de  la  révolte  prirent  la  fuite. 
Le  3  décembre ,  les  Autrichiens  en- 
trèrent dans  la  ville,  et,  avant  la 
fin  de  l'année  ,  toutes  les  provinces 
Leigiques  furent  remises  sous  la  do- 
mination de  l'Autriche.  Mais  dès- 
lors  le  nouvel  empereur  eut  à  s'oc- 
cuper d'ime  révolution  plus  dange- 
reuse encore  ;  et  toute  son  attention 
dut  se  porter  sur  la  France,  où 
sa  sœur  ,  épouse  de  Louis  XVI , 
gémissait  abreuvée  de  toutes  sortes 
id'outrages.  Sa  qualité  d'empereur 


LEO 

lui  imposait  l'obligation  ( 
nir  les  droits  de  ceux  des 
de  TEmpire  que  lésaient  le 
de  l'Assemblée  nationale.  D( 
de  janvier  1 790,  ces  princes 
adressés  à  la  dicte;  et  Joscp 
vivait  encore ,  avait  fait  ei 
veur  des  représentations  ai; 
nement  français.  Le  collège 
pria  l'empereur  défaire  de  1 
démarches;  ce  qui  eut  lieu.  I 
blée  nationale ,  convaincue  ^ 
achever  son  ouvrage  elle  s 
soin  de  la  paix  ,  invita  le  ] 
gocier  avec  les  princes  pc 
nés  une  renonciation  à  leu 
moyennant  une  indemnité  : 
déclarèrent  qu'ils  n'acce 
pour  dédommagement  que  c 
fonds.  Les  choses  en  étai 

λoiut,  lorsque  Joseph  II  i 
jéopold  écrivit,  le  14  d( 
au  roi  de  France,  pour  lui 
der  le  rapport  de  toutes 
contraires  aux  traités.  Mal 
les  circonstances,  Louis  X\ 
dit  que  l'affaire  était  étr. 
l'Empire  ;  qu'elle  ne  conc< 
princes  possessionnés  qu'en 
lité  de  vassaux  de  fa  Fi 
qu'au  surplus  on  leur  avait  • 
indemnités.  L'empereur  c< 
qua  cette  réponse  à  la  diète, 
vita  à  prendre  les  mesiir 
saires  pour  le  maintien  dt 
des  princes  et  états  de  TEd 
même  temps  on  déclara  qi 
devait  toute  protection  et  as 
on  réclama  l'intervention  4 
sauces  garantes  du  traite  c 
phalie  ;  enfin  Ton  ordonna 
mements.  Le  premier  févri 
Koch  fit ,  au  nom  du  comi 
ma  tique  de  rassemblée  léç 
un  rapport  sur  le  conclusi 
diète.  Se  fondant  sur  l'act< 
sioD  de  l'Alsaoc ,  il  posa  en 


LEO 


depFiiiee,^'*w 
t  les  princes  û, 

■es  dans  cette  proTÎnce  y 
ipéi  de  se  soomettre  aux 
l^ssemblée  nationale.  Ge- 
eonrinl  qu'il  leur  était  dû 
BÎtëspour  les  droits  et  rêvé- 
es dforets  les  privaient ,  et 
it  inriter  le  roi  à  traiter 
En  répondant ,  le  i5*fe'- 
la  lettre  de  l'empereur  en 
3  déoemlire  1791^  Louis 
Ntfda  l'oflie  ae  négocier 
«tés.  Cette  offre  tenta  quel- 
les de  FEmpire,  qui  aimè- 
z  s'arranger  atcc  la  France 
ndre  des  secours  incertains, 
laenoe ,  ils  conclurent  dif- 
niëSydont  les  évàicments 
»t  pas  à  empêcher  l'exécu- 
pold  aTait  iait ,  au  mois  de 
y  on  voyage  en  Italie;  et 
1  à  Mantoue  une  entrevue 
omte  d'Artois,  qui  cher- 
toat  des  libérateurs  pour 
L  On  traça  dans  celle  en- 
plan,  d'après  lequel  l'cm* 
Tait  faire  marcbcr  35,ooo 
en  Flandre  ,  tandis  que 
le  troupes  des  cercles  au- 
aqué  l'Alsace  ;  que  1 5,ooo 
seraient  empares  de  Lyon, 
Sardes  auraient  iiënclrc  en 
irla  Savoie ,  et  les  Es  pa- 
le Roussillon.  On  ne  dou- 
■e  cent  mille  hommes  réu- 
rançais  restes  fidèles  ne  fus- 
sants  pour  rc'labltr  la  mo- 
et  l'on  conseillait  à  Louis 
raoncer  à  s'éloigner  de  sa 
Cette  dernière  condition 
qu'il  r^eta  ce  plan  ,  dont 
nent  le  succès  n'aurait  pas 
à  l'attente  de  ceux  nui  Va- 
nçu.  L'état  déplorame  où 
c  royale  de  France  se  vit 


LEO  igf. 

réduite  a^is  son  voyage  de  Vareâ- 
nes,  porta  Léopold  k  publier  nne 
déclaration  par  laqudle  il  invita  lea 
autres  puissances  à  déclarer  qu'elles 
se  réuniraient  pour  venger  toute 
injure  qui  pourrait  lui  être  faite,  et 

Four  réprimer  une  rébellion  dont 
exemple  compromettait  la  sûreté 
de  tons  les  gouvememenli.  Vaatad 
jours  apsèa,  un  traité  prâiminaire 
d'alliance  convenu  entre  TAutriclin 
et  la  Prusse  fut  si^  k  Vienne  (aS 
juillet  1791  )•  Quoiqu'il  n'ait  pas  été 
publié  omciellementy  on  sait  qu'il  fut 
arrêté  de  former  une  alliance  dér 
fensiveàlaquellelaRussie^la  Grande- 
Bretagne  y  les  Provinces-Unies  et  l'é* 
lecteur  de  Saxe  seraient  invités  d'ac- 
céder. Vers  la  même  époque ,  Feni* 
pereur  et  le  roi  de  lYUMe^enrent 
une  entrevue  k  Pilnitz:  mais  d^ il 
s'était  opéré  un  grandf  changement 
dans  l'esprit  du  premier.  La  répu;* 
gnance  qu'il  avait  k  s'enter  dans 
àts  hostilité  s*accrut  par  les  repré-^ 
sentalions  de  ses  ministres,  sui'tout 
du  feld-maréchal  Lascy ,  qui  jugeait 
que  la  guerre  entraînerait  la  perte 
immédiate  des  Pays-Bas.  Cependant 
le  roi  de  Prusse ,  persistant  dans  sa 
resolution  ,  invita  le  marquis  de 
Bouille  à  tracer  un  jdan  d'atta- 
que. Tandis  qu'on  discutait  ce  plan^ 
le  comte  d'Artois  arriva ,  accompa- 
gné de  I^L  de  Calonne.  Les  exhor- 
tations de  ce  prince  enfiamnièi:!ent 
aisément  l'imagination  de  Frédéric- 
Guillaume  :  mais  rien  ne  put  vaincre 
la  répugnance  de  Léopold  ;  et  ce  ne 
fut  qu'à  force  d'importunités  qu'on 
parvint  à  lui  faire  signer  une  déclara^ 
tion  assez  vague  pour  le  rétablisse- 
ment de  l'auloritc  du  roi  de  France«. 
Celte  pièce  ,  la  seule  qui  ait  été  pu- 
bliée sur  les  conférences  de  Pilmtx^ 
fui  insérée  dans  tous  les  journaux  f 
et  elle  sei:vit  long-temps  Je  texte 


loS  LEO 

au\  déclamations  des  ennemis  de 
Louis  XVL  Lcopold,  espe'rant  que 
cette  publication  sucrait  pour  les 
calmer,  ou  pour  faire  e'chouer  leurs 
efforts  ,  saisit  la  première  occasion 
de  rompre  ses  enç;agements  ;  et  lors- 
que   Louis    XVI    eut   accepte   la 
nourellc  constitution  et  qu'if  parut 
jouir  d'une  sorte  de  liberté,  l'empe- 
reur leva  la  de'fense  qu*il  avait  faite 
à  l'ambassadeur  de  France  de  pa- 
raître à  sa  cour.Il  révoqua  en  même 
temps  sa  déclaration  de  Manto'ie  : 
il  fut  même  le  premier  souverain  de 
l'Europe  qui  reçut  dans  ses  ports  le 
pavillon  tricolore  ;  enfm  il  défendit 
aux  émigrés  français  qui  s'étaient 
réfugiés  dans  ses  états ,  d'y  former 
des  rassemblements  militaires.  Tant 
de  circonspection  ne  fit  qu'accroître 
le  danger  que  Léopold  se  proposait 
de  détourner:  chaque  jour  la  tribune 
de  l'assemblée  législative  de  France 
retentissait   de  nouvelles    menaces 
contre  l'Empire;  et,  le  ir^  janvier 
1791,  cette  assemblée  rendit  un  dé- 
cret par  lequel  Louis  XVI  fut  requis 
de  dema^ler,  si ,  comme  chef  de  la 
maison  d'Autriche ,  Léopold  vivait 
en  paix  avec  la  France,  et  si  ce  prince 
renoncerait  à  tout  traité ,  a  toute 
convention  contre  la  sûreté  et  la  sou- 
Teraineté  de  la  nation  française.  Le 
refus  d'une  satisfaction ,  avant  le  i^^ 
mars  ,  devait  être  considéré  comme 
une  déclaration  de  guerre  ;  et  l'ordre 
fut  donné  de  tout  disposer   pour 
que  les  troupes  se  missent  en  cam- 
pagne.  Gîtte  espèce    de   somma  - 
tion  ayant  été  transmise  à   la  cour 
de  Vienne    par   l'ambassadeur  de 
France ,  l'empereur  ne  put  se  dissi- 
muler que  la  guerre  était  inévitable, 
et  il  ratifia  l'alliance  conclue  avec 
le  roi  de  Prusse.  Le  prince  de  Kaimitz 
fit  cependant,  au  nom  de  Tempe- 
reur  ,  une  réponse  à  la  demande 


LEO 

de  la  France.  Mais  lorsqui 
espèce  de  justification  fui  c< 
nitpiée  à  l'assemblée  nation 
lecture  en  fut  plusieurs  fois 
rompue  par  ce  cri  :  «  Lague 
guerre  !  »  Tandis  que  cet  ora^ 

Srès  d'éclalei' ,  Léopold  rem 
ernier  soupir.  Une  dyssent 
mit  au  tombeau  en  trois  jour 
ia  quarante-cinquième  année 
âge ,  le  2  mars  179^1.  Par  le 
de  la  révolution  de  Ft'ance,ce 
laissa  la  monarchieautrickieni 
une  situation  plus  critique 
que  celle  où  il  i*avait  trouvée 
sassinatqui  venait  d'être  cornu 
la  personne  du  roi  de  Suède, 
projets  que   ne   dissimulait  j 
faction  révolutionnaire ,  ont  fat 
mal  à  propos ,  attribuer  au  po 
mort  prématurée  de  cet  cmperi 
prince  avait  épousé,en  1 760,  l*i 
Marie-Louise,  fille  du  roi  d'Es 
Charles  IIL  La  mort  d'un  é 
tendrement  aimé ,  qui  expira 
ses  bras, fit  une  telle  impressi^ 
son  amc  sensible,  qu'elle  le  sui 
tombeau ,  en  moins  de  trois 
La  fécondité  de  cette  princes 
si  grande,  qu'elle  donna  à  Léc 
seize  enfants  ,  dont  quatorze  I 
survécu;  l'ainé  lui  a  succède'  s 
nom  de  François  I«^  R. 

LEOPOLD  rc^ez  Bauifsi 
VI,  i55;  Lorraiste;  et  Asit 
au  Supplément. 

LEOPOLD  (  AciuLLs-DAin 
savant  aveugle  -  né,  et  l'un  de 
remarquables  que  nous  pn 
l'histoire  moderne  (i),  naq 
Lubeck ,  en  1691 .  Un  de  ses  fi 
plus  jeune  que  lui ,  vint  ans 
monde,  privé  de  la  vue.  licur 
avocat  distingué,  prit  le  plus  j 

(i)  BUcklAck  «<  Nfluiiil«r«oii ,  plu*  iu 
•n  plut  cAlèbrM  ^u*  Ltop^lil ,  ■  éuivai 
avtngUs. 


LEO 

■r  éSucation  ,  Ifiir  donna 
laliiles  maîtres  ,  et  n*eut 
is  doui  délassement  que 
er  leurs  efforts ,  de  culti- 
li|;eiice  naissante  de  ces  eu- 
dTexcrcer  leur  mémoire, 
C  prodigieuse.  Le  cadet 
une  ;  mais  Achille-Daniel , 
it  à  Tâge  de  &à  ans ,  ap- 
ii^;iies,  la  jurisprudence,  la 
lie ,  la  tnëologic  ,  et  s'at- 
tout  à  la  littérature  et  à  la 
.'histoire  ancienne  et  mo- 

de\'int  très-familière  ;  et 
eu  de  semaines  avant  sa 
i  ne  pouvait  lui  citer  au- 
rréncments  passes  de  son 
u'il  n*en  indiquât ,  sur-le- 
les  circonstances  les  plus 
,  et  la  date  précise.  Il  avait 
tivc  la  musique ,  et  jouait 
de  divers  instruments.  Cet 
ilraonlinaire  mourut  le  1 1 
i3.  On  connaît  de  lui  :  I. 
^rituel  ;  Geistliche  Augen- 
oa  Rorneil  de  trois  vcnis 
iir  des  passaj^es  choisis  de 

-  Sdinte  ,  Liiheck  ,  17^4  , 

Por.sie.s  dwfrses,  publiées 

K»hl,  Hambourg,  i'734 , 
1  ;illrin;iiid  .  ainsi  qnr  rou- 
<rrilcnf.  HT.   Fpistola  lu^ 

G  furf^.  Tauschiu m ,  prcr  - 
Jilii  siU  Simonis  Tauschii 
p^frrentem ,  insc'ri'p  dans 
ta  Tris t ta  qur»  ce  jmtc  af- 

Tausch  publia  pu  17  iK, 
loire  dp  son  (ils.  IV.  Corn- 

de  CiFi'is  ita  riatis ,  varia 
o^jwidico -  mnralia  exhi- 
iWW  ,  xi'xi] ,  in-J'».  de  "ï  J 
Kpistola  lufiidnii  ad  CfLsp, 
îarkmm  pitnir  cnnju**is 
de  \Htd  d'.sctssum  dfdt'n- 
I.  17AÇ1,  in-J".  VI.  f^pis- 
I.  il.  à  Seelen ,  dans  le 
'llcumann  ,  toni.  i,  lib.  .1, 


LEO 


tioi 


pig.   lO'X.  L'auleiu*  y  donne  quel- 

Î[ues  détails  assez  cuneux ,  tant  sur 
ui  que  sur  son  frère.    C.  M.  P. 

LEORIER  de  Tïsle,  fabricant 
de  papiers  à  Langlëe,  près  de  Mon- 
targis ,  soumit  à  la  fabrication  du 
papier ,  toutes  les  plantes ,  les  e'corces 
et  les  végétaux  les  plus  communs. 
Le  Supplément  aux  Loisirs  des 
bords  du  Loing ,  petit  volume  in- 1 8, 
imprime'  en  1784 ,  contient  un  essai 
de  ])apiers  fabrique's  avec  de  l'herbe, 
de  la  soie ,  du  tilleul ,  et  des  papiers 
de  chiffons ,  mais  de  deux  comeurc 
difTérent&s  et  teints  en  matière.  Léo- 
rior  annonça  ses  découvertes  dans 
TEpllrc  dédicatoire ,  qu'il  composa 
lui-même  et  adressa  à  M.  Ducrest  y 
des  Œuvres  du  marquis  de  Fil- 
lette,  1786,  in- 16.  JiCS  1 56  pre- 
mières pages  sont  imprimées  sur  pa- 
pier de  guimauve;  après  quoi,  1  on 
trouve  ao  feuillets  composes  chacun 
d*une  substance  différente^  savoir  : 
ortie ,  houblon ,  mousse,  roseaux  , 
écorce  d'osier,  de  saule,  de  peuplier, 
de  clMuie  ,  racine  de  chiendent ,  bois 
de  fusain  ,  bois  de  coudrier,  écorcc 
(rorme ,  de  tilleul  ,  feuilles  do 
kirilane  et  de  pas-d'ane,  de  char- 
dons ,  Ole.  Z. 

LEOSTHExNE,  général  athénien, 
fut  mis  à  la  tête  de  Tannée  qui  de- 
vait affranchir  la  («recède  la  tyran- 
nie des  Macédoniens  ,  après  la  mort 
d'Alexandre  -  le  -  Grand  ,  3a4  ans 
avant  J.-C.  Disciple  de  Démosthcne, 
Léosthène  avait  puisé ,  dans  les  en- 
treliens de  ce  fougueux  orateur,  des 
Konliments  démocratiques.  En  se 
chargeant  de  l'expédition  qui  lui  fut 
confiée  ,  il  consulta  plus  son  amour 
pour  sa  patrie ,  et  le  désir  de  la 
rendre  indé|)endante ,  que  les  res- 
sources qu'il  avait  en  lui  -  même 
pour  une  aussi  grande  entreprise. 
De  là  vint  que  Phocion ,  entendant 


309 


les  Atlienicns  prendre  cetlo  delî- 
beration,  dont  ils  se  promettaient 
les  plus  grands  succès ,  leur  dit  : 
Fos  discours  ressemblent  aux  cy- 
près; ce  sont  des  arbres  grands 
-et  superbes  ,  mais  qid  ne  por- 
tent point  de  fnâts.  Cependant  , 
Leosthcne ,  plein  d'ardeur ,  se  mit 
en  marche,  et  dirigea  ses  troupes 
vers  la  Thessalie,  cette  province 
de  la  Macédoine,  qui  était  tou- 
jours disposée  à  en  secouer  le  joug. 
A  la  nouvelle  de  cet  envahissement, 
Antipaler ,  qui  gouvernait  la  Macé- 
doine, se  hâta  d'avertir  Cratère , 
qui  était  encore  en  Glicie  avec  les 
vieilles  bandes  qu'Alexandre  avait 
renvoyées  en  Grèce.  Après  avoir  re- 
mis le  gouvernement  entre  les  mains 
de  Sillas,  il  marcha  au  secours 
de  la  Thessalie ,  à  la  tétc  de  qua- 
torze mille  hommes ,  tandis  ipie 
Clitus  mettait  à  la  voile  une  flotte 
de  cent  dix  galères.  Léosthène, 
après  s'être  empare  de  toiis  les  pas- 
sages ,  vint  olirir  le  combat  à  An- 
tipaler ,  qui  ne  craignit  pas  de 
l'attaquer;  mais  la  foiiune  trahit 
les  armes ,  jusqu'alors  victorieuses  , 
des  Macédoniens  :  ils  furent  com- 
plètement battus.  Malgré  sa  défaite, 
Autipater ,  ne  perdant  pas  courage , 
rassembla  les  débris  de  son  armée 
(  Fojez  A?ïTipATKR  ,  tome  IL , 
page  *xiYi  )  y  et  s'enferma  avec  eux 
dans  I^mia,  ville  de  Thessalie,  ré- 
solu de  vaincre  ou  de  mourir  en 
combattant.  Il  fit^oir,  dans  cette 
occasion  y  combien  le  courage  et 
i'habi.'ete  peuvent  fournir  de  res- 
sources. Léosthène ,  ne  pouvant  em- 
porter la  ville  d'assaut ,  se  mit  à 
en  faire  le  siège.  Les  fréquentes  sor- 
ties des  assii'gés  rompirent  plus 
d'une  fois  ses  mesures.  Enfin, ayant 
eu  l'impnidence  de  s'avancer  trop 
près  de  la  place ,  il  fut  tue  d'un 


LEO 

coup  de  pierre.  Antiphile 
commandement  ;  mais  il  ne  ] 
pêcher  l'évasion  d'Antipate 
profita,  pour  s'échapper ,  du 
dre  que  la  mort  inopinée  de 
thène  occasionna  dans  l'arn 
nemie.  Celte  mort  fut  suivû 
défaite  des  Athéniens,  l'an  3-2 
J.-C.  Son  oraison  fimèbre  f 
noucée  dans  Athènes ,  par  1' 
Hypéride,  en  l'absence  de  ] 
thèné,  qui  avait  été  exilé. 

LÉOTAUD(  Vincent), 
a  mérité  ime  place  distinguée 
les  géomètres  de  son  temps.  Il 
en  1 5()5 ,  à  la  Val-LouLsc  , 
diocèse  d'Ëmbnm ,  contrée 
par  les  prédications  de  St. 
Ferrier.  Après  avoir  termine 
mières  études  ,  il  entra  dans 
ciélé ,  où  il  ne  tarda  pas  à 
connaître  avantageusement.  ] 
gna  les  mathématiques  pendi 
torze  ans  an  collège  de  Do 
)ouissait  d'une  grande  celcbr 
contribua  à  en  étendre  la  rcp 
11  passa  ensuite  au  collège  d( 
et  sur  la  fin  de  sa  vie ,  il  se  reti 
la  maison  de  son  ordreà  Ëml 
il  mourut  en  167:1.  On  a  de 
G  eometricœ  practicœ  eîeme^ 
de  sectionibus  conicis  habet  q 
insignia,  Dole,  iG3i ,  in-it 
dia  cet  ouvrage  à  JeauBoyvii 
conseiller  au  parlement, hom 
rare  mérite.  (  l'oyez  J,  Bo 
II.  Magnetologia  sii^enovat 
neticis  pliilosophia ,  Lyon  , 
1G4B,  suiv.  lialande  (  BibUi 
tron,)j  et  i6(id,  suiv.  le  P. 
(  BibLsoc.  Jesu  ).  IIL  Etjmk 
draturœ  circuli  hactenùs  et 
celeberrirnœ,  etc.  Lyon ,  1 653 
C'est  une  réfutation  de  Touti 
blic  quelques  années  auparav* 
le  P.  Grégoii-e  de  St.  Vincc 
mcux  jésuite  flamand  |  tpi  se 


LEO 

jTatwiliouttfle  moyen  de  résoudre 
le  piMeBic  de  la  quadrature  du 
cne.  Qodq  ss  -  uns  des  disciples 
A  P.  de  Saint -Vincent  re'pondi- 
■■K  u  Pcre  Lëotaud  ,  qui  leiur 
téâifÊaL  par  l'ouvrage  suivant  : 
tV.  Cjrelummthia  seu  de  muUiplici 
tùmHeomtempiéUioneUbri ni  y  ibid. 
ifl53,i>-4^.  Cet  ouvrage  est  suivi 
JTn  traite  elendu  sur  la  quadra- 
kis  de  Dînostnte,  où  l'auteur  déve- 
liffe  <|iielques  propriétés  non  cn- 
I aperçues  de  cette  courbe.  (  roy. 
,  Miist.  des  Maihémat. 
ï  ,  pag.  77*  )  V.  Institutionum 
mteUcarum  libri  iv^ihid.  1660, 
l*.  n  a  laisse  en  manuscrit  :  ^na- 
seu  planisphœria  multi- 
ft^cim,  et  quelques  ouvrages  moins 

iSoTYCHroES ,  fils  de  Mcnarès, 
de  k  née  des  Proclidcs ,  conçut  une 
violente  contre  Dcmarate,son 
,  roi  de  Sparte ,  qui  lui  avait 
,  par  artifice ,  Percale  ,  fille 
deOilon  ,  sa  fîancec.  11  soutint  dé- 
viât le  peuple  que  Demarate  n^ctiit 
pQÔrtlefil^d  Aristou ,  et  qu'il  n'avait 
fw  conséquent  aucun  droû  à  la  cou- 
fOBDr.  On  ordonna  que  TafFairc  se- 
rait portée  à  la  dérision  de  l'oracle 
ée  Ddpbes  ;  et  la  Pythie  ,  séduite 
par  Oromè ne  ,  colli'guc  do  Dcma- 
fate  ,  prononça    son  exclusion  du 
Ir^ne.  Leotychides  lui  succéda  par 
le  droà  de  sa  naissance  ;  il  fît  avec 
Oromrot  la  guerre  aux  Ëginctes , 
qni ,  trop  faibles  pour  résister  ,  se 
ftonnirent  au\  conditions  qu'où  leur 
impcMa ,  et  remirent  des  otages  dont 
h  garde  fut  donnée  aux  Athéniens  , 
letf»  plus  grands  ennemis.  Il  obtint 
CBVMtelr  commandement  d'une  par- 
tie dits  forces  navales  des  Grecs  ;  et 
d  jurlagra  avec  XantipjMï,  général 
athMeniro  ,  la  gluire  du  combat  de 
Mjcale,  où  la  llglle  des  Perses  fut 


LEO  203 

détruite,  Tan  479  avant  Jésus-Christ, 
le  jour  même  de  la  mémorable  ba- 
taille de  Platée.  (  Fc^ez  Akistidk  , 
Pausaztias  et  Xercës.  )  De  retour  à 
Sparte ,  il  assistait  aux  jeux  publics , 
et  ayant  aperçu  Demarate  slssïs  sur 
un  banc  inférieur  ,  il  lui  envoya  de- 
mander ,  par  déiision  y  s'il  se  trou- 
vait placé  commodément.  Demarate 
eut  peiue  à  contenir  son  indignation , 
et  sortit  se  cachant  le  visage  de  son 
manteau.  { Hérodote, \xv.  vi.  )Léo- 
tychides  porta ,  peu  de  temps  après , 
la  guerre  dans  la  Thessalie;  et  il  s'en 
serait  emparé  facilement  :  mais  gagné 
par  les  présents  des  Alyades,il  revint 
à  Sparte,  abandonnant  ses  conq^iêtes. 
Suivant  Hérodote,  on  l'avait  surpris 
dans  son  camp  même  ,  assis  sur  un 
sac  d'argent  ;  u  fut  accusé  de  trahi- 
son ,  et  condamné  au  bannissement. 
Son  fds  Zeuxidame  étant  mort ,  Ar- 
chidamus ,  son  petit-fils ,  fut  appelé 
au  trône.  Léotychides  mourut  yçrs 
l'an  475  avant  J.-C. ,  à  Tégée ,  où  il 
avait  trouvé  un  asyle.  W-s. 

LÉOVIGILDE.   /VezLEuvi- 

GILDE. 

LEOWITZ  (Cyprien),  en  latin 
Lewitius  ,  fameux  astronome  ou 
plutôt  astrologue  ,  naquit  dans  le 
st'i/.ièmc  siècle,  à  Leonicia  ,  près  de 
Ilradisch  en  Bohême.  11  se  fit  une 
réputation  très-étendue ,  par  des  pré^ 
dictions  qui ,  dans  im  autre  temps  , 
l'auraient  couvert  de  ridicule  ;  et 
il  obtint  le  titre  de  mathématicien 
d*Othon-Henri ,  électeur  palatin.  H 
avait  annoncé  ,  par  exemple  ,  que 
l'empereur  Maximilien  serait  un  jour 
mouarque  de  toute  l'Europe  ;  et , 
suivant  la  remarque  de  Uo<liu  ,  il 
n'eut  pas  ass(*z  de  pei*s|)icacilé  \iu\ir 
deviner  que,  Tannée  qui  suivit  cette 
belle  prédiction  ,  Sohmau  pénétre- 
rait en  Allemagne  ,  et  s'emparcniit 
de  Sigcth ,  l'une  des  plus  fortes  places 


50  { 


U.0 


de  la  Hongrie  ,  sous  les  ^eux  de 
Maximilien  lui-même  ,  qui  ne  pour- 
rait pas  l'en  empêcher. Il  prédit  aussi 
que  Tannée  i584  verrait  finir  le 
monde  par  un  nouveau  déluge.  Leo- 
Yiiiz  n'était  pas  le  premier  qui  eût 
fait  une  semblable  menace.  Jean 
Stocffler  avait  déjà  effrayé  l'Allema- 
gne par  l'annonce  d'un  déluge  qui 
(levait  infailliblement  la  noyer  en 
1 534  ;  mais  y  au  contraire ,  jamais 
année  ne  fut  plus  sèche.  Un  dé- 
menti si  formel  donné  aux  astrolo- 
gues y  n'empêcha  pas  Leowitz  de 
trouver  la  même  crédulité  y  non- 
seulement  dans  le  peuple  ,  mais 
parmi  les  personnes  a  une  condition 
relevée.  Louis  Guvon  ,  auteur  con- 
temporain  ,  rapporte  que  la  frayeur 
fut  si  grande  en  France^  que  les  égli- 
ses ne  pouvaient  pas  contenir  ceux 
qui  y  cherchaient  un  refuge  :  un 
grand  nombre  faisaient  leur  testa- 
ment f  sans  réfléchir  que  c'était 
une  chose  inutile ,  si  tout  le  monde 
devait  périr  ;  et  d'autres  donnaient 
IffùTs  biens  aux  ecclésiastiques,  dans 
l'espoir  que  leurs  prières  retarde- 
raient le  jour  du  jugement.  Leowitz 
ne  vit  pas  le  terme  qu'il  avait  fixé 
pour  la  submersion  du  globe  :  il 
était  mort  dès  l'année  1.574 ,  à  La- 
tnngen  en  Souabc  Ci).  Il  y  avait 
reçu ,  en  1 50^ ,  la  visite  de  Tycho- 
Brahé,  qui  avait  fait  ce  voyage  pour 
s'entretenir  avec  lui  de  choses  rela- 
tives à  l'astronomie.  On  a  de  Leo- 
vvritz  :  h  Tabulœ  ascensionum  om- 
nium cbliquarum  ad  plures  altitu- 
dinis  gradus  productœ  f  Augsbourg, 
1 55 1 ,  in-4*>.  II.  Eclipsium  ab  anno 
1554  usque  adannum  1606  des-- 
eriptio  ,  ibid.  i554  ;  avec  des 
additions,  i556,  in-fol.  III.  Ephe- 


(1)  TaÎM^vr  dit  qnMI  meumtà  Aog«h«arg ,  !• 
•I  tuai  \  c*Mt  «D«  «rttur. 


LEP 

mendùM  not^um  atquei 
ab  anno  1 556  ad  annui 
curatissimè  supputai  um. 
in-fol.  IV.  De  conjunctU 
nis  insigniorwn  suf>erio 
tarum,  solis  defeciionihu 
prognosticon ,  Lawingc 
în-4*.  ;  Londres^  ^573,  i 
temberg  ,  1 586 ,  in-8<>. 
1618,  in-4**.  ;  traduit  e 
i568,in-i2.  C'est  dans 
que  Leowiti  prédit  la  fin 
qui  devait  avoir  lieu  par 
tion  des  planètes. Teissici 
de  lui  quelques  autres  ; 
moins  connues.  (  ro^e 
Eloges  des  hommes  san^ 
III ,  pages  3o  et  3i.  ) 

LÉPAIGE(Jean),c 
gulier  de  l'abbaye  de 
et  docteur  de  Sorbonnc , 
net  le  7  août  1604.  H 
du  collège  de  Prémontre 
versiléde  Paris,  etprocn 
de  l'ordre.  On  travaillai 
réforme  des  ordres  rel 
abbés-généraux  de  Prém 
gèrent  Ijepaige,enqiialit< 
c^ire-général ,  de  visiter 
de  France^  et  de  rétal 
dans  celles  qui  s'en  était 
Il  s'acquitta  de  cette  mis 
tisfaction  des  supérieur 
de  Le]>aigc  le  portait  à 
et  à  recueillir  les  monumc 
surtout  ceux  de  son  on! 
fort  laborieux ,  il  avait  n 
nidition  ;  mais  peut-être 
de  critique  ]>our  donner  d 
recueils.  Il  jouissait  néan 
son  ordre ,  de  l'esltme  cl 
sidération  qu'on  doit  au 
des  services.  Une  circo 
fit  perdre  ces  avantages 
de  l'abbé-gcncral  Gossel 
il  vint  en  pensée  au  < 
Richelieu ,  par  des  vues , 


LEP 

ililitttses  que  celle  (Varoir 
ffBa  sous  sa  juridiction  , 
iicfre  ahlie'  de  Prémontre , 

il  irait  déjà  e'te'  e'Iu  abbe' 
i  Lepai^e  favorisa  de  tout 
ww  a  projet ,  auquel  s'op- 
1  et  le  chapitre  de  l'ahbayede 
■l't,c(tous  les  abbcs  des  pays 
n.  ûo  if  déposa  de  sa  place 
'  do  collège ,  et  on  lui  ota  la 
I^Me.  Ne  pouvant  plus 
^éa  désagréments  dans 
^  arec  son  ordre ,  il  se 
•irda  prieuré-cure ,  non  de 
>  comme  le  dit   Moréri , 

.Vantouillet ,  village  de 
1  mourut  vers  iG5o.  On  a 
^otheca  Prcemonsiraten- 
, Paris,  i635,  vol.in-fol., 
ieux  parties ,  dont  la  pre- 
Miée  à  Urbain  VIII ,  et 
e ,  au  cardinal  de  Ricbe- 
f  ce  livre  contient  de  plus 
>nt  les  anciens  statuts  de 
1rs  privilèges  qui  lui  ont 
*  par  \vs  papes  et  les  rois. 
rimé  sans  la  participa- 
dreet  sans  avoir  été  sou- 
cRsure  des  supérieurs  ; 
liein  de  fautes.  On  arrêta 
iirs  chapitres  j»énéraux, 
irimer  avec  les  correc- 
nables.  11  fut  alors  qiies- 
vrage  sous  le  titre  à^Anti- 
lit  tout  exprrs  pour  ir 
lis  ces  projets  n*unt  point 

L-Y. 

TE  {  Jean  -  André  )  , 
riogcr ,  né  en  1709  ,  à 
vint  fort  jeune  a  Paris, 
rda  i>as  de  se  faire  con- 
1  pcrfe<*tion  de  ses  ouvra- 
en  17*V3,  pour  le  palais 
>o«r^,  la  première  bor- 
ntalr  qu*on  ait  vue  à  Pa- 
avail  lui  valut  un  lo'^e- 
r  paldi^,oùLaUuidc avait 


'io5 


LEP 

alors  soQ  observatoire.  Il  présenta  , 
la  même  année,  à  racademie  de« 
sciences ,  une  pendule  à  une  seule 
roue  ,  de  son  invention.  Lalandc  fut 
Tun  des  commissaires   chargés  de 
Texa miner  ;  et  cette  circonstance 
établit  entre  eux  une  amitié  durable, 
qui   tourna  au   profit   de  tous  les 
deux  :  «  car  ,  dit   Lalande ,  si  j'ai 
»  contribué  à  la  [)erfection  des  tra- 
»  vaux  de  Lepaute  eu  horlogerie 
»  Lepaute  a  été  utile  k  la  science 
»  que   je  cultivais,  par    les  pen- 
y>  dules    d'une    grande   perfection 
»  qu'il  a  faites  pour  la  plupart  àc% 
»  observatoires  de  l'Europe.  »  Le- 
])aute  fut  honoré  de  la  confiance  du 
roi  et  des  princes  ;  et  il  s'en  montra 
digue  j  autant  par  sa  probité  que 
])ar  ses   talents.  C'est  à  cet  artiste 
qu'on    doit    la    plupart   des   hor- 
loges qui  décorent  tes  édifices  pu- 
blics de  Paris  ,  entre  autres  celles 
des   Tuileries  ,   du  Palais  -  Royal 
et  du    Jardin    du    Roi.    Il  avait 
eu    le    bonheur    de    trouver    une 
épouse  qui  partagea  ses  travaux  et 
embellit  sa  vie  ;  elle  le  soigna  avec 
une  patience  angélique  pendant  les 
sept  ans  que  dura  sa  dernière  mala- 
die :  mais  les  veilles  continuelles  af- 
faiblirent sa  santé  ,  et  elle  précéda 
de  quelques  mois  au  tombeau ,  sou 
mari  ,  qui  mourut  octogénaire,  et 
sans  avoir  connu  cette  j>erte ,  à  8t.- 
Cloudyle  II  avril  i7Bf).  On  a  de 
lepaute  :  I.    Traité  d'horlogerie , 
contenant  tout  ce  qui  est  nécessaire 
|)our  bien  connaître  et  bien  régler 
les  montres;  la  description  des  piè- 
ces dlioilogeiie  les  plus  utiles ,  des 
répétitions ,  des  équations  ,  des  |)en- 
dules  à  une  roue,  etc. ,  Paris  ,  1755 
iii-4*\   avec  dix-sept    planches.  La 
préface  contient  l'histoire  des  diffé- 
r(>ntcs  tentatives  faites  pour  mesurer 
le  temps  et  en  déterminer  la  inar- 


3o8  LËP 

• 

de  culÛTer  la  gravnrc  à  Teau-forte , 
€t  se  mit  à  graver  une  multitude  de 
sujets  ,  qui  ont  servi  et  serviront 
toujours  de  modèles  aui  artistes  qui 
se  dévouent  à  l'architecture  et  à  Tor- 
nement«  Son  goût,  il  est  vrai,  est 
\m  peu  lourd  ;  et  l'étude  de  Tau- 
tique  ,  adoptée  de  nos  jours  ,  laisse 
apercevoir  dans  Lepautrc  une  ma- 
nière un  peu  surannée  ;  mais  comme 
il  fut  toujours  dirigé  par  d'excel- 
lents principes  ,  ses  ouvrages  ne 
peuvent  être  que  profitables  aux 
jeunes  artistes.  A  l'exception  de 
quelques  pièces  qu'il  a  gravées  d'a- 
près Fannatiy  il  n'a  rien  exécuté 
que  sur  ses  propres  dessins;  ce  sont 
en  général  des  décorations  d'archi- 
tecture ,  des  vases  ,  des  plafonds , 
des  ornements  de  toute  espèce.  Son 
œuvre  est  très-considérable  ;  le  ca- 
talogue de  Mariette  le  porte  à  i44o 
pièces  y  dont  voici  les  principales  : 

I.  Son  Portrait ,  dans  une  bordure 
de  fleurs ,  soutenue  par  des  génies. 

II.  Louis  XIFy  habillé  à  la  ro^ 
moine,  assis  dans  son  cabinet,  III. 
Dix  feuilles  in-f^.  de  V Histoire  de 
Mdise.  IV.  Vingt-deux  feuilles  de 
Sujets  tirés  de  la  Afythûlogie ,  et 
six  feuilles  de  Frises  ,  avec  des  su- 

ets  également  mythologiques,  in-f^. 
.  Douze  feuilles  de  Paysages  avec 
des  vues  de  jardins  et  de  grottes, 
et  six  feuilles  de  Fontaines  et  jets 
d'eau  à  l'italienne,  in-fo.  VI.  Six 
feuilles  représentant  L^s  visions  de 
Queve^o,  avec  la  désignation  de 
chaque  sujet ,  et  huit  vers  français 
au  bas  de  chacun.  VII.  Le  sacre  de 
Louis  XI r,  dans  la  cathédrale  de 
Jieims,  trois  grandes  feuilles  avec 
huit  vers  fraoçaisau  bas  de  chacune. 
VIII.  Vues  perspectives  de  Fon- 
tainebleau y  ai^ec  le  baptême  du 
Dauphin  y  iro'is  pièces  grand  in-f^.cn 
Ira  vers ,  etc.  Lejmutrc  avait  été  reçu 


^ 


LEP 

membre  de  l'académie ,  en 
mourut  à  Paris,  en  iG8*i.  - 
Lep AUTRE,  fils  d'Antoine 
à  Paris, en  1660.  Son  pèi 
tiua  d'abord  à  l'architectu 
le  go&t  du  jeune  artiste 
nait  vers  la  sculpture  ;  et  I 
de  Magnicr  développeront 

Îositions.  A  l'exemple  de  s 
eau ,   il  grava  à  l  eau-for 
aurait  pu  acquérir  un  nom 
art,  si  l'on  en  juge  par  quel 
de  ses  estampes.  La  plus 
est  celle  qui  représente  L 
pédestre  de  Louis  XI F  y 
par  Govsevox,  et  que  la 
Paris   fit  ériger  ,  en   if38 
grande  pièce,  haute  de  pli 
pouces,  est  ornée  de  médâ 
de  5o  bas-reliefs  ,  représ* 
actions  les  plus  éclatantes 
de  ce  roi.  Après  avoir  ren 
grand  prix  de  sculpture, 
se  rendit  à  Rome,  où  il 
pendant   i5  ans.  C'est  d. 
ville,  qu'en   1716  ,  il  ei 
Groupe  d'Enée  et  d'Ane 
l'on  voit  dans  le  jardin  d 
ries;  cet  ouvrage  est  le  chel 
de  Ijepautre  :  il  le  compos 
d'après  un  modèle  en  cir 
brun  ;  et  ([uoiqu'on  puisse 
l'exécution,  il  a  tous  le^ 
auxquels  le  désir  de  faiit 
en  faisant  autreWnt   qii< 
ciens ,  peut  entraîner  un  a 
nué  de  Don  goût.  Dans  les 
ce  groupe,  le  choix  de  n 
pauvre,  Vexpression  manq 
Liesse  et  surtout  de  simpi 
poses  sont  tourmentées  ^ 
rap|)elledes  demi-dieux, 
de  même  du  Groupe  à^A\ 
Pœius,  ou  de  la  Mort  de 
oui  est  placé  en  regard 
i^Enée  et  Anchise,  Ce  gro 
été  commencé  à  Rome,  p 


LEP 

pinlrey  après  la  mort  de 
%  Tint  Kachcvcr  à  Marly, 
Ces  Tantes  draperies  qui 
'action  exagcrcfe  des  per- 
,  apparticnii«;iit  plutôt  au 
ii*â  la  sculpture.  Lue  autre 

•  mauvais  goût  est  cette  fi- 
;oriqiie  de  l* Amour,  iulro- 
os  un  sujet  historique.  On 
re,  au  janliu  des  Tuderies  , 
urs  de  cet  artiste.  I/iiue 
4i€dante ,  copiée  de  Tau- 
icee  dans  un  des  parterres 

bois,  du  côte  de  Tallecdes 
;  l'autre  Je  Faune  à  la  bi- 
«ment  copie  de  l'antique, 
parterre  situe'  du  côte'  op- 
ite  dernière  figure,  que  Le- 
t  à  rage  de  19  ans,  peut  être 
,  ainsi  que  la  précédente , 
e  qu*il  a  fait  de  plus  irrc'- 
le.  Ou  voyait  de  lui ,  au 
le  la  Muette ,  Cljtie  clum- 
tournesol,  et  une  iSymphe 

ii€sjieurs  que  lui  présente 
.  \a'S  sciilplnres  en  bois  de 
le  Sriiiit-EiLslache,  à  Paris, 
(Mit  }vis  moins  d'honneur 
rbit'H'tr  qui  en  a  donne  les 
I  hioiipie  Lepautrc  n'eût  pas 
;  talent  que  la  plupart  des 
rs  contemporains,  son  rx- 
vlcslic  rcni|MV'ha  toujours 
Itrcsur  les  rangs  poureiitrcr 
mie  ;et  re  qui  si>mi)le  ditiicile 
ler  aver  rette  modestie,  cVst 
rs  motifs  qui  le  portèrent  a 
aux  avanco  que  racadoniie 
le  fît  auprès  de  lui ,  fut  une 
nce  inviurible  à  travailler 
dfSMus  de  Lebrun,  qui,  à 
oque  ,  exer^^ait  une  sorte  de 
r  sur  les  arts;  aussi  fut-il  ra- 
eraplove  dans  les  travaux 
j>our  le  roi.  S<'s   derniers 

♦  se  ressentent  de  la  faiblesse 
11  mourut  CD  i744*    ^'*' 

XlIV. 


LEP  ao9 

LE  PAYS  (  Rkné  )  (  I  ) ,  sieur  du 
Plessis- Villeneuve,  poète  et  bel- 
esprit,  naquit  en  i63G,  à  Nantes 
smrant  les  uns ,  à  Fougères  selou 
les  autres  (u)  ,  dans  une  famille 
assez  distinguée ,  puisqu'il  eut  un 
oncle  lieutenant-général  au  bai]Iia<^c 
d'Ernée.  Peu  favorise  de  la  fortime, 
il  vint  de  bonne  heure  à  Paris  pour 
y  chercher  de  l'emploi,  entra  dans 
la  finance,  et  fut  place  d'abord  à 
l'armée  d'Espagne.  Il  se  trouvait 
à  Fontarabie  eu  iGSq,  lorsque  la 
trêve  qui  précéda  la  paix  des  Pyré- 
nées et  le  mariage  de  Louis  XI Y ,  le 
ramena  sur  la  frontière.  Il  voyagea , 
peu  de  temps  après,  en  Angleterre, 
en  Flandre,  et  en  Hollande;  et  l'on 
trouve ,  dans  ses  œuvres  ,  des  rela- 
tions de  ces  pays ,  très-superficielles, 
un  peu  exagérées  ,  et  pourtant  assez 
vraies ,  quoiqu'écrites  suf  le  ton  de 
la  plaisanterie ,  style  habituel  et  ca- 
ractéristique de  hauteur.  Il  revint 
ensuite  en  Bretagne  voir  sa  famille , 
qui ,  pendant  une  maladie  assez  grave 
dont  U  fut  atteint,  voulut  le  marier. 
Il  y  avait  presque  consenti ,  par  suite 
de  raflaissement  de  ses  organes  ; 
mais  dès  que  sa  santé  fut  rétablie, 
il  se  ravisa,  et  partit  brusquement 
pour  Paris,  où  il  ne  tarda  pas  à 
être  nouimé  directeur-général  des 
gabelles  du  Dauphiné  et  de  la  Pro- 
^  enre.  Ce  fut  dans  ces  deux  provinces 
qu'il  passa  une  grande  partie  de  sa 
vie;  et  la  plupart  de  ses  ouvrages 
ont  été  composés  à  Grenoble  et  k 
Valence.  T/est  pourquoi  Allard  le 

(1)  C'^it  «inti  qu«  nous  I«  irnnTont  désigné 
dans  tou  acl*  mortuaires  mait  dant  la  dJdicae* 
de  «et  youvelifS  (Euttres^tt  dans  iiu«  piéc*  J« 
Tcr«  q«ii  t'y  trouva,  il  (Igno  L.  C.  La  I'ats. 

(:;)  C^tto  domicro  opinion  paraît  pliia  preba- 
hlr.  Lo  Paya,  daa»  iiao  lattre  au  inari|ni*  do 
B-iit-FeTrior  ,  qu'il  appoUa  ton  Toiain,  annonto 
l«  prr>)«t  d«  ao  rrtiior  daiit  «a  potilo  fi>o>«o"  * 
Bai(**c  (ou  Baauco))  or  im  liourg  s'oat  qu'à 
Ueia-quafts  dU  licuo  da  Fonf  iraa. 


)li6 

compte  parmi  les  écrivains  du  Datt- 
phiué.  Le  Pays  avait  fait  d'assez  bon- 
ues  études  au  collège  de  La  Flèche  : 
il  parlait  et  écrivait  sa  langue  avec 
autant  de  correction  que  de  facilité; 
et  Ton  voit  y  par  se^  citations  ,  que 
les  langues  latine  et  italienne  ne  lui 
étaient  pas  moins  familières.  Ce  u*était 
pas  un  savant ,  mais  un  homme  ai- 
mable y  qui  faisait  le  charme  des  so- 
ciétés par  renjouemenl  et  la  vivacité 
de  son  esprit ,  non  moins  que  par  la 
variété  de  sts  connaissances.  Il  était 
surtout  agréable  conteur,  et  brillait 
par  %ts  bons  mots.    Ses  Amitiés , 
Amours  et  Amourettes  que  Piganiol 
appcl'iit  le  rudiment  des  amoureux 
de  province,  parurent  pour  la  pre- 
mière fois  en  i(i(i4.  Cet  ouvrage  ne 
contient  point  de  fadeurs,  comme 
son  titre  pourrait  le  faire  croire.  Il 
se  composer  de  Lettres  dont  quelques- 
unes  sont  entremêlées  de  vers,  sur 
diflTérents  sujets  plus  ou  moins  plai- 
sants ;  car  Le  Pays  a  Iç  talent  d'égayer 
les  matières  les  plus  tristes,  et  jus- 
ques  aux  compliments  de  condo- 
léance. Ce  i*ecueil  eut  le  plus  grand 
succès.  Quelques  dames  ,  après  l'a- 
voir lu,  prirent,  dit  -  on,  du  goût 
pour  Panteur,  et  s'informèrent,  chez 
son  libraire  ,  comment  il  éta't  fait. 
Le  Pays  ayant  su  que  la  duchesse 
de  Nemours  avait  eu  cette  curiosité, 
lui  adressa  son  propre  Portrait ,  en 
prose  et  en  vers.  Cette  pièce,  malgré 
quelques  longueurs ,  est  sans  conlre- 
oit ,  une  des  plus  gaies  et  des  plus 
ingénieuses  ({u*il  ait  faites.  Il  s'y  peint 
tant  au  physique  qu'au  moral;  et 
quoiqu'il  ne  s'y  flatte  point ,  on  ne 

S  eut  s'em  pécher  de  sentir  pour  lui 
e  l'estime  et  de  l'intcrct.  Les  rail- 
leurs l'appelèrent  alors  le  Sinç^e  de 
Voilure  f  s'iiuaginaiit  qu'il  avait  eu 
la  prétention  de  marcher  sur  les  traces 
de  ce  bel-esprit.  Boileau,  lui-iuomc, 


LEP 

encore  âiloiii  de  la  réputat 
Voiture ,  manifesta  cette  \ 
dans  sa  troisième  satire;  touti 
mettant  dans  la  bouche  de  se 
paguard,  cette  contre-vérité 

Ze Pays  ,  mui«  ■«■tir.  «it  «a  bouflba 
Mai*  )•  a«  irauTS  rUo  a*  Im«u  Jads  om 

il  lui  a  réellement  fait  dire  la 

car  l'enjouement  simple ,  ais< 

Pays,  sa  gaité  franche  et  uatiii 

ressemblent  en  rien  aux  jeux  i 

apprêtés ,  au  style  froid ,  pré 

guindé  de  Voiture.  Rien  ne  f 

d'honneur  à  Lo  Pays,  rien  ui 

tingue  davantage  de  cette  fou 

leurs   médiocres  qui  nous  • 

inconnus  sans  les  vers  de  E 

que  la  manière  dont  il  reçut 

décoché    contre  lui  par  ce 

poète.  Loin  d'en  témoigner  c 

meiir ,  dans  sa  réponse  à  r« 

lui  avait  envoyé  de  Paris  1. 

du  repas ,  ou  d*en  plaisanter, 

l'ont  avancé  quelques  biogra 

y  montre  pour  Boileau  Tesi 

mieux  sentie ,  fait  le  plus  gra: 

de  f^^  ouvrages,  peu  nom! 

cette  époque,   le  met  au-d( 

tous  les  faiseui'S  de  gros  voln 

ne  parle  qu'avec  une  extréi 

destie  de  ses  propres  écrits,  a 

il  paraît  attacher  peu  d'imp> 

Dans  un  voyage  à  Paris ,  il  i 

Boileau  ,  qui ,  embarrassé  d' 

reille  visite ,  ne  put  s'excus 

disant  qu'il  l'avait  nommé 

satire ,   parce  que  bien  des 

préféraient  à  Voiture.  J>e  P 

cette  excuse  pour  argent  co 

et  ils  se  quittèrent    sans    i 

Le  Pays,   par   les    agrén 

son  esprit  et  de  son  carac 

fit  des  amis  à  la  cour  et  p 

cens  de  lettres  ;  mais  il  n'aii 

LiniÎTes  :  f'(ms  êtes  un  sot 

lettres ,  ]\\i  dit-il  un  jour;  1 

répondit  Linières,  en  mille  < 


LEP 

kri:es.  Lorsque  Louis  XIV, 
t  rechercher  les  (aux  nobles  , 
ii^e'  le  coDScilIer-d'cUt  Dugue' , 
ant  du  Lyonnais  et  du  Dau- 
.  de  vcritîer  les  tilrrs  des  f;cn- 
nmes  de  cvs  deux  provinces  , 
-s  écrivit  à  ce  dernier  une  lettre 
»pour  établir  ranciennelc  de  la 
Ae  de  sa  muse  mfildérive  d'EIo» 
lar  U  branche  de  Voiture.  Dans 
pièce ,  où  il  prouve  autant  de 
rfue  d'érudition,  il  passe  en 
la  idupart  des  poètes  français, 
is ,  latins  etgn^cs ,  en  remontant 
a  Homère,  il  n*y  parle  ni  de 
p,  ui  de  1^  Fontaine,  peu  con- 
lor^  ;  mais  il  y  apprëric  judi- 
n^ut  Mal herl>e,C'^rneilIe,  Mo- 
rt BoHitau.  Cette  lettre  en  prose 
vers,  la  plus  lon(;iic  et  la  plus 
tante  de  toutes  celles  de  Tau- 
:st  uiieimitationd^un  épisode  de 
lie.  Le  Pays  jouissait  (le  la  plus 
c  consiileralion  dans  le  mt<li 
Franrc.  I/acadcmic  <r Arles, 
eqsiil  y  eût  alors  en  Pnvcnce, 
it  .lu  nombre  de  ses  membres, 
'irt;  «-t  le  dur  de  Savoie  le  de'- 
ie  l'ordre  de  Saiut  Maurice,  en 
L'amour  des  plaisirs  et  des 

I  uVuit  |ias  iiK  onip;iti!)le  chez 
rc  Irspril  (les  ailiiires,  et  ne 
t  j.]iifMi<  i.e'^ii';rr  les  inte'- 
r  rKtit.  Kidt!'*  à  riiuuiieur  et 
drvuirs,  il  était  iurapalJe  de 
irnire  La>Ke.sse  pour  .sVnrirhir; 
m  rxri'^  de  ronfijucelui  devint 
e  dans  ses  dernières  années. 
•  ses  a^^oi  i's  avant  ma'verse', 

II  prital'.i.  il  vint  a  Paris  poiu* 
ru  irr.  (•:  [»n**<'»ta  aJ,ouis  XlV 
iC4-t  qm  (înissait  aiuM  : 


S  •*■•':'->•  |«maii  lie    h«i  iitiiia 

trt  tum'  '*    l->ifi.  !••  |('<  •••'  en  t^tn  pmntlt 
.i  a  •»    •»•■•     vnirr    ijr.tit    le    ilrifiai  M*  • 
C«  •mml  ««fl  c«apt  «iigitc*  À  uii  ii*i. 


LEP  au 

PtMM  mr  V»mfnur.  praiiM  sur  U  HolUnëc. 
MaîS|itir«,auMoind«Di«u,n«pr«neBri«ti«uriB«l. 

La  prose  des  financiers  qui  pour- 
suivaient Le  Pays  l'emporta  sur  ses 
vers  :  il  fut  couclanmé.  Il  adressa  un 
nouveau  placet  au»roi  *  mais  il  n'en 
fut  pas  moins  forcé  de  payer  pour 
le  liipon.  I^  cbagrin  n'e'tait  point 
fait  pour  un  bommedesMKaractère , 
comme  il  le  dit  lui-même  dans  son 
Portrait,  Celui  qu'il  ressentit  de  k 
perle  de  ce  procès,  et  de  l'ccbec  con* 
sidcrable  qu'en  éprouva  sa  fortune , 
le  conduibit  au  tombeau.  Il  mourut 
dans  une  maison  de  la  rue  du  Buu- 
loy,  le  3o  avril  1G90,  suivant  la 
vérification  que  nous  «en  avons 
faite,  et  fut  enterré  à  Saint-Ëns* 
tache,  où  Voiture  avait  été  inhumé 
q;iarante-deux  ans  auparavant.  La 
prose  de  Le  Pays,  suivant  ijoileau, 
valait  mieux  que  ses  vers  :  ses  poésies, 
afurced'étii!  naturelles, sont  prosaï- 
ques et  manquent  d'images.  On  a  de 
lui  :  I.  Amitiés,  Amours  et  Amou- 
rettes^ Grenoble,  i(iG4,  in-i  '^ , réim- 
primées presque  aussitôt  à  Paris  , 
J  ^y  on,  Genève,  Coloî^ne,  Levde,  Ams- 
te rda  m ,  et  r .  11.  Zélotide ,  Just ci:ie 
(galante,  Paris,  ififij,  in- 11,  et 
insérée  dans  les  réimpressions  de 
l'ouvrage  précédent.  IIl.  Nouvelles 
OEui^res,  routenant  des  letticS  et 
des  pièc(*s  de  poésie,  églogi:cs,  son- 
nets ,  élépes ,  stances,  etc. ,  Paris  , 
ifi^'i,  a  vol.  in- l'i;  Leipzig,  1738, 
•2  vol.  in-8^.  Il  existe  aussi  un  re- 
cueil intitulé  :  Pièces  choisies  des 
OEuvres  île  Jx  Pays,\'d lia ve ,  i G80. 
Guy  a  réduit  à  :i  vol.  in- 1  -a,  les  truis 
précédemment  imprimés;  mais  on  y 
a  interverti  W  rdre  clironologique. 
IV.  Le  dé§néléde  tesptit  et  du 
rTMr,  Paris,  i()88,  in-iu.    A — t. 

LKPECIilN  (ÏMAti)  ,  sivant 
russe  ,  né  vers  le  milieu  du  dix^ 
liiiitièrne  siccU  ,  reçut  sa  preuiàrt 


21!2 


LEP 


éducation  à  Pétersbourg.  Il  se  rendit 
ensuite  à  l'université  de  Strasbourg  ^ 
où  il  fut  promu  au  grade  de  doc- 
teur eu  médecine.  Â  son  retour^  il 
fut  nomme ,  en  1771,  membre  ordi- 
naire de  Tacadcmic  de  Pc'tcrsbourg , 
dans  la  classe  dMiistoire  naturelle. 
Ses  connaissances  étendues  dans 
«ctte  paitie  lui  avaient  lait  obtenir 
ladir(*ction  d'une  des  sociétés  de  sa- 
vants qui  furent  charges  de  parcou- 
rir l'empire  de  Russie  ,  pour  en  dé- 
crire les  productions  et  les  plie'- 
nomenes  physiques.  En  178H,  il 
devint  secrétaire  perpétuel  uc  l'aca- 
démie russe ,  et  rcyut ne  l'impéiatrice 
CatlierinoII  une  médaille  d'honneur. 
La  société  des  scrutateurs  de  la  na- 
ture de  Berlin  l'admit  parmi  ses 
inem1)res.  Peu  de  temps  avant  de 
mourir,  il  obtint  le  titre  de  conseiller 
dVtat.  Sa  mort  arriva  le  18  avril 
iBo'i.  Ilestpriuei|)alemeutconnupar 
Xl*  J(  Ht  m  al  des  voyages  en  plusieurs 
parties  de  la  Russie ,  écrit  en  russe, 
(?t  traduit  eu  allemand  ,  par  Hase  ^ 
Altenbourg  ,  1774  ,  3  vol.  in-4**.  , 
fijj;.  Ou  trouve  plusieurs  Mémoires 
de  Lepechin  dans  les  collections  de 
l'académie  des  sciencx^s  de  Péters- 
bourg ;  et  il  avait  pid)lié  quelques 
opuscules  séparés.  C-au. 

LEPECQ  DE  LA  CLOTURE 
(  Louis  )  ,  médecin  ,  né  à  Caen  en 
1 73(1,  fit  ses  études  dans  l'université 
de  cette  ville  ,  et  y  devint ,  jeune 
encore ,  docteur-régent  de  la  faculté 
de  médecine  ,  et  professeur  royal  de 
chirurgie.  Au  bout  de  quel({ues  an- 
nées ,  il  alla  se  fixer  à  Rouen.  On  a 
de  lui  :  L  Observations  sur  les  ma- 
ladies épidëmiqucs  ,  d* après  le  ta- 
bleau des  Épidémiques  d'IUppo- 
crate;  Paris  ,  ir-jG ,  in-40.  Ces  Ob- 
servations furent  publiées  pr  ordre 
du  gouvernement  et  aux  frais  du 
roi.   II.  Collection  d' observations 


LEP 

sur  les  maiadies  et  constiiutîom 
épidémiques  ,  etc.  ;  Rouen  et  Paris , 
1778,  en  trois  parties  ,  iD-4**.  IIL 
Plusieurs  Observations  particulières, 
dans  les  divers  journaux  de  méde- 
cine. Les  travaux  de  I^'pecq  furent 
récompensés  par  des  lettres  de  no- 
blesse ,  que  Louis  XVI  lui  accorda 
en  1781  ;  cette  distinction  fut  dans 
la  suite  pour  lui  une  source  de  dé- 
sagréments y  et  le  força  de  s'éloigner 
de  Rouen  :  il  se  retira  à  6ainl- 
Pierre-Asifs  ,  propriété  rurale ,  ber- 
ceau de  SCS  ancêtres,  où  il  employa 
les  dernières  années  de  sa  vie  à  ré- 
pandre gratuitement  dans  les  cam- 
Sagnes  les  secours  et  les  consolations 
e  l'art  qu'il  possédait  dans  un  degré 
très  étninent.  Il  mourut  dans  cette 
retraite  en  1804.  —  Lépecq,  son 
neveu ,  chirurgien  -  major  au  48". 
régiment ,  mourut  en  Pologne  »  et 
1807,  à  l'âge  de  trente -cinq  an. 
On  a  de  lui  un  Rapport  surVinsidu» 
brité  du  camp  près  d'Ostende,  H 
sur  les  malatUes  qui  ont  régné  pem^ 
dant  la  fin  de  Van  xii  et  u  co»- 
mencement  de  Van  xiii  ,  poUît 
en  1 809 ,  par  l'auteur  de  cet  article, 
dans  le  Journal  de  médecine,  ré- 
digé par  MM.  Corvisart ,  Le  Roa 
et  Boyer.  D-c-s. 

LEPÉE.   (L'abbé  de)  Fojez 

ÈVLE, 

LEPELLETIER  (  Jean  ),  oéeo- 
ciant ,  naquit  à  Rouen  ,  le  ao  dé* 
cembre  iG33.  Sa  première- éduca- 
tion fut  très- négligée:  son  père  in 
laissa  la  liljcrtc  de  suivre  ses  goûts  ; 
et  quoicpi'il  n*eut  aucune  disposîUon    < 

Four  la  peinture ,  il  s*amiisa  josqa'i  [ 
âge  de  vingt  ans  avec  des  crayons 
et  des  innceaux.  Il  lui  prit  alon  fau*  . 
taisic  d'apprendre  le  latin ,  et  ajant 
fait  empletto  d*im  rudiment ,  il  es- 
saya de  traduire  sans  autre  secours  : 
mais  comme  ses  progrès  uétaienl 


r 


LEP 

fM  aisez  rapides ,  il  fit  venir  un 
■oître;  et,  au  bout  d'un  mois,  il  fut 
Cl  fiât  de  lire  Tacite.  Ce  premier 
«Kcrs  rencoiiracea  ;  et  il  apprit  avec 
U  mrmefaciHte'i  espagnol, Vilalicn , 
raB«^ais  .  et,  quelques  années  après, 
k  gm  et  1* hébreu.  Il  s'appliqua  en- 
fole  à  IVtude  des  ma  thématiques  , 
et  Pa^trononiie ,  de  rarchitecture  , 
et  même  de  la  médecine;  il  accpiit 
dan»  ces  différentes  soimccs  des  con- 
imsances  assez-e'trnducs.  Un  de  ses 
aais  avant  parle  un  jour  ,  devant 
hi,de  l'alchimie,  de  manière  à  pi- 
quer sa  rurioMte ,  il  se  procura  des 
hTTTsel  des  in5lnimonl5,et  il  sutbicn- 
•     lut  a  •|iic*  sVn  tenir  sur  Irs  dc'cou- 
-    ▼mes  mervoilleuics  des  adoptes.  A 
lise  d*  quannle  ans.  il  abandonna 
ioate%  les    se ienccs  frivoles  ,  pour 
•r  plus  «*orrii|>er  que  de  son  com- 
BkTff  cidVtikies  sérieuses.  11  était 
fort  L»"'  avec  le  P.  Lami ,  de  TOra- 
t ire  :  et  ce  fut  à  si  demande  qu*il 
Irad'ii^it  de    ran<;;lais    de   (jreavcs 
♦t  d^  r.uailN'rland  ,  quelques  opus- 
vAtr*  ^nr  1rs  noid.s  el   les   mesures 
drs  Ht^brrux.  Il    mourut   à   Rouen 
f'j    1711.    Om   a    d"  lui   :    I.    Mé*- 
iHiAre^  pour  If  rêlahlissemcni   dii 
C'trumerce <rn  France ,  Rouen,  1701, 
r:- 1  ».  II.  Dissertations  sur  l\4rchc 
de  \or,ei  sur  Vhrminc  et  la  livre  de 
M.-henoit,  ibid. ,  1 7  «  f.  »  7  »  o,  in-r».. 
Il  4 variât  d  ins  |.i  préface  cjue  ces  dis- 
%^rtatiunK  f.ii<>iirnt  partie  d*un  plus 
çniui  oiivra'^e  qu'il  n*a   pa^  viudu 
ri^^rier.  diiis  un  si«'rlr délicat  et  dif- 
faille,  afin  de  ne  pas  oecasiouer  de 
p^rt's  .ju  libraire.  Il  CiMumeuce  la 
ir^'iii-'-rr  diss4'r!atiun  |Mr  1  le  1er  m  i- 
iï»f   la  ;;rand<*ur    et   la   ea|)acite  de 
farchp  ;  H  il  en  tbmne  le  \i\dn  inté- 
rim »r  ri  f'\teri«'ur  avec  nue  e\ncli- 
t*l«r  niitiuripiiM*.  Il  s'Hitieut  ensuite 
'!•■•   r*i'  îi.'M^  .  n.jiit  II*  dclui^e  ,  n'a- 
^.'   ji^  l'i  I  I.i   iMiniiv^iou   de  ^c 


nourrir  de  la  chair  des  animaux  :  il 
répond  aux  objections  qui  s'elèrent. 
contre  ce  sentiment ,  en  cherchant  k 
démontrer  que  les  habits  des  pre- 
miers hommes  nVtaient  pas  faits  de 
peaux ,  comme  on  Ta  prétendu ,  mais 
d  e'corces  d'arbre  ou  de  i>oiIs  ,   et 
que  la  distinction  des  animaux  en. 
mondes  et  immondes  ne  concernait 
nue  les  sacriiices.  Il  fait  e^isuitc  le 
dénombrement  des  animaux  qui  en- 
trèrent dans  l'arche  ;  il  détermine  la 
place  que  chaque  couple  y  occupait, 
et  prouve  que  les  huit  personnes  dont 
se  composait  la  famille  deNoë  suf- 
fisaient pour  en  prendre  soin  et  leur 
distribuer  la  nourriture.  Il  termine 
enfin  jKir  établir  Tuniversalitc   du 
deinjçe ,  et  fait  voir  que  cette  jurande 
catastrophe  arriva  par   la  volonté 
expresse  de  Dieu,  et  non  par  le  con- 
cours de  circonstances  qui  pourraient 
se  reproduire  encore.  La  seconde  dis- 
sertation est  moins  intéressante.  I*e- 
pelleticry  réfute  le  sentiment  de  D. 
L  incelot  sur  la  livre  dont  se  servit 
St.  Reuoit  pour  régler  le  poids  des 
aliments  distribués  journellement  à 
chaque  r(!i;;ieux ,  et  s'attache  à  j^rou- 
verqiip  cette  livre  était  de  vingt  onces 
romaines^  f'oj-,  (Jaudc  Lancllot). 
III.  L'.Hkaésl  ou  le  dissolvant  uni- 
verst'l  de  /  'an  /{elniont,  révèle  dans 
plusieurs  traités  qid  en  découvrent  le 
sccrrt ,  Rouen .  1 70  J ,  in- 1 3.  Cet  al- 
kaést  {  de  deux  mots  allemands  ail 
ç^L'i.st  ,  lt)Ut  esprit),  n'est  qu'uu  ex- 
trait (ruririe.  Suite  du  traité  de  V AL 
kat'st,  oii  l'on  rapporte  plusieurs  en- 
droits des  ouvraj;es  de  (leorgeStar- 
kov.qui  découvrent  la  manière  de  vo- 
latiliser les  alkalis  ,  etc.  ibid.  170(1, 
in- ri.  IV.  Tableau  de.s  monnaies^ 
d4's  poids  et  des  mesures  des   Hé- 
breux ,  réduites  à  celles  de  France  » 
imprimé  en  lete  du  Commentaire  .\ur 
la  Genèse,  par  D.  (^«almct.  \.  Ixttr^ 


511 4  LEP 

touchant  ta  pesanteur  des  chepeux 
d'.^bsalom.  Méin.  ilc  Trëv.  avril 
1 7 ou.  "-Lettre  sur  V explication  du 
VI ot  Ktsitah  qui  se  trouve  dans  la 
G  enèse,  ch,  wxiiijif  ers.  19, etc.,  il), 
mai  1704. — Discours  contre  l* opi- 
nion que  Socraie  a  souffert  le  mar- 
ijrre  pour  Ijt  défense  de  l'unité  de 
JHeu ,  ihid. ,  se plci u hre  1704. — Re- 
marques sur  les  erreurs  des  peintres 
dans  la  représentation  de  nos  mjrs- 
tèi  es  et  dans  des  sujets  tirés  de  V  His- 
toire sacrée,  WÀà,  nov.  dcc.  1704; 
janv.  mars,  avril  et  scptcmh.  1705. 
Jean  Molanus  avait  dcfja  public  Jans 
le  mcme  but  :  Historia  SS.  imagi- 
mim;etrabbc  Merjadonuesur  celte 
matirre,  un  traite  complet,  intitule: 
Lu  Tliéologie  des  peint  es,  de  isculp' 
tenrs, etc.  —  Explication  du  temple 
d'Ezeclûel,  avec  des  observations 
sur  celui  de  Salomon  ;  dans  les  Essais 
de  littérature  de  l'abbc  Tricaiid  , 
mai  1 703.  —  Traité  des  poids,  des 
Viesures  et  des  monnoies  des  an- 
ciens ,  ibid.  On  en  trouve  Je  plan 
dauç  les  Mémoit'es  de  Trévoux ,  no- 
vembre même  année.  Lepellolicr  a 
trad.  de  l'anglais ,  de  Roticrt  Naun- 
ton  :  Fragmenta  regalia ,  ou  ré- 
ritaldc  caractère  de  la  reine  Elisa- 
beth, Rouen,  i683,  iu-i*A.  Cette  tra- 
duclinn  a  c'tc  réim])rimëe  avec  le 
Secret  des  cours  ,  traduit  de  Tan- 
gUiis  de  Walsinghani ,  Lyon  ,  iGq5  , 
in-i'i ,  et  à  la  suite  de  la  rie  île  la 
Beine  Elisabeth  ,  liad.  i.'e  Tilal.  do 
liPli ,  Amsterdam ,  1708;  la  Haye  , 
1741,  17*33, 'i  vol.  in-iu.  Mais 
c'est  p^r  erreur  que  dans  le  Diction, 
unisfersf.l  on  lui  attribue  la  traduction 
de  la  P'ie  de  Sixte  /',  par  le  mémo 
Leti.  Elle  est  dcL.  A.  Lc|H'lletier , 

frctre,  prieur  de  St. -Gemme  et  de 
uuance.  (  F'qy,  Grr'f;.  Leti,  )  W-s. 
LEPELLETÏEK  {  Claude  ),  doc- 
leur  «il   théologie  et  chauoine  de 


LEP 

Reims  ,  était  né  vers  1670,  dans 
un  hameau  près  de  Faucogucy  y  en 
Franche-Comté.  Il  exerça  d'abord 
les  fonctions  du  saint-ministère  dans 
le  diocèse  de  Lyon ,  à  Glandève ,  et 
ailleurs.  Le  zèle  qu'il  montra  contre 
le  jansénisme, lui  mérita  la  bienveil- 
l.ince  de  M.  de  Mailly,  archevêque 
de  Reims ,  qui  le  nomma,  en  1719, 
curé  de  Saint  -  Pierre  de  la  meta» 
ville,  et  chanoine  de  I.1  métropole. 
Les  ennemis  qu'il  s'était  faits  par 
ses  ouvrages  ,  eurent  recours  ,  pour 
le  ])erdi'e ,  à  des  moyens  odiein. 
Une  Juive  de  mauvaises  mœurs  l'ac" 
eu  sa  d'avoir  eu  avec  elle  un  com- 
merce douLlement  criminel ,  puis- 
qu'elle se  déclarait  en  même  temps 
sa  soeur;  mais  elle  fut  convaincue 
de  calomnie ,  et  bannie  du  royaume. 
(Voyez  les  Mémoires  de  Trévoux ^ 
novembre  1 730.)  L'abbé Lepellcticr, 
impliqué  dans  quelques  atiaires  dé- 
sagréables, n'en  fut  p:is  moins  éloigné 
de  Reims  par  une  loltre  de  cachet , 
subit  divers  e\ils ,  et  obtint  enfin  de 
venir  à  Paris  :  il  avait  conservé  son 
canonicat;  et  l'asisembléc  du  clergé 
de  1730  lui  accorda  une  pension 
de  5oo  liv.  Il  se  démit  de  &ou  bé- 
néfice, vers  1736,  et  se  retira  dans 
la  solitude  de  Sept  -FontA  ,  pour  y 
vaquer  plus  tranquillement  à  la 
prière  et  aux  exercices  de  piété; 
mais  les  infirmités  dont  il  était  ac- 
cable ne  lui  ayant  pas  permis  de 
continuer  un  genre  de  vie  si  aiisthv, 
il  revint  dans  sa  famille ,  ot  mounit 
à  Faucogney,  hï  vx  juin  1743.  On 
a  de  ce  pieux  erclésiastirriic  un  grand 
nombre  d'ouvrages  ,  parmi  U  sqiitls 
on  se  contentera  de  citer  :  \,  Lm 
Pratique  et  les  régies  des  ^teztiu 
chrétiennes  ,  tirées  de  rEiriture- 
Sainte ,  Lyon  ,  1 7 1 3  ,  in- 1  *i  II. 
Traité  dogmatit^ue  et  moral  de  te 
grdcd  universelle  f  tiré  du  Kouveau- 


LEP 

MBt ,  Luxerabourc  y  17^5, 
On  trouve  h  la  (in  du  volume 
te  de  vingt  ouvrages  qu'il 
é\à  publiés  contre  Quesncl  , 

Dupin,  Tabbe'  Margou,  le 
il  de  Noaillcs  et  les  autres 
Mux  jansénistes  ;  et  celle  de 
iiitres  ouvrages  prêts  à  être 
I  n  m  pression.  111.  Traité  du 
né  ch'éiienne ,  tiré  de  TE- 
-Saiute,  Licf;e,  17x5,  iu-8*>. 
miié  diigmati/fue  (U  la  messe, 
le  P.  Le  Coura  ver  et  les  An- 
Paris,  iji7,in-ia.  V.  Ma- 
d'entendre  la  messe,  selon 
t  de  Jésus-Cbrist  et  de  TE- 
ib.  I7i7,  in- 16.  VI.  Traité 
Ui/pte  et  moral  de  la  perd- 

tiré  des  Livres  saints  ,  ibid , 
,  in-iti.  VII.  Traité  de  la 
f  envers  le  prochain  ,  et  de 
ûs  caractères,  ib.  17U8  ,  in- 
II.  Traité  de  la  charité  en- 
ieu,  ou  de  Vamow  de  Dieu, 
ic|  ,  in-i'i.  Cet  c»uvrap;c  fut 
me  par  arrrt  du  conseil  du 
ùt  i73'i.  IX.  V Imitation 
itii' christ  ,  traduction  nou- 
fdèleet  littérale^  ib.  ir3i  , 
(^loiqucl  auteur  pretnidc  que 
diiriion  est  supérieure  jwr 
:itiide,à  toutes  les  autres  ,  mè- 
rdle  qu'il  attribue  faussement 
iitrGonnelieu(  f^oy,  ce  nom  ) 
1  cite  comme  Tune  des  meil- 
traductions,  tandis qu*d  traite 
le  S^ry  comme  l'une  des  ])lus 
e* .  il  est  lui-même  très-iiifc- 

«oit  pour  l'onction, soitmrme 

la  (idi  litc  ,  aux  traducteurs 
1  n'a  évité  la  [lani  phrase  ou  la 
npvsrqur  pour  tomber  dans  la 
i  ri  Tmllure.  X.  Traité  de  lad. :- 
I  au  St- Esprit ,  tiré  des  Livres 

,  par  un  solitaire  de  Se  (- 
ï,  nouvelle  édition ,  Paris,  1 7  38, 
.  XI.  Traité  des  récompenses  et 


LEP 


ii5 


des  peines  étemelles,  ib.  1738,  in- 
lu.  Cet  ouvrage,  distribue'  avec  mé- 
thode, se  distingue  encore  par  l'é- 
nergie du  style  ,  qui  est  enrichi  des 
plus  belles  expressions  des  prophè- 
tes. XII.  Traité  de  la  mort  et  de 
sa  préparation,  ib.  1 7^0 ,  in-i  a.  Cet 
ouvrage,  solide  et  instructif,  n'est 
pas  dépourvu  d'onction.  On  doit 
distinguer  parmi  les  manuscrits  de 
Lepcllctier,  une  Traduction  duNow- 
yeau-Testament ,  avec  des  notes,  et 
un  Commentaire  sur  toutes  les  épi" 
très  des  Ap  kres»  L'abbé  Fleury  es- 
timait Lepelletier  et  ses  ouvrages, 
comme  ou  le  voit  par  une  lettre  in- 
sérée pag.  4^4  ^^  ^^  Nouveaux 
Opuscules,  \\i\^,  in- 11.     W-s. 

LEPELLETIER    de    SAINT^ 
FARGEAU  (  Louis-MicnEL  ) ,  né  a 
Paris,  le  09  mai  1760,  dans  une 
famille  de  robe  des  plus  distinguées  , 
fut  successivement  avocat-génàral  et 
président  à  mortier  au  parlement  de 
Paris.  Lors  de  la  convocation  des 
états  généraux  de  1 789 ,  il  fut  nommé 
député  par  Tordre  de  la  noblesse  de 
cette  ville.  Ce  magistrat ,  qui  n'était 
pas  sans  mérite ,  ne  parut  néanmoini 
qu'au  second  rang  dans  cette  fameuse 
assemblée.  Jusqu'à  cette  époque  ,  il 
ne  s'était  guères  fait  connaître  que 
comme  un  jeune  homme  livré  à  fous 
les  plaisirs  et  ù  tous  les  goûts  que  son 
immense  fortune  (il  avait  cinq  cent 
mille  livres  de  rentes  )  lui  donnait 
tous  les  moyens  de  satisfaire.  On  no 
l'avait  |>as  vu  néanmoins  s'associer 
aux  jeunes  [Kirlementaires  qu'un  zèle 
inconsidéré  avait  jdacés  dans  une  es- 
pèce de  révolte  contre  le  trône ,  peu 
d*années  avant  la  révolution.  Admis 
le  (>  mai  1 781)  dans  la  chambre  de  U 
uoblesNC  ;  il  y  suivit  le  système  de  la 
majorité ,  qui  se  montrait  attacht»;  à 
la  monarchie ,  ot  vota  constamment 
avec  «Ue  ,  bien  que  ses  coUcgues  de 


3l6 


lEP 


la  même  dépntation  ,  qjii'il  devait 
bientôt  laisser  fort  lom  derrière 
lui  dans  la  carrière  de  la  révolu- 
tiou ,  eussent  embrassé  le  parti  con- 
traire. Le  ^7  juin  1 7B9 ,  époque  de 
la  réunion  de  la  noblesse  au  tiers- 
état  par  ordre  exprès  du  Roi , 
Lepolietier  n'obéit  point  à  cette  in- 
jonction ^  il  resta  dans  la  chambre 
de  la  noblesse  ,  avec  le  seul  comte 
de  Mirepoix.  Les  3  ,  9  et  11  juillet , 
il  se  rendit  aux  séances  particulière^ 
que  son  ordre  tint  encore  aprî  s  la 
réunion  ,  et  signa  la  protestation  qui 
fut  faite  contre  tout  ce  qui  s'était 
passe  depuis  l'ouverture  des  états  ; 
mais  il  ne  persista  pas  long  .  temps 
dans  cette  énergique  opposition  :  les 
événements  précurseurs  d'une  révolu- 
tion immédiate,  qui  se  manifestèrent 
à  Paris  le  12  juillet  1789,61  y  si 
l'on  veut ,  les  sollicitations  et  les  me- 
naces d*un  parti  auquel  on  donnait 
le  duc  d'Orléans  pour  chef,  le  firent 
changer  brusquement  de  système , 
et,  sans  aucune  transition  prépara- 
toire ,  sans  même  qu'il  parut  se 
souvenir  de  sa  protestation  de  la 
veille ,  on  le  vit  tout-à-coup  dans  les 
rangs  des  révolutionnaires  les  plus 
ardents.  Le  1 3  ,  on  l'entendit  ap- 
puyer avec  force  le  rappel  du  mi- 
nistre Necker,  dont  le  renvoi  n'avait 
été  coumi  que  dans  la  soirée  du  1 2 , 
et  s'écrier  :  «  Représentons  le  peu- 
»  pie  ,  si  nous  ne  voulons  pas  qu'il 
1»  se  représente  lui-même.  1»  Depuis 
cette  époque  ,  ses  opinions  furent 
constamment  populaires  :  cc])eudant 
il  les  manifesta  youjours  avec  une 
sorte  de  modération  ,  et  on  ne  le  vit 
jamais  employer  ces  violentes  apos- 
trophes que  ?^Qs  j)artisans  ne  ména- 
geaient pas  à  ceux  qui  leur  étaient 
opposés;  Lepelletier  avait ,  au  con- 
traire, les  plus  grands  égards  pour 
tout  le  monde ,  même  pour  le^^  der- 


LEP 

nières  classes  de  la  société.  Le 
était  question,  dans l'assemb! 
soulagement  des  pauvres  ,  i 
l'exemple  d'un  des  hommes  1 
riches  de  France,  ne  se  servant 
du  mot  pauvres;  il  disait  toujo 
frères  indigents.  Le  u4  août,  v 
la  fcte  du  Roi ,  il  ùl  adopter  un< 
se  de  compliments  «pour  ce  ] 
qu'un  peu  plus  tard  il  devait 
si  cruellement.  Au  mois  de  sep 
il  proposa  de  renouveler  tous 
les  assemblées  nationales.  A  In 
époque ,  il  fit  encore  une  mot 
fut  également  écartée  :  c'était 
blir  un  nouveau  pouvoir  qii 
chargé  de  connaître  des  dil 
politiques  qui  pourraient  st 
Au  mois  de  janvier  1790  ,  il 
membre  du  comité  de  jurLspi 
criminelle  ,  où  il  travailla  ha 
Les  7  avril  et  a3  mai  1791  , 
scota ,  au  nom  de  ce  comil 
espèce  de  code  pénal,  où 
classés,  avec  assez  de  métho< 
précision ,  tous  les  genres  de 
Adversaire  très-prononcé  de  i 
de  mort ,  il  voulait  qu'elle  fû 
mais  bl^olie  ,  et  que  le  coupa 
l'aurait  méritée  ,  fût  condi 
^ingt  -  quatre  années  de  • 
N'ayant  pu  faire  supprimer  I 
supplice  ,  il  obtint  qu'au  m 
décapitation  seule  terminer 
jours  des  criminels  :  il  vouh 
que  la  peine  des  galères  ,  ai 
toutes  les  autres' peines  infan 
fussent  remplacées  par  les  1 
publics  ;  mais  que  ceux  qui 
raient  de  dissoudre  une  simple 
Mée  primaire,  fussent  conda 
quinze  années  de  fers.  Cette 
adulatrice  de  la  souveraineté 
pie,  lui  valut  alors  unograiide  ; 
rité.llest  assez  rcmarquablGqi 
époque  on  vit  la  suppressio 
|)eiu6dc  iiiurt  demandée  {>ar  1 


LEP 

II  rero1iitionnaires,parRobc5- 
Fi  par  tous  ceux -là  mêmes 
tieut  bientôt  faire  couler  des 
;  de  sang.  liC  marquis  de 
,dan^  la  séance  du  SOU' du  19 
iy>  ,  ayant  provoque  la  su[>- 
a  de  tous  titres  nobiliaires  , 
herdemandaqu*ilfiit  défendu 
,drr  d'autre  nom  que  le  nom 
rmique  et  celui  delà  famille; 
posa  sa  motion ,  qu'il  signa 
Mirhel  Lei}elUtier,  Celte  mo- 
t  aussitôt  décrétée  ;  et  celui 
'ait  faite  devint  pre'sident  de 
Liée.  Dans  la  discussion  sur 
t  de  faire  la  guerre  et  la  paix , 
n  opposition  avec  Mirabeau , 
liut  que  ce  droit  devait  être 
à  la  nation  ;  mais  il  se  montra 
populaire  dans  une  autre  cir- 
ice  ,  où  il  coml)attit  encore 
•au,  qui  ,  le  u8  juillet  1790  , 
ifemaiulé  que  le  prince  de 
fût  rais  en  accusation ,  s'il  ne 
luit  [las  un  manin*stc  hostile 
'■tait  .ittribiir.  ^'.Mirare au.) 
•lier .  d«*  concert  avec  Kobes- 
,  deft'iulit  le  prince  de  Conde. 
j  pi'ii  piî'S  tout  ce  qui  mente 
remarque  d.ins  la  conduite  de 
iilè  .1  rassembler  constituante. 
[a  M*^sion  ,  il  fut  membre  de 
oiMratiou  du  département  de 
et  eii*»nite  pn-sident  de  celui 
juue,  ou  il  pnsst'daltde  grands 
I-es  eWteurs  de  ce  dernier 
rmeiit  le  nommèrent  députe  à 
!*«ifinii ,  en  >eptenibre  i79'>,  ; 
3<>  fil  tubie  ,  il  prononça  dans 
N>euiblef  un  lon^  discours  sur 
•rtc  de  la  presse  :  il  voulait 
r*it  inde(irii<- ,  et  lit  rejeter  un 
«Ir  son  colli-^ue  Riilleul  qui 
i4laitqu*on  \  a pport.it  quelques 
litiiLs.  Dans  la  première  séance 
fut  question  (lu  procès  de 
\N  1 ,  d  ><»utu)t  qtiv  ix  prince 


LËP 


ai7 


devait  être  jupe  par  la  Convention  ; 
et  il  e^l  certaui  qu'il  contribua  beau- 
coup à  faire  adopter  cette  j>remièrc 
de'iermination.  Quant  à  la  peine  à  in- 
fliger, on  a  dit  et  même  écrit  que  vou- 
lant être  fidèle  à  un  serment  qu'il 
avait  fait  de  ne  jamais  opiner  pour  la 
peine  de  mort,  il  avait  d'abom  rc'so- 
lu  de  ne  prononcer  que  la  réclusion* 
mais  que  les  mêmes  terreurs  qui  l'a- 
vaient fait  clianger  si  brusquement  de 
système  le  l'i  juillet  1789,1*37301 
encore  poursuivi  dans  ce  moment , 
dictèrent  l'arrêt  de  mort  qu'il  pro- 
nonça. Cette  conjecture  parait  très- 
probable  lorsqu'on  se  rap]>elle  la 
réponse  qu'il  fit  à  un  de  ses  amis 
qui  témoignait  son  étonnemeut  de 
la  violence  qu'il  avait  montrée  dans 
ce  terrible  procès  :  Que  vituLez- 
vous  .  lui  dit-il ,  quand  on  a  six 
cent  mille  livres  de  rentes ,  il 
fma  être  à  Cohlentz  ou  au  faîte 
fie  la  Mont  apte.  Il  n'avait  pas  seu- 
lement voté  pour  la  mort  :  \\  s'était 
encore  montré  un  des  adversaires  les 
plus  acharnés  de  l'appel  au  jH'uple  ; 
et  il  avait  fait  imprimer,  contre  celte 
mesure  qui  pouvait  sauver  le  mal- 
Wureux  Louis  XVI ,  un  pamphlet 
dans  Icfpielil  menaçait  d'une  insurrec- 
tion populaire  ceu\  de  ses  collègues 
(pii  voulaient  faire  adopter  l'apivl. 
IVlion  ,  qui  sans  doute  était  plus 
eniieuiide  Louis  XVlqueLepelletier, 
dénonça  cet  écrit  à  la  Convention  , 
comme  un  acte  séditieux ,  tend.iîïf  à 
dissoudre  la  représentation  nationale. 
Dans  sa  réponse, le  député  de  l'Yonne 
soutint  son  pamphlet  et  les  princijws 
qui  y  étiient  ilévelop|>és  ,  pérora  de 
nouveau  contre  rapp(4  au  ]vuple  , 
et  détermina  le  vote  de  plusieurs  de 
ses  collègues  qui  hésitaient  encore. 
Le  ao  janvier,  veille  de  l'exécution , 
il  alla  dîner  au  Palais-Roy d  ,  chez 
NU    restaurateur  nommé  renier, 


4î8 


LEP 


moins  pour  prcudrc  un  repas  ,  qui 
eût  étc  beaucoup  meilleur  dans  son 
opulente  maison  ,  que  pour  savoir 
ce  qu'on  pensait  de  cet  norrible  ju- 
gement. Au  moment  où  il  allait  payer 
sa  dépense  au  comptoir  du  restau- 
rateur ,  un  inconnu  s'approcha  de 
lui,  et  lui  demanda  s'il  ne  se  nom- 
Inait  [Kis  M.  Lepellelier ,  et  s'il  n'a- 
vait pas  vote  la  mort  du  Roi  ?  Il  re- 
pomlit  allirmativement  à  ces  deux 
questions,  et  à  la  seconde  il  ajouta, 
qiril  avait  vote  d'après  sa  conscience  : 
Au  surplus  ,  ajouta-t-il ,  quest  -ce 
que  cela  vous  fait  ?  et  il  repoussa 
l'interrogateur  avec  violence.  Pour 
réplique,  celui-ci  tire  un  large  coute- 
las de  dessous  ses  vêtements,  et  le  lui 
plonge  tout  entier  dans  le  sein  :  lie- 
pelletier  expira  presque  immédiate- 
ment, et  ne  prononça  point  les  pa- 
roles qu'on  lui  a  prêtées.  Le  meur- 
trier se  nommait  P.iris ,  et  avait  e'tc 
garde  du  Roi  On  a  prétendu  que 
toute  la  journée  il  avait  cLerchc  à 
s'introduire  auprès  du  duc  d'Or- 
léans pour  lui  porter  le  coup  dont 
Le  pelletier  fut  victime.  Ceux  qui  ont 
observé  la  man^.lie  des  événements 
et  les  dispositions  des  hommes  à 
cette  époque ,  (  et  le  rédacteur  de  cet 
article  est  de  ce  nombre,  )  ne  doutent 
nullement  que  l'action  de  PiirLs  n'ait 
c'té  très-utile  h  Texécutioude  l'odieux 
arrêt  et  n'ait  détruit  l'espe'rance  de 
sauver  le  Rui,  que  ses  amis  conser- 
vaient encore.  Eu  effet  ,  pendant 
toute  la  journée  du  uo,  jusqu'à  8  h. 
du  soir,  les  nombreux  cafés  de  Pa- 
ris et  tous  les  lieux  où  se  forment 
les  grandes  réunions,  furent  remplis 
de  monde ,  et  l'on  s'y  élevait  haute- 
ment contre  l'attentat  décrété  :  il  n'y 
avait  qu'un  mot  à  dire,  yiut  armes  y 
et  toute  la  \ille  était  en  mouvement; 
mais  à  la  nouvelle  de  l'assassinat , 
une  armée  de  brigands  qui  parais- 


LEP 

saient  sortis  des  enfers» 
minés  par  le  gouvernement  sur  toiilt 
la  surface  de  Ta  capitale,  et,  par  lem 
cris  forcenés  et  la  menace  des  amuf 
de  toute  espèce  dont  ils  étaient  cluu^ 
gés ,  répandirent  partout  une  tcfiug 
dont  les  plus  intrépides  ne  pfiirenC  m 
défendre.  Chacun  se  retira  au  fond 
de  son  domicile, et  n'osa  plus  en  sor» 
tir.  La  nuit  fut  affreuse;  et  le  Icnda- 
main  à  neuf  heures  le  sacrifice  faC 
consommé  sans  aucune  rësistanee» 
La  mort  de  Lepelletier  devint  le  â- 
gnal  de  la  persécution  ,  non-seob" 
ment  des  royalistes,  mais  encore  dtt 
républicains  qui  avaient  voulu  l'ap» 
lie!  au  peuple.  Un  décret  ordonna 
que  ses  restes  mortels  seraient  portéi 
en  grande  pompe  au  Panthéon.  Li 
cérémonie  fut  réglée  sur  le  rapport 
du  poêle  Chénicr,  et  eut  lieu,  \e  ^ 
janvier  t7ç)3.  de  la  manière  sui- 
vante. On  avait  enveloppé  de  fcml* 
lages  et  de  couronnes  civiffues  la  batt 
ruinée  sur  laquelle  ou  voyait  aTaol 
le  lo  août  la  statue  équestre  de  Lods 
XI V,  au  milieu  delà  place  Vendôme: 
là  fut  exposé,  sur  une  espèce  de  lil 
de  |)a racle,  le  corps  d;*  i^pclleCMr 
nu,  livide;  et  l'on  avait  pris  soin 
surtout  d'exposer  aux  veux  du  pu* 
blic  la  large  blessure  que  lui  aviril 
faite  Paris.  Sur  les  quatre  côtés  de  la 
base,  on  lisait  les  pu'oles  suiv:inteiy 
que  le  député  Maure  (  /'.ceuom)  prri> 
tendit  que  Ije|)elletipr  avait  profères 
après  avoir  été  poignardé  :  «  Je  svié: 
»  satisfait  de  verst^r  mou  saug  nuii^ 
»  la  patrie;  j'esprre  qu'il  servira  à 
»  consolider  la  liberté  vi  réi;ali(e,cl 
»  à  faire  reconnaître  T^es  cn!i?mi«.  * 
Pour  transporter  le  corps,  fiu  tr  p  jtçk 
dans  la  même  situation  sur  uii  diar 
sépui  cra  1  t rê^-élevé ,  a  I  i  n  (|u  1 1  pâl 
êirc  vu  de  loin  par  lo  piiUir;  ou  la 
conduisit  de  cette  m.uiii'n*  au  Pau- 
théon,  eu  traversant  le»  rues  kl 


LEP 

n|bre»  de  Parie,  sur  uae 
le  prêt  d'une  iieoe.  Le  cor- 
t  préoédc  de  U  G>nvention 
,  ae  la  sodclé  des  Jacobins, 
ons  de  Paris  ou  plutôt  de 
iacipaux  habitués,  et  des 
Irrites.  Chaque  corporation 
fcèdce  de  sa  bannière  :  au 
e  cette  multitude  de  petites 
s ,  on  en  distinguait  une  qui 
née  de  la  culotte,  de  la  veste 
hemise  du  mort  encore  tou- 
uttantes  de  son  sang.  Avant 
»tbéose  ,  le  célèbre  peintre 
vait  représente'  Lepelletier 
utuation  qifon  vient  de  dé- 
;  tableau  fut  déposé  dans  la 
séances  de  la  Convention  : 
retiré  quelques  mois  après, 
xmidor  (i),  ou  24  juillet 
t  le  décret  qui  lui  avait  dé- 
honneurs  du  P  nthéon  fut 
■  le  8  fémer  179*).  On  a 
une  des  rues  de  Paris  le  nom 
d  /^pelletier  qu'elle  a  con- 
fidjBt  i3ans;en  i8oG,ellc 
son  ancien  nom  de  Bue  Mi- 
omic.  IjA  iiWe  unique  de  ce 
Àp^  de  8  ans  ,  fut  présentée 
»ar  M.  Frlix  Lepelletier  son 
U  Convention, qui  l'adopta 
de  l;i  nation.  Barèrc  saisit 
rasion  pour  faire  passer  Ta- 
dans  les  lois  françaises;  et  le 
riJ  actuel  i'a  conservée.  La 
Lrpelletiei  de  Saint-Far|;eau 
ird'hui  veuve  de  M.  Lejielle- 
lorfontaine.  li-u. 

CIE  ,  Bkr^aad  ) ,  graveur  , 
'is  en  i(x>S,  annonça  de 
:ure  d'heureuses  dispositions 
oir  premier  maître  Slariette, 
cn>ei^na    les   éléments   du 

»ura  rop  •>■  «!•  i«  tiihl-*«ii  fur«nl  eii- 
t»*.  ICI»*  pAfHiUir«« ,  *(  l«  biiit«  #n 
•  P*>l«*ticr  .  |wint  a  celui  J«  M^rat, 
(*«««•  it«  atéMMi  bOàm«4iS|  se  Uouts 


LEP  aig 

dessin.  A  l'âge  de  quinze  ans ,  il 
entra  dans  l'école  de  Gaspar  Du- 
change,  où  il  fit  des  progrès  rapides* 
Né  avec  du  génie  et  de  l'activité , 
il  sut  réparei*  ce  qui  avait  manqué  k 
son  éducation  primitive,  et  partagea 
son  temps  entre  l'étude  des  beaux- 
arts  et  celle  des  belles-lettres.  U  se 
livra  à  la  lecture  des  meilleurs  poètes 
anciens  et  modernes  :  bientôt  même 
il  fut  en  état  de  composer  des  odes 
et  d'autres  poésies ,  qui  lui  méritè- 
rent les  éloges  des  hommes  de  let- 
tres les  plus  distingués.  Malheureux 
dans  ses  premières  amours ,  il  s'exi- 
la momentanément ,  afin  de  n'être 
pas  témoin  du  triomphe  d'un  rival 
plus  heureux  que  lui  parce  qu'il  ë- 
tait  plus  riche ,  et  passa  en  Angle- 
terre, où  il  fiit  occupé  à  la  gravure 
des  cartons  de  Raphaël ,  qui  ornent 
le  palab  d'Hamptoncourt.  L'amour 
delà  patrie  l'ayant  rappeléen  France, 
il  lit ,  à  Reunes  ,  l'acquisition  d'une 
charge,  qu'il  n'exerça  qu'un  an.  Son 
goût  naturel  le  ramena  bientôt  au 
culte  des  Muses;  il  revint  à  Paris, 
et  se  fit  agréer  à  l'académie  royale 
de  peinture,  en  1737.  Trois  aus 
après ,  cette  compagnie  le  nomma 
son  secrétaire-historiographe.  Les 
soins  que  cette  place  exigeait ,  joints 
à  la  rédaction  au  Catalogue  raison- 
né des  tableaux  du  Roi,  dont  il  fut 
chargé,  le  détournèrent  de  la  cra- 
vure  :  aussi  a-t-il  très-peu  prodyiit 
depuis  cette  époque.  Cependant  il 
exLste  beaucoup  d'estampes  de  ce 
maître  ;  nous  citerons  :  la  Circon- 
cision ,  d'après  Jules  Romain  ;  Ju- 
piter et  lo  ,  et  Jupiter  et  Jurum  , 
diaprés  le  même ,  pour  la  collection 
de  Crozat  ;  reiiumne  et  Pomoiie  , 
d'après  Rembraut;  le  Philosophe 
flamand,  d'après  ïeniers;  le  Jeu 
dt  piquet^  à' 9L\fvhs  Netscher;  V^i^ 
mour  précepteur  j  d'après  Coypel; 


l'iO 


IjEP 


le  Bâcha  faisant  peindre  sa  maî- 
tresse ,  d'après  Carie  Vanloo  ;  et  le 
roi  Charles  l^^,  prenant  congé  de 
ses  enfants ,  d*aprës  Rtioux.  Il  a 
aussi  fait  quelques  portraits  ,  entre 
autres  ceux  de  Madame  de  Main- 
tenon,  d'après  Mignardj  de  Mo- 
lière, d'après  Covpel ,  etc.  Son  faire 
est  large  et  moelleux ,  son  dessin  , 
correct  sans  sécheresse.  On  a  de 
lui  :  I.  Le  Catalogue  des  tableaux 
du  Roi,  1752,  î2  vol.  in-4*'.  II. 
Fies  des  premiers  Peintres  du  Roi, 
1752,  a  part.  in-S*».  Ce  recueil  ne 
contient  que  cinq  Vies ,  savoir  :  celle 
de  Lebrun  (  par  Desportes  ) ,  de 
Coypd ,  Mignard  cl  Lemoyne  (  par 
Caylus  ) ,  et  de  Boulogne  (  par  Wa- 
telet.  Le'picie  mourut  à  Pans  ,  le  17 
janvier  17.55 ,  d'une  attaque  d'apo- 
plexie. —  Renëe-ElisâbethMARLiÉ, 
son  ëpousc ,  qui  s'occupait  aussi  des 
arts  y  a  gravé  plusieurs  sujets,  entre 
autres  la  Mère  laborieuse,  le  Béné- 
dicité, d'après  Chardin  ,  et  le  Cui- 
sinier Jianiand ,  d'après    Tcniers. 

P-E. 

LÉPICIÉ  (  Nicolas-Berward  )  , 
fils  du  précédent ,  fut  peintre  du  Roi 
et  professeur  à  l'académie  de  pein- 
ture :  il  naquit  à  Paris  en  1785.  Son 
{>cre  le  destinait  à  la  gravure  ;  m^is 
a  faiblesse  de  sa  vue  le  força  d'aban- 
donner cet  art ,  et  de  se  livrer  en- 
tièrement à  la  peinture  ,  sous  la  di- 
rection de  Carie  Vanloo.  Il  se  fit 
connaître  de  bonne  heure  par  un 
grand  tableau  de  Guillaume  le  Con- 
quérant ,  qu'il  composa  pour  l'ab- 
oaye  de  Caen,  et  sur  la  présentation 
duquel  l'académie  de  peinture  l'ad- 
mit comme  agréé.  En  1 7G8 ,  il  fut 
reçu  académicien  sur  sontablcand'^- 
c/ulle  instruit  dans  la  musique  par 
le  centaure  Chiron,  A  cette  même 
époque,  il  exécuta  ,  pour  le  chœur 
de  la  cathédrale  de  Baioiine ,  un  ta- 


LEP 

bleaudcla  Fisitation,  et,  [ 
nouveau  pavillon  de  Trianon 
nis  changé  en  anémone  pt 
nus.  En  1769 ,  il  fut  nommé 
à  professeur;  et ,  en  1 770,  il 
au  salon  plusieurs  tableaux , 
lesquels  on  remarquait  :  4 
changé  en  fleur;  le  Martyre 
And^é  ;  celui  de  Saint- Dei 
Sainte-Elisabeth  et  Saint  Jt 
1773  ,  il  peignit,  pourl'Eco 
taire ,  Saint-Louis  rendant 
tice  ,  sous  un  chêne  ,  à  Fin 
Quelque  temps  après  il  exécu 
granas  tableaux  pour  le  Rc 
représentant  le  Courage  de  I 
fille  de  Caton  ,  femme  de  l 
et  l'autre,  Régulas  se  sèpa\ 
sa  famille  pour  retourner  , 
thage.  On  voit  encore  de  lui 
une  des  chapelles  de  la  cathéc 
Challon-sur-Saone,  une  D 
de  croix.  Lépicié  peignait 
portrait  et  les  scènes  familier 
mi  les  tableaux  de  ce  demiei 
ou  citait ,  dans  le  temps ,  la  Z 
la  f/aUe  ,  le  Repos  a  un  vie 
h  Bracotfjiier ,  etc.  Sur  la  (i 
vie,  se  trouvant  à  la  cani 
il  entreprit  de  peindre  des  an 
S'étant  livré  avec  ardeur  à  ce 
vcllc  étude ,  il  fit,  sans  relâcl 

Srès  nature ,  une  grande  qua 
essins.  L'assiduité  aveclaq 
se  livrait  au  travail,  jointe  à  1 
sîbilité  excessive  ;  abrégea  se 
Il  mourut  le  1 7  septembre  1 7! 
poquc  h.  laquelle  Lépicié  naq 
maîtres  dont  il  suivit  les  leçoi 
qucnt  assez  ses  qualités  et  ses  ( 
Un  dessin  sans  étude  et  sans 
un  coloris  faux  et  de  convent 
gnalcnt  eu  général  l'école  fran 
cette  époque;  et  l'on  doit 
que  Lépicié  ne  s'en  est  poi 
gné.  Lcvasscur  a  gravé ,  d'à] 
UB  Qw)s  ego  y  et  T»  tabl«au  1 


LEP 

Hier,  la  Nourrice  et  VE- 
Berric,  le  Repos  et  la 
acceptée,  etc.  P-s. 
13  (  M.  iEMiLius  ) ,  le 
tait  d*iine  famille  cousu- 
updit ,  Tau  de  Rome  705 , 
it  J.  C ,  la  place  de  pre'- 
»ar, partant  pour  TËspa- 
%SA  le  commandemeut  de 
«dus,  reconnaissant ,  pro- 
*oi  qu'avait  inspire'  la  dé- 
lis,  pour  faire  créer  Gisar 
Tctaît  une  atteiute  portée 
les  consuls  alors  absents; 
ï  voit  pis  que  personne 
amer  contre  cette  usurpa- 
,  maître  du  pouvoir,  le 
difTcrcnts  prétextes ,  et , 
i  à  la  dictature  le  consu- 
17  ) ,  choisit  pour  col- 
ins ,  et  le  nomma  maître 
?rio.  Aprîrs  l'assassinat  de 
ïidus  s'enfuit  de  Rome; 
ré  bientôt  par  l'inaction 
•'*,  il  alla  prendre  une  Ic- 
uu'e  (lau>  rîlc  du  Tibre  et 
aii'»  le  champ  de  Mars. 
AiJluine ,  couvrant  leurs 
irusc^dii  prétexte  de  ven- 
u*aspiraicnt  qu'à  sVnipa- 
i\oir;  mais  l'incrrtilude 
Us  obli<;oa  de  dissimuler. 
*uX  nirnie  de  se  récouci- 
"4  <  onjrircs  ;  Lcjudus  em- 
lui  Brutiis ,  sou  gendre  , 
à  souper  avec  qm^hpies 
ruai,  eounai.ssaut  sou  hu- 
\  cliliorchauta  rattacher 
-•mriii  au  parti  répiddi- 
déceiui  ,  .NOUS  quelques 
AVJL  fii\oIcs  ,  une  statue 
rai]tori%aut  à  la  faire 
miririe  dans  le  lieu  qu*il 
[»luN  con\  niable.  Cri  hon- 
ii'lii  rol>hj;ca  de  feindre 
em^'ut  pi>iir  les  projets 
,  dont  l'ambition  s'était 


LEP  2^1 

trahie;  mais  il  contiuua  d'entretenir 
avec  lui  des  intelligences  secrètes  ,  et 
il  lui  fournit  même  plusieurs  légions 
pour  faire  la  guerre  au  sénat,  dans  !• 
même  temps  qu'il  engageait  [e  sénat 
à  écouter  ses  proposilions  de  paix. 
Antoine,  forcé  d'abandonner  l'Italie, 
pouvait  facilement  être  arrêté  dans 
les  défilés  des  Alpes  ;  mais  Lépidus , 
alors  propréteur  dans  la  Gaule  Nar- 
bonnaise,  loin  de  s'opposer  à  sa  re- 
traite ,  lui  livra  tous  les  passages,  et 
le  vit  tranquillement  établir  un  camp 
près  du  sien.  Cependant ,  comme  u 
croyait  devoir  conserver  encore  quel- 
ques jnénacements  avec  le  sénat ,  il 
refusa  d'aller  trouver  Antoine  dans 
son  camp;  et  lorsque  les  deux  armées 
se  furent  réunies ,  il  écrivit  qu'il  avait 
tout  fait  pour  l'empêcher.  Mab  le 
sénat  ne  pouvait  être  trompé  par  cet 
artifice  grossier;  il  déclara  Lépi- 
dus ennemi  de  la  patrie,  et  fit  abattre 
sa  statue.  Octave ,  parvenu  au  con- 
sulat, fit  rapporter  les  décrets  rendus 
contre  Antoine  et  Lépidus  ,  dont  il 
avait  besoin  pour  détruire  les  restes 
du  parti  républicain.  Il  eut  avec  eux 
une  entrevue  dans  une  île  du  Reno , 
où  fureut  décidés  le  partage  des  pro- 
>inces  et  la  proscription  de  tous  les 
Romains  dont  les  talents  ou  les  ri- 
chesses pouvaient  leur  inspirer  quel- 
que ombrage.  (  P'^oj,  k^Toiy^  et  Au- 
guste. )  Lépidus  obtint  pour  sa  part 
r  Es  pagne  et  la  Gaule  Narbonuaise  ; 
et  il  abandonna  Paidus,  son  frère,  à 
la  vengeance  d'Octave  (  i  J.  Ce  fut  au 
milieu  du  massacre  des  plus  illustres 
citoyens,  que  les  triumvirs  firent  leur 
entrée  dans  Rome.  I^'pidus,  chargé 
de  maintenir  l'Italie ,  taudis  que  sus 
deux  collègues  marchaient  contre 
Brutus  etCassius,  eut  l'insolence  de 
se  faire  décerner  les  honneurs  du 


(1)  Paiilws  «itt  1«  bonheur  il'éob«pp«r  «us  r#" 
cliarcbttitet  mcait'iari. 


iM  LEP 

triomplic  pour  quelques  sncc^  qu'il 
avait  obtenus  dans  les  Gaules,  et 
d'ordonner  des  rëjonissanres  publi- 
ques, dans  un  moment  où  il  n'y  avait 
personne  qui  n^cût  à  pleurer  la  mort 
de  ses  proches.  Après  la  victoire  de 
Philippes,  les  triumvirs  firent  un 
nouveau  partage  :  Octave  et  Antoine 
l'accordèrent  pour  dépouiller  Le'pi- 
dus  ,  reste'  sans  partisans ,  et  lui  lais- 
sèrent, par  grâce,  l'Afrique,  où  il  se 
retira ,  devenant  étranger  aux  trou- 
bles qui  agitaient  le  monde.  Mais  , 
quelque  temps  après.  Octave  l'ayant 
•ommé  de  lui  fournir  des  troupes 
pour  combattre  Scxtus   Pompée  , 
(  Voy\  Sext.  Pompée  )^')X  se  rendit 
en  Sicile  avec  une  armée  nombreuse, 
et  contribua  à  la  défaite  de  Sextus  en 
l'obligeant  à  diviser  ses  forces.  L^ 
pidus  pre't(>ndit  ensuite  rester  maître 
de  la  Sicile  ,  parce  qu'il  y  était  en- 
tré le  premier  ;  mais  abandonné  de 
ses  soldats  qui  le  méprisaient ,  il  se 
vit    contraint    de   paraître  devant 
Octave,  dépouillé  de  ses  ornements, 
et  dans  la  posture  d'un  suppliant. 
Octave  lui  laissa  la  vie  et  la  dignité 
de  grand  -  pontife  ,  et  le  relégua  à 
Cirreies,  petite  ville  d'Italie.  (718- 
30.  )  Q':clqiics  années  après  (  7^4- 
3o  ] ,  M.  iEm.  Lépidus  ,  son  (ils  , 
ayant  conspiré  contre  Auguste  ,  fut 
découvert  et  m-s  m  mort  ;  et  le  vieux 
triumvir  fut  obligé  d'implorer  la 
pitié  du  consul  dont  il  avait  jadis 
inscrit  le  nom  sur  les  tables  de  pros- 
cription ,  en  faveur  de  Junic  ,  sa 
femme, sou j)çonnéc  d'avoir  pris  part 
à  cette  conspiration.  Labéou,  ayant 
fait    entrer    Lépidus    au    sénat  , 
(  7  36- 1 8  )  malgré  Auguste ,  ce  prince 
le  força  de  revenir  à  Rome  et  de  se 
trouver  dans  les  assemblées ,  où  il  ne 
cessa  de   l'accabler  de  mépris.   11 
mourut  Tan  741  ,  i3  ans  avant  J.  C. 
a  C'était,  dit  Montesquieu^  le  plus 


LEP 

mécbant  dloyenqiiiffttdansl 

blique ,  et  ron  est  bien  aise  ( 

son  humiliation.  11  manquait 

metë  et  de  talent  ;  et  il  dut  1 

ment  aux  circonstances  la  pi 

portante  où  la  fortune  ne 

l'avoir  élevé  un  instant  qui 

rendre  sa  chute  plus  éclatante 

tercule  dit  qu'il  n'avait  merii 

aucune  vertu  ,  la  longue  indi 

de  la  fortune  à  son  égani. 

LÉPIINE.  f^or.  Epine  et  I 

LEPLATouLEPLAET(J 

docteur  en  droit,  naquit  à  M. 

en  1733.  En  17G8,  il  obtii 

chaire  de  droit  à  Iruniversité  c 

vain,  et  il  passa,  en  1770, 

chaii-e  de  droit  canon.  Deux 

qu'il  fit  soutenir  en   1770, 

mencèrent  à  le  faire  connaître 

déclarait  pour   rindissolnbil 

mariage  de  l'infidèle  converti 

question  avait   déjà  été  agit 

France,  en  1 755;  et  un  arrêt  k 

Icment  de  Paris ,  du  1  janvier 

l'avait  décidée,  contre  Je  sen 

deBenoitXIY  et  d'un  grand  n 

de  théologiens.  Le  père  Maugi 

fesseur  de  théologie  «à  l'uiiiver 

Louvain ,  ayant  réfuté  les  assc 

de  Leplat ,  celui-ci  répondit  ^  ei 

par  une  Dissertation  histori 

noni(fue,oà  il  attribuait  l'orig 

sentiment  commun,  aux  idé 

pandues  par  les  décrétâtes.  ] 

lit  imprimer,  la  même  ano«e 

autre  dissertation   dans   Je 

sens ,  extraite  des  écrits  de  Ger 

Ce  docteiur  publia  successiv 

une  édition  du  Commentaire  d 

Espcn  sur  le  iwwfeau  droit  c. 

que,  avec  une  longue  préface, 

vain ,  1777 ,  îi  vol.  in-S-»;  un 

tiou  latiue  des  Canons  et  décr 

concile  de  Trente,  in-4*'.  1771 

édition  des  Institutions  de  jur 

dence  ecclésiastique,  de  R» 


UP 

l^oL  ûi*8^;  une  ëdttion  la- 
Duecurs  de  Fleury  sur 
r  éceièsimstique ,  même  an- 
ol.  to-ia;  uue  Dissertation 
antorilé  des  règles  de  Vin- 
«r  défendre  ce  qu'il  avait 
wjeC  dans  sa  préface  des  ca- 
coocile  de  Trente,  6a  pages 
se  Dissertation  swrlesfian- 
«  les  empeclàements  du  ma- 
.ouvain,  178^;  une  CoUec- 
ptêces  relatives  à  l'histoire 
Je  de  Trente,  en  latin ,  7  vol. 

I  1 7K  i.  Le  docteur  V.in-de- 
professeur  de  the'olo^^ie  à 
,  atta-fua  la  doctriuede  Jje- 

\c%  empêchements  du  ma- 
tais celui-ri  était  prote';;e',  et 

II  sasnendit   Van-de-Vclde 
fonction  académique.  Lè- 
se  contenta  même  pas  de 

igeance,  et  donna  uue  dé- 
;  sa  dissertation  contre  un 
re  qui  ne  pouvait  lui  rcpon- 
tel  homme  ne  devait  pas 
ilie  daiis  les  projets  de  rc- 
•ic  suivait  alors  U*  pouver- 
autrichien.  Il  servit  les 
prince  lurs  de  la  furniatitm 
tiaire  <y;êueral  :  cette  coniptai- 
r  rendit  odieux  a  tous  les 
Les  évèques  s'étaient  deVla- 
ilre  la  nouvelle  école  ;  les 
ts  insultèreut  plus  (func  fois 
fesieurs.  K'i  i7S7,IiepIalfut 
le  fj'iittrr  liiMU.iin  ,  et  de  se 
a  M  lestrirht.  Ayant  voulu 
Irc  ses  lc<;ons  eu  17SH,  une 
e  émeute  se  formi  contre  lui, 
montait  plustMi  r.liaire  qu*es- 
le  s*>l  i.its  On  sait  que  les 
■4*  élaipiit  alors  eu  proie  à 
>  il»lr>  caus<*s  p  ir  de  nou- 
«fJits  '  fijj'ffz  Josi.pu  II  ). 
,  q  li  y  avait  pi  is  p  irl ,  se 
n  .\'lema;;iir,apr«"»  le  retour 
hcbicas.  Le  cardiuoldc  Fraii- 


LEP  laS 

kemberg,  arclieyêqaedeMaliiie8,r« 
vait  désigne  comme  im  propagateur 
de  doctrines  nouvelles,  et  avait  de- 
mandé sa  destitution  ;  le  docteur  es- 
saya de  se  justifier  par  une  lettre 
adressée  au  cardinal,  en  date  du  3i 
janvier  1788,  et  qu'il  fit  imprimer. 
Depuis  il  publia  contre  le  prélat  des 
Observations  sur  la  déclaration  et 
le  supplément  au  catéchisme  de  Ma- 
lines.  Le  17  juillet  1788,  il  pro- 
nonça à  Tuniversité  de  Maience,  et 
depuis  à  celle  de  Bonn,  un  discours 
latin  sur  la  primauté  du  pape  ,  dont 
on  peut  croire  qu'il  n'exagéra  pas 
les  droits.  Mais  il  passa  toutes  les 
bonies  dans  les  Lettres  d'un  theolo» 
g  en  canoniste  à  Pie  FI  sur  la  bul- 
le Adctohem  FiDBi,  i795,in-iîi« 
elles  sont  écrites  avec  beaucoup d'a« 
mertume.  Leplat  était  alors  en  Hol- 
lande,  auprès  de  l'abbé  Mouton ,  le 
chef  du  uarti  janséniste;  et  il  le  se- 
condait dans  la  rédaction  des  Noté- 
velles  ecclésiastiques  j  qui  s'impri- 
maient à  Utrccht.  Eu  180G,  il  fut 
nommé  directeur  de  Técole  de  droit 
de  Coblcntz,  où  il  mourut  le  G  août 
18 10.  P-C-T. 

LEPRINCE  (Jean),  peintre,  né  à 
MetA  eu  1733,  fut  placé  des  son  en- 
fantée chez  un  habile  maître  de  celte 
ville,  dont  M.  de  Bellisie  ét^it  alors 
gouverneur.  Ce  maréchal ,  auquel  il 
jfut  présenté,  charmé  de  son  es])rit 
et  de  ses  dispcif^itions ,  lui  procura 
les  moyens  d*aller  à  Paris,  et  de 
se  livrer  tout  entier  à  son  art,  en 
lui  assurant  une  pension  pour  tout 
le  temps  qu'il  étudierait  dans  la  ca- 
]>itale.  Le  jeune  homme  entra  chex 
Bourher;  mais  il  c:it  le  bon  esprit 
d'adopter  un  genre  dilTérent  de  celui 
de  re  maître;  et  il  s'appliqua  d'une 
m  iiiirre  spéciale  au  paysage,  dans 
lecpiel  il  se  lit  bientôt  distinguer.  Il  se 
mit  eu  même  temps  â  graver  à  la  poin- 


2ft4 


LEP 


te  les  dessins  qu'il  avait  composes. 
Sa  re'putation  commençant  à  s'eteu- 
dre  y  il  cnit  devoir  cesser  de  recourir 
aux  bienfaits  de  son  protecteur.  Ce- 
•  pendant ,  le  dcsir  de  se  distinguer 
l'cmpêchaut  de  songer  à  son  inte'rêt , 
il  se  vil  bientôt  réduit  au  plus  ex- 
trême besoin.  Il  épousa  alors  une 
femme  plus  àge'e  que  lui ,  et  qui  pos- 
sédait quelque  fortune  :  il  espérait 
pouvoir  se  livrer,  sans  obstacle ,  à 
son  coût  favori  ;  mais  les  ressources 
des  deux  époux  étaient  trop  faibles 

Ïiour  suffire  à  Timprévoyance  de 
'artiste.  La  paix  du  ménage  fut 
troublée,  et  Lcprince  partit  pour 
la  Russie  ,  où  ses  frères  étaient 
établis.  Le  vaisseau  sur  lequel  il 
s'embarqua ,  ayant  été  pris  par  un 
corsaire  anglais,  les  matelots  allaient 
s'emparer  de  ses  eflcts  ,  lorsque 
prenant  son  violon,  dont  il  jouait 
fort  bien ,  il  leur  fît  entendre  quel- 
ques airs  qui  les  mirent  en  bonne 
humeur;  ce  qui  sauva  le  peintre 
du  pillage.  Ils  le  prièrent  de  les 
faire  danser ,  et  continuèrent  d'a- 
voir pour  lui  beaucoup  d'égards 
pendant  toute  la  navigation.  Au  pre- 
mier port,  le  vaisseau  fut  déclaré 
n'être  pas  de  bonne  prise, et  Leprince 
put  continuer  sa  route.  Arrivé  à  Pé- 
tersbourg ,  il  fut  accueilli  par  le 
marquis  de  l'Hôpital ,  ambassadeur 
de  France,  auquel  il  avait  été  re- 
commandé par  le  maréchal  de  Bel- 
lisle.  Il  peignit ,  dans  le  palais  im^ 
périal  ,  quelques  plafonds  à  la 
manière  de  son  maître ,  puis  une 
fue  de-Pétersbourg ,  qui  a  été  fort 
bien  cravée  par  Lcbas  ;  il  se  mit  en- 
suite a  dessiner  d'après  nature  une 
grande  quantité  de  costumes^  de 
maisons,  de  voitures,  de  traîneaux, 
en  usage  chez  les  divers  peuples  de 
la  Russie;  ce  qui  lui  fit  uns  assez 
grande  réputation.  Mais  le  climat 


LEP 

de  ce  pays  lui  étant  conlr; 
fut  obligé,  après  cinq  ans  d'^ 
de  reyeuir.dans  sa  patrie,  o 
agréé  à  l'académie  en  1 764 , 
Tannée  sid vante,  académici 
sou  tableau  représentant  uu  £ 
dam  le  rit  grec.  Doué  d'une  < 
facilité,  Lcprince  se  fit  rei 
à  toutes  les  expositions  du 
par  une  foule  de  tableaux  ,  d 
quels  on  apercevait  chaque  ai 
progressons  le  rapport  de  la 
de  la  transparence ,  et  de  la 
du  coloris.  Mais  ou  peut  re 
à  la  plupart  d'être  peints 
tique  ,  ou  sur  de  simples 
nirs,  qui  ne  conservent  ni  1 
locale ,  ni  la  vérité  du  site, 
appliqué  dans  sa  jeunesse  i 
vure  à  la  pointe,  il  chercha  ui 
de  reproduire  ses  dessins  su 
vre,  de  la  môme  manière  qi 
papier,  c'est-à-dire,  avec  le 
Les  essais  qu'il  présenta  ,  eu 
l'académie,  furent  unanimen 
prouvés.  En  177^,  il  fut 
conseiller  de  l'académie.  Mai 
son  retour  de  Russie  sa  santés 
de  plus  eu  plus  :  convaincu  qu 
restait  que  peu  ds  jours  à  v 
se  faisait  apporter  son  chei 
son  lit,  et  travaillait  k  termina 
nier  tableau  qu'il  a  exposé  i 
de  1781 ,  etqui  représente  d 
res  quêteurs  distribuant  de 
à  la  porte  d'un  cabaret.  I 
mourut  à  Saint-Denis-du-Poi 
Lagny ,  le  3osept.  1781. 

LE  PRINCE  DE  BEAI 
(Marie  ),  sœur  du  précédenl 
à  Rouen ,  le  aG  avril  1 7 1 1 .  j 
riage,  contracté  à  Lunéville , 
M.  de  BeaumoBt,  fut,  peu  d 
après,  déclaré  nul,  en  174* 
plusieurs  vices  de  fomee ,  < 
talent  pas  les  seuk  motifs  qu 
pour  faire  rompre  une  union 


LEP 

is  et  furent  les  seuls  que  sa  deli- 
lui  permit  de  présenter  à  ses 
m.  Sôii  mari   (  dit-elle,  dans 
des  lettres  iucdites,  dont  la 
coUertion  est  entre  les  mains  de 
Tauleur  de  «*et  article  )  ne  pou- 
Tait  produire  que  des  victimes 
dr5tiDêe>  aux  plus  affreuses  iiifir- 
■ites.  o  Elle  ajoute  :  «  Dieu  pour-% 
rait-il  inc  faire  un  crime  de  mou 
divorce?  Puurrait-il  exiger  que  je 
remplisse  un  engagement  plus  af- 
freux que  la  moit?  »   M*"*,  de 
BeaiimuDt  débuta,  en  174B9  dans  la 
artirre  littéraire  par  un  roman  in- 
ùtulé  :  Le  Triomphe  de  la  Féritë , 
oa  Mêmuires  de  M.  de  I^a  Villelte. 
Ce  roman  fut  imprimé  à  Nancy , 
où  Tauteur  se  trouvait  encore;  et 
file  eiit   riionneur  de  le  présenter 
flVe-mèmc  au  roi  de  Poloj^ne,  à  Com- 
Brrri .   ainsi  que  quelques   autres 
oQvragf^  qui  n*avaicnt  pas  encore 
vu  le  jour.  Il  [tarait  que  ce  monar- 
qnr  \\\\    donna    plus   dVloges   que 
d*rti(-Dura{;cmrnts  soli'les  ;  car    ce 
fat  a  cette  épmpie  qu'elle  pa.ssa  en 
Anplrtenrc.   M"**,  do  Beauniout   se 
fi\a  4  Londrps ,  et  sV  charp;ca  de 
pliiMeurs  éducations  qui  firent  sa  rc- 
paiJtion  «  H  pour  lescptel lès  elle  coin- 
p^%a  phjNieursde  ses  ouvrages.  Ccu\ 
quiobteii  Ipplu^  de  succès,  sont  le 
Maçann  des  Enfants ,  et  ses  au- 
Vcrs   Magasins,   La    réputation  de 
quelques  ouvrages   péiiodiques  an- 
êlais  l'ji  fournit  Tidée  du  titre  et 
da  fonds  de  son  Nouveau  Magasin 
français  ,  ou  l]ibliotli«V|ue  iuslruc- 
livf  ,  q;ii ,  coinuienré  ru  i  ^50 ,  sus- 
pendu rn  1 7  J  i  ,  fut  repris  en   1 7 IS 
cl  n'alla   pas   au-ilclà.  Ce  sont  les 
■rillrtirs  article*»  de  cette  colleclitiu, 
qa'Lêdou^   ra^srinldi  dfpuis  en   i\ 
T«4«fn«*"  .  StiU!«   le  litie  d' ()!ùn'rt\ï 
nrîer-«  dr  .l/"'^  Le  Prince  (Lf  Heiui- 
mont.  Ou   vit  paiaitre  s<u*cei:ivtt- 
z&iv. 


LEP 


l'i^ 


ment,  soit  anonymes,  soit  souj  son 
nom ,  pendant    les   quinze   années 
qr.'eilc  vécut  a  Londres ,  des  livres 
d'histoire ,  de  géographie,  un  roman 
sur  l'éducation  des  princes,  des  let- 
tres, et  plusieurs  de  ses  Magasins.Le 
1)1  us  connu  de  tous,  et  assurément 
e  meilleur,  le  Magasin  des  Enfants, 
fut  publié  en  ij57,  et  fut  tientût 
traduit  dans  la  plupart  des  langues  de 
l'Europe.  Très-souvent  réimprimé , 
il  n'a  pas  cessé  d'avoir  la  faveur  du 
public.  En  eiret ,  ce  livre  oiî're  une 
instruction  variée  et  couveualdc  a 
Tdge  pour  lequel  il  a  été  composé  ;  il 
est  écrit  avec  simplicité;  le  dialoguo 
en  est  naturel  :  les  historien  es  et 
les  contes  sont  très-propres  à  plai- 
re aux  enfants ,  et  ont  même  four- 
ni divers  sujets   de  comédie.  Plu- 
sieurs de    ces    contes,    ainsi  que 
quelques  autres  qu'on  lit  avec  plai- 
sir dans  les  ouvrages  de  l'auteur, 
ne  sont,  à  la  vérité,  que  des  tra- 
ductions ou  des  extraits  ,  tels  <\\m*  U 
Belle  et  la  Bête,  le  prince  Tili ,  l'i- 
délia,  etc.  :  mais  elle  se  les  est  aj)pro- 
priés  par  la  manière  dont  elle  les  :i 
traités.  Un  style  simple  et  facile ,  i:i)i; 
morale  attachante   et  duuce ,    des 
traits  historiques  bien  choisis  ,  une 
imagination  heureuse ,  font  de  ses 
écrits ,  le  charme  de  la  jeunesse ,  et 
ne  sont  point  iniiignes  des  regards  da 
l'homme  de  goût.  Le  succès  hicn  mé- 
rité du  Magasin  des  Enfants  encou- 
ragea  M'"*,  de  Beaumont  à  faire  de 
nouveaux  pas  dans  la  même  carrière. 
Peu  de  temps  après  avoir  donn<*  .m 
public  \c Magasin  des  .-ididcsicntr:»^ 
1 760,  qui  fournit  à  Alletz  Tidre  d'un 
Magasin  des  Adolescenls,  ei  doi»!  le 
succès  ne  fut  guère  moindre  que  relui 
du  M.igjsiii  des  Kin^'ants,  l'auteur  >e 
di-tiiiaa  cjuiller  r\uj;lelerre,donl  le 
climat  él.iir  p.'u  favorilile  à  sa  iaMt»'  : 
elle  avait  ciui^aautc  aui.  S:-    |;lume 

i5 


A'iG  LEP 

avait  déjà  produit  une  quarantaine  de 
Yoliines;  clic  avait  honorablement 
consacre  à  re'ducation  the'orique  et 
pratique  de  renfance  et  de  la  jeu- 
nesse ,  les  dix-sept  années  qu'elle  a- 
vait  passées  à  Londres.  Mariée ,  eu 
bccondes  noces ,  à  un  de  ses  compa- 
triotes (  Thomas  Picuon  ) ,  et  deve- 
nue mère  de  six  enfants ,  elle  seu- 
ttt  le  besoin  de  la  retraite  pour  se  dé- 
vouera leur  éducation,  et  à  la  compo- 
sition de  quelques  livres  dont  elle 
avait  conçu  Tidée.  Sourde  à  la  voix  de 

Slusicurs  grands  sei});ueurs ,  et  même 
e  quelques  princes  ([ui  cherclièrent 
à  la  fixer  auprès  d'eux,  elle  cul  le  bon 
esprit  et  le  courage  de  résister  à  la 
séductiou  de  promesses  brillantes , 
que  penl-elre  on  n'eût  qu'eu  partie 
réalisées.  Elle  acheta ,  eu  i-jOS ,  du 
fruit  Irès-uiodique  de  ses  longues  éco- 
nomies ,  une  pelilc  terre ,  dans  les 
emirons  d'Aïuicci ,  en  Savuie ,  où 
elle  s'étiiit  retirée  dès  17OJ.  Ce  fat 
dans  celle  retraite  (  Chrivanod  ) 
qu'elle  rédigea  ses  deruic»rs  ou- 
vrages. L?  soin  de  sa  famille , 
et  les  travaux  agricoles,  no  l'em- 
pèchaieiit  pas  de  trouver  du  tem])s 

I)our  cultiver  les  lettres  et  Iravail- 
er  à  des  ouvrages  d'imagination , 
à  des  traités  dVduratio:i ,  de  morale 
et  d'histoire ,  a  des  traités  de  gram- 
maire et  même  de  théologie.  Cc'tte 
femme  si  judicieuse  ne  s'occupait 
pas  moins  des  pauvres  et  des  arti- 
.sans  que  des  riches  et  des  princes , 
des  jeuues  garçons  que  des  femmes, 
des  gens  de  camp.t^ue  (pie  des  habi- 
tauls  des  cités  :  eî^'  composa ,  pour 
!.»<  premiers,  nu  T'Iigasin  qui  est  re- 
gardé avec  rili^oll ,  comme  l'un  des 
jibii  'jsii mailles  d(î  ses  ouvra- es.  Sa 
mort,  qui  eut  lieu  à  (lliavaniid, 
r«j  i*j8')  .  a  prive  le  public  de 
(j'!«'!«;ii'*.s  KIcuients  d'histoire  ,  et  de 
ÎJÎii.iieiu'S    ïriUles    de    gramuiaii'c 


LEP 

qu'elle  avait  commenoés.  Sa  longut 
et  laborieuse  carrière  fut  trayerséa 
par  quelques  chagrins  (  comme  rap- 
prend   la   correspondance    inédite 
mentionnée  plus  uaut.  )  Cette  fcn- 
me  sensible  y  instruite  ,   active  et 
pieuse,  vécut  soixante<lis.  années, 
et  fit  imprimer  soixante-dix  voln- 
mcs.  Nul  homme  de  lettres  n'a  fait, 
de  SCS  talents ,  un  plus  saoe  et  plos 
utile  emploi.   Tout  en    nbscrvant, 
avec  raison ,  que  le  style  de  M""*,  da 
Beaumontcst  négligé,  décoloré, fa^ 
bie  et  dépourvu  de  uo))1esse  ,  nos 
meilleurs  critiques  ont  fait  l'éloge  des 
sujets  qu'elle  a  choisis,  du  natmtl 
de  son  style ,  de  sa  clarté  et  de  u 
convenance.  Ses  romans  pèchtet  da 
coté  de  l'imagination  ;  on  peut  y  iv- 
prendre  reml)arras  dans  le  dévelop 
pemcnt  de  l'intrigue,  et  le  peu  de  noop 
veautédes  incidents;  mais  ils  ^untflfr 
gement  conduits,  et  ils  sont  tous  très- 
moraux.  Ou  ne  peut  que  louer  tantdt 
veilles  laborieuses  consacrées  à  l'éda- 
cation,  à  rinslructiou  de  la  jeuneMCi 
de  l'âge  nulr,  et  de  toutes  lesclasMi 
de  la  société.  Aussi  plusieurs  de  cet 
productions  si  estimables  sont-ella 
friKpiemmeut    réimprimées ,   nistf 
entre  les  mains  dc.s  cnfauts ,  plafidd 
d:nis  toutes  les  bibliothèques  despè^ 
res  de  famille.  Quelques-unes  ontéi 
retouchées  pour  être  amenées,  M& 
ie  rapport  de  l'histoire  et  de  la  géo- 
graphie, au  niveau  des  connaissanotf 
actoelle:>.  Presque  toutes  ont  été  tra- 
duites eu  anglais,  eu  allemand,  Ci 
russe ,  eu  suédois ,  en  italien  et  et 
espagnol ,  souvent   même  par  ph- 
sieurs  auteurs  dans  un  môme  paySn 
Voici  la  liste  la  plus  cumplète  et'la 
plus  exacte  qui  ait  paru  de  .ses  di- 
vers ouvrages.  ?*ious  nous  bornerons 
toutefois  à  citer  les  éditions  origi- 
nales cl  qurl'[ues  réimpressions  :  1. 
Le  Triomfiht  du  la  Ftrilé,  ou 


I 

I 


i 
\ 

f 

! 

i 


ïtLéaLmFmMê, 
mL  iB*tx  II.  LeUre$ 
crittfMfff  9  in^y  a  Tol.  in- 
iri9  IfmHfêmuMmemsmfraH" 

,  1750,  1751  et  1^55  «  3 
».  Gel  oamge  pëhodiqtie 
t  tous  les  mois ,  ptr  cahiers. 

SOCÎOIICOMifttftf^lNI  ./^M- 

uticire  mitekmne ,  mÛée  de 
mm  eîde  chtvnoloffe,  k  Vu- 
m  Canille  royale  de  la  pris- 
Galles  Y  Londres ,  1733,3 
n  ;  fâmprîmé  en  1785 ,  3 
;a,ete&i8o3,4vol.  in-i!i. 
m,  roi  de  Bungo »  histoire 
«  ,  on  Téddeau  de  Véducë^ 
mfnmce  (  publié  anonyme)  y 
I  iroL  uk-\iy  et  Londres , 
i^in-ixVI.  Letiresde 
tu  Momlier  à  Im  marquise 
emfHUy  e»ec  les  Réponses 
saoonyines),  Lyon,  1  nSS^  a 
;  râmprimées  en  1756  et  en 
H.  Magasin  des  Enfants,  ou 
mes  entre  une  sage  goûter- 
i  ses  âèt^es,  Londres,  1 757 , 
la  ;  fréquemment  réimprimé^ 
Ibis  arec  des  cartes  et  des 
•s.  Cet  ouyra$;e  est  le  plus 
eC  le  plus  recherché  de  ceux 
idiMlâ  la  plume  active  et 
t  de  M"^.  de  Beaumout  ;  il  a 
laît  dans  tontes  les  langues  de 
pe.  Vlil.  Anecdotes  du  qua- 
M  siicle ,  pour  servir  à  l  his- 
les  Femmes  illustres  de  ce 
r  Londres,  1759,  i  voL  in- 
«  Lettres  curieuses,  instniC" 
î  amusantes,  on  Correspond 
kiston4fue ,  galante  ,  etc. , 
ar  dame  de  Paris  et  une  dame 
nmoe  (publiées  anonymes),  la 
I759,4pnrtiesin8^.  X,  Ma- 
ies Adolescentes ,  ou  Dialo- 
Ureune  safgt  gfjuvemante  et 
fes,  Loodrety  i^Oo^  4  vol. 


-IIP  ftéf 

in*ia*  Ce  Magasin  n'a  pas  eu  moist 
de  succès  que  le  Magasin  des  En- 
fants :  les  éditions  «t  )es  traduclioBi 
n*en  sont  guère  moins  nomhreiiseï, 

Yl     n-^-^^~^ y^  t*  rws^  -  » c   •  * 

<nLi.  *r»nçtpcs  ae  9  mMtKOtëw-i^aÊntem 

Londres,  1761 ,  3  toL  ia-io.  ^I« 

Instructions  pour  lesjeu9ês  Dames 

qui  entrent  aans  le  monde  et  qui  sa 
marient,  pour  faire  mite  «a  Mi^* 
siii  des  Adoktceiitet  ,  Londres  , 
( Lyon) y  1764, 4  ▼qL  in-^a :  aon- 
vent  rëimpnmét  ^  tmduil  en  pb- 
sieurs  lani^es,  naisloriinCMeur  «us 
Magasins  des  Enfants  el  des  Idobi* 
centes.Xin.  Lettres  d^Bméram^à 
Lucie,  Lyon 9  i7dS .  a  toL  i»-ia; 
Levde,  1 766,  id.  XIV.  JMMms  ib 
labaranne  de  MaUeeSle^ùala  Feuh 
peparfeke,  Lyon ,  1766/iToL  iln 
ixXV.  LanmuMeÙariseeXjfstL, 
1767  y  a  vol.  in-ia.  XVL  lf«9unt 
des  Pamnes,  des  Artisan»,  des 
DomestiquesetdesCensdelaeme^ 
pagne,  Lyon  y  1768,  aTol.in-ia^ 
Levdey  1769;  Lyon,  1775,  id. 
XvII.  Les  Américaines,  ou  la 
preuve  de  la  BeUgjum  chrétienne 
par  les  lumières  naturMes ,  I«7*i»i> 
1770,6  YoL  in-ia.  Quelqnee' lon- 

âueurs  y  sont  rachetées  psr  la  force 
es  raisonnements,  et  par  des  traits 
lumineux  et  frap|MMls  de  Tërité 
ui  caractérisent  tous  les  eufrages 
le  Tauteur.  L'ouvrage ,  pour  la 
partie  théologi^ ,  fut  revu  par  un 
des  grands-vicaires  du  dibeèse  de  Ge- 
nève. XVIII.  Le  Mentor  moderne, 
o\k  Instfuetion  pour  les  garçons  et 
pour  ceux  qui  les  élfvent  l  Paris , 
177a ,  la  ptrties  en  1 1  vol.  XIX. 
Mamieldela  Jeunesse,  ou  inetruc- 
tionsfamiUèrtSt  en  dialofues.JlJ[. 
Contes  marau»,  Lyon ,  i  ^74»  ^  ^• 
in-ia.  Ce  sont  quatre  petits  romans 
fort  mr.Iiiicres ,  ainsi  que  ceu^  qui 
se.  trouvent  dans  l'ouvrage  snivant» 
XXL  Noueeaux  Contes  maemuu, 

1,5- 


a 


mS 


LËP 


Lyon  y  1776,  a  parties  in-8o.  XXII. 
La  Dévotion  éclairée ,  ou  Magasin 
des  Dévotes  y  Paris,  1779,  i  vol, 
iii-ia.  Telle  est  la  collection  com- 
plète des  ouvrages  publies  par 
M"*«.  de  Bcaumont.  Eidous  rassem- 
bla, du  vivant  de  Tauteiu*,  le  mé- 
lange suivant  :  Œuvres  mêlées  de 
Jf"«.  Le  Prince  de  Beaumont, 
extraites  des  journaux  et  des  feuilles 
péiiodiques  qui  ont  paru  en  Angle- 
terre pendant  le  séjour  au  elle  y  a 
/aie,  Maestnclit,  1775, 6  vol.  in- ici; 
traduit  en  allemand ,  Leipzig,  1776, 
a  vol.  in-8**.  C'est ,  à  peu  de  chose 
près,  la  réimpression  du  Nouveau 
Magasin,  n<*,  m ,  ci-dessus.    D-b-s. 

LEQUEUX  (Claude),  prieur  de 
Saint- Yves,  à  Paris,  fut  un  éditeur 
exact  et  laborieux.  On  connaît  aussi 
quelques  ouvrages  de  sa  com  position, 
comme  :  Les  Dignes  fruits  de  Péni. 
tence,  174*-*,  in-12;  Tableau  d'un 
'vrcù  Chrétien^  174^  »  in-r2  ;   Le 
Chrétien  fidèle  à  savocation  ,174^ 
iQ-i2)  Le  Ferbe incarné j  1 759 ,  in- 
1^.  Il  se  rendit  éditeur  des  livres 
suivants:  Instructions  chrétiennes  de 
Sinelin,  1 73G,  6  vol.  in- 1 2;  —  Abré- 
gé de  l'Armée  chrétienne  de  Ijc  Tour- 
ueux ,  1746,  a  vol.  in-iî»  ;  —  Let- 
tres de  lu  duchesse  de  la  FaUière , 
wec  un  Abrégé  de  sa  vie  péni- 
tente) —  Traités  cfuy'sis  de  St,- 
Augustin  sur  la  grâce ,  le  libre  ar- 
bitre et  la  prédestination ,  traduits 
du  latin  de  Foggini ,  1757  ,  :»  vol. 
in- m;  Sancti  Aurelii  Augustini  de 
gratid  Dei,    1758,  a    vol.  in-rj 
(c'est  Fédilion  latine  des  Traités  choi- 
M^j^ui  précèdent  )^  —  Sancti  Pros- 
péri  Aquitam ,  Sancti  Leonis  magni 
de  gratid  Dei ,  imprimes  également 
sur  l'édition  faite  à  Rome  pr  le  pré- 
lat Foggini,  i7(>o,  in-i'i  ;  Œuvres 
de  saint  Prosper  sur  lagrdce,  1761, 
iorVà  (e'esllatraduct  du  volume  pré* 


LEQ 

cèdent  )  ;  —  Patrum  eccle; 
citate  aduUorum  salvand 
sensio ,  sur  l'cdition  du  n 
gini  à  Rome ,  1 769^  in- 1  '2  ; 
sTir  le  petit  nombre  des  j 
ductiondu  Consensio,  17^ 
— Sancti  YvorùsPresbjtt 
proprium,  1761  ,  in-ivs. 
s'occupa  aussi  de  Téditi^ 
sieurs  ouvrages  de  Bos« 
paraître  V Exposition  de  h 
de  l'Eglise  catholique  , 

1)réface  historique  ,•  1 7G1 
es  Oraisons  funèbres ,  i  "^ 
avec  un  Eloge  historique . 
et  un  catalogue   bien    f. 
ouvrages.  Il  avait  propar 
lion  de  V Histoire  des  F 
mais  elle  ne  panit  qu  apri 
par  les  soins  de  Leroi.  Li 
chargé  .   conjointement 
Dcforis ,  d'une  édition  g< 
Œuvres  de  l'évêquede  M 
donna  le  Prospectus  en  i 
eut  été  à  désirer  qu'il  eii 
nuer  cette  entreprise.  Qu 
sent  ses  pre'jugés  ,  il  étail 
et  avait  de  l'instruction  e 
tique;  mais  il  ne  fit  qu 
l'impression  de  quelque 
On  a  trouvé  de  lui  des  no 
crites  sur  différents  ouvra 
suet.  Il  avait  rassemblé  d« 
écrits  de  la  main  de  ce  gr; 
et  d'après  lesquels  la  Vé^ 
déclaration  se  trouvait 
refondue    presque   en   < 
brouillons  n'existent  pliu 
les  ait  fait  disparaître  à  i 
qu'ils  aient  été  perdus  pj 
la  révolution.  C  est  d'apr 
de  Lequeux  que  l'on  a 
précis  d'un  ouvrage  m 
Bossuet,  De  t autorité 
ments  ecclésiastii/ues  , 
ginal  est  aussi  i5garé.  Cel 
accusé  d'avoir  anéanti  œ 


LEQ 

tend  qii*îl  se  Tanta  derant 
iDier  de  Ta  voir  jetë  au  feu. 
lote  n'est  pas  absolument 
!  pour  quicompie  sait  quels 
sentiments  et  les  liaisons 
K.  II  poussa  le  zèle  jusqu'à 
art  aux  folies  des  conTul- 
:ratt  du  moins  que  c'est  de 
t  parlé  dans  les  Nouvel- 
îéÊSîifues  du  6  décembre 
fut  trouvé  chez  une  con- 
re,  et  conduit  à  la  Bastille, 
a  fort  peu  de  temps.  Eu 
nhlia  un  Mémoire  abrégé 
et  les  ouvrages  de  Mesen- 
a ,  et  un  Mémoire  justifia 
Exposition  de  la  Doctrine 
f,  ouvrage  posthume  du 
-ta.  Il  mourut  le  3  avril 
édition  de  BoMuet  fut  con- 
VSforis  seul ,  qui  la  gâta  |)ar 
absolu  d'ordre,  de  critique 
re  ;  par  ses  notes  faslidieu- 
(  digressions  inutiles,  et  par 
contre  tous  ceuxqui  ne  pcn- 
comme  lui  :  il  est  certain 
édictin  eut  défense  de  con- 
I  peut  voir  ce  qui  est  dit  de 
I  autre  dans  la  préface  de 
c  édition  des  OEuvres  de 
imprimée  à  Versailles;  Té- 
arle  avec  éloge  des  soins 
apacilé  de  Leqneux ,  tout 
int  les  préjugés  et  le  man- 
It  et  de  modération  de  son 

P-C-T. 

lEN  (Michel),  savant 
n,  naquit  à  Boulogne-sur- 
66i  :  à  l'âge  de  vingt  ans 
ns  l'ordre  de  Saint-Dorai- 
père  Marsolier  lui  ensci- 
cmiers  éléments  de  la  laii- 
liqne,  qu'il  sut  parfaitr- 
\  la  suite,  et  à  laquelle  il 
»  connaissances  profondes 
die,  le  grec,  et  les  saintes 
se  lia  avec  dom  de  Mont- 


tEQ 

faucon,  Vùbé  de  Longneme  et  les 
savants  les  plus  distingues  de  son 
temps.  Ses  vertus  «Calaient  ses  ta- 
lents et  la  douceur  de  son  oommeroe. 
11  mourut  le  \i  mani  733,  dans  la 
maison  de  la  rue  St«-Honore  qu'il  ha- 
bitait depuis  long-temps»  On  a  de  loi: 
1.  Défense  du  texte  hébreu  et  de  la 
version  vuUate^  servtuA  de  réf^onse 
au  livre  (  de  D.  Peuron  ),  intitulé  : 
Y  Antiquité  des  temps  rétablie^  etc. 
Paris,  1690,  un  vol.  in-ix  IJ.  L'^n- 
tiquité  des  temps  détruite  (  contre 
la  Défense  de  l'Antiquité  des  temps, 
que  dom  Pezronfitparaltre  en  1691); 
Paris^  i6û3,  i  vol.  in-ia.  Ces  &ix 
ouvrages  du  père  Lequien  comMn- 
cèrent  sa  réputation;  on  trouva  qoe 
son  antagoniste  était  comjJèteiient 
battu,  lll.  Bemarques  sur  l'Essai 
du  Commentaire  sur  les  Prophètes  • 
(dedomPezron),dans  les  Mémoires 
de  Trévoux  du  mois  de  mars  1711. 
IV.  NuUHé  des  Ordinations  ang^^ 
canes  ou  Réfutation  du  livre  (  du  P. 
Gourayer)  inlitfi^':  Dissertation  sur 
la  validité  des  ordinations  des  An- 
glais ,  Paris,  1 7115,  a  vol.  in-ix  V, 
La  Nullité  des  ordinations  a^i^" 
canes,  démontra  de  nouveau,  tant 
par  les  faits  que  par  le  droit, 
contre  la  Défense  du  R.  P.  le  Gou« 
rayer,  Paris,  i73o,  a  vol.  in-ia. 
Sans  tomber  d'accord  sur  l'infidélité 
dans  les  citations  ni  sur  l'iniorance 
ou  la  prévention  que  le  P.  Gourayer 
reprochait  au  P.  Lequien ,  oii  pensa 
généralement  oue  ce  dernier  sortait 
trop  souvent  des  bornes  de  la  mo- 
dération envers  son  adversaire ,  et 
s'opiniâtrait  à  vouloir  lui  faire  con- 
fesser comme  article  de  foi  ce  qui 
ne  l'était  point.  On  attribue  à  Pierre 
Badoire  une  grande  part  aux  deux 
premiers  volumes  du  P.  Lequien. 
VL  Lettre  sur  les  Ordinations  an- 
flânes,  dans  le  Mercure  dn  mois 


5i3o  LEO 

d'avril  i  n  3 1 .  VI I.  Dissertation  sur 
i>aint  Nicolas  y  éin'que  de  Mjre  ; 
ilans  les  Mémoires  de  littérature  et 
dliistoire  du  P.  D(*snio]cts,  loiiic 
VII ,  prrinièi'e  partie.  VllT.  Disser- 
tation sur  le  port  [dus  y  qu'il  prétend 
cire  le  port  de  Boulogne;  il).,  tome 
VII ,  paît.  -a*.  IX.  //istoire  abrégée 
de  la  ville  de  Bouloene-sur-Mer  et 
de  ses  comtes,  il)i(J.  tome  x,  partie 
1*^*'. ,  et  a  1.1  Irto  de  la  Coutume  de 
Bouli  '»nc,  dans  le  Coulumier  jrone- 
rai.  A.  Dissertation  ^ur  Annius  de 
^  iterbe;  dans  les  Voyaj;es  d'Es- 
pagne et  d'il  !ie,  par  le  P.  Labat, 
et  dans  le  Beivseci  Winnius  de  Vi- 
terbe  (  pap;e  u/jG  )  de  M.  de  Fortia 
d'Urbau,  formant  le  tome  vn  doses 
Mémoires  pour  servir  à  l'histoire 
du  globe,  iBo8,  in- 12.  XI.  Obser- 
vations sur  le  livre  intitule' ,  Fetra 
Fidci,  d'Etienne  Javorski,  patriar- 
che jnoscovite,sur  une  Réponse  qui 
fut  faite  à  ce  livre  par  F'ancois 
BuiU-œus ,  et  sur  une  Kcplique  à  ce 
dernier,  par  le  P.  Ribcra,  insëre'es 
dans  \c Mercure  de  mars  1  «jSS.  XII. 
6tepliani  de  AUamura  Ponticensis 
contra  schisma  Grœcomm  Fano- 
plia  {fud  Homana  et  orcidentalis  ec- 
clesia  defenditur  adversus  crimina- 
i  iojiesNec  tarii  nuperi  patriarchœhie 
rosnlymitani  qnas  congessitin  libro 

DE PBlSClPATll  PAPJEy  l'aiis,  1  7  1 8, 

in-4".;  ouvrage  solide  et  estime.  Les 
dangereuses  subtilite's  du  patriarclic 
Nectaire  v  sont  victorieusement  re'- 
futees.Xlll.  SanctiJoannis  Damas- 
ce'ti  Opéra  omnia  gr,  lat, ,  Paris, 
1 7 1 'Jt ,  «2  vol.  in-fol.  Cette  édition  est 
enrichie  de  plusieurs  dissertations, 
reniplirs  d'érudition  ecclcsiaslique. 
I/e  P.  Lccpiien  avait  |)repare  un  troi- 
sième volume,  qui  devait  contenir 
\vs  ouvrages  faussement  attribues  à 
Saint-Jean  Damasccne,  et  qui  n'a 
point  Ole  mis  au  jour.  XI  Y.  Oriens 


LEQ 

Christianus ,  in  quatuor  putrimr' 
chatus  digestus  ;  .  quo  exmbentmr 
ecclesiœ  ,  patriarcnœ  ,  caterit/m 
prafsules  totius  Orientis ,  Paris  y  à 
rimprimerie  royale,  1740 9  3  vol. 
in-fol.  Cet  ouvrage  était  en  ixande 
partie  imprime',  quand  le  P.  IicquicB 
mourut.  Ses  confrères  en  continuè- 
rent l'impression, et  y  Grent  des  amé- 
liorations qui  sont  indiquées  dans  la 
préface.  C'est  uueimitation  àuGàUîA 
christiana ,  Lieu  exécutée  et  pleine 
de  choses  curieuses,  avec  les  cartfs 
des  4  patriarcats  dressées -par  d*An« 
ville.  Le  P.  liecpiicn  a  conconni  k 
la  Byzantine  (  Voy.  Léow  de  Bt- 

KANGE  ).  L-»-E. 

LEQUIEN  DE  LA  NEUVIIXE 
(  Jacques  ) ,  historien,  naquit  à  Pa- 
ris,  en  1647,  d'une  ancienne  famiilt 
du  Boulomiais  ,  et  entra  a  Page  da 
quinze  ans ,  comme  cadet  dans  Ici 
Gardes-françaises.  La  faiblesse  de 
sa  santé  ne   lui  permettant  pas  de 
snppoiter  les  fatigues  d'une  seconde 
campagne,  il  quitta  le  service  pour 
étudier  le  droit:  mais  au  moment 
qu'il  venait  d'acheter  la  charge  d'a- 
vocat-ge'néral  de  la  cour  des  mon- 
naies ,  une  liauqueroutc  qu*cssuya 
son  père  le  força  encore  une  fois  de  ' 
renoncer  à  ses  projets.   Il  résolot 
alors  de  chercher  dans  la  culture 
des  lettres  la  consolation  d'une  vie 
obscure  et  privée.  Ce  fut  d*apri;s 
l'avis  de  Pelisson  ,  qu'il  entreprit 
l'histoire  du  Portugal,  dont  le  buc- 
CCS  lui  ouvrit,  en  170C,  les  portes 
de  l'académie  des  inscriptions.  Qocl- 
qiie  temps  après  il  publia  lui  Traité 
de  l'origine  des  postes,  qui  lui  valut 
la  dii-ection  de  celles  d'une  par:ie 
de  la  Flandre-française.  Il  alla  en 
conséquence  habiter  le  Qiirsnov»  En 
1713,  apri:s  la  paix  d'Ulrecfit,  il 
«icconipagna    ra]il>e    île    Momay  , 
nommé  a  l'ambassade  de  Puiiugal; 


LEQ 

tt  i]  fut  acciirilli  a  Li«l«iz3V  as  '^     û^ 
Mflhêre  U  pliui  flattraff,  Lr  ne  o^     iB'tcif 
FwtugaJ ,  voulant  le  ti\er  ùi»  <e>     ^dii>'«i  •«   «^ 
Aits.lr  nomma  chrralir;  i?  rt>r;ir* 
de   Cbn«t  «    eC    lui    ao  .rzk    mif 
pension  de  quiuze  ctiM  Lttsw  Ijf- 
qviea  »*^ui\a  de  rcpt-iiir?  in  ii.«i- 
ta  dr  ce  prince,  en  îr-Tai'iTr  i  -rn- 
ttnuer  et  perfectionorr  v.<.  Li.Mr<i«* 

dcrc  royaume;  et  il  s'ca   e iniac 

■fTT  ardeur,  lor^uM  m«>Br^  i  . jj- 

bonae.  le  ao  nui  1*28.0.  «  Sh  m 

1.   i/isioire  de  Portugal  .   PsTi  . 

l*20  ,  '1    vol.  in-î-'.  LeraifT     & 

rneinpifT  de*  kL^tonfi»  f^Tvçni». 

portn;;ais  ,  remoo  a  Tb-a  .  ::n- 

qmrme  ld«  de  J  jpb^î .  c:^i^  tr^  o-*- 

rendanL^  ,  siinabt  is  trainj'a     «» 

font  ctablL^  dans  If  P.  rtnzK  :  i   Caï- 

cnt  efiMiite  les    cdZtrr^'j^  Tr^i*}}^ 

tnms  d?  ce  pa\ « .  iu>^'fc z  r-rîH   ù? 

Jean  11.  La  «r o&ir  pir"jf  r .  2  îr*iit 

rkL^tOfre  6r  ce  rcva-.-x&»  ttt^i  n 


^i 


1—   _ 


im&ir  Tir   ^  1-*-—:^: 
atCï-^Ee-    :h    i.    ■»^    tf 

ni*»  I-  u~^i-'-  •   -»!•*     -i  -  ^.  T-* 

îrwixi    'Ti  ■-  «-T:'    .•-    nrrimu»' ■:.■•, 
i  î:»i\:?  '•■    ^-^1=*^    j-   •    '•'rr  i»» 

nuf  or    rrrp ""tFti :w.    '«a^crip    a 
lA-miiiir**  \   -_ 

■  Sii,epo«pK  rie  U  n.*?^   r  Ln.«-     >--^ '-«i  ^'-.»-  -^    .Tr*'    *i:  .r.^ 
■vil*'.  Larlrd^lj  rri^vii»   t*  *-     *  ti-    t^-    •-'  -■     -■.    ^-.^v:      .'. 

iTpijrîanl-» .  et  'ÎVl  st  .t  ...  t.,* 
À'ûntres  trop  *■  T't' ^  "."TT!'  -  •• 
f '..-«Il  le*  ra:*..^^  T-i  i*v.rn  iv^ar 
f*  damier  J  ji.'mT  .1  ••  i  :."»••  §• 
hi^tfire  Je  P<  :'  ,zîi  '  .  L  i  ,■..!  >: 
I.-qnirti  a  .  *'-r  i.:.  .'«TH-i.ni  ù#  -_ 

«n  pretr;:ti  r- :.'  '*-  :**  *   :«■•  "  •- 
jniir-  li^n  <■*"■= pr.se*  .-^  -;••  >t  •  i.-.- 

d^ïil|c>'rs  r*T:T  i'ui  cîi  j?  'jiii.tiic  «^ 
a.rr*!  1*.  II.  L' 9*Kcvv  c^:  :r:r.f.' . 
rhâ'z  Ui   <j-.  ■  eîu  ef  le:  ifc'*i-î-^»r- 
l'*!i.s.  i-ov*.:'."! -1.  I>p-r'-j^  •^  i — - 

m 

l'.K  .1  \'  j:-!'-'.*'  l*  r*tk:i!.Mi»Ti«ir  m 
!'iii».|  t  .lion   fh^T  i»  F-rir-iiT..*.   V- 

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Tir*  •        ^    \   '.m    ■€ .  ti    •    i*;.r»"'     -■ 


alo  LEO 

d'avril  i  ^3 1 .  Y 1 1.  Dissertation  sur 
i^atnt  Nicolas,  és^èque  de  Mji*e ; 
dans  les  Mémoires  de  littérature  et 
d'fiistoit^  du    P.  Dpsniolcts,  tome 
VII ,  première  partir.  MIL  Disser- 
tation surle  pnrt  IciuSy  qu'il  prétend 
f'irelc  port  de  Boulogne;  ih.,  tome 
VII ,  part.  '2*^.  IX.  jr'nMoire  abrégée 
de  la  ville  de  Boulogne-sur-Ker  et 
de  ses  comtes,  ibid.  tome  x,  p^îrtic 
1  '•^. ,  et  a  I.i  trtr  de  la  Coutume  de 
BouIj  ;;nc,  dans  le  Coutumicr  £;nie- 
raL  X.  Dissertation  Hir  Anrdus  de 
fiterbe;  dans   les  Voya};es  d'Es- 
pâ^iîe  et  d'il  !ie,  par  le  P.  Labat, 
et  dans  le  Be.'vseel  Whiniu^  de  fi- 
teriie  (  paî»e  u^^)  )  de  IVL  de  Fortia 
d'Urbau,  formant  le  tome  ^  iî  de  ses 
Mémoires  pour  servir  à  l'histoire 
du  globe  y  iRo8,  iii-r2.  XL  Obser- 
vations sur  le  livre  iiitilulc  ,  Petra 
Fidciy  d'Etienne  Javorski,  patriar- 
clie  moseovite^sur  une  Réponse  qui 
fut  faite  à  ce  li%Te  par  F^anrois 
BudJ-œus ,  el  sur  une  Réplique  à  ee 
dernier,  par  le  P.  Ribera,  inse're'es 
dans  \c  Mercure  de  mars  i  "jSS.  XIL 
àtephani  de  Altamnra  Ponticcnsis 
contra  schisma  Gnvcorum  Fano- 
pliuifudBomanaet  occidentalis  ec- 
clesia  defenditur  adversus  crimina- 
iionesIVe(  tarii  nuperi  patriarchœhic 
rosolymitani  quas  congessit  in  libro 
lyKpnisciPATii  papa:,  Paris,  1718, 
iii-4".;  ouvrage  solide  et  estimé.  Les 
dangereuses  subtilités  du  patriarrlic 
Nectaire  y  sont  vietorieusenient  ré- 
f ntées.XIl  I .  Sancti  Joantns  Damas- 
ce'ii  Opéra  omnia  gr,  lat. ,  Paris, 
1 7 1  '2 .  '2  vol.  in-fol.  Cette  édition  est 
enrirhie  de  plusieurs  dissertations, 
remplies  d'émidition   eerlésiastique. 
Le  P.  Lc([uien  avait  préparé  un  troi- 
sième Volume,  qui  devait  rontenir 
les  (invraç;es  fauhsement  attribués  à 
Saint -.Ji'aii  Damascène,   et  qui   n'a 
peint  élc'  mis  au  jour.  XIV.  Otiens 


LEQ 

Christianus ,  in  quatuor  natrioT' 
chat  us  digestus  ;  auo  exhibeninr 
erclesia*  ,  patriarcnœ  ,  caîetique 
pra*sulcs  totius  Orieniis ,  Paris,  à 
Timprimeric  royale,  1740*  3  vol. 
in-fol.  Cet  ouvrage  e'taît  en  çrande 
partie  impiimé,  quand  le  P.  T^eqiiicn 
mourut.  Ses  confrciTS  en  ccntinuc- 
reut  rimprcssioD,et  y  Qrent  des  amé- 
liorations qui  sont  indiquées  dans  la 
préface.  C*est  une  imitation  dnGaUim 
christiana ,  Lien  exécutée  et  pleine 
de  choses  curieuses,  avec  les  cartes 
des  4  patriarcats  di'essées  -  par  d' An- 
ville.  Le  P.  Tieqiiien  a  coucoum  à 
la  Byzantine  (  Voy.  Leok  he  Bt- 

KATiCE  ).  L-B-K. 

LEQUIEN  DE  LA  NEUVIIXE 
(  Jacques)  ,  historieif,  naquit  à  Pa- 
ris ,  en  1 047 ,  d'une  ancienne  famille 
du  Roulomiais  ,  et  entra  à  Page  de 
quinze  aus ,  comme  cadet  dans  les 
Gardes-françaises.  La  faildessc  de 
sa  santé  ne  lui  permettant  pas  de 
supporter  les  fatigues  d'une  seconde 
campagne,  il  quitta  le  service  pour 
étudier  le  droit:  mais  au  moment 
qu'il  venait  d'acheter  la  charge  d'a- 
vorat-général  de  la  cour  des  mon- 
naies ,  une  1>anqueroutc  qn'essuya 
son  père  le  força  encore  une  fois  de 
renoncer  à  ses  ]ir(»jet5.   Il   résolut 
alors  de  chercher  dans  la  culture 
des  lettres  la  consolation  d'une  vie 
obscure  et  privée.  Ce  fut  d'aprrs 
l'avis  de  Peliss(ui  ,  qu'il  entreprit 
l'histoire  du  Portugal,  dont  le  suc- 
cès lui  ouvrit,  en  1706,  les  portes 
de  l'académie  des  inscriptions.  Quel- 
que temps  anrës  il  publia  im  Traité 
de  l'origine  (les  postes,  qui  lui  valut 
la  dirertioii  de  celles  d'une  par:îe 
de  la  Flamire- française.  Il  aUa  en 
consécpicnee  habiter  le  Qiiosnov.  En 
1713,  aprirs  la  paix  d'L'irecut ,  il 
accompagna    Tablie    île    Momay  • 
uuiumc  a  l'amLassJide  de  Puiiugal; 


LEQ 

accueilli  à  Lisbonne  de  la 
la  pliis  flatteuse.  Le  roi  de 
I ,  voulant  le  fixer  dans  ses 
nomma  cheralier  de  Tordre  • 
i^t  ,  et  lui  accorda  uue 
de  quinze  cents  livres.  Le- 
nTorça  de  répondre  auxbou-* 
'  prince,  en  travaillant  à  con- 
t  perfectionner  sou  histoire 
»yaume;  et  il  s'en  occupait 
leur,  lorsqu'il  mourut  à  Jâs- 
le  ao  mai  l'jaS.Onadc  lui: 
tdre  de  Portugal  ,  Paris , 
a  vol.  in -4**.  Lequicn,  k 
Je  des  historiens  espagnol; 
is ,  remonte  à  Tuijal  ,  cin- 
iiis  de  Japhf  t ,  dont  les  des- 
3  ,  suivant  la  tradition  ,  se 
iblis  dans  le  Portuj^al  ;  il  dé- 
duite les  diOcreutes  rcvolu- 
►  ce  pays ,  jusqu'au  règne  de 
.  La  seconde  partie  comprend 
pe  do  ce  royaume  JNsqu*en 
•poquc  de  la  mort  d'Ema- 
".  I^clMe  lui  reproche  d'a- 
lis  un  ^nmd  nombre  de  faits 
«ni s  ,  et  d'en  avoir  ii)(1ir|uë 
»  trop  superficiellement  :  ce 
es  raisons  qui  dc'lerminèrcnt 
lier  a  publier  une  nouvelle 
»  de  Poitu;;al.  [  f\  Laclkde.) 
1  a  ,  ^ur  lui ,  Tavantige  de  ci- 
«tamment  ses  autorites;  mais 
end  qu'il  ne  les  a  pas  tou- 
ien  comprises  ,et  que  sa  chro- 
'  n'est  pas  sûre  :  l'ouvrage  est 
rrs  écrit  d'un  style  coulant  et 
i^.  II.  // Origine  des  postes, 
s  anciens  et  les  modernes , 
i^oS.in-i'i.I^equien  en  attri- 
Ati^uste  le  rétablissement  ou 
ilion  chez  les  Romains.  Gt 
e  curieux  est  terminé  \y.\t  le 
<\rs  ordonnances  sur  K\s  pos- 
rs  en  vipieur  ,  avec  le  précis 
cifj»  qui  les  avaient  dictées.  1 1  a 
1  primé  sous  ce  \xiTc:  L'usage 


LER 


ft^i 


des  postes  chez  les  anciens  et  les 
mode  nés  y  Paris,  i73o,in-i2.Celte 
édition  est  augmentée  des  ordonnan- 
ces et  règlements  publiés  depuis  la 
première.  1TL  Histoire  des  Pau-- 
pfiins  du  Viennois  ,  d'uéuvergne  et 
de  France,  Paris,  1 759, 1  vol.  in- 1  îi. 
Ot  ouvrage ,  resté  manuscrit ,  fut 
publié  par  le  petit-fils  de  Ijequien, 
augmenté  de  la  vie  de  Louis  IX , 
vingt-cinquième  Dauphin  de  France. 
Le  style  en  est  facile  et  simple,  tel 

3ue  le  demande  le  sujet:  on  y  trouve 
es  recherches  utiles;  mais  il  y  a 
licaucoup  de  fautes  de  chronologie. 
L'éloge  de  Lequicn  de  la  Neuville, 
]>ar  de  Boze ,  est  imprimé  dans  le 
tom.  Vil  des  Mémoires  de  Vacadé^ 
mie  des  inscriptions,  Chaufcpié  lui 
a  consacré  un  article  dans  son  Dic- 
tionnaire,  (  1  )  W-s, 

LERANBERT  (  Louis  ),  statuai- 
re, naquit  à  Paris,  en  i6i4«  Son 
p<'re  était  garde  des  figures  antiques 
et  des  marl>res  du  roi  Louis  XIII, 
qui  consentit  à  être  le  parrain  du  jeune 
Leraril)ert.  Il  entra  d'abord  dans  l'é- 
cole deVouet,et  se  lia  avec  Lebrun 
et  Lenôtrc  ,  d'niie  amitié  qui  dura 
toute  leur  \\c.  Son  goût  pour  la 
sculpture  le  fit  entrer  chez  Sar- 
raziii,  où  sa  facilité,  la  grâce  da 
ses  manières,  la  beauté  de  sa  figure, 
le  firent  bientôt  distin^er.  L'em- 
ploi de  son  père  lui  facihtait  l'entrée 
de  la  cour:  après  la  mort  de  Louis 
X1I1,  il  s'attacha  k  mériter  les  bon- 
nes grâces  du  jeune  roi.  Poète  et 
musicien  ,  il  re!um.ssait  tous  les  agré- 
ments ,  et  il  fut  admis  à  figurer  dans 
toutes  les  fcUes  des  premières  années 
du  règne  de  Louis  XIV.  Il  se  ùi 
d'abord  connaître  comme  peintre 
])ar  les  Portraits  en  médaiÛon  du 


(1)  rh«nr«pi^  j  fait  •■•    iMfpi*   difrMsiM 
•■r  VmppmrUiêm  dm  Imhmrmm  à  CMtfU*iia* 


232  LER 

cardinal  Mazarin,  du  maréchal  de 
la  MfiUeraw ,  de  M,  et  J/'"*.  Ja- 
bock  y  etc.  Bicnlot  ajircs  il  fut  cliar- 
j»(»  du  Tombeau  du  marquis  de 
Vampierrc,  qui  fut  riove  à  trois 
lieui's  \\o  Girn,  dans  les  terres  de  ce 
scijjncMir.  I/architccture  de  ce  tom- 
beau est  riche; et  tout,  jusqu'à  Tepi- 
taphe  eu  vers,  est  de  la  cornposilion 
Je  Leraubert.  l.a  {^arde  dos  antiques 
et  des  uiarbres  du  roi  lui  avait  ele' 
diuuKT  .\près  la  uiort  de  son  père: 
file  lui  lui  ôle'e  eu  iG^)3.  Il  se  cou- 
sol.i  de  celte  dispjrâce  eu  redoublant 
d'urdeur  pour  ie  travail.  Il  se  prë- 
.seiîla  celle  même  aune'e  pour  être 
niemlre  de  racadcinie,  et  fut  reçu, 
sur  un  busle  du  cardinal  Mazarin. 
Ym  i()(i  >,  Leranbert  avait  exécute' , 
pour  le*»  jardins  de  Versailles ,  quatre 
statues  rcj)reseutant  le  Dieu  Pan, 
une  '•uhi:(drya/le  dansant ,  une 
JSjinnhe  jariunt  du  tambour  de 
basffue  ,  et  un  Faune  :  on  faisait 
lui  cas  jKirlic.'ilicr  de  Vlfamadrja- 
//<*.  On  voit  de  lui, dans  le  parc 
de  Versailles,  deux  Sphinx  en  mar- 
bn?  blanc,  montes  par  des  enfants 
de  bronze  ,  qui  Ir.s  retiennent  (wec 
des  guirlandes  de  flems.  Le  travail 
de  ces  groupes  est  digue  d'estime  ; 
mai.N  ils  manqwht  de  si  vie  ,  et  n'ont 
non  de  la  simi.Iirilt*  que  les  anciens 
.saviàt'i't  donner  à  ces  sortes  d'ou- 
vra-^es.  I^a  cathédrale  de  Blois,  pos- 
sètli-  d(M:\  Jjas-reli<'fs  de  Leranbert , 
en  marbre  hlanc;  l'un  repre'senle  la 
J/ei nuire,  Tautii-  la  M&ditaticn;  il 
les  avait  faits  eu  \(\(]o ,  pour  le  tom- 
beau de  .lean  Courtois,  presideiit  au 
presidid  tic  Blois.  LeianbiTt  mou- 
rut à  Paris,  en  ifi^o.  P-s. 

Ll'VUCAlU  (  NicoLAS-MAniK  ) , 
cardinal,  (tait  né  dans  IVtat  de  Gè- 
nr>^  ru  \  (»7  ">,  d'une  famille  ancienne, 
et  (jui  a  produit  plusieurs  hommes 
dishugiîc's  par  la  protection  qu'ib 


LER 

ont  accordée  aux  lettres ,  et  par  les 
hautes  fonctions  dont  ils  ont  été  re- 
vêtus. Nicolas,  ayant  terminé  ses 
«études  d'une  manière  brillante,  reçut 
les  ordres  sacre»,  et  vint  à  Rome, 
où  son  mérite  le  ifit  bientôt  remar- 
quer. Pourvu  successivement  des 
gouvciTiements  de  Todi ,  de  Bcne** 
vent ,  de  Camerino  ,  d'Anconc ,  de 
Civita-Vecchia  et  de  Pérouse ,  il 
montra ,  dans  rexerrictt  de  ses  fonc- 
tions ,  autant  de  capacité  que  de  dé- 
sintéressement. Pendant  qu*il  était  k 
Bcnévent ,  il  avait  su  se  concilier  la 
faveur  du  cardinal  Orsiui ,  archevê- 
que de  cette  ville.  Ce  prélat ,  ayant 
été  e1u  pane,  en  t7'i4  >  ^^^  ^^  ^^^ 
de  Benoit  aIII  ,  se  hâta  de  rappeler 
à  Rome  Lercari,  qu'il  combla  de 
témoignages  de  sou  estime.  Il  lui 
conféra  le  titre  de  maître  de  la 
chambre  (  Maestro  di  caméra  ) ,  et 
l'éleva  à  la  dignité  d'archevêque  de 
Na7.ian7.e.  Deux  ans  après  (  17^6  ), 
il  le  nomma  son  pi*emier  ministre, 
et  enfin  le  décora  de  la  pourpre  ro- 
maine. Lercari  continua  de  |oiiir  de 
la  plus  haute  faveur  pendant  la  vie 
de  Benoît  XIII  ;  mais  son  successeur 
l 'éloigna  du  ministère  pour  y  appe- 
ler un  de  ses  favoiis.  Lercan  parta- 
gea ses  dernières  annécji  entre  ses  de- 
voirs religieux  et  Li  société  des  ar- 
tistes dont  il  s'était  toujours  montré 
le  protecteur.  11  mourut  â  Rome,  le 
L^3  mars  i"/)-:.  W-s. 

LEUCiARO  ou  Lercari.  Fojez 
Imperi  au  ,  X\I  ,  ao8. 

LERI.  r'f'Xîs  Lery. 

LERlDA^T  (Pi£Rrk)<  avocat  an 
parlement  de  Paris, né  en  6n*ta;;De, 
mort  le  '>8  novembre  1 7(18  ,  a  pu- 
blic :  I.  Examen  de  deux  questùms 
importantes  sur  le  w  an  âge,  i7.'>3, 
in-4®.  11.  Dissetiation  thèohs^iqne 
et  historique  sur  la  concrfttion  de 
la  Fierté,  1750, in- ri.  III.  (.un- 


LER  • 

R  sur  le  niiiriage  du  Juif 
LetH,  1  -!i8,iii-4'*.  ÏV.  Insti- 
philosopiiicœ  in  novarn  me- 
tiientiP ,  I  ^(m  ,  3  vol.  in- 1  u. 
Cotle  matrimonial ,  i-jôCJ  , 
l'irupriiiic  cii  1 7*70  (  par  les 
(^iiiiis  ; ,  avec  des  augmen- 
\  I.  On  lui  altiibue  aussi 
fiancitfry  170.^  ,  in-i'ji;  ou- 
iic  Vultairo  trouvait  violent 
nt  à  fan  r  d'un  bout  à  l'autre. 
\  le  eruîent  d^l^  avoeat 
iik!  ,  mort  en  1771.  Leri- 
iitenaitque  le  droit  d^apposer 
^>è<'lieniefit<  di rimants  au  ma- 
[ifMrtient  exclusivement  à  la 
tce  Irrnporelle  ;  et  dans  la 
n  sur  le  mariage  de  rinfulèlc 
ti.  il  se  defl.ira  pour  Tindis- 
ite  absolue,  comme  fit  aussi  le 
enl  de  Paris  ,  par  son  arrêt 
«luvier  fjH,  dans  la  même 
If^Borach  Levi.  J^Tldant  avait 
pté  ]»hi.s  lianii  dans  sa  Dis- 
i>/i  tfit'idogujue  sur  la  concep- 
la  f'itT'^e,  P-<.-T. 

iKiKr.    f'oY,  I.AFAYF. 

îIS  A^^ol^E  dk  ;,  rom|iila- 
**diiirrc,  était  ne  le  'xH  février 
t  MijntJuiiiN  (l.insleHousNillon. 
t"!ito\r  a  P.iiIn  pour  v  faire 
ilfN,et  il  s'v  li\a  par  l'a^'cjui- 
tlnue  charge  de  premier  huis- 

U  (  liandji'c*  (les  comptes.  11 
^  \ii'   .lu  milieu  d(>.s  <^eiis  de 

.  dont  il  .se  fai.s.iit  «limer  par 
r.ieltiv  nuulcrste  et  serviable. 
Uiit  en  i^*)"».  Ou  a  de  lui  : 
ffrui^ruffhie  rcn^lue  tiist't^ , 
!-'»>.  Iji-S".  II.  Diciinnnaire 
if ,  /li.storitfue  *  t  littt'rnire  des 
r's  ,  contenant    l'origine  des 

nts  théâtres  de  Pans  ,  elc. , 

i"*»!  .  reiujpnnie'  ave<' des 
»ii*  ,  f^ri:  iu-S".  ('/e^t  une 
I.ifi»'n  as.se/,  bien  faite  ,  et 
it  tenir  lieu  de  la  volumineuse 


LER 


233 


Histoire  du  théâtre  français ,  des 
frères  Parfait.  Cet  ouvrage  est  tou- 
jours recherche,  quoiqu'il  en  ait  paru 
depuis  plusieurs  dans  le  même  genre. 
C'est  I^'ris  qui  est  Tedilenr  du  Sen^ 
tintent  d'un  harwoniphile  sur  dif- 
férants ouvrages  de  musique  (  par 
Tabliédc  Moramberl) ,  Paris,  ^756, 
in-ia  ,  et  des  Après-soupers  de  la 
campa  fine  (  par  Bruix  ).      W-s. 

LKRME  (  François  de  Roxjis, 
DE  Sandovjll  ,  duc  r.y,  )  ^  premier 
ministre  de  Philippe  III,  roi  d'Es- 
pagne, est  un  des  exemples  les  plus 
frappants  de  TincoDStance  de  U 
fortune  et  du  néant  des  grandeurs. 
m 'étant  encore  que  marquis  de  Dé- 
nia, il  fut  nomme'  ecuyer  de  l'in- 
fant don  Philippe,  et  prit  sur  lui 
un  tel  ascendant, que  ce  prince,  en 
arrivant  au  trône  (  i5ç>8  ),  le  créa 
premier  ministre,  maigre' la  recom- 
mandation expresse  que  son  père  lui 
avait  faite  en  mourant  de  le  tenir 
éloigne'  des  alFaires.  Son  élévation 
excita  le  mécontentement  des  grands, 
jalujix  de  la  préférence  accoixlce  a 
un  homme  d'une  naissance  mcfdio- 
cre  ;  ef ,  dès  (c  moment,  il  fut  en- 
tome  d'emiemis  ]>rêts  à  profiter  de 
SCS  faute.s  ])our  le  renverser.  Le  duc 
de  Lerme  voulut  signaler  les  cora- 
mencf^ments  de  so!i  ministère  par 
un  acte  de  \igueur:  il  équipa  une 
f!.. Ile  de  cinquaiitc  voiles,  destinée 
à  croiser  sur  les  <'ôtes  de  l'Angle- 
terre ;  mais  elle  fut  détruite  par  une 
tcui|ièle  ,  prrsqu'en  soitant  du^rt, 
et  cet  e'chec  le  détermina  à  recourir 
à  des  voies  de  conciliation.  Il  traita 
de  la  paix  avirc  les  Anglais ,  moyen- 
nant quelques  sacrifices  ;  et,  en  i  ÔoB, 
il  fit  une  trè\e  avec  la  Hollande. 
Ces  deux  actes  déplurent  assez  gé- 
néralement ,  et  augmentèrent  les 
plaintes  contre  le  ministre,  accuse 
de  ne  pas  se  montrer  assez  jaloux 


â34 


LER 


de  la  cloîrc  Je  IT/îp.ij;n«».  La  situa- 
tion acs  iiuaiicc's  do  a  il  ri'np;a(;or  k 
provoquer  la  suppression (riinc  foule 
{]c  cliarges  ereees  sous  les  reçues 
pre'cedeuls  el  devenues  inutiles  : 
mais  la  crainte  d'aerr(Ȕlrc  par  cette 
mesure  le  nombre  de  ses  ennemis, 
lui  fit  adopter  un  système  oppose  ; 
et  il  multiplia  tellement  les  emplois 
que  toutes  les  ressources  du  trésor 
suHisaieiït  à  peine  pour  les  payer. 
Il  chercha  à  cacher  au  roi  l'emfMr- 
ras  des  finances ,  en  Toeeupant  sans 
cesse  par  de  nouvelles  fêles  ;  cepen- 
dant il  souhaitait  sérieusement  de 
mettre  un  terme  k  cet  embarras ,  et 
ton  projet  était  de  rendre  à  KFlspague 
son  ancienne  splendeur.  11  voulut 
encourager  ra(;riculture  trop  nédi- 
géc  depuis  la  découverte  des  Indes  ; 
mais  ne  pouvant  adoucir  le  sort  des 
cultivateurs  par  la  diminution  des 
impots  ,  il  fît  iiLstituer  un  ordre  de 
chevalerie ,  pour  récompenser  ceux 

3 ni  se  dislin^^ueraient:  il  exempta 
u  service  militaire  tous  les  ou- 
vriers ;  fausse  mesure  qui  nuisit 
au  recrutement  de  Tarmée ,  sans 
rendre  de  raclivitc  au\  manufac- 
tures. L'Espaj-ne  ,  tributaire  de 
tous  ses  voisins ,  ne  se  soutenait  que 
jwr  les  somnurs  énormes  qu'elle  ti- 
rait chaque  année  de  ses  colonies  et 
de  la  Sicile,  De  nombreuses  réfor- 
mes étaient  indispensables  ;  le  mi- 
nistre les  voyait  saas  oser  les  entre- 
prendre. Cette  hésJLition,  cette  fa i- 
Llesse ,  est  le  plus  grand  reproche 
que  rhistoire  puisse  faire  au  due  de 
Lcrmc  :  il  avait  toutes  les  qualités 
d'un  prticulier;  il  était  doux  et 
affable,  tri^s-généreux,  et  ne  fit  usage 
de  Sun  autorité  que  pour  rendre  ser- 
vice sans  distinction  h  tous  ceux  qui 
s'adressaient  à  lui.  Il  acheva  par  sa 
douceur  la  pacification  de  1  Arra- 
l^on,  et    fit   disparaître  jusqu'aux 


LER 

traces  des  troubles  qui  avaient  aeila 
ce  royaume.  Sa  faveur  scmbbiît 
croître  chaque  jour  ;  et  songeant  a 
la  faire  partager  à  son  fils ,  le  due 
d^IJzeda  ,  il  le  présenta  au  roi ,  en  le 
recommandant  à  ses  hontes  avec 
toute  la  tendresse  d'un  jH*re.  Quel- 
que temps  après ,  le  vieux  ministre 
perdit  sa  femme  (  Félicité  Heuri- 
(piez  de  Cabrera);  et  ayant  embrassé 
l'état  ecclésiastique,  il  se  persuada 
que  s'il  ]»ouvait  obtenir  la  ])ourpre, 
il  imposerait  pour  jamais  silence  à 
ses  ennemis  :  mais  il  se  trompa,  et 
le  titre  qu'il  avait  ambitionné  pour 
se  maintenir  au  ministère,  précipita 
sa  chute.  Il  s'établit  entre  le  roi  et  le 
cardinal  une  étiquette  que  le  priiicc 
trouva  gênante;  ses  en:iemLs,àU 
tête  des(piels  on  est  indigné  de  trou- 
ver son  propre  fiLs,  le  duc  d'U/xsda, 
profilèrent  de  celle  circonstance, 
])oiir  achever  de  le  perdre  dans  Tes- 
rit  de  Philippe  :  on  r.ipjiela  toiitei 
es  fautes  de  son  ministère;  on  osa 
même  l'accuser  d'avoir  fait  empoi- 
sonner la  reine  Marguerite ,  parsoa 
favori  D.  Rodrigue  Calderon.  Le  roi 
consentit  enfin  au  renvoi  de  son  mi- 
nistre :  celui-ci  quitta  l'Esciirial,  le 
SI  octobre  ifiiH,  jour  an  ni  versa  ire  de 
la  mort  de  la  re  ne ,  et  se  retira  dans 
une  de  ses  terres.  I^e  duc  d'IJ/.eda , 
qui  lui  succéda  au  ministère ,  vou- 
lait faire  instruire  son  procès  ;  et  il 
fallut  que  le  roi  interposât  son  auto- 
rité pour  eniprcher  ce  scandale: 
mais ,  après  la  mort  de  ce  prince  , 
Philippe  IV  laissa  agir  les  ennemis 
du  duc  de  Lerme  :  (^Iderun  ,  son 
favori ,  eut  la  tète  tranchée  {  /^ov, 
Calderon  ,  VI,  5o  )  ;  et  les  biens  de 
l'ancien  ministre  furent  saisis  pour 
l'obliger  à  restituer  une  «omnic  de 
quatorze  cent  roiHe  écus,  qui  lui 
avait  été  donnée  par  le  feu  roi  sur 
le  produit  des  Ueos  et  des  marchao- 


l 


LER 

la  Sicile.  Flr'tri  par  d'odîeH- 
•rtions  y  dépouille  de  sa  for- 
i  duc  de  Lerme  mourut  de 
,  en  iGa5.  D.  Juan  Vitrian 
is  son  Commentaire  sur  les 
ef  de  Philippe  de  Comines, 
pour  un  favori ,  le  duc  de 
r  est  on  des  meilleurs  et  des 
modères  qu'il  y  ait  jamais 
•  Pois  il  ajoute  :  «  Il  avait 
.prit  médiocre  ;  mais  sa  con- 

a  raonlré  combien  est  vrai 
re  de  Thucydide  ,  que  les 
(  médiocres  sont  les  plus 
res  au  gouvernement  ;  son 
tère  est  et  sera  cité  partout, 

avoir  été  sans  guerre ,  sans 
t  et  sans  impôt  odieux  ?  c'é- 
I  suite  de  son  esprit  doux  et 
que ,  et  de  T  humeur  du  roi 
le  cherchait  qu*à  régner  en 

»  W-f.- 

>OCJT  (  Jein  ) ,  en  latin 
Lermiiius  ,  porte  latin  ,  vit 
à  Bruge»  ru  i54>.  Né  avec 
urtiine ,  il  fil  dVxcelIeutcs 
littéraires  à  Gaod^à  Anvers, 
lin  ;  il  employa  ensuite  plu- 
innées  à  voyager  avec  Juste- 
ît  Victor  Giselin.  Il  visita 
tf-i pales  académies  de  France , 

et  d*Al]emagnc,et  se  lia  par- 
ée les  savants  les  plus  distin- 
I  semMe  sVlre  or cuj>é  à  Paris 
eillir  une  espc*cc  d'anthologie 
>e.  '  Vfi^-,  P.  Bnrmann ,  S^  IL 
tom.  I ,  ])age  8.  )  En  Italie  , 
Ta  à  Parrhéologie ,  et  enfin  , 
)lns  de  vingt  ans  d'absence , 
lans  ses  foyers.  Devenu  père 
iwille  nombreuse,  il  conserva 
en>  goûts,  et  se  montra  rons- 
it  étranger  à  toute  ambition. 
pot  éviter  cependant  d'être 
I  de  sa  ville  natale  ;  et  Tem- 
Rodolphe  II  le  gratifia  ,  en 

de  lettres  de  uoblcese  poor 


f. 


LER  niS 

lui  et  ses  descendants.  Dans  les  trou- 
bles des  Pays-Bas,  il  fut  fait  prison* 
nier  de  guerrepar  les  Anglais  (1587); 
et  il  ne  parvint  qu'au  bout  de  cinq 
ans  d'un  traitement  assez  dur,  à  re- 
couvrer fa  liberté ,  au  moyen  d'une 
rançon  exorbitante.  Il  mourut  àBm- 

I;es,le  99  septembre  1619.  On  a  de 
ai  :  I.  Carmina,  Anvers  ,  1579  , 
in-i!i,  et  Lignitz  ,  i6o3.  Ce  recueil 
est  composé  d' OceUi ,  Elegiœ  (  au 
(  nombre  de  4  )  9  Oda  ad  bonam 
valetudinem  et  Epifprammaia.  Ler- 
nutius  n'eut  point  de  part  à  l'édition 
de  Lienitz  :  ceux  qui  t'ont  publiée  le 
croyaient  mort;  mais  il  donna  encore 
en  1614  9  à  Lc^e  ,  chez  Elzevier  , 
in-ia,  une  3°'^  édition  fort  augmen- 
tée, surtout  de  poésies  sacrées  et  d'au- 
tres sur  les  événements  politiques  et 
militaires  du  temfs ,  de  quelques  tra- 
ductions de  morceaux  du  7"«.livredc 
l'Anthologie  grecque, sous  le  titre  de 
Basia  Grœcorum,ei  d'une  trentaine 
de  Basia  de  sa  propre  composition. 
Toutes  les  productions  poétiques  de 
Ivemout  paraissent  avoir  été  réunies 
par  Gruter  dans  les  Deliciœ  poêla-' 
rum  Belgicorum ,  tom.  m ,  p.  1 1 4- 
S195.  Lemutius  mérite  ccrtaino- 
meni  une  place  distinguée  parmi  les 
poètes  latins  modernes  ,  principa- 
lement dans  le  genre  erotique;  mais 
il  est  fort  inégal.  11  paraît  s'être  sur- 
tout proposé  pour  modèle  Catulle  , 
qu'il  imite  jusque  dans  ses  défauts. 
II.  Commentarius  dénatura  et  cuUu 
Caroli  Flandriœ  comitis ,  necnon 
de  cœde  ipsius ,  et  vindictd  in  per- 
cussores  mox  secutd ,  Bruges ,  1 62 1 , 
in-80.  Paquot  estime  qu'on  a  eu  tort 
de  publier  cette  production  de  sa 
jeunesse.  Elle  est  en  l'honneur  de 
iS.  Charles  le  Bon  (  f^q^.  Charles  , 
t.  VIII ,  p.  1 4'^  )  f  ^  n'annonce  ni 
critique  ni  goût  On  peut  reprocher 
ce  trait  de  piété  filiale  mal  entendue 


.i3r>  LER 

k  Tun  de  ses  fils,  nomme'  Jac- 
ques ,  qiii  a  aussi  publie  h  Bruges , 
en  1616  ,  in-i'Ji  :  Preces  metricœ , 
à  Salomone  Ma^rino ,  Fetro  jéit- 
raio,  Prtro  Bucherio  et  Victore  Gi- 
selino  exercitiis  christianœ  pictatis 
ap£a2^.  Pierre  Burmann,  dans  sa  SyU 
loge  Epistolarum  ,  tom.  i  ,  pg.  8- 
^7  ,  a  recueilli  une  suite  de  Lettres 
entre  Juste-Lipse  et  Lcmutius. 

M-ON. 

LEROI  (  Charles  -  François  ) , 
ancien  Oratorien ,  naquit  â  Orléans 
en  i0ç)8,  et  (it  ses  etiules  à  Saumur 
et  à  Juilly.  Il  entra  à  l'inslitulion  de 
l'Oratoire,  à  Paris,  en  171O,  cVst- 
à-dire,  dans  le  temps  de  la  plus 
p;rande  cbaleur  des  disputes  sur  la 
bulle  Unigenitus.  Il  e'tait  difllcilc 
qu'il  se  [garantît  des  opinions  qui  ré- 
gnaient alors  dans  ce  corps;  et  pour 
achever  de  Peu  renij>lir,  on  l'envoya 
étudier  en  théologie  à  Saumur ,  sous 
un  des  plus  ze'Ie's  appelants,  le  pre 
de  Gennes.  I.eroi  fut  un  de  reux 
cjui  soutinrent,  en  1718,  des  thèses 
sur  la  grare,  que  M.  Poncet,  evi^que 
d'Angers,  censura, et  que  le  P.de Gen- 
nes essaya  de  justifier.  Après  avoir 
professe  dans  plusieurs  collèges,  sui- 
vant l'usage  de  la  congrégation,  Le- 
roi ,  qui  avait  adhère  au  reappel  en 
I7"^.i,  se  livra  à  l'étude  du  grec  et 
de  l'hclireu,  et  fut  associe  aux  tra- 
vaux du  pire  Houhigaut  qui ,  retiré 
à  Notre-l)amo-des- Vertus,  s'occu- 
]>ail  d'une  édition  du  te\le  he1)reu , 
revu  et  corrige  sur  les  manuscrits  , 
cl  d'une  traduction  latine  de  celrxle. 
J-eroi  se  forma  sous  lui  aux  recher- 
ches de  critique  et  d'e'rudilion ,  et 
ne  se  détourna  de  cette  étude  que 
pour  publier  quelques  écrits  fort 
courts  sur  les  controverses  qui  agi- 
taient alors  les  esprits.  Nous  con- 
naissons de  lui  dans  ce  genre ,  une 
Lettre  lits  M.***  à  un  de  ses  amis 


LCR 

de  province ,  au  sujet  de  V écrit  sur 
les  convulsions^  intitulé  CoiOhd'œil, 
in-4''.  ;  un  Examen  du  jlgurisme 
moderne ,  sous  la  date  du  7  juillet 
1 7  3();  et  une  /jettreAu  1 3  mars  1 738, 
à  l'auteur  des  Nouvelles,  où  il  fait 
un  portrait  de  ce  gazetîer,  et  des  en- 
thousiastes de  ce  parti;  on  y  voit 
qu'il  n'approuvait  pas  les  excès  et 
les  folies  qui  désnonoraieol  cette 
cause.  Vers  1 730 ,  il  fut  chargé  par 
Bossuet ,  Tévêque  de  Traies ,  de  re- 
voir plusieurs  ouvrages  manuscrits 
de  Tévcque  de  Meaux,  cl  d'en  pitî- 
parer  de  nouvelles  imitions.  On  avait 
publié  à  Luxembourg ,  en  1 780, une 
édition  fort  défectueuse  de  la  Dé- 
fense de  la  déclaration  du  clergé. 
Leroi  en  donna  une  plus  complète  et 
plus  soignée,  d'après  les  manuscrits 
originaux  que  lévéque  de  Traies 
lu»  remit.  T/a  Défense  parut  en  1 745« 
5  volumes  in-4^M  dont  deux  pour  le 
latin  et  trois  pour  le  fr.iuçais.  L'ffdi- 
teur  y  joignit  une  préface  rédigée 
avec  beaucoup  de  soin  :  dans  la  suite 
il  fit  réimprimer  sa  traduction  de  la 
Défense,  avec  des  notes  et  une  taUe 
des  matières.  En  1753,  il  donna  Ici 
OEuvres  posthumes  de  Bossuet  ^ 
pour  faire  suite  à  l'édition  en  la  v<^ 
fumes,  de  Pérau;ce5  Œtu^res pos- 
thumes sont  en  3  vol.  in-4®. ,  et  sont 
accompagnées  d'une  assez  loi^pe 
préface.  Leroi  songeait  même  à 
faire  une  édition  complète  des  QEn- 
vres  de  l'évêquc  de  Mcaux;  et  il  y 
eût  été  aidé  par  l'abbc  de  la  Motte, 
ancien  grand  vicaire  de  Troies ,  qni 
possédait  des  manuscrits  précieux  : 
mais  cette  entreprise  fut  confiée  à 
un  autre.  Leroi  se  contenta  de  fain 
imprimer,  en  1770,  l'^iitoirv  des 
variations  des  Ef(li*esproiestantes  • 
5  vol.  iu-i'.x ,  avec  dos  notes  de  lui 
et  de  I>equeux ,  qui  avait  d'abord 
préparc  cette  édition;  et  en  1773, 


LER 

eriaiions  surUs  Psaumes,  et 
^aees  sur  chacun  des  cinq  U- 
fieiUiaux  ,  composcfes  par 
,  et  traduites  eu  français  , 
:*est,  à  ce  qu*il  parait,  le  seul 
•  où  il  ait  mis  soii  uoro.  On  a 
le  lui  des  Réflexions  théolo- 
sur  L:  premier  volume  des 
'  de  l'abbé  de  Fillefnyy  à  ses 

i^jti,  in-8*».;  une  cfdition 
nfèrences  ecclésiastiques  du 

Semeiicr,  sur  la  Morale  et 
alngue,  i75f>et  1759,8  vol. 

c'est  la  partie  de  ces  Confé- 
que  le  Semelier  n'avait  pas  eu 
pis  de  publier  )^  une  e'dition 
mférences  du  père  Laborde , 
une  autre  des  Conférences  du 
izauUy  sur  V  Oraison  domini- 
i^CKi;  et  une  Lettre  sur  le  ju- 
t  qu'ont  porté  des  Jésuites  les 
aux  de  Berulleet  le  Camus ,  M. 
•t  et  M.  Ixïtellier.  liCroy  avait 
rOratoire,  en  1 7^^),  lorscpron 
•cevoir  la  bulle  Uniç^enilus;  et 
ig<*a  une  protestation  et  une 
lu  père  de  la  Valette,  au  nom 
s  les  opposants.  11  n*avait  que 
t  de  confrère  de  l'Oratoire, 
t  jamais  entre  dans  les  ordres. 
jrui  à  Paris,  le  i3  juin  17H7. 
:un  liomnieinstruit,  lal)orieu\ 
)pre  par  son  exactitude  aux 
jns  d*e<liteur.  P-c-t. 

ROI.  f^oy-.  Leroy. 
ROUX  i  Philibj.ht-Josepii  ), 
lis  réfugie'  à  Am.>terdani ,  y 
un  Dictionnaire  comique  , 
que,  critique ,  hurlcsqiw,  libre 
^erbial,  17 18,  in  H'»,  j  17J0, 

daix  éditions;  173^,  'i  vol. 
;  réimprimé  encore  à  Paris  , 
la  nd>rique  de  Painpplune , 
,  '2  Vol.  in-K**.;  celte  (lornière 
n  contient  l)eaucoup  d'au'^nieu- 
».  I-.es  nombreuses  rcinipres- 
de  ce  livre   ne  prouveat  pas» 


LER 


^37 


que  le  goût  de  la  bonne  compagnie 
soit  le  plus  répandu.  Cependant 
il  ne  faut  pas  croire  que  l'auteur 
soit  descendu  jusqu'à  certains  mots 
qui  révoltent  TLomme  bien  éle- 
vé. Leroux,  et  ses  continuateurs^ 
ont  eu  l'intention  de  donner  un  dic- 
tionnaire, non  du  vieux  langage,  mais 
du  bas  langage  ;  et  loin  de  les  ))la- 
mer  de  leur  licence,  on  doit ,  malgré 
les  critiques,  leur  savoir  gré  d'être 
resté  dans  de  certaines  limites.    Z. 

LEROUX.  F".  D£SnAUT£SRAY£S. 

LEROY  (Pierre),  l'un  des  prin- 
cipaux auteurs  de  la  Satjrre  Ménip^ 
pee  ,  était  chanoine  de  la  cathé- 
drale de  Rouen,  et  devint  aumônier 
du  jeune  cardinal  de  Bourbon.  C*est 
à  ce  peu  de  détails  que  se  borne 
ce  qu'on  sait  de  la  vie  d'un  homme 
qui  joignit  à  beaucoup  d^esprit  toutes 
les  qualités  d'un  excellent  citoyen. 
De  Thou  dit,  dans  son  Histoire 
(  liv.  cv  ) ,  que  c'était  un  honnête 
homme,étranger  à  toutes  les  factions. 
(  rir  bonus  et  à  factione  summè 
aliénas,  )  L'ouvrage  qui  a  fait  passer 
son  nom  jusqu'à  nous  est  intitulé  : 
Satyre  Ménippée  de  la  vertu  diL 
Catholicon  d  Espagne,  ou  de  la 
tenue    des     Etats    à    Paris    en. 

I  :K)!i  ,  par  MM.  de  la  Ste,  Union, 

II  fut  imprimé  la  même  année 
à  Tours  ,  in-8'\  et  in- ri,  par  Ja- 
met  Métayer,  imprimeur ,  attaché 
à  la  cause  royale,  et  à  Paris,  en 
lU^i,  in-8*'.  Ce  sont-là  incontes- 
tablement les  premières  éditions  de 
celte  ingénieuse  satire  ;  et,  outre  le 
mérite  d'une  grande  rareté, elles  ont 
encore  cel'ii  de  renfermer  (pielques 
particularités  qui  ontétif  retranchées 
(les  édilions  suivantes.  Le  succès  de 
cette  pièce  fut  si  grau  l  ,  qu'il  s'en  lit 
quatre  réimpnvssious  dans  un  mois  ; 
et  la  chute  du  prirli  qui  avait  inuti- 
Umeut  tccité  d'éloigner  les  Bourbons 


238 


LER 


du  trône  y  ue  diminua  pas  Tintërét  de 
Touvrage.  Il  en  a  paru  un  grand 
nombre  d'éditions,  à  la  lin  du  seiziè- 
me siècle,  et  dans  le  cours  du  dix-sep- 
tième ;  mais  on  doit  se  borner  à  citer 
ici  les  principales.  L'une  des  plus  jo- 
lies est  celle  de  Ratisbonne,  Kemer 
(  Bruxelles,  Foppens  ),  i664,in-iîi, 
avec  un  avertissement  et  des  remar- 
ques de  P.  Dupuy.  Celte  édition ,  qui 
a  été  contrefaite  sous  la  même  date 
(  Voy.  M.  Brunet ,  Mon.  du  Ub-  aire  ), 
fait  partie  de  la  collection  des  livres 
français  imprimés  par  les  Elzevirs  : 
elle  est  ornée  d'une  grande  estampe 
qui  représepté  la  procession  de  la 
ligue;  et  de  deux  portraits ,  l'un,  du 
cardinal  de  Plaisance,  légat  du  pape, 
en  robe  fourrée,  tenant  un  sachet  de 
drogii 'S ,  l'autre, du  cardinal  de  Pel- 
leré  en  costume  espagnol ,  assis  de- 
vant une  épinette.  Les  éuitious ,  avec 
la  même  rubrique,  Ratisbonne,  Kcr- 
ner(  Amsterdam,  Desbordes) ,  lOyO, 
iu-ia  ,  et  1G99,  in-8<». ,  sont  aug- 
mentées de  nouvelles  Remarques,  par 
Jacob  Le  Duchat.  (  Fojr,  Ducuat.  ) 
Foppeus  en  pid)Iia  enfin  (  toujours 
sous  la  rubrique  de  Ratisbonne  ) , 
1 709,  3  vol.  in-8°.  lig.,  une  édition 
qui  a  servi  de  base  à  toutes  les  sui  • 
vantes,  cl  à  laquelle  on  doune  assez 
généralement  la  préférence ,  pour  la 
beauté  de  son  exécution  ;^  i  );  elle  est 
due  aux  soins  de  Le  Duchat ,  qui  Ta 
augmentée  de  la  Fatalité  île  Saint 
Ctoud  j  et  d'un  grand  nombre  de 
pièces  qui  seiTcnt  de  preuves  à  la 
Satyre.  La  Satyre  Mcuippée  est  un 
chef  -  d*œuvrc  d'cujoucment  et  de 
bonne  plaisanterie  ;  et  Voltaire  dit 
qu'elle  ne  fut  pas  moins  utile  à  Henri 


■""^ 


(i^  Quclqnra  cnrivus  doiinriit  lu  préFémic«  à 
Tétlitiou  à"  Ilati<bnnii«  (  no'ifii  )  1711,  miç- 
nientea  de  uAuvvUe»  NtnaïqiM*  du  J.  Goilrfuy  ^ 
ou  à  r«i>"  il«  17*'(  ,  piibliftt  par  Pro»p»r  M41- 
•hAad,  c^ui  7  lit  niiuiK  qiivIqiM*  »JJiu«u». 


LER 

IV  <{ue  la  bataille  d'iTry,  El 
aussi  noaunée  le  Calholicon  it 
gne,  parce  que  le  roi  d'Esp 
Philippe  II,  chef  de  la  Ligue,  c 
ses  projets  sous  le  Toiie  de  l'i 
de  la  religion  catholique  (  i  ). 
P.  I^eroyquî  conçut  la  premièi 
de  cette  pièce;  mab  elle  a  et 
minée  et  mise  dans  l'état  où 
la  voyons ,  par  le  fameux  P.  P 
D'autres  beaux-esprits  coopé 
encore  à  la  composition  d 
ouvrage  ;  et  l'on  croit  faire  plai; 
amateurs  de  l'histoire  littérai 
indiquant  la  part  qu'on  y  attr 
chacun  d'eux.  L*iaée,  lé  titn 
disposition  de  l'ouvrage  appa 
nent  incontestablement  à  P.  L 
k  qui  l'on  donne  encore  la  hai 
du  duc  de  Maienne,  et  celle  di 
de  Rieux,  qui  fut  pendu.  I^hai 
du  légat  est  de  Jacq.  Gillot;  c( 
cardiualdePellevé,  deFlorpnt< 
lien:cellesde  rarchcvéquc  de 
et  de  Rose ,  évéque  de  Seulis,  s 
NicoL  Rapin,  et  enfui  celle  du 
état,  de  P.  Pilhou.  Les  regrets 
mort  de  l'âne  ligueur  sont  de 
Durand  :  on  attribue  les  autn 
répandus  dans  l'ouvrage  à  Jcâ 
serai  et  à  Nicol.  Rapin.  Les  c 
trouveront  d'autres  détails  sui 
tyrc  Mcuipplée  dans  la  BibUo\ 
JUstorique  de  France,  n®.  19 
suiv,  W-s. 

LEROY  (  Louis  ) ,  en  latin  / 
excellent  humaniste,  né  à  Cou 
au  commencement  du  xvi*. 
essaya  de  transporter  dans  l 
çaislcs  beautés  des  langues  anc 
dont  il  avait  fait  une  étude 
fondic.  Ou  n'a  pas  assez  rec 
qu'il  est  un  de  nos  premiers  écj 


(i)On  nnniois  CatAoficoa%tn  él*€t^\ 
appelé  paie*  qiroa  !•  (Ul  W«  c«Bi 
•of t«t  da  DtAlAdiM. 


LER 

parTcnns  à  donner  du 
!ct  de  rbarmonie  à  la  prose. 
■ml  «  dans  sa  jeunesse ,  Tl- 
' Angleterre  et  rAlicinagne  , 
Bter  les  savants  et  profiter  de 
imières;  il  s'appliquait  eu 
'mps  à  observer  les  mœurs 
taliitudes  des  peuples.  Sou 
apprendre  e'tait  tel,  qu'il 
»Iusieurs  fois  les  armées  en 
,  pour  converser  avec  des 
«ur  les  dinëreutes  parties  de 
iilaire:  mais  il  avait  toujours 
qurlques-uns  de  ses  auteurs 
;  et,  lorK[u*il  était  fatigué,  il 
it  près  du  chemin,  et  se  dé- 
ni lisant  quelques  morceaux 
'on«  de  Platon  ou  de  Démos- 
De  retour  en  France ,  il  se 
lit  connaître  parla  traduction 
ruhiaauts  et  des  PhiUppiques, 
trt'S-Licn  accueillie.  Ou  lui 

un  emploi  fort  honorable 
radiait  au  rhancclier;  et  il 
j|â};é  a  de  vivre  eu  courtisan, 
it  [>ar  afKiiies,  oblige  de  se 
tr  pri'.s  des  grand*»  ,  à  leur 
,  coii(  lier  et  mau^er  ,  sans 
AT  étudier  sinon  par  em- 
.  »  G[>eijdant  la  peusion  qu'il 
: ,  suiii.>ait  à  peiuc  à  ses  bc- 
et  il  avoue  qu*il  fut  souvent 
t  renoneer  aux  lettres  |)0ur 

une  occupation  jtlus  lucra- 
'était  à  lui-même  que  Leroy 
s'en  prendre  de  sa  mauvaise 
:  il  avait  éloigné  |»ar  sa  liau- 
i\  ceux  qui  étaient  le  j)lus  dis- 
lui  êt.'^*  utiles:  et  il  s'était  fait 
rmi>  irrécoueiliahles  d(>  jires- 
s  les éerivaiiLS contemporains, 
mépiis  avec  le<piel  il  parlait 
r»  ouvr;é^e^.  Joaeliim  du 
,  qu'il  avait  criliqué  aniè- 
,  >e  M'U^e.i  n.ir  des  e'j»i- 
•*  d  uis  leN(jnrlles  il  le  r.nlie 

suçoir  pédante squc  ;  et  oji 


LER  a39 

peut  croire  que  le  poète  irrité  ne  s'en 
tint  pas  U.  Leroy  fut  nommé  y  en 
1 57 'i ,  à  la  chaire  de  langue  grecque 
du  Collège  royal  :  mais  F^e  et  les 
infirmités  avaient  accru  ses  besoins; 
son  traitement  devint    insuilisant, 
et  cet  homme  d*un  caractère  si  fier, 
fut  forcé  plus  d'une  fois  de  recourir 
à  la  générosité  des  amis  qui  pou- 
vaient lui  rester  encore.  Il  mourut  à 
Paris ,  le  2  juillet  i  ^77 ,  sans  regret , 
dit  de  Thou  ;  mais  sa  mort  fut  irès- 
sensiLle  à  tous  les  savants.  On  voit 
(pie  Leroy  aurait  mérité  d'augmenter 
la   liste  que  Pierius   Yalerianus   a 
domiée  des  hommes  de  lettres  mal- 
heureux. On  a  de  lui  :  L  Guill,  Budœi 
vit  a  y  cum  doctorum  epigrammati' 
bus  in  cjus  laudem ,  Paris ,   1 54o , 
in-4"  ;  réimprimée  avec  quelques  ad- 
ditions ,    1^7^  ;  cum  tpistold  de 
Francisco  Connant) ,  ibid. ,  1^77, 
in-4*'.  ;  dans  les  f^itœ  sélect,  virur, 
eruditor.  ,  par   Guill.  Baies ,  Lon- 
dres ,  I  (jS'jL  j  iu-4'*.  ;  et  dans  les  f^itœ 
juriôC<>nsultoram ,  parLeiker,  Leip- 
zig, i(38(i,  in-8*^*.  Otteviede  Buclé 
est  écrite  avec  tant  de  pureté  et  d'é- 
légance, qu*elle  suibt  ])our  conserver 
à   Tauteur  la   réputation   d'un  des 
meilleurs  latinistes  de  son   siècle. 
11.  0 ratio  infunere  Caroli  Falesii, 
Aureliontm    ducis ,    Baie  ,    1 5'ju  , 
in-8".    111.  Oratio  ad  I/enricum  II 
Franciœ  y  et  PJUlijipum  liisjmrdœ , 
re^es ,  de  pace  et  concordid  nuper 
itUrr  eos  initâ,  etc. ,  Paris  ,  i  ^Gq  , 
in-4".    IV.    Ad   prœstantcs  ht  jus 
œtalis  viros  EfHstolœ/iïnd,,  lOGIcj  , 
in-}".  \.  .idiv{iinam  Catharinarn 
C(tn.s(datio  in  morte  ejiis  maiiti , 
il)id. ,  1 5()o ,  in-  J".    \  1.  Trois  Dis- 
cou's  en  latin  et  deux  en  franeais, 
j>n)ii()ncés  à  l'ouverlure  des  levons 
du  (iullccc  royal.    Vil.  Considéra- 
ti'<ns   sur   V Histoic    francoise   et 
uiiivcnvlU  de  at  temps,  duiU  le$ 


a4o 


LER 


merveilles  sont  succinctement  rap- 
portées,  Paris,  1 56'^,  in-H®.  VlII.  /)e 
l'origine  et  excellence  de  l'Art  poli- 
tique y  et  des  auteurs  qui  en  ont  écrit, 
spécialement  de  Platon  et  d'Arislote, 
ibid.,  1 56^,in-8**,  ouvra  jîe  intéressant 
etqui  mente  d*étre lu.  IX.  Des  trou- 
bles et  différends  advenus  entre  les 
hommes  par  la  dive  site  des  reli- 
gions yiliiL  ,  1567  ,  in  8»*.  X.  Ex- 
tiortation  aux  Français  pour  vivre 
en  concorde  et  jouir  des  biens  de  la 
paix  y  ibid. ,  1370,  in- 8*».  XI.  Les 
Monarchiques  ou  /Je  la  Monarchie 
et  des  choses  acquises  à  son  établis- 
sement et  conservation,  ilid. ,  1570, 
in-8°.  Xïl.  JJe  l'excellence  du  Gou- 
vernement rojal,  avec  exhoiiatinn 
aux  Français  de  f^ersévérer  en  icelui 
sans  chercher  mutations  pemicieu- 
ieSy'jh,  157G, in-4*'. Tous  ces  di Ile- 
reuts  ouvrages  prouvent  un  penseur 
exerce'  et  un  excellent  citovcn. 
XlII.  De  la  vicissitude  et  variété 
des  choses  en  l'Univers ^  ibid. ,  1 570, 
iu-fol.  ;  1 583 ,  in-4*'.  C'est  un  recueil 
d'anecdotes ,  et  de  traits  singhliers  , 
fruit  d'une  lecture  immense.  Les  cu- 
rieux recherchent  encore  cet  ou- 
vrage. XIV.  Des  Traductions,  du 
Timée ,  du  Phédon ,  de  la  Républi- 
que ,  (hi  S^rmposiuni  de  Platon  ;  de 
la  Politique  d'Aristote  ,  avec  des 
coninientaires ,  loués  par  Gabriel 
Naudc  ,  et  qui  ont  été  très -utiles 
aux  nouveaux  traducteurs  d'Aristole 
(  P^,  ARiSTf»TE  )  ;  des  Oly  nthiaques 
et  des  Philippiques  de  Déniosthène, 
de  plusieurs  Discours  d'Isocrate  ;  et 
de  Morceaur  choisis  de  Xénophon. 
Lacroix  du  Maine  lui  attribue  encore 
une  traduction  du  Traité  d 'Hippo- 
craie  des  eaur  et  des  lieux'  ;  el  une 
du  Livre  de  ïhéoplnaste  ,  toucliant 
le  feu  et  les  vents.  On  j)eut  consulter 
lur  Lcrov  les  Ménwires  de  Kireion, 
tom.  xxiv  ;  cl  VWèioiie  du  Collège 


LER 

royal ,  par  l*abbë  Goujet,  qn 
parc  les  erreurs  et  les  omissi 
Niceron.  W- 

LEROY  (  Jacques  ) ,  bai 
Saint- Empire ,  naquit  à  Bru 
le  '29  octoorc  iG33  [i).  8a  f« 
originaire  de  France,  avait  si 
Flandre  le  duc  de  Bourgo^n 
lippe  le  Bon  ,  lorsque  ce  pr 
établit  sa  cour,  au  quinzième 
Il  fréquenta  dans  sa  jeunesse  1 
fameuses  universités  de  l'Ei.r 
après  avoir  termine  ses  étude: 
manière  brillante,  il  s'cmprr 
revenir  dans  sa  patrie,  où  le  b 
ses  succès  l'avait  devancé.  So 
lui  résigna  aussitôt  la  charge  ( 
seillei-  des  finances;  et  il  y  j 
quelque-tem|)s  après,  celle  de 
tendant  du  commerce.  Le  n 
<le  Caracène,  gouverneur  de* 
Bas ,  l'envoya  en  Espagne  auj 
roi  Philip])e  IV ,  pour  lui 
compte  de  la  situation  de  ces] 
ces;  et  Leroy  s'acquitta  dccelt 
mission  délicate  avec  beaiic< 
prudence.  Quelques  désagrémc 
lui  fit  éprouver  dans  la  suite 
veau  gouverneur,  le  marqui:»  > 
tel-Rodngo,  le  délemûnèrei 
démettre  de  ses  emplois;  et  i 
tira  près  d'Anvers  dans  une 
terres,  où  il  consacra  ses 
à  la  culture  des  lettres.  Il  m< 
Lierc,  dans  le  Brabant,  le  71 
1719,  âgé  de  86  ans.  On  a 
plusieurs  ouvrages  cstimabld 
que  tous  relatifs  a  rbistoî 
Pavs-Bas,dont  il  avait  fait  un 
aprofondie.  Les  principaux 
l,j\otitiamarcfâonaiusS,  Ri 
peiii ,  Iwc  est.urbis  et  agi'i  A 
piensis,  oppidonim,  dotnim 


(1  )  Bii^le  (  litet  hiti  )  ail  ^««  m^^ 
à  '\n««r»  !••  •A  Actobtv;  Niftia  •■  a  vn^ 
Niccion  ,  Jaiit  l'articU  ctl  cSlrail  d  ■» 
f  u<  lui  ««ail  ailfaité  im  wicat  d«  BraSt 


LER 

lÊUriontm  castellorumguâ  sub 
Ci  Amsterdam ,  1678^  in-fol. 
ig.  II.  Topographia  historica 
"BrûbarUina  quà  romanorum 
I  f  municipim  et  dotninia  illus- 
r,  iLiJ. ,  1(593  ,  iu-f**.  avec  de 

gravures.  III.  Chronicon 
ini  .4v€nnensis,  âve  Historia 
ogica  comilum  Hannoniœ 
nqne  principum  ,  primùm 
*i  nous  hUtoricis  illustrât  a, 
. ,  1693,  în-fo.  Cette  chroni- 

Baudouin  d'Avesnes  est  im- 
te,  et  les  notes  du  savant  edi- 

ajouteot  un  nouveau  prix. 
isielia  et  prœtoria  nobilium 
fUiœ,  cœnobiaque  celebrivra, 
lik^ij  in-f**.  raax.  Ce  rare  vo- 
•  compose  de  onze  feuillets  de 
en  comprenant  le  tilrc  et  le 
tre,  i't  de  gravures  au  nom- 

cent  dii-huit,  eu  comptant 
iti^pice  {;rave',  sur  autant  de 
.  ou  de  demi-feuilles.  Il  y  a  des 
jaires  ,  avec  riiidication  :  An- 
1.  TliÎPullicT,  i<3()i;  ils  doi- 
rc  préftTc's  pour  l.i  beauté  des 
er».  On  prut  consulter  sur  cet 
;e,  dont  ii  a  cte  fait  plusieurs 
i3  ou  tirages  ,  le  Manuel  du 
e,  par  iM.  Jirunet,  tum.  m, 
•.  \  .  L* Erection  de  toutes  Zey 
,  s*'igneuries  et  familles  ti- 
lu  lirabant ,  prttu^/êe  par  des 
is  des  letfrea-patentcs  j  tirés 
riginaur  ,  Lcvdc  ,  i^3()Ç),  uu 
'rdam,  170'j,  in-P*.;  très-bon 
};e  gr'ncab)f;iipic.  Bavic  aurait 

que  chaque  proviuro  en  eut 
irril.  \  I.  />e  grand  tJiêdtre 
du  duché  de  Drabant ,  conte- 
ra description  de  toutes  leségli- 
•Ir.  la  H.i\e,  17M9  ou  1734,'i 
•u  4  |wrtics  in-f-^.,  et  Ia^  grand 
'■epntfane  contenant  la  des- 
Tti  du  pars  de  Brabant ,  ibid. 
,  ÎA-f''.  Ces  deux  ouvrages  qui 

iiv. 


LER  a4i 

ne  doivent  pas  être  sëpar^s,  sont 
encore  recherches  pour  les  gravures» 
On  ne  citera  plus  du  baron  Leroy, 
Gue  la  Description  d'une  agathe, 
du  cabinet  du  roi  de  France ,  repre'- 
sentant  rapothéose  d'Auguste ,  Ams- 
terdam,  iG83,  in  fo.  en  klin.  On 
peut  consulter  pour  pus  de  dé- 
tails les  Mémoires  de  Niceron ,  tom» 

XXX  vil.  W-8. 

LEROY  {  Guillaume  ) ,  d'abord 
chanoine  de  Notre-D.tme  de  Paris  ^ 
puis  abbc  commendataire  de  Haute^ 
fontaine  et  de  Saint-Nicolas  de  Ver^ 
dun ,  était  né  à  Caen ,  le   i  o  janvier 
iG  10.  11  se  livra  a  Tétude  de  TËcri- 
tiire-Sainte  et  des  Pères ,  fut  uni  d'a- 
mi lié  a\ec  le  docteur  Arnauld,et 
défendit  avec   zèle  la  doctrine  de 
Saint-Augustin.  Vers  iG53,il  se  re- 
tira dans  la  solitude  pour  vaquer 
plus  librement  au  travail;  et  ii  se 
Fixa  dans  la  suite  à  son  abbavc  de 
Haulefontaine,  diocèse  de  Cbâlons. 
Il  v  reçut  souvent  Aruauld,  Nicole  , 
de  Ponlchaloau,  elr, ,  et  fut   tou- 
jours   lié  avec  Port-Iloyal,  et   les 
amis  de    cette    maiNon.  Il   mourut 
à  llautefoiitaino  ,  le  iG  mars  iG84  , 
après  s*elrc  démis  de  son  abbaye  de 
St. -Nicolas.  C'était  un  homme  ins- 
truit ,  laborieux  et  charitable.  Il  pu- 
blia plusieurs  livres  de  piété, ^enlre 
autres  des  Instructions  recueillies 
des  Sennons  de  Saint- Augustin  sur 
les  Psaumes ,  7  vol.  in- 1 'i  ,  et  des 
traductions  d'écrits  des  Pères  ;  de 
plus  ,  des  ouvrages  de  controverse  , 
en  faveur  des  cinq   propositions  , 
contre  les  casuistes  et  contre  les  Jé- 
suites en  général.  Il  eut  une  discus- 
sion avec  Tabbé  de  Bancé ,  sur  un 
point  delà  règle  de  la  Trappe;  mais 
il  s'abstint  i\o  rien  publier,  p;ir  dé- 
férence pour  l'avis  de  Hossuet ,  qui 
lui  écrivit  sur  ce  sujet,  le  10  août 
1G77. 11  était  en  relation  de  lettres 

f6 


!i4a  1ER 

avec  Arnatiid  ,  Nicole,  Gonrart,  etc. 
Parmi  les  opuscules  qu'il  a  laissés, 
et  qu'on  ne  lit  plus ,  il  faut  ompter 
la  Traduction  d'un  discours  de  St,- 
Athanase^  contre  ceux  qui  jugent 
de  la  vérité  par  la  seule  autorité  de 
la  multitude;  écrit  qui  a  été  quel- 
quefois attribué,  à  Charles-François 
liCroi.  Tons  les  deux  appartenaient 
à  la  même  école.  P-c-t. 

LEROY  (Charles  -  George  ), 
lieutenant  des  chasses  du  parc  de 
Ver^illes,  né  en  17*23,  mort  en 
1789,  a  fourni  plusieurs  morceaux 
à  rÉucyclopédie  ;  notamment  les 
articles  Fermier,  Foret  et  Garenne, 
On  connaît  de  lui  :  I.  Examen  des 
Critiques  du  livre  intitulé:  De  l'Es- 
prit ,  Londres  ,  1 760  ,  in- 1  '2.  Leroy, 
intime  ami  d'Helvétius,  y  prend  sa 
défense  contre  les  censeurs  de  ce  livre 
(  F",  Helvétius).  il  Réflexions  sur 
la  Jalousie ,  pour  sentir  de  Com- 
mentaire aux  derniers  ouvrages  de 
Voltaire,  Amsterdam,  1772,  in- 
8°.  de  29  pag.:  c'est  une  défense  de 
Bufron,dc  Montesquieu,  d'Hdvétius, 
contre  les  critiques  que  Voltaire 
avait  faites  de  passages  de  ces 
auteurs  ,  dans  plusieurs  de  ses 
écrit*.  Voltaire  y  répondit  par  sa 
Lettre  sur  un  Ecrit  anonyme ,  (  da- 
tée de  Femey ,  ao  avril  1 77^^)  qui , 
dans  les  Œuvres  de  ce  fécond  écri- 
vain, fait  partie  des  Mélanç^es  litté- 
raires, II L  Lettres  surles  Animaux, 
nouvelle  édition  augment(*e ,  Nu- 
rcmbe]*g  (  Paris  ,  Saiigrain  ) ,  1 781, 
in- 12.  Ces  Lettres  avaient  d'ahord 
paru,  les  deux  premières,  dans  le 
Journal  étranger,  août  et  septembre 
1 76^  ;  et  les  suivantes  ,  en  1 764  et 
1 76.5 ,  dans  la  Gaz.ette  littéraire  de 
MM.  Suard  et  Arnaud ,  et  en  1 7G9 
dans  le  troisième  vol.  des  Variétés 
littéraires,  des  mêmes  auteurs,  avec 
imc  l'épouse  à  uut  critique  faite  par 


LER 

le  Journal  des  Savants ,  de  j 
1 765.  L*auteur,quine  s'y  désig 
sous  le  tilre  d'un  Phjrstciend 
remberg ,  cherche  à  s\  laver  1 
proche  ou  au  moius  d:u  soup 
matérialisme.  M.  Roux-Fa/.il 
a  donné  une  nouvelle  éditioi 
ce  titre  :  Lettres  pJiilosop 
sur  l'intelligence  et  la  perj\ 
lité  des  AnimaiLv  ;  suivies  d( 
très  posthumes  sur  l'/fomn 
même  auteur,  Pari^,  i8<)'2  , 
Ces  Lettres  ,  adressées  à  m; 
d'Angivilliers ,  offrent  quchp; 
marques  assez  curieuses.  J/au 
cite  une  cxi>érience  répété 
sieurs  fois  ,  qui  paraît  prouvi 
les  pies  ne  savent  compter  qu 
qu'à  cinq.  IV.  Portraits  de 
Xr ,  et  de  3/"*.  de  Pompa 
publiés  eu  1 80*2.  Leroy  avait 
posé ,  dans  sa  jeiuesse  ,  une 
dramatique,  qu*il  eut  ensuit 
sait- il ,  le  bon  esprit  de  brûler 
que  d'autres  productions  n 
cri  tes.  C.  M. 

LEROY  (Julien  ),  fameui 
loger,  né  à  Tours  en  iG8<),  an 
fort  jeune  des  dispositions  ex 
din.iires  pour  la  mécanique, 
particulier  pour  l'horlogerie.  / 
de  treize  ans ,  il  fabriquait  il 
ttts  ouvrages  de  son  inventioi 
supposaient  une  rare  iutelli 
8'étant  fixé  à  Paris,  il  se  fit  agi 
en  1 7 1 3,  au  corps  des  horlogci 
Anglais  avaient  alors  en  ce  gen: 
supériorité  incontestable;  Ler 
solut  de  la  leur  enlever,  et  il  y  pa 
II  imagina  d'appliquer  les  cxp 
ces  de  Newton  sur  les  fluides  i 
l'huile  aux  pivots  des  roues 
balancier  des  montres  ;  et  na 
diminua  considérablement  I  us 
le  frottement  de  ces  jKirties  ;  il  I 
le  moyen  de  réduire  de  beauc 
Toluue  des  montres  k  répetilii 


LER 

lot  la  solidité  des  pi^ces  et 
mt  daTanta(!;e  la  précision 
larche.Ilpre'sentayen  17^0, 
fmie  des  sciences,  une  pcn- 
[lution,  garnie  d'un  cadran 

Siii  marquait  le  temps  vrai , 
[11  soleil  et  la  déclinaison, 
aiedéclara  qu'il  était  difficile 
nidginer  de  plus  simple,  de 
et  et  de  plus  commode.  La 
»o  de  Julien  Leroy  s*étendit 
lans  toute  l'Europe  :  cepeu- 
sonne  ne  rendait  plus  de  jus- 
lérite  des  artistes  étrangers  ; 
it  beaucoup  Graham,  et  il 
à  Parisien  i^'iS^unc  de  ses 

k  cylindre,  la  première 
ait  Tue.  Grahani  appréciait 

talent  de  Leroy.  Un  jour 
i   avait   porté  une  de   ses 

à  répétition,  après  l'avoir 
e  attentivement  :  Je  souhai- 
it-il,  étire  moins  ngc,  afin  de 
en  fjirc  sur  ce  modèle.  Les 
»nnemcnts  de  Julirn  Leroy 
ioptés  p;«r  tous  les  liorlo- 
son  nom  rein]>laça ,  sur  les 

de  Genève,  reu\  des  ar- 
:lai!», dont  les  ouvr.ij;ps  res- 
■ès-lors  d'être  rcchîTrliés. 
?etle  orcasiun  que  VolUiire 
des  fils  de  cet  artiste,  qiicl- 
[TS  apr«;s  la  batiille  tU'  Fou- 
L<  maréchal  fie  Sare  et 
rre  ont  battu  les  Aru^lais, 
uit,  depuis  17^1),  horloger 
tav.ittkou  lof;cment  au  JjOu- 
idipLA  hieulôt  aux  pendules 
iede  ses  perfectiounemeuts; 
Uit  a  scconiles  et  a  é({aation 
?  espèce,  d'une  exactitude 
e.  Il  trouva  un  moyen  fort 
\  de  rendre  nuls  les  effets 
aleur  et  du  froid  sur  le  peu- 
l'ai  ie  d'un  très-bon  méca- 
*  compensatitm.  il  a  inventé 
iges  publiques  qu'on  nomme 


LER  243 

horizontales,  plus  faciles  à  faire , 
moins  coûteuses  et  bien  plus  par- 
faites :  il  a  enricLi  la  gnomonique  de 
plusieurs  découvertes,  telles  que  le 
cadran  universels  boussole  et  à  pin- 
nules  ;  le  cadran  horizontal  univer* 
sel,  propre  k  tracer  des  méridiennes, 
etc.  Julien  Leroy  joignit  à  des  talents 
des  qualités  plus  rares  encore.  C'é- 
tait, dit  Lepaute  (  Traité  ttkorio^ 
gerie),  un  vrai  citoyen,  exempt  d« 
toute  jalousie,  et  qui  a  toujours  cher- 
ché à  mettre  ses  confrères  à  portée 
de  voir  ses  ouvrages ,  de  se  servir 
de  ses.  lumières  et  d'y  ajouter  les 
leurs.  Il  était  si  désintéressé  qu'il 
augmentait  le  prix  de  ses  ouvriers 
lorsqu'ils  avaient  réussi;  et  tris« 
souvent  il  le  portait  fort  au-delà  de 
leur  attente:  aussi,  malgré  de  longs 
travaux ,  ne  laissa-t-îl  qu'âme  fortune 
médiocre.  Cet  habile  artiste  mourut 
à  Paris  en  1759.  Il  avait  qtiatre  fils 
dont  il  soigna  lui-même  l'éducalioUy 
et  qui  se  sont  diîttingués, chacun  dans 
la  partie  qu'il  avait  embrassée  :  Pierre 
Leroy,  son  successeur;  «/ean,  phy- 
sicien ,  de  l'académie  des  sciences^ 
Julien  David,  architecte,  et  Charles^ 
médecin.  On  trouve  des  détails  sur 
les  différentes  inventions  de  Julien 
Leroy ,  dans  les  ouvrages  suivants  : 
Nou\^cUe  manière  de  construire  Us 
g'osses  horloges,  Mercure  de  juin 
173  >..  —  Mémoire  sur  un  mojren 
défaire  manquer  et  sonnerie  temps 
vrai  aux  horlofres  publiques,  ibid. , 
septembre  1734.  —  ^  «ç*  d'un 
mm\^eau  cadran  universel  à  ooussoIm 
et  propre  à  tracer  des  méridiennes, 
Paris,  1734;  ce  cadran  a  plusieurs 
avantages  sur  ceux  de  ButteHield. 
—  Rtçle  artificielle  des  temps  ^  par 
n.  Sully  (  yojr,  Sully  ) ,  nouvelle  éd. 
corrigée  et  augmentée  de  quelques 
mémoires  sur  l'hoilogcrie,  par  Ju- 
lien Leroy,  ibid.  1737. —  Lttin  €n 

16.. 


i44 


LER 


réponse  à  la  critique  que  Tliiout 
avait  faite  d'une  tiorloge  établie 
sur  les  ordres  de  Leroy  pour  les  Mis» 
sions  étrangères,  (  Mëm.  de  Tré- 
voux, mars  174^...)  On  trouve  uu 
JEUoge  de  J.  Leroy  daus  les  Etren- 
nés  chronométriques  publiées  par 
sou  fils ,  eu  1 760.  (  Fq)r,  l'art,  sui- 
vant. )  W— s. 

LEROY  (  Pierre  ) ,  fils  aîné  du 
précédent ,  naquit  à  Paris  en  17 17. 
On  lui  doit  plusieurs  inventions  re- 
marquables, entre  autres  celle  d'une 
pendule  à  sonnerie  à  une  seule  roue , 
et  un  échappement  à  détente ,  décrit 
daus  le  tome  vu  du  Recueildesma- 
cldnes  de  Facadémic;  mais  il  est 
principalement  conim  par  le  per- 
fectionnement des  montres  mannes. 
11  avait  rcmisjlc  18  décembre  1754, 
à  Tacadémie  des  sciences  y  un  billet 
cacbelé  ,  contenant  la  description 
d'une  montre  marine  qu'il  se  propo- 
sait d'exécuter  ;  et ,  dans  le  courant 
de  décembre   1 7G3  ,  il  lui  adressa 
cette  pièce ,  qui  mérita  les  éloges  de 
l'académie.  Le  marquis  de  Courtan- 
vaux  se  chargea  d'eu  faire  lui-même 
l'épreuve  à  la  mer;  et  ayant  fait  cons- 
truire, à  ses  frais ,  une  frégate  légère 
et  propre  à  celte  expédition,  il  s'cni- 
bnrqua  avec  Pingre ,  Messicr,  et  Le- 
roy, qui  avait  désire  faire  ce  voyage. 
Cette  frégate ,  à  laquelle  on  donna 
le  nom  de  VAurore,  partit  du  Havre 
dans  le  mois  de  mai  1 7O7  ,  et  y  rentra 
au  bout  de  quarante-six  jours  ,  em- 
ployés à  parcourir  la  Manche  et  la 
mer  de  Hollande.  11  résulta  de  celte 
première  épreuve ,  qu'une  des  mon- 
tres de  Leroy  ne  s'était  écartée  qucde 
n  minutes ,  et  l'autre ,  de  38  minutes 
du  mouveuicnt   constaté  à  terre  y 
malgré  les  roulis  violents  et  beaucoup 
plus  sensibles  sur  une  frégate  qu'ils 
11c  l'auraient  été  sur  un  vaisseau  de 
kaut  bord*  L'axmcc  suivante  (  1 708)^ 


LER 

Cassini  s'embarqua  arec  les  mo 

de  Leroy, et  trouva  qnc,dans  un 

de  quarante  jours  ,  une  de  ces 

très  n'avait  donné  qu'un  huitièi 

degré  d'erreur  sur  la  longitude 

près  cette  double  expérienccj'a 

mie  décerna  en  1 769,  à  Leroy,  1< 

double  proposé  \\o\ir  la  raeiileui 

nière  de  mesurer  le  temps  à  la 

mais  elle  l'invita  à  ne  regardei 

récomjiense  que  comme  un  enc 

gement  à  perfectionner  ses  mo 

et  il  parvint  en  eflctà  leur  don 

plus  grande  régularité  possibli 

la  découverte  de  risochronisi 

ressort  spiral  ^  que  lui  disputi 

thoud;  mais  il  est  juste  d*en  lai 

gloire  à  P.  Leroy ,  puisqu'il  la 

le  premier.  L'académie  lui  d( 

une  seconde  fois  le  prix  douL 

'77-^(0*  Cet  habile  artiste  n 

daus  sa  maison  de  campagne,  à 

près  de  Paris ,  le  tij  août 

On  a  de  lui  quelques  écrits  r 

quables  sur  l'art  qu'il  avait  < 

avec  tant  de  succès.  Ce  sont  : 

moire  pour  les  Horlogers  de  . 

1 750 ,  in-4®.  Il  y  attaque  le  pri 

exclusif  accordé  à  de  Rivaz  p< 

pendules  de  son  invention,  et  cl 

à  démontrer  qu'ellcsne  sont  pa 

rieures  aux  ouvrages  du  même 

exécutés  [taries ouvriers  dePai 

IL     Lettre    sur    la    consti 

d'une  montre  présentée  le  1! 

1 7.5 1  à  V académie  royale  de: 

ces  ;àAns  les  Mem,  de  Trévou 

1 7  5'Ji.  Il  y  rend  compte  des  moi 

l'ont  déterminé  à  augmenter  h 


(1)  Ponr  Ick  «sp^rlencM  fait»!  iIm 
Biarius»  tl«  Leroy  I  on  p«ut  conmitrr  U 
dm  CoiirtanvniiK,  mil  «a  ordre  par  Pîb. 
ri»i  176^1  iti-4^.  i  le  A^qxa^  fait  per  Ca 
17W ,  etc. ,  17-0 ,  in>4^.f  le  F'ojrmg*  ém  ] 
•n  176^  et  i7%9,  etc.  y  'TT^i  a  >•!.  &b<4 

(b)  Rit«s  pnblla  i  Réponte  4  tut  l 
eon're  irs  dicouveHet  en  Aorfogerii 
On  en  trouve  nn  estiail  aM«*  éteaJai 
Mémoirts  de  Trépoux  ,  émmmkn  ftf& 


«a 


LER 

dnrdila  roue  de  rencontre  dans  les 

mntm  cirmi-plales.  1ÎI.  Kirennes 

dKmoméiriques  potir l'année  l 'jôo, 

Pvis ,  in  -  l'i.  Cft  ouvra p;c  auquel 

BerthovA  regrettait  que  1  auteur  eût 

donne  la  forme  d*un  almanach  ,  est 

jurtifK'eD  huit  parties  y  dans  lesquelles 

il  Irrite  .  dos  divisions  naturelles  du 

temps  ;  de  ses  divisions  artitieielles 

ft  du  calendrier  ;  de  la  clironolop'e  ; 

des  instruments  propres  à  mesurer 

Ir  temps,  et  de  leurs  usages;  des  mon- 

rm  et  des  pendules  ;  aes  méthodes 

pour  les     ré{;ler    ])ar  les   mesures 

Mtiirelics  du  temps  ,  et  enfin  des 

Crc»;;rrs  de  T  horlogerie  dans  le  dix- 
uirirnie  >ièrle.  T/est  dans  cette  der- 
nirrp  partie  quVsl  renferme'  rélof;e 
de  Julien  I^eroy.  (A*t  ouvracc  e'tait 
devenu  si  rare, que  M.  Antidc  Jan- 
vier   .   \  ov<»z    la    Bioççraphif!   des 
hommes  vivants  ),  qui  avait  habite 
tiij^t  ans  Parts  sans   pouvoir   s'en 
pr»iciirrr  un  exemplaire ,  s'est  ddter- 
mne'  a  lef.iire  rcp/iraître  pour  Tanne'e 
1^*1 1  ,  avec  les  rliangements  et  addi- 
t:  oiisqiie  les  pr»>j:ri'S  des  arts  rendaient 
iivliN|i*'nsables.  \\ .Exposé  siiccinci 
dr  *  tiavaiLx  de  Harrison  et  de  Ijcroy 
dans  la  recherche  des  Innfflttdes  en 
mer  ^  et  des  épreuves  faite. \  de  leurs 
t-U¥rap:s,  Paris,  i^'H,  in-4**.  de  /io 
|m;;p*  '  I  '.  V.  Mémoire  sur  la  meil- 
Lrure  manière  de  mesurer  le  temps 
en  mer  ,  rouroniir  )>ar  racadémic 
dr%  siiruces;  iuipritnr'  a  la  suite  du 
^nYti^e  de  r.;issiiii.  VI.  Précis  des 
recherches  faites  en  France  depuis 
l'io,  pour  la  détermination  des 


fi  C'riC  t^ntif  itt  ••i«rjs>r  <\\it  Tleinteu  *'é- 
|*«»  lana  -in  4  I  tii  •iinnTniP  intitiil*  hrant^n 
t  r.  .e  J'.sn    *'r in.ii ir  i".f^i  '  yti'  -V      l.t  ri>y  , 

A  '  •*•'  tt-  mi  .  tir  l  r-  rruv  J*  t  Sorlttfiti 
f  •;  »■  <  i/'-l^m.f  rr  ■•  \  'if:^,lm^t  »  r'i  fur  , 
^r  i^r  -Vj  friii  I  r*  f  '/♦'  l''r  I  nn\irnrfi  O'  .  X 
I.  ir*a  .  ri  ••  Hoin  v  4  \'*nm  i  hf  S  Vriilt ,  IJ*'^^, 
I  ■  *  Jr.  Si|  'l  '  '  r*C*  r'îeiiiii'il  ii«  11)11  I''* 
•    •    i««r«  «M  «  ir.  H*  iiMiM  ,  ri   i  II    ■!•  1 1  iiis^l  l»<««  !«• 

»...^*  A.  U-'. 


LER  145 

longitudes  en  mer  par  la  mesure 
artificielle  du  temps ,  Paris  ,  1773, 
in-t*».  de  5i  pages.  VII.  Suite  du 
PrcVis  sur  les  montres  marines , 
ibid.  ,  17-4  ,  in-4».  MIL  Lettre 
au  baron  de  Marivctz ,  1 785 ,  in-8*>. 

W-s. 
LEROY  (  CuARi^s  )  ,  frère  <lu 
pre'cédcnt,  chimiste  cl  mc'decin  dis- 
tingue',ne  à  Paris  en  17^6, apporta 
en  naissant  une  constitution  délicate 
qui  paraissait  devoir  Téloigncr  de  la 
profession  dans  laquelle  il  s*est  illus- 
tré. Après  qu'il  eut  fait  avec  distinc- 
tion ses  humanités, et  prisdesinscrip. 
tions  en  médecine  à  Paris  ,  Tétat 
chancelant  de  sa  santé  l'engagea  à 
se  rendre  à  Montpellier,  où  il  fut 
doid)lement  attire  par  la  beauté  du 
climat  et  par  la  juste  célébrité  de 
l'école.  Charles  Leroy  vit  saL  sauté 
s'améliorer,  et  il  résolut  de  rester  à 
Montpilicr  au  moins  le  temps  néces- 
saire pour  y  prendre  ses  grades.  En 
17H0  il  fil  un  voyage  en  Italie,  qui 
lui  procura  une  diversion  agréable, 
en  mc:ne  temps  qu'd  put  mettre  à 

Î)rorit  et  en  que!<pie  sorte  à  contri- 
)ution  cette  terre  classique.  Il  ob- 
serva ,  pour  ne  p.irler  <pie  de  ce  qui 
faisait  l'objer  sjK'cial  de  ses  études, 
les  asphvxies  et  les  phénomènes  pro- 
duits dans  la  grotte  du  Chien,  près 
de  Naples,  par  le  dégagement  du  ga/. 
carbonique.  Il  décrivit  aussi  et  t<*nla 
d'expliquer  la  phosphorescence  des 
eaux  de  la  Mmiterranée.  Leroy  re- 
vint à  Paris  au  milieu  de  sa  famille, 
et  fit  part  de  plusieurs  observations  In- 
téressantes à  Tacadémie  des  sciences. 
11  retourna  en  l 'iSu  à  Montpellier  où 
il  lui  revu  docteur,  et  devint  |>ri>fcs- 
s<Mir  en  1  ^  "x).  Il  avait  donné,  dans  un 
concours  solennel,  drs  preux  es  (le 
sou  savoir, de  sa  méthode  sé\ère,  et 
de  rcxiillcnt   opril  avec  lequel  il 
appli^piail  et  nppwrlail  toutes  h'V 


346  LBR 

connaissances  à  la  mddecine  prati- 
que. Il  porta  donc  dans  sa  chaire 
les  (fualitës  les  pins  essentielJes  à  un 
professeur.  On  l'entendit  traiter  tour 
à  tour  et  avec  une  cf;a1c  profondeur, 
de  la  suspension  de  Teau  dans  Fat- 
mosphëre,  doctrine  encore  admirée 
aujourd'hui,  et  de  Tanalysc  de  plu- 
sieurs caui  mine'rales    naturelles , 
ainsi  que  des  procèdes  à  suivre  pour 
en  imiter  qiielques-imes,  entre  autres 
les  sulfureuses.  Deux  Mémoires  sur 
la  respiration  de  la  tortue  et  sur  la 
struct  ire  de  l'organe  de  Touie,  permi- 
rent  d'apprécier  les   connaissances 
étendues  et  exactes  de  Charles  Leroy 
surFanatomic  de  l'homme  et  des  ani- 
maux. On  applaudit  moins  unanime- 
ment au  Mémoire  sur  le  mécanisme 
par  ieqnc'  l'œil  s'accommode  aux  dif- 
férentes distances  des  objets.  Charles 
Leroy ,    singulièrement     considéré 
comme  professeur,  jouit  de  bonne 
heure  de  la  réputation  d'un  habile 
praticien.  Ce  double  succès  se  trouve 
justifié  par  les  idées  nu'émitce  savant 
médecin  sur  le  scorLut,  sur  le  pro- 
nostic, et  sur  les  fièvres  aip;uës  qu'il 
décrivit  admirablement  d*après  la 
nature.  Très-versé  dans  la  lecture  et 
dans  la  méditation  des  auciens,  il 
n'ensci[;nait ,  d'après  eux,  que  ce  que 
la  raison  et  l'eTpérience  avouaient 
et  confirmaient;  c'est   ainsi,   pour 
ne  citer  qu'un  exemple,  qu'en  re- 
connaissant   l'existence  et  l'utilité 
de  la  belle  doctrine  des  crises ,  il 
s'éleva  un  des  premiers  contre  celle 
des  jours  décrètoives ,  qui  présente 
en  effet  tant  d*obscuritcs  et  d'incer- 
titude. Sa  réputation  et  les  intérêts 
de  sa  famille  l'apiH'Ièrent,  en  1777, 
à  Paris, où  il  fut, dès  son  arrivée, l'un 
des  médecins  les  plus  recherchés. 
Epuisé  de  fatigues ,  il  mounit  des 
suites  d'un  skirrlie  au  pilore ,  le  1  a 
décembre  1 779.  Ce  médecin  a  publié 


LER 

plusieurs  écrits  que  le  profères  dei 
sciences  fera  oublier;  mais  ta  pos- 
térité admirera  ceux  dont  les  titres 
suivent  :  I.  Mémoires  et  Observa' 
tions  de  médecine ,  i»^.  partie  coH' 
tenant  deux  Mémoires  >urlesfiivres 
lugiic^j ,  Montpellier,  17G6,  in-^. 
II.  Mélanges  de  physique,  de  chi" 
mie  et  de  médecine ,  Paris,  1771  y 
in-8°.  III.  Mélanges  de  médecine, 
a«.  partie,  id.  Paris,  177O,  în-8*. 
Voyez  sone1o|;e  par  DcRatte  (à  Mont- 
pilier)  ;(  à  Paris),  par  Vicq  d^Azir, 
et  par  Castilhon  dans  le  Nécrologi 
de  1781.  D-G-s. 

LEROY  (  Jean  -  David  ) .  frère 
des  précédents ,  membre  de  l'acadé- 
mie des  inscriptions,  naquit  à  Paris 
en  i7'.k8. 11  se  livra  à  l'architecture, 
et  voulut  aller  eu  étudier  les  plus 
beaux  modèles  dans  les  lieux  mêmes 
où  cet  art  s'est  élevé  â  son  plus 
haut  point  de  perfection.  Il  se  ren- 
dit d  abord  dans  la  Grèce ,  et  pu- 
blia le  résultat  de  ses  recherches, 
dans  r ouvra {i;e  qu'il  fit  paraître  en 
1 7 18 ,  sous  le  titre  de  Bniats  des 
pfui  beaux  monuments  de  la  Grèce, 
Malgré  les  erreurs  assez  nombreuse! 
que  renfermait  la  première  édition,  • 
rt  qui  furent  relevées  avec  nn  peu 
d'ai{i;reur  par  Sluart ,  dans  ses  ^it* 
tiquités  d'Athènes,  l'ouvrage  obtint 
du  succès,  et  il  le  dut  surtout  aux  no- 
tions neuves ,  et  aux  excellents  prin- 
cipes qui  y  sont  dévelop|iés.  Une 
seconde  édition  que  Leroy  donna  et 
1770,  et  dans  laquelle  il  rectiGa  lei 
erreurs  qu'on  lui  avait  reprochées, 
assura  le  succès  de  ce  livre,  (pie les 
amateurs    rechercheront   toii)oiirs. 
C'est  à  dater  de  sa  publication  que 
disparut,  de  l'architecture ,  le  mau- 
vab  goût  introduit  en  France  ,  par 
les    Daviler  et  les  Oppenord,    et 
qu'on  vit  renaître  celui  des  Grecs , 
le  seul  qui  puisse  servir  de  modèlci 


m  q^    et 
kVmtadémkt  o  pro- 

m  que  son  livre  ayitt  o - 

L*acidéiiiie  des  beUe94et- 
^aris  et  rinstitut  de  Bologne 
aèrent  de  l'admettre  dans 
I  ;  et  lors  de  la  formation 
itnt,  il  fut  un  des  premiers 
ft  de  la  classe  des  beaiix- 
aTait  e'tndié  et  aprofondi 
id  est  relatif  à  la  marine.  11 
ors  tenutives  infrucluetues 
wtniire,  sur  la  Seine,  des  ba- 
tiubmcrsibles.  Leroy  mou- 
^aiss,  le  28  ianyier  i8o3, 
Ht  regretté  pour  ses  vertus 
et  pour  ses  talents.  Une  më- 
t  frappée  ,  en  son  honneur , 
dèvcs;  elle  porte  son  effigie 
face  y  et  au  rerers  ime  co« 
irique  surmontée  de  Toiseau 
eire,  accompagnée  d'une 
uitiipie  ,  et  d'un  compas , 
Dscnplion  suivante  :  F'oté 
mrckUectes  ses  élèves.  Voici 
le  ses  ouvrages:  I.  Les  ruines 
t  bemux  momanefUs  de  la 
Parisy  1758,  1  tom.  en  i 
oL  mai.,(igures.  La  seconde 
^puUiée  en  1770,  contient 
igeoMats,  des  augmentations 
râbles  et  une  nouvelle  plan- 
Histoire  de  la  disposition 
formes  dijferenies  que  les 
u  eut  données  à  leurs  tem- 
764 ,  ïnS^.  ;  traduite  en  al- 
,  avec  les  remarques  de  l'ab- 


',  sur  Tarchitecture , 
in-8».  IlL  Observations  sur 
îces  des  anciens  peuples, 
lam  et  Paris ,  1 767  ,  in-ô«. 
wuBtne  des  anciens  peuples 
ée  et  considérée  par  rapport 
mières  qu'on  peut  en  tirer 
Tfectùmner  la  marine  mo- 
I  vol.in-&'.  (igtures,  1777. 


V.  LôsnmirmiasâmMmuoomidé* 

rés  purraaport  à  leurs  voUes  et  à 
tusagequ  an  pourrait  enfairedanê 
notre  marine,  i783yin-8<*.  L'auteup 
y  a  joint  des  observations  relatives 
a  la  marine  et  à  la  gëograpbie.  YI. 
Recherches  sur  le  vaisseau  long 
des  anciens,  surles  voiles  latines,  eê 
surlesnujixerisdedimimerUsdta^ 
gers  que  courent  les  noingatears, 
1785  ,  in^.  Vn.  Mémoire  swr  les 
travaux  qui  ont  rapport  à  texpUd-^ 
tation  de  la  mdtiav  dans  les  Jryré^ 
nées,  in4®>9  i^^S;  râmprimé  eu 
i276,in-4<».  VllL  Canaux  de  U 
manche  à  Paris,  pour  owrirdemx 
débouchés  à  lu  mer,  eî  faire  de  Ut 
capitale  une  ville  marUime,  suU 
pont  le  vosu  de  VAssenMde  iMfWH 
nale,parM.  D.  Lerqy,  projet pe^ 
bUé  THO' Duj^ain^Triel ,pimr  sermr 
et  audition  a  sa  carte  de  lu  mmigm' 
lion  intérieure  du  royaume,  1791  ^ 
in-8^.  ne.  Nou»éUe  «ottrv  peepe* 
sée  pour  les  vaisseaux  de  toutes 
grandeurs,  et  particulièrement  pour 
ceux  qui  seraient  employés  au  com^ 
merce;  précédée  de  Lettres  à  Frank^- 
lin  sur  la  marine,  écrit  serytmt  de 
suite  à  ceux queV auteur  apubUés sur 
la  marine  ancienne  y  iSoo^tn'B^.Les 
Mémoires  qui  composent  l'ouvrage 
de  Leroy  sur  la  marine  des  anciens, 
ont  été  insérés  dans  le  Recueil 
de  Tacadémie  des  inscriptions  et 
belles-lettres.  liCS  Mémoires  de  l'Ins- 
titut, classe  de  la  littéra^ire  et  des 
beaux-arts,  renferment  encore  de 
Leroy  :  Tome  i*"*.  Nounfelles  recher- 
ches sur  les  navires  employés  par 
les  anciens  ,  depuis  l'origine  des 
guerres  puniques ,  jusauà  la  bu- 
taille  d'Actium,  et  sur  t  usage  qu  on 
en  pourrait  faire  dans  notre  mari* 
ne.  Tome  11  :  Un  Mémoire  sur  le  lue 
Mceris  (  imprimé  aussi  à  part ,  ia« 
8o«  )  Tome  m  :  Second  Mémoire 


â48 


LER 


LER 

STol.  iii-i6  ;  le  second  Tolam 
rempli  par  une  farce  en  trois 
et  eu  prose,  intitulée  :  La  Siai 
Henri  IF^  ou  VAUevMinil  à  à 
IX.  Emire  et  y^gathee  ,  Min 


sur  la  marine,  —  Des  petits  natnres 

des  anciens ,  et  de  Vu  âge  que  nous 

en  pourrionsfaire  dû  ns  notre  ma:ine 

militaire.  —  Troisième  et  deuûer 

Mémoire  sur  la  marine  des  anciens, 

et  particulièrement  sur  un  bas-relief    Celide ,  Cléophir  et  Sjrrka ,  \ 

pul>lie'nar/nnXelniann,etrep'ésen'     17  84,  in -8®.  X.  Justine  de 

tant  le  fragment  d'une  galère.   P-s.     F  al,  1786,  a  vol.  iu-8<>.  X 

LEftOY  (  Louis  ) ,  né  dans  la 
I^ormandic ,  en  janvier  17-27,  fut 
reçu  avocat  au  ])arleincnt  de  Paris  , 
en  T754  :  il  fut  liculenant-gcuéral  du 
bai]jia;;e  du  Palais  à  Paris ,  de  17G0 

17OG  ;  et    ensuite   memLre   du 


sensations  JUstoriques  sur  les  p 
et  la  décadence  de  l'agric 
filiez  différents  peuples  ,  par 
comte  de  Ilartig  ,  traduit  de 
mand ,  1 790 ,  iii-8®.  A.  ] 

LEROY  (  J  ACQUEs-^ATnj 
médecin  ,  ne  à  Maubeuj;c  en 
mort  à  Paris  le  \  1  février  1 8 


conseil  du  duc  de  Pcnthièvre.  Il  est 

mort  eu   18 11,  à  St.-Gcrmain-en- 

Laye,  laissant  manuscrit  un  Voyage     nifesta  de  trcs-bonne  heure  sa 

en  Italie  dans  le  genre  du  Voyage     tion  pour  Tart  de  guérir  ;  m; 

d'Anacharsis  en  Grèce.  Il  a  publié  les     circonstance    singulière    fai 

Pensées  de  Cicéron^  trad.  nouvelle, 


1802  ,  3  vol.  in- 18.  — Leroy  D£ 
LozbMBRUNE  (  Frauçois  )  ,  ne   en 
1751  ,  après  avoir  habité  succes- 
sivement Manheim  etLandsbut,  s*c- 
tablit  à  Vienne,  ou  il  devint  conseil- 
ler et  instituteur  des  archiducs  d*Au- 
triche.  Il  est  mort  en  i8«>i.  On  a 
de  lui  les  ouvrages  suivants ,  tous 
en  français  :  I.    Lettres  et  contes 
senti tuent aux  de  G.  IVandersum  , 
1777,  iîi-8".  W,  Matinées  de  Land- 
scliitz,  \iennc,  1779,  in-S*^.  III. 
Essai  sur  l'abus  au  bien  moral, 
première  et  seconde  parlios  ,  1 780 , 
in-8*'.  IV.  V  Ordre  moral  ou  déve^ 
Inppement  des  principales  lois  de  la 
nature  ,  Angsbourf!; ,   1 780  ,  iu-4®. 
V.  Situation  politique  actuelle  de 
l'Europe  ,  considérée  relativement 
à  Vordre  moral ,  pour  servir  de 
«upplénient  à  L'Orde  moral,  etc., 
1781 ,  in-8**.  VI.  Essai  de  morale, 
Bude  ,  i78'2 ,  a  vol.  in  -  8^\  VIL 
jinecdo^es  et  Hemanjues  sur  Védu^ 
cation  publique  ,  IManbcini ,  1 783  , 
in-  8*>.  V^III.    Œuvres  mêlées  ,  en 
'vers  et  en  prose ,  ^lanhcim  ,  1 783 , 


rendre  stérile.   Etudiant  la  c 

le  jeune  I-.eroy  ,    trahi    da 

attachement  qui  ne  méritait 

nom ,  et  prive  ,   presque  d 

même  instant,  d'un  frère  \ 

ment  aimé ,  se  crut  le  plus  n 

reux  de  tous  les  hommes  ,  c 

yrant  au  délire  d*une  îmaç 

très-ardente ,  il  alla  s'enseve 

Trappe,  où  il  resta  nne  ai 

tière.  Opendant  ses  parents 

mirent  ps  qu'il  y  fît  profess 

cédant  à  leurs  instances ,  il  : 

ses   ])remières    études.    Ay. 

nommé ,  à  l'âge  de  vinct-cii 

pharmacien   en  chef   des  « 

ce  fut  à  celle  époque ,  seul 

qu'il  put  faire  l'application 

connaissances  théoriques.  L 

nombre   de  maladies  qu'il 

portée  d'étudier ,  lui  donna  < 

d'oeil  sûr  et  c^t  à-plomb  da 

scrvation,qui  ne  sont  ordina 

dus  qu'à  une  longue  pratiqui 

retour  de  l'Allemagne  ,  le  c 

voyager  pour  étendre  ses  4 

sances ,  le  détermina  à   fair 

d'une  expédition  pour  Ca'icn 


LER 

M  qa*il  suivit ,  derint ,  f n 
Batf,  b  proie  de  maladies  ter- 
ÉiBir  rinsalubritc  du  climat ,  et 
■BDCiins  en  furent  tous  atteints  : 
■T  resta  seul ,  et ,  après  avoir 
mé  tous  ses  soins  aux  malades , 
:  le  plus  (;rand  dévouement 
iuÂ,  une  année  entière ,  il  dut 
t*iier  d'un  pays  dont  il  avait  clé 
MTeur.  Aussitôt  après  son  re- 

m  France  ,  il  fixa  son  se'jour 
itis.  Ayant  essuyé  des  pertes 
iiiérabSes  au  comuienccmcnt  de 
Toliilion ,  il  se   rendit  à  Lille , 

â  Duiikerque ,  et  y  mérita  le 
(»in  de  médecin  des  pauvres, 
que  les  orages  nivolutionuaires 
it  di^Mpi'S ,  il  vint  reprendre 
ris»on  ancirune profession, qu  il 
ça  juvjsi'â  la  tin  de  sa  carrière. 
vait  été  agrégé  à  plusieurs  so- 
•»  ».iTantes ,  et  lié  avec  les  liom- 
de  lettres  les  plus  célèbres  de  la 
lu  dernier  siè(*le,  tels  que  J.  J. 
ibseau,  Franklin,  LaharpcM.ir- 
itM  .  etc.  On  a  de  lui  :  I.  E^sai 
l'usage  et  les  ej]els  de  l'écurce 
ronu,  Paris.  17^)7,  I774,in-rji. 
i'raiie (ùrsrna ladie s  aiguës ,  trad . 
latin  d' EUer,  Paris,  17 74, in- ri. 
.  Hiitoire  raisonnee  de  lu  fièvre 
tffrrfwuse  qui  a  rêç^nè  à  Hoche- 
f  en  17W;  IV.  Des  Mojrns  de 
dre  la  petite  vérole  bénigne  dans 
à  les  cas.  Ces  deux  derniers  ou- 
P*4  sont  inédit.^.  J-d. 

•EROY    (    Al.PHOXSE  -  VlXJKNT- 

L-|*  ,  ,  prof<*sseur  (raccouclic  - 
Ht  â  ta  faculté  do  Paris  ,  naquit  à 
jfii  ,  le  «iS  août  17  |i.  Doué  de 
ueoap  d'esprit ,  et  {Ktssédant  une 
If*  rnHiilion,  il  ne  fit  ])as  toujours 
uTe  d*un  bon  jn^cniorit  ,  et  il 
•pta  «cuvent  avec  «q)iniâtroté  bs 
adoir^  les  moins  sofitenables.  Il 
p^rfi^n  exajréré  d«*  rn{HTation 
U  sympbiïc  du  puLi^  daxis  ccr- 


LER 


349 


tains  cas  d'accouchement;  il  s'op- 
posa avec  ardeur  à  la  vaccine  qn  il 
attaqua  dans  divers  écrits ,  et ,  mal- 
gré les  succès  de  celte  pratiqne ,  il 
s'en  déclara  constamment  l'adver- 
saire. Leroy  était  animé  par  cet  es- 
prit de  controverse  dont  tous  ses 
écrits  sont  empreints ,  et  qui  pn^- 
dait  à  toutes  ses  discussions.  Cepen- 
dant il  obtint  beaucoup  de  succès 
dans  les  maladies  des  femmes  etdans 
celles  des  enfants.  L'esprit  de  sys- 
tème nuisit  souvent  en  lui  au  savoir 
le  plus  étendu  ,  et  fit   même   tort 
aux  excellentes  qualités  de  son  ccnir  : 
car  c'était  le  meilleur  des  hommes  ; 
et  Ton  peut  dire ,  sans  exagération , 
que  son  ame  était  dévorée  de  l'a- 
mour du  Lien  public.  Il  avait  des 
connaissances  aprofondies  sur  tou- 
tes les  parties  de  la.  médecine  hu- 
maine et  vétérinaire  ;  mais  la  tour- 
nure paradoxale  de  ses  idées,  se  fait 
trop  apercevoir  dans  les  nombreuses 
productions  de  sa  plume.  Leroy  a 
fini  sa  carrière  de  la  manière  la  plus 
dé])lurablr.    Il    habitait    seul   une 
maison   située    à    rc\trémilé  d'un 
(|ii.irticr  isolé.  Des  misérables  qu'on 
suppose  avoir  été  a  son  service  ,  et 
qui  ron'iaissaient ses  habitudes,  s'in- 
troduisirent   chez    lui    petidant   la 
mit  ,  le  surprirent  dans  son  som- 
meil et  l'éjçorgèrent  pour  le  voler , 
le  I G  janvier  1816.  Voici  la  liste  de 
ses  principaux  ouvrages  :  L  Mala- 
dies des  femmes  et  des  enfants  , 
as^ecim  traité  des  accouchements; 
tirés  des  aphorismes  de  Bœrhaave^ 
commentés  par  ranSwiéten,  tra^ 
ditits  et    alternantes  de  quelques 
noies  et  ohserx^ations ,  17O0,  u  voL 
in-8*>.  II.  Ilerhercftes  sur  les  haitil' 
-  lements  des  femmes  et  des  enfants , 
ou  Examen  de  la  manière  dont  il 
faut  vêtir  Vun  et  Vautre  sex9  , 
i77'i,in-J3.  lU.  Leltrcsurlama* 


a5o 


LER 


ni  ère  de  terminer  V  accouchement 
dans  lequel  le  b'as  de  V enfant  est 
sorti  de  Iti  matrice ,  et  ejLumen  de 
l'opinion  du  sieur  Levret  sur  ce 
sujet,  i7'7.4,  in-HP.  IV.  La  Pra^ 
tique  d<f  l  art  des  accnichements , 
i^'fiy  in-8'*.  V.  M,  Alphonse  Le- 
foy  a  son  cniique ,  iii-8".  (^el  opus- 
cule est  une  réponse  à  l'auleur  des 
Lettres  de  M***  ,  etuiUatU  en  chi- 
rurgie ,  sur  la  Pratique  des  accou- 
dtemens  de  M.  Lei-oy.  L'auteur 
anonyme  était  le  chirurgien  -  ac  • 
coucheur  Pict.  VI.  Recherches  his- 
toriques y  etc. ,  sur  la  section  de  la 
symplùse  du  pubis  ^  1 7 j8 ,  in-8*». 
VIL  Observatiom  et  Réflexions  sur 
Vopération  de  la  ^mphise  et  les 
accouchements  laborieux  ,  1 780  , 
in-8*>.  VIIL  Consultation  cJùmico- 
lêgale  sur  la  question  :  L'approclie 
de  certaines  personnes  nuit-elle  à 
la  fermentation  des  liqueurs?  1 780, 
in-8o.  IX.  Essai  sur  V histoire  na- 
turelle de  la  grossesse  et  de  l'ac- 
eoucltement ,  1 787  ,  in-8*'.  X.  Mo- 
tifs et  plan  de  V établissement,  dnis 
lliôpital  de  la  Salpétriè-e ,  d'un 
sénwhnre  de  médecine  pour  l'ensei- 
gnement des  maladies  des  femmes 
et  la  conservation  des  enfants^  1 790, 

in-8<>.  XL  L'enfant  qui  nait  à  cinq 
mois  peut-il  consen*er  la  vie?  Qïies- 
tion  médico-légale ,  dans  laquelle 
on  expose  quelques  lois  de  la  na- 
ture propres  à  donner  quelques 
éclaircissements  surce  qu'est  la  vie , 
1790,  in-4**.  XU.De  la  nutrition  et 
de  sou  influence  sur  la  forme  et 
lafécondité  des  animaux , etc. ,  et  de 
Vmjluence  de  la  lumiè'-e  sur  l'éco- 
nomie animale ,  1 798 ,  iu-8'\  XI IL 
Leçons  sur  les  pertes  de  sang  pen^ 
dont  la  grossesse,  lors  et  ensuite 
des  accouchements ,  sur  les  fausses 
couches  et  sur  toutes  les  hémor- 
ragies,publiées  par  J.  F.  Lobstein, 


LER 

i8oi,i8o3,in-8«.XîV.i>/i 

goutteux  et  des  rhumatiq\ 

cueil  des  principaux  remedt 

nels,  empiriques,  cu^-atifs  t 

vatifs  de  ces  maladies^  1 80 

seconde  édition ,  i8o5  ,  in- 

est  augmentée  de  la  tradi 

Tcmyrape  du   D.  ïavaros 

art  nouveau  de  guérirlespa 

de  la  goutte ,  et  de  laprem 

siège  primitivement  dans  l 

XV.  Médecine  matcfiielle, 

d'élever  et  de  conserver  les 

i8o3,  in-80.  XVL  3/rtWi 

saignée  ;  utilité  de  celle  1 

dangers  de  celle  du  bra 

1807  ,  in- 13.  XVI L  De  L 

vation  des  femmes ,  1811 

XVIIL  De  la  contagion 

sur  les  vaches ,  sur  les  bi 

sur  l'homme,  en  quelques 

de  la  France  ,  etc.  ,   1 8 1  :j 

XIX.  Dé  la  contagion  sur  ï 

sur  les  vaches  et  sur  les  bc 

ses  moyens  préservatifs  et 

etc. ,  181 5,  in-80.  Il  suffit  i 

différents  titres  qui  vicimeul 

tés ,  pour  apprécier  la  biza 

idées  de  I^eroy  et  Tincorr 

son  style.  Ce  médecin  appi 

la  Faculté  de  Paris ,  avant 

tion,  et  il  s'était  déjà  signal 

compagnie  parFabus  dusai 

la  singularité  de  son  esprit 

son  admission  aux  nouvelle 

médecine  qu*à  ces  mêmes  ti 

Ten  auraient  fait  exclure 

temps  plus  calmes  :  aussi 

plus  de  vingt-deux  amiée: 

fessorat,  Leroy  n'a  rien 

l'avancement  de  sou  art.  1 

désertaient  ses  leçons  ;  ses 

redoutaient  ses  controverse 

nables  ,  et  son  caractère  i 

bateur  des  idées  d'autmi.  V 

eux  n'a  payé  à  sa  ceiidfie 

d'usage. 


T.ER 

(Jean  de  ),  royafjenr,  né 
^  U  Margelle ,  près  Saint- 
t  Boorgogne,  étudiait  la 
- 1  Genèye,  lorsque  Ton  y 

*  Wllrcs  du  chcyalier  de  Vil- 
^qui  demaudait  qu'on  lui 

^  Brésil,  où  il  veuait  de 
ne  colonie  prote.stai)te,des 
'S  pour  l'aider  à  répandre 
3«* Quatorze,  tant  ministres 
'ots,  du  nombre  desquels 
n^«  se  présentèrent  pour  le 
ûu  Nouveau-Monde,  et  par- 

*  Genève  le  i  o  septembre 
»  virnit  en  passant  l'amiral 
î".vâ  Giiâtîllon-sur-Lûing,  et 
W'wl  à  Ronfleur,  le  19 
«•  leur  netite  flotte,  com- 

*  trois  bâtiments  ,  après 
«oiUïu  le  cap  de  Frie  (Frio) 
f*  fit  pas ,  dit  Lery ,  aussi 
l<*r  que  Ton  aurait  voulu  , 
î  7  mars  i5nl7,  dans  le 
Bier  nomme'  Ganabara  par 
iges ,  et  par  les  Portujçais 

parce  qu'ils  le  decouvri- 
.  janvier.  Ou  voit  que  c'est 
ro.  Ville^aguon  accueillit 
aux-veinis  dau.s  la  p'tite 
i^ny,  011  il  avait  bâti  lui 
i  le  lendemain ,  sans  rgard 
»  fatî^^ues  et  pou»-  Textes- 
ar,  il  les  em|}loya  à  por- 
rrrs  et  de  la  terre  au  fort, 
la  rruaule  )usqu'â  ne  leur 
'une  Irès-manv.iisc  nour- 
\s  le  désir  d'achever  les 
li  devaient  senir  de  rc- 
fklêles«  et  les  cxhortatious 
tcien  miuistre ,  leur  fi:  ent 
assez  gaîment  pendant  un 
■*  les  privations.  Gepen- 
lissensions  rcli|;ieuses  s'c- 
suite  entre  les  protestants 
non  ;  et  celui-ci  leur  si  gui- 
de auilter  le  fort  Ils  se 
sur  le  continent  à  une 


LER  %St 

demi-lieue  de  distance.  I^  conduits 
arbitraire  du  couvemeur  fit  pas- 
ser beaucoup  oc  monde  avec  eux. 
I^es  mêmes  incidents  firent,  quelques 
années  plus  tard,  manquer  l'établis- 
sement de  la  colonie  que  les  calvi- 
nistes français  voulurent  former 
dans  l'Amenque-Septentrionale  (  ^. 
Laudoniere).  La  crainte  d'une  plus 
grande  désertion  fit  prendre  à  \ille- 
gagnonle  parti  de  permettre  aux  dis- 
sictents  de  retourner  en  France.  Ils 
s'embarquèrent  donc  ,  le  4  janvier 
i558>  sur1e/0Cf£ie5,qui  entra  dans 
le  port  de  Blavet  en  Bretagne ,  après 
avoir  ëcbappë  aux  plus  grands  dan- 
gers et  éprouve'  les  borreui-s  de  la  fa- 
mine. On  pense  que  Lëry  exerça  en- 
suite son  ministère  en  l'Vance  dans 
les  environs  de  la  Cbaritë-sur-Loire. 
Contraint  de  se  réfugier  à  San- 
cerre  en  i5^3,  il  resta  dans  cette 
ville  durant  le  siège  qu'elle  soutint* 
La  famine  borrible  à  laquelle  on  j 
fut  réduit ,  afiaiblit  de  nouveau  sa 
santé  ,  qui  ne  s'était  jamais  bien 
rélabbe  depuis  son  voyage  ;  il 
mourut  en  1611.  On  a  de  lui:  L 
Histoire  d'un  voyage  fait  en  la 
terre  du  Brésil ,  autrement  dite 
Amérique^  Rouen,  iS^B,  in-8**.  fig. 
en  bois;  la  Rochelle,  même  année, 
édition  revue  et  corrigée  par  l'au- 
teur; Genève  ,  i58o,  in-8**.;  la  Ro- 
cbel  le,  1 58 J ,  in-8® .  ;  Paris ,  1  Goo , 
in-8^.  Léry  avait  écrit  la  plupart  de 
ses  Mémoires  en  Amérique  même, 
et,  comme  il  le  dit,  d'encre  du  Brésil. 
Il  les  mit  en  ordre  en  i563.  Son 
manuscrit  s'égara  :  un  heureux  ha- 
sard le  lui  fît  recouvrer  en  i576, 
a  Voilà  comme  jusqu'à  présent ,  ait- 
»  il,  ce  que  j'avais  écrit  sur  l'Ame- 
u  riquem'étant  toujours  échappé  des 
»  raains,  n'avait  pu  venir  en  lu- 
it micre.  i>  Il  retoucha  ensuite  son 
livre  ^  et  le  traduisit  en  latin  suus  ce 


aSa 


1ER 


titre  :  Historia  navigationis  in  Bra- 
siliam,  galUcè  script  a,  nunc  pri- 
miim   larùtitaie  donata,  Genève, 
i586,  in-8o.;  ibid.  i594,  in-8<>.  fig. 
G*est  une  des  bonnes  relations  de 
voyages  que  nous  ayons  en  français. 
Lëry  fait  connaître  les  mœurs  et  les 
coutumes  des  peuples  qui  habitent 
le  Brésil ,  les  productions  du  pays , 
et  les  c'tablissements  que  les  Euro- 
péens venaient  d'y  former.  Un  des 
chapitres  les  plus  curieux  est  le  dix- 
neuviëme,  dans  lequel  il  donne  un 
dialogue  en  langue  brasilienne,  et 
ensuite  quelques  notions  sur  la  gram- 
maire de  celte  langue,  a  Ce  qui  ins- 
»  pire,  dit  Camus,  de  la  confiance 
»  pour  les  observations   de  Lcry, 
»  c'est  que  non-seulement  il  a  cte' 
»  te'moin  des  faits  qu'il  rapporte: 
»  de  plus  il  parait  avoir  pris  les 
»  moyens  de  s'assurer  de  la  vente', 
»  avoir   observe'  avec  attention  et 
»  l'esprit  dégage'  de  pre'jugc's.  Il  a 
»  été  aide  dans  ses  observations  sur 
»  la  langue  brasilienne  par  un  inter- 
»  prête  oui  avait  vcfcu  sept  ans  chez 
»  les  Indiens ,  et  qui  savait  aussi  le 
V  grec;  il  pre'tcndait  trouver  dans  la 
»  tangue  des  Brasiliens  plusieurs  ex- 
»  pressions  venues  du  gre(.  »  Lcry  dé- 
clare que  tout  ce  qui  sevoiten  Améri- 
que, soit  pour  la  façon  de  vivre  des 
habitants,  soit  pour  la  forme  de^  ani- 
maux et  en  général  pour  ce  que  la  terre 
Sroduit ,  est  différent  de  ce  qu'on  a 
ans  l'ancien  monde.  Il  a  fait  dans 
SCS  éditions  successives  des  augmen- 
tations et  changements,  et  a  indiqué 
dans  l'édit.  latine  plusieurs  suppres- 
sions ,  qui  portent  principalement 
sur  des  diatrilies  contre  1  hevet  et 
des    plaintes  fort  étendues  contre 
Yillegagnon.  La  relation  de  Léry  est 
insérée  en  latin  dans  le  troisième  vo- 
lume des  grands  Voyages  de  DeBry. 
Les  planches  que  cet  éditeur  a  jointes 


LI 

au  texte  sont  poi 
répétitions  de  cell 
insérées  dans  la  re 
ailleurs.    Purchas 
Voyage  de  Lcry  d 
sou  recueil;  il  se 
d'autres  coUeclioi 
rapportées  dans  so 
qui  contient  Thisti 
tion  pour  revenir 
fait  insérer  dans  ï 
f rages.  IL  Histoii 
la  ville  de  Sancei 
entreprises,  siéga 
teries ,  assauts  et 
assiégeants  ;  les  r 
mine  extrême  et 
assiégés,  i5'j4> 
latin  sous  ce  titre 
rei  quod  Sancerr 
dione,fame ,  den 
Heidclberg,  iS^G 
LE  SAGE  (  Al 
du  meilleur  de  ne 
l'une  de  nos  plus 
dies,  a  été  négligé  j 
au  point  que  Tani 
naissance  et  de  sa 
qu'à  ce  jour  des  si 
et  de  contradictio: 
la  profession  de  s* 
que  de  son  maria 
lument  ignorées,  e 
mieux  connu  les  i 
de  ses  enfants.  L' 
semblé  mériter  la 
ge,  et  l'exactitudG 
nous  nous  somn 
gation ,  nous  ont 
sur  sa  personne , 
ouvrages  des  rec 
pas  été  infnictuci 


(i)  Outre  !«•  r«nt««f| 

pititta  nnut-iiiAiittt,  t«ii 
tnfl ,  qu'à  «.rlldi  du  Min 

f.TM  «l  ik-   Tvlal    <  ivil 
juUci«ur  *  bleu  Touii 


LES 

tattim  de  GUade  Le  Sage 
màdSt  Jeanne  Brenugat , 
■éiMiintle8maii668,  à 
ipdte  fille  de  la  furesqu'île 
M  ^tre  lieues  de  Vannes. 
i,i?oeat  y  notaire  et  ^effier 
ri^jile  de  RhuvSyétait  répu- 
im  an  paysoulasimplicite' 
■sadnt  les  besoins  et  les 
cet  du  luxe.  Mais  Le  Sage, 
*!■  *•>  mère  en  1677  et  son 
■683 ,  resta  sous  la  tutelle 
^  qui  laissa  dépërir  la  for- 
Mi  pupille.  Place'  au  collège 
'^  de  Vannes ,  il  y  fit  d'ex- 
^bides  ;  sa  vie  offre  ensuite 
le  de  cinq  à  six  ans.  C'est 
iMot  dans  cet  intervalle 
tttployé  dans  les  fermes , 
;ae  (  I  ),  On  ignore  par  quel 
à  quelle  ëpof|ue  il  perdit 
Il  peu  conTenablo  à  ses 
son  caractère.  S*il  eut  k  se 
l'une  injustice ,  comme  on 
ëncralement,  la  bainc  qu'il 
contre  les  traitants,  laissa 
«Rir  de  profondes  racines, 
datante  vengeance  qu'il  en 
te  ans  plus  tard.  Le  Sage 
is,en  i&)'i,dans  le  double 
ire  sa  philosophie  et  son 
*y  postuler  uu  nouvel  em- 
:  une  figure  agréable ,  une 
ittgeuse,  beaucoup  d'es- 
d  et  un  goût  exquis  pour 
te'rature,il  fut  bientôt  rc- 
recherché  dans  les  mcil- 
étes.  Il  eut ,  dit-on ,  une  in- 
c  une  femme  de  qualité' , 
rit  sa  main  et  sa  fortune  ; 
aventure  n'eut  ni  éclat  ni 


M  «il* ,  4*aprf«  BOtr*  damasde  ,    il 
I»  Frelata  a»  MarWihaa  al  «lu  !'«•• 
f«^ti«tUir  aur  Ira  pranicrca  «l  !«• 
•M  à9  l'aulaar  dm  Gil-Blaa. 

;tatr««  à»»  Farma*  n'aiiiUnt   plua 
Matiaa  ,  !'•«  ■'•  lUia  pu  «i^convcir 

I  à  c«  BHi^l. 


IfS 


a53 


suite  y  et  Ton  igtiore  jusqu'au  nom 
de  la  personne  qui  ûi  fut  rhéroine. 
Il  est  certain^  d'ailleurs,  que  vers  le 
même  temps, Le  Sage  devînt  amou* 
reux  d'une  très^olie  personne,  pins 
aimable  que  ricne ,  nommée  Marie- 
Elisabeth  Boyard  (  i  ),  fille  d'un 
bourgeob  de  Paris ,  qui  demeorait 
sur  la  paroissede  St.  Barthâemi  en 
la  Cité,  et  non  d'un  maître  memii- 
sier,.rue  de  la  Mortellerie  (  comme 
l'ont  dit  ses  biographes).  Le  17  août 
1694,  il  obtint  de  Tarchevlque  de 
Paris  une  dispense  de  publication  de 
bans;  mais  ton  mariage  fut  odëbré 
seidcment  le  a8  septembre  suivant 
dans  Tëglise  de  6aint-Sulpce.  Si 
l'amour  et  l'hymen  ne  piurent  dë- 
toumer  Le  Sage  de  son  penchant  pour 
les  lettres ,  une  circonstance  qui  liait 
honneur  à  ton  coeur ,  c'est  que  l'a- 
mitie'  influa  beaucoup  sur  ses  tra- 
vaux littéraires.  Danchet .  avec  le- 
quel il  s'ëtait  intimement  lie  à  l'uni- 
versité de  Paris  ,  lui  conseilla  de 
traduire  les  Lettres  gidantes  d'^- 
ristenète ,  et  se  chargea  de  les  faire 
imprimer  à  Chartres,  où  il  était 
alors  professeur  de  rhétorique.  Cet 
ouvrage,  fait  d'après  une  version  la- 
tine, parut  en  i6g5,  I  vol.  in-ia  , 
sous  l'indication  de  Rotterdam  (  F', 
ARJSTE[irâ:T£ ,  tom.  II,  pas.  438 ,  et 
Da?icuet,  tom.  X,  p.  485),  et  fut 
aussi  froidement  accueilli  des  sa* 
vants  que  des  cens  du  monde  (a). 
Fixé  désormais  dans  la  capitale.  Le 
Sage  s'était  fait  recevoir  avocat  au 
parlement  ;  il  n'en  prenait  déjà  plus 
te  titre  à  la  naissance  de  son  second 
fils,  en  16989  et  ne  se  qualifiait  que 

(1)  C«  ■•■i  Mt  écrit  Wjrart  aur  l«a  tafltUa» 
■iort«air«a  A9  ■•ulogva-aur*M*r|  aala  iimi* 
l'afona  écrit  Ilvjarii  »  cemin*  Il  «at  ««rté  Mir 
Ifê  ragUtTM  d«  Saint  Siilplc*  •td«St.«BMi«ch«. 

(•)  D«flq««raiit«*d«ux  Uttraa  q««CMHlc«IC»ll* 
traJii4.ti«ii  paraphraaan  ,  TaMaiir  va  fit  •■Irvr 
daptita.  flngt-i|««ir«,  «T«c  d««  ctmctUat,  dâa« 


o54  I^ES 

bourgeois  de  Paris.  Quoi(p]*iI  eAt 
beaucoup  d'amis ,  comme  il  n'était 
m  intrigant ,   ni  pressant  dans  ses 
sollicitations,  il  vécut  quelque  temps 
dans  un  état  au-dessous  (le  la  mé- 
diocrité', avant  d'ohtenir  un  emploi 
peu  lucratif,  auquel  il  renonça  bien- 
tôt pour  se  consacrer  entièrement 
au\  Muscs.  Le  maréchal  de  Villars, 
qui  connaissait  son   mérite,  voulut 
inulilcuicnl  se  Tattaclier  :  I^e  Sage 
résista   aux  propositions   les   plus 
flatteuses,  et  préféra  toujours  son 
indépendance.  Privé  des  faveurs  de 
la  fortune,  il  eu  fut  dédommagé  par 
la  sincère  et  constante  amitié  d  un 
boinme  puissant.  L*abbé  de  Lyoune 
ne  se  horna  pas  a  le  combler   de 
présents  ,  et  a  lui  assurer  une  rente 
de  ()00   livres  :  passionné  pour  la 
langue  espagnole  ,  il  l'apprit  à  sou 
ami ,  et  lui  fit  goûter  les  beautés  de 
la  littérature  castillane.  Trois  comé- 
dies  en    cinq   actes  ,    le    Traître 
puni,  de  D.   Fran<Tsco  de  Roxas, 
Don  Félix  d^  Menduce ,  de  Lopez 
de  Vega,  et  le  Point  d'honneur  du 
même  Roxas,  furent  les  premiers 
ouvrages  que  Le  Sage  traduisit  ou 
plutôt  imita  de  l'espagnol.  Les  deux 
premières  pièces,  non  représentées, 
furent  imprimées  en  1 700  ;  et  la  troi- 
sième, joucMî  avec  peu  de  succès  au 
Tlie^àtre  français  le  3  février  17 ou, 
réduite   dej)uis  en  trois  actes  par 
l'auteur,  et    donnée  en    I7'i5,  au 
Théâtre  italien,  sous  le  litre  de  VÂr-. 
bitre  des  lUJfèrends,  avec  un  prolo- 
gue, n'y  obtint  que  deux  rcj)rcsenta- 
tions,et  fut  imprimée  on  i^Sc).  sous 
son  premier  litre.  Le  Sage  publia, de 
17  «i  à  1706,  les  y ouy^elle  s  aventures 
de  Don  Quichntte,  traduites  d'Avel- 
l.uicda,  *i  vol.  in- ri,  qui  ne  réussi- 
rent jias  mieux  que  l'original  espa- 
giu>l  du  froid  continuateur  de  Cer- 
vantes (f^.  AvELLANfDA,  111,  108). 


LES 

L'année  1707  assura  enfîn  à  L 

un  nom  dans  la  litlénture ,  • 

procurant  un  double  triomphe, 

tant  plus  flatteur  ,  qu'il  fut  pi 

d'une  chute.  Sa  comédie  ae 

César  Ursin /imitée  de  Calden 

appIaudieàlacour,toml>aauT1 

français ,  le  1 5  mars ,  et  ne  fut  î  1 

mée  qu'en  1 7  3g;  taiif  lis  que  la 

pièce  de  Ciispin  rivalde  son  im 

qui  n'ava  it  paru  aux  courtisans  (| 

misérable  farce,  était  jouée  à  Pi 

même  jour  avec  le  plus  brillai 

ces.  Lesage,  qui  connaissait  1* 

et  les  mœurs  des  deux  aréopa^ 

s'étonna  pas  de  la  contradicti 

leurs  arrêts;  et  la  postéritéa  coi 

celui  de  la  ville.  Regnard  ,  si 

Palissot ,  n'a  rien  produit  à\ 

gai  que  la  jolie  pièce  de  Crisfh 

val,  dont  Laharpe  semUeavo 

trop  peu  de  cas.  Elle  ne  rou 

ritablement  que  sur  une  foui 

de  valets;  mais  la  vérité  du  dial 

qualité  qui  distingue   éminen 

Lesage  ,  et  qui  le  rapprocbe  l< 

de  Molière  ,  le  sel  acs  plaisan 

toujours  amencMïs  par  le  sujet ,  I 

reux  enchaînement  et  la  rapidi 

scènes,  provoquent  le  rire  et  e 

uent  le  s|>ectateur.  Peu  de  t 

après  parut  le  Diable  Boiteur 

primé  en  1707  ,  dont  Le  Sa 

pris  le  nom  et  l'idée  dans  El 

blo  Cojuelo ,  de   Louis  Vdc 

Gnevara.  (  Foyez  ce  nom, 

XIX  ,  pag.  4t*  )  Cet  ouvrage  < 

satire  de  tous  les  états.  Qnoiq 

merveilleux  qui  eu  fait  le  fond: 

donne  lieu  qu'à  des  récits  épi 

ques,  cependant  la  diversité  des  > 

tures,  une  critique  vive  et  ingéni 

la  vérité  des  portraits,  un  style 

veux  et  correct ,  des  anecdote 

qualités, relatives  à  quelques  coi 

j>orains ,  entre  autres ,  celles  qu 

trait  à  Ninon,  à  Baron,  au  nu 


LES 

iT  y  ont  conserve  à  ce  ro- 
e  réputation  roéritëe.  Il  eut , 
temps  ,  uue  vogue  prodi- 
et  occasionna  uu  duel  entre 
nés  seigneurs ,  qui  se  dispu- 
t  dernier  exemplaire  de  la 
ëdiâon.  Dix-neuf  ans  après, 
r  en  donna  une  troisième  , 
ée  d'un  volume ,  pour  lequel 
voir  emprunté  des  vers  et 
images  à  Frandsco  Santos, 
e  É^iay  noche  de  Madrid: 
,  il  publia  la  4^.  cfdition  *,  à 
il  ^îouta  r  Entretien  des  che- 
ie  Madiid ,  et  les  Béquilles 
4e  bo  teuXf  opuscules  dont 
me  suite  du  roman ,  et  l'autre 
«be'Bordelon  )  en  est  Teloge.  Il 
fsente'aux  comë<licns  une  pic- 
acte,  intitulcfe,  les  Etrerînes, 
ejoueele  I*^  janvier  1708: 
refus ,  il  la  refit  en  :>  actes^ous 
e  Turcaret  ;  mais  il  eut  moins 
a  la  faire  recevoir  qu'à  la  faire 
itcr.  Cfltr  romt-die,  Tun  des 
lux  titres  de  ^lui^e  de  Tau- 
rut  a  uue  epo(pie  où  les  mal- 
ït  les  liesoins  de  k\  France 
multipli('  les  traitants  et  les 
rrs,  dont  les  noms  abolis  par 
et  devenus  presprinjurieux 
remplaces  |>ar  reiix  de  four- 
et  d'agioteur,  (p:i  ur.sout  gurre 
norabies.  Voulant  siunaler  sa 
ontre  ces  \auipires.  Le  Sage 
I  M  pière  dans  plusieurs  so- 
[^bniit  drs  applaudissements 
V  avait  obtenus  ,  alarma  les 
>rt.  Ils  ra  1k tirreut  parmi  1rs 
»  pour  emjMrlier  la  représen- 
lela  satire  la  plus  auiÎTc  à-la- 
a  |>lus  gair  qui  ait  <>te  dirigée 
*ui.  La  durhevse  de  Bouillon, 
lit  chez  elle  un  bureau  dVs- 
omit  M  protection  a  Tauteur, 
it  demander  une  lecture  de  sa 
ko  juur  cuuveuu,  Le  Sage  rc- 


LES 


aSS 


tenu  au  Palais  par  le  jugement  d'un 
procès  important,  qu'il  eut  le  mal- 
Leur  de  perdre ,  ne  put  être  exact  au 
rendez-vous.  En  entrant  cbezla  prin- 
cesse ,  il  raconte  sa  disgrâce  et  se 
confond  en  excuses.  On  le  reçoit  avec 
bauteur;  on  lui  reproche  aigrement 
d'avoir  fait  perdre  deux  heures  à  la 
compagnie,  a  Madame,  dit  Le  Sage^* 
avec  autant  de  sang-froid  que  de  di- 
gnite':  «  Je  vous  ai  fait  perdre  deux 
»  heures  :  il  est  juste  de  vous  les  faire 
»  regagner;  je  n'aurai  point  Thon- 
»  nour  de  vous  lire  ma  pièce.  »  On 
s'ellbrça  de  le  retenir,  on  courut  après 
lui;  mais  il  ne  voulut  ni  rentrer,  ni 
remettre  les  pieds  dans  cet  hôtel.  A 
un  grand  caractère ,  avantage  qui  ac- 
compagne toujours  le  vrai  talent , 
Le  Sage  joignait  une  ame  fière  et  dé- 
sintéressée. Les  financiers  lui  offrirent 
cent  mille  francs  pour  l'engager  4 
retirer  du  théâtre  une  comédie  qui 
devait  mettre  au  grand  jour  les  se- 
crets et  les  turpitudes  de  leur  métier; 
mais  ,  maigre  sa  pauvreté ,  il  rejeta 
leurs  ofl'res  ,  et  sacrida  !»a  fortune 
au  plaisir  d'une  vengeance  légitime. 
Furieux  de  son  refus ,  ils  redoublè- 
rent leurs  intrigues  ;  et  il  ne  fallut 
rien  moins  qu'un  ordre  de  Monsei- 
gneur, dalé  du  1 3  octobre  1708,  et 
consigné  sur  le  registre  de  la  Comé- 
die française,  pour  forcer  les  comé- 
diens d'apprendre  et  de  jouer  Tur^ 
caret. C(Mi*  piè'^e  fut  enfin  représen- 
tée le  1 4  février  1 709;  et  malgré  les 
etforls  delà  cabale,  malgré  les  mur- 
mures des  gens  qui  avaient  cru  sj 
HMonnaître, malgré  le  froid  excessif 
qiji  obligea  de  fermer  les  spectacles, 
eile  obtint  la  plus  brillante  réussite. 
I/auli'ur  y  avait  joint  une  sorte  de 
critique  en  forme  de  prologue  et  d'é- 
pilogue, dialoguée  entre  dom  (Uéo- 
phas  et  Asmodée ,  les  deux  princi* 
paux  personnages  du  Diable  Boiteux; 


a56  LES 

mais  on  la  supprima  dès  la  première 
reprise.  Getle    comédie     est  bien 
supérieure  à  toutes  celles    que  Le 
Sage  a  imitées  de  Tcspagnol  ;  et 
son  succès  ne  s'est  jamais  démenti. 
On  a  reprocbë  à  cet  ouvrace  de  trop 
mauvaises  mœurs  ;  mais  si  la  come'- 
die  doit  peindre  le  vice,  et  le  présen- 
ter sous  le  point  de  vue  ridicule  , 
LeSagea  pariaiteincut  atteint  ce  but. 
Ecrivain  très-moral ,  il  n'a  point  eu 
le  tort  de  rendre  le  vice  séduisant  ;  re- 
procbë mérité  par  quelques  -  uns  de 
nos  auteurs  comiques.  Tous  les  per- 
sonnages de  Turcarct ,  excepté  le 
marquis  ,  sont  plus  ou  moins  fri- 
pons ,  mais  aussi  ils  sont  tous  plus 
ou  moins  méprisables  :  et  si ,  par  ce 
motif,  la  pièce  manque  d'intérêt  , 
défaut  moius  sensible  dans  la  comé- 
die que  dans  la  tragédie;  si  Tactiou 
en  est  faible  et  presque  nulle ,  ces 
défauts  sont  amplement  racbetés  par 
un  grand  nombre  de  scènes  excel- 
lentes ,  par  des  peintures  vraies ,  un 
dialogue  vif  et  naturel ,  une  gaîté 
piquante  et  satirique ,  par  la  finesse 
des  détails  ,  par  une  liberté ,  une 
force  d'expressions ,   qui   décèlent 
rbomme  de  génie  pénétré  de  son 
sujet ,  et  par  une  verve  comique  qui 
ctinccle  à  tel  point,  qu'il  y  a  peu  de 
pièces  dont  la  représentation  soit 
plus  amusante.  Tous  les  incidents  , 
tous  les  accessoires  en  sont  beureux: 
chaque    mut  de   Turcaret  est  un 
trait  de  caractère  ;  chaque  mot  du 
marquis  est  une  saillie.   Ce  rôle  , 
supérieur  à  celui  du  Retour  imprévu 
(de  Regnard) ,  est  le  meilleur  modèle 
qu'il  y  ait  au  théâtre,  des  libertins 
de  bonne  compagnie  ,  qui  ,  suivant 
la  mode  de  ce  temps  -  là ,  passaient 
leur  vie  au  cabaret.  Quoique  cette 
comédie  soit  écrite  en  prose,  elle  est 
si  fertile  en  bons  mots,  qu'on  en  re- 
tient presque  autant  que  des  pièces 


LES 

les  mieux  versifiées.  Enfin ,  : 

avait  le  mérite  d'clrc  en  vei 

qu'elle  ne  présentât  pas  plut< 

smte  d'incidents  très-plaisauts  < 

véritable  intrigue ,  elle  serait 

au  premier  rang  de  nos  com 

mais  c'est  du  moins  une   dei 

mières  de  la  seconde  classe.  Ne 

minerons  cet  éloge ,  dont  La 

nous    a    fourni   plusieurs    t 

par  une  observation  qui  lui  a  < 

pé  'y  c'est  que  Le  Sage  a  eu  un 

tage  que  n'a  obtenu  aucun  autc 

nuque depids  Molière:  sa  leço 

si  bonne ,  qu'elle  corrigea  les 

ciers;ceux  qui  sont  venus  après  \ 

mis  tous  leurs  soins  à  ne  pas  r 

bler  au  portrait  qu'il  avait  trai 

mérite  aussi  rare  donne  lieu 

gretter  qu'il  n'ait  pas  uniqu 

consacré  ses  talents  au  théâtre 

çais.  Il  y  avait  fait  recevoir,  en 

la  Tontine ,  petite  comédie  c 

constance ,  assez  gaie,  qui^po 

raisons  d'état ,  ou  par  des  iu 

de  coulisse ,  ne  put  être  jouée 

1 7  3^, et  ne  fut  pas  alors  aussi  a 

die  qu'elle  l'aurait  été  dans  le 

Ce  retard    le   dégoûta  d'um 

rière  si  épineuse.  Dédaignant 

vcur  des  grands,  il  n'était  pas  Y 

à  mendier  celle  des  comédiei 

railleries  qu'il  s'est  permises 

eux  ,  dans  tous  ses  écrits , 

sent  à  croire  qu'il  eut  à  s'en  pi. 

Il  disait  à  cette  occasion:  c  J* 

»  che  à   satisfaire  le  publii 

»  permette  aussi   que  je  nu 

i>  fasse.   »  Vers  le  même  1 

Le  Sage  travailla  plus  pour  V 

que  pour  la  gloire.  François  I 

la  Croix,  interprète  des  langue 

taies  ,  se  méfiant  de  son  talei 

écrire  en  français, empnutaU 

de  son  ami , pour  corriger  le  s 

sa  traduction  des  Mille  et  un 

qui  parut  en  1710  et  iesann^ 


LES 

M».  Le  Sage  profita  des  richesses 
M  farent  confiées,  et*  trouva 
tfaC  Toccasion  de  mettre  sur  la 
r  olnsienrs  contes  persans.  Gil- 
i  de  SantiUane,  qui  parut ,  en 
5 ,  a  Tol.  in-i  !» ,  au«;inentes  d'un 

en  1*7^14  •  **  ^'"ï*  4*-  ^^  *735  , 
nfia  le  sceau  à  sa  réputation.  On 
I  ciMiCestc  l'invention  et  la  pa- 
ilé  de  cet  immortel  roman  : 
Bea  de  U  Marti nicre,  et  Voltaire 
*s  lui ,  ODt  avance  que  GiUBIas 
t  entièrement  tiré  de  resjiagnol  ; 
tiire  assurait  même  que  c'était 
tndnction  de  la  rie  de  Vécuyer 
rpwifpar  Vincent  Ëspinel  (  F. 
rxEL,t.  XIII,  p.  SS*]!,  et  le  même 
I  au  Sap.  Plus  récemment  le  P. 
a  prétendu  aussi  que  Gil-Dlas 
IB  ouvrage  7H)lé  à  l'Espagne 
m  Français  (  i  ).  Au  surplus ,  il 
orte  assez  peu  que  Le  Sage  ail  in- 
rie  fonds  de  son  roman,  ou  qu'il 
it  pris  ridée  chez  nos  voisins,  se- 
es  uns .  ou  bien  suivant  d'autres, 
»  notre  ancien  roman  de  Fran- 
i  rt  qu'a?*sii renient  il  n'a  dérol^e 
nonnne,  c'est  cette  touche  ori- 
ïe  .  cette  admirable  peinture 
mcnirs,  ces  caractères  si  bien 
■» ,  rette  foule  de  traits  et  de  dc- 
qiii  Dr  se  trouvent  avec  la  incme 
tt>ion  dans  aucun  autre  ouvrasc 


>■■•  nne  IliMcrtalien  lii«  en  iHit{  «  !'«. 
•  Irmm-  •••«  *  *l  inprimw'*  «11  trie  •!•  l'd^- 
é^  #*fi  -  Biaw  ,  iiounrct  fmt  M.  J>i(Jot 
a  »4*^  \m  coifile  l-'i«ri(oii  J«N*iilih4le«ii 
m  ««ctA'i'UMaent  trt  drn%  ■cciiMtl«ii»  , 
I  Ji»L«>f  Jabca  demuiili*  1a  laiitscU-  II  a 
J'«k.«  J  qtir  !••  Rfiationa  dr  la  vie  d» 
wr  D  fn  mi^rr  dr  Oùr^fon  n  unt  mmuiim 
■*■«•€  Cîf-UfaSf  [NKir  Iv  foiiJt,  It  lor- 
I  kat  vl  «u'ittut  lcat]kte;  vl  qii^  L«  S«f;« 
■r«sl«  q«i«  &  â  '^  paaiaget  à  Viatriit  Ma- 
ri J«irvi|  cfitiiiCa  Ira  lophiaoïea  du  i^anit* 
■J,  •■  vt«bliiu>tt  qu«  a  il«aiBi»ii  un  Ct'f- 
tm^f»*é  «•>  t'ar>4Kur  pjr  un  jlbogado 
m  i*-i  f  I'  i**'«  I*la  l'amâli  pnlMir  axro 
\mm  ^rttv^vi  amtirnlKÎu,  an  liru  J«ir«- 
\m  GH'tt'j*  f'aM'^aia  eu  «afiAi^nol.  Cet 
r«t  «et  aaaa  rrp4«i)«i-  ,  ^t  ilimn*  |>«îu  Ja 
%  Biatr*  tiatiOn  à^nacr  atii»iiliri  pr«c(a. 
|«&*  ,  XXl,-^l,«tAu7>up|«l«aiaul.  ^ 

XIJV. 


LES 

du  même  genre.  «  Gil-Blas,  dit  La- 
»  harpe  ,  est  un  chef  -  d'œuvrc  :  il 
»  est  du  ])elit  nombre  des  romans 
»  qu'on  relit  toujours  avec  plaisir  ; 
»  c*est  un  labie«'iu  moral  et  animé 
»  de  la  vie  humaine;  toutes  les  con- 
»  ditions  y  jiaraisseut  pour  rcce- 
»  voir  ou  pour  donner  une  leçon..., 
»  Utile  dulci  devrait  être  la  devise 
»  de  cet  excellent  livre,  que  la  bonne 
i>  plaisanterie  assaisonne  partout. 
»  Plusieurs  traits  ont  [Uissc  en  pro- 
»  verbe ,  comme ,  ])ar  exemjiie  :  les 
»  Iiomelies  de  V  archevêque  de  Gre- 
r*  nadel,,.  Quelle  sanglante  satire 
»  de  rinqnit>ition  !...  Quelle  peinture 
*»  de  raudieiice  d'un  premier  corn- 
»  mis, do  l'impertinence  des  comé- 
»  dicns ,  de  la  vanité  d'un  parve- 
»  nu... du  caractère  des  grands,  des 
)»  mœurs  de  leursdomestiques  !  (^'est 
»  Técole  du  monde.  On  reproche  k 
»  l'auteur  de  n'avoir  peint  presque 

V  jamaisquedesfripons;qu*imporley 
»  si  les  ])ortraits  sont  reconiiaissa- 
»  blés  ?...  Oti  lui  reproche  trop  de 
»  détails  subalternes  ;  mais  ils  sont 
»  tous  vrais  ,  et  aucun  n'est  indifFé- 

»  renl  ni  minutieux On  connaît 

«  tous  les  pei'sonnages  de  (lil-Blas; 
»  on  croit  avoir  vécu  avec  eux.... 
»  parce  que  ,  dans  la  peinture  qu'il 
»  eu  fait ,  il  n'y  a  ]»as  un  trait  sans 
»  dessein  et  sans  elFel.  I^iesage  avait 
»  bien  de  l'esprit  ;  mais  il  met  tant 
»  de  talent...  à  se  cacher  derrière 
»  ses  [jersoiinages...  qu'il  faut  avoir 
»  «le  bons  yeux  pour  voir  l'auteur 
»  dans  l'ouvrage...  Un  autre  avau- 
»  tage  de  Gil-Blas ,  c'est  qu'il  n'est 
»  pas  ,  comme  tant  de  romans  , 
»  guindé  sur  une  moralf  stoique  et 
n  désespérante  ,  qui  n*ofl're  jamais 
»  de  la  vertu  et  de  l'humanité  qu'im 

V  modèle  idéal  que  personne  ne  peut 
»  se  flatter  d'atteindre.  L*auteur  f 
»  peint  les  hommes  tels  qu'il»  sont  y 


tEsr 

»  capables  de  fautes  et  de  repentir, 

D  de  faiblesses  et  de  retour » 

Gilblas  nous  semble  avoir  un  intérêt 
plus  {i^e'ne'ral ,  un  but  plus  moral  , 
que  Don  Quichotte ,  qui  n'est  que  la 
satire  d'un  ridicule  particulier  à  une 
nation ,  et  d'un  ridicule  qui  n'existe 
plus  :  Gil-BlaSt  au  contraire,  con- 
vient aux  hommes  de  tous  les  ctats, 
de  tous  les  temps,  de  tous  les  pays. 
Les  Anglais  en  font  le  plus  grand 
cas^  et  Molière  lui-même  ,  s'il  eût 
fait  un  roman  ,  n'en  eût  pas  fait  un 
plus  vrai,  comme  l'a  fort  bien  dit 
Palissot.  Le  ressentiment  de  Le  Sage 
contre  les  comédiens  français  ,  et 
surtout  la  nécessite'  de  faire  subsis- 
ter sa  famille ,  l'avaient  jeté  depuis 
quelque  temps  dans  un  genre  dont 
il  s'occupa  durant  vingt-six  années 
de  sa  vie,  et  qu'il  avait  d'abord  paru 
dédaigner  ,  si  Ton  eu  juge  par  ce 

Su'il  dit  lui-même  dans  le  prologue 
e  Turcaret  :  il  s'agit  des  s{)ectacles 
des  foires  Saint-Germain  et  Saint- 
Laurent.  C'est  à  tort  que  Palissot 
regarde  Le  Sage  comme  le  créateur 
de  l'opéra -comique,  et  que,  dans 
les  deux  éditions  des  œuvres  de  ce 
dernier ,  on  met  en  problème  si  ce 
spectacle  date  de  Tannée  171*1,  où 
parurent  la  pièce  i^j4rlequin  empe- 
reurdans  la  Z/ine ,  par  Ilemy  etChail- 
lot,  <'t  celle  d'y4ne<fuin  baron  aUe^ 
mami, attribuée  par  Desboulmiers , 
tantôt  à  Le  Sage ,  Fuzclier  et  Dor- 
Deval ,  tantôt  à  Le  Sage  seul.  Sans 
rechercher  quel  fut  le  véritable  au- 
teur de  cette  deruière  pièce  ,  et  en 
supposant  même  qu'elle  soit  de  Le 
Sage,  il  est  certain  qu'avant  171'a, 
les  spectacles  forains  avaient  joué 
des  parodies  et  des  farces  en  vaude- 
villes, soit  en  monologues,  soit  par 
écriteaux  (  1  )  :  Desboulmiers  en  cite 

(t;  Jjk*  iioit  frastfa  ibéi^rM  à*  Fati»,  («Uns 


LES 

quatorze,  dont  Tune  (  Sa» 
ça  opéca  en  trois  actes , 
vaine,  )  fut  jouée  dès  17 
donc  clair  que  l'établis^ 
l'upéra-comique  ne  peut  < 
bué  à  Le  Sage  dont  le  pren; 
ge  non  contesté,  pour 
tacles  forains,  fut  Arleq\ 
Serendib,  en  1713.  Ce  qi 
duire  en  erreur,  c'est  que 
tion  qu'il  a  publiée  sous 
Théâtre  delà  Foire ,  com 
les  pièces  qu'il  a  composée 
n'a  pas  été  l'inventeur  de 
on  peut  dii'e  qu'il  lui  a  do: 
me  qui  lui  est  propre ,  et 
été  l'un  des  auteurs  les  pli 
Le  catalogue  le  plus  com] 
pièces  se  trouveaausla  Pe 
thèque  des  tïiédires  y  et  h 
ICI  opéras-comiques,  pi 
divertissements ,  dont  vi 
composés  |)ar  lui  seul ,  et 
en  société  avec  Fuzelier ,  * 
Autreau,Lafont,PiroD  et 
La  plupart  eurent  une  V( 
nante  ;  et  quelques  -  uns 
l'honneur  d'être  joués  i 
Royal  devant  le  Régeut. 
de  ces  compositions  n 
manquer  d'attirer  la  foul< 
logie  ,  féerie ,  travers  de 
anecdotes  du  jour,  tout  \ 
contribution.  Aucune  de 
n'éprouva  d'échec  marq 
nous  observons  que  les  d 
nièrcs ,  qui  sont  presque 
Le  Sage  seul,  le  doyen  de  o 

des  «pcctaclM  forains,  laur  ftraa 
•cMiea  di«lot««M  «t  ««rant  mènia 
empêcher  ém  parler  ef  ém  akaatei 
c^tta  défenae.  c^a4|i«a  aclavr  ••  prai 
^raad  realean  dv  carua  .  aur  la 
aaa  nem  et  aoti  rdia  .d'akard  «■  | 
catiplata.  Coaiina  e«a  c«ria«chaa  ai 
laarèua,An  imagina  dalat  faira 
cintre  ,  periae  nar  dans  amouri 
|nuait  lea  aira,  le  piiMir  chantait 
et  lot  artetira  fanaient  lea  fe*t 
CVat  ce  qti  en  apf  eUiC  a  mU*  «^ 
nlè94  pmr  é€nu  — 


LES 

furent  acrucilHcs  peu  fa- 
■«OlySoil  T^c  le  public  com- 
^  i  sVnimycr  de  ce  genre  de 
^ie.soit  que  Vàç^c  eût  a(1;iil)U 
{ûatioD  et  la  ç;aite'  de  Fauteur, 
doit  pas  seulement  regretter 
ips  que  Le  Sage  employa   à 
xiiirtions  e'plicmères  ;  on  doit 
df pi orer  la  p<'ine  qu'il  a  prise 
T    imprimer    la    collecliou 
?  :  Théâtre  de  la  Foire ,  qui 
nd  la  plus  grande  partie  de  ces 
auxquelles  il  aurait  dû  atta- 
>iR$  d'importance.  Nous  ne 
ULS  pas  néanmoins  toute  la 
d»  jugement  qu'en  porte  La- 
eulement  nous  convieudroiis 
qu'on  n'y  voit  point  de  carac- 
le  maigre'  la  diversité'  des  sii- 
ariete  ne  s'y  fait  point  assez 
ins  \f  plan,  dans  la  marche, 
inridputs  ;  mais  notis  ne  di- 
s  qu'il  n'y  a  ni  plaisant ,  ni 
Si  ce  pLiisant  dégénère  quel- 
eri   tri  virilité  ,  c'est  la  faute 
' ,  <l«'s  prT>onTiages ,  du  temps 
^11  ;  et  tlu  moins  les  couplets 
.    |M»iiil  <li*ligure's    par  cette 
' ,  ces  m.idrigau\ ,   ces   ca- 
r^s  ,  qui  fout  tout  le  mérite 
diiis   Viiidcvilles   motlernes. 
i? ,  le  grand  nr)ml)re  d'ope'ras- 
f^s  q  -.t».  Le  S.ige  donnait  aux 
If^  forains,    ne  rempècliait 
*c  livrer  a  d'autres  composi- 
I   s'était  propose  de  traduire 
!e,et  il  cnildevoir  commencer 
'ojartL*;rnr  la  lecture  de  l' Or- 
nnamorato  est  indispensable 
eut  lire  avec  iuuîrel  l' Orlando 
,  qui  eu  est  la  suite.  Scui  Ho- 
atiumreux ,  publié  par  livrai- 
I  - 1  --Ar».  >.  I ,  forme  ».  vol.  in- 
>st  njniris  une  version  c{u'une 
r>n  a;;réableet  soignéede  Tori- 
îl  en  a  fait  dispiraître  le  m.iu- 
ȉl ,  les  incouvcuances  et  les 


LES  25q 

exag(^rations  :  mais   c*est  un  peu 
aux  dépens  du  génie  et  de  l'enthou- 
siasme. Ijc  Sagfe  était  trop  penseur , 
trop  observateur  pour  avoir  l'imagi- 
nation poétique.  Il  ne  traduisit  plus 
de  poèmes,  et  revint  aux  romans.  En 
ijSî  ,  il   publia  les  Aventures  de 
Guzman  aAlfarache,  *x  vol.  in- 
\'i  ;  imitation  fort  abrégée  et  très- 
amusante  de  l'ouvrage  de  Mathieu 
Aleman  (  Foyez  ce  nom ,  tom.  I , 
pag.  4Bo  ),  et  supérieure  à  Torigiiial 
espagnol ,  dont  elle  a  fait  oid)Her  tou- 
tes les  traductions  antérieures.  La 
même  année,  il  mit  au  jour  les  Averi" 
turcs  de  Robert ,  dit  le  chevalier  de 
Beauchesne ,  2  vol.  in- 1 2.  Ce  n'est 
point  une  fiction,  mais  l'histoire  sin- 
gulière d'un  capitaine  de  flibustiers, 
qui  fut  MiéàTours,  par  des  Anglais,  en 
1731  ,  rédigée  d'après  les  Mémoi- 
res fournis  par  la  veuve.  En  1734  , 
il  donna  les  deux  premières  parties 
de   V Histoire  d'EstevaniUe    Gon-^ 
zalès, surnommé  le  Garçon  de  bonne 
humeur  ,  'x  vol.  in-i*.  C'est  encore 
de  l'aveu  de  Le  Sage, une  imitation 
de  l'espagnol,  d'après  la  nedt;  Vé- 
cu ver  Obreç^on ,  par  Vincent  Espi- 
iH'l,  dont  ou  a  parlé  ci-dessus;  mais 
il  n'en  a  pris  que  quehpies  traits , 
tels  <jue  l'aventure  du  nécromancien 
démasqué.  Ce  roman,  modelé  sur 
(iil-I>las,  en  rappelle  parfois  la  gaîté, 
Tesprit  et  les  situations;  cependant 
il  est  moins  varié,  moins  fortement 
dessiné;  et  les  deux  dernières  par- 
lies  sont  fort  inférieures  aux  pré- 
cf^lentes.    I^e  Sage  ,  en  vieillissant , 
paraissant  néanmoins  redoubler  d'ar- 
deur et  de  fécondité.  En  1 73'> ,  il  pu- 
blia Une  journée  des  Parques  ,  in- 
\'X  ,  dialogue  plein  de  sel,  de  philo- 
sophie, de  pensées  fortes  ethardies, 
rembies  avec  une  vigueur  étonnante. 
î<a  même  année  il  ompléta  Gdblas. 
11  lit  aussi  représenter,  au  Théâtre 


'xHo  LES 

italien ,  le  ai  novembre,  et  devant 
)a  cour  ,  le  ^26  du  même  mois ,  les 
yjmants  jaloux ,  comeJie  en  trois 
actes  et  en  prose ,  imprimée  eu  1  ^36, 
iu-ivi.  Celle  pièce  eut  peu  de  suo- 
CCS  ;  on  eu  (roiiva ,  dit  lyOrigiiy  , 
l'intrigue  trop  compliquée  ,   l'ac- 
tion confuse,  les  scènes  trop  peu 
(ile'es ,  les  motifs  trop  peu  dcvclop 
pe's,  et  (  ce  qu'il  y  a  de  plus  cflou- 
nant  )   le  dialogue  trop  serre,   le 
style  trop  concis.  Nous  n'y  avons 
rien  vu  qui  puisse  justifier  cette  es- 
pèce d'cloge ,  ou  qui  nous  ait  paru 
digne  de  l'auteur  de  Tm'carct.  11  l'a 
dësavoueeindirectement  en  ne  l'insé- 
rant pas  dans  son  Th&ltre  ;  et  si  clic 
est  réellement  de  lui ,  on  est  fachc 
que  l'anonyme  ait  été  levé  après  sa 
mort  par  les  frères  Parfaict.  En  1 7  36 
et  1738,  Le  Sage  fit  jouer  ses  qua- 
tre  derniers   opéras-comiques .   et 
d(mna  le  Baclielier  tle  Stdamanque , 
•2  vol.  in-ia,  regardé  par  Laharpe, 
comme  le  plus  mériiocrc  de  tous  ses 
romans.  En  accordant  qu'il  vM  plus 
pauvre  d'invention ,  nous  ne  conve- 
nons pas  qu'il  roule  tout  entier  sur 
les  désagréments  du  métier  d'insti- 
tuteur :  celte  matière  en  fait  à  peine 
1.1  cinquième  )^rtie.  Moins  plaisaut, 
moins  épisodiquc  (  et  eu  cela  plus 
intéressant  peut-être  )  que  les  autres 
romans  de  Le  Sa^e  ,  relui-ci  se  dis- 
liuginf  par  une  teinte  plus  sombre  et 
plus  mélancolique  ;  ou  y  reconnaît 
d'ailleurs  cette  mai-che  simple,  ce 
style  dégage  de  sentences  et  de  pré- 
ti-ntions,  qui  caractérisent  l'auteur. 
On  a  dit ,  et  nous  croyons  sans  pciiu*, 
^ue  Le  Sage  avait  une  prédilection 
marquée  pour  cet  ouvr.igc  ,  le  der- 
nier de  ses  romans  et  le  finit  de  sa 
vieillesse.  11  en  a  pris  aussi  quelques 
idées  dans  les  inépuisables  Relations 
tie  Véaiyer  Obregon,  Kn  cessant  de 
«>uinpos«r  des  rumaii$  et  des  pièces 


LES 

m 

de  tbéitro  il  ne  renonça  pas  à 
mais  il  s'exerça  dans  un  gen 
facile  et  plus  proporlionn 
forces.  En  1740,  il  publia  . 
voile  de  l'anonyme ,  la  f'ali 
véCy  un  V.  in-i'i,  où  dans  u 
assez  simple,  il  a  renfermé  n 
taine  de  lettres  qu'il  suppos< 
par  divers  |)ersonnages ,  si 
rents  sujets  satiriques  ;  ce  ; 
tant  d'esquisses  ou  d'exlr;i 
roman  de  caractèiT.  l'inli 
1 743 ,  il  donna  un  Mélan*; 
sant  de  sailUes  tVesprit  l't  € 
JUstorimtes  des  plus  frappan 
in-i2.  La  plupart  de  ces  ant 
alors  nouvelles  ou  ]>cu  connue 
rien  de  piquant  aujounl'li 
Sage  travaillait  beaucoup, 
gnait  tous  ses  ouvrages.  Dcj 
jnires ,  le  goût  de  l'ctude , 
amis  ,  une  femme  ()ui ,  rrmii 
tentions  [>our  lui  et  de  tendre 
ses  enfants  ,  le  secondait  d 
éducation  ;  enfin ,  toutes  le 
sances  cpte  procurent  la  lit 
et  la  ])aix  d'un  bon  ménage  : 
long-lcmpsr  la  vie  de  ict 
mais  sa  vieillesse  ne  fut  pas 
de  chagrins.  H  avait  eu  tro 
une  fille  :  quand  \\  fallut  .* 
les  établir ,  l'ainé,  qu'il  des 
barreau,  et  qui  avait  mêm 
quekpies  causes  avec  succè 
comédien,  et  se  rendit  célèl 
la  suite  sous  le  nom  de  Mo 
Le  troisième  choisit  la  me 
fcssion;  c'était  celle  pour  lac 
S.ige  avait  le  plus  d'aversic 
dédommagé  de  ces  conlrari 
la  tendri'sse  constante  de  sa 
par  la  conduite  exemplain 
coud  de  ses  fils,  qui,  ayant  e 
l'état  et'clésiastiqiie ,  avait 
un  canonicat  à  fioul ogne-.* 
Le  Sage  avait  cessé  de  voi 
iiiénil  ;  mois  lorsque  cet 


LES 

|ai  de  la  réputation ,  il  le  re- 
m  grice ,  soit  que  leur  récoiici- 
ioB  se  fût  ope'rëc  a  Bouio^c ,  par 
et  d'une  iu^e'uieusc  et  tuucliaule 
tiditioa  du  chanoine  Le  Sage ,  soit 
In  amis  communs  ayant  cntraî- 
vinUard  au  théâtre Franrais,  il 
son  nu  dans  Tiircaret,  l'applau- 
n  pleurant  de  joie,  Tcmbrassa 
i  rendit  toute  son  afl'ecûon.  Ce 
V  a  de  »ur ,  c\*st  que  Moutnie- 
ievint  le  plus  intime  ami  de 
Mrre. Lorsque  cet  acteur  était  au 
re.  Le  Sa^e  allait  passer  la  sui- 
ans  uucafede  lame  St.-Jacqucs, 
D de  sa  demeiue.  On  y  t'aLsaitcer- 
itour  de  lui ,  on  montait  sur  les 
*s,  sur  les  tables  pour  iVcou- 
et  pour  applaudir  la  justesse , 
rtc,  la  varielë  de  son  ëlocution, 
ée  par  un  organe  sonore.  La 
de  ce  iUs  chcri ,  IVspoir ,  le 
en  de  sa  vii'i liesse,  fut  noi.rlni 
upde  fouiIre.Sur la  fin  de  1 7.|.3, 
'«-'ira  à  Boulogne  avec  sa  femme 
(j1!i*  .  aiiprt-s  de  :»on  fils  le  cha- 
' ,  duul  les  soins  délicats  adou- 
t  l'amertume  d*nne  perte  si 
If.  11  y  passa  ses  dernières  an- 
dans  un  ëtat  (ratlài.^scment  as- 
ristc.  Le  cours  du  soleil  influait 
licrrnieut  sur  les  organes  de  ce 
«rii  :  il  s\inimail  {>ar  degrés  à 
ire  fpM:  cet  astre  approchait  du 
tiien.  et  il  semblait  alors  avoir 
rrvc  1.1  j;aîle  .  riirbanilë  «le  se» 
^  ans  et  la  >ivaeitë  de  son  ima- 
i«'n:  m.iis,au  dërlui  du  juur, 
%  itëdr  M>n  esprit  et  de  se^  sens  di« 
uiit^ïradiiellement,  et  il  tombait 
Mi  i!.iiis  une  sorte  d<'  leiliar'ie 
iliir.tit  jns(|ii'.iU  lendetu.tin.  11 
r.it  *>i  t«i,;cii.iir»M  Houlo^iie,  le  ly 
l"!".  I.eeninte  de  Tressan,(|iii 
ii.ijKl.iil.iltiis  dans  IcBuulonais, 
liii  (If  \oir  (i\i*^sister ,  avec  tout 
t«l-ui.tjur,  aux  obsèques  de  Le- 


LËS  s6f 

Sii^e;  et,  par  Tëclat  de  celte  pompo 
fmièbre ,  il  rendit  un  hommage  pu- 
blic à  la  mémoire  de  l'un  des  meil- 
leurs écrivains  dont  la  France  s'ho- 
nore. Sa  veuve  lui  survécut  i>eu ,  et 
mourut  au   même   âge  que  lui,  le 
7  avril  i^/î'i.  Le  Sage  avait  eu,  dès  , 
sa  jeunesse ,  des  symptômes  de  sur- 
dite.  On  voit,  dans  le  pi'oJogue  de 
Turcaret  y  qu'à  cette  e'poque  il  n'en- 
tendait déjà  que  très -diiticilement. 
11  devint  bientôt  tellement  souitl  ^ 
qu'il  faisait  usage  d'un  cornet  acous- 
ti(]ue.  Gïlte  infirmité  fut ,  dit-on ,  la 
principale  cause  qui  l'empêcha  d'être 
reçu  à  l'académie  française, quoiqu'il 
y  eût  pltLs  de  titres  que  la  plupart 
de  ceux  qui  en  faisaient  alors  partie. 
L'un  d'eux ,  Danchct ,  i>lus  recom- 
mandable  |>ar  ses  qualités  sociales 
que  par  ses  écrits  ,  sollicita  souvent 
son  vieil  ami  de  se  mettre  snr  les 
rangs; mais  la  franchisect  l'indépen- 
dance du  caractère  de  Le  Sage  ne  nou- 
vel ieut  se  plier  à  des  démarches  d'éti- 
quette auprès  de   certains   person- 
nages dont  il  avait   tracé  des  por- 
traits satiriques  trop  ressemblants. 
Quoiqu'il  joignît  au\  vertus  domes- 
tiques   la  plus  sévère  probité  ,  la 
douceur  de  son  commerce  n'excluait 
point  eu  lui  celte  causticité  d'esprit 
qui  perce  dans  tous  ses  ouvrages  , 
et  qui  dut  lui  attirer  des  détracteurs 
et  (les  ennemis.  Voltaire  a  été  sobre 
d'éloges  envers  Le  Sige;  il  ne  parle 
(  Siècle  de  Louis  XIF  )  que  de  son 
C^i7///^u,dontil  loue  lenalurel.  Cette 
rélieencc  n'étonnera  pas ,  si  l'on  se 
rap|H.*ile  combien  était  irascible  le 
]diilosophe  de  Fcmey.  L'auteur  de 
(lil-Blas ,  a  qui  aucun  travers  ne  {>ou- 
vaitcchap|>er .  s'était  permis,  dansZtf 
TempU  de  Mémoire  ,  l'un  de  se4 
o])4'ras-€omiques .  de  ridir.uIisiT  le;» 
admirateurs  outrés  d'un  poète  qui  n'é- 
laû  alors  couuu  f|uc  ]>ar  les  tr<yjëdiM 


^G'i  LES 

d' Œdipe ,  XArtémire  et  de  Ma- 
rianne, cl  par  le  pocine  de  la  Ligue  , 
faible  cl  prcmicrc  esquisse  delà  Ilen- 
riaâe.  Les  sarcasmes  de  Le  Sage  con- 
tre les  comédiens  lui  valurcnl  une 
épigramme  de  Tactcur  Legrand  ;  el 
Piron  ,  Fun  de  ses  rivaux  aux  spec- 
tacles forains,  décocha  quelques  Ira  ils 
satiriques  contre  lui.  On  ne  peut 
s'empêcher  d  estimer  Le  Sage  ,  en 
lisant  ses  écrits ,  oîi  la  langue  et  les 
mœurs  sont  également  respectées.  De 
ce  que  ,  dans  ses  romans  et  dans  ses 
comédies  ,  il  n*a  presque  jamais  mis 
en  scène  que  des  fripons,  on  aurait 
tort  de  concevoir  une  idée  peu  avan- 
t.igeuse  de  ses  principes.  Rien  ne 

Erouvc  mieux ,  au  contraire ,  com- 
ieu  il  était  véritablement  honnête 
homme;  car,  pour  s'indigner  des 
vires  de  la  société ,  el  pour  en  retra- 
cer énergiquement  le  tableau,  il  faut 
posséder  les  vertus  qui  leur  sont  dia- 
inélralement  opposées.  C'est  pourcela 
que  Molière  a  si  bien  peint  les  avares 
et  les  hypocrites.  Le  Sage  eut  avec  ce 
grand  hommeun  autre  trait  de  ressem- 
blance: comme  chez  lui,  ses  talents  ne 
se  développî'rent  que  dans  l'agc  mûr, 
€l  s'accrurent  avec  les  années.  Ilavait 
environ  quaranteans ,  lorsqu'il  donna 
Cn,\jnn  rival ,  le  Viable  boiteux  el 
Tuvcartt  ;  il  en  avait  quarante-sept, 
quand  il  publia  G  il- B  las ,  qu^il  ter- 
iriina  à  soixante-sept  ans;  preuve 
que  pour  composer  des  comédies  el 
des  romans  de  caractère ,  genres  qui 
ou!  entre  eux  une  parfaite  analogie, 
il  fa  111  moins  d'esprit  el  d' imagina- 
lion  qu'une  grande  liabilude  de  ré- 
ilérliir,  d'observer  cl  de  juger;  et 
tel  te  habitude,  qui  ne  s'ac(|iiierl  que 
par  re\j)e'rience ,  esl  rarement  le 
]'arïage  de  la  jeunesse.  L'écriture 
(le  Le  Sage  étiiil  aussi  soignée  que 
sou  style.  Malgré  la  su|:<M-ioiitc 
de  sc)  talents  cl  le  succès  de  ses 


LES 

nombreux   ouvrages  ,   l'aateur    de 
Gil-Blas  ne  parvint   jamais   à   U 
fortune  :  il  assure  qu'il  avait  refuse 
des  postes  où  d'autres  moins  scrupu- 
leux que  lui  se  seraient  enrichis.  In- 
dillérent  sur  l'avenir ,  il  fut  toujours 
bienfaisant  et  libéral  au  sein  de  la 
médiocrité ,  et  ne  laissa  d*aulre  hé- 
ritage à  ses  enfants  que  l'exemple  de 
ses  vertus  el  la  renommée  de  ses 
travaux.  Outre  les  éditions  qii*il  a 
données  de  ses  ouvrages ,  il  publia , 
avecd'0^neval,lacollcctiollinli^lIëe: 
Tltédtrede  la  foire  ^  9  vol.  in-12, 
dont  nous  avons  fait  mention.  Les 
3  premiers  vol.  parurent  en  i  ^a  i ,  le 
quatrième  cl  le  cinquième  eu  17^4, 
le  sixième  en  1^3 1 ,  et  les  trois de^ 
niers  en  173^.  Un  autre  neuvième 
volume,  impiimé  en  i']3^ ,  et  qm 
forme  le  dixième  de  cette  «klilion ,  a 
été  donné  par  Carolet ,  et  ne  contient 
que  des  pièces  de  sa  composition. 
(  f''(y^\  CARoi.KT,tom.  VII ,  p.  176.  ) 
Ku  1 7 37.  Le  Sage  en  publia  une  uou- 
velle  édition  en  8  vol.  in-i3,dans 
laquelle  il  n'a  pas  compris  les  pièces 
de  Carolet.  ¥,n  1739,  il  fit  imprimer 
son  Théâtre  français ,  a  vol.  m- 11, 
réimprimé  en  1774*  I^s  sept  co- 
médies qu'on  y  trouve ,  dcnx  seule- 
ment,    Turcaret  cl   Crispin  rwcl 
de  son  maître  ,  ont  été   insérées 
dans  la   Petite    Bibliothèque  des 
Théâtres  et  dans  le  Bêperioire  da 
Thvdtie  Français,  Quant  aux  ro- 
mans de  Le  Sage ,  ils  ont  été  très- 
souvent  réimprimés,  surtout 2e ZTk'ii- 
ble  boiteux,    Gil-Blas  et  le  Bt^ 
chelier  de  Sal amant jue.  Mais  Gil- 
Blas  pst  le  seul  qui  ait  obtenu  l'hon- 
neur de  l'être  avec  le  pliu^dc  luxe  et 
de  soin.  I/es  meillenreséditionsdece 
roman  étaient  celles  de  Didot  jeune, 
Paris,  1 794 1'1  '^'^•ï-  in-8".  fig., el  1 801, 
8  vol.  iii- 1 8 ,  fig. ,  avant  que  M.  Didot 
l'aîné  eût  donné  l'éditiou  qu'il  vicut 


LRS 

ÛTj  Paris,  1819,3  vol.  \n'd^,y 
partie  de  sa  collection  des 
i  classiques  français.  G^te 
,  la  seule  conforme  à  celle 
7 ,  qni  avait  etë  corrigée  par 
r ,  est  prcfcédec  du  Memoi- 
M.  François  de  Neufcba- 
loDt  nous  avons  rendu  compte 
us  j  et  qui  est  intitule'  :  Examen 
ptestion  de  savtir si  Le Sa^e 
leur  de  Gil-Blas ,  ou  sUl  Va 
l'espaçnoL  Ce  littérateur  db- 
a  de  plus  noté  en  marge  et  au 
page^d'unexemplaircde  Gil- 
plusieurs  allusions  qu*il  avait 
lies  dans  ses  entretiens  avec  le 
de  Tressan  son  compatriote , 
tenait  de  la  bouche  même  de 
;e.  Ces  notes  e\ti'  memeut  eu- 
pourraient  servir  decommen- 
:  de  clef  pour  expliquer  diver- 
•rdotes  ne  cet  excellent  roman, 
r  en  faire  connaître  quelques 
inaf^es  suiis  leurs  véritables 
Tous  ceux  qui  ont  connais- 
de  ce  travail,  en  désirent  vi- 
t  la  publication.  Plusieurs  des 
s  de  IxSa^e  ont  ete  traduits  on 
ntes  langues  de  T Europe.  I/I- 
>sscde  deux  traductions  dcGii* 
la  priimière  a  eu  six  e<litions  à 
*,  depuis  1740  jusqu'en  17^)7, 
in-i'J.  et  a  ete  réimprimée  à 
.  m  1 788 , 6  vol.  in  8".  lip.  I^ 
ine  Munti ,  qui  en  est  Tauteur, 
des  suppressions  à  rori{;iual , 
il  a  ajouté  une  suite  qni  forme 
IX  derniers  volumes.  Fia  secon- 
diirtion  ,  plus  littérale,  est  du 
ir(>o«ThideSienne,CollcAnie- 
'7^,4  vol.  in-H".,et  Londres, 
M.  Smollett  en  a  donné  une 
priais  ,  dnnt  la  cinquième  édi- 
*l  de  l'-H*,  4  vol.  in-iJi,ric. 
Irmauds  et  les  hollandais  Oiit 
de>  traductions  de  (rilBliis. 
pu:  k  père  Isia  a  publiée  eii  c»- 


LES 


tkta 


pagno! ,  est  intitulée  :  Les  Aventures 
de  Gil'Blas  de  SantiUane,  volées  à 
V  Espagne,  et  adoptées  en  France, 
par  M,  Le  Sage  y  restituées  k  leur 
patrie  et  à  leur  langue  naturelle  f 
par  un  Espagnol  z^'lé  mû  ne  soiiffr» 
pas  quon  se  moque  de  sa  nation. 
Madrid,  1787  ,  4  vol.,  petit  in-4<>. , 
et  ]8o5,  5  vol.  iu-ix   GiUBIas  a 
donne'  lieu  à  plusieun^  imitations -et 
copies  ,  tant  en  France  que  dans  le» 
pays  étrangers  ;  mais  aucune  n'ap- 
proche de  Toriginal.  On  a  deux  GiU 
Bios  allemands  :  l'un  par  M.  Hertx- 
berg ,  sous  le  titre  du  Nouveau  Gil" 
Blas,  ou  Mémoires  d'un  homme  qui 
a  passé  par  les  épreuves  les  plus 
dures  de  la  vertu  ;  traduit  en  fran- 
çais parC.  H.  Nîrel , Francfort,  1 778, 
!i  prt.,  1  vol.  in-i  u;  relmpriméà  Lil- 
le. Le  second  est  intitulé  :  le  Gil-Blas 
allemand ,  ou  Aventures  de  Piemef 
Claus,  par  le  l>aron  de  Knie^e^ 
traduction  françabe,  Paris,  iToc^* 
3  vol.  in- IX  H  y  a  aussi  le  Gil-Blas 
anglais  y  ou  Hugues  Trevor ,  par 
Thomas  Holcroft;  trad.  en  français, 
Paris ,  1 7()8 ,  4  ▼ol.  iii-ia.  On  a  pu- 
blié à  Amsterdam ,  la  Fie  de  dort 
Alphonse  Blas  de  Lirias ,  fils  d^ 
GH-BlasdeSantUlane  ,1 754 ,  in-i!ij 
traduite  en  italien,  Venise,  ^l^f 
in-i^  ,  et   réimprimée   en    iSou  , 
sous  le  titre  de  Suite  de  GilrBlasy 
ou   Mémoires  de  don   Alvhtmse , 
etc.  Ouvrage postfuime  de  Le  Sage^ 
Fnfm  on  a  aonné  Les  Trois  Gil- 
Blas,   La   plus    grande  paiiie  de» 
ouvrages  de  cet  auteur  a  été  re- 
cueillie   sous    le    titre    ù*OEuves 
chnsies  de  A*  Sage ,  Paris ,  1 78'^  , 
i5  vol.  in-8**. ,  fig.,  et   1810,  i5 
vol.  in-8«*. ,  fig.  Cette  siïconde  édititm, 
plus  ample  que  la  précé<Iente,  con- 
tient de  plus  :  un  catalogue  despiÎH'es 
qu*il  a  données  aux  Théâtres  de  la 
foire ,  uu  abrège  de  L'histoire  de  ctfl 


nOi 


LES 


s|>ocUrlc5  (  I  ),  Le  l^aitre  puni.  Don 
FéUx  de  McniUtce ,  vi  Don  César 
lirsin,  coiueilics  traduites  de  lV.s- 
pa{;iiol ,  La  f  "alise  trouvée  ,  cl  le 
Mélange  amusant  de  saillies  et  de 
traits  historitjues.  Mais  on  ne  trou- 
ve dans  a'.icunc  des  deux  éditions 
les  Nouvelles  Aventures  de  don 
Quivluiite ,  ni  la  coinédiedes^mo/if^ 
jaloux,  Ijà  ])lu]Kiit  des  préfaces 
qui  ])rccé(iaieut  les  éditions  don- 
ijces  par  l'auteur ,  y  ont  été  suppri- 
luécs  :  tout  ordre  chronologique, 
dans  rarrangement  des  ouvra(;es  ,  a 
rté  interverti;  et  outre  un  grand  nom- 
bre d'erreurs  dans  la  Notice  bistori- 
quc  sur  Le  Sage ,  nous  avons  cru 
reconnaître  que  ces  deu\  éditions 
n'ont  été  faites  que  d'aprcs  des  ré- 
impressions. On  y  a  inséré  cinquante 
de  ses  opéras  comiques,  choisis  parmi 
1rs  soixante  ot  iXowjx^  que  contient  le 
Théâtre  de  la  foire. Deux,  imprimés 
en  1 7 1  11 ,  et  devenus  rare^s ,  n'ont 
été  compris  dans  aucune  ndlrc- 
lion  ,  et  vingt-sept  n'ont  jamais  été 
publiés.  De  ces  derniers,  s'il  faut 
f  n  croire  les  cditwirs  de  la  Petite 
Bibliothèque  des  Théâtres,  quinze 
doivent  se  trouver  dans  un  manuscrit 
iu-4".  de  la  Bibliothèque  du  roi ,  in- 
titulé :  Pièces  du  Théâtre  île  la  foi  m 
^ui  n'ont  point  été  imprimées ,  par 
IMM.  Le  Sage  et  d'Orneval,  avec 
cette  épigra]>he  :  In  memoriam  ca- 
riss'.mi  amici  d'Omeval ,  tle  Chas^ 
seloup  scripsit ,  1731  ,  à  Paris.  C'c 
ujainiscrit  doit  contenir  aussi  Ar- 
lupiin  prolofrne,  smïyi  de  VArhilie 
deAdt/Jé/fnds ,  comédie  en  trois  ac- 
l'S ,  en  pn»î»e ,  repré.seiîtés  Tun  et 
l'autre  sur  le  Tiiéàtrc  It.iiion  ,  on 
i7'.ij  •  mais  noits  n'avons    pu   le 


'1    Ou   a  (Ertiifi  CA  r«i«lo)(i- ,   Jt-i    litro    àm 
ruairr  pi^ct  IjiiKvinrtil  miribiirt-i  â  I.^  •N-te* 
•  I   lit   q  •Hir«  ■mit  «qui  Ht  «ont  1^  ne  lit  •  ivittiati 

»«ii«  a>«  dut»  uuu\cdu«. 


LES 

découvrir  au  cabinet  des  ma 
de  la  Bibliothèque  du  roi. 
désirer  ,  pour  la  gloire  de  L 
que  l'on  donne  de  ses  œuvres 
tion  plus  correcte  et  plus  re 
Une  Lettre  autographe  et  in 
cet  auteur,  datée  du  18  )uii 
nous  apprend  qu'il  s'occu{ki 
des  Mémoires  d'une  femme  1 
Petit,  que  ses  aventures  et  se 
ges  avaient  rendue  fameuse 
par  égard  pour  des  hommi 
sauts,  ces  mémoii*cs  ne  furen 
bliés.  (  k'ojrez  Marie  Petit. 

lesagf:  de  mont.\ 

(  KtNK-ANimÉ  ),  ii's  aîné 
cèdent ,  né  à  Paris ,  le  3 
iG()5,  de1>uta  sur  la  scène  f 
le  u8  mai  i  •  iG,  par  le  rôle  i 
carille  dans  ['Etourdi,  où  il 
applaudi  :  mais  comme  so: 
n'était  pas  encore  assez  fo 
alla  jouer  deux  ans  en  prov 
revint  débuter  une  second 
Paris,  le  18  mai  17*^8,  pai 
d'Hector  d.-iîis  le  Joueur  ;il 
le  plus  grand  succès,  ainsi  q 
ceux  de  Das^  de  VAndrienr 
Labrancke  dans  Ctispin  fiV 
re^Mi  à  demi -part  le  7  juin  : 
et  devint  bientôt  un  de:»  pi 
bres  acteurs  duTheati^Frau 
s*est  souvenu  long- temps  d< 
periorité  avec  laquelle  il  jo 
valets,  les  paysans,  les  finau 
même  quelques  premiers  r 
excellait  dans  Turcaret,  da 
l'ocat  Patelin;  et  par  k*  ]u; 
tir.1  du  rôle  lie  Léandre  dans 
trait,  en  1731 ,  ii  (ixa  au  i-é] 
cette  ])ièce  qui  n\  ait  peu  réu: 
sa  nuuvcsuité.  Montmcnil  i 
duisait  ikis  autant  d'elTet  da 
tains  rôles  duhaut-comii|ue, 
gcnt  plus  de  finesse  que  de 
et  de  vérité,  tels  que  ceux  c 
losoplèe  moiié,  de   Tkéodv 


LES 

9ule;  il  ne  laissait  pa^  toutc- 
fy  être  e;;alcmcnt  appLuuli, 

qu'il  jouisiNiit  de  la  faveur 
Uic  :  il  €11  était  digue  \mt  la 
ie  de  ses  sciilimeiits,  la  l>oiilé 
carartÎTc ,  riiounêlete'  de  ses 
;.  aotaut  que  par  ses  talents. 
*ilie'  arec  sun  inre,  il  eilà^^a 
;riii  qu^il  lui  avait  causé,  et  se 
I  le  lîls  le  plus  teiidi*c  et  le 
ruinis.  11  secoiicoutra  daiis  sa 
dout  il  devint  le  soutien,  et 
tas  de  société  plus  intime  que 
r  son  père,  de  sa  mère  et  de 
\qiiile  perdirent  trop  tôt.  At- 
i*uii  mal  violent  dans  une 
lie  chaise  qu*il  (il  au\  envi- 
e  Paris,  ret  acteur  fut  porte 
illetle,  rlie7.  un  invalide  des 
-Françaises, où  Ton  nViit  que 
f>s  dr  lui  administrer  les  sa- 
its;  il  y  e%pir<i  le  8  septembre 

â^é  de  /jS  ans.  —  Lfsage 
I  -  rrauiuis  ^,  son  frère,  né 
*,  le  '*.\  avril  i(»r)8,et  clia- 
a  1.1  r.itlietir.'ile  de  Hdulo- 
-Mcr,  joi;^n;iit  au\  vertus  de 
rf! .  trs  qiulités  jos  ))1:!S  csti- 
. .  et  une  parties  des  talents  de 
lenil ,  avec  Icfpicl  il  avait  nue 
Uaiire  fr.'ip|);r:ite.  11  hrill.iit 
ie<(prit,rt  lisait  parfait<'nu>nt 
«.  Comme  les  revenus  de  sa 
de  suilisaient  à  ]N>ine  j)our 
ir  sa  famille,   il  olitint  de  la 

Marie  L(Tz.inska  ,  a   la  d<^- 

du  comte  de  Tres^an,  une 
u  sur  un  iN'iiéiice.  11  ninurut 
lo'j:nc  .  le  'A*)  aviil  l'^Ctf.. 
*a«;e  ni.  rirriMt:  {  Ki.»n- 
Aiiloine  ; ,  troivième  iils  de 
■^c  .  né  a  P.'uis  le  ,1.4  fé- 
1^1  lO  ,  eut  D.uuliel  pour 
I.  Setliiil  jiar  \rs  Muei >  «le 
cre  Montmeiiil  .  il  se  lit  co- 
I.  rt  \iUM  plusieurs  <MiPr<-s 
\  ilice  Miua  le  nom  de  rittencc 


LES 


i6:i 


Il  revint  à  Paris  en  1734,  et  fit 
représenter  à  la  foire  S;iiut-Germaiii 
deux  opéras  -  comiques  :  le  Testa- 
ment de  la  Foire  et  le  Mii'oîr  ma* 
giqiie,  qui  ne  sont  autre  chose  qu'une 
remise,  aveccorreclionaetconpurcs , 
des  Funérailles  de  la  Foire  et  de 
la  Statue  merveilleuse,  données  par 
son |)ère  en  1 7 1 Set  1 7^0. Nous  igno- 
rons si  Pilténec  a  composé  d'au- 
tres ouvrages;  il  est  vraisemblable 
que  n'ayant  pu  ,  comme  auteur 
ni  comme  acteur,  acquérir  de  la 
fortune  et  de  la  réputation,  il  quitta 
le  théâtre  après  la  mort  de  son 
)HTe,  et  se  retira  à  Boulogne;  mais 
nous  ne  pouvons  dire  si  c'est  lui ,  ou 
son  fils  ,  qui  signa ,  en  1752,  sous 
le  titre  de  clerc  tonsuré,  l'acte  de 
décès  de  sa  mère ,  comme  témoia 
avec  son  frère  le  chanoine,  et  qui 
en  i7f5!i,  signa  encore  l'acte  mor- 
tuaire de  ce  dernier.  —  Llsack 
(  IMarie- Elisabeth  ) ,  leur  sœur,  née 
a  Paris,  le  (j  août  170*1,  vécut 
dans  le  célibat ,  et  fut  toujours  la 
compagne  et  la  consolation  de  son 
père  cl  de  sa  mère.  Elle  survécut  a 
son  frÏTe  le  clianoine,  après  )a  mort 
diKpicl  se  troi;\ant  s;ins  ressources, 
elle  alla  mourir  à  fliopital  de  Bou- 
logne. -  A-T. 

LES\(jE((ii:ouGE-Loiis )  miqult 
le  1 3  juin  1 71*4  *  •»  Genève  ,  où  son 
)>ère ,  né  k  (louches ,  en  Bourgogne  , 
s'était  retiré  quelques  années  au-i>a- 
ravanl,etoù  il  eiLseignait  les  malfié- 
r.iali((ueset  la  physitpie.  Il  cultivait 
les  .sciences  et  les  lettres ,  et  occupa 
(le  bonne  heure  Georges  -  Louis  , 
('is  <»])jets  de  ses  propres  études.  It 
!•:(  avec  lui  les  auteurs  latins  ,  et  en 
pajticnlier  quelques  morceaux  choi- 
sie de  Lucrèee,  dont  la  physiqmt 
excita  la  curiosité  du  jeime  disciple, 
(les  premières  leçons  eurent  quel. |ue 
influence  sur  le  dcvcloppemcftt  des 


i66 


LES 


j^ûts  et  du  g^nîe  de  celui-ci.  A'  d*aii- 
Ires  éj^ards ,  renseignement  du  père 
n'était  pas  d'accord  avec  les  disposi- 
tions naturelles  dunis,qui  avait  sur- 
tout besoin  de  méthode  et  de  suite. 
On  comprendra  ,  par  un  setd  trait , 
combien  la  marche  de  son  maître 
était  ir régulière.  Le  jeune  Le  Sage, 
ajant  témoigné  à  son  père  le  désir 
de  connaître  un  peu  l'histoire  mo- 
derne ,  ne  reçut  de  Uii  d*autre  indi- 
cation pour  ce  genre  d'étude,  que  le 
Dictionnaire  deMoréri.  La  prédilec- 
tion du  pcre  pour  tout  ce  qui  était  in- 
cohén*nt ,  son  aversion  poiur  toute 
espèce  de  méthode  régulière,  allaient 
si  loin ,  que  le  Gis  ne  put  se  dissimu- 
ler les  inconvénients  de  cette  tournure 
d'esprit.  Eln  cherchant  à  les  éviter , 
il  se  jeta  môme  dans  une  sorte  d'ex- 
trême ,  et  devint  plus  attentif  à  l'or- 
dre et  à  la  liaison  des  idées  ,  qu'il 
n'eût  fait  s'il  eût  été  moins  frappé 
du  spectacle  habituel  du  désordre. 
I)u  reste,  quoi^^pie  ennemi  des  longs 
raisonnements ,  son  père  se  plaisait 
k  lui  indiquer  les  raisons  prochaines 
des    petites    choses   qui   s'offraient 
aisément  et  familièrement  à  l'obser- 
vation. Cette  habitude  excita  la  cu- 
riosité du  jeune  Le  Sage,  et  déter- 
mina en  pallie  sou  goût  pour  la  re- 
cherche des  causes.  Mais  cette  re- 
cherche n'était  pas  favorisée  par  les 
circonstances  dans  lesquelles  sa  fa« 
mille  était  placée  ;  et  ses  petits  ap- 
pareils d'expériences  enfantines  n  é- 
taient  pas  tort  respectés  au  milieu 
des  soins  du  ménage.  Ou  n'avait  pas 
encore  ,  à  cette  époque,  des  princi- 
]ves  bien  raisonnes  sur   l'éducation 
phjsitpte;  et  Le  Sage  ,  dans  son  en- 
fance ,  fut  cunstammeut  condamné 
à  une  sorte  d'immobilité ,  qui  nuisit 
au  développement  de  ses  forées  ,  et 
loi  laissa  toujours,  d.iiis  la  suite,  nu 
peu  de  g£ne  et  de  lualadrc&se.  On  lui 


LES 

prescrivait,  en  même  temps 

lence  ;  et  il  en  résulta  pour  li 

qne  difficulté  et  quelque  lei 

s'exprimer.   Mais  cette  con 

en  le  forçant  à  se  replier  s 

même  ,  tourna  peut-être  av 

d'énergie  son  esprit  vers  la  i 

tion.  Au  sortir  du  collège ,  r 

met,  à  Genève,  d'allier  aui 

tages  de  l'éducation  publiqi 

de  l'éducation  particulière, 

entra  successivement  dans  If 

toires  de  belles-lettres  et  de 

Sophie.  Dans  ce  dernier  ,  c 

le  plus  assorti  à  ses  goûts  ,  i 

la  physique  sous  Gdandrin 

mathématiques  sons  Cramer. 

époque ,  il  eut  occasion  de 

trcr  la  fausseté  d'une  prétenc 

drature  du  cercle.  Ce  fut  au 

le  même  auditoire ,  qu'il  a 

des  liaisons  studieuses ,  qii 

dant  tout  le  cours  de  sa  vie 

été  chères  ;  en  particulier  ' 

J.  A.  Deluc ,  devenu  de  pu 

ment  célèbre.  Ce  physicien 

]«clé  quelque  part  une  conve 

dans  laquelle  Ijc  Sage,  enco 

étudiant,  alléguait  à  ses  c 

pies  l'exemple  familier  d'un 

(pii    parait    tirer  une  chj 

mais  qui  la  pousse  avec  s 

trail.  Dès-lors,  Le  Sage  ayai 

d'expliquer  la  chute  des  ce 

le  choc  d'atomes  rapides  ;  ra 

arrêté  par  des  difficultés  qu* 

réussir  à   dénouer  qu'au  ] 

quelques  années.   Cette  rec 

qui  fut  toujours  pour  lui  ui 

pation  favorite,  ne  l'empêcli 

tenter  la  solution  de  quelq[i 

blêmes  de  physique  et  de 

que,  et  d'obtenir,  dans   < 

mières  études  ,  des  succès  { 

l'encourager.  Mais  quand  il 

tion    d'embrasser  uu  état 

en  proie  à  ds  loii|;ues  et 


LES 

• 

■f.  Ce  temps ,  toutefois  , 
as  perdu  ;  il  remploya  à 

lectures  philosophiques  , 

toujours  en  vue  sou  but 
,  U  cause  de  la  gravitation, 
termina  enfin  à  étudier  la 
y  et  se  rendit  à  Baie ,  à  cet 
lis  il  n*exerça  jamais  cette 
D ,  et  ce  cenre  d'étude  eut 
'ait  pour  lui.  Cependant  Le 
Tavantage  de  voir  et  d*en- 
laaiel   Bemoulli;  et  il  se 

encore  dans  sa  vieillesse, 
faction ,  Timprcssion  qu*a- 

sur  lui  un  discours  de  cet 
le  génie ,  sur  la  possibilité' 
Des  grandeurs  et  petitessf» 
lent  Timagination.  Ce  sujet 
lui-même,  beaucoup  oc- 

le  poids  d*une  autorité'  si 
sic  contribua  à  relever  au- 
un  genre  de  difficultés  qui 
I  Tarrcter  dans  le  cours  de 
limitions.  Après  un  séjour 
É  Hâlc ,  que  la  modicité  de 
lurces  pécuniaires   rendait 

il  alla  continuer  ses  études 
Celles  de  mé<lecine  ne  scr- 
lère  qu'à  entraver  sa  mar- 
etarder  ses  succès.  Il  ne  fut 
-temps  à  s'awrçevoir  de  ce 
lanquait  en  d'autres  genres  ; 
Tait  à  son  pt're  ,  que  plu- 
uses  qu'il  ignorait  n'étaient 
.  B,  C  des  mathématiques, 
1  père  ne  voulait  pas  qu'il 
mât  de  sa  vocation  eu  se 
a  d'autres  travaux.  Olle 
été,  jointe  à  l'extrême  épar- 
I  devait  se  prescrire ,  et  à 
-as  qu'il  éprouvait  dans  le 
par  une  suite  de  sa  timidité 
duration  qu'il  avait  reçue  , 
la  de  retinT,  de  sou  nh- 
is  la  rapit^il''.  tout  le  frii  t 
«i\.iit  s.ili«»  tlonte  e^piT*-.  Il 
des  levons ,  et  fut  quelque 


LES  367 

temps  précepteur  dans  ime  maison 
où  u  par«;ît  que  son  mérite  fut  mal 
apprécié.  Il  la  quitta  à  la  suite  de 
quelques  dégoûts ,  et  fut  remplacé 
par  Marmontel.  Rendu  à  ses  travaux 
et  à  sa  pauvreté,  il  reprit  ses  médi- 
tations favorites,  et  parvint  à  la  so- 
lution de  deux  difficultés  ,  qui  Ta* 
raient  arrêté  jusque-là.  U  écrivait  k 
son  père ,  en  date  du  i5  janvier^  k 
onze  heures  et  demie  du  soir  [  1 747  ]- 
«  Evpyjxa ,  f v/9«2xa  (  1  ).  Jamais   J6 
«  n'ai  eu  tant  de  satisfaction  que 
«  dans  ce  moment ,  où  je  viens  d'ex- 
«  pliqiier  rigoureusement ,  par  les 
»  simples  loi>  du  mouvement  recti- 
»  ligne ,  celles  de  la  gravitation  uni- 
»  verselle,  qui  décroît  dans  la  même 
»  proportion    que    les  carrés  des 
«  distances  augmentent.  »  Enflammé 
par  ce  succès ,  il  termine  sa  lettre 
en  disant  :  «  Peut-être  cela  meprocu- 
«>  rera-t-il  le  prix  proposé  par  l'aca- 
»  demie  de  Paris ,  sur  la  tnéorie  de 
»  Jupiter  et   de  Saturne.   »   Voici 
quelle  fut  l'occasion  de  la  décou- 
vcjte  qui  excitait  son  enthousiasme. 
Vers  la  fin  de  Tannée  précckleute , 
Le  Sage  trouva  ,  par  hasard  ,  sur 
une  cheminée  ,  les  Leçons  élémen- 
taires d'astronomie,  de  JjSl  Caille  ; 
et  après  en  avoir  parcouru  quelques 
articles  ,  il  lut  la  conclusion,  où  il 
apprit  enfin  fortuitement  à  quoi  se 
réduisait  l'obligation  du  physicien 
qui  voudrait  expliquer  mécanique- 
ment toute  l'astronomie.    Pendant 
quelques  semaines  consécutives ,  il 
roula  dans  sa  tête  ce  grand  problè- 
me .  et  atteignit  enfin  sou  but.  a  Dès 
»  ce    moment-là  ,  dit -il   dans  ses 
»  notes,  je  me  promis  bien  de  ne  pas 
»  L-icher  prise.  »  Kt ,  en  eflèt ,  il  se 
dévoua ,  tout  entier,  à  cette  intéres- 
sante recherche.  Forcé  d'abréger  son 


(1,  J'Mi  trowwé ,  f'mi  trmy^é. 


îGS 


LES 


scjoiir  à  Paris,  il  revint  dans  sa 
|V)trio,  oîi  quelques  dcffauts  de  foruie 
rarrelcreiit  dans  la  pratique  de  la 
iiicJeoiiie.  Son  ])orc  lui  rendit  sa 
liberté  ;  et  il  Tcmpl^iya  à  suivre  des 
éludes  plus  conformes  à  ses  p;oûls. 
11  composa,  pour  le  prix  académi- 
que qu'il  avait  en  vue,  im  Essai 
sur  tontine  des  fon.es  mortes , 
dans  lequel  il  s'occu|)ait  peu  de  la 
question  priucipale ,  et  donnait  le 
développement  de  sou  explication 
mc'canique  de  la  gravitation.  Aussi 
n*cut-il  aucune  part  au  prix.  En 
attendant  sou  jup;cment ,  il  s'occupa 
de  diverses  études  accessoires  ;  et 
enfîn,  lorsque  son  sort,  à  cet  eç;anl, 
futdc'cide'  en  mai  i7:k>,  il  entreprit 
renseignement  des  mathématiques, 
comme  le  seid  moyen  de  se  proru- 
îcr  un  petit  revenu ,  et  même  à  la 
longue  une  petite  fortune  ifide'pcn- 
dantc.  Le  travail  aiupiel  il  sVtait 
livre  avec  trop  d*ardeur  ,  avait  de'- 
range'  sa  s  uitc,  et  Pavait  rendu  sujet 
«'i  des  insomnies,  qui  durèrent  toute  sa 
vie  et  qui  lui ôtaieut  souvent  la  faculté' 
de  suivre  ses  méditations  habituelles. 
Peu  fi])rès  sou  retour  à  Genève ,  il  se 
lia  avec  ('.harles  Bonnet,  qui,  dans  sa 
Contemplation  de  la  luiture ,  saisit 
r occasion  de  parler  de  Le  Sage 
avi'c  estime.  Ce  fut  aussi  à  celte  épo- 
que qu*il  apprit  du  ])rofesseur  Cra- 
mer, <(uc  Nicolas  Fatio  avait  rouyu 
l'idée  d'un  mécanisme  propre  a  pro- 
duire la  pesanteur.  Dès-lors  il  ne  luf- 
gligea  rien  pour  ol>teuir  des  rcnsei- 
gitements  à  ce  sujet,  et  parvint  enfin 
a  hc  [»rorurer  (pielrpies  manuscrits  du 
Fiilio.qirila  fait  déposer ,  à  sa  mort , 
iiaun  la  bibliothèque  publique  de 
l*f^tnève.  Tout  eu  donnant  des  ferons. 
Le  Sage  travaillait  sur  divers  sujets. 
Dius  une  lettre  a  dWlembert,  en 
date  du  3  août  ]7'>3,  il  lui  donnait 
i^'i  litres  de  treute-Luit  iSIcmuirc-s 


LES 

• 

q'.ril  avait  e'bauchc's,  dont 
calcul ,  douze  de  géométrie 
sept  de  physique.  Nous  indiq 
à  la  un  de  cet  article ,  ceux 
opuscules  qui  offrent  le  plus 
ret.  C'est  cependant  cette  e'po 
Le  Sa^  engageait  comme 
pècc  de  suspension  de  travail 
qu'il  avançait  peu  celui  at 
mettait  le  plus  d  importance, 
posait  beaucoup,  et  ne  publiai 
Cette  rcseiTC  n'était  pas  se\ 
l'eflct  de  sa  timidité'  ou  de  sa 
tic,  mais  bien  plus  encore 
qu'il  prenait  à  entasser  des  m; 
et  de  sa  lenteur  à  les  rédiger, 
adopte' ,  pour  ses  recueils  s 
ques ,  une  me'lhode  digne  d\' 
te'e.  Ses  pensées  et  celles  de 
e'taieiit  écrites  sur  des  pnpiei 
des  cartes  détachées ,  rangée 
quetccs  par  [*aquets ,  de  ma 
présenter  sous  des  chefs  di 
dans  le  meilleur  ordre ,  la  < 
ses  méditations  et  de  ses  lecti 
1751  ,  il  eut  connaissance  d< 
sertation  du  médecin  Redck 
rpii  avait  eu,  sur  la  caiLse  d> 
sauteur,  des  idées  aualogi 
siennes  (u).  En  17J6,  il  cii' 
Mercure  de  France^  une  Z 
un  académicien  de  Dijon  , 
futait  nue  explication  absur 
jïcsanteur.  Bientôt  uu  prix 
)>.-tr  l'académie  de  Rouen , 
cause  des  aflinilés  ,  offrit  à  '. 
une  nouvelle  occasion  de  In 
eu  résulta  un  Mémoire  qui  { 
fonné  eu  175B,  et  imprime 

(i)  Df  caarm graif/taii»  meéit^llo  , 

(1)  Outre  Ntc.  Fatio  «t  Raorn.! 
attiibuA  U  grafii^  A  Ha«  €■■•••  aaal»! 
qii«  Lt-VAoa  *  exposer  ,  îl  Tant  naami* 
<^M4M»H  ,  (}ni,  ru  i^'.ti  ,  fil  (aiitsitir  *• 

aideiKr,  ii  i»cni^«i-,  iiui- ihèM ,  ta  il  pi 
h«potti«ti-  «Il  a|>(iar«uca  ■•iiihlaM*  , 
I'wikI  tort  diffi>i«iitc  ,  <iii«  CH  ftiaM't  R^ 
ili'vifluppa  peiuiy  m\  \Vk\\  pifcml  «uau 


LES 

lUie,  sousie  titre  d* Essai  de 
'mécanique.  Il  y  rapportait 
lités  à  son  mécanisme  gcnc- 
eipliquaiten  particulier  Faf- 
a  siiLstanccs  nomogènes  en- 
s,  par  Timpiilsion  de  deux 
s  de  particules  de  grandeurs 
.11  fit,  dans  la  snite ,  diverses 
ODS  à  cet  écrit,  et  les  joignit 
emrnt  a  tous  les  exemplaires 
Prit  à  ses  amis  et  à  plu- 
ivants,  dont  il  ambitionnait 
[ues  au  moins  autant  que  le 

I^  Sage  forma  des  liaisons 
it  des  correspomlances  nom- 
avec  des  savants  de  diverses 
Iris  que Mairan ,  d'Alembert, 
La  place,  Frisi ,  Koscowich, 
t ,  I-jder ,  etc.  11  fut  n<»m- 
abre  de  la  socieU*  rovalc 
Ire*  ,  et  correspondant  de 
lie  des  s<:icnces.  Il  compta 
-  au  nombre  de  ses  disciples. 
\r  Saussure  avait  coutume 
■r  iLins  Sf'srours  le  sv.stijue 
i^e.  Se>  successeurs  en  (»nt 
usé  de  même.  M.  Lhiiilirr, 
ruriit  professeur  a  (irnève, 
lit  nommé  F.e  Sa^e  roirime 
re  auipiel  il  était  temlrenîrnt 

Kn  1 7  J9 ,  FiC  Sage  coriii:t , 
premiJ-re  fuis  ,  la  tlié(»rie  des 
fU>ti'pies,  sous  une   forme 

touiours  en%iNagre  depuis 
pleinement  satisfaisante,  lies 

si  soiilf'uus  furent ,  sans 
a  cause  d'un  accident  dont 
eu  péniblement  aHecté:  en 
1  perdit  presque  la  vue.  Dt-s 
ments  et  quelques  remwles 
-cmlirent  insensiblement  Tii- 
ui\  il  fut  drs-lors  assujéli  à 
l«">  pré«  autioiis  qu*r\it;e  un 
fatigiié  et  deliiat.  Ollr  rir- 
ee  ,  jiiinte  «i  d'autres  .  lui  fit 

la  résulution  de  eouceiilrer 
Ci  ftur  un  »cul  objet.  Ain^i, 


LES  269 

loin  de  refroidir  son  ardeur  pour 
ses  études  favorites ,  elle  tendit  j)lu- 
lôt  à  Taccroîtrc.  Apres  diverses  hé- 
sitations ,  il  renonça  au  m.^riage, 
et  ne  songea  plus  qu'à  terminer  le 
grand  ouvrage  qu'il  avait  cnlrepri*. 
LllistoirederacadémiedesscienccSy 
pour  ir.'jO,  contient  wuq  Bernai  que 
de  Le  Sage ,  sur  la  vingt  et  unième 
proposition  du  livre xi  des  Eléments 
<rEuclide.  Les  Mémoires  de  Berlin , 
pour  1782,  offrent,  dans  une  dis- 
sertation intitulée  Lucrèce  Neuto- 
nien ,  le  système  de  Le  Sage ,  pré- 
senté par  lui-même  sous  une  forme 
indirecte  et  ingénieuse.  Nous  avons 
déjà  dit  qu'il  a  très-])eu  publié,  li 
projetait  une  Histoire  des  lecherchcs 
fuites  sur  la  pesanteur  y  et  nombre 
d'autres  ouvrages  plus  ou  moins  liés 
à  l'objet  principal  de  ses  travaux.  La 
Notice  de  la  vie  et  des  écrits  de  G. 
L,  le  Sage,  publiée  à  Genève  en 
]  80/) ,  fait  conuaîtrc  un  assez  grand 
nombre  d'écrits  de  eet  auteur  ,  pu- 
bliés, ou  dont  la  publication  est  eu 
quelque  sorte  promise.  Voici  les  plus 
importants  :  Fragments  sur  les 
causes  finales  {  pu  Mies  à  la  suite 
de  la  même  Notice  ).  —  Extraits 
delà  Correspondance  de  Le  Sage  , 
(  publiés  de  même  }.  —  Sur  les  al- 
vcoles  des  abeilles  (  dont  un  frag- 
ment a  1 1<' oublié  j>ar  M.  F.  HuIkt  , 
dans  ses  Observations  sur  les  .ifbeil- 
Ics,  tome  II  ).  —  Loi  qui  comprend 
toutes  les  attractions  et  répulsions 
(Journal  des  savants  ,  a^TÎI  1764  ). 
—  Quelques  IMt'inoires  sur  de  pré- 
leu(bies  expériences  de  iMM.  Coul- 
taud  et  jMercier  ^  Journal  de  pli ysique, 

'77"*'/'^  «77  >  -  —  Suffrages  bri- 
tannioues Javorablrs  à  la  physique 
spécuiatù'e  IJibliolli.  britannique  , 
tom.  S  et  ()  ;  ;  I  '.  Ses  ou\  rages  non 

(1)  Nniifl   iiiflif|iiri(tnt  ici  ^iialqiiaa  npywiil.s 
BiuiMt  mpniUuti  pour  u«  ri«a  •■i«lu«  «If  «.« 


^7*  LES 

de  raisons  de  redouter  la  fnrciir  de 
CCS  hommes  fe'roces,  qiril  s'était  fait 
remarquer  plusieurs  fois  par  sa  mo- 
dération. Le  1 4  dcfcembrc  1 79'i ,  il 
sVtait  oppose  à  l'impression  de  la 
liste  des  pétitions  dites  des  'lo  mille 
et  des  8  mille,  dans  lesquelles  on 
avait  demande'  vengeance  des  at- 
tentats commis  contre  Ijouis  XVI, 
le  *20  juin  préce'dent  ;  par  la  raison, 
avait-il  dit,  qu'il  ne  fallait  pas  mul- 
tiplier les  causes  de  proscription. 
Un  tel  langage  ne  pouvait  convenir 
à  ceux  qui  voulaient  gouveruer  par 
la  terreur  et  la  destruction  ;  et  Lc- 
sage  fut  lui  -  même  ini  des  pre- 
miers proscrits  après  la  i*(fvolution 
du  3 1  mai ,  où  il  s'ctait  montre  l'un 
des  plus  ardents  à  combattre  le  parti 
de  Robespierre.  Le  28  juillet  1793, 
il  fut  dc'clare'  traître  à  la  ]yalv\e ,  et 
mis  hors  la  loi  ;  mais  ayant  échappe 
à  ses  bourreaux  ])ar  la  fuite,  il  fut 
rappelé'  dans  la  Convention  avec 
ceux  de  son  parti ,  après  le  9  ther- 
midor (  '21  juillet  1 794  ).  Pendant  le 
reste  de  la  session  ,  il  voulut  se 
venger  des  ierronstes  ses  proscrip- 
teurs,  les  poursuivit  avec  beaucoup 
de  constance,  et  demanda  Tarresta- 
tion  de  plusieurs,  notamment  de 
Rol>ert-Liudet  et  de  Fouchc,  dont 
il  avait  à  se  plaindre  plus  particu- 
lièrement. Il  cuniballit  la  loi  du  17 
nivôse  relative  au  partage  des  suc- 
cessions des  émigrés ,  et  dcAÎnt 
memhi*e  du  comité  de  salut  public  : 
il  n'y  aurait  vc'rilablcnieut  j)oint  de 
reproches  à  lui  faire  depuis  sa  pros- 
cription, si  ou  ne  l'avait  entendu 
annoncer  à  la  tribune  avec  enthou- 
siasme la  funeste  victoire  de  Quibe- 
ron ,  où  venaient  de  périr  les  meil- 
leurs ollîciers  de  l'ancienne  marine 
de  France.  Il  fut  ensuite  membre  de 
la  commission  qui  rédigea  la  cons- 
titutio;i  directoriale ,  et  fut  charge' 


LES 

concurremment  ave( 
d'en  faire  le  ra])por 
1 795 ,  il  proposa  um 
aux  habitants  de  Pari 
ter  qu'ils  étaient  gar 
nation  de  la  sùretc'  d( 
la  Convention  nationa 
e'])oque  il  se  fit  peu  rc 
mourut  le  9  juin  1 79! 
peu  avance. 

LESBONAX,phil 
teur  grec ,  était  ne  i\ 
florissait  sous  l'cnip 
Il  eut  pour  maître Ti 
il  corrigea  ce  qu'il  p 
de  tro]>  sévère  dans 
Lucien,  qui  rap))cllcu 
prit  et  de  mérite ,  non 
fréquentait  les  speclac 
des  danseurs,  et  qu' 
the*.4tte  comme  une  c 
(  T^oyez  Lucien ,  . 
trad.  de  Bellin  de  ï>: 
p.  99.)  11  enseigna  dan 
un  tel  succès,  qu'on  a 
pour  lui  dccernor  ui 
publique,  que  les  ni 
ville  natale  avaient  1 
son  honneur  ime  mcd 
long -temps  aux  rccl 
tiquaires,  et  retrouve 
niiT  siècle,  par  Car^i 
de  Marseille,  qui  l'a  p 
avec  une  explication, 
p.  2470Elle  porte  ui 
nomme,  couronne'  d 
les  mots  AECBONAi 
et  au  revers  une  figui 
verte  d'un  manteau , 
main  droite  un  batoi 
che  un  instrument  qi 
déterminer,  (^ary  co 
tête  est  celle  du  dieu 
no  ré  d'un  culte  par 
tylcne  :  cette  opini 
battue  dans  les  jKf'i 
voux  (  juin  1745  )  c 


LES 

^le  ne  pctil-élre  que  celle 
Il  liiMuêiiK*.  Le  saraiit 
I *  Cjii  voir  liopuis  (  Jconogr, 
'P I  *l.  iioL  cil.  I V  ;  que  la  lèrc 
"*«~   cellt»  médaille  est  celle 
*^    ,  auquel  les  Lesbiens  y 
ï^  "tr  (latterie,  lc(itrr  de  ue- 
V.  t  >BO.N  A  X ,  c.  a.  d.  le  héix>s, 
'^■*'<7shonac  ou  nouvel  .4nax 
'•*      ;  de  Leshos,  (  Toin.  III , 
'  '-♦•\  p.  3 19.  )    Suid.is  as- 
^^  lA*^boua\  avait  composé 
f*     ouvraj;es  <le  nliiiosophie. 
*  ^Vaii  fait  raiialysc  de  sci7.e 
'*'*raii^iie5  ;  mnis  par  une  fa- 
*\**^  ^inhle  avoir  poursuivi  les 
i»c**on$  de  Lesboii.it ,  ce  pas- 
dc  \a  Bibliothèque  {\v  Pliotiiis  , 
<n  ^e  fpux  «loiit  on  rcj;rctlc  la 
r.  Qiiflqiies  criliqucs  oui  dislin- 
Leyiionai  le  philo&ophe^  de  To- 
if  :  Fabrici'.is  [lense  que  c'est  le 
«  /M*rsOQ!ia^(*  ;   mais   il  avoue 
>er^it  emlKârrassc  dVii  donner 
0Imc^  preuves.  Quoi  qu'il  en 
on  a  .  <i>MS  le  nom  de  Lesbonax, 
Harangues ,  inipriiucMîs  d.ins 
^ëi'vmes  rhctor.  ^r.p.'.  Venise, 
,  ili^;  H.  ENlicnuc,  l'j'j'iyCi 
•irs  fois  avt'clc.'»  f)iscnurMVE,y 
,  «ic  Lv>ijs  et  des  autres  ora- 
;rccs.  Djhs  la  prcnii  Te,il  ex- 
les  \tlieniens  a  se  vruj;iT  des 
»  dc%  Thebains  ;  lasceouflc  ,a- 
fv  aui  Adientens,  a  |H)ur  but  de 
;;a;;rra  f  lire  la  'guerre  aux  F^a- 
lonieus.  Si  ces  discours  avaient 
?llcmeut  prononces,  il  faudrait 
Dciure  que  l'auteur  vivait   au 
i  de  la  guerre  du  Péloponnèse 
ans  avant  J.-C.  ),et  par  con- 
nt  plusieurs  siècles  avant  Les- 
L  le  phib»ophe  ;  mais  on  sait 
"S  rhéteurs  prenaient  souvent 
jefi^de  leurs  deVlamalions  dans 
ups  rcculév  Ca^  deux  J/aran- 
oot  été  traduites  en  latin  ^  la 


LES  173 

première  par  André  Schott  ou  Jean 
Gruter  ,  et  la  seconde  par  Guil- 
laume Canter  ,  et  imprimées  à  Ha- 
nau,  i(ii9 ,  in-8^.  avec  les  Discours 
de  Dinarque.  Lesbonax  eut  un  Gis 
nommé  Potamon,  qui  Tëgala  dans 
l'art  de  Téloquence.  Ou  a  confondu 
Lesbonax  ,  dont  on  vient  de  parler , 
avec  un  grammairien  de  même  nom, 
qui  lui  est  postérieur,  et  qui  fions- 
sait  à  Gonstantinople.  On  a  de  ce- 
lui-ci :  Dejiguris  grammaticis, héoa 
Allalius  promettait  une  édition  grec- 
que et  latine  de  cet  ouvrage,  en 
1O43  ;  mais  il  a  été  publié  pour  la 
première  fois,  à  la  suite  du  traité 
(fAuimonius ,  Deadfinium  vocàbu- 
lorurn  d^erentidy  gr. ,  par  Valkc- 
naer  ,  Levde,  1789,  in-ijo.    W-s. 

LESBkOUSSART  (Jeaîi -Bap- 
tiste )  naquit  le  'Ji  janvier  1747 1  À 
Ully-Sl. -George,  en  Picardie.  A  peine 
à|;é  de  jo  ans,  il  obtint  la  chaire  de 
rliélorique,  au  collège  de  Beauvais, 
où  d'excellentes  études  l'avaient  de'ja 
fait  connaître  avantageusement.  Sa 
réputation  pénétra  bientôt  dans  laBeL 
};i({  le;  et  le  gouvernement  autrichien 
lui  lit,  en  1 77^.  des  propositions  qui 
furent  acceptées.  Il  devint  successi- 
sivemeut   professeur  à    Gaud  et   à 
Bruxelles  :  nommé  membre  de  Ta- 
démie  royale  de  cti;c  dernière  ville, 
il  ne  tarda  pas  à  justifier  cette  faveur 
p.ir  des   Dissertations  historiques  , 
qu'un  stvie  pur  et  l'esprit  d'analyse 
font  distnigucr  dans  la  collection  fXes 
Mémoires  de  cette  société.  Il  publia, 
en  17H3  ,  soiLS  le  titre  à*  Education 
littéraire  y  ou  Réflexions  sur  le  plan 
d'études  adopte  par  S,  M.  V Empe- 
reur pour  les  collèges  des  Pays-  Bas 
autriclùens  y  vol.  in-i'i.,  un  ouvrage 
qui  lui  valut  les  encouragements  les 
plus  flatteurs  II  cultivait  ainsi  p.'ii- 
sibîement  la  I  if  tératurc,  lorsque  les 
révolutions  de  la  Belgique  et  de  la 

1» 


tt74  LES 

France  vinrent  troubler  sou  repos. 
Victime  (l'une  iiitri{;iie  que  sa  loyau- 
té rcmpccha  de  tléjouer,  Lcshrons- 
sart ,  aprt'S  avoir  |)rofossc  les  la!i- 
cues  anciennes  à  Terolc  centrale  du 
ilëparteuient  de  la  Dyle ,  ne  se  trou- 
va point  compris  dans  Toi^anisation 
du  lycc'e  :  mais  la  ville  d'Alost  prit  le 
soin  de  l'en  de'dommaç;er ,  en  lui  con- 
fiant la  cliaire  de  belles-lettres  à  son 
ccole  secondaire.  Bientôt  aprî's ,  en 
i8io,le  grand-maître  de  riiniversile 
lui  donna  la  chaire  de  rhétorique  au 
lycée  de  Bruxelles  ,  qui  vit  dès-lors 
le  nombre  de  ses  élèves  s'accroilre 
de  plus  d'un  tiers.  L'Institut  royal 
des  Pays-Bas  le  mit  au  nombre  de 
ses  membres,  en  i8i();  et  il  venait 
d'obtenir  sa  retraite  ,  lorstfu'il  mou- 
rut le  1 0  de'centbi'c  1818,  laissant  tui 
fds  dont  s'honore  déjà  la  littérature 
bel<;iqne.  Outre  les  ouvrages  dont 
nous  avons  fait  mention,  Lesbrous- 
sart  a  public:  I.  Annales  de  Flandre 
du  P.  d' Oudeoficrst ,  enrichies  de 
notes  historiques  ,  grammaticales 
et  critiques ,  ainsi  cpie  de  pbi>iiMii-s 
chartes  et  diplômes  qui  n'avaient  ja- 
mais ete'  imprimes,  Gand,  ji  V(»l. 
in-8'\  H.  Elo»e  historique  du 
vrince  Charles  de  Lorraine .  Briixol- 
les,  i'j8i.  IlL  lu  Menwi'e  qui 
remporta  le  prix  propose  par  Taca- 
dcmie  de  Chàlous ,  sur  cet  le  cpics- 
tion  :  Quels  sont  les  moyens  de 
j^erfectionne^'  l'éducation  dans  les 
collefres  de  France  ?  i  -S  i .    St-t. 

L  Esc  '.  A  II .  L  E  ^  C  AT  n  L  R I  >•  E  \  (  icne- 
voise  d'origine,  nt»e  vers  iCî.i<)  a 
Amsterdam  ,  où  son  père  rtait  asso- 
cie dans  la  crlcbre  impriniorie  de 
Blaeu  v^  I  \  cultiva  avec  distinolion 

(0  Uavaltlni-inrinfilM  t.tirni  four  !.<  po^t-a  ^ 

Y'i  C«"IH1MI  riaifiMnriir  Je   ^'.j'*'..   ni    |fi>i 
''•MpcrmiT   Lèwylil  l'Html  croc  |<f^i<- •  Iturrai 
tvl  **••  I'Mt»t-»*l»WM  «lu  i»t.  mjLÏ  16...1   li  mou- 


LES 

la  poésie  hoUambiise,  et  fut 
ince  la  dixième  Muse ,  l.i 
Hollandtdse,  etc.  Bien  cpi 
de  l'exagération  dans  ces  el 
ne  peut  lui  contester  un  ^ 
talent,  que  Vondel  avait  >iî; 
l'enfance  de  Catherine.  Elle 
à  son  père  dans  \e.  rontnici 
librairie;  et  les  poèlt's  île  n«j 
n'eurent  pas  moins  à  .se  lou 
pour  les  conseils  de  sa  criiiq 
ree,  que  pour  rexccntion 
]>hique  de  leurs  œuvres.  Le: 
ont  ete'  recu^'illies  en  3  vol. 
par  son  beau-frère  Rank  , 
terdam,  en  17*28.  On  y  tro 
tragédies,  traduites  du  fra 
jouéi\s  à  Amsterdam  ;  savoi 
série,  If'eiweslas ^  Ilérod* 
rianne.  Hercule  et  Déjar 
comède ,  Ariane ,  el  Cû 
( Catherine  Lescaillc  mour 
juin  1711. 

L  ESCALE,  rojez  Se  a 
LESCALOPIER  .,  Pim.n 
Paris  en  1(108,  se  fit  jesni 
septembre  iCi.ij,  prononça 
trc  vœux  en  iG.|3,  profcss 
torique  pendant  douze  ans , 
el  rî'lcriture-sainlc  ,  |>end<] 
ans,  à  Dijon.  11  mourut  d; 
dernière  ville,  le  G  août  1 
a  de  lui:  J/umanitas  theol 
quà  M,  T.  Cicerv ,  de  .Vali 
rum ,  arçumentis,  rxpositit 
lustratinniluLS  nunc  primi 
finis  in  litcem  prttdit ,  iG(J 
L'abbe  d'Olivct  dit  que  lel 
lopier  A  incorpore'  dans  ses 
com mental n.*s  sur  le  même 
lur  Piètre  Marso,  et  par  Si 
leius:  il  ajoute  que,  si  ce  > 
Lesca lopier  a  [)ris  à  ses  ] 
seurs  était  retrancbc  de  se 
ainsi  que  tv  ut  ce  qu'il  y  i 
superflu  et  de  pucril\  son  iu 
rait  réduit  à  ua  raliiBe  très 


v 


LES 

iadteca  sctiptorum  societa- 
I  D'attribué  pas  d'autres  ou- 
i  Lescalopier;  mais  Moreri 
de  1 7S9  )  dit  qu*on  lui  doit 
Scholia  seu  brèves  élucida- 
librumPsaUnommj  1727, 

lALOPlER  DE  NOURAR 
1:5  -  ÀRiiArn)  ) ,  ne  à  Paris 
tllet  1709,  fut  maîlre  des 
;  ce  qui  ne*  Tempècha  pas 
ver  les  lettres  :  il  mourut  à 
e  7  mars  i77(^  On  a  de 
'Ainintedu  Tasse,  pasto- 
735,  in-i!i;  traduction  en 
II.  Traité  du  jfouvoir  du 
mi  politique  sur  les  choses 

traduit  du  latin  de  Gro- 
Si ,  in-  l'j.  III.  Histoire  des 
ires  des  rois  de  France, 
Baluze  ,  III ,  297.)  IV.  De 
Miipie,  traité  de  J,  Bodin  ; 
ité  dit  gouyemement ,  revu 
ition  latine  de  Francfort , 
ondre^  et  Paris ,  1 7  ^(i ,  m- 1 'i, 
xueils  du  sentimenf,  1 756, 
il.  Ministère  du  négocia- 
•C3,iu.8».  VII.  Recherches 
igine  du  conseil  du  roi, 
n-i'i.  VIII.  Eloge  histnri- 
Vabbé  Oliva  T  à  la  léte  des 
î  diverse  sde  M,  l'abbé  Oliva, 
D-8^,dontil  avait  e'teëdi- 
~  Llscalopif.r  a  donne  un 
sur  Vêducation  des  vers  à 
63  ,  in-8«>.  A.  B-T. 

IAKBOT  i  Marc  ) ,  littcra- 
ait  ne  a  Vcr^ins  dans  le 
r  ftipcle,   d'une  famille   no- 

II  se  (it  recevoir  avocat  au 
Ht  de  Paris;  mais  entraîne 

caractcre  aventureux ,  il  ne 
ai  a  quitter  le  l>arreau ,  et 
qiia  sur  une  flotille  destinée 


1 4v  teisi'Attiabvrt  du  FrasU  U  coa. 


LES  ix)i 

pour  la  Nouvelle-France.  Il  contri'^ 
bua  à  former  les  premiers  établisse- 
ments dans  le  Canada ,  et  rapporta^ 
sur  les  productions  de  ce  paYS,  des 
renseignements  très-utiles.  Il  coo-^ 
sentit  ensuite  à  accompagner  Pierre 
de  GastiUe,  nomme  ambassadeur  en 
Suisse  ;  et  il  profita  de  ses  loisirs 
pour  visiter  dans  le  plus  erand  dé  - 
tail  une  des  contrées  de  J'Éirope  les 
plus  intéressantes  aux  yeux  do  na* 
turaliste.  On  ignore  les  au^jres  par^» 
ticularites  de  la  vie  de  Locaroot; 
et  ce  n'est  que  par  conjecture  qu'on 

S  lace  sa  mort  vers  Tan  i63o.  On  a 
e  lui  :  L  Histoire  de  la  Nouvelle* 
France,  contenant  les  natngations, 
découvertes  et  habitations  faites 
par  Us  Français  es  Indes-Oeà-' 
dentales  y  etc.  ,*  Paris,  1609,  in-8*.; 
seconde  édition  augmentée^  161 1  ; 
avec  de  nouvelles  additions,  1618, 
in-S"*.  Cet  ouvrage  est  rare  et  cu- 
rieux. L'auteur  y  donne  d'abord  la 
relation  du  voyage  de  Jean  Yeraz^ 
zani,  envoyé  le  premier  par  les  Fran-* 
çais  en  Amenquc  :  il  parle  ensuite 
des  établissements  français  dans  la 
Floride;  de  lexpedition  de  Villega- 
yjïoxï  dans  le  Brésil;  et  de  la  colonie 
fondée  dans  l'Acadie  par  De  Monts. 
Lescarbot  parait  sincère ,  sensé  et 
impartial  C'est  le  témoignage  que 
lui  rend  le  P.  Charievoix,  dont  l'au- 
torité est  ici  d'un  grand  poids.  Il 
entremêle  ses  récits  d'anecdotes  et  de 
remarques  littéraires; et  il  a  fait  im- 
primera la  suite  de  la  3*.  édition  de 
son  ouvrage,  un  recueil  de  vers  qu'il 
a  intitulé  y  Les  Muses  de  la  Nou^ 
veUe-France^  parce  qu'il  les  atait 
composés  pendant  son  voyage  en 
Amérique.  IL  Le  Tableau  de  la 
Suisse,  aumtel  sont  décrites  les  im- 
gularités  des  Alpes,  Paris,  1618, 
in-4<».  de  79  pages.  Cet  ouvrage  ckt 
écrit  en  T«fs  mt  plats  et  CsrI'  me 

\8. 


ri-G 


LES 


liuyeux;  mais  on  y  trouve  des  jwr- 
tinilaritcs  iiitércssaDtes  et  qui  le  (ont 
iccbcrdicr  des  amateurs.  I/aule^ir 
y  réfute  l^opinion ,  déjà  répandue  de 
son  temps,  que  le  Rhône  traverse 
le  lac  de  Genève  sans  y  mêler  ses 
eaux.  La  description  des  bains  de 
Pfeffers,  qui  fait  partie  de  ce  livre , 
avait  paru  séparément  sous  ce  litre: 
Les  Bains  de  Fewer,  etc. ,  sans 
date,  iu-4**.,  et  Lyon,  Détournes, 
i6i3,iu-4'^.  de  8  pactes.  lïl.  La 
Chasse  aux  .anglais  dans  Visle  de 
R/ié  et  an  sié^e  de  La  Rochelle, 
et  la  réduction  de  celte  ville  en 
iCu8;  Paris,  16^9,  iu-8^  W-s. 
LESCÈNE  DESMAISONS 
(Jacques)  ,  né  à  GranWlle  en  1 7  Jo  , 
était  fîls  d*un  officier  de  marine  peu 
favorise  de  la  foitune.  Après  avoir 
iM.hevé  ses  études  à  Paris  ,  au  col- 
lège d^Ifarcourt,  on  un  de  ses  parents 
l'avait  fait  recevoir  boursier  ,  il  fut 
chargé  de  l'éducation  d'un  jeune 
loitl ,  passa  plusieurs  années  en  An- 
j;lelerrc  ,  et  visita  Tltalie  avec  son 
élève.  Attaché  ensuite  à  quelques 
légations  françaises  en  diverses  cours 
du  Nord  ,  il  était  de  retour  à  Paris 
depuis  peu  d'années  ,  lorsque  la  ré- 
volution éclata.  N'y  voyant  que  le 
résultat  des  principes  qu'il  avait  con- 
tiibué  à  propager  par  ses  écrits  ,  il 
s'en  montra  le  zélé  })artisan  ;  mais 
jamais  il  n'en  approuva  les  excès. 
Sa  réputation  ,  ses  ouvrages  ,  fruits 
de  vingt  ans  de  voyages  et  d'études 
sur  les  lois  et  les  gouvernements  des 
Etats  qu'il  avait  parcourus,  le  firent 
distinguer  parmi  les  électeurs  de 
]  789  et  1 790,  Nommé,  par  le  district 
dcSt.-Josophdont  il  était  président, 
l'un  des  administrateurs  de  la  police 
en  1789,  il  eut  quelques  démêles 
avec  le  maire  Railly,  qui  voulait 
s'attribuer  exclusivement  la  police 
des  spectacles  ;  et  il  mit  dans  cette 


Li:s 

afiaire  une  modérât  :ondi};ned'c 
Elu  ,  à  la  fin  de  1790 ,  juj|;c  de 
du  faubourg  Montmartre ,  ce  1 
qui ,  le  premier,  fit  adopter,  d< 
section,  la  suppression  des  b.ir 
et  du  droit  d*octroi.  Chargé  d' 
diger  la  délibération  et  de  ht  | 
au  conseil  de  la  commune ,  qui 
prouva  ,  il  le  fut  aussi  de  la  i 
tion  de  l'adresse  qui  ,  ])réseii 
l'assemblée  constituante ,  donn 
au  décret  du  19  février  1791. 
que  la  guerre  civile  qui  désol 
Comtat  Veuiissin  ,  cul  dttoi 
l'envoi  d'une  commission  id 
trice  dafis  ce  pays  ,  le  ministre 
justice ,  Daport-Dulertrc ,  le  fit 
mer  par  Louis  XVI,  l'un  dcN  i 
bres  de  cette  commission  avec  1 
Mulot  et  M.  Veniinac.  Arm 
Orange,  les  médiateurs  y  n'a- 
ies députés  d'Avignon,  cic  Ci! 
tras  ,  de  rassemblée  électora 
Vaucluse,et  de  cette  armée  de 
teux  dont  le  trop  fameux  Joi 
n'était  que  le  général  ostensible 
parA'inrentà  leur  faire  signer  la 
le  ]4  jmn  1791  ,  à  renvoyicr 
leurs  fo  vers  les  détachements  fii 
par  les  communes  qui  avaient 
parti  pour  Avignon  ou  pour 
i)entras,el  à  rendre  la  liberté! 
les  prisonniers.  Mais  cette  naii 
soire,  quoique  garantiepar  la  Fi 
fut  bientôt  la  source  de  nou^ 
malheurs;  car,  tandis  que  les 
révolutionnaires  de  Garomb,d 
Haut-Gomtat ,  égorgeaient  le  dél 
ment  qui  rentrait  sur  la  foi  du  t 
le^  révolutionnaires  d'Aviron 
rieux  contre  la  municipalité  qi 
tait  opposée  à  leurs  excès ,  se  j: 
raient  a  la  vengeance,  et  désigi 
leurs  victimes.  Des  troiipcs  de 
desgardes  nationales  derrance  : 
successivement  appelées  par  le 
diatcurs  ^  sans  pouvoir  empéc 


LES 

;i  jiistrmeiit  n^proclieà  Ttin 
«A  voir  foniie  les  veux  sur  les 
it'S  H^itati'urs,  (]ui  dos-lurs, 
iiit  appuyés  ,  ivdouLlèrent 
r  ,  (iesannèieut  tout  ee  qui 
"l.âil  onjbraj;e,  s'ejupaivrcut 
i:jL  violèrent  la  niaisoucom- 
L't  traînèrent  en  prison  plu-  . 
1  c labres  ile  la  oiuiiici|>ali(é, 
'un  ^rand nombre  de  s<s  par- 

I.<'.>rènr  Desniaisons  ,  ar - 
pui^  |ieu  de  jours  du  Haut- 

,  n*avait  pu  ni  ]»revenir  ,  ni 
(-«■s  désordres  ;  mais  il  aurait 
il) user  (»u  denoneer  son  col- 
,rs  uiciliateurs(piittèrent  Avi- 
»ij  leur  earactèrc  n'était  plus 
c.  I.eseine  partit,  le  rij»  aoiit, 
iri^.  aver  le  maire  et  (juelques 
<    niunieipaux,  et   il    rendit 

.le  I o septembre,  à Tassem- 
ti«>nalederissuede  la  media- 
ui>i()ue  l'im  de  ses  eollc(;ues  , 
auvsi  à  Paris  aver  Ro\èreel 

jrune  ,  ne  lui  eut  sueeede  à 
f  <p:r  pour  justifier  en  cpiel- 
tU'  la  r.i<lion  <pril  semblait 
*r  ,  le  dise(»urs  de   Lesièue  , 

•  }ur  les  delilxTations  de  la 
e  partie  des  roiumunes  du 
t ,  qui  demandaiciil  à  être  reu- 
j  France,  fut  siii\i  «l'une  der- 
li>cussion  sur  rette  allaire,  et 
m  de  reunion,  (pii  fut  pro- 
ie i.|  septeudjre  1791.  Lue 
le  rommission  devait  être  en- 
dans  le  (.<uiit.it  ;  elle  fut  roni- 
de  Lest  eue  I)e.«»mai><»ns,  de 
.irnpi<in  de  Xillennive  et  du 
!  liiMiiie'^ard  :  mai.<»  ,  par  ujie 

•  reniaripiidile  ,  cv>  rouimis- 
ne  furent  nommes  fpie  le  (> 
r  ,  et  ils  ne  reçurent  leurs 
...  i«*  q^e  le  II.  Ce  f.ital  délai 
i*r  fl*'"  m.ts^.KIrs  (pli  curciit 
«.  jt#''l    1"  <;(tobre.  (   f'incz 

\'    ri    M^l.NMi.l.I.L   ,\   et  l#'.s 


LES  ^l^-j 

regards  des  commissaires  en  furent 
presque  souilles  en  arrivant  dans  une 
\dle  où  régnaient  le  deuil  et  la  cons- 
ternation. Secondés  par  une  force 
armée  imposante ,  ils  tirent  constater 
ces  forfaits  par  un  procès  -  verbal 
d'exil umation  des  cadavres  ,  arrêter 
tous  ceux  que  la  voix  publique  accu- 
sait K)^y  avoir  pris  part ,  et  ils  ius- 
tallircnt  un  tribunal  spécialement 
créé  pour  juger  ces  assassins  :  mais 
ce   triompbe  sur  le    ciimc  devait 
être  de  courte  durée  ;  et  ce  fut  peu 
de  mois  aprè^s   ce    commencement 
de  justice,  que,  le  19  mars   179^, 
rassemblée  législative  rendit,  eu  fji* 
veur  des  assassins  de  la  Glacière^ 
ce  honteux  décret  d'amnistie  qui  a 
été  le  prélude  de  l'impunité  si  sou- 
vent accordée  depuis  à  tous  les  for- 
faits de  la  révolution.  Les  commis- 
saires osèrent  reprocher  à  rassem- 
blée son  aveuglement  ;  et  ils  firent 
eiiteiirlre  si  éuergiquement  le  langage 
de  la  vérité  ,  qu'ils  arrachèrent  nu 
nouveau  décret,  expliquant  et  modi- 
fiant le  premier,  et  ordonnant  la  trans- 
lation des  prévenus  dans  les  prisons 
de  lieaiicaire;  mais  il  était  trop  lard. 
Peu  de  jours  aprèf,  (pialn^vingts  in- 
ui>idus  .  revêtus  de  riuiiforme  na- 
tional, enlevèrent  des  piisons  d'Avi- 
gnon TiO  détenus  dont  'a5   étaient 
décrétés  de  prisv'-dc-corps,  à  raison 
des  crimes  des   i(>  et  11  octobix». 
Aussitot  le  tribunal  provisoire,  éta- 
bli pour  les  juger,  se  dispersa  ;  3oo 
témoins  quiavaieut  déposé  eontreeux 
))iirentla  fuite;  les  commissaires  des 
départements  se  retirèicnt ,  et  Le«- 
ctne  se   rendit  à  Paris ,  où  il  lit  à 
l'assemblée  ,  les  iG  et  iS  avril ,  u» 
nouveau  rapport  dans  lequel  il  si- 
gnalâtes fautes  qu'on  avait  commises 
Cl  les  malheurs  qiiide\aieu*i  eu  résul- 
ter. Mais  il  preeha  dans  le  désert; on 
tituchait  dan»  la  capitale  à  de»  nutU 


278  l'^'S 

Il  ours  jïlus  grands  ciiroro»  et  la  fartion 
qui  proparail  Iï's  iiiassaciTs  do  Sop- 
f(Mnl)ie,iK»  pouvait  pas  ]iorincllro(pir» 
Ton  punit  ceux  qui  m  avniciit  donne 
rexoinplo.  Los   assassins  ayaiit  ete 
ramenas  rn  trioniplu:  àAvi'^noii  par 
les  Marseillais.  MM.  Clianijùon  <le 
Villi'nmvo  el  Hcaiirc^î-ud  furent  for- 
rcs  (ic  revenir  à  Paris,  oii  ils  ne  pu- 
rent  ol>teuir  d'être  entemlns;et  ce 
futainsi  (pie  iînit  relie  triste  et  pc'ni- 
ble  mission,    fii^sei-ne    Desniaisons 
iul  poursuivi,  et  ohlii^o  de  se  ca<'lier 
pendant  le  règne  de  la  terreur.  Avec 
de  res])nt,  des  connaissances  et  une 
càoculiou  facile,  il  était  fait  pour  se 
distinp;uer  à  la  tribune  ,  et  servir  uli- 
leinent  son  jiays.  Cf  pendant  il  resta 
lonjç-temps  sans  enij^loi  et  sans  for- 
lune  :  ce  ne  fut  (jiren  180  j  que  M.  de 
Fleurieu, avant  été  nomme  intendant 
de  la  liste  civile,  lui  procura  la  jiiace 
de  chef  du  secrétariat  ,  qu'il  rem- 
plit avec  autant  d'intelligence  que  «le 
proLîle  jusqnVi  sa  meut  ,  arrivée  le 
l'i  octobre  1808.  On  a  de  liri  :    ]. 
Jiistoiwdt*  la  dcrmt're  révolution  de 
Sucdr  ,  pîêct'dvo  d'uîie  atiah  yv  de 
l'histoire  de  Cf*  pfns  fumr  de\*;lop- 
jH'r  h's  cttuses  de  rrt   ei'e'nement  ; 
l^»ri^,  1781,(1  Amsterdam  i78>  , 
1  voI.in-i^J!.  (lelle histoire  est<'\arie, 
mais  elle  ne  "vaut  pas  celle  de  SUeri- 
dan,qMia  ete!  traduire  en  iVaneais;  et 
l'analyse  rjui  la  |uecide.  trop  longue 
pour  un  jUTi'is. puisqu'elle com])rend 
les  deux  tiers  du  volume,  oîl're  ne.Tu- 
lînuns  des  OUI  i.Nsi'Ujs essentielles.  Plu- 
sieurs îefircs  et  «liscfuirs  de  Tiusî.ive 
ni ,  inseri's  à  la  lin  de  l'ouvra^^e,  en 
forment    la  paitie   la  plus   intiM'Cs- 
sante,  II.  /,/•  mntrdt  conjtfj^(d  ^  ou 
/m.v  du  innriaiie^  de  la  répudiation 
et  du   divorce,    Neucisâtel ,   i'"8.i  , 
iu-8'*.  .de.'»i(ij»a'ies.(ielivre.  a';rea- 
Llenirut   écrit  ,    reiiferine   (pielques 
eneu'.'s  de  faits  et   quelques  para- 


LES 

doxes,  parmi  un  ç;raiid  nombre  ih 
vues  utiles.  UI.  l'essai  sur  les  tra- 
vaur  lublics  ,  Paris  ,  i78(> ,  \\\■k^*», 
I V .  llistf.ire  secrète  des  a  m  oinw  d' E- 
lisaheth  et  du  comte  d'Essexyi i rei'  de 
l'anglais  des  Mémoires  d'un  homme 
de  qualité,    Paris,   1787*    in-8'\  ; 
sorte  Av.  roman  historique  dont  le 
sujet  est  un  peu  rebattu.  V.  (Qu'est- 
ce  que  les  Parlements  en  France  ? 
La  llaye  ,  1788 ,  in-8".  de  73  papes. 
Cet  ouvi-aj;e,  (pii  olVre  des  recherches 
(îxaclcs ,  a    ete    refondu  dans  une 
]  la  r  t  te  d  u  s u i  va  II  t .  V  L  llist  oire  pt  >//- 
titpw  do  la  révolution  de  France, 
ou  Correspondance  entre  lord  7>*'* 
et   lord  y***.  ,  Londres   :  Paris  \ 
i'-Hm)  ,  'ji  vol.  in  -8".  ('/est  la  meil- 
leure   production  de  Lescène  :  il  y 
développe   avec   sagacité'  les    cau- 
ses de  la   re'vfdution.  VIL    Lettre 
aux   Représentants  de  la  nation^ 
sur   la  vérification    des   pnuvim 
et  la  forme  des  délibérations,  Pari«, 
1 781),  in-8".de  .\^  pag;cs  \  III  et  1\. 
Deux  Comptes  rendus  aux  .'Isiem- 
liées   Constitudinle  et  Lépslatiee, 
de  ses  missions  dans  le  Comtat  Vc- 
iiaiN'^in,  ï*aris,  1791  et  i7r)'a,  in-8". 
(^>uoique  rerîi'j*es  à  la  hâte  et  eVr.ts 
avec  chaleur,  ils  présentent  Je.s  faits 
avec  «'xactitude  et  impartialité.  Les- 
cèfie  a  ftuirni  divers  articles  nu  Mo- 
iiileur.  Outre  ime  Tragédie  ew  cinq 
actes   reî'us(e  par  les  comédiens,  rt 
«lont  on  trouve  une  analyse  et  dp< 
extrailH  d.ius  le  premier  volume  J<* 
snn    /fistfire  de  la  liéiulittion,  il 
a  d(uin<>:  \.  ].*lle  des  .Unis  ,  eu  /•• 
n'tfur  du  capitaine  Cooh,  n|)eraeii 
dcu\  acff'N,  en  \ers  ,  parodie  sur  U 
musique  de  plusieurs  ope'i'as  italiers, 
et  représente  uithe'tre  Fevdeau,  lr< 
of»  m»\emlire  cl  •».  décembre  170'*  1 
sans  murmures  et  sa  ni  enthousias- 
me .  dit  un  jnunial  du  îem|îs  ,par 
estime  pour  l'auteur.  Des  chagrins 


LES 

ifpir<  empoisonnèrent  la  moi- 
i  vir  cÎp  LosrèncDosmaisons  , 
rcnt  â  srs  travaux  littéraires 
a  von  avancement.  Une  femme 
•If  qu'il  avait  eu  le  malheur 
ontri-r  dans  ses  vovac^es  ,  <'l 
ait  unie  à  son  sort ,  sans  lui 
sa  niaiii  ,  le  tourmenta  par 
f Mires,  et  l'avilit  par  des  scènes 
«•uses;  il  éloigna  de  lui  tons 
s  .  et  se  lai>sa  mourir  dans 
iruX.  A-T. 

CM  \SSTF>R  .'  Jacqui.s  \  sa- 
riseiuisiilte  ,  (ils  df  Philippe 
N^'ier  ,  Necrelaire  du  Hoi ,  na- 
Paris,  en  i  r>o.  Desliue' par 
re  au  barreau,  il  passa  de  IV- 
s  humanités  et  de  la  j>]nlosn- 
cellr  du  droit,  et  il  v  joi'^nit 
■ÛNsance  de  riuNîoire.  fiCzèle 
avre  h-qncl  il  remplit  ensuite 
esvinn  d'avocat  au  parh'inent 
is.  le  fit  l'-ir-ntôl  distiuî:uer  de 
.11  fut  «IrM-neau  presideiit  de 
.  nou^ac(•onrT^.•l^:^e^c•emalris- 
h.irj;e  d'uMc  mission  <fi  Polo- 
iiir  le  service  du  duc  d'Anjou 
is,  Ijriiri  111  \  A  son  retour, 
.1  dans  le  barreau;  et  s«)n  nie- 
ht  rhoisir  pour  l'un  des  suhs- 
f»i  pioroiTur-j;cneral ,  dont  il 
T'a  reni|>I<)i  ave^  les  célèbres 
ft  I>aî»'nis  Piihou  et  Antoine 
.  ï/r'it  ni.îl  à  ])ioj)os  fjue  l'au- 
'•  "OM  Kb).;<*  l.itin  lui  allrilaie 
lotions  a\aiit  l'époque  de  son 
•  ;  il  (  t  lit  tr<q>  \ri;i'.r  |)(nir  les 
r  ab»!^.  I,.i  l'j'ii.ji;  di-  laLiviue 
r^  lai"',  il  quitta  P.ii  i^,  et  sui- 
i.'-fi.ir  ju«* .  en  iinnifestint  , 
In  d:M-MTs  comme  dans  ses 
!••  srf:?iinent  <|ue  Tandûtion 
1'  În  (!r  !.i  lâcrue  était    cachée 

il 

'-  i::i-qM**  de  la  reli'^ion,  et 
11!  a  s'nmiirune  voie  a  la 
■  ;  >;r.r  lî  îl|^  retîf  \  lie  OU  avait 

:.  art  !.'  tloctrlne  di*  l'as^assi- 


LRS  379 

nat ,  dont  Henri  III  devint  en  oflct 
la  première  victime.  Eu  i6o5,  Hen- 
ri IV,  auquel  le  duc  de  Sully,  par 
un  esprit  d'économie ,  conseillait  de 
re'duire  les  rentes  ronstitneVs  sur  la 
ville  de  Paris,  en  fut  dc'tonme'  par 
une  supplique  de  Leschassier,  ap- 
puyée de  la  remontrance  du  pre'vot 
des  marchands  ,  François  Miron ,  en 
faveur  des  habitants  de  sa  bonne 
ville.  Ce  docte  jurisconsulte  n'était 
pas  moins  verse  dans  le  droit  cano- 
nique. La  republique  de  Venise  lui 
fit  demander  son  avis  au  sujet  des 
différends  élevés  entre  elle  et  Paul  V, 
sur  le  juj;ement  de'feTe'  aux  tiibu- 
tiaux  des  crimes  publics  des  clercs, 
et  sur  la  défense  de  bAlir  des  églises 
et  de  transmettre  des  immeubles  aux 
eêrle'siastiqnes  sans  le  consentement 
du  sénat.  Entre  autres  mai^jnes  dq 
p;ratitude ,  il  reçut ,  de  ce  gouverne- 
ment ,  une  chaîne  d'or  en  reconnais- 
sance de  sa  Consultation ,  où  il  op- 
]>osait  les  anciens  canons  de  l'Eglise 
universelle  aux  excommunications 
de  la  cour  de  liome.  La  défense  qu'il 
entreprit  aussi  avec  succès  des  droits 
du  chapitre  de  Senlis  contre  re'vêque 
de  cette  ville  relativement  à  l'ordi- 
nation des  prêtres,  témoigne  son  élo- 
(pience  et  son  habileté;  de  même  que 
ce  qy'il  a  e'crit  sur  les  lil>cnés  de 
l'Ecilise  gallicane  ,  montn*  l'étendue 
de  ses  connaissances ,  puisées  dans 
une  source  plus  haute  que  les  décré- 
tales  et  les  gloses  du  droit  canon.  H 
ne  cessa  d'être  consulté  sur  les  ma- 
tiiTcs  politiques  et  ecclésiasti(pies  ; 
et  il  entretenait  avec  Fra-Paolo,  Ni- 
colas (iontarini,  Casaubon,  Gode- 
froy,  Dumoulin  ,  Justel  et  auti*es 
personnages  ou  savants  distingués  , 
une  correspondance ,  re>tée  dans  sa 
famille,  et  ipi'il  est  à  regretter  qu'on 
n'ait  j>oint  fait  connaître.  Jacque» 
Lcschassiçr  mourut  à  Pari*4<î  '-^^avi  il 


d8o 


LES 


1635.  Ses  principaux  écrits  sont  :  h 
De  la  i-epréseniation  aux  lignes  su- 
périeures, Paris,  iSÇjft,  II.  De  la 
clause  de  renonciation  au  sénatus- 
consuUe  Felléien  insérée  dans  les 
contrats,  ibid.  iSgS.  I/ouvrage  de 
Leschassier  fit  abolir  cette  clause. 
IIÏ.  Du  drait  de  nature ^  De  la  loi 
salique  ;  De  la  dot  naturelle  des 
Jemmes  ;  De  la  conclusion  tle  la 
partie  civile  en  un  procès  criminel  ; 
De  la  confiscation  des  biens;  Des 
houx  à  rente  perpétuelle  ;  Du  cas 
de  simple  saisine,  Paris,    1601. 
IV.  De  la  maladie  de  la  France 
(  la  ye'nalité  et  rhëredité  des  char- 
ges); présente'  au  roi  en  1601,  et 
publié  en  161 7.  V.  De  r ancienne 
et    canonique   liberté  de  l  Eglise 
gallicane,  Paris,   1G06:  les  deux 
chefs  dont  traite  Fauteur  sont  les 
entreprises  sur  l'ancienne  discipline 
deTEglise  ctsurla  police  temporelle. 
VI.     ConsuUatio  de  controversid 
inter  sanctitatem  Pauli  quinti  et 
serenissimam  BempubUcam  Fene- 
t^m^  Paris,  1607.  Cette  coiisulta- 
tion ,  citée  dans  le  Codex  canonum 
Ecclesiœ  universœ,  est  rapportée 
avec  éloge ,  ainsi  que  le  précédent 
écrite  dans  les  Libertés  de  VE- 
elise  gallicane  àe'M,  Durand  de  Mail- 
lane,  Lyon,  1^70-6,  5  vol.  in-4**. 
PIusieiu*s  autres  écrits  non  moins  re- 
marquables de  l'auteur ,  ont  été  réu- 
nis avec  les  premiers ,  dans  la  col- 
lection mentionnée  à  l'article  suivant. 

G-CE  et  D— c 
LESCHASSIER  (  Christopue  ) , 
neveu  du  précédent ,  conseiller  en 
la  cour  des  comptes ,  possesseur  des 
lettres  etdesmannscrilsdeson  oncle, 
a  recueilli  et  publié  ses  Œuvres  en  un 
Tol.  in-4**,Paris ,  1649;  la  deuxième 
édition ,  la  plus  ample ,  est  de  iG5u. 
Ce  recueil  contient  entre  autres  opiis* 
Cilles,  indépendamment  de  ceux  déjà 


LES 

indiqués ,  et  qu  ont  f 

de  l'auteur  :  I.  De  Vc 

prêtres  pour  le  chap 

contre  Antoine  Boi 

celle  ville,  La  procc< 

l'arrêt  de  condamna 

un  libelle  fait  à  Wkc 

de  Jacques  Leschassi 

à  la  suite  de  cet  écrit 

sérés  dans  le  Corps  d< 

imprimé  en  161 1.  Il 

sentée  au  Roi,  et  JHc 

Prévôt  des  marcha 

réduction  des  renies 

VHoleUe- fille  de. 

l'article  précédent.  ) 

genccs  de  France  y  coi 

L'ouvrage  avait  pour 

les  femmes  de  la  ro'gei 

piration  ,  telle  que  c 

venait  à  se  renouvelé 

pièces  qui  composem 

qui,  malgré  leur  peu 

estimées  pour  le   foi 

tance  des  (piestious , 

l'auteur  en  français ,  ( 

été  ré<ligée  par  Tcdit 

est  suivie  d'un  Eloge 

On  y  remarque  aiLSsi 

de  Juslel ,  qui  avoue 

ques  Leschassier  la  |: 

l'ordre ,  à  l'autorité 

des  canons   des    au 

dans  son  Codex  cam 

universœ ,  public  à  F 

et  qu'il  lui  di^ie  nom 

qui  prouve  que  l'on 

Qonnant  ce  Codex 

thon.  (  Foj'.  C  JusTi 

Leschassier  était    p 

manuscrit  célè})re  de 

Jésus-Christ  ,  sous  1 

Gcrson  ,   chancelier 

description    en  a   é 

J.  de  Launoy ,  dans 

même  où  il  ]>rend  pa 

son ,  dont  l'cflîgie  ai 


LES 

klkida  manuscrit ,  et  pt- 
«pwtrait  de  famille.  Ce 
kyiHoLy  aurait  été  trans- 
1473  y  par  un  neveu  du 
|f*  (  yoyez  Th.  Gersoic  , 
>i  )•  D  est  aujourd'hui  en  la 
i  de  l'auteur  de  cet  ar- 

HEVIN  DE  PRËGOUR 
t-XAvism  ),  né  à  Ver- 
B  lÔDOTembre  1771  y  d'un 
cornais  du  contrôle  de  la 
il  roi,  et  mort  à  Dijon  le  6 
^  était  commissaire  en  chef 
its  et  salpêtres ,  et  membre 
^  académies.  Plein  d'ar- 
^  talent  pour  la  minera- 

(UTÎt  les  cours  de  chimie 

deDarcct  et  de  Fourcroy , 
*|*pas  moins  des  leçons  de 
^  Brisson ,  et  de  minera- 
^<ibenton«  En  1 7^4  y  il  fut 
1^  l»oudres  et  salp<îtres , 
•>it  contrôleur  à  Golmar , 
^ssairc  à  Vincennes  ,  à 
"S  ,  à  Trêves  ,  et  enfin  à 
*^  d'une  grande  activité , 
»  sans  négliger  les  de- 
^  place  ,    trouvait    les 

^tisfaire  son  goût  pour 
'  et  pour  la  littérature  , 
Vre  la  correspondance 
(«nait  avec  plusieurs  sa- 
L  capitale  et  des  départe- 
^mi  les  nombreuses  pro- 
[u'il  a  laissé^^ ,  on  re- 
».  Instruction  sur  les  nou- 
wls  et  mesures ,    1 798  , 

Exposition  des  acides , 
j  ,  des  terres  et  des  mé- 
leurs  combinaisons,  etc. , 
ileaux  ;  traduite  df  l'aile- 

TrommsdorfT ,  avec  des 
8oa  ,  in-i«.  111.  lettre  à 
in ,  sur  les  roches  glan- 
da pays  de  Deiu-Ponts , 
i.  Plusieurs  Rappons  à 


UES 


aSc 


V  Académie  de  Dijon.  V.  Naiees 
sur  i/uelques  recherchée  archêobh' 
aques  et  amnomitp»s.  VI.  Sur 
remploi  de  la  stéaiite  danslagra- 
9wre  en  pierres  fines ,  traduit  de 
l'allemand  de  Dialberg  (  k  prince 
primat  ),  i8o3.  VIL  r Ecole 
du  pharmacien ,  traduite  de  l'aile- 
mand  de  Trommsdorff,  avecdei. 
notes  y  1807.  VIH.  Obser¥aU4ms 
surla3\  dusse  êu^sUmeMbUo^ 
graphique  de  Debure^  180&  IX. 
Notice  sur  la  LtTHOQAiPBU  Vies- 
BVRGEifs»  et  sur  la  mystifiettioa 
qui  j  a  àottué  lien  ,  1808.  X. 
Mémoire  sur  le  chrome  oxidé  m^ 
tif,  du  département  de  SaomHH'* 
Lcire  »  1810.  XI.  Ncfiioe  sur  Us 
présence  du  une  et  du  plomb  dans 
auelques  mines  de  fer  enjomu  dm 
la  Bourgogne  et  aa  la  Frauda' 

Comté ,  1813.  xn.  ^çy^  à 

Genève ,  em  Sainne,  etc. ,  loia ,. 
in-8''.  licschevin  a  terminé  sa  car- 
rière littéraire  par  la  publication , 
en  i8i3,  de  la  Table  anafytique 
des  matières  contenues  dans  les  ïl8 
premiers  volumes  du  Journal  des 
mines ,  travail  ingrat  et  péaible ,  oui 
consuma  quatre  années  de  sa  vie.  En 
1807  ,  il  avait  donné  une  nouvelle 
édition  du  CheJ-Xcsuvre  dtun  in* 
connu ,  qu'il  enrichit  de  notes  cu- 
rieuses ,  et  d'une  Notice  sur  la  vie  et 
les  ouvrages  de  l'auteur  (  Themiseul 
de  Saint-Hyacinthe  ),  1  vol.  in-ia. 
Il  avait  eu  la  principale  part  à  la 
rédaction  des  Annales  de  la  réffu^ 
hlique  française  y  depuis  la  constiti»- 
lion  de  l'an  m  ,  desquelles  M.  La- 
veaux  fut  l'éditeur  en  1 79g ,  6  voL 
in-8®.  Jjeschevin  se  disposait  k  don- 
ner une  nouvelle  traduction  du  Traité 
des  pierres  de  Théopbraste,  aveclei 
notes  de  Hill ,  auxquelles  il  eût  joint 
d'excellentes  observalioni.  Set  con^ 
uaissances  profondes  et  TViéet  va- 


laicnl  mieiiic  que  son  style ,  qui  lonfc- 
fois  ne  manque  ni  de cïaile  ni  d'éle'- 
ganre.  11  avait  fourni  ])hisicnrs  no- 
tices au  Magasin  encj  clopédique  : 
on  y  trouve  (  iSi  ^ ,  iv  ,  34ç)  )  n»c 
Noiirc  sur  sa  vie  et  ses  ouvra j;es  , 
par  M.  A  ni  a  ut  on  ,  iuse'if'*?  aussi  (tans 
le  Journal  de  la  Cùte-d^or^  dos  'i'] 
cl  Soiuillel  ei';i8  se|il.  i8i/|.  l)-r-s, 
LESCïiA(i!lK  (  Louis  dk  ; ,  ins- 
tituteur ,  ne  vers  iG-.>.o ,  dans  un  vil- 
lage j)rès  de  Clermont  en  Auver}!;ne , 
après  avoir  l'ait  d'assez  bonnes  e'tn- 
des  ,  vi'it  à  Paris ,  où  il  ouvrit  une 
ccolc  de  grammaire  et  de  pliiioso- 
phie ,  qui  eut  d'abord  un  succès  pro- 
digieux ,  parce  q:ie  la  forme  synojMi- 
quede  ses  tableaux  en  rendait  IVtudc 
extrêmement  facile.   Il  avail  eu  le 
malheur  de  conlracler  un  mariage 
mal  assorti  ;  et  sa  femme  dissipa  en 
peu  de  tcm|)s   les  econ-jinics   qu'il 
avait   pu  faire.   Les  progrès  de  la 
philosophie  de  Descartes  firent  dé- 
serter sou  école  ;   et  il  se  vit  force 
de  quitter  Paris,  pour  aller  enseigner 
dans  les  provinces.  Il  sVtablit  «l'a- 
bord À  Lyon  ,  et  ensuite  à  Grenoble  ; 
mais  sa  méthode  ne  réussit  ni  dans 
Tune  ni  dans  l'autre  de  ces  villes.  11 
revint  à  Lyon  ;  et  il  y  mourut  de 
chagrin  ,  le  17  août  ifi^i  ,  dans  un 
iîge  i>eu  avance'.  On  a  de  lui  :  L  Cours 
de  philosophie  explirpiee  en  ta-  les  , 
et  divisée  en  cinq  parties  :  logique  , 
science  générale  ,  physique,  morale 
et  the'ologie  naturelle,  in-.|'>.    Les 
exemplaires  de  cet  ouvrage  ,  grave' 
par  Riclier  ,  de  iti^o  à  i(i/>*A  ,  sont 
rarement  complets.  IL  -éhrèf^é de  la 
philosophie  ,  en  t(ddes  ,  saiîs   date 
(  en    iWr»),    in-4'*.  ,  texte  gr.:ve 
p^r  Richer  ;  rare.  Quelques  parties 
lie   ce    Cours  de  ])hilosophie    imi 
ete  imprimées  avec  des    dévelop- 
pements fort  étendus, Paris ,  \(M\\  , 
in-4'*.  ,   et   années   suivantes.   IIL 


LES 

V ordre    des    priruripales 

dont  il  est  parlé  dans  In 

phie  (lui  est  divisée  en  cin'j 

]   vol.  in- 16.    IV.    Les  a 

que  les  femmes  peuvent  ret 

philosopltie ,  Paris,    itki'j 

V.  Les  fondements  de  le 

chrétienne ,  ou  les  ordres 

qid  font  reluire  sa  sage: 

bonté  j    Paris,    i6G3  ,    ii 

Les  véritaides  règles  dé*  l\ 

franrùze,  on  Vart   d*apr 

peu  de  temps  à  écrire  con 

Paris,  iGrtR,   in- 19..  Rie 

ridicule,  dit  Goujat,  que 

grajdie  de  cet  auteur  ,    coi 

de  plus  faible  que  les    rai 

lesquelles  il  prétend  s'apj) 

n'est    qu'un    reV'hautré    de 

Mcygret ,  Pelletier  et  Ramu 

iiuitilement  essaye  d'înlro<li 

clache  a  été  irfnlé  scdidci 

Mauconduit.  Sa  pliilosopl 

aussi  essuyé  des  contradîct 

l'on  avait  vu  paraître  la  Ph 

partindièrç  combattue  pai 

VEscole  ,  contre  LcsclacJu 

Sommaville ,  i()!)o  ,  in-8<». 

LE  SCO  I".  (r  roi  < 

gne   dans   le    septième  si! 

dans   une  condition   obsci 

son  élévation  aux  services  « 

dit  à  sa  patrie.  Les  Hongre 

t aient  de  la  facilité  qu'ils  a 

pénétrer  dans  un  jwys  sans 

pour  y  exercer  de  fréquents 

Przemyslas  ,  aidé  de  quelq 

mes  également  dévoués ,  0 

juendre  de  dtlivrer  la  Pc 

ces  1  landes  étrangères  :  il  at 

ques  Hongrois  dans  une  en 


(i>  Il  y  ««Rit  ilvï<  «'Il  tlciix  iltir*  •' 

qiiît  cil  frVo,  ri  c*\  rc{!mrii<i  i.onii*ii* 

i'.iii  r'--'t  ni.ii*  If- «-î-i  11111.(111  k  pli 

Ic-iiK  -it  •«■iti|iiirk  I-*  liklfi*  i|ii  «u    ur 
psaiùl  «ur  CCS  Jcu&  friut-i^ 


LES 

forges,  fit  Tëtir  de  leurs 
(  comptons  y  qui,  à  la  fa- 
ee  dq^isement,  entrèrent 
»mp  cle5  Hongrois,  et  les 
vent.  Ce  succès  inattendu 
e  courage  des  Polonais  ;  et 
•rent  la  couronne  k  Prze- 
persua<le's  que  personne  ne 
lieux  la  faire  respecter.  Il 
tentant  sur  le  trône, lenom 
I ,  premier  duc  de  Pologne , 
«vnTcnir  était  encore  cher  à 
(.  Il  n^na,  disent  les  histo- 
'ec  autant  de  bonheur  que  de 
•C  mourut  en  8o4  ,  sans  en- 
-Lesco  h.  Les  palatins  se 
■nt  la  couronne  ;  et ,  pour 
une  guerre  civile ,  on  con- 
reconnaître  roi  celui  qui 
inqueiir  dans  une  course  de 
.Un  des  concurrents  noromë 
sema  la  carrière  de  pointes 
en  laissant  Tide  un  espace 
pour  son  cbcral.  L'artifice 
uTert  |>ar  un  jeune  liomme 
•rçail  à  pied  dans  la  lice  ;  le 
tansporlé  de  fureur  mil  en 
^esterk  ,  cl  décerna  la  rou- 
I  jeune  inconnu ,  qui  prit  le 
liesro,  devenu  plus  que  ja- 
reable  à  la  Pologne.  I>es  an- 
:broniqucs  disent  que  le  non- 
i,  loin  de  rbcrchcr  à  cacher 
ière condition, conserva  ton- 
\  babits  qu'il  portait  au  mu- 
son  tlection ,  et  que  la  vue 
ait  ausM  agréable  qu'elle  et\t 
ense  à  tout  autre  iirinre 
me  lui  dans  Tobscuritc. 
ma  RXec  licaiicoup  de  sa- 
»e  fit  respecter  des  j>euplos 
qu'il  contint  ]vir  sa  v.i- 
lis  qu'il  ne  cheivha  point  a 
T.  Il  mourut  vers  Hio  , 
I  rt^ne  de  six  an?  ,  et  eut 
'ressTur  son  fils  ,qui  prit  le 
Lescu  III.  Trois  autres  ducs 


LES 


oSH 


de  Pologne  Ont  porte  le  mime  tiom, 
sans  me'riter  une  mention  plus  dé- 
taillée dans  cet  ouvrage.  Lesco  IV 
mourut  en  913  ;  Lesco  V  ,  dit  ie 
Blanc,  en  1 51:17  (  ^^^^  BolesLis  V, 
tom.  V ,  p.  49  )  ;  et  Lesco  VI ,  dit 
leNoir^^^n  1289.  W-s. 

LESGONYEL  (Piehre  de  ),geB- 
ttlhomme  bretou,  historien,  romail- 
cier,  et  poète  médiocre  dabstôus  lès 
genres  ,  était  né  vers  le  milieu  dit 
dix-septième  siècle  y  au  châteaa  de 
I^esconvel ,  dioeèsa  de  St.  ^  9tA  de 
Ijëon.  Il  nous  apprend  lui-même  que> 
rebuté  de  n'avoir  pu  parvenir  k  «1- 
am  emploi  de  constde'ratton ,  il  prit 
la  plume  ponr  rempNr  qttekptts^uies 
des  heures  de  la  grande  oûiveiif  ou 
il  languhsait  à  Paris.  La  mpiditë 
avec  laquelle  se  succédâîent  ses 
ouvrages,  ne  put  lui  iairè  6b- 
tenir  une  réputation  même  ifpiië- 
raère;  et  il  mourut  obscur  à  Pans , 
en  1722.  Voici  la  liste  des  écrits 
qu'il  a  composés  ,  ou  qui  lui  sont 
attribués  ;  car  ils  ont  presque  tons 
paru  sous  le  voile  de  l'anonyme. 
J.  .4bréf^  de  V histoire  de  Binetapke^ 
de  BcrlrnidD'Argentré, Paris,  1685, 
in-i!x.  Ce  livre  est  trcs-supediciel  ; 
et  l'autciir  n'avait  pas  assez  d'ins- 
truction pour  corriger  les  erreurs 
dont  fourmille  VHistaira  de  D'Ar* 
geutré.  II.  La  comtesse  dêChàtêmi* 
(niant ,  ou  les  effets  de  èa  fmlèksie  ^ 
Paris ,  I  Gi>5 ,  in- 1  a  ;  réimprimé  sons 
le  titre  iVlntriffies  amouneusês  de 
François  1«r.  ou  Histeire  tragitfae 
Je  ht  comtesse  de  Chdteambrùmt, 
Amsterdam ,  1695 ,  in-ia.  C'est  un 
roman  dont  il  avait  pris  le  sujet 
flans  Vl/istùire  de  François  1««^. ,  psr 
Varillas,  et  qn^l  acheva  de  dénatu- 
rer, en  y  ajoutant  beatuioiipde  cir- 
constances fabuleuses  ;  elles  ect  (fie 
réfutées  dans  uua  lettre  touehasU  Im 
comtesse  de  ChàteaubriMSU ,  ptr 


^84  LES 

Pierre  Hëvin ,  avocat  de  Rennes , 
1686 ,  m-8".  Ce  runian  u'eii  a  fias 
rooinse'te  reiuipriuië  eu  i(k)G  et  en 
17*24;  <^t  coijVhc  test  le  mieux  éerit 
de  C4ÎUX  lie  Lesconvel ,  ou  Ta  quel- 
quefois attribue  à  la  comtesse  de 
Miu-at.  III.  Aventures  de  Jules- 
César  et  de  Murcie  dans  les  Gau- 
les y  Paris,  WJq^  ,  in-ix  IV.  Ju- 
nie  ou  Les  sentiments  romains , 
ibid.  1  (k)  "},  in-  x  -j.  V.  Anne  de  Mont- 
morency ,  connétable  de  France , 
nouvelle  histoîiqite,  ib.  1G9G ,  iu-i  '2. 
\L  Le  Prince  de  Longueville  et 
Anne  de  Bretagne ,  NouvcUe  hislO" 
riquey  ib.  iG<)7 ,  in- 12.  Vil.  I^  Sire 
d' Aubi^nr  y  nouvelle  historique ,  ib. 
I (598 ,  in- 1 2  ;  Amsterd.  1 700 ,  in- 1  u. 
C'est  une  histoire  abre'gec  de^jçuerres 
d'Tralie,  sous  les  rè{i;nes  de  Charles 
\III  et  de  Louis  XII,  entremêlée 
de  quelques  aventures  galantes  de  ces 
deux  princes  et  des  seigneurs  de  la 
rour.  VIII.  Nouvelle  Idstoire  de 
France,  depids  Pharamond  jusqu'à 
présent  ,  extraite  de  tous  les  meil- 
leurs historiefis,  Paris ,  1 698 ,  u  vol. 
in- 1 2.  Elle  a  ëte'  supprimée  par  arrêt 
du  parlement  ;  et  ce  fut ,  suivant 
Tabbë  Leuglet,  un  vraiser\îce  rendu 
à  Fauteur.  IX.  Recueil  de  contes  des 
Fées,\h,  i698,in-isi  :  il  n*cutaucun 
succès  ,  quoique  ce  genre  d'ouvrages 
fût  alors  fort  à  la  mode.  X.  Obser- 
vations critiques  sur  V Histoire  de 
France  par  Sfézerajr  ^  ibid.  1700, 
în-i2. 1/auteur  avertit  dans  la  préface 
que  ce  n'est  que  par  amusement  qu'il 
a  rodi(;c  ces  observations  :  elles  sont 
très-minu lieuses ,  et  la  phipiirt  mal 
fondées.  XI.  Idée  d*un  règne  heu- 
reux ou  Relation  du  voyage  du 
prince  de  Montberaud  dans  Visle  de 
Yaudeljr^  Casères  (  Paris  ) ,  1708, 
iH-1'2;  réimprimée  sous  ce  titre  :  Re- 
liilion  du  Piince  de  Montheraud , 
Mcrinde  ■,  Pari-*''. .  1 7o5,  1 70\> ,  iu- 1  2. 


LES 

De  tous  les  ouvrages  de  Lesconvel 
c*est  celui  qui  parait  avoir  obtenu  It 
plus  de  succès  ,  quoiqu'il  ne  le  mé- 
rite guère.  Il  n'en  a  publié  que  lj 
première  partie  ,  eu  annourant 
toujours  la  .seconde,  qui  n'a  jainais 
paru.   C'est  une   espèce   de  salin 

Slate  et  ennuyeuse  contre  les  uiœun 
e  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV,  rt 
S  lus  particulièrement  contre  le  fasie 
es  prélats.  La  préface  roule  }ire^ 
que  uniquement  sur  cet  objet;  et  as- 
surément il  n'v  a  rien  là  qui  semîile 
dirigé  contre  Fénéiou.  Sur  qtiel  fon- 
dement   l'éditeur   du    Cabinet  des 
Fées  y  (Mayer),  et  d'autres ,  avant  et 
après  lui ,  ont  ils  accusé  IjCSi-oiiTcl 
d'avoir  eu  la  prétention  de  lutter 
contre  le  Télémaque  ?  C'est  parce 
que  toutes  les  éditions  du  f  oyaff 
dans  Vile  de  Naudely  sont  déco- 
rées d'une  longue  épitrc  dcdicatoire 
au  duc  de  Bourgogne  ;  et  paj'n^  oue 
celle  de  1709,  i)armi  de  uouveuei 
et  de  nombreuses  variations  dans  k 
titre,  suivant  la  coutume  de  Tifscon- 
vel ,  offre  ces  mots  :  par  l'autear 
îles  Aventures  de  Télémaque.  Da 
reste ,  nulle  analogie  entre  les  deux 
ouvrages  ,   quant  a  l'inventioD  à  U 
marche  et  au  style;  celui  du  roman- 
(ier  breton    est  absolument  déuuê 
de  fiction  et  d*intérét;    il  est  érî- 
dent  que  l'auteur  s'est  étayé  de  deux 
noms  illustres,  moins  p;tr  jalousie 
contre  Tun   que  par    s|)érulation , 
moins  pour  nuire  au  succt'S  du  Télé' 
maque,  que  pour  en  profiter.  Nom 
ne  voyons  pas  plus  clairement  M 
Mayer  a  pris  que  Lesconvel  s'est 
joint  à  l'abLé  Faydit,  pour  critiquer 
ce  chef-d'œuvre.  (  l'oyez  Fa ï dit.  ) 
Ijcsconvcl  a  composé  un  grand  nom- 
]>re  de  pièces  de  poésie  insérées  dans 
les  journaux  du   temps.    L'éditeur 
du   Cabinet  des  Fées  Ta  ,  mil-a- 
propos  ,  comparé  sous  ce  rapport 


LES 

oftoiid  de  la  Visclède  y  auquel 
pd  était  très-infe'rieur.  A-r. 
COT  (  Pierre  ),  céie'bre  ar- 
^,  naquit  à  Paris ,  en  i5io. 
^  qu*on  a  pu  recueillir  sur  sa 
lome  à  saroir  qu'il  était  delà 
d* Alessy,  et  abbé  commenda- 
Glaj^ny.  Mais  les  monuments 

laissés,  suffisent  pour  im- 
iser  son  nom.  Avant  lui  Tar- 
ife était  un  mélange  in- 
ixk  gothique  ,  du  mauresque 
axon^  au  milieu  duquel  pré- 
Ât  encore  la  grossièreté  des 
de  barbarie.  Pénétré  de  la 
vite  des  monuments  de  l'an- 
,  Lescot  s'efforça  de  substi- 
«rs  belles  proportions  aux 

gotUques.  Le  premier  ou 
»ar  lequel  il  se  fit  connaître 
t  pour  assurer  sa  gloire  :  ce 
s  devins  du  Louvre  qui  fut 
aoé  en  154I9  sous  le  règne 
içois  !*■•■.  Lescot  n'avait  alors 
mte  ans;  et  ce  qui  subsiste 
de  son  ouvrage  est  au-dessus 
m'on  a  voulu  depuis  mettre 
Jace  ;  c*cst  la  façade  iuté- 
le  la  cour ,  appelée  Façade  de 
^,  qui  est  un  ve'ritable  chef- 
e.  A  la  pureté  de  l'architec- 
(  la  perfection  des  proflk  y 
mit  les  ornements  du  meil- 
àc  et  de  la  plus  grande  ri- 

I.,es  monuments  de  Tanti- 
>ffrent  sans  doute  plus  de 
ité  dans  les  lignes;  on  y  re- 
;  moins  de  provision  dans  la 
ition  des  ornements  :  mais  ici 
:es  richesses  sont  prodiguées 
Ht  de  discernement  et  de  goût, 
semble  en  est  si  bien  en- 
qu*il  n'a  pu  même  être  gâté 
»  additions  que  Lemercier 
ez  ce  nom  )  fit  au  pavillon 
iea ,  sous  le  règne  de  Louis 
C'est  encore  sur   les   des- 


LES 


985 


sins  de  Lescot  ,  que  fut  cont* 
truite  la  Salle  des  eeni*suisses  du 
Louvre  y  plus  spécialemoit  connue 
sous  le  nom  de  Salle  des  cariatides, 
à  cause  de  la  bdlle  tribune  dont  U 
sculpture  est  due  au  ciseau  de  Jem 
Goujon.  Cette  salle  qui  fait^aujopr* 
d'hui  partie  du  Musée  des  antiques, 
est  décorée  d'un  ordre  dorique,  dofil 
les  colonnes  sont  accouplées  et  éie- 
vces  sur  un  seul  socle.  La  pureté  des 
profils ,  et  l'élégance  noble  et  nm- 
ple  de  la  décoration ,  font  renie- 
ment de  ce  palais  d^4  si  magnifi- 
que. Un  des  ouvrages  les  plus  câè- 
bres  de  Lescot  est  îa  Ftmiaine  des 
Innocents  y  où  le  génie  dé  Jean  Gou- 
jon a  si  bien  secondé  celui  de  l'ar- 
chitecte. (  ^o^ex  Goujon  y  XVIII, 
180.  )  Les  artistes  du  temps  de 
Louis  XIV  reprochaient  k  cette  foa* 
taine  sa  trop  grande  simplicité  :  ceux 
du  siècle  smvant  la  aédaignkent 
parce  qu'ils  n'y  voyaient  point  l'em- 
ploi de  ces  ornements  recherchés  et 
contourna,  de  cette  manière  pré- 
tendue gracieuse  y  qui  infestait  alois 
tous  les  arts.  Mais  à  mesure  que  k 
goût  du  simple  et  du  beau  a  été  re- 
mis en  honneur  y  cet  ouvrage  de  Les- 
cot a  été  de  {4us  en  plus  apprécié  f 
et  cet  habile  artiste  sera  toujours 
regardé  comme  un  des  plus  grands 
architectes  dont  puisse  s  honorer  la 
France.  Il  mourut  en  157 1.  P-s« 
LESCOT  (  Simon  )  ,  chirurgien, 
né  à  Paris  au  commencement  du 
xvII^  siècle,  se  livra  à  l'étude  de 
la  philosophie  de  Descartes  y  et  de 
la  mécanique  y  puis  k  l'anatomie, 
et  devint  un  des  plus  habiles  dissec- 
teurs de  son  temps.  U  introduisit  en 
France  l'art  des  injections  avec  la 
cire  et  les  liqueurs  colorées ,  d'après 
la  méthode  de  Swanunerdam,  et 
s'en  servit  pour  démontrer  tous  les 
vaisseaux  du  corps  himaiB*  L'hft* 


ii88 


LES 


Mémoires  snr  les  oppositions  au:i 
|>oursuites  des  ëvéques ,  et  les  de- 
mandes faites  par  les  églises  refor- 
mées du  Bcam  ,  ibid.,  1^179  in-8^ 
V.Les  Demandes  des  églises  de  Na- 
varre y  présentées  au  Roi ,  ibid.  , 
1618  ,  iu  -  8^.  VI.  Apolof^e  des 
églises  réformées ,  de  l'obéissance 
du  Roi  et  des  états  de  Béam  ,  pour 
justifier  les  oppositions  par  eux  for- 
mées contre  la  main-levée  des  biens 
ecclésiastiques  ,  Orthcz,  1G18  ,  in- 
8<>.  VIL  Défense  contre  les  im- 
postures, faussetés  et  calomnies  pu- 
Jaliées  contre  le  service  du  Roi  et  la 
souveraineté  de  Béam,  par  l'auteur 
des  deux  libelles  intitulés  :  Le  Moine 
et  LA  Mouche, ibid. ,  1619 ,  in-S^'. 
VI IL  La  persécution  des  églises  de 
Béam  y  Montauban,  i6ao,  in-8**. 
IX.  Calamité  des  églises  de  la  sou- 
veraineté de  Béarn ,  La  Rochelle, 
iftii,in-8'*.  W-s. 

LESGURE  (  Le  marquis  Louis- 
Marie  DE  ), naquit  le  i3  oct.  1766 
de  Marie-Louîs-Joseph  de  Lescurc 
et  de  Jeanne  de  Durfort  de  Gvrac. 
La  famille  de  Lescure  est  originaire 
de  l'Albigeois ,  où  l'on  voyait  encore 
ayant  la  révolution  son  château 
sur  les  bords  du  Tarn.  Au  commen- 
cement du  dix-huitième  siècle ,  un 
abbé  de  Lescure^  évoque  de  Luçon , 
attira  près  de  lui  son  neveu,  qui 
épousa  M^'®.  de  Surgères  ;  le  fils  de 
celui-ci  se  maria  aussi  en  Poitou ,  et 
fut  tué  à  la  batadle  de  Plaisance , 
étant  encore  fort  jeune.  Son  fils , 
père  de  l'illustre  chef  de  la  Vendée, 
mourut  en  1784;  c'était  un  homme 
fort  dissipé ,  qui  laissa  sa  fortiuie 
en  grand  désordre.  Louis- Ma  rie  de 
l/cscurc  fut  élevé  à  rEcole-mili- 
faire.  Eu  entrant  dans  le  monde  à 
l'âge  de  seize  ans ,  il  y  parut  bien 
diflérent  de  ce  qu'étaient  alors  les 
jeunes  gens  de  son  rang  et  de  son 


LES 

état  n  était  gauche,  timif 
turne;il  vivait, pour  ainsi  c 
au  milieu  d'une  société 
frivole  et  animée  :  sa  { 
grande  et  presque  austère, 
ostentation  ;  ce  qui  était  le 
de  la  mode  de  ce  temps-li 
mérite  de  son  caractère  et 
de  son  savoir  étaient-ils 
connus.  On  le  trouvait  1 
sauvage  ;  ses  manières  et 
toilette  le  faisaient  taxer  c 

§ularité  qu*on  lui  pardonn. 
ant  à  cause  de  son  iiialtéi 
ceur  et  de  la  bienveilla 
mettait  dans  toutes  ses 
seulement  ou  regrettait  qu 
me  de  sa  naissance  et 
position  ,  fait  ,  comme 
alors  ,  pour  aller  à  tou 
tât  de  la  route  qui  menait 
ces.  Après  avoir  comiuand 
peu  de  temps  une  cump<ig 
Valérie  du  régiment  de  I 
mont,  il  épousa ,  en  1 791 
Donnissan,  sa  cousine.  De 
époque,  la  révolution  p 
aspect  triste  et  menaçant  ; 
migration  avait  cominen 
Lescure  et  beaucoup  d( 
hommes  du  Bas-Poitou 
vaient  pas  à  propos  de  ; 
exemple.  Dans  cette  prov 
tinguée  de  toutes  les  autr 
moHirs  particulières ,  les  2 
loin  d'avoir  pour  ennemi 
sans ,  jouissaient  de  leur 
et  de  leur  affection  :  la  doi 
familiarité  du  patronage  d 
hommes ,  l'habitude  de  y 
leurs  terres ,  la  franchise  c 
cité  de  leurs  manières  ca 
des,  avaient  laissé  subsiste 
antiques  et  salutaires ,  roi 
presque  tout  le  reste  du  ro 
se  sentant  chassés  de  Fra 
la  persécution, ni  par  la  y 


LES 

comprenant  au  contraire 
rraient  plus  forts  et  plus 
r  leur  influcnreclaii  inilieu 
qui  les  ontdur.iicnt,  les  pen- 
nes poitevins  ne  voulaient 
tnij;rer.  La  tyrannie  d'une 
aTeugle  ne  leur  jîerniit  ])as 
?,  comme  ils  l'auraient  vou- 
à\  de  la  raison.  Beaucoup 
it  la  France.  ïiescnrc,  après 
I  instant  |>assc  la  frontière , 
'uD  tel  f«arti  e'tait  au  moins 
re'  :  il  revint.  Cependant  il 
t-êtrc  c'migrc  plus  tard  ,  si 
lVI  ,  qui  voyait  de  plus 
combien  le  trône  avait  bc- 
rester  entoiire'  »le  serviteurs 
t  de'voMf's  ,  ireûl  exip;e'  que 
r^îscure  demeurât  à  Paris, 
fonenient  fut  superflu  :  il 
spectateur  impuissant  de 
jntc  sédition  du  lo  août; 
rers  au'il  brava  ,  lui  et 
t-uns  de  ses  «mis,  demeurè- 
iperçus  au  milieu  de  celte 
plie.  Après  avoir  ])asse'quel- 
irs  carlie'à  P.iris,  taudis  que 
acres  s'v  prolongeaient,  M. 
ure  parvint  à  se  ren«li*c  en 
iviT  ^a  f.i mille  :  il  trouva  un 
ins  son  château  de  (ilisson 
Brc*^suire ,  au  milieu  d'ime 
iim  dont  il  était  aime  et  res- 
Cependant  la  tvrannie  r<'vo- 
ire  etrndait  chaque  jour  son 
Mitôt  les  pavsans  de  ces  con- 
fj.i  blesses  dans  leur  opinion 
fcc  ,  inquiets  de  voir  la  per- 
quVprouvaient  les  granrls 
laircs,  se  trouvèrent  atteints 
mr  [»ar  un  rerrulement  de 
Ile  hommes.  Ils  ne  voula- 
nt ol>cir,  et  se  revoltèrciît  ; 
iiii:Tr  prn.seefut  de  prendre 
pfs  \f  irs  >rij;neur.'>  :  les  |>ay- 
riivirms  di*  Ch.îlilloii  vin- 
lisson  cht*£  M.  de  Lescurc 


LES  i8g 

chercher  M.  de  la  Rochc-Jaquelein , 
son  cousin,  qui  avait  ses  propriétés 
dans  une  de  leurs  paroisses.  11  n'hc- 
sita  point  sur  le  parti  qu'il  devait 
prendre;  et  M.  de  Lescurc  Fy  en- 
couragea. M.  de  la  Roche^aquelein 
se  rendit  vers  Chatillon  ;  mais  les 
])aysan»  des  environs  de  Clist^on 
avant. commence'  par  se  soumettre , 
M.  de  î^escure  ,  qui  ne  pouvait  s'é- 
loi|:;ner  du  canton  où  son  influence 
devait  être  utile,  resta  expose' aux 
poursuites  des  autoritcfs  re'publi- 
caines  :  il  fut,  avec  toute  safaraille, 
emmené'  en  prison  à  Bressuirc.  Quoi- 
qu'il fût  vcne're'  des  habitants  de  cette 
b(uirp;ade  ,  et  que  les  principaux 
d'entre  eux  n'eussent  d'autre  destr 
que  de  le  sauver,  ce  fut  par  une 
sorte  de  miracle  qu'il  échap]>a  aux 
violences  d'uue  soldatesque  accou- 
rue à  la  bâte  pour  combattre  les 
insurges  :  au  bout  de  quelques  jourt, 
il  fut  délivre'  par  l'arme'e  vendc'enne 
qui  s'empara  de  Brcssuire.  Dès-lors, 
il  fut  compte'  parmi  les  premiers 
chefs  de  celte  arme'e ,  à  laquelle  se 
joignirent  les  paysans  de  son  can- 
ton. Il  prit  la  part  la  plus  active  aux 
travaux  et  au\  dangers  de  cette 
vaste  insurrection.  Des  les  premiers 
jours,  il  e'tonna  les  Venaeens  par 
son  intrépidité ,  en  se  pre'cipitant , 
le  premier  et  seid ,  sur  un  pont  bar- 
ricade et  garde'  par  les  trou|)es  ré- 
public;iines  devant  Thouars  :  à  Fon- 
tenay,  il  autra  aussi  dans  la  ville  , 
sans  que  personne  osât  d'abonlle  sui- 
vre, tant  il  e'tait  pressé  d'aller  déli- 
vrer des  prisonniers  vende'ens ,  qui 
y  étaient  renfermés.  A  Saumur ,  il 
fut  blessé  :  cnfm ,  en  toute  affaire  , 
nul  ne  fut  plus  empresse  et  plus  dé- 
voué (pie  lui.  Au  combat  de  Torfou, 
qui  fut  le  dernier  succès  des  Ven- 
dr'eiïs  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire, 
et  où  letur;»  cU'ort^  héroïques  p^trvin- 

'9 


at)^  LES   . 

rcut  à  repousser  ,  pour  quelques 
jours,  les  troupes  aguerries  du  gc- 
ne'ral  Kleber ,  on  vit  M.  de  Lcscure 
mettre  pied  à  terre,  et  crier  aux  pay- 
sans decouragc's  :  «  Y  a-t-il  ({iialre 
9  cents  hommes  assez  bravos  pour 
»  venir  périr  avec  moi  ?»  —  Oui , 
monsieur  le  marquis,  rc'poudircnt 
les  gens  de  la  paruLsse  des  Echau- 
broignes  ;  et ,  à  leur  tcle ,  il  se  main- 
tint pendant  deux  heures.  Peu  de 
I'ours  après, au  combat  de  la  Trem- 
>laye,  d  fut  atteint  d'une  balle  à  la 
tcte,  et    laisse  pour   mort  sur  la 

1)lace.  Un  fidèle  domestique  le  rc- 
eva  ;  il  respirait  encore  :  on  le  se- 
courut ,  et  il  fut  porte'  à  la  suite  de 
Tarmëe  vendéenne,  qui ,  pressée  de 
toutes  parts ,  se  vit ,  après  la  ba- 
taille de  Chollet  ,  contrainte  de 
passer  la  Loire, emmenant  avec  elle 
une  population  e'plorcc  et  fugitive. 
M.  de  Lescure,  dont  la  blessure  lais- 
sait quelque  espérance  ,  aida  en« 
core  de  ses  conseils  et  de  sa  cons- 
tance ses  braves  compagnons.  Il 
contribua  à  faire  nommer  M.  de 
la  Roche  Jaquelein  chef  de  Tarmee. 
Après  le  passage  de  la  Loire  ,  il 
suivit  la  marche  pénible  des  Ven- 
déens ,  à  travers  1  Anjou  et  la  Bre- 
tagne. Les  soins  touchants  de  sa 
femme,  les  hommages  de  Tarmëc, 
ne  pouvaient  empêcher  Teflct  de  tant 
de  douleurs  accablantes  qui  venaient 
à  chaque  instant  envenimer  sa  bles- 
sure. 11  faut  lire ,  dans  les  Mémoires 
de  sa  A'cuve ,  la  peinture  déchirante 
de  cette  lente  agonie,  de  cette  mort 
si  noble  et  si  samte:  aucun  récit  n'est 

S  lus  attendrissant,  et  ne  manifeste 
es  sentiments  plus  ])urs,  et  une 
patience  plus  courageuse.  Il  mourut, 
pendant  une  marche  de  rarmcc,  en- 
tre Ernee  et  Fougères ,  le  3  novem- 
bre 1793.  M.  de  Lescure, au  milieu 
des  aiob  dilèbrcs  de  la  Vendée  ^ 


LES 

mérite  une  place  à  part: 
vourc  était  extrême,  mais 
sait  toujours  son  calme  dcc 
et  même ,  lorsqu'il  se  moi 
mëraire ,  il  ne  cessait  pas  c 
sang-froid.  Il  était  roiHcici 
instruit  de  son  armée  :  lu 
peu-près  avait  étudie  les  I 
tactique  et  de  fortification, 
entraînaient  les  soldats  et 
par  leur  impétuosité:  poui 
exerçait  une  autorité  fond 
respect  et  sur  la  force  tram 
sa  volonté.  Son  humanité  a> 
que  chose  de  merveilleux.  I 
çuerre  où  les  généraux  éta 
dats  et  combattaient  sans  ce 
à  corps,  pas  un  homme  if; 
mort  de  la  main  de  M.  de  ! 
jamais  il  n'a  laissé  périr  ou 
ter  un  prisonnier ,  tant  cpi 
s'y  op]>oser ,  même  dans  11 
ou  les  deux  armées  exerçai 
contre  l'autre  d'horrible 
sailles.  Un  jour  un  homm< 
lui  à  bout  portant  ;  il  ëcartj 
et  dit  aux  paysans  :  «  Em: 
malheureux  !  »  Les  paysans 
le  massacrèrent  derrière 
courut  sur-le-champ,  et  s 
avec  une  colère  qu'on  ue 
jamais  vue  :  c'est  la  seule 
sait-il,  qu'il  eût  proféré  < 
ments.  Sî.  de  Lescure  a  l 
mémoire  vénérée  de  tous  l 
dans  la  Vendée:  parmi  les 
qui  se  sont  illustrés  dans  cet 
aucun  n'a  acquis  une  glt 
pure. 

LESDÎGUIERES  (  Fra 
BoifNE,  duc  de),  né  à  Saîr 
de  Ghampsaur,  dans  le  I: 
phiné,  fut  un  des  capitaines 
IV  qui  aida  le  plus  efficac 
prince  à  monter  sur  le  trôi 

Suis  contribua  encore  l>e« 
cfcudre  sa  puissance  ce 


LES 

(  de  la  France.  Ne  d'une 
noble  très  -  ancienne  mais 
,  il  joignait  à  d'émincntes 
Favanta^c  d'une  belle  taille, 
Drce  et  d'une  agilité  remar- 
.  Destine'  à  la  magistrature 
oncle  qui  faisait  les  frais  de 
ication,  il  avait  commence' 
du  droit;  mais  la  mort  de 
Dt  l'obligea  de  chercher  des 
:res  dans  son  e'pcc.  Toutefois 
rva  le  coût  de  ses  premières 
et  les  lettres  furent  toujours 
ses  plus  agréables  délasse- 
D*abord  simple  arclier  dans 
npagnic  en  1 50*2  ,  il  devint 
de  temps  un  dos  chefs  du 
éformé.  Des  i^yj^  il  cUit 
Il  à  une  grande  réputation 
t;  et  il  fut  choisi  pour  rem- 
k  la  tète  de  Tannée  des  ])ro- 
),  Montbnm,  qui  avait  paye 
tête  le  tort  d'être  vaiucu  et 
M>nuipr  dausuncgucrre  civile, 
nença  (Mriinc  opération  biou 
i  â  cette  époque  de  desordre; 
rétablir  une  sév<>re  discipline 
Dn  armr'c.  L*édit  de  Poitiers 
)  avait  fait  poser  les  armes  ; 
;ette  ]>ai\  factice  était  ])liis 
aux  protestants  qu'un  vcri- 
Uit  de  guerre,  fj.i  reine-mère 
mue  à  Nérar  pour  négocier 
roi  de  Navarre.  On  sait  corn- 
es dames  de  cette  cour,  éle- 
our  la  plupart  à  Ti^cole  de 
ine,  employèrent  le  pou>*oir 
■s  charmes  et  jusqu'aux  res- 
t  d'une  galant(>nc  plus  que 
icuse,  ])Our  enlever  au  roi  de 
'e  ses  plus  braves  défenseurs. 
if*s-un.s  ne  furent  pas  à  l'é- 
de  ces  puissantes  armes;  et 
lui-même  ne  put  résister  à 
'  pièges  (pli  lui  furent  teudus. 
livrant  enfin  les  yeux  sur  le 
Il  précipice,  ce  prince  sculil  la 


LES  291 

nécessité  de  défendre  sa  cause  d'une 
manière  plus  digne  de  lui^  et  il  se 
mit  à  la  tête  de  son  armée.  Cette 
guerre  fut  appelée  la  suerre  des 
amoureux ,  parce  que  l'amour^  si 
Tou  peut  se  servir  ici  de  cette  ex- 
pression, avait  mas(pié  les  premières 
hostilités.  Non  -  seulement  Lcsdi- 
guières  y  paya  de  sa  personne  avec 
succès ,  en  reprenant  des  places  que 
la  cour  avait  surprises  dans  le  Dau- 
phiué  ;  mais  il  fournit  encore  de  l'ar- 
gent et  des  équipages  pour  l'armée, 
et  il  s'acquit  dans  les  fréquents  com- 
bats qui  signalèrent  celte  déplorable 
époque ,  une  gloire  qu'il  dut  autant 
à  ses  talents  militaires,  qu'à  sa  pru- 
dence et  à  sa  générosité.  L'arche- 
vêque d'Embrun,  l'un  des  plus  for- 
cenés bgucurs,  détermina  un  domes- 
tique de  confiance  de  Lesdiguicres, 
nommé  Plate! ,  à  tuer  son  maître. 
Lesdiguières,  averti  de  ce  projet , 
ordonne  à  Platel  de  s'armer,  et  s'ar- 
mant  à  son  tour  :  «  Puisque  tu  as 
»  promis  de  me  tuer,  lui  dit-il,  eS' 
»  saie  de  le  faire,  et  ne  perds  pas, 
D  par  une  lâcheté,  la  réputation  de 
»  valeur  que  tu  t*es  acquise.  »  Platel 
confondu  se  jette  aux  pieds  de  sou 
maître, qui  lui  pai*donne.  Quelqu'un 
l'ayant  blâmé  de  cet  excès  de  géné- 
rosité, il  répondit  :  «  Puisque  co 
»  valet  a  été  retenu  par  l'horreur 
D  du  crime,  il  le  sera  bien  davan- 
»  tage  parla  grandeur  du  bienfait.  » 
Quelque  temps  après,  Lesdiguiëres 
ayant  pris  (îrenoble,  ou  femit  entre 
ses  mains  l'archevêcpie  d'Embrun. 
Il  calma  ses  frayeurs,  le  consohi , 
lui  fit  rendre  ses  biens,  et  se  l'atta- 
cha pour  la  vie.  De  grandes  richesses 
et  uue  influence  prodigieuse  dans 
l'armife  furent  le  résultat  de  ses  ef- 
forts pour  la  cause  du  roi  de  Navarre; 
mais  il  excita  la  jalousie  des  grande. 
L'uu  d'eux  ayant  dit  à  ce  prince  que 

19.. 


29^  l'Es 

Lcsdiguîcres  se  vantait  de  descendre 
du.  premier  Dauphin  Viennois ,  et 
qu'il  voulait  recouvrer  la  souverai- 
neté' de  ce  pays ,  le  roi  parut  en 
concevoir  une  inquiétude  d*autint 
plus  naturelle,  que  la  p!u])art  de 
SL-s  ge'ncraux  cachaient  h  ])eine  leur 
projet  de  se  rendre  indépendants , 
et  que  pliLsieurs  d'entre  eux  n'avaient 
pas  craint  de  joindre  leurs  armes  à 
celles  des  Espa{;nols.  Cependant  la 
ciefiancc  du  roi  sur  le  compte  de 
Lesdip;uii'res  ne  paraît  pas  avoir  e'tc 
fondée  :  Sully  assure  que  ce  capitaine 
fut  toujours  attache  à  son  souverain. 
«  On  ne  lui  reproche  point,  dit-il, 
»  d'avoir  son^c  à  s'approprier  ses 
')  succès,  ni  d'avoir  convoite  la  sou- 
»  verainctc'  du  Daunhiuë.  Peut-être 
»  ftouhatta-t-il  que  le  roi  eût  long- 
»  temps  besoin  de  ses  services,  et 
»  nevîntjamais  dans  cette  province.» 
Quoi  qu'il  en  soit^  Lesdiguicres  fut 
envoyé'  en  Provence,  comme  lieu- 
tenant du  duc  de  Guise;  et  il  y  mon- 
tra le  même  attachement  au  roi, 
en  repoussant  le  duc  d'Epcrnon  qui 
combattait  toujours  pour  les  ennemis 
de  la  France.  Sa  conduite  dissipa 
sans  doute  toutes  les  de'Hances, 
puisque  le  gouvernement  du  Dau- 
jjhinc  lui  fut  rendu.  Sa  pre'sencc 
dans  cette  contrée  contribua  beau- 
coup à  prcfserver  la  France  d'une  in- 
vasion. Non  -  seulement  il  contint 
les  ennemis,  mais  il  ])orta  même 
I«  guerre  en  Savoie.  On  cite  un 
.  fi^it  de  la  même  campagne  qui  carac- 
térise bien  la  sagacité  de  ce  capitaine. 
Le  duc  de  Savoie  construisait  le  fort 
de  Barraux  sur  les  terres  de  France 
à  la  vue  de  notre  arine'e.  LesdiguiÎTcs 
n*v  mettait  aucun  obstacle,  et  les  of- 
fifiers  en  murmuraient;  il  reçut 
même  des  reproches  de  la  cour. 
^otre  Majesté,  re'pondil-il  au  roi,  a 
bc.:oin. d'une  bonne  forteresse  pour 


LES 

tenir  en  biidctvlh»  de  M 
Puisque  le  duc  de  Stivo 
faire  la  dépense ,  ilfau 
fnire;  dès  que  la  place 
somment  garnie  y  je  me 
la  prendre.  En  effet ,  il 
moins  de  deux  heures, 
garnison  fut  pre'paree  à  u 
Il  fut  nommd  maréchal 
en  1608,  et  sa  terre  fui 
duchc'-pairie.  Le  roi  lui 
Gë  le  commandement  ( 
d'Italie,  la  Savoie  fut  b 
quise.  On  a  pensé  qi:e  i 
ment  elle  serait  devenue 
France,  sans  la  puissr.nt 
tion  du  pape,  qin  craign 
ner  aux  Français  la  clef 
Après  la  mort  de  Henri 
guières  ne  de'mentit  poin 
tère  au  milieu  des  brigues 
pablcs  projets  dont  cette  p 
casiou  et  le  pix'texte.  Il 
en  Savoie,  où  il  supple'a 
blesse  de  son  armée  et 
plans  de  la  cour  par  11 
habile  et  une  activité  sau 
n'obtint  pas  la  confîan 
de  la  régente,  elle  ne  c 
moins  prudent  de  lui  en 
témoignages.  Sa  réputal 
crédit  ne  permettaient  p 
tînt  dans  une  apparence  1 
et  l'on  en  vit  une  preiivi 
ble  dans  la  seule  occasi 
cru  pouvoir  manquer  de 
k  une  cour  sans  force  et  i 
Il  s'était  engage,  d'aprè: 
de  Henri,  à  soutenir  le  di 
contre  les  Es|)agnols.  M 
gouvernement  qui  succc 
de  Henri  IV,  ayant  chai 
jeis,  Lesdiguicres  re^ut 
contraires.  11  n'en  permis 
à  remp'ir  ses  cngagem 
les  mouLs ,  et  battit  le 
sur  tou!>  les  points.  Sa 


LES 

réû  ;  mais  relie  qu'il  tint  d^ns 
elles  de  rcli|;iou'qiii  agitaient 
la  France,  ne  |iouvait,  quoi- 
ij;ce  par  une  grande  pru- 
ivoir  1  ap])ro])ation  des  deux 
On  sait  que  les  princes  inc- 
s  et  quelques  seigneurs  am- 
profitaient  des  alarmes  du 
'otr^taut ,  pour  le  faire  entrer 
iirs  projets.  Sully  prc'tend 
di^ui('reP)>rit  |)art  à  ces  me- 
qu*il  fut  même  an  nombre  des 
ote:»t  a  nts  q  u'on  accusa  de  y  ou- 
blir  une  rc[)ublique.  i]c  qu'il 
certain ,  cVst  que  ce  ^encrai 
ie  servir  la  cause  du  }iartî 
int  arme  contre  la  cour,  soit 
vît  pas  un  iutiTet  assez  puis- 
e  soutenir,  soit  qu'en  eflet  il 
ai  blâmable.  11  devint  même 
iitsus|icct  aux  calvinistes  ,  et 
r  abjurer  leur  religion  en 
^uelque^  historiens  font  hon- 
S.I  conversion  au  zèle  per- 
le Di*d**eant  envoyé'  près  de 
la  cour,  pour  sonder  ses  in- 
»  ;  ni.ii'»  IVagcant  lui-même, 
4  Mémoires,  est  loin  de  s'at- 
Ic  mérite  de  cette  convcr- 
n  a  lieu  de  croire ,  d'après 
ip  dVchvains  contemporain;, 
dicruièies  fut  conduit  à  cette 
on  pir  le  di^ir  d'obtenir  la 
f  rounétable,  qui  ne  lui  était 
qu'à  cette  seule  condition. 
,  il  re^ut  les  lettro  de  con- 
jprf*s  la  cérémonie  dv.  son 
«m.  Mais  ou  ii\"»t  pas,  pour 
ndeà  penser  ,  comme  S'iliy  , 
vnle  n'lij;ion  capal>le  de  le 
tait  celle  qui  pouvait  lui  \n-o- 
vb  riibe^es  et  de  Tautorite'. 
ut  le  v*8  sept.  lihAi  ,  ayant 
c  j.i>4|ii  '1  la  fin  sou  '^land 
et  Sun  ('l(iunHUtea4-ti\ile.  S.i 
In!  pas  ♦•\i'nij)t<'  de  ta«lu*.s. 
■■Ifc»ll3  «lu  t«'!ilj»>. ''l    r.ijitîu 


LES  agi 

même  de  sa  Vie,  n'ont  pas  dissimule, 
par  exemple,  qu'il  enleva  une  femme 
à  son  mari,  et  vécut  publiquemeDl 
avec  elle;  qu'il  ambitioima  le  pou- 
voir et  les  richesses,  sans  examiner  ' 
avec  assez  de  scrupule  les  moyens 
de  se  les  procurer.  Mais  il  a  trans- 
mi<«  un  grand  nom  à  la  postente'; 
et  l'histoire  a  dû  mettre  au  premier 
rauc  des  héros  dont  la  France  s*ho-  ' 
nore,  mi  capitame  qui  na  jamais 
rté  xmincUy  et  qui  a  toujours  été 
vainqueur  (  i  ).  Henri  IV  disait  qu'il 
ne  vomirait  céder  qu'à  Lesdiguières 
le  titre  de  premier  capitaine  de  l'Eu- 
rope.— tt  S'ilj'  aidait  en  France  deux 
LesiliguièreSf  a  dit  la  reine  Elisa- 
beth, j'en  demanderais  un  au  roi.  n 
La  vie  de  Lesdiguières  a  été  écrite 
par  I^ouis  Videl  ,  son  secrétaire, 
ui-fol.  ,    i(>38.  D-L. 

L1':SEUR(  Thomas  )  habile  géo- 
mètre, ne  en  i7o3,  à  Relbel ,  avait 
un  goût  naturel  pour  la  retraite;  un 
de  ses  oncles  ,  religieux  minime , 
acheva  de  décider  sa  vocation ,  et  il 
prit  rhabit  de  cet  ordre  à  Tage  de 
dix-^iuit  ans.  Ses  supérieurs  Tea- 
votèrent  à  Komc  terminer  ses  étu- 
des. (>fi  eiLseignait  alors  dans  tous 
les  collèges  le  système  des  tourbil- 
lons. Le  V.  I^*seiir  le  jugea  un  ru- 
miu  sans  intérêt  et  s^ins  vraisem- 
blance ;  et  il  était  près  de  renoncer 
à  la  pbilosa|)hie,  pour  laquelle  il  w 
se  croyrât  nulle  aptitude,  lors^iue  le 
hasard  lui  oifrit  un  livre  de  géomé- 
trie. Dès  ce  moment  il  se  livra  h 
Vrt^xdc  de  celte  science  dont  la  mar- 
che ccrraine  plaisait  à  son  esprit 
jiistr  et  méthodique.  .4 près  avoir  ter- 
ni iué  s<;.'»  cours  ,  il  revint  en  France , 
ef  l'ut  placé  d.ins  nue  |N'tite  >ille,  où 
il  iwsl  I  t  iuq  .lUs  ,  privé  de  toules  lo 

fiitmiii.i'.'.Ki  M  la  pl*i  •  ••••  CrtuT»-!**'!**  .  ^'i'  I  «J*** 
Vif,  i>'«  <'!«  io»t'--->  »  amitii  «-iM», 


2o4 


LES 


rossourccs  nécessaires  h  sou  instruc- 
tion. Mais  ayant  ap])ris  que  le  P. 
Jaccpiier ,  qui  lui  avait  succède  à 
^  Rome,  osait  y  attaquer  pubiiqp^- 
ment  le  cartésianisme ,  îi  dcmauaa 
la  permission  d*al]cr  le  joindre.  Des 
qu'ils  se  furent  vus,  ils  s'aimèrent; 
tout  devint  commun  entre  eux  y 
peines,  plaisirs ,  travaux ,  la  gloire 
même  :  celui  de  tous  les  biens  peut- 
être,  dit  Condorcet ,  qu'il  est  plus 
rare  que  deux  hommes  aient  par- 
tagé de  bonne  foi.  Le  P.  Leseur 
fut  nommé  professeur  de  mathéma- 
tiques au  collège  de  la  Sapiencç;  et 
il  donnait  alternativement ,  avec  le 
P.  Jacquier ,  des  leçons  de  théologie , 
au  collège  de  la  Propagande.  Cette 
double  tache  et  le  travail  du  cabi- 
net occupaient  tous  ses  instants.  Il 
suivit  à  Parme  son  ami ,  nommé 
instituteur  de  l'infant,  et  il  ne  vou- 
lut point  le  quitter  tant  que  dura 
cette  éducation.  De  retour  à  Rome, 
il  tomba  malade,  et  mourut  au  bout 
de  quelques  mois  de  souffrances,  le 
212  septembre  1770.  Le  P.  Leseur  a 
eu  part  au  Commentaire  sur  les 
principes  de  Newton ,  et  aux  Elé^ 
ment  s  de  calad  intégral  (  1  ) ,  deux 
des  ouvrages  les  plus  importants  du 
dernier  siècle.  (  royez  Jacquier  , 
XXL  573  et  suiv.  )  Les  deux  amis 
travaillaient  chacun  de  leiur  côté, 
et  se  communiquaient  ensuite  le  ré- 
sultat de  leurs  méditations  ;  mais 
jamais  on  n'a  su  auquel  des  deux 
appartenait  la  leçon  préférée,  et 
eux-mêmes  l'avaient  oublié.  Tous 
deux  aussi  modestes  «pie  savants,  ils 
ne  se  proposaient  aucune  gloire  de 
la  publication  de  leurs  ouvrages.  On 
les  avertit  un  jour,  qu'un  géomètre 


(1)  If  p.  r^irwr  nvaitpiiMi^  •«■iil.  ^h^moîrm 
sur  le  calcul  intégral ,  Kom»,  i-)*!.  MnnimU 
l'aanalyacJaiiaton  HiaiuivcUH&fiàihwiu^tiipirs, 
t«aa.iii,  p.  41  «tiiÙT. 


LES 

italien  avait  copié  une  pa 
Eléments  du  ctàcul  intégn 
citer  l'ouvrage.  C'est  une 
répondirent -ils  ,  qu'on  a 
notre  travail  utile ,  et  ils  i 
aucune  réclamation.  Le  P. 
n'avait  aucune  ambition  ; 
aurait  souhaité  que  le  P.  < 
obtînt  les  récompenses  les  p 
tantes.  Un  jour  ,  cAiii-ci  di: 
un  cercle  nombreux  :  Le  Cci 
est  un  beau  problème. — Je 
bien ,  répondit  Leseur ,  le  j 
pour  vous.  Quelques  iiistan 
sa  mort ,  son  ami  trembla 
procha  de  son  lit,  et  lui  c 
s'il  le  reconnaissait? Oui, ré} 
vous  êtes  celui  avec  qui  je  vi 
tégrer  une  équation  très- 
Lc  P.  Leseur  était  corrcspo 
l'académie  des  sciences  d 
Condorcet  y  lut  sou  Elogi 
nov.  1776.  On  en  trouve  ii 
lyse  dans  le  Journal  île  p> 
de  l'abbé  Rozier,  janvier  17' 
LESFARGUES  (Rer:*  ard 
meur  et  traducteur  du  dix-« 
siècle ,  était  Toulousain  ;  on 
naît  ni  la  date  de  sa  naissa 
celle  de  sa  mort  ;  mais  on  i 
L  Histoire  d'Mexandre-le- 
tirée  de  Quinte-Curce  et  au 
teursy  1639,  in-8».  H-  L< 
sons  de  Cicéron  contre  fer 
duitcs  en  français,  i64o  ,  in 
Les  Controi^rses  de  Sénèqi 
de  Sénèque  le  philosophe ,  i\ 
en  français,  i()56,  in-foL;  i 
4**.  Le  P.  Niceron ,  tom.  xx 
34o,  dit  qucDurycra  mis  en 
les  OEuires  de  Sénèquc ,  à 
tion  de  ce  que  Malheroeet  Le 
en  avaient  traduit.  Or,  Le 
ne  s'était  exercé  que  snr  les 
verses,  Nicéron  a  confondu 
avec  le  fils,  (  Vq^ez  Dcrye 
nuRDF.  cl  SÉiNLQui:.  }  IV.  i 


LES 

WTfues  apologia  pro  se,  16G0, 
.  V.  David  ^  poème  héroïque , 
,  in-i'j  ;  i68> ,  in-ia  ;  ouvrage 
maigre  ces  deux  éditions,  ma 
cle  ronnu  <|iic  par  ce  vei'S  de 
àii  <  Satire  i\  )  : 

>M^inprini«  n*A  point  tu  la  lamiArc. 

abbe   Gonjet    (  Biblioth.  fr,  , 

x\ii,  paç.  4.i5  )  dit  que  ce 
porte  sur  Te  David  de  Coras  . 
é  fil  i(i(ij;  mais  Brossctte, 
M^!»Eclairciiiscmeuts  liLstoriques 

tenait  de  Boileau  lui-même, 
e  formellement  que  le  satirique 
ais  avait  en  vue  le  pocme  de 
irçues  et  non  celui  cle  Coras. 
|uc  médiocres  que  soient  les 
uciions  de  Lc.sfarpiies,  J.  Ray- 
urait  liù  Tadmettre  dans  la  No- 
ies Kummes  illustres,  qui  est  à 
tle  de  son  Histoire  de  la  nile 
'ouloiise  ,  17  :"><),  in-i«.  Celle 
auu  donne  à  penser  qu'il  pour- 
e  faire  que  Lesfar^ues  ne  fût 
Ip  re  pa\s.  A.   B-x. 

■*SkO.  forez  Li.sco. 
-M-KY     Jlan],  evrque  eVos- 

ne  I  II  I  ■>■>,- ,  était  a  Tàj^c  de 
11%  (  h.inoine  de  ri'j;lisc  cathc- 

d'Aljcrdeen  cl  de  Murra\.  11 
f;pa  r-jisuite  en  Franrc* ,  vt  prit 
;re  de  docteur  en  droit  à  l'uni- 
le  (le  Paris.  Vm  ij/VJ  ,  la  reine 
itc  le  rappela  en  Ecosse  ,  et  le 
na  uflit  lal  et  vicaire-j;eneral  du 
'*c  d'AlH-rdceu.  Les  prourcsde  la 


LES 


agS 


mtlion  allumèrent  le  /.Me  el  de- 
q»«*reut  les  talents  de  Lcsiev .  Il  se 
r.«  l'un  des  plus  habiles  défen- 
de la  doctrine  catholique .  dans 
controverse  solennelle  qui  eut 
'iilrr  les  deux  partis  à  E'iini- 
j;  ,  en  i  ÎGo.  La  reine  Marie 
•t  el.iit  aller  en  Franee.  el  pleu- 
A  Vitrv  la  mort  du  rci  de 
I  e.  >on  maii ,  lorsque  hvs  trou- 
rcli^ieui  qui  a^iljicnl  TEcossc 


encagèrcnt  catholiques  et  protestants 
à  désirer  et  à  demander  le  retour 
do  cette  princesse.  Lesley  fut  char- 
ge de  la  ramener  ;  et'  ils  parti- 
rent de  Calais  en  août  i5(îi.  Aus- 
sitôt après  son  arrivée,  il  fut  élu 
Tun  des  sénateurs  du  collège  de  jus« 
tice,  conseiller-privé',  et  depuis  abbé 
de  Lundores  et  evcquc  de  Ross.  Ma- 
rie ayant  cherche'  un  refuge  en 
Angleterre  contre  la  fureur  de  scf 
sujets,  Elisabeth  la  retint  prison- 
nière, et  nomma  des  commissaires  à 
York ,  pour  examiner  leurs  diffé- 
rends. Marie ,  de  son  côte',  nomma 
aussi  des  commissaires  :  Lesley  fut 
du  nombre  et  se  distingua  dans  sa 
de'fense  ;  mais  toute  son  éloquence 
et  ses  efforts  furent  inutiles.  Il  ne 
re'ussit  pas  davantage  comme  am- 
bassadeur ;  ses  plamtes  ne  furent 
pas  écoutées.  Résolu  cependant  de 
délivrer  sa  souveraine ,  il  ne'gocia 
pour  elle  un  projet  de  mariage  aycc 
Je  duc  de  Norfolk  ,  espérant  lui 
procurer  par-là  les  moyens  de  sV- 
chapper  secrètement.  Mais  le  projet 
fut  découvert  :  le  duc ,  convaincu 
de  trahison  ,  fut  exëcut<'  ;  et  le  ne'- 
gociateur  fut  renferme'  successive- 
ment dans  rîle  d'Ely  et  à  la  tour  de 
Londres.  Mis  en  hberte'  en  15*^3, 
sous  la  condition  de  quitter  l'Angle- 
terre ,  Lesley  alla  implorer  en  vain 
Tassistance  des  rois  d  Espagne  et  de 
France,  de  tous  les  princes  d'Al- 
lemagne et  du  j)ape,  en  faveur  de 
Marie.  Ayant  e'te  élu ,  en  1579,  suf- 
fragaut  rt  vicaire-gcneral  de  l'ar- 
clicveche  de  Rouen  ,  à  peine  e'tait- 
il  arrive'  dans  son  diocèse  ,  qu'il 
fut  arrête'  et  mis  eu  prison  ,  d'où 
il  ne  sortit  qu'en  payant  3ooo  pis- 
tôles  pour  sa  rançon.  Emprisonne 
\i::c  seconde  fois  en  iSqo,  \\  ne  fut 
délivre  qu'à  la  môme  condition.  En 
1 3(^3  ,  il  fut  elevc  à  l'ev^chc  de 


295  LES 

Constance;  mais  il  no  put  en  prendre 
possession.  Il  apprit  à  Bi*u\ellc.s  la 
mort  (le  la  malheureuse  Marie  ; 
et  rétablissement  de  la  refurmation 
«Ml  Ecosse,  vint  lui  ravir  toute  cs|)e'- 
rance  de  recouvrer  re'vêclic  de  Koss. 
Il  se  retira  dans  un  monastère ,  à 
Guirtenbourg ,  près  de  Bruxelles,  et 
Y  mourut  en  1 5(i6.  Leslcy  fonda  , 
pour  les  Ecossais  ,  trois  séminaires 
(  à  Rome ,  à  Paris  et  à  Douai  )  ;  et  il 
exerça  pendant  sept  ans  les  fonctions 
cpiscopales  dans  le  diocèse  de  Ma- 
hnes.  Indépendamment  des  écrits 
qu'il  publia  pour  la  défense  de  Marie 
Stuart ,  ouvra{:;es  savants ,  éloquents 
et  dictes  par  le  plus  courageux  de'- 
vouement ,  c'est  à  lui  que  les  Ecos- 
sais doivent  le  premier  recueil  de 
leurs  lois.  Ayant  observe  que  toute 
Tancienne  jurisprudence  tombait  en 
désuétude ,  faute  d'être  re'uuie  en  un 
corps  ,  il  repre'senta  cet  inconvc- 
oieut  à  la  reine  Marie  ,  qui  lui  ad- 
joignit quinze  autres  commissaires 
autorises  à  ordonner  et  faire  impri- 
mer ce  Recueil ,  qui  panit  à  Edim- 
bourg ,  en  I  S(i(> ,  et  oui ,  étant  im- 
prime'eu  caractères  gothiques  saxons, 
est  vulgairement  appelé  les  ^'Éctes 
gothiques  du  parlement.  Les  prin- 
cipaux ouvrages  de  I^esley  .sont  : 
1.  AfflicU  ammi  consolationes  et 
tranquUli  animi  corisolatio^  Paris, 
157  I,  in-8^.  ;  compose  pour  la  con- 
solation de  la  reine  captive.  II. 
De  origitie ,  moribus  et  rébus  gestis 
Scotorum ,  Rome ,  1^78  ,  in-4**.  La 
dernière  moitié  du  volume  est  cou- 
.sacree  à  Tapologie  de  la  reine  Marie. 

III.  Défense  de  l'honneur  de  Marie, 
reine  d  Ecosse ,  Liège ,  i  f>7 1 ,  in-8'*, 

IV.  Traité  où  Ton  démontre  que  le 
l^ouvemement  des  femmes  est  con- 
forme à  la  loi  de  Dieu  et   de   la 

nature.  Le  jésuite  Parsons  attribue 
les  deux  ouvrag»'^  prJci'dents  à  î^lor- 


LES 

gan  Philips.  IjC  dernier  paraît  Sll^ 
tout  compose'  pour  re'futcr  les  inso- 
lentes déclamations  de  Knox ,  contre 
Ma  rie  S  t  ua  r  t.  (  /  ^oj;  K  ko  x ,  X  X 1 1 , 
5oo.  )  V.  De  titulo  et  jure  Marix 
Scotorum  re^iiu^ ,  quo  An^lic^  «le- 
cessionem  jure  sibi  vimlieat^  Reims, 
1 58o ,  in-V^  On  cite  encore  de  Les- 
lcy des  lettres  et  autres  ouvrages 
restes  inédits.  L. 

LESLEY  (  Alexandre  ),  savant 
jésuite  e'cossais  ,  naquit  dans  le 
comte  d'Al)erdccn  ,  en  i(394-  Apèf 
avoir  fait  ses  humanités  à  Douai,  il 
acheva  ses  e'tudes  à  Konie  ,  fut  ad- 
mis au  noviciat,  en  1713  ,  et  en- 
seigna les  belles-lettres  à  Sora  el  a 
Ancone.  Ayant  ensuite  fait  sa  théo- 
logie au  Collège  romain  ,  où  il  don- 
nait des  leçons  de  langue  grecque , 
il  fut  destine  à  professer  la  philo- 
sophie au  collège  Illyrique  de  Lo- 
retle  ;  mais  il  n'y  resta  que  ranneè 
17  18  ,  ayant  été  ap|Xïle'  en  £i*«sie 
pour  faire  des  missions.  Eu  i734f 
il  retourna  en  Italie ,  et  euscî^ 
dans  les  colle'ges  d'Ancône  et  de 
Tivoli  :  il  repassa  la  mer  en  1738, 
d'après  les  instances  de  lord  PètR| 
qui  voulait  avoir  anpi'cs  de  lui  nn 
aomme instruit  sur  rantiquité.  Leslej 
revint,  en  17449  ^  Rome,  y  fut 
nomme  préfet  des  études  au  collège 
des  Ecoss'iis ,  et  eu  remplit  les  func* 
tions  jusqu'en  1 74O.  Il  professa  pen- 
dant deux  ans  la  théologie  moraie  an 
collège  des  Anglais,  et  fut  associé  ca 
1749  au  savant  jésuite  Emaniid  de 
A/^vedo  ,  pour  la  publication  da 
Trésor  liturs^ique  ,  dont  il  avait 
im])rimc  un  magnifique  ProspeelMM. 
1 1  ii  \a  sa  dcaieurc  au  Collège  romain , 
où  il  mourut  le  ^^7  mars  i738,aprè« 
.'ivoir  ])uMié ,  roinine  es>ai  de  ce 
trav;:il  ,  le  Missale  tnixtum  5tviiR- 
dùin  régula  m  beati  isido/t^  dirtun 
Mo  :  a' abcs  ;  f9;  a'J'atione  y  ntHis  ,€t 


LES 

iee  omalunt.  Rome,  i^SS  , 
s,  en  I  Tol.  in-4**.  C/csl  nue 
Sftiou  du  Missel  mozarabiquo , 
ëâ  Tolèfle ,  en  1 5oo,  |)ar  les 
du  cardinal  Ximcncs.  On  y  a 
c  la  dédicace  à  ce  célèbre 
I  y  coinnic  fâèce  ]ii2>toriqne. 
are  du  nouvel  éditeur  est  fort 
iiite  pour  quiconque  veut  re- 
à  l*un^îne  du  rit  mozaralû- 
Ml  counaître  les  variations.  Les 
ui  sont  à  la  fin,  indiquent  dans 
iD  homme  inst  r nit  et  d'un  goût 
elles  comprennent  depuis  la 
;5  jusqu'à  la  page  G'>.o.  On  les 
;  comme  des  modèles  en  ce 
Lcsiev  se  proposait  de  faire  le 
travail  sur  le  Bréviaire  moza- 
; ,  et  de  le  donner  au  public. 
t  aassi  commencé  un  ouvrage 
ait  avoir  pourtitre;Z?e  Leç^io- 
dans  ler|uel ,  par  le  moyen 
criptiuns  ^  il  aurail  distingué 
\  grades  de  l;i  milice  romaine  ; 
litre,  Dv  prœ^tajUid vctcruin 
n  ,  k  rimitation  de  celui  de 
rim ,  De  prœ^tantid  numis- 
I.  Ou  a  trouvé  dans  mvs  pa- 
ne esjièce  de  f  oj'(t{^e  lUté- 
et  deux  Recueils  d'iu.scrip- 
Lapides  iihurtirti,  cl  Lapides 
net.  Il  entretint  un  commerce 
aire  avec  ses  confrères  Con- 
Ojntucci  et  Antoine -Mario 
f'oj'ez ,  sur  Abiantlrr Lrsicy 
ouvrage,  les  .innali  Ulterari 
m  ,   tome    m  ,    'i*^.   partie  , 

L-D*t. 

>LI£  (  Jrah  ),  évcque  de 
r,  en  Irlande,  né  dans  le 
?  l'Ecosse  ,  jouit  d'une  grande 
â  la  cour  de  rharl«>s  I'  <*. , 
fut  conscilh-r-privé, d*abord 
v'^f* ,  puis  en  Irl.iiidc  en  i  (ij'i. 
n  •'II  m«'me  femiKs  de  IVvûlié 
1 .4i!rv  n  ccliti  fie  R.inlioé  m 
.  uu  il  Lâlit,  en  iuinie  de 


LES  297 

forteresse  y  un  superbe  palais  ëpis- 
copal  quiydans  la  rébellion  de  1641, 
fut  utile  aux  royalistes.  L'évêquc 
y  soutint  un  siège;  et  ce  fut  de 
tous  les  forts  d'Irlande  celui  qui 
se  rendit  le  dernier  à  Cromwell. 
Retiré  à  Dublin  ,  Leslic  continua 
de  se  livrer  aux  exercices  de  la  re- 
ligion dans  sa  famille  suivant  l'an- 
cienne liturgie.  A  l'époque  de  la 
restauration ,  il  fut  nommé  évéque 
de  Clogher  en  i6(5i  ,  rentra  dans  le 
conseil,  et  mourut  en  1671  ^  âgé  de 
plus  de  cent  ans ,  regardé,  après  5o 
ans  d'épiscopat,  comme  le  plus  an- 
cien éveque  qui  existât  alors  dans  le 
monde.  L. 

LESLTE  (  Charles  ),  second  fils 
du  précédent  ,  naquit  en  Irlande  , 
vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle. 
Il  entra  dans  les  ordres  sacrés ,  en 
1G80  ,  et ,  eu  1687  y  fut  nommé 
chancelier  de  l'église  cathédrale  de 
Connor.  Leslie  se  rendit  à  cette  épo- 
que extrêmement  odieux  aux  catuo- 
liqucs  d'Irlande  ,  par  Topposition 
qu'il  manifesta  contre  eux  ,  Cha- 
que parti,  comme  il  arrive  souvent^ 
s'attribua  la  \ictoire  el  conser- 
va son  opinion.  Les  taldits  que  dé- 
ploya Leslie  le  mirent  en  grand  crédit 
aiiprrs  des  ]>rol estants*,  qui  le  con- 
sultai(  ut  sur  tous  les  cas  difliciles. 
Jacques  11  ayant  nommé  un  catho- 
litpie  grand  -  sherifl'  du  comté  de 
Monaglian  ,  leslie  qui ,  depuis  quel- 
que temps,  était  retenu  dans  sa  cham- 
bre par  la  goutte,  se  fit  porter  k 
lacuur  d'assises,  d'après  les  instan- 
ces des  protestants  ;  et  il  détermina 
la  cour  à  faire  arrêter  et  mettre  en 
]*i'isun  le  .«^herifl*.  Mais  quoiqu'il 
M*  crut  autorisé  à  résister  aux  or- 
dres illégaux  du  souverain,  il  était 
l(.in  d'.ijijaouvcr  qu'on  portât  ccui 
pi  inripes  de  rési.stanre  iuM|u'à  pri- 
\c'r  le  roi  du    pouvoir    ftuprruc. 


Te 


29S  LES 

Eii  pcrsévcnint  avec  fermeté  dans 
cette  opinion ,  il  demeura  fidèle  à 
Jacques  II, même  après  la  révolution 
i  le  priva  du  trône  ;  et  il  refusa 
e  prêter  aucim  nouveau  serment 
contraire  à  ToLcissance  qu'il  croyait 
lui  devoir  :  aussi  fut-il  prive  de  tous 
ses  emplois.  Les  troubles  qui  s'ele- 
vcrent  en  Irlande  ,  en  1  ()Sc) ,  le  for- 
cèrent à  se  retirer  en  Anj^leterre  avec 
sa  famille.  Il  passa  tout  son  temps 
à  mettre  au  jour  des  écrits  polémi- 
ques eu  faveur  de  la  cause  qu'il  avait 
embrassée  ;  son  esprit  et  ses  vastes 
connaissances  le  rendaient  un  cham- 
pion redoutable  aux  non-jureurs.  Le 
premier  ouvrage  qu'il  fit  paraître  à 
ce  sujet,  fut  une  réponse  à  Técrit  de 
l'arcnevêque  King  ,  sur  l'état  des 
protestants  en  Irlande  sous  le  gou- 
vernement de  Jacques  II.  Leslie  se 
montra  dans  sa  réfutation  aussi  op- 
posé aux  principes  des  catholiques  , 
qu'à  ceux  de  Tauieur  qu'il  réfutait. 
Il  écrivit  aussi  contre  la  secte  des 
quakers ,  et  employa  en  même  temps 
sa  plume  à  défendre  la  religion  chré- 
tienne en  général  contre  les  déistes , 
les  Juifs  et  les  Sociniens.  Ses  divers 
écrits  et  ses  fréquentes  visites  aux 
cours  de  St.-(iermain  et  de  Bar-le- 
Duc  le  rendirent  suspect  au  gouver- 
nement ;  mais  il  le  devint  encore  da- 
vantage après  la  publication  de  Ton- 
trage  sur  le  droit  héréditaire  à  la 
couronne  d'Angleterre,  dont  on  le 
croyaitauteur  :  craignant  pour  sa  sû- 
reté, il  quitta  l'Angleterre,  et  vint  se 
râ'uçier  à  la  cour  du  prétendant ,  à 
Bar-Te-Duc,  où  onluipermitd'officier 
dans  ime  chapelle  privée,  suivant  les 
rites  de  l'église  anglicane.  Il  parait 
certain  qu'il  fit  de  grands  efforts  pour 
convertir  le  prétendant  à  la  religion 
protestante  ^  mais  ses  eflbrts  furent 
vains.  Néanmoins ,  pour  soutenir  les 
intérêts  de  ce  prince,  tandis  que  son 


LES 

parti  en  Angleterre  < 
cherchait  à  répandre  1* 

rctablissemenl,  il  écri 
Duc ,  sous  la  date  du  *i 
une  lettre  dans  laquell 
plus  grand  éloge  du 
elle  fut  imprimée  et  n 
profusion  parmi  les 
suivit  ce  prince  en  Ital 
peu  d'égards  qu'on  avi 
sa  cour.  En  vj'm  ,des 
jours  dans  sa  pcilrie  ,  i 
na  enfin  à  se  rendre  e 
quelques  risques  qu'il 
Ses  amis  ayant  fait  c 
dessein  à  lord  Sunderk 
sa  protection ,  celui  - 
avec  beaucoup  de  g<'Ut: 
pécha  que  Leslie  ne  fi 
reçut  même  fort  mal 
membre  de  la  chambn 
nés  crut  devoir  lui  d 
arrivée.  Leslie  se  retii 
où  il  mounit  le  1 3  avi 
écrivains  protestants  < 
de  lui ,  le  représenter 
homme  rempli  de  feri 
voir.  Invariablement 
cause  de  son  roi  légiti 
bandonna  jamais ,  par 
revers  ,  et  lui  fut  mêir 
sa  mort ,  en  défendant 
les  intérêts  et  les  droi 
Il  a  publié  un  grand  1 
vrages  sur  la  politiqiu 
gie.  Nous  indiquerons 
Hécits  ou  Réftétitions 
Commencé  en  1 704  et 
dant  six  à  sept  ans ,  ce 
journal  hebdomadaire 
ensuite  deux  fois  la 
forme  de  dialogue  si 
du  temps,  II.  La 
Cause ,  ou  le  Mena 
vérité  y  contre  Véi't 
1 7 1  G.  Ce  pamphlet  ii 
la  chambre  des  comi 


LES 

^kwmrant  contre  Tautear; 
(k força  de  quitter  l'Ângle- 
OL  le  Serpent  sous  t herbe, 
t  M^.  BajJe  estimait  beau- 
>t  ouTrage,  dirige'  contre  les 
"••IV.  Etat  présent  du  qua- 
^  en  Angleterre  ,  1701. 
^  sur  le  droit  divin  des 
f  i;oo  ,  in -80.  VT.  Me- 
^jfWe  et  aisée ,  pour  com- 
*«ifû/e5, 1694,  in-S*.  Cet 
^  qui  passe  pour  ce  qu'il  a 
nîeax,  lui  a  été  conteste'.  Le 
f  Gldgh  a  fait  de  grands  éf- 
OurprouTer  qu'il  appartenait 
^  quoiqu'il  fut  puljlië  parmi 
^de  !*abbë  de  Saint-Rëal, 
I  1692.  VIL  La  rériié  du 
oûsme  démontrée  dans  un 
e  entre  un  chrétien  et  un 
^l  i y  in-So.WU.  Méthode 
i  aisée  pour  combattre  les 
689;  tirée  principalement 
te'  de  Limborch,  inlilule': 
coUatio,  Le  P.  IlouLi^ant 
ite  en  français  sur  la  septième 
rec  quelques  autres  ouvrages 
ï,  Paris,  1770,  iu^o.  IX. 
ùanisme  discuté,  1708.  X. 
t  de  Vaccusation  de  soci- 
r  portée  contre  le  docteur 
1,  par  un  vrai  fils  de  l'E- 
L  Vu  Juf;enicnt  privé  et  de 
é  en  matière  de  foi;  et  plu- 
Ires  écrits  contre  les  catno- 
ous  ces  ouvrages  ,  excepte' 
Ire  Tillutson ,  ont  e'té  pu- 
r  I^ic  en  -i  vol.  in-fol. 

AG>'A>DEL  (  Mathieu  ). 
ipjiG.'VArfurL 

ARRFl  (  A!«DRÉ  de  Foix, 
DE  .,  frère  cadet  de  Lautrec 
irérhal  de  P'oi\,  fut  charge, 
de  repousser  les  Espagnols 
ent  empares  de  la  >avarre. 
dit  Robcrtson ,  un  jeune 


LES  '  399 

homme  sans  talent  et  sans  expérien- 
ce y  et  qui  n'avait  de  titre  pour  ob-. 
tenir  cette  distinction  importante 
que  d'être  allie'  de  Henri  d'Alk^t,  et 
surtout  d'être  frère  de  la  comtesse  de 
Chateaubriand,  maîtresse  de  Fran- 
çois I^.  Il  se  rendit  maître  de  Saint- 
Jean-Pied-de-Port,  et  vint  a9si^er  la 
citadelle  de  Pampelune,  la  seuTe 
place  de  tonte  ta  Ifayarre ,  oui  tint 
encore  ponr  les  Espagnols.  lenace 
de  Loyola ,  devenu  depuis  si  cdebré, 
faisait  partie  de  la  garnison ,  et  am« 
mait  seul  le  courage  des  soldats; 
mais  ayant  été  blesse  d'un  coup  de 
pierre,  cet  accident^  si  peu  intms- 
sant  en  apparence .  déterminale  gou'- 
vemeur  a  capituler.  Lesparre,  ne 

Souvant  faire  subsister  ses  troupes 
ans  un  pays  que  les  Espagnols 
avaient  nuné  en  rabandôbnant,  li- 
cencia une  partie  de  ses  soldats,  et 
avec  l'autre  s'avança  dans  la  Gaul- 
le, passa  l'Ebre,  et  vint  niettre  le 
siège  devatat  Logrono.  Cette  petite 
ville  lui  opposa  une  résistance  o[n- 
niâtre;  et  les  "Castillans  divisés  en 
deux  partis,  mab  réunis  parle  dan- 
ger commun  ,  se  hâtèrent  de  la  se* 
courir.  Lesparre,  forcé  de  rétrogra- 
der, rentra  dans  la  Navarre,  espé- 
rant y  être  joint  par  de  nouvelles 
levées.  Cependant,  pressé  piùr  les 
Castillans ,  et  ne  voulant  pas  s'en- 
fermer dans  Pampelune ,  0  réiolnt 
de  les  attendre  et  de  les  combattre, 

Quoiqu'ils  fussent  beaucoup  }Jus  nom- 
reux.  Il  rangea  donc  sa  petite  trou- 
pe dans  le  meilleur  ordre ,  et  donna 
le  signal  de  l'attaque.  Les  cavaliers 
castiflans  furent  enfoncés  par  la 
gendarmerie  française  :  mais  rinfan- 
terie  plia; et  Lesparre,  occupé  de  la 
rallier,  fut  enveloppé  par  l'ennemi. 
Il  reçut  sur  son  casque  tant  de  coup» 
de  sabre  qu'il  en  eut  le  crâne  fra- 
cassé, ^t  perdit  pour  toujours  Vm§êr 


3oo 


LES 


ge  des  yeux.  Il  fut  renvoyé  en  Fran- 
ce,  où  il  mourut  en  1 547.    W-s, 
LESPINASSE  (M»^  de).  F(yy. 

LESPINE  DE  GRAINVILLE. 
F.  Grainville,  t.  XVIII,  p.  Î17 1. 

LESSART  (  Antoine  de  Valdec 
DE  ) ,  ministre  des  affaires  étrangè- 
res de  France ,  dans  les  années  1 79 1 
*t  1 79Î4 ,  ne  en  1 74'.2y  dans  une  fa- 
mille peu  connue  de  la  province  de 
Giiienne,  devint  ITic'ritier  du  pré- 
sident de  Gasq ,  magistrat  renom- 
me du  parlement  de  Bordeaux,  dont 
on  a  prétendu  qu'il  élait  le  fils. 
Etant  venu  à  Paris  dans  sa  jeunesse , 
il  fut  admis  dans  la  société  de  Nec- 
kcr ,  qui  lui  reconnut  quelque  habi- 
leté ,  et  en  fit  le  confident  de  sa  po- 
litique. Pourvu  en  1 768  d'une  charge 
de  maître  des  requêtes  ,  De  Lessart 
fut,  en  cette  qualité,  l'un  des  com- 
missaires conciliateurs,  dans  les  se- 
condes conférences ,  que  Necker 
imagina,  aprcs  l'inutilité  des  premiè- 
res ,  pour  rapprocher  les  trois  or- 
dres des  états-généraux,  sur  le  point 
de  se  dissoudre.  Ces  commissaires  au 
lieude  concilier  le^  esprits,  ne  firent 
que  les  aigrir.  Du  reste  on  ne  parla 
point  de  Lessart  jusqu'au  mois  de 
décembre  1790.  Alors  il  remplaça 
le  conseiller  d'état  Lambert  au  con- 
trôle général  des  finances  ;  mais  il 
n'occupa  cette  place  qu'un  mois,  et 
passa  ail  ministère  de  rintérieur  , 
qu'il  conserva  jusqu'au  3uo  novembre 
1791.  L'assemblée  législative  ve- 
nait de  succéder  à  la  constituante  ; 
ft  le  parti  républicain  ,  qui  avdit  la 
plus  grande  influence,  dénonçait 
avec  fureur  et  le  ministre  de  la 
guerre  et  celui  des  affaires  étran- 
gères ,  qui,  effrayés  de  ces  attaques  , 
tioonèreut  leur  démission.  C'est  ainsi 
r|ue  De  Lessart  fut  cliargodu  porte- 
feuille des  aflaii'cs  el«.'ai«^(- l'es  ;  que 


LES 

qmttait  le  comte  de 
Dès-lors  le  parti  repu 
résolu  la  guerre  :  par  se 
par  ses  cris  il  forçait 
à  délibérer  sur  cet  objc 
il  arrive  prestjuc  toujo 
déli}>érations  d'une  ^1 
tance ,  la  divbion  se 
eux.  Le  comte  de  IN. 
avait  le  département  c 
(  Fojr,  Narbonk),  i 
qu'elle  fût  déclarée;  mi\ 
par  un  sincère  attache 
roi ,  à  qui  elle  était  od 
poussait  de  toutes  ses  i 
X\T  voulant  rétablir 
son  ministère  et  la  p; 
états,  renvoya  le  conit( 
ne  ;  mais  cette  décision 
gner  la  guerre ,  ne  la  rc 
instante  :  les  républic^i 
rcnt  décréter  que  le  : 
gracié  emportait  les  i 
nation.  La  perte  de  Li 
rée ,  et  la  déclaration  < 
rctée.  Tous  les  démago] 
rent  contre  le  malheur 
on  répandit  que  les  pièc 
ques  qui  attestaient  qu 
Léopold  des  irait  la  pai: 
posées  ;  et  un  comité  di 
qui  prenait  la  dénomin 
plomatique ,  fut  charg 
ces  pièces ,  sur  lesquelli 
un  rapport.  Ce  députe 
deljut*,  l'accusateiur  du 
Lessart ,  que  Ton  acca 
dans  touteladiscussioi: 
seul  eut  le  courage  de 
mais  il  ne  put  empè 
d'accusation  ,  qui  tut 
10  mars  179'i.  A  p 
rct  était-il  rendu ,  que  < 
rassemblements  entoui 
du  ministère,  proférant 
menaces  les  plus  sinis 
était  absent  :  des  qu*i 


tES 

,  il  Tint  se  litrer  aux 
ssenroyes  pour  le  saisir. 
ttit  pour  OrléaDs,  où  sié- 
Aote-conr  qui  devait  le  ju- 
E'>essa  des  plaintes  touchan* 
csMctneuses  k  l'assemblée 
^pitation  qu'on  avait  mise 
cràer  d'accusation.  Apr^4 

mois  de  déteniion,  if  fut 
^  â  Versaiit'^s  •  le  9  septem- 
^,  avee  les  autres  pri- 
^  de  la  haute-cour.  (  Fqy. 
:.)  B-u. 

SER  (  Frédérig-Gheistian  ), 
jieii  et  naturaliste ,  membre 
idemie  des  sciences  de  Berlin , 
sociétë  alicmaude  de  Gottin- 
fât  le  ag  mai  1692 ,  à  Nord- 
:  son  pcre ,  Phifippe  Jacob 
était  dans  cette  vme  diacre 
le  de  St  -  Nicolas.  Frédéric 
BOBtra ,  dès  son  plus  jeune 
i  inclination  prononcée  pour 
t  naturelle;  et  n'étant  encore 
*r  y  il  rassembla  une  collec- 
fz  considérable  de  pierres , 
es  et  d'insectes.  Il  était  à 
tité  de  Halle  ,  où  il  étudiait 
yffCy  la  médecine  et  l'histoire 
p^  lorqu'il  apprit,  en  ijiîi, 
oendic  avait  consumé  à  Nord- 

le  II  août,  670  maisons, 
■squelles  se  trouvait  celle  de 
s.  Toute  la  collection  d'his- 
lUirelle  qu'il  avait  été  plu- 
ionées  à  former ,  fut  aussi 
ée  par  les  flammes  ;  et  celte 
ï  lui  fut  pas  moins  sensible 
•de  sa  fortune.  Il  en  fut  pen- 
eique  temps  acr;iblé.  Ce^)en- 
e  rendit  à  Leip£i};,  et  ensuite 

I  pour  «^e  procurer  (if  :s  moyens 
Dce  ;  mais  il  fut  rappelé  dans 

natale  par  son  pire  ,  qui  , 
infirme ,  avait  besoin  de  lui 
tderdansia  prédication.  Lui- 

II  nuaunéy  en  1 7  iG ,  dcsser- 


LES  Soir' 

vantdc  TégHse  de  Frauenbere.  Lors- 
que Lesscr  s'adonna  à  la  prédication^ 
une  maladie  de  foie ,  qu  il  avait  ap- 
portée en  naissant ,  fit  des  progr^ 
rapides,  et  résista  à  tous  les  efforts  de 
la  médecine  :  il  fut  oUigë  de  la  com-v 
battre  par  toute  sorte  d'exercioes  vio* 
lents.  Son  ardeur  pour  Tétude  se 
trouva  contrariée  par  la  nécessité  oà 
il  était  de  sacrifier  un  temps  considé^ 
rable  à  sa  santé.  Cependant  il  £uMit 
servir  ses  promenades  aux  progiès 
de  l'histoire  naturelle.  U  se  £iNrma 
une  belle  collection  et  une  Ubtiothè- 
que  curieuse,  surtout  par  les  livret 
rares  imprimés  peu  de  temjM  aprtt 
la    réformation.    Bientôt  A  se  fit 
connaître  par  sOn  savoir  et  son  éni- 
dition  ;  et  déjà ,  respecté  par  ses  * 
vertus  y  il.  fut  nommé  pasteor  àm 
l'éçlise  de  Saint-Martin  en  1739, 
pws ,  en  1741  ;  de  celle  de  Saint- 
Jacques  .  et|  en  1743 ,  administra*  * 
teur  de  l'hospice  des  Orphelins.  U 
parvint  à  faire  rebâtir  k  neuf  Vé^Me 
de  Saint  -  Jacoues  ;  et  dans  un  petit 
écrit,  cpi'il  publia  en  174^9  il  fix^ 
l'«-ittentiondeses  compatriotes  sur  la 
nécessité  des  réunions  chrétiemies  , 
et  sur  les  avantages  qu'il  y  avait  à 
donner  de  la  pompe  et  de  la  dignité 
au  culte  public  U  mourut  le  1  n  sept 
1 7  54.  C'était  un  homme  instruit  dans 
l'histoire  etles  antiquitésde  sonpays; 
mais  il  est  plus  connu  comwnatn* 
raliste.  U  a  surtout  le  mérite  devoir 
su  faire  tourner  l'histoire  naturelle 
au  profit  de  l'économie  domestique 
et  de  l'utilitépratique.  Il  a  aussi,  pr 
des  compilations  savanteSyContrinuç 
k  rénaudre  le  goût  de  cette  science 
et  à  la  mettre  à  la  portée  de  ions 
les  esprits.  Ses prinapaux  ouvrages, 
tous  écrits  en  allemand  ou  en  la- 
tin ,  sont  :  I.  ObserviUUms  sur  la 
caserne  de  Baianann,  Noidhausen, 
1740 ,  ia«8^;  4*«  ^<«  âugoMaléi| 


3o4  LES 

nce  par  celui-ci.  Lessiup;eut  presque 
toujours  raison  pour  le  foudetinêinc 
pour  la  forme,  car  ses  sarcasmes 
ctaieutexcusi^spar  les  grossièretés  de 
Lange;  et  il  annonçait ,  dans  ses  cri- 
tiques, d'excellentes  e'tudes  ciassi- 
3ues  et  un  grand  talent  pour  la 
iscussion.  Il  se  dëgoûta  bientôt  de 
Wittemberg,  et  alla  de  nouveau  ha- 
biter Berlin.  C'est  là  que  s'établit 
entre  lui ,  Moses  Mendelssohn  et  le 
libraire  Nicolaï  ,  une  liaison  qui 
contribua  puissamment  à  donner  à 
lalitteVature  allemande  une  meilleure 
direction ,  sous  le  rapport  du  goût  et 
de  la  critique.  Mais  Lesslng,  prive 
de  la  souplesse  nécessaire  pour  sol- 
liciter et  pour  parvenir ,  n'avait 
presque  d'autres  ressources  que  les 
produits -encore  bornes  de  sa  plu- 
me. Il  cspërait  en  trouver  à  Leip- 
zig. En  enet,  à  peine  y  ^tait-il  ren- 
du, qu'il  en  partit  pouraccom|Mffiner 
dansjses  voyages  le  fils  d'iu  riche 
négociant.  Api&  avoir  visiUlfOsem- 
ble  la  Basse-Saxe,  et  une  partie  de 
la  Hollande,  ils  se  proposaient  de 
parcourir  le  reste  de  ce  pays ,  et  de 
passer  en  Angleterre,  lorsque  Tin- 
vasion  de  la  Sàxe ,  par  Frédéric  II , 
et  l'occupation  de  Leip/Jg  par  les 
trou])cs  prussiennes ,  forcèrent  nos 
voyageurs  à  revenir  dans  cette  ville. 
La  fortune  dédommagea  Lessing  en 
lui  faisant  retrouver  Kleist,  qu'il 
avait  delà  vu  à  Berlin.  Il  devint  ami 
de  ce  grand  poète,  dont  l'imagina- 
tion ,  la  sensibilité  et  l'expérience 
lui  furent  très-utiles ,  et  à  la  généro- 
sité duquel  il  dut  aussi  un  appui , 
dont  il  se  montra  fort  reconnaissant. 
Après  le  départ  de  Kleist ,  Lessing 
alla  pour  la  troisième  fois  à  Ber- 
lin,  où  il  retrouva  Mendelssohn, 
Nicola'i ,  Ramier  et  ses  autres  amis. 
Moins  occupe  du  théâtre ,  il  publia, 
sur  d'autres  objets ,  quelcpies  écrits 


LES 

importants  :  I.  Ses  fables  ex 
et  sa  Théorie  de  l'apologue, 
édition  des  épigrammcs  de 
de  concert  avec  Ramier.  '. 
Fie  de  Sophocle.  IV.  Enfin  ! 
très  sur  la  littérature  (  Litt 
briefe.  )  Ces  ouvrages ,  les 
sur  la  littératMV  du  jour  ( 
die  neueste  Litteraiur  betrej 
la  Bibliothèque  des  belles 
et  la  Bibliothèque  allemande 
selle  (  BibUotliek  derschœiu 
senschaften  et  ^llgemeim 
sche  BibUotliek  (  Voy.  Nie 
pour  lesquelles  il  ne  fournil 
critique  insérée  dans  la  pn 
mais  dont  il  partagea  la  dir 
pendant  plusieurs  aimées,  ave 
discernement  ;  son  Théâtre 
de  Weisse  ;  euiin ,  ses  Apologji 
mêmes  (  Bettungen  )^,  qui  n 
un  grand  esprit  de  justice , 
ferment  d'excellentes  obser^ 
quoique  mêlées  parfois  , 
celles  d'Horace  ,  de  raisoni 
plus  spécieux  que  solides  ;  l 
ouvrages ,  disons -nous ,  et  ce 
petit  nombre  d'autres  auteur 
rèrent  la  renaissance  du  gi 
tional  en  Allemagne.  La  nou 
de  Lessing  à  la  place  de  i 
honoraii-c  de  l'académie  det 
ces  de  Berlin,  en  1760,  fu 
compense  de  ses  travaux, 
qu'il  fit  paraîti'e  ses  premi< 
vrages,  la  littérature  alleinai 
encore  au  berceau  sous  p 
rapports.  Depuis  Opitz,  L 
leurs  contemporains,  elle  av 
duit  peu  d'ouvrages  reman 
Les  yïlpes  de  Haller,  le  Mi 
Klopstock ,  le  Printemps  de 
avaient  jeté  nu  grand  éclat  d 
popéc^etdans  quelques  genre 
Liohtwehr  ,  Ha'^edurn ,  Gel 
même  Kleist,  Haz,Zachariae 
tenbcrg ,  et  autres  y  avaient 


LES 

ines^  Mais  tout  cela  ne 
t  une  littérature.  La  pré- 
dusire  de  Frédcric  II 
îS  Français,  avait  beau- 
tés progrès  de  la  langue 
[jottsched  avait,  il  est 
de  très-grands  services 
vivre  les  bonnet  doctri- 
recommandant   re'tiide 
des  anciens  et  des  Fran- 
trop  exclusif  dans  ses 
ait  point  senti  ice  qu'cii- 
•pariiculier  de  sa  nation, 
tour  ainsi  dirc>  l'asservir 
lire  française.  Celle  des 
:rontr&irc,  dont  le  gcnic  à 
us  de  rapport  avec  Tal- 
tait  si  peu  connue  ,  que 
le  Shakespeare  fut  prcs- 
au  public  par  la  traduc- 
:ina,et  par  les  doges  que 
ie  cette  traduction.  De'- 
,>t  Brcitinger  avaient  at- 
mëQaf|;ement  Gollscbcd 
p  :  mais  les  vues  et  les 
Tecole    suisse    c'iaicnt 
pour  ope'rer  une  rcTor- 
;  acheva  ce  qu'ils  avaient 
î  fut   sur  le  théâtre  que 
:c  se  fit  d'abord  sentir. 
k  concevoir ,  il  est  vrai , 
Hj  premières  ])ièccs  ont 
beaucoup  de  succès  ,  et 
loges  de  plusieurs  crili- 
ands  de  nos  jours.    Le 
mi  ,  les  Juifs ,  le  Miso- 
\nrmi  des  femmes]^  V  Es- 
(ont  les  essais  d'un  jeune 
aoet  'X'x  ans,  sortant  des 
re'cole.  et  étranger  à  la 
»  usages  et  des  idées  de 
Il  est  diflîrile  de  réunir 
aisanteries  ignobles  ,   de 
et  d'absurdile's  ;   et  nous 
,  pas  qu'aucun  poète  dra- 
lebre  ait  eu  un  début  aus- 
re.  Ce  jugement  est,  au 

IV. 


LES  3o5 

fond ,  le  même  que  Lessing  (  Dra^» 
mat,  tom.  ii,  pag.  338-9  )  Porte 
sur   les    jeunes    auteurs   comiques 
de  la  même  époque.  Quqî  qu'il  ea 
soit  ,  on  y  rencontrait  des  traits 
ingénieux  ;  le   dialogue  e'tait  coû- 
tent assez  naturel;  le  style  même 
plus  correct  que   celui  auqiiel  oa 
était  accoutume'  ;  qualités  qui  ton» 
tefois   n'avaient  qu'un   mérite  re- 
latif :  enfin  y  dans  ses  peintures  de 
mœurs,  si  iniparfaitesqu  elles  fussent, 
on  retrouvait  pelles   de    l'AUema- 
gne.  Le  Trésor,  imité  de  Piaule, 
est  déjà  sans  doute  à  une  grande 
distance  des  essais  \  Lessing  s'était 
appuyé  sur  un  modèle.  On  aperçoit 
de  grands  progrès  dans  Miss  Sa^ 
rah  Samson,   la   première  traeé- 
gie  bourgeoise  allemande  que  1  on 
connabse ,  et  qui  parut  en  1 705.  U 
y  a  dû  pathétique ,  de  la  connais- 
sauce  du  monde  ^  et  sous  plusieurs 
rapports  on  y  trouve  le  germe  d'JF- 
milia   Galotti,  Mab  beaucoup  de 
longueurs,  et  des  invraisemblances 
choquantes ,  l'ont  reléguée  avec  rai- 
son parmi  les  pièces  du  second  or- 
dre. Philotas ,  tragédie  en  un  acte 
et  en  prose,  parut  en  ly^Q.  C'est 
un  essai  qu'il  est  difficile  de  juger 
d'après  une  théorie  dramatique  quel- 
conque ,  mais  auquel  des  sentiments 
héroïques  ,  et  des  beautés  de  style  , 
[)euvent  faire  pardonner  la  nouveau- 
té du  genre  et  quelques  défauts.  Les 
succès  de  Lessing,  satisfaisants  pour 
son  amour-propre ,  n'avaient  pu  suf- 
fire qu'aux  besoins  du  moment,  sans 
assurer  ceux  de  l'avenir.  D'ailleurs , 
le  repos  était  également  nécessaire 
à  son  corps  et  a   son  esprit.  Ces 
raisons  le  déterminèrent  à  accep- 
ter la  place  de  secrétaire  du  gou- 
vernement auprès  du   général  Tau- 
enzien,  qui   résidait  à  Breslau;  et 
il  i^artity  sans  eu  avoir  rien  dit  a 

uo 


3/>6  LES 

ses  amis  les  plus  intimes.  Il  ne  né* 
gligea  point  toutefois  ses  travaux 
littéraires  ;  et  il  fit  même,  dans 
la  bibliothèque  de  Breslau  ,  la 
découverte  d*uu  manuscrit  des  poé- 
sies de  Seul  têtus ,  poète  du  dix-sep- 
tième siècle  ,  qu  il  fit  imprimer. 
Mais  ses  amis  furent  étrangement 
surpris  en  apprenant  que  sa  princi- 
pale occupation  était  le  jeu,  dont  il 
ne  faisait  rien  moins  qu'un  délasse- 
ment ,  puisqu'il  s'y  livrait  avec  une 
telle  passion ,  que  son  visage  était 
quelquefois  tout  en  sueur.  Ce  que 
i'on  conçoit  encore  moins ,  c*est 
la  manière  dont  il  justifia  cet  égare- 
ment, auprès  d'un  de  ses  amis,  qui 
lui  témoignait  la  crainte  que  sa  sauté 
en  fût  altérée  :  cette  passion ,  disait- 
il  ,  n'était  que  factice,et  il  l'excitait  â 
dessein ,  afin  de  mettre  les  bumeurs 
en  mouvement ,  et  se  délivrer  par-là 
des  angoisses  physiques  qu'il  éprou- 
vait souvent.  Tant  il  est  vrai  qu  il  n'y 
a  point  d'absiinlité  dont  l'esprit  le 
plus  droit  se  puisse  garantir]  Soit 
inconstance,  soit  plutôt  désir  de  re- 
couvrer son  indé|)endance ,  et  de  se 
livrer  avec  pbis  de  suite  à  ses  travaux 
littéraires ,  Lessing  quitta  Breslau  en 
1 7(>5  ,  et  revint  à  Berlin.  Il  y  avait 
cinq  ans  qu*il  n'avait  rien  publié , 
Jorsqiril  fit  paraître  sou  Letocoon,  ou 
Des  limites  respectives  de  la  Pein- 
ture et  de  la  Poésie.  Ce  mot  de 
peinture  n'est  ici  qu'un  terme  géné- 
rique pour  désigner  les  arts  d'imita- 
tion ,  et  par  consé(iucnr ,  la  scidpture, 
aussi  bien  que  la  peinture.  Cet  ou- 
vrage n'est  point ,  comme  le  titre 
semble  le  promettre ,  une  théorie  de 
la  poésie  et  des  arts ,  maissiniplcnicnt 
un  recueil  d'observations  et  de  tUs- 
sertations  sur  ces  deux  objets ,  et  sur 
leurs  (lilTérences  essentielles,  sous  le 
ilouble  rapportdubut  et  dos  moyens 
d'exécution.  On  y  trouve  réunis,  dans 


LES 

un  degré  éminent,  les  non 
et  différentes  qualités  de  Le 
il  plaça  sou  auteur  sur  la 
ses  contemporains  les  plus  d: 
dans  la  critique  de  fa  thé 
beaux-arts.  La  littérature  1 
est  redevable  à  M.  Vanderboi 
excellente  traduction  du  L 
publiée  en  iSoa.  Nous  plac 
un  Traité^  qui  ne  parut  qu 
ans  plus  tard  ,  mais  qui  es 
le  Laocoon,  le  plus  remarq 
SCS  écrits  sur  la  théorie  du  b 
les  aits.  Il  est  intitulé ,  De. 
de  la  mort  chez  les  ancietis  ( 
Alten  den  Tod  gMldet  ). 
chercheentrc  autres  à  prou  v 
anciens  n'ont  jamais  repn 
mort  sous  des  formes  efiray 
notammentsous celle  d'un  sq 
attribue  cette  idée  pénible  c 
reurs  de  la  mort  à  une  fauj; 
prétation  de  la  religion  ch 
»  En  effet,  dit-il,  cette  même 
1»  nous  enseigne  que  la  mort 
»  est  douce...  L'Ecriture  p; 
»  même  d'un  ange  de  la  m* 
»  est  l'artiste  qui  n*aimà 
»  peindre  un  ange  qu'un  sqi 
Il  a  paru  une  traduction  de 
dans  un  Recueil  de  pièces 
santés  concernant  les  Ani 
Paris,  1786.  Parmi  les  Al 
qui  ont  écrit  sur  ces  deux  o 
il  faut  mettre  hors  de  ligne 
qui ,  dans  ses  réflexions  su 
micr  (  Kritische  frœlder,  i 
et  sur  le  deuxième  (Ztfrf /m 
ter ,  t.  'x  ,  p.  391  et  suiv. 
ou  modifie  souvent  les 
assertions  de  Lessing.  Il  n'a 
{)récisionet  la  logique  serrée 
ci;  mais ,  en  revanche ,  ila c 
gination  si  noble ,  ces  senti 
élevés  ,  qui  font  le  charmi 
ce  qu'il  a  écrit  ;  et  ces  deu: 
gcs  peuvent  être  considcréa 


LES 

sation  ou  le  complément 
le  notre  auteur  que  nous  vc- 

citer.  La  marche  pro- 
dn  talent  que  nous  avons 
irquer  dans  les  pièces  de 
recédentes ,  est  encore  plus 
Uns  Minna  de  Bamhclm , 
en  prose  ^  écrite  en  1768, 
née  en  1 7C7.  On  y  trouye 
^ries  y  des  inutilités ,  une 
é  im  peu  recherchcfe  ,  un 
quelquefois  subtil  :  mais 
;tères  mieux  traces  que  tout 

ayait  vu  jusqu'alors  y  des 
\  attachantes ,  quelques  in- 
;omiques ,  et  surtout  la  pcin- 
moeurs  allemandes  ,  en  ont 
pièce  yraiment  nationale, 
imitée  par  Rochon  de  Cha- 
lu  le  titre  des  yJmantsgéne- 
dédie  repre'sentëc  à  Paris  en 
i  réputation  toujours  crois- 
l^ssing  fixait  déjà  tous  les 
Une  socie'te'  d'amis  du  thcâ- 
it  donner  à  celui  de  Ham- 
«  nouvelle  direction  plus 
»lus  conforme  aux  besoins 
ion.  Lessinj^  ayant  le  plus 
f  il  faire  naître  dans  le  pu- 
dtfes  saines  à  cet  egird,et 
m  meilleur  ordre  de  choses , 
teneurs  conçurenl  très-natu- 
ridée  de  recourir  à  ses  lu- 
s  lui  ofl'rirent  des  conditions 
tageuses;  et  il  alla  s'établir 
urg  en  17^)7.  H  s'était  en- 
immuniquer  au  public  œs 
i  sur  le  )cu  des  acteui*s  ,  et 
ièccs  représeulées  ;  mais  il 
e  les  comédiens  sont ,  dans 
ays,d*unc  nature  irritable  : 
iambourg  s'oflensèrenl  des 
essing.qui  fut  bientùt  obligé 
ner  à  parler  de  leur  art  en 
•néraui.  Son  travail  en  do- 
ts piquant  pour  le  pui»ti<:de 
r,  nub  rAlicmagne  u  eu  eut 


LES  307 

pas  moins  la  Dreanaturgie  de  Ham^ 
bourg,  imprimée  par  numéros  sé- 
parés ,  en  1 767  et  1 768.  Dans  cette 
partie,  comme  dans  plusieurs  de  cel- 
les auxquelles  il  a  fait  faire  de  grands 
progrès  en  Allemagne ,  Lessing  a 
sans  doute  été  surpassé  par  quel- 
ques écrivains  postérieurs.  Weisse 
partage  même  avec  lui  la  gloire  d'of- 
frir les  premiers  modèles.  (  Foyez 
Weisse.  )  Toutefois  y  en  nous  repor- 
tant à  l'époque  dont  il  est  question  y 
nous  verrons  que  Lessing  influa  sur 
le  théâtre  allemand  y  peut-être  plus 
encore  par  ses  préceptes  que  par  sas 
exemples.  Le  premier,  dans  son  pays, 
qui  ait  attaquéla  théorie  dramatique 
des  Français,  il  cherche  à  prouver 
qu'ils  avaient  mal  compris  y  ou  da 
moins  mal  appliqué  celle  dos  &iecs, 
S^Dramaturgie  renfermeune  grande 
érudition ,  et  une  foule  de  vues  alors 
neuves  pour  T Allemagne,  puisées  en 
partie  dans  Diderot ,  auquel  Lessing 
reconnaît  avoir  les  plus  grandes  obli- 
gâtions.  La  critique  tres-sevcre  des 
principales  tragédies  de  Voltaire  et 
de  quelques  autres  pièces  françaises 
est  appuyée  de  développements  fort 
curieux,  et  soutenue  par  une  dia- 
lectique entraînante.  Lessing,  dans 
cette  discussion ,  ne  sut  pas  se  ga- 
rantir de  toute  passion ,  du  moins 
en  apparence.  Cet  esprit  néanmoins 
était  trop  supérieur  pour  mécon- 
naître ,  même  dans  ses  idées ,  le 
mérite  de  quelques  parties  au  moins 
de  la  littérature  française.  Mais  , 
dans  sa  Dramaturgie  ,  comme 
dans  ses  autres  écrits  ,  il  ne  loue 
que  les  auteurs  du  second  ordre  ; 
et  il  est  clair  que  sa  grande  admi- 
ration pour  Diderot,  comme  dra* 
malurge,  prend  sa  source  dans 
ranalo{;ie  de  leurs  idées  sur  Tarî 
dramatique.  Il  n'attaque  pas,  il  est 
vrai,  Racine  de  front,  et  il  n'a  fait 

ao.. 


3o8  LES 

ranalyse  d'aucune  de  ses  pièces;  mais 
il  parle  plusieurs  fois  de  sa  correc- 
tiuu ,  en  ayant  Tair  de  l'indiquer 
comme   la    qualité  dominante  ,  si- 
non unique ,  de  ce  grand  poète  ;  et 
Ton  voit  clairement  qu'il  le  com- 
prend xlans  la  proscription  générale 
du  théâtre  tragique  français.  Néan- 
moins il  lui  rend  un  hommage  as- 
sez  remarquable  dans  sa    bouche 
pour   être  cité.    Une    de    ses   fa- 
bles est  ainsi  conçue  :  «  Je  fais  sept 
»  tragédies  par  an  ,  disait  un  ri- 
»  meur  à  un  poète;  et  toi,  tu  mets 
»  sept  ans  à  en  faire  une!  —  a  Oui, 
V  répondit  le  poète ,  mais  c'est  une 
«  Atualie.  »  Son  explication  du  pas- 
sage dans  lequel  Aristote  parle  de 
la  pitié  et  de  la  terreur,  comme  des 
seuls  ressorts  admis  dans  la  tragé- 
die, et  ses  raisonnements  pour  prou- 
ver tpic  la  terreur ,  ou ,  selon  son 
interprétation ,  la  crainte ,  rentre 
dans  la  pitié ,  sont  très  spécieux , 
mais  sont  loin  d'être  convaincants  ; 
et  il  faut  voir ,  dans  sa  correspon- 
dance avec  Moses  Mendcbsohn  ,qucl 
abus  Lessing  fait  de  sa  dialectique 
pour  démontrer  que  Gusman ,  Au- 
gnste ,  Milhridate ,  n'excitent  point 
Tadmiration ,  et   que    l'admiration 
elle-même  doit  être  reléguée  dans 
l'épopée  :  mais ,  d'un  autre  côté , 
quel  avantage  donnent  à  Moses   la 
candeur  extraordinaire  de  son  carac- 
tère et  la  justesse  de  son  esprit  !  Les- 
sing pensait  en  céuéral  que  quelques 
tragédies  françaises  (  car  le  théâtre 
contique  avait  trouvé  grâce  devant 
lui  ),  étaient  des  ouvrages  fort  re- 
marquables ,  et  leurs  auteurs   des 
hommes  d'un  grand  talent ,   mais 
que  ce  n'étaient  point  des  tragédies. 
Shakespeare,  au  contraire,  marchait 
selon  lui  à  côté  des  Grecs  ;  eu  un 
mot,  ses  principes  sur  la  tragédie  , 
comme  sur  le  (kame  et  la  comédie 


LES 

lariïwyante  ,  sont  devcn 
grande  partie ,  ceux  de  Vv^ 
mantique ,  dont  un  article 
celui-ci  n'admet  point  la  di^ 
Toutefois ,  d'après  plusieur 

Ses  de  ses  ouvrages,  et  une  <h 
e  Garve  à  Weisse  (  Toni.  i , 
mais  surtout  en  raison  de  la  j  ii 
son  esprit ,  il  est  permis  de  s 
qu'il  n'aurait  pas  adopté  la 
romantique  dans  toute  sa  ] 
et  qu'il  eût  pu  poser  les  b.i 
traité  entre  les  deux  écoles. 
maturgiea  été  traduite  en  £ 
par  Mercier  et  Junkcr,  ei 
Soit  que  les  travaux  de  Le 
lui  procurassent  pas  une  ais. 
lisante  ,  soit  plutôt ,  ce  qi 
assez  prouvé ,  qu'il  eût  mo 
dre  dans  ses  affaires  que  de  ] 
dans  les  idées  ,  il  éprouvait  i 
extrême  :  aussi  accueillit-il . 
])ressemeut  la  proposition 
fit  Bode ,  de  l'associer  à  ui 
prise  de  librairie  et  d'imp 
que  celui-ci  avait  faite  à  Ha 
Tous  deux  ,  indépendamn 
avantages  pécimiaires  qu'ils 
mettaient ,  avaient  le  nobl 
travailler  à  affranchir  les  sa 
la  dépendance  des  libraires, 
nuisible  à  l'intérêt  de  la  lit 
On  peut  voir ,  dans  ses  lett 
colai,  avec' quelle  ardeur 
livré  à  ces  nouvelles  occupa 
dans  les  réponses  de  sou  ai 
bien  Lessing  s'était  fait  iUu 
la  facilité  du  succès.  Au: 
forcé  ,  dès  1769  ,  de  rci 
cette  association.  Sa  positi 
devenir  d'autant  plus  ei 
santé,  que  la  génc  dans 
il  se  trouvait ,  augmentait 
rablement  la  lenteur  et  la 
naturelles  avec  lesquelles  i 
lait.  A  une  époque  posiéi 
avoue  à  son  frère  que ,  qiu 


LES 
ion  «prit  ne  peut  rien 
D  propre  fonilî  ,  cl  qu'il 
ie  recourir  à  des  travaux 
ut  auruDc  tnagioatjoD. 
lit  recueilli  avec  avidile' 
circulait  que  Joseph  II 
rojel  de  créer  à  Vienne 
nie  composée  des  priu- 
rvils  de  l'Ailcniagnc. 
vraie  Utopie  eu  perspec- 
tock.  vivait  dedic  sa  Ba- 
tnaDii  à  Joseph  ,  qui  lui 
yê  son  portrait  eurichi 
i  :  peu  de  temps  apré» , 
apprirent  que  la  mihnc 
ail  d'être  accordée  à  un 
Istcin,  en  rccomjyense  de 
ilc  a^ec  laqueUeil  avait 
raison  de  chciam,  Lcs- 
itn  de  CCS  ioconsequea- 
de  la  noa-reussite  de  ce 
DD  entreprise  de  librairie, 
le  la  mauièrc  do  Dises  pii^ 
JDue'es.  et  du  peu  de  pro- 
Iwiuie  tiltc'rature  dans  sa 
j«U  d'aller  se  fjiereu  Ita- 
:rireeu  laliusurlcs  cliefs- 
e  l'aiitiquilc:  un  cvéue- 
Tiii  vint  te  conserver  à 
Eiterl,  UQ  de  ses  amis  , 
;at  parle  de  lui  au  prince 
de  BrumwicL:ce  prince, 
ore  sa  carrière  jiar  la 
qu'il  accorda  cotis tara- 
lettres  et  à  l'infortune, 
T  â  Ijesïing  la  place  de 
in  à  Wolfeiibuttel.  Lcs- 
l'i^UiUir  dani  celle  ville 
psde  l'-jOiTt  il  y  rrçul, 
rooseilier  aiili'|ue.  Mal- 
^l ,  celle  ^jwque  ,  (jui , 


LES 


3og 
rplu- 


ses  discussions  iivec  Klotz,  f 
sieurs  points  d'arrliéologic,  j 
du  Laueoon.  Se»  réponses  parurent 
sous  le  titre  de  lettres  archéologi- 
ques (  Àntiquariscbe  Briffe  ),  Dons 
celle  nonvcllc  lutte,  Lessing,  sans 
s'inquiéter  de  la  réputation  uu  peu' 
usurpée  de  son  adversaire,  répondit 
à  des  attaques  inconsidérées,  avec 
loute  la  force  de  sa  dialectique,  et 
peut-être  avec  trop  d'aigreur.  KJoli 
répliqua  avec  toute  la  virulence  et 
la  grossièreté  de  l'arrogance  humi- 
liée; cl  Lessing  eut  le  tort  de  les 
repousser  pardes sarcasmes, me'riids 
sans  doute,  mais  qui  n'ajoutaient 
point  à  la  puissance  de  ses  armes 
Peu  de  jours  après  sou  cutrée  eu 
fonctions,  il  avait  découvert,;  dans 
la  très -riche  bibliothèque  qui  loi 
était  contiée,  un  manuscrit  de  hé- 
rencer,  dans  lequel  ce  fameux  ar- 
chidiacre d'Angers  expose  sa  doc- 
trine sur  l'Eucharistie.  Pour  le  mo- 
ment, Lessina  se  contenta  de  l'an- 
noncer au  public  ,  avec  le  projet 
de  le  faire  imprimer;  ce  qui  toute- 
fois ne  put  avoir  lieu.  C'est  dans  la 
dissertation  même  qu'il  faut  voir 
quelle  érudition  et  quelle  force  de 
raisonnement   il  déploie  pour  cx- 

Ïlicpier  les  nombreuses  variations 
e  Béreuger;  pour  infirmer  l'auto- 
rilé  des  aualliemes  prunonce's  con- 
tre lui .  pour  attaquer  l'existenc* 
même  de  quelles  conciles  ou  sy- 
nodes icmis  k  son  sujet,  rnlin  pour 
prouver  que  cet  ouvrage  de  Ite'rcnger 
est  postérieur  à  Ions  les  autrcH,  et 
doit  par  conséquent  être  considère' 
comme  contenant  .ia  vériuble  opi- 
nion. Celte  publication  fil  une  telle 
sensation  eu  itlcmagne .  que  le  relo- 
lirr  Rincsti  déclara  Lri>iu|;  digne 
du  bonnet  dcductt-ur  lu  ihéologie. 
Elle  fut  suivie  de  fvW-:  de  la  tra- 
gédie d'£»w/m  (^<i/olti',quiful  n- 


3io 


LES 


Srcscnlee  pour  la  première  fois  à 
runswick,  en  177'-^.  Le  mérite  tou- 
jours croissant  des  pièces  de  Lcssing 
n'avait  rien  fait  pnfsager  d'aussi  re- 
marquable quecette  traf;e'die;et,sous 
quelques  rapports,  elle  n'a  point 
ele  surpassée  depuis  par  des  chefs- 
d'œuvre  qui  lui  sont  supérieurs  à 
d'autres  titres.  Elle  est,  au  reste, 
tellement  dénuée  de  cette  inspira- 
tion brillante  et  sublime,  mais  sou- 
vent vague  et  désordonnée ,  qui  ert 
un  des  caractères  de  la  lilte'raturc 
allemande,  qu'elle  senijjlerait  avoir 
pris  naissance  chez  une  autre  nation. 
Peu  de  pièces  ont  autant  exercé  la 
critique;  et  les  Allemands  en  onteux- 
mémes  signale  plusieurs  défauts , 
qu'il  paraît  diflicile  de  justifier.  Mais 
la  vc'rilé  de  la  plupart  des  caractères, 
riutérct  des  situations,  la  vivacité 
du  dialogue,  et,  par  dessus  tout ,  la  ra- 
re précision  du  style,  qui  ne  permet 
jamais  de  s'apercevoir  de  l'absence 
des  vers,  font  de  cette  pièce  un  mo- 
dèle classique.  Beaucoup  de  scènes 
mériteraient  d'être  citées.  Nous  indi- 
querons seulement  ici  la  première  et 
la  dernière  du  premier  acte ,  toutes 
deux  fort  courtes,  et  qui,  par  leur 
effet  ,  paraissent  comparables  à 
ce  qu'il  y  a  de  mieux  dans  au- 
cun théâtre.  Emilia  Galotti  fut  tra- 
duite en  latiu  ;  entre])nse  malheu- 
reuse, et  dans  laquelle  les  meilleurs 
latinistes  modernes  auraient  pro- 
bablement échoué.  Le  Laocoon , 
la  Dramaturgie ,  Emilia  Galotti 
et  Nathan,  sont  certainement  au 
nombre  des  modèles  qui  ont  le  plus 
contribué  à  rendre  à  la  langue  alle- 
mande cette  précision  dont  on  ne 
la  croyait  pas  susceptible,  Lcs- 
sing l'a  dégagée  de  cette  foule  de 
membres  incidents ,  dont  elle  était 
encombrée;  ses  phrases  sont  moins 
longues  1  sa  dictiou  est  nette  com- 


LES 

me  ses  idées,  dont  la  r 
rapide,  très -philosophit 

ive  à  la  discussion.  S*i 
bis  difficile  à  comprend] 
dans  Einest  et  Fnlk,  et 
ques  fragments  théoloj;i 
provient,  non  de  l'obscui 
pression,  mais  de  la  eu: 
style  et  de  l'omission  de 
termédiaires.  Enfin  ^  enno 
logisme,  quoique  des  m( 
inutiles  aient  encore  par  i 
sa  vigilance;  toujours  i 
propre  langue,  qu'il  a  s 
à  son  caractère,  il  a  été 
époque  ,  comme  Lulhei 
sieime,  le  vrai  modèle  cl 
n'a  été  surpassé  j)ar  an 
contemporains;  très-peu 
cesseurs  Tout  égalé,  et  s< 
celui  qui  a  le  plus  d'anale 
prose  de  nos  meilleurs 
Lessing ,  ayant  obtenu ,  e 
permission  de  voyager  po 
trouva  à  Vienne  le  priu' 
de  Brunswick,  qui  lui  ] 
l'accompagner  en  Italie, 
put  \'isiler  que  le  nord  de 
classique  des  arts ,  et  revi 
fenbuttel  au  bout  de  8  mn 
avant  son  départ,  coinjn 
blicalion  de  ses  Mémoii 
ques  et  Littéraires,  tirés 
de  la  hibliotht'que  ducal 
fenbuttel  (  Be^'trœge  zw 
te  und  Litteratur,  etc. 
tour,  il  continua  cette  • 
et,  après  avoir  fait  impr 
ques  morceaux  sur  des  su 
il  se  jeta  tout-à-fait  dans 
gie,  et  publia  les  prenii 
inents  d'un  inconnu  (  a 
eincs  Ungenanntvn  ).  L( 
ments  que  lui  attira  cetl 
tion,  la  vivacité  même  a> 
il  se  crut  obligé  de  repou 
jures  et  les  calomnies  ati 


LES 

taireSy  ne  firent  ^'aceroitre 
lypocendrie  et  son  irritabilité', 
Suolir  encore  une  santé  déjà 
Jlérée.  A  ces  sources  de  cha- 
se  joignait  une  génc  extrême. 
lit  contracte  beaucoup  de  det- 
ses  appointements  n'avaient 
iffire  à  remplir  ses  engage- 
;;  et  il  e'tait  surtout  vive- 
aflecté  de  ne  pouvoir  adoucir 
ntion  de  ses  parents.  Enfin  il 
n  1 778 ,  frappé  par  le  coup  le 
terrible,  en  perdant  sa  com- 
'y  qu*il  avait  épousée  à  Ham- 
;,  à  la  fin  de  1776,  et  pour 
le  il  avait  un  grand  attache- 
«  Ma  femme  est  morte ,  écrit- 
Eftchenburg  ,  et  j'ai  fait  aussi 
e  triste  expérience.  Je  me  ré- 
is  de  ce  qu'il  ne  mVn  reste  plus 
ucoup  de  semblables  à  faire; 
xtte  idée  me  soulage.  1»  Cette 
ion  pourrait  paraître  étrange , 
re  douter  de  sa  sensibilité ,  si 
le  savait  pis  combien  sont  va- 
les  expressions  de  la  douleur  , 
■*es  lettres  à  son  frère  dans  la 
;  circonstance  ,  les  ménagc- 
i  qu'il  lui  recommande  de 
Ire  pour  annoncer  ce  malheur 
beau-fils  alurs  à  Berlin,  enfin 
i^rin  profond  que  lui  avaient 
pnVédemment  le  malheur  et 
»rt  de  KIcist ,  n'étaient  des  té- 
oages  de  la  bonté  de  son  cœur , 
ée  d'ailleurs  par  ses  amis.  Ce 
f'anmoins  au  milieu  de  cette  vie 
*  par  des  chagrins  si  multipliés, 
lanit,  en  1779 ,  son  NaOuin  le 
■y  yathan  der  FTeise  ).  La  pa- 
e  de  la  bague ,  qui  doit  être 
dée  comme  la  base  priucijMile 
pi'-ce,  est  ,  comme  on  sait  , 
il*une  ncMivelle  de  Boccace  ;  et 
t  du  poète  est  de  faire  sentir 
doit  acconler  son  estime  à  tous 
tînmes  qui  la  méritent ,  saus 


LES  3ii 

ëgard  â  la  religion  nu'ils  professent 
Ce  drame,  ou,  selon  Engel ,  ce  poème 
didactique ,  est  une  composition  d'un 
genre  tout-à-fait  original ,  et  qui 
semble  ne  pouvoir  rentrer  dans  ai^ 
cune  classification  de  nos  poétiques* 
Nul  ouvrage  allemand ,  si  l'on  en 
excepte  le  Messie  (  l' Ohéron  ne  pa* 
rut  que  l'année  suivante  ,  dans  le 
Mercure  allemand  )  n'avait  encore 
excité  en  Allemagne  une  aussi  grande 
admiration.  Trop  long  et  trop  dé- 
pourvu d'action  pour  être  repnf- 
senté ,  Nathan  produit ,  à  k  lec* 
ture ,  un  effet  extraordinaire.  Le 
calme  et  la  noblesse  du  principal 
caractère ,  la  vérité  de  tous  les  autres , 
à  l'exception  peut-être  de  celui  de 
Saladin,  qui  n'a  guère  que  de  U 
bonhomie ,  et  qui  était  trop  mnl 
dans  l'histoire  pour  être  sacrifié  k 
im  être  d'imagination  ;  l'attrait  iiiex* 
primable  de  celui  de  Recha  ;  la  douce 
philantropie  qui  respire  dans  tout 
l'ouvrage  ;  enfin  ,  la  perfection  des 
vcrsïambiques  ^  trop  peu  imitée  par 
la  plupart  des  poètes  allemands  de 
la  même  époque  et  de  la  suivante , 
semblent  devoir  désarmer  la  cri- 
tique ,  et  font  de  Nathan  un  des 
monuments  littéraires  modernes  les 
plus  imposants.  Toutes  les  pièces 
dont  nous  avons  fait  mention  ,  sauf 
le  Jeune  Saluant  et  Emilia  Galotli , 
ont  été  traduites  dans  le  Tfiédlre  al" 
lemand  de  Junker  et  Liebault ,  ou 
dans  le  Nouveau  Théâtre  allemand 
de  Friedel.  On  a  a  ussi  une  imitation  de 
jVathan  i^ar  Chénicr.  Ce  fut  comme 
le  chant  du  cygne  pour  Lessing.  Sa 
faiblesse  devint  extrême  ;  sa  gaité  , 
sa  vivacité ,  furent  remplacées  par 
l'iiLsouciance ,  l'a^thic,  et  une  nis- 
position  continuelle  au  sommeil  : 
il  ])erdit  bientôt  toute  son  énergie 
morale.  L'asthme  vint  aggraver  ses 
maux  ;  et  il  termina  sa  carrière ,  le 


3ia  LES 

1 5  février  1 781 ,  dans  la  53*.  année 
de  son  Age.  Lessiiigavail  beaucoup 
de  liaisons  littéraires  ;  il  eut  aussi 
beaucoup  rramis  ,  et  il  méritait  leur 
altacbenicnt  par  la  fraiiclnsc  de  son 
coniincnx*  «iaiis  totis  les  ilc'iails,  quoi- 
qu'il cul,  il  faut  en  convenir,  une  al- 
lure, pour  aiusi  dire  ,  particulière. 
Ëniiciui  de  tout  e'ialaj^e  do  sentiment, 
il  faisait  et  rec<'\ail  le  bien  presque 
comme   Tacqnit   d'une   dette ,   que 
toas  les  bommes  contractent  les  uns 
envers  les  autres.  Cette.disposition  se 
faisait  remarquer  dans  toutes  ses  con- 
versations. 11  accueillaitfrancbement 
les  idées  vraies  et  utiles  ,  et  commu- 
niquait les  siennes  ,  sans  paraître  y 
attacbcr  aucune  importance  :  bien 
différent  ,    dit    Mendelssolin ,   de 
ces    riches    qui  font    sentir  d'une 
3nanièrc  humiliante  l'aumône  qu'ils 
distribuent,  il  communi(piait  ses  ob- 
servations avec  une  telle  simplicité', 
qu'on  était  souvent  tente'  de  s'en  at- 
tribuer le  mérite.  L'amour  de  la  vé- 
rité et  de  la  justice  était  sa  passion 
dominante.  Révolte  par  la  moindre 
injustice  ,  comme  par  une  irre'{;;u]a- 
rilc    qui  dérangeait  l'ordre  de   la 
nature,  il  se  montrait  toujours  prêt 
à  embrasser  la  défense  des  oppri- 
més ,  avec   une  chaleur  qui  le  fit 
souvent  paraître  animé  de  l'esprit  de 
contr.idiction.  Cest  ainsi  que ,  pen- 
dant la  guerre  de  sej)t   ans  ,  on  le 
vit  ])arlisan  des.Prussiens  à  Leipzif^ , 
et  des  Savons  à  Berlin.  Il  est  peu  de 
genres  de  poésie  dans  les(|uefs  Les- 
sing  ne  se  soit  exercé.  Il  a  même 
fait  di's  odes.  On  n'v  trouve  point  le 
f;éuie  Iviirpie  ;  mais  elles  rcufermeul 
des  sentiments  nobles  cl  élevés.  On 
fait  plus  de  cas  de  ses  chansons,  qui 
respirent  la  gaîté  ,  et  sont  fréquem- 
ment aiguisées  par  une  légère  ironie. 
ïl  suffira  ,  pour  eu  faire  l'éloî^c  ,  de 
dire  qu'ayant  été  souvent  mi.-.o  en 


LES 

musique ,  elles  sont  trcs-re'pan 

en  Allemagne.  Toutefois ,  eUes 

paraissent ,  pour  les  idées  mo 

et   philosophiques  ,     inférieur 

celles  de  Gleim ,  Hôlty  ,   et  < 

qucs  autres.  Ses  Epigrammes , 

plusieurs  sont  des  imitations  • 

leurs  anciens  et  iqpderiies ,  o 

des  traits  piquants ,  et  sont  re 

quables ,    souvent  pour   le    f 

toujours  par  une  grande  préc 

de  langage.  Elles  ont  été ,  ain: 

beaucoup  de  ses  poésies  fugil 

revues  par  son  ami  Ramier , 

corrections  dutpiel  Lcssing  se 

mettait   presque  aveuglément 

Dissertation  sur  VEpigramm 

pleine  d'observations  fines  si 

poème  ;   et  ses  jugements  su 

principaux  épigrammatistes  on 

rite     l'attention    des    philolo 

Notre  jugement  sur  ses  Fable 

à  -  peu  -  près   conforme  à  celi 

Mendelssolin,  (|ui  n'en  cite  qu'ur 

nombre  comme  vraiment  dign 

Lessing:  ramenées  à  la  sim{ 

d'Esope ,  mais  écrites  avec  to 

]>récision  que  l'auteur  a  su  di 

à  la  prose  allemande,  elles  prés€ 

en  général  d'excellents  priucip 

morale  néanmoins  en  est  quelqi 

trop  recherchée  et  trop  pcunat 

pour  être  frappante  ,  et  par  i 

quent  utile.  Nous  ajouterons  t 

meilleure  prose  ne  parait  pas 

voir,dansccgenre, remplacer  h 

sic.  Tout  le  monde  lit  Ics/V»^ 

Lessing  ;  personne  ne  les  rctien 

vieillards  et  les  enfants  sa  ver 

cœur  celles  de  Gellert.  Au  nîstc 

sing  avait  prévu  ce  jugement  : 

V  mieux  aime  ,  écrit  -  il  à  G 

»  prendre   une  route  diflerei 

v  plus  mauvaise ,  que  de  m*ei 

»  au  danger  d'une  comparaiso 

»  favorable  avec  les  Gleim 

»  La  IToutaiue.  »Sa  Dissert ali 


LES 

de  la  Fable  (Fondent 
Fabel  )  est  un  morceau 
(cellente  critique ,  tant  pr  la 
L  des  principes  que  par  l'era- 
i  théories  des  différents  au- 
fais  on  lui  a  reprocbé ,  avec 
d*  a  voir  un  peu  subtilise  dans 
isscrtation ,  comme  dans  la 
mie  et  dans  plusieurs  de  ses 
es,  et  entre  autres  d'avoir  rcmr 
ïS  deOnitions  de  ses  prëdëces- 
par  une  de'fînitiou  qui ,  pour 
(is  îtistc,  n'est  pas  d'un  usage 
immodc  (  i  .  Nous  ne  ferons 
reuiimëration   de  sts   écrits 
»giqties  y  dans  lesquels  il  de- 
mie très  grande  connaissance 
,teurs  anciens  ,  présentée  sous 
orme   agréable   et    piquante, 
i  de  ses  nombreux  rivaux  n'a 
icttx     que   lui   allier  Tune  à 
»;  eC ,  sous  ce  rapport ,  il  pour- 
tre  regarde  comme  le  père  de 
critique  éclairée  que  les  Alle- 
5  appliquent  aux  ouvrap;cs  des 
is.  Ou  trouve  encore  dans  notre 
runefcHilecleuiorccauxdelilté- 
r.  dont  aucun  n\»st  sans  intérêt. 
<|uc  nous  avons  cîi(>s  sulliscnt 
expliquer  rinfl  uence  qu*i  1  a  excr- 
xssiug  vécut  assez  j)()ur  sa  gloi- 
■ai«  TÏn^t  ans  plus  tard  il  eut 
être  épargné  à  «^a  |Kitrie  les  scan- 
littérairesqui  l'ontainigéc.  Si  la 
elle  pbilosupliie  a  rectifié  quel- 
idée»,  et  agrandi  laspbcre  delà 
ée .  on  ne  |)eut  nier  qu'elle  n'ait 
tf,  dans  tout<*5  les  bcmchesde  la 
rature  .  Tinduence   ijcrnicicuse 
on  iiéirlogisme,  cl  «le  ce  genre 
e  sDUTcnt  honoré  du  nom   de 
Mtcendaiitalisrne y  ci  qu'elle  n'ait 
,u:t  'i  ridiculi>er  et  attaquer  qucl- 


Lr«  f  «l>;««d«  I-«tttn|[  ont  *l^  lriitliiilc«  ra 
m  •>•#  d'Aiit«)inf,  Paria,  1764  ,  iti-i3.  M. 
«4  m  I*  losn^  c«tle  tiadiiclioii  avfH-  !••  Xext'i 
'  «pfa-'-fi  lit(«r«l*  inirrtiiii-kire  ,  uiAi*  tAtt* 
M$^rimJiom,  ibid.  »:99i  •«•*'*• 


LES   .  3^3 

qnes-imes  <Ies  réputations  littéraires 
les  mieux  établies.  Il  est  possible  que  ^ 
d'autres  lettres  sur  la  Uttérai'ure 
du  jour  eussent  fait  justice  de  ces 
excès.  Parmi  les  ouvrages  philaio- 
phiques  de  Lessing  ,>nous  n'en  cite» 
rons  que  deux  :  JPope  métmphjrsi' 
cien  est  un  examen  du  sptème  de  ce 
pocte^{ihilosophe ,  dans  lequel  Les«- 
sing  et  Moses  Mendelssonn  (  car 
cette  dissertation  est  l'ouvrage  des 
deux  amis  )  prouvent ,  d'une  ma- 
nière assez  claire,  que  les  principales 
idées  de  Pope  sont  tirées  de  W.Ring , 
auteur  anglais ,  qui  écrivit  en  1702  ; 
et  ils  font,  à  ce  sujet ,  des  rappro- 
chements^ très-curieux.    I^  second 
est  beaucoup  plus  important  ;  il  est 
intitulé  :  Ernest  et  Falk ,  Dialoate 
pour  les  Francs-Maçons.   I^essuig 
cherche  à  établir  que  la  franc-ma- 
çonnerie n'est  autre  chose  que  le 
désir  et  les  efforts  de  tous  les  geos 
de  bien  pour  faire  disparaître  les 
obstacles  qui  s'opposent  à  l'union 
et  a  la  bonne  intelligence  entre  tous 
les    hommes.    Ces    dialogues    sont 
écrits   avec  toute  la  précision  de 
style  qu'on  admire  dans  ses  meilleurs 
ouvrages.  Lessing  a  fait  aussi  plu- 
sieurs traductions,  dont  les  princi- 
pales sont  celles  de  V Examen  de  in- 
[^cnios  para  las  sciendas  (  Examen 
des  esprits  propres  aux  sciences  ) 
parl'Espgnol  Jean  Huarte;der/fjj- 
toire  des  Arabe  s  sous  les  Califes  y  par 
l'ahbé  de  Marigny  ;  du  Système  de 
PJùlosoplùe  m  orale  ^  pa  r  H  utcheson  ; 
du  Théâtre  de  Diderot.  La  collection 
de  scsŒuvresse  termine  j>ar  sa  cor- 
respondance avec  Ramier ,  Eschen- 
l»urg  ,  Nicolaï,  Mos.  Mcndelssohn , 
Rciske,  Glcim  ,    Schmid  ,   Kbert , 
Hcyne  ,  Campe ,  Michaclis ,  Herder 
et  son  frère.  Noits  l'avouerons  fran- 
chement :  si   celte  correspondance 
nous   fait  connaître    lieaucoup  de 


3i4  LES 

particularités  ie  la  vie  de  Lessing  , 
file  est ,  eu  gcue'rai ,  d*un  médiocre 
intérêt  littéraire.  Les  lettres  de  Les- 
sin^;  lui-même  sout  peu  piquantes 
sous  ce  rapport.  Celles  de  la  plu- 
part de  ses  correspondants  sont  assez 
insignifiantes.  Gleim  y  paraît  peu 
di'^nc  de  la  réputation  du  Tjrtee 
allemand.  Celles  de  Nicola'f  et  ses 
notes, quoique  délayées ,  contiennent  y 
du  moins  ,  des  faits  littéraires  cu- 
rieux. Mais  celles  de  Moses  Mendcl- 
ssohunous  semblent  se  distinguer  de 
'toutes  par  unegrande  bonhomie, ime 
simplicité  trës-attacbantc, une  extrê- 
me droiture  de  jugement  et  beaucoup 
de  netteté  dans  les  idées.  11  nous 
reste  à  parler  des  ouvrages  théolo- 
giques. Nous  avons  déjà  fait  men- 
tion   du    manuscrit    de    Bércnger. 
Nous  ne  citerons,    en  particulier, 
que  ce  qui  a  rapport  aux  fameux 
Fragments  d'un  inconrm.  Ses  amis 
de    T^rlin    firent    les  plus  grands 
efforts  pour  Tempechcr  de  les  pu- 
blier: mais  quand  il  s'était  pénétré 
d*uiie  idée ,  il  y  tenait  avec  une  opi- 
niâtreté insurmontable.  Il  était  con- 
vaincu que  la  ])u})lication    de  ces 
fragments  devait  être  utile  à  la  reli- 
gion, en  provoquant  Texamen  et  la 
réfutation  des  objections  qu'ils  con- 
tenaient contre  plusieurs  points  du 
christianisme,  tels  que  la  révélation, 
la  résurrection ,  le  but  de  Jésus  et 
de  ses  disciples  ,  etc.  Lessing  Ta  ré- 
pété jusqu'à  satiété  ;    et  c'est  l'opi- 
nion très-prononcée  de  Nicola'i  et  de 
Herder.  Il  résista  donc  à  toutes  les 
représentations  ;    et    les    premiers 
fragments  furent  imprimés.  Ils  cau- 
sèrent  un  scandale  général   |)armi 
les  théologiens.  Bientôt  la  cour  de 
Bninsv^ick  lui  défendit  de  publier  la 
suite  des  fragments:  ceux  qui  avaient 
paru  ,  furent  confisqués  :  et  Lessing 
eu.  fut  enchanté ,  espérant  que  cette 


LEf 

mesure  les  ferait  C' 

tage  ;  ce  qui  eut  li< 

foule  de  réfutations 

public.    Qtielques-  i 

celles  de  Semlcr,  1 

furent  très-décentes 

d'autres    furent    m 

Mais  le  pasteur  G 

bourg ,  attiqtiant  m 

l'éditeur  des  frnginr 

sing  des  invoclivcî? 

géantes  et  dos  inip 

c^ilomnieuses.  Celi:i 

aigreur,  mais  avec  i 

riorité  de  talent  :  < 

polémique  enipoisoi 

années  de  sa  vie.  Plu 

ont  ])ensé  que  Lcssii 

de  n  avoir  pas  senti  c 

du  moins  pour  le  u 

de  cette  publication 

permis  de  concevori 

sur  son  orthodoxie 

quoique  Nicola'i  as 

nière  la  plus  positif 

sait  tout  changcinc 

mes,  nombre  de  p 

écrits  attestent  son 

religion  ,  la  moni 

ment  qu'il  avait  de 

regarde  comme  un 

nête,  celui  qui,  par 

sur  la  religion  ,  trc 

l'homme  laible  (  to 

11  s'indigne  centre  \ 

Çédie,  dont  le  sens  < 

donne,  mais  qu'un  ] 

ne  jamais,  a  Dans  te 

»  dit-il,  des  prêtre* 

'»  non  comme  prêti 

»  scélérats;  et  ils  ; 

»  pour  satisfaire  le 

»  privilèges  de  to 

(  Dramat.  i  »"*.  part 

tout  en  reprocuant 

leur  intolérance,  il  i 

les  théologiens  de  I 


rmet  lU'  prendre  Icdc- 
it  par  tjTaniiUcr  plus 
tmais  fait  lu  premiers 

337  V  !1  admire  /Fer- 
1  jirD^e  que  Tauteur  au- 

jiar  un  chapilrc  qui  eût 
tnmrnl  s'g'tair  i>pe're,  et 
noyen»  eût  pu  être  pre- 
iloppcmenl  dn  caractère 
oDiuge  (  T.  aj,  p.  6^  ), 
ino  Iiessing ,  iait  arriver 
urMs  disciiuîoDS  et  ses 
s  il  ne  rcf^arde  pas  moios 
•  comme  un  de  cm  plii- 
]ui  cherclienl  beaucoup 
^sembler  qu'à  di^ipcr 
i:  partout  011  iU  portent 

,  on  Toit  s'eliranler  les 
êrilcs  les  mieux  Aablies , 

4,  p.  74-  )  L'auteur  de 

rti  S01U  les  yeux  l'ediL 
le  Iiosioc  en  3o  roi.  in- 
w!  chez  Vosi, à  Berlin, 
ji.  Le  célèbre  phîlolo- 
.a  fait  des  ouvrages  de 
etd'uncoursparliciilLcr. 
■re  dani  la  Bibliolhéqite 
'.titres  de»  observations 


rV  le  plus 
telle  pieté  , 


■   le   Lai 


mpn- 


dins  nu  recueil  1 
«  criiiqucs  de  ses  aiiré- 
cs  dans  les  deux  BibUo- 
»  «-dessus,  et  dans  U 
vfrfellr.  Je  Littérature, 
arartèret  des  poètes  et 
JUmarviii,  |MrCli.  Aug. 
daai  plusieurs  nuvrnj;es 
I.  cl  de  Fre^rrie  Schlc- 
igeiRimt  sur  Lei^iu);  con- 
oe  homme  et  comme 
Hcrdcr,  iuȑrc'  d'abonl 
■rcure  atlemnrrd ,  puis 
*ol.  des  Feuilles  dèta- 
aln  Lettres  i»t  fîmilia 
lï  le  l'kilosiifihe  homme 
par  F.nppi  ;  —  un  arli- 
dta*  le  jYécrologite  de 


LES  3i5 

S'^Iiiiiid  ;  —  enfin  une  H'olîce  très- 
déluillce  sur  sa  rie ,  son  caractère  et 
SCS  écrits ,  dans  le  4'-  Tol.  du  Die- 
tiormaire  des  poètes  et  prosateurs 
allemands,  de  Joerdens,  qui  est 
elle-racrae  ,  en  grande  partie  ,  nu 
abrogé  de  la  Vie  de  Lcssuig ,  écrite 
par  son  frère,  D-c. 

LESSIUS  {  L^oNABD  ) ,  célèbre 
jésuite,  naquit  i  Brechtan  ,  ancien 
bourg  du  Brabant.  le  1".  octobre 
i5.^4-  d'une  Camille  distincuee.  Dès 
le  plus  tendre ,  il  manifesta  une 
'■■  ses  condisciples  lu! 
om  de  Prophète.  Il 
ar.iitun  goût  si  décide  pour  l'c'tude, 
qu'il  oubliait  souvent  l'nenre  du  re- 
pas, qu'd  se  privait  du  sommeil  nece^ 
saire,  et  que,  ponr  ne  pas  perdre 
de  temps,  il  recnauAait  à  la  hâte  ses 
mains  en[>Durdics ,  à  la  lumière  de  In 
lampe.  Devenu  orphelin  à  six  ans  , 
il  se  vil  oblige  d'interrompre  ses 
études  ;  et  ce  ne  fut  qu'avec  beau- 
coup de  peine  que  son  tuteur  lui  per- 
mit de  les  reprendre.  Ayant  obtenu 
<me  bourse  au  collège  à'jlrras  à 
liouvain .  Lcssiiis  y  fil  ses  cours  avec 
le  plus  grand  éclat ,  Cl  fui  proclamé 
Prince  des  Philosophes,  A I  âçede  1 7 
Rns,il  cntr.i  dam  la  compagme  de  Jé- 
sus, lea3}uiQ  i57xDeuxaiu  aiirbil 
allaprufesserlaphilosuphieàDouaî, 
Fn  137S,  les  troublra  religieux  qui 
désolèrent  les  Pays-Bas,  l'ayant  con- 
traint de  voyager  incoeaito  pour  se 
soustraire  à  la  fureur  des  réformés, 
il  contracta  ,  dans  une  auberge,  une 
duuloureiise  infitmilé  nui  ne  l'aban- 
douna  point  le  rcAle  de  ses  jours. 
liCS  troubles  s'ajwisèrent  enfin;  et 
Lcssius  rcvintàsonpustr.Aprèi qu'il 
eut  professé  pendant  sept  ans  la  phi- 
losophie h  Douai,  il  fut  ordonné 
prêtre ,  cl  il  partit  pour  Rome ,  nû 
il  fit  deux  ans  de  tliêolo;;ie  soits  les 
PP.  Augustin  Giusiiaiaui  et  Fran- 


1 


i 


3i6  LES 

çois  Stiarez«  En  1 583 ,  il  se  rendit  à 
liOiivaiii,  roinmc  professeur  de  théo- 
logie. SiiL  Proposirions  extraites  dt* 
ftes  cahiers ,  et  roni'eriDaiit  tout  le 
fonds  de  sa  doctrine  sur  rEcriliire- 
îSainte  y  la  pre'deslinatton  et  la  ^race, 
furent  amèreiDcntcensnre'es, ainsi  ({ue 
quelques  propositions  d'Haméliiis , 

f)ar  les  universités  de  Louvain  et  de 
)ouai,  en  IJ87  et  i588,  comme 
C'iaiit  contraires  à  la  doctrine  de  Saint 
Thomas  ,  et  sentant  le  scmi-pclagia- 
liisme.  Sixlc  V  ,  qui  occupait  alors 
le  Saint-Siège,  voulant  prévenir  les 
suites  d'une  ])areille  dissension  ,  or- 
donna à  sou  nonce  dans  les  Pays- 
J]as,  de  se  transporter  à  Louvain, 
et  d'imposer  silence  aux  deux  par- 
tis. Le  nonce  défendit ,  par  un  bref 
du  10  juillet  i588,  de  traiter  des 
matières  de  la  grâce ,  sous  peine  d'ex- 
rommunication,  et  n*imprima  aucune 
note  aux  Propositions  de  Lessius.  Les 
théologiens  de  Louvain  ,  croyant 
nvoir  étccondamncs  parce  qu'ils"n*a- 
Vaient  pas  obtenu  gain  de  cause ,  in- 
^istèrcnt:les  jésuites  répondirent  aux 
i'euseursde  Lessius,  et  lircntdéclarer 
pour  le  système  de  leur  confrère  les 
îuiivcrsités  de  Maience ,  de  Trêves  , 
tringolstadt  et  de  Louvain ,  en  1 G 1 3. 
On  i^Qwt  voir  le  détail  de  ces  dis- 
cussions dans  le  chap.  xiv  ,  5«  "I7 
de  la  Défense  de  la  Foi,  etc.  par 
llabert ,  éveque  de  Vahre,et  dans  les 
Réponses  d'Arnaiild,  tom.  xvi  et 
xvu.  Lessius  avait  assisté  à  la  sixiè- 
me congrégation  générale  de  son 
onlre;  il  assista  encore  à  la  se|>- 
lièuie ,  qui  se  tint  à  Uome.  Il  mou- 
rut à  Louvain,  le  i:>  janvier  i()i3, 
rt  fut  généralement  regretté.  Cha- 
run  voulut  avoir  quelcpie  chose  de 
lui ,  )>ar  la  bonne  opinion  qu'on 
•ivait  de  ses  vertus.  On  .se  disputa 
^es  cheveux ,  ses  on»les  et  les  doigts 
dont  il  tétait  ieni  pour  écrùe  ses 


LES 

admirables  oiwrages.  I 
ré  devant  le  maitre-aut( 
du  collégedf  Louvain,  où 
fessé  pendant  38  ans  avec 
11  avait  rempli  avec  boni 
gé  de  visiteur  et  celle  de  ( 
la  société ,  dans  sa  ])ro\i] 
frères  les  pliLS  éclairés 
un  devoir  (Vagir  d'après 
Le  pa])c  voulut  le  faire 
tencier  ;  et ,  après  sa  ni 
\'II1  rendit  à   son    me 
éclatant  témoignage.  L' 
mi  sœcHH  Soc,   Jesit , 
éloge  po in ])eux,  et  rap 
877  )  qu'il  s'oj)érail , 
tercession  ,  un  grand  110 
rades.  Mais  aucun  écri 
jKirléavec  pliLS  d'einphc 
teur  du  livre  De  vitd 
i/.  P,  Leonardi  Lessii 
a  Paris,  i().i4«   in-i(J. 
paux  ouvrages  ont  été  rc 
lu  mes  in -fol.,  Anvers,  1 
Paris,  i6:>5.  On  en  ti 
tail  dansSotwel;  nou^ 
seulement  :  L  De  Jusl 
actiomim  humanantm 
virtulihus  cardinalihus 
tiior ,  réimprimé  sept  f 
tioiis  d'Anvers,  iG'ii  , 
1G.53  ,  iu-fol. ,  sont  les 
plusieurs  propositions 
l'homicide ,  le  régicide 
le  mensonge  ,  Tusure 
moliatrat  etc. ,  extraite 
ont  été  siunalces  dans 
violes^  et  censurées  ])ai 
de  théologie,  les  évtqn 
et  les  souverains  ponti 
sertatio  de  MoNtibus  /< 
primét!  à  Paris  et  à  hy 
de  i()3o  ,daiis  celte  de 
est  la  plus  estimée.  11] 
J#  licito  usu  itquiv*oc 
fnentaliiun    testrictiot 
Jean  Dames.  Gis  truts 


■ier  Toliimr  tl^s  iruvros 
Vi.DeCraciHtfficaci, 
imt ,  lîbrrtattr  arfiilrii  et 

Pei  candilivnaU  dis- 
ugrtiea.  QuoJqucliFSsiiis 
cuK  qui  ftiilrent  te  moiiis 

Ucr^fr,  ilU  nconnaîl 

.  ait  Bossiipt.  (  Dérense 
iiiion  rfrj  SS.  Pères, 
V.  D*  l'ra-ilestituUione 
ont  angelonim ,  et  ha- 
sm  de  pneilcfiin-ilione 
Jtation^su.  Sainl-Fran- 
Im  eV.rivnit  à  Lcuiiu  , 
ilr  n  ttaih!  :  o  J'ai  vu  , 
[liblîotlièipie  du  colléRc 

TOtre  Traita  de  la  prc- 
n  :  il  P41  vrai  qne  je 
lie  le  pnrrourir  à  la  lidic, 
tg^rcmcni;  Cfpmdani  je 
ùité  de  ■«marquer  que 
traité  eUitde  celle  opi- 
ncieDne,  li  coiuolante, 
rifee  par  U:  le'moignape 


>  Ecni 


*  prises  diius 


DRiurel 
'ksiîne  Us  k< 
■onsèquenee  de  leurs  mé- 
III ,-  ec  qui  II  été  pour  moi 
une  [;ranile  joie ,  urant 
remanie  celte  «ioelrinc 
*  plus  cunfiinnc  A  ta 
tir  île  Dieu  el  il  h  ç^rin , 
I  pliwapprnphantede  ta 
romme  la  pl'i«  propreà 
ter  il  Aimer  Dîeti.  ainsi 
linMimeilanimon  petit 
-ininur  de  Dieu  (  t  ).  » 
les  et  rr{ip,iii  sit  capes- 
dtatio;cuin  appendice. 


LES  3 

anâ  rpiiestiottibus  tjiUtiusdam  qitm 
ipiam  consultationem  spectant ,tvi' 
pandetur ,  Anvers,  i(>io.  Cet  ou- 
vrage, selon  St.-Frjnçois  de  Sales, 
esi  uioiiis  celui  de  Lossiu»,  que  celui 
de  l'Ange  du  grand  conseil.  Nom 
en  avuns  deux  traductious  fran» 
çaises  ;  celle  de  Martin  Christupho 
el  celle  de  Drouet  de  Mauperttiy. 
Vil.  Ny^asticonseuduverà ratio, 
ne  valetudinis  bonœ  el  mto! ,  luut 
cum  seniuum  ,  judicii  et  memarim 
ialegritate,  ad  ertremmA  svneetu- 
tem  conservmulw ,  Anvers,  itirSet 
i<ii4,  iii-8".  avec  ItTraÎK*  intito|«(i 
LmgiComara,  o  vero  diseord  dél- 
ia ■vita  scAria,  Iraduit  en  latiu  par 
Lessius.  Sebastien  Hardy  les  iraduuit 
enfrançais  riinct  l'autre,  souj  ce  ti- 
tre :  te  vrai  Régime  de  vivre  pouf 
la  conservation  du  corps  el  da 
i'uma,  Paris,  i64G,in.8''.  La  Bon- 
uodière  les  enrichit  de  noies,  et  les 
reproduisit  «i  français  avec  ce  li> 
trc  :  Delà  sobriété  el  de  ses  avan- 
lages,  Paris,  1701,  in-n.  Les- 
wiis,  encore  à  la  fleiir  de  soii 
lige ,  ayant  cle  condamne'  par  )m 
mnlecins  à  n'avoir  piis  deux  ans 
H  vivre,  e'Iudia  lui-même  les  prin- 
cipes de  l'hvgiéne,  fui  frapnii  do 
l'exemple  de  Cornaro  ,  résolal  do 
l'iuiiier,  et  s'en  trouva  si  liicntpi'ii 
traduisit  son  livre  eu  y  joignant  la 
r^sidtat  de  sa  propre  expcrimce, 
il  laquelle  il  dut  une  |trulotigation  dt 
quarante  ans  de  vie.  VIII.  Discut- 
sio  magni  Concilii  Ltiteranetuit  da 
polesiate  teelesia-in  lemporaUlnit , 
imprime  soi»  le  pseudonyme  âf' 
(iiiill.  Sineleton  ,  M«ïcnee,  tfii3, 
in  -  H".  IX,  De  potestate  tummt 
f'iintijicis,  imprima,  âla  v^ril^,  dit 
Ribadeneira  [  Bibliath.  Ser^.  Soe. 
Jrni,  pa;;.  3«S\  mais  supprima  pu. 
qu'à  présent  pour  de  lionnes  raison)), 
1.C  cïuluguv  dtn  ouvMges  de  Lwnut 


J 


3ao  LES 

mihrc  renferme  les  éléments  de  la 
botanique,  rexpusition  des  divers 
^svslcmes,  et  uii  dictionnaire  d(;s 
termes  usités  eu  plijtologie;  ia 
deuxième  ofî're  sa  méthode  divisée 
en  vingt-trois  tableaux  synoptiques, 
la  description  des  plantes  cultivées 
daus  le  nord  de  ia  France,  avec 
leurs  usages:  enfin,  la  troistcme  par- 
tie comprend  la  nomenclature  de 
tous  les  végétaux.  Lestiboudois  a  pu- 
blié encore  un  Abrégé  élémentaire 
de  V  Histoire  naturelle  des  animaux  y 
1  vol.  in-8^.  :  il  est  mort ,  en  18 1 5 , 
à  Lille  ,  sa  patrie.  Z. 

LtSTOCQ  ou  L^ESTOCQ  (  Jean 
Hekman),   né  en     1097,  ^^^^   le 
pays  d'Hanovre,  de  parents  français, 
qui  avaient  quitte  leur  pays  pour 
cause  de  religion,  embrassa  Tétat 
de  son  père^  qui  était  chirurgien. 
Né  avec  un  génie  entreprenant,  il 
trouva  le  théâtre  de  son  activité  trop 
<ftroit.    Ayant    entendu  parler  des 
moyens  de  fortune  que  les  étrangers 
trouvaient  eu  Russie ,  il  se  rendit  à 
Pctersboui*g  en  1 7 1 3.  Pierre  I«*".  le 
nomma  son  chirurgien.    Appelé  à 
suivre  ce  monarque  dans  tous   ses 
voyages  ,  il  eut  occasion  de  gagner 
sa  conGance ,  et  de  s'entretenir  fa- 
milièrement avec  lui;  mais,  au  bout 
de  quelque  temps ,  il  tomba  en  dis- 
grâce ,  et  fut  relégué  à  Kasan ,  où  il 
resta  jusqu'à  la  mort  de  l'empereur. 
Catherine  I ,  dont  il    avait  soigné 
la  santé  pendant  son  voyage  en  Hol- 
lande, h",  rappela ,  en  17'iJ,  et  le 
nomma  chirurgien  de  sa  fille  Elisa- 
beth. Lestocq   s'attacha  des  lors  à 
la  fortune  de  celte  princesse.  Déjà  il 
eut ,  à  la  mort  de  l'empereur  Pierre 
II,  le  projet  de  la  faire    par>'enir 
au  trône  ;  mais  elle  ne   put  encore 
se    déterminer  à    tenter   une   telle 
entreprise.  Onze  ans  plus  tard  ,  en 
\')\i  y  U  renouvela  sa  proposition, 


LES 

et  parvint  à  décider  la  p 

a  dit  ailleurs  commeiil 

cette  révolution  fut  con 

Élisabetu  ,  tom.  XII 

Lestocq  fut  l'ame  des 

et  des  intrigues  tpii  pr 

dénouement,  et  monir 

fermeté  que  d'adresse  : 

conduisit  Elisabeth  à  la 

gardes  ,  et  qui  la  fit  ])rut 

ratrice.  Parvenue  à  ré^n 

cesse  se  montra  pénelr 

naissance  envers  celui  (j 

vaille  si  heureusement 

lion.  Lestocq,  avec  le 

chise  qui  lui  était  uatn 

souveraine  qu'il  presse 

choses  pourraient  chanj 

peut-êlre  un  jour ,  ouL 

vices,elle  le  sacrifierait; 

Cependant  les  première 

menèrent  aucun  clïange 

dans  les  dispositions  d\ 

observa  seulement  qu' 

à  Lestocq  la  charge  de 

médecin ,  et  en  lui  de 

son  portrait  entouré  < 

elle  afiecta  de  ne  lui  c( 

ordre   de   chevalerie 

qu'avaient  obtenue  be 

très  sans  être  d*une  n 

illustre ,  ni  avoir  rend 

portants  services.  Aya 

h  prendre  }>art  aux  a 

LestoiH|  y  travailla  av« 

légèreté,    et  en  pirn; 

coutume ,  le  ton  de  i 

dans  les  occasions  les  ] 

Ses  mœurs  n'étaient 

t l'ès  -  régul  ières  ;  et  l' c 

reprocher  plus  d'un  ( 

Aprè^  le  mariage  de 

empereur ,  il  tcmoign. 

térét  à  la  jeune  cour 

surtout  la  conversaiioi 

la  grande-duchesse.  ^ 

cette oour  samauièn 


LES 

et  les  irrëgularitës  de  sa 
Tciiniireiità  ses  eiuieniis  les 
e  lui  nuire  auprès  de  Tim- 
;  et  Forage  commença  à 
Nttr  sa  tête.   Bestucheflf  et 

t*  étaient  surtout  irrités 
,  représentèrent  comme 
le  dangereux ,  dont  les  liai- 
i  cour  du  grand-<iuc  pou- 
oir  des  suites  fâcheuses ,  et 
tenait  ayec  les  cours  de  Ber- 
tockholm  et  de  Vienne ,  des 
contraires  au  système  po- 
:  la  Russie.  Elisabeth  pr^ta 
aa\  discours  de  la  jalousie 
laine.  En  i748,Lestocqfut 
conduit  à  la  citadelle  de 
irc.  Son  procès  fut  instruit: 
faire  avouer  ses  pre'tendus 
a  le  menaça  de  la  question  ; 
Iques  coups  de  fouet  qu*on 
fua ,  suffirent  pour  lui  ar- 
es ayeux  sans  fondement, 
t  faisait  que  pour  e'chapi)er 
uleurs  plus  cruelles.  En 
procès  fut  terminé  ;  Tarrcl 
«ratricc  signa ,  sans  peut- 
irlu ,  condamnait  Lestocq 
toutes  ses  charges ,  ses 
es  possessions ,  à  recevoir 
et  à  être  exilé.  Il  écri>'it 
eth  une  lettre  touchante, 
rappeler  les  ser\'ices  qu'il 
lus;  mais  soit  que  la  lettre 
Dt  remise ,  soit  qu'Elisabeth 
T  insensible  à  la  voix  de  la 
sance ,  il  ne  reçut  point  de 
Après  avoir  subi ,  dans  la 
le  supplice  ignominieux  du 
'stoçq  fut  envoyé  à  Ouglitz 
olga ,  et  y  resta  jusqu'en 
a  Te  transporta  ensuite  à 
•Vdiki ,  daiis  le  gouv^nic- 
rchaugel.  En  i'](ri,  il  fut 
Pétersbourg  par  Pierre  III. 
'Ta  ses  titres  et  ^ou  hùtcl  ; 
nchesses  en  bijoux  et  mcu- 
uv. 


USS  3!if 

bles  avaientpassé  partant  de  maio^^ 
qu'il  fut  difficile  de  les  lui  faire 
rendre.  Comme  il  s'en  plaignait  à 
Pierre ,  ce  prince  lui  dit,  en  {Jaisan^ 
tant',  qu'il  n'avait  qu'à  chercher  laa 
objets  (ju'il  pourrait  reconnaître  dans 
les  malsons  particulières  ,  et  U$ 
enlever  où  il  les  trouverait  Tjtiilpcq 
prit  cet  avis  à  la  lettre,  d'autant 
plus  qu'il  j  voyait  une  occasion  de 
s'égayer ,  et  de  faire  rire  ses  amis. 
Arrivant  an  moment  ou  on  l'attendait 
le  nfoins ,  chez  ceux  ^'il  savait  avoir 
eu  iiart  au  pillage ,  il  emportait  U» 
tableaux  ,  l'argenterie  ^  les  bijoui: 
qu'il  reconnaissait  lui  avoir  autre- 
fois appartenu ,  alléguant  que  c'é- 
tait par  ordre  de  l'empereur.  Pierre 
eut  néanmoins  rétabli  sa  fortune 
d'une  autre  manière  ;  mais  il  en  fiit 
empêché  par  une  mort  inattendue. 
Catnerine  II ,  s'étant  souvenue  de 
Lestocq ,  lui  fit  une  pension  de  7000 
roubles.  Dans  les  derniers  temps  de 
sa  vie ,  il  ne  fréquenta  plus  la  cour  : 
parvenu  à  un  âge  avancé,  il  se  laissa 
aller  à  une  malpropreté  dégoûtante ^ 
qui  augmenta  ses  infirmités.  Il  mou- 
rut en  1767.  Le  roi  de  Pologne , 
Auguste  II ,  lui  avait  donné  y  en 
1 7  J'j  ,  le  titre  de  comte ,  qu'il  cou* 
serva  dans  toutes  les  vicissitudes  de 
son  sort.  Quoiqu'il  eût  été  marié 
trois  fois  ,  il  ne  laissa  point  d'en- 
fants ;  mais  son  nom  et  sa  mémoire 
se  sont  conservés  dans  la  postérité 
de  ses  deux  frères  en  Russie,  en 
Prusse,  en  S^xe  et  en  Pologne.  C-av. 

LESTOILE.  FoyezEToihK. 

LESTONAC  (  Jeanne  de  ),  fon- 
datrice des  religieuses  de  la  Congré- 
gation de  Notre-Dame,  née  à  Bor- 
deaux en  i55G,  était  fille  de  Ri- 
chard de  Lestonac,  conseiller  au 
parlement  de  Guicnue ,  et  nièce  de 
Michel  de  Montaigne ,  par  sa  mère. 
Celte  dernière  avait  embrassé  la  relip 

ai 


3.1 'i 


LES 


3 


cion  refdrraee ,  et  clic  essaya  d'y 
amener  sa  fille;  mais  celle-ci,  pleine 
de  respect  et  de  tendresse  pour  sa 
mère,  eut  cependant  la  force  de  re'- 
sisler  à  ses  sollicitations.  Dirigée  par 
son  frère ,  admis  depuis  peu  cliez  les 
JésmteS;  elle  se  disposait  à  suivre 
son  exemple  en  se  consacrant  à  Dieu, 
lorsque  son  père  Tavertil  qu'il  avait 

ÎU'omis  sa  main.  Elle  e'pousa,à  Tagc 
le  di\-scpt  ans,  le  fils  du  marquis 
de  Monlfcrrant ,  gouverneur  de  Bor- 
deaux ;  et  pendaut  vin^t-quatro  ans 
ue  dura  leur  union ,  elle  fut  le  mo- 
èlo  des  épouses  par  sa  douceur,  sa 
patience  et  son  attention  à  remplir 
tous   ses  devoirs.  Devenue  veuve, 
elle  sentit  renaître  son  goût  pour  la 
retraite.  Deux  de  ses  filles  avaient 
delà  pris  le  voile  :  elle  confia  la  der- 
nière  aux  soins    d'un"  parent  ;   et 
ayant  fait  part  de  sa  ro'solution  à 
son  fils  ,  qui  tenta  inutilement  de  la 
dissuader,  elle  se  rendit  à  Toulouse , 
et  y  entra  dans  le  couvent  des  Feuil- 
lantines ,  où  l'avait  precc'dce  de  quel- 
ques  mois    Antoinette  d*Orle'ans  , 
marquise  de   Belle-Isle.  Elle  reçut 
l'habit  le  II  jrin   i()o3;  mais  les 
auste'rites  auxquelles  elle  se  soumit , 
aflaiblirent  sa  saute ,  et  elle  tomba 
malade.  Les   mcderins    déclarèrent 
qu'ils  ne  rcj)ondaient  pas  de  sa  vie, 
si  elle  persistait  à    rester  dans  ce 
couvent  ;  et  elle  fut  obligée  de  reve- 
nir à  Bordeaux,  au  commencement 
de  Tannée  1604.  Sou  retour  inat- 
tendu causa  la  plus  grande  joie  à 
toute  sa  famille  ;  et  chacun  ne  son- 
gea qu'à  la  féliciter  d'un  accident 
qui  manifestait  visiblement  Tinten- 
lion  de  la  Providence.  ALiis  elle  mé- 
ditait de'jà  un  nouveau  projet  Je  re- 
traite: après  a\oir  pourvu  a  réta- 
blissement de  sa  fille  cadcllc ,  ((m'cIIc 
lunri.i  au    baron    d'\r|);4ili;:iil ,  elle 
alla  habiter  sa  Icnv  vli:  L*  V.»iif, 


LES 

n'emmenant  avec  elle  qu'un  011 

domestiques  d'une  fidélité  éprc 

Ce  fut  dans  cette  solitude,  q 

conçut  le  plan  d'un  institut  l 

sur  celui  des  Jésuites ,  (  1  )  et  d 

à  fournir  aux  jeunes  filles  uu 

truction  solide  et  religieuse.  J 

soumit  au  P.  de  Borde ,  son  • 

leur  ,  qui  rédigea  les  réglemc 

statuts ,  et  les  fit  approuver  ] 

Saint -Siège.   La  pieuse  fond 

avait  fait  préprer   une   mai 

Bordeaux  ;  et  elle  y   entra    1 

mai   i(>o8,  avec  quatre  jeuiu 

moiselles  qu'elle  avait  associée 

projets.  Ses  deux  filles  rclig 

obtinrent  la  permission  de  S( 

nir  à  leur   mère;  elle   consa 

reste  de  ses  jours  à  étendre  ce  1 

institut ,  qui  cumjUait  déjà 

neuf  maisons  dans  les  provinc 

ridionales  de  la  France,  iors» 

mourut  à  Bordeaux ,  le  1  \ 

1640 ,  à  l'âge  de  quatre-vingt 

ans.  La  Fie  de  la  vénérable  n 

de  l/cstonac  ,  a  été  publiée  pa 

François,  capucin  ;  Toulouse  ^ 

in-4^,  et  par  le  P.  Beauftls,}! 

ibid.  174*-*»  in- 12.  \\ 

LESTRAIriE  ou   LÉTR 

(  KÉyÉ  n' Halte  FORT ,  \icom 

et  de  Cheylane, baron  de  i>oio 

\  i varais ,  avait  été  nommé ,  en 

gouverneur  du  Piiy  ,  jMir  le  < 

des  ligueurs  de  cette  ville ,  co 

des  dignitaires  de  l'église  cath* 

des  officiers  de  justice  et  du 

municipal  ,  et   présidé  aloi 

Charles  -  Emanuel  de  Savoii 

de  ^emoui's.  Après  avoir  poi 

la  sûreté  de  la  place ,  il  fit  di 


Jcfiiiiner  ;  »IJca  ii%jiionl  !•■  mAsivc  l 
Ira  tii^tiiet  conttitiitiotif  ^n«  !«•  irauil 
r»-j^U  fui  inailifi»*  pKr  l«  paM  VauX  T 
r.in>iil»^r«><;*-t  *  VwAr*  tU  Stamt-B«ne 

pKi  Ir  L' .  i«daviai«r|  i*Mti«n,  |4^,  ii 


LES] 

lilioiis  dans  le  Velay ,  et  s'em- 
éa  cLâteau  de  MoDtbotinct. 
ne  qiie  René'  de  la  Tour-Gon- 
t  -  Chambaiid  ,  coin  mandant 
le  roi  eu  Vi  va  rais  ,  s^avançait 
ite  de  i5oo  hommes,  pour 
endre  la  ville  ,  il  redoubla  de 
illancc  pour  sa  défense  ,  en 
«user  les  fosse's  ,  et  en  aug- 
I  les  fortifications.  Kii  i  rîc)^  , 
iivemeur  surprit  le  château  de 
keCte,  le  pilla ,  et  en  fit  miner 
rtifîcalions.  Deux  ans  apn*s  ,  il 
lara  du  château  de  Boii/.ol  , 
à  une  lieue  du  Puy ,  et  fit  re- 
Ire  les  travaux  des  fosse's  de 

ville  ,  dans  la  crainte  d*un 
.  Le  5  août  i  ic)  j  ,  le  diic  de 
•dour,  lieutenant  du  duc  de 
:morenci ,  à   la  tcte  de  rpiatre 

hommes  ,    s*approrha  de  la 

poiii'  la  soumettre  au  roi  ,  et 
.  sommer  ;  mais  Tobstination 
çueiirs  et  du  gouverneur  Lcs- 
;e  dtinna   lieu   au  duo  de  in«^<M' 

no  parviendrait  ]»as  à  los  re- 
\  JjC  iO  octobre,  Lestrange, 
me'  «pie  la  nuit  suivante  la  ville 
it  êire  >urpriNe  par  les  ru>alistes 
VeUv ,  a  la  faveur  cb's  iufrlli- 
ps  pritiquées  avec  des  royalistes 
uv ,  qui  devaient  leur  livrer  la 
e  Saint  -  (iilles,  mit  aux  fers 
rinripanx  des  conjurés,  et  dans 
lortie  l>nLsque,à  la  tête  des  H- 
n,  fit  un  ^rand  carnage  des 
liinls.  Kii  \')<y> .  il  fut  nomme 
te*  ligueurs  ,  sénéchal  du  Puy. 

•  de  raccommo4leinent  du  duc  de 
nue  avec  Henri  IV  ^  'à\  janvier 
5  '  ,  ce  duc   le   fit  comprciulre 

Tetlit  de  pacification  ,  et  obtint 

•  lui   le  gouvernement  du  Puy. 
range  mourut  \cr>    \iV.*\.    Z. 
*ESTK \N( ,K  SiRKo,.rn: ,  vcn- 

anï^Uis,  naquit fn  ifitO, .'i  Ibuis- 
u'O-liall,  dans  le  comte'  de  >or- 


LES  3'i3 

folk.  Son  père  ,  ardent  royaliste  , 
était  gouverneur  de  Lynn  a"ii  com- 
mencement de  la  guerre  civile.  Le 
fils  accompagna  Charles  I*»".  danssou 
expédition  eu  Ecosse,  en  iGSg,  et  se 
montra constammentfidMeà  la  cause 
de  ce  prince ,  pour  laquelle  il  eut 
beaucoup  à  souffrir.  Arrêté,  en  i644» 
par  des  émissaires  du   parlement , 
il   fut    amené  à  Londres,  et  livre' 
à  une  cour  martiale,  qui  le  condamna 
à    mort    comme   espion  :  mais  il 
obtint  un  délai,  parut  ensuite  oublié, 
et ,  après  quatre  ans  d'emprisonne- 
ment ,  parvint  à  s'échaj)per  ,    ea 
i(i^(B.  Le  mauvais  succès  d'une  in- 
surrection   (pril    avait    provoquée 
dans  le  comté  de  Kent ,  l'obligea  de 
s'expatrier  :  il  revint  en  Angleterre 
en  lôîiS,  se  flattant  d'être  compris 
dans   l'acte    d'amnistie  qui   venait 
d*étre  rendu.  Il  adressa  d'abord  sa 
réclamation  au  conseil  rassemblé  à 
VVhitehall,qui  n'y  eut  point  d'égard; 
mais  rifomwell  fil  droit  à  sa  deman- 
de, moyennant  une  caution  de  .«ooo  1. 
('/est  vers  ce  temps  qu'on  l'accuse 
d'avoir  joué  sa  partie  dans  un  con- 
cert  auquel  as«>istait   l'usurpateur; 
ce  qui ,  à  la  restauration ,  le  fit  sur- 
nommer par  les  royalistes,  le iMO^on 
de  Cromwell,  Quoiqu'il  en  soit ,  le 
parti  dominant  le  laissa  depuis  tran- 
quille. Charles  II,  rétabli  suf  le  trône, 
oublia  ce  qu'avait  soufl'ert  pour  lui 
Lestrange,  (pii  s'en  plaignit  dans  ses 
écrits.  Ce  ne  fut  (pie  quelques  années 
aprèsla  restauration, qu'il  fut  nommé 
censeur  de  la  presse  ,  et  membre  de 
la  commisNioM  de  la  paix.  Il  com- 
menta, en  1(303,  un  journal  minis- 
tériel, qu'il  conliiiua  jusqu'en  i6G5, 
sous  le  titre  du  Public  iritelUgencer 
ami  Oie  news.  Il  publia  ,  en  i(>79  , 
r  Observateur,  rédigé  dans  le  même 
e^j)rit ,  et  qui  forme  3  vol.  jusfpreu 
1 GB7 ,  où  c%  journal  fut  supprime'. 

21.. 


3a4  LES 

Son  dévouement  à  la  cour  lui  attira 
un  grand  nombre  d'ennemis  :  soup- 
çonne de  penchant  au  papisme  et  d'e- 
loignemeut  pour  le  pnnce  d'Orange , 
il  perdit  ses  places  à  l'approche  de 
la  révolution  de  1688,  et  mourut 
presque  imbe'cille ,  en  1704,  âge  de 
08  ans.  On  a  de  lui  un  grand  nombre 
d'écrits  politicpiés  ,  et  quelques  tra- 
ductions du  grec ,  du  latin  et  de  l'es- 
pagnol.   Il  a   traduit  les  OEuvres 
de  Josèphe  ,  les  Offices  de  Cicéron, 
la  Morale  de  Séneque, \cs  Colloques 
d'Erasme  ,  les  Fables  d'Esope,  les 
Faisions  de   Quevedo  ;  le  Gmde  à 
V  Eternité  (deBona),  eXcinq  Lettres 
d'une  Religieuse  à  un  Officier {Qa- 
valier  ).  Lestrange  a  joui  long-temps 
d'une  grande  réputation.  Il  avait  du 
talent  pour  la  plaisanterie,  mais  sans 
délicatesse  :  son  style  est  facile  et 
fleuri  ;  mais  Gordou  a  démontre'  que 
c'était  une  facilite  étudiée;  on  l'a  re- 
gardé même  comme  un  réformateur 
ae  la  langue  anglaise.  Le  même  écri- 
vain a  prouvé  que  ses  innovations 
consistaient  en  des  expressions  et 
des  maximes  prises  dans  le  langage 
des  rues, et  il  eu  cite  plusieurs  exem- 
ples. Ses  traductions,  ajoutc-t-il  y  sont 
remplies  de  contresens.  Il  est  juste 
d'avouer  ici  que  Lestrange  avait  un 
tort  ])Ius  grand  que  tout  cela  aux 
yeux  de  Gordon  ,  c'est  d'avoir  été 
royaliste.  L. 

LESUEUR  (  Nicolas  ) ,  en  latin 
Sudorius ,  naquit  à  Paris ,  vers  l'an 
1 540,  d'une  famille  déjà  comme  dans 
la  magistrature.  Dcstiué  à  suivre  la 
même  carrière ,  il  reçut  une  cduca- 
cation  conforme  aux  vues  de  ses  pa- 
rents; il  fut  poiUTu  d'une  charge  de 
conseiller  ,  et  ensuite  de  présideut  à 
la  chambre  des  enquêtes  du  paiic- 
ment  Les  devoirs  de  sa  place  ne  le 
détournèrent  point  de  son  goût  pour 
les  lettres  ;  il  avait  fait  une  étude 


LES 

aprofondie  des  langue 

il  passait  pour  un  di 

hellénistes  de  son  tem 

sine  par  des  voleurs , 

la  campagne  à  Paris , 

a  Ce  jour,  dit  Lestoil 

vclles  de  la  mort  du 

sueur ,  qui  avait  été 

pensait  revenir  à  Pari 

était  un  des  plus  de 

mentf  mais  assez  mal  j 

de  Henii  //' ,  tome 

Il   est   parûculicrcm 

sa  traduction  en  vers 

des   Odes  de  Pindo 

imprimée  à  Paris  , 

in-8<>.  )  Venise ,  1 58» 

i^çyi ,  in- ri  ;  et    ii 

belle  édition  de  Pind 

1697,  Jï^'fol.  Dans  ce 

Lesueur  a  cherché  à 

nicre  d'Horace;  et  qi 

très-inférieur,  son  tra 

ble.  On  a  encore  de 

risconsulte:  Disputât 

liber,  in  quojuris  cis 

complures,  difficiles 

accuratè  tractantur, 

in-4<>. 

LESUEUR  (  Eu: 
des  plus  grands  peii 
siècle, et  surnommé  1 
çais  ,  naquit  à  Paris , 
d'un  sculpteur  origii 
didier ,  il  montra ,  d< 
pour  le  dessin ,  des  c 
le  firent  placer  à 
Simon  Youet ,  peint 
la  pratique  des  div< 
l'art  qu'il  avait  pi 
mais,  comme  le  P 
célèbre  par  son  pro| 
par  celui  de  ses  élc 
brun  fut  un  des  pi 
sueur  dennt  bient 
maître  avec  lequel  i 
l'époque  de  la  reuaisj 


LES 

PVance,  les  nombreux  tra- 
^aiandés  par  le  cardinal  de 
&  an  premier  p«;intre  du 
i  exécution  séduisante  et  fa- 
rtait commtme  aux  deux 
9  les  fît  d'abord  confondre  ; 
talent  de  l'expression  dont 
Moquait ,  ne  tarda  pas  à  se 
pcr  chez  Lesuctir  ,  à  la 
«laïques  ouvrages  de  Ra- 
^  ce  fut  peut-être  le  germe 
^enyicusc  rivalité,  de  la  part, 
ii&aitre ,  dont  il  secondait  trop 
t  manière  expéditive,  mab  de 
'  principal  ëlëve ,  dont  le  pin- 
tait  moins  agréable.  Huit  com- 
pas de  sujets  romanesques  , 
les  à  être  exécutées  en  tapis- 
tdles  que  le  Songe  de  Poli- 
00  plutôt  les  Visions  tirées 
me  de  ce  nom  (  Foy.  Franc. 
iji),  durent  contribuer  sans 
le  faire  connaître;  mais  leur 
annonçait, dans  ces  sujets  mé- 
cénie  saçc  autant  qu*exprcs- 
phez  qui  la  grâce  n  ôtait  rien 
nité  qu'il  mettait  dans  les  su- 
peux.  Reçu  maître  à  l'an- 
académic  de  Saint-Luc ,  il 
pour  elle  un  Saint-Paul  im- 
lex  mains  aux  malades  , 
u  d'expression  qui  attira  l'at- 
du  Poussin.  Malbeureuse- 
r  grand  artiste,  nommé  alors 
r  peintre  du  Roi,  ne  fit  qu'un 
éjour  à  Paris.  Mais  de  retour 
e,  il  prenait  la  peine  de  des- 
les  cruquis  de  modèles  du 
r  style ,  qu'il  envoyait  à  Le- 
Depuis  la  mort  de  Vouet, 
les  conseils  du  Poussin ,  Le- 
e  s'étiit  plus  occupe  que  d'é- 
les  bons  maîtres  italiens,  et 
Tantique,  m.iis  d'après  uu 
ombre  de  copies  et  encore 
l'originaiix.  S'c'laut  marie  en 
sans  autre  ressource  priuci 


LES 


3!i5 


pale  que  son  travail ,  ni  d'autre  re- 
commandation que  son  talent ,  il  se 
trouvait  fixé  à  Paris  ;  et  U  dut  tirer 
en  grande  partie  de  son  propre  f^nds 
tout  ce  qu  il  acquit  dans  la  compost- 
tion  et  le  dessin ,  sans  aller  à  Rome. 
Cependant  on  voit ,  par  l'espèce  des 
sujets  et  répoqiie  des  gravures,  qu'U 
dessina  d'abonl  des  Thèses  àe  théo- 
lome ,  dont  une  gravée  à  la  date  de 
1045,  des  Frontispices  délivres, 
entre  autres  une  Annonciation  pour 
im  office  à  l'usage  des  Chartreux  ; 
qu'il  peignit  des  portraits  de  Vierge 
en  médaillon  pour  des  religieuses  ; 
qu'il  grava  lui-même  une  SaûUe-Féh 
mille  de  sa  composition;  enfin,  cpi'Q 
composa  quelmies  sujets  moraux  oa 
allégoriques  de  circonstance  :  Mii» 
netve  et  la  Reine  Anne  d^Autnckâf 
Louis  XI F  et  le  cardinal  Mauuin; 
la  Fertu  au  Roi,  etc.  Mais  la  sim- 
plicité et  la  candeur  de  son  carac- 
tère le  rendaient  peu  propre  a  se 
produire  à  la  cour.  Si  la  Reine-mère 
le  nomma  son  peintre ,  et  le  chargea 
de  décorer  le  cloître  de  la  Chartreuse 
de  Paris ,  ce  que  Félibien  et  Perrault 
ne  disent  point, la  collection  des  ta« 
bleaux  de  l'hbtoire  de  Saint-Bruno  , 
qu*il  peicnit  en  trois  années ,  lui  fut 
payée  bien  médiocrement  ;  tandis 
qu'une  Fision  de  Saint  -  Bruno , 
peinte  dans  le  même  temps  par  le 
Guerchin  pour  les  Chartreux  de 
Bologne,  valut  à  celui-ci  35oo  fr. 
de  notre  monnaie.  La  galerie  de  la 
Chartreuse ,  peinte  par  Lesueur,  of- 
frait ,  dès  les  premiers  tableaux , 
bien  moins  un  élève  de  Vouet,  mi'un 
disciple  de  Raphaël,  dont  elle  lui  a 
mérité  le  nom  ;  mab ,  dans  les  sui- 
vants ainsi  que  dans  les  derniers, 
sous  le  rapport  de  l'expression  des 
sentiments  et  des  aflections  les  plus 
intimes  ,  il  n'est  comparable  qu'à 
lui-même  :  son  gàûe,  soo  goût^  c  e&t 


3.i6 


1.1'.S 


son  ame;  il  n'a  pris  ni  l'un  ni  rautrc 
dans  Raphaël.  Les  tableaux  iiuiu- 
brcux  de  celte  galerie  n'ont  pn  êlre 
Ions  cxëeutes  ])ar  lui  ;  tous  l'oul  e'ic 
sur  ses  dessins  :  mais  ceux  qu'il  a 
Ini-miJinc  termines ,  se  distinguent 
non-seulement  par  leur  disposiliou 
crandc  <'t  simple  ,  jiar  la  juslcsse  et 
la  naivete  des  expressions,  la  vcrile 
Cl  la  gràre  naturelle  des  altitudes, 
le  jet  aise'  et  nol)lc  des  drajH'fies  ; 
mais  par  une  délicatesse  de  correc- 
tion ,  une  suavité  de  ton ,  et  une  vé- 
rité de  clair-obscur ,  analopjucs  au 
genre  et  au  mode  de  la  composition. 
Lors  de  la  création  de  racademic 
de  peinltire,  en  iG\H  ,  ejmque  de 
rarhèvenicnt  de  celle  galerie  ,  Lc- 
sueur  fut  du  nombre  des  douze  an- 
riens  membres  ou  professeurs  ,  et 
charge  de  peindre  le  tableau  que 
présentait  an  i^^,  mai  le  corps  des  or- 
ft'vres  de  Paris  a  l'église  N(jlre-Dame. 
Lebrun,  à  son  retour  d'Italie,  s'é- 
tait signalé  eu  peignant  le  tableau  du 
mai.  L'émulalioD  ,  plutôt  que  le  mo- 
dique prix  de  4oo  fr.  attaché  à  ce  tra- 
vail, fit  produire  à  Lesueur,  en  1649, 
le  Saint- Paul  pivchavl  à  Ephrsc, 
où  il  mit  son  nom;  véritable  ehef- 
d*(vuvre  de  poésie  et  de  mouvement, 
d'invention  et  de  style  ,  à  coté  du- 
quel ni  le  Saint- Jndré  et  le  Saint- 
Etienne  de  Lebrun  ,  pour  le  dessin, 
iii  la  Descente  du  Saint-Esprit  de 
Blanchard  ,  pour  le  clair-obscur , 
n'ont  pu  prévaloir.  La  réputation 
de  Lesueur  s'étenda>t ,  mais  sans 
sortir  de  la  sphère  des  communau- 
tés cl  des  églises  ,  ou  des  hôtels  et 
des  maisons  particulières.  Il  acheva, 
en  i()5i  ,  pour  le  monastère  de 
Marmouticr  ,  plusieurs  tableaux  , 
dont  ceux  qui  nous  restent,  expri- 
ment ,  par  leur  caractère  touchant 
et  ascétique,  la  perfection  du  genre 
qu*il  avait  enJjrassé.   Entre  autres 


LES 

églises  de  Paris  quVnrichit  si  di- 
gnement son  pinceau  religieux ,  celle 
de  Saint-Gervais  possédait ,  comnu 
la  métropole  de  Notre-Dame,  a 
grand  tableau ,  le  plus  capital  de  h 
nef  y  où ,  dans  la  peinture  des  deoi 
frères  Gervais  et  Protais ,  entraîna 
pour  sacrifier  aux  idoles ,  Lesucor 
s'est  élevé  au  plus  haut  degré  de  soi 
talent.  Malgré  la  sévérité  de  la  com- 
position ,  rien  n'égale  la  grdce  ini- 
mitable des  têtes  des  deux  saintL 
C'est  cette  même  grâce  aimable , 
mais  noble  ,  qui  lui  a  fait  tr«iler, 
daiLS  uu  genre  bien  différent,  les  sa- 
jets  les  moins  graves  de  la  mytholo- 

i;ie,en  peignant  avec  autant  danu- 
ûlité  que  de  décence ,  les  Amonn, 
les  Nymphes  et  les  Muses,  dan 
rhôtel  du  président  do  ThorigiiT. 
connu  depuis  sous  le  nom  de  YhAÀ 
Lambert.  L'auteur  s'y  trouva  ci 
concurrence  avec  I^ebrim  ;  et  y  quoi- 
que celui-ci  visitant  un  jour  le  cbîlre 
(tes  Chartreux,  et  se  croyant  siH 
témoin  ,  se  fût  récric'  d^admîratÎM 
à  chaque  tableau ,  le  i>cintre  de  la 
galerie  de  l'hôtel  I^mbert  put  lui 
devenir  jaloux  de  celui  du  salon  do 
./l/r/^Y75^  lorsqu'il  le  vit  préfère' ,  d 
sa  présence,  dans  le  genre  niÀM 
d'invention  allégorique  où  il  pré- 
tendait exceller.  Ou  rapporte  que  le 
nonce  du  pa])e  étant  venu  voirks 
peintures  de  l'hôtel  Lambert  cooi- 
mcncées  depuis  plusieurs  années, 
Lebrun  s'empressa  de  lui  montrtr 
en  détail  la  galerie  et  le  plafond  de 
VApothêose  (V Hercule,  Ils  passèrent 
ensuite  dans  la  salle  où  étaient  peints 
au  plafond  VApollon  et  le  pM/éiù^ 
de  Lesueur.  Le  noue* ,  frappe  des 
beauté»  du  plafond, s^écria  :  «  Cdoi- 
»  ci  (*st  d'un  maître  italien  ;  mais 
»  l'autre  est  una  coelioneria  »  ;  d 
il  ajouta  que  c'était  do  ramage  qu'ils 
ne  fussent  [las  tous  les  doux  de  U 


I 


LES 

Il  est  biea  difficile  de 
fwn  noDce  eut  traité  arec  un 
lëpris  une  composition  vi- 
»  ,  mais  moins  expressive 
i  que  celle  de  la  Cm^me 
Uns  le  Phaéton  de  Lesueur. 
idition  plus  vraisemblable , 

l'hôtel  Lambert ,  e'tait  que 
4  jant  accompagné  le  nonce 

galerie,  doublait  le  pas  en 
Ht  les  pièces  peintes  par  Le- 
ït  qu'alors  le  nonce  l'arrêta, 
lisant  :  «  Voilà  pourtant  de 
jelles  peintures  !  »  Quoi  qu'il 
y  one  préférence  quelconque 
irtd*un  crand,  dut  choquer 
iii  cherchait  à  fixer  Tatten- 
la  cour ,  et  à  s'attirer  exclusi- 
,  par  Tallégorie  de  ses  louan- 
s  bienfaits  de  Louis  XIV , 
Is  on  sait  qu'en  effet  Lesueur, 
le  bon  I^a  Foutaine,  n'eut 
le  part,  f^e  caractère  no]>le  et 
,  spirituel  et  uaif  qui  distin- 
Lesueur  dans   ses    ouvrages 

dans  sa  personne  ,  e\oitait 
lui  rcnvie ,  et  le  laissait  sans 
*.  Modeste  et  sans  ambition  , 
«usible    à   rinjiislice,   il  se 

une  seule  allégorie ,  où  il 
«présenté  triomphant  de  ses 
,  comme  le  PoiLssin.  a  J'ai 
lurs  tout  fait ,  disait-il ,  et  je 

tout  encore  pour  en  être 
t.  »  En  eifct ,  il  fallait  cire  bien 
ent  prévenu  pour  ne  pas  ai- 
iUteur  en  vovant  ses  ouvrages. 
es  compositions  qui  l'occu- 

à  l'hôtel  Lambert ,  quoique 
*  genre  gracieux ,  fatiguaient 
^nes ,  épuisaient  ses  forces. 
uté ,  resté  veuf  et  seul ,  une 
ic  de  langueur  détermina  sa 
e  chez  les  Chartreux ,  où  la 
laissance  Tavait  souvent  ac- 
.  Ce  fut  dans  ce  pieux  asile 
mourut  en  i033,âragede 


LES  3ai) 

trente-huit  ans.  S'il  est  vrai  qoe 
Lebrun ,  l'étant  venu  voir  à  sesder* 
uiers  moments ,  ait  dit  avec  une  joie 
secrète ,  après  avoir  fermé  les  yeux 
à  Lesueur ,  que  la  mort  venait  dé 
lui  éter  une  grande  épine  du  pied, 
ce  trait  ainsi  raconté  par  un  char- 
treux même  (  Bonaventure  d'Ar- 
gonne),  témoignerait  à  qud  point  l'a- 
mour-propre  et  l'envie  peuvent  met- 
tre un  homm^  honnête  en  opposition 
avec  ses  sentiments.  Lesueur  fut  inhu- 
mé k  Saint-Etienne^u-Mont  ,  où  lâ 
simple  épitaphe  qui  fut  gravée  sur 
sa  tombe ,  est  aujourd'hui  tiïkcée(  i  ), 
tandis  qu'un  plus  digne  monument  a 
reçu  la  cendre  de  Lebrun  k  Saint- 
Nicolas  -du-Chardonnet,  et  qu'un 
autre  a  été  érigé  au  Poussin  dans  le 
Panthéon  romain,  à  côté  de  Rapliaâ, 
Mort  sans  enfants,  Lesueur  n'a  laissé 
que  des  neveux,  dont  un  des  descen* 
dants  directs  est  aujourd'hui  câèfare 
dans  la  composition  musicale.  (Voyez 
Lesueur,  Biographie  des  Hommes 
vivants.  )  Secondé  par  ses   frères 
Pierre ,  Philippe  et  Antoine  ,  et  par 
son  beau-frère  Goulay  ,  il  ne  forma 
point  d'école.  Laurent  Golombel  et 
Claude  Lcfèvre, furent  ses  seuls  élèves 
tandis  que  l'école  de  Lebrun  comptait 
de  nombreux  disciples.  C'est  ce  qui 
peut  expliquer  comment  T^esueiir  ne 
fut  point  éprgné  ,  même  après  sa, 
mort ,  et  comment  une  main  jalouse 
ayant  endommagé  plusieurs  peintures 
du  cloîtredesChartreux,  les  religieux 
furent  obligés  de  les  couvrir  de  vo- 
lets fermant  à  clef.  Ses  figures  d'une 


(i)  L«  rriAMuMment  dt  c«U«  «•Itaph*    Mt 
inf«oi«u««Di«iit  kiii'pofté  <l«ni  Mn  M»Uatt  rvptA* 
fciiiaat  l*iuUri«ar  d«c«tto  tgUêm^  Mpaa*  ••  ••• 
Un  du  Louvr*,  •u  rfi;  (p«r  MaJan*  d«  Naaii«). 
Capcudanl,  pultqu'ea  a  rétabH  an  ••»*  *  ~^ 
hu9uom,  Uf  |.i«rr««  tamulaîias  da  Bacis*  •t*» 
Pascal  ,  an  daTtalipUcar  la  l»mka  *•  »'••■•;' 
4  cM  da  caUa  da   ll#cîiia,  aa««»»  •■  ••i*" 
rapartcr  ftH  da  Pa^ral  caUa  da  DMCWtM,  4mt 
uaa  me  fttiaUw  gtâ»  mm^*  W  «mi- 


3a8 


LES 


expression  si  vraie  et  en  même  temps 
RÎ  gracieuse  ,  opposées  aux  figures 
de  Lebrun  ,  faisaient  paraître  celles- 
ci  dures  et  moins  naturelles  ,  quoi- 
que expressives.  Les  laMcaux  de  Le- 
sueur  inspiraient ,  ainsi  que  ceux  du 
Poussin ,  la  vertu  ,  mais  une  vertu 
douce ,  et  de  plus  nne  aimable  mé- 
lancolie ,  (pii  rappelait  trop  un  ar- 
tiste mort  comme  Raphaël  au  milieu 
de  sa  carrière.  Pour  acl>cver  de  faire 
connaître  Thomme  aussi-bien  que  le 
peintre  ,  nous  allons  indiquer  ,  en  y 
joignant  quelques  remarques ,  ceux 
de  ses  ouvrages  dont  le  caractère 
exprime  le  mieux  l'esprit  qui  les  a 
produits.  L  Saint-Paul  guérissant 
les  malades ,  et  déUvrant  un  pos- 
sédé ,  devant  Vempereur  Néron, 
C'est  le  tableau  d'admission  de  l'au- 
teur à  l'académie  de  Saint-Luc.  On 
y  voit  dès-lors  cette  unité d^iutention 
qui  fait  (encourir  diversement  les 
traits  ,  les  gestes ,  les  attitudes  des 
diflercnts  j)(Tsunnages,à  l'action  et 
à  rexj)rcssion  générale.  Dès  avant 
la  révolulion  qui ,  en  l'jr)^  ,  a  dis- 
IJCi-sé  les  tableaux  des  églises  et  des 
établissements  particuliers, plusieurs 
des  ouvrages  de  Lesueur  ont  été  , 
comme  lui,  méconnus  ou  peu  res- 
pectes. Celui-ci  fut  acquis  par  un 
particulier.  Depuis  ,  il  a  fait  partie 
du  Musée  du  Louvre ,  et  ensuite  de 
la  collection  de  Lucien  6uonai>arte. 
On    le   trouve  gravé  par  Massard 

f>ère ,  dans  le  Musée  français  de 
îobillaid.  II.  La  Salutation  anse- 
lif/ue,  ou  V./nnonciation.  A  la  dif- 
férence de  la  Vierge  du  Guide,  qui , 
saluée  par  Tange,  joint  ses  belles 
mains  ,  et  |)l.iit  par  la  douceur 
attachante  de  ses  regards,  la  Vierge 
modeste  de  Ivcsueur  ])aisse  les  yeux  , 
en  croisant  les  mains  sur  sa  poi- 
trine, si;;iie  expressif  de  l'humilité 
et  du  recueillement.  L*arlisle  a  lé- 


LES 

péte'  ce  geste  dans  le  Smni  Bruno  m 
prières  ,  et  dans  la  Sainie  ScifLuti" 
que  peinte  pour  Mamaoutier ,  on 
d'Argenville  dit  qu'il  existait  une 
^■Annonciation  de  Lesueur ,  ait* si  (ni*â 
Paris  y  dans  la  chapelle  du  presiacDt 
Turgot  I^a  Salutation  angélique  csl 
aimoucée  dans  la  notice  du  Musée  d« 
Louvre  comme  gravée  jiar  Bosse: 
cependant  I^ndon  la  donne  comme 
inédite ,  et  la  distingue  d'une  autre 
Salutation ,  gravée ,  en  eflet ,  par 
Bosse ,  pour  un  oillce  de  la  Viei|;e, 
ainsi  qu'on  l'a  dit  plus  haut.  IIL  La 
Fie  de  saint  Bruno ,  en  vingt-den 
tableaux  ,  peints  sur  bois ,  et  ter^ 
minés  en  i()4B.  Le  petit  cloître  da 
Chartreux  où  fut  retracée  cette  his- 
toire, avait  déjà  été  peint  eu  i35o, 
à  fresque ,  et  sur  toile  en  1 5o8.  Le 

Î)rieur  de  cette  maisou ,  ayant  fait 
'ofl're ,  en  1 7 7G ,  des  tableavx  de  ht- 
sueur  pour  la  galerie  du  Louvre,  ib 
furent  enlevés  ,  mis  sur  toile  et  R- 
touchés  dans  les  parties  dcfgn 
INlais  ils  n'ont  été  pleinement 
rés  que  plusieurs  années  après,  M 
palais  du  Luxenfd>ourg  ,  d'où  ils  oit 
passé  ,  suivant  leur  destination ,  !■ 
Musée  du  Louvre.  Cette  coUectioD  a 
été  gravée  par  Chauveau,  ou  d'aprèi 
M-s  dessins,  en  un  volume  in-foL, 
avec  des  vers  latins  et  français ,  les 
mêmes  qui  avaient  été  tracés  snricf 
murs  du  cloître  (  Foyez  François 
J  ARUY  ).  A.  Villerey  a  publié,  en  petit, 
la  gravure  de  la  même  galerie  avee 
des  explications,  Paris  ^Didot,  1808. 
Parmi  cette  suite  de  tableaux  que 
Lesueur  appelait  modestement  des 
esquisses,  moins  prce  qu'il  avait  été 
aidé  dans  l'exécution  de  quelques- 
uns  ,  que  parce  qu*il  voyait  la  per- 
fection aunlelà ,  on  remarque  prin- 
cipalement :  i^.  le  Saint  Bruno  ^ 
prosterné  devant  un  crucijix.  Cette 
ligure,  profondémcnl  recueillie ,  cir 


LES 

«Mi  les  replis  du  Tétement 
wàajfpe ,  le  sentiment  intime 
It  punitt  pàiétrée.  Cest  ici 
UMCBce  Tëritabiement  Vhïs- 
nÎBl;  caria  résurrection  du 
e  damné  qui  opère  la  con- 
de  saint  Bruno  ,  est  une 
Dais  â  l'époque  de  la  contro- 
evée  il  ce  sujet  y  l'artiste  n'a- 
qae  se  conformer  aux  pein- 
Bsacréespar  la  tradition  et  les 
iieft  de  Tordre.  —  a».  Saint 
distribuant  ses  biens  aux 
.  Dans  Texquisse  qui  avait 
■a  h  d'Argenville  et  qui  se 
m  Musée ,  la  ligne  de  compo- 
arait  sous  un  angle  plus  aigu 
s  le  tableau ,  où ,  moins  res- 
elle est  plus  favorable  au 
lient  des  figures,  qui  se  pres- 
ns  se  confondre.  Au  reste , 
isposition  du  plan  semlile 
r  une  fabrique  du  Poussin. 
m  Bruno  lisant  une  missive 
p*  La  phvsionomie  du  saint 
de  SCS  religieux ,  son  air  de 
d*atlentioii ,  leur  contenance 
•  et  respectueuse ,  expriment 
uisent  ce  calme  de  Tame  qui 
cl  qui  pr^tc  des  charmes 
litudc  simple  du  lieu.  Le  ton 
couleur,  et  la  disposition 
,Ties  ,  concourent  à  reflTct 
î  de  la  composition.  Elle 
gravée  j)ar  Seliastien  Le- 
dans  la  collection  de  Ghau- 
•4*- 1^  Mort  de  saint  Bruno, 
:de  ses  religieux.  On  a  repro- 
pînceau  de  Lesucur  de  man- 
éœrgie ,  parce  que  son  ton  est 
au  caraclère  de  ses  composi- 
presque  toujours  gracieuses. 
leiir  du  clair-obscur  est  ici  en 
lie  avec  le  pathétique  du  su- 
is ce  sont  les  diverses  exprcs- 
fpandues  sur  tous  ces  visages, 
ces  attitudes ,  et  sous  ces 


LES  3^9 

yètements  uniformes  et  sans  cou- 
leur, qui ,  rapportées  à  une  même  in- 
tention ,  à  un  même  objet ,  frappent 
le  plus  vivement ,  par  leur  ensemUe , 
les  spectateurs  de  cette,  scène.  Des 
études  faites  d'après  nature  sur  les 
religieux  eux-mêmes ,  ont  dû  seules 
contribuer  à  produire  cette  vérité 
d'effets ,  que  des  manequins  et  les 
modèles  de  l'école  n'eussent  jamais 
pn  rendre.  —  5<>.  Vjépoth^fse  de 
saint  Bruno  excite  un  autre  senti- 
ment ,  celui  de  l'admiration.  Le 
groupe  d'anges  qui  porte  le  saint , 
peut  bien  rappeler  le  Bandssement 
de  saint  Pmi/duDominiqnin^mais 
la  pose  hardie  et  gracieuse  de  la 
figure  principale  s'elevant  douce-- 
ment  dans  les  airs  sur  un  plan  in- 
cliné, appartient  à  Lcsueur.  Gettf 
dernière  pièce  de  la  collection  est 
cravée  par  Ledere ,  sur  les  dessins 
ae  Ghauyeau;  elle  l'a  aussi  été  par 
François  Poilly.  IV.  Prédication  de 
saint  Paul  à  Ephèse.  Le  style 
animé  de  la  composition,  le  ton  lu- 
mineux de  la  couleur ,  tout  tend  k 
rendre  plus  frappante  l'action  de  l'é- 
loquence de  rÂpôtre ,  dont  le  front 
élevé  (  os  sublime  )  semble  porter 
l'empreinte  du  Gel  que  ses  yeux  ont 
vu  ;  disposition  que  Raphaà  a  sou- 
vent cherché  à  exprimer.  Les  audi- 
teurs admirent,  recueillent  les  paro- 
les de  saint  Paul.  Dans  leur  enthou- 
siasme, les  jeunes  gens, les  femmes-, 
les  vieillards,  apportent  les  livres- 
profanes,  les  déchirent  et  les  brûlent 
Ce  tableau,  le  premier  de  l'école 
française  par  la  dignité  de  la  com- 
position^ du  sujet,  a  passé  de  l'é- 
glise de  Notre-Dame  au  Musée  du 
Louvre  :  il  est  gravé  par  Picart  le 
Romain.  Un  autre  tableau  de  Saint 
Patd  prêchant  à  Ephèse  était  une 
grande  et  première  conception  de 
Tauteur.  T^a  gravure  qu'ea  a  faite 


33o 


LES 


LES 


I 


Ikiioît  AuHraii,  y  inonlrc  plusiours 
cin'oiîslaiiccs  accessoires ,  tireVs  du 
récit  des  Actes  des  .ipôtres;  mais  ces 
épisodes  compliqucul  v\  partaient 
raclioii  principale.  Fc'Iibieiuqui  avait 
wx  ce  tablea»!  rhe/.  M.  le  Normand , 
swîrelaire  du  roi ,  l'a  décrit  et  en  i>ar- 
le  avec  éloj;e  :  rui  ignore  et  i\\\'\\  est 
deveuu.  V.  Taldfauxdelhisloire  de 
Stùni  Martin ,  et  de  cell*  de  saint 
BentrUy  peiiils  jiour  le  monastère  de 
Marmouticr:  i<>.  La  Messe  de  Saint- 
Martin.  Une  lioslie  rayonnante  pa- 
raît sur  la  tetc  du  prêtre  qui  oÛîcic, 
et  fait  éprouver  par  de^ré,à  ])lnsieurs 
des  assistants,  divers  sentiments  de 
surprise,  d'clonnement  et  d'admira- 
tion. Les  difTérentcs  nuances  de  la 
même  expression  «générale  y  >^ont 
rendues  par  le  trait  le  plus  simj)le,  et 
les  fleures  y  semblent  faites  au  pre- 
mier coup.  Mal<;ré  l'impression  pro- 
duite sur  une  partie  des  (idèles,  un 
caractère  de  recueillement  et  de  pai.\ 
fait  le  charme  de  cette  scène  reli- 

Î;ieiise  des  premiers  siècles.  Lors  de 
a  révolution ,  le  cabinet  de  M.  d'An- 
givilliers  recueillit  cette  pièce,  qui 
passa  ensuite  au  Musée.  I^amlon  ne 
la  point  comprise  dans  l'œuvre  de 
Lesueur ,  quoiqu'il  l'eiit  publiée  dans 
ses  Annales:  mais  elle  a  été  j;ravée 
depuis  par  Ijaurent,  dans  le  Musée 
Français, —  sà*>.  La  Fi  si  on  de  saint 
Benoit,  auquel  apjxirait Sainte-Sco- 
lastique ,  accompagnée  de  dcu\  vier- 
ges couronna  de  fleurs  ,  etc.  Les 
Annales  du  Musée  avaient  donne 
comme  une  a])parition  de  la  Vierge 
à  saint  Martin,  celle  de  la  sœur  de 
saint  Benoit  à  son  frère  :  Pcrreur , 
rectifiée  dans  l' Or awre,  annonce  qu'il 
existait  un  autre  tableau  de  saint 
Martin  à  Marmoutier;  celui-ci  ne 
s'est  pas  retrouvé, et  aura  p'ri  avec 
une  Cène  du  même  auteur ,  rpie  la 
rcYoluliou  a  détruite,  suivant  la  \  ie 


qui  est  en  tète  de  son  onivre.  La  fi- 
sio'i  de  saint  Bencdt ,  cousen-iY  au 
Musée  de  Tours ,  d*oii  elle  a  passé  à 
ce! ui  de  Paris ,  a  été  gravide  |)ar  Gué- 
riii.  Celte  composition    mystique , 
mais  d'une  exécution  gracieuse,  réu- 
nit la  su;«vilé  et  l'harmonie  de  U 
couleur  à  la  vivacité  et  à  la  fiiiessede 
l'expression.  Lcsveltcdcs  figures  des 
deux   \ierges  y  est  favorable  à  U 
légèreté;  mais  la  proportiuu  en  est 
un  peu  alongée.  Au  reste,  Tarlistf  ) 
n'a   guère  employé  ce  nio<ic  qu'en  i 
cherchant  Tidéitl  de  l'antique ,  tuas  j 
les  figures  auxquelles  il  voulait  d(»B-  { 
ner  une  grâce  plus  élégante  ou  pl«  | 
délicate. — 3*^.  L'n  tableau  de  la^Vorf 
de  saint  Benoit, où  le  saint ,  deboul, 
appuyé  sur  ses  religieux,  rend  l'es* 
prit ,  et  dont  le  dernier  souffle  est  indi- 
qué par  un  trait  lumineux  qui  se  di- 
rige vers  le  ciel  :  ce  tableau  se  trooit 
dans  le  cabinet  de  I^L  de  L**  à  Paiis.!! 
n'a  été  ui  mentionné  ni  grave.  VL  Ll 
Martjrre  de  saint  Laurent ,  et  Jésti 
chez  Marthe  et  Marie ^  peints  ptNir 
l 'église  de  Saint-Germain  1  ÂuxerrM 
Dès  avant  1 7  jo,  ces  tableaux ,  qui  M 
le  cédaient  point  aux  plus  beaux  àtt 
même  maître  ,  avaient  ële'  Tcadtf 
et    remplacés   par  des  copies.  Ll 
premier  fut  vu  dans  le  cabinet  àt 
M.  Pas<]uier  ,  et  ensuite  dans  ccU  ' 
de  M.  de  Lalive;  mais  on  croit  qu*il 
périt  depuis  par  un  incendie.  Gcnrf  ^ 
Audran  en  a  reproduit  le  caraclin 
et  l'expression.  La  composition  Al 
second  ,  qui  a  aussi  du|>aru ,  notf  ' 
est  conservée  dans  les  gravures  et 
Leclerc ,  de  Benoît  Audran  ,  dePi* 
cart-le-Romain  et  de  Drevet  VIL  : 
La  Mort  de  Tahithe  ,  ]»einte  fMT  : 
la  «'ha  pelle  de  Saint-Pierre  k  Stinl-  ' 
Elienne-du-Mont  :  elle  fut ,  malf;ri  \ 
le  respect  du  aux  cendres  de  f^esurV» 
vendue   ]>ar  les  niarguilliers  à  ni 
mai^hand  de  tableaux,  suivant  c 


LES 

Mporle  Papillon  de  la  Fertë 
"O  ;  et  en  eflet  on  ne  Ta  pas 
depuis.  Il  nous  en  reste  une 
e  faite  par  Duflos.  VIIT. 
Gervais  et  saint  Protais  , 
ts  devant  le  consul  Astase , 
acriûer  aux  idoles.  C'est  le 
al  des  six  grands  tableaux 
itoire  de  leur  martyre  ,  qui 
lent  la  nef  de  Tëglise  Saint- 
s ,  et  dont  deux  furent  peints, 
lier  en  totalité'  par  Lesueur , 
second  ,  en  prtic  par  son 
rre.  La  grandeur  et  la  sim- 
de  la  coni))osition  ,  la  vente' 
raclères  et  des  attitudes  ,  et 
t  Texprcssion  touchante  des 
"ères ,  la  fermeté  du  plus  âge' , 
wt  la  vue ,  la  candeur  du  plus 
qui  détourne  la  tétc  ,  con- 
t  avec  Taiidacc  et  la  violcuce 
teiirs  ,  laissent  à  peine  aper- 
qnelques  parties  moins   ter- 

de  cette  composition  ,  Tune 
us  capitales  du  Musée  du 
'.  Ole  avait  c'ic  gravée  en 
de  llitsc  ;  et  M.  Ba<jiioy  Ta 
uilc  avec  beaucoup  de  succès. 
xièroe  talile.iii ,  représentant 
îj'te  de  saint  Geivais  et  de 
Protais  .  avait  ctc  composé 
»unir;  mais  la  itiurt  caipcclia 
id  peintre  de  le  tcnniiicr.  Il  a 
iQ  Musée  (le  Versailles.  Dtu\ 
nfidechacuii  dos  mêmes  saints, 

|;ravés  ,  Vwn  par  Pirart-le- 
1,  Fautre  par  (léranl  Audraii. 
litres  sujets  semblahk's,  peints 
ntra:i\  de  la  même  relise ,  |)ar 
sur  les  dessins  de  Le>urur,  ont 
iserrcs  au  Musée  des  mu:ui- 
français.  Enfin ,  une  Descente 
X  ,  qui  était  dans  cette  église  , 
ûtion  nnianinablt' jtarlasim- 
ierordounanrr  vi  lerararlènf 
ot  et  divers  des  expressions, 
lusee  de  Paris ,  et  a  clé  gra\  ée 


LES  33t 

par  Duflos.  IX.  J^a  Confiance  d^A* 
lexandre ,  prenant  un  breuvage  des 
mains  de  son  médecin  Philippe  , 
auquel  il  fait  lire  une  lettre  où  on 
Paccuse  d'avoir  voulu  Pempoison* 
ner.  Ce  tableau  de  chevalet ,  comme 
le  précèdent ,  et  distingué  de  même 
par  la  variété  et  la  délicatesse  dee 
expressions,  appartenait  h  la  galerie 
d'Orléans  :  U  a  passé  en  Angleterre. 
Benoît  Audran  l'a  gravé.  A.  Sujets 
mythologiques.  Galerie  de  l'hôtd 
Jjambert ,  composée  de  dix-neuf  ta- 
bleaux ,  dont  sept  décoraient  le  Sa' 
Ion  de  V Amour  ^  sept ,  le  Cabinet 
des  Muses  :  les  cinq  autres  avaient 
été  peints  en  camaïeux  dans  YAppof 
tentent  des  bains.  L'artiste ,  sage  et 
fécond ,  a  su  ,  sans  s'écarter  de  la 
mythologie ,  créer  des  all(^ories  iib> 
gcnieuses  et  toujours  claires ,  tellet 
que  V Amour  réprimandé  par  sa 
mère  y  et  se  réfugiant  dans  les  brms 
de  Cérès  ;  V  Amour  dérobant  le  feu 
du  ciel  à  Jupiter,  pour  venir  ani^ 
mer  la  ter/e  ,  etc.  On  a  cV^à  parlé 
du  Phaéton  demandant  à  conduire 
le  ck.ir  d^ Apollon ,  composition  de 
la  ])lus  grande  richesse ,  où  la  force 
et  la  grâce  se  trouvent  réunies ,  et 
où ,  comme  dans  les  autres  ouvrages 
de  l'auteur ,  toutes  les  parties  ,  tous 
les  détails  concourent  à  l'intelli- 
gence de  l'ensemble ,  ainsi  qu'à  l'ex- 
pression et  au  développement  du 
sujet.  Elle  n'a  pu  être  terminée  par 
Lesueur ,  qui  fut  aidé  dans  ce  travail 
par  son  beau-frère.  La  nian|iiise  du 
(ihdtclet  ayant  acquis  Pholel  I^ara- 
bert  en  1 7  jg ,  le  cabinet  de  V  Apollon 
et  des  Muses  ,  dont  les  iigure» 
sont  si  agréablement  disi>osées  et 
d'une  harmonie  si  douce  .  devint 
celui  de  Voltaire,  de  l'j^J  k  1749* 
i>L  d'Angivilliers  acheta  ,  pour  le 
Roi  ,  en  1777  y  les  tableanx  de  co 
caliioet  et  ceux  du  salon  de  l'Amour  1 


33ii 


LES 


pt  ils  orncnl  aujourd'hui  ie  Mnsec.La 
galerie  de  Thôtel  Lambert  a  c'te  gra- 
vée par  Desplaces ,  Dn'puis ,  Beau- 
Tais  et  Ducliangc,  sous  la  direction 
de  Bpniard  Picarl ,  en  un  vol.  in- 
fol.  XI.  Plusieurs  autres  tableaux  et 
dessins ,  dignes  de  remarque,  se  trou- 
vent indiques  dans  V  Œuvre  de  Le- 
sueur ^  grave'  au  trait  et  publie'  par 
M.  Landon  ,  Paris ,  i8i  i  ,  en  2  vol. 
in-4*». ,  comprenant  cent  dix  pièces  ; 
mais  comme  la  collection  ,  quoique 
nombreuse ,  contient  seulement  les 
pièces  qu'on  a  pu  connaître  pour  les 
graver ,  il  faut  y  joindre  celles  qui 
ont  cte'  désignées  dans  les  Voyages 

Pittoresques  ,  comme  existmtes  à 
ancien  cal)inet  du  Roi ,  à  la  troi- 
siième  chambre  de  la  Cour  des  aides, 
dans  la  chapelle  du  président  Turgof, 
et  à  Fancien  hôtel  de  Bouillon ,  parmi 
le.s(|uelles  il  en  est  qui  formaient  des 
collections  plus  ou  moins  remarqua- 
bles. On  a  attribué  à  î.esucur  une  suite 
flessins,  au  nombre  de  dix-huit ,  la- 
vés à  l'encre  de  la  Chine ,  el  qu'on 
vo\ail  dans  la  salle  des  raarguilliers 
a  Saint-Etienne-du-Mont  :  mais  ils 
ont  été  reconnus  pour  être  de  La 
U yre.  Un  des  frères  de  Lesueur  les 
avait  seulement  peints  en  grand  pour 
cfrc  exécutés  en  tapisseries.  Les  des- 
siuîf  de  Lesueur  sont  la  plupart  à  la 
pierre  noire  avec  un  léger  lavis  re- 
haussé de  blanc  :  les  contours  en 
sont  purs,  élevants  , et  la  touche  lé- 

Eere.  Il  a  fait  aussi  des  esquisses  à 
I  gouache  ou  à  l'huile,  où  Ton  re- 
trouve ces  airs  de  tête  fins  et  gra- 
cieux, ces  expressions  douces  et 
iiaives,  ce  jet  de  draperies  élégant  et 
naturel,  qui  le  font  partout  aisément 
reconnaître.  Lesueur  a  fait  lui-même 
«on  portrait,  qui  a  été  gravé  par 
\anSchuppen,  en  i(k)0  ,  et  depuis 
par  (iuchin,  pour  sa  récoptinn  à  l'a- 
cadémie. Sou  buste,  sculpiéparllo- 


LES 

land  ,  décore  la  galerie  f 
Musée.  Enfin,  dans  un 
cabinet  de  M.  de  L**.,  et 
rait  d'«Hrc  gravé,  Lesueui 
tranquillement  assis,  dei 
sur  un  lit  de  repos ,  tan( 
seul  génie  terrasse  la  ca 
met  en  fuite  l'envie.  Le 
sente  un  vaste  jardin  d'n 
live  riante  :  image  paisil 
nir,  qui  a  rendu  enfin 
éclatante  au  génie  mode« 
nissant  dans  le  palais  de  n 
rante   de   ses   productio 
M  les.  échappées  à  l'iuju 
mes  et  aux  révolutions. 
LESUEUR  (Jea>). 
naquit  en  France  ,  dan 
siècle ,  de  parents  réfor 
avoir  terminé  s'»s  étude 
mie  deGenève,ilfutnoi: 
de  l'église  de  la  Fcrté-sc 
Il  employait  tous  ses  loi 
de;  et  il  entreprit  une  lii 
siastique  dont  les  premi 
reçurent  un  accueil  très-f; 
diiTérents  synodes   de 
luf  méritèrent  des  cnco 
Les  infirmités  dont   il 
l'obligèrent  de  suspend 
vail;  mais  il  le  reprit  av* 
d'ardeur,  et  il  venait  1 
le  dixième  siècle,  lors  q 
en   1G81.  L'ouvrage  de 
intitulé  :  Histoire  de  VI 
V  Empire  y  depuis  la  n> 
Jésus 'Christ  y  Genève, 
ann.  suiv.,  6  vol.  in-4*^ 
in-i'i;  ibid.   1714-  in-4' 
édition ,  revue ,  corrigée 
de  quantité  de  remarqui 
torités,  Amsterdam,  17  ■ 
formant  4  vol.  in- jO.  One 
la  Continuât ion]\\sqi\  il  1 
?iècle  ,  par  Bénéflicl  P 
leur  de  (leuève.  Amster 
3  vol.  in-4**.  V Histoire 


LES 

i^«^w  casdearet  simplicité; 
JT  soni  rapportés  d'une  ma- 
■  général,  assez  impartiale. 
Acore  de  lui  un  Traité  de  la 
^^t Ecriture  sainte.  W-s, 
^SUR  (Pierre)  ,  ne  à  Rouen, 

•  se  distingua  dans  la  gra- 
k>«is  par  la  hardiesse  de  sa 

•  ^mourut, en  1^16,  lais- 
tX.  ûk  ,  (jui  cultivèrent  le 
^^  —  L'aine' ,  Pierre ,  né  en 
c  serait  fait  un  nom  dans  la 
•»  s'il  ne  fût  mort  pre'maturé- 
«H  1698.   —  Le  second  , 

^  reçut  les  premières  le- 

•  wn  père,  et  vint  se  per- 
cer à  Paris,  sous  la  direc- 
e Papillon, qu'il  surpassa  bien- 
BS  la  pratique  des  entre-tail- 

fut  marié  trois  fois;  et  le 

•  de  ces  mariages  lui  donna 
wp  de  chagrin,  sa  femme 
e}À  mariée  sans  qu'il  mit  le  sa- 
rsquelle  l'cpousa.  Il  moiuiit 
î.  — Nicolas  Lesueur  ,  neveu 
1  précâlcnts ,  naquit  à  Paris  , 
o.  Quelque  talent  «pic  ses  on- 
it  manifesté  dcins  la  gravure , 
I  sur|>asscs  en  prenant  une 
oute.  Il  porta  à  sa  fierfcc- 

geore  dit  en  canuueu^  et 
rrages  en  ce  genre  sont  nom- 

ils  imitent  les  dessins  au 
ehausses  de  blanc.  I/aiicien- 
lion  du  Recueil  de  Crozat 
mne  im  certain  nombre  d*a- 
lasirurs  grands  maîtres.  On 
lir  une  description  de  seize 

gravures,  dans  le  Manuel 
Mieurs  de  l'art ,  par  Huber 

•  Lesueur  gravait  également 
Ji;ct  l'édition  in-f**.  des  Fa- 

I>a  Funtaiiie,  d'a|>rès  les  des- 

BacheliiT  ,  e^t  enrichie  de 

es  et  de  fleurons  ,  qu'il  a  gra- 

c  autant  de  goût  que  de  déli* 

.  11  mourut  à  Paris,  en  I7<i4. 


LES 


333 


— Sa  soeur, EusABETn,  cultiva  avec 
succès  la  gravure  en  bois.  I^  viUe 
de  Rouen  la  chargea  de  graver  les 
estampilles  ou  manpies  des  toiles 
pour  les  halles  :  Elisabcih  s'acquitta 
de  cette  commission  avelc  un  tel  sue- 
cès ,  que  le  corps  municipal  lui  fit 
une  pnsion  de  !i,ooo  livres.  P-s. 
LËSUIRE  (  Robert  -  Martin  ) , 
littérateur,  naquit  à  Rouen  en  1 787. 
Après  avoir  terminé  ses  études ,  ■  il 
vint  à  Paris ,  et  obtint  la  place  de 
lecteur  de  l'Infant  duc  de  Parme  : 
il  profita  de  cette  circonstance 
pour  visiter  l'Italie  ;  et  il  parait , 
d'après  différents  passages  de  ses 
ouvrages ,  qu'il  fit  plusieurs  Toyages 
en  Angleterre.  De  retour  à  Pans ,  il 
se  mit  aux  gages  des  libraires ,  et 
publia ,  chaque  année ,  de  oouvellet 
productions ,  dont  quelques-unes  eo- 
rentdu  succès  dans  unecertaineckase 
de  lecteurs.  Pendant  la  révolution , 
il  fut  nommé  professeur  de  législa- 
tion à  l'école  centrale  de  Moulins  ; 
il  |)erdit  cette  place  à  l'organisation 


esprit  ^- ^.  .  .._^. 
manquait  de  goût  etdc  jugement. Son 
sl^le  est  incorrect  et  trivial ,  rempli 
d'expressions  choquantes  et  de  mau- 
vais con.  Plein  d'une  vanité  insup- 
portable ,  il  ()arle  souvent  de  lui 
dans  ses  ouvrages ,  et  il  avoue  qu'il 
se  regardait  comme  un  homme  â*un 
f^ênie  extraordinaire.  On  a  de  lui  : 

I.  Epitre  à  foliaire  y  Paris,  17G1 , 
iu-8^.  ;  elle  lui  valut  une  réponse 
anonyme  très-spirituelle  j  et  dans 
laquelle  Voltaire  lui  donna  des 
conseils  dont  il  aurait  dû  profiter. 

II.  La  Festoie  Clodia  à  Titus, 
Nêroide  y  ih'id,  17G7,  in-8».  111. 
Coup  d*œil  sur  le  Salon  de  1775 , 
par  un  avetigle ,  ibid.  in -8®.  iV. 
Eloge  du  maiéchal  de  CatiiuU,  de* 


a34  LES 

die  à  lui-mcme,  ibid.  1773,  în-8**. 
Ce  discours  n'avait  point  ële  envoyé 
au  concours  de  i'acadcniic  française. 
V.  Isaac  et  Rehecca  ,  ou  les  Nores 
j>atriarcalcs ,  poème  en  prose  e  t 
en  cinq  chants ,  Paris,  1777,  in-i'i  ; 
ibid.  17S0.  La  simplicité  des  récits 
de  l'Histoire  sainte  y  est  défigurée  ^ 

Sar  des  épisodes  qui  ne  tiennent  «pic 
e  loin  au  sujet  ;  et ,  pour  le  style, 
comme  pour  rinvcutiou  ,  Lesuire 
est  resté  à  une  distance  infinie  de 
Gesner  qu'il  avait  pris  pour  modèle. 
VL  Lettre  de  M.  Camille  Trillo  , 
fausset  delà  cathédrale  d'AucL ,  sur 
la  musique  dramatique,  ibid.  1777, 
in- 1  a.  VIL  Histoire  de  la  Républi- 
que des  lettres  et  arts  en  France , 
pourlesannccs  1779,1780,  1781  et 
1 78'i,  quatre  parties  in-i  2.  C'est  une 
gazette  que  l'auteur  semble  n'avoir 
entreprise  que*  pour  louer  ses  propres 
ouvrages.  VIII.  Les  Amants  fran- 
cois  a   Londres,    ou  les    Délices 
de  l'Angleterre  ,  Londres  ,    1780  , 
in- 12;  mauvais  roman.   IX.  Aux 
Mdnes  de  J,  J,  Rousseau ,  poème , 
Paris ,    ï  780 ,  in-8°.    X.  Le  Nou- 
veau Monde,  poème  en  vingt-six 
chants,  ibid.  178'^,  2  vol.  in-12; 
nouvelle  é<Htion  refundue  et  cor- 
rigée, ibid.  1800  ,  'ji  vol.  in-8''.  Il 
est  impossible  de  rieu  imaginer  de 
plus  bi7^rre  et  de  plus  extravagant 
que  la   conception  de  ce  poème  , 
dont  le  sujet  est  la  découverte  de  TA- 
raérique.  XL    L' As^enturier  fran- 
çais, ou  Mémoires  de  Grégoire  Mer- 
veil ,  Parts  ,  1782,  2  vol.  in- 12.  — 
Première sidte ,  ou  Mémoires  de  Gré- 
goire Merveil ,  marquis  d'Krbeuil , 
ibid.    1783  ,   2  vol.  in- 12.  —  Se- 
conde  suite,  contenant  les  Mémoires 
de  Cataudin  ,  prince  «le  Rosamine  , 
(ils  de  Grégoire  Merveil ,  ilud.  1 78 }, 
2  vol.  in-i  2.  —  Dernière  suite,  con- 
tenant les  Mémoires  de  Ninctte,  (illc 


LES 

de  Merveil ,  ibid.  1 788 
12.  Ce  roman  est  de  1 
vrages  de  Lesuire ,  celi 
le  plus  de  vogue  ;  il  a  et 
anglais  et  en  allemand.  C 
de  folies  incohérentes  ; 
de  Timagination  ,  et  l'c 
étonné  qu'il  ait  fait  quelt] 
délices  des  lecteurs  fr 
suirc  a  essavé,  au  bon 
ans ,  de  ranimer  le  guu 
pour  cet  ouvrage,  en 
Courtisane  amoureuse 
ou  Mémoires  de  Lucrèce 
de  suite  à  l'AventuritM 
Paris ,  1802  ,  2  vol.  in- 
froid  accueil  que  reçut  ce 
prouva  que  le  bon  sens  < 
tion  du  style  sont  absolu 
saires  au  succès  d'un  livre 
seuls  le  rendre  durable.  X 
te  de  mille  ans  au  saloi 
1783,  in-8,^.  XIII.  Le 
parvenu ,  ou  Lettres  et  V 
nales  contenant  les  Aven 
gène  sans  pair,  Paris,  1781 
1 2  ;  trad.  en  allemand.  1 
céder  cet  ouvrage  d'une  I 
ou  supiH)sée)  de  J.  J.  Rous 
donne  les  plus  grands  élog 
Crime,  ou  Lettres origina 
de  Perlencourt,  ibid.  17 
in- 12,  —  Le  Repentir  > 
Crime ,  ibid. ,  1 789 ,  4 

XV.  Les  Confessions  d 
—  de  Marot  ;  —  de  Mie 
taigne ,  ibifl.  1 796-1)8 ,  3 

XVI.  Le  Secret  d'être  h 
Mémoires  d'un  Philoso 
1797  ,  2  vol.  in- 18.  Ce 
vait  avoir  une  suite  qii 
paru.  XVIT.  Channansn 
moires  d'un  jeune  cite 
l'éducation  d'un  ci-dev 
Paris ,  1 79^ ,  4  voL  in- 1  "x 
Législateur  des  chrétien: 
gi  li>  des  dcicoies  ^  1 798,  i 


LES 

•  "a.  XX.  La  Pamela  franr 
^^tXns  d'une  jeune  )iay  sanne, 
»  i8o3 , 4  ▼ol-  >n- 1  '"K*  Parmi 
'^irits  que  Lesuire  a  laissés, 
•^•^quc  celui  qui  est  intitulé  : 
jf^esûons.  W-s. 

•^-«ZINSKI.  ^o^.Stawmlas. 
>^  DUERëcHenri-Fraivçois 
^^ts ,  marquis  de  ) ,  l'un  des 
^ui  ont  le  plus  contribuéà  la 
^o  de  notre  marine ,  dans  le 
&emc  siècle,  naquit  à  Angers, 
^  >  d'une  famille  ancienne , 
ire  du  Poitou.  Son  père  ,  ca- 
'  de  yaisseau ,  lui  lit  faire  sa 
^  campagne  en  qualité  de 
t^dèsl'âge  de  dix  ans  :  l'année 
Se  il  semt  en  qualité  de  vol  on- 
PUS  les  ordres  de  M.  de  Mon- 
son  onde ,  qui  prit  un  soin 
lier  de  son  éducation.  En 
lîit  embarqué  comme  ensei* 
s  les  ordres  de  M.d'Osmont, 
or  son  extrême  sévérité  dans 
ce,  et  mérita  sa  Lienveiliancc 
t  que  le  comte  de  Toulouse, 
cemmandâtiori  do  ce  capi- 
n*héMta  pas  à  lui  confier 
léditiou  au!»&i  importante  que 
te:  c'était  d'aller  secourir  le 
fichel,  qui  se  |)erdaiL  Létan- 
nanœuvra  avec  tant  d'iiabi- 
ecouragcqu^il  sauva  le  vais- 
I  péril  le  plus  imminent:  on 
la  pour  lui  le  grade  delieiite- 
uqiiel  il  ne  fut  ce|>ciidant  éle- 
■  170J.  Blessé  au  siège  de 
,  par  un  éclat  de  bombe  qui 
aisa  la  mâchoire ,  il  était  à 
ftabli  qu*il  s'emlurqua  sur  la 
l'Etrille,  destinée  à  faire 
f  l'expétlitioir  contre  (libraU 
mt  été  cliargi'  de  s'approrlier 
»tc  de  (^jrtlia^iuie  pour  re- 
né les  dispositions  de  Tenue- 
:  trouva  tellement  engagé  eo- 


LET 


335 


tre  la  flotte  anglaise  et  la  terre ,  qu'il 
ne  pouvait  échapper.  Il  fît  alors  dé- 
barquer tout  son  équipage.  Resté  seul 
à  bord  avec  son  maître  canonnicr ,  il 
"mit  le  feu  à  la  fr^ate ,  et  s'éloigna 
dans  son  canot.  Mais  s'apercevant 
que  le  feu  ne  faisait  aucun  progrès  ; 
et  craignant  qu'il  ne  fût  éteint ,  il  se 
rapprochait  pour  le  rallumer  lorsque 
la  frœate  sauta  eu  l'air.  A  son  re- 
tour de  cette  expédition ,  se  trou- 
vant k  bord  de  Wdragon,  comman* 
dé  par  M.  Desherbiers ,  son  oncle , 
il  tomba  au  pouvoir  des  Anglais, 
et  fut  conduit  prisonnier  à  Lisbonne 
où  il  resta  plusieurs  mou  sur  parole. 
Il  profita  de  cette  occasion  pour 
prendre  connaissance  des  forces  na- 
vales angbises  et  hollandaisesqui  de> 
vaient  porter  l'archiduc'à  Barcelone^ 
et  il  en  envoya  au  ministère  im 
compte  très-exact.  Revenir  en  Fran* 
ce  ,  après  un  échange ,  il  fut  de- 
mandé pour  lieutenant  pr  divers  ca- 
pitaines, et  fit  sous  leurs  ordres  plu- 
sieurs campagnes,  notamment  celle 
de  1^09  dans  l'escadre  deDugay- 
Trouin.  En  1 7 1 8 ,  il  fit  le  voyage  des 
Grandcs-Iudes,  leva  la  carte  de  l'em- 
bouchure du  Gançe,  et  revint  en 
1721,  rapportant  d'utiles  renseigne» 
ments  pour  la  navigation.  Nommeca- 
pitaine  de,vaisseau  en  i7a7,ilfuten- 
voyé  en  1 780  au  Canada ,  remonta  le 
fleuve  St.-Laurent  jusqu'à  Québec,  et 
recti[ia,par  ses  observations,  les  car- 
tes dont  on  s'était  servi  jusqu'alors. 
Il  fut  récompensé  de  ses  ser\ices,  en 
1736,  par  la  charge  de  commis- 
saire-général de  l'artillerie  de  Roche- 
fort.  11  fit  partie,  en  1740,  d'une 
expédition  pour  les  Antilles ,  sous 
les  ordres  de  M.  d'Kspinay.  Dans  les 
parages  de  Saint-Domingue  il  fui 
attaqué  par  six  vaisseaux  anglais, 
(|iii  feigmrent  de  le  prendre  pour  on» 
escadre  espagnole  :  le  coaiMt  ayant 


336 


LET 


éié  à  l'aTanUgc  des  Français ,  ôt  le 
commandant  anglais  étant  venu  le 
lendemain  s'excuser  de  sa  prétendue 
méprise,  Létanduëre  lui  demanda 
s'il  voulait  recommencer.  Il  passa  , 
en  in42,  àla  place  de  directeur  de 
rartilierie  de  Dunkerque,  et  com- 
manda les  batteries  de  la  marine  au 
sic^e  de  Furnes.  Nommé  chef  d'es- 
cadre en  I  ^4^  9  i^  niit  aussitôt  à  la 
Toile  pour  rAmérique ,  et  s'empara 
de  quatre  frégates  anglaises,  à  la  vue 
du  port  de  Brest.  Il  fut  chargé ,  en 
1747?  d'escorter,  avec  huit  vais- 
seaux, un  convoi  de  'i5o  bâtiments 
destiné  pour  les  Colonies  :  arrivé  le 
i5  octobre,  à  la  hauteur  de  Belle- 
Ile  ,  il  signala  une  flotte  ennemie 
de  dix-neuf  vaisseaux  ;  fit  aussitôt 
des  dispositions  pour  garantir  le 
convoi ,  et  attendit  le  combat  :  il  sou- 
tint ,  pendant  le  reste  de  la  journée, 
les  cflbrts  detoute  Tescadre  anglaise. 
Le  Tonnant  qu'il  montait  combattit 
successivement  contre  quatorze  vais- 
seaux, et  eut  afl'aire  à  cinq  à-la-fois  : 
il  perdit  sa  voilure ,  et  son  artil- 
lene  fut  démontée  ;  mais  avec  le 
secours  de  Vaudreuil ,  qui  s'avança 
pour  le  dégager ,  il  parvint  à  gagner 
le  port  de  Brest,  à  la  faveur  de  la 
nuit.  Cette  action  d'éclat ,  désignée 
sous  le  nom  de  Combat  dii  Ton- 
nant ,  valut  à  Létanduère  le  titre  de 
commandeur  de  Saint-Louis.  Il  fut 
nommé ,  l'année  suivante,  comman- 
dant de  la  marine ,  à  Rochefort,  où  il 
mourut  en  i^fïo.     H-q-n  et  W-s. 

LETËLLIER,  peintre,  naquit  à 
Rouen, en  i(>i 4.  Il  était  neveu  du  cé- 
lèbre Poussin,  qui  le  nomma  son  lé- 
gataire. C'est  aux  leçons  d'un  maî- 
tre aussi  habile,  qu'il  dut  la  belle  imi- 
tation de  la  nature ,  la  simplicité  de 
style,  et  la  noblesse  que  Von  remar- 
que dans  ses  tableaux.  Les  ouvrages 
de  Letcilicr  sont  faibles  de  couicui*; 


mais  ils  se  distinguent 
tive  linéaire,  et  sur  toi 
sion  :  les  accessoires  s< 
sis  ;  mais  le  dessin  e 
mou ,  et  les  formes  des 
et  sans  fermeté.  Il  pc 
dilection  les  sujets  de 
têtes  de  vierge  sont  p 
deur ,  et  d'une  grâce  t 
dépourvue  de  noblcss( 
volution ,  il  y  avait  p< 
ou  d*églises  à  Roueu  , 
ornés  de  ses  tableai 
de  cette  ville  en  pos 
parmi  les(|uels  on  d 
adieux  de  saint  Pa 
las,  allant  au  ma 
les  parties  de  l'art  s*) 
quer.  On  distingue 
Sainte-Famille,  aui 
et  d'une  vérité  de  coul 
que  Letellier  aurait  ] 
dans  cette  partie  de 
ses  autres  tableaux  , 
encore  deux  Ascensic 
somptions,  une  yim 
une  Punfi€ation,à\\n 
et  du  plus  beau  fin 
Joseph  portant  VEnJ 
ses  iras,  tableau  de 
relie ,  remanfuable  p 
la  perspective ,  et  la  | 
Vers  la  lin  de  sa  vie,  1 
gea  de  manière,  et  pc 
mollesse  ,  un  fini  que 
pas  dans  ses  premiei 
mourut  en  \6iG, 

LETELLIER  (  M 
celier  de  France,  né  le 
d'un  conseillera  la  coi 
gneur  de  Châville ,  fu 
seiller  au  grand-consc 
reur  du  Roi  au  cliâtcl 
1 G3 1 .  Il  fut  nommé 
des  requêtes,  et  eut  Vi 
vailler,  avec  le  chanc 
M.  Talon^  aux  procé 


lET 

»  sëditîeiix  de  Normanâk/ 
éqn'il  montra  dans  cette 
i  mut  sa  nomination  à  Tin- 
de  Piémont  en  i64o.  Ce 
;  qa'il  eut  «cession  d'être 
a  cardinal   Mazarin  ,  qui 
[ta  k  Louis  XIII ,  et  le  fit 
secre'taire  d'e'tat  au  de'par- 
le  la  guerre ,  lors  de  Teloi- 
deBf.  Desnoyers.  Attache' à 
le  de  ce  carainal ,  il  smyit 
st  son  parti  dans  lei  troubles 
■de.  Tout  ce  qui  fut  n^ocië 
MC  d'Orlëans  et  M.  le  Ponce, 
ir  ses  mains.  Il  eut  la  plus 
Mit  au  traite'  de  Ruel ,  par- 
première  disgrâce ,  vraie  on 
•y  de  Maurin,  et  s'établit  à 
igne  pendant  l'absence  de  son 
■r.  Mais,  lorsque  le  cardinal 
t  pour  la  seconde  fois  et 
I  rojaume ,  la  récente  retint 
'cUeLetellier,  qui  fut  charpjé 
Itère  dans  ces  occasions  dif- 
Test  à  cela  que  Bossuet  fait 
dans  son  oraison  funèbre , 
rmes  :  «  Deux  fois ,  en  grand 
pie,  ce  judicieux  favori  (Ma- 
)   sut  céder  au    temps ,  et 
i;iier  de  la  cour.  Mais ,  il  le 
ivouer ,  toujoiii*s  il  voulait  y 
ir  trop  tôt.  LetcUicr  s'op- 
t  à  ses  impatiences  jusqu'à  se 
e  susiiect,  et,  sans  craindre 
i  envieux ,  ni  les  méfiances 
ministre  également  soujiçon- 
et  ennuyé  ueson  état,  il  allait 
pas  intrépide  où  la  raison 
I  le  déterminait  »  Letcllier 
RU  puissamment  à  l'extinction 
mes  et  au  rétablissement  de 
ité  royale.  Le  co-adjutcur  en 
Muvent  dans  ses  Mémoires  , 
Uns  former  aucune   plainte 
hii ,  quoiqu'il  fût  constam- 
*^clié  au  parti  de  la  cour  ; 
I  prouve  que  Letcllier  mettait 

XUy 


LET  % 

dans  ses  {nrocëdés  autant  de  rnodé^  ' 
ration  que  de  franchise.  En  1654, 
il  fut  chargé  de  pleins^pouvoirs ,  et 
envoyé  pour  empêcher  que  Péronnt 
ne  tombât  entre  les  mains  des  enne* 
mis.  Pendort  les  n^ocîations  rela- 
tives an  mariage  du  Roi ,  il  eut  la 
correspondance   du  cardinal,  qû 
l'instruisait  exactement  de  Urat  ee 
qui  se    passait  entre  lui  et.  Don 
Louis  de  Haro.  Après  la  mort  de 
Mazarin  ,  il  continua  d'exercer  sa 
charge  de  secrétaire-d'état ,  dont  il 
lui  fut  permis ,  en  1666 .de donner 
la  survivance  au  marquis  de  Lonvoia^ 
son  fils.   Louis  XI Y  ^  qoi  voulait 
récompenser  ses  services,  lui  con^ 
serva  le  titre  et  les  fonctions  de  oii'* 
nistre ,  et  le  fit  y  en  1677 ,  ehance* 
lier  et  garde  des  sceaux  ,  après  la 
mort  de  d'Aligre.  Letcllier,  dans 
cette  dignité  suprême  y  [donna  des 
r^lements  utiles  et  j^eîns  de  fages- 
se.  Il  exigea  plus  de  n^ularite  et 
d'instruction  de  la  part  des  jeunes 
magistrats,    qui    se  pressaient, en 
foule  pour  entrer  au  conseil.  Chef 
intègre  de  la  justice,  politique  pru- 
dent ,  ami  invariable ,  sujet  fidèle  ^ 
père  de  famille  vénérable ,  il  est  di- 
ene  de  prendre  place  parmi  les  grandi 
hommes   du  siècle   où  il  a  vécu. 
Sa  vie  eût  été  exempte  de  tous  re« 
proches ,  si  la  révocation  de  l'ëdit 
de  Nantes  n'eût  pas  trouvé  en  lui  un 
de  ses  plus  selés  partisans.  Eearépar 
des  opinions  que  l'ambitionne  Lou- 
vois  et  le  despotisme  consciencieux 
du  Père  Lachaise  fortifiaient    de 
tout  leur  ascendant  sur  l'esprit  du 
monarque,  il  prtagea  le  blâme  de 
ces  opérations  aussi  violentes  qu'im- 
poU tiques.  Il  scella  lui- même  le  fatal 
édit  ,  et  remercia  le  Ciel,  en  répé- 
tant le  cantique  de  Saint-Siméon, 
de  lui  avoir  conservé  encore  asaet 
dç  force  pour  sanctionner  cet  acte 


338  LET 

qu*il  regardait  comme  la  dernière 
vicloire  remportée  sur  Thérësie.  Lc- 
toJlier  eut  Thonneur  d'être  célébré 
par  les  deux  plus  grands  orateurs 
de  son  temps ,  Bossuet  (  i  )  et  Flé- 
cliier.  Il  mourut  eu  i685,  âgé  de  83 
ans.  Sa  tin  édifiante  est  peinte  d'une 
manière  admirable  par  révéaue  de 
Meaux;  et  c*est  un  des  plus  beaux 
traits  de  son  discours.  D-s. 

LETELLIER  (  Charles  -  Mau- 
rice ) ,  arche vé^e  de  Reims  ,  fils 
du  précédcut,  et  frère  puîné  deLou- 
Tois ,  naquit,  à  Turin,  en  i64'i. 
Après  avoir  fait  d'excellentes  études , 
il  prit  ses  grades  en  Sorbonne ,  et 
voyagea  eu  Italie,  en  Hollande,  en  An- 
gleterre ,  d'où  il  rapporta  un  grand 
nombre  de  livr^fs  précieuxparjeur  ra- 
reté, ou  par  la  correction  et  la  beauté 
des  éditions.  François  Barberini,ar- 
€licvc(|ue  de  Reims  ,1e  nomma  son  co- 
adjuteur  eu  i668;  et  luetellier  lui 
Succéda,  en  1671.  Le  nouveau  pré- 
lat prit  part  à  pi-esque  toutes  les  af- 
faires de  l'éclise  de  sou  temps.  G« 
fut  lui  qui  fit  le  rapportdans  l'assem* 
Uée  du  clergé ,  le  i^*".  mai  1G81 , 
sur  la  régale  et  sur  les  autres  sujets 
de  contestation  entre  Innocent  XI 
et  Louis  XIV  ;  et  il  conclut  à  de- 

(1)  B«aiiconp  d*«cri«aitii  dn  dii-huiti4m«  fié» 
«lu,  •(  J«  cvliii-vi,  ont  bl.înié  BoMuel,  d'avoir 
fait  dam  Boa  oralaoa  fuu>bre  ,  Téloc*  Un  la  révo- 
citiou  do  r^dit  do  Nantta.  Ua  hutorion  judi- 
cieux ,Ruiliior«a  ,  dana  ara  EciM'm'sMmfnir  sur 
Ims  causai  da  ceUe  réwooation,  a  eaaajré  do  iuati- 
iîor  ré«v^uode  Moaus,  do  c«  reprochât  et  «ou  opi. 
nion  morito  d'iiro  esamind^o.  11  citoloa  proprea 
mota  dol'oratour  aac-ro,  «t  loa  Toiai  i  •Coronivni 

■  pouvout-Douaimurporor/di/i  àfaitk  régliaodo 
M  J.  C.  tant  do  pouplca  neuToUoiuont  conTertta,ol 
m  pnrtor  avvc  ceafianco  uiiai  crand  accroisaoïnrnl 

•  dtiiMlro  fardoaul...  N«»  Ui»M>na  paa  iop«nd«A| 
«  do  publier  co  mit^clodo  iiua  joura)  r«iaons  ou 

•  paa«er  lo récit  aHsaitV.lë«  fcituia.  »  l'onrMppra- 
ci«r  louto  la  moaaredo  cet  rinroMiona  ,  il  i.Vat 
faf  iuiitili»  do  nettro  on  paraUeU  c-llaa  de  Fio- 
cliiir^aurlo  aiêute  sujvt  <  »  11  iro  tvatait,  dit 
m  retriqnedo  Mîaica,  i)it*a  portvrlo  dcmiof  cuup 
n  k  tx-tto  oocco  mourante  i  qui  mérit.iit  mïeus  que 
«  coarfgochaucvliord'achovorraeuvredu  priato, 
«  ou  pour  mioux  dire ,  l'otuvro  de  Diau ,  m  acél- 

•  lant  la  rétocation  do  co  famouz  édit,  qui  avait 

■  ««àto  Uat  do  kâiig  «t  do  Uiaot  à  aoa  piioat  « 


LET 

mander  au  roi  la  convocatioi 
concile  national  ou  «ruiie  asH 
générale  du  clergé.  Cotte  a!»Àc 
fut  en  eiTet  convoquée  peu  jpi 
M.  Letcllier  en  fut  aus^i  uic 
On  voit,  par  queltpies  dc'tiiil 
portés  daiuî  les  Ojtuscules  de 
ry,  1808,  in-ri,pag.  m 3. 
n'y  était  pas  toujours  pour  1< 
modérés,  et  que  Bossu<:t  cm 
qu'on  ne  poussât  les  choses  plu 
L'archevêque  de  Reims  signa 
claration  des  évêques ,  du  3o  si 
tembre  1G88,  sur  les  diflérc: 
Louis  XIV  avec  Rome.  On  en 
avait  été  excité  dans  ces  divers 
constances ,  par  l'abbe  Faure 
tcur  de  Sorbonne,  sou  comi 
et  son  grand-vicaire ,  sur  lef|u 
reposait  de  presque  tout  le  g< 
nement  du  diocèse.  Cet  abbé,  < 
vint  doyen  de  l'église  de  Reii 
tait  d'un  caractère  un  peu  vif 
prononcé  contre  les  doctrines 
montaines.  Il  n'était  pas  fav 
aux  religieux  et  surtout  aux  jés 
et  il  entraîna  l'archevêque  dau 
ques  démarches  qui  n'eurent  pi 

Srobaîion  générale.  I^  seutcni 
ue  par  le  prélat ,  le  'ài  mars 
sur  la  confession  pascale ,  par 
mesurée  pour  la  forme  et  p 
fond  ;  son  Oi'donnance ,  du  1 
let  1(^97  ,  contre  deux  thèses 
nues  chez  les  j<»uites ,  fut  at 
dans  quelques  écrits ,  et  faillil 
uer  lieu  à  un  procès  :  on  pci 
sur  cela  \esMénuHreschronoio 
et  dogmatiques  du  P  d'Avi 
tom.  IV,  pag.  3i.  Une  autre  < 
nancc,  du  24  nud  de  la  m^ 
née,  sur  les  réguliers ,  ne  1 
moins  de  bruit,  et  fut  à  peu  p 
formée  par  l'aj&semUée  du  < 
de  1 700  ,  sur  le  rapport  de  Bi 
M.  Lctellier  présida  cette  asscf 
il  Qc  parait  pas  s'être  acqui 


lET 

B  avec  II  pfudencê  et 
arables ,  et  on  l'accusa 
i  manières  absolues  et 
In  marauis  de  Louvois 
is  les  racneter  par  ses  la- 
lesseau ,  dans  ses  Afe- 
Us  affaires  de  VégU'e 
9 ,  et  M.  le  cardinal  de 
i  V  Histoire  de  Bassuet , 
g.  6  y  donnent  à  ce  sujet 
tails.  L'arcberéque  de 
TÎTÎt  la  lettre  e'crite  k 
ly  le  a3  février  1C97  > 
le  du  cardinal  Sfondrate, 
arait  avoir  été'  rédigée 
.  Il  établit  des  sémi- 
son  diocèse,  et  publia 
catéchisme.  Fils  d'un 
e  France,  il  possédait 
neBces  et  aimait  assez  la 
e  (  I  ).  On  cite  dans  les 
[■■«.  de  Sévignd  (a),  plu- 
de  caractère  de  ce  pré- 
lit  fait  exempter  du  paie- 
:i  mes  dans  rassemblée  du 
680,  et  qui  ne  fut  point 
Fénrion  lors  delà  dispute 
e.  I^  roi  Tavait  nommé 
'état.  11  mounit  d*unc  at- 
ple\ie ,  à  Paris  ,  le  l'i 
o  y  et  fut  inhumé  dans  le 


•••  i*ait.he««(|ii«  «l«  Rriin»  l'avait 
«•tiw  ,   «Ivpiiii    ^u'il    1«  lavait 


•I    pttarra  croira 


•Hr    la  lé  moi* 


f«r«- 4a  -  Saint  -  Marc,  que  La* 
••  ^a«  c«nt.«vair  c««iMiaiit  mi 
!••  avair  e^nt  tmiile  êcut  Je  ran- 
•%  àm  Dicuonrtmir«  hiUoiique  la 
«gaant ,  iMiYant  «us  ,  Latalliar 
I  ■«  poavalt  ètra  tiaonètr  haïaina, 

T  wulie  Umrtê  àm  ranta.  Ca  fut, 
•pc^a  na  t«rif  vi  pau  apoatoliqaa, 
,  ^«MtiaaBA  par  lui  «nr  la  prokité 
l«i  fepawiit  i  Maniaigi«a«r ,  il 
Mtra  Miilla  Uvr^a  «la  renia  qu'il 
miwtm.  Ca  «u«t  aat  plaiaaatj  maia 

»at  iavaiita. 

«r  amampla  dana  «a  lattra  dn  S 
ia*c«lat«  da  Pbamaa  rca«art^  par 
'arctiavè)aa  «la  Bcims  AfAdama 
dana  taa  Maoïoiraa  4«  !•  tanr  da 
•M  >— i  %m  ptrtAl  M«*«  Hn  jauc 


tooibeau  de  son  père ,  en  Pq^bt 
Saint-Gervais.  Il  avait  défendu  qu'oa 
fit  son  oraison  funèbre.  U  légua  à 
l'abbave  de  Sainte-Geneviève  sa  bi- 
bliothèque ,  composée  de  trinquan* 
te  mille  volumes ,  dont  il  avait 
fait  dresser  le  catalogue  par  Ni« 
colas  Clément ,  bibliograpke  fort 
instruit.  Ce  catalogue  a  pam  sons 
ce  titre  :  BMioiheca  TeUmattm^ 
Paris  ,  imprimerie  royale  «  i6g3, 
in-folio,  fj  avertissement  rédi^  par 
Letellier,  renCeraie  quebpieaaétails 
intéressants  sur  bs  soins  qu*3  s'étaii 
donnéspour  rassembler  une  si  grande 
quantité  de  livres.  On  y  remarque 

I  éloge  qui:  fait  d'Antoine  Ffiue,  son . 
préccj^eur ,  et  son  vicaire-général , 
qui  lui  atait  légaé  en  mourant  ane^ 
partie  de  ses  livres  pour  les  ajouter' 
k  sa  collectioki  dqè  si  considÀablca 

W-s  et  P-c-T. 
LETELLIER.  ror.BanBSSixvx, 

COURTANVAUX  ,   EsTREES    (    XIII  ^ 

4 1 3  )  et  Lovvoi». 

LETELUER(  Michel  ) ,  jésuite^ 
dernier  confesseur  de  Louis  XIV , 
et  chargé  de  la  feuille  des  bénéû- 
ces ,  naquit  auprès  de  Vire  en  Basse- 
Normandie,  le  16  décembre  i643« 

II  fit  ses  études  chez  les  Jàuites 
à  Caen ,  et  entra  dans  leur  société 
eu  1661.  Après  avoir  enseigné  les 
humanités  et  la  philosophie,  il  fut 
chargé  de  donner  ime  édition  de 
Quintc-Curce ,  pour  l'usage  du  Dau- 
phin.Son  travaU,  qui  parut  en  16789 
in-4^. ,  et  qui  est  estimé,  le  ât  choi* 
sir ,  avec  quelques  autres  jésuites  dis» 
tingués  par  leur  mérite,  pour  former, 
dans  le  coll^  de  Louis-le-Grand  k 
Paris ,  une  société  de  savants  qui  suc- 
cédât aux  Sirmond  et  aux  Pétau.  Sfai# 
T^tcllicr  se  consacra  bientôt  k  un  aiH 
trc  genre  d'écrits.  Il  fut  un  des  prin«* 
cipau\  adversaires  de  la  vernon  d^ 
Nouvean-Tesumenty  dite  de  **  ~ 


^o  LET 

et  il  ratta({ua  dans  trots  ouvrages 
diflërents,  en  1673-75  et  1684.  Il 
pnt  ensuite  beaucoup  de  part  à  la 
controverse  sur  les  cere'monies  chi- 
noises. Sa  Défense  des  nouveaux 
chrétiens,  et  des  missionnaires  de 
la  Chine,  du  Japon  et  des  Indes , 
qui  parut  eu  1687  '  ^  ^^^*  in- ri,  fut 
vivement  attaquée  par  Arnauld  et  du 
Vaucel ,  et  dëfërëe  à  Rome ,  où  clic 
ne  fut  point  condamnée  ;  Letellier  y 
donna  depuis  une  suite,  et  j^e'pondit 
à  ses  ennemis.  Il  contribua  ,  avec  le 
P.  Besnicr ,  à  la  traduction  du  Nou- 
veau-Testament de  Bouhours,  qui 
parut  en  1697  e^en  ^1^^'  {^oyez 
BounouRS.)  Ayant  e'te'  choisi  pour 
continuer  les  Dogmes  théologiques 
du  P.  Petau,  il  s'attacha  au  traite  de 
U  pe'nitence,  qu'il  acheva ,  mais  qui 
n'a  pasëte'  imprime.  Dans  la  querelle 
faite  aux  Jésuites  sur  ce  qu'on  appe- 
lait le  pe'chë  philosophique,  il  publia 
quelques  petits  ccrils ,  en    i6ç)i, 
pour  la  justification  de  ses  confn»rcs. 
Il  fut  im  des  premiers  coopcratcurs 
des  Mémoires  de  Trévou  v,  Letellier 
est  encore  auteur  de  quelques  ou- 
vrages contre  ceux  qui  prenaient  le 
nom  de  disciples  de  Saint-Augiislin, 
romme  :  Recueil  de  bulles  sur  les 
erreurs  des  deux  derniers  siècles , 
1697;  —  Histoire  des  ciiui  proposi- 
tions de  Jansérdus  {  sous  le  nom  de 
Dumas  ) ,  Liège ,  1 099 ,  in- 1  ol. —  Le 
P.   Que.snel  séditieux  et  hérétique, 
1705,  in-i2,  etc.  Ces  ëcrits'expo- 
fièrent   Letellier  à  l'animadversion 
d'iui  parti  nombreux  et  puissant, 
qui  Ta  peint  ensuite  comme  ayant 
BorribIcmentabiLsëdclaconfiaucedc 
Louis  XIV,  Ce  fut  a  près  la  mort  du  P. 
Lachaisc,  en  1 7  09,  que  Letellier,  alors 
provincial  dans  sa  compa<:;iiie ,  fut 
nomme  confesseurdu  roi  ;  place  d'au- 
tant plus  importante ,  que  la  prë.scu- 
talioii  dc«  sujets  pour  ie^  bciiciioes 


LET 

y  était  alors  attachée.  On   a 

dans  beaucoup  de  libelles  et 

dans  quelques  histoires,  que 

suite  fut  dës-lors  Tame  de  tou 

aifaires ,  et  qu'il  se  montra  vie 

persécuteur.  Mais  Louis XIV 1 

vit  pas,  depuis  1709,  uneco 

différente  de  celle  qu'il  avait 

jusque-là;  il  regardait  les  jansi 

comme  dangereux ,  et  il  les  c 

avec  fermeté.  L'acte  le  plus  séi 

cette  partie  de  son  règne  fut  1 

truction  de  Port-Royal-des-Ch 

en  1709;  mesure  qui  fut  aco 

gnéede  circonstances  propre 

taire  paraître  plus  rigoureuse  c 

Un  historien  récent,  dit  que  le 

tellicr  n'eut  point  de  repos  qut 

fût  assuré  de  la  condamnait 

livre  de  Quesnel  :  le  sim])le  r. 

chement  des  dates  démontre  I 

seté  de  cette  allégation.  I^tell 

.  devint  confesseur  du  roi  qu*en 

et  les  Bé/le lions  morales  a 

été  condamnées  à  Rome  par 

cret  du  i3  juillet  1708.  D^^lt 

est  tombé  dans  unanachronisn 

choquant  encore  :  dans  ses  no 

l'Eloge  de  Bossuet,  il  accuse  L 

d'avoir  donné  à  Louis  XI Y  le  > 

perfide  et  punissable  d'écrire  2 

une  lettre  oà  il  promettait  dt 

rétracter  les  évéques  de  la  st 

solennelle  qu  ils  aidaient  donn 

quatre  articles;  et  là-dcssiu 

démicien  s'échanfTant  déplor 

une  tirade  véhémeiile,  la^Vi 

du  roi  ,et  V audacieuse  impud* 

V  imposteur  qui  dirigeait  saco 

ce.  CeiU'.  boullée  de  colère  a 

autant  d'ignorance  qiie  de  p 

la  lettre  dont  d'Alcmbert  vei 

ler ,  ne  peut  être  que  celle  qui 

XI V  écrivit ,  le  1 4  septembre 

à  Innocent  XII,  et  I«etellici 

confesseur  que  seize  ans  plu 

Lu  cxamou  de» faits  dissipera 


LET 

|Hrt  dn  iTproclies  qiie  des 
BS  pas^ionnrs  ou  iuatCentifs 
es!irs  au  P.  I/rtcllier.  G^ux  qui 
plus  ixiJil traité,  sont ,  le  duc 
limon .  dans  ses  Mémoires  ; 
ne  dans  son  Jt  nmal,  et  de  Vil- 
ilans  ses  .anecdotes  sur  la 
titinn  i'ni^enitus.  Tous  trois 
ainil  nu  paiti  que  T^ellier 
roniliattu  :  tous  trois  ramas- 
sée S4»in,  et  citent  comme  des 
tfs  .  de  petites  anecdotes,  des 
,  ri  d^  conversations.  Saint- 
«caustique  et  liaineuT,  comme 
Ht  ses  éditeurs ,  dit  du  mal  de 
monde,  et  n'épargne  pas  Le- 
II  |)arle  aussi  du  bruit  qui 
que  ce  jésuite  avait  fait  faire 
mourant  les  vœux  de  sa  so- 
mais  il  ajoute  que  le  chirur- 
I  roi ,  Maréchal ,  qui  n'aimait 
n  plus  liCtellier,  lui  a  certifie' 
fait  était  faux  :  ce  conte  ridi- 
rn  e^t  pas  moins  répété  dans 
s  recueils.   Si  Ton  en  croit 
inr  et  \  illefore,  c'est  le -pire 
p|-  qui  a  tout  fait  dans  TaHaire 
Mille  f'nie^cnitus  :  il  a  falij;ué 
^IVde  M'S  soliiritations;  il  a 
a  main  an  ]Kipe  ;  les  cardi- 
i/mrnr  les  évcqnes  étaient  ses 
4er\iles,  et  sacrifiaient   leur 
à  la  politique.  Fénélon  lui- 
n'a  pas  été  à  Tabri  de  cette 
ition    aussi    ridicule  en   elle- 
qu'elle  vsi   outra  {géante  pour 
ûts  qui  en  étaient  l'objet,  (/est 
lutorité  <les  mêmes  <K*rivains 
Hic*los   a  r^Kli'^é   S4*s  Me  moi- 
et  s  .  et  il  V  a  peint  fx-ti'liier 
;  QD  homme  dur.  ur<^u('IJi(Mi\  , 
: .  qui  dirigeait  («Mit  <'t  <iont  les 
>   »iii\ aient    4V('u«;lénient    l(*s 
.  A  IViitmiln*.  le  cardinal  de 
•-ta:l  iî:î  dr  ses  iiislnniicnts  les 
««;ilr^, '^Mi»i'pic  If  imui  de  i:e 

,  sou  <''<J*o  ^i'*"*  1  **^li>^'  ^'^  ^^"^ 


LET 


34» 


cour ,  et  ses  qualités  aimaUcs  et  ge'- 
néreuses  ,  repoussent  la  supposition 
d'un  rôle  si  peu  fait  pour  lui.  Le 
cardinal  deBissy ,  cvéque  de  Meaux, 
n'est  pas  mieux  traité.  Au  reste, Du- 
clos  reconnaît  qu'il  suit ,  pour  guides, 
les  auteurs  déjà  cités  :  dans  un  seul 
endroit  il  |)arait  rougir  de  les  copier. 
On  avait  produit  une  lettre  que  l'on 
attribuait  au  père  Letellier ,  et  dans 
lauucllc  il  e\})o$ait ,  à  M.  de  Chau- 
velin ,  le  plan  de  la  perscaition  qu'il 
se  proposait  de  faire  essuyer  au 
cardinal  de  Noailles.  Il  est  à  croire 
que  si  Letellier  eût  été  capable  dt 
ce  procédé,  il  était  du  moms  assez 
adroit  pour  ne  pas  s'afiichcr,  en 
écrivaut  à  un  magistrat.  Aussi  Du- 
el os  convient    qu'ayant    confronté 
la  lettre  avec  d'autres  de  ce  jésuite , 
la  signature  ne  lui  a  point  paru  la 
même  ;  et  il  soupçonne ,  avec  beau- 
coup de  fondement,  que  c'est  une 
fraude  du  parti  contraire.  Il  est  pos- 
sible qu'avec  de  bonnes  \'ues ,  dans 
le  fond,  Letellier  ait  été,  en  quelques 
occisions, entraîné  trop  loin  |)ar  l'ar- 
deur de  son  zclc  ;  mais  il  y  a  loin  de 
là  au  caractère  odieux  qu'on  lui  prête 
et  au  rôle  violent  qu'on  lui  fait  jouer. 
Des  écrivains  non  suspects  citent  de 
lui  des  traits  honorables.  Louis XIV, 
dit  Duclos  lui-même ,  lui  avant  de- 
mandé s'il  était  parent  des  Letellier 
de   Louvois ,   il  répondit  ,  comme 
l'avait  fait,  en   pareille   occasion, 
saint  Vincent  de  Paul,  qu'il  n'était 
que  le  fils  d'un  paysan.  Le  chance- 
lier d'Aguesseau  rapporte,  dans  le 
Discours  sur  la  vie  et  la  mort  de 
M,  d'Aguesseau ,  son  pî-re ,  que  le 
roi  ayant  demandé  un  jour  au  père 
Letellier  pourquoi  il  ne  se  servait 
pas ,  pour  ses  voyages ,  d'un  carrossp 
a  six  chevaux,  comme  son  urédé- 
resseur  ;  le  confesseur  réjiondit  que 
C€la  n$  convenait    point   à    son 


34i  lEt 

état  f  et  qu'il  aurait  été  encore 
plus  honteux  de  le  faire  depuis 
quil  avait  rencontré 9  dans  une 
chai  e  à  deux  chevaux ,  sur  le  éhe- 
min  de  Fersailles ,  un  homme  de 
Vifge  ,  des  services  et  île  la  dignité 
de  M.  d'Aguesseau.  On  voit ,  dans 
le  Dictionnaire  de  Morcri  à  l'ar- 
ticle Fabre ,  que  Lelellicr  rendit  des 
services  h  cet  oratorien ,  et  qu'il  lui 
envoya  de  l'argent  dans  \m  moment 
où  celui-(  i  en  avait  un  trcs-grand  be- 
soin. Apres  la  mort  de  Louis  XIV , 
le  jésuite  se  trouva  en  butte  à  toute 
la  haine  du  parti  triomphant.  Il 
ctait  particulièrement  odieux  au  car- 
dinal de  Noailles  :  il  fut  exilé  à 
Aniieas ,  puis  à  I.a  Flèche,  où  il 
mourut  le  *i  septembre  1719,3  l'âge 
de  76  ans.  P-c-t. 

LËTI  (  GnKGonio  )  ,  historien  , 
que  son  inexactitude  et  son  goût 
pour  le  merveilleux ,  ont  fait  sur- 
nommer le  FarillasitaUen,i\A<{}x\i 
k  Milan  ,  le  29  mai  i63o,  d'une 
famille  originaire  de  B-jlogne.  Il  fit 
ses  premières  e'tudes  à  Gosenza  ,  et 
fut  appelé  ensuite  à  Rome,  par  son 
oncle,  qui ,  étant  prélat,  voulait  l'a- 
vancer dans  la  magistrature,  ou 
dans  l'état  ecclésiastique;  mais  Leti, 
d'un  naturel  dissipé  et  de  moeurs 
tros-librcs ,  rejeta  bien  loin  ces  pro- 
positions ,  et  revint  à  Milan  attendre 
l'âge  de  sa  majorité.  Une  fois  maître 
de  sa  petite  fortune,  il  se  hâta  de  sa- 
tisfaire son  goût  pour  les  voyages ,  et 
f  o  isuma  rapidement  son  patrimoine. 
Sou  oucle ,  nomme  depuis  peu  évé- 
que  d'Aquapendrnte,  le  rappela  près 
de  lui ,  et  songea  ,  par  ses  sages  con- 
seils, à  le  faire  changer  de  conduite; 
mais  le  voyant  sonnl  à  ses  remon- 
trances ,  il  le  chassa  de  sa  présence. 
Leti  quitta  Arjuapondcnle ,  très-mé- 
content de  son  oncle,  dont  il  avait 
«>pcr^  tirer  de  l'argent ,  et  contiuua 


LET 

de  se  livrer  à  toute  sorte  de 
tions.  Il  panint  à  se  procu 
ques  ouvrages  dont  la  lectur 
pira  du  goût  pour  la  réforn 
fut  confirmé  dans  ses  senti n 
les  conversations  qu*il  eut 
gentilhomme  protestant.  11 
donc  à  Genève, et  s'y  arrêta 
mois  pour  s*instniirc  à  fond 
cipes  des  réformés  ;  de  là  il  v  i 
sanne,où  il  fit  profession  de 
me,  et  épousa  la  fille  de  J.  A. 
habile  médecin  chez  leque 
logé.  Retourné  à  Genève,  < 
il  y  ouvrit  une  école  pi 
scignement  de  Titalicu.  11  c 
ça,  vers  le  même  temps,  i 
quelques  écrits  satiriques  co 
glise  romaine,  et  méiita 
protection  des  magistrats, 
tint ,  en  iOj4 ,  des  lettn»s 
geoisie  qui  lui  furent  expcd 
tuitement  ;  et  Ton  a  remar 
cette  faveur  n'avait  été  ace 
personne  avant  lui.  Quelqtu 
grémentsque  lui  attira  son  p 
pour  la  satire ,  robligèrcut  ' 
ter  Genève  en  1679  (  1  î.  1 
Paris  ;  et  il  eut  Thonneur  dep 
à  Louis  XIV  ,  un  pancg}n<] 
coréde  ce  titre  pompeux:  L 
gflosa  délia  Fortuna ,  etc 
1  (^o ,  in-4^.  ;  mais  il  ne  ( 
devoir  prolonger  son  se) 
France,  où  les  protestants 
déjà  inquiétés,  et  il  passa  ffl 
terre.  Gharles  II  raccueil 
bonté,  lui  fit  don  d'une  so 
mille  écuSy  et  lui  permit 


(1^  L'InfnipfraiiN  d«  m  laBffwt* 
m»,  lAa  goût  Mur  Via«««li«B,  lal  6i 
inîimiiifnfat  piniiviira  fanUlc*  G«w 
r.ine-I?o  poftttrt»  ,  llfinertrt»,  ••  I 
iarfitffiie ,  fiirviil  rimilaaiHra  aa  fr 
roiitt.iiaiit  •!-•  prap*«ittitfi«  c«titia>**> 
In  rolî|>inn  «t  avs  «MP«n.<<-  Ir^d  ' 
raadatnti''  à  nn«  •ifirndu  Jim  c*«l  ée 
6r  \*  lM>nrg^ol«i«.   StmwhiwTp  Mt-H  i 


LES 

»  d'Angleterre  :  il  se  faâu  de 
boeClepermiftsîon;  maisson 
eoBtenait  des  traitssatiriquet 
huent ,  et  il  reçut  Torare 
r  do  royaume.  Il  se  refiiçia 
,  à  Amsterdam  ;  et  il  obtmt 
«ite  le  titre  d'historiographe 
ville,  oîi  il  mourut  siibite- 
9  juin  1701.  C'était  un  ëcri* 
itigable;  il  trayaillait  douze 
par  )our,  et  k  plusieurs  ou- 
k-la-fois  (i)  :  il  n'est  donc 
mant  «nie  ses  productions 
ntent  de  la  précipitation 
(uelle  il  les  composait.  U 
esprit  rif  et  une  imagina- 
lente  ;  cependant  son  stjle 
is  et  si  traînant  y  que  Tira- 
conseille  la  lecture  de  ses 
inx  personnes  tourmentées 
nie.  On  ne  doit  point  y  cher- 
lilleurs  la  sincérité  ni  Texao- 
les  traits  satirimies  qu'il  s*est 
contre  la  cour  de  Rome  et  la 
,  sont  la  seidc  cause  du  prix 
qiies  a  mateurs  mettent  encore 
TÎts  si  dignes  de  l*oubli  (  7ï- 
*  Istor,  leiier. ,  tom.  viii , 
V]  ).  Bayie ,  qui  a  beaucoup 
?ti  dans  son  Journal  (a) ,  ne 
lee  pas  dans  sa  corres}>on- 
il  le  représente  comme  un 
Crétin ,  cherchant  à  se  rendre 
hie  par  ses  satires ,  et  trafl- 
i  hiame  et  de  la  louange  ^3). 

s  at^B*  tenM  aar  1«  métier  \  |«  tr«> 
■■  «nvraf*  d'MiB  {eart  «!•  tuit*  «  «t 
t  la  \tm*%%¥m9  à  il«uB  «iitrat  produc- 
Ma^n«  i«  manqu*  Am  Ménoîraa  ponr 
if«,  i«  trouT*  «Uaa  Ua  «uU«a  «la  qu«l 
«r  •m  «tivB^aal.  •  FAut-il  ètra  aiir« 
•^  eaU  ,  ^«*U  Ait  nia  au  i*ur  ptaa  il« 

«  9»rfjm\x  •h\'>fi'*  Ja  m^«f  #r  \^x\, 
^■-4aaf«r«Hi  ,  il  rat  toni  tini|tl'*  aii«at 
■  4«a  âparJa  p«nr  lui  a  U  i;oaaid«« 
a«a  frWra,  I/«cl'*rc. 
i  ,  ét\  lUvlr.  fit  plusif-ara  vo? a((>«  «a 
r,  Jaul  il  aa  riTÏut  [.at  ■«•••  avoir 
»l^a-a  prtacaa  (  T.  t-r.  s  Mi">itoli  ) 
I  •  ias  f  ir%«a  lavitlaa  ^   il    n«  aftuga 


Tja  liste  de  ses  ouvrages  rempKmît 
plusieurs  eolonnes  ;  on  la  trouvera 
dans  les  MémcirÊsdt  Niceron^f^M  I» 
i>îc(.deGfaanfepie,dansla  l?îfr2.  jcrijii^ 
tor.  MedioUmens.  d'Argelati,  et  dan» 
ïffist.  Utiéraire  de  Genève.  Nous 
citerons  seulement  :  L  La  rie  de 
Sixte^ QmfU ,  hkmsBDe ^  166g,  1 
tom.  in-ii;  Amsterd.  légS,  17^1  ^  . 
3  vol.  in-ia  1  die  a  été  traduite  eH 
français  parl'abbé  L.  A.  Lepeliclîery 
Paris,  i685,  a  voL  in-iti.  Cest  le 
plus  répandu  des  ouvrages  de  I^eti; 
mais  il  y  a  inséré  beaucoup  d'anee^ 
dotes  suspectes.  (  Fqyez  Sixtc  V.  ) 
Leti  rapporte  lui^nèmey  dans  mm 
de  ses  lettres,  que  madame  la  Utoh 
phine  lui  avant  demandé,  lorsqu'il 
était  en  France ,  ai  tout  ce  qoTil 
avait  écrit  dans  ce  livre,  était  vrai, 
il  lui  avait  répondu  qu'une  dhoat 
bien  imaginée  taisait  beaucoup  pioft 
de  i^aisir  que  la  vérité  miand  dlé 
n'était  pas  mise  dans  un  oeau  jour. 
II.  Vit  alla  régnante  09ero  Descnt- 
tione  deUo  stato  présente  ai  tutti 
prinàpaii  e  repubUche  d'ItaUa, 
Genève,  i675,4^ol.in-ix  III.Xa 
nta,  etc.  (  La  rie  de  Philippe  Il^rol 
d*Ëspagne,  )  Cologne,  167g,  a  voL 
in-4°*  ;  traduite  en  Crançais  par  de 
ChoTicres,  Amsterdam,  1734,  6 
vol.  in-ix  Elle  est  curieuse  :  mais 
on  ne  doit  pas  compter  sur  la  vé-  ^ 
rarité  de  1  auteur  ^  et  il  entremêle 
ses  récits  de  digressions  fatigan- 
tes. lY.   Teatro  Britofutico  oifero 

În*k  gr— tir  !••  Tolamaa,  at  à  «nilripBar  la» 
^pStr^idédit^oireu  Au  aiiiaa».LagVâlW>C*l» 
Jùo  da  Lad  parait  4cf«U  ^«Ml^na  taaipa*  '* 
a*  r«i  p*lat  pu  «Bcava  fmatmmit  t  «aU  {•  aala. 
par  •*■%  anirca  o«vraKaa,i|nr«'ralaa  rmpsoéeur 
•X  iina  pliiaia  tàm  ^ti  prmmitfuê  iermr ,  f»**» 
rumua  veh,  à  l*inatar  Ja  la  Baaaaiai».  U  a 
bi  -Il  eu  IrioitMga,  daaa'ou  Temiro  Belgieo,4m 
dira  qn«riSacaatatl«  ahla  paaaaat  parMatla» 
dam.  (T^ttrr  a«  aiAaia.  )  •  Cla  daralar  irali  aarfSl 
pour  faire  {iicar  la  da^tcda  aatifiaaca  qva  l*a« 
tiaii  à  l.rti  i  tl^Ult  aui  lat  li««S|  Il  Mkilili  Ia 
Hollaf«d«a>iandilp<iblialt  him  bévn*  g^(«rapllU 
^aa  I  ^aa  la  wataita  «aCaat  avait  f«  laNMK» 


â4i  LET 

Istoria  âeUa  grande  Britarmia,  Lon- 
dres, 108*2,  tivol.  in-4**.  ;  Amslerd. 
i(>84>  5  vol.  in- 13.  L'édition  de  Lon- 
dres est  très-rare  par  la  seVëre  sup- 
pression qui  en  fut  ordonnée.  Bayle 
dit  que  le  style  de  cet  ouvrage  est 
aisé  et  sans  alTectation  ;  et  que  les 
choses  y  sont  racontées  avec  une  si 
grande  naïveté,  qu'on  aura  peut-être 
de  la  peine  k  s'imaginer  un  jour  que 
l'auteur  a  fait  imprimer  cet  ouvrage 
pendant  sa  vie  (  Noiw.  de  la  Rép, 
des  lettres ,  avril  i684).  V.  //  cere- 
moniale  historico  et  politico  :  opéra 
utilissima  à  tutti  gli  ambasciatori, 
Amsterd.  i685 ,  6  vol.  in- 12.  L'in- 
troduction contient  des  réflexions  sur 
les  écrits  satiriques ,  et  sur  la  ma- 
nière dont  les  ambassadeurs  doivent 
les  apprécier.  L'ouvrage  commence 
par  un  abrégé  d'histoire  universelle, 
suivi  de  remarques  sur  les  états  mo- 
dernes de  l'Europe ,  leur  population , 
leurs  revenus ,  et  enQn  sur  le  céré- 
monial des  différentes  cours.  Bayle 
en  a  donné  une  analyse  trcs-pi((uante 
dans  son  Journal,  mars  iG85.  \I. 
Jlistoria  Genevrina ,  o  sia  historia 
délia  città  e  republica  di  Gines^ra^ 
Amsterd.  1G86,  5  vol.  in-12.  Seuc'* 
Lier  lui  reproche  de  fabriquer  des 
pièces ,  et  d'avoir  supposé  un  ma- 
nuscrit qu'il  nomme  de  Prangins  , 
3ui  sert  de  Ijase  à  cette  histoire  pleine 
e  trails  satiriques.  ML  La  Mnnar- 
clùa  urmcrsale  del  Re  Luigi  XIV, 
ibid.,  iG8(),  '1  vol.  in-ia;  trad.  en 
français  la  même  année,  'i  vol.  in-i  'i. 
Il  y  exagère  les  forces  et  les  dispo- 
sitions de  Louis  XlV,qu'il  représente 
prct  à  envahir  l'Europe  ;  c  était  un 
tort  commun  aux  réfugiés.  Un  ano- 
nyme lui  répondit  par  :  L'Europe 
ressuscitec  du  tombeau  de  M,  Leti, 
Utrcclit ,  i(k)o,  in-i2.  VITL  Teatro 
BelgicOy  overo  Ritratti  historici,  po- 
lit ici  e  geograftci  délie  setie  Prm^in- 


LET 

cie  unité,  Amsterd.  i6<)o,! 
(ig.;  ouvrage  inexact  et  si 
Ia«  Teatro  Gallico^ovem  l 
chia  délia  Real  casa  di  B 
Francia,  dal  1 57 'Jt,  Amstr 
97  ,  7  vol.  in-4**.  Cette  h 
Aiérite  pas  d'être  lue  ;  mai 
ornée  de  belles  gravures  q 
rechercher  des  curreux.  X 
d' Olivier  Cromwell ,  ibi< 
a  tom.in-8**.  ;  trad.  en  franc 
'1  tom.  in- 13  :  elle  est  pleii 
setcs.  XI.  Fie  d'EUzahe 
d'And^terrCyïb,  i(k)3,3 
traduite  en  français,  ib. ,  i(i 
XII.  Fie  de  Pierre  Giron, 
sonne ,  Amsi. ,  iG<>ç),  3  v 
traduite  en  français ,  Par 

3  vol.  in-i'Jt:  elie  est  sun 
digressions  inutiles.  Xll 
l'empereur  Charles-Quint 

dam  ,  1700  ,  4  ^o"i-  i"' 
en  français  par  les  fille! 
Amsterdam ,  1 70a  ;  Hnixc 

4  vol.  in-ia  ,  et  en  aile 
Rabener,  avec  des  notes  int 
Leipzig ,  171^,  3  vol.  ii 
compléter  cet  article,  on 
dispenser  de  faire  counai 
quelques-unes  des  produc 
riques  ou  purement  littéral 
nous  commencerons  par  ! 
I.  Roma  piangente ,  ovet 
trà  il  Tevere  e  Roma, Le 
in-i  a  ;  traduit  en  français 
(  Genève  ) ,  1  CkîG ,  in- 1  îi. 
donna  Oljrmpia  Maldach 
(  Genève  ),  iG6G,in-ia 
sous  le  nom  supposédel'al 
cette  satire  écrite  avec  un 
ment  inexcitsable,  lors  m< 
faits  qu*il  raconte  seraicn 
ques.  Elle  a  été  traduite  e 
pr  Renoult,  ticyde,  i60(3 
]>ar  Jourdan ,  avec  des  m 
1770,:! vol.  in- !'.>.. III.  // 
di  Roma  (  AmsbenL  )  iG 


LET 

CB  français ,  1669 ,  a  tom. 
ce  en  latin,  Stutgara  y  1669  y 
ïï*  RCardinalismo  diS,  Chie- 
B,  3  vol.  in- IX  V.  IlSindi- 
te.  y  ou  le  Syndicat  d'Alcxan- 
,avcc  son  Voyage  dansUautre 
,  i(î68,iii-f2;  traduit enfran- 
169,  in- là.  VI.  // putam^mo 
10  ,  can  H  Tutot^o  parlatorio 
oruiche,  saiiracomicadiBal- 
Umniniy  Bresciano,  Londres 
re),  i675,in-i!i;  rare,  VII, 
^ciata ,  etc.  (  L'ambassade  de 
os  aux  Romains  pendant  les 
es  du  siège  ),  Bruxelles  (  Ge- 
Î67 1 ,  1676,  iu-i  a.  C'est  un 
de  diflîïrentes  pièces  satiri- 
[ibliëes  pendant  la  tenue  du 
re  qui  suivit  la  mort  de  Ge- 
X.  Ch.  Gryphc  attribue  en- 
^ti  la  continuation  du  Divor- 
tste  de  Ferrante  Pallavicino. 
•X  Pallavicifto.  )  Parmi  ses 
fions  purement  littéraires,  on 
I.  fi.  iSawr/i/ a,  Bologne,! Gj3, 
C'est  un  dLsrours  présente'  à 
mie  des  humoristes  à  Rome, 
»  le«|uel  il  n'a  point  fait  en- 
letlre  fi,  Deu\  Italiens  s'e'- 
léjà  exercés  sur  le  même  jeu 
t ,  l'un  en  iGi4  (  ^oj^.  Car- 
,  l'autre  en  i(»33  (  Fqjrez 
.  ),  I/ouvrage  de  ce  dernier  est 
s.  II.  Stragge  di  fiiformati 
ili,Genc>'e,  i(Kii  ,in-4*'.  III. 
ipodeUanatura  e  délia  gra- 
Trma  erdico  ,  Amsterdam  , 
in-fol.  O  poème ,  composé 
mneur  du  prince  d'Orange  , 
é  de  cîncruante  gravures ,  qui 
:  le  principal  mérite.  IV.  Gli 
etc.  (  Les  amours  de  Charles 
izague  duc  de  Mantoue,  et  de 
prile,  comtesse  de  Rovere  ), 
,  1G6G,  in-12.  Il  a  publié  ce 
licencieux ,  sous  le  nom  de 
Capocada  ;  traduit  en  français 


LET  34s 

(  Hollande  ) ,  1666,  in-ix  Y.  CW- 
tique  historique,  politique,  morale^ 
économimte  et  comique  sur  les  loie-' 
ries  anciennes  et  modernes ,  ^'n- 
tueUes  et  temporelles  des  Etats  et 
des  Eglises.  Amsterd. ,  1 697 ,  a  yol. 
in- 1 1.  Cet  ouvrage  a  d'abord  paru 
en  italien  ;  mais  la  traduction  fran- 
çaise est  plus  recherchée  que  l'origi- 
nal. Ijeti ,  en  traitant  tm  sujet  qui 
paraît  être  purement  spéculatif ,  a 
trouvé  le  moyen  de  distribiœr  des 
injures  à  un  grand  nombre  de  per- 
sonnes etd'accrottre  encore  ses  enne- 
mis* Ricotier  publia  une  réfuta- 
tion de  cet  ouvrage  sous  le  titre  de 
Considérations  sur  la  Critique  des 
loteries  y  etc.  (  Vojr.  Ricotier.  )  Elle 
fut  réimprimée  à  la  suite  de  l'ouTrage 
de  Leti ,  auquel  on  ajouta  un  por- 
trait de  l'auteur  ,  habillé  en  moine; 
plaisanterie  qui  l'affligea  beancoap. 
VI.  Leitere  sopra  différente  materie, 
Amsterd.  1700  ,  2  tom.  in-8°.  Cest 
un  recueil  ae  lettres  qui  lui  avaient 
clé  écrites  par  plusieurs  persoimes 
de  distinction  .  et  qu'il  publia  en  y 
joignant  une  préface  dans  laquelle  il 
s'eiTorce  de  se  justifier  des  reproches 
que  Ricotier  lui  avait  faits.  Celui-ci 
lui  répliqua  à  son  tour  par  des  Bè- 
Jlexions  sur  la  dernière  Préface  de 
Leti,  etc.  Ou  peut  consulter,  pour 
plus  de  détails ,  V Eloge  de  Leti  , 
par  J.  Lecicrc  ,  son  gendre  ,  dans 
le  Dictionn.  de  Moréri,  édition  de 
Hollande;  les  Mémoires  de  Niccron, 
tomes  u  et  10,  on  le  Dictionn,  de 
Chaufepié.  W-s. 

LETO  (  GiULioPoMPOMO.  ;  roj\ 

PoMPOlflUS. 

LÈTOÎLE.  Forez  Etoile» 
LETOURNEUR(Pierke).  Fo/. 
TouRîfEUR  (  Le  ) 

LETOURNEUR  CHABLES-Iiorit. 
Fran çois-HorroRK  ) ,  né  à  Grainrille  ^ 
en  Baîsse- Normandie  ^  en  1751  , 


3i6 


LET 


dans  une  famille  bourgeoise,  fit  de 
bonnes  e'tudes,  surtout  dans  les  scien- 
ces mathématiques  ,  et  entra ,  en 
1768,  dans  le  génie  militaire.  Il  y 
avait  obtenu  le  grade  de  capitaine 
avec  la  croix  de  Saint  -  Louis ,  et 
était  employé  à  Cherbourg ,  lors- 

2 ne  la  révolution  commença  :  il  s*en 
éclara  partisan,  et  fut  député,  en 
1791,  à  rassemblée  législative,  et 
en  1 793 ,  à  la  Convention ,  par  le 
département  de  la  Manche.  On  le 
remarqua  peu  dans  la  première  de 
ces  assemblées,  où  il  fit  quelques  rap 
ports  sur  la  marine.  Apres  le  10 
août,  on  le  chargea  des  travaux  du 
camp  sous  Paris.  Il  s'occupa  ensuite, 
dans  les  comités  dont  il  était  membre, 
de  divei|^  rapports  et  projets  de  lois 
militaires  .  et  fut  regardé  dans  cette 
partie  comme  Tauxiliaire  de  Carnot , 
son  camarade  et  son  collègue.  En- 
voyé en  mission  à  Tarmée  des  Py- 
rénées, an  commencement  de  la 
guerre ,  il  parvint  à  la  réorganiser , 
et  lui  fit  reprendre  roffensivc.  Dans 
le  procès  de  Louis  XVI  ,  il  vota 
avec  les  Girondins  (  /""oy.GuADEx  ), 
pour  l'appel  au  peuple,  pour  la 
mort ,  et  contre  le  sursis.  Il  est  per- 
mis de  croire,  d'après  son  caractère 
connu ,  que  la  cramte  eut  beaucoup 
de  part  à  ces  deux  derniers  vo- 
tes. On  n'a  reproché  à  I^etoumeur 
dans  ses  missions,  aucune  des  cruau- 
tés dont  un  si  grand  nombre  de  ses 
collègues  se  rendirent  coupables.  Il 

§arda  le  silence  pendant  la  tyrannie 
e  Robespierre  ;  et  ,  après  le  9 
thermidor,  il  reprit  ses  travaux,  et 
fit  adopter,  au  mois  de  janvier  1795, 
un  nouveau  système  pour  l'arme  du 
génie  militaire.  Il  paraissait  suivre 
alors  des  principes  modérés;  mais 
1.1  miction  qui  poursuivait  les  con- 
ventionnels, le  rejeta  dans  le  parti 
de  cette  assemblée.  Lors  de  l'iusur- 


LET 

rection  des  habitants  de  P. 
l'époque  du  1 3  vendémiaire 
toÊre  1795  ) ,  il  fit  décréter  q 
conque  sortirait  de  sa  coi 
avec  un  passeport  des  sccik 
rait  considéré  comme  un  d 
agents ,  et  pimi  de  mort.  A 
d  octobre  suivant,'  il  fut  1 
membre  du  directoire  exéci 
sur  ce  nouveau  théâtre,  il 
guère  parler  de  lui  qu'au  n 
où  il  s'en  éloigna  ,  en  1 71)- 
dit  que ,  séduit  par  les  dcilor 
ments  que  ses  collègues  lui  ofi 
il  voulut  bien  consentir  ci  cv 
sort  qui  devait  faire  rent  ror  l'u 
dans  la  vie  privée  ]>ortùt  st 
telle  fut,  au  moins  alors  j  Vi 
générale.  Ses  collègues  le  n 
rent  inspecteur -général  de 
lerie,  et,  plus  tanJ,  l'un  des 
poteutiaires ,  pour  négocier 
avec  l'Angleterre.  Après  i.i 
lution  du  18  fructidor  (  4  • 
bre  1 797  ) ,  SCS  liaisons  avec 
le  firent  rap|)eler  ;  et ,  comn 
taire ,  il  cessa  d'être  en  actii 
1800,  lors  de  l'établisscm 

J)réfec  turcs ,  le  gouvememcnl 
aire  le  nomma  à  celle  de  la 
Inférieure  ;  mais  Duouaparle, 
emi>erenr,  l'éloigna  de  cett 
à  la  suite  de  quelques  dise 
d'intérêt  particulier.  £n  181 
vint  maître  des  comptes,  et 
plit  les  fonctions  jusqu'à  la  p 
restauration.  Il  fut  destitué 
époque;  mais  le  Roi  lui  fit  u 
sion  de  8000  fr.  Au  retour  c 
naparte ,  il  s'empressa  de  rc 
sa  place  de  maître  des  com 
fut  banni ,  en  1 8 1 0 ,  comme  r 
Letourneur  est  mort  à  Lacki 
Bruxelles ,  le  4  octobre  181  ' 
LETOURNEUX(Nic 
prieur  de  Villers-sur-Fî  rc ,  n 
Rouen  y  le  3o  avril  1 64o ,  de 


IiET 

I  tt  dnl  le  hiciifidt  de  soo 
nà  M.  Dnfossé,  maiire  des 

à  Roucû ,  qui  l'enToya  étu- 
ans  au  collège  des  Jésuites, 
f  oir  achevé  sa  philosophie 
ssins ,  il  retourna  à  Rouen  y 
t  ordonne'  prttre  a  au  ans , 
ployé  dans  le  ministère  de 
ication ,  dont  il  s'acquitta 
ccès.  On  lui  procura  deui 
énëGces ,  et  il  obtint  une 

du  roi.  An  bout  de  quel- 
nées,  il  quitta  la  place  de 
^  qu*il    occupait  dans  une 

de  Rouen,  et  Tint  vivre  à 
AS  b  retraite.  Il  paraît  qnil 
$i  à  Port-Royal ,  où  il  avait 
s  liaisons.  Son  dessein  était 
Midanmer  pour  toujours  au 
:  mais  Lcmaistre  de  Sacy 
aâ  reparaître  dans  la  chaire. 
eux  prêcha  donc  dans  plu- 
;iises ,  où  il  fut  trcs-suivi. 

de  la  retraite  le  conduisit 
Vlainr,  cl  enfin  à  sou  prieure 
rs ,  où  il  passa  s^s  dernières 
il  mounit  à  Paris,  eu  i6Ô(). 
eux  avait  composé  entre 
uvrages  :  Le  Catéchisme  de 
mec,  I  ë-jf),  iu- vi\  —  Frinci- 
rgles  de  la  vie  chrétienne, 
^\'2;-Ei  pUcation  littéraire 
le  deVEpitredeS(dnt'Faul 
nains ,  i(h)j  ,  iu-i'i;  —  La 

Jésus-Christ  ;  —  La  meil- 
faniere  d* entendre  la  31  es- 
une  Traduction  du  Bre- 
cette  traduction  fut  censurée 
sentence  de  l'oHicial  de  Pa- 
ie avril  iG88,et  Amaulden 

défense.  Mais  le  principal 

de  Letoumeux  est  son  An- 
étienne,  qu*il  faisait  impri- 
yqiril  mourut ,  et  dont  le^ 
»  volumes  sont  du  flamand 
Aas.  O  livre  a  été  rondainuc 
B  SOUS  Innocent  XJI,  le  17 


septembre  i6pi ,  et  par  plusieuiè 
évéques  français  ;  et  les  amis  de  l'au- 
teur conviennent  qne  sa  doctrineesl 
la  même  que  ceHe  de  Quesnel.  On  a 
de  I^ietourueux  une  lettre  pour  sa 
justification  y  datée  du  19  mai  1 6861» 
Il  y  disait  qu'il  n'était  point  re- 
tourné à  Port-Ro  jal  depuis  sa  sortie 
de  cette  maison ,  el  qu'il  nes'ëlait 
point  servi ,  dans  sdn  Afmm  eftns^ 
tienne ,  de  la  version  dn  Missd  d^ 
Voisin,  ni  de  celle  du  Vonreiu* 
Testament  de  Mons.  Toutefois  son 
ouvrage  renferme  beancoap  de  cho- 
ses inexactes  ;  et  c'est  pour  le  faire 
oublier  que  GrifTet  a  composé  son 
Année  du  chrétien,  r-c-r. 

LETOURIHOIS  (  Nicolas  ) ,  b^ 
nédictin,  naquit  au  Havie,  le  ^ik 
février  1677.  Son  gpAt  pour  la  navi- 
gation le  oéCermina  d'abord  k  em- 
brasser cet  état;  mais  à  l'Age  de 
vingt-cinq  ans,  il  s'en  dégoûu ,  d'a- 
près les  dangers  imminents  anxqnds 
il  fut  exposé  dans  son  dernier  voya- 
ce.  A  son  retour,  ayant  repris  ses 
humanités ,  il  réalisa  le  voeu  qu'il 
avait  forme  de  se  faire  religieux  de 
la  congrégation  de  St.-Manr,  et  se 
rendità  FabbayedeLire.  Ses  progrès 
furent  si  rapides  dans  l'étude  des 
langues ,  qu'il  forma  le  projet  d'nn 
Dictionnaire  des  langues  nébralqne, 
chaldaiquc,  syriaque,  arabe,  gi'ec* 
que,  latine  et  française,  qu'il  n'a  pas 
terminé  y  et  qui  est  resté  manuscrit , 
peut-être  par  une  obéissance  trop 
illimitée  envers  ses  supérieurs ,  qui 
désirèrent  qu'il  achevât  le  Lexicon 
hebràicum  et  chaldmo -IrihUcum  ^ 
commencé  par  dom  Pierre  Giuirin, 
et  qui  n'était  encore  qu'à  la  lettre 
Mem  inclusivement.  D.  Lctoumoi» 
termina  ce  savant  ouvrage,  qui  for- 
me 2  vol.  in-4^*  ;  niais  il  ne  pot 
en  voir  la  publication  (  /^.  Ginaa- 
DET  )  y  étant  mort  à  l'abbaye  4c  Su» 


348 


LET 


Dlmiîs,  le  3i  dt'cembre  1741-  I-»* 
connaissance  des  langues  anciennes 
avait  mis  ce  relip;ieu\  en  c'tiit  ()'ex- 

Î)Iiqner  d'une  manière  salisfaisautc 
es  deux  versets  du  psaume  G7 
£xargat  Deus ,  sur  l<>si)uels  les 
iulerprètes  se  sont  tant  exercffs.  Z. 
LETROSNE  ((iuin,  \iimk-Fr  \n- 
^ois  ),  ancien  avocat  du  roi,  et  son 
<'on$eiller  honoraire  au  bailliage  et 
])re%idial  d'Orléans ,  membre  de  la 
50ciëte'  d'agriculture  de  ia  même 
ville,  et  honoraire  de  celle  de  Berne, 
naquit  à  Orléans  le  \  3  octobre  1 7^8. 
iSon  père,  homme  recommandable , 
cLait  conseiller  à  la  même  cour.  Le 
jeune  Letrosne  manifesta  de  ])onnc 
li«ure  ])eauconp  de  justesse  d'esprit , 
un  ]>enehant  naturel  à  la  bienfai- 
sance et  à  l'clquile'.  Pothier  fut  le 
modèle  qu'il  se  proposa  ;  et  l'exem- 
ple, plus  encore  que  les  leçons  de  ce 
savant  jurisconsulte  ,  reuflamma 
d'une  noble  émulation.  Il  fut  instal- 
lé, ou  1753,  dans  l'office  d'avocat 
du  roi;  magistrature  qu'il  exerça 
d'une  manière  brillante  pendant 
vingt-deux  années.  Pamii  plusieurs 
de  ses  ouvrages,  où  l'on  reniditpie 
nue  connaissance  très -étendue  du 
«iroit  naturel ,  du  droit  civil  et  du 
droit  pablic,  on  distingue  surtout 
nu  Discours  publié  en  17^7,  qui  a 
itn  rapj)ort  pins  intime  a\ee  !<*>  de- 
voirs de  sa  charge  :  il  y  faisait 
•^oir  les  inconvénients  delà  juris- 
prudence alors  existante  sur  la  pu- 
nition des  crimes  ,  et  il  indiquait 
les  moyens  de  corriger  cette  partie 
importante  de  notre  législation.  A- 
^ant  lui ,  Servan  avait  démontré  la 
iie.essité  de  cette  réforme  ;  et  l'on 
Mil  que  plus  Uird  l'usage  barbare 
«le  la  questicm  fut  ab(»li  par  Louis 
W  1 ,  ainsi  que  la  loi  portant  peine 
de  mort  contre  les  déserteurs.  F^es 
^duiiuislratious  provinciales  établies 


LET 

• 

ou  plutôt  essayées  avec  snc< 
quelques  provinces  ,  avant  c] 
vrage  de  M.  Letrosne  sur 
eut  pani,  n'avaient  pas  été 
sur  im  plan  aussi  vaste  que 
11  fait  un  tableau  sckluisan 
conseils  d'administration  , 
D  trouveraient,  dit-il,  leur 
»  particulier  dans  l'intérêt  1 
»  commun.  »  Quoiqu'on  ail 
les  économistes  de  dédaigne 
lents  agréables  et  les  bea 
le  style  élégant  et  lieu  ri  de 
trosne  prouve  qu'il  avait 
cultivé  les  lettres.  Lié  avec 
et  Condillac,  dont  il  a  qu( 
combattu  les  opinions;  xs 
hier  ,  l'abbé  Beaudcau  , 
avait  conçu  pour  l'abbé  de 
son  compatriote,  une  atniti 
culière  j  et  l'auteur  de  VHj 
Soleil  venait  souvent  cons 
magistrat  sur  ses  composil 
téraires.  Letrosne  mounit  à 
u()  mai  1 780.  On  a  de  lui  : 
tlwdica  juris  naturalis  a 
cmlicollalio,  1750,  in-4*'. 
cours  sur  le  droit  des  gen 
l'état  politique  de  l'Europi 
tei*dam  (  Paris  ) ,  1 7(3a ,  in- 
Discours  sur  V état  actuel  d 
fristrature ,  Paris  (  Orléans 
in-1'2.  IV.  Mémoire  sur 
^aboiuls  et  sur  les  met 
SoissDus  (Paris),  17O4,  i: 
La  liberté  du  commerce  tte 
toujours  utile  et  jamais  i 
Paris,  i7()4;ibid.,  1765,  io 
Suite  de  la  dispute  sur  la 
rence  de  la  navigation  é 
pour  la  voiture  de  nos  grain 
i76:>,  in-i!i.  VIL  Recueii 
sieurs  morceaux  économifp 
Amsterdam  (Paris),  17W 
On  y  trouve  une  lettre  à  AS 
lin ,  sur  l'utilité  des  discuss 
nomiqiuss,  \  IIL    Letirm  à 


LET 

m^mUages  de  la  Uberlé  du 

0  des  grains  ,et  le  danger 
Citions  ^  Amsterd.  (  Paris  ), 
i-io.  l\.  De  l'Ordre  ^o- 

is,  1 777 ,  m-8°.  —  De  tin- 
ial,  suite  du  même  ouvrage, 

1  est  ordinairement  réuni  : 
f  discute  quelques  principes 
llac.  X«  Mémoire  contre  la 
e  Poissjr,  (  Paris  )  1770  , 
LI.  Eloge  historique  de  M. 
i773,in-iîi.  XII.  Vues  sur 
e  criminelle^  Paris ^  *777> 
JII.  Les  Effets  de  l'im- 
irect  prouvés  par  les  deux 
s  de  la  gabelle  et  du  tabac , 

1770,  in-i!2.;  réimprime 
sous  ce  titre  :  Examen  de 
jdient  au  roi  et  à  la  nation 
Ue  et  le  tabac.  XIV.  Ré- 
politiques  sur  la  guerre  ac- 
e  V Angleterre  avec  ses  co- 
\ei  sur  l'état  de  la  Russie  , 
,  1777,  in-8^  XV.  Lettre 
laboureuses  de  Noisj  près 
^es  ,  (  Paris  )  1777,  in-8^ 
e  V Administration  vrovin- 
'  de  la  Réfonne  de  l  impôt, 
me  Dissertation  sur  lafto- 
Bâle ,  1 779,  in-4**. :  ouvrage 
nt,  composé  en  i""]^,  cou- 
ir  racademie  de  Toulouse  , 
l'auteur  avait  pul)Iie  le  Dis- 
éliminaire  à  Orléans,  1 777, 
il  y  donna  ensuite  dos  addi- 
W\l,  ^fémoires ,  consulta- 
wctes  de  notoriété  et  délibé- 
nw  la  question  du  jeu  de 
le  sens  de  l'article  7  de  la 
f  d^  Orléans,  Orléans,  1780, 
^etrosne  fut  avec  Rouhaud, 
9D ,  etc. ,  un  des  collabora- 
Journal  d*agricuUure,  coni- 
?t  finances,  Paris,  1779, 
.  bi-i'i.  Il  a  fourni  Ik'hu- 
irtides  aux  Epfiéméridfs  du 

(  V.  B^VOtAt  >      D-L-P. 


lET  54g 

LErrSOM(jEAif  CoaKixy),  mé- 
decin anglais ,  d'une  famille  de  qua- 
kers ,  originaire  du  Cheshire  ,  qui 
emigra  pendant  les  guerres  civiles , 
naquit  vers  1 747  dans  une  petite  île 
située  près  de  la  Tortola ,  dans  les 

Î>aragcs  de  Saint-Domingue.  Dès 
'âge  de  six  ans,  il  fut  envoyé  en 
Angleterre  ,  pour   son  éducation, 
La  mort  de  son  père  le  força  de  se 
rendre  dans  son  ])a ys  natal ,  afin  d'y 
régler  les  afiàires  aune  succession , 
qui  lui  devint  onéreuse  par  son  ex- 
cessif désintéressement.  Fidèle  aux 
généreux  principes  des  quakers  y  il 
donna  la  liberté  à  tons  ses  nègres , 
revint  en  Europe  à  Tâge  de  vingt- 
trois  ans,  et  compléta  SOS  études  dans 
les    universités  d'Edimbourg  ,  de 
Paris  et  de  Leyde.  Reçu  docteur  dan» 
cette  dernière  ville ,  il  voyagea  dans 
une  grande  partie  de  TÉurope ,  el 
revint ,  en  1 769 ,  s'établir  à  Iiondres , 
où  ses  talents ,  l'appui  du  docteur 
Forhpi-giU  ,  et  son  attachement  aux 
quakcj's  ,  avec  lesquels  rependant  il 
se  brouilla  vers  la  fin  de  sa  vie,  lui 
firent    obtenir  une    pratique  nom* 
breuse.  Il  fut  reçu,  à  cette  époque, 
membre  delà  Société  des  antiquaires, 
et  admis  ,   eu    1771,  à  la  Société 
royale.    Il  devint ,  dans   la  suite , 
membre  honoraire  de  presque  toutes 
les  Sociétés  de  médecine  anglaises 
ou   étrangères.  I/étude  de  la    mé- 
decine ,  de  la   botanique  et  de  la 
chimie ,    occupait   tour-à-tour  les 
moments  qu'il  ne  consacrait  ps  à  la 
pratique.  Aussi  acquit -il ,   en  peu 
de  temps ,  une  grande  réputation  et 
une  forlime  considérable ,  qu'il  em- 
ployait au  soulagement  des  mal  heu- 
reux ,  soit  en  les  traitant  gratuite- 
ment ,  et  en  les  secourant  mc^me  de 
sa  bourse ,  soit  en  formant  des  ins- 
tiliitions  de  charité.  Il  était  en  cor- 
respondance avec  les  savants   les 


35o 


LET 


plus  distingues  d'Europe  et  d*Ame'< 
rique ,  et  reçut ,  en  1 8 1 5 ,  de  la  cour 
dccbancelterie,  des  domaines  cousi- 
de'rabies  situes  dans  l'île  de  Tortola , 
ete'valiuïs  à  un  revenu  de  vingt  mille 
livres  sterling.  11  mourut ,  à  Londres, 
le  i^',  novembre  de  la  même  année. 
Ou  a  de  lui  :  I.  Obsetvationesadh'sto- 
riamtheœ  pertinentes,  Lcyde,  1769, 
iu-4**.  II.  Histoire  naturelle  de  V ar- 
bre à  tlié ,  a^ec  des  observations  sur 
lesifuaUtés  médicales  du  tfié,  et  sur 
les  e/fets ;  Lonàvcs ,  177*2  ,  in-4"., 
fig. ,  en  Angl. ,  tr.  en  français ,  Paris , 
1 773,  in- 1  !i.  Cet  ouvrage  est  estime'  ; 
Fauteur  s'y  élève  avec  force  contre 
l'usage  du  tbe'.  La  dernière  cfditiun 
est  accompagnée  de  gravures  colo- 
riées. III.  Le  Compagnon  du  natu- 
raliste et  du  voyageur;  contenant 
des  instructions  pour  recueillir  et 
conserver  les  objets  d'histoire  na- 
turelle, in-8<*. ,  177*2;  il  en  a  e'te' 
publie'  une  troisième  édition  en  1 800 , 
et  une  trad.  française  intitulée  :  Le 
Fojrageur  naturaliste,  {F,  Lez  a  y.  ) 
IV.  Réflexions  sur  le  traitement  gêné' 
rai  et  ta  guérison  des  fièvres,  in-8<». , 
1 7  7  a.  V.  Mémoifes  sur  la  médecine 
du  dispensaii-e  général  de  Londres , 
in-8<*.,  1774;  trad.  enfrançais,Haris, 
1787  ,iu-8°.  Vï.  Améliorations  de 
la  médecine  à  Londres ,  basée  sur 
le  bien  pubUc,  in4i«.  ,177  5.  VIL  Ob- 
servations préparatoires  à  l'usage 
des  remèdes  du  docteur  Mayerbacht 
in-8**. ,  1 776.  Ce  docteur  eut  de  vio- 
lentes discussions  avec  Leltsom ,  sur 
la  manière  de  traiter  certaines  ma- 
ladies. VIÏI.  Lettre  à  sir  Robert 
Parker  et  à  George  Stackpoole  sur 
l'inoculation  générale ,  in-8".  ,1778. 
IX.  Histoire  de  V  Origine  de  la  mé- 
decine ,  et  de  son  état  avant  la 
guerre  de  Troie:  Discours  prononcé 
devant  la  Société  ro  y  aie  de  Londres, 
in-4°..  1778.  X.  Obsen'atians  sur 


LEt 

les  Remarques  faites  par  le 
JJimsdale  suri  inoculât  ion ,  ; 

1779.  XL  Réponse  à  l' El- an 
Observations  du  docteur  Le 
par  M,  le  ba.vn  Dimsdale  , 

1 7  7  9.x  1 1.  Considération  suri 
proposé  pour  inoculer  chez  i 
pauv-es  de  Lond  es ,  iu-8'\ , 
XllI.  Observations  sur  le  PL 
posé  pour  établir  une  société  t 
pensai*  e ,  et  une  société  méi 
et  desfomudes  de  médicainei 
ticulièrement  appropriés  à  l 
des  pauvres,  in-8'^. ,  1779. 
Hortus  Untonensis,  ouCitalo 
piantesdudocteurFotbergill , 

1780.  XV.  Lettre  au  Roi,  a 
de  la  proposition  d'une  n< 
Institution  dans  le  dépar 
médical,  in-4**.  ,1781.  XV  ï. 
biographique  sur  le  capitaine 
ver,  in.80.,  1781.  XVI L 
sur  le  docteur  J,  Fotherg.ll, 
1783.  XVm.  Défense  de  ï 
duite  du  docteur  Cettsom,  n 
ment  à  l'administration  élec 
dispensai  "e  de  Finsburq, 

1786.  XIX.    Sur  la  cuit 
l'usage  de  la    racine   de 
{Mangel  f^arzel ),tra^à\nid 
çais  de  Vahhé  Gommcrdi ,  i 

1787.  XX.  Observations  sur 
sections  humaines  ,  in-8<*. , 
XXI.  Histoire  de  quelques-i 
effets  de  l'ivrognerie ,  in-4**. , 
X.XII.  Essai  sur  les  malhe 
pauvre,  in-8<>. ,  1794.  XXIl 
soi  sur  la  jaunisse  des  1 
in-8<». ,  1795.  XXIV.  Essa 
la  Fondation  d'une  Société  e 
f aisance,  in-8°. ,  1796.  XXV 
ou  Projet  pour  répandue  L 
f  aisance,  la  tempérance  et  la 
méd'cale,  in-S**. ,  de  1797  k 

XXVI.  Observations  sur  la 
cution    religieuse  ,   in-S^.  , 

XXVII.  La  Société  de  vOloi 


LIT 

^,  i8oo.XXYin.  Obser- 
ver ta  petite  vérole^  mS°> , 
ttsoma  fait^  en  outre ,  îii- 
isieurs   morceaux  curieux 

TransactioQs  philosophi- 
insles  Recueils  des  sociële's 
ine ,  de  Londres ,  de  Bath , 
I  y  il  a  pid>lie'  une  EcheUe 
fort  singulière,  pour  faire 
!  les  eflfets  des  liquides  sur 
de  rhomme,  et  les  suites 
Itent  des  cxcës  de  boisson, 
ît  une  partie  de  ranuée 
charmante  terre  de  Grove- 
5  Camberwell,  qui  a  e'tc 
par  M.  Maurice  dans  un 
u  porte  ce  nom.  Les  beau* 
lieu ,  et  les  vertus  du  pro- 
ton t  encore  e'te'  ce'le'brees  par 
K  et  Jones  Boswell.  D-z-s. 
(  Thomas  de  ) ,  dessinateur 
ir  au  burin ,  né  à  Paris  vers 
pave  une  quantité  considé- 

portraits  des  personnages 

de  sou  temps ,  exécutés 
out  de  Wicrix.  Ils  sout  en 
partie  d'après  .ses  dessins; 
I  sont  d*  après  les  peiiMres  de 
»  y  tels  que  Bunel ,  Caron , 
luencl ,  etc.  Tous  les  acccs- 
at  exécutés  avec  imc  extrême 
t  une  propreté  exquise.  La 
ie  ses  pièces  sont  marquées 

ou  Thom,  de  Leu  J'ec,  et 
mi  les  portraits  qu^il  a  gra- 
rès  ses  propres  dessins  ,  ou 
î  Henri  de  Bourbon ,  prince 
îe,  âgé  de  9  ans ,  1 595  ;  Ce- 
nsUur,  âgé  de  5  ans  ;  lien- 
Marie  Stuart  ;  Charles  de 
I ,  comte  de  Soissons  ;  Fran- 
Bourbon ,  prince  de  Conli; 
duc  de  Jojeuse^  iHS']  ; 
s  de  Lesdi^uières ,  1596; 
de  Biron  ;  Charles  de  Gon- 
diêc  de  Nis^emois  ;  Charles 
wuu  f  duc  de  Màietme  ;  le 


lET 


SSr 


connétable  Henri  de  Montmopend, 
et  Louise  de  Budes,  sa  femme;  /, 
Passerai,  représenté  de  profil,  parce 
qu'il  était  borgne  ;  Marie  de  Mêdicis, 
etc.  Il  a  gravé  y  d'après  Bunel ,  un 
buste  de  Henri  IF;  et  d'après  Que- 
nel ,  un  buste  accouplé  de  Henri  ÎF 
et  de  Marie  de  Médicis^  etc.  En- 
fin,  00  lui  doit  une  Fie  de  Saint'' 
François  f  en  ymgt-cinq  pièces.  P-s. 
LESU  (  Jean-Jacques  ) ,  né  à  Zu- 
ric ,  le  ag  janvier  16891 7  inoonit 
le  1  o  novembre  1 768.  Il  fit  ses  études 
dans  sa  patrie ,  et  ensuite  k  Mar- 
bourg.  Après  avoir  accompagné  W 
célèbre  âcbeuchzer  dans  son  qua- 
trième voyage  de  Suisse ,  il  voya- 
eea  en  France,  en  Allemagne  et 
dans  les  Pays-Bas.  De  retour  dans 
sa  patrie ,  il  fut  nommé  chancdier , 
en  1 72g.  Ayant  parcouru  les  diffé- 
rents degrés  de  magistrature,  et  servi. 
l'étatydansses  relations  fédéhdes  non 
moins  que  dans  différentes  négocia- 
tions avec  les  états  vobins ,  il  fut 
nommé,  en  1 759,  bourguemestre  de 
Zunch.  Pendant  son  sqour  à  Mar- 
bourg ,  il  publia  sa  Dissertation  Da 
pluralitate  suffragiorum  in  cousis 
rcligionis,  1 708 ,  in-4°.  En   i']^*à  , 
il    fit    paraître   un    Commentaire 
sur  la  Bépuhiique  des  Suisses ,  de 
Simler,  le  meilleur  abr^é  qu'on 
ait  eu  sur  les  constitutions  de  l'aii- 
cicuue  confédération  keivétique.  De 
1 7:27  à  l 'j^iij  parut  son  ouvrage  (en 
4  vol.  in-4°0  9*^^^  ^^  tois  desdijfé^ 
rents  cantons  suisses,  rangées  dans 
l'ordre  des  Institutes  de  Justioien, 
L'ouvrage  le  plus  considérable  et 
le  plus  important  qu'il  ait  donné , 
est  son  Dictionnaire  umversel  de 
la  Suisse,  publié  en  30  vol.  in** 
4^. ,  depuis    1746  jus<{u'en    1763, 
Cette  collection  renferme  les  maté- 
riaux les  plus  ricbes  sur  l'histoire 
civile,  ecclésiastique,  naturelle ,  U>> 


y^2  LET 

pojçrapliûpie  ,  littéraire  ,  gcncalo- 
i;iqiie,  etc.  des  (liirëreii tes  parties  de 
cette  contrée.  Elle  a  été'  augmentée , 
depuis,  de  cinq  volumes  de  supplé- 
ment, rédiges  par  Holsbak,  qui  se 
terminent  à  la  lettre  S ,  et  qui  ont 
paru  à  Zurich^  en  allemand,  comme 
le  grand  ouvrage  lui-même,  de  1 786a 
1791.  Lcu  a  encore  laissé  un  nom- 
bre considérable  de  manuscrits  re- 
latifs à  l'histoire  de  sa  patrie.  Celte 
collection  a  été  continuée  et  augmen- 
tée par  son  fils,  Jean  Leu,  qui  l'a  lé- 
guée à  la  biMiothèque  de  la  \ille  de 
Zurich.  Ce  dernier  fut  conseiller  et 
mounit  en  i  ']Si.  U-i. 

LpUCHT  (CuRisTiAw(i)  -LÉo- 
WARD  ) ,  jurisconsulte ,  né  en  1643  , 
à  Aiiistadt ,  dans  la  Thuringe ,  fré- 

3nenta  successivement  les  universités 
c  Leipzig ,  de  Giesscn  et  de  léna  , 
et  reçut  ses  degrés  avec  beaucoup  de 
distinction.  11  se  fixa  ensuiteà  Dresde , 
où  il  acquit  bientôt  une  grande  répu- 
tation dans  la  pratique  du  droit.  Il 
devint,  en  i  (583,  conseiller  du  comte 
de  Reus  ;  et,  cinq  ans  après ,  il  ob- 
tint le  même  litre  de  Tordre  éques- 
tre de  Franconie  et  du  comte  de  Lim- 
bourg.  L'empereur  Léopoldrhouora, 
en  1690  ,  de  la  dignité  de  comte  pa- 
latin ,  pour  le  récompenser  de  la 
description  qu*il  avait  faite  delà  cé- 
rémonie de  son  couronnement  ;  et , 
peu  de  temps  après ,  Leucht  fut  ap- 
pelé à  Nuremberg  ,  pour  y  remplir 
fe5  fonctions  de  conseiller  et  d'asses- 
seur au  tribunal  civil.  Il  se  démit  de 
cet  emploi ,  en  iChyj  ,  «1  raison  de  sa 
mauvaise  santé  :  mais  il  continua  de 
se  livrer  avec  beaucoup  d*ardeur  au 
travail  du  cabinet,  et  mourut  k 
Nuremberg ,  le  a4  novembre  1 7  iG. 
C'était  un  homme  instruit  et 
laborieux  ;  on  lui  doit  de  bonnes 

(t)  QualqnM  bÎA^raphvsIe  nomment  Cbiito- 
vii«i  nalB  il  paraît  a««  c'cat  une  erreur  oicA- 
Bl«Hé0  pat  la  r«»MnbUat«  de  Tabiv^iatiui^ 


LET 

éditions  de  plusieurs  ouvra 
risprudencc,  et  des  recueils 
ressauts  pour  l'histoire  du 
blic  de  l'Allemagne.  On  se  c 
de  citer  :  I.  Electio  jtin 
curiosa,  Francfort,  1G9 
Il  a  publié  ce  volume  sous  1 
Cassandre  Thucelius,  a  na  gi 
Leucht  lus.  IL  Europϕsch 
canzUjr ,  c'est-à-dire  ,  Ch. 
des  états  européens.  C'esl  ui 
lion  de  tous  les  actes  inipoi 
bliéspar  les  différentes  cour 
en  fit  paraître  le  premiei 
à  Nureml>erg ,  en  iCh)7  ,  in 
le  nom  ^Antoine  Faber  ; 
été  continuée  jusqu'en  i' 
Paul  -  Laurent  Widmaun 
(Jiarles  Kœnig ,  professcu 
bourg.  Cette  première  < 
forme  1 15  volumes  in-8**. 
16  premiers  seulementappj 
a  Leucht.  Le  sénateur  Ci 
Ratisbonne ,  à  donné ,  en 
une  première  continuatioi 
1 78'a  ;  la  deuxième  suite , 
Ulm ,  par  J.-A.  Reuss ,  dep 
a  déjà  plus  de  5o  volumes. 
doijina  consilia  swe  re  j 
ris ,  Nuremberg ,  1704  ,  a 
in-fol.  C'est  le  recueil  des 
lions  des  plus  fameux  juris 
de  l'académie  d'Alldorf 
Riltershus ,  André  Dinne 
Liuckens ,  etc.  IV.  Des  h 
Reichs  Siaaisactaf  etc.,  c' 
les  Actes  publics  du  Saint 
romain  (>endant  le  dix-hui 
de  ,  Oancfort ,  1 7 1 5- 1 7 
in-fol. ,  sous  le  nom  de  Ct 
ceUus,  Leucht  mourut  pem 
pression  du  troisième  yol 
fut  terminé  par  Bielck ,  de 
attendait  une  continuation. 
LEUCIPPE,  fameux  ph 
grec  ,  était  ne  à  Abdèrc  (  i  ) 

(1)  Oa  a*  a^aaMfdait   paa  lav  I 


Ï.EU  I.KtJ  353 

Dt  Jrà»  -  Christ.  Il  avait  I..icliitire  a  rcfulr,  .iver  )ii-3ur(iiij> 
'ant  lambliqiic ,  entendre,  de  force  l'hy{)Utlicïif  de  l.cui'ijijxf 
«nnfsic,  les  leçons  de  Py-  sur  la  forinaliuti  Aft  {;1oIh-«  iiii 
it  fut  Ip  disciple  dp  Miilissc  moyen  des  atoaie5{ln>liliii.  divînitr. 
nun  d'ivléc  ;  mais  il  se  de'-  lib.  m  .  ch,  ïvii  ).  L'aMir  ({.ittcus 
iitùl  des  ïiophixnies  de  ses  en  a  f.iit  sentir  les  iiiriiiiMiipiencvs 
et  il  s''tppli(iu,i  entij^renienl  et  l' absurdité'  dans  un  JUe'maire  sur 
le  U  nature.  Oitlerc};nrdc,  le  principe  actif  de  l'univers  (  Ré- 
enlemeni .  comme  l'iavca-  auil  de  fM-ad.  tUi  imeript.  Tom. 
rslïme  des  atomes ,  qui  fui  xxix  ) ,  qu'il  a  refuudu  ensuite  dans  * 
raii  par  Dérnoeritc ,  son  son  Histoire  des  eausen  pmmières. 
rt  MLH>iitciHrE[rtcure.  Pos-  Baylc,  snirant  m  iniflhode,  i  rc- 
s'efforça  de  lui  ravir  celle  cueilli  les  arcumcnts.pour  et  cautj'« 
ureii  f»iir  honnenr  à  Mos-  lcsysti;inedeI«ncippc.oleiipropuMi 
bilosopfae  phénicien,  qui  de  iioiiTcAuxen  h  faveur.  (  Vuy.  le 
lii-on  ,   avant  le  siège  de     Dict.  de  fiajlir.  )  W — a, 

I  EjBcurc .  iHcn  loin  d'à-  LEUCKFELD  (  JeAN-tltoBcii:  ) , 
il  avait  profilé  de  scîid^s,  liisioricn  allemand  .  n^  en  iWiH,  à 
qiicLe<icippee(aitun  per-  Hcringen  dans  I.iThHrin[;p.i1e  cul- 
iinapaairc.  Le»  livres  que  tivalciirsaiscs.maîsquin'ultaeliiiicnl 
uphtavailcomposesoeNOut  aouuu  prix  à  l'îusinictiun  ,  savait  à 
rfenus  jusqu'à  nuiis  ;  et  lei'r  peine  lire  k  Tige  de  quinio  ans.  Soa 
pfcheraqu'oH  puisse  janTois  père  ^Unt  muri ,  jl  olilÎDt ,  k  force 
oatlrc  l'ensemble  de  sou  sys-  d'iustani-'ca ,  la  pcrmissiuii  de  com- 
■  que  nous  en  savons  ,  nous  menccrses  êtiiifcs.  It  apprit  en  fort 
sinisMrDiûgt-ncdcLacrce,  pende  temps  le  Utiu;ctil  frequenU 
»c  réduire  à  un  ptil  nom-  eusuite  lu  cours  des  acad^im  de 
iroposiliuns  ;  Le  monde  est  Quedlinbouri;  cl  ilcLei|itic,uiiil  ga- 
l  sujet  il  des  mo'lilicatioos  gnait  sa  vie  eu  corri|;eant  des  epreu- 
""  '  '""'        ves  pour  les  imjiriiiicnrs.    Il  prit , 

enfin  ,  ses  deere§  en  théologie.  L'ab- 
l>e>;edeGa[i<ler!ilicinilei.'liuisiipour 
son  chajielain  eu  i70oirlle  cliirj;!-! 
de  mettre  en  ordre  les  arehids  de 
l'abbave.  Sun  goât  nalurcl  !•■  pr- 
iait il  l'c'Iude  de  l'histoire  du  movcn 
i"e;  et  il  s'estima  tris-beiirciis  d'clra 
(iblige-  de  dcchill'rer  et  d'analyser 
de  virilles  cbaries,  écbapptfes  aux 
rei-bercbes  de  tous  les  eompilaieun. 
M  fut  appdé ,  eu  170;! ,  au  pastoral 
lie  rirtniingen ,  dan»  la  principauté 
<1p  llalbcMtadl  ;  et  dès-lors  il  i>art»- 
[;i'.i  sim  temps  entre  les  devoir*  de  »■ 
<  li.irgcel  l'étude  des  munumcnlsbis* 
tiM  iipies.  n  rauiinit  le  a i  avril  i7'ifi. 
LcuckJcld  a  bcamuup  coniribud,  par 
-j3 


11».  -  L'Uni 

vers  est  vide , 

:lobo  ^uM  r< 

.ru.«   I«r  les 

.„  ,„„,«.!„ 

,  <,.ii  s  accro- 

en  tuinUiuI  li.j 

usle^p.ice. — 

l,«n-ou.llep 

lu,  grand  c,r- 

:ommr   dans 

uu    ch;iMiol. 

autour  du    cr 

■nire   îO.rlt. 

ryx^:^". 

'w.'i.r''^"""' 

^..]'..':!'":'IZ''- 

3r4  LEU 

SCS  rcclierclies,  à  rVlairrir  l'Histoire 
«crlcsiastiqiieir Allemagne;  liiais  sps 
Ouvrages  ne  sont  guère  connus  dans 
les  autres  nays ,  parce  qu'ils  sont 
ccrits  en  ailcniand.   On  a  de  lui  : 

I,  Les  u^fUiqidlés  de  Walckenred , 
du  monaslcrc  de  Poëld  ,  de  rabhavc 
deGandersheim,d*Ilseburg,  de  Mi- 
chaclstein  ,  de  Grœningen ,  de  Burs- 
fclden,  de  Ringellieiinen  ,  de  Nor- 
flieimen  ,  de  Katelcnbourg,  Kallcn- 
born  et  Wicnhus ,  de  Halbcrstadt, 
de  Blankonbourg  .  etc. ,  en  i5  vol. 
in-/|0. ,   publies  de    1705  à    17*21. 

II.  Los  ries  do  Tili-nian  floshus , 
de  (A'rlaqiîo  et  d<'  Jean  Spangcn- 
bcr^,  de  IL'nri  Mvibom ,  savants 
tlieoloj^ionsallcinands.IIL  F.a  Notice 
ddcinq'tfinie-cinff  théolo£fîens,  morts 
dans  la  ciiiqiianle-cinquiènie  année 
de  leurà^o;  et  de  soixante  dix-neuf 
antres  qui  onl  vécu  de  quatre-vingt  à 
quai  rc-\  i 1 1  g I -d i x. a ns.  IV.  Les  Antiqui- 
tés numisinatiques ,  Lci  p/jg ,  1711- 
y.3  ,  u  vol.  in-4^.  Cet  ouvrage  n'est 
relatif  qu'aux  anciennes  monnaies  de 
r.Alleniagne.  Leuckfeld  a  e'tc'en  outre 
rcditeurde  V  Itinéraire  de  l'Ecriture 
sainte  (  eu  allemand  ) ,  jiar  Henri 
Iiunting,Magdeb(mrg,  1718.  in-fol.j 
d'une  Chronique  de  Henr.  Meibom, 
etc.  11  a  ou  ]>arl  à  la  collection  des 
Script  ores  rerum^ermanicarum^  pu- 
Mieepar  J.  Micli.  Hcincccius,  Franc 
fort ,  1 707  ,  in-fol.;  enfin ,  il  a  laisse' 
plusieurs  ouvrages  manuscrits  qu'on 
trouTO  cites  dans  \v^  ActaeruiUtor, 
Lips.,aun,  177.8,  pag.  43v>. ,  cl  à  la 
suite  de  sa  /'iV,  écrite  eu  allemaïul, 
parTobic  Eckard,  rcrieur  de  l'aca- 
démie de  Quedlinbour;^.  Louckfcld 
c'iail  de  la  Société  royale  do  Dcrlin, 

W— s. 

LEnLlETTK  (  Jean-Ja<:<>i;fs  ) 

naquit  le  3o  novcndire  1 7(17,  à  Imu- 

iogiie  sur  mer,  de  parents  pauvres. 

hou  cducatiou  fut  négligée ,  et  il  tra- 


LE» 

vailla  même  quelque  temps  de  VctSt 
de  serrurier  ;  mais  il  surmonta  totis 
les  obstacles  ,  et  apprît  seul  le  latin 
et  l'anglais,  li  vint  ensuite  à  Paris,  ou 
il  se  lia  avec  Mercier,  qui  lui  procura 
une  place  subalterne  dans  les  bureaux 
d'une  administration.  Il  avait  adopte 
tous  les  principes  de  la  re'vululiua 
avec  leurs  conséquences  les  plus  ri- 
goureuses f  puisqu'à  une  e'poque  où 
les  passions  commencaieut  a  s'a- 
paiser ,  il  osa  mettre  son  nom  à  uu 
écrit  destiné  à  atténuer  l'effet  qu'avait 

Sroduil  l'éloquent  plaidoyer  de  M. 
e  Lally  -  Tollendal  en   faveur  dei 
émigrés.  Il  travailla  ensuite  à  Ja  ré- 
daction de  quelques  journaux,  eiitrt 
autres  ,    de    la  Sentinelle  (  Yovei 
LouvET  ) ,  et  fut  récompensé  de  sou 
dévouement  par  une  place  de  pro- 
fesseur de  littérature  a  Técole  ccn- 
traledudépartement  de  SeiiieetOise. 
Il  mourut  à  Vcrsailles,d'uu  accident, 
le  !i3  décembre  1808.  On  a  de  lui: 
L  Des  E  mi  ^ré-^  français  ou  réponse 
au  iNlémoirede  M,  dcLaUy-TolleDdal, 
Paris,  1 707, in-8*» { i  ).  11.  Be'/Iexions 
sur  la  j  tournée  du  iS  fructidor  y  ta 
réponse  à  llicber  Serisy,iLtd.  1798, 
iu-8'*.  Ces  deux  ouvrages  furent  écriti 
sous  l'influeuce  de  la  police.  III.  Es- 
sai sur  les  causes  de  la  supériorité  des 
G  recs  dans  les  a  rtsdel'imaiiination, 
ibid. ,  1 80^ ,  iii-8*».  IV.  Discours  sar 
l'abolition  de  la  servitude  j\n-99,\'> 
Discours  sur  cette  question  :  Quelle 
a  été  riuducncc  de  Luther  sur  les 
lumières  et  la  situation  politiqnedei 
dillerents  étals  de  Pliurope?  Paris, 
180  j  ,  in-8'\  Ce  discours  obtint  uM 
mention  honorable  au  concours  de 
l'Institut^  celui  de  Villers  fut  cou- 

(1)  Joa.  Rnaiiy  ilit  qitr  c>»llr  Rèpots^rtxi» 
Min  ici  1h  ilr«in.iliirgf  -  que  L4«iiUcit«  rait»«prit 
ii  \»  la-«iiT  p.iiaîtic  «inia  «on  nom,  MOTranMl 
qiirii|>ii'«  a«4nt.i{*rk  petUMi«ir««.  V«j.  le  7Vi Ait- 

n.l/    ii'r/poflo't.     l'jItlB,  AH    fin   (   IWO^,    •   wUm 

•u-ia,  «lU  Lvmfictif» 


LEO- 

.  (  Fojrez  Ch.  Vtllers.  )  L*ou- 
it  Leuliette  est  divise  en  deux 
I  ;  la  seconde  est  intitulée  :  Coup- 
surVétai  de  T  Europe  \usqvi*  an 
ne  siècle ,  et  sur  les  change- 
qui  y  sont  survenus  depuis  cette 
e.  T/auteur  annonce  dans  la  pré- 
u*il  re'serve  ,  pour  supple'ment 
Douyelle  ifdition ,  une  Histoire 
tîale  de  VEdit  de  Nantes,  de 
Dcation  et  des  suites  qu'elle  en- 
.  VI.  rie  de  Richardson ,  tra- 
ie Tanglais  de  mad.  A.  L.  Bar- 
{  F.  la  Biogr,  des  hom,  viv, 
I.  189),  ibid.,  1808,  in-80. 
tle  a  revu  et  corrigé  V Histoire 
Qrèce^  traduite  de  l'anglais  (de 
i ,  Goldsmith  et  Gast,  par  Mad. 
Ilcroy  ) ,  Palis ,  1808,  1  vol. 

W-s. 
CNCLAMUS  (Jean  )i\gen. 
ime  allemand ,  plus  connu  sous 
n  latinise  ,  que  sous  son  vrai 
ni  e'tail  TjoewenklMi,  naquit  en 
,  à  AniellxMicrn  en  Westphalie. 
agea  beaucoup  et  avec  fruit. 
nt  le  séjour  qiril  fit  en  Turquie, 
rit  la  langue  de  cet  empire  , 
leillit  des  matériaux  précieux 
THiNtoire  ottomane  ,  que  pcr- 
ne  connut  mieux  et  ne  fit  mieux 
itre  avant  lui.  Il  savait  à  fond 
r  et  le  latin  ,  la  jurisprudence 
roit  public.  La  pureté  de  son 
tait  égale  à  IV'tcndue  et  à  la 
ë  de  son  érudition.  De  Thon  , 
?r,  Rivle,  Huet ,  Baillet,  lui 
»nne'  de  grands  éloges  comme 
teur  et  comme  jurisconsulte. 
nclavius  ,  disent-ils  ,  est  un  des 
irs  traducteurs  que  TAliema- 
ait  produits.  Son  latin  repond 
t  au  grec  ,  mot  pour  mot  ; 
e  la  même  construction  et  le 
arrangement  que  J*ongin  il , 
t  qu*on  retrouve  son  auteur 
itkr  daoi  une  autre  langue. 


LEO 


355 


Outre  cela ,  on  remarque  dans  son 
style  beaucoup  de  netteté ,  et  cet  air 
naturel  qui  est  si  rare  dans  les  autres 
traducteurs.  »  Il  passa  une  partie  de 
sa  vie  à  la  suite  des  grands  ou  à  la 
cour  des  souverains ,  notamment  à 
celle  du  duc  de  Savoie  ,  pour  des 
affaires  dont  ses  protecteurs  le  char- 
geaient. Il  fut  nomme,  par  le  princo 
Casimir ,  professeur  de  grec  k  Hei- 
dellierg  ;  mais  il  n'occupa  jamais  cettt 
chaire.  Il  mourut  à  Vienne  en  iSgJ. 
Ses  ouvrages  ont  trouvé  des  censeurs, 
et  ses  mœurs  n'ont  pas  e'të  sans  re- 
proche. Nous  avons  de  lui  :  I.  Apo^ 
masaris  apotelesmata,  sive  de  signi" 
ficalis  et  eventisinsomniorum,  ex  In^ 
dorum,  Persarum,  Meyptiorumque 
discipUnd,  ex  bibliothecd  J.  Sam" 
buci;  Francfort,  1577,  in-8*>, ;  ou- 
vrage rare  et  singidier ,  suivant  la 
Sema  Santander.  II.  Fersio  et  notct 
ad  Sjrnopsim  lx  liffrorum  Basiii- 
con ,  seu  universijuris  Romani,  et  ad 
Ntn'ellas  imperatorum,  Baie ,  1  SiS, 
in-fol.  ;  Leyde,  1O17,  in-8**.  (  rqy. 
Fabrot  ,  et  LÉON  VI,  suprà  p.  1 43.  ) 
Charles  Labbé  donna,  en  i(3o6  des 
observations  et  des  corrections  sur 
l'édition    de   Leunclavius.  III.  Ztf- 
gatio  imperatoris  Manuelis  Corn- 
neni  ad  Armenos,  gr.  et  lot,  Bdlc , 
1 578 ,  in-8».  IV.  Jus  Grasco-Roma- 
num ,  tam  canonicum  quant  civile, 
latine  redditum ,  Francfort,  iSgG, 
x  vol.  in-fol.  V.  Zosimi,  Frocopii, 
Agathiœ  et  Jomandis  historiœ  ,  gr, 
et  lat.  cum  notis,  Bâie ,  1 579,  in-8<*. 
VI.  Manuelis  Palœologi  imperato* 
ris  prœcepta,  educationis  regite ,  ad 
Joannemfiliuin  ,  gr.  et  lat.  Bdie, 
1 J78 ,  in-8«.  VII.  Dionis  CassU  his- 
turia  Romana ,  gr.  et  lat, ,  Hanau , 
1O06,  in-fol.  C'est  la  version  de  Xy- 
lander ,  revue  et  annotée  par  Leun- 
clavius :  on  avait  publié  séparément 
la  Tersion  latine  et  les  notes  sons  et 

2i.. 


356  LEU 

titre  :  VIIT.  Nolœ  in  Dionem  Cas- 
siuin  ,   latine ,   Francfort ,    i  Sqsi  , 
în-8**.  IX.  Xenophyntis  opéra  ^  gr. 
et  lat.  cum  notis  et  appendice  y  Bâic, 
1 569  ;  Paris ,  1  irx'X ,  1  (j'Jl^  ,  in-fo). , 
ty-pis  regiis ;  celia  cdilion  de  lij'X^ 
est  très-estimëc.  Au  sujet  de  cette 
traduction  ,  Lcunclavius  eut ,  avec 
Henri  Esticnnc,de  vifs  demclos,  dont 
on  peut  voir  l'histoire  dans  Baillct. 
M.  GaiL,  dans  son  cdilion  des  Œu- 
vres de  Xe'uopbon ,  eu  grec ,  latin  et 
français ,  s'est  servi  de  la  version 
de  Leunclavius  ,   qu'il    a  corrigée. 
X.  Xenophontisprœccpta  Bei  eques- 
iris,  gr,  et  lat. ,  iSqj  ,  in-H**. ,  avec 
des  notes  et  des  amclioratiqns.  XI. 
Michaelis  G lycœ  annales,  gr,  et  lat, 
157-2,  iu-8^.  XII.  Joannis  Damas-' 
eeni  dialogus  inter  ovthodoxum  et 
Manichœum  de  duobus  rerum  prin- 
cipiis,  gr,  et  lat,,  Baie,  i^^S,  iu-8**.; 
dans  Tcdition  de  St.-Jcan  Damascènc 
du  P.  Lcquicn ,  et  dans  la  BiMiotlic- 
qiie  des  Pères.  XIII.  Cœsarii  {  Gre- 
gorii  Nazianzeni  fratris  )   dialos^i 
quatuor  ,  seu  quœstiomim  quanim- 
dam  gravissimaium  expUcalioites  ; 
dans  la  Bi)>liotiic(iue  des  Pères  de 
I G I  o  et  ailleurs  :  la  publication  de  ces 
di.ilojijucs  mit  fort  en  colère  Janjues 
deBilll.  Lanibecius  prit  le  parti  de 
Loiuirl.iviiis  contre  lui.  KÎV.   Gre- 
gorii  JVjsseni  opus  de  Iwminis  opi^ 
Jicio ,  cum  notis ,  gr,  et  lat, y  Baie, 
i5(J7  ,  iu-S*'.  ,  et  dans  la  collection 
des  œuvres  de  ce  Père.  XV.  Grcgorii 
IVazianzeni  definiticncs  rerum  sim^ 
plices,  gf,  et  lut,  ;  dans  le  Voyage 
d'Italie  de  Jacques  TolliiLS  et  ailleurs. 
XVI.    G re gorii  Nazianzeni  oratio 
in  laiidem  martyrum  et  adversùs 
jirianoSy  1571,  iu-8«.  Cette  traduc- 
tion n'a  point  elc  mise  dans  la  col- 
lection des  œuvres  de  St.-Grcgoire  ; 
l'abbcde  Billi  eu  a  fait  une.  XVIT. 
Notes  ad  paratitla  s^u  ad  Constitua 


lEU 

tionum  ecclesiasticarum  Collection 
nem,  Francfort,  i593,in-8*>.  XV 111. 
FoeUi  Notatarum  libri  duo ,  quihus 
nomina,  locajurisCivilisrestituun- 
tur  et  iUustrantur ;  dans  la  Biblio- 
thèque du  droit  canonique  aucieo. 
XIX.    Constantini   Alanassis  an- 
nales ,  grœcè   et    latittè  ,    Paris , 
typis  regiis,  i655,  in-fol.  XX.Com- 
mentatio  de  Moscorum  hellis  adver- 
sùs Jinitimos  gestis;  dans  le  Recaetl 
des  Historiens  polonais  de  Pistornis, 
Baie,  i58i ,  3  vol.  fol.  XXI.  Musd- 
manicœ  Idstoriœ  libri  xviii,  FraïK- 
fort,  1 595,  in-fol.  XXII.  .^mia^iSift- 
tanorum  Othomanidarum  ^  Franc- 
fort ,  i59(),  in-fol. ,  et  dans  Thistoiie 
des  Sultans  par  Ghalcondvie.  Lega- 
clavius   traduisit  de  rallemand  ci 
latin,  ces  annales  que  Jean  Gaudiff 
(  S[)iegel  )  avait  traduites  du  turcfli 
'A\cxïi'àiià,\\\l\,PamlectœldsioniÊ 
Turcicœ ,  suite  de  l'ouvrage  prm- 
dent ,  jusqu'à  1 588  ;  à  la  fin  du  Qui- 
condyle  du  Louvre.  XXIV.  Cum' 
ment arii  duo,  priorest  UbitiMrm 
index  Othmanidaruni,posieriortm- 
tinet  epistoUis  de  rébus   Tunieiu 
Leunclavius  a  composé  encore  qod- 
ques  opuscules,  traduit  quelques ot- 
v rages  des  Pères ,  et  quelques  paitMf  ^ 
de  l'Histoire  byzantine.  Nais  il  M 
faut  pas  s'en  rapporter  imîqiMBCiK 
là-dessus  aux  faiseurs  de  caUlogHlf 
qui  se  copient  les  ims  les  autres,  cl 
qui  ne  consultent  Jamais  les  lina 
dont  ils  parlent  :  il  leur  est  arrive'^ 
multiplier  les  ouvrages  de  Lemcli* 
vins  en  donnant  le  même ,  plasieuri 
fois,soiLS  diflTerentstitres.  Od  trovic^ 
sur  Leunclavius  ,  une  Nolîee  asaet 
mal  faite  dans  Melchior  Adam,  Tàc 
gerinanorumphilosophorumf  ddmt 
Taisand  {P'^ies  des  plus  cdiènshr 
risconsuùes),  Bayle  n'est  gnère  fks 
instructif.  (  ^'o;^ezHarq.FasaEicl 

UAAai£A'OPUL£  ).  L-B-S. 


i.EÛ 
JPOLD  (  J  icQUEs  ]  ,iii(;(fniriix 
«im  Mtun  ,  U4quil  en  tG'^i, 
itz  pr^s  de  ZwirLau.  Il  mon- 
buniie  lirnre  un  goût  rcmar- 

jiour  le  desuD  des  machines. 
I  apiireniisïage  chez  iiD  meniii- 
un  luiirueiir,  il  dc  fut  pu  juge' 
'obu^le  poiif  suivre  avec  fruit 
:>resMoiis  iiii.Ta(ri([Ues.  S'élant 
letrrmiiir  k  embrasser  la  car- 
cri(=ïiM(iT[ue,  il  r'tudia  la  thco- 
t  leua ,  puis  à  Wittenberg ,  et 
nyaii  n  iou  entretien  enfabri- 
ae»  in»trumeut«  de  geome'trie. 
MAprofeiïieurs  lui  ayant  donne 
«df  ïa  biUioil>c(pie,il  y  trouva 
■s  livra  de  mathématiques, et 
MT  faire  de  celte  scie nec  son 
■  oecupaiiun.  Il  ima^ioa  une 
il*,  plui  simple  que  celle  de 
,  ri  [Hiuvant  la  rcroplareravan- 
emeiit  ;  il  perfectionna  la  poni' 
wnuiii]ue  de  Hauksbee  ,  et  il 
beauruup  d'eipcrieiiees  ingê- 
s  sur  lei  miriiirs  ;  il  excellait 
4  fabrication  des  iuslrumenti 
yiique  et  de  ni  a  ihe  ma  tiques, 
leur  de  Saxe  le  numma  ron- 

■iM  n)înes;rl  plusieurs sociê- 
vintes  d'Allemagne  s'empres- 

d'ajouter  «on  nom  à  la  liste 
Ifs  membres.  11  mourut  le  i  :;i 
r  1737.  On  lui  doit:  I.  Deut- 
Beich/Kibung  Jer  sogenannten 
■pttmpt,  cVst-à-dire  la  Pompe 
ualiquecipliquee,  etc.  Leipug, 
-la  et  1715  ,  trois  n.inies 
.  Cet  ouvrage  contient  la  dcs- 
UD  dc  l'appareil  pneumatique, 
le  par  l>lto  dc  OuericLc , 
1   perfcrlionncments  qu'y  ont 


■»  phy*ici 


:ieiu  ho 


2tdif- 


■  de  cet  appareil 

EKfrcntct  espcricncci  curieuses. 

TketUnua   machinurum  t/iltr 


I.EU  357 

Sehauplat:  ,  etc.,  c'est -a -dire, 
Tlie*iltm  uoivenel  des  machiuw  et 
des  Sciences  raerauiques,  Leipzig, 
1 7*i3-i7  ,  7  vol.  iti-fol. ,  fig.  Le  pre- 
mier volume  dc  cet  important  ou- 
vrage contient  la  descrijiliou  des 
machines  <pii  servent  à  elcfer  ou  à 
transporter  des  fardeaux  ;  le  second 
traite  de  la  statiijue  universelle,  dd 
l'équilibre ,  des  poids  et  des  contre- 
]ioids ,  etc.;  lo  iroiâitme  de  l'hydros- 
tatique ;  le  quatrième ,  do  l'aérosta- 
tique et  des  instrumculs  nui  scrveut 
à  calculerla  pesanteur  dc  1  air  ;  le  cin* 
quiêmedela  statique  universulteile 
sixii^ine  ,  de  la  comimcliou  dis 
punis  ;  et  enfin ,  le  sepltêjne ,  des 
machines  arithmétiques  et  de»  îm- 
truineuts  de  gifoinârie.  Un  vuluine 
de  .<upplr!ineiit  fut  pulilic  en  I73çt; 
etSclielHcr(J.E.)  donna  ,  en  1741 1 
un  nouveau  supplément  avec  une 
table  générale  de  tout  l'ouvrage.  Jean 
Malh.Beycra  publié  (en  allemaud) 
\eTkéàtre  dt  l'architecture  des  mou- 
Ii'ru,  Leipzig,  1733,  'j.  vul.  in-4'ol. , 
(ig.  ;  reproduit  avec  un  nouveau  litre, 
à  Dresde,  en  17(^7.  Ce  livre  fait 
suite  à  l'ouvrage  de  Leupold,  qu'on 
regrette  qu'il  n  ait  pu  terminer.  W-l. 
LKUSDRN(Je*b),  célèbre  phi- 
lologue hollandais,  ue'à  Utrcchten 
i(ki4,  étudia  d'abord  ,datusa{)atrie, 
les  langues  orientales  et  W  mathé- 
matiqiie.i ,  et  se  rendit  i  Amsterdam 

5our  s'y  perfectionner.  I^  sociélri 
es  rabliins  et  des  Mtvauu,  autant 
que  la  faculté  de  se  prucurer  toulM 
sortes  de  lîvrej  et  des  m^iuuscrita 
précieux, servirent  k  leforliGerdani 
ta  connaiwance  de  la  iaucuo  et  do 
ccrcmonies  de  la  tiatiou  luîve.  En 
■  fi4g ,  il  obtint  i  Utrccht  la  chairs 
d'iuibréu ,  qu'il  orcui>a  jiu<{u'ji  h 
mort,  arec  iwauroup  at  dulûwlton, 
Pcndantqu'd  profcuait  les  MnliquilÀ 
h«luaiqiNiï  dùis  M  ville  natale ,  il  fit 


3>8  LïïU 

le  voyage  de  France  cl  cVAnj;Ic- 
Icric,  pour  consul  1er  les  sdvanis  qui 
liabilaient  ces  royaumes ,  et  j)0ur 
recueillir  des  reuscij^uenienls  indis- 
pensables pour  ses  ouvrages  :  il 
mourut  en  lik^),  >ous  avons  de 
lui  :  l.  Prœccpta  hehràica  et  chaU 
duica,  lOi:"),  iu-8^.;  1067,  in-iu. 
II.  Jontu  illustrât  us  ,  Utreclit  , 
iGj(),  in-H*^.  III.  Joël  cxplicatus , 
etc.,  en  in  Obadia ,  ibid.  ,  it)')^, 
in-8".  IV.  Schola  s^riaca,  iGj8  et 
167!^,  in-8".  V.  Onomasticum  sa- 
crtun  ,  iG()5 ,  in-8'>.  ^  I.  Fhildopis 
hebnvus,  corilinens  quœsliones  lie- 
hraïcas  quœ  circa  Fetiis  Testa- 
mcntum  hebrœum  ferè  int>ven  so- 
ient,  37  dissert.,  Utreclit ,  1  ()*>(), 
167%,  iO<)j;  Amsterdam,  iG8(), 
iu-/|>\  Ml.  Philolo^us  hibrœo-mix- 
tus,  in  quo  quœstiones  miAtcp^  seili- 
cet  de  f  ersione  vulgtitâ,  de  /'ef 
siojte  70  inteq>relum,de  Paraphra- 
sibiLs  chaldaïcis,  de  variis  Judœo- 
rum  seet-is ,  et  de  aliis  multis  rébus 
proponuntur y  41  dissert. ,  Ltrechl , 
iG()J,  in-4".  ;  Leyde,  1G811  et  i(m)9, 
in- 4",  Mil.  Philnlogus  hebrœo- 
grtvcus  ,  in  quo  quœstiones  hebrœo- 
gracœ,  circa  Awimi  Testamentum 
^rœcum  moveri  soUtœ  enodantur, 
lA.}  dissert. ,  Utrecht,  1G70  ;  Lcyde, 
i(iS")  et  i(Hp,  in-4".  :  ces  trois  der- 
niers ouvrages  forment  une  st-rie  de 
ivponses  aux  qu<'Stioiis  les  plus  cu- 
1  ienses  sr.r  toute  Ja  I3ible ,  d'après 
les  hommes  instruits  dans  les  lan- 
pws  originales ,  et  priiici|Kdement 
d'après  l*autoritede  lUjxtorl",  dans 
ses  Dissertations,  et  de  Hottinuer  , 
dans  son  Tre\\or  philologique ,  aux- 
quels Leusden  a  soin  de  renvoyer: 
ils  (»nl  ele  reimjuimes  enseml)le  en 
3  volumes  ii\-/\*\,  IJàle ,  I7')().  IX. 
J^itke  abhoth  ,  sive  Trai:tatu.s  tal- 
inudicus  cuni  versitmc  hebruicd 
duorum  capitiun  chaldaicvrvm  /Ja- 


LFÏJ 

nielis ,  Utreclit,  i(W>5,iR-4*'.  ;  3*. 
édition,  augmentée  de  plusieurs  au- 
tres clia]>ilres  clialdaiques  de  Daniel 
et  d'Ksdras ,  traduits  en  hcbreu  ,  et 
de  six  cents  treize   Chapitres^  ou 
Préceptes  ne'gati/'s  cl  affinnatifs  ^ 
Llreciit,  iG7ji,in-4*'.  X.  Manualc 
Iwbrœo -latino- bel ^icum  ,  Ulrt»clit, 
i()G8,  in-i'j.  XI.  Grammatica  he- 
hrœo-bel^ica ,  Utreclit ,  H><i8,  in- 1  j. 
XII.    Joannis   Buxtorjli  Kpitomi 
f^ramwaticœ  hebrœœ  ,   brtfiter  ri 
methodirè  ad  piddicuni  scholamm 
usum  proposa  y    Utrecht,  iC^'i; 
Leyde,  i70i,in-8".  XIII.  Clavis 
hebiàica    et   philolftgica    f'eteis 
Testament i y  Utrecht,  iG83,in-S'». 
XI\ .  Clavis   gneca  Jim»*    Testa- 
menti ,  in   quà  et   thcmaia  I\'wi 
Teslamenti  secundùm  ordinem  U- 
brontm  ix'fenmtiir,  et  ejusdem  dia- 
lecti,  hibraismi  ac  rariorcs  evtis- 
tructiones  explicantur ,  nccnon  i*i- 
rite  obsefvatiomsphilologicœ,  anti- 


menti ,  singulathn  hehràismis  ;  ce 
n'est  qu'une  dissertation  détachée  dn 
Philologus  hebrfpo-grœms  ,  par  J. 
F.  Fischer,  Leipzig,  i^54  cl  179^ , 
in-8".  \^  I.  Compenaium  graru» 
Aovi  Tcstamenti ,  in  quo  iH'JiOrfr- 
sieuli  qui  continent  omncs  et  sinpi- 
lus  totius  Aoi'i  Testamvnti  vocti 
asteiicis  sunt  annotât i ,  et  à  cfflem 
*itersiculis  distincti,Virevhi^  ï^4» 
in-8'». ;  iG'r7,in-iM,ef  i68'i,iu-8».: 
IVdilion   de  i7G'a  ,  in-H®.  ,  pas» 
pour  la  j)lus  correcte.  XML  rom- 
pendium  biblicum  ,  in  quo  ex  wr»- 
culis  "-iS'.iO'i  totius  y etcris  TtstA- 
mentir  riixitcr  bis    mille    îantùm 
*versiculi  Iwbraicè  et    iaiinè   synt 
annotât  i  et  al  légat  i ,  in  quihus  om' 
nés   uni%>ersi    f  et  cris    Testamenti 
voces  primitit^œ  ci  dcrivaiœ,  îàm 


Uo  et  d 


labi 


ir-t  la 


I.RU 

i  chalilàiem ,  oeritf- 
\nes,  sub  LeuitUni 
rlu,  magnuet  inde- 
AilUgil  onuUissunus 
i  fiiinen  uUrajccli- 
jirctlit,  167/1;  '*''"«■  '7^6, 
XVllI.  Piailerium  hebrài- 
irbrcnt-lalinumihcli.'i'o-bHei- 
U(mht,i(i(>7.in-i3.  XIX. 
n  Testamentum  giwcum , 
Iil,i6;5,iii-i4.  XX.  SibUa 
\ca  cum  prmfatione ,  Amsler- 
-hn  Jos.  Athias,  ifjQi.m-S".; 
ilton ,  (làd. ,  cam  lemmalibui 
:,  itiâ^.Le  jiiif  Alliias  reçut, 
l-art  dn  EtaU  de  Hollande ,  ' 
làint  d'ur  3TCC  uue  bcllp  nie- 
«I  ivcoDnaisMurc  de  son  In- 
d(i  soin  i|u'il  avait  mis  dans 
âmpreision.  iieiisdcn  aMpiil 
iwp  de  réputation,  par  ta  pre- 
itine  et  par  les  sommairet  la- 
>nl  il  l'etirichit  ;  cepcudaul  eti 
ditions  sout  lomlxirs  dans  le 
iï  qu'Evward  Van  der 
■  la  sienne  sur  le 
*  ayec  des  rorrec- 
I  des  améliorations  considc' 
.  1705,  a  vol.  in-S".  XXI. 
■lif  Bvcharli  Opéra  omnia , 
cert  avec  Pierre  Villemandî  ; 
.ifi7'i.avo!.in-fol.rti09a, 
in  -  fol.  Os  éditious  soni 
mau  elles  ne  valent  pas  ecllc 
l'i.  à  laquelle  l.eusdcn  n'a 
réside*.  XXII.  SrnopSiS  cri- 
n.pic.  iii8'i,  îvot.  in  -  fol. 
le  t'edilion  de  Londres  soit 
rllc  que  celle  d'Ulrecht ,  celle 
re  est  prefe*ralile  à  «anse  des 
ttons  et  des  aiii:mcn  la  lions 
par  I^isdrii.  XXtll.  Joannis 
'oot  opéra  nmwa,  Uti-eclit , 
3  vol.  in-fol,  lA'iisden  ajouta 
lioadr  ifiWi,  mi  .iswij^raml 
r  de  piim  ri  une  MVan;c  pre- 
>XIV.  i^Wiun  Ttttaiwniuia 


lit.  depuis 
Il  a  don 
pl,« 


LEU  3Î!) 

^yriacum-jCumveriwnt  latind  'fret 
mellU  paiilulum  recognità ,  Leyde, 
1708,  iu-4".  Leosden  avait  com- 
mence' cet  ouvrage  :  Charles  Schaaf 
le  continua  et  le  mit  au  jour. 
I.eusdeu  est  Irts-estime'  comme  plii- 
lologue  ;  cejKudant  Richard  Simon 
ne  s  exprime  pas  favorablement  sur 
Sun  compte  ,  el  lui  reproche  de  a'i' 
voir  |;u^i-efait  que  reproduire  les  tra- 
vaux des  Bnxtorf.  Dans  d'antres  en- 
droits, il  le  tase  d'uue  grande  icno- 
rauce  dans  le  discernement  des  uoni 
manuscrits.  (  Ntst.  crit,  du  V.  T. 
|)ag.  113.) — Rodolphe  Lcusoeti , 
ïds  du  précédent ,  lui  succéda  daiu 
la  chaire  d'iiebrcu,  à  Ulrccht.  On  lui 
doit  :  JVaUum  Testainentum  grteeum, 
in  ifuo  non  tantàm  selrctt  verâadi 
lijao  cmUiiunles  omnes  voces  ]f,T. 
astcricis  noianlitr ,  ted  eliam  on. 
net  et  tinguhe  voce»  iemel  vel  jio 
piùi  occttnentes,pecuUanbus  in  lor. 
tu  siffiisdistînguuntur,etinmarginê 
latine  transfmvntur  ,  Francfort  ,' 
itMli ,  in-B".  l. — B — I. 

LKUriNGER  (  Nicolas  ),  histo. 
neoeslimablcnéen  Ô47, a Pollich, 
daus  la  Moyen  oc- Marche  de  Uran^ 
delHiurj; ,  lit  »es  premières  ctudei 
sous  les  plus  habiles  maîtres  que  pat 
trouver  son  itère ,  pre'lenr  de  cetta 
ville .  et ,  à  l'âce  de  quatorce  ans , 
fut  admis  gratuitement  à  l'e'cole  d< 
MeUscn ,  dirigée  alors  par  le  savam 
Cicorge  Fabricius.  Il  prutîta  si  bien 
de  ses  leçoiis ,  qu'an  bout  de  >[uel(|ni 
tem[is  il  suppléa  sou  mnîlre  dau 
)'enset;^ment  de  la  langue  arec- 
que,  SoQ  père  l'envoya  couliiiuer 
ses  coora  à  Wittera)>erg  ;  maïs  1'^ 
Icclcur  de  Branddi»ur|;  ayant  dé- 
fendu i  sr^s  .<iii.-(^  ctr  rm|iinil.'r  des 
académies  eli.msi'ii"' ,  il  '•'  icnilit  k 
Francfort  sur  I  O.ii'i .  ..-1  y  |ii  il  -!■■,  dc- 
prca^lsc(li.iii;ra  i-iiinili'ilcl'cduca. 
Ûun  de  qnelipio  jvimck  jjeuk  ;  cl ,  GH 


360 


LEU 


i/>7 1  ,  fui  nomme  rortciir  de  IVroIc 
clc(]rossni.  Il  scdrpoùla  bientôt  d'un 
oin])lui  (ju'it  n'avait  accepte  que  par 
déférence  pour  son  père.  O pendît nt 
il  ne  piit  refuser  la  direciion  de  l'c- 
«oledeSpandau  :  mais  il  Tab  tndonna 
au  luMil  de  quehjues  mois;  el  entraî- 
ne   par  un  '^out   trè.s-vif  pour   les 
voyages ,  il  partit  à  l'insu  de  ses  pa- 
1  enls  ,  visiia  une  partie  de  l'Allema- 
j;ne  el  de  l'Italie ,  et  revint  à  Wit- 
lombiîr^ ,  en    i  "ïSo.   T/elecleur    de 
lVanilr'U>;irj;,  dont  il  sVtait  attire  la 
Ijienveillance  par  quelques  pièces  de 
vers ,  le  nomma   pasteur  du  vieu\ 
liandsberg  :  il  se  démit  au  bout  de 
trois  ans  de  ce  bénéfice,  dont  le  reve- 
lui  était  considérable;  et  sans  autre 
hut  que  de  satisfaire  sa  curiosité,  il 
]»arcourut  l'Italie  ,  la  France  ,  TAu- 
i^lelerr.-»,   les  Pays- Ras,  et   1rs  dif- 
férents Etais  du  Nord.  Le  roidcDa- 
ïiemark,  à   son   passade  à    ('.oj)en- 
]iap;u(^  luide'cerna  p(d>liqiiement  la 
4-ouronn<*  poe'tique,  et  le  cre'a  cheva- 
lier; mai.'»  il  eut  échange'  volontiers 
ces  stériles  honneurs  contre  une  mo- 
dique somme  dont  il  avait  le  plus 
])ressant  besoin.   Il  était  de  retour  , 
4*n  I  "îS-  ,  à  Wittemberp;  et  la  nc- 
^e^sit<•  de  couvrir  les  dépenses  que 
lui  avait  occasionnées  son  humeur 
vaj;abonde,lui  inspira  le  dessein  dV- 
crire  Ihistoire^le  Hr.indebourj;  :il  en 
publia  séparément  ipu'lques  livres, 
IM-éccdés  chacun  de  plusieurs  épîtres 
dédicaloires ,  adressées  à  autant  de 
.seif;ueur.N  dont  il  implorait  les  bontés 
avec  uiu*  bassesse  (jui  devait  bien  fai- 
re soultiirsa  \anité.  Il  fit,  en  i  m)»., 
un  tr(»isième  voyaj;e  en  It.dic:  pen- 
dant (ju'il  était  à  Sienne,  il  apprit 
que  sa    l)il;linllièque  avait  été  pilieV 
J>ar    les   reli^iiwniaires.  11    se   hàfa 
de   re^;ij;ner  VVittemiierj;  ;  rt    il  y 
passa  pbi.sieurs  aimées ,  occupt*  de 
la  continuation  de  son  histoire:  mais 


LEO 

la  passion  des  voyages  le  rrprit .  et . 
malgré  son  âge  avance,  il  parcourot 
encore  une  fois  la  France ,  la  Prusse, 
le  duché  de  Juliers  et  le  Danemark. 
Enfin ,  il  tomlia  malade  à  Osterburg, 
dans  la  ^'i(ille-Marche  de  Hraiide- 
bourg, et  il  y  mourut,  en  avril  i^iiu. 
Lentingi  f  est  un  historien  instruit 
et  judicieuTi ,  et  son  style  est  assez 
agréable;  mais  sa  vanité  perce  dans 
ttuites  ses  productions.  On  a  de  lui , 
des  Harangues  ;  cinq  livres  de /'oe*- 
sies  ;  et  une  Histoire  de  la  Marclte 
de  Brandebourg; ,  en  trente  livres , 
imprimés  en  dillerents  temps  et  en 
divers  lieux ,  de  format  iu-8".  L'édi- 
tion originale  de  cette  histoire  est  ex- 
trêmement rare.  Eni.  Martin  Plac- 
cius,  conseiller  du  roi   de  Prusse ^ 
était  paivenu  à  v\\  réunir  les  diffé- 
rentes parties,  et  il  se  proposait  dr 
les  faire  réimprimer,  lorsqu'il  reçut 
la  défense  de  donner  suite  à  ce  pro- 
jet (  Voy.  V  fiis{tHre  des  nturra^es 
des  Savants  ,  septembre   i^oG  ); 
mais  enfin,  il  en  a  paru  deux  édi- 
tions  dans    la  même    «innée.  Jr^D 
(lottlieb  Kraus  a  publié  les  ouvra- 
ges de  Lentinger,  avec  une  savaDle 
jiréface ,  sous  ce  titre  :  ScriptoruM 
historitp  Marclûœ  Rrandevimrpn- 
sis  i»«^///mvi, Francfort,  i  •ja<),  in-4*.; 
et    (ieorge-(fodefroi    Kustcr  les  i 
reproduits    dans    la    uiêmc    ville, 
1 7i<)-3o ,  *x  vol  in-4**-  (  i  )  L'ddilion 
de  Kuster  contient   :  De  MarcUi 
Brandebitr^rnsi  c jusque  statu  com- 
ment a  rii;  cette  hist(»irc  s'étend  de- 
puis Tan  1  .iç)() .  jusqu'en  i5c>4;  le^ 
Epi  très  drdicatoires  ou  préfaces  de* 
dinérentes  ]>arti4>s  de  Thistnire  ;  Qua- 
tre llarangui*s:\i\  première  renferme 
l'éloge  de  son  père;  la  sceonde  est 

(O  Vnii'i  If  lilrr  île  ceit«  ^ililioa  t  A'/'c.  /.^w 
tingrri  Opéra  onfiA  ^lott/unt  reperiri  ,"ï»'iir- 
r  "it.  trfor/i  Ciilthnfrrti,  KmsUtr  rtcfv  l  % 
fpitomffi  sing.lis  liSris  tt  frntmmfa  uM  ^.•^- 


I.EU 

Tunébrr  de  la  princesse 
'usr  d'Auguste,  ëlerUnirdc 
roUiriuc  est  une  ftliciia- 
prini'ir  sur  son  mariage 
>!{;«,  priuccs!>«  d'Anhalt, 
-irrae  est  adressée  à  Soi- 
leric ,  uommé  adminislra- 
rcbevèchedcMagdebourg; 
scinqlÎTrcsde  Poêsiei.Oa 
utter  pour  plus  de  détails 
rfalium  (les  deux  ëdiicurs 
ri  te»  écrits  de  Leuliiiger. 
'e  l'vluge  de  cet  écrivain 
'coati  et  Elogia  de  Mari. 
lelt,  dam  U  liHiUùth.  Ger- 
in.Kii.el  dans  lafifomoi- 
leron.loDi.  slii,  W-s. 
IGILDE.  XVI'.  roi  des 
. .  fui  d'abord  associe  au 
W^ ,  par  (iin  frère  Liuva, 
Gaule  Gothique ,  et  charge 
mer  seul  l'Espagne,  alors 
[ar  les  factiuns  :  il  l'eut 
iriliec,  et,  ptnir  alTermir  la 
Kur  ia  léle ,  il  ejHtiisa  Go- 
veuve  d'Albaiiat;iIde  son 
eur.  I^  premier  cxploil  de 
le  fui  de  reprendre  aux 
-s  de  r.oDSI.mlinopIe ,  Me- 
lonia,  Curdoue,  et  toutes 
lont  les  Grecs  s'c'laienl  em- 
U  faveur  des  troubles.  Ce 
-ail  eu  deux  fils  de  sa  prc- 
:>ute ,  IIcrincDe(;ildc  cl  Re- 
Fu'il  associa  au  trône  et  dc- 
tticrs,  du  ruiiscDtcmeut  de 
,c«  5-3. afin  de  perpétuer 
inednn<>  s>i  famille,  i^es  ba- 
I  ÏM  Biwaje  cl  de  l'Aragon 
luIeT^s,  Leuvi^itde,  à  furec 
r^raace  et  de  coura);e.  jiar- 
I  souiacttre,  11  s'app|ii|u.iti 

I  paji  .  s  rt-I<tMir  des  villes 
à  ru  fonder  de  nouvelles. 
r»  diTJMuti»  dfs  cdthuUiiiics 
irus  lui  susi'ilireul  di  uuu- 


LEU  Mtsl 

veaiiT  embarras.  LpuTij;ilrte  était 
arien  :  il  assembla  un  comité  d'évé- 
ques  ,  afin  de  réunir  les  deux  par- 
tis; mais  ce  fut  inuiilemeot.  Le  roi 
voulut  alors  réduire  les  caiholiijues 

tar  la  force ,  et  il  alluma  le  feu  do 
I  persécution.  Les  Vascoos ,  halii- 
tantsdc  la. Navarre,  se  soulevèrent 
par  lide  pour  la  rcligioD  orlliodose  ; 
Leurigiiup  les  soumit  en  moins  de 
deux  mois  ,  et  bàlil  la  ville  de  Vit- 
toriu  pour  les  contenir.  Il  eut  ensuite 
à  comtialire  IlermencgiIde,sou  pro- 
pre fds ,  ligué  contre  lui  avec  tes  ca- 
tholiques ;  il  le  vainquit  devant  Me- 
rida  ,  et ,  l'ayant  fait  prisonnier ,  it 
liû  donna  raltemaiive  de  renoncer 
à  la  religion  catliulique,  ou  de  se  ré- 
soudre à  la  mort.  Le  jeune  prince 
n'hésita  point ,  et  présenta  sa  léle 
aux  bourreaux,  cmi  reçurent  ordro 
de  ie  décapiter.  Il  parait  que  dans 
cette  circonstance  Leuvicilde,pulrai- 
né  ]iar  les  sollicita  lions  d  une  épouse 
cruelle,  belle-mère d'Hermenegilde, 
saa-ifia  son  lils  à  son  repos  et  à  ce- 
lui de  l'Etat.  Peu  de  temps  après ,  il 
déGl,  dans  une  grande  bataille, le  roi 
des  Suives ,  et  rrtinit  a  U  monnr' 
cliîe  ries  Visigoths  toute  la  Galice , 
qiû,  pendant  1^6  ans,  étaîl  rcsictt 
sous  la  dominution  des  Mntvcs. 
Lcuvigjlde,  accablé  d'années  ,  parut 
revenir  de  SA  haine  contre  les  catho- 
liques; il  rappela  les  éviques,  et  ren- 
dit les  biens  k  ceux  qu'il  en  avait 
dépouillé».  Il  mourut  à  TolMc.  en 
585,  rfcwcilié,  dit-on,  avec  JV- 
glise  nrlhodoxe.  Quoi  qu'il  en  soit , 
ce  prince  ne  niériie  pas  moins  d'i<- 
logrs  |iour  son  adminislratioupoUti- 

Îue  ,  que  pour  ses  talents  guerriers. 
Ifuudn  plusieurs  villes,  et  iravailU 
petidant  la  paix  h  faire  Heiirir  srt 
états ,  introduisit  U  discipline  d«ii» 
ses  armées  .  mit  do  l'nrdre  dai 
liuaucvs,  rcNÎsa  le»  loi»,  qut,dcj 


1 


SÔa 


LEtr 


la  mort  d'Alaric,  avaient  cle  nëgli- 
f^ëos,  et  Teilla  soigneusement  à  ce  que 
la  dignité'  royale  ne  reçut  aucune  at- 
teinte. II  fut  le  premier  des  rois  Vi- 
sigotlis  qui  se  para  des  attributs  de 
la  royaulr.  Sa  fermeté',  son  courage, 
sa  politique  supe'rieurc,  et  le  succès 
de  toutes  ses  entreprises ,  le  placent 
au  premier  rang  parmi  les  rois  de 
son  siècle  ;  mais  l'éclat  de  son  règne 
fut  terni  j)ar  son  avarice ,  sa  dure- 
té, et  surtout  par  le  supplice  de  son 
fils,  (  Forez  Hermenegilde.  )  B-p. 
LEUW  ou  LEEUW  (Guil- 
laume DE  ),  graveur  à  l'eau-forte  , 
naquit  à  Anvers,  en  1600. 11  fut  élève 
de  Soutman  ;  mais  il  n'adopta  point 
la  manière  pointillce  de  son  maître  ; 
il  remplaça  les  points  par  des  tailles 
courtes  et  méplates  qui  donnent  à 
ses  gravures  l'elFet  le  plus  pittores- 
que ,  avec  une  force  et  une  couleur 
propres  à  reproduire  les  peintres  co- 
loristes ;  aussi  a  - 1  -  il  consacré  en 
grande  partie  son  burin  à  Rubens  et 
à  Rembrandt.  Cependant  il  savait 
changer  de  procédé  suivant  l'arlisle 
qu'il  avait  à  traduire  ;  ainsi,  quand 
il  voulut  graver  une  suite  de  grands 
paysages  d'après  Adrien  Nieulant , 
il  grava  les  fonds  et  les  ciels  d'une 
pointe  si  fine  ,  que  sa  gravure  imite 
le  lavis.  Il  marquait  ses  estampes  des 
lettres  initiales  de  son  nom  ,  ou  de 
son  chiffre  composé  d'un  W  et  d'une 
L  entrelacés.  Les  pièces  qu'il  a  gra- 
vées, d'après  Rubens,  sont  :  I.  Loth 
et  ses  filles,  II.  Daniel  dans  la  fosse 
aux  lions.  Les  belles  épreuves  tle  ces 
deux  estampes ,  grand  in-folio  ,  en 
travers  ,  sont  avant  le  nom  de 
Daniel.  111.  La  Fierç^e  de  dou- 
leurs, IV.  Le  martjrc  de  sairUe 
Catherine ,  deu\  belles  gravures  in- 
folio, très-rares.  V.  Les  quatre  gran- 
des chasses  de  Rubens  ,  les  mcuies 
qu'a  gravées  Soutman  ;  savoir  :  La 


LEU 

Chasse  au  lion  ,  au  lou^ 
sanglier ,  au  crocodile  et  c 
popotame ,  ircs-grand  in-fol 
gravé,  d'après  Rembrandt,  l 
Tohie  et  sa  femme  y  niorre 
très-bon  goût  et  d'un  grand  cl 

Premières  épreuve»  ne  port 
adresse  de  Clément  de  Jon«;li 
vid  jouant  de  la  harye  devun 
les  premières  épreuves  sol 
l'adresse  de  F.  de  Wil.  —  P 
de  la  femme  de  Rembranu 
Tous  ces  morceaux  sont  très-] 
chés,  et  de  la  pins  grande 
Les  quatre  grands  paysages 
gravés,  d'ajuès  Nieulant,  rc 
lent  des  vues  du  'Ivrol  :  i 
également  rares  et  se  font  rt»n 
par  leur  savante  exécution.  - 
DE  Leeuw  ,  graveur  à  la  p( 
au  burin,  né  à  la  Haye ,  ver> 
grava  ,  de  concert  avec  Jean 
%velt,  les  portraits  qui  se  ti 
dans  l'histoire  de  Louis  XIl 
Levassor.  On  ne  croit  j)a 
ait  gravé  autre  chose  que  d( 
traits.  On  cite  de  lui  eu  ce 
ceux  de  Ch,  NielUus  ,  doct 
tlie'ologie,  remanpiable  par  la 
du  burin;  de  Jacques- Gui 
Himhof ,  sénateur  de  Nuren 
de  Joseph  -Jules  Scaliger, 
duc  de  Marlborough,  avec  la  < 
Feni ,  vidi  ,  vici  ;  grand  in 
—  Deux  peintres  hoUandai 
même  nom  ,  acquirent  quelr 
lébrité  vers  la  fin  du  dix-se 
siècle. 

LEUWENHOECK ,  C  A!^T 
ou  LEEITWENHOECK  , 
l'écrivent  les  Hollandais  , 
raliste  célèbre ,  iiaquit  à  De 
i()3tx  ,  et  mounil  le  *a()  août 
Le  talent^  tout  narlicnlior 
avait  pour  tailler  aes  verres  \ 
à  la  fabrication  des  micrc 
et  des  lu&ettesy  lui  fit  d'aboi 


LEU 

lOD  par  \iL  superiurilt;  Hu  ins- 

iiMiiIeuiicpltis^aRdecoitiino 
Ofpsrr  et  connut  analomisie, 
'»nrié  de  ses  rrrhrrchcs  sur 
rufc  intime  des  diverses  |ur- 
).  Ses  travaux  et 
is  mieroscopiqiiet  sont  on 


I  n 


»qu 


l'iU 


ferons  nieniion  que  do  if» 
ntn  recherches.  Lrs  antaco- 
Ic  Marvey,  auteur  de  la  dc'- 
'«  de  la  rirculalioii  du  saiif; , 
imi  àladocttiuede  ce  craiid 
'.({UesiceltuîJcpssail  dir«c- 
des  arlères  daus  les  veines. 
•gTaii  nourrir  les  parliesqn'il 
t,  IjB  question  élait  iud&ise; 
venbo«ek,  communiqua ,  en 
à  la  société  rovale  de  I.ou> 
lin    mémoire  dans  leijuel  il 

avoir  itcrouvert  ,  contre 
■n  de  llarvey  ,  que  le  pas- 
1  sang  Dïiaii  pas  immédiat 
■ret  aui  veines.  Ci'|<endaQt  , 


s  parlii»  avec  son  microscope 
tounc,  il  découvrit  et  d^mon- 
;i|ii*à  réviitcnce.la  couiimiilif 


rie* 


;iU 


îme  d'adnieiire  aiiciiiic  divi- 
trele*  «aiwn.iin  i-n|iillaire«  , 
que.  i)i*iiil-il,  il  rsl  imjms- 
■  dvIr.liM.ir Il.ljsvm  1rs 


.(■(  -1 


.tl,-s 


époque, l.i  tlipoiie  djimique 

nmerenainc  la  fcmiciitalion 
!(;  :  l^uwontinrcli  roDibatlit 
riiserueni  ceilp  hypothisc,  en 
osant  SM  cspericiicei  niicros- 
n,  d'où  il  résultait  qu'il 
;  point  de   bulles  d'air  Jann 


l.Cct  «peiLueutaleur  dirigea 


LKU  363 

aiLisi  ses  rerherclies  sur  la  forme  drs 

Slobules  sanguins  que  Malpiuhi  avait 
e'jà  aperçus  ;  I^'tiwenliorck  cons- 
tata que  et»  {^lobules  suut  orales, 
aplatiit,  composes  de  six  petits  eones 
qui  nagent  aaus  le  iertau ,  et  qui , 
pris  séparément,  ne  rellechisseut 
pas  la  couleur  rou)-e  ;  mais  qui ,  par 
leur  rr*union ,  communiquent  âu 
MU);  les  qualités  pliysiques  qu'on 
lui  connaît.  Cette  découverte  servit 
de  base  à  la  théorie  de  Boerhaave 
sur  l'inflaniinalion.  Iieuwcnhoeck 
établissait,  pour  justifier  son  syst^m», 
que  les  vaisseaiii  capillaires  rouges 
partent  d'autres  vaisseaux ,  ail  Ja 
tirciilalion  du  sang  a  lieu  hnr»  de 
l'influence  du  cœur,  el  où  re  liquide 
parait  blanc,  parce  que  ses  glomdei 
sont  diiises  ,  pour  s  acpoinmodcr  à 
la  tcniiite-  des  canaux  ilonl  il  s'.>]iil. 
L"cspericnce  ultérieure  a  f.iit  jiislire 
de  ses  idées  fnr  la  composition  phy 
sique  du  sang;  mais  kcs  obserrstiona 
sur  la  structure  des  vaisseaux  capil* 
laircs  ont  été  reconnues  cnarirs  pr 
les  analomisics  les  plus  rrlairés.  lie 
cerveau  cl  1rs  nerfs  furent  aussi  \e 
su)eidesrecherchcsde  Leuneuboeck,  i 
il  prétendit  que  la  substance  rortî- 
cjile  est  entièrement  vasculaire ,  que 
les  vaisseaux  qui  la  composent,  sont 
cinq  cent  douie  fois  plu»  petits  mm 

|if\  ;  et  rji.f  Ir';  slohuir'  q-ti  rnmpn- 

.r,.t  le  ll,ii.ir,,,j,ir 1,,.,-.  !,■-   uns- 

seaus  de  la  substance  corticale,  sont 
trcnic-six  fois  plus  petits  que  cetix 
dont  le  sang  rouge  est  formé.  Enfin , 
il  crut  voir,  dans  ses   recherche* 


lin  de  ^.l;.il■..ll^  d  ilriiI.H">.  De  nou- 
velles rxiiéric'ures  lui  firrnl  modilier 
ses  idée*,  ni  i^i^;rt  il  prélendit 
alors  que  te  cerveau  e 
(lire  fiUniîc,  ei  qix 


\\  d'uue  fttrue- 
[]!>«  \c%  vaiMcaux 


3t>i  LEU 

Fanj^iins  serpentent  entre  les  fibres 
qui  composriil  cet  organe.  La  science 
n'a  tire'  aucun  ])rofil  de  ces  derniers 
travaux  ,  plus  propres  à  Tembrouil- 
1er  qu'à  rédairer.  Leuwcniiocck  ctn- 
fiîa  la  structure  du  rristaliiii ,  et  de- 
rrivit ,  avec  exactitude,  la  disj)o.«i- 
tioii  des  lames  qui  composent  cette 
partie  de  Torgane  de  la  vue  ;  il  joi- 
S^nit  d*assez  bonnes  fi{i;ures  à  sa  des- 
«riptiou.  On  a  beaucoup  parle  de  sa 
découverte  des  aniinalctiles  qu'il 
aperçut  dans  le  sperme.  Il  décrivit 
longuement  ces  petits  corps ,  et  sup- 
posa que, parvenus  dans  ruterus,iis 
irritent  cet  organe,  attirent  l'œuf,  et 
communiquent  la  vie  à  Tembrion 
<pfil  renferme.  Benj.  Martin  a  con- 
testé ces  observations ,  dont  on  peut 
voir  le  détail  dans  V Histoire  natu- 
relle de  Bulion.  Leuweidioeck  em- 
ploya tonte  sa  vie ,  qui  fut  fort  lon- 
j;ue,  à  faire  des  observations  et  des 
expériences  anatomiques  ;  et  il  ne 
lui  manrpia ,  pour  en  obtenir  des  ré- 
sultats plus  nombreux ,  que  cette  éru- 
difîoo  et  cette  sagacité  convenables  , 
pour  discerner  ce  qui  est  vrai  de 
ce  qui  n'est  qu'apparent.  Cest  ainsi 
que  souvent  il  crut  voir  ce  qui  n'exis- 
tait point,  et  qu'il  persista  dans  son 
erreur.  On  peut  citer ,  parmi  ses  pa- 
radoxes ,  l'opinion  qu'il  a  soutenue 
que  la  tunique  des  intestins,  que  les 
anatomistes  de  son  temps  nommaient 
i^Uosa,  est  musculeuse.  Il  a  aussi 
soutenu  que  la  pulsation  était  due 
aux  veines  et  non  pas  aux  artères. 
J*e  czar  Pierre-Ie-Cirand  se  montra 
l'admirateur  de  Leuwenlioeck.  Cie 
prince ,  passant  rlevaut  Delft  eu 
ifk)8,  lui  envoya  deux  tie  ses  gen- 
tilshommes le  prier  de  venir  le  visi- 
ter, et  d'apporter  ses  admirables 
microscopes.  Il  lui  fit  même  dire 
qu'il  serait  allé  le  voir  dans  sa  de- 
meure,  s'il  n'avait  voulu  se  dérobcT 


LEO 

à  la  foule.  Le  physicien  ,  après 
moutréses  instruments  à  Temp 
lui  (it  voir  le  phénomène  curie 
la  circulation  du  sang,  dans  la 
d'une  anguille.  leuwenlioeck 
muniqiiait  tous  ses  Mémoires 
société  royale  de  Londres ,  q 
cnricbisssàit  les  Transactions^ 
sopIU(/ues,  Ils  ont  aussi  été  ii 
niés  ,  pour  la  plupart ,  séjNiréi 
en  hollandais ,  à  Delft  et  à  L 
Une  main  étrangère  a  traduit 
tin  toutes  les  compositions  d 
homme  célèbre ,  sous  le  titre  < 
cana  naturœ  détecta ,  Delft ,  i 

9^-07  et  09,  4  v^l.  i"-4*'-; 

primés  à  Leyde,  en  1719,6! 
les  épîtres  de  l'auteur,  i-jui. 
LEUZE(De).  ror.FRAxi 
LE  VACHER  (Gilles),  cl 
gien  distingué,  naquit,  le  uq 
1 6()3  ,  au  château  de  ChaseiiK 
Bourbonnais.  Il  futinterromp 
SCS  éludes  par  une  ophtalmie: 
ayant  recouvré  la  vue  au  b< 
trois  ans ,  il  alla  suivre  à  Mont] 
les  cours  des  plus  fameux  p 
seurs.  Il  eut  bientôt  épuisé  ses  I 
revenus ,  et  fut  obligé  de  n 
dans  sa  famille  ,  sans  avoir  pi 
grades.  L'abbé  Pouget ,  jme 
St.-(lermain-des-Fossés  ,  s'iii 
sa  pour  ce  jeune  homme  mod 
laborieux ,  et  fit  les  frais  de  son 
ge  à  Paris,  où  il  obtint, bientôt 
une  place  d'élève  en  chinir*;ie 
pital  de  la  Charité.  11  suivit 
çons  de  Duvcmey ,  de  Moran 
La  Pey  rouie ,  et  lit  de  ra^iide 
grès  sous  ces  habiles  maîtres.  ! 
de  Levis,  ayant  été  nomme,  en 
commandant  de  la  province d< 
che-Comté,  demanda  à  La  Pc 
un  chirurgien  de  connaiice; 
lui-ci  n'hésita  pas  à  lui  donn 
vacher.  Sur  Li  aemandG  de  l'i! 
silé  y  Levacbcr  ouvrit  , 


LF.V 

•  public  d'analomti^ï  Rcuin- 
'année  suivante  il  fut  nommé 
en-major  de  l'hiiriilal  S^iiil- 

de  cette  ville.  Les  talents 
vdopi»    dans  celte  plaee , 

I  tiieiilot  sa  reputatif      "  " 


»dela 


pvo- 


letlc 


ccorda,eD  1740  ,  te 

ien  cwnsullatil  de  l'armée  du 

îoip;iiail  à  dej  connaisMUCCS 
Dilues  ddus son  art,  une  rare 

el  tieaucoup  de  d^inte'resse- 
il  mourut  subilemeul  le  18 
'  1760,  dans  sa  maison  de 
;De  ,  prés  de  Besançon.  Leva' 
fiïl  foTtse  un  beJiu  cabmet 
ire  naturelle .  <[u'il  lépia  à  un 

confrères  digne  d'appre'cier 
eil  pment.  Il  ctiit  corres- 
>t  de  l*Rcade'mic  des  sciences 
■Ile  de  chirur|;ie  de  Paris  ;  et 
^ne,en  i^Sa.l'undesprc- 
neinfates  de  l'acaileuiic  de 
111.  Il  était  en  correspondance 
aumur,  Mm  >pei' luis,  Cl  a  ira  ut, 
iw  ,  Jussieii .  etc.  On  a  de  lui  ; 
Tvalion  de  Chiivrgie  sur  une 
teitutyèine iml'ivf'ventre.  Pa- 
l7.w-iji.Prlil  l'a  iJisérée  dans 
■moire  nir  les  Hpanclirmenls. 
aertalion  sur  le  cancer  des 
!t«,  llewnçon  ,  i^io,  in-13. 
ouveiine  le  >eul  tuuycn  cura- 
l'ettriictiiin  <le  h  p.irtie  ma- 
il, ifistotm  dejrènt  Jacques, 
mute  de  Franche  -  Comté , 
1 7  W ,  in- 1  ■*.  Elle  est  ijilcres- 
n^  moins  nacle(i  )queccllc 
iiUiêc  Morand  dans  \e  tome  it 

OpUicules.  IV.  Dis  ObseTvit- 
!*  Chinirffe,  iosciVes  dans  les 


LCV  363 

Afe'ni}irf(deraead,desscienccsctda 
celleda  C/u>izr^ie;oneu  ti-ouvelalb- 
Io  dans  IWiiloire  (fc  f  flna(ont''«,  par 
M.Poml,tom.  v.pag.  ia3.  V.Piii- 
sicurs  Dissertations  dans  les  recueili 
manuscrits  de  l'acad.  de  Besançon. 
Il  a  en  oulrelaisse'  uu  Corps  d'obser- 
vations prati/iuei,  eu  8  voi.  in-4. 
etc.  Levachcravaitépouse' unesceur 
du  fameux  chirurgien  Morand ,  et  il 
en  eni  un  (ils  qui  s'est  distingué  dans 
la  même  profession.  VEhge  de  Lc- 
Taclier  ,  par  Lebas  de  Cle'rcuce ,  1 
été  lu  à  l'acad:  de  Besançon,  et  il  est 
conservé  dans  les  Begistres  de  cette 
compagnie ,  toni,  11,  W-s. 

LEVASSOR  (  Michel  )  historien, 
né  a  Orléans  dans  le  dix-septiémc  sié* 
cle,  cutradanslaconf'régaliondcl'O- 
ratoire.ctpulilia,  en  1688.  un  Traité 
de  la  véritable  relipon,  dans  lequel 
on  trouve  qudoues  o[ûnions  singuliè- 
res, qui  lui  attirèrent  des  reproches 
de  la  pan  de  ses  supérieurs.  Il  quit- 
ta la  congrégaliou,  deux  ans  apri» , 
el  sollieila  un  lieneTice  dont  tes  n- 
venus  le  mis.seiit  i  mrme  de  s'aprli- 
qiicr  entièrement  ."i  la  culture  des  l.-i- 
très  :f;lcbcdcn'avoirpu  réussir  dan* 
ses  déuiarchcs  ,  il  sortit  de  France  , 
en  iG-jîi,  et  se  retira  en  Hollande, 
où  il  se  lia  élroiiemeul  avec  Hayle , 
Basn.ige ,  Jaquelol  el  les  autres  chefs 
du  parti  protestant.  Il  nassaeusuiie 
en  Auglelerrc,  et  il  y  UI  professicn 
du  U  reforme,  eu  iSin.  Il  obtint  une 
jiension  du  prince  d'Orange  A  la  de- 
mande du  doLteur  BuriicI;  et  I uni 
Port  I and  lui  donna  un  logement  daiu 
son  hAicl ,  et  le  combla  de  marques 
d'amitié  :  mais  la  publication  de  son 
mstoire  de  Louis  XII!  lui  fil  per- 
dre tous  ses  amiseisra  iirolcctcurs; 
lordPortlaud.iDdigué.lecluiMa  de 
elle/,  lui.  Levassor  eut  deiaiia  ce  mo- 
mcul  une  eusienre  maltirnreuie:  ïl 
mourut  à  Londres,  ca  i7itj,i|^- 


3G6  LEV 

de  soixante-dix  ans.  C'était  un  liom- 
me  laborieux,  d'un  commerce  sûr, 
d'une  conversation  agréable  et  ins- 
tniclive;  mais  les  injustices  dont  il 
croyait  avoir  à  se  plaindre ,  l'avaient 
aigri.  «  Il  est  fâcheux,  dit  Laliarpe, 
»  que  Lcvassor ,  fait  pour  valoir 
j»  mieux (|ue  cette  foule  de  libellistes, 
»  aujourd'luii  confondus  dans  le 
»  même  oubli ,  les  ait  imite's  dans 
»  leurs  em])ortements ,  et  qu'il  ait 
»  cru  faire  assez  de  ne  pas  les  inii- 
»  ter  d<ins  leurs  mensonges,  w  On  a 
de  lui  :  I.  De  la  véiitabie  Religion , 
Paris,  i688,in-4".  H.  Parapfirase 
sur  VE^arif^ile  (le  Saint  -  Mathieu  ^ 
avec  des  Réflexions  sur  l'Histoire 
critique  du  Nouveau-Testament  par 
Rie  h.  Simon,  ibid.,  i(>88,  in- ta.  Les 
fiéjlcxions  annoncées  sur  le  titre  no 
se  trouvent  pas  dans  le  volume.  III. 
Paraphrase  sur  V Evangile  de  St,- 
Jean,  sur  Vépitre  de  St,- Paul  aux 
Humains,  sur  celle  aux  Galates,  et 
sur  Vépitre  catholique  de  Saint- 
Jacques,  ibid.,  i68i) ,  in- ri.  Lcvas- 
sor se  montre,dans  tous  ces  ouvrages, 
trcs-zèlé  pour  la  religion  catholique, 
et  ne  ménage  pas  les  écrivains  pro- 
lestants. IV .  Traité  de  la  manière 
d'examifier  les  différends  de  reli- 
fiion y  Amsterdam,  i6ç)j,  in-i^. 
C'est  une  apologie  des  principes  de 
l'église  anglicane.  V.  Histoire  géné- 
rale de  r  Europe  soils  le  règne  de 
Louis  XI IF,  Amsterdam ,  i-jog-i  i  , 
lo  tomes  reliés  ordinairement  m  '\o 
▼ol.  in- rx;  nouvelle  (fdit.,  Amsterdam 
(Paris),  1 7  •■)  j ,  7  vol .  'm-\'\  «  Cette  h is- 
»  toire,  dit  Voltaire,  dilFuse,  pesante 
»  et  satirique ,  a  été  rerhorcliée  pour 
»  beaucoup  de  faits  singuliers  qui 
I»  s'y  trouveut  ;  mais  Levassor  est 
»  lui  dérlamateur  odieux ,  qui,  dans 
»  l'histoire  de  Louis  XIII,  nerher- 
»  che  (pi'à  décrier  Louis  XÎV;  qui 
>  attaque  les  morts  et  les  vivants  : 


LEV 

»  il  ne  se  tromjic  que  sur  pen  de 
»  faits,  et  ])asse  pour  s'être  trompé 
»  dans  presque  tous  ses  jugements.  » 
Le  piTe  GriflTet  a  rcf!ilé  Levassor 
dans  la  préface  de  son  Histoire  ie 
Louis  XHL  On  a  encore  de  lui  une 
traduction  de  Tespagnol  des  Ufttm 
et  Mémoires  touchant  le  concile  de 
Trente ,  par  Fr.  de  Vargas ,  avec  des 
remarques ,  Amsterdam ,  i  joo ,  io- 
S*'.  On  trouve  un  Eloge  de  Lcvassor 
dans  les  Nouvelles  littéraires ,  de 
la  Haye,  tom.  viii,  p.  3r)i.  W— s. 
LhVAU(  Louis  ),  architecte, né 
en  I  ()  l 'i ,  n'est  connu  que  par  ses  <m- 
vrages,  dont  le  premier  fut  le  Châ- 
teau de  Faux,  (pi'il  construisit,» 
lOIIJ^pour  le  surintendant  Fonqurt. 
Celui  de  Livry,  nommé  depuis  U 
Rainci ,  fut  élevé  à  peu  près  dau 
le  même  temps  pour  Bonlîer,  iuln- 
dant  des  finances.  Il  a  été  démoli  ai 
commencement  de  la  révolution.  £■ 
I  (355,  Levau  fut  chargé  de  rontiuoer 
V Eglise  de  St,-Sulpice,  et  donna  hs 
dessins  de  la  Chapelle  de  la  VierfB^ 
qu'il  éleva  jusqu'à  la  corniche.  Après 
ces  travaux ,  il  construisit ,  dans  l'île 
Saint-Louis,  V Hôtel  Lambert^ (pi 
les  chefs-d'œuvre  de  Lcsucur  et  de 
Lebrun  ont  rendu  si  célèbre  :  il  fut 
ensuite  chargé  de  la  construction  des 
Hôtels  de  Pons ,  de  Colbert ,  e!  de 
Lionne  (  devenu  depuis  Hôtel  de 
Pontchartrain  ).  En  i6Go ,  le  cardi- 
nal I^Iazarin  lui  confia  iVxécntîoi 
des  changements  qu'il  voulait 
au  château  de  Vinceiines,  des 
cieiuies  constructions  duqud  il  ■• 
voulait  conserver  que  huit  tours  CK 
le  Donjon.   Levau  éleva  deux  ai- 
les nouvelles  et  le  portique  du  rkl- 
teau  qui  regarde  le  parc.  Quatre  ans 
après ,  Louis  XIV  ortlonua  pliisiran 
travaux  ])our   reml)ellisscmeDt  du 
Château  des  Tuilerie^,  Tjc  pavinou 
du  milieu  n'avait  été  jusqu*aion  de* 


\ 


J 


I.EY  LEV  367 

e  du  ic<x%  ordres  ,  ioiiîqiie  d  pris  avoir  passe  par  tous  1«)  f;rade« 
ieu;  L«viiu  y  ajoiila  k  cooi'    iitfei'ieura.  Il  auisuità  la  buiuillcde 

et  un  attiaue  siirmoni^  du  Rftvfnne.cii  i5i3;  et  M  l'ou  eucruii 

i|a.')ilraii)^il,iirt'.  1^»  dtnix  Biaiitôme,  a  iln'jfît  pas  maimii»c 
rurps  lie MtiincnU,  nommes  ■>  les  atilrcs  qui  s'cnTiurcnt  ;  mais  il 
nj  de  Flntv  «  tU  iVaisa/i ,     »  se  p«iia  ,  travailla ,  et  mania  si 

linoil  celte  fafaOe,  et  <|u'il  "  bicDleiarmcsdepuis  en  tous  lieux, 

i.toiil  ilceort's  Je  pilastres  ■  eainbat*  ,  rencoDIres    et  sièges  , 

t.  d'ordre  eotniwsite,  »ur-  »  qu'oncqucs  on  ne  lui  sut  reprocLer 

d'un  atliqiie.   t.»  maiiiére  ■  sa  Taule  passée,  s  11  chassa ,  en 

(lUtc  a  restauré  le  pavillon  >Sï3  ,  l'amirai  Doonivet  de  devant 

■u,  n  tes  dcui  ailes  qui  vont  Milan  .  et  reprit  Valence  sur  le  Pô  , 

les  deux  grauds  pavillons  doui  Galàis  s'était  empan- {larsur- 

a\  eitreinile^  de  la  façade  ,  pi'ise.  Il  u  distingua  l'année  suivants 

□ieuse  et  en  harmonie  avec  ^  'a  bataille  de  Hcbec  ;  il  se  jeta  cti- 

3  primilir;  mai»  la  décora-  suiiedauaPsvie.avccsixmilfoTieus 

deuv  grands  pavillous  est  soldais,  résoludes'euscvelirsouslei 

t  gifjaiilesnuc ,  et  forme  une  ruines  de  celle  place  ,  assiégée  par 

e  MUS  goût  cl  saus  mesure  François  1°''.  Ijes  Suisses  qu'il  avait 

reste  de  l'édiGce.  C'est  sur  soussesordress'etantmutine's,  parce 

Dtque.quelifuesanneesaprès  l^c  l'argejit  manquait,  il  lit  porter 

Fraofoisd'Oi'bayiSonelirTe,  ^  la  monnaie  les  ornements  et  les  re- 

\a  cuustruclian  du  CoHeg»  liquaires  des  églises,  promettant  de 

Irr-yalions.  I.evau  fut  pre-  'c'»"  rendre  plus  qu'il    n'enlcvjîl  : 

:hitertc  de  t,onis  Mv,  et  "nais  il  s'en  excusa  ,  disant  que  ce 

i  la  direction  ik-s  klliments  '|"'d  avait  pris,  c'était  pour  le  ser- 

depuis  l'aunec  lUÎS  jus-  vice  de  l'empereur  Charles  -  Quint , 

yra,  épuque  de  sa  mort,  et  que  c'était  ii  lui  de  le  rendre.  L<;^e 

aans  ses  démêles  avec  Per-  relardait  les  approches  des  assié- 

réleudit  enlever  à  ce  dernier  géants  par  des  sorties  fréquentes  et 

m  de  la  fameuse  colotmade  vigoureuses  ;  il  élevait  de  nouveaux 

re ,  en  disant  qu'elle  se  trou-  ouvrages  derricrelcsbrécliesqaïc  fat- 

)  les  dessins  de  Lev.iu  et  de  sailleur  artillerie,  les  repoussait  dant 

;  mais  il  n'a  pu  eu  fournir  tous  les  assauts,  et  donnait  l'exemple 

treiive.  P — s.  du  courage  et  de  la  patience  i  sup- 

lYER.  l'omet  BoiTionv  et  porter  les  privations.  Sa  résistance 

..•  opiui:ilre  amena  la  fameuse  batullt 

:ou  I.F.YVA  (A?»TorNE  duc  de  Pane  .  S'  funeste  à  la  France, 

dos  habile  des  géncraui  de  Pendant  l'a ciion ,  LéveGt  une  sortie 

Quint ,  était  né  vers  1  {Ho ,  avec  l'élite  de  la  garnison ,  et  tom- 

(avarre,  d'une  famille  bbs-  banlà  rimprovistesiirrarrière-garde 

Enrôlé   dani  les   milices  dcsFrançais,la  mitdansundcsordre 

OTaitauruyaumedeNaples,  J|ui  dii  termina  la  perte  de  lajournée. 

intaucom'maudemcMt'|ira-  H  fut  nommé  gouverneur  du  Mda- 

ncï.et  nifliiiliiil  !.■  |t.vs  ^xasU  à'^' 

'.t'J"'^M^'"\i"î^lmlîm.  "■'"*''•»'* ''>|'i'W"i''f-  «   'I  'l-'ii.  dit 

)  vBraBtônu-,^ouiicui,ut4l4dif,iou« 


3^8 


LEV 


»  jours  en  douleurs  et  langueurs  ; 
9  mais  il  combattait  porte'  en  chaise, 
»  comme  s'il  eut  été'  à  cheyal.  »  En 
i5'i7,U  cliassa  de  Marignan  le  duc 
Franc.  Sforce,  et  prit  sur  Jacques  de 
Me'dicis  la  forte  place  de  Casai ,  dont 
la  garnison  fut  e'gorge'c.  Il  repoussa  , 
en  1 5*29  ,  avec  une  poignée  d'hom- 
mes, les  attaques  du  comte  de  Saint- 
Pol ,  jeune  officier  trôs-bravc  mais 
sans  ex|)crieiice ,  le  sur])rit  par  une 
marche  forcée ,  le  fit  prisonnier ,  et 
acheva  de  chasser  tous  les  Français 
du  Milanez.  Il  fut  nommé ,  en  1 53*2 , 
généralissime  de  la  ligue  formée 
contre  la  France ,  et  suivit  Charles- 
Quint  dans  son  expédition  d\\frique. 
Il  fut ,  dit-on  ,  le  seul  des  généraux 
de  l'empereur  qui  lui  conscill.1t  de 
pénétrer  dans  la  Prov^Mioc,  disant 
qu'il  espérait  le  mener  h  Paris  (  1  )  , 
rt  ne  demandant ,  pour  toute  récom- 
pense, que  l'honneur  d'être  enterré  k 
àSaint-Dcnis.  Quoi  qu'il  en  soit ,  Lève 
fut  victime  de  la  lièvre  ([ui  ravageait 
l'armée  espagnole  (  i  .tI3G).  Son  corps 
fut  rapporté  à  Milan ,  et  inhumé 
dans  une  église  dédiée  à  Saint-Denis. 
Ll  avait  étécréé  successivement  prince 
d'Asroli,duc  de  Terra-Nova,  primat 
des  Iles  Canaries ,  etc.  Mais  on  as- 
sure que  sa  plus  grande  ambition 
était  d'oblenir  le  privilège  d'avoir  la 
tète  couverte  devant  Tempereur.  On 
raconte  à  ce  sujet,  qu'un  jour  à  l'au- 
dience de  Charles-Quint ,  quelqu'un 
lui  demandant  comment  se  ])ortaient 
SQs  jambes  :  Hélas  ,  répondit  -  il,  ce 
ne  sont  pas  les  jambes  qui  me  font 
mal,  c'est  la  tète  (rî).  W-s. 


(0  D'autre*  au  contutirr  •■turinit  que  L^yva 
Tit  tintîrTumiiat  opposé  à.  ledcttuin,  jusque-là 
^uil  •<•  i-tA  AU»  intgJt  J«  IVmpuiaui  ,  cl  U  coii- 
)uia  de  uo  point  pat^er  Ivs  Alpei  ,  niait  de  r«- 
«lOurrer  le*  plaïas  que  les  Fraii«-:iit  oi'ru|iai«nt 
«trfiri  le  l*irm*iit.  (  Ferrera*  ,  irad.'dt:  d'IIvnuill} , 
lom.  iz,  pag.  iS(|.  ) 

(a)  Lvt  auteur*  du  Diitionnairp  iiiiirtr»i.l  iJip- 
poitOBi  uuo  AU«td«te  nui  Uvmeuliiait  h«ii«-la  t 


LET 

LEVEN(JosEpn  de  Te3 
seigneur  de  }, grammairien  cl 
tcûr  provençal,  naquit  à  Aix, 
milieu  du  dix-seplième  sièr 
d'un  reco'etir-général  des  fina 
étudia  en  droit,  et  fut  poun* 
1680,  d'une  charge  d*audite 
chambre  des  comptes.  C'était 
beaux-esprits  de  la  Provence 
tiva  la  poésie,  et s'appli([ua  y 
lîèrement  à  l'étude  de  la  langi 
çaisc,  peu  familière  alors  i 
grand  nombre  de  ses  compit 
ou  peut  le  regarder  comme  1< 
gelas  de  la  Provence  et  le  | 
seur  de  Dumarsais.  Il  sa  va 
lement  bien  l'histoire;  et  Pit 
ayant  adressé,  en  iCÎSi ,  m 
tinients  sur  les  historiens  1 
eaux,  Lcven  retoucha  cet  01 
et  le  mit  en  état  d'être  lu  avec 
On  a  de  lui  :  I.  Jejthté^  ou  / 
de  SéUa,Pnns^  107(3.  Bcaw 
dans  ses  recherches  sur  les  I 
de  France  ,  semble  attribue 
pièce  à  Venel ,  parce  que  l'au 
dédiée  à  la  femme  de  ce  < 
II.  Relation  des  réjouissance 
à  Aix  ^par  le  parlement ,  U 
bre  des  comptes ,  les  trésot 
France,  ctc^pour  la  santé  à 
Xir,  17  février   i()87.  1! 

«  Charlp*-Qaint ,  t'ét4nt  rwndu  «u  lu 
>»  *eoir  L^ve  à  cAt>'  de  lui ,  *t  .  1«  ve«e 
«  à  ne  pas  **  couvrir  ,  lui  mil  iui-Wèi 
«  peau  sur  la  tAtc,   en  dieaai  ,  qu'un 

•  qui  a%ait  Tait  soixantr  canipaKne* 

•  bien  d'vtrc  ai*i*  etcoiiTrrtdvTant  «■ 
n  de  treule  ani.>  C'e*t  rH  i5Ui ,  que  < 
■  dû  *e  passer  i  Lcjva  atait  ^lor*  «m 
qualité  an*,  et  il  était  difficile  qN'i 
•iëji  cinquanle  caiBpaf;a«*  CVrtc  an 
cependant  beaucoup  plu*  vraîefmbU 
■uitante,  lacontec  parles  inJ^Bra«nl»« 
"  eiitreteaaut  nn  i«ur  l'cmperear  ili 
•■  d'Italie,  il  oa»  lui  prepoMr  d«  ••  di 
M  des  Jssasfinati,  de  tous  le*  piinve*  q 
<•  de*  potscsaion*  dans  re  pars.  Kh  '  m 
M  dr^it  mon  aine  1  lui  dit  <fli«ileB-Q) 
«  vousavrA  uneanip.  repartit  Ijrvn,* 

•  l'empirv.»  On  croiiail  l'airi»  iuiffia 
tirttiiiti  du  letJtciir  ,  si  i'on  *'allacli«îl 
l 'absurdité  de  cette  l*i*!oiieltc  ,  ilr*|i: 
drfui  .1  se  p<*rpéliMrd«Ma  inutn»  Us  vm 
LittuiJquc*. 


LEV 

lef  galantes  ,  1690.  IV. 
éÊir,  le  feu  et  Veau,  fable, 
r.  Satire  morale ,  sur  ce  que 
ï€  nest  exempt  d'imperfec- 
i6gi  ;  et  un  grand  nombre 
i  poésies .  sur  divers  sujets , 
i  dans  le  Mercure.  Les  vers 
auteur  sont  corrects,  mais 
91  genà'al,  et  de'pourvus  d'i- 
tton.Les  suivants  qu'il  adressa 
ime  Gaufridiy  ont  e'té  cités  , 
nment  comme  les  meilleurs  : 

W9tn  M  ai  i ,  «i  JigoM  d«  aimoir*  « 
C*«airt^*s  ^galemeoc 
r  la  Pr*wnc« ,  à  r«l«irer  ta  gloir*  i 
V»ir«  «pous  ma  a  fait  rhittoir«| 
Bt  «•«•  «a  H«a  r«rB*n«nt. 

^retiens  sur  la  langue  fran- 
in-ia,  1697.  VII.  Nowf elles 
}ues  sur  la  langue  française, 
1698 ,  in- 1  a  ;  réimprimées  en 
Paris  yXiï'X'x  ^  sous  ce  titre  : 
te  f  la  politesse,  l'esprit  et  la 
esse  de  la  langue  française. 
Touvrage  de  prédilectiou  de 
le  Templeri ,  qui  s'en  occupa 
k-emeut  |>cndaiit  ses  dernières 

Quoique  ce  livre  ,  très-peu 
renferme  quelques  })aradoxes , 
Is  Fontcnellc  n'a  j^as  souscrit 
iiapprobatiou  comme  censeur, 
îrit  d'un  style  ap;rcablc  cl  pi- 
et  il  {>eut  avoir  fourni  à  Tabbc 

le  premier  canevas  de  ses 
»  me^  français ,  et  h  Demous- 
idée  et  le  plan  de  ses  Lettres 
'Ue,  Les  auteurs  du  Diction- 
c  Provence  attribuent  encore 
n  de  Templeri  trois  ouvrages 
s  ne  donnent  pas  les  dates  : 
ique  française;  .4mat1iont€; 
noire  française.  Pi  t  ton  parle 
emier,  qui  n'était  pas  encore 
en  iGB'i.  Nous  pensons  en 
n'écrivant  pour  l'instruction 
>T€nçau\,  Templeri  dnt  leur 
les  éléments  et  les  règles 
re  langue,  avant  de  leur  eu 


IV. 


LEV  369 

faire  connaître  les  finesses.  II  mog* 
rut  à  Aix ,  en  1 706,  dans  un  âge  peu 
avancé.  Les  savants  dont  il  emporta 
les  regrets ,  honorèrent  sa  mémoire 
par  une  épitaphe  qu^on  lisait  siir  sou 
tombeau ,  dans  l'élise  des  Grands- 
Augustins.  A*  T. 

LÉVÊQUE  (  Dou  Prospeb  ),  né 
à  Besançon ,  vers  1713,  après  avoir 
terminé  ses  études ,  embrassa  la  vie 
religieuse  dans  Tordre  de  Saint  * 
Benoit ,  et  fut  chargé  par  ses  supé- 
rieurs de  renseignement  des  noYices, 
Nommé  ensuite  conserva teur  de  k 
Bibliothèque  de  Saint- Vincent ,  il 
profita  de  cette  circonstance  pour 
lire  et  extraire  les  manuscrits  de 
Granvelle  ,  rassemUés  {Nir  l'ablië 
Boisot.  n  publia  le  fruit  de  ses  re- 
cherches sous  le  titre  :  Mémoires 
pour  sentir  à  l'histoire  du  cardinal 
de  Graiwelle ,  premier  ministre  de 
Philippe  11^  Paris,  1753,  a  vol. 
in-ia.  C'est  moins  lliistoire  que  l'a- 
pologie du  cardinal  y  que  l'auteur 
cherche  à  justifier ,  même  du  repro- 
che d'ambition.  L'introductioti  qui 
fait  bien  connaître  les  principaux. 
[>crsonnages  de  la  cour  d'Esi^ague ,  • 
est  très -intéressante;  mais  ce  mor- 
ceau  appartient  en  entier  a  l'abbé 
Boisot ,  et  il  est  extrait  presque  litté- 
ralement de  sa  lettre  k  Pdisson,  im- 
primée dans  le  iv^.  vol.  de  la  Con- 
tinuation des  Mémoires  de  littéra- 
ture. (Voyez  Boi&oT  etDËSMOLETft.) 
Le  second  volume  renferme  un  grand 
nombre  de  pièces  .originales,  qui 
peuvent  être  consultées  avec  fruit, 
D.  Lévéque  a  laissé  en  manuscrit; 
L'histoire  du  siècle  de  Charles  " 
Quint,  avec  des  pièces  justificatif 
l'es,  cuieuses  et  originales,  3  toL. 
in-foL  Gel  ouvrage ,  pour  l'impres- 
sion duquel  l'auteur  avait  déjà  ob- 
tenu un  privilège ,  a  été  acquit  jMyp 
la  biblioluèqucdc Besançon. DFro^ 

a4 


370  LEV 

per  mourut  à  Luxeuil ,  le  1 5  dëcem- 
tre  1781.  W-8. 

LÉVÊQUE  (PiKRRE)4matbëma- 
licien,  ne  à  Nantes,  le  3  septembre 
174^,  y  fit  ses  études  chez  les  jé- 
suites ,  et  annonça  de  bonne  heure 
ce  qu'il  devait  être  un  jour.  Des  pro- 
grès rapides  dans  les  langues  an- 
ciennes et  dans  les  belles-lettres,  ne 
furent  que  le  prélude  d'un  penchant 
décidé  qui  l'entraîna  vers  les  mathé- 
matiques. Voulant  aprofondir  tout 
ce  qui  concerne  la  navigation ,  et 
joindre  la  pratique  k  la  théorie ,  il 
s'embarqua  sur  un  vaisseau  de  l'État , 
à  l'âge  de  dix-huit  ans ,  avec  un  titre 
et  des  fonctions  qui  ne  pouvaient 
flatter  son  amour-propre  ni  éveiller 
son  ambition;  et  il  acquit ,  en  moins 
de  deux  ans ,  cette  parfaite  connais- 
sance de  la  construction  et  de  la 
manœuvre  navale,  qui  ne  s'obtient 
ordinairement  que  par  une  longue 
expérience.  Il  enseigna  les  mathema- 
liques  d'abord  k  Mortague,  puis  à  Brc- 
teuil ,  ensuite  à  Nantes,  et  s'en  acquitta 
d'une  manière  si  distinguée  qu*il  ob- 
tint ,  en  1 77ÎI ,  la  chaire  royale  d'hy- 
drographie. Il  donna  le  premier  , 
dans  cette  ville,  le  spectacle  d'un 
aérostat;  et  Nantes  lui  doit  aussi  une 
machine  à  vapeur ,  l'une  des  premiè- 
res qui  aient  été  exécutées  en  France. 
Lévéque  fut  nommé  ,  en  1 786  , 
examinateur  de  la  marine.  La  sa- 
gesse de  ses  principes  dans  la  révolu- 
tion ,  l'exposa  souvent  à  la  haine  des 
démagogues  ;  et  il  ne  dut  sou  salut 
qu'à  la  vénération  qu'il  inspirait 
même  k  ses  ennemis.  A  un  jugement 
•ûr  et  profond  ,  à  des  vues  saines  et 
justes ,  il  joignait  l'érudition  la  plus 
vaste  et  les  connaissances  les  plus 
variées.  Langues  anciennes  et  mo- 
dernes, histoire,  sciences  naturelles, 
manufactures,  commerce,  adminis- 
Wation  ^  il  parlait  de  tout  avec  autant 


LEV 

de  facilité  que  s'il  ne  se  f 
toute  sa  vie  que  d'un  se 
objets.  Lévéque  fut  dépui 
gislature  de  1 797  :  prose 
fructidor ,  il  fut  encore  ré 
cacher,  jusqu'à  ce  que  s 
reconnu  lui  eût  fait  obteni 
d'examinateur  de  l'école  pi 
que,  k  laquelle  il  renonça 
après ,  pour  se  borner  à 
occupait  déjà.  11  s'était  £ 
ris,  lorsque  sa  réputalio 
savant ,  et  les  ouvrages  ^ 
trouvé  le  temps  de  com 
milieu  de  ses  pénibles  f 
lui  ouvrirent  les  portes  de  1 
dont  il  fut  élu  membre  en 
place  de  Cousin  ,  et  lui  me 
décoration  de  la  Légiou<d 
La  perte  de  son  fils,  mort 
vingt-sept  ans  ,  et  que  le  ^ 
taire  comptait  déjà  au  rai 
meilleurs  officiers,  lui  cat 
vive  douleur.  La  santé  de 
altérée  par  ce  coup  func« 
une  nouvelle  atteinte  par 

?ue  lui  fit  éprouver  le  retoi 
t  se  trouvait  au  Havre, 
d'achever  Fexamen  des  él 
marine,  lorsqu'il  fut  fraj 
apoplexie  foudroyante,  le  1 
i8t4.0nadelui:  L  Tab 
raies  de  la  hauteur  et  de 
tude  du  nonagésitne,  Avigr 
2  vol. in-8<'., imprimés  en  j 
frais  du  gouvernement.  La 
ajoutédes  tables  de  hauteu 
mut ,  calculées  par  Trébucl 

2ue  a  étendu  à  tout  le  glol 
esTablesquePtoléméeu'a 
lées  que  pour  7  climats  ;  et  el 
quelques  avantages  sur  cell 
grange.  IL  Le  Guide  du  im 
Nantes,  1779, 1  vol.in-8<>.  1 
vrage,  au  jugement  de  Lalai 
plus  étendu,  le  plus  complel 
commode  qu'on  ait  doimt 


lâliodes  des  loncîtiides  eu 
autres  objets  relatifs  aux 
«s.  On  y  troure  aussi  toutes 
dont  l'astronome  a  besoin 
r.  III.  Examen  maritime, 
de  la  mécammte  appliquée 
ructien  et  à  la  manœwre 
r«iXyNanteSy  1782,2  vol. 
^t  une  traduction  entreprise 
du  ministre  de  la  marine^ 
première  édition  de  Tou- 
ignol  de  Don  George  Juan. 
IV  Y  Saivtaciua  ,  t.  XXII, 
)  Lerèque  Ta  enricbie  de 
I  fait  des  additions  imporr 
en  a  donné  une  2*.  édition 
trt:  De  la  construction  et 
membre  des  vaisseaux, etc, 
en  maritime  théorique  et 
Paris,  1792 ,  2  vol.  iu-4®. 
9ort  à  t institut  sur  les 
ms  astronomiques  et  nau- 
Don  Joseph  Joachim  de 
1798.  V.  Mémoire  lu  à 
a  V occasion  d'un  ouvrage 
ptwi ,  ajani  pour  titre  :  Me- 
mtenaot  des  explications 
I  et  pratiques  sur  une  carte 
irtrique,  servant  à  réduire  la 
ipparente  de  la  lune  au  so- 
ne  étoile, en  distance  vraie, 
idre  d'autres  questions  de 
}e  rapport, suivant  Lalande, 
ne  grande  érudition  et  des 
importantes  sur  la  métbode 
;,  exacte  et  facile ,  proposée 
ur  du  Mémoire,  pour  faire 
ne  seule  carte  ,  au  lieu  du 
nbre  de  celles  qui  ont  été 
par  Margetts,  1798.  VI. 
I  rinstitut  sur  un  nouveau 
le  mats  d'assemblage  pour 
'aux,  1799.  Vil.  Mémoire 
equonpeut faire  des  cartes 
le  Margetts  y  pour  résoudre 
lemes  que  l'auteur  n'avait 
t  voCyCt  qui  les  rendent  plus 


LEV  371 

intéressantes  qu'on  ne  croyait  Ci 
Mémoire,  loué  par  Laiande ,  est  in-' 
séré  dans  la  Connaissance  des  temps , 
1802.  VIII.  Mémoire  sur  Us  okM^ 
valions  qu'il  est  important  dejkm 
sur  les  marées  dans  les  divers  pt^rts 
de  France,  i8o3.  IX.  Descriptiom 
nautique  des  cites  orientales  de  Im 
Grande-Bretagne,  et  des  côtes  dé 
Hollande,  du  Jutland  et  de  Nor^ 
wèfiB,  extraite  et  traduite  de  Pan- 

Slais  ,et  pulHiée  par  le  défidt  génâral 
e  la  marine,  Paris  y  an  xn(i8o4}y 
in-4^.  Cet  ouvrage,  moint  fiut  po«r 
être  lu  qne  pour  être  contnlle*  et 
demandé  par  le  ministre  de  la  ma- 
rine,  se  distânsue  par  Fexaclilode  et' 
la  clarté.  Lmqœ  travaillait  depiôa 
1801  ik  une  nouvelle'ëdition  de  smi* 
Guide  du  naing/Êteur^AouX  le  mérite' 
et  Totilitë  reconnue  oBtassnré  ksuc- 
ces;  mais  ses  diverses  occapatioas 
rempêcbèrent  d'y  mettre  la  atankxt 
main  :  elle  doit  être  publiée  par  un  de 
MS  amis.  Il  a  laissé  presque  acbevés,  ' 
un  Traité  tftéorique  et  pratiquede  la 
construction  et  de  tusage  de  tous 
les  instruments  nautiques ,  qui  de* 
vait  former  2  volumes,  et  un  abrégé 
historique  de  l'origine  et  desprO" 
erès  de  la  navigation,  en  i  volume. 
Il  avait  conçu  le  plan  et  ras^mUé 
les  matériaux  d'un  Dictionnaire 
polyglotte  de  tous  les  termes  de 
marine;  il  préparait  aussi  un  Traité 
pratique  de  la  manoeuvre,  auquel  il 
avait  joint  ce  qu'offre  de  plus  inté- 
ressant la  tactique  de  Mazzaredo, 
de  Clarke  et  autres  auteurs  peu 
connus  en  France.  Enfin  il  a  laissé 
beaucoup  de  notes  pour  un  ouvrage 
sur  les  Marées,  tt  un  grand  travail 
sur  le  Jaugeage  des  vaisseaux ,  de- 
mandé en  1786  par  le  minbtre  de 
la  marine.  Laiande,  dans  son  jis^ 
tronomje,  t.  IV,  p.  j6i ,  2*.  édît , 
attribue  encore  i  Léve|ne,  un  Trmié 


Sti 


LEV 


de  la  perspective,  par  Fergusson , 
trad.  de  Tanglais,  et  des  Opuscules^ 
nautiques,  que ,  selon  lui ,  on  impri- 
mait en  i8o3.  Lcvêque  a  e'te'  rem- 
place en  i8i5,  à  Tlustitut,  par  M. 
Girard.  Son  éloge  a  e'te  lu  par  M. 
Delambre ,  à  la  première  classe  de 
rinstitut  (  acade'mie  des  sciences  ) , 
le  8  janvier  i8i5;  il  est  imprime 
dans  le  volume  de  i8\6  des  Mé- 
moires de  cette  classe  de  l'Institut , 
publié  en  i8i 8.  A — t. 

LÉVESQUE  (Louise  Cavelier, 
dame  ),  nc'e  à  Rouen ,  le  '2v3  novembre 
i-joS  ,  fille  d'un  procureur  au  jwir- 
lement  de  I^ormandie ,  reçut  une 
cfducation  trës-soigne'e,  et,  à  T^lgc  de 
vingt  ans,  épousa  M.  Lévesque, gen- 
'^arme  delà  gat-dedu  Roi.  Elle  vint 
alors  habiter  Paris,  oiï  elle  ne  tarda 
pas  à  se  faite  remarquer  par  la 
vivacité  de  son  esprit  et  les  char- 
mes de  sa  figure.  Elle  préferait 
aux  plaisirs  de  sou  agc,  ta  société 
de  quelques  littérateurs  ,  et  con- 
sacrait tous  ses  loisirs  à  la  lec- 
ture ,  ou  à  la  culture  de  la  poé- 
sie. Cette  dame  mourut  à  Paris , 
le  i8  mai  174^;  ^"  cite  d'elle  quel- 
ques ouvrages  qui  no  lui  ont  pas 
survécu  :  I.  Lettres  et  chansons  de 
Céphise  et  d'un  ûm/,  Paris  ,  1731, 
în-o®.  II.  Cèlênie,  i  oinaii  allégorique, 
îbid.  1733,4  part,  in- II.  111.  Minet, 
poème,  Paris  ,  i73() ,  '\\\-\'x,  IV.  Le 
Siècle  ou  les  Mémoires  du  comte  de 
Solinsfille^  la  Hiye  [  Pjris) ,  173(5 , 
174^  >  in-iu.  V.  Lilia  ,  histoire  de 
Carthage,  Amstcrd.  (  Paris  ),  i73(>, 
în-i^,  et  dans  le  tome  iv  des  .^mii- 
sements  du  cœur  et  de  Vesprit. 
VI.  Sancho  Pansa ,  gouverneur , 
poème  burlesque ,  Amsterd.  1738, 
iu-8<>.  VII.  Le  Prince  dey  Aiguës 
marines  et  le  P rince innsH*U,  contes, 
Paris  y  17449  tu- 1*2  y  et  dans  le  tome 
xxiy  du  Cabincî  des  Fées.  VIIL 


LEV 

U Augustin,  poème  sérieult  ;  f 
sieurs  pièces  de  vers  dans  les 
sements  du  cœur  et  de  Vespn 
cueil  dont  PbilippedePréf  ot  es 
teur.  Lorsque  le  recueil  des  \ 
de  Louise  Cavelier  panit ,  en 
cette  dame  avait  de'jà  donné 
année  auparavant ,  Judith ,  op 
cinq  actes.  Il  n'a  jamais  été 
parce  nue  la  faiblesse  du  style 
vices  du  plan  rebutèrent  uAX 
les  compositeurs,  qu'aucun  ne 
en  fair^e  la  musique.  Cette  disgi 
put  convaincre  madame  Lr 

Qu'elle  n'avait  pas  assez  de 
c  tête  pour  concevoir  le 
d'un  ouvrage  dramatique.  Elle 
d'écrire  une  comédie  ,  qui  n 
été  jouée,  mais  cpi'on  a  fait  im] 
eu  1740,  sous  ce  litre  :  Z'-: 
fortuné.  C'est  «ne  pièce  à  1 
coni[)osée  de  treize  scènes ,  sa 
trigue  et  «ans  comique ,  dai 
quelles  on  trouve  cependant  qu 
idées  ingénieuses.  M.  Mayer  lu 
bue  une  comédie  intitulcci  Ullt 
Auteur}  mais  on  croit  que  cetti 
n'a  point  été  imprimée.  (  Fo^ 
Notice  sur  les  auteurs  des  Cor 
Fécs.)Titon  du  Tillct,àqui  cUt 
adressé  quelques  complimeni 
ridée  de  son  Parnasse  franca 
a  consacré  un  article  dans  le  iS 
ment.  Son  portrait  a  été  gra* 
Audran  le  fils.  W— 

LEVKSQUE  (PiERRE-CuAi 
historien  et  traducteur,  nac] 
Paris,  en  173G.  Les  auteurs  < 
jours,  trompes  sur  ses  véritaU 
positions,  lui  firent  apprend 
dessin  et  la  gravure;  maïs,  i 
de  douze  ans ,  il  les  sollicit 
tant  d'instance,  qu'ils  conseï 
à  le  placer  dans  tint  école 
y  apprendre  le  latin  :  ses  p 
dans  cette  langue  furent  trà 
des  ^  et  il  acheva  ses  études  a 


lEV 

fazariiiy  d'une  manière  bril- 
Dn  revers  de  fortune  obligea 
Trots  de  quitter  Paris  ,  pour 
'établir  dans  une  des  provinces 
ionales  de  la  France  ;  mais  il 
de  ne  pas  les  suivre  dans  cette 
i  d*exii  commande'  par  la  ne- 
;  ;  et  il  vécut  <{uelques  annifes 
roduit  de  son  talent  dans  la 
re.  Au  milieu  de  ses  travaux  > 
lit  se  me'nager  les  loisirs  ne'- 
res  pour  continuer  ses  e'tudes 
rfectionner  scs^  connaissances 
les  arts.  Quoiqu'il  n'eût  pas  un 
iecidé  pour  les  doctrines  phi- 
biques,  I^evesque  ne  put  cepen- 
cfchapper  à  Tinflucnce  de  la 
f  ;  et  ses  premiers  ouvrages  lui 
lièrent  l'estime  de  Diderot,  qui 
commanda  si  puissamment  à 
ératnce  de  Russie  y  qu'elle  le 
UM  y  en   1773,  professeur  de 
\  -  lettres  à  l'école  des  cadets 
is,  A  peine  arrive  k  Saint-Pé- 
ourg  ,  Lcvesque  prit  la  résolu- 
d'écrire  l'histoire  de  l'empire 
Izars  :  il   consacra  ,  en   coiisé- 
ce ,  tout  le  temps  que  lui  lais- 
t  ses  fonctions ,  à  apprendre  le 
! ,  et  l'ancion  dialecte  slavon  , 
lequel  sont  écrites   toutes   les 
niques  nationales.  Muni  de  (t>s 
aissauccs    qiril   avait    acquises 
;  prompteineut ,  il  commenta  à 
ouiller  les  doctinients  histori(pjes 
k  sa  disposition  ,  et  surmonta  , 
sans  peine,  tous  les  dégoûts  d'un 
il  travail.  Après  sept  aiimk^s  d'une 
e  opiniâtre,  il  eut  tcriiiiiié  son 
'4ge  ;  et ,  fermant    l'oreille   aH\ 
HMÎtions  honorables  quon  lui 
lit  pour  le  retenir  ,  il  revint  en 
ice ,  en  1780,   pressé  du  désir 
irtire  son  histoire   eu  état   de 
titre.  Tandis  qu*il  en  surveillait 
pression ,  il  fut  engagé  de  fournir 
ipics  morceaux  à  U  Collection 


jes «moralistes  anciens  (  Fc^yezVÂU 
OEoir  )  ;  et  ses  traductions  de  Xàio^ 
phon  et  de  Plutarqne  amioncb'ent 
k  la  France  un  Douvel  hellémste.  Ce- 

E^ndant  le  succès  de  son  Histoire  de 
ussie  loi  ouvrit  les  portes  de  l'acâ' 
demie  des  inscriptions  ;  et  quelques 
années  après,  il  fut  nomme  proCes-^ 
seur  au  Golléce  royaL  La  rëroralioB  p 

3ui  le  priya  cw  son  traitenait  d'aca-^ 
émicien,  ne  lui  ôta  fas  du  moins  une 
chaire  qu'il  remplissait  aTecaotaiH 
de  zèle  que  d'exactitude.  Dans  tes 
moments  d'orage  ,  les  lettres  qui 
avaient  occupe  sa  vie,  devinrent sâ 
consolation  ;  et  ce  fut  pour  se  dis» 
traire  du  spectacle  des  calamités  pu* 
bliques,  qu  il  entreprit  la  tracbctioa 
de  Thucydide ,  l'un  de  ses  premîeii 
titres  k  l'estime  de  la  postmté.  Dé- 
signé l'un  des  membres  de  llnstîtiil 
en  1795  ,  il  se  montra  fort  assîda  k; 
ses  séances  où  il  lut  un  grand  nomlm 
de  mémoires.  Ce  fut  au  milieu  de  ces 
douces  occupations  qui  partageaient 
son  tcmi>s  avec  l'éducation  de  son 
petit-iils  ,  qu'il  parvint  au  terme  de 
sa  carrière.  Lcvesque  mourut  11  PariSy 
le  l'i  mai    1812.  Son  Eloge  a  été 
prononcé  à  l'Institut  ,  par  M.  Da- 
cier.  On  peut  divber  ses  ouvrages  en 
trois  classes  :  morale  y  traductions 
et  histoire  ;  et  c'est  dans  cet  ordre 
qu*ou  les  indiquera  successivement. 
Morale  ;  I.  LesRêves  d'jérisîobule^* 
phi  osophe  grec  ,  suivis  d'un  abrégé 
de  la  vie  de  Formose ,  philosophe 
français  ,  Paris  ,  1761  ,  in-ia  5  tra- 
duits en  italien  ,  par  la  comtesse 
Ouille) mine  d'Anhalt,  Berlin ,  1 768. 
Ou  y  reconnaît ,  dit  M.  Dacier  ,  un 
homme  nourri  des  préceptes  des  an- 
ciens philosophes  et  de  leurs  théories. 
La  solidité  des  pensées  et  la  facilité 
du  style  firent  distinguer  cet  oovra^ 
de  la  foule  des  productions  littérai- 
res qui  parurent  a  U  nétaie  époque. 


37i  LEV 

H.  V Homme  moral ,  ourHommA 
considère  lant  dans  IVtat  de  pure 
nature  que  dans  la  société' ,  Ams- 
tcnlam,  1775  ,  in-i'jt  ;  qualricme 
édition  corrij;éc, Paris,  1 784, in- 1 a; 
traduit  en  allemand,  Nuremberg  , 
1 77(5,  in-8<*.  III.  L'Homme  pensant, 
ou  Essai  sur  l'histoire  de  l'esprit 
humain  ,  Amsterdam ,  i77(),  in-ix 
IV.  Considérations  sur  i  homme  , 
observé  dans  la  vie  sauvage,  dans  la 
vie  pastorale  et  dans  la  vie  policée; — 
Considérations  sur  les  obstacles  que 
les  anciens  pliilosoplics  ont  apportés 
aux  progrès  de  la  saine  philosophie; 
— Sur  quelques  accejjtions  du  mot 
Nature:  dans  le  tom.  i".  des  Mé- 
moires de  l'Institut  ,  classe  des 
s<  iouces  morales.  Tradvctions  :  I. 
Choix  de  poésies  du  Pétrarque,  Xta- 
diiit  de  Tilalieu.  Levcsque  n'avait 
guère  que  vingt-cinq  ans  ,  lorsqu^il 
publia  cette  traduction  qiu'  a  étcréini- 
primée  plusieurs  fuis,  mais  qui  n'est 
guère  supportable  j)our  quiconque 
]H'Ut  lire  l'original.  I/auteur  en  a 
donné  une  nouvelle  édition  en  fran- 
Vais  et  en  italien, Paris,  1 787,  î2  vol. 
iu-18.  II.  Les  Pensées  morales 
de  Confucius  et  des  auteurs  chi- 
Udis,  traduites  du  latin,  d'après  la 
j>  ii'.i phrase  des  jhmts  jésuites  v  /  orez 
(irtNFi/cirs)  ;  —  lis  I:n( retiens  mé- 
in*rahlcs  deSocrate,  traduits  du  grec 
de  Xénophon  ;  —  les  Caractères  de 
'riié(»phraste  ;  —  les  Pensées  mo- 
raies  de  Meuandrr  ; — les  Sentences 
de  Thcoguis  ,  de  Ph(»r\li(le ,  de  Pv- 
thagore  et  des  sages  de  la  Grèce  ;  — 
les  Pensées  morales  extraites  des 
ouvrages  de  Cicénui  ;  —  les  ylpo- 
phtc'f^mes  des  Larédémonions  ; — les 
/^i'n\étfs  moraltîs  île  Plutarque  ; — les 
/  Il  .\  et  les  Apophtt's^mes  des  pliilo- 
sttp /tes  forces.  Osditlèrents  ouvrages 
innr  jiartie  de  la  Collection  dfs  an- 
cic:is  motaliitrs,  111.  \é  Hi^t'tire  de 


LEV 

Thucydide ,  traduite  du  grec ,  Paris  « 
1 7Q.5 — ç)7  ,  4  vol.  in-8**.  ou  iii-4**.  ; 
c'est  la  scide  traduction  de  cet  histo- 
rien, qui  ait  été  distinguée  parle  )urj 
institué  pour  les  pri  %  décennaux  :  elle 
est  écrite  avec  facilité  et  élégance  ; 
les  notes  qui  l'accompagnent  sont 
d'un  excellent  choix;  maisM.Dacier 
la  juge  moins  exacte  que  celle  de  M. 
Gail ,  qui  convient  au  surpliu  que  le 
travail  deLevesque  lui  a  été  fort  utile. 
— HiSTOiRE  :  1.  Histoire  de  Russie, 
tirée  des  chroniques  originales  et  des 
meilleurs  historiens  de  la   nation  ; 
suivie  de  VHiàtoire  des  différenti 
peuples  soumis  à  la  ditminaiiondes 
Busses ,  Yverdun  ,  1 78*^-83 , 8  vol. 
in  -  1 12.   —  Nouvelle  édition  cor- 
rigée ,  et  conduite  jusqu'à  la  fin  de 
Catherine  II ,  Hamooiirg  et  Pans, 
1800  ,  8  vol.  in-8"*.  —  Quatrième 
édition  continuée  jusqu'à  la  mort  de 
Paul  I^'*. ,  et  publiée  avec  des  notei 
pa  r  MM.MalteBrun  et  Depping  J'arisy 
181U ,  8  vol.  in-8^ ,  et  atlas  de  60 
1.  La  composition  de  cette  histoire, 
it  M.  Dacier  ,  est  sage  et  savante; 
le  style  en  est  facile  et  naturel  ;  les 
faits  vsont  bien  enchaînés  et  raconlei 
avec  tant  d'exactitude,  que  l'ouvrm 
est  l'esté  classique  eu  Russie.  IL  Ls 
France  sous  les  cinq  premiers  /'«- 
lois,  ou  Histoire  de  France ,  dcpuii 
la  mort  de  Philipjie  de  Valois  yas* 
quVi  celle  de  Cliarlcs  VII  y  Paris , 
1787,  4  vol.  in- ri  :on  y  remarque, 
dit  le  même  critique ,  une  tourbe 
plus  ferme ,  un  pinceau  plus  brillaat, 
et  une  ordonnance  plus  r^ilîèreipM 
dans  riiistuire  de  Russie  ;  et  elle  n'est 
pas  moins  recommandable  que  cdle- 
c.i  par  Texactitudc  et  la  solidité  des 
rec!herrhes.  III.  L'Histoire  cnii^ 
de  la  HépidfUque  Humaine  ,  P^ns  , 
1807  ,  3  vol.  in-d**.  :  c'est  ,  comme 
rindique  le  titre ,  un  examen  des  lûs- 
lorieiis  latins;  mais  en  signalant  les 


S; 


LET 

3  dans  lesqudles  ils  sont  tom- 
B  tromreqiieLeTesqiie  esttombé 
âne  dans  une  esp^  de  sceptî- 
liistoriciuc,  non  moins  ennemi 
VëriCe'  qu'une  confiance  trop 
le.  On  savait  déjà  tout  ce  qu'A 
i  de  l'incertitude  des  premiers 
i  de  Rome  ;  mais  personne  avant 
iTait  osé  révoquer  en  doute  la 
,  le  courage  et  les  autres  qua- 
|ui  font  des  Romains  un  peuple 
L  IV.  Etudes  de  tfastolrv  an- 
9  et  de  th'sioire  de  la  Grèce, 
,  i8i  1 ,  5  vol.  in-8^  ;  c'est  un 
n  moins  brillant  que  fidèle  des 
•s  des  anciens  peuples ,  de  leurs 
s  ,  de  leurs  institutions  et  de 
arts.  On  doit  regarder  cet  ou- 
comme  une  bonne  introduction 
nde  de  l'histoire.  Ou  a  encore 
evesque  :  Un  Eloge  de  Vabhé 
1^ ,  qui  partagea  le  prix  extraor- 
ne proposé  par  l'académie  des 
pùons  (  F.  Bbizâhd  et  Mably  ), 
,  1787  ,  in  -  8<>. ,  et  qui  a  été 
irimé  par  M.  Bérenger  à  la  tête 
Esprit  de  Mably  et  de  Con- 
: ,  relativement  à  la  morale  et 
politique  ,  Grenoble  (  Paris) , 
,  a  vol.  in-8®.  —  La  Continua^ 
du  Dictionnaire  des  arts  de 
ire  y  sculpture  et  gravure  ,  par 
let  (  Voyez  W atelet  ).  —  Des 
mis  dans  le  Journal  des  Sa- 
t. — V Eloge  de  I^rand  d'Aus- 
t  diflerents  Mémoires  dans  le 
il  de  l'Institut. — Des  Analyses 
les  Notices  des  manuscrits  de 
>liotlièque  du  Roi.  Enfin ,  Le- 
e  était  un  des  collaborateurs  de 
^graphie  universelle,  et  il  y  a 
i  l'article  de  Catherine  l*"*. , 
*atrice  de  Russie ,  et  quelques 
L  W-s. 

•VESQUE  DE  BURIGNY  (J.) 
^2  BuaicnY. 


LEV  375 

LÉVESQUE  DE   VA  RAYA*" 

LIERE  (  PlEMB  ÀUEXAUBU;  )  (i)  y 

savant  littérateur ,  naquit  à  Troye» , 
le  6  janvier  1697.  latine  à  rem-: 
placer  son  fhre  y  greffier  en^bcf  de 
l'élection  de  cette  ville ,  il  alla  faire 
soncoursdedroitii  Orléans.  Derelour 
dans  ses  foyers  y  en  1796,  Une  tarda 
pas  k  éprouver  de  la  répugnance 
pour  le  travail  du  grefle.  Une  pat8i<»i 
naissante  et  dont  les  suites  pouvaient 
troubler  la  tranquillité  de  sa  vie, 
acheva  de  le  déterminer  à  s'étaUîrà 
Paris  y  où  il  espérait  trouver  riw  de 
moti&  d'émulation  y  ctplnsae  se- 
cours pour  s'instruire.  Il  se  montra 
d'abora  fort  assidu  aux  speetades  ; 
et  il  publia  un  Essai  sur  la  Pcéâe 
dramatipie ,  qu'il  critiqua  lui-même 
dans  le  Mercure  (a) ,  Irrité dusilenee 
que  les  journalistes  gardaient  sur 
cette  jlroduction.  Mais  il  renonça 
bientôt  aux  succ^  de  société ,  pour 
s'appliipier  entièrement  k  Tétuoe  de 
l'histoire.  Ses  premiers  travaux  en 
ce  genre  lui  méritèrent  l'estime  des 
savants  ;  et  Tacadémie  des  inscrip- 
tions lui  ouvrit  ses  portes  en  174^. 
11  lut ,  dans  les  séances  de  cette  com- 
pagnie ,  un  grand  nombre  de  Mé- 
moires qui  ajoutèrent  encore  à  l'opi- 
nion (lu'il  avait  déjà  donnée  de  son 
érudition.  Un  tempérament  robuste 
semblait  lui  promettre  une  vieillesse 
exempte  d*intirmitéSy  lorsqu'il  fut 
enlevé  par  un  rhume  ni^ligé ,  le  4 
février  l 'jty'x.  Il  avait  épousé  la  fille 
d'un  conseiller  au  pariementdeMetz; 
et  c'est  d'un  fief  qu  elle  lui  apporta  ea 
mariage,  qu'il  prit  le  surnom  de 
La  Haçalière.  Il  était  doué  des 
qualités  les  plus  estimables  ;  et  il  eut 


^1;  Cmc  ftkt  «fTCttr  i|u*il  Mt  ■■■■é   JC««/# 

JiUjtmnértt  àmmê  \m  Dieliormstrt  mnip^êél, 

{%)  Ou  «mU  d«  nml  17s*.  L^MsmU  ds  «•«*»«• 
rmiêon  êtttrm  U  éét hmmtion  «f  Isméiêië  mfm" 
mmtiçite ,    av«ll   ilà    iflif il«4 ,  rik4t»    *9H^ 
ia'ia  I  d*  55  P'M*** 


3:0  LEV 

hcAuconp  d'amis ,  parmi  lesquels  on 
doit  citer  TiChciif,Laiicplol,  Sainte- 
Palayc,  Boiihier  ,  d'Olivel,  Fonce- 
magiie,  etc.  Levesqiiecst  parlioiiliè- 
rniicnl  connu  parlVxcellente  édition 
qu'il  a  donnée  des  Poésies  du  roi 
de  Nav.nre  (  Thibault  ,  comte  de 
CJiampa{;ne  ) ,  Paris,  i74'^»  '^  vol, 
in-r.i.  L'examen  de  ces  poe'sies  ap- 
partient à  Tart.  Thibjiult  ;  mais  on 
doit  faire  connaître  les  pièces  vrai- 
ment intéressantes  dont  le  savant  édi- 
teur les  a  accompap^nees:  L  Lettre 
dans  laquelle  on  examine  s'il  est  vrai 
que  Tliibaidt  ait  composé  ses  clian- 
sons  pour  la  reine  Blanclie,  mûre  de 
Sl.-Louis.  licvcsquf»  y  démontre  que 
les  éloges  donnés  par  Tliibault  à  sa 
dame  ne  j)euvent  convenir  à  Blan- 
che ,  plus  à^ée  que  lui  de  quinze  ans  ; 
ft  (jue  toutes  les  conjectures  prouvent 
que  cette  dame  inroinnie  élail  la  fille 
de  Perron  ou  Pierre,  rlianllicllan  de 
iSainl-Louis.  II  riïii te  aussi  la  f.iblo 
(i«'s  amours  de  IVi.niche  cl  de  Thi- 
Iwndt,  doul  l'inveuleur  paraît  rire 
Mathieii  P.îris  ,  grand  ennemi  de  la 
maison  de  France.  Le  père  Lî'pelle- 
litr,  chanoine  réi^uller  de  la  conj;ré- 
ciation    de  Sainte! îeneviève ,  com- 

• 

]»attil  l'opinion  de  Levesque  par  <leu\ 
Iftlrcs  qu'il  réniiit  à  la  sicmic  avec 
Ir's  l'épouses.  Jl.  Pfcria  drs  m'o/;/- 
/  ions  de  la  lant^iie  fi  anc.iisc ,  de  pu  is 
r<harlemagne  juMju'à  Saint  -  Louis. 
Cette  dissertation  don  m  lieu  à  de 
longues  coulr()verses  entre  La  U.na- 
lière  et  les  Bénétii.-tius,,nileurs  de 
y//iitoire  lit  tendre  de  France,  \\ 
cherche  à  y  établir  que,  sousCharle- 
ma^neon  parlait,  en  France,  inie lan- 
gue différente  du  lalin  cl  ([\\v  les  au- 
teurs contemporains  nomment  fran- 
voise,francis(jU4*  ou  romance  ntsti- 
'///c',Cnarlemaj,neayant  donné  la  pré- 
lorenceau  latin  ,1a  lanp;uc  vulç;,nre  fut 
prcsipronlièremcut  anéantie,  et  ne 


LEV 

reparut  que  sous  les  règnrs  de  Ilu^es- 
Capet  et  de  Rubert ,  mais  tellement 
changée,  dit-il,  qn*on  a  peine  à  rerou- 
naître  son  origine.  Cette  deuxième 
langue  ,  cpril  regarde  comme  la 
mère  de  celle  que  nous  parlons ,  a 
été  employée  par  queh|ues  auietirs 
dès  le  règne  de  Louis  MI  ;  rependant 
elle  n'a  été  d'un  usage  presque  général 
que  sous  saint  Louis.  Amené  natu- 
rellement à  |)arler  de  Porigine  de  la 
poésie ,  Levesque  reconnaît ,  avec 
Fauchet,  que  le  premier  poème  écrit 


er  poeir 
»t  le  /fV 


en  langue  romance  est  le  li^redes 
Bretons,  composé  en  ii55,  par 
Wistare  ou  Kustacbe ,  auquel  suc- 
céda Wasse  ou  G»ce,  auteur  du  Roa 
des  yonnands.  Il  en  lire  la  consé- 
quence que  la  poésie  fut  cultivée  es 
Normandie  avant  de  l'être  en  Francr, 
où  elle  ne  commença  à  briller  d'un 
certain  éclat  que  sous  Philippe- Au- 
guste. H  L  Di uoiirs  sur  r ancienneté 
dr  la  chanson  française:  il  y  pronve 
que  le  genre  de  la  chanson  était  cul- 
tivé en  France  u  avant  qu'on  ait  en 
»  commerce  avec  les  poètes  proveu- 

V  eaux;  qu'ainsi  la  rime  ni  leschao- 

V  sons  ne  leur  doivent  point  leur 

V  établissement   parmi   nous  ;  que 
»  nous  leur  sommes  seulement  ^ed^ 
)>  vables  de  nous  avoir  montre*  une 
»  forme  de  chansons,  plus  agréable 
»  et  plus  régulière  que  celle  des  lais* 
(  pag.  'Jl  1 8  ).  Mais  il  ne  croît  cepen- 
tlauL  pas  que  les  chaiLson.<i  en  lancue 
française  so'wuX  aussi  anciennes  qu  on 
se  l'était  persuadé.  Il  e.slime  que  «  les 
»  premières  qu'on  entendit  à  Paris  y 
»  p.ii-urenl,  au  plutôt,  vers  If  eom- 
»  mencemeJit  du  règne  de  Philippe» 
»  Auguste  »  (  p.  a '^3  ).  Il  donne  en- 
suite queh]ues  détiils  sur  les  instru- 
ments de  miLsique  avec  le»ipie1s  s'ar- 
compagnaieut  alors  les  |>oèfes  ,  tels 
que  la  har|)e  ,  le  violon  ,  la  gui 
tare,  etc.  liCTCMpic  a  fait  suivre  W$ 


1^1 


LEV 

im  da  roi  de  Navarre ,  de  noies 
fCendues  ,  d*un  glossaire  pour 
ig^cc  df  s  mots  les  plus  aiffi- 
*t  enfin  de  quelques  airs  noies 
aire  connaître  Vétat  de  notre 
lie  dans  le  xiii^.  siècle.    On 
encore  de  lui  :  I,  Doute  pro- 
irles  auteurs  dès  y^nnales  de 
rrfin, Paris,  1786,  in-ia;  et 
le  Mercure  du  mois  de  dc- 
e,  même  année.  L'abbc  Le- 
a  a  porte  un  jugement  avanta- 
11.  ftemarqiies  sur  la  langue 
ire  de  la  Gaule,  depuis  J, 
jusqu'à   P/iilippe  -  Auguste. 
I.  de  TAcad.  des  Inscriptions, 
xiiii.  )  Il  y  établit  que  le  lan- 
eltique  des  Gaulois  s*est  con- 
jusqu'à  nous  ;  que  le  français 
Hi  empnmtc'  du  latin  ;  et  que 
iste  quelques  rapports  entre  les 
bnpies ,  c'est  que  les  Romains 
iricbi  la  leur  d'une  foule  de 
ierolios  au  celtique.  Ce  svslèmc 
remeiit  attaque  par  plusieurs 
nfrcres  de  ]«evcsque:  mais  rien 
I  le  lui  faire  abandonner;  et  il 
rve  encore  (|ue]ques  partisans. 
e^trav.iu\dcM.Raynouardont 
I  bien  plus  grand  jour  sur  Ton- 
e  notre  langue  et  de  notre  poc- 
I.  La  rieac  saint  Grégoire  de 
i  :  celle  du  sire  de  Joinville;  — 
«ne, comte  de  Sancerre; — des 
u;  et  un  grand  nombre  de  Me'- 
*s  dans  les  Recueils  de  Tacadë- 
udans  les  journaux.  Levesque  a 
?,  avec  une  préface,  V Histoire 
nmies  de  Champagne  et  de  Brie, 
ob.  Mart.  Lepelletier,  chanoine 
er.  Enfin  il  a  kisse  lui-même, 
inoscrit.  une  Histoire  des  corn- 
*  Champagne  y  ffù  pourrait  for- 
I  vol.  in-î".  h' Eloge  de  Levcs- 
lar  Le  Beau,  est  imprimç  dans  le 
ixxT  des  Mémoires  de  l'Acad, 
tscripliom.  W-i, 


LEV  iji 

LEVESQUE  DE  POtJILLY 
(Lovis-jEAir),néàReini8,en  1691^ 
d'une  famille  dont  Torigine  est  com- 
mune avec  celle  de  Ooibert,  fit  ses 
premières  études  à  l'université  de 
cette  ville ,  et  eut  pour  condiscijj^e 
l'abbé  Plucbe,  oui  resta  son  amL  Le 
désir  d'étendre  le  cercle  de  sescon* 
naissances  le  conduisit  à  Paris ,  où 
il  étudia  la  philosophie  et  les  belles- 
lettres.  Ne  wtoq  venait  de  publier  son 
immortel  ouvrage  des  Principes  de 
la  philosophie  naturelle  (  Fqyez 
Jacqvieb,  t.  XXI, p.  573);  et  per- 
sonne en  France  n'avait  encore  es- 
sayé d'ëclaircir  les  difficultés  dont 
cet  admirable  génie  semblait  avoir 
voulu  s'entourer  comme  pour  dëro  « 
ber  sa  marche  au  vulgaire.  Ce  (ut 
Levesque  ,  âgé  de  vingt-deux  ans, 
qui  entreprit  le  premier  d'ex^iquer 
oe  livre;  et  ses  eflbrts  lui  méntèrent 
l'estimedu  savant  Fréret.Maisl'exeès 
du  travail  altéra  sa  santé,  et  les  mé- 
decins l'envoyèrent  se  rétablir  dans 
sa  famiUe.  Il  revint  l'année  suivante 
à  Paris  ;  il  renonça  ce])endant  à  l'é- 
tude des  mathématiques  pour  s'ap- 
pliquer entièrement  à  la  littérature. 
L'académie  des  inscriptions  lui  ou* 
vrit  ses  portes  en  l 'jii  ,et  il  fut  très- 
assidu  à  ses  séances ,  où  il  lut  diffé* 
rents  mémoires  (  f  ).  11  éprouva  bien- 
t  ôt  de  nouveaux  accidents  occasionna 
pr  une  application  trop  soutenue  t 
et  les  m^ecins  lui  conseillèrent  de 
voyager.  Après  avoir  parcouru  les 
provinces  méridionales  de  la  France, 
il  passa  en  Angleterre,  où  il  reçut  un 
accueil  distinguéde  lord  Bolingbroke, 
qu'il  avait  connu  à  Paris.  Newton, ii 
qui  il  fut  présente,  lui  donna  dès  la 
])remière  visite  le  nom  de  son  ami  ; 

(  O  On  vr  troH«»  p«i«t  Vé^•fi^  à9  Vkvh^mm  «I  t 
Ponillf  ,4aB«  U  R#c»»il«l#  i'ara«l«MU  J««  l«Mrl|t. 
tioi>«,  p«rr«  qu'il  r««a«  J«  f4lr»  Mtti»  à*  r*lt« 
•rji«l/nit«  ^1  t-07  .  a-r  «1  J^Ur«UM   4«*il  •?«) 


378  LEV 

et  il  n*eiit  pas  moins  à  se  louer  des 

5 lus  illustres  Anp;Iais.  Apres  un  an 
'absence ,  il  revint  dans  sa  patrie , 
re'solu  de  passer  le  reste  de  ses  jours 
dans  une  maison  rie  campa{:;ne  qu*il 
posse'dait  près  de  Reims,  et  où  il  se 
proposait  de  partap^er  ses  loisirs  entre 
la  lecture  et  les  soins  qu'il  devait 
à  sa   famille:  mais  le  vœu   gênerai 
de  ses  concitoyens   vint  l'arracher 
de   sa  retraite;   il    fut   élu  lieute- 
Dant-géne'ral  de  Reims.  Aide  d'un 
rcspectab'c citoyen,  le  clianoine  Go- 
dinot,  il  procura  «i  celte  ville,  des 
fontaines  publicpies^etdes  écoles  spé- 
ciales pour  renseignement  des  ma- 
tliematiqucs   et    du  dessin.  (  Foy, 
André' Ferry,  et  Jean  Godinot.  )  11 
établit  une  promenade,  l'une   des 
plus  belles  du  royaume;  et  il  médi- 
tait encore  d'autres  projets  non  moins 
utiles,  lorsqu'il  fut  enlevé  à  sa  patrie, 
le  4  mars  1750,  par  une  fièvre  vio- 
lente, suite  d'une  travail  excessif* 
laissant  un  fils  très-jeune  et  qui  a 
marche  depuis  sur  ses  traces.  Leves- 
que  e't.iit  en  correspondance  avec  un 
grand  nombre  de  savants,  le  P.  Har- 
douin ,  Longuerue ,  d'Olivet ,  Fon- 
fenelle,  Voltaire,  etc.  Bolingbroke 
lui  écrivait  :  «  Je  n'ai  encore  vu  que 
trois  hommes  qui  m'aient  paru  di- 
gnes qu'on  leur  confiAt  le  gouverne- 
mont  t\Qs  nations...  Ces  trois  hommes 
sont  vous,  Pope  et  moi.  «  Comme 
littérateur,  I^vesque  de  Pouilly  est 
principalement  connu  parsii  Tliéoric 
tics  sentiments  agrètiblcs.  Cet  ou- 
vrage n'était   dans  Torigine  qu*une 
lettre  à  milord  Bolingbroke,  qui  fut 
imprimée  dans  un  Henieil  dfi  dwers 
écrits  sur  l'Amour  et  VAmitiè ,  etc. , 
Paris,  1736,  in-iu.  (  /'f/;r«'«  Saint- 
livACi^rruE.  )  Gaudecourt,  qui  avait 
a  Montbrillaut,  dans  sa  maison  de 
campagne  près  de  Genève,  une  iui- 
priiiicrie  dont  il  faisait  son  amuse- 


LEV 

ment ,  en   donna  une  assez   bdle 
édition,  en   i743>  in-8*^.,  sous  ce 
titre  :  Réflexions  sur  les  sentiments 
agréables,  et  sur  le  plaisir  attaché 
à  la  vertu  (  1  ).  Levesquc,  pressé  par 
f*es  amis,  revit  enfm  sou  livre,  t 
fit  de  nombreuses  additions,  et  le 
publia  sous  le  titre  qu'il  a  consené 
depuis ,  Genève,  1 747 1  in-8**-  ;  il  en 
d(uina   une  seconde  édition ,  Paris, 
1718,  et  une  troisième  ,  revue  et 
augmentée,  ibid.  ,  17491111-8''.  Le 
dessein  de  I>evcsqiie  est  de  prouver 
que  le  bonheur  est  dans  la  pratique 
des  devoirs.  Ou  a  cucorc  de  lui  :  J. 
Doux  Discours ,  prononcés  pendant 
Texercice  de  sa  magistrature;  le  pre- 
mier à  l'inauguration  des  écoles  pu- 
bliques, et  le  second  aux  obsèques 
du  chanoine  Godinot.  II.  Descrip' 
tion  d'un  monument  découvert  à 
Reims,  en  1738,  avec  deux  pianrh. 
Ces  trois  pièces  ont  été  réimprimées 
à  la  suite  de  la  Tliéorie  des  senti' 
mcnts  agréables ,  édition  de  1774» 
in-8*^. ,  en  tête  de  laquelle  on  trouve 
y  Eloge  historique  de  l'auteur,  par 
le  chanoine  De  Saulx,  pièce  qui 
avait  (le^à   paru  ,  in-4^.  >  Reims, 
17^1.  Il  légua  à  son  frère, Lcvcs^ue 
de  Rurigny ,  plusieurs  volumes  in- 
foL,  de  notes  et  d*e\lraits  de  ses  lec- 
tures. W — s. 

LEVI,  patriarche,  troisième  fils 
de  Jarob  et  de  Lia,  naquit  en  Méso- 

Sotamic,  l'an  i748avant  J.C  Pm* 
ant  que  les  habitants  de  Sichem, 
trop  confiants  sur  la  foi  d'un  traite', 
étaient  le  pi  us  accablés  de  douleur  pr 
suite  de  la  circoncision  à  laqueUc  ik 
sVtaient  soumis ,  lie  vi,  d'accu  nd  avec 
Siméon,  entra  hardiment  dans  la 
ville,  l'épée  à  la  main,  tiia  tous  les 
mâles ,  massacra  Hémor  et  son  père 

(1)  Tou*  le*  «sMnplAtrri'la  cvtM  éauion  fatsat 
diatriburt  «n  pr««piic,  ri  tl  mi  uè«-i«i»  A'tm 
faii  {•«■•ri  «Uns  !•■  !•■(••. 


LEV 


,^»T.«  DiiuiyM  sceoTftt 
e  sifrnal  de  la  dëvasUtion  et 
ge.  Jacob  mourant  reprocha 
ninable  massacre  k  Levi ,  et 
it  <pi*en  punilioD  de  sa  cruau- 
lescendants  n'auraient  point 
ige  fixe,  et  seraient  dispersés 
raël.  I^  prédiction  de  Jacob 
ipJit;  et  tes  lévites  n*eurent 

I  autre  lot  que  des  villes  au 
des  tribus.  Quard  Levi  alla 
jitc  avec  ses  frères ,  poiur  ha- 
terre  de  Gessen ,  il  avait  de^à 
ifik,  Gcrson,  Caath  et  Me- 
9nt  le  second  fut  Taïeul  de 

II  V  mourut,  Fan  1 612  avant 
ns  le  testament  qui  porte  son 
Le^'i  cherche  à  excuser  le 
e  desSichemites,  par  son  ex- 
jeunesse,  par  l'horreur  .que 
lirait  le  rapt  de  Dina ,  et  par 
ons  chimériques.  Il  proptié- 

le  Messie  naîtra  de  lui  et  de 
t  que  les  prêtres ,  ses  descen- 
te feront  mettre  à  mort.  Le 
t  du  sanctuaire  y  est  montré 
Jtcs  se»  horreurs.  Le  sacer- 
Jcsus-Chrisl  y  est  représenté 
is  ses  attributs.  Ce  morceau 
beau.  L-a-E. 

I  Bt!«  GFJISON.  Fcy.  Ger- 
m.  XMI,  pag.  :i^3,  col.  t. 
lElL  vPir.RRr:)  naquit  à  Pa- 
«^08.  Son  fH'TO,  nommé  Gnil- 
labile peintre  sur  verre, était 
>uen,  d'une  famille  qui  de- 
is  de  deux  sicrios  s'était  dis- 
dans la  i>einture  sur  verre, 
à  Paris,  où  Juuvcnot,  son 
riote,  \v  présenta  à  Maiisard , 
confia  U  printurc  dos  frises 
•aux  de  la  Chapelle  de  Ver- 
t  du  dôme  des  Invalides.  Le 
liste  épousa ,  en  1  "or  ,  Hcn- 
avier ,  lille  d'un  nafiile  vi- 
•  laquelle  il  eut  oniv.  cnfauLs, 
lîné,  Pierre,  fait  l'objet  de 


cet  article.  Cetnîpci  annonça  de  borne 
heure  d'heureusèe  dispositions  po«r 
les  lettres:  au  sortir  du  collése  de  la 
Marche,  ou  il  arait  fait  de  DriUan- 
tes  études ,  il  se  rendit  k  l'abbaye  de 
Saint- Vandrilie,  où  il  voulait  pten* 
dre  l'habit  de  Saint-Benoit;  mais  la 
besoin  de  veiller  k  l'éducation  de  ses 
frères,  et  de  remplacer  ion  père  et 
sa  mère,  que  l'âge  et  les  innnnitël 
emp^haient  de  se  livrer  à  cessoiuu 
le  détourna  de  son  projet;  et  U 
revint  k  Paris,  où  il  se  mit  à  la  tête 
des  ateliers  que  dirigeait  son  père.  H 
n'avait  ^loint  appris  le  dessin  ;  ans*' 
si  n'a-t-il  jamais  peint  sur  verre: 
mais  les  conseils  de  son  père,  et  l'ha- 
bitude de  voir  jpeindre  Jean  LevietI, 
un  de  ses  plus  jeunes  frères ,  lui  don- 
nèrent une  connaissance  am^ondie 
de  ce  genre  de  peinture,  â'était  lui 
qui  avait  le  soin  de  préparer  et  de 
calciner  les  émaux  pour  les  couleurs. 
En  1734,  il  fut  chargé  de  rétablir 
les  vitrages  du  charnier  de  Saint- 
£lienne-du-Mont;  il  exécuta  ces  tra-> 
vaux  avec  autant  d'habileté  que  de 
gdût.  11  restaura ,  quelques  années 
après,  les  vitraux  de  Valise  de 
Notre-Dame;  et  Ton  a  lonc-temps 
admiré  la  manière  dont  il  avait 
refait  le  rond  du  haut  du  principal 
vitrail  du  sanctuaire.  Il  montra 
le  même  talent  dans  l'élise  de 
Saint-Victor.  Non  content  d'avoir 
maintenu  l'art  de  la  peinture  sur 
verre  pr  ses  travaux ,  il  voulut  en 
prouver  l'excellence  par  ses  écrits. 
Jasque-là  on  n'avait  que  des  notions 
inicrtaines  sur  les  procède^  em- 
ployés dans  ce  genre;  on  le  croyait 
mcmc  j^erdu.  On  n'avait  que  quelques 
notions  éparses  sur  la  manière  de 
coMi  poser  les  couleurs  et  de  les  em- 
pto\er,  et  sur  la  reruisson  du  verre 
point.  liCvicil  résolut  d'aprofondir 
toutes  CCS  parties  dcriirt,  et  de  reimis 


38o 


LEV 


dans  un  traité  l'histoire  et  la  prati- 
que  de  la  peinture  sur  verre,  il  em- 
ploya quinze  années  entières  h.  ras- 
sembler les  mate'riaux  nécessaires 
pour  la  composition  de  son  ouvrage. 
11  crut  voir  dans  la  mosaïque,  l'ori- 
gine de  la  peinture  sur  verre  ;  et  il 
clcveloppa  ses  idées  dans  un  traite 
particulier  qu'il  publia  sous  le  titre 
iVEssaisuria  peinture  en  mosaïque, 
Paris,  17G8,  in-iîi.   Ce  traité  est 
suivi    d  une   savante    Disseriation 
sur  la  pierre   spéculaire  des  an- 
ciens.  Ayant  terminé,  en  i7'j':i,  son 
grand  traité,  et  se  sentant  procbe 
de  sa  fin  y  il  l'adressa  à  Tacadémie 
des   sciences,   pour  qu'il   fût  im- 
primé à  la  suite  des  Descriptions 
des  Arts  et  Métiers,  que  cette  com- 
pagnie avait  commencé  à  mettre  au 
jour.  L'académie  s'emprer.sa  d'ac- 
cueillir cette  demande  ;  et  Touvrage 
de  Levieil  fait  partie  du  tome  w  de 
l'édiiion  in-^'*.  de  ce  recueil ,  impii- 
mée  à  Yverdim.  Cet  ouvrage  esl  in- 
tihilé:  Traité  historique  et  pratique 
de  la  peinture  sur  "lierre,  11  est  dis- 
tribué en  deux  prties.  Dans  la  pre- 
mière, Tautour  n'ouble  rien  do  ce 
qni  est  essentiel  ou  même  accessoire 
à  riiistoire  de  Tart.  Dans  la  seconde, 
il  présente  les  prorcMlos  et  les  détails 
lo*i  plus  circonstanciés  de  la  pratique, 
tels  que  la  cuisson  du  verre,  la  pré- 
j>aration  des  émaux,  et  leur  emploi 
«lins  les  couleurs.  Ce  traité  est  suivi 
d'une  troisif  me  partie ,  intitulée  : 
r.7»t  dti  n trier.    C'est   un    livre 
absolument  technique  ,  el  qui  con- 
tient la  description  de  tous  les  pro- 
cédés usités  par  les  vitriers.  Quel- 
ques recherches  que  la  composition 
de  ces  divers  ouvrages  exigeât  de 
Levicil ,  elles  n'avaient  pu  le  détour- 
ner delà  culture  des  lettres.  Il  com- 
]msa  ,  pour  les  Ursulines  de  Crespi , 
0(1  deux  de  ses  niêcca  étaient  j>en- 


LEV 

sionnaires,  une  tragédie  en  fro 

tes  et  en  prose,  dont  le  sujet  et 

Martyre  de  Saint- Romain ,  c 

fut  représentée  avec  succès.  F 

Levieil  a  labsé  en  manuscrit  :  ] 

Essai  sur  la  peinture  ,  divi 

deux  parties.  La  première  tra 

l'histoire  et  des  révolutions  1 

art  :  la  seconde  renferme  la  de 

tion  des  divers  genres  de  peii: 

et  leurs  rapports  avec  cello  su 

re.  IL  Des  Beclierc/tes  sur  l\ 

la  Verrerie:  elles  ont  pour  ol 

faire  connaître  l'époque  à  la 

les  grandes  verreries  ont  été  et 

en  France  ;  l'état  actuel  de  la 

que  du  verre,  les  réglemenl' 

pour  la  vente  du  verre  à  vitre 

Enfui  un  Mémoire  sur  la  con 

des  peintres-vitriers.  Ces  ou! 

ont  été  légués  par  Levieil,  à  si 

veu  Louis,  fils  de  Jean  Levieil, 

tre  sur  verre  du  roi.  Levieil  n 

tait  point  marié;  il  mourut  le  : 

vrier  i'"'îi.  P- 

LEVlkÛX  (  Renaud  ),(ilj 

orrè\Te  de  Nîmes  ,  floriss.iit  ci 

peintre  d*histoirc  ,  dans  les  ! 

jours  du  règne  de  Louis  XIV. 

un  long  séjour  à  Rome ,  et  y  p 

tionna  sou  talent  par  Tctucle 

fondie  des  rhcfs  -  d'onivrc  des 

grands  maîtres  de  l'Italie.  Sau 

élevé  au  premier  rang  des  pc 

français,  il  doit  tenir  une  plac 

tinguée  parmi  ceux  du  seconi 

la  correction  du  dessin  ,  la  tc 

IVclat  du  coloris.  Il  rendait  si 

les  chairs  avec  un  art  adaûrabl 

piincipaux  ouvrages  sont  onc 

de  tableaux  faits  pour  régiÈ 

IVnileiiLs  d'Avignon,  et  repm 

Thistoire  de  saint  Jean-Baplis 

n'ont  pas  tous  un  égal  degré  d 

ri  f  e  puais  quelques-uns  d*entre 

recommandent  par  de  grandes 

tes  d'euscmUe  et  de  dâaiL  Id 


tEV  Ï.EV  38 1 

iretil  euvoycs  ii  Paru  en  (aistlesc  retirera  Ma Dli'âil, capitale 

In  commisMircs  de  la  du  Huul-Caiiarla.   I,e  chevalier  de 

c  barges  de  recueillir  ^aD5  Levisy  Mssa  l'iiiver.  An  coramru- 

sdejiarlenienbjesobjcta  cément  tiu  pfiDIemji.'i ,  avaul  apnrit 

d'être  cutucrv&.  Dctis  que  les  Anglais  se  eardaieui  mal  clati* 

iiià  à  l'école  centrale  du  Quebec.il  résoluldelesyiurpreudrc, 

t  du  Gard  ,  décorent  la  Ses  préparatiis  «e  font  daiis  le  plut 

ide'mie  royale  de  Nîmes  :  grand  secret;  et  dès  que  le  d^l  la 

si  resté  au  nus^  d'Avi-  |iermet  ,  il  embanpic  «ou  artilleriv 

1res  productions  ,  moins  »ur  le  fleuve  St.-I^uieul ,  et  câloîe 

>,  dit  pinceau  de  I.evieiix,  la  rivière  avec  l'e'lile  de  «u  truupn. 

à  Va»  ,  dans  sa  famille,  Il  |Mrvieii(uinsi,Mns  être  découvert, 


V.  S.  L.         jusqu'à  peu  de  distance  de  Québec. 
DE  ),  ma-     Là,uiiile«|;laçou*iiue' 
1710,  au     riail  encore ,  fait  vliav 


i^içois  duc  DE  ),  ma-     Là,unile«  |;laçou*iiuele  fleuve  rha- 


>jac  ,  en  Languedoc ,  de  bateaux  qui  portait  les  canom.  Tout 
lus  anciennes  maisons  de  l'équipage  ae  noie,  à  l'esreptiuod'uD 
(^-.Mintpoix  ),eutrade  serceut  qui  a'accroche au  glaçon ,  et 
tau  service,  aous  le  nom  (luiarriveiraïuidefroidsouslesiiiuri 
r  deLevis.s'y  fit  reinar-  tlela  place.  La  arn  tin  elle  du  quai  rf 
\e  bravoure  calme  et  un  connaît  avec  étunnemeiit  l'unifontie 
[iii  contrastaient  stugulii;-  français  ,  appelle  du  accours  :  on 
:U\ivaciié  de  sou  carac-  atninesurle  rivage  cet  bomiaetnoii- 
t  aide-dc-camp  du  marc-  rant;  on  lui  demande  d'où  il  vimt  : 
'is-Mirepoii ,  sou  cousin ,  il  ne  peut  réj^ndre  mie  par  quelques 
ec  lui ,  Ël  deux  bataillons  mots  eiiirer.oupés.  Eiifîn ,  îl  reprend 
.  O  général  ayant  im-  a^er.de  force  pour  dire^u'il  appar- 
ut devancé  ses'  troupes  lient  au  cor)M  du  chevalier  de  Lerii 
icnlla  inonlaguedc  Mou-  que  l'on  croyait  tranquille  datu  tn 
rouva  ,  en  arrivait  sur  le  quartiei-s  d'hiver,  cl  ipii  marche  Mir 
i^ol  pas  de  deiiï  tutaillons  Q>u:l>ec  dont  il  n'est  ]>lus  qu'ii  qucl- 
lieiidccberclicràs'ci-hap-  que»  lli'ues.  A  peine  le  sergent  a>l-il 
totlîciersfranfais courent  achevé,  qu'il  expire.  I.cgouvemotir 
un  :  oBas  Ici  armes.vous  anglais  renforce  aussitôt  aes  postes, 
lires.  B  Ou  les  crut  sjiis  se  met  en  défense,  et  envoie  k  U  d<^- 
el  l'on  se  rendit.  Ddiui  la  couverte.  L'eipédilioo  du  chevalior 
jriune  sembla  demander  de  Levis  est  manqtiée;  mai*  \e  «ort 
^evalicrdeLevisdecette  lui  réservait  d'autres  tribalations. 
ipérée  :  elle  fit  mauqiur  ,  Ses  troupes  s'étaient  emparées  d* 
Ire-temps  le  moins  vrai-  deux  n.ivtres  marchands ,  qui  étaient 
MU  expédition  qu'il  avait  chargés  de  rhum  et  d'eati-ue-vie.  lie 
ivec  autant  de  prudence  soldat  venait  de  faire  une  marcbt! 
liesse.  C'était  m  Canad.1  ;  forcée  de  pluaieurs  jours  en  suppor- 
fédéau  malheureux  Muni,  tant  des  privations  de  tout  genre  ;  il 
«rude  Québec  ,  qui  était  ne  put  £(rc  contenu  ;  les  barrique* 
fiuee  de  la  bataille  où  furent  enfcmeérs.ci ,  en  moin*  d  iiito 
tutf  avait obhgé Ica  Ki'jji-  heure,  IouIe  celle  petite atniée  clait^ 


I 


38»  LEV 

ivre  à  ne  pas  bouger  :  elle  ëtait  perdue 
si  rennemi  eut  e'te'  instruit  de  cet 
accident  Dans  cette  terrible  position, 
le  ceneral  françab  ordonne  k  tous  les 
o&ciers  de  prendre  les  armes  ,  de 
fairedes  patrouilles  autour  du  camp, 
et  de  ne  laisser  approcher  qui  que 
ce  soit  ;  il  écrit  en  même  temps  au 

Souvemeur  deQuebec,que,  se  voyant 
écouvert ,  il  va  se  retirer ,  mais 
3u*il  recommande  à  son  humanité 
euK  cents  malades  qu'il  ne  peut  em- 
mener, et  qu'il  laisse  à  l'hôpital  établi 
par  les  Anglais  à  quelque  aistancede 
ta  ville ,  et  dont  il  avait  pris  posses- 
sion. Le  gouverneur  ne  doutant  point 
que  les  Français  ne  fussent  sur  leurs 
gardes, ne  sonçc  point  à  les  attaquer; 
et,  bientôt  après ,  ils  se  retirent  sans 
perte ,  grâce  à  Tingcnieux  expédient 
de  leur  chef.  Le  clievalier  de  Levis 
réussit  à  défendre  encore  long-temps 
l'importante  colonie  qui  lui  était  cou- 
fice.  Il  battit  même  comjilëtement  les 
Anglaisdansuuebatai]lerangcc;mais 
cet  événement  glorieux  ne  put  sauver 
le  Canada.  Le  dénuement  total  de 
munitions  toujours  interceptées,  tan- 
dis que  l'ennemi  recevait  continuel- 
lement des  renforts ,  obligea  enfin  te 
chevalier  de  Levis  de  se  rendre  aux 
Vciincus.  11  partit ,  emportant  les  re- 
grets des  colons  et  même  des  tribus 
sauvages.  A  son  retour  en  Europe  , 
il  fut  employé  en  Allemagne  comme 
lieutenant  -  général ,  et  se  distingua 
en  plusieurs  occasions.  11  comman- 
dait Tavant-garde  du  prince  deCondë 
au  combat  de  Johannisberg;et  ce  fut 
lui  qui  prit  les  canons  que  1  on  voyait 
avant  la  révolution  ,  à  Chantilly.  La 
paix  de  Versailles  termina  sa  carrière 
militaire,  mais  non  pas  ses  services. 
Promu  au  gouvernement  de  la  pro- 
vince d'Artois  ,  il  sut  se  concilier 
Tairection  des  troupes  et  celle  des 
«iloyeus.  Toujours  juste ,  toujours 


LEV 

«fiable,  et  empressé  à  rendre» 
il  eut  la  première  qualité  de  l'I 
public;  partout  il  se  fit  aimer 
que  ron^orma,en  1771  ^U  1 
militairede  MoifSiEua,(  aujoi 
Louis  XYIIÏ),  le  chevalier  d 
eut  le  commandement  d'une  < 
guie  de  ses  gardes.  En  1 78! 
créé  maréchal  de  France ,  et 
1784.  Il  mourut  en  1787 ,  à 
où  il  s'était  rendu ,  quoitpie  n 
pour  tenir  les  états  d'Artois 
assemblée ,  organe  fidèle  de 
vince  où  il  était  respecté  d 
depuis  tant  d'années ,  lui  déci 
magnifiques  obsèques , et  lui  fi 
un  monument  dans  la  cat 
d'Arras.  IjCS  fureurs  rcvolutio 
ont  détruit  l'église  et  le  mom 
sa  mémoire  leur  a  survécu  (  I  ). 

LEVIT A.  Fo)  .  Elias,  tom 
pag.  12. 

LEVIZAC  (  Jean-Pons - 
Lecoutz  de  ),  d'une  famille 
d'Alby  en  Languedoc ,  fut  di 
l'état  ecclésiastique ,  et  ]>our' 
canonicat  du  chapitre  de  ^ 
Faisant  de  la  poésie  un  c 
ment  à  des  études  plus  sô 
il  obtint  ,  en  1776,  le  j 
l'idylle  à  l'académie  des  y 
raux,  par  une  pièce  intitul* 
Bienfait  rendu.  Obligé,  par 
la  révolution ,  de  quitter  la  1 
il  se  réfugia  d'abord  en  Ho 
puis  en  Angleterre  ,  où  il  s 
avec  beaucoup  de  succès  à 
gnement  de  la  langue  fran^ 
est  mort  à  Londres ,  en  18 
connaît  de  lui  :  I.  Discours  s 
tic2^,  Londres,  1 797,  in-8<>.  11 
de  parler  et  d'écrire  corm 
la  langue  française ,  ou  Gra 

(1)  Crt  articl*  «M  «n  jparf  U  «ftUall 
liiumU  Stupemir»  et  Panrmts  ,  q«l 
hWà  «B  i8i3 ,  bi4l*. ,  par  U  d«c  àm  Là 
4«  VrAM*  «1  Ml«Ul<«  tf'éUt,  iU  ém  m 


LEV 

opliîqiie  et  littéraire  de  cette 
f  k  l'uMiee  des  Français  et  des 
ers  y  ib».  1797  ,  2  vol. , 
;  sixième  édition  revue  par 
iret ,  censeur  adjoint  du  collège 
iri  IV y  Paris,  1818,  !i  toL 
Cette  grammaire ,  dit  G.  Henry 
.  de  la  langue  française ,  tom. 

36  ) ,  est  extrêmement  utile 
^  connaissance  de  notre  langue, 
;  s(Hn  que  l'auteur  a  pris  d'y 
r  tout  ce  qui  pouvait  faire 
Ite  pour  les  personnes  qui  ne 
as  nées  en  France.  L'ouvrage 
miné  par  trois  lettres  k  une 
Urne  anglaise  :  snrl'applica- 
»  principes  de  la  grammaire 
it  de  la  mort  d'Hippolyte;  sur 
pes  et  les  figures  ;  et  enfin ,  sur 
ification  française.  III.  Abrégé 
grammaire  f  etc. ,  Ix)ndres  , 

în-i'j.  ;  réimprimé  plusieurs 
V.  Traité  des  sons  de  Ut  ion" 
mncaise ,  suivi  du  Traité  de 
»graphe  et  de  la  ponctuation  ; 
1800  ,  in-8<>.  V.  (  Avec  Moy- 

Bibliothèque  portative  des 
nsfrançaiiy  ou  Choix  des 
4rs  morceaux  extraits  de 
mvrages,  Londres,  1800,  3 
-8*.  ;  !i*.  édition  considéra- 
it augmentée,  ihid.,  180 3, 

în-8<>.  :  il  a  eu  la  principale 
cette  seconde  édition,  à  cause 
isence  de  Moysant,  qui  était 
en  France.  fi*est  un  clioi\ 
Bt  :  quatre  volumes  sont  con- 
k  la  prose,  et  deux  a  la  poé- 
t  omrrage  imprimé  à  deux  co- 
et  à  trà-lougue  justification , 
it  la  matière  de  plus  de  uo 
s  in-S**.,  tels  qu'on  les  im- 
en    Franci"  ;   aussi    n'est-ce 

petite  portion  de  cette  Bi- 
pte  qui  a  été  imprimée  en 
,  tous  le  titre  de  Cous  de 
iira,eic,,  181 1, 4  vol.  in-8*»., 


LEV 


38S 


pub  sons  celui  A*  Etudes  de  Uttéra» 
tare,  d'histoire  et  dephiiosopkie, 
i8ia,  1  yoL vaS^. jV^^  ^^ «Toir' 
été  réimprimés ,  ont  été  reproduit! 
sous  le  titre  de  Cours  d^  littérature, 
18 14,  a  vol.  in-8<>.  VI.  Theontieal 
and  practical  Grammar  of  thê 
French  Tongue,  réimprime  a  Puîi 
en  i8i5  et  encore  en   1816,  par 
les  soins   de    M.  G.  Hamomère, 
qui   y   a    fait  des   améliorations. 
VIT.  Dictionnaire  français  et  on* 
glais,   1808,  in-80    VlU.   Dic- 
tionnaire des  sxnonjrmes  ,  1800,' 
In-ia.  On  doit  encore  k  Tabbé  d* 
Levizac ,  une  édition  des  FaUes  de 
La  Fontaine,  Londres,  1798,  a 
vol.  in-d^.; — des  Lettres  chMes 
de  madame  deSévigné  et  de  madame 
de  Maintenon ,  avec  une  prâaee  et 
des  notes,  ibid.,  1798, 1801,  in-i'i;' 
—  des  Leçons  de  FénAon; —  des 
Poésies  de  BoUeau,  an^ec  des  notes 
historiques  et  grammaticales,  et 

un  Essai  sur  sa  vie  et  ses  écrits 

réimprimés  en    1809,  in-i^;«- 
des   Pièces  choisies  de  VAnU  des 

Enfants ,  181 1 ,  in- ta;  —  des 

OKuvres  de  Bacine,  avec  lesjusa^ 
ments  de  Laharpe  et  de  nouveues 

notes  grammaticales. 1811, 

3  vol.  m- ta.  W — s. 

LEVRET  (  André  ) ,  chirurgien. 
accoucheur ,  né  à  Péris ,  en  1703 , 
mourut  dans  cette  ville,  le  ^1  janvier 
1780.  Sa  haute  renommée  le  fit  appe- 
ler à  la  cour,en  qualité  d'accoucneur  ' 
de  Madame  la  Dauphine ,  mère  de 
Louis  XVI.  Il  était  membre  de  l'a- 
cadémie  royale  de  chirurgie  de 
Paris.  Il  a  fait,  pendant  long-temps, 
des  cours  d'accouchement ,  que  sui- 
vait un  nombreux  concours  d'é- 
lèves. Quoique  appelé  par  les  femmes 
les  plus  considérables  delà  capitale, 
il  exerçait  les  autres  branches  de  la 
chirurgie  avec  unegrandedîf  linctîon. 


38;  LEV 

Le  fameux  Samuel  Bernard  lui  donna 
100,000  iV.,  pour  les  soins  qu'il  en 
avait  reçus.  Les  principaux  ouvrages 
de  Levrct  sont  :  1.  Ohseivations  sur 
les  causes  et  les  accidents  de  plu 
sieurs    accoucltements    laborieux  , 
iu-8<*.,  Paris,  1747»  ^^  quatnèuic 
édition  de  cet  ouvrage  ,  qui  eut  lieu 
eu  1770  ,  ronlient  des  remarques 
fort  judicieuses  siu'  le  levier  deRoon- 
liui/.cuz.  Ou  a  joint  à  cette  édition , 
nu  opuscule  intitule  ,  Suite  des  Ob» 
sensations  sttrles  causes  et  les  acci^ 
dents  des  accouchements  laborieux, 
etc. ,  et  qui  avait  etc  ])ublie  en  1 7^  1 , 
iu-8".  C/est  une  réponse  jKfrcmptoire 
à  la  critique  qui  avait  etc  faite  eu 
1749,  du  premier  ouvrage  de  Tau- 
leur  ,  dans  le  Journal  des  savants. 
Jl.  Ohseii'ations  sur  la  cure  radicale 
de  plusieurs  poljpes  de  la  matrice, 
de  la  pnrf^e  et  du  nez ,  opérée  par 
de  nnui'eaux  moyens  ^   iiî-8". ,   lig. 
Paris,    i74l)-  IH.   J'IxpUcation  de 
plusieurs Ji^ures  ,  sur  le  mécanisme 
delà  grossesse  et  tleVaccoiœhement, 
in-8'*.,  Paris,  i'^^và.  Dans  eesliguros, 
Tautenr    représente  ,    avec  autant 
dVxactiluile  ini'il  est  possible,    les 
(lilïerents   dej;r('S  de  ditat.itiun  de 
l'ntiMus.   W\  J/.Jrt  des  accouche- 
ifwnts  démontré  par  des  principes 
de  pin  sUpicrt  deméranifjucyin-H^*,, 
i\çL, ,  Paris .  i -  k'J,  i ""(ii ,  1  -(')().  Cet 
excellent    livre  qui,  avant  celui  de 
Baudeloque,    était  le  nieilieur  que 
Ton  possédai  sur  l'art  des  accouche- 
ments, a  ru  plusieurs  cililions  ,  et  a 
cletratluit  en  dilVerentes  langues.  V. 
J'ssaisnrrahus  des  rè^^lc- générales 
et  conUt'U\s  préjugés  ipii  s' opiHhsrnt 
auA  profères tU' l'art  des  accouche- 
ments Av-S'\,  Paris,  17()(».\  I.  Trai- 
té des   accntchemrnts  laborieux, 
in-8^..  Paris,  1 77o.CVsldanscelrai- 
*e  tiueliCArcl  a  expose  une  doctrine 
iurimnient  judicieuse.  ie!a;i\e  à  la 


LEV 

forme  du  forceps ,  et  aux  orcu 
où  il  convient  d'appliquer  c<'t 
ment  y  qu*il  a  periecliunno.  (. 
qui  est  encore  fort  usité .  ) 
titre  de  forceps  de  Levret.  \ 
setvations  sur  t  Mai  tentent  ^ 
fantSt  Paris,  1781  ,  in-8*».  ;  l 
allemand,  Leipzig,  i78.>. 
de  56  pages.  T 

LEWENHAUPT  (  Adam 
comte  DE  ) ,  ge'neral  sui^Jni 
partagea  les  exploits  et  les  rt 
Charles XII,  naquit. en  i(>j( 
le  camp  de  Cliarles-Cjust.ar, 
siégeait  alors  Co]HMilia};ue.  Il 
de  liOnnc  heure  son  pi  re .  ^ei 
cavalerie,  et  sa  mère  conit<'ss< 
piiT,  de  la  maÎMm  de  Jluh 
Mais  le  *^vaiA  se'neclial  de 
Pierre  lira  lie ,  allie  à  sa  f 
donna  les  plus  grands  soins  à  > 
cation, etlui  lit  suivre  un  cour 
des  nonseulenient  à  L  pal. ni  j 
plusieurs  iniîversites  d'Aile 
Lewenhaitpt  lit  ses  preujitres 
au  service  d'Autriche,  rt  coi 
contre  lesJLuixs en  Hongrie.  11 
peu  après,  sous  riuillaumelll 
un  corps  auxiliaire  envoyé 
Suède  en  Hollande.  Chaik' 
étant  monte  sur  le  trône ,  I 
haupt  fut  bientôt  distingue 
prince ,  (pii  le  nomma  gcne 
lui  coidia  des  expéditions  i 
tantes.  Lorsque  Parmec  suédo 
])assc'  en  (^urlandc  ponr  ail 
renconti'c  des  Russes  ,  ce  | 
livra  ])liisieurs  comLals,  où 
])loya  autant  de  courage  que  1 
tique;  et  ,  en  170G ,  il  fut  1 
gouverneur  de  la  forteresse  di 
ainsi  que  de  toutes  les  nUci 
sines.  I^mème  année ,  CnaHi 
]Kiix  av(H:  Auguste ,  roi  de  Pu 
et  eiitix'prit  cette  marche  C 
qui  devait  le  conduire  à  M 
Pierre  rattcndaît ,  et  ne  a^ 


LE\V 

yen  de  défense.  L'armëe 
qui  devait  pénétrer    au 
les  états  ,  ajant  besoin  de 
le  roi  ordonna  à  Ijewen- 
e  joindre  avec  un  corps  de 
le  hommes,  et  de  lui  ame- 
éme  temps,  des  munitions 
es.  Eu  attendant,  il  s'avan- 
Pologne ,  repoussant  les 
après  avoir  remporté  une 
Holofzin ,  il  arriva  ^  Mo- 
il  s'arrêta  pour  attendre 
ipU  Celui-cif  ut  attaqué  dans 
;  par  le  czar ,  à  Liesna ,  le 
iDre  1708.  Le  combat  fut 
et   quoique  les  Suédois 
vainqueurs  ,  ib  perdirent 
inq  mille  hommes ,  et  une 
rtie  des  vivres.  On  prétend 
Demis  du  général ,  qui  crai- 
»n  influence  auprès  du  roi , 
it  sa  marche  par  de  fai|x 
entravèrent  sa  correspond 
arriva  enfin  avec  un  corps 
lie  hommes,  et  une  faible 
.  vivres  quM  avait  eus  à  sa 
I  après ,  Charles  résolut  de 
es  de  Pultava ,  celte  bataille 
s  suites  si  désastreuses  pour 
Blessé  dès  le  commence- 
Tac*  ion  ,  il  fut  obligé  de 
comm-iudemcot  à  ses  gêné- 
venhaupt  et  son  corps  (irent 
iges  de  bravoure;  mais  ils 
:  point  secondés  par  le  gé- 
Dfrchilil  ;  et  les  Russes  rem- 
une  victoire  complète.  Il 
que  seize  mille  Suédois  , 
reuhaupt  prit  le  comman- 
rendant  que  le  roi  cherchait 
chei  les  Tartarcs  de  TU- 
I  tenta  les  plus  grands  efforts 
imer  le  courage  des  soldats; 
royant  plus  le  héros  qu^ils 
nt  comme  leur  génie  tutc- 
le  pouvant  espérer  aucun 
le  leur  palrie,et  se  trouvant 

ixiv. 


Î-EW 


38S 


ëpuisëi  parla  fiiligiie  et  hfaim^ikcbh 
manderait  II  capituler.  Lewenhanm 
signa  la  capitulation  sur  1»  horas 
du  Borysthtiie ,  le  29  juin  1709.  Il 
fut  condoit  comme  prisonnier  de 
guerre  dans  Tintérieiir  da  la  ftnam , 
et  ne  revit  pins  sa  patrie ,  étant  mort 
en  1719,  daux  ans  avant  la  cmicl»- 
sion  de  la  paix*  Pendant  sa  canii* 
vite  y  il  rédigea,  en  snédoia,  dès  Me* 
moires  qui  ont  été  imprimés  à  Stoe» 
kholm  (  1757  ) ,  et  qui  cnirtifnnflni 
un  grand  nombre  d'anaedotci  sor 
Charles  XII  y  et  donDcnl  la  ckff  de 
plusieurs  événements  de  son  ri^oa. 

LEWENHAUPKGHiaLia-Eiiki 
comte  DE } ,  général  suéioia,  de  la 
même  famille  que  le  préeédatti,  m^ 
quit  le  !i8mart  1693:  il  n'avait  qne 
onie  ans,  lorsqu'il  perdit  si»  pèie, 
et  fut  élevé  aveo'beaaooiipdeaoia 
par  sa   mère,  née   comtasae'do 
KœnigsmarL,  tante  du  marédial  de 
Sixe.  Il  se  distingua  dans  la  carrière 
des  armes,  en  Norvège  et  en  Pomé- 
ranie,  sons  les  ordres  dn  comte  de 
Steinbock,  son  parent.  Il  accom- 
pagna Chéries  Xil  en  Norvèae ,  et 
se  trouvait  au  siège  de  FrideriUiall 
où  ce  monarque  fut   tué.  Sont  les 
règnes  suivants ,  il  fit  preove  de  ta- 
lents et  de  dévouemant  patriotimie. 
Nommé  lieutenant-géntel  en  173:1, 
il  fut  choisi  è  une  grande  majorité 
pour  maréchal  de  la  diète  en  1 734 , 
et  le  même  honneur  lut  fut  encore 
déféré  en  1740;  mab  là  devaient 
commencer  ses  malheors.  La  Snède 
était  alors  en  proie  anx  factions  : 
un  parti,  crojant  avoir  trouvé  le 
moment  favorable  d*attaqoer  la  Rus- 
sie, et  de  réparer  les  pertes  qu'a- 
vaient entraînées  les  nialhenn  de 
Charles  XII,  opinait  pour  la  guerre 
contre  la  Russie  ;  Lewenhanpl  con- 
tribua beaucoup  k  la  Caire  déclanr. 

a5 


386 


LEW 


Il  fut  nomme ,  en  1 74'-^  ^  général  en 
chef  de  l'armc'e  suédoise  envoyée 
en  Finlande.  L'arme'e  arriva  avant 
Je  général  ;  et   cpiand  celui  -  ci  la 
joignit ,  elle  était  déjà  en  pleine  re- 
traite ,  à  la  suite  d'un  échec  qu'elle 
avait  éprouvé  à  Wilmanstrandt.  Ce- 
pendant Lcwenhaupt  la  fit  avancer 
de  nouveau,  et  orJoima  une  inva- 
sion en  Russie.  Une  révolution  se 
préparait  dans  le   nicme   temps  à 
Pétcrsbour;:; ,  et  le  général  suédois 
déclara   au'il  était  venu  pour  ap- 
puyer réiection  d'Elisabeth.    Une 
espèce   d'armistice   eut  lieu;  mais 
aussitôt  qu*Elisal>eth  eût  été  assurée 
du  trône  par  un  parti  puissant, elle 
fit  recommencer  la  guerre.  L'armée 
suédoise  mal  dirigée  par  des  oiliciers 
d'opinions  diflerentes  en  tactique  et 
en  politique,  et  dont  Lcwenhaupt 
ne  put  contenir  la  rivalité, se  retira, 
et  fut  poursuivie  si  vivement  par  les 
Russes,   que  n'ayant   plus   d'autre 
ressourrc,  elle  capitula  le  4  septem- 
bre l'j.^'À  à  Helshigfors.  Les  auteurs 
de  cette  f^uerre  malhcnreitse  devin- 
rent l'objet  de  l'unimosité  générale. 
Les  états  ,  où  dominait  le  ])arti  qui 
l'avait  désapprouvée,  firent  arrêter 
le  comte  dcLt^wenhaupt  et  le  général 
Buddembrock,   qui  partageait   ses 
torts  et  ses  revers,  lis  furent  tra- 
duits devant  une  commision  établie 
ar  les  étals ,  et  condamnés  à  perdre 
a  tète.  La  veille  du  ]our  fixé  pour 
leur  exécution,  Lcwenhaupt  parvint 
à  s'échapper  de  sa  prison.  De^à  il 
s'était  embarqué  sur  un  yacht  pour 
Dantzig;  mais  l'yacht  retenu  panm 
vent  contraire ,  fut  atteint  à  deux 
lieues  des  côtes,  et  Lcwenhaupt  fut 
trouvé  caché  sous  un  chargement  de 
planches ,  et  ramené  à  Stockholm , 
où  il  fut  décapité  le  i5  août  174^. 
Victime  plus  malheureuse  que  cou- 
pable des  dissensions  civiles  et  des 


l 


LEW 

chances  de  la  guerre ,  il  périt  sur 
l'échafaud,  sans  que  son  supi>lice 
ait  flétri  sa  mémoire,  ni  terni  l'iUi»- 
tration  de  sa  race.  Il  laissa  un  fils 
et  deux  fdles.  D — z — s. 

LEWIS  (  JoHif  ) ,  théologien  au- 
glican  y  et  antiquaire ,  ne'  â  Bristol , 
en  1675  y  se  livra  d'abord  à  rensei- 
gnement ,  et  devint  successivement 
ministre  de  plusieurs  paroisses,  où  sa 
modération,  au  milieu  de  la  violence 
des  partis,  exposa  fréquemment  son 
repos.  Il  était  très-savant  et  surtout 
très-laborieux  :  outre  ceux  de  ses  ou- 
vrages qui  sont  restés ,  il  avait  «dit- 
on,  écrit  plus  de  mille  sermons; 
et  comme  il  pensait  qu'un  scrmon- 
naire  doit  composer  lui-même  ses 
discoui-s,  il  ordonna  à  son  exécuteur 
testamentaire  de  détruire  tous  les 
siens,  de  peur  de  favoriser  la  paresse 
des  autres  prédicateurs.  Il  eut  Je 
vives  controverses,  uarticulièremeBt 
avec  le  docteur  Galamy,  qu'il  arail 
accusé  de  mauvaise  foi  comme  his- 
torien des  non-conformistes.  Lcwii 
était ,  depuis   3o  ans ,  vicaire  de 
Margatc,  lorsqu'il   mourut,  le  16 
janvier  1 74^^  Voici  les  titres  de  set 
principaux  ouvrages:  I.  Caléchism 
de  l'église ,  expliqué,  1 700 ,  in-ri , 
rédigé  pour  l'usage  des  écoles  de  cba* 
rite ,  à  l'invitation  de  la  société  i» 
tiluée  pour  propager  la  connaisHm 
du  christianisme  ;  ti-ès-souvent  rnn- 
primé.  IL  Histoire  de  /.  ff^idiffe, 
17'jo ,  iii-8^  III.  Histoire  et  j^aA- 
(jitités  de  Vile  de  Thanet ,  dan»  U 
comté  de  Kent,  17^3,  în-4*.,  fl 
avec  des  additions,  1786.  IV.  Bi^ 
taire  et  Antiquités  de  tégUse  Mê-  ]  '" 
tiale  de  Fwersham.  V.  Le  Nmh 
veaU'TestatnerU  ,  traduit  de  la  vil-   ^ 
gâte  latine,  ])ar  J.  Wiclifle,  frtoéit 
d'une  Histoire  des  différentes  trth 
ductions  de  la  Bible  »  1 7  3 1 ,  in-foLs 
réimprime  par  M.  Barber,  iu-4^ 


LEY 

ï  An  nombre  des  catholiques 
»niMÎcot  la  maison  de  cette 
aie,  rayant  force  de  sVloi- 
îl  fat  arrête'  de  nouveau ,  ef 
é  dans  une  prison,  où  l'on  se 
ait  k  lui  faire  son  procès ,  lors- 
mette  obtint  encore  sa  liberté , 
I  condition  qu*il  sortirait  du 
ne.  S'e'tant  retiré  k  Douai ,  il 
essa  pendant  quelques  années 
losophie  et  la  théologie  ,  et 
I  ensuite  en  Angleterre  : 
I  ne  tarda  p^is  k  être  décou- 
!C  renfermé  à  la  Tour  de  Lon- 
[|  se  lia  dans  cette  prison  avec 
bre  Monk,  alors  simple  officier 
rmee  royale ,  et  détenu  pour 
■e  cause  que  lui.  Gumble ,  dans 
de  ce  général ,  rapporte  une 
rsation  curieuse  qu  ils  eurent 
Ue ,  d*oii  il  résulte  que  le  doc- 
rut  aperceroir  dans  la  figure, 
es  discours  et  dans  les  senti- 
de  son  compagnon  d*infor  tune, 
aits  q^ii  lui  firent  pressentir 
ieriendrait  nn  jour  Tinstni- 
le  la  Proridenre  pour  rétablir 
du  malheureux  ChaHes  I'^  . 
trôiie  de  ses  pères,  rt  qu'il  lui 
rt  de  re  pressentiment ,  dont 
rappelèrent  1rs  cirron^tanrr* 
rérénement.  l^erbnm  .étant 
be  la  Tour.se  reçoit  m  Fran<"r, 
serrit  eificarrmert  la  nn*^ 
d*Angletirrr.  En  i  ^»  J-.  Ir  prin- 
railes  î'enToya  en  Irlande. poor 
icr  à  son  parti  Us  tr^j  zr- 
atboiMpies  de  rt  pys .  «pu  ntt 
art  *r  ordarrr  «pj'aprM  f^'r.n 
raîtfait  certaines  ro«ir»vH^,e^. 
ewde  leur  rrliorc.  f.^m^  nr- 
•■  B*cot  point  U  %»wrp^  'pi'ftm 
lit  promis.  Peode  temp*  *^r^. 
il  Smith.  ér^.m  ^  fjJuw^ 
qn  résidait  a  Pana  .h>  u^mm^ 
aMTe-cénéral  e»  .%ihsi«^fT». 
i  ^gkm  LeyLnrB  'puu  igfÊm 


XXft  380 

pour  la  place  de  président  du  coll<^ 
anglais  de  Douai.  Après  aToir  gou* 
yerné  ce  coll^  pendant  i8  ans  ^  il 
se  rendit  à  Rome, d'où,  après  un  sé- 
jour d'un  an  ,  il  fat  rappelé  dans  sa 
patrie  par  ses  affaires  {Mrticulièrea, 
Dès  qu'elles  furent  terminées,  il  ?int 
à  Ghâlons-sur-MamOy  où  il  tei*mioa 
sa  carrière  ,  en  1^7.  C'était  tm 
homme  plein  de  cèle,  de  bonnes  in« 
tentions,  et  menant  une  fie  très  régu- 
lière; mais  on  lui  reproche  d'aroir 
manqué  de  prudence  en  quelques  oc- 
casions. On  a  de  lui:  1.  ilféjpofii#en* 
CYcUque  à  la  Lettre  entymiUptê  du 
doj  en  et  du  chapitre,  Douai ,  in-4*. 
i(36i  :  die  regarde  léi  dispotes  qui 
e^istaîect  dans  le  clergé  catholique 
d'AimIclerre.  11.  le  Sstnt  earaetere, 
Douai, in-a».,  trjO'i.  III.  rindécim 
enkurm  Duacemm  ,  sous  le  non 
de  Jonas  Thanoa ,  contre  Thomas 
Withe,  iii-4^  1661  :  cet  oorrage  « 
été  attribué  a  Jean  Warner.  IV.  /h- 
lution  de  son  amenée  en  Ifloftde , 

composée  en  1  f>4^»  P"'''''^  •^  '  7^'i  « 
I^ndres,  in-H'.  Elle  coi4irr«t  i#mm 
les  détails  de  m  mission  aiiprè«  du 
duc  d'Ormond ,  chef  des  ermén  eo- 
tho!ir|iies  d'Irtaodr,  —  ieao  f.cf • 
•Ls^.  nereu  du  préc^wt»  ¥WtMà 
rt»  lijro,»  «ofioocle,  dansbobeo 
d«  ^r^MAmi  du  eoNé»  de  lAMSf, 
Artiré  ^iy  »tt%  après  a  mMoe,^  por  le 
r.ird«o;él  Howard ,  fmtê  étrr  ton  m* 
er»^m  el  um  »nàH^.9 .  il  s'jr  M  e»- 
fi/aer  p^r  wïs  ul^irfs,  «I  p«r  les  fjm^ 
Min^mtj^  ^4nén%  0fte  tm  Mf*m4 

rr^0f.neièn^  f««   t^»p!%  4m90^  tmée 
¥^trtifit  a^pf  U  %U  ahké  d^  for4 
M  .r.faqpi,  LVïlr;^  #4f  M«^  d'Al^ 

n  iMWfiMis  ;  H  m  j  Ut> 


38S 


I.EW 


uf  la  Tour  Saint  Jean,  Lewis  avait 
lieluitë  dans  la  carriorc  drarnati(|(ic, 
m  I ''()() ,  par  un  diamr  intitule ,  le» 
/  'erius  de  village ,  auquel  il  fît  suc 
céder ,  raiiuéc  suivante ,  le  Ministre , 
tra|;édic  imitée  de  Schiller  ,  et  le 
Specti-e  du  château ,  opéra  ou  drame 
eu  musique:  dans  cette  pièce,  Tau- 
leur  était  sur  son  terrain  ;  aussi 
lie  toutes  ses  pièces  de  théâtre,  est-ce 
telle  qui  a  eu  le  plus  de  vogue  ;  elle 
s'est  conservée  au  répertoire  de  Diu- 
r  Jane,  et  s'y  joue  assez  frcquem- 
lûent.  «  Dépourvue  de  poésie,  et 
»  même  de  style ,  dit  un  critique  an- 
»  glais ,  cette  production  porte  néan- 
»  moins  Tempreinte  d*uue  imagina- 
u  tion  forte  et  originale;  et  Lewis  a 
»  eu  le  talent  si  rare  de  rendre  les 
»  spectres  intéressants  sur  la  scène.  » 
]  i3L  \nbcje  qui, après  celle-ci,eut  le  plus 
de  succès  ,  et  cpii  s'est  pareillement 
maintenue  sur  la  scène  de  Drurylane, 
e.4  sa  tragédie  A\idelgitlia,  publit^ 
eu  i8o6.£u  France  un  sujet  comme 
celui-là  paraîtrait  le  comble  de  l'ex- 
tra vagancc.  Qu'on  imagine  une  prin- 
cesse, modifie  de  toutes  Us  vertus  ^  et 
femme  de  Guiscard,  duc  d'Apulie, 
tuautdesamainMichelDucas,eui|>e- 
reur  grec, qui, après  son  expulsion  de 
Iiyzance,a  trouve  un  asile  en  Apulie, 
cl  a  forcé  la  fcmmedc  sou  bienfaiteur 
à  lui  accorder  un  rendez.-vous  :  qu'on 
ht  Ggure  ensuite  cette  femme  recon- 
naissant dans  un  inconnu  ,  qu'on  a 
saisi  comme  meurtrier  de  Michel,  ud 
fils  qu'elle  a  eu  autrefois  à^unfidule 
amant,  et  cufui,  cette  même  Âdelgi- 
tha  se  donnant  la  mort  pour  se  tirer 
d'embarras ,  cl  sauver  la  délicatesse 
de  son  msri  prêt  à  la  reprendre.  V  oici 
les  litres  des  autres  pièces  de  Lewis  : 
i?o2/ A,  tragédie  imitée  de  l'allcoiand, 
1  "ji^^^^VIndicn^Eust-huHan),  1 800; 
yiùelmorn,  drame,  1801  ;  Alfonzo, 
lAa'^^cdiCy  1801  ;  Eiî^antino]  mAo' 


LI'Y 

drame,  i8o5  ;  renom,  drame, 
1 809  ;  Une  Heure ,  ou  le  Chevalier 
et  le  Démon  des  boiSj  uiècc  roman- 
tique ,  avec  de  la  musique  ,  1811  ; 
Timour  le  Tartane,  mélodrame, 
1 8 1 'J  ;  Biche  et  Pauv^re ,  opera-eu- 
mique,  181  a.  Lewis  a  eucore  puhLé 
le  poème  de  V  Amour  du  e^ain,  1  "çjik 
iii-4°MCt  unreçueW de  Poésies f  181  a, 
in-iu.  Depuis  181 '2,  il  fit  queknicf 
voyages  ,  entre  autres  un  aux  lud»- 
Occidentales,  où  était  située  une  par- 
tie de  ses  ]>ropriétos  ;  ce  fut  eo  rcrc- 
uant  de  la  Ja ma u pie, qu'il  mourut  » 
mcr,dans  IVtc  de  1818.  Parsontes- 
tament  il  laissa  sa  col lectiou  de  cari- 
catures à  lordllollaiid,ct  légua  ceut 
livri«  literliiig  à  une  jeune  actrice ,  â 
condition  d'employer  cette  somme  à 
un  bijou  et  de  le  porter  à  son  cou , 
comme  souvenir.  D-g. 

LËYBURN  (  George  )  desco- 
dait  d'une  ancienne  famille  dn  noni 
de  l'Angleterre,  qui  avait  e'te'  nrioér 
sous  le  règne  d'Elisabeth ,  par  la 
saisie  des  biens  de  Jacqties  Leybuta» 
mort  sur  Téchafaud,  à  cause  ïe  M» 
opposition  à  la  suprématie  royiift 
George  naquit  en    i5ç)3  ,  dans  k 
West morci and  :  il  fut  d'abord  êhtj 
puis  profc*sseiir  d'humanités  dani  k 
Ciille'ge  anglais  de  Douai  ;  il  alla  ca- 
suile  preiubre  le    bonnet  de  doc* 
teur  à  Reims ,  et  de  là  se  rendit  à 
Paris,  dans  le  collège  d'Ams ,  oî 
plusieurs  de  ses  compatriotes  se 
taienl  réunis  pour  composer  des  Gi- 
vrages ])olémiques  contre  les  angli- 
cans. Son  zèle  pour  les  fonctionsde 
liiissioimairc  l'ayant  ramcoé  itM 
sa  |Kiti  ic,  il  fut  arrt^té  en  dfSiarqniBl 
n  D  juTi'Cs,  renfermé  dans  le  chilMl 
de  celte  ville,  mais  bientôt  apnf  r^ 
lâché  à  la  recommamlatîon  de  b 
reine  Henriette,  qui  le  nomma  un  de 
ses  chapelains,  et  l'admit  dans  soi 
itttiiuitc.  Un  ordre  du  consctt-prif^ 


LEY 

du  nombre  des  catholiques 
rauûcnt  U  maison  de  cette 
ne,  l'ayant  forcé  de  sVloi- 
I  fat  arr^é  de  nouveau ,  ef 
!  dan.^  une  prison ,  où  Ton  se 
lit  à  lui  faire  son  procès ,  lors- 
liette  obtint  encore  sa  liberté' , 

condition  qu*il  sortirait  du 
le.  SVtant  retire'  à  Douai ,  il 
!ssa  pendant  quelques  années 
iosophie  et  la  théologie  ,  et 
i  ensuite  en  Angleterre  : 
I  ne  larda  pas  à  ^re  décou« 
t  renfermé  à  la  Tour  de  Lon- 
1  se  lia  dans  cette  prison  arec 
NT  Mook,alors  simple  officier 
mce  royale ,  et  détenu  pour 
le  cause  que  lui.  Gumble ,  dans 
de  ce  général ,  rapporte  une 
Mtion  curieuse  qu  ils  eurent 
)le ,  d*où  il  résulte  que  le  doc- 
ut  apercevoir  dans  la  figure, 
!S  discours  et  dans  les  senti- 
le  soncompagnond'infortime, 
lits  q'ii  lui  firent  pressentir 
Irriendrait  un  jour  Tinstru- 
e  la  Providence  pour  rétablir 
]u  malheureux  Charles  I*^  , 
Toiie  de  ses  pères ,  et  qu'il  lui 
t  de  ce  pressentiment ,  dont 
'appelèrait  les  circonstances 
l'événement.  I^cvbum  ,  étant 
e  la  Tour, se  rendit  en  France, 
ifTvit  cificacemeiît  la  cause 
d*Anclclerre.  En  i  f  ^7  Je  prin- 
alles  l'envoya  en  Irlande, pour 
icr  a  son  parti  les  trois  ar- 
•tholiqiies  ae  ce  pays ,  qui  ne 
Ht  se  attela rer  qiraprès  qu'on 
rait  fait  certaines  concessions, 
iir  de  leur  reli^ion.  Cette  né- 
on n'eut  point  le  succès  qu'on 
it  promis.  Pende  temps  après, 
à  Smith ,  éiequc  de  Cialcé- 
qui  résidait  à  Paris  ,1c  nomma 
raire  -  (;cnéral  en  Anj»leterre , 

que  Lcyl/iini  qiull.i  ilepuis 


ivr  .38g 

pour  la  place  de  prâideut  du  colI<^ 
anglais  de  Douai.  Après  avoir  gou- 
verné ce  collège  pen&nt  18  ans  ^  il 
se  rendit  i  Rome, d'où,  après  un  sé- 
jour d'un  an  ,  il  fui  raf^é  dans  sa 
patrie  par  ses  aifatres  {Mrticulières. 
Dès  qirelles  furent  terminées,  il  vint 
à  Ghâlons-sur-Mame,  où  il  termin» 
sa  carricfo  ,  en  1^7*  C'était  on 
homme  plein  de  zèle ,  de  bonnes  in- 
tentions, et  menant  une  vie  très  r^;»- 
lière;  mais  on  lui  reproche  d'avoir 
manqué  de  prudence  en  quelques  oc- 
casions. On  a  de  lui:  I.  Hépongeen- 
exclique  à  la  Lettre  encjrdUiue  ^ 
dojenet  du  chapitre,  Jkmïf  iii-4*. 
1661  :  elle  regarde  les  disputes  qui 
existaient  dans  le  clergé  catholique 
d'Angleterre.  II.  Le  Smint  carmctete. 
Douai, in-»>.,  i66x  III.  Findidm 
cerkurœ  Duacenm  ,  sous  le  nom 
de  Jouas  Thamon ,  eontre  Thomas 
Withe,  in-4^.  1661  :  cet  ouvrage  a 
été  attribué  à  Jean  Warner.  IV.  Be- 
Idtion  de  son  agenee  en  Iriande , 
composée  en  i64B,pul»liéeeni7a'j, 
Loniires,  in-8^.  Eile  contient  tous 
les  détails  de  sa  mission  auprès  du 
duc  d'Ormond ,  chef  des  armées  ca- 
tholiques d'Irlande.  —  Jean  Ijet* 
BURN ,  neveu  du  précédent ,  succéda 
en  1G70 ,  à  son  oncle ,  dans  la  plaça 
de  président  du  collège  de  £k>iMi. 
Attiré  six  ans  après  à  Rome,  par  le 
ctrdinal  Ho\^'ard ,  pour  être  sou  se- 
crétaire et  son  auditeur,  il  s'y  fit  es- 
timer par  ses  talents,  et  par  les  con- 
naissances variées  que  lui  avaient 
procurées  ses  voyages  dans  tonte 
l'Europe  avec  le  tils  aîné  de  tord 
Montaigu.  L'église  catholique  d'Au- 
glctcrre  ,  privée  du  gouvernement 
épiscopal  depuis  la  mort  de  Richard 
Smith  en  1O57 ,  le  désigna  pour  en 
remplir  les  fonctions  ;  et  il  y  fut 
envoyé,  en  iG8s>,en  qualité  de  vicaire 
apostolique  y  avec  le  titre  d'év^ie 


3^0  LET 

(VAflnimet.  (  in  partihm,  )  Jacqnrs 
11  le  loj;ca  dans  li*  paîais  de  Saini- 
•lanics,  fît  lui  assura  un  traitement 
«iniiuel  de  mille  livres  sterling.  La 
rcvolulion  de  16B8,  qui  précipita  ce 
prince  de  son  trône,  e^usa  (juelques 
rli.ingenienls   dans   la  jU)sition  de 
Lcvburn  ;  il  fut  même  mis  a  la  Tour 
de   Londres  :  mais  les  ministres  de 
Guillaume   III ,  rassure's    sur    son 
caractère,  lui  rendirent  liientôtla  li- 
Lerle,  et  le  laissiTenl  exercer  paisible- 
ment les  fouctions  de  son  état ,  jus- 
€|u\î  sa  mort  arrivée  en  1 703.  Outre 
inie  Lettre  pastorale  y  adressée  aux 
catholiques  d'Angleterre,  on  a  de  ce 
prélat  une  chfgante  traduction  latine 
du  Traité  de  la  nature  des  corfts  , 
et  de  Vimmortalité  de  Vame ,  com- 
pose eu  aM{;lais,  parKenelm  Dip;l)v, 
Paris,  iGji,  iii-fol.  On  conservait 
au  culle';;e  de  Douai,  un  manuscrit 
in-Zj*^. ,  de  ses  Lettres,  faites  pour  ser- 
"\ir  de  modèles  dans  ce  genre  d'é- 
crire en  l.'ilin.  —  Nicolas  Llyburn, 
autre  neveu  de  George ,  et  dernier 
frère  de  Jean  ,  après  s'être  acquis 
l'estime  de  ses  compatriotes  catJio- 
]i([ues ,  comme  missionnaire,  comme 
jHociireur  et  vice-président  du  col- 
le j;."  de  Douai,  mourut  en  i-jo,^.  11 
est  auteur  d'une  traduction  anglaise 
f\vs  In'^'t  met  ions  pour  la  jeunesse, 
par  Goliiuet,  r>.  vol.  in-8  '.        T-u. 
LKYDli  i  Ji.A>-  nr,  ),  Fov.  Eyck. 
LKYDK  (  JrA>  dl  i  ,  roi  des  Ana- 
baptistes, naquit  vers  ia  Un  du  x^^ 
sitcle.     Le    veritwMe    nom   de  cet 
homme  extraordinaire,  qui  ,  m*  de 
parents  o})s(-iu's,.sul  se  créer  un  trône, 
était  Jhcfielsou  /ùtcJiehnn.VWsiVnn 
bailli  de  la  ll.iye,  mais  avant  perdu 
ses  ]>arents  dans  son  enfance  ,  il  fut 
C'Ieve  à  Leyde,  et  forc«*  «l'appientire 
le  me'tier  de  tailleur.  Opendant  ses 
dispositions    naturelles  sup|}K'èr(  ut 
au  d<-ïaul  d'instruction  :  iJ  .m>   d'*- 


tEr 

goûta  i\m  était  pour  lequel  il  n 

sentait  pas  ne',  entra  dans  le  c> 

merce  ,  passa  quatre  ans  en  Au 

terre  ,  visita  la  Flandre  ,  LLsbofi 

LuJjeck  ,  revint  à  I^cydr  ,  y  epi 

la  veuA'e  à^in  batelier,  et e'taltlit 

petite  auberge.  Ses  goûts  cctnti 

rent  de  l'entraîner  vers  une  ran 

plus  e1e\'ee.  Tout  en  faisant  le  m> 

d'aubergiste ,  il  se  livrait  à  la  I 

rature,  composait  des  pièces  de 

et  de  théâtre,  tenait  école  de  p*> 

jouait  la  comcfdie  ,  et  dis])iitaii 

la  Bible  avec  une  érudition  ei  un 

cilité  surprenantes. Sa  petite  4ul 

fut  le  rendez- vous  des  poètes  et  c 

société  fort  joyeuse.   On  y  joi 

riait ,  dansait  et  disput;iit  sans  c 

Ce  fut  une  école  de  plaisirs  et 

être  d'instruction  ;  mais  elle  n' 

chit  pas  le  maître  de  la  maison 

portait  ses  vues  plus  loin, et  vc 

)0uer  un  rôle  plus  sc'ricux.  L'( 

de  la  réformation  avait  fait  fer 

ter  les  têles  en  Allemapie  et  en 

lande:  le  vertige  réformateur  s 

emparé  de  la  secte  des  Anal»a|)t 

<nii ,  non  contents  de  propager 

doctrine,  décriaient  celle  des  i 

cultes  ,  et  déclamaient  en  fanal 

contre  les  dogmes  dos  catholiq 

des  prolestants.  Ils  soulerèrml 

sieurs  villes  de  la  Hollande,  et 

meacèrent  à  gAgner   de  l'infl 

daiLs  la  Westphalie.  A  Muiistr 

les  autorités   municipales  ,  d 

long-temps  en  querelle  aveclciii 

que, s'étaient  déclarées  en  fave 

protestantisme,  quelques  prérlicj 

anabaptistes  ,   d'abord   réduit 

silence  à  cause  de  leur   hardi 

finirent  par  l'emporter  siur  1rs  | 

cateurs  protestants ,  et  par  entJ 

plusieurs  magistrats.  Bockels. 

entendu  vanter  leurs  talents  n 

orateurs  ,  voulut  les  en  tend  n 

curiosité  et  la  mobilité  n^turrl 


lEY 

prit  furent  probablement  les 
todfsqui  lui  firent  abandonner 
me  et  son  auberge ,  pour  se 
à  Munster.  Ily  arriva  en  1 533, 
les  prédicateurs  anabaptistes  ; 
natismc  le  gagna  ;  il  e'tudia 
ctrinc,  et  la  precba  ensuite 
•ute  la  chaleur  d'un  fervent 
te.  Il  ne  revint  en  Hollande 
jr  prêcher  et  dbputer  ;  et  dès 
nencemcntderanuëe  suivante, 
rut  à  Munster  avec  Tanabap- 
athison.  Tous  deux  revêtus 
•stume étrange, furent  annon- 
les  prédicateurs  de  leur  secte 
des  prophètes  envoyés  de 
our  de'joucr  les  projets  des 
s.  Quelques  jours  après,  Jean 
le  et  l'anabaptiste  Knipper- 
parcoururent  les  rues  ,  en 
Faites  pénitence  !  la  ven- 
du père  céleste  approche  ! 
de  ces  cris  lugubres ,  le  peu- 
ounit  en  foule  pour  se  taire 
^r:le  nombre  des  fanatiques 
ta  de  jour  en  jour  ;  il  y  eut 
:>i rations  ,  des  visions  ,  des 
ronvulsionnaires.  Les  catho- 
;t  les  protestants ,  voyant  la 
de  la  secte  rivale,  se  tinrent 
"S  gardes  ,  et  se  fortinèrent 
1   quartier  de   la  ville.  Le 
»vèque,  de  son  coté ,  ayant 
toute   son  autorité,  rassem> 
»  troupes  pour  assiéger  les 
ts  et  réduire  les  protestants 
ia1)aptistrs.  Les  prédications 
i  redoublèrent  dans  la  ville 
e  que  le  danj;cr  croissait  ;  1rs 
pnVlirrrnt    la     pénitence 
us  de  fanatisme  encore  que 
imes   :    tous    les    cerveaux 
branles ,  et  Tautorite'  de  Jean 
e,  qui  se  di>(iM;;uâit  par  une 
n  facile  ,   et    imposait    par 
ulien   tbeatr.il  ,    au<;meTitait 
our.  Le  priuce  de  Waideck  , 


LET 


391 


tfvèque  de  MonRer ,  vint  mettre  le  sië- 
ge  devant  b  viUe,  «près  avoir  mutéU 
des  troupesauxquelles  il  aviit  promis 
la  moitiëdubutinlorsdusacdeMaiis. 
ter,  en  se  réservant  l'autre  mioîtîé. 
Ceux  des  habitants  qui  loi  étaient  It 
plus  dévoués  ,  quittèrent  la  ville. 
Les  anabaptistes  étant  alors  maîtres 
de  la  place,  se  préparèrent  k  une  vi- 
goureuse résistance.  Tknsla  prismièr» 
fureur,  ils  pillèrent  ks  é^iises^  el  brû- « 
lèrent  tous  les  livres  et  numnscrits 
qu'ils  purent  saisir.  Apres  ces  actes  de 
violence ,  ils  préparèrent  les  moyens 
de  défense ,  formèrent  nn  gooveme- 
ment  composé  de  donze  vîeillanls, 
qu'ils  nommèrent  les  tmdeiu  du  no». 
vel  Israël,  tî  d'un  jprophèie  «juutté 
d'annoncer  leurs  ordres  au  peuple.  Ce 
rôle  échut  à  Jean  de  Leyde.  Les  dooie 
anciens  publièrent  une  sorte  de  cons» 
titution.  Les  vivres  furent  tons  dépo- 
sés dans  des  magasins  c.»Mwnns  ^  les 
habitants  furent  armi^  ,  ks  fortifi* 
cations  furent  reparées  etamâiorées; 
et  quelques^ns  de  ceux  qui  désap- 
prouvèrent les  mesures  prises  par  ces 
fanatiques ,  furent  mis  à  mort  Les 
assiégeants,  de  leur  côté,  ne  firent 
grice  à  aucun  des  anabaptistes  qui 
tombèrent  en  leur  pouvoir.  Toot  en 
se  défendant  avec  courage ,  Jean 
et  ses  collègues  prêchaient  la  péni- 
tence; ils  prescrivaient  la  plus  grande 
sobriété ,  et  en  même  temps  ils  auto- 
risaient la  polyganûc ,  au  grand  scan- 
dale des  vrais  fidèles.   Bientôt  ut    • 
rophète  anabaptbte  annonça  que 
eu  avait   élu  Jean  pour  roi  du 
nouvel  Israël  ;  et  le  fils  de  Bockcis 
fut  oint ,  et  proclamé  roi  des  Ana- 
baptistes. Le  nouveau  souverain  se 
forma  une  garde  de  vingt-huit  tra- 
bans ,  une  cour ,  et  même  un  sérail. 
Après  la  mort  de  sa  première  femme, 
ui  avait  été  exécutée  dansuneémeute 
e  la  nouvelle  secte  à  Lcyde^il  avait 


K 


l 


%1 


LEV 


épousé  la  veuve  du  propîiîfl<»  Mallii- 
son.  Cc!lp-ri  fut  proclamée  reine  ;  et 
douze  à  qainrje  autres  femmes  lui  fu- 
rent subonlonnccs.  Un  téméraire, 
ayant  osé  blâmer  cette  polygamie  , 
eut  aussitôt  la  tcte  tranchée.  Les  armes 
du  nouveau  roi  étaient  un  globe  percé 
par  dcii\  glaives,  et  surmonte  d*unc 
croix.  On  frappa  plusieurs  médailles; 
Tune  représentant  le  roi  en  grand 
costume;  une  autre  avec  cette  légende: 
Unsetd  Dieu ,  une  seule  foi ,  un  seul 
bapte!me  ;  1 534»  À  Munster,  En  vain 
le  pnnce-évcque  cbercha-t-il  à  sou- 
lever le  peuple  contre  ce  nouveau  maî- 
tre :  vigilant  et  actif,  Jean  de  Leydc 
déjoua  tous  ses  efforts.  Au  milieu  des 
plaisirs  auxquels  il  se  livrait ,  il  sut 
contenir,  parla  terreur,  le  peuple  que 
la  famine  commençait  k  pousser  au 
désespoir;  le  moindre  signe  de  défec- 
tion était  puni  de  mort  :  on  prétend 
qiril  fit  m6me  subir  le  dernier  sup- 
plice h  une  de  ses  femmes  pour  s'être 
refusée  à  cohabiter  plus  long-temps 
avec  lui.  Il  envoya  des  missionnaires 
dans  les  autres  villes  de  l'évéché  afin 
de  les  gagner  pour  la  nouvelle  secte; 
niaisWaldeck  les  fit  saisir  et  exécuter 
avec  tous  ceux  qui  sVtaient  fait  rcha- 
tiser.  Jean  de  Levde  envoya  enfin 
des  émissaires  en  rfollande  pour  ob- 
tenir des  sccoiurs.  Plusieurs  tentatives 
furent  faites  parles  anabaptistes  hol- 
land^tis  afin  de  saisir  l'autorité  et  de 
faire  cause  commune  avec  leurs  frères 
de  Munster  ;  mais  elles  échouèrent 
entièrement.  Depuis  plus  de  six  mois 
le  siège  traînait  en  longueur ,  lorsque 
dans  une  nuit  orageuse  du  mois  de 
juin  1  r)3r> ,  une  partie  des  troupes 
épiscopales  fut  introduite  par  trahi- 
son dans  la  ville.  Lesanaha])tistes  se 
retranchèrent  derrière  des  poutres 
et  des  chariots  daiLS  la  place  publi- 
que ,  et  pc'rirent  la  plupart  en  com- 
l-at  tant.  Jean  de  Ij«vdelut  arrêté  dans 


LEY 

une  tour.  Deux  de  ses  compagnoDii, 
furent  également  pris  vivants,  et  cou- 
duits  dans  un  des  forts  de  l'cveché.  I.a 
ville  fut  abandonnée  au  inUage;et 
pendant  huit  jours,  les  soldats  s\  li- 
vrèrent aux  plus  aflreux  excès:  tous 
les  habitants  que  Ton  soupçonnait 
d'avoir  penché  poiu*  la  nouvelle  doc- 
trine ,  furent  massacres  ;  et  comme 
les  anabaptistes  passaient  pour  avoir 
généralement  le  teint  blême,  il  suffi- 
sait d'être  pale  poiur  devenir  victime 
de  la  soldatesque.  La  vengeance  de 
Waldeck  fut  si  cruelle,  que  la  diète 
de  Worms  s'intéressa  pour  les  mal- 
heureux habitants  de  Munster, et  prit 
des  mesures  pour  mettre  fin  aux  exé- 
cutions. Au  moLs  de  janvier  i536, 
Jean  de  Ixryde  et  ses  deux  complices 
furent  tirés  de  la  prison ,  et  conduits 
sur  la  place  publique  :  après  avoir 
été  tenaillés  ,  pendant  plus  d*une 
heure  ,  avec  des  tenailles  ardentes , 
on  leur  plongea  un  poicnard  dans  le 
CQnir;ensuiteon  suspendit  leurs  corps 
dans  des  cages  de  fer  au  clocher  de 
l'église  Saint-Lambert  Ces  cagfs  y 
sont  encore;  et  les  instruments  du  sup 
plice  sont  demeures  suspendus  de- 
vant rh6tel-de-vil1e.  Telle  fut  la  fia 
d*une  révolution  qui ,  chez  un  peuple 
d'un  caractère  plus  enthousiaste  que 
les  habitants  de  la  Westphalie,  au- 
rait pu  changer  la  face  de  rAllema- 
gne ,  et  fonder  l'cmpiic  d*ime  série 
qui  depuis  est  tombée  dans  Tohi- 
curilé.  Jean  de  I^yde  avait  probi- 
blement,  comme  Ma n omet,  i*ommra- 
cé  à  se  faire  illusion  à  lui-même 
avant  de  séduire  les  autres  :  ilcrovait 
à  l'inspiration  divine ,  et  en  vertu<Iesa 
mission ,  il  voulut  s'élever  un  trône. 
IVvot  et  voluptueux,  humble  eC  rem* 
pli  d'ambition  ,  ce  jfut  par  le  fana- 
tisme, plus  que  pr  ses  talents,  qull 
s't'mpara  du  pouvoir  :  cependiant  il 
fit  preuve  d'un  caractère  peu  corn- 


LEY 

|MirTeiuint  ii  diriger  ainsi 
soie  dans  son  intérêt ,  et  à 
m  despote  sur  une  secte  qui 
dans  le  rcpublicanismc.  On 
snrore  k  Munster  le  lieu  où 

harem  :  son  portrait  est  à 
tkrque  du  chanitre  de  la  ca- 

;  il  y  a  aussi  aeux  portraits 
de  Leyde  et  de  sa  femme , 
ur  Floris.  Tous  les  ans  une 
m  du  cierge  de  la  cathë- 
ppelle  à  celte  rille  la  chute 
Mptisnie  et  le  triomphe  de 
t   e'piscopale.  On   joue,  de 

autre ,  sur  le  théâtre  de 
,  une  mauvaise  tragëdicdont 
k  héros.  Sa  aventures  font 
onds  d'un  roman  médiocre , 
I  à  licipzig.  Kcrssenbroick  a 
latin ,  et  Gatrou  en  français , 
e  des  troubles  de  Tanabap- 

D-G. 

)E  (LrcAS  Damiiesz,  dit 
E  ) ,  célèbre  graveur  et  pein- 

I  Leyde,  en  i494  »  r^"*  ^c* 
*s  leçons  de  dessin ,  de  son 
;aes  Jacobs,  peintre  asser  mé- 
*t  passa  dan^  récoie  de  Cor- 
ngelbrechtscn.  Mais  Lucas 

r>ur  ne  rien  devoir  qu'à  lui- 
n'avait  que  neuf  ans ,  et  il 
Dtlu  familiers  tous  les  genres 
ure ,  sur  verre  ,  endelrem|H» 
île.  Il  peignait  avec  un  e'gal 
paysage  et  le  portrait.  En 
mère,  craignant  pour  sa 
tMiUil  le  détourner  du  tra- 

Îassait  les  nuits  entières  i 
I  ne  faisait  rien  sans  co- 
iature,ct  ne  fréquentait,  des 
;ms'  de  son  âge ,  que  ceux 
ent  les  mêmes  goûts  qup  lui. 
ans ,  \\  peignit,  en  détrempe, 
ne  de  ^aint' Hubert  ;  et  ce 

eut  un  succès  universel, 
lomant  pas    à  la  peinture, 

U  ^i^vure  a  la  poiMc  chez 


LEY 


395 


un  arnuirier  qui  faisait  mordre  k 
Teau-forte  des  ornements  sur  des 
cuirasses  ;  et  c*est  chez  un  orftm 
qu'il  se  perfectionna  dans  la  gra^im 
au  burin.  Bientôt  il  surpassa  tous  ûs 
artistes  en  ce  eenre,  et  rivalisa  «Teo 
Albert  Durer  lui-même.  A  Vàfjt  de 
quatorze  ans ,  il  grava  une  estampe 
représentant  Mahomet  dans  m  éUA 
d  ivresse,  égorgeant  le  moine Ser» 
guis.  Cetteestampe,datéede  1 5o8,ett 
la  première  pièce  de  Lucas  dont  l'ë- 
poque  soit  déterminée;  mais  comiM 
elle  est  très-bien  gnvëe ,  et  que  le 
dessin  même  en  est  assez  correct,  il 
V  a  heu  de  croire  qu'ilen  avait  gravé 
beaucoup  d'antres  avant  d*en  venir 
à  ce  point  L'art  de  la  gravure  Ini 
doit  une  de  ses  parties  les  plus  essen- 
tielles ,  la  magie  du  clair-obscur.  II 
est  vrai  qu'il  a  depois  été  snrpiMé 
dans  cette  même  partie  ;  mais  u  Int 
reste  le  mérite  d'avoir  conçu  k  pr^ 
roier  l'idée  d'affaiblir  les  teintes  re- 
lativement an\  distances.  C'est  nne 
époque  remarquable  dans  l'art  ;  et 
\asan  a  dit:  «  Ses  sujets  historiqnes 
»  sont  d'une  grande  variété ,  et  d  a 
»  su  éviter  la  confusion  ;  il  a  sor- 
»  passé  Albert  Durer  dans  la  compo- 
»  sition  ;  il  a  plus  aprofondi  que  ce 
»  dernier  toutes  les  rèdes  qm  tien- 
i>  nent  k  cette  partie  de  l'art.  A  peine 
»  la  peintiure  pourrait-elle ,  par  ses 
f>  couleurs ,  faire  mieux  sentir  la 
»  perspective  aérienne.  Les  peintres 
»  mêmes  ontpuiséfdanssesgravoreSy 
»  les  principes  de  leur  art  »  Lu- 
cas prenait  un  soin  particulier  de  ses 
épreuves ,  et  la  tache  la  plus  l^ère 
suffisait  pour  les  lui  faire  détruire, 
I^  réputation  de  cet  artiste  s'étendit 
surtout  en  Italie.  A  peine  Albert 
Durer  eut-il  vu  les  premières  pro- 
ductions du  graveur  hollandais  « 
qu'il  conçut  pour  lui  la  plus  haute  es- 
time :  il  lit  le  vu^a^c  ilc  Lcjds  |*Ottr 


394  LEY 

le  connaître  ;  et ,  dès  qu'ils  se  furent 
vus ,  CCS  deux  artistes  se  lièrent  d'une 
amitié  qui  ne  fut  interrompue  que  par 
la  mort.  Animes  d*une  noble  émula- 
tion ,  Albert  et  Lucas  se  communi- 
quaient leurs  lumières ,  choisissaient 
quelquefois  les  mêmes  sujets ,  et  les 
traitaient  chacun  à  leur  manière. 
Pendant  qu'Albert  était  à  Leyde  , 
les  deii\  amis  ,en  témoignage  de  Ta- 
milic  et  de  l'estime  qu'ils  s'étaient 
vouées,  se  pei|;nirent  réciproque- 
ment sur  un  même  panneau.  Tou- 
jours jaloux  d'acquérir  de  nouvelles 
connaiss<inces  ,  Lucas  courut  le  ])ro- 
jct  de  visiter  les  artistes  les  plus  re- 
nommés des  Pays-Bas.  Il  fit  ce voyage 
à  grands  frais ,  donnant  des  fêles  aux 
peintres  dans  toutes  les  villes  qu'il 
traversait.  Il  avait  fait  étpiiper  un 
vaisseau  à  ses  dépens  ;  et  attiré  par 
la  réputation  dont  jouissait  alors 
Jean  de  Mabuse,  il  se  rendit  à  Mid- 
delbourg,  où  résidait  ce  jMîintre  ,  et 
»e  lia  avec  lui  d'une  étroite  amitié. 
Ils  visitèrent  ensemble  les  villes 
de  Gand  ,  de  Malines  ,  d'Anvers  ; 
et  tous  deux  rivalisèrent  de  dépense 
et  de  générosité.  Mais  ce  voyage  fut 
loin  d'être  heureux  pour  Lucas.  Il 
revint  malade  à  Leyde ,  non  sans 
soupçon  d'avoir  été  emp<MSonné  par 
des  rivaux  jaloux.  Fraiipc  de  cette 
idée,  il  ne  jouit  plus  d  un  seul  ins- 
tant de  repos;  toujours  accablé  de 
son  mal ,  il  ne  quitta  presque  point 
le  lit  pendant  les  dernières  années  de 
sa  vie.  Toutefois,  il  avait  trouvé  le 
moyen  d'y  peindre  et  d'y  graver;  et 
c'est  dans  ce  travail  seulement  qu'il 
trouvait  quelque  distraction  à  ses 
maux,  (lependaiit,  l'upinion  la  plus 
générale  n'attribue  les  infirmités  et 
la  mort  |)rématurée  de  Luras,  (pi'à  la 
délicatesse  de  son  tempérament ,  en- 
core augmentée  |>ar  son  e\lrême  ap- 
pUrjtiuii  au  travail.  Ouebpie^s  heures 


LEY 

avant  sa  mort  il  travaillait  e 
sa  dernière  planche  qui  rcprési 
Pallas,  Sentant  approcher  s 
voulut  jouir  encore  une  foi 
vue  du  soleil ,  se  fit  transp 
l'air, et  mourut  en  i533,  àg 
ans.  Il  s'était  marié  fort  jeune 
de  son  mariage  qu'une  fille.  Q 
réfléchit  au  j^eu  de  temps  qu 
cet  artiste ,  et  à  la  maladie  q 
duisità  garderlelit  pendant 
niers  temps  de  sa  vie ,  on  e^t 
de  la  quantité  de  tableaux 
laissés  en  tout  genre ,  sur  ve 
détrempe ,  h  rhiiile;et  l'élon 
red(nibie^  lorsque  l'on  coiisid 
le  nombre  de  planches  qu*i] 
vées ,  soit  au  burin  y  soit  à  Vcn 
monte  à  cent  soixante-<louzt 
compter  une  vingtaine  de  ta 
bois,  gravées  sur  ses  dessin* 
portent  son  chifire.  Comm 
tre ,  Lucas  de  Leyde  ,  peut 
pour  le  plus  grand  artiste 
Flandre  ait  eu  de  son  temps, 
bleaux  sont  bien  peints,  et  d'i 
che  large,  quoique  finie  ;  la 
eu  est  d'une  extrême  fraichei 
surtout  dans  la  peinture  des 
qu'il  déploie  toute  la  délirai 
son  pinceau.  Dans  le  pavM 
arbres,  les  ciels  et  les  fabriqi 
peints  avec  finesse  et  légèn 

{;énéral,ses  compositions  so 
es  ,  riches  ,  variées  et  sans 
sion.  (^'pendant  son  dessin,  < 
correct,  manque  de  moelli 
pèche  par  une  imitation  tri 
iMitieuse  de  la  nature.  p*iiii 
vniv ,  ses  figures  se  détachci 
sèchement  sur  les  fonds  ; 
leur  d(mnc  un  air  un  peu  d 
teintes  ne  se  fondant  pas  d' 
assez  dégrade  ,  les  coulenn 
blent  parfois  trop  crues;  n 
défaut  doit  être  plutôt  atti 
la   manière  dout  on  peigni 


•* 


M 


r 


1 


«tanps^eLoci  i  la  nature  même 

.de  aoo  talent  ue  n  e  du  Lourre 
Mrtde  deux  uuil»tuX  de  ce  maître  : 
hm  représente  la  Descente  de  Croix ^ 
CMBj^ition  de  néaî  figures ,  Uautre 
WÊit^abUûtian  Angélique,  Il  possé- 
[«ârit  aussi  un  Portrait  de  Lucas  de 
^grde,  peint  par  lui-même  ;  — SaùU 
§Mme  déauledesert;^ffêrodiade 
dans  un  batsin  la  tête  de 
l^amt-Baptisie  ;  —wkPQTirait 
Wemsme  en  prière  ;  —  un  Por- 
d^ Homme  dans  la  même  ai^ 
*,  tous  deux  peints  sur  bois; 
h  Famtaine  de  Jouvence^  pay- 
a?ec  figures.  Les  deux  pre- 
\  ont  M  rendus  à  la  Prusse,  en 
Il  4  ;  les  quatre  autres  ont  été  re- 
i8i5 ,  par  le  duc  de  Bruns- 
.,  ainsi  que  les  trois  dessins  sui- 
:  le  Dévouement  de  Curtius  ; 
'emme  adultère  ;  un  Jlomme 
éCun  arc  et  d'une  flèche.  Les 
de  Lucas  de  Leyac  sont  ter- 
à  la  plume  :  le  trarail  en  est 
in  et  délicat  ;  les  hachures  sont  croi- 
en  diflcrents  sens.  Il  y  en  a  qucl- 
kans  lavés  au  bistre ,  relevés  avec 
blaoc  an  pinceau ,  hachés  de  la 
nunière  que  s'ils  étaient  faits 
a  la  phune.  On  les  reconnaît  facile- 
au  caractère  des  draperies ,  aux 
de  tète  y  à  l'art  et  à  Fcsprit  de  la 
*he.  Ses  estampes ,  déjà  payées 
cher  de  son  vivant,  n'ont  fait 
"aoementer  de  valeur.  Il  est  très- 
f  a*en  rencontrer  de  bonnes  épreu- 
i;cC  elles  sont  encore  plusdilhciles 
wéaaÔTy  que  celles  d'Âlbcrt  Durer. 
'  Bartsch ,  garde  de  la  bibliothèque 
ipëriaJe  de  Vienne ,  a  publié  un 
ilogfie  rabonné  des  centsoixanlc- 
pièces  dont  se  compose  ropu- 
»  de  f^ucas  de  Leyde.  On  peut  y 
'~~  le  détail  et  le  prix  des  divers 
iges  de  cet  artiste.  Le  Manuel 
Amateurs  de  Vart ,  de  Huber  et 


LET  agS 

Rost,  en  contient  une  BdiÇflDdature 
assez  étendue  :  on  ae  bornera  ici  à 
parler  despiëcesqui^nar  la  perCection 
du  travail,  ouks  anecdotes  amqnellà 
elles  ont  donné  lieu,  méritent  une 
attention  particulière.  L  Abraham 
remwx^nt  A  far,  uML  Cette  pièce, 
OBe  des  premières  de  Fartiste,  est 
d*ime  extrême  rareté;  on  la  croit 
gravée  en  i5o8.  II.  V Adoration 
des  Mages ,  grand  in-fol.  Cette  es- 
tampe y  une  Ses  j^us  considérables 
de  roeuvre  de  Lucas ,  est  datée  de 
1 5 1 3  ;  elle  a  été  regravée  par  H.  Golt- 
zius ,  avec  peu  de  difierence  ;  et  on 
la  met  au  nombre  des  six  chefii-d'oni- 
vre  de  ce  dernier  graveur.  III.  /é- 
suS'Chnst  présenté  au  peuple,  ou 
le  grand  Ecce  homo ,  grand  in-fol. 
en  travers.  Cette  riche  composition 
contient  plus  de  cent  figures.  C'est 
une  des  ^èces  capitales  de  Lucas  ; 
on  y  admire  la  convenance  des  ca* 
ractères ,  Tordonnance  de  la  compo- 
sition y  et  surtout  l'intelligence  avec 
laquelle  les  différepts  plans  sont  dé- 
gradés :  elle  porte  la  date  de  1 5 1  o  ; 
rartiste  n'avait  alors  que  seize  ans. 
rV.  Jésus-Christ  entre  les  deux  lar- 
rons; très-belle  estampe  grand  in- 
fol.  en  travers ,  presque  aussi  riche 
de  composition  que  la  précédente, 
puisqu'elle  contient  quatre-vingt-dix 
figures.  Les  bonnes  épreuves  de  cette 
pièce ,  une  des  plus  parfaites  de  Topu- 
vre  de  Lucas,  sont  excessivement 
rares;  elle  est  datée  de  i5i7.  V.  JLe 
Retour  de  l'Enfant  prodigue  :  cette 
pièce ,  que  l'on  croit  gravée  en  1 5 1  o, 
est  admirable  par  rintelligence  avec 
laquelle  les  lointains  sont  exécuta. 
VI.  Saint-Christophe  dans  Veau , 
port  antt  Enfant' Jésus  sur  ses  épau- 
les ,  en  s'appujrant  ai^c  force  sur 
une  grosse  branche  d'arvre.  Cette 
priite  estampe  in-i3  ,  une  des  meil- 
leures de  l'artiste,  paraît  afoir  été 


i 


3if>  LEY 

gravrc  en  ijji.  La  même  année  AN 
bcrt  Durer  avait  exécuté  le  même  su- 
jet ;  et  Ton  présume  que  les  deux 
ciitampes  ont  été  faites  en  concur- 
rence. VII.  Marie^Madelène  se  li- 
vrant aux  plaisirs  du  monde  :  cette 
e.stam|>c  est  célèbre  sous  le  nom  de 
U  Danse  de  la  Madelène,  La  scène 
se  passe  dans  un  riche  paysage,  et 
Tartion  en  est  triple.  Au  milieu  est  la 
Madelcne,  la  tête  ceinte  de  l'auréole, 
donnant  la  main  à  lui  liomme  avec 
lc<|uol  elle  danse  au  son  d'une  flûte 
et  d'un  tambourin;  elle  est  environ- 
née de  plusieurs  groupas  des  deux 
sexes.  Vers  le  fond ,  la  Madelène , 
la  tète  toujours  ceinte  de  l'auréole, 
poursuit  un  cerf  à  la  tête  d'une  troupe 
de  chasseurs  à  pied  et  à  cheval  :  en- 
fin, vers  le  sommet  d'un  roc  élevé, 
on  voit  Tame  de  la  Madelcnc  ravie 
au  ciel  p,ir  quatre  anges.  Celte  belle 
[  iccc,  qiii  date  de  1 5 19,  est  une  des 
plus  rccnerchées  et  des  plus  rares  de 
i'iiîirvre  de  Lucas.  VIII.  Le  poète 
Firgile  suspendu  dans  un  panier 
hors  d*une  fenêtre ,  par  une  courti- 
sanne,  qui,  pour  se  venger  de  quel- 
ques propos  au  il  avait  tenus  sur 
son  compte ,  i  expose  ainsi  à  la  ri- 
sée des  passants.  Ce  sujet  est  tiré 
d'une  vie  apocryphe  de  Virgile,  fort 
goûtée  du  temps  (le  Lucas.  L'estampe 
est  gravée  avec  le  plus  grand  art  ;  la 
manière  en  est  plus  vive  et  plus  bril- 
lante que  dans  1rs  autres  ouvrages 
rlc  l'artiste.  Albert  Durer  fut  telle- 
ment frappé  de  sa  perfection,  qu'il 
ronçut  le  dessein  d'en  publier  une 
qui  put  rivaliser  avec  celle  de  Lura5; 
et  c  <'st  à  celte  concurrence  que  Ton 
doit  sa  fameuse  estam|>e  connue 
sous  le  nom  du  Cheval  de  la  Mort. 
IX.  Lhlenspiegel  ou  V Espiègle  ; 
estampe  fameuse,  dont  on  ne  connaît 
que  cinq  ou  six  épreuves  X.  P(ir- 
iraii    dti    Vcmpcreur    i]fajtiinili<n 


I-KV 

V^.  à  mi-corps.  11  est  ajusté 
mode  du  temps ,  en  cheveux  c 
et  coifle  d*un  grand  chapeau.  I 
le  peignit,  lorsque  cet  empi 
vint  à  Ijeyde  ;  mais  il  ne  gra\ 
portrait  qu'en  i52o,  un  an  api 
mort  du  prince.  C'est  la  pièce  la 
considérable  qu'il  ait  gravée  < 
sorte;  c'est  aussi  un  de  ses  plusl 
ouvrages  et  un  des  plus  rares.  I 
marquait  ses  estampes  delà  letl 
quelquefois  à  rebours  ,  et  les  c 
le  ]»lus  souvent  de  l'année  de 
composition.  La  galerie  de  FIo 
possède  le  Portrait  de  cet  Ar 
peint  par  lui-même  ;  il  l'a  gr 
reau-H)rte,et  on  lit  au  Las:  El 
Lucae  Leidensis  ,  proprid  \ 
incid.  F 

LEYDECKER  (  Melchioh  ) . 
logieu  calviniste,  néàMiddelb 
le  *À  mars  i().i'i,  fut  e'taLli  pj 
dans  la  province  de Zelande  en 
et  occupa,  en  iC^S,  une  < 
de  professeur  à  Ulrccht  :  qi 
temps  après  ,  il  piit  le  deg 
docteur  a  I^yde  ,et  se  prononç 
vaut  Moreri,d'une  manière  trè 
contre  les  systèmes  de  Coccei 
de  Descartes ,  qu'il  re«^rdait  a 
des  innovations  dangereuses , 
qu'il  n'en  eut  qu'une  connaissar 
suffisante  pour  les  condamner 
vivacité  de  caractère  et  cette  léj 
de  jugement  lui  firent  romi 
lieaucoup  d'imprudences  et  de f 
durant  le  cours  de  sa  vie.  On 
s'opposer  à  la  relmpre&sîoi 
Grands  critiques;  et  il  ne  tir 
à  lui  que  l'excellente  édition  d' 
lerJam  n'eût  pas  lieu.  On  I 
aussi  se  déchaîner ,  avec  fu 
contre  les  onvrages  de  Drusîi 
contre  ce'ui  de  Spencer  ,  intitu! 
legibus  ritualibus  hehrœomm , 
croyait  n'avoir  été  entrepris  que 
favoriser  le  sucûiianisme.    C 


LEY 

olérant  quittait  Ley- 
rail  beaucoup  un  rap- 
Cre  les  cal  vinistes  et  les 
It  même  quelques  ef- 
crer.  Du  reste,  il  c'tait 
•  rabliinisme ,  dans  la 
bus  riiistoirc  ccclé- 
ombrcui  écrits  abon- 
Thes  curieuses  et  in- 
s'ils  manquent  de  cri- 
Qoderation ,  ils  sont 
savoir.  Il  mourut  en 
iTons  de  lui  :  I.  Z>e 
ùimi  libri  sex ,  qtdbus 
nsenii  vitd  et  morte 
us  et  sequacium  dog- 
itur,  Ulrecht ,  i6y5, 
rage,  où  Ton  trouve 
m\ ,  a  e'te'  reïutë  par 
A  ,  sous  ce  titre  :  La 
des  rois  défendue , 
re  latine  de  melchior 
;.,Pari.s,  170401 1712, 
•a  l'ëfiitation  renferme 
cipes  excellents.  Ou 
Le  mé-piis  de  la  puis^ 
ne  et  la  révolte  contre 
xarcJient  gutfre  l'une 
Jean  Vlack  y  ministre 
aqua  aussi  V Histoire 
':  LeydecLcr  repondit 
'  datée  de  169^),  et  par 
aient  relevées  les  cr- 
rk,  Ulrecht  ,  1G98, 
-epublicd  hebr(porum, 
bjicitur  archcfolosia 
oria  créât  ionis  et  dwi- 
entra  Bumeti  prof  a- 
theoriam  asserilur, 
1704,  in-fo).  III.  De 
xœ  hebrœoruni  statu 
gico-  folitica-historici, 
me  deuxi^me  de  Tou- 
It ,  Amsterdam,  1710, 
me  renferme  des  ancc- 
'es,  et  un  grand  nom- 
irieux  sur  le  jndaiune , 


LEY  3^ 

depuis  la  cajDthrîté  de  Babylone  ju»* 
qu  à  Jésus-Chrisl.  IV.  Fersio  acno- 

tœ  in  MaimonidiislihTum  de  reabus 
hebrceorumeorumquejwibus,  Eoter- 
dam,  1699,  tn^SP»;  insô^'  msuilc 
dans  le  tome  dernier  de  la  R^iiUique 
des  Hébreux.  Leydecker  avait  cote- 
posé  un  troisième  tome,  qui  corn* 
mençait  à  la  naissance  de  Jésus- 
Christ  ;  mais  il  demeara  numnscrit 
entre  les  mains  de  Gbaries  TbuD- 
man ,  élève  de  Leydecker ,  et  pasteur 
de  Midddbourg  :  il  est  encore  inéliu 
V.  Coniimtath  MsiorUe  eededàsm 
iicœ  G,Ifomu,FnLndorîj  1704, 
iu^».  (  Fojr,  Georg.  HoenO  vI.  ^iùuh 
Ijrsis  Scripturœ  et  dé  ejusùuerpreîéh 
tione  in  condonièus ,  ac  de  me^ 
tkodoctmci<mandi,Vlrt(Ât,  16^. 
in-8o.  VIL  HLtcHaEcdêsimjifrù 
canaîUusiraia,  UtreclitetLeîpsig, 
1690,  in-4».  YUh  Fax  verUmas, 

t^H^ersias ,  etc.  Leyde,  1677  >  •"^4*- 
IX.  ris  veritatis,  seu  disquisitUmum 
ad  ^onnuUas  controversias  ,  etc. , 
Utrecht,  1679,  in-4^.  Ces  drâxou* 
\^ages  sont  dirigés  dans  le  mteie 
sens  contre  la  philosophie  de  Des- 
cartes. \,Disserîatio  mstorico^heo- 
logica  de  vulgato  rmper  CZ.  BeKkeri 
volumine,  et  Scripturamm  OMibo- 
ritate  ac  ve  rit  aie  pro  christîand  re» 
ligione  apologetica,  Utrecht,  169A, 
iD-8^.  Cette  disseitation  coutre  le 
Monde  enchanté  de  Bekker ,  est  ub 
des  meilleurs  ouvra^  qui  aient  paru 
à  cette  occasion.  Bajleapproaverau- 
teur  d'avoir  fait  voir  qu  u  n'y  aarait 
point  de  principe  plus  pernicieux 
a  la  religion  chrétienne  que  de  prc- 
tendre  qu'il  ne  faut  pas  croire  ce 
qui  surpasse  la  compreliensiou  de 
notre  esprit ,  ou  ce  qui  n*est  poûit 
conforme  aux  notions  de  la  raisoa 
humaine  (  Réponse  aux  quesUani 
d'un  provincial  ).  Comme  dans  si 


398  LEY 

dissertation,  Leydcckcr  avait  atta- 
que Louis  de  Wolzogue,  Yzarn ,  mi- 
uistre  réfugie  d'Amsterdam ,  publia 
contre  lui  :  ^^pologiaparentaÙs  Lu- 
dwici  ^yolzosenii ,  i69îi.'XI.  Exer- 
citationes  seUctœ  histonco4heolo- 
gicœ ,  quihus  arUiqua  chrisiianœ 
eccJesiœ  doctrina  ex  monumenlis 
PatruiHy  etc.  exponitur,  Amsterdam , 
17 lu,  in-4°,  ^  vol.  Ou  attribue  à 
Leydecker  :  Oratio  d^;  usu  Uns^œ 
hebraicœet  de  utiliiatelmmatiiorum 
litierarum  in  studio  tlieologico.  Ce 
laborieux  écrivain  a  donne'  un  grand 
nombre  d'autres  ouvrages  tanten  latin 
qu'en  hollandais.  On  en  trouve  la 
liste  dans  le  Trajectum  eruditnm  de 
Burmann ,  pag.  1 7  5- 1 83.  Leydecker 
a  e'tc  place  au  rang  des  savants  pré- 
coces par  Klefeker  ;  et  ce  n'est  pas 
sans  titre ,  puisqu'il  avaitlu  les  e'crits 
des  rabbins  à  dix-sept  ans.  Ce  théolo- 
gien avait  refusé  la  chaire  de  Gro- 
niiigue,  en  i(i8().  La  ville  d'Utrecht 
Icdéilommagea  de  ce  sacrifice  en  aug- 
mentant sou  traitement.       L-b-e. 

LEYSER  (Polycarpe),  en  latin 
L^rserus ,  théologien  de  la  confes- 
sion d'Augsbourg  ,  naquit  en  1 55u  , 
à  Wynenaen  dans  le  Wurtemberg. 
Ses  dispositions  lui  méritèrent  la 
protection  d'Auguste  ,'  duc  de  Saxe , 
qui  le  fît  élever  dans  Tuniversité  de 
Tubingue.  Eu  i.'>73  ,  il  fut  appelé  à 
Gollersdorf ,  pour  remplir  le»  fonc- 
tions de  ministre.  En  157(3,  il  obtint 
le  degré  de  docteur  et  le  titre  de  pro- 
fesseur en  théologie  à  l'université  de 
Wittemberg,  et  ensuite  celui  de  sur- 
intendant. Il  travailla,  en  1579,  à 
la  rédaction  du  Formula  coficordiœ 
entre  les  luthériens  et  les  calvinistes, 
et  en  devint  le  plus  zélé  défenseur. 
Députe ,  avec  le  ministre  Jacques 
André  ,  pour  obtenir  l'adhésion  des 
théologiens  et  des  ministres  de  Télec- 
torat  de  Saxe ,  il  s'acquitta  de  sa 


LEY 

mission,  avec  une  vigueur 
il  assista  ,  dit  Baylc  ,  à  I 
assemblées  qui  furent  teni 
casion  de  ce  livre ,  et  pour  I 
des  calvinistes  et  des  luthé: 
était  négociée  par  les  a<;en 
de  Navarre.  En  i588,  il  ft 
coadjuteur  de  Brunswick, 
d'accepter  cette  charge,  au 
gret  de  ses  partisans  sai 
après  ,  il  devint  sui-inten 
églises  du  même  pays.  On  le 
eu  1 593  ,  à  Wittemberg  ;  ( 
suivante  ,  il  fut  nommé  à  1 
de  premier  prédicateur  de 
de  Dresde  ,  qu'il  occupa  le 
sa  vie  ,  avec  celle  de  précej 
jeunes  princes  :  il  mourut  à 
Derg  ,  en  1601  ,  laissant ,  ] 
ment ,  une  somme  pour  tl 
buée  ,  tous  les  ans  ,  le  jour 
Polycarpe  et  de  Sainte  -  E 
au\  élèves  de  la  communaul 
ville.  On  porte  à  treize  li 
de  ses  entants.  Les  longue 
querelles  qu'il  eut  à  soutci 
le  jésuite  Gretser  ,  le  miui< 
Samuel  Huber  cl  le  poète 
jor,ne  rempcchèrcnt  pasde 
beaucoup  d'ouvrages  :  ou 
les  titres  de  quelques-uns  dai 
nous  indiquerons  seulcmei 
lossus  BahyloiUcus ,  quati 
monarchias  reprœserUans 
positio  secundi  capitis  , 
Darmstadt ,  1607  et  itiog 
1608  et  iGio  ;  Francfort 
1610,  iu-4*'.  IL  Schola  Bt 
^  seu  Comifieniarius  in  pria 
DardeUs  ,  Darmstadt ,  i(j 
IlL  Exposiiio  primœ  par 
seos,  seu  Ilisloria  Adam 
1G04,  in-4**.  ;il  a  traite 
le  reste  de  la  Genèse,  en< 
ouvrages.  IV.  Chrisitanisi 
pisinus ,  Cali^imsmus ,  Wi 
1608  et  i&io,uirSo.;  eoa 


LEY 

emberg  ,  i6u3  ,  iii-8®. , 
Harmonia  evangelica  à 
temniiio  inchoaia  ,   à 
If/sero  contimuua  ,  et 
herardo  absoluta ,  in- 
ëe  uo  grand  nombre  de 
z  BibUot.  suer,  du  P. 
.  Ilistoria  ordinis  jesui^ 
€  Hasenmdler  ) ,  cum 
YC,  Ljseri  prafatione, 
i5o4  et    iGo5.  Le  P. 
ÙU   cette  histoire  ;   et 
qua  y  Leipzig  ,   1G07  ^ 
ouvrages  que  Leyser  a 
emand  ,  ne  sont  guère 
reux  :  ce  sont  des  dis- 
Trnons,  des  apologies 
'ions  ,  etc.  On  peut  en 
lans  le  Dictionnaire  des 
Jœchcr,  et  dans  Spize- 
tm  honoris  reseratum , 
chior  Adam  a  joint  sa 
iphique  à  celles  àcstheo- 
c  lui  a  consacre  un  ar- 
is  autres  Leysea  ,  por- 
preuoni  ,  se  sont  fait 
■  divers  ouvrages.  Poly- 
Is  du  préce'dcnt  ,  ne  à 
,  en    1  j8G  ,   fut  aussi 
î  théologie  à  I^cipzig  et 
rg,  et   mourut  le    i5 
.  —  Son  neveu  ,  Poly- 
f  à  Halle  ,  en  iG5G,fut 
gdebourg ,  suriutendant 
•autc  de  CaleubtTg ,  et , 
urinteudant  général  à 
ut  le  II  octobre  1 7*25 , 
lublic'  divers  ouvrages 
—  Poly carpe  IV  ,  fils 
Ill^naquit  âWuustorp, 
nomme'  professeur  ae 
m  1 7 1 8 ,  de  poésie  en 
iStoire  en  1 7*26 ,  à  Tuni- 
Imstadt  ;  il  avait  aussi 
et  de  docteur  en  droit 
Dc  ,  à  Strasbourg,   et 
niait  La  circulation  du 


LET  3g0 

sang  :  il  mourut  k  Helmstadt ,  le  7 
avril  1728.  Parmi  ses  uombreoi: 
ouvrages  ou  opuscules  ,  nous  indi- 
querons :  I.  Ve  Cauiiombus  circa 
bibliothecas ,  Wittemberg  ,  1714  , 
in-4®.  n.  Meditaiiones  de  geaumd 
historid  literarid,  ibid,  1 7 1 5 ,  iiK(^« 
III.  rindicice  générales  scrwionum 
(jui  vidgb  supposUitU  habentur  ^  f 
ibid.   1715 ,  iu.40.  IV.  Seltcla  4m 
vitd  et  scriptis  Joh.  Bodini,  ibid. 
1715,  in-4^.  (réimprime'  dans  P<^ 
paratus,  n».  10  cî-apris.  }y.  lH$m 
sertatio  de  origine  erudUionis  non 
ad  Judœos  sed  ad  Indos  nrUrmidd, 
ibid.  1716,  in-40.  VL  jimmairer- 
siones  criticœin  EphemeriJum  UÛ» 
ralarum  inprimis  hodiemarum  tmà^ 
thodum,  ibid.    1716,  in-4*.  Vit 
Dissertatio  defictd  medii  mvi  A«r- 
barie  inprimis  drcà  poësin  tatîmam, 
Helmsudt ,  1719 ,  M».  VIIL  Da 
poësi  disdplînarum  principe ,  ibid. 
1 7U0  ,  in  -  4».  IX.  ifiêîoria  poëith 
rum  et  poëmatum  medii  œvi,  Halin, 
1 7'i  I ,  in-8<'.  ;  otnrrage  curieux ,  mais 
bien  incomplet  :  on  y  trouve  plutôt 
la  liste  des  productions  des  poètes 
du  moyen  iee  (  du  quatiième  an 
quatorzième  siècle  )  que  des  notices 
biographiques  sur  leur  vie.  Quelques 
petitspoèmes  y  sont  inse'rà  en  en- 
tier. A.  Apparatus  Utterarius  sode^ 
tatis  CoUigentium,  Wittemberg , 
1717,  in-8*».  ;  reproduit  en  1 7^^  , 
sous  le  titre  d'/con  onmis  generis 
doctrinœ  ^  et  en  1 709 ,  sous  celui 
d*Jmœnitates  litterariœ,  XI.  De 
soluté  Augusti  ex  numis,  Hefanstadt, 
17^3  ,  in-4^.  XII.  De  prindpwm 
ptvfectione  et  adventu  ex  numis  , 
ibicl.  in-fol.  XIII.  De  primis  juris 
germanici  scriDtiincunabuUs ,  ibid. 
i';a3,in-4*  aÏV,  De  verd geogra^ 
pfiiœ  methodo ,  cum  specimine  at-> 
lantis  ,  ibid.    17^6,  in  -  4**-  XV, 
Jliitoria   comtum   ff^unsiorpienr 


4oo  LEY 

sium  ,  iLid.  1716 ,  in  -  4**.  XVI. 
Obsejvata  diplomaiico  -  lùslorica 
de  Us  quœ  Justiniario  imperatori 
in  proœmio  Instiiuiionum  imperitè 
supposita  sunl ,  îùîd.  1 7*27  ,  iu-4^. 
XVII.  De  jwe  Justinianeo  à  La- 
thario  imperalore  in  Gennaniam 
minime  introdiicto  ,  ibid.  1727  , 
iD-4®«  Leyser  avait  donué  lui-même 
un  aperçu  de  ses  travaux  ,  sous  ce 
titre  :  Conspectus  sciiptorum  edito- 
rum  et  edendorum,  Hclmstadt,  1719; 
in-4®.  L-B-E. 

LEYSER  (  Jean  ) ,  fils  de  Poly- 
carpe  II,  naquit  à  Leipzig  en  i63iy 
e'tudia  dans  Tuniversitë  de  cette 
ville ,  et  y  fut  reçu  bachelier ,  vers 
1 654;  dix  ans  pi  us  tard,  on  le  nomma 

λastcur  d'une  paroisse,  à  quelques 
ieues  de  Leipzig.  Dans  ce  temps-là , 
il  fît  connaissance  avec  un  comte  sué- 
dois, qui  lui  persuada  ^u^nofi-jeu/tf- 
ment  il  était  permis  à  un  homme 
tV épouser  plusieurs  femmes  à  -  la- 
fois  y  mais  encore  que  cela  lui  était 
ordonné  dans  certains  cas ,  par  les 
lois  divines  et  humaines ,  pour  son 
intérêt  ici-bas ,  et  pour  son  salut 
étemel.  L'entêtement  de  Leyser  pour 
cette  opiuionextravagante  lui  fit  per- 
dre son  empIoi.Ohligc  de  s'expatrier, 
ce  tlieologieu  porta  son  système 
^  dans  les  villes  voisines  de  Leipzig,  tt 
partout  il  excita  l'indignation.  Tant 
que  le  comte  suédois  vécut ,  I^eyscr 
eut  de  quoi  subsister  par  la  pension 
qu'il  en  recevait;  mais, après  la  mort 


de  son  protecteur,  Tapôtre  de  la  po- 
Ivgamie  se  réfugia  en  Danemark,  où 
il  devint  aumônier  d'un  régiment. 
Ses  opinions  ne  furent  pas  plutôt 
connues,  qu'il  fut  destitué  et  con- 
traint de  prendre  la  fuite.  Il  dirigea 
ses  i)as  vers  la  Suède  ,  où  le  même 
sort  l'attendait.  Repoussé  des  états 
du  Nord ,  Leyser  voyagea  en  Italie, 
eu  Angleterre ,  en  Hullaudc.  Fortifié 


LEY 

dans  sa  manie  par  la  p< 
il  ne  s'occu|)ait  que  de 
niquer  aux  autres ,  et  du  : 
meuter  l'illusion  par  toui 
raisons  et  d'autorités.  A 
yiui  se  fixer  en  France. 
Masiiis,  ministre  de  l'ciiv 
uemark.  à  Paris,  lui  doni 
secours  sans  le  connaître  ; 
tombe  malade,  Leyser  fui 
plus  aflreuse  misère,  a  (J 
»  un  peu  guéri  (  i()84) ,  il 
»  pied  à  Versailles,  pour 
»  ques  patrons  qu'il  avai 
»  fois  à  la  cour.  Â  tout 
»  espérait  quelque  chose 
»  des  échecs  ,  qu'il  cntci 
»  qu'on  dit ,  mieux  qu* 
»  monde  et  d'une  manière 
»  Il  se  trompa  :  ses  amis 
»  ncrent  et  se  moquèren 
»  trouvant  malade  et  d< 
w  tout ,  il  voulut  regagner 
»  les  forces  lui  manquer 
»  min ,  et  son  mal  s'augm< 
»  sorte  ,  qu'il  ne  put  a 
»  voyage.  On  le  porta  da 
»  son  voisine ,  où  il  ren( 
(  Lettre  de  Masius  a 
AUix,)  Leyser  n'a  jamai: 
et  il  était  bâti  de  telle 
Masius ,  que,  loin  d'avoii 
plusieurs  femmes ,  il  lui 
possible  d'en  épouser  une 
»  tait ,  dit  Bayle  ,  un  p< 
»  bossu  ,  maigre ,  pâle , 
9  rêveur.  »  Nous  connaiss 
I.  Court  dialogue  sur  la  1 
en  allemand; Fauteur  s'es 
le  faux  nom  de  Sincerw 
berg.  IL  Moelle  royale 
pays  y  1G76,  in•4^,  « 
III.  Discursus  poiiticttS  i 
midy  iG76,in-8*'.,sous 
Theophiuu  Alethmus,  ( 
fut  brillé  par  la  main  du 
Stockholm  et  k  Gopenlu 


tET 

primer  à  Loi  I ,  i68a  , 
X  OD  coamcB  e  beau- 
impie  que  le  I  le  ,  sous 
^clrprmui  irmmpkatrix. 
à  la  fin  du  Tolume,  en 
ppeodice,  des  thèses  en 
s,  contre  le  sentiment  de 
'la  Digamiedes  EpA/ues, 
s  marginales  de  ce  robr- 

traité ,  le  plos  considé- 
.erser,  a  été  réTote'  par 

fitecmann ,  Schediasma 
Usmo,  lena ,  1 700 ,  în-4®. 
imann  ,raiiii5tredeCopcn- 
no^atnia  vicin'x.  Franc- 
I ,  in-8®. ,  et  Polrgamia 
I ,  a8  Dissertât,  1689  , 
locreur  Masius ,  qui  avait 
voir  les  papiers  et  les  rc- 
Tser,  assure  (pic  ce  pampre 
>(ait  e'trangement  fatigué 
lati^re  ;  qu'il  avait  fouillé 
neilleures  bibliothèques  , 
ivail  incroyable  ,  pour  en 
î  qui  pourrait  cire  propre 
,  et  qu'il  avait  encore  en 
ivel  ouvraç^e  subtil  et  pcr- 
lyle  dit  avoir  appris  a  un 
nomme  6'arrfir/i ,  qu'on 
édansles  papiers  de  Ley- 
Tc  contenant  les  noms  cle 
olygames  de  son  siècle, 
ion  des  maux  et  des  coups 
soufferts  à  cause  de  son 
Nom^elles  de  la  Répub, 
m.  i(]H'}.)l^ysor  se  pl.ii- 
cnt  avec  amertume  des 
is  qu'on  lui  faisait  éprouver 
itlments;  et  il  ne  craif^nait 
t ,  qu'on  aurait  àà  plutôt 
m  triomphe  pour  avoir 
dclïarrasser  les  hommes 
mie  des  femmes  ,  en  leur 
a  ressource  de  la  polyjîa- 
ste ,  cet  homme  ,  si  porte 
re  des  contradiriions qu'il 
t  ,  n'était  guère  tolérant 

JT. 


LEY  4ôi 

à  r^rd  de  ses  adversaires:  cm  en 
jugera  par  une  ifpitaphe,  qu'il  couh 
posa  pour  nu  d'entre  eux,  ft  qu'on 
peut  hre  à  In  fin  de  la  préface  du 
Polygamia  triumphainx  i  on  y 
remarque  ces  expr^ons  :  iSn^  hoe 
lapide  diabobis  mcamahu,  hami" 
num  mfdt^diemtitmiinvidens..,  HorJ 
reodum  monstnun  ac  incens  ^  cni  lu* 
men  ademptum  ,  msù3  ^epÊêUtint 
digrUêtimum  ,  et  si  viverH ,  in  «jj- 
nariam  oui  i/tofdam  relêgmukm. 
L'analyse  du  traité ,  intitulé  :  Pcfy^ 
eamia  triumphatrir ,  que'  Bajh  a 
donnée  dans  les  Nouvelles  de  Ci  JW- 
pMique  des  Lettres,  année  lOBS, 
ne  nous  parait  pas  exacte.    L-mb. 

LEYSER  (  Augustin  ),  eâûin 
jurisconsulte  allemand ,  naquit  à 
Wittcnberg ,  en  i663.  Anrit  avoir 
fait  ses  éludes  de  la  nuniere  la  jim 
brillante ,  vojagé  en  HoUinde  f  n 
Angleterre!  et  en  Italie  ^  et  serti 
comme  volontaire  dans  l'armée  au- 
trichienne (contre  les  Turcs  ),  il  re« 
vint  dans  sa  patrie  en  1 70(5,  y  exerça 
divers  em|>lois,  fut  nommé  professeur 
de  droit  à  Wittcnberg ,  en  1708 ,  et 
à  Helmstadt,en  171X  II  remplit  en* 
core  d'autres  charges  importantes, 
et  la  place  de  président  (lu  confis* 
toirc  ecclésiastique  de  la  principauté» 
Ces  diverses  fonctions^etla  rédarlion 
de  ses  ouvrages,  remplirent  m  ria» 
Tl  mourut  à  WIttenberg,  le  3  mai 
175U.  On  citera  de  lui  il.  De  Tigob 
machiis  in  jure  Dissertatio,  Wit* 
tenberg,  1707,  io-4^;ibid.,  f]^. 
Leyser  se  proposait  d'en  donner  iom 
troisième  édition  fort  augmentée ,  et 
l'impression  même  en  était  déji  eom- 
mencée;  mab  raflaiblissement  dn 
ses  forces  Tempècha  de  la  terminer. 
II.  De  assentaiionibus  jurisctmsml 
torum,  Dissertatio,  ibid.  ^  I7I9« 
in-4**.  ;  Helmsudt,  1 
1 74 i.in-i^  Cette 


4oi  LKY 

a  été  publiée  par  lieuri  -  Gullluji 
Franck, qiii  y  a  joint  des  nutcs,  un 
Index  très-ample  et  difTcreutes  piè- 
ces intéressantes.  Quelques  expres- 
sions échappées  à  Leyser,  blessèrent 
les  professeurs  de  Wittenberg;  ils  si; 
réunirent  contre  l'ouvrage ,  et  susci- 
tèrent à  l'auteur  des  tracasseries  si 
violentes,  que  Go tllob- Auguste  Icni- 
chen  a  cru  devoir  lui  donntr  une 
place  paimi  les  martyi'sdu  droit, 
(lins  son  édition  de  la  BibUtfth.juri' 
dica  de  Lipenius.  Leyser  a  rendu  un 
compte  très-détaillé  de  cette  porsé- 
«■ution,  dans  une  lettre  à  ses  amis, 
insérée  dans  la  dernière  édition  de 
son  ouvrage.  III.  Jumconsultorum 
DOtiationes  et  retractationeSyHAms- 
tadt,  1713,  in-4°.;  nouvelle  édition, 
augmentée  et  publiée  avec  une  sa- 
vante préface,  par  Gottlob-Augustc 
lénicLen,  Leipzig,  1 787 ,  in-4".  IV. 
De  Ftfudis  Brunsviccnsibus  et  Lu- 
neburgensibus,  ihià,  1730;  nouvelle 
cdil.  augmentée ,  1 73j.  V.  De  jure- 
jurandopurgatorio^  ibidem,  17^14. 
VI.  Dissertatio  de  imUatione  mo- 
netcBj  ibid.  I7'i9»  in-4®.  VII.  De 
lus  qui  ex  mentis  imbeciUitate  dé- 
linquant. Dissert, y  ibid.  1 73*2,  in-4^* 
VIII.  De  inculpatd  tutetd ,  1737, 
in-4".  IX.  De  discrimine  jurisju- 
randi  aff'ectionis  in  injinitum  ac 
immensum,  ibid.  1737,  iii-4**.  X. 
Ve  salvoconducto ,  1740.  \\,  Dis- 
sertatio  de  pugnis  jurisconsulto- 
mm,  Wittenberg,  17/19.  XU.Medi- 
tationes  ad  Pandectas,quibusprœ' 
cipua  juris  capita  ex  antiquitate 
expUcanturt  etc.  Leipzig,  1717-47, 
1 1  voL  in-4^.  ;  nouvelle  érlition ,  aug- 
mentée d'une  table  générale  par  le- 
uicken^Woinenbulcl,  1741-G'i,  lu 
ToLin-4°.; réimprimée  à  Hall,  1 77U- 
75,  I a  voL  in-o®.  Les  décisions  de 
Leyser  sur  les  Pandectcs  sont  re- 
gardées couime  des  oracles  par  les 


LEZ 

jurisconsultes  allemand 
Bibl.  d'un  avocat,}  Plus 
eux  ,  parmi  lesquels  on  4 
frsseur  Hartleben,  Loui 
Hocpfkcr ,  Ernest-Juste 
rommenté,  éclairci ,  exp 
rot  ouvrage  ,  rcsié  cl.'i 
toutes  les  universités  d 
Rliiu,  et  qui  est  ccpen< 
connu  en  France. 

LEZAY-MARNESL 
Fha>çois-âuriln,  niarq 
qtiii  à  Metz,  le  24  août 
[lour  précepteur,  C.  M. 
aimait  les  vers  et  qui  c 
|;oût  à  son  élève.  {F,G\i 
4'>().  )  Destiné  par  sa  u; 
profession  des  armes, à] 
des  étaient-elles  terminée 
dans  le  régiment  du  Roi 
obtint  ,  quelque  temps 
compagnie.  Les  nouveau: 
sur  le  service  lui  dépl 
donna  sa  démission.  A 
une  demoiselle  de  Tauci 
de  Nettancourt,en  Lorn 
tira  avec  elle  dans  sa  ten 
Julien  ,  près  de  Lous-le 
il  partagea  dès-lors  ses 
Tembellissement  de  set 
la  culture  des  lettres.  '. 
d'adoucir  le  sort  de  ses 
long -temps  avant  qu'il 
de  réforme  ,  il  avait  ab^ 
morte  et  la  corvée  dans  » 
Il  habitait  Paris  pendant 
pendant  l'été  ,  la  camp 
faisait  sans  cesse  de  non 
riences  qui  tournaient  i 
de  l'agriculture.  Il  recevî 
Jidieu ,  les  hommes  les 
gués  par  leur  naissance  i 
talents  ;  il  avait  poiur  ai 

(1  )  On  ne  ccti^  Ha  répéfr  «; 
li^  iiv«*c  V«iir«>iiar|[n»«,  rapiuit 
rt<|{ini«nt;  iiiaii  c*t  i«|irntciia  i 
inorl  |i|iiaieiira  «an  ••  avamt  ^u 
flfa  d'aiurar  «h  a«rf 'c*. 


LKZ 

bainfort ,  Bouflers ,  Du- 
k  Fontanes  ,  etc.  Ce  fut 
mprimer  ,  en  1 788  y  le 
ourle  Peuple  français , 
nsson  cbâtcan  par  l^ablté 
IfiitVnDdes  membres  de 
ie  Francbe-Gomtc,  qui  5e 
Dtpour  Fégale  répartition 
et  la  suppression  des  re- 
fodales.  Elu  de'poté  aux 
lUX  parle  bailliage  d'Aval, 
aux  députés  du  tiers ,  et 
»rd  ayec  le  côte  gauche  de 
constituante  :  mais  il  ne 
I  s'apercevoir  (ni'il  devc- 
tble  de  diriger  le  mouvc- 
utionnaire  ;  et  il  ne  parut 
e  fois  à  la  tribune  pour 
la  proposition  tendant  à 
IX  comédiens  les  droits  des 
tifs.  Prévoyant  les  maux 
fondre  sur  sa  patrie  ,  il 
ance  vers  la  (in  de  l'année 
aenant  avec  lui  des  ou- 
rultivateurs  et  des  artistes, 
;r  nn  établissement  dans 
septentrionale.  Il  avait 
I  compagnie  du  Scioto  un 
in  qu'il  se  proposait  de 
ilture  ;  mais  la  compagnie 
remplir  les  conditions  de 
f:  ses  compagnons  se  dis- 
et ,  après  avoir  demeuré 
la  Pensylvanie ,  il  se  dé- 
sser  en  Europe.  Il  s'ar- 
les  mois  en  Angleterre, 
'Vance  en  1 79'i.  Il  se  bâta 
r  sa  terre  de  St.-Julien  ,011 
rivre  tranquille  et  ignoré 
d'habitants  dont  il  avait 
ament  Tami  et  le  bienfai- 
(  son  asile  fut  découvert 
régime  odieux  de  la  ter- 
Hé   et  conduit  dans    les 
'  Besançon  ,  il  y  languit 
nze  mois,  ne  subsistant 
Ues  secours  qu*il  recevait 


LEZ  4£^ 

d'amis  presque  aussi  malheureux  que 
lui.  Ija  chute deRobespierre  le  sauva 
d'une  mort  bévitable,  et  il  retounia 
à  la  campacne  reprendre  ses  an-' 
cîennes  et  aouces  habitudes;  mais, 
après  la  journée  du  18  fructidor 
(4septemhre  1797  ),  voyant  sonfib 
aîné  proscrit^  et  cr^gnant  d'être  ar- 
rêté de  nouveau ,  il  se  rtfogia  dans 
le  pays  de  Vaod ,  ou  il  rent  beau- 
coupdepreuvesd'amitiédeMJfecker 
et  de  sa  famille.  Il  haUta  Liii- 
sanne  jusqu'au  moment  où  il  crut 

Jottvoir  rentra*  dlans  sa  patrie  sans 
aneer.  Il  s'établit  alors  à  Besançoik, 
où  il  comptait  troirrer  des  secours 
pour  un  grand  ouvrage  fii'il  médi* 
tait  sur  Vaeem^d  âêsmincipes  de  bi 
Religions  de  U  'veriteèle  fMkmh 
phie  ;  A  venait  d'en  arrêter  lé  plot , 

I  orsqu'il  moorut  le  ô  novemhni  8o<x 

II  éuit  membre  des  académies  do 
Nanci ,  de  Lyon  et  de  Besançonj  Où 
M.  Grappin  a  lu  son  Elogeen  181^. 
On  a  du  marquis  de  Lezav:  I.  jI^JÀm 
surla  minéralogie  dubmiUiage  d^  Or- 
gelet  en  Franche  -  Comté ,  Besaii- 
çon ,  1 778 ,  in-8®.  Il  y  rend  compte 
des  diftérentesespèces  de  terres  gu^il 
a  reconnues  et  analysées  y  et  aont 
quelques-unes  lui  paraissent  propres 
à  la  fabrication  des  briques ,  et  d'au* 
très  à  être  converties  en  fa'ienoe  d%iiie 
qualité ,  sinon  supérieure  ^  du  nloias 
égale  à  celle  qu'on  tirait  alors  d'An- 
gleterre. Il  indique  ensuite  plusieurs 
carrières  de  beau  marbre,  et  ter- 
mine par  une  notice  des  pierres,  des 
cristaux  et  des  fossiles  qu'il  a  recueil- 
lis dans  ses  excursions.  II.  Le  bem^ 
heur  dans  les  campagnes,  Nenfcha- 
tel ,  1784  ,  in-8*.;  nonv.  édil.  aug- 
mentée ,  ibid. ,  1 788 ,  I  ^90  ,  \fi^. 
Il  y  réclame  avec  force  la  suppres- 
sion des  corvées ,  l'établissement  des 
éuts  provinciaux,  et  le  putage  des 
biens  des  communes,  «oyèniat 


4o4 


LEZ 


redevance  dont  le  produit  annuel 
serait  employé'  à  donuer  des  secours 
aux  familles  pauvres.  Il  engage  aussi 
les  grands  seigneurs  à  séjourner  dans 
Je urs  terres ,  persuade'  qu'ils  s'em- 
presseront de  soulager  les  maux  dont 
lis  seront  les  témoins.  III.  Plan  de 
lecture  pour  une  jeune  dame,  Paris, 
i284>  in-iti  ;  nouv.  édit.  Lausanne, 
1800,  in-8<*.  La  sccoude  e'ditionest 
augmentée  :  i  **.d'un  F oj' âge  au  pajrs 
de  Faud,  en  1 797  5  *i^.  d'une  Lettre 
surla  Bresse;  3*>.  de  Pensées  littérai- 
res,morales  et  religieuses;  4**.  dune 
nouvelle  intitule'c:  Vlléroisme  de  la 
Charité;  d'une  Lettre  a  M.  Audrain, 
négociant  à  Pittsbourg,  contenant  des 
détails  intéressants  sur  son  se'jourau 
Scioto  ;  d'un  Dialogue  entre  Buffbn 
et  BaiUjr;  et  enfîn  du  Discours  de 
réception  de  l'auteur  à  l'académie  de 
Nanci  (  I  ).  IV.  Essais  surla  nature 
champêtre ,  poème  eu  cinq  chants , 
«uivi  de  notes,  Paris,  1 787 ,  in-8*>.; 
traduit  en  allemand ,  par  J.  God. 
Grohmann ,  Leipzig ,  1 79*^ ,  in  %^,  ; 
réimprimé  sous  ce  titre  :  Les  pay- 
sages ou  Essais  sur  la  nature,  etc. 
Paris ,  1800 ,  in-8®.  Le  style  de  ce 
poème,  im  peu  faible,  est  toujours 
naturel  et  quelquefois  élégant  :  mais 
Je  défaut  de  coloris   est  bien  ra- 
cheté par  des  vers  que  le  cœur  seul 
a  pu  inspirer,  et  par  ces  tableaux  de 
sentiment  qui  semblent  être  réservés 
plus  particulièrement  pour  les  ou- 
vrages destinés  ,  comme  celui-ci,  à 
faire  aimer  la  nature.  Le  discours 
préliminaire  contient  des  détails  in- 
téressants sur  les  progrès  de  l'art  des 
jardins ,  sur  les  poètes  qui  les  ont 
célelirés ,  et  enfin  sur  les  écrivains 
qui  en  ont  traité  particulièrement. 
M.  Marron^ujourd*hui  pasteiird'une 


LEZ 

des  éçKses  réformées  de 
,  plaignit  par  une  Lettre,  in 
V Année  littéraire,  1^787 
pag.  1 1  !i  et  suiv.  )  ,  que  1< 
parlé  trop  superficîellenie 
dius  hollandais  ^  Lezay  -  T 
réparé  ce  tort  dans  la  secon 
à  laquelle  il  a  joint  les  moi 
vants  :  Apelle  et  Campas 
héroïque  eu  trois  actes  ;  1 
de  cet  opéra  mérite  d'être  n 
entrepris  à  la  prière  de  Cli 
a  été  mis  en  musique ,  s 
ment ,  par  Laborde  ,  Pic 
de  Lacépède ,  et  il  n'a  jani 
présenté.  — Pièces  fugitif 
■  distinguer  dans  le  nombre 
à  mon  curé ,  imprimée  dan 
nach  des  Muses  ,  et  dont 
amateurs  ont  retenu  ce  vc: 

L'âge  J*or  éuit  V^ffl  où  Ter  n«  r 

— \i  Heureuse FamUU,  coi 
et  les  Lampes,  allégorie  en 
de  Montesquieu,  Voltaire, 
etBuffon.  V.  Lettres  écrites 
été  V  Ohio ,  Paris ,  1 70*1 ,  i 
lettres ,  ayant  été  arràées  ] 
lice, sont  très-rares.  La  pr< 
adressée  à  Boufflers  ;  la  s 
Bernardin  de  St.-Pierre,  au 
nonce  son  projet  de  lui  dcdi 
qu'il  se  propose  de  bâtir  ;  \ 
troisième,  à  son  fils  Adri 
l'article  est  ci-après.  On 
bue  encore  la  Traduction 
vrace  de  Jobn-Coakley  LeI 
titulé  :  Le  Fojrageurnaturi 
Instructions  sur  les  mo^ei 
masser  les  objets  d'hîstoi 
relie  et  de  les  bien  conser» 
terdam  (  Paris  ) ,  1775,! 
les  Lettres  publiées  sous  le 
Sherlock ,  Londres  (  Paris 
1 780,  a  vol.  in-8o.  (  r).  Voy 


(\\  C9  diirf»i>r«  fut  inipiitnt*  rn  i«»6-.r»  FrciMi 


(1)  QtMlqiwfl  p«ra*mna  Ul  atiril 
un  Ditii9  tr$  MUIWMII9  pAt  "tii-trw 


LEZ 

moires  ie  l'aaulèmiede  Besancon, 
■f  année  i8i!i ,  page  ^5  ).  Lczay  a 
foiinii  quelques  morceaux  k  TEncy- 
dopedie  y  entre  autres  Tart.  Marau- 
deur, W-s. 
LEZAT-MARNEStA  (Cdar- 

LOTTE  -  ANTOIlfETTE    DE    BrLSSET  , 

■jrquise  de  ) ,  m^re  du  précédent , 
^t  fille  d'un  chambellan  de  Lco- 
luld  ,  duc  de  Lorraine.  Elle  habitait 
Vanci  y  où  sa  maison  était  le  rcndcz- 
rous  des  personnes  les  plus  aima}>les 
ft  les  plus  spirituelles.  Saint-I^m- 
hfit ,  Boufflcrs,  G;rutti ,  alors  je- 
suite ,  le  père  Leslie ,  son  confrère , 
hoaune  de  génie ,  mais  sans  goût  et 
^attfi  grice  (  Voy.  Flan  de  lecture 
fçmr  une  jeune  dame  ,  deuxième 
cditioB,  page  i oa  ),  formaient  sa 
•orie'fé  la  plus  habituelle.  Elle  culti- 
vait eo  secret  la  littérature;  et  à  Tex- 
crptioD  de  deux  ou  trois  amis  in- 
timas, personne  ne  la  soupçoimait 
d*ctre  I  auteur  des  Lettres  de  Julie 
à  OwVftf,  Pari^7:')3;  ibiil.,  177  i, 
in- 1  2,  qui  ont  été  insérées  dans  divers 
r^nieils.  Le  succès  de  ces  lettres , 
attribuées  dans  le  temps  à  Marmou- 
td  ,    ne    put  pas  la   déterminer   a 
«Touer  son  ouvrage.  C/est  son  fils 
^i  a  reVelé  ce  secret ,  pliLsieurs  an- 
Bées  après  la  mort  de  raiiteiir.  La 
Burquisede  I^zay-Marncsia  mourut 
co   17HÎ,   au   château   de  Comle , 


LEZ 


4o5 


tmment  /'*'- 

•ontrihut  r    à 

W'Kàrw    Iff  h'tntmri  mtillriiri  ?  intpnm*  «oh» 

M  •rn«»t  1  ,  l<ii-fnf  m*.  Ou  •■ippotvrait  <)iii*  t  •  Jrr- 
•irf  ,«ta«tr  Ju  (  ontoitri  par  la  qiulil»  J'ataiic- 
viii**  .  pr^acitUi  mn  oiiTrajt'  auiia  un  nom 
•fr*i«x-r,  «i  f  i*  lit  <l«'(livr  pour  mieni  rloi);n«r 
lri  M.ri>.<  nna  <ltif»i  <|ii'i|  en  «wil.  il  cil  «.artaiu  qn* 
l»*ai    ■!•    M  •ri<«*ia    rta*!  en   liaiftoii    lr«a  iutiui* 

•  1.^  i«  '■•ntc,  au'iuurd'iiuî  maripiia,  Joiepli- 
lf«  i  ''ri  ta  i»  Ri  aurcsatil  ,  loiiim  •iirini.t  p«r 
4-  •«  .  i<  .  ■  .  nia  «Hivra^r»  yî^$ni>ires  ftislori^i,es 
r^t      M    "'rf    »  •■  toym!^  r/#>  S.tvvie  ,    itti(i,    i  vol. 

•  -*■  ,  .t  Mfiu'.grttirtfi  d'un  porirf'ruillm  mi- 

t     ".   |4>*-,  *  vol.  iii-(i'.  )  ,  et  qu'il  allait  ••u- 

•  ml  p.a.wf  J««  invia  riilicra,  lii«s  cet  ami,  au 
ft'.Jioaa  i*  h\  iaie|arJ  ^ti»  Ja  Genèva. 


maisonde  campagne  de  révéquc  d*E- 
vreux ,  son  beau-frère  (  1  ).     W-s. 

LKZAY-MARNEZIA  (  AouiEif 
comte  DE  )  y  publiciste  distingué,  né 
en  1770,  à  Saint  Julien,  bailliage 
d*Orgelet, annonça  de  bonne  heure  un 
geût  très-vif  pour  Thistoire  naturelle 
et  la  littérature.  Après  avoir  terminé 
ses  études  classiques ,  il  entra  dans  le 
régiment  du  Roi ,  où  son  père ,  le 
marquis  de  Mamesia,  avait  servi.  Il 
alla  ensuite  étudier  la  diplomatie  k 
récolc  de  Brunswick ,  la  seule  de  co 
genre  qu*il  y  eût  alors  en  Europe. 
La  révolution  Tempêcha  de  rentrer 
en  France;  et  en  attendant  des  mo- 
ments plus  calmes  y  il  visita  FAlIe- 
magne  et  TAngleten-c.  Après  la  ré- 
volution du  9  thermidor ,  il  vint  à 
Paris ,  et  pubUa  quelques  écrits  dans 
lesquels  il  attaquait  avec  énergie  le» 
démagogues  qui  s'efforçaient  ac  res- 
saisir le  pouvoir;  il  inséra  aussi  de 
nombreux  articles  dans  le  Journal  de 
Paris,  dont  M.  Rœderer  était  un  de». 

{)ropriétaires ,  et  fut  du  nombre  des 
lonimes  de  lettres  proscrits  au  mois 
de  veiulcmiairean  iv  (  1 7«)>  )  ,roininc 
opposés  au  gouvernement  d*alors.  Il 
se  tint  caché  quelque  temps  à  Bret- 
trvillc,  dan^i  la  Normandie,  et  y  eni- 
i)ioya  ses  loisirs  à  la  traduction  de 
a  tragédie  de  Dnn  Carlos,  de  Schil- 
ler,  iiuiit  il  était  radmiratcur.  De 
retour  à  Paris  ,  il  osa  prédire  haute- 
ment q  le  la  constitution  directoriale 
ne  larderait  pas  à  éprouver  le  sort 
de  toutes  celles  qui  Ta  v.iient  précédée: 
celte  franchise  imprudente  lui  attira 
Il  haine  de (ihénicr,qui chercha  à  le 


(t)  Lniiia-Albcrt  da  L«f4T.Marnéaia,  dojan 
du  cli^pilr*  tl«  Sailli  Jean  da  l.von  ,  cvvqua  tl'K- 
vrriiK  ,  mourut  a  Lnnf-lr-Sautuiar ,  Ir  4  i*in 
>79«i  ,  4  (''•sa  d'crviinn  fft  aua.  Soa  twmbraa  a 
ct«  vioir  pt'udant  Ia  révolution  {  at  il  aait  «acar* 
■u|uutd'liui  ^i4i9i  do  baaaia  «  la  foutaiaa  ««na- 
triiita  dam  l«  tour  du  couvai»*  dva  Capucioa  da 
Lona-lvSaiiluiar.  (  Nota  comaiuiiifa<*«  par  M« 
Afu/rfirr,  cnnai-niiicui  à»  Maiat  Ju  oi^ila* 
■itat  da  Juia.  / 


{ 


4oG  LEZ 

tourner  en  ridicule  dans  uuc  satire 
où  il  le  fait  riuterlocutcur  de  M.  Rœ- 
derei%  qui  est  désigne  par  le  nom  de 
docteur  Pancrace.  Proscrit  une  se- 
conde fois  au  iB fructidor,  le  comte 
Lezay-lVIarncsia  fut  oblige  de  cher- 
cher un  asile  hors  de  France  ,  et  il 
se  réfugia  dans  le  pays  de  Vaud  avec 
son  pcrc;  ils  y  reçurent  ,  tous  les 
deu\^  un  accueil  très-distingué  de 
M.  Necker  et  de  Madame  de  Staël. 
Rentré  en  France,  après  la  chute  du 
directoire ,  il  trouva  une  protection 
puissante   dans  madame  do  Beau- 
harnais  ,   depuis  madame  Buona- 
parte  ,   dont  sa  sœur  était  alliée , 
ayant  épousé  M.  Claude  de  Bcauhar- 
nais  y  père  de  la  princesse  de  Bade , 
et  cousin  d'Alexandre  de  Bcauhar- 
harnais.  Il  fut  envoyé  ambassadeur 
près  de  Télccteur  de  Saltzbourg ,  au- 
jourd'hui grand-duc  de  Toscane  ,  et 
passa  ensuite  dans  le  Valais,  avec  la 
mission  de  préparer  la  réunion  de  ce 
pays  à  la  France.  Il  fut  nommé  .  en 
1 8oG  ,  à  la  préfecture  de  Rhin-et- 
Moselle  (Goblentz),  et  transféré,  en 
iSio ,  à  celle  du  Bas-Rhin.  Il  se  fit 
chérir  de  ses  administré»  par  sa  dou- 
ceur et  son  intégrité ,  et  contribua 
beaucoup  à  la  prospéritéde  la  ville  de 
Strasbourg.  Maintenu  par  le  roi  dans 
ses  fonctions ,  il  était  allé  au  devant 
de  monseigneur  le  duc  de    Berri 
pour  raccompagner  dans  la  visite 
que  le  prince  devait  faire  de  ce  dé- 
mrtcment  ;  les  chevaux  ellrayés  du 
bruit  de  la  mousqueterie  ne  purent 
être  retenus  par  celui  qui  les  guidait  : 
le  comte  de  Lozay  fut  précipité  de  sa 
voiture ,  et  rapporté  à  Strasbourg, 
où  il  expira,  le  9  octobre  181  /}-  On 
connaît  de  lui  ;  I.  Les  Euincs,  ou 
Voyage  en  France  pour  servir  de 
suite  à  cebii  de  la   (irccc ,  Paris , 
1794  ,    in-8".   C'est  une    peinture 
eu'jrgiquc  de»  cpouvaniabîes  excès 


LEZ 

de  celte  faction  qui  dctrubit ,  eu 
quelques  mois,  tout  ce  que  la  sagesse 
et  l'expérieDce  avaient  crëe  durant 
quatorze  siècles.  Il  se  fit  quatre  édi- 
tions de  ce  petit  ouvrage ,  en  moins 
d'un  an  ;  et  il^n  parut  des  traductions 
en  allemand  et  en  anglab.  II.  Qto'^fl- 
ce  que  la  constitution  de  1 798  ?  ibid. 
1 795,  in-S**.  Ce  livre  fut  arrêté  par  U 
police^  mais  l'auteur  le  fit  reparaître 
s  uns  ce  titre  :  Considérations  sur  les 
états  de  Massachuset  et  de  Pensylva- 
nie  ,  ou  Parallèle  de  deux  consïito- 
tions,  dont  l'une  est  fondée  sur  la  di- 
vision, et  l'autre  sur  riimfe  de  la  lé- 
gislature, ibid.  y  iu-8«*.  HT.  DeU 
conslitution  de  1 795  ^  ibid.  in-&>.  IV. 
De  la  faiblesse  dUm  gouvememenL 
qui  commence  y  et  de  la  nécessite  m 
ii  est  de  se  rallier  à  la  majorité  natio- 
n.tle,  ibid.   1796,  in-8^. ;  traduit  a 
allemand  dans  le  Journal  nouuM 
A7/0.   C'est   la  réfutai  ion  de  IW 
vragede  M.  Benjamin  Guustant:  îk 
la  force   d'un  gd^memtnt  fi 
commence,  etc.  V.  Des  causes i» 
la  ré^folution  et  de  ses  réstiUâUf 
ibidem,  1797,  in-8'*.  \h  Pensia 
choisies  du  cardinal  de  Beiz,  ibid.  9 
1797, in- 18.  LechoixdeGespcuées 
au  nombre  de  cent  dix-nenf ,  est  bifli ' 
fait.  La  préface  est  un  des  mdlleiin 
morceaux  sortis  de  la  plume  di 
comte  de  Lezay.  VII.  LeUresàm 
Suisse  y  sur  la  nouvelle  consiitulim 
heli^étique ,  Neufchâtel ,  1 797 ,  ifr8*. 
VIII.  Don  Cados,  infant  ^Esfêr 
gne ,  tragédie,  traduite  de  rallemind 
de  Schiller ,  Paris ,  1 799 ,  in-S'.d* 
39'i  pag.  Cette  traduction  est  irts- 
estimée  :  l'auteur  y  a  joiut  des  nota 
critiques,  et  l'a  fait  précéder  par  des 
observations    intéressantes    sur  U 
langue  et  le  théâtre  français  ;  mû» 
on  doit  avouer  qu'il  s'y  montre  trop 
favorable  au  genre  romantique.  — 
S>.M)  frère,  le  comte  Albert  Li.i\\  w 


♦•. 


ÊUTTGR    Dc    BRCTELLE    pmicn  korliitr 


]-46«  d*itiie  famille 
nnç  distii^iié  dam 
,  et  jonbsaii  d*iuie 
f  avez  coBsidérable,  adieU 
argedesccréuirr,  «t  fut  reçu, 
7a ,  procorror  du  roi  à  la 
se  de5  eam-et -forêts  de  la  gé- 
é  de  Pam.  Picrne  de  n'ayoir 
Dmcr  un  des  arbres  exotiques  y 
s  en  pleine  terre  au  jardin  des 
»  (  c'était  un  micocoulier  ) ,  il 
rnça  aussitôt  on  cours  de  bo- 
*  f  se  lia  arec  les  naturalistes 
s  célèbres  ,  et  devint ,  on  peu 

rs  ,  un  excellent  nomencla- 
entra  ,  en  1775  ,  à  la  cour 
es  ;  et  ses  rapports  avec  Til- 
tfaleshrrbes  accrurent  encore 
ûon  pour  rhistoire  naturelle: 
irda  pas  à  pul>lier  quelques 
iur  les  espèces  de  plantes  dont 
t  fait  une  étuJe  plus  particu- 
et  ces  essais  lui  firent  assez 
eur  pour  lui  inspirer  le  dcsir 
ber  son  nom  à  des  ouvraj^cs 
nsîdérablcs.Informcquc  Doni- 
ilicitait  vainement  les  av.nirrs 
ires  pour  publier  les  ubserva- 


ln¥»l  iMl  AJi»  fort  «wMf^ 
I  ^  «BrtMCf*  4*  r««hi»» 

et  Mcadr»  U  {mUmimi  dt  U 
/Iwv  4m  AiruM  .  imfi'à  c*  qm»  |«« 
MtanKsio  cspagMb  «p  «viieiil 
cxpknr  la  vite»  ctttMi,  cvMwt 
lait  |ianim  le  t^nllM  ^  liwt  !#• 
ckmfcoL  Ol;  «rdiwi  «1  «rfii»* 
teaps  à  filifVitiif  ûê  fMMttvt  à  M« 
4e  itittm  Vh^thktàt  Jkmàm.  An 

part  »  aiHM  «M 
trésor ,  pour  Galm ,  m  m\a  tnm* 
quille  ^w  lonq«*il  «Kl  «niW  M  JMh 
çlrtern;  (  r^^^M  Dohkt»  t  XI; 

rSaSeï  floÎTOIi  p«m  «MÉi»«iii 
Londres ,  méat  dant  la  ttlmili 
h  plos  absolue ,  et  «niqueiMit  «e- 
cupe'  d*un  travail  pour  IcMpiel  il 
trouva  des  ressources  iaiporlmiloi 
dans  la  ricbe  bibliotMipit  de  M. 
Banks.  Il  ne  rentra  ea  Fraw^,  qu'à 
répoqueoù  la  révolution  lui  aMurall 
la  possession  tranquille  de  en  irAiOr, 
qiu  ne  devait  pourtant  )amaU  lire 
publié.  Il  était  en  octobre  ^Horua 
des  conmandants  de  la  gtroe  nAtio> 
nale  de  Paris  :  se  trouvant  k  Ver- 
sailles à  la  tête  dr  ion  betaiUon 
(  celui  des  lombards  )  à  la  fatale 

I'ouraëe  du  (>  octobre,  il  eut  lebmi* 
leur  d'arracber  d'entre  lea  maius 
d'une  populace  elIVenée  ouxe  gardea* 
du-corps  qu'elle  allait  mettre  en 
pièces ,  se  les  fit  livrer  aotis  aa  rra- 
ponsabilité  pour  les  conduire  à  Pa- 
ris, et  leiur  procura  des  babita  boue- 
geois  à  la  faveur  desquels  ils  purent 
s'évader.  I>a  diminutioudeaa  iortuna 
r obligea  d'accepter,  comme  une  ra^ 
source^  les  places  qu'où  a'empreua 


4f*8 


LHE 


de  lui  ofTiir  :  il  fut  employé  quelque 
temps  au  miiiislëro  de  la  )iij»tice ,  et 
nomme  deux  fois  juge  nu  trihunal 
oiTil  de  Paris  ;  il  en  remplit  les  foiic- 
tious  avec  cette  droiture  qui  avait 
été  toute  sa  vie  la  règle  de  ses  ac- 
tions. Llicritier  partageait  ses  loisirs 
entre  les  soins  qu'il  devait  à  ses  en- 
fants ,  riiiiHoire  naturelle^  et  les  li- 
yrcs,  dont  il  avait  forme ,  eu  peu  de 
temps,  une  eoilectiou  beaucoup  plus 
considérable  que  ne  devait  le  lui  per- 
met tre  sa  fortune.  11  se  pn^posait 
d'employer  à  régler  ses  affaires  et  à 
terminer  ses  ouvrages,  les  années 
que  lui  promettaient  encore  sa  vi- 
mieiir  et  sa  tempérance,  lorsqu'il 
lut  assassine'  à  coups  de  sabre ,  à 
quelques  pas  de  son  domicile, le  16 
avril  1800.  a  Les  motifs  et  les  au- 
V  tenrs  de  ce  crime  sont  restés 
»  couverts  d'un  voile  impénétrable.» 
Lberitier  ,  naturellement  bon,  était 
d*un  caractère  dillicile  et  imp;iticnt; 
il  eut  des  discussions  très-vives  avec 
Cavanillcs  sur  l'antériorité  de  la  de- 
couverte  de  quelques  plantes,  et  il  ne 
paraît  pas  que  le  droit  fût  de  son  côte. 

(/^0^)^zCa  VANILLES,  t.  VI,  p.  447') 

Il  était  membre  de  l'académie  des 
sciences,  et  il  fit  partie  de  l'Institut, 
dès  Torganisalion  de  ce  corps  sa- 
vant. Son  Èlogc,  parM.  Cuvier,  est 
imprimé  dans  le  tome  iv  des  Alé- 
moiîvs  de  la  classe  des  sciences 
physiques  et  maihémalùjues,  a  Les 
y»  ouvrages  tic  botanique  de  Lbéri- 
»  tier,dit  son  cloquent  pnnéjçyrisle, 
»  sont  estimés  de  toute  TJ^urope , 
»  pour  lexactitude  des  descriptions , 
»  la  minutieuse  recberchc  des  ca- 
»  ractcrcs  ,  la  grandeur  et  le  fini  (b*s 
à  planches.  »  On  nedoit])as  oublier 
que  jMM.  Redouté  et  Sellier ,  qui  ont 
acquis  une  si  grande  célébrité  j)ar  la 
perfection  à  laquelle  ils  ont  porté 
1  art  de  peiudrc  les  plantes ,  doi>  eut 


LHE 

en  partie  à  Lkéritier  le  développe- 
mcnl  de  leurs  laleuts.  Les  ouvrages 
qu'on  a  de  lui,  sont  :  I .  Stlrpes  nmt 
aut  minus  cognitai,  descriptiomlms 
illustratœ ,  Paris ,  1 784  «  et  années 
suivantes  ^  in-fol.  ,  contenant  sept 
fascicules  ou  cahiers  et  qiiatre-vingl* 
seize  plauches.  «  Il  publia  ,en  1787, 
»  quarante  -  quatre  autres  planchéi 
»  qui. devaient  faine  suite  aux  pif- 
»  miëres ,  et  qui  représentent  des  ge- 
»  ranium;  mais  le  texte ,  quoiqu*inh 
»  primé  depuis  long-temps,  n*apoifll 
»  été  mis  en  vente.  »  (  Eloff  de 
Lhéritier.)  IL  Cornus^  specimembih 
tanicutn  sj  siens descriptianes  et  icô- 
nes specierwn  comi  minas  cogmië' 
mm  ,  Paris  ,  1*788,  in-foL  avec  àx 
planches  :  c'est  1  histoire  pardculicn 
des  cornouillers.  IIL  Serium  tfngfi* 
cuiii  (le  bouquet  anglais )  seufiMim 
rarioresquœ  inhorîis  jiàxtà  Lcm£ 
num  impi  imi>  inhotto  regio  Kewcnà 
et  coluntur,PaLnSyi']98fm  foLmaXi^ 
avec  trentc^uatre  pUuches  ;  c'est  b 
plus  beau  et  le  dernier  des  oumges 
qu'il  ait  mis  au  jour;  il  a  donné  an 
nouvelles  plantes  qui  y  sont  décritOi 
les  uoms  des  botanistes  anglab , 
pour  leur  témoigner  sa  reconnais- 
sance de  l'accueil  qu'il  en  avait  Rfa. 
IV.  Scjii  Dissertations  latines:  A«- 
kile,  1 788,  in-foL,  avec  une  pbnche; 
ou  n'en  conna't  qu'un  seul  exempbir 
re; — Ifymenapappus  ; —  Oxyhé' 
phus;  —  Fir^iki  ;  —  MichsuxU  ; 
Bnchotia  (  i  ) ,  in-fol.  :  il  ne  ks  a 
fait  imprimer  chacune  qu'à  cinf 
exemplaires  y  pour  leur  donner  le 
mérite  d'une  cxce^ive  rareté  ;  et  il 
les  a  distribuées  à  des  personnei 
difVércnles,  de  manière  que  nul  b*ci 
])ut  possé<lcr  la  collection  complète. 

(1)  I>h«rili-r  ilrtnnACM  nom  à  une  plante  A'art 
otleiir  iiili  1 1«  poMr  rspriin-r  »ra  niéfffii4ai  c«** 
pi|jtin:ta  ili;    I  iofjitiqahl*   hi|t:*li«B,  cMitff*  ki 


,  iiililiilà!  Cadia ,  a  été 
le  Mapaiin  cne^y  clopé- 
I  cnaiir^,  à  part,  qiipl- 
airfsin-8".  l^a  collecliOD 
i  ouvragM  de  Lhënlier , 
c  texte  des  géranium  , 
Cranrf  papier ,  pUntrbes 
irièM,ae1C  vendue  5'j6r. 
tnrdu  Pérou,  il  a  Uis- 
ocHl .  la  Flore  Je  la 
■ime  ;  c'est  le  cuulogue 

centaîucs  d'fspéees  de 
n  ou  plaulei  qu'il  av.iît 
I  cnlraitl  on  eo  Mrlaut 
lu.  Le  Catalo^;uc  de  sa 

a  etc  publie'  par  M. 
lé.  Paris.  i8oa.iii-8-. 
wnt  M.  CuTÎer,  la  plus 
ni  exisUt  en  EiirojK, 
unique ,  sans  eu  exceplcr 
Banls.  W-ï. 

1E8mVII.L\ND0N, 
.une),  (ille  de  Nicolas 
i>ête  irapiqiie.  Listorio- 
i-auee  ,  et  lr>i  duc  leur  des 
jruliiis.Daauità  Pariï  en 
i(i()4.  Malle  moi  sel  le  de 
iFriia  du  goût  de  son 
la  poésie.  I/acadéniie 
lUt  se  l'associieii  i6ç;IJ, 
Rirovrali  de  Padoue  cd 
inounil.  iParU.  le  •){ 
.  Ses  ouvrapes  ,  la  plu- 
(  prose  el  de  vers,  sont: 
raèlèfs ,  contenaat  Yln- 
tpene  ,\'  .IsfOrepiuù,  le* 
ratt  df  l'èloiJutTKe ,  les 
e Finette ,  nouvelle;  el 
ffes  en  verM  el  enpitise, 
i.  II.  liigATTwes  in- 
u  recueil  d<t  dilTérriites 
■ut«  et  en  vm  .  Paiis , 
i  :  on  ¥  Irnuve  le  irioiii- 
oKDt-sItouli^ret,  n-çue 
<dupjruaE>«-.ni.l,'./- 
mademoiteUf  de  Se  i- 
i;a4,  In-ij.  IV.  £/vc 


LHE  {og  ' 

dilion  enjoués,  Parii,  1703,  3  »ol. 
in-ii.  V.  f.a  Tourténéhreiue,  \ni. 
de  l'aiR'ai.i,  cotil« ,  Paris  ,  1705, 
in-i3.  VI.  La  Pompe  daiqihiHe,ta 
Tcrs,  1711  ,  in-ia,  failo  pour  U 
mort  du  premier  danphin,  (lis  de 
Louis  iiv.  VII.  Caprices  du  Dm- 
lin.  Paris,  1718.  in-ia.Vm.  Its 
Epltres  héroïques  d'Ovide,  Paris  , 
1731,  in-ia;  il  y  eu  a  seize  en  vers. 
C'est  le  seul  de  ses  ouvrage»  où  elle 
ait  mis  son  nom.  La  TeTsiticalioB  en 
est  coulante  et  aisée;  maîsles  endroîti 
trop  libres  de  l'auteur  Utiii  y  sont 
gazM  et  adoucis.  M"'.  Lh^rîtier 
avait  etif  fort  aimec  de  la  duchess* 
de  I.ongueville  ;  celle  princesse  lui 
laissa  ses  Itfdniaires  qu'elle  publia 
avec  des  notes, Cologne,  170g,  in- 
\i;  reimpriinesbien  des  fois dcpuii, 
â  la  suite  des  Mémoires  de  [letx  et  do 
Joly.  Voyez  son  Eloge  dans  la 
Journal  des  savants ,  décembre 
1734.  C.  T— T. 

LHERMIIÏIER  (  Nicolas  ),  nri 
en  1657,  à  Saint- Ùlpfaa ce,  dîocbe 
du  Mans, commença  ses  études  dans 
celte  Tille  ,  et  ïint  les  terminer  à 
Paris,  Il  prit  les  ordre»  »acn!a,  el 
fut  re;u  ,  en  1689,  docteur  de  Sor- 
bonnc-  lirré  pr  guAl  h  re*lade  da 
la  thco'ogie,  il  ourril  dans  sa  mai- 
son ,  un  cours  public  de  cette  science, 
qu'il  cnseit;i)a  pendant  |5  ans  anc 
succès.  LIiennuiicT  fut  rappelé  an 
Mans,  en  ■707.  Jiar  l'ev^que  Mon- 
teuard  de  'l'resMn  ,  qui  te  nomma 
cliBuoinc  tbeulogal  et  archidiacre  de 
son  église.  B  y  nerfa  ,  rn  iiaS , 
les  fuiiclioDS  dé  vicairc-gnie'ral  dn 
diorèse ,  pendant  la  racance  dn 
siège  e'insccrpal.  Ce  docteur  reriai, 
m  1713,  .î  Paris,  oii  îl  rooural,li 
(i  mai  17.35.  Il  ■  laisse:  I.  Summm 
thcohgîof  ad  unim  icHolanen  ne» 
fnmmodala ,  Paris.  1701-1 1,7*. 
in-^'.;  [ilusiwri  fou  rcimprîmtGiU 


4i«  LHR 

traite  de  la  grâce ,  qui  en  fait  partie,^ 
fit  beaucoup  de  bruit  ,dans  un  temps 
011  l'Eglise  gallicane  était  adte'e  par 
les  querelles  du  jansénisme.  Un  ano- 
nyme le  dénonça  aux  e'vêques  de 
France,  et  le  jésuite  Golonia  l'inscri- 
vit dans  son  Dictionnaire  des  livres 
jansénistes.  II.  Tract  atus  de  sacra- 
mentis j  Paris  ,  1736,  3  vol.  in- ri. 
L'éditeur  a  inséré ,  en  tête  de  cette 
œuvre  posthume,  une  vie  abrégée 
de  l'auteur.  Lherminier  avait  des 
mœurs  douces  et  de  l'érudition:  ses 
ouvrages  sont  méthodiques;  mais 
on  y  chercherait  en  vain  l'élégance 
et  la  précision  du  style.         L-u. 

LIIERMITE  (  Jacques  ) ,  navi- 
galour  hollandais  ,  commandait  la 
fJotie  de  ouKc  vaisseaux  expédies 
par  les  Etats-Généraux ,  le  'àC)  avril 
i(iv43,  pour  attaquer  le  Pérou.  La 
traversée  fut  longue  et  pénible  :  le 
séjour  que  Ton  fit  dans  une  baie  de 
la  Tcrro-< lu-Feu,  donna  occasion  de 
reconnaître  que  cette  terre  est  cou- 
pée })ar  un  grand  nombre  de  canauv. 
lihermite,  épuisé  par  une  maladie 
de  langiieur ,  qui  depuis  plusieurs 
mois  le  mettait  hors  d'état  d'agir  , 
mourut  devant  le  Gillao,  le  ^  juil- 
Kt  iGx^,  On  avait  donné  son  nom 
il  une  petite  île  du  sud  de  la  Terrc- 
dii-Feu  ,  et  dont  le  fameux  Cip 
Hnni  forme  la  pointe  la  plus  méri- 
«liunalc.  (  /'o> .  Adolphe  Dkcklr  , 
tom.  X  ,  pag.  037  ).  E — s. 

L'IIEURKli  X  (  J  h  A  N  ) ,  suivant  un 
usage  assez  ordinaire  de  son  temps  , 
traduisit  son  nom  en  grec  ,  et  prit 
velui  de  Macariiis,  sous  lequel  il  c.>t 
l)eaucoup  plus  souvent  désigné.  Il 
naquit  à  Gravelines ,  vers  le  milieu 
du  XVI*.  siècle ,  fit  ses  éludes  à  Bcrj;- 
Saint-Winoc,  sous  Paul  Lcopardus, 
t't  se  rendit  très-habile  dans  les  lan- 
gues grcccpie  et  latine.  II  alla  étudier 
û  philosophie  à  Louvain,  embrassa 


LHE 

Pétat  ecclésiastique  9  et  se 
Rome,  où  il  demeura  plus 
années ,  occupé  de  la  rech 
anciens  monuments  ,  et  pi 
ment  des  antiquités  chrétiei 
recommandation  de  pliLsii 
tectcurs  distingués  que  li 
mérités  ses  travaux,  il  fut 
par  le  pape  .  ^chanoine  t 
Artois.  Il  mourut  dans  cell 
1 1  jmn  1614,  âgé  de  soi\ 
ans.  Il  avait  conipoNC  plu^ 
vrages  savants  ^  mais  sa 
rempccha  de  les  publier, 
rant ,  il  légua  ses  manuscri 
bliotlié(|ue  d'un  des  collège 
vain.  Une  seule  de  ses  pr 
a  vu  le  jour  après  sa  mor 
soins  de  Jean  GhilHet  ,  ch 
Tournai.  G*e$t  une  dissert 
a  pour  titre:  Joan,  Macari 
jJnensis  jébraxas  seu  .-ipi 
qiiœ  est  antiifuaria  de  gei 
silidianis  dist/uisitio.  L'a 
signe,  sous  le  nom  d*Af 
[injidelisjidelis ;  infidèle  (j 
le  titre  de  fidèle  ) ,  ces  d 
taires  qui  s'élevèrent  dan 
miers  siècles  du  chri^tianisi 
par  l'alliance  la  plus  moi 
mêlèrent  dans  leur  croyam 
(jues  dogmes  chrétiens  ,  U 
ti  lions  des  Egyptiens ,  le 
des  Perses  ,  les  rêveries  c 
l(»<'ie  et  de  la  magie ,  etc.  I 
naître  leur  dieu  Abraxas  cl 
de  monuments  sur  lesquels 
vinité  est  représentée  sous  1 
les  plus  bizarres.  A  la  suit 
dissertation,  l'éditeur,  Jeai 
en  a  placé  une  autre  sur 
sujet  'y  elle  est  intitulée  : 
Proteus^  seu  mulijormis 
Eaiilidianœ  varieias,  11 
vingt-deux  planches  ,  rcf 
environ  cent  vingt  pierres 
tpi  il  a  cxplitpiécs  dans  un 


LHE 

i  tenninerouvrage ,  imprima 
ers,  1O57,  in-4**.  Lheureux 
te  cliargë  d'achever  les  Hor 
4a  ^  ouvrage  sur  les  pein- 
t  sculptures  des  monuments 
is  f  commence  par  Alphonse 
ly  et  continue  par  Philippe 
ius  de  Louvain.  La  mort  vint 
r  dans  cette  entreprise.  L'ou- 
l'a  point  paru  ;  on  en  trouve 
cments  aans  diverses  disser- 
de  Jean-Jacques  et  de  Jean 
^De  linteis  sepulcralibus  Do- 
:h.  a8 ,  et  dans  VAnastasU 
iâ  L  II  est  encore  cité  dans 
le  Jean  Chifflct  De  Socrate,ei 
ieri  imagine  Deiparœ.  Les 
ouvrages  qu'il  laissa  en  ma- 
ySont:  De  anliqud  scribendi 
r.  —  De  naturd  verbi  medii 
i  de  totd  naturd  verborum 
um,  —  Inscriptiones  graeœ 
\ierpret,  et  notis,  —  Emen- 
'ibliorum  romana. — Basilius 
w  episcopus  de  vitd  Sanctœ 
p  ,  interprète  Macario  ;  et 
;s  autres  traductions  du  même 

Z. 
)MOy  D  (Ch  arles-Fr  aw  Ç018  ), 
cur  ëmcrite  de  raiiivcr«ité  de 

De'  en  17^-7,  à  Chaubies , 
i  de  Noyon  ,  fit  ses  rtiides  au 
d'inville  ,  en  qualité  de 
T ,  et  en  devint  principal, 
c  professeur  au  colliff;e  du 
il  Lemoine  y  il  interrompit  sa 
,  et  renonça  à  tout  projet  d'a- 
aeut.  11  s'altacha  ,   de  prcfé- 

aux  plus  jeunes  enfants  ;  on 
lu  lui  oATrir  des  places  et  des 
\ plus  honorables,  il  repondit 
mment  qu'il  n'alviiulonnerail 
ses  sixièmes.  Pendant  plus  de 
ans  qu'il  ensei<;na  ,  le  désir 
fait  de  se  rendre  utile  a  l'en- 
fit  le  bonheur  (le  sa  vie,  et  lui 
t  ces   Uvres  eléinenlaucà   oii 


LHO  41 1 

bnlleot  tout  ensemble,  une  8$iiM 
littérature ,  un  bon  jugement  et  une 
piété  solide.  Arrêté  au  commence* 
ment  d'aoAt  1792,  et  enferme'  à 
Saint -Firmin  avee  une  multitude 
d'ecclésiastiques  insermentés  ,  il  £bt 
mis  en  liberté ,  peu  de  jours  yfhs , 
par  la  protection  de  Tallien,  dont  il 
avait  été  le  maître,  et  oui  avait  con» 
serve  pour  lui  une  profonde  vénéra- 
tion.  Quelques  mois  s'étaient  k  pehie 
écoulés,  qu'il  crut  devoir  sortir  de 
Paris  pour  mettre  sa  vie  en  sûreté«  11 
était  déjà  sur  le  boulevard  de  la  SaU 
pétrière^quandil  fut  attaqué  par  deux 
militaires,quilelaissèrent  pour  mort, 
et  lui  enlevèrent  une partiedePargent 
dont  il  avait  pu  se  munir.  L*uo  det 
deux  voleursayant  étépris,Lhomoiid 
recouvra  son  argent  par  les  bon» 
offices  de  M.  Gnyot  :  et  comme  on 
le  pressait  de  ne  pas  laisser  le  crime 
impuni,  et  d'en  poursuivre  la  ven- 
geance devant  les  tribunaux  ,  il  ré- 
])0udit  :  Je  n  en  ferai  rien  ;  si  vous 
vouliez  lui  faire  tenir  la  moitié  de 
la  somme  qu'il  m* a  laissée ,  vous 
m'obligeriez  ;  il  r^ut  en  avoir  be- 
soin. Ilmouiiit le 3 1  décembre  1 794. 
Lhomond  était  très-habile  dans  la 
botanique,  qu'il  cultiva  toujours  avec 
beaucoup  de  soin  ,  et  dont  il  inspira 
le  goût  à  quelques-uns  de  ses  amis» 
C'est  lui  qui  donna  les  premières  le- 
çons de  cette  science  À  M.  Hatiy ,  et 
qui  l'encouragea  dans  des  études  aux- 
quelles ce  savant  doit  sa  célébrité.  Sa 
conversation  était  aimable,  spirituelle 
et  assaisonnée  de  bons  mots,  que 
ceux  qui  l'ont  connu  se  plaisent  à 
répéter  encore.  Il  était  dans  l'usagu 
de  faire  ,  tous  les  jours  ,  une  oro- 
meuade  jusqu'à  Sceaux  ,  qu^que 
temps  qu'il  fît  ;  et  c'est  à  cet  exer- 
cice qu'il  fut  redevable  de  sa 
santé.  Nous  avons  de  lui  :  1.  Dû 
virii  dlustrijbus  urbis  liomœ,  iD-24* 


4i3  LHO 

IL  Eléments  de  la  Grammaire  la- 
tine,  in- 1*2,  III.  Eléments  de  la 
Grammaire    française  ,    in-  l'i. 

IV.  Epitome  lUstoriœ  sacrœ,  in-r2. 

V.  Doctrine  chrétienne ,  en  forme 
de  lectures  de  piété,  où  l'on  expose 
les  preuves  de  la  religion  ,  les  dog- 
mes de  la  foi ,  les  règles  de  la  mo- 
rale ,  ce  qui  concerne  les  sacrements 
et  la  prière,  iii-ia.  VI.  Histoire 
abrégée  de  l'Eglise,  où  l'on  expose 
ses  combats  et  ses  victoires  dans 
les  temps  de  persécutions,  d'héré- 
sies et  de  scandales,  et  où  l'on 
montre  que  sa  conservation  est  une 
œuvre  divine,  ainsi  que  son  établis- 
sement ,  in- 1  u.  \  II,  Histoire  abrégée 
de  la  Religion ,  avant  la  venue  de 
Jésus  -  Christ  ;  où  Von  expose  h's 
promesses  que  Dieu  a  faites  d'un 
rédempteur,  les  figures  qui  Vont 
représenté ,  les  prophéties  qui  Vont 
annoncé,  et  la  suite  des  événements 
temporels  qui  lui  ont  préparé  les 
voies  ;  et  où  Von  démontre  Vanti- 
qtiité  et  la  divinité  de  la  Religion 
chrétienne  ,  i  •*«.  cdit. ,  1 79 1 ,  in- 1 'i. 
Ces  ouvrages,  qui  sont  entre  les  mains 
de  tout  le  moudc ,  ont  eu  un  grand 
nombre  dVditlons ,  à  Paris  et  ail- 
leurs. Les  additions  que  l'on  a  faites 
dans  quelques-unes,  ne  sont  pas 
toutes  heureuses.  L — b — E. 

LHOPJTAL  (  Michel  de),  chan- 
celier de  Friincc,  est  un  des  magis- 
trats les  plus  illustres  des  temps 
modernes.  Montaigne  et  Brantôme 
le  placèrent ,  de  son  vivant  même ,  k 
côté  des  sagt'S  les  plus  renommés 
de  V antiquité  ;  et  Etieime  Pasquier 
desirait  que  tous  les  chanceliers  et 
gardes  des  sceaux  moulassent  leur 
vie  sur  la  sienne,  La  postérité'  a 
confirme'  ce  jugement  des  contem- 
porains de  Lnopilal  ;  cependant  on 
ne  l'a  encore  jugé  que  confusément 
et  d'après  ses  ac lions  publiques,  que 


LHO 

la  malignité  a  cberché  quel 
dénigrer.  Pour  le  faire  coni 
qu'il  était,  nous  puiseron 
nous  avons  à  en  dire ,  dans 
très  ,  source  précieuse ,  ma 
gée  par  la  plupart  de  ceu 
sont  occupés  de  ce  grand  ht 
dans  son  Testament,  où  il  i 
lui-même  les  principaux  év( 
de  sa  vie.  Michel  de  Lho 
quit  à  AiguejKrse  en  Auvei 
if)0j,de  Jean  de  Lhopital, 
et  de  Marguerite  de  Ladii 
sans  fondement  que  quelque 
ont  supposé  qu'il  était  le 
d'un  juif  d'Avignon.  Son  aiir 
les  de  Lhopital ,  seigneur  i\r 
et  de  Laroche. avait  e'pousé 
ri  le  Duprat.  Jean  de  Lhoj 
père,  s'attacha  en  qualité' de 
au  roiuictable  de  Bourbon,  (j 
vait  de  lui  plus  de  conseilU 
médecin  ,  n'ayant  affai\ 
grande  importance,  qu'il 
communiquât ,  et  ne  la  pa 
son  avis,{  Testament  )  «  Il 
»  ir'moignage  de  son  fils , 
*  dans  ses  aÛTections,  inel 
»  dans  ses  desseins,  et  pi 
»  soutenir  au  péril  de  sa  vif 
»  nete  Tem porta  toujours  e. 
)»  Tuiile  :  il  ne  s*occu|)3  ja 
»  sa  fortune.  »  Lorsque  le 
blc  ,  chassé  de  France  pam 
privé  de  tous  ses  biens, 
auprès  de  Charles-Quint, 
Lhopital  ne  l'abandonna  |e 
sa  diss^race;  il  le  suivit,! 
France  sa  famille  et  le  nem 
qu'il  y  ]K>ssédait.  Michel  l^ 
tal,  son  (ils,  étudiait  alors  a 
Toulouse  :  il  fut  arrêté  « 
prison  pa  r  Tordre  des  com. 
qui  instruisaient  le  proc^  d 
1  .-d)le  ;  mais  le  roi  Iw-même  ( 
de  le  mettre  en  liberté  ;  00  i 
mit;  deux  ou  trois  ant  apr^ 


fhn  en  Italie.  François 
lie  M  captivité,  et  ligué 
ces  d'Italie,  faisait  alors 
lilui.  Jean  dcLhopîul, 
ce  siège  traînerait  co 
l  que  son  EU  qui  était 
«  lui  dans  cette  ville  y 
temps  qu'il  pouvait 
oyer  ailleurs  pour  son 
l'eu  fît  sortir  déguise' 
cl  l'ecTova  continuer , 
MS  éludes  de  droit. 
tttfi  ville  jouissait  d'une 
jritc  ;  on  y  accourait 
s  parties  dé  l'Europe, 
uleuce  était  dans  ce 
ence  principale  ;  ou  ne 
-er  à  aucun  emploi,  sans 
l  une  élude  aprofondie. 
ipital  en  eût  déjà  appris 
élémeuts  en  France,  il 
core  six  ans  i  Padoue 
rrfectiOD 


IJIO 


belles 


e  elle  laliu  lui  dcvii 
liliers.  Lorsqu'il  cu^^llli 

Lhopilal  alla  joiudre 
ji  s'était  rendu  a  Bome 
n  du  conuétable.  Son 
larda  pas  à  se  faire 
ns  cette  ville  ;  et ,  quoi- 


et    eu  ,      , 

ace  d'auditeur  de  rote. 

souvenir  de  sa  palri» 
effacé  de  son  cu:ur  ;  ei 


m  i534  )à  revenir  en 
il  lui  iirumil  de  l'avair- 
I  crédit  :  mais  ce  prélat 
jhopilal ,  dénué  de  toute 
'ut  obligé  de  suivie  le 
*aris.  La  modique  for- 
pire  a  vail  été  confisquée 
uire  du  connétable  ;  el 
ndut  à  son  (Us  ^uc  lojij-- 


La  vertu  et  le  itiérile  avaient 
alors  quelque  pris  eu  France  ,  et 
Lhopilal  y  fut  bientol  apprécié. 
Au  Doul  du  trois  ans  ,  Jean  Murio, 
lieutenant  criminel,  lui  donna  se 
lilte ,  avec  une  charge  de  conseil- 
ler au  parlement ,  pour  dot.  Ce 
Jean  Moriu  est  très  -  fameux  dans 
le  marlyroloce  des  prolestauts  ,  pur 
la  sévérité'  qu  il  menait  dam  l'citot' 
lion  des  lois  rendues  contre  eux  ;  et 
elle  forme  un  contraste  refflarquahli 
avec  la  lolérance  que  le  gendre  mon- 
tra daii^  la  suite  à  leur  i^ani.  Lors- 
que Lliopital  entra  au  parlement, 
celle  illustre  compagnie  avait  beau- 
coup dégénéré  de  son  ancien  édal , 
par  l'ellÊt  de  la  vénalile'  que  le* 
malheurs  des  lemps  avaient  forcrf 
François  I"'.  d'y  introduire.  Lho- 
pilal ,  témoin  de  cette  innovation , 
en  déplore  les  suites ,  dans  une  ép!ir< 
au  cardinal  de  ToumoD.  De  conceri 
avec  quelques  anciens  roagislrals  qui 
exiMaicnt  encore ,  il  tdchail  de  don* 
ner  l'exemple  de  l'assiduité  et  de 
l'appbcation  i  celle  foule  de  jeunet 
geas  sans  expérience ,  auxqueb  la  vé> 
nalité  avait  ouvert  l'accrs  du  purlfr- 
mcnl ,  et  qui  n'avaient  d'autre  lîlrs 
à  cet  honneur  ,  comme  il  le  dit  lui* 
même ,  que  l'argent  qu'ils  avaient 
donné.  Lhopilal  lut  loag-tfimpa  àti 
comme  un  modèle  dans  la  niaps- 
tralure.  Les  vacauces  nerbangeaieni 
pas  beaucouu  sa  manière  de  vivre  : 
i\  menait  à  l'écari  toute  alTaire  litî* 
gieusc  ;  i^t  la  lecture  des  crands  écri- 
vains de  l'auliqiiitB ,  de  rbisloire  di 
France  cl  de  l'Ècrilure  sainte,  occiu 
pjit  alurnalivement  sm  loisirs.  Ce- 
pendant la  carrière  de  la  niagtslra- 
lurc  lui  devenait  insupppriable  :  soi 
Ei-iiie  se  Irouviil  à  l'étroit  dans  Ici 


I 


4i6  LHO 

lions,  qui  devaient  servir  alternati- 
vement pendant  si^c  mois  :  c'est  ce 
qifon  appela  les  semestres.  Pour  Ic- 

gltimer  cette  mesure  aux  yeuidu  pu- 
lie ,  on  employa  un  leurre ,  dont 
l'usage  s'est  renouvelé  depuis  plu- 
sieurs fois.  On  voulut  que  la  justice 
fût  rendue  gratuitement;  et  l'on  sup- 
prima les  dpices,  en  augmentant  les 
gages  des  juges.  Lhopital ,  qui  avait 
e'té  choqué  pendant  qu'il  était  au 
parlement ,  de  la  cupidité  de  quel- 
ques magistrats ,  crut  voir  le  remède 
k  cet  abus  dans  le  nouvel  ëdit  ;  et 
quoiqu'il  n'en  fût  pas  l'autour,  il 
s'en  montra  hautement  le  défenseur  ^ 
et  se  chargea  même  de  répondre  aux 
remontrances  du  parlement ,  que  le 
premier  président  Lemaitre  avait 
présentées.  Gcu\  qui,  imtés  de  sa 
sévérité  dans  l'administration  des  fi- 
nances, n'osaient  lui  en  faire  ouver- 
tement un  reproche,  saisirent  cette 
occasion  d'éclater  contre  lui.  Ce  fut 
un  déchaînement  général;  et  il  en 
éprouva  un  chagrin  trcs-vif ,  comme 
on  peut  en  juger  par  une  épitre  qu'il 
adressa  au  chancelier  Olivier.  Celui- 
ci,  dans  sa  réponse,  garde  le  plus 
profond  silence  sur  l'aifaire  des  se- 
mestres ,  qu'il  n'approuvait  pas.  Il 
loue  beaucoup  la  beauté  des  vers  de 
son  ami ,  et  il  cherche  à  le  consolerdu 
chagrin  que  lui  caiLsaient  les  traits 
de  l'envie.  Mais  Lhopital  était  ré- 
servé à  des  épreuves  encore  plus  dif- 
ficiles. La  France  se  trouvait  dans  la 
situation  la  plus  critique,  après  l'ac- 
cident funeste  qui  lui  enleva  Henri  IL 
Des  factions  s'étaient  formées,  et 
s'agitaient  en  tout  sens  sous  sou  fai- 
ble successeur.  Les  nouvelles  héré- 
sies avaient  fait  de  grands  progrès; 
et  les  rigueurs  exercées  sous  Iran- 
çuis  I«^  ,  et  sous  Henri  II,  con- 
tre les  calvinistes,  n'avait>nt  servi, 
comme  il  arrivt  pour  l'ordinaire , 


LHO 

qu'à  en  accroître  le  nombr 
mécontents  n'attendaient  qi 
chefs  pour  devenir  furmidabi 

S  rinces  lorrains,  appuyés  d 
it  de  la  reine  Marie  Stiiar 
nièce,  se  mirent  à  la  tête  du  ; 
nement,  et  se  déclarèrent  les  ] 
teurs  de  l'ancienne  relig-on  ;  i 
gagner  e  .core  mieux  l'opiiUMi 
q<:c,  ils  n'appelèrent  à  l'ad'ii 
tion  que  des  hommes  qu'elle 
rait.  Le  chancelier  Olivier  re 
fonctions  dont  il  était  dcpiwi 
puis  si  longtcm|)s.  D\tn  autr 
tes  princes  de  la  maison  de  B<i 
le  roi  de  Navarre  et  le  pri 
Condé,  indignés  de  voir,  d; 
mains  étrangères ,  une  antorit 
croyaient  leur  appartenir 
droit  delà  naissance,  se  min 
tête  du  parti  protestant  :  mais 
juration  d'Amboise,  dont  il 
saient  pour  être  les'principa 
teurs,  échoua  complètement; 
événement  offrit  iiu  prétexte  p 
perdre.  Cependant,  le  cardi 
Lorraine  avait  fait  entrer  Ll 
au  conseil-privé.  Mais  par  un 
ticles  du  traite  de  Cateau-Canr 
la  duchesse  de  Berri ,  sa  bienf 
devant  épouser  Emanuel  Pb 
duc  de  Savoie,  il  fut  charge 
conduire  cette  princesse  enl" 
Il  a  tracé  la  description  de  o 
ge,  depuis  BIbis  jusqu'à  Ni» 
une  longue  éptlrc  à  Jacques 
Pendant  l'alMeiire  de  Lhuj^ 
chancelier  Olivier ,  désolé  (  3 
que  Tinstrument  dont  les  C 
servaient  pour  peixire  ceux 
faisaient  ombrage,  fut  sa5 
maladie  qui  le  conduisit  au  t» 
Lorsqu'il  fut  question  de  lue 
un  successeur,  Catherine  de 
se  trouva  dans  une  grande  p 
té.  Les  anciennes  liaisons  de 
tal  avec  U  maison  ia  Lorraî. 


LHO 

«speet  :  mais  la  ducliesse 
nsier,  femme  d'un  carac- 
A  fsprit  au-dessus  de  son 
['avait  connu  chez  la  du- 
Berri ,  dissipa  toutes  les 
s,  en  peignant  Lliôpital 

bomnie  en  qui  l'amour 
s  dominait  toutes  les  au- 
>n$.  A  son  arrivcfe  à  la  cour, 
•at  trouva  qu'on  y  aei- 
t\eis  les  plus  funestes.  La 
protestants  était  jurefe  :  on 
leur  laisser  que  raltcrna- 
bjuration  ou  de  la  mort, 
^me  question  d'établir  en 
'edoutable  tribuual  dd'in- 
fie  nouveau  chancelier  ne 
raquer  de  front  un  tel  pro- 
î  compromettre  avec  ceux 
rnaieut.  Il  chercha  à  l'é- 

des  voies  détournées ,  en 
idre  un  édit  qui  ôtait  aux 

laies  la  connaissance  du 
frcsie,  et  l'attribunit  aux 
•siastiqiios  :  il  dérida  ainsi 

repousser  l'ét.ihhssement 
iilion.  Oux  qui  ne  péné- 
>  les  vxxcs  de  Lhopit;il ,  ne 
concevoir  qu'un  magistrat 
montré  tant  de  zrle  pour 
n  de  nos  maximes,  s'en 
à  ce  point  :  mais  on  trouva 

d'éluder  Texénition  de 
'ou  ne  parla  phis  do  l'in- 
11  n'aurait  pu  lutter  Ion»;- 
t  seul  contre  la  faction  do- 

pour  la  conilwltre  avt»c 
lUta'ie,  il  réunit  autour  de 
;eux  qui  {Kirta^eaieiit  ses 
de  modération  et  de  jus- 
,  il  se  forma  un  tiers  par- 
montrant,  sous  sa  direc- 
jjer  à  toutes  les  fa  étions ,  ne 
onnaître  d'autres  eimemis 
ubiic,  que  ceux  qui  trou- 
repos  de  l'état  et  en  vio- 
lois  et  U  constitution.  On 

iv. 


'LIR>  .417 

vît  ea  pea  de  temps  s'attacher  à  g« 
prti  des  pr^ats  cdàbres  pa^'  leur 
savoir  et  leor  piété ,  de  sages  théo- 
logiens et  de  Tertueox  magistnMs. 
Lhopital  voulut  s*appuyer  encore 
de  1  opinion  de  la  nation  ent'fare» 
Dans  une  assemblée  de  aotaUeste-' 
nue  en  i56o,  à  Fontainebleau,  et 
où  il  avait  eu  le  s  in  de  u'appekr 
que  des  hommes  dont  les  iutenuons 
et  la  sagesse  lui  étaient  coamies  ,  it 
fit  ordonner  la  convocation  dés  états 
généraux,  celle  d'un  concile  aatiooal, 
et  la  suppression  des  poursuites 
contre  les  protestants.  Mais  ceax-d^ 
fiers  d'un  avantage  qu'ils  n'auraient 
osé  se  promettre  quelques  mois  an* 
para  va  nt ,  dérangèrent  tous  les  plans 
du  chancelier,  en  levant  l'éteudard  dtt 
la  révolte.  On  attira  à  la  cour,  sous  ua 
prétexte  spécieux,  le  rii'de  Navahre. 
et  le  prince  de  Condé,  qui  avaient  eu 
l'imprudence  d'y  exciter  les  protes- 
tants :  ils  furent  arrêtés  à  leur  arri- 
vée; et  un  arrêt  de  mort  rendu  con- 
tre le  prince  de  Condé,dont  on  re- 
doutait le  caractère  énergique,  allait 
être  exécuté,  si  Lhopital  ne  l'avait 
empêché ,  en  en  retardant  la  signa- 
ture. La  mort  de  François  II  chan- 
gea l'état  des  choses.  La  puissance 
des  Guises  tomba  avec  loi;  mais  les 
factions  n'en  devinrent  que  plus  har- 
dies sous  un  roi  mineur.  I^a  France, 
suivant  les  expressions  de  Lhopital, 
se  trouva  avoir  autant  de  rois,  pour 
ne  pas  dire  de  tyrans ,  qu'elle  renfer- 
mait d'hommes  puissants.  I^  chan- 
celier poursuivait  toujours  son  sys- 
tème de  rappmchement  et  de  conci- 
liation. Le  colloque  de  Poissy,  ob  les 


rendre  plus  fermes  dans  lArs  opi- 
nions. La  guerre  civile  étiiit  sur  le 
point  d'écUter.  Lhopiul  cnH  igiTl 


4i8  LHO 

n*y  avait  plus  d'autre  moyen  de  cal- 
mer les  protestants ,  que  de  leur  ac- 
corder une  tolérance  qu*il   n'était 
S  lus  possible  de  leur  refuser,  L'cVlit 
e  janvier ,  ainsi  nomme'  du  mois  où 
il  fut  public,  permit,  sous  certaines 
restrictions ,  la  profession  publique 
de  la  religion  protestante.   Mais  cet 
édit  aigrit  les  catholiques  et  enhar- 
dit les  protestants,  qui,  de  persécutés 
devenus  persécuteurs,  se  soulevèrent 
dans  ])lusieurs  ^iK^roits  et  se  livrèrent 
aux  plus  coupables  excès.  Le  désir 
de  la  vengeance  s*ctait  emparé  de 
tous  les  cœ.irs  ;  on  attendait  avec 
impatience  le  signal  de  la  guerre:  mais 
Lbopital  indigné  tonnait  coure  tous 
ces  furieux  ;  et  sa  présence  au  cou- 
seilsus pendit  toutes  les  délibérations. 
Le  coiiuélablv  de  Montmorency  lui 
dit  uu  jour ,  qu'un  homme  de  robe 
ne  devait  pas  se  mêler  de  ce  qm 
concerne' Àa  £;uerrc  :  Si  je  ne  sais  pas 
laj'ai  V  y  liu  répondil-il,  au  moins 
sais- je  quand  elle  est  nécesiaire,  II 
fut  exclus  du  conseil,  et  les  hostilités 
Gommcnci^rent.   La   France  fut  en 
proie  aux  plus  horribles  dévastations; 
et  Lbopital  en  fut  pénétré  de  la  plus 
vive  ainiclion  :  il  a  fait  dans  ses  épi- 
tres   les  descriptions  les  pins  tou- 
chantes de  ces  calamités.  EnQn  la 
mort  du  duc  de  Ouise,  assassiné  au 
iiége  d'Orléans,  amena  la  paix,  dont 
Ijhopital  régla  les  conditions.  Cette 
paix  ayant  mécontenté  les  deux  par- 
tis, le  chancelier  pensa  qu'une  guerre 
étrangère,  en  les  réuiiissant  contre 
tui  ennemi  commun,  était  le  seul 
moyen  de  faire  diversion  à  leurs  fu- 
reurs ;  et  il  (il  dé<'larcr  la  guern»  aux 
Anglais ,  qui  avaient  profité  de  nos 
trnnbles  pour  s'emparer  du  Havre. 
Charles    iX  avait  atlriiit   sa   qua- 
tor7.ième  année  :  le   rlianceli«,r   fit 
revivre  une  anoirnuo  loi ,  qui  fixait  à 
cet  âge  la  majoritc  du  rui.  11  voulut 


LHO 

ôter  par-là  aux  chefs  de  part! . 
prétention  au  pouvoir  su{ 
M.iis  Charles  IX/[uoique  ma  jeu 
était  pas  plus  capable  de  tei 
rênes  du  gouvernement  ;  et  d( 
veaux  orages  menaçaient  la  F 
Malgré  la  fermeté  avec  laqiiell 
pilai  faisait  exécuter  les  éd 
pacification,  les  protesfants 
que  les  catholiques  iravcrsaici 
cesse  ses  intentions  pacifiques 
imposer  aux  factieux  par  h 
seuce  de  la  majesté'  royale , 
gagea  le  roi  à  parcourir  t 
royaume.  Mais  ce  dessein ,  d 
résultats  furent  d'abord  très 
reux ,  eut  des  suites  auxquvi 
ne  s'était  pas  attendu.  D.iiis  m 
férencc  que  le  duc  d'Albe 
Ba'ionne  avec  Catherine  de  M 
il  parvint  à  réveiller  Tambit 
cette  princesse,  à  lui  rendr 
pecls  tous  ceux  qui  voulaient  i 
la  tranquillité  par  une  sage  toi 
il  lui  persuada  qu*elle  ne 
rait  paisiblement  que  par  la  d 
tion  entière  du  parti  protestai 
croit  que  c'est  de  cette  cpo<] 
datent  ces  coinplots  sangub 
dont  on  ne  diliera  rcxéciiti' 
pour  attendre  une  occasion 
rable.  Le  chancelier  ne  tardL 
s'apercevoir  qu'il  avait  pei 
coufiancc  de  la  reine.  Ses  i 
furent  plus  écoutés;  et  Ton  fij 
re\cliu-c  des  conseils  où  Voi 
bérait  si  l'on  ferait  ou  non  la 
aux  prolestants.  La  reine  et 
sVtant  absentes,  il  ne  fut  poînl 
voyage  ;  et  il  se  retira  ,  pend 
temps,  dans  sa  terre  de  Vignai 
d'Ltampes.  Cefutalors  qu  useï 
dit  contre  lui  beaucoup  de  I 
dont  il  fut  très-afTcctë ,  et  doi 
plaint  amèrement  dans  unrini 
adressée  aux  habitants  de  Pari 
|Hîad^t ,  après  le  retour  du  roi 


LHO 
inctinris  de  mi  place  :  mais  ce 
upoiir  ]uiig'teinp<i.  Il  êuU 
idcnl ,  que  unt  qu'il  l'oi'CU' 
une  iKiiirrail  violer  les  lois , 
\fi  linauces  et  mtUre  le 
•  CD  combiutiou  :  od  redoii- 
;  les  iiitri(;ues  pour  le  reii'lrc 
cl  pour  lui  douDcr  des  dé- 
Je  sorte  que  voyant  aue  sa 
!  n'était  plus  Agréable ,  et 
>i,  obsédé  de  toutes  p.irt5, 
éeUempuiplusdepuiManceet 
lêmedire  ce  qu'il  pcmaîl,  il 


^atirnoaveaux  gouverneurs 
déballrt  avec  e.ix  (  T.-sla- 
Lhopilal  ail»  donc  de  nou- 
ti\er  .1  Vignay.  Nous  avons 
lusieiirs  épiires ,  écritei  pcn- 


.  On  y 


eU 


tue  lursqu'il  occupait  la  pre- 
[igiiitu  de  l'état.  On  y  voit 
ie  ce  digue  magistral  sentit 
LUS  les  douceurs  du  repos,  im 
qu'il  nccannaïssnit  poiuteu- 
^itdc.la  prière,  l'cduraù un  de 
l-ûls  .lacultUTcdeseschamps, 
té  d'une  femme  qui  se  mon- 
tout  point  digne  de  lui ,  par- 
t  sa  )ournce.  Le  seul  regret 
rouràl,  était  de  ne  pouvoir 
nncr  au  roi  des  preuves  cij  sa 
,  ui  contribuer  i  détourner 
uveaui  malheurs  dont  il 
la  France   menacée.    11  cou- 

Irop  bien  la  cour  et  les  chefs 
ills  qui  la  di\isaieat ,  pour 
u'ilivécassenljamaisciipais, 
approrhemeals  iDorneotaués 
eut  siispecti  ;  et  personne  ne 
lu  que  lui  trompe  par  cette 

paix  qui  précéda  la  Saint 
emi.  Il  l'aperçnt  qu'elle  ue 

qu'un  P<é(;c,  ainsi  qu'il  t'é- 
1  Araaul  t'erMer.  Oasaitqu'd 


LHO  4ig 

faillit  âli-e  une  des  victimes  de  ctllff 
tenible  journée.  Les  habitants  Je  U 
campagne  s'ameutèrent  :  ils  dévas- 
tèreut  tes  cbanips,  et  traîntrent  k  la. 
ville  ses  ri.*riuiers  encliaînés.  Mji»  la 
reine ,  inquiète  sur  sonsort.  envoya  , 
pour  le  prol/çiT,  un  détachement 
de  cavalerie.  L'apparition  de  celle 
troupe,  doDl  on  ignorait  la  destina- 
tion, lauMdel'eSroi  dans  SH  maison 
ouverte  de  toutes  jarls.  On  lui  de- 
manda .  s'il  voidait  qu'on  feiin.lt  U 
I»ortc:  iVoB,  nun,  dit-il;  ;i7A^fi'{« 
n'ejt  btisttuitepow  tesfiùre  entrer, 
<fue  l'an  ouvre  la  granile.  Mais  ce 
qui  aOecia  le  plus  Lltopital ,  dans 
ces  tristes  circuist-inccs ,  fut  le  dan- 
ger que  courut  sa  lille ,  que  le  hnsarA 
avaiiconduiteà  Paris.  Ellcfut  sauvée 
par  Aime  d'Esté, duchesse  de  Guise. 
Lhopitatremerciadeceserrice  signa- 
lé sa  bienfaitrice  par  uiieépitre  oà  res- 
pire la  plus  vive  sensibilité.  Ces  cruels 
événemeuts  pénélrèrentLhopilald'an 
chacrin  qu'il  ne  lui  fut  plus  possibis 
de  dissiper.  Il  mounirà  Viguay,  le 
i3  mars  1573,  et  fut  enterré  dan» 
rég1isedeChauipmoteuT,saparoisse, 
où  on  lui  elcva  nu  mausolée  dans  U 
chapelle  seigneuriale.  Ses  cendres 
ont  été  violées  par  les  factieui  da 
notre  temps,  comme  sa  vie  avait  éttf 
truuhléc  partjeuxdu  seiticmc sitcle. 
Sun  maosoléc  a  été  transporté  au 
niusée  des  Petits- Augustin  s.  LHopîtal 
ne  s'était  occupé  en  aucun  tempis  du 
soin  de  M  fortune  .-  après  avoir 

Sassé  nenf  ans  au  parlement ,  et  six 
ans  l 'administration  des  Hnanccs, 
on  le  voit  réduit  à  demander  des  ali- 
ments pour  lui  C  ce  sont  ses  term»  ), 
et  une  dot  pour  su  llUr  unique.  Le 
roi  proinitia  dot;  mais  cette  pro- 
messe tarda  lon|;-temps  à  sVllêctiur. 
Cette  dot,  si  long-temps  attendue  n 
sollicilée ,  vint  enfin  :  il  parait  qiaj 
ce  fut  une  cliargc  de  nuîtK  da  lC^ 
î>7- 


4'io 


LIIO 


quêtes ,  dont  on  pourvut  Robert  Hu- 
raiill,  sci^^nonr  de  BcIcsliAt,  conseil- 
ler au  grand-conseil ,  qui  devint  son 
gendre.  Lhupital  avait  aussi  obtenu , 
on  ne  sait  a  ipiellc  époque  ,  la  terre 
deVignay,  yvhs  d'Etampcs  ,  qui  dc'- 
pendait  du  domaine ,  et  qui  fut  sou- 
mise à  une  forte  redevance.  C'était 
un  cliamp  stérile,  dont  il  fait  lid- 
mcine  un£  bien  triste  peinttire  :  une 
inscription  qu'on  voyait  dans  le  châ- 
teau, indiquait  qu'il  avait  cté*bàti 
par  lihopilal  et  sa  femme ,  çn  i56'ii  y 
au  milieu  des  désordres  auxquels  la 
France  élait  en  proie.  On  lui  rendit 
aussi  les  biens  qui  avaient  été  confis- 
ques sur  son  père  :  mais  c'ct«iit  peu 
de  chose.  Ses  mœurs  furent  toujours 
austtTcs  et  ses  goûts  simples.  Sa  so- 
briété élait  extrême.  Brantôme  ra- 
conte qu'étant  allé  lui  faire  une  visite 
avec  le  maréchal  Strozzi,  Lhopital 
les  fit  dîner  dans  sa  chambre  avec  du 
bouilli  seulement;  car  c'était,  ajoute 
l'historien ,  son  ordinaire  pour  le  dî- 
ner. Il  était  ce)>cndant  alors  chance- 
lier. Sa  vaisselle  consistait  en  une 
salière  d'argent,  qui  servait  à  la 
ville  et  à  la  campagne.  Il  reganlait 
le  luxe  qui  s'était  introduit  de  son 
tem[)s  ,  comme  une  des  plaies  les 
plus  funcstei»  qui  affligeaient  la 
France.  Il  y  voyait  la  source  de 
cette  cupidité ,  qui ,  en  détruisant 
les  mœurs  anciennes,  portait  ceux 
dont  elle  s'était  emparée,  à  boule- 
verser le  royaume ,  pour  se  satis- 
faire. Il  nous  reste  de  lui  une  satire 
contre  le  luxe ,  adressée  au  président 
deThou,rtqui  cstunc  des  pièces  les 
|ilus  énergiques  et  les  plus  éloquentes 
qui  soient  sorties  de  sa  plume.  Il 
s'irritait  surtout  contre  les  vices  des 
grands  ,  dont  l'exemple  a  tant  d'în- 
lluencc  sur  la  multitude.  Il  n'oublia 
rien  ])our  ramener  les  magistrats 
À  la  pureté  primitive  de  leur  pro- 


UIO 

fessioai.  On  voit  avec  quelle  forre 
il  s'exprime  sur  les  difsordres  qni 
s'étaient  introduits  parmi  eux ,  dans 
les  discours  qu'il  eut  occasion  d'adres- 
ser à  diirérentcs  cours  souveraiiies. 
Brantôme  rapporte  un  exemple  de 
Il  sévérité  que  mettait  Lhopital  dans 
l'examen  de  ceux  qui  se  présentaient 
pour  i*cmplir  une  place  de  magi*^ 
trature.  Pendant  qu'il  exerçait  k% 
fonctions  de  juge ,  il  avait  vu  tant 
de  contestations  injustes  et  de  mau- 
vaise foi  y  qu'il  en  prit  les  procès  m 
horreur.  Il  exprime  toute  son  in- 
dignation à  ce  sujet,  dans  une  satire 
qu'il  publia  en  1549»  ^^  7  n^etlre 
son  nom.  Des  savants  de  son  temps . 
tels  que  Barthius  et  Boxhomius ,  h 
prirent  pour  Tonvrage  d'un  ancien , 
nouvellement  découvert ,  et  s'en- 
pressèrent  d'y  faire  des  notes  et  des 
scolies.  Ijcur  méprise  était  d^autant 
plus  inexcusable,  qu'on  trouve  dais 
cette  satire  des  indices  qu'elle  avait 
été  récemment  composée  en  Fnncr, 
et  même  à  Paris.  Lhopital  ne  vojait 
de  remÎHle ,  aux  maux  de  la  nation, 
que  dans  la  réformatioa  des  moeors. 
Il  tenta  d'arrêter  le  torrent  de  la 
corruption  ,  en  fauant  parler  Iff 
lois ,  qui  se  taisent  d'ordinaire  dans 
les  temps  d'orages  et  de  tempêter 
D*Aguesseau  regarde  les  lois  dont 
nous  sommes  redevables  â  Lhopilal, 
comme    le   fond    des    plus   utiles 
qui  aient  été  faites  dans  la  suite 
|iar  nos  rois,  et  qui  ne  sont  gH^ 
((uc  des  conséquences  de  ces  lois 
fondamentales.  Malgré  les  seconn 
que  Lhopital  aurait  pu  trouver  dam 
les  lumières  de  son  siècle ,  il  fut  fe 
seul   auteur    des   ordonnances  qoi 
panirent  sous  son  ministère ,  et  qm , 
suivant  les  expressions  de  Pasquier , 
])assent,  d'im  long  entre  jet ,  celles 
qui  les  avaient  prcccdées.  Lho|Ntti 
était  très-savaut  dans  It  droit;  il 


LHO 
imiKirtaïu'c  do  cette  iciencr, 
p[tlii|iu  à  FD  faire  fleurir 
PfDiiitnt  qu'il  était  cliaiice- 
a  duchesse  de  Beri-i ,  il  se- 
vec  zcli-  le  projet  qu'avait 
ncesse,  défaire  de  l'e'rulede 
Bourges ,  la  ]>liu  Itoriisiinla 
existé.  Il  y  appela  les  plus 
professeurs,  et  entre  autres 
Lï  Ciiias,doiit  il  decoUTrit  le 
télaissc  au  fond  d'une  |iro- 
el  qu'd  prolécca  conslam- 
kussi  intiruit  dans  le  droit 
;uc  d^us  le  droit  privé ,  il 
t  le  gouvcrnemenl  ntonaf' 
comme  le  plus  parfait  de 
Lais  il  De  préteudail  pas  pour 
l'autorité  du  monarque  dût 
•oW,  S«s  principes  politi- 
tconsi^ésaaDsdeuxpoèmes 
tont  l'un  fut  fait  à  l'occasion 
s  de  François  II ,  et  l'autre 
unie  un  tableau  des  quatre 
U  France.  Le  nreniicr  [mcnic 
aitc  complet  ne  l'art  île  gou- 
II  produisit  mic  erandc  sen- 
.aos  le  temps  ;  et  il  contribua 
ipà  lafurlune  de  son  Auteur. 
%  II  l'apprit  jiar  cœur ,  pour 
r  toujours  les  maunies  prc- 
i  la  mémoire.  Juachim  du 
e  traduisit  eu  vers  français, 
nd  roule  à-pcu-prcs  «ur  les 
idées  que  l'aiilrc,  avec  cette 
M,_quoulre  les  devoirs  du 
uienr  trace  aussi  les  devoirs 
tre  ordres  de  l'élat  :  la  ma^is- 
uimmençait  alors  à  être  eon- 
Mtmmcformaul  un  quatrième 
Kl  Bellay  traduisit  aussi ,  ou, 
tu\  dire,  paraphrasa  ce  dct^ 
'me  eu  ver»  français  :  ou  ne  le 
af  me  que  par  cette  traduc* 
iriginal  u'ajaut  point  ctcim- 
.hôpital  regardai!  la  division 
1res,  ruiuiuc  iiikc'reote  ii  la 
Lie  ;  iiuii  [>oui*  que  cet  ordres 


LHO  44V 

fussent  les  appuis  du  trône ,  et  ne 
pussent  le  combattre,  il  acliêva  d'a- 
battre la  puissance  des  grands  ,  et 
il  leur  enleva  des  droits  et  des  pro- 
rogatives dont  iUalMisaicnt  souvent . 
et  qu'il  rendit  à  l'autorité  royale.  Il 
assigna  des  bornes  ii  la  puissance  des 

Eartemeuts.ct  fut  le  premier  qui  fixa 
I  poini  oùleur  résistance  devait  s'sr- 
rdter.  Ainsi  l'on  peut  dire  que  Char- 
lemagne ,  Saint  -  Louis  cl  i  Jiopital 
ont  été  les  principaux  l<jgisl<iteur&  de 
la  France.  Il  montra,  À  l'cxempla 
de  ces  deux  souveraiiu  ,  un  granil 
zèle  pour  le  maintien  de  nos  maxi- 
mes, contre  les  entrepr!<^es  de  In 
puissance  ecclésiastique  ;  et  il  fil  pour- 
suivre arec  scvérito  ceux  qui  ten- 
tèrent d'yporteralteinl«.Son  projet 
était  de  aiviser  les  ordres  rclieievx 
en  quatre  classes,  el  de  1» employer 
à  des  occupations  d'un  inti-ièt  public. 
Dans  le  procès  que  l'tiniversilé  in- 
tenta contre  les  jésuites  , en  i56{  ,11 
les  appuya  de  son  cri<dit ,  parce  qu'il 
les  re};ardail  comme  plus  propre* 

3ue  les  autres  religieux  à  l'édiicatiuli 
ela  jeunesse.  On  a  voulu  cependant 
faire  suspecter  se»  sentiments  en  ma- 
tière de  religion.  Les  uns  ont  pr^* 
tendu  qu'il  était  protestant  dans  le 
cœur  ;  d'autres  ont  été'  jusqu'à  l'ac- 
cuser d'athéisme.  Lhopital  ciail  émi- 
nemnieut  religieux  ,  comme  on  en 
vuii  la  preuve  k  chaque  [Ktgc  de  ses 
épltrrs.  liOrsque  le  cardiual  d'ËsIe 
vint  en  France  ,  en  iS<>'^  .  il  était 
spécialement  chargé  par  le  p.ipe  de 
faire  renvoyer  Lhopilal,que  le  pon- 
tife suspcctaitd'he'rcsie,  parce  qu'aux 
éuis  d'Orléans  .  il  avait  voulu  faîro 
abolir  le  concordai  et  rétablir  la  prag- 
matique, loi  tong-tcmpi  si  chère  aux 
Français,  Toutr  lUTHialion  d'Mn- 
àe  conitv  U  cliaitcelier,  écrivait  tii 
conir.iirc  ce  légal  an  iMrilinal  Dor- 
romû,  Mniimal  fo^M,pui«iP*«i 


4ia  LHO 

le  Toit  ordinairement  allrr  à  la 
messe,  se  confesser  et  communier, 
Lliopital  u'ctait  pas  seulement  un  ju- 
risconsulte profond  et  un  honune 
dVtat  du  premier  ranp;;  les  belles- 
lettres  faisaient  encore  ses  délires. 
Nous  avons  vu  plus  haut  avec  (picl 
plaisir  il  savoiirait  les  écrits  des  an- 
ciens, quand  ses  occupations  lui  en 
laissaient  le  loisir.  Il  avait  surtout  un 
talent  particulier  pour  la  puesie  ;  et 
telle  e'tait  sa  facilite  à  faire  des  vers, 

3u'il  n'employait  ])as  d'autre  lanpage 
ans  sa  correspondance  familière, 
on  quand  il  voulait  discuter  queltpie 
question  soit  de  morale  soit  de  poli- 
tique. On  a  beaucoup  varie  dans  les 
pmemenls  que  Ton  a  port<!s  sur  son 
talent  pocti(iue;  les  uns  Tout  extrê- 
mement di'precie  j  d'aiiln*s  Tout 
exalte  outre  mesure ,  et  ont  voulu  le 
placer  nirme  à  côte'  d'Horace  :  mais 
pour  le  bien  apprécier,  il  ne  faut  re- 
courir qu'à  lui-même  ;  sa  candeur 
et  sa  franchise  étaient  telles  ,  qu'il 
indique  les  défauts  de  ses  vers  , 
comme  aurait  pu  le  faire  le  censeur 
le  plus  sévère.  Il  ne  faut  ])as  néan- 
moins prendre  à  la  lettre  le  jui;ement 
rigoureux  qu'il  en  porte  :  il  est  vrai 
que  rexlrème  facilite  avec  laquelle  il 
les  composait,  et  le  ])eu  de  soin  qu'il 
mettait  à  les  corriger,  fi)nt  qu'il  est 
quelquefois  dill'us  ^  traînant ,  qu'il 
revient  souvent  sur  la  même  id('e,el 
ne  voit  pas  toujours  où  il  faudrait 
s'arrêter  ;  mais  son  style  est  cons- 
tamment pur,  élégant  ,  qm*lqucfois 
gracieux,  noble,  énergique.  S(Ui  ame 
s'agrandit  et  s'élève  avec  le  sujet  qu'il 
traite.  On  a  pn-tendu  i\\\v  le  manus- 
crit des  pocMcs  de  Lhopital  avait  ctc 
recouvre  par  Pierre  Piliiou,  chez  un 
passcmenlier ,  qui  s'en  scnait  pour 
cnvelopi>er  sa  marchandise.  J-e  pnf- 
sident  tle  Thou  dit  cependant,  tîans 
ses  Mc'uioii'cs^  que  Pù>rac  eu  était 


LHO 

le  dépositaire  :  celui-ci  les  mit  au  joar 
avec  le  secours  de  De  Thou  et  de  Sté- 
Tole  de  Sainte-Marthe.  Cette  pre- 
mière édition,  qui  est  do  rjB4  ,  fut 
dedi(K>  à  Henri  III  ,  par  Michel  Hu- 
rault  de  Lhopital ,  petit-fils  du  chan- 
celier. De  Thou  convient  qu'elle  était 
trcs-incomplëte  :  il  se  proposait  d'en 
donner  une  plus  étendue  ,  et  où  In 
epîtres  seraient  rangcfes  par  ordre  de 
date  ;  mais  les  circonstances  ne  lui 
permirent  pas  d'exécuter  ce  proj^ 
On  fit  plusieurs  éditions  des  }N)fsir$ 
de  Lhopital, d'après  celle  de  1 38}, 
en  France  et  même  chez  l'e'tranjirr. 
Le  manuscrit  de Pibrac  passa,  ou  ne 
sait  comment  ,  au  pouvoir  du  cillr- 
bre  Jean  de  Witt,  grand-peivsionaire 
de  Hollande;  et  un  de  ses  petit s-HIs 
le  communiqua  à  Pierre  Maming , 
qui  donna,  eu  17311,  à  Amsterdam, 
une  édition  in-H".  de  ces  poésie, 
plus  complète  et  plus  correcte  que 
celles  qui  l'avaient  préccklée,  niais 
où  les  epîtres  ne  sont  pas  rangeei 
dans  un  meilleur  ordre.  Il  y  1 
quelques  pièces  nouvelles  qui  ne 
sont  la  plupart  que  des  fragments. 
Outre  ses  poe'sies ,  il  nous  reste  de 
Lhopital  des  discours  qu'il  |)ronoD- 
ça  en  diverses  occasioi»,  et  qid  n'ont 
jamais  été  recueillis  :ilssout  forts  de 
pensée  et  d'expression;  mais  il  f 
tombe  souvent  dans  la  familiarité, 
vice  onlinairc  de  son  temps.  Son 
Testament ,  qu'on  trouve  dans  la 
bibliothèque  choisie  de  Colomifi, 
dans  la  Bibliothèque  du  droit  ffjn- 
çais  de  Bouchel ,  dans  Castelnau.  rt 
dans  Brantôme  (  article  du  conné- 
table de  3loutmorenci  ) ,  est  cnrieoi 
))ar  les  particularités  qu'il  renferme. 
On  lui  attribue  des  MèmoirtSfOmlte- 
natU  plusieurs  traités  depaix^a^fÊ- 
na^iîs ,  mariais,  reconnaissances , 
foi  et  hommages  (^  de  1 T»  j  1  à  1 554>  ■; 
Gologuc^  i^T^  p  iu-i'j.  L'ottTrap 


IHO 

qii*îl  âTth  entrepris  sur  le  droit  s*est 
puda  :  on  prétend  qu'il  avait  eu  le 
prvncfd'ëcnrerhistoiredeson  temps, 
ÊÊtïe  modèle  des  anciens  hbtoriens; 
miisil  ne  Texécuta  point.  Lacroix  du 
Maine  avait  promis  une  Vie  de  Lho- 
fital  f  et  Seeousse en  préparait  une; 
cfles  B*ont  paru  ni  1  une  ni  l'autre. 
Levesque  de  Pouilly  en  publia  une 
CB  1764,  Londres  (  Paris  ),  iu-in, 
avec  on  portrait  du  chancelier,  gra- 
vé pu*  Tilliard  d'après  un  portrait 
ori^uul  (  par  Zuccbero  ) ,  conservé 
dans  le  cabinet  de  Maupeou.  Cette 
Tîe  est  écrite  avec  le  ton  de  no- 
bleue  et  de  dignité  qui  convenait 
aa  sujet  ;  mais  Thomme  public  v 
cache  un  peu  trop  Tbomme  pri- 
Té  :  dans  Lbopital ,  le  dernier  est 
le  plus  curieux  à  connaître,  L'aca- 
iémkt  de  Toulouse  mit  ,  en  1776 , 
«I  concours  ,  Teloge  de  Lbopital  ; 
Tacadémie  française  ,  jugeant  sans 
doute  qu'un  pareil  sujet  lui  û])par- 
tenait  plutôt  qu'à  luic  ac^idemie  de 
province,  le  proposa  aussi  de  son 
e6té.  On  voulut ,  à  cette  occasion  , 
fûre  du  plu»  relij^icux  des  hommes 
et  do  magistrat  le  plus  attache  âu\ 
lois  de  son  ])ays,ruii  des  coriphccs  de 
rimpiét^  et  de  l'anarchie.  Ce  con- 
cours fit  éclore  un  graud  nombre 
d*oovrages  presque  tous  écrits  dans 
ce  sens  ,  et  où  le  caractère  de  ce 
grand  homme  fut  cutièremeut  déna- 
ture. ÏjC  discours  de  Tabbé  Rémi , 
qui  remporta  le  prix ,  est  un  des  plus 
Baavais  qui  ail  jamais  été  présenté  à 
■n  concours  académiqtie.  Voltaire 
rougissait  du  jugement  qui  l'avait  cou- 
ronne'. L'intention  des  Quarante  au- 
rait été  de  donner  le  prix  à  un  dis- 
cours de  Condorcet,  qui ,  à  cause  des 
principes  qu'il  renfermait  ,  n'avait 
pu  être  soumis  à  la  censure  ;  l'acadé- 
■ie  en  témoip^a  ses  regrets  par  une 
■Motion  particulière  ,  et  elle  ex« 


LHO  4!»i 

horta  rantenr  ii  le  faire  uuprijner. 
Selon  Laharpe ,  cet  éloge  est  sec  et 
ennuyeux ,  à  une  on  deôx  pages 
près.  Un  antre  discours  dont  on 
parla  dans  le  temps,  est  celui  de 
Guibert  La  doctrine  que  les  jeunes 
magistrats  firent  adopter ,  onze  ans 
plus  tard,  dans  le  pariement,  et  qui 
amena  la  destruction  de  la  monar- 
chie  ,  y  est  mise  dans  toifl  son  jour. 
L'auteur  va  jusqu'à  dire  que  les  états- 
généraux  étaient  le  véritablt  conseil 
de  la  nation ,  le  palladium  de  ses 
droits  ,  la  ressource  tpii  pommait  un 
jour  tout  réparer ,  en  toui  houU^ 
versant.  Ce  discours  est  en  outre 
rempli  de  bévues  et  d'erreur»  sur  les 
faits.  Un  auteur  anonym  ^  publia  , 
en  17*^8,  un  Essai  de  traduction dê$ 
poésies  de  Lkopital,  a  voL  in-8^.  ; 
mais  cet  auteur  que  l'on  sait  être 
J.  M.  L.  Coupé,  avec  des  intentions 
plus  pures  que  celles  des  auteurs  des 
Eloges ,  ne  se  tira  pas  bien  de  son 
entreprise  ;  il  tombe  dans  des  con- 
tresens continuels  ,  et  manque  d'ail* 
leurs  de  goût  et  d'élégance.  M.  de 
Langeac  a  fait  paraître ,  '  en  181 7  , 
un  livre  intitulé  :  Du  bonheur  *niù 
procure  V étude ,  par  le  chancelier 
de  Lkopital ,  in-o<^.  de  240  p*  ;  ce 
recueil ,  dont  3o  pages  seulement 
appartiennent  au  chancelier,  parait 
être  le  fruit  des  études  et  des  recher- 
ches que  l'éditeur  avait  faites  pour 
ti'aiter  le  sujet  proposé  pr  Tacadé- 
mie.  Le  reste  ae  ce  volume  ,  fort 
intéressant  d'ailleurs, est  extrait  avec 
beaucoup  de  goût ,  d'un  grand  nom- 
bre d'écrivains  tant  anciens  qne  mo- 
dernes. L'auteur  de  cet  article  fit 
insérer  dans  les  Archives  littéraires , 
un  Essai  sur  la  vie ,  Us  écrits  et  les 
lois  de  3lichelde  Uwpital  ;  ce  mor- 
ceau fut  réimprimé  à  part ,  en  1 807, 
in-8^.  M.  C  Butler  a  fait  imprimer 
en  anglais ,  à  Londi  es ,  «1  Essai  sur 


4^.i 


ijia 


la  r>îe  de  Micfwl  de  Lhopitaly  1 8 1 4 , 
1  vul.  in- II,  d(*ilLC  à  M.  G.  Cauniiiç;. 
C'est  un  aljnî{;e ,  f  rès-inexacl  et  sans 
ordre,  des  ouvra ç;es  français  qui  con- 
cernent Lho|ntil.  B-i. 

LHOi*lT AL  ^  Guillaumk-Fran- 
4;ois-Ai>roii^K  ^,  inan|iiis  de  Saintc- 
Mesrne  et  romte  d'Eintrcniont,  cou- 
1111  suus  le  nom  de  nianjuis  de  Llio- 
pitd  ,  el  fils  d'Anne  de  Lliojutal , 
licntena  nt  général  des  armées  cïu  roi , 
naquit  à  Paris,  en  i(i(ii.  II  annonça, 
dans  s.i  jeunesse,  peu  de  disjtositions 
])our  le  latin  ;  niais  il  était  ap])ele'  à 
des  suri'ès  d'un  autre  genre.  Avant 
aperçu  un  livre  de  géométrie  entre 
le:»  luaiiis  de  son  précepteur ,  sa  cu- 
riosité l'ut  vivement  e\eitee  à  la  vue 
des  hj;urrs  singulières  ((u'oflre  celte 
science;  il  voulut  l'étudier,  et  bien  lût 
il  eut  besoin  d'un  maître  plus  liahile. 
Celui-ci  ne  tarda  pas  encore  à  rtrc 
.surpasse  par  son  élève  ;  et  IJiupiial 
nedut  pi  U.S. ses  progrès  qu*alui-uicme. 
Ou  ra]>p(irle  qu'un  jour,  5e  trouvant 
<^Lex  le  duc  de  Koaiinès ,  dans  une 
societif  de  savants ,  au  ii(uul)re  des- 
quels était  le  grand  Ai  nauld ,  on  par- 
la ,  avec  admiration  ,  de  la  solution 
donmrp.ir  Pascal,  d'un  problème  le- 
latil*  à  1.1  cycbnde  :  Lliopital  seul  ne 
5V11  (tonna  pas,  et  dit  qu'il  se  croyait 
râpa I lie  de  le  résoudre.  Si  l'on  l'ut 
.surpris  rlc  cethr  étrange  prétention 
d'un  jeune  lioinmedec|uin7.e  ans ,  ou 
le    fut   bien    davantage  ,    lorsqu'au 
bout  de  dru\  jouis,  il  apporîa  la  s«)- 
luiion  qu'il  avait  promise.  A  rexem- 
ple  d,'  ^e^  ancclivs,  il  embrassa  U 
]»rof«*ssion  ilcs  armes,  et  servit,  en 
qualilè  de  capitaine  de  cavalerie, 
dans  lercuimriitCioloiiel-gènéral.  I^, 
le  goMt  «1rs  mallièmatiipics  ne  l'a- 
baiidonu.t  point.  Solitaire  au  milieu 
des  camp>  .  il  se  relirait  sous  la  lenif 
pour  >  ('Midicr  la  g«'ome'liie.  r.!'p,'n- 
dant  il  s'eiroi;.»!;  «iuilur  les  ûe\t  irs 


LDO 

de  sa  plare  â  la  culture  de  cette 
science.  Mais  il  tenta  vainement  de 
surmonter  les  obstacles  qu*upposait 
à  ses  fonctions  militaires    une  vue 
exli-émcment  basse,  et  il  se  Iroura 
force  d'abandonner  le  service  â  it 
fleur  de  Tâgc.  Dès-lors,  rien  ne  con- 
traignit plus  son  mcliuation  pour  les 
mathématiques.  Le  livre  de  la  Ik- 
cherclie  de  la  Fè^Ué  ctaut  tombé 
entre  ses  mains ,  il  jugea  que  Maie- 
branche  devait  ftrc  uu  grand  mathé- 
maticien ;  et  il  n'en  fallut  pas  da- 
YHUtage  pour  qu'il  se  liât  d'amitié' 
avec  cet  homme  célèbre.  Il  apprit 
bientôt  qu*il  existait  une   nouvelle 
géométrie  avec  laquelle  ou  résolvait, 
en  se  jouant ,  les  ju'oblëmcs  le»  plus 
diiliciles.  Leibnit£  en  avait  piuiliê 
les  cléments  dans  les  Actes  de  Leip- 
zig, mais  d'une  manière  si  obscure, 
qu'a  j  ici  ne  les  premiers  savauts  pou- 
vaient rentendre.  Jean    Bernoulli , 
par  la  force  de  sun  génie ,  eu  avait 
déjà  ])Juélré  toute  la   profondeur. 
Quelle    fut    donc    la     satisfaction 
du  marquis  de  Lhopital,  lorequ'ea 
!()().!    il    vit    arriver    «et    illustre 
géomètre  h  Paris  !  Il  le  reçut  avec 
l'accueil  le  plus  flatteur,  rcmwuu 
dans  sa  terre  d'Ounpies  (  pri»s  de 
\  ciidùme  )  ;  et  ]H.'ndaut  qii.il ix*  mois 
il  étiklia ,  suiis  lui,  la  nouvelle  géo- 
métrie ,  cette  géométrie  si  extraonli- 
naireet  aï  sublime,  que  Fonteiielle 
s'écriait  :  Là  ,  furent  d^otltrs  tous 
/<.'*  décrets  de  l'infini  ^ëométriijue , 
en  un  mot  tic  ttms  ces  di/Jérents 
ordres  d'infinis  tfid  s'eti'\*ent  les  uns 
(tu-desstts  des  autr^fs ,  et  ferment 
liidijive  le  plus  étonnant  <fue  /'«• 
prit  humain  ait  jamais  osé  inia^" 
ru'i.  Lliopit.d  ne  tarda  pas  de  mettre 
en  usage  1rs  hautes  connaissances  ipril 
venait  d'acquérir.  ISernoulli ,  de  re- 
tour à  (iroiiiiigiie,  où  il  profrssiit  les 
lualiiémaliquL'S,  proposa,  eu  iii<j>» 


^^ 


I.HO 
lonaus  At  Ijcipr.ig.dr  df'' 
X  naliire  fl  de  douoer  la 
3n  li'mie  courbe  telle  , 
lie  de  l'uic  dci  alMcûsej 
(rtiirr  le  {Miiiit  d'interwv' 
UDgirnip,  Miit  (uujuuii 
apport  donne'  a*K  cette 
Lhniiil«l  rriuilut  ce  pru- 
•medom  riijputhcse  (jùle 
unslant  si^ruit  ÎDCommen- 
t  il  n'y  cul  qiie  troU  gtki- 
Europequi  pureul  joindre 
liuiu  a  la  .liiuitie.  Ces  geu- 
aient  Jarijucs  Benioullj , 
CI  liuvghcns.  C'est  A»m 
«  que  le  miin{uis  de  Lbu- 
■çu  draeaderaie des  sciences 
unbrelionuraire ,  Jean  Bcr- 
en  t6<)(t.  un  nonreau  deli 
iint  lie  l'EiiroDe  ,  ri  leur 
c  prubUnir  de  ta  brachys- 
on  li);ne  de  la  plus  vite 
praUêmc  si  MRf^iiIierqu'oD 
iil  pour  lin  paradoxe  ;  car 
f  tromcr  la  ii|;iie  que  doit 
un  corp»  ponr  aller  d'un 
IN  autre  dans  le  trrnpx  le 
«ippoMrit  que   cej 


I  p.is 


liralr,  Ou  rcoitnilque 
drultr;  in.ijft  h  nouvelle 
a  dwoiiYcrl  que  cette  ligne 
aorltc  (  la  cyclolde  ).  Jean 
n'avait  d'abord  accorde 
ttrre»  de  l'Europe,  que  sii 
iir  rtMiidre  ce  prublème  : 
^A  en»mie  le  délai 
.  au  bout  ilevjiid) 
|ue  qiiHlre  «ojulioiu,  dont 
■»  étaient  Ncwinu  eu  An- 
l-dbniu,  CD  Allemagne, 
Ëernoidii ,    en  tiiiÎMc 


LHO  jaS 

re'sislanre.  Nenlou ,  dans  son  lirr* 
de:>  Principes  ,  «vail  déterroÎDe  U 
forme  de  ce  corps,  sau»  faire  con- 
naître le  procède  ijui  l'avait  cundaît 
k  ce  résultat.  Fatio ,  géomètir  da 
Genève,  le  trouva  ;  et  à  te  nuiet, 
a^iut  Hivoy^  an  marquî»  de  I.bum- 
tal ,  cinq  pages  cbargoea  de  calciiu , 
celui-ri  trouva  cei  calculs  gi  roin- 
pliquus ,  qu'au  lien  de  le»  veriiier , 
il  aima  mieux  chercher  À  priori  l« 
»o!ution  da  problètne  ;  tl  r^nanit 
compli^tcmenl ,  ri  il  jiarvini ,  en  deux 
jours .  à  une  sululion  au.tii  simple 

Îu'eleaante.  Nuui  remurquerons  ipe 
ihopilnliieritquesalLsfatreàlVnon- 
ce  de  Newton,  modifie  par  l'hypo- 
thèse qne  le  solide  «oit  de  revulti- 
tion  ,  et  *e  meure  utiiformemeiit. 
BougDcr  et  d'antres  (^m^lrcs  ont 
donnij  depuis  plu*  de  genrralïle  «. 
ce  nroiileme  ;  mais  ce  ^ne  l.ho- 
pital  lie  pana|;e4  cerlainemenl  avec 
personne  ,  ce  fut  la  fjinirn  d'avnirnv 
solu ,  dans  le  temps  preseril  par 
Jean  Bemoulli .  le  problème  que  ce 
céomèlrr avait  pr»)>»M!,drdeliu:ini- 
ner  la  courbe  d'égale  prM^ion.  Cm 
problèmr  offrait  d'autant  plus  de  dïf- 
licutln.qiir  Lhopital  ,  pour  le  ro- 
sondre,!*  vît  «blig<^de  tronver  pr*- 
liminairement  une  théorie  cumulèta 
de  la  fore«  centrifuge  de  laquelle  Ji 
dépend.  Rn  i6gti  ,  il  mil  an  jour 


I  |us<|u  a 


.-tnal^rte  dii  infiiûmfnl-pelitt , 
'"  iprimcric  royale ,  in-4'-  Ja- 
>uvnge  ne  fut  reçu  de»  »a- 


l>i 


tleniir 


e  crawle  saua 
forme  qn'il 


sauaeile 
.  .'il  f....l 

lur  iju'iJ  éprout  c  U  inoindt  e 


autant  d'cmpresscmenl. 
Il  renfermait  celle  (;éometnc  myste^ 
rieuJte  ijui  promcltait  l.inl  de  rarr- 
vcîlles  aiu  modernes  ,  ri  avre  la- 
qnellr  on  ohlenait  U  so|iiti>in  ilr  pr<i- 
blémrs  qui,  dans  loiilr  l'aiiliqHit*!, 
:  fait  le  tourment  det  );<oia^ 


d'un 


..  Ce  livt 


donc  I  rpnqii» 
iliim    dan»  h  ^ 
illicmalicicKS  a 


zâ 


4'ift  LHO 

pressèrent  de  s'initier  dans  le  calcul 
de  l'infini  :  quelques-uns  seulement , 
trop  attache's  à  leurs  anciennes  babi- 
fudcs,  clcvcrent  des  douces  sur  la 
justesse  de  la  nouvelle  géométrie. 
Elle  avait  cela  de  propre ,  que  tout 

Saraissait  marque'  du  sceau  de  Fe'vi- 
ence ,  pourvu  qu'on  s'astreignit  à 
suivre  un  certain  cercle  d'idées  :  mais 
si  l'on  s'en  écartait ,  une  foule  de 
contradictions  semblaient  se  pré- 
senter à  l'esprit.  C'est  de  ce  côté-là 
que  les  détracteurs  des  nouvelles 
métbodes  dirigèrent  leurs  attaques. 
Ib  s'introduisirent  jusque  dans  le  sein 
de  Tacadémie  des  sciences.  L'abbé 
Gallois,  qui  avait  étélong-temps  l'un 
des  rédacteursduJoumaldes  savants, 
et  qui  était  ennemi  des  nouveautés  et 
passionné  pour  les  discussions  polé- 
miques ,  se  déclara  contre  les  Infini- 
ment-petits  ;  mais  trop  faible  pour 
attaquer ,  seul ,  une  doctrine  fondée 
sur  des  considérations  très-subtiles, 
il  eut  recours  au  géomètre  Rollc  , 
qui  jouissait  d'une  certaine  réputa- 
tion. Rolle  lui  fournissait  des  objec- 
tions contre  les  nouvelles  méthodes: 
l'abbc  Gallois  les  proposait  comme 
des  doutes  dans  les  séances  acadé- 
miques; et  ces  doutes  étaient  appuyés 
sur  des  démonstrations  préparées  à 
dessein.  Varignon  défendit  avec  cha- 
leur la  cause  de  la  nouvelle  géomé- 
trie. Accoutumé  des  Tciifance  à  dis- 
puter dans  les  écoles,  et  doué  d'une 
grande  facilité  à  s'énoncer  ,  Vari- 
gnon était  rhommc  qui  pouvait  le 
mieux  soutenir  cette  lutte.  Quant  à 
Lhopital,  il  .se  contentait  d'observer, 
attendant  toujours  que  du  choc  des 
opinions  il  sortit  des  traits  de  lu- 
mière dont  la  science  pourrait  pro- 
fiter. Mais  loin  de  s*éclairer  mutuel- 
lement, les  deux  partis  s'irritèrent 
de  plus  en  plus  ;  et  ils  en  vinrent 
mme  aux  personnalités.  L'académie 


LHO 

se  vit  foffi^  de  mettre  nn 
ces  discussions  ;  elle  nom 
commissaires  pour  juger  la  q 
et  défendit  à  ses  membres 
occuper  dans  les  séances.  D 
temps  le  prestige  attaché  à  ( 
qui  paraissaient  au-dessus  d 
ture  humaine,  9'cst  évanoui.] 
bert ,  dans  l'Encyclopédie , 
Newton ,  et  Lagrange  dans  ; 
rie  et  dans  son  Calcul  des  f 
analytiques,  ontéclairci  la  n 
sique  du  calcul  de  l'infini, 
fait  rentrer  dans  le  dum; 
sciences  naturelles.  Lhopita 
eut  peu  à  la  pubUcatiou  de 
vrage.  Jean  Bernoidli,  qui  en 
le  succès  avec  une  jaloiLsie 
cessa  de  dissimulera  la  mur 
teur,  et  commença  par  criti 
des  méthodes  les  plus  impor 
l'uuvrage  :  celle  où  il  est  parle 
des  fractions  dont  les  deu: 
s'évanouissent  par  la  sul) 
d*une  même  valeur  de  la 
Il  prouva  que  cette  métho 
appi*lait  sa  propriété,  élai 
saute  ;  et  il  en  donna  une  au 
coup  plus  générale.  11  ne  fi 
suite  difficulté  de  rcvcndiq 
cessivement  toutes  les  autri 
vertes  importantes ,  rcnfcm 
\  Analyse  des  Infiniment-pi 
géomètres  français  repoiissî 
récriminations  d'autant  plu 
cées  ,  qu'elles  étaient  faites 
mort  d'un  homme  auquel  1 
avait  toujours  prodigue'  ]i 
ment  toute  sorte  d'adnlati 
n'est  pas  pourtant  ce  que  c 
tucla;  car  il  prétend  que  '. 
ne  fit  pas  assez  connaître  le, 
fions  qu'il  avait  à  Bemoi 
ajoute:  a  M.  Bcmoulli  ci 
»  peu  indisposé,  lorsque  )m 
»  vrage  tie  M.  de  Lhujûtal  ; 
»  furent  aue  des  motîL  de  n 


l.HO 
le  U  matiirre  don!  il  arail 
iàParis,quii<loufl^rcuiseï 
ï.  IIwMuieiiIfldelpsfalre 
midi  nom  (  â  Lcibuiix.  s 
Il  on  pciil  juger  si  elles 
len  fondécj ,  lor-ique  l.bo- 
iis  M  préface  de  l'Aualvse 
imeiil  petits  ,  s'exprime  en 
•-5  :  tt  Je  recoonjis  devoir 
jp  aux  lumières  de  M.  Bcr- 
iiirtout  à  celles  du  jeune, 
ornent  professeur  à  Groniu- 
iiie  suis  servi,  sans façûn, 
1  découvertes  et  de  celles 
le  IieibnitE.  C'est  pourquoi 
«ais  qu'ils  rn  revendiquent 
((u'il  leur  iihir.i ,  me  ron- 
de rc  (prit  voudrout  bien 
*.*er.  «  l.a  seronde  édition 
iinent-peiiti  ftatntea  i"i5. 
liqii'ulle  ail  i-tc  inipriin«îe 
yeu  de  l'aufeur.  elle  Ht 
de  fautes  lvpographi(]ues. 
eu  17.11  ,niil  au  jour  des 
uns  sur  le  livre  du  mar- 
I.liopîial  ,  et  envova  son 
l^iire  â  Jean  Bcrooiilli  :  ce 
uluHre  y  trouva  des  fautes 
|iarduniieriiit  pns  i  un  éro- 
•  retitoVit  â  r.mleiir ,  mu- 
nirait pu,  lui  écrivait-il, 
iqiicr  d»  choses  utiles , 
qu'il  craignait  bien  que  ce 
:aire  ne  donnit  ain,  enne- 
I  vunvt^llc  gpdmi^trii'  orci- 
ïdcmer.  D'un  ,.ul.r  rôle, 
lans  1rs  M<'tn.>irrs  Je  l'ara- 
lUqaa  le  roiiini(->ir.iire  <le 


I  Ct   1 
W.d.ln,l.idHir 


"'I'"' 


i^■le  dur 


cpart 


uubé  iLins  dfs 

n  autre  commentaire  trouve' 
iravrespotlIiunK'iilr  Vari- 
éu-'  impritop  tous  le  litre 

cûttmentt  nr  i.inaf^te 


des  Inf.nimenl-f/etits.  Pâulian  ,  jn- 
)*caul  ce  commentaire  tropiuvani,«ii 
publiaimnouveaitàla  suite defa  truî- 
sièmc  édition  de  t'Analyse  des  Infini* 
ment'peiits  ,  imprimée  à  Avignon  , 
eu  t^oB.in-S".  ;  inaisce  commenta- 
teur est  tombé  liii-mtme  daus  des 
méprises  îneonccraTiles. 'I.rf'fcvre  a 
donne,  en  1781, in'^". ,  une  éilîtioR 
d<?  l\Jntûj-se  des  Infiniment -p«litt, 
avec-dcs  augmentations.  I.hiipil.il 
se  proposait  de  faire  succédiT  à  cet 
ouvrage  un  traite'  de  calcul  in- 
tégral; mais  Leibnitr  lui  ayant  e'rrit 
qu'il  s'occupait  d'un  ouvrage  inti- 
tulé De  la  Scirncc  Jel'mfiiù .  \r.  gr 0- 
mëlre  français  aliandanna  son  pro- 
jet ,  <!taut  prrsuadé  qu'un  si  ffraiii 
eéumètre  s'acquitterait  micus  qiie 
lui  d'une  tflclic  aussi  iuiporianie;  et 
iJ  se  hHu,  d'aprt^i  l'inviLitinn  par 
écrit  de  Leiliiiitï ,  d'annoncer  an  pit> 
bliccei  ouvrage.quiu'fijamaiipani. 
Slonr  ,  ^[éointlre  anglais  ,  voidut 
y  suppléer  {  Voirez  Stowe  )  en  pu- 
bliant un  traite  de  Ctdcid  intégrât, 
3\à  a  élc  traduit  eu  17 3:).  |..ir  Ruu- 
eUSioucfaituFi  :■■   ,     1^,-.:  ;  ■■.(  dn 

«cmpUd'iMi.;'.  M  ■  .i  I  .■..-.... 
il  uc  parle  pa»  d.^  tu.i.i.mK,  ljiiÎ 
doivent  compléti^r  lus  iulé^^rulcs  ;  ra 
qui  tsi  une  source  d'erreurs.  Sans 
cela  il  ii'eât  pas  dit  nue  riiilé^mle 
du  rapport  de  la  diUéreniielle  à  U 
variable  est  infinie.  Bernoulli  avait 
déjà  relevé  jiluiiciin  mépiLses  d» 
cet  aniciir.  Un  ouvrage  postbiiuic 
du  murquis  de  l.liu)>itaîu  )oni  d'iuM 
grande  réputation;  c'est  lOU  TraU 
te  analj  tique  dii  teaions  ci/niquétp 
publié  en  1707,  in-4'>.  On  ignorait 
alors  l'art  de  déduire  immédiate- 
raonl  toutes  les  propriétés  des  ser- 
tinni  coniques  de  léquaiioD  géaè> 
r.ile  des  eouri*»  du  «econil  mtlrej 
ït  l'ou  DC  cunnaiMui)  po»  ces  f*^ 


42S  LHO 

mules  élégantes  de  la  ge'omc'tric 
analytique,  à  l'aide  desquelles  on 
démontre  d'une  manière  si  satis- 
faisante toutes  les  propriétés  de 
ces  courbes.  Le  Traité  des  sections 
coniques  du  marquis  de  Lhopital 
ne  peut  donc  ctfc  considéré  com- 
me un  ouvrage  excellent  que  pour 
le  temps  où  il  écrivait.  Quoique 
Lhopital  eût  reçu  de  la  nature  une 
ron  jitulion  robuste,  tant  de  travaux 
finirent  par  altérer  sa  sauté.  Il  es- 
saya de  renoncer  aux  matbémati- 
ques  :  mais,  sans  cesse  ramené  a  ses 
idées  favorites ,  il  ne  put  jamais  les 
abiindonner  pendant  ])lus  de  quatre 
jours.  Lorsqu'en  1704  ,  il  mettait  la 
dernière  main  a  sou  Traité  des  sec- 
tions coniques  ,  il  fut  atteint  d'une 
lièvre  que  l'on  crut  d'abord  peu  dan- 
gereuse ,  le  mal  ayant  augmenté , 
il  se  prépara  à  la  mort  avec  les  sen- 
timents de  la  plus  grande  piété ,  et 
fut  eulevé  aux  sciences,  le  '2  février 
1  "lio^  9  à  l'âge  de  43  ans ,  par  une  at- 
taque d'a|>oplexie.  Il  s'était  marié  à 
Ciiarlotle  de  Uomilley  de  la  Chêne- 
laye,  à  laquelle  il  inspira  son  goût 
pour  les  mathématiques.     B-l-t. 

LIIVVYD.  Voyez  Llwyd. 

L1AP< COURT  (Jeanne  ue  Schom- 
DERG ,  duchesse  de  ),  dame  céle'bre 
par  son  esprit  et  par  sa  pieté,  était 
îille  de  Henri  de  ochomberg,  maré- 
chal de  France.  (  /'o^'.  Schombeug.) 
ïUlc  naquit  en  iGoo  ,  et  fut  élevée 
par  son  père,  qui  prit  un  soin  parti- 
culier de  son  éducation.  Douée  des 
dispositions  les  plus  heureuses ,  elle 
appiit  avec  une  égale  facilité  tout 
ce  (}u*on  voulut  lui  enseigner.  Elle 
])ossédait  plusieurs  langues, chantait 
<:t  dessinait  agréablement ,  et  coiu]>o- 
sait  des  vers  français  pleias  de  natu- 
rel :  à  des  connaissances  très-éten- 
dues en  littérature  et  en  histoire  y 
elle  joignait  celle  des  mathcmatitpics 


LIA 

et  de  la  géométrie;  et  son 
vait  initiée  lui-même  dans  1* 
de  la  diplomatie.  A  l'àgo 
ans ,  elle  épousa  le  duc  de  L 

I'eime  seigneur  fort  aimab 
ivre  entièrement  aux  pla 
la  dissipation.  Elle  avaii 
prudence  pour  lui  faire  le 
reproche  sur  sa  conduite; 
profitait  adroitement  de 
circonstances  pour  lui  rend 
.son  agréable.  De  temps  en  l 
se  permettait  quelques  obs 
pleines  de  douceur ,  et  qii 
saient  pas  de  faire  impre 
son  mah  ;  enfin  elle  eut  la 
tion  de  le  voir  revenir  frai 
«i  ses  devoirs.  Elle  avait 
son  château  d'après  ses 
plans,  et  elle  était  panr< 
faire  une  habitation  qui  n< 
qu'aux  maisons  royales  :  cl 
une  société  choisie  de 
pieuses  et  éclairées,  et  en 
de  tous  les  plaisirs  honnête 
teur  Arnauld ,  Pascal  ,et  les 
de  Port-Royal,  venaient  s 
château  de  Liancourt;  cl  ' 
leurs  avis  que  la  duchés 
mari  réglaient  leur  coud 
perdit  successivement  soi 
que,  tué  à  la  tranchée  d< 
place  de  Flandre;  sa  iitle, 
prince  de  Marcillac,  et  en 
réchal  de  Schomberg ,  s 
qu'elle  ai  ma it  tendrement  J 
de  l'avoir  perdu  se  joignit 
celui  d'être  obligea;  de  sont 
trc  sa  veuve ,  un  procès  < 
vit  pas  terminer.  Madame 
court  mourut  le  i4  juin  i( 
mois  avant  son  mari.  Elli 
jusqu'au  dernier  moment , 
ceur  inaltérable  et  cette 
bonté  qui  l'avaient  distir 
dant  tout  le  cours  de  s. 
trouva  dans  ses  papiers 


Nn  qu'elle  avait  romjHV- 
I  lujoU  pieux  .et  aiixqiiel- 
bb^  Ja<:i]un  Builean  ,  les 
l'art  ne  piirentrcf user  leur 
I.  C'est  ce  dcriiirr  qui  fut 
(0  des  ouvrages  demada- 
îourt.intitiilé:  RégUment 
une  dame  de  haute  qua- 
'.  "*  ta  petite  fille,  pyur 
eetpout  celUde  sa  mai- 

n-13.  L'éditeur  y  a  joint 
lent  qu'cllti  avait  conipo- 


I  U 


L'al>be  Leolf 
y'ie  de  cette  dame  dans  le 
ïlume  des  fies  intéres- 
idifianles  des  religieines 
'ryal,  {  Colocne  )  it'ïo, 
la.  W-s. 

lus ,  l'un  des  plus  fameux 
de  ranliijuitc,  uaquii  à 
ran  3ii  11  était  d'imc 
itiii(;uée  ;  Suidas  dit  que 
se  uommait  (^hasgamiis  ; 
aius  nous  apprend,  lui- 
t  c'était  le  nom  de  son 
L  bisa'ieid  avait  aequis  ta 
d'un  des  hommes  les  plus 
son  temjM  pour  prétlire 
cl  avait  compose'  quelques 
atia;  ce  qui  a  fait  conjcc- 
I  (tait  n^  en  llalif.  Son 
Fniel ,  qui  avait  rempli 
rs  emplois  de  sa  province, 
mort  avec  BrasiUas  ,  son 
ordre  de  Dioclétien ,  après 
l'Eugène  (  Znif.  Libanins 
:  frères  plus  âcés  que  lui  : 

Juinieans,  il  entra  dans 
e  s'iplûstci  ;  mais  il  s'a- 
niiïi  qu'il  jterdait  un  temps 
I  écouler  dci  hommes  qui 
tn"*!mbl<iyerlcurc1o<picnci; 
twât  la  vérité  :  il  choisit 


MU  /;-i9 1 

ik^ncuii  meilleur  mniire,  et,  aidé  de 
su  leçuDs,  il  commença  à  éindier  les 
ouvrages  des  anctens,  II  partit  en- 
suite pour  AiLtnes  ,où  i!  passa  quatre 
ans  ,  partageant  ses  loisirs  entre  les 
leçons  de  Diophante  et  U  socie'té  de 
Crispin  d'Hi!raclëc .  qui  lui  procurs 
la  lecture  de  plusieurs  livres  prrf- 
cîeui.  Au  bout  de  ce  temps,  il  m 
rendit  à  Constant! nojite ,  et  il  s'y  lia 
d'une  étroite  amitié  avec  le  sophiste 
Bemarchus  et  lu  grammairien  Nieo- 
clès ,  qui  ileviul  Liin  des  iustiintear» 
de  l'emitercur  Julien.  Rappelé  dans 
Athènes,  «ur  l'iuvilntion  du  pro- 
consul ,  pour  y  remplir  une  eliaîre 
d'éloquence ,  il  eut  le  oha|;riD  de  se 
voir  préf^r  un  habitant  de  \a, 
Gappiûlace.  Il  i-eviul  h  Constant!- 
nopfc ,  el  meoiiragé  par  Diunysiui , 
prtïcl  de  Syrie ,  il  y  ouvnl  une 
école  ,  qui  compta  bieniôt  plus  de 
quatre-vingts  clèves.  Deux  lopliistes, 
jaloux  de  *es  succJis  ,  oséreat  lai 
proposer  un  défi  ;  el ,  vaincus  dau 
cette  lutte  publique ,  ils  n'eurent  poi 
honle  de  recourir  à  l'aceiuatioii  de 
magie  contre  uu  rivâl  dont  ils  iStatenl 
forcés  d'ayotter  la  stipériorittf.  Lï- , 
banius .  banni  de  ConstBntiBo[de ,  m 
retira  d'abord  à  Nicéeel  i  >'icvmeaie; 
mais  Athcnet  lid  parut  un  tbâirs 
plus  convenable  à  ses  talents,  et  Jt  y 
ouvrit  un  cours  d'éloquence  qui 
ajouta  beaucoup  !»  la  réputation  dont 
il  jouissait  de'jà,  11  passa ,  dans  cette 
ville ,  cinq  anii^  qui  furent  les  plin 
heureuses  de  sa  vie ,  par  les  soins 
que  prit  Aristentle  d'écarter  de  lui 
jusqu'à  l'apparence  d'un  chagrin.  U 
retourna  ensuite  à  Gonstantinople , 

Suis  à  Nicoraédie  ;  mais  l.i  craiiil« 
es  sophistes  l'empéctia  de  domier 
des  cours  publics  dans  ces  drui  villes; 
el  ce  fut  [wr  la  même  raison  qu'il 
refusa  les  oiTrcs  lionorable-s  que  lui 
lircul  Ici  Albcuiuiu.   U  obtint  de 


43o  LIB 

reinpcrcur  Gallus  ,  la  permission 
d'aller  passer  quatre  mois  ià  Autioche, 
d'uù  SOS  ennemis  le  tenaient  éloigné  ; 
et  la  morl  de  Gallus,  arrivée  dans  le 
même  tcni])s  :  354)i  hiilaissa  laliber- 
té  de  rester  dans  ^a  patrie,  où  il  éta- 
blit une  éculc,  ({ui  lie  vint  bientôt  cé- 
lèbre dans  tout  l'Oriciit.  L'empereur 
Julien  n'avait  ])u  suivre  les  leçons 
dcLibanius;  mais  il  s'était  procuré 
ses  écrits  ,  qui  hii  avaient  inspiré  la 
plus  grande  estijne  pour  l'auteur. 
Ce  prince,  en  montant  sur  le  trûne, 
parut  très-empressé  d'embrasser  cl 
de  récompenser  le  sophintede  Syrie, 
qui ,  dans  un  siècle  dégénéré  ,  avait 
maintenu  la  pureté  du  ^oût  ,  des 
mœurs  et  de  la  reli^i^ion  des  Grecs. 
Mais  Libmius ,  loin  de  se  rendre  à 
Constanlinople  avec  la  foule,  atten- 
dit remnfjrenr  dans  Antiocbe.  II  ne 
profita  de  l'ascendant  ({u'il  avait  sur 
Julien  que  pour  ses  concitoyens  ;  il 
relusa  la  place  de  préfet  du  prétoire, 
préférant,  à  ce  titre,  celui  de  so- 
])biste ,  aurpiel  il  devait  son  illustra- 
lion  :  mais  il  paraît  cependant  qu*il 
accepta  la  charge  de  questeur.  Julien 
le  consultait  de  loin  comme  de  près  • 
et  l'on  conserve  la  lettre  (pie  ce  prince 
lui  écrivit  pendant  sa  dernière  e\j)é- 
dition  contre  les  Perses.  Sous  le 
règne  de  Valeiis  ,  l'accusation  de 
magie  se  renouvela  contre  Libauius; 
et  ce  ne  fut  ])as  .sans  |)eine  qu'il  par- 
vint à  en  démontrer  l'absurdité.  Ses 
ennemis,  toujours  acliarnés  à  m  perte, 
l'accusèreut  ensuite  d'avoir  compose 
l'éloge  du  l\rau  Procope  ;  mais  il 
réussit  encore  à  prou>er  son  inno- 
reiice.  Aussi  LiLanius  ne  fut  pas  en- 
lii-rement  privif  des  bomurs  ji[r;!ces 
de  \  alens;  il  lit  le  panéjiyiique  de  ce 
prime,  et  lui  adressa  une  barauti^ue 
dau>  la  quelle  il  lui  demande  la  eonlir- 
nijtion  de  la  loi  qai  accordait  aux  en- 
fa  nt^  naturels  une  parldan>  la  succcs- 


LTB 

sion  de  leur  përe.  Cette  loi  Tint 
sait,  puisqu'il  vivait  avec  unec« 
bine,  etqu'il  n'avait  jamais  été  n 
Libauius  ,  sur  la  fin  de  sa  vie 
beaucoup  à  souffrir  de  i'ii 
agression  des  sophistes ,  et  mèu 
ses  concitoyens  auxquels  il 
pourtant  rendu  des  services  sijn 
Il  avait  résolu,  maigre'  son  [ 
âge  ,  d'aller  chercher  un  autre 
pour  ses  derniers  jours  ;  mais 
paraît  pas  qu'il  ait  exécuté  ce  pi 
Ou  sait  que  Lilianius  parvint  à 
de  soixante-seize  ans  ;  cl  consi*!] 
ment  on  ]>eul  ]dacer  sa  morl 
l'année  390.  Ce  que  quelques  au 
ont  rapporté  de  son  baptême 
son  attachement  au  ebristiani 
n'a  d'autre  fondement  que  le  t( 
gnage  de  Vincent  de  Beauvais , 
pila  leur  d'une  crédulité  excr. 
Parmi  les  disciples  de  ce  fanieu 
phiste ,  on  se  contentera  de  cit 
Basile  et  St.  Jean  Chrvsostt 
deux  des  plus  éloquents  d 
seurs  des  vérités  que  leur  u 
eut  le  malheur  de  méconnaître  : 
celte  difFéreiice  d'opinions  n'^ 
point  les  sentiments  de  recoi 
sauce  qu'ils  lui  devaient  ;  et 
uius  ,  de  son  côté ,  eut  toujours 
eux  le  plus  tend  re  attachement  ' 
0.  Basile  et  S.  Curtsostôml' 
ouvrages  de  Libauius  ont  été 
serves,  a  La  plupart ,  dit  Gil 
olfrent  les  vaincs  com]>ositioui 
orateur  qui  cultivait  la  scient 
mots  y  ou  les  productions  d'un 
seur  solitaire ,  qui ,  au  lieu  d'él 
ses  contemporains  y  avait  les 
toujoin-s  fixés  sur  la  guerre  de 
onla  république d'Alhcncs.  «G 
meut  est  trop  sévère  ;  cl  toi 
convenant  que  Libauius  est  rest 
auHles!»ous  des  grands  modêl 
ranti(|uité,  on  doit  rcconnaîtn 
a  une  imagiualigu  hrilLuHe^qu 


'     LIB 

Iq  nqmbre  et  de  l'ëclat,  et 
t  souvent  un  emploi  heureux 
^  réservcfes  au\  poètes.  Les 
es  oriUoires  de  Libanius  ont 
iés ,  pour  la  première  fois , 
,  avec  une  préface  de  Sote- 
Capsalis  ,    Ferrare ,    1 5 1 7  , 
'Vea.  Morel  en  a  donne'  une 
plus  complète,  avec  une  tra- 
latine ,  sous  ce  titre  :  JUbanii 
p  prœludia  oratona  ,  decla- 
es  et  dissertationes  morales, 
lat.  ;  adjeciœ  surU  notœ  et 
lec'iones  y    Paris,    1606- 
roi.  in-fol.  Cette  édition  est 
;  mais  la  traduction  de  Morel 
l  être  meilleure  (  Vojr,  Fred. 
)•  I^e  premier  vol  urne  contient 
.  Progymnasmata ,  c'cst-à- 
exerciccs  composes  pour  les 
'hétoricicns.  Joach.  Camera- 
avait  delà  publie  une  partie , 
ite  de  ceux  de  The'on ,  B41e , 
in-8<*.  ;  et  Morel  a  conserve' 
ion ,  à  laquelle  il  s'est  contente 
rc    de    légers    changements. 
*  en  a  traauit  aussi  (|iielqucs- 
latin;  et  Morel   avait  déjà 
ivec  uncdoiJ>le  version  latine 
^aise,  les  Eloges  d'Ulysse,  de 
ilture,  de  la  justice,   etc.   11 
ossi  publie'  Libanii  Paru  itis 
tam  occisam  se  ipsum  defe- 
gr.  lat.,  lOoi.  —  •>.**.  Qua- 
[uatre  Dérlamations,  —  3<», 
Dissertations  morales, — 4**» 
ÎD  des  Progymnasmata  que 
Duscrits  attribuent  à  Nicolas  , 
le,  qu'on  croit  cire  le  disciple 
dès  et  de  Lacharès.  Le  second 
e  renferme  trente -sept   Dis^ 
Je  Libanius  ,  pre'crdes  de  sa 
[u'il  avait  composée  lui-même 
de  soixante  ans.  O.'tte  ëdi- 
t  loin  d'être  complète.   Léon 
en  promettait  une  eu  1 7  l 't , 
Tait  furiuer  mx  vol.  iu4'gt. , 


UÈ 


431 


et  qui  aurait  éié  aucmentëe  de  phi'^ 
sieur;  discours,   aéclamations  et 
lettres  inédites ,  et  enrichie  de  notes 
et  d'une  version  latine  plus  correcte 
et  plus  exacte  que  les  pre'cëdentes. 
J.  J.  Reiske  en  a  donne'  une  édition 
grecque  ,  très-estimce ,  Altenbourg, 
1791-97 ,  4  vol.  in-8<».  (i)  Fabrî- 
cius  a  inséré  quatre  discours  de 
Libanius  ,  avec   la  version  latint 
d'OIearius  ,  dans  le  tome  vu  de  sa 
Bibl.  grœca.  Ant.  Bongiovanni  ctt 
a  publié  dix-huit  d'après  d'ancîeni 
manuscrits  de  la  bibliothèque  de  St^ 
Marc  y  avec  une  version  latine  eldea 
notes ,  Venise ,  1 73 1  •  in-4^.  Enfin  , 
le  savant  J.  Cbr.  Wolf  a  donné  une 
excellente  édition  des  Lettres  de 
Libanius  ,  sous  ce  titre  :  Efdstotm 
quas  nunc  primùm  maximam  par^ 
tem  è    codidbus  manu   exanudi 
edidit ,  lat.  convertit  et  natis  iUus* 
travit  J.  Chr.  fTolf,  Amst. ,  1738  , 
in-fol.  Ce  volume  contient  pins  dé 
1  Goo  lettres ,  dont  à  peine  trois  cents 
avaient  de'jà  c'té  imprimées  (2)  :  il 
est  terminé  par  cinq  tables  d'an 
usage   très  -  commode.    On  trouva 
à  la  suite  les  corrections  faites  sur 
les  manuscrits  envoyés  à  l'éditeur 
pendant  l'impression ,  et  les  obser* 
vations  critiques  de  D'Orville  ,  sa* 
vant  professeiu*  d'Amsterdam.  Ce 
recueil  est  très-précieux    pour  les 
lumières  qu'il  répand  sur  plusieurs 
points  de  l'antiquité.  Outre  la  Fie  à» 
Libanius  écrite  par  lui-même  et  im» 
primée ,  comme  on  l'a  dit  j  en  Xkté 
du  second  vol.  de  ses  oeuvres  (  Paris , 
iG'i7  ),  on  peut  consulter  la  Fie  de 
ce  sopliiste  ])ar  Eunape ,  qui  ne  le 
juge  pas  favorablement,  et  U  Bi^ 

(t  iR«lak«  a  m\ouxi  à  MB  <(liii*ii  U%  diic«nf« 
piibli**  p«r  A .  Bongivvanni ,  «1  «a  ««Ir*  wpt  ««• 
trvi  décoiivarta  f  !■•  réc«mtii*aC. 

(j)  Qu«)qn««-nnr«  STikitiit  M  èmt»màm  «■ 
grec    «voc    crllvs   d«    S.   B4«il« ,    •*C.  ,    VmUm^ 

à,ÏU  ,  1499 1  *"-4'- 


43i  LIB 

bUolK  grecq,  deFabricîiis,  tom.  vu, 
qui  y  a  rassemble  beaucoup  de  dé- 
tails pleins  d'intérêt.  La  Dissertatio 
devitd  Libaniiy  par  God.  Olearius^ 
n'est  pas  imprimée.  W-s. 

LIBARID ,  ce'U*l)rc  f^ene'ral  géor- 
gien ,  de  la  puissante  famille  des  Or- 
peliaus ,  originaire  de  Ja  Chine  , 
était  fils  de  llhad,  et  pelit4ils  d'un 
autre Libarid,  qui  claient  morts  tous 
deu^  eu  combattant  contre  Temfic- 
renr  Basile  II ,  en  Tan  i  ca  i .  Libarid 
eut ,  comme  hcrilaç;e  de  ses  ancêtres, 
la  plus  grande  ])artie  de  la  Géorgie 
mc'ridionale,  et  la  dignité  de  conné- 
table. Ainsi  qu'eux,  il  se  rcHdit  cé- 
lèbre par  SA  valeur.  La  Géor^^ie 
riait  alors  gouvernée  par  Bagrat  ou 
Pakarad  IV,  de  la  race  des  Pagra- 
tides  ,  prince  sans  courage  et  généra- 
lement détesté  (le  ses  sujets ,  à  cause 
de  sa  tyrannie  et  de  la  dissolution 
de  ses  mœurs.  Libarid  avait  une 
femme  dont  la  beauté  fit  impression 
sur  le  roi,  qui  parvint  à  la  ravira 
.son  époux ,  et  lui  fit  un  outrage  que 
les  Orientaux  pardonnent  rarement. 
Le  prince  Orpélian,  transporté  du 
désir  de  se  venger,  prit  les  armes 
et  se  révolta,  v;iinquit  Bigrat,  s*em- 
])ara  de  sa  capirale  ,  où  il  trouva  la 
mère  du  roi,  qu'il  >iola.  Bagrat, 
ifosanf  plus  venir  le  combattre,  fut 
réduit  à  fuir  à  travers  le-  Caucase, 

{"usque  chez  les  Abkhaz  :  ce  qui  eut 
ieu  vers  l'an  i  o/^f).  Quand  Lil»arid 
fut  maître  de  toute  la  Géorgie,  il  en- 
vova  une  ambassade  à  Constautino- 

fie ,  demanda  et  obtint  Talliauce  de 
empereur.  Dans  le  même  temps  , 
Bagrat  vint  par  le  pays  des  So uanes 
et  la  Culcbide ,  |Miis  desrendit  le 
Phase,  pour  se  retirer  à  Trébisonde , 
d'où  il  envoya  un  message  à  Cons- 
tantinople ,  pour  se  plaindre  de  v.e 
qu'on  avait  traité  avec  son  sujet  re- 
belle. Constantin  Monomaque^  ([ui 


LIB 

rognait  alors,  lut  oflTrit  sa 
pour  rentrer  dans  ses  éta 
l'accepta,  et  consentit  à  > 
barid  ,  toute  la  partie  de 
située  au  sud  et  ausud-ou 
comme  sous  le  nom  de  Me> 
rid,au  prix  de  cette  ressioi 
à  le  considérer  comme  so 
Peu  après  il  trouva  un 
d'augmenter  sa  célébrité: 
Seldjoukides ,  qui  avaie 
cemment  la  conquête  d* 
voulurent  y  joindre  celle 
nie.  Ibraliim-Inal  et  Koii 
frères  du  sultan  Thogh 
vinrent ,  avec  une  piiissa 
fondre  sur  le  Vasboura 
traversèrent  en  vainqueu 
ville  grande  et  commerç 
sine  de  Théodosio polis,  j 
détruite  :  i5o  mille  de  se 
furent  passés  au  fil  de  Té 
une  opiniâtre  résistance 
les  gouverneurs  et  les 
grecs  en  Arménie  cussen 
pour  les  sauver.  Aaron  \ 
du  Vasbouragan  ,  et  Cata 
d'Ani,  s'étaient  retirés  da 
nés  de  Vanant,  au  nord  d' 
dant  du  renfort  et  épiant  ui 
favorable  pour  attaquer  Ir 
L'empereur ,  informe  di 
menaçait  l'Arménie,  écri 
à  Libarid  pour  l'engager  i 
avec  ses  troupes  à  l'armée 
il  y  exhorta  aussi  Grégoin 
fils  de  Vasag  ,  qui  était  ci 
so]>otamie  ;  et  il  fil  ]iartii 
temps  Isaac  Comnène,  ir 
milice  d'Orient ,  avec  les 
Tre1)i7.onde  et  de  la  Chald 
cca  forces  se  réunirent 
drou ,  dans  le  paysd'Ardi 
barid  vint  les  y  joindrca^ 
près  troupes,  et  celles  de  1 
de  Géorgie,  et  de  Kakig,r 
Les  gcacraux  grecs  voulu 


LIB 

BTenîr  aux  nuins  ;  mais 
isa  de  combattre  ce  jour- 
e  c'était  un  samedi  ^  le  1 8 
o4gy  et  ou'il  ne  voulait  pas 
'usage  ae  sa  nation.  Pcn- 
t ,  son  neveu  Tchordova- 
sait  la  garde  du  camp , 
nporter  par  son  courage 
ss  Turcs,  il  fut  tué  au  mo- 
obtenait  l'arantage.  Li- 
ès-sensible  à  cette  perle  y 
Mira  aussitôt  à  combattre, 
itaille  il  déploya  le  plus 
:ourage  :  la  Tictoire  fut 
disputée  ;  mais  enfin  elle 
pour  les  chrétiens.  Les 
eut  en  pleine  déroute,  et 
retiraient  dans  leur  camp  : 
mbattait  encore.  Se  lais- 
rter  par  son  ardeur  ,  il 
ut  pas  que  les  guerriers 
npagnaient  étaient  en  trop 
)re  :  son  cheval  fut  tué,  et 
itreles  mains  des  ennemis, 
[nal  l'emmena  en  Perse, 
ésenta  au  suithan  Tho- 
?gh,  qui  traita  le  prince 
ivec  les  plus  grands  hon- 
Ique  temps  après,  en  i  o5o, 
se  brouilla  avec  son  frère, 
;eait  la  cession  deHamadan 
teresses  que  celui-ci  pos- 
is  le  Couniistan.  Ibrahim 
,  et  se  retira  dans  le  fort  de 
pour  mettre  son  prison- 
Hi  de  sûreté ,  il  le  confia  à 
laulah ,  fils  de  Merwan , 
isulman  qui  récnait  dans 
kr ,  et  dépendait  de  l'em- 
ec  bientôt  après,  le  sul- 
ya  sommer  le  roi  du  Diar- 
faire  faire  les  prières  pu- 
I  son  nom ,  et  de  reconnaître 
ire.  Pour  lui  prouver  sa 
olonté  ,  Nasir  -  Eddaulah 
larid  à  Thoghroul  :  vers  le 
Dps  y  l'empcreujr  Constan- 


LIB 


4» 


tin  écrivit  an  roi  du  Diarbekr,  pour  - 
obtenir,  par  sa  médiation,  la  odi* 
vrance  de  Lîbarid*  Aboa-Abdallah , 
docteur  de  la  loi ,  fut  chargé  de  né- 
gocier cette  affaire;  le  suithan  y 
parut  disjposé  :  alors  Geçrge  Dro« 
sus  partit  a«  nom  de  TempeKar, 
pour  la  condure.  Les  deox  nrinees 
rivalisèrent  de  eâiéronté»  Lt  aol- 
than  renvoya  Lwarid ,  sans  nnçoa 
et  sans  échange,  et  lui  it  eacort 
de  grands   présents.   L'empereur  y 
pour  lui  mannier  sa  gratitndsL  rd«va 
les  ruines  de  la  mosquée  One  les  ma- 
sttlmansavaieol  eoe  autroob  à  Gons- 
tantinople,  y  fit  DnLre  les  prières  pu- 
bliques, augaom  de  Thoghronl-Bech  » 
et  paya  même  les  hommes  qui  la  on- 
servaient.  Libarid  avait  été  deux  ana 
prisonnier;  il  s'empressa  de  venir  à 
Gonstantinople  y  remercier  Fempa- 
reur,  qui  le  renvoya  dans  sa  pa- 
trie avec  hmmenr.  Noos  ignoronn 
les  circonstances  dn  .reste  de  sa 
vie.  Il  parait  seulement  qu'il  coa» 
tinua  de  servir  les  empereurs;  car 
on  voit,  par  le  témoignage  d'un 
historien ,  au'il  était  attaché  au  parti 
de  Michel  Dtratiotique,  et  il  lui  rata 
fidèle  jusqu'à  la  deraiètv  extrémité. 
Et  quand  ce  ^rmce  eut  été  foreé  d'aJb- 
diquer ,  le  8  |uin  io57 ,  son  compA* 
titeur  Isaac  Comnène  traita  les  gé- 
néraux oui  lai  étaient  rcsiéi  fidHei , 
avec  la  plus  gnmde  distinction,  et  li» 
barid  eut,  il  ce  titre,  part  à  tas  bontés. 
Peu  a[)rès ,  quand  il  fut  de  retour  aa 
Géor^  ,  Libarid  fut  assasiiné  par 
des  émissaires  du  roi  BagratOnren- 
terra  à  Bethania ,  auprès  de  Tc^ , 
dans  la  sépulture  dosa  famillOi  Son 
fils,  Ivané,  dieicha  vainement  à  m 
rendre  ind^mdant  (J^qy^z  IvAai, 
tom.XXI,jMig.3o3.)       S.  M-a. 

LIBAVUJS  (  Ahoeé)  ,  doctmir  mi 
médecine,  naquità  liaUe  en  Saxe  :  îL 
professa  Fhl^tpire  de  la  poéiîe ,  à 


434  HB 

Icna ,  en   1 588 ,  et  fut  nomme  m 
1  Go j ,  recteur  du  gymnase  de  Co- 
bourg,  dans  la   Franconie,  où   il 
mourut,  en   iGi(>.  Ce  médecin" est 
Je  premier  qui  ait  parle  de  la  trans- 
fusion du  Siing.  On  prétend  que  la 
Yablc  du  rajeuiiissemeut  d^Eson  lui 
en  donna  riilée.  a  Aye^,  dit-il,  un 
9  homme  sain  et  vigoureux,  et  un 
»  liouime  sec  et  déchanië,  qui  pos- 
»  sède  à  peine  un  souffle  do  vie.  Oji- 
»  vrcz  Tarlae  de  l'iiomi.ie  on  par- 
»  faite  sar.tc  ;  ïiv.  inuez-v  mi   tuyau 
»  d'argent;  ouvrez  ensuite  unearttrc 
7>  de  riiummc  malade  ,  placez  un 
»  autre  tuyau  dans  ce  vaisseau ,  et 
p  bouchez  si  exactement  les  deux  tu- 
V  bes  que  le  sang  de  Thomme  sain 
»  s'iutroduise  dans  le  corps  malade: 
»  il  y  portera  la  source  de  la  vie ,  et 
»  toute  infirmité'  disparaîtra,  v  Une 
expérience  annoncée  arec  tant  d'assu- 
rance ne  pouvait  manquer  de  séduire. 
Un  bénédictin  Tessava  sur  un  de  ses 
amis  (  roj'ez  Desgabets  ).  Lower, 
anatomisie  anglais,  la  perfectionna; 
et  Denis ,  médecin  français ,  qui  mar- 
cha sur  ses  traces^  publia  en  i6G8 , 
deux  lettres  relatives  à  plusieurs  ex- 

Jiériences  curieuses  de  la  transfusion 
lu  sang.  On  regardait  alors  cette 
opération  comme  une  ressource  con- 
tre les  maladies  et  comme  un  moyeu 
de  rajeunir  les  vieillards  ;  mais  elle 
fut  défendue  par  un  arrêt  du  parle- 
ment, informé  des  mauvais  effets 
qu'elle  avait  produits.  Libavius  se 
fit  une  réputation  par  ses  ouvrages 
de  chimie  ,  dans  lesquels  il  s'ef- 
força de  réfuter  les  rêveries  de  Pa- 
racelse  et  de  ses  sectateurs.  On  con- 
serve dans  les  pharmacopées ,  sous 
le  nom  de  Liqueur  fumanle  de  Li- 
havius,  la  composition  d'un  puissant 
caustique  ,  qui  n'est  autre  chose  que 
du  muriale  suro!cigéné  d'étain.  Son 
llisioêfû  des  méieuix  lo  Gt  placer  sur 


LT6 

la  même  ligne  que  George  A] 
mais  la  métallurgie  et  la  chi 
fait  tant  de  progrès  depuis  I.i 
que  ses  ouvrages  ne  sont  pi 
mes.  Sur  une  vingtaine  qu'il 
posés ,  nous  ne  citerons  que  : 
tolanim  chrmicanim    libn 
Francfort,  i5y5  et  i5ç)f),  ii 
vol.]].  Alchymia,  Francfort 
in-fol,,  fig.  IJI.  Sjniagma  i 
mm  tdchymiœ  arcanorttm  , 
iGi3,  a  tom.  in-fol.  en  i  ^ 
yjppendix  Sj  ntagmaîis  arct 
chjmicorum ,  îbid. ,  i  G 1 5 ,  in 
Comment,  Alchjrviiœ  et  ^van 
cula,  ac  ejusdem  yinahsis 
sionis  fratemitatis  de  Bosed- 
ibid. ,  I G 1 5 ,  3  vol.  iu-fol.    I 
LIBERALE,  iieintre  de 
vénitienne  ,  ne  à  Vérone ,  en 
fut  élëve  d'Etienne  de  Zeric 
plaça,  de  bonne  heure ^  au  [ 
rang  des  artistes  de   son  r 
s'appropria  la  manière  de  J 
Bellin ,   qui   avait  enrichi 
peinttu'es  la  chapelle  du  dô 
Vérone.  Vasari    prétend    qi 
reçut  même  des  leçons;  ma 
trompe  ,  puisque  les  peinture 
il  s'agit  y  ont  été  faites   en 
comme    le     prouve    l'inscr 
Libérale    avait    peint     un 
nombre  de  tableaux  :  p<'irm 
qui  existent  encore ,  on  fait  i 

Ï>.irticulier  d*une  Epiphanie 
'église  du  Dôme  i  Vérone.  ' 
bleau,de  proportion  plus  pet 
nature,  contient  nu  nombre  im 
de  figures,  de  chevaux  et  d*a&ii 
on  y  admire  surtout  un  groi 
séraphins  qui  entourent  la  V 
et  dont  les  draperies  et  la  p«jj 
tellement  dans  la  manière  de 
tégna,  qu*on  croirait  ce  tableai 
maître.  Ainsi  que  Jacques  I 
Libérale  réussit  à  rendre  avec 
les  divers  scQlimcnts  de  Taa 


LIB 

une  Tqipela  pour  lai  con- 
tare  des  lirres  de  chœur 
De  retour  dao3  sa  patrie , 
iUi  par  Tàce ,  il  réclama 
une  de  ses  ulles ,  mariée  à 
lis  il  eut  tellement  à  souf- 
>rocéde's ,  qu'il  rabandom 
;  réfugier  chez  François 
surnommé  i7  Moro,  son 
ut  pour  lui  les  plus  grands 
berale ,  pour  1  en  récom- 
it  héritier  d'une  maison  et 
I  <[u'il  possédait  à  San  Gio- 
alle.  Il  mourut  quelques 
i,  le  1  !i  août  1 536. — Gen- 
inesio  Libérale  ,  peintre 
lé  à  Udinc,  dans  le  Frioul , 
ilieu  du  seiùëme  siècle, 
e  Pellcgrino  da  San  Da- 
disciple  et  émule  de  Jean 
'adonna  surtout  à  peindre 
Ds.  Sa  manière  se  rappro- 
[iup  de  celle  des  Bassani. 

P-8. 

4L1S  (  AifToifius  ).  F'ojr. 
s ,  tom.  II ,  paç.  tigS. 
B  (  Saiht  )  y  élu  pape  le 
*'À  y  succéda  k  saint  Jules. 
iHuin  de  naissance;  et  la 
^c  laquelle  il  avait  rempli 
ninistëres  qui  lui  ayaient 
ûvement  confiés  ,  le  fit 
la  papauté  ,  d'une  com- 
,  malgré  la  résistance  qu'il 
LfCS  temps  étaient  diifici- 
lit  TU,  sous  le  |H>nlifîcat  de 
i  y  toutes  les  persécutions 
enrs  d'Anus  contre  saint 
elles  se  renouvelèrent  sous 
ibère.  Les  évêques  oiien- 
i  Ariens  que  semi- Ariens, 
au  nouveau  pape,  pour 
I  refuser  sa  communion  k 
inase.  Libère  convoqua  un 
Rome  :  soiiante-cinq  évé- 
lie  se  déclarèrent  en  u  vcur 
ptthâr^y  et  approttY^ 


XIB  4SS 

rent  sa  doctrine.  Le  pape  en  rendit 
compte  à  l'emperettr  Coostanee ,  et  k 
|»ria  d'assembler  mi  concile  fgêaénai 
qui  se  tint  dans  la  vîUed'AHes;  mail 
les  Ariens  y  triomphèrent  htlâttà, 
du  pape,  Vincent  de  Gapode,  gSh 
à  leurs  violences,et  signa  ta  condam^ 
nation  de  saint  Athinase.  Libère,  p^ 
nétré  de  douleur,  jporta  de  nooveaii 
ses  plaintes  au\  pieds  du  trAiie.'  tJm 
autre  conrfle  fut  assemble  '  A  Mifàn 
(  355  ).  Les  Ariens,  quoiqnVn  tiottU 
bre  inférieor,  y  furent  enfiore  TÎcto- 
ricux.  Ils  engagèrent  m^e  Pempé- 
reur  à  forcer  lobère  de  sonscrire  à 
leurs  sentîmenti  et  à  leurs  rôolu- 
tions  ;  mau  le  pape  ne  put  tee  gà- 

S  Dé  par  des  prâcnts,  ni  intimidié  par 
es  menaces*  Appelé  à  Hibui.  jl  «it 
une  longue  conierence  a^ee  Peaipé* 
reur,  auqud  il  résista  atec  fêrmettf^ 
et  qui  l'exila  à  Bérée  en  IQirace.  Qy 
resu  deux  ans,  exposé  à  detpenAiiu 
tions  de  la  nart  de révêque,  qui'Aâtt 
Arien.  Penoant  ce  temps  yrempèreur 
avait  forcé  les  Romains,  de  plac^ 
sur  le  Saint-Siège  un  intrus  (  Fc(jr. 
F£Lix41  ) ,  ijci  avait  la  complaisanct 
de  communiquer  avec  (es  Arias , 
quoiqu'il  garoât  la  foi  de  RicécCopi- 
tantius  vint  à  Rome(357),etartËîi 
de  juger  quelle  aversion  ron  atiût 
conçue  pour  cet  anti-pape.  Le  penplt 
redemandait  Libère;  les  dames  ro- 
maines firent  entendre  dles-fliilmei 
leurs  supplications  pour  son  r^tovr. 
Libère,  de  son  côté,  faticué  de  son 
exil,  ou  peut-être  cédant  à  des  solli- 
citations dont  ilespénitplusde  fruit 
par  la  suite, pour  le  bien  delà  paix, 
démentit  sa  fermeté ,  en  adoptant  il 
formuledeSimium  (fû  était  un^coa» 
séquence  de  la  doctrine  d'Anus.  Ça 
sait  que  cette  hérésie  consistait  à 
nier  la  divinité  de  Jésus-Christ,  et  à 
n'envisager  en  lui  qu'un  honuMdooé 
de  talcntt  cxtnuNrduMÛm ,  foi  m 


436 


LIB 


potfvait  itre  appelé  Dieu  que  par 
une  espèce  de  participation.  (  Foyei 
Arius.  )  Cette  hérésie  occasionna  la 
tenue  du  concile  de  Nicéc,  qui  réta- 
blit le  dogme  de  la  consubstantialité 
du  Verbe,  dans  toute  la  force  du  ter- 
me. Arius  mit  ensuite  quelques  resltic^ 
lions  à  sa  doctrine;  «t  ses  disciples, 
se  partageant  en  diverses  nuances(  i  ), 
prirent  le    nom  d'Ariens  outrés  , 
ou  Anomécns ,  et  de  semi-Âriens.  Ce 
fut  l'une  de   ces  modifications  de 
dogmes ,  qui  servit  de  base  à  la  for- 
mule de  Sirmium,  dans  laquelle  on 
évita   le   mot  de  substance^  mais 
dont  il  résultait  néammoins  que  le 
fds  était  d*unc  nature  différente  de 
celle  du  pcre;  ce  qui  était  bien  eloi- 
cné  de  la  foi  de  Nicée.  Ce  fut  cette 
formule  que  Libère  eut  la  faiblesse 
de  signer;  et  cette  condescendance 
lui  fit  obtenir  sou  rappel  à  Rome 
(  358 }.  Cependant  son  retour  fut  un 
triomphe.   L'anti-pa^>e  fut  chassé: 
Libère  fit  une  espèce  de  protestation 
en  cs.commimiant  les  AnoinéenSy  et 
•n  déclarant  anatlièmes   ceux  qui 
disaient  que  le  fils  n'était  pas  sem- 
blable au  père  eu  substance ,  et  en 
toutes  choses.  Cette  profession  de 
foi  éldit  encore  insufiisante,  parce 
que,  suivant  le  concile  de  Nicéc,  il  ne 
s'agit  point  de  substance  semblable, 
mais  de  la  même  substance.  Dans  un 
concile  assemblé  à  Rimiui  (359)  y  ^^ 
agita  de  nouveau  cette  question;  mais 
à  force  de  subtilités  et  d'intrigues , 
les  Ariens  l'emporteront  encore ,  et 
firent  triompher  le  principe  d'affi- 
nité ou  de  ressemblance  ,  et  rejeter 
celui  de  l'identité.  Constantius,  qui 
les  protégeait,  força  presque  tous  les 
évéques  d'adhérer  aux  aetrs  de  Ri- 
mini.  Les  uns  cédèrent  par  la  cntiute 

(t°!On  compte  ]u «qu'à  •ei/'*  pialr«*ioiii  dl«  foi 
(lirri.reiil«ii  (U<  Arî«a«.  (  /^#/.  èssiacti  mIbI 
^iNsnair  «t  Ir'U  ur/.  ) 


LIB 

de  perdre  leurs  {^ces;d*aDtr«s  n'a- 
perçurent point  le  pî^e  dans  lequel 
on  les  avait  attirés,  c'est-à-dîre ,  les 
termes  qui  contenaient  l'erreur.  Li- 
bère refusa  de  souscrire  cette  for- 
mule. Cependant,  saint  Athanast 
exilé  dans  le  désert,  et  consemiC 
toujours  la  pureté  de  la  doctrine^ 
écrivait  sans  cesse  pour  cemhaltit 
les  hérétiques  ;  mais,  en  distingouft 
la  perversité  des  principes  et  dei  ia- 
tentions ,  il  fut  d  avis  que  l'on  par- 
donnât à  ceux  qui  reviendraient  di 
leurs  erreurs  en  professant  la  foi  de 
Nicée,  et  en  anathématisaat  les  hàê- 
tiques  ,  qui  faisaient  du  fils  de  Din 
une  créature.  Ce  fut  en  conseqocMi 
de  cet  avis,  que  Libère  ordonna  de  it- 
cevoir  les  évêques  tombés  à  Riniai , 

3ui  ajouteraient  à  la  professîondefii 
e  Nioée  la  condamnation  des  ck& 
de  partL  Les  Ai-ieas  se  diviserait 
Ceux  qui  avaient  adopte'  unedmttnw 
mitigée  se  séparèrent  enfin  des  parti- 
sans  outres  de  1  heresie  pnBilne 
(3(36).  Les  Orientaux,  qui  compo- 
saient le  plus  grand  nombre,  se  rà- 
nirent  à  l'élise  romaine, et  nnntf 
trouver  Libère,  auquel  ils  dédavèraft 
qu'ib  se  séparaient  de  la  ciëanoeds 
Auomécns ,  en  confessant  qne  le  fk 
était  semblal>le  au  pcreen  tootachi- 
ses,  et  qu'il  n'y  avait  point  de  diln» 
ce  entre  le  semblable  et  le  consnlMtl» 
ticl.  Libère  mourut  le  ^4  *'F'"^ 
3(30 ,  après  un  pontificat  de  tai" 
torzc  ans  et  quelques  mois.  Sa  tmâ 
a  toujours  servi  d'argumeiit  coiH 
Tinfaillibilité ,  telle  qu'elle  a  été  isa* 
tenue  par  quelques  ullramootaÎBSjCi 
qui  n'a  pas  empêché  que  sa  meatf* 
n  ait  été  en  vénération.  Les  éfêftf 
les  plus  illustres  de  ces  tempa^à,  iril 
que  saint  Epiphane,  saint  Basiit  tf 
saint  Ambroi&e,  Tout  nommé  M^ 
les  marques  ordinaires  de  romclt 
Voy.  Dîé^oriiUion  cnUqiÊe  ef  Mfi^ 


'3 


UB 

ffdftf  Libère,  dmtslO' 
ùl  voir  qu'il  n  est  jamais 
r  l'abbé  Gorgne ,  Paris , 
Commentaire  critiqoe  et 
sur  S.  Libère ,  pape ,  par 
i^ ,  dans  les  jicîa  sanc- 
\  ËoUaiidistes  )  au  !i3  sep- 
I  trouve  un  Dialogue  de 
c  Constantin  ou  instan- 
te Lettres  de  ce  pape  ,in- 
»  le  tome  II  de  la  doUec- 
onciles.  Libère  eut  pour 
saint  Damase  I.    Dhi. 
^E(  Mabiiv  ),  sayantju- 
,  naquit  à  Belon-le-Tri- 
lage  près  du  Mans,  pro- 
oit  à  Poitiers,  et  ensuite  à 
ayait  tellement  gagné  la 
clés  babitantsde  cette  der- 
,  qu'il  y  apaisa  deux  fois 
jns  populaires ,  au  com- 
it  de  la  Ligue.  Sa  présence 
our  calmer  le  peuple  ré- 
oarëchald'Aumont,  après 
it  la  ville  sous  l'obéissance 
lomma  échevin  perpétuel , 
changeât  tous  les  autres 
lunicipaux.  En  cette  qua- 
'ge  harangua  Henri  IV,  en 
rsque  ce  prince  passa  par 
«  roi  fut  si  content  du  ais- 
les  belles  manières  de  l'o- 
l'il  l'embrassa ,  le  loua  pu- 
it  ,  répondit   à   tous  les 
*.  la  harangue ,  et  donna  à 
té  d'Angers  le  droit  d'o- 
ml  des  pintes ,  pour  servir 
aux  professeurs  en  droit  ; 
dont  elle  a  joui  jusqu'à  la 
n.  Liberge  fut  député  aux 
Blois,  et  y  composa  les  ca- 
la province  d'Anjou.  Il  y 
lait  à  peu  près  les  mêmes 
celles  qu'il  proposa  depuis 
[V,  pour  subvenir  aux  gages 
Bticiirs  ca  droit.  Il  mourut 
\^m  iSgg.  Onada  lui:  L 


UB  4S7 

ffni»et$mjwis  htstorim  Deseriftio , 
ex  variis  outhorQms  coUeda,  et  m 
Pictauriensi  gymnasio  expasita,  Poi- 
tiers ,  1567  y  in-4*.  n.  De  frmseiè- 
tis  tempestads  et  stFcuU  esimmiaêe 
Oraiio,?oïtàen,  i56^,  in-4«.  IIL 
De  calamitaittm  GàUkoe  cousis  Orà» 
tio,  iSôg  ,  i]i-4o.  IV.  Am^  Xe- 
cours  de  ce  i/ui  fcsifmt  et  paeti 
au  siège  de  Poitiers ,  écrit  muwtt 
ieelui,  par  un  homme  fd  était  de» 
dans,YioneBL^\M  1 1  septembre  iXg, 
in-8<>.;  râmprimë,  avee  ijadkpea 
augmentations,  k  même  atiôifeà  Pa- 
ris, in-8<>.;à Poitiers,  i57o»ia-4^.5 
etavec  XtsEpilapkesleitiaeMeîfree^ 
caises  de  t/uel^ues  tmt  des  tfeds^ 
^ouen,  i6ii5,  ui-12.  V.  Deju^tUâ 
et  jure  Oratio,  inAndegaimuijÊais 
atêditorioha^Ua,atmolS^^fmiêp 
1 5^4 ,  iii-40.  VL  IXe  «rtte#  it  4K9. 
aplims  jt^us  juris  sfuiioSÊtm  £•#» 
tructùm  et  omatum  esse  eporteis 
Oratio  habita  m  sdioldAndeffSPem^ 
A^  1 59 1  ^  in-8<>.VII.  Unelongoe  Éft" 
tre  latine  à  Gui  Delesrai,  Ueute* 
nant-génêral  tAngersi  ella  art  im- 
primée en  tète  des  tiarangnea  de  et 
magistrat.  D-c» 

LIBËRGIER  ou  LE  BEBGEa 
(  Hugues  ) ,  architecte  de  Reims ,  eé 
vers  le  commencement  du  treiiième 
siècle ,  s'illostra  par  la  conslractioft 
du  portail ,  des  den  tours,  iit  la 
nef  et  des  dîsux  ailes  de  ta  bdfe  é^* 
se,  aujourd^ui  détruite,  ^  Saint- 
tïîcaîse  de  Reims ,  à  Ufidle  il  tra- 
vailla dejpub  laog,  jusqu'à  sa  ouM, 
arrivée  1  an  ia63.  Robert  de  Goucj 
acheva  cet  édifice.  Libenier  (ut  ettr 
terré  devant  l'église  qull  avait  hl« 
tie ,  sous  une  pierre  blancbe  «m  fat 
mise  ensuite  à  rentrée  de  la  oei  delà 
cathédrale.  On  y  voyait  sa  fimacir 
selée  en  plomb;  il  portail  dans  la 
mais  eauche  la  moitié  de  P^^iiCL  di 
SaintllÎGaife,  et  fomit  dmm  ii  dMlk 


438  LIB 

une  règle  et  un  compas  :  autour  âe 
celte  pierre,  on  lisait  sou  e'pita- 
plie.  «  G* est  la  preuve  d'une  intel- 
»  licence  peu  commune  dans  Hucue 
»  Liijer^cr ,  dit  TaLbc  Pluche ,  dV 
9  voir  nsqucavec  succès,  sur  des  ap- 
»  puis  aussi  délicats  que  Tétaient  les 
»  deux  tours  de  celte  magnifique 
»  e'glise,  dix  pyramides  en  pierres, 
»  dout  les  deux  grandes  avaient 
»  ciuqiiante  pieds  de  hauteiursurune 
n  base  de  seize  pieds  ;  comme  c'est 
»  une  sage  réserve  dans  l'architecte 
9  de  la  catLcdrale ,  Robert  de  Cou- 
»  cy ,  de  n'avoir  pas  chargé  ses  deux 
x»  tours  du  fardeau  fort  supérieur  des 
»  deux  pyramides  qui  auraient  pu  les 
»  terminer.  Ce  que  Libergier  a  fait 
»  de  plus  beau  n'était  peut-être  pas 
»  son  portail ,  où  les  ornements  a- 
»  vaicnt  été  jetés  à  pleines  mains: 
«l'ordonnance^  également  simple 
»  et  majestueuse  des  dehors  de  son 
»  église  y  attachait  bien  autrement 
»  les  yeux  attentifs  ;  la  justesse  des 
»  proportions ,  la  hardiesse  du  des- 
1»  si:i  et  de  l'exécution  ,  la  délicatesse 
»  et  la  noble  simplicité ,  étaient  les 
»  principales  beautés  qu'on  y  admi- 
»  rait.  Les  deux  architectes  avaient 
»  employé  tout  ce  que  l'art  joint  à 
»  l'expérience  leur  avait  apprb  de 
»  plus  délicat  et  de  plus  achevé  pour 
»  en  faire  un  des  plus  beaux  monu- 
»  mcnts  de  France  et  peut-être  de 
»  l'Europe.  »  Y. 

LIBERI  (  Le  chevab'er  Pierbe  ), 
peintre  d'histoire ,  né  a  Padoue,  en 
i6o5,  fut  élevé  d'Alexandre  Vora- 
tori,  surnommé  le  Padovanino. 
Grand  ])eintre ,  et  regardé  comme  le 
plus  savant  dessinateur  de  l'école 
vénitienne,  Liberi  succéda  à  son 
maître  dans  l'honneur  de  maintenir 
la  gloire  de  cette  école.  Il  parcourut 
successivement  les  villes  de  l'Italie  : 
à  Rome ,  il  ttudia  Tantique ,  Michd- 


LIB 

Ange  et  Raphaël  ;  à  Parme,  le  ( 
ge;  à  Bologne,lcs  Carrache,  rtà 
se,  les  habiles  coloristes  que  cet 
a  produits.  De  toutes  ses  étuc 
se  forma  un  style  qui  tient  de  c 
école ,  qui  ne  fut  pas  apréc 
Italie,  maisqoi  charma  l'Allen 
où  il  fut  appelé,  et  d'oii  il 
avec  les  titres  de  comte  et  de  < 
lier ,  et  des  biens  considérabi 
lui  permirent  de  vivre  à  \ 
d'une"  manière  brillante.  Qnai 
manière  de  peindre ,  on  pou  ri 
re  qu'il  a  un  style  varié.  Lo 
travaillait  pour  des  connaisse 
employait  un  pinceau  cxpec 
plein  de  franchise.  Pour  les  a 
au  contraire,  il  terminait  < 
partie  de  ses  tableaux  avec  I 
grand  soin;  les  cheveux  mém* 
exécutés  avec  tant  d'exact 
qu'on  pourrait  presque  les  co 
11  peignait  ordinairement  I 
bleaux  de  ce  genre  sur  du  I 
cyprès.  Il  semble ,  cependan 
cette  manière  si  exacte  ait  r 
son  imagination  ;  car  les  ou 
qu'il  a  exécutés  ainsi,  d'oi 
la  perfection  de  ceux  qu'il  p 
d'une  manière  plus  libre, 
tantôt  grandiose,  et  tantôt  gra 
et  quoiqu'il  ait  produit  peu 
bleaux  dans  la  première  mani 
eu  connaît  pourtant  quelaues-u 
grand  mérite ,  tels  que  le  Mi 
des  Innocents,  k  \enisc;  A< 
tant  de  V Arche ,  à  Venise  ; 
luge  universel ,  à  Bergame.  C 
des  taUeaux  d'église  d'un  d« 
goureux,  remplis  des  plus 
raccourcis  ,  pleins  de  mouv 
et  dont  les  nus  d'un  grand  ea 
rappellent  cependant  Lien  j 
Carrache  que  Michel-Ange.  1 
surtout  del'imîtationdes  pren 
ces  maîtresy  en  peignant,  con 
sage  le  Père  Eternel  endixtmi 


LIB 

'^lisede  Sainte-Gatlieniie  de 
»;  erreur  de  jugement  qui  di- 
te mente  de  cette  peinture , 
irs  très-belle  dans  toutes  ses 
.  Mais  ce  sont  les  tableaux  de 
t  de  Liberi  qui  ont  fonde  sa 
tion.  Tantôt  ses  sujets  sont  ti- 
la  fable,  tantôt  ce  sont  des  ca- 
ondesaU^orieséniçmatiques. 
s  souvent,  à  rimitation  du  Ti* 
a  peint  des  Fénus  nues,  que 
ut  regarder  comme  des  chels- 
e  ,  et  qui  lui   ont  me'ritë  le 
I  de  libertin^  Il  existe  peu  de 
I  où  Ton  n'en  trouve  ;  et  lors- 
sa  a  Yu  une,  il  est  facile  de  les 
ihre  toutes ,  soit  aux  airs  de 
l'il  répète  souvent,  soit  au 
léral  de  ses  tableaux ,  et  aux 
rosées  de  ses  chairs.  Du  reste, 
oris  est  suave  et  bien  empâte', 
l>res  délicates,  et  dans  le 
u  Gorr^e:  ses  profils  sont 
I  gênerai  de  Tantique,  et  le 
lent  de  son  pinceau  est  plein 
chise  et  de  liberté.  Le  che- 
Liberi  mourut  à  Venise,  en 
—  Marc  Liberi,   son  fils, 
is  leçons  de  lui;mabilnepeut 
comparé  dans  les  ouvrages 
invention  ,  ni  pour  le  grau- 
û  par  la  beauté.  Cependant , 
re  de  l'habileté  dans  les  co- 
'il  a  exécutées  d'après  les  ta- 
ie son  père.  Les  connaisseurs 
es  plus  exercés  ont  peine  à 
er  la  copie  de  roriginal.  On 
de  lui  plusieurs  tableaux  si- 
»•  ilfiguo  del  Liberi,      P-s. 
ERf  AT(  Pierre  ),  né  à 
le  vers  le  milieu  du  seizième 
lans  l'obscurité,  suivant  les 
scendait ,  selon  d'autres ,  de 
Ile  de  Bayou ,  originaire  de 
où  l'un  de  ses  ancêtres ,  Jean 
m ,  avait  obtenu  le  surnom 
fUU  ,  k  cause  de  ses  exploits 


en  Sicile  et  en  Calabre.  Ce  mu  m., 
rait  certain,  c'est  qu'«i  iSgS,  An- 
toine de  Bayondelabertat  était  jugir 
du  f)alais  à  Marseille,  eharfeqai 
n'était  accordée  qu'a  la  miâesse. 
Pierre,  dont  il  s'agit  ici  «  se  s^nah 
long-tempsdans  le  parti  oe  laLi|^; 
mais  Tabiuration  de  Henri  IV  Im  fit 
désirer  de  rentrer  sous  les  lob  da 
Irâiiime  aonverain.  D^hûs  cipf  êm, 
Charles  Casaulx,  officier  et  a|nt 
de  la  comteiie de  Sâull,  qui  s'cCiii 
unie  au  duc  de  Savoie  pour  attiser 
en  Provence  les  ieoxdb  ta  discorde^ 
avait  usurpé  le  considat  jk  HarteîUe, 
où  il  secondait  les  demien  eflTorti 
de  la  rébellion,  soutenu  par  un  se- 
cours de  quatre  |^^liM  et  de  laeo 
Espagnols ,  que  Philippe  Ù  avait 
envovés.  Cependant  le  ancdç  Oniee 
marchait  pour  rtimce  Ijaiiigilb  9  h 
seule  ville  de  Provence  qui  Xjbmith 
encore.  Casaulx  avait  couné  U  pxda 
de  la  Porte-Rovale  i  Libertat  :  œ  €•• 
pttaine,  plein  ae  courage  et  d'ambi- 
tion ,  brûlait  de  s'illustrer  par  qud- 
que  action  d'édat  ;  les  orillantet 
promesses  dn  duc  de  Guise  lui  en 
fournirent  l'occasion  :  il  s'oUigea  da 
donner  la  mort  à  Casaolx,  et  dt 
soumettre   Marseille.    L'entrenriia 
éuit  périlleuse;  mai^  le  désir  delà 
gloire,  et  surtout  l'espoir  des  ré- 
compenses, déterminèrent  Libertat. 
U  se  concerte  avec  le  duc,  qui  fait 
avancer  ses  troupes.  Gasaulx,  in- 
formé de  leur  approche,  charse 
Louis  Daix,  son  colline,  d'on- 
server  leurs  mouvements  autour  dea 
remparts ,  et  se  rend  lui-mime  à  la 
Porte-Royale ,  avec  une  nombreuse 
escorte;  mais,  en  arrivant,  il  est 
renversé  d'un  coup  d'épée  par  Li- 
bertat, dont  un  des  frères  achève 
de  le  tuer.  Aussitôt  let  cris  de  f^iyê 
U  Roi  se  fontenteodre  :  les  soidaU 
ligueura  se  dispersent  apria  une  lé- 


44o 


LIB 


gëre  résistance  ;  leurs  chefs  se  san- 
veiit  sur  les    galères   espagnoles , 

Sui  lèvent  l'ancre  :  les  troupes  du 
uc  de  Guise  entrent  dans  la  ville  , 
et  Liberlat,  à  leur  tête,  affranchit 
ses  concitoyens ,  dontia  terreur  avait 
seule  retardé  la  soumission.  Ce  coup 
hardi  eut  lieu  le  1 7  février  1  Sgo. 
I^cnri  IV ,  en  apprenant  la  reddition 
de  Marseille,  s  écria  :  C^est  mainte- 
nant que  je  suis  roi  !  Il  écrivit  k 
Libcrtat  ponr  lui  témoigner  sa  re- 
connaissance y  le  nomma  viguier 
]ierpétuel  de  sa  patrie,  lui  fit  comp- 
ter 5  o  mille  écus,  et  lui  accorda  , 
tant  pour  lui  que  pour  ses  frères , 
d*autres   distinctions.  La  ville  de 
Marseille  fît  ériger  à  son  libérateur 
une  statue  décorée  d*unc  inscription 
latine;  el  Ton  grava  sur  la  Porle- 
Uoyale  ces  deux,  vers  latins  : 

Orcituâ  juste  LiherttP  Cnsa^ut  armis  ; 
Xauf  Chrisio,Hrdj  régi, Libfrta.t  tic  datururhi» 

liibertat  mourut  sans  enfants,  le  1 1 
avril  if)()7  ,  empoisonné,  dit-on  , 
avec  des  bas  de  soie  ;  et  ses  frÎTcs  , 
Barthelemi  et  Antoine  ,  hérilcrcut 
(ic  ses  biens  et  de  ses  emplois  : 
c'est  du  dernier  que  descend  la 
famille  de  Libertat ,  qui  existe  en- 
ron*  en  Provence.  (  f^o) .  Guise ,  t. 
\IX,  p.  198,  et  Henri  iv,  t.  XX, 

p.  \)\,  )  A-T. 

LIBICKI  (Jean),  porte  polo- 
nais du  dix-septième  siècle,  a  laissé 
une  Traduction  des  Odes  d'Horace 
vu  vers  polonais ,  qui  fut  imprimée 
à  (a-acovie  ,  i()i7,  in-4'*.  de  i9-Hp. 
Ou  a  du  mémo,  en  latin  et  en  polo- 
nais :  Somnium  de  vino  et  aqud  in^ 
ivr  ye  iitigantibus  pro  prœcedentid, 
i()'l7  el  1684,  sans  lieu  d'impix\s- 
.sii)ii  et  sans  nom  d'auteur  ;  —  Bac- 
chus  miraculo^us,  pot^mc  en  polo- 
nais, imprime  plusieurs  fois,  mais 
e-alriiient  sans  indication  du  nom 

CÎt  l'itUtCUl*.  C-AU. 


UB 

LIBON,  architecte  grec,  né  dans 
IlElide,  florissaitTers  la  quatre-vù^ 
tième  olympiade,  458  ans  av.  J.  C 
Il  construisit  auprès  dePise,  ce  tem- 
ple de  Jupiter  ol^pien ,  si  cclèlm 
par  les  cérémomes  des  jeux  oljm- 

Siques ,  et  où  s'accumulèrent ,  pcn- 
ant  tant  de  siècles^  les  cheCs-d'an- 
vre  des  arts  et  les  offrandes  de  ton    < 
les  peuples.  Le  temple  était  d'ordre 
dorique;  il  était  enûeTcment  entoura 
de  colonnes,  construit  en  piermdi 
l'Elide,  et  couvert  avec  ces  espècs 
de  tuiles  de  marbre  penteliqne,  is- 
ventées  par  Bvsès  de  Naxos ,  venk 
55^  o1ympiaac(56o  ans  avant  J.C^ 
sa  hauteurétaitdesoixanle-huitpiob 
et  sa  largeur  de  quatre-vingt-quiur, 
sa  longueur  de  deux  cent-trente:  la 
sculptures  du  fronton  antérieur  é- 
talent  l'ouvrage  de  Pœonius  de  Mo- 
de (  en  Thrace  ),  et  celles  du  fron- 
ton postérieur  étaient  d'AIcamofi 
C'était  dans  le  sanctuaire  que  s*de 
vait  la  fameuse  statue  d*or  et  d'îfoi- 
rc ,  chef-d'œuvre  de  Phidias ,  et  h 
merveille  de  la  sculpture  ekrysii- 
phanline.  On  peut  voir  dans  Paa>- 
nias ,  la  description  qu'il  donne  à 
ce  superbe  édifice ,  dont  il  ne  rtfto 
pas  la  moindre  trace.  On  croit  qi*l 
fut  détruit  vers  la  fin  du  quatrîèw 
siècle.  M.  Quatremère  de  Quincyi 
donné,  dans  son  Jupiter  Ofymfiti^ 
nue  excellente  hypothèse  sur  celea- 
ple  et  ses  ornements.  L-f-i. 

LIBRI  (  Frakçois  Djii  ) ,  dit  h 
neu.ty  peintre  en  miniature ,  mi 
Vérone,  vers  le  milieu  du  x  v«.  sièdi^ 
se  rendit  célèbre  par  le  talent  aiw 
lequel  il  peignait  les  livres  de  char 
el  d'office.  L' imprimerie  était  cncfR 
à  .son  berceau  ;  et  les  plus  ricki 
chapitres  mettaient  leur  honnatf* 
posséder  les  plus  licsaux  livras  '^ 
chmur.  François  en  peignit  un  graW 
nombre,  dobt  plusieurs  aont 


f4$  «vec  soio  à  Vérone  et  dans 
!S  TÎlks  d'Italie  ;  mais  le  plus 
le  SCS  ouvrages  est  un  petit 
B  il  peienit ,  avec  une  extrême 
esse  y  deux  miniatures ,  dont 
*epréwnte  saint  Jérôme ,  et 
saint  Jean  dans  Vile  de  Pa- 
y  écrivant  VApocafypse.  Cest 
aient  dans  ce  genre ,  qu'il  dut 
lora  Dai  Ubri,  qu'il  transmit, 
le  SCS  talents,  à  son  fils  Jérôme, 
érone,en  i47^«  — Jérôme  ne 
Da  pas  à  la  peinture  des  lifres 
e  ;  u  reçut  des  leçons  de  Domi- 
tf  orone,  et  devint  un  des  pein- 
I  plus  habiles  de  son  temps.  A 
e  seize  ans,  il  peignit  une  Dépo- 
le  croix;  et  lorsqu'on  découvrit 
leau  y  tous  tes  spectateurs  cou- 
en  foule  chez  le  père  du  jeune 
,  pour  le  féliciter  d'avoir  un  fils 
habile.  Toutes  les  figures  en 
emarquabies  ;  mais  les  artistes 
n  cas  particulier  d'une  Vierge 
n  Saint-Benoit  que  Jérôme  a 
uits  dans  sa  composition.  On 
rve  encore  à  Vérone ,  dans  l'e'- 
le  Saint  -  George ,  un  tableau 
peint  en  i  S'ig;  c'est  une  Vierge 
deux  saints  Eveques  et  trois 
s.  Ce  tableau  ,  de   petite  di- 
•n,   réunit  tous  les  suffrages, 
se  de  Saint -George  eu  con- 
nu grand  nombre  de  ce  genre  ; 
celui  de  Jérôme  peut  en  être 
dé  comme  le  chef-d'œuvre,  tant 
vpe  par  la  grâce,  le  brillant  et 
11.  Après  avoir  exécute  ce  ta- 
y  Libri  se  livra  exclusivement 
peinture  des  livres  de  choeur  : 
que  l'un  connaît  de  lui ,  sont 
eux  par  la  [lerfection  du  travail; 
VAdam  et  Eve  chasses  du  Pa- 
terrestre,  qu'il  fit  encore  pour 
se  de  Saint  -  George ,  surpasse 
les  autres:  ci*tte  belle  miniature 
puis  été  transportée  À  Rome. 


UG  Ut 

Cest  en  allant  peindre  des  livres  de 
choeur  dans  \t  couvent  des  chanoines 
de  Saint  -  Sauveur  ,  qne  Dai  Libri 
connut  D.  Giulio  Glovio  (  Fc^z 
Glovio  )y  auquel  il  eut  k  poire  de 
donner  In  premières  leçons  de  sott 
art.  Il  mourut  en  i555,  à  Vérone, 
laissant  deux  fils ,  dont  l'aîné^  nom- 
mé François  Dii  Lismi  U  jeune, 
hérita  de  son  talent  pour  k  peintore 
des  livres  d'église  ;  mais  nn  de  set' 
oncles ,  riche  et  sans  enfants,  Patti- 
ra  près  de  lui,  et  lui  confia  la  diree^ 
tion  d'une  manufacture  de  verrerie , 
où  il  perdit  les  années  les  plus  pré» 
cieuses  de  sa  jeunesse  :  son  onde  ^ 
étant  devenu  vîeaf ,  se  remaria  ,  eot 
des  enfants ,  et  lui  6ta  tout  espoir 
d'être  son  héritier.  François  reprit 
donc  le  pinceau  y  et  entifprit .  sopa 
la  direction  de  Fracastor  et  de  Be- 
raidi ,  médecine  Camenx  et  géon* 
phesy  un  globe  terrestre,  dont  Xlt- 
vagero  vouUit  faire  hommage-  à 
François  I*''.  ;  mais  ce  poète  étant 
mort  à  son  arrivée  en  France  ,  le 
globe ,  commencé  par  François  Li- 
bri ,  demeura  imparfait.  Cet  artiste 
étudia  aussi  la  peinture  à  l'huile  et 
l'architecture;  mais  il  vécut  peu  de 
temps.  Son  frère  s'était  fait  prêtre; 
et  r>e  fut  en  lui  que  s'éteignit  la  fa- 
mille Dai  Libri,  qui  a  fourni  trois  ar- 
tistes d'un  talent  remarquable.    P-s« 
L1Ç\RRAGUE  (  Jean  de  ),  mi- 
nistre de  la  religion  réformée,  était 
né  dans  le  seizième  siècle ,  à  Bris- 
cons ,  petit  village  de  Bâini ,  et  j 
remplissait  les  fonctions  du  pastoral. 
Il  fut  arrêté  à  l'époque  des  premiers 
troubles  qui  éclatèrent  dans  cette 
proviuce,  et  jeté  dans  un  cachot 
d'où  il  ne  sortit  que  sur  les  instances 
de  Jeanne  d'Albret ,  reine  de  Na- 
varre, mère  de  Henri  IV.  Cette  prin- 
cesse le  retint  à  son  service ,  et  k 
chargea  de  traduire  k   IfOÊÊf^emh 


44^  LIÇ 

Testament ,  dans  la  langue  basqnt 

Suc  parlait  le  plus  grand  nombre 
e  ses  sujets.  Il  fut  ensuite  nomme' 
pasteur  de  la  Bastide  de  Glarence  ;  et 
rillustre  de  Thou,  qui  alla  lui  rendre 
visite  en  i58'2,  rapporte  comme 
une  preuve  de  Tcsprit  de  charité  qui 
unissait  les  habitants  de  ce  village , 
que  les  catholiques  et  les  protestants 
y  faisaient  ToÛice  dans  la  même 
église,  mais  à  des  heures  différentes. 
On  ignore  les  autres  particularités  de 
la  vie  deLiçarrague;ct  Prospcr  Mar- 
chand y  qui  lui  a  consacré  un  curieux 
article ,  dans  son  Dictionnaire,  avait 
fait  d'inutiles  recherches  sur  Fépo- 
que  de  sa  mort.  Le  seul  ouvrage 
que  Ton  connaisse  de  lui,  est  le  A'bu- 
veau- Testament ,  traduit  en  langue 
basque,  La  Rochelle',  1571 ,  in-8®. 
Cette  traduction  est  très-rare ,  et  si 
bien  imprimée ,  qu'on  la  regarde 
comme  un  chef-d'œuvre  de  typogra- 
phie. Elle  est  précédée  d'une  épître, 
en  français ,  aarcssée  à  Jeanne  d'Âl- 
bret.  W-s. 

LIGETI  (  FoRTuifio  )  ,  fameux 
ripatéticicn ,  et  l'un  des  plus  cé- 
èbres  professeurs  de  son  temps  , 
naquit  le  3  octobre  i577,  à  Rapallo 
dans  l'état  de  Gëncs.  Sa  mëre,  dans 
un  voyage  qu'elle  lit  de  Rcco  à  Ra- 
pallo ,  par  mer^  fut  tellement  incom- 
modée qu'elle  accoucha  avant  terme: 
ce  ne  fut  qu'en  prenant  des  précau- 
tions extrêmes  (  i  ) ,  qu'on  parvint  à 

(1)  Viipienl-MiirTiUr  (  D.  Bonav.  d*Arcoan«) 
••  contrnlp  de  dire  «qu'il  fallut  TéUrer  d«o«  du 

•  colon.  •  (  M^îangrs  de  Uttèrat.  it ,  i46.)  Mais 
B«U1«(|  d'apiia  Michel  GÏMttiniar.i  ,  ai<>a- 
to  des  circentuncet  si  ni«r«-<>iU«ut''t  t  qn'il  est 
Iticn    étonnant  qa*un   critiqua  aiittl   pidicious 

3 no  Lamonnoyo  n'en  ait   pat    fait   Mniir   le  ri- 
iculo.  •  JLe  roDtiit,  dit  BaiUrt ,  n'était  pav  pl.ia 

•  |;r4nil  aiio  la  paume  de  la  main.  Son  pèro  rn- 

■  treprit  d'achever  l'ouTrage  de  la  nature  ,  et  de 

■  travailler  à  la   formation   de    renfant  arec   lo 

•  même  artifice*  que  ceint  dont  on  to  tert  pour 
D  faire  éloTer  les  ponlett  en  K|[7pte.  Il  fit  donc 

•  mettra  ion  filtdana  un  four,  proprement  accom* 

■  mode  i  il  réuatlt  à  relever  et  a  lui  faire  pron- 

■  flro  •••  «coraUMiienU  aéceiaaira»  p«r  Vmjokx 


t 


Lie 

sauver  Tcnfant;  et  oh  lui  < 
nom  de  Fortunio^  pour  lui 
qu'il  devait  la  vie  à  un  bonh 

géré.  li  montra  dès  son  eni 
ispositions  extraordinaire) 
père  prit  soin  de  cultivei 
ensuite  continuer  ses  étud 
lognc,  et  il  y  suivit  pendai 
ans  les  cours  de  médecine  e 
losophie.  Il  n'avait  pas  en« 
neuf  ans,  lorsqu'il  publia  i 
De  Ortu  animœ  lumutnœ , 
mé  à  Francfort,  1600,  in-8 
trouve  si  beau  qu'on  refus 
croire  auteur.  Le  përc  de  Lii 
tombé  malade,  le  fils  se  bat 
nir  à  Gènes  en  1  SgQ  ;  mais 
chagiin  de  n'y  arriver 
l'enterrement  de  l'auteur 
jours  (i).  L'année  suivant 
le  doctorat  en  philosophie  < 
decine;  et  il  alla  prendre  p 
de  la  chaire  de  logicpe ,  < 
la  remplit  pendant  cinq  ai 
ensuite  chargé  d'expliquei 
losophie  d'Aristote.  En 
fut  nommé  professeur  de 
phie  à  l'université'  de  Pad 
réputation  y  attira  un  grani 
d'élèves;  et  son  traitement  f 
sivement  porté  jusqu'à  mil 
Il  se  mit  sur  les  rangs  pou 
de  premier  professeur  y  apr 
de  Grémonini  ;  mais  ayan 
deux  fois  dans  sa  demande 
Padoue,  où  il  demeurait  dep 
quatre  ans  ,  et  passa  à  Bo 
on  lui  offrit  des  appointcn] 
sidérables.  L'université  de  1 


■•  formilé  d*nno  chnlonr  étnuBfféra  ■ 
•  temoni  aiiv  lot  deftrû  «l*mB  Vbmfmm 
gem,  dr*  Sa»,  «t  i  tSb.  ) 

(i*^  Jotopli  LicaTi ,  ykxm  do  FMtn 
bahile  médecin.  On  ■  4*  Inl  t  La 
prinripafi'  membri  deli'tiomo  , 
çiuUe  u  trmttm  dcIVuto  ré  mecfl 
memhri  ,  Bologne  ,  1S99 1  '■•••>  ^ 
teurt  «ont  lo  omnr.  U  cnrv«««i ,  \m  bl< 
nio  parle  encoro  d^nn  «ntro  4Uto||«' 
iaUtuU;  Cepm,  mit  U  -' *- 


Lie 

â  regretter  un  sinet  si  dis- 
I  solbciu  Liceti  d'accepter 
le  premier  professeur  de 
f  alors  Tacaole,  et  il  en 
ssioD  en  iG45.  Il  mourut 
re  k  Padoue,  le  17  mai 
f/f.  gfmn,  Patav.,  i,  168.  ) 
it  uu  homme  d'une  érudi- 
igieiise;  mais  son  entéte- 
r  la  doctrine  d'Aristote, 
fraità  l'égal  d'un  dieu,  fut 
l  ne  Ht  faire  aucun  progrès 
cine,  ni  à  la  philosophie. 
ODtesta  lions  très-vives  avec 
L  de  Castro ,  sur  la  possibi- 
ètcs  prolongées  au-delà  des 
tlinaires  ;  avec  Glorioso , 
rmation  des  comètes;  et 
Ponce  Santacruz,  sur  les 
os  spontan<^s  :  dans  toutes 
UeSy  à  défaut  de  raisons  , 
lait  les  injures  à  ses  ad- 
On  a  de  lui  un  très-grand 
['ouvrages  (  i  )  ;  mais  com- 
ipart  sont  justement  tom- 
Toubli,  on  se  contentera 
ceux  qui  peuvent  encore 
Ique  interct  :\.  De  his  qui 
t  sine  alimento  llbri  ir;  in 
utuntjp  inediœ  ohsesvatio- 
dones  et  causœ ,  summd 
fntiàexplicantur,  Padoue, 
•fol.  Il  composa  cet  ouvra- 
casion  d'uue  jeune  fille  de 
,  dont  les  dictes  excessives 
lé  l'attention  des  médecins  : 
ent  la  possibilité  de  vivre 
mois  sans  prendre  aucune 
e,  et  cite  plusieurs  faits  à 
e  ce  sentiment.  Etieune  Ro- 
te C'istro  combattit  cette 
lar  un  traité  /Je  ositiàfFlo- 
i3o  ,  in-8*».  11.  De  mons- 
auMS  ,  naturd  et  dijjereii' 

■  «s  CMPpto  S4,  «t  •»  lUto  ■'••!  pas 


lie  443 

tiis,  UM/i,Padoue,  16169  û^4^-; 
réimprime,  ibid. ,  1634»  îb-4V  ^^^'^ 
des  additions,  et  des  gravures;  mais 
l'édition  la  plus  comjdète  est  cdb 
qu'a  donnée  Gérard  Blasius ,  avec 
un  supplément ,  Amsterdam ,  \WS\ 
in  •  4^«  y  fig-    Jean   Palfyn  a   tra- 
duit cet  ouvrage  en  frapçaû,  à  la 
suite  de  sa  Description  anaiomi-' 
que,  etc.,  Leyde,  1708,  petit  in* 
4^. ,  fig. ,  très-recherché.  IIL  Ih 
spontanée  viventium  ortu  ,  libri 
ir  y  Vicence,  1Q18,  in-foL  LîceCi 
traite  ,  dans  cet  ouvrage ,  de  la  gé- 
nération fpontanéedeplusiears  sortes 
d'insectes ,  one  Ton  sopposait  alun 
engendrés  ae  la  putréuction;  des 
fungus,  des  champignons ,  des  xoo* 
phites,  dont  la  reproduetion  mysté- 
rieuse était  encore  un  secret ,  et  dolîi 
on  n'a  reconnu  les  fleurs  et  les  graines 
que  près  d'un  siècle  pins  tard.  IV. 
De  hicemis  antiquorwn  reccndiiis 
Uhri  ri,  Venise,  i6ai  ,  in -4*.; 
Dîne,  i65ti ,  in-fol. ,  fig.  Cette  se- 
conde édition  est  recherchée.  Liceti 
se  proposait  de  prouver. dans  cet 
ouvrage  que  les  anciens  plaçafeot 
dans   leurs   sépulcres    des  lampes 
inextinguibles;  mais   Ottavio  Fer- 
rari a  fait  voir  dans  son  traité , 
De  veterum  lucemis  sepulchrali' 
bus ,  Padoue ,  1686  ,  in  -  4®*  »  <P^ 
ces  prétendues  lampes  qu'on  a  cm 
trouver  allumées  en  découvrant  d'an- 
ciens   tombeaux ,   n'étaient    antre 
chose  que  des  phosphores  qui  bril- 
laient qudqnes  instants,  exposés  à 
l'air,  et  s'éteignaient  aussitôt.  Ce 
traité  est  inséré  presque  en  entier 
dans  les  anciennes  éditions  des  J?^ 
créations  maihrnuUiquesd*(hÊnMm^ 
Il  y  a  beaucoup  d'érudition  dans. 
l'ouvrage  de  Liceti  ;  et  le  sixième- 
livre  contient  des  remarques  coriett- . 
ses  sur  les  anciens  rits  religieux.  V». 
De  propnorum  operum  hitimd,  B^ 


444  l'IC 

bri  11  y  Padoue,  iG34,  iii-4®«  Cet 
ouvrage  est  adressé  au  savant  Gabr. 
Naude;  Liceti  y  donne  le  catalogue 
raisonné  des  différents  écrits  qu'il 
avail  de'jà  publiés,  avec  Thisloire  des 
disputes  qu'ib  avaient  occasionnées, 
et  fa  liste  de  cenx  qu'il  se  proposait 
de  mettre  au  jour.  VI.  De  quœsitis 
per  epistolas  à  clarissimis  vins  res- 
ponsa,  Bologne  ,  i64o  ,  in-4°.  Ce 
volume  rcuferme  trente-sept  lettres 
de  plusieurs  savants,  et  autant  de  ré- 
ponses de  Liceti  ;  il  publia  successi- 
vement à  Udine,  de  iG4()  à  1 653,  six 
autres  recueils  de  ses  réponses  aux 
questions  qui  lui  avaient  étéadressées 
sur  des  sujets  de  médecine,  de  phy- 
sique ,  d'histoire  naturelle ,  de  phi- 
losophie et  d'érudition.  Cette  collec- 
tion ,  assez  curieuse ,  est  fort  rare. 
Gaudence  Roberti  en  a  inséré  des 
extraits  dans  le  tom.  ii  des  Miscel- 
lanea  italicaerudita,  VII.  Litheos- 
phoi'us ,  sive  de  lapide  Bononiensi , 
lucein  in  se  conceptam  àb  ambiente 
claro ,  mox  in  ienehris  mire  con" 
servante,  liber,  Udine,  i6uo,  in-4**. 
C'est  une  explication  du  phénomène 
de  la  pierre  de  Bologne,  qui  a  la  pro- 
piiété  de  luire  dans  l'obscurité  au 


Lie 

LICHTENBERG  (Grorgi-C 

TOFHE  ) ,  célèbre  physicien  et  n 
liste ,  naquit  le  ^*'.  juillet  1 7J 
Ober-Ramstaedt,  prèsdeDarm! 
Il  était  le  dix-huitième  enfai 
pasteur  de  ce  village ,  qui  fut  ei 
envové  dans  la  capitale  du 
craviat  pour  y  remplir  les  font 
de  premier  prédicateur  de  la  v 
celles  de  surintendant-gencral  di 

§é.  Les  soins  et  l'instruction  ' 
ic  ce  digne  ecclésiastique ,  la 
ceur,lcs  vertus  et  la  piété  d 
épouse,  exercèrent  une  heurei 
ffuence  sur  les  facultés  et  le  i 
tère  de  leur  fib.  «  Le  sonrei 
»  ma  mère  (  dit  Lichtenbei^ 
»  une  espèce  de  journal  de  ses  p 
«  les  plus  secrètes,  Œuvrts  p 
»  mes fToL  11  >  pag.  4  )»  est  un  | 
»  vatifquejen'ai  jamais  emploi 
»  succès  dans  les  moments  i 
9  tations  dangereuses.  »  —  «  J 
»  que  souvent  (  dit-il  ailleurs, 
V  pag.  Il), Tassistance de  mt 
»  que  j'adore  comme  une  sa 
On  ne  peut  vraiment  pas  dou) 
ce  ne  soit  à  l'infliience  de  !*> 
tion  que  sont  dus  ces  sentimc 
ligieux,  qui  font ,  dans  quelqi 
des  écrits  de  Lichtenberi; ,  u 


moveu  de    quelques   préparations. 

Vifl.  De  annulis  antirfuis,  liber  table  contraste  avec  le  tou 
singiilariSy  ibid. ,  i645  ,in-4°.;  rare  prit  sceptique  qui  y  rèf;iie  gë 
et  plein  d'érudition.  IX.  Hiero^fy- 
pliica,  sive  antiqua  schemala  gem^ 
marum  annularium,  avec  figures, 
iG53 ,  in-fol.  On  peut  consulter, 
pour  plus  de  détails,  Mich.  Gius- 
tiniani ,  tScnV/or.  Ligtir,;  les  Mémoi- 
res de  Niccron,  tom.  xxvii ,  cl  le 
Dictionnaire  de  Chaufepic.    W-s. 

LICHTENAU.  Fc^fez  Cowbad  , 
tom.  IX,  p.  43^. 

LICHTENAU  (  Comtesse  de  ) , 
f'ojrez  ce  nom  dans  la  Bioç;raphie 
des  liommts  vivants ,  tome  IV , 
pag.  238. 


ment.  Il  avait  du  penchan 
superstition ,  il  interrogeait  la 
et  tâchait  de  se  mettre  en 
muntcation  avec  les  intelligei 
lestes.  11  raconte  (  Tol.  i ,  paj 
qu'un  soir  il  déposa  sous 
de  la  maison  de  sou  père, 
let  qu'il  adressait  à  un  des 
dont  il  se  croyait  environne 
il  avait  écrit  cette  question  : 
ce  que  l'aurore  boréale  ?  E 
bas  âge ,  il  Gt  une  chute,  qu 
courlvint  l'épine  du  dos,  di 
cause  d'une  aifformité  à  ïaqi 


Lie 

Tibaeren  grande  partie,  le 
e  VéM  qu'il  embrassa ,  ainsi 
eoût  pour  la  solitude.  Bien 
rut  dispose  de  lui-même  à  rire 
sse,  et  mie  dans  la  description 
equ'ila  laissée  de  sa  personne 
es  diverses,  toI.  i,  pag.  !i  ), 
i  qu'un  mauvais  dessinateur 
rrait  manquer  son  portrait 
ibscurité  ;  il  se  montra  si  Ti- 
afiècte'  d'une  plaisanterie  de 
îr,sonancien  maître, qu'il  en 
presque  une  brouillerie  arec 
qu'il  vénérait  autant  qu'il  lui 
taché  par  la  reconnaissance. 
lesse  de  sa  constitution  l'é- 
t  de  toute  carrière  qui  exige 
ité  robuste,  Lichtenbei^  se 
dès  l'enfance  k  la  cuRure 
ences.  Etant  encore  écolier 
lait  des  leçons  de  malhé- 
!S  à  quelques-uns  de  ses  con- 
!••  U  aimait  à  se  rappeler  ces 
■s  essais  de  son  talent  pour 
nemeut ,  et  rattachement  que 
loignaient  ses  jeunes  audi- 
Un  discours  en  rcrs  alié- 
ner la  véritable  philoso- 
le fanatisme  philosophique, 
'ononça  en  quittant  le  gym- 
!  D<irinstadt ,  et  qui  semblait 
r  l'objet  des  recherches  de 
1  Tie ,  ayant  fait  une  grande 
m  et  attiré  sur  lui  les  regards 
sonnes  éclairées ,  non  soure- 
iandgrave  Louis  V 111,  lui  ac- 
M,  protection  particulière,  et 
»un  qui  lui  étaient  nécessaires 
t  Touer  enti(*remeut  à  l'étude 
ïnces.  En  l 'jd^ ,  il  se  rendit 
tiA|[ue ,  et  suivit  les  cours  des 
flurs  Hollmann ,  Heyne ,  Gat- 
k«stiier  et  Meister ,  qui  démè- 
Meotôt  ses  heureuses  disposi- 
l'admirenl  dans  leur  intimité. 
e  jugement  qu'il  porte  daus 
mal  sur  l'emploi  de  son  temps 


._%, 


à  l'université  »  et  qu'il  peut  are  utile 
de  faire  connaître  aux  esprits  de  la 
trempe  de  Lichtenberg  :  «  Je  com- 
»  mis  une  srande  erreur  en  for* 
9  mant  le  plan  de  met  études  sugr 
»  une  trop  vaste  ëcheUc—  btratiié 
»  par  nion  avidité  de  conDaître,  à 
»  me  laisser  successivement  demi* 
»  ner  par  tous  les  objets  de  recher- 
»  ches  incideiitelles  que  le  hasard 
»  offrait  sur  ma  route,  et  qui  m*i» 
»  cartèrentsouve&tdemonvàritaUe 
»  but,  je  me  vojais  sans  oesse  daat 
»  la  nécessite  de  revenir  sur  bcs 
»  pas.  J'ai  fait  le  cbraiiii  qui  Bène 
»  à  la  sdcoce,  comme  les  chiew 
»  qui  accompagnent  leiur  maître  il  U 
»  promenade; |e  l'ai  fait  et  refiûl 
»  cent  fois  dans  toutes  les  directiona^ 
»  et,  lorsque  j'arrivai  enfin,  je bm 
»  sentis  excédé  de  fatigiie.  »  (  VoL 
I ,  pag.  34  et  Sq.  }  Il  ne  resta  dÂie 
étrangler  à  «ncune  partie  du  domaine 
des  sciences  :  revenant  toutefou  avec 
prédilection  k  la  physique  et  aux  ob- 
servations astronomiques ,  il  se  fit 
tellement  remarquer  des  juges  com^ 
pétents,  que  le  célèbre  baron  de 
Mûnchhausen ,  curateur  éclairé  de 
Tuniversité  de  Goettingue,  lui  oArit 
une  chaire  de  professeur  extraordi^ 
naire  dans  la  uculté  consacrée  aux 
sciences  exactes  et  philosophiqnes. 
1 1  était  à  Londres  lorsqu'il  reçnt  cette 
nomination ,  qu'il  ne  voulut  accepter 
que  du  consentement  de  son  souve- 
rain et  bienfaiteur ,  le  landgrave  de 
Hesse-Darmstadt.  Pendant  son  s^onr 
eu  Aneleterre,  où  il  avait  conduit  le 
filsjde  l'amiral  Swanson,  et  M.  Trbj, 
fils  de  lord  Boston,  ii  fut  traité  avec 
distinction  par  la  Limille  royale.  IjC 
roi  George  III ,  auquel  l'astronome 
Demaiubray  ,  inspecteur  de  son  ob- 
servatoire privé,  avait  comniuniqntf 
les  observations  de  Lichtenberg  sur 
le  passage  de  Vénus  dn  i9Îoin  17^9^ 


44i 


UG 


prit  beaucoup  de  goût  à  sa  conver- 
sattoii,  et  lui  donna  par  la  suite 
des  preuves  nombreuses  de  son  es- 
tiine.  De  retour  à  Goettingue,  en 
1770 ,  il  anuuiiça  Touverture  de  ses 
cours  par  un  programme  oiTraut 
des  considérations  sur  quelques  mé- 
thodes affpliqiifes  à  la  solution  des 
difficultés  que  présente  le  calcul  des 
probabilités  dans  les  chances  des 
jeux  de  hasard,  11  parut  aux  savants 
avoir ,  datib  ce  mémoire ,  simplifie  et 
suffisamment  éclairri  des  questions 
que  d'Alcmbert  et  Beguelin  avaient 
inutilement  compliquées  et  mal  r<^- 
lues.  Dans  les  années  1 7  7 '.1-7  5,  il  fut 
ocGU]M*  i^  déterminer,  par  orlre  du 
roi  d'Angleterre ,  la  latitude  des  villes 
priiici])ales  de  Télectorat  (l'Hanovre, 
et  à  mettre  en  ordre  les  papiers  du 
célèbre  Tobie  Maycr,  dont  il  donna 
uu  premier  volume  eu  1775.  (  T, 
M,  opéra  inedita,  vol.  1,  Gœtt.,  in- 
4*^.  )  La  suite  n*a  point  paru.  Un  se- 
cond voyage  en  Angleterre  vint  ajou- 
ter à  sa  prédilection  pour  ce  pavs  : 
îl  en  rapporta  une  connaissance  de 
la  langue  ,  des  mœurs  et  de  la  litté- 
rature de  ses  habitantes,  plus  pro- 
fonde qu'aucun  étranger  n'a  peut- 
être  acquise ,  et  que  la  plupart  des 
indigènes  eux-mêmes  ne  possèdent. 
En  17^7 ,  il  succéda  à  son  ami  Ërx- 
leben  dans  la  chaire  de  ])liysiquc  ex- 
périmentale :  par  déférence  ]K)ur  la 
mémoire  de  ce  savant,  il  conserva 
fton  Traité  élémentaire  de  physique, 
pour  servir  de  texte  à  ses  leçons , 
quoi|ue  ce  manuel  fût  tW^s-défec- 
tueux ,  el  que  les  augmentations  dont 
l'enrichit  Lichteubcrg  dans  quatre 
e'ditions  successives,  en  eussent  fait 
un  ouvrage  ti*ès-supc rieur  à  ce  qu'il 
était  dans  sa  forme  primitive.  Depuis 
sou  eu  liée  dans  ses  nouvelles  fonc- 
tions ,  il  ne  sortit  plus  de  Goettingue 
cl  quitta  bien  rarement  sa  chambre, 


UG 

oit  son  coût  poar  le  travail , 
blesse  de  sa  santé  et  une  susci 
lité  née  de  sa  conformation  ph 
et  fortifiée  par  rhy]NicODdrie, 
finerent  de  plus  en  plus.  Sa  coi 
tion  enjouée,  fl  pleine  de  traii 
gais  que  spirituels ,  faisait  ,noc 
quesoncnseignemcn:  académii 
élincelait  de  saillies  originales 
quantes ,  un  singulier  contriisti 
la  tristesse  qui  régnait  au  foJ 
son  ame  sans  en  troidder  /a 
uité  ou  en  aÛTaiblir  rénergio. 
lieu  d*ctre  surpris  de  la  ^igiirui 
raie  et  de  la  fécondité  littéraire 
esprit  habitant  une  aussi  frêle 
chine ,  et  rongé  par  tant  de  so 
La  collection  de  l'académie  rc 
des  sciences  de  Goettingue  ix 
de  lui  qu  un  petit  nombre  de  M( 
rcs ,  parmi  lestpieb  ceux  que 
tiennent  les  tomes  viii  des  iVrv. 
mentarii,  et  1  des  Commenté 
cette  compagnie,  sont  les  seuls 
ment  remarquables  :  il  y  exp 
découverte  aes  figures  que  fui 
poussière  rép indue  sur  la  9 
des  corps  électrisés  et  qu'on  a 
lées  de  son  nom.  Ces  figures , 
ractère  dillcrent,  et  raronnan 
nuageuses  ,  selon  qu'elfes  som 
duites  par  réleclricitc  posili 
négative,  servent  k  montrer . 
ces  deux  modifications  du  ml 
gent  :  elles  sont  représentées  en 
dans  les  gravures  jointes  aux 
des  Mémoires  de  Goettingue 
nous  avons  cités.  Lichtenbei 
tait  intimement  lié  avec  De 
et  son  amitié  pour  œ  physid 
fit  embrasser  avec  trop  d^  cb 
et  défendre,  avec  une  opini 
étrangère  à  son  caractère ,  les 
ries  de  ce  dernier  sur  l'byp 
tre  et  sur  la  pluie.  Ou  doit  atl 
à  la  même  cause,  ses  préve 
contre  les  principes  de  u  bc 


Lie 

ne  cessa  de  combattre 
ssprk  et  d'aigreur  que 
fimiNirtialitë.  Son  Ex» 
oge'tique  des  idées  de 
%r  la  formation  de  la 
fe  en  1796,  n'a  para 
dort ,  en  1800 ,  par  les 
frère  et  de  M.  Kriès 
>.,  de  3'i8  pag.  )  Ce  me- 
1  chef-d'oniyre  de  dia- 
ra  probablement  encore 
meilleurs  ourrages  des 
\  la  doctrine  que  Lich« 
sombaltoe  sans  succès , 
ement  oubliés  :  tant  il 
l'agrément  des  formes , 
ï  la  solidité  du  fonds  , 
\  productions  de  Tes- 

Le  même  charme  de 
anarquer  dans  les  nom- 
s  consacrés  aux  décou* 
omîques  et  physiques, 
ans  deux  ouvrages  pé- 
durent  principalement 
ïiir  prodigieux  succès, 
!e  Goettingue  pour  les 
-a  littérature ,  rédiges 
internent  arec  le  célë- 
G.  Forster  (  il  en  a  paru 
jusqu'en  1 785,  dix-huit 
t  Tolumcs  ) ,  et  la  série 
xhs  publiés  dans  la 
de  1778  à  1799.  Ces 
iboèrent  beaucoup  à  ré- 
it  des  sciences  les  plus 
les  notions  exactes  sur 
•  les  moins  accessi  - 
ligence  commune.  On 
ib  furent  pour  TAlle- 
le  les  écrits  de  Fonte- 
lembert,  de  Bailly ,  ont 
bonne  compagnie  eu 
loven  d'acquérir ,  arec 

oegré  d'application , 
»  et  assez  élemlues  sur 
plos  ardus  des  hautes 
nMiT«  dans  cas  résumés 


UG 


«J 


d*mi  genre  toot-à-fait  particulier ,  un 
mélange  d'analyse  lumineuse  et  qnel- 
quefois  profonde  ,  de  rapproche^ 
ments  aussi  instructifs  qa'inattendas, 
de  malice  gaie  et  souvent  très-caus- 
tique,  mais  toujours  d'une  tendance 
parfaitement  morale,  qull  serait  dit 
hcile  de  caractériser ,  et  à  laquelle  il 
ne  suffirait  pas  de  comparer  la  na- 
nière  des  himoristes  aurais,  tels  ipe 
Smtt,  Fieldinp,  Sterne,  etc. ,  pour  m 
faire  conceroir  la  nature  et  Veflêt  à 
ceux  qui  ne  peuvent  lire  lâchtenberg 
dans  sa  langue.  Mab  c'est  furtoot 
quand  il  est  directement  et,  pour  ainri 

dire,  ex-ffo/êiio  moraliste,  que  Uch- 
tenlierg  fait  classe  à  part  II  tat  enjootf 
et  jamab  grotesque,  neuf  sans  e& 
fort ,  gai  sans  la  moindre  trace  dt 


légèreté ,  varié  et  profond  sans  c 
scr  d'être  solide  et  clair.  Ge  n'esC 
qu'une  justice  d'ajouter ,  tpi'exœplé 
quelques  parties  de  son  commcn* 
uire  sur  Hogarth ,  où  il  abuse  de 
sa  facilité  à  trouver  des  combinai- 
sons ingénieuses ,  des  rapproche- 
ments comiques,  il  tombe  moins 
dans  la  recherche  ,  il  est  plus  natu- 
rellement gai  et  original  que  la  plu- 
part des  humorbtes  anglais.  On  n'est 
Sas  d'accord  sur  l'idée  précise  qu'on 
oit  se  faire  de  cette  dbjçosition  d'ea* 
prit  qui,  dans  l'expression  des  pen- 
sées et  des  sentiments,  se  manifeste 
])ar  un  mélange  piquant  et  tout  par^ 
ticulier  d'enjouement,  et  que  let 
Anglais  désignent  par  humour,  les 
Allemands  par  laune.  Nous  osons 
affirmer  que  la  lecture  attentive  des 
ouvrages  de  Lichtenberg  ,  par  la 
variété  des  matières  traitées  avec  la 
même  verve  intarissable  de  plaisan* 
tcrie  amusante  et  instructive,  est 
singulièrement  propre  à  fournir  len 
données  des  solutions  d'un  grand 
nombre  de  difficultés  qui  ont  aésnai 
ou  embarrassé  des  critiques  teb  ^- 


44»  LIG 

Sulzer,  îjessing,  lord  Monboddo , 
Campbell  et  Eljerhard.  Les  impres- 
sions ([u*il  recevait  du  spectacle  de  la 
nature ,  des  affaires  hum^.ines,  de  ses 
lectures,  de  ses  propres  pensées  et 
qu'il  rendait  dans  un  langage  pitto- 
resque avec   l'empreinte  de    vues 
neuves ,  de  contrastes  plaLsants  ,  de 
rapprochements  instructifs,  subis- 
saient, en  entrant  dans  son  a  me,  des 
combinaisons ,  et  se  coloraient  de 
teintes  qui  n'altéraient  ni  la  pureté 
du  trait,  ni  le  fonds  de  données  ma- 
térielles qu'elles  offraient  au  sévère 
observateur.  Sa  manière  de  recevoir 
et  de  rendre  l'impression  des  choses 
extérieures,  qui  lui  faisait  considérer 
le  monde  physique  et  visible  comme 
une  grande  allégorie  des  mystères 
de  l'ordre  moral,  suppose  sans  doute 
beaucoup  d'originalité  dans  les  con- 
ceptions, d'indépendance  dans  l'exer- 
cice des  facultés  intellectuelles  et  un 
penchant  à  se  placer  dans  les  points 
de  vue  de  l'idéaliste  et  du  pyrrho- 
nicn.  Mais  on  ne  saurait  sans  injus- 
tice ,  au  moins  dans  l'écrivain  dont 
il  s'agit  et  qu'on  peut  regarder  com- 
me le  modèle  des  humoristes,  sépa- 
rer de  ces  qualités  de  l'esprit  une 
parfaite  vérité  d'observation  et  de 
pinceau ,  une  rectitude  de  jugement 
égale  à  sa  Guesse,un  l'oîit  sûr  qui  évite 
les  contrastes  révoltants  un  infruc- 
tueusement bizarres,  et  surtout  un  res- 
pect pour  les  grandes  fins  de  la  des- 
tinée humaine  ,qui  se  garde  de  faire 
de  la  vie  une  farce  ignoble ,  et  de  la 
scène  du  monde  un  jeu  sans  but,  une 
énigme  dépourvue  de  sens.  Aussi , 
bien  loin  d'épniuvcr  le  vide  du  cœur 
et  l'ennui  qui  succèdent  aux  accès 
d'une  folle  gaieté;  t.indis  que  le  sou- 
rire qui  se  placi^  involontairement  sur 
1rs  lèvres  du  lecteur  dtr  dintlùh  cl 
des  Mt*moîres  de  (Iramont^  nVni- 
jH'che  piis  que  riiuli-^uaiion  .  Ir  dc- 


LIG 

goût,  le  mépris  ne  s*emparcnl  i 

presque  aussitôt,  les  saillies  de 

tenberg ,  ses  com]>araisous  ingi 

ses  et  plaisantes ,  reveillent  des 

non  moins  consolantes  qu'agré 

remontent  les  ressorts  de  l'a: 

lieu  de  la  dégrader  ou  de  l'engo 

Nous  allons  indiquer  ses  prinr 

écrits;  ils  portent  tous,  dans  Te 

ble  comme  dans  les  détails,  le  < 

de  cette  tournure  d'esprit  ori 

et  piquante  que  nous  avons  cl 

à  caractériser.  Les  premiers 

une  tendance  toute  polémiqiM 

va  ter  avait  dédié  sa  traducti« 

Recherches  de  CK  Bonnet  s 

prew/es  du  christianisme  an  c 

)uif  Moïse  Mendelssohn ,  en  1 

mant  de  se  convertir  à  ia  reliç 

Christ ,  ou  de  réfuter  publiqi 

les  arguments  de  Bonnet.  Cet 

marche  indiscrète  de  Lavater 

naissance  à  une  satire  de  Li 

berg ,  intitulée  Timorus  »  1 77 

a  été  réimprimée  dans  le  tro 

volume  de  ses  enivres.  Peu  de 

après ,  il  s'occupa  encore  du  1 

auteur  de  la  Phrsiognomom^ 

lant  redresseur  de  torts  scient 

et  d'opinions  hasardée!  qui  po 

préjudice  à  la  saine  philos 

Licntenberg  ne  put  voir,  san 

gnation ,  l'abus  que  les  admi 

enthousiastes  des  règles  phys 

miques  du  théologien  Zuricc 

saient  de  son  système  au  dél 

de  la  morale  et  en  dépit  de  I 

rite  chrétienne.  Il  prit  la  plu 

plutôt  le  fouet,  et  publia 

de  l'Almanach  de  Goettiogu 

l'an  1778,  un  traite'  de  2a  i 

gnosique  contre  les  Pkjrisio{ 

(  ibid. ,  pag.  4oi  ,  ss.  ) ,  où  il 

par  des  réflexions  et  des  obier 

d'une  vérité  frappante ,  qu'c 

bien  concevoir  use  patkognû 

une  sêinciotitiue  dcspassUmi 


UG 

i  de  principes  qui  nous  servent 
ronoaitre  à  des  signes  visibles 
touvements  de  Tame ,  mais  que 
de  juger  des  qualités  de  l'esprit 
I  cœur  par  la  furne  et  la  dis- 
ton  des  ])Arties  extérieures  du 
i  et  surtout  des  parties  solides 
figure, est  chimérique;  que  c'est 
;nu>le  de  l'expression  Je  regard, 
aodifications  fugitives  de  nos 
^qui  peuvent  offrir, à  FoLserva- 
exerce'  des  hommes  ,  quelques 
SIS,  toujours  peu  sûrs  â  la  vé- 
de  se  former  une  idée  de  leur 
lère  et  de  leurs  habitudes,  mais 
«  talent  est  le  fruit  d'une  longue 
rieiire  et  d'un  tact  qu'il  est  im- 
Ue  d'acquérir  par  1  étude  d'une 
ndue  théurie  j)hysiognoniique. 
li  vu ,  dit  Lichtenberg  qui .  lui- 
•me ,  possédait  ce  tact  à  un  haut 
•re',  des  exemples  extraordi- 
ires  de  dissimulation  dans  les 
irs ,  surtout  dans  celle  dWngle* 
re  ,  où  le  spleen  semble  élcn- 
•  un  voile  sur  tous  les  visages. 
s  muiclcs  de  la  face ,  chez  les 
urtisans  et  chez  les  grands ;,  sont 
mme  une  geire  dans  laquelle  on 
ercherail  aussi  vainement  une 

■ 

ipreinte  durable,  que  dc$  bi- 
ts d'organisation  dans  un  verre 
•au.  »  l>avatcr  répondit  faiLle- 
tet  en  professant  une  admiration 
*re  pour  la  sagacité  de  son  anta- 
bit ,  dans  le  quatrième  volume 
ïs  Essais  phj'siogn,  Lichtenberg 
le  tort,  très-grave,  après  un 
'étlé  aussi  noble,  de  publier  une 
idîe  de  l'ouvrage  de  l^avater, 
le  titre  de  Phjsio^pwmie  des 
tes ,  où  des  cadeuetles  de  di  fié- 
es formes,  copiées  sur  des  por- 
s  d*écrivains  allemands  célèbres, 
!S  queues  de  diverses  espèces  d'à- 
lux,  étaient  soumises  à  une  pro- 
ie analyse  physiognomique  ea 

XXIV. 


uc  44^ 

termes  ridiculement  boursoufl.â 
empruntes  au  langage  neologiquede 
Lavater.  Ce  qui  explique ,  mais  ne 

i'ustiAepas  cette  ind^ute  altaquedi 
^ichtenbei^; ,  est  une  satine  plemede 
.personnalités  que  publia  rnn  lUs 
amis  et  des  apologistes  les  tlus  idës 
de  Lavater ,  et  dans  laqudle  Je  dcM:- 
teur  Zimmenoaun,  en  faisant  aHn- 
sion  à  la  difformité  du  profesieur  .de 
Goettingue,  avait  dit  qu'il  n'âait 
pas  surprenant  que  Lichtenberg  Ont 
radversaire  d'une  doctrine  qui  éta- 
blissait des  rapports  intimes  entre  la 
.beauté  du  corp^  et  la  Terto*— Les  ex- 
plications de  (quelques  planches  ds 
Hogarth,queXiichtenberg  avait  dos- 
nées  dans  l'alinanacli  de  GoeUingi|a 
jiyant  eu  beaucoup  de  aucoès ,  il  en- 
treprit de  faire  regraver,  sons  âm 
yeux ,  l'œuvre  de  ce  grand  peiiilre  , 
et  de  raccompagner  d*ui|  conuaett* 
taire.  Cet  ouvrage  a  jmtu  en  aeof  li- 
vraisons de  l'jgi'iSo'j ,  in-foL  et 
iu-S"^.  Malheureusement  U  mort  sur- 
piit  le  commentateur,  en  1 799,  peu» 
daut  l'impression  de  la  5*.  livrai- 
son; les  suivantes  sont  d'une  an- 
tre plume:  mais  tel  qu'il  est,  letn* 
vail  de  Lichtenberg  vivra  aussi  loog- 
temp  que  la  langue  allemande,  -w 
a  dit  que  Fielding,  Garrick  et  Bnh 
garth,  unis  par  les  liens  de  la  pins 
tendre  amitié ,  avaient  réussi  à  pein- 
dre avec  le  plus  de  fidélité  la  natnce 
h  umaine  sous  ses  divers  aspects ,  aTBC 
la  plume ,  la  pantomime  et  lecrayoïL 
Lichtenberg  a  contribué,  par  ses  let- 
tres sur  Garrick  dont  il  avait  étudié 
le  jeu  pendant  ses  deux  séjours  à 
Londres ,  et  par  son  explication  de 
Ilogarth  ,  à  transmettre  à  la  poet^ 
jitc  une  appréciation  de  leur  talent, 

filus  juste  et  plus  détaillée  qu'elle  ne 
ui  serait  parvenue  sans  le  secours  de 
sa  plume.  Mais,  indépendamment  du 
mérite  du  trarail  de  IiisiitfldM|  sv 


^ISo 


Lie 


Hogarth,  comme  texte  dcscri|)tif, 
c'est  uu  véritable  cours  pratique  de 
conuaissance  (les  hommes  dans  tous 
les  états  et  à  tous  les  échelons  de  la 
culture  ou  de  la  dégradation  morale: 
les  excellents  conseils  et  les  remar- 
ques unes  dont  il  abonde ,  produi- 
sent un  eifet  d'autant  plus  grand , 
que  c'est  en  se  jouant  (  quasi  aliiid 
asendo) ,  que  le  commentateur  sem- 
ble les  otirir.  Le  seul  défaut  de  ces 
tableaux  de  mœurs  est  un  luxe  d'al- 
lusions spirituelles  et  malignes  qui 
ne  sont  pas  suJUsamment  motivées 

ÎfHr  la  matière.  L'écrivain  prête  visi- 
ilement  des  vues  trop  profipdes,  des 
aperçus  trop  ingénieux ,  à  l'artiste  ; 
et  l'on  ne  peut  nier  qu'il  ne  tombe 
fréquCiUmcnt  dans  la  recherche,  sur- 
tout dans  les  dernières  livraisons. 
L'originalité  est  un  écucil  pour  celui 
qui  en  est  doué.  L'accueil  extraordi- 
nairemcnt  flatteur  que  tuutes  les 
classes  du  public  allemand  firent  aux 
premières  part  ies  de  ce  commentaire , 
parut  imposer  à  l'auteur  Tubliga- 
tiou  de  ne  pas  y  ajouter  une  ligne 
qui  n'ofTrît  quelque  trait  piquant  :  sa 
plaisanterie  en  perd  parfois  ce  na- 
turel ,  cette  grâce  qu'elle  a  dans  ses 
autres  écrits  ;  là  elle  jaillit,  comme 
un  trait ,  d'un  esprit  animé  par  la 
gaité,  passe  comme  un  érlair  sur  les 
objets  qu'elle  colore  d'un  jour  parti- 
culier, réveille  une  foule  d'idées,  et 
ne  fait  qu'efHeurer  des  rapproclic- 
ments  imprévus,  piquants,  îVeoniis 
en  résultats ,  sur  les(]ueLs  ou  délire- 
rait s'arrêter,  et  qu'il  dédai^lle  d'ex- 
£loiter.  Le  deniit-r  drs  ouvi\U'us  de 
ichtcnberg ,  dont  nous  jiarierons  , 
a  été  public  aprt's  sa  mort ,  par  son 
frère  :  ce  sont  des  observations  sur 
lui-même ,  des  aveux  d'une  naïveté 
rare,  des  vues  paradoxales ,  extraits 
d'un  journal  où  il  tcrivaif  toutes  ses 
pensée*  avec  plus  d'abandon  et  de 


Lie 

bonne  foi  que  J.-J.  Rousseau  n*en  « 
mis  dans  ses  Gunfessîoms.  11  s'y  rend 
compte  non-sculcmcnt  de  ses  projets 
et  des  re'flcxioDS  nées  de  ses  ofaewr- 
vations  sur  les  phénomènes  du  sens 
intérieur;  mais  encore  des  rêves  le^ 
plus  e'tranges ,  lorsqu'ils  lui  promet- 
tent quelque  révélation  sur  le  prin- 
cipe de  ses  défauts ,  et  sur  les  causes 
secrètes  de  ses  penchants,  ou  rpi'ilslui 
oflrent  un  moyen  de  découvrir  ua 
commencement  de  mauvaise  habi- 
tude et  d'en  prévenir  le  développe- 
ment ou  d'étouffer  le  germe  d'ill li- 
sions nubibles  :  il  prend  no  te  des  mou- 
vements fugitifs  qui  n'ont  faitquetra- 
verser  son  a  me,  des  idées  qui  ont  été 
repoussées  aussitôt  qu'admises ,  et 
qu  un  homme  supérieur  peut  seul  oser 
s'avouera  lui-même.  Jamais  homme^ 
doué  d'une  imagination  aussi  tîtc 
et  d'une  sensibilité  aussi  profonde, 
ne  s'est  jugé  avec  autant  de  calme  et 
de  sévérité;  il  se  voit  passer ,  poor 
ainsi  dire;  il  s'écoute  sentir,  penser, 
désirer  ,  espérer.  Il  n'existe  pas  At 
recueil  plus  riche  eu  observations 
psychologiques,  eu  dounées  cgal^ 
ment  importantes  pour  le  moraliste 
r.x  le  littérateur.  On  assiste  au  cooihii 
que  se  livrent  l'esprit  scrutateur  di 
savant  et  le  penchant  de  l'hooiae 
pour  le  merveilleux  ;  on  voit  aui 
prises  les  deux  moi ,  le  moi-sujet  d 
le  Jiioi-objet.  L'éducation  de  Lirhtn- 
berg  s'était  faite  dans  des  circonstu- 
ccs  très-défavorables  au  sentiment r^ 
ligieu\ ,  sous  le  règne  du  grand  Fré- 
déric :  un  scepticisme  moral,  fruid 
et  déddigueux  ,  un  besoin  exclue 
d'analyse  sèche  et  rigoureuse,  s'é- 
taient emparés  des  meilleurs  espritf. 
On  voit  Lichtenberg,  dans  la  plopvt 
de  ses  écrits,  dominé  par  cette  ttf 
dance  de  son  sircle ,  et  n'aperrerjrt   ■ 
le  danger  on  l'erreur  que  dans  le  ift    I 
imjinident  de  Lavater,  ou  dans  l'e^'   I 


I.IC  I.IC                 45i 

le  TÛiomu ires  tels  qu«  ïa»(cEUTrcs,  i,  (j  )  à  ima|;iuercoiii* 

^elKti(i).Miisdaiis5«  ment  je  pourrus,  sans  èlre  uperçti , 

l'bomme ,  observateur  mellrc  le  feu  quelque  |iiirt ,  ou  lutr 

Unature  moi-ale,  rcpa-  iel|p  outelleperMtauc.  Jechcrchiiis 

le  scDtiment  des  besoins  m'ideniilier  avec  un  alltiiet  ib.  p.  38), 

sciences  exactes  ne  sau-  n  j'en  jouais  le  rôle  en  socictf',  txer- 

(ire.  H  Quelle  difTéreuce,  caugraiiài'^aAuuviii  jMrfûis  r.elui 

ïdu  l'M.deseiœavres  d'un  liomnic  que  (es  îdi-es  d'une  sn- 

,  lorsque  r'est  dans  ma  persiition  puérile  lourmeiilent  ;  j'ai- 

!  je  rcrite  le  verset  du  Ps.  mais  à  me  livrer  aux  siippoùtions  les 

leUs  montagnes  fussent  p|m  témcraires.(Dins  ce  nombre ,  tl 

ne  ta  eusses  formé  la  faut  sans  doute  ranger  celle  pr^ie- 

ivers,  lu  es  le  Dieu  fort  tion,  p.  ifiti  :  ■  Il  deviendra  un  jour, 

7)  étermtè  i  ou  lorsque  suus  l'empire  det  derniers  progria  de 

s  voûtes  de  l'abbaye  de  iiorrc  raflinemeui  social  ,  aussi  riiïi- 

r ,  que  je  le  redis ,  envi-  c.ile  de  croire  en  Dieu  ,  qu'il  i'ejt 

jphées  de  la  mort.ëdairé  maintenant  de  croire  aut  sjKcircit).* 

•jnur  tlout  la  sainte  et  «  Je  pense  gu'il  serait  iustraciifd'c- 

pùde  les  pas  qui  foulent  crire  l'histoire  d'uii  uroresseur  de 

rdcs  mis  :  Je  l'ai  répète'  pliilosopliie  (  selon  Platon,  Lorke, 

à  tentes  les  époques  de  K»nl ,  etc.)  qui  demanderait  il  Dieu, 

oais  sans  être  profonde-  avec  instance ,  de  cr^er  un  homms 

é  :  mais  à  Westminster  ,  ira|iri.-s  l'image  de  sa  psychologie  ; 

,  en  le  prononçant,  un  il   est  exauce,  cl  dis  le  premier 

Table  ,  plein  d'épouvante  jour ,  on  es!  obligé  de  condu>re  cette 


a  présence  cii-alure  aux  ptiles  - 
[ucl  Us  ailes  de  l'aurore  <,  Uin*  l'enfance  des  tdtonnemeliU 
me  dérober;  je  versais  d'explications  physiques,  «D  «Tilt 
,  non  de  douleur,  non  recours  â  l'hypolbese  d'espriUttom 
lis  d'une  confiance  incx-  ou  peuplait  la  nature;  rame  hu- 
.1  ce  juge.  B  On  trouvera  maiiie  est  un  reliqual  de  cette  ofi- 
iVcux,liiésdujournal  de  niim  ;  c'est  le  spocinj  «pii  huiia 
g.dans  un  articledes  <^r-  encore  les  ruines  de  notre  h>bt- 
-.  (tom.  1  ,p.  3M8-a5i  );  ution  corporelfe,  p.  i5ft,  — H  ni« 
peint  d'après  lui-même ,  semble  qoc  le  monde  etilier  soit  un 
He  ses  extraits  d'obser-  appareil  uniquement  destiné  k  ra< 
cs-fines.  Voici  quelques  faire  st-iilir  me»  maui  de  tonte»  Im 
le  cette  aulo-bio);raphie  m.iniïreipos«ibles,p.1t><> — «Dnde* 
icère  et  l.i  pins  piquante  trails  les  plus  remarquable»  de  mon 
ornais  écrite.  «Je  me  plai-  cniMctvre,  est  U  manie  devoir  i)m 
■  pronostics  partout:  je  lis  in9n  »ort 

"m.'îî^"'™«^V."'*.u?''N='.j''ai  dans  le  mouvemciil  d'au  iosect».» 
^r4»,-^j...i....j-....'»-.....-  ,UBelumiire,pfeN«iueaiisritiit»l«iiit»  ■ 
'^13','.  """.".'.Tl.r.r'l'^.^'.t'  qu'allumée,  m'a  tiit  d^srtprfrer d« 
lnonïoyased'Ilalic,p.a6.»-«J*aiéti 
souvent  douloiire«sciaeiil  «(Rwle  de 
'  pu  Aei-uucr  UoLi  f<m  ik 
il)- 


45j  Lie 

suite  depuis -io ans, p.  îi-j.» — «Lors- 
que j'cufoucc  nu  clou ,  je  ne  puis 
wrcmpî-clier  de  chercher  ce  qui  ar- 
rivera jusqu'à  ce  que  je  le  relire,  lui 
novembre ,  j'attacLai  à  mon  lit  un 
nouveau  cailun  (  s  )  :  lor.s«pie  j'ôtai 

le  ciou j'avais  perdu    Tun    de 

mes  entants  ,  et  niun  excellent 
ami  Scliernhageu  d'Hanovre  ^  (  p. 
5  du  second  volume.  )  »  Lichlcn- 
berg  était  sans  doute  preocupc  de 
l'i'ie'e  de  celle  correspondance  mu- 
tuelle de  toute  chose  avec  toute 
chose  ,  qui,  dans  l'esprit  d'un  Leib- 
uili. ,  pioduit  le  système  de  l'hir- 
monie  p"éetablic,  rouis  qiii^  dans  les 
hommes  d'une  imagination  mal  ^ou- 
vernce ,  dc'ge'nèrc  en  su|)cri»tition  ri- 
dicule.-u  Que  ne  puisqe  creuser  dans 
ma  tête  des  canaux  de  communica- 
tion qui  eublissent  entre  mes  idées , 
stérilement  disscmincfes  par  cen  - 
taines ,  un  commerce  inlcrieiir  qui 
les  féconde  mulncllemeul,  p.  ^'a  l  o 
aLccha|;;rin  cause  par  la  découverte 
d'uu  deïaut  en  moi ,  a  souvent  cle 
plus  que  compem&c'  par  le  plaisir  que 
me  procure  l'accroissement  de  con- 
naissances qui  en  ràulte  ;  tant 
l'homme  est  emporte  par  le  pro- 
fesseur, «a- Je  ne  puis  me  de'barrasser 
de  ridc'e  que  j'ai  passe  par  la  mort 
avant  de  naître ,  et  qu'une  seconde 
mort  doit  me  rendre  à  mon  ancien 
ctat,  p.  i6  du  second  volume. »-a Le 
spiuosisne  et  le  déisme  conduisent 
un  esprit  pénétrant  nécessHirement 
au  mdme  résultat.  Le  point  de  vue  du 
théiste  sert  à  s'orienter  dans  la  doc- 
ti'ine  du  panthéisme,  comme  on  se 
sert  quelquefois  du  cou^virun!,  com- 
me moyen  de  mettre  à  Tépi-euve  les 
opérations  de  mesurage  les  plus 
cxactet ,  tome  II ,    pa^e    3-.fc.  — 


'i'  Paiir  V  écrire  ni*  rvA**!!»»!  «qiiiiiJ  it   ne 


Lie 

ft  Kuierdit,  dans  ses  lettres  à  une 
»  princesse  d'Allemagne  (  vol.  ii , 
»  page  vàS  ) ,  qu'il  y  aurait  des 
«  orages,  et  que  la  foudre  tombe- 
»  rait , lors  même  qu'il  nV&lstrrait 
»  pas  d'hommes  qu'elle  pût  écraser. 
»  J'avoue  qu'il  ne  m'a  jamais  été 
«  possible  d'attacher  un  véritaLle 
«  sens  à  l'opinion  reçue  ^'Euler 
»  expi  imc  ici.  Il  m'a  toujours  paru , 
»  que  la  notion  d'exister  riait  em- 

V  pruntéc  à  notre  activité  iuteller- 
Dturlle,  et  qu'en  ancanti&sant  la 
»  êtres  qui  sentent  et  qui  pensent . 
»  on  anéantit  par-là  l'existence  rll^ 
»  même.  Ce  que  j'éprouve ,  lorsque 
M  je  re'flechis  a  cette  dépendance  na- 
»  tuelle  de  la  pensée  humaine  et  de 
»  Tetre  en  général ,  a  si  peu  d'au- 
»  logie  avec  les  principes  qui  oiC 
»  présidé  à  la  formation  da  lugap, 
•  qu*il  m'est  impossible  de  radie 
»  clairement  mes  idées  là  -  àam> 
»  Dieu  veuille  que  je  n'en  dericHi 
«  pas  fou  !  »  (  Pages  i3  et  if  ^ 
second  volume.  )  «  Je  crois  it 
»  fond  de  mon  ame  et  par  suite  iki 
9  plus  mûres  réflexions,  que  la  doc- 
»  irtiie  de  l'Evangile  est  le  moya  It 
o  phis  sûr  et  le  plus  eflîcace  de  R- 
»  pandre  un  repos  et  un  bonlwff 
M  durables  sur  la  terre.  GombicB  H 
»  aurait  été  facile  à  un  être  oonai 
»  Jésus  ,  d'imaginer  nn  système  ri- 
i>  tiunnel  qui  aurait  satisfait  les  pU* 
»  losophes  les  plus  exigeants  !  Ibii 
»  des  siècles  se  seraient  écodâi 
»  avant  qu'il  eût  été  bien  comprîi: 
»  le  lieau  jirofit  qu'en  auraient  rediff 
T>  les  hommes  faibles  et  souflraBB, 
»  dans  le  trouble  des  passions  M  i 
»  rheurc  de  la  mort,  sans  parler  de 
p  tout  ce  qu*en  auraient  fait  les  jé- 
»  suites  de  tous  les  temps  et  de  Un 

V  les  les  nations!  (  Ibid. ,  p.  33.  ) • 
Kn  voilà  assez  sur  la  lutte  péniUr, 
dans  laquelle  cet  esprit  vaste  et  pro- 


Lie 

Tit  engagé  toute  sa  vie,  par 
rçns  divergents  que  lui  of- 
es  besoins  de  la  spéculation 
lu  cœur,  des  nerfs  malades  et 
on  forte,  les  iute'réts  de  la 
et  les  méditations  du  spccta- 
Mirtial  des  affaires  humaines. 
ss  de'sastreuses  de  la  rëvolu- 
içaLse,  et  les  craintes  (qu'elle 
irait  pour  l'avenir  de  TEu- 
î  furent  pas  les  moins  peni- 
tsde  ses  pensées,  vers  ta  fin 
e.  La  mort  ne  paraît  jamais 
é  pour  Lichtenberg,  autre 
|u*un  objet  de  méclitation 
t  de  curiosité ,  ou  même  de 
(}ue  n*ai-je,  sVcrie-t-il  (  ibid. 
:ond  volume  ) ,  déjà  franchi 
de  sc'paration  !  Mon  Dieu, 
i  il  me  tarde  de  toucher 
ment  où  le  temps  cessera 
oi  d*étre  le  temps,  où  je 
;n  dans  le  sein  maternel  où 
lis ,  lorsque  le  Heinberg  (  i  ) 
ttu    par    rOccan,    lorsque 

,  César  ,  Lucrccc  ,  ëcri- 
et   que  Spinosa    concevait 

grande  peusëe  qui  jamais 
rée  dans  la  tétc  d'un  hora- 
Ce  VŒU  fut  exauce  le  ^4 
i^9(),  après  six  jours  d'uue 

inflammatoire.  I>a  collée- 
(eavres  de  Lichtenberg  a  été 

au  profit  de  sa  veuve  et  de 
re  enfants  ,  par  les  soins  de 
*  et  de  M.  Kries,  à  Gi>ttingue, 
k>6,  9  vol.  in-8''.  Elle  ren- 
i  journal  dont  nous  avons 
t  tous  les  écrits  qu*il  avait 
tans  les  Almamtchs  et  dans 
sin  de  Gôttinpte ,  à  Texcep- 
leux  morceaux  {'i)  un  peu 


•gav  prêt  d«  GAttingn*. 
igtMait  tl«  la  «Auière  d«  figurer  en 
IMS  Àm  r«U  trcci  M  Vott  écrirait 
»rm,  9unt  H«M  ,  ntré  (  Janen  ),  et 
•■I  4«t««4u  MB  orthographe.  La  «atiro 
Wrg,  fiais*  d'énAditiao  cld'fBJeuto 


uc 


453 


gais ,  où  il  avait  fait  rire  le  paUie 
allemand  aax  BiSpans  de  Fifiiitln 
traducteur  d'Hoaicre ,  et  que  les  édî^ 
teurs  du  recueil  n'ont  pat  tAm" 

f»rimës  ^  égard  pour  M.  VœA. 
/c  premier  volusie  offre  sod  por« 
trait.  Il  avait  conçu  l'idée  de  dIu- 
sieurs  romans ,  entre  entrée  ^  d'un 
ouvrage  où  il  anrait  tait  ifwer, 
comme  héros  y  vm  priace  double , 
c'est-à-dire  nn  monstre  composé 
de  deux  individus  réunis  dos4-aOB. 
V.  son  Elogi  par  Kcstiier(Mteoi*' 
res  de  l'aeadémie  de  GMingue , 
«799»  în.4«.  );  et  sa  Fie, par  mi 
anonyme  y  deas  le  Neerolom  de 
Schkchtegroli  (  ^•.  vol.  de  la  io*r 
année,  tome  a  j  Gotlu  ,  i8o5, 
in-ia.  )  ^K 

LIGHTENSTEIN  (  JosErapWnH 
CESLÂ8  prince  de),ield-maiMÉal 
des  armées  autrichieimes  ,  aaqnt4 
Vienne,  le  10  aoAt  1696:  destiné 
par  sa  naissance  à  la  canriire  des 
armes ,  il  y  entra  dès  l'âge  de  18 
ans  ,  après  avoir  fait  de  bonnes 
études ,  sous  un  gouverneur  fort  îns* 
truit ,  et  parvint  ,  en  1 783  ,  an 
grade  de  colonel  ;  il  justifia  cette 
ifavetur,  pendant  les  campagnes  de 
1733  et  1734  )  psr  des  octioas 
d'éclat ,  crue  récompensèrent  sncces 
sivement  le  brevet  de  général-major 
et  celui  de  lientenant-général.Amliis- 
sadeureu  France,  depuis  i^Bftjns* 
qu'en  i74iyily  fit  admirer  ses  eoii* 
naissances  variées  et  cbéiir  ses  quali- 
tés aimables.  Nommé  Md-maréciial, 
il  alla  prendre  le  commandement  de 
l'armée  d'Italie  ,  en  17469  et  rem- 
porta une  victoire ,  le  ao  juin  ,  à 


nanf ,  était  IntItaUa  i  1>«  U  pfWcfall—  àm 
■MtttMktao  rMwir«at  Gtè€U*»mfmé»k  tmXUàm 
U«rt  neuToatts   64r«i  «lae  Iwrda  do  rBlb«,«l 

KuU  cono  éfl|pra|rfie  pftrodMa  4m  «mMUMa» 
nleti   T0  kmh  9r  noi  to  kmh.  tMmlê  #*• 
fumêtiom  (Tr«lai>  ma  f<««i4te  it«  \tkdfnUm9  «■ 
,  tt  ftraAor  NiMnoff*  «laU  tr«iatèM«.> 


4  H 


IJC 


IMaisanrr.  Depuis  il   parta{:;ra  son 
temps  onlrn  les  affairrsaiplomaliqiies 
et  les  foiirtions  de  dirrctciir-grneral 
fie  rartillene,(>t  conduisit  avec  l>eau- 
coiip  d'Iiabiletc  iVlerlioii  du  roi  des 
Romains,  à  Francfort ,  en  1 7^4. 1-c 
]>rince   de    Lichtensiein   moun:t   a 
Vienne,  le  ç)  février  177'^.  Marie- 
Tliercsc,  qui  Jedcrora  de  la  Toison- 
d'or  et  do  la  grande  croix  du  nouvel 
ordre  de  son  nom,  le  re^',ardant  com- 
me un  des  plus  dignes  soutiens  de  son 
trône,  lui  confii  la  direction  d'une 
f'cole  d'arlillerie  qu'il  port;i  à  six  La- 
tiùlluns;  c'est  à  lui  qu'est  du  le  per- 
feciionneinenl   de  cette  arme   dans 
Tannée    autrichienne  :   il  dépensa  , 
pour  cet  olijet ,  au-deLt  de  cent  mille 
«''eus  de  son  projii'e  hieu.  dctle prin- 
cesse lui  (il  élever  un  monument  en 
Lrfuize  dans  l'arsenal  de  Vienne.  Le 
princedeLiclitcnsteiii  aimait  les  arts; 
il  est  ,  pour  ainsi  dire ,  le  créateur 
de  la  belle  galerie  de  taMeaux  qui 
poric  son  nom,  et  qui  est  devenue  , 
dans  sa  famille  .  comme   un  ildei- 
commis,  ou  un  majorât.     St-t. 

Ï.ICHTWKH  (  M^G:vl:s-GoDE- 
T■^oI'!,  ne'  à  Wur^en  dans  le  Brande- 
iKiurj;,lc  1  fev.  17  if),  Ht  ses  ctudes  h 
licip/j^,  et  tenta  euMiile  la  fortune  à 
ï)iei«ie  ;  mais  les  csjH'r.uices  dont  il 
fi'rt.'iit  flalle  ne  se  reali.sant  ])as .  il 
prit  te  bonnet  de  docteur  en  droit  à 
\Vitlenber|;  en  17  \\  ,  et  y  fut  pro- 
fesseur de  logique ,  de  pliilosopliie 
morale  et  de  droit  civil  :  sa  santc 
ne  pouvant  résister  aux  fatigues  de 
l'enseignement  public  ,  il  alla  se  fixer 
à  (Jucitliubouj-^,  pni>  à  Ilidberst.irlt, 
où  ses  amis  lui  procurèrent  un  cano- 
iiicat,  et  peu  de  tem  ps  a  près  une  place 
de  conseiller  à  la  n*|;eiice  <le  cette 
ville.  Il  p.irlij;ea  dès-lors  tous  ses 
nunnentH  entre  \vs  allaires  cl  l'étude. 
iSes  Fi.ùlcs^qiii  parurent  pour  la  pre- 
miè:  e  fois,  non  pas  eu  1 74o-  <  uuime 


Lie 

le  pretrnd  Tabbe'  Denina,  mais  en 
1748,  n^obtinrcnt  d'aburd  qu'un  suc- 
cès médiocre  :  la  'i^.  édition,  publiée 
eu  1 7^8,  fut  mieux  reçue  du  public; 
Ramiereu  donna,  trois  ans  après, nne 
édition  abrc'^ée  et  réduite  aux  65 
meilleures  fables,  avec  des  correc- 
tions. L'auteur,  mécontent  de  ce 
procède,  désavoua   ces   prétend nrs 
améliorations,  et  donna  une  édiliuu 
revue  et  an{i;mentce  de  quatre  nou- 
velles fables  (  Berlin ,  1 76*1,  in-8**.\ 
Les    crili(pics    allemands    placent, 
Aujourd'biii  Lichtwer  sur  la  même 
li^ne  que  Gel  1er t  et  Lessin^; ,  consi- 
dères comme  fabulistes;  s'il  leur  C5t 
inférieur  sous  le  rappuit  du  goût  rt 
du  ju^^ement ,  il  les  surpasse  par  le 
talent  de  la  Viarration,  ]>ardes  tour- 
nures plus  piquantes  et  par  des  aper- 
çus plus  pliilosophiques.  Il  v  a  une 
lra(îuction  libre  de  ses  Fables,  « 
français  ,•  Strasbourg  ,  1763,  in-fr. 
LicbtAver  mourut  à  Halljersladl ,  k 
(>  juillet  17H3.  Son  poème  du  Pnii 
naturel  (  l^eipzig ,    i  758 ,  în-4^  ) . 
sur  lequel  il  jtaraissait  compter  beaa- 
coup  pour  sa   n*putation,  na  pas 
réussi;  c'est  un  ouvrage  nédiocrr  rt 
totalement  dépour\'u  de  Terre.  St-t. 
LlClNRiS  (Cail's),  sumomnc 
Siolo  (  1  ) ,  de  Tune  des  familles  p!é- 
lie'irnnes  de  Rome   les   plus  ronsi- 
der.ibles,  était  gendre  de  M.  Faiiu» 
Ambuslus,]>atricien.  Gedeniier  avait 
marié  Tainéc  de  ses  filles  à  Servios 
Sulpicius  ,  noble    Romain  ,  tribus 
miliUiire,  l'an  de  Rome  37(>.  lin  jour 
que  les  deux  sœurs  s'cntretenairnt 
ensemble  dans  la  maison  de  Sulpi- 

(1)  V.v  mol  laliu  •■£"•£•  «rtlînairaVMBirM  rf* 
iciiMi*  <|ii'i  «tirli«iil  il«a  i-iclnas  •»  qui  iK'ic***! 
iiii  I  icJ  Uia  iiihrtfa  ,  «I  qui  ilcrniMBi  mm*  p*"J' 
tNï  la  «Ni-  ^«iion,  liT.  IV.  i)r  Jla  rmtiie** 
i^pf.iilc  que  lil  •uÏHa  «rt  i*ailCNl'«u  <!•  Lu'iH»* 
à  Idirr  rnii'iiiliir  iia  arbi**  »  \*A  fil  Jaiiaw  Wm'* 
IIP  m  At  SloJo  l'Iina,  liv.  stii  ,  praMuJ  q*>*C 
■  iii«i<ini  fji  «iTcii^  AcMis  i!c  U  lainilU  I  t^** 
pdrr--  i|iritn  I<!t  i ni III  «lail  li«lt««  l'ait  ilib*"** 
(«oiinvr  Ut  iigii«i. 


ur. 

ricun  lie  r«  ma^tra) , 
ail  chnc  lui ,  frappèrent  à 
vec  leurs  fabceaui ,  >ui- 
ilntnv.  La  jeune  Fabia  , 
■  ce  hmil  nouveau  pour 
témoigné  quetque'frayeur, 
Dnée  ae  son  ignorance  «,(■ 
TiM  moindres  choses  font 
impression  sur  l'esprit 
femmes;  t'épouse  de  Li- 
viveinenl  piquée  de  le 
i  lui  parut  ironique.  lUsi 
;  aussi  que  la  foule  d'ofii- 
icconipagnaient  le  tribiio 
.  qui  venaient  recevoir  Ses 
.  lit  paraître  le  mariage  de 
s  considéraLIc  que  le  sien. 
le  Tière  et  amlirieuse  ne 
irter  cette  comparaison 
,  qui  lui  donna  du  de- 
son  état ,  et  la  plongea 
sombre  mélancolie.  Si.m 
I  mari,  en  ayant  connu  la 
onsoléreut  en  lui  promets 
int  peu  elle  verrait  dans  îj 
<  mêmes  lionneiirs.  Leur 
lémarche ,  pour  parveidir 
fut  de  faire  nommer  iri- 
eiiple(lan38i  de  Rome, 
s  et  Scxiiiis,  jeune  plé- 
m  rare  mérite  ,  .-iliu  qii'j 
celte  magistrature  ,  ils 
iivrir  aux  membres  de 
;  l'entrée  à  toutes  les  i  u- 
lés.  Les  deux  tribuns  dé- 
1  pro|iosanl  plusieurs  lois 
orablcs  au  peuple  cl  con- 
ténat.  La  première  concrr- 
biteurs,  et  portait  i]u'on 
-ail  de  la  iumine  princi- 
'.a  délit  Us  inlé'Kli  qui 
iéjà  été  payés  ,  et  ifu  un 
it  MU  pour  acquitter  Ig 
'.raùpaiementségaus,  ï..\ 
■fendait  à  tout  particulier 
fût ,  de  posséder  plus  lU 
naux   M   terre,    et   ur- 


LIC  455  ^ 

donnait  qite  ce  qui  se  trottverail 
excéder  cette  quantité  serait  ôté 
au-c  riches ,  et  distribué  à  ceux  ifu 
n'avaient  aucune  prvpriété.  La  Iroi- 
sièiue  statuait  qu'on  ne  nomme- 
rail  plus  à  l'avenir  de  tribuns  mj< 
Utaims  ,■  mail  ^u'on  procédermt, 
ci-,mme  autrefois  ,  à  ï'éUetion  de 
connih  ,  dont  un  terait  nécessaire-: 
ment  tiréditcorps  des  plébéiens.  Ces 
projets  de  loi  produisirent  une  vive 
sensation  parmi  les  sénateurs.  On 
en  voulait  à-la-fois  k  leurs  renl«t ,  k 
leurs  domaines  et  à  leurs  dignités; 
aussi  employèrent  -  ils  tou»  leurs 
effurls  pour  les  faire  repousser.  Us 
y  parvinrent  en  gagnant  quelques- 
uns  (1rs  tribuns  qui.  Dar  leur  vélo, 
arrêtèrent  toute  delitératioii.  Set- 
lins  et  Licinius ,  de  leur  côté,  cm* 
pjrlièreni,  l'année  suivante ,  qu'on 
n'élût  des  tribuns  militaires  et  autrei 
magisiralures  ciimlcs  ,  et  ne  \aitA- 
reul  nommer  que  des  tribuns  do. 
peuple  au  nombre  desquels  ils  m 
truuvi^renl  compris.  Cet  état  d'anaf- 
cbie  dura  cinq  ans,  ncndaut  lesquels 
Lieiuius  et  Scsiius  furent  continua 
dans  le  tribmiat  du  peuple,  et  s« 
iL'imvérent  ainsi  à  la  tête  de  la  répu- 
blique ,  puisqu'elle  était  privée  net 
cbarces  supérieures.  La  sisiême  ■ii> 
née.lcsbalHUnts  de  VéUtres  l'AtDt 
«léclarés  contre  Rome  ,  et  ajruit  int» 
le  sicgc  devant  Tusculum ,  il  devîu 
indlt {«Il  sable  de  lever  des  trou^ 
pour  les  combattre:  alors  Licinuu 
et  Srxiins,  réelui  iribuus  du  peuple, 
furent  forcé*  de  «e  ilcpartir  de  Irar 
opposition,  et  de  laisser  nommer 
des  tribuns  inililaires.  Le  peuphi 
coDtiniia  d'accorder  ses  faveur*  k  tn 
trilMins ,  et  les  cboisît  pendant  dix 
ans  de  suite  ,  qiluiqu'ib  feiçnÛMnt. 
plusieurs  fois,  de  vouloir  *  éloignée 
de  ces  fonctiuiu  ,  sou»  préteste  <pa 
leur  dcvuuemeut  à  M  caïued        ^ 


456 


un 


inutile  puisqu'il  s'opposait  lui-mênif 
aux  succès  de  leurs  ciïbits.  Loin  de 
renoncer  cependant    aux  premiers 
projets    qu'ils    avaient  conçus  ,  ils 
mirent,  au  contraire,  une  audace 
et    une     perse've'rance    incroyables 
à    les    soutenir  ,    profitant  ,    avec 
adresse  ,  de  toutes    les    occasions 
qui  se  présent aicTit  dVnflauiiner  l.i 
haine  du  peuple  contre  les  patriciens, 
et  de  reproduire  leurs  lois,  qu'ils 
voulaient  faire  accepter  loiiles  en- 
semble. Ces  tentatives  furent  long- 
temps rendues  vaines  par  les  menées 
des  patriciens  :  néanmoins  Tan  Sfi-j 
avant  J.  C. ,  les  comices  acceptèrent 
Tune  des   trois  lois  qui  rcjiîlait  que 
nul  citoyen   ne   pourrait   posséder 
plus  de  cinq  ceists  journaux  de  terre; 
et  Tannée  suivante  ,  ils  tirent  p.'j.sser 
la  loi  ])nur  deVhar^cr  les  débiteurs 
de  l'ohlicraiion  de  i)a\er  les  inte'rets 
de    leurs   emprunts  ,    et    obtinrent 
e'^alenient  que  le  soin  des  livres  si- 
byllins ,  confie  à  de.x  eomuiissaires 
choisis  parmi  les  patriciens  ,  le  se- 
rait a  l'avenir  à  dix  commissaires 
moitié  de  l'ordre  de  la  noblesse  et 
moitié  de  l'ordre  des  plébéiens.  L'a- 
doption de  cette  deniièrc  loi ,  sur- 
tout ,  leur  parut  l'annonce  prochaine 
d'une  victoire  compl-te.  En   ellet , 
l'an  Sti")  avant  notre  ère,  les  deux 
fougueux  tri  bu  us ,  détermines  à  vain- 
cre ou  à  pc-rir,  appellent  les  tribus 
Sour  porîer  leur.'»  sullivij;es   sur  le 
cmier  de  leurs  projets  de  loi.  Le 
dictiteur  (Emilie,  cnvircinne  de  tout 
le  sénat ,  s'oppose  en  vain  à  la  fh'li- 
beratîon  ,  et  veut  empêcher  qu'on 
n'aille  aux  voix.  Sextiuset  fiicinius, 
ne  resjHM  t'Mi!  plus  i  i  les  biis  ,  ni  la 
premiî^re  (li';;nite  de  li  renuilique , 
envoient  un  huissier  jiom*  le  saisir 
sur  son  tribunal.  Un  bruii  cl  un  tu- 
multe horrible  s'élèvent  dans  la  place, 
où  tout  semble  annoncer  qu*uu  va 


Lie 

m  venir  aux  mains.  Ce  fut  dans  ces 
circonstances ,  que  le  sénat  crut  de- 
voir céder  au  peuple  ,  en  consentant 
qu'on  put  choisir  un  consul  parmi  les 
plébéiens.  Sextius  occupa  le  premier 
Tune  des  places  de  consul  acionlées 
à-  son  ordre ,  Tan  363  avant  J.  C 
Lieinius  y  parvint  deux  ans  après, 
et  fut  nommé  pour  la  deuxième  fois 
en  3tJi.  Aucun  événement  reman|ua- 
blc  n^eut  lieu  pendant  son  premier 
consulat,  si  l'on  exceptcla  cérémouie 
du  lectislernium  (  i  )  ordonnée  pour 
apaiser  les  dieux ,  et  qu'on  n'avait 
\  ue  encore  que  deux  lois  depuis  la 
fondation  de  Rome.  Sous  son  deniiè' 
me  consulat,  Rome  eut  à  soutenir  la 
);uerre  contre  les  Hemiques  et  les 
Tiburtins  ,  et  nomma  un  dictateur 
pour  s'opposer  aux  Gaulois  qui  s*é* 
taient  a])prochcs  de  leur  ville  :  mais 
il  n*y  eut  point  de  comliat,  les  Gau- 
lois .s'étant  retirés ,  efirayés  de  1  ac- 
tion hardie  du  jeune  ^IanliusTo^ 
qMatus  (  foy,  ce  nom  ).  Ce  fut  l'ai 
3jG  avant  Jésus-Christ, que  C.  Lici* 
nius  Stolo  fut  condamne  à  unearaende 
de  I  o,o(»o  asses  (  environ  6,700 fr.  ) 
pour  avoir  transgressé  l'une  des  lob 
dont  il  avait  été  le  provocateur,  ci 
posscnlint  jusqu'à  mille  journaux  de 
terie  ,  tant  en  son  nom  ,  que  son 
celui  de  son  fils  qu'il  avait  fait  émai* 
ciper  jKMîr  colorer  s^i  cuutraventioi. 
Ce  ju«;enient  d'un  homme  flétri  pour 
avoir  enfreint  sa  propre  lui ,  pnit 
si  extraordinaire  aux  Romains, que 
tous  leurs  historiens  Tout  rappoil^ 
comme  un  événement  iiisolite  et  d'à 
exeui[tle  pernicieux.    Moi-éri   et  b 


fi^  £U«  rniiiutiiît  rn  rff|»ai  laits  Jjint  Irt 

pift ,  aiir  «lit  l<:«  l'jitéi  \ttkm  tl»*«iit«f«,  •<  P*- 
irt  tl  •  fciiiiligevt  d'tiuilH.»  m|i»i if <?■«•< ti*.  l'i 
•Miiit  •  lie  Jnpilcr  t^  Jn  «iiim  Ji  •■«  cufast 
«'Silcnipiit  ririiiiura  aiir  ilc«  li|«  ai  'anr  tfcfki^ 
itiri  labUa,  rotuni*  ■•  »U».a  «^iih**!  é^wnwtli 

Suit  jii  î**\'m.  Ptfiii  Iri  tli^^wrt  iitiim*  i*aM| 
^]i  rrvi.' ,  on  Ici  ni<*tl4it  tur  jwt  **^%**  *  '*  *** 
llt^rr  flc«  damra  romalncai  calto  p«slaftfi* 
faiifait  plua  itcccDte  puur  Uiir 


Lie 

Dictionnaire  historique 
one  C  Lîcinins  Stolo  fut 
r  le  dictatenr  Mànlius  ponr 
ier  la  cavalerie;  c'est  une 
'ite-Liv^(  liv.  6 ,  89)  parie 
aéme  |>aragraplie  de  deux 
et  appelle  celui  qui  fut  mis 
de  la  cavalerie ,  G.  Licinins 

D-z-s.. 
[lus  (  Flavius  Valebivs 
vê  ) ,  empereur,  naquit  vers 
«dans  nn  village  de  Dacie  , 
aille  de  paysans  :  il  fat  en- 
:harrue  pour  être  conduit  k 
avec  les  jeunes  gens  de  son 
I  parvint  assez  rapidement 
tiers  emplois  militaircs.L'af- 
e  Fempcreur  %Ierius  ,  son 
ote ,  favorisa  beaucoup  son 
ent  Licinins  ^e  distingua  , 
(  ,  dans  la   guerre  contre 
roi  des  Perses  ;  et  Ton  con- 
*il  joignait  à  beaucoup  dé 
les  talenls  d'un  gp'ne'ral ,  et 
ait  maintenir  la  discipline 
troupes  :  mais  c'ètiit  son 
ite.  Une  certaine  conformitë 
r  et  de  caractère  le  rendit 
m  plus  cher  à  Galerius ,  ipii 
"a  atiguste  ,  le  1 1  novembre 
Camuiite ,  en   présence  de 
^n  ei  de  Maximien  ,  et  lui 
ina  la  Pannunie  et  la  Rhétie. 
.  mourant  (  3 1 1  )  lui  recom- 
ton  épouse  et  son  fils  ;  et  l'on 
le   1  intention   de  ce  prince 
désigner  Licinius  pour  son 
ur.    Matimien  ,    craignant 
i)t  fait  des  dispasi lions  prè- 
les à  ses  intérêts ,  entra  aus- 
tts  l'Asie  mineure, cl  s'avança 
Uns  la  Bithynie ,  aux  accla- 
<  des  peiqJcs  dont  il  captiriit 
reillance  par  Tabolition  des 
et  la  remise  des  sommes  dues 
Licinins,  sortant^cnfm  de  l'in- 
où  il  était  resté  jnscpi'alors, 


Lie     •  45f 

mireht  tu  devant  de  son  rivil;iiiaîi 
arrr^  an  Bosphore  de  Thràet;  3 
conclut  b  traité  que  Maximien  loi 
proposa  y  et  jparhqnel  tes  deux  prift-^ 
ces  se  cédaient  rériproqnement  les 
provinces  occopéespar  leurs  troupeil. 
Ainsi  Licinius  |oiemt  à  ses  deux  pro- 
vinces mfyriey  a  laqueUa  la  Thrace^ 
la  Blacédôtne  et  la  Grèce  étaient 
comme  annexées.  Pour  aflfenair  son 
autorité ,  il  rechercha  raDiance  60 
Constantin ,  qui  loi  domia  en  ma- 
riage sa  sonr  Consttntia  :  la  cété^ 
mOnie  eatRea  à  MQan ,  en  3i3;  A 
Constantin ,  voulant  que  le  penfla 
prit  part  à  la  joie  que  lui  cansdt 
cette  nmon  j  rendit  ^  de  concert  avne 
Licinius ,  nn  édit  fai^id^le  airt  chié^ 
tiens.  Tandis  mie  les  deux  jptincei 
étaient  retenus  à  MUad  par  les  filias 
qui  se  suceëdaient^Pamhitiedx  Mati- 
mien pénèt^  â  nm^viste  dftn^  In 
Thrace  à  II  tête  de  soixanle-dâ  ndb 
hommes  ;  il  s'empare  de  Bycance  , 
après  im  siège  d'onze  jours  ,  enlève 
Héraclée  ,  et  poursuit  ses  rapide» 
coi^udtes.  Licinius ,  averti  enfin  dn 
danger  ,  court  à  Ajidrinople ,  ras-^ 
semble  à  la  hâte  quelques  troi  1 
et  marche  au-devant  de  son  •  . 

moins  ponr  lé  combattre  que  pe 
arrêter  ses  progrès.  Il  reâCAnfre  1 
la  plaine  de  Sésene  (pcès  d*     n      bj. 
Maximien  y  qni  s'avançait 
confiance  ;  et  forcé  d'ac 
combat  y  û  remp(»rte  une  vice      1  si 
pen  espérée  ,  que  tous  les  b  ». 

la  regardent  comme  uA  pr<  u-^ 

cinius ,  étonné  lui-même^  ne 
pas  à  en  profiter  :  lorsqu'il 
dans  la  Bîtbynie  .  Maximien  v 
déjà   une  nouvelle  armée.  G 
dant  le  sort  le  favorisa  se* 

coude  fois;  et  son  rival  qui  c*       ^ 
tait  peu  sur  sa  clémence  ,  se  vo 
abandonné  de  ses  soldats .  s*i 
vie.  Lidms ,  vaioquear  ^ 


4^  Lie 

a  mort  la  femme  et  les  enfaots  de 
Maximien  ,  rcsle's  eu  son  pouvoir: 
la  veuve  deGaleriiis  qu'il  avait  for- 
cée par  SCS  indignes  traitements  de 
chercher  un  asile  dans  le  camp  de 
sou  rival ,  péril  par  l'onlre  de  ce 
même  Licinius  à  qui  son  époux  mou- 
rant l'avait  confiée.  L'empire  ne  re- 
connaissait plus  que  deux  maîtres. 
Constantin  se  crut  fonde  à  demander 
à  Licinius  un  nouveau  partage  :  mais 
rclui-(  i  dont  les  succès  avaieut  accru 
l'amliition  ,  rejeta  fièrement  celte 
demande.  Toujours  lent  dans  ses 
expéditions,  il  se  laissa  prévenir  par 
Constantin,  qui  entra  ddus  la  Pan- 
nov.ie  avec  une  iniissante  armée.  Un 
combat ,  dont  l  issue  paraissait  de- 
voir être  decibive  ,  fut  donne  entre 
la  Drave  et  la  Save  près  de  Cibalis. 
1  jtinius  vaincu  s'enfuit  à  Sirmium  , 
et ,  ayant  fait  couper  les  ponts  der- 
lièrc  lui  pour  relar-ler  l.i  luarrhe 
t\v  Constantin  ,  il  se  cliri(;c>.-i  sur 
Adrianoplr  ,  et  se  lia  ta  d'y  r.issem- 
]\\v.i'  de  nouvelles  forces  ,  résolu  de 
tenter  encore  le  sort  des  armes.  Un 
M»coi»d  combat  fut  livre'  près  de 
M.iriiio  (3i3);  le  résultat  en  fut 
incertain:  mais  Licinius,  qui  avait 
f'ippris  à  ne  plus  compler  sur  la  for- 
tiiue,  accepta  le  lii^itefoil  cmereux 
que  lui  odrait  (ionstanîin.  La  paix 
fut  plus  durable  qu'on  ne  devait 
l'es ptM-er.  C?  fut  vers  3.21  ,  que  Li- 
cinius coiumenra  de  persécuter  les 
chre'liens  dont  il  se  croyait  haï  ;  il 
défendit  aux  evrqui'S  toute  commu- 
nication entre  eux  Jour  interdit  toutes 
assemblées  publi({ues  ou  secrètes,  et 
chassa  de  son  palais  toutes  les  ])er- 
sonnes  qu'il  soupçonnait  de  profes- 
î^er  ïe  christianisme.  11  défendit  en 
niî'ùir-temps  aux  femmes  d'assister 
.ni\  rxenircs  du  culte  dans  les  mêmes 
lit  M\  que  les  hoïumcs  ;  et  la  moindre 
infi.;(  iiou  à  ces  orioQuauccs  fut  pu- 


Lie 

nie  de  la  conGscatîon  des  biens,  de 
l'exil  et  delà  morUConstantin  avertit 

Slusieiirs  fois  Licinius  d'user  de  plus 
e  modération  envers  les  chrétiens  : 
mais  voyant  qu'il  méprisait  ses  avis , 
il  se  décida  enfin  à  prendre  leur  dé- 
fense ,  et  lui  déclara  la  g;uerre  en 
3^3.  Licinius  vint  camper,  avec  son 
armée  ,  sur  les  bords  de  l'Hebrequi 
le  séi>arait  de  son  ennemi  ;  mais  Gons- 
tantîu  ayant  découvert  un  ^lé ,  tra- 
versa le  fleuve ,  et  attaqua  Licinios. 
Celui-ci  courut  s'enfermer  dans  Bj- 
zance  :  il  y  fut  bloqué  aussitôt  par 
terre  et  par  mer  ;  ne  s'y  croyant  pas 
en  sûreté,  il  parvint  à  s  échapper ,  et 
se  rendit  à  Chalcedoiuey  où  Cons- 
tantin le  suivit.  Une  bataille  que  livii    ; 
Licinius  sous  les  murs  de  Gkr]fSO-    • 
polis,  acheva  la  destruction  de  soi   j 
armée  épuisée  parles  fatigues ;cC  J 
il  s'enfuit  à  Nicomédie ,  sans  autit  /. 
espoir  que    cehii   de    fléchir  um  f 
vainqueur.  Constantin    lui  accovli 
la  vie ,  en  le  reléguant  à  ThesM- 
lonique;    mais  il    le    fit  ârangkr 
l'année  suivante  (   Sa 4  )»  soui  b 
prétexte  qu'il  tramait  une  conniri* 
tiou.  Il  annula  toutes  ks  oiww* 
nances  de  ce  pcrse'cuteur  et  flétrit  il 
mémoire.  Licinius ,  habitnédamMp 
cjifancc  aux  travaux  de  la  canmaptf 
avait  toujours  conserve  de  TafiMlifli 
})our  les  cidtîvateurs  qu'il  favorili 
en  diiférentes  occasions  :  mais  il  ëuil 
avare  y  cruel  et  livré  k  la  débaock; 
il  baissait  tous  les  hommes  instniSt 
et  souvent  il  condamna  des  phihM^ 
phes  ,  qui  n'avaient  d'autre  tort  qM 
leur  profession  ,  à  des  supplices  itf* 
seiTés  aux  esclaves.  I^es  mâailkidi 
ce  prince,  en  moyen  et  petit  bronKt 
l'ont  communes;  mais  celles  en  ir 
soiii  très-rares. — Liciivius^/lMt 
faUriiis  Licinianus  ) ,  fils  dn  jtb 
ce'deut   et   de  Coustanlia  sflmr  h 
Constantin,  naquit  en  3i5  ,  bliit. 


Lie  l.IC  4% 

k  I".  mars  3i^,  dans  iinlioinmcëloqu(^Di!i>  Hmirensrment 
e  Sardique  ,  et  honore  pour  Vati&iiu ,  il  sTaîl  des  proler- 
I  pr  ConsUDtin ,  <|ni  le     leurs  puisuiils,  el  il  fui  renvoyé  ab> 

0  collègue, en  319.  Âpres  sous.  Calvus  cultivait  la  jxtéiie  «vee 
de  sou  père,  il  suivit  sa     doo  moins  de  succès.  Ciccron  parle 

lyunce,  et  parta};ea  les  d'une  satire  qu'il  avait  composée 
i  donnait  aux  liUdeCoiis-  conii-eTigclliiu  HermugtnesfZtflIfv 
lis  ce  prince ,  akrmt.'  dfs  à  Fab.  Oallus,  vu,  i^  );  et  Stie'ton» 
l'annonçait  le  jeune  [.ici-  a  rapporté  le  conmiencement  d'unff 
étrangler  en  Safi,  et,  pur  picce  sjiiriqiic  que  Calïus  avait 
issura  l'empire  à  ses  deux    laite  contre  Ce'sar  (    fie  de  César, 

1  des  médailles  m  or  du  ch.  xlix).  O  n'êlail  pourlant  pas 
lius  ;  elles  sont  de  la  plus  un  mécliaut  liomme  ;  d  était  aun 
-elé.  W-s.  naturel  furt  gii,  et  aimait  beaucoup 
US-CALVUS  C  Ciitr»  ) ,  les  plaisirs.  11  déplora  la  mort  de 
is  célèbres  orateurs  de  son  Qnintilic ,  sa  maitrcitse ,  dans  àxf 
^uit  l'an  de  Rome  <i8o(  i  )     élégies,  citées  jiar  froperce  ,  (  Itv. 

Jésus-Christ.  Il  était  tils  ii,i(i};elil  rulnioissomiélui>méme, 
is-Macer ,  qui  avait  laissé  ï  la  fleur  de  l'âge ,  l'au  44  avant 
»,  citées  par  Tite-Live  et  JésiiS'^brisl.  Calvus  comme  orateur 
d'Halicarnasse.  Macer  fut  a  été  diversement  apprécié.  Cicàvn 
me  action  iufdnie;  mais  ,  convient  qu'il  avait  de  l'esprit ,  dea 
le  son  innocence,  il  sortit  mot»  heureux ,  du  jiigemenl  et  beau* 
d,  pendant  que  les  juges  coup  d'érudition;  mais  il  lui  rcpto- 
X  opinions  ;  et  ay.iut  mis  cbe  de  trop  Aoignrr  son  slvie ,  et  de 
lilancbe  ,  il  reviut  sur  la  jMnlre  à  arrondir  ses  phrases  un 
liqne  se  mêler  à  la  foule  temiM  qii'd  aurait  dâ  emplover  à 
rus.  Un  de  ses  amis  lui  porter  I  émotion  dan»  l'amc  de  ses 
auditeurs. (  f(>)«î  Bnurrs  .  ïru  rf« 
Claris  oraloribiu ,  i,\ix)i  ;  epist.  ad  • 
Trebanium  siv ,  ^  r  ).  Dans  le  iJwfo- 
pie  mr  les  oratnm  (  0 1  Aper ,  un 
ijjpliquc  k  l'étude  des  inlnlocuieurs  ,  admet  ta  TériM 
ence,  et  il  y  avait  r.iil  de  dn  reproches  que  Cicéron  fait  ■  Cal- 
ids  nrogrcs.  Il  était  Tort  viu  [  rh.  xxi  )(  mais.  McssaU.qni 
squ'il  accusa  V..tinîiis  de  prend  la  paroleaprès  lui, place  Chl- 
lu  coupable  de  bri^c  dans  vus  comme  orateur  peu  au-dessou» 
rcs  élections.  Il  porta  deux  de  Ciccrou ,  et  trouve  son  style  plus 
role  dans  cette  occasion,  et  plein  ,  plus  «erré  (  eh,  xiv  ).  Sui- 
lelle  véhémenGC,  q<ie  Vali-  vanl  Pline  le  ieune,  on  s'apercevait 
ant  l'cITei  de  ses  discours,  aisément  que  Calviis  avait  pris  le» 
ni  sadressaut  aux  juges:  Grecs  pour  modtle*.  et  il  s'éliil  ap- 
il  citoyens,  serai -je  con-  jKqchc  de  Démo,*tliêiie  ,  plus  qwe 
ree  que  mon  acciuaienr  c»t     Cicéron  n'en  aurait  voulu  convenir. 


1 


loncé 

qu'il 

vrn 

ait   d'être 

f,   il  S( 

!  hâta 

(le 

retourner 

H  mourut  sni 

r-ie- 

champ  de 

^Iviis 

,F--1 

esc 

«nsedUe 

460  Lie 

Enfin  Quintilicir  le  cite  souvent ,  et 
toiiioiirs  aycc  éloge  :  a  J*cn  ai  yii , 
»  dit-il,  qui  préféraient  Galyiis  à  tons 
»  les  orateurs  ;  et  d'autres  qui  ,  le 
9  jugeant  d'après  les  critiques,  e'taient 
9  persuadés  qu'il  n'avait  pas  de  véri- 
«  table  chaleur  :  quant  à   moi   je 
»  trouve  que  son  style  est  grave , 
»  chdtic  et  souvent  aussi  ircs-véhé- 
»  ment.  »  (  Institut,  orator.  x  ,  i  ) 
Nous  ne  pouvons,  malheureusement, 
nous  faire  une  opinion  des  talents 
oratoires  de  Galvus  ,  d'après  ses  ou- 
vrages :  de  vingt  et  un  discours  qu'il 
avait  compose*»  ,  il  ne  reste  pas  le 
moindre  fragment.  Gomme  poète , 
florace  le  met  a  côté  de  Catulle ,  et 
personne  n'oserait  récuser  un  pareil 
]ugc.  Galvus  était  lié  avec  ce  dernier 
poète;  et  nous  a  vous  la  pit^uve  de  l'in- 
timité qui  régnait  entre  eux,  dans  trois 
petites  pièces  que  Catulle  lui  a  adres- 
sées. Dans  la  première  ,  il  se  plaint 
amicalement  de  ce  que  G;dvus  lui 
avait  envoyé  un  recueil  de  mauvais 
vers;  dans  la  seconde, il  lui  témoi- 
gne le  regret  d'avoir  vu  s'écouler  si 
rapidement  une  journée  qu'ils  avaient 
passée  ensemble  au  milieu  des  plai- 
sirs ;  et  dans  la  troisième ,  il  l'invite 
à  chercher  dans  le  commerce  des 
Muses  ,  des  consolations  au  chagrin 
que  lui  causait  la  mort  de  la  belle 
Quinlilie.  Catulle  fait  encore  mention 
de  Galvus  dans  une  épi  gramme  où  il 
le  nomme  Salaputius  diserlus  (  i  ) , 
par  011  l'on  apprend  qu'il  était  d'une 
petite  taille.  On  trouve  quelquesyra^- 
mênts  des  poésies  de  Gahiis,  dans 
les  recueils  publiés  par  les  Ëstienne, 
i564,in-8o.,  parPithou,  1590, par 
Almeloveen,  1686;  dans  VAppendix 
du  Pétrone  des  Fariorum ,  et  enfin 
dans  le  Corpus  poëtarum,  édition  de 


(1)  On  peut  Toir  P«splic«tioii  que  If.  Nuil 
donna  du  mot  talmptititi»  dmm  •••  ■•!••  lur  !•• 
poésies  dt  CaIuUo. 


Lie 

Genève ,  on  dans  la  belle  édii 
Maittairc.  Funck  a  réuni  des 
intéressants  sur  Galvus,  dai 
ouvrage  De  virili  œtate  lingi 
tinœ,  V 

L1CIN1US-TEGULA(Pli 
poète  latin  ,  florissait  l'an  de 
55u  ,  deux  siècles  avant  J.  G 
Live  rapporte  que  cette  annci 
rents  prodiges  ayant  jeté  l'ortn 
Rome,  les  déremvirs,  après 
consulté  les  livres  des  sibyllt 
donnèrent  une  fête  expiatoii 
cinius  composa  pour  cette  cért 
une  hymne  qui  fut  chantée  p 
chœurs  de  jeimes  filles ,  rb 
de  porter  les  offrandes  au  tem 
Jimon ,  invoquée  sous  le  ne 
reine  (  Liv.  xxxi ,  ch.  la  ).*0i 
que  ce  poète  est  le  même  one 
Nius  Imbrex  ;  et  U  ressembla 
leurs  surnoms  (  i  )  semble  au 
cette  conjecture.  Aulu-Gellec 
comédie  de  ce  poète  intitulée:  < 
et  il  en  rapporte  deux  vers,  le 
qu'on  aitde  lui  (  Noct.  mttie,  U 
cap,  9  ).  Il  parait  qu*il  jouiss 
son  temps,  d'une  très-grande 
tation.  \  ulcatius  Sedigilius,  d 
fragment  que  nous  a  conservé 
Gclle  (  Lib.  x  v ,  cap.  a4  ),  lui  * 
le  quatrième  rang  parmi  les 
dramatiques  : 

Si  qu'iil  quart»  dtlnr,  doUiar  Lîdo 

Ainsi  il  lui  donne  la  préfèrent 
seulement  sur  Attilius  et  E 
mais  encoresurTurpîliuselT 
Quels  regrets  ne  doit  donc  p 
ter  la  perte  de  ses  oii\Tagcs! 
LlGiNIUS  DE  SAINTE 
L ASTIQUE.  Fojez  \ifiVoi 
LIGIO  (Robert  de)  F.  Caeh 

(1)  Te^tU  et  imhrer  t«iat  À^n%  aa» 
wnt*  ,  ol  qui  détipimt  na  habiUrM* 
1«  pluio.  M«UTite-Li««  àtm—  à  TVfi 
■om  d«  Pmkliu*t  9/i  F«aalMaMHa* 
Cmttiti  do  oorto  ^ail  dovioal  InyMOiM 
■liaoT  è\  «'«M  U  a4aw  mtimmmi 


LID 

(  Jeau-Heuri  ) ,  littéra- 
>is  ,  vivait  au  milieu  du 
ëclc.  Une  fortune  assez 
>le  lui  douna  le  moyen  de 
rAllemagne,  la  Frauce, 
re  et  Tludie.  Revenu  eu 
fut  frappé  y  à  la  fleur  de 
d'une  paralysie  qui  lui 
îment  Tusage  de  ses  mem- 
réduisit  à  un  état  de  souf- 
ntinucl.  Il  n*en  conserva 
(  une  grande  activité  d*es- 
sembla  une  bibliothèque 
>le ,  et  dicta  plusieurs  ou- 
résuLtats  des  recherches 
it  faite  sous  ses  yeux.  On 
le  Histoire  des  poètes  suè- 
des poètes  latins  nés  en 
lusieurs  Mémoires  histo- 
tUtéraires  ,  et  une  édition 
çl  delà  diète  de  i&^x, 
I,  précédée  d'une  lutro- 
rlativc  aux  cvéucmculs  de 
,  qui  changea  cnlicrcmeiit 
itiou   de  la  Suède ,  et  fit 

Charles  XI  un  pouvoir 
iiiden  mourut  à  Norkoe- 

I  de  sa  naissaucx* ,  après 
>osé  de  s^  bibliothèque  et 
Lie  de  sa  fortune ,  eu  fa- 
miven>ilc«l'Up^l.  (î-au. 
iR  (  Bengt  )  ,  poète  snc- 
rt  à  Tage  de  trente-quatre 
anvier  1 793 ,  avait  résilié 
mi»s  à  Paris,  et  sVuit  f^it 
leiambassadeiir  de  Saè^le, 
le  Gentz,  qui  lui  douna  des 
mentsetdes  coudeils  utiles. 

pu  fournir  une  carrière 
mais  des  mœurs  peu 
!t  une  fougue  de  car.ic- 
il  ne  put  jamais  donip- 
!ent  à  i^  fortune,  lui  at- 
w  chagrins,  et  abrégèrent 

II  a  C4>mposé  plusieurs  poè- 
décèlent  une  imagination 

li«  y  une  âme  profondé- 


UE 


46x 


ment  sensiUe,  mais  «jui  pèclieBt 
par  le  plu»,  et  dont  olusieun  détails 
scmt  contraires  au  oob  goâc.  Noof 
indiquerons  :  I.  L\innée  1 783^011  le 
poète  chante  la  révdntioa  d'Amërî* 
que ,  le  siège  de  Gil)raitar  y  la  sup- 
pression des  couvKDts  par  Joseph  II  ^ 
ta  découverte  des  banons  «ërost^* 

Sue.  IL  La  CotiUesseSpasianÊ,àkΣ'' 
*CBuvre  de  l'auteur^  ou  il  peint  airee 
l'abandon  le  plus  touchant  et  TiSo- 
quence  la  plus  pathétique  le  sort 
de  cette  femme  intéressaBley  qui  loi 
victime  de  r«moar  mateniei  pendant 
le  tremblement  de  terre  de  la  Cala- 
bre.  L'éditi<m  complète  des  onivret 
de  Lidner  a  paru  it  ScocLhola ,  tm 
1789  ,  a  vol.  in-8<>.         G- ait. 

LIEBâULT  (  Jean  ) ,  mëdeda  et 
agronome,  né  à  Uqou  dans  le  sei^ 
uème  siècle,  vint  fort  jeune  à  Paris, 
et ,  après  avoir  suivi  quelque  temps 
les  cours  du  savant  L.  Diuiel ,  prit 
ses  grades  en  médecine.  11  pratiqua 
son  art  avec  beaucoup  de  succès ,  et 
se  concilia  cependant  l'amitié  de  ses 
confrères.  Ayant  épousé  Nicole  (  1  ) , 
QllcdcGh.  Éstienne  y  fameux  impri- 
meur, qui  le  préféra  à  Jacques  Gre- 
vin  ,  il  complet  le  Théâtre  d'afpri' 
culture  de  son  beau  -  père  ,  el  le 
traduisit  en  français.  Cette  spécula* 
tion  ne  put  qu'être  très-avantageuse 
à  Liébault;  mais  le  revers  de  fortunt 
qu*éprouva  Charles  Estienae,  rejaillit 
sur  lui  :  il  passa  sa  vie  dans  un  étal 
voisin  de  1  indigence ,  et  mourut  li 
'il  juin  i59G,â  Paris,  sur  une  piem 
où  il  avait  été  contraint  de  s'asseeîr 
dans  b  rue  Gervais-Jjaurent.  (  Vojtt 

(1)  A  r«rt  NicoU  Etriavva  ,  «n  •  dit,  d*«p^ 
LB«.rotz  du  Mâiitr,  att'aacua  d«  tes  eiivra^i 
n'avait  «té  iinpriiné.  On  troaT«  cep^aJaiiff,  S^f 
le  CAtalofna  «iv  U  Bikt.  dit  Koi  .•  /^#  MitéN'* 
de  }j  Jrmmf  msriée  ,  t'titfê  m  fvrmf  ém 
t'itnces  ptr  Madana  Li^bavit,  Paria,  P.  M*** 
ni*r.  ia-S**.i  et  J0I7  {Bfmmr^.gmr  .'«  DSeL^ 
Bavla  )  ,  an  ci|«,  d'apvfa  la  CmÊàtogmeÀm  Sans 
d  lloh»tvdM(t ,  «»•«•»•  MitUa ,  §•••■,  l%y, 

lu-l4. 


Ain 


LIE 


l/Rsloilc,jW/».  de  ffenril y.)  On  a 
lui  :  I.  \j  A^ncidture  et  maison 
rustique  de  Charles  Estienne  ,  pa- 
rachevée premièrement ,  puis  aug- 
iiieutcc  par  Jean  Liebaulr ,  Paris  , 
1 570  ,  in-4*^.  (  1  ).  Cet  ouvrage  est 
divise   eu  sept  livres,  qui   traitent 
de  la  ferme  et  de  ses  dcpcndauces  ; 
des  jai^ins  à   fleurs   et  parterres  ; 
des    vergers  ;   des   i)rés    et   prai  - 
ries  ;  des   terres  labourables  ;  des 
vignes  ;  et  cnliu  des  garennes  et  des 
oiscau\.  Il  s'en  fit  une  foule  d'e'di- 
lions  successivement  augmentées  et 
perfectionnées  (!2)  ;  et  <*ct  ouvrage  a 
servi  de  modèle  à  toutes  les  compo- 
sitions françaises  du  même  genre. 
(  Voyez  LiGER.  )  IT.  Qudtre  livres 
des  secrets  de  médecine  et  de  la 
vhiîosnphie  chj  mique  ,  èsquels  sont 
décrits  plusieurs  remèdes  sin  tauliers 
pour  toutes  maladies ^  etc. ,  traduits 
du  latin  (  de  Gasp.  Wolf  )  ,  Paris, 
1573,  1 579 ,  I 58a  ,  in-8''.  ;  Lyon  , 
i5<:)3  ;   Rouen  ,  i6'i8,  i()4:>,  même 
format.  Les  dernières  éditions  sont 
encore  recherchées.  IlL  Thesanms 
samtatis  paratu  facilis ,  selectus  ex 
variis  auctorihus,  etc. ,  Paris,  1  ^77, 
in-  lO  ;  seconde  édition  revue  et  aug- 
mentée, par  A.  Scribonius  ;  Franc- 
fort,   1578,  in-8^    IV.  Scholia 
in  Jac.    llaUcrii  commentaria   in 
libr.    v  1 1   Aphorismorum  Hippo  - 
cratis ,  Paris ,  1 579  ,  1  jS3  ,  iii-S'^.  ; 
il  y  a  plusieurs  autres  éditions.  V.  De 
sunitatc ,  fœcundiiate  et  morbis  mu- 
lierum,  ibid.  i  j8'1  ,  iu-8'». ,  traduit 

(1)  L»  trad.  lU"  VA^rit'iJtnr^  ,  rtr.  ,*T-«it  p^ru 
(]:^»l  JÔ4  ,  •<l>'<^«  •I'!  1-1  moi  t  lie  ('.II-  Ktli-iiiiv;  tfl 
•II-*  ava'  viipliiti- ma  cilitiiint  avMHt  1670.  Mai 
urile  lie  /ettr  mincff  r-«t  int-ïllrurr  q-ir  lc«  |>rc<.f 
ilciifi  innoiqiiVPi'  <otitirnn«>  l>«iiuoii|i  d  il>tur- 
diiéf  (  '  l'y.  la  BihUogr.  agro'.O'n.  u".  ai.) 

(»)  .i.  éHîlinii  t\t  Liitir.ill-,  i'>--,  in-V.  ,  fiU 
«ii«îniPnt*»  par  fiiiîl'.iiilt  ,  ti  nu  }\r- f  it  i  irii  d»  t 
^ha\sts  dumf^  du  s.fifi'i-'r.  // .  '■'»•. ti*  ,  du 
re-ar.l,  d-t  blaireau  *  dtt  cj"if  ri  du  loup.  La 
^'.^att  .•■  ^r^'o''"  Avjit  Jrjri  paiu  il«ni  l  Adiiiva  d« 


LIE 

en  français  :  Trois  Usures  de  m 

fécondité  et    maladies    iT^ 

mes  ,  Paris  ,  même  année  ^ 

ce  livre  n'est  point  une  trj* 

de  celui  de  Marinello ,  connm 

prétendu  ;  mais  il  n'est  pasn 

dinaire  que  Lieljault  se  soit  si 

rencontré  avec  le  mcdorin  i 

puisqu'il  traitait  le  même  su; 

traducteur  français  de  l'ouvi 

Liébault ,  en  a  retranché  pi 

détails  que  la  décence  ne  pori 

d'eT]>rimer  en  notre  ian;;ue. 

minant  cet   ouvrage ,   I^ieb. 

promettait  un  autre,  qui  n'a 

le  jour.  Sur  la  manière  de 

et  élever  les  enfants  (  Joly 

sur  le  Dictionnaire  de  Bavl 

■ 

De  cosmeticd  seu  omatu  et 
tione  ,  etc. ,  Paris  ,  1 58i , 
traduit  en  français  ,  sous  c 
Trois  livres  de  V  embellisse 
ornement  tlu  corjw  hnmaii 
ir)8ji  ,  in-8'^.  ;  U  li'.idiu  lioi 
cheri:hée  des  curifrux.  Duvei 
tribuc  encore'  à  Lièb'iult  :  / 
et  remède  de  Li  vraie  guéri.- 
peste ,  avec  plusieurs  décl 
dont  clic  procfdc ,  Lyon  , 
in-8**.  ;  et  Baylp  :  De  prtet 
curandisque  ^Ktnenis, 

LIEBE  (  C]icisTiA>-Sir.n 
savant  numismate  ^  né  en 
Fraucnstein  ,  petite  vilîc  de 
nié,  commença  ses  études 
berg  ,  où  son  oncle  Tliom 
ét;iit  recteur,  et  alla  fivqiK 
suite  les  cours  de  racadomie 
zig;  il  y  reçut  le  doctorat  ,< 
et  publia, à  re  sujet ,  une  dish 
De  Romd  Hah,lone  ex 
Il  prit ,  en  1 7 1 7,  ses  def;rés 
logie  ,  et  fut  nommé  an  do 
ploi  de  prédicateur  à TcglLsc 
et  de  bibliothécaire  adjoint 
demie.  Le  duc  de  Saxe-Got 
olfrir  tm  traitement  honoi 


UE 


463 


i*il3  ,  par  ordre  de  ce 
'ays-Bas  ,  l'Angleterre 
[wur  acheter  des  livres 
médailles.  De  retour  à 
Domme  à  la  place  de 
la  cabinet  des  antiques, 
monde  Chr.Schlegel, 
il  d'une  manière  Irès- 
mourut  d'une  maladie 
,  camée  par  l'excès  du 
ivril  1 73G ,  3ge  seule- 
anle  -  neuf  ans,  Lielie 
p  d'eiprii  ;  il  écrivait 
(D  latin  et  eu  allemaud: 
loesic  ,  et  il  a  public  , 
lC  Carmina  juvejùUa , 
Imes ,  dont  quelqtics- 
it la  douceur  et  la  seu- 
bulle.  On  a  de  lui  :  I. 
'n  ex  tuimmis  adversilt 
«m  Leipiig,  1714, 
Ile  èdilion  sous  ce  titre: 
»(d  XII  GaU.  régis 
ElID*»!  Babïloms  no- 
AU  B18YLONEM  ,  irisi- 

,  ibid.  i-iT.in-8". 
contre  leP.  Hardouin, 
les  furent  frappées  par 
uis  XII,  en  i5ia, 
guerre  avec  le  pape 
leRome  y  est  désipuée 
e  Babylooe  :  maisil  ne 
comme  d'autres  écri- 
;r  U  cnu-'ieqLience  que 
vorable  au\  principes 
,  puisqu'elles  sont  an- 
lusieurs  années  au  sys- 
fT.  II.  Epistolaad  D. 
fVj'tnp  i/uà  coTuilium 
ilbeeàlialieranà  eons- 
it,  ibid.,  171(1, in-S". 
ionnmiii  J.  Calvini  , 
1773,  in-S".  L'auteur 
que  Bjyle,  Baillcl  CI 
it  icet  «ard.  IV.  les 
tipm^x  tnéotoguns  ré- 


fitrinét  et  cathoUi^ues ,  ^ui  a'tii- 
Irrenl  ,  en  ijin  ,  à  l'assembler 
d'Au^ibourg  ,  Coltia  ,  1730.  Oi 
ouvrage  csl  écrit  en  alleniaud ,  ainsi 
que  le  suivant  :  V.  fie  abrégée  49 
Heitnl'iUusIre,  Ahtobiiw^,  1731. 
VI.  Gotha  nununciria  mtenj  Thé. 
sauri  Fiidericiatù  luimismata  anli- 
•jua  ,  ed  raiione  àescripta ,  ii(  gs- 
nerali  eoruin  nulïtiie  lingulaiia 
stihjunganXur  ;  accedunt  ex  Andr. 
Morellii  specinUne  univers,  rei  num- 
marim  aniiguie  cscerpta  ;  et  SpU- 
tolx  très  Ex.  Spaniumii  ifuibus  ta- 
riorts  ejusdem  Thesauri  nummi  il- 
Uutrantur,  cum  icnaibus,  Amstcrd. 
1730  ,  Ln-ful.  C'est  Iej>lu5  cumiu  de 
tous  les  ouvrages  de  Liebc  1  il  con  - 
tient,  coiiune  on  Toit ,  la  descriiilioiif 
des  médailles  du  eabbet  du  ducd« 
Saïe-Gotha,eldiirérenIes  pitw*  tn- 
léressiintes  pour  la  science  nuniisma- 
lii  uc.  L'auteur  m  iiUini  dans  )a  pré- 
face d'avoir  été  oblige  de  fairt  paraî- 
tre son  travail  avant  de  l'avoir  revu 
iLVcc  aïsec  d'atteniioo  5  el  il  promet 
de  réparer  les  fautes  qui  lui  seraient 
écliappccs.dBiM  une  seconde  éilition, 
ifii'il  u  eut  pas  le  lotxir  de  pi'éprer. 
Il  trnvaillait  daai  le  mfme  tempi  ■ 
une  édition  des  Cètars  de  Julien;  cl 
son  mamiscritTMSM, après  M  mort, 
à  Jeaii-Micbcl  neiininger,  qui  piiblîa 
cet  ouvrape  ,  Gniba  ,  17J6,  iii-S". 
Kufm  ,  Licbe  a  clé,  p«iidanl  Irenta 
ans. l'un  des coUaburalrur^ des  jteta 
eniilitor.  IJpieniium  ,  et  il  y  a  in* 
sére  un  };rand  nombre  d'cilraiti  et 
d'anah-scs  très-bten  f*ile».     W-». 

I.IÉBERKUHN  CJeau-Natma- 
riAiL  ) ,  anatomtite ,  ne  à  Rfrliu  le 
j  ^cplcntbte  1 7 1 1 ,  après  atoir  fait 
de  bonnes  éludes  ,  k  IÎI  recc>uîc 
dorteiir  en  médecine  à  tfcydr,  et  re- 
vint k  Berlin  ,  où  il  fut  admis  dnni 
l<-  rotirce  des  fflédetiiii.  H  se  livra 
pirticiiiiêrcintui  k^ViM&n  ie  l'a- 


LIE 

M  metamorphosi  in  mine- 
H  muiati  Ufçni,  cum  obser- 
usgeodœticis,  etc.  Accessit 
h.  (èeilfusU  de  terrd  sigil- 
\ibacensi ,  Francfort ,  1 7  o4 , 
jriessen  y  1 7  ■  4  >  ûi-B^.  Licb- 
y  rend  compte  de  la  de'- 
i    d'un    morceau   de   bois 
'\séj  trouve'  à  une  profondeur 
nte-douze  pieds ,  en  creusant 
près  de  Laubach  ;  il  en  tire 
ctions  en  faveur  de  la  vëritë 
ige   universel ,  opinion  que 
ard  et  Scheuchzer  (  f^.  ces 
avaient  déjà  établie  et  sou- 
»ar  des  preuves  du  même 
flL  De  rtonntdUs  hracteatis 
Hassiacis  ;    deque  istorum 
ocis  Bheno  et  Franconiœ  vi- 
us.  Dissert  atin  epistolica  ad 
Schmid  ,   abbatetn   Mariœ 
sem  cum  eju^dem  responso, 
idt,  1716,  in-4°.  Celte  dis- 
n  est  fort  curieuse.  VIII.  Ob- 
}nes  de    antiqidtatibiis  qui- 
i  Solmensibus ,  ^f^eteraviam 
aneam  illustraniibus  ,  dans 
aerud,  Lipsens. ,  ann.  ITA7, 
73,  avec  une  planche.  Il  y 
e  son  prujct  de  publier  This- 
Dinéraio{^que   de  la   Hesse  ; 
c  dont  il  était  occupé  depuis 
irs  années.   IX.  Hassiœ  sub- 
kB  spécimen,  clarissima  iesii- 
diluvii  iiniversalis  ,  k'c  et  in 
idnioribus    occurrentia ,  ex 
regno ,  minerali ,  vegetabili , 
neraU    petit  a  ,    Jigurisnue 
ixposita y  eic,  Gicsscn,  1700, 
Cet  ouvrage  est  trcs-intéres- 
D  en  trouve  une  analyse  assez 
5  dans  les  Acta  eruditor.{Prc- 
ipplément,  tom.  x.  )X.  Bina 
lizabetharum  ,  veluti  iîlus- 
\arum  sœc.  xii  et  xiii  testium 
is  evangeliccp  in  II  as  si  a,  me- 
y  momunentis  ac  ntimis  de- 

9LXIV. 


LIE 


465 


clarata.  Giessen,  1729,  iii-4^*  On 
a  encore  de  Lidbknecnt  un  grand 
nombre  de  Dissertations  insérées 
dans  les  mémoires  des  différentes 
académies  dont   U  était  membre, 
Gab.  GuiU.  Goetten  a  publié  la  Fie 
de  ce   savant   professeur  dans  la 
GelehrteEwrapayi^Tt,  ii«.  W-s. 
LIEBLE  (  PniLippE-Louis  ) ,  bé- 
nédictin ,  né  â  Paris,  en  1734 y  fit 
profession  ,  le  a8  octobre   1 762  , 
dans    l'abbaye  de  St.   Faron    de 
Meaux.  En  i  ^64  il  remporta  le  prix 
proposé  par  racadémie  des  inscrip- 
tions et  belles4ettres.  Il  était  biblio- 
thécaire de  Tabbaye  de  Saint-Ger- 
main-des-Prâ  ;  et  après  la  destruc- 
tion des  couvents,  il  resta  â  son  poste 
)nsqu*à  l'incendie  du  21  août  i^j^f 
<pd  dévora  l'établissement  confié  à 
ses  soins.  LieUe  y  perdit  le.  manus- 
crit d'un  ouvrage  sur  les  Gattlesdtê 
mqjren  dge ,  oui  lui  avait  coûté  tieule 
ans  de  travail.  Il  était  sans  fortime  ; 
et  la  Convention  le  comprit  parmi 
les  gens  de  lettres  à  qui  elle  accoitla 
des  secours  en  1 79.5.  Il  est  mort  k 
Paris,  à  la  fin  de  181 3.  Les  béné- 
dictins envoyèrent  aux  derniers  édi- 
teurs d'Alcuin  (V.  ÀLCviif,  1, 4^7  9  et 
FoBSTERyXVySiBi  )  les  notes  qu'ils 
avaient    recueillies  relativement  à 
cet  auteur  :  elles  étaient  principale- 
ment le  travail  de  D.  tieble.   fje 
même  service  fut  rendu  à  Ghiniac 
de  la  Bastide  y  pour  son  édition  des 
Capitulaires  de  Baluze  (  V.  Biluzk 
III,  !i97  )  ;  et  Lieble  a  encore  ici  sa 
part  à  redamer.  Il  a  aussi  coopéré  aà^ 
Dictionnaire  raisonné  de  duÀûmO' 
tique  de  son  confrère  D.  de  Vaines  , 
et  a  donné,  en  outre  :  I.  Obsên^a» 
tiens  sur  les  deux  Lettres  adressées 
à  un  supérieur  général  à  V occasion 
de  la  reformedes  réçiliers,  II.  Suite 
des  Observations.  III.  if (ermaîis  (  et 
non  Dissertation)  sx»r  Us  Utnites  iè 

3o 


466  LIE  ^ 

V empire  de  Chartemagrte  ,  1765  , 
in-iu.  C'est  le  nicmoire  qui. avait 
remporté  le  prix  en  1764.  IV.  Nou- 
*velle BJiétorique française  à  V usage 
des  jeunes  personnes  de  l'un  et  de 
Vautre  sexe  avec  des  exemples  tirés 
des  meilleurs  auteurs  latins  et 
français,  i8o3,  in-iîi.      A.  B-t. 

LtKNHART  (  George  ) ,  abbc 
de  Roggeiiburj^h ,  ordre  de  Prcmou- 
trc',  cl,  on  cpito  qiialitc,  nrc'iat  du 
collège  impérial  des  abLcs  uc  Soiiabc, 
naquit  eu  1717,  à  Uberlinghcn, 
d'une  famille  scnaloriale.  Il  fît  pro- 
fession en  1 74 1 ,  et,  après  avoir  en- 
seigne' la  pliilosophie  et  la  tliëulogie, 
occupa  difTcrenls  oiîires,  et  fut  c'iu 
abbc  en  1753.  Il  favorisa  et  en- 
couragea ]vs  éludes ,  maintint  la 
discipline  rcc;uh'crc,  se  fît  aimer 
des  siens ,  et  honorer  du  public  par 
ses  vertus.  Il  a  laissé  diiïcrents  ou- 
vrages ,  dont  les  principaux  sont  :  I. 
Exhoi-talor  domesticus  religiosam 
animam  ad  perfectionem  excitans, 
II.  Epliemerides  hagiologicœ  ordi- 
nis  Prœmonstratensis ,  Augsboiirc  , 
17O4.  L'auteur  y  donna  un  SuppLi- 
ment,  en  1767.  IIL  Des  Sermons, 
des  Panegjriques ,  des  Oraisons 
funèbre^  et  autres  Discours  d'appa- 
rat. IWSpirilus  litterarius  Norber- 
tinus  à  scalnosis  Casimiri  Oudini 
calumniis  vindicatus,  seu  Sylloge  vi- 
ras cxordine  prœmonstratensi  scrip- 
tis  et  docttind  célèbres  necnon  eo- 
rumdem  vit  as,  res  gestas  ^  opéra 
et  scripta  tum  édita  tum  inedita 
perspicuè  exlUbens  ,  Augsbourg  , 
i77i,iu-4"«  On  voit,  par  le  tilrcde 
cet  ouvrage ,  que  le  but  de  LieuLart 
n'est  pas  seulement  de  doimer  uii 
catalomie  d'écrivains  de  son  ordre. 
CisimirOudin,  prémontrc  de  l'ob- 
servance réformée ,  après  avoir 
quitté  l'habit  de  sa  profession ,  et 
abjure  la  religion  catholique  en  Hol- 


UE 

lande ,  avait  a)Outc  Toutrage  à  si 
défection  :  il  avait  insulte',  dans  m 
écrits ,  Colbert ,  5on  aLbé-géiierél, 
qui  pourtant  avait  éxé  son  Mécôv. 
Il  imputait  une  profonde  i|;noF»a 
et  l'abandon  des  bonnes  étude», à 
une  socictc  dans  laquelle  il  avait  ai 
nourri,  et  où  lui-même  avait  pûi 
ce  qu'il  avait  de  connaissances.  Ccrt 
pour  rcpoudrc  à  ces  calomnies,  q« 
l'abbé  de  Rog(;enburgli  prit  la 
plume.  Il  ne  se  borna  poini  à  sm 
liste,  ni  à  de  simples  récits  et  à  uc 
nomenclature;  plusieurs  Disserté' 
tions  critiques^  presque  toutes  di- 
rigées contre  Oudin ,  forment  un 
partie  notable  du  Spiritus  liitent' 
rius.  On  y  trouve  aussi  rhistsin 
de  beaucoup  de  cbroniquevrs,  it 
biographes,  numbmates  et  gcnéiU- 
gistes,etc.  L'auteur  mouniten  178I 

L-T. 

LIEOU-PANG  ,  empeittf  dk- 
nois ,  chef  et  fondateur  de  ia  djm- 
tie  des  Hau,né  vers  Tan  a5o,avirt 
l'ère  chrétienne  ,  dans  le  Kiafl^ 
nau  ,  était  chef  du  village  de  ftj. 
Un  jour  qu'il  conduisait  des  cn- 
minels  à  la  montagne  de  Lecka, 
lieud'exildétcrmîné  par  l'empeicv, 
plusieurs  d'entre  eux  iiairiaraiil  à 
s'écha])per.a  Si  cela  coBtione,  ààif 
y»  je  serai  bientôt  tout  seul.  »  liMS- 
qu'il  fut  arrivé  à  Touest  du  pajs  dt 
Furg ,  il  chercha  à  dissiper  ses  it* 
quiétudes  en  buvant  quelques  verni 
de  vin  ;  puis  il  commanda  aux  ^U^  - 
des  de  délier  les  crimiaels  qui  res* 
taieut,  et  les  rcuvoya,cn  leur  dioBl: 
a  Vous  n'cirs  pas  de  fire  coiiditoi 
que  ceux  qui  se  sont  sauvés;  pea^ 
quoi  vous  retenir?  Allés, retim-ve« 
de  votre  côté  ,  et  moi  du  mien.  • 
Il  y  en  eut  qiiclques-uns  qui  s'cIm- 
gnerent,  mais  les  plus  détcrmÎM 
ne  voulurent  point  1  abaiidoniidr;^ 
Lieou-paag  les   en  ncna  dans  iti 


pitft   Mâng-chm  et   Tuïf» 

où  U  te  proposait  de  rester 

pour  se  dérober  aux  poursui- 

on  lie  pouvait  manquer  de 

*  contre  lui.  Cependant  le  gou- 

r,  ne  to  jant  pas  reyenirLicou- 

et  redoutant  les  effets  de  la 

de  Tempereur  Ëul-cki  y  se 

à  entrer  dans  le  parti  de 
•cning,  sou  rival  :  il  rappela 
es  exilés  en  leur  promettant 
pice  et  des  emplois  ;  et  il  en* 
hercher  Lieon-pang ,  dans  les 
gnes.  Mais  lorsqu'il  le  sut 
près  de  la  ville,  il  en  Bt  fer- 
s  portes ,  et  ne  voulut  plus  le 
ir, parce  qu'il  craignait  sa  trop 
t  popularité.  Lieou-pang ,  ir- 
ce  manque  de  foi,  écrivit  ime 
mr  une  pièce  de  soie  blanche, 
jiBt  attachée  à  une  (lèche ,  la 
par-dessus  les  remparts.  I^a 
îlle  l'ayant  lue  la  communiqua 
leors  habitants.  Ceux-ci  cou- 
ir  le  champ  aux  armes,  for- 
a  maison  du  gouverneur,  le 
et  ouvrent  les  portes  de  la 
Lieou-pang,  qui  est  proclamé 

de  Pev.  11  i>ro(ita  habile- 
ics  troubles  qui  agitaient  Tem- 
1  du  mécontentement  presque 
I  des  peuples ,  pjur  se  faire 
rtisans.  H  joignit  successive- 
ses  troupes  à  celles  des  diffé- 
chefs  de  révolte  ,  et  parvint 
4ir  une  telle  discipline  dans 
rmée,  qu'elle  ne  causait  pas 
«ndre  aésonire,  même  dans 
Iles  dont  elle  s'emparait  de 
>rce.  Lorsqu'Eul-chi  fut  mort, 
ûer  priuce  de  la  famille  des 
,  prévoyant  qu'il  ne  pourrait 
Bainleiiir  sur  le  trône ,  et 
Mit  sur  la  générosité  de  Lieou- 
vint  lui  offrir  les  marques  de 
nité  impériale ,  à  son  passage 
iÂ>Uo  (  l'aa  906  avant  l'ère 


LIE  46} 

chrétieime  ).  liieou  -  pang  reçut  le 
prince  avec  bonté,  imposa  atlcncei 
aux  courtisans  qui  lui  consciUaieii^ 
de  le  faire  mourir^  cl  prit  la  roiitt 
de  Hien-yang ,  capitale  de  Tempire  y 

Su'il  abandonna  au  pillage ,  en  or^ 
onnant  toutefois  d'épargner  la  vie 
des  habitants.  U  alla  loger  an  palaii 
impérial  ;  et  laodb  que  Msaiitiesoffib  % 
ciers  s'emparaient  des  U)oux  et  da^ 
autres  objets  prédem  qo'ib  tioo* 
vaient  dans  les  maisons  abaBdomieeti 
il  s'assura  des  rogistre»  peur  l'Iiîi* 
toirc,  des  cartes  géographique»,  fl| 
de  ce  qu'on  peut  nomàier  les  arcU* 
ves  du  gouvernement.  La  bceeté  de 
palais  le  séduiait  au  point  qu'il  ne 
voulait  pies  en  sortir:  mais  les  coef 
seils  de  sage  Tchang-  kang,  l^am^ 
chèfenl  k  celte  vie  oisive;  et  il  .se 
rendit  avec  son  armée  à  Pa-eheng, 
où  il  réonit  les  vieillards  les  plos  een- 
sidérables,  pour  leur  faire  part  des  i»» 
tentions  qu  il  avait  pour  le  bonheur 
du  pavB.  Bientôt  après  y  'û  recul  la 
nouvelle  que  Hiang-yu  ,  le  premier 
des  généraux  de  l'empereur  Y-ty, 
s'avançait  pour  lui  disputer  la  pos«> 
session  du  trône  :  il  dépêcha  un 
homme  de  coniiauce  près  au  wéuéni, 
pour  lui  demaudiBr  un  aoserdi  luds 
Hiang-yu  le  renvoya  avec  ecs  awla: 
a  Dites  à  votre  maitre,(pie  )e  wiâ  se* 
ennemi,  et  qu'il  me  trouvera  partoaC* 
sur  son  chemin,  avec  oie  année  de 
quatre  cent  mille  hommes.  »  lieov- 
pang  prit  le  parti  de  se  rendre  Iuh 
méme  au  camp  de  Hiaug-yii ,  poiir 
lui  faire  des  propositions  de  peil; 
mais  vo3rant  que  sa  vie  âait  mena* 
cée,  il  regagna  Pa<<haM;  pendaul  k 
nuit.  Hiang-yu  furieux  a  avoir  Usai.  ■* 
échapper  cette  occasion  de  faire  pé- 
rir le  seul  concurrent  qu'il  eût  à  r^ 
douter,  livra  au  pillée  la  ville  de 
Hien-yang  y  capitale  du  pa^y  et  en 
fit  massacter  tous  les  hahte^  Il 

39- 


LIE 

a  ensuite  l'empire  à  ses  lieu- 
;  mais  il  n'osa  pas  exclure 
.*tage  Licou-pang  ,  et  il  con- 
à  lui  laisser  les   proTinces 
il  e'tait  en  possession ,  sous  le 
de  royaume  de   Han.  Lieou 
, ,  quoique  mécontent  d'un  par- 
fait sans  qu'il  eât  été  consulté, 
epta  les  conditions  de  Hiaug-yu, 
'    le    conseil  de  Siao-ho,  qu'il 
mma  son  premier  ministre.  Ge  fut 
sage  conseiller  qui  retint  à  son 
!rvice  Han-sin,  omcier  d'un  rare 
aérite ,  dont  Lieou-paug  ayait  mé- 
connu les  talents,  et  qui  contribua 
plus  que  personne  à  lui  assurer  l'em- 
pire. Cc|>ciidant  la  sagesse  de  Lieou- 
pang  contiuuait  à  lui  gagner  l'affec- 
tion des  peuples  :  il  lui  ayait  sulii 
de  se  présenter  en  armes  sur  leurs 
frontières,  pour  obliger  les  princes 
voisins  à  se  reconnaître  ses  tributai- 
res; et  d'autres  plus  éloigna ,  d'après 
sa  réputation,  lui   avaient  envoyé 
oifrir  leurs  états  et  leurs  personnes. 
11  s'attachait  ses  officiers  par  sa  li- 
béralité ',  et  il  maintenait  une  exacte 
discipline  dans  son  armée,  qui  pre- 
nait chaque  jour  un  nouvel  accrois- 
sement. Enfin  Lieou-pang  n'atten- 
dait plus  qu'une  occasion  favorable 
pour   attaquer   Hiang-yu  :   elle   ne 
tarda  pas  à  se  présenter.  Ge  sénéral, 
après  avoir  chassé  du  trône  l'empe- 
Ireur  Y-ti ,  son  maître  ,  le  fît  assas- 
siner. Lieou-pang,  à  cette  nouvelle, 
fit  prendre  des  habits  de  deuil  à 
toute  sa  cour,  et  déclara  qu'il  ne 
poserait  pas  les  armes ,  avant  d'avoir 

ri  le  meurtrier  de  son  souverain, 
guerre  fut  longue  et  sanglante; 
mais  elle  se  termina  enfin  par  la 
mort  de  HiaDg-yu ,  qui  se  tua  lui- 
même  pour  échapper  à  son  lîval 
(  l'an  10^  avaqt  1  ère  chrétienne  ). 
Lieou-pang  fut  aussitôt  proclamé 
empereur.  11  ordouna  des  obsèques 


magiufiques  pour  HLu 
pnnce  son   père ,  si 
Hiang-pé;  il  récomp 
quement  tous  ses  of] 
va  au  rang  de  prince 
néraux  qm    lui   ayai 
plus  de  services  dai 
guerre.  Il  accorda  un 
nérale  k  tous  ceux  qui 
les  armes  contre  lui , 
remise  de  leurs  peiui 
criminels  qui  avaient  i 
voulant,  disait-il,  qu< 
participât  aux  ayanta 
devait   ramener.   Il 
peuple  tout  ce  qui  res 
anciens  tributs,  exei 
chnndises  de  tout  dr 
qu'il  ne  serait  levé 
avant  que  les  laboun 
état  de  le  payer  san; 
règne  commencé  sou2 
ces,  semblait  devoir 
mais  le  nouvel  empe 
caractère  violent  et 
ne  l'obligeant  plus  à 
il  fit  périr  successi 
généraux  auxquels 
roime,  dans  la  cral 
ceassent  à  la  lui  r 
victime  de  ses  injr 
le  brave  et   mal! 
Après  l'avoir  dé 
roi ,  et  retenu  c 
cour  pour  éclair 
fît  assassiner.  ^ 
bientôt  après  U 
pou ,  effrayé  d 
amis ,  leva  l'c 
Vers  l'an  a  oc 
Tartares  fin 
l'empire;  Li 
tôt  à  leur  r 
une  ruse  de 
mis  eu  av> 
soldats  inf 
fauvait  a^ 


tlE 

Btre  un  eoneinî  mi'il 
ble.  Hiis  inTCSlidaiu 
r  deux  fxat  milk  ca- 
bligé  de  souscrire  aux 
lui  imposa  le  prince 
M  de  temps  ■f>rès  ,  il 
Ile  en  mariage  pour 
E.  Lieou-paug,  tfpuis^ 
lit  convalescent,  la  n- 
rdrolle  de  King-pou  : 
fils  aîné,  l'héritier  de 
larcher  contre  ce  re- 
impératrice s'opposa 
1  jeune  homme  sans 
Lieou-png,  cédant  à 
mit  i  U  téie  de  son 
■a  une  bataille  géné- 
u  ;  cl  ce  malheureux 
ur  la  fortune ,  fut  as- 
I  de  ses  officiers,  qui 
rdon  par  cette  liche- 
Tanl l'ère  chrétienne  ). 
ait  reçu  dans  la  mêlée 
u'il  Dégli);ea  d'abord: 
ut  l'examioer ,  il  n'é- 
9  ,  et  il  mourut,  l'an 
e  ciuijujnte  trois  ans. 
lit  aucune  imtruction  ; 
pléait  par  une  grande 

,  Quoique  d'im  naturel 


I.IESGAS1G(  JojEPB  ),astro- 
tioma ,  naquit  ù  Gratz  eu  Stirie  ,  le 
i4  juin  1718.  Apres  avoir  terniiiitf 
SCS  oiudes ,  il  entra  ehei  les  jésuites . 
el  fui  chaîné  de  l'enseignement  dej 
maibeinatiqucs  dans  diSirrents  col- 
lèges. A  la  suppresïioo  de  celte  so- 
ciété' ,  ses  talents  le  firent  etnployer 
par  la  cour  d'Autriche.  Il  avait  tnit, 
i.pour 


1 765 ,  le  voyage  de  Ven 


,ilo 


itdesci 


lemcnts  et  ses  soup- 
irdoDoé  à  Siao-ho ,  de 
de  de  lois;  k  Han-sio, 
tique; à  TchAUg-tsang, 
Lisiquc,  cl  à  Sun-tong, 
cérémonies  cl  usages  : 
rmés  dans  une  cassette 
tposés,  par  SCS  ordres, 
s  ancêtres.  Le  litre  sous 
;c  est  compris  daiu  la 
rcurs  de  sa  dynastie  , 

-eur  èle\'é  ,  fondateur 
dynastie  des  Uan  xuh- 
ani-xi.        W — «. 


passage  dans  celle  ville, 
le  célcttre  Lalande,  qiii  admira  so» 
esprit  et  sou  ïèlc.  (  Histoire  de  Vas- 
troiwmie  ,  pag.  8i6.  )  Liesganîg  IVit 
nommé  directeur  des  bâtiments  et 
delà  navigation,  dans  la  proviuc» 
de  Gallicic;  et  ilmounità  Lemberg, 
Ie4inars  i^gg.Onadclui:  Z'i'imctn 
110  gradaum  meridiani  f'ienntinsia 
et  Hangarici,  Vienne,  1770, 10-4". 
Cet  ouvrage  contient  les  détails  dii 
la  mesure  d'un  degré  du  méridien , 
qu'il  avait  exécutée  sur  les  frontières 
lie  la  Hongrie  et  de  rAutricher(  1). 
Le  P.  Licsgaui);  avait  déjà  rendu 
compte  de  sa  méthode,  dans  un  mé- 
tiiuii'e  dont  le  Journal  des  savants, 
,imiee  i7l>7,adonné  l'analyse.  I« 
kiron  de  Zach  a  publié  les  Obser- 
vations faites  à  Vienne,  par  Liesga- 
nig,  depuis  1755  jnsqn'en  1774» 
Aam  »oM  Journal  d'astronomie,  aun. 
1801,  On  doit  encore  â  ce  sa  va  ni 
nligicuxune  bonne  Cm»  de I1  Gal- 
licic orienlalci  W-* 

LIEUTAUD  [  JACQUES  1  aslro- 
uioie .  né  à  Arlc^i ,  ver»  itMio  , éiatt 
'  ,  ■  ■  iP«m,.iû 
ithématiqnes  avec 
ouvellemenlderii- 
1.699.  ■'  '■*< 
adjoint  ï  b  classe  d'astronomie,  el 

B.  V-i-.  ■!  ■■■»•. l'J'ï"  ■!■«.»*.; '■•-'" 

«.      *M.,i.t..,      ,..,     ,»•    «i   .     .1    «     .W,.(,     ^ 


UE 

dei  nuUdies , 


sieçe. 


Ce 
traduction  du 
Sjnufsis.  VI.  ffirto- 
nuduiajPaiis,  1767, 
II.  Un  grand  Dom- 
Uioits  séparto  ,  im- 

;  et  des  Mémoires, 
l'acad.  des  sciences. 
e ,  par  Vicq-d'Aiir  , 
lires  de  la  société  de 
19  ,  Hist,  p.  94  )  1  "ît 
(  Acad.  des  sciences, 
16.  )  D-v-i. 

jEjtit-HENM  comte 
;l  sénateur  snedois, 
ie,ea  1670,  lorsque 
Taisait  partie  du  ter- 
;  il  entra  tr^-jeune 
■  militaire,  et  sVtant 
:uue  de  Charles  XII, 
roo  à  la  bataille  de 

ensuite  avec  l'armée 
ileut  part  à  plusieurs 
antrs.  Le  roi  aimait 
:iéié ,  et  se  plaisait  à 

lui  eu  Las  allemand 
I  ),  dialecte  prêtant 
qui  ne 


<7' 


Iheiircuse  bataille  de 
onscil    de    n^ence , 

la  princesse  Ulrique, 
irciidre  part  au  gou- 
ae  les  ctals  eurent  été 
ren  ,  qui  se  trouvait 
l  envoje  en  Turquie, 
iinptc  à  Charles  des 
en  Suède.  Le  députe 
miliaHtéaveclcmo- 
li  faire  entendre  des 
res,  et  que  nul  autre 
etlre  ori  avant.  Il 
«nihlaLle<iu'ilail(1it 
a  Majotc  n«  te  hi- 


LIE 
lait  de  retourner  dans  son  royaume, 
il  pourrait  être  question  de  lui  don- 
ner un  successeur.  Tel  était  en  effet 
le  dessein  d'un  certain  parti  ;  mais 
il  n'est  pas  croyable  que  le  roi  ait 
rejiondu,  qu'il  enverrait  sa  botte 
présider  le  sénat.  Charles ,  très-me- 
suré, et  trcs-dccent  dans  ses  propos, 
quand  il  s'ai;issait  d'affaires  politi> 
ques,  ne  pouvait  s'exprimer  ainsi. 
Celte  nnecdoie  que  l'un  n'a  |amai> 
mise  sur  son  compte  en  buéde, 
ti'est  rapportée  que  par  Voltaire  ; 
ri  l'on  voit  par  le  réett  que  fait  cet 
historien  de  ce  mii  se  passait  dan* 
ce  moment,  qii  il  u'étiiit  pas  bien 
insu  uii ,  cl  que  la  inisslt>n  dont  le 
comlcLicTenful  charcc,  ne  lui  était 
pat  connue.  I,c  résultat  positif  de 
relie  ini«ïion  fut,ipieCliarIcs,  ayant 
prin  de  l'Iiumnir,  nrdonna  de  dis- 
>uudre  l'assembléo  des  états,  et  n'ae- 
corda  d'autre  prAvgaiivc  h  Ȉ  hnir 
que  de  siéflcr  d«BS  le  sénni  avec 
voix  deliberative.  En  renrùvant 
l.ir»enenSuWe,ilIe  nomma  fieu- 
trniinl-p;éiiéral ,  et  lui  donna  la 
<lirecltoii  de  t'amiraiitéâ  Carlscroni. 
Peiidanl  le  séjour  que  lit  Charlei , 
après  son  retour  dans  le  rojaume, 
a  Lund  en  Scanie,  il  appela  licven 
auprès  de  lui.elle  (it  lo|;er  dans  une 
maison  voisine  de  celle  qu'il  occu- 
pait lui-même.  L'hÔtc  du  cénéril , 
i[ui  savait  le  bai  allemana ,  et  qui 
i-taii  une  espèce  de  buufTou  ,  fut  ad- 
mi!  j  parler  au  roi,  et  *o  chargea 
dr  lui  dire  eu  plaisantant  plaûqirs 
<bu.scs  qu'on  e'tait  bien  uiso  de  Eiii 
fiifc  cottnaiti'c.  Le  rQÎ  ne  s'ofTeitse 
j>uiiil  des  jn-opos  du  bourgeois  de 
I.und,  et  conserva  sa  faveur  â  Lio- 
vcu.  I.CS  alfaires  de  Suède  ayant  en- 
iii-ri-ment  change'  de  Tace  tftis  h 
mon  dr  r,Iiarlc%  XII ,  I.ieven  entra 
.!,iii>  le  séiMi.  Il  inounit  en  1733: 
ta  i'iimiilc  existe  encore  un  LivOBiC 


(  V,  Lagcrbring ,  jébregé  de  l'hfst, 
de  Suède,  tom.  a,  p.  70  ;  Gczclius» 
Dict,  des  hommes  illustres  de  Suè- 
de ,  art.  LiEVKN,  etc.  )         C-au. 

LIEVENS  ou  LIVENS  ou  LY- 
VYNS  (  Jeaw  ),  pciutrc  et  graveur, 
ne  à  LeydcjCn  1607  ,  ftit  successive- 
ment élevé  de  George  Van  Schooten 
et  de  PieiTe  Lustman  :  à  douze  ans , 
il  copia  si  })arfaitemeut  deux  ta- 
bleaux de  Corn.  Van  Harlem,  re- 
présentant Heraclite  et  Démocrite, 
qu^on  eut  de  la  peine  à  distinguer  les 
copies  des  originaux.   A  IMge  de 
'Ao  ans,  il  fit  un  tableau  de  gran- 
deur naturelle ,  représentant  un  Eco- 
lier qui  Ut  à  la  clarté  d^un  feu 
de  tourbes.  Ce  tableau  fut  admiré. 
Le  prince  d*Orange  Tacheta ,  et  en 
fit  don  à   l'ambassadeur  d'Angle- 
terre ,  qui  le  présenta  au  Roi.  Lievens 
ayant  appris  le  cas  qu'on  faisait  de 
ses  talents  en  Angleterre  ,  s'y  rendit 
vers  l'année  1 63o ,  et  y  fut  chargé 
de  peindre  toute  la  famille  royale. 
A  son  retour  sur  le  continent ,  il  s'é- 
tablit à  Anvers ,  où  il  épousa  la  lîlle 
de  Michel  Collins,  habile  sculpteur. 
Alors  il  s'adonna  entièrement  au 
genre  historique  •  composa  un  nom- 
bre considérable  de  grands  tableaux, 
et  réussit  également  dans  le  portrait. 
Parmi  les  tableaux  de  ce  dernier 
genre  qu'on  lui  doit,  on  cite  ceux  de 
Jiuj'tereX  de  Tromp,  qu'il  avait  faits 
pour  la  maison  de  ville  d'Amstci- 
dam.  On  voit  dans  le  Musée  du  Lou- 
vre, un  tableau  de  Licvcns ,  repré- 
sentant la  Fisitation  de  la  Fierté, 
qui  est  un  des  plus  précieux  mor- 
ceaux de  cette  belle  collection.  Ce 
Musée   possédait  encore  du  même 
maître  une  Tète  de  fieillard  à  lon- 
gue barbe;  le  Sacrifice  d* Abraham , 
t.ibleau  vraiment  admirable ,  d'un 
pflTet  et  d'une  vérilé  magi(|ups ,  qui , 
ainsi  que  le  prccédcut; avait  été  tiré 


LIE 

de  la  galerie  de  Brimswick  ; 

autre  Télé  de  Vieillard  portai 

longue  barbe, une  toque  noires 

mains  appuyées  sur  un  bâti 

dernier  provenait  du  Piémont 

trois  ont  été  repris  en  1 8 1 5. 11 

dans  la  galerie  de  Saint-Clou 

seconde /^ùifolion  de  Licvcus 

été  volée  à  la  même  époque.  I 

ne  s'est  pas  moins  distingué  c 

gravure  au  burin,  et  d;in5  < 

r'eau-forle,oii il  s'est  moutré  1 

émule  de  Rembrandt ,  son  c 

porain.  Sa  manière  de  graver  u 

par  des  procédés  différents  qi 

de  ce  maître,  des  cfTcts  cga 

])ittoresques  ;  il  sait  ménage 

tant  d'habileté  le  clair-oksi-u 

en  résulte  toujours  l'cflet  le  ]i 

quant.  Lievens  dessine  plus 

tement  que  Rembrandt ,  mais 

nier  a  une  manière  de  ^av( 

])lus  de  couleur.  Les   hâchu 

Lievens  sont  ordinairement 

rées ,  quel'eau-forte  en  confoi 

quefois  les  traits,  comme  ( 

le  remarquer  dans  les  dcvani 

gravure  représentant  la  Re 

lion  du  Lazare,  Il  ne  par 

s'être  jamab  servi  de  la  point' 

mais  d  faisait  un  fréquent  us 

burin ,  pour  donner  plus  de 

ses  gravures.  C'est  avec  lebui 

a  entièrement  retouché  sa  ; 

de  Saint 'Jérôme,  nu,  ASii 

une  ffvtte,  dont  on  conua 

épreuves ,  qui  différent  enti 

suit  par  la  grandeur ,  soit  pa 

touches.  Deux  de  ses  plus  be 

ces  ,  les  Portraits  de  DanÙL 

sius,  et  de  Jacques  Gauler 

cien  anglais ,  sont  presque 

ment  gravées  au  bunn.  La  ] 

dont  elles  sont  exécutées  es 

d'ellet ,  et  parfaitement  dans 

de  l'eau-forte.  M.  Adam  B-ii 

la  Cu  de  sou  Catalogue  rais^ 


MG 

w^re  de  Bembrandi,  a  donne 
de  l'oHivrede  Lierens.  Il  porte 
labre  des  pièces  à  G6  y  dont  6 
doQteuses.  P — s. 

[GARIO  (PiETEo).  peintre  iu- 
laquità  Sondrio,  dans  la  Valtc- 
en  1G86  y  de  l'ancienne  famille 
igario  ,  ainsi  appelée  d'un  ril- 
roisin  qui  porte  ce  nom.  Gomme 
entrait  un  génie  vif  et  du  goût 
les  beaux-arts ,  il  fut  envoyé  à 
e,  dans  sa  première  jeunesse, 
étudier  sous  I^azaro  Baldi  :  il 
jquit  cette  exactitude  de  dessin 
mractërUe  l'école  de  Rome.  De- 
se  rendit  à  Venise  «  ou  il  passa 
|ue  temps  à  apprendre,  sous  les 
res  de  cette  école ,  Tart  de  pra- 
T  le  coloris ,  par  lequel  ils  sont 
cipalement  distingués.  Il  se  fit 
aitre  d'abord  à  Milan ,  où  il 
ra  quelque  encouragement,  et  re- 
la  y  en  1 7S17  ,  dans  la  Yalteline , 
rà  ce  que  le  comte  de  Salis , 
yé  de  la  Grande-Bretagne  vers 
publique  des  Grisons,  l'honora 
I  protection.  Sa  réputation  s'é- 
ant  de  jour  en  jour  ,  tout  le 
de  voulait  avoir  de  ses  tableaux  ; 
;  y  comme  il  fut  toujours  pauvre, 
técessité  l'empêcha  souvent  de 
ler  à  ses  ouvrages  le  degré  de 
action  dont  ils  étaient  siiscepti- 
A  peine  Y  a-t-il  dans  la  Yalleline 
leule  église  où  il  ne  s'en  trouve 
loins  un.  Ses  chefs-d'œuvre  sont 
artjredeSt.  Grégoire,  ([ue  Von 
dans  une  des  églises  de  Sondrio, 
I  Saint  Benoit  dans  la  chapelle 
couvent  près  de  la  ville.  Quol- 
jours  après  avoir  fini  son  Saint 
ni,  il  fut  saisi  d'un  fièvre  vio- 
!,  et  mourut  en  i^Sti.  Z. 
[G.\RIUS  (Qui-tTus),  lieute- 
de  Gaius  Considius ,  proconsul 
rique ,  s'était  rendu  si  agréable 
haltttants  de  cette  province , 


tIG  iiH 

qu'à  leur  sollicitation ,  Gonsidioi' 
lui  en  confia  le  gouvernement,  lon» 
qu'il  revint  à  Rome  solliciter  b 
consulat.  La  guerre  ayant  ëdattf 
quelque  temps  après  entre  César  et 
Pompée,  Ligarius  refusa  de^ureiidre 
aucun  parti  ;  mais  l'arrivée  ae  P.  Ab* 
tins  Varus,nommé  préteur  d'Afrique. 
Tempicha  de  suivre  le  dessein  qu'il 
avait  de  repasser  en  Italie:  u  le 
trouva  donc  engagé  makré  lui  dans 
le  parti  de  PompM ;  mais Ule  aerrit 
ensuite  avec  beaucoup  de  xèk  ^  et  il 
fut  un  de  ceux  qui  renouvelèrent  la 
guerre  en  Afrique  pour  U  cause  que 
Pompée  avait  soutenue.  Ajvit  k 
bataille  de  Thapsus  où  César  achevt 
d'anéantir  le  parti  républicain ,  Li* 
garius  obtint  la  vie  ae  la  dâiieneei 
du  vainqueur;  mais  0  loi  fotdéfaida 
de  rentrer  en  Italie.  Cependant  lei 
deux  frères  et  ses  amis  Misaient  des 
démarches  pour  obtenir  son  rappel, 
lorsque  Q.  Tuberon ,  appuyé  de  CL 
Pansa ,  se  porta  publiquement  Tac* 
cusateur  de  Ligarius.  L'examen  de 
sa  conduite  fut  rcnvové  a  un  tribunal 
présidé  par  César  lui-méme;et  ce  fat 
dans  cette  circonstance  que  Cicéron 
prononça  cet  admirable  Discoun 
pour  LigariuSy  dont  le  dictateur  fut 
tellement  ému  que  toutes  ses  rëiO' 
lutions  s'évanouirent  y  et  qu'il  par- 
donna à  Ligarius.  Celui-ci  n'en  resta 
pas  moins  l'ennemi  de  César  :  il 
entra  dans  la  conjuration  de  Brutus 
et  de  Cas&ius  contre  lui  ;  mais  comme 
il  était  retenu  dans  son  lit  par  une 
maladie  lors  de  l'assassinat  dn  dicta- 
teur, il  parait  qu'il  n'y  eut  ancune 
part ,  et  qu'il  ne  survécut  pas  long- 
lcm|)s  à  ce  grand  événement  (^^qT* 
Phiurque,  f'ie  de  Brutus.  )  W-s. 

LIGER  (  Louis  ) ,  agronome ,  ne 
à  AuxerrCyCU  i658,  et  mortàC^* 
cbi ,  prb  de  cette  ville  en  17 17 ,  a 
publié  im  grand  nombre  d'ouvivgei 


4:4  LfG 

utiles,  quoique  médiocres,  sur  les 
différentes  parties  de  Tagriculture 
et  de  reconoinie  domestique.  L'abbé 
Papillon  et  Tabbe  Lebcuf  en  ont 
donné  la  liste  (  Bibliothèque  de 
Bourgogne,  et  Histoire  d*Auxerre  ) 
qu'on  retrouve  encore  dans  le  grand 
Jjictionn,  de  Morcri;  on  se  conten- 
tera d'indiquer  ici  les  principaux  : 
I.  Economie  générale  de  la  cam- 
pagtie  ,Varïs^  ^700,  2  vol.  in-4'*. 
Liger  a  refondu  dans  cet  ouvrage 
la  Maison  rustique  de  Cli.  Ëstienne 
(  F,  Cb.  EsTiENNE  et  J.  Liedault), 
en  y  ajoutant  beaucoup  d'articles  et 
de  rc'ncxions.  La  Bretonuièrc  a  ra- 
jeuni a  son  tour  l'ouvrage  de  Liger , 
et  l'a  publie  sous  ce  titre  :  La  nouvelle 
Maison  rustique  oi\  Economie  géné- 
rale des  biens  de  la  campagne ,  7*. 
édif.  Paris,  1 7.'i5 ,  '2  vol.  in-4". ,  dont 
il  s'est  fait  plusieurs  éditions ,  aug- 
mentées et  améliorées  :  celle  de  Pa- 
ris, 1 7Ç)o,  est  la  onzième.  Enfin  M.  J. 
F.  Bastien  a  donné  la  Nouvelle Mai^ 
son  rustique,  Paris  ,  1 798  -  î 8o4 , 
3  vol.  in  4^  9  dans  laquelle  il  a  re- 
fondu entièrement  le  travail  de  Liger 
et  de  ses  continuateurs  :  de  tout 
cela  il  résulte  encore  aujourd'hui  un 
ouvrage  fort  incomplet ,  souvent 
inexact, et  bien  éloigné  d'être  au  ni- 
veau des  découvertes  qui  ont  été  faites 
dans  celle  science  importante.  IL 
Dictionnaire  général  des  termes  pro- 
pres à  V agriculture,  avec  leurs  difi- 
nitions  et  élymologies,  ibid.,  1708, 
in-iu.  IlL  I^  jardinier  fleuriste  et 
historiographe  y  Paris,  1708,  in-fji  ; 
réimprimé  plusieurs  fois.  IV".  Le 
jardinier  fleuriste,  ou  Culture  univer- 
selle des  fleurs  ,  arbres  ,  arbustes  et 
arbrisseaux  servant  à  l'embellisse- 
ment des  j  a  ixlins,  ibid.,  i7o4,in-i'i. 
4^^t  ouvrage  qui  a  eu  beaucou})  de 
succès,  est  oubliédepiiis  long-leni])s. 
V.  L'A  niU lire  pfirj'aitc  des  jardins 


LIG 

fruitiers  et  potmgers,  arec  nn  traité 
facile  pour  apprendre  à  Aertr  des 
figuiers ,  in-i  'j  ;  sourent  mmpnnif. 
VL  Mojens  faciles  pour  maiUr 
en  peu  de  temps  Vàbimiémee  dt 
toutes  sortes  de  grains  et  defndts 
dans  le  royaume  et  de  Vjr  maintenir 
toujours ,  par  le  secours  de  tasrù 
culture ,  Paris  ,  1 709 ,  i  - 1 x  Vll. 
Les  amusements  de  la  campagne 
ou  Nouvelles  ruses  innocentes  œd 
enseignent  la  manière  de  prtnixt 
aux  pièges  toutes  sortes  d^oiseaax , 
quadrupèdes,  etc.  Paris  ,  1709 ,  a 
vol.  in-ia,  fig.  ;  augmente'  d*un  rin- 
quième  livre,  ibid.  y  1 734  «  '740 , 
1753 ,  a  vol.  in-ia ,  fig.  VIII.  U 
connaissance  parfaite  des  cke^ux, 
suivie  de  Mémoires  inédits  de  M- 
campes  sur  la  même  matière ,  Paris, 
IJI9,  in-ix  IX.  Nomteau  théàire 
d  agriculture  etmeruMgedesekaofS, 
Paris,  17  i'Ji,in-8®.;  1713,3101 
in-iît;  17ÎI1  ,  in-4*.  Lîgeryart- 
fondu  les  préceptes  qu'il  aTail  diNi- 
nésdans  ses  ouvrages  préeëdcnls:il 
y  a,  de  plus,  ajouté  nn  traita  de  b 
|)êche;  et  un  de  la  chasse,  tirade 
fa  fauconnerie  de  Du  FooflloBi  cl 
de  Morais.  X.  Dictionnaire  pn- 
tiquj  du  bon  ménager  de  cem^ 
pagne  et  de  wUe,  Paris,  1715, 
vt  vol.  in-4**.  î'ta  Ghesnaye  Dcsbaâ 
en  a  donné  une  édition  coosîd&alik^ 
ment  augmentée  sous  le  litre  de  Dk" 
tionnaire  universel  d^agricukmtA 
de  jardinage,  etc.  Paris,  1751, 
'J  vol.  in-4".  On  a  remarantf  que  k 
titre  iV universel  ne  convient  milb* 
ment  à  ce  dictionnaire ,  puisque  Fit 
y  cliercberait  en  rain  Luiciif 
d'articles  essentiels.  (  V07.  la  BSUth 
graplùe  agronomique,  n^.454.)  Ui 
ouvrages  de  Liger  ne  penrenC  fè» 
servir  qu'à  faire  connaître  Fâat  èà 
la  cr.linrc  en  Fraurc  an  comnenor' 
ujeul  il»   dix-*huiûbiac  siècku  ^ 


LI6 

et-Lmns  Liger  ,  médecin ,  de 
ne  famille ,  né  à  Auxerre  vers 
.  fit  ses  e'tades  a  l'université  de 
et  j  reçut  le  doctorat  en  1 74'i. 
int ,  peu  après,  le  titre  bonori- 
ie  médecin  du  roi ,  et  se  retira 
la  patrie ,  où  Ton  croit  qu'il 
it  Ters  1760  y  dans  un  âge  peu 
é.  On  a  de  lui  :  Traité  de  la 
f ,  dans  lequel ,  après  avoir 
Hinaitre  le  caractère  propre  et 
lies  causes  de  celte  maladie , 
îque  les  moy^ens  de  la  bien 
fgtdela  guérir  radicalement. 
,  1753,  in-îî,  de  887  pag. 
pense  que  la  véritable  cause  de 
naladie  est  Tusage  immodéré 
lissons  et  des  aliments  qui  con- 
nt  beaucoup  de  parties  de  mu- 
.  Quant  aa\  moyens  curalifs ,  il 
|ue  que  remploi  à  petites  doses 
on  médicinal ,  dont  on  trouve 
aposition  dans  le  Traité  de 
r  de  Boerhaave.  W-s. 

ÎHTFOOT  (  Jean  ) ,  cëicbre 
sant,  ne  à  Stokc,  dans  le  comté 
(Tord,  ni  lOo'i,  fit  ses  premic- 
ides  à  Morton-Grccn ,  et  passa, 
17,  à  Cambridge,  au  collège 
TVA.  Dès  qu'il  eut  pris  le  degré 
hdier,  il  devint  collaborateur 
bitehcad  son  premier  maître, 
nait  rccolo  d(*  Rapton,  dans 
ité  de  Derby  .,q\  il  y  enseigna 
ut  deux  ans  ,  la  langue  grec- 
u  bout  dp  ce  temps ,  il  ro- 
ordres  sacrés ,  rt  fut  place 
on.  Le  chrvalirr  Rolland  Ont- 
ni  demeurait  dans  bs  envi- 
?  prit  en  amitié,  et  se  Tatlacba 
lité  de  chapelain.  Ce  fut  par 
iseils  et  sous  la  direction  de 
1  ,qne  Lighlfoot  se  mil  à  IVlu- 
l'hébreu ,  qu'il  apprit  à  fond. 
16,  il  accepta  la  cure  de  Slonc  : 
u  trois  ans  apn>s, Rolland  Col- 
i  4oim4  une  oieillcurc  place , 


tout  près  de  Londres;  et  tft  s64i  » 
il  obtint  dans  cette  ville  même  là 
cnre  de  Saint-BarthUemL  Celait  I0 
tetaps  où  se  réunissaient  à  Westmiwh 
ter  les  tbéologiens  de  l'Oise  andi«* 
cane,  pour  réformer  les  aBus  :  UgU- 
foot  fut  nommé  membre  de  cette  as- 
semblée, et  s'y  distingua  par  sa  noUe 
franchise  et  par  son  éruption.  On  le 
vit  constamment  s'opposer  aux  il« 
lusions  fanatiques  de  quelques  pres- 
bytériens, et  les  combattre  avec  les 
armes  du  savoir  et  de  la  raison.  En  ' 
i643>  il  devint  cmré  de  Much-Mm- 
den  dans  le  Hertfordshirey  docteur 
en  théologie  en  i65!i,  et  cbancelier 
de  l'université  de  Gambridce  eft 
i655.  U  mourut  k  Ely,dont  ilébul 
chanoine,  le  6  décembre  1675.  H 
a  laissé  sur  la  Bible ,  un  asset  grand 
nombred'ouvragesyoùl'on  remarque 
descoimaissances  profondes^  surtout 
dans  le  talmud ,  dans  les  écrits  des 
rabbins ,  et  d.'ms  les  usages  et  céré- 
monies hébraïques.  La  plupart  ont 
été  d'abord  recueillis  en  deux  volu* 
mes  in-fol.  Rotterdam ,  1686.  Tjsus- 
den  en  donna  une  édition  plus  am- 
ple, en  1699,  ^  Utrecht.  Dans  ces 
dilFcreutes  éditions ,  les  ouvrages 
coils  en  anglais  par  l'autefnT,  ont 
été  traduits  en  latin.  Enfin  J.  Strype 
donna  une  collection  de  quelques  piè- 
ces inédites,  sous  ce  titre  :  Some  gB* 
nuine  temains  ofthelate/nous  mtd 
leamed  dr.  John  lA^foot,  1700, 
in-8<».  Celte  collection  renferme  des 
particularités  fort curietises sur  la  vie 
de  ce  docteur.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  L  Hot  monia ,  chro" 
nica  et  ordo  Feleris  TestametUù 
II.  Paucœ  ac  ncvellœ  ohservaiUmes 
super  Uhrum  Geneseos.  IIL  Mani' 
pulus  spicilegiorum  è  Ubro  Sxodi^ 
IV.  Erabhim^ve  Miscellanea  christ 
tianu  et  judàicaJV.  Ilarmomm  fiuh 
tuor  EvangfUstarwit  tùm  inUrt^^ 


47C  LIG 

tàni  cum  Vèteri  Testamenlo  ,  en  3 
parties. VI.  Descriptio  tempU  Hiero- 
soljmitani,  prœserlim  quale  erat 
tempore  Servaloris  nostri,  VII.  Mi- 
nisterium  templi  quale  erat  tem- 
pore Servaloris,  VllI.  Visserlalio 
in  ariiculum  symboli  apostoUci  : 
Descendit  in  infernuin.  Ia.  Harmo- 
nia  y  chronica  et  ordo  Novi  Testa- 
nient i,  quibns  siibjungitur  Disser- 
tatio  de  Hierosolymorum  cxcidio  et 
scqucnte  Judxoinim  statu.  X.  Horœ 
hehrdicœ  et  tliahnudicœ  in  Evan- 
gelium  S.  Matthœi ,  Cambridge  , 
i(i58,  in-4°.  Quand  ce  livre  panit , 
quelques  moines  ignorants  le  prirent 
])our  le  bréviaire  donne  aux  carmes 
par  le  prophète  Eiie.  Lightfoot  a 
fait  le  même  travail  sur  presque  tous 
les  livres  du  Nouveau  Testament. 
Os  commentaires  sont  généralement 
estimes  des  protestants,  et  même  des 
catholiques ,  quoiqu'ils  y  aient  re- 
marque de  grandes  pre'ventions 
contre  la  doctrine  de  TE^lise.  (  roy, 
Richard  Simon,  Hist.  des  comment, 
du  N,  T.  )  Lightfoot  a  eu  beaucoup 
de  part  à  quelques  entreprises  utiles, 
et  notamment  à  la  polyglotte  de 
Londres,  et  au  Lexicon  iiepia^loi' 
ton  d'Exlmond  Castel.  La  vie  de  ce 
docteur  se  trouve  à  la  tcte  de  la  col- 
hiction  de  sqs  œuvres  de  1686  et 
1G89:  outre  Nicéron  et  Gbauiicpié, 
ou  peut  consulter  les  Nouvelles  delà 
rèp,  des  Lettres ,  année  i68(> ,  mois 
d'avril ,  art.  1  v.        L-b-e  et  W-s. 

LIGHTFOOT  (  Je  an  ) ,  botaniste , 
né  en  1 735 ,  dans  le  comte'  de  Glo- 
♦Tster ,  iit  ses  études  h  Oxford  ,  et 
s*ctant  consacre'  à  Tclat  ecclésiasti- 
que ,  fut  nomme  cha|)elain  de  la  du- 
rhesse  de  Portland,  et  obtint  plu- 
sieurs bcnëllces.  Il  consacra  bea*.!- 
•  onp  de  soins  à  rarraugemenl  dtrs 
»i.i|:;ninques  collections  (le  coquilles 
"1  de  plantes  de  sa  bienfaitrice;  mais 


LIG 

il  s^adonna  plus  spëcLikment  à  h 
botanique.  Fort  lie'  avec  le  cclibre 
zoologiste  Pâmant  y  il  entreprit ,  en 
177^^  avec  lui,  un  voyage  dans  lei 
IleDudes  ou  Hébrides ,  dont  l'his- 
toire naturelle  n'était  encore  connue 
qu'imparfaitement  ;  et ,  pendant  que 
Pennant  y  faisait  de  nombreuses  d>- 
servationssurle  règne  animal ,  Ligh^ 
foot  y  recueillit  une  ample  moisson 
de  plantes.  G'est  surtout  de  cevoyap 
et  de  ses  nombreuses  excursionsdau    | 
l'Ecosse,  que  résulta  le  bel  ouvrage 
intitulé  Flora  Scoticaf  qui  pnitoi 
1777,  ^  Londres,  a  toL  in-8*., 
ornés  de  figui*es  :  les  66  premièrei 
pges  sont  une  esquisse  de   Z«h 
îogie  calédonienne,  par  Pennait, 
à   l'usage  des  naturalistes  qui  de* 
sirent   connaître   les   animaux  di 
nord  de  T  Angleterre.  Cette  Flore  est 
rédigée  selon  le  système  de  Linié  : 
mais  on  n'y  trouve  point  de  synoaj- 
mie,  excepté  pour  les  algues  et  m 
petit  nombre  d'autres  ciyptogaaci 
Il  est  vrai  que  Lightfoot  destinil 
son  ouvrage  principalement  à  ses 
compatriotes.  Aussi  ne  doune-t-il  ei 
latin  que  la  phrase  botani']ue,  taa- 
dis  que  la  description  est  en  ai^^îk 
Elle  est  en  géuéral^fort  claire ,  €L 
souvent  très-étendue.  L'anteor  y  a 
joint   les  noms  Tulgaires  en   bb» 
glais  et  en  erse  ;  et  il  ne  nëgKge 
jamais  de  faire  mention  des  mages 
iiiditpiés  pr  Linné' ,  Haller  ou  d'a»> 
très  grands  botanistes,  et  de  ccnxaix 
quels  la  plante  est  employée  par  les 
lixossais  eu  particulier.  La  Floredlt 
cosse  ne  peut  èlre  regardée  eoBM 
très-riche;  elle  ne  contient  pas  i3oo 
))Iantes,  dont  4^o  environ  appi^ 
tiennent  à  la  cryptogamit.  Oh  R- 
[iroche  à  l'auteur  de  n'aToir  pi 
assez  souvent  indique  les   soanfli 
auxquelles  il  a  puisé  ,  et ,  ce  qni  crt 
l>eauconp  plus  gra¥e,  d*arar  ra^ 


LIG 

les  synonymies  qui  ne  se  fa  p- 
point  au  même  objet.  C'est 
e  dans  la  cryptogamie  il  cite 
te  seule  plante  des  synonymes 
m  et  de  Linnë  qui  ne  con- 
Iqn'âdeux  plantes  diflTérentcs. 
Tace  y  maigre'  ses  défauts ,  a 
uluc,  lors  de  sa  publication , 
mcore  être  consulte' arec  fruit, 
pour  les  algues ,  et  les  genres 
!t  Carex,  Les  figures  sont. 
Irai ,  remarquables  par  leur 
ide  et  la  finesse  de  l'exécution. 
K>t  mourut  à  Uxbridge,  en 
il  était  de  la  société  royale, et 
des  premiers  membres  de  la 
linnéenne.  Son  ricbe  berbier 
icté  par  le  roi  d'Angleterre , 
it  présent  à  la  reine  :  confie 
:  de  quelques  années  aux  soins 
1.  EcL  Smith,  il  a  été  consulté 
uit  par  cet  auteur  et  par  d'au- 
»otanistes ,    notamment    par 
lough ,  qui  en  a  plrofilé  pour 
cellente  dissertation  sur  les 
d'Angleterre  ,  insérée  dans  le 
me  volume  des  Transactions 
ociété  linnéenne.  Le  nom  de 
ooîia  a  été  donné  à  plusieurs 
:  mais  ce  genre  ne  paraît  pas 
été  établi ,  dans  aucun  cas , 
manière  solide.         D — u. 
iNAC   (  JosEPD  -  Adrien  le 
DK  ) ,  d'une  famille  noble  de 
t ,  passa  quelque  temps  chez 
lites ,  qu'il  quitta  pour  entrer 
i  congrégation  de  l'Oratoire , 
'attacha  aux  principes  philo- 
lies  de  Descartes  et  de  Male- 
le.  Dans  un  voyage  qu'il  fit  à 
,il  reçut  de  Benoit  XI V,  et  du 
al  Passionei ,  un  accueil  disliu- 
monrutà Paris, en  juiu  i ^(vi. 
ua  homme  honnête  ,  aimable 
iressant  dans  la  société.  Tous 
ivraces  annoncent   un  grand 
mr  u  religion,  des  connai»saii- 


LIG  {7^ 

ces  variées ,  et  un  talent  pea  eommim 
pour  traiter  les  sujets  de  métaphyst- 
que.Nous  avons  de  lui  :  L  Un  exceUleiit 
Mémoire  pour  servir  à  commencer 
V histoire  des  araignées  aquatiques], 
1 748 ,  in-O^.  ;  1 799^  in-ia  (  pubiil 
par  Lieutaud  de  'froisviHes  7.  U. 
Lettres  à  un  Américain  surVIUstoire  " 
naturelle  de  M.  de  Buffim ,  Hain* 
bourg,  1751 ,  1^56,  9  vd.  în-ia. 
Elles  roulent  sur  les  principes  hypo- 
thétiques de  cet  auteur;  sor  sa  mm» 
physique  ;  sur  la  configuration  et  U 
cause  du  mouvement  des  j^anèles  ; 
sur  la  constitution  animale  et  snr 
celle  de  la  terre  ;  sur  l'histoire  natu- 
relle de  l'homme ,  et  la  manière  de 
traiter  l'histoire  naturelle  en  générai; 
sur  la  description  du  caUnet  da  roi, 
par  d'Aubenton;  sur  les  observa- 
tions de  BuflTon  et  de  Needham; 
enfin,  sur  la  métaphysique  de  ee 
dernier.  Ces  Lettres ,  ëoriles  avee 
beaucoup  d'imagination ,  d'un  style 
clair ,  et  où  les  matières  sont  bien 
discutées,  furent  assez  bien  accueillies 
du  public.  III.  Eléments  de  meta" 
physique  tirés  de  V expérience,  Paris, 
1753,  in- IX  IV.Possihilité  de  la 
présence  corporelle  de  Vhomme  eti 
plusieurs  lieux ,  1 7  54 ,  in- 1  a  ;  costre 
Boullier   (  minbtre  protestant  et 
auteur   d'un  Essai  sur  tame  des 
bêtes  ) ,  qui  avait  fait  un  défi  k  l'au- 
teur dans  un  journal  hollandais.  Cet 
ouvrage  profond  a  pour  ol^et  de 
faire  voir  que ,  si  la  raison  tonte 
seule  peut  montrer  une  manière  sui- 
vant laquelle  le  mjt^rt  de  la  nré- 
sence  rmle  est  possible,  à  pins  forte 
raison  l'entendement  divin  doit-il 
avoir  dans  les  ressources  de  sa  sa- 
gesse et  de  sa  fécondité ,  une  infinité 
d'autres  moyens  pour  effectner  ce 
qui  ne  nous  parait  impossible ,  an 

Î>remier  coup  -  d'oeil ,  que  pat  dl- 
aut    de   connaissance  il-4ft.  k- 


478  UG 

mièrcs.  V.  Examen  sérieux  et  co- 
mique du  li^iv  De  l'Esprit,  1759 , 
a  vol.  in-i*i.  Vl.  Le  Témoignage 
du  sens  intime  et  de  l'expérience 
opposé  à  la  foi  pmjane  et  ridcule 
des  fatalistes  modernes,  17O0,  3 
▼ol.  m-  i VI.  VIT.  ^m  paternels  d^un 
militaire  à  son  fils.  Jésuite,  17O0, 
.in-iîi.  L'ahbc  uc  Lig^ac  laissa  eu 
manuscrit  une  Analyse  des  sensa- 
tions; et  l'on  prétend  que  la  mort  a 
empêche  cet  auteur  de  remplir  le 
plan  des  preuves  de  la  religion  tracé 
dans  les  pensées  de  Pascal.  T — d. 

LIGNE  (CuARLES-JosEPH  pHncc 
DE),néàBruxelles,  en  1735,  d'une  fa- 
milledes  Pays-Bas,dont  l'illustration 
remonte  au  quinzième  siècle  (1),  et 
qui  depub  ce  temps  n'a  pas  cessé  de 
se  distinguer  dans  les  armes ,  eut 
pour  père  et  pour  aieul  deux  feld- 
maréchaux  au  service  d'Autriche. 
Son  goût ,  autant  que  l'exemple  de 
ses  ancêtres ,  Tcntrama  des  sa  plus 
tendre  jeunesse  dans  la  même  car- 
rière. Il  rapporte  qu'à  huit  ans  il 
avait  de'jà  été  témoin  d'une  bataille, 
qu*il  s'était  trouvé  dans  une  ville  as- 
siégée ,  et  que ,  des  fenêtres  du  châ- 
teau  de  Bclceil,    il  avait  vu    trois 
sièges.  A  un  âge  encore  pi  us  tendre, 
les  vieux  dragons  du  régiment  de 
son  père,  le  portant  sur  leurs  genoux, 
lui  avaient  raconté  les  campagnes  du 
prince  Eugène;  et  leurs  récits  ne 
s'effacèrent  jamais  de  sa  mémoire. 
A  quinze  ans  ,  il  était  convenu  avec 
un  capitaine  du  régiment  français 
de  Royal-Vaisseau,  en  garnison  à 
(londé,  que  si  la  guerre  éclatait,  il 
s'échapperait  de  la  maison  paternelle 
et  s'enrok^ait  dans   sa  compagnie 


LIG 

sous  un  nom  siip}>ose,  ni* 
devoir  sa  fortune  qu*à  sor 
mérite;  et  dans  son  impa 
réi)était  sans  cesse  ce  vers 
taire  : 

ILoM  •(  TaW-t  mit  ■inti  comii 

Enfin  on  lui  permit  d'entre 

vice,  en  175*4  :  il  oliliuf  ui 

dans  le  régiment  de  ^an  ]) 

brevet  de  capitaine  au  l>oii 

tre  ans.  Ce  fut  en  cette  t|uali 

sa  première  campagne,  on  1 

enthousiasme  militaire  ét.ii 

plus  haut  degré.  Il  se  distii 

plusieurs  occasions  ,  not^ 

Breslau  et  à  Lcutheu ,  où 

commandement  de  son  l»at 

Tabsence  du  m<ijor,  quoiq 

plus  jeune  capitaine.  Il  se 

1 758,  à  la  victoire  de  Hoc 

s'empara  d'un  poste  imp 

reçut   pour  récompense  U 

colonel  :  ce  fut  en  cette  qwi 

jeune  prince  de  l^igne  dépi 

leur  la  plus  brillante  dans 

res  campagnes  de  cette  guei 

ans,dontil  apeintlcsprim 

nements  à  sa  manière  ave 

leurs  toujours  piquantes  c 

les  (  1  ).Devenu  gënéral-ma 

que  du  couronnement  de  • 

il  inspira  une  grande  c-onl 

Kince  aimable  et  spirituc 
lonneur  de  raccompag 
entrevue  avec  Frédéric  11 
On  trouve  dans  sa  Corrc 
des  détails  três-curieox  su 
tëre  des  deux  soaveraiiis 
ditlérentes  circonstances  d 
trevue.  L'année  suivante 
lieutenant  -  général  et  p 


(1)  J<iina*Lign«fatr«^u  clMVBliar  «I*  U  Toi- 
•on  il'or  avM  l'IiUipp*  il'Aiitriilip  ,  en  14S1.  U 
4(ait  rhambvIUii  deCharIci,  Jno  «U  Bottrpo^ne, 
•ei:;neiir  «la  BaibtB^on  ,  «t  muréchal  du  llai- 
itniit  S*  i'.iinîllc  a  coDiervr  ie«  dcrniert  titrvt 
|ii«4ii'à  i*ipoqiM  d*  U  r«f olutloa. 


<1« 


11)  L«  coiir«K«  Uu  priacc  Àm  Li 
.,Và  la  téniâiiU;  c  Ml  i«  qut  Si  > 
Mari*-rhcrAt«,  qui  lui  masaM-a 
lion  à  un  uonirtau  ||ratla  ■  ■  Ka  pr 

•  TÏo  Tout  m'a  vas  lait  lu«r  um  M 

•  paftnrd«rai4ra,   a'atUa  ^a,  pa 

•  m'vn  fairaluar  daui*  CaMfe«i««i 

•  tai  «t  poM  aiai.  • 


LIG 

vàpOMSt  d'infanterie.  Dans  la 
«  dé  la  succession  de  Bavière , 
178  y  il  commanda  Tavant-gar- 
e  Laudon;  et  cette  campagne 
[u*eUe  n'ait  pas  e'té  marquée 
le  grands  ëTënements,  ajouta 
roup  à  sa  réputation  militaire  : 

la  paiiL  qui  devint  ensuite 
;ue  gëncfrale,  ne  lui  permet- 
plus  de  se  livrer  à  son  hu- 

guerrière,  il  tourna  d'un  au- 
>tc  l'activité  de  son  esprit ,  et 
cUonoa  se&  études  par  la  lectu- 
t  par  des  voyages  en  Italie,  en 
c,  et  surtout  en  Frauce.  Son 
tère  aimable  et  chevaleresque 
aiait  parfaitement  aux  mœurs 
dernier  pays;  et  il  eut  de  grands 
s  à  Versailles ,  où  il  avait  déjà 

avec   beaucoup   d'cclat ,   en 

,  lorsqu'il  y  fut  envoyé  pomr 
part  à  l^uis  XV  de  la  victoire 
axen.  Dans  ce  dernier  voyage, 
ne  Marie- Antoinette  raccueillit 
beaucoup  de  bontc;  et,  dans 
Mirs  passages  de  ses  écrits ', 
endu  Louimagc,  de  la  manière 
us  touchante  aux  vertus  de 
princesse.  Ce  futà  cette  cour  qu'il 
it  la  marquise  de  Coiguy,  l'une 
emmes  les  plus  spirituelles  de 
nps-là  ;  et  il  lui  adressa  ensuite , 
Ives  du  Boryslhcnc ,  des  lettres 
>rmcnt  une  des  parties  les  plus 
rquablcs  de  la  Correspondance 
imée  dans  ses  Œuvres.  Ou  y 
c  a  chaque  ligne  l'expression 
?gret  qu'il  éprouve  de  vivre 
les  Français  ;  et  lorsque  les  prê- 
ts nouvelles  de  leurs  désordres 
ques  lui  parviennent ,  il  s'en 
t  sincèrement ,  et  redoute  pour 
es  malheurs  phis  grands,  avec 
cevovauce  que  l'avenir  n'a  que 
jitsttiiée.  I^  Prince  de  Ligne 
ilors  charge  d'une  mission  im- 
ole  CQ  Russie.  Dèsl'aimée  1  ;U'i^ 


LIG  47^ 

il  avait  été  envoyé  aopris  de  Catlie^ 
rine  ;  et  les  erices  de  son  esprit,  au- 
tant que  sa  bcUo  et  noble  povsiotto- 
mie,  lui  avaient  fait  obtenir  ïm  ivc« 
ces  de  [4ns  d'un  genre  avprèt  dm 
cette  souveraine.  Klle  le  nonnui 
feld-maréchal ,  loi  donna  une  terri 
en  Kjiméey  et  lui  permit  de  l'ào- 
compaguer  ,  lorsqu'elle  se  rendit 
dans  cette  contrée  avec  Joaepb  II 
(  rojez  Catu£riive  )•  La  detcrip^ 
tion  de  ce  fameux  voyage,  qu*îi  « 
consignée  dans  la  GorrespondAn- 
ce ,  les  portraits  qu'il  y  a  tracés  im 
grands  personnages  qu'il  vit  «Idn 
de  si  près,  sont  d'une  originalité  auf» 
si  ingénieuse  que  piquante.  En  1788, 
Joseph  II  lui  donna  le  grade  de  gé» 
néral  d'artillerie ,  et  l'envoya ,  mnoi 
d'instructions  militaires  et  diplosa? 
tiques ,  auprès  du  prince  Potonkin  f 
qui  faisait  te  siège  a'Ociakow.  U  tut 
une  ^ande  part  aux  périls  d«  caHs 
diiiicile  opération;  et  les  rapports 
qu'il  en  trausmit  à  son  souverain ,  b 
portrait  du  géiuîral  russe  qu'il  traça 
dans  sa  correspondance,  sont  tt* 
gardés  comme  une  des  parties  les 
plus  curieuses  de  ses  écrits.  L'année 
suivante  ,  il  vint  prendre  le  com«* 
mandement  d'un  corps  de  Yèiméê 
autrichienne ,  et  partager  avae  Lau« 
don  la  gloire  delà  prise  de  BdgraMk* 
Ce  fut-Ui  le  terme  de  ses  travanx 
militaires  :  la  mort  de  Joseph  H 
l'éloigna  pour  toujours  du  conn 
mandement^  auquel  l'appelaient  son 
rang ,  son  expérience,  autant  que  sa 
valeur.  Ce  monarque  l'avait  traité 
avec  une  contiance  extrême ,  et  dont 
il  se  montra  fort  reconnaissant.  Per- 
sonne n'a  répandu  sur  la  tombe  dt 
Juseph  II ,  plus  de  larmes  que  l« 
prince  de  Ligne  :  il  ne  se  dissimula 
ps  la  perte  qu'il  avait  faite  ;  et 
les  regrets  qu'il  témoigna ,  ne  dumt 
pas  contribner  à  la  na^xt  agréabla 


/j8o  LTG 

à  Lëopold,  dont  le  système  ëtait 
d*écarter  tous  ceux  que  sou  prédé- 
cesseur avait  le  plus  estimes  et  fa- 
vorisés. La  révolte  des  Pays  -  Bas 
servit  encore  de  motif  ou  de  prétexte 
pour  éloigner  de  plus  eu   plus  le 
prince  de  Ligne.  Toute  sa  fortune  et 
toutes  ses  afTcctions  devaient  le  lier 
k  cette  contrée  ,  où  l'un  de  ses  fils 
s'était  rangé  du  parti  des  rebelles. 
Josepli  II  y  qui  l'avait  d'abord  fort 
injustement  soupçonné  ,  appréciait 
si  bien  son  généreux  dévouement , 
et  sentait  tellement  les  motifs  qu'il 
aurait  eus  pour  abandonner  sa  cause , 
qu'il  lui  dit ,  à  son  lit  de*  mort  :  a  Je 
»  vous  remercie  de  votre  Gdclitc  ; 
9  allez  aux  Pays-Bas  ;  faites-les  re- 
»  venir  à  leur  souverain ,  et  si  vous 
n  ne  le  pouvez ,  restez-y  :  ne  mesacri- 
»  fiez  pas  vos  intérêts  ;  vous  avez  des 
»  enfants.  »  Le  prince  de  Ligncn'était 
nullement  disposé  à  suivre  un  pareil 
avis;  car  aucun  grand  seigneur  de  la 
Belgique  ne  montra  plus  d'éloigne- 
mentpourleparûdela  rébellion,  dont 
on  sait  d'ailleurs  que  les  opinions  re- 
ligieuses fu l'eut  un  des  principaux 
motifs  :  sa  ferveur ,  sous  ce  rapport, 
n'était  pas  assez  grande  pour  lui  met- 
tre les  armes  à  la  main,  et  d'un  autre 
côte  son  caractère  connu  eût  inspiré 
peu    de  coiiGance  aux  Flamands. 
G;pendant  leur  chef  Vandemoot  lui 
Mrivit  pour  le  déterminer  à  se  réu- 
nir à  eux.  La  réponse  du  prince  ne 
fut  pas  équivoque;  il  lui  conseilla  de 
se  soumettre  à  l'instant,  pour  évi- 
ter une  mauvaise  fin  ;  et  lorsqu'il 
jie  rendit  dans  cette  contrée,  après 
la  répression  des   troubles  ,  pour 
v  présider  les   états  du  Haiiiaut , 
il  parla  encore  plus   clairement  à 
cette  assemblée,  dans  une  séance  qu'il 
a  ainsi  racontée  lui  -  même  :  a  Je 
»  trouvai  encore  un  reste  d'aigreur 
»  et  d'indépendance  qui  me  donna 


LTG 

»  de  rhuraeur  :  j*en  témoici 

»  jour  plus  qu'à  1  ordinaire  da 

»  assemblée  de  mes  pères  con. 

»  et  voyant  qu*on  me  la  rend 

»  leur  dis  que  si  je  u*avais  ] 

»  enKrimée  avec  remperenr, 

»  et  l'impératrice  de  Russie  j  1 

»  leur  sotte  nfbellion  éclata  ,  ; 

»  rais  arrêtée ,  d'abord  en  le 

»  lant  en  concitoyen  (idole , 

»  raisonnable ,  et  ensuite  ^  si  je 

»  pas  réussi,  en  général  autr 

»  à  coups  de  canon  sans  buule 

»  qui  les  eussent    fait  mou 

»  peur.  »  Le  prince  de  Li 

rentra  pas  alors  pour  lon^ 

dans  la  jouissance  de  ses  b 

Belgique  :  l'invasion  des  Franc 

presque  aussitôt  IVn  priver  < 

et  cette  perte  de  la  plus  graud> 

de  sa  fortune  j  que  ses  proc 

avaient  déjà  fort  altérée ,  fut 

dée  d'un  cbagrin  encore  plus 

ocx^asionné  par  la  mort  de 

aîné ,  jeune  nomme  si  distin 

sa  valeur  et  par  son  noble  ca 

qu'il  aimait  si  tctidrciuent , 

périt  sur  le  champ  de  bataill 

la  fameuse  expédition  des  Pi 

en  Champagne,   le   i4   sej 

179SI.    Rien  ne    put    cens 

prince  de  Ligne  de  cette  pert« 

le  ;  et  on  l'y  voit  revenir  à 

page  de  ses  écrits.  Depuis  1 

taie  époque,  où  il  perdit  en 

temps  sa  fortune  et  l'objet 

Ïilus  tendres  affections ,  il  rc^ 
eurs  bien  peu  de  consola 
de  dédommagements.  Apres 
de  Jjaudon  et  de  Lascy,  il  : 
vait,  sans  aucun  doute,  i 
mter  rang  de  l'armée  aulric 
aucun  de  ceux  qui  l'ont  ron 
après  lui ,  n'avait  autant  de 
la  conGance  du  souverain 
revers  Qu'elle  a  éprouvé 
pas  justifié  l'onUi  dans  lecp 


LIG 

b  Cet  oubli  emponoinia  le* 
lires  uuiées  de  sa  vie;  et  il 
m»  pu  diuimuler  le  cbagiin 
en  nsiMitit  ;  a  Je  suis  mort 
X  JtMepii  II ,  ■  disait  -  il  sou- 
Gependant  l'empereur  Fran- 
e  nomma  ,  eu  180^  ,  capitnioe 
rabuis  de  sa  garae,  et  feld- 
chal  en  1808.  On  le  consulu 
uefots  snr  les  opcrations  mîli- 
;  et  il  ne  cessa  pas  de  présider 
sdldc  l'ordre  de  Marie-Tliérèse 
Javait  été  nommé  commandeur 
U  pris«  de  Belgrade.  Il  reçut 
V ,  vers  la  m  Jnie  époque ,  q  jcl- 
dédommagemciits  de  fortune; 
dut  surtout  à  toa  mérite  per- 
Jetil'interreationdela  Fran- 
ni'il  aSeclionna  toujours  avec 
■e  prédilection  (  1  ).  Ne  pou* 
plut  mettre  à  profit,  dans  le 
■andement    des   armées  ,    ses 

0  observations  sur  l'art  de 
erre,  il  s'était  mis  à  compo- 
les  livres  où  se  peiut  admi- 
ment  sa  passion  pour  le^  ar- 

On  y  trouve ,   comme  dans 

1  les  productions  ,  un  manque 
u  d'ordre  et  de  méthode  ;  car  , 
qu'il  le  dit  lui-même,  ■  il 

il  les  cboses  à  mesure  qu'elles 
Tiennent  dans  la  pensée  »  : 
Ks  pensées  lui  viennent  sau- 
l'ane  manière  fort  irréniliëre, 
iMic,  incobérente  ;  et  il  les  rend 
une  excessive  prolixité  ,  sans 


MÎ'!7.kb.T'*Viû.'i>''..^r  .1  .™M 

'ï»  H«'  i"''.1  i,  .««.V.Ï'jÛUI 


içue. 

Kl  l'on  ne  consulte  que  ses  écrtls, 
ses  principes  de  tactique  ne  parais- 
sent pas  furi  posiiirs ,  ni  bien  déter- 
minés :  mais  il  avait  Lit  la  guerre  si 
long-temps  et  dans  tant  de  jiays  ,  il 
avait  été  témoin  d'un  si  grand  nom- 
bre d'cvéoemculs ,  que  les  militiircs 
Knvml  puiser  dans  ses  ouvrages  des 
;ons  Irps-utiles  ;  ces  leçons  leur 
sont  d'ailleurs  présentc'c»  sons  une 
furme  toujours  piquante  ri  origiiule. 
Aucun  général  en  Autriche  n'a  su 
inspirer  plus  d'enthousiasme  i  tes 
troupes  ;  et  il  dut  surtout  cet  avan- 
tagea son  humeur  chevaleresque, à 
sa  valeur  briltsDle,  à  sts  libérable, 
et  à  ses  bons  moLi  qui  éiaiout  répé- 
tés de  rang  eu  rang  ,  vt  qui  le  ren- 
d.iienl  l'iilulc  du  peuple  tri  des  sol • 
dats.  Cet  avantages  eussent  été  bien 
précieuï  dans  les  dernières  guerres  ; 
et  la  cour  de  Vienne  avait  enfin  paru 
le  comprendre, lorsqu'il  fut 'picstion, 
en  ■'^96,  delui  donner  le  conimandiv 
ment  de  l'arméed'ltalie;  mais  le  ret- 
sentiment  de  Tbugut  parvint  encore 
à  l'en  éloigner.  Ce  luinisire  avait  éti 
souvent  l'objet  de  ses  épigrammea; 
pl  cette  manie  des  bcani-espriis  fut 
plus  d'une  fuis  nuisible  au  prince  de 
Ligne.  On  rencontre  dans  la  col-, 
1  cet  ion  trop  volumineuse  de  tea 
œuvres  ,  beaucoup  de  traits  pi- 
quants,  et  d'anecdotes  curieuses; 
mais  tout  cela  est  noyé  dans  un  dA- 
luge  de  réRexions  inutiles.  Il  n'a  pu 
prétendu  écrire  sa  vie  ni  ses  nicmoi- 
res:crpendani  ee  n'est  guère  que  sous 
ce  rapport  que  l'on  peut  trouver  de 
l'inlérel  dans  ses  écrits  ;  et  l'on  ne 
doit  pas  y  chercbrr  autre  citos» 
que  des  anecdotes  relatives  aux  ér^ 
nemenls  dont  il  fut  le  téinuin  ,  et  i 
laui  de  grands  personnages  qu'il  1 
vus  de  li  pré*.  QuelboDUBC  aurait  pa 
3i 


40^ 


LÎG* 


dire  comme  lui?  «  Les  bontcs  pa- 
»  tcriiellcs  du  bon  ,  du  i-cspectable 
»  empereur  François  I®*". ,  mater- 
»  ncUes  de  la  grande  Marie-Thérèse , 

V  et  quelquefois  presque  fraternelles 
»  de  l'immortel  Josepli  11  ;  la  cou- 

V  fiance  entière  du  maréchal  Lascy, 

V  et  presque  entière  du  maréchal 
»  Laudon  ;  la  société  intime  de  Ta- 
»  dorable  reine  de  France  ;  l'intimité 
»  de  Catherine  le  grand,  mon  accès 
»  chez  elle  presque  à  toutes  les  hcu- 
»  res  ;  les  bontés   distinguées   du 

V  grandFrédéric , rendraient  mes  mé- 
«  moires  bien  intéressants.  »  Ainsi 
le  prince  de  Ligne  ne  croyait  pas 
avoir  écrit  des  mémoires;  et  cepen- 
dant la  collection  de  ses  œuvres 
rniVitalres  ci  senlimentaires ,  comme 
il  les  appelle ,  ne  peut  guère  être  con- 
sidérée comme  autre  chose.  Il  a  fait 
(les  vers  dans  beaucoup  de  circons- 
tances de  sa  vie  ,  et  surtout  pour  ses 
nombreuses  aventures  de  galanterie 
qui  se  pro1ongèi*ent  bien  au-delà  du 
terme  oi'diiiairc ,  et  portèrent  quel- 
quefois atteinte  à  sa  dignité.  Ses  poé- 
sies, tout  au  plus  supportables  (  1  ) 
dans  les  circonstances  où  elles  furent 
composées  y  n'auraient  pas  dû  être 


(0  l*otir  «loHucr  un*  idée  <1«  la  pfvcii«  dn 
nriiive  de  Llva*  ,  nous  ciieroii*  dci  v«r«  qu'il 
■•liaata  huit  lour*  avant  m  niori  à  M.  la  b<iion 
«le  St«t*art,  ancien  prrfat  1I0  Vaiicinte,  icu 
«nnip^uiot*  •  pAiir  le  rrm-jicier  •!•  I  cut'iI  dr* 
frnsées  de  C/reé,  chienne  cétèlr^.  Ct  ■•Mt  daa 
moine  mauvnie  qit'il  ail  composée  1 

a D'un  Belge  le  Miite 

•  Kt  ÛitHa  et  profonde  ,  nimanlr  romme  lui , 

«  A  laSambro  a|ioite  la  belle  eeii  ii«  Vnutliua. 

M  JelVii  fclicite  ,  aniniiid'liui. 
0  D«aec*theura:is  paye  Ire  Teierouldni  da  louiva  1 

■•  TroiiKa Jiiuiire  ,  imptovisau-uiâf 

•  Daaelcur  cetur  .  pour  Teepril,  tiouvaient  da  la 

a  raiiourcef 
•  Direament*^  c'était  dire  atiteml. 
m  El«  PétterqiM  liei  iti»r,  evi*i-«Aut  mif  LauraT 
■  Kn  cela  «oui   peniiitE  lui  i«>e»«ntbh-r  eiicora. 
••  Cirr^  ,  niolrti  prude,  a  bi«-n  plua  du  reiton  { 
a  Sat  rctiie,  que  i'ai  hi«,  ■wiit  d*iiii  rscallrnt  ina. 

•  Le  benijeeii  LaltHiUttie  a  l'ail  l'ailrr  Iva  b^iae  i 

•  Voue  le*  Faillca  eciir*  ;  ■■!  p.ir  toua  ul  par  lui  j 

■  Ou  laur  Toii  d  rkcelleut**  i«klMi  | 

■  <^ui  {«aieie  u'aulauMut  1'«iimui. 


LIG 

publiées.  Son  Essai  sur  tes  jardins  ^ 
ct  sur  sa  terre  à»  Bel-œil,  est  une 
des  fiarties  les  plus  soignées  de  sn 
écrits.  Le  caractère  du  prince  de 
Ligne  devait  être  moins  apprécié  en 
Allemagne,  et  surtout  ea  Âutricke, 
quedans  tout  autre  pays  :  cependant, 
il  s'y  était  fait  de  nombreux  amis , 
et  il  y  eut  des  admirateurs  cntàoa- 
siastes.  Les  étrangers  les  plus  dis- 
tingués par  leur  rang  et  leur  esprit , 
ne  manquèrent  jamais  de  le  visiter; 
et  tous  le  quittaient  pénétrés  d'ad- 
miration pour  la  cràce  ,  Tesprit  K 
la  politesse  qui  donnaient  tant  de 
charme  k  sa  société.  Les  Franc» 
surtout  le  recherchaient  avec  cmpm* 
sèment ,  séduits  par  raimaUe  pit- 
vention  qu'il  montra  tonjours  pou 
eux.  Il  vivait  encore  k  la  finde  ioi{, 
dans  le  moment  où  Vienne  vit  se  res- 
nir  dans  ses  murs  le  congris  desn» 
de  l'Europe  ;  tous  se  firent  nu  dcftir 
de  lui  rendre  hommage;  etqnoiffl 
fût  arrivé  près  du  terme  de  si  lit  ^ 
quoique  dès-tors  sa  santé  pirûttrèi- 
chancelante ,  on  retrouvait  encore  a 
lui  cette  vivacité  d'esprit .  nlle  ia- 
tarissable  gaîté  qui    n'avaient  pH 
cessé  de  le  distinguer  ;  et  ib  eelli 
époque  ,  comme  autrefois  ,  ses  sd- 
lics  et  ses  bons  mots  forent  nailoiA 
répétés.  Voyant  les  sonverauis  •€• 
cupés  de  liais  et  de  fêtes  de  tons  la 
genres ,  il  disait  :  s  Le  congrès  dmm, 
»  il  ne  marche  pas  ;  quand  il  aan 
»  épuise'lous  les  genres  de  SMCtack», 
»  )e  lui  dunuerai  celui  de  renlmr- 
»  ment  d'uu  feld-nurécbal.  ■  Ceili 
promesse  ne  fut  que  trop  fidUcMWl 
accomplie;  et  le  prince  de  Lim 
termina  sa  longue  carrière  le  i3«- 
ccmbre  1 8 1 4.  Mourant  sans  fortne, 
et  voulant  néanmoins,  selon  t'ns^ie. 
laisser  un  legs  à  sa  compagnie  de  In- 
lians ,  il  lui  donna  la  cullectioa  dascs 
manuscrits,  qu'il  évaluait  à  cent  nùfli 


IJG 

ibéritiers.iftiLii'lfmetUient 
me  prix ,  la  vendiretit  k  un 
our  une  somme  modiqic; 
comte  de  Colloredo  ,  son 
r  dins  le  comtnandemenl 
las ,  réclanu  coaire  celle 
lis  les  iniércts  de  sa  com- 
«  crat  d'ifaord  que  cet  îuci- 
(chmitUpublicaltondeces 
ts;  cependaDt  les  Oliuvre» 
M  du  prince  de  Liene  ont 
817,3  Vienne  et  à  Dresde, 
1-8".  La  colleciioti  de  set 
va»  c'te  publiée  pjr  lui  dans 
«  TÎHes ,  en  1807  ,  3o  vol. 
vises  en  deux  pjriies,  dont 
■re  comprend  le  Coup-A'ceil 
w'I  et  sur  une  grjn  !e  psriie 
isdel'EurojK; — Diatoguei 
(,-—  Lflt  esà  EalaîiesurU 
—  ;tf(ft  Eearis  ou  Ma  t/ie 
é;  —  Mélange  de  poèsiei , 
t  thédtrei  —  Hfëmoies  sur 
!  de  Bormeniil,  sur  la  co  - 
ince  de  Lah  irpe ,  etc.  La 
p-irlie  sons  le  titre  d'Oïu- 
Utaires  el  seniimentaires , 
d  :  P-éjiigés  et  faniaities 
•.,i~Hé.n;i-esm  lescam- 
du  prince  Lmùs  de  Baiie  ; 
ca"fi!tgrufs  di  c  mte  de 
^abulin  ;  sw  la  prie  e  des 
taries  ileur:  nuféchaii  e  île 
u-FrédéiclIi—  Initrac' 
i-ai  rie  l'rusie  à  set  ofJicie-Si 
tal  de  Ix  gae--re  de  sept  ant; 
mois  en  1778,  et  de  sept 
IX  Pn^.  -  lias  en  17H4  ; 
loi'-e  sii-  les  gfnèiaii  1  d^  la 
1  ■  ,■  —  Relation  de 


priiii-c  Eugène 
i8mj,  un  ou,- 


.aagn 


■  ile  1 788  k 


e  mit  hibliolh  -q-ie.  Los  dcrnx 
,  Tolunii's  conlicnncul  dos 
irarl-es  en  prose  et  en  vers. 
:  de  culic  <]iie  le  prince  de 
rait  Toué  à  U  mémoire  du 


.Ili  4«1 

lui  tit  p'ib'îci-.  en 

iff!  de  Si  cuupu- 
siiiou  ,  sous  le  liirc  de  fie  du 
prince  Eugène  de  Savoie ,  àcriu 
par  lai -même.  Ccm  de»  leclcun 
qui  coQuaissaieiil  lu  manière  du 
jirince  de  Li(;ne ,  do  {Mirent  se  mc- 
prendre  à  celle  nciilo  fraude  :  maû 
lis  aclinjr^rent  I  eipril  et  l'art  jivh 
lesquels  il  avuic  su  se  mettre  k  la 
pljce  d'un  grand  bu  m  me.  Impn- 
ue*  d'abord  en  Allemdune ,  cet  om- 
yragc  le  fut  deux  fuis  h  Paru , 
d.ins  la  même  anuffe.  On  a  bcan- 
coup  écrit  sur  lo  piii;ea  de  fj- 
gne  ,  mime  ie  sou  viTiut.  M"*. 
de  ^taè'l ,  qui  avait  élésingulièreurai 
Trappée  des  |;^âce^de  6un  «.iprit,  pu< 
Llia  ,  en  1809  ;  Lettres  t(  Peiuéet 
du  m  treehal  prince  de  Ligne .  t  vol, 
iM-8\  Ce  recueil  est  priucip.ilrmcat 
txlrjii  de  ta  C jrroiMindanro ,  oii 
M*"''.  He  Stiel  a  iruuve'  faolontit 
de  (jiiui  juslïiiev  son  admiration.  On 
peut  seulement  lui  reprucher  fj 
avoir  placé  des  o(jiDii>iis  et  des  ju- 
(^emenlsque  l'anleur  avait  dts-ljjn 
rétractes.  MM.  de  Propiac  et  MJle* 
Bniu  unlauui  dunned»  es  traits  de* 
ouvrages  du  prince  de  lAjffK.  U  fui 
ù  ineiruuteol  de  luiis  cet  recueils  ou 
cxti'iiiis,  ijii'il  s'en  [^aiRnit  haute- 
mont  ,  ri  qn*il  voulait  en  Uirc  impri- 
mer uu  autre  lui-mime;  mau  U 
muri  ne  lui  douua  pas  le  temps  do 
rwl'4''r  ce  j>roirL  M— o  i, 

LIGNY  (  Fbabçois  ou  J  ,  D«f  a 
Amiens ,  le  4  ■"uî  1  ~or) ,  la  ment 
iinnc'e  que  Gresset ,  sun  com  put  note, 
entra  comme  lui  ,à  l^fie  de  ittua, 
data  h  société  des  jeMÎles,  m.ùs  pur 
n'y  fixer  totit-i-faiL  II  profcsa  d'à- 
bord  lei  humanités,  el  v  livra  eu- 
siiilc  au  miuiMrre  de  la  predicatjua. 
l)  lùipie  sun  extérieur  ne  prévint  pas 
ni  !>.i  faveur. uu  lundnrandeur  elde 
pi  rauasi-jtt,  joint  a  unccloqucacettô- 
3 1.. 


484 


LIG 


mée,  soutenue  par  rÎQStruction.,  lui 
yalutdes  succès,  même  dans  les  chai- 
res de  la  capitale  ;  ce  qui  le  fit  appe- 
ler à  la  maison  professe  de  Parb. 
n  avait  été  nomme  pour  prêcher  à 
la  cour,  et  il  aurait  pu  deycuir  un 
orateur  distingue'  ;  mais  la  suppres- 
sion de  la  Société  lui  fît  quitter  la 
France  ;  et  Avignon ,  où  il  se  retira , 
te  vit ,  malgré  son  âge  et  une  santé' 
délicate ,  s  occuper  tour-à-tour  de 
la  prédication,  du  soin  des  âmes ,  et 
d'études  littéraires.  Il  ne  mauquait 
pas  de  connaissances  historiques  ;  et 
il  avait  été  chargé  d'écrire  l'histoire 
de  la  province  du  Nivernab.  Ou  a  de 
lui  :  I   La  rie  de  saint  Ferdinand, 
roi  de  Castille  et  de  Léon ,  dédiée  à 
Ferdinand ,  prince  de  Parme ,  Parb  j 
i'759,'in-ia.  Celte  Vie,  citée  par 
Albaii  Butler  ,  donne  des  détails  sur 
les  relations  de  la  France  et  de  l'Es- 
pagne ,  occasionnées  par  les  liens  de 
parenté  qui  unissaient  saint  Ferdi- 
nand à  saint  Loub.  II.  Histoire  de 
la  vie  de  Jésus-Christ ,  où  l'on  a 
conservé  et  distingué  les  paroles  du 
texte  sacré  selon  la  Vulgate,  Avi- 
gnon, i^'j4»3vol.  in-8<>, ;  i7'76,in- 
4**.  ;  Parb ,  i8o4 ,  a  vol.  in -4**.  fig. 
Cet  ouvrage  est  une  ample  Concorde, 
à-la-fois  historique  et  ascétique ,  où 
l'auteur  a  formé ,  du  texte  des  évan- 
gélistes ,  une  seule  histoire  suivie,  en 
y  mêlant ,  sans  les  confondis ,  les 
explications  ou  les  réflexions  qui  s'y 
lient  naturellement.  Celles  qui  ser- 
vent à  éclaircir  les  diiOcultés  ,  ou  a 
développer  le  sens  prophétique,  dog- 
matique ou  moral,  sont  répandues 
dans  des  notes  ,  «  où  les  choses  ex- 
»  cellcntes ,  dit  le  pcre  Dairft ,  font 
»  passer  quelques  saillies  d'un  zèle 
»  parfois  un  peu  ardent,  qu'on  a  cru 
»  pouvoir  reprocher  à  l'auteur.  »  Le 
pcre  de  Ligny  mourut    en    1788. 

G — CE, 


LIG 

LIGpRIO  (PiBiio),  ] 
antiquaire  du  seizième  s 
à  Naples,  de  l'une  des  fa 
cri  tes  au  Sedile  di  pot 
leçut  une  belle  éducation 
profita  moins  cependant  1 
tude  des  arts  du  dessin, 
peintre,  architecte,  ingénie 
tout  patient  et  laborieux 
teur  des  chefs-d'œuvre  de! 
Comme  peintre  on  cite  de  1 1 
tableaux  à  fresque,  qu' 
dans  l'oratoire  de  la  cou 
la  Mbéricorde  à  Rome ,  ei 
nombre  d'ouvrages  de  cl 
en  couleur  jaune  imitant 
Ce  sont  des  frises  et  de 
dont  on  ornait  pour  lors  \ 
des  maisons  ;  il  en  reste 
'  traces  dans  le  quartier  • 
Marzo,  k  la  montée  de  & 
et  à  Campo  di  Fiore,  Lig 
de  plus  grandes  preuves 
comme  architecte  :  le  p 
cellotti  situé  sur  la  plao 
le  joli  Casin  du  pape  dans 
d  u  Belvédère ,  sont  considc 
des  modèles  d'élégance  et  é 
Paul  IV  avait  nommé  Lig 
tecte  du  Vatican  et  de  la  i 
S. -Pierre  :  Michel  Ang* 
quatre  vingt-un  ans,  qui  a 
jusqu'alors  et  si  honorabL 
place,  ne  voulut  point  U  j 

3uitta  Rome.  Ligorio  dh 
es  décoûts  à  Salviati, 
d'abandonner  les  peinture 
commencées  au  Vatican, 
mort  de  Michel  Ange, 
remplaça  ,  et  fut  adjoint 
On  leur  ordonna  de  ne  9 
rien  des  dessins  de  leur  1 
vancier  :  le  prâomptne 
n'ayant  pas  onéi  k  cette  : 
perdit  son  emploi.  C'est 
i568,  qu'il  passa  an  se 
phonse  ll^  due  de  Feu 


Lie 

jBié  son  arcbitecte  avec  vÀ  traite- 
ment de  Tingl-ciocf  ecus  d*or  par 
ttiois  y  il  se  maria  dans  cette  ville  y 
a*7  fixa  pour  le  reste  de  ses  jours,  et 
T  mourut  en  i583 ,  aimé  et  estime' 
aes  princes  de  la  maison  d*Este ,  qui 
lui  aTaient  fourni  souvent  l'occasion 
de  faire  briller  ses  talents.  II  avait 
réparé  les  dommages  que  la  ville 
souffrit  dans  une  inondation  du  P6  ^ 
et  domié  le  plan  de  plusieurs  édifices  ; 
mais  il  s*était  livre, surtout ^ comme 
fl  favait  déjà  fait  k  Naples,  k  Rome 
M  dans  k  reste  de  l'Italie ,  à-la  re- 
dierclie  des  monuments  antiques  ^ 
M  «Tait  formé  de  ces  objets  une  ri- 
che collection  qu'on  voyait  encore 
Ten  la  fin  du  xvII^  siècle  chez  ses 
.  Il  leur  avait  aussi  laissé 
manuscrits  sur  l'architecture  et 
bf  antiquités ,  ornés  d'une  grande 
fMUOttité  de  beaux  dessins  ,  qui 
Posèrent  yiccessivcmcnt  dans  les 
Bibliothèques  des  Sig.  Gardellini  et 
Crispi  de  Ferrare ,  et  furent  en>uite 
achetés,  pour  le  prix  de  18,000  du- 
eats  ,  par  Gharles-Emanuel  I ,  duc 
de  Savoie  :  le  sort  des  armes  les 
ayant  fait  tomber  entre  nos  mains , 
ib  j  restèrent  jusou'en  181 5.  I^cs 
artistes  et  les  archéologues  j  pui- 
•aient  des  éclaircissements  sur  divers 
pointsd'antiquité;  et  quoiqu'on  ne  dût 

fa&  accorder  une  grande  confiance  à 
érudition  et  à  la  vérncité  dcLigorio  ^ 
Cependant  comme  il  parle  d  objets 
qui  n'eusteut  déjà  plus ,  ou  qui  de- 
pois  deux  siècles  ont  beaticoup  souf- 
fert des  outrages  du  temps  et  de 
l'incurie  des  hommes,  on  troaredans 
aes  manuscrits  des  faits  précieux , 
des  rapprochements ,  des  analogies 
iogénieuses  ,  et  le  dessin  d'objets 
qui ,  pour  être  inexactement  copies, 
a'en  sont  pas  moins  dans  le  goût 
cntîqiie ,  et  ont  toujours  ponr  motif 
de  bdlcs  idées  puisées^  à  une  source 


LIG  485 

dont  la  pureté  n'est  pas  entière- 
ment corrompue.  On  ne  peut  nier 
cependant  que  dans  un  aussi  va^tè 
recueil  il  n'v  ait  beaucoup  d'erreurs; 
car  Pirro  Ligorio  n'était  pas  fort 
savant  ^  et  Aut.  Agostino  »  quoique 
kon  ami^  affirme ,  dans  son  ouvrage 
De  antiq,  dial.  4  »  ^'il  ne  savait 
pas  même  le  latin  :  d'où  il  résulte 
que  souvent  Ligorio  n'a  pas  compris 
les  inscriptions  tracées  sur  les  mo- 
numents y  et  qu'il  a  donné  de  bonne 
foi  des  inscriptions  supposées.  Néan- 
moins plusieurs  antiquaires  y  Span- 
heim{lfeprœstaniiiietttsununusm,) 
'Maffei  (  Giom.  ttltoL  )y  et  Muratori 
(  Thesaur,  Fet,  inscr,  )  ont  loué  ces 
manoscrits  sans  en  dissimuler  les  dé- 
fauts; et  le  dernier  absout  Jjigôrio  de 
rimputation  d'avoir  sciemment  fal- 
sifié les  inscriptioDs'et  les  médailles. 
Nous  pouvons  joindre  à  ces  témoî- 
snages  l'autorité  deTirabosehi  (Stor. 
lett.  )  et  celle  deTafiuri  (  SerUtoridel 
Regno  ai  Nmp.  )  Enfin  Gto-Malteo 
Toscano,  qm  se  glorifiait  d'avoir 
connu  Pirro  Ligorio  k  Rome,  le 
désigne  comme  un  homme  totius 
antiquitatis  peritissiinas  mdUusque 
borne  artis  ignarus.  (  Feplus  ItaL.  ) 
Ces  manuscrits  sont  au  nombre  de 
3o  volumes  in-fol.,  dont  plusieurs 
étaient  dédies  au  duc  Alphonse  de 
Ferrare.  Ou  peut  en  voir  la  descrip- 
tion dans  le  Catal.  des  Mamucrùs  de 
la  hiblioth.  de  Tmin,  toL  ï.  Suivant 
quelques  vovageurs  y  le  nombre  de 
ces  mannscnts  s'élevait  à  ^o  voL; 
et  les  10  qui  manouaient  k  Tarin  se 
trouvaient  à  la  bii)Kothèqne  royale 
de  Nanles  :  on  en  conserve  1 3  dans 
celle  au  Vatican;  mais  ce  sont  des 
copies  faites  sur  les  originaux  par 
ordre  de  Ghristine  de  Suèide.  Les  iS 

Sremiers   volumes   contiennent   la 
escriptiond<» royaumes  ^provinces» 
villes,  ners y  Avives >HMmtapie»> 


48S  UG 

connus  des  anciens  ;  les  antres  traitent 
des  bcros  et  àts  hommes  illustres , 
des  familles  romaines  ,  des  thermes, 
de  la  navigation,  des  médailles ,  des 
arts  libéraux,  des  poids  cl  mesures , 
des  statues,  des  fiuiérailles,  et  autres 
^ujets  relatifs  aux  arts  et  aux  usages 
des  anciens.  On  n'a  imprimé  qu'uue 
légère  portion  de  cet  immense  re- 
cueil :  I.  Un  vol.  sur  les  antiquités 
de  Rome,  Délie  antichilàdi  Hotna 
nel  quale  si  traita  de'  circhi,  teairi 
e  anjitealri  con  le  paradasse ,  Ve* 
nise^  i553y  in-B^.  II.  Un  opuscule 
De  F^hiculis,  traduit  en  latin^  et 
publié  par  Scheffer,  avec  des  notes, 
daus  son  traité  De  re  vehiculari, 
Francfort ,  1G7 1 ,  in.4°. ,  et  dans  le 
tome V du  Tliesaur.  amiq.  Rom.Wl. 
Un  fragment  deTbi^toire  de  Fcrrare, 
i  mprimé  en  1  ()76y  traduit  eu  latin  (  par 
Bernardin  Moi*et  ),  inséré  au  tom.  vu 
du  Thés,  antiq.  Roman,  de  ( jrsnus  ; 
mal  à  propos  attribué  a  Gip;njociniy 
car  roi'i^iuat  de  Pirro  Licorio  existe 
cucore  à  Fcrrare.  (  /''^o/.  BarulTaldi , 
Apolog^  etc.  dans  la  HaccoUa  d'opus* 
cuU  scientijlci  (  de  C^logerii  ),  tom. 

^^^9  P''^g*  4^~-^>70  On  dit  aussi 
que  le  bel  ouvr.igc  de  Fulviu  Orsini, 
Délie  f ami gUe  liomane,  en  médail- 
les ,  a  été  fait  d'.tprî's  les  recherches 
de  Pirro  Liguriu. — Tous  les  artistes 
counaissenl  son  grand  plan  de  Rome 
antique  doi:t  on  a  fait  plusieurs  co- 
pies et  rcductiuus.  Franc.  Gontini  a 
taitgravcr  leplaude  la  villa  Adiiana, 
levé  par  Çiiro  Liporio  [ Rome,  1 75 1, 
in-fol.  )  La  descnpiiou  imjiriinée  est 
succincte  et  imr  Ici  1res  (te  renvoi , 
tandis  que  celle  de  Thabile  anti- 
quaire uapolitaiu  est  furl  étendue  et 
pleine  de  recherches  et  de  faits  cu- 
rieux :  on  doit  rcgrelU^r  qu'elle 
n'ait  p;is  été  publiée  «liusi  ([ne  plu- 
sieurs autres  de  ses  luauusciiLs.  On 
couiiait  encore  de  lui  une  car(c  du 


LIG 

royaume  de  Najples ,  insân^  dana  It 
recueil  d'Ortelius.  C — '«. 

LIGOZZI  (  jAcguTEs  ) ,  peintre 
d'histoire ,  né  à  Vérone  en  i543, 
fut  élève  de  Paul  Véronèse.  Aprèi 
avoir  exécuté,  dans  sa  pairie ,  ^atà- 
qoes  ouvrages  pleins  de  mérite,  il 
étendit  sa réputationdans  toale  l'ita- 
lie  ;  et  le  grand  duc  Ferdinand  II  la 
nomma  peintre  de  la  cour  et  sur-in- 
tendant de  la  jgalerie  de  Florence.  Ce 
choix  fut  justitié  par  les  travaux  que 
Ligozzi  exécuta.  Ooestîmesurtout  les 
divsept  lunettes  qu'il  peignît  dans  le 
ciuitre  à^  Ognissatui  ^  entre  autres 
celle  qui  reprcseule  la  Conférenu 
des  deux  saints J'ondateurs,  Fnvi-i 
cois  et  Dominuiue.  11  a  beaacoap 
trav.iillé  à  1* huile.  Le  Sgdni  If^- 
mond  ressuscitant  un  enfant ,  que 
Von  voit  à  Sainte-Marie-'NouvelUt 
et  les  Quatir  Saints  couronnés  qu'il 

Seignit  pour  le  couvent  des  Carmei 
échaussés,  à  Imula,  sont  dcm 
fraudes  machines  du  pins  bel  c8ét» 
cl  où  l'on  reconnaît  un  élève  de  Paol 
.Véronèse.  Au  couvent  de  Pesria 
Ton  admire  son  Mn-iy^re  da  ^ni$ 
Doivthée,  L'échafa  ud ,  le  boorrcan , 
le  préfet ,  qui  du  haut  de  son  chetal 
donne  Toridre  de  frapper ,  U  fouit 
des  spectateurs  qui  tcami^nenl  leun 
sentiments  par  des  expresûoiia  dif* 
fércntes,rap]>arcil  d  nu  supplice pi^ 
blic ,  tout ,  dans  ce  tableau ,  frappe 
(paiement  les  ignorants  et  les  coa< 
uaisseurs.  L'artiste  s'est  surtout  sai^ 
.passé  dans  la  iigure  de  U  Saiale ,  mi, 
agenouillée  et  les  maîusliëcs  dcrncit 
le  dos,  attend  avec  un  calme  oelcsley 
lu  couruniie du  martyre  qu'un chov 
d'anges  lui  apporle.  Tous  Im  go* 
vrages  dç  1  jguuî  u«  prciscntwit  pM 
la  pièmc  force  d'imagination:  WB 
daus  tous  il  émeut  le  spcclalaur,  et 
fait  voir  qu'il  sent  en  au'âla  pcuiL  11 
avait  ie  ^lent  k  pins  dîs|ûi|^|o« 


are.  Ses  petits  tableaux  à 
int  d'uD  fini  pr^rleux.  Aiig. 
,  et  d'autres  liaLilesarlisiei, 
!  pliuieu»  lie  SCS  prodiic- 
Musée  du  Louvre  possédait 
litre  :  JésuJ  au  jardin  det 
Ce  tableau, quiprovenait  de 
t  de  Florcuce,  a  clé  cn- 
eptembrc  i8i5.  Le  ϐine 
eoferme  encore ,  dans  la 
'Apolloa,  les  cinq  dessins 

de  Ligoui  :  I.  L'En- 
us  jur  Us  genoux  de  la 
donnant  l'anneau  nuptial 

Calherine.  Ce  dessin  est 
il  la  plume,  lavé  el  r»- 
'or  ,  ainsi  i^u'im  auiie  fraj;- 

dessÎD  reprcserilaot  :  II. 
tjre  de  sainte  Catherine 
idrie,  III.  I^  Dante ,  oc- 
lé  de  Bèatrii,  rencontre, 
ilanèle  de  fénus ,  Cunitza 
'ecelino ,  tyran  de  Padolie , 
tbadour  Foulques  de  Mar- 
'aradis  ,  chant  n  )  ;  dessin 
ic ,  lavé,  rehausse  de  blanc, 
uelques  personnes  ont  ern 
idrç  Stlari.  —  Dem  allé- 
lessinées  à  U  plume ,  lavées 

■  et  rcliaiissées  d'or ,  repre'- 
la  première,  une  Femme 
vue  par  le  dos;  et  l'antre 
tme  assise,  légèrement  voi- 
une  gâte  transparente,  te 
I  les  clieveux,  elc.  \Àsfiii\ 
à  Florence,  en  lOu^.  P-s. 
JORIfALniomiE-MiRiEnE), 
'I  roiidaicur  d'une  con(;réea- 
missionnaires  ,  naquit  à  Na- 
'  ïG  septembre  i(x)C.  Soa 
lit  noble,  et  capitaine  dans 
'es  du  royaume;  sa  mère  se 
tCavalieri,  Lii;uori  aiiijon{a 
e  beure  un  esprit  rif ,  un  ca- 
ainable ,  et  d'beufeu»es  dis- 

■  pour  l'étude  el  ta  piété. 
Ini  son  cour»  d'bumanitcsA 


MG  4S7 

ràj;c  de  dix-sept  ans ,  il  eaiia  dans 
la  carrière  du  iMi'reau.  Soit  début 
à  Naples  eut  beaucoup  de  succès  ; 
mais  un  accident  désagréable  el  in- 
piévu  ,qiii  lui  arriva  en  1711,  dans 
une  cau.se,  ledécoucerta,el  l'aflligca 
li'llement,  que  renonçant  àla  perspec- 
tive lirillanle  qu'ootui  oflrait.il  piit 
riialiteccléMasliquelcBiaoOl  i^^^i 
et  .se  livra  Bur-Ie-cbanip  aux  «ludea 
etauxexereicesde  celle  nouvelle  car- 
rière. Quand  il  eut  re{u  lesaceidoce, 
il  s'unit  a  la  con^régalioo  pour  la 
propagation  de  la  loi,  érigée  â Na- 
ples .  ri  à  d'autres  assoctaliutu  pifu- 
Mrs.  Ilannonça  la  parole  divine  daui 
plusieurs  villes  et  canipacnes  du 
ruyiiiiine,avec!e  titre  de  missionnatrt 
apostolique.  AQligéderigDoraiiredM 
ffiv,!.  tic  campagne ,  il  résobit  d'éta- 
blir une  congrégation  destinée  spe- 
ti.ileincnt  à  les  iusiruire,ct  se  retira 
avec  quelques  missionnaires  ,  dar» 
IVrmil.ige  de  Sainte- Marie ,  de  la 
ville  de  Scala  ,  dans  la  Principauté 
liléricurc;  là  il  jeta,  eu  i^3i  ,  les 
fondeinetits  de  son  institut  sous  le  ti- 
Ircdu  Très-Saint  Hédempteur.  Il  enl 
dans  cet  clablissenietil  quelques  ofc»> 
taeles  à  vaincre;  mais  sa  coagréea- 
lion  obtint  l'approbation  du  cnef 
de  l'Eglise,  et  m  repandit  dan»  la 
royaumedc  Naples,  en  Sicile  et  dam 
l'étal  puDtilîcal.  Les  premières  mai- 
SKiK  fTirent  élabties  dons  IH  iliocnck 
de  Salerne  .  de  Conui  ,  de  Kucrra  rt 
dr-  Iliivinn  ;  et  plusieurs  évéqnr» 
s<  lit  L'Itèrent  de  pareilles  fonditioH» 
piKir  Ivurs  diocè»irs.  L'ordre  a  «tm- 
iiiciiré  il  y  a  peu  d'années  à  s'Aen- 
dr.'  liuri  de  l'Ilabc;  et  une  eu- 
\a!m.  de  CCS  religieux  s'établit  «■ 
1811,  à  la  fal-SiàiUr,  «iHcnns 
rharlieuse  du  eanton  de  Fribôurfl, 
orrupre  pendant  la  Nvolotiou  par 
des  trapistcs,  qui  furent  forcés  dt 
l'aiiandoiuicr  en    1810.  Au  raîlicti 


488  LIG 

de  ces  soins  et  de  Vcxerâce  continuel 
du  ministère,  Liguori  trouirait  en- 
core le  temfis  de  composer  des  livres 
de  théologie  et  de  piété  ;  l'âge  et  les 
maladies  semblaient  ne  rien  dimi- 
nuer de  son  zèle.  Clément  XIII  le 
fit  évêque  de   Sainte  -  Agathe  des 
Goths  ,  dans  la  Principauté  ulté- 
rieure ,  entre  Bénévent  et  Gipoue. 
Liguori  refusa  plusieurs  fois  une  di- 
gnité dont  il  connaissait  tous  les  de- 
voirs, et  ne  se  rendit  qu'au  com- 
mandement exprès  du  pape.  Il  y  fut 
promu  le  i4  juin  1762.  Le  soin  de 
fa  discipline  ecclésiastique, l'instruc- 
tion de  son  troupeau ,  les  visites  pas- 
torales ,  les  bons  exemples,  la  fonda- 
tion d'établissements  pieux  et  chari- 
taUes,  signalèrent  son  épiscopat.  Au 
bout  de  treize  ans  de  gouvernement , 
affaibli  par  les  travaux ,  les  péniten- 
ces et  les  maladies,  devenu  sourd  et 
presque  aveugle  ,  incommodé  d'une 
courbure  de  Vépine  dorsale  qui  le 
gênait  beaucoup  pour  toutes  ses  fonc- 
tions ,  il  obtint  de  Pie  VI ,  en  juillet 
1775,1a  permission  de  se  démettre; 
et  à  1  âge  de  79  ans,  il  se  retira,  au 
milieu  de  sa  chère  congrégation ,  à 
Nocera-de'-Pagani ,  où  il  passa  le 
reste  de  ses  jours  dans  la  méditation 
et  les  exercices  de  la  pénitence.  Il  y 
mourut  saintement  le  i  ^^,  août  1 787 , 
âgé  de  90  ans.  Ses  vertus  furent  re- 
tracées dans  piusieuis  or«iisons  fu- 
nèbres; et  l'on  a  rapporté  des  choses 
e'tonnantes  sur  sa  vie  et  sur  sa  mort. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  I. 
Dissertation  sur    l'usage  modéré 
de  t opinion  probable  (  en  italien  ), 
Naples,  1754.  II.  Ihéulope  morale 
rédigée  par  appendice  à  celle  de  Bu- 
sembaum(eïï\RÛn  ), Naples,  1755, 
a  vol.  in- 40.;  elle  est  dc^'ice  à  Be- 
noît XIV,oui  répondit  à  l'auteur  par 
une  lettre  flatteuse  :cet  ouvrage  a  été 
rëimpimé plusieurs  fois;  la  onzième 


LIG 

MitioB  a  para  à  Ba^sano ,  en  1816, 
3  vol.  in-4^.  Cest-la  que  Liguoh 
développe  son  système  sur  le  pro- 
babilisme;  opinion  qo'il  soutenait 
avec  auelques  modificadous,  et  sur 
laquelle  il  a  beaucoup  écrit  II  fut 
atu<|ué  sur  ce  sujet  par  le  père  Pa- 
tuzzi,  dominicain,  oui  publia ,  ea 
1 764 ,  sous  le  nom  a* Adelphe  Do- 
sithée  :  La  cause  du  probabiUsme 
reproduite  par  M.  Liguoii^  et  em- 
vaincue  de  fausseté ^  celui-ci  y  rf 
pondit  par  une  Apologie  de  sa  Dis-^ 
sertation ,  qui  fut  depuis  refondue 
dans  sa  Theolo^e  morale.  Le  icnlî* 
ment  de  Liguon  peut  être  invraisea- 
blable  et  même  faux  ;  mais  il  a'a 
point  été  censuré.  Dans  TexarneB  de 
ses  écrits  qui  a  eu  lieu  avant  de  pr»- 
céder  à  sa  béatification ,  on  n  y  a 
rien  trouvé  qui  fût  un  obstacle  aa 
jugement  du  Saint-Siège  en  son  koa- 
neur.  III.  Le  guide  des  ordimaHdSf 
en  latin,  1758.  IV.  Instruction  m 
peuple,  en  forme  de  catéchisme  ^  sa 
les  préceptes  du  décaloffte^ta  lalia, 
17G8.  V.  Œuvres  do^maii^uesam' 
tre  les  prétendus  réformés  (  en  ila- 
lien  ), Venise,  1^70.  VI.  £Rifoi«ir 
toutes  les  hérésies  avec  leur  iwfkr*- 
f/on,  Venise,  1778,  3  toI.  in-8». 
VII.  Fictdre  des  martyrs,  au  Vk 
de  plusieurs  saints  martyrs^  Vcuie^ 
i7^7,!ivol.in-i3.  VIII.  EeemeUii 
prédications  et  d^insiruetiom ,  Ve- 
nise, 1779,  a  vol.in-80.  IX.  MÂn» 
tionet  pratiffuepour  les  confeumn 
(en italien  ainsi  que  les  précédents), 
Bassano,  1 780, 3  t.  in- 1  a  ;  c*est  Tan* 
tidote  de  Vlntructiom  des  comfoh 
seurs  et  des  pénitents ,  imprimée  à 
Venise ,  chez  Occhi ,  en  inSS.  Sl^ 
puis ,  Lignuri  la  publia  en  uitînsMi 
le  titre  de  Pratiaue  du  confesmtt, 
Venise,  1781.  iL.  La  vrme  è-mÊi 
de  J>  C. ,  ou  la  sainie  reUmm^^ 
Venise,  1 781  ^  a  ToL  ÎB-ia.  XL  JH» 


LIG 

t  sacrés  et  moraux  pour  tous 
imanehes  de  l'armée  ^  Venise  , 
,  10-4^  XII.  Féritédela  foi 
*fuiation  des  maiériaUstes ,  des 
es  et  des  sectaires ,  Venise , 
,aTol.  in-S**.  (  Ces  trois  ouvra- 
ont  en  italien.  )  XIII.  L'homme 
loUque  dirigé  pour  entendre  les 
•s^ion^    (  en  latin   ),  Venise  ^ 
i ,  3  vol.  in-4*.  XIV.  La  Glaire 
farie,  Venise,  '784»  ^  vol.  in- 
cet  ouvrage  fut  attaque'  dans 
>f f fv  qui  parut  sous  le  nom  de 
inde  Pritanius  ressuscité,  (i) 
)ri  se  détendit  par  une  courte 
nse ,  ]mbliëe   à   Naples.  XV. 
'res  spirituelles ,  ou  l'amour  de 
(sme  et  la  visite  au  Saint^Sa- 
pwl,  Venise,  1788,2  vol,  in- 1  a; 
en  f rinçais ,  Rouen  ,  1 792  y  in- 
!i)  Il  ejuste  encore ,  de  Lij^ori, 
rurs  livres  de  piété'  fort  estimés, 
li  a  reproché  de  favoriser  le  re- 
ment;  mais  sa  vie  si  pure  et  si 
;  plaide  eu  faveur  de  sa  doc- 
Loin  d'clrc  attaché  obsliné- 
â  son  sentiment,  il  n* hésita  pas 
lusieurs  occasions  à  rétracter 
(jiiement  ce  qui  lui  était  échnppé 
•u  exact.  Dans  les  controverses 
eut  à  soutenir   avec  Patuzzi, 
«  quelques  anonymes .  il  mou- 
mjuurs  une  extrême  modéra- 
On  en  voit  une  preuve  dans 
;tit  écrit   intitulé  ,  Expiatio  , 
publia  en  17(37,  pour  se  justi- 
lii  et  sa  congrégation ,  contre 
>Ctre  ou  Ton  reudait-  leur  doc- 
suspecte.  Dans  les   dernières 
DS  cle  sa  Tfiéologie  morale /i\ 


^mimà*  Prilvtiui,  «at  l«  ■•m  qu'art it 
.frt*tB  l«  tal^lM*  Mar«iori  .  Jau«  aa  •«• 
H%%r-  !■  frotcatkot  Ltclcir. 
tmm  D«  t  •!«■•  piva^H*  «tant  cctt«  litt»  ^nm 
kmu^Xmntkmf  m  Veuis*  f  p^r  K«ai«iHlini, 
I  -u  raUtioa  ilc  l-itrei  arec  U  «aiul  pré- 
•••«ianc  il  ••!  prob^bltf  qu'*  l«  pliisari  dm 
•«<>•  far^nt  impriaé*  d  altoid  •  Xapl**, 


LIL 


«S» 


n*a  pas  craint  de  revenir  sor  on  ts« 
sez  grand  nombre  de  décisions  0011 
avait  données  dans  l'édition  de  Na- 
ples ,  et  il  le  fait  avec  une  simplicité 
qui  ne  cherche  aucnne  excuse  :  sa  n^ 
pitation  de  sainteté  était  tellemeiit 
établie,  quel'on  commença,  peo  après 
sa  mort ,  des  informations  txa  ses 
vertus.  Elles  ont  en  le  rëultat  b 
plus  satisfaisantjely  le  iS  sepienbie 
1816,  Pie  yXI  a  publié  un  décret 
jde  béatification  en  r  honneur  du  pré- 
lat. La  cérémonie  a  eu  lien  le  moue 
jour  dans  la  basilique  du  Vatictn;  el 
le  pape,  accompagné  des  cardtnanxp 
y  a  offert  le  premier  culte  an  bien- 
heureux.  Le  recneO  imprimé  des 

f>rocès-verbaux  et  autres  pièces  re- 
atives  k  cette  béatification ,  forme 
5  vol.  io-foL  P^ — ^T, 

LILBURNE  (  Jean  ),  répabli. 
cainaodais  du  temps  de  Charles  I^., 
descenoait  d'nne  ancicDne  fkmilb 
du  comte  de  Durham,  où  il  naiph 
en  161 8.  Destiné  au  commerce,  il 
entra,  à  l'âge  de  ia  ans  y  chez  un  fa- 
bricant de  draps  de  Londres,  qui 
était  trës-opposé  à  la  hiérarchie  ec- 
clésiastique. D'une  imagination  ar- 
dente et  d'un  caractère  inquiet  et  eo- 
nemi  de  toute  espèce  de  pouvoir ,  il 
puisa  chez  ce  fabricant  des  idées  àt 
liberté  ou  plutôt  de  licence  qui  s'aug- 
mentèrent encore  par  la  leclore  des 
écntsqni  paraissaient  è  cette  ^poque:. 
Le  livre  oes  Martyrs  enpiirticulier 
lui  inspira  un  grand  enthousiasme. 
Encore  jeune  et  anprenli ,  il  se  vit 
consulté  par  tous  les  ennemis  de  U 
hiérarchie.  Sa  vanité  fut  flattée  de 
cette  déférence;  et  il  crut  que  l« 
profession  qu'il  avait  embrassée  é- 
tait  au-dessous  de  lui.  Eu  i636, 
il  fit  connaissance  avec  le  docteur 
Kastwick ,  alors  enfermé  commo 
auteur  d'é;rits  séditieux ,  et  se  char- 
gea d'aller  faire  imprimer  cd  flrf^ 


488  LIG 

de  ces  soins  et  de  Tcxercice  continuel 
du  miuistère,  Lîguori  trouvait  en- 
core le  tem(>s  de  composer  des  livres 
de  tliëologie  et  de  piétc  ;  l'âge  et  les 
maladies  semblaient  ne  rien  dimi- 
nuer de  son  zèle.  Clément  XIII  le 
fit  cvéque  de  Sainte  -  Agathe  des 
Goths  ,  dans  la  Principauté  ulté- 
rieure ,  entre  Bcnévent  et  Gipoue. 
Lîguori  refusa  plusieurs  fois  une  di- 
gnité dont  il  connaissait  tous  les  de- 
voirs ,  et  ne  se  rendit  qu'au  com- 
mandement exprès  du  p.ipe.  Il  y  fut 
promu  le  i4  juin  176a.  Le  soin  de 
la  discipline  ecclésiastique, l'instruc- 
tion de  son  troupeau ,  les  visites  pas- 
torales ,  les  bons  exemples,  la  fonda- 
tion d'établissements  pieux  et  chari- 
tables ,  signalèrent  sou  épiscopat.  Au 
bout  de  treize  ans  de  gouveniemcnt , 
affaibli  par  les  travaux,  les  péniten- 
ces et  les  maladies,  devenu  sourd  et 
presque  aveudc  ,  incommodé  d'une 
courbui-c  de  Vépine  dorsale  qui  le 
gênait  beaucoup  pour  toutes  ses  fonc- 
tions ,  il  obtint  de  Pie  VI ,  en  juillet 
1775,1a  permission  de  se  démettre; 
et  à  r^ge  de  79  ans,  il  se  retira,  au 
milieu  de  sa  chère  congrégation ,  à 
Nocera-de'-Pagani ,  où  il  passa  le 
reste  de  ses  jours  dans  la  méditation 
et  les  exercices  de  la  pénitence.  Il  y 
mourut  saintement  le  1  ^'^  août  1 787 , 
âgé  de  90  ans.  Ses  vertus  furent  re- 
tracées dans  plusieuis  or<.isons  fu- 
nèbres ;  et  l'on  a  rapporté  des  choses 
étonnantes  sur  sa  vie  et  sur  sa  mort. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  L 
Dissertation  sur  l'usage  modéré 
de  V opinion  probable  (  en  italien  ), 
Napics,  1754.  II.  J  /ièologie  morale 
rédigée  par  appendice  à  celle  de  Bu- 
sembaum  (  en  latin  ) ,  Naples,  1 755, 
a  vol.  in-40.;  elle  est  dé-'iée  â  Be- 
noit XIV,rnii  réfiondit  à  l'auteur  par 
une  lettre  flatteuse  :cet  ouvrage  a  été 
rëimpimé plusieurs  fois;  la  onzième 


LIG 

MitîoB  a  para  à  Ba^sano ,  en  1816, 
3  vol.  in-4^.  Cest-la  que  Liguoii 
développe  son  système  sur  le  pro- 
babilisme;  opinion  qo*il  souteuit 
avec  mielques  modifications,  et  sor 
laquelle  il  a  beaucoup  écrit  II  fut 
attacpié  sur  ce  sujet  par  le  père  Pa- 
tuzzi,  dominicain,  oui  publia ,  a 
1 764 ,  sous  le  nom  Cl  Adelphe  Jk- 
sithée  :  La  cause  du  probahilisme 
reproduite  par  M,  Liguoti,  et  eoih 
vaincue  de  fausseté ^  celui-ci  y  té- 
pondit  par  une  Apoiogie  de  sa  Dis- 
sertation ,  qui  fui  depuis  refondw 
dans  sa  Théologie  morale.  Le  sali- 
ment  de  Liguori  peut  être  invraisea- 
blable  et  même  faux  ;  mais  il  n  a 
point  été  censuré.  Dans  rcxamcn  de 
ses  écrits  qui  a  eu  lieu  avant  de  mo- 
céder  à  sa  béatification ,  on  n  j  a 
rien  trouvé  qui  fût  un  obstacle  aa 
jugement  du  Saint-Sicfge  en  son  hon- 
neur. III.  Le  guide  des  wdamdsy 
en  latin,  1738.  IV.  Instruction  m 
peuple,  en  J'onne  de  catéchisme,  sir 
les  préceptes  du  décaloffie^tn  laiia, 
1 768.  V.  Œuvres  dogmuti^Êies  con- 
tre les  prétendus  réformés  (  en  ita- 
lien).Venise,  i^7o.Vl.  JSfiifoirvir 
toutes  les  hérésies  avec  leur  réfuSé' 
tiony  Venise,  1773,  3  Tol.  in-8*. 
VIL  Fictoire  des  martjrrs,  au  Fk 
de  plusieurs  saints  martjm,  VcniK^ 
i7n7,!ivo].in-i<i.  VIII.  ReeueUdt 
prédications  et  étiastruetiaas ,  Ve- 
nise, 1 779,  ^  voL  in-8*>.  IX.  inJtm> 
tionet  pratiquepour  les  confesseun 
(  en  itauen  ainsi  que  les  précédents  ),  1 
Bassano^inSo,  3T.in-ia;c*estl'an*  ' 
tidote  de  V Intruetiom  des  cat^èB^ 
seurs  et  des  pénitents ,  imprimée  à 
Venise ,  chez  Occbi ,  en  1^53.  S^ 
puis ,  Liguuri  la  publia  en  latiB  SMi 
le  litre  de  Pratimie  du  confktmatf 
Venise,  1781.  A.  La  'ormie  e^MUt 
de  J,  C.  y  nu  la  sainte  rdimeuse^ 
Venise,  1 781  ^  a  ToL  ÎB-ia.  £l  JH» 


LIG 

I  imcrés  et  moraux  pour  tous 
imanehes  de  l'atmée,  Venise  , 

,  iD-4''.  Xll.  Férité  de  la  foi 
■futation  des  matérialistes ,  dei 
«  rt   des  sectaires,  Venise, 

,  a  roi.  in-S".  (  Ces  trois  ooTra- 
Birt  en  ilalien.  )  XIIÏ,  L'homme 
loUque  dirigé  pour  entendre  les 

i,3toI.  10-4».  XlV.La  Gloire 
'luie,  VenUr,  1784,  »  »oI.  in- 
cet  ouvrage  fut  attaqué  dans 
•«Krvtjui  parui  sous  le  nom  de 
inde  Pritamas  ressuscité.  (  i  ) 
iri  se  deTcndit  par  ime  courte 
nse,  publiée  k  Napic».  XV. 
"**  spirituelles ,  nu  f  amour  de 
tme  ei  ta  visite  a\t  SaintSa- 
ml.Venise,  1788,3  vol. in-ia; 
en  frioçais, Rouen  ,  i^gigin- 
ï)  Il PMste encore, de Liguori, 
■an  livres  de  piëlé  fort  estimés, 
i  a  reproché  de  favoriser  le  re- 
Bienl;  mais  sa  vie  si  pure  el  si 
plaide  en  faveur  de  sa  doc- 
Loin  d'être  aitarlic'  obstioc- 
i  son  senlimetit,  il  n'hésita  pas 
iisieurs  oecasiutis  a  rétracter 
(iiemcnt  rc  «pii  lui  était  cchrippé 


eut  à  soutenir  ;iïcc  Paliizïi, 
c  quelques  anonymes  .  il  uiou- 
wjuiirs  une  extrctue  modéra- 
On  en  voit  une  prtiivo  dans 
til  écrit  iniidilc  ,  Expiatio  , 
rablia  en  1  -(i; ,  pour  se  jusfi- 
Lii  el  sa  conprr^jiiun,  fonire 
Itre  où  l'on  reiHldit  leur  doc- 
suspecte.  Dans  les  dernières 
U  de  sa  Tl 


UL  4«9 

n".i  pas  craint  de  revenir  «or  un  as- 
sf /.  gnmd  nombre  de  décidions  qu'il 
aiMil  données  dans  IVdition  de  Na- 
ptM,  cl  il  le  Tiit  avec  une  simpiieite' 
qui  Decherrhe  aucune  excuse:  sar^ 
piilatioo  de  sainteté  était  tellement 
éuUie.qucroncommen^.peuapri* 
sa  mort ,  des  iiiformaiions  sur  ses 
vertus.  Elle»  ont  eu  le  résultil  le 
f.Ius  satisfaisant;ct, le  iSsej>tembre 
1816,  Pie  VII  a  publié  un  décret 
de  béalillcatioii  en  l'honneur  du  pr^ 
lai.  La  cérémonie  a  eu  lieu  le  même 
jour  dans  la  basiHijue  du  Viilîcan;  et 
le  pape,  accompagné  des  cardinaux, 
V  a  offert  le  premier  culte  au  bîcu- 
lieureux.  Le  recueil  imprimé  de) 
iirocès-verbam  el  autres  piicf»  re- 
l.tlives  à  celle  béalilicatiim ,  forme 
5  vol.  in.foI.  P— c— T. 

LH.BURNE  (Je*™  ).  répuUi- 
cniunnulais  du  temps  de  ChaTh^sl"., 
descciiaait  d'une  aucicone  famille 
du  corulc  de  D:irham,  où  ii  naquit 
en  iliiS.  Di-siiuc  au  commerce,  il 
eiiiM.nIMpe  de  ta  ans,  chei  un  fa- 
liriranl  de  draps  de  Londres,  qui 
riait  Irés-opposé  a  la  liiérarcUiu  ec- 
elésiristique.  D'une  imaj-in.ition  ir- 
deoic  el  d'un  car.tclire  inquiet  el  eti> 
Demi  de  toute  espèce  de  pouvoir , il 

fmisa  chez  ce  faLricanl  des  idées  de 
i];prté  ou  plutôt  de  licence  qui  s'aii 
meiilèrem  encore  par  la  lecUirc 


'£ 


Tlieologie 


rale,i\ 


Martyrs  en  [i«riiciilier 
lin  inspira  un  grjnd  enibuitsiasme. 
Eiiccirt  jeune  el  apprenti,  il  se  vît 
cotisulié  |iar  tous  le*  enDemii  de  U 
liiérarchie.  Sa  vanité  fut  dallée  de 
e'tlc  défcKncci  et  il  crut  q^e  U 
jMofesïion  qu'il  arRil  emlintstéo  if- 
tait  au-  dessous  de  lui.  Eu  i63(i, 
il  lit  connaissance  avec  le  dectcor 
Itjstnick,  alors  enfermé  comme 
«■jlvur  d'écrits  séditieux,  el  se  rhar- 
grj  d'aller  faire  im|)riincr  eu  Ual- 


49<> 


LÎL 


\nn(]r ,  rn  ouvrage  que  celui-ci  ve- 
nait (le  terminer  contre  les  cvAques. 
Après  avoir  rempli  celte  mission , 
il  revint  en  Angleterre  avec  ce  pam- 
phlet et  quelques  autres  du  même 
genre, qu*il  répandit  dans  le  public. 
Trahi  par  un  de  ses  associes  ,  il  fut 
arrête' et  condamne*  en  février  iBS-j , 
par  la  chambre  ëtoilci; ,  à  la  prison, 
aupilori  et  à  une  amende  de  .jooliv. 
sterl.  11  siil.it  sa  peine  avec  une  au- 
dace inoroya  ble,  jetant  des  |>amphle(s 
au  peuple,  el  profer.iut  pendant  son 
f^lMïsitiou  de.s  invectives  tellement 
violentes  conlic  les  evèt|ues  ,  qu'on 
fut  oblige  de  lui  mettre  un  bâillon  ; 
ce  qui  ne  Tempechn  pas  de  gesticu- 
ler avec  une  sorte  de  rage,  jusqu'à  ce 
qu'un  le  détachât  du  pilori,  il  reçut 
à  cette  occasion  le  surnom  de  Free- 
horn  Jufri  (  Jean  V Indépendant  ) , 
qui  lui  fut  donne  par  les  amis  du 
gouvernement ,  tandis  que  ses  parti- 
sans le  regaidèrent  comme  un  saint 
]»ersecule.  Pour  punir  les  nouveaux 
edetsdesa  frénésie,  ses  juges  le  firent 
enfermer  dans  un  cachot  étroit  avec 
les  fers  au\  pieds  et  aux  mains.  0:i 
avait  une  telle  opinion  de  son  carac- 
tère audacieux ,  qu'il  fut  soupçonné 
d'avoir  mis  le  feu  à  sa  prison  pour 
s'évader;  el  à   la  sollicitation  des 
Hrt'juus,on  le  transféra  dans  une  au- 
tre, où  il  fut  moi:is  ressorré,  et  où  il 
put  écrire  encore  diverses  brochures 
contre  l'épiscopat.  En  itî^^J^long 
parlement  lui  accorda  sa  liberté,  dont 
ilab'.isa  eudcuiaiuiaut,  à  la  tetc  d'une 
populace  furieuse ,  que  le  comte  de 
Siriflonl  fîii  rais  en  accusation.  Le 
jour  suivant,  il  fut  ;«nvlé  et  con- 
duit devant  la  rli/imbre  des  lords  ; 
mais,  p.ir  suite dr  rr>jirit  du  teinp.s, 
il  fol   di'Vl.ài'é  non  coup:il>lf%  et  la 
chnmbre  i\v^  communes  dérida  que 
la  sentence   reiulue  contre  lui   p.ir 
la    chambru    t-toilée    clail    iilé^^alo 


LIL 

et  tjranniqiie  ,  et  qne  Ton 
lui    allouer    un    dédommagemeiit. 
Ce    dédommagement    fut  fixé  par 
la  chambre  des  lords  à  deux  mil- 
le livres  sterling  ,    à  prendre  sur 
les  biens  de  ses  adversaires.  Croo- 
well ,  à  son  retour  d'Irlande  ,  m 
mai  iGjo  ,    lui  fit  encore  accor- 
der une  aiitve  somme.  Lorsque  It 
parlement  eut  voté  une  armée  à  op- 
poser au  roi ,  Lilbnrnc  j  entra  com- 
me  volontaire.  Il    était   canitatM 
d'infanterie  à   la  bataille   d'Edge- 
llill ,  et  se  distingua  à  celle  de  Brent- 
fi>rd  ,  011  il  fut  fait  prisonnier.  Con- 
damné comme  coupable  de  haute 
trahison ,  il  eût  subi  la  peine  capi- 
tale ,  si  le  parlement  n'eût  déclare 
qu'il  userait  de  représailles.  Il  fut, 
bientôt  après ,  ccliangé   et  reçn  a 
triomphe  par  son  Jtarti»  qui  lui  fit 
présent  d'une  bourse  de  trois  ccnb 
livres  steiliiig.  Il  abandonna  son  gê- 
nerai, le  comte  d'Esscx  ,  lorsqu'iTlc 
vit  s'opposer  aux  indépendants ,  et 
fut  fait  lieutenant-colonel  dedragou 
dans  la  nouvelle  armce,  levée  parle 
comte  de  Manchester  :  il  devait  à 
Cromwell  le  grade  de  major ,  qo'il 
avait  olileiui  quelques  mois  anpfi- 
vant  (  octobre  1643  }•  Lilbume  ae 
conduisit  avec  bravoure  pendant  le 
cours  de  sa  carrière  militaire  j  40*3 
quitta  lorsqu'il  eut  acquu  la  certi* 
tude  que  les  principes  de  P^IÏM 
presbytérienne  qu'il  abhorrait  p  i^ 
minaient  dans  I  armée.  Son  cspcil 
irascible  et  querelleur  lui  Ct  aoci* 
ser  tour-à-lour   ses  divers  chcfa , 
contre  lesquels  il  écrivait  des  m» 
phi  et  s  furibomU.  Le  comte  de  Mu* 
chester  et   Crumwell ,  quoîqne  IB 
protfcteurs  ,  ne  purent    ëcbapMV 
;i   ses  aliaipies.    La   chambre  ÎIb 
loiils  ,  elle-même ,  f«it  soovcst  tni* 
tfV  p^ir  lui  avec  un  exlrcme  ap- 
pris ;  aussi  fut-il  mis  plusieurs  fbif 


LIL 
u».  Se  Toraul  abandotiiitf ,  9 
le  Cure  déclarer  l'anse  ea 
cor,  et  accuM  Cromwdl  <la 
roMirper  le  pouvoir  souverain, 
oQ.ilet'aiilL'rdaiisce  deuein. 
it  deTanl  U  cbaraliic  di's  com- 

inixuTru  sediticuM' ,  il  avdit 
amiï  parmi  la  pop  >l.irc.  rjuc  la 
ire  crut  devoir  le  rcoviyir  de 
.atioD  portée  conirc  lui.  A  la 
lu  TM ,  il  s'opposa  arec  beau- 
ie  TÎoleiicc  à  ce  que  les  cheTs  de 
c  concenir^sseut  le  pouvoir 
tin juaius, et  soutint quclepeu- 
ait  seul  le  droit  dt  se  donner 
institution.  Enûn,  cet  eiithou- 
panit  si  dangereux  à  Crotn- 
~'  "    il  le  Gtenfermcr 


leme,  qui!  I 
uàUTour., 


et  traduire  de- 
.mabilfliten- 
cquillé  par  le  jury  ,  au  grand 
ilcment  de  la  populace.  On 
I  m^rae.â  eeile  ocR)sioa>  um 
Ile i]uilc  représentait  avec  celle 
liiuu:  a  Jeaa  Lilbwne,  :auvm 
le  pouvuir  de  Dieu  et  l'inlé- 
i  de  tes  jurés  qni  sont  juget 
i  bien  t.  u  droit  que  du  fait  i  m 
l'antre  cùlc  le  iiooi  dcï  jure's, 
une  nouvelle  iiisullc  qu'il  fit 
riemeut ,  df'iriuiiua  ce  corps 
'andamiier  à  uue  amende  et 
inissemciiU  ATuut  que  le  ju- 
I  put  être  mis  à  exécution, 
lit  retire  à  Ainsicrdani ,  d'oii 
irait  contre  Cromwell ,  qu'il 
it  d'être  son  persécuteur.  Il 
flollaoïlcdes  cunfércacrsavcc 
alislcs,  et  proposa  de  rél.iblîr 
»  Il ,  sur  sou  iroiie ,  moyeii- 
i\  luille  livrrs  slcrliuj;  ;  mais 
'[Offi  pas  à  propos  de  se  lier  à 
homme,  il  rc>ta  dans  l'eiil 
I  la  d(.«tuliaii>a  du  luiij;  jinrlc- 
puisil  iniira  en  Angleterre, 
ulori;>jti.Mi.  .MifèLç  e(  traduit 


tu  4gi 

dcwai  nn  jary,  il  fut  acquitta  pour 
la  troisième  fois  ;  ce  qui  irrita  titc- 
nieiil  Croniwell .  qni  le  fit  de  mm- 
vc.miirrétcr.et  Toiilut  même  le  faire 
dr[)urter  ;  mais  un  frère  de  I.illximc, 
alurs  major-général .  obtîntia  libert* 
diiprisuunier.qmserctiraàElthem, 
i^aii«  le  romté  de  Keiit,  où  il  passa 
le  reste  de  sa  Tie  dans  le  repos. 
I.îlliiirue  proRva  cependant  de  nuu. 
Tcaii  U  veruiilil«  dV  M»  cararière, 
en  aduplant  la  religion  de»  qua- 
I.1TS ,  doul  il  deriut  un  des  prédi- 
l'.iti'iirs  jii>qil'à  M  morl,  ;irrivée  1< 
uy  août  i(>J7.  Je^n  Wuoil  le  peint 
0  comnir  un  lioinniv  habitué  dis 
B  sa  jeuiesse  ,  ftui  di'piiiea,  aux 
D  uuiireautr^,  i  l'oppokiiiiin  enten 
'.  le  j>ouveriirinnil  ,  et  aui  eipiGs- 
(  ^iuM  les  plus  violente*  et  lr%  plut 
■  aiuèrca  ;  idole  d'iiH  peuple  fae- 
»  lieux,  dis|)uséà  Iroub'rr  l'>ul^oia- 
H  verucmcitl  régulier  ,  Eai-»<>I  m 
>  nicLii|;e  de  toutes  les  relipotu, 
»  cbcfdi:  uivuleurs,  fak^ciir  de  pro- 
»  jets  de  toute  ei«|>ète,  et  aiiinir  lia 
»  |>.in]pbUte  Mitîlieiis.  ayant  nnu- 
••  i'rirt«r«  iHlcincnl  nnrrrllrur ,  q<N 
'  W  [i)|;r  JrtikiiM  disait  de  Ini ,  ■  ifue 
i'ilét^lr  seul  être  vivant  air  la. 
tmv ,  LUlurnt  stmùt  en  dixpMti 
iivi'c  Jran,et  Jtan  avfc  lÀQmrna^ 
(ll.irt'uduu  et  Hume  n'en  font  lias  on 
portrait  pins  flalleiir.  I^es  bioara- 
\.\lr■^  anglais  cileul  de  lui  itue  viug- 
do  pamplilels,  tous  axtrfme- 


0  uamplilels,  11 
mk'iit»,  éiriu  d 


ir^T.-communo,  mais  quelquefois  in- 

Srnit:usc,  et  OÙ  l'vu  trouve  les  no- 
cle.'.  <la  tous  les  projets  eiira»- 
ganls  dont  les  huuunes  du  mf  me  ca- 
c.ietrrs  uni  C-ili^ué  l'attention  pu- 
bliiim^  i  iliirrreiilt»  él>ui|U(>i.  l>-z-«. 
[.■|Ui-AD\>I.  *^Ly»ïViiiL.«», 
IJUkBLAD,  CusTtvs  ).  savanl 
»uàli>u,uoi:u  itiJi.jSlreiijinw, por- 
ta U'alwtd  le  Hum  do  f(mit^*r,  i{tt'il 


49^ 


LIL 


changea  en  celui  de  Lilieblad ,  ooand 
il  eut  obtenu  des  lettres  de  noblesse. 
Il  voyagea  pendant  dix  années ,  et 
profita  de  ses  voyages  pour  augmen- 
ter ses  connaissances  ,  et  surtout 
pour  se  perfectionner  dans  les  lan- 

Fues  orientales.  Il  apprit  k  fond 
hébreu  ,  le  chaldëen  ,  le  syriaque, 
l'arabe ,  le  turc  ,  l'éthiopien.  En 
1681  ,  il  retourna  en  Suëde,  et  fut 
nomme  professeur  des  langues  orien- 
tales à  Upsal.  Quelque  temps  après , 
Charles  Al  Tenvoya  en  Polo";ne  pour 
s'instruire  de  la  doctrine  ,  des  céré- 
monies et  des  usages  de  la  secte  des 
Karaïtes  ;  il  rendit  compte  au  roi  de 
son  vovage ,  et  publia  peu  après  : 
Epistota  de  Karàitis  Liikuaniœ 
ad  Johan.  LudolpJmm  (  1691  ). 
Après  avoir  professé  long-temps  les 
langues  orientales  à  Upsal ,  Lilieblad 
fut  nommé  censeur  des  livres  ,  et 
bibliothécaire  de  la  cour.  Il  mounit 
en  1710.  Outre  la  lettre  sur  les  Ga- 
raïtes  que  nous  venons  d'indiquer , 
on  a  de  lui  :  Concio  laudibus  nobi^ 
Hum  in  orbe  Eoo  idiomatum  dicta, 
Stockholm,  1674.  —  Duo  codices 
Talmudici  avoda  sacra  et  Tamid 
eum  paraphrasi  latindt  Altlorf, 
1680.  —  Mos,  Maimonidœ  tractât, 
de  primitiis,  cum  vers.  Anal.  U]>sal, 
1694-95.  — Detcmplo  fferculis  Go- 
ditano,  Stockholm,  1695.  —  ffis-' 
toria  rerum  jEgjytiacarum  ah  im- 
tiis  cultœ  reUàords  ad  ann,  He^irœ 
953,  Stockholm,  1698.     G — au. 

LILIECRANTZ  (  Jean  comte 
DE  ),  ministre  des  finances  en  Suède, 
sous  le  règne  de  Gustave  III ,  était 
né  dans  ce  pays  vers  Tannée  1780 , 
d'une  condition  obscure,  sous  le  nom 
de  Westerman.  Ayant  montré  de 
bonne  heure  des  dispositions  pour  les 
sciences  économiques  ,  il  obtint  des 
états  du  royaume  une  somme  pour 
voyager  dans  les  principaux  pays  de 


LlL 

l'Europe  ,  et  recueillir  d 
seiguements  sur  les  manufa 
le  commerce.  Il  parcourut  1 
gne ,  l'Angleterre ,  la  France 
et  revint  avec  un  recueil  d' 
tions  importante5,qu'ilfitp2 
suédois  dans  une  isuite  de  m 
Gustave  III  étant  monté  su 
ne  ,  et  voulant  régénérer  ]< 
ces ,  jeta  Jes  yeux  sur  WesteJ 
lui  confia  1  exécution  de  s 
Anobli  sous  le  nom  de  Liti 
il  fut  nommé  secrétaire  de 
les  finances.  Il  sut  profiter 
ment  des  circonstances  de  h 
d'Amérique  ,  pendant  laqi 
Suède ,  sous  les  auspices  de 
traliié  armée,  fit  un  commer 
lucratif ,  pour  procurer  ao  | 
nement  les  matières  d*or  etd' 
et  il  vint  à  bout  d'opérrr  I 
sation  au  moyen  de  laquelle 
cicns  papiers  furent  retirés  d 
culation.  Le  crédit  des  no 
billcti  de  la  banque  de  Sto< 
obtint  une  base  solide,  <[ni 
depuis  e'branlée  que  par  I0 
rcs  dispendieuses  surreonei 
les  derniers  temps.  S'étant 
du  ministère  des  finances,  k 
de  Liliecrantz  fut  revêtu  de 
gnité  de  sénateur  ;  et  quand  1 
eut  été  supprimé,  il  devio 
dent  au  conseil  de  comme 
conservant  néanmoins  le  \ 
sénateur  et  le  rang  attaché  à 
Il  fut  aussi  nommé  commai 
chancelier  des  ordres  du  roi 
demie  des  sciences  de  Stock 
comptait  parmi  ses  memhr 
a  fouitii  pliuieurs  mémuirr 
société  savante.  Une  phy 
pleine  de  douceur ,  &% 
agréables  ,  une  mémoire  r 
meu])lée ,  et  une  grande  con 
des  hommes ,  rendaient  la  : 
comte  de  Lilieeraiiti 


[L 

n.  Il  parlait  itm 
lil^  le  fraiiçaû, 
\iaA.  Ce  ne  fut  que 

années  de  si  vie , 
affaires.  Il  est  mort 
t  des  lîb  engagés 
il  lia  ire.    C — tv, 

(  Jean -George 
FintaDde,  et  mort 
lerrestad,  vers  la 
e  sièi^e ,  à  l'âge  de 

ans ,  fut  cham- 
ufcde  Frédéric  I"., 
ïssirement  couver- 
psal ,  et  eniTin  pré- 

des  mines.  Ce  fut 
l'il  porta  la  parole 
juice  critique ,  au 
rp»  des  présidents. 

.îd  ol  ph  e-  Frédéric 
:  demeure  du  gou- 
jsanl  de  le  rcpren- 
conscnlait  à  la  con- 
;te,  ce  corps  lit  des 
ciildansIcsafCiircs 
]ui  pouvait  avoir 
M.  y«,lqu.,io.,. 
:n    pourp.irlere  et 

lc5  prcsiileiils  ou 
'meuis  se  conccr- 
re    une    démarche 

U  président  I.i- 


déclaraqiic  l'ordre 
at  demandaient  une 
,  et  que  le  tronc  ne 
cant ,  parce  que  te 
il  aulurisc  par  les 

ouveraieut  dissou- 
te hardie  produisit 
lénat  consentit  à  la 
lais,  cl  le  roi  re]»ri[ 

nait  lu  Kiencu  et 


les  arts  j  il  pcrfeciionna  l'agricalturc 
dans  ses  domaines ,  el  donna  des 
soins  à  l'adiobistration  des  mines 
et  des  forges.  Les  améliorations  qui 
ont  eu  lieu  pendant  le  dcmcr  siè- 
cle, dans  cette  brandie  importante, 
sont  le  sujet  d'un  ditroura  qu'il  lut 
dans  uue  asscmUée  publique  de  l'a- 
cadcuiie  des  sciences  de  SlocLholm, 
dont  il  était  membre. Ou  trouve  dans 
ce  discours  des  notions  exactes  et 
compictes  sur  le  produit  des  minel 
dcfereldecuirrc  delaSuède.  —  Ll- 
likndehg(  Eric-Gustave  baron  de  }, 
frircdu  précédent, coloncleo  France, 
cl  lieutenant- |;éuéi'àl  en  Suède,  com- 
mença sa  carrière  militaire  sous  te 
maréchal  de  Saxe ,  dont  il  fut  aide- 
de-camp  pendant  la  guerre  de  i  ^4o. 
Il  prit  une  part  glorieuse  aux  ba- 
tailles de  Raucoiix  et  Uufeld,  ainsi 
qu'aux  sièges  de  Toumay  ,  d'Âude- 
uarde  et  d'Ath ,  et  mérita  uncpcn- 
stûiide  laooliv.  Retoumécn  Suède, 
il  lit  plusieurs  campagnes  enPomtf- 
raiiie  pendant  la  guerre  de  sept  ans. 
Il  nioiiml  en  1770,  sans  avoiv  «^ 
iiiaiié  ;  et  son  friTC  n'ayant  point  «1 
de  DU ,  la  famille  Lilienberg  est 
cteinle.  C— *n. 

ULIENTHAL  (MicnKL),  m- 
Tsnt  philologue  allemand ,  était  ai 
en  itiSa,  a  Liebstadt,  en  Pru9»e. 
Après  avoirfait  ses  éludes  avec  beau- 
coup de  distinction  ,il  fut  promu  aa 
saint  ministère.  Quelque  temjisapréf 
il  reçut  une  Toeation  pour  kœnip- 
bcrg  ;  il  fut  ensuite  nommé  proies* 
scur  de  théoloeic  a  l'univcriité  de 
cette  ville ,  et  il  en  cumula  les  fonc- 
tions avec  celles  du  pastoral  iusqu'i 
sa  mort  arrivée  en  fjSo.  Lilienlnal 
était  membre  de  la  soriété  roTale  de 
Beriin  et  de  l'académie  de  Pétcre- 
lioiirg.  Il  fut  le  principal  rédacteur 
de  V  UrieuUrte  Prtuiieit,  jountal 
lilléraije  fart  estimé,  publia  à  &««■ 


<o4 


LIL 


nigsberç;  de  1724  à  '7^8,  4  ▼®^' 
iii-8".  Il  avait  pour  collaboralcurs 
Th.  Bayer,  J.-J.  Rhod,  Volîiiccht, 
Aniold  et  Seyler.  On  y  joignit ,  eu 
174*'^ 9  ^^  cinquième  volume,  crui 
contient  des  suppléments  et  des 
corrections  pour  les  premières  par- 
ties. Ce  journal  attira  queltpies  en- 
nemis à  Lilienthal  parmi  les  écri- 
vains que  chagrinait  sa  crili-iue  fran« 
che  et  ptrfois  maligne;  mais  il  lui 
mérita  l'estime  de  tous  les  littéra- 
teurs impartiaux.  II  en  a  public  une^ 
espèce  de  continuation  sous  ce  titre: 
^cta  Borussica  (  eu  allemand  ) , 
Kœnigsberg,  i73o-3'i,  3  vol.  in-8^. 
Chaque  volume  est  divisé  en  six  par- 
ties, avec  autant  de  portraits  d'au- 
teurs prussiens.  Ce  recueil  contient 
d'excclleuts  articles  sur  l'histoire  ec- 
clésiastique et  civile  de  la  Prusse  , 
les  vies  de  plusieurs  savants ,  Tiu- 

dicatiou  d'ouvrages   manuscrits  ou 

^         1  II 

imprimes  peu  connus,  les  nouvelles 

littéraires,  et  diftcrcnts  opuscules 
rares.  Outre  plusieurs  Dissettatians 
insérées  daus  les  Mémoires  des  aca- 
démies de  Berlin  et  de  Pétersbourg , 
on  a  encore  de  Lilienthal  :  I.  De  his- 
torid  litteraiidcertœciijmdam  gen- 
tis  scribemld  considtatio ,  Leipzig , 
1710,  in-8<>.  Gest  le  plan  d'une  hiv 
toire  littéraire  delà  Prusse  qu'il  avait 
le  projet  de  publier;  mais  il  l'avait 
conçue  d'une  manière  trop  vaste ,  et 
rexécution  en  eût  été  diflicîle.  II. 
Ve  machiavelismo  liUeyario,  Kœ- 
nigsberg ,  1713,  in-8».  :  il  y  dévoile 
les  manœuvres  et  les  intrigues  em- 
ployées par  quelques  littérateurs, 
pour  usurper  une  réputation  non 
méritée.  III.  SaUcta  hi^ton'ca.  et 
litteraria ,  ibid, ,  1 7 1  .j- 1 9 ,  !2  vul. 
iii-8*>.  C'est  un  recueil  u«*  pièces  la 
]i!nj>arl  inédites  et  iutérpss.iMlPs  ;  le 
juemier  volume  contient  :  k  ita 
Mullh.  Becken,  —  Ideacruditimo- 


LIL 

de$ti,  -—  Catalogus  Codicun 
simorunt  hibïioth,  Mediceœ  < 
Holsteidi ,  avec  des  correci 
des  additions.  —  De  tUms  1 
—  De  ÙthUoit^îs,  -^  De  à 
à  mu  ibus  corroxo. — De  vo 
Adamo  aniinalibus»  et  enfin 
leeismL  liiîe  ariis.  IjC  seco 
usu  et  abuM  philo: hecarum. 
rerum  Punicarum  script oril 
nuscriptis  et  evulgaiis, — De 
Menelai  e jusque  amitorih 
trois  autres  pi.  ces  rcnfcrnu 
ce  volume  ont  pour  autei 
Biycr ,  Rliode  et  G.-II.  Ras; 
Âuse-iesenes  Thaïe '-cMne 
KoMiigsberg,  17'iO,  in-8  *.  ;  qi 
édition',  1747  ,  in-8*.  C'cNt 
cri  pi  ion  dies  prinrip.iles  n 
modernes  et  des  ihalers  < 
d'empii-e  frappes  depuis  < 
Quint.  Sa  collection  de  pièi 
genre  s'élevait  à  8oo.V.  LilU 
che  bibliothek,  i  ^39-43  , 3 
8^.  C'est  le  cataJo};ne  rai» 
sa  norabreaw  iHljliotbèqu 
vrage  devail  former  dix  p 
lûmes;  mais  Tante» rn*eut  lu 
publier  que  les  tri'is  premi 
ne  donnent  jms  même  en  < 
prtie  théulogiuvc.  VU  P  i 
Bibliothek ,  iLid.,  1 74  > 9  î>^' 
une  notice  de  tons  le^  ait 
ont  écrit  sur  la  Pni&se.  Vil 
cher  Arch'varius ,  iLiJ. ,  1 
1  vol.  in-4®.  C'est  l'indic 
tous  les  commenta  leurs  de  I 
classes  suivant  l'ordre  Aes  \ 
vei-set  par  verset.  (Xi  avait 
blié  en  ce  genre,  en  1694 
vail  fort  étendu.  (  Vojrez  O 
VIIL  Theologisch^mileti 
bUotheky  iLid. ,  i74o  1  în-. 
vail  du  même  genre  sur  t 
paiiies  de  la  the'ologie,  à  Tu 
protestants.  Tous  ces  ouvra 
en  allemand.  IX*  Des  Addi. 


historix  litierariœ  Ae 

JuoLEBetSTiiuviDs.) 
bUélaviedeMicfa.Li- 
■  SI  Gelerte  Eu-opa. 
AL  (  Théodore -Chris- 
i)lo|;icii,  fils  du  prece- 
iœaigsberg,  en  1^17, 

Une  Mistoirt  critique 
ïrothée ,  protectrice  de 
Daat7.ig ,  1743.  iii-4'*- 
i.  )  II.  Deux  Disserta- 
,  sur  la  lutte  de  Jacob 
lïe.Kœiiigsbcrg,  i7i4' 
■oussurUBi'^k{eMii[- 
j5C-7a.  Cet  ouvrage  se 
ar  caliier  à  de»  époques 
jsj'aulcury  réfute  soli- 
ijectioDs  des  déisies  con- 
t  le  Doiivc.iuTeiitaïucnt. 
itatiocrilicasistens  duo- 
w  I^fsl.  hiblia  htbràic  1 
t  bibliothecx  Regio  - 
lit  iamcumprœcipuanim 
leciiomim  sjltoge,  Kie- 
;70,  111-8".  ;  et  environ 
rcs'lissertalionsonopus- 
niqiicsdont  on  peut  voir 
is  Meusel.  Lilicntbal  a 
ni  de  nombreux  article» 

des  ioiirnaiix  de  l'AIle- 

W— s. 
.ouïs) ,  en  latin  Alojsius 

devenu  Tameus  par  la 
cul  à  lc(  rc'furme  du  ca- 
égorieu  (  f'oyes  Gui- 
i  ).  Il  était  né,  nuD  à 
smnie  le  dit  Montucla  , 

,  villa|-e  de  la  CaUbre, 
il  la  meiiccioe ,  et  culli- 
me  temps  r.stroRumie, 
ir  laquelle  il  avait  uo 
if.  Ou  ignore  les  autres 
:és  de  sa  vie  ;  el  l.iliu 
à-rait  inconnu,  s'il  n'eût 

ton  nom  à  l'importante 
dont  ou  vient  de  parler. 
lUÎl  la  uécetiile'  dcpuif 


long-tumps.  !rf  v^neVablcBciîe,  dh 
k'  huitième  siiicle ,  avait  remirqutf 
rïnlieijiatioii  d»  ëuuiuoiiw;  el  Ro- 
ger Bacou  ,  cinq  sitcles  plnn  lard , 
sipiala  les  iuiKrfcciiuiui  luujoun 
plus  sensibles  an  cal«iuliier  Julien 
dunt  nn  cuuliuuail  it  m  icrv'u:  Le 
lirojet  de  le  rcfonacr  fut  enmre  re- 
nouvela daua  le  quintitmesiïclcpar 
Pierre  d'Ailly  et  le  cardinal  de  Cuia, 
qui  présent  Jurent  au  ccmcile  de  Cont- 
lance,  des  Mémoires  auxquels  3  ne 
fut  pasdonn^desniie.  Cependant  It 
besoin  d'y  mettre  h  maio  devenait 
de  jour  eu  jour  plus  pressant.  Un 
grand  uombi'e  d'astrunumex  ilu  «ic- 
ele  suivaui  s'en  uccupKcnt  avrc 
ardeur;  mais  il  était  réserve'  à  T.ilio 
d'exécuter  seul  un  projet  que  brnt 
d'autres  auraient  vatjè  tuulilc- 
raeni  [  t).  Il  n'invenia  pas  les  épac- 
Ics,  dui;t  l'usa» (fuit  connu  depuis 
lung  lentps.  (  rojcz  Xiroenks,  In- 
tii<H.  adgnomim.  fUiretU.  )  :  il  IlI 
aiipliqiia  AU  cycle  deiliL-ueuf  aw,  et, 
eu  y  ajoutant  nn  jour  à  lu  fîn  dt 
eliaque  cycle,  il  parvint  k  une  équa- 
tion apiirnsintiiiive  des  années  so- 
laire el  lunaire.  I.îlio  veltail  de  ter* 
miner  son  travail,  lorsqu'il  mnu- 
ritl  en  1376.  Sou  frère  (  Anluini 
l.ilio  )  présenta  snn  projet  au  pap« 
(jréguîre,  qui  radiuiguil  à  la  com- 
raLtsiuu  charge  de  l'eumcn  Jcl 
mémoires  prûenics  par  les  diStr- 
renii  malliénuticieni.  Celui  de  làUo 
oblinl  la  préférenr.e  ;  et  le  pspe  sV« 
tant  ayuiré  du  conwDlemcul  dei 
suiiverains, donna, eu  iSS'a.la  fa- 
meuse bulle  qui  a bmj^cJ  l'ancien  ca- 
baudrier  et  lui  substitua  le  uouveau. 
Lf-s  Tables  det  ipiCtesAves^éta  fur 
l.ilio,  ont  été  insérées,  aver.  des  ea- 
plicatiuns,  dans  le  CaUndariuia  Ho- 


4i)6  LIL 

mamimde  Glavins  ,  pag.  5  et  siiiv. 
{  r.  Cbr.  Cl  A  VI  us.  )  J.  Vitl.  Rossi  a 
consacre  un  article  dans  sa  Pinaco- 
theca,  à  Lilio,  qu'il  nomme  un  mede- 
ciu  cl  philosophe  très-do cto.   W-s. 

LILIO  GIRALDI ,  Fojr.  Giraldi. 

LILLE  (GaRisTiA?!  Everard  de), 
ne'  à  la  Haye,  en  1 7S14 ,  c'tudia  la  mé- 
decine à  Leyde,  où  il  fut  reçu  docteur 
en  1756.  Il  remplaça  Camper  dans 
la  chaire  de  médecine  et  de  chirur- 
gie à  Gronin{;;uc,  et  s'y  distingua  par 
son  instruction  et  ses  talents.  On  a 
de  lui  :  Tractatus  de  palpilatione 
cordis,  quein  prœcedit  prœcisa  cor- 
dis  hUtoria  phjrUologica  ;  cuique 
pro  coronide  âddita  surU  monita 
quTdam  gêner  alla  de  avteriarvm 
pulsils  intennissione ,  ZwoU,  1755  , 
in-S^*.  Il  a  joint  aux  remarques  phy- 
siologiques des  observations  intéres- 
santes sur  les  maladies  du  cœur. 
Voy. ,  sur  cet  ouvrage ,  VHist,  pragm. 
de  la  médecine,  par  Curt  Sprengcl, 
5«.  part. ,  no.  110.  P.  et  L. 

LILLO  (  George  ) ,  auteur  dra- 
matique, né  à  Londres  en  1698, 
était  joaillier  de  profession,  et  d'une 
secte  de  dissenters.  On  ne  sait  lien 
sur  sa  vie  et  sur  sa  personne,  sinon 
qu'il  était  d'une  fip;ure  agréable, 
bien  qu'il  fût  privo  d'un  œil.  Il 
mourut  en  l'j'ii).  Fieldiuj;  a  dit, 
dans  le  Champion,  que  Lillo  avait 
une  connaissance  profonde  de  la 
nature  humaine,  quoique  son  mé- 
pns  pour  tous  les  moyens  vils  de 
faire  sa  cour,  qui  sont  indispensal^les 
pour  se  répandre  dans  le  grand 
monde,  eut  renfermé  ses  liaisons 
dans  d'étroites  limites.  «  Son  ame 
V  était,  ajoute  Ficlding,  celle  d*un 
»  Romain,  jointe  à  riiinocence  d'un 
»  Clirctien  des  premiers  ten!ps.  » 
En  effet, ses  ouvrages, renia nfuabl es 
pr  l'art  d'émouvoir  et  d'inté- 
resser au  foJTt  de  simples  particu- 


LIL 

liers  autant  qu'au  destin  d( 
et  des  héros ,  ont  tous  un  but 
et  relfgieux.  Ses  sujets,  toujou 
dans  les  malheurs  domestique 
maux  qui  résultent  du  désord 
mœurs ,  sont  bien  choisis  ;  ses 
bien  combinés  :  son  s^le  esi  < 
que  et  touchant,  quoiqu'on  lui 
proche  quelquefois  trop  d'été 
relativement  au  rang  de  ses  j) 
nages.  Ses  drames  ou  tragédi 
ont  eu  le  plus  de  succcs,  S( 
Négociant  de  Londres,  ou 
ioire  de  George  Bamwell , 
imitée  en  français   pir  San 
dont  le  sujet  est  tiré  d'une  an 
ballade,  célèbre  eu  Anglete 
CurioHté  fatale  ,  i  •jSr  ,  et 
de  Fevershatn,  \']ij'u  Le  su< 
ces  pièces  prouve  peut-être 
qu'en  ait  dit  YoltaiiC,  qu'o 
s'intéresser  sur   le  llicatre  a 
d'un  bourgeois.  Les  autres 
de  Lillo  sont  :  Sj'lvie,  ou  les 
railles  de  campagne^  i^'So; 
ros  chrétien,  1734.;  Marina, 
Elmerick  ,  ou   la    Justice 
phante ,  représentée  après  h 
de  l'auteur,  et  imprimée  en 
Sescnivi'es  ont  été  publiées 
Davies,  en  1775,  îi  voL  in-i 
mérité  les  éloges  de  Pope;  et 
être  placé  au  premier   rang 
les  auteurs  dranutirpics  angj 
second  ordre. 

LILY( Guillaume), ne'  cd 
à  Odyham,  dans  le  Hampsh 
ses  études  àOxford,et  alla  app 
la  langue  d'Homère  et  de  Dém 
ne,  sur  les  lieux  mêmes  que  ces  \ 
hommesavaient  iUustrés.Sa  eu 
religieuse  le  conduisit  plus  tard 
lestine  pour  visiter  Jérusalem.. 

f>ar  un  motif  semblable  à  ceit 
ui  avait  fait  entreprendre  le  1 
de  la  Grèce,  il  se  rendit  à  I 
pour  étudier  la  langue  laîloe^  c 


LIL 

le  Virgile  et  de  Cice'ron.  Du- 
Q  séjour  dans       ;e  capiule, 
les  leçons  de  Su.^...u$  et  de 
nius  Sabinus ,  tous  deux  pro* 
i  renommes  de  grammaire  et 
kence.  De  retour  à  Londres, 
a  des  leçons  de  grammaire , 
ûe,  de  rhétorique,  et  devint , 
13, le  premier  maître  de  la 
e  école  de  Saint-Paul ,  à  l'é- 
ie  sa  fondation.  (  Forez  Co- 
On  en  vit  ])ienl6t  sortir  des 
jui  se  rendirent  très-célèbres, 
tituteurfut  enlevé  parla  peste 
3.  On  a  de  lui  :  I.  Introduction 
m*,  partie  du  Discours ,  (que 
es-uns  attribuent  au  docteur 
ît  d'autres  à  David Tollcy.)  II. 
iiction  de  la  viii^  partie  du 
irs.  lll.Monitapœdagogica , 
rmen  de  moribus  ad  suas  dis- 
f,  IV.  Brevissima  institution 
tio  grammatices  cognoscen^ 
i  omnium  puerorum  utilita- 
'œscriptœ  ,  etc.  ;  revue  et  pu- 
cn  i53o,  par  Jean  Ritewise. 
Ui'Bossicon,  C'est  un  poème 
contre  Rol)ert  Wittinglon, qui 
attaqué  Fauteur  sous  le  nom 
ssui  y  Londres  ,  1 52 1  ,  in-4®. 
omnium  nominum  in  regiUis 
Uorum  ,  tum  Jieteroclilorum , 
rborum  ,interpretatio  aliqua, 
zes  Irailés  de  grammaire  furent 
et  publiés  à  Oxford,  en  1673, 
les  additions  par  Jean  Ritewise 
ornas  Roberlson.  Ils  sont  en- 
:q  usage  dans  les  écoles  d'An- 
rc.  VIL  Poëmata  varia ,  im- 
s  après  la  mort  de  fauteur , 
rAûli-Bossicou.  VIII.  De  lau- 
Dciparce  virginis,  IX.  Apolo- 
td  Johannem  Skeltomim.  X. 
ygia  ad  Robertum  IVittingto- 
—  George  Ltlv,  fils  du  pré- 
1,  fut  élevé  comme  lui  dansi  le 
\t  de  la  Madelène   d'Oxford. 

XXIV. 


LIL  {c^ 

Etant  passé  sur  le  contiBent ,  il  s'in- 
sinua dans  la  confiance  du  cardinal 
PoluSy  dont  il  devint  le  chapelain. 
Le  rétablissement  de  la  religion  ca- 
tholique en  Angleterre,  il  i'avëne- 
ment  de  la  reine  Marie,  le  ramena 
dans  son  pays ,  où  il  obtint  une  pré- 
bende à  Gantocberj  9  «t  un  canoni- 
cat  à  Saint-Paul  a»  Londres.  Son 
premier  soin  fut  de  faire  élever  un 
monument  svœ  la  tombe  de  aoa  père 
dont  lescendres reposaient  dans  celte 
cathédrale.  Il  mourut  en  iSSg.  Lily 
avait  des  connaissances  étendues  en 
histoire  et  en  géographie,  comme 
Tattestent  les  ouvrages  qui  noueres^ 
tent  de  lui  ;  savoir  :  I.  Anfjtorum 
regum  ehron,  Epitome,Yeiûse^  1 548; 
Francfort,  i565;Bâle,  1577.  IL 
Lancast,,  et  Eborac.  de  r^gno  Con^ 
teniiones,  lli.  Rtfptm  AngfUe  §$» 
neaiogiékQes  trois  écrits,  imprimés 
d'aboni  séparément,  ont  été  depms 
réunis  dans  un  même  volume.  IV. 
Elogia  virorum  Hlustrium»Y.  Ca~ 
tiUogus  »çe  séries  pontificum ,  et 
cœsarum  romanorum.  VI.  Fie  de 
lévèque  Fisher,  en  anglais.  VIL 
Carte  géographique  de  la  Grande^ 
Bretagne,  On  la  regarde  comme  la 
preniière   carte    imprimée   de   .ce 

Î)ays. — LiLT  ou  plutôt  Lillt  (Wil- 
iam  ),  astrologue  du  dix-septième 
siècle ,  né  dans  une  classe  OMcure , 
fut  d'abord  domestique,  et  com- 
mença à  se  faire  une  réputation  de 
diviuation  ,  en  publiant  l'horos- 
cope du  malheureux  Charies  I*^ , 
au  moment  où  ce  prince  fut  cou- 
ronné roi  d'Ecosse,  en  i633.  Ce 
prince  le  fit  consulter  encore  d^ns 
plusieurs  occasions ;«t  le  rusé  ma|^« 
cien  tira  grand  parti  de  la  crédulité 
du  monarque.  Il  fit  l^eaucoup  d'an- 
tres dupes ,  acquit  une  fortune  con- 
sidérable ,  et  acheta  une  terre  .à 
Uorsiuim,  où  il  mourut  en  loSi. 

3i 


498  MM  LIM 

Parmi  un  'p-and  nombre  dVcriU  ri-  estd*ARUterdâiii,i73o,itt'foLC«t 

dirulcw  ,  dont  le  titru  iodiipiG  »Siez  le  premier  apléme  complet  qtii  ail 

le  sujet,  nous  rilerniii  :  I.  JUeriinuî  pinidela  théologie  des  remoatranlf, 

aagUcuî  junior,  Lnndrfis,  iti44  •  Ëpiscnpius  rt  Cuurcriles  n'ayant  pa 

iii-S''.(/'o.r.  GiDBL-Rï,XVI, 'j33.)  achever  les  leurs.  La  bonne-foi  et 

II.'  Le  Messager  des  étoiles ,  (645.  l'amour  de  la  paix  ne  recoiiim::ii- 

IW.Recueil  de  prophéties,  tÙ^Q.  dent  pas  moins  cet  ourrage  que  l'or- 

T — n.  dre  et  la  clarle.  I.'auleur  »*e!tcuse  de 

I.IMBOECII  (  Philippe    Van  )  ,  l'étendue  des  détaili.  qu'il  a  cunsi- 

théul»i;im  hollandais  de  larommu-  crés  k  la  doctrine  de  la  prédnlina- 

irio»  tb.s  rpmonirauls ,  c'esi-ji-dire ,  tion ,  sur  le  désir  qu'un  grand  nom- 

des  jmrlisaiis  de  la  doctrine  d'Ar-  brc  d'étrangers  lui  avaient  témoi^' 

miuiim,  prnsrriie  au  synode  de  Uor-  de  connaître  â  fond  le  système  de  >» 

drcchi  e»  ■(><<)■  «'«luit  à  Ain^ter-  communion  à  ce  sujet.  C'est  bin  j 

dnm  ,  le  i[j  juin    ili33  ,  et  y  fît  ses  tort    que  PaqiKit  reproche  i  rellr 

prcmii-rci  éludes  s uus  d'excellents  théologie  d'ttrevrvj^r  foule  ^ttk- 

maiircf  ,  tels  i|we  Gc'rard-Jean  Vos-  laliveAjA  morale  chrelinuie  en  bit 

MII.1 ,  Oaspar  BiiHanis,  Arnold  Scn-  une  partie  intégrante:  elle  occupe 

cucrd  et  Etienne  de  Courcelles.  I)  tout  le  cinquième  lÎTre,  intitulé.  De 

li's  pei-furtionna  pen<lant  un  séjour  prœceptis  Noin  Feederij,  Il  a  8j 

de  deux  ans  (  de  i6jj  k  i654  '  i  chapitres,  et  va  de  la  page  370  à  h 

l'académie  d'Utrcchl,  et  n'accepta  papttiiiG.ill.DeveTittttenUpom 

une  chaire  de  Kisteiir  qu'en   litSj  chrislianat  arnica  (\f//i.'ii' runifrw- 

IGuiula,  d'où  il  fut  appelé  en  1668  àito  judao,  Go.t.L.    ifiH-;,  ia-^*. 

à  réglîsedcsrunanttantxd'Amster-  Le  juif  espagnol    Urubio,  ipii.é- 

dam.  L'itnuée   suivante,  il   réunit  chapjié  à  l'mquiBiiiun  ,  «'était  êtÎMi 

aux  fonctions  pastorales  celles  de  méaccin  à  Arnslcnlam,  est,  djuf 

]>rofe)iseur  eu  thcolo(;ie  au  séminaire  cet  ouvrace,  ratiia);uuûie  de  Liu- 

dcs  remontrants ,  et  il  remplit  avec  borrh,  <jui  neletciiveriit  pai.uûf 

dislinrtio»  1rs  lUies  et  les  autres  jus-  le  réduisit  an  sileiire.  Un  trouve  i  li 

Ïi'àtamort,arrivrele3oaTHI  1713.  suite  :    UrieUs    .icoua  nemjiUr 

n  a   de  lui:  L  Prmsttmtiiûn  ac  vitœ  humaine,  cutn  brevi  rr/uté- 

enulitnruin  vinimm    epistoLc  ee-  tiune  arpaiimUonwi  tjuibut  Jtt» 

cleiiaiii'u:-  et  tkrolagicœ ,  Amster-  ta  omnem    reUponem   rer^al^ 

dam.  i(><io,  iii-H".  ;   recueil  consi-  ijnpugnat.  (  Vojci:    Acosta.  ^  Ut* 

dérablrmentau^jinenté  dans  les  deux  jeune  personne  qi.ii  voulait  appnft- 

tiiliciMsde  i(>84.rtdr  i7o4,in-fol.  dre  l'hébreu  ,  ayaut  suivi  Inlr^ou 

Ces  lettres  ont  trait  en  ifiande  par-  d'un  juif  d'Antiinluin  .  futwih 

tic  h  riiisiiiire  ite  l'Armimauisme;  point  de  se  laiuer  converlirjMrw 

et  elles  sont  sortirs  delà  plume  d'Ar-  ra'iîlre,  à  la  relighon  de  M»Ht;iBW 

iniuius  et  de  ms  prin('i[Mux  parti-  Limborch,  conxiltr   k   tcmpt  par 

Kius,trlsque.I]itenbugaerd,Vos.s:us,  la  mire  désolée,  nfiusil .  ■»•>■» 

Giriiius  ,  Kpiscopius.  11.    Thcolif  peine,  à  prérmir  re  M^andale,  Il 

fiia    chriiiiana  ,  ad  praxin  pie-  rend  compte  de  celte  p>anirBl«rilt 

tatis  ac  promotionem  pacis  chris-  dans  une  lettre  \  Locke  .  (Imii  Jm» 

tiante  uttcè  direetit ,  Amsterdam ,  de  Gode  a  donné  ie  nncû  itau 

1O8O,  ia-4<'.;U  ciuquième  «dilion  U  préface  d«  la  *-" — 


I.IM 

l'onvrape  d'AcosU  .  i']^3, 
'.oria  inquisitioms ,  eut  sub- 
■  liber  senifiui^rum  inqui- 
Tholosaïue  ab  art.  i3o^  ad 
Amsterdam,  i(kfi ,  in-fol. 
iKril  original  des  sentences 
>es  dans  le  litre,  étant  tom- 
les  mains  de  Limborch ,  il 
occasion  de  rectierchcr  l'o- 
.  U  jurisprudence  de  l'iuqui- 
l'aquot  ne  lui  pardonne  pas 
voulu  rendre  odicu\  ce  iri- 
doulê.  Mars  ollier  n'a  futtque 
[a  qiiiutesscnce  de  l'oiiTrage 
ti.irch  dans  sun  Histoire  de 
lionel  de  sonorigirte ,  i  vol. 
i(x)î.  M.  Llurciitc  vient  de 
lur  celte  matière  ,laus  ses  de- 
'  bien  en  arrière  de  lui.  V. 
o    cintra  Joannis  Fonder 


699.  Limborch  prouve  qu'il 
eu  tort  d'accuser  François 
d'avoir  ,  sans  jugement, 
inosa;  et,  pour  se  justifier, 
tue  en  colouties  les  paroles 
:t  de  l'autre,  "^l.  Instructions 
•e  ,Us  mourants  ,  ou  GuiJe 
préparer  à  la  mort  (eu  hol- 
),  Amsterdam,  1700,  in- 11, 
minentatius  in  /Ida  aposto- 
1  in  Epiiteilas  ad  Rontanos 
reuj,  Rotterd. ,  1711,  in-fol, 
'ourte  Réfutation  d'un  petit 
blié  par  Jean  Sceperus  sur 
'ance  mutuelle  ,  en  forme 


.    1,0 


,  qui ,  proscrit 

pijs.  et   refiiRie  à   A.nslcr- 

..i3,  .  y  rot  particulière- 

'  avec  Limhorcb  ,loi  adressa 

■j,  son  Epittota  de  tottran- 


LIS!  (m 

ti/i ,  qui  fit  nue  {•rande  senialion  , 
e\ciia  une  vive  reclauwttou  ,  cl  fut 
suivie  de  Aeu\  autres  leilre>  îiwtilica- 
tives.L'inlilulcdclapremiiicportei 
Ji/iistota  adclimsiiinuin  virum  T. 
À.  ».  P.  T.  O.L.  A.  serf  tu  ai:  M. 
P.  O.  J.  l.  A.,  c'c5l-à-(Jire,  Théo- 
io^iiv  apiul  remonscrantejprifesto- 
rrm.  tjrreitnidls  otorem  ,  Lunbur- 
^'urii.  .■Imiielodamensem  ,  scripta 
à  paci.K  amicti.  /ersecution'i  oicre, 
Jolianne  Laclio ,  Ânelo,  Gouda , 
iliKti ,  in-i'i.  Le  recueil  dn>  JUUrfr 
fiiinilii:ies  de  I.ocke  en  «ilre  ijucl- 
r]Li,-i-i!ji^s  i\v.  l.iniborrh,  entre  aiim» 
sut  l.i  uiiiliÎTciiclaliLcrtc,  t\m,  »e- 
iun  rii.iiifi-pi(!.  Cf.  pliiiiisoplu'  aiiKUifl 
n'ajamaisl/ien  cùmptite.  IX.  ÏÀm- 
lorch  a  été  de  plus  (éditeur  :  De  iiui» 
vol.  de  sermons  de  Simon  Ej  iseopiu» 
(  en  hollandais  ) ,  lesquels  oui  eie  re- 
cueillis dans  la  collection  coniplètB 
de  ses  Sermons,  publiée  à  Amsterd, 
irx)T  .  in-r„l.  ;  l'un  de  ces  loluiurt. , 


ducàlematf—i-.-'!"v."  ■T-"<viFc 
en  latin  so^l^  I.-  ^  ii-<  ,1,-  l',,i;i,.i,i-, 
aetécoriclii,-p.,ilLua'.id.liiio,iMii- 
têressanlcs  ,  Aiiii.iii-d.iin  ,  ■-»■  ,io-  - 
«".— Dudeuxinnevol.,n.Mks.'>'i;«o- 
nis  Episcopii  ùftra  tlieologica,  Qoih 
da.  1661  ,  in-fol.  ntirmtc  deCour- 
cellcs  avait  Joiinu  le  premier  eu 
ifiîo  :  ce  volume  e»t  précédé  d'une 
apologie  de  la  doctrine  et  de  la  coa- 
duitc  des  reniontrauts. — D'un  traité 
polémique  du  même ,  intitule'  J.'ln- 
faillibiîlté de  r Eglise  romaine  et  Is 
droit  nu'elir-  s' attribue  de  pjononctr 
dans  tes  co'ittoverses  4e  Utfoi.dîs^ 
eûtes  entre  Simon  Episeopius  tt 
Guillaume  Bom,  ptrtrrenlboUfu/e 
(Oi  bolland:ii>}.Rotteidnni.  1687. 
in-8°.  — Eniiir  de  Stephani  Curcel' 
liei  Optra  tliiologica  oiiuùa ,  Ami' 
3a.. 


5oo 


LIM 


terdam  ,  1675 ,  in-fol.  Plusieurs  des 
ouTrages  de  Limborch  ont  ëtc  tra- 
duits en  hollandais ,  en  anglais ,  en 
allemand.  M — on. 

LIMBORCH  (Hendricr ou  Henri 
Van  )  y  peintre  de  ^enre ,  né  à  la 
Haye,  en  i()8o,fut  élève  de  Yander 
WeriF.  Il  peignait  dans  le  goût  de 
ton  maître^  et  dessinait  correcte* 
ment;  mab  son  ton  de  couleur  est 
plus  noir  et  moins  suave.  Cet  artiste 
est  connu  par  deux  tableaux  qu'a 
possëde's  le  Musée  du  Louvre,  dont 
l'un  représente  le  Repos  de  la  Ste.^ 
Famille  à  la  porte  d'un  palais, 
dont  le  lûaitre,  ricitement  vêtu, 
adresse  la  parole  à  la  Fierge;  et 
Tautre ,  les  Plaisirs  de  Vàge  d'or. 
Un  troisième  tableau  représentant 
les  Sept  œmnresde  miséricorde  j  que 
l'on  attribuait  à  ce  maître,  et  qui 
provenait  delà  galeriedeCassel,a  été 
rendu,  en  181 5,  aux  commissaires 
du  landgrave.  Limborch  est  connu  , 
comme  graveur,  par  une  grande 
estampe  in-folio ,  gravée  au  burin , 
en  170G ,  dont  le  sujet  est  Hercule 
jetant  Ljrchas  à  la  mer.  Ce  peintre 
mourut  en  ijSS.  P — s. 

LIM]ERS(Henri-Pbilippe  de  ), 
l'un  des  plus  infatigables  écrivains 
de  son  temps ,  était  né  en  Hollande , 
vers  la  fin  du  dix-scpticme  siècle,  de 
parents  français  réfugiés  pour  cause 
de  religion.  On  ij;nore  les  particu- 
larités de  sa  vie;  il  mourut  en 
I7'25,  à  l^trecht,  dans  un  âge  peu 
avancé.  11  rédigeait  depuis  quelque 
temps  la  Gazette  de  cette  ville ,  la 
plus  mauvaise  de  toutes  celles  qui 
paraissaient  en  Hollande;  et ,  ait 
Tabbé  Lcnglet; il  reçut,  plus  d*une  fois 
des  réprimandes  des  Etats-généraux, 
pour  (j'ielqncs  impertinences  qu'il  y 
avait  insérées.  On  connaît  de  lui  : 
I.  L*  Histoire  du  rèffie  de  Louis 
XIF,  gù  Von^rfime  une  rechercfie 


LIM 

exacte  des  intriguMs  de  cette  ctmr, 
dans  les  principaux  étais  Je  l'Eu- 
rope, Amsterdam  y  1717,  7  vol.  in- 
12  ;  nouv.  édit.,  reTue,  corri^ëe  et 
augmentée,  ibid.  1719»  tttTOl.  in- 
la  ;  (  Rouen  ) ,  1720,  s  toI.  în-4^ 
Ce  n'est  qu'une  mauvaise  compila- 
tion d'articles  de  pxettes.  Limim 
se  vantait  de  n'avoir  mis  que  sept 
mois  à  composer  cet  ouvrage  :  cela  m 
m'étonne  pas,  dit  Len^t  ,1!  faudrait 
encore  moins  de  temps  pour  en  fairt 
un  pareil.  IL*  Amuues  de  Ckiiioin 
de  ta  monarchie  de  France,  depuis 
son  établissement,AmsHtràuD^  17*11, 
iu-foL,  fig.  III.  Abréfgé  ehnmoiop- 

Î}ue  de  V Histoire  de  France ,  pour 
es  règnes  de  Louis  XIII  et  dt 
Louis  AÎV,  Amsterdam,  1720,  9 
vol.  in-ia;  ibid. ,  17^4»  vù4tA,\ 
(  Trévoux  ),  17ÎI7,  a  ToL;îLid. 
1 7^8, 3  vol.  in- 1  a,ou  un  toL  tB-4^ 
G  est  une  suite  de  rdbrëgé  dt 
l'Histoirç  de  France,  pv  Maneraj;  . 
et  le  3*'»'.  volume  contient  U  fie 
de  cet  historien,  par  Larroqw.  IV. 
Histoire  de  Châties  Xll ,  ni  dt 
Suède,  Amsterdam ,  1 721 , 6  vol. 
in- 12.  y.  Histoire  de  tlmtitat  des 
sciences  et  des  arts  étaUi  à  Beief^ 
en  1 7 1  a ,  Amsterdam ,  1733,1 
fig.  Vl.Une  Traduction  des  cem 
de  Plaute^  Amsterdam,  1719.  10 
vol.  in- 12.  Il  a  eu  le  bon  esprit  de 
conserver  la  traduction  de  Vjinufy' 
trion,  de  VEpidicus  et  do  Armu, 
par  madame Dacier, et  celledes  Cep- 
tifs,  par  Goste.  La  version  des  scia 
autres  pièces  du  comique  btitt-,esl  di 
Limiers:  quoique  plus  snpportaUi 
que  celle  de  Guendevillè  (  refjet 
ce  nom  ),  elle  n'en  est  pas  mem 
très-défectueuse ,  et  ne  peut  qoe  bkî 
sentir  la  nécessité  d*nne  MMnrdli 
version ,  promise  et  ittcndoe  dqm 
si  long-temps  :  cliaqne  picoe  est  fri* 
cédée  d'un  examsn  et  noeompagHi 


MM 

Le  dixième  volanie  con- 
sgmeots  de  Plaute.  VII. 
de  l'ouvrage  latin  de  Phi- 
;h  ,  intitulé  :  Pierres  aa- 
wées ,  sur  lesquelles  Ut 
>nl  mû  leun  noms,  etc. 
n,  17:14.  petit  in-fol.  fig. 
ileÎDe  de  contre-sens  cf 
ODSabsurdes.ProsperMar- 
a  rcleré  quelques  -  unes 
yictio-iiutire  criiùjue,  art. 
,  tom.  1".  p.  59.  VIII. 
et  des  remarques  pour 
ice  du  poùine  de  Tetema- 
ieïcdiùuiii  d'AiD.stertlaD), 
7i9,.7i5.in-ii(i).»Ces 
es  sont  uiiriques  ,  et  par 
lOD  cIIm  ont  été  reinpi'i- 
rt  souvent,  quoiqu'il  soit 
[lie  Fenélon  u'a  jamais  eu 
t  biit  des  portraits  sali- 
iiis  Teicindqtie.  »  (  Vojcï 
lie  Fénèlon ,  par  M.  de 
rn.H.p.  i83  84.)M.  B.ir- 
iir  LiLiiicrs  cul  pari  à  la 
li!îoihè'|iic  ceci  es  i  astique 
Ubliotheca  ecclesiastica) , 
paruqn'uii  volume,  coin- 
feltri-A.Colugric,  t'-i\, 
ov.  le  Vicl.  ries  anonj- 
/3>">.  )  Liiliii  il  a  laisse 
:  Histoire  ilu  temps  ,  ou 
de  averses  Cours ,  sur 
ti  les'pliis  iinporianiei  île 
e,  (>  vol.  iu-4o.  Il  a.inon. 
^rage  comme  lermitic,  eu 
VV— s. 


LIN  Soi 

célèbres  professeurs,  kjuit  ev  la 
malhc'ir  M  perdre  son  père ,  hahike 
malhL'maticieii.ilpriiten  i6i4poiir 
Altdorr,  où  il  remplit ,  trcb  aus ,  le» 
fonrlionsderepélilcur.Uae  chargea, 
en  1O17  ,  d'accom|>acaer  en  Ilalif 
dciu  jeunes  cens  do  famille  :  muii 
1,1  crainte  de  l'inquisLlion  rcmpèchs 
"  "      ■        ■'    "  "  }>au« 


y  suivit  k-s  leçons  des  plus 


avec  SCS  élèves  eu  France  riii  il  de« 
rocura  deux  années.  Il  visita  cusuita 
rAn|;lcterrcetIesPa}s-Bas,eireviLt 
eu  Allemagne  eu  iti'io.LeducdeSaia 
l'avant  nommé  ,  en  i6'i3,  auditeur 
d'un  rt^uienl ,  il  jwrdii  cet  emploi 
au  bout  de  quelque  temps ,  et  il  a^ 
ccpta  la  charge  d'iuslîluleur  du  tîta 
du  chancelier  de  Cidemtiach.  Apr^ 
avoir  termine  celle  éducation ,  il  & 
ct'lic  du  margrave  d'Anspach,  H 
rcviul  en  France,  en  i633, avec  les 
jeunes  [irtnces  de  Brandebourg  :  l'al- 
né,  Albert, lui  témoigna  la  reconnais' 
sauce  de  ses  soins  en  rattachant  4  s« 
personne  ;  il  le  nomma  dans  h  suîta 
chancelier  et  membre  du  conseil 
privé.  Limiueus  mourut  te  i3  mû 
i<i6'>,  sans  avuir  été  marié.  On  a 
de  lui  ;  I.  Tractatus  de  acadaniit, 
Aliorf,  i6ai  ,iti-4°.1I.  Pejurepa. 
bUco  imperii  Homano-Germaniàp 
Strasbourg,  lOigetann.suiv.iSTol. 
in-4''.  La  meilleure  édition  decel  im- 
portant ouvrage  est  cellequ'i  donn^ 
Schilter.  Oldenbourg  en  a  publié  mt 
abrégé  sous  ce  titre;  Limnaus  en» 
cfcfliw.Getii-ïf,  l'i-.i-  Ni  ■-■■.,!,.  I  ., 
iG7J,in.fol.  m.  /.■.(■./■■,f„/.,;,„nj 
desempe'-eur^d'.1Ueina^rre<\vO'*r' 
les-Quint  à  hVnliiiand  III  .  avccÂM 
notes  (  eu  «llrtnand  );  Sli<sI>Ourg, 
i65i  ,  iii-4".:  avcr  de»  aitd'iiniu, 
Leipzig,  i(îi)i;lrad. eu  blio,,Slr«^ 
bour^,  lOW,  ii.-i".  IV.  lÂserva* 
liortes  itt  Btdlam  au  eam  CaroU  tr, 
Strasbourg,  lUii,  iUfi6,in-4^ 
V.  AviitMjvpii  GtilUa,iibri  rtu. 


Hoî 


UM 

ibid.,  i6'>5,  2  vol.  iii-4**.  H  V traite 
de  rorigiiic  des  Français  ,  de  leurs 
langue  ,  mœurs  et  coutumes  ;  de  la 
succession  à  la  couronne;  de  Tcglise 
gallicane  ;  de  la  noblesse ,  du  tiers- 
état  ^  des  universités;  et  cnGn  des 
ctats-gcîicraux ,  parlements  et  cours 
souveraines.  Il  y  a  beaucoup  de  re- 
clicrrlu's  dans  cet  ouvrap;e  ;  mais 
Limnaeus  n'a  pas  toujours  pu  re- 
monter au\  sources  ,  et  il  cite  quel- 
quefois comme  autorif es  des  auteurs 
peu  eslimivs.  Ou  a  encore  de  lui  des 
Notes  sur  la  Dissertation  de  Daniel 
Otton  :  De  jure  publico  imperii  ro- 
mani,  Willemberg,   i658,  iu-8". 

W— s. 
LIMOJON  (  Alexandre  -  Tous- 
«MXT  DE  ),  naquit  à  Avignon,  vers 
iG3o,  d*u!ic  famille  noble  originaire 
du  Di'.ij)]iiue.  Quoique  son  aïeul  eût 
cmbr.isse  le  commerce  ,  l'un  de  ses 
iils  ,  porc  de  celui  qui  fait  le  sujet  de 
cet  article ,  épousa  la  fille  d*Esprit 
des  Blancs ,  co-seigneur  de  Venasquc 
et  de  Saint  Didier.  Limojon,  second 
fruit  de  ce  mariage  ,  fut  cfcuycr  de 
Jean -Antoine  de  Mesme  ,  comte 
d'Avaux,  dont  il  devint  riiommc 
de  coniiancc  par  ses  talents  et  sapro- 
l)ite.  Tl  racrompap;ua  au  congrès  de 
Nimrguc  en  i()^'2  ,  puis  dans  son 
ambassadiî  de  Hollande  en  iCiSj. 
(  r,  AvvL'x.  )  Le  comte  ayant  cte 
nomme'  amlxissadcur  auprès  du  roi 
Jacques  II  qui  se  trouvait  alors  en  Ir- 
lande, Limojon  partit  cncoieavec  lui 
en  iCSc).  Cliarjîc  de  vciâr  rendre 
compte  a  Louis  XIV, de  la  situation 
des  a  flaires  du  roi  Jacques,  il  peiil 
la  iiiL*me  année  dans  la  traversée.  Il 
e'iait  chevalier  du  Mont-Carmel,  et 
de  St.-Lizare  dr  Jcrusaîeui.  On  a  de 
lui  des  eVrils  cpii  annonceul  une  ju'o- 
fonde  ((l'iriiissance  de  la  politiq^re  : 
î.  //i:  toiii'  fies  nés^uciat iutis  tlf  i\V- 
vit'^:tc,  Paris,   i(>6o,  iU'i2.  II.  La 


ville  et  la  république  de  Werdxe , 
Amsterdam,  (  Elzerir  ),  1680; 
Paris,  iG85,  4^  édition;  la  Haye, 
I G85 ,  in- 1  a.  lll.  Le  Triomphe  her^ 
méiique,  ou  la  Pierre  philosophale 
victorieuse,  Amsterdam  ,  i685  et 
et  1690  y  ÎQ-ix  Ce  petit  livre  de 
1 53  pages  ,  curieux  et  assez  esti- 
me' à  une  époque  où  la  chimie  ét^it 
dans  son  enumce ,  est  devenu  ra- 
re ;  mais  ou  doit  peu  le  regretter. 
—  LiMOjoif  (  Icnacc-François  de  ), 
co  -  seigneur  de  Vcnasque  et  de 
Saint  -  Didier ,  hérita  de  ces  ti- 
tres par  son  père ,  Jean  -  Pierre 
Spleudien ,  frerc  aînédn  précédent. 
et  fut,  comme  son  oncle,  chevalier 
de  N.  D.  du  Mont-Carmel  et  de  Si- 
Lazare.  Né  à  Avignon  ,  en  1669,  il 
cultiva  les  muses  proyençales  avec 
succès.  La  nouveauté  de  ses  expres- 
sions lui  acquit  la  réputation  d'un  do 
plus  beaux-esprits  ducomtat  Vënais- 
sin.  IL  avait  de  rimacination;  et  avec 
un  peu  plus  de  goût ,  it  aurait  pu  sefai- 
re  un  nom  dans  la  poésie  française.  H 
avait  remporté  dans  sa  jeunesse  trois 

!m\  à  Tacadcmic  des  jcnx  floraux, 
orsqu*il  publia  son  Fbjrage  mu  Par- 
nasse ,  imprime  à  Chartres,  sous  Je 
nom  de  Rotterdam,  1716,  in-ii 
C'est  une  satire  eu  prose  contre  In 
partisans  des  modernes.  On  y  tnme 
au  moins  une  pièce  de  chaque  gemv 
de  poésie ,  et  même  un  chant  cl  d^ 
Tiii  du  pocmc  de  Clovis.  Pontcodir. 
Siurin  et  surtout  La  Motle  7  soM 
fort  maltraites»  ainsi  que  dans  «r 
tra'^i-romcdic  en  ti*ois  actes,  en  vos» 
inlilidée  Y  Iliade,  qui  termine  cet 
ouvrage  assez  în.sinide ,  et  dont  b 
prose  est  aussi  froiaeque  les  vende 
La  Motte.  Limojon  de  Saint-Didier 
fut  co'.ironncprracadéuiiernnçaise 
eu  17'jo  et  l'j'Ài,  Enhardi  par  co 
triomphes ,  il  crut  pouToir  s'élefcr 
jusqu'il  la  poésie  rpî^pie;  mais  3  uà 


LIM 

ne  les  bjît  premiers  cbatits 
s,  Paris,  1735,111-8'',  Ce 
dont  le  plan  et  l'ensemble 
ieax ,  fut  accueilli  froide- 
t  il  est  oublié  aujourd'hui, 
luve  cependant  des  beautés 
l,des  versbeurcui.et  des 
ions  poeliiues ,  telles  que 
s  Alpes ,  du  trâue  de  Dieu , 
fer  ,  elc.  C'est  à  lort  que 
de  Castres  accuse  Voltaire 
dans  sa  Henriadc ,  cupin 
,  puisque  le  poème  de  la 
rut  dcu&  ans  avaut  celui  de 
rlécontentdu  silcuce  que  les 
.  gardaient  snr  son  poème , 
s'avisa  d'eu  pidjiier  une  cs- 
7oge,qui  donna  lieuà  cinq 
-itiques  ,  imprimées  peu  de 
ires.  Le  Sage,  dans  l'opeVa- 
du  Temple  de  Mémoire, 
lé  la  memr  année  ,  désïfine 
lier ,  («r  le  nom  de  poète 
il.  I.imojoii,  et  son  frère 
ipitaine  d'iiifanlcric  et  c lic- 
?  Saint-Louis  ,  fiucnl  tons 
abdités  dans  li-iir  noblesse  , 
,  par  le  p.ipe  Clémeiil  XII, 

.lériié ,  le  i3  mai  l'j'ii), 
j il ti sieurs  poésies  ra.tmis- 
Mre  autre.' ,  riuij  cbauLs  de 
K  |)arlie  de  Clitvis ,  duuT  uu 


>';  GtoKFROi  marquis  uF.  ), 
des  finances  du  dur  d'Or- 
[oué  dans  la  révoluliun  un 
n'est  pas  {jénériilcinciit 
lis  qui  fui  d'une  assez  g ran- 
-taiicc.  Lors  des  élections 
■géuc'raox  ,  en  1789,1!  se 
ns  la  petite  ville  de  Crijiy, 


LIN 


5o3 


vain  qu'on  lui  fil  observer  que  les 
électeurs  du  tiers-e'tat  y  e'Iaient  :  il 
Toulul  à  l'instant  même  y  pénétrer* 
et  après  s'être  occupe'  nn  instant  da 
l'objet  apparent  de  sa  visite,  il  parla 
auielccieurs  de  l'importance  de  leurs 
fonctions  ,  leur  vanta  lu  vertus  du 
duc  d'Orléans,  et  finit  par  les  déci- 
der à  le  nommer  député.  Le  marquis 
dcLimon  resl^  encore  quelque  temps 
attacbé  à  ce  prince,  dans  les  pre- 
miers tein[is  ae  la  rérdutiou.  Ou  a 
prétcnduqu'ilavaitcompté.en  1790, 
cent  mille  francs,  à  un  certain  aU>o 
Dubois,  «ui  s'était,  dit-on,  chargé 
d'aller  à'Tiirin,  pour  empoisonnerle 
comte  d'Artois.  Ce  fail  n'a  pas  e't^ 

frou\é  :  seulement  il  est  sur  que 
abl>é  Dubois  mourut  empoisonné 
à  Cbambéri  ;  et  l'on  publia  dans  le 
temps,  que  ceux  qui  l'avaieni  chargé 
de  celle  terrible  niission  s'en  dcGi-eiit 
de  celle  manière,  voyant  qii'U  hési- 
tait cl  qu'il  allait  tout  révéler.  Le 
marquis  de  Limon  parut  ensuileavoir 
changé  d'opinion  politique;  il  érai- 
gra  en  1791,  et  se  Ct  remarquer 
au  milieu  des  royalistes  les  plus  ar- 
dents. On  a  de  lui  une  Oraison  fu- 
nèbre de  Louis  Xyi.  U  mourut  en 
Allemagne,  en  1799.  B — u. 

LIN  [  SiinT  ),  pape,  fut  le  suc- 
cesseur immédiat  de  Saint-Pierre  , 
l'an  (5tî.  Il  étsil  fils  d'Herculanus , 


à  Vol  le. 


B.Onci 


apparent  de  \. 
nt  oii  les  électeurs  se  truu- 
mis ,  afin  d'y  ordoniii-i  di-i 
ni  au  nom  du  prince  à  qui 
;Dt  apparunaii.  Ce  fut  ea- 


qu'il  gouverna  l'Eglise  conjointe- 
ment avec  s.iintClcl,  ou  Anaclet, 
elsaiulCIémcnL D'autres  prétendent 
qu'il  avait  été  ordonne  par  saint 
Pierre,  soit  pour  gouverner  l'Eglise 
en  son  absence  ,  suit  pour  Lui  suc- 
cédcr.On  croit  qu'il  exerça  son  mt- 
nbtère  peodanl  douze  ans ,  qu'il 
mourut  en  78,el  reçut  la  couronne  du 
inartyre  ,  sous  l'eraj^rchr    >■  1  lu, 

Îui  persécutait  alors  les  rbriii  11*, 
l'f^lisc  rend  cet  hoDiicur  à  s^iat 


5o4  LIN 

Lin,  dans  le  canon  de  la  messe,  où 
elle  le  met  au  nombre  de  ceux  qui 
ont  souffert  pour  le  maintien  de  la 
foi.  Les  aclions  particulières  de  ce 
pape  sont  d'ailleurs  ij'noré^s.  Ce  fut 
de  son  temps,  en  70  ,quo  Jérusalem 
fut  prise  et  dëtruilc  par  les  Romains. 
Guill.  Malechâut  a  public  :  D.  Lird 
pontiftcuin  secundi,ele  sui  pripdeces- 
sorisy  D,  Pétri  apostoli,„passione 
Ubellus  ;  item  de  passione  D.  Pauli 
libellus   altery    Paris  ,  Chaudicrc , 
I  rjGG  ;  et  cet  ouvrage  apocryphe  a 
etc'  insère  dans  la  Bihliotheca  Pa- 
trum  maxima,  tom,  '2,  pa^;.  1-67. 
Saint  Lin  eut  pour  successeur,  saint 
Clct  ou  Anacfet ,  suivant  Fleury  et 
VArt  de  vérifier  les  <iafw.LeP.ragi 
et  Lengtet  Dufrcsnoy ,  placent  saint 
Gle'ment  avant  saint  Get.        D-s. 

LIN  (  Hans  Van  ) ,  peintre  de 
genre,  surnomme'  StiVieid,  ne'  en 
Hollande,  florissait  vers  le  milieu 
du  wii*^.  siècle.  11  excellait  dans  les 
tableaux  de  batailles; et  aucun  pein- 
tre hollandais  ,Wouwermaus  excep- 
te, ne  peut  lui  élre  compare'  pour  le 
talent  de  peindre  les  chevaux.  Le 
seul  historien  qui  ait  parle  de  Van 
Lin ,  est  Houbraken.  Il  en  fait  un 
grand  e'ioge  ;  mais  il  se  trompe  eu 
rappelant  Jan  Van  Lint.  Tous  les 
t  iblciux  connus  de  cet  artiste  por- 
l<*tit  le  nom  de  Hans  Van  Lin.   Le 
^lusee    du    Louvre  a   possède'   un 
de  SCS  tableaux ,  représentant  une 
JJataiUe   dans    des    rochers,    qui 
était  un  des  pins  beaux  ornements 
de  la  galerie  de   Brunswick  :   il  a 
oté  repris  en  i8i5.  C.  F.  Boëlius  a 
grave  en  1 76G,  d'après  Van  Lin ,  une 
rslampe  représentant  un  bal i ment 
devant  lequel  sont  trois  mulets  et 
plusieurs  hommes.  P — s. 

LINACRK  (  Thomas  ),  en  latin 
Linacer  ou  Lymicrits ,  mrderin  au- 
^l.ùb  .  naquit  à  Ganlorbcry,  en  i  '^Go, 


Au  sortir  de  rimÎTerstté  d*Oxford« 
il  alla  voyager  sur  le  continent ,  et 

S  rit  le  degré  de  docteur  en  mëdcc  ioe 
ans  plusieurs  univerâtés.  U  s'ar- 
rêta qnetque  temps  â  Rome;  nuis 
son  plus  long  sqour  fut  k  Florence, 
où  il  suivit  les  leçons  de  Demetrios 
Chalcondyle ,  d'Ange  Poiiticn  ,  et 
d'Hermolaiis  BarLaro.  Il  fut  traité 
avec  beaucoup  de  distinction  par 
Laui*ent  de  Mélicis,  qui  l'associa  au 
e'tudes  de  ses  enfants  ,  aGn  d'excitrr 
leur  émulation.  A  ïon  retour  en  An- 
gleterre ,  il  donna  pendant  pluswin 
années  des  leçons  gratuites  oe  mëde* 
ci  08  dans  la  ville  d*Oxford.  Henri 
VII  le  fit  venir  k  sa  cour  ponreasei- 
gner  l'italien  au  prince  Artkus,  soo 
fils  aîné.  Henri  VlII  le  nomma  m» 
médecin  ordinaire.  Linacre  eut  h 

{)rincipale  part  à  la  fondation  du  col- 
ége  des  médecins  de  Londres ,  dint 
il  fut  nommé  pr^ideut.  A  l'exem- 
ple des  anciens  médecins  y  il  voolit 
joindre  le  s«icerdoce  k  Fart  de  gué- 
rir ;  et, quoique  dans  un  Ige avancé, 
il  entra  dans  les  ordres' ,  reçnt  b 
prêtrise,  fut  pourvu  de  la  dignitede 
chantre  dans  l'égUse  d*York,  eC  de 
plusiears  autres  bénéûces.  Il  moaraC 
en  1 5^4*  Linacre  possédait  bien  lo 
langues  grecque  et  latine,  et  ce»' 
vait  cette  dernière  dans  toute  sa  pn 
reté.  Les  savants  les  plus  disbngaé&« 
tels  que  Thomas  More ,  Erasme, 
Latimer,  Tunstal  ,  etc.,  m  fireat 
gloire  d'être  rn  correspondance  arec 
luL  Voici  la  liste  de  ses  mivnges: 
I.  Les  éléments  de  la  gramme' 
re,  traduits  en  latin  par  George  Ba- 
chanan,  sous  ce  fitre:  EuduMtdê 
f^rfttnmatices,  Paris,  i533  et  tS5o. 
iu-8*'.  II.  De  emendaid  ttnMvà 
latini  sermonis,  lib.  vi,   in-S".* 
Paris,  i53'j-i55o;  Leîpiig,  t543; 
et  Colo(;ne,  1 55-5;  revus  par  Joa* 
ckim  Camcrarius^  Leipzig^  iSgif 


tlN 

ni.  Le  régime  de  la  diète 
I  sanièf  ouvrage  estime  des 
as.  IV.  De  temperamento ,  el 
tli  temperie ,  lib,  ii:,  Venise, 
iradiiil  du  crcc  de  Galien.  V. 
^lion  latine  de  dilTérenls  autres 
;es  dn  même  auteur,  VI.  Pro- 
adochi  sphxra  ,  traduit  du 
t'eDisc ,  iSoo,  in-fol.  Toutes 
aductiom  sont  écrites  d'uo 
ris-«lega[it.  T — D. 

lAUT  (Micuil),  littérateur, 
i  Louïiersfi),  en  1708,  lit 
rs  au  sortir  du  collège,  et  vînt  ji 
avec  des  lettres  de  rccomman- 
du  marquis  deCideville,  pour 
re  ,  ijui  le  lit  nommer  précep- 
u  [ils  de  M"',  du  Cbâtelcl,  et 
gea  fortement  à  raetlreà  proiit 
sirs  pour  sa  propre  iDsImclion. 
re  écrivait  à  M.  de  Cideville , 
33  :  d  Je  oc  sais  pas  encore  si 
iDt  sera  uu  grand  porte;  mais 
rois  qu'il  sera  un  très-hoQiicle 
èt-aimable  homme....  Il  n'est 
bien  sùv  qu'il  ait  un  de  res  ta- 
s  m.irqiies,  sans  quoi  la  poé- 
psl  un  bien  nierhaut  mclier..,, 
ii>rtc/.-lc  â  travailler  et  à  s'ins- 
re  de  choses  qui  puissent  lui 
'  utiles,  quelque  parti  qu'il  em- 
s»c;il  voulait  ('lie  prt-ccpleur, 
peine  sail-il  le  Ltin.  »  Lniant , 
(IlemcDl  insouciant ,  et  prcfc- 
«n  indcjtenddiice  à  la  fortune, 
1  gloire  même,  ne  profila  point 
i  sages  conseils.  >>  Je  ne  suis 
trop  routent  de  Liuaul ,  e'rri- 
1  encore  Voltaire  à  Cideville  ; 
)e  travaille  point,  il  ne  fait 
1;  il  se  couche  à  sept  heii- 
du  soir,  pour  se  lever  .i  mi- 
■l'i...  Plein  de  goùl , d'cspiil  et 


LIN  503  - 

u  d'imaôuation ,  il  n'a  rien  de  ce 
rK  qu'il  Gnt,  ni  pour  briller  ni  pour 
"  f.iiie  fortune;  il  a  la  sorte  d'esprit 
V  q<ji  convient  à  un  homme  qui  au- 
u  rait  vinRt  mille  livres  de  ren- 
*  le.  »  (  Le»,  du  7  avril  1734-  )  tj- 
tinni  ne  tarda  pis  i  se  lasser  des 
j-laintes  et  des  remontrances  contt- 
inielles  de  Sun  mécène;  il  témoigna 
ii^se;!  durement  qne  le  séjourdc  Qrey 
l'ennuyait  ;  A  il  revint  à  Paris  , 
■IN  il  fut  gouverneur  du  Gis  de  M. 
Ilcliert,  introducteur  des  ambassa- 
deurs. Cet  emploi  modeste  suflïsaîl 
.'1  ses  besoins  .  el  il  prélcr.iil  un  lo- 
grmeiit  peu  commode,  qu'il  parta- 
geait avec  sa  mitre  ,  et  une  table  mal 
servie,  à  celle  des  grands  seigneur» 
qui  l'invitaient.  Siir  la  (in  de  sa 
vie  ,  il  éprouva  des  regrets  de  n'a- 
voir pas  suivi  une  carriïre  plus  lu- 
crative. Il  mourut  à  Paris,  le  1 1  dé- 
lembre  ii49-  I-ûiant  a  remporté 
irois  fois  le  prix  de  poésie  à  raca- 
iléniie  frantaise ,  et  oliteiiu  un  ac- 
cessit (  0  en  concurrence  avec  Mar- 
monte! ,  qui  fut  couronné.  On  a,  en 
outi«,  de  lui,  deux  tragédies  :  Al- 
zaîde,  représentée  en  1745,  oOf* 
quelques  beaux  endroits,  et  eut  plu- 
sieurs reprcscnlatioDs;  Fonda,  reimt 
de  J'ohgae,  pièce  romanesque  et 
mal  écrite,  ne  fut  jouée  qu'une  seul* 
fois,  m  il^j!  m^is  elle  a  été  impri- 
mée. Pans,  i^Si.in-ii.  On  lui  at- 
tribue ;  1'//,)  nien  augure  delà  paix, 
scèucsiléro'illueseuunartc.euven, 
à  l'occasion  du  mariage  du  DaupbÎD, 
Paris,  174^ •■■1-3°.  Liuaut  a  doonê 
l'édition  des  Couvres  de  M.  de  Vol- 


rï*^^ J^""™' "  ^""  """^ 


iiii»k«,J^><ÏM-» 


5oG 


LIN 


taire,  Amsterdam,  i^SS-Sg ,  3  vo- 
lumes in-8o.  :  en  Icte  du  premier 
est  une  Préface ,  dans  lacpielle  il 
te'moîgne  sa  reconnaissance  pour 
l'illustre  auteur.  On  a  encore  de 
lui  des  Odes  ,  des  Epitres ,  et  des 
pifeccs  fugitives,  parmi  lesquelles  on 
cite  ce  madrigal  qu'il  composa  pcn- 
daut({îi'il  habitait  le  cliâteaude  M™«. 
du  Châlelet  : 

XJa  «oyasaur  qui  ne  mentait  iamaU , 
l'atte  «  Cirey,  r«Jniirf  ,  !•  contemple^  ^ 
Il  croit  ilUhoiil  que  ce  n'cM  qu'un  palais'} 
Mail  voyant  Emilie  ,  ab!  dit  il ,  «.'est  un  temple. 

On  peut  consulter  la  Notice  que 
Titon  duTillet  a  consacre'e  à  Linant, 
dans  le  Second  supplément  du  Par- 
nasse français;  et  une  Lettre  de 
ral)l)c  Yarl,  en  réponse  à  rarticlc  des 
Trois  siècles  de  la  littérature  ^  in- 
sérée dans  le  Journal  Encyclopédi- 
que, mois  de  juin  1773.  —  Un  au- 
tre LiivAXT  fut  précepteur  du  fils  de 
madame  d'Epinay;  et  c*estii  lui  que 
sont  adressées  quelques  lettres  '^qiii 
font  partie  de  la  Correspondance 
générale  de  Voltaire.  W-s. 

LIND  (  Jacques  ) ,  médecin  an- 
glais ,  mort  le  18  juillet  1794  >  ^ 
Gosport ,  a  publie'  :  I.  Dissertation 
sur  les  maladies  vénériennes  lo  - 
cales  ,  Edimbourg  ,  1 7  48  ,  in  -  4°. 
IL  Traité  sur  le  scorinit  ,  Edim- 
bourg ,  17^7,  in-S'*.  ;  traduit  de 
de  l'anglais ,  Paris ,  1 75G ,  2  vol. 
in- Il  :  c'est  dans  cet  ouvrage  ,  plu- 
éieurs  fuis  reimprime  ,  que  Lind 
combat  victorieusement  les  idées 
errone'cs  que  Sevcrin  Eugalen ,  me'- 
drrin  hollandais,  avait  consir;iires 
dans  son  ouvrage  sur  la  maladie 
scorbutique.  III.  Essai  sur  les 
mnrcns  de  conserver  la  santé  des 
marins ,  1757  ,  in  -  8**.  ;  plusieurs 
fuis  réimprime'.  IV.  Doux  Mémoires 
sur  les  fièvres  et  les  maladies  conta- 
gieuses ,  1 7G3 ,  in-8".  V.  Essai  sur 


UN 

les  maladies  auxquelles  les  Euro* 
péens  sont  exposés  dans  les  pays 
chauds,  i']6S  j'uBL-Q^,  Lind  a  cher- 
ché à  déterminer  dans  cet  essai ,  qui 
a  eu  plusieurs  éditions  ,  et  qaï  a  été 
traduit  en  plusieurs  langues ,  com- 
bien de  temps  les  émanations  maré- 
cageuses  pouvaient  rester  cachées 
dans  le  corps  humain,  sans  manifes- 
ter leur  existence  par  le  développe- 
ment de  la  fièvre.  VL  Ménwire  sur 
re/ficacitédel'éthersulfunque.p<Hir 
déplacer  la  goutte  de  Vestomac  ;  in- 
séré dans  le  Magasin  universel  de 
Londres ,  tom.  vi.  VII.  Hemanptei 
sur  la  prétendue  influence  de  h 
lune  sur  les  fièvres,  ïbià.  toL  in-fr*. 
VIII.  Sur  l'efficacité  du  mercure 
dans  le  traitement  des  maladies  in- 
flammatoires,  et  delà  djssentene, 
ibid.  vol.  in-8°.  IX.  Observadonsur 
des  hydatides  traitées  avec  succès 
par  le  mercure,  ilnd.  vol.  iu-ix  IL 
Proposition   pour   remédier  à  U 
privation  de  Veau  douce  en  mer, 
ibid.  nov.  1 768.  P.  et  L. 

LINDANUS  (  GuiLLAUME-Dv 
iiASE  ) ,  l'un  des  plus  savants  coniro* 
versistes  du  seizième  siècle ,  naqnit 
en  1 5^5 ,  à  Dordrecbt ,  d'une  fa- 
mille trcs-distingiiée,  qui  avait  pof- 
sédé  la  seigneurie  de  Unda ,  bonrj 
submergé  en  i4'i'.i.  U  fit  ses  élu- 
des à  ruuivcrsité  de  Lonvainy  et 
dcsirnnt  se  p<rrfectionner  dans  la 
connaissance  du  grec  et  de  Thé- 
breu ,  il  se  retidit  à  Paris ,  poor 
suivre  les  leçons  de  Mercier  et  de 
Tiinièbc;  il  retourna  ensuite  à  TjOH- 
vain .  embrassa  Tétat  ecclésiasti- 
que ,  et  reçut  ses  degrés  en  théo- 
logie en  iT)')').  ApjKdé  la  même  an* 
née  h  Dillîn^en ,  il  y  explioua  Vïr 
criture  sainte  pendant  trois  ans, 
obtint  dilltTonts  emplois  ,  et  fut 
enfin  nommé  inqnisi tenir  de  la  ftii , 
pour  la  province  de  Frise  i  durp 


LIN 


rça  ,  dil-on ,  nvec  une  gran- 
ité. Lp  roi  d'Esnagnc,  Phi- 
,  l'clcv^i  à  l'cvfcLé  de  Ku- 
; ,  lors  de  la  création  des 
1  ste'i;M  dans  les  Pays  - 
HGi  )  ;  mais  Lindanus  ne 
rendre  posses.siuii  que  sept 
s.  Les  inte'rérs  de  la  religioa 
cnt  de  faire  dcm  Toyages  à 
n  il  y  reçiil  un  accueil  dis- 
lii  l)ipe  GréRoirc  XIII, 
canliiiïiix.  Tiatisfe'ré  ,  en 
sur  le  siège  de  Gand  ,  il 
le  4  navembiT  de  la  mfme 
'tfiil  iiihurnc  daus  le  tom- 
Corael.  J.itiscnius,  sun  prc'- 
ir  et  soD  ami.  La  /'(>  de 
Ls  a  c'Ie'  publiée  eu  latin ,  par 
iiuld  IlaTcnsius ,  à  la  suîlc  du 
•tinniis  lie  ereclione  ttovo- 
/Iclgio  episcopataum ,  Co- 
fi.K).in-4".  IJaroiitns  faisait 
lai  tîtidier  de  ce  pre'Iat  ;  cl  ce 
L  <eul  qu'il  cummtiniqiia  ses 
r  le  Martvroli'g- ,  avant  de 
lier.   Liiidauiis  a   bi^sé   un 

iun.  ei  d'un  sivic assez  pur , 
p.res  ,>,.r  les  def.xit»  .■on,- 
■iia.tc.rs  de  cr  siècle.  Oii  se 
■ra.leuler:!. />»;.(»«.>  ce- 
i^rinelaiidi  Scriplurai,  Colo- 
',fi:w-\i\\\.ran"pUaevan- 
ibid.  ii(J3,  in-f(.l.;I'     ■ 


inpri 


0  pin 


s  fuis  : 
ils  :  le.s 


des 


ÈJcsmom.ruos.oni  uise 
^  arpniuenls.  Ilf.  Psidte- 
etiis  à  tneiidis  DC,  i-ejiur- 
ft  de  gnrco  atijiw  behraico 
>iUu't-al;n.\»yrrs,  1W7. 
!a  ap  islol  ca  ifii  li.ii'pa  S. 
ann  il,itio'>.  <-(  aj-olopà  it- 
^iivrrs,  i'iH.S.iiiH".;P,ilis, 


5o7 
nx  :  c'est  un  oarrap  Nip- 
posé  ,  et  toutes  les  raisons  de  Lin- 
(laiiiis  pour  en  déniunircr  l'aullicnli- 
-rile,  n'ont  pupcisuaderlescriliquesi 
On  a  publié ,  a  Bois-lc-Duc  ,  1 584  , 
in-8°. ,  le  Catalo^te  des  ouvrages 
imprimes  el  manuscrits  de  ce  prélat; 
et  on  en  trouve  la  liste  dansFnppens, 
BihUoth.  Selgica.  L-b-e  et  W-s. 
MNDBLOM  (  AiEL  ),  archevê- 
que d'Upsal.  ne  en  1747.  ■!»"*  'a 
proviucc  d'Oslrogotbic ,  reçut  de 
son  père,  pasteur  et  ai-chidiacre ,  une 
cduratioo  soignée,  et  Gt  ensuite  de 
Irès-bounes  études  à  Upsal.  Le  sa- 
vant Jean  Ilire  fut  un  de  ses  raai- 
Ircs ,  et  lui  donna  te  goQt  de  la  criti- 
que et  des  langues  anciennes.  Après 
avoir  achevé  ses  cours  k  l'université, 
A\el  Liodbloni  passa  en  Livonie,  uii 
il  fut  chargé  d'une  éducation  parti- 
culière. Revenu  cji  S'icde ,  il  obtint 
à  L'psal  la  chaire  dr  belles -Icllrr» 
et  de  politique,  long-temps  occupée 
par  Jean  Ihre,  et  épousa  la  QUc  de 
iiei'ge  Frondin  ,  bibliothécaire  de 
l'université.  (  Voyez  rROODin.  )  Ses 


il  lap- 
laitre  la 


'..   /'a 


nliqua  surtout  à  faire  connaître  1 
littérature  laliiie.  Un  DictionaMtv 
lalirt  et  suédois ,  qu'il  publia  dau 
ce  même  temps ,  fut  le  fruit  de  pla- 
.vienrs  années  de  recherches  el  de 
méditations.  Vers  l'auuée  i'^8(),l« 
professeur  Lindblom  prit  les  ordre* 
ecelésiasliques  ;  et  peu  après  il  fut 
nommé,  pr  Gustave  III,  évApiede 
Linkocpiug,  dignité'  qui  lui  donnait 
le  premier  rang  parmi  les  prélats  de 
Suède,  après  l'archevêque  d'UpsaL 
Ce  siège  était  alors  occupé  par  Uno 
Troïl,  connu  daus  le  monde  sarant 

far  la  Reliition  lîc  .'«in  vOj.igc  eu 
dande.  L'aitliev^'iue  s'étani  ab- 
.>^en te' pour  quelque  tnnps  deladièl* 
asseuiblce  à  l'époque  urageuM  de 
1789,  rifrequc  do  LiakoetùBj  l# 


5o8 


UN 


remplaça  comme  orateur  de  Vordrc 
du  cierge',  et  signa  en  cette  qualilc 
Vacie  d'union  et  de  su  fêté    qui 
au|^mentait  sons  pKi.siciirs  rapports 
la  pierog.ilive  royale. Quelque  temps 
après,  lo  siège  archiépiscopal  d'Up- 
sal   étant  devenu  vacant,  Tévéque 
de   Liukoepnng  oLtint  la  première 
dignité'  eccle^iaslique  du  royaume. 
Pendant  sou  séjour  à  LinLoeping, 
Lindblom  avait  fait  imprimer  sous 
ses  auspices    un   Journal   thèolo- 
^itnie  \  fort   remarquable    par  ses 
principes  de  tolérance.  Ce  fut  lui 
q*ii  reçut  à  EIscneur,  où  il  s*e'lait 
rendu  par   ordre   du    roi  Charles 
XllI ,  la  profession  de  foi  luthé- 
rienne du  général  BernadoUe,maiu- 
teitanl  roi  sous  le  nom  de  Cuaulks- 
Jean,  qui  venait  d'être  élu  prince 
royal  par  les  Etals.  C'est  aussi  l'ar* 
clievé({ue  Lindhloni  qui  a  fait  le  sa- 
cre de  Charles-Jean ,  à  Stockholm, 
au  mois  de  mai  i8 1 8.  Ce  prélat  avait 
épousé  en  secondes  noces  une  per- 
sonne de  beaucoup  d'esprit;  qui  avait 
été  allachée  à  la  cour  de  la  reiue  de 
Suède.  Ses  enfants  ont  été  anoblis 
sous  le  nom  de  LinJerskoeld.  Il  est 
mort  au  commencement  de  l'année 
i8i().  —  Un  de  ses  frères,  long- 
temps secrétaire  interpnio  du  roi 
de  France, cl  mainlenaul  vice-sécre- 
taire  de  l'académie  de  Stockholm  ,  a 
traduit  eu  français  le   f^ojage  de 
Tro'il,  en  Islande,  C — au. 

LLNDKHllOG  ;Erpold  ,eu  latin 
Lhuhnbro^ius y  com])ilaleur  estima- 
ble ,  né  à  Brème  vers  1 5  Jo ,  embrassa 
rétatec.cléi>iasliv|ue,  et  fut  pourvu  d'un 
canonicat  au  chapitre  luthérien  de 
Hambourg.  Il  s'aj)j)'inua  surtout  à  la 
recherche  des  ouvrages  historiques, 
et  en  puljjia  plusieurs,  alors  inédits, 
avec  des  préfaces  et  des  additions. 
Il  mourut  le '>,o  juin  iGiO,  laissant 
deux  fils  qui  ont  acquis  une  réputa- 


LTV 

tien  assez  ëlendiie  par  leur  ^rnditio. 
On  a  de  lui  :  I.  Channique  des  gfoCei 
de  Charlemagne  (  eu  allemaDd  ], 
Hambourg,  iSoS,  iii-4''-  ^  ^^ 
au'uuextrait  des  QÎstohcosqaiaTaîcol 
aéjâ  écrit  le  même  rècne;  mais  ob 
reproche  a  l'éditeur  d  avoir  adopté 
les  fables  de  l'arc hcrcqne  Turpu. 
II.  Uistoria  compendiosa  Dms 
rcgum,  ah  incerio  auctore  cont- 
cripta^  lie^'de,  1 5q5, 10-4*^.  Lîndebroj 
a  continué  cette  liistoire  jusqu'au  rè- 
gne de  Christian  iv.  III.  HhtùrUm» 
chiepiscoporum  Brtmendum ,  ifaid. 
1595,  in-4^  C'est  Tliistoire  ecdé- 
siasliqued' Adam  de  Brème.  IV.  ^cti^ 
tores  rerum  germanicarum  septeni' 
trionalium,  nempe  Saxonum^SlâF- 
vovutn  ,  Femdalorum ,  Dtmonm, 
Norvi'egiorum  ^  Suedomm,  Ham- 
bourg ,  1 595 ,  in-fol.  Cette  collertioa 
est  utile,  particulièrement  pour  Thi»- 
toire  de  Danemark  ;  on  Iroinren  It 
liste  des  auteurs  dont  elleie  GonpoM 
dans  le  catalogue  à  la  suite  de  la  Jf^ 
thode  pour  étudier  l' histoire  parUs- 
glet  Dufrcsnoy  :  celte  coUeclionacïé 
réimprimée  par  les  soius  de  J.  Alb. 
Fabricius,avcc  les  Origimeshamkat' 
^<nscs,de  P.  Lambecius,ihid.  1706, 
in-fol.  —  Frédéric  Lindebkog  ,  fib 
cadet  du  précédent ,  naquit  à  Haa- 
bourg,  le  u8  décembre  iSjS  :  il  alb 
faire  ses  études  en  Hollande,  où  il  ic 
Ha  particulièrement  arec  le  bmga 
Scaiiger ,  qui  lui  conseilla  de  se  lintr 
à  la  critique  des  anciens  autears.  Il 
visita  ensuite  la  France ,  et ,  rercM 
dans  sa  ptiîc,  étudia  la  înrispn- 
dcnce,fut  pourvu  de  diflcrcnts  cn« 
plois  ,  cl  mourut  en  tùin*  On  a  de 
lui  :  I.  D.rs  Editions  de  lAppemàa 
de  ^  irgîle  (/'q;*.  Jos.  S<:4UGem);  — 
de  M.  ValeiîusProbus,  De  Noiisea^ 
tiquoium  ,  sous  le  nom  latinise'  d» 
C,  y.  F.  TiUobTOga;~it$  Comédiei 
de  Tércuce;  et  de  VBiaoipÊ  d'Aflh 


[in ,  avec  des  coramen- 
Valois  a  conserves  dans 
II.Dcs.Yoi«?urT.freu- 
mmloire  de  Donat  ;  — 
\t  Ciris  ,\e%CiHalectes 
—  sur  lej  Priapèei ,  et 
£Jegi«  de  PeJo  Albi- 
s  notes  sur  les  élégies 
rimées  avec  celles  de 
ei  de  Nicolas  Hein- 
Milam,  1753,  in -8». 
ntarius  de  ludts  ihtte- 
i6o5,in-4".  IV.  Toin- 
»  Ugem  anicam  C.  Si 
tari  maledixerit ,  cum. 
ribiis ,  etc.  Hamboiti^  , 


r   ;o, 


;  le  I 

:  nom. 


OitoD.  V.  Diversa-um 
'orix  antiijux  seriplores 
urg,  lOii,  iD-40.  Ce 
[ieut  les  chroniques  de 
l'Isidore  de  Scvillc  et  de 
(  eu  Waniefrid  ).  avec 
■s(i].VI.  Codex  leguin 
,  in  <}uo  contiiienUir 
^horutn  ,  Burffindio- 
'lanrwrum  ,  de.  Fiviuc- 
iii-fol.  Celle  cullecliun 

nlcressaiils ,  mais  dont 
it  eic  réimprimés  plus 
Iparltalii»  D.Kouq^el, 

le  Corjna  iitris  germa- 
.  {  Voyei  GeoRCiscJi  ). 
1  outre ,  inse'rée  par  Paid 
ins  les  Barùamnim  U- 
• ,  Venise  ,   i-8i->)'»,  5 

V!!.  fariarunt  <jwrs- 
uria  ;  dan»  la  BibUolh. 

Fabriciiis,  tom.  ini , 


I.iy  Sf-g 

p.  5ft(VGoo.  —  I.inDEBBoo  (Hi-nri;, 
frère  aine  di;  Frédéric, naquit  .iHjiQ- 
liourp  ,  en  1  î-o  :  après  avoir  termi- 
né ses  étude» ,  il  visîu  le*  Pays-Bas,  la 
France  et  l'Ilalie,  pour  lier  connais- 
sancE  avec  les  savants  el  recueillir 
des  mauiiscriu.  Pendant  qu'il  étail  k 
Paru,  il  lui  arriva  une  avculnre  fort 
désB^réaMc,  rapportée  parColomièi, 
(jni  cite  pour  garant Vossiu5:  a  B.Liu* 
»  dcbrog,  dit-il,  allait  sourent  à  U 
n  liMiothèquc  de  Saiut-Victor,  sous 
»  prélrxtef  y  étudier, et  y  déroluit 
"  toujoursquel^uumaiiuscrits.Quel- 
»  qu'uu  s'élaot  aperçu  de  ses  lar* 
»  ciu),  ou  al]a  le  prendre  un  malin 
»  en  bonnet  de  nuii  et  en  pantouIlM, 
«  cl  ou  le  mena  ainsi  en  prison;  mai* 
n  il  en  sortit  quelques  jours  ajui»  , 
n  par  le  crédit  du  savant  Dup'.iy,  • 
(  Vov.  Colotneiii  apuscala ,  p.  111 1 ,  ) 
Il  retourna  en  Allemacnc ,  et  fui 
nommé  canservaleur  de  la  bibliotlii- 
qiie  fondée  à  Gotiorp,  par  le  dncd* 
nuKteîu,Jean-Adulphe.Unadelui: 
A'otcr  in  Cemarinum  de  die  tulàU, 
Himbourç,  itiij  ,in-4°.  :  LeTd«  , 
lU'l  t,  iu-S".;  —une  «lit.  du  fiolj- 
craliciu,  de  J.  de  Saliskury,  I.eydc, 
i5i}5,  in-8''.,etc.^u.V.  snr  celte  fli. 
raille,  Lebcn  derberuhmten lÀmUn- 
l^rogiorum  (  Vies  de»  fjmwx  Lind» 
LroR ) .Iliinbourg ,  1 7i3,in-8 '.  W-s. 
LINDKS  {  jEAfi-\(.To(.itw  V*i* 
DEH  ) ,  sarant  professeur  «i  m^c- 
c]ne,uanuit  à  liiucLWseo,  yiHe  d» 
U  Nurd-Hu|]ande,le  iSjanvicr  1609. 
Il  était  (ils  d'un  mélecin  cstim^ircc- 
teiirducoll^ed'Ëuckhuisen  (  1  ),  ^ 
prit  soin  de  sa  première  édncaiion.U 


ÂZ-'l."  J."     -n  .îil   (r«.i 


5 10  LIN 

alla  ensuite  e'iudicr  à  Leyde  ,el ,  après 
avoir  termine'  ses  cours  do  philoso- 
phie ^  «'appliqua  à  la  médecine  avec 
Dcaucoup  d'ardeur.  De  Leyde  il  se 
rendit  à  Franekcr ,  où  il  reçut  le  doc- 
torat en  1 6'JLC),  Son  |)èrc ,  (jue  sa  ré- 
putation avait  fait  appeler  à  Ams- 
terdam, voulut  ravoir  auprès  de  lui  ; 
et  ce  lut  sous  ses  yeux  qu'Antonide 
commença  TeiLcrcice  de  son  art.  Les 
succès  qu*il  obtint  dans  la  pratique, 
furent  si  grands  qu'on  lui  offrit  la 
chaire  de  médecine  de  Franekcr,  et 
il  la  remplit  pendant  l'i  ans  d'une 
manière  très-distingue'e.  liC  jardin  bo- 
tanique et  la  bibliothèque  de  l'acadé- 
mie, dont  il  était  le  consen'ateur,  du- 
rent à  SCS  soins  beaucoup  d'amélio- 
rations. Les  universités  de  Leyde  et 
d'Utrecht  se  disputèrent  l'avantage 
de  posséder  ce  professeur  :  Vander 
Linden  donna  la  préférence  à  celle  de 
Leyde,  et  il  mourut  en  cette  ville  le  5 
mars  i  (>(34.  Jean  Gocceius,  son  collè- 
gue, prononça  son  oraison  funèbre  ; 
cette  pièce  a  éléimprimée.  Le  fameut 
Gui  Patin ,  ami  de  Van  der  Linden , 
le  regardait  comme  un  homme  très- 
instruit  ,  mais  mauvais  praticien,  et 
le  soupçonnait  d'être  entêté  de  Tal- 
chimie  et  de  la  pierre  philosophalc 
(  Voyez  les  Lettres  de  Patin,  3i'i 
et  397  ).  On  a  de  ce  professeur  un 
assez  grand  nombre  d'ouvrages, par- 
mi Icsqurls  on  distingue:  L  Descrip- 
tis  mediris  libri  diio ,  Amsterdam  , 
1G37  ,  lO  M  et  iGG'.i ,  in-8».  C'est 
une  Bibliographie  médicale,  très-in- 
complète, même  pour  le  temps  où 
elleapiru,et  qui  n  est  point  exempte 
d'erreurs  (  F  oyez  Ekîtst,  t.  XIII, 
p.  a(K)  )  ;  mais  elle  n*en  a  pas  moins 
été  fort  utile  à  ceux  qui  ont  travail- 
lé depuis  sur  le  même  sujet.  A.  Merc- 
klin   Ta  publiée  avec  des  additions 
considérables  sous  ce  titre  :  Linde- 
nius  renovatus ,  siyf  de  scriptis  me- 


LIN 

dicis,  etc.  y  Nuremberç ,  1686 ,  ia- 
4^.;  et  J.J.  Manget  a  insère'  cet  ou- 
vrage ,  stVcc  de  noaTelles  additions 
dans  sa  Bibliotheca  scripton  medi' 
cor.  (Voyez  Maicget  et  Mehcklir)* 
II.  Medicinaphjrsi(^gica,noifdat- 
raldquemethodo ,  ex  opiimis  quUmt' 
que  auctoribus  contracta^  ei  prapnU 
obser^atioràhus  locupleiata ,  Ams- 
terdam ,  I G53  y  10-4^.  Suivant  Boy 
(  Dictionnaire  de  médecine  ) ,  Van 
der  Linden  a  suivi  Vesale,  quoiqu'il 
le  contredise  assez  souvent  ;â  faîtn- 
monter  la  découverte  de  la  circula- 
tion du  sang  jusqu^à  Hippocrate;  et  il 
soutient  que  la  substance  du  careia 
est  insensible.  La  description  qv'il 
fait  de  l'oreille  et  des  muscles  est  a»* 
sez  étendue  ;  il  rend  compte  aussi  de 
ses   observations   narticulièies  sur 
l'organe  de  la  vue.  IIL  Seleda  me- 
dicaet  adea  exerciîatUmes  BstmMi, 
Leyde,  i656,in-4*'.  Cestonrecucfl 
de  seize  dissertations  dont  ouelquo- 
uues  sont  assez  curieuses.  lV«  Jtfefe- 
temata  medicinœ  Hippocratàae^î^ 
i(>6o,  in-4°.  Vander  Linden  y  ortie 
dans  de  grands  détails  sur  l«  coi- 
naissances  physiolocîques  des  an- 
ciens. J.-J.  Dôoel  a  donné  un  abrép 
de  cet  ouvrage,  Francfort,  1673, 
in-4^«  V.  Hippocrmtes  de  onnito 
sanguinis,  Leyde,  i()6i ,  in-4*-  " 
veut  prouver  dans  cet  ouvracequ'Hîp 
pocrate  a  connu  la  circuutioa;  ci 
cependant  aucun    moderne,  aTSrt 
Harvey ,  n'avait  soupçonné  qoe  b 
médecin  ^rcc  en  eût  narlé.  On  doit 
encore  à  Van  der  Linden  de  bon* 
éditions  des  OEuvres  d'Adrien  Sér 
gel ,  Amsterd.,  iG45, 3Tol.în-foL;* 
— du  traité  de  Cardan  :  De  uiiUtMe 
ex  ad^rsis  capiendd  ;  —des  oamB 
de  Gelse,  Leyde,  1637  ,  i(î65 ,  ia-" 
l 'i  (  1  ) ,  et  enfin  des  œuvres  d'Sp  - 

(1)  Gui-P«tin  lai  avait  c»Ni ■mal ^«éJM 
plftiiM  àm  CslM ,  Mff if  «•  dt  la  ■•*•  i» 


[LIN 

le  en  grec ,  avec  la  rersion  la- 
ïc Cornariiis  ,1  de  ,  i665,  i 
tt-8«.  Celte  bell.î  d'Hip- 

te ,  qui  fait  partie  ae  la  coUcc- 
des  Farioruniy  a  long-temps 
pour  une  des  plus  correctes; 
d'ailleurs  cet  avantage  qu'elle 
d  au\  meilleures  éditions  prê- 
tes par  le  moyen  des  chi/fres 
»Dt  à  la  marge  et  qui  montrent 
le  page  chaque  chose  s'y  trouve, 
î  Journal  des  savants ,  février 
)   On  reproche   cependant  à 
er  Linden  d'avoir ,  en  voulant 
arrigcr ,    altère'   des  passages 
e  sens  était  fort  clair.On  peut 
1er,  pour  plus  de  détails  ,  le 
jnnaire  de  Èayle  et  les  Mémoi- 
î  Niccron  ,  tom.  m.   W — s. 
ÎDENER  (N.),  hollandaise, 
c  sous  le  nom  de  Zouteland, 
lit  celui  de  son  premier  mari^ 
1  en  secondes  noces  Boisson , 
pur  du  roi.  Apres  avoir  quitte 
vinisme    pour   embrasser  la 
n  catholique ,  elle  publia  un 
;e  intitulé  :  La  Bahjlone  dé- 
\ée,  1 717  ,  in- 1 1.  C'est  un  dia- 
entre  deux  dames  sur  les  mo- 
i  doivent  engager  à  renoncer 
îctcs  séparées  de  la  commu- 
^maine.  M"»«.  Lindener  a  aussi 
t  les  Mémoires  de  Jean  de 
1 7 09  ;  —  les  Mémoires  de  la 
e  et  de  madame  de  ♦♦*  ,  sur 
iiblique  de  Hollande ,  1710; 
U  et  la  mort  des  deiuc  frères 
tt  ;  —  les  Foyaç^es  du  non- 
fonde;  — V Introduction  aux 
iments  de  Hollande ,  de  Jean 
rcrvyck.  T — d. 

DERN(FRirfÇOIS-BALTHASAR 

botaniste  allemand ,  naquit  en 


lifvr.  On  r«prech«  A  Van  Jvr  Limlcn 
i  nvn  m*ia«h«rJi  tlaoa  la  rrvi^ion  d«a 
«1«  C«U«,  qiM  lUaa  calla  itaa  <a4>r«a 
rat*. 


LIN 


5it 


1 68'i ,  à  Buxweiler ,  en  Alsace.  Après 
avoir    étudia   la   médecine  et  les 
sciences  naturelles  aux  universités 
de  Strasbourg  et  de  léna ,  il  voyagea 
en  Allemagne,  revint  en  i  ^o8à  Stras- 
bourg ,  où  il  fut  reçu  aocteur  en 
médecine  ,  et  s'y  consacra  à  la  pra- 
tique de  cet  art ,  jusqu'à  l'époque  de 
sa  mort,  qui  eut  lieu  en  inSS.  2>es 
principaux  ouvrages  sont  :  I.  Disser^ 
tatio  mauguralis  quœ  theoremaUt 
quœdam  medica  miscetlanea  sisiijt , 
Strasbourg  ,  1708 ,  in-4*.  II.  Spê^ 
culum  Veneris  noviter  poUtum ,  etc. 
ou  Tableau  de  la  plupart  des  malo' 
dies  vénériennes,    ibidem,  173a, 
in-80.  :  ce  tableau  eut  4  éditions ,  eC 
fut  traduit  en  plusieurs  langues.  III. 
Medicinischer  Passepartoui,  etc.  oo 
Caractères  des  différentes  mn/tf- 
dies  du  corps  humain,  en  allemand, 
a  vol.  in-S*». ,  ibid.,  1 789.  IV.  Tour- 
nefortius  alsaticus  cis  et  transrhe^ 
nanusy  etc.  c*est4<lire  ,  TabûaM 
des  plantes  d^ Alsace ,  d'après  la 
méthode  de  Toumefort ,  un  petit 
vol.  in-80. ,  ibid. ,  17Î18.  lien  paml 
en    1747    une    deuxième  édition , 
augmentée ,  sous  le  nom  de  Horîus 
alsaticus.  Cet  ouvrage  n'est  point 
une  Flore  proprement  dite,  comme 
le  titre  semble  l'aiinoDcer ,  mais  mi 
simple   catalogue   des  plantes  qui 
croissent  en  Alsace,  disposées  par' 
mois  ,  selon  l'époque  de  leur  florai- 
son ,  avec  les  noms  de  Gaspar  JBaa- 
hin  et  les  phrases  de  Toumefort, 
ainsi  que  l'indication  des  figures  de 
Tabemaemontanus,  L'Écluse ,  Mori^ 
son ,  etc.  Le  tableau  synoptique  dont 
il  est  accompagné,  ne  pr^nte  même 
pas  toutes  les  classes  ae  ToumeforL 
Ce  catalogue  ne  peut  donc  être ,  par 
lui-même ,  d'aucun  usage  pour  l'é- 
tude. Il  est  d'ailleurs  fort  incomplet 
maintenant;  les  ouvrages  de  Nec* 
ker  et  PoUich,  et  la  Flore  francaké 


5iî  LIN 

de  M.  de  CandoP.e,  contenant  un 
plus  grand  nombre  Je  plantes  de 
cette  contrée  ,  et  otTrant  des  mé- 
thodes faciles  et  de  bonnes  descrip- 
tions. Allioni  a  consacre'  a  la  me'- 
moire  de  Liudern  le  genre  Linder- 
nia  ,  "de  la  famille  des  Personnes, 
dont  la  plante  de'crite  y  pour  la  pre- 
mière fois,  dans  le  Toiirnejurlius 
alsaticus ,  sous  le  nom  de  Pjrxi" 
daria  ,  forme  la  première  espèce 
sous  le  nom  de  Lindemia  Pjxi' 
daria,  D — u. 

LIiNDSAY  ou  LYî^DSAY  (  Sir 
David),  poète  écossais,  naquit  en 
1 4oo,  d'une  famille  noble,à  Garm yl- 
tou  dans  le  Hadiugtonsbire.  Après 
avoir  terminé  son  éducation  à  l'u- 
niversité de  Saint- André,  il  fut  page 
d'bonneur  de  Jacques  V,  alors  en- 
fant. En  i5'i^ ,  les  intrigues  de  la 
reine  -  mère  forcèrent  l^ellcnden  , 
Lindsay  et  d'autres  serviteurs  du 
jeune  roi,  à  se  retirer,  maigre  rat- 
tachement que  ce  souverain  leur 
portait,  et  qu'il  leur  conserva  toute 
sa  vie  :  il  le  leur  témoigna ,  autant 
qu'il  était  en  son  pouvoir,  en  leur 
accordant  une  pension.  Lindsay  fut 
ensuite  témoin  de  la  coufusioii  qui 
régnait  daiLs  l'état ,  et  de  l'oppres- 
sion que  les  Douglas  faisaient  peser 
sur  le  prince  et  sur  le  peuple.  En 
1 52B ,  le  roi ,  parvenu  à  1  âge  de  seize 
ans,  s'échappa  de  leurs  mains,  par 
son  adresse  et  sa  vigueur  ;  et  Lindsay 
eut  la  liberté  d'esprit  nécessaire  pour 
se  livrer  au  culte  des  Muses.  Vers  la 
fin  de  cette  même  année  ,  il  fit  ])a- 
raître  son  Rêve  ;  l'année  suivante  sa 
Complainte  au  roi  ;  el  enfin  ,  en  dé- 
cembre 1 53o,  sa  Satire  sur  le  clergé, 
intitulée,  la  Complainte  du  Papin^o, 
Lindsay,  ayant  été  nommé  roi  d'ar- 
mes ,  fut  envoyé,  en  avril  i53i, 
avec  Campbcl  et  Panter  à  Anvers , 
pour  renouveler  L'Acien  traité  de 


LIN 

commerce  aTCc  les  Pays-Bas.  L?i 
trois  négocitteu  rs  f urcn  t  parfaitemei:  t 
accueillis  par  Cbaries-Quint,  et  ter- 
minèrent ncureosement  leur  missioD. 
Peu  de  temps  aprfo ,  Lindsay  retour- 
na en  Ecosse ,  et  s'y  maria  :  il  panîc 
que  Tunion  qu'il  avait  contractée  ie 
fut  pas  heureuse,  et  qu^on  doit  at- 
tribuer   à    celte    circonstance  la 
manière  peu  flatteuse  dont  il  puk 
des  femmes  ,  surtout  dans  sa  satire 
des  Trois  Etats  ,  espèce  de  dnae 
assez  bizarre.  Quelques  biompha 
ont  affecte  de  considérer  Lindsiy 
comme  le  premier  auteur  de  dranci 
en  Ecosse  ;  mais  avant  qu'il  fût  né, 
des  ouvrages  de  ce  gpnre ,  ëtaiot 
très- communs  dans  ce  pays,  soosk 
titre  de  moralités (JlforoIclMrl  }Cat 
probablement  en  1 536 ,  qu'il  Gt  pt- 
raltre  sa  Réponse  to  îhe  king'sfif- 
ting ,  et  sa  complainie  de  Batek^ 
où  se  montre  toute  la  trisicsK  k 
son  caractère.  Dans  le  même  tcBfi, 
i53J  ,  il  fut  envoyé  eonuae  hcnrit 
d'armes ,  avec  sir  John  GamiU  k 
Laudon ,  vers  l'empereur ,  pour  de 
mander  en  mariage  une  des  prii- 
cesses  de  sa  maisuii  :  mais  knn,pa 
satisfait  des  portraits  de  cm  pm- 
cesses,  qui  lui  avaient  été  aditmi 
ou  peut-être  ayant  penséqu*il  IniMoil 
plus  utile  dese  iier,avec.UFnDC^«- 
voja  Lindsay ,  en  1 536,  duis  ctift 
nier  j>ays ,  ou  cet  cnvove  paiOt  ifcc. 
beaucoup  d'éclat  par  son  esprit  du 
courtoisie.  Leroi  Jacques  y  vutiMV 
et  il  lit  choix  de  la  princette  Ibèt, 
Icne,  qui  mourut  après  Abuol  ■#. 
de  mariage  :  cette  perte  |nt  U  9^ 
d'un  nouveau  poème  de  Lîndsav.ti 
roi  se  remaria  en  1 538  ;  et  les  tiWl 
de  Lindsay  furent  employés  de  1»; 
veau  à  cette  occasion, ainsi  qnep*^ 
la  naissance  du  prince.  Il    '     ~^ 
la  cause  des  r^or~iés  sous 
gcnce  ;  et  y  apj       l\ 


I 


LIN 

lal  BeaioD ,  il  publia  iinr  tra- 
datinée  à' augmenter  lesprc' 
u  contre  ce  prélat.  En  lâ^S, 
cndit  auprès  de  Chmtian,  roi 
memark  ,  pour  demander  des 
aux  destinés  i  prot^er  les 
d'Ecosse  contre  les  Anglais  , 
ir  B^ocier  un  tr«iW  de  com- 
!  rebtif  aux  grains  :  ce  dernier 
fut  seul  obleBtt.  Lindiay  re- 
I  dans  sa  purie ,  o'i  il  publia 
t  «p|éable  de  ses  poèmes,  in- 
;  Sutoin  et  Testament  de 
or  MHdnm.  En  i533  ,  il 
«n  grand  ouvrage  ,  intitulé, 
amarchie.  M.  Cbalmers  ,  son 
T  biographe  ,  pense  qu'on 
placer  l'époque  de  sa  mort 
SS^  ;  d'autres  prétendent  qu'il 
insqu'en  1567.  Lindsav  entra, 
ïeancoup  de  zèle  et  d ardeur, 
les  disputes  religieuses  de  son 
;  on  pense  qu'il  penchait  pluldt 
les  principes  de  Luther  :  ses 
\  produisirent  un  grand  eflet 
sprit  des  peuples,  en  exagérant 
ns  du  clergé,  «  Dans  ses  ou- 
ges,dit  M.EUis,  on  ne  trouve 
■  diction  brillante  de  Dunbar , 
'inaginalion  fertile  de  Gawiu 
■gUs.  Le  R^c  (  Dream  )  est  la 
le  composition  qu'on  peut  citer 
me  uniformément  poétique  : 
I  son  savoir  varié  ,  sa  parfaite 
naissance  des  cours  et  du  moo- 
U  facilité  de  sa  versification  , 
Uleai  pour  adapter  ce  qu'il 
Tait  au  caractère  ac  ses  divers 
eues,  contribuèrent  beaucoup 
a  popularité  ,  qu'il  dut ,  au 
te  ,  à  ses  opinions  plus  qu'à  son 
■ite  poétique,  o  Une  édition  de 
aivrcs  a  été  pubLée  eu  180G  , 
•eorgeCbalmcrs,  3  vol.  in-S".  ; 
Msaire  mis  en  t£te,  est  fort  ei- 
Lindsjy  a  laissé  une  histoire 
lue,  en  3  vol. ,  dont  le  manus- 


TJN  5.T 

'dansh  bîblîothi'ijiit 
lias  avocats  d'Edimbourt;.  —  l.ini»- 
SAï  (Robert)  (le  Pelscoltic,  contem> 
porain  de  sir  David,  est  réputé  l'au- 
lenr  ou  l'éditeur  de  l'ouvrace  qui  a 
paru  depuis  ,  sous  le  litre  d^istoiiv 
d'Ecosse  ,  de  i436  a  i565  :  une 
édition  récente  et  très-correcte  de  cet 
ouvrage  ,  a  été  donnée  par  Jc«ii 
Graham  Dalyell ,  M  vol.  in-8". ,  arec 
son  vrai  titre  de  Ckrviùtfue  d'Ecosse. 
—  Lindsav  (  .f^n  ) ,  savant  théolo- 
gien de  .Sainl-HarT-H.tll,  k  Oxford . 
fut  pendant  plusieurs  années  minit< 
ire  delà  société  des  Non-Jureurs  , 
qui  se  tenait  k  l.oudres,  dans  la 
chapelle  de  la  Trinité.  Il  iravaill.t 
quelque  temps  comme  correcteur 
d'imprimerie  ,  chex  Bonyer ,  et 
mourut  à  l'âce  de  ipiatre- vingt -deux 
ans  ,  le  VI  juin  1 7W.  Liudsay  a  pu- 
lilié  :  I.  Histoire  abrégée  de  la  sua- 
cession  rnyale  { Short  kittoiy  )  etc. , 
avec  lUs  Remanmes  sur  Us  écrits 
puUtiqaes  de  fVfdsiim  ,  lyao,  in- 
8°.  :  clic  se  trouve  indiquée  dans  le 
raulogue  Bodicien.  II.  Une  traduc- 
tion de  la  Défrme  de  l'église  d'jin- 
glelerre  ,  par  Mason  ;  publiée  en 
f^iG,  et  réimprimée  en  '717  et 
1738.  En  I^le  de  l'édition  de  1717, 
se  trouve  une  longue  préface  conte- 
nant des  détails  sur  tous  les  évèqittt 
d'Angleterre, depuis  la  réforme. 
D— X— ». 
I.irn)SEV  C  TuioPBiLE  ) ,  pre- 
inicr  ministre  des  unitaires  à  Lon- 
dres, ne  à  Middievchich,  dans  U 
Chesitire  ,  eu  1713  ,  fil  ses  étudei 
et  prit  ses  grades  au  collège  Saint- 
Jean  ,  à  Cambridge.  Destiné  au  mî- 
iii^lèrr  évangélique,  il  ne  l'cmfarassJi 
néanmoins ,  comme  il  en  a  rail  !*■• 
vcii ,  que  de  sa  libre  volonté,  et 
:i(i'epia  successivement  des  b^néOccs 
;i  I.ondre.s .  dans  les  comtes  d'YorL 
cl  de  DotscL  L'amitié  et  des  lien* 
33 


5i4  LIN 

de  parenté  rcngaj^ci-cnl  à  éclianger 
loderuicr,  quoiuue  trèsavautagcux , 
contre    celui    de  Ciitlcrirk ,   dans 
l'Yorksliire  ,  où  il  ne  pciis<iit  qu'à 
finir  ses  jours  au  milieu  de  ses  pa- 
roissiens q  f  il  ëdiiiait  par  ses  verlus, 
lorsque  la  doctrine  et  les  cérémonies 
de  Téglise  anglicane  lui  ayant  fait 
naître  des  scrupules, il  se  joignit ,  eu 
1 77'j ,  à   une  réunion  d^ccclésiasti- 
ques  de  dllFcrcuts  cultes  pour  récla- 
mer auprès  du  |)arlement ,  contre  la 
signature  des   trcnte-neuf  articles. 
Des-lors,  il  se  sentit  obligé  [Kir  sa 
conscience,  ainsi  qu'il  le  dit,  pag, 
23ij  de  son  Apuln^ie ,  et  par  son 
respect  pour  le  culte  du  seul  Dieu  et 
pcre  de  tons ,  de  résigner  son  béné- 
fice f  quelque  sacrifice  qui  lui  en  coû- 
tât ;   il  craignait  ,  ajoutc-t-il ,  «  de 
»  pcr.lrc  la  paix  intérieui'c  et  Tes- 
9  puir  de  la  niiséiicorde  de  Dieu.  » 
Alors  Lindsey  remercia  la  duchesse 
de  Northiimberland  qui  vou'ait  lui 

Srocurer  Temploi  de  chapelain  du 
uc  ,  son  mari  ,  devenu  vice -roi 
d*lrlaude  ;  ce  qui  eût  été  pour  lui  un 
acheminement  à  unévêché.  Il  poussa 
le  désintéressement  jusqu'à  refuser 
une  pension  qu'elle  lui  oll'rait  sur  les 
revenus  de  Tlrlandc ,  et  vint  à  Lon- 
dres j  où  il  fonda  une  congrégation 
d'Unitaires ,  qiii,  selon  ses  pieux  de- 
sirs,  devait  professer  le  culte  du  seul 
Dieu  vcri table,  (k'tle  congrégatiou  , 
qui  se  réunit  d'abord  dans  un  local 
provisoire  eh  1771,  et  qui  fit  cons- 
tniire,  en  1778,0a  rhapellc  actuelle 
d'Essex-Slieel ,  adopta  la  liturgie 
de  l'église  anglicane^  telle  qu'elle  a 
«té  réformée  par  le  docteur  Glarkc. 
Lindsey  remplit  pendant  vingt  ans  , 
ses  nouvelles  fonctions  ,  estime  et 
chéri  d'un  auditoii-e  respectable  et 
d'un  grand  nombre  d'amis  du  pre- 
mier rang.  Arrivé  à  sa  soixiinte- 
diiiùmo  aiuicc,  il  quitta  son  uiîuis- 


LIN 

1ère  pour  vivre  dans  la  retraite.  Il 

docteur  Disney,  son  beau-{rfcfe,qai 

avait  été  long-lemi»  son  colli(«, 

lui  succéda  îmmëaiatemcnL  Un  di 

ses  amis  en  mourant  lui  ahandoBB 

sa  fortune  y  dont  il  fit  le  pbs  nebk 

usage,  secondé  dans  la  distribnlifli 

de  ses  bienfaits  par  sa  iemme,  bell» 

fdle  du  docteur  BlacUNini,anlevdi 

Confesshnnai»  Il  mourut  èfi  dt  85 

ans,  en    1808.   Les  Socinictts  m 

nouveaux  Unitaires,  dont  Prieitic} 

fut  l'un  des  plus  ardents  défcniefi 

fondent  leur  croyance  €  sur  un  mi 

»  Dieu  ;  sur  la  mission  divine  k 

»  Christ,  dont  Tauthenticitëcst  di- 

»  montrée  par  les  signes  et  les  wr 

9  veilles  que  Dieu  a  manifestéi  jm 

»  son  intermédiaire  ;  sur  la  lA' 

V  reccion  de  Jésus;  sur  on  état  fitf 

»  dans  lequel  s'exercera  une  jvstn 

»  distiibutive.  »  Los  prindinm  r 

crits  de  lindsey ,  loas  en  an^di  i 

sont  :  I.  jipologiap&mr  nmgimk 

cure  de  Caiteriek,   1774*  •'*i 

avec  une  Stdie ,  1 776 ,  în^.  ;  «- 

vrage  plein  de  rcchercbes  sur  la  dK- 

lologie  sacrée ,  mais  qui  a  ëlé  tmi 

d'une  manifere  solide  par  J.  Bb^ 

(  ^ojr.  J.  BcacB  ce  â.  Bhjicni&) 

IL  Livre  de  prières  réfermé  tàm 

le  plan  du  docteur  £  CLirki,  à 

Vusage  de   la  ehmpeB/e  if&» 

Street ,  a9tc  des  f^nums,  îyAf 

in-8».  IIL  ^dnfsse  d'mdiem  msfÊ^ 

roissiens  de  CaHerick^  1778,  int^* 

IV.  Deux  Dissertations  sut  tétmh 
gile  St. 'Jean  et  sur  lespnères  aàt^ 
sées  à  Jésus-Christ ,  17799  i>^« 

V.  Le  Catéchiste,  ou  Redmnkê 
concernant  le  seml  vrai  Dim  Û 
l'objet  du  cube ,  1781  ,  in-8*.VL 
Essai  hisîoritfuesurVé:aiêeta' 
trine  et  du  cuba  dos   Unàaàm 
17H3  ,  in  -  8«.  Lindsey  y  da» 
écrit,  répond  aux  attaques  de  Fd 
que  Newton^  et  dout  ieti 


LIN 
a  onilaires.  VII.  Examm 
unes  àUèguéespar  V.  Ho- 
en  faveur  dt  la  divinité  de 
hrist.  178J,  in.8».  Vni. 
x  PrieitUarue  ,  ou  deux 
■s  aux  étudians  d'Oiford 
'anbridge,  1788  cl  171)0, 
,  iii-S".  IX.  Liile  de  leçons 
tierprelations  fausses  des 
f.t,  X.  Ciinsidêraiiiins  sur  ta 
ê  de  réviser  la  Liturgie ,  par 
estant  Raccord  avec  lui- 
îtl.  Ciinversalions  surl'ido- 
thrèUemte  ,  1  ^ga  ,  iu-8". 
miersation  <  sur  U  goui>erne- 
vin ,  montrant  que  toutes 
viennent  de  Dieu  et  sont 
eu  en  faveur  de  tous ,  iSo'j, 
(111.  Sermons,  piiblU's  peu 
i  après  U  mon  ae  l'autour, 
aS".  La  doclrîne  des  Uni- 
doone  lieu  i  un  grand  noni- 
riti  dciHiis  la  lîu  du  xviii*. 
H.  T.  B>M>am  ,  fii-rc  de 
en,  a  |iuLlié  des  Mémoires 
*e  et  les  écrili  de  Lindseji , 
m.  B.i. 

iELBACK  fjEii.),  peintre 
:  ei  He  paysage,  ne'à  Fraiic- 
t6a5,  passa  en  Il.llandc  à 


\X$ 


5t5 


f;F«.îniplraient  lu  caile'.dfaÎMtent 
v.tluir  les  plaiH  dîi  devant  ;  «ilîa, 
l'ien  n'c'uîi  mieux  entendu  pour  la 
i;r.)tlatiaD  des  couteun.  Le  Miueè 
du  Louvre  possède  de  ce  maître  un 
Ma-ché  aux  Itfrhes ,  dont  le  fond 
est  urne  de  monuments  de  wulpture 
cl  d'architecture; — un  Pnrtdemer 
eniichi  d'un  grand  nombre  défini. 
res,  dura  queïif'ies-uaes  dans  le  eos- 
tuine  grec  moderne.  Le  même  Mu- 
sée a  pussddc  *is  autre»  tableaux  du' 
nièrne  .  MVoir  :  l'.imvé»  de  la 
Jlotte  hollandaise  oui  Dunes;  an» 
Fête  publique  ;  Int  Tràs  Juifs  ;  une 
Sainte-Famille  ;  ati  Port  ie  mer  ; 
An  Paysans  ramattanl  du  foin. 
Les  deux  premier»  proreiiaient  de 
\d  cullectioiidu  statkouder;  le*  iroît 
suivants,  de  U  galerie  de  Vienne ,  et 
le  dernier,  de  U  collceUon  de  Mec*. 
leiiboiirg-Schiverin  :  ils  ont  ética- 


i.|,,- 


.  !■. 


ù  les  ai 


les  fontaines,  les  foires,  les 
DS.  fureut  les  sujets  de  ses 
t.  De  retour  en  Hollande ,  en 
}n  reconnut  fjciletnetit  les 
<p'il  avait  faits  en  France  et 
'.  Ses  tableaux,  d'un  bon  ton 
ur,  oiTraient  des  riiiues  anti- 
animaux,  des  chariots  rem- 
dies  ûgures ,  et  si  vraies,  que 
psemblail  les  avoir  formées; 
ibellissaient  un  paysage  ai- 
très-frais.  Ses  lointains  d'un 
r,  ïet  cid)  Irjcrement  Dua- 


caleriede  5ainI-C[oud,  un 
autre  tableau  de  Licgelluck,  repré- 

i'hùtrllerie ,  dont  la  gravure   fait 

Rallie  du  Musée-royal,  publie' par 
[.  H.  Laurent  :  ce  tableau  a  i\i  Tolé 
de  nuit,  en  judiet  i8i5.  Ou  a  anssî 
de  lui  quelques  Marines  «t  des  Pay- 
saches  );ravês  à  U  pointe,  d'un  giiâl 
très-spirihicl.  Il  mourut  à  Amiter- 
ddrn  en  t«87.  I'—,, 

LINGELSIIEIM  [  Geobûk-Mi- 
tut L  )  ,  litlerareur,  né  1  Strasbourg 
djns  le  sfi/.iême  «i-rle,  fut  précep- 
teur et  ensuite  ronieiller  de  l'elec- 
leur  PâUlin.  C'él-iit  un  homme  ds 
^beaucoup  de  mérite,  (t  d'un  com- 
niei'ce  sur.  fiaudiiis  le  nomma  Mf 
gTtivii  et  sapiens.  Lingelsheim  était 
fort  lié  avec  de  Tliou  ,  nui  lui  conlU 
te  manuscrit  de  son  nutoire  pour 
la  revoir  il  y  faire  le*  correctioar 
cuuvBuaUetj  avant  d«  U  livrK  h 
33- 


liV 


LIN 


Tim  pression.    L*cdition  revae    de 
cette  liistoire  est  celle  de  Genève  , 
i6io,  4  vol.  in-fol.  Il  entretenait 
une  correspondance  avec  Goldast  et 
Hongars;  et   Ton   a   publie,  long- 
temps après  sa  mort  y  dont  on  ne 
peut  Cmer  rc'poque ,  uu  recueil  de 
ses  lettres  et  de  celles  de  Bongars  : 
Bongarsii  et  Lingelsheniu  epistolœ^ 
Strasbourg,  1660,  iu-i'i.  On  regarda 
Lingelsbeim  comme  Tauteur  d'une 
critique  de  l'histoire  de  N.  D.  de 
Halle ,    par  Juste  Lipse  ,    publiée 
sous  ce  titre  :  Dissert atio  de  idolo 
Hallensi  Justi  lÀpsii  mangonio  et 
phaleris  omato ,  lieidelberg^  ]6o5 , 
in-4°.  Scaligcr  lui  en  fit  compliment; 
mais  LingcUbcîm  lui  apprit  par  sa 
Tc'ponse,  que  le  véritable  auteur  e'tait 
Pierre  Denaisins ,  assesseur  de  la 
chambre  im|)e'riale ,  lequel  ne  voulait 
pus  être  connu  ,  par  la  crainte  des 
jésuites.  Goldast  avait  e'té  Téditeur 
de  cette  satire  ,  et  les  soupçons  se 
dirigèrent  sur  lui;  Bongars  lui-même 
n'en  fut  pas  à  l'abri.  Le  P.  Anastase 
Cochlet ,  religieux  carme  ,  ne  les 
ménagea  guère  dans  mi  livre  qu'il 
publia  pour  la  défense  de  Juste  Lipse: 
PaUestra  honoris  V,  virginis  ffal- 
lensis  ,  pro  Justo  Upsio  ;  mais  ils 
gardèrent  le  silence,  et  l'afllâire  s'a- 
paisa. V.  le  Dict»  de  BayU.  W — s. 

L1NGENDES  (  Jean  de  ) ,  poète 
français  ,  né  à  Moulins  yers  1 58o  , 
se  fit  d'autant  plus  facilement  une  ré- 
putation ,  qu'il  n'existait  encore  de 
modèle  dans  aucun  genre.  Il  fut  l'amî 
d'Hon.  d'Urfé  ,  de  Davily ,  de  Ber- 
thelot ,  etc.,  qui  lui  rendirent  am- 
plement les  éloges  qu'il  leur  prodi- 
guait :  il  mourut  jeune,  en  i6i6. 
M^^".  Scudery  dit  que  Lingendes  a, 
dans  ses  vers  ,  un  air  amoureux  et 
passionné,qui  plaira  à  tous  ceux  qui 
auront  le  cœur  Rendre.  On  a  de  lui  des 
Stances ,  genre  de  poésie  dans  lecpicl 


LIN 

il  réussît  mieux  que  b  |)lupa 
ses  contemporains,  mais  duu 
été  mal  à  propos  regardé  comm 
venteiir; — des  Sonnets; — une 
la  reine  mère  de  Louis  XIII  ;  - 
Elégie  pour  Ovide ,  imprimi 
devant  de  la  traduction  des  . 
morphoses  ,  par  Renouard  ; 
pièce  est  imita  du  latin  de  Po 
Colletet  la  trouTait  supérieure 
riginal  ;  —  les  Changements 
bergère  Iris  ,  à  la  princes 
Conti,  Paru ,  1618  »  in- 1:2 
la  seconde  édition.  Lingendej 
que  d'invention;  mais  ses  vc 
de  l'élégance  et  de  l'harmon 
cite  quelquefob  les  suivants  : 

Si  c*«si  DB  criai»  de  Palaicr  , 
Oa  n*«n  doit  i—f  «M  WlêMCt 


Qu«  Ut  béa  «Me  qwl  Mal  •■  «U* 
La  fa«M  «a  «M  •■»  4i««B 
Qui  U  iraac  ai  b«II«  . 
Jn  ■•■  paa  à  m««  y««B. 

On  a  encore  de  lingendes  une  I 
tion  en  prose  des  Eplircs  d*4 
qu'il  entreprit ,  dit-il  ,  pour 
à  deux  pnncesscs  h  qui  il  lui  < 
difficile  de  la  refuser  :  il  la  p 
en  i6i5  ,  in  -  8».  Des  ai 
que  renferment  ce  voL,  il  u'i 
que  1 3  traduites  par  Lingrod 
autres  l'ont  été  par  Dunerron 
portes,  La  Brosse,  Hëddin  el 
tet,  dont  il  préféra  le  travail  ' 
Cette  traduction,  quoique  méd 
fut  réimprimée  en  1618,  et  { 
troisième  fois ,  en  1 6*i  1 .  Jj» 
Lingendes  sont  insérés  dans 
part  des  Recueils  du  temps.  T 
Tillet  lui  a  donné  une  place 
Parnasse  français.  —  Lii< 
(Jean  de  )  ,  évcque  de  Mie 
en  iSgî  à  Moulins,  futckc 
1619,  pour  précepteur  du  co 
Moret ,  ûLs  naturel  de  Henri 
perdit  cette  place  par  qnelq 
trigues  ;  mais  il  y  fut  ret 
s'acquit  beaucoup  je  répalati 


LIN 
n  pour  II  chaire ,  et  devint 
Broe Louis  XIII ,  quile nom- 
t64M,i]'év#cliriJeSarlat: 
tiufenf,»  i65o,iMJcon, 
tliqua  au  gouTcmemcnt  de 
iae,  avec  beaucoup  de  zMe , 
In  slatiils  synodaux ,  et  fît 
les  fondations  pieuses.  Il  fut 
,   en   i655,  à  l'auemblëe- 
E  du  clerc^  ,   et  mourut  à 
,  le  1  mai  i665.  Ce  prélat 
-ononc^,  en  iQ^^  ,\' Oraison 
'  de  Louis  XIIT,  a  Paris,  et  en 
},  celle  de  Vicior-A  niédee  duc 
iie:ces  deux  pièces  sont  impri- 
«n  portrait  a  été  grave  par  de 
in-î'.— Lii.cENDEs(Claud« 
onsin  des  précédents ,  né  à 
s    en    iSgi  ,  entra  dans   la 
de  Jésus ,  fut  recteur  du  col- 
I  cette  TÎIIe ,  et  se  distiociii 
1  (aient  pour  la  chaire  ,  d  où 
nbu»  beaucoup  à  bannir  le 
is  Eoilt,  les  pointes  et  les  tri- 
.Ses sermons  ont  été  publiés 
>6,  3  voi.in-4».  et  in-8».  :  il 
iposait, dît-on,  en  latin,  qiioi- 
5  prononçât  en  français  ;   et 
sure  que  ceux  i|iii  oui  paru  en 
is,  sous  son  nom,  tu  i  vol. 
,  n'en  sont  qu'une  imitation 
tiite.  M.  VaLii[uelin  eu  a  fait 
n  quelques-uns  pour  les  insé- 
u  la  nouvelle  collection  iii- 
:  Ltt  orateurs  chrétiens.  On  a 
■  du  P.  de  Lingendei  :  1,  Con- 
aur  iix  conduite  de  la  vie.  II. 
<an  monumentum  ah  urbe  Ho- 
i  Delphino  oblatum,  iti^".  Il 
itleitiavril  ir)(ia.      W— s. 
VOUET  (  SiMo«-Nn;oi.AS- 
) ,  néà  Deims  en  I73t>,  était 
ils  d'un  fermirr  des  bords  de 
iére  d'Aisne.  Son  père ,  qu'on 
envoyé  à   Paris  pour  y  suivre 
udes,   y   devint  professeur  de 
le,  et  ensuite  si>us-princi[tal  «n 


LIN  .5 17 

collège  de  Brauv.-iis  ;  mais  engage 
dans  les  querelles  du  junsénisme.  il 
perdit  sa  place  par  suite  d'une  lellrc 
de  cachet  qui  l'ciiUit  À  3o  lieui-*  de 
la  capitale,  et  vint  dès  ce  momol  se 
fixer  à  Reims,  iprèt  y  avoir  épout <^ 
la  fille  d'un  procureur,  il  (lit  noratne 
arcllierderélectionjce  qui  fit  dire  i 
l.iugucl  lils,  riuil  était  né  tous  Us 
auipices  d'une  lettre  de  cachet.  Son 
père  l'envoya  aussi  faire  ses  humani- 
tés ibns  le  collège  de  Paris  nù  lui- 
Biênic  avait  professé.  Le  icime  Lio' 
^uet  s'y  distingua  de  la  manière  U 
|ilii!>  érJataole,  m  remportant  les 
iruis  premiers  pris  de  l'uni  versîlé,  au 
cuMcours  de  1751.  Un  début  si  bril- 

I  .lu  I  fut  remarqué  jKir  le  due  deDeu  \- 
Puuts,  qtiii'aliacliJ  )e  jeune  homme , 
et  l'emmena  en  Pologne  ,  dans  le 
desscîu  de  lui  procurer  de  l'avancr- 
iinTil.  De»  raisons  particulières  *«- 
pHr^'reut  Linenet  de  ee  prulecieTU*  ; 
t\ .  !•  s.>n  retour  en  Fratire  ,  la  r-ilture 

<I.'S   Lul'O'.tix,.   t.mtr   M,.,   ,,nr(in^il.. 

II  ne  songeait  point  alors  a  suivre 
U  rarrièredu  barreau.  Al'époque  où 
U  !■  laiicetiilrejint  I.1  guerre  de  l'iir- 
liiftal ,  le  prince  de  Beauvau.â  qui  la 
romnundcmenlderarmrefut  confié, 
détermina  Linguelâle suivre euqua- 
lilé  de  secrétaire  ou  d'aidc-den-'anip 
pour  la  partiedugruic.  l'epluscranil 
fruit  que  le  ii-une  auteur  recueillit  de 
ce  voyagc.ful  d'apprendre  l'es  pa-^ul 
pi'uilant  ton  .séjour  à  Madrid  ,  où  il 
|iiil)liH  une  traduction  française  des 
principale!  pièces  de  Caldéron  et  d« 
Lopci  de  fera.  Peu  de  temps  après 
!ton  rebiur,  il  avait  dédié  au  roi  de 
Pologne  (  Slaiiislas  ) ,  son  ffiitoire 
du  siècle  d^AUrattdrt ,  p*r  taqurUa 
il  ilébuta  dans  U  carrière  hiatvriquc. 
P.irvennà  l'Jcederidana,  etn'ayuU 
paiiit  d'étal ,  il  sentit  la  D^ccuîU  dit 
s'en  f;iireun.  jiuur >e  conformer «BX 
vixu).  d»  >a  famille  ;  U  se  décida  ponr 


5i8  LIN 

le  barreau  (  i  ).  Il  fut  d'abord  lie  avec 
d'Âlcmbert,  qui  ouvrait  et  feruiaità 
son  grc  les  portes  de  racade'mie 
française.  On  lui  demanda  une  place 
pour  Lirip;uct.  Il  exigea  quelques  con- 
ditions ,  dont  ce  dernier  rc  s'accom- 
moda point  ;  et  dcs-Iors  il  déclara  la 
guerre  à  d'Alembert,  à  Tacademie  et 
aux  philosophes.  Ou  sent  combien 
cet  ëve'îiemcnt  dut  changer  la  direc- 
tion des  idee^  et  des  vues  de  Liiiguet. 
Académicien,  il  eût  pu  cultiver  la 
littérature  on  paix,  mûrir  ses  écrits 
dans  le  siJejtce  du  cabinet,  mener 
une  vie  douce  et  paisible  au  milieu 
d'hommes  de  lettres,  tous  prêts  à 
encourager  ses  succès.  Refuse  à  l'a- 
cadémie ,  il  se  crut  oblige  de  com- 
battre les  hommes  qui  Tavaieut  re- 
pousse de  leur  compagnie.  Ses  ou- 
vrages trouvèrent  j)artoul  des  cen- 
seurs. Son  humeur  commença  dès- 
lors  à  s'aigrir  ;  et  il  sacrifia  bientôt 
à  des  discussions  polémiques  une 
partie  des  talents  qu'il  aurait  pu  em- 
ployer à  des  productions  plus  dura- 
bles. Au  lieu  de  mettre  de  l'adresse 
et  des  ménagements  dans  sa  conduite 
envers  ceux  qui  disposaient  de  la 
fortune  et  des  honneurs ,  Linguet , 
doué  d'un  génie  vif,  impétueux, 
d'une  imagination  ardente  et  fécon- 
de, et  plein  du  sentiment  de  sa  su- 
périorité, brava  toutes  les  traverses, 
toutes  les  intrigues;  et  seul,  sans 
appui ,  sans  prôueurs,  il  osa  entrer 
dans  la  lice ,  et  mesurer  ses  forces  et 
ses  talents  avec  les  premiers  écri- 
vains de  son  temps.  On  conçoit  que 
celte  présomplion  ihit  lui  faire  une 
muliiiudc  d*ennemis.  Cependant  il 
débuU  avec  le  plus  grand  éclat  de- 
vant les  tribunaux.  M.iis  bientôt  en 


fO  yo,vfs  rAnnuair*  du  (Upari-mcut  à*  U 
i««rne,  ChAlous,  1811,  iii-ia,"!  Ih  N.-iit»  i,i- 
•*ré«  dani  l«  Journal  lU  c«  Jepmtrtnrnt ,  tlii  iS 


LIN 

batte  aux  cotitradicti<  at^et  peat-4m 
à  L'enyie,  les  revers  bdanccRBlu 
renommée  ;  il  s'attira  des  disirieci 
sans  nombre  par  la  hardiesse  de  ses 
caractère  ,  par  un  esprit  novateur 
et  dominant ,  pir  des  connaissanoa 
littéraires  plus  étendues  que  cdla 
de  beaucoup  d*antres  avocats ,  cafia, 
par  une  dictiou  pleine  de  feu  et  dt 
saillies,  qui  indisposa  plus  d'csprili 
contre  lui ,  qu'elle  ne  loi  valut  d  ad- 
mirateurs. Alliant  toujours  aux  de- 
voirs de  son  état,  la  culture  des  let- 
tres ,  en  moins  de  quatre  ans  il  poUii 
successivement  YHisicire  des  Béf^ 
huions  de  l'Empire  Rwnàm ,  cdk 
du  seizième  siècle,  et  sa  Théorie  da 
lois  civiles,  ouvrage  qui  a  fait  twl 
de  bruits  et  qui  a  excite'  tant  de  cb- 
mcurs.  Ce  fut  à  peu  près  dans  a 
temjis-là  que  le  duc  a'AipiîUoii  k 
elmisit  pour  son  défenseur.  UpidjUty 

Î>our  cet  ancien  commandant  de  II 
ketagne,  un  mémoire  qui  cet  k 
plus  grand  succès.  S'il  ne  justifia  pM 
entièrement  son  client ,  il  cul  Ta- 
dresse  de  lier  sa  cause  avec  les  iilc* 
rets  du  gouvernement  ;  cl  il  panirt 
aiiLsi,  non-seulement  à  le  saaver, 
mab  encore  à  lui  ouvrir  la  route da 
ministère,  auqud  la  faveur  de  N^. 
Duliarry  le  fit  appeler  quelques  anii 
après.  Depuis  cette  époque,  il  ir 
plaida  peu  de  causes  importaahs 
sans  qu  on  y  vit  figurer  lin^iet  Ci 
fut  surtout  dans  Taffaire  cnniacib 
du  comte  de  Morangiés ,  contre  Itt 
Verrou  ,  qu'il  développa  tontes  ks 
ressources  de  son  éloquence.  I 
plaidait  toujours  de  vive  voix,  cl  ai 
vantait  de  n'avoir  jamais  perda  qoa 
deux  procès.  «  Encore,  d"  *  " 
V  je  bien  voulu  les  perdre 
guet  eût  été  assez  sage  et  a 
dent  pour  ne  pas  éveiller  T 
propi-e  de  ses  rivaux,  s*il  ne  les  cel 
pas  provoqués  par  des  sarcasmes  té- 


LIN 

,  ptr  de  violentes  diatnbe* ,  î) 
aérait  pu  tu  lorc^  de  lutter 
mtrc  une  foule  d'eaDemis.  Les 
la  le  rlybreDt  de  leur  tableau  ; 
Ht  interdit  de  ku  fonctions  pr 
rét  du  parlement  Lingiiel  ftt 
r  les  plaÎDies  les  plus  améres; 
MS  «m portements  et  ces  vocife- 
a  injurieuses  finirent  par  lui 
»  des  torU  r^Is.  Obligé  de  re- 
Taux  bonaraires  du  barreau, il 
haimdédommageineul  dans  les 
«es  d'us  Journal  politique  , 
Ht  on  grand  nombre  de  lec- 
\  mais  u  ne  fut  pas  long-teraps 
odisposerH.  de  Inau  repas,  alon 
ier  ministre ,  et  son  journal  fui 
iné.  Craignant  pour  sa  liberté, 
retira  en  Suisse  ,  passa  en 
ode  ,  et  ensuite  en  Angleterre  , 
■  séjour  ne  fut  pas  de  lon- 
;  car  n'ayant  jias  reçu 
rovait  mériter,  U 
elles  ,  et  A  ne  pa- 


lurée; 


à  Bnixclle; 


lit  pas  éloigné  de  vouloir  s'y 

"c  M.  di 


s  la  mort  de 


[  obtin 


^  de 


■epas 

ennes  la  permission  de  rentrer 
-ance.  Son  esprit  inipiict  et  re- 
il  lui  suscita  encoi-c  des  dis- 
s  ;  et  tiienlôt ,  sur  de  nouvelles 
les ,  il  fut  enferme  à  la  Bastille, 
resta  plus  de  deuf  ans.  Ayant 
ds  d'être  plus  circouspect ,  il 
1  de  cette  prison  en  178^  ,  et 
LÎIê  à  Rethcl.  Craignant  de  ré- 
dans  une  longue  retraite,  il  re- 
uà  Londres;  et  y  publia, dès 
irrivêe  ,  un  Mémoire  contre  le 
oiraiiMiraire,  comme  pour  se 
ierd'en  avoir  fait  l'apologie  dans 
kiorie  dei  lois.  En  ffuittant  les 
sde  la  Tamise ,  Litigiiet  se  relira 
ta  seconde  fois  à  Bru  x cl  1m,  avec 
ojet  de  se  livrer  entièrement  à  la 
ztiaadtiei  annales  politi'}net; 
un  sa  adresser ,  avec  beaucoup 


im  5.0 

d'ari  et  de  ttlent ,  des  louanges  très- 
ileiicAles  â  l'cmpereitr  Joseph  ,  ce 
jirlnce,  qui  avait  goflle'  récrit  sur  U 
lilierté  de  la  navigation  de  l'Escaut , 
]icnnit  à  l'auteur  de  venir  à  Vienne, 
et  lui  accorda  des  lettres  de  noblesse 
avec  une  gratification  de  mille  ducats. 
Mais  I.înguet,  poussé  sans  cesse  par 
son  mauvais  génie,  v-t  sut  pas  conser- 
ver cette  faveur;  il  prit  la  défense  de 
^'au-der  Noot  et  des  iusitrgés  du  Bra- 
bant,  contre  l'empereur,  (pii  lui  fit 
Hiç;nilier  l'ordre  de  quitter  ses  Etats, 
11  reparut  à  Paris,  en  1791,61x0 
[iresenta  â  la  barre  de  l'a^semliléfl 
cuiislituantc ,  pour  y  défendre  les 
droits  de  l'assemblée  coloniale  deSt.- 
Domingtie,  et  altaquer  ce  qu'on  app^ 
lait  alors  la  tyrannie  des  blancs. 
Lorsqu'il  vil  le  n'-gne  de  la  terreur  *è 
manifester  ,  il  voulut  y  échapper  en 
se  retirant  au  fond  d'une  campagne  ; 
m;iis  il  fut  bientôt  découvert  etcun- 
duil  en  prison  :  il  y  rcït4  jusqu'au 
(f  messidor  (  'j^  juin  179^  ),  où  il 
fut  mis  en  jugement ,  à  sa  propre 
sollicitation ,  et ,  sans  avoir  ili 
admis  i  se  défendre,  condamna  à 
mort  par  te  tribunal  révolutionna  ira 
pour  ofoir  encensé  les  despottt  de 
f^iemte  et  de  Londres.  Il  subît 
la  mort  avec  courage.  On  doit 
regretter  que  cel  bommc,  doné  de 
talents  supérieurs  dans  pins  d'nft 
genre  ,  n  ait  jamais  su  maîtrisa 
fa  fougue  de  ses  passions.  Les  re- 
proches auxquels  sa  mémoire  ne  peut 
échapper  ,  sont  d'avoir  répandii 
trop  d'aigreurdans  sesÀ:rits,cravair 
aliernalivement  servi  et  comEuttn 
les  partis  opposes  ,  de  s'être  pennÀ 
detout  fronder  sans  aucune  retenue, 
enfin  d'avoir  quelquefois  poussa  le 

Saradose  i  un  tel  point  qu'on  ■et 
it  qu'd  ne  le  chercliiil  auecomsu 
une  occasion  de  faire  oriller  son 
•tprit.  Unguet  était  d'une  uilbaé- 


5^ê 


LIN 


diocre  ,  très-maigre  ,  marque  de  la 
petite  ye'role  :  sa  physionomie  n'an- 
uonçait  nidlement   ce  qu'il  était; 
mais,  lorsque  la   tribune  donnait 
l'essor  à  ses  moyens  oratoires ,  sa  fi- 
gure s'animait  tout-à-coup ,  son  or- 
gane se  développait,  et  liientôt  l'élo- 
quent orateur  entraînait  tout  l'audi- 
toire.Mëfiant  e^  soupçonneux,  il  avait 
toujours  des  pistolets  sur  sa  table,  ne 
sortait  jamais  sans  être  arme ,  et 
enfermait  ses  domestiques  sons  clef: 
il  e'tait  de  plus  interesse' ,  et  même 
avare.  Personne  ne  l'aidait  dans  ses 
Iravaqx.  Il  faisait  seul  ses  journaux , 
et  il  eut  cradque  temps  une  presse 
chez  lui.  I^ous  ignorons  ce  qu'est  de- 
venue sa  bibliothèque  qu'on  dit  avoir 
cte'   très  -  considérable.   Ses  éciits 
aussi  nombreux  que  variés  sont  :  I. 
f^oya^e  au  labyrinthe  du  Jardin 
du  Roi  ,   Il 55,  in- IX   IL   Les 
Femmes- Fille  s ,  parodie  d'Hyper-^ 
mnçstre  y  17^9,  in-ix  III,  Fros- 
■pectus  d'un  nom^eau  spectacle  de 
musique,   176*2,  in- ix   IV.  Bis- 
ioire  du  siècle  d'Alexandre  ^  Ainst. 
(Paris),  ij^j ,  in-i2.  Il  était  dif- 
cilc  de  renfermer  plus  d'érudition  et 
de  vraies  connaissances  dans  uu  plus 
court  espace.  Le  slyJc  en  est  élégant 
et  pur ,  mais  trop  cpigrammatiquc. 

V.  Mémoire  sur  un  objet  inté'r 
ressant  pour  la  province  de  Picar^ 
die ,  ou  Projet  d'un  Canal  et  d'un 
Port  sur  ses  côtes,  1 7G4 ,  in-S®.  -r- 

VI.  Le  Fanatisme  des  Philoso^ 
plies ,  1 764 ,  iii-8*>.  ;  ouvrage  un 
peu  réchaufic  du  discours  de  Jean- 
Jacques  Rousseau  sur  le  danger  des 
sciences ,  mais  assez  plein  de  force 
et  de  chaleur  pour  cire  lu  avec  iu- 
térct ,  même  après  celui  du  célèbre 
Genevois.  Vil.  Néccjisité  d'une 
réforme  dans  V admimstration  de 
lu  justice  et  dans  Us  lois  civiles  de 
France,  17G4,  iu-Ç^  Ce  livre  est 


LIN 

bien  ëcrit ,  et  tiûmé  pour  les  vmi 
judicieuses  et  utiles  qa'ii  renferme.  |^ 
L'auteur  l'a         u  depuis  en  mnik 
partie  dans  ses  jtmuiles,  Vlll.  Le 
jDime  rvyalû  m^ee  tmu  se$ 
toges,    1764;  nouToUe 
Londm  et  Paris  1767,  û-8*. IL 
LeHre  du 

à  jon  «MB  nomi'€ÊUtmg  ,  r 
i      ibmsli 
OD  Jéittiles.  X. 
JTmnG.Àe  B.  â 

Ulisip,i7e4,i»«>. 
1       »«|||R,adMB0e«iP.Bcftier, 
01  a'mrss  peliles  pièoes  de  vos, 
pioBvent  qneLînguet  avait  da  takal 
ponr    U    poéûe.    XL    Soente , 
tragédie  en  5  aeies ,  1764»  i»^« 
Cette  pièce,  oii  il  y  a  des  tcn  ka- 
reux ,  n'eut  aucum  sueeès.   XIL 
SufrplémmUf  ou  TroûUmt  Utin , 
17G5  ,  in-go.  XIIL    BiMoin  des 
MévobUions  de  VEmam  rommM, , 
depuis  Auguste  jnsqa  à  Caastntin , 
17O6,  drax  yoliuiies  in-ia  :  cUe 
ne  s'étend  qoe  jns^'à  Trqaa  ia- 
clusivement,  qumqne  suivant  kpUi 
de"  l'auteur  elle  dut  coapleler  ks 
Révolutions  romaines  de  Vabbé  de 
Vertot.  On  a  prétendu  que  Lingnct , 
4aus  cet  ouvrage  ^  s'attachait  à  jai- 
tifier  les  tyrans ,  et  à  dépredcr  ifS 
plus  gran^  hommes  de  1  aniiqiBlé: 
mais  pour  avoir  révoqué  en  doali 
les  récits  dramatiques  de  Tacite  d 
les  anecdotes  suspectes  de  Soéteae, 
il  ne  méritait  pas  d'être  regudî 
comme  l'apologiste  de  la  tyranak 
Dureau  de  Lama||a,  dans  son  excd- 
leut  discoursi  préliminaire  de  la  ta* 
duction  de  Tacite,  dévriof^anl  avec 
une  sagacité  peu  commmw  les  pia* 
cipes  de  la  constitution  des  Roaaiv 
sous  les  empereurs,  a,  bien  mieux 
que  Linguet,]ustifié  ces  tyrans,  et  a*a 
trouTs  aucuu  cpotrudicteuc.  XIY. 


LIN 


531 


1  docteur  Pangîoss  par  U 
hii-méme  depuis  son  retàw 
t^ÊÙitople,  1766,  ia-19; 
editioQ  augmenlee  d'une 
I  même  auteur,  i7&j,iD-ia. 
quatrième  chapilrf  de  Cait- 
Voltaire,  qui  lit  naître  cet 
V.  Théorie  des  lois  àvilMs, 
in-ia,  et  1774 ,  3  «1, 
>  livre  rcuuit  au  coloris 
le  brillant,  des  métaphores 
,  et  quelques  opinions  ha- 
iur  le  despotisme  cl  b  fer- 
mais elles  Dut  e'te  prises 
a  iMtre  par  ses  détracteurs. 
'Ûtoirg  impartiale  des  Je- 
1568,  in-o".  Ce  livre,  con- 
I  «ire  hrdlc,  ne  salislil  ni  les 
,  ni  les  magistrats ,  quoiqu'il 
ecequ'onapudirc  de  mieux 
ir  du  cori»  célèbre  qu'il  dé- 
l(VIT.  L  aveu  sincère  ,  ou 
i  une  mère  sur  les  dangers 
rt  la  jeunesse  en  se  livrant 
lit  trop  vif  pour  la  Huera- 
'aris.  1768,  in.i'».  XVIII. 
lurla  nouvelle  traduction  de 
par  M.  h.  D.  L.  B.,  17G8, 
^lie  lettre,  remplie  d'une 
ritiquc  ,  lit  tort  à  la  rc'puia- 
it  commençait  à  joiùi'  la  tra- 
de  U  Blcit^^rie.  XIX.  La 
philosophale ,  i^OS,  in-tx 
théâtre  espagnol,  i-jOS  , 
in-.u;  asseï  esiirae.  XXI. 
taui  navigables  pour  la  Pi- 
et  pour  la  France,  t^di) , 
XXII.  Continuation  de  l'his- 
nive<seUe  de  Hardiim,  for- 
es tomes  xrx  et  ix ,  i^fl)}, 
)tXlil.  Mémoire  pour  le  dite 
iUon,  i-;7o,in-i".  XXIV. 
r   sur    la    Théorie   des   lois 


Mtcrdiii 


«  aux  docteurs  1 


iernes,  ou  Apolot^déî'auieurda 
la  Théoriedes  loît  eivites .Loudrta, 
i-j-c,  in-ia.  XXVI.  Théorie  du 
UhcUe  ,  ou  l'^it  de  calommer  avec 
fruit ,  en  re'|)oiiM  a  la  Théorie  du 
Paradorede  l'abbé  Morellet ,  Ams- 
iciiLm  ,  1775.  in-i»,  La  nf  no  nie 
de  I.inguel  eut  bien  inférieure  .ï  Pcrrit 
pole.Tni<]ueoiirabhé Morellet  combat 
ses  opinions  par  des  raisonne  menti 
plctnsdeforceeipnrl'ironie.XXVU. 
Mémoire  pour  li  comte  de  Maran- 
g'é-,  177a  ,  in-i".  Ce  plaidoyer  m 
le  triomphe  de  Lini^ui'l  su  barreau, 
et  sans  contredit  le  meilleur  de  sCk 
écrits  judiciaires,  Dignild ,  rniton  , 
mesure  ,  style  noble  et  uns  euflure, 
elpgauce  soutenue  ,  tout  t'y  reo- 
conlrcdaos  l'aceord  le  plus  parfail. 
(  Essai  sur  la  iw  et  (et  ouvregei 
de  linfoiet ,  |Mr  M.  Gardai ,  avo- 
cat. )  XXVIII.  Du  plus  heureux 
goufemement ,  nu  Parallèle  Jet 
constitutions  politiques  de  l'.lsiit 
avec  celles  de  l'Europe,  1774  ,  -1 
ro\.ia'ii.XKÎK.  Bé/teTionsmiurlrt 
comtesse  de  Bétkane,et  Supplément , 
I  ■;  7  ï ,  10-4".  et  ini  1.  I^c  cdèbrea\o- 
cjt  tleibier,  et  i]oelque«-uns  de  w* 
confrères ,  y  furent  traitas  sans  mc- 
iiagemcnt;  te  qui  provoqua  l'nrrît 
du  II  fe'nier  1774  .  par  lequel  Lio- 
cuct  fut  rayifduiablcau  des  avocats. 
XXX.  Reipi/fte  oÀt  conseil  du  Roi 
contre  les  arrêts  des  i(}  mars  1774 
rt  /ffèv'-ier  177Î.  On  trouve  dans 

3iieli|uM  esemiilaires  deu«  letirc» 
t  Liuguet  au  duc  d'Aiguillon .  qui 
sont  remarquables  par  rénerne  et 
la  vivacitii  du  style.  XXXI.  Fiai- 
divers  divers  et  Discours  rëunU 
dans  le  recneil  de  ses  mAnoires  ju- 
diciaires,yvoLin-i  a.XXXIl./ovr- 
nat polit iifue  et  littéraire,  commen- 
cé eu  octobre  1774.  «1  continue 
Ïusqn'cn  17711.  L.i  suite  est  de  I^* 
larpt,  q»iai'ppritcejounaldepaii 


529 


LLV 


le  x5  août  1777  jusqu'en  mai  1778, 
XXXIII.  Héjlexions  des  six  corps 
de  la  lûlld  de  Paiis  sur  la  suppres- 
sion des  jurofides ,  1776,  XX  \  1 V. 
Essai  pfdlosophique  sur  le  mona- 
chisme,  1777,  iii-S®.  XXXV.  an- 
nales politiques,  civiles  et  littéraires 
du  dix-huitième  siècle,  commenceras 
en  1 7  7  7 ,  uitcrro  m  pues  pendant  quel  - 
que  temps,  reprises  à  Paris  en  1790 
et   terminées  en   i'j{)i:  elles  sont 
composées  de  1 79  uinnéros  qui  for- 
ment 19  vol.  in-B*».  On  y  trouve  des 
morceaux  de  littérature  d'un  bon 
choix  :  elles  sont,  en  générai ,  écrites 
avec  chaleur ,  et  souvent  avec  jgoût  ; 
mais  Tauteur,  toujours  tranchant, 
déciile  de  tout  et  fronde  tout  sans 
mesure  :  plusieurs  cahiers  excitèrent 
de  vives  rédamalions.(Voyez,Z?tf  Za 
foi  publique  em»ers  les  créanciers  de 
l'Etal;  lettre  à  M.  Lin^uet  sur  le 
I  xG  -.  numé  o  de  ses  annales, inS^.; 
Arrvt  de  la  Cour  du  parlement  qui 
condamne  ce  1 16\  numéro  à  être 
brdléy  et  Protestation  de  AI.  Lin- 
guet  contre  les  arr^/t s  du  Parlement 
de  Paris- y  des  'i5  et  27  septembre 
1778.)  XXXVI.  Lettre  au  comte 
de  rergennss,  Londres,  1777, in-i8. 
XXX VII.  Aiguilloniana , Londres , 
1777,  iu-8<>.  (Vov.  le  Journal  de  la 
Ubrairie,  iSiG,  pag.  54.;XXXV1II. 
Appel  à  la  postérité ,  i77()  ,  în- 
8^.  XXXIX.  Mémoires  sur  la  Bas- 
tille ,  Londres ,  1 783  ,  in-8°.  Liii- 
guet  s'y  étend  principalement  sur  ce 
qui  lui  est  }>ersonnef ,  sur  ses  espé- 
rances futures ,  et  sur  la  crainte  pué- 
rilequ'ilayaitd'êtreempoisonnédans 
cette  prison  d'état.  XL.  Mémoire 
au  Roi,  contenant  sa  réclamation 
actusllemsnt  pendante  au  Parle^ 
ment  de  Paris  ,  1 78^ ,  in-80.  XLI. 
Réjle lions  sur  la  lumière,  1787, 
in-B\,  où  l'on  trouve  des  aperçus  et 
dfts  liées  très-remarquables.  XLII. 


UN 

Considé-aibms  sur  Vouvwîvv  lit 
l'Escaut,  1787  y  a  voL  in-8*. 
XLIII.  Discours  sur  l'utilité  et  Is 
prééminence  de  la  chirurgie  mr  U 
médecine ,  Bruxelles  et  Paris,  1787, 
i  D-8<>.  XLI  V,  La  France  plus  ^'m. 
elaise  ,  Bruxelles ,  1788,  i»^. 
aLV.  Onguent  pour  ht  èriiure, 

1788,  in-80.  XL VI.  Exmmen  des 
ouif  rages  de  Fokaire  ,  conddéri 
comme  poète ,  comme  prostUeur , 
comme  philosophe,  Bruxelles,  17^, 
iu-8®.  C'est  une  des  bonnes  prooae- 
tions  littéraires  de  Tauteur  :  sibs 
être  tont-à-faitexemptde  partialitë, 
il  s'y  montre  i:b  critique  exerce  dan 
les  divers  genres  de  Uttéraliire.II  a 
a  paru ,  en  181 7  ,  une  nomrdle  édi- 
tion ,  augmentée  de  <!Oiutes  notes. 
XLWl.  Point  deboM/uerouiefflus 
d'emprunt,  et ,  sil'onveui,  bieMét 
plus  dedettes,en  réduiséUU  lêsimptti 
à  un  seul,  1 789 ,  in-»».  XLVIIL 
Lettre  à  V empereur  Joseph  II 
sur  la  révolution  du  BrmkeHt,  17891 
in-8*^.  IL.  Lettre  au  comité  pe» 
triotiq'te  de  Bruxelles,  1789,  in- 
8^.    L.    Légitimité    du    dipoiree , 

1789,  in-8^  LI.  Code  erim'md 
de  Joseph  //,  1790,  in-8*.  UI. 
La  Prophétie  vérifiée ,  on  Lettres 
au  comte  de  Trautmansdorff,  Gud, 
1790  ,  in-8^  LIIL  CoUectieaêa 
ouvrages  relatifs  à  la  rétfolutioniÊ 
Brabant ,  1791  y  in-8®.  Lingnet  ctf 
encore  auteur  d'un  Mémoire  ««- 
nuscrit,  pour  le  département  de  le 
marine ,  sur  les  mojrens  ététMr 
des  signaux  par  la  lumière.  Ce  IW- 


moire  a  été  compose  en   1781,  tf 

nanne:! 


envoyé  au  mioislre  de  la 

en  existe  des  copies 

M.  Gardas,  avocat  à  Lyon ,  a  » 

blié  un  E ssai  historique  sur  lemie^ 

lesouvrages  de  Linguet,hjoa,iMk 

in-8''. ,  et  M.  L.  Alexandre  DevérW 

me  Ifoiice  pour  servir  àtkuioinit 


LIN 

H  tUi  écrits  de  S.-If.-n.  Lin- 
aituî  que  quelques  pamphlets 
w  ceas-ci  :  Qu'est-ce  que 
H?  1790,  in-S".  Qu'est-ce 
jM  ce  train-là  ?  Il  règne  dans 
ts  écrits  un«  grande  partialité', 
iicore  Lingueliana,  (tu  Recueil 

Î  •orties  ingénieuses  et  bons 
■!  cet  auteur  ,  in-i8.  J— a. 
IIËREf  Fbin^ois  P^vot  de), 
Mlirique.Dei  Paris, en  1&18, 
famille  de  robe,  entra  fort  jeune 
'tce.Doned'uDefigurea{;reable, 
iprit  vif,  avec  des  manières  s(f- 
tes,  il  eut  beaiicoiip  de  succès 
.  des  femmes,  et  ne  se  piqua  pas 
staiicc.DeretouràParis,ilrei]s- 
u  la  EOcii-le'  par  son  enjoue- 
Les  édiietirs  des  Aantdcspoé- 

(  tome  Kxvii  )  disent  qu'il 
ludame  Deshoiilicres  dans  le» 
(  de  la  poésie  ;  mais  ret  bon- 
est  ordinairement  aiiribué  i 
<t.  Quoi  qu'il  en  soil,  lanière 
es  amis  de  cette  dame  ;  et  elle 
de  lui  un  portrait  q>ii  ne  pa- 
is flatlc  (  I  ).  Elle  cheiclie  ce- 
nt à  le  iiislifier  dn  rrprocfie 
i|;ion.  l.inièrc  rl.iit  en  elTct  ce 

nommait  dcjà    un    aimable 


LW 


5i5 


drlanche',  léger,  îiiconsé'|iietit ,  et 
trop  occupé  de  ses  plaisirs  pour 
,-ivuir  un  svsième  arr^e;  mais  qw]. 
qiiescDMfdelsIrop  libres  sur  des  ob- 
jets respectables ,  ne  paraissent  pdf 
siiltisaiJls  pour  lui  mériter  le  titra 
odieux  d'alliée.  11  composait  ses  ou- 
vrages arec  une  grande  faeitilc.et 
ne  ri'tnurliait  jamais  ses  vers:  il  vint 
irpi'url.int  iiii  i"iii' ,  ilit-on ,  rnnsttittr 
l,i,.,|.d.,,„.,„r,,„.l.,..-^...-..l-.M 
•IrniU'res  prij(lu''lii>n*.  <,ti.i]iMair, 
.ijiris  eu  aToir  eeoute  la  Iceliipe.  lui 
LiiiraM.lechfTalter.vuus  tvnben- 
l'c'ip  d'esprit,  et  de  bounes  roites  ; 
t'in  est  aiseï; , rroyei-moi , ne rnitrt 
pi.iiil  devers:  Ir  litre  de  porte  est 
rnépriBolile  dauit  nn  homme  de  qua- 
lité cumme  vous,  n  Linière  screngra 
par  l'incéuicuse  parodie  de  (niclqn«t 
ji'ènes  du  Cid  (  I  ; ,  H  par  oe^  épî- 

Erammes  qnt  cvuTrîrfnt  de  ridîcutc 
'  mBlheureas  auteur  d«  la  Pue^le. 
Boilean  a  cité  Lini^re  dam  m  ix*. 
satire, comme  on  rriljqtie  judicÏMn; 
mais  quelques  nbservalions  dépla- 
cées qu'il  se  permit  contre  la  fa- 
meuse épitrc  sur  le  pass>i};e  duRfain, 
exi'ilèrent  la  Mie  de  Bnilein,  qnî 
depuis  n'en  parla  plus  qu'avec  mé- 
pris. Linière  dépensa 


1  toute  sa  for- 


^(•.'•■i"»  ••t>ii>n'>-r»<-- »••[--  tune  dans  des  parties  de  plaisir;  et, 

M.L„.l..„...,..i„.,...»..»»..  s„rlafinde  s»  vie,  il  fut  rediût  k 

ii««iM,fcM«i«in.iii*'ti  ^^^^  emprniMer  de  l'argent  à  .ses  ainu, 

'■  ••11...  .t  iiou^nii  .H  fti-ii    '  Buileau  continua  toujours  de  Inî  m 

'U"j!'""I..tr'",f'.^'.'X7  piTmit»..  prfter;  et  l-inière  allait  sonreM  da 

ia»<«ir>itp.urto<ir)»ri.ifl>iii'H>>.  même pas,  au  premier  cabaret, faîrt 

■  wih-.mij.^  jrr>ii<q.riL!iii't»W(  une  elûnson  contre  son  créancier. 

".'.'"bjl'i  T°?,»l"i7.V."i'J'i.'i.i""l'  Il  Habitait  noe  maison  de  campagiM 

.iii|a'>ii...i.i>i..'ii,>*<uir»r>ti>ir>,  près  de  Senlis;  et  c'est  pour  cett* 

s.ini<  W..-..1.JB1  Éini<.i.n>.  ii..'..u.  rnison  qu'on  l'a  qnelquefuis  nommd 

il "â.f /.'*.. m"^-  Ti '(■<i*'K^i><'M°w  l'athée  ou  l'idiot  de  Âenlis.  Il  nio^ 


5à\ 


LIN 


rut  en  1 704.  Ses  chansons-  et  ses 
cpigrammcs  sont  cj)arscs  dans  les 
recueils  du  temps.  On  cite  encore  de 
lui  :  Poésies  diverses ,  ou  Dialogues 
en  forme  de  satire,  du  docteur  Mé- 
taphrasle ,  et  du  seigneur  Albert , 
sur  le  f tût  du  mariage ,  vol.  m-\i 
de  4^  p^g-  -,  sans  date  et  sans  indica< 
tion  du  lieu  de  Timpression.  W-s. 

LINIERS  BREIVIONT  (Don  San- 
tiago), clicf  d'escadre  espagnol,  ne' 
à  Niort  vers  1 760  ,  servit  d'abori 
dans  Tordre  de  Malte ,  entra  au  ser- 
vice (rE.>pagne,  avant  la  révolution , 
et  par\int  au  grade  de  capitaine  de 
vaisseau.  Envoyé'  en  mission  auprès 
du  dey  d'Alger,  il  reçut  en  présent 
un   damas  de  grand  prix ,  que  ce 
priucc  ])oriait  lui-même  à  son  côte'. 
J)(î  retour  en  Espagne ,  La  coiur  lui 
couda  une  mission  plus  importante 
Mil-  le  continent  de  FAme'rique  méri- 
dionale.   Le   roi  d'Espagne ,  alors 
.il lie'  de  la  France  et  en  guerre  avec 
r Angleterre , crut,  pour  la  surcte'  de 
ses    colonies ,  devoir   établir    sur 
leurs  côtes ,  vers  rcmbouchure  de  la 
Plata ,  un  certain  nombre  de  cha- 
loupes canonnières,  dont  il  donna  le 
roiu mandement  au  chevalier  de  Li- 
niers.  avec  le  grade  de  contre-ami- 
r.il  :  mais  ses  eH'orls  et  ceux  du  ca- 
))it.iine-général  ne  purent  empêcher 
iî  leiios-Ayres  de  toml>er,  en  1806  , 
au  pouvuir  des  Anglais.  Retiré  à  la 
«  oJiMiie  du  Saint-Sacrement,  Liniers 
forma  le  projet  de  reconquérir  Bue- 
nos-Ayres.   IL  se  rendit  d'abord  à 
!\Ionte video,  et  de  là  se  mit  en  mar- 
che à  la  tête  de 600  hommes,  s'em* 
barqua  ensuite  sur  sa  flottille ,  dé- 
Lar(|iia  ses  troupes  ,  l'ut  renforce  par 
d'autres  colonnes  d'attaque,  et,  s'a- 
vançant  vers  Buenos- Ayres  ,  somma 
le  géueral  Bercsford  de  lui  remettre 
coltc  capitale:  sur  son  refus  ,  le  com- 
bat s*en<;i<'ea  d'abord   hors  de  la 


LIN 

ville ,  puis  diDS  la  ville  même, 

fin,  à  la  suite  d'une  capiUilatioi 

niers  resta  maître  de  Bueuos-.4 

La  cour  d'Espagne  lui  coufér 

récompense ,  le  grade  de  capii 

générai  de  Rio  de  la  Plata.  En 

l'attention  de  Tempereur  Nap 

se  porta ,  dès  Baionney  sur  le  i 

seur  de  Buenos-Ayres ,  qui  était 

çais  de  naissance  et  qui  avait 

leurs  consenti  à  recevoir  les  di 

lions  du  nouvel  empire  français 

la  défense  d'une  colonie  espa 

On  ne  douta  point  que  son  iu( 

ne  garantît  à Vusurpateur  de  I 

ronne  d'Espagne ,  la  possessi 

l'Amérique  méridionale  espa 

Napoléon  lui  envoya  ,  le  09  n 

sieur  Jeasscnet ,  à  bord  de  1 

vette  la  Consolation,  avec  des 

ches  qui  lui  annoncèrent  la  r 

tion  de  Baionne.  Peu  de  jours 

ravant,  Liniers  avait  reçu  d'Es 

l'avis  officiel  de  la  rëvolutiob 

vait  eu  lieu  à  Aranjuet  au  m 

mars.  Se  trouvant  ainsi  pbo 

iwe  sitiuition  embarrassante,  il 

ta  une  marche  ambiguëqoidépi 

Espagnols  d'Amérique  ;  et  il  | 

le  i5  août  1808  ,  une  proclai 

équivoque.  Touteifois  sa  pop 

et  son  influence  étaient  telles , 

commandement  provisoire  1 

conféré  par  le  tribunal  de  l'an 

royale  qui  s'empara  de  l'autoi 

nom  de  Ferdinand  VIL  Cep 

la  junte  de  Montevideo,  accusi 

niers  d'être  dévoué  à  Napoléi 

déclara  en  insurrection,  et  ré 

sonWery  contre  lui,  trois  proi 

celles  de  la  Paz ,  de  Ghuquti 

de  Guzco.  Mais  le  grand  pin 

surrection  qui  devait  éclater 

nos-Ayrcs,  le  I•^  janvier 

échoua,  Liniers  l'ayant  fait  j 

en  arrêtant  et  en  exilant  les  cl 

complot.  11  avait  rendu  au  \ 


us 

espagnol  nu  compte  fidèle  j« 
ui  s'était  pa.tsc, et  s'attendiiit 
«r  l'3|>prubatîon  de  sa  con* 
[uand  n  vit  arriver  im  oou- 
ce-roi ,  don  Gifneros  ,  ea- 
I  la  junte  centrale  qui  gon- 
■lon  l'Espagne.  Liuicrs  na 

donner  aucun  ombra|;e  ,  se 
■  commandement  provisoire, 

premier  à  Taire  reconnaître 

ordre  de  la  junte  de  retour- 
Europe.  Il  fit  des  rcprrâen- 
.  et  ontint  l'autorisation  de  se 
k  CurdoTa  ,  à  lUo  lieuea  de 
aie ,  en  attmdant  ta  réponse 
;iie.  Il  vivait  paisiblement 
ne  retraite ,  lorsque  le  bruit 
Telles  insurrections  de  Biie- 
«sarrivajitsqu'àluides  indé- 
Is  Tenaient  de  chasser  le  vice- 
de  secouer  le  joug  de  la  mi~ 
.  Liniers  embrassa  aussitôt  la 
lyale,  rassembla  un  corps  de 
,  et  crut  pouvoir  opposer  le 
I  royal  à  celui  des  iiidvpen- 
Ceux-ci  firent  marcher  îles 
contre  lui  i  son  parti ,  liop 
fut  dissipé  :  lui-même  prit 
,  et  Tut  arrêté  le  G  août,  à  JO 
de  Cordova ,  ainsi  que  les 
«ui  l'bcfs  du  parïi  appelé 
léricaio.  On  s.-li^it  toute  la 
Kiudducc  de  Linicrs  ,  où  l'on 
lit,  ilit-uiL,  un  plan  couibiiié 
t  à  reintistr  j'aulorilc  des 
niants ,  tt   3   |n;r]iétutT  celle 


lobrc  de  la  juiilc  de  Bueuos- 
,alla  au-devant  d«  lui  à  (io 
le  cette  I  ..jiit  île.  dins  l^iquelle 
rut  JUS  j.njdeiit  de  faire  eté- 
a  M-iUnicc.  I!  ne  lui  fui  ac- 
jiie  ir^is  btiircs  pour  se  pré- 


1,1  N  m-î 

parer  au  supplice.  l.es  soldats  cbar- 
■;és  de  le  fusiller,  le  niaïqiii'eitl  i 
cause  de  leur  e\lréiuo  agiuiiuii ,  et 
de  leur  répuguuace  i  mettrt  b  mON 
leur  audcii  général.  Liuiers  leut 
cria  d'une  voiï  ferme  ;  o  Au  nom 
°  de  Dieu,  a)ut  pi4f  de  moi;  je 
i>  suulTre  de»  doute4irs  atroces  ;  ap- 
B  prucliU'Vous ,  et  ne  me  mauiguei 
»  pas.  n  On  assure  que  les  chef»  de 
l'iusurrecliou  se  jelireDt  a  l'instant 
sur  ce  malheureux ,  et  lui  tirèrent 
lii^  coups  de  pistolet  k  bout  pur- 
UuU  Ainsi  périt  Liniert ,  ricîime 
d'une  faciiou  révolutionnaire,  le  a6 
août  1809.  Celte  cruelle  exécution  «- 
vait  surtout  pour  but  de  frapper  d« 
terreur  les  aaversaires  de  l'indépen- 
dance. La  proce'dui'e  ue  fut  pas  ren- 
due publique.  Liniers  était  trts-po- 
pulaire  parmi  tes  militaires  et  la 
La^se  classe  du  peuple.  Sa  mort  rc> 
pandit  la  trislessedansBueuDs-Ayres, 


api. 


II- 


LINNÉ  (Chables  Linnjeu*,  à 

Îiii,  suivant  l'usage  de  Suède,  an 
onna  lors  de  son  anoblissement ,  U 
nom  DE  ) ,  de  tous  les  naturalistes 
du  xviti*.  siècle,  celui  dont  l'in- 
lluence  a  été  la  plus  universelle, 
naquit  à  Roeshult ,  village  de  Smo- 
laude ,  eu  Suède ,  de  Hih  ou  Ni&ItS 
Liimaeus  ,  curé  de  ce  lieu ,  le  34  mai 
l 'jo^.  Comme  tant  d'autres  grands 
hommes ,  il  reçut  d'abord  les  dures 
levons  de  l'adversité  ;  et  sa  vie  esl 
même  l'une  de  celles  qui  oflrffllà  U 
jeunesse  les  eirm|)le>  les  plus  mé- 
morables de  Cl'  (|iii'  jieuveut  le  cou- 
rage et  une  veliMiiil  leriue.  Ldvov^ 
à  l'ii|;cdedixain  iluii»  la  petite  viU* 
de  Vexioe,  pour)  suivre  l'école  la- 
tine, il  était  déjà  irllemeul  entralw 
[lar  la  passion  des  piaules  ,  qu'il  né* 
plige^iit  ses  ctasics  pour  courir  dans 
la  campagne}  et  sou  iière  prit  une 


5i6 


LIN 


idée  si  fausse  de  ses  dispositions , 
qu'en  17*14  ^^  ^c  "*^^  ^^  apprentis- 
sage cLcz  un  cordonniei*.  Heureuse- 
ment pour  Liunc,  et,  Ton  peut  le 
dire ,  pour  toutes  les  sciences  natu- 
relles, un  mcfdecin  nomme'  Roth- 
man  ,  ayant  eiA)ccasion  de  converser 
avec  ce  jeune  homme  ,  s'a|>ei*çiit 
qu'il  e'iait  digue  d'une  autre  destinée. 
11  lui  pi'éia  un  Toumefort,  cLerclia 
a  le  rcruucilier  avec  sun  père,  et  le 
plaça  chez  Kiliau  Stolixus,  profes- 
seur d'hibtoire  naturelle,  à  Funi- 
versite'  de  Lund.  SioImpus  ,  pendant 
quelque  temps,  Templo^a  comme 
copiste,  sans  se  douter  de  tout  ce 
qu'il  valait  ;  mais  l'ayaul  surpris  à 
ctiidi(M*  ])cndant  la  nuit ,  il  lui  donna 
plus  d'attention  ,  et  lui  permit  de  se 
serv  r  de  sa  bibliothèque.  Queljues 
libéralités  de  ce  maître  mirent  le 
jeune  Linna^iis  en  état  de  se  rendre 
à  l'université  d'Upsal,  où  il  devait 
trouver  plus  de  secours  pour  ses 
études  que  dans  celle  de  Lund.  Ce- 
])endant  il  y  vécut  encore  dans  un 
état  voisin  de  riudlgenee  ;  il  ne  sub- 
sistait q'i'eu  donnant  des  leçons  de 
latin  à  d'autres  érulicrs ,  bien  qu'il 
ne  le  sût  (;uëre  lui -même;  et  ion 
assure  «pril  était  réduit  à  raccom- 
moder ])our  son  usage  les  vieux 
souliers  «le  ses  rama  rades.  Ce  fut 
encore  un  de  ses  niaîîres  qui  le  tira 
de  cette  misérable  situation.  Olaiis 
Celsius  ,  professeur  de  théologie , 
travaillait  alors  a  son  Hiero-Boia' 
mVon. Jugeant  qu*uu  jeune  homme 
déjà  instruit  en  botanique,  pourrait 
l'aider  ulilemenldans SCS  recherches, 
il  donna  pendant  quelpies  mois  à 
Linnxus  la  nourriture  et  le  loge- 
ment ;  il  le  rerouimanda  ensuite  au 
vieux  Olaiis  IxudJieek,  qui  professait 
alors  la  botanique  à  IJpsal.  Celui-ci 
conda  la  direction  du  jardin  a  Liu- 
noius,  et  se  iU  qu'Jqucfois   rem- 


LIN 

placer  par  lui  dans  ses  conrs.  Dci 
qu'il  ne  lutta  plus  avec  la  mL^re ,  It 
génie  du  jeune  naturaliste  prit  l'essor; 
et  ce  fut  à  l'âge  de  ^inct-troisaus, 
et  en  travaillant  pour  Rudbcck  et 
pour  Celsius,  que  faiguc  dadësordit 
etderirr^larilé  qui  rcfgnaient  aloil 
dans  les  méthodes  de  botanique ,  et 
surtout  dans  la  nomenclatiire  dei 
végétaux ,  il  conçut  les  premim 
idées  delà  grande  reforme  qu'il  opéra 
par  la  suite.  On  voit  inème  dans  m 
catalogue  qu'd  donna  en  i^Bi ,  da 
jardin  d'Uiisal ,  les  premières  indi- 
cations de  la  méthode  sexuelle.  H  m 
fit  assez  connaître  dès-lors  ,  pour 
être  envoyé  en  Lapoiâe ,  aux  frùs 
de  la  Société  r  ovale  des  scienott 
dXlpsal ,  à  TefTet  d'en  recueillir  cl 
d*en  décrire  les  plantes.  Gclsîm  le 
père  avait  déjà  fait  un  voyage  bota- 
liqne  dans  ce  pays  ,  en  1695 ,  par 
onii-e  du  roi  Charles  XI  ;  mais  il 
n'avait  public  que  le  premier  vobuM 
de  ses  oliservatious  :  les  six  autres , 
tous  rédigés  ,  avaient  ctë  consmà 
lors  du  grand  incendie  dUpsal, 
en  1  jo'i.  Linmrus  ,  chargé  oc  n- 
prendrece  travail,  parcourut, pd- 
dant  l'été  de  17.1!!  ,  avec  da 
peines  et  des  fatigues  incrovaUcs, 
les  cantons  les  plus  renia rquaUes^ 
cette  a  fi  reuse  contrée  :  il  en  soÎTil 
la  principale  chaîne  de  monla^, 
descendit  jusqu'au  bord  de  la  ncr 
dans  la  La  punie  norvégienne,  di 
après  avoir  fait  le  tour  du  goUe^ 
Bothnie,  revint  à  Upsal  par  la  Fit- 
lande  et  les  lies  d'AIand.  Il  voofal 
alors  donner  des  leçons  à  Upsil; 
mais  un  professeur  nommé  Roscii 
à  qui  sa  renommée  inspirait  de  h 
jalousie  ,  lui  fit  éprouver  des  déw- 
gréments  qui  l'engagèrent  à  se  reÙRt 
a  Fahiuu ,  ville  de  Dalécarlie,  ccft- 
bre  par  se>  miues  :  il  chercha,  pff 
quelque  pratique  dt  la  médaciiic  d 


LIN 

de  miac'ralogie ,  à  j 
vctnenl  ;  et  pcut-êlre 
:ré  dans  celle  positioD 
e  perso  une  dont 


■  la 


:  lui 


(  qui 


I   tout  ce 

,  u'eùl  exige 

-  nianafje  à  iroû  ans. 

ut  d'employer  cet  in- 


ragerci 


)  Ham 


;5  «[Miisecs  :  ccpcn- 
:  encore  â  gigner  la 
i  8e  prdïentfi'  detant 
rbaave.  C'est  de  ce 
a  furiLine  commença 

i   changer  pour  lui. 

Tut, pas  moins  gène- 
inuxtis  que  pour  lant 
es  gens  Buiijuels  ce 
n  ouvrit  les  rouies  de 
il  le  Ht  connaître- à  un 

vail  \a  passion  de  l'his- 

,et  i|iii  possédait.iH»]'- 
:  Ijcvde  e(  Harlem ,  im 
bineietiiur  l<ii>liut)iè- 
ucs.  Liniixiis  demeura 

cm  homme,  joiiiss^int 
1  de  tous  les  secojrs 
t  étendre  ses  conuai*- 
riseï-  le  d c v cl oji peinent 
aussi  n'a-l-il  manqué 
ion  de  publier  toui  ce 


) ,  IV/or- 
,  l.eïdc 


euK  pi 


jiderablc 
,.:h«  qui 


.  d'égales  d.,ns 
a  dissertation  intitulée , 
Hiana  .contient  la  des- 
o  bananier    qui    avait 


Henri  dans  les  serres  de  CLiTori , 
pir  les  soins  et  Ici  procèdes  îni;^ 
nicux  de  i.inticus.  C  est  aussi  cbci 
ClilTurt  que  Linnxns  commença  A 
duniicr  de  l'ctiseaikle  à  ses  mes , 
vi  à  en  faire  tes  premières  applica- 
-catiùus  générales.  L'histoire  natuntU* 
avait  été  Iraili^  dès-lors  dans  dea 
ouvra|-es  nombreux  el  savant»  ;  nuis 
les  es|>ïces  qui  fout  l'objet  délinitif 
de  cetlcscience ,  n'elateiit  poiiil  dis- 
tinguées nettement  les  une*  des  au- 
tres ;  on  n'avait  poiut  essayé  d'en 
donner  un  catalogue  coraplel  j  knn 
descriplions  n'étaient  pomt  ràlie^ 
sur  un  plan  uniforme  ,  ni  raiducs 
p;ir  ded  lermes  d'une  siguifimtioii 
précise; les  méthodes selun lewincllet 
on  les  avait  distribuées,  n'claieni  pai 
rirjouicuses  ,  ni  lellemcul  asMijctiifS 
dans  toutes  leurs  subdivisions  a  dn 
caiflclères  comparables,  que  Voa 
ne  pût  jamais  hésiter  tur  la  placf 
qui  devait  être  doan^  i  l'être  fut 
l'on  étudiait  :  enfin  les  noms  qu« 
l'on  assignait  aux  cipi^ces  variaient 
au  gré  de  chaque  auteur  ;  et  l'on 
était  souvent  réduit  a  se  sririr  un 
phrases  descriptives  qu'aucune  mé- 
moire ne  pouvait  retenir.  Tels  fu- 
rnii  les  inconvénients  qui  frappcrent 
Linuxus  ,  et  auxquels  il  jugea  qu'il 
él.iil  nécessaire  de  remisier  avant 
de  s'occuper  des  progrès  de  U 
science.  Pour  cet  cfTel,  il  fallait 
imaginer  des  méthodes  de  distrilni- 
tiun  capables  d'embrasser  tous  les 
cires ,  fondées  sur  des  caractèrta 
tranchés,  et  dont  les  subdivision! 
du  tncme  ordre  fussent  prises  dans 
des  iirg^tirs  semblables  ,  aiîn  de 
pouvoir  toujours  âtrc  niise)  en  op* 

Susiiion  ;  il  fallait  encore  inventer 
es  termes  aasex  nombreux  noar  ta* 
diqiicr  les  proiligicutes  vanélés  An 
couformation  qn'iiit  obiem;  dans 
Ici  iun  ,  et  dclmii'  cvs  Icrmei  avec 


filft 


LIN 


a.^srz  de  prccisioii  pour  que  Fem- 
iiloi  nVn  iut  jamais  équivoque  :  en- 
fiii  il  e'tait  nécessaire  de  faire  une 
revue  générale  de  tous  les  êtres  dé- 
crits dans  les  auteurs  précédents  ,ct 
de  tous  ceux  mie  Ton  pourrait  re- 
cueillir dans  des  voyages  ou  ras- 
sembler dans  des    cabinets  ;  d*en 
dresser  uu  catalogue  complet,  rangé 
diaprés  la  méthode  convenue;  de 
les  décrire  d'aprcs  la  terminologie 
établie  ,ct  de  leur  ini poser  des  noms 
commodes ,  lesquels ,  au  moyeu  des 
précautions  indiquées,  deviendraient 
invariables^  La  première   ébauche 
de    cette    immense   entreprise   fut 
consignée  dans  deux  petits  écrits, 
qui  ont  été  les  germes  de  tout  ce 
que  Linnxus  a  fait  depuis  :   son 
SvsTKMJ   Natub.c  ,    seu  Refîna 
tria  nalurœ  sj'stematicè  proposita  , 
per  classes  ,  ordines  ,   gênera   et 
species  ,  publié  en  1 73'j  ,  à  Leyde , 
par  les  soins  de  Jean-François  Gro- 
novius  et  d'Lsaac  Lawson ,  en  trois 
tableaux  d'une  feuille  chacun;  cl  ses 
FVNDAMENTA  BoTANlCA  qiiœ  ma- 
jorum     operum   prodromi    instar 
theoiiani    scient iœ    botanicœ   per 
brèves  aphorismos  tradunt,  impri- 
més à  Amsterdam  en  i  ^St),  un  petit 
volume  in-H**.  de  9.6  pages.  Ce  se- 
cond écrit ,  qui  aurait  pu  précciler 
Tautrc ,  puiisqu'il  en  est  en  quelque 
sorte  la  théorie,  était,  selon  fau- 
teur, le  résultat  de  se])t  années  cré- 
tudes  et  de  rexamen  de  huit  mille 
plantes.  Il  contient,  en  trois  cent 
soixante-cinq .iphonsmcs,  toutes  les 
règles  qui  devaient  conduire  à  une 
botanique  phK  régulière  qu'il   n'en 
avait  existé  jusque-là,  I/ospril  émi- 
nemment méthodique  de   Linnxus 
s'y  applityue  à  classer  les  auteurs  , 
les  systèmes,  toutes  les  parties  des 
>lanles  ,   ri  surtout   cclh^s  de  leur 
ructilication  ;  à  y  faire  connaître 


} 


LIN 

leurs  sexes  et  le  mode  de  Ici 

dation  ;  à  tracer  les  règles 

dans  la  détermination  de  1 

ractères ,  l'imposition  de  leu 

Tcxamcn   de  leurs  diflTénn 

rappel  des  variétés  à  leiin 

primitives ,  le  choix  de  jeti 

uymes,  la  manière  de  les 

et  la  recherche  de  leurs  vert 

te.ur  étendit  la  première  | 

celte  espèce  de  programme 

ouvrage  intitulé  BiBLiorm 

TA  MCA  recensens  libres  pi 

de  planlis  kuc  usque  edito 

dùm^Sjrsiema  auctoris  n, 

Amsterdam,  1736.  La  seco 

tie  de  ce  même  programme 

qui  regarde  l'histoire  des  s 

fut  développée  daus  les 

Plantarum,  seu  Sjsiemt 

tarum  omnia  à  fructifier 

sumpta^  Leyde,  1738,  in- 

ce  qui  a  rapport  aux  règles 

dans  le  choix  et  la  création  1 

fut  expliqué  en  détail  dan 

ricA  BoTANiCA  in   qud 

plantarum  generica  specijt 

riant ia  examini  suhjiciunk 

Leyde,  1737,  ia-H*>.  Ces 

vrage^  commencèrent  la  g 

forme  de  la  botanique  ;  m^ 

ans  après,  toute  la  doctrin 

na'us,  sur  ces  diffe'reols  si 

reproduite  dans  soncnseml 

donnée  dans  ses  parties ,  ei 

d'exemples  dans  la  Phh 

Bot  AN  ICA  in  qudexpUem 

damentahotamca,  Stockhi 

in- 8*^.  Cet  ouvrage  où,  • 

les  difilcultés  d'un  lang^ 

fércnt  du  latin  ordinaire ,  qi 

obscur  \tSLt  son  extrême  g 

autant  que  par  les  allusii 

métaphores  dont  il  est  rcn 

trouve  à  chaque  page  des  | 

la  fmesse  d'esprit  la  plus  n 

la  profondeur  d*observati* 


LIN 

inte,  a  joui  d'tm  succès  dont 
lit  dire  qu'il  u'y  avait  point  eu 
opte  luparaTant.  Il  est  deveau 
Hqoe  sorte  une  loi  fondangeti- 
recoDDue  de  Ions  les  liounis- 
t  à  laquelle  ils  se  conforment 
soin ,  poLU-  leurs  descrip- 
,  pour  1  emploi  de  leurs  ter- 
et  jusque  uans  le  choix  des 
qu'ils  saut  sans  cesse  obligés 
éer  pour  dtisignei'  les  plantes 
innzus  n'a  point  connues.  I/au- 
de  ce  livre  est  encore  eit  pleine 
ur  sur  tous  les  points  ,  maigre' 
ode  quanti  te' de  végétaux  que  de 
ceux  vojaces  ont  procures  de- 
sa  publication ,  cl  quoiipie  des 
valeurs  habiles  aient  ajoute 
Jùiile'de  faits  à  ceux  qui  e'iaieni 
>s  k  cette  époque ,  principale- 
sur  l'anatomie  v^ëlale ,  cl  sur 
nclure  intérieure  des  fruits  et 
tmmcts.  On  l'a  réimprimé  une 
mde  de  fois  ,  et  il  en  existe  un 
tre  prodigieux  de  conimcnlai' 
car  OD  peut  dire  que  les  ouvra- 
lémcDtaires  de  buUnique  n'ont 
:  été  que  des  abréf^és  ou  des  ex- 
tioos  dn  Philosoplûa  Bolanica, 
'au  moment  où  les  travaux  de 
:  Jussieu  ont  commencé  a  intro- 
:  dans  ces  sortes  d'écrits  les 
ripes  de  la  méthode  nain  relie.  Au 
,  la  doctrine  établie  dans  les 
iamtnta  Botanica  ,  et  dans  les 
agesquileurscrvenlde  <iévelop- 
ml,  n'était  pas  applicable  seii- 
nl  au  ri^ne  végétal  ;  et  en  effet , 
ms  a  été  guidé  par  les  mtmn 
«  dans  tout  ce  qu'il  a  écrit  sur 
toîre  naturelle  :  peut-être  même 
ppitcatiuos  qu'il  en  a  faites  au 
e  animal,  ont  elles  clé  les  plus 
taaa.  Les  trois  feuilles  sur  les- 
Le»  furent  d'abord  imprimés,  en 
)',  les  premiers  linéaments  du 
«au  Hotune,  ont  encore  plu* 
XXIV. 


UN  S.f) 

friulirii-  que  lei  Fiimlamentn  bnia- 
ni.:a.  Liiiiixus  y  dislrîliuail,  <rji)rM 
sps  nriut-ipcs  ,  les  trois  xb^nn  de  U 
ut.X,iT^.  Le  r^e  minéral .  fluré  le 
pri^micr ,  se  divisait  ru  pii-rr» , 
Ti  m  prenant  les  tels,  les  combustï- 
\Am  fl  les  méuux,  rt  en  fossiles, 
iliiiis  lesquels  se  rangeaient  les  lerriM, 
les  concrétions  et  le*  jKtriRea lions. 
Le  rtgnc  vi^élal  y  éiait  divisé  d'i- 
présicette  filtre  méthode  derenne  si 
célirbre  sons  le  nom  de  sysltuis 
srtnel ,  cl  fondée  sur  1*  position  re- 
lative, Mir  la  proportion,  sur  U 
connexion  iiu  la  diitlinciiou  ,  et  endn 
sur  II-  nombre  des  étamiues  et  lict 
pi^lili.  Eufin ,  le  rcguc  animal  qui 
irrrninait  relie  première  édition ,  ne 
divisait  en  quadruples,  oiseaux, 
reptiles  ,  poissons,  iiiMctes  ei  vers. 
Les  cétacés  »e  trouvaient  encore  par- 
mi les  poissons.  Les  genres  des  aui- 
UI.1UI  mienl  At\k  distingués  par  de* 
raraciÈres ,  mais  les  etpiccs  n'y 
éiaienlque  nommées;  et,  pour  les 
.■■[ctaux,  il  n'y  avait  encore  qua 


des  n 


-  S™" 


.  L'ai 


Vdilla  conilamment ,  dcnni*  lors ,  k 
|)t' rf ce  lionne  r  cl  i  étenure  ce  pre- 
mier plan ,  eu  appliquant  par  d«- 
i; lés  à  tous  les  genres  et  à  toute*  les 
espèces  qu'd  piil  connaître  ,  des  ca 
r.ictcres  el  des  synonymes  exact*. 
l.'ouvraçe.dans  sa  [;énéralilé,  et  eu 
t'int  qu'il  oD'rait  l'ensemble  des  Irai* 
règnes,  eut,  pendant  la  viede  IJu- 
D^us ,  onze  autres  éditions  iiiccessi- 
ves  :  mais  daiui  ce  nombre,  il  n'en 
est  (rue  quatre,  toute*  imprimées  k 
StocLbohn,  qui  aient  éprouvé  de* 
l'bangements  ;  les  autres  ne  son!  que 
des  réimpressions.  Cm  quatre  édi- 
lions  originales  sont  la  dnixième  da 
1740,10-8".  de  Sa  pges:la  KXft- 
me  de  1748.  in-8".  de  ï3a  pKa; 
Il  dixièmcde  i^î-.eu  3voI.  ia8"., 
un  pour  cbsquc  rc^nej  et  la  douxît;- 

34 


53o  LIN 

me  de  i  ';66,eii  quatre  volumes,  dont 
deux,  pour  les  auimaux.  La  quator- 
nciuc  cl  dernière  e'dition ,  donnée 
par  Gnielin  ,  C5t  de  dix  forts  volu- 
mes iu-8". ,  dont  sept  pour  les  ani- 
Vnau\,  et  deux  pour  les  plantes.  On 
l'a  reim primée  h  Lyon  et  ailleurs. 
Tel  acte  l'accroissement  prodigieux 
d*un  livre  compris  originairement  en 
trois  feuilles.  Cependant  la  partie  bo- 
tanique du  Sjstema  naturœ  a  et^' en- 
core   particulièrement    développée 
dans  des    ouvrages   spéciaux,  lïçs 
I'j37,  Linnxus  donna  les  caractères 
des  genres  avec  étendue,  sous  le  ti- 
tre de   Gênera  PLjiyTiRUM  se- 
cutuUun  numerum ,  figuram ,  situm 
ai  proportionem  omnium  fructifica- 
tiimis  pa'tinm  y  Leyde,    1737,  in 
8*^.;  livre  qui  a  été  réimprime  cinq 
fois  de  son  vivant.  La  huitième  édi- 
tion ,  par  Sclireher  ,  est  en  deux  vo- 
lumes ,  Franrfuit,   178c)  et   1791. 
Mais   ce  ne   fut  qu'eu   17-^3,  qu'il 
donna   réuumération  des  espèces , 
avec  les  synonymies ,  dans  sts  Spe- 
des  plant  arum,  'i  vol.  in-8", ,  Stock- 
holm, 1753;  ouvrage (pi'il  n'a  re'im- 
primé  qu'une  fois,  en  1763,  mais 
au([uel  il  a  donné  deux  suppléments 
intitulés  MaïUissa.  La  dernière  édi- 
tion ,  par  Wildcnow,  a  déjà  huit  vo- 
lumes ,  sans  être  terminée.  La  for- 
tune lies  diverses  parties  du  Sjrste^ 
ma  naturœ  n*a  pas  été  la  même  à 
bc?iucoup  près.  Tout  le  monde  sait 
tjue  c'est  en  botanique  que  Linna'us  a 
obtenu  le  plus  de  succès  et  de  gloire. 
Sa  nomenclature  fut  |)romptemcnt 
adoptée  ;  et  encore  aujourd'hui  c'est 
la  seule  que  l'on  suive  généralement. 
Dans  (pielquc  pays ,  si  éloigné  qu'il 
soit ,  où  il  existe  des  botanistes  ou 
luciuedes  jardiniers  un  peu  instruits, 
il  suffit  ])our  se  faire  entendre  de  dé- 
signer une  plaiite  par  son  nom  Lin- 
iiocu.   Pendant   un  grand  nombre 


un 

d'années  la  méthode  sexuelle  a  par- 
tagé la  vogue  de  cette  nomencla- 
tuit;;  et  même  de  nos  jours  on  n'en 
suit  pas  d'antres  dans  diren  jar- 
dins ,  et  dans  beaucoup  d'ouvrages. 
Cependant ,  bien  qu'elle  soit  d*UM 
application  facile  ^  elle  ne  surpasse 
point  soos  ce  rapport  les  méthodes 
qui  l'avaient  précisée  ;  et  à  d'autres 
égards ,  elle  a  des  vices  que  l'on  ne 
peut  méconnaître ,  particmièrcment 
celui  de  rapprocher  souvent  les  plan- 
tes, contre  toutes  les  analogies  de 
leur  structure.  L'auteur  n'avait  pu 
même  le  mérite  de  l'invention  :  non 
seulement  il  n'avait  pas  décoomt 
le  sexe  des  plantes ,  comme  unes4U>- 
te  d'opinion  [lopulaire  le  lui  attri- 
bue ;  cette  grande  dëcouverte  dne  k 
Millington,  professeur  d'Oifoid,£Bl 

Êrouvéc  d'après  l'expérieMey  pr 
;obart, en  1681  ;  sontcnue  tm  iwi, 
par  Grew;  en  1686;  par  Rai;  ci 
Vaillant  en  Ht ,  en  1718  ,  Y^fi 
d'une  dissertation  particttlièie|0à3 
eut  le  tort  de  ne  mcnlionncr  ama 
de  ses  prédécesseurs,  fl  y  a  phi; 
un  médecin  de  Wolfenbuttd ,  uamr 
mé  BiurcLhard ,  avait  montre ,  dèi 
170a ,  dans  une  lettre  k  LamiUf 
qu'il  serait  possible  de  fonder  m 
méthode  botanique  sur  les  wpaH 
sexuels ,  et  il  avait  indiqué  dèfioil 

eresquc  toutes  lesconsidmtÎQBS  doit 
linuaîiis  a  fait  usage  (  F'ojrexSjK 

BURCKHARD,  tom.    VI  v  P*g-  30^ )■ 

Ainsi  l'on  ne  doit  point  placer  ka^ 
thode  sexuelle  aunombredcssciviai 
que  Linné  a  rendus  à  la  sdc&ce,  ■ 
même  parmi  les  causes  qm  ont  €Sfr 
tribué  à  l'empire  que  cet  homme  c^ 
lèbre  a  obtenu  en  botaninw.  Cfâf 
nous  le  répétons ,  à  l'étude  distîirtl 
qu'il  a  faite  de  chaque  etptea ,  à  la 
régularité  et  au  détail  de  sas  cane* 
tèi-es  de  genres ,  au  soin  qn'il  prit 
d'en  écarter  toutes  les  cîi 


LIN 
MIIm  qu«  la  grandeur  et 

k  )a  précisioD  éuergique 
;aee  C«chniqite,el  surtout 
xlitedesa  Domenclature,. 
iaTaDta);e.  Cette  dernière 
!  lini  surtout  à  l'idée  heu- 
!ul,  dans  ses  Speciesplan- 
ensuite  dans  la  dixième 
Systetaa  natarte,  de  dê- 
;ue  espèce  par  un  seul  nom 
lent  adjectif,  qu'il  appe- 
rivial,  et  qui ,  s'ajoutant 

genre,  tenait  lieu  de  ces 
raaes  usit^  auparavant, 
■e  se  trouTa  tellemenl  sou- 
etarlifice  si  simple, qu'on 
iliis  suivre  d'autre  au  leur; 
t  dire  que  c'est  à  dater  de 
le,  et  principalement  par 

que  LinnKiis  parvint  à  é- 
autres  botanistes.  Dans  le 
al,Linnxiu  avait,  outre 
i;e  (pendrai ,  des  mérites 
i  qui  auraient  pu  lui  don- 


LIN 


11  est  dt-   ^B 


m  moins  grande  que  celle 
it  en  botanique.  Ses  divi- 
u  les  ordres  étaient  bcau- 
confurmes  aux  rapports 
I  classait  pour  la  première 
nd  iiomlire  d'espèrcs  ;  et, 
isectes  surtout ,  il  était  le 
i  fût  descendu  jusqu'à  ca- 
!t  k  nommer  les  espèce* 
es;maisit  eut  dans  Buflon, 
udrupèdes  et  pour  les  oi- 
rival  doué  de  trop  de  la- 
iont  les  ouvrages  étaient 
us  et  trop  parfaits,  pour 
e  Ijinnxiis  ue  Tombassent 
onde  ligne.  D'ailleurs  la 
beaucouji  moins  cultivée 
la  botanique ,  ne  pouvait 
crantant  de  sectateurs  ni 
té  aussi  prompte.  Ce  n'est 
letil  à  petit  que  le  mérite 
aux,  du»  cttw  partie,  a 


pu  se  faire  jour  ,  et  qu'il  en  est  d«- 
vemi  aussi  pour  ijutlqur  temps  le  m^ 
dvic  et  le  lecislaieur  :  mais  les  m. 
vragcs  de  Pailas  et  de  F^iLricius  ,  et 
ceux  dp  quelqur^s  lo  uf  u  g  ist  en  vivante, 
vinrent  Licntôt  donner  k  l'Itistoir* 
des  animaux uoeexieaiiou  tdie.qua 
Linntcus  resta  prompiement  en  ais 
ritj-e.  Sou  riigno  minéral ,  comme  it 
eu  convient  lui-mjnie,  neluja  point 
donne'  de  sujet  de  se  glorifier  :  quoi- 
qu'il ait  eu  le  mérite ,  dans  sa  «xièm* 
édition ,  de  faire  eonusilre  l'impor- 
tance des  formes  cristallines  ,  u  nt 
connut  pasIescaraclérRseSKntieUdt 
ces  formes:  ■!  l<'ur  soumit  si  despM 
liquement  les  minéraux  figura,  qu'ft 
rangea  dans  |et  mfmej  gcures  tons 
ceux  qui  avaient  à-peii-ptSs  la  tnlow  • 
forme ,  quelle  que  fût  leur  composî* 
lion  cliimique.  Aucun  min^ralogisl* 
ne  voulut  se  suumeltrei  une  mélCods 
si  arbitraire;  et  son  contemporMa 
el  compatriote,  Wallerins,  domina 
dans  celle  partie ,  même  en  Suêd«, 
he6y»Uma  naturœ  a  été,  aussi  bica 
que  le  fhilosuphia  bolanica ,  re'im  ■ 
primé  en  plusieurs  pays,  traduit 
eu  diverses  langues,  et  commenlé pu 
un  grand  nombre  de  naluralisies. 
On  a  fait  des  livies  et  des  rtcueil$ 
degravnres,  uniquement  dans  la  rat 
d'en  faciliter  l'élude.  Il  nous  teraiC 
impossible  de  parler  en  détail  da 
tous  ces  ouvrages  :  c'est  mime  Ma*A 
no<u  occuper  de  rouvra;;e  primitif 
auquel  ils  se  rapporieut ,  et  il  aat 
lempt  que  nous  revenions  i  raaioiir. 
Nous  l'avons  lai»s^  en  Hollande, 
chci  Clitfort.  Outre  tous  les  tfrriu 
dont  nous  venons  de  parler,  il  y  mit 
au  jour  les  résultats  botanique*  de 
son  voyage  en  Laponie,  dans  sa 
Ftura  Lapunica  ,  Amsterdam  , 
il'i-j,  in-8<>. ,  l'uu  des  pln« él^att 
érriis  de  ce  genre  qui  existent.  Ca 
fui  MDora  daas  u  MM]»:]* ,  V% 
34.. 


53i  LIN 

leudit  à  la  mëmoire  de  son  ami  et 
compatriote  Pierre  Arledi ,  qui  ve- 
nait de  se  noyer  dans  un  des  canaux 
d'Amsterdam ,  le  service  de  racheter 
des  mains  de  son  hôte  le  manus- 
crit de  son  Ichtj'ologie ,  et  d'en 
donner  Tcditiou  en  un  vo).  in-8*'.  , 
Leyde  ,1738,  ouvrage  011  la  main 
de  l'éditeur  se  fait  aisément  recon- 
naître, et  qui  contribua ,  de  son  coté, 
^  perfectionner  la  partie  du  Sjrstema 
naturœ  qui  concerne  les  poissons. 
Linnxus  profita  de  son  séjour  en 
Hollande,  pour  se  faire  recevoir  doc- 
teur en  médecine  dans  la  petite  uni- 
versité de  Harderwick,  en  Gueldre, 
qui  jusqu'à  sa  suppression  a  compté 
cet  événement  comme  un  de  ceui 
dont  elle  se  glorifiait  le  plus.  Il  se 
rendit  ensuite  eu  Angleterre ,  où  la 
réputation  de  ses  ouvrages  aurait  dû 
le  précéder ,  et  où  les  recommanda- 
tions empressées  de  Boerhaave  au- 
raient pu  suffire  pour  le  faire  bien 
traiter.  Cependant  Sloanc  et  Dille- 
nius ,  alors  les  plus  fameux  natura- 
listes du  pays ,  le  reçurent  plus  que 
froidement  :  aussi  les  quitta-t-il  bien- 
tôt pour  venir  à  Paris ,  où  il  éprouva 
un  accueil  plus  aimable  ,  et  se  lia 

Êour  la  vie  d'une  amitié  tendre  avec 
emard  de  Jussiru.  Il  aurait  pu  alors 
obtenir  de  l'emploi  à  Leyde;  mais 
Adrien  Van  Roycn,qui  avait  succédé 
à  Boerhaave ,  et  qui  baissait  son  pré- 
décesseur ,  y  mettait  pour  condition 
de  ranger  ,  d'après  la  méthode 
sexuelle ,  les  plantes  du  jardin ,  qui 
l'étaient  d'npi  es  celle  de  Boerhaave. 
Linnaeus  ne  voulut  pas  agir  avec 
cette  ingratitude  envers  la  mémoire 
de  son  bienfaiteur,  et  retourna  en 
8uëde.  Sa  patrie  ne  le  reçut  pas  nou 
plus  d'abord  ,  comme  i!  semblait 
qu'elle  aurait  dû  le  faire  ;  et  il  au- 
rait peut-élrt*  abandonné  les  sciences 
pour  la  pratique  de  la  médecine ,  s'il 


LIW 

avait  trouvé  des  malades  zians  celte 
ressource  même  lui  manqua.  Cepen- 
dant il  ol'tiut  cnGn  de  l'appui ,  et  il 
l'obtint  d'hommes  dignes  de  l'ap- 
précier ,  le  baron  Charles  de  Gerr, 
maréchal  de  la  cour  de  la  reine,  i 
qui  nous  devons  bcpt  volumes  d'n- 
cellents  mémoires  sur  l'Histoire  d> 
Insectes ,  et  le  comte  de  Tcssin ,  sé- 
nateur du  royaume  et  gourcmeBr 
du  prince  royaL  Ce  dernier,  sv- 
tout ,  se  montra  pendant  toute  sa  ne 
un  mécène  alFectueux  pour  Limé, 
qui  lui  témoigna  uue  recomuisHnce 
constante  ,  en  lui  de'diant ,  avec  la 
expressions  du  plus  tendre  attaclie 
ment ,  les  éditions   successives  di 
Sjrsiema  naturœ.  Il  fut  nommé  par 
la  protection   de   ce  seigneur,  ci 
1738,  à  une  place  demédedndeh 
flotte ,  et  fut  charge  d'enseigner  h 
botanique  dans  la  capitale;  enpkii 
auxquels  il  joignit,  en  i^3g,ktitif 
de  médecin  du  roi ,  et  pelui  dcpi# 
dent  de  l'académie  des  science  fâ 
venait  de  se  former  à  Stockkla. 
Enfin,  en  17419  il  fut  pronu  ih 
chaire  de  botanique  de  roniTenilr 
d'Upsal.  C'éUit-lâ  le  dernier  Vsm 
de  ses  désirs.  Les  chaires  dTpnl, 
aussi  honorées  qat  bien  raUt»^ 
sont  les  places  les  plus  considmUtf 
auxquels  un  ho  m  me  de  lettres  pÔK 
prétendre  en  Saède*  Linné  aoecipe 
cette  chaire  pendant  trente^enl  aiif 
sans  cesse  entouré  d'âèrcs  oimI  il 
se  faisait  autant  d'amis  u3és,  vojiiK 
de  jour  en  jour  s'accroitre  sa  oqmî* 
dération ,  et  proGunt  sans  rcUck 
de  tous  les  moyens  qu'elle  hn  di^ 
nait  pour  perfectionner  sesonrmt 
et  pour  étendre  son  influence.  D  % 
par  ordre  des  états  du  royaume,  ài 
voy.-iges  en  diverses  pnmnea  Jt 
Suède ,  afin  d'en  recodllir  \ê$  pit- 
ductions  naturelles ,  et  il  en  1  pi* 
bUéd  I  suédois  :  cda 


LIN 

■d  et  de  Gotland,  fait  es 

parut  en  174^  ;  (^«'"i  de 
gotbie  ,  fait  CD  1743,  fut 
ié  l'année  suivaDte,  et  celui 
nie  de  1749,  le  fut  en  1751. 
uve  dans  ces  voyages,  outre 
•crvatioas  d'bittoire  naturel- 

remai'ques  intéreMantei  aur 
liquites,  les  mixurs  du  ha- 

et  leur  agriculture.  Les  ob- 
e  Llnne'  y  rassembla  ,  joints 

que  lui  avaient  déjà-  fournis 
rages  en  Lapouie  et  en  Dalé- 
,  le  mirent  eu  élat  de  publier, 
îâ ,  son  Fiiuna  sutcica ,  nu 
-e  générale  des  animaux  de 
qu'il  réini|iriina,aucmcntéc  (lu 

,  en  1761  \  et  de  donner,  en 

une  Flore  gcnéralc  du  même 
Hais  il  était  nécessaire,  pour 
r  entièrement  ses  rues,  qu'il  se 
-àl  aussi  la  connaissance  des 
étions  élraogcres;  et  c'est  pour 
u'il  prit  la  peine  d'ordonner 
écrire  les  grandes  colleclions 

trouvaient  a  sa  portée.  Trois 

caliiuels  ont  élc  pid>liés  par 
!C  étendue  ;  le  cabinet  du  roi 
:de  ;  Muixum  Adolphi  Fre- 

) ,  dont  le  premier  volume 
in-folia,  avec  de  l>elles  ligures 
MUS,  en  i^G'i  (  le  second  «t 
nanuscrit  )  ;  celui  de  la  reiue 
viun  Ludfivicce  Udalriae  ) ,  t 
L-8-.,  Stockholm,  I76;;celui- 
nte  de  Tessiii  {  Miktœum  Tes- 
um),  I  vol.  in-folio,  Stotrk- 
,  1753.  Il  a  donne'  aussi  des 
s  de  ceux  de  l'acadifmie  de 
bolm,de  l'imiversiié  d'Upsal 

quelqun  particuliers.  Il  de- 
it  et  aciieta   un  herbier,   re- 

antrefois  a  Ci?jlan,  par  Jean 
an ,  et  le  miblia  sons  le  litre 
ora  Zejlanica  ,  Stockholm  , 

s  ne  lui  sullireiii   poiut  ;  et 


LIN 


553 


pour  les  étendre,  il  trouva  moyen 
de  faire  placer  ses  élevas  comme 
aumôniers  ou  comme  chiruiviens , 
sur  des  vaisseaux ,  ou  mime  de  lenr 
faire  donner  des  missions  comme 
naturalistes ,  pour  des  pays  loiniaitu, 
comptant  assez  sur  leur  reconnais- 
sauce  pour  ftre  assuré  qu'ils  lui  en- 
verraient .  de  tous  cote»  ,  ce  qu'ils 
recueilleraient  de  plus  intéressant. 
Les  noms  de  quelques-uns  d'enlro 
eux  sout  devenus  célèbres  par  les 
rehiliuns  qu'ils  ont  rédigée».  Kalm 
voyagea  en  Amérique  ;  Hassel~ 
quiM  eu  Palestine  et  en  Egypte; 
T orén  au*  Indes;  Osbeck  en  Ctiine  ; 
I.'pdiug  en  Espagne;  Thunberg  au 
Jdpon;  Ftirskal  en  Arabie  ;Solandcc 
dans  in  mer  du  Sud  ;  Sparrmann  an 
(iLp  de  Uonne-Esperance.  On  peut 
j:„ •-..  ™  grande  partie  k 


"t: 


n  doit  1rs 


mbreus 


iiériaux  dont  leurs  voyages  ont 
enrichi  la  science.  lies  autres ,  tels 
(jueRolander,  Ternslrœm.Koeliler, 
etc. ,  n'ont  point  laissé  de  relation  ; 
mais  Linnxus  a  eu  soin  de  consigner 
leurs  noms  datis  ses  ouvrages,  de 
manière  qu'ils  ne  périront  poiut.  !1 
iivjil  encore  un  autre  mutcu  d'em- 
ploytT  bu  talents  de  ses  (lèves  :  au 
mument  ou  ils  devaient  suuiruir 
leurs  tlièses ,  il  les  faisait  travailler, 
soussiuAupediuii ,  àdes  recherches 
tt<mi  il  Leur  traçait  le  plan  ,  et  nui 
donnaient  lieu ,  presque  toutes,  i  ae» 
dtAsertations  pleines  d'iulcrfl  ;  U  en 
a  rédigé  lui-iuèine  un  nombre  tidfi- 
sata  pour  rnmplir  lii  voluiaes  ,qdt 
uut  t'ié  publiée  sous  le  titre  à'/intm- 
mtate)  nçademie»  ,  Stockholm  , 
1 7  )<)  A  x-fii  ;  et  Scbreber  qui  les  « 
fdit  rcimprijoer  k  trlaiig,  rn  1765 , 
>  a  réuni  troii  voluoirt  rnatpusà  An 
■  eilcs  quiout  &i  éei'iles  p^r  \e>,Av%t» 
de  l.iuuéel  si-idemrnt  présidées  par 
lui.   Il  «xiïtt  cwtaincmcnt  daji*   te* 


534  LIN 

•ciences  bien  peu  de  recoeils  sium 
riches   en    idées  neuves  ;   la  phy- 
siologie Tëaëtale  ,  l'économie  des 
plantes ,  celle  des  animaux ,  la  phi- 
losophie générale  de  Thistoire  na- 
turelle y  y  trouyenl  les  matériaux  les 
S  lus  précieux  ,   toujours  présentés 
'une  manière  ingénieuse  ,  dans  un 
langage  siuguUcr ,  mais  attachant  par 
sasingnlarité  même:  jusqu'à  ses  titres 
offrent  des  locutions  figurées ,  mais  or- 
dinairement trcs-cxpressives.  Veut-il 
parler  des  moyens  divers  par  lesquels 
fa  nature  assure  la  fécoudation  des 
T^étanx,  ce  sont  les  Noces  des  plan-' 
tes;  les  chaugemcnts  de  position  de 
leurs  parties  pendant  la  nuit,  cons- 
tituent le  sommeil  des  planies  ;  les 
époques  où  elles  fleurissent  dan»  Pan- 
née  ,  forment  le  calendrier  de  Flore; 
Vhorloge  de  Flore  consiste  dans  les 
heures  où  s'ouvrent  où  se  ferment 
leurs  fleurs.  Celles  de  ses  disserta- 
tions qui  out  pour  titres  ,  ProUpsis 
pkuUarum  ,  Metaniorphosis  plan- 
iarum,  présentent  des   considéra- 
tions profondes  sur  les  phénomènes 
les  plus  obscurs  de  la  yégétalion ,  et 
sur  la  facilité  de  toutes  les  priies 
végétales  à  se  changer  les  unes  dans 
les  autres.  Dans  celles  qu'il  intitule , 
Œconomia  naturœ,  Politia  naturaSy 
se  trouvent  des  vues  élevées  sur  les 
rapports  mutuels  de  tous  les  êtres 
et  sur  leur  concours  au  but  géné- 
ral de  l'univers.   L'espace  ne  nous 
Sermet  pas  de  rapporter  \es  titres 
c  tous  ces  petits  écrits ,  ni  même 
de  choisir  parmi  eux  ceux  qui  mé- 
riteront tomours  d'être  lus.  (Cepen- 
dant^ tous  les  naturalistes  de  l'Eu- 
rope   et   de  l'Amérique  s'empres- 
saient de  se  mettre  en  rapport  avec 
Linnxus ,  et  de  lui  offrir  ce  qu'ils 
croyaient  digne  de  lui  :  ses  collec- 
tions s'enrichissaient,  et  cnrirhis- 
saicut  se»   ouvrages  ;  ses  systc  - 


US 

mes  y  sa  nomenclature,  di 
d'un  usage  général;  et  la  fa 
cette  nomenclature  donnait 
toire  naturelle  ,  en  rendait 
pi^sque  universel.  Des  g 
ments,de  riches  particuliei 
les  pays ,  établissaient  des  \ 
des  jardins  k  «rands  frai< 
faisaient  venir  des  plantes  \ 
parts;  l'Autriche,  la  Ru 
Danemark ,  À  l'imitation  de 
faisaient  recueillir  les  produi 
leurs  provinces ,  ou  envoya 
naturalistes  dans  les  pays 
La  science  prenait  un  esso 
Linnxus  sentait  qu'il  en  étai 
cipale  cause  ;  et  ce  sentini 
pour  lui  une  ample  rcrom^ 
ses  immenses  travanx.  Ton 
honneurs  ne  lui  manquèrei 
Il  se  \\i  associé  à  toutes  le 
mies  de  TEurope  ;  les  princ 
lui  donnaient  des  marques  é 
de  considération.  Anobli  . 
de  l'ordre  de  l'étoile  polain 
son  souverain ,  il  fut  dem« 
le  roi  d'Espagne ,  par  le  r 
gleterre  ;  Louis  XV  lui  cnv< 
graines  recueillies  de  sa  mai 
dans  la  simplicité  de  sa  vie 
peu  accessible  aux  honm 
monde.  Vivant  avec  ses  eli* 
traitait  comme  ses  enfants , 

Slante  singulière  y  quelque 
'une  forme  peu  ordinaire , 
seuls  le  droit  de  lui  proc 
vraies  jouissances:  il  n  ëiai 
ment  troublé  par  les  alfaqui 
antagonistes  ;  et  Lien  qn*il  c 
de  fort  célèbres  ,  tels  que 
Buflbn  elAdanson,  et  qu'il: 


(O  Ce«t  depiiia  Inn,  qiroa  |«î  iloti 
àr  Ch  epalirr  von  T.imnd.  JLn  ra»l«  , 
dr  noblvM*  na  lui  fiirvnl  pas  accttrilâc 
«Irratiou  de  «ta  gotnbrruB  Inivaum  «n  I 
niaiw  poBr  «voir  d^coftrrri  ••■  M«yMi 

f;roi«ir  !•■  p«rl««  qh*  pfl«4aw«akl  cwla 
t»d«Suéd&. 


LIN 
lile  avec  injustice,  il  ne 
la  peiue  <lc  leur  repondre , 
cela  uu  conseil  que  Boer- 
ivait  donné  dans  m  pre- 
eSM.  Ilavait épousé, vers 
demoiselle  Hlore  ,  celle 
onne  de  Fahlun  ,  dont 
«  parlé  ;  el  il  en  a  eu 
:«  (  1  ! ,  e1  uD  au  ,  Charles 
i  lui  a  succédé  dani  u 
qui  est  mort  sans  enfants, 
ops  après  lui  (  en  178^  ). 
:lit  de  taille;  son  visage 
-t ,  son  ceil  vif  et  gai.  Sa 
tt  pleine  de  charmes  ;  et 
uiVa| 

«ule  faiblesse  parait  avoir 
nd  amour  de  la  louange, 
hé  à  la  religion ,  il  ne  par- 


arqu. 


nombreuses  <^ue  lui  oflrait 
taturclle  de  faire  connaître 
de  la  Providence.  Malgré 
^able  activité  ,  sa  saute 
iti  bien  soutenue  jusqiies 
où  un  alîaiblis&cmeni  de  ta 
lui  lil  prévoir  d'autres 
Il  fut,  en  elli-l,  frappé 
ie, en  faisant  une  leçon  au 
emcnt  de  mai  1774.  Une 
Iliaque,  en  juin  177(1,  le 
3  plus  i^raude  partie  de  ses 
Il  mouiiil  eiiliu  d'une  hy- 
le  lojanvier  I7i8.àp;éde 
inzeans.ll  est  innumédans 
raie  dUpsal.  Gustave  111 
■s  regrets  de  la  Sui.'de  sur 
e  ,  dans  un  discours  pro- 
nut  les  états  du  rovaiime. 
■  composa  lui<inèine  l'orai- 


Lin  ss^l 

son  funèbre  de  Iinné,qa*îl  fil  lin 
publiquement  à  Up»d  :  on  lui  a  fait 
dcpuiséiiger,  dans  le  jardin  dac««e 
iiniverjite*,  un  monument  ayant  la 
forme  de  lejuple  ,  dans  lequel  on 
doit  réunir  les  produdioni  de  U  iw- 
tiirc  Deux  médailles  ont  été  frap- 
pées en  son  honnenr.  On  trouve  M 
Vie  et  le  catalojiite  raiioiuié  de  Ml 
ouvrages,  dans  U  Revue  ffinirtdv 
des  écriti  de  Linné ,  par  fiichard 
Pultfney  ,  <)ou[  on  a  nne  traduc- 
tion française  par  Millin ,  1  vot. 
iu-S".  Giliberl  a  donné  aussi  H  Vie 
en  latin  ,  dans  In  (roisrî'Joe  rnliiniD 
d'un  cboii  de  ses  ouvragm  qu'il  « 
publié  nx  17)^.  1  Lyon  ,  sous  Ce 
titre  ;  Car.  Linnaii  Fundant^nttt  b»- 
tamca.  Condorr:*! ,  Vicq-J'A/.yr  et 
Itroussonncl  ont  iuséré  sou  cloge 
dans  1rs  mémoires  des  sociétés  duU 
ils  él^iirnt  secrétaires.  Ses  beriûers  et 
ses  nuiniscrits  ont  été  transpoilris 
en  Au[;lclcrre  par  le  docteur  Smith  , 
botaniste  cdUbrc  ,  qui  les  avait  ac- 
quis aurrs  la  muri  de  I.inn<  le  (ils. 
J.  F.  Grouoviiis  a  donné  le  nom  de 
Liniuta,m  l'honneur  do  cet  îlblUre 
bnlMiisIe  ,  à  lin  gnnre  de  plaiitcs  (tc 
Li  tumille  des  cbevre-feuillcs, 
t>-v— a. 
LISSCaOTEN  (Jkah-Hooi™ 
V*>),  voyageur  hollandais.  &à  A 
H'rlrtn  en  t5ti3,  s'cniiiarqtia  «u 
Trirl  II-  (j  décembre  lii'JQ,  pn«r 
allerà-Seville,  oii  deut  deMsfriiW 
ét^icul  éiaUts.  Il  se  rendit  ensuil«Â 
].itlllluneaveclln^eiKt'cural|l!mand; 
entra  uu  service  de  Vinceiti  de  fon- 
scca,  nommé  archwApie  dorwMi.ot 
|>artit,en  t5H3,  [wur  celte pésidcooc, 
ou  il  resta  plusteon  «uuées.el  nii  il 
observa  m  miwn  dis  halnlanl* 
et  les  prudoclions  du  pp.  Aprr» 
la  mort  de  rarrhevêi|ue,cn  lâtt), 
il  nîtourna  en  Pi.rlufial .  puis  M 
HolUUe.  A   peine  j  *vait-*!  atba- 


536 


LIS 


Yc  la  rclatiuu  de  son  voyage ,  et 
commeucé  à  jouir  do  Tentietien  de 
ses  amis,  qu'on  le  choisit  pour  faire 
partie  de  rcxpëdilion  que  les  Hoi- 
lauda is  envoyaient  pou r  découy r i r  un 
passage  à  la  Chine  parle  nord-est.  Il 
lut  nommé,  de  la  part  du  stathouder 
et  des  directeurs  de rcnlrcprise,  com- 
mis gc'nrral  de  la  flotte,  a  Le  projet 
»  c'tait  de  mon  goût,  dit-il  lui-mcme, 
9  et  conforme  à  mon  inclination  : 
»  ainsi ,  sans  faire  attention  au  pe- 
»  ril  auquel  on  s'expose  dans  cette 
»  navigation  parmi  les  glaces ,  je  Tcn- 
»  trepi  is  pour  le  bien  de  ma  patrie 
»  et  pour  ma  propre  satisfaction. 
»  Ma  fonction  était  de  tenir  un  jour- 
V  nal  de  tout  ;  et  je  m*eu  suis  acquit- 
w  té  aussi  exactement  qu'il  se  puisse, 
»  écrivant,  jour  par  jour  et  heure  par 
»  heure,  tout  ce  qui  nous  arrivait , 
»  et  tout  ce  qui  s'est  passé  dans  le 
S)  vo  vage ,  sans  prendre  parti  ni  pour 
»  ni  contre,  v  La  flotte  de  trois  vais- 
seaux, sous  les  ordres  de  Nay, 
Brandt  et  Barentz ,  partit  du  ïcxcl 
le  5  juin  i594;  et  le  '2'i  juillet ,  on 
ftait  au  détroit  de  Waygals,  On 
navi;>ua  le  long  de  la  nouvelle 
ZeinLIe,  sans  trouver  ni  havre  ni 
passe  :  les  glaces  qui  empêchaient 
d'avancer,  s  étant  dispersées,  on  fit 
quarante  lieues  dans  la  mer  de  Tar- 
tarie 'pisqu'a  rembouchure  de  l'Oby. 
Les  Hollandais,  ayant  vu  la  mer 
à  -  peu  -  près  ouverte  ,  |>enscrent 
qu'elle  devait  s'étendre  jusqu'à  la 
Chine,  au  Japon  et  aux  pays  circon- 
voisins  ;  la  vue  de  la  côte  qui  fuyait 
au  sud-est, les  confirma  dans  celle 
idée,  a  Cependant ,  ajoute  Linscho- 
»  len ,  nous  n'avancions  pas  que  cela 
»  fat  avec  la  dernière  certitude ,  le 
»  vent  contraire  qui  nous  fit  prendre  le 
»  large,  nous  ayant  cmpèclicde  nous 
»  éciaii  (  irdavanlagc.w  Enfin, les  gros 
tcnips^lcsbrumcSjlesjjlaccifurccieni 


US 

à  rebrousser  chemin  le  1 1  août;  et 
le  i5  septembre,  Linschotclk  revit 
Enckhuysen.  Il  fut  un  de  ceux  que 
l'on  chargea  d'aller  i  la  Haye  pré- 
senter au  stathouder  et  à  Barae- 
veldt,  grand  pensionnaire ,  le  rap- 
port du  voyage.  En  remettant  cette 
relation  avec  les  dessina  et  les  cartes, 
il  fit  entendre  qu'eu  égard  à  dr  » 
heureux  commeuc-ements ,  le  pas- 
sage lui  paraissait  trës-possiUe.  Esa- 
nicn  fait  de  son  rapport ,  on  décida 
une  nouvelle, expédition,  forte  dr 
sept  bâtiments;  les  mêmes  chefs  U 
commandèrent ,  et  Heemskeri  leur 
fut  adjoint.  On  quitu  le  Tcxcl  le 
u  juillet    iSgS  ;   le    19  août,  les 
Hollandais  étaient  derant  le  détroit 
de  Waygatz ,  encore  obstme  par  les 
glaces.  Ayant  reconnu  Timpouibi- 
lité  de  les  franchir ,  ils  firent  voile 
le  1 5  septembre,  pour  la  Hollande 
Linschoten  fixa  son  séjour  à  Enck- 
huysen, et  mourut  en  i633.  Oea 
de  lui ,  en  hollandais  :  I.  liménàn, 
Fo)  âge  ou  Navigaiian  mttx  hd$i- 
Orientales  du  Portugal,  compn- 
nant  une  EeUuion  abrégée  de  ces 
pajs^  €i  des  côtes  mariiimes  ,  etc. , 
Amst. ,  i/miG  ,  in-fol.  cart.  et  fiç.; 
ibid.,  1614,  i(>a3,  in-foL ;  traduit 
en   latin    par  Tautcur  ,  la  Baye, 
i5()Ç) ,  iii-foL  ;  Amsterdam ,  1614 , 
in -fui.  ;  traduit'  en   anglais ,  Lon- 
dres ,   1598,  in-foL;  et   en  frai 
ç.'iis,  sous  ce  titre:  Ùùtaire  de  U 
navif^ationde  J.-I/,  delÀnsekotem^ 
Hollandais^  aux  Indes^  OnnUebs^ 
contenant  diverses  descripUams  de$ 
lieux  justjues  à  yréseni  déetmptffs 
par  les  Portugais;   Observmliem 
dds  coutumes  et  singularités  de  de- 
là et  autres  dêclaratioHS^  avwmh 
notations  de  j9.  Paludaatà$,  dec- 
teur  en  médecine ,  sur  la  maliàe 
desvlantes  et  épiceries  ,  etc. ,  kwh 
VrAum  y  i6io,iu-foL;iLîd.,i6i|i- 


LIN 

n-fol.  Toutes  «s  traductions 
igairmeni  «urtchies  de  cartes 
igam  copiées  sur  l'édilioit  on- 
.  Celle^i  contieul  de  plus  ;  i  °. 
iption  de  la  côte  de  Guinée, 
J,  Angola  et  autres  fayrs  ma- 
^s  d' AJriifue ,  etc. ,  suivie  d'une 
iptiand^i  Indes-  Orientales.  — 
e  grand  Routier  de  mer ,  con- 
t  une  instruction  des  routes  et 
qu'il  convient  tenir  en  lanofi- 
1  des  Indes-  Orientales  ,  et  au 
ige  de  la  côte  du  Brésil ,  des 
les,  ne. —  3°,  Extrait  authen- 
et  Somme  de  toutes  les  rentes 
ittes, impôts, lributs,diiièmes, 
des  mis  d'Espagne ,  par  tous 
yauntes  ;  avec  une  briéve  dé- 
tion  de  la  puissance  et  orient 
ois  de  Portugal.  I,e  long  se- 
de  LinscholeD  à  Goa,  ei  ses 
irt»  avec  des  hommes  en  place  , 
les  MTiDts  et  des  royagenra , 
eoi  mis  à  {lortée  de  se  pro- 
fits renseignemenls  exacts  sur 
riirs  et  les  produrlions  des  In- 
rienulcs.  Quoique  son  livre  soit 
n,  il  peut  encore  être  ulile;  il 
le  tableau  fidèle  des  possessions 
gaises  dans  les  Indes  à  la  fin 
niiême  siècle.  On  y  volt  les 
s  de  U  décadence  de  leur 
re  dans  l'Orient.  Quoiqu'il  u'aJI 
qu'après  le  de'part  de  la  pre- 
:  expédition  des  Hollandais 
1rs  Indes  (  Foyez  Holttman  , 
XX  ,  pag.  613  ] ,  on  ne  peut 
■r  que  sa  lecture  n'ait  coiiliibiic' 
■en  faire  entreprendre  de  non- 
1  ;  et  il  est  trcs-povsible  que  pen- 
que  l'auteur  mettait  ses  maté- 
.  cB  ordre,  il  ait ,  p.ir  ses  entre- 
.favorise  rcxe.:iili<)U  du  projet 
lutnian.  I^e  Boulier  des  Indes  a. 
in(  long-temps,  joui  du  plu:> 
I  crcdii  parmi  les  marins;  et 
1  que  ,  iMiur  aller  de 


I-IN  537 

Firando.dans  le  Japon,  à  Batavia, 
c'était  un  guide  eiirèmement  sûr.  Il 
eon lien!  beaucoup  de  deseriptiouet 
des  extraits  de  voyages  inléressanû. 
Ces  divers  morceaux,  à  l'exceptioD 
de  la  description  de  la  Guinée ,  ne  h 
Irouvcul  pas  dans  la  première  édi- 
tion delà  traduction  frao^aise,  qui 
est  sonvenl  inexacte  :  en  revinrbe 
elle  offre  les  notes  de  Paludaiius.  que 
l'on  voit  aussi  dans  toutes  tes  édi- 
liuus  subséquentes,  soit  de  l'origiiul, 
soit  des  traductions.  La  iradiictioii 
l.iline  contient  rueurenn  abrégé  de* 
V  ovages  de  Linschuten  au  Nord.  II. 
l'oyage,  ou  Navigation  au  A'oré , 
U  long  de  la  \orvfge ,  du  t'ap- 
A'nrd ,  de  la  Lnpanie,  du  Finn^ 
Lmd ,  de  ta  Husùe.  de  la  .Ver  Blan- 
che ,  etc. ,  par  le  détroit  de  /Vaiiau, 
jiuijue  devant  lejleuve  Oby ,  dans 
hf  années  iSgi  el  iSgS.  Frane- 
ker,  1601  ,  io-fol,  avec  fig.  Cetl« 
relation  n'oD're  que  le  journal  du 
navire  sur  lequel  Linstliolen  était 
embarqué.  Gérard  de  Veer,  qtli 
ér^iit  du  second  voyage,  publia  le 
)uurual  des  autres  Nliments,  IJi»- 
rhoten  donne  des  lUtaïUintëreasanla 
Mir  les  rainin  des  .Samoiedes,  sur  II 
Nouvelle  Zemlile.et  l.ifrtte  ducoD- 
ttnrnl  qui  lui  est  oiqwsée.  On  trouve 
srm  journal  dans  le  premier  rutinm 
An  Hecueil  des  Foja^s  au  Nord. 
1.1-1  frère»  De  Bnr  ont  tus^n!  la  tnt»- 
tiléile  l'ouvrage  de  I.iusrbolcn  aur 
les  Indes,  dan»  \a  seconde,  U  troj- 
^iè^ne  el  la  quatrième  partie  de»  /*•■ 
tils  Ftp-agei;  mais  ils  l'ont  pari*^ 
et  distribue'  dans  un  ordre  qui  ii'^UÎt 
pa^  le  sien.  Ils  ont  aussi  plac^  dan» 
I.'iii'  recueil .  un  extrait  de  sa  desrrip- 
iiuii  do  la  Guinée.  Quoique  l'auleiK 
eùr  mis  lui-ménie  sa  relaiinn  en  Ulùi| 
il'  (Il  ont  fait  faire  nue  nouvrllewr^ 
ïiou.a  iaipielle  ils  ont  emplofVdrm 
iraduvieurs  ij'.û  ont  quclqutlHi»  n»l 


538  LIN 

compris  le  tente,  et  d'autres  fois  s*en 
sont  trop  ccarlés.  De  plus  l'édition 
des  De  Bry ,  est,  suivant  l'observa- 
tion  de  Camus ,  gâtée  par  de  nom- 
breuses fautes  d'impression.  Ë — s. 
LINSENBAHRDT.  V^ry.  Lehti- 

LlUft. 

LINT  (  Pierre  -  Van  ) ,  peintre 
d'histoire ,  ne  à  Anvers,  en  1O09  , 
s'adonna  de  bonne  heure  à  la  pein- 
ture ,  et  se  rendit  fort  jeune  en  Italie. 
Après  avoir  visite  Venise  ,  où  il 
étudia  les  ouvrages  de  Paul  Veronèse, 
îl  vint  à  Rome ,  et  s'y  livra  à  son 
art  avec  une  nouvelle  ardeur.  Il  se 
fit  d'abord  connaître  par  quelaues 
beaux  portraits  ;  et  bientôt  son  talent 
lui  fit  confier  la  peinture  de  la  cha- 

5 elle  de  Sainte-Croix ,  dans  l'église 
e  la  Madona  del  Popolo.  Il  y  re- 
présenta >i  Invention  et  ï Exaltation 
de  la  Croix,  Ces  deux  tableaux  ont 
été  gravés  par  P.  de  Bai  11  u.  Le  car- 
dinal Giimasi ,  cvéque  d'Ostic  ,  prit 
Van  Lint  sous  sa  protection ,  lui 
accorda  une  pension  considérable,  et 
voulut  qu'il  ne  travaillât  que  pour 
lui.  Cet  artiste  resta  pendant  sept 
ans  attaché  au  prélat  :  mais ,  après 
une  absence  de  dix  ans ,  il  ne  put 
résister  au  désir  de  revoir  sa  pairie  ; 
et  y  en  1 639,  il  revint  à  Anvers ,  où  sa 
réputation  l'avait  devancé.  Elle  s'é- 
tendit bientôt  jusqu'en  Danemark,  où 
le  roi  Christian  IV ,  charmé  de  la 
beauté  de  ses  ouvrages  ,  lui  en  com- 
manda quelques-autres.  Quoique  ce 
peintre  fût  très -laborieux ,  ses  ta- 
bleaux sont  rares ,  même  dans  son 
pays  :  il  en  existe  quelques-ims  à  An- 
vers. Ceux  qu'il  a  peints  pour  la  ville 
d'Ostie ,  pj^ssent  pour  les  meilleurs. 
U  peignait  l'histoire  avec  un  égal 
succès ,  en  grand  et  en  petit  :  son 
dessin  est  correct ,  son  coloris  ferme 
et  vrai  ;  ses  compositions  sont  une 
heureuse  imitation  des  grands  mai- 


IIO 

très  d'Italie.  P.  de  BaîDn  a  çnrê, 
d'aprrs  lui ,  deux  estampes ,  doac 
l'une  représente  le  Ccmbmi  du  vkt 
et  de  la  vertu ,  iii-4^*  ;  et  Paotiv 
la  Fiergë  eLsàse,  avec  tEufeM 
Jésus  sur  ses  genoux,  mumml  n 
ang^  présente  lu  croix ,  tustms  fu» 
autre  ange  lui  offine  desfnâts.  (k 
croit  que  Van  Lint  mourut  à  Aiven. 
—  Henri  Van  Lint  ,  peintre  flamand, 
se  rendit  en  Italie,  vers  1710,  cl 
reçut  le  surnom  de  Studio  dam  h 
bande  académique  de  Rone  :  il 
peignait  le  paysage  et  les  imâriem; 
ses  ouvrages  ,  en  général ,  senlcitli 
palette.  Le  Musée  du  Louvre  potfé- 
dait  de  ce  maître  un  Imtérieur  té' 
gUse,  qui  a  été  enlevé  par  la  Prtwe, 
en  i8i5.  Van  Lint  a  aussî  gnvêà 
l'eau-forte  avec  talent.  On  oonaiitdt 
lui  une  très-lielle  estampe  în-feyo« 
représentant  le  Temple  delmSjèiBe 
à  TùfoU  ;  le  paysap  »  qui  ofit  « 
site  montagneux  et  boisé,  citd*«i 
composition  très  riobe.      F— il 

LIONNE  (  AnTua  m  ),  évlf» 
de  Gap,  né  en  cette  ville  ven  k 
fin  du  seizième  sièdo ,  s'est  te- 
lement  distingué  par  les  vertos  An 
prélat ,  et  par  les  talenla  d'un  hin 
géomètre.  Apres  avoir  terminé  ses 
études  d'une  manière  brillante^  i 
fut  pourvu  d'une  charge  de  oon- 
seillcr  au  parlement  de  Gfunohkf 
et  épousa  Isabelle ,  soeur  d'Abel  Sci^ 
vien,  sur-îutendant  des  finamacs.-! 
eut  de  ce  mariage  un  fib  (  HugMS 
de  LioififE  ),  qui  s'est  aequis  wm 
juste  célébrité  dans  ks  négocii- 
tions.  Après  quelques  annéas  et 
mariage  ,  il  perdit  son  épouse,  tf  f 
malgré  les  avantages  qu'on  lui  cf- 
frait,  il  refusa  de  contracter  un  nao- 
vel  engagement.  L'amour  do  k  vt- 
traite  lui  fit  embrasacr  Télat  as* 
clésiastique;  rt  il  f  ~l  nomnié, 
i637,àL'évêchédeUip.U  ' 


uo 

esr,  malgré  b  difficulté  des 
lin»  ri  la  rigueur  des  Misons , 
ura  des  pasleurs,  à  ses  fraî^, 
p«ri>is!>e»  If  ui  en  étaient  privées , 

!,  ruinée  par  les  prolcsUntï, 
alUclienieiil  pour  tu  troupeau 
ui  était  coufié ,  le  dctermiua  à 
cr  le  riche  archcvécbc  d'Ein- 
;  nuis  raffaiblissemeiil  de  sa 
!  l'ut.ligea  de  ïp  demeiire ,  eu 
I.  lise  retira  àParis,  ne  conser- 
d'auires  bénéfices  que  l'albaje 
olifinac  ,  ei  il  y  muurui  le  iS 
i(ili3.  L' oraison  fuacLre  de  ce 
1  fut  prononcée  à  Gap  ,  par  le 
r  de  Cliarmes  ;  et  elle  a  cté  iin- 
6e  à  Grenoble,  iG^S,  iu-4''. 
^Ilard  nous  apprend  (  Bibl.  du 
ahiné  j  que  l^iinc  avait  lusse 
uuusrnl  une  //istoiiv  des  évê- 
lU  Gap ,  seiprédccesseurs.Qa 
•.om  de  lui  ;  Ain.eni{ir  cuiviU- 
imcontemplMio,  Lyoa,  i654t 
.  Le  P.  I^eotatid  ,  son  compa- 
:  et  son  ami ,  fut  lédiieur  de  cet 
igc.  où  l'auteur  considère  prÎQ- 
ement  la  luuulc  d'Uippocrate, 
Mres  torniécs  à  sou  iuiiiation , 
la  cercles  de  rapports  dilTérenis 
lui  de  deui  à  uu;  ainsi  que  <li- 
espaces  circulaires  dont  il  dé- 
at  les  quadratures  absolues.  Il 
'  preiùer  qui  ait  remarqué  la 
r^lile'  absolue  des  deuL  par- 
e  la  lunule  d'Hippocraie,  cou- 
par  une  ligne  partant  du  centre 
■tcrand  cercle;  remarque  dunt 
is  Uit.mala  propos,  honneur  à 
ouCaswd.  (f.MoDtiicla//ùf. 
MtA«'HXUif«ej,  lom.  Il,  p.  7G.) 


ONNE(HrcuESDt), 
«ire  d'état,  liU  du  précédent, 
I  à  Grenoble,  en  ir>ii.  Sun 
prit  soiu  lui-même  de  sa  pre- 
I  dducaliou ,  et  l'envoya  ensuite 


I.IO  5^ 

à  AbfliîeServieu.snu  oncle, lui,  lui 
trouvant  IxMucoup  de  m^itiiiLte,  1« 
nuiama  sou  premier  commis  ,  «t 
l'initia  dans  tous  les  secreu  de  U 
politique.  ScrV if  u  ayant  été  disgracié 
{  /'o» .  A.  DE  StaviEw  ) ,  le  cariiioal 
de  Richelieu  otirit  à  Lionne  de  lui 
conserver  son  emploi  ;  niais  celui-ci 
le  remercia,  et  partit  pourl'ltajie.ea 
idiU.  Pendiinl  qu'il  était  k  Koro«, 
il  (-ut  de  frràiirntcs  occasioii«de  voir 
la  cardiual  M-iMrin,  dont  il  ne  pou- 
vait cependant  pas  prévoir  la  pro- 
cliAinH  élévation  :  Mazarin,  appelé  an 
ministère,  &♦  souvint  de  Lionne  «i  te 
rceoiDUiUlda  si  inslammeut  à  la  reine 
luëre,  qn'fllc  le  (il  son  secrétaire.  La 
reconnaissance  qu'il  devait  au  pro- 
niier  ministre,  ne  l'cmpécliaît  pu  de 
combattre  son  nris  dans  le  consrit , 
quand  il  le  [ugoait  arcosairc.  Il 
n'en  parUgea  p^^t  moins  sa  dis- 
grâce :  b)  reiiie  fut  obl^ée  à*  l'éloU 
i;aer.  Ou  reconnut  bientôt  le  IM1 
((u'on  avait  eu  de  se  priver  de  s» 
liimicres;  il  fut  rappelé, et  parvint  à 
iroposu"  ^'ili'iice  a  ses  ennemis.  Lion- 
ne .  pendant  son  voyage  en  Italie  , 
■ivait  été  chargé  de  terminer  les  dif- 
férends qui  existaient  entre  le  papo 
cl  le  due  de  Parme  ;  et  il  s'était 
acquitté  de  cette  négori.ilion  avec 
beaucoup  de  succès.  La  connaissaiica 
ilii'il  avait  vicquise  des  iutér^ts  ^et 
princes  italie-ns  et  du  caractire  de 
letirs  ministres  ,  fit  jufjer  q<M  per- 
scmiie  n'était  plus  propre  à  remplir 
l''>  fonctions  cramb.-i*saâeur  extraor- 
dinaire à  Uome  :  il  aswta  en  celte 
qualité,  «u  1O55  ,  an  concJave  dont 
le  résultat  fut  rélection  d'Alcxaudr» 
VII  ,  et  parvint,  malitré  les  iutri- 
Kurs  du  cjidiudl  de  Hcti ,  i  Caire 
}ir-iNi>necr  le  uonveau  papr  pour  les 
iiiiéirit  de  U  France.  Il  fut  ensuite 
citvuyc  k  Madrid  ,  pour  négocier  U 
paix  entre  le*  d»u»  puiasaiices  ,  «I 


54o 


LIO 


le  mariage  de  Louis  XIV  avec  une 
infaule  :  mais  il  ne  put  réussir  dans 
cette  double  négociation;  et  ce  ne 
fut  qu*en  déterminant  les  princes 
allemands  à  s*allier  à  la  France, 
qu'il  parvint  à  faire  craindre  à 
TËspagne  une  guerre  funeste  ^  et  à 
ramener  ainsi  à  conclure  une  paix 
i^ivement  désirée  par  le  cardinal 
Mazann,  dont  elle  accroissait  la 
réputation.  (  Voy\  Louis  de  Haro 
et  Mazarin.  )  Lionne  succéda ,  en 
1661  ,  à  Mazann  ,  dans  la  place 
de  ministre  des  affaires  étran{;eres  : 
le  cardinal  mourant  Tayait  désigné 
au  roi  comme  l'homme  le  plus  ca- 

table  de  la  bien  remplir  ;  il  montra 
eaucoiip  de  fermelé  dans  la  discus- 
sion qui  s'éleya  au  sujet  de  la  pré- 
tention de  Wateville ,  ambassadeur 
d'Espagne, pour  la  préséance  (  Voy, 
d'Estrades  ) ,  et  amena  le  cabinet 
de  Madrid  à  déclarer  publiquement 
qu'il  désavouait  la  conduite  de  son 
ambassadeur.  Il  obtint  aussi  du  pape 
une  réparation  de  l'insulte  faite  au 
duc  de  Crcqui  par  les  gardes-corses. 
Le  roi  le  récompensa  de  s^^  ser- 
vices ,  en  le  nommant  à  la  place  de 
secrétaire  d'état  ,  vacante  par  la 
démission  de  M.  de  Brienne.  Ce 
fut  Lionne  qui  ménagea  Tacquisi- 
tion  de  la  ville  de  Duukerque.  Il 
moimit  à  Paris  ,  le  l*^  septembre 
1671  :  son  oraison  funèbre  fut 
prononcée  par  Fromenlières ,  évo- 
que d'Aire.  Ce  ministre,  dit  Voltaire, 
était  un  homme  aussi  hiborieux  qu'ai- 
mable. St.-Simon,  qui  ])ardît  avoir 
t\\  en  vue  d'écrire  la  satire  plutôt  que 
riiistoire  de  %ç^  contemporains , 
en  parle  néanmoins  d'une  manière 
avantageuse  :  a  Lionne ,  dit-il ,  était 
^  ti-ès-ins triât  des  intérêts  des  ])rin- 
»  ces,  adroit  négociateur,  mais  trop 
»  connu  pour  tel  par  les  minisires 
»  élnmgcrs  ^  qui    se   déliaieiit    de 


LIO 

»  lui  et  le  craignaient 
»  vaillait  ordinairemen 
»  par  les  circonstance 
»  tout  lui-même  avec 
»  et  une  supériorité  sans 
»  leurs ,  sacrifiant ,  sâ 
»  ment ,  sa  fortune ,  s 
»  jusqu'à  sa  paresse  ,  a 
»  Donne  chère  et  aux  aut 
On  a  de  Lionne  des  J 
Toi ,  interceptés  en  i  W 
de  la  garnison  de  LiUt 
imprimés  (  en  Hollaii 
in-rjt ,  avec  quelques  at: 
et  des  remarques  qiro 
Lisola  :  ce  volume ,  ass 

Î partie  de  la  collection 
i'ançais  :  ils  ont  repa 
Becueil  de  pièces  pour  j 
foire,  Cologne,-  lOb): 
enfin  ,  ils  ont  été  réim 
des  additions  ,  sous  ce 
moires  et  Instruciiom 
dans  les  négociations 
concernant  la  France  y 
in- 12.  «  Rien  n'est  si  bc 
i>  genson,que  les  répon 
»  Lionne  au  comte  d'K 
»  ont  été  imprimées  av 
»  ches  de  cet  ambassai 
»  lande;  c'est  là  le  livre 
n  qui  se  destinent  à  li 
»  doivent  lire ,  pour  si 
»  affaires  et  aux  negocii 
peut  consulter  la  Fit 
dans  les  Mélanges  curi 
suite  aux  oniyres  de  S 
(  à  qui  elle  avait  été 
attribuée),  tom.  l*^ 
et  les  f^ies  des  honu 
de  France ,  par  d*  Auvi] 
I^  portrait  de  Lionne 
par  l^rmessîn  ,  Poilly , 
LIONNE  (  Artus  de 
Rosalie,  fils  du  précedi 
Rome,  en  i655 ,  pend 
}>èrc  y   remplirait  le 


10 

■eslinè  à  la  carriùre 
:  fait  chevalier  de 
:  passion  raatheu- 
.  lout-à-coiip  une 
iir  le  monde,  qu'il 
eDoncer.  Il  se  tiiii 
nps  daus  uDe  mai- 
.'où  il  fit  connaître 
ilutioii  d'embrasser 
le.  Il  fut  pourvu  de 
np;  mais  aptes  ra- 
des de  l'ioiiae, son 
our  les  missions  de 

distingua  p.ir  son 
ogres  de  la  foi ,  et 

langtie  e(  des  usa- 
,  Il  accompagna , 
tbassadeiirs  i(oc  le 
■yait  k  Louis  XIV  ; 

nies  provinces  du 
la  Chitie,  et  revbt 
,  ponr  les  intci-éts 
;s  fatigues  avaient 
et  les  supericurs- 
ssions  l 'envoyèrent 
rcscncc  ne  pouvait 
à  Id  prospi-rile'  de 
it.   Il    y   passa    les 

)u  du  semiiiairedes 


>atie 

des 

ions   des   Chinois, 

[re5,elc.    W— s. 

'tail  li.ibilc  dans  la 


,1a 


:êlibre   Pelilot,   lui 


pour  l'original.  Eu 


uo  541 

>  72^  ,  Liutard  se  rendit  a  Paris ,  et 
s'^  lit  connaili-c  par  ses  pastels,  tes 
oiiiaut  el  SCS  minialures.  Il  se  lia 
avec  Lcmoine  ;  m.)i9  il  ne  put  rcsis- 
1er  au  dcsir  de  visiler  l'Italie,  et  fit 
CE  voyage  à  ta  suite  du  marquis 
de  Puysicui, ambassadeur  de  b'raii- 
ce  pr^^s  la  cour  de  Naples,  Apris  un 
sc)uiii'  de  quelipies  mois  (Uns  celle 
ville  it  se  rendit  à  Rome,  oùsespui-- 
ti'.iils  lui  acquirent  beaucoup  de  r^ 
[ini^itiuu.  Quelijiies  .anglais  de  sa 
.sance  ayant  formé  le  projet 
rendre  a  Coustaniioopte ,  le 
à  les  suivre;  cl  il  arri- 
va dans  cette  ville  au  mois  de  juin 
i;38.  Il  y  resta  quatre  ans,  occupé 
;i  [X'iiidre  lu  costumes  et  les  usages 
des  liabilauts.  Il  adopta  l'habil  le> 
vaiiliii;  el  daus  un  séioiir  de  dix. 
mois  qu'il  fil  eu  Moldavie ,  i[  se  lais- 
sa croître  entièrement  la  barbe.  Il  *e 
rendit  alors  à  Vi«iiie ,  oij  l'empereur 
François  1^'.  lui  fît  l'accueil  le  plut 
dijilinguê.  Il  fil  leporiraitde  ce  prince 
el  celui  de  Marie-Tbeièse  doM  il  ob- 
tint une  protection  toute  particulière; 
el  l'empereur  lui  demanda  son  pro- 
pre poriraii,  pour  le  placer  dans  la 
galène  de  Flureuce  ,  parmi  ceusdet 
peiiiiies  célèbres,  Api*ès  un  séjour  d« 
quelques  mois  eu  Aiuricbc ,  Liotard 
viut  à  Paris,  oii  il  Gt  le*  portraits 
de  litute  la  famille  royale  ;  de  li  il 
passa  en  Angleterre ,  oii  il  peignit  la 

Iirince&ie  de  Galles.  A  son  retour  sur 
e  coiilinent ,  il  dcliarqua  en  Hol- 
lande ,  où  il  peistiit  le  stalhouder  et 
sa  sa-ur  :  delà  Hitye  il  cuvot»  deux 
de  ses  plus  beaux  uuvrases  a  l'imp^ 
i.iliire.  l.aprinceuc,C'tianueedea 
pri'seut,  lui  adressa  les  plus  *ivM 
iiiM:inecs  [wur qu'il  revînli  Vienne; 
\a  guerre  i}ui  éclata  ver»  cette  opa- 
que, et  le  mariage  qu'il  contracta 
.iven  Marie  F,irgues ,  lillc  d'uu  iwgo- 
<:i4Ut  français  cUbli  à  Auistcrdan, 


54a 


LIO 


rcmpèclièrcnt  de  se  rendre  à  cette  in- 
vitation. Ce  n'est  que  deptûs  son  ma- 
riage qu'il  se  rasa  ;  mais  il  conser- 
va toujours  l'habit  levantin  qu'il  trou- 
vait plus  commode  que  le  notre.  Il 
existe  dans  la  galerie  de  Dresde  plu- 
sieurs pa5tc4s  de  ce  peintre,  no- 
tamment un  Portrait  au  maréchal 
de  Saxe  ,  rcmai'quable  par  une 
force  de  coloris ,  et  surtout  par 
«ne  précision  de  contours  et  de  tou- 
che ,  que  l'on  rencontre  bien  rare- 
ment dans  les  peintures  de  ce  genre. 
Il  a  tente'  de  donner  «î  ses  portraits 
eu  e'mail  des  dimensions  musitees 
jusqu'alors;  et  l'on  connaît  de  lui 
des  émaux  hauts  de  près  d'un  pied 
et  demi  sur  plus  d'un  pied  de  large. 
Sur  la  fin  de  sa  vie  Liotird  s'e'tait  re- 
tire' à  Genève  ;  il  y  peignit  un  assez 
grand  nombre  de  portraits  ,  et  mou- 
rut vers  1776.  Plusieurs  artistes  ont 
graveM'aprè.sliii;  entre  autres,  Faldo- 
iii ,  Gaillard ,  Petit,  Liltrct ,  Ardell , 
Wille,  etc.  Lui-même  a  grave'  à  l'eau- 
f urte  :  I.  /.  Et.  Liotard ,  avec  une 
longue  barbe,  in-4''.  H.  R-  Hérault , 
lieutenant-général  de  police ,  in-fo. 
111.  Une  dame  Franque  de  Fera, 
recevant  une  visite.  Celte  gravure  , 
dont  le  burin  est  de  (iumerata ,  repré- 
sente lès  porlrâts  de  Marie-Thérèse 
et  de  l'a rcniduch esse  TMarie-Chrisline 
ia  fille.  IV.  Une  dame  Franque 
de  Galata,  accompagnée  de  son 
esclave.  C'est  un  portrait  de  Tarchi- 
duchesse  Marie.  V.  Le  Chat  malade  ^ 
avec  seize  vers  français  au  bas ,  in- 
fol.  — Jean-Michel  Liotard,  frère 
jumeau  du  précédent,  fut  nn  des 
meilleurs  élèves  de  Benoit  Audran. 
11  cultivait  avec  succès  la  grav^ire  à 
Paris,  lorsque  Jos.  Smith, consul  an- 
glais à  Venise,  amateur  distingué, 
raj)|>ela  en  Italie  pour  graver  les 
>«'pt  grands  cartous  que  Car.  Cigna- 
ni  avait  exécutes  pour  le  duc  de 


LIO 

Parme,  ainsi  que  sept  gran 
bleaux  tirés  de  l'histoire  2 
peints  à  N'enise  par  Seb.  Rie 
gravures  ont  été  publiées  a 
sous  ce  titre  :  (Jfus  Sehast, 
Bellunensis  absoli^ttssimun 
Joan,  Mich,  lÀotafd  ,  Gei 
œreexpressum,  i74^i  {^rauc 
—  Ca>\  Cifftani  Mtmoch! 
septem,  1743,  in-foL  Liotard 
tour  à  Pans,  continua  de  grav 
succès  d'après  diticreuts  n 
Vers  17^)0,  il  revînt  dans 
trie ,  011  il  est  mor' .  On  coin 
core  de  lui,  les  Cfnnétiiensf  t 
in-fol. ,  d'après  Watteau  ;  et  1 
meil  dangereux ,  grand  in-f 
près  le  même.  P- 

LIOTARD  (  Pierre  ) ,  bot 
né  h  Saint-Kticnne  de  Cross 
de  Grenoble,  en  1 7*^9 >  d'une 
de  paysans  ,  travailla  à  la  ter 
sa  jeunesse,  s'engagea  ensuite  1 
régiment  d'infanterie  ,  et  fit  l 
pagnes  de  Port-Mahon,  en 
et  de  Corse ,  eu  1 76ISC  ay 
blessé  au  bras  ,  dans  cette  é 
guerre ,  il  eut  sa  retraite  en 
avec  la  paie  d'invalide.  Ce  f 
qu'il  vint  aider  un  de  ses 
herboriste  â  GrenoUe  ,  et  q: 
dans  les  montagnes  du  Dai 
difl'érentes  courses  ,  qui  lui  i 
rent  un  goût  très-vif  pour  la 
que.  Sacliaut  à  peine  sa  lat 
n'ayant  fait  aucune  espèce  d' 
il  connut  bientôt  tontes  les 
des  .ilpes,  et  parvînt  même ,  s 
cours  étranger,  à  entendre  le  I 
Linné.  Bientôt  il  fut  îndiquéau 
geurs  comme  le  meilleur  d'evn 
montagnes  ;  il  accompagna  Roi 
Guetta rd  ,  Villars ,  MM.  Fai 
Saint.-Fond ,  Desfontaînes,  T< 
enfin ,  tous  les  naturalistes  ri 
teurs  qui  visitèrent  ces  con 
il  dcvi&t  rand  de  plusîcuis ,  d 


LIO 

1  it  sourienneitt  mcor«  de 
attendrissemenl.  Ses  rda- 
ec  J.-J.  Rousseau  méritent 
ntion  particulirre.  Celui-ci 
rourer  ,  en  i7(>8  ,  sous  le 
Benou  ,  et  le   pria  de  lui 


Ites  bien  vieux,  lui  dit  I.to- 
etravaillerii  d'autant  |)liis, 
lit  Rousseau.  »  Liotard  ,  sîm- 


I  inlimeinent,  et,  après  leur 
n  ,  ils  restèrent  en  <;orre«- 
^  Plusieurs  personnes  ont 
Ires  de  Rousseau  :  quelque»- 
nt  relatives  à  des  commis- 
plantes  ;  mais  d'autres  of- 
iiir  les  beautés  de  la  nature 
'roTÎdence.des  pages  d'une 
!  comparable i  tout  ce  qu'il 
je  {dus  remarquable  (i), 
i  Liolard  e'taieiit  simples 
li.  Ud  jour  ,  pousse  jiar  un 
de'mon  ,  il  emprunta  une 
lus  exercée  pour  écrire  !t 
;  celui-ci  n'ayant  pas  ré- 
'.iolard  ,  piqué  ,  lui  en  fit 
ches  dans  son  ancien  style. 
^  TOUS  fies  redevenu  vous- 
mon  cher  Liotard  ,  tui 
Rouleau  ,  je  ra'crapresse 
1  répondre.  i>  Ses  rapports 
irs  M  furent  pas  aussi  sa- 
I  ;  ce  dernier  lui  eut  beau- 
ilij>ations ,  et  il  faut  con- 
t  ne  lui  rendit  p;>s  la  justice 
le  ;  il  rn  parle  légèrement 
préface  de  Vilistoire  des 
iu  Dmiphiné  ,  et  le  cite 
dans  le  cours  de  l'ouvra- 
rdin  botaDique  ayant  été' 
renoL';  en  1783,  I.ioiard 
!  de  SI  cuiiuie.  Il  passait 


LIP  ^% 

riiivcr  Â  racUrcen  ordre  les  pUiiies 
recueillies  pendant  Vêlé;  il  eu  rora- 
posait  des  collccliuns  pour  les  ««- 
vaille  de  la  capitale  et  les  amnteui's. 
Il  avait  de  la  nidesse  dans  les  ma- 
nières ;  luais  il  était  bon  et  oblj- 
Rcani.  Etranger  i  tout  autre  genre 
d'instruction  qu'à  U  botanique ,  il 
était  toutcfob  susceptible  d'uu  p'and 
entbousiasme,  quand  il  se  trouvait  au 
milieu  des  scènes  magnifiques  dei 
Alpes ,  et  il  savait  l'inspirer  à  ses 
compagnons.  Un  décret  de  la  Ota- 
vciilluu  nationale  W  accorda  uite 
gralidcalion  de  i5oofr,,en  I7i)5; 
Cl  il  mourut  en  avril  1790,  parla 
rhule  d'un  globe  de  pierre  k  la  porte 
de  son  jardm.  M,  Bcrriai  Saint-Pris 
a  donné  une  Notice  historique  tur 
P.  lAotard ,tlaiisU  Magas.  emyct, 
4".  ann..ii,5o4.  D-u. 

LIPEMUS  (MiKTin),  savant 
bibliographe  allemand  ,  naquit  4 
Gortredan&le  Brandebourg  .en  i63n, 
le  1 1  novembre ,  jonr  de  la  fête  d« 
Saini-Martiu  ,  dont  il  rcfui  le  nom 
au  kiptcme.  Après  avoir  fait  m* 
preniiéres  études  dans  (liHi'regtes 
écoles  lie  la  Marche  et  de  laPom^»- 
nie. ii  alla, en  i65., suivre  un  coii» 
de  Ibéulogie,  i  l'académie  de  Wlt- 
limberR  :  d  y  acquit  en  fort  pen  ib 
temps  l'esiime  des  professeur*,  par 
Mn  application,  et  par  les  thttn 
qu'il  soutint  sur  plnsienrs  oucs- 
liuiis  de  philosophie.  Dis  qu'il  tÉl 
pris  ses  grades,  nu  lui  oHiit  Aa 
emplois  assez  avantageux;  mais  il 
les  refusa  tous,  vnubnt  encore  de- 
meurer à  Witlembcrg  [mur  étudier. 
Il  accepU  «oQn,  en  iUSq,  U  pUce 
de  co-rccte»ir  du  gymtute  de  Hall«, 
et  il  la  remplit  pendant  Irpiu  MU. 
ilpass.1  msuilea  Sletlin,poury  oc- 
cuper la  double  charge  de  rectMir, 
et  de  prufesscnr  du  ;;YiiinBM-  Ctro- 
itit;  tt  en  iO;C) ,  il  fui  aoaaaé  co- 


544  l'IP 

recteur  de  racadéniie  de  Lubeck. 
L'excès  du  travail  altéra  sa  santé; 
et  il  mourut  en  cette  \iUe ,  e'puisë 
de  fatigues,  le  6  novembre  169U. 
Ou  a  de  Lipeuius,  un  grand  nombre 
de  thèses ,  de  programmes ,  d'éloges 
funèbres ,  dont  on  trouvera  les  titi-es 
dans  les  Mémoires  de  ^^iceron ,  tome 
XIX.  Nous  citerons  seulement  :  I.  i\7i- 
çigatio  Salomonis  OpJiiritica  i7/u3'- 
trat a ,Wi\.iem])er^  ou  Halle,  1O60, 
in- 12.  Celte  dissertation,  pleine  de 
recherches  curieuses,  aétciuscrée 
par  B.  Ugolini,  dans  le  tome  vu  du 
Thesaur.  antiquitat.  hebràicarum. 
II.  Integra  Strena^um  cwilium  his- 
toria  àprimd  origine  ad  nostra  us- 
^ue    tempora    deducta,  Leipzig , 
1670,  in-4".;  insérée  par  Graevius, 
dans  le  tom.  xii  du  Thesaur,  anti- 
quitat, liomanar.  Lipcuius  a  réuni 
sous  le  titre  de  Strenœ  ecclesiasticœ, 
les  recherches  qu'avaient  publiées  à 
cet  cganl  Jacq.  Hessenschniidt  et  Jo- 
seph Steeman,  Leipzig,  1677,  ^^'^^• 
L' objet  oes  Etrennes  a  été  traité  de- 

Îmis  par  Spon  (  V,  ce  nom),  et  par 
0  P.  Tournemine,  dans  une  petite 
dissertation  iuiprimcedans  \t^Mém, 
ile  Trévoux  (  janvier  1704  ).  III. 
jBibliotheca  realis  f/idoZogica,  Franc- 
fort, i(>85,  'À  tom.  in-fol.  — juri- 
dica,  ibid.  1679  ,  in-fol.  —  philo- 
sophica,  ibid.  iGBu,  'à  tom.  in-fol. 
—  medica,  ihïd,  1C79,  in-fol.  Cette 
bibliothèque  est  appcllce  Réelle, 
parce  que  les  livres  v  sont  rangés 
dans  l'onlre  alphabétique  des  matiè- 
res ,  et  non  sous  celui  des  noms  des 
auteui's;clle  a  dû  coûter  des  recher- 
ches immenses ,  et  cependant  elle  est 
très-incomplète:  ou  y  trouve  les  ti- 
tres d'une  foule  d'ouvrages  inconnus 
en  France  ;  et  les  noms  des  auteurs 
français  y  sont  presque  tous  défi- 
gurés. La  Bihliotheca  philosophica 
passe  pour  la  moins  mauvaise  de  ces 


LIP 

compilations.  I^  Bihliotheca 

dica  a  successivement  reçu 

rentes  améliorations.  (  F'oy, 

CBEif  ,XKL  i^>8.  )  W- 

LIPPERT  (  Philippe-Dam 

glyptographc ,  naquit  à  Dresi 

1703  de  parents  pauvres ,  et  c 

d'abord  la  profession  de  \itri 

s'appliqua  ensuite  aux  arts  du  d 

et  ayant  résolu  d'acquérir, à  ({i 

prix  que  ce  fût ,  Tinstruclion 

il  sentait  le  besoin  ,  il  étudia  l 

et  le  latin,  et  vint  à  bout  d'appi 

ces  deux  langues,  eu  assez  f 

temps.  11  fut  nomme  profes» 

dessin  des  pages  derèiecteurde 

roi  de  Pologne  ;  et  cette  place  1 

mis  eu  rapport  avec  plusieurs 

mes  eu  crédit,  il  prolita  d 

bienveillance  pour  augmenter 

lection  d'antiques  dont  il  s'oc 

depuis  longtemps.  11  était  pa; 

en  1753 ,  à  réimir  un  millier 

preiiites  de  verre   des  plus 

pierres  cravëés  des  différent 

nets  de  l'Europe.  Il  en  offrit  au 

teurs  des  copies  d^une  comp 

blanche  et  brillante  ,  dont  i 

trouvé  le  secret ,  et  en  publia 

talogue  sous  ce  titre  :  Genu 

anag^yphicamm  et  dia^jpk 

ex  prœcipuis  Europœ  musœL 

t  arum  ectypa  M.  ex  viiro  ohs 

et  massdquddam,  studio  /*. 

pertfusa  et  eficta,  Dresde, 

in-4''*  Ce  catalogue  divise'  c 

parties ,  l'une  pour  les  pierr 

thologiques ,  l'autre  pour  les 

historiques  ^  est  imprimé  sur 

colonnes  ,  lesquelles   îulîqii 

sujet ,  la   qualité  de  la  piei 

possesseur  actuel ,  et  enfui  I 

ou  l'ouvrage  qui  en  «  traité.  1 

se  trouva  bientôt  en  état  d*of 

amateurs  un  second  millier 

empreintes.  La  publication  d 

mier  rayait  fait  couialtitl 


LIP 
«  antiquaires  ;  et  Jean-Fréd. 
it,  profefsew  des  beaui-arU  ji 
ûg ,  lui  ofiril  de  rédiger  ses  ca- 
;UM.  Christ  puhlia  donc  uoeaou- 
descripiion  d'i  premier  millier, 
fut  intitulée  :  Dacljliot/iecx 
rrsalis  ekilias  sive  scriiûum 
ariitm  priinum ,  eic. ,  Leiptiç , 
t,  10-4°.  T'A  seconde  ctuliade 
I  en  17.^6  ;  et  Christ  ^lant  mort 
léme  année  [  fo/ei  J.  Fred. 
ST  ).  I.ippert  la  fil  suivre  en 
t ,  d'une  troisième  ,  dont  le 
o"ne  explicatif  fut  rédigé  par 
lâire  Heync.  Lippert  forma  , 
.6t  après ,  le  projet  de  faire 
i^e  un  choix,  dans  sa  col- 
Hi ,  afin  de  procurer  aux  ar- 
I  et  ans  savants  un  moven  facile 
eu  dispen.lieux  de  s^instruire 
l'étude  des  restes  précieux  de 
iquité;  il  accompagna  ce  choix 
e  nplicalion  en  langue  alle- 
de,  sous  cetilrc  ;  Daciyliothè- 
ou  Collection  de  deux  mille  ein- 
ttes  de  pierres  gavées  antiques, 

Leipïig  ,  1 7(i7 ,  in-4''-  La  pré- 
de  ce  recueil  conlieut  des  re- 
[ues  eirelleutes  sur  les  aris  du 
in  et  de  la  gravure,  et  tout  l'ou- 
e  en  est  parsemé  :  chaque  ex- 
ilion ,  exacte  ,  claire  et  précise , 
«  de  citations  des  auteurs 
s.  Oberiin  regrettait  que 
Tre  ,  vraiment  classique  ,  n'eAt 
été  répandu  par  des  traductions 
'Autres  langues  ,  et  surtout  en 
;aûs.  Encourage  par  les  éloges 
lés  i  son  ouvrage,  Lipperi  con- 
■  de  recueillir  de  nouvelles  em- 
Dtes  ;  «t  les  amateurs  tes  plus 
ngnés ,  les  princes  eux-raSmes  , 
[pressèrent  à  l'envi  de  lui  pro- 
r  tout  ce  qu'ils  possédaient  de 

parfait  en  ce  genre.  Lipperi 
n  choix  dans  ces  divers  ol)|cts  , 
e  puhlia  wus  le  litre  de  Sup- 


ppuyée 
s  et  falii 


LIP  54s 

pUment  à  la  Dactyliothèque ,  «tr. 
;  en  allemand),  LeipTÎ^  ,  i~76, 
in-4". Une  attaque  d'.ipuplexie  l'en- 
leva ,  à  Dresde,  lo  28  mars  1785,  à 
l'jge  de  83  ans.  Il  laissa  uiie  fille, 
qui  continua  sou  commerce  d'em- 
preiuies.  Ouire  les  diflercnies  collec- 
lioiis  déjà  citées ,  ou  a  de  Lippert 
des  emprciutes  de  plusieurs  suites  de 
médailles ,  entre  autres  de  celles  de 
l'Histoire  Homaine  et  de  Vffistoiiv 
de  F.ance ,  pat  les  Datsier .  père  et 
fils,  de  l'Œuvre  du  chevalier  Hed- 
lingcr.  eic.  C'e'tait  un  homme  d'un 
caractère  vif,  mais  modeste, bon, 
franc  et  loyal;  il  ciiiretenait  une 
correspondMce  suivie  avec  plusieurs 
savants, parmi  lesquels  on  secoutni- 
tera  de  citer  Oheclîn  ,  qui  a  publié 
uneiVofittfiutéressanlesursaDai^fj'- 
lioth';que  dans  le  Magasin  encj-cîo- 
Bêdique,àmtihiiie  année^an  T,  1796), 
tom.iv,p.  6aetsiùv.       W— ». 

UPPI  (  FB*-FaipPO  ) ,  peintre  , 
naquit  à  Florence  vers  l'an  i4tï  ; 
resté  orphelin  dès  l'ige  de  deux  ans, 
il  fut  recueilli ,  comme  par  charité , 
chez  les  Carmes  de  Florence.  Ma- 
saccio  venait  de  terminer  la  cIiapeRe 
de  ce  couvent.  Le  jeune  Lippi ,  sé- 
duit par  la  beauté  de  cette  peuilnre, 
venait  chaque  jour  la  contempler;  et 
encouragé  parles  bontés  du  prieur, 
il  se  joignit  aux  nombreux  jeunes 
gens  qui  venaient  la  copier  :  eu  peu 
de  temps  ,  il  surpassa  tous  sel 
rmalGs,etsut  icllemeul  s'approprier 
la  manière  de  Masaccio,  qu'on  te 
regardait ,  universellement ,  comme 
le  successeur  el  le  rival  de  ce 
maître.  Encouragé  par  sts  succte , 
Lippi ,  qui  n'était  encore  que  novicf,  ■ 
riisolirt  d'atundanoer  son  couvent  « 
dp  rentrer  dans  le  monde  j  il  avait 
alurs  dix-sept  ans  :  mai*  il  fut  sur 
le  puint  A'ilre  perdu  pour  le*  art*. 
l'u  jour  que  ,  monté  sur  un-  hUeiu 
3i 


546 


LIP 


avec  plusieurs  de  ses  amis ,  H  sVurit 
tropavant^'enmer  ^ii  fut  pris  par  des 
corsaires  barbaresques  et  conduit  en 
Afrique^  où  il  deyiut  esclave,  et  tomba 
en  partage  à  un  maître  oui  le  traitait 
avec  quei(juc  douceur  :  il  lui  prit  fan- 
taisie d'cufairele  portrait,  et,  saisis- 
sant le  moment  où  cet  homme  était 
absent  ^  il  le  dessina  au  charbon  sur 
un  mur  qui  venait  d'ctre  blanchi. 
Les  autres  esclaves  ,  émerveilles  de 
cet  ouvrage ,  car  la  peinture  e'tait 
ignorée  dans  ce  pays  ,  coururent  en 
instruire  leur  maître,  qui ,  charmé  à 
ton  tour  du  talent  de  son  esclave,  lui 
accorda  la  liberté  dont  il  était  privé 
depuis  dix-huit  mois  :  Lippi,  recon- 
naissant d*un  tel  bienfait ,  com- 
posa encore  quelques  tableaux  pour 
son  maître ,  qui  le  fit  conduire  en 
sûreté  à  Naplcs.  Arrivé  dans  cette 
ville  ,  il  peignit  un  tableau  en  dé- 
trempe dans  la  chapelle  du  châ- 
teau (  1  ),et  résolut  alors  de  retourner 
à  Florence,  où  il  fit,  pour  le  maître- 
autel  de  1  église  de  Saint-Ambroise , 
le  Couronnement  de  la  Vierge, 
belle  composition  enrichie  d'un  grand 
nombre  de  figures  :  Fauteur  s'y  est  re- 
présenté sous  le  personnage  d'un  ado- 
rateur; devant  lui  est  un  agneau  sou- 
tenant cette  inscription  :  Is  perfecit 
opus.  Ce  tableau  frappa  tellement 
Cosme  deMédicis,  qu'il  conçut  pour 
Lippi  une  estime  et  une  amitié  dont 
il  ne  cessa  de  lui  donner  des  preuves. 
Extrêmement  adonné  aux  femmes  , 
rien  ne  pouvait  retenir  Lippi  lorsque 
sa  passion  l'entraînait.  Cosme  lui 
avait  ordonné  un  ouvrage  :  craignant 
qu'il  n'en  fût  détourné  par  son  pen- 
chant ordinaire  ,  il  prit  le  parti  de 
l'enfermer  ,  et  le  peintre  resta  deux 
jours  privé  de  sa  liberté  ;  mais  nepou- 

(0  Vatari  dit  que  c«  fut  A  la  demande  du  roi 
Alphoua* la  Magiiauima  .  alora  duc  da  Calakf*  . 
<liiaLipfia«|r«jiriSMl«blaa*|  rararAsuaf  i^aS. 


LIP 

Tant  plus  résister  k  ses  babinidcs ,  il 
déchira  en  lambeaux  les  draps  de  son 
lit,  et  les  ayant  attachés  à  la  Icnctre,  il 
descendit  dans  la  rue,  au  risaue  de  se 
tuer.  Cosme  ne  le  trouvant  plus,  le  Ct 
chercher  partout ,  ct  Tayant  cnfia 
ramené  au  travail ,  prit  le  parti  de 
lui  laisser  désormais  toute  sa  liberté. 
Lippi  avait  été  charge  oar  les  rdî- 
deuses  de  Sainte  -  Bureperite  de 
Prato ,  près  Florence  ,  de  pcudri 
le  maître-autel  de  leur  ^^Use  ;  pen- 
dant qu'il  était  occupé  à  cet  ouvngr, 
il  aperçut  la  fille  d'un  nomme  Btfi, 
de  Florçnce  ,  que  l'on  amenait  ai 
couvent  pour  y  Caire  profcssÎM  ;  h 
beauté  de  Lucrèce ,  c'était  le  nom  de 
la  jeune  fille ,  le  ^^ppi  teUcmcnl  » 
qu'il  ne  cessa  de  soUiciter  les  icK- 
êieuscs  jusqu'à  ce  qu'il  eAt  obiBai 
de  pouvoir  la  peindre  sous  les  tniu 
do  la  Vierge  qu'il  faisait  mmr  lear 
monastère  :  sou  amour  ne  fitqu'aif- 
rocnter;  il  sut  le  faire  partagera 
Lucrèce  y  et,  il  l'euleva.  OhKgéide 
prendre  la  fuite,  les  dcai.  aaaMi 
errèrent  long-temps  en  Italie;  ct  ct 
ne  fut  qu'après  plusicncs  «naéeidc 
continuelles  alarmes  ,  qu'ils 
rent  une  dispense  du  pape 
s'épouser  :  mais,  par  une  soilt  di 
l'inconstance  déploraUe  de  son  ca- 
ractère, Lippi  aédara  alors  fil 
renonçait  au  mariage  ;  ct  huakà 
s'estima  fort  heurouse  de  ponm 
retourner  dans  son  couvent.  Il  é/i 
né  de  cette  intrigue  on  fik ,  qne  Uf 


ser,  on  prétend  qu'il  l'ei 
d'autres  disent  que  Lippi  fût 
d'une  nouvelle  aventure  qae  loi  ft 
tenter  le  dér^lement  de  acs  mamk 
11  avait  alors  cinquante- sept  a«i 
et  il  était  occupé  à  pcîndrt  la  cki- 


r.ip 

dûme  (le  Noire  -  Tinme 
',  ,  conjointpmeut  avec  tVà 
,cjrme  avec  lequel  il  avdit 
et  auquel ,  il  avait  iospire 
de  la  {«intiiie.  La  mort 
i  de  terminer  cet  ouvrage, 
productions  de  cet  ar- 

doil  reraarrjuer  deux  An- 
ru    qu'il   fil  ,    l'une    pour 

Sainte-Marie  Primerano  , 
,  «  l'auUc  pour  les  reli- 
lle  Murale ,  que  l'on  y  voit 
e  DOS  jours  ,  et  dout  les 
t  quelque  chose  de  céleste, 
ni,  poète  illustre,  et  se- 
le  la  république  de  Floren- 
.  demaudé  un  talileau  pour 
tje  de  Saint- Bernard  de 
^livcio  ,  l'arlislc  peignit 
•}nntment  de  la  fierge  , 
Dpontion  riche  cl  variée  , 
introduit  le  portrait  de 
LUI ,  et  qui  est  placé  aujour- 
15  le  l'eïecloirc  du  couvent, 
iut  avec  tant  de  vioieur, 
t  de  francliise ,  qu'il  sem- 
■e  sorti  re'ceninieiit  de  la 
peinlre.  Lippi  a  aussi  en- 
ies  produclions  les  e'gliscs 
e ,  (Te  Spoléle  ,  de  Floi-enre 
iviroDS  de  celle  ville.  Les 

qu'il  exécuta  pour  la  cure 

sont  dignes  des  plus  grands 
m  y  distingue  surtout  une 
ableau\  tires  de  la  t'ie  de 
ienne,  dont  les  airs  de  tète, 
ion  ,  la  couleur  et  les  dra- 
lonnenl  pour  le  temps  où  ces 

ont  été  peiutï.  C'est  Lipjû 
ireuiier,  en  introduisant  la 

de  peindre  les  figures  plus 

que  nature  ,  agrandil  en 
■nps  le  style  de  la  peîiilnro, 
1  ainsi  la  roule  dans  laquelle 
es ,  venus  après  lui ,  se  suul 

Il  serait  trop  long  d'entrer 
Ivtail  de  toiu  set  autres  la- 


l.IP  5i7 

lilesux;  on  citera  seulement  uncr  Mti- 
ilone  qu'il  {wignit  dans  la  sacristie  ds 
l'église  du  lMiiil-Kspril,à  Florence, 
et  qui  fait  paiiie  du  Musée  du  Lou- 
vre ;  Vasariet  Boi^hiui  eafont  le  plu< 
grand  éloge.  Le  Musée  du  Louvre 
possède  un  tableau  du  m£ine  artiste , 
peint  sur  buis  ,  et  placé  dans  la  c'i- 
lerie  d'ApoUon;  il  représente  le  5(.- 
Esprit  présidant  à  là  naiuance  i/c 
Jéfus-Chri<l.  Lippi ,  n'ayant  jani^it 
eu  d'autre  maître  que  lui  -  mênie  it 
d'auire  guide  que  quelques  0UTra;;i.-s 
de  Mafaccio  ,  s'est  fait  une  ffiaiiii'rtt 
qui  lui  est  propre.  Ses  figures  ont  uau 
grâce  et  unelînesse  qui  n'eu  excluent 
pas  la  beauté.  Son  coloris  est  fraii 
cl  plein  rl'érlal  :  dans  ses  draperies.  îL 
adopte  des  [dis  qui  tiennent  encoin 
de  la  ruideur  de  l'enfance  de  fart, 
nuis  qui  ne  bissent  pas  d'accuser  !• 
nu.  [^  défaut  de  premières  études 
se  fait  s<irtDut  sentir  dans  les  esirc* 
miles  ;  tes  mains  de  ses  personnages 
sont  rarement  dessinées  d'une  ma< 
nière  heureuse  ;  aussi  pril-îl  le  parti 
de  les  dérober  assez  généralcmott  à 
la  vue ,  sous  les  vèitouents  de  ses 
figurer.  Quoiqu'il  ait  donné  plus  de 
{grandiose  à  ses  compositions  daiix 
SCS  tableau  d'Imiuire  et  dans  m 
fresques ,  c'est  surtout  dans  les  sujets 
de  petite  proportion,  qu'd  »'o«t 
surpassé.  Cet  arlistc  mourut  en  i46<>; 
Icï  liabitants  de  S|>olë(e  le  firenl  e ri- 
lerrer  dans  l'église  qu'il  avait  ornée 
de  scsouvragcs.  Samort  fut  tri^s-seu- 
sibk  à  Cosme  de  Mddicis; et  Laurcut 
le  Maguitîquc  ayant  été  nommé,  à 
cette  époque,  ambassadeur  de  Ft«- 
rence  auprès  du  pape ,  vint  à  Spa- 
lèie  pour  demander  qu'on  lui  ac- 
cordai le  corps  dr  Lippi,  qu'il  TOU- 
Uil  faire  inhumer  dans  l'éKli»*!  de 
Sainte-Marie  del  Fiore ,  à  r  lorencc. 
Celle  demande  lui  fut  refusée;  et, 
Laurent  lui  Ci  dertr  un  tuinbsiu 
il.. 


548  LIP 

en   marbre,  siir  lequel  fut  gravée 
une    opitaplie  par  Anp;e    Politiea. 
—  Filippino  ou    Filijrpo   Lippi  , 
son    fils  ,    naquit   à    Florence   en 
1460  :  Lippi  père,  en  mourant, 
l'avait,  par  sou  testament,  coiilie' 
aux  soins  de  Frâ   Diamante,  son 
condisciple  et  son  ami  ;  il  lui  avait 
laisse  eu  outre  une  somme  de  trois 
cents  ducal  s  d*ur  pour  acheter  une 
petite   propvie'te'  au  jeune  Filijipo 
à  ])ciue  u<;e  de  dix  ans.  Frà  Dia- 
mante, loin  àfi  rcpoi:dreà  la  confiance 
de  son  ami,  acheta  bien  une  terre 
dans  les  eu^i^ons  de  Florence,  mais 
la  |;ardapour  lui.  AlorsSaudro  Hotti- 
cclli ,  pciiitre  renomme  qui  avait  e'té 
lie  avec  Lippi  le  p^.re,  eut  pilio  du 
fils,  et  voulut  lui  enseigner  la  pein- 
ture. Lippi  ne  tarda  pas  à  manifes- 
ter les  dispositions  les  plus  extraor- 
dinaires. Quoiq:ie  doué  d'une  imagi- 
n:Uiou  extraordinairement  vive   et 
féconde  .  il  fut  le  premier  parmi  les 
peintres  modernes  qui  ramena  dans 
ses  tableaux.  L'exactitude  des  cos- 
tumes ,  des  usaccs  et  des  ornements. 
Il  avait  appris  la  science  des  antiqui- 
tés, à  Rome,  en  étudiant  les  monu- 
meitts  que  renferme  cette  ville.  Il 
dessinait  tout  avec  la  plus  (grande 
exactitude  ;  et  il  avait  forme  de  pette 
manière  deux  recueils  d^aatiquités 
Touuiues  exécutées  avec  un  rare  ta- 
lent ,  et  que  Kenvenuto  CcUini ,  qui 
les  avait  vus  dans  la  maison  d'un 
des  fils  de  Philippe ,  ne  pouvait  se 
lasser  d^admirer.  Lippi  était  encore 
très-jeune  lorsqu'U    fut  char{*d  de 
termiiier    la    chapelle    des    Uran- 
cacci,  chez  les  Caimes  de  Florence  ; 
il   peignit  encore  Saint   Pierre  et 
Saint  Paul  ressuscitant  le  nex'cu 
de  V empereur^  et  y  (jt  entrer   les 
portraits  des  hommes  les  ])!us  cé- 
lèbres de  9on  temps,  tels  frie  Tho- 
mas Sodeiîni ,  PieiT e  G .li (\ i a n\ ini , 


IJP 

père  de  Thistorien ,  le  Pulcî ,  poète, 
Antoine Pollajuolo,  Sandro  Butticel- 
li ,  son  maître  ,  le  Baggio  (1 } ,  etc. 
Il  s'est  aussi  représente'  dau»  ce  ta  - 
bleaii;  et  son  portrait  ne  se  troure 
même  que  là.  u  avait  peint,  dans  un 
couvent  près  de  Florence ,  un  ta- 
bleau représentant  :  La  P^ierge  n»* 
tourée  a  linges  apparaissant  asaiM 
Bernard  md  écrit  dans  un  bois.  Lon 
du  siège  ae  Florence ,  les  babîtints 
de  cette  ville  firent  transporter  ce 
tableau  dans  leurs  murs  ;  et  il  or- 
ne encore  aujourd'hui  l'une  dei 
chapelles  de  l'abbaye  de  Florence  : 
il  passe  pour  un  des  plus  précieox 

Suc  renferme  cette  ville ,  et  il  est 
e  la  conservation  la  plus  parfaite 
Les    ouvrages    de     Fiippo    Lip]« 
avaient  tellement  étendu  sa  répota- 
tion,  que  le  roi  de  Hongrie,  Mi- 
thi-:s  Gorvin,  voulut  Pattirer  iêmta 
états  :  l'artiste  ne  put  se  rësoudivi 
quitter  m  patrie;  inais  il  fit  poar  le 
roi  deux  tiès-beaux  tableaux  q«  Id 
furent  envoyés.  Bientôt ,  k  la  prièn 
de  Tinrent  le  Magnifique ,  il  le  rea- 
dit  à  Rome,  et  y  peignit ,  dans  l'é- 
glise de  la  Minerve  .  iiour  lecardiail 
Cara€à ,  une  chapelle  où  il  np^ 
senta  la  Pie  de  saint  Thomas  €  A- 
auin.  Ces  peintures  ipii  ont  le  aërik 
de  l'invention  etderesëcutîon,ayaM 
soulFert  par  l'injure  du  temps,  faicri 
retouchées  parunartiste  ^noFUrtqu 
lésa  gâtées.  Après  plusieurs ahiacilk 
IJppi  se  fixa  à  Florence,  oà  ûfàfà 
la  chapelle  des  Strozd. Cette]» 
tiire  est  de  la  cMservation  U  pb 

Earfaite,ct  le  talent  de  Partisley 
rille  de  tout  son  éclat.  La  vaiiAM 


r«n-C  ,  lur  nii«  co<|mîU«  ,  leiia  !••  «m 

)a  lUwiipilMi  ^■'•M  fait  1p  m«m  Ilvaidii^ 

liii.i'i  ImapUM  par  U  p«êi*i  «tMli 
•Jit  jftur  luv  ■«r%aiU«  ém  l*à«t. 


LIP 

itnrel  des  expressions ,  la  grlce 
lessin ,  l'éclat  du  coloris ,  tout  j 
q^alcrant  remarquable.  Parmi 
ombreux  ouvrages  que  ['ou  doit 
re  i  Lippi ,  on  se  contentera  de 
un  double  tableau  peint  surbois, 
avait  fait  pour  l'église  siip[»i 
de  Saint-Théodore,  à  Gcdm. 
remicr  compartiment ,  de  forme 
ee,  représente  La  fitrge  of- 
I  l'EnfaiU  Jésus  à  t'ailoration 
Eru'  Ànges;  le  second,  SaîiU 
.stien,  nUj  percé  de  flèches  et 
^hé  à  un»  colonne  au  milieu  de 
i$  désertes.  Ce  tableau ,  dont 
ri  fait  un  éloge  mérite,  fut 
'é  du  Musée  du  Louvre ,  en 
>,  par  les  cominissaircs  du  roi 
Mrdatgne.  Lippi  ne  peigiuit 
moins  bien  le  paysage  ;  mais 
dans  les  sujets  de  petite  dî- 
4an  qu'il  était  supérieur.  Fidèle 
itear  de  la  nature ,  il  laisse  dcst- 
ansses  ouvrages  un choixdc  for- 
pins  relevé;  cl  son  père  l'em- 
:  sur  lui'  par  l'Idé.il  el  la  grâce, 
oarut  à  Florence,  le  i3  avril 
»,  âgé  de  45  ans.  Lorsqu'il 
onduitau  lieu  de  sa  sépulture, 
«  les  boutiques  furent  fermées 
les  rues  où  passa  le  convoi ,  en 
■  de  deuil ,  et  comme  si  la 
blique  eûl  perdu  un  de  ses 
lîers  magistrats.  Lip|>i  eut  plu- 
s  disciples  dont  le  seni  qui  se 
rendu  célèbre  est  RalTaellino 
jarbo.  —  Jacques  Lippi  ,  élè- 
le  Louis  Oarrache  né  à  Bu- 
,  château  voisin  de  Bologne, 
le  seir.ième  siècle  ,  reçut  du 


■  le 


a  de 


'.omone  da  Budrin.  Il 
les  genres  de  peinture;  mais 
A  surtout  dans  les  fresques  du 
qiTc  de  i'Annonciade  ,  à  Bo- 
! ,  qu'il  se  montra  digne  de  son 
re.   Cependant ,   on    recotuaît 


dans  cet  ouvrage  l'Iiabiluile  d'unn 
grande  pratijue  plutôt  qu'un  guAt 
sûr  et  un  véritable  talent.       P— s, 

LIPPI  (  LoAEFiBo  ) ,  peiiftre  ri 
)>oc(e  célèbi-e ,  naquît  à  ^loirnce ,  eii 
i(iii'j.  Sa  jcuness»  fut  conMcréeaus 
b'-lles-leltres ,  dans  Inqnclles  il  ftt 
il'»  progrès  extraordinaires.  Il  rcos. 
sit  c^alemeni  dans  lo<a  les  exercices 
du  corps ,  tels  que  l'escrime,  la  danse 
et  le  manège.  Mais  apr^  avoir  Uf- 
miné  M»  études .  il  ne  put  ré«isl«r 
au  penchant  qui  l'enirainait  v«rs  ta 
[H-inturc ,  et  w-  mil  sous  la  direction 
de  Mathieu  Roselli.  Il  surpassa  bien- 
tôt tous  ««  condisciples  ;  el  les  des- 
sins qu'il  pxécut4  dès-lors  méritent 
d  cire  coraparésiccni  des  plus  habi- 
les maîtres.  Yil  nes'étailpas  aU.icb<i 
è  une  imitation  trop  eiacte  cl  trop 
minubeiise  de  la  nature,  s'il  avait  un 
pru  plus  recherché  l'idNii ,  il  aurait 
occupé  parmi  les  grunds  peiali«s 
le  même  rang  qu'il  lieot  parmi  les 
dessinateurs.  Satiti  di-Tîlo  fut  la 
modèle  qu'il  se  proposa.  II  joignit  à 
l'habileté  dans  l'etprcsMtfn  ,  et  è  la 
pureté  de  dessin  de  ce  mattrv,  un 
coloris  un  peu  pi  m  viaonreus;  d , 
dans  l'iiniidiion  des  anpcries,  il 
suivit  l'cicmple  de  quelques  actlx- 
tes  lombards,  et  pirttrnltèrameiitdu 
Barociie  ,  en  modelant  1«*  plis  avec 
(lu  )M[ùer ,  ce  nui  leur  donne  un  air 
de  carton  ;  mau  la  fincMo  do  son 
oinreau,  le  Ion vnporeuK, l'accord  et 
Ir  bon  goill  qui  r^^'iieltl  JaDs  ses  ou- 
vrages ,  démoiilrmtusMf:  qu'il  avait 
le  sentiment  du  beau  k  tin  aussi  kaut 
degré  qn'auL-un  de  se»  cootcropo- 
rains.  Rasclli .  son  maitre,  lui  disait 
souTeni;  Laurent ,  iKdeitinesnûau 

Sue  mai.  Il  lui  confia  rexécuiiun  de 
eut  tableaux  qui  lui  avaient  été 
dcniaudés  pour  l'ogliiie  de  St.-Mi- 
chel-dcgli-Auicnori.  L'un  représente 
l'Antuincia'.iuri  ;  t'autrc  la  fititU' 


_J 


5jo 


IJP 


((072.  Tons  deux  sont  remarquables 
par  la  beauté  du  dessin ,  qiioiqu'assez 
faiblement  coloriés.  Il  Ht  encore  un 
gland  nombre  de  tableaux  pour  les 
églises  etles  particulier^  de  Florence. 
Un  des  plus  considérables  est  le  beau 
Saint-André,  qu'il  peigiiit  en  iGSq, 
pour  la  chapelle  degli  Eschini  à  San 
Friano.  Ce  fut  quelques  années  après 
qu'il  épousa  la  fille  de  Jean-François 
.Susini ,  sculpteur  et  fondeur  habile, 
n  fut  alors  appelé  auprès  de  la  prin- 
cesse Claude  y  archiduchesse  de  Ba- 
virre ,  qui  le  reçut  avec  ime  extrême 
bieuvcillance  etFadmit  dans  son  inti- 
mité. Son  esprit  facétieux  amusait  la 
princesse ,  à  laquelle  il  lisait  la  pre- 
mière esquisse  de  son  poèmedu  Mal^ 
maniila raciiuistato j  dont  le  titre,  à 
cette  époque  ,  était  :  Histoire  des 
Deux  HeinesAX^Todisi  du  loisir  dont 
il  jouissait  à  la  cour,  pour  terminer 
cet  ouvrage ,  et  le  dédia  à  Tarchidu- 
chcsse.  Cette  princesse  étant  morle 
au  bout  de  six  mois,  Lippi  se  hâta 
de  retourner  à  Florence,  et  reprit 
ses  travaux  avec  une  nouvelle  ar- 
deur. Parmi  les  nombreux  tableaux 
qu'il  exécuta ,  on  cite  un  Crucifix 
entouré  de  la  Vierge ,  de  la  Ma- 
delène  et  de  saint  Jean  ,  qu*il 
donna,  en  1647  '  ^  ^^  confrérie  de 
de  l'Archange  Raphaël ,  dont  il  était 
membre^  et  un  Martyre  de  saint 
Sébastien  ,  dont  l'expression  et  la 
composition  étaient  de  la  plus  grande 
beauté.  Mais  celui  de  ses  ouvrages 
qui  jouitdela  plus  grande  réputation 
est  le  TriompJte  de  David,  qu'il  pei- 
gnit pour  Ange  Galli,  florentin.  Celui- 
ci  voulut  que  le  peintre  représcuLU 
sou  fils  aîné  sous  la  figure  (le  David, 
et  seize  autres  de  ses  enfants  soi:s 
les  traits  des  jeunes  gens  et  des  jeunes 
filles  qui  viennent  féliciter  le  libéra- 
teur d'Israël.  Lippi ,  dans  ce  tableau , 
put  se  livrer  à  SUD  rare  talent  pour  le 


LIP 

portraif,  et  j  mettre  cette  simplicité 
de  style  toujours  voisine  de  la  na- 
ture, et  qui  dédaigne  les  eiubeliisse- 
ments  de  l'art  ;  il  avait  pour  maxime 
qu'd  faut  faire  les  vers  comme  on  par* 
le,  et  peindre  comme  on  voit.  Panrraa 
a  l'âge  de  58  ans ,  Lippi  fut  attaqué 
d'une  pleurc»ie,  qui  le  conduisit  au 
tombeau,eni6()4.  Sou  portrait,  priiit 
par  lui-même  ,  se  voit  dans  la  ga- 
lerie de  Florence  ;  il  a  servi  de  modièlt 
à  toiLS  ceux  qui  se  trouvent  en  tcte 
du  poème  de  cet  artiste.  Lippi  avait 
reçu  delà  nature im  esprit  vif  etpicio 
d'originalité.  AJphonsc  Paris  ,caèint 
architecte,  son  parent,  avaiMme 
maison  de  cam]>agne  près  de  Flo- 
rence ,  et  à  un  mille  d*uu  ancien  châ- 
teau ruiné  y  nommé  ÂialauuuUtAjL 
vue  de  ces  dclirisfoumît  il  Lippi  l'i- 
dée de  son  poème.  Il  en  fait  la  capi- 
tale d'un  royaume ,  dont  la  remeest 
détrônée  par  une  courtisane  de 
Florence,  l^a  guerre  qui  ëdale  pow 
remettre  sur  le  trône  la  legîtÎBe 
souveraine ,  forme  le  fonds  de  Toa- 
vrage.  L'auteur  y  lait  cnlicr  plu- 
sieurs traditions  populairesqtt*il  con- 
te avec  une  gi'âce  singulière  dans  Ft- 
diomc  florentin  le  plus  pur.  Mais  ce 
que  les  italiens  prisent  davantan  en- 
core dans  ce  poème,  c'est  rorisinaiitf 
de  la  composition, la  Tariekëdei  ëpî- 
sodcs ,  le  sel  des  plaisanteries  et  k 
facilité  de  la  versiiication.  On  y  ad- 
mire surtout  uue  descriptiondeFE» 
fer ,  qui  passe  pour  un  chdT-d^cBiiin 
de  comique  et  de  plaisanterie.  Lr 
seul  reproche  qu'on  poisie  faire  i 
l 'auteur ,  est  d'avoir  employé  un  dii- 
lectedont  lesitalicnseux-mîenMiB» 
tendent  pas  toutes  les  fine»es.Ili?- 
çut  les  conseils  etlesencoimgeaaii 
d'Antoine  MalatesU ,  poètecsû^tf 
Salvator  Rosa  ne  lui  fut  pas  Boài 
utile ,  en  lui  faisant  connaître  anlrVR 
intitulé  :  La  CutUo  de  U  CmU  0 


timenti  de  U  P'uxtreOi  ;  oi]> 
n  dûlecre  tupoliUiQ  ,  d'où 
in  pliuieuri  de  ses  ^Uo- 
t  ouvrage  ne  fut  imprime 
s  M  mort.  Voici  l'indicAtioD 
ilcipala  ^tioni  :  //  Mal- 
raequistato  ,  poema  di 
le  Zi/oU  (  Lorenio  Lippi  ) , 
ediPuccio  L*moni  (  Paotù 
i  ),  Florence,  1676  ,îii-4'. 

note  del  Lamùni  ed  aitri  , 
.  1688,  in -4".  —  Aggiun- 
fMe  del  Salvini  e  BisciorU , 
,  1731  ,  3  Toi.  in-4''.  — 
wte  di  vari ,  scebe  da 
'ortirelli,  Milan  ,editioD  dn 
es  italiens  ,  1  vol.  in -8». 
QOurelIc  édition  de  Prato , 

vol.iD-4''.,e&t  la  plus  com- 
—  Da  autre  Laurent  Lippi 
t  du  grec  en  latin  les  livres 
a  de  Pisctttu  et  de  Fen/t- 
'enise.  Aide,  1517,10-8»., 
,  Morel ,  1 555 ,  in-4''.  P-». 
OMAN!  (  Louis  ),  l'un  des 
lots  prélats  du  seizième  siè- 
uit  à  Venise .  vers  Yxa  1 5no, 
icicnne  famille.  Il  s'appliqua 
e  heure  à  l'e'tuiJe  des  lettres 
>liilosopliie,ety  lîldc  grands 
.  Ayant  embrasse'  l'état  ec- 


Eul  n 


t  lui  o 


hemia  des  honneurs  ;  il  fut 
successivement  des  évéchés 
9a ,  de  Vérone  et  enlin  de 
e.  Sa  capacité  et  son  cxpe- 
ts  aRjîres  le  firent  charger 
«ntes  négociation»  en  Portu- 
VUemaçnc  (  i5^8)  ,eu  Polu- 
>8),et  il  s'acquitta  de  toutes 
iicoup  d'babiicté.  Il  fut  l'un 
>  prélats  chargés  de  présider 
le  de  Trente ,  et  il  se  montra 
tte  assemblée  l'un  des  plus 
t  défenseurs  de  la  foi  chre- 
I devint, en  i55(>,  secrétaire 
IlI.etmourutiRomeUiS 


tTP  SSi 

»oût  1 55g.  De  Thou  dit  que  re  prélat 
g  fui  illustre  par  sa  doctrine  cl  par 
»  rinnofence  de  sa  Vie.  n  On  lui  a  ce- 
penrUntreprùchélasévériléeiceMivfl 
dont  il  usa  envers  les  juifs  et  les  hé- 
rétiques pendant  sa  noncialurc  de 
Pulugne.  Ses  ouvrages  les  plus  con- 
nus sont  ;  1.  Des  Commemaires  en 
Utin  sur  U  Genèse,  l'Eiode  et  les 
psaumes:  il  y  étale  une  grande  éru- 
diiion,  mais  il  manque  de  criliqit* 
ei  de  méthode.  11.  fitte  Sanctorum, 
Venise,  i55i.58,  6  vol.  In.40.  Lm 
deux  derniers  volumes  contiennent 
Ih  Iradiiciion  latine  des  Vies  de» 
S-iiols  écrites  par  Siméon  Héia- 
plirwte(fo^eî  METaPUHA»TE).llI. 
Esposilione  soprà  il  Siniboto  apos- 
t'iLcn ,  il  Pâtre  nottro,  e  soprti  1  ditm 
precetti deiiacariià ,  Vcnine,  l554i 
iu-S".  IV.  Ga  Statuts  synndaax , 
des  Sermons  pour  Us  fAes  des 
Saints,  etc.  Tou*  et»  onvrages  sont 
r.^ies,  mail  peu  rechrrrbé».  Maffêi  a 
ennsarréun  article  k  I.ippomanidans 
sa  f'erona  illuslrtita ,  part,  a ,  nac. 
.35.  I,.».;.  e.  W-T^ 

LIPSE  (JtrsTK  ),  i:eUhtt  pliiliy. 
logiic  cl  savant  polycraphe  .  naquit 
à  Isqiic  (  OvcryMche),  village  k 
égale  distance  do  Bruxelles  et  de 
i,ouvain,  te  18  octobre  1547.  Se» 
admirateurs  enthuoMBSIcs  ont  en- 
vironné son  berrcau  de  pré*a"es  el 
de  prodiges,  à  l'écal  àe  r.n\\n  des 
héros  ei  des  sages  de  l'antiquité'  (  foy, 
Baillei,  Jugem.  des  $av. ,  tum.  v  du 
l'éd.  in-4".,  pag-  58  }.  Dès  l'ige  de 
six  ans  il  fut  mis  à  l'étude  dulalin 
à  Bniiellcs;  à  dix  ans  au  coU^ 
d'Alh  ,  deux  ans  plus  tard  i  celui  de 
Cologne.  En  cbangciui  de  maitros ,  il 
ehangeaildemé{hode,olil  tiefilainû 

3u'ap|>rendrc  et  oublier.  Il  regreiie 
ans  ses  Lettres  (cent.  1  ,ep.  Qt)ir.'> 
di-puis  8  ans  jusqu'à  i3,  il  n  ait  rien 
ajoulé  il  ses  cotmaissonco*.  A  Cul»> 


SSa 


LIF 


gne,  outre  le  latin  et  le  grec,  il  éta^ 
dia  l'histoire  et  la  philosophie,  dans 
le  collège  des  Jésuites.  Il  fut  tente' 
d'entrer  dans  leur  compagnie  ;  mais 
ses  parents  ,  qui  avaient  d'autres 
vues  ,  se  hâtèrent  de  l'envoyer  à 
Louvain,  où ,  en  continuant  ses  étu- 
des ,  il  prit  quelque  teinture  du  droit. 
Peu  de  temps  après ,  ayant  successi- 
vement perdu  son  pcre  et  sa  mère , 
et  se  voyant ,  à  18  aas ,  libre  de  sui- 
vre ses  inclinations ,  il  songea  d'abord 
k  voyager  en  Italie ,  pour  y  étendre 
ses  connaissances  par  le  commerce 
des  savants  :  toutefois  ,  il  voulut 
auparavant  fonder  sa  réputation  lit- 
téraire ;  et,  à  l'âge  de  19  ans,  il 
publia  ses  J^ariarum  lectionum  li- 
iri  m  ,  dcdie's  au  cardinal  de  Gran- 
vellc ,  Anvers  ,  i56g  ,  in-8°.  Ce 
sont  principalement  des  remarques 
sur  Ciceron ,  Varron  et  Properce, 
Elles  eurent  un  succès  mérite';  et 
Granvclle  ,  flatte'  du  patronat  de 
cette  savante  production ,  emmena 
l'aoteur  à  Rome ,  où  l'appelait  le 
conclave  qui  nomma  Pie  Y  ,  et  se 
l'attacha  comme  secrétaire  pour  les 
lettres  latines.  Lipsc  passa  deux  ans 
auprès  du  prélat,  et  profita  de  ce 
temps  pour  y  prendre  connaissance 
des  Dibliotheques  et  des  manuscrits. 
Il  ne  demeura  pas  étranger  tux  sa- 
vants que  cette  grande  cité  renfer- 
mait ;  et  il  suivit  particulièrement 
Marc -Antoine  Muret ,  qui  y  ensei- 
gnait alors.  Un  an  après  son  retour 
à  Louvain  (année  qu'il  passa,  comme 
il  s'en  accuse  lui-mâne,  dans  les 
plaisirs  et  la  frivolité  ) ,  il  entre- 
prit un  voyage  en  Allemagne ,  en 
passant  par  la  Franche  -  Comté. 
A  Dole  ,  il  assista  à  la  promo- 
tion de  Victor  Giselin  au  doctorat; 
cette  cérémonie  fut  suivie,  selon 
l'usage  du  temps,  d'une  orgie  qui 
pensa  devenir  fun^e  à  Lipse  y  par 


LIP 

la  maladie  grave  qu'elle  hiî  occa- 
sionna. Rétabli ,  il  se  rendit  à  Vienne 
en  Autriche ,  où  il  se  lia  avec  Bus- 
becq  ,  Craton  4  Sambucus  ,  Pighins 
et  d  autres  énidits  qui  auraient  bien 
voulu  le  retenir  :  mais  sa  patrie 
lui  tenait  à  cceur  ;  en  y  retour- 
nant par  la  Thuringe ,  il  apprit  la 
fâcheuse  nouvelle  £s  troubles  qci 
agitaient  les  Pays-Bas ,  et  des  pertes 
qui  en  étaient  déjà  ràultëes  pour  hiL 
S'étant  arrêté  à  léna  ,  il  y  accepta 
une  chaii-e  4'éloqueBce  et  d'histmre 
qu'il  conserva  de  iS^a  à  i574*  ^ 
succès  excitèrent  la  jalousie  de  ses 
collègues  :  on  lui  dbputa  le  droit 
d'être  élu  ,  à  son  tour  »  dayen 
de  la  faculté  des  sciences  ;  il  fat 
nommé  d'autorité  :  mais  ces  tracas- 
series l'engagèrent  à  solliciter  sa 
démission ,  et  la  cour  de  Saie- 
Qobourc  la  lui  accorda  de  la  naBièffe 
la  plus  honorable.  Il  n'est  donc  pai 
vrai ,  comme  l'ont  avaneé  ses  CBB^ 
mis ,  qu'il  quitu  dandestincfiit 
léna  9  et  que  son  nom  y  fut  raye'  dt 
la  matricule  de  l'universilé.  Rev 
avons  tiré  ces  détails  d'une  lettre  à 
Lipse  à  Abraham  Ortclius  ,  et  de  h 
note  qui  l'accompagne  dans  la  Sjl 
EpisU  Burm, ,  tom.  i ,  pag.  161  d 
i63.  De  léna ,  Lipse  vint  à  GologM, 
où  il  se  maria  ;  et  neuf  mois  aprà, 
il  emmena  sa  femme  à  Isqne ,  lin 
sa  naissance.  M  nourrissait  le  pro- 
jet de  s'y  dérober  aux  cmbami 
des  affaires  et  à  la  cddnîtë  :  In 
nouveaux  troubles  survenus  dans  II 
Belgique  le  forcèrent  â  chan|;er  k 
résolution.  Il  se  retira  d*anonli 
Louvain;  et,  en  1579,  il  aeee^li 
une  chaire  de  profeasear  dliîMani 
dans  l'université  de  Leydc,  dqafl 
illustréeà  sa  naissance  «  et  oà  il  ai 
pour  collègues  Joseph-JnsleSeal^ 
et  tant  d  autres  coryphées  dt  k 
science.  Il  y  resta     eize  «m,  f^ 


IJP 

U  religion  reformée ,  comme 
on  l'avait  tu  suirre  la  con- 
â'Angsboiirg.  Il  se  mÊla  beau- 
à  Leyde  ,  d'aflàires  ecclésijs- 
,  et  y  moDtra  luéme  assez 
tolérance.  Ses  liaisons  avec 
i  du  duc  de  Lciccster  con- 
eoi  à  lui  aliéner  lus  hommes 
<  distingués.  Burm.m ,  dans  les 
iii  accompagnent  sa  Sjrlloee 
lanim ,  tom.  i ,  pag.  1 3i>  et  ail- 
lui  reproche  avec  amertume 
icilc  ei  U  mauvaise  foi  qu'il 
is  sa  conduite  ;  et  il  pose  en 
e.dès  i3d4.  il  avait  formé 
et  de  quitter  Lcjdc  et  de  re- 
:  à  la  relij;ion  catholique, 
ay^nt  publié  à  Anvers  ,  en 
SCS  Pi-liticarum  Ubri  vi  ,  où 
clare  partisan  d'une  religion 
Te  ,  et  conseille  contre  les 
Dts  l'horrible  remède  du  fer 
feu  :  ure  et  seca  ,-  Comhert 
>finiiERT  )  attaqua  cette  doc- 
cec  une  juste  indignation.  11 
son  oiivra|-e  am  magistrats 
de,  qui,  p.tr  une  pusillanime 
Lce  pour  Lipse  ,  déclarèrent 
l'acceptaient  point  cette  dé- 
,  et  qu'ils  exhortaient  les 
i  de  Comhert  à  lire  aussi  U 
t  de  I.ipsc,  l'objet  de  leur 
considération.  Celle  réponse 
inicn  i5(fo,a  Leydc,  in-8°., 
titre  :  De  and  reUffone  , 
u  dJalogistam ,  /.ifr«r.  Lipse 
:  de  son  mieux  sou  intolérant 
e^  Ure  et  seca  ne  devait  pas 
is  à  la  lettre  ;  c'était  nue 
empruntée  de  la  mc'Ierinc  où 
signe  ainsi  certains  remèdes 
ans  des  ras  urgents,  sont  sa 
e  ressource.  Ivi  peine  de  mort 
lêtre  employée,  contre  les 
lie»  ,  que  ran-ment  et  secrè- 
:  les  cunlisealions  ,  l'exil  ,  la 
iliou  civique,  l'infamie  sui&- 


MP 


553 


sent  dans  les  eus  ordinaires.  Tvi  po- 
sition de  l.ipse  devenait  de  jour  &t 
jour  plu»  fausse  ri  plus  désagréable 
à  Leydc.  Ayaul  obtenu,  en  1^86, 
un  congé  de  six  mois,  Kotis  l'enga- 
^emeut  de  revenir  ,  il  se  dirigea  vcn 
Cologne,  et  traits  dïus  ce  voyait 
arec  ses  amis  de  la  Belgique,  cl  spé- 
cialcmenl  avec  l'archevêque  d'.tn- 
vtTs,  Lxviniis  Torrcniiu*,  par  l'in- 
tirmédiaire  du  chanoine  Nicolai 
OTidart ,  pour  être  nommé  k  vtie 
chaire  à  Uuvain.  [  S^ill.  Epia. 
Ilurm.,  t.  1,  p.  ■i5G,a7i  et  5j8.) 
(Jiielle  qu'ait  été  l'ÎMue  de  feiie  aé- 
guciaiioa,  tJpse  prétesta  dcrcclief, 
eu  i5gi ,  un  voyace  iiour  raisoude 
santé ,  aux  eaui  de  S^m  ,  in^iiani 
secrètement  de  s'éloigner  de  lieyde 
pour  toujours,  il  ne  lardu  pas  k  ■){■• 
lilîer  aux  mapstratl  et  aux  cura- 
teurs, le  parti  qu'il  avait  pis,  et  i 
sijllicilersadémiscian,qirUa'oUiiil 
qu'après  d'itératives  iusUnees  ponr 
le  dissuader ,  tant  on  était  jaliiui  de 
conserver  à  l'académie  un  honimc 
de  sa  célérité.  (  SyU.  Eoist.  Bwm. 
t.  I ,  p.  557.  )  Pour  aller  à  Spa, 
Lipse,  accompagné dequelquei  amû 
distingués  pkr  leur  amoor  ponr  la 
lettres ,  tels  que  Pierre  Berliu*,  la 
deux  Canter,  Roch  HoHert  ,  etc., 
passa  par  Màience;  cl  U  il  *«  récon- 
cilia, par  le  ministère  da  vésiiiles, 
avec  1  église  catholique.  Il  deaeara 
ensuite  pris  de  deux  ans  à  Spa  et  k 
Liège  ,  où  il  reçut  les  proposition» 
les  p!us  flatteuses  de  la  part  de  plu- 
sieurs princes,  qui  voulurent  l'attirer 
chez  eux.  Qément  VIU  à  Rome,  l» 
sénat  de  Venise,  Ferdinand  de  Médicîl 
à  Florence,  Henri  IV  en  France, 
semir-L'iitiiir  leiraufis,  avec  iiii  occi 
grand  uoiabrcd'uutrescompétiteun: 
mais  In  Etals  de  Brabanl  cl  l'amour 
de  la  ])aiTie  l'eiii{H>rlèrent  j  Lipe 
accepU  uiiechaiivU'bi«loirc  ancici»- 


s-i 


LTP 


lie  y  à  Louvaiii ,  ci  la  remplît  iu!K|irà 
5.1  mort  avec  non  moins  de  distinc- 
tion que  celle  de  Leydc-  Philippe  II, 
roi  d'E.spa{;ne ,  lui  conféra  le  li(rc 
de  son  historiographe.  L'archiiiuc 
Albert  le  nomma  membre  du  con- 
seil des  affaires  dVlat.  Rentre'  dans 
le  sein  de  re'{;lise  catholique  ,  Lipse 
prit  la  plume  pour  justifier  la  dé- 
votion aux  images  apjx^lécs  mi  - 
raculeuscs  ,  et  publia  :  I.  Diva 
^l'irgo  IfàUensis;  bénéficia  ejus  et 
mirucula  fuie  atque  ordine  des- 
cripta,  Anvers,  iGo4,  in-8^  II. 
Diifa  virgo  Sichemiensis  sive  As^ 
pncollis  ;  noua  ejiu  bénéficia  et 
admiranda,  ibid.  i6o5,  in  -  4®.; 
ouvrages  qui  non-seulement  lui  fu- 
rent reproches  par  les  protestants 
avec  amertume  et  de'rision  (  Voyez 
LiNGESLUEiM  ),  mais  dans  lesquels  , 
selon  les  Mémoires  du  P.  Nice- 
ron  ,  t.  XXIV  ,  p.  i3i,  beaucoup 
de  catholiques  même  le  virent  avec 
pi  lie  adopter  les  traditions  les  plus 
incertaines ,  et  les  contes  les  plus 
mt^riU,  Le  a4  mars  i6ofî  termina 
a  carrière  de  Juste  Lipse.  Deu\  ans 
auparavant  il  avait  fait  en  neuf  vers 
linidccasyllabes ,  plus'  sentencieux 
((irhistoriques,  son  e'pitaphe  latine, 
inscrite  sur  sa  tombe  dans  IVglise  de 
S.iint-François  à  Loiivain.  Lipse  , 
<l*iine  tiille  moyenne,  bien  prise  mais 
})eu  forte,  surtout  vers  le  déclin  de 
.ses  jours,  où  il  fut  très-aflligë  d'une 
maladie  de  foie,  devenue  la  cause  de 
sa  mort,  avait  le  front  large  et  cleve', 
Tœil  vif:  il  ne  manquait  pas  d*une 
certaine  dignité,  et  pourtant,  à  tout 
])rendre,  ni  sa  tenue,  ni  son  entre- 
tien nt  répondaient  à  l'idée  que ,  sur 
sa  réputation,  l'on  se  faisait  de  lui. 
Doué  d'une  mémoire  prodigieuse,  il 
on  étalait  peu  les  richesses  dans  sa 
conversation.  Sk^s  cours  étaient  très- 
suivis,  et  les  plus  grands  personnages 


i 


LIP 

les  honoraient  quelquefois  d 
piésence.  Il  avait  le  talent  de 
cher  singidièrement  ses  4îscip 
se  montra  toujours  du  plus 
ac(cs  pour  eux.  Les    Farvt 
tiones ,  par  lesquelles  il  début 
la  littérature,  se  ressentent 
ludo  de  Cicéron,  qu'il  se  prc 
alors  pour  modMe.  Plus  tard 
et  Séuèque  gâtèrent  sa  latÎDi 
|>oiit  voir  à  ce  sujet  Baillet ,  J 
iles  Sav,  t.  2  de  rëd.in-4**-  P* 
sniv. ,  et  Morhof,  PofyhLt.  i , 
Il  lie  passe  pas  pour  avoir  été  i 
le  grec,  mais  il  affectait  de 
de  grec  sa  phrase  latine ,  pot 
ner  le  change  il  cet  égard.  Sn 
rateurs  outrée  lui  font  comp 
triumvirat  littéraire,  avec  !: 
et  Gasaubon;  mais ,  pour  leg* 
tout,  il  était  bien  loin  d'eux 
les  singularités  de  son  caraci 
doit  placer  son  goût  pour  les 
à  Louvain ,  il  en  avait  tro 
ses  compagnons  habituels  ,  \ 
Mopsule   et   Mo)>se  ;  il  les 
peindre ,  il  les  a  chantés  :  è 
vers  en  l'honneur  du  prcmii 
il  nous    a  aussi    laissi^   le 
(  Deliciœ  Poët.  Belg.  tom.  ; 
que  ce  qui  rapproche    Sa] 
l'homme ,  c'est   qu*il  aime 
et  qu'il  est  sujet  à  la  gonti 
autre  passion  le  dominait  i 
c'était  celle  des  fleurs ,  dont 
goût  chez  un  illustre  florin 
son  temp  ,  Charles  Langiu 
noine  de  St- Lambert  à  Lîq;c 
donna  un  asile,  lorsqu'cn 
fuyait  les  troubles  des  Pays-l 
Laptcl,  XXllI,  349  )•  Les 
étaient  surtout  ses  fletu^  favc 
c'est  pour  cela  que  Rubcns  ei 
derrière  son  portrait ,  dans 
m  eux  tableau  des  quatre  1 
plies ,  gravé  plusieurs  fois , 
voit  aussi  le  chien  Saphir  ai 


nuîlre.  LipM  arair  une 
intijMlhic  pour  la  miijit[iie  ; 
pour  cela  ,  sans  doute  ,  que 
:  ntïnl  pas  la  partie  brillaoïe 
aient  :  il  parait  l'aToir senti  ; 

contre  son  intention  que 
«cueilli  ses  poésies  latines  ; 
lare  positivement  son  inap- 
wur  la  poésie  flamande  ou 
aise.  I.ipsc  a  écrit  un  grand 

d'ouvrages  sur  ditférentes 
S,  mais   princi|>alement  de 

,  d'histoire,  d'arcbéulogie , 
uopbie  morale,  de  politique  : 
'  tous  ont  eu  une  grande  vo- 
leur temps  ,  et  ont  été  réim- 
plusicurs  fois,  et  traduits  en 
tes  langues.  L'cniirocraiion 
euse  en  serait  trop  looguc  ; 

compose  de  5 1  articles  dans 
Unoirei  de  Niccron.  Ballha- 
iret  en  iinpiiina  la  collec- 
m pli.' te  avec  les  beaux  carac- 

-  -        ■     -      -fol.. 


IIP  55$ 

3m\t  -  Lipse  ;  Centarûe  ▼  nutcri- 
laneœ  ;  —  CeiUutia  tingulant  <uf 
Stalfii  et  Hispanosi  —  CeMuiia  ai 
Geniianos  et  Gallos; — Crniturim 
1)1  ad  Btlgas  !  — >  Epistoliea  Int- 
(ilulio.Nouc  obserrerons  <]ue  P.  Bdf- 
man  a  consacré  le  premier  volume , 
et  itue  bonne  partie  du  second  de 
Sii  .SfUoge  e/iûlolanim  (  5  volumes 
iii-i".  )  ,  à  la  correspondance,  en 
p^iriic  inédite ,  de  Juste-Lipse  :  dans 
tnic  des  lettres  de  et  rrcueif,  datée  du 
10  octobre  1587  ,Lipscdonneà  en- 
tendre qu'il  gardait  rarement  copie 
'        ~  lettres;  sur  quoi  Biirmau  le 


iWr.flen; 
li[ion  h   Wes 


iceron    la   dit 
préc-ilentes  ; 


nricrit  l'aiimuin  Iccti»- 
I  ;  —  ytntifiiii'iim  lec- 
-  L/iisloUcaruin 


n  Ubri 


leletr..pi<jnr 


-  Eleci, 
irVdliieM.)\ 


-Judi 

.',ilded;.re 
phc  ce  traité  iioiivcllcmcnt 
rert  ;  —  Saljra  Menippiea  , 
im  ;  il  y  tourne  eu  ridi<:iÉlc 
ts  tittcralcurs  de  son  icmpa, 
ont  les  po'Ii'S  taiiré^ils;  —  Va 
ir  la  briDue  prononciation 


it  dans  la  i> 
.  i58o 


,  et  a 


IHiiiii, 
.jron 


Choix  des  fpitre 
Jiiite-Lipie ,  trad.  en  franc.  ^=  \je 
troisième  volume  roule  sur  l'Iiisioirc 
sacriie  cl  profane  et  les  nniiquiiù 
I  Ve  JUilitid  r  


-  Polm 


r   Pe  >i 


offre   la 


cliinis  ,  tormcntis  ,  telis ,   Ubri  v  ; 

—  jîdmiranda ,  sive  de  magnitu- 
dine  romand,  Ubri  iv;  —  Salunut; 
liiiin  .vnaonum ,  sive  de  gladîatori' 
bus ,  tiliri  II  ;  —  De  Amphithéâtre  ,- 
— Vc  Amphilhnaltis  extra  Bomatn; 

—  De  Feslà  et  feslalibus;  —  D» 
BUiUfithecis  s^ntagraa.  M,  Pdgnot 
a  traduit. ce  petit  triiié  dans  sok 
Manuel  iùfUographiifue. — De  Cnte» 
liliii  )ii  ; — Diva  virgo  HaUmtUi— 
Diva  virgo  SichemieTuis  ;  —  tw*- 
n-inii  sive  oppidi  et  academiae  des* 
ciipiia.  =he  lomeiv,coasacreiila 
philosophie  moraleet  àUpolilii|ne, 
contient  priurijialeincnt  ;  Poiitiat- 
riuii ,  iii'e  avilis  doctrina ,  Ubii  iv. 
(^hiej'jucs  mois  conln  l'inqnùilioa 
opnjïiiole  ,  ijiii  if.  trouvaient  inn» 
le^  premièm  rJiiioni,  ofltdis|wra 
dans  \e&i\\t\iaie!..De  and  rtUpane, 


adversus  lUaluc 


.    Il  (M  11 


Il  pré«^ut.  Voyei:  plus  liaui.  Cd 


556  LIP 

ouTragc  a  etc  traduit  en  français  par 
Le  Bcr,  sieur  de  Malassis,  Larochclle, 
ijQo  ,  in-8**.  —  Monita  et  exempta 
poUlica,  libri  ii  ;  traduits  en  fran- 
çais ,  par  Nicolas  Pavillon  ,  Paris  , 
1606 ,  in-8®.  —  De  constant id,  li' 
bri  II.  Frauçois  RauIeughieu(/?a;7A^ 
lengius  ) ,  Lon  juge  en  cette  matière , 
dit  que  dans  la  supposition  qu'elle 
leureât  survécu,  cette  production  de 
Juste-Lipsc .  inspirée  par  les  mal- 
heurs dont  il  voyait  sa  patrie  être 
Talfligeant  the'âtrc, l'aurait  console' de 
la  perte  de  toutes  les  autres:  c'est  une 
espèce  d^eutretien  entre  Lipse  et 
Charles  Tjangius  ;  il  y  célèbre ,  entre 
autres ,  la  culture  des  jardins ,  comme 
un  précieux  remède  à  la  mélancolie. 
De  la  Grange,  avocat  au  parlement,  en 
a  publié  une  traduction, à  Paris,  174'» 
in-12  :  il  en  existait  une  antc'ricure. 
Nous  connaissons  un  exemplaire  ex- 
trêmement curieux  de  ce  petit  traité. 
Guillaume  Birclay  (  Voyez  Bar- 
clay )  l'avait  fait  intercaler  de 
papier  blanc  ,  et  il  l'avait  converti 
eu  son  Album  ainicorum.  Une  cin- 

3uantainc    d'hommes    distingués  , 
c  son  temps ,  out  honore  cet  Album 
de  leur  signature  ;  nous  ne  nomme- 
rons que  Gasaubon  (  Isaac  ) ,  Deliio 
(  Martin  ),  Dousa  (  François  ),  lApse 
(Juste),  Lemire  {knhcri) ,  Puteanus 
(Ericius),  Rubens  (Philippe) ,  f^ou- 
weren  (Jean  de),  3foret  (Balthasar). 
Guillaume  Barclay  lui  -  même  rend 
compte  de  sa  détermination  en  tête 
du  volume.  M.  Barbier  possède  cette 
curiosité  littéraire. — Manuductio  ad 
philosophlam  stoicam  ,  libri  ni.  — 
Phjrsiologiœ  stdicœ  libri  m.  La  Mo- 
rale des  stoïciens ,  que  Lipse  avait 
projetée,  n'a  point  par u.=Letom.  v 
contient ,  le  Tacite  avec  le  commen- 
taire de  Juste-Lipsc ,  qui  passe  pour 
être  son  chef-d'œuvre  ;  il  savait  cet 
historien  par  cœur,  et  lui  avait  coa- 


LIP 

sacré  une  grande  partie  de  so 
pour  l'étudier  à  fond.  —  ^ 
Vellcius  Paterculus,  ^Ia 
renferme  les  œuvres  de  Se 
philosophe,  dont  il  avait  f 
une  étude  spéciale.  Plusieur 
articles  mentionnes  par  > 
ne  se  trouvent  point  dans  1< 
de  ses  œuvres  que  nous  av< 
les  yeux  ;  tels  que  De  mttgii 
populi  romani,  et  Deveteris 
romanorum ,  A  mberg ,  1 6oi 
—  De  re  numnutrid  bm^ 
publié  par  Jean  Rhodius  y 
1 648 ,  in-8**.  — Ses  notes  sur 
sur  Florus ,  surSue'lone ,  sut 
Tibulle  et  Properce ,  sur  le 
lium  reneris,  — Sa  Laus  eU 
son  Auctariuni  ad  Smttii 
tionts  aniiquas  ;  son  Epis 
liberativa  an  bellum  ,  par 
duciœ  Hispano  in  BelffO 
tenty  Franofort,  1609,  in- 
Leyde,  Ekevicr,  i634  j  in- 
poésics  latines  posthumes, 
lies  contre  ses  ordres ,  pr  F 
Sweertius  ,  sous  le  titre  de 
errantes ,  Anvers  «  lOio,  i 
vent  aussi  dans  les  DeUd 
tarum  Belgicomm ,  tom.  3 ,  | 
368,  Lipse  a  désavoue  les  Or\ 
VI 11^  publiées  sous  son  non  i 
en  1607  ,  et  en  particulier  d 
djwlici  concordid  litteranm 
religionis.  Voyez.  MiscelL 
centunaiv  ,  cp.  68.  11  n'es 
possible  d'écrire  sur  tant  dr 
et  de  ne  pas  se  rencontrei 
quefois  avec  ceux  qui  nous 
vancésdans  la  camcre,  os 
parcourent  avec  nous.  SûntJ 
sur  cet  endroit  derEcclésiasIi 
sub  sole  noimnê ,  cite  ce  no 
plaisant  que  charitable  »  de 
Pereant  qui  ante  nos  nostr 
nint  !  Lipse  a  étc  accuse  de  pU 
Muret  y  par  Pierre  Faber  y  Ctc 


LIP 

Thomas!  115  dans  son 
no  litterario  ;  et  Cre 
If.  philoL  et  liiitoricœ , 
.  BuEmaD  S}IL  epist. 
-ipie  ordouna  par  son 
le  ,  hors  une  partie  de 
a  lice  ,  on  n'iinprinidt 
[ianiiscrits;cl  en  effet, 
le  ses  poésies  lalioes  , 
publié  de  ses  œuvres 
on  traité  De  re  num- 
ie  eo  manuscrit  k  la 
le  Besançon.  —  Nous 

rapport  a  pu  avoir 
vcc  David  Lipïe  qui 

comme  lui ,  et  qui 
'  un  traité  latin   sur 

imprimé  à  léna  en 
i".  ,  et  réimprimé  en 
^aod  oncle  de  Lipse , 
iLirsb.uéà  Bruxelles, 
de  Saiul-Au^stin  ,  et 

couvent  de  rcligiruses 
ans  le  pays  de  Liège  ; 
iucoiip  Je  littérature 

Di  de  litiéiMlure  sa- 

croii  qu'il  se  rendit 
la  collation  des  manus- 
unsdeSaint-Ililaireet 
ttin.qui  se  lirenl  deson 

«Itriliuerédilion  des 
piilolx  ,  publiée  chei 
,  ij4().  in-8".;  son 
it  cependant  que  dans 
qui  est  de  Sigisinond 

■es  de  lui.  On  le  cite 
inie  ayant  travaille'  sur 
Il  publié  t'ftro- 


,el  n 


■cbc  U  : 


I  Cusios.  Il 
:e  avec    Lrasnie  ;  et 

des  lettres  de  ceLii-ci, 
qiù  lui  sont  adressées. 

"ée.  Martin  Lipse  iui>u- 
>i>B  épitaplie,  rappor- 


i.m  557 

tée  dans  Foppcits  ,  de'taille  assex 
fastueuse u eut  ses  titres  littéraires, 
M--01.. 
LIRIS  (  Le  P.  LtoNJimo  du  ), 
reliijipiix  récollet ,  ne  à  Eymuiitien 
en  Péii^rjrd,  esl  connu  [«r  ta  d«. 
pute  qu'il  eut  avec  J.  B.  Moria, 
tonct.iiit  la  m.iuière  de  <le'lerminer 
les  loiigiludrs  en  mer.  Ayant  été  rm- 
ployé  daus  les  missi'ins  du  Coiuda , 
il  prétendit  que  ,  durant  le  trajet,  it 
était  parvenu  à  déterminer  les  loogi- 
tudes^aumoyeud'unglobeqn'il  nom- 
mait Clobe  haitturier.  Oite  preten- 
lion  ctJ.il  ircs-mal  fondée  ;  mais  il 
disait ,  eu  passant ,  quclqnes  Vérités 
dures  à  Morin ,  qu'il  rangeait  dam 
la  classe  des  astronomes  pof^racét, 
c'«t-ii-dire,  qui  ne  font  de  l'astrono- 
mie que  sur  le  [Mpicr.  Aprt»  s'^re  i^ 
juriés  l'un  et  l'autre  dans  dnonvra- 
ges  (pi'on  ne  lit  plus,  Du  l.iri»  el 
Moriti  finirent  par  sn  réconfilier, 
{  Voyei  VHift.  dei  mailu-maii.ffirs. 
t.  11,  p.  337.)  On  coDit.i!  dul>.  D11 
Liris  :  I.  La  secnt  ou  la  théorie  des 
l<,ngUaiies,e{c.Paris,  164 J  ,  in-^'. 
Muriu  publia  la  réfutation aecetou- 
vra(;F,cl  n'eut  pas  de  peine  à  prou- 
ver que  le  P.  Du  Liris  ^tait  un  pen 
neuf  dans  les  sciences  malhézutî-  ' 
qiies.  (  f'qy.  J.  B.  M0B1».)  Du  Liri* 
lui  répondit  par  son  Apologie,  t^. 
i{>4^<  où  il  raisonne  un  peu  plut 
exactement  que  dans  son  premier 
ouvrage.  Cette  apologie  mil  Morin 
en  fureur ,  et  îl  y  Gl  ui>e  réponse 
remplie  d'invectives  si  grossitres 
qu'on  serait  tenté  de  croire  queletort 
éuit  de  son  côte.  IL  Ephémérida 
maritime,  pour  obseircr  en  merU 
lon};itudeet  la  latitude;a*eciui  non* 
veau  moyi-n  <\r.  ppri>étuer  l'éphém^ 
ride  du  soleil,  pour  avoir  tuujvuTt 
sa  déclinai.uii ,  ParH* .  lll^ï,  ia-fol. 
Il  s'y  attMcbe  tirinriplement  k  nua 
luctltodf  fjrapfiique  de  délermiiwr 


553 


LIR 


la  lonp;îtude  du  lieu  par  des  observa- 
tions de  la  lune,  sans  connaUrc  ni  la 
]>drulla\c  ni  la  refraction  de  cet  as- 
tre. Cette  me'tliodc  est  in;iejiitMise  ; 
mai5  la  pratique  en  est  diilicilc  sur 
iner,  et  elle  a  le  de'faut  de  tontes  les 
méthodes  graphiques,  qui  ne  sont  sus- 
ceptibles (le  précision  qu'en  théorie. 
(  F.  le  Voyage  de  Court anvaux ,  p. 
1 3.  )  On  ignore  Tépoque  de  la  mort 
du  P.  Du  Liris;  on  sait  seulement 
qu'après  avoir  prêché  pendant  ([ucl- 
que  temps ,  il  devint  gardien  du  cou- 
vent de  Saiut-Amand ,  en  Limousin. 

W— s. 
LIRON  (  DoM  Jean  ) ,  savant  bé- 
nédictin de  la  congrégation  de  S.- 
Maur,  né  à  Chartres  eu  iG{)5  ; 
embrassa  la  vie  religieuse  à  l'âge 
de  vingt  ans ,  et  fut  appelé  à  Pa- 
ris ,  où  il  connut  I).  Lenourry ,  qu'il 
aida  à  terminer  son  Apparatus  ad 
Biblioth.  SS.  Patrum.  (  Voy.  Le- 
nourry. )  Il  obtint  ensuite  la  per- 
mission de  fixer  sa  résidence  à  la 
célèbre  abbaye  de  Marmoutier ,  dont 
il  mit  en  ordre  les  archives,  précieu- 
ses par  la  quantité  de  pièces  origi- 
nales qu'elles  renfermaient  sur  no- 
tre histoire.  Il  passa  ensuite  au 
Mans ,  et  mounit  en  cette  ville ,  le 
i*^  juillet  1743.  On  a  de  lui  :  I, 
Apologie  pour  les  Armoricains  et 
pour  les  églises  des  Gaules ,  Paris, 
i7o8,in-iti.  Il  y  soutient,  contre 
l'opinion  de  D.  Lobineau ,  que  les 
Armoricains  ont  reçu  les  lumières 
de  l'Evangile  avant  la  descente 
des  Bretons  dans  leur  pays;  mais 
D.  Lobineau  y  à  qui  il  communiqua 
son  ouvrage  avant  de  le  publier, 
fît  disparaître  de  son  Histoire  de 
Bretagne  les  passages  critiqués  par 
D.  Lire» ,  et  l'accusa  de  mauvaise 
foi  dans  ses  citations.  La  ru&e  de 
D.  Lobineau  fut  enfin  découverte  ;  et 
l'on  cousarve  encore ,  daus  quelques 


LIR 

biJ>liolli(!(pieSy  des  cxem  plairf*s  c 
histoire,  non  cartonnes  (  Vo)- 
Bi^fKAU  ).  II.  Dissertation  si 
temps  de  l'établissement  des , 
en  France,  où  Ton  examinée 
Hasnage  a  écrit  sur  cette  ma 
ibid.  ,1708,  in-B^.  Basnage  l 
pondit  daus  la  préface  de  la  se^ 
édition  de  son  Histoire  desj 
mais  D.  Liron  ne  se  tint  p«t5 
battu ,  et  il  lui  répliqua  pj 
nouvel  écrit ,  inséré  dans  le  to 
des  Singulaiités  historiques , 
on  |Yarlera  tout  à  l'bcurc.  lil. 
seriation  sur  rie:  or  de  f'ite . 
une  nouvelle  vus  de  cet  év 
Paris,  1708,  in  S».  IV.  Qto 
curieuse ,  si  l'Histoire  au 
Conquêtes  d'Espagne,  par 
cacim  Tassis  ALentarique  e 
roman,  ibid.,  1708,  in-8®. 
soutient  Taffirmative.  V.  Les 
nités  de  la  critique  ,  ou  Dis 
tions  et  Remarques  vtouveiU 
divers  points  de  ^antiquité 
siastique  et  proJane ,  Paris, 
ti  voL  in-i!i.  Cet  ouvFsige  1 
paraît  avoir  été  entrepris  poa 
ver  les  erreurs  échappées  à 
mont  dans  ses  MénuÂres.  VI. . 
larités  historiques  et  iittér 
Paru ,  1734-40  •  4  ▼oL  in-i3 
encore  un  recueil  de  remarq 
d'observations  critiques  sur  m 
nombre  de  points  de  rbistoire 
ecclésiastique  eClitleraire:  il  y 
successivement  y  D.  Leoourr 
voulait  enlever  à  Lactanoe  le£ 
traité  De  la  mort  des  Penea 
Larrey  ,  D.  Galmet  ,  SinaoM 
luze,  Leclerc  ,  Basnage,  La 
D.  Martène,  etc.  On  traim 
dans  cet  ouvrage  des  reH 
ments  curieux  sur  des  savari 
connus ,  du  moyen  ige.  VD 
Bibliothèque  chartrmme  oêA 
des  auteurs  et  àes  kammêsiB 


Lia 

Hendiocèse  de  Chartres,  eie. 
i7ij),iii-4''-  H  avait  d'.Ébord 

cet  ouvrage  ;  Bibliothèque 
'a  des  auteurs  de  France , 
Bibliothèipie  chartraine  iai- 
liTTC  t*'.  ;  et  il  en  promel- 
e  suite,  qui  n'a  poiut  paru, 
une ,  ràligé  sur  un  plan  mal 

contim  beaucoup  de  dé- 
aliles  ;  et  la  plupart  des  ar- 
iont  superficiels  «I  iaeiacts  : 
critiqua  par  D.  Lccerf ,  dans 
Uothèque  des  Ecrivains  de 
tgrég.  de  St.  Maur.  On  at- 
encore  à  D.  Liruu  :  Disser- 
sur  un  passage  du  second 
iSt.  Jérôme  contre  Jovinien, 
dans  toutes  Us  éditions,  et 

rétabli  dans  sa  pureté  ori- 
.Parij,  i7o6,in-8*.;nouv. 
igmentëe  d'une  Réponse  aux 
ans  de  D.  Martiaiiay,  ibid., 
mjme  format.  On  croit  qae 
ron  est  un  dei  principaux 
1  des  premiers  volumes  de 
lire  littéraire  de  la  France , 
tnSS  et  années  siiiv,  W — s. 
lUTIÇJïAs-JostPu),  anli- 
,  né  à  Villafrcila  ,  dans  le 
,au  commence  ruent  du  xviii°, 

jiYail  de  la  furtaue,  et  em- 
la  plus  grande  pai'tie  de  ses 


;  forn 


calai 


les  plus  conside'rabli 
ilier  ait  posscdé  en  Italie, 
âe'té  Colombaiie  de  Floreiice 
rrit  SCS  portes;  et  cet  exemple 
Tiparlcsaulresaca(léiuieï.L.'e'- 
es  monumenis.des  médailles, 
■rcbcrcbes  littéraires,  partage' 
MU  les  moments  de  sa  vie.  Il 
■ta  1 780  dans  un  .^ge  avance, 
eloi:  I.  Detla  moncta  propna 
«ivre  eh'ebbe  cuno  iiel  ducato 
uU  didîa  decadenza  delV  iin- 
romana  ùno  al  secolo  Xf, 
rtAiMne,  Venise,  in-4''- fig- , 


LIS  559 

17  {9.  Argelali  l'a  insère  dans  la 
(  'oliecl .  diaertat.  de  moneiis  ItaU», 
10.11.  II,  i«g.  71-185.  II.  De  seivit 
medii  isvi  in  joro  Julii  dissertatio , 
Itornc,  175^,  in  8°.  Ilvabeaucoup 
d'ériidiltou  dans  celle  pièce.  Guri  l'a 
iijséiée  dans  les  Sjmbol.  Ulterar. 
opiucuL  varia,  tom.  iv  de  la  se- 
conde décade,  m.  JVoliiie  delU 
vite  ed  opère  scritle  da'  litterali 
del  Friuli,  \tn'iie,  i"fio-8o,  3  vol, 
in>4^.  Ou  y  trouve  Leaucuup  d'a- 
ni'cdotes  el  de  rccberches  curieuses. 
I V .  Diotizie  di  Gemona  antica  citlà 
del  Friuli ,  Venise,  17-1  ,  in-4«. 
Le  Diction,  historiifue  de  Itassauo 
lui  attribue  une  Histoire  du  Frioul, 
en  italien ,  5  vol.  in-8».       W— s. 

LISCOV  [  CaRiTiEK  -  Lotis  ;  , 
satirique  allemand,  naquîl  dans  1« 
MecLlenbourg ,  au  cuminçncement 
du  dix-huilicmc  siècle.  Après  avoir 
étudié  le  droit,  jl  dirigea  1  cMucalion 
des  enfanls  d'nn  riche  iMliil.int  de 
Lubcck,  et  fut  placé,  en  1738,  daiu 
uue  autre  maison ,  en  qualité  de  se- 
crétaire. Il  vécut  aussi  à  Dresde  ; 
mais  quelques  épigrammes  contre 
des  cens  en  place,  l'en  firent  exi- 
ler. Il  passa  en  Saxe  ses  dernières 
aunées ,  et  y  mourut  en  1 760 ,  dans 
uue  prison  ,  où  il  était  détenu  pour 
dettes.  Liscov  n'est  guère  connu  qut 

Ear  ses  satires  :  elles  parurent ,  punr 
L  première  fois,  eu  i73g,  à  Franc- 
fort, sousle  titre  de  Recueil  d'écrits 
satiriquet  el  sérieui ,  dont  Mucbicr 
publia  une  seconde  édition  avec 
quelques  changements.  Ces  satires 
sont  dirigées  contre  des  écrivain* 
fort  ridicules,  surtout  contre Sievers 
et  Philippi,  et  contre  les  sots  d* 
tous  Il-ï  ^eiircA  rtdc  lutiiul»  cImu». 
L'auleiir  exrelbit  dans  l'ironie  ;  et 
quelquefois  il  ecrasefu  victime  sous 
le  pui-lï  de  sou  sarcasme.  On  n  en 
pttu  rieu  iofura  contre  latuiulé  ds 


Sôo  US 

son  caractère  y  qui  était  sufEsam- 
ment  connue  ;  et  parmi  les  tc'moi- 

f nages  qui  en  ont  été  recueillis,  ou 
oit  citer  sa  générosité  k  l'égard  de 
Philippi ,  qui  avait  éprouvé  des  mal- 
heurs ,  et  auquel  il  fit  parvenir  des 
secours.  Liscov  a  été  souvent  com- 
paré à  Rabencr.  Mais  plus  fécond  et 
S  lus  original ,  il  est  aussi  plus  mor- 
ant ,  et  a  un  esprit  plus  pliiloso- 
pLique.  Pour  avoir  une  idée  juste  du 
mérite  de  Liscov ,  comme  écrivain , 
il  faut  se  reporter  à  Tcpoque  à  la- 
quelle il  commença  sa  carritrc  lit- 
téraire. La  langue  allemande  était 
loin  d'être  fixée  ;  et  l'on  ne  connais- 
sait mi'me  pas  sa  richesse  et  l'étendue 
de  ses  ressources.  Le  latin  était  en- 
core le  principal  moyen  de  commu- 
nication entre  les  savants.  L'école 
de  Gottschcd  commençait ,  et  avec 
elle  le  progrès  de  la  langue  alle- 
mande ,  mais  en  même  temps  Tin- 
flucure  trop  absolue  de  la  littérature 
française.  Liscov,  des  1730,  sut 
donner  à  sa  langue  une  pureté  et 
une  correction  dont  on  n'avait  pas 
encore  l'idée ,  et  qui  a  été  à  peine 
surpassée  par  les  écrivains  de  la 
brillante  éj>oqiie.  Il  fut  pourtant 
bientôt  néglige  ,  et  son  nom  main- 
tenant n'est  prononce  que  rarement 
dans  sa  patrie  ;  ce  qui  ne  peut  s'ex- 
pliquer que  par  la  nature  de  ses  tra- 
vaux ,  tous  en  prose,  et  roulant  sur 
des  sujets  qui  ont  perdu  leur  plus 
grand  intérêt.  D — u. 

LLSLË  (  Jean  Troi>s  de  ) ,  aven- 
turier provençal  ,  ét.iit  natif  de 
Sylassez,  près  de  Barjâumont.  On 
prétend  que ,  dans  sa  jeunesse ,  il 
suivit ,  en  qualité  de  domestique,  un 
alchimiste  qui ,  fuyant  la  persécu- 
tion ,  se  relirait  vn  Suisse ,  et  qu'il 
assassina  son  maître  dans  les  nion- 
taenes  de  la  Savoie,  (le  fut  vers 
Vau  1090;  et  DeLi&ie  pouvait  avoir 


LÏS 

vingt-buit  ans.  II  s'cfrp 
cassette  du  philosophe,  dai 
était  sa  poudre  transmut. 
rentra  en  France,  déguise 
Il  passa  quelques  années 
commerce  illicite  avec  ui 
de  Sisteron ,  dont-il  eut  u 
commença,  vers  la  Gd  de  1 7 
l'attention  publique  ,  par  1 
tions  au'il  faisait  assez  i 
ment,  il  demeurait  alors  a 
de  la  Palu.  Ou  trouvera 
second  volume  de  V/Jisit 
phUosophie  hermétique ,  c 
D.ifresnoy ,  les  nombreux 
qui  constatent  la  rûiliréde 
mutations.  C'étaient  du  me 
])]omb,  des  clous  changé: 
en  argent ,  des  clous  ,  des 
moitié  argent ,  moitié  fer. 
ne  pouvait  travailler,  dis. 
pendant  quatre  mois  de 
quand  on  les  lui  otait^  on 
tort  d'une  année  entière.  ( 
prétendues  receltes  que  V 
dans  le  même  ouvrage ,  et  a 
merveilleuses  de  la  Lmarit 
d'avoir  les  plus  légères 
sauces  en  chimie  pour  ei 
futilité.  Le  bruit  de  ses  ( 
étant  parvenu  à  la  cour  , 
ordre  de  venir  k  Versai 
comme  il  diflerait  de  s' 
sous  différents  prc'tcxtes, 
de  Scnez  (  Soanen  )  le  Gt  es 
lettre  de  cachet,  en  1711 
cbers qui  le  conduisaient,  1 
qu*il  portait  de  grandes  ; 
lésolurent  de  le  tuer  :  poui 
ils  lui  donnèrent  occasion 
der,  puis  tirèrent  sur  lui  ;  m 
cassèrent  seulemciit  uue  rui 
conduit  eu  cet  étal  à  la  & 
l'on  voulut  en  vain  le  iain 
Il  avoua  qu'il  ne  possédait  ; 
crct  de  la  poudre  Iransmula 
mourutle  iO}anriai'}i2fi 


A*  SA  Mr«)TirP .  'ju'il  avair  liii-m<liiie 
«u\tHiiinFp.  I.'évrqiie  At  Scucz  qui 
l'avait  «ccompagne  à  t^aris ,  cl  qui 
l'eihorU  imitilrnicDt  a  recevoir  lis 
serftiir»  de  la  i'elif;iou  cl  à  dvTnilpr 
BOB  promis ,  étiit  pcrsiiHilc  iju'il 
■  v*ii  rKlIemeni  le  setrcl  àt  faire  de 
l'or  ,  et  que  s'il  ne  réussit  pax  à  U 
BuliUe,  t'est  parce  qu'il  ne  touIuI 
|>at  réussir.  (  fie  de  Jean  Soanen  , 
1750,  io-8'.pa6.6o^4-)  »■  L. 
I.ISI.E  (Dt).  f  or.  DKLISi.E. 

LISLE    (  Jr.AN-Ii*PTlSTt  ISOIHD 

i>*  ) .  euiinu  aussi  lous  le  nom  de 
J?elisUrUSi^s^Vandvsécnviùii»\ci 
plus  Tècundt  du diihuilirmc  siècle , 
naquit  à  Lyon ,  eu  174I.  Entre  fort 
\fnm  ddtis  U  congrégation  de  l'Ora- 
twire  ,  il  en  sorlii  au  boni  de  qucl- 
ffoet.  kuiten,  et  viol  à  Paris,  cultiver 
la  littcralitre  :  il  avait  déjà  puLilie' 
|ituinears  ourrages.  qui ,  maigre  soa 
d^ir  ardmt  de  rrïélmte  ,  l'aTaicnl 
fait  h  peine  cotiDattre  hors  du  cercle 
de  ses  aniis,  lorM|u'iinc  circODSIance 
imprévue  fisa  toui-.î-coup  sur  lui 
r ail nition  publique.  Son  livre  in  ù- 
Uite*  :  La  Philosophie  dt  la  nature  , 
rircuUil  obscurément  depuis  pln- 
Meun  aniiéra  ,  1urs<]u'un  ma^i^IrNl 
srlè  avant  ru  occasion  de  le  lire, 
M  l'ayant  IrotiTe  au!»i  irrcli^'ienx 
qu'immoral,  te  dénonça  fku  Cliâleiel, 
coDirar  rtnferntanl  des  principes 
dan);riTiit.  1,'untMir,  l'uLibe'  Chre- 
tini     cctisFiir   'k   r-jiivruRi'),  l'im- 


I,IS 


5fîi 


■,fur 


rrlc*d,É, 


(iiùl 


..i.DeLisler<itar. 
rilr  rt  l'ouiljuinr  4U  baiinivscmenl 
errprtui-l:il  serradit  appHaulde  ce 
)nj;cinrtil,  dont  ses  ladTersaires  eu\- 
nèmes  bUMiaient  la  sevrritr  (  1  ) ,  et 
il  eut  la  pcnuissiou  de  recevoir  dam 


ïa  prison  la  ^i^ite  dt's  [>rrM)nu<s 
qu'intéressa  il  sa  disgrâce.  Ce  fut 
pour  lui  l'occaMon  d'un  veriCal.le 
triomphe  :  sj  chambre  était  eoiis- 
l^imment  remplie  des  pcrmutiei  Ici 
plus  distiiiipiees  par  leur  iiatusaoce 
ou  par  leurs  talents  ;  et  comme  il 
n'était  pas  riche,  on  ourrit  en  ss 
faveur  une  Muscription  { 1  )  :  nmig  il 
se  piqua  de  dcsintcresMnMnt,  refuaa 
les  secour»  qu'on  lui  odrit,  et  distri- 
bua aux  prisonniers  l'argent  qui  lui 
fut  adressé  sous  le  voile  de  l'anuiiy. 
me.  &|>eudant  le  ParieiDcui  cassa  1« 
«eutiFice  du  Ch.'Itelet,  sur  les  codcIu- 
Mons  de  l'avocat  du  roi,  qui  «e  con- 
tenu d'iavilcr  Oe  Lisie  à  user  <(« 
plu*  de  rirconsiwclioD.  Il  cuiiiut 
aussitôt  à  Femey  remercier  Vol- 
taire de  l'intérêt  qu'it  lui  avait  t^ 
raoigné;  et  le  pbiloioi)fae  lui  pro- 
posa de  se  retirer  k  la  cour  du 
roi  de  Pnijue,  où  il  poumii  évtitt 
avec  plus  de  liberté.  De  l,i»Ir,  aprè* 
avoir  visite  l'Allemagne,  «  rendit 
cflecliTemcnt  â  Berlin  ;  mais  il  pariiEt 
i^'il  n'y  fui  jias  accueilli  comme  il 
1  avait  espéré  ;  c^r  il  revînt  bieulôt  â 
Paris,  essaver  de  ramener  sur  Juî 
l'altenlion  du  public.  Il  entrait  dans 
sa  destinée  de  ne  devoir  cMte  cclé- 
brite'  mi'il  ambitionnait  »i  vivemeal, 
qu'à  des  circonstances  très-iiidt' 
pendantes  de  sou  Lilmi.  Ainsi  , 
pe-nilani  prés  de  qiiinu  auii^  , 
il  rut  ïs  facilite  de  publier  ,  tant 
ujjstacle,  mail  saiu  esrjter  le  inoin* 
drc  inlcrH,  des  rjvei  ptatunique*, 
«les  romans  ,  des  bïslairw  et  det 
pièce»  de  tbe^lre.  Ccsi  en  Tain  qu* 
pour  piqueriacuTÎoMfaf.il  recourait 
a  des  litres  biurres,et  qu'it  iiiKrivait 
au  rroiitis]>ice  de  nel  ouvrages:  Pof 


âôs  LIS 

Vauteur  de  la  PhilosopJùe  de  la 
nature  ;  on  s*obstinait  à  ne  point  les 
lire.  Il  mit  au  jour  ,  en  i-jf)!  , 
Ma  République  ,  conception  dont  il 
avait  sans  doute  une  Ircs-haute  idée  , 
puisqu'il  en  fit  les  honneurs  à  Pla- 
ton ,  se  contentant  modestement  du 
litre  d'éditeur  ;  mais  le  nom  même 
du  philosophe  grec  ne  put  fixer  un 
instant  le  public.  De  Lisle  de  Sales 
voulut  faire  réimprimer ,  en  i  '][)'S , 
cette  nouvelle  Utopie,  dont  il  avait 
change'  le  titre  en  celui  à^Eponine  : 
il  n'était  pas  alors  sans  danger  de 
deliitcr  des  lieux  communs  de  tolé- 
rance, puisque  c'était  faire  la  criti- 
que des  hommes  cpii  venaient  d'u- 
surper Fautorité.  Cette  considéra- 
tion ne  l'arrêta  point  ;  et  il  fut  en- 
fermé à  Sainte-Pélagie,  où  il  eut 
tout  le  loisir,  pendant  onze  mois  , 
de  regretter  le  temps  de  sa  prison 
au  Chàtelct.  La  révolution  du  Qther- 
midor  lui  rendit  la  liberté;  et  il  se 
hâta  de  publier  la  Philosophie  du 
^oTiAeiir^  ouvrage  qu'il  avait  composé 
pendant  s:i  détention.  Il  fut  nomme 
membre  de  l'Institut,  lors  de  sa  for- 
mation; et  il  communiqua  un  grand 
nombre  de  mémoires  à  la  classe  de 
morale  dont  il  faisait  partie:  ils  fu- 
rent écoutés  par  ses  confrères  avec 
Tindulgencc  que  commandaient  son 
âge  et  le  choix  des  sujets  (i).  De 
Lisle  osa  seul, après  le  1 8 fructidor, 
prendre  la  défense  de  quatre  de  ses 
collègues  (MM.  de  Fontancs,  Pasto- 
ret,Carnot  et  Sicard;  exclus  de  l'Ins- 
titut |)ar  une  décision  du  directoire 
et  il  réclama,  dans  plusieurs  écrits 
l'indépendance  des  corps  savants  : 
cet  acte  de  courage  lui  fait  honneur* 
et  il  faut  ajouter  à  sa  louange  ,  ((ue 


LIS 

malgré  les  aberrations,  quelquefois 
un  peu  fortes ,  dans  lesquelles  il  c»t 
tombé,  il  manifesta  souvent  son  pen- 
chant pour  le  (TOuvernemcnt  mou^r- 
ciiiqne,  qu  il  regardait  comme  le  seul 
qui  pût  assurer  le  bonheur  de  la  FraD- 
ce.  Relire  dans  sa  famille ,  il  Tirait 
entouré  de  livres  dont  il  avait  for- 
mé une  collection  plus  considérable 
que  ne  le  permettait  Tëlat  de  m 
fortime  (  i  )•  La  lecture ,  et  la  socié- 
té de  quelques  amis  de  choix  , 
étaient  ses  seules  distractions.  A 
l'âge  de  soixante-douze  ans ,  il  s'a- 
visa de  se  remarier ,  et  épousa  la  filk 
de  l'espagnol  Badia  ,  conmi  par  sr> 
voyages  publiés  sous  le  nom  d'.if^- 
Be^\  Il  écrivit  jusqu'au  dernier  mo- 
ment, et  mourut  à  Paris ,  le  aa  sep- 
tembre 1816.  Contre  Tusage,  aucun 
membre  de  l'Institut  n*a  prononré 
d'éloge  sur  sa  tombe.  De  lisle  de 
Sales  n'était  dépourvu  ni  d'esprit, 
ni  d'instruction  ;  nuis  il  fut  %xti 
par  la  manie  des  systèmes  et  par  une 
imagination  trop  vive  :  aucun  de  ses 
nomnreux  ouvrages  ne  parait  des- 
tiné à  lui  survivre.  U  irait  de  ses 
talents  l'opinion  la  plus  exagérée ,  d 
il  en  pariait  souvent,  ainsi  que  des 
qualités,  plus  réelles  y  de  son  conv ; 
aimant  à  répéter  :  Ma  domcÊ  ^ 
lantropie,,,,.  Mes  folies  dm  iim 
public  à  la  Saint  -  Pierre.  • .  •  JKs 
bonhomie, . . .  Mes  innocemies  emi' 


(OSttbiblioih^M. 
Toluinvi,  occupait  qÛBM'Miacta*  pUsw  JWi 
maiMB,  dont  êoa  rov^ano  ■•  ■Mlbahmt  pu, 
dii-on  ,  pour  payor  Im  Ujara.  Il  m  laHMldi 
U  Tondro  ^m  m»»—  A  ^nolaa«  prise*  teaBfWi 
et  avoit  pour  crU  fait  ■■railirv  •■  iti*  «i  liii. 


(i^Lvf  mémoires  lui  par  D- Lisle,  A  l'Initilut, 
ne  •cm  iusêrci  datis  li^  raciii'ilf  dvla  rUs«oqn« 
par  «atrailf  ,  qu'on  Tarait  tiiargu  «!«  f^ira  lui. 
■nimo  ,  afin  do  moa»f  or  «a  suscaptibilito. 


soui  lo  titro  d^AnmfyMe  dm  Cmtmtmgme  ^  oM. ,  m 
•porru  do  rotto  collrctlMi  f-^ttlmmèir ,  émuà 
poiiait  Bodrotonoat  U  vaiow  à  •■lUÎn  daM 
roni  mille  francs.  Il  uvoli  Sait  iaiptlair  la 
f  rand  nombre  do  Ulroa  fMvticailOTOy  fmmtm  AÂo 
dca  eremptairet  aui/^Mejr,  «t  télMpriaMt  fttà^ 
quws  numéros  iniroavobloa do  c«ff«a&ai  Smh^- 
Cetto  collectiea ,   dont   U  CilMil  d'«Ule«i  ■* 

f[rand  mjrsiAro,  et  q«*ll   ■•  HMamli^WiHi 
EiimoB  amis,  no  prodnioîi  à  ia  hmm.  <      "  * 
qu'oarirom  Irvato  miïlm  iwcfc 


us 

ares.  C'etair  de  la  meilleure  fui 
moade  qu'il  se  plaçait  sur  la 
me  ligue  que  les  pliis  grands 
losoplies  de  l'antiquilê.  On  sait 
ilavaildanssoD  apjMirteiiicut  son 
te  en  marbre  blanc  ,  avec  celte 
■ription  : 

p  de  ses  cullègucï  à  l'Institut  (on 
il  que  c'est  M.  Andrieus  ),  ayant 
ouvert  cette  espèce  d'apotbéose , 
jouia  ce  second  vers  : 

.p»»»..»llU1n.  r...il  r.BIMlo*. 

Liste  lut  rèpigraninie,el,au  lieu 
1  rire,  y  repojidil  ircs-sc'ricusc- 

lS  plusieurs  années  après,  il  es- 
adereiiousserleridicule auquel  il 
ait  expose' ,  en  déclarant  o  que 
m  buste  e'iaii  relégué  dans  le 
n»d  de  sa  liibjlotlièque  ,  drapé  à 
aoiiquc  ,  n'ofFranl  à  l'ceil  qui 
'est  pas  initie' ,  que  l'image  un 
eu  fantastique  d'im  Zenon  ou 
'un  Anaxa(;ore.  »  (  Essai  sur  le 
malisme ,  p.  ao5.  )  M.  Beuchot 
anue,  aTec  son  exactitude  ordi- 
'e ,  la  liste  des  ouvrages  de  De 
.e,danslc  journal  de  la  Librairie, 
èei8i7,p..ii4eti,(8,eli8i8, 
143.  )  On  y  renvoie  les  personnes 
voiidraicut  connaître  toutes  les 
ductiuns  de  ce  fécond  écrivain; 
'on  se  cuntentera  de  citer  ici 
:s  qui  présentent  le  plus  d'in- 
t,  uu  qui  peuvent  donner  lieu 
(uelquct  remarques  critiques  : 
.a  Bardinade  vu  les  noces  de 
lîupidilé,  poème  en  dix  chant! , 
is,  I7G'.  .in-S".  DeLi.b 


■    ?»<■" 


d  • 


vam  de  le  commencer  ,  il  ne 
laissait  pa<  la  Duncîade  de  Pope, 
iiedetuii!  les  écrivains  virants, 
a  nomiBé  que  Frêron ,  qu'il  re- 


LI3  5fl1 

gai-dait  comme  lui  bomme  mort  À 
la  sui;iélè,Cel  ouvrage,  quoique  écrit 
dans  de»  inlentiuus  malignei ,  a't 
point  en  de  succès.  11.  Dictionnaire 
lùitorique  de  citasse  et  de  pèche  , 
ibid.  1 7(iy ,  a  vol .  in- 1  a  :  on  y-irouYe 
des  articles  inslruclils  et  carieui 
mais  un  bien  plii«  grand  iiombi^ 
d'inatiles  ;  et  l'ouvrage  ust  ecril  de 
ce  style  euij)lialiqne  .  que  De  Liste  a 
conserve'  dans  toutes  ses  produc- 
tions. III.  La  i'hilosophie  de  ta 
nature  ,  ou  Traite  de  murale  pour 
l'espèce  Icimaino,  tir^  de  la  pliiloMK 
pliie ,  et  fonde  sur  la  nature.  Cet 
ouvrage  ,  le  sciU  dom  t'anleur  fût 
Jier ,  et  te  seul  auMi  qui  ait  m  une 
ïo^juc  jwssagère.  n'était  da»  le  priu- 
cipe  qu'uu  embryon  ,  qui  par  ita 
améliorations  successives  s'esi  accru 
d'nnemanièrcétuDnante:  la  dernière 
c'diiiun ,  Paris  ,  iljo4.esl  de  10  vol, 
m  -  H".  lànguet ,  qui  a  apprécie 
cet  ouvrane  avec  impartialité  ,  dit , 
«  qu'on  y  reconnaît  iiartout  une 
■  amc  exaltée  ,  mais  Uonnête  ;  un 
»  style  vif ,  niais  peu  rormc;  des  ri- 
a  miniscences  ,  des  idées  délayées , 
•>  et  trop  d'.'dmiration  pour  ce  li- 
»  l>ertinaced'esiirit,queron  appelle 
«  aujonriThui  pbHosapliie.^^AimmL 
Uitei  air.,  tom.  ,".  )  (i).  Si  l'oo** 
croit  De  Lisie.cct  ouvragsa  «téu^ 
doit  en  espagnol  parKunn;d«.T-a' 
liuada,  et  imprimé  à  b  barlw  dh 
Saint-OOice  ,  par  Ibarra,  en  iBoO, 
au  nombre  de  huit  mille  trois  ceDU 
exemplaires  qui  ont  été  didribué* 
en  très-peu  de  mois.  IV.  lliitoiredtt 
douze  Césars,  de  Suétone ,  trad.  tu 
J'ranc.par  U.  OpMlat  da  la  fi.USV, 
ïuivie  de  Mélanges  philasaphi^iu»  , 
1771  ,4  vol.  in-S".  Lcrédactcvr  de 


iùtî 

i7i! 

»IMi 

riïï 

:.T.tJî 

3a. 

^ 

564  ï^ï*^ 

Y  4nnéeUitéraire  met  cette  traduc- 
tion au-dessus  de  celte  de  Laliarpe. 
(  f^.  ce  uom.  )  Cependant ,  il  repro- 
che à  De  Liste  d'avoir  mutile  Tliislo- 
rien  des  Césars  ,  et  rejeté'  dans  les 
notesles  passages  qui  lui  paraissaient 
nuire  à  la  rapidité  de  la  narration. 
Quant  aux  Mélanges,  a  c'est,  de  Ta- 
»  yeu  de  De  Lislc ,  l'imagination  dé- 
»  pourvue  de  goût  qui  les  caracte'rise. 
Puis ,  il  ajoute  :  «  je  les  effacerais  de 
»  mon  sang,  si  je  ne  prenais  pas  le 
»  parti  vlus  sage  de  les  effacer  avec 
»  ma  plume.  »  (  Hist,  du  journ.  p. 
'187.  )  V.  Essai  sur  la  tragédie,  par 
un  pfiilosophe ,  177^»,  in-o®.  ;  on  y 
trouve  des  idées  singulières ,  présen- 
tas avec  cette  emphase  si  naturelle 
A  l'auteur ,  cl  quelques  vues  judicieu- 
ses sur  la  réforme  du  thét^tre,  etc.  VI. 
Paradoxes^  par  un  citoyen ,  Amst. 
1 7  7  5,  u  pari.  in-8".  ;  ce  recueil  est  pré- 
cédé d'une  dédic^ice  à  M*"*,  la  com- 
tesse   de  Vidampierre ,  dont  plu- 
sieurs passages,  peu  faits  pour  flatter 
cette  dame,  annoncent  un  homme 
étranger  au\  bienséances.  Le  volume 
contient  trois  pièces  publiées  anté- 
rieurement :  la  Défense  de  la  philo- 
sophie de  la  nature  ,  un  Essai  sur 
la  liberté  de  la  pi'esse,  où  l'on  ne 
trouve  que  des  idées  vagues  sur  un 
objet  qui  a  occupe  depuis  ,  un  grand 
nombre  de  publicistes  ;  et  enfui ,  la 
Lettrede  Brutussurles chars  anciens 
et  modernes ,  que  l'auteur  aurait  dû 
intituler  :  Requête  au  lieutenant  de 
police  ,  contre  les  cabriolets.  VIL 
Histoire  philosoplùque  du  monde 
primitif ,  quatrième  édition,  Paris, 
1793 ,  7  vol.  in-B*». ,  avec  un  atlas 
de  trente  planches.  Cet  ouvrage  qui 
servait   d'introduction   à  l'Histoire 
des  hommes,  en  a  été  détaché  par 
l'auteur,  et  augmenté  successivement 
de    plusieurs    chapitres  :   c'est  un 
système  sur  la  formatiou  du  globe, 


LIS 

fondé  sur  les  faits  phvsiqii^ ,  et  in- 
dépendamment   de  la    révélitinu. 
VIII.  Ma  Bépiélique ,  auteur  Pla- 
ton ,  éditeur  /•  de  Smles ,  owrëfie 
destiné  à  être  publié  en  1800,  Pari». 
1791  ,   i!i  vol.    iii-18;  réimphme 
sous  le  titre  âJEponine,  1 793, 6  toI. 
in-S^*.  IX.  Mémoire  en  faveur  de 
Dieu  ,  Paris  ,   i8ou ,  iii-8*.  :  il  se 
proposait  d*y  réfuter  la  doctrine  fu- 
neste de  l'athéisme  :  mais  la  sïb- 
gularité  du  titre  parut  une  împièif'  ; 
et  plusieurs  de   ses   |iroposition , 
contraires  à  la  divinité  ae  J.-CL , 
ont  été  réfutées  par  Lecoz.  X.  DiU^ 
rentes  Biog^raphies  spéciales  :  .V«- 
lesherbeSy  i8o3,  in-S^.  —  Histoire 
d' Homère  et  d' Orphée,  1 808 ,  in-S*. 
— Les  Eloges  de  LafonUine.deGi- 
mus ,  de  Montalembert ,  de  Forbi» 
naiset  de  Bailly.XI.  OEêÊvresânmâ- 
tiques  et  littéraires  ,  Paris ,  180^- 
1809 ,  18  V.  in-H**.  :  il  y  a  rasseabèé 
V  Essai  sur  la  tragédie  ,  dont  m  1 
pa  rlé  ;  le  Théâtre  d'un  ^ybariit ,  iei 
Eloges,  et  le  Fieux  de  la  MaUepe, 
roman  oriental ,  dont  il  duBf^ei  k 
titre  en  celui  de  Tige  de  n^yAett 
Bouton  de  rose.  XII.  Essai  mrk 
journalisfne,  Paris  y  1 8 1 1 ,  îb*8*.;— 
Défense  de  cet  essai,  ibid.  i8i3, 
in  -  8"^.    Ce  n'est  pas  ,  conme  « 
pourrait  le  croire  d*apiis  le  tiUVf 
une  histoire  des  journaux  littmiittt 
mais  une  défense  de  la  Philosspto 
de  la  nature ,  son  ourrage  de  pn* 
dilection ,  contre  les   attaqacs  dn 
écrivains  iiériodiques  :  il  place  sv 
la  même  ligne  Labarpe,  Grina. 
Geoffroy  et  les  prinopam  id» 
teurs  du  journal  des  DâSats.  Sa  mm 
vaise  humeur  perce  malpê  !■;<< 
quoiqu'il  ne  le  dise  pas  ,  on  lés 
qu'il  regrette  vivement  de  ttsnwtfSk 
obtenu  la  plus  légère  wenlâemifs 
le  rapport  de  1'!  it  poarlei  frii 

décennaux  :  il  ;     ■    tmà  s»  ■*■' 


LIS 

iTnge.i.ct  il  les  passrm  revue 
;coinplaiMaccinei|>riiDable: 
'availle ,  s'écrie-t-il ,  non  pour 
iiccle,  mais  pour  les  sièvics.  ■> 
iDl.iln'yaaucuodesesccrils, 
[ui  n'ait  trouve'  beaucoup  de 


LIS 


5C5 


i    lan 


I   fla- 


e  f^ieur  de  la  Montagne  i 
i.lrplusbrillant  des  succts, 
:itcra  encore  decetiofatigable 
I  ;  l'Histoire  des  hommes, 
in-i'i,avec  trois  atlas  in-4''.; 
le  édition  ,  53  vol,  m^, , 
9t  ooiejjravures:  les  quarante- 
mien  volumes  sont  de  De 
t  coiDpreDneDtr//iVloirv fin- 
ies autres  ont  éle'  rédigés  par 
'erel  L.  S.  Mercier.  (f*>r« 
DDSEL  deTrvogaie.)l>e  Lisie 
Due  les  Eléments  de  l'his- 
:  France, AeY Hisloire  d' An- 
!,«  Ae  V Histoire  gènéi aie , 
ilie'MilloE.  Le  Siniplêmentà 
•e  de  France ,  f>il  saisi  en 
et  tous  les  exemplaires  res- 
1  mapasiii  furrnt  bn'ilés.  II 
ment  cuiiliniié  V  Histoire  de 
littion  de  France ,  p  r  de  Ber- 
Mulcvillc.  depuis  le  onuème 
;  et  cette  continuation,  pu- 
lus  le  nom  de  railleur  pii- 
■ans  sa  participation,  a  été  de'- 
'.Ile>.ll'édileiirdesj»fe1<lngej 
■■ie  et  dep'ose  ,  par  M"',  de 
pierre  ;  et  du  fiecutil  des 
ims  pièces  de  tlieàtre, faites 
ince ,  depuis  fiotnm  ,  Lyon  , 
8  vol.  iii-8".  W-s. 

OLA  ■  rn»>V"i'-P*i.'  '«ron 
niblicistc  et  néporiateiir  ci'lè- 
I(ii3, 


nillt' 


loble    I 


Apri 


terminé  ses  e'tudcs  cl  pris  ses  de- 
grés à  l'université  de  Dole,  il 
s'établit  à  Besancon  ,  où  il  partagea 
ses  loUirs  entre  la  culture  des  lettres 
et  1.1  pnifession  d'avocat(i).ll  par- 
vint, en  1638.  âsc  faire  élire  mem- 
lire  du  conseil  annuel,  cbargé  du 
[{uiivcriietneol  de  la  ville  :  mais  sou 
élection  fui  cassée,  i>arc«  qu'elle 
n'avait  point  été  fuite  Ijbremeiil  ;  « 
il  s'enfuit  eu  Allemagne  pour  échap- 
per au»  poursuites  dirigées  c«ut)u 
lui.  Ses  talents  ne  tirdfaent  pas  à  le 
faire  connailre  d'une  manière  aviia- 
lageMie,  Il  n'avait  ipie  trente  auj , 
lurst{iie  l'emjiereur  Ferdiuaud  lit 
le  iiuiuma  son  résident  à  la  conr 
d'  Ai>j;leterrc  ;  et  il  se  conduisît  dans 
ro  poste  dilEcile,  avec  une  pnidencc 
•jii'un  aurait  à  peine  attendue  d'un 
liiiminc  consommé  dans  les  alTaires. 
Il  fut  ensuite  envoyé  en  Pologne ,  et 
iUi^iia,en  i66o,tetrailéd'OUva(i;: 

"j""!!"  '  ■  '*'*'  ""  "m  iïîk^.''VM"  i!n 

.  »».  a«.Hhwn  LlHia   «  ÏU. .  M*  ,  MBt 

..t.  i...«.ti  b*  itHH  tm  nm>-iit  lai  w 

Il  .  «.>M>.  r>klU  ■■  Diêf-nn /«iirt  mr 
Ij  mai  d/  Urn^'l—  diIr^-Kt^iiU,  <■• 
f^'it  i/'Eiror",  B««{M ,  <tH ,  >ia*. 

d'U->l>  *»?<<»  «•  iMlm  p«»'if  *l>  imT 
■U'^Tm-u  ■■■Îi  IuihH*  Lwli  UV  (lUi 
f.,1  ,ITri>  .t  «SuiIm!  ,  M>  HM.  <l'A>uaw 
ri  i.  I.iBhm,  Mil*ii!*à*«<l*l<M-  U(^iMl-  - 

Cl  ,.««  pri.«  ■*  M  ItmïiVlHl  hoïl-Aal 

)>■...•  Hall  «■•MfnTllïinlu  maiHk M» 
,1...  i.  Il •»••  4m  HMÏb.nlxMvatltn^ 

_<. ,  ..I  a.  f guTi-* ,  •!  r3inu.a>iii*wii> . 


SGG  LIS 

mais  ses  intrigues  ne  tardèrent  pas  à 
le  faire  e'ioijçiier.  L'empereur  Le'o- 
pold   rivant  nomme  son  ambassa- 
deur en  Espagne ,  il  y  conclut  le  ma- 
riap;c  de  son  souverain  avec  une  des 
infantes, et  dclermina  Philippe  IV  à 
envoyer  en  Flandre  une  année  dcsti- 
ne'e  à  s'opj)f)ser  aux  projets  d'a|;ran- 
dissemeut  de  la  France.  II  joua  un 
rôle  dans  les  discussions  qui  sV'Invè- 
rent  au  sujet  des  présentions  de  Louis 
XIV sur  les  Pays-Bas  elle  comte' de 
Bourgogne,  et  mit  au  jour,  à  celte  oc- 
casion,aiiFerenls  écrils  qui  eurent  un 
grand  succès.  Tous  les  écrivains  aux. 
gages  du  ministère  reçurent  Tordre 
de  le  réfuter.  Le  marquis  de  Louvois, 
naturellement  violent ,  était  si  fort 
irrite  contre  Lisola ,  qu'il  manda  au 
comte  d'Estrades  de  le  faire  arrêter 
à  sou  départ  de  Liège ,  et  de  l'en- 
voyer pieds  et  jioings  lies  à  Paris , 
ou  de  le  tuers^ïl  faisait  résistance. 
(  Voy.  VyJnn,  littér.^  i-jGo  ,  tom.  i  , 
pag.  i8j.  ) Lisola  signa. en  iG(3S,Ic 
traite  avec  le  Portugal;  et  il  eut  part 
à  la  paix  d'Aix-la-Chapelle,  qui  fut 
conclue  la  même  année.  Il  fut  accuse 
d'avoir   conseille  les  mesures  vio- 
lentes prises  à  IVgard  du  cardinal  de 
Furstenibcrg  ,  connu  par  son  atta- 
chement à  la  France  (  rojez  Flks- 
TFMBKno,  XVI,   i(Î7  );  et  l'on  ne 
voit  pas  qu'il  ait  songé  à  se  disculper 
de  ce  reproche  très-grave.  O  n'était 
pas  le  seul    que  lui  lissent  les  écri- 
vains français  ;  ils  le  représentaient 
comme  un  artisan  d'intrigues,  habile 
à  semer  des  défiances,  et  plus  propre 
a  reculer  la  conclusion  d*un   traité 
qu'à    Tavancer  ;  d'ailleurs   homme 
vénal ,  n'écrivant  ou  n*agissant  que 

tVOiira,  toui  prclexte  qiif,  par  U  nioit  ile  Char-  Ici  iircniien  jour!  il*  l'anaéc  ifi^&.^Vaj.U  X«(--* 

Iri-Giiktav,    «rriiéo    1<!    ai     létiirr    i(t6o  ,  !•>•  cl«  H4)l«    •    MiumoU  ^    du  l^r.    Mai   ■)«»"■ 

plaiiia  poiifoirf  Uta  miniativ*  SurJoia  riaïaulwK-  wi-iua  miat'*),  ou  A  la  lia  d«  dtcsahfw  ift^î"^" 

^iira;  niaia  Ica  eiivoyra  pr«ii«<reiil  qiiti  c«a  |>oii-  te»t.iiiicnl  ,  du'il  fil  a  «on  lil  de  Mian  |  tal^-r 

^uii»  •■uiciit   «loiini'k  uoii-at-iiliTuicK  •iii  nom  ilu  t|p  Vienne.  I«  «S tl*c«nihr«  lA^.  !«•  F.  Bul*'* 

llwi»  ut4ik  uniuitf  Aix  iiwiu  du  iv«y4Uiu«,.  U— A—a.  publié  ic  TfêtmmtHi ^  i^^i  iift->ir 


LIS 

par  jalousie ,  et  ne  se  conduisant 
que  d'après  les  calculs  d*t^  vil  inté- 
rêt. Lisola  se  de'lermina  enfin  à  re- 
pousser ces  injures  dans  le  Dénoue- 
ment des  inl ligues  du  temps,  ou- 
vrage dans  lequel  il  parle  ae  hii  à 
la  troisième  personne ,  et  avec  nue 
modération  qui  prévient  en  sa  faveur. 
Il   y   soutient   qu'il   s*est   Ioujoulh 
exprimé  dans  des  termes  convenable^ 
sur  le  compte  du  roi ,  et  qu'il  a  coib* 
ta  m  ment  rendu  justice  aux  qualités  rt 
aux  vertus  de  la  nation  françaisr; 
que  c'est  maigre'  lui  qu'il  a  pri<  la 
plume ,  pour  répondre  à  des  lîbtll'^ 
injurieux  à  son  souverain  ;  qu'il  c'a 
jamais  été  guidé  par  des  motifs  Je 
naine  ni  de  jalousie ,  et  moins  encore 
par  son  intérêt  personnel ,  puisqnr. 
malgré  les  hautes   fonctions  qu1t 
remplit  depuis  si  long-temps,  5a 
fortune  est  si  médiocre,  qu'il  se  voit 
obligé  de  solliciter  une  petite  retraite 
011  il  puisse  passer  en  repos  le  reste 
de  ses   jours ,  loin  du  tracas  dr» 
aflaires.  Lisola  avait  été  créé  baron 
de  l'Empire,  et  il  aurait  sans  doute 
été  désigné  pour  assister  au  congns 
de  Nimègue  ;  mais  il  mourut  avant 
l'ouverture  des  conférences.  11  e>t 
])ien  étomiant  qu'on  ne  sache  point 
d'une  manière  précise  Tcpoquede  la 
mort  d'im  [x?i*sonnagc  aussi  dbtiii- 
gué  (i).  Aujourd'hui  qu'il  n'existe 
plus  de  préventions  contre  Lisola . 
on  doit  convenir  qu'il  avait  beau- 
coup d'esprit ,  de  facilite,  de  péné- 
trai ion  et  d'adresse.  Pelisson  a  dit . 


LIS  LIS                  567 

■  qu'il  avait  seul  conserré  dans  ses  In?  Ir  Mvant  Cfa.  Patin,  fat  en 
»  ouvrages  la  vigueur  de  l'Espai^ne,  fiarlic  fonde  sur  cp  qu'il  en  avut 
»  mone  et  ét«imepartout  ailleurs.  »  reçu  nu  exemplaire  de  Hollande. 
(  ffiftoire  de  Lt  Coiufiiête  de  la  i\.  Suite  du  Dialti^ue  lur  les  ttrmtt 
Franche-Cont-té.  )  Baylc  lui  a  rendu  de  la  reine  trés-chrètierme ,  1  ti&j  , 
|dus  de  justice  que  ses  autres  con-  in-i:i  ;  avec  des  addil. ,  i(i66<  C'est 
temporains  (i)  ;  enfïu  l'abhc  d'O-  iitiR  réfutation  du  Dialoau*  sur  Ut 
livet  l'appelle  un  homme  iUiutre  ,  druits  de  lit  reine .  ele,  IlL  Le  Po- 
et  propose  son  exemple  à  ses  campa-  litiijuedu  temps  nale  Contai  fidélâ 
trioles.  (  Voy.  l'Hist.  de  l'acad.  xiir  lei  mauvements  de  Itt  France, 
J'raaç. ,  page  367  ,  tome  I ,  édition  pour  servir  d'introduction  à  ta  tripla 
in-ti'.  ]  On  lui  a  attribué  un  grand  aiiianre ,  Charicville.  lAji.in-ia; 
nombre  de  libelles  ('j);  ■  mais  on  Culuciic,  1(171,  in-ia;  ibid.  franc. 

■  lui  en  a  donné  plusieurs  qu'il  n'a-  et  allemand  ,  1674  >  ■n-4°-  IV.  te 

■  Tait  pas  faits;  ariilicc  de  libraire  Dénouement  desirarif^s  du  temps, 
>  pour  donner  cours  à  une  méchante  1(171,  in-i'j  II  a  principnlcitaeut  en 
«pièce.*  (  Bjyle  ,  art.  Lisola.  )  VLie,dunscetoUTra;;e,d«  se  justifier 
L«  seuls  ouvrages  qu'on  croie  véri-  des  reproches  dont  ses  ennemis  ne 
lablement  de  lui ,  sont  :  I.  Bouclier  ccs>^iFni  de  l'accabler  ;  il  y  parle 
d'état  et  de  justice  cortire  U  des-  avrc  éloge  de  Louis  XIV  et  iic  ses 
sein  manifestement  découvert  de  ministres.  V.  La  Sauce  au  verjus 
lamonarehie  universelle,  sous  le  (soiistenonnleFB.WAM;wDonp),Co- 
vain  prétexte  des  prétentions  de  la  loROe,  \iy-/\,m-\1  \  i);p1inïeursfuis 
reine  de  France  ,  \i\H-^  ,  in-r*.  II  y  rcimiinrnrV  sr-'p-iri-iiir'nr  nu  dans  di-s 

M.  de  Verjus ,  ambassadeur  français. 
Parmi  les  autres  ouvrages  attribués  k 
Lisola  on  se  contentera  de  citer  ; 
Lettre  d'un  gentilhomme  liégeois , 
à  MM.  de  Liège  ,  1673;  elle  fut 
vendue  par  ordre  des  magistrats  de 
celte  ville;  —  La  Suide  redressée 
dans  son  véritable  intérêt  ; — L'Eu- 
rope esclave  ;  -r  L'Empereur  et 
l  Empire  trahis,  etc.         W — s. 


soutien 

iquecp 

Ite  princes 

ïe,ensc 

ina- 

sur  1m  < 
cet   OU' 

1  a  pu  conserver 
(lals  de  la  maison 
rragc  a  eu  une  1 

d' Au  tri 
ouïe  d' 

Iriut 
clic: 
édi- 

lions, 

gnol ,  1 

et  il; 
m  itali 
.11  fut 

1  clé  traduit  eu  e 
en  ,  en  allemand  . 
dércndudel'iulrui' 

si>a- 

rtcn 

en   Its 

.(3); 

JUS    les  peines  les 
et  l'arrêt  reudu 

'm!- 

5G3  LIS 

LISSOIR  (  Remacle  ) ,  abbë  de 
la  Valilieu ,  ordre  de  Pre'montrë , 
naquit  à  Bouillon ,  le  l 'i  février  1 780, 
et  fui  élevé  par  les  soins  du  prési- 
dent  de  la  cour  souveraine  de  cette 
-\  illc ,  qui  Tavait  pris  en  aniitié.  Ses 
c'tudcs  finies,  il  entra  à  l'abbaye  de 
].)  Valdieu ,  au  diocèse  de  Reims ,  et 
V  fit  profession  en  1749*  Dès  qu*il 
lut  prêtre  ,  on  le  fit  maître  des  no- 
vices, et  successivement  professeur 
de  théologie,  prieur  et  enfin  a])béen 

I  'j()(i.  Son  premier  soin  fut  d'aug- 
Jiienlcr  la  bibliothèque  du  couvent. 

II  mit  au  concours  les  cures  à  sa 
j:umination ,  et  établit  ime  phar- 
macie pour  distribuer  des  remèdes 
au\  pauvres  du  voisinage.  Dans  la 
même  année  qu'il  devint  abbé ,  il 
publia  un  livre  intitulé  :  De  Vêlai 
de  V Eglise  et  de  la  puissance  lé- 
£titne  du  Pontife  romain  ,  Wurtz- 
bourg  (Bouillon),  1766,  'i  vol. 
in- 1  '2.  C'est  un  abrégé  du  Febronius 
de  révê(pie  Huuthcim  ,  que  Lissoir 
dans  son  Avertissement  qualifie  de 
second  Gerson  ,  aussi  orthodoie , 
ciis  i  savant ,  mais  peut-éti'e  plus 
h'.irdi  que  le  premier.  Lissoir  s'ap 
propria  Touvrage,  le  refondit,  et  le 
rendit  sien,  comme  il  le  dit  lui- 
même.  Il  assure  qu'il  a  adouci  des 
e  .pressions  trop  dures  et  qu'il  a  omis 
entièrement  des  sorties  trop  vives 
Ci>nlre  la  cour  de  Rome;  mais  il  n'a 
pas  porté  assez  loin  les  corrections 
et  les  suppressions.  Ainsi  il  soutient 
avec  Houthcim  ,  contre  nos  auteurs 
français  ,  que  le  pa|>e  n'a  point  une 
jiiiidiction  proprement  dite  sur 
toutes  les  églises^  que  la  convocation 
des  conciles  généraux  ne  lui  est 
point  réservée  ;  qu'un  décret  du 
pijHî  accepté  pr  le  plus  grand  nom- 
bre des  évêques  dispersés  ne  forme 
point  un  jugement  irréfragable  et 
iiiial.  Il  essaie  de  rc|)oudrc  sur  ce 


LIS 

dernier  point  aux  arguments  deBos- 
suet ,  et  ne  voit  pas  <|ucllc  porte  il 
ouvre  par  -  là  aux  dLsputcs  et  aux 
erreurs.  Dans  les  deux  demîen  cha- 
pitres, il  expose  sérieusemcot  les 
moyens  les  plus  pi'0]>rcs  à  produire 
un  schisme  dans  l'Eglise  :  le  tout  est 
accompagné  d'expressions  aigre»  et 
oilènsantes  pour  la  cour  de  Rume.y« 
le  dis  séneusemerU ,  dit  -  il ,  dans 
son  Avertissement,  si  j'étais  théo- 
logien ultra-nwtUainj  Je  n  oserais 
seidemenl  sourciller  en  pt-ése'ice  de 
l'auteur  d'Emile.  Lissoir  ue  man- 
quait d'ailleurs  ni  de  coDiiaisaanres, 
ni  de  talent.U  fut  utile  à  soo  ordre , 
dont  les  chapitres  nationaux  l'a- 
vaient nommé  visiteur;  il  refondit  les 
livres  liturgiques  des  PremoiiCréi, 
en  surveilla  la  réimpression,  et  cob- 
posa,  entre  autres ,  Tolfice  de  U 
translation  de  saint  Noriierl.  Prire 
de  son  abbaye  lors  de  la  rérololii» , 
il  dessertit  la  cure  de  Gharlefille, 
sous  l'évéque  constitutionnel  des  Ar 
dennes ,  fut  enferme'  pendant  la  ler^ 
reur  ,  et ,  après  ces  temps  funesta, 
vint  dans  la  capitale ,  où  il  s'attacha 
au  Journal  de  Paris,  comme  rédic^ 
teur.  Il  assista  au  concile  des  cons- 
titutionnels ,  en  1797;  ti  I'm  y 
voit  son  nom  comme  député  di 
presbytère  des  Ardennes.  (&i  loi  fil 
même  l'honneur  de  félire  éréqne  de 
Samana  ,  dans  l'île  de  Suint-Du- 
minguc  :  mais,  suit  qu'il  sentit  le 
ridicule  de  cette  élection ,  soit  qu'il 
prévit  les  daugei's  d'une  telle 
sion ,  il  ue  fut  point  sacre';  et  W 
voit  i>oint  son  nom  dans  la  liste  da 
membres  du  second  concile  des  cew- 
tituiionnels ,  en  i8oi.  A|irrs  le  eo» 
cordât ,  il  obtint  uue  place  d'snai 
nier  des  Invalides,  et  il  en  eaofi  !■ 
fonctions  jusqu'à  sa  morl.qmOiK 
lieu  le  i3  mai  iSod.  Céuil  m 
homme  iustruit ,  l^lmneux ,  aOacU 


sur  le»  règles 

ecclcitùsiiqur.  —  Son  frère 
Theodobl  ),  bciiedicliD  ,  a 
uue  Table  géographique  du 
■otage  romain,  Paiis,  1776, 
P— c— T. 

?EEt  (  Martir  ) ,  médecin  el 
isie  ,  Daquit  d  lUJcIilTc,  dans 
ite'  de  Backiiicliam  ,  vers 
Son  grand  Diicle  air  Martia 

mêdeciii  ordinaire  de  Char- 
,  commença  ïQn  éducalioD, 
achevée  au  coltrâe  deSaial- 
^mbridge.Ildcvinl  membre 
collMe,eu  ï&Jo,  [>ar  une 
ancedc  Charles  11  ,elToya- 
uite  en  FraDce ,  pour  se  per- 
ler dans  les  sciences  mc-uica- 

reloiir  dans  sa  patrie,  cd 
IscniadaasIecomIcd'York, 
(lia  la  lucdeciiieavec  succès, 
o)a  se»  luisirs  à  l'e'liidc  de 
m  ualiiri'llu  et  à  celle  des 
ii's.  Arui  de  poursuivre  ses 
'S  deux  Lraiiches 


»h<iin 


.  ile: 


|>liiïieiirs  vujdges  daos  di- 
pdi'lies  de  rAnglclerre,  cl 
ddUï  le  ugrd.  Sts  Iravaiiilc 
enrcLlioii  a>cc  M.  Lluyd  , 
'aleur  du  Miiït-iini  Ashmo- 
)irord;et  ileirrichii  l'citecul. 
.  de  uieiiiilles  ,  d'^iilels  aii- 
<-!  a-uii  Rrdnd  rmml.ro  .l'ob- 
tiiituire  iiaturellt.  Des  mé- 
i^t  (les  uWrvdiiuiij  qu'il  lit 
ij^  UisA.  f.ii'eul  ei.vuvcs 
l.ii-01  a  la  siKiclé  rujdie'je 
»,  <|ui  rc^ ut  i,ister au  uxinbre 
rsetuliics.  En  i(>8.(  .  il  s'éta- 
it cette  capildlc,  ri  l'ut  hietitôt 
utire  du  r'i'lli;);e  Jcï  médecins. 
Ile  (uiDli  de  Pui'tJaud .  qui , 
«.  rulcnvové  -umnic  dio- 
Mir  il  Id  tour  de  i'iaiicc  , 


US  56g 

par  le  roi  Guillaume.  En  i^oç),)! 
îul  nommé  médecin  en  secoua  de  U 
reine  Aune,  et  il  monrut  le  a  férrier 
1 7 1 1 .  lia  publié  :  I.  Uiaoria  jHw 
Sjnopiis  coitch^ Uorttm  Ubri  iv, 
j  vol.  in  -  foUo  ,  166S  -  93  ;  ou- 
vraf;e  important  ef  souTcnt  (île  par 
i.iiitif  ,  cpii  11'  proclame  li"  plus  ri- 
clie  I  lUtiniinus)  des  conchyliolo- 
pisl'-s  de  son  temps  :  wl  ouvrape 
(oniicnt  lea  figures  exactes  d'un 
grand  nombre  de  coquilles ,  <|ui 
luuies  furent  deMinrrs  ïous  Im  vcuk 
de  l'auieur  par  ses  deux  filles  Su- 
«;inue  el  Anne  :  eelte  preniirre  édi- 
tJun  est  irrs-rarc  M  lrèi-clièrc,c|iuind 
i-llceacomnlèie.  M.  Bniuel.  dans 
»ui]  Manuel  tla  Ltbraîir,  a  donné 
un  tri-s-lun|;  détail  de  toutes  le^ 
pl.iiiihes  qu'elle  doit  reofemier (  1  ). 
M.  Kudde^urd  ,  conservairur  du 
Muséum  Ashmoléeii  d'Oxfuitl  ,  en 
publia  en  1 770  une  secoode  édition, 

?iii  est  moins  reclierchée  ,  quujqui.' 
011  y  ail  i(.iiit  la  Sjnonyinie  de 
Linné. II.  Historiœ  animtdium  jin- 
gUie  Iref  traclaliu r  in-^".,  167H. 
Ces  trois  traités  sont  ;  t".  sur  les 
arai|:Dée*  ,  1".  sur  les  coquilles  ter- 
restres et  fluvialiles  ,  3".  sur  les 
coquilles  mariues  qu'on  trouve  en 
Angleterre,  avec  uu quatrième  traité 
sur  les  pierrres  a  vint  la  forme 
de  coquilles;  ils  sont  excellents,  et 
niontrciit  dans  letir  auteur  le  génie 
de  l'observation  porté  à  un  très- 
haut  degré:  il  y  eu  a  un  extrait 
dans  les   Transactions  pkiloseplù- 

3 lies,  N".  139.  On  peut  lire,  p.  ix 
e  la  préface  du  Tableau  des  Arm~ 
Rct<i0j(  Paris,  iug". .  i8o5),le 
ju);fiiient  que  l'auteur  de  cet  anicla 
a  pané  sur  le  Traité  îles  Araipiées. 
Goùic  a  donné  de  ce  Trait*  vtm 


5-0  us 

4 

Lonnc  traductiou  allemande  (  îd-S^. 
Qucdiiiibiirg,  1778;  —  ibîd.  179'2; 
le  titre  setd  a  ctc  chan{;c',  et  il  n'y  a 
pas  eu  de  seconde  édition  )  :  il  a 
aussi  été  traduit   en  anglais  dans 
l'ouvi'a;;c  de  Tb.  Martyn  ,  intitulé 
Araneit  in-4°. ,  ^793,  et  a  été  in- 
séré presque  eu  entier  dans  IcTrailc 
de  Rai  sur  les  insccles  (  f'o/.RAi). 
Lister  a  fait  des  con-ectious  et  des 
addilions  importantes  à  ces  trois 
traités ,  daas  Touvragc  suivant.  III. 
J,  Goedartius  de  Insectis  in  Me- 
thodum    redactus  ,    etc. ,    iu-8''., 
iG8j  (  roy,  Gu£UAnT  );  c'est  une 
seconde  édition  du  même  ouvrage, 
publié  en  anglais  ,  in-40. ,  en  iGB'2. 
1 V .  lùxarcit  atio  anatomica  in  qud  de 
<  ochleis  aç^itur,  iCnj-f ,  in-8".  V.  Co- 
chliumun  limacu  m  Exercit  ai  io  (tnch 
iomica  ;  accedit  de  Fariolis  exer- 
citatio,   i6î)5,   u  vol.   iu-8*>.    VI. 
Conchyliuriim  bii^aluium  utriusque 
ftqitdf  exercitaùo  anatomica  tertia; 
huic  accedit  Disseriatio  médicina- 
ux de  Calculo  humano ,  i(m)5,!2 
vol.  in-8".  Vil.  De  Fontibus  medi- 
calis  An^liœ y  York,  iG8'.i;  Leyde, 
iG8() ,  ia  -  l'Jt ,  édition  augmentée. 
(  roj\  des  extraits  de  cet  ouvrage 
4Ïans  les   Transactions  philosophi' 
qnes^  n^».  139,  i.i3,  i44  et  i(it)); 
réimprimé  en  iG8.f  ,  avec  une  au- 
tre Dissertation.  VJII.  De  morhis 
chronicis  tractatus ,  avec  \cs  œuvres 
do  Richard  Morton  ,  Leyde  ,  itK)(>, 
iri-4**.  IX.  Exercitationes médicina- 
les y  1O97  ,  in-8'^.  X.  Notœ  in  jépi- 
ciuni  CœLiuni  de  .Jrtc  coquinaridy 
1 705,  in-8'*.  ;  Amst. ,   1 709  ,  in-8**. 
XL  Un  grand  nomluc  de  Mémoires 
insén\s  dans  les    Transactions  phi- 
losophiques. Xïl.  l'oya^  à  Paris 
iu  i(k)o,  in-8".  ;  i<i99,  en  anglais  ; 
l'cl  ouvrage  est  accompagné  de  si\ 
planches.  Les  détails  minutieux  qifil 
renferme  «  donncrcut  lieu  au  docteur 


LIT 

King  de  tourner  l'autenr  eni 

en  publiant  une  sorte  de  p 

intitulé  Voya^  à  Londn, 

ces  détaib  ,  qu'on  critiquait 

cette  époque  ,  sont  précis*' 

qui  rend  aujourd'hui  le  ^o 

Lister  très-intéressant ,  parc 

ne  les  retrouve  point  aille 

qu'ils   font  connaître  les  I 

et  les  choses  de  ce  temps-). 

sans  Lister,  nous  eufsioiu 

qu'il  existait  de  son  temps 

nufacture   de    porcelaine 

Cloud  (fqr-  P-  '39);  et(p 

tort  que  des   nommes  de  t 

se  sont  vantés  d*avoir  trou 

crctde  cette  fabrication. Un 

qu'il  vit  à  Paris,  et  qu'il 

avec  un  autre  qu'il  avait 

ans  auparavant,  lui  donna 

de  distmguer  par  des  cararl 

tranchés   les   deux  espira 

genre  d'animaux.  Listera 

dans  ses  écrits  sur  la  méde 

de  penchant  pour  les  hv] 

et   trop  de  prédilection 

doctrines  anciennes    et   • 

mais  ses  travaux  en  hbl 

relie  et  en  anatomie  comp 

avec  raison  très-estimés ,  ( 

s'est  montré  observateur  t 

de  sagacité  ,  et  qu'il  a  ini 

précision  les  rapitorls  na 

animaux  qu'il  a  décrits. 

LITHGOW  (GuiLLAUi 
geur  é('ossais ,  du  dix-sepli 

5>arcourut  une  partie  de 
le  l'Asie  et  de  l'Afrique  : 
en  Angleterre  ,  lorsqu'il  f 
Malaga ,  comme  espion  et 
appliquée  U  torture»  et 
}>ar  l'inquisition.  Après  a 
coup  soutTert ,  il  futreUc 
dans  un  si  triste  état  ea 
Londres ,  qu'on  fut  oh 
transporter  sur  uA  lit  i 
pour  le  présenter  à  Jai 


UT 

ince  pût  voir 
thgow  avait  <  i< 
était  plus  qu\...  sque- 
'oute  la  cour  accourut 
1er  ce  spectacle  de  mi- 
>rdoDna  que  Ton  prit 
;t  paya  deux  fois  les 
voyage  aux  eaux  de 
ivait  recommande'  de 
mdemar,  ambassadeur 
restitution  de  l'argent 
>bjels  dont  le  gonver- 
a  Tavait  dépouille,  et 
?  de  mille  livres  ster- 
sadcur  promit  de  faire 
indes  de  Lilhgo  w;  mais 
)oint  de  quitter  TAngle- 
ir  rempli  sa  promesse, 
jyageur  guéri  de  ses 
montrant  dans  Tappar- 
,  Taccusa  ,  devant  plu- 
ies de  la  cour ,  d'avoir 
>arole.  Gondemar  lui 
a  querelle  s*cnflamma 
ils  se  ballirent  à  coups 
it  en  donnant  des  élo- 
'  pour  sa  conduite  cou- 
'euvova  en  prison  ,  où 
ois.  il  a  publié  :  foya- 
'  terre  ,  pendant  neuf 
se  en  Europe  ,  ^Isie  et 
flres  ,  i^ii 4  ^  I  vol.  in- 
re  livre  fut  réimprime 
Vs  ;ij>rès  :  la  nouvelle 
iédiée  à  Charles  l*^*".;  il 
'  Irad.  eu  hollandais  , 
,  I  vol.  in  -  /|'\  ,  fij;. 
est  assez  amusante;  on 
coup  de  détails  siu*  les 
s  usages.  Quelquefois 
is  le  jnerveilleux  :  il 
;vre  en  disant,  qii'iutlé- 
ries  mers  et  des  rivières 
rsées  ,  ses  pieds  souf- 
rcouru  plus  de  trentr- 
es  ;  re  qui  ,  ajoute-t-il  , 
3is  fois  la  circoulércucc 


UT  571 

du  globe.  Sa  description  de  l'Irlande 
est  curieuse ,  maigre'  ses  bizarreries  : 
elle  a  été  insérée  dans  divers  recueille 
avec  le  récit  de  ses  souffrances.  L'ou* 
vrage  de  Lithgow  a  été  réimprimé  an 
commencement  de  ce  siècle.  On  a 
encore  de  lui  une  Relation  du  sii^ 
de  Bl^a ,  en  1637.  £ — si 

LITHOV  (  Gustave  ) ,  poète  la- 
tin  y  né  en  Suède  ,  en  lêff^  ,  avait 
fait  de  très-bonnes  études  à  Upsal  y 
et  se  proposait  d'entrer  dans  la  car- 
rière des  emplois  civils  /  lorsque 
Tenthousiasme  qu'inspiraient  les  ex- 
ploits de  Charles  Xli,  lui  fit  pren- 
dre le  parti  de  suivre  ce  héros.  Il 
eut  part  à  plusieurs  actions  brillantes, 
mais  en  relira  peu  de  fruit  pour  son 
avancement ,  et  quitta  le  service  à  la 
mort  du  roi.  Il  se  livra  dans  sa  re- 
traite à  la  littérature ,  et  cultiva  sur- 
tout la  poésie  latine.  Une  partie  de 
SCS  poésies  parut  à  Stockholm ,  en 
1734  ,  in-4*. ,  sous  le  titre  de  Poe- 
mata  heroïco^miscellanea.  Il  de- 
vait en  publier  un  second  recueil  ; 
mais  il  ne  put  exécuter  ce  projet , 
et  remit  son  manuscrit  à  un  ami , 
qui  ne  trouva  pas  non  plus  l'occa- 
sion d'en  faire  part  au  public.  Li- 
thov  mourut  en  1753.  On  a  encore 
de  lui  :  Pane^ricus  exseqmalis  in 
obitum  Caroli  xii  ,  Stockholm  , 
1 7^0 ,  in-4**.  de  3i  p. ,  et  réimprimé 
quelque  temps  après.  Ce  panégyri- 
que fit  une  grande  sensation  en  Suède  t 
on  en  trouve  des  extraits  dans  les 
.4cta  litteraria  Sueciœ ,  tom.  i  ,  p. 
14  >.  C — A" 

L1TTLET0N(1  s),. 

magistrat  anglais  , 
ramitle,  était  le  ^»U 
W'escote  et  d'I  l  . 

dont  il  p 

lonlp  de  c  B 

Il  na<        ;i  , 

de  Wo 


fo- 


571  MT 

mcnl  du  xv*.  siècle ,  suivit  la  car- 
rière du  barreau  ,  et  s'y  distingua. 
Henri  VI  le  créa  juge  de  la  cour  du 
palais,  ou  mareclial  de  la  maison  du 
roi,  et  en  143 5 y  sergent  du  roi  (kings 
icrjeani  ) ,  charge  des  assises  du  nord. 
A  rcpoque  de  la  révolution  qui 
lit  passer  la  couronne  de  la  maison 
de  Lancaster,  à  celle  dTork ,  dans 
la  personne  d'Edouard  IV,  Littleton, 
alors  sheriffducomtédeWorcester, 
fut  continué  dans  ses  fonctions  par 
ce  souverain,  qui  le  nomma,  en  1  l^i^^ 
Tuu  des  juges  des  plaids  communs, 
lia  même  année,  il  obtint  un  writ 
adressé  aux  commissaires  des  doua- 
nes (  Cusioins)  de  Londres ,  Bristol , 
cl  Kingston  sur  Hidl,  pour  leur 
enjoindre  de  lui  payer  annuellement 
1 10  marcs,  alin  qu'il  pût  soutenir 
avec  honneur  sa  dignité,  1 06  shelings 
1 1  sols ,  pour  la  fourniture  d'une 
jubc  fourrée,  et  6  shelings  6  sols  , 
])oiir  une  autre  robe  appelée  Linura, 
jifut  fait  chevalier  du  Bain, en  147^9 
et  continua  de  jouir  de  l'estime  de 
i«ou  souverain  et  de  la  nation,  par 
sa  profonde  connaissance  des  lois 
angi«iiscs,  jusqu'au  moment  de  sa 
mort,  arrivée  le  ii3  août  1481.  Il 
lut  cuterré  dans  l'église  cathédrale 
(le  Worcester ,  où  on  lui  érigea  un 
tombeau  de  mnrbre  blanc,  déi^oré  de 
sa  st.aue.  Sou  porlrail  fut  placé  dans 
\o.s  églises  de  Franckley  et  de  Hales- 
Owen.  Thomas  Littleton  est  surtout 
connu  par  son  traité  des  Mouvances 
«l^Jiiifs  (  Tenures  )  y  qu'il  avait  com- 
posé pour  l'usage  de  Kichard  son  se- 
cond iils.  Gel  ouvrage  a  eu  un  grand 
nombre  d'éditions  :  suivant  Midd- 
Icton ,  la  première  fut  imprimée  à 
1  «ondrcs ,  en  français ,  en  1  jSi  :  mais 
Un\\  Coke  suppose  que  l'édition  fran- 
(  .'lise  in-fol. ,  imprimée  sans  date ,  à 
llouen,  j)ar  W.  Lelailleur,  a  été  la 
|)ic;iiièrc.  La  composition  originale 


LIT 

de  ce  célèbre  ouvrage  est  r 
comme  la  base  principale  sur 
le  repose  tout  1  édifice  des  loi 
propriété  dans  le  royaiimr- 
l'excellent  commentaire  de  loi 
est  coasidéré  comme  le  m 
le  déj>6t  de  ses  vastes  couoai 
sur  ce  sujet.  Une  réimpressi( 
eu  1 788  ,  in-foL ,  indépenda 
des  annotations  précieuses  ( 
Haie  et  du  lord  chancelier 
gham ,  a  été  considérablemQ 
liorce  par  les  travaux  infa 
de  M.  ilargrane  et  de  M.  B 
existait ,  sous  Edouard  111, 
appelé  Anciennes  tenures,  (i 
naît  une  notice  des  différent 
vances  ou  tenures  dont  la  te 
tenue ,  de  la  nature  des  pn 
et  de  quelques  autres  cwji 
tifs  à  la  possession  des  terre 
tit  livre,  fort  sec  et  fort  a 
guère  d'autre  mérite  que 
donné  l'idée  des  Tenures  ( 
ton ,  ouvrage  qui  fut ,  suiva 
den ,  aussi  utile  au  droit  c 
anglais,  que  le  code  de  Jus( 
vait  été  au  droit  civil.  1 
tance  de  ce  grand  travail 
donnée  en  français  sous 
Anciennes  Lois  des  Fram 
se  vées  dans  les  coutume 
ses ,  recueillies  par  Littlei 
des  observations  hbtoriqi 
tiques  par  D.  Houard,  Roi 
•j  vol.  in-4*'.  D- 

LiriLETON  ou  LYT 
(  Edouard  ,  lord  , ,  garde 
sceau  d'Angleterre  ,  sous 
de  Charles  P'. ,  de  la  méi 
qu(*  le  précédent ,  était  iils  c 
Littleton ,  jnge  du  pays  d 
nommé  au  parlemeot ,  « 
après  avoir  exercé  la  ] 
d'avocat, il  futchargé,  ave 
(loke  et  sir  Dudley  Digea 
scutcr  U  pétîiion  iutac 


LIT  LIT                 57S 

Ils  ) ,  k  U  chambre  ton  lui  pronva  qtie  son  but  uni- 
liconlia  .m.ssi  le  r.ip-  que  ,  en  paraûunt  «pr  contre  la 
r  l'accusa lioti  portée  cour  ,  avait  e'té  d'obleuir  Ja  con- 
te Buckinghaii* ,  re-  fiance  du  parti  qui  lui  était  oppoié, 
1  mort  du  roi  Jac-  pour  pouvoir  conserrer  le  sceau  et 
I  acquitta  avec  tant  Te  remettre  au  roi  aiissit^t  qu'il  le 
fut  loué  par  tous  les  désirerait  ;  il  ajouta  qu'il  étati  prêt  â 
il  eût  à  ménager  à  la  îoindre  S.  M. ,  avec  le  sceau ,  partout 
du  peuple  et  l'hon-  où  elle  l'ordonnerait,  Hyde  îns- 
.  Liltleton  succéda  i  trutsil  lord  Falkland  de  cette  cod- 
les  fonctions  de  juce  férence  ;  persuadé  que  le  garde  in 
les  ;  il  fut  ensiiiie  élu  sceau  tiendrait  sa  promesse ,  il  pensa 
>ndres  ,  et  dans  le  qu'il  serait  bon  que  le  roi  lui  écririt 
onseiller  de  l'univer-  d'une  manîire  flatteuse,  pour  l'enga- 
in  i(i3.;t,il  fut  uom-  geràserendreàYork:  l'aTisfiitadop- 
teur  d'inner-lempic ;  lé;LittlelonenTO]'alesceaui  York.le 
général ,  (ord  prc.ti-  a-mai  i64a,etlesuiTitleleDdemaÎB, 
communs  ,  et  eolin.  Malgré  ce  service  important,  il  neput 
garde  du  sceau  à  la  jamais  regagner  entièrement  la  con- 
ncb.quis'élait évadé  fiance  de  Charles  W,,  ou  plutôt  les 
ire  au  ressentiment  suOragesdu  parlide  la  cour.  Il  con- 
i  celte  dignité  le  roi  tinua  cependant  de  remplir  ses  fooc- 
jouia  celle  de  pair  tions,  accompagna  le  roîi  Osford, 
vec  le  titre  de  Ion!  oit  il  fut  refudoctcurès-lois, fut  fait 
I  lie  Moirislow.  Dans  membreduconseil  privé,  et  enfin,  co- 
e  de  ganlc  du  sceau  ,  loiiel  d'un  régiment  d'infanterie.  Il 
quelque  temps  l'es-  mourut  à  CKford  le  "à-]  août  1645. 
t  partis  ;  pi  les  deux  En  1 683  un  monument  fut  éri^  i 
irgcreni  de  présenter  sa  mémoire,  par  sa  fille  et  unique 
les  l'cmerciments  au  héritière  lady  Anne  IJttleton  ;  et 
m  triennal  et  pour  la  même  année  parurent  ses  Bap- 
les  ;  mais  comme  il  ports.  Cependant ,  M.  Slevens ,  dans 
en  i(i4i  '^  f^ire  vo-  son  introduction  aux  lettres  de  lord 
ie  armée  et  l'emploi  Bacon  (  édition  de  I701,page9i  }, 
s,  mesures  évidcm-  pense  qu'ils  ne  sont  pa^  de  lui;  Leau- 
our  la  cause  rovale ,  coup  de  questions  étant  les  mêmes 
'York  l'ordre  i)c  lui  quedanslesrapporlsdeHetley.Lord 
après  s'être ronecrié  Clarendon  dit,  en  parlant  de  sir 
Edouard  Liltleton  ,  ■  que  c'était  un 

■  homme  d'une  grande  i-épuiaiion 

■  dans  la  profession  des  lois  ,  jwur 
»  le  savoir  et  les   autres  avantagef 

■  qui   distinguent  les  hommes  les 
B  plus  émioents.  a   il   a*ail    fait , 

1iif.11  qiui  eut  avec  dans  ta  partie  la  plus  dillicile  et  ta 

;érécs  au  roi.  I.illle-  cbercLes  'u»i  profondes ,  que  daui 


omie 

de  Clarendon 

dev< 

te,  et 

pour  k  pard 
«ir  a.iparavan 
secoiiv^iniqiiil 

574  LIT 

celles  d'un  usage  habituel.  Wilc- 
locke  le  pr^ntc  comme  un  homme 
plein  de  courage  ,  de  savoir  et  de 
sens.  Il  est  cependant  difficile  d'ex- 
cuser sa  faiblesse  et  son  iiTesohition 
dans  quelques  circonstances;  quoi- 
qu'on doive  avouer  qu'il  rendit  lui- 
même  le  sceau  à  son  infortuné  sou- 
verain dès  Tinstant  ou  il  s'aperçut 
qu'il  ne  pouvait  plus  le  retenir  d'une 
manière  utile,  et  qu'il  mourût  fer- 
jncmcnl  attache'  à  sa  cause.    D-z-s. 

LITTLETON  (Adam),  savant 
anglais,  né  en  16*27 ,  à  Hales-Owen, 
dans  le  Sbropshire,  exerça  les  fonc- 
tions de  ministre  de  l'église  et  de  maî- 
tre d'école.  On  lui  conféra,  en  1670,  le 
dc^ré  de  docteur  en  théologie ,  sans 
qu  il  eût  pris  les  degrés  de  bachelier 
et  de  maître  ès-arts,  eu  considération 
de  son  mérite  extraordinaire.  Il  pos- 
sédait, eu  eflct,  des  connaissances 
très-étendues  en  différents  genres ,  et 
contribua  particulièrement  à  mettre 
l'étude  de  la  langue  latine  en  hon- 
neur dans  son  pays.  Il  mourut  à 
Ohel.sea,dont  il  était  pasteur,  le  l^^ 
juillet  ]<M)49  après  avoir  été  maître 
de  l'école  de  Westminster,  prében- 
dicr  de  la  cathédrale  de  cette  ville, 
et  chapelain  de  Charles  11.  On  a  de 
lui ,  entre  autres  ouvrages  :  I.  Un 
Dictionnaire  latin t  {^rec,  hébreu, 
anglais  y  très  -  estimé  ,  Londres  , 
1G79  ,  in-4**.  II.  Elément  a  r»- 
ligionis ,  sis^e  quatuor  capita  cate» 
chetica  totidem  linguis  descripta , 
inusum  scholarum,  i658,  in-8<*. 
III.  Soixante-un  Sermons,  1680  , 
în-8«>.  IV.  Préface  des  OEuvres  de 
Cicéron,  Londres,  1681  ,  a  vol. 
iu-folio.  V.  La  traduction  de  l'ou- 
vrage de  Sclden ,  Jani  Angloruin 
faciès  altéra ,  avec  des  notes,  pu- 
bliée sous  le  nom  de  Rcdman  West- 
Jolc,  iG83,  in-folio.  —  Kdouard 
LiTTLETow,  sous-maître  de  l'é- 


LIT 

cole  d'Eton  ,  ministre  d( 
Derham ,  dans  le  comte  d' 
et  chapelain  de  leurs  maji 
jmblié  quelques  petits  poèm 
lesquels  on  cite  celui  qu'il  ( 
sur  une  araignée.  Il  mourut  ( 
Un  recueil  de  ses  sermous 
primé  après  sa  mort. 

LirrLETON.     Foyez 
TELTON. 

LITTRE  (  Alexis ^  b 
membre  de  l'académie  dfs 
de  Paris ,  né  en  i658.  à  Co 
Albigeois ,  mourut  à  Paris . 
vrier  I7'i5.  Il  manifesta 
fance  un  goût  passionnépoa 
et  s'y  livrait  avec  une  très-^i 
cation.  Sa  fortune  était  med 
taudis  qu'il  faisait  ses  hum 
collège  de  Villefranche ,  il 
moyennant  une  lécère  retrî 
d'autres  écoliers  plus  riche 
laborieux ,  ce  qu'on  vcnai 
enseigner.  Des  cette  époque 
tit  pour  l'art  de  guérir  cet 
tion  qui  devait  un  jour  loi 
tenir  les  plus  brilknts  sue 
employait  le  temps  des  n 
et  des  promenades  à  sdv 
decin  chez  ses  malades;  a 
il  s'enfermait  pour  écrire  s 
avait  entendu.  Après  avQ 
ses  humanités,  il  alla  ( 
médecine  à  Montpellie 
encore  des  répétitions  ae 
et  économisa  de  quoi  se 
Paris.  De  tontes  les  par 
science  y  ranatomic  était 
l'étude  avait  le  plus  d'att 
lui.  A  cette  époque,  ce  senl 
faisait  regarder  comme  ui 
profanation,  la  mulilatioi 
vres,  apportait  encore  < 
obstacles  aux  traTainx  au 
Littre  éprouva  desdifficnli 
pour  satisfaire  son  goût 
meut  pour  U  sdenoei  il  • 


LIT 
jien  de  la  Salpêtrière ,  oui 
disparition  tous  les  cada- 
faoniiai.  Us  s'enfcvmcreiil 
KDdant  l'hiver  de  1684  , 
t  long  et  très-froid  ;  et  ils 
m  plus  de  100  cadarres. 
renommée  s'e'teiidit  parmi 
its;etiio  très-grand  nom- 
■e  cm  s'adressèrent  à  lui 
ccToir  des  leçons.  A  celte 
I  fallait  appartenir  à  une 
m  pour  avoir  le  droit  de 
oiirspul>lic5,et  Liitren'é- 
acteur  :  les  chirurgiens  de 
lucitèrent  un  procès  par- 
icdtenant  de  police.  Il  fut 
pour  se  soustraire  à  cette 
■.,àe  M  réfngicrdans  l'asyle 
;.  Le  grand-prieur  de  Ven- 
:ueil1it,ct  lui  donna  la  ]>er- 
!  disséquer  et  d'enseigner. 
£cier  subalterne  du  palais 
ses  ennemis  de  venir  le 
ans  SCS  iravau^i.  Ilscnle- 
cadavres  qui  servaient  à 
slraiions,et  il  fallut  qu'il 
sur  les  animauT  etprinci- 
ur  les  chiens.  Tant  de  con- 
c  firent  qu'es  ci  ter  son  zèle , 
'esa  réputation, comme  le 
;  SCS  écoliers.  Tous  ses  ins- 
:ul  occupes  par  l'élude; 
|ias  même  à  la  pronic- 
le  fré<]nenlail  aucutic  so- 
ée.  Il  assistait  au\  panse- 
Lùpitaux;!]  en  suivait  les 
dans  leurs  visites,  cl  aug- 
tcessamment  ses  connais- 
a(l[i  il  fut  rcru  docteur  rc- 
1  faculté  de  médecine  de 
lé  d'une  grande  sagarilc , 
Te  de  cette  cloi|Uencc  [wr- 

rcice  de  ses  fonctions,  et  il 
Ms  moins  que  son  cutrèmc 
>our  i|u'il  rcussit  dans  la 
En  i(m^J>  il  fut  nommé. 


un 


57S 


selon  l'usage  de  ces  temps,  Ah>n  k 
l'académie  des  sciences;  et  il  derint 
successivement  associé  et  membre ds 
cette  compagnie.  Nommé  mederinda 
(.hjltlel ,  i-tUe  [.Lie  lui  liHtfJii«ait 
l'occasion  d' observer  des  accid<-nit 
rares,  et  de  se  livrer  aux  recLcrchis 
anatotniques,  Litlre  n'4  JMS  niiblid 
d'ouvrages pariicnlirrs;inaisiia  ei^ 
richi  le  Recueil  de  l'acadcmie  des 
scicnees  d'un  f-rand  nombre  de  Mé- 
moires ,  presque  tous  relatifs  à  !'(• 
natomie  pathologique;  les  plus  rf- 
luarquabîcs  sont  :  1.  ObiervatUmt 
fur  une  nouvelle  espèce  de  hernie  ; 
Mi^'m.  de  l'acad,  des  sciences,  i^OO. 
11.  Deicriptionde  l'urètre  de  l'iwta- 
»ii;,ib.  1)1.  Obienralinns  sur  un  fcB- 
I  us  humain  monstrueui,  t^oi.tDid. 
IV.  Obseniatiùn  sur  les  waïres  et 
les  trompes  d'âne  femme,  el  surim 
foetus  i  rouvédans  l'un  de  sas  ovaires , 
1701  ,  ibid.  V.  Observation  mr 
un  faïus  humain  trouvé  datis  hi 
trompe  gauche  de  la  matrice,  170^ 
ibid.  Ces  deux  observations  sont  du 
plus  haut  intérêt;  la  dernière  prouva 
d'une  manière  incontestable,  et  pour 
la  première  fois ,  la  possibilité  de  la 
grossesse  fuAak.  VI.  Histoire  d' tôt 
J'atus  lutmain ,  tire  du  ventre  de  sa 
mère,  par  le  fondement,  1703, 
ibid.  Littre  fut  un  des  hommes  les 
pins  laborieui.  qui  aient  cultivé  let 
sciences  ;  leur  élude  absorba  toute 
sa  vie  :  il  y  avait  quinze  ans  iju'il 
était  à  Paris,  et  qu'il  n'arail  pasea 
le  temps  d'écrire  i  ses  parents.  Il 
n'assista  jamais  à  aucun  spectacle,  et 
il  niourul  célibataire ,  uniquement 
parce  qu'il  n'eut  jamais  le  loisir  ds 
se  choisir  une  femme,  f^oyez  soa 
Klo^e  par  Fontenelle.         F — s. 

LILTBERT ,  roi  in  T.omhardi , 
fils  et  successeur  de  CunilKrt,  ri^pu 
de  700  a  70 1 .  lluuibcrl,  en  mourant, 
laissa  son  fib  tucitrc  trévjcune ,  muâ 


5-6  MU 

la  tutrle  d'Ausprand,(  Voy,  ce  nom.) 
Kn^iiibert  ,  cousin  de  Cimiiicrt, 
profita  de  la  jeunesse  de  Liutbrrt 
pour  lui  disputer  le  trône;  il  rem- 
porta, en  "joi,  une  victoire  sur  Aus- 
praud,  et  mourut  peu  de  temps 
après.  Ausprand  s'enfuit  avec  son 
pupille  ,  et  bientôt  il  trouva  le 
moyen  de  rassembler  une  nouvelle 
armoe,  avec  laquelle  il  vint  attaquer 
Aribert  II ,  fils  de  Raginbert.  Il  fut 
défait  une  seconde  foLS  près  de  Pa- 
vie,  et  Liutbert  tomba  entre  les 
mains  du  vainqueur,  qui  le  fit  mou- 
rir dans  le  bain ,  en  lui  ouvrant  les 
veines.  S.  S — i. 

LIUVA  I,  roi  des  Visigoths, était 
en  56o ,  gouverneur  de  la  Septima- 
nie  ou  Gaule  narbonnaise;  il  joignait 
à  une  grande  valeur,  des  qualités 
pins  rares  encore ,  et  qui  lui  frayè- 
rent le  chemin  du  trône.  Apres  la 
mort  d'Athanagilde,  il  fut  désigne' 
sou  successeur,  dans  une  assemblée 
des  grands  du  royaume:  et  sou  e'Iec- 
tiou  reçut  l'assentiment  des  Visi- 
goths d*Espagne.  Il  avait  eu  d'uu 
premier  mariage  avec  Théodosie , 
fille  de  Scvcricn,duc  ou  gouverneur 
de  Carthagène,  deux  fils  :  saint  Her- 
iii('iii|;iidc  et  Recarcde.  Sa  femme 
efant  iii(»rte,  il  épousa  Gosuinthe, 
veuve  d'Athanagiide,  et  cette  uuion 
contribua  beaucoup  à  aDermir  son 
autorilc.  Cepeiidant  liiuva  avait  à 
rcdout(T  la  haine  de  quelques  sci 
gneurs,  donl  les  droits  au  trône 
elaioiit  les  mêmes  que  les  siens ,  et 
qui ,  trompes  danS  leurs  esjxîrances, 
pouvaient  essayer  de  le  renverser. 
Jioinde  paraître  craindre  leurs  pro- 
jets ,  il  les  raj)procha  de  sa  personne 
par  de  nouvelles  dignités,  et  les 
d'Uibia  de  ses  favcui'j.ll  fixa  sa  rrf- 
sidenre  à  Narbonne,  ville  qu'il  alîèc- 
tioruiail  ;  mais  relie  preïerer.ce  ac- 
cordée à  nue  ville  de  la  Septiuianie^ 


Lnr 

servit  de  prétexte    aux  Visi; 
d'Espagne  pour  sercfrolter.  I 
voy  a  aussitôt  contre  eux,  son 
Leuvigilde;  et  en  56i| ,  il  Tas 
au  trône,  lui  abandonnant  toi 

Eirtie  située  au-delà  des  Pyn 
iuva  fit  fleurir  dans  ses  états  \ 
culture  et  Tindustrie:  quoiqu 
dans  les  principes  de  l*ariaui»i 
traita  toujours  avec  une  (^alc 
tous  %KA  sujets,  et  veilla  à  ce qi 
sièges  catholiques  ne  fussent  oc 
que  par  des  évèq[ues  pîcnx  et 
rants.  Cet  excellent  prince  mot 
Narbonne, l'an  572.  IjcnvîgîU 
nit  alors  la  Scpti  manie  ii  TEsp 
—  LiuvA  II ,  roi  des  Vwij;< 
était  petit-fîls  de  Leinrigilde;  S 
vait  que  vingt  ans ,  lorsone  son 
Recarède,  mourut ,  et  if  loi  sw 
sans  obstacle,  en  60 1 .  Mais  Wi 
oubliant  qu'il  devait  la  vie  à  1 
rède,  ne  tarda  pas  d*exciter  un 
voltc  contre  son  fils  ;  et  profila 
rinexpérience  de  ce  prince,  il 
tira  dans  un  piq;ey  et  se  saisit 
personne.  Le  barbare  lui  coa| 
main  droite,  et  le  fil  mourir 
(Jo3.  Liuva ,  pendant  un  rrgi 
court  et  si  déplorable,  ne  pal 
entreprendre  qui  méniit  ac 
l'attention  de  la  postérité.  Nais 
les  liistoriens  espagnols  s^acco 
à  louer  les  belles  qualités  de  ce 
-heureux  prince.  W- 

LIVE  (La).    VojtzlM 

LaUV£. 

LIVEftPOOL  (  Cbai 
Jenkinson,  baron  Havke 
et  l<'^  comte  de  ),  fils  do  a 
Charles  Jenkinson,  naqaît  \ 
mai  1 7'J7  ,  dans  le  comté  d*Os 
Il  commença  ses  éludes  à  Téoi 
Burfurd ,  et  vint  les  icrmii 
Oxford  ,  oii  il  rc^nl  les  prefl 
iulluences  de  ses  opinions  | 
ques.    Ce  fut  pendant    son  1 


LÏV  LIV                   577 

sil^  qu'il  se  (il  connaître  Turner.qutfutldlemFDt  saiisruiitlo 

"emicre  fois  par  des  Tcrs  sur  quelques  couplets  compotes  en  son 

t  prince  àe  Galles.  En  1^53  bouueur  par  Jrukin&ou ,  a  l'occasion 

'iilord;  et  bientôt  après  il  des  élections,  et  ausquijs  il  attribua 

iS  la  carrière  littéraire,  en  sa  uo  mi  nation,  qu'il  en  pr^nta  l'au- 

9t  des  articles  au  Monthfy  icuià  lord  Bute,  et  força,  enquelqun 

Il  parut   ensuite   comme  f.içon,  cclai-cî  de  le  urendi«  pour 

politique ,  et    publia  ,  en  son  secrétaire  particulier.  D'autres 

ne  Disiertation  sur  l'êta-  écrivains  tssurent  que  ce  fut  le  pre- 

t(  d'une  force   nationale  luier  comte d'Harcouri,  gouverneur 

itiUionneUe  indépendante  Ae  George   Il[  ,    alors   prince  d« 

rme»  parmtuKnte  ;    cette  GaIIcs,  qui  présenta  Jenkiason  au 

m  remplie  de  sentiments  roi.  Quoi  qu'il  en  soit,  Wd  Bute  lui 

les  a  ëtësouTcnt  citécMintre  accorda  toute  sa  coufiance  ;  et  lors- 

danj  la  chambre  des  pairs,  qu'il    devint  seciétaire   d'étal,  en 

Dccasiotu  lord  Urerpool ,  'u<irs    i7(>r  ,  it    le    cliuiait    pour 


I  sous  le  nom  de  Jen-  si^us-secre'lairc,  emploi  qui  suppose 
■ns  désavouer  son  ouvrage,  une  connaissance  paifaite  des  af- 
ilparson  extrèmeieuDesse.  l'jiies  et  des  secrets  du  (jourrrne- 
il  donna  au  public  un  Dis-  meul  (1).  Jenkin»on  devint  alors 
■  la  conduite  du  gouverne'  un  champion  déclaré  du  parti  de 
I  la  Grande-Bretagne  à  l'boict deLeicesler.et cefut parl'inr 
les  puissances  neutres  pen-  flucoccdef«p»rtiq«'ir«1ecliougeué- 
^rrr présente  {i).  C'est  i  ralcde  1761 ,  ilentraau  parlement, 
filet  que  plusieurs  personnes  où  il  représenta  le  bourg  de  Cock cr- 
ue l'éle'vat  ion  de  Jenkinson:  inuulh,  à  la  recomoiandalion  de  ■ùr 
, il  est  vrai,  comme  un  e'crit  JJmesLowtller,comlcdeLoo^dal«, 
!  ,  et  qui  annonçait  un  pendre  de  son  protecteur.  Jenkinson 
k:lairé;  mais  il  ne  produisit  "e  resta  pas  long-temps  sous-secré- 

cela  un  crand  changement  t^îre  d'état;  car  environ  quiton* 

position  de  l'auteur  (a).  Il  mois  après ,  il  fut  nommé  trésorier 

lecefut  à  une  autre  cause  de  l'artillerie,  place  qu'il  iliaudunua 

ioson  dut  ses  premiers  suc-  bientôt  pour  celle  de  secret* ire- ad- 

ques.  On  les  a  surtout  altri-  joinl  de  la  trésorerie.  Il  perdit  Ions 

protection  de  sir  Edward  ms    emplois  en  i^Gâ,    lorsijue  le 

_^__^_^^^^„______  marquis  de  Rockingham  fut  mis  i  U 

•••(•«•.i«iain>i*iii-.r»i>n|i»*  lèleaesalTairTC.  Néanmoins ,  dans  ■• 

r'.V*il'ÎCl!™™T.Viï'.ili'u"»'ll"M  coarant  decetle  mémeannce, la mtr* 

••  a.n<r»,Mi..  j'>iiiq..'ii>irrt.  du  roi  nc  l'attacha  ,  malgré  l'oppo- 

L..  •■.(l.'Hdi.T;.    r-mt\nt.:„.  d'.llM«tlriB    i«f..  J'i'.'jTi/ «.'■«? 


*7«  "▼ 

•ition  du  miDÎstëre,  en  le  nommant 
ton  auditeur  des  comptes.  Cette 
circonstance  augmenta  encore  son 
Intimité'  avec  le  ministre  disgracié , 
et  éveilla  la  jalousie  de  ceux  qui 
s'appelaient  les  patriotes  :  il  était 
devenu  ,  suivant  eux,  Tentremet- 
teur  (  The  ^o-hetween  )  de  cette  prin- 
cesse auprès  du  trône.  Lorsque  lord 
'  Bute,  p^ur  s'éloigner  tout-à-ïail  des 
iffaires  publiques ,  se  fut  retiré  à  la 
campagne,  Jenktnson,  que  le  roi 
avait  toujours  distingué,  se  trouva  le 
chef  du  parti  qu'on  appelait  les  Amis 
du  roi,  composant  le  cabinet  secret , 
qui  y  selon  l'expression  de  lord  Gha- 
iham,  était  un  personnage  derrière 
Je  trône  plus  élevé  que  le  trône  mê- 
me {  I  ).  Les  honneurs  et  les  emplois 
l'accablîrcnt  à  cctie  époque  :  lord 
de  ramirauté  en  1 767 ,  il  avait  été 
nommé  en  f^QO  secrétaire  de  la 
trésorerie  ,  place  qu*il  occtjpa  sous 
les  miuistpres  de  Grenville  et  de 
Grafton.  Elevé  en  177't  à  l'emploi 
de  vice-trésorier  d'Irlande  qui  aon- 
nait  entrée  au  conseil  privé,  il  ache- 
ta, de  Fox ,  en  177^,  la  place  de  clerc 
des  rôles  (  clerk  ofpells  )  en  Irlande, 

2tii  formait  une  partie  du  patrimoine 
e  celui-ci  :  l'année  suivante  il  fut 
nommé  grand-maitrc  de  la  monnaie, 
à  la  place  delordCadogan.En  1778, 
il  fut  appelé  au  poste  de  secrétaire  de 
ia  guerre ,  dans  lequel  il  se  trouvait 
encore  en  1781 ,  défendant  avec  ta- 
lent les  intérêts  de  l'armée  À  la 
chambre  des  commîmes.  Le  débat 
devint  alors  fort  vif  entre  les  amis 
de  Jeiikînson  et  les  membres  de  l'op- 
position :  la  majorité  qiu'  avait  jus- 
que-là voté  avec  le  ministère,  se 
parugea ,  et  fmit  par  l'aliandonner  ; 
ce  qui  amena  sa  chute  en  1 78:1.  Jcn- 


tnmrteau 


(1)  On  diMit  dana  Iv  public  âne  le  m« 
^Mttiqu0  tin  comte  tte  Bitte  ftmft  f*it  mmur 
•itu^rir  le*  mp^mieê  de  M.  JW/iImma. 


LÏV 

kinson,  rentre  dans  la  TiepriTëe,coi> 
sacra  tous  ses  moments  à  complet» 
sa  Collection  de  traités  f  ails  aepms 
1648.  Mais  bientôt  on  antre  chaBg^ 
ment  politique  le  rarit  à  ses  travm 
littéraires  ;  Pitt  qni  Tenait  de  repren- 
dre les  rênes  da  gouvernement,  nV 
Tait  pas  oublié  que  Jenknison  anit 
fortement  appuyé  ses  ptqets.  DU 
en  témoigna  sa  reconnaissance  en  U 
faisant  donner,  en  1 786,  Femploi  di 
chancelier  do  dnch^  de  Lancasiiv: 
nea  après  Jenkînson  fut  créébuin 
Ha  wbsbnry,  et  président  dn  cohôI 
de  commerce^^  ptaee  que  son  mri 
ôgeet  sesinfirmitds  leforefaenldeif 
signer  en  1801 ,  pour  se  ittiteita» 
à-fait  des  aflaires  mUiqaes.  ^m 
riuterralle ,  U  derait  baran  hM> 
ditaire  par  la  mort  de  son  parni, 
sir  Banks  JenkinsouyeC  il  fol  poam 
de  la  riche  sinécure  de  lecereur  db 
dooanes  ({oe  celni-d  oecanait  Efa- 
Té  à  la  dignité  de  pair  d^arictor- 
tt ,  aTec  le  titre  de  comte  2e  U- 
verpool,en  i7g6,  JenLinson  fcl 
autorisé  par  le  roi  à  éeutdfr  kf 
armes  de  cette  Tille  afae 
de  sa  famille.  Tons  ces  \i 
étaient  sans  doute 
et  la  devise  qu'il  prit  poariâaéeii- 
son  :  Palma  non  sineptdpenMmm 
qu'il  s'en  croyait  digne.  Lord  liicr* 
pool  est  mort  à  Londres  le  17  d^ 
cembre  1808,  laissant  an  fili  déjk 
parreeu  aux  premiers  empbb  «  ft 
qui  a  succédé  à  ses  dignité  Ce  wt 
nistre  partagea  long-temps  la  ksim 
qui  s'atUchait  auxtmu  £lordBM; 
qu'on  accusait  de  gourervr  le  té^ 
et  de  disposer  de  toutes  les 
L'animosité  du  peuple  Ait  1 
et  le  célèbre  pamphlet  de 
les  méconteniemenis  ^ 
encouragea  la  oatir** ,  Les 
sup])oscs  du  conseil  siicreldt 
Itf^  objets  continuels    ss 


LIV 

U  miillituilf,  qui  les  accusait  de  |a  aé- 

Sraliun  des  rolonies  anidrîcaiues, 
toutes  lei  fausses  mesures  prises 
par!e{*ouverneraenl,et  lies  fâcheut 
re'sullaU  qui  en  furent  la  suilc.Lord 
Liverpoul  était  souple,  ad ruit;  quel- 
ques-uns disent  mjme,  artidcieux  et 
intricaiil.  Il  est  juste  d'ajouter  qiic 
ces  dernier»  reproche»  vinrent  de 
l'oppoiittun.  La  poslérilé  qui  ne  le 
justiltcra  p^^  sur  toutes  ces  accit- 
ulions,  n  oubliera  cependant  puînt 
que  c'est  k  lui  que  l' Angleterre  a  dâ 
Min  trailt'  dp  commerce  arec  l'A- 
n^uue,  et  (jii'il  ne  se  LornA  pas 
k  indiquer ,  m^iis  qu'il  cr^a  la  p^cbc 
ie  ia  bdicine  dans  les  mers  du  Sud. 
Avaut  »ou  •■levaliun ,  le  comte  de 
l^rrr[>oi)l  jMrlait  fréquemment  k 
It  chambre  des  communes  ,  et  tou- 
î«on  avec  un  grand  sens;  mais  il 
ne  se  leva  que  rarement  lorsqu'il 
tat  parvenu  aus  nrcmiers  emplois. 
Cependant  on  I  e'couuit  luu|ours 
'avec  une  grande  attculion.  Ou  a 
je  lui  :  I.  Collection  des  Traités 
it  .filSi  i;83,  3  vol.,  ic-8-. 
1785.  En  tète  de  cet  ouvrage  on 
a  réimprime  son  discours  sur  ta 
conduite  de  la  Grande-Bretagne 
i  téeari  des  Puissances  neutres, 
etc.  11.  Traité  sur  les  Monnaies 
dtt  roj'Aume,  dans  une  lettre  au  roi, 
l8o5,in-4".  D-z-5. 

LIVIE-MUSILLE  (LiviA  Dbu- 
sillaAucusta  ,ou Juui  Augusti), 
de  rillnslrc  famille  Ci.jivdii  ,  aa- 

Sil  l'an  de  Rome  (kfi  ;  elle  e'iaît 
le  de  Liviiii  Drusillus  Claudianus, 
qui  défendit  la  cause  de  Brulus  el 
Cusius,elsedoDna  U  mortaprtsla 
bataille  de  Philinpes.  Livie  épousa 
Tibtre  Claudius  Néron ,  d'abord  ^ré- 
leur  et  ensuite  pontife ,  qui  se  décla- 
ra eontre  les  triumvirs  :  elle  raccom- 
pagna dans  sa  fuite,  et  fut  accueillie 
par  l*s  I.acédémonient ,  qu'<U«  j4- 


LIV 


579 


compensa  depuis  de  l'asile  qu'ils  lui 
avaient  accordé.  A  une  rare  beauté, 
Livie  joignait  un  esprit  très-cultivé, 
et  toutes  les  qualités  propres  k  eu 
relerer  l'éclat.  A  son  retour  A  Rome, 
Auguste  en  deviut  pastionnémeut 
amoureux, el  la  demandaâson  mari, 

r'  n'osa  pas  Is  lui  refiuer  ;  il  ri^pu> 
sa  femme  Scribonîe  ,  d  (épousa 
Livie,  déjà  mtre  d'un  fiUFtciieeinte 
désix  tnois  (t).  Les  pontifps  con- 
suIlA  par  Au|;uslc  ne  pcnslrcnt  pas 

Îuc  b  grmiessB  de  Livie  dlll  retur- 
cr  son  mariage.  Elle  av.iit  vingt 
ans  luriqu'ellefut  appelée  h  p.irtauer 
l'empire  du  monde:  et  girobiani  ha- 
bilement du  l'asirendant  qu'elle  .ivatt 
pris  sur  Auguste  ,  elle  songea  aussi* 
tdt  k  assurer  le  Xxfiw  k  son  (Ils  Ti> 
bère.  EUi-  fui  soupçonnée  d'avoir  ca 
part  âla  mortdcMnrccllus,qui  pou- 
vait itre  un  obstacle  k  ses  vues  ambi- 
tieuses ;  mais  cm  doit  dire  que  rien 
ne  parait  justiHer  cet  odieut  soup- 
çon. (  rayez  M*bc;ri:lus.  )  Elle  en! 
oientôt  k  pleurer  elle-mtme  l.i  mort 
de  son  second  fils  {  Drusus  Ciernia- 
nicus  )  ;  mais  elle  n'imiia  point  Oc- 
tavie,  qui  avait  fatigué  Auguste  pat 
l'eii^és  de  sa  douleur  ;  elle  prêta  t'o- 
reillnaiix  consolationsqueclterrhaît 
â  lui  donner  le  philosophe  Aieus  ; 
el  elle  parut  sensible  aus  honneurs 
qu'Auguste  lui  décerna  pour  la  dis^ 
traire  de  sa  tristesse.  Livie  ne  put 
crapArher  son  fils  Tibère,  dont  le  ta- 
r  ctire  sombre  commençaiiÂsc  ma- 
nifesier,  de  se  retirer  omis  l'ilc  d« 
Rhodes,  dont  le  séjour  lui  avait  plu  ; 
mais  elle  continua  dt  veiller  sur  sel 
ini^réts.  Aprï*  la  mort  prAiUlurée 


58o 


LIV 


des  deux  fils  de  Julie^  elle  se  hÂta  de 
le  faire  rcTeuir  à  Rome  j  et  le  lit  a- 
dopter  par  Auguste,  en  même  temps 
qu  Agrippa  Posthume^  le  dernier  re- 
jeton de  la  famille  des  Césars.  Elle 
songea  pour  lors  à  écarter  Agrippa, 
et  le  peignit  à  Aucuste  sous  des  cou- 
kurs  tellement  odieuses  qu'il  se  déter- 
mina euân  à  l'exclure  desasuccession. 
Après  avoir  comblé  tout  l'interyalle 
qui  séparait  son  Gis  du  trône ,  il  ne 
lui  restait  plus  qu'à  l'y  faire  monter; 
et  quelques  historiens  l'accusent  d'à-* 
voir  hâté  la  mort  d'Auguste ,  e6  lui 
faisant  manger  des  figues  empoison- 
nées (  I  ).  Mais  ce  qui  est  plus  certain, 
c'est  qu'elle  se  rendit  maîtresse  des 
derniers  moments  de  l'empereur, et 
Qu'elle  tint  sa  mort  cachée  jusqu'à 
1  arrivée  de  son  fils  alors  absent  Au- 
guste expira  doucement  entre  ses 
Bras,  en  lui  disant  :  a  Livie,  conser- 
»  YC'i  le  souvenir  d'un  époux  qui 
»  vous  a  tendrement  aimée;  adieu 
»  pour  jamais.  »  Livie  était  la  confi- 
dente des  plus  secrètes  pensées  de 
cet  empereur  ;  il  la  consultait  souvent, 
et  se  trouvait  bien  de  ses  avb  :  ce  fut 
elle  qui  lui  conseilla  d'user  de  clé- 
mence envers  Ginna  ;  et  Auguste  a- 
vouait  qu'il  lui  devait  une  partie  de 
l'éclat  de  son  règne.  Par  une  dispo- 
sition siu{i^lière  de  son  testament , 
il  adopta  Livie ,  lui  ordonna  de  pren- 
dre le  nom  de  Julia  Au^sta,  et 
l'institua  son  héritière  avec  Tibère. 
Livie  témoigna  la  plus  grande  dou- 
leur de  la  mort  d'Auguste  :  elle  pré- 
sida elle-même  à  la  cérémonie  de  son 
apothéose, et  voulut  être  la  prétresse 
du  temple  érigé  au  nouveau  dieu, 


(i)  Aucun  (Iri  criniM  rtproch^t  à  Livia  B*Mt 
prouvai  quani  •  ratcuaatloB  d'«nipoitoiin«iii«nl 
r«Bouv«l,.e  contra  ello  •  U  niort  â'Auf  uit*  ,  U 
••t  •••€■  Bimple  ,  dit  Diirajiu  d«  LanalU ,  qu'on 
»i«ur«  k  Mii.nl.  et  ••U*  ans,  «ans  qu*il  «oit 
?  j  '••''•»  P»»»"  MpIiqMor  c«it« mon,  fU  mcwirir 
•  iUa  «auM*  wtTMnUaairM. 


LIY 

dms  son  propre  palais,  i mère  st 
montra  peu  reconnaissaiit  envers  u 
mère  ;  il  s'opposa  à  ce  que  le  saut 
lui  déœmAt  de  nonteanx  honneon; 
et  ne  la  consnlta  pmnt  sur  les  afEuics 
publiques  :  mais  ce  prince  disùnlé 
censervait  les  apparences,  et  cachai 
son  ingratitude  sous  les  formes  ds 
respect.  Un  jour  Livie  lui  ayant  de- 
mandé une  place  do)Qee  poornadt 
ses  prot^és,  Tibère  lui  répondic 
^'il  raccorderait  à  condition  qii'oa 
inscrirait  an  registre  que  c'était  me 
faveur  qui  lui  avait  été'  extorquée  par 
sa  mère.  Cette  réponse  indigna  Lirie, 
et  s'étant  fait  apporter  sa  casMtle , 
elle  en  tira  un  bulet  d'Auguste^qd  m 
plaignait  déjà  de  la  dureté  et  die  l'hu- 
meur intraitable  de  Tibère.  Db  ce 
moment  il  ne  crut  plus  devoir  oser 
d'aucun  ménagement,  et»  nunpaal 
avec  sa  mère  j  il  s'âoigna  ncfle 

Sour  toujours.  Livie  Bonmt  l'aÉ 
e  Rome  78a,  ^i^  Jéns-Chrisi, 
à  l'âge  de  86  ans.  Ses  funénilla 
se  firoit  sans  aucune  espèce  de  pom- 
pe. Son  arrière-petit-fils  y  C  Ci- 
ligula ,  prononça  son  oraison  f«è- 
bre,  et  ce  fut  à-peu-près  le  seul  hoa- 
neur  rendu  à  sa  mëmoiie.  Son  tes- 
tament ne  fut  point  exëcnié.Clndey 
qu'elle  n'avait  jamais  aimtf ,  pane- 
nu  à  l'empire ,  lui  fit  dëoener  ki 
honneurs  divins.  Livie,  que  Galink 
nommait  un  Ulysie  en  |npe  (  fojf. 
Suétone  ) ,  avait  de  grandes  qas- 
lités.  Dion-Gassins  raconte  que  qw- 
qu'un  lui  ayant  demandé  par  qads 
moyens  elle  avait  acquis  tant  de  dt* 
dit  sur  Auguste,    elle  rëpondii: 
«  Mon  secret  est  bien  simple.  Té 
»  toujours  vécu  sage,  î*ai  étudié  isrt 
»  ce  qui  pouvait  bai  plaire;  je  B*a 
1»  jamais  témoigné  de  cnrîoBlê  ia* 
»  discrète ,  ni  par  rapport  à  w^d- 
»  fairesy  ni  parrapport  il  sesgalo- 
•  teriesi  que  j'ai  mêar  affecM dl 


^  LTV 

»  gnoKr  (0.>  Taeile,qiii  aaccr^ 
éiié,  ou  dà  mtiins  qai  n'a  pas  cher- 
che à  dUsimnler  tow  le*  reproches 
qu'on  a  faits  k  Lirie ,  reproches  luù- 
tfoement  fondes  sur  ses  mes  amfai- 
Ueuses,  et  dont  aucun  n'est  prouve, 
M  (ait  d'elle  ce  portrait:  ■  Elle  avait 
ose  vertu  digne  des  premiers  temps, 
avec  pins  d'enjouement  qu'alors  on 
d'oi  peruettaU  aux  femmes,  mère 
impérieuse  ,  épouse  comptaisanle , 
■jant  un  peu  de  la  dissimulation  de 
•on  fib,  comlnn^  avec  toute  l'a- 
dresse de  ion  mari.  •  (  AiuuiUi , 
Kv. ,  V ,  I ,  tradnctioii  de  Dtireau  de 
Lanulle.}  W—s. 

UVIE  -  LIVILLE  (  Livi.  -  Li- 
▼iLt-a  ),  petite-fille  de  l'impératrice 
livît  et  scmr  de  Germamcus ,  fut 
mariée  fort  jeime  A  Dnuus ,  son 
cousin  ,  fils  de  Tibërc.  Dans  le 
temps  ipie  la  mort  de  Germanicus 
plongeait  dans  le  deuil  tous  les  ci- 
toyens ,  elle  accoucha  de  deux  en- 
fants mâles.  Cet  cTcnemeat  causa  à 
Tibère  une  joie  tjui  ne  fut  point 
partagée  par  le  peuple ,  livre  à  la 
tristesse.  Livie  se   filisa  corrom- 

J»re  par  cet  infâme  Se'jan  ,  dont 
c  nom,  juslement  flc'tri,  rappelle 
le  souTeuir  de  tous  les  crimes.  Il 
sut  lui  perïiuadcr  qu'épris  de  ses 
charmes,  il  n'avait  d'autre  ambition 
que  de  l'éponser  pour  partager  avec 
elle  le  Irdne  du  monde  ;  cl  la  uifcce 
d'Augusie,  la  belle-GIle  de  Tilcrc  , 
consentit  à  échanger  une  grandeur 
assurée  contre  une  clcvation  future, 
iJeine  de  risques ,  et  qui  devait  être 
le  fruit  d'un  crime  odieux,  A  quel- 
que temps  de  là,  son  mari  Drusus 
mourut  d'un  poison  lent  (  Vayex 
Dblsis,!.   Xn,   p.  5o;;el  Livie 


UV  58t' 

s'abaissa  au  point  de  devenir  la  com- 
plice de  Se'jan  dans  l'exéciiiion  de 
ses  projpts  contre  les  fils  de  Germa- 
nicus ,  dont  l'existence  était  un  obs- 
t-icle  à  son  élévation.  Ce  vd  sicairc 
osa  bien  ensuite  demander  à  Tibère 
son  consentement  pour  épouser  Li- 
vie. Ce  prince  dissimulé  mit  dans 
son  refus  tous  tes  ménagements  qu'il 
crut  propres  à  l'adoucir;  mais  il 
comnicn^-a  dès-lors  a  perdre  de  la 
çdniiance  qu'il  avilit  dans  Séjan  ,  et 
il  (iuU  par  l'abandonner  à  ses  enne- 
mis (  f'oy.  SwAf»  ).  Alors  senle- 
meol  Tibère  apprit  tiue  Dnisus  était 
mort  empoisonné  :  il  Gt  appliquer  â 
la  question  tous  ceux  qui  furent 
soupçonnés  d'avoir  pris  part  à  ce 
crime,  et  ils  périrent  dans  les  sup- 

Î lices  (  l'an  de  ItofDC  784.  3 1  depuis 
.  Cb.  ).  Ou  dit  que  Livie,  laissée  à 
sa  mère  la  vertueuse  Anioota ,  fut 
enfermée 
cachot,  o 
séii.il  rendit  un  décret  qui  ordonnait 
d'abolir  SCS  images.  —  Livie-Obes- 
TiLLECXivid-OrvrtiUtf  )  ,dame  ro- 
maine d'une  illustre  famille,  eut  U 
malheur  de  plaire  à  Tcmpereur  Ca- 
ligula  ,  qui  U  ravft  à  C^pamius- 
Pison,  le  jour  même  de  U  cmmonie 
de  son  mariage.  SuétotM  rapporte 
mie  Caligula  ^tant  entre  dans  ta  salle 
du  festin,  et  ajant  vu  Pilon  placé 
près  d'Orestille ,  lui  dit  d'un  ton 
menaçant  :  a  Ne  pressez  pas  tant 
mon  épouse  ■  \  et  qu'après  le  repas, 
il  força  cetteinfortunéc  de  le  suivre. 
I^  lendemain,  il  fit  publier  qu'il 
s'était  marié  à  la  nuniire  de  Bonui- 
lus  et  d'Augnitc.  Qudmn  jonn 
après,  il  répudia  OrestiUejetajmit 
appris  qu'elle  ■'âaït  rAwe  i  mb 

fremier  mari  ,  il  les  exila  l'un  et 
autre  dant  des  lienx  léporâ ,  pour 
leur  dier  U  ooBsoktîoD  d'être  n- 
samble.  W^->- 


58a  WV 

LIVIUS-ANDRONICCS.  Fojrêz 
Andronicus. 
LIVIUS  (TiTuft).  f^.  TiTE-Livi. 
LIVON  ,  roi  d'Arménie.  (  Fojrez 

IiEOff.  ) 

LIVONIERE  (  Claude  Poqdet 
DE  ),  habile  jurisconsulte  y  conseiller 
au  presidial  d'Angers ,  sa  patrie  ^ 
professeur  en  droit  français  dans  la 
même  ville ,  mourut  à  Paris ,  où  il 
poursuivait  un  procès  ,  en  1726 , 
dans  la  soixante-quatorzième  année 
de  son  âge.  Une  expenence  de  plus 
de  cinquante  ans ,  jointe  à  une 
étude  assidue  de  la  coutume  ,  le 
faisaient  regarder  comme  l'oracle 
de  sa  province.  11  était  d'uiie  grande 
modestie  ,  redoutant  la  qualité  d'au- 
teur ;  et  il  ne  se  servit  de  son  crédit 
que  pour  être  le  pacificateur  des  fa- 
milles. On  a  de  lui  :  I.  Un  bon  iie- 
cueildes  ccmmentaires  sur  la  coutu- 
me d'Anjou,  Paris,  1 7^15,  a  vol.  in- 
fol.  II.  Traité desjief s,  i']'iç)yin-/^^,^ 
spécialement  destiné  à  expliquer  ce 
qui  se  pratiquait  pour  les  fieu  dans 
l'Anjou  et  le  Maine.  III.  Règles  du 
droit  français,  1780 ,  et  1768, 
in  -  12  ;  cet  ouvrage  ,  ou'il  regar- 
dait comme  le  plus  chén  de  ses  en- 
fants y  n'a  pour  objet  que  le  droit 
commun  des  pays  coutumicrs.  On 
reproche  à  Tauteur  d'avoir  donné 
ti'op  d'étendue  à  certaines  règles  qui 
n'ont  d'application  que  dans  des  cas 

Î)articuliers  ;  de  n'avoir  pas  marqué 
a  différence  entre  les  usages  du  par- 
lement de  Pc! ris  et  ceux  des  autres 
ressorts ,  et  de  n'avoir  pas  averti  du 
partage  de  sentiments  parmi  les  ju- 
risconsultes sur  certains  articles.  IV. 
Dissertation  sur  Vanciennelé  de 
runii^ersité d'Angers ,  i736,in-4°.' 

T— D. 
UVOY  (  Le  P.  TiMOTnÉE  de  ), 
littérateur,  né  vers  1715,  à  Pithi-    dû  bonheur  public,  ibid.  tl'py* 
viers  j  prit  l'habit  religieux  dans  la    vol.  in- 1 2;  —  et  enCada  P,  N oftat 


tIV 

congi^tUA  des  BanaUtes  ,  ci 
fut  chargé  d'eosei|;iier  les  huma- 
nités dsau  diflOerents  eoUtet.  Il 
visita  ensuite  l'Italie ,  bii  u  icçni 
un  accueil  distiiuiié  des  saraiits ,  et 
fnt  agr^éà  pliisienn  sodëlà  lilté- 
raires.I)ie  retour  en  France,  îl  fiznson 
séjour  à  Parisy  où  il  numml  le  orj 
septembre  1 777 ,  après  aToir  puhGé 
différents  ouvrages  août  1^  rédaction 
occupa  ses  dernières  années,  savoir: 
hDictionnairedes  Sj^nar^mesjrmh 
fOMyParis,  1767, in-8^.  Beauzéecn 
a  donné  une  âition  plus  complète , 
et  corrigée  y  ibid.,  1 708,  iii-8^.  Ccrt 
un  ouvrage  utile,  partîculièfcmenC 
aux  versiHcatenrs  ;  le  plan  en  est 
tout-à-fait  difloient  de  celui  des 
Sjrnor^frmes  de  Girard  ou  de  Bon- 
baud ,  dont  le  but  est  d*analyser  la 
signification  précise  des  mots ,  cl 
d'exposer  les  nuances  délicates  q« 
distinguent  ceux  qu'on  serait  tenté 
d'emjMover  indifféremment  i'unpoar 
l'autre.  Le  P.  de  Livoy ,  nu  contraire, 
écartant  toute  discussion,  foumit,  k 
chaque  mot ,  un  ou  plusieurs  termes 
à-j^ieu-près  équivalents  pour  récri- 
vam  oui  ne  tient  pas  oeauconp  k 
n'emjMoyer  que  le  mot  propre,  maîi 
qui  craint  surtout  de  répéter  un  mot 
déjà  employé.  IL  Lettre  à  M.  ie 
S.  B.  sur  les  Réflexions  morales 
d'Amelot  de  la  Houssayc,  ih.  1769, 
in-i'i.  IIL  Le  P.  de  Lîvoy  a  tradnît 
deritalicn  de  Denina,  Le  T^UeMi 
des  révolutions  de  la  littérmtmFem^ 
cienne  et  moderne ,  Paris  ,  17G] , 
m-ia  ;  —  du  P.  Bartoli ,  Vkamm 
de  lettres,  avec  une  prâaoe  et  dn 
notes  du  traducteur,ibkLi768^v«L 
in  \i\  —  du  P.  Gexdil  (  depuis  eir* 
diual  ),  Exposition  ah^égée  dos  CO' 
ractères  de  la  vraie  religion,  QàL 
i77o,in-i'i;— deMuratori,  7rwltf 


IIV  LIZ  S8î 

ï,  Foyan  ^Etpafnt ,  bit  appelle  \xat^loyable  lâcheté ,  dVuI 

tS,  avec  des  iu>tettiUtoriquef,  aucun  )iicccs;<rt  le  cardinal  vouLint 

ipUqnM  et  critiques  ,  et  nne  avoir  un  premier  prùiiiRot  â  m  dê- 

ùiamiAdestabJeauxelaulrM  voUon,  LiïcI  Tut  oL[ige,  en  i55a  , 

ra  deMadrid,  de  l'Etcurial  et  de  se  demeure  pour  oblenii-  mjd  par- 

■t-Ildefoiise ,  Paris  ,  1773,3  dan.  On  lui  douna,  enconsiderAtioa 

i-ta.  Le  voyage  du  P.  (kynu  de  sa  panvrete ,  l'abbaye  de  Saiat- 

>aruiSain(-Peienbaurg,i765,  Victor,  où   il   re^uE  lapràriMea 

in-â°.  Le  traducteur  en  a  r»  i553.  Il  mourut  le  7  luin   i554> 

i  beaucoup  de  longueurs  et  C'était  wi  magisirat  e'dairc  ,  oo- 

litâ  ,  et  y  a  joïal  oet  notei  cupc  tO)it  eolier  de  ses  fooctioni , 

Durent  son  goilt  et  ton  juge-  et   si   dcsiulércssc ,    i{u'en    se    dé* 

mais  son  style  est  dépourru  poiiillaot   de  sa  chaire,  il  ne   lui 

ince^  C'est  sur  la  version  duP.  serait  pas  reste  de  quoi  avoir  da 

or,  qiiele  fo^a^  de  Cayme  pain,  sans  le  bencficc  dont  on  1^ 

râduil  en  allemand,  Leipz^,  poutrulpar  commisération.  .Ses  Ai. 

in-6°.  W — s,  faiitséltuent  lia  inc1auc;e  de  Tcrmet^ 

ET  (  PiEABE  ) ,  jxi  dans  les  et  de  feil)lesse  ,  une  loquaiiie  qui 

Eitesd'Auvei^e,audioc^de  le  rendait  incommode  (t  sonvent 

lour,  eierça ,  vers  l'an  1 4S3 ,  riijicule  ,  et  un  ii:le  Canatique  cantr* 

ession  d'avocat  au  parlement  les  protestants, qu'il  poutsuirit  avec 

is,  où  il  devint  conseiller  ea  nne  eiccssive  scve'riufdansta  Chaa^ 

avocat-géue'ral  en    iSi^  ,  et  hre  anlaUe,  dont  il  fut  le  cre'atenr, 

T  président  en  iSag.  Ce  ma*  et  qu'il  présida   presque  toujoun, 

eut  le  malheur  d'indisposer  Cependant,  il  ne  l«ut  pu  adopter, 

lui  toute  la  maison  de  Lor-  a  cet  e'gard,  tout  ce  qn'eu  rappor- 

pour  avoir  fait  refuser  aux  tcnl  les   bislorieus  de   I4  nouvelle 

,  daus  une  plaidoirie ,  le  ti-  secte  ,  qui  ont  exagi'ré  (es  cniautéa 

princes,  réservé  alors  ex-  dcLiteLlU'occiipa,diiiuta  cctrail*. 
ment  aux  princes  du  sang,  à  composer  des  livres,  cniicrcmc^ 
dinal  de  Lorraine  présidant  oubtiésau|ourd'tmî,  dans  lesquels op 
r  au  conseil ,  Liiet  qui  s'y  rcmangue  plus  de  u-le  que  de  pria- 
it ,  preU-ndil ,  nonobstant  la  ripes,  plus  d'éiudittOD  que  de  rai- 
r.iucedcrimiHfrieui  ministre,  sonnemcut.  Bêic  les  tourna  eu  ridt- 

droil  d'opiner  asMS  et  cou-  cule  ,  p^r  ud  écrit  macajonique ,  ig- 

c  cardinal  saisit  cette  occasion  sert-  (Uns  les  Eputoite  oitamm^ 

eDff;T  sa  maison  de  l' outrage  viroruin  (  Voy.  (îau'ius  ) ,  et  0^  tl 

retendait  en  avoir  reçu  :  d  suppose  que  MagûtMt  Beuedict^t 

u  la  duchesse  de  Valcntinois  Patiaranûiu ,  envoyé  à  Gvitvepfr 

a  querelle  ,  et  accusa  Liiet  l'auteur  ,  pour  savoir  ce  qu'on  y 

parlé  insolerumentdu  roLCe  ditait    de  ses   ouvrages,  lui  rend 

ireui  vieillard,  cil'rayé  des  me-  compte  de  sa  commission.  Ce  sont 

lu  cardinal  ministre,  et  mal  des  Irriii»  sur  diverses  tuaùira  , 

i  par  soo  corps  ,  qui  n'était  qu'il  lit  imprimer  en   i^S-a,  u  vol. 

:hc   d'avilir   un   autre   chef,  in'4'*' ;  son  style  est  ampoulé,  M  il 

jeter  atix  pieds  de  sou  en-  se  sent  du  lïle  ardent  dont  t'auirur 

>tte  demarcbe,  que  UeXWu  ctaû  aminé  eoatrc  Ictihcnfli^m.  Ota 


!»4  i.ra 

peut  juger  ie  jion  dîiCcrnwnMI  par 
ce  qu'il  dit  rontre  les  vertioDS  de 
l'Ecriture  eoUlwuc  viilg-iir«:il  pr(f- 
tend  que  ^aod  h  Bible  fut  Irnauilt 
en  latin  ,  dans  Ira  premiers  tiïcles  , 
il  y  avait  deux  «Oites  de  latin  ,  l'un 
pour  les  MTsiiti  ,  cl  Vautre  pour  le 

Peuple  ,  et  qu'ainsi  la  veruon  de 
Bfriiiire  ayaut  cte'  faite  dans  la 
premier  latia  ,  cr  o'cUit  pas  pro- 
prement une  traduction  en  langue 
vulgaire.  Liict  entendait  mioux  I«s 
nalières  de  jurisprudence  ,  coroine 
on  peut  en  juger  pr  son  traite'  post- 
hume de  la  Manière  de  procéder 
dan\  les  causes  erimineOes  et  ci- 
viles ,  où  l'on  trouve  d'excellenU 
pri-ccples  ,  et  oii  l'on  voit  comment 
nos  ancêtres  instruisaient  les  procé- 
dures. L— 8 — E  cl  T — tt. 

LLHWYD  ou  LLOTD.  f*<îr« 
Llwïd. 

LLOYD  (Nicolas),  Wogr.iphean. 
clais.naauii  en  ifl34.à  Holion  dans 
le  FlinL'hire.  Après  avoir  fait  «es 
premières  ctcides  à  Wykehant,  prts 
de  Winchester,  il  fut  rcpi  maître  fes- 
arls  à  Oiford,  en  iâ38.  Il  devînt 
cnaidte  chapelain  du  docteur  Bland< 
furd,ipii  avant  e'te'  nomme  if v^iie 
d'Oïford.lui  donn.i,  en  tVy^t  .h 
cure  de  Ncwingion  dans  le  comi^de 
Surrey.  II  y  moiimi  en  iCSo  .  lais- 
sant la  réputation  d'un  eccli^iasti- 
qne  également  pieus  et  instruit.  On 
a  de  lui:  Dietionnarium  hisioricun, 
esagraphicum ,  poëiiciim,  gmlium, 
huminum  ,  deorum  g^ntiliam  ,  n- 
ffortum,  etc.  Oxford,  i&;o,  in-fùl, 
83n  pages.  C'est  une  réimpres«ion 
du  diciiouiuirc  de  (Parles  tstieunc, 
mais  avec  des  corrections  et  des  ad- 
ditions qui  en  font,  pour  ainsi  dire, 
un  ouvrace  nouveau  :  il  en  parut 
nue  seconde  édition  'iprts  la  mort 
duLloyd,  Loadi'es,  1686.  io-fnl., 
avvc  dcnouTcUes  additions;  ctipini- 


tî-0  V 

tmi^^  ne  tail  pf-H 
les,  tl  conscrtcoicamH 
en  Augleieire ,  et  i  H 
utilité  pour  llntt&H 
I  qui  se  Irouveni  diH  ^Ê 


ijnt  ce  dicttomi^^  ne  tail  pl- 
axempt  de  fautes,  tl  conscrtcencam 
des  partiMn»  en  Augleieire ,  et  i 
n'est  pas  uns  utïUle*  pour  rutt^ 
ceuce  des  noms  qui  se  Irouveni  diH 
Humère,  dans  UcrodMc  et  diu 
Sirabim.  W—*. 

IXOYD  (D4VID),  Uuenpiiri 
faisiorieu  engUîs .  né  tlava  le  Mow- 
nctbshirr,  en  i635,  oexupa  loas- 
si veulent  divers  emplois  dias  k  ni- 
nistire  de  l'égltM ,  et  nounrt  le  16 
Kvrier  i6ç)i  .djuuielien  de  tana» 
sance.  On  a  de  lui ,  en  aagUit!  L 
Politique  Kodarnt  achevée,  n  Lt$ 
actions  ei  U'eaaitiit  puUia  da  ^ 
Itérai  Honk ,  Londres ,  1 660 .  iaV^ 
11.  Piirirait  de  S.  3f.  le  «m  fW- 
les  II,ihiiL,  iâ6o,iii  8°.  IW.l  Om- 
bre de  lacoiate.ued*  8ri4mretit, 
il)id.,  lOfiî.in-g».  Uhai&Vtnm 
avait  clé  de  prémiter  Mit  hmw 
comme  exem|ilcâ  toutes  JetléMMi: 
mais  on  prétend  que  le  coBto,  (fce- 
que  de  ce  que  C' 
piihliG  kous  un  liirc  «â~ 
par  un  homme  ulociir  mU  ae  rt»- 
dait  ps  à  ion  épouse  la  pisiiea  k  la- 
quelle elle  avait  des  droits ,  ialHM 
im  proci^  à  Lloyi]  ,  qui  lot  et»- 
damne  k  sis  mois  de  prison.  ScM 
auteur,  duui  les  initutiuaa  sUiM 

Cures,  eût  compose'mlilieUecvalR 
1  «imtesw,  if  uVai  pas  vté  bm 
ptni  séviremcut.  IV.  bmr  lea  iaaK 
flots,  etc.  .ihid. ,   I  " 

uuhlié  «ons  la  nnoi  d' 
V.  fies  des  ffommes 
lOW.in-â".  C'est  w 
Utmie.W  Paroles 
ranis  et  des  mo'ts , 
table  à  un  monde  du 
et  ilJH; 

ne  uirU ptn des Miractet.ik, 
in-jî".  (  f'qyr:  Gn^ars^nas, 
XVIIl.pa6e3â7.)VlII. /.«, 
mn  d'état  et  Us  Fava  U 


trifarmatim,  ÏHi. ,  iMS , 
pâijKÎnitf  en  1670.  Il  en  a 
ié  ne  nonelle  édition  pu 
WiAwonb ,  en  1 766,  n  vol. 
irecdea  additions  tirées  d'au- 
nm ,  pour  mieux  faire  res- 
!  caractire  des  personnages, 
moires  de  la  Fie  des  pêr- 
^  ont  Mtiffèrt  pour  Imtr 
ne  darant  iarèbelUon ,  ib. , 
r^oL  Ces  deux  ouTrige*,  amè- 
critii|uà  par  qutlque*  itti- 
ontonporains  ,  contienneiit 
Mrsonnages  dont  il  est  qne^ 
es  particularités  qui  ne  it 
t  pas  ailleurs.  On  doit  néan- 
anTenir  que  Lloyd  est  trop 
t  louer  tans  restriclian  les 
)  ({ui  partageaient  sa  Taçon 
«r.  Cbarles  Wilhvforth  a, 
D  édition,  publiée  en  1766, 
n-8°.,  mis  à  ces  éloges  des 
aùoos  d'après  les  auteurs  re- 
ins. E— s. 
YD  (  Guillaume  ),  prélat 
,  était  né  dans  le  Berkshire, 
7.  Apr«  avoir  OMupé  di- 
nplois    dans   IVglise,  il   fut 

cure'  de  Sainl-M^rlin-dcS' 
^,  à  Londres.  Déjà  il  avait 
iwe  de  zèle  contre  le  calholi- 

par  plusieurs  ccrils.  lors- 
G77  ,  il  publia  des  Considé- 
sur  UvérilaJile  mojende  dé- 
e  papisme  dant  ce  lOj'aume, 
le  notice  sur  l'histoire  de  la 
ilion  en  Anglrtrrrc.  Il  y  pro. 
de  tolérer  les  catholiques  qui 
rinfaillibiliic  du  pajierison 
rdedéposerlesroi.s,  inéthode 
ée  par  Elisalieih  et  Jacques 
xesscur  :  il  fut  soupçonné  de 
er  les  dessein  s  de  la  cour.  Celle 
aul  acquis  une  Doiivrlle  force 
on  Ir-  vil  clivé  à  leréché  de 
is,iph.i'n  ifiSn,  Llnvd  jujea 
:rait  se  justiliiT  :  m;|i-.  ii-<  cvé- 


FXO  56% 

nemntfl  le  servirent  encore  mieux  à 
ceté^ard  sous  le  rnçne  de  Jacques  II  ; 
car  il  fut  un  de»  six  prcmiei'i  pré- 
lats eroprisonuésàla  Tour.ru  1688, 
pour  avoir  rcMilé  à  l'ordre  du  roi  qui 
enjoignait  de  distribtinr  (1  de  publier 
datis  lunles  leurs  tglis«  la  iCklara- 
tionrelativeàlaliberladceuDsciruue, 
(  f'ojez  JAcQuia  II,  XXI,  30^.  ) 
Vers  lartudel'aDiiA.la  part  aciiva 
qu'il  prti  i  U  iVrolution  ,  lui  valut 
lu  nlaredelordaumduier.En  i(i{yi, 
il  lut  Irunsférè  uiistc^  de  tirbllirli) 
ei  Oovenlrjr .  el  en  iBpt) .  à  rnliii  dit 
Wcreesler.  S'étant  mêlé ,  iiiaii  niiu 
son  fils ,  avec  Irop  de  chaleur ,  ilrt 
élection»  du  comlé  de  Worcw.lrr.  il 
fut  dénoncé  à  la  cbambre  des  com- 
munes ,  qui   prit  une  déliliérMliun 


l'évèque 

SUce  d'aumctnier  de  S.  M.  .^niiern 
ruilic^TtteBdrease.CependaulT.lojil 
r'iriliuiia  de  vMiir  il  la  cour  ;  mai* 
Fige  affaiblit  »es  facultés  intellee< 
tuelles;  car  Swift  raconte  qu'un  jour 
ce  prélat,  plus  au'octogÂiaire,  so 
présenta  devant  la  reine  pour  lui 
prouver  ,  d'aprb  le  texte  précia  du 
prophète  Daniel  et  de  l'Apocalypse, 
que  dans  quatre  ans  il  y  aurait  nna 
guerre  de  rebgion,  que  le  roi  de 
France  se  ferait  prolestant,  et  que  la 
n.ipauié  serait  abolie.  11  monmt  le 
3o  août  1717.  Tous  sea  conletnpo- 
rains  ont  fait  l'éloge  de  la  bonnea 
qualités  et  de  son  vaatffsavoir.  Sa 
conduite  eoTers  les  dissident*  de  son 
diocèse  fut  coDstammcnt  aScctuenM 
et  charitaUe  ;  il  fournit  d'cxceUenU 
matériaux  à  Rurncl  pour  son  //l'j- 
(««  de  Ut  !!rli,r,ne  .  ri  coopéra 
à  plusieurs  ouvr4gi-s  iuiportanls. 
On  a  de  lui  1  I.  Iliiloire  du  g.»,- 
tremement  de  V Kgliie  tel  tfu'il 
existait  doits  la  Orande-Bretagi'é 
et  (IriamUj  au  moment  où  Ur*- 


585 


LLO 


ligion  chrétienne  y  fut  introduite. 
Cel  ouvrage,  publié  en  1GS4,  ren- 
ferme des  documents  précieux  sur 
rhlstoire  de  l'Eglise  dans    les  iles 
Britanniques  ;   il  dut  son   origine 
au\   disputes  qui  venaient  d'avoir 
lieu  sur    l'épisconat ,    et    surtout 
au  traité  de  Blonucl ,  sur  le  même 
sujet.    Lloyd  avance  dans  cet  écrit 
que  l'on   doit  retrancher  de  l'his- 
toire  d*  Ecosse   48   '*oi^  ^I^'il   re- 
garde comme  fabuleux;  ce  qui  lui 
attira   une  attaque  violente  de  la 
part  de  George  Mackenzie  de  Ro- 
sehaugh  ,    avocat  de  Jacques  II, 
dans  sa  Défense  de  l'antiquité  de  la 
ligne  royale  d'Ecosse,  etc. ,  i685  , 
in-8<*.  Cette  pièce  ayant  été  vue  en- 
core en   manuscrit  ]>ar  le  docteur 
Stillingrieet,  il  fît  une  réponse  dé- 
taillée en  forme  de  préface  à  ses 
Origines  Brilannic(e.  II.  Plusieurs 
Opuscules,   les   uns  en  faveur  de 
l'église  anglicane  contre  l'église  ro- 
maine^  les  autres  destinés  à  dé- 
fendre les  catholiques,  ont  été  réu- 
nis en  I  vol.  in-4**.,  Londres,  i(>8<). 
m.  Abrégé  chronologique  de  la  Fie 
de Pjrthagore ,  i^X)f).  Djdwell,  dont 
il  avait   attaqué    l'opiuiou    sur  le 
temps  où  vivait  ce  philosophe,  y 
répondit  par  une  dissertatioi]^,  en 
1706.  IV.  Des  Ouvrages  ascétiques. 
V.  Des  Rcclwrches  sur  divers  points 
d'histoire  et  de  chronologie.  Sa  Sé- 
ries chronologie  a  olyinpiadum,elc, 
a  été  insérée  à  la  tête  du  Pindare  de 
West ,  1O97,  in-foL,  et  réimprimée 
plus  corrcctemcn  t  en  1 7  00 ,  Oxford , 
in-fol.  D — z — s  et  E — s. 

LLOYD  (  Robert  ) ,  littérateur 
anglais  du  xviii°.  siècle,  se  fit  re- 
marquer dès  sa  première  jeunesse 
autant  par  son  iuconduite  que  par 
son  talent  pour  la  poésie.  Ce  fut  à 
l'école  de  Westminster ,  où  il  était 
instituteur  y  qu'il  com[H)sa  le  plus 


LLO 

connn  de  ses  ouvrages  y  V.4i 
imprimé  en  1768.  La  publi 
de  ce  poème  donna  à  Churchil 
de  sa  Eosciade,  d'abord  attrî 
Lloyd, honneur  trop  dangerei 
lui:  mais  l'auteur  véritable , 
nommant  bientôt ,  se  présent 
rageusement  aux  traita  de  U 
que  qu'il  avait  provoquée.  I 
ayant  quitté  son  emploi  d'i 
tcur ,  et  continuant  à  être  for 
pé,  contracta  des  dettes  ,  po 
quelles  il  fut  mis  en  prison.  E 
sèment,  il  trouva  un  bien 
dans  Churchill ,  mauvais  ép 
mauvais  citoyen ,  mais  qui  i 
pendant  capable  de  sentir  cl 
pirer  une  amitié  véritable  et 
tante.  Cette  amitié  fut  tell< 
Churchill  étant  mort  au  mois 
vembre  1764,  Lloyd  en  con 
chagrin  qui  le  mit  au  to  mbeau  u 
après.  (  Fqjr.  Charles  Cacaci 
On  a  de  lui  cinq  pièces  de  \h 
médiocres,  enire  autres  la  No 
école  des  femmes^  comédie,: 
méedansie  Saint-James's  1 
une ,  1 7G3,  la  Mort  d'Adam 
gédie,  1 763 ,  les  Amants  capri 
ojpéra-comique ,  i^fi^y  et  des 
sies ,  dont  la  plupart  ont  clé  i 
mées  ensemble  par  le  D.  Ken 
1774,  1  vol.  in-8«.  Lloyd  « 
gardé  comme  un  versi/icateiu' 
monieux  ,  dont  le  talent  éu 
donner  à  de  vieilles  idées  une 
uure  neuve  et  élégante. 

LLOYD  (  Henri  ) ,  Ucttcia 
en  1729,  dans  la  principaul 
Galles,  était  Gis  d'un  pasteur  d 
lage  ,  qui  lui  enseigna  les  h 
lettres,  les  mathématiques  • 
différentes  langues.  Duuéd*nB< 
supérieur ,  il  fit  dans  toutes  cei 
ties  des  progrès  vapides,  et  di 
surtout  ses  études  vert  U  {MT 
la  politique.  La  cacnère  des  a 


LLO 

la  |diu  capable  de  flatter 
ID  :  mais  Q  était  hus  for- 
vénalité  des  emplois  dua 
gUise,  ne  lui  permetUot 
'pérer  de  l'aTanceiDeDl , 
uix  fur  le  service  des  au- 
ices.  Dès  l'âge  de  dix-e^ 
ompagoa  les  deux  je  unes 
I  qui  5e  rcDdaicnt  dans 
is ,  et  il  atûsta  arec  eux 
B  de  FoalRiojr.  Il  Toya- 
:  en  Allemagne,  et  j  ob- 
tit  la  tenue  ei  l'orgaïusa- 
Téreiites  années.  Ou  croit 
d^-lors  cbai'gé  secrète- 
ssioni  politiques  ;  et  il  6t- 
l  dillicile,  saiu  cette  sup- 
d'cipliqner  comment  il 
ire  à  la  dépense  de  pareils 
près  un  séjour  de  ijuclques 
Autriche ,  il  réussit  à  se 
ner  aide-de-camp  du  gé- 
;,  <pii  était  alors  maré- 
il  des  logis  ;  et  ce  fiit  ca 
:é  qu'il  fit  ses  premières 
-Ti^.  dans  cette  guerre  de 
i  féconde  ea  éTéncmenls, 
rquable  par  le  Ulcnt  des 
li  la  cotiduisirpul  de  part 
Cet  emploi ,  en  le  met- 
;e  d'être  lùen  iiistniil ,  lui 
[  le  lenipi  d'olisci^cr,  et 
r  les  é<  rils  qui  l'ont  rendu 
obtint  biend'it  le  grade  de 
|>uis  rtliii  de  licutonaiit- 

ii  le  commandement  d'un 
bernent  de  cavalerie  et 
î.aveclequel  il  fut  chargé 


les 


ei-a 

.  Lloyds'ariiiiîlla  de 
ce  l>eaucoup  J'Ijabi- 


[iquict  cl  tiirbiilcdt  i|iii  ne 
de  le  diiigcr  dans  luul  le 
la  Tic,liù  lit  beaucoup 


r.io  587 

laii  des  oboacles  i 
son  avancement.  Irrité  de  quelques 
injustices ,  il  récrinuDa  arec  a^retir, 
el  donna  sa  démission,  qui  UA  ai> 
ccpice ,  à  condition  qu'il  n'entrerait 
I>as  au  service  de  Prusse,  a  Je  suis 

■  né  Anglais,  répoodit-il  ;  ainsi  ,  je 
i>  suis  libre  de  donner  h  qui  je  vuu- 

■  drai ,  moB  épée  el  mon  cœur.  Ce- 
B  pendant ,  je  veux  bien  vous  avouer 
B  qxuf  mon  intention  n'est  pa.<  de  «er- 

■  vir  le  roi.  >  Malgré  cette  déclara- 
lion  ,  l.loyd  alla  se  ranger  aussitôt 
Sfna  1rs  drapeaux  delà  Pnisse; 
et  il  Gl  les  deux  dernières  cam- 
pagnes de  celte  guerre  ,  comme  ai- 
dc-dc-camp-général  du  prince  Fcr- 
<lii>and  deBruiiswick.  Apri^la  paix 
de  ilukcrlsbourg  ,ilse  remit  â  voya- 
ger, s'occupant  toujours  de  guerre 
et  de  diplomatie.  11  coniribua  beau- 
coup à  la  conclusion  du  mariage  ds 
la  sœur  de  George  III  avec  le  priiica 
bércdilaire  de  Kruntwick;  et  il  rv- 
(Ut ,  pour  le  succès  de  ses  uégocia-r 
tious  à  cel  égard  ,  une  pension  de 
cinq  cents  livres  sterling.  Yovant  la 
ancrre  .illumée  en!  10  U  Ri.smc  cl  I4 
Porte ,  il  se  rendit  à  Pélcrsbuurg  , 
el  y  fut  très-bien  accueilli  par  Catbe> 
rine  II ,  qui  lui  donna  le  grade  de 
gcucral-major.el  un  coumandemeut 
dans  son  armée;  il  s'y  distingue 
dans  plusieurs  occasions,  notamment 
au  siège  de  Silislria,  en  fj^^.  Les 

Jlans  qu'il  fouroit  pour  k  conduite 
e  cette  guerre ,  eurent  un  plein  suc- 
cès; el  on  le  destinait  au  comman- 
dement d'une  armée  de  trente  nulle 
bummes  en  Finlande ,  lorsque  la 
paix ,  qui  fut  conclue  avec  la  Suède, 
vint  le  priver  d'une  occasion  de  dé- 
ployer ses  talents  sur  un  plus  grand 
tliéitre.  O-  fut  alors  i|ue  de  nouvel- 
les ir.icaisctti'sque  lui  attira  l'cnTie, 
ou  plutôt  l'irrilabililé  de  son  carac- 
tère ,  le  dctcriuintrriit  enrure  À  quît^ 


588  LLO 

ter  le  service  de  Russie,  et  h  s'eloi- 

fncr  de  cet  empire  où  il  avait  cte'  si 
ien  accueilli ,  et  où  les  ctraDcers 
ont  tant  de  moyens  de  succès!  Il  se 
retira ,  sans  pension  ni  retraite ,  ni 
aucune  marque  d'honneur.  II  avait 
désire  l'ordre  de  Sainte- Anne  ;  le 
peu  d'élévation  de  sa  naissance  fut 
leprc'texte  dont  on  se  servit  pour  le 
lui  refuser  :  mais  il  parait  que  dès- 
lors  on  avait  connai^ance  du  rôle 
niepnsa])lc  qu'il  joua  longtemps  ;  et 
il  est  probable  que  c'est  à  cette  cause 
qu'il  faut  attribuer  la  variation  de  ses 
services ,  l'inconstance  apparente  de 
sa  conduite,  et  surtout  l'espèce  de 
voile  dont  semble  encore  être  cou- 
verte une  partie  de  son  existence  (  i  ). 
En  quittant  la  Russie ,  Lloyd  reprit 
le  cours  de  ses  voyages ,  et  il  par- 
courut successivement  l'Italie ,  l  Es- 
pagne et  le  Portugal.  A  Gibraltar ,  il 
eut  de  longues  conversations  avec  le 
célèbre  Eliot  :  et  il  lui  donna  des  avis 
nliles  pour  le  plan  de  défense  qui  de- 
vait bientôt  illustrer  ce  gouverneur. 
On  a  dit  que,  dans  l'admiration  où  il 
fut  de  son  savoir  ,  Eliot  voulut  le 
rendre  à  sa  patrie.  Ce  qu'il  y  a  de  sûr , 
c'est  que  ce  fut  vers  ce  temps-là  que 
Lloyd  retourna  en  Angleterre;  mais 
on  croit  nue  ce  fut  sans  l'aveu  du  mi- 
nistère. Il  est  vrai  qu'il  parcourut  les 
côtes,ctqu*il  examina  soigneusement 
les  points  d'attaque  et  les  moyens  de 
défense  ;  mais  on  dit  que  ce  fut  en 
secret  et  à  la  faveur  a'nn  déguise- 
ment. Cependant  il  rédigea  un  mé- 
moire  qui  tut  imprime,  et  «pie  le  mi- 
nistère acheta  cinq  crnts  livres  ster- 
ling ,  en  défendant  à  l'auteur  de  le 
puolier.  Ou  ne  sait   pas  j>ourquoi 


(i)  Il  ett  à  ramarqiiar  que  Ui  ■iiieara  aaglaia 
ro.ic«mjior«ioi ,  «i  môm*  t*iii  qui  ont  écrit  «pr4f 
Xf'ojri  ,  oat  ■  p«in«  fait  nianiion  •!«  lui.  Anciia 
aid*  binvraphecila  cette  aaiiua  4m(*  n««t  «tsm 
t;«ntMli««,  uAlui  A  cftu«iiâf«  J'ariioU. 


LLO 

Lloyd  s*éloign.i  oicore  une  fc 
de  sa  patrie,  ni  pourquoi, 
çant  ton^à•coup  à  ses  Toya 
ses  projets  de  fortune ,  il  vinl 
finer  dans  une  modeste  retn 
de  Huy,  sur  les  bords  de  la 
Il  V  paraissait  uniquement 
de  la  publication  de  ses  écri 
qu'il  mourut  suintement ,  le 
1783.  Dès  qu'il  eut  renne  1< 
un  émissaire  an^is  se  prne! 
sa  demeure ,  sous  prétexte 
ques  dettes  ;  et  il  enlera  di^ 
piers.  Cet  empressement  i 
lieu  de  soupçonner  qne  o 
ministère  anglais  Ini-mêiiu 
ainsi  retirer  jusqu'au  demiei 
plaire  du  mémoire  où  se  tr 
indiqués  les  moyens  d'enval 
gleterre;  et  il  est  probable  < 
à  cette  circonstance  qu'il 
tribuer  non -seulement  la 
tion  de  ce  mémoire^  mais 
celle  de  beaucoup  d'autres  c 
nonces  par  Lloyd ,  et  dont  1 
tion  devait  être  fort  avancée, 
la  suite  de  la  guerre  de  sepl 
une  histoire  complète  des  gi 
Flandre.  La  perte  de  teb  < 
est  sans  doute  fort  regrettai 
les  militaires  :  Lloyd  avait  b 
vu  et  beaucoup  ohscrvé  ;  ses  p 
de  tactique  sont  en  général 
souvent  établis  sur  des  prea 
thématiques.  Il  a  fait  ëcol 
nos  tacticiens  modernes;  c 
adopté  dans  beaucoup  de  m 
écrits  jusqu'à  son  ton  dogau 
tranchant,  si  repoussant  1 
s'agit  des  vérités  les  nie 
biies,  si  ridicule  lorsqn*!! 
dé  sur  des  erreurs!  On  1 
nier  que  celles  de  Uojd  M 
nombreuses;  et  il  les  mm 
doute  reconnues  Iuîh 


vécu  plus  loiictemps.  LVq 
charlatanisme  dont  illci  a  fl 


I.IX> 
lit  plus  de  dupes  qu'où  ue 
Il  Mit ,  par  exemple,  l'iu- 
(  peut  avoir  eue  sur  le  plus 
eDcment  de  la  dernière 
elte  asïcrtieu  si  évidem- 
ue ,  que  l'on  trouve  dans 
tre  des  frouiières  de  la  Rus- 
oscou  étant  pris ,  l'emptre 
il  renverse.  ■  Ses  ouvrages 
ut  :  I.  Introduction  à  l'iiis- 
\a  eueire  un  ^-tUemagne , 
ai  de  Prusse  et  l'impéra- 
\e,  etc.,  Londres,  1781, 
1-4°-  ;  Iraduit  en  français 
ïvalier  d'Estiruanville,  in- 
u  service  de  Prusse,  Lon- 
4,  10-4".  La  général  pruS' 
leihor  en  a  publié  une  Ira- 
llemande  avec  une  suite  et 

de  sa  composition ,  Bei- 
-947  5  vol-  iu-4''-  Lemar- 
[esraon  a  aussi  traduit  en 
et  fait  imprimer  à  BniscU 
84 ,  le  premier  volume  de 
ge  ;   dont    l'édition   resta 

chdtcaii ,  jus(|u'eii  1793, 
laquelle  le  comité  révolu- 
de  Bhétcl  l'envoya  au  co- 
ilut  publie ,  qui  la  lit  dis- 
.1  générant  de  ce  tcmps-U. 
'S  sont  encore  au  dépôt  de 

et  le  manuscrit  du  reste 
ge  n'a  pu  être  retrouvé.  Ce 
ulume  a  été  réimprimé  en 
'  titre  de  Mé- 
nilit aires  du 
I  (fintroduc 


ilX« 


Ou  a 


polilini 


orc  publié  à  Baie 
n),,798,in-8''. 

guerre  en  Aile- 
'le.  Enfin,  le  générât  Jo- 
scrvi  du  texte  de  Lloyd, 
ipelbof,  pour  sou  Traité 

umpoiitioades  différentes 
Kimaeiet  mvdentes,  tra- 


I.LW  S8g 

duil  en  français,  avec  des  notei^ 
par  un  olficici'  français,  vol.  iii>. 
80. ,  ParU,  iSoi.  III,  Mémoire po. 
litique  et  militaire  sur  l'invaiîtM 
et  la  déjtnse  de  la  grande  Breta- 
gne, traduit  sur  la  cinquième  édi- 
tion,par  G.  Imbert, vol, iu-S",, Pa- 
ris, i8o3. Le  général  Grobcrt  publia 
dans  la  même  aunéc  des  Obierva- 
fi'o/ii  sur  cedemicr  ouvrage,  qui  fut 
souvent  consulté  à  l'acca»ion  de  l'io- 
vasion  de  l'Angleterre  que  pt-ojeuit 
alors  le  gouveruemeut  français  ;  raûs 
on  croit  qu'il  y  manque  la  partie  U 
plus  imporl^tnle,  c'est-à-dirc  ccUa 
qui  est  relative  à  la  possibilité  dfl 
cette  invasion.  Lloyd  a  encore  pu- 
blic des  Estais  politiques,  des  E$r 
sais  sur  les  passious  et  sur  les  Gnau- 
ccs,  qui  u'ont  pas  été  traduits.  On  a. 
pubUé  en  allemand  des  extraits  d» 
ses  ouvrages  militaires  sous  diffé- 
rents titres.  M — n,  i. 

LLWYD,LHUyD,LLHWTD  ou 
LHOYD  [  HuMPnBET  ) ,  antiquaire 
auglais ,  né  à  Denbigb  ,  mort  veri 
1570,  avait  étudié  i  l'unirersiU 
d'Oiford.Camden  le  rcpre'seute  com- 
me un  des  meilleurs  antiquaires  de 
son  temps ,  et  Daines  Barringtoo  loue 
son  exactitude  sur  tout  ce  qui  con- 
cerne  l'histoire  du  pays  de  Galles.  Il 
avait  du  goût  pour  les  beaux-arU , 
partie uliijretneat  pour  La  muiique; 
c'est  lui  qui  a  exécuté  la  carte  Aa 
l'Angleterre  pour  l'ouvrage  intilnltf 
Theatrum  Orbis.  Il  avait  rassemble 
un  grand  nombre  de  livres  curieux  et 
utiles  pour  lord  Lumln[,  dont  il 
avait  épouse'  la  Meur,  Ces  livre*, 
achetés  ensuite  par  Jacques  I",, de- 
vinrent le  fondement  de  li  Inblio- 
théque royale, eiforment  maintenant 
une  partie  trèi-esiimable  do  HiuAim 
britannique.  Viiici  \r\  iilii'^  Je  ses 
principaux  uuvrjgo  ;  1.  t'ummenli»* 
rwU  Éritannitat  dwier^tumitjra^ 


Sqo  LLW 

mcntum ,  Cologne ,  157a  ;  mmpri- 
me  par  Moscs  Williams ,  sous  ce 
tilre  :  H.  Lhwjd ,  armigeri ,  Sri" 
tannicce  descripiionis  commerUari€h 
lum,  avec  les  deu\  ouvrages  sui- 
vants, Londres,  1731 ,  in-4*'.;  trad. 
en  anglais  par  Twyne ,  sous  ce  titre  : 
T!u;  Urevinry  of  /iritain,  Londres, 
1 7G8 ,  in-8».  TL  De  Mond  Druidum 
insuld  antiquitati  suœ  restitutd , 
et  une  lettre  à  Ahraham  Ortelius ,  5 
avril  iSOS.  IlL  De  Armamentario 
romano ,  imprime'  ainsi  que  Tocrit 
précédent ,  à  la  fin  de  Hist.  Brit. 
Dejensin ,  par  sir  Jcdm  Pricc,  Lon- 
dres, i573,in-4°.  IV.  Chronicon 
}Ftdli(je  ^  à  rege  Cadwalladero , 
usqiie  ndaim,  Dom,  \  •.>.()>;  Mss.  dans 
la  uiblioth.  Cnllonienne.  V.  Histoire 
de  Cambrie  y  maintenant  appelée 
pays  de  Galles  ,  d'après  Caradttc 
de  Lancaivan ,  les  registres  de 
Conway  et  de  Stratfleur,  avec  une 
continuation  tirée  principalement  de 
Mathieu  Paris,  Nie.  Trivet ,  etc. 
Lhuyd  c'tanl  mort  avant  d'avoir  ter- 
mine cet  ouvrage  ,  le  docteur  Dav. 
Powcl  y  mit  ses  suins,  et  le  publia  à 
Londres,  i58i ,  »"-*"•  Vï.  Le  Tré- 
sor de  la  Santé,  traduit  de  P.  His- 
paniLS, etc.,  Londres,  i585.  Vïl.  La 
Conniiis's.'incé  des  urines ,  Londres, 
1.5  m  ,  iii-8".  L. 

LLVV  YD  ou  LIIU  YD  (  Edouard  ), 
antiquaire,  ne  en  ir)f>o,dans  le  midi 
du  pays  de  Galles ,  devint ,  en  1O90 , 
conservateur  du  Muséum  ashmuleen, 
se  livra  à  Tetudedes  antiquite'sdeson 
lys,  par  ses  lectures  et  voyages  dans 
iverses  parties  de  l'Angleterre ,  et 
muuniteu  1 709,  après  avoir  publie  : 
l,  Archœolag'a  Britannica ,  où  l'on 
trouve  des  détails  sur  les  langues , 
rhisloire  et  les  cuiifumesdes  premiers 
li.'tbilanlsdelii  Grande-Brelagne  ,etc. 
1*^'.  vol.  Ghisso^rapJùe ,  Oxford, 
1707 ,  in-ful.  Ou  y  trouve  un  ampU 


5 


LLY 

dictionnairedu  dialecte  de  Co 
aoe  réimpression  de  U  Grm 
et  du  Dictionnaire  armorie 
pereMaunoir,  etc.  IL  Lu 
laeii  Britannicileonogrmphit 
in-B*'.  Cet  ouvrage  ,  qui  est  i 
logue  méthodique  des  fossiles 
du  Bf uséum  d'Ashmole ,  et  c 
de  1 766  articles ,  fut  iraprii 
frais  de  Newton ,  de  sir  H.  ; 
et  de  quelques  autres  saranl 
de  l'auteur.  Goinmc  on  n'en 
lao  exemplaires ,  M.  Hiidde* 
doima,en  1760,  une  nouvc 
tion  ,  augmentée  de  quelque 
de  Lhuyd,  et  d'une  introdiicf  i 
Rapport  sur  du  papier  fait . 
l'amiante  trouvéeaansViUd 
sejr^  et  seize  autres  notices  0 
Mémoires  insérés  dans  les  71 
tions  philosophiques  (  n<".  1  (S 
Lhuyd  communiqua  des  o 
lions  à  l'évéque  Gibson ,  doi 
tion  de  la  Britanma  fut  m 
lui.  Il  a  laissé  pliisienn  01 
manuscrits ,  dont  M.  Carte 
autres, a  fait  des  extraits  histc 
(  r.  les  Mémoires  sur  la  Vii 
Lhuvd,  à  la  fin  du  Briîish  ne 
Londres ,  1 777 ,  în-8®.  ) 

LLYWELIiN  ,  LHEWEl 
LEWELYN ,  seizième  prim 
▼craiu  du  pays  de  Galles  ,  d 
dait ,  par  sa  mère ,  des  ande 
de  ce  pays.  Il  épousa  ,  en 
Angharat ,  fille  unique  de  Ma 
qui  avait  régué  sur  le  pays  de 
méridional  ;  et  il  attaqua  en 
à  la  tcte  d'une  armée.,  Aedai 
en  ioo3,  s*était  empare  du  ir 
pays  de  Galles  septcntrioad 
battit ,  letiu  ,  ainsi  que  ses  1 
fils  ,  et  prît  le  titre  et  raator 
roi  de  Galles.  Les  habiunisl 
heureux  pendant  son  règne. 
qu'il  eût  à  soutenir  plosicnno 
contre  les  princci  toîsins.  D  n 


LLT 
loai ,  et  laissa  on  Gis 

ru^h ,  qui  ne  parvint  A  la 
m'en  io38.     D — 7 — 9, 
ËLTN,  prince 


ItT 


5yi 


d«  Galles  ,  ^e  Mathieu 
elle  Ti^on-Ie-Grand ,  ^it 
'Owen  Gwneih  qui  avait 
ee  Mys.  Joiweth  Drwyo- 

Gdoiiard  au  nez  cassé, 
Lljnelyn  ,  quoique  l'aînë 
a  d'Onen  Gnaelh ,  ne  lui 
is  k  caïue  de  sa  difTormite'  ; 
ivid  son  trhre  cadet ,  d'un 
qui  prit  les  rèncs  du  gou- 
1  en  I  ig4  :  Llyweîyn, 
iDoser  à  celte  nsuqutlon  , 
des  troupes,  et  entra  dans 
Galles  septentrional ,  dont 
'a  sans  clTiision  de  sang  , 

David  n'ayant  point  (ait 
nce  ,  et  les  habitants  s'é- 
ntaircnient  soumis  à  son 
;.  Cependant  ,  trois  ans 
vid,  qui  avait  conservé  son 
ur  une  partie  du  pa^-s  de 

me  armée  comjMsci-  d'An- 
Gallois;  mais  ilTut  bailu  tt 
in irr.  D'après  l'ordounaDce 
ick-lc-Grand  , 
el  Dha ,  prcdè 
,  tous  les  princes  et  sii- 
illois  étaient  tenus  de  re- 
polir leur  souverain  celui 
lit  sur  le  pays  de  Galles 
mal .  et  ilc  lui  prêter  foi  et 
:  cependant  ces  lois  foii- 
?s  étaient  toinUép»  depuis 
)S  dans  une  telle  ilésiiftinle, 
uiiarl  de  ces  seigneurs  se 
saier.1  vassaux  dnrw  d'An- 
taudis  que  les  autres  .-i|iis- 

mls.   l.lynelvn   conriit    le 

[Lia  un  parli-rnfiil  d''  riiiis 
eurs   du  pais  de  GjHcs, 


pour  qu'ils  eussent  i  lui  prêter  lo 
"  d'allêceance  ;  presque  toits 
:  il  ri'duisil  1rs  rebelles  à  se 
par  k  force  des  anoet. 
En  I  '  04  ,  David ,  son  oncle  ,  auquel 
Llynelyn  avait  accordé  la  liberté, 
avant  essayé  de  nouveau  de  ressaisir 
l'autorité',  avec  le  secours  des  An- 
glais ,  fut  encore  défait  par  lui,  et 
obligé  de  se  réfugier  en  Aneleteire  oit 
il  mourut  Lienlot  après.  Le  roi  Jean 
(sans  Terrej  qui  de'ji  avait  eu  quel- 
ques démêlés  avec  Llyweîyn  ,  quoi- 
qu'il lui  eAt  donné  en  mariage  m 
f ilie  Jeanne ,  prit ,  en  1  g  1 1 ,  la  dé- 
feuse  de  plusieurs  seignrurs  galloU , 
qui  avaient  â  se  plaindre  de  ce 
prince ,  et  joignit  à  leurs  forces  une 
année  considérable,  avec  laquelle  il 
entra  dans  le  pays  de  Galles:  luait 
Llyweîyn  ,  après  avoir  approvi- 
sionné ses  chjieaui-forls  et  se* 
Places  de  guerre,  se  replia  daiu 
iiittricur  du  pays,  dciniiaant  toul 
derrière  lui;  ce  qui  força  Jean  à  se 
retirer  en  Angleterre.  Ce  prince  fut 
plus  heureux  l'année'  suivante;  car 
il  obligea  Ltywelyn  1  lui  prêter  foi 
et  hommap,  et  à  soulTrir  des  garni- 
sons anglaises  dans  plusieurs  de  ses 
ch  Jteaux  :  le  prince  gallois  se  délivra 
néanmoins  de  ses  hôtes  incommodes, 
après  avoir  mis  tous  les  seigneon 
dans  ses  intérêts ,  et  avoir  été  délié 
par  le  pape  des  serments  qu'il  avait 
prêtés  à  Jean.  Ce  prince  s'étanl  ar- 
rangé avec  le  pape,  l.ljwelyn  et  les 
autres  ennemis  du  roi  d'Angleterre 
furent  à  leur  tour  excommuniés;  ce 
qui  n'empêcha  pas  le  souverain  gai- 
bis  de  lever  des  troupes,  et  de  faire 
une  invasion  en  Angleterre,  en  13 1 5: 
il  ne  rentra  dans  SCS  .  (.■i%  qu'apri* 
s'être  emparé  de  pluMc:iirï  villci  el 
avoir  levé  de  fortes  <  uDiribulibio. 
CeiKndant ,  Louis,  tU  du  roi  de 
France,  appelé  par  les  barons  as> 


59^ 


LLY 


glais  opposés  à  Jean,  ayant  débarque 
en  Ancleterre ,  demanda  ramitîë  de 
Julywelyn:  celui-ci  ne  répondit  rien , 
et  résista  également  aux  attaques  de 
ce  piînce.  Lly welyn  eut  k  combattre 
en  I  a  1 7 ,  Rey nal  de  Bruce  et  quelques 
autres  barous  qui  s'étaient  arrangés, 
sans  Tcn  prévenir ,  avec  Henri  III , 
qui  venait  d'être  reconnu  roi  d'An« 
glcterre  ;  il  les  battit,  et  les  contrai- 
gnit à  se  soumettre  et  à  lui  payer 
des  sommes  considérables.  En  i  a  j  i , 
il  eut  des  discussions  avec  Gnif- 
f yth  y  son  second  fils  ,  auquel  il  par- 
donna, aprb  l'avoir  vaincu  ;  il  lui 
confia  même  ,  en  i!ia3 ,  une  armée 
avec  laquelle  il  s'opposa  aux  progrès 
lie  William  Marshall ,  qui,  venu  d  Ir- 
lande, était  entré  sur  ses  terres  avec 
une  troupe  considérable.  Llywelyn 
combattit,  eu  l'isS,  Henri  III,  roi 
d'Angleterre  :  après  quelques  escar- 
moucnes  insignifiantes  ,  la  paix  fut 
conclue,  et  il  eut  une  entrevue  avec 
le  roi  auquel  il  rendit  des  honneurs , 
mais  sans  se  reconnaître  son  vassal. 
En  I  sk3o ,  Llywelyn  ayant  surpris  sa 
femme  en  adultère  avec  William 
Ikucc,  fit  pendre  ce  dernier.  Henri 
111  qui  avait  plusieurs  fois  provoqué 
îilywelyn,  envoya  vers  lui, en  i'j3i, 
l'archevcque  de  Cantorbery  et  les 
cvêques  de  Rochcster  et  de  Chester , 
pour  traiter  de  la  paix;  mais  ils  s'en 
retournèrent  sans  avoir  lien  conclu. 
En  iî;.37  ?  Llywelyn  appela  auprès 
de  lui  les  seigneurs  et  barons  du  |}ays 
de  Galles ,  et  leur  fit  prêter  serment 
de  fidélité  à  David  son  fus.  Vers  ce 
temps,  se  sentant  vieux  et  infirme, 
et  tourmente  par  la  conduite  de  son 
fils  GrufTyth  ,  il  envoya  des  ambas- 
sadeurs à  Henri  III ,  pour  lui  faire 
connaître  son  dcsir  de  passer  le 
reste  de  ses  jours  en  jwix  ,  on  lui 
offrant  de  se  soumettre  à  lui ,  et 
promettant  d'être  prêt  à  le  secourijc 


^  LLY 

toutes  les  fois  qa'il  aoraît 
de  son  aide.  Un  traité  fut 
en  conséquence  ,  par  TinterD 
des  évêques  d'Horef  ord  et  de  ( 
Apres  avoir  cédé  une  parti 
états  à  son  fib  David  ,  qu' 
en  de  Jeanne  fille  du  roi  Jea 
gleterre»  Llywelyn  mourat  a 
et  fut  enterré  dans  TaUi 
Gonwey.Cest  imd»  princes 
vaillants  qui  aient  régné  sur 
de  Galles ,  qu'il  parvînt  à 
tout  entier  sous  son  obéissan 
dant  cinquante-cinq  ans  de  r 
fut  presque  toujours  en  gucn 
ses  vassaux ,  ou  contre 
d'Ai^leterre.  D — 

LLYWELYN,  demierpr 
veraiu  du  pays  de  Galles,  pet 
précédent,  eut  pour  père  G 
que  David ,  son  trère  aîné ,  ti 
temps  dans  une  dure  captivi 
mort  de  son  onde ,  arrÎTée  e 
selon  Powel ,  on  en  ia63 ,8i 
me,  Llywelyn  fut  reooDM 
souverain  du  pars  de  GaDi 
son  frère  Owen  Qoch ,  par 
seigneurs  et  barons  assendilc 
que  Roger  Mortimer  eut, 
l'ordre  l^al ,  plus  de  An 
succession.  Llywelra  divisa 
parties  le  pays  de  Galles  ,  < 
serva  le  Nord,  laissant  le  Mi 
frère  Owen.  Ce  dernier ,  peu 
de  ce  partage,  prit  les  armes  c 
mais  il  fut  vaincu  et  fait  pris 
ce  qui  laissa  Lly weljn  sans 
titeur.  Pour  établir  et  assa 
indc|)endance  (  i  )  contre  le 
prises  d'Henn  III,  il  crut  de 
menter  des  discordes  dans  h 
me  de  son  ennemi;  et  il  cal 

(i)  Hume  dii  qu'au  mMHaat  aw 

f[l«terre  Henri  ifl  ,  l'k*iBMa||«  ait 
■ibleiM  Am  Mn  HPana-aèr».  «••■•  h 
lécUnaiwut  c«moi#  hh  dialt  étaUi.  La 
kifiariandu  P>M^*0«U«l  ■tj^lfii 


i.i.y  rxT  5i>î 

deralioii  avor  le  comlt  de  accnrdcc  ;  maïs ,  nrrctce  à  son  pus- 
Ayant  rciuii  toiiirs  les  lagc  près  des  îleii  de  Snilly,  cetfa 
sa  [irincipnutc ,  il  lit  une  dame  ue  put  rejoindre  I.lywtlyn,  et 
en  Ànglcierrc,  à  la  tclr  de  fui  rr'trmiril.ieuurd'iliielelcm(i'), 
ommes,  et  roinmriifii  par  Cet ineidentaagmctitilajaloimemn- 
M  terres  de-  Ku^cr  lie  Mur-  tuelle  de  Llywplyn  et  d'Ëdoiuld , 
de  tous  les  biroii.sdii  jwiti  'juiavoitsuecéde  à  MDp^  cn  i-iyi, 
iiroiine.  Il  marclia  cnsuîEc  Co  deniîrr  exigea  que  le  nrince  iln 
Clic.liire,  et  cnmmit  de  Tiulles  vint  en  Anj-leltrre lui  prêter 
es  rav,  grs  sur  les  terres  du  fui  el  liutnnuge  :  Ll^wriyu  itut 
luiiai'd.  Ses  Iruiipcs  iiidis-  ('rai[;iiait  de  se  mettre  ainiî  entre  I» 
miri-iit  [ont  à  feu  et  àsao);;  inaîiifide  soiicanemir  deiiiAnda([u'il 
le  Murtimer  fit  une  vi^ou-  lui  fùl  délivre  un  sauf-cooduil ,  igun 
islïiKT  .  il  r.illut  repend^iut  le  lit»  du  roi  et  quelques  grands  sei- 
iritice  K<]<iu;iid  vîiii  à  s')ii  ^curs lui  fossenl  remis  eii  otdgo,ct 
à  la  trle<riiuc  .irmce.  l.ly-  avaiittolitflu'onrcndit  la  libeiKfâsti 
1  re  |"iusso' ,  et  olli^c'  de  se  feraioe.  Edouard  n'ayant  rien  à  rr- 
l.iri^  l(\  nioiila^^ue.sdnnord  douter  de  sa  Itarons,  ne  fut  pas  fa- 
de (i.'illi's  :  k's  troubles  sur-  clié  de  eotle  ocrisiun  pour  subju* 
1  AM^li'tcrrc  euipcrlièrrnt  ^uer  culii^rcmeul  la  priitctpiute  di? 
del'v  puiirsuivie.  Cetle  in-  (îjillrs.  Il  se  refusa  donc  a  tontes 
e:t  rj^illiji\  fut  ,  pnur  1rs  ba-  les  demandes  du  prince  galluî» ,  vx- 
iitiioiits .  le  si"ii.d  lie  rourir  ri'ple  a  eellcd'im  sauf-conduil ,  Itil 
[■s  :  l.li.  wfUn  leur  prêta  son  nijoigiiit  de  nouveau  de  remplir  Sun 
't  t'Tili'.i  <litis  luiiles  leurs  <kvuir  de  rJ>^jl ,  \'\a  uiv  jimi'c 
isidcralilc ,  et  marcha  contre  liti; 


Ip,i1ï.iIIi-   iri'^vcsliarii   (  4  Outre  h    prande   disproportion  de 

i  ; ,  *i  fiiiuMi"  iiii  |Mrli  des  forces,  les  eirroustanccs  âvorisaient 

,nrs  <li-  Trii-i'uiNi li'uienl  cucorc  Edouard;  car  les  mimes  dis- 

iii  i'<it  lii'M  ,'i>  •■!■  Il"-  v:ii<^rus,  seiisiors  iulcstines  qui  avaient  jadis 

obniiMiiv^l  -un  p.uili.u  I  );  altaibli  l'Aimleterre,  eïisuieni  alorc 

\i\u-  il  ciHLt  l<'  \.i-vil  II'  |>Uis  dans  Iv  pays  de  Galles  ,  jusque  dant 

cl  ]i..r  ,uiis,-|ii.ui  If  piiis  la  famille  royale.  David  etRoderic, 

^.  il  ir.ii;;iii1  ]>.>ur  l'.-iM'iiir  frorcs  de  Ll\wclyii,  dépouilles  ptr 

cirl.i  j:ili.usi,ilu  imitLirij^ie  liii  de  leurs  Eicnlâ|;es,  s'élaient  rcn- 


u'bdouard,  dont  iUsc- 


cotidi'rent  la  ven);cauce.  Bientôt  Llv- 
welyii  n'eut  d'autre  ressource  que  do 
se  refiigicr  dans  les  munlaguei  da 
Snunduu  ,  ^iii,  pendant  tant  d« 
siècles ,  avaient  defemlu  ses  «oiré(r«« 
contre  les  S*sous  et  les  NormaiKU. 
Edouard  ,  colranl  par  le  nord ,  çé- 
niirj  dans  le  cteiir  du  pays,  et  Tint 


Jl 


5y4  U.Y 

bloquer  rarméc  galloise  dans  sa 
dernière  retraite.  Privés  de  leurs 
magasins ,  et  resserre's  dans  un  coin 
étroit  avec  leurs  troupeaux,  les  Gal- 
lois souffrirent  bientôt  toutes  les  hor- 
reurs de  la  disette;  et  Lljwelyn  fut 
contraint  de  se  rendre  à  discrétion. 
Il  s'obligea  de  jMiyer  au  roi  cin- 

?[uaute  mil-e  livres  sterling  pour  les 
rais  de  la  guerre,  de  faire  hommage 
de  sa  principauté   à    la  couronne 
d'Angleterre,  de  permettre  que  tous 
les  barons  du  pap  de  Galles  juras- 
sent fidélité  à  Edouard  ;  de  liu'  aban- 
donner le  pays  situé  entre  le  Ches- 
hirc  et  la  rivière  Conway  ;  de  payer 
une  forte  pension  à  chacun  de  ses 
frères ,  et  enfin  de  donner  dix  otages. 
Edouard  ,  d'après  l'exécution  des 
autres  articles ,  Ot  remise  au  prince 
de  Galles   des    5o,ooo  livres  ster- 
ling ,  que  la  p  luvrcté  du  pays  ne 
lui   aurait  pas   jicrmis   de   payer , 
et  lui  rendit  Elianor  ,  fille  de  Simon 
de  Montfort,  comte  de  Leicester, 
que  Llywclyn  épousa  en  1*278,   Le 
roi  et  h   reine  d'Angleterre  assis- 
tèrent à  sou  mariage  ,  avec  Tclite 
de  leur  noblesse.  Ce|)endant  les  vio- 
lences commises  journellement  par 
les  Anglais ,  leurs  vexations  conti- 
nuelles exaspérèrent  les  (lailois  ;  et 
des  conditions  plus  dures  furent  im- 
posées à  Llywclyn  hii-meme  ,  qui 
s'engagea  formellement  à  ne  suuflrir 
dans  sa  principauté  aucune  personne 
suspecte  au  roi  d'Angleterre.  D'au- 
tres   injures   encore   enflammèrent 
l'indignation  des  (jallois,  qui  aimè- 
rent mieux  essayer  de  nouveau  le 
sort  des  armes  contre  un  ennemi  for- 
midable ,  que  de  supporter  l'oppres- 
sion de  leurs  orgucilieux  vain(|ucurs. 
Le  prince  David,  remj)]i  de  cet  esprit 
national ,  fit  la  paix  avec  son  frère  , 
et  promit  de  concourir  à  Ja  défense 
de  la  libcité  commune.  Les  Gal- 


LOJl 

lois  coururent  tons  aoz  armes  ;  it 
Edouard  ,  satisfait   de   l'occasioa 
qu'ils   lui  présentaient  de  faire  la 
conquête  déGiiItive  de  leur  pays , 
assembla  son  armée ,  et  jpénÀa. 
Les  Gallois  obtinrent  d*abora  qud- 
ques  avantaccs  sur  LiiLe  de  Tany, 
1  un  des  capitaines  d*Edoiiard  ,  qm 
avait  passé  le  Menau  avec  un  déta- 
chement ;  mais  bientôt  Uywdja , 
surpris  par  Mortimer ,  fut  dmit , 
et  tué  dans  une  action  qoi  eut  lies 
en   1:277  ,   suivant    Hume,  et  ea 
i28'2,  suivant  le  D.  Powel;  deux 
mille   de    ses   partisans   y    furat 
passés  au  fil  de  l'epëe.  David ,  son 
frère  >  lui  succéda  dans  sa  princi- 
pauté :  mais  il  ne  put  rassembler  nu 
armée  capable  de  faire  face  aux  Ai- 
glais ,  qm  le  poursuiyirent  de  moi- 
tagnes  en  montagnes  ;  et ,  après  Ti- 
voir  contraint  de  se  cacher  sous  dî- 
Yers  di^isemeuts ,  s*emparèmt  de 
sa  personne  par  trahison,  Edouard 
le  bt  traduire  devant  la  chamhie  dei 
pairs  d'Angleterre,  et  ordouuci* 
suite  qu'il  fut  pendu  et  écartdecoB- 
me  un  traître.  Toute  la  noblesse  gal- 
loise se  soumit  alors  au  yainqiMVi 
qui  établit  dans  ce  pays  les  lou  ai- 
glaises ,  et  ])arvint  ainsi,  après  use 
lutte  de  huit  siècles,  à  aflfiuinir  celte 
importante  conquête.  (  f^.ED0i7AU 
1er. ,  tom.  Xlï,p.  4qîi.  )  D — 1— s, 
LOATSEL  DE  TRÉOGATE(Jo- 
slpu-Marik),  néauchâtean  deBe» 
vel  dans  la  fiasse-Bretagne,  le  18 
août  1 75'i ,  fut  gendarme  de  la  eaidi 
du  roi  y  et  consacra  ses  loisirs  à  L  lit- 
térature. 11  n'y  acquit  ni  gloire,  li 
fortune  :  la  Convention  nationale  k 
comprit  au  nombre  des  gens  de  let- 
tres à  qui  elle  accorda  des  sccovii 
en  r  793  ,  et  il  mourut  dans  Tok^ 
curité,  en  octobre  i8ia.  Oaa  de 
lui:  L  Des  romans   ou  noavcllefi 
savoir  :  Falmare,  1776,  in-S*.; 


LOA 


FiareUo ,  177G,  1  vol  iii-8°.  :  ces 
dnix  ouvrages  oui  été  réimprimés  en 
1 7^ ,  «t  traduits  en  niss* ,  Moscou, 
teoa,iii-i3;  — les  .Soiréi^j  lie /a  m»- 
LutcoUe,  1777, iu-S».; — la  Comtes- 
te  d'^Ugre  ou  le  Cri  du  sentiment, 
1778,  in-8°.  ;  réimprimé  ,  sous  le 
titre  de  Louise  et  Mîlcourt  ou  le 
Cri  du  sentiment ,  1793,  ia-i:i  ;  — 
Voiireuse,  ou  l'Homme  du  siècle 
rminené  à  la  vérité  par  le  senti- 
Wient  et  par  la  raison ,  1 783 ,  3 
Tol.  iii-8".  ;  171)3,  a  vol.  iD-18;  — 
jtinsi^nissent  les  grandes  passions, 
ou  les  Dernières  Amours  du  eheva- 

Uerde 781),  a  vol.  in- 12; 

—  yalrose ,  011 1,-^  Ornc/e*  .fc  C^- 
mmtr ,  1 7(>i),  u  toL  in- 1 'j  ;  —  ff^ 
loiseet  Abeilard, oa\ei  Fictimesde 
famour,  iSoS,  3  vol.  in-ia.  Loai- 
ael  n'est  ipi'un  imitateur  d'Arnaud 
Baculard ,  auteur  des  Epreuves  du 
gentiment,  Ci^pendaDi  ,  quelques- 
on»  de  ces  ouvra;;cs  ont  été  tra- 
duits ru  nllcm.ind ,  etr.  II.  Des 
ouvra);es  (Iraiii.itiqucs,  dont  la  plu- 
part n'ont  été  représentés  que  sur 
fe9thé.ilres(lunoiilovarH.1II.I/^/i- 
toirc  de  Philifpe  II ,   roi  d'Espa- 

5 ne,  tt  de  Louis  le  Diitiormnii-e  ; 
ans  Y  Histoire  des  hommes  ,  par 
Delisle  de  Sales  et  autres.  iV.  Des 
artieles,  soit  en  prose  soit  en  vers  , 
dans  le  Journal  enc^clopédiqne ,  le 
Mercure  paîtrais  ,  etc.  V.  ./ur 
atnes  leruibles  .  élégies.  Ce  recueil , 
cité  par  plusieurs  !jiLli(if;ni]ilics, 
mais  dont  aucun  ne  duunc  la  date  , 
doit  être  rare  ,  s'il  existe.  Z. 

I.OAYSA  (  r.ARtiAs),  cardinal 
#«pagnol ,  ne  vers  l'an  1  ^79 1  ^  l'- 
hvf  ra  dans  la  Castille  neuve  ,  d'une 
famille  illustre  et  qui  a  produit  plu- 
sieurs hommes  distingués  ,  entra 
fort  jeune  dans  la  moisun  des  Domi- 
nicains de  Salamanqiie  ;  mais  la  dé- 
liraltsiG  de  son  tempérament  ayant 


595 


fait  crajodrc  qti'il  ne  pût  supporter 
les  .-lustérités  qtii  s'y  pratiquaient , 
ses  supérieurs  l'envoyèrent  aefaever 
son  noneiat  k  Penaliei.  Il  y  prit 
l'baliit  religieux  en  l495  ,  et  se 
rendit  ensmie  an  collège  de  Saint- 
Grégoire  à  Valladolid,  où  il  termina 
ses  études  de  la  manière  la  plus 
brillante  :  il  fut  désigné  pour  rem- 
plir la  chaii-c  de  théologie  dans 
ce  mhae  collège  ,  et ,  queli]ue  temps 
après  ,  il  eu  devint  recteur.  Li-s  la- 
lems  qu'il  montra  dans  l'cuf  cicc  de 
cette  charge,  acirurcnt  M  n'jmia- 
tiou  ;  il  fut  nommé  définitcui-  des 
maijons  de  son  oidrc  en  Espa- 
gne ,  assista .  en  cette  qualité  .  auï 
chapitres  tenus  à  Na  pi  es  en  i5i5, 
à  Rome  en  iTitS,  rt  fut  é[u,  dans 
ce  dernier  ,  supérieur  général.  II  fit 
la  visite  des  maisons  lie  l'ordre 
étalilies  dans  le  roj^nme  He  Nfiplcs 
el  en  Sicile;  et  ayant  ulitcnn  du  pape 

vint  cil  Rspapnc.  Il  indiqua  une  as- 
semblée des  supérieurs  de  l'ordre  i 
Valladolid,  en  i5j3  .  et  y  porta  la 
parole  avec  tant  d'éloquence ,  que 
rcm[>crcur  Charles-Quint  ,  qui  avait 
désiré  assister  à  cette  réunion ,  la 
choisit  pour  son  confesseur.  11  sa 
démit  quelques  mois  après  du  géné- 
ralat  ,  et  fut  nommé  k  l'évèchc 
d'Osma  ,  qu'il  pouTait  administrer 
sans  s'éloigner  de  la  cour.  Il  opina 
le  premier  dan»  le  conseil  tenu  après 
la  nouvelle  de  la  bataille  de  Pavîe  , 
et  fut  d'avis  de  renvoyer  François  I". 
sans  rançon  et  sans  condition  ,  per- 
suadé que  cet  acte  de  générosrié  uni- 
rail  pour  jamais  la  France  et  l'em- 
pire :  mais  cette  opinion  ne  prévalut 
point.  Loaysa  accompagna  Charles- 
Quint  i  Bologne ,  assista  au  couron- 
nement de  ce  prince  ,  et  fut  décoré 
d«  la  pouTjin  pu  1<  pape  Ctéaunl 
3S.. 


içfi  LOA 

"Vil,  en  i53o.  L'cnn>crciir  le  laissa  à 
Komc,  pour  veiller  aux  intërcts  de  ses 
peuples  ;  mais  rattacbcmentde  Loay- 
5a  pour  sa  patrie,  lui  iit  désirer  de  re- 
voir TEspagnc,  et  il  y  revint  en  i  SS*?. 
IL  fut  iransfe'rc ,  eu  ili'SSf  sur  le 
siège  de  Sevillc,  et  fut  nom  me  grand- 
inquisiteur  ,  président  du  conseil 
royal  des  Indes  et  de  la  croisade.  Il 
mourut  à  Madrid, le 'ai  avril  i540: 
«on  corps  fut  transporte'  à  Talavera , 
et  inhume'  dans  l'cglisc  des  Domini- 
cains ,  qu'il  y  avait  fondée  ,  et  où 
l'on  voit  encore  sou  epitajdie.  On 
peut  consulter  ,  pour  les  détails  , 
le  P.  Echard  ,  JJibL  script.  FF. 
Prœdicator.  cl  les  /  les  des  hommes 
illustres  d^  tordre  de  Saint-Domi- 
nique,  par  le  P.  Touron ,  tom.  iv. 
Ceux  qui  ont  aMiibué  au  cardinal 
Loa\  sa  le  liecueil  des  conciles  d'Es- 
pai^ne ,  Tout  confondu  avec  Garcias 
de  Loaysa  ,  an-licvcque  de  Tolède. 
(  f\nez  GiHuv.  )  \V — s. 

LOBEL  (  M  \Tui  AS  DE  ),  botaniste 
et  médecin,  né  à  Lille,  en  i538, 
étudia  la  médecine  à  Montpellier, 
ions  Rondelet ,  ri  profita  de  son  sé- 
jour dans  le  midi ,  pour  faire  des 
excursions  botani(pics,  dans  Tune 
desquelles  il  connut  Pena  ,  qui  de- 
vint par  la  suite  s(;n  collaborateur. 
Il  voyagea  aussi  en  Suisse,  en  Alle- 
magne et  dans  le  nord  do  l'ililie. 
Apres  avoir  pratique'  la  médecine  à 
Auvers  et  à  Dclft,il  fut  nommé  mé- 
decin du  prince  d'Orange;  et  à  la 
mort  du  stalhouder ,  il  pasSa  au  ser- 
vice des  élats-géiiéraiîx.  Il  se  rendit 
ensuite  en  Angleterre ,  cl  visita  plu  • 
sieurs  comtés ,  accompagné  de  sa 
femme ,  avec  laquelle  il  recueillit  un 
crand  nombre  de  j)buites.  Attaché  à 
Jacques  1'*». ,  en  qualitii  de  botaniste, 
il  était  chargé  de  ladirection  (In  beau 
jardin  de  lord  Zouche ,  et  il  fit  avec 
ce  prince  uu  voyage  w  Danemark.  11 


LOB 

mourut  k  Hig1i{;ate,  près  de  Londres, 
le  3  mars  lOiO.  Son  premier  ou- 
vrage botanique  pai-ut  à  Londres , 
en  iS^o,  sous  le  titre  de  Stiq-ium 
adyfersaria  nova,  fterfacilis  im^iti- 
gatio  luculentiupie  accessio  ad  prit' 
conun ,  prœsertim  Dioscoridis  tt  rc^ 
ccniionim ,  materiarn  medicam  , 
authoribus  P,  Pena  et  M,  de  L^ 
bel ,  medicis ,  in-4^-  9  avec  une  dr- 
dicace  à  Eiisabetli  et  un  prtvijéorde 
Charles  IX.  11  est  probable  qu'ca 
en  avait  tire  un  grand  nombre 
d'exemplaires;  car  il  reparut  sans U 
dédicace ,  et  sans  autre  changcmml 
que  celui  du  frontispice,  d'abord  a 
Auvei's  eu  1 5^6  y  puis  à  Londrrs 
en  iGo5 ,  sous  iejitrc  de  Diluàda 
simplicium  medicameniomm  ei- 
jilicationes  et  stirfnitm  adversahe, 
poitanl  les  noms  de  Pena  et  LoI<4; 
—  précédés  des  Pharmaceutiftt 
officina  et  Diaritun  pharmacmti- 
cum  de  Rondelet ,  avec  des  correc- 
tions et  augmenlatious ,  et  de  ïtssÀ 
sur  les  Succédanées  y  imprimé  dqa 
dans  les  éditions  latine  et  fiamaiide 
de  son  J/isioire  des  Plantes;  — 
et  swWis  de  W4difersariorum  obéra 
pars,  cum  prions  iUustratiombus, 
casti^ationibus  ,  aurtariis  ,  etc. , 
contenant  quelques  Graminées  tt 
Liliacées  ;  —  d'OLscrvations  sur  la 
bière  et  d autres  boissons,  et  nr 
des  remèdes;  —  de  Balsami,  Opo- 
balsami^  Carpobalsami ^  et  AjUh 
btdsami,  cum  suo  cortice  expiant 
tiones  et  collectanea ,  adressés  à 
Le'cluse;  —Enfin ,  d'un  petit  Trailé 
inédit  sur  l'hjdropisie  ,  par  Ronde- 
let. Tous  ces  ouvrages  portent  le 
nom  seuldeLoliel.  Les  Mversaria, 
titre  qui  répond  à  c^ui  de  Mé- 
moires ,  donnent  la  description  de 
douze  (ui  trei7.e  cents  plantes ,  dont 
un  grand  nombre  avaient  e'té  dëcoo- 
vcrtes  par  Lobel  dans  sçs  vo 


lOB  LOB  597 
Bt  elles  soDt  accompagnces  it  ieni  dix  ans  aprts  la  première  édition 
cent  soixanti  lauze  fi-;ures  ,  qui,  des /^f^er^an'a.G.  Bauliin,  lansei- 
pour  la  pliipari ,  sont  furi  prtitcs  :  ter  Lobel ,  suivit  le  même  ordre  dam 
raulenr  y  discute  quelqiiefuis  la  sy-  svn  l'hytopinax ,  et  plus  tard  dam 
noaymic  des  anciens  cl  des  ino-  son  Pinirr;  et  l'on  n'en  connut  pas 
dcrncs  ,  et  relève  pliisieurs  erreurs  d'auirc  jusqu'à  Tuumefort.  Celui  des 
d(vs  commentateurs  de  Dioscoridc ,  Orehidres ,  qu'il  tenait  de  son  amî 
surtout  de  Matliali ,  qu'il  traite  Conic1iasGeuinia,Diériteégalemei)t 
■•isez  durement.  Il  embrasse  les  dps  elof;es;  enfin,  d'autres  familles, 
autres  rapports  des  plantes  ,  com-  telles  qnclesiaftiVeï, les  ^enoni-w, 
me  leurs  formes,  leurs  vertus  mé-  les  OmbfUtfères ,  plus  lie'es  dans 
dicioales  ,  leurs  dilTérenCs  usaces,  Gasp,  Bauhtu, 'présentent  de  suite 
Mais  il  faut  convenir  qu'il  est  toia  la  plus  grande  partie  de  leurs  (■enrcs; 
d'c|>uuer$0Dsujei,et^u'ilest moins  Mais  le  Sceau  de  Salomon,  le 
ricKe  que  D.ilecnamps,  Dodonëe  et  Convallaria  bifoUa,  la  Sagittaire, 
Lerluse,  pour  les  dernières  parties,  1rs  Plateaux,  VOphrys  htfoUa  et 
et  surtout  fort  iDrerieurauiroisième  d'autrfs  suut  rcictch  hors  de  l.i  |irc- 
lestyleet  pour  l'exactitude  des  uiii'rese<:tion,dans  lai|ud]e  suul  ad- 
ipiions.Cumraeles  .^(^mirùi  mis  ta  Nielle,  Hcux  W^lttmpyres , 
portent  dans  toutes  1rs  éditions  les  et  V  IfoUifteam  uinbellalum.  Il  n'j 
noms  de  Peiia  et  de  Lobel,  i!  est  im-  a  aucune  famille ,  rtceplif  celtes  que 
possible  d'as.siguer  à  chacun  de  ces  nous  venotisde  citer,  aoni  les  dille- 
auleurs  la  part  qui  lui  revient;  et  l'on  retils  genres  ne  soînit  éptrs.  I.obel 
«tsurprisaverraisoniueLobrln'ait  trouve  des  rapports  entre  sa  pre- 
piï  lai-mèiue  rundui  son  collabora-  micrcsmiDn,elqiiclqucs  Crucifères 
tcur  toute  la  justirequi  lui  apparie-  qui  viennent  ensiiiti!,  et  surtout  les 
liait.  Hallor  et  quelques  autres  trou-  ï'rè^s  et  d'antres  lumineuses,  aue 
v.nt  dans  cet  iiuvrape  des  cléments  Dutloo^  et  I^écluse  avaient  égale- 
(ie  rdinillcs  naturelles;  mais  il  est  ment  rapprocha  des  Grwninée*. 
clair  qu'il  n'a  réuni  que  les  plau-  Il  est  donc  difficile  de  poiser  qu'il 
tes  dont  l'aii.il'igie  se  présente  à  l'es-  ait  été  conduit  aux  rap[nw:bemeiits 
prit  le  moins  clairvova  ut;  et  plusieurs  naturels  par  un  autre  sentiment  que 
'     "      ■     ■     ■      — '-  ipale» 


SS 


lé  déjà  ope-  celui  de  l'analogie  des  principales 

rées  par  quelques-uns  de  ses  prédc-  formel    extérieures,    li  est    accusa 

cesseurs.  Toutefois  il  est  justir  de  par  Ray  d'avoir  commb  plusieurs 

dire  qii'dut'uu  d'eux  n'avait  encore  erreurs,  pour  s'en  être  trop  rap- 

*rp.iré  d'uni- manlire  aiisMtranrliee  porté  à   sa   mémoire,  Artout  dan* 

le-.moiioriilyl(ib)ucsd'aïei-I<'sdïro-  li's  localités, indiquant, commecrois- 

tyli-dou<<  ;  lis  picruiiirrs,  par  IrsqucI-  saut  en  An);)eterre,  des  plantes  qu'on 

lesrurunit-iiM'son  ouvi'a'^e,i^aiit  pU-  ne  trouve  ni  dans  ce  pays ,  ni  dan» 

tiU-*.  luiil»  fustmlile.  I,es  diltcrcntes  aucun  autre.  Lobel  publia  ensuite: 

SCi-lious    suul     prcceclécs     cliaciine  Plantarumseu}tirpiumhiitoria,ele. 

d'un  taMc.iu  svNoptique,  tel  qu'il  eiii mltierum  ftt  adt^rsarwvmvo- 

n'cu  avait  point  encore  paru.   (k'Iui  («inen,  Anvers,  i5^6,  iii'fol.  Heller 

des   CraiHiné'i.   placé  eu  ivie  de  encileunedeuxièmeédilionde  iSçS. 

r  ■tilv4-r.mriorui>nil(frii  purs ,  est  le  Ce  mûme  volume  contient  un  petit 

j>l(U  complet  qu'on  eût  aiuri.  Vingt-  Traite  de  qnioH  pagca  lur  1«  Sttt- 


SgS  LOB 

cédanées ,  tire  presque  en  entier  des 
cours  et  noies  de  Roudelel  ;  un  ap- 
pendix  donnant  la  description  et  les 
ligures  de  irente-quatre  plantes  ;  quel- 
ques formules  de  Rondelet;  enfin  les 
Adversana  qui  av.iient  déjà  paru 
eu  1 J70.  On  trouve  dans  le  Plant Or 
nim  Jdstona ,  euyiron  quatorze  cent 
cinquante   figures,    avec    un    petit 
nombre  de  descriptions ,  mais  plus 
souvent  l'exposé  des  vertus  et  usages 
des  piaules,  tire  des  auteurs  anciens. 
Souvent  Taiiteur  ne  donne  que   la 
figure,  renvoyant  pour  la  descrip- 
tion am^LAdversariay  dont  ce  livre  est 
comme  le  complément.  Ces  figures 
sont ,  pour  la  plupart ,  empruntées  de 
Doilouée,  et  surtout  de  Lëcluse  (  f^, 
ces  noms).  \JHLtoire  des  Plantes  et 
les  Adversaria  sont  j)eu  cites  mainte- 
nant, étant  inférieurs,  sous  plusieurs 
rapports,  au\  ouvrages  des  contem- 
porains de  Lobel.  La  lecture  en  est 
d'ailleurs  très-fatigante  ;  les  descrip- 
tions étant  peu  caractérisliques,  et 
le  latin  dur  ,  sans  élégance  ni  cor- 
rection, défauts  rares  à  cette  époque 
bnljaiite  de  la  latinité  moderne.  Lo- 
bel puliU.1  lui-même  une  traduction 
ilamaudede  ces  deux  ouvrages, sous 
le  titre  Kntj'dlsboeck,  eic,^  Anvers, 
1 58 1 ,  u  vol.  in-fol. ,  à  laquelle  il  a  jou^ 
ta  quelques  plantes  trouvées  en  Hol- 
lande. L'imprimeur  Plantin  les  ac- 
compagna d*un  nombre  de  figures 
plus  considérable  qu'aucun  ouvrage 
botanique  nVii  avait  encore  contenu. 
L'ouvrage  de  Lobel  le  plus  cité  main- 
tenant, est  ï Icônes  Stirpium,  seu 
Plant  irum  lam  exoticarum  quam 
imlif^enarum,  Anvers ,  1 58 1  et  1  ^9 1 
in  -  4'*. ,   avec    un   index  en  sept 
langues.. Ce  n'est  qu'un  recueil  des 
figures  connues  jusqu'alors,  au  nom- 
bre d'environ  deux  mille, et  qui  a- 
▼aicnt  déjà  paru  dans  les  dificrcnts 
ouvrages  imprimés  par  Plantin.  Elles 


LOB 


I 


sont  désignées  par  les  noms  latins , 
et  renvoient,  jiour  les  descriptions , 
aux  pages  des  Atdversmnm ,  et  dci 
éditions  latine  ou  flamande  del'IKf- 
toire.  Cet  ouvrage,  qui  est  coosuhé 
souvent ,  est  d'un  usage  fort  com- 
mode, en  ce  qu'il  comprend  hfeh 
près  toutes  les  figures  connn  • 
cette  époqœ.  U  parait  que  LoU 
avait  conçu  le  projet  d*ua  plnsgmi 
ouvrage  qui  eût  porté  le  litredeiSUri- 
pimn  iUusirationes,  Peu  deicap 
après  sa  mort ,  W.  How  en  a  p- 
blié  un  fragment  sous  le  titre  de  Âîr 
jfium  iUustrnttones  ,  pbaiwuttéê^ 
boranies  plantas,  subrepiàasPm 
kinsonii  rapsodiis  (  ex  codia  m.  » 
saluiato)sparsim  grai^mtœ,  tusii», 
i655  y  in-4'*.  sans  fig. ,  contcBSBtci- 
virou  deux  cent  quatre-vingts  pima 
presque  toutes  inédites,  et  doat^ 
ques-unes  étaient  fort  ruts.  LV 
diteur  revendique  pour  LM  h 
découverte  de  plusieurs  planlei,!* 
Parkiuson  s'était  attribuée.  PImHr 
a  donné  le  nom  de  Lobelia  k  m 
genre  de  plantes  de  la  landlle  fa 
Campanulacées.  D— r. 

LÔBUSËAU  (  Gui-ÀLnii), 
savant  religieux  de  la  congvéplMi 
de  Saint-Maur,  né  à  Rennes  en  iM^ 
fit  profession  dlans  l'ahbave  de  Surit 
Meiaine  de  cette  ville,  à  l^i&ededii- 
se]>t  ans  :  ses  supérieurs  Toi  aial 
reconnu  de  l'application  au  tirai  1 
l'engagèrent  à  terminer  rjïïjtsipf  if 
Bretagne ,  commencée  par  IX  k 
gallois ,  et  il  en  publia  a  voloMidi 
1707.  Il  chercbe  à  y  établir  «eb 
ducs  de  Bretagne  éuient  mai/m 
dants  :  cette  opmion  fut  réfwÊétW' 
torieusement  par  l'abbé  de  VrtI 
et  Qaude  Dumolinct,  dans 
écrits  (  I  ) ,  où  Ton   voit  qw 

(1)  L-»bU  4«  Vmim  p«Uia  .  Tf^té^ 
que  de  lit  mpHvartce  dv  Breimgmr,  Tmna, 
m-ia)  Hiuoin  tritiqmm  éë  i'étÊêMm 


M  rdcrail  de  la 
s  premiers  temps  de  la  mo- 
e.  Maigre  l'érideuce  des  preu- 
D.  LoLineau  essaya  de  fai- 
raloir  te  scotimcut  qu'il  avait 
f  ;  mais  D.  Liron  ,  ajanl  rc- 
crreur  dans  Uqiidic  il  était 
au  siijel  de  l'cpoque  où  la 
;  prêcliée  en  Bretagne  ,  il  se 
ta  de  supprimer  le  passage 
e'.elsoutiulqueD.  Lirou  citait 
.  {  Fqyfz  LiROB.  )  Il  avait  le 
de  continuer  son  Histoire  de 
^nCi  et  il  publia  même  \epros- 
dedeuMiuiiveauK  Tolumcsqui 
ot  coDteuir  la  généalucie  îles 
lustres  maisons  :  mais  d  abau* 
cette  entreprise.  D.  Lobiueau 
rgea  de  continuer  V  llistiÀre  de 


[i).  Il  revint  ensuite  ddiis  sa 
ice  ,  et  mourut  à  l'^ibliayc  de 
Jagiit  près  de  Saiut-IVIalo  ,  le 

l'J'j  :e'cl.iit  un  Lomme  Irès- 
?iix  ,  et  verse  dans  la  coniiais- 
des  l.ingues  et  des  usages  de 
niU^  Oji  a  de  lui  ;  1.  \:  HH- 
de  Bretagne  ,  cump.ise'e  sur 
:lfS   et    ailleurs   origiiiuiLt  , 

Rrrincs  ),  1707,  -a  vol.  in- 
Le  tome  premier  cunlieiit  l'Iiis- 
le  celli-  province  ,  depuis  458 


::il..,div 


xHv 


s  ,  et  il 


,rel.ôuH'i„lell.^,.ncedcsmo.s 
es.  Ci-I(c  liJ>tolre  a  e'Ic  sur- 
parcelle  de  D.  Morice.  ;  roj-. 


LOB  5^0 

ee  nom.  )  II.  Plusietin  Ecriti  en  rrf- 

Çonse  aux  critiques  de  l'abbtf  dt 
ertot ,  du  P.  Diimolinel  ^  de  D.  Li- 
roD,etc.IIl.  Histoire  des  Saints  da 
la  province  de  Bretagne ,  et  ÂM 
persomms  t/tU  s'y  jonl  disUngiiéet 
l'iir  une  èmineiae  piélé  ,  Pari» 
i  n,nues  ) ,  1 7a,( ,  iu^olio  :  ce  re- 
cueil a  son  utilité.  IV.  ffiitoire  de 
la  viUe  de  Paris,  ibîd.  I7j5,5 
viil.  in-folio;  les  deux  preuicrt  sont 
lie  D.  Fclibien;  les  trois  autres,  qui 
reuf.Tment  les  preuves  ,  oui  cle'  mil 
ta  ordre  par  D.  Lobiueau.  Il  a  tra< 
diiii  de  l'espagnol  de  Micliel  de  Luiia, 
V  Uiiluirc  des  deux  conqtiéles  de 
l'EspagM  par  les  Maures  ,  Paris  , 
i7o8,in-ia;  e>st  un  tissu  de  fa- 
bles et  d'evenemeats  romanesques.  II 
u  laisse  CD  manuscrit  ;  uoe  /hstoirw 
de  la  ville  de  îVanles,  de  la  Cham- 
bre des  comptes  de  Bretagne,  det 
Barons  et  det  droits  seigneuriaux  dt 
cette  province  ;  —  l.i  Traduction  Hn 
Ilu!es  de  guerre  de  l'r)l\,'(i  .  el  rclU 
du  Théâtre  d' \.i-i..pl,!.(,e.  I.a  tra- 
duction des  Ruses  de  Polven  a  ttà 
publiée  par  le  P.  DesnjolM»  ,  avee 
celle  des  •J'frAfagèntejdeFroDlia  par 
PciTol  d'Ablancourt,  Paris  ,  >743« 
'2.vo[.  in.i-a;  elle  est  très-estime, 
et  les  notes  y  ajoutent  un  oouTeM 
prii.  M.  RcDouard  possMeuoe  copia 
du  texte  d'Aristopbane  ,  par  D.  Lo- 
bincau  ,  et  le  manuscrit  onginti  de  U 
Traduction  du  même  auteur  (  ■  )•  'jB 
copie  est  partagée  en  deux  volumet 


Ui>i>»ti«,  M 


:.':& 


6oo 


LOB 


4". ,  non  chiffres.  «  L'argument 
»  de  cliafjue  pièce  ,  les  noms  des 
y>  auteurs ,  et  la  plus  grande  partie 

V  des  noies  marginales  sont  en  fran- 
»  rais  ;  le  reste  des  notes  est  eu  latin 
»  et  quelquefois  en  italien  ;  le  grec 

V  est  assez  bien  peint ,  et  le  tout  est 
w  trcs-propremcnt  et  tres-ncttement 
»  écrit.  »  (  Mélanges  de  cntitfue  , 
tom.  m,  pag.  178.  )  La  souscription 
nous  apprend  queD.I^obineau  n  avait 
mis  que  deux  mois  à  transcrire  cet 
ouvrage  ;  clic  est  datée  de  Tan  1 693 , 
et  suivie  de  son  monogramme  et  de 
celte  doidjle  anagramme  Tune  latine 
ot  l'autre  française  :  Lux  Dei  vas 
jiolnle;  Beau  lion  (  1  ).  La  traduction 
forme  trois  volumes  in  -  8°. ,  et  est 
intitulée  :  VAncienne  comédie  grec- 
que ou  le  Théâtre  athénien  d'Arisj- 
tophane  ,  avec  des  notes  et    une 
Préjace  historique  et  critique ,  ser- 
çant  de  commentaire  général.  Cette 
Préface,  qui  est  trts-curieuse ,  a  ete' 
publiée  presque  eu  entier,  par  Char- 
don de  la  Rochette,  dans  le  Magasin 
encyclopédique  ,  deuxième   année , 
tome  premier ,  et  dans  ses  Mélanges 
de  critique  et  de  philologie ,  tome 
m  ,  p.  178-51G0.  M.  llcnouard  ,  de- 
vcim  possesseur  de  celte  traduction , 
avait  d'abord  j)ensc  à  la   m  et  ire  au 

Î'oiu"  ;  mais  il  ci\  a  e'îc'  détourne  par 
a  raison  que  les  passages  graveleux 
y  sont  rendus  d'une  manière  peu 
de'cente  ;  et  que  le  tour  suranue  a  un 
assez  grand  nombre  de  locutions 
aurait  ne'cessitc  des  corrections  qui 
Tauraicnt  dénaturée.  (  V.  Calai,  de 
la  h'bliolhcq,  itun  amateur,  tom. 
H  ,  p.  Ï17.  )  C'est  à  tort  qu'on  a  at- 
tribue à  D.  Lobineau,  les  Aventures 
de  Pompanius  ,  chevalier  romain  ; 
re  roman  licencieux ,  est  do  1).  La- 


ii)  Un  trouve  dmii  cet  niota:  At.ixutuf  Lo- 
it  :  .N  ..  i.  s ,  J.iix  dri  VM  nQÙ/fe  j  et  lUuia  £«aM 
J.io/i  ,  Loz:ar.AV. 


LOB 

■ 

badie  ;  tt  a  été  publié  en  1724  ;  ^ 
avec  des  additions ,  par  l'aLbe  Pré- 
vost ,  en  1 708 ,  in- 1  a  ,  sous  la  rubri- 
que de  Rome.  Suivaat  les  auteurs  de 
la  Bibliothèque  historique  de  Fran- 
ce ,  D.  Lobineau  a  eu  |urt  a  b 
nouvelle  ikUtion  du  Glossuire  de 
Ducange,  W — s. 

IX)BKOWITZ.  roj.  Cacaucel 
et  Hassenstein. 

LOBKOWITZ  (  Geobcf.  -  Cbri- 

TIEN ,  prince  de  )  ,    général  •«ulri- 

chien  ,  ne  en  1 70^1  ^  conclLi  tu  1 7^ 

la  capitulation  de  Messine ,  et  fut  «n- 

suitenommc  gonvemcur-génrnildf  fa 

Transylvanie.  Il  repocssa  lfsT:rcs 

sur  la  frontière  de  cette  province; 

m<iis  bientôt  il  fut  obligé  de  céder  n 

nombre.  Kn  1741  9^^  reine  deHoi- 

gric  lui  donna  le  corn  mandement  de 

son  armée  dans  l«*i  Hante-Aulrirhr. 

J^s  maréchaux    de  Broglir  il  ^t 

Belle-Isie  lui  firent  essuyer  ^en  1  ^{i, 

un  échec  à  Sahay.  Frédéric  11  dit 

malignement  à  ce  sujet  :  «  La  Li- 

»  taille  de  Pharsale  ne  fit  pas  pltf 

»  de  bruit  à  Rome,  que  ce  petit  ros- 

1»  bat  n*cn  fit  à  Paris.  »  \jt  prioa 

de  Lobkowitz  opéra  ensuite  sa  joac- 

tion  avec  le  ])riuce  Ch  arles  de  Lir- 

raine;  et  ils  attaquèrent  le  marrcU 

de  BrogUe,qni  fut  forcé  descrrCiffr 

à  Braunau.  A  la  fin  de  la  mémeaiiM 

17.1*2,  Lobkowitz  din|;ea  le  bioca 

de  Pnigue,  où  le  maréchal  de  Bdfe- 

Isle  était  renfermé  avec  seize  nilli 

hommes.  (  /'.  Belle-Isle. )\jtp» 

rai  autrichien  n'ayant  pas  assez  'h 

monde  pour  serrer  la  place ,  k  ■•• 

léchai  en  sortit,  et  exéc-uta,  ta  ■-  ■< 

lieu  d'un  hiver  rigoureux ,  cette  i*  V 

traite  qui ,  jusqu'à  ces  dcniiiiti*!^ 

nées ,  avait  été  citée  comme  oMii 

S  lus  désastreuses  de  rhistoîff  a^  1 1 
erne.  Piqué  de  la  sortie  de  BA»' 
Tsle ,    Lobkowitz   voulait  m  b 
Fraurais  rcstps  dans  la  ciiaodk* 


LOB 
âabcrehon;ni.ii;laf(-r- 
ibcvcri,  qui  \ci  cumman- 
1  renoncer  à  celle  prelen- 

.C[lLVElïT).I,obkowit7,tlll 

uKcrilulie.uii.ca  1743, 

dp  Uimiiii  les  lispaj^iioU. 
Liivaiitc.  iHiisuriircnHrc, 
,1115  Velietri.  le  rui  de  Na- 
C^irlos)  et  le  duc  de  Mo- 
,stinsl'olciIe  «pii  leur  fut 
ir  l'ambassadeur  de  Fran- 
eiil  cle  fairs  prisonniers. 
le  entreiirise,  l.obkowilz, 
it  ses  troupes  s'aflàiblir 
tient  p,ir  li^  mauvais  air 
s  Ponlins.  fit  s-i  retraite, 
erre  de  jirèi  par  une  armée 
,  il  itarviiit,  sans  perte,  à 


Ila- 


I    . 

[les  succès  bali,i.re 

.   G.M.Ks),ins,,,.a„m 

i(i,i[u.lparlir  poiivpr 

ne.    Il   ne  ]mrait  p^s  .p 


LOB  Cor 

au  collège  de  r,o*imbre  en  1(131, 
lorsqu'il  rc(ut  l'ordre  d'aller  aux 
Indes.  La  flotte  sur  laquelle  il 
^'embarqua,  fui  obli|;i«  de  rereuir 
■]>rès  une   uavijialiuii 


ix  hisUi 


.  uaqwt  a  l.i>boiir,.- 
eu-ra  (Li:iï  I;.  >.i.  i.-tr 
lOo'j.  11  «:jiI  piol'us 


mettre  en  mer  qii  au  mou  de  tnar* 
de  l'aim^u  suivauic.  Aprb  des  pé- 
rils sati.H  nombre,  il  arriva  etîlîn 
devant  Goa  au  mois  de  décembre, 
et  resta  un  an  dan»  cette  ville,  aîi 
il  acheva  m  théologie.  En  jauvicr 
ifri^,  il  voulnt  passer  en  Abiftsiiiie, 
Débarque  avec  un  antre  JcHiite  Sur 
l'ilcde  l'atcpr^sdeMomldM.il  e*- 
sai,adr  ijagiier  parterre  le  lieu  de u 
destina  lion.  Kn  ayant  reconnu  Tim- 
possibilité  ,  il  jiartit  paiirDin.  L«  3 
avril  i4i)5, il  sortit  do  ce  port  aree 
Alpli.  IVIendèst^iatriarche  d'Ethio- 
pie,cl  linil  missionnaires;  ils debar- 
cpicreni  dansleport  de  Barloiir,  snr 
la  mer  Rouge, et.  le  l'j  juin, arriva, 
rcntà  Ma*igoga,Iieude  leur  rdsideoce, 
Lobo  fui  uominc  vicaire  -  ge'ne'ral 
dans  le  royaumcdoTigre*.  Craignant 
a\er  raison  les  embûches  du  vice- 
roi  ,  il  [tassa  dans  une  autre  pr»- 
lijici',  se  rendit  ensuite  à  la  cour, 
et  allant  dans  le  royaume  de  Dumot, 
traversa  le  Nil  à  deux  journées  de  M 
suiu'cc .  puis  fui  renvoyé'  dans  1« 
Tij;ru.  L'empereur  qui  favorisait  les 
calluiliigues,  mourut;  et  une  violeoto 
pcrseeuliun  éclata  contre  cu^.  Iitt 
l'urin^ais  <|ui  se  trouvaient  dans  le 
pav-,  furent  livres  aux  Turcs,  qui  le* 
enimciilTcnt  pri»(  <  1  ■■  ■  .1  '1  1  1  ut. 
(Juant  à  Loi»,  tiiuiiiii.  il  dV,>>l  La 
repulatlou  d'un  humme  détu-niiné , 
rrni]<rrcur  avait  donori  l'onlre  de 
le  s.itsir  cl  de  l'envovcr  A  la  u- 
jiit'ile  mort  ou  vîf.  Il  fut  obligé 
lie  rejuiiulre  ses  romjt^gnoua  d'ia- 
fiirtiine  par  un  clieiuin  détourne. 
Echappea  cednnK'T.el  emprisonné 
à  .Uattuua  ,  puii  4  .Souakvu ,  il  fut 


6oi 


LOB 


cliar^e  d*aI1er  dans  les  Indes exposar 
le  triste  e'tat  de  ses  confrères,  et 
demander   qu'on  pay.it  la   rançon 
exigée  par  le  bâcha.  Il  s'acquitta  de 
ce  devoir ,  et  en  même  temps  enga- 
gea fortement  le  vice-roi  à  ex})edicr 
une  flotte  dans  la  mer  Rouge  ,  et  à 
former  un  établissement  à  Massoua. 
I^e  vice-roi  n'avait  ni  assez  de  forces, 
ni  un  pouvoir  assez   étendu  pour 
exécuter  ce  projet.  Il  fut  donc  con- 
Tenu  que  Luoo  passerait  en  Ëuro})e. 
Kn  consoqucitcc  il  s*embarqua  pour 
Lisbonne;  mais  jamais  navigation  ne 
fut  ptus  malheureuse  que  la  sienne. 
Le  bâtiment  qui  le  portait,  toucha 
en  soiiant  de  Goa ,  et  ensuite  se  brisa 
sur  la  cote  de  Natal.  Ou  resta  sept 
mois  dans  ce  désert,  où  Ton  constiiii- 
sit  deux  chaloupes.  Une  d'elles  fut 
bientôt  engloutie  par  les  floLs  :  celle 
où  était  Lobo ,  doubla  le  cap   de 
Bonne-Espcrance ,  et  attcrit  devant 
Angole ,  après  quarautc  jours  de  na- 
vigation. Lobo  mont.!  sur  un  vais- 
seau destiné  pour  le  Brésil.  Ëuarii- 
vant  sur  la  côte ,  ce  bâtiment  fut 
pris  par  un  corsaire  hollandais,  qui 
mit  tout  rc([i)ipage  dans  une  île  dé- 
serte.   Heureusement   des    birques 
"vinrent  de  terre ,  et  passèrent  Lobo 
sur  le  continent.    Accablé  de  faim 
€t  de  fatigue ,  il  gagna  Carlhagèue 
à  pied.  Après  un   repos  de  quinze 
jours ,  il  profila  de  roccasion  de  la 
ilottequipartait  pour  rEiiropc:  en  ap- 
prochant du  Cap  Saint- Vincent,  elle 
fut  assaillie  par  une  tempête,  qiii  la 
nât  à  deux  doigts  de  sa  perte.  Lobo 
se  tira  encore  de  ce  péiil ,  descendit  à 
Cadix ,  et  se  reu.lit  à  Sévilie ,  puis 
à  Lisbonne.  La  vice-reine  Técouta 
favorablement,  mais  le  renvoya  au 
roi  d'Espagne.  De  Madiid,  il  fallut 
qu'il  fit  le  voyage  de  Rome ,  où  il 
essuya  beaucoup  de  contrariétés  de 
la  part  du  pa[>c  et  des  cardinaux 


LOB 

prtfvoiiis  contre  les  JérailM  it  b 
mission  d'Ethiopie.  Son  irkia 
fut  pas  abattu  :  il  repissanaya 
en  i64o ,  fut  recteur  de  k 
professe  de  Goa  ,  puis 


Enfin  y  il  revint  à  liwoiie  na 
i0.56  ,  et  y  mourut  en  lirfi,  I 
publia  en    portugais  la  rUmi  à 
son  voyage  en  Abissinie,  mi  ci 
litre  :  Histoire  de  tEtiûopie,  C» 
bre,  16 19, 1  Tol.  in-fuLUiUiéJ» 
chim  Legrand  la  traduisit  ta  bm 
çais,  non  d'après  cette  ëditioi,Mi 
d'après  un  manuscrit  de  libo ,  et  il 
flt  paraître  avec  d'autres  (icai| 
sous  le  titre  de  Relation  hiitnfâ 
d' Abissinie,  Paris,  I7'i8,  i  fi 
in-4®.  avec  si  cartes;  Ansiodai 
1718,51  vol.  in-ia.  (  f^.LEcaiiii 
XXIII ,  576.  )  Cette  traducliooflii 
en  anglais  ,  et  abrégée  par  SimI 
Johnson,  parut  en  1734,  d  ifl^ 
sieurs  fois  été  râmpnmëe.  UaiMi 
décrit  les  sources  du  Nil ,  de  b  ■!■ 
manière  que  Bruce;  mabilKil 
pas  qu'il  les  ait  visitëes ,  coMi 
l'affirment  quelques  écrivains. Bns 
s'est   quelquefois  exprimé  n  l*j 
durement  sur  le  /lomple  de  Libf  I 
et  a  mérité  ensuite  lui-mte  ^^| 
lui  adressât  les  mêmes  lepnMJ 
On  trouve  dans  le  tome  u  dii^j 
ciicil  de  Thevenot ,  une  MâûtH 
P,  Jeronymo  Lobo ,  de  VemÙ9i 
Abissins  ,  des  sources  in  33 1 
la  Licorne,  etc.  Ce  moiceaii 
Legrand  ,  11* est  que  le  fnnt  dri 
ques  conversations  que  M. 
ambassadeur  d'Angtetem  y  et 
Toyuard  ,  avaient  eues  avec  Li 
en  iG()G  et  16G7.  ^  cet«^< 
jointe  une  petite  carte,  ^ui  tlt| 
plan  de  trois  ports  de  U  cte 
dentale  de  la  mtr  Rouge.  Qogi^ 
dise  |j(*grand  ,  il  parait  que 
lation ,  donnée  par  TheTeiut,ii 
traduite  sur  un 


SuSI 


>0B  1,0C                 rtol 

lelle qu'elle  jwrulCTi  fit  connaîlie  île  PliîlIppelV,  fxiMe 

iprecëdéeJ'uDede'-  lui-même  ,   nui   le  nuramii  ci-nlil- 

Kiélérovalcquior-  homme  dt  la   rliamhre.    I.obo  fut 

raie  publiée  par  son  alors  au  nombre  des  beaiix-espçiu , 

i88.Cetopuscu]efut  comme  CaUrron  ,  Bufo  de  Mobiia  , 

ce  titre  ;  Relation  .liian  de  la  No/ ,  ete.  ,  qui  form:iii-nt 

\ve  du  m,  <ie  sa  ta  société  de  Philiime  IV.  Ce  rao- 

^ours,desondébor-  narqiie  ,  taudis  qu'il  perdail  le  Por- 

""  tugal  ,  )eg  Pajs-Bas  et  la  Fraucbe- 

Curate ,  se  ptaisiit  ik  compti«cr  dcfl 

T  a  autres  cuno-  comédJes,«t  à  m  fatrcjoiicr  d'niitrn 

un  témoin  ocu-  à  ja  cour ,  en  impromptu ,  rt  juir  an 

uré plusieurs  an-  sujet  qu'il  prnposaK.  Ces  pii^cn  At- 

iime  principal  de  vaicnt  ètte  [l(>clam^  en   ytr»  de 

inie  ,    Londres  ,  dilïerents  mètres,  parles  actRiin, 

-8°.  [,es  editeiiis  tous  poiies ,  et  parmi  lesqutla  le  roi 

preTice  ,  que  l'au-  tre  dédaignait  pas  de  jouer  un  r^lb 

im  est  le  P.  f-obo  ,  Dans  ce  Homl)re,  Gerardu  Lobo  se 

inpiil.ilionscalom-  distinguait  le  pliu  par  sa  fiirilUe'à 

M.  Sali ,  le  voya-  improviser  des  vers  ;  et  en  pluiienn' 

a  le  plus  recf  m-  occasious  il  se  chargeait  de  la  d<f- 

sinie,  i-eiul  justiie  clamatiund'miepiiHieeulièreeiiiniis 

e  M.  Bruce, dit-il,  actes ,  qu'il  ima(;inait  et  comnouit 

p  niiillrailer  les  je-  sur-lc-champ.  Pbilipl'C  IV   idjli|;eair 

^ii;iiail  pasdeleur  souvent    ses    puèles   faviiris   .i    lui 

Mis  assez  coiisidc-  parler   en  vers  ,   mjme    dans    U 

le  lecteur  peut  ju-  conversation  la  plus  familière.  Lobo 

iNl  ses  cents  avec  s'acquittait  avec   un  tel   succès   de 

■Kle  [,(iho.  nTlie-  celle  tiche,  qu'il  se  séparait  rare- 

-111(0  11^  Il  ri'Ltiiun  ment  du  roi,  l'accompagnait  à  U 

ri',111  iiililule:  Vé-  chasse,   assistait  à  ses  repas,  â  SOB 

ii-s  p(i,>s  ipii  sont  coiicber.et  le  rassasiait,  pour  aïnsî 

-t  .-HUi-iiis  et  la  dire ,  de  po Aie.  Quand  Philippe  en- 

l'Vsi  le  ri'iii  (|ii  voyait  quelque  pi'ésent  à  la  reine, 

iliiiue   Fi'i'ii.iitiler.  c'i'Iait  presque  toujours  Lobo  qu**!! 

tic,   lom.    XIV,  choisissait  pourremplircemessaçe, 

Y. — s.  a'in  qu'il  lui  présentât  ses  compli- 

inn^.piièle  esp:i-  mriits  dans  des  vers  dont   il  lui 

I   vjiillr'  ('..(stjlle  ,  prescrivait  la  mesnre.Ce  poète  avait 

les.le  l'i.ilipiirlll  coutracle  une  tdle  habitude  de  par- 

l~-u  .l'iuii'  fiuiille  Itcu  vers,qTril  en  Taisait  pendant  un 

.itnie.,  il  suivit  jour  entier  ,  sans  dire  uu  seul  mol  en 

riii'ie.où  il  'edis-  prose,  qu'il  prétendait  mime   avoir 

I..  frul^dernnlre  ouMiee.  11..                      ""    ■   l'^CS. 

11  ,■.^,,i(  r.ui  ric  I.0I.0  n'a  pa . .                            ■■  \-'" 

l'u'iiv^'isire  d'Al-  eue  haleine  ,' '            ■     ■   !■■'   iie  de» 


6u4  LOB 

des  RedôntUlles  (  strophes  de  quatre 
ou  cinq  vers  de  huit  syllabes  ) ,  qu'on 
trouve  daus  les  recueils  ou  Cancia- 
neras  es|ia(;uols  du  xvu^.  siècle. 
San  slylc  est  correct,  et  sa  versifica- 
tion liarmunicMsc.  Il  excellait  sur^ 
tout  dans  le  ^cuic  burlesque,  B — s. 

LOBKA  (  (iuiLL.  DE  ).  r.  Camo. 

LOIJSTEIN  (  Jea.n-Frédéric  ) , 
auatouiislc  et  cliirur{!;icn ,  naquit  à 
Lampellieini ,  près  de  Strasbourg, 
en    i-^SG.  Après  s'clre  livré  à  une 
étude  aprofondie  de  Tanatomic  ,  et 
de  la  cliirurj;ie,  il  se  fit  recevoir 
docteur,  et  choisit  pour  sujet  de 
sa  dissertation ,  la  description  du 
nerf   de   Tépine.   Il  partit  ensuite 
pour  visiter   les   écoles  de  inédc- 
riuc  les  plus  célèbres ,  et  revint  à 
àSlrasbourp; ,  où  il  ouvrit  des  cours 
dîî   chiruri;ic  et  de  pathologie.   Il 
fut  nomme,  en  17(34,  premier  dé- 
monstrateur d'anatoiiiic;eten  17^38, 
il  occupa  la  chaire  d'analomie  et  de 
chirurgie,  devenue  vacante  par  la 
mort  du  professeur  Ëisemann.  Il  pra- 
tiqua la  îithotomieet  Tcxtracùon  de 
la  cataracte  avec  succès;  et  il  inventa 
même  pour  celte  dernière  maladie , 
un  couteau  dont  nous  devons  la  des- 
criptionà  J.  F.  Henkel.  Aussi  patient 
dans  ses  recherches,  que  scrupuleux 
dms  l'exposition  dcsesdécouverles, 
Lobstein  nej)ouvaitsouirrir  qu'on  éle- 
vât le  moindre  doute  sur  leur  réalité; 
mais  s*il  était  sévère  pour  lui ,  il  rc- 
i)ouss:iit  aussi  ï^ans  ménagement  chez 
les  autres  ce  qui  n*avait  pas  le  cachet 
de  rexpérirnce  et  de  la  vérité.  «  Je 
))  sais,  disait-il  avec  humeur ,  lors- 
»  qu'on  lui  reprochait  sa  dureté' , 
»  qu'un  anatoniiste  doit  être  exact 
»  et  vrai  ;  mais  il  n'est  pas  aussi  nc- 
>»  cessaire  qu'il  soit  doux  et  poli  ;  et 
»  lorsque  je  prends  la  prinede  l'être, 
»  ce  n'estjaniaispour  des  menteurs.  » 
Il  refusa  les  places  lucratives  que  lui 


LOC 

offrirent  pltisieurs  souver;)ir.< 
lemagne ,  et  préféra  ipst  r  ^ 
bourg ,  où  il  mourut  le  1 1 1 
17^4»  avant  d'avoir  |»ri  i- 
ses  Analomicœ  iiisiiiutunt 
Comment  ariiphjr  s  iviv^ici,  !c 
manuscrits.  Ses  oiivri^cs  iin 
sont  :  I.  Dîssertatio  inau^ui 
nervo  spinali  ad  par  vapim 
sorio,  in-4®. ,  Strasbonr;, 
II.  Un  grand  nombre  de  i!.c 
tenues  sous  sa  présidence.  .' 
vons  deux  éloges  de  bi-» 
premier  en  latin  par  le  dorli 
Schurcr  ,  iu-fol. ,  Sïra>l>'Hir, 
et  le  second  jiar  Vic(i"d'\  ii 
1-80,  in-i".  F 

'LOCAïELLI(  Louis  \ 
ganie,  se  fituuegiande  rq> 
Milan. d<ins  le  xvii*.  mcc!^ 
médecin-chimiste,  et  d"nr..i 
à  un  baume ,  dont  on  truiiv 

fosilion  dans  son  ouvr.ice 
I  parcourut  toute  l  lt::i 
avait  formé  le  projet  de 
France  et  l'Allemagne ,  | 
opérer  les  médecins- cliii 
cette  époque,  lorscpie  la  ^ 
y  mettre  ohstacle.  Appelé 
pour  y  traiter  uiie  niala'. 
gieuse  (]ui  faisait  de  graml 
il  obiint  d'abord  beaucoup 
mais  il  ne  put  en  éviter  les 
et  il  y  succomba  en  i(i 
encore  à  la  fleur  de  son 
laissé  :  Theatrum  arctvw 
vticorum  ,  .%/Ve  rie?  Aiie 
medicd  Tract atus  exquis 
Francfort ,  i(i!i6,  iu-S".  : 
italien ,  sous  le  titre  de  Te 
catii  dcl  médiat  Z.  Locû 
nise,  i<)i|,  i(î07,  in-8*. 
LOCATELLl  (  PitwiE 

LLXATr.I.M. 

LUCVTO  (  HUMBERT  ) 

queur  du  seinèinc  siècle 
rcnts  obscurs  I  dans  ub 


I.OC  LOC  flo5 

îulra,   en    ijuo,   dan»  Uiilj  si  peu  i[iléi'w.s.-ints  ,  qu'elle   ii« 

iuiiil-Ooiuinlque  à  Plai-  Mi'rile  jilus  d'èire  cousiiUce  depui* 

uit  cil  jjcii  de  temiis  une  qu'où  a  ['I/hluire  de  Plai»ance  par 

aprofoiidic  dd  Idlin  et  Pog);iali.  It. /lo/j'aCrai'ag&alii.ctc. 

il  suivait  ceprmiaiil  les  \cuise,  iS^jG ,  in-4".  C'esit  ime  Lit- 

ilusuphie  et  de  tliculo-  luire  des  guer»ï  duut  l'itxlie  a  ité 

élisait  pas  de  inoiiidi-e»  le  (hcâirc  depuis  b  descente  d'KaiÇe 

s  \d  \ie  s|iLi'ituellc  que  dans  le  Laiium,  iiiS((u'dU  NeMÛèine 

riccs.  Sa   rq)i:taliuii   ne  sièric.  Celte  compilatlou  ,  dit  Tira- 

laiii'liir  les  murs  de  son  Losclii,  a  )>eude lecteurs,  et  n'eumé- 

fiit  nomme'  iiiqni^ilenr  riie  aucun  (  Isior,  Utler. ,  toni,  vu , 

'jvic  ;  it   i|iiil(jiiis  ail-  'paç.  8yt)  ).  III.  Ofitti  judiciala  in- 

revint  cMi'ii'r  Ic-i  mè-  tjiii.nlinuin  ex  diversis  ihcolcgis  et 

is  à  PLiisaiicc,  En  l 'ïlifî,  fuiii  dnctûrilius  eitractum,  Itoote, 

IrnummaforiLmissaire-  .  i-o;  V.i.ise.  i583,iii-4".  W- 
iij.luisitioii  à  IloKu.et  le         I.Or.CfjML'S  (  Jkah  ),  biftlorii'n 

■uieteNi|is  iiiiur.sunron-  ri  pul)liciïte,De'en  >^9g,  ^  Ylwlioe, 

il>rjiruii'lc-vi',iii  i'>b8,  cil  HoUtein,  conimeuja  sei  étude» 

pisrop:dik-[i,i^iiarea;et  au  collège  de  Hanib'>ur|;,Gllc»achB- 

|iii'  ]<.■  suiiveiai:]  (L'iitifc  Va  à  Ilelmsud,  Rostock   et  I.cydt, 

ion  Al-  V\\o\i\ivi-r  de  la  V.n  ilr^j,il  rulaiiprl^cii  Suède, par. 

lis  i|n'il  vi\  fui  di'tiuirnc  r.uilaïe-.ldolphc  ,  pour  prufeurr  À 

it^l  Alciii  "lie  Fan. CSC.  tJpsal,   l'histuire  et  la  politmiiB  t 

^M'ir.llmnhn'l^unvcr-  Cliri.linc  le  nomma   Ijihiiuthecaire 

.(■  .i>.i  ÎH.iii,  rmpclts.i-  dcStockliulm,  ei  )iistoi'ig((raphedu 

liiMil  r  h..d.i<Ii'  .1  l'iunte  l'iivaiimc.  Fu   lûr'J,  sou»   le  régna 

I  lin  ;<i  <><!'. In.',  il  s;- lit  tIc'Cliarles  M,  il  fui  placc'ala  tel* 

inl'i'.'iii  d.iJis  riLil--:'   O.f  <!'uiic  inslilutlou  iioiivelleinciil  foi)- 

\r  ,  .iv.-(  niii'  lii-i  iij:iiiiu  ilce,qui  avait  pour  liuE  de  recueillir 

11'.    Il    ICI  11.  VI  .1    <'L'(>iii-  les  munumeiits  derhistoiredc  Suèda 

.:  Jll.,i^.,|■^.■M■[ll..i;l|^;s  et  de    les   faire  connaître.  11   rem- 

(iiiiliiiiur   M-,   f..,i.  !,i.i;s  |.!it  les  fonctions  de  celle  place  jus- 

I  M'din:;!   Il' -Cl, ■■,.'■, 1m',  ijii'à  sa  mort, qui  ariiva  en  1677. 

m  iMii  ;ui  ,i,iiii,i  ,1,-  .S, >n  (ils  aine' fui  anobli  sous  le  num. 

l'i.ii>.inr'-.  <ii  il  I  ■...!;.  s  de  Ti];erklon,  Locrcliins  écrivit  en 

iiiii-i  d  1.1-  i.i   II  li.iiii    l'I  Ltin  une  Histoire  de  Suède,  depuis 

\  iininnil  It'  1  ~  'i<  In!  re  r<iriniuc  de  la  nionarctiic  ,  jusqu'au 

d-r^|.Trl.,l:  s'.lh   iU-  iv^iie  de  CUarles  XI,  Lpsal,  iG-lj, 

•>  •■ri^i',,-.   .'H<r,-.Miet  iii-8".:  elle  a  e'Ie  imprimée  plusieurs 

i'"ii  II  irnitiii.V.i-  ir.nm-,  ful.s  ;  et   l'edilion  la   piu.s   cuntpli-(« 

',".;  i:.id..    ir,,'(.  i,,;i..  rM  d'Ile  de   lO-fi,  Fraiief.  et  lA'iu- 

..'InuviMji'd.iK- !.'>','.''-  7.i^.I.'aulcurcoiin.iissail les  sources, 

'ijuil.iiii;-:  fi.iL." .  1.  m.  et  w  Irouyail.i  portée  d'y  recourir; 

v.nt  ir    [■k-A  i  li-jM'iii."  en  m.ns  il  n'en  a  p.is  f.iii  iifa|;c  avec 

Illiriiiil.!';.-  .  111:. TKi  lire  a  di>ocriLcn!eul,  et  il  uc  peut  plus  5er- 

,  l,-i.;Ji,   ili'  \,',|MM.-ii:  vil-  de   fiuid*  dc|.inM|iu-  IL  h;-lnis, 

[die  dg  l.iLiics,  cl  de  du-  Daliu,  Lngi.'ibhug,II<i<^,uuib'ait  lur 


6o6  LOC 

le  même  sujet.  Loccenius  a  puLIieMe 
plus  :  S;rnnipsis  jiiris  Sueco-gothici , 
Stockholm,  1O4B.  —  Lexiconjwis 
Sueco-Eptlûci  ^  i(>5o,  in-i'J,  ibid. 
i65i.  Hcineccius  en  a  donne'  une 
bonne  édition,  Halle,  1 7^0,  in-.'J*'.  — 
De  jure  m anfimo,  ibid.  i653.  — 
Erici  Olai  historia  Suecica  cum  no- 
Us,  Stockholm,  i654.  •-^  ArUiqui- 
talum  Sueco-goth.  libri  très ,  ibid. 
1647,  i"- 12.  —  Siieciœ  leges  pro- 
vinciales et  civiles  latine  versie ,  ib. 
167*2,  in-fol.  Lund,  1675, in-8**. — 
Sjynopsisjunspubl,  Sueco-goth,  Go- 
theborg,  1673,  iii-8'*.  —  Sjntagma 
dissertationum  politicarum,  Ams- 
terdam ,  i044i  in-i^.  —  De  Mi- 
graiionibus  gentium,  in  specie  Go- 
thontm  ueonwnque ,  Stockholm  , 
1 6*28,iii-8°. — Epigrammata  sacra 
et  moralia  ,  etc.  —  Des  éditions  de 
Cornélius  Nepos,  de  Quinte-Curce , 
des  Kpîtrcs  de  Cicérou.    C — au. 

LOCHER  (Jacques  ),  surnomme 
Plulomasus ,   ne  en   1470  à  Ëhin- 
gcn  ,  en  Souabe ,  fit  une  partie  de 
SCS  éludes  en  Italie,  et,  ensei(;na  la 
poésie  et   la  rhétorique  à  Fribourg 
(  en  Brisp;au  ),  à  Rdle  et  à  IngoLstadt. 
George  Zingel ,  théologien  d'ingol- 
sladt,  le  tracassa  pour  quelques  o)>i- 
nions  qu'il  avait  miinifostées,  et  par- 
vint à  le  faire  condamner,  et  même 
destituer  de  ses  fonctions.  Locher 
eut  encore   d'autres  (jurrelles  avec 
Erasme  et  Wimpfoling.  Ce  ne  fut 
qu'après  la  mort  de  Zingel,  arrivée 
en  i5o8,  qu'il  jouit  d'une  existence 
plus  tranquille,  et  qu'il  se  vil  rétabli 
dans  son  ancienne  chaire.  Il  mourut 
à  Ingolst'idt,  en   l'jiB.  L'empereur 
Maximilien    !•'■.    l'avait    couronné 
poète  laurc'at.  Conrad  Celtes  l'avait 
admis    dans    sa    sodcfté    Rhénane. 
(    rnycz  Ci.ltLs.   )  Le    conseiller 
/apf   a    piililié    en     allemand  ,    à 
Nuremberg,   i8o'J ,  iu-8\  :  Locher 


toc 

considéré  sous  les  rapports 
graphique  et  littéraire  ;  r 
trouve  dans  une  Ictfro  de  Fis 
Zapf  y  insérée  dans  les  Cm 
tjrpographiqucs,  cinquième  liv 
Nuremberg ,  1804  ,  un  cum 
taillé  d'un  poème  dramatit 
Locher  ,  entremêle'  de  chcF 
musique  ,  et  note  ,  sous  ce 
Historia  de  re^Frantie  [  Fr. 
.  cum  nonnuUis  aliis  vcri 
elegiis,  Rotermnnd  énumère 
4^1  productions  de  ce  poète, 
a  oublié  plus  d'une.  Nous  ne  c 
pas  qu'il  soit  ndccssairc  de  I 
porter  toutes.  Ce  sont ,  en 
partie^  des  pièces  de'tachéeset 
constance.  L'abbé  de  Saint- 
dans  ses  notices  inédites  sur  le? 
latins  du  moyeiiâge,  dont  noir 
dons  le  manuscrit  »  fait  mentir 
poème  de  Locher  ,  qui  a  éch 
Jœcher  et  à  Rotermnnd.  En 
titre  :  L  Jac.  Locher  ,  PhU 
heroicum  carmen  de  Sanctd 
rind,  in-4*».  de  six  feuillets ,  c 
res  ronds  ;  impr.  à  BJle ,  cb< 
Berpian  de  Olpe,  licfi. 
qualifie  ce  pocine  làlmrum  pr 
La  fiction  en  est  basée  sur  la  1 
logie  païenne  :  la  vcrsifîcalîoi 
estimable  pour  le  tempf. 
précé<ié  d  une  cpitre  dédi 
sans  date  à  Christophe  de  ï 
vestein.  Il  n*a  pas  été  con 
Maillaire.  II.  Une  autre  prod 
de  Locher ,  cfgalemeut  passé 
silence  par  ces  lexicographe» 
traduction  du  poème  mural  di 
cylide ,  sous  le  titre  de  Poièmé 
itieticon  Phocj  Udis  ,  gntci 
christianissirni  ,  à  Jacobo  Le 
Phiiomuso ,  ad  latinos  eiegL 
ductum,inquo  montms^tSe 
documenta ,  adver.\us  septem 
taliavicia^  cœterasque  vit  te  51 
ad  instar  prœcepîonun  Dca 


LOC 
r  ,  Reuttiugen  ,  Michel 
1504,^-4".  de  8  feiiil- 
iclfres  Eoltiii|ues.  Aide 
npagné  d'une  Iradiielton 
mot  à  raol  ,  l'cditioii  de 
;  el  le  volume  ijuc  nous 
maître  oITre  une  puce  de 
icher  à  la  louange  de  ce 
aprinicur ,  pièce  qui  a 
ses  biograplics.  J.ocher 
lé  son  Phocviiile  à  Tu- 
i5i3,iii-4":ill./'<i/y- 
iiigsbourg,  Miller,  i5i^  , 
■t  uu  recueil  de  ditlerentes 
.  Theologica  emphasis  , 
•us  sujter  eininentid  i/ua~ 
iiim  ecclesiœ,  Gregoiii, 
I  ■  Au^iuîini  et  Ambro- 
.Bergrnau  dcOliii;,  i4!(*>. 
•  interluciitciirs  de  ce  di.i- 
roïe ,  soni  I.oclicr  et  son 
h  Zasiiiï  ,  cvii'lii'c  jui-is- 
■ibourgcuis.  V.  T-iliri  J'hî- 

Thiircis  et  Suli'l  wo.  /Uu- 


.  I'" 

1  I  ,  rr.i  ,h 
i!â"',','":'d 

■s  [i.,^ 

■  Tii- 

',1"""' 

s._liulic 

Uluitù. 
Sjnt<i. 
fuiu-br 
■lie»   d 
Xll.ll 

Nilre    rjulfiir     }'■ 


11.. VI.  Lu.licr 


lal.  tj/io^,  ,  toQi.  'J  ,  p-i^ 


ïxiC 

533.  VII.  Jadicium  Pandii 
porno  aur:o  et  tripUcï  hanùnia» 
vild  i  de  tribus  deabus  ,  ijittB  nobtà 
vitam  conteraplalwam ,  accivam  et 
voltiptiiariam  rtprmsenttint  ,ct  (fam 
illaïuin  sit  taclior  lulionfue,  in-4". 
sans  diiie;  deux  pi^cu  exe'cuteei  ea 
guise  lie  comédies  au  colli^  d'In- 
goIsUdt  eu  i5o3.  VIII.  Pocmaiiom 
de  Lazaro  mendico ,  Divite  purptt' 
rato  et  in/emo  Châronle  ,  10-4', , 
sans  d;ilc ,  avec  fig.  1\.  Ou  duit  à 
Locher  uue  édition  d'Hunce,  pa- 
blie'e  à  iitrubourg,  i4(,(tt>  lul^ol. , 
sous  ce  titre  :  Uoralii  Flacci  /'*- 
nuiiiù  ,  poéta  fyrici ,  oper»,  atm 
qmbusdam  onaataliotMm,  tma> 
ginibusijue  puickenimis ,  aplisipm 
ad  odanim  concentiu  et  tente»- 
'iai.  X.  Il  est  également  éditeur  da 
Panégvi'iquc  de  Pline  sur  Trajan , 
Niueinberg,  iSao,  in-4".  ;  deVo- 
ralio  Ciceromspro  Milone;At  Sclio- 
lie»  sur  la  même  harangue;  des  Dis- 
cyiHTi  pro  Auto  Licinio  el  pro  Mar- 
cello ;  de  la  Mythologie  de  Fabùu 
Ful^eniius  flanciades ,  avec  dei 
le  sa  façon  ,  Augiibonrg  , 
I  -fol.  XI.  CompetidiuoL 
s  ex  TuUiano  thesauroi 
de  componendd  onUtOOe 
Grammatica  nova,  tant 
iprcssiuu  ,  149^1  in<-4*>' 
mis  en  vers  latins  lepoème 
.ilematid  de  Sébastien  Brandt,  con^ 
III  .sous  le  nom  de  Xavis  stuUi/eia, 
intitulé  :  JVanagomcx  pn>- 
nuiiquam  salis  laadat* 
etc.,  .4B5,  ii.-4-.  f*. 
(  pcr  Jacobo  Zachoui  da 
to  )  :  cette  iraductioa  a  iti 
nn:eHt  rtiniprimce.  (  Foy. 
T,  ii^n.  V,  pag.  498-  )  !•« 
de  Locher, placée  ordiiiaire- 


I  fin  de 
,   fiait  ;  DU  bcne   fenant. 


È 


6oS 


LOC 


LOCIINKR  (  MiClIET.-FRKDtRTC  ), 

niêilerin  et  iialiualislc,  ne  à  Furtli , 
invs  Av  Nurcinberp;,  cii  i  (3(ki  ,  fil  ses 
prcinuTcs  c'tudcs  dans  celle  ville  .ivi'c 
tcaiiconp  (le  succès  ,  et  alla  ensuite 
cludicrlamcdecincà  l'uni  versiled'Al- 
tdorf  ;  mais  avant  de  prendre  ses  jçra- 
des,  il  visita  les  pri  nci  pales  contrées  de 
l'Europe,  dans  Tunique  dessein  d'ac- 
quérir de  nouvelles  connaissances.  De 
retour  à  AUdorl',  il  rei;ul  le  docto- 
rat en  ï(384;  cl  Tannée  suivante  il 
fut  «'ïi;rej;e  au  collège  des  nic'decins 
de  Muremberj^.  11  obtint,  en  171'^, 
la  place  de  me'deciu  de  Thdpital  de 
celte  ville;  et  il  la  remplit  avec  la 
pins  grande  réputation  jusqu'à  sa 
mort ,  arrivée  le  lO  octcdîre  i^'.io. 
Lochner  avait  e'te  admis  à  la  société 
des  curieux  de  la  nature  sous  le  nom 
de  Penander,  et  il  en  fut  elu  direc- 
teur en  1711.  Cet  habile  médecin, 
que  ses  compatriotes  ont  surnomme' 
r  Esculapc  de  Nuremberg^ ,  avait  des 
connaissances  trrs-etendues  en  Isis- 
toiro  naturelle  et  dans  la  science  des 
antiquités.  On  a  de  lui  :  I.  Papavcr 
ex  o  m  ni  anHquitale  erutwn ,  S^f^m- 
mis  y  munis  y  statuts  et  marmo-  ihus 
œii  incisis  illnstratum  ,  Nuremberj;;, 
I  -j  I  ^ ,  iu-V'.  Lochner ,  al  teint  d'une 
maladie  qui  avait  résiste  à  tous  les 
renu  di's  ,  e^ronva  enfin  du  s-.îula;;c- 
nienl  (Tune  eînulsion  de  pavot;  et  ce 
fui  par  reconnaissance qu  il  eiîtrejjrit 
la  desrrij)ti(Mi  de  celte  plante  dont 
il  evalle  Tulilife.  II.  Miin^i)s  ani- 
malruhim  et  rndix,  ibi»l.,  171^, 
iiî-^".  111.  Ctnnmcutatio  de  anu- 
7Ui:;d  siiw  nure  pim  d  itifh'rdy  vul- 
co  pï.\iijs/\\,v\.,  171(1,  in- i".  IV. 
jVeriNni  a/i'."  Iihod"d(trIine  vetc- 
rum  cl  recenùaritm  ^  ijîui  .\rrei  et 
u  Verrithnii  m  )  thnlnrin  ,  .  ///;  ^  d  Imi. 
/ïiv  ,  sdC'htirrm  td-li'schur,  et 
■venins  tir  plar.la  /'(iif-'inni!7\  a'.in- 
f^iie   explican.  ar ,    ac   àisfcr:iis    S, 


LOC 

Scripfuric  ïocis  lux  afjiwdi 
etc. ,  Nuremberg,  171O,  in-i' 
trouve,  dans  le  même  volume 
dissertation  intitulée:  Daphne^ 
iantinianii ,  où  Lochner  chn 
expliquer  une  médaille  purJDi 
deux  mots,  et  que  Pdlin  avait  i 
re'c  inex))li cable.  Il  la  croit  fr 
pour  per|)etuerle  souvenir  del 
toirc  rcmj)orle'e  sur  les  tjotli 
Constantin.  V.  BelUliiniUeum, 
1 7 1 7  ,  in-zi**.  ^  L  De  ntjvls  et 
cis  thec  et  eafe  ^iccedaneis,  ri 
1 7 1 7, in-4°.  Ces  six  opiisi-tdes  i 
rc'unis  sous  ce  litre  :  Ileptas  I 
taliomtiii  va  ri  a  mm  ad  hist 
naturalem  cott script  arum  , 
1717,  in-4'"*.  VII.  Ih*  Parcirc 
va,  ibid.,  1 7 191,  i"-4**.  Lochnr 
un  fds  y  nomme  Jean-Henri , 
homme  de  la  plus  ç;raiidee«p4^ 
qui  mourut  à  Witlemlierp: ,  le 
vier  171^  y  laissant  en  niaiins 
description  du  cabinet  de  Dt-si 
père  mit  en  ordre  cet  on^Ta;;e 
publia  sons  ce  titre:  Barinra 
Besleriani  quiv  fflîin  DasHius 
chael  IJesleri  colle^erunt ,  itu 
tabnlis  ad  vi%»um  ineina  evnl-^, 
mmc  comment ariolo  iîluMr 
Joh.  Henr,  Lochneroy  Nnren 
17  iG,  in-fol.  avec  quarante  |iL 
de  me'dailles.  —  Jcan-«Te'r6me 
pîEn,  professeur  a  Nurcmberc.t 
de  cette  ville  en  1700,  mort 
avril  1 7()f) ,  se  fit  ronnaitre  s 
j)ar  sa  riche  collcrlion  de  mt 
modernes  ,  dont  il  iHjMîa  le  • 
î:;ue  raisoinie'  avec  Hj^ures .  en 
in-i".,de  1737  a  1744.  A  la 
cha([ue  volume  se  trouve  la 
«imlque  graveur  en  médaiih 
a  encore  de  ce  professeur  |»li 
ouvraj!;es  sur  rortlio^apheet 
gue  allemande,  cl  une  JSotice 
C  \jrsc  ancietwe  et  moderne ,  ? 
bcrg,  173G,  iii-4*.  \V- 


I.OC  LOC  609 

3CE  (  Jlan  ),  l'un  des  pre-  revint  suivre  à  Oxford  aes  cours  d« 
aetaphpicicD5  de  l'Angleterre  philosophie  Daturelle.  Ce  fut  ,eu 
!' septième  sii-cle,  naquit  à  iHGIi  (ju'il  y  fit  la  coniiaissauce  d« 
;toD  daus  le  comte  de  Brisiul,  lord  Ashiey  ,qui ,  au  lieu  des  eaux 
loût  i(»3'j ,  el  eut  pour  père  minérales  qu'il  venait  prendre  chei 
.ocLc .  <le  Peiisford  ,  qui ,  de  un  médecin  ,  rejut  la  visite  et  les 
r  d'une  justice  de  paix,  devint,  conseils  du  philosophe,  goâla  sou 
cre''lit  du  colonel  Alexandre  entrelien,  dut  à  ses  soins  uoe  cure 
m  ,  capitaine  dans  l'arme'e  difficile ,  et  se  l'atliicha  pour  la  vig. 
irnlJiire.  Sou»  les  mêmes  aus-  Ses  liaisons  avec  lord  Ashiey  l'in- 
le  jeune  l.iicke  fut  reçu  au  trodnisirent  dans  la  société  des  ptr- 
■de\Ve--tiijiiisIer,rl'otiilpaJs»,  sounages  les  plus  distiiu;ués,  auprès 
"il .  a  l'uiiiicisitc'  d'Oxford,  desquels  la  douceur  et  l'esprit  &od- 
ril  se*  de};rJs  de  bachelier  et  vaiciilsculsfaireexcuserlafranchise 
iitre-i.-s-arts ,  et  y  obtint  nu  des  procèdes.  Un  jour  que  plusieurs 
rc  dans  1c  cullé^b  du  Christ,  d'enireeux  (  lord  Halifax,  Bucking- 
ï  le;  brillants  jinf^ris  qu'il  lit  ham,  etc.  )  s'étaient  rassemblés, 
es  élud<<s ,  la  philosophie  sco-  on  apporta  des  cartes ,  avaoi  qu'on 
ic  n'i'iait  pds  de  son  goût.  <îe  eilt  échangé  un  seul  mot  d'eatrctieu. 
iiS'iNl  les  écrits  Je  Desrarles ,  Locke  ayant  regardé  le  [eu  queiqties 
n  esprit  jihilo'iojihiquc  se  dé-  instants  ,  prit  ses  l«bletlu  ,  sur  Its- 
i.i .  qiTui^[t:('purtéà  suivre  une  quelles  il  se  mit  à  écrire  ,  avec  1* 
bien  diiri'i'cnte.  ^é  avec  une  plusgraodeattentioa.L'undeslordi 
r^ion  faible,  il  (il  ses  cours  lui  ayant  demande  ce  qu'il  faisait  : 
Icrini-.tiKiLiispuureN  extTcer  «Pour  répondre,  dit-il,  à  l'hon- 
li-Miiui  .  que  ptmrtii  tirer  des  »  neiirque  ine  fait  votre  société,  je 
lie  >.;tnt<-.  rL'jii-iiihNt  les  cou-  u  m'occupe  de  consigaer  Sur  mes  la- 
nres  qu'il  ,irc[i(it  dans  cet  art,  »  bielles  la  substance  de  tout  ce 
D  qu'elle  dit  depuis  une  heure,  o 
Charun  rit  de  ce  mol  :  on  q^j^itta  les 
cai'U'S  ,  et  l'on  conversa  le  reste  de 
la  suii-ee.  En  i66H,  Locke  accom- 
pagna en  France  le  comte  et  la  com- 
tesse de  Nonhumberland  ;  mais  il 
ne  put  y  prolonger  son  séjour  :  la 
murt  du  cumlc  te  ramena  dans  Lon- 
dres ,  d'oii  il  faisait  de  fréquents 
voy.iges  à  Oxford ,  pour  s'y  livrer 
plus  paisiblement  à  t'élude  et  res- 
ir;inj!Y->e  et  pirer  un  airiilus  salubrc.  Instituteur 
||I..l^>.lIlo.:>  ^V-  du  lils  aine  de  lord  .\sbley  ,  le  phï- 
jy-i'^1^  qu'il  lit  losu])he  fut  encore  charge'  de  lui 
niiiiNU'  M'crii-  choisir  une  épouse.  Le  fruit  de  ce 
ilii.1111  S'\.>[i,  il  mariage  fut  le  lord  Shaftesburv, 
cl  il  V  jint  di's  l'auteur  des  Cdroclèrai,  dont  Locke 
If  c'I  li'.iiliitiiiis-  dirigea  paiement  I  <  ll^..l^'ll  n  .,„,, 
I  .Viigif.tne ,  il     malgré  la  r»coua-.'=i'-^t;  i|ii'ii  oui.- 


ni  r, 

M,v  une  réput.liuu 
.    Sv^i-nh^iia,  dans 

'Ju, 

e-hode,  d'apro'un 
idi,  et  s'îvoiie  re- 

r.iiiil 

Ic  jml■ri-■,lseselif^c- 

lit  d. 

E.■  lobsirviiii,!»  qu'il 

loii-i 

'■•    1 

"  n.iltirillp,  i.i  chi- 
[mur  ^ob^el■v^tcur- 

6io 


LOC 


ierva  toujours  pour  son  maître,  pro- 
fita trop  bien  de  ses  leçons,  et  ap- 
prit à  traiter  un  peu  se'vèremcnt  sa 
philosophie.  Ce  fut  ycrs  1670  que 
Locke  jeta  les  fondements  de  l'ou- 
YTâge  qui  l'a  rendu  célèbre.  Il  assis- 
tait un  jour  à  une  discussion  trës- 
yire,  eleyëe  entre  plusieurs  savants  à 
OsLford.  Il  ne  se  mêla  point  à  leur 
Contestation;  mais  il  observa  leurs 
opinions  et  leur  langage  ;  et  il  s'a* 
perçut  que  cette  dispute  dont  l'ob- 
jet leur  paraissait  très -important, 
n'était  qu'une  dispute  de  mots. 
Cette  réflexion  fut  le  germe  de  son 
livre  sur  l'enteudement  humain. 
Sa  réputation  de  philosophe ,  qui 
avait  engagé  les  propriétaires  de 
la  Caroline  à  lui  demander  une 
constitution  pour  cette  colonie  (i  ) , 
l'avait  fait  recevoir  ,  en  1C68 , 
membre  de  la  Société  royale.  Mais 
les  affaires  et  les  emplois  vinrent 
interrompre  le  cours  de  ses  occupa- 
tions littéraires.  Lord  Ashley,  créé 
comte  de  Shaftesbury  et  grand  chan- 
celier d'Angleterre  en  167^,  lui  don- 
na l'emploi  de  secrétaire  des  présen- 
tations aux  bénéfices ,  place  qui  lui 
fut  retirée,  lorsque  ce  lord  quitta 
les  sceaux ,  en  1673.  Ami  par  prin- 
cipe et  par  goût  d'une  tolérance  sa- 
ge et  réglée,  Locke  avait  secondé 
ce  ministre  dans  ses  mesures  oppo- 


(1)  Lord  Aahirjr  était  Tiin  dra  huit  ■eigB«>ursquIy 
•D  i663,  obtinririii  de  CIi«tli-a  II  la  |>ropri«>^d«  c« 
b«aiip4ya.  Voltaire  vante,  «u  pluticura  endroit*, 
l'eaprit  de  tolerancu  de  cette  co.tatitulioo  ,  dont 
le  teitp  ae  lit  dam  lea  State  Tnteis  ,  i68g , 
ton.  I  .  et  plu*  eiecifincnt  an  tome  i  de  VHt/~ 
tarirai  Account  of  the  rite  and  prvgresM  oj 
the  Colonies  ofsouth  Carolina  and  Grorgtt, 
Xiondiea.  1779,'  «  «ol.  ia-8<*.  Ce  code,  puieaivut 

•  litiucratique,  fut  loin  n<iaaiDoiiia  J«  répondie 

•  II»  eapér«nc«a  de*  fondai -ura  1  pendant  les 
i:iiii|iiH  II  le  annexa  que  ilura  la  pouvwrneiuent  pr«- 
priviHira  ,  Ira  rol»na  furent  cuuitamniunt  drchi- 
rce  d~  diesMitiena  intcatinoa  «l  da  qnerellea  de 
reiipinn  Faliguèa  d»  cea  troiibli-a  aana  ceaae  ic- 
iijia.rfiita,  lia  rétablirent  en  i*?  19  l'autorité  royal* 
(  »»iiN  I,  Tahîeau  des  l'iats-Unit^  d'apièa  je4. 
W..4.r,  i;>,  i»-¥f.,  Um.  a,  p.  i»3;J. 


siSes  à  VintoU  t  an  pouvoir  u^ 

biti-aire.  En  1074 ,  sntreprit,  poor 
sa  santé ,  un  to;  \  nfontpefta, 
ou  il  connut  lord  HeilMn,  dcpis 
comte  de  Pembroke,  anquel  3  dcdii 
dans  U  suite  son  Essai  sur  rcntâd» 
ment  humain.  De  là,  îliintàPans, 

oùdes  savants  et  des  Biédeciii  de  dis- 
tinction accueillirent  le  pUkispk, 
En  1679  j  le  comte  de  Mafiohvj, 
ayant  été  nommé  pràîdcot  dacn- 
seil ,  rappela^  Locke  auprès  de  M^ 
Mais  l'opposition  du  comte  an  wh 
sures  despotiques  de  la  cour ,  U  il 
perdre  sa  place  ;  il  se  relira  a  U< 
lande,  où  Locke  suivit  son  pitm 
malheureux  ,  qu*il  eut  la  doafaôrdi 

Êerdreen  i6^3.  Dans  son  wêfmm 
iollande,  il  se  lia  particnBfacBMl 
avec  Liniborcli  et  Ledcrc;  et  » 
liaisons  purent  le  rendre  snipcli 
son  gouvernement.  On  l'accMa  A- 
voir  compose  des  libelles  »  qalM» 
connut  plus  tard  n'être  point  msih 
vrage  :  mais  ils  lui  nrôt  ter  n 
chaire  d'Oxford ,  et  elle  ne  M  fal 
point  restituée.  La  manoant  im 
on  se  servit  pour  épier  sa  conUiert 
provoquer  sa  destitution  est  m» 
quable  :  «  J'ai  depuis  plasiensm? 
»  nées  roôl  sur  lui ,  dit  le  dajmatr 
»  me  du  coU^e  d'Oxford  (  bd» 
»  teur  Fell  )  au  secrëbdr»d^; 
»  mais  il  s'obserre  tellemMl  ,fis 
»  je  puis  aflirmerqu'il  b'< 
»  dans  le  collège  qui  ait 
»  lui  un  seul  mot  relatif 
»  res  du  gouvernement....  TifÊà 
»  qu'apit ,  soit  en  poUîe,  so«« 
»  particulier,  tenu  et  fait  tcnr  fr 
»  vaut  lui  des  propoa  contre  Fh* 
»  ncur  de  son  patron  et  de  ses  |# 
»  tisans  ,  il  n*a  laissé  échappir  À 
»  parole ,  ni  geste  qui  mararfl  k 
V  moindre  accord....  Il  potfW  W 
»  une  place  oui  ne  l'oUiBe  psirti 
p  résidence.  Je  l'ai 


I  il  KOupçonDe  d'être 


hoc 

rerenir  dans  un  d^al  pro* 
S'il  refme,  nom  l'espulse- 
s'il  obeil,  il  sera  Ik  pour  i-é- 
e  de  sa  cuuduîle.  11  est  pro- 
q'ie, s'il  monire  delà  reseire 

Ile,  il  se  Uv 
atundoaà  Londres, oii l'on 
de  la  liberté  de  loul  dire.  ■ 
K'jure  ,  employée  par  un 
honnête ,  mais  qi:i  réiail  si 
-  mèiDp  ,  u'ayant  pas  paru 
iiDplc.  un  warrant,  M  nom 
ries  II,  fut  expédié,  sous 
du  il  novembre  1G84;  « 
LocLe  fut,  comme  factieux, 
du  collège  royal ,  sans  juge- 
i  enquête.  Apivs  la  mort  de 
Il,lece1clre  (|ii.;ker  Wil- 
m ,  qui  l'avait  cuuiiu  a  l'uni- 
ro^fordjui  lit  offrir  d'ob- 
[jrâre  du  roi  Jacqties.  Mais  le 
plie  répondit  que,<>  comme 
ivail  eu  aucun  motif  pour  le 

luiir  lui  pardonner,  n  Celte 
Hiâ  p-irui  être  de  l'orgueil, 
'était  <|iie  le  noble  scolimcnt 

ur  l'euïcloppcr  dans  la  cons- 
.  du  duc  de  Muiitinouih  ;  et 
iniiriidaii<iladeinanded'ex- 
[id  un  grand  nombre  de  ji«i- 
siispcrtc-.s  à  la  maison  des 
,  qiiiii.]uc  le  caraiti'ie  lovai 
osujdii' ,  et  sa  tiini.lilé  na'lu- 


tOC  «Il 

pre'sidence  de  Limborcb.  lÀ,  se  dit- 
culaicnilesnutièrespliilotophiquu. 
Les  principes  de  U  tolérance  et  la 
haine  de  la  tyrannie,  professés  par 
Limborch ,  c'taient  propages  par  Le> 
clerc.  Une  Lettn  sw  la  tolérance, 
eu  latin ,  adressée  à  Limborch  (  f^oj. 
ce  nom),  fut  le  premier  écrit  pu- 
blie' pF«r  LocLe.  Popple  l'a  traduits 
en  anglais.  L'auteur  part  du  princi- 
pe ,  que  le  choix  de  toute  religion 
M  libre;  qu'en  consëq ueu ce , l'église 
s«  composant  d'iiommes  qui  se  réu- 
nissent Toloniairemeul  pour  rendra 
k  Dieu  un  culte ,  le  pouToir  de  cha- 

Sue  éçlise  ne  couiiste  que  dans  le 
roit  a'esborter  et  de  reprendre  sel 
membres  ,  mais  ne  s'étend  à  aucune 
autre  église.  Il  fait  ainsi  de  ta  tolé- 
rance le  caractère  de  l'église  chré- 
tienne ;  cependant  elle  peut  être  re- 
fusée aux  intolérants ,  parmi  lestpids 
sa  sévérité  comprend  les  ulboliqoes 

Ïii  excluent  les  autres  communion!. 
es  théologiens  du  collée  de  la 
Rciue ,  à  Oxfurd ,  qui  se  crurent  in- 
culpes ,  attaquèrent  la  doctrine  de 
Locke.  II  la  deTcndit  p,ir  de  ooii- 
veaux  motifs,  h' Essai surl'enlcruU- 
ment  humain,  Aani  Lockeavait  tra- 
cé le  plan  en  Angleterre ,  et  com- 
mpucé  l'exécu'iuu  en  Hollande,  fut 
enfin  achevé  après  vingt  années ,  ea 
1O81;  mais  il  se  conicuia  d'en  don- 
ner il'abord  comme  \ep"Ospeclas  ou  ' 
l'extrait  abrégé ,  que  son  ami  I<e- 
clerc  traduisit ,  et  qu'il  inséra  dans 
sa  Hiblio  h  -que  unverselU  du  mois 
de  janvier  ilJtt8.  D'autres  extraits 
sur  divers  objets  d'utiUté  pnbliijue 
parurent  : 
[>  journal. 


(.uillai. 


eillsi 


acadfNiique.  dont  il  rédigea 
uis ,  et  qui  t'ouvrit  >uus  U 


tablit  Locke  d  .< 
liqui's ,  et  le  r, 


îlans  '  1« 
J.]tion  qui  mit 

1-^    dltilspuli. 


le  vaiueau  qi 
Angleterre  la  priuceiic 


1 


Qii  LOG 

11  souc^ca  d'abord  à  recouvrer  son 
Lcuciice  Je  Clirisl-Church  ,  pour 
r honneur  de  la  justice ,  et  pour  le 
sien  ;  mais  réfléchissant  que  la  de'- 
possession  du  titulaire  actuel  ne  se- 
rait utile  qu*à  lui-même  ,  il  sacriQa 
ton  intérêt  à  celui  d'autrui  et  à  l'a- 
mour de  la  paix.  Libre  de  tout  soin , 
il  puijlia  son  Essai  sur  Ventende- 
ment  humain,  eu  1690.  La  marche 
ëoëalogique  des  idées  ,  la  clarté, 
a  lin  esse  des  analyses ,  la  simpli- 
cité, la  netteté  des  expressions,  mal- 
gré la  longueur  et  la  prolixité  des  dé- 
tails y  annoncèrent  non-seulement  un 
art  d*c(  rire  sur  les  matières  abstraites 
avec  la  mélhode  et  le  style  propres 
au  sujet ,  mais  une  philosophie  ,  si- 
non neuve  dans  le  principe,  du  moius 
nouvelle  dans  les  développements. 
Baron  ,  regardant  avec  les  stoïciens 
rentcndcnient  comme  une  table  ra- 
se, avait  fondé  la  connaissance  sur 
rohstTvation.  Gasseniii,  suLsiiluaiit 
la  mélhuile  analytique  à  la  marche 
synthétique  de  DesvMrles ,  et  jîartanl 
de!'axiomecles  péripatéticieiis,  Xiliil 
est  in  int  allée  tu  quod  prias  non  fuerit 
in  sen^u,  avait  même  déterminé  pour 
bases  principales  des  0})éralions  in- 
tellecluelics  ,  le  sens  et  i  i  véjlcxion. 
(    l'oyez  Gas5E>di.  )  Mais  la  théo- 
rie de  la   génération  et  de  la  lilia- 
tion  des  idées  ,  n'en  appartient  pas 
moins  à  Locke  dans  son   ensemble 
et  dans  ses  détails.  11  montre  com- 
ment les  idées  se  i'ormonl  dans  ren- 
tcndcnient; comment  les  sensations 
devicimcnt  des  notions  simples  par 
la  perception  ;  romnicnl ,  par  l'at- 
tention et   la  réflexion,  les  notions 
se  comj)osentel  deviennent  des  idées 
eoniphîxcs,  et  comment  eiitin,  par 
Tabstrartion,  les  notions  répétées  et 
cf^^mp.nvVs  produisent  i(;s  idéo  dis- 
tinctes ou  roilectivc5  de  mode ,   de 
i'ib>t.incc,  les  idées  rclalivcb  dcxis- 


LOC 

Ifnce ,  de  temps  ,  de  lieu  ,  et  mf ire 
les  relations  morales.  Les  rappori* 
logiques  et  |i;rainmatîcaux  qu'il  nt 
déduit  avec  Gassendi ,  sont  dcAcniis 
les  bases  des  grammaires  gcnéraK 
telles  que  celles  de  Port-Royal  et  ik 
Dumarsais.,  de  Harris ,  et  de  Hon**- 
Tooke  qui  Toit  dans  rouvraçe  hf. 
Locke  un  traite  de  grammaire,  tatt 
l'auteur  détermine   avec  exactitud* 
les  signes  aussi  bien  que  les  idff«. 
Quant  aux  noliotis  des  vëriteH  d« 
l'ordre  intellectuel  et  moral,  peut-ctn 
Locke  va  t-il  trop  loin  lorsqu'il  don- 
ne la  même  orîp;inc  à  toutes  tes  no- 
tions, lorsqu'il  les  fait  toutes  dêriirr 
de  la  convenance  des  idées  conMd^ 
rées  en  elles-mêmes,  en  admeiunt 
néanmoins  raccord  des  idées  avériez 
choses; ce  qui  lui  a  fait  dire,Bul^p 
ce  qu'il  nomme  la  connaissance  ir- 
tuitive,  qu'il  n'y  a  point  de  boCïolï 
innées ,  et  supposer  qu'il  ne  serait  |»5 
impossible  que  la  matière  pendit,  n 
la  dépouillant  toutefois  de  Tétnidar. 
Leibnitz,  dans  ses  noureanx  Eisais 
sur  rentendemcut ,  relera  Tesprcede 
contradiction  que  la  première  profo- 
silion  lui  paraissait  offrir; et  le  dor- 
teur  Slilliugtlpct   attaqua  TirrincM 
en  chaire  la  seconde  propoùtioB, 
que  le  philosophe  moaifia  en  l'ex- 
pliquant dans  ses  lettres  k  tât^ 
de  fVorcesteK  On  vît  même  rèfcfc 
de  Locke,  lord  SLaftesburY-da» 
ses  liecièerclics  sur  la  vertu,  dtttà 
la  doclrinedc  son  maître  le  rrprock 
de  fonder  les  principes  ,  en  rncnk 
comme  en  mctaphysiqiie,iion  snrda 
sentiments  innés  ou  naturels .  Biîi 
sur  des  notions  plus  ou  moins  vani 
blés  suivant  les  opi  nions  que  les  pa 
pies  s'en  forment  d'après  les  pnêrA 
de  leur  expérience.  C'est  cepcartMt 
sur  des  notitms  de  droit  on  de  ■*" 
raie  naturelle  ,  que  Locke  pose  ki 
principes  de  sa  politique.  Vm  k 


LOC 
àe  U  niùme  année  qu'il  <lon- 
ioi  sur  Ventendemem  lui- 
anit  son   Eatii  .Mr  le  gou- 

cr  puur  objet  de  jiistilirr  la 
ri'Vuliilion,  en  cublissant 

.siiiiitiiiit  actuelle  par  lii  na- 
,Uisc.  C'est  en  {(diiifriilisant 


.ju'il  admet  eii  jiriiirmeqi 
il- adiuiNisir.ilir  et  judiciaire 
;uê  iJ.ir  la  sorieté,  et  ilemeu- 


II  jios^essiua , 
sul.si.-te  tcll« 


jt  le-i 


e  «ur 


î  n^ÉliircIs  des  peuple 
;  que  c'est  en  p;iiiic  dans  ce 
l'uni  e'Ieii'iisiSies  principes 
'iMitml  iofial  dcinl  on  a  vu 
L-c  «iir  l<  levuliiliou  frauçai- 
onsiiiei'.ilion  (pi'.irqiiirent  à 
■.i  di'ii\  pi'udurliuu.-i,  pouvait 


e  Itii 


ilif.  Il  se  contenta  de 
uiinissaire  aux  appels 


.\iL;;lelriir  jv.iieiil  éprouvé 
r.iliiinrlun  lieis.  Il  présenta 


-s  ell,.,  aotinMViil  U.;i;  ce 
;iri,  tvl..ii..niiAi;me^>veclc 
■■  lM.,l,nr,M,j;l,.  I,e  ,,nour 
I  <'<<<. ml  ilev.'iiii  KintiMilX.'t 
,  il  se  leud.iil  frnpieiuineiit 

■uisinagu,  à  la   uiaisou  de 


LOC  6i3 

campagne  du  comte.  Maïs  ce  fut  à 
Otites  ,  dans  Ei.sex  ,  cliei  le  rher*- 
lier  Ma>ham,  qu'il  forma  le  projet 
de  se  retirer,  il  y  trouvait  un  avan- 
tage précieux  dans  l'amitié  tendre  et 
la  religion  éclairée  de  lady  Ma.tliam, 
Itlic  du  docteur  Cudwortli ,  son  ami. 
Elle  fit  disposer  pour  lui  un  appar- 
tentent  ofi  il  pûl  être  tout-Ji-fait  ta 
maître  ;  et  ce  qui  le  toucha  davan- 
lage ,  c'est  qu'elle  éleva  son  Tdt  uni- 
que d'après  le»  Pensées  sur  l'éduca- 
tion ,  que  Locke  avait  rédigées  ea 
forme  de  lettres  adressées  à  un  ami. 
TjC  succès  saoctioutut  sa  méthode.  U 
la  publia  en  i6g3,  et  l'augmenU 
beaucoup  par  la  suite.  Quoique  cet 
ouvrage  pratique  toit  approprié  but 
enfants  que  l'auteur  avait  particuliè- 
rement en  rue  dans  sa  uatiou ,  il< 
concerne  en  général  l'éducation  des 
eufauls  de  tous  les  pays.  U  les  éleva 
d'après  des  règles  et  des  principe! 
qui  découlent  partout  de  l'observa- 
tion et  de  la  raisou  ,  et  qu'il  déve- 
loppe par  degrés ,  soit  au  pliTiique 
soit  au  moral ,  appuyant  ses  leçons 
simples  et  claires  d'exemples  com- 
muns et  familiers  ,  et  donnant  sans 
analyse  abstraite ,  ce  qui  est  remar- 
quable ,  de  premières  notions  de  la 
veriu  et  de  Dieu ,  déduites  des  idées 
d'ordre  et  de  famille  le  plus  à  U 
portée  de  l'enfant.  C'est  encore  une 
source  où  a  puisé  l'auteur  d'£mile, 
dans  ce  que  sa  théorie  offre  de  vrai- 
ment mile  et  applicable.  Locke  fut 
pci'sonnellemeiilunpliilosopbechré- 
lien.  riuillaiimc  111  ayant  renouvelé 
le  pl.iii  de  J  icqiies  II ,  relatif  à  U 
nniiiiun  dis  sectes  dissidentes, Locke 
roinposa  dans  cette  vue,  et  mit  an 
)iiiir,eM  yQq'i.iuu  Christianisme rtd' 
sonna'jle  :  il  s'atlaclie  i  montrer  qtia 
la  relipioui  1,  .     ''       .  ■  l'-n- 

seignerEv..,..,..:,.,  ...a,-..». 
traire  à  U  [rfisou ,  UqwU<  »'scc«H« 


6i4  I^OG 

avec  la  foi  dans  ce  qu'elle  explique , 
,  ou  s'y  soumet  dans  ce  qui  lui  est  su- 
pcfrieur.  En  conséquence,  il  permet  à 
chaqtie  coiniuimion  une  créance  liLre 
et  pra.ique,  et  refduit  la  foi  néces- 
saire ,  pour  tout  membre  des  églises 
chrétiennes  ,  a  ce  dogme  essentiel  : 
Jésus  est  le  Messie.  Mais  comme  il 
ne  déterminait  pas  précisément , 
afin  de  ne  point  s'aliéner  les  soci- 
niens ,  si  cette  foi  ayait  pour  olnet 
riiomme-Dic-i,  ou  simplement  le  nls 
âtlopûf  de  Dieu  ,  son  plan  ne  fut 
poiiii  goûté,  q^ioiqiie  ,  selon  Buyle, 
il  n'y  eût  aucun  socinien  qui  n'y 
souscrivît  :  ausbi  la  doctrine  de  l'au- 
teur ful-elle  taxée  de  socinianisme. 
Il  se  dofciidil  de  cette  inculpation. 
Mais  Tulaiil ,  ayant  emprunté  des 
écrits  de  Locke ,  qiurlqucs  arguments 
à  l'appui  de  son  Christianisme  sans 
mystet-e ,  l'évéquc  de  Worcesler ,  en 
le  com^.lttant ,  attaqua  en  même 
temps  les  prin.ipes  de  TiOcke  f.ivo- 
rahles  à  ce  système;  ce  qui  occasion- 
na entre  eux  une  nouvelle  contro- 
verse où  les  réponses  et  les  répliques 
de  part  et  d'autre,  monfrcrent  autant 
de  vivacité  que  de  science  dans  le 
prdat ,  et  beaucoup  de  modération 
et  de  r.iison  chez  le  philosophe.  Mal- 
gré la  faiiSlesse  de  sa  poitrine,  outre 
ses  occupations  littéraires,  Locke, 
nommé  à  une  place  de  commissaire 
du  comiMcrce  et  des  colonies ,  avec 
mille  livres  slerl  ing  d'appointements, 
en  remplit  durant  six  années  les 
fonctions ,  cpii  l'oMige  tient  fréquem- 
ment «i  des  séjours  a  J>ondres  ;  et  il 
pu!tlia  mt^nie  do  nouvelles  Considé^ 
rations  sur  la  monnaie  et  le  com- 
merce. Mais  les  progrès  de  l'asthme 
dont  il  était  alfiicté,  le  forcèrent  de 
donner!')  démission  de  sa  place, en 
1700.  Le  roi  voulut  la  lui  conserver, 
en  le  déchargeant  de  tout  travail,  et 
en  le  di^^Huisant  d^assister  au  coq- 


LOG 

seil.  Tjocke  représenta  que  sa  cons- 
cience ne  lui  permettait  pas  de  toi- 
cher  le  traitement  d*an  emploi  qiil 
ne  pouvait  remplir.  Sa  aémvsioi 
fut  acceptée;  et  il  ne  quitta  plu  b 
retraite  paLsiMe  d'Oates.  Eo  coati- 
nuant  de  se  distraire  dans  la  lociclé 
de  madame  Masham ,  il  s'anpKqtt 
surtout  a  l'étude  de  rEcritureÀisfc 
&!  Paraphrase  des  Epîtres  de  Siiot- 
Paul,  oui  panit  après  sa  mort, a 
fut  le  fruit.  En  1703 ,  les  attjqtf 
de  son  asthme  devenant  plus  fré- 
quentes et  plus  donloureoscs ,  et  k 
sentant  dépérir  par  degré ,  sant  |K 
ses  facultés  en  fussent  altéreies,  i^ 
prépara  par  des  actes  d'une  fiâé 
réfléchie ,  à  sa  fin  prochaîoe,  doM 
il  s'entretenait  avec  calme.  En  seE- 
vrant  à  ses  sentimenls  relipcn,i 
cherchait  à  les  répandre  dim  k 
coeur  de  ses  amis;  cl  en  lenrfiinit 
ses  aveux  sincères ,  îl  leor  dooniil 
encore  une  leçon  de  philosophie.  I 
écrivit  d'«ns  ces  derniers  moaeiliî 
son  ami  Gollins ,  «  qu*il  ne  tnwnk 
»  de  consolation  que  dans  k  lîci 
»  qu'il  avait  fait;  qiie  dem  ckws 
»  en  ce  monde  pooTaient  sealesd» 
»  nerune  véritable  salisfa£tioa;li 
»  témoignage  d*une  bonne  coaida- 
»  ce ,  et  l'espoir  d'une  antre  vie.  ■ 
N'ayant  pu    dans    ses  sonSnacfl 
trouver  de  repos  mur  son  lit,  i  ■ 
fit  porter  dans  son  cabîncC  ;  ctcch 
sur  son  fauteuil ,  aprii  avoir  liM 
un  peu  de  sommeil  ,  et  prêle  fli 
oreille  atteuti^-e   i   la   IcdiR  ^ 
Psaumes ,  par  M"^.  MashaB,  fil 
expira,  le  'i8  octobre  1704,  ■** 
sa  soixante-treiziènne  amcie. 
allons  récapituler  la  lisledescs 
ges  :  I.  Adi^rsano*-um 

méthode  nouvelle  pour 

recueils ,  ou  ce  que  les  aneUi  iffi^ 
lent  Common^pi      e  Souk;  ÎMét'fl 

juillet  1(186,  )eifHaea(ff 


LOC 

S4o  )  de  la  £  i      ■ 

tu  et  hUtoTÙib  :  Oe  J ,  i.e  rc. 
opuscule,  qui  o'est,  au  tond, 
la  maDiire  de  Iracer  un  r^ 
lire  alpbabetiiiue,  a  élé  repro- 
,  abr^e'  ei  perfectionne  par 
P.  Berlin .  à  la  suite  de  son  Sys- 

de  aénoeraphie  ,  sous  le  titre 
'jBiE.t  d  advertaria  ou  recueil 
aire.  il.  Epinola  de  Tolertatr 
etc..  Gouda,  1689,  in-iï^sui- 
«  deux  autres  Lettres ,  i6<)0 , 
1.  m.  Essai  concernant  ^en- 
ement  Aumoin, Londres,  1690, 
«D  an|;l.  )  Ou[r«  l':)brcfgé,  publié 
[.eclercen  1688,  Wycme.depui» 
i>ede  Sjint-A*aph,en  fil  uuau- 
abrc^  en  anglais,  <[ui  fut  trad. 
rançaii  par  Busset ,  Londres , 
3,  lie  grand  ouTia(;e  a  été'  trad. 
anfais  parCostc  (in-.'i".,  i^oo, 
3,  i-i'*;  et  4  vol.  in-ii),  et  en 

parBurridg,  1701.  IV.  rrailé 
le  pouvernement  citil,  Londres, 
n,  iu-U".,  souvent  réimprimé,  et 
iiil  m  français.  V.  Some  consi- 
itions,  etc.,  siirles  snilpsde  la 
inuiton  de  l'intérêt  et  de  l'aug' 
talion  délavai  leur  des  monnaies, 
.,if*i)i,  in-8°.  ;  traduit  en  ita- 
,  Florence,  i*j5i,in-4".  LocVc 
na  encore  deux  autres  brochures 
le  même  sujet.  Vl.  Observations 
éorrtlogiqiies  [  faites  à  OxfonI, 

titiG  et  i(>(>7  );  dans  V Histoire 
iair,  de  R.  Boyie.  Londres, 
a.  V|[.  Pensées  sur  l'éducation 

enfants,  ibid.,  1693,  in-8". 
s  rèdition  de  Londres  (  Paiîs, 
rières  ),  1783, 1  vol.  in-ia,  de 
adueliuii  française,  par  Costc,  on 
outê  les  mclliodes obsenccs  pour 
jcaliuu  des  ciifaiils  de  France. 
1.   U   Chn,t,am<me  raisonna- 

ifigî  ,  in.8°.:  la  première  Ali- 

de    la     Iradurtion    française , 

nce  parCoste,la  même  année, 


LOC  61S 

a  pour  titre  :  Que  la  relîpm  chré- 
tienne est  très  -  raisonnable  telle 
quelie  est  représentée  dans  V Ecri- 
ture-Sainte. IX-Pa-aphrase  et  no- 
tes sur  Us  Epitres  de  Saint-Paul 
aux  Galales,  aur  Romains  et  aux 
Epfiésieni,  Londres,  i^oS,  publie' 
par  P.  Kingcl  An!.  Collins,  seseï^ 
culeuri  testamentaires.  X.  (Xwres 
posthumes,  Londres,  1706,111-8"., 
contenant,  i".  Direction  de  Ionien- 
dûment;  cVl  probablement  la  Ma- 
niire  do  se  conduire  dans  la  recher- 
che de  la  Tc'rile,  que  Lecicrc  annon- 
çait {Bibi.  cAoii.,  tome  vi  )  corame 
prête  i  voir  le  jour;  —  a",  iranien 
de  l'opinion  du  P.  Makhranche.nwK 
nous  TOjon  s  lout  en  Dieu  ; — 3".  Dis- 
court sttrUs  miracles;  — ^".Yrae- 
ment  de  la  4''-  /-e(ire  sur  la  tolé- 
naice;  —  5".  fie  d'Ant.  c6tnt«  de 
SkafieAuy;  — 6".  Adversariorum 
methodus  (  n".  I ,  ci-dessus.  )  Leclerc 
Iradubit  en  français  la  plus  g;rande 
partie  de  ces  Œuvres  iiosihumes,  y 
joignit  l'Eloee  de  Locke,  nn'il  avait 
donne  dan&^c  tome  vi  de  sa  Bi- 
bliotk.  choisie,  et  publia  le  tout  sons 
le  titre  à'Œuv'CS  diverses  de  J. 
ZocA«,  Rolerdam,  1710,  in-ia.  J, 
Fr.  Bernard  en  Gt  paraître  une  édi- 
tion plus  ample,  Amsterdam,  i^SSi 
a  vol, iii-i a.  XL  Lettres  famUeres, 
anglaises  et  latines,  Ijondrca,  fjiS, 
in.^.  XH.  Uitoire  de  la  tuung»- 
tion,  trad.  en  français  .Paris,  1713, 
3  ToL  iu-13  (  ■  ].  XllL  EUmtnud* 


ir»  *n  r*'" 


J    lu  BliVl  ,   l'>rl|tut  •■|Wi  M 
H.  f  L.'/.ri»»ir("l_'.-*J^,  tl 


fihyslque,  etc. ,. traduits  en  français , 
iijid.,  17.57,  in-ia.  (  F.  GAvSxiLLOïf, 
VII ,  34a.  )  XIV.  Les  OEuvrcs  de 
Locke  ont  cte'  recueillies  en  3  voL 
in-fol. ,  Londres,  1714»  ^7^^» 
175^;  en  4  vol.  in-4". ,  1  j68, 1777, 
1784,  par  les  soins  du  doct.  Law , 
ëvéf[ue  de  Carlilc ,  qui  y  a  joint  une 
vie  de  Tauteiu';  en  10  vol.  in-S'*., 
18ou1o^  ëdit.,  c'est  la  plus  estimée. 
On  imtiBl  à  propos  attribue'  à  Locke 
un  traite'  de  Vjimour  df  Dieu  ,  en 
anglais,  trad.  en  français, par  Coste; 
il   osï  de  M'»^  Masham.  (  Foyez 

riUDWORXn.  )  G CE. 

LOCKWAN.  r.  LoRMAN. 

LOCQUES  (  Nicolas  de  ),  clii- 
misledu  xvii<^.  siècle,  publia  les  Ru- 
diments Je  la  PJdlosophL!  natu- 
relle ,  Paris ,  16G  > ,  in-8®. ,  ouvraj;e 
rxtrêmeinenl  rare ,  où  l'on  trouve 
d'assez  bonnes  observations  à  rote' 
des  rêveries  de  l'alcbiinie,  Aprtîs  la 
morl  de  l'aulrur,  on  fit  riiculcr  un 
ouvrage  qui  n'a  jamais  été  imprime, 
lîiais  dont  il  existe  quelques  co- 
pies dans  les  bibliothèques  des 
curieux.  Ccst  une  suite  de  travaux 
et  d'expériences  ,  la  plupart  sur  le 
7.inc  ,  et  ])resqne  tous  dans  les 
Vîies  de  ralcliiinie.  Il  y  a  cepcu- 
d  inî  un  assez  granil  nombre  de  faits 
positifs ,  aussi  curieux  qa'inlércs- 
sauts.  Cet  ouvrage  passe  pour  ap- 
partenir en  commun  .î  Nicolas  de 
Locques  ,  qui  possédait  alors  la 
charge  de  médecin  spagirique  du  roi, 
et  à  Lebrelon  ,  mnleciu  de  la  faculté 
de  Paris.  T — p. 

LOCUSTE,  fameuse  empoison- 
sonneuse ,  vivait  sous  le  règne  de 


«•nt^  rr-t^  eo11*ctitn  d«  Vnynçei  A  Fiinlrcrcîl^ 
fi'OvfnrH.  Nout  tnyoïis  djnm  Niuhol*  {Boivy^r'si' 
n^r^om  ,  I.  j5i)  oiiv  lu  libraire  Avra^'inni  Cluir- 
cliiil  ,  o.lifiir  lie  irlte  coll«cti«ii,  vtjit  ami  49 
!•  it  k.r  .  ilmit  il  RTdtt  IaiI  laiprimcr  I  ps  itmintrit 
rciitn  i!i^-ol<'«i'\uf«  y  et  qn**  <*•>  i>iiilcyopîiO  iui 
rr-tr:pf.t,\  u  piéfac«  d«  M  coUvCtioa. 


LOD 

Néron.  Elle  avait  d*abord  été  c-t»- 
damnée  pour  des  empoisonne meitt^  : 
mais* on  U  garda  comme  un  instn.- 
ment  dont  on  pourrait  avoir  besoin; 
et  ce  fut  k  elle  qu*Agrippiue  eut  n*- 
coiirs  pour  faire  mourir  GUudf. 
afin  d'assurer  le  tronc  à  Ne'ron.  Quel- 
ques aimées  après  ,  Néron ,  derm 
em])ereur  ,  conçut  de  la  jalou»? 
contre  Brilannicus,  fils  deClatidr. 
qui  était  en  âge  de  régner.  Comm? 
il  n*osâit  pas  le  faire  tuer  publique 
ment,  il  donna  ordre  à  Pollion  Julu», 
tribun  d'une,  cohorte  prétorienne, 
de  le  faire  périr  par  le  poison.  Oloi- 
ci,  qui  avait  sous  sa  garde  cette faor- 
liMc  femme,  la  chargea  deprepanr 
le  poison  qui  devait  enlever  â  rempiiv 
Britannicus,  jeune  prince  de  si  gnndr 
espérance.  Le  breuvage  mortel  D'a- 
gissant point  assez  promptemcntu 
gré  de  Néron  ,  il  menaya  le  triban, 
frappa  Locuste ,  et  onîooiu  dwbc 
son  supplice ,  lui  reprochant  de  s'a- 
voir donné  qi  fuu  reniède  à  Brilai- 
nie  us.  Locuste  s'excusa  ,  en  cbut 
qu'elle  avait  affaibli  la  dose  pwr 
éviter  l'éclat.  Eli  !  penses  -  tD  ,  la 
répliqua  Néron  ,  que  je  craipieliloî 
contre  les  empoisonnements  ?  II  la 
força  de  répéter  son  opération  dh 
v.mt  lui  dans  son  appartemeBi.  U 
breuvage  fut  ainsi  rendu  plus  adaf; 
et  le  malheureux  prince  Teut à  pnoe 
avalé,  qu'il  tomba  mort.  Néron, voi- 
lant reconnaître  les  services  du  dam 
geme  que  Locuste  lui  avait 
eu  plusieurs  circon5tances  la  il 
de  bienfaits ,  el  lui  donna  des 
afin  qu'elle  les  instruisit  dam  mi 
horrible  métier.  l. 

L0D0L1  (1^  Père  GhailcsÛNai 
DE  ) ,  de  Tordre  de  Saint-Fnw(Hl» 
né  à  Venise,  en  1690  ,  futmâ 
avec  des  succès  brillants  le  d* 
d'études  en  usigc  dans  son  oniff« 
d^abord    comme  disciple. 


Î.OD 

corame  raaîlre,  el  ëialilit  dans  sa  ville 
uaUiIi' une  école  patricienued'où  sont 
5t>rlis. les  sujets  au  plusgrâiid  nfé^ile. 
Il  se  (lisîiiii^ua  aussi  dans  l'emploi 
lie  réviseur ,  en  composant ,  pour 
rusafjedivs  rëformaleurs  ,  trois  cata- 
logues raisonnes  des  livres  suspects 
et  de  leurs   dilTërcnles  éditions  et 
traductions.  Ses  plans  judicieux  ser- 
virent beaucoup  à  faire  fleurir  les 
imprimeries  de  Veuise  ;  mais  c'est 
surtout  par    son    amour   singulier 
pour  les  beaux-arts  qu'il  fî^es!  rendu 
célèbre.  11  avait  fait  une  collection 
ciirieu^ie  des  divers  morceaux  d*ar- 
cliileclure ,  de  peinture  ,  sculpture  et 
cravurc ,  dont  la  suite  mettait  sous 
les  yeux  les  progrès  successifs  de 
chacun  de  ces  arts,  depuis  l'époque 
de  leur  renaissance  jusqu'à  celle  des 
grandes  écoles.  Un  accident  a  fait 
périr  tous  ces  marmscritsettous  ces 
dessins.  Les  principes  de  Lodoli  ont 
ctc  déveîoppv^s  dans  un  ouvrage  ita- 
lien, iiitilulé  :  Eléini'nis  de  Varchi- 
lecture Indolienne ,Q\c.  Rome,  1786, 
in-4'*.  11  attaque  tons  les  édilices  an- 
ciens et  mo(lcrno>;,  et  dit  de  ceux  des 
(irrcs  et  (Ips  Romains,  (l'aj)r(sles 
monuments  qui  nous  en  restent,  que, 
soit  pour  la  solifliléet  la  commodité, 
soit   pour  la  proporlion  des  ordres  , 
on  V  trouve  tr(^|)  de  r^iprices  et  d'ir- 
rcgiilarilès  ;  d\»n  il  ( oik  lot  que  l'é- 
txidc  de  ces  nioniimeiit^  ne  peut  pres- 
que ru'u  nous  donner  d^  <(  rfain  con- 
cernaiiljcs  vrais  principes  et  les  fon- 
«Iccnenls  de    l'art.    11  regardait  ,  en 
conséquence  ,  \n  théorie  de  l'archi- 
Iccture  comme  avant  étc  jusqu'à  pré- 
sent  incertaine  et  *»,ins  ron<^istance, 
et    i*.ul  comme  étant    encore  dans 
%oi\  enfance.  Ces  as*ierlions  hardies 
fiàtent    vivrnienl    nfulées   dans    un 
écrit  publié  a  B.issino ,  en  1 787 ,  sous 
re  titre  :  Apijbju^hi  inima^inati  eS" 
iemporaneamenie ,  etc.      T — d. 


LOD  617 

LODOVICI  (Dominique)  ,  poète 
latin,  né  à  Naples  cq  1676,  fit  ses 
éludes  au  collège  des  jésuites  de  cette 
ville,  et ,  après  les  avoir  terminées , 
fut  admis  parmi  sts  maîtres ,  charge' 
àz  l'enseignement  des  belles-lettres 
et  ensuite  nommé  provincial.  Il  s'ac- 
quitta de  cet  emploi  d'une  manière 
très-distinguée ,  et  partagea  tous  ses 
moments  entre  ses  devoirs ,  les  exer- 
cices de  piété  et  la  culture  de  la  poé- 
sie. Il  mourut  en  1745.  Les  poésies 
de  Lodovici  ont  été  publiées  par  ses 
confrères,  Naples,  1746,  2  vol. 
in-4*'. ,  sous  ce  titre  :  D,  Ludwici 
soc.  Jesu  carmina  et  inscriptiones. 
On  y  trouve  des  odes ,  des  épîtres 
et  un  grand  nombre  de  jictites  piè- 
ces sur  des  sujets  pieux.  Ce  poète 
ne  manque  ni  de  facilité,  ni  d'ima- 
gination ;  et  l'on  voit  ai.sément  qu'il 
s'était  formé  par  l'étude  des  bons 
n!odèles  de  l'antiquité  grecque  et  ro- 
maine. W — s. 

LODOVISI  ou  LuDovisi  (Louis), 
cardinal,  naquit  à  Bologne  en  157^. 
Après  avoir  terminé  ses  études  ,  il 
embrassa  l'état  ecclésiastique ,  et  alla 
joindre  à  Rome,  son  oncle,  le  car- 
dinal Alexandre  ,  qui  l'aimait  uni- 
quement. Ce  j)rélat  fut  élu  pape  ,  au 
commencement  de  Tannée  1611  , 
s  )us  le  nom  de  Grégoire  XV  :  il  ré- 
signa aussitôt  à  son  neveu  l'arche 
vèrhé  de  Bologne,  et  le  créa  cardi- 
nal ,  quelques  jours  après.  Lodovisi 
eut  \\  plus  grande  influence  sur  tou- 
tes 1(  s  décisions  qui  furent  prises  pen- 
dant le  court  pontificat  de  son  oncle; 
il  se  retira  ensuite  dans  son  diocèse 
où  il  passa  les  dernières  années  de 
sa  vie  ,  partageant  $es  loisirs  entre 
ses  devoirs  cl  l'élude  :  il  avait  dci 
revenus  très  -  considérables  ;  mais  il 
en  consacrait  la  plus  grande  partie 
au  soulagement  des  pauvres;  il  fonda 
en  1628,  et  dota  nchemeut  le  col* 


r>i9 


LOD 


lé^e  des  Irlandais  (i)  à  Rome.  T]  fit 
aussi  construire  ,  dans  cette  yillc,  la 
première  église  dëdie'e  à  St.-Ignace, 
oue  son  oncle  avait  canonise'  ;  mais 
iluclayit  pas  terminer:  il  mourut 
À  Bologne,  le  18  novembre  i63*2  , 
ige'  seulement  de  trente-sept  ans.  Son 
corps  fut  transporte'  dans  Téglise  de 
Saint-Ignace,  où  les  jésuites  firent 
élever  un  tombeau  à  leur  bienfaiteur. 
Ce  prélat  a  puliiié  en  italien  des  Bé^ 
Jlexions  spintiielles  ;  —  des  Instruc- 
tions ,  adressées  aux  pasteurs  de  son 
diocèse  ;  —  des  Sermons,  et  un  Pa- 
ne crique  de  saint  Ignace,  etc.  Il  a 
laissé,  manuscrits,  plusieurs  volumes 
de  Lettres  sur  des  matières  de  poli- 
tique. Michel  Giustiniani  en  a  inséré 
quel[ues-unes  dans  les  Lettere  me- 
morahili,  (  Vov.  Giustiniani,  tom. 
XVII,p.  4B40  W— s. 

LOEFLl.NG  (  Pierre  ),  botaniste 
du  roi  d'Espagne ,  né  à  ToIIfors- 
bruch,  le  3i  janvier  1729,  fut  un 
des  élèves  de  Linné.  Ce  grand  homme, 
qui  en  faisait  beaucoup  de  cas  ,  di- 
rigea ses  études  avec  la  sollicitude 
d'un  père ,  et  le  logea  même  dans  sa 
maison  ,  pendant  plusieurs  années. 
En  i74î))  1^^  ieunc  botaniste  soutint 
une  thè^c  dti  Gemmis  arborum. 
Peu  de  temps  après,  le  marquis  de 
Grimaldi,  ambassadeur  d'Espagne 
à  Stockholm  ,  fut  chargé  de  deman- 
der à  Linné  un  botaniste,  pour  être 
engagé  au  service  du  roi  d'Espagne. 
Le  choix  du  professeur  tomoa  sur 
Lœfling,  qu'il  regardait  comme  le 
plus  propre  à  remplir  1  intention  des 
Espagnols ,  et  à  tirer  parti  de  celte 
circonstance  pour  les  progrès  de  la 
botanique.  Lœfling  partit  de  Stock- 
holm, en  1751 ,  et  s'étant  rendu  en 
Portugal ,  il  eut  occasion  de  voir  ce 


LOE 

pi  js  avant  d'arriver  à  Madrid ,  et  d'j 
observer  des  plantes  rares,  dont  Q  en* 
voja  la  descnption  à  Linné.  II  trcava 
en  Espagne  plusieurs  botanistes  qui 
l'associèrent  à  leurs  travaux.  Âprn 
avoir  étudié  la  nature  pendant  dcn 
années,  et  observé  i4oo  pUntes 
aux  environs  de  Madrid  ,  il  fut 
nommé  pour  accompagner  dans  h 
nouvelle  Andalousie,  les  savants  qie 
le  roi  envoyait  en  Amérique.  Oaq^é 
de  toute  la  partie  de  Phistoire  nats- 
relle,il  eut  pour  adjoints  deux  jcudcs 
médecins  espagnols.  L'expéditiei 
partit  de  Cadix  au  mois  de  fenier 
1754, et  arriva  le  11  avril.  Lcio- 
turaliste  suédois  parcourut  aosî- 
tôt  les  districts  de  Cumana  cc  de  la 
nouvelle  Barcelone ,  et  se  rendit  à 
San-Thomc  de  Guyana.  Il  avait  brr* 
borisé  pendant  trois  mois  aux  enn- 
rons  de  cette  ville  ,  lors  qu'il  fut 
atteint  d'une  maladie  aasci  gnie.  H 
se  remit  ce^dant ,  et  reprit  sa 
voyages  ;  mais  une  nouTcDe  atta^ 
lui  survint,  et  il  mourut  dans  b 
mission  de  Murerecuri ,  le  aa  fifnier 
17 56,  à  rdge  de  27  ans.  La  nortii 
cet  homme  savant  et  laborieux  fat 
une  très-grande  perte  poorPListoire 
nalurdle  en  général ,  et  pour  k  bota- 
nique en  particulier.  Linné  en  te 
vivement  aficcté ,  et  il  exprima  fo 
regrets  avec  cette  franchise  et  celtr 
candeur  rpii  caractérisaient  son  a»c 
Rendant  justice  à  sou  élève  ,  il  dit 
que  l'occasion  ne  se 
peut-être  jamais  de  Toir  la 
enrichie   d'autant    de 

âu'eût  pu  en  faire  ce  gàne 
inaire ,  conduit  sur    un  des  phi 
grands  théâtres  de  la  iialnre,et  p 
sant  de  tous  les  secours 


(O  Er  non  p«t  d«»  Espmgaoh,  cemnt  •■  1« 
dit  a«u«  U  I>ttU0nnmir9  umiptêwl. 


Lœfling  lui  avait  envoyé  d'Esnpf 
la  description  de  plusieurs  pHiB 
et  antres  productions  de  ce  fKf^ 
Les  manuscrits  qa*oii  tnrnn,  km 


LOE 


lui  a 


j.ir  les  deux 


furent 

neot  e.tpagnol.  On  a  deli 
iK'ita  a  b'iivjn,  Cpsal,  i74t)i 

;  injere  par  Linné  d<itii  ses 
nit.Aet,  tom.  -i,  el  par  Gili- 
dans  le  tume  i  du  A}  slema 
i.'-uin ,  de  Linné'.  II.  Dcscrip- 
te  deui  coraux  (  Acad.  de 
hulm.lom.  XIII,  tn5-i  ).  IIL 
ipti-i  monociili  cauadjoliaced 
t  acad. ,  Unsal ,  i  -4-i-5n ,  pag. 
IV.  lUr  hispai.iaim  ,  Sluck- 

1-58,  in-S-.,  public  e»  sLië- 
ar  Linné  ;  Induit  eu  allemand, 
1.  Bern.  Kulpiujkriin.  i7G(>, 
,  iii-8".,  fig.;  CRan(;lai.s,  par  J. 
Forstrr  ,1771,  iii-S",  Liuué  a 

le  DOiD   de   La:)lingia  à  une 

plante,  de  la  ramillc  des  Ca. 
lyllécs,  dont  une  espcc  croît 
jiagnc  et  l'autre  aux  Itides. 
C— *u. 
E.SaiER    (  VjiLESTiN  -  Eb- 

.  pliiloluçue  saxon,  ne  à  Sou- 
iiisrn.  en  167'i,  a  nicriic'  une 
parmi  les  érudils  preroccs,  A- 
ivoir  lerruine  ses  .liKles  de  la 
reh.plusl>riIl..u:<-.jirult.ruMui 
rHimnislire..t.liai-tM!eren- 
t  lie  ta  lliéulogicàracadé- 
liieiiibert;.  Il  s'aïquiita  de 
ip'oi  avec  une  rare  JiMiiuijnu, 
ut  plu-iiurs  ai:U.;es  ;  ni..is  il 
etnit  aliinle  pmivoir  se  livrer 
ibrcmeril  i  IVtiiiie ,  et  à  la  rc- 
■11  des  giiviaups  fjii'il  se  propo- 
•■  puMier.  NixKiné  pdMeur  lie 
.(•un;  et  de  Dtiitsrli  ,  il  fut 
.'levé  à  la  place  de  surintendant 
.lises  (le  la  M.Miie.cI  njoonir  a 
e.le8f.^rieri7',tl.I.oesrW 

de    l'opril,  du    jiifjenirui  el 

01 ,  à  WilternlierR.  un  ioiiruiil 
êrature  llieo!o[;Lr|iie  ,  en  aile- 
,  sur  un  plan  Ircï-éteodu.  Cel(« 


6.9 


i^  W 


feuille  publiée  tous  les  nuis  ,  d'a- 
bord, sous  le  titre  de  Abticef  At- 
ciennes  et  nouvelles ,  et  depuis  SOM 
celui  de  Notices  impartiales  (  Un»' 
chuldige  JVachrichie  } ,  obtint  m 
gr.iud  succès  ;  mais  l'auteur  ajuU 
eu  quelques  dîtilcultes  »yee  son  in- 

Primeur ,  il  Tit  paraître  ion  jounul 
aimée  suivaule,  ji  Leipzig  ,  et  nul- 
Src  SCS  DoniLrcuMS  ocrupatïoDS  , 
le  continua  jusqu'en  1730  ,  qu'il 
en  abandonna  la  direction  h  Micbd- 
Ileuri  Reii^Lard.  Celui  ci  étant  mort 
d'apopieiie,  en  173a,  Loescbcr  re- 
prit alors  la  direclioadujoD  mal  sont 
Te  lili'edeCouliDuation(/~(irfgei«jz(« 
Sammbaig  ),  et  ne  la  quitta  qu'en 
1746  ,  qu  il  la  céda  à  Jean-Erucst 
Kappius,  professeur  d'éioqucDce  k 
Leipzig.  Parmi  les  ouvrages  de  Lot»< 
cher ,  00  se  cuDtcutera  d'indiquer  ; 
1.  Exenilatiodenumonim  vetenam 
in  theologid  explicatiane ,  S.  Scrip' 
lurre  et  eccie>iaiticœ  antiquiiatis 
usii ,  Icoa  ,  itk)^ .  iii-4''.  H.  Visser- 
talio de  numaiiie  .ei uuinhistcrid 
ecclesiasticd ,  Witleniberg,  i6(>5, 
in-4''.  m.  Disterlatio  ninumarim 
usùs  in  explicatione  sacrœ  atitiqui' 
tatis,  ibid.  1695  ,in-4°.  IV.  Bi. 
bliiithecu  piiipuriFia,  seu  de  Seripiit 
principum  pi  itsertim  Gerntanorinit 
//(ijeitndo,  ibiJ.  iGy8,  in-i".  V. 
iircana  liAe  tt-in  ^ive  triginla  Ii- 
bvnim  edittdoivm  spécimen,  ibid. 
1 700  ,  10-4".  ;  c'est  le  pUn  et  l'»n- 
nonce  des  nombreux  ouvrages  qu'il 
se  proposait  de  publier.  VL£a(Aâ>- 
lof^ie  mjitiqiie  orthodoxe  (  ^rata- 
tante),  Francfort  et  Leipzig,  1703, 
in  8".  (  en  allemand  ]  :  il  y  traite  dcU 
Traie  et  de  la  fausse  dévotion  ,  cl  j- 
rumlMt  lis  arguments  des  théolo- 
giens de  l'cc  ise  romaine ,  cnnlre  la 
mysliciti  \  11  /..'.,  .>i..-  -upniim 
Gi(pcix   rcmiu'iilurum  tiliii   duo  , 

Leipzig,  1705  ,  in -8",!  Loesvlier 


(^20 


LOR 


veut  prouver,  dans  cet  ouvrage ,  que 
les  Grecs  descendent  de  Javan  ,  l'un 
des  fils  do  Japhct;  qu'ils  oui  d'abord 
été  nommés  Ion  ou  Tonicns  ,  et  ont 
eu  leur  premier  établisscniciit  dans 
l'Asie  ;  enfin ,  qu'ils  étaient  déjà  très- 
puissants  lorsqu'ils  sont  venus  lia- 
niter  la  partie  orientale  de  l'Europe 
que  l'on  regarde  comme  leur  ber- 
ceau. VIII.  De  causis  linguip  cbreœ 
libri  très  ,  ibid.  \']o(\  ^  in-4**. ,  ou- 
vrage estimé  et  plein  d'érudition  ; 
mais  on  y  trouve  bien  des  opinions 
basardées.  IX.  Prœnolinnes  theo- 
Ingicn*  y  Wittemberg  ,  1708  ,  in-4^. 

X.  Initia  academica  quitus  pro" 
f^f'amina  et  oralio  inauguralis ,  etc. 
contiiientur  y   ibid.    1708,  in  -  8^. 

XI.  Recueil  de  pièces  intéressantes 
pour  servir  à  l'histoire  de  la  réforme 
l'vanjjéiiqiie  (  en  alb^mand  ),  Leipzig , 
1  710,  tom.  r*r.  XII.  Stroinateus  seu 
iHsserlatitmes  sacri  et  litterarii  ar- 
i^umctiti,  Witfembcrg,  1724  »  i"-4**- 
()/i  y  Iruiive  des  remarques  sur  les 
premières  productions  de  l'impri- 
luorle ,  f't  lui  supplément  aux  ^^n- 
V  des  de  M.iitlaire.  On  a  encore  de 
Locsrber  plusieurs  Disseitationsphi- 
Insophiijues  dans  les  Miscellanea 
(f  nmitv^ana y  et  dans  d'autres  re- 
rueils.  Parmi  s"s  manuscrits  ,  on 
rît**  :  De  modo  di<^7wsceridi  ^ewiina 
i\'t^ris  (vi'i  nu  mi  smala  à  suppo- 
.''tili'S,  in-4".  ; — Ilistoria  triginta  , 
(jrws  vncant^et  L\rterorum  Romani 
t  rhis  tyrannnrum  ex  nw.nis  prerser- 
fini  et  marninnbus illustrata/\w-\'^ ,\ 
•'■•'f  onvrap;c  a  pa.sso  de  la  bibliothè- 
q  K'  du  corn  le  de  lîiulil  dans  la  bi- 
i'ioiiièqiie  électorale  de  Drîvsde.  Le 
(\itidi)gnc  Al'S  médailles  du  eabiuel 
«!''  Lorsrhcr  a  élé  im]U'imé  à  Dresde, 
î-")  >  in  -  8*.  G.  Willi.  (ioctîen  a 
]  Mulié  sa  /Vc  dans  la  (Ichhte  Eu- 
f'  pri  ^  part.  II.  — Marlm-iiolthelf 
L  JLSCHKR,  ficrcdu  pré.jc'dent  ,  pro- 


LOE 

fess^ir  de  médecine  et  d'histoire  gj- 
tu relie ,  se  (il  connaître  par  une  isKi 
gra  u  d  nom  bre  de  disserta  t  iuiisUULci, 
peu  consultées  aujourd'hui ,  et  mou- 
rut à  Witlembcrg,  en  1 735.  —  l^ir 
père .  Gaspar  Lokscblr  ,  né  en  i63(), 
à  Werda  dans  le  Vogtland ,  foi 
surintendant  à  Zwickau  ,  piûs  pro- 
fesseur de  théologie  à  Wittembos, 
et  eut  de  vifs  démêlés  avec  les  jfié- 
tistes  et  autres  novateurs:  il  monnit 
en  1718,  après  avoir  publié  un 
grand  nombre  d*écrits  polémiques, 

{presque  tous  en  latin ,  et  dont  pn 
ui  ont  survécu  :  son  iîls  Valefitin- 
Ernest  eu  a  donné  la  liste  dans  sv& 
Conspectus  vitœ  literaiœ  et  Ubo- 
rum  liierariorum  Z>.  Caspans  Loti- 
chf^ri,  W — Sb 

LOESEL  (  jEA!f  )  ,  médecin  et 
botaniste  y  né  en  1607,  â  Brande- 
bourg, fit  ses  études  à  Wittcmfaei|:d 
à  Kœnigsberg,  visita  la  France,!' An- 
gleterre et  la  Hollande  ,  se  fit  rece- 
voir docteur  en  médecine  à  KoBÛp- 
berg ,  où  il  fut  nomme  professeur 
d'anatomie  et  de  botanique  ,  cl  j 
mourut  en  i656.  Il  mit  beaucoup  m 
soin  à  recueillir  les  plantes  indiccaes 
de  la  Prusse ,  et  il  avait  le  pro|et  de 
publier  un  ouvrage  sur  ce  sujet  Mais 
sa  mauvaise  santé  l'cm  pécha  de  l'eiê- 
cuter  ;  et  il  en  chargea  son  tils,fa 
lit  paraître  Catalogus  pLuUanm  n 
Bonissid nascentium ,  Kamffbert, 
](>54,in-4^En  i7o3,J.GotC5cliâ, 
qui  avait  ac(|uîs  les  manuscrits  et  ks 
(i(^ssins  de  Loescl  [>ère  ,  les  poUii 
sous  le  titre  de  Flora  Prussum^  sm 
plant  te  in  regno  Prussiœ  smnÊt 
nascentes,  etc. ,  Kœnif:;sber(;,  uk4*. 
C'/tte  Floi^  ,  une  des  premières  qv 
aient  paru  ,  contient  7G1  plantes, 
dont  quel  ipi  es -unes  étaient  alors  (fit 
rares,  avec  les  noms  on  la  phnse^ 
(^'lsp.  Biuhin  ou  de  qiielqtie  aiitfr,d 
une  synonymie  assez  complèic  dcf 


T.OR 

t  on  est  surpris  de  ne  point 
r  la  noniFuclature  de  Tuiii'iie- 
Oiiiiue  alors  depuis  His  ans. 
ir  y  a  joint  souvent  l'iiirlica- 
;  l'm;<^c  de  la  plante  en  itic- 
,  quelquefois  même  des  cita- 
e  vers  iatiusquiy  ont  quelque 
t.  C'est  dans  erile  partie  siir- 
i«  Gnllscheil  a  le  plus  ajoute 
aildeLoesel.Maislc'sd<-sorip- 
suiil  rares  .  el  les  plaintes  sont 
i  dans  l'urJre  iilpljak-lique. 
vra^e,  d'une  faiUeuliliIe  pour 
rice  ,  puisqu'il  n'y  a  point  de 
caliiin,  ii'i-vl  done'i^uère  plu:i 
qu'il  etail  S..US  sa  piemière 
:alalopite  qu'on  peut . 


t  les  lo- 
■  lie  8i 


■■';;'„,  ; 


remarquable    i>our    l'époque, 

^apul,li..  un  .supplément  d  la 
/'ru.sica.  (  V..V.  Hn,«ir..  ' 
a  d.nmr  le  uola  de  l.oescli,, 


],h 


0- 


s  Lise- 


ii;uhND\Hi..   ; 

V;    Lo- 

i:\VE  Ml  IKI.M 

.fiil.h.rH'ipiriid 
la    r.v..!iHi..n    de 

.if..'.  i,lj,'ral..  f.V 

'^cw.Ln  de 

■■i  butinets, 
la   diele  de 

'l'^JdMlorS' 

l'arv.Juian 

dont    il    [o.uvsail 
l...i„rrs    «-I    "S   til 
l|■^     un     HUÙI    d-rl'ii 

'lils,  il  eut 

.■<    .■!    Ii'^s     l.-ll.-'.. 

ri™;.,™ 

■    I.OG  6a  1 

litut  de  Go^ltingen  ,  avec  lequel  il 
entretint  une  correspondance  suivie. 
Le  comte  de  Lœwenhielni  mourut 
en  i'j68.  On  a  son  Elo[;e  hisloriqu* 
par  Schoenbcrg ,  lu  à  l'académie  de 
Stockholm,  et  qui  fut  imprime'  en 
1 773. — Le  fils  du  coniie  de  Lœwen- 
hielm  fut  euipluy.'  .l'.!..  <lnerwt 
ambassades:  ses  petits lil», les  eomtes 
Gustave  el  Charles ,  sont  ministres 
pléDipoteotlaircs  de  SuHe,  l'un  à  Pa- 
ris, l'autre  il  Pelci-shourc.  C — au. 
LOEVENHOECK.  f-vjez  Liv- 

LOEWESKLAU.  for*=  Leck- 

CLSVlUî,  ) 

LOGAK  (  Jeik ) ,  liltcratcur  écos- 
sais ,  né  en  1 743 ,  k  Soulra  ,  dans 
la  province  de  Mid-I.othlan.'^ul  élcrv 
à  rTuiircniléd' Edimbourg,  et  drttinc 
à  la  carrière  cccle'iiiuliqiic  ;  il  montrs 
d-e  bonne  heure  pour  Id  po^tc  un 
goiit  trts-vif.ctquise  fortifia  encore 
par  ses  liaisons  avec  Michel  Bruce  , 
poète  écossais.  Après  la  mort  pré- 

furent  publiés  en  1770,  par  Logan, 
qui  fnl  ensuite  précepteur  de  sir 
Jobu  Sinclair  ,  prit  les  ordres,  sui- 
vant les  rites  écossais  ,  en  1 7  73 .  et 
se  rendit  bientôt  célèbre  par  son  élo- 
quence. Des  levons  sur  la  philoso- 
phie de  l'histoire,  ou'il  douna,  d« 
i~~tjk  1781  ,  à  Euitnboui^,  ajou- 
léreiLt  à  sa  réputation.  Il  publia  ,  en 
i^Hi.la  substance  de  celles  de  ces 
lerons  qui  avaient  l'histoire  ancienne 
-  pour  objet,  sous  le  litre  A' Eléments 
de  la  p/ùlosophie  de  l'histoire,  vol, 
in-b".  ;il  lit  imprimer,  l 'année  lui- 
vanle ,  une  de  ses  lefous  sur  les 
inteurs  et  le  gonvcmemcnt  de  l'Asie, 
aiii>i  i{ii'un  volume  de  ses  poésies  , 
qui  eut,  pende  temps  après,  une 
sr.onde  Aliiion.  1^  suppression  , 
par  ordre  su|iérieur,  d'une  tragédie 
luiittdéi  ;   Hunnamedt,  ^ii'il  avait 


Cja  LOG 

présentée  au  the'atre  ,  en  t^83  ,  et 
qui  paraissait  offrir  quelques  allu- 
sions «politiques,  jointe  à   d'autres 
dcgoûLs  ,   le  plongèrent  dans  une 
j>rofoude  mélancolie  ,  qui  influa  sur 
sa  conduite  d'une  manière  très-fâ- 
cheuse :  il  s'attira  la  haine  de  ses 
Saroissicns ,  et  se  vit  obligé  d'aban- 
onner  sa  cure  ,  pour  leur  échapper. 
Cependant  celte  même  tragédie  fut 
jouée  avec  succès  à  Edimbourg.  Il 
se  rendit  alors  à  Londres,  où  iltra- 
yailla  à  un  journal,  et  mourut  le  28 
décembre   1788.  Ses    poésies  sont 
principalement  dans  le  genre  lyrique 
et  elégiaque.  Ou  y  trouve  de  la  force, 
de  l'élégance  et  de  la  simplicité.     L. 
LOGAU  (  Frédéric  ,  taron  de  ) , 
pocle  allemand,   né  en  Silésie  en 
i6o4 ,  passa  là  dernière  partie  de 
sa  vie  au  service  d'un  duc  de  Lig- 
nitz ,  et  mourut  dans  cette  ville  eu 
i655.  Ou  ne  connaît  de  lui  que  des 
épigrammcs  ,  dont  il  parut  un  pre- 
mier recueil  à  Breslau  ,  en  i638 , 
sous  le  nom  de  Salomon  de  Golaw. 
Cet  essai  ayant  été  bien  accueilli , 
Logau  publia  également  à  Breslau  , 
en  lô'H^  sou-^  le  même  nom  ,  une 
édition  complète  ,  contenant  3553 
épigrammcs.    Il  paraît   qu'elle  eut 
peu  de  succès;  car  plus  tard  Morhuf 
ne   connaissait  l'auteur  que  sous  le 
nom  de  Golau ,  et  Wcrnike  ne  con- 
naissait même  que  ses  épigrammes. 
Un  anonyme  les   fit  imprimer  de 
nouveau,  en  170*2,  à  Francfort  et 
Leipzig,  sous  le  titre  de  Poésies 
ressuscitees  de  SaUmion  de  Golau, 
Cette   édition ,   pleine   de  change- 
ments dictés  par  le  plus  mauvais 
goût,  ne  fit  que  nuire  à  la  réputa- 
tion de  Logau.  Mais  Ramier  et  Les- 
sing  publièrent  les  é])igrammes  de 
Logau  en  lî  livres,  avec  des  re- 
marques,  etc. ,  Leipzig ,  1759.  Ces 
(^diicurs^voulaot  montrer  Logau  sous 


LOG 

le  jour  le  plus  favorable ,  réduisiml 
à  1284  tes  3553  épîgramincs  da 
deuxième  recueil,  namler  s'cuit 
chargé  de  faire  au  style  ks  cluDç^ 
ments  les  plus  nécessaires ,  en  cot- 
servanl  la  couleur  de  Toriginal;  et 
Lessing  y  joiguit  une  /'iV  de  Loçu, 
et  une  espèce  de  glossaire  des  moci 
surannés.  Enfin,  Ramier  en  donna 
une  nouvelle  e'diUon  ,  augmentée 
de  3  livres ,  avec  des  remanpo, 
Leipzig,  1791.  Il  conserva  la  vit 
de  JiUgau  par  Lessing  ;  mais  il  pensa 
que  le  glossaire  devait  faire  par- 
tie des  œuvres  de  ce  dernier.  Les 
épigrammcs  de  Logàu  ne  sont  pis 
toujours  ce  que  les  modernes  coa- 
prennent  par  ce  mut ,  dans  nn  sou 
trop  restreint.  G*cst  souvent, eowM 
dans  l'Anthologie  grecque  et  dans 
Martial ,  une  idée,  morale  ou  vt 
image  poétique ,  etc. ,  en  un  boI  , 
tout  autre  chose  qu'un  trail  satiriqK. 
Dans  ce  nombre  prodigieui  d'êpî- 
grammes,  il  y  en  a  sans  doute fac»- 
coup  de  médiocres ,  pour  la  fmit 
ou  l'expression ,  ou  même  deré|iR- 
hensi  Jes  sous  le  rapport  des  navs; 
mais  la  plus  grande  partie  sedii- 
tingue  par  l'irouie  ,  le  palhébçe  H 
la  naïveté.  C'est  cette  grande  variclt 
de  ton  qui  l'a  fait  comiiarer  par  liis- 
sing  à  Martial ,  Calai  le  et  Diooyriaf 
Caton.  Des  critiques  poslérieuis  «1 
modifié  cet  éloge  exage're.  Si  Lopi 
a  souvent  la  concision  et  renarde 
Caton ,  la  fmesse  et  le  mordait  de 
Martial ,  il  est  loin  d'avoir  le 
leux  de  Catidle  :  mais  il  gagne 
coup  à  être  compare  aux  ai 
allemands  du  même  genre. 

LOGES  (  Mabie  BauHEAu.i 
DES  ) ,  née  à  Sedan ,  ren  i584i f* 
élevée  dans  la  religion  calTimsle.Stt 
parents  la  marièrent ,  en  1 5g9  •  < 
Charles  de  RecbigneToisin  ,  seîj; 
des  Loges ,  dont  le  pm  ami  ai 


I,OG 
«llan  du  d  jc  d'Alcnçon,  cl  qui 
,en  i6o3,  eeuûlhoRinie  or- 
r  de  la  chamore  du  roi.  M™°. 
{;ex  dcmeui'4  pendant  vingt-six 
Pam  et  à  la  cour ,  et ,  duraut 
:  temps ,  fui  en  rapport  de  so- 
ivec  les  personnes  les  plus 
;ue«s  par  leur  naissance  et  par 
sprii,  Malherbe  ne  manquait 
s  lui  rendre  visite  de  aeux 
fun.  Gaston  ,  duc  d'Anjou  , 
riait  une  estime  toute  parti- 
•,  et  allail  souveui  chez  elle, 
ait  que  madame  des  Loges, 
;nliiTcaui  inlercis  du  prince 

e  qu'un  appelait  alors  le  parti 
econtents  ,  car  il  lui  fut  fait 
e  de  tenir  des  assemblées  chei 

prévoyant  sans  doute  qu'un 
>ug  séjour  à  Paris  ,  compro- 
lil  sa  tranquillité' ,  elle  quitta 
>itale,  en  iG'jt).  Sa  maison 
été ,  jusque-là,  une  sorte  d'aca- 

ouvcric  à  tous  les  lieaux- 
s;el  uu  manuscrit  du  temps  (i) 
apprend  que  l'on  cunscrvait 
»a  famille  un  volume  qui  ren- 
Lt  un  grand  nombre  de  pièces 
juange,  à  la  lête  duquel  on  li- 
es vers  de  Hallier!*,  que  ce 

poète  yavail  écrits  lui-même: 


'::::x 


e  des  l.ugps  clail  en  corres- 

i;  on  Toil  dans  Bdrac  plu- 
lettres  que  cclui-i-i  lui  avait 
es  .  et  d^iis  l'une  desquelles  il 

lï  Je  vulre  sene  cl  du  ncitre  , 


"■"  eprRiie 


adniii'é< 


LOO  0-iS 

>  de  la  meilleure  partie  de  l'Europe; 
»  en  ce  point  s'accordent  les  dem 
»  religions  ,  et  les  catholique*  n'out 
»  point  de  dispute  avec  les  hugne-, 
B  nuts.  B  Dans  une  autre  lettre  ,  il 
l'engage  i  renoncer  aux  erreurs  d« 
Calvin  :  ■  Il  est  très-vrai ,  lui  dji-îl, 

•  qu'un  si  beau  changement  est  ua 
»  de  mes  pins  TÏoIeils  souhaiu, 
B  et  que  pour  vous  voir  dire  votie 
B  chapelet ,  je  voudrait  de  boa  corar 
B  vous  en  avoir  dontit!  un  de  di^ 
B  mants.  »  On  regrette  qu'auciM 
écrit  de  M°".  des  Loges  n'aidai 
conservé  :  ■  Son  style  aussi  bien  qM 
B  son  langage  ordinaire ,  dit  l'anlësT 
B  du  manuscrit  déji  cité  ,  était  de« 
B  plus  poUs,saus  alTecution  aucuae, 
■  et  sccompagné  d'autant  de  Caci- 
B  lité  que  d  an;  mais  surtout  èunt  k 
B  estimer  son  humeur  agreaUe , 
B  discrète  et   officieuse  envers  tm 

•  chacun  ,  sa  conrersalion  ravû- 
B  saute  et  sa  deilërite'à  acqunr  dct 
B  amis  et  à  les  servir  et  conserver, 
B  etc.  >  Depuis  qu'elle  eut  pris  la 

tarii  de  la  retraite,  elle  ne  revint  i 
aris  qu'en  i636,  pour  solliciter 
dans  un  procès  important  ;  et  elle 
muiii'Ut  le  i".  juin  iC^i,  cliei  sa 
fille  aîuée ,  au  château  de  la  Pléau  eu 
Limousin.  Un  avait  attribué  k  M". 
des  Loges  des  vers  en  réponse  à  une 
épigramme  de  Malherbe,  'lui  an- 
raient  été  déplacés  dans  La  Doucbe 
d'une  fetnme  ;  mais  il  est  aujour- 
d'hui reconnu  que  l'épigramme  esl 
de  Rac;m ,  et  la  réponse  de  Gom- 
baud.  (  y.  les  (Ibstrvalions  de  Mé- 
nage sur  MatUerbc,  pag.  557  •  '^'^ 
de  1 666.  )  M™',  des  Loges  perdit  ua 
lilsen  lOio.àtabataiiredePragne, 
et  un  autre  en  i(i33,  au  «iége  de 
liréda.  Sou  (Ils  aiué  se  maria  eu  Hol- 
lande, et  parvint  i  ■  I  :  i'  Liiurjt 
majurauscniceO'  |  ri  ■  i^'i  t  .iii-^; 
il  u'apoiut  laisse  ^>^  iii».     M— k. 


6'24  LOG 

LOGOTHÈTE  (  George    le  ). 
Voyez  AcROPOLiTE ,  t.  I,  p.  164. 

LOHAlA  (Ibw  ), uu,  comme Ibn- 
Khilcan  prononce  ce  nom ,  Ibn-La- 
hia ,  docteur  d'une  grande  autorité' , 
en  fait  de  traditions,  parmi  les 
Egyptiens ,  se  nommait  Al)ou-Abd- 
Alrahman  Abd-Allah,  fils  d'Okba. 
Lohaia  était  le  nom  de  son  aïeul.  On 
lui  donne  les  surnoms  de  Iladhrami 
et  Misri ,  parce  qu'il  lirait  son  ori- 
gine de  la  province  de  Hadliramaut , 
et  que  sa  famille  était  et' Llic  en 
Egypte.  Il  fut  nommé  kadlii  d'E- 
gypte au  commencement  de  l'année 
i55  (  77 1  ),par  le  khalife  Abon-Dja- 
far  Almansour.  Ce  fut  la  première 
fois  que  le  khalife  nomma  directe- 
ment à  cette  pliice:  jujque-là  les 
kadhis  ne  tenaient  leur  nomination 
que  du  gouverneur  de  celle  j)ro- 
vinco.  Ibn-Lohaia  fut  aussi  le  pre- 
mier kadlii  qui  reçut  du  fisc  un  trai- 
tement :  Almansour  lui  assigna  trente 
pièces  d'or  par  mois.  Enfin  il  fut  le 
premier  kadhi  d'Eg)  pte  qui  observa 
par  lui-même  Tappai  ition  de  la  nou- 
v(>lle  lune  du  mois  de  ramadhan , 
pour  fixer  le  commencement  du 
jciMie.  Depuis  lui  les  kadhis  ont  tou- 
jours ])ris  part  «  celte  obser\'alion. 
Les  traditions  qui  ont  été  transmises 
sous  b'  lium  d'Ibn-Loha'ia  .sont  d^me 
grande  autorité:  ce  <l(uMeur  les  tenait 
principalement  d'Abd-Allah  ,  fils  de 
îlobaira ,  surnommé  Abou-IIoba'ira 
^iébai ,  cl  oriç;inaire  du  Hddhraniaut, 
qui  mourut  eu  Tannée  i"i(>  i  743-^|\ 
et  d'Abd-Alrahman  ,  fils  de  /iad  et 
petit-îiU  d'AiMm  ,  i^nvunrumv  Scheï" 
bani  et  ./fiiki ,  qui  lut  kadhi  de  la 
pro  vince  d'Afrique,  <;t  nistnmiins  est 
comjité  parmi  les  mohaddithls  ou 
autiîius  (!»•  traditions  ,  l'iîivpiicns. 
Ce  dernier  mourut  tu  r«jnii»î*  i  >(> 
(77'2-J\  ll.n-Luhaia  fut  destitue 
eu  Tannée  i(i4  (  7^0-1  ) ,  cl  mour;it 


LOH 

en  Tannëe  174  (  790-1  ^,011,  scinh 
un  autre  re'cit,  etiVanucc  170  {"^iS^S- 
7  )  ctaut  âge  de  8 1  ans.  Il  e'tait  ne  un 
an  ou  deux  avant  Léitli,  fils  «le 
Saad  (  Fojrez  Lkitu  ).  Ou  preltmi 
que  Ye'zid ,  iils  dWliOu-H  ibiL .  mort 
eu  Tan  i'27  ou  i'^8y  lui  avait  predi: 
qu'il  serait  élevé  à  la  digoité  it 
kadhi.  Ibn-Lobaia,  ainsi  queLcîfb, 
fils  de  &iad .  et  quelques-uns  or  leurs 
contemporains,  sont  les  canaiix  p^r 
lesquels  les  faits  relatifs  à  la  ccl- 
quête  de  TEgypte  par  les  Anbcs. 
ont  été  transuiis  aux  histuriens  qui 
nons  en  ont  coKserve'  la  ménuiirc: 
car  ce  n'est  guère  qu'au  milieu  du 
second  siècle  de  l*h(f}|;ire  que  les  Ara- 
bes Musulmans  ont  commence  a  ré- 
diger l'histoire ,  et  en  général  à  re- 
cueillir les  traditions,  et  à  é-Tire  >3r 
les  divers  gcnjes  de  counaissau-.^ 
dont  ils  s'ocrupaiifut.  C'est  un  fiil 
qui  prouve  l'importance  des  tradi- 
tions historiques  du  premier  siècle , 
et  qui  montre  en  même  temps  lacé- 
cessité  de  connaître  et  d'apprécier 
les  personnages  par  qui  ces  tr^ditioai 
s'étaient  transmises  et  conserm 
jusqu'à  cette  époque.  S.  de  S^t. 

LOHENSTEIN  (  Dji^mel  -  Gii^ 
PAR  DE  ) ,  auteur  allemaijd ,  né  i 
Nimptsch  ,  pebfe  ville  de  sileRe, 
en  iGS/)  ,  après  avoir  fait  ses  pr^ 
mières  études  à  Breblaa ,  se  roàil 
successivement  aux  univci sites  ^ 
].oip7.ig  et  de  Tubingue ,  puis  tîsu 
les  ditlercntes  parties  de  l'AIIew^ 
et  plusieurs  autres  pays  de  TEurMr: 
en  i<)GC«  il  fut  nommé  eoMnwlj 
impérial  et  premier  syndic  ^Mj 
ville  de  Hrcsiau,  et  occupa  C0 
place  jusqu'à  sa  mort,  qui  ci^fiw 
en  ]G83.  Opitzet  ses  contempM* 
avaient  tiré  la  langue  allenafc'' 
son  chaos  ;  mais  HofmaminUB 
lui  avait  depuis  fait  faire  ^fii^ï 
pas    rétrogrades.    LoboMlHB  li^j 


I.OH  ■  LOH  faS 

I  encore  :  ayant  cii  le  mal-     en  prf'Iendani  lytr  i|i;fli}iicfi-iiii\  Jm 
s'attacher  de   prcff-runce  a      iiiirillL'iirïportesallemariTls,  cl  rafene 


lUIlcr.  uni  dû  à  I.oliinstein  le 


pre- 


.  autres  auteurs    :talie:ts   de  nner  deTctupprmeiil  de  leur  t.llent 

)'e  ,  il  imita  leurs  défjut»  ,  poétique.  (  F.  Abumiws.  )  D — u. 
uD  style  manière,  ampoule,         l.OHH.^â'^ ,    quatrij^mi-    roi    d* 

trivial  et  toujours  inégal ,  il  l'erse  de  la  dytiHltte  des  Kaintidn , 

-  même  le  fuiidateur  d'iuie  était  nrriirtspvlii-fiU  é^  Kal-kutiad, 

ni  arrêta   le*  progrès   de  la  fondateur  deeetle  dviu*tie,  (/ m-cj 

illeniande.  Il  composa  d'à-  le  nom,  tom.  XXll,  n.ig.   jiliâ.  ) 

s  tragédies:  Ibrahim  Batsa,  Kaï-khosrou  qui  en  fut  fe  IruLiiirae 

ière  de  toutes  ,  que   Loheii-  myiiarque,  u'ayunt  point  d'nif^tiits 

-même  ju(;ea  trop  faille  pour  dei'l.ira  Lohrasp  ton  succcstnir ,  et 

.érce   dans  l'éitilion    de   ses  ul)di<[uaso]euiiHleinent  en  sa  faveur. 

;    A^rippine  ,    Epicharis  ,  I.c^  autres  pi  turcs  du  MOg  royal,  et 

re  ,    Sophonisbe  ,    Ibrahim  la  plupart  (les  grands,  furent  jaloux 

l.rs  dificrcnts   personoages  de  celte  préférence;  maLsU  conduite 

pièce»  y  parlent  toujours  le  de  I.ohrnsp  justiDa  d'abord  Je  cboir 

ingage  que  relui  de  l'auteur  ;  <le  Kai-khosrou.  Sa  piété',  *a  fermeté 

;iule  d'autres  défauts  égale-  et  son  lèle  pour  U  ju*tife  ,  impusé- 

avc»  :  Kiissi ,  «iiiotque  les  ira-  rent  silence  a  l'envie.  Il  mrnauea  les 

de   Lohenstein   fussent    ses  grands  vusnux.rt  surtoulla  {amîlle 

rs    ouvrées,  il  ne  put  eu  de  Zal,  qui  s'était  le  plus  opposM  à 

lier  aucune.  .Ses  autres  poê-  son  cliivalion  :  mais  il  ne  put  cinpè- 

t  sur  des  sujets  tirés  du  Nou-  ilirr  qu'une  défiuiirc  nv-ipruijuc  en- 

'statnenl ,  des  liéro'ulcs  ,  des  tre  les  deux  maisons  ne  dégénérât  en 

fuuèlircs  ;  et  cltacuiie  de  ces  guerre  ouverte  sousie règne  suivant. 

s   piirie  le  nom  d'une  fleur.  Cependant  Ardjasp,  nouveau  roi  du 

Iciii  publia  ses  porsietà  lires-  Tourân  ,loiii  d'imiter  les  sentiments 

iliSo;  il  y  en  a  PU  pluMCurs  pacifiques  de  son    père,   annonçait 

,   iloiil   1.1    deniijru   est    de  l'intention  de  secouer  le  joug  de  l'I- 

'armi  srs   ouvrages   en  pro-  ràn  et  de  vengerla  mort  deson  a'ieul 

distiusue   son    roman    lie-  Afracyab.  (  ^<y.  K*ï-K*Ocs  ,  tom. 

iV  ■inninius  vt  Thmnelffa  ,  XX!!,  pag.  3io.  )  Afin  de  mettreà 

jwrul  qu'après  sa  mort,  à  couvert  ses  frontières  orienta!es  con- 

.  i-n  i<>Hi)  et    if^Qo,  3  vol.  tre  les  dispositions  hostiles  de  ce 

uiaiicet  oiivrtge.eumme  les  prince,   I.ohrasp  quitta   l'anrienne 

en   prose,   ulliv  les   mêmes  résidence  d'Islakhar,  et  transféra  sa 

qui'  M".  po>-siL's.  Moses  Meu-  courà  Balkhdans  leKhoraçan.  Tan- 

II  Irjile  son   ./rmi'iiiu  avec  dis  qu'il  prodiguait  ses  trésors  pour 

le  M'vrritr.  it  trouve,  à  coté  agrandir  et  décorer  sa  nouvelle  ca- 

l•'^aur^.  de   l.i  romisiun  ,  de  tiitiile,  des  troubles  s'élevaient  dans 

nir  et  une  rliv|ui'n'*f  qui  tient  les   provinces  d'Occileut.  Lohrasp 

fois  du  Mil. lime.  Kn  sousiri-  dépliiyanluDejuslcsevénlé  contre  le* 

'Usons  ijur  d'autres  critiques  nement  de   rij.ih-\<.,'  i.i  ,   ];<<li.iiii, 

ué  avec  exagération  ,  surtout  liU  et  succesMur  de  ItouJca  ,  lui 


0^6 


LOH 


donna  plein  pouvoir  de  réprimer  les 
Méditions  des  contrées  Toisiues^et  lui 
céda ,  sous  le  titre  de  vasselage  et 
d'héréditéytoutcs  les  conquêtes  ^'ii 
l'autorisait  à  faire  sur  les  états  limi- 
trophes. Roham,  déjà  célèbre  par 
ses  exploits,  donna  carrière  à  son 
ambition ,  subjucna  la  Ghaldée  et  la 
Syrie ,  et  y  reçut  le  surnom  de  Nebu- 
Bel  -  Aiar  (  Mercure ,  Jupiter  et 
Mars  )  (i).  Ces  concessions  impo- 
litiques eurent  des  suites  funestes 
en  réveillant  la  jalousie  et  Tambition 
des  grands.  Guschtasb,ouKischtasp, 
son  fils  aîné ,  osa  même  demander 
une  partie  du  royaume  :  mais  bien- 
tôt ,  alarme  des  mesures  de  rigueur 
que  le  roi  exerçait  contre  tous  ceux 

3ui  lui  portaient  ombrage ,  il  sortit 
u  palais,  sous  prétexte  d'une  par- 
tie de  chasse,  et  prit  la  route  de 
rindon.stan.  Atteint  sur  le   terri- 
toire de  Kaboul ,  par    son  frère 
Zcrir ,   et  ramené  à   Baikh ,  il   se 
fie  moins  aux  conseils  paternels ,  à 
un  pardon  généreux,  qu  aux  prédic- 
tions de  ses  devins ,  et  s*évade  une 
seconde  fuis.  Sous  le  nom  de  Ferokh- 
zad,  il  se  dirige  vers  l'Occident, 
échappe  à  toutes  les  recherches  des 
émissaires  de  son  père ,  et  arrive  à 
Sarrau  (  Sardes),  où  il  cache  soi- 
gneusement son  rang  et  sa  naissance. 
IjC  hasard  et  une  coutume  singulière 
du  pays  lui  ayant  fait  obtenir  la  main 
de  la  fille  du  roi  de  Lydie  malgré 
ce  prince ,  ce  ne  fut  que  par  sa  va- 
leur et  au  bout  de  plusieurs  années 
qu'il  parvint  à  fléchir  son  beau-père, 
à  gagner  sa  confiance  et  k  recouvrer 
les  droits  d'un  gendre.  Placé  k  U  tête 

(i)  L«  nom  <1«  ce  pitrMiana«i>,  ■•■  acti«nf  ,  JV- 

S»qa*  où.  il  a  rée«  cor r** pondant  avoc  les  rè|[iiM 
•  NabopolaMar  et  da  Nabiich<»Jon«Mr}  ce  qni 
■«mbia  praurar  qiia  cm  roi»  dm  JBabylana  ,  ai  la- 
mrux  daot  U  Bible,  a'éiaieol  ^mr  rfci  prlans 
fKadaCjiratdu  firanà  roi  de  l'Iran,  iaceann  a«s 
ffccialeniaiis,  parca  qu'il  rrtidait  dftv»  le»  par- 
tie» eil«i.ule«  a«  U  l^eu». 


LOB 

du  conseil  et  des  amëei ,  9  répriÎBi 
les  brigandaees  des  Turcs  Khoian , 
établis  vers  le  Caucase,  et  conqiit 
leur  pays  à  U  anile  d'une  grande  vic- 
toire qm  mit  lenr  prince  en  son  pea- 
voir.  Le  bruit  de  ses  exploits  pné- 
tra  jusqu'à  Balkh  et  troubla  Lokmp. 
Depuis  vingt-cinq  ans ,  œ  nonaïqae 
pleurait  Gnscktasb  ^   qn*il    crrâit 
mort  de  désespoir  et  de  misère.  Dan 
cet  intervalle  ses  états  araicnl  êéit- 
chirés  par  des  dissensions  intcilÎMs; 
et  le  roi  de  Tourân,  secondé  para 
essaim  deScythes^qui,  vencelcap 
là ,  poussèrent  leurs  rava^  i"*1*> 
'aufond  de  la  STrie,  venait  de  secea^ 
le  joug  de  l'Iran,  et  de  dider  la  ki 
à  Lohrasp.  IjS  conjoncture  panÉCa- 
voraUe  à  FeroLhxad  ponr  gagyf 
le  roi  de  Lydie  k  s'aflrandnr  de  loti 
tribut,  et  même  à  cucer  d»  sainiia 
du  chah  de  Perse,  un  imlnifidfir 
arrive  à  Balkh ,  eijNMe  la  d^Made 
de  son  maître,  et  fait  rnlwndfï  qs'a 
refus  allumera  la  guerre  entre  ki 
deux  puissances.  Cependant  Lokitsp 
réflécnissant   sur   l'ag^rBndisaeBCBi 
subit  de  la  L3rdie  et  sur  la  Inudiu» 
de  ses  prétentions,  questionne  I'sb- 
bassadeur  sur  ce  Ferokkiad,  dmt  k 
génie  supérieur  avait  seul  opM  ertk 
révolution.  Quel  fut  son  éummma/t 
et  son  effroi  en  apprenant  que  le  hé- 
ros lydien  avait  une  rriroMMiari 
frap|)ante  avec  le  prince  Zerîr  !  St 
doutant  plus  alors  que  Fcrokkal  m 
soit  son  fils  aine  y  U  implore  les  1^ 
mières  célestes ,  consulte  sas  a0t^ 
logues,  et  son  ministre  Djamaq^k 
plus  grand  philosophe  de  rcminti 
et  il  se  détermine  enfin  à  saajmra 
gloire  et  son  ressentiment  am  k^ 
soin  de  l'état.  Son  Gk  Zerîr,  ■■ 
d'instructions  secrtees ,  mar^  kk 
télé  d'ane  armée  )usqn*i 
de  Sy     ,  d*où  il  i 
afsai 


LOH 

prétexte  de  traiter  de  la  paix  ,  mais 
plutôt  pour  s*a5surer  si  Ferokhzad 
est  son  frère.  Il  le  reconnaît  effecti- 
Tement ,  rompt  les  négociations ,  et 
rejoint  son  armée  près  d*Halep.  Les 
Lydiens  le  suivent  de  près  et  viennent 
camper  en  face  de  Tennemi.  Une  ac- 
tion allait  s'engager  ,  lorsque  Zerir 
s*avançant  vers  Ferokhzad ,  le  pro- 
clame souverain  de  T Iran,  sous  son 
▼rai  nom  de  Guschtasb ,  et  lui  rend 
le  premier  ses  hommages.  Le  roi  de 
Lydie  vient  partager  Talégresse  des 
4eux  armées  ,  et  complimenter  son 
gendre,  qui,  après  lui  avoir  juré  une 
paix  éternelle  ,  emmène  son  épouse 
en  traversant  la  Perse  au  milieu  des 
acclamations   publiques.    Lohrasp, 
suivi  de  toute  sa  cour ,  sort  à  la 
rencontre  de  son  fils ,  Tembrasse , 
en  pleurant  de  joie ,  lui  pose  le  tadj 
sur  la  tête ,  le  béuit ,  et  se  renferme 
ensuite  dans  un  monastère  contigu 
au  grand  temple  qu'il  avait  fondé 
à  Balkli.  I.à,  VL'tu  d'un  habit  gros- 
sier ,  il    consacra    le   reste    de  ses 
jours   aux    bonnes    œuvres  et  aux 
exercices    de    piété.    Long  -  temps 
après,  les Toiiraniens  ayant  ravagé  le 
Khoraçan  et  pénétre  jusqu'à  Baikh  , 
Lohrasp ,  en   l'absence  de  son  fils 
qui  avait  choisi  Istakhar  pour  sa  ré- 
sidence, sortit  de  sa  retraite;  et,  mal- 
gré son  grand  âge,  il  se  mit  àla  tête 
de  la  garnison, el périt  glorieusement 
en  défendant  ses  anciens  sujets.  Ce 
prince ,  à  qui  les  annales  fabideuses 
de  la  Perse  donnent  un  règne  de  cent 
vingt  ans,  est  rcgatdé,  malgré  ses 
fautes  et  ses  malheurs ,  comme  un 
des  plus  vertueux  monarques  de  l'O- 
rient. On  lui  attribue  plusieurs  rè- 
glements sages  sur  la  justice ,  les  fi- 
nances et  la  discipline  militaire.  Nous 
avons  négligé   quelques  diOerences 
légères  dans  les  écrits  des  auteurs 
•nentâui  sur  l'histoire  de  Lohrasp; 


LOI  e-Ji^ 

et  nous  n'entreprendrons  point  de 
concilier  les  diverses  opinions  de 
plusieurs  savants  sur  ce  prince.  Nous 
remarquerons  seulement  qu'if  est 
bien  difficile  de  reconnaître  en  lui  le 
Gambpe  des  Grecs ,  avec  lequel  il 
nous  parait  n'avoir  aucun  rapport , 
tant  par  le  nom  ,  le  caractère  et  les 
actions ,  que  pour  l'époque  et  la  du- 
rée de  son  règne.  A — t. 

LOIR  (  Nicolas-Pierre  ),  pein- 
tre ,  né  à  Paris  en   i6a4  y  ^^t  élève 
de  Bourdon ,  et  préféra  arec  raison 
la  manière  du  Poussin ,  à  celle  de 
son  maître.  Il  parvint  même  à  co- 
pier avec  une  rare  exactitude  les 
tableaux  de  ce  célèbre  artiste  ;  mais 
il  ne  s'assujétit  particulièrement  à  au- 
cune manière.  Il  se  rendit  k  Rome^en 
164^,  y  fî^  quelques  ouvrages  esli^ 
mabies ,  revint  en  France ,  fut  reçu 
académicien  en   i663y  et  obtint  de 
Louis  XIV ,  dont  il  peignit  à  Ver- 
sailles   l'histoire  allégorique    souS 
l'emblème  du  Soleil ,  une  pension 
de  4000  fr.  Sou  tableau  de  récep- 
tion représentait  Les  progrès  de  la 
peinture  et  de  la  sculpture  sous  le 
r^gne  de  Louis  XIF'.  Il  mourut  en 
1G79 ,  laissant  deux  fils  qui  ne  pu- 
rent suivre  ses  traces.  Loir  avait  de 
Ufacilité(  I  ),une  sorte  de  grâce  et  de 
correction  :  aucune  des  parties  de 
l'art  ne  lui  était  étrangère;  mais  son 
talent  n'était  point  de  ceux  qui  pla- 
cent un  artiste  au   premier  rang. 
Parmi  ses  nombreuses  productions , 


(1)  P«r  ■«ito  J*na«  gaf^r*  ,  il   ««injpMtt 
r«ii  •■  «a    «rai  jMff  iU«M   MÛfUti  Jmmiï 


■a  ne  ^•'•NCNn*  Sf 
furent  tr««vé««  *S< 
pat   nMia»   «stra* 
J'aT«*r  r«pttrii«  an  1 
UnU ,  p«ar  ra  f«lr«  . 
•a^iii*»*  «è  il  rt praJaii 
Umaat  la    cawpaaiw<  . 

t«inia« m  accidaau  l«* 

•k ill««ra ,  li  r- 

p«  _,  _l  il«-J— •*• 


un* 

WkX\  mX  t«ac«a 

te  léwaira  8*itall 

•t    il   lui    aNfriMlt 

i«  paaiaat  ^««laiM»  1 

>-*->ar  à  aaa  ataliar ,  « 


sact^aaaal  «  naa« 

•  ia  lii*— *-«S  a«Mi- 

du  «Uir* 


Gi6  LOI 

ou  remarquait  Saint-Paul  devant 
Sergius.  Le  tableau  de  Cléobis  et 
Bit  on,  tirant  le  char  de  leur  mère^ 
passe  pour  sou  chef  -  d'uuvre.  Il 
a  grave'  à  rcau-foile  environ  i5o 
pièces  de  divers  lurmals.  — Loir 
(Alexis),  oifcvre  et  graveur,  frère 
du  prc'ce'dent ,  acquit  une  grande  ré- 
putation comme  graveur,sur;out  par 
ses  deux  estampes,  du  Massacre  des 
Innocents ,  d'après  Lebrun ,  et  de  la 
Descente  de  Croix ,  d'après  Jouve- 
net  :  on  fait  cas  aussi ,  de  sou  Moïse 
sauvé  des  eauv ,  d'après  le  Poussin  ; 
de  la  Chute  des  An^es ,  d'après  Le- 
brun ;  de  Y  Education  de  Marie  de 
Médias ,  de  la  galerie  de  Rujjens  ; 
d'une  Adoration  des  rois,  et  d'une 
Présentation  au  temple  ,  d'après 
Jouvcnet ,  ainsi  que  d'une  rierge 
contemplant  le  Christ  morf,  d'après 
P|  Miguard.  On  a  encore  de  lui  des 
eaux-fortes,  dans  lesquelles  on  dési- 
rerait plus  de  goiit  et  de  légèreté.  Il 
mourut  à  Paris,  eu  1 7 1 3,    D — t. 

LOISËL  (  AwTOiwE  ),  avocat  au 
parlement  de  Paris ,  né  à  Beauvais 
en  i53(),  fît  ses  études  à  Paris,  au 
collège  de  Prèles ,  dont  le  fameux 
Kamus  était  principal.  Il  s'attira  teU 
lement  son  amitié ,  que  celui-ci  le 
nomma  son  exécuteur  testamentaire, 
et  lui  légua  le  quart  de  son  mobilier. 
En  sortant  du  collège,  Loisel  suivit 
les  cours  de  langues  grecque  et  la- 
tine. Il  voulait  étudier  la  médecine; 
mais  son  père  l'en  détourna ,  en  lui 
disant  qu^un  médecin  ne  pouvait 
jamais  être  qu'un  médecin ,  tandis 
qu'un  avocat  pouvait  devenir  prési- 
dent et  clianceUer.  A  l'âge  de  dix- 
liuit  ans  ,  il  fut  envoyé  à  Toulouse, 
pour  y  étudier  en  droit  ;  et  il  y  fit 
connaissance  avec  Gujas ,  (pii  l'en- 
gagea à  ne  point  quitter  l'étude  ^du 
droit ,  dont  les  autres  professeurs  le 
dégoûtaieut  par  leur  mauière  bar- 


LOf 

bare  d'enseigner.  Loisel  suivit  Cuja^ 
à  Galiors  ,  à  Bourges  ,011  il  se  lia 
avec  Pierre  Pilbou,  puisa  Paris  et 
à  Valence,  où  Pithou^  Cu)as  et  lui 
se  réunissaient  après    leur  souper 
dans  la  bibliothèque,  et  y  travail- 
Itiieut  jusqu'à  trois  haires  du  matin. 
De  Valence,  Loisel  alla  praidre  ses 
dcgi'és  à  Bourges  f  et  il   revint  â 
Boa u vais,  puis  à  Paris,  oii  il  fot 
reçu  avocat  ;  mais  personne  ne  IVid- 
])loyait ,  quoiqu'il  lui  sejnbldt ,  di- 
sait-il ,  qu'il  eût  aussi  bienfait  que 
beaucoup  d'autres.  11  se  mit  ciirz 
un  prociu*eur,  à  condition  que  celui- 
ci  lui  donnerait  des  causes.  A  peine 
en  eut-il  plaidé  quelques-unes ,  «pie 
Tavocat  du  roi,  Dumcsnil,rayant  re- 
marqué, lui  donna  la  main  de  sa 
nièce,  dont  il  était  tuteur.  En  i56|, 
Loisel  fut  nommé  substitut  du  pro- 
cureur-général; et  un  de  ses  beaux- 
frères,  ayant  voulu  se  défaire  de  sa 
charge  de  conseiller  au  trésor,  il 
la  prit,  et  la  garda  quatre  ans,  par 
le  seul  désir  qu'il  avait  de  s'instruire. 
Eu  1575,  il  fut  nommé  avocat  de 
Monsieur  frère  du  roi ,  et  bientôt 
après  de  Catherine  de  Médîcis,  dr 
la   maison   de   Monimorenci  ,  du 
cha])ilre  de  Notre-Dame  de  Pari», 
et  du  duc  d'Anjou.  Lorsqu'il  futqucs»- 
tiou  du  mariage  de  ce  prince  avec 
Elisabeth  d'Angleterre  f  Loisel  fut 
chargé  d'examiner  les  articles  da 
contrat.  Ne  les  ayant  pas  tronrÀ 
avantageux  à  la  France,  il  conseilla 
de  ne  point  conclure.  Etant  à  Poi- 
tiers en  qualité  de  substitut,  il  com- 
posa son  petit  poème  intitule  Fulex 
pictonicus ,  en  Thonneur  de  la  fa- 
meuse puce  de  madame  Desrocbes. 
Lorsque  Gujas  ajouta  au  Code  Thëo- 
dosien  ,  les  novelles   de  quelques 
empereurs  Romains,  Loisel  lui  four- 
nit celles  de  l'empereur  Majorio. 
Eu  i58o ,  la  peste  ravageant  Pai» , 


\ 


LOI 

il  5e  retira  dans  une  maison  qxiïi 
avait  à  Pontoise  ^  où  il  fit  des  re- 
cherches sur  les  antiquités  de  cette 
yiUe,  et  il  y  composa  un  recueil , 
qu'il  intitula  Pontoise.  Henri  III , 
ayant  accorde'  aux  protestants  une 
chamhre  de  justice  en  Gu'ienne, 
Loisel  y  fut  nomme'  avocat  du  roi. 
11  6t  imprimer  alors  un  vieux  poème 
français  (  Fo/.  Helinand  ).  Il  pu- 
blia aussi  un  écrit  intitule'  :  Amnis- 
tie^ ou  De  V  Oubliance  des  maux 
faits  et  reçus  pendant  les  troubles, 
Paris,  iSqS,  in-8°.  Dans  un  âge 
très-avancé,  il  fut  nommé  procureur- 

Î;cnéral  en  la  chambre  de  justice  que 
e  roi  envoyait  à  Limoges;  mais  les 
affaires  publiques  n*ayaut  point  per- 
mis que  cette  chambre  exerçât  ses 
fonctions,  la  nomination  demeura 
*ans  effet  Loisel  mourut,  en  1617, 
âgé  de  81  ans.  Ou  a  de  lui  :  I.  Homo- 
noce  ou  De  l'accord  et  union  des 
sujets  du  roi ,  sous  son  obéissance , 
Paris  ,    1593  ,  I  vol.  in- ri,  avec  le 
Pé^  igueu  r,  ou  continuation  de  l'/Zo- 
jnonoce.  Ce  dernier  ouvrage  contient 
deux  remontrances  ,   prononcées  à 
Pcrii;ueux,  Tune  à  l'ouverture  de  la 
rliarabre  de  justice  le  4  juillet  ij83, 
cl  Tautre  à  la  clôture  le   10  janvier 
I  '»84-  H.  La  G ujentie , composée  de 
liuit  harangues,  choisies   parmi  un 
grand  nombre, qu'il  avait    pronon- 
cées, étant  avocat  du  roi,  à  la  cham- 
bre de  justice  de  celle  province,  avec 
celle  du  rctablissemenldu  parlement, 
et  un  extrait  du  plaidoyer  de  Tuniver- 
>ité,  Paris,  ifio*),  i  vol.  in-8**.  III. 
Mémoires  des pa}  s ,  villes ,  comtés , 
t^érhés  et  évn'ques  de  Beaui^ais  et 
/?^flm^fl/ii5, Paris,  iG  17,  1  vol.iu-4®. 
Os  mc'fuoircs  sont  pleins  de  rerlier- 
rbcs  tns- curieuses.    IV.   Jnstitiites 
cnutumirres  ,   ou  Manuel  de  plu- 
sieurs et  divers  '5   refiles  ,  sentences 
et  prji'erbcs  du  droit  coutumier  et 


LOI  629 

plus  ordinaire  de  ta  France.  Cet 
ouvrage  a  été  imprimé  p.oiir  la  pre- 
mière fob ,  à  la  un  de  l'Institution 
au  droit  français  de  Gui  Goauilley 
en  1607,  I  '^^^'  ^~4^*  Loisel  s'en 
était  occupé  pendant  quarante  ans  : 
il  y  a  rassemblé  et  distribué  sous  des 
titres  différenSy  toutes  les  régies  gé- 
nérales du  droit  français,  qui  étaient 
répandues  et  dispersées  dans  les  or- 
donnances de  nos  rois,  dans  nos  cou- 
tumes, dans  les  arrêts,  dans  les  an- 
ciens pratièiens  et  dans  nos  histoires  ; 
l'on  y  trouve  la  décision  des  ques- 
tions les  plus  douteuses  et  les  plus 
controversées  du  droit  français.  Cet 
ouvrage  a   eu  plusieurs  éditions  : 
ChalHne  eq  a  donné  une  avec  des 
observations ,  Paris,  i656,  in -8".  ; 
Launay,avec  un  commentaire,  1688, 
iu-8^.  ;  Eusèbe  de  Laurière,avec  un 
commentaire,  1710^  i^58,eti783> 
2  vol.  in- 12.  Le  chancelier  d'Agéi^ 
seau  recommande  la  lecture  des  Ins- 
titutes  de  Loisel ,  dans  sa  quatrième 
instruction,  ainsi  que  dom   Mabil- 
lon  ,  dans  son    Traité   des   études 
monastiques.   V.    Lit^re   d'obseiva- 
tions  ecclésiastiques.  W.  Livre  d'ob- 
servations mêlées,   et  particidiè" 
rement  de  quelques  droits  du  roi 
et  de  la  couronne.  Il  s'y  trouve  un 
traité  sur  la  loi  salique.  VIL  Livre 
d'observations  du  droit  civil  romain 
et  français.  VIII.  Les  Fies  de  Ru- 
f  us  y  jurisconsulte  stoicien,  de  Du- 
mesnil ,  avocat  du  roi,  et  de  Pitliou, 
avocat  au  parlement.  IX.  Pasquier, 
ou  Dialogue  des  avocats  du  parle- 
ment de  Paris.  Ce  dialogue  contient 
la  liste  des  avocats,  des  années  i5!i4 
et  1 S99 ,  avec  un  indice  alphabéti- 
que de  chacun  d'eux ,  et  les  princi- 
paux traits  de  leur  vie.  M.  Dupm  a  fait 
réimprimer  ce  dialogue,  dans  une 
édition  des  Lettres  de  Camus,  Paris, 
1818,  a  ToL  in-8<>.  Tout  ces  ou- 


63o 


LOI 


rragcs ,  depuis  le  n*.  V ,  avaient  été 
rcuiiLs  en  un  vol.  in-4''-  9  sous  le  1111*6 
d*  Opuscules  divers,  par  Claude  Joly, 
ancien  avocat  au  parlement  et  cba- 
noine  de    Téglise  de  Paris,  qui    a 
mis  en  tête  la  vie  de  l'auteur,  Paris, 
iG5a  et  i656.  C'est  la  même  édi- 
tion avec  un  nouveau  frontispice. 
Il  existe  un  abrège'  en  latin,  de  la  vie 
de  Loisol ,  Paris  ,  i643,  in-8®.  X. 
Des  Poésies  latines  ,  recueillies  en 
I  vol. ,  Paris,  1610,  in-8®.  On  lui 
attribue  un  Traité  de  V  Université 
de  Pariiy  et  quelle  est  plus  ec- 
clési astique  que  séculière  y  Paris  , 
1587,  i"-8o.  Un  de  ses  descen- 
dants, membre  de  la  Convention  na- 
tionale, ayant  demandé,  en  1793, 
que  ses  restes  fussent  placés  au  Pan- 
théon ,  un  autre  député  fit  observer 
que  Luisel  avait, le  premier,  publié 
cette  maxime  despotique,  si  veut  le 
roi ,  si  ifeut  la  loi,  et  la  proposition 
fut  niiauinienicul  rejetée.  — Charles 
LoisEL,  son  (ils, a  laLsséle  Tré,sor  de 
V Histoire  générale  de  notre  temps  y 
depuis  i(3io  ^jwiquen  i6'i8,  Paris, 
i63(),  I  vol.  in-8<*.     L-b-e  et  D-c. 
LOI  S  Y ,  ou  De   Loisy  ,  famille 
de  graveurs ,  a  subsiste  honorable- 
ment à  Besançon ,  pendant  plus  d'un 
siocic.  —  Pierre  de  Loisy  ,  dit  le 
vieux  ,  est  le  premier  qui  ait  exercé 
son  art  avec  quelque  distinction  dans 
le  comté  de  Boui*gogue.  Il  fut  nom- 
mé graveur  des  monnaies  à  Besançon, 
charge  qu'il  transmit  à  son  fils  ;  on 
ne  connaît  de  lui  qu'une  estampe 
représentant  l'arc  de  triomphe ,  et 
quelques  petites  pièces  dans  le  F'e- 
sonlio  civitas  imjterialis,  (Voyez  J.J. 
CniFFMT.  )  —  Jean  de  Loisy ,  son 
(ils  ,  a  gravé  les  estampes  de  l'ou- 
vra «^e   dp  Jean    Terrier  ,  intitulé  : 
Portraits  des  S,  S,  vertus  de  la 
f  ier^e  ,  Paris  ,  i635  ,  iu-4®-  ;  Be- 
sançon, iG()8^  et  quelques  autres  su- 


LOI 

jets  de  dévotion. — Piorre  de  Loist, 
dit  le  jeune,  s'applitpia  particulière- 
ment à  la  gravure  des  mëaaflles  ;il  ob- 
tint,en  id58,  des  gouverneurs  de  Be- 
sançon, le  privilé^  exclusif  pour  en 
frapper  et  en  vendre  dans  l  étendiic 
de  leur  juridiction.  On  a  de  cet  artiste 
un  livre  d^ emblèmes  ,  iD-4*.  (^0; 
les  Armmries  des  chevaliers  de  l*!!* 
lustre  confrérie  de  Saint  -  George; 
des  portraits,  des  sujets jpienx ,  etc. 
-—Claude- Joseph  de  Loist,  sod 
fils ,  a  gravé  les  estampes  pour  k 
armoire  de  l'archevêque  de  Besan- 
çon, et  quelques  portraits  d'une  bette 
exécution.  W — s. 

LOIZËROLLES  (  Jeau  -  Simoh 
Av£D  de)  ,  ancien  conseiller  du  roi  et 
lieutenant -général  du  bailliage  de 
rartillerie  à  l'arsenal  de  Paris,  était 
né  dans  cette  ville  en  1^33.  Arrtlé 
en  1 793 ,  il  fut  conduit  avec  son 
fils  à  Saint-Lazare.  Le  7  thermidor 
an  'i*'.  (  juillet  1 79^  ) ,  deux  joui 
avant  la  chute  de  Robespieire , 
l'huissier  du  tribunal  rérolution- 
naîre  vient  k  cette  prison  avec  une 
liste  de  victimes  ;  et  il  appelle  Loi- 
zeroUes  fik.  Le  jeune  homme  dor- 
mait :  son  père ,  n*hésitant  ps  i 
faire  le  sacrifice  de  sa  vie  pour  le 
sauver,  se  présente,  est  coudait  à 
la  conciergerie ,  et  parait  le  lende- 
main à  raudience.  Le  greffier  ne 
voyant  qu'une  erreur  dans  la  diffé- 
rence d'âge,  suhstitue  soixante  à 
vingt-deux  ans ,  change  les  prénoms, 
et  ajoute  à  l'acte  aacctisation  ks 
anciennes  qualités  du  père,  qui  est 
ainsi  conduit  à  Téchafaud,  oè  il 
consomme ,  sans  rien  dire,  son  hé- 
roïque sacrifice,  et  son  61s  est  sauvé. 

Z. 


(1)  L«  Mnl  «iMBj^Uirw'qDsrtta'csMMiu^JtM 

contiaat  qa«  qaalr*-vlMla«MaapM«  «1 
éâot  la  d-rnièffa  «t  ckllM*  ■•& 


LOJ 

LOJARDIJ        1 
quitta  ta  pati  c  r 

gion,  en  \68    , 1 1        ae  rzc 

ans.  Ses  parents  le  firent  emlia 
à  Bordeaux ,  pour  Itle  de  Ma(        , 
où  il  monta  en  secret  sur  up  ua- 
Tire  anglais  qui  allait  dans  V 
Lorsqu'il  eut  passe  la  Ligne ,  de    : 
nenents  forcèrent  le  bâtiment  à  « 
procher  de  la  côte  occidentale      i- 
irique ,  et  d'cuToyer  à  terre  un         t 
arec  un  de'tachement  dont  il  i 
Bartie  :  après  une  absence  de  ir< 
jours',  I^jardière  et  ses  compa] 
n'ayant  pas  retrouvé  le  navire ,  coer- 
ckèrent  un  refuge  sur  la  col    in- 
connue qui  s'offrait  k  eux.  Le    Ga- 
f  res  les  accueillirent  ;  mais  bien 
mal-entendu  coûta  la  vie  aux  £ 
péens.    Lojardière  ,  échappe    s 
comme  par  miracle ,  fut  Voh\{ 
soins  de  ce  peuple  barbare.  Il 
contra  dans  cette  contrée  des  A 
et  un  Hollandais  que  le  bas        y 
avait  conduits.  Après  deux  U 
ves  infructueuses  pour  arrivi     ] 
terre  au  Ca  p ,  une  cnaloupe  exp     lee 
par  le  gouverneur  de  cette  col       , 
Tint  les  chercher.  Lojardière 
les  Macosses  ,  le  i  o  février  i       i , 
et  il  nfioignit  sa  famille  à  Dcss 
1 690.  Il  entra  comme  capitain     i 
les  troupes  de  l'électeur  de  B 
bourg ,  et  parvint  au  grade  de  colo- 
nel. Il  avait  écrit  en  français  la  rela- 
tion de  ses  aventures ,  qui  n'a  jamais 
paru  dans  cette  langue  ;  elle  fut  tra- 
duite en  allemand  sur  le  manuscrit 
original,  et  publiée  sous  ce  titre  : 
Voyage  en  Afrique ,  traduit  avec 
des  observations  et  des  notes  rela- 
tisses  à  la  géographie  et  à  V histoire 
naturelle  ,  Francfort  -  sur  -  TOder , 
174^  »  '  vol.  in-8*^.  Lojardièi-c  est 
le  seul  Européen  qui  ait  écrit  comme 
témoin  oculaire ,  sur  le  pays  situé 
U  long  de  la  côte  occidentale  d' Afri- 


LOK 


e3î 


que ,  par  2o<^.  de  latitude  australe  : 
il  était  si  jeune  lorsqu'il  fut  jeté  sur 
cette  terre,  que  ses  remarques  ne 
sont  pas  profondes;  elles  n^  concer- 
nent que  les  mœurs  des  Macosses 
et  de  leurs  voisins  ,  qui  ressemblent 
aux  Gaf res,  tels  que  nous  les  connais- 
sons à  l'est  du  Cap.  E-^s. 

LOKMAN,  célèbre  dansl'bistoirt 
ancienne  de  l'Arabie  ,  tftail   de  la 
tribu  d' Ad.OB  dit  qu'envoyé  à  la  Mec- 
que avec  quelques  autres  de  ses  com- 
patriotes y  ponr  obtenir  de  Diea  de 
la  pluie ,  dans  une  année  de  séche- 
resse,  il  échappa   à  la  vengeance 
céleste,  qui  extermina  toute  la  tribu 
d'Ad.  Après  la  destruetton  de  sa 
tribu ,  IHea  donna  le  choix  à  Lokmaa 
de  vivre  aussi  lone-tomps  que  se  coa* 
serveraient  sept  fientes  de  gaielles , 
dans  le  sein  aune  montagne  dt  dif * 
ficile  accès ,  m  elles  seraîeni  à  l'abri 
de  la  ploie;  ou  bien  autant  de  teif  p 
que  durerait  la  vie  de  sept  Tautours 
qui  se  succéderaient  sans  interrup- 
tion. Lokman  choisit  ce  denier  par- 
ti. On  distingue  ordinairement  ce 
personnage  d'avec  Lokji a»  snmom- 
mé  le  sage ,  dont  il  est  parlé  dans 
TAlcoran ,  et  que  sa  sagesse  a  rendu 
très-câèbre  dans  l'Onent  :  suivant 
l'opinion  la  plus  eommoney  ce  der- 
nier vivait  vers  le  temps  die  David. 
Beaucoup  de  traits  de  saa  histoire 
semblent  évideatment  enraruntés  de 
la  vie  d'Esope;  et  les  Fables  que 
les  Arabes  lui  attrihueiit ,  ne  sont 
autre  chose  qu'une  imitation  de  quel- 
ques-uns des  apologues  dont  ce  der- 
nier passe  pour  être  l'auteur  :  rien 
dans  ces  Fables  ne  perle  k  carac- 
tère d'une  invention  arabe  (i);  et. 
le  style  dans  lequel  elles  sont  écri- 
tes, ne  permet  pas  même  de  les 

(t)  C*wl  cf  •■**  f^mmmn  IrffaiM  In^aiêM*, 
mlM  à  U  lêM  Ss  HMUlM  Ss  iSiS. 


r»3'2  LOK 

faire  rcmonlpr  au  premier  siècle  de 
Vhcgire.  Si  elles  ont  clc'  mises  sous 
le  nom  (le  Lokman  c'est  donc  uni- 
quement ,  parce  que  Lokman  e'tait 
très-renom  me  par  sa  sagesse.  Mais 
ce  Lokman  surnomme  le  satre ,  et 
dont  il  est  fait  mention  dans  TAlco- 
ran  ,  esl-il  véritablement  un  person- 
nage diOërcnt  de  Lokman  Tancien? 
c'est  ce  qu'il  est  diilicile  de  détermi- 
ner. Les  Orientaux  attribuent  a  Lok- 
man ic  sage  une  grande  longevilc,  et 
queKpies  -  uns  lui  donnent  jusqu'à 
trois  cents  et  même  jusqu'à  milL'  ans 
de  vie  :  celte  circonstance  pourrait 
don  lier  lieu  de  penser  que  les  deux 
Lokm  .M  ne  sont  qu'un  seul  et  même 
}X'r<-"i!va^e,quiai)[)artientauxtemps 
anciens  de  l'Arabie  ,  mais  dont  on 
ne  saurait  fixer  là^o  d'une  manière 
probable.  Rien  ne  s'accorde  mieux 
avec  une  gr.mde  réputation  de  sa- 
gesse d'uis  l'enfance  des  socie'te's , 
qu  une  vie  poussée  au-delà  des  ])orue5 
ordinaires  ,  et  accompagnée  d'une 
longue  expëiience.  Les  Fables  que 
nous  avons  sous  le  nom  de  Lok- 
man ,  sont  moins  répandues  dans 
l'Orient  qu'en  Europe  ,  où  depuis 
Er]K?nius  qui  les  fit  imprimer  pour 
la  première  fois  en  lOiS,  on  en  a 
donne  une  multitude  d'éditions.  Les 
manuscrits  en  sont  peu  communs  ; 
et  cela  vient  sans  doute  de  ce  que 
ces  apologues  très^ourts  etsaiiSau 
cun  ornement  ,  ne  sont  pas  du  goût 
des  Orientaux.  Ces  Fables,  au  reste  , 
méritent  peu  ,  par  leur  rédaction  et 
leur  style  ,  la  faveur  dont  elles  ont 
joui  5  et  il  faut  ajouter  que,  maigre  le 
grand  nombre  d'éditions  qu'elles  ont 
eues ,  il  n'en  existe  encore  aucune 
dont  le  texte  soit  exempt  de  fautes, 
(iclle  que  M.  Marcel  a  publiée  au 
dire  ,  sous  ce  titre  :  Les  fables  de 
Lokman  ,  etc.  ,  avec  une  traduction 
fran5,aise  et  une  notice  sur  ce  fabu- 


LOL 

liste  y  an  viii  (  1^99  ),  iii-4*-^  a  êfeê 
réimprimée  à  Paris  ,  180^,11^11, 
augmentée  de  quatre  nooTcttcs  fa- 
bles. I^  mcilleare  édition  cft  cde 
que  M.  Gaussin  a  mise  au  )oor  i  Piirit, 
en  1818,  pour  rasagedés'élmsdB 
collège  roval  de  France.  Ob  ne  sait 
pourqtioi  ['éditeur  de  laC  traductÎM 
faite  par  M.  Gailand  du  Hammjrmm' 
Naméh,  ou  Fables  de  Bidpiyâ  ÔMî- 
tulé  cet  ouvrage  les  Contes  eiféla 
indiennes  de  Bidpai  et  de  LAmâa. 
Jamais  aucune  partie  de  en  apo- 
logues n'a  été  altribnée  à  LokÛL 

S.  Df  S^T. 

LOLLARD  (  Waltbeb  )  ,  Véi- 
siaix|ue  ,  né  vers  la  fin  da  tm- 
zicme:  siècle  en  AnglcterrCy  coBWi- 
ça  à  prêcher  ses  erreurs  en  AUenape, 
l'an  i3i5;  enseignant  que  la  aa- 
ges  rebelles  ayaicnt  été'  injnstewEl 
chassés  du  ciel  ,  et  que  leurs  adfcr- 
saires  seraient  damnés  étemeUnai 
avec  tous  les  hommes  ouï 


Îirendre  leur  délense.  Il  mépoBk 
es  cérémonies  de  l'F^isey  i^fiù 
l'interrentiondes  saints ,  TulililédH 
sacrements ,  et  tournait  en  ridiak 


plus  grande  liberté  aux  denx 
Suivant  Trithème ,  le  nombie  deis 
disciples  ,  en  Allemagne ,  êliit  àt 
plus  de  quatre -vingt  mille:  fl  a 
choisit  douze ,  qu'il  nomma  ses  apt- 
tres,  et  qu'il  chargea  de  parcoorir  h 
Bohème  et  l'Autriche  pooraaDOMfr 


pour. 

sa  doctrine.  LoUard  fut  anàé  à 
Cologne  eu  1 3a'j ,  par  oidre  des  ia- 
quisitcurs  ,  et  condamné  à  mort:! 
alla  au  bûcher,  sans  témoîgMr  it 
frayeur  ni  de  repentir.  La  riff^v 
que  l'on  mit  à  poursuivre  ses  ûkàr 
pics ,  loin  d'en  dimimier  k  mwhRt 
ne  fit  que  l'accroître  :  les  vas  s'ea- 
fuireot  en  ÀDgleierrey  oà  ib  se  m- 


I.OIi  LOL  633 

iiixTticléRstes,el préparèrent  nal.  \iv.  ix  ,  c)i.  xxxv.  )  Apres  U 
ileà  seséparerde  la  commu-  mort  de  Messalioe  ,  Lollia  osa  bri-- 
imaine;  tandis  que  ceux  qui  gurr  le  dangereux  honneur  de  de- 
restes  en  Bohème,  disposé'  venir  l'cpoiue  de  Claude.  Agrippine 
I  espriu  à  recevoir  les  erreurs  l'iriiiiiorta  par  les  inlrif-ues  de  Pallas , 
iHitss.  (  foy.  Hi'ss.)  W — s.  et  :ie  pardonna  poiut  à  sa  rivale: 
iLIA-PAULlNA  ,  impératrice  elle  recourut  à  un  délateur  qui  accusa 
e ,  petite-fille  de  ce  M.  Lollius  Lollia  d'avoir  emploie'  de  roupaiiln 
Isa  de  son  crédit  et  de  ses  movens  pour  séduire  l'empereur. 
i  pour  amasser  d'immenses  Claude  hii-mfme  lit  le  rapport  de 
^  ,  fut  mariée  à  Memmiut  celle  aflàtre  au  sénat  ;  et  Lollia ,  san.t 
>  ,  personna);c  consulaire  et  avair  clé  enicudiie ,  fut  exilée  et  dé- 
icur  de  la  Macédoine  ;  mais  poiiillcc  de  la  plus  grande  partie  de 
a,  ayant  entendu  vanter  ses  sa  fortune  :  mais  .igrippiiie  ,  qu'un 
■s,  rappela  MemmiusàRome,  tel  jugement  ne  satisfaisait  pas,  cii- 
igea  de  répudier  sa  femme  ,  voya  nn  trihun  dans  le  lieu  de  l'exil 
l>ousa  lui  -  même  solennelle-  de  LuUia,  avec  ordre  de  la  tuer  (l'an 
an-ft),  36dc  Jésus-(;iirist).  800,49  de  Jésus-CUrist  );  el  s'élani 
me  beauté  de  Lollia  ne  put  fait  ap|>uricr  sa  lilv ,  elle  l'euraina  « 
ili);ula:ilnctardapasà  la  ren.  dit-on,  curieusement, pour s'asisurer 
MDs  motifs  ,  et  lui  défendit  que  celait  bien  celle  de  son  ennemie. 
uruer  avec  Memmius, comme  Néron  ,  dix  ans  après  ,  permit  que 
c  coiitrarteraucnn  nourelen-  les  ceudrcs  de  Lollia  fussent  rap- 
ml.  Lollia  souiiui  celle  dis-  portées  dans  le  tomliran  de  se»  an- 
ivec  une  appareille  fermeté,  cètres  ,  et  qu'on  lui  érigeât  un  mo- 
il  chrrclicr  à  s'élourdir  par  niimeni  :  la  conduite  de  LoUia  avait 
"  '1  elle  étiiiait  élé  extrêmement  régulière;  ce  qui  est 
Iri's- remarquable  dans  un  siècle  aussi 
corrompu.  W-.. 

LOLLIES.  fojeihxzuEV. 
LOLMË    (  Jean-Lovis    de  ), 
écrivain  politique,  né  à  Genève  , 
en  1740)  leçiil  une  éducation  soi- 
;;nce,  et  embrassa  la  professiou  d'&- 
vocal,  qu'il  n'eicrça  que  peu  de 
temps  dans  sa   iiairie.   Il  y  joua 
néanmoins  un  riïle  assez  remarqua- 
it pour     lile ,  et  le  premier  écrit ,  qu'il  publia 
intitulé  :  Examen  des  trois  points 
lie  droit,  lit  beaucoup  de  sensation. 
De  Lolrae  conçut  bientôt  le  projet 
de  quitter  Genève  jiour  aller  obsér- 
ictit  ;  rllcrt  ne     ver  les  coutumes  cl  1rs  consliUilions 
.1  prodigalité     d'clals  plus  puLvvinis.  Le  goo*'"'^ 
ii.'iil  les  biens     nientanglais  surtout  fixa  tes  re^rd»; 
iHôl  les  dé-     il  résolut  d'eu  étudier  la  con«tiinli(>n 
es.  «  (  llist.     cl  les  princi[i<'i  avec  nue  atlcntioii 


w»_ ^.   «  Je  r,- 

.éréinoni"   pnt'Îiq: 
iiper  de  l'.imîlle;  j 
,  conv>Tle  d'émer 

|MS 

ei'a 
ande 

c,  dit 

dans 
..  el  de 

s  '[»<■  leur    mc'l.n 
■e  plus   brillantes 
ieveux.%a};orgc.^ 
ses  br.is  ,  se 

,ge   I 
■sdoi 

cnilait 
1   t.-1e, 
reilles, 
iftU  eu 

ilcliargés;ily  eu 

.ntcmillionsd^se 
1  neuf  millions  de 

sielf. 

noir. 

il  pour 

is,é<-  .le  iii.vti[ier 

^int  éléein- 
que  ces  ri- 

«34  LOL 

particulière.  Il  essaya  mâme,  dans  les 
ouvrages  qu'il  mit  au  jour ,  après 
son  arrivée  en  Angleterre  ,  de  faire 
croire  à  ses  lecteurs  (p'il  e'tait  ne' 
dans  ce  pays.  L'un ,  «:rit  en  anglais, 
parut  en  1773 ,  sous  le  titre  de  Pa- 
rallèle du  gomtememerU  an^ais  et 
de  l'ancien  gouvernement  de  Suède j 
conteïïUMt  quelques  obsen^ations  sur 
la  dernière  révolution  arrivée  dans 
ce  royaume,  et  un  examen  des  caU" 
ses  qui  m^tterU  les  Anglais  en  sûreté 
contre  V aristocratie  et  la  monarchie 
absolue.  A  cette  époque,  jilusieurs 
Anglais  craignaient  que  la  constitu- 
tion de  leur  pavs  put  être  de'truite 
comme  celle  de  ouède;  mais   de 
Lolme,  en  opposant  la  politique  de 
l'Angleterre  au  gouvernement  que 
Gustave  III  avait  renverse ,  démon- 
tra ,  d'une  manière  plausible ,  que  ces 
craiutcs  étaient  mal  fondées.  Son  au- 
tre ouvrage ,  qui  établit  sa  réputa- 
tion littéraire  et  politique,  est  intitulé 
la  Constitution  de  ^Angleterre  ,  ou 
Etat  du  gouvernement   anglais  , 
dans  lequel  il  est  comparé  à  la  fois 
avec  la  forme  républicaine  de  gou» 
vemement  ,  et  avec  les  autres  mo- 
narchies de  l'Europe,  Lorsqu'il  pa- 
rut pour  la  première  fois ,  en  fran- 
çais (  Amsterdam  ,    1771,  iu-8**.  ) , 
ce  livre  fut  loué  comme  une  pro- 
duction très-ingénieu5e  ,  réimissant 
l'oiiginalité  des  pensées  et  la  justesse 
des  remarques ,  à  la  fmesse  de  l'ex- 
pression. L'auteur  a<i;raDdit  ensuite , 
améliora  le  plan  qu'il  avait  d'abord 
conçu,  et  ])ublia  la  première  édi- 
tion anglaise»   en   octobre  1775, 
in-8°.   On  supposa  qu'il  avait  tra- 
duit lui-même  du  français  son  propre 
ouvrage;  et  sa  connaissance  apro- 
fondic  de  la  langue  anglaise  devint 
le  sujet  de  grands  éloges.  Mais  si  le 
style  général  de  cette  production  re- 
marquable est  comparé  avec  celui 


LOL 

de  la  d  1,  it,  ans 

tn    tjO  andsra,  MM 

c(  i<  I  M  le  corps  dt 

l'oavrage  a  été  traduit  pv  obAii^i 

sous  les  yem  de  rautenr.  Il  pmb 

que  celai-ci  revint  à  Genève  ven 

cette  époque^  car  SenAier  dît  fi^ 

y  fut  reçu  membre  da  coascSds 

Deux -cents  ,  en    1775.  Il  itfi- 

rattre,  peu  de  temps  après,  isi 

Histoire  des  FlageUamU ,  00  Mt 

moires  sur  la  Superstiti<m  AwiMnr, 

1777,  in-4®.  (  en  anglais);  c'etfmi 

paraphrase  du  lÎTre  de  FaUe'  B«- 

leau  :  le  style  n*en  est  pas  cslîar; 

et  Ton  reproche  k  de  IjOlme  deiV 

voir  pas  gard^  la  mesure  cenvcm- 

ble.  Son  attention  fut  casoile  ap 

pelée  d'une  manière  plus  utile  NT 

l'union  législative  de  l^An^elaictf 

de  l'Ecosse  :  il  forma  le  projet  il 

donner  une  seconde  édition  de  tiit 

toire  de  cette  mëmorable  aiNi;rt 

ilécrivit»en  1787  ,  un  essai  fort  j» 

dicieux  destiné  k  servir  d'ialrod» 

tion  à  l'ouvrage.  L'année  suivanfel 

publia  des    ObservmtioÊU  reL  ' 

aux  I  axes  sur  lesfemêtns ,  faf 

tiques ^et  à  timpSi  sur  las 

ambulants,  etc.  ;  dles  sont  i 

sens  et  de  jugement.    Loisem  h 

question  de  la  r^ence  agita  ks  i^ 

prits,  il  écrivit  en  I789ydes  Mh^ 

votions  sur  tembarrms  maiimdé 

sur  la  manière  ffniif  fu  nniJieiaSi 

procédé  à  ce  sujet»  Il  émit,  das 

ce  pamphlet,  la  même  opimoa  fM 

Pitt  ;*opinion  qui  fut  •d'ffpli!*'  pvl> 

parlement ,  et  partagée  par  h  ç«à 

majorité  de  la  nation.  On  croil  ^ 

ce  sont-là  tous  les  écrits  avinéi  P* 

de  Lolme;  mais  il  a  publié  damV^ 

I'oumaux  plusieurs  lettres ,  pB* 
esquelles  nous  citerons  cdb^, 
écrivit  sur  la  question  de  MVW  ■ 
V accusation  { impeachmcnt)CH'* 
Jlf.  Hastmgs  étaU  mtmmÊéÊfmh 


LOL 

'ttiionduparUment.  Dans  Vt- 
Minetit  qui  précède  sa  Consti- 

I  de  f^n^iterre,  il  a  dit  qu'il 
'posait  de  faire  paraître  use 
in  d«  Gtwge  III  ;  mail  cet 
1^  n'a  pas  été  publie'.  Oa  i(>;DO- 
ipoque    précise  b    laquelle   il 

l'Angleterre;  mais  il  est  cer- 
|u'il  mourut  en  juillet  1806,  a 
i  Mir  le  Ruffiberg,  cautou  de 
itz,  six  semaines  avaut  l'e'bou- 

II  qui  déirujiil  ce  Tillage,  Peu 
lit  d'un  aperfu  rapide  et  su- 
iel  du  caractère  des  hommes 
I  affaires  des  étals  ,  De  l.olme 
uninait  avec  im  esprit  philo- 
^ae  et  ua  ceil  scrutateur  et  pe'- 
■L  Son  ouvrage  sur.  la  Contti- 
I  d'AngUierre  { 1  )  fut  d'abord 

froidement  accueilli  des  An- 
et  n'acquit  que  par  degrés  la 
rite  qui  l'a  placé  dans  les  mains 
u  ceui  qui  veulent  étudier  la 
que  :  ton  importance  s'est  cn- 
accnie  par  la  pente  de  l'esprit 
liècle  vers  le  droit  puMic.Son 
était  de  faire  connaître  une  for 
c  ou  vemcmen  t  a  lo  ri  u  n  ique ,  q  ui 
depuis  lang-lcmpï  l'attention 
Uirope ,  et  sur  laquelle  on  avait 
Icet  peu  préciscï.Di:  Lulmc  re- 
Tchc  d'abonl  les  causes  delà 
ébritannicfue;  et  pour  les  faire 
rlir  avec  plus  de  force  dans  le 
)u  qii'il  m  trace ,  il  compare 
overocmenl  des  Anj^Jab  avec 
des  Français  aii^  principales 
i(s  de  leur  histoire  ;  il  établit 
l'eicdler>cc  relative  du  gou- 
■meul  Itrila  II  nique.  Après  une 
M  rapide  des  changements  que 
n^ues  guerres  civiles,  les  riva- 
de*  rois  ,  des  hauts  barons  et 


LOL  «31 

du  peuple ,  «t  la  oonfinicB  Jm  elnùls 
des  uns  et  de*  auirts ,  avaleot  UiA 
subir  à  la  fonn«  du  gouventemial: 
il  s'arrjte  i  la  révolution  de  168» 
qui  tiu  la  eoftslituticii.  .Uorailtnhe 
de  la  diTision  du  pouvoir  «n  léfps- 
laiif  et  eiécutif ,  de  leurs  rappcwt* 
entre  eux ,  de  la  formation  de  l'im  , 
de  l'étendue  et  de*  UmilM  de  l'aam , 
de  la  liberté  indiridodle  quant  anx 
droits  de  projniélé ,  de  t&nnà  et  de 
locomotion;  enfin  de  la  joiliee.  Dm 
l'eumen  de  son  administration  <■ 
matière  civile  il  fait  entrer  celui  4a 
l'organisa  tien  des  tribunaux,  et  par- 
ticulièrement delacourd'éqnit&La 
procédure  criminelle  amène  le  dd- 
veloppement  du  jury  ,  de  ton  ori- 
gine ,  de  son  existence  actnelle ,  dt 
fa  faculté  qu'ont  les  accusa  d'exercer 
un  grand  nombre  de  rriensatiome , 
des  lois  sur  remprisonBeneni ,  et 
enfin  dea  principes  qui  serrent  de 
base  à  l'acie  Habeas  corpus.  Tout 
ces  objets  sont  clairement  discuta 
par  de  Lolme;  mais  iwut-éire  n'a* 
t-il  pas  asscE  fait  sentir  les  impov 
fections  qu'on  reproche  encore  an 
jury ,  et  que  M.  Rubichon  a  relevé* 
d'une  manière  si  piquante  et  si  on- 

Siuale.  Après  avoir  ainii  décrit  lea 
iverses  parties  de  la  constitution , 
la  manière  dont  elle*  *c  balancent , 
et  comment  la  liberté  câiérale,  U 
stabilité  de  l'état  et  le  bonkeur  de* 
sujets  résultent  de  leur  réadi on  réci- 
proque et  coniinueUe  ,  l'auteur  exa- 
mine les  avantages  qui  lui  sont  par- 
ticuliers ;  et  il  le*  Iroove  dans  U 
division  des  trois  pouvoirs  ,  dâu  fe 
droit  qu'a  le  peupV  de  propMer  le» 
lois  ^'il  ju^e  convenable* ,  dau  U 
nécessiiéqu  il  intervienne  daiw«ell«t 
qu'il  ne  propll^l'  |ui  ,  dans  cède 
mcmeiaterveiiliiid  jur  représentant* 
plutôt  qu'en  ni,is>p.  cl  a  ce  sujet  il 
traite  de*  dertiuns   et  du  droit  da 


636  LOL 

résistance.  Il  les  trouve  encore  dans 
la  liberté'  illimitée  de  tout  dire  et  de 
tout  écrire ,  dans  celle  des  deliats  du 
corps  lé(;islatif,  dans  celle  qu'ont 
tous  les  citoyens  de  prendre  une  part 
active  au  gouvernement  ;  dans  Tobli- 
gation  où  est  le  pouvoir  exécutif  de 
suivre  la  lettre  de  la  loi ,  et  enfin  dans 
rinulilitc  d'une  armée  permanente. 
Lorsqu'il  examine  le  gouvernement 
an»^Iais  successivement  sous  sa  triple 
forme  monarchique,  aristocratique 
et  populaire ,  il  le  compare  toujours 
aux  autres  gouvernements  anciens 
et  modernes  connus  et  ronstilués 
selon  ces  diverses  formes.  Il  semble 
vouloir  faire  résulter  de  ces  paral- 
lèles, non-seulement  que  la  su[iério- 
rité  relative  de  la  constitution  qu'il 
examine  est  incontestable ,  mais 
encore  qu'elle  possède  tous  les  avan- 
tages des  autres  sans  en  avoir  les 
vices.  Tels  sont  les  objets  et  l'ordre 
dans  lequel  de  Lolme  les  discute  et 
les  expose  avec  une  haute  supériorité 
cridées  et  de  vues  nouvelles.  Son 
ouvrage  séduit  d'abord  ;  et  il  semble 
t|u'il  est  complet  et  irréprochable. 
Âlais  on  sent  bientôt  que  l'auteur 
s'est  plus  attaché  à  démontrer  les 
«-iv;iiitages  que  les  inconvéïiiens  de 
la  constitution  dont  il  admirait  l'ex- 
cellence théorique.  On  chercherait 
cnvain  dans  son  écrit ,  les  obstacles 
(pi'elle  rencontre  dans  les  mœurs  et 
l'espiit  de  la  nation,  et  les  moyens 
illicites ,  mais  cachés  ,  qui  sont  em- 
ployés pour  en  éluder  l'exécution 
dans  beaucoup  d'occasions  impor- 
îantes ,  tels,  par  exemple  ,  que  dans 
l'institution  des  jurys  ,  dans  les 
élections  toujours  influencées  par  la 
corruption  ;  et  enfin  ,  dans  la  véna- 
lité trop  notoire  qui ,  en  assurant 
au  ministère  une  majorité  constante 
dans  le  parlement ,  seml)le  aussi 
pouvoir  icule  assurer  la  stabilité  do 


LOL 

Tédiflce  politique.  Quoi  qu' 
l'ouvrage  de  De  Lolme 
estimé  des  Anglais.  Opei 
Whigs  lui  reprochent  de  fi 
qui  devrait  être ,  ou  ce  qui 
être ,  pour  ce  qui  est.  PluM 
consultes  anglais  très-verse 
connaissance  des  lois  de  k 
sont  loin  d'ailleurs  de  parta 
ses  opinions.  L'éditeur  du 
de  la  Constiiutionduioy  tm 
gleterrCf  par  Custance ,  i] 
cité  De  Lolme  comme  Tun 
vains  qui  ont  développé, 
moins  de  lumières  que  à 
les  principes  généraux  du  | 
ment ,  et  embrassé  dans  s( 
bic  l'économie  entière  de 
tution  britannique,  ne  le 
cependant  propre  à  rendre 
la  connaissance  de  ces  ma 
De  Lolme  montrait  en  soc: 
prit  gai ,  hai"di ,  d'une  féc( 
puisable.  Peu  d'hommes  A 
favorisés  de  la  nature;  m; 
tout  fait  contre  lui-même.! 
vée  est  remplie  de  stnguU 
mi  lesquelles  on  peut  cite 
n'avoir  jamais  voulu  assi 
cune  séance  du  parlcmeal 
son  long  séjour  à  Londres 
en  fait  l'aveu.  Il  était  pr 
moyens  d'existence;  et  sa 
pécha  toujours  de  sollicit 
obtenir.  Lorsqu'enHu  des 
ges  éminents  tirent  des  r 
dont  le  but  éuit  probabk 
secourir  y  il  fut  impossibl 
vrir  son  domicile  ^  pan 
changeait  fréquemmeut,e 
geait  aussi  souvent  de  DOi 


(f  )  !>•  Loin*  m  cté  «iv»m«iii  a 
t«iir  il«  r£v«m*n  du  |><kuirra« 
teir«  coiupar«  mu%  Conititiillmt 
qu'on  croit  ètro  M.  Litinyatoa  , 
h'i  not"!  «îont^M  par  l'cdilrnr. 
«iiMininlc*  c]nr  plufifora-dca  vrf 
(diit  lia  •oicnl  tond**. 


LOI, 
Q  extcricur ,  ainsi  que 
,  étaient  dcTenus  prcs- 
its.  lin  amour  exlvê- 
idaiice  ,  une  passion 
lepl™r.,l,iei,.»n 
loiir  iine  siK-télc'  iiife- 
vdit  le  plaisir  de  donii- 

(ircril  p.isscr  une  vie 
;  la  pt'iiuric  et  des  liâ- 
tes de  lui.  H  avait  tra- 
.  papiers  |iublics  :  c'e'- 

poiu-siiivi  |»ar  les  bail- 
Diie  a  (tarder  lacliam- 
?  (jiiiitcr  l'AiifîlL'ierre, 
reçut  quelques  secours 
des  fonds  lillci-aires 
d).  M.  d'Israeli  a  paye 
^es  plein  de  senliineal 
de  De  l.olme  dans  ses 
f  ailleurs.  D — 7. — s. 
;  \,r  l'tievalier  Robert 
If  pa\s  dri.icjic,  vers 

d.-,u.Lildcvij.t  ado- 
iLirc-;,.fli,i;leFiaii.-e, 
,c,-pa,v,  .ua Vêles 
lurent  f.iiles  par  dau- 
es,  Apri'S  avilir  c're 
leul  au  ,sii';;e  de  Bi'rj;- 
r.,t  p.r..p,e  n,,eveli 
ide   p,,Mi..  <i,-  SON  d.i- 

rlde  M,ie>liicl,l  ;  f.it 
i.viMu  à  l-..vpediliou 
\\eslpl.,dic,  eUrçLit 


()uadclui:l./;i.Jil:/ 


[.OM  6I7 

<-.';«  sur  f  Vrt  nUlitaint,  U  Haw, 
i^fi'j ,  in-8".  11,  Les  Âlilitairei  aif 
JWâ  lia  Gan^e,  i^7o,a«rol, in-B". 
111.  Hechercbes  d  aiUiffuitès  mUi' 
(ai/V£,avec  une  défense  du  chevalior 
.le  Fuiard  ,  Paris ,  1770,  in-4".  IV. 
Défense  du  ehcvauer  de  Folard, 
Uouillon,  i77G,iii-8".(  r.FoLAaDct 
(iL-iscuAHDT.  )  V.  Recherches  sur 
les  influences  solaires  et  lanairci, 
expliquées  d'après  Moise  et  la  BîliJe 
contre  les  sysiêmcs  de  Copernic  et  de 
r^ewion  ; — surles  influences  cêlesiet 
du  magnétisme  universel,  et  sur  U 
magnétisme  animal,  que  l'auteur 
trouve  pratique  de  tentjis  immémo- 
rial à  la  Chine;  —  sur  V instrument 
dit  héliopl ,  inventif  par  de  Soraaj 
pour  donner  astrono iniquement  U 
longitude  en  mer ,  par  le  soleil ,  au 
méridien,  contre  le  sentiment  de  La- 
lande; — enfin,  sur  deux  nuij-ent , 
déduits  de  faits  historiques  et  d'aïu- 
loi;ies  physiques  pvur  puîicr,  en 
pleine  mer,  de  Veau  douce  et  pota- 
ble, 4  parties  en  un'Tol,  in-S".,  1 788. 
Lcsdeux  dernières  parties  sont  moins 
systématiques  parleur  objet,  que  le* 
deux  premières  ,  traitées  nypothétj- 

Ïiement  et  connues  dans  les  terme» 
une  mclaphysiquequi  fait  tort  aux 
notions  de  pnysique,  mêlées  uis 
idées  de  cosmologie  ancienne  dont 
l'auteur  s'appuie.  M — u  j,    . 

LOMAZZO  (  Jeah-Pjiul  ),  pcio- 
ire,  et  savant  italien,  né  à  Milan,  le 
^G  avril  i338,  d'une  famille  disiin- 
{;uée  du  bourj;  de  Louiazio ,  près  de 
Oimc ,  apprit  la  peinture  dans  l'a- 
leliLT  de  J.  B.  de  la  Cerva,  dûcipU 
deGaudencefcri.iM.  /..,.  l,*Mno 
el  f.ArutNCt  ).  Lieu- «N.M  d.ins  l'é- 
lude des  helles-lrtlre'. , rt  -im 


uiJin; 


m!e.  il  cld- 


mémc  tiHi|rt  )j  p»Jinic  et 
1.1  piniure:  mait  pi-nrtre  i\r.  relie 
Tcrite  si  bien  mise  i-u  honucur  dau» 


633  LOM 

Fëcole  lombarde  par  Léonard  de 
Yinci  f  que  la  connaissance  de  l'his- 
toire, des  tnœnrs  et  des  costumes  de 
tous  les  peuples  anciens  et  modernes 
est  ne'cessaire  aux  peintres ,  il  IVtu- 
dia  avec  une  sorte  de  profondeur , 
et  joignit  à  cette  étude  celle  de  la 
géométrie  et  de  la  physique ,  prin- 
cipalement en  ce  (pu  concerne  l'op- 
tique. Pour  comple'ter  ses  ëtudes 
dans  tout  ce  qui  appartient  k  un  vé- 
ritable artiste,  il  parcourut  l'Italie, 
et  en  rapporta  une  grande  connais- 
lance  de  la  manière  des  dilTércnts 
maîtres ,  aycc  un  accroissement  d'é- 
rudition ,  et  un  coût  encore  plus 
décidé  pour  les  belles-lettres.  Tantôt 
on  le  voyait  peindre  à  Milan  ;  et 
tantôt  il  présidait  une  académie  de 
savants  et  de  beaux-esprits ,  qui  s'é- 
tait formée  dans  le  Val  de  Bregno , 
près  du  lac  de  Gôme.  Il  fut  un  de 
ceux  qui ,  par  leurs  compositions 
poétiques,  aonnèrcnt  le  plus  de  cé- 
iel)rité  à  cette  académie.  Ses  talents 
en  peinture,  et  la  justesse  avec  la- 
auelle  il  appréciait  les  productions 
des  autres  artistes,  le  firent  appeler 
à  Florence  par  Gosme  de  Médicis , 
oui  l'établit  gardien  d'une  galerie 
dans  laquelle  u  y  avait  plus  de  qtu- 
tre  mille  tableaux ,  suivant  le  témoi- 
gnage de  Lomaszo  lui-même  ;  ce 
qui  contribua  beaucoup  à  lui  procu- 
rer cette  vaste  connaissance  des  ou- 
vrages de  tous  les  peintres ,  qui  ca- 
ractérise ses  écrits.  Jérôme  Cardan 
avait  cru  voir ,  dans  ses  calculs  d'as- 
trolone,  que  Lomazzo  deviendrait 
aveugle  :  et  pour  cette  fois  les  pré- 
dictions de  l'astrologue  ne  furent 
point  en  défaut;  car  Lomazzo  perdit 
réellement  la  vue  à  Tâge  de  3à  ans^ 
fi  l'on  en  croit  Argelati  (  De  Script. 
Mediol.  ) ,  Bianconi  (  Guida  di  Mi- 
lano  ) ,  et  l'abbé  Lanzi,  oui  n'a  parlé 
que  d'après  eux.  Cependant  Oriandi 


LOM 

(  jiheeeiariopUtorico  ) , 
même  de  t753,  corrigée 
tée  par  P.  Guarienti,  ] 
Lomazzo  ne  devînt  aven 
âge  très-avancé  ,  et  peu  < 
vaut  sa  mort.  Mais  comi 
s'est  trompé  d'ailleurs  s 
de  la  naissance  de  Loin 
fixe  à  1 558 ,  on  est  fond* 
aussi  peu  exact  sur  celle 
de  cet  artiste.  Une  méda 
en  son  honneur ,  en  1 56* 

Selali  a  vue  dans  le  Musé 
e  Bréra  de  Milan ,  port 
mazzo  avait  alors  aj  ai 
ann.  xxiii,  MDLX,  S 
on  voyait  une  colonne  q 
d'une  mer  orageuse  ne 
ébranler ,  et  cette  légenc 
fulmina  avaritiœ  conta 
nait  de  peindre  ii  fresque 
fectoire  des  religieux  o 
de  S,  Maria  detia  Pae\ 
une  copie  de  la  cène  d 
de  Vinci  ;  et  la  devise  av 
me  semblerait  indiquer 
cutions  occasionnées  pa 
de  ceux  pour  lesquels  il 
cette  peinture.  On  pom 
penser  que  son  père,  o 
toine ,  désapprouvant  le 
avait  pris ,  et ,  se  montra 
parcimonieux  à  son  ^ar 
citait  de  flchenses  traça 
surplus,  Lomazzo  en  éi 
mage  pr  l'estime  publiqi 
tre  médaille  lui  fut  dëcen 
voyait  encore ,  en  1 74^  • 
vant  biographe  Mazzud 
il  reçut  de  ses  contempor 
moignaces  d'estime  cC  d* 
de  tous  les  genres.  Les  pi 
poètes  le  célébrèrent  dans 
Sigismond  Foliani  fit  en» 
un  poème  latin  ;  Bemar 
et  J.  B.  VÎBConti  lui  en  « 
chac  en  itdiai;  Li 


LOM 

i  Gandini ,  François  Biit- 
i".  Viscomi ,  Bernard  Bal- 
ion  Alluni ,  etc.,  etc. ,  le 
également  dans  leuis  poé- 
lOges  étaient  *i  peu  1e  rë- 

cDthoiuiasme  de  circons- 
,  dam  les  siècles  suivants, 
rvnouvelcs  par  des  écri- 
judicieus,  tels  que  FoDla- 
eloqueit  zaùaliana),  Cies- 
')eUit  iiolgar  Poesia,  vol. 

C.  it  )  ,  Muriggia  (  De 
diol.  ) ,  Gtilino  (  Teatro , 

P.  Bûsca  (  De  Orif.  et 
Uoth.  Ambroi,  ) ,  Pinclli 
^ro),  et  par  tous  les  Ita- 
nt  publié  des  Vies  de  pein- 
rillante  imagination  ,  relte 

perspicacilé ,  ce  charme 
;e  ,  que  Baldini  trouvait 
azzo  delà  aveugle ,  attes- 
êtait  alun  dans  toute  la 
;  son  çcnie  ,  ci  par  cddm- 

Dcur  de  r.ige.  Il  supporta 

me  plus  utile  aux  progrès 
ic  ne  l'aurait  e'te'  son  piii- 
jeilUnl  en  son  esprit  tout 


i  compare'  des  œuvres  de 
cintres,  il  dicta  le  Traité 
rc  le  jiliis  important  et  le 
|>let  qui  ail  paru  jusqu'à  ce 
1  en  excepter  ce  recueil  de 
i  de  Léonard  de  Vinci  que 
lu   Fresnc   publi 


i{i5i, 


a-fol., 


e  ce  crand 
'^nj'eî  Vi?ici  ).  Celui  de  l-o- 
iruie'cé  dans  toute  la  chré' 
un  bref  de  Grégoire  XIII, 
n  privilé};e  du  roi  d'Espa- 
(impose  de  sept  livres.  Le 
raitc  des  proportions  consi- 
Q-scuIgmcnl  dans  \u  hom- 


LOM  OS9 

m»,  mais  encore danj  les  chenox, 
et  dans  les  diifércntes  parties  de  l'u- 
cbilecture.  Au  secottd  livre,  on  I'bi^ 
leur  s'occupe  des  monremeiits  , 
comme  expressions  des  affertioni  do 
l'ame  ;  la  différence  avec  loquello  we 
manifestent ,  au  dehors ,  le*  pMiioiu, 
suivant  les  occasionsetlescaradirei, 
est  détaillée  avec  beaucoup  de  fti- 
cision.  Les  couleurs,  conaiiUrées  co- 
tre elles  sous  le  rapport  duHtqM, 
et  dans  leur  em{doi  «oui  un  rapport 
moral  et  philosophique ,  forneat  le 
sujet  du  troisième  livre.  La  limîire, 
ses  eflcis  directs  ou  réfléchis  nir  les 
diSérents  corps,  et  la  oianière  dont 
elle  doit  être  oîslribnee  ea  peinture, 
sont  exposés  d'une  fan»  tris-ins- 
truclive ,  su  quatriène  livre.  Le  da- 

![uicme,  consacré  k  la  perspective, 
ait  admirablemenl  seUÎr  ce  fut 
gagn»t  on  pwâcBl  les  njroM  vi- 
•uâs,  suivant  les  dislances  et  ks  dif- 
férents points  de  vue.  Là,  exprimant 
son  indignation  contre  ceux  qui ,  dé- 

Sositaires  de  quelques  manuscrits 
'autrui,  s'attribuent  ce  qu'ils  rpuï- 
sent,  il  publie  comme  étant  du  Bra- 
mante ceux  qu'il  a  de  lui  sur  se« 
trois  modes  de  perspective.  Dans  le 
siiièuie  il  examine  l'art  de  la  con- 
jtosiiion  en  peinture,  ctceluidcro^ 
doDoance  des  choses  :  rien  n'est  plut 
riche  en  excellentes  doctrines.  An 
septième,  entrant  dans  le  détail  d« 
compositions  historiques  et  mjtbo- 
lo^ques.et  considérant  tous  les  étret 
qin  peuvent  entrer  dans  mm  compo- 
sition ,  il  indique  d'une  manière  sAn 
comment  chacun  d'eux  doit  ttrero» 
présenté.  Partout  les  csempk*  vie» 
nent  à  l'aj^ui  des  préceptes  ;  et  en 
exemples  sont  lires  des  ouvra^  da 
4i5  artistes  en  tout  ^mn- .  cnw  et 
jugés  dans  le  cours  <1(-  l'uuvrage.  iOa 

■  y  trouve,  dit  I.auti,  d'excelleulas 

■  thriorisSi  d«  notice*  bistorifuM 


i 


r.oM 

e  de  pli]5,  qui  n'c\iMe  Aam 

I  été  trailuil  ru  niichis  iMr 
k.t.onJrPS,ij.Aii,-fol.r.e 
-livrcaele  tra.l.Plifr..it\Mis, 
ic  par  Hiluirc  Patler ,  sons  ec 
Cfaité  d  '  la  propurlion  na- 
et  arlificielle  des  ihasrs  , 
se,  1649.  i"-f"l.  ''vcc  figures: 
rcs  livres  n'eut  jamais  elë 
s  ;  el  ,  a  mesure  ij'.i"  la  pcin- 
dege'nc're  ,  les  jii'iiitrcs  ,  par 
raiûinirproprr,  ..lit  repousse 
cnplusrl.<iis  l'oubli  le  traire 
a47./u.  Ci-|ieiidaiit .  [out  re  c[iii 
il  de  roini\  sur  le  incir;il  de 
par  I/iii>  .>'' el  aiiti'cs  altistes 
tëirll  .sur  1,1  peinture  ,  est  un 
Dt  cl.iutlesliiiemfiil  fait  à  cet 
;e.  11.  /Umt  varia  dii-ise  in 
Ultri.  Mll,.u.  i(i87.  in-Zj".  ; 
I  que  raiiU'iii' .  imitaiil  dans  sa 
appelleut 


chi. 


■    Ile, 


■.■l.,.Weul'li<,iiiieuj.leUi.-u, 

'■ur^,'l.s'mm1res.iIesM-ulp- 
ldr.:Mrl,ite.les.  m.   fila  di 


'ella  funiift  drIU  l/ioe  ,  Mi- 
,-..,i',  m-',''.  ;nuïia;;elir.>.les 
■s  V'-'-'--  cl  l'I^'i-i  .  '■<■  ''<^il"'  J 
iiarul  lie  Me,!!.  1>.  V.  Idt-tt  dtl 
0  dAlu  ,.HU,r.i  .  >i,i.i.i,.JS'|, 


:cl,  ,.i>...-hilii-^na  mil.mne  . 
M   dva   val  de    tU.'i^n  {  par  l< 


Ion  que  l'assure  Piccioelli  qui  a  fait 
connaître  cci  ouvrage  et  le  suivant , 
sans  dire  ui  le  lieu  ,  ni  l'aDoée  de 
leur  impression,  VIII.  Esposiliono 
sopra  il  Iraltalo  dtl^ arte  délia 
piltura.  Lazare- Aiigu^aCiR|Ia(r^07. 
GoTTA  ) ,  dans  ses  ^dij^s  ,  res- 
tées inanuscriles  ,  à  iàS' MusiFum 
Novariense,  dit  qu'il  possédait  un 
cahier  de  poèmes  de  Lomazzo  ,  eu 
latin  et  en  italien  ,  également  iné- 
dits. G— N. 

LOMBARD  (  PiERBE  ),  surnomma 
le  Maitre  des  sentences  ,  était  né 
au  douzième  siècle,  de  pareiiUî  pau- 
vres et  obscurs,  dans  un  bour);  de 
la  I.ombardie  pria  de  Notare.  Ses 
heureuses  dispositions  lui  mériièrent 
un  protecteur  ,  et  un  l'envoya  faire 
SCS  premières  études  à  Bulo^e  :  it 
passa  ensuite  en  France  ,  «vec  uaa 
leitrcde  rccomroandalion  He  l'cvé- 
que  de  Lucqucs.  Phre  k  l'r'rote  de 
Reims  ,  par  saint  Bi^rnard  .  il  y  (il 
de  (grands  progrès  dans  les  sciences 
qu'on  cuilivait  à  cette  époque.  Delà, 
il  se  rendit  à  Paris  ,  attiré  pr  U 
célébrité  des  professeurs  de  l'univer- 
silc  :  il  se  proposait  d'y  passer  quel- 
ques mois  seuiesneni  ;  mais  le  plaûir 
qu'il  goûtait  avec  des  condisciples, 
animes  de  la  mfine  ardeur  pour 
l'élude ,  le  détermina  à  s'y  fixer.  On 
croit  i^u'il  est  le  premier  nui  ailreçu, 
à  l'université  de  Paris ,  le  grade  de 
docteur.  11  fut  pourvu  d'une  chaire 
de  théologie,  qu'il  remplit  plusieurs 
anuées,  avec  beaucoup  de  tiKCèt  : 
cnlin  ,  il  succéda  .en  1 1 39  >  i  Thi- 
Umt  ,  évêque  de  Paris  ;  et ,  pendant 
le  jwu  de  Icmp%  qu'il  ocrup*  c« 
siège  important,  il  se  foudiusit  avec 
beaucoup  dv  s.-igesse  i-t  de  mndntie. 
Il  mourut  ïr  -lu  juillet  1  itjrt  ,  et  fut 
inhumé  dam  l«  ekicur  de  l'égliK  4c 

4' 


64o  LOM 

3»  fort  intëressantes ,  de  judicieuses 
»  observations  sur  la  pratique  des 
V  meilleurs  maitres,beaucoup  d'ëru- 
»  dition  sur  la  mythologie, sur  This- 
»  toire,  les  mœurs,  les  costumes.  » 
Comme  cet  ouvrage,  trop  savant,  trop 
substantiel  pour  de  jeunes  élèves, 
pourrait  les  décourager ,  Lanzi  ne 
leur  en  conseille  pas  la  lecture,  a  Mais, 
»  conlinue-t-il ,  les  maîtres  avancés 
»  dans  Fart  ne  peuvent  se  dispenser 
9  de  le  méditer;  et  ils  doivent  en 
»  faire  lire  les  meilleurs  chapitres  à 
»  ceux  de  leurs  disciples  qui  ont  le 
D  plus  de  pratique  et  qui  paraissent 
»  véritablement  inspires  par  le  gé- 
»  nie  de  la  peinture,  parce  qu'il  n'est 
»  pas  de  livre  plus  propre  à  fécon- 
«  (1er  Tcsprit  des  jeunes  gens  en  idées 
«  de  peinture  pour  chaque  sujet,  à 
»  les  inspirer  plus  heureusement, 
»  à  les  instruire  de  ce  qu'ils  doivent 

»  savoir »  Loin  de  ressembler 

aux  maîtres  qui  mettent  une  si  ridi- 
cule importance  à  se  faire  copier 
par  leurs  élèves, Lomazzo  avait  pour 
maxime  qu*un  jeune  artiste  court  le 
risque  de  perdre  ou  de  détériorer 
5(m  lalriit  eu  imitant  les  peintures 
d'autrui,soit  par  des  co]ùcs,soit  par 
des  calques.  Il  veut  que  le  peintre 
\\>Q  à  être  original,  en  créant,  à  lui 
seul,  dans  son  esprit,  toutes  ses  com- 
posi lions ,  et  (ju'il  ne  se  permette  de 
copier  que  les  objets  de  détail.  Il 
avaitscnti  le  prix  deroriginaiité,dès 
r.îgc  de  viii'^t-dcux  ans,  lors  même 
qu'il  pcijijnait  sa  copie  de  la  Cène  de 
Léonard;  car  en  respectant  les  per- 
sonnages, il  s'était  permis  des  varian- 
tes singulières  dans  tout  le  reste  (  i). 
Ses  conipositioiLS,  bien  conçues,  at- 
taclient  par  la  nouveauté  même  bi- 


(t)  La  Jeicription  de  ci*Cte  copia  comparée  à 
r<>rigiii4l  ««i  lu  à  la  pafce  loA  J«  VKssat  fiiuo- 
riqu^  ,  /■syrpfo^i'{/Hef  sur  le  t  énacU  ée  Ztf'»- 
tard  d€  f^inci,  Milau ,  Mn,  roJ.  ia.»-. 


LOM 

zarre  de  ses  idées.  Telle  est  sa  grande 
fresque  y  représentaul  un  Repas  en 
maigre  f  dans  le  réfectoire  des  Augos- 
tins  à  Parme,  et  V  Offrande  de  Md- 
chisedech  chez  les  chanoines  r^uliers 
de  Santa  Maria  délia  Passione,  a  Mi- 
lan :  la  beauté  de  ce  dernier  morceau 
avait  décidé  ces  religieux  à  conrn'- 
tir  le  réfectoire  en  Libliothèqoe  ; 
mais,  depuis  leur  suppression , ce 
local  est  devenu  un  collège  dedinsf 
et  de  musique.  Les  autres  laUeaux 
du  même  artiste  les  mieux  conser- 
vés, sont  le  Christ  au  jardin  des  OU- 
vicrs,  dans  l'église  paroissiale  de  S, 
Maria  de'  Servi,  à  Milan;  cC,  dans 
celle  de  St.-Marc  de  la  même  villf , 
une  f^ierge  tenant  swr  son  seim 
f  Enfant' Jésus  qui  tend  les  elejsà 
saint  Pierre,  Les  autres  peintures  de 
Lomazzo  nesont  plus  connues  ^pir 
la  notice  qu'il  en  a  donnée  d»s  fis 
poésies  intitulées  :  Grotesdu.Sênt 
cju'il  écrivit  lui-même  en  versiOolEi» 
autoriserait  à  croire  qu*il  panùtà 
un  âge  avancé  ;  mais  on  ne  cooiult 
pas  1  époque  de  sa  mort.  On  Toit  pir 
une  édition  de  ses  écrits  dirine  pir 
lui-même,  qu'il  vivait  en  i59i;il 
tout  indique  ou'il  mourut  i  la  findi 
seizième  siècle  :  il  était  encore  ci 
réputation  vers  le  milieu  du  dix-hn- 
tième,  dans  la  galerie  desgnids 
ducs  de  Toscane,  oii  l'on  moalnit 
un  très-beau  portrait  de  lui ,  pût 
par  lui-même.  Ses  productions  IÎB^ 
raires  sont  :  L  Trattaiodelim  Piltt 
ra  divisa  in  selle  libri,  Miiao.  f  58|, 
in-4«.  ;  réimprimé,  en  1583,  a 
1 590 ,  dans  la  même  ville  ,  avec  ce 
titre  :  Trait ato  delV  arte  delta  jà- 
tara,  scultura  ed  architetturmmi 
vil,  volume  in-4<^.  de  700  pa»:hl 
deux  dernières  éditions  conliaaail 
quelques  augmentations  ;  et  roi 
trouve,  dans  un  manuscrit  de  liU" 
bliothèque  de  Smith ,  k  Y 


•  tradui 


iii=lai 


par 


T.onJrp5,i5((8,iii-ful.L 

trcatile  trail.  en  fr.inç.iis , 
)jr  Hiliiirc  Pader ,  sous  ce 
lité  il  ■  la  proportion  na- 

artificielle  des  ikmes  , 

I G4!),  iii-fol.  nvcc  (ipircs  : 
livres  n'oiil  jamais  tite' 
i\  ,  a  mesure  iji.e  la  pcia- 
;eiiere  ,  les  ])i'iiitrts  ,  par 
luiiiir-jiropre,  ont  repousse 

pliis.lai.s  l'oobli  lcti';iitê 
1.1).  G'pciidaiil ,  loul  ce  (Mil 
W  iui,.|.v  Mir  I,^  moral  de 

I.aiii    11' et  autres  ailisics 

cl.uidcsliiicinrut  fait  à  cet 
11.   m<ne  varie   diiise  ia 

i.  Milan,    iG87.iii-4".  ; 

le  l'aiitt-iir  .  imitant  dans  sa 
i\iic  la  |Jtiii!r«  a|i[M;llent 

l'iosesrnl'IiuniieindcUièu, 
iMiTC'-i.  d.-s  princes  ,des 
'-,<Knnn1rcv.drsscLilp- 
L-sanliltertes.  m.   1,1.1  M 


■ciuUi 
llimi-  ,-ari,-  .  Cl,:. 
,li-He  !/«.(• .  Mi- 
,;nuvras.>Urrd,.s 
l.ili;,-i  .  et  <le.lie  - 
ci,.  V.  hU-adel 
'5H',, 

at.  \  I. 

In,  vil  -le    Hn-^n  [  \w-  le 
Z..v;.it;n,,N..Ul|.rés.|uval 


I.OM  f.',.i 

plusiLiir^  poèiiios  eu  dialecte  loiia' 
uais  iisîli!  îUus  celle  académie ,  sr- 
lun  que  l'assure  Pîccinelli  qui  a  fuit 
cimuïilrc  CCI  ourrage  et  te  suiTsnt , 
sans  dire  ni  le  lieu  ,  ni  rinnee  de 
leur  imprc5.iiun.  \]II.  Espositione 
supra  II  Irattato  49ltarte  délia 
pillara.  Lar.are>Aiigut|j.n,QtJla( /'c,} . 
CoTTA  ) ,  dans  ses  aïkÛUkriis  ,  res- 
tées niaiiuacrites  ,  h  iùS' Aluta'um 
Novariense,  dit  qu'il  possédait  nu 
cahier  de  potniea  de  I^iilUMU  ,  eu 
latin  et  eu  ilalicn  ,  égaleuienl  iué- 
d.tï.  G— ». 

LOMBARD  (  PtKnne  ) ,  sumummë 
le  Maître  des  senteiwes  ,  e'iait  né 
Ail  duuMèrae  siècle,  de  {urents  pn- 
vrcs  et  olucu»,  d^ns  un  bourg  de 
In  l.uitibanlie  {vëado  Novare.  Se> 
lienrenses  dispos îtiotis  lui  méritèrent 
un  jiroterteiir  ,  et  on  l'envoya  faire 
ses  première*  études  i  Bob^  :  il 
pasM  eiisuïle  en  France  ,  avec  uiio 
I,.|l.<Ml.-m-,'im,n,.,l.,iio„    Hv  IV*.-- 

,,,„.. Ir    l,:,..l.i.-v    M  <.,..,    l-,.,„|,-.k- 

Reims  ,  par  saint  liemard  ,  d  y  fit 
de  (;rands  progrès  dans  les 

Ïii'on  cn'livait  à  celle  époque.  1 
se  rendit   à  P-iris  ,   attiiè   p, 


,  MU. 

.iiis   la 
eforni 


u  d.-ni 


'..  Milan,  |->H'.i-l  i'iH,|  : 


I.    i(l»7.    \ll.    AcCiUlcma 
nlle    ,U   Brc^nn  ,    wii    >gnl 


célébrité  des  | 
site:  il  se  pi  II 

,|.,.-.  ■  ,i 

I'-,-";'"'' 

qiiesmoisseii 

lank.  [.la,^n- 

qu'il  goûtait  ;: 

lïr.C    ilr,  . 

i-otidiiciples. 

animes   de    1. 

ardeur    pour 

rèliide,le(1< 

tcnu^iia  il 

s'y  User.  Oa 

croit  qu'il  e-il 

le  prcdiie 

rqm  ait  reçu. 
Je  crade  de 

à  l'universit-^ 

de  Pari* 

docteur.  Il  fi 

it  pourvu 

d'ut.echai.-e 

de  theologi(?. 

qu'il  renipUt  plusieur» 

■  bejucou 

p  Je  suee-M  : 

ennn  ,  il  succAla  .  en  i 

'.:b,àThU 

l],1llt  ,  évêquc 

de  Pari» 

:  et ,  pendant 

le  peu  de  U 

imps  qui 

1   oceup    ce 

sieue  import' 

ihl,il.el 

conduisit  a*«G 

iH-aucoupde 

M'-i^H'  et 

de  modestie. 

Il  mourut  le 

XMuaiel 

itlio.el  fut 

iubumi!  da»*  le  cbu^ui 

■  de  l'rçli»*  de 
4> 

^ 

64^  LOM 

Saint-Marcel ,  où  l'on  voyait ,  ri  y  a 

Suclques années, son  tomocau  dëcorë 
'une  epitaphe  tres-honoiable  (i). 
La  facnltëdethe'ologie  a  toujours  eu 
en  vénération  la  mémoire  de  ce  sa- 
vant prélat  ;  et  chaque  année  elle 
faisait  célébrer  une  messe  le  jour 
anniversaire  de  sa  mort.  On  a  de 
lui  :  I.  Un  Cours  de  tbcologie  sous 
le  titre  4^:.  SmUentiamm  Ubri  iv  , 
Nuremberg,  1474  ('>i);  Venise,  i477> 
1 4B0 ,  1 4B6 ,  in-folio  :  les  premières 
éditions  sont  encore  recnercbécs. 
Maljjré  les  erreurs  qu'il  contient  (3), 
cet  ouvra|;c  a  joui  long-temps  de  la 
plus  grande  vogue  dans  les  écoles  ; 
il  serait  impossible  de  citer  toutes  les 
éditions  qui  en  ont  paru  dans  le  xvi*. 
siècle  (4  )  :  le  nombre  des  commenta- 
teurs qu'il  a  eus  est  immense.  J.  Pits 
ouPitseus  en  comptait  cent  soixante, 

Sarmi  les  Anglais  seuls  ;  l'abbé  Racine, 
eux  cent  quarante-quatre,  en  tout,  et 
le  comlc  Saii-Raphacl  presque  uiiefois 
autant.  Les  deux  plus  célèbres  sont 


(t^  C«it«  épitaphc  porte  que  P.  Lombard  mon- 
rul  le  kiii  ilttiknlenJei  iP^oat  (  ao  juillet)  n64| 
■iaUuii  lait  que  Maiiric<>  daSiiU)-  fut  rlu  et^uo 
d«  Paris  ,  en  1160  ^  et  la  plupart  df-a  critiqu-s  e« 
ont  couclii  que  la  data  de  1164  arait  ^té  aionléo 
à  l'épitaplu-.  Capendaut  !«•  rcdactcura  daa  Mi' 
moires  de  Tréx^oux  rourniateut  ua  antre  mojren 
du  résoudre  cette  diiliculté.  •  Me  pouiiait*il  paa 

•  4tre,  diaiint-ili,   que    P.   Lombard  eût  quitté 

•  l'ipiacoDat ,  en  1160  ;  qu'aloia  Maurira  de  6al- 

•  lylui  eût  luiD^dé,  et  que  Piètre  l'étant  retiré 

•  au  faubourg  Saiiit-AIrtiii-Ijjr  euitmoit  en  iié41 

•  Ne  aoiait  ce  puiiit  inime  p«r  cette  laiaon  qu'il 

•  •  *i*?   enlcrt<«  dans  Truliie  de  Saint-M«rc«l  ?  e 
{Mimotrts  de  Trévoux  ,   noT.  r6^,  p.  x%\%  ) 

(a)  Cirite  «édition  est  cilié  non-seulement  par 
Kaiitaire  ,  mais  par  S.iuliert  m^me  ,  Wstoria 
BihUotheiit  N>n'hergnsis  ,  Nuremberg , 
1643,  iM-B4,  pag.iai». 

O)  l/abb^KaLine,  dan«  100  Abrégé d*V hit- 
toirr  r^cléfiasttque  (  tom.  »  ),  lui  rlfpr^ch• 
iuoqn  A  vin|>i-Biz  errciitaj  J-an  de  Cornuuailiea, 
enn  .lisciple  ,  ni  l'iibbe  Juacliim,  n'un  avaieut  paa 
tant  reniurqu  -.  Dans  un  endroit  ,  P.  Lombard 
oxannincai  J«a  -<^hr. ,  comme  homme,  était  uue 
personne  ou  quelque  vlioae  ,  Ht  il  dn  ide  qiio  co 
".*'*'*  P*«  quelque  cboco  (  r.on  ett  aiitfuid  ). 
Celle  singulière  conclusion  lut  condamnée  par 
J«  fOiiriU  dn  Tours,  eo  ii63,  et  par  le  rupc 
AI.  v,iu.li«  m.  »        #-  I    r 

(4.  C*"»  ou\ rage  fut  eiico|;f  réîmprimt^plnsieurt 
r^Ji»  dnii*  In  dijL-s.>pti^iae  ii^cle.  I-..-*  dernii^ra  «ii' 
»«•«  parjMt  être  «olie  d«  Ueuco  ,  16*-,  iu  4*. 


LOM 

Saint-Tbomas  d*Aquin  et  Estius.  Oi 
trouvera  une  analyse  très  étendue  de 
cet  ouvrage  dans  Vl/ist.  liîtêr.  de 
France,  tom.  xii ,  et  dans  YHisUde» 
auteurs  ecclésiastù/.f  "par  D.  Ceillier, 
tom.  xxiii.  Pierre  Baudiu  ou  Ban- 
diuus ,  contemporain  de  P.  lombard, 
en  avait  fait  un  abrégé,  qui  est 
resté  long-temps  inconnu  ;  Chelido- 
nius  ,  abbé  des  bébcfdictius  ëcossus 
à  Vienne  y  en   ayant  retrouvé  um 
ancienne  copie  ,    ûi  imprimer  cet 
ouvrage  en  1 5 1 9 ,  iu -folio ,  avec  uae 
dédicace  à  l'empereur  Maximilien', 
dans  laquelle  il  accuse  P.  Lomlunl 
de  plagiat  ;  mais   Terreur  où  était 
Ghélidonius  a  été  reconnue  depuis, 
et  P.  Lombard  justifie'.  IL  Guu3é 
in  psalterium  Davidisy  Nuremberg , 
1478  j  in  -  folio  ,  première  ëdilioa 
très-rare  j  Paris,  iSiS,  i537,  i54i, 
in-folio  :  l'auteur  a  inséré  dans  et 
commentaire  la  Glose  inierUnémn 
d'Anselme  de  Laon.  IIL  Commoh 
taire  sur  la  Concorde  étfongâime, 
1483  et  i56i ,  deux  éditions  otén 
dans  VJiist.  littéraire   de  Fremt, 
IV.  CoUectanea  in  omnes  D.  Pmli 
epistolas,  etc.,  Paris  ,  1 535 ,  i537 , 
in-fol. ,  et  réimprime  plusieurs  foii 
in -8^.  Les  ouvrages  suivants  SMt 
restés  manuscrits:  Glose surleUm 
de  Joh  ;  —  Sermons  pour  les  H* 
manches  et  les  fêtes  de  ttamée; 
—  Deux  Lettres  ;  —  une  Méthoiê 
de  théologie;^ et  enfin,  son  Ape- 
loj^ie,  pour  se  justifier  de  raccosatiM 
de  nihilisme ,  portée  contre  lui  pir 
Jean  de  Comouailles  ,  l'un  de  sa 
disciples,  qui  parvint  à  le  faire  coa- 
damner  par  le  concile  de  Toun.  Oi 
peut  consulter,  pour  plus  de  délaib, 
Tiraboschi  Istor.  letter. ,  tom.  in, 
p.  3oi  et  suiv. ,  et  les  PienumtÊd 
illustn,  tom.  r^  W— t. 

LOMBARD  (  JEAZf-Louis  ) ,  u» 
vaut  professeur  d'artilleiie,  nafiit 


I,OM 
lourgrn  iij'iS. Avide d«loure 
le  cotiiiaissaDCM,iiriit,à  i8 
;ii  doctcjr  en  philosophie  à 
site'  de  Slrasbuui^  :  il  réuuis- 
cullure  des  sciences  niaihê- 
s  el  physiques ,  celle  de  la 
des  lan(;ues  anciennes  el  mo- 
de l'archéologie  même  et  de 
>rudcnce.  Reçu  ,  vers  1 743 , 
au  i-onseil  aouverain  J'Al- 
p.irlit  pour  Paris,  oii  il  em- 
iialrc  années  à  se  pcrfcclion- 
is  les  connaissiinces  qu'il 
'quisFs  :  ce  fut  au  I>out  de  ce 
en  1717,  qu'il  se  fil  rece- 
)cat  au  parlement  de  Meli , 
lequel  il  pkida  plusieurs 
ivee  quelque  dtïtincliun.  Il 
Il  à  Metz  connaissance  arec 
d,  s^tvanl  professeur  à  l'e- 
i-nillerie  de  celle  ville;  il 
I  >nain  de  sa  fille,  el  la  rési- 
de sa  place,  à  laquelle  il 
une  ,-r.  1748.  Ce  fui  alors 
jcprillatrdducliundes  A'ou- 
'riiicipci  d'artillerie  de  Bcn- 
iiLins.Lun  ouvrage  que  Léo- 

■■      'c(i). 


LOM 


613 


cpai 


783.  s, 


r  l'iincijiCid'artilU- 
tr.i.lnili  di'  r;illcni.iiid,  avec 
:-.Dijon  ell'dri>.  Jomherl, 
iS.  Celle  li.iduclion  jianitsi 


Ker 


u.qiii. 


ail  a 


de  fnirc  pa-siT  ilans  notre 
e  travail  ilc  IWhius  et  d'Eu- 
il   abanJoniia   son  onvra''e. 

|>luN.  I.uinb..rd  ajouta  au 
.adurli.iu  d<s  .\owAk-s  ex. 
■>  lailrs  à  Ifotwich  [-i) 
■•naU,rle^-,-ilt.-.f.i„,lialei 


des  boulets ,  el  telle  d'un  extrait  de 
la  Dissertation  d'Kuler  sur  l'expU- 
cation  des phènomt-nes del'iiir{i')i 
il  y  joignit  aussi  d'excelleules  noies. 
En  \',^Q,  lorsde  réiablii.iemeni de 
l 'école  d'ariillerie  d'Autonne,  Lom- 
bard y  fut  envoyé  pouryoccupemna 
cliaire  de  professeur;  placequ  il  rem- 
plil  avecdistiuctioo.jusqu'Âsa  mo'rl, 
anivée  le  1".  avril  170^.  C'était 
pour  donnera  ces  écoles  un  cours  de 
malhématiqncs,  supérieure  («lui  de 
Camus,  que,  d'apreïledcMr  du  cou- 
viruement ,  Loiobai^  sv»!  com- 
posa un  Traité  de  géométrie,  i\nitil 
reste  iriédit.  le  cours  de  BMOUlayaQt 
été  a);réc'.  Il  fui  chargé  tuf  le  minis- 
tère de  se  réunir,  en  ijlio,  a  son  con- 
frère BrackeuhoHer ,  de  Strasbourg, 
pour  substituera»  cours  de  Bexout, 
en  ce  qui  coui^rac  U  inariuc ,  ds* 
applications  reUiïvej  à  l'itrltllerie. 
Quoiqu'un  tel  li^re  fût  fort  ulile , 
fiezoul  iulcrvinl  pour  proléger  son 
ouyraj;e  ;  et  Louiliard ,  gpri-ji  un  tra- 
vail infructueux  de  plus  d'un  an, 
eut  le  désagrément  d  «voir  mécou- 
teniéBezoul.et  d'^lreaiiandonuédu 
ministre.  Revenu  à  si  chaire,  il  mit 
h  profit  son  ei|kéricnce  el  1rs  con- 
uaissances  profondes  ;  il  publia  ,  en 
1787, en  un  vol,  iu-S". ,  de»  TahUs 
du  tir  des  canons  et  des  obuiîers  t 
on  trouve  dans  cet  ouvrage  e»liin|! 
le  résultat  des  épreuves  faites  i  1"^- 
culu  d'Auionue.  en  i-]\ili.  sur  ip 
tir  des  bombe»  avec  le  canon,  et  sur 
les  portées  des  mortier».  Le  savant 
professeur,  ayant  embraue'  le  parti 
de  la  révolution,  voulut  la  servir 
par  un  ouvrage  qui  fui  alon  ir^ 
utile:  il  fit  imprimer, en  170-).  pour 
tr  M'rvlrrdcsranonnirrsvuluiitdire*, 
une  Instruction  sur  la  manauvrt  et 


6;4  I^ûM 

le  tir  du  canon  de  bataille ,  Dole  , 
in-B^.  iig.  Ce  fut  au  milieu  de  ses 
travaux  que  Lombard  tcriiiiua  sa 
carrière, à  Auxonne,  occnpe'derim- 
pressioii  de  son  Traité  dumous^ement 
des  projectiles  ,  appliqué  au  tir  des 
bouches  à  feu  ;  cet  ouvrage  uc  parut 
qu'eu  Tan  V,  à  Dijon,  i  vol.  iu-8®. , 
fig.  TiOiub'U'd  ,  très  -savant  dans  les 
iuatl)émati(]ues  et  dans  tout  ce  qui 
concernait  bon  c'tat ,  réunissait  plu- 
sieurs connaissances  très  -  variées  , 
parlait  plusieurs  langues  ,  écrivait 
clé^ainment,s'e\priruaitavec  facilité, 
et  u'ét.iil  étranjijer  ni  ;à  la  littérature, 
ni  au  dessin,  ni  à  la  musique.  M.  A> 
manton,  membre  de  l'académie  de 
Dijon,  ]>ublia,  en  i8o'i,dcs  Recher- 
ches lfio<j^nîphitjiies  sur  Lombard , 
in  8'\  ,  d(î  48  pagivs.       D — b — s. 

LOMnARl)  (  CLAUDr-Arrroi'VE  ), 
cirmu'y;icn,  naquit  à  Dole  en  Fran- 
clic-Conité,  en  i^^i.  Ses  parents, 
quoique  peu  riclics,  lui  firent  fnre 
quelques  éludes  ,  après  lesquelles  ils 
le  mirent  chez  un  chirurgien  de  la 
ville ,  pour  apjirendre  un  art  qu'il 
devait  un  jour  exercer  avec  taut  de 
distinction.  11  fut  bientôt  en  état  de 
se  présenter  pour  faire  parlie  de  la 
communauté  des  maîlres  de  Dole; 
mais  ceux-ci ,  clFrayés  peut-être  de 
rascendant  qu'il  ne  manquerait  pas 
de  ]>rcndre  sur  eux  ])ar  des  talents  et 
par  une  aclivilé  qu'ils  ne  pourraient 
égaler,  mirent  à  sa  rcVr])lion  tant 
d'obstacles ,  et  lui  susiiîinent  dans 
le  cours  de  S(;s  épreuves  tant  de  dif- 
ficultés ,  qu'il  les  récusa  tous,  et  alla 
se  faire  examiner  à  Besançon  ,  où  il 
trouva  des  juges  éclairés  ,  exemj)is 
de  passion  et  d'intérct,  qui,  après 
des  actes  publics  sévères, l'adiiiin-nt 
à  l'unanimité.  II  devint  ensuiîe  clii- 
rurgien  en  chef  de  Tliospice  ciNil  de 
Dole.  Lombard  eoucJMiruI,  en  l'-'-fi, 
k  racadcuiio  royale  clo  cliirur«^ie,  cit 


LOM 

obtint  Taccessit.  La  question  éLut 
celle-ci  :  a  Comment  Voir  par  i^t 
V  diverses  qualités^  peut-il  infuer 
»  dans  les  maladies  ckîrur^icale> , 
»  et  quels  sont  les  mojrens  de  le 
»  rendre  salutaire  dans  leur  trâitt- 
»  ment  .^u  Ea  1 779,  il  remporta  Ir 
premier  prix  sur  ce  sujet  :  «  Exp-> 
»  scr  les  effets  du  mouTemenl  et  tii 
»  repos,  et  les  îndicatioiis  suinit 
»  lesquelles  on  doit  eu  prescrire  IV 
»  sage  dans   la  cure  des  mal^di.*) 
»  chirurgicales.  »  Cette  sa  vante  com- 
pgiiie  le  nomma  j  en  1*^80,  Tua  Jj 
ses  correspondants  ;  et  il  en  denrt 
associé  regnicolc  pou  d*a  nuées  apri  «. 
Des  troupes  ayant  e'Ie'  rassemblM 
sur  les  cotes  de  Normandie,  Lod- 
bard  fut  nomme  cbirurgien  n  cL*f 
de  cette  petite  armée;  et ,  après  u 
dislocation,  ou  lui  conféra  le  titrr  di 
chirurgien -major  de  rbôpilal  niii- 
taire  de  Strasbourg.  Il  y  delintafir 
sa  Dissertation  sur  Vlinportancein 
évacuants  dans  la  cure  des  plmes  ré- 
centes, suivie  d' Observations  sarU 
complication  du  vice  vénêrieB  H 
scorbutique  ,   in-8«.  ,    StrasLoar;, 
1 78J.  Cet  éciit,  le  premier  qu'eut  f^t 
imprimer  Lombaixi ,  fut  censuré  pir 
le   docteur  Dekonie  j  rédacteur  ili 
journal  de  médecine  iniliCaire ,  \^ 
quel,  vain  et  préteu lieux  lui-micf, 
ne  sut  ])as  assez  ménager  cette  doi2- 
ble  faiblesse  chez  l'auteur ,  qui  td 
déclara  la  guerre-,  et  ne  lui  e'par^ 
ni  les  reproches  de  toute  espèce, 
ni  même  les  personnalité  ;  car  Loa- 
bard  était  violent,  irascible,  et  M 
convenait  jamais  de  ses  torts,  ni  di 
ses  erreurs.  Cette   critique  hâta  h 
publication  d'une  autre  dîs5erU!i« 
f.iisaut  suite  à  la  première,  surlT' 
t  m  lé  des  évacuanis  dans  la  cwre  /tf 
tumeurs ,  plaies  anciennes^  Mddns, 
etc.,  Strasboni-g,   1783,  in-è^.Jc 
j  4  o  pages.  Ct  second  oiiTr<i|*e  éeliaf- 


LOM 
s  altaqiiK  de  Debome ,  quoï- 
le  fut  lus  exempt  d«  défaula; 
e  crîiiqiie  craignît  de  renoLive- 
:■  litlte  dans  laquelle  son  irre- 
ialile  iidvcrsaire  l'eût  de  aoa- 
rcduit  au  silence.  Lombard, 
ce  genre  d'escrime ,  était  re- 


I.OM 


045 


■  P*'" 


,1  opini, 


L  fertilité'  de  sa 
.  Il  eut  de  longues  et  de  vive* 
les  littéraires ,  judiciaires  et 
,  avec  les  ine'decius  cl  les  chi- 
iis  les  plus  estimés  de  Slras- 
;  el  siiD  animositêelaitcsci- 
ftilrctcuiic  par  lui  médecin  ap 
;  |)]iis  irritable 


t  <|L<C 


Utrapl., 
^uc  Lomtkinl,  aux  lajoiils  du- 
n  rendit  louternis  justice,  ne 
e  rarement  appelé  par  les  Al- 
i  pour  li's  traiter  ,  et  qu'il 
rouliiK'  dans  ^oii  liôpiial ,  et 

les  niiliraiies  de  la  garnison. 
lia,  en  i  ^Wi.  iN-8". ,  un  écrit 
■  lililê  et  l'abus  de  la  cnm- 
m  et   les  pro;  riétés  de  Veau 

et  rhaude  dan\  Us  maladies 
^kalei.  l'ji  1790,  il  mît  au 
rsde  eliimrf^ie pralitjue 


,ala<lie 


r/e-t  dajts  cet  uuïia|;c  qu'oi 
.,iv  avec  .pirlleapiclr  il  Irai 


l-.,.I,l.niMl>.ildriil  n 

'jm- 

„',;rn.h,.fdcr,.rme 

edu 

In.   li.quep.ude. 

ain- 

■UMi-.  Il  rrnira  dai» 

son 

rr.ido  à  s..  luNiolh, 

[■que 

jiipaiiou»  fdvuriic»,. 

lllC 

remit  à  écrire.  Il  Tu  paraître,  en 
1-])^,  une  Instruction  sommaire 
iur  l'art  des  pansements,  à  l'usage 
des  étudiants  en  chirurgie  des  &ûpi' 
laiix  inilîiai' es,  inS".  de  163  pag,; 
et  l'année  suivante  il  donna  la  Clini- 
que chirurgicaU  relative  aux plaiet,. 
P'>iir  faire  suite  au  livre  précèdent . 
iii-^".  Les  produclîous  de  Lombard 
suut  rrinanjuablu  par  la  beauié  tv* 
po graphique.  El>s  n'ont  point  élé 
reciierchées  avec  assex  d'empressé- 
mejit;età  peine  quelques  eonlempo- 
rains  les  connai.-wut-îis  aujourd'liui, 
quoiqu'on  uc  puîu'c  leur  refuser  le 
raci-iie  de  présenter  des  choses  neu- 
Tcs  ,  et  de  reproduire  de»  doclrines 
saines  et  luioinruscs.  Après  aroir  c^ 
suyé  plusieurs  attaques  d'apoplexie, 
il  ne  lit  plus   que  languir  sans  me- 

avril  iSii.  dans' une  m» son  de 
campagne  près  de  Parw.  P,  et  L. 
LOHBAJtO  { JtiK-GfiLLAUiΠ ), 
cousciller  de  cahinct  prussien  ,  n^ 
àllcrlinvcrs  1767  ,d'uue  famille  de 
réfugiés  français  ,  pauvre  et  obs- 
cure ,  reçut  néanmoins  une  éduca- 
tion asseK  foignée.  Il  cultiva  la  poé- 
sie française  ,  et  fil  ,  dans  fk  jeu- 
nesse, des  Iradurlions  useï  lieu- 
reu'ies  de  quclqiU's  morccaus  d'O*- 
sian  et  de  Virgile.  Ce  faible  m^ 
rite  lui  v^lui  un  emploi  subaltenia 
dans  le  cabinet  particulier  de  Vïi- 
déric-lc-Graud ,  auquel  il  avait  iidret- 
ié  quelques  épitre».  Si  les  uinisirea 
furent  peu  de  chone  anus  ce  prince, 
ou  doit  |>enser  qu'un  commis,  dont 
toute  l'orcupalion  était  de  tran»crir« 
Ats  lettri's  cl  îles  piJices  de  cbancel- 
Ici'ie  ,  ite  pouvait  Jlre  un  ]>er*Otl- 
i>aj;e  inil>or(anl.  Cependant  ce  filt 
daiit  celte  place  i[iie  Lonitunl  (>rit  le 
gm'il  et  la  r(iun.JL>san<  e  des  graudu 
a)r.irc».  Apii-< l.i  murl deFréJéiic  U, 
iiu  cspi'it  agriùblc  et  uuc  grande  Et-. 


e\6  LOM 

cil i te  de  mœurs ,  joints  à  des  coti- 
naissancrs  en  politique,  au'il  avait 
le  talent  de  faire  bien  valoir ,  atti- 
rèrent sur  lui  l'attention  de  Frédé- 
ric-Guillaume Il  ,   prince  ennemi 
du  travail,  et  qui  aiinêiit  pardessus 
tout  à  recevoir  des  opinions  toutes 
faites.  Lombard  devint,  comme  il 
le  dit  lui-même  dans  un    de    ses 
ouvrages,   un  demi-fcvori y  et  fut 
nommé  secrétaire  du  cabinet.  D.ins 
ce  poste  important,  loin  de  se  péné- 
trer des  obligations   nouvelles  qui 
lui  étaient  imposées,  il  ne  cessa  pas 
de  faiie  des  ytrs  qui  couraient  les 
salons,  et  dV'criredes  lettres  rimces 
au  roi  et  au\  ministres.  Admis  aux 
plaisirs  et  au\  intrigues  de  Rietz  et 
delà  comtesse  de  Lirlilenau,  il  eu 
contracta  les  goûts  et  les  habitudes. 
Enfin  11   mort  de  Frédéric  -  (inil  - 
laume  II ,  et  la  disgrâce  de  la  com- 
tesse, vinrent  renverser  Sii  fortune. 
Le  nouveau  roi  Téloigna  des  a  (l'a  ires , 
et  le  soumit  à  des  épreuves  sévères  ; 
mais  cette ilisgr-^ce  aura  peu  :  la  dis- 
crétion de  Lombard,  son  dévoue- 
ment, et  plus  encore  peut-être  ses  rap- 
ports avec  Haugvsrilz  (i),  triomphè- 
rent de  tout, et  il  finit  par  ubtenir  la 
confiance  entière  de  son  jeune  niaitre 
(le  roi  ijotufl  ),  qui  Tcleva  à  la  place 
de  con5eillcr-pnvé.  Lombard  avait, 
dans  le  cabinet,  la  p.  rtie  des  affaires 
étrai.gères ,    c'est-à-<lirc   qu*il   était 
chai-géde  mettre  sous  les  yeux  du  mo- 
narque tout  ce  qui  lientà  la  politiqiie 
extérieure.  Elevé  dans  la   doctrine 
que  la  Pnisse  ne  doit  jamais  combat- 
tre sous  des  drajieaux  opposés  à  la 
France ,  il  subordonna  toute  sa  poli- 
tique à  ce  système;  et  c'est  ce  qui  Ta 
fait  consi  lerer  comme  un  des  plus 
ardents    piomoteurs  de  la   longue 

(i)    LniDib.ii-i.    prun«a    **    rr(oiiiidi<»«iii«    à 

'AT'***    ""    •••f«"««iit  Tâppi-li  r  •l-ii*i.trjiiu 

•■  iBoS,  pourr^ppoMi  aupiiucod«llaiileab«rf. 


LOM 

neutralité  dans  laquelle   la  Fruitse 
persista  jusqu*«î  la  fin  de  i8o(>.  mal- 
gré le  parti  des  femmes  et  de  la  jeu- 
nesse qui  voulait  la  guerre.  Ses  en- 
ncmLs  ont  poassc  l 'ani m osité  jusqu'à 
dire  qu'il  s  était  vendu  à  la  France. 
Quoi  qu'il  en  soit ,  la  pierre  fut  ir- 
solue  malgré  les  conseils  de  liom- 
bard.  Lorsque  les  desastres  de  l'ar- 
mée Prussienne  robligëreut  a  sVIci- 
gner  ,  il  se  vit  en  butte  à  la  funur 
populaire,  dans  plij^ieurs  villes  ou  il 
passa  :  à  Slettin,la  populace  lecouvrit 
de  boue ,  et  on  le  traîna  en  prisoi 
pr  ordre  de  la  reine  ;  mais  le  roi  le 
fit  mettre  en  liberté.  Depuis  celte  épo- 
que il  n'eut  plus  aucune  part  an 
affaires  :  après  la  paix  de  Tilsilt,  il 
fut  nommé  sécréta ire-pcr]>etucl  dt 
l'académie  de  Berlin  ,  dont  il  était 
memlre  depuis  plusieurs  années.  >'ê 
avec  une  constitution  faible  qu'il  oe 
ménaj;e<iit ,  ni  dans  Je  travail, ni  dau 
les  pIaL»irs,  il   atteignit  de  bonne 
heure  le  terme  de  sa  vie.  L'aflertioi 
de  poitrine  dont  il  euit  attaqiié ,  fit, 
dans  Tannée  1811,  des  progrès  si 
rapides,  que  les  médecins  lui  con- 
seillèrent de  quitter  le  ciel  rigoureux 
de  Berlin.  Après  avoir  séjourné  quel- 
que temps  à  Montpellier ,  il  vint  i 
Nice,  ou  il  mourut  le  a8  avril  181a. 
L'auteur  de  la  Galerie  des  carac- 
tères prussiens  (vol.  in- 12,  Paris, 
1 808  )  trace  de  lui  le  portrait  sui- 
vant qu'il  dit  extrait  d^in  méiDoixv 
particulier.  «  1^  conseiller  du  cabi- 
»  net,  Lombard  y  est  phvsiquemeot 
»  et  moralement  énervé.  Ses  connais- 
»  sauces  se  bornent  à  la  littérature 
»  française  ;  les  sciences  plus  solides 
»  étudiées  par  l'homme  cTéta  tel  par 
»  le  savant ,  n'ont  jamais  occupe  cet 
»  homme  frivole.  Initié  de  bone 
»  heure  aux  orgies  de  Riet*  et  de  la 
«comtesse  de  Lichtenau,  il  prit 
•  part  à  leurs  débauches ,  qui  ékorf- 


crence  pt 
il.  C'est  ds 

lur  le  bien  et  pour 
ms  les  mains  faibles 

pires  d'un 

ibel-es|irit  de  basse 

iction ,  do: 

Il  le  père  fut  prni- 

;i]'im   ro 

iié,  qui  joint  à  la 

ak,  le  délabrement 

iqiw  ;  d'iii 

1  hebé.e,  qui  perd 

LOM  tOM  «47 

1  moralité ,  à  la  place  de  entretenait  une  correspondance  sur 
c  parfaite  des  objets  de  liiléralure  et  d'êru- 
diiioo.  II  eut  aussi  l'aTantage  d'être 
remarque'  du  pape  Benoît  XlV  ;  pt 
ce  pontife,  qui  cultivait  lui-mJme  le* 
lettres  d'une  manière  si  brillante ,  M 
plut  à  l'encourager.  Après  la  sup- 
pression de  la  Société',  Lombardi 
coDtinuad'habiter  la  maison  profesM 
des  jésuites  à  Venise,  dont  il  était  le 
Liiiliolhêcaire  ;  et  il  y  mourut  le  9 
les  mains  d'un  boni  me  pareil  mars  1791.  On  lui  attribue:  T.  Aoli- 
c  troure  le  maniement  des  af-  z:e  spettaïUÎ  al  capiloU)  di  ferona, 
iclrangcresdela  Prusse, dans  Rome,  1753.  II.  fila  delta  B. 
:>rriude  qui  osi  sans  exemple  jtngela  Merici  di  Bretcia  ,  fonda* 
l'histoire  moderne.  «  Cepor-  tricedellacompaeitiadiSta.  O'sola, 
ansdutite  exagère,  doit  être  Venise  ,  17S1.  III.  fila  délia  B. 
é  à  l'irritation  qu'avait  pro-  Ciovanna  Bonomo,  monaca  Bene- 
1  Prusse ,  à  l'époque  où  il  pa-  ditUna  ,  Rassauo  ,  i-jSS.  On  doit 
position  pe'nime  de  ce  pays;  encore  au  P.  Lombardi  des  éditions, 
ndnDionrroyailqiielcs  mau-  1".  de  deux  Dissertations  du  P.  J. 
nseils  <lc  Loroliard  étaient  une  Lue  Zuueri ,  l'une  sur  une  médaille 
nrip.'jlrs  raiiscs.  D'Iiniraigues  d' .Vitale  Philadelphe,  et  l'autre  sur 
parle' fort  ma]  (le  Uii,d;iiis  son  une  mcdailte  de  Fau.iiine  ,  Venise, 
lenl  d'un  cha/iUre  de  Piil}he  1747  ,in-4''.  ;  —  1\  des  Epislol» 
sur  le  mont  .-illios ,  i8o5.  Oil  diversas ,  pir  Geor|;e  Stobée  , 
I  auteur  l',i  liairé  .iver  éj;;iid,  évalue  de  Laiifaach,  Venise,  1749  ; 
('i;ii  il'iiri  oiivi';i(;p  irililiilc  :  — 3".  de  la  f'o/fifiiîioiM ,  poi^me  de 
mu  p'inr  sen'îr  à  l'bii-  Louis  AUmanni,ibid.,  1751  ; — 4». 
iex  années  iSii'i,  i8o(>  cl  àuCarrinedn  père  Sajjramoso,  ib. 
Jfiiès  aiir  l'iusiiins par  un  17(14;  —  5".  et  enfin  àe  Disserta- 
(l'oru.  extraites  de  l'ouvrage  de  Be- 
noît XIV ,  De  Canorûsatione  sanc- 
forum.  LeP. Lombardi  a  laissé eonia- 
niiscrit  des  corrections  et  des  addi~ 
lioru  importantes  pour  le  grand  A'c- 
lionnaire  de  la  Crusca,      W — s. 

LOMBAHI-  l'iir.ni  ),  pi.iïnir. 
né  à  Paru  en  ilîi't,  rtiiiiia  le  ilm- 
sin  à  l'école  dr  Voiirt  :  aprrs  avoir 
exerce  dans  rrrir  rapilale  le  laleui 
de  la  grariirc,  il  *e  rrndil  à  Lon- 
dres, oii  il  travaillj  d'abord  pour 
1rs  libraires;  iii.m.i  il  a  surtout  Irè^ 
bien  grave  U  purirjjl.  Son  burin  est 
vigoureux, ri  lun  df^Min  correct,  -Son 
portrait  é^cstra  de  ChaïUs  1"., 


rrrlemp,-!,!,        I 
■IBAHDl     J.noMf 

).[.l.iMo. 

.lien,  né  a  \év»m 
MIS   rlie/,  le-    j<^iiil 

-S.  .Ses   laleiil.  lui 
e  de  1,1  pliinail  .1. 
>  de  l'IuLc,  avec 

ic.et  pro- 
.  ilidheuls 

-s  boinmes 
lesqucb  il 

G 18 


LOM 


(Vaprès  Van  Dyck,fst  fort  rare,  et  se 
vend  fort  cher,  Tartisle  ayant  subs- 
titué, lors  de  la  fin  tragique  de  ce 
prince,  la  tête  deGromwcUà  celle 
du  roi.  On  a  de  Lombart  une  Suite 
de  i^  Portraits  y  d'après  Van  Dyck, 
assez  estimes , dont  deux  d'hommes , 
et  dix  de  femmes  ,  connus  sons  le 
jiom  des  comtesses  de  Van  Dyck;  un 
second  Porlrait  du  Protecteur^  avec 


LOM 

mat.  Lombert  y  a  joint  une  vie  da 
saint  martyr ,  assez  cxacrc  ,  et  des 
remarques  instructives.  I^a  chrone- 
lo{;ie  des  lettres  est  due  en  partie  à 
Ant.  Lemaitrc.Ill.LaCi£eile  Dieu, 
de  salut  Augustin^  P^ris ,  167^1 
1 693 ,  a  vol,  in-8**. ,  avec  des  noies. 
I/abbe'  Goujet  eu  a  donne  une  ëditioa 
avec  des  remarques  et  la  vie  dn  tra- 
ducteur ,  Paris  ,  i  ■;;  37  ^  4  ^o^-  "»->*• 


son  page, d'après  Walkcr, ainsi  que^  IV.  Les  Princifyes  de  lavieckré' 
le  Portrait  de  ce  peintre  ,  celui  de     tienne ,  par  le  cardinal  Bana,  Paris, 


Lnfond,  gazetier  ne  Hollande  ,  ceux 
de  la  duchesse  d^l'ork  et  de  Samuel 
Morelarul ,  tous  deux  d'après  Loly. 
Cet  artiste  a  grave  aussi  plusieurs  su- 
iols  d'histoire,  parmi  lesquels  nous 
citerons,  la  Ctme,  et  la  Natisnté, 
d'après  le  Pt)ussin,  le  Saint  Michel , 
d'après  Raphaël,  la  fierté  assise 
sur  un  trvne ,  d'après  Anu.  Girra- 
che,  etc.  Après  un  long  séjour  en 
Angleterre ,  il  revint  à  Paris  ,  où  il 
mourut  en  168'^.  P — s. 

LOMBERT(PiKRRrO ,  traducteur, 
ne'  à  Paris,  s'était  applique  à  rélude 
de  la  jurisprudence,  et  avait  été  reçu 
avocat  au  parlement  ;  mais  il  ne  fré- 
quenta point  Icbarreau ,  et  se  contenta 
d'aider  de  ses  avis  lcs|)ersounesquile 
consultaient.  Son  goAtpour  la  retraite 
se  fortifia  encore  parscï)  li.iisonsavec 
les  pieu\  solitaires  de  Porl-lloyal. 
11  reuoura  aux  srienoes  piH)f.nies , 
jtour  se  livrer  entièrement  à  l'e'tude 
des  Saints-Pères  ;  et  il  entreprit  de 
donner  de  meilleures  tra<luctions  de 
Irurs  principaux  ouvrages.  Ce  fut 
dans  cette  utde  occupation  qu'il  passa 
le   reste  de  sa    vie  ;  il   mourut    à 
Paris  vers    1710.   Les  traductions 
qu'on  a  de  lui  sont  :  1.  ],' Explication 
des  premiers  chapitres  thi  Cantique 
di's  Cantiques ,  par  saint   Bernanl, 
P.»ris,  1 670, in -tî**.  IL  Les  OEuvres 
de  saint  (ivprien ,  ilml.,  lO^a,  '?.  vol. 
in-  4".  ]  Uouea  ,  1716,  même  for- 


pai 
1G8 1 .  V,  Les  Commentaires  de  St." 
ytugustin ,  sur  le  sermon  dr  la  Meor 
ta^ne  ,  Paris ,  i683  ;  ibid. ,  1701 , 
in-iB.  Tor.tes  ces  traductions  sont 
estimées.  Cependant  Baillet  [Jugjtm. 
des  savants  )  reproche  à  Loral<rl 
d*etre  tombe'  dans  le  défaut  d'.VbUn- 
court ,  qui  prête  quelquefois  ses  peu- 
S(H.\s  aux  auteurs  qu*îl  traduit,  et 
s'applique  seulement  à  les  faire  par- 
ler IVaiivais.  W — s. 

LOiMKlER  (  jEAif  ) ,  philo  «^ 
hollandais  ,-  ne  en  iG36  à  Zntpheo, 
où  son  père  remplissait  les  fonctions 
du  saint  ministère  ,  suivit  les  leçons 
di'S  jïlus  cc'lèbres  professeurs  d^\^ 
lema^ne  et  de  Ilollande ,  et  se  dis- 
tiug  la  dans  tous  ces  cours  par  soi 
assiduité  et  sa  pénétration,  llre^tf 
ensuite  les  ordres  sacres  ,  exerça  le 
paslorat  à  Deulschan ,  et  fut  rappelé 
en  1O74  À  Zutphcii,  pourendihgtr 
rt'glise.  Les  curateia-s  de  l'académN 
de  cette  ville  le  nom  nièrent, en  1(186, 
à  la  chaire  de  belles  •  lettres  et  de 
philosophie,  qu*il  occupa  avec  beau- 
coup de  distinction  ,  et  sans  cesser 
de  veiller  aux  intérêts  de  son  trou- 
peau. Lomeier  mourut  à  Zutphen , 
le  \i  dec.  i0ç)9.  Ou  a  de  lui  :  L  Dt 
Bihliothecis  liber  uttgularis ,  Zot- 
phen,  i(i6<);  u^  édition  aïKmailéei 
Ltrecht,  i(>8o,  1  vol.  in^.  Jcoa- 
Aiidre'  Schmidt  Ta  réimprime  à  b 
$uiie  du  lÎTrc  de  Mader  :  X^c  A- 


LOM 

lUothecisatq     archivis.  (Voy.  J.  J. 
MiDEfL  )  Cet  ouvrage  est  divisé  en 
i|uiDze  chapitres,  dans  lesquels  Tau- 
leur  traite  de  l'origine  des  biblio- 
t\    iLèques  ;  des  m oycns  employés  avant 
Moïse  pour  conserver  la  mémoire 
ées   faits  importants  ;   des  biblio- 
..    ihèques  des  Hébreux, des Cbaldéens y 
des  Arabes  ,  des  Phéniciens  et  des 
Eîxyptiens  ;  de  celles  des  Grecs,  des 
R>j mains  ;  des    Chrétiens  ,  avant  , 
pendant  et  après  les  siècles  de  bar- 
iKirie  ;  des  bibliothèques  les  plus  cé- 
lèbres de  l'Europe  ,  et  des  autres 
parties  du  monde;  de  certains  ou- 
vraçcs  dont  on  ne  connaît  qu*uu  seul 
exemplaire  ;  des  talents  et  des  de- 
voirs d*un  bibliothécaire  ;  de  la  si- 
tajtiuu  ,  de  U  dis|)osition  et  des  or- 
nemciits  d'une  jjililiotiùque;  et  enfin 
des  infectes  qui  rongent  les  livres  et 
Krs  nitinuscrits.  La  partie  de  cet  ou- 
vrage qui  concerne  les  biLliolhèipies 
des   ant  icns  ,    est  la   pins  ruiicuse. 
Le  Gallois  a  tire  du  livre  de  Lonieicr 
le    Traité   des  plus  belles   bibliit- 
thiques  de  l'Eun pe  ,    mais  sans  le 
nommer   ime   seule  fois.    (    f^oyez 
Gallois.  )  II.    Epimenidcs  sive  de 
vrterwn    gendliitm   lust^atiombus 
sjntapna  ,  Liiecht,  iGSi  ,  iii-40.  j 
deuxième  édition  ,  corrigée  et  aug- 
mentée ,  Zutphen  ,    i-joo  ,   in-4°. , 
(ig.   Cet   ouvraj^e   est    plein    de  re- 
clierches  curieuses  et  intéressa  nies. 
III.  Dienun  ç^eiiialiiun  sii^e  dis.^er- 
iat,  philolo^irarum  décades  duce  , 
Deventer  ,    i(j<){    et    i(m)()  ,    a  vol. 
in-8<*.  Les  trois  prrmirrs   chapitres 
d  I  premier  volume  contiennent  des 
Dissertations  sur  la  philosophie  des 
anciens  Scythes;  —  sur  les  quatre 
i;randes  monarchies  ;   Lomeier  s'é- 
loigne  de  l'opinion    commune  des 
théologiens  ,   des   historiens  et  des 
<  lironoloj;islcs  ;    —  sur  une  jKîtile 
ti^ure  d'Ilurpocralc,  conservée  dans 


l 


LOM  649 

le  cabinet  de  J.  Smetius  ;  —  sur 
Tétymologie  du  nom  de  Tërence  et 
les  personnages  les  plus  célèbres  qui 
l'ont  porté  chez  les  Romains  ;  — 
sur  les  sept  sages  de  la  Grèce  ;  —  sur 
les  diverses  manières  de  prier ,  indi- 
quées par  saint  Paul  y  etc.  Le  qua- 
trième chapitre  renferme  des  re- 
marques critiques  sur  le  Nouveau  Tes- 
tament grec  d'Etienne  Gourcelles. 
Dans  le  cinquième.  Lomeier  cherche 
à  concilier  les  passages  des  évangiles 
de  saint  Marc  et  de  saint  Jean  ,  sur 
l'heure  à  laquelle  le  Sauveur  expira; 
et ,  dans  le  septième ,  il  explique  le 
passage  de  saint  Mathieu  (  v.  1 3  )  > 
où  les  apôtres  sont  appelés  le  sel  de 
la  terre.  Les  Dissertations  que  ren- 
ferme le  second  volume  routent  :  la 

rcmière  ,  sur  la  ville  de  Zutphen  ; 
a  seconde  intitulée ,  Philopatoi\,suT 
l'amour  de  la  patrie,  et  les  citoyens 
qui  se  sont  honorés  par  leur  dévoue- 
ment pour  leur  pays  :  l'auteur  y 
examine  ditlerentes  questions  qui  se 
r-ittachcnt  à  son  sujet  ,  teles  que 
l'ingratitude  des  anciennes  répidili- 
ques  ,  l'ostracisme  ,  la  sentence  de 
J.-C,  que  nul  n'est  prophète  dans 
son  pays,  etc.  La  septième  contient 
des  recherches  sur  la  coutume  des 
jiifs  de  délivrer  des  prisonniers  aux 
fêles  solennelles.  La  huitième  traite 
des  sligmates ,  et  la  neuvième  des 
seribes.  Op  doit  encore  k  Lomeier 
une  erlitiou  de  V  Af^onistica  sacra  de 
Jacques  Lydius  ,  Zutphen,  1700, 
in- 1  > ,  avec  des  additions.    W— s. 

LOMÉNIE  (  ÀMTOiNrDE  )  ,  sei- 
gneur Je  la  Ville^ux-Clcrc»,éUit(ils 
de  Martial  de  Loménie ,  greffier  du 
conseil,  qui  fut  tué  à  la  saint  Barthé- 
Icmi,  en  i57'i.  Henri  IV  nomma  le 
fiLs  aml»assadeur  k  Londres,  puis  se- 
crétaire d'état,  pour  le  dédommager 
de  ce  funeste  événement.  Antoine  de 

LoDMÛiie  s'ac^uitU  toujours  ayeo 


65o  LOM 

zH^  et  talent  des  missions  qui  lui 
furent  confiées ,  et  il  mourut ,  en 
i638,  à  rage  de  78  ans.  Il  le'gua  à 
la  bibIioth(*que  du  Roi  34o  volumes 
de  manuscrits ,  qui  forment  un  re- 
cueil précieux  de  pièces  historiques , 
connu  sous  le  nom  de  Manuscrits 
de  Brienne.  Z. 

LOMËNIE  (HEifRj- Auguste  de), 
comte  de  Brienne  ,  fîb  du  prece'- 
dent  y  naquit  à  Paris  en  i5g4:  il 
obtint  y  des  Fâge  de  vingt  ans ,  la 
survivance  de  la  charge  de  .sccre'tairc 
d'e'tat ,  que  remplissait  son  père.  En* 
162^^  il  fut  nomme  par  Louis  XIII , 
capitaine  du  château  des  Tuileries  ; 
et ,  deux  ans  après ,  il  fut  envoyé'  en 
Angleterre,  pour  dresser  les  articles 
du  mariage  de  Henriette  de  France 
avec  le  prince  de  Galles.  Il  accompa- 
gna ensuite  le  roi  au  siège  de  la  Ko- 
chelle  ,  et  dans  sqs  voyages  d'Italie 
et  de  Languedoc.  Après  la  fameuse 
journée  des  dupes,  en  iG3o  ,  il  fut 
chargé  de  persuader  à  la  reine  mère 
(  Marie  de  Médicis  )  de  ne  point 
s'abandonner  à  son  ressentiment  ;  et 
elle  se  repentit ,  mais  trop  tard ,  de 
n'avoir  pas  écoute'  ce  sage  conseil. 
Le  comte  de  Brienne  ,  c^ant  à  ses 
ennemis  ,  se  démit  ,  en  i643  y  de  sa 
charge  de  sccrctaire-d'élat  ;  mais  il 
ne  tarda  pas  d*clre  replace  avec  le 
même  titre  à  la  tête  du  département 
des  affaires  étrangères.  Il  se  con- 
duisit avec  prudence  et  fermeté  pen- 
dant les  troubles  de  la  minorité; 
obtint  ,  en  1661  ,1a  permission  de 
résigner  sa  charge  à  son  fils  aîné 
(  Louis-Henri  de  Loméuie  ) ,  et  mou- 
rut en  i6()6.  Son  Oraison  funèbre, 
prononcée  par  le  P.  Sénault  de  l'Ora- 
toire, a  été  imprimée.  Le  comte  de 
Brienne  a  laissé  des  Mémoires  conte- 
nant les  événemenis  les  plus  remar- 
Suables  des  règnes  de  Louis  XIII  et 
e  Louis  XIV  ^  jusqu'à  la  mort  du 


LOM 

cardinal  Mazarin  (  1661  )  ,in-fol.; 
c'est  de  ce  recueil  qu'on  a  extrait  Ici 
Mémoires  du  comte  de  Briemie, 
pour  sentir  à  ^instruction  de  set 
enfants,  Amsterdam,  17199  I7a3, 
3  vol.  in-12.  On  y  trouTe  un  gnod 
nombre  d'anecdotes  et  de  fûts  ci- 
heiix ,  racontés  avec  beaucoup  de 
franchise.  L'éditeur  y  a  fait  des  ad- 
ditions qui  remplissent  le  traisint 
volume,  et  fétendent  )U5<pi*a  rméi 
i68t.  On  a  encore  du  comte  de 
brienne  :  Béponse  nux  Mémém 
du  comte  de  la  Châtre  ;  die  a  clé 
insérée  dans  le  Recueil  de  dtvmu 
pièces  curieuses  ,  etc.  ,  Golo^ 
(  Elzevir),  1664  y  in-ia  yetdmsli 
Conservateur ,  juillet  1760  :  c'ol 
une  apologie  de  la  reine-mire ,  d 
la  justification  de  plusieurs  repro- 
ches que  la  Chdtre  avait  adresses  « 
comte  de  Brienne.  On  conserve  À  !■ 
bibliothèque  du  Roi,  ses  LettraH 
Négociations,  Vf — i. 

LOMEME  (  Louis-Hefu  k), 
comte  de  Brienne ,  fils  ainëdD  fiké' 
dent ,  né  en  i635 ,  eut ,  à  Vàgtk 
seize  ans,  la  survivance  de  la  c£aqi 
de  secrétaire  d'e'tat  au  départeaai 
des  aflaires  élrangëres  que  pOMédfll 
son  père ,  et  fut  »it  conseilWd^M 
la  même  année.  Désirant  cosmîM 
les  mœurs  des  peuples  et  lecaradbc 
des  ministres  avec  lesquels  il  aval 
un  jour  à  traiter ,  il  se  mit  à  vojt- 
ger  dans  les  diflerentes  coms  df 
l'Europe.  Il  apprît  la  langue  al^ 
mande  à  Maiencc ,  et  parcowvl  k 
Hollande ,  le  Danemark  et  la  SbUl 
H  fut  chargé,  dans  ce  dernier  ftpt 
de  complimenter,  au  nom  du  riidl 
France  ,  Charles  Gustave  «  sv  fli 
mariage  avec  la  princesse  de  Wt 
stein.  Il  poussa  ses  courscijMfsii 
Laponie  et  en  Finlande,  aaailli 
rendit  en  Pologne,  et  alla 
plusieurs  souverains  de  T 


I,OM 
lalie.  De  retour  Aans  sa  pa- 
'('S  UDF  absence  de  plus  de 
»,  il  ropanit  à  la  cour  de 
IV  ,  avec  une  prande  variété 
iji-^<iatires  très-propres  à  le 
iniére.isdut.  Le  roi  l'emmena 
à  Fi»i(.irabic  ,  oii  il  reuiplit 
tiiiiis  àe  secrétaire  d'ctal  au 
;  de  re  prince.  I,e  comte  de 
,  son  prre,  accablé  d'années 
rniiti's, obtint, troisansaprès, 
rtission  de  se  démelire  oe  sa 
de  secrelaire  d'étal,  en  fa- 

luelques'mois.  Siirlafindela 
nnée,  loulc  la  cour  fut  exlrf- 
I  e'ionnce  de  le  voir  descendre 
haut  ranf;.  pour  se  retirer 
coURre'R.ilion  de  l'Oratoire. 
'neiuriit  fut  diversement  iu- 
'  dans  le  monde.  Les  uns 
lièrent  à  la  profonde  douleur 
psHenlit  de  la  mort  de  sa 
,  nile  de  M.  de  Cliavicny, 
ired'éUitsonsLumsXIlI.et 
m;iit  P|ierdument;  les  autres, 

:sie  s'ctrfit  trouvée  compro- 
ce  n<ù  av.ûl  porté  le  roi  à  lui 
lire  iPirèremcnt  de  se  dé- 
de  ja  clurni".  C'rsi  a  quoi  il 
jsion  dans  se>  M.^moires  ou 
.que  M.  a.- l'érelixe ,  maii- 
joncui'  jiiM|u'a  lirlter  tous  les 
lies  qii.iiid  il  perdait  .  l'avait 
^,  îiii  ruinle  de  Brienne , 
.unpe,./;/oH.  .(Juoiqu-ilen 
la  vérilé  de  celte  anecdote  , 


I.OM 


€5i 


;arHer  la 
I  dans  tOra 


,  dcF 


on  de   sa   fa'ite.    Il  reçut   le 

,!'rI.ided.-l-LTi(iire-S,iinle, 

istiquc .  sous  les  liiliiles  pio- 
i  du  scmioure  Je  ^aîul-Ma- 


doire ,  où  il  avait  ftiri  u  r&idence. 
i>a  ferveur,  qui  s'était  soutenue  peu- 
cl^tTit  plusieurs  années,  se  refroidit 
culiu  ;  et  elle  fut  remplacée  par  ud« 
pasMon  toute  profane  dotit  il  se  seti~ 
til  épris  pour  une  certaine  dame  que, 
ilans  l'histuire  secrète  du  jansétiisme, 
il  appelle  une  dixième  Muse  ,  doat 
il  f  tait  fou ,  et  pour  laquelle  Ufaisait 
des  vers  de  gaLmlerie.  CuMe^Vwn 
le  jeta  dans  un  tel  délire ,  et  lui  6t 
commettre  tant  d'cxtraTa|;aDceï,qna 
le  régime  de  l'Ornloire  se  vil  force, 
ail  eummeorement  de  167a,  de  lui 
sipiiilier  l'oi-dre  de  sortir  île  la  roD- 
gre^ation,  À  cause  de  sa  mauvais» 
loniluile.  Peu  de  temps  après,  il  re- 
prit le  goût  des  voyages,  et  se  laisu 
etilratuer  ft  de  nouvelles  folies.  Il 
.l'exHari 

;  Mlt 

de  lui  dêrlarer  sa  passion.  I,ouis 
XIV  ,à  qiii  cell'-  priiircvie  ru  p.rta 

ses  plaintes.    '■f| (    ■<    I  n'i-eiiift 

de  revenir  à  Paris.  Ou  renferma  d'i- 
bord  dans  deui  maisons  de  Béné- 
dictins, successivement,  sans  qu'il 
devint  plus  saf;e.  Il  fallut  alon  le 
confiner  ii  Sairl- Lazare.  Pendant  son 
séjour  dans  cette  prison,  l'ardeur 
avec  laquelle  il  se  livra  aux  quesliona 
du  jansénisme ,  acheva  de  lui  faire 
perdre  la  tète.  La  raison  ne  lui  re- 
vint qu'an  bout  d'un  grand  nombre 
d'années.  Ce  rétabli ssement  qui  coo- 
traeiait  les  projets  de  sa  famille ,  M 
le  rendit  pas  d'abord  à  la  société.  On 
iiaraissait  décidé  à  lui  laisur  finir  sec 
jours  parmi  les  fous  de  Saint-Laur^ 
mais  ayant  recouvré  sa  Ubertéaprit 
dix-huit  ansde  détention,  le  premier 
Uiaçc  qu'il  en  fit  fut  de  porter  plainte 
au  l'oi  contre  les  injustes  proeedéi 
de  ses  parents.  L'iolerdiclion  dont 
il  était  frappe,  fol  ..o«iiùi  k-vée.  U 
honte  de  se  ri'mritilrrr  dans  le  monde 
'apris  tout  ce  qui  lui  éuit  airivri. 


«î  LOM 

Tobligeade  vivre  dans  la  retraite.  Il 
finil  par  se  retirer,  en  i6g6,  dans 
Fabbayc  deGhâteau-Landou,dont  un 
de  ses  parents  c'iait  abbc',  pour  y 
passer  chrétiennement  le  reste  de  ses 
jours  ;  et  il  y  mourut  le  1 7  avril 
1698.  Les  ouvrages  imprime's  du 
comte  de  Lomenie ,  sont  :  I.  Ludo- 
vici  Henrici  Lomenii  Briennœ  co- 
mitis  régi  à  consiliis^  actis  et  épis- 
tolis  itinerarium  ;  Paris  ,  1660  , 
in- 1 2.  ;  1 66':i ,  in-8®. ,  e'dition  revue 
par  Charles  Patin,  augmentée,  et 
ornée  d'une  carte  ge'ographique  faite 
par  Sanson.  Cette  relation  de  son 
premier  voyage  est  écrite  d'un  style 
vif,  laconique,  pur  etdégant.  II.  De 
Pinacothecd  siid ,  Paris,  i66a  , 
in-8*>.  C'est  une  description  en  vers 
et  en  prose  de  sa  galerie  de  tableaux, 
adressée  en  forme  de  lettres  à  l'am- 
bassadeur du  prince  d'Orange.  Le 
style  de  cette  description  a  les  mê- 
mes qualités  que  celui  de  l'ouvrage 
précédent.  III.  Recueil  de  Poésies 
chrétiennes  et  diverses  (  de  divers 
auteurs  ) ,  Paris ,  1 67 1 , 3  vol.  in- 1  a. 
Ce  recueil  formé  par  M.  de  Lomenie 
fut  attribué  à  Lafonlaine  qui  en  avait 
fait  l'épitre  dédicatoirc  au  prince  de 
(]onti ,  à  la  prière  duquel  Biienne  en 
composa  aussi  l'avertissement.  IV. 
Les  Institutions  de  Taulère ,  tra- 
didtes  en  français,  Paris,  i665, 
in- 12  ;  i(>(i8,  iii-8**.  V.  La  Vie  et 
les  Révélations  de  Sainte  Gertrude, 
etc.,  Paris,  iG^S,  in-8**. ,  sous  le 
nom  du  P.  Mege.  La  préface  et  le 
cinquième  livre  sont  de  Bulteau.  VI. 
Poésies  diverses,  latines  et  francai- 
ses.  Ce  recueil,  publié  par  (iomber- 
villc,  contient  quelques  pièces  d'un 
très-bou  goût.  C'est  sans  foiulenieut 
(fue  Chapelain  avance  que  Benjamin 
Priolo  et  le  P.  Cossart  y  avaient  la 
iiieilleiire  part.  VII.  Remarques  sur 
les  règles  de  la  Poésie  française. 


TXJM 

qu'on  trouve  à  la  suite  de  U  Tw- 
wlle  Méthode  latine  de  Port-Rovd^ 
septième  édition  iu-8^.  Chàlon  a  îtr 
séré  ces  remanjues  prcsqiK  entiers 
dans  son  Traité  aids  relies  de  h 
Poésie  française ,  sans  dire  m  il 
les  avait  puisées.  On  a  consem 
quciques-unsdes  manuscrits  deM.di 
Brienne  :  i  ^.  Relation  de  ce  qm« 
passa  au  mariage  de  Louis  T/^,« 
Fontarabie,in.'ïo\io^  annonceedm 
le  catalogue  des  livres  de  Boit- 
sier.  Sfc<*.  Commentaires  sur  le  J,  Kr 
avec  des  Explications  mondes  at 
français,  1  vol.  in-fol. ,  qoiébioC 
dans  le  cabinet  de  Martin  Kh 
de  Fanièrcs.  3«.  rie  de  JY,  S.  J.-C., 
tirée  du  Now^eau  Testament,  ifaii. 
4^.  Remarques  sur  tllistoirecriiifâ 
du  vieux  Testament  de  K  SimaUf 
ibid.  Ces  trois  ouvraçes  fnmtli 
fruit  de  sa  retraite  à  Saiol-Ma^ôrr* 
5<>.  Mémoires  de  L^  H.  de  Lomaitt 
comte  de  Brienne ,  d-deçoat  p- 
sonrùer  d'état ,  et  maintenaiâ  fri» 
sonnierà  Saint- La  zare  ^  eotànmt 
plusieurs  particularités  imporiaiUt 
rt  curieuses,  tant  des  ajjfmret  ^, 
négociations  étrangiresquedoMtk 
royaume  ,  qui  ont  passé  par  JV 
mains,  aussi  bien  que  des  iatrifH^ 
secrètes  du  cabinet  dont  il  «eu  CM-^ 
naissance  depuis  Van  i643  jiK 
qu'en  168:1  inclusivement,  îinbL, 
(i<>.  Poème  sur  les  fous  qui  éuàiat^ 
enfermés  à  Saiàt-Lazare  (  dans  k-. 
cfticl  il  ne  s'est  pas  oublie  lui-nteVi 
Pendant  le  séjour  que  le  coatt  di« 
Brienne  fit  à  Saînt-Blagloîit  cl  ' 
Saint-Lazoïre ,  ce  qui  coiupml 
espace  de  vingt-riiiq  ans,  il  s*'' 
occupé  à  recueillir  des  exlrub 
sonnés  des  anciens  Pères  ^  des 
les  de  Baronius  et  du  Corps  4m 
c'inon,  à  traduire  en  français! 
poètes  et  historiens  latins ,  cC  à4 
poser  des  traités  sur  diflemlei 


I.OM 

'dus  SCS  iuauu«rrii5  furent 
i  k  sa  mort.   Il  ne  s'en  est 

■  que  des  fragments  plus  ou 
eudus  dans  les  cabinets  des 

Le  plus  singulier  est  l'ffii- 

reprise  avec  l'abbêCassaciie, 
latade  de  prison  à  Saint- 
Cet  abbé  clani  mort  lors- 
t:  hisluirc  n'en  était  encore 

n  (tu  Iroisicrae  livre  ,  M,  de 

?  didlogiie ,  sur  un  tun  plai- 
sntirii;ue  ,   afin  ,   disait-il , 

ses  lettciirs  ijno  la  se'che- 
p  ni,itii;res  aurai!  pu  degoil- 

dialu(;ue  enli-e  le  duc  de 
qui  veut  se  leliiei-  à  Porl- 
;t  Lanrelot  qui  l'instniit  snr 
ilc  qu'il  doit  V  tenir  ,  est  le 
uanl.  Il  est  tien  écrit  j  la 

■  en  est  très-delicaie.  C'est 
ndruil  de  l'ouvrage  qui  ait 
ili';  les  caractères  y  sont 


liiijrL'inle  d'une  imagination 

rieÙlcs  surlesTlierde  cé!îc 
libre,  avec  lesquels  il  avait 
rn,.p  de    ii  ■  ■■  ■ 


.avî'!"^ 


ii.qi 


u'il  a 


e  lui 


de 


oiidireut  ces  dt 

T— L.. 

ÉMK  DE  BRIKNNE 

K-CuAHLEi   DL).  .ai-dinal , 

urt.   Ayant   cedé 
droit  (l'iiiucssc  , 


fie 


l  Surliu, 


,M,e  Mrv  ^iRnala  plusieurs 
loiw  lia.sar<U-f>.  Tuniof..i* 
e  Uriciiuc  t'ul   f>it  prîlre^ 


I.OM  fl-.H 

et  il  rc^ut  le  bonnet  de  doctciir 
le  8  mars  l 'j.'ïa  ;  l'arclievcque  da 
Rouen  lui  dunna  des  lettres  Ha 
grand -vicaire.  On  croit  qu'il  redi- 
cea,  avec  Turgol,  qui  portait  alors 
Te  petit  collet ,  l'écrit  intitulé  Z« 
Conciliateur  ou  Lettres  d'un  ec- 
cUsiastiaue  à  un  magistrat,  1744  ; 
écrit  qui  roulait  6nc  les  dilTcreuds 
ciiti'c  le  cierge'  et  le  parlement ,  et 
Joui  Naigeon  ,  Condorcct  et  Dupont 
de  Nemours  ont  donne  succcssive- 
tnetit  des  éditions.  L'abbé  de  Brienoe 
était  aussi  fort  lie'  avec  Morellet .  et 
même  avec  d'AJemberL  En  17  j8, 
il  fit  le  voyage  de  Rome ,  et  fut  con- 
claviste  du  cardinal  de  Lu  vues ,  lor» 
de  l'élection  de  Clément  XIII.  Le  17 
août  )^6o,  il  fut  nomméévê^fue  de 
Condom,  Il  occupa  peu  de  temps  ce 
siège ,  et  remplaça  M.  Dillon ,  à  Tou- 
louse, le  1  février  1 763.  M.  dcBHeii- 
De  avait  la  réputation  d'être  adminis- 
trateur, et  on  loue  son  gouvernement 
sons  le  rapport  temporel.  Une  épi- 
zoolic  arrivée  dans  son  diocèse,  en 
1774)'"' ^i^""'  occasion  de  montrer 
sa  générosité ,  et  en  mjme  temps  »e> 
soins  ponr  exciter  les  largesses  de* 
personnes  opulentes.  En  1776,  it 
ouvrit  à  Lévigaac  une  maison  oiï 
les  fdles  de  parents  nobles  reçu- 
rent une  étlncation  convenable. 
Ce  Tut  à  lui  que  Toulouse  dut  dt 
proliler,  pour  le  transport  de  ses 
uiarcbandiscs  ,  du  canal  Caramao , 
auquel  il  réunit  la  Garonne  avant  sa 
sortie  de  la  ville  ,  par  un  canal  qui 
conserve  encore  le  nom  de  Brienne, 
Par  lui  tous  les  pauvres  eurent  uni 
ressource  as.surée  dans  les  filaturct 
de  coton  qu'il  avait  établies  sous  U 
dirertioa  des  Meun  de  la  charité. 
L'iiôinial  fut  doté,  et  des  lits  furent 
fondés  par  »es  Ur"ess«;eiiliM  il  fit,  à 
l'école  militaire,  les  frais  de  l'edu- 
ntioD  d'un  grand  nonbr*  d'Aèvei. 


654  ^OM 

Son   administration  spirituelle  fut 
mclee  de  Lien  et  de  mal.  Il  rétablit 
dans  son  dioccsc,  en  17G8 .  l'usage 
des  conférences  ccclé!»ias'.|ues;on  n'en 
put  tenir,  il  est  vrai,qii*un  ])elit  nom- 
bre, et  Tarchevêque  n'y  prut  pas.  Il 
condami.a  par  un  mandement  du  26 
août  1770  y  un  livre  publié  k  Tou- 
louse par  l'abbé  Aiulras  ,  sous  le 
litre  d'Histoire  générale  à  V usage 
des  collèges ,  liyrc  qui  n'était  cuère 
qu'un  abréj;é  de  VÈs:iai  sur  l  His- 
toire générale  (le  Voltaire.  On  voit 
Sarsa  Correspondance  combien  ce 
ernier  fut  mécontent  de  cette  con- 
damnation :  mais  d'Alem1>ert  prit, 
auprès  de  lui ,  le  |)arti  du  prélat  ;  et 
dans  ses  lettres  des  4  <*t  u  i  décembre 
1770  ,  il  dit  que  l'archevêque  a  fait 
tout  ce  qui  était  en  lui  pour  éviter 
cet  éclat ,  mais  qu'on  bu  a  forcé  la 
main ,  et  que  dans  sa  place  il  n'est 
pas  le  maître  de  s'abandonner  tout- 
à-fait  à  son  caractère  et  à  ses  prin- 
cipes. M.  de  Bricinic  établit  à  Tou- 
louse un  petit  séminaire  ;  le  5  no- 
vembre   1781,  il  tint  son  synode 
diocésain, où  Ton  s'occup.!  principa- 
lement des   j)ortions  congrues ,  et 
des  secours  à  accorder  aux  ecclé- 
siastiques vieux  et  infirmes.  On  prit 
sur  CCS  deux  objets  des  mesures  qid 
paraissent  bien  entendues.  L'arche- 
vêque fit  aussi  des  règlements  sur 
quid([ucs  autres  matirres.  Si  de  son 
diocèse  nous  le  suivons  sur  un  plus 
grand  thcàlre  ,    nous   le    trouvons 
emplo\é  dans  les  affaires  les  plus 
importantes  de  son  temps.  Il  eut  le 
.secret  de  se  faire  nommer  de  toutes 
les  assemblées  du  clergé ,  y  acquit 
même  de   rinfluence  ,  et  fut,   dans 
relies  de  17OJ,  de  1770  el  de  177-5, 
chef  du  bur'MU  de  juridiction.  Ghar- 
g**' ,  eu  C(ms«'([uenre  ,  des  mesures  à 
prendre  ou  à  suliiciler  pour  le  sou- 
tiju  de  la  religion  contre  des  atU- 


LOM 

ques  sans  cesse  renaissantes  ,  il 

plus  occupé  d'arrêter  le  zèle  < 

collègues  que  de  provoquer  de 

règlements.  C'est   sans  doufe 

suict  que d'Alembert  écrivait . 

taire  ,  le  i5  août  177 5  :  Ar 

ferait  bien  des  soit i '.es  si  qu< 

éi^ifues    raisonnables    ne    l' 

choient.  On  eut  un  excni]i!e 

légèreté  avec  laquelle  ce  prela 

tait  les  affaires ,  dans  le  rappo: 

fit  le  'j5  mai  I7G(),  sin*  le  r 

d'Ulrecht;  rapport  plein  d'i 

titudes  manifc*stcs  sur  les  f.ii 

qui  donna  lieu    aux    parlisai 

concile  d'attatpicr  l*auleur  avec 

tage.  En  1770  ,  il  fut  reçu  à 

demie  française;  et  Voltaire  é 

à  cette  occasion  le  11   juin 

lembert  :  On  dit  que  vi*Ui  nnr, 

nez  pour  confrère  Vart-hex't^ 

Toulouse ,  qui  passe  pour  un 

de  V  Are  façon,  très-ifien  dise 

par  vous.  À  la  mort  de  M.  d( 

mont  f  archevêque  de  Paris , 

question  de  lui  donner  M.  de  I 

t)our  successeur:  un  parti  non 
e  portait  à  celte  place;  m 
répugnances  du  roi  et  les  re| 
tations  dos  personnes  pieuse 
cour  prévinrent  ce  coup.  (  i  ; 
rêt  du  conseil  l'avant  nomi 
17(50,  membre  dune  comr 
pour  la  réforme  des  ordres  re! 
il  en  devint  bientôt  le  pnnci| 
seur.  On  Taccuse  d'avoir  ezi 
divisions  dans  les  monaslêr 
avoir  souflé  l'esprit  d'iusubi 
tion  ,  et  d'avoir  contribué 
goûter  de  leur  état  des  homn 
Tespi-it  du  siècle  en  éloiguail 
eu   plus.   Beaucoup  de  mon 


/i^  VoTe*  le»  Lfitrrt  secrèt^n  amr  Tè 
de  la  r^'-'ifioi  et  d»  eJrrg^  de  F^mtte^,  « 
•  IIS  âbhrft  lie  HeitmoMl  et  «flAnty,  t*9i 
vA<)iie  il^  roiiloua*  J  «M  «iMlg«4  «MM  1 


c«lm  de  la  philosophie  ; 
son  plan  avec  persevé- 
religieu\  les  plus  zélés 
^iiés  par  lies  cbangemeots 
les  plus  relâches  éuient 
e  grâces  el  d'emplois,  el 
c  Ictlres  de  cachet  étaient 
pour  autoriser  des  régie* 
traires  ,  et  pour  saper  à 
l'elat  monastique.  Les 
du  cierge  de  177a,  de 
1780  ,  se  plaigurrcut  de 
suiirJs;  et  quelques  par* 
lètue  reprochèrent  à  la 
n  de  s'arroger  une  auto- 
ive ,  et  (le  n'avoir  su  que 
tandis  qu'elle  avait  été 
conserver.  On  peut  ïoir 
rd  les  remonCrances  du 
de  Paris  ,  du  i  o  février 
le  rc<ini»il<>ire  de  M.  Du- 
nreur-gcnerai  au  parle- 
iideaux ,  du  pmnier  mars 
)rclievci|iie  de  Toulouse 
.siiiiseMsiNemeiitkToiip 
V  ordres  rclîgieui 
ion.   Sa    qualité    de 

pour 


I.OM  fiJS 

nobles  et  généreuses ,  ses  lïaUona 
avecdes  amis  prompts  k  l'eialler ,  lui 
avaient  doODc'  une  grande  célébrilA 
On  le  rilait  comme  uDCvâqocadmi- 
iiiïtratcur  ,  soi1c  de  mérite  dont  OB 


:LiçaiI  i,  fuire  plus  de  cas 
i  propres  a  un  évèj 


ill'ordi 


n," 


evÉque 
établi 


•né  a 


aljLavc 


M.<i 


lis 


rlui-mèrue.etsclildon- 
iïerjieul  .relies  de  B4,se- 
:Mois..ac,  deMoLcilles, 
iiidrillc  ,  de  Saiut-Oueu 

pair  ;  il  |j  lit  Mipprimer, 

m.  Ci'pen- 


*dc. 


prélat.  Sou  esprit  . 
jii  r.irilecl  bnlliiile,  ; 
les  Utiriu ,  ses  anùi 


résidait  {tas  tr«p 
rigoureusement.  A  chaque  change- 
rocot  de  ministère,  ua  parti  noin- 
Iii-cuxlepoussailala  tétedesaflâirei. 
L'assemblée  des  notables  lui  foumit 
l'occasion  de  satisfaire  son  ambîiioik 
Il  y  siégeait  dans  le  bureau  de  Hua. 
sieur ,  et  fut  uo  des  çlus  ardents  à  m 
plaindre  des  dissiiutions  et  dcsabui, 
et  à  crier  contre  l'admiuislriilioit  àm 
Calouiie.  Ce  contrôleur-général  îat 
<:o»ge*die';  el  aprê;  quelques  hésita- 
lions  du  roi, qui  persounellcmeni  tw 
(goûtait  pas  Varchevéque ,  celui-a 
fut  déclare  chef  du  conseil  des 
finances.   Sou    fiiiT.   li-   (i>Jiilr   de 

BricllUC    ,    fut      f.ill     riMUl-lli'     ili'    Il 

guerre.  C'était  au  commencemeni  de 
mai  t^H^.  On  aurait  pu  croire  qu'ua 
homme  qui  aspirait  depuis  si  lonc- 
temps  au  ministère,  a*ait  IravailU 
la  f'y  prc'parer  ,  et  qu'il  V  apportait 
des  pians  ,  des  vues  cl  aes  moyuu. 
L'archevêque,  au  contraire,  uîiu 
bientôt  voir  sa  légèreté ,  son  ioMiffi- 
sauce  et  son  embarras.  Une  MuladH 
grave  vint  ajouter  aux  difiicnhéi 
de  sa  position  ;  il  eut  recaurs  ponv 
se  guérir  à  des  remèdn  prompt*  et 
vifs ,  et  bien  des  gens  crurent  qn 
sa  tête  eu  avait  élc  affectée.  Ce  qui 
est  certain,  c'est  qu'il  ne  montra 
point,  peudant  son  ministère,  le» 
talents  qu'on  avait  cm  remarquer  en 
lui.  Indécis  et  pusillanime  ,  u  flot- 
tait sans  dessein ,  avançait  sans  pru- 
dence, reculait  sans  li'iiineiir.  cum- 
proiuellait  l'autoiiif  royale  lur  d« 
UuMis  dtmarckai ,  m  uouu  ùam 


656 


LOM 


la   fermenta  lion   des  esprits.    Aux 
débats  de  rassemblée  des  notables 
succédèrent    ceux    du    ])ar1ement. 
Les  magistrats  demandent  la  com- 
munication des  comptes  du  trésor 
et  les  états  -  généraux  ;  les  espiits 
s'échaufïènt  ;   le  6  août    1787  ,  le 
roi  tient  un  lit  de  justice  pour  l'en- 
registrement des  édits  du  timlire  et 
de   la   subvention    tenitoriaie  :  le 
parlement  proteste  ;  le  i3  août   il 
s'oublie  ,  dit  M.  Sallier  (  1  ) ,  et  dé- 
clare que  les  édits  ne  sauraient  priver 
la  nation  de  ses  droits.  Dans  fa  nuit 
du    i4  au   i5,  les  magistrats  sont 
exilés  à  Troyes.   Les  autres  cours 
montraient  le  même  esprit  dans  lenrs 
délibéralioTis  ;  la  même  fermentation 
les  environnait  au  dehors.   Le  ^'] 
août ,  le  parlement,  réuni  à  Troyes, 
réitéra  la  demande  des  étals-géné- 
raux ,  en  déclarant  que  la  conduite 
du  ministère  tendait  à    réduire  la 
monarchie  en  despotisme.   Ce  mi- 
nistère taxé  de  despotisme  recula 
bientôt  ;  il  abandonna  ses  édits ,  et 
le  parlement  revint  avec  les  hon- 
neurs du  triomphe.  lia  séance  royale 
du  ^4  novembre  1787   ne  fut  pas 
moins    funeste   aux   intérêts  de  la 
cour.  Le  roi  y  porta  deux  édits , 
l'un  qui  créait  un  empnmt  de  4'2o 
millions ,  l'autre  qui   réglait   Tétat 
civil    des    protestants.   L.i   dignité 
royale  reçut  plus  d*une  atteinte  dans 
cette  séance.  Le  duc  d'Orléans  pro- 
testa ,  et  fut  exile  ;   les  conseillers 
Fréteau  etSabbatier  furent  mis  dans 
une  prison  d'état.  Le  parlement  pro- 
testa contre  l'curegistremenl  forcé; 
cependant  il  accueillit  l'édit  sur  les 
protestants ,  qui  leur  accordait  l'exer- 
cice des  droits  communs  à  tous  les 
autics  sujets ,  et  qui  prescrivait  les 

(i".  ^nnmî^s  frar\efj''S  dpuitff'  rommen-'e" 


LOM 

formes  à  suivre  pour  constater  le::^ 
décès.  lie  4  janvier  1 788  ,  le  par- 
lement  prit  un  arrêté  h-irdi:  soi 
exil  fut  décidé ,  mais  les  tcltres  dr 
cachet  furent  révoquées.  Trois  ^^ 
montrances,  préseutées  succKsiri*- 
meut ,  ne  furent  que  le  prâudc  «^ 
la  séance  et  de  Farrétë  cfu  3  nui, 
où  le  parlement  rappelait  cr  qt*'!! 
appelait    les   principes    fondarant- 
taux  de  la  monarchie  ,  on  plutôt  des 
prétentions  aussi  nouvelles  qaVvi* 
gérées.  L'exaltation  des  magblnb 
était  extrême;  deux  d'entre  eux  m !it 
arrêtés  dans  le   pilais  même.  LrS 
mai ,  Ht  de  justice  pour  publier  5i\ 
lois  difrérenles.  On  créait  de  fpnk 
bailliages ,  et  Ton  réduisait  le  |arl^ 
ment  à  une  grand'  chambre  et  a  uc 
chambre  des  enquêtes.    Une  cm 
nléni- re  était  c'tablie  ,  et  tiat,  fe 
le  lendemain  ,  sa  première  léiin^ 
Mais  les  protestations  se  sooodê- 
rcnt ,  la  justice  n*étail  pins  rciir, 
les  parlements  de  province!  iw- 
tai(;nt  celui  de  la  capitale,  b  m- 
blesse   les   secondait  ,    les  ffA- 
hommes    bretons   dënonçaint  In 
ministres  ,  des  émeutes  ërhiaîat 
en  plusieurs  endroits ,  le  soalK^ 
ment  des  esprits  e'iait  extrême.  Dm 
cet  état  umversel  «l*agitalioii ,  Tu- 
chevéque  de  Toulouse  s*ékaît  bit 
donner  le  titre  de  ministre  praôprf 
comme  pour  suppléer  par  un  noaifr 

fusant  à  la  faiblesse  de  ses  momL 
1  fut  nomme  dans  le  inêmetmpi 
l'archevêché  de  Sens,  racanl  par  h 
mor  du  cardinal  de  Liiynes  'i).U 
i5  juillet' 1788,  il  fit  rendre  n  «• 

(1)   n   obtint  P«ur   coa4)«t«ar ,  ••■ 
Pitifre-Frciiroit  Marcel  a*   Li«in«uî*  Jv 
p^  va   176  *'.   {•r>'ionigr  jk   Rnm*,  1»  iS 
1^83  .  lAiit  le  tilrr  d  arihevionc  «l»  TV. 
•  i>^i«  llV^c«on  oiicUtf«r|(  |«  ifircar.  H 
ne  à   nart    par   U   tribuaal   liialiuii» 
Frtrii,  ir  10  mai  I?v4  •    1»    véa»  ÎMff^l 
dame  ]sluab«lli.  !.« comte  de  Htiwwmtjî^ 
l'archevèqH»,  deux  Battes  4«  ■■aAU.A 
CaàUjr  la  AU*  ,  pcriraat  •■ 


lom: 

1  conseil,  par  lequel^  apris 
annonce  lès  éUU  -  généraux 
le  mois  de  mai  sai*ant,  il  invi 
scorpset  les  particuliers  à  pre- 
'  des  reusei  pie  menu  sur  leur 
ilioB.  Cet  appel  imprndeiit  ne  . 
proroqucrde  nombreux  écrits, 
lans ,  des  systèmes  et  des  déli- 
ions. Le  â  août ,  un  nourel 
du  coD^il  abaotloona  la  cour 
■Tc ,  en  mainttaant  les  grands 
•);es,  cl  annonça  de  rechef 
ats  -  «éneraus.  t#e  i6',  l'àat 
Bsor  obligea  de  suspendre  le» 
lenrs.  Le  principal  ministre  ne 
ffiir  plus  long-temps  contre  les 
es  qui  s'èieTairat  de.. toutes 
;  il  lut  renvoyé  le  34  aoiît,  et 
!a  place  à  Necker.  La  joie  po- 
rc éclata  dans  la  capitale  par 
Émonstrations  les  plus  morti- 
s  pour  l'archevêque.  Afin  de 
isoler  ,  la  cour  le  combla  de 
I  :  on  lui  donna  dos  abbayes  ;  le 
imand.i  pour  lui  le  chapeau  de 
îal.  Pie  VI  répugnait  à  revêtir 
pourpre  un  homme  dont  [a  re- 
n'avait  pas  eu  beaucoup  à  se 
Louis  XVI  insista  par  uu  sen- 
t  de  utfiiérosilo  confurme  à  la 
de  son  caractère;  et  le  t5dé- 
re ,  l'archevêque  de  Sens  obtint 
iprau.  Il  cil  apprit  la  nouvelle 
e  ou  il  se  trouvait ,  ajant  pris 
ite  d'Italie  à  sa  sortie  du  mi> 
.  Il   voyagea   dans  ce  pays  ; 


LOM 


637 


repnrer  un  peu  sa  repulaiiont  mait 
il  se  sépara  dans  celle  occasion  de 
ses  collcRucs ,  prêta  le  strinenl  ,  fi 
ne  prit  plus  que  le  titre  d'cvéque  du 
JéparieoiealacrYuaDe,  apri» avoir 
Tvtmi'  l'évèché  me  trop  oli  tain  de  U 
Haute-Garoune ,  qui  lui  fut  olliul 
par  les  éleoleuri  de  ce  déparlcmnit. . 
Cependant  deux  des  nouveaux  e'^- 
qiies  conslitutiaiiocU  ^'étani  adrcasc'x 
à  lui  pour  avoir  l'iustilulion  rano-' 
riiqtip  ,  il  ne  voulut  poiiil  %e  prftcF 
à  CCI  acie  de  scliisinc.  11  écrivit  au 
pape  U  a3  novcmlre  tjt)»  et  lo 
3o  janvier  suivant,  «Ou  d  issaycr  de  . 
jtisiirier  sa  couduiie;  son  mande-' 
ment  du  carême  de  1791  ,  tendait 
au  mjme  huL  Pic  VI  lui  dunoa  des  ' 
conseils  salutaires  dans  un  IirtTdu. 
•a3  février  1791 ,  dont  la  fublica-  > 
liuu  blasa  beaucoup  le  cardinal.  Le  ' 
iti  mars  suivant  il  écrivit  au  aouve-  . 
rain  p»nl>Iè  pour  donner  uddmis-  ' 
sioD  du  cardiiialat  ;  et  î!  autHmtc 
celte  résoluiioB  par  utic  lettre  pubU- 
M.  de  Muatmorin  ,  nu   des 


luiiiistrcs  du  roi.  Le  pajio  acccpti 
"  démission  dans  le  " ;.•..;—  -t- 


ils 


a  Fra 


-l'aller 


[  Roi 


s  le 


.11 


le  i^i(n  ,  et  s'occupa  de  payer 
lies  qui  ('talent  couside'rables , 
-r  le  iioinlii'c  de  ses  bénélices. 
rifia  pour  cela  une  partie  de  la 
bibliothèque  qu'il  avait  formée 
nds  fr,,is  I  /'../.  Lnint  ).  La 
ItntJon  riviledu  dcrpé .  pililiéc 


■i(î  septembre,  le  déclara  décliu  d« 
sa  dignité,  et  de  plus  suspens  a  eavm 
de  son  serment  et  de  la  part  qii'il 
avait  prise  au  schisme  (  /  ûjet,  Vél- , 
locution  du  pape  à  ce  suïet,  daus  la 
collectMu  d,e  ses  brefs  ):  celte  r.on- , 
iluiie  de  M.  de  Briennc  ne  le  f  arMlit  ' 
point  ilr^  fureurs  révotuiiounaim. 
1 1  fut  arrêté  it  Sens  le  y  novtmliM . 
i^tti.  et  mis  dans  les  (iriaous  ia 
cette  ville:  il  obtint  ensuite  d«  res- 
ter t\ttt  lui.  Un  peu  plus  lanl 
on  vint  l'arr^rr  de  nouveauté!  (o 
IciidcBuio  on  le  trouva  mort  dans 
«ou  ht;  ce  qui  a  fait  croire  qu'il  avait 
bJlé  luî-nfinc  la  tin  de  tes  )oura  , 
eu  prenant  du  poiMin.  Mais  cet 
cvéoemeiil  s'explique  sulUsammeilt 
jur  le  détail  des  cLrcflDstaacM.  Im 


C58  LOM 

soldats  (pli  Tinrent  pour  l'arrêter, 
lui  ayant  donné  jusqu'au  lendemain 
pour  le  conduire  en  prison ,  passè- 
rent la  nuit  chez  Ini  à  Doire  :  écbauf* 
fës  par  le  vin  y  il  leur  prit  enric  d'al- 
ler rcfveiller  le  cardinal ,  et  de  le 
forcer  à  manger  avec  eux.  Il  leur 
repr^"nta  yaineraent  qu'il  ne  sou- 
pait  point;  ils  le  contraignirent  à 
premf re  sou  repas ,  puis  le  maltrai- 
tèrent. La  |>eiir  el  les  coups  qu'il 
avait  reçus ,  joinis  au  travail  d*une 
digestion  péuibie ,  lui  occasionnè- 
rent une  artaque  d'apoplexie  fou- 
droyante. C^c'taitlc  1 6  février  1794. 
Telle  fut  la  (in  d'un  prélat  qui  avait 
reçu  en  parlage  de  l'esprit ,  des  ta- 
lents et  des  qualités.  Son  malheur 
fut  d'élre  entré  dans  un  état  pour 
lequel  il  n*était  pas  fait ,  et  de  s  être 
lié  avec  des  hommes  dont  les  prin« 
ripes  devaient  lui  être  suspects.  Ou- 
tre ses  ra]>ports  et  discours  insérés 
dans  les  procès-verbaux  des  assem- 
blées du  clergé  ,  il  a  publié  une 
Oraisonfunèbre  du  Dauphiriy  i  ']66, 
in  -  4°.  —  Son  frère  cadet  Atha- 
nase  -  Louis  -  Mario  de  LoMEifis , 
comte  de  Briennc ,  lieutenant-géné- 
ral ,  devint  ministre  de  la  ^erre  en 
J787.  C'était  un  militaire  sans 
expérience  et  un  administrateur  mé- 
diocre. Il  forma  cependant  un  con- 
seil composé  d'ofliciers  distingués, 
et  d*où  il  sortit  d'assez  bons  règle- 
ments. Le  crédit  de  son  frère  qui  l'a- 
vait porté  au  ministère  avant  cessé , 
il  fut  remplacé  par  M.  de  la  Tour- 
du-Pin,  resta  en  France  après  la 
chute  du  trône,  et  périt  en  1 79^  sous 
le  fer  des  bourreaux  révolutionnai- 
res, à  Tilge  de  soixante-quatre  ans. 
•—Un  autre  frère,  le  marquis  de 
i>HrK.>irf£ ,  colonel  du  régiment  d'Ar- 
tois, avait  été  tué  à  r.ittaque  du  Col 
de  l'Assiète,  le  19  juillet  1747.  (  K, 
BiifcLS-MLE,  IV,  107.  )  P— «— T. 


LOM 

LOMI  (  Baccio  ) ,  peintre , 
Pise ,  vers  le  milieu  du 
siècle ,  fut  le  chef  d'nne  école  im 
sa  famille  a  produit  les  maSum  h 
plus  distingués.  C'est  à  Rome  et  da 
l'école  de  Taddée  Zuochcri,^ 
apprit  la  peinture  :  il  fut  clitr|i  è 
terminer  VHisloirt  itEsihgr ,  f$ 
Augustin  GhirUndo  avait  coHi* 
cée  dans  le  Campo-Santo  de  Piicll 
CiJuratfmemefU  dû  la  f^ierg$  p 
l'on  voit  chez  les  chanoinci  éeii 

Srimatiale ,  est  peint  arec  n  ftt 
e  sécheresse.  C'est  le  taUenà 
maître -autel  de  Saint  -  Laarat  à 
Pise ,  qui  l'a  mis  au  rang  des 
leurs  artistes.  On  reconnaît,  daaiMl 
ce  qui  reste  de  lui ,  la  manière  deM 
maître  ,  et  celle  de  Sanfi  di  Itef 
dont  il  avait  beaucoup  ébaSà  li 
ouvrages.  —  Aurelio  £oki  , 
du  précédent ,  et  son  élèTe  , 
à  Pise,  en   i556  :  s'étani 
fort  jeone   à    Florence ,    il 
les  leçons  du  Bronano  ,  et  pttp^i 
à  la  manière  de  ce  maître ,  «■ 
grands  tableaux  qui    se    mwiit 
encore  dans  la  primatiale  deBM, 
et  qui  représentent,  Tun  ^  la  iM- 
vile   de   JésÊU '  Christ  ,    tum^ 
V Adoration  des   jtfiiggi. 
Gènes  ne  manquât  pas  de 
liabilos  à  cette  époipie,  Lôan  H 
appelé  dans  cette  TiUe,  et  ckii|i 
de  plusieurs  travaux  impoftMrtii 
parmi  lesquds  on  dte  k  DesotiÊi^ 
de  Croix  qu'il  Gt  pour  le  mah» 
autel  deSainte-Blariede  la  PiiiTi 
ainsi  que  la  Eésurret^iam  et  le  Jl^» 
eement  dernier^  pour  Notre^JluH 
de  Carignan.  Apr£i  son  retour  à  It* 
me  ,  il  7  peignit  les-fresques  dt  h 
chapelle  de Samte-Marieiii  F'mttkd^ 
la,  ainsi  qu'un  fort  bean  tafaloM^ 
l'/^iiom/^tion.  ABologne,à  Lnufit 
à  Florence ,  il   laissa  de  nonfob 
preuves  de  son  Ubileté;  maïs  c'tfl 


LOM 

èasa  su  irill«  utale ,  qn'il 

son  taleot.  11  peignit  k  fres- 
isle  Cïmpo-SaDto,  une  partie 
ttoire  d^Assuénu ,  aTcc  des 
sts  et  des  bas-reliefs  en  clair- 

Daai  l'élise  du  Dôme  ,  il 
trois  tableaux  à  l'huile  :  cduî 
lire  autel  ,  repr^entant  la 
on  de  l'atfu^è~nê,  une  Cir- 
Dfl ,  et  un  tutre  trait  de  la  Tie 
is  -  Chiist.  Le  Saint- Jerâiite 
peint  au  Cainpo-Santo  ,  ett 

ses  meilleures  productions, 
warde  comme  un  des  cheb 
oie  de  Pisc.  II  mourut  dans 
■ille ,  en  iGti.  —  Orau9 
rère  du  prà:e'dent ,  fut  suraom- 
iirriLEScui  (i).  (  fofM  ce 
om.  XVII,  pae.  i  o3.  )  —  Ar- 
LoMi ,  fille  <r Horac«  Genti- 
natjuit  à  Pise ,  en  1 5i)o ,  et  fat 
i  elcTe  de  son  père.  C'est  sur- 
fs le  portrait  qu'elle  se  distin- 
le  y  a  même  surpassé  Gentiles- 
ais  clic  ne  n.<gligca  poiat  l'his- 
;t  l'on  a  d'elle  plusieurs  Irès- 
lorceaux  en  ce  penre.  Elle  re- 
>  leçons  du  Cuide,  et  lil  une 
particulière  du  Dontîniquin. 
onnaît  dans  tous  ses  ouvrages 
ureuse  imitation  de  ces  deux 

maîtres  :  ou  estime  surtout 
iip  u  n  Saint  -Jean-  Bapi  îsl  e  en- 
,  q'i'elle  composa  pour  le  duc 
Torre,  \  Napics,  et  un  Mar- 
!  saint  Janvier  eiposéauj:  bê- 
l'ellepei^niipour  la  cathédrale 
lï/.oles.  On  voit  dans  la  galerie 
rencc  un  de  ses  tableaux,  qui 


Lo:\r 


659 


rcprfeenle  la  Mort  d' ïfolapheme  : 
il  c5l  remarij'iahle  par  le  naturel 
de  la  composition,  la  force  de  l'ex- 

Ë-cssion  ,  et  la  beauté  des  draperies. 
nfin,  V  aurore  qu'elle  avait  peinte 
pour  la  famille  Arrighctti,  de  Flo- 
rence, est  un  de  ses  plus  beaux  ou- 
vrages. Elle  peignait  avec  perfec- 
tion les  fleurs  et  les  fruits ,  et  elle 
n'était  pas  moins  dislingue'e  par  les 
churmesdesa  lîcure.  En  i6iS,ella 
épousa  P.  Aiit.  Scbiattesi;  mais  elle 
conserva  le  nom  sîius  lequel  eHe  s'rf- 
laii  fait  connaître,  et  mourut  Â  Na- 
ple5,vers  1645.  P— g. 

LOMMIUS  (  JftsSE  )  ,  l'uD  des 
plus  habiles  médecins  du  seiiii:m« 
siècle,  était  né  â  Buren,  bourg  du 
duché  de  Gneidre.  Son  ptre  Van 
Lomm(car  le  nom  de  Lomoiius  est 
une  latinisation ,  selon  l'usage  de 
res  temps  ),  était  greffier  de  cd 
bourg  ;  il  fit  faire  d'excellentes 
études  à  Josse.  qui  devint  profond 
dans  la  connaissance  du  grec  et  du 
l.itia .  et  qui  alla  étudier  la  médecîtio 
à  Paris ,  où  il  se  fit  remarquer  d« 


tablir 


Tournai  ,  « 


il 


%l:.\!. 


*cqoil 

une  haute  renommée  comme  prati- 
cien ,  et  fut  nommé  pensionnaire  dt 
cette  ville;  mais  appelé  de  tous  cdM[» 
par  les  malades ,  et  ne  pouf  aut  sof- 
tire  atix  voyages  jpic  la  eonfUnce 
publique  l'obligeait  incessamment 
d'entreprendre,  il  fixa  son  domicile  k 
Bruiell«,vers  1557.  Ses  écrits  sont 
a'ts^i  remarquables  sous  le  rapMrt 
des  principes  ,  que  sous  celui  d'un 
style  élégant  et  précis ,  et  d'une  lali- 
iiiie'  iIoDt  la  pureté  l'a  fait  comparer 
à  OItc.  I.  Comnuintarii  lU  tuendd 
priMum  libntm  dt  Bm 
lUrd  ^tirtUi  ComeUx  CtUi ,  in- 
.LouTjiii,  i!^SS.H.  Obitrmatio- 
ntntdiditiiiivjBUMtnt,iitS^., 


66o  LOM 

Anvers ,  1 50o.  On  ne  trouve  nulle 
part  décrit  avec  autant  de  laco- 
nisme et  d'exactitude  ,  tin  [aussi 
grand  nombre  de  maladies  :  ce  talent 
rare  a  valu  à  Lommius  le  surnom  de 
Peintre  des  maladies.  Il  exccUait 
sous  le  rapport  du  diagnostic.  Ce 
dernier  ouvrage  a  eu  pliLs  de  douze 
éditions  ,  soit  en  Hollande  ,  soit 
en  Allemagne,  soit  en  France,  soit 
en  Angleterre.  11  a  été  traduit  eu 
français  sous  le  titre  de  Tableau 
des  maladies  ,  où  l'on  découvre 
leurs  signes  et  leurs  événements, 
Paris,  171a,  in-ii,  par  J.  B.  LiC 
Bcrthou.  Cette  traduction ,  fort  bien 
écrite,  est  estimée  et  recliercliée. 
(  F,  aussi  Lkmasciukr.  )  IH.  De 
curandis  febrihus  continu! s,  liber , 
Anvers,  i5G3,  in-8*\  On  a  rcimi 
tous  les  ouvrages  de  Lommius  sous 
le  titre  A*  Opéra  omnia^  Amster- 
dam, 17!.'),  'i  vol.  iu-i'i.        F-R. 

LOMONOSOFF  (  Michel- Vassi- 
i.iEviTCH  ) ,  célèbre  poète   russe  , 

Erofesseiir  de  belles-lettres  ,  inem- 
re  de  Tacadcmie  de  Saini-Péters- 
Lourg ,  honoraire  de  celle  de  Stock- 
holm et  de  riustitut  de  Bologne,  na- 
quit eu  17 1 1 ,  d'un  simple  pécheur, 
à  Kolmogory.  Il  passa  les  premières 
années  de  son  enfance  a  aider  son 
père  dans  son  métier,  qui  seul  four- 
nissait à  Tent  retien  de  toute  la  fa- 
mille. Des  qu'il  sut  lire  et  éciire, 
avantage  qu'il  ii'acrpiit  pas  sans  d'as- 
sez, grandes  dillicultcs,il  prit  un  goût 
vif  pour  les  livres:  à  peine  cut-ii  en- 
tendu chanter  dans  une  église  les 
fisauines  de  David, qu'il  fut  saisi  de 
a  ]>his  vive  admiration  pour  les 
grandes  images  dont  ils  sont  rem- 
plis; leur  poésie,  si  souvent  sublime, 
lui  iii  découvrir  qu*il  était  né  [loèle 
lui-même.  Il  lut  la  lUble  plusieurs 
fois  avec  enthousiasme,  et  courut 
le  d«:»ir  d%  pouvoir  célcbrcr^  a  «oa 


LOM 

tour,  les  merveilles  de  la  création. 
Il  voulait  aussi  retracer  les  hauts 
faits  de  Pierrc-le-Grand ,  qui  avaient, 
dans  ce  même  temps  ,  produit  sur 
lui  une  très-forte  impression  :  il  cher- 
cha donc  à  comiaitre  les  règles  dt 
l'art  des  vers.  Ayant  appris  qu'il 
existait  à  Moscou  un  ctablissemect 
où  l'on  enseignait  les  langues  grecque, 
latine,  allemande,  française  ,  et  les 
belles-lettres,  il  déserta  la  maison  pa- 
ternelle ,   résolu   d'aller  demander 
dans  cette  ville  l'instruction  dont  il 
éprouvait  un  besoin  impérieux.  Ea 
1734,  on  le  fit  sortir  de  l'école  de 
Zki'îkonospasL  »  pour  le  placer  pliu 
avantageusement   à   racadêmic  des 
belles-lettres;  et  deux  ans  après,  01 
l'envoya  en  Allemagne  achieTer  mi 
études.  De  Marbourg,  ville  considé- 
rable de  la  liesse,  où  il  avait,  pendint 
quatre  ans ,  travaille'  avec  ardeir, 
chez  le  baron  de  WolflT,  à  la  chimie^ 
à  la  lithologie,  à  la  minëralogpe, 
etc.,  il  pssa  ou  Saxe; et  là, sons U 
direction  de  Henckel,  il  vit  les  foal- 
les  qu'on  faisait  dans  les  mines  di 
Hartz,  et  du  pays  de  Bnmswid, 
etc.  En  1741 ,  il  se  rendit  à  Saiit- 
Pétersbourg.  Quoique  liiTé  esscntU- 
lement  à  sou  goût  pour  les  sdenod 
et  les  langues ,  u  ne  négligeait  pas  U 
poésie.  Ce  fut  à  cette  e'pocpwqa'il 
composa  sa  première  ode  sur  la  m 
toiredePultava  :  quelque  tempsapiif, 
il  en  publia  plusieurs  autres  atec  ■ 
égal  buccès.  Admis  à  parlager  les  tn- 
vaux  de  l'académie,  il  fol  noani 
directeur  du  c^ibiuet  mine'ralocMK, 
et ,  l'année  suivante ,  adjoint  deTao- 
démit'  pour  les  sciences  chiraiqaact 
minéral ogiqucs.  En  174^  ,  illotaf- 
pelé,  par  un  oukase  du  sénat, ad 
fondions  de  professeur  de  chiw: 
six  ans  tiprès  ,  l'impératrice  BÎB' 
])('l1i  lui  donna  le  rang  de  comcdl' 
de  collège.  Eu  1 75:1 ,  il  reçut  k  p  i 


tOM 

*»!«(;*  «cliKif  de  monter  une  fabri- 
que de  verreries  en  tout  genre,  mais 
principalemcut  enf^raitif  dcTCireel 
Objeti  semLUbles.  Lonianosoli'syant 
^itl  le  premier  a  faire  dan»  son  pays 
«le*  fleures  en  mosn'iqiie,  on  le  char- 
pM  d  eie'cuter  un  grand  talileau  des- 
tiné à  rappeler  les  actions  celèhrcs 
At  Pierre- le-Gra ad.  Il  n'y  employa 
que  de»  maieriaiix  et  des  ouvriers 
rosses,  inventant,  pour  mettre  à  exé- 
cution ce  ubieau ,  des  compositions 
Chimiques,  ainsi  que  diOerenies  ma- 
china d'une  si  énorme  dimension, 
qir'oo  n'en  avait  jamais  vn  de  sem- 
dIbUu.  Le  i3  février  1751 ,  l'ai»- 
demie  lui  ouvrit  ses  portes  avec  ac- 
clamalioii  :  le  i4  février  i7fM>,  il 
fui  élu  directeur  général  du  [;yuiiiaM 
et  de  l'université.  Sans  naissanee, 
uns  fortune  et  sans  ajipui,  l.iinio- 
oosnlTnc  dut  qu'à  son  génie  et  à  sun 
savoir,  les  distinctions  et  les  hon- 
neurs de  toute  es|)cce  qui  lui  furent 
deVolus.  Sa  passion  pour  les  scien- 
\'Ves  loi  avait  fait  éprouver  ,  en  Alle- 
magne ,  toutes  sortes  de  privations  : 
pris  par  des  enrôlenrs  sur  les  fron- 
tières de  la  lSaic,  il  était  devenu 
soldat  malgré  lui,  avait  couru  plus 
d'une  fois  le  risque  d'être  fusille  , 
et  ne  s'était  sauvé  qu'à  travers  mille 
dangers.  Il  finit  par  être  rrc'é  con- 
seiller d'étal ,  en  17(14  1  et  mourut 
cinq  mois  après,  le  4  avril  1765.  Son 
convoi  funclire  se  lit  avec  la  plus 
grande  magniriccnre.  et  il  fut  enterre 
aiirouveiil  de  Si  .-Alexandre  Ncwskv, 
flut  frriis  de  Oatlieriiic  II.  Ajou- 
tant à  louli-.s  ses  connaiuances  celle 
des  l.tii);ues  mortes  el  vivantes ,  il 
traduisit  en  rns.se  divers  ouvrages  , 
riitrraulre^,  plusieurs  sur  la  physique 
expeiimeiitalc:  il  entreprit  aussi  d'é- 
rrire  l'iiisloire  am'icuiie  de  sa  na- 
ti'>ri  ;  ri  le  volume  qu'il  publia  , 
ré^iili.it  de  rcciicrclics  prot'oudci. 


T.OM  Mt 

lui  lïl  le  plus  i^rand  liooneur.  Il  rst 
regardé  par  ses  compatriotes  comme 
un  génie  créateur ,  et  comme  le  pi^re 
de  la  poésie  russe-  Ouvrant  le  pre- 
mier la  carrière  ,  il  osa  rimer  dans 
une  langue  qui  paraissait  des  plus 
ingrates  pour  la  vcrsiOcation  :  il 
rendit  celte    tancue   plus    polie  et 

Slusriehc  tout-à-la-fois;il  lui  donna 
e  l'éclat  et  de  rénerrà.  Ou  a  de 
lui  deux  Toliunes  d'odes  sacrées  et 
profanes ,  qui  jouissent  d'une  haute 
estime ,  mais  oii  il  parait  qu'il  » 
mielquefois  outre  les  qualités  ei  les 
défauts  du  genre.  Il  a  composé  des 
cantiques,  des  psaumes,  des  hymnes 
et  d'antrek  pièces  de  vers.  Le  jxiènte 
de  la  PètréUU  ,  en  deux  chatiis.  est 
un  de  ses  plus  beaux  titres  de  j^loirc. 
Il  a  encore  publié  une  très-bonne 
Gramm^re  russe  ;  un  Cuurs  da 
rhèloriijM  à  l'usage  des  initUiUs  ; 
uu  £sstù  abrège  mepfysiifue  el  da 
mètallarpe;  et  deux  tragédies  :  Ta- 
mire  el  Sèlhn ,  el  Ûemvphoon  ,  tra- 
dniics  par  Papadopiuilo ,  dans  le 
Thatrc  de  SoumaroUR' :  relui-ci 
qu'on  appelle  le  Racine  du  A'ord, 
était  jalouxde  la  réputation  que  Lo- 
in on  osolT  s'était  acquise  comme  j>oè- 
le;  il  cherchait  toutes  les  occosious 
de  le  rabaisser,  cl  ce  fut  un  grand 
triomphe tiour  lui ,  de  voir  le  publie 
faire  peu  de  cas  des  premiers  essais 
dramatiques  de  l'auteur  dont  il  re- 
doutait la  rivalité ,  et  même  les  ou- 
blier promptemenl.  On  a  traduit  en 
dilTérciilcs  langues  la  plus  grande 
partie  des  ouvrages  de  Lomonusoli': 
sa  Grammaire.Qisan HisttÀre abrè- 
^reile  liusûe  mit  paru  eu  allemand  ; 
celle-ci  a  été  traduite  de  cette  langue 
en  français,  Paris,  i^lk).  in-r-Ji^W 
Meilifalions  du  ioiretilanialin  sur 


e&i 


LOM 


se ,  fut  traduit  par  Im-méme  en  lalîn. 
LomouosoiTctait  en  correspondance 
avec  presque  tous  les  savants  de 
l'Europe ,  ses  contemporains.  Sa  bi- 
bliothèque et  ses  manuscrits  fiu-ent 
achetés  ,  à  sa  moit ,  par  le  prince 
Grégoire  Orloff.  L'amiral  Schichkoff 
a  e'crit  un  précis  de  la  Vie  de  cet 
homme  extraordinaire^  qui  suffirait 
lui  seul  (  dit  Levcquc  )  pour  illustrer 
un  siècle  entier.  L — p — e. 

LONG  (  Thomas)  ,  théologien  an- 
glican ,  né  à  Exeter  en  i  G'2 1 ,  après 
avoir cte' pasteur  de  village,  obtint,  à 
la  restauration,  une  prébende  dans  la 
cathédrale  ,  et  la  perdit  à  la  révolu- 
tion de  1688  ,  parce  qu'il  refusa  de 
prêter  serment  au  nouveau  gouver- 
nement. Il  mourut  en  1 700.  On  a  de 
lui  grand  nombre  d'ouvrages  de  con- 
troverse théoiogique,  et  quelques  li- 
vres histon«]ues;  voici  les  principaux  : 
L  Essai  sur  Vusage  de  V  Oraison  do- 
viinicàU  ,  dans  le  culte  pulflic , 
Londres  ,  i658,  in-8^  IL  Défense 
des  premiers  chrétiens  relativement 
à  l'obéissance  à  leur  prince,  contre 
les  calomnies  d'un  lisfre  intitulé  Vie 
été  Julien  l'apostat,  Londres ,  i683, 
in-S*».  III.  Histoire  de  tous  les  com- 
plots papistes  et  fanatitpies  ,  etc. 
contre  la  relicion  établie  et  le  gou- 
vernement,  ibid.  1684,  in-8°.  IV. 
Recherches  exactes  ,  modestes  et 
fidèles  du  docteur  ffalker  ,  sur 
l'auteur  de  Z'Eikon  Basilikc  ,  etc. , 
prouvant  que  cet  ouvrage  est  sorti 
de  la  plume  de  Charles  l^^.     E — s. 

LONG  (  Roger  ),  astronome  an- 
glais, ne  le  '2  février  i()8o,  mort  le 
iG  décembre  1770,  fut  maître  du 
collège  de  Pcnibroke  ,  professeur 
d'astronomie  à  l'université  de  Cam- 
bridge, et  rertcnr  de  Cherryliinton 
cl  de  Bradwcll.  C'était  un  homme 
dVspril,  de  savoir,  et  singulièrement 
iudusli-ieux.  Il  avait  cumtriiil ,  eu 


LON 

1 765 ,  dans  une  des  salles  du  conége 
de  Pcmbrokc,  une  sphère  ou  plu- 
tôt un  globe  céleste  de  dix- huit  piedi 
de  diamètre,  dans  lequel  plus  de 
trente  personnes  pouvaient  être  as- 
sises commodément.  Il  a  donne'  lui- 
même  la  descriiition  deœtte  machine 
où  les  constellations  visibles  à  II10- 
rizon  de  Cambridge  sont  dessinén 
dans  rintéricur  ;  on  y  voit  le  codia- 
qiic , les  orbites  des  planètes, etc.: 
le  tout  se  meut  au  moyen  d'une  ma- 
nivelle. Il  parait  que  c'est  la  plv 
grande  machine  de  ce  genre  qu'oa 
ait  exécutée  en  Europe  :  les  gl<diesde 
Gottorp  n'avaient  que  once  pieds  et 
ceux  de  Goronelli  douze.  (  Fiii^ez 
Lalande ,  BihUogr.  astr^  •  p.  33o.  ) 
On  lui  doit  aussi  un  gros  traite' d'as- 
tronomie et  quelques  opuscules.  L 

LONG  (  Edouard)  ,  historien  an- 
glais, naquit  en  1 784,  à  Saint-Blave , 
en  Comouailles.  Etant  allé  à  la  Ja- 
maïque ,  en  1757  y  pour  recueillir  la 
succession  de  son  père ,  le  gouver- 
neur de  cette  colonie  ,  qui  était  soa 
beau-frère ,  le  prit  pour  secrétaire. 
Il  fut  ensuite  nommé  jiigede  la  cov 
d'amirauté  :  sa  mauvaise  santé  le 
força  de  quitter  llle  en  1769;  et  il 
mourut  le  1 3  mars  1 8 1 3 ,  au  chiten 
d'Arundel  Park  en  Sussex.  On  a  de 
hd  :  I.  Histoire  de  la  Jamm^, 
Londres,  1774,  3  vol.  in-4'.  Le 
séjour  de  Tautcur  dans  cette  colo- 
nie ,  et  les  emplois  qu'il  y  avait 
occupés ,  l'avaient  mis  à  mrme  de 
se  procurer  des  matériaux  ahoo- 
dants.  IL  Des  Jtomans  et  autni 
écrits  d'un  genre  léger.  III.  Lettrts 
sur  les  Colonies,  1775,  in-8»., 
et  autres  brochures  politiques  fv 
l'esclavage  des  nègres  et  le  con- 
merce  du  sucre.  11  fut  éditeur  des 
Mémoires  du  règne  d?Ba$sa-Ahadi, 
roi  de  Dahomey ,  avec  une  notice 
succLiicle  sur  la  traite  des  nègres,  pv 


't   Mvm»,  Londres,  i^Sg.  t  Toi.  în-  lion,  ^tanl  Mtez  récenta ,  ti\t  con- 

9°.  ,  trvduil  en  fr^uçdis.  — Jean  naitre  i'état  moderne  de  c«&  ]>eupls- 

Lvpr; ,  «oy*t;eur  anplaiï,  «'timbur-  des,  bien  dimiuuees  de  -ce  qu'elles 

^UH  ,  eu  176S  ,  puui'  k  Cïiuda  ,  et  e'iaient  autrefoU.  Le»  rocabulaires 

rciU  tepl  ans  chez  un    marchand  (jn'il  douue  de  leurs  diveredî^lecteK 

de   Mualreal  pour  y  apprendre  le  bou[  précieui,  et  il  esl  k  rtaKlicr 

tançais  et  la  langui-  des  &auva(;cs,  qu'on  ne  les  ait  pas  uasétèi,  dam  la 

coDiiaîssauce  indispensable  à   qui-  traduction  française.            E — 3. 

GQnque   entreprend    la    traite    des  LONG  (  Jacq.  Le  ).  ^.  Lëlocs. 

pdleleriM.   Au  commencement  des  I>ONGCHAMPS(PitMii:  Dt  ).  de 

nottililés  avec   les  Américains  des  racwléiitic  de  la  Bochrilc,  uatguît 

Etats-Unis ,  en  177^ ,  il  entra  cum-  tirobalileuent  dans  celle  vdie  ,  vuri 

Bic  volontaire  dans  un  parti  d'In-  le  DÛUeo  du  dix-buitiètne  siècle  :  il 

diena,  et  paua  ensuite  dans  nn  régi-  embrassa    l'élat  ecd ésias tique  ,  ou 

BuuiangUis.Cctiesiluaboa  l'ennuya  prit  du  moins  le  titre   d'^U»,  et 

bijcntot  ;  il  partit  pour  la  mite  au-  vécut   toujours  dans    la    medktcii- 

deU  de«  lacs,  en  1777,  et  fut  adopté  te.  Pendant  la  révolution  ,  il  resta 

camnwCri^eparuuetribudeTcLip-  étranger  aux  aHàires  ^llb^lu^s ,  et 

piouaBs,t|ui[uidonnalenouideCas-  mourut  A  Paris  ,  le  3'i  avril  181a. 

lor.  Après  avoir  passe,  à  dilTereiues  On  a  de  lui  :  I.  Muittg'îda,  ira);edie 

reprises, six  ans  dans  les  pays  si-  eu  trois  actes,   «763,  ia-13;  ce 

lues  autour  dn  Uc  supérieur  ,  il  re-  drame  ,  aues  mal  ourdi ,  eut  axs«t 

vint  en  Aii|;lulerre  en  17S3.  L'année  Lien  versili^  ;  l'auteur  n'avait  pas 

•uiiante,   d   rctouijid    au    Oiiada  ,  mis  sou  nom  A  su  jiii-ce,  «nus  duule 

éch.nu.uuy. ,.,■„,.., ,i.|.,;.  |M,„.  ,|,,-,i,„.i.,„ri,..i„,„,t„,,i. 

ca  17^^71  n'ayant  rappoile'  de  ses  daugerà  déclamer  contre  les  jesui- 
lougues  courses  quele  souvenir  qu'il  tes  qui  venaient  d'£tre  ckaases  de 
en  consigna  dans  ses  Fojages  d'un  France.  IL  jivenlum  (f  tua  iema 
interprète  et  commerçant  indien,  homme  ,  pour  servir  à  l'kisUM  e  tta 
décrivant  Us  mirurs  et  Ui  coutumes  l'Amow,  \-^^,  la-i-x.  IlL  Mé' 
des  Indiens  <le  l'Amérique  septen-  moires  d'une  reUgieute  ,  I76<>  , 
irionaU,  Londres,  1791,  1  vul  in-  a  vol.  in-ia.  IV.  TMetm  Mitta- 
4°.  Zimmermann  les  traduisit  eu  al-  ri/jur  det  gens  df  tetlrvs ,  uu  Abrégé 
lemand  ,  et  y  ajouta  imc  introduction  chronolo-^iifue  et  criiiqae  de  l'his~ 
relative  au  Canada  ,  Brunswick.,  toire  de  la  UtlértHun  française , 
1791,  I  vol.  in-8°.,  caries.  M.  BiU  Cunsidéiée  diuts  sel  diaeriei  rèfn- 
lecoq  en  a  donne  une  traduction  tulions .depuis tvniuigimtfuufu'au 
sous  ce  titre;  Voyages  chez  diffê-  dirJvUtième  siècle  ,  f}t'yi-  1770  , 
renies  tuUions  sauvages  de  l'Ame-  G  vol.  in-ia.  Ce  n'eal  au 'un  abr^ 
riijue  sqilenliiunaln  ,  Paris,  an  ï  ArV HiiU-ireliUérait%delaf'reMX, 
(17'jl].  I  vol.in-8",  avec  une  carte,  p.ii  les  l>eMedirtin>  (/'o^caRjvtT)  r 
Le^  détails  donnés  par  Long  sur  les  elle  n'y  ci>l  |ia>  cttr'e  une  teide  fois, 
peuplades  iudie  unes  ne  sont  pas  aussi  LuuKrhamps  n'a  pourtant  pat  na^lig^ 
complets  <{ue  ceux  des  vuya^-curt  d'ijidiqiier  ,  par  Jci  notra  ,  les  soiir- 
frriiivdiii  SI')  cuur>es  ne  se  sont  pas  rei  uu  aulontM  de  c«  ^u'il  dit  r  mai» 
•teiulues  aussi  luiuj  tnais  m  nîft-  il  a  pour  cela   cuiiic   le*  cilatioua 


f  mI»s  d.ins  rouvr'ifîc  (1rs  bc-nodic- 
tisii  ;  cl  rinniiir  ces  s.ivanis  rclipjiciix 
vv  Mi!!f  ]M.s  al  1rs  aii>i!rlà  (tu  trei- 
ziôim-  sirrlo  ,  cVst  aussi  là  que  s'ar- 
ivt<»  I.tJîij^rliainps.  Son  tivi>ail  ik.» 
fonvifiil  pas  aux  j:;(ms<lii  monde,  cl 
nr»  sudîl  |»is  aii\  j;nis  dp  l(Mlrrs.  V. 
JCit'f(it's  d, •  .'^/-  •iu'i'Ci\  \  rad ni f os,  i  "  '■  *>., 
ii-8".;  <'»*tU*  traduction  du  j.'lus  \id<" 
.•^ioDuc'  d/'s  (•li'|;i'u|u»îs  latins  ,  est  en 
prose  :  dans  le  temps  tjuc  Talibe' 
Lo):«;ehanij»s  travaillait  à  I\iris  à 
1-1  traduction  de  Properee,  son  frcro 
sVn  occ'ijMÎr  ailleurs.  To  sort  les 
«Aant  réunis  ,  leiu'  surpiisc  fut  p\- 
trcuîe  de  v.  ir  que,  sans  s  Vire  corn 
inu'iique  leurs  projets  .  ils  avaient 
f:»rM)e  la  lucine  enl reprise  :  ils  nii- 
lenl  leur  tra\.:il  en  commun  ,  et 
<on^  inrciît  cependant  de  ne  nommer 
(!'»'ini  lr.',i!:irlf';:r.  I/abhc  Loul;- 
cuamps  a\  :it  l.îisse' en  liane  (|uel- 
i\\\vs  pass.'i;.'ts  (ju  il  deSes j>e'r;;it  de 
pmrMiir  rendre,  eiifre  autres,  le 
<  •UMmeiicemeut  de  lVlc;;ie  xvdu  n'". 
livr:^  f  i>  me  fchcintt!  nox  ù  mihi 
t\t'uHd'.il  etc.  }  Knrcuirai^e'  par  le 
>'ir<>''.s  de  son  tiavail  ,  il  traduisit 
t. ml  sans  e\rej>iinn  ,  dans  la    non- 

*  ■■'t'.*  t'di'i''n  q  :'il  df^iina  sous  ce 
li  ■'  :  /■./e/j/.'s  //.*  Pn*:n'rr(f  ,  //vr- 
r-  '.r.\  il./fis  ioiift'  L'ur  intc'-'^fi'.x' ^ 
t\'ci:  des  notes  inUrin'clfilWt'S  du 
Ir  •  !i' tt  dr  Iti  mylhoI'i}\if'  de  l'an- 
li  ar.  I  iSci  » ,  •).  vol.  iii-iS''.  CiCl  ouvraj:;e 
il  saus  (i.îilrejii  le  ]diis  l«e.'ru  titre 
U.Î.Tiii'c  lie  r.iwîe-.ir  :  les  aiMitions  , 
in»les  et  cuir '"fions   îï.'j  .•^^.•lil■c>   an 

ci»:u])le.r»e>r!  «Ii-  la  siTi-i-ne  e.Jiliuu  , 
.' 'lîit  (k*  r.ililH*  ïioncr|i..?!)j:s  .seul; 
V      "  cî.j:.s  pillai  IMS  emlic  ils  il    i'aiit 

•  ".■..iiir  lUe  Pr..p:  rc(^  c^t  \'\i\  d'a- 
^''I  ■  l'i,'  r;'!idi!.  \  I.  h]lf''-h'.-  dt'.  Ti' 
••/'«■  .  l-iduiles  eu  ])r(ise  ,  l''70, 
\\  I  •".  \  II.    'i'is.'ni.r  i:.if,ii  l!,i1r  des 


^*       l    .  1 1  .'      "i  ' 


'  f 


Loy 

tre vartles du  monde,  îtS*,  3  vol. 
in-i'i  ,  réimprimes  en  1^8*5 ,  et  en- 
core en  1787  ,  si  toutefois  les  exem- 
plaires ,  sou:>  ces  trois  dates ,  ne  <ont 
pas  la  même  édition  avec  de^  fn.u- 
tispiees  diilerents.O  livre  v>i  onUii- 
depuis  lonp;  temps.  I.onp^r.liamps  a 
aussi  travailh*  à  la  ISouvcHv  iMir,- 
th((/ue  de  campagne.  —  L'n  aiîtr*; 
LoxiCHA.MPS  ,  son  rdiilemjHT.ii.M  . 
fut  se(!r(*!aire  de  Vullaire  ,  .n-ii-! 
I7"iu,  et  mourut  vers  f^j»..  Il  .1 
lai.s.se  des  notes  ou  mc-ïnoires  >uv  |.i 
vie  littéraire  et  juivro  de  r;ii;i*"jr 
iV.Jlzirc.  Ces  notes  ,  mises  en  orJie 
et  rédigées  par  INF.  Decroi\  ,  nunt 
point  encore  clé  publiées,  Wiiis  k 
seront  prochainement.  —  Mouli-r 
Di:  Lo>'c.(:n.*MPS,  mit  en  \crv  h 
Ct'Hie  de  Madame  de  Grallj;zr'V , 
17 "il,  in-i'>.  A.    B — T. 

LOXiKl'IERRF-  (  Hii.Aiiit-Bir.. 
N\r.î)  OF,  lU.cji  I  T.r.v.vL  ,  h.iron  i>r  , 
né  à  Dijon  en  iO.M)  ,  eut  de  iMir.nf 
heure  ,  pour  Tétude  ,  une  p^'>^if.l!î 
tnVvive,  que  son  père  se  phil  a 
serouder;  ce  fut  lui  ,  dit  -  on ,  qui 
re'ij;ai;ea  à  traduire  on  vers  fran- 
çais (|uelques  -  uns  de  ces  jw-cl.* 
j;n  (S  cpi'il  s'était  rendus  familier*. 
tri-N  -  i«'uhe  encore  ,  iJ  pulijia  4« 
ti'adiK  lions  d'Anacreon  ,  de  S.jjiiio  , 
de  1  lieocrîle  ,  de  Jîîon  et  île  Mus- 
cl>ns,qui  prouvaîi»nt  plus  d'amour 
pour  les  anciens  que  do  talent  po'ir 
iu)iler  leurs  hautes,  et  .ittin-n-ît 
à  railleur  une  épij;ra]nnie  de  .l.-Iî. 
Kousseau  ,  où  il  était  comparé  à  ce* 
premières  fidèles  ^ 

()ui  roinItAttaient  iii«i|u'aii  trAPaa 
l'uni  l'.cB  %<iilfa  iiiiniiM'cI  c< 
OtriiiB-MiCmoa  uj  (.uiii|)rruAi«nt  pat. 

I/cj  ij^ramme  «vst  injuste  :  les  nut^s 
dont  ces  traductions  sont  arcompa- 
j;?îe'«'s  ,  ]r«iuvent  que  Loncepicrrc 
»  ,.i..j  »i  liait  et  .sentait  a.ssez  iiieij  m^s 
»takuij.  (Jii  en  lroi;vc  uuc  liuuvtiifc 


edansua  Discours  (]u'il  mi-  remplie  nrnnicrcdicesplacMchcE 

trUs  anciens,  Paris,  1G87,  leduc  ilt-Berri.  A— g— B. 

.    AyaDt    traduit   Us    Iniculi-         I.ONGHI  (Luc  ) ,  peiiiUv ,  ne  k 

;recs,  il  vouliil  composer  lui-  lUveimc  en  i^o"} ,  excella  dans  le 

dans  ce  f^enre,  tl  aoiinn  e.a  portrait.  VasBn,(iui  prétend  l'aToir 

,  un  Recueil  â^idyUes ,  qui  cul  dirige  parsescoiueils,  regrette  qu'il 

ï  moÎDS  de  succès  que  ses  imi-  n'ait  poîut  flB|ucnlé  les  écoles,  où  il 

s.  De  là  il  passa  l'ui  geiirc  dr^-  auriilt  pu  agrandir  son  style ,  et  de- 

Lie,cequirit direcucurcàT.-B.  Tenir  un  artiste  du  premier  rang. 

eau  :  On  voit  par  les  ouvrages  nombreux 

Si  I.  ..ji.  i™iMi..  ^"'''  a  f-"'*,  !«"«■  1»  >'i''^  de  Raren- 

■:.'•  dtaiiii.  ne,  ou  <[u  il  a  exécutes  pour  1  egliae 

"bi™*'i*'  '■■"''I''*'  de  Saiut-BeuoSt  de  Ferrare,  pour 

'*"'îîmtr."o"t'.''''""'  l'abbaye  de  Milaii  etc., quesacompo-  > 

silion  a  encore  quelque  chose  de  U 

ma  au  théâtre  Mèdée  ,  Sésos-  manière  anti<[ue  :  cependant  elle  se 

Electre  :  Médre  mnlc  y  est  rapprochedusIylenioderne.dansMi 

Dialf;ré  ses  nombreux  défauts ,  derniers  ouvrages;  et  quoique  Vasarî 

que  le  rôle  principal  est  bhl-  attribue  ces  propres  à  se«  conseil*, 

et  propiT  à  faire    valoir  les  rien  n'y  resseiable  au  faire  do  ce 

IIS  naturels  d'une  Mctrice  en  re-  maître.  Dans  tous  on  trouve  une 

on.  .Çeiiurn'j  tomba  dès  la  pre-  Virrge  et  l 'Enfant- Jésus ,  accompa- 

repre'sentation  ,  comme  le  lé-  gués  de  i^n.tieurs  Saints  ,  et  d  un 

le  une  épi^rarnuK'  de  It.ieine  ,  Ange  d'une  liraute  céleste.  Il  mourut 

vnil  pcii|.^-tre  i>!.n  i]r  mpii,(j;e-  k-  ri  août  1.I80.  — Barbe  Lowcni, 

i  l'aiiltur  .  p'xir  avuir  élc  mis  sa  lille,  et   François  Loncnl ,  frère 

i  .iii-(IosMi>  (II'  (lurni'iilr,  dans  de  cette  dcraière,  s'adounèrentiegâ- 

MlIilcMnrriTpsdcuMr.i^iiiues.  lemcnt  à  la    peinture,  mais    avM 

ici'pinie  .  (lit  Voltaire ,  imita  moins  de  succès.  —  Pierre  Lonau , 

;iui-l('->  ^icrt  d.iiissi's  lra};('dies,  d'une   autre   famille,  n^  à   Venise, 

11-  iiii'liiit  jioiiit  l'aiiioiir  à  ses  ru   i7Q'2,fut  élève  de  Balestra  et 

Is  SI' vires  <'i  trrrilil<-.s  ;  mais  de  Ci-espi .  et    déploya  surtout  un 

.i.ilK'siiiiii.i  ihiiisl.i  prolixité  talent  original    dans  ses   peinturef 

lii'iii  M,ij]iiiiiri>,  ri   clans   le  de    Mascarades   et  de    Conversa- 

'  il'-i  ii'in  ri  iriiiii'i^iir  ,  et  ne  tii/m ,  cl  dans  les  Pajsages dont 

l'^al.i    |iiiiiii    iliNs   la    beauté  il  a  urué  la  plupart  des  palais  da 

'clurniion  ,   <|iii    f.iil  le  ;;rand  Venise.   —  Alexandre  Ln^cel,  son 

île  dis   puèd's.  »   l.uiisepierre  fils,  né  en   1 7^.1 ,  se  diatiiigua  dans 

Il  .1  Pal. s  ,  le   ;■  rnar.   17'*!  ,  le   porlnît   et   la   graïurr   à  l'eati- 

j"i.iiriin,as>e/.^r.„»lef..rtuite  forte.  lM;v  d<-   Joseph   Nocari,  U 

iir  •'iiNsiileialiou    iiersoiiiidie  fut  emiiloyé  par  la  plupart  ilcs   UO* 

:ra.>,le    eiK'ure   :    il    .>^aiI   éle  bics  de   VeuiM! ,  dont  il  fil  les  por- 

ili'nr   dn  eomie  de  Tmijuiise,  traits.  Il  <ulliva  en  même  temps  la 

dur  de  Charlres  .  depuis  ré-  gravure;  cl  ,  en  1763.  U  publia  nn 

eiilin   s'Tre^iireilcs  eixMinan-  Volume  ii!-f»liu,  conlcnanl  la  Vie 

N    rt  -eiilillinuiiiie    rudiiiairc  des     jir.r.Ue.s    d'histnire    de   l'ccole 

dcruicr  juiiiti  ,  ^yixi  avoir  Vénîtieunc  de  »uu  Mcctr ,  et  Uurs 


($GG 


LON 


portraits  graves  à  l'cau-forte.  Les 
iiutircs  ^ont  roflimrs  avor  sérlic- 
rcsso;  et  on  l'arrusc  raêiiip  d*avQÎr , 
par  un  motif  de  jalousie  ,  omis 
celles  (1c  plusieurs  artistes  distin- 
gues :  il  n'a  point  oublie  d'y  nie! Ire 
son  pro])re  portrait , 'ni  d'y  parler 
de  lui  d'une  mauit're  fort  avanta- 
geuse. Lou'^iii  a  gravé  d'après  son 
père  (pîelrpies  sujets  de  genre.    P-s. 

LOMilN  ,  noniuie  par  les  anciens 
auteurs  Cassitts  Loni;inits,  et  Lnn- 
giniis  Ct'wi.'ts  ,  était  neveu  du  rhé- 
teur Phroi:toiid'Kinèse, que  quelques 
criti([i(r*s  fnit  iiîal  à  propos  eoufondu 
avec  (/ji'tielius  Fruiton ,  cc'lMjre  or.v 
teur  latin  ,  et  l'un  des  précepteurs 
de  l'î-'npereur  M.ir«'-\  irMe.  On  ne 
-sait  ri  eu  q-'clli»  ville,  ni  en  quelle 
anui'e  T^'»n<;in  vif  lejour.  T.es  uns  ont 
cru  ipTil  riail  svrien  ,  parrequeson 
on' II»  cl.iit  s\rieu  :  les  autres,  qu'il 
ctaif  !!('  iLins  AllièiM'S,  parrequeson 
oiulc y  ensi<i.»n,Ml  la  rlietnriqiir  et  la 
graïuiuiire.  (^'n  deux  opinions  sont 
innrlainrs  :  s'il  faillit  opter  ,  n(uis 
ch(;isiri<Mis  l.i  prcniitTo.  ()uant  à 
l'époque  à  laquelle  il  appartient,  les 
circonsfaucesilcsa  vie  la  deter minent 
clairenirnt;ii  l'un  peul,  sans  craindre 
ïîe  se  tronip<T  ,  placer  sa  iiais<.uire 
v«Ts  le  eoinnieuceiufut  du  troisième 
siècle.  Il  nous  apjUTiid  lui-même  que, 
dans  sa  j>reuiière  jeunesse ,  il  arcom- 
paj^'u.i  ses  panants  dans  <le  longs 
voyaj^es ,  où  il  trouva  l'occasion 
de  visiter  tous  les  hommes  qui  s'c- 
t. lient  fait  un  iioui  dans  |.-|  philoso- 
phie. Il  s\i| tacha  ]>artii-ulièrcment  à 
Orii^èric  et  Aniuioïiius  Saccas  ,  qui 
et, lient  alors  les  chilV.  du  platonisme, 
cl  il  e''Miuta  long-temps  leurs  leçons. 
Oîiauil  il  crut  s. m  clucation  achevée, 
il  jKiilit  pn'ir  Athiîîes  ,  où  il  ouvrit 
une  école  i|e  jdiilosophie  ,  scion  les 
uii-i ,  el  e'e^t  le  seiilinicnt  le  |>lus  pro- 
luhlej  d'auîrc/.  disent  de  Liranim.iire; 


LOîT 

et  cf  mot  alors  ro  m  prenait  les! 
lettres  et  la  critique,  .lean  de  ^ 
dans  ses  notes  sur  Hrrniogfn»' 
que  fiOngin  ,  tout  entier  à  hcs  e 
n*avait  pas  le  loisir  de  perfecti 
ses  ouvra[;es  ;  qn*hald!e  jii^ 
formes  du  stvie,  il  avait  lui-; 
peu  de  talent  pour  bien  écrire 
le  compare  à  cet  oiseau,  don 
parle  dans  l'Iliade  ,  qui , 

•  Pour  set  priita  eiicor*  lan*  pl'air*e 
•  Ya  chtrchor  U  p^tur*  ,   «i  auppMtc  U 

Cette  assertion  manque  pei 
d'exactitude.  Les  titres  nom 
des  écrits  de  Longin  pn 
au  moins  que  ce  n'est  pas  ic 
qui  lui  manquait.  Domine  sacs 
par  une  extrême  facilite,  et  prc 
besoin  de  produire,  il  dc  p 
s'assujétir  au  travail  Ic^uî .  [ 
cl  froid  de  la  correction.  G-rwi 
si  le  Traité  du  Suldime  est  >« 
sa  ]ilume ,  on  voit  qu'il 
quelquef<)is  se  soumettre  au  s 

Iierfectionner  un  e'crit  dont  U 
e  charmait.  Mais  Jean  de  l 
ainsi  que  toute  l'antiquité  , 
avoir  ignon*  que  Longiu  fût  ï 
de  cette  brillante  production, 
attribue  généralement ,  et  .«an 
teslation  ,les  Philidopies^  va 
cucil  d'observations  mêlées  di 
rature  el  de  critique;  —  des  P 
mes  et  solutions  homériques  ci 
livres;  —  quatre  Livres  des  mo 
dans  Homère ,  ont  plusieurs  « 
cations;  — deux  Recueils  alpl 
quesdes  mots  du  dialecte  attic 
un  Lexique  des  mot.sdWntiniii 
d'Iléradéon  (  cet  Héracleoa 
sans  doute  quelque  poète  ditîi 
obscur  ;;  —  des  Scnulies  suri 
miel  mtHrique  d'Héphestion;  - 
Hhétoritpic;  —  îles  Remarque* 
rhéi<»ri/[ue  d'Hermogèue  ;  —  uf 
leeiioii  dfs  noms  des  ptHipIe 
des  Obscrvatiouii  kur  le  dÏKut 


liO» 
cisUiciies  contre  Mîiliu  ;  —  uiw 
Tlatiou  sur  cette  quesliua  : 
min  est-ii  philosophe  ?  >  — 
Commentaires  sur  la  préface 
'imée  de  Platon  et  sur  le  Plie- 
1  —  diflercDts  Traités  sur  les 
upes ,  la  ÙB  des  bicus  et  dei 
t,  la  justice seloa  Platon, LiUne, 
lées  ,  riostinct  naturel;  — une 
je  Lettre  à  Amelius  sur  U  pbi- 
ikie  de  Plutin  ;  —  un  Discours 
lié  Odénat,  et  qui,  probable- 
:  contenait  ou  la  vie  ou  l'clt^e 
énat ,  roi  de  Palmjre  ,  et  mari 
I  cclcbre  Zcnoliic.  De  tant  d'é- 

el  de  nlusieiirs  atilro,  saut 
e  ,  dont  les  titres  ne  nous  ont 
■te  conserves  ,  il  ne  nous  reste 
nielipies  frai;inents  des  Scbolies 
lepbeslioD;  la  préface  dn  traite 
Fini  ;  quelques  eadrutU  de  la 
«rique  enfouis  dans  celle  d'Ap- 
;  un  pasuge  du  livre  de  l'ame  , 
ic  portion  de  lettre  a  Porphyre. 

aujourd'hui  une  question  de 
ir  s'il  fdut  ajoiilcr  à  celle  liste 
raite  du  Sublime  oratoire,  que 
■diteuri  modernes   ont  publie 

le  nom  de  Denjs  Lonein  : 
lef  d'<EUvrc  de  bon  sens ,  d  éru- 
ion  «t  d'éluqiiFDce  u  ,  selon 
iressionileBoiteau,  quîenafaît 
traduction ,  excellente  en  quel- 
partics ,  et  le  plus  souvent  fort 
igée.  ■  Lougiii  ,  dit-il ,  ne  s'est 
»  contenté  île  nous  dimnerdes 
éceplcs  tout  secs  et  dépouillés 
imcnients.  En  traitant  des  beau- 
■  de  l'élocutioD  ,  il  a  employé 
ites  les  finesses  de  l'élot.ution, 
,  CD  parlant  du  sublime,  il  est 

-  même    très-sublime Ca- 

iiboti  apjiellc  ce  livre  un  livre 
ir.  >  Les  meilleures  éditions 
e  livie  prc^iieui  sont  celles  de 
ius(.<x,.il,,WPe»rce(i7'4)> 
loru*ti7<xjJ,deToup£i77l*), 


LOin  007 

avee  d'excellentes  notes  de  Huliii- 
li'-iiius;eu(iu,  celledu  VVcitiu(  ],«ipE. 
iSaij  )  ,quienniieutluverMonlaiina 
de  Monis ,  toutes  les  noies  de  l'édi* 
lion  de  Toup,  celles  de  l'éditeur  (et 
de  celles-là,  l'importance  est  mé- 
diorre), quelques  ootmes  remarque! 
de  M.  liait ,  des  dissertations ,  unt 
utile  colleclion  de  variauUs.  Par- 
mi ces  variauies  ,  il  en  est  une  dont 
l'importaoccctt  ciirf me.  I^  titre da 
m.inuscrit  de  Paris,  qui,  de  tout 
ceui  que  l'on  connaît ,  est  de  beau- 
coup le  nliis  ancifai,  et  celui  à'na 
Ri.)uuscrit  du  Valiun  ,  oK'reiit  ir^ 
nettement  ces  mots  :  &iu<riiOT  k 
AurriKor,  c'esl-à-dirv.t'e/^ntjoa 
i/e  jU>h^  i'i  ;  cl  l 'em  barras  est  aug  m  rni4 
par  le  iDanuscril  de  Florence  qui  o« 
)<orie  ni  l'uu  ni  l'auire  nom,  niaU 
AriONmor  HEpt  r>turi .  c'esi-a^lire , 
IJu  Suhlime ,  par  un  anoryriiu.  liât 
premiers  éditeurs  ont  omis  absolu- 
nio.,ipaiuiieuéRli8euceir.ei.plicablo, 
h-  petit  mut  intermédiiiirr  un  ,  et  uul 
fait  l'allianrr  imui  .-ouimuoe  <k  Jeux 


ke,  M.  Amati,  l'appuyant  de  cette 
variante  et  delà  bizarrerie  insoUte  de 
ce  nom ,  veut  que  le  Traité  du  Su- 
blime soit,  ou  de  Denys  d'Hali* 
carnasse  ,  ou  de  Lonôn  ,et  de  Denys 
plutdt  que  de  Lon^n.  Il  ne  penie 
pas  qu'au  siMed'Aiiréliai  on  écrivit 
avec  tant  de  goût  et  de  pureté ,  d'un 
style  >i  noble  et  si  viril  :  il  a|oute  que 
Cëcijiut ,  contre  lequel  le  traité  ett 
diiiae  ,  euil  ( onli m iHiraiu  delteiiTH 
d'llali<'-aniaMc;  qu'il  n'est  pas  pro- 
bable que  l.iinf^u  ail  pu  rroire  ncres- 
»4ire  dr  réfuter  un  ouvrage  de  rhé> 
torique  publié  druï  sirtlraavuit  liÔ. 
li  demande  si  rctte  juiii  unitersolle 
dont  il  esl  parle  dans  le  traité,  m 
1i'0tive:)ulenipkd'Aurélieii.llubMm 
que  Quintilies  cite  souvent  «usciiUc 


608 


LON 


CienlinsrtDcnys;  qnoraulrur  nVm- 
plniclc  l<Miioigtiai;i'(i'aiirnn  eiTÎvain 
posloriour  au   sutIo   crAu|»ii.sip.    ]| 
iiisis(<:  Ijcaiiroiij)  sur  oc  que,  vers  la 
fin  de  ri)uvraf*o  ,  raiitciira  introduit 
1)1)   philosophe  réel  ou  imaginaire 
qui  n'«:i;n'tlP  la  liln-rtf'  prnliu>,avec 
uru*  sciisihilitt*  si  profonde,  <jrje  vo. 
ifiorce^u  n'a  pu  rtre  oVrit  que  |)ar  un 
liomnie  qui  avait  v«'Vu  dans  un  clat 
lii»re,  <»u  qui  au  moins  avait  vu  quel- 
<,'  le  om1)rc  do  lilunli' :  rirconstaïuTS 
(pli  m'  cunvicniHMit  en  auruntr  ia^^on 
à  liOïK^iu,  (oiiteniporaind'Aureiien, 
mais  qui  peuvent  ron venir  à  Donvs 
c'ontempiuaind'Auguste.lIdit  encore 
que  Suidas  ,  dans  sa  liste  des  pro- 
ductions de  ]iOnp;iu,  ne  parle  pas  du 
traite  (hi  Suldinie;  que  l'autJMir  cite 
tleux  livres  de  sa  farun  sur  la  coni- 
posiiioH  des  mots ,  et  que  nous  en 
avons  un  sous  ce  litre  |)armi  lesoui- 
Wi's  de  Denys  ;  <pie  cette  disjonctive 
ou  indifjue  peut-être  que  Lon^in  lit 
un  ahre}:;e  de  l'ouvra j»e  de  Denys  , 
et  qu«'   c'est  ainsi  que   l'on  lrou\e 
diu.s  les  manuserits ,  par  un  ano- 
Jiymr  m:  par  Zt,simc ,  par  Dion 
ot  par  \  iphilin ,  par  Cornélius  3V'- 
pns  ou  par  Prohus.   iM.  ^Veiske  est 
lorl  eiu'anle  par  ces  ar;;umf'nts.   Kn 
<  îlct  .  il  ne  eonroil  pas  <jue  Tauteur 
t -ipalilr  dWrire  lui  si  ni  lile  traili*, 
.'il  p!»  s\il)ai.s>('r  à  fiirc  (!«>  seliolies 
.s!u  II(>|)|i(>sti«ui,ou  à  recueillir  S' (  lu'- 
JiH-nl  \\v<.  nom^  dt-  peuples  ,  ni  ad- 
î.'ir.r,  connue  il  Iflail  ([uclquepart , 
li'slxleet  lay^r.i\ite(h'Pl')liu.  Pour- 
t  Mit  i!  ne  pi'iil  croire  avec  M,  Amali 
OM'-  D-nx.s  d'llalic.irnas>c  s<ut  Tau- 
î  ur  «le  ce  livre  :  son  slvle,  sa  ma- 
1  ;  rc  de  composer,  n'ont  rien  de  la 
^îM'Nc,  de  l'eiLit  <pii  luille  dans  le 
'•i..iîedii    Mil)liii?e.  ||  .rimo   miiiiv 
1  aiiiiliiipp  -1  nri  I)  nvs  de  I  er;.inM* , 
«  •Htcnir.nrain  trAu-u^îi'  ,    el    d(»!jl 
t^'^aljuij   <i    lyuc  Je    t.iieiit    cuniiiic 


LON 

rlictcur  ot  comme  ecrivai 

devons  convenir  qu'il  estd 

altsolument     impossihle  d 

que  leTraité  du  sublime  .soi 

j;in  :  t'uitefois  il  semMo  jvr 

de  le  donner  à  Denvsd'llaiir 

ouàDenysjlePerjianir.uij.itt 

écrivain    du  sièrle   «l'An;:»! 

trouve  dans  le  rhapifn-  >f\< 

]»assaf;e  fort  rcmanjiuliL'.q 

transcrirons  d*a]»ri<  la  Ir- 

trèii-fIdMe  de  lloileau  :  «  ïo 

V  leur  des  Juifs  .  *.\\\\  nVl'if 

»  homme  ordinaire. <iv»nli 

»  conçu  la  j^randeur  e!  ]\Y 

«  de  Dieu  ,  l'a  exprimtpvlj 

»  sa  difîuite',  au  coiiinip! •'' 

»  ses  lois ,  [>ar  ces  juroK- 

»  iht  :  Que  la  lumièiesf]t 

»  la  lumière  fut  faite  :  i^u 

»  se  fasse ,  et  la  terre  ùii 

Eoileau  a  soutenu  la  s:iu!iii* 

passade  contre  UuetctLcrlf 

ce  n'est  pas  ici  ce  qui  nous  i 

Nous  deiuanderons  a  M.  A 

croit  serieusenieut  que  les  h 

lussent ,  au  trin{)S  de  Dinv 

connus ,  assez  répandus,  pt 

rhéteur  ^ree  v  allât  puivn 

I  >l  es .  M  a  i  s  Li  in};i  n ,  au  *  iitl 

lien,  a  pu  citer  Moïse:  il  vi 

un  temps  où  les  philosopL- 

iVeqîUMnmeut    aux  pri>fs 

docteurs  du  christ ianisPU 

forces    de  liiv  et    d'eïuiii 

vres  de  cette  relij;ion  non 

les  pro|;rès  devcuaicut,  ^ 

jour ,  plus  alarmaiiUk  jh^u 

pourra  objecter  que  ce  fvi 

interpole'  :  mais  il  Taiir^i 

doute  par  un  chn*tien  :  «*! 

tien  n'eût -il  donne  \  "M»' 

faible  eloj;e  île  n'etiv  jM-» 

ordinaire?  11  irciit  pas.ii' 

si^ne  la  (ienèsc  par  le  liin 

lois  de  "M'Mse.  LcvKrc  a 

le  passade  a  clc  ajoute  a] 


giD  Idi-mêroe  ,  qui , 
vers  la  fin  d«  sa  vie 
tlmyre ,  voulut ,  pour 
e ,  citer  un  passage  de 
Qobie était  juive  (i), 
Lre  le  tëmoignage  de 
,qui  pourraient  faiett 
très-«Jairés ,  et  <iue 
:cusés  d'avoir  en  ceci 
-élite.  Au  reste ,  cette 
faitpasàlouteslesdif- 
loai  pus  à  toutes  les 
en  est  une  qui  uoits 
is  grande  force  :  c'est 
:  dans  ce  traite'  le  nom 
I  Au- 


iitlcratcur,  ce  phîlo- 
,  doul  Eunapc  a  dit 
eut  ,  qu'il  était  une 
•ivaale  et  un  musée 
:  néglige'  de  montrer 
lition  et   de    lecture 


Ms  un  seul  exemple 
blimc  liors  des  pages 
la  haute  littérature: 
poètes  et  les  orateurs 
•i  écoles  récentes  de  la 
île,  ne  ponvait-il  pas 
idèles  frappauls  d'en- 
Tchc  et  d'afTcctatioii  ? 
.  semble  considé- 


le 


I,  nous  ont  jetés  dans 
ncerlitudc  sur  le  vé- 

Deuys  ou  pour  Lon- 


l^S  fifif) 

D'ici  1b  les  cilitcni's  ijui  réimprime- 
ront le  Trniié  du  Sublime,  devront, 
CD  bonne  et  saine  criliiiuc  ,  mettre 
djns  leur  titre ,  par  Denjs  (lu  sur 
Lungin.  Au  reste  ,  bien  que  cette  in- 
certitude  diminue  les  droits  de  Lon- 
gin  à  l'admiration  de  la  postérité  , 
comme  critique  et  comme  écrivain  , 
sa  vie  politique,  sur  laquelle  aucuh 
nuage  ne  s'elÈve  ,  suffira  pour  cou- 
siicrcrsa  mcmoiie.  Après  avoir  passe 
de  lougues  années  dans  Athènes  ,  et 
public  les  nombreux  ouvrages  que 
nous  avons  indiqua ,  il  fit  un  voyage 
en  Orient,  oii  il  ^tail  appelé' par  Ze- 
uobie  ,  reine  de  Palmvre ,  qui ,  cn- 
ricujc  d'apprendre  la  liUeratnre 
grecque ,  voulut  avoir  pour  maître 
le  premier  criliuuo  de  «ou  leiaps, 
l'homme  qui,  de  l'aveu  Général,  pas- 
sait pour  i'oracJc  infaillible  du  goût. 
Aprïs  la  mon  d'Odenat ,  Longiii 
devint  le  principal  ministre  de  U 
reine,  et  l'aida  de  su  conseils  dans 
la  lutte  glorieuse  qu'elle  soutenait 
cuuirc  les  armées  d'Aurélieu.  Après 
de  loups  cll'orts ,  cet  empereur  par- 
vint à  se  rendre  maître  de  Palmyre  ] 
cl  il  déshonora  sa  victoire  par  If 
ïii|iplire  de  Lougin  ,  qu'il  accusait 
d'.ivoir  dicté  à  la  reine  une  lettre  in- 
soleuir.  Celle  lettre  que  l'on  peut  voie 
dans  Vopiscus,ou  daus  la  prcfaco 
de  Boileau ,  est  noble .  lière  et  digo* 
d'uue  reine.  Si  Aurelicti  eut  ité  un 
ennemi  geuéreuSfbicu  loin  do  Je  pU7 
nir,  il  aurait  dQ  admirer  le  ministro 
courageux  qui  avait  fait  parler  h  M 
souveraine  ce  langage  plein  de  digni- 
té'. Longin  souftrtt  la  mort  arr<;  une 
grande  intrépidité,  eousolaut  lui-nUi- 
ine  ses  .imis  qui  (ileuraient  »i)r  uufl 
destinée  si  triple  et  »i  peu  méritée. 
lti<-n  ne  parut  aluUIre  la  grande  aine, 
pas  m£me  l'ingratiliule  deZènobîe, 
qui ,  pour  se  conrilier  la  cléMenrt 
(lu  vaiiu{ueur,  «1  faire  crotn  à  tuu 


1 


07^  T^OS 

iimoeenee  ,  aTait  rejeta  snr  ses  plos 
fidMes  serviienn ,  et  particulière- 
ment siir  Loncin ,  tout  Fodieus  de 
la  guerre  qu'elle  avait  ose  soutenir 
contre  les  armes   romaines.   Ainsi 

Sérit  ce  grand  homme,  en  Fan  n']3 
e  J.  G.  fi — ss. 

LONGIN  (  Flavius  Longinus)  , 
d'une  famille  patricienne,  fut  envoyé 
par  l'empereur  Justin  le  jeime ,  pour 
remplacer  I*9arsès  dans  le  gouverne- 
ment de  ritalic.  Ayant  d^rque'àRa- 
vennc,  au  commencement  de  Tannée 
5(>8 ,  il  fixa  sa  -résidence  en  cette 
ville ,  pour  être  plus  à  portée  de 
recevoir  des  secours  de  Gonstanti- 
nople,  en  cas  d'invasion  des  Bar- 
bares. Il  af!ècta  de  s'éloigner  en  tout 
de  la  conduite  de  son  prédécesseur , 
prit  le  titre  à^exarque  ,  réservé 
jusqu'alors  aux  gouverneurs  d'Afri- 
que, supprima  les  anciennes  charges, 
et  en  créa  de  correspondantes  avec 
des  titres  diffcrents ,  éloigna  des  af- 
faires publiques  tous  ceux  qui  avaient 
eu  part  à  la  confiance  de  Narsès,  en 
nn  mot  n'épargna  rien  pour  étendre 
et  affermir  son  autorité  (  i  ).  Longin  , 
à  pinc  arrivé ,  eut  à  se  garantir  des 
attaques  des  Lombards  ;  en  consé- 
quence ,  il  fit  fortifier  Ravcnnc  et 
quelques  autres  villes  de  la  Vénélie, 
où  il  plaça  des  garnisons  :  mais  Al- 
bo'in  ,  chef  des  Lombards  ,  traverse 
les  Alpes ,  dont  Longin  n'avait  pu 
faire  garder  les  défilés,  pénètre  dans 
rifalie ,   s*cmparc    d'Aquilée  ,    de 


(i)  E)I«  t>t«itprcpqiia  illimiié*,  tt  ■•■  m 
•  eiirt  l'accnireat  «ncarf».  La  condilion  dea 


■nvcea* 

i«saT- 

qiici,  dit  Saini-Marc,  fut  rail*  d«i  aairapat 
•pii«  In  roit  da  Parta  :  maia  ila  Mairni  trtbntal- 
n».  't  pouvatnt  t rira  révoquai.  /  wtf^r.  cArom 
de  i'Hist,  d  Julie,  I,  iW.  ) 


LON 

Yicence,  et  de  plusieurs  at 
laissées  k  la  garde  de  Icun 
il  partage  à  ses  soldats  le 
Tenaient  de  conquérir ,  et 
tète  son  neveu  Gisnif ,  q 
litre  de  duc  de  Frioul 
enfermé  dans  Ravennc  av* 
Soldats,  se  bornait  à  gai 

Srovince  et  le  duché 
'une  invasion.  Cepend 
des  Lombards,  au  mili 
conquêtes  ,  tombe  sous 
d'un  assassin ,  que  sa  (v\ 
monde  avait  elle-même  ar 
Alboïpt.  )  Rosmonde  y  cr 
vengeance  des  Lombards 
de  un  asile  à  Longin,  e 
auprès  de  lui  ,  emnirna 
chiide,  son  nouvel  époui 
les  trésors  d*Alboïn.  Lcn 
des  charmes  de  Rosmonde 
pose  sa  main  et  le  trône  i 
cette  femme  ambitieuse 
présente  à  Almicbilde  a 
empoisonnée  ;  mais  celui- 
ressenti  anssitôt  les  efièts  d 
force  Rosmonde  d'avaler! 
la  liqueur ,  et  ils  exmrent  l 
Longin  s'empare  des  trà 
buin,  et  les  envoie  à  Feint 
lui  témoigna  sa  reconnai 
augmentant  ses  revenus  i 
torité.  Gependant  l'eiarqu 
vaut  point  de  secours  de 
ndple  ,  ne  pouvait  s'op| 
Lombards,  dont  la  puissai 
missait  chaque  jour,  l 
Maurice  le  rappela  en  58 
ma  en  sa  place  Smaragdc 
la  réputation  d'être  pin 
Depms  cette  époque  This 
de  parler  de  Longiii. 


nv   Dtr   VIlfGT-QUATBlEMS    VOLUME. 


MMMMMMMMfMA%WVMAMMIW«MMIMAMfWftMMWIMW 


IGNATURES   DES   AUTEU 


DU  VINGT-QUATRIÈME  VOLUME. 


MM. 


MM. 


Barait». 
.     Bluchot, 

,       A  U  G  K  R . 

Abel-Rémusat. 

II.  Au  m I  FRET. 

Barbier  jeune. 

BeH>  ARDI. 
BoiCdARLAT. 
BhAUCllAMr. 
BoCuL'iJ. 

Boisson. \  nE. 

Bkaimki'. 

Cattlal-(>ali.f.ville, 

CaDLT-Ga    âiCOL'AT. 
PlLF.ET. 

Castlllam. 

.       Co(,>ULBERr   DE  TàIZT. 

I .    C  L  ^  I E  r  . 

I.     Dubois  (  Luiii»  ). 

Del  LAC, 

Deitixo. 

3«     DE.S(.li\KlTP:fl, 
DtVAL    (  Urnri.  ) 

Dr  I/ai  l>  aie. 
p.    Delatlack. 

Dlsportls-Bo.hcheroit, 

DUVAU. 
l,      DcVILLB. 

Decboix. 

(.      De /.os  DE  LA  ROQUBTTI. 

Etriks. 
Fourrier. 
G  E  >  r.  K . 
CvLLL05  (  Aimé  ). 


L-T. 
M — D  j. 

M— É. 

M — Gif. 


H — kt.      Hivrt. 

J — B.  Jacob -KoLB. 

L.  LEFBBTBB-GAUCflT. 

I.I — B — B.     LàBOUOBBIB. 

L — o.         Léo* 

L — P— B.     HlPPOLTTl  DS  LAPOflCn* 
L — s — B.     Làsallb. 

Lbdbo. 

LicuT. 

MicHAUD  jetmei 

MoHJIBBQOi. 

Mabroh. 

p — c — T.  Picot. 

P— B.  Pohcs. 

P  et  L.  Pbbct  et  Làubsvt. 

P.  P.   P.  PRéT08T(Picrrf). 

P— s.  PiBiks. 

Il — D — V.  Renauldist. 

R — L.  Db  Rossel. 

s.  D.S-«T.  SlLYBSTBB  DB  SACT« 

S.  M — H.   Saimt-Martiv. 
s — R.         Stapfbb. 

s.  s — I.        SlMOHDK  SlSMOVDt* 

St.  s— b.   Sàirt-Scub. 
St — T.        Stassàrt. 

Tabarauo. 

Ustbri. 

VllfCBirs-SÀlVT-LAUtMT« 

walcb.bvabb* 
Wkim. 
ÀDOuyine* 
Auonyï 


T— D. 
U-i. 
V.  s.  L. 
W— R. 
W— •. 
Y. 


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<|«r. 


I 


ij.  I/EDO,\  LlBRARY